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NOUVEAU
LAROUSSE
ILLUSTRE
NOUVEAU
LAROUSSE
ILLUSTRE
DICTIONNAIRE UNIVERSEL ENCYCLOPÉDIQUE
PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE
CLAU DE AUGE
TOME TROISIEME
G 1 10 Gruvurc'B. — 95 Tubleaux. — 50 Caries.
PA R I S
LIBRAIRIE LAROUSSE
1", liUli: MON ll'AliNASSE, 17
Tous droits réservés
AE
25
t-3
CI (abrév. de ici) adv. de lieu. Ici, dans le lieu où nous
sommes : Venet: ci. (Peu usité sous cette lorme.l
— Se joint fréquemment, cour exprimer un objet ou un
moment prosent, aux adjectifs démonstratifs ce, cette, ces,
et aux pronoms démonstratifs celai, cello, ceux. Dans lo
second cas, l'adjonction est directe; dans lo premier, elle
so fait avec le nom auquel l'adjectif so rapporte : Ck
monde-ci. Cet homme-a. Geloi-ci. CELLEs-t:i. ii S'est joint
aussi au pronom démonstratif ce, mais de façon à no faire
plus qu'un mot avec lui. (V. on, ceci, cela.) — S'oppose sou-
vent i là, pour désigner un objet ou un temps plus rappro-
ché ou simplement distinct : Ce tatileau-ci est plus beau que
celui-ijk. — Se place devant quelques adjectifs ou parti-
cipes : Ci-présent (présente) se disent en termes do pra-
tique : Les témoins ci-présents, il Ci-joint (jointe), ci-inclus
(incluse), so disent de ce qui est inclus, contenu, renfermé
dans un pli, une lettre, un paquet, etc. (Los adjectifs in-
clus et joint dans ci -inclus, ci- joint sont invariables :
l» quand ils sont placés au commencement d'une phrase •
Ci-joint voire lettre. Ci-inclds ta copie ; 2» dans une
phrase, quand le nom qui suit n'est précédé ni de l'article
m d un adjectif détorminatif : Vous trouverez ci-joint
quittance. Vous avez ci-inclos copie de la lettre. — Dans tout
autre cas, ils s'accordent : Les pièces ci-jointes. Vous avez,
ci-iNCLDSE, la copie de la lettre.)
— (jucst-cc-ci ? Interrogation familière et pou usitée,
pour : Quelle est la personne, la chose qui est ici : Qoel
diable d homme ust-ce-ci 7 (Mol.) [On dit plus ordinairement
QD est ceci ou qu'est-ck qoe CECI ?] Il Entre ci et là, Entre lo
temps présont et un temps avenir déterminé ; 70 serai ravi
de vous voir, si je ne suis pendu entre ci et l\. (M»' de
Sév.) ['Vieux.] ^
— Ci-f/tl ou Ci-fiisenI, loi repose ou reposent. (Se met-
tent souvent sur les sépultures, avant la désignation dos
persoDues ousovclios) :
Ci-fiU Piron, qui no fut rlfln,
Pat niâmo acaïK^mlcioii.
Piron.
^ Comm. Se mot dans les comptes, avant lo total
annoncé par un article ; S mètres de drap à 60 francs
le mètre, ci 120 fr.
— Loc. adv. Ci-après, Après co passage-ci, dans un
endroit qui suivra celui-ci : Comme on le veirre ci-APRiis.
Il Ci-contre, En regard, vis-à-vis, sur la page d'un livre,
ou au dos do la page : .Approuvé l'écriture ci-cqntre. — Sort
aussi, dans la comptabilité, ù indiquer (qu'une somme est
rapporté© en addition. 11 Ci-dessous, Dans l'ondroit qui est
ici dessous. — A été employé pour ci-git, mais a toujours
été peu usité en co sens. 11 Ci-dessus, Plus haut, dans
un passage qui se trouve avant celui-ci. 11 Ci-dcrant, Avant
ce temps-ci, précédemment, autrefois. (So dit fréquem-
ment dos personnes dépossédées do leur état, do leur qua-
lité, de leur titre) : Le ci-devant roi. Un ci-dkvant jeune
homme. — Substanliv. Se disait, pendant la Révolution,
des nobles dépossédés do leurs titres : C'était un de ces
ci-dkvant qui servirent noblement la Jlépublique. (Balz.)
Il Ci-entour, Dans les environs. (^Vicux. ) 11 /)e-ci de-là. De
côté et d'autre. 11 Par-ci par-lù, En divers endroits, au ha-
sard : Chercher par-ci par-i.X. — Par places, on divers en-
droits isolés, par moments ; On trouve par-ci par-i,X, dans
tel livre, des passages ttien écrits.
CI (abrév. do ceci) pron. dô-
monstr. Ceci, cotte cliose-ci. (N'est
usité qiio paropposition ù ça, dans
un langage familier) : Faire ci et
ÇA. Demander çi et ÇA. Il Colui-ci,
cette personne, par opposition îi
une autre personne désignée par
fa .• Messieurs ci et ça.
— Loc. fam. Comme ci comme
ça, Ni bien ni mal. -.
CIA n. m. Sous-genre d'oiseaux
passereaux du genre bruant (citrinella), renfermant les
bruants fous dont l'ospèco type (cm cm ou emberiza cia)
III.
ost élégamment marquée do gris, do noir et de blanc. (Les
djx espèces connues de cia sont surtout asiatiques; l'une
d'elles, le cia pithuornus, de Sibérie, s'avance parfois jus-
qu'en .Mlcmatrne.')
ClACCONIUS ou ClACONIUS (Pierre Chacon, dit),
humaniste espagnol, né à Tolédo on 15S7, mort A Rome
en 1581. Il s'ost fait connaitro par une longue série d'ou-
vrages sur les auteurs anciens, seul ou en collaboration
avec d'autres savants.
ClACCONNIUS ou ClACONIUS (Alonso Chacon, dit),
écrivain espagnol né on Arulalousie, en 1540, mort au com-
mencement du XVII" siècle, à Rome, D'abord professeur
d'Ecriture sainte A Sévillc, il fut appelé ft Kome par lo
pape Grégoire XIII, qui lo considérait comme un des plus
grands savants do son époque. Il est l'auteur do nom-
breux ouvrages d'archéologie, do théologie et d'histoire.
ClALDI (Alexandre), ingénieur, navigateur et physicien
italien, né A Civiia-Vecchia (Etats romains) en 1807, mort
en 1882, devint commandant en chef do la marino pouti-
ticale. En 1856, il proposa un système pour empêcher
l'onsahlomont des iiurts, fit partie de la Compagnie du
canal do Suez et s'occupa do la construction de Port-Saïd.
Cialdi a publié une cinquantaine d'ouvrages, dont les prin-
cipaux sont : Ilelation de deux vogaqes exécutés par la
marine des Etats romains dans les années fS40-IS4l et IS4f,
en français (Paris, 1843); .Sur le mouvement des eaux de la
mer, et sur son courant spécialement sur ce littoral (ISSd);
Eclairage et signaux des rivages et des ports (1877).
ClALDINI (EnricoK général italien, né à Casiolvoiro
(près Modèno) en 1811, mort A Livuurno en 18i>2. Il prit
part au mouvement insurrectionnel ilo Parme on 1831,
dut so réfugier A Paris, où il acheva ses éludes médicales,
et ou repartit pour aller servir dans les (roup<>s coustilu-
linnnellos qui ilél'oudirenl. en Porlugal, la oiiuse do dom
Pedro, et on Espagne, celle do lu roino Christine. Il y
1
CIALES
CIBYRA
/
ga^na le grade de lioutenant-oolonel. avec lequel il fit la
campagne de l'indépendance italienne (184S-1849). Après
Novare, il resta dans l'armée pièmoutaise, commanda une
briçrade pendant l'expédition de Crimée, et fut nommé
général de division en 1859. En 1860, il était à la tête do
f armée qui envahit les Marches, remporta la victoire do
Castellidardo et alla occuper
le royaume de Naples. En
1866.^1 commanda l'armée du
bas Pô, et occupa la Yénétie
après Sadowa. En 186". il
formait un cabinet qui n'eut
qu'une durée éphémère. De
1870 à 1S73, il accompagna à
Madrid, comme ambassadeur
eitraordinaire.le duc d'Aoste,
devenu roi d'Espagne. Pe
1870 à 1S7S et de isso à issi.
il a été ambassadeur à Paris.
GlALES, boui^ des AnliII<
(île do Porto-Rico]. sur u:.
neuve côtier; 12.950 bab. Café.
GlAMPI (Lcgronzio Vin-
cenzo), compositeur dramati- ' /^■■
que italien, né près de Plai-
sance en 1719. 11 était fort cialdini.
jeune lorsqu'il fit représenter
ses deux premiers opéras : l'.Krcadia in Brenta, et fîer-
toldo in corte. Celui-ci obtint un énorme succès et fut joué
en 1753 à rOpéra de Paris, par une troupe de chanteurs
bouffes italiens. Favart s'en empara et écrivit sur cette
musique son livret de Xinetle a la cour. En 1748, Ciampi
fit représenter à I^ondres gli Tre ciuisbei ndicoli (1748);
Adriano in Stria (1750); il Trionfo ai Camillo (1750); Di-
done (1754). Il donna encore en Italie : Da un ordine nasce
un disordine ; Leonora (avec Logroscino) ; l'Aviore inge-
gnoso ; Béatrice ; FJaminia. On connaît aussi de cet artiste
une messe solennelle et divers autres ouvrages.
GlAMPI (Francesco), violoniste et compositeur italien,
né à Massa di Sorrento en 1704, écrivit et fit représenter
plusieurs opéras àVenise, dont les plus connus sont; Onaino
11729); Adriano in 5iria(1748); il Négligente (1749); Ca-
tone in Utica (1756); Gionjuir (1761); Amore in caricatura
(1761): Antigono (1762). On lui doit aussi une messe et un
Miserere à huit voix avec instruments.
GlANCXANA, ville du royaume d'Italie (Sicile [prov. de
Girgentr). près du fleuve côtier Platani; 5.800 hab.
. ClAMO d'Enza, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Rcg-
gio neir Emilia]), sur VEnza^ affluent du Pô; 3.S00 hab.
CI-APRÈS loc. adv. V. CI.
ClAUCEMER, théologien français. \. Chauchemer.
CIBAIRE (lat. cibarius; de cibus, aliment) adj. Qui a rap-
port aux aliments. (Vieux.) ii Se dit de l'appareil de mas-
tication et de déglutition chez les insectes. (Peu usité.)
CiBALIS, viile de l'anc. basse Pannonie, entre la Save
et la Drave. Patrie des empereurs Valentinien et Valens.
Défaite de Licinius par Constantin, en 323. Auj. la ville de
Vinkovcit dans l'Esclavonie (Austro-Hongrie).
CtbaO (mokts), massif montagneux des Antilles (île
d'Haïti); son point culminant, le Pîco de Yaque, atteint
2.955 mètres. De ce massif sortent les principaux fleuves
d'Haïti : l'Artibonite, etc. Les flancs des monts Cibao re-
cèlent des mines d'or.
CîBARRE n. m. Dans les tirs à longue distance. Homme
chareé d'indiquer sur la cible l'endroit que vient de frapper
la baule, en y appliquant une rondelle de papier appelée ;ja5-
tille, au moyen d'une petite palette clouée à l'extrémité d'un
long manche. (C'est un terme employé surtout en Suisse.)
CZBATION [si-on — du lat. cibare, nourrir) n. f. Opéra-
tion chimique qui donne à une substance plus de corps,
plus de consistance.
CXBAODIÈIlE {bô) n. f. Filet de pôcho appelé aussi
FOLLES, pour prendre les mulets.
GiBBER (Colley), poète comique et acteur anglais, né
à Londres en 1671, mort en 1757. Il quitta l'armée pour le
théâtre, eut du succès comme comique, puis devint direc-
teur de Drury-Lane et poète-lauréat. Il a composé une
quinzaine do pièces, qui sont une peinture originale des
mœurs de son temps : le Dernier expédient de l'amour;
L'amour fait un homme; le 3fari insouciant ; lo Non-ju-
reur, imité du Tartufe, etc. Ses œuvres ont paru à Lon-
dres, en 1777. — Son fils, Théophile Cibber, né en 1703,
mfTt »Ti it:^^. a composé quelques pièces médiocres, et
p ; '. nom : Vies des poètes de la Grande-Bretagne
ti Londres, 1753), ouvragequ'ilachetadel'Ecos-
fca. ^ .. .- -Mcl. — La femme de Tliéophile, Sczanni;-
Mabih Cibber, née en 1716, morte on 1766, était sœur du
compositeur Th. Arne. Elle débuta au théâtre en 1736 et
devint une des premières tragédiennes de l'Angleterre.
EU'' a traduit en anglais l'Oracle, comédie de Saintc-Foix.
CiBDABETU. 'F-rfjrirji Gomez). chroniqueur espagnol,
i!*- il remplit auprès du roi Jean II
•;• médecin. Il a laissé un recueil
fi'- pour l'histoire de son époque,
f ■■■ des premiers modèles de l'ancienne
] ■ ■ : Centon epistolario del bachiller
I . . ■ '.dareal (1499).
CIBDÉLOPHANE n. f. Oxydo naturel do for. Variété
de cncht'jnile.
CIBICHC ou CIBIGE u. f. Pop. Cigarette.
CIBLE 'autrof. aifAf! — do l'allemand schribe, disque) n. f.
fi • — ' ' ■ • vr le tir de lare et des armes à
I' .fireUa cidlk. ii Boule creuse en
\' il. I" batt-trapp, lanco on l'air
ire.
■ LKdes mauvais plaisants.
'T ;tii fond à la distance
in.
- balles à chemise
<:■ : pncrrel, il n'est
I [it au tir, h'.s
I r;ni au COIl-
' Ces balles
• ; dos cadres
r ; dangereux
] , 'H *'t .'â JihlS
grande vitesse, l'on a dû revenir aux cadres en bois, do
préférence en peuplier, assez résistant et qui se laisse
traverser sans se fendre. Avec ces- cadres en bois tendus
de toile d'emballage recouverte de papier blanc, on confec-
tionne les deux premiers modèles de cible que comporte
le matériel de tir, en France : l'une, carrée, do 2 mè-
tres de côté: l'autre, rectangulaire, de 2 mètres de haut
sur 1 mètre de large. Les cibles-silhouettes sont entièrecaent
en voliges de peuplier et peintes en noir sur la face qui re-
garde le tireur. Elles tigurent : un
ïiomme debout ou à genou, dont
on ne voit que le buste, et un
homme couché. Dans l'ancien
matériel . ces mêmes cibles
étaient formées de toile recou-
verte de papier, tendue sur un
cadre en acier, et maintenues
debout par des arcs-boutants
en acier. Les nouvelles cibles
sont, au contraire, dressées au
moyen de cordes et de piquets
en "bois. Cible.
Outre ces cibles réglemen-
taires, les corps de troupes en emploient d'autres qu'ils
confectionnent eux-mêmes, soit pour des tirs de perfec-
tionnement, soit pour figurer des objectifs de combat.
On se sert encore de cibles formées de plaques de fonte
pour le tir réduit; et les commissions d'expériences en orga-
nisent de très diverses, suivant les besoins de leurs études.
Les cibles de l'artillerie soot généralement des paji-
neatix en bois dont les dimensions correspondent à celles
du frojit des unités que cette arme peut avoir à combattre.
Mais, souvent aussi, le tir du canon et êelui de l'infanterie
sont dirigés contre dos séries de panneaux de différentes
formes et grandeurs, disposés de manière à représenter
des tirailleurs isolés, des groupements d'hommes divers,
des cavaliers, des pièces en batterie, etc. 'V. objectif.
CIBOIRE {bo-ar' — du lat. ciborium ; gr. kibôrion, gousse
de nénufar d'Egypte, et, par suite, vase ayant cette formej
n. m. Sorte de vase à boire, en usage chez les anciens
Grecs, il Auj., "Vase où l'on conserve les
hosties pour la communion : Le saint ci-
boire.
— Encycl. Liturg. La forme et l'usage
du ciboire ont beaucoup varié, depuis les
premiers temps de l'Eglise. Ce fut d'abord
un pavillon sous lequel était abrtô le
vase qui renfer-
mait l'eucharis-
tie ; plus tard, le
nom passa au
vase lui-même ,
qui prenait tantôt
la forme d'une
boîte, qu'il a en-
core chez les
Grecs, tantôt
celle d'une co-
lombe ou d'une
tour. Aujour- Ci'Doires.
d'hui, la coupe
couverte qui porte ce nom doit, d'après les règles de la litur-
gie, être en or ou eu argent doré à l'intérieur. L'eucharis-
tie ne peut être conservée que dans un tabernacle d'autel.
GiBOLA, contrée de l'Amérique du Nord, célèbre au
xvi" siècle par sa richesse, et à la recherche de laquelle
partit l'explorateur espagnol Diego Vasquez de Coronado,
en 1540. On identifie actuellement les « sept cités merveil-
leuses de Cibola » avec Cibolleta et les localités voisines
(Nouveau-Mexique), ou avec Zuni et ses alentours, ou
avec le territoire de Chaco.
GIBOLE n. f. Bot. Ancienne forme du mot ciboule.
CIBOBION (gr. kibôrion, même sens) n. m. Fruit du ne-
lumbo d'Egypte, dont on faisait des coupes après en
avoir retiré les graines.
CIBORIUM [om' — mot lat.) n. m. Baldaquin soutenu par
des colonnes et qui recouvrait l'autel des oasiliques chré-
tiennes. Il PI. Des CIBORIA.
— Enctcl. Quelques auteurs ont cru trouver l'origine du
ciborium dans le tabernacle
ou saint des saints dont
Moïse entoura l'arche dans
lo désert.. D convient plutôt
de voir dans ces édicules un
souvenir du tombeau du
Christ dans l'église du Saint-
Sépulcre. L'usage du cibo-
rium,destiné à recouvrir l'au-
tel (tegumen altarxs, tegu-
rium, coopertorium, umbracii-
lum), fut adopté par les chré-
tiens dès lo IV' siècle, sui-
vant un passage do saint
Jean Chrysostomo, où il est
question des voiles que l'on
tenait dépliés autour do l'au-
tel, pendant la const'-cration.
Formés do tissus précieux,
ils étaient attachés aux ar-
cades et aux colonnes du
ciborium. Au centre do la
voûte ou du plafond de l'édi*
culo était suspendue à une
chaîne uuo colombe en mé- Ciborium.
tal dans laquelle on renfer-
mait les suintes hosties : de là serait venu le nom même
do ciborium {de sacro cibo), dont on cherche aussi l'éty-
mologio dans la forme en coupo renversée do la coupo'le
qui surmontait les ciboria byzantins. Peu à peu. on fa-
briqua les ciboria avec des matières du plus grand prix.
Rien n'égalait la magnilirence du ciborium dont 1 em-
pereur Juslinion dota Sainte-Sophie. L'autel fut placé
sur des marches on argent doré, les colonnes du ciborium
faites do mémo matière et ornées do pierres précieuses;
au-dessus do la coupole qu'elles portaient, s élevait une
croix en or enrichie do pierreries, posant 75 livres, et
portée par un globe d'or du poids do 118 livres. Des lis
d'or pesant lie livres pendaient do ce globe. Sur la sur-
face concave do ce dôme, on avait figuré l'image du ciel,
ot du centre descendait une boUo {pixis) renfermant les
espèces eucharistiques. Des voiles suspendus aux arcades
fermaient les entre-colonnemcnts. hes ciboria d'argent et
dorent disparu. Quelques-uns, en marbre ou en pierre, ont
sui'vécu. Parmi les plus anciens, celui de Saint-Clément à
Rome, qui date du ix« siècle ; ceux des églises de Saint-
Georges-au-Vélabre et des Saints-Nérée-et-Achillée , à
Rome; de Saint-Marc de Venise; des cathédrales de Ter-
racine, de Pérouse et de Naples, qui datent du x' et du
W siècle; ceux de Sainte-Marie du Transtevère et de
Saint-Laurent-hors-les-murs, à Rome, dont l'un est de 1145
et l'autre de 1152; celui de Saint-Pierre de Corneto, qui
date de la tîn du xii< siècle. Quelquefois, derrière le reta-
ble de l'autel, s'élevait un baldaquin avant la forme d'un
ciborium et abritant une châsse; un éaicule de ce genre,
contenant la châsse de saint Marcel, se voyait autrefois
au maître-autel de Notre-Dame de Paris.
CiBOT (Pierre-Martial), jésuite, missionnaire, né à Li-
moges en 1727, mort à Pékin en 1781, partit^ pour la Chine
en 1758, et fut mathématicien de la cour. C'est à lui et au
Père Amyot qu'on doit la plus grande partie des rensei-
gnements qu'on trouve dans le recueil des Mémoires con-
cernant l'histoire, les sciences, etc., des Chinois (1776-1791).
CiBOT (Frauçois-Barthélemy-Michel-Edouard), peintre
français, né à Paris en 1799, mort en 1877. Il montra un
goût" égal pour tous les genres. Parmi ses nombreux ta-
bleaux, on peut citer : les Deux mères, le Passage d'un
torre7}t, la Vie intérieure, Louis XV et i\/"« d'Humiêres, une
Chaîne de forçats en i788, Galilée inventant le pendule,
Raphaël et le Péruqin, Frédégonde et Prétextât, Anne de
Boieyn à la Tour àe Londres, les Amours des anges, Diane
de Poitiers posant pour Jean Goujon ; une AnnoJiciation aux
bergers, une Sainte Aime et la Vierge enfant en prière, une
Assotnption de la Vierge, une Sainte Thérèse, la Charité,
l'Jdylle. la Vallée de Sceaux, les Châtaigniers d'Aulnay,
la Vallée de la Bièvre, une Vue prise à Bochefort, et le
Gouffre pris à Morsant. Cibot s'est fait une place distin-
fuée parla pensée, vigoureuse ou tendre, qui se dégage
e ses compositions historiques.
CIBOTION {si-on) n. m. Genre de fougères arbores-
centes, comprenant quelques espèces qui croissent aux
îles Sandwich.
CIBOULARD [lar') ou CIBOULOT {lo) n. m. Pop. Tête ;
Avoir une idée dans le ciboulot.
CIBOULE (du provenç. cebola; du lat. caepulla] n. f. Nom
vulgaire d'une espèce du genre ail, employée dans les
préparations culinaires.
— Prov. Marchand d'oignons se connaît en ciboules,
Chacun connaît ce qui regarde sa profession.
— Encycl. On pense que la ciboule {ailiiim fistulosum) est
originaire de Sibérie. C'est une plante vivace, mais culti-
vée comme bisannuelle. Les feuilles sont j
nombreuses, d'un vert glauque, et longues
de 0", 30 environ; de leur milieu s'élève
une tige de O'^.so, renflée dans sa partie
médiane, et se terminant par une om-
belle globuleuse de fleurs d'un blanc ver-
dâtre. Telle est la ciboule commune. La
variété dite ciboule hdlive diffère de la
précédente par ses bulbes O'un blanc rosé
et ses feuilles glauques plus foncées. Elle
est moins productive, mais plus tendre et
d'un goût moins fort. Quant à la ciboule
viimce ou ciboule de Saint-Jacques, elle pa-
raît être une espèce distincte. Ses bulbes
sont d'un brun rougeâtre plus foncé que
dans la ciboule commune, et ses feuilles
sont vert bleuâtre.
La ciboule réclame de préférence uno
terre légère et riche, un climat tempéré.
On la multiplie par la division des bulbes.
On choisit, pour la propager de ses grai-
nes, les semenceaux parmi le plant de fé-
vrier ou de mars. Les bulbes, et surtout t'iooule.
les feuilles de la ciboule, servent à condimenter certains
mets et à assaisonner des salades. Pour avoir de la ci-
boule pendant tout l'hiver, on arrache en novembre de la
ciboule commune semée en février ou en mars, on la re-
plante dans une petite tranchée de 0",20 à 0'",25 de profon-
deur, et on la recouvre de litière sèche au temps des gelées.
CIBOULETTE (^è/' — dimin. de ciboule) n.f. Nom vulgaire
d'une espère du genre ail. li On dit aussi civette, et quel-
quefois APPiniTS, à cause do ses proprié-
tés apéritives.
— Enctcl. La ciboulette, cire ou civette,
est uno espèce d'ail, Vallium sckxnopra-
sum. Celte plante est vivace, et croît
naturellement en France. Elle a de nom-
breux bulbes ovoïdes; des feuilles gazon-
nantes, cylindriques, creuses, longues
d'environ ô'°,20; une tige ou hampe nue,
de même hauteur, terminée par une om-
belle compacte de fleurs purpurines. On
multiplie cette plante en séparant les
bulbes ou ca'ïeux, que l'on repi(|ue eu
place, vers la fin de l'hiver, à une expo-
sition ombragée. Elle n'exige ensuite au-
cun autre soin. En automne, on coupe les
feuilles au niveau du sol, et Ton répand
sur le reste une légère couche de terreau. ^'
CiBOURE, comm. des Basses-Pyrénées, arrond. et à
15 kilom. de Bayonne, à l'embouchure de la Nivelle, dans
le golfe de Saint-Joan-de-Luz et on face de cetie localité;
2.174 hab. Poche du thon, salaison de sardines; fabriques
de chocolat, d'espadrilles, do spartes. Bains de mer. Les
l>êcheurs de Ciboure sont appelés cascarots ou cascarotacs,
CiBRARIO (Giovanni Antonio Luigi), historien et éco-
nomiste italien, né et mort à Turin (1802-1870). Il fut l'un
des conseillers les plus libéraux de Charles-Albert, dont ses
travaux hi5torii|uos sur la maison de Savoie lui avaient
valu les sympathies. En 1848, il prit possession de Ve-
nise au nom do Charles- Albert. Il s efforça, après la
défaite do Novare, de ramener le roi à Turin. Ministre
dos affaires étrangères (i855), sénateur, membre de l'Aca-
démie do Turin, il est l'auteur d'une histoire de l'^'co-
nomie politique au moyen âge (1839), qui a été traduite en
français en 1859.
GiBYRA, ville grecque do l'ancienne Asie Mineure
(Carie), non loin des limites de la Pisidie et do la Phrygio
CICACOLE
CICERON
Fondée par les LydicDs ot robàtie par los Pisidions, ollo
devint la capitale d'une oonfôdôration de phisiours villes
voisines. Lo préteur Murena s'en empara l'an s;t av. J.-C.
Sic^ge d'un évôché, dans les premiers temps du cliris-
tianisiiK'».
GiCACOLE, G6ogr. Autre orthogr. de Chicacolk. V. co
mut.
CICADAIRE {dèr' — du lat. cicada, cigale) adj. (Jui
ressemble à la cigale.
CICADAIRES idèr' — môme ôtymol. qu'à l'art, précéd.)
n. m. pi. Sous-ordre d'insectes hémiptères. V. uomopteiibs.
— Un CICADAIRE.
CICADELIX [dèi) n. f. Nom général par lequel on entend
la plupart des insocles do la famille descicadellidt's, comme
les ledra. {Les cicadollos sont do petits hémiptéres-homo-
ptères sauteurs, à l'état parfait comme à celui do larve ;
ils n'ont pas d'appareil stridulatoire, comme les cigales.)
GICADELLIDÉS {dèl) D. m. pi. Famille d'insectes hémi-
ptôres-homoptôres, comprenant les cicadelles et autros
genres caractérisés par leur tète saillante, verticale, à front
large, à antennes courtes de trois articles dont lo dernier
est sôtiforme. iLes cicadollidés se subdivisent en deux tri-
bus : jnssit}és,ot cercopinés.) — Un ciCADiiLLiuE.
CIGADIDÉS n. m. pi. Famille d'insectes hémiptères-ho-
moptôres, comprenant les cigales et genres voisins, tels
que les cystosomes, etc. (Les cicadidés sont répandus sur-
tout dans les régions tropicales ; les formes fossiles
apparaissent dans le lias anglais.) — Un cicadidé.
CICADULE ou CICADULA n. f. Genre d'insectes hémi-
ptôres-liomoptères, famille dos cicadeliidés, tribu dos jas-
sinés, comprenant des cicadelles de petite taille habitant
lo nord de l'Europe. L'espèce type {cicadula
smaragadida) , répandue dans toute la
France, a parfois été nuisible aux vignes
{notamment dans les Charentes); elle epui-
.sait les fouilles par ses piqûres,
GiCAGNA, bourg d'Italie (Ligurie [prov.
do Chiavarij), au pied de l'Apennin ; 2.700 h.
GICALATE [ital. cicalata; de cicala, ci-
gale) n. f. Nom que l'on donnait en Italie,
pendant le xvi" siècle, à un genre de dis-
cours latin fort en vogue, sorte de déclama-
tion à vide, comparée à la monotone chan-
son do l'insecte dont elle portait le nom.
CICATRICE {lat. cicatrix, icis, même sens)
n. f. Marque, trace qui reste après la guérison d'une bles-
sure ou d'une plaie : Les cicatrices récentes sont quel-
quefois le siège de douleurs, lors des changements atmosphé-
riques. (Nysten.)
— Par ext. Dégât, ravage sur un objet quelconque :
Les CICATRICES d'un habit, d'un mur.
— Fig. Kffet cruel et permanent : Les atteintes de la
calomnie laissent souvent des cicatrices. {Acad.)
— Bot. Marque qui reste après la chute des feuilles ot
des autres parties articulées d'un végétal, ou après la
guérison d'une plaie ou d'un ulcère sur la tige des arbres.
Il Cicatrice carpique, Nom de Timpression que l'on voit
à la base de certains fruits, tels que le gland, la noisette,
la châtaigne, etc., et qui est différente du hile ou ombilic.
— Encycl. Quand le travail réparateur a été bien com-
plet, il ne reste pas de trace des lésions, mais cela est
rare, surtout quand les lésions sont importantes. La cica-^
trice se détache sur le fond rosé de la peau humaine par
une coloration généralement plus claire. Le tissu cica-
triciel définitif est, en effet, dense, fibreux et blanchâtre.
La cicatrice peut être aussi exubérante ou enfoncée, sui-
vant les cas. Elle est exubérante quand la prolifération
cicatrisante a été trop considérable; elle est enfoncée
quand il s'est produit une soudure de la peau avec les os.
Chez les animaux ou la régénération est complète
(v. cicatrisation), les blessures no laissent pas de cica-
trice apparente.
CICATRICE, ÉE adj. Couvert de cicatrices. (Inusité.)
CICATRICIEL, ELLE [si-èV) adj. Qui a rapport aux cica-
trices. Il Tissu Cicatriciel, Tissu fibreux permanent qui donne
la couleur blanchâtre aux cicatrices do la peau humaine.
Il La cicatrisation s'appelle aussi quelquefois travail
CICATRIClIvI,.
GICATRICULE{dimiu. de cicatrice) n. f. Petite cicatrice.
— Bot. Syn. do hii.k ou ombilic
— Ornith. Marque blanche que l'on voit sur lo jaune do
l'œuf, et qui correspond au germe, que celui-ci oxisto ou non.
CICATRISABLE adj. Qui peut se cicatriser.
CICATRISANT [znn), ANTE adj. Qui favoriso ia cica-
trisation : liemède cicatrisant. Propriétés cicatrisantes.
Il On dit aussi cicatrisatik, ive.
— n. m. Remède cicatrisant : Iln'y apajrfe cicatrisants
proprement dits. (Lîttré.)
— K.NCYCL. V. cicatrice.
CICATRISATION {za~si-on) n. f. Phénomôue grâce auquel
se rétablit, sous Tinfluonce do la seule activité des tissus
lésés, la coordination momentanément détruite chez un
ôtro vivant par uno blessure qui n'est pas mortelle.
— Encycl. On a longtemps cru à la spécificité cellulaire
dans la cicatrisation; il semble aujourd'hui â pou près
impossible d'admettre que chaque tissu se cicatrise pour
son propre compte ot ne peut donner, par prolifération au
nivea.u de la lésion, quo des éléments identiques à ceux
dont il est composé. La soudure a, d'ailleurs, quelquefois
un caractère différent do celui du tissu à soufior; lo
muscle, lo cartilage, par exemple, se soudent souvent jiar
l'intermédiaire d'un tissu fibreux. En outre, dans les cas
si curieux do régénération d'un organo tout entier, il ap-
paraît dans le membre régénéré dos tissus qui n'oxisiaient
pas au niveau de la section produite par lo traumatisme.
Dans certains cas, la coordination nouvello dllfère plus
ou moins de l'ancienne; il reste une trace, une cicatrice
de la blessure. Cola a lieu, par exemple, chez l'homme,
après I amputation d'un membre. Mais il y a certains
animaux cfio/, lesquels le membre coupé so reproduit
tout entier avec les caractères qu'il avait auparavant ;
lo triton régénère sa patte. Choz d autres, la partie régé-
nérée difi'ùro de l'ancionno ot i>résento drs caractères
embryonnaires, (îomiiio cela a lieu, par oxc-mple, pour la
queue du lézard. Cotte remarqua a fait naître uno théorie,
Cicc.iiji.
à peu près abandonnée aujourd'hui, et d'après laquelle lo
membre régénéré passerait par des stades embryonnaires
avant de récupérer la forme adulte définitive. Chez un
crjhJie adulte, c est uno patte do crabe adulte qui repousse,
et non uno patto d'une dos formes larvaires au crâne.
La faculté régénératrice est très irrégulièrement ré-
partie cht'z les animaux; le plus souvent, elle est plus
développée chez les êtres inférieurs, mais pus toujours.
Kilo est faible chez les mammifères, plus faible encore
chez les oiseaux ot les reptiles, très faiblo chez les pois-
sons, très développée, au contraire, chez les amphinios,
et beaucoup plus chez les urodèles que chez les anoures;
ces derniers n'étant guère plus favorisés sous ce rapport
que les mammifères. Cette taculté génératrice est presque
absolue chez l'hydre : un tronçon quelconque do l'animal
peut reproduire l'animal entier. On appelle « période do
cicatrisation i> le temps qui s'écoule jusqu'à la réalisation
do la coordination nouvelle.
CICATRISER (rad. cicatrice) v. a. Fermer, dessécher,
en parlant d'une plaie : Cicatriser une àlessvre.
— Couvrir de cicatrices, faire des cicatrices sur : La
petite vérole cicatrise le visage.
— Fig. Guérir, adoucir, calmer : Le temps cicatrise
les douleurs.
~ V. n. Se fermer, se dessécher, en parlant d'une plaie :
filessure qui est longue à cicatriser.
Cicatrisé, ée part. pass. du v. Cicatriser, ii Gbjphis cica-
trisé. Bot. Espèce de lichen dont les apothécies offrent des
impressions semblables â des cicatrices.
Se cicatriser, v. pr. Se dessécher, se fermer, en parlant
d'une plaie, et ù^.. Se guérir, so calmer, s'apaiser : Les
plaies de l'âme se cicatrisent par
le temps mieux que par le raisonne-
ment.
CICCA {sik) n. m. Bot. Section du
genre phyllanthe.
CICCABA n. m. Sous-genre d'oi-
seaux rapaces du genre chouette
(symium), renfermant quatre espè-
ces américaines, dont une [ciccaba
nigrolineatum) est propre au sud du
Mexique.
GICGIANO, ville d'Italie (Campa-
nie [prov. de Caserte]); 4.380 hab.
Ancien fief de l'ordre de Malte.
GiCCIONE (Andréa), sculpteur
et architecte italien, né â Naples,
mort vers le milieu du xv« siècle.
Doué d'un génie puissant et hardi, il a exécuté des tra-
vaux de sculpture et d'architecture qui le placent au pre-
mier rang des artistes de son temps. Comme sculpteur, il
a laissé le tombeau du roi Ladislas (1415). haut de 16 mè-
tres et orné de statues colossales, qu'il éleva, ainsi que le
tombeau de Caracciolo, dans l'église San-Giovanni, à Car-
bonara. Comme architecte, il est l'auteur du cloître de
Santo-Severino, de l'église et du monastère de Monte-
Oliveto, du palais du prince de La Riccia ; etc.
GiCÉ (Champion de), prélat français. V. Champion.
CICENDIE isin-di) n. f. Genre de gentianacéos, tribu des
cliironiées, comprenant une dizaine d'espèces qui croissent
dans l'Europe centrale et méridionale ; La cicendik fili'
forme est cultivée dans les jardins. (C. Lemaire.)
CICER [sèr' — mot lat.) n. m. Nom scientifique du genre
chicho ou pois chiche, de la famille des légumineuses.
V. CHICHE. Il On dit aussi cicërolk.
Cicereia (lex), loi du milieu du vi» au milieu du
VII" siècle de Rome, et qui obligeait le créancier, recevant
l'engagement de sponsores ou de fidepromissores, à décla-
rer tout haut, en leur présence, le montant do la créance
ot le nombre des cautions. Si le créancier n'avait pas fait
dans les trente jours la prœdictio exigée par cotte loi, on
pouvait intenter contre lui uno action préjudicielle pour
faire vérifier an prxdictum sit, et la solution négative de co
point entraînait la libération des adpromissores. La juris-
prudence a étendu l'application de cotte loi aux fidejus-
sorcs.
CICERÊLLE (sc-rèn n. f. Nom vulgaire d'un poisson, qui
est l'équille de la Méditerranée {lussi de Nice) ot l'ammo-
dyto do l'Océan [ammodijtes cicerellus),
CiCERI (Pierre-Luc-Charles), peintre ddcoratour fran-
çais, né â Saint-Cloud on 1782, mort à Saint-Chéron (Seine-
ot-Oise) en 1868, reçut les leçons de Bollangé et, dès ses
débuts aux Salons, se fit remarquer par sou entente du
clair-obscur. Lo caractère fantastique (ju'il savait donner
aux ruines, aux paysages nocturnes, le fit désigner pour
poindre les décors do l'Opéra. C'est dans cet ordre do tra-
vaux que Ciceri s'est acquis uno réputation méritée.
Citons, parmi ses meilleurs décors, ceux do la Muette de
Portici, do Guillaume. Tell, do Robert le Diable, do la
Vestale, dos Petites Danaïdes, do Moise, d'Armidc, etc.
CICÉRO n. m. Autref., Caractère d'imprimerie ayant
onze points typographiques de force do corps, et qui était
compris entre les caractères dits saint-augustin et philo-
sophie. Co caractère fut employé pour imprimer la rro-
mièro édition de Cicôroa (1458) : d'où son nom.— Auj.,
Caractère d'imprimerie ayant douze points de force do
corps (environ 0",0045} et qui sort comme unité de mesure
typographique. [On dit aussi un dou/k.]
CICÉROLE n. f. Bot. Syn. do cicer.
GIGÉRON (du nom du célèbre orateur romain) n. m. Ora-
teur éloquent; orateur on général : Les cicékons de la
chambre, du barreau, de l'atelier.
CiGÉRON (Marcus TuUius), homme politique, orateur
et écrivain latin, né à Arpinum on lOfl av. J.-C, mort î\
Formies en ly, naquit d'une famille d'ordre équestre, mais
obscure. Après do brillantes études faites sous la di-
rection du grand orateur Crassus et du jurisconsullo
M. Scfcvola, il prit part ù la guerre sociale, ot, sous Sylla,
à uno campagne contre les Marses. Puis, ù Komo, il sui-
vit his leçons du rhéteur Molen et do l'académicien Plii-
lon. A vingt-six ans, il débuta dans tes aiVaires criminelles
par la défense pôrilleuso do Roscius Ainérinus (80), ac-
cusé do parricitlo par Chrysoponus, favori do Sylla. Le
Hiiccès fut éclatant ; mais, au bout d'un un, afin do" so faire
oublier du terrtblo diclatour, Cioérun ijuiilu Uume pour
Athènes. Il s'y donna six mois à la philosophie avec Atti-
cus. Sylla mort, il passa en Asie ot â Rhodes, oii il écouta
Posidonius ot retrouva Molon. Là, son éloquence lui va-
lut l'admiration des Grecs les plus délicats (79-77). Re-
venu à Komo, il plaida pour lo comédien Roscius, et à
trente ans aborda la carrière des honneurs. La questure
lui ouvrit lo sénat (75). U remplit sa charge on Sicile pen-
dant uno disette qui cumpromottait l'approvisionnement
de Rome, et s'acquitta do .sji tâche avec habileté, tout en
méritant l'affection des Siciliens. Aussi ce malheureux
peuple, accablé par Verres, so tourna-t-il vers lui pour
demanderjustice(70). [V Vkrrines.] Lesseptdiscours qu'il
composa peignent avec une vigueur saisissante les crimes
du proconsul, et sont peut-
être le chef-d'œuvre de l'élo-
quence judiciaire. Les deux
premiers furent seuls pronon-
cés; car Verres, épouvanté,
n'attendit pas le jugement
pour s'exiler. Edile en 72, Ci-
céron se rendit populaire;
mais il recherchait aussi
l'amitié des grands en se tour-
nant vers Pompée, et, do-
venu préteur (66), il contribuait
à faire donner au chef du parti
sénatorial la conduite de la
guerre contre Mithridate.
D'abord lié avec Catilina, il
brigua bientôt contre lui le
consulat. La crainte du con-
spirateur le lui fit accorder
par acclamation (63). Alors,
commence la période la plus
indiscutée de sa vie. Puisant Cicéron.
dans son patriotisme et dans
la confiance du peuple romain une décision dont il n'était
pas coutumier, il dénonce les menées de Catilina (v. Ca-
tilinaires), le contraint de quitter Rome, et met à. mort
ses complices sans en déférer au peuple. On le pro-
clama Père de la patrie; mais son excessive vanité,
ses railleries à l'adresse de ses adversaires et mémo do
ses amis commencèrent à le discréditer. Pompée, César
et Crassus, lo redoutant, le minèrent sourdement, et il
trouva dans le tribun Clodius un ennemi acharné. Clodius
fit passer une loi contre ceux qui auraient fait périr des
citoyens sans l'assentiment du peuple. Cicéron, quo le
peuple eût sans doute absous, fut assez faible pour s'exiler ;
ses biens furent confisqués, sa maison rasée, et, réfugié à
Thessalonique, il remplit le monde de ses lamentations{58).
Cependant, le sénat se ressaisit. Il exigea le rappel du
banni. Au milieu de scènes violentes, le décret passa de-
vant le peuple, et, après dix mois d'exil, Cicéron rentrait
à Rome en triomphe. Ses maisons furent rebâties aux frais
de rEtat.(57). Rendu prudent, Cicéron, parmi les troubles
qu'excitait la rivalité de Clodius et de Milon, s'attacha étroi-
tement à Pompée et, durant quelques années, so consacra
à des travaux littéraires d'où sortirent la plupart do ses
écrits sur l'art oratoire, sans qu'il cessât entièrement de
plaider. A cinquante-quatre ans, il fut reçu dans le collège
des augures (53). Milon, en tuant Clodius, lo débarrassa do
son pire ennemi, et Cicéron défondit le meurtrier; mais
la présence des soldats et lo tumulte de la foulo lo trou-
blèrent, et Milon fut condamné. Nommé gouverneur de
Cilicie, Cicéron administra bien sa province, ot uno petite
expédition contre les Parthes lui valut le titre do imperator
(51-50). A sou retour, la rupture entre césar ot Pompée
avait livré Rome à la guerre civile. On lui a durement
reproché l'indécision qu'il montra alors. Mais, si ses
principes politiques l'inclinaient vers le parti de Pompée,
celui-ci, aussi ambitieux que César, ne lui inspirait pas
confiance, et il était trop perspicace pour ne point voir
l'incontestable supériorité du vainqueur des Gaules. Il
passa cependant en Epiro,puis revint, après Pharsale (-18),
errer en Italie. César, vainqueur, lui fît des avances qu'il
no repoussa pas, mais il so réfugia dans l'étude. C'est
alors qu'il répudia Térentia pour épouser uno jeune fille
fort riche, et ou'il composa Vt^logede C'aton, aumiel César
répondit par 1 /tn/i-Cn(on. Lo pardon accordé à Slarcollus
décida son ralliement, marque par la harangue Pro Mar-
cello. La perte do sa fillo TuUia, ù loccasion do laquelle
il écrivit le Traité de la consolation, le désespéra; mais
la mort du dictateur (-11) le rejeta dans la mêlée, et on le
vit applaudir au meurtre do celui qu'il venait d'exalter.
Quand Antoine so posa en successeur de César, il écrivit
contre lui ses immortelles Philippiques, et éleva en face
do lui lo jeune Octave, qu'il no craignait pas encore.
Mais, quand Antoine, Octave et Lépido eurent formé le
triumvirat, la télo de Cicéron fut le gage qu'Antoine exi-
gea d'Octave. Repoussé par les vents, Cicéron no put
quitter l'Italie, ot se retira dans sa villa de Formies. C est
là que les soldats des triumvirs le surprirent et qu'il
mourut avec la plus admirable fermeté. Sa tète fut, par
l'ordre d'Antoine, exposée sur la tribune aux harangues.
La fécondité littéraire do Cicéron égale son activité
politique. Par son éloquence abondante et brillante, il
donnait les modèles d'un art dont ses écrits enseignaient
les principes; par ses ouvrages philosophiques, il créait
uno langue nouvelle à Rome et enrichissait ses conci-
toyens d'une foule d'idées empruntées aux Grecs, mais
neuves pour eux. U écrivit aussi en vers, ni:iis ces vers no
valent pas sa prose. Enfin, sa correspondance est un monu-
ment unique : c'est à la fuis le journal de sa vie et do son
temps, et le miroir d'une âme ondoyante, mais généreuse
ûl passiuiinéo, trop faible dans l'adVorsilé, mais sensible,
ouverte â toutes los nobles ^)ensées, profondément éprise
do beauté, de justice et de liberté. En politique, son idéal
est lu vieille constitution romaine, mêlée d'aristocratie
et de gouvernement populaire. Il est conservateur libéral.
En pliilosopliio, il ostéclecti({uo ot so ratiacho surtout au
prububilisme do l'Académie. Il admet l'existence d'un
hitui uni(|Uo et personnel, ot croit â l'immortalilé do
l'âme : mais il s'appli4|Uo surtout â donner uu.x Romains
des règles morales foitdées sur des principes.
— ŒuvHiis i)K CiciïiiON. I. Traités do rliétoriquo : I>o
inventionc : l'e oratore ; iirutus s'wo I>e claris oraturibus ;
Orator, ad M. itnttum ; Partitioncs orHlori.v ; Topica ad C
Tfcbatium ; IM opt. qcncre oratorum. 11. Traités do poliii
que ot de philosophie : Do Hvputdica ; Dv U'gihus (a liv,,
ilont 3 perdus); /'rtr(ï</oj"a; Conso/u/to (perdu); Horicnstus
(()Uobiiios fragments); Do finibus bonorum vt malorum ;
Acadi'tniqm's ; TuscuUtn.v disputatiuncs ; Tiniét' i^lVaynionls) ;
CICÉRON — CID
De natura deorum ; Cato major (sur la vieillessel; De divi-
natione : De fato; Lxlhis (sur l'amitié); De gloria ; De
officiis; De virtutibus (perdu). III. Discours : 1« Harangues
et plaidoj-ers politiciues : Pro Boscio; Verrines (7 dis-
cours); Pro lege Mamlia sîyù De imperio Cn.Pompei;
De lege agraria; Catitinaires (4 discours); Pro Murena;
Post reditum (4 discours); Pro Sestio; Pro Cxlio; De
pnxvinciis consularibus ; In Pisonem; Pro Rabirio postumo ;
ProMxlone; Pro Marcello; Pro Ligario; Pro Dejotaro;
/*Ai7ippioues (14 discours); 2» Plaidoyers: Pro Quinctio;
Pi'o Q. Jioscio; Pro Marco Tullio; Pro Marco Fonteio
(fragments); Pro Csecina; Pro A. Clerentio habito; Pro
Rabirio; Pro Corti. Sulla; Pro Archia poeta; Pro Lucio
Valerio; Flacco; Interrogatio in F. Vatinium testem; Pro
L. Comelio Balbo ; Pro Cti. Plancio; fragments d'autres
discours. IV. Lettres ; Ad familiares (16 liv.) ; Ad Atticum
(16 liv.) ; Ad Quintum fratrem (3 liv.) ; Ad Marcum Brutum
(2 liv.) [l'authenticité d'une partie de ces dernières est
douteuse]. V. Poésies : Sur son consulat, fragments divers.
Les manuscrits de Cicéron sont très nombreux. Voir
C. Halm, sur les Manuscrits de Cicéron (1S50); Châtelain,
Paléogr. des cîass. latins. Editions complètes : princeps
(Milan, 1498); Orelli (1S45-1862); Baiter et Kayser (1S61-
1869 ; avec tradaction de J.-Y.LeClerc, 1821-1825} ;C.-F.-W.
Mùller(1879 et suiv.) ; Middleion, Histoire de la vie de Ci-
céron ; G. Boissier, Cicéron et ses amis (Paris, 1865) ; Pel-
lisson, Cicéron (Paris, 1890).
— Iconogr. Un buste authentique de Cicéron figurait
autrefois dans la collection Mattei, à Rome. "Winokel-
mann y voyait un ouvrage des derniers temps de la ré-
publique romaine ; le nom de l'orateur est écrit au bas
du buste. Un autre buste, d'une belle expression et d'une
conservation parfaite, se voit au musée des Oftices, à
Florence. Le musée du Vatican possède aussi trois bustes
antiques, dont l'un, provenant des fouilles faites à Tivoli,
représente Cicéron plus vieux qu'il ne paraît dans ses
autres portraits. Quant aux deux statues qui sont dans la
galerie royale de Naples, et dont l'une fait un geste ora-
toire, il n'est pas certain qu'elles représentent Cicéron.
Cicéron (Quintus Tullius), frère de l'orateur, beau-
frère d'Atticus. Lieutenant de César en Gaule, il i'accom-
ftagna dans son expédition de Bretagne, gouverna l'Asie,
utta contre Clodîus pour le rappel de son frère, prit
parti pour Pompée, mais se rallia à César après Phar-
sale, et fut compris dans les proscriptions de l'an 43. Il
reste de lui quelques vers et un ouvrage des plus instruc-
tifs sur les mœurs politiques des Romains, le De peti-
tione consulatus, imprimé à la suite des œuvres de son frère.
Cicéron iMarcus), fils do grand orateur et de Térentia,
reçut l'éducation la plus soignée, mais il était d'un naturel
violent, grossier et fort porté à l'ivrognerie. D'ailleurs très
brave, il se distingua à Pharsale et à Pbilippes, et lutta
jusqu'au bout aux côtés de Sextus Pompée. Plus tard, il
fut choisi par Auguste pour collègue dans le consulat,
ei devint gouverneur de Syrie.
CICERONE {sé-ron, ou, à l'italienne, tcki-tché-rô-né —
mot ita!., tiré du nom de Cicéron) n. m. Guide italien qui
montre au.x étrangers les curiosités de son pays; guide
dans un pays quelconque. (Se dit à cause de la faconde
habiiaelle ae ces guides, par allusion à l'éloquence abon-
dante de Cicéron.)
— Rkm. L'Académie fait ce mot invariable au pluriel,
ce qui est illogique. (I! faudrait dire soit des ciceboni, si
l'on considère le mot comme italien, soit des cicérones,
si OD le francise.)
Cicérone (i-k) ou Introduction à la jouissance des
avères d'art en Italie, par Jacob Burckhardt (1855), traduit
en français par A.Gérard (1885-1892). — C'est un répertoire
historique, lopographiquo et critique, des monuments de
l'art en Italie : la première partie est consacrée à l'anti-
quité, la seconde aux temps modernes, jusqu'à la fin du
xviii' siècle. Cet ouvrage, devenu classique, est remar-
quable par l'intelligence du développement des arts, le
sens esthétique, et Te charme même de l'exposition.
CZCÉRONIANISBCE fnissm' — du lat. ciceronianiis, cicé-
ronien, n. m. Style de Cicéron ; façon de parler propre à
Cicéron. d Philosophie cicéronienne.
CICÉRONIEN, ENNE {ni-in, ènl adj. Qui est dans le
genre de Cicéron ; qui est digne de Cicéron : Eloquence
cicÉEONiBNNK. Période cicbboniesne. ii Philosophie cicéro-
nienne, Ensemble des doctrines do Cicéron.
— Qui appartient aux ciceroui; qui est dans le genre
habituel à ces guides : La tyrannie cicéronienne.
— n. m. Admirateur ou imitateur du style do Cicéron.
Cicéronien (le) ou De la meilleure manière de bien
dire, dialogue satirique d'Erasme, en latin (1528). — C'est
une vive satire contre les latinistes fanatiques, qui n'ad-
mettaient que la langue de Cicéron et considéraient
comme des barbares ceux qui employaient des expres-
sions dont il n'y avait pas d'exemple dans le grand ora-
teur. Ce petit pamphlet est un dialogue plein d'esprit et
de bonne humour; il souleva de vives colères en Italie et
CD France. ScaJiger et Etienne Dolet traitèrent avec le
plus grand mépris le téméraire iconoclaste, dont la thèse
fut reprise ensuite par Muret, qui porta le dernier coup
aux cicéroniens.
CICÉRONISER {zé) V. n. Imiter le style de Cicéron.
CXCÉRONNERIE 'ri) n. f. Fam. Afi'cctation du style ora-
loir'f '!'■ '-.■:--r<jit. ; Inusité.)
CiCEHUACGHIO OU CiCEROVACCHIO (Angelo Bru-
!«BTTi, ditj. patriote italien, néâ Rome vers 1800, et célèbre
par le rfAe qu'il a joué dans la révolution romaine de 1848.
.Simple cabareiier, il avait conquis une grande popularité
par »oD élo'jiif-nce et son courage, d'où son snroom do
Ciceruacchio i Cicéron le Urave). A l'avènement do
Pie IX en 1846, ce fut lui qui dirigea les manifestations
de la sympathie publique pour les réformes libérales du
nouveau pape, ot il reçut, à cotte occasion, des marques
do reconnaisK^incc do la noblcsHO et du haut clergé do
Rome. Maift. 'léçu m mécontent à la suite de l'allocntion df
Pur I>: in-r^ Im 'ori- i- toirf 'lu r.i avril ISÏK, il se rallia au
pt""' i:ome par les Fran'.-ai-s,
Cl' juolques amis lidèlcs,
*"!'• . ; . i la plage de la Mc-
ftola. ou la, p<;'..;<; h;i:i le dut i>i; iJibpcrfior. Depuis lors, on
u'entcndii plu^ jarixain parler do lui.
CiCCSTER, Ville d'Angleterre. V. Cirenckbteb.
ClCHE Q. m. Bot. Syn. de ciiicue.
Cicindèle (gr. nat.).
CiCHE, bourg d'Austro-Hongrie (Galicie [cercle de
Neusandec]); 2.2S5 hab.
CICHLE [sikl") ou CICHLA {si-kla — du gr. cikhlé, grive)
n. m. Genre d'oiseaux. Syn. de donacobius, et campylo-
RHYNCHUS.
CiCHOCKI (Gaspard), ecclésiastique polonais, né à
Tarnow vers 1560, mort vers 1630, est l'auteur d'un ou-
vrage dans lequel il attaque Jacques VI d'Angleterre et
qui eut un retentissement européen ; il est intitulé : Allo-
guiontm Osiecensium sive Variorum familiorum sermonwn
libiH F (1615).
CICHORACÉES n. f. pi. Bot. Syn. de chicobacées.
CICHORÉE [ko] n, f. Bot. Forme anc. du mot chicorée.
CICHORIUM {ko-ri-om'} n. m. Nom scientifique du genre
chicorée.
GiCHYROS. Myth. gr. Fils d'un roi de Chaonie ; héros
éponyme de la ville de Cichyros, appelée aussi Ephyra.
en Epire. (Suivant la légende. Cichyros tua à la chasse
Pantnippe qu'il aimait, et qu'il avait prise pour une pan-
thère; de désespoir, il se précipita du haut d'un rocher.)
CICINDÈLE ou CIGINDELA {si n-dé —iat. cicindeta, nom
d'insecte) n. f. Genre d'insectes coléoptères, tribu des cî-
cindélinés, renfermant plus de cinq cents espèces répan-
dues sur tout le globe et
dont les plus grandes ,
comme les plus riche-
ment colorées, sont pro-
pres aux régions tropi-
cales de l'Asie.
— Enctcl. Ordinaire-
ment bariolées, marquées
do taches veloutées sur
un fond plus clair, les ci-
cindèles varient de nuance
et de dessin souvent dans
la même espèce. Très carnassières, elles volent rapide-
ment et ordinairement par troupes dans les lieux décou-
verts, de préférence au plein soleil. Leurs larves habi-
tent des puits creusés dans les terrains argileux, recou-
verts par les sables ; une disposition spéciale de leurs
anneaux leur permet de se hisser rapidement à l'orifice de
leur terrier, d où elles se laissent retomber au fond à la
moindre alerte. Deux espèces sont communes en France :
la cicindèle champêtre {cicindelacampestris),\eTte,ma.r({uée
de jaune pâle, et la cicindeta flexuosa, qui habite les côtes.
CICINDÉLIDÉS (si/i) n. m. pi. Famille d'insectes coléo-
ptères carnivores, caractérisée par les antennes insérées
en dedans des mandibules, au-dessus de leur base. — Un
CICINDÉLIDÉ.
— Encycl. La famille des cicindélidés est di\nsée en six
tribus : manticorinês, oxychiîmés, mégacéphalinés, cicin-
délinés, collyrinés, ctènostominés. Suivant ces divisions
naturelles, les mœurs des cicindélidés sont très variées;
leur seule habitude commune est dans leur régime carnas-
sier. Répandus sur tout le globe, principalement dans les
régions chaudes (seuls les ctcindélinés et mégacéphalinés
ayant des représentants en Europe), les cicindélidés comp-
tent beaucoup plus de mille espèces.
dCINDÉLINÉS {sin) n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptè-
res, dont le genre cicindèle est le type, et caractérisée
par les palpes maxillaires ayant leur troisième article plus
court que le quatrième, par les tarses, dont le quatrième
article est entier, et par les mâchoires munies d un onglet
articule. Genres : oxygonia, peridexia, caledonica, dis-
(ipsidera, ophi'yodera, bostrichophorus, dromochorus, eucal-
lia, dromica, myrmecoplera, cosmema, apteroessa. jansenia,
cicindela, physodeutera, megalomma, heptadonta, chilony-
cha, cratohxrea, euryoïia, iresia, thopeutica. — Un ciciN-
DÉLINÉ.
CICINNIS n. f. Antiq. gr. Y. sicinnis.
CICINNURE ou GICÏNNURUS [sin', russ) n. m. Genre d'oi-
seaux passereaux dentirostres, famille des paradiséidés,
caractérisé par les plumes du front avançant en brosse
dirigée en avant sur le bec, celles des flancs élargies en
éventail coupé carré-
ment, et deux pennes
de la queue en longs
crins terminés chacun
par des barbes dispo-
sées en faucille.
— Encycl. L'espèce
type du genre, cicin-
nurus regius, le manu-
code des vieux auteurs,
de la grosseur d'une
f rive, est le petit para- » \." V '^
isier le plus commun ri^în»,,-» *
dans tout le nord delà
Nouvelle -Guinée et des îles voisines; le mâle est d'un
rouge ardent et soyeux, avec le ventre blanc, les éven-
tails frangés de vert, les faucilles caudales vert doré. La
femelle est rousse et grise.
GiCIS. frère du poète Alcée, né à Mitylène dans l'île de
Lesbos. 11 était l'un dos chefs du parti aristocratique. A
la tète d'un complot avec son frère Antlménide, il tua le
tyran Mélanchros.On ne sait s'il fut exilé comme ses deux
frères (fin du vu" s. avant notre ère).
CICISBÉATURE {si-sisa) n. f. Droit do se donner un ci-
cisbée ou sigisbéo : Tantôt la cicishéatdre ne devait
commencer qu'un an après le mariage, tantôt après les
premières couches; jusque-là, une jeune épouse s'appelait
novice. (Saury.)
CICISBÉE n. m. Ethol. "V. sioisbkb.
CiCOGNA (Pascal), doge do Venise, mort en 1595. La
noblesse do sa familleetaitpeuancienno.il fut élu en 1593,
après cinquante-deux tours de scrutin et à cause do sa
réputation do sainteté. Ce qui ne l'empôcha pas do recon-
naître Henri IV en haine de l'Espagne et de lui faire
prAler do l'argent j.;ir la Uèpubliquo. ({ui ordonna à son
ambassadeur de jeter au feu les titres do la créance.
CiCOGNARA (le comto Léopold), hommo politique ot
écrivain italien, né à Ferrare en n07. mort en 1831. Pen-
dant la période do l'occupation française, lo comto Cico-
gnara fut su':cessjvomcnt ministre plénipotentiaire de la
république Cisalpine à Turin (1799), député au congrès do
Lyon, après une courte détention, membre du conseil lé-
I gi«latif italion, conseiller d'Etat, président do l'Académio
^
J5^r
des beaux-arts de Venise. On lui doit : le Belle arti (1790) ;
Del beiio ragionamenti sette (1808); Mémoires historiques
sur les littérateurs et les artistes feiyarais (1811); les Mo-
numents de Venise (l815) ; Storia delta scultura (1813-1818),
pour servir de continuation aux œuvres de "Winckelmann ;
Memorie spettanti alla storia délia catcoqrafia (1831). Cico-
irnara laissa la réputation d'un écrivain d'art remarquable.
CICOGNAT ou CIGONNEAU n. m. Ornith. V. cigognkao.
GICONE ou CICONES \ko-nèss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères colydiens, famille des coxélidés, comprenant
de petites formes oblongues, assez convexes, vivant sous
les écorces d'arbres. Des cinq espèces connues du genre
cicone, trois habitent l'Europe, une Ceylan, une Taïti.
CICONICIDE (du lat. CîCfmm, cigogne, etcsedere, tuer) n.
Celui, celle qui tue des cigognes : Les Thessaliens punis-
saient riyonrensement les cicONiciDES.
CIGONHNÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux échassiers, fa-
mille des ardéidés ou hérodiidés, renfermant les cigognes,
jabirus et marabouts, tous grands volatiles à tarses longs,
forts, nus jusqu'au delà de la racine des jambes, avec
ongles épais et échancrés, à l'exception du médian. (Les
ciconiinés sont répandus dans les plaines et marécages
dos deux mondes, surtout dans les régions tropicales.) —
Ln cicoNiiNÉ.
GI-CONTRE loc. adv. V. ci.
CICURATION {si-on — du lat. cicurare, apprivoiser) n. f.
Action ou manière d'apprivoiser les animaux. (Peu usité.)
CICUTA (motlat.) n. f. Nom scientifique d'ombellifères,
rapportées aux genres sison, sium, helosciadiuju, conium
et cicuta (ciguo). Il Nom que les auteurs latins donnent
fréquemment au chalumeau de Pan, fait avec des tuyaux
de cigué.
CIGUTAIRE ou CICUTARIA n. f. Bot. Syn. de cicuta.
V. ciGut:.
CIGUTÉ, ÉE (du lat. cicuta, ciguë) adj. Qui contient de
la ciguë : Médicament cicxjtè.
CIGUTINE n. f. Alcaloïde très vénéneux, que l'on trouve
sous la forme d'une huile jaunâtre, dans la grande ciguë.
V. CONICINE.
CID {sid' — arabe seid, même sens) n. m. Seigneur :
lia t'ont nommé tous deux leur cid en ma présence.
Puisque cid en leur langue est autant que seigneur.
Corneille-
CiD Gampeador (Rodrigue Rut Diaz de Bivar, dit
le), tïls de don Diego Laynez, seigneur de Bivar, et de
TeresaNunez, tille du gouverneur des Asturies, né vers 1030
au château féodal de Bivar, près de Burgos, mort à Valence
en 1099. C'est un personnage moitié historique, moitié lé-
gendaire. Il passa les premières années de sa vie à la
cour de Ferdinand I" de Castille. Un combat en champ clos
avec un chevalier navarrais, où il fut vainqueur, lui mérita
le surnom de Campeador (excellent); son autre sur-
nom de Cid {seid [chef en arabe]), lui fut donné plus tard,
dans une de ses rencontres avec les Maures.
Après la mort de Ferdinand, ses deux lils, Alphonse VI,
roi de Léon, et Sanche, roi de Castille, s'étant brouillés,
marchèrent l'un contre l'autre. Dans une rencontre, Sanche
fut battu et prit la fuite; mais, sur le conseil du Cid, il
revint le lendemain surprendre ses ennemis sans défiance
et les vainquit ; Alphonse fut fait prisonnier. C'est la pre-
mière mention que l'histoire fasse du Cid, sa première
action militaire. Le Cid pouvait avoir alors environ vingt-
cinq ans. De ce moment, il devint le conseiller intime
et 1 ami de Sanche ; mais celui-ci ayant été tué au siège
de Zamora, Alphonse VI réunit sur sa tête les deux cou-
ronnes de Léon et de Castille. Le Cid, bien à contre-cœur,
dut servir le nouveau roi et n'y consentit qu'après avoir
fait prêter au prince le serment d'avoir été étranger au
meurtre de don Sanche. Alphonse prêta le serment, dont
la formule énergique est dans une ancienne romance,
mais il en garda une sourde rancune à ce vassal exigeant.
Peu après, il bannissait le Cid et confisquait tous ses
biens. Durant la période qui suivit, le Cid se rendit
d'abord indépendant, puis redoutable, sinon au roi do
Léon et de Castille, au moins à ses voisins, chrétiens et
musulmans, avec une petite armée qui n'était qu'à lui et
qui s'attachait en tout à sa fortune. On voit encore, non
loin de Saragosse, entre Daroca et Alcaniz, la Roche du
Cid, vieux manoir ruiné, d'où Rodrigue s'élançait pour
tomber tantôt sur les Arabes, tantôt sur les chrétiens :
plus d'une fois, il prêta le secours de son bras aux émirs
ses voisins, notamment à l'émir de Saragosse et à celui
d'Albarracin. C'est de là qu'il marcha tour à tour contre lo
roi d'Aragon, contre Alphonse et contre les Almoravides.
Ses meilleurs revenus, comme ceux de beaucoup de sei-
gneurs féodaux, consistaient dans les tributs levés à main
armée sur les villages, quelquefois sur les passants. Ro-
drigue prit pour femme, quelque temps avant son bannis-
sement, une doiia Ximena, parente du roi Alphonse; mais
cette Chimène de l'histoire était vieille et laide, et le Cid
l'épousa parce qu'elle était fort riche. Il passa les derniè-
res années de sa vie à défendre Valence contre les Almo-
ravides, et la ville ne fut prise qu'après sa mort. On
l'ensevelit, revêtu de son armure, dans l'église de San-
Pedro do Cardena.
Cid (Chronique rimée du), publiée par Francisque Michel
dans lo Jahrbûcher der Literatur, de \ ienne, en 1846, sur un
manuscrit de la Bibliothèque nationale. Elle est du xiii"
ou xiv' siècle, ot ne constitue qu'un fragment de onze cent
vingt-six vers. — Le récit relatif au Cid débute par la que-
relle du comte de Gormaz avec don Diègue, et on y trouve,
sous une forme difl'érente de celle de la chronique en prose,
les divers épisodes auxquels le Cid a dû sa popularité.
Cid (Poème du). Cette œuvre, que l'on confond souvent
avec la Chronique riyttée du Cid, remonte au xiii" siècle.
D'après les dernières lignes du manuscrit, elle aurait eu
pour auteur uu certain Pierre Abbe. — Le poème débute
par l'épisode du serment que lo Cid force Alphonse à
prêter, relativement à l'assassinat de don Sanche, et se
continue par l'exil du Cid, qui rentre à Bivar; sa maisou
ost en ruuio; il se lamente, et se dirige vers Burgos. On
ne veut pas le recevoir dans Burgos, de peur d'encourir
la colère du roi. Il entre dans l'église Sainte-Marie; il y
fait sa prière, puis il pi(iuo des deux et sort de la ville.
C'est encore dans co poème que se trouve l'épisode si
connu du prôt considérable consenti par dos juifs sur le
dépôt d'une caisse en fer, qui devait renfermer des joyaux
ot des diumaiits, mais qui no renfermait que dos cailloux.
Lo Cid rorabourso la somme, puis ouvre la eusse devant
les juifs stupéfaits. La seule clioso cjui donne à quelques
parties de 1 ouvrage un coloris poétique, c'est la naïveté
chevaleresque du style, aidée do quelques situations lieu-
reusemont pointes.
Cid (CiiRoNiQOE du). La critique moderne ne croit pas
cotte chronique antérieure au xiv» siècle, quoique, d'après
une tradition, elle ait été trouvée dans le tomoeau mémo
du Cid, à San-Podro do Cardona. Elle reproduit une
partie de la Cronica tieneral de lis/jaria et semble lui
être postérieure. Ce n'est qu'une grande version nationale
des exploits du héros. Elle commence aux premières vic-
toires du Cid sous Ferdinand, no fait que quelques allu-
sions aux événements de sa jeunesse, sur lesquels Guilhcm
de Castro et Corneille ont composé leurs drames, et ra-
conte surtout, avec la plus faraude minutie, ses aventures
guerrières. Elle a été imprimée on 1612.
Cid Campeador (les Jeunussiss de l'excellent) [en
espagn. las Mocedades det Cid Campeado7'], tragédie en
deux parties, du poète espagnol Guilhem do Castro (IGI8).
C'est à. la première partie do cet ouvrage que Corneille a
emprunté son Cid; faction et les scènes principales sont
à pou près les mômes. L'œuvre de Guilhem de Castro est
plutôt une longue chroniciue chevaleresque qu'un drame
ou une tragédie ; mais, si 1 ouvrage est défectueux, à cause
de l'éparpillemeut de l'action et de ses impossibilités sco-
niques, if étincelle de beautés véritablement sublimes, de
situations frappantes, de traits do génie que notre grand
Corneille a le plus souvent admirablement rendus, mais
qu'il n'a pas toujours dépassés.
Cid (le), tragédie de Pierre Corneille, en cinq actes
et en vers, représentée en 1636. Le Cid de l'histoire est
un condottiere brave, mais cruel et tout à fait dénué de
scrupules. La légende l'idéalise de plus en plus; mais il
est encore bien rude dans la Chronique rinn'e et môme
dans le Poème du Cid. Si Corneille ne connaissait pas
ces sources, il a lu certainement le Romancero, où le Cid
est surtout présenté comme un héros bon et pieux. Mais
le véritable précurseur de Corneille, c'est Guilhem de Cas-
tro. En imitant son modèle. Corneille sut rester original.
Il condense en un véritable drame ce qui était, chez Guilhem
de Castro, une épopée dramatique.
Chimène, fille du comte de Gornias, et Rodrigue, lo
Cid, flls de don Diègue, s'aiment réciproquement. Don
Diègue vient d'être nommé gouverneur du prince de Cas-
tille, honneur que le comte de Gormas crevait réservé à
lui seul. Il s'en plaint amèrement à don Diègue et lui donne
un soufflet. Don Diègue tire son épée pour se venger ; mais
le comte la lui fait aisément tomber des mains. La situation
du Cid devient cruelle lorsqu'il apprend que l'offenseur de
don Diègue est père de Chimène. Le sentiment de l'hon-
neur l'emporte. Il provoque don Germas et le tue. Chimène,
fidèle à la voix du devoir, vient demander au roi don Fer-
nand vengeance contre Rodrigue. Cependant, Rodrigue ose
se présenter chez Chimène, dont il vient de tuer le père;
alors, a lieu une scène d'une incomparable beauté. Ensuite,
Rodrigue rencontre don Diègue qui cherche son flls pour
lui exprimer sa satisfaction. Il lui annonce une descente
imprévue des Maures vers .Séville, et le presse de voler
aux ennemis. Bientôt Rodrigue, qui a vaincu les Maures,
reparaît devant le roi et lui fait le récit du combat. Chimène
se présente pour implorer de nouveau la justice du roi,
qui lui accorde à regret l'épreuve d'un duel entre le Cid et
le chevalier qu'elle choisira pour champion, mais sous la
condition qu'elle épousera le vainqueur. Don Sanche s'est
oITert à combattre pour elle. Avant le combat, Rodrigue
.vient encore une fois ofl'rir sa vie à Chimène, qui lui douno
1 ordre do revenir vainqueur. Bientôt, don Sanche apporte
aux pieds de Chimène l'épée du Cid. Croyant son amant
tué, elle éclate en imprécations contre le meurtrier. Le roi
la détrompe : Rodrigue vil encore. Et c'est lui quia envové
Don Sanche porter son épée. Mais il paraît lui-même :
Chimène, enfin, se laisse persuader, et consent à donner sa
main à Rodrigue lorsque celui-ci aura achevé de vaincre
le? Maures en Afrique.
L'unité de temps n'est maintenue dans le Cid que grâce
à toutes sortes d invraisemblances. Quant à l'unité de lieu.
Corneille ne se tire d'affaire qu'en ne précisant pas crî
quel endroit se passe chaque scène. Mais, en aucune partie
1 unité d'action ne fait défaut. Les rôles de second ordre
sont un peu sacrifiés : don Sanche est parfois un peu
ridicule; l'infante, qui aime aussi Rodrigue, mais qui le
trouve au-dessous de sa naissance, malgré ses luttes inté-
ressantes avec elle-même, paraît bien |iâle auprès de
Chimène ; le roi est d'un caractère bonlnimmo, un peu au-
dessous de la royauté de tragédie, mais, eu .somme, sage et
aimable. En revanche, les premiers rôles sont de toute
beauté. Don Diègue a un hautain sentiment de l'honneur,
oui I emporte sur son amour paternel. Rodrigue a la fierté
do son père, avec un courage juvénile ; et.en mémo temps,
il est rempli do tendresse. Chimène elle-même est aussi
digne d estime dans sa passion quo dans son ardeur à
venger son père. Dans ce drame, où l'on trouve à poino
un mauvais sentiment, les héros nous apparaissent pleins
d énergie et d'amour. Tout y cède ù uuo affection et ù une
admiration réciproques qui font de Chimène et du Cid doux
types immortels do jeunesse et do fidélité. Plusieurs vers
do cette tragédie ont passé dans la langue littéraire :
— Sps rides sur son frmit ont grav^ «es exploits.
— Rocirisue, as-tu ilu rmur'.'— Tout autre que mon père
L'iSprouverait sur l'heure
— Je suis jeune, il e»l vrai, mais aux Smos bien n<Sei,
La valeur n attenj pa.^ le nuii)l)ro dos ann('>e8.
— Mes pareils k deux fois ne se font pas connaître
Ht pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître.
— A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire,
Cid (la Querelle du). Si le Cid valut à Corneille le pre-
mier rang parmi les poètes tragiques, il lui attira aussi
bien des tribulations. Richelieu, qui rimait on dépit de
'm''"T.i'j '"' ■''■'''""' ''" '"^'^'^''^ ''" ^''''- Prudemment, Cor-
neille dédia sa pièce à M- do Coml.alet, nièce du cardi-
nal. Mais sa hautaine lixcme à Ariste indisposa les gens
do ottres, et Mairot écrivit contre lui une satire â la-
uuollo Corneille eut le ton do répondre. C'est alors nue Scu-
'léry publia sur lo Cid une série i'Ohtmmliom puériles où
Il attaquait dans le Cid A la fois lo fond et la forme L'au-
tour répondit brièvement dans sa Lettre apoionHinue, d'une
ironie éloquente, et ses partisans publièrent plusieurs pam-
phlets pour sa défense. Scudéry prit le parti do s'aires-
soru lAcademio l'ran.;aiso, cspfranl que, tenant lo jour do
CID
CIDRE
Richelieu, elle n'oserait pas tromper les désirs de son fon-
dateur ; mais l'/icadémie s'honora en
cette circonstance par
a manière dentelle s'acquitta de la tâche périlleuse qu'on
lui imposait, tout on paraissant se conformer aux ordres
du cardinal. Elle voulut d'abord obtenir de l'auteur son
consoiitemont à la critique qu'on allait faire do sa pièce.
Corueille lo donna fièrement à Boisrobert. Sur les instancs
réitérées du cardinal, trois commissaires furent nommés
pour examiner le Cid, ainsi que los Observations do Scu-
déry : Bourzoys, Chapelain et Desmarets. Chapelain réunit
ces divers mémoires en un seul corps, qui fut présenté
manuscrit au cardinal, puis publié plus tard après des re-
touches sous le titre de : Sentiments de l'Acadéjnie fran-
çaise sur la tragi-comédie du Cid. Dans cet ouvrage, que
Chapelain avait rédigé bien à contre-cœur, le ton est fort
modéré : l'Académie s'eft'orce d'être impartiale entre Cor-
neille et Scudéry : elle désapprouve le sujet, mais re-
connaît que la pièce ottre de grandes beautés. Quant aux
critiques faites en détail sur le texte, elles sont souvent
puériles et dénuées d'intérêt. En somme , dans les Senti-
ments de l'.icadémie, il faut louer l'honnêteté du ton plutôt
que la justesse des idées. Cependant, la lutte à coups do li-
belles avait continué encore quelque temps : Mairet était
revenu à la charge, dans VEpitre familière au sieur Cor-
neille. Deux pamphlets anonymes : Lettre du désintéressé
au sieur Mairet et Avertissement au Besançonnois Mairet
(1637) l'attaquèrent violemment. Mais tout lo monde était
las de la querelle, et, en 1638, quand parurent les Senti-
ments de l'.icadémie, tout fut fini ; et, si Corneille conserva
de ces débats un souvenir amer, le Cid n'en demeura pas
moins triompiiant.
Cid (lk) ou Respect d'un père, tragédie espagnole de
J .-B. Diamante. — C'est une traduction médiocre du Cid de
Corneille ; Voltaire, par une étrange erreur, crut que l'imi-
tateur était Corneille. Or Diamante n'avait que dix ans en
1636, date de la représentation du Cid.
Cid (le), opéra en quatre actes et dix tableaux, poème
de d'Ennery, Louis Gallet et Edouard Blau, musique de
J. Massenet, représenté à l'Opéra le 30 novembre 18S5.
Les auteurs ne se sont pas seulement inspirés du chef-
d œuvre de Corneille (dont ils ont reproduit parfois des
passages entiers), mais aussi de Guilhem de Castro.
Empreinte d'un sentiment vraiment chevaleresque,
1 œuvre est forte et mâle. Après l'ouverture, qui nous pré-
sente le dessin d'orchestre que nous entendrons de nouveau
dans la scène du duel, nous trouvons au premier tableau
le duo élégant de Chimène et de l'infante; au second, un
chœur superbe, la belle scène où Rodrigue est armé che-
valier, son invocation à son épée : 0 noble lame étincelante,
d'un caractère héroïque, et le duo pathétique de don
Diègue et de son fils. Le second acte nous ofl're les stances
délicieuses de Rodrigue, tout empreintes de mélancolie,
puis la scène rapide du duel, et celle où Chimène vient
exhaler son désespoir d'abord et sa fureur ensuite. Au
suivant, il faut remarquer VAlleluia de l'infante, qui est
une page mélodique adorable, de jolis airs de ballet, et
toute la scène puissante où Chimène vient demander
justice et où don Diègue prend la défense de son fils.
Lo troisième acte est plein do tendresse et de mélancolie.
Le prélude instrumental, la cantilène de Chimène ; De cet
affreux combat je sors l'âme brisée, d'une expression si dou-
loureuse; son entrevue avec Rodrigue, d'un sentiment si
passionné. A partir de ce moment. Te drame se précipite,
mais il faut signaler la scène de la vision, pleine de cou-
leur, et le cri de désespoir poussé par Chimène lorsqu'elle
croit Rodrigue mort : Eclate mon amour!...
Cid (la Fille du), drame historique en trois actes, par
Casimir Delavigne (l840). — Le Cid a eu do Chimène. qui
11 existe plus, une fille nommée Elvire. II lui destine Fer-
iiand, fils de son ami Fanés de Minaj'a, guerrier intrépide.
Rodrigue, frère de Fernand, aimo aussi Elvire et se re-
tire dans un cloître pour échapper à cet amour. Elvire, qui
do son côté l'aime en silence, essaye en vain de lui donner
lo goût des combats. Mais Fernand est tué dans une ren-
contre avec les Maures, et Rodrigue se jette dans la mêlée
pour lo venger. Il se révèle comme un héros et pourra
désormais épouser Elvire. Cette pièce, qui se termine par
la mort du Cid, blessé à mort dans un combat contre les
.Maures, n'est pas une des meilleures de Casimir Dolavignc.
CIDADE (met portiig. qui signifie ville, cité) n. f. Pour
les noms composés commençant par ce mol, v. la seconde
partie du nom. Ainsi, pour Cidade de Goya:, v. Goyaz, etc.
CIDARIA n. f. Genre d'in-
sectes lépidoptères géométri-
nes, famille des phytométri-
dés, comprenant des'phalèncs
crépusculaires & ailes larges
anguleuses , marbrées , otc .
(Les chenilles des cidaria sont
nues et se métamorphosent
sous terre ; los nombreuses es-
pèces sont répandues dans
l'hémisphèro boréal : fidaria juniperaria, chenille sur le
genévrier ; cidaria chenopodiaria, sur les chénopodes, etc.)
GIDARIDES (rad. cidaris) a. m. pi. Sous-ordre d'oursins
réguliers, comprenant ceux qui ont leur test presque glo-
buleux, dont los pièces sont soudées, avec los aires ambu-
lacraires très étroites. — Un cidaride.
— Encycl. Les cidarides sont caractérisés par leurs
grandes épines et leurs ornements variés; répandus dans
presque toutes les mers du globe, ils apparaissent dans
le trias. On los subdivise en doux familles principales :
sateniadé.v, et cidarides.
CIDARIDES (rad. cidaris) a. m. pi. Famille d'oursins
cidarides, comprenant dos formes arron-
dies ou sphériquos, à péristomo non en-
taillé. — lin CIDARIDI^..
— Kncvol. Les cidarides sont remar-
quables par los sculptures de leur test
et la iliniension de leurs épines renflées
en baguettes rugueuses. Genres princi-
paux: cidaris, phi/llacanlhe, etc.
ÇIOARIFORME fdo cidaria, ot forme)
adj. Qui a la forme d'un bonnet.
CIDARIS (ris.,-gr. kidaris. mémo sonsl *^'''"'''"'
11. I. Turban élevé entouré d'un diadème bleu fi points
blancs, mu était l'emblèmo do la royauté chez los Perses,
los Parthos ot los Arméniens, ii Tiare <|ue portait le grand
prêtre doa juifs, n Nom d'une danse arcadionno.
Cidaria (réd. d'un lien).
CIDARIS (riss) a. m. Genre d'oursins, type de la famille
dos cidarides, comprenant dos formes do taille moyenne,
arrondies , aplaties , à pi-
quants en grosses baguet-
tes. [On connaît plus do
deux cents espèces de ci-
daris, répandues on diver-
ses mers, ou fossiles depuis
les formations triasiqucs :
cidaris hi/stri/.!: (mors d'Eu-
rope ) ; cidaris metularia
(mers des Antilles); cidaris
coronata (jurassique); etc.]
CiDARiTES (Huns).
V, Huns.
CI -DESSOUS, CI -DES-
SUS, CI-DEVANT. V. CI.
GiDRA ( La ), bourg des Cidaris.
Antilles (lie de Porto-Rico), sur un afduent du rio de Toa ;
6.000 hab.
CIDRE (du lat. cisera [forme populaire] ou sicera fformo
classique], dérive du grec sikéra) n. m. Boisson ayant pour
base le jus de pommes fermenté, ii Se dit par e.xt. de bois-
sons préparées avec le jus fermenté d'autres fruits : Cidke
de cormes, de poires, etc. il Cidre à deux trains. Cidre fait
avec des pommes d'espèces différentes.
-- Encycl. Dr. Lo cidre est assujetti aux droits de cir-
culation, d entrée, de détail et d'octroi et, suivant les cas,
a la ta.xe unique ou de remplacement. La taxe d'entrée porte
sur les quantités introduites ou fabriquées à l'intérieur des
limites de l'octroi. Les fruits à cidre sont imposés à l'entréo
a raison de 5 hectolitres pour 2 hectolitres de cidre (loi du
23 juill. 1816), sauf à Paris, ou les fabricants n'acquittent
le di-oit que sur les quantités de cidre réellement produites
et constatées par 1 exercice. La loi du 29 décembre 18U7
a ûxé le tarif d'octroi du cidre pour les villes qui continuent
a imposer les boissons hygiéniques. Les récoltants sont
attranchis des droits en ce qui concerne leur consommation
personnelle (loi du 14 déc. 1893).
— Hist. Originaire de basse Normandie, où en le signale
depuis le xii» siècle, l'usage du cidre s'étendit au delà de
la Seine, pms en Angleterre. C'est vers la fin du .xv siècle
que les plants de pommiers se multiplièrent dans le pavs
de Bray et dans le pays de Caux. On sait de source authen-
tique que la cervoise, à Rouen, n'a été supplantée par lo
cidre que vers le xv siècle; à Evreux, au contraire, le
cidre avait déjà la suprématie cent ans plus tôt. La Nor-
mandie et la Bretagne sont les pays de production les plus
importants, surtout dans les départements d'Ille-et-'Vilaine,
Manche, Calvados, Seine-Inférieure. Quoique plus de cin-
quante départements français fabriquent du cidre son aire
est hmitée à peu près par une ligne qui irait de Nantes à
.Mezières, et de là à Boulogne-sur-Mer. En dehors de la
France, il n'y a guère à citer que les Etats-Unis et l'An-
gleterre comme pays de production importante.
— Techn. Le cidre est une boisson résultant de la fer-
mentation alcoolique du jus de pommes. De couleur
ambrée, légèrement sucré et acide, souvent riche en
acide carbonique et mousseux, c'est un breuvage sain et
rafraîchissant qui, cependant, est mal digéré pal- certains
estomacs. La qualité est très variable et dépend des sortes
do pommes mélangées, de la composition du sol, du modo
de fabrication et do conservation de la boisson.
En ce qui concerne les pommosà cidre, on distingue trois
catégories : 1° les pommes acides ou de première maturité,
lesquelles donnent un jus peu coloré, marquant 5" Baume et
un cidre à 6 p. loo d'alcool se conservant mal ; 2» los pom-
mes douces ou de seconde récolte. (Leur jus est plus dense
etdonnelOp. 100 d'alcool, mais co cidre, agréable au goût,
devient bientôt amer); 3° les pommes amères, de maturiié
tardive, dont lo jus peut marquer 9» Baume et fournir
12 p. 100 d'alcool. (Elles sont indispensables dans les mé-
langes pour assurer la conservation du cidre, qui, d'ail-
leurs, ne dépasse pas trois ou quatre ans.) Ce sont les sols
argilo-sablonneux qui donnent les meilleurs cidres. Los
terrains trop siliceux donnent beaucoup d'acidité, ot les
sols calcaires ou ferrugineux communiquent un goût do
terroir.
— Fabrication. Les vergers doivent comprendre des va-
riétés diverses de pommiers, do façon à obtenir des mé-
langes do fruits favorables à la qualité ultérieure du culro
fabriqué. Récoltés de septembre à novembre, les fruits
achèvent de
mûrir dans un
endroit sec.
Après l'élimi-
nation dos
fruits blets, los
autres, préala-
ble m ont es-
suyés, sont
écrasés dans
dos moulins
analogues aux
liache-paillo,
en évitant de
broyer los pé-
pins, qui roil- l'abricatlon du oldro.
forment uno
huilo ù odeur désagréable. La pulpe, pelletée plusieurs
fois, no tarde pas a brunir. Lo londoniain, oHo pusso au
pressoir où oUo est étendue en couches superposées et
séparées par do la paille ou par des toiles. La première
pression donne, parliedolitre de fruits, 40 ù 60 litres dejus
ou gros cidre. Le marc non épuisé étant mis Amacéreravoc
doux tiers do son poids d'eau do pluie ou de source, on obtient
par une nouvelle pressée du cidre ordinaire. Un troisièino
coup de presse peut encore donner un /ic/i/rii/rc d'altération
rapide. Lo cidro du coinmerco est ordinairement un mé-
lange des sortes précédentes en proportions diverses. Lo
premier jus seul donne les bonnes qualités. Il est mis en
tonneaux dans des caves A 11* environ ot subit rapidement
la fermentation alcoolique tiimuliueuso. Un mois après, lo
cidro est fait. .Soutiré et laissé au repos, co cidre doux
contient oncero du sucro. Mis en bouteilles, il donno un
cidro mousseux par suite do la fernieiitution do ce sucro
résiduel ; mis on fût. ce n'est qu'après trois mois de repos
quo lo cidro ost paré, c'esl-à-diro A fermentatiou achevée,
n est alors limpide uaturollomont, ou après collage au
cachou (00 gr. par hociol.), ot liiro r> à 7 p. loo d'alcool.
CIDRERIE
CIERGE
Dans la préparation industrielle du cidre, on emploie
souvent ud procédé par lixiviation, lequel consiste à broyer
les pommes plusieurs lois eu les additionnant d'eau qui,
après infusion, est soutirée pour subir ensuite la fermen-
tation. Ce procédé imparfait donne, le plus souvent, des
cidres médiocres.
Les altérations du cidre sont nombreuses. Par suite de
l'insuftisance du tanin, le cidre devient visqueux; on v re-
médie par l'addition de 30 grammes de noix de galle ou
6 grammes de tanin par hectolitre. En collant au cachou
et en transvasant dans des tonneaux fortement soufrés,
on évite la pousse, qui est due à une fermentation secon-
daire produite par une teneur en alcool trop faible. Dans
les années humides, le moût est peu sucré et le liquide se
trouble; pour y remédier, on soutire et on ajoute, par hec-
tolitre, 160 grammes de cassonnade dissoute dans deux
litres de cidre. Certains cidres noircissent quelques mi-
nutes après avoir été versés dans le verre; on y remédie
facilement en ajoutant un peu de tanin et 25 grammes
d'acide tartrique par hectolitre.
CIDR£RIE (ri) n. f. Lieu où l'on fabrique du cidre.
CIDRCUX {reù) n. m. Variété de poire de Lisieux, excel-
lente pour la fabrication du cidre.
G'', abréviation du mot compagnie, désignant les asso-
ciés d'un commerçant ou d'une maison de commerce.
CIECA n. m. Bol. Section du genre passiflore.
ClECHANOW, ville de Russie (Pologne [gouv. de Plockj),
sur la Lydynia, affluent de la Wkra; 7.665 hab., dont plus
de la môitîé juifs. Fabrication de cuirs; commerce assez
actif. Ruines d'un château du xv* siècle. — Pop. du district
du même nom : "0.400 hab.
ClECHANOWIEC, ville de Russie (gouv. de Grodno),
sur la frontière de Pologne; 2.700 hab. Distilleries d'eau-
de-vie de crains. Château.
CISCHANOWIECRI , ancienne famille lithuanienne,
dont les membres les plus remarquables sont : Chris-
tophe, né vers lôlO, mort vers 1663, homme d'Etat et
guerrier;— Nicolas, né en 1615, mort vers leye. Il fut
porte-glaive de Mscislaw. électeur de Jean-Casimir, ma-
réchal du tribunal de Wilna et palatin de Mscislaw; —
Albert, né vers 1620, mort vers 1680. La gloire qu'il
acquit dans les guerres contre les Tartares et les Cosa-
ques lui valut l'honneur de recevoir de Jean-Casimir le
collier d'or que ce roi portait à son cou.
GlECINA, bourg de l'Austro-Hongrie (Galicie [cercle de
"Wadowice]), sur le Sola, affluent de la Vistule ; 2.500 hab.
ClEUO de Avila, ville des Antilles (ile de Cuba [prov.
de Puerto-Principej), sur la Irocha militar ou « traverse »
transversale de Cuba; 7.930 hab.
CIEL {si-él' — du lat. cxlum) ri. m. Partie de l'espace qui
s'étend au-dessus de nos têtes et qui paraît former une
sorte de voûte circonscrite par l'horizon : Uti ciel étoile.
(Le pluriel : CXECX, a le même sens que le singulier, mais
il n'appartient qu'au style élevé.) il Ensemble des astres
qui brillent dans l'espace et qui nous paraissent attachés
à la voûte céleste.
Air, atmosphère, temps : Ciel gris, sombre, orageux.
n Climat, pays : Le ciel de la Provence est doux.
— Séjour cle Dieu et des élus, paradis : Le monde est
aux plus fins, le cikl est aux plus dignes. (Petit-Senn.)
— Dieu, Providence, pouvoir divin, puissances cé-
lestes : Aide-toi, le ciel t aidera.
— Fig. Joie ccleste; bonheur suprême : Le ciel, c'est
aimer en paix. (M** Swetchine.) il Piété, vertu : L'hypo-
crisie a le ciKL dans les yeux et l'enfer dans le cœur.
— Ensemble des faits, des idées au milieu desquels on
vit : Que de nuages troublent le beau ciel de l'enfance!
Bleu de ciel. Couleur bleue, analogue à celle d'un ciel
serein, u Adjectiv. : Eto^e bleu de ciel. (On dit aussi bleu
CIEL.)
Dais sous lequel on porte le saint sacrement dans
les grandes processions, notamment à la Fête-Dieu, ii Ciel
de lit, Couronnement,
sorte de dais drapé au-
dessus d'un lit : un ciel
de soie, n Ciel de carrière.
Haut, plafond, voûte
d'une carrière : Ciel cre-
vassé par des infiltra-
tions. Il Carrière à ciel
ouvert. Celle qui s'ouvre
à l'air libre, u Ciel ouvert.
Au théâtre, Toiture qui
surmonte la scène, n A
ciel ouvert, A découvert,
en plein jour, et, flg.,
Sans déguisement, d'une
manière visible etappré- çiei de lit.
cîablo pour tous : On ne
peut plus goutemer qu'à ciel ouvert. (E. de Gif.) Il Etre
moi au troisième, au septième ciel. Eprouver un grand ravis-
sement dû à une cause quelconque, n Voir les cieux ouverts.
Eprouver une joie qui a quelque chose de céleste, n Tom-
ber du ciel. Arriver inopinément ou fort à propos, ii Elever
?ueUpi'un Jusqu'au ciel. Jusqu'aux nues, Le combler d'éloges,
exalter, u Entre terre et ciel. Dans lair : /tester suspendu
KmrBE CIEL ET TKRRE. Il Ne voir 711 ciel ni terre. Etre dans
un lieu fort obscur, dans des ténèbres très épaisses. Ii Jte-
muer ciel et terre. Employer tous les moyens, mettre tout
CD œuvre, ti Cela était écrit au ciel. Se dit d'une chose
considérée comme inévitable,
— Alcb. Partie la plu» subtile, la plus pure des corps.
— Antroi. Infinences du ciel. Prétendues influences
aa'oD attribuait aux astres sur la destinée humaine, et,
Dg., Vocation spéciale.
8*11 □« kciit point du ciel Cinjluencr iccrët«.
Bi »oD a»lre en oaiiiant oc l'a formé po£t«!...
BOILIAU.
— Astron. V. la partie cncycl.
— B.-arts. Ciel d'un talAeau, Ke présentation artistique
du cini ; partie qui rcpréMcnto l'air.
— Gramm. I-o mot ciel a deux pluriels : cieux et ciels, ii
t'ieu-r est le pbiricl le pjun ordinaire de ciel : Les cieux
on,,,.,.,.,./ /„ ,,/,..... ,/.. /,.,., ((jn j,(, se sert do rr'ct* que
d.i : KLH de lit, des ciKLS de tableau,
d' . (tigniflant climat, fait égalo-
m-^ti'. r.'-M au l'i'tr:' 1 j,i(idie cst situéc SOUS Un des plus
beaux ciKLs de IV^'urope.
— Hist. et géogr. Eil$ du ciel, Nom que les Chinois
donnent à leur empereur, u Ciel inférieur, Nom que les
Chinois donnent à leur pays.
— Hortic. Arbre du ciel, Nom vulgaire du gingko japonais.
— Mar. Ciel plombé. Présage de mauvais temps, ii Ciel
cuivré. Dans les pays â typhons, Présage d'un vent de
cette espèce. (Dans les registres météorologiques, l'état
du ciel est noté de 0 à 9.)
— Méc. Dessus du foyer, d'une machine à vapeur.
— Loc. div. Feu du ciel, Foudre, tonnerre, ii Fig. Colère,
vengeance céleste : Le feu du ciel poursuivit Gain, ii En-
fants du ciel, Justes, élus, li Ciel d'airain. Se dit, dans le
style biblique, pour désigner un temps sec et aride, une
sécheresse excessive, et, fig., Un Dieu ine.\orablo. il Of/
plumant ses poules (fam.), Ciel pommelé ou nuageux, n Suus
le ciel, Sur la terre, ici-bas. — On dit familièrement, dans
le même sens ; Sous la calotte des cieux. il Grâce ou Grâces
au ciel, Heureusement, par bonheur.
— Pbov. : Le ciel rouge au soir, blanc au matin, c'est la
journée du pèlerin, Un ciel dans ces conditions annonce
une belle journée, favorable aux voyageurs, ii Ciel pom-
melé et femme fardée ne sont pas de longue durée, Le ciel
pommelé change bien vite, la femme qui met du fard dé-
truit rapidement son teint. Il Si le ciel tombait, il y aurait
bien des alouettes prises. Se dit pour se moquer de prévi-
sions, de conjectures ridicules, exagérées.
— Intcri.etloc. interj. Ciel! 0 ciel J Juste ciel ! Cieux!
0 cieux 1 Justes cieux ! Exclamations dont on se sert pour
exprimer le ravissement ou un étonnement douloureux.
— AlLUS. LITTÉB. :
II est avec le ciel des accommodements,
'Vers célèbre du Tartufe do Molière. V. accommodement.
— Syn. Ciel, paradis. Le mot ciel comporte l'idée do
cloire, de sainteté; paradis, i{m est l'antonyme d'enfer.
fait songer davantage au bonheur dont jouissent les élus;
il s'emploie au figuré pour désigner un lieu plein de dé-
lices : L'Jtalie est le p.\radis de la terre.
— Encycl. Astron. Le ciel est la voûte située au-dessus
d'un observateur, paraissant bleue pendant le jour et
noire pendant la nuit. Les anciens croyaient à la maté-
rialité de la voûte céleste à laquelle les astres furent
supposés accrochés. Bientôt, la distinction des divers
astres : Soleil, Lune, planètes, étoiles, et do leurs mouve-
ments propres les amenait ù faire intervenir plusieurs
sphères transparentes, tournant avec des vitesses diffé-
rentes, et c'est ainsi que, pour Aristote, le huitième ciel
ou firmament est réservé aux étoiles.
Les Romains et les Hébreux eurent des croyances ana-
logues et, jusqu'au moyen âge, on considérait la Terre
comme le centre et l'organe essentiel du monde. La carac-
téristique de tous les temps anciens est qu'aucune des
nombreuses hypothèses émises ne se rapproche de la vé-
rité en ce qui concerne les dimensions do notre système
et du firmament.
Mais, en 1543, le chanoine Copernic publiait son livre
De ortiitm ca^lestium revolutiomÔus, où il exposait le sys-
tème planétaire actuel et faisait du Soleil le centre do
l'univers. En 1609, Galilée inventa le télescope; dès lors,
on admit que la Terre est un astre pour ainsi dire sans
importance dans le ciel, et l'on eut connaissance du .sys-
tème solaire; le Soleil est 1.400.000 fois plus gros que
la Terre et il faut dix minutes à la lumière pour nous
parvenir du Soleil, à raison de 300.000 kilomètres par se-
conde. Ces dimensions paraissent déjà surprenantes, et
cependant, il ne faut pas moins de 4 h. 20 à la lumière
pour parvenir du Soleil à Neptune ! Si de Neptune on re-
gardait le Soleil, cet immense globe de feu serait réduit
à la dimension d'une tête d'épingle. Enfin, les comètes
périodiques connues, qui appartiennent encore au système
solaire, peuvent s'éloigner du Soleil sept fois plus encore
que Neptune.
Puis il y a, en quelque sorte, un vide énorme après notre
système, et, si Ion considère l'étoile lapins rapprochée
de nous, on ne peut songer, sans un certain effroi, que sa
lumière met quatre ans et demi pour nous parvenir, c'est-
à-dire qu'elle est 300.000 fois plus éloignée de nous que le
Soleil. Tout porte à penser que la lumière met plus de
trois mille ans pour nous venir des dernières étoiles télesco-
piques. Et l'homme, matériellement négligeable devant
ces espaces, peut prévoiries transformations et les varia-
tions d'aspect du ciel étoile. Ce qui fait songer au mot do
Pascal : " L'homme n'est qu'un roseau,.,, mais un roseau
pensant. »
— Archéol. On entendait par ciel toute tenture en dais
ou baldaquin surmontant aussi bien un lit qu'un siège de
cérémonie, une table d'ap-
parat, un buffet ou un dres-
soir, et aussi un dais mo-
bile. Ainsi, aux funérailles
du roi Charles "VI, le
Erévôt des marchands et
ïs échevins portaient un
ciel monté sur huit bâ-
tons (1422).
— Hist. Le bouddhisme
n'a pas de ciel, à propre-
ment parler. Selon ses
doctrines, l'âme des êtres
vivants évolue de l'ani-
mal à l'homme et de , , ii,.ol )
l'homme au dieu, avec des
alternatives d'élévations et do chutes, déterminées par
le karma ou conséquences des actes bons ou mauvais que
chacun commet. Le nirvana, repos éternel dans lequel
l'âme peut entrer lorsqu'elle a ac(]uis assez de mérites,
ne doit pas être considéré comme un lieu, mais comme
un état particulier qui, au dire de certains théologiens
bouddhistes, peut être atteint même dans cotte vie.
Chez le.~ anciens Scandinaves, lo ciel le plus élevé,
Gimle, était réservé aux grands dieux (Ases); au-dessous
étaient lo palais d'Odin, le grand Valhalla, et lo palais des
déesses (Vingolf), où Odinappolait les guerriers blessés
par les armes ou tombés sur le champ de bataille; dieux
et hommes v attendent le ragnarok, c'est-à-dire la des-
truction linale du monde et la régénération dos dieux et
dos hommes.
— Théol. cath. On entend par le mot ciel lo séjour dos
anges et des saints qui y jouissent d'un bonheur parfait.
Celte béatitude comprend : 1» l'exemption do toute souf-
france soit physique, soit morale ; 2" la préservation de
tout péché; 3" la certitude d'une durée sans fln ; -i" la
jouissance de tous les biens que peut souliaiter l'homme
alfrauchi des nécessités de la terre ; Tj* enlln, et surtout, la
G
claire vision des trois personnes de la sainte Trinité et la*
possession de leur amour, sources d'une félicité infinie,
du même ordre que celle de Dieu même et sans cesse re-
nouvelée. Les âmes de ceux qui meurent en état de grâce,
s'il leur reste la moindre souillure, doivent être purifiées
par le purgatoire ; elles sont ensuite admises à jouir de
la félicité céleste en attendant le jour de la résurrection
où leurs corps transfigurés leur seront rendus et auront
leur part do gloire et de bonheur. Les saints qui sont
actuellement dans le ciel reçoivent les hommages des
fidèles vivant et luttant sur la terre, écoutent leurs prières
et intercèdent pour eux auprès de Dieu.
Gl£L. Mythol. ant. Personnification de la voûte cé-
leste, du ciel étoile. Chez les Grecs, le Ciel personnifié
est Ouranos, représenté tantôt comme le fils, tantôt
comme le mari de Gïea ou la Terre; il est le père des
Titans, de Kronos et de nombreuses divinités. Chez les
Romains, le Ciel est quelquefois personnifié sous le nom
de Cxlum ou de Cselus, fils d'.ii;ther et père de Saturne.
Il Demeure des dieux, souvent confondue avec, l'Olympe.
Il Symbole de l'immortalité ou de l'apothéose.
Ciel (TRAITÉ du), ouvrage d'Aristote, traduit en fran-
çais par Barthélémy Saint-Hilaire en 1866. C'est un résumé
de l'exposition du système du monde tel que les Grecs
l'entendaient, avec uïae théorie de la pesanteur et du mou-
vement.
Ciel et la Terre (le), poème dramatique de lord
Byron (1823). Le poète s'est inspiré du sujet traité par
Moore dans ses Amours des anges et que Moore avait
emprunté à quelques versets de la Genèse; mais il a
donné à son œuvre l'empreinte particulière de son génie.
C'est le récit que trois exilés du ciel se font réciproque-
ment de leurs amours avec trois filles des hommes : tous
trois ont sacrifié leur salut à l'amour et renoncent au
pardon qui leur est offert, plutôt que de délaisser les
mortelles qu'ils ont séduites. Cet amour moitié céleste,
moitié humain, n'est guère qu'épisodique dans la compo-
sition de Byron ; c'est le tableau du monde corrompu et
condamné à la terrible régénération du déluge qu'a des-
siné le poète; c'est l'homme avec ses passions déréglées,
en présence d'un dieu vengeur et inexorable. On reconnaît
le génie audacieux de l'auteur de Caîn dans ce poème
dramatique, dont le style rappelle celui de Milton.
ClENAGA ou San-JUAN de la Cienaga, ville des
Etats-Unis de Colombie (prov. de Santa-Marta), sur lo
canal faisant communiquer la lagune ou cienaga de Santa-
Marta avec la mer des Antilles; 14.500 hab.
CIENFUÉGIE n. f. Bot. Syn. de fugosie. Il On dit aussi
ClENFUGOSIi:.
ClENFUEGOS, ville maritime des Antilles (île de Cuba
[prov. de Santa-CIara] ), sur la côte méridionale ; 40.965 hab.
Port vaste et sûr, défendu par le fort de los Angeles.
Commerce important de sucre, cire, bois de construction.
Cette ville, fondée en 1813, est la plus belle de l'île. Près
de la ville, au Derramadero de las Auras, vivait, en 1514,
le célèbre Barthélémy de Las Casas.
ClENFUEGOS (Nicasio Alvarez de), poète espagnol, né
à Madrid en 1164, mort à Orthez en 1809, fut le disciple
de Melendez, fondateur de la nouvelle école poétique
espagnole. Il a du feu, de la grâce et de la sensibilité;
mais les fanatiques de la langue castillane lui reprochent
de s'être trop abandonné au goût français. Ce qu'on estime
le plus dan.^ ses œuvres complètes, ce sont les odes, les
épîtres et les idylles.
CIENKOWSKIA [si-in-kou-ski) n. f. Genre de borraginées,
série des cordiées, rentrant dans les patagonula. il Genre
de champignons myxomycètes, créé aux dépens des dider-
mas pour une forme [cienkoicskia reiiculata), dont le péri-
dium est à paroi simple et le capillitium à extrémités
aiguës et recourbées à l'extrémité.
CI-ENTOURloc. adv. "V. ci.
ClEPLICE, bourg de l'Austro-Hongrie (Galicie [cercle
deLemberg]); 3.080 hab.
CIERGE {si-èrf — du lat. cereus; do cera. cire) n. m.
Longue chandelle de cire, que l'on brûle dans l'église.
Il Cierge pascal, Grand cierge que l'on bénit dans cha(jue
paroisse pour la fête de Pâques, et que l'on allume durant
tout le temps pascal aux offices solennels. Il Cierge pon-
tifical. Cierge qu'on emploie à Rome sur l'autel ou se
célèbre la messe pontificale.
— Loc. fam. Etre, Se tenir droit comme un cierge, Etre,
Se tenir droit et raide. il Devoir un beau cierge à quelqu'un.
Lui devoir beaucoup de reconnaissance. (Se dit jiar allu-
sion aux cierges que les catholiques font brûler dans les
églises pour remercier le ciel après un événement heureux.)
— Pop., à Paris, Gardien de la paix, sergent de ville.
— Bot. Genre de cactaccées, dont le nom scientifique
est cereus. ii Nom vulgaire donné à plusieurs végétaux, qui
n'ont de commun entre eux que la forme pyramidale.
Il Cierge amer ou laiteux, Syn. de luphorbe des Canaries
et DUS A^•clE^'s. ti Cierge de Notre-Dame, Syn. de molëne ou
nouiLLON-BLANc. Il Cierge maudit, Syn. de molène noire.
Il Cierge fossile. Nom vulgaire du syringodkndron.
— Hydraul. Cierges d'eau. Nom que l'on donne à des
jets d'eau grêles et placés sur la même ligne.
— Min. Nom que l'on donne, dans les mines de houille,
à des empreintes végétales étroites et allongées.
— Moll. Cierge pascal, Nom vulgaire d'une espèce do cône.
— Zooph. Polypier du genre cellaire.
— Encycl. Archéol. Les cierges furent pendant tout le
moyen âge, et longtemps après, rehaussés de peintures,
de dorures et d'ornements. Ceux que l'on présentait la
veille de l'Epiphanie étaient particulièrement ornés ; on les
nommait chandelles des rois. Certains étaient d'un poids
extraordinaire. Quelle que fût leur forme, ces cierges
étaient toujours faits de fine et pure cire, sans armature
do bois. Seul le cierge pascal comportait un axe en bois et
dos bras de fer habillés de cire ; aussi lo nommait-on arbr'e
de cire. V. arbre.
— Art milil. Dans la fabrication des canons do fusil,
pour on rechercher les défauts, on regarde à la lumière
l'intérieur de l'âme, de manière à voir une sorte de longue
courbe allongée do forme parabolique, séparant la partie
sombre do la jm-rtie éclairée, laquelle présente assez bien
l'aspect d'un cierge. Les irrégularités éventuelles de cette
courbe révèlent celles de la surface ÎLtorne du canon.
— Bot. Los cierges {cereus) sont des plantes grasses, à
lige charnue, courte ou longue, dressée ou rampante,
Cierge dii Mexique.
simple ou raniitièc, i)orlant des l)oH(|Uots J'algiiillons,
et dont les Hoiirs, grandes ot bollos. s ouvrent ijonèrale-
Tnent pondant la nuit. On en connaît plus do doux coût»
espèces, propres aux régions tropicales do l'Amérique.
Certaines espèces sont do grande taille ; ainsi, le cierge
du Pérou peut atteindre 20 niôtres de haut. Quolques-uiis
sont utilises comme plantes d'appartement. Nous cite-
rons encore ; le ciei'ge géant [cereus gujanieus), origi-
naire des plateaux du sud do la Calirornie, où il attouit
une hauteur de 15 à 10 mètres. Les fruits sont alimentaires,
comme ceux de (linéiques autres espèces. Le cierge mngtti-
fique [cereus speciosissimus), du Mexi-
que, a dos fleurs admirables, larges
de 0'",12 et plus, d'un rougo tMtarlato
pourpre, avec des rollots irisés A
l'intérieur. Cette espèce ost grim-
paiite ot très rameuse: ou a vu un
seul individu couvrir le mur d'uno
serre de plus do 40 mètres do lon-
gueur, et produire cliaquo année dos
milliers do fleurs. Le cierge à grandes
fleurs {cereus grandiflorus) croît dans
l'Amérique du Sud, et exige en Franco
la serre chaude ; ses fleurs, très
grandes, sont jaunes en dehors et
lanches en dedans; elles s'ouvrent
le soir, exhalent dans la nuit une
odour de vanille, et se ferment le
matin. Le cierge fouet [cereus flagel-
liformis) ofl're des tiges très longues,
de la grosseur du doigt, grimpantes
ou traînantes, se pliant très facile-
ment sur des supports. On en fait des
guirlandes, des girandoles propres à
garnir les jardinières dans les salons.
Ses fleurs sont très nombreuses, d'un
beau rougo carminé, ainsi que los
petits fruits qui leur succèdent.
— Liturg. L'usage d'allumer des
flambeaux pendant les cérémonies du
culte chrétien, parfois commandé par
la nécessité, reçut de bonne heure une signification symbo-
lique. Le concile de Trente le considère comme étant d'ori-
gine apostolique. (Sess. XXIL c. v.) Les cierges liturgi-
ques doivent être faits de cire d'abeille : la bougie stéa-
rique est prohibée, sauf pour les cier-
fes accessoires. Deux cierges au moins
oivent brûler sur l'autel pendant toute
la durée de la messe. Le clergé porte
des cierges allumés aux convois solen-
nels, aux processions de la Chandeleur
et du Saint-Sacrement. Il est d'usage
aussi de mettre des cierges allumés à
la main des enfants qui entrent dans
l'église le jour de leur première com-
munion et d'en entourer les catafal-
ques aux convois et aux services de
bout de l'an. On en brûle encore autour
des châsses et des images des saints.
— Cierge pascal. Le samedi saint,
au commencement de l'oftice du matin,
le diacre bénit le feu nouveau en allu-
mant un cierge à trois branches au
chant trois fois répété do ces mots :
« Lumen Christi. » fVoici la lumière du
Christ.) Il s'approche ensuite du cierge
pascal, cierge de grande dimension, et cierge orné (xm» s.).
j- insère cinq grains d encens, rallume
avec le feu nouveau et en plonge l'extrémité inférieure
dans l'eau bénite. Dressé sur uu chandelier monumental
dans le chœur, du côté de l'Evangile, le cierge pascal y
demeure jusqu'après la fête de la Pentecôte.
— L'Eglise grecque orthodoxe n'allume pas de cierges
pendant la célébration do la messe, mais elle en emploie
fréquemment dans les autres cérémonies liturgiques.
Parmi les protestants, les luthériens allument des cierges
pendant l'office, dans une intontion symbolique; les calvinis-
tes et les anglicans ont entiôroment rejeté cette pratique.
— Techn. Autrefois, le cierge était fabriqué exclusive-
ment avec de la cire vierge. Aujourd'hui, Ip stéarine et la
paraffine entrent dans la composition des oiorges.
.Jadis, après avoir fait fondre la cire au bain-marie et
l'aVoir purifiée en la filtrant sous pression au travers d'une
toile, l'ouvrier ciergier la puisait au moyen dune cuiller de
fer et en arrosait tout une série de mèches suspendues
autour d'un cercle horizontal. Cotte opération se continuait
jiisnu'au moment où le cierge avait acquis la grosseur
voulue. Ln ciergo était alors roulé sur une table très unie et
le ciergier obtenait la forme légèrement conique du cierge
à l'aide d'un instrument spécial appelé pnlissoir. Il faisait
ensuite la tête en employant un couteau en bois. Ainsi fa-
briqués, les ciergos étaient plongés dans des bacs remplis
d'eau dégourdie, puis séchés au soleil et on plein air pour
décolorer la cire et la rendre blanche.
CIERGER [si-èr-jé. — Prend un e après lo g devant a
et 0 : Je cicrgcai. Nous ciergenris) v. a. Techn. Enduire de
cire les bords d'uno étofl'o pour l'empôchor do s'effiler :
CiiiRGKR du drap. \\ On dit aussi bougikr.
— Mar. Cierger un mât. Le planter bien verticalement.
CIEBGIER [^r-ji-é) n. m. Fabricant, marchand de ciergos.
ClESlSZOWSKI (Gaspard-Casimir), prélat polonais, né
on nis. mort en 1831. Ordonné, il l'àgo do dix-neuf ans, par
le pape Clément XIII, il se montra l'un des plus chauds
parti.sans do 1 Insurrection do 171)4 ot, après le dernier par-
tage de la Pologne, étant arcliovAque do Kiovie, il refusa
de prAter sonnent à la Russie. Mais on parvint à corrompre
labbé Skierniewski, secrétaire général do l'archevêché,
mil, profitant do la cécité du prélat, lui attribua un man-
dement d anathômn et d'excommunication contre los in-
surgés lithuano-rutliéniens. Cette imposture fut la cause do
la mortdeCiesiszowski. Lojour même oil il expira, Skior-
niewski se m justice en se suicidant.
ClESZANOW, bourg d'Austro-Iïongrio {Oalicio fcerclo
de /u kiew]), sur la frontière do Pologne ; 2.880 hab. Ch.-l.
d un thsl.rict peuplé de 71.132 hab.
ClESZKOWSKI (Augusto, comto), philosophe ot écono-
miste polonais, noàSuchaon 1814. Elu en 1847 député du
grand-duché de Pusen au Roichstag do Berlin. Il a écrit en
ellomand, en polonais et on français. Citons, parmi ses ou-
vrages : Prolégomènes à la «cicnce historique (18:i8); Dieu vt
la paltngénésie [iHi-i). En français, on lui doit : Du crédit et
de la circulation {ls:\'J); De la pairie et de l'aristocratie mo-
derne (1844). Il soutint que los Slaves sont appelés à régé-
nérer l'Occident, dans un ouvrage anonyme écrit ou polo-
nais et intitulé OJcze-Nasz [Notre Pèro] (1848). C'est grire
ù. son influence comme député que fut fondée l'université
do INisoii.
ClEUTAT, comm. des Hautes-Pyrénées, arrond. et à
i) kilom. do Bagnôros-de-Bigorre, dans la plaine; 1.131 hab.
Chapelle romane. Enceinte retranchée rectangulaire. Ce
village semble occuper l'emplacement de l'ancienne capi-
tale du lïigorro (Tarbes).
CIEUX [si-eii) n. m. pi. V. ciiiL.
GlEUX, comm. de la Haute-Vienne, arr. eî à 17 kil. do
Bellac, près d'un étang ; 1.965 hab. Mine d'étain. Menhir.
GlEZ, comm. do la Nièvre, arrond. ot à 20 kilom. de
Cosno ; 1.093 hab. Eglise du xvi" siècle.
ClEZA, ville d'Espagne (_Murcie [prov. de Murcie]), près
du fleuve côtier Segura ; 10.915 hab. Moulins ; fabrique do
papier de chifl'e, scieries de bois, toiles de fil, boissons
gazeuses. Aux environs, ruines romaines. — Pop. du dis-
trict de Cieza : 34.412 hab.
ClEZKOWIGE, bourg d' Austro-Hongrie { Galicie [cercle
de Nowo-Sandec]), sur la Biala, affluent de la Vistule ;
2.000 hab.
GIF, expression abréviative, très employée dans le com-
merce, pour remplacer les trois mots anglais cost, insu-
rance, freight (coût, assurance, fret). V. caf.
GiFRA (Antonio), compositeur italien, né vers 1575.
mort vers 1635, élève de Palestrina et de Bernardino Na-
nino. Successivement maître de chapelle du collège alle-
mand de Rome, de l'église de Lorette et de Saint-Jean de
Latran, il passa, en 1622, au service de l'archiduc Char-
les d'Autriche, et, en 1629, retourna à Lorette. Ses remar-
quables compositions comprennent plusieurs messes, des
psaumes, plusieurs recueils de motets, six recueils de
madrigaux, des ricercari et deux livres de chansons fran-
çaises.
ClFUENTES, bourg d'Espagne (Nouvello-Castille [prov.
de Guadalajara]), sur un affluent du Tage ; 1.660 hab.
Eaux sulfureuses. Fabrication de papier, tissage de toile.
— Pop. du district de Cifuentes : 18.200 hab.
GiGALA (Lanfranc), troubadour italien, né à Gênes,
mort en 1278. Il fut ambassadeur de la république de
Gènes auprès du comte de Provence Raymond (1241), et
acquit une grande renommée en composant des poésies ot
des chansons dont quelques-unes sont conservées manu-
scrites à la Bibliothèque nationale. Il mourut assassiné.
CIGALE [<\n provenç. cigola, lat. cicada) n. f. Genre d'in-
sectes hémiptères, type de la famille des cicadidés, com-
prenant des formes lourdes et de grande taille, munies d'un
appareil stridulant.
— Fig. Poète. Il Se prend quelquefois en mauvaise part
pour désigner un écrivain qui ne produit que des phrases
sonores et vides d'idées.
— Argot. Pièce d'or, à cause du bruit qu'elle produit.
11 On dit aussi ciguë et ciGuii,
sans doute par corruption.
— Crust. Cigale de mer, Nom
d'une espèce do scyllare.
— Mar. Organeàu d'une an-
cre ou d'un grappin.
— Encycl. Entom. Le genre
cigale (cicada) est caractérisé
par la grosseur de la tète, a
grands yeux saillants et écartés, l'abdomen arrondi ou co-
nique, l'ampleur des ailes supérieures. L'abdomen des
màlos porto, à sa base, une sorte do double tambour dont
la peau sèche vibre sous l'efl'ort de muscles spéciaux. Les
larves ont de fortes pattes fouisseuses et vivent enfouies
dans le sol, où elles sucent les racines. Les insectes adul-
tes so tiennent sur les arbustes, dans les lieux chauds et
secs, eu plein soleil, et ne cessent de stridulor pondant lo
jour. Les nombreuses espè-
ces du genre cigalo sont ré-
pandues surtout dans les
régions tropicales; dans lo
midi do la Franco, certaines
sont très communes {cicada
fraxini ou plebeja) : c'est
colle qui remonte le plus an
nord, avec le tibicinma h<r-
atodes. La cigale panacha ■'
des t'rdnes [settigia orni], du
pourtour méditerranéen ,
produit par ses piqûres la
manne dos frônos; etc.
— Littér. et archéol. Les
cigales sont souvent con-
fondues par lesautours avec
les .sauterelles ; ainsi dans
C, cigale 011 orpaneau ;
J, jas de l'ancre.
Ci(;ale (r^d. au tiers) :
a. nympho plébôlcnnc; b, organe
Uc stridulation (cymbale).
La Fontaine, dont la cigale est la grande sauterelle vorto
[locusta viridissima). Très communes dans los régions mé-
ridionales, les vraies cigales ont été chantées parles poètes
do ces régions, tandis que, dans lo nord, où elles man-
quent, on a chanté les sauterelles stridulantos, on leur
lieu ot place.
Los poètes grocs se sont plu à. représenter la cigalo
comme un animal à la voix mélodieuse. Dans le troisiémo
chant do V/liade, llomôro compare à dos ciiiales les vieil-
lards éloquents oui s'ontrotiennent avec Priam sur los
murs do Troie. Hésiode, Théocrite, d'autres encore don-
nent au rliant de la cigalo l'épithète do sonore et d'harmo-
nieux. Anacréon a consacré uno ode à l'éloge de la cigalo.
Platon raconte dans son Phédon que certains hommes,
enchantés de la voix des Muses, s'élaiont laissés mourir
do faim, et quo ces déesses les avaient métamorphosés en
cigales. Enfin, au dire de Thucydide, les vieillards de
l'Attique, pou do temps avant les "guerres médiquos, rele-
vaient encore leurs chevoux ou chignon ù l'aido d'épinglos
d'or on forme do cigales.
Cigale (La), Société littéraire ot arlisliqno, créée A
Paris, on 1870. sur l'initiative do Maurice Faure. Com-
nosée do lettrés, d'artistes et do savants originaires du
Midi, sans acception d'écolo ou do genre, ollo n pour
objet do servir do trait d'union entre Paris rt leur pays
do naissance. Sos membres, los cigalicrs, dont lo nombre
no doit pas dépasser doux cents, so réunissent dans un
CIERGEK — CIGARETTE
banquet monsuol, et organisent dos fêtes littéraires dans
lo Midi. Co sont eux qui ont élevé, en 1887, à Meudon, un
iMisto à Kaljolais. Los cigaliers ont pour organe un re-
cueil, intitulé " lu Cigalo ».
Cigale (Jcan-Michol), dit Mahomet-bey, aventurier
du xvT!' siècle. Il so prétendait lils du fameux viconito
Scipion Cigale, capturé par les Turcs en 1561, et do la
tille du sultan Achmet, ot 11 disait que son cousin Maho-
met IV l'avait nommé vico-roi de Trébizonde et généralis-
.simo do la mer Noire. Il on imposa ainsi à la reino do Polo-
gne, Marie de Gonzague, qui lo fit baptiser en grande
pompo à Varsovie, puis au pape Alexandre VII, ot onlin
à Louis XIV, qui le reçut magnirtquemout en 1070. Mais
il fut ensuite démasqué en Angleterre, et disparut.
CIGALIER {ii-t') n. m. Membre do la société la • Cigalo ».
CIGALON ou CXGALOU n. m. Nom vulgaire donné à un
insecte que l'on appelle ciijale de l'orme.
CIGARE {de l'esiiagn. cif/arro) n. m. Rouleau de tabac
en feuilles, que l'on fume en aspirant la fumée par l'un
des bouts, ii Nom commercial du tabac à fumer de Cuba.
— Encycl. Le cif/are est sans doute la première forme
sous laquelle le tabac a été fumé. Mais c'est seulement au
XIX' siècle que la mode l'adopta et que le cigare devint,
suivant l'expression de George Sand, « le complément
indispensable de toute vie oisive et élégante ».
Les meilleurs cigares sont ceux de La Havane. La régie
française en achète directement sur les lieux de produc-
tion une assez grande quantité; le prixvajusqu'à 5 francs
1. Séchoir à air chaud; S. Cuve de lavaçft niëthoilique : 3. Claie
du séchoir; 4. Moule a cigare ; 5. Couteau a tabac.
la pièce. La manufacture de Reuilly fabrique, avec les
feuilles les plus aromatiques de l'île de Cuba (tabacs de
la Vuolta-Abajo), dos cigares de différents modules, qui,
pour des raisons non encore élucidées, ciimatériques et
microbiennes, n'ont pas tout à fait la qualité des ciga-
res fabriqués à La Havane avec les mêmes feuilles. Les
cigares de Manille , recherchés d'un certain nombre de
fumeurs, ne valent pas los havanes. Les manufactures
françaises emploient les tabacs du Brésil et do Sumatra
dans la composition des cigares à 15 et à 10 centimes;
los fouilles mdigènes, mélangées de kentuckv, servent à
faire les cigares à 7 cent. 1/2 et à 5 centimes," Le nombre
total des cigares vendus en France ost d'environ 800 mil-
lions par an, pour une valeur de 58 millions de francs.
Le cigaro ost composé de trois parties distinctes :
1° l'inférieur ou tripe, formé de morceaux de feuilles al-
longées suivant l'axe du cigare ; i' la sotis-cape ou pre-
mière eiiiefopne, demi-feuille q^ui entoure la tripe; 3» la
cape ou ro6e. lanière de tabac tin et élastique enroulée en
spirale autour de la poupée constituée par les deux pre-
mières parties. La confection des cigares se fait, soit uni-
quement A la main, comme à La Havane, soit A l'aide do
moules en bois, qui donnent des produits d'aspect plus règu
lier. Pour cotte fabrication, qui semble particnlièreinent
rebelle aux applications mécaniques, on a im.iginé de nom-
breuses niaclnnes; les unes no font que les poupées, les
antres enroulent seulement la robo : aucune na encore
fourni d'aussi bons résultats que le travail dos doigts agi-
les des cigarièros.
CIGARETTE IriW — rad. cigare) n. f. Sorte de petit ci-
gare fait do tabac coupé en menus brins et quo l'on roule
ordinairement dans uno petite feuille do papier mince : //
y n rfesciOAB KTTKS tout en lalme comme celles ijne la régie
française vend .toux le nom rie niiias et de seiiorilas.
— Kncvcl. On fabri(iuo annuellement, en Franco, un mil-
liard ot demi do cii/aretles, auxquelles il faut ajouter celles
quo los fumeurs roulent eux-mêmes ; la vouio do co pro-
Machine ■ cigarelles à levior
dult augmente constamment. A part les cigarettes ilo luxe,
on tabac d'Orient, qui sont faites eiitièreiiient A tu main,
los cigarettes eu papier sont fabriipiées avec des lua-
chinos, ilout lu plus ingéiiit>uso est la m»cliiiii> Decuiillé.
Cette dernière produit dos tubes en papier sans colle, fer-
més pur agrafage dos doux bords do la fouille ; lo boudUi
CIGARETTEUSE — CILIAIRE
de tabac est préparé et introduit mécaniquement par
bourrage dans le tube de papier préalablement formé.
La régie livre à la consommation des cigarettes dites à la
main, qui devraient être plusjustement appelées cigarettes
rou/eVs.-elIes sont faites non plus par bourrage, ce qui donne
des produits quelquefois trop durs et incombustibles, mais
ftar roulage, comme celles que fait à la main lo fumeur
uî-mêmerCe procédé de fabrication a été rendu mécanique
par Belot, ingénieur à la manufacture du Gros-Caillou.
ŒGARirrTEUSE {ré-teuz') n. f. Ouvrière qui, dans les
manufactures de tabac, conduit les machines fabriquant
les cigarettes.
CIGAREDSE n. f. et adj. Se dit de l'ouvrière employée,
dans les manufactures de tabac, à la confection des cigares.
Il On dit plutôt CIGARIKRE.
— Adjectiv. : Ouvrière cigâreuse.
CIGARIÈRB n. f. Atelier où se font les cigares.
— Svn. deciGARECSE. — Adjectiv. : Oucnère cigaRIÈRK.
GIGARILIX t^' nill.) n. m. Espèce de cigarette faite à
l'aide d'un moule spécial appelé aussi cigarotype, avec un
papier imprégné de jus de tabac, et collé de manière à
former un tube de couleur feuille de tabac.
CIGARITO n. m. Cigarette dont l'enveloppe est constituée
par une feuille de tabac, au lieu de papier.
CIGAROTYPE n. m. Instrument servant à faire des ci2:a-
rettes. composé d'un tube dans lequel on place un papier
collé formant cylindre, et qui reçoit le tabac que l'on en-
fonce au fur et à mesure à l'aide dune sorte de mandrin.
I On dit souvent moule à cigarettes.
GiGLIANO, bourg d'Italie (Piémont [prov. de Novare]) ;
7.000 hab. Foires.
Cigna fJean-Francois\ anatomiste italien, né à Mon-
dovi en 1:34, mort à Turin en 1791, devînt professeur
d'anatomie à l'université de Turin en 1:70, et fonda une
société littéraire et savante d'où est sortie l'Académie ac-
tuelle des sciences de Turin. On a de ce savant distingué de
nombreuses et intéressantes dissertations, publiées, pour la
plupart, dansle recueil de l'Académie des sciences de Turin.
CignANI (Carlo), peintre de la décadence italienne,
né à Bologne en 1628, mort à Forli en 1719. Elève de
l'Albane et imitateur du Corrège, il fut bientôt regardé
comme un des premiers maîtres de l'école bolonaise. Après
avoir travaillé à Parme, Ravenne et surtout à Bologne,
il passa dix-huit ans à peindre V Assomptioii de la Vierge,
en fresque, sur la coupole d'une chapelle de la cathédrale.
En 1708, il fut nommé prince de l'académie Clémentine
à Bologne. On cite de lui : la Puissance de l'amour {'Parme) \
François 1" guérissant les écrouelles; l'Entrée de Paul 711
à Bologne: la Fuite en Egypte; etc.
CignaROLI (Giovanni Bettino), peintre de l'école véni-
tienne, né à Vérone en 1706, mort en 1770. Il fut très cé-
lèbre en son temps. 11 peignit des tableaux mythologiques,
et surtout des laoleaux à sujets religieux d'une invention
habile, mais d'un coloris faible. II a fondé, en 1764, l'Aca-
démie de peinture de Vérone. On a conservé de lui la
Transfiguration, la Mort de Rachel, des Vierges, le Martyre
de saint Laurent, etc.
GigNÉ, comm. de la Mayenne, arr. et à 15 kilom. de
Mayenne, près de la Mayenne; 1.151 hab. Moulins.
gigogne {gn mil. — du lat. ciconia) n. f. Zool. Genre
d'oiseaux échassiers, type de la tribu des ciconiinés, com-
prenant cinq espèces dont deux habitent l'Europe et les
autres l'Afrique, l'Asie et l'Amérique
méridionale.
— Antiq. Geste de pantomime qui
servait à exprimer la raillerie ou lo
mépris, et qui consistait à étendre
l'index vers la personne que l'on vou-
lait railler, et à le courber et le rele-
ver rapidement comme un cou de
cigogne, il Instrument particulier dont
so servaient les fermiers pour me-
surer la largeur et la profondeur des sillons, et contrôler
ainsi le travail des laboureurs : Colnmelle est l'inventeur
rf'une cigogne dite composée, i: Machine à bascule dont les
anciens Espagnols se servaientpour tirer de l'eau des puits.
— Archeol. Machine de guerre du moyen â^^e, qui est la
to'leno romaine, primitivement destinée à puiser de l'eau.
Argot. Palais de justice, préfecture de police : La
CiGOGNB finit toujours par nous gober. (Balz.) il Bab de la
Cigogne, Procureur général.
— Fam. Mère, par allusion à la tendresse maternelle
que l'on attribue aux cigognes. Il Femme grande, maigre,
efflanquée, u Cou de cigogne, Cou long et maigre, il Contes
de cigogne, à la
cigogne,Coate5
faits à plaisir,
balivernes.
V- GIGOGNE.
— Mar. Ma-
nivelle do la
moule à aigui-
ser les outils,
& bord des b&-
limoots.
—Tcchn. Le-
vier coudé.
— Encycl .
Zool. La cigo-
gne commune
\eiconia atha ),
cigogne blan-
che on domes-
tique, grand oi-
seau do 1*,I5
de long et do
î", 30 d'cnver-
gure, blanc
Cigognes des fer-
miers (antiq.).
CiB-.gi.ô,
a.vfn une parM'' ^f<; ailr^ noiros et le bec et les pattes rou-
K' :iiit les reptih.'K, les rongeurs.
Ja ite l'Europe tempérée, vivant
da:: ' '-t S'- rjuiirrisHant des immon-
di'-' ' vînuo plus rare,
di'i ri-(j;lcments de sa-
luK: _ . i-rcs la retraite des
Tuf'-H. hu'.orii couiiiiufitj 'Mi Ali<;inat^ini. en Hollande, elle y
eut proté^'én comme elle lo fut jadis par les Egyptiens, les
Grecs, qui l'avaient confiacréo^Junon, les Komains, qui la
Cigogne
prenaient comme symbole de la piété filiale. Pendant ia
belle saison, la cigogne niche volontiers sur le toit des mai-
sons ou, en Allemagne, sur les roi^es montées horizontale-
ment, sur des perches ; elle émigré en hiver pour gagner le
nord de l'Afrique. On a exagéré les qualités légendaires de
cet oiseau batailleur et féroce, mais il est d'une grande uti-
lité en détruisant les vipères, les rats, etc. La cigogne iioirc
{melanopelargus nigra) est plus méridionale : on la trouve
du sud de l'Europe j usque dans ITnde. La cigogne d'Ethiopie
{ciconia Abdimii] est le type du sous-genre splienorhynchus .
— Arcbéol. La ci-
gogne, comme la
grue, était une ma-
chine élévatoire qui
prit son nom de la
longueur de son le-
vier, rappelantle cou
d'un oiseau échas-
sier. Cet appareil élé-
vatoire, formé d'un
axe vertical sur le-
quel oscille une pou-
tre à bascule , est
mentionné au xiv
siècle comme pou-
vant servir à faire
passer les assaillants
sur les murailles en-
nemies. Valturio, au xv» siècle, en a donné une figure. Il
est probable q^ue, pour être d'une utilité quelconque, ces
cigognes devaient être montées sur roues.
Cigognes (Les) [en gr. Pélargoi]^ comédie perdue
d'Aristophane, dont il ne reste aujourd'hui que des frag-
ments très mutilés.
CIGOGNEAU {gno — gn mil.) n. m. Jeune cigogne ; petit
de la cigogne : Des cigognkaiix. il On dit aussi cicognat,
CICONEAD, et CIGONNKAO.
CigOLI ou CivoLI (le chevalier Louis Cardi, dit), ar-
tiste et littérateur italien. V. Cardi.
CIGONNEAU n. m. V. CIGOGNEAU.
CIGUË (du lat. cicuta)r\. f. Nom de plusieurs plantes
vénéneuses, de la famille des ombeîlifères. il Ciguë aqua-
tique, La phellandrie aquatique, ii Ciguë viveuse, Syn. cicn-
TAIRE [cicuta virosa). \\ Petite ciguë, Syn. de jETHUSE.
— Par ext. Poison extrait de la "grande ciguë, dont
quelques peuples anciens se servaient pour donner la
mort à certains condamnés : Socrate fut condamné à boire
la CIGUË. Il Peine de mort infligée à l'aide du mémo
poison : Phocion fut condamné à la cigtjë.
— Encycl. Les principales espèces sont la ciguë vi-
reuse, la petite et la grande ciguë.
La ciguë viveuse, ou cicutaire, est une plante aquatique,
qui recherche le bord des eaux stagnantes et les fonds
I. Ciguë vireuse:(7. fleur; 2. Petite ciguô; 3. Grande ciguë.
vaseux. Elle se distingue de la grande ciguë par sa ra-
cine charnue, par son aspect et par sa taillo beaucoup
plus petite. Son odeur est repoussante, et son suc est un
poison très violent. Elle peut servir aux mêmes usages
médicaux que la grande ciguë.
La petite ciguë {œthusa cynapium), qu'on appelle encore
ciguë des jardins, faux persil, ache des chiens, est haute
d'environ 0"',50, à tige rameuse, quelque peu étalée, à
feuilles découpées comme celles du persil. Elle est extrê-
mement vénéneuse, et fort commune dans les lieux culti-
vés. La gvande ciguë {conium maculaium) ou véritable ciguë
des anciens, est bisannuelle et atteint en hauteur 1 mètre
et plus. Sa tige, robuste, fistuleuse, ramifiée au sommet,
est parsemée, surtout dans sa partie inférieure, de taches
d'un pourpre violacé ; elle porte des feuilles d'un vert som-
bre, d'une odeur virouse, qui devient très sensible surtout
quand on les froisse. Les fleurs sont blanches. Le fruit est
arrondi. Cette plante est commune en Europe; elle croît
dans les lieux mcultes un peu humides, le long des haies,
au voisinage dos habitations, surtout dans les cours des
fermes et dans les ruelles peu fréquentées des villages. Les
gropriétés de la grande ciguë varient suivant le climat.
ans le nord de l'Europe, elles sont si peu énergiques <^uo
les gens de la campagne, au dire d'autours dignes de loi,
les mangent sans inconvénient. Linné assure qu'on Suède
tous leshestiaux s'en nourrissent, et que les vaches en sont
môme très friandes. Mais ces propriétés deviennent de plus
en plus énergiques à mesure (ju on s'avance vers des ré-
gions plus chaudes, au point qu'en Espagne, en Italie, en
Grèce, la ciguë constitue un poison violent. Cette action
est due surtout à un alcaloïde appelé cicutine ou conicine.
Ce qui rend celle plante éminemment dangereuse, c'est
une certaine ressemblance avec le persil, très éloignée à
la vérité, et qui ne peut induire en erreur que les per-
sonnes irréfléchies; la couleur sombre et l'odeur vireuse
dos feuilles do la ciguë suffiraient seules à la faire distin-
guer, pour pou qu'on voulût y faire attention.
— Archôol, A Athènes, la ciguë était employée à empoi-
sonner légalement les condamnés à mort. C'est ainsi eue
moururent Socrate et beaucoup de citoyens illustres. Cet
usage de la ciguë n'était pas borné à Athènes; on le re-
trouvait on Espagne, d'après Strabon ; à Marseille, d'après
Vûlôro-Maxirao, et dans quelques îles do l'archipel grec.
M — OJ
8
Ce dernier auteur avance que, dans certaines de ces ré-
gions, l'homme lassé de l'existence, après avoir donné des
raisons suffisantes devant les autorités compétentes, pou-
vait obtenir d'elles la dose de ciguë nécessaire à sa mort.
— Thérap. Toutes les parties de la ciguë sont narco-
tiques, antispasmodiques et anodines. Les poisons qu'elle
contient (cicutine ou conicine, méthylianicine et conby-
drine) afl'aiblissent la puissance d'excitation motrice de la
moelle; ils ne produisent pas de congestion des vaisseaux ni
d'hypérémie cérébrale, contrairement à l'opium. La ciguë
est depuis l'antiquité utilisée en médecine. On emploie
surtout les feuilles, que l'on cueille pour les sécher après
la floraison; quelquefois les racines, les fruits. Les prépa-
rations usitées à 1 intérieur sont la poudre de feuilles (10 à
40 centigr.), la teinture, l'extrait : on les prescrit contre
les engorgements du foie, le rhumatisme, la goutte, les
névralgies, les atfections des bronches et des poumons; à
l'extérieur, les cataplasmes de feuilles contre les dou-
leurs cancéreuses. Les alcalis caustiques, les acides
végétaux, les substances astringentes, ne doivent pas être
administrés en même temps que la ciguë. Les symptômes
de l'empoisonnement par la ciguë sont : l'engourdisse-
ment, les vertiges, robscurcissement de la vue, et, si la
dose est très forte, le délire, les convulsions ; faire vomir,
administrer des acides végétaux étendus tels que le vinai-
gre, le suc de citron, etc., et favoriser l'excitation par des
frictions énergiques, le café ou la caféine.
Ciguë (la), comédie en deux actes et en vers d'Emile
Augier (Odéon, 1844}. — Athènes est le théâtre de l'ac-
tion. Clinias, jeune libertin blasé, est las de vivre ; il
annonce à ses deux amis, Paris et Cléon, qui sont plutôt
des parasites, que, le soir même, il boira la ciguë. Mais,
avant de mourir, il fait acheter une charmante esclave
et déclare qu'il institue son héritier celui qui, avant la fin
du jour, aura su conquérir les bonnes grâces de la jeune
fille. Aussitôt, les deux parasites font, vis-à-vis de la belle
Hippolyte , assaut de gentillesses et de compliments.
Clinias', alors, affranchit la jeune Cypriote, puis annonce
à ses amis qu'il modifie son testame'nt : Hippolyte appar-
tiendra au préféré, et sa fortune sera le dédommagement
de l'amoureux évincé. Aussitôt, Paris et Cléon de changer
leur lactique ; c'est à qui se peindra à la belle sous les
couleurs les plus noires, afin de lui faire choisir l'autre.
Le résultat de ce double tournoi, c'est que Clinias s'éprend
d'Hippolyte, la garde pour lui-même, renonce à la ciguë
et chasse les deux parasites. Cette petite pièce, ciselée
avec art, pleine d'observations délicates et de détails
piquants, eut un très grand succès et fonda du premier
coup la renommée de l'auteur.
ClHAC (Jacob), médecin et naturaliste roumain, né
en 1800, mort à Jassy en 1881 II fonda plusieurs musées,
la première société des médecins et naturalistes roumains
(183Ci) et le Bulletin des musées, en français. — Son fils,
Alexandre Cihac, philologue roumain, né et mort à
Jassy (1825-1887), introduisit le premier l'objectivisme
dans la philologie roumaine. D'après lui, la langue rou-
maine contiendrait 1/5 d'éléments latins, 2/5 d'éléments
slaves, 2/5 d'éléments turcs, grecs et albanais. Bien que
cette conception de la langue roumaine soit erronée,
l'œuvre dans laquelle l'auteur a développé sa thèse fut
couronnée par l'Institut de France. Ses œuvres les plus
remarquables sont : Dictionnaire d'ètymologie daco-rou-
maine isio); Eléments slaves, magyars, turcs, grec-moderne
et albanais (1879).
CI-INCLUS, USE.V. et.
CI-JOINT, TE adj. V. CI.
CIL {siV, en faisant sentir VL, maïs sans le mouiller —
du lat. cilium) n. m. Nom des poils qui bordent les pau-
pières : Il n'y a que l'homme et le singe qui aient des cils
aux deux paupières. (BufT.)
— Bot. Nom que l'on donne à des poils raides insérés
sur les bords des feuilles et autres organes, et aux divi-
sions filiformes ou poils du péristome des mousses.
— Hist. nat. Cils vibratiles, Filaments très ténus que
l'on remarque sur quelques animaux invertébrés, sur
quelques embryons d'animaux vertébrés, même sur quel-
ques algues, et qui sont agités d'un mouvement vibra-
toire très rapide et continu.
— Enctcl. Anat. Cils palpébraux. Ce sont des poils
(v. poil) durs et raides, occupant, sur trois ou quatre
rangs, le pourtour libre des paupières. Leur nombre varie
de cent vingt à deux cent cinquante ; ils sont plus nom-
breux en haut qu'en bas; ils ont pour fonction de mettre
l'œil à l'abri de la lumière trop vive, des courants d'air,
et surtout de le préserver des poussières qui fiottent dans
l'atmosphère. La longucjr et la multiphcité des cils con-
tribuent à la beauté du /isage. Les cils tombent souvent
à la suite de la blépharite ciliaire. Lo trichiasis est une
affection caractérisée par le retournement des cils du côté
du globe de l'œil, et le distviachis, une autre affection carac-
térisée par une rangée supplémentaire de cils implantés sur
le bord postérieur du cartilage tarse, et dirigés en dedans.
— Bot. Chez les végétaux, les corps protoplasmiques nus
peuvent être pourvus de cils vibvatiles. Saws parler de ceux
que portent les cellules végétatives de certaines bactéries,
on eu observe sur les éléments reproducteurs de nombreux
cryptogames {zoospores, gamètes égaux ou anthérozoïdes);
quand le thalle qui provient d'une zoospore reste unicellu-
lairo, il peut conserver les cils vibratiles et la motilité de la
zoospore : c'est ce qu'on observe chez un grand nombre de
cénoliiées (pandorines, volvox, etc.), dont les thalles, uni-
cellulaires et pourvus de cils vibratiles, s'associent en une
colonie susceptible de mouvements d'ensemble. Le nom-
bre des cils peut so réduire à un (zoospores et anthéro-
zoïdes dos monoblépharidées), ou deux {zoospores do beau-
coup d'algues, anthérozoïdes des characées, des mousses
et des lycopodes); mais ils peuvent aussi être très nom-
breux et former une couronne entourant un rostre (zoospo-
res et anthérozoïdes des redogonium) ou un pinceau terminal
(anthérozoïdes dos fougères, des prêles, des sélaginelles).
CIL {sil') pron. démonstr. m. Ancienne forme du mol
celui, usitée quelquefois encore dans le style marotique.
CiLAVEGNA, bourg d'Italie (Lombardio [prov. de Pa-
vioj); 4.200 hab. Culture du mûrier; rizières.
CILIAIRE (du lat. cilium. cil) adj. Anat. Qui appartient,
nui so rapporte aux cils : Glandes cimaikes. ii Qui a une
disposition analogue à celle des cils, il Corps ciliaire,
Partie antérieure et externe de la choroïde qui pré-
sente des prolongements, au nombre do soixante
CILIARIA
CIMAROSA
soixanto-dix, rappelant la disposition des cils, ot pour cela
appelés procès atiaires. V. choroïdk. h Muscle ciîiaire, La
partie do la choroïde (jui bordo les procès ciliaires. i; Ar-
tères, Veines, iVerfs ciliaires, Los artères, Veines ot Nerfs
qui se rendent à la région ciliairo de la choroïde.
— n. m. Ichtyol. Gonro do poissons des mers do l'Inde,
famille des loptosomos.
— n. f. Genre de monssos. Syn. do tricuostome.
— Enc'ycl. Anat. Glandes ciliaires. Ces glandes séba-
cées, annexées aux cils, visibles à la loupe chez l'homme,
sont constituées par une agglomération de sept à huit
acini groupés autour d'une cavité centrale, jouant le rôle
do canal excréteur. Dans tes blépharitos ciliaires, leur sé-
crétion se concrète autour dos i;ils ot y forme des croûtes.
Artères ciliaires. On on distingue trois groupes : les
artères ciliaires postérieures, ciliaires courtes ou choroï-
dionnes ; les ciliaires moyennes, ciliaires longues ou artères
iridiennes, qui se terminent en donnant naissance au
grand cercle artériel de l'iris ; les ciliaires antérieures ou pe-
tites iridiennes, (\m se jettent dans le grand cercle de l'iris.
Veines ciliaires. Les antérwu7'es naissent du cercle
veineux de l'iris et forment autour de la cornée un réseau
remarquable, l^e^ postérieures sortent d'un cercle veineux
concentrique au grand cercle artériel de l'iris.
Nerfs ciliaires. Ils proviennent de deux sources : l" du
ganglion ophtalmique; 2" du rameau nasal de la branche
ophtalmique de Willis.
CILIARIA n. f. Bot. Syn. de saxifrage.
dUCARQUE (du gr. Kilikia, cilicie. et arkhos, qui con-
duit) n. m. Grand prêtre qui, à répoque impériale, rem-
plissait dans la province de Cilicie des fonctions analogues
à celles do l'asiarque dans la province d'Asie.
CILICE (du lat. cilicium; gr. kilikion. étoffe de poil de
chèvre) n. m. Chez les anciens, Etoffe grossière qui so
fabriquait en Cihcie avec du poil do chèvre ou de cha-
meau, et qui servait à fabriquer les vêtements de la basse
classe do la population, les tentes et les voiles des navi-
res, etc. Il Auj., Chemise, ou. plus souvent, Ceinture de crin
portée sur la peau par mortification.
— Fig. Cause do tourments ;
Reprenez cet attrait dont vous m'aviez parée,
Ciiice de beauté dont je suis déchirée-
Mme E. DE GiRARDIN.
— Ane. art milit. Sorte de matelas que l'on plaçait de-
vant les murs d'uue ville assiégée, pour amortir les coups
portés par les projectiles et les machines de l'ennemi.
— Encycl. Ethol. Les cilices des Israélites étaient des
vêtements qu'ils revêtaient aux jours de deuil ou de dis-
grâce. Les moines chrétiens portèrent ces habits par esprit
d'humilité; mais, plus tard, ce vêtement se transforma et
devint la ceinture de mortification.
Cilicie, ancienne division de l'Asie Mineure; limitée
au N . par la Ly caonie et la Cappadoce, à l'E. par la Syrie,
à l'O. par la Pamphylie et la Pisidie, au S. par la Médi-
terranée. Cette province correspond aujourd'hui au vilayet
d'Adana. Elle comprenait deux parties : à l'O. et au N.,
les hautes terres de la chaîne du Taurus, à travers les-
quelles se glissait le fameux défilé des « Portes de Cilicie »
(760 m. d'altit.), situe sur le chemin du Bosphore au golfe
d'Alexandrette, et qui a servi de passage à tous les con-
quérants, depuis Xerxès et Alexandre, jusqu'à Ibrahim-
pacha; au S. et au S.-E., la région plate et fertile, qu'ar-
rosaient le Pyramus et le Cydnus (où faillit périr Alexandre ;,
auj. le Tarso'u-Tchaïj, et où s'élevaient les villes de Tarse,
d'Adana, deSélinonteetd'Anazarbe. Longtemps gouvernée
par des souverains indigènes, la Cilicie appartint succes-
sivement aux Perses, à Alexandre, qui y battit Darius à
Issus, aux Séleucides. Devenue un repaire de pirates, elle
fut conquise par Pompée (i" s. av. J.-C), et elle entra
dans l'empire romain. Dès la chute de ce dernier, elle de-
vint un champ de bataille entre les Byzantins et les Perses,
puis entre les Byzantins et les caiTfes ommiades, qui la
conquirent au vu" siècle. Ravagée dans la suite par Gen-
gis-khan et par Tamerlan, la Cilicie fait aujourd'hui partie
de l'empire ottoman.
GiLiCIEN, ENNE {si-in, en'), personne née en Cilicie, ou
ui habite cette contrée. — Les Cilichcns.
Adjectiv. Qui appartient à cette contrée ou à ses ha-
bitants : Antiquité cilicienne. h Meurtre à la ciliciennc,
Meurtre commis dans une orgie.
CILICIOCARPE n. m. Bot. Syn. do polysaccdm, genre
de champignons.
CILICIPODE n. m. Bot. Syn. de stilbe, genre de cham-
pignons.
CILICISME [sissm') n. m. Manière do s'exprimer on grec,
propre aux Ciliciens : Saint Paul commet des cilicismes.
— EscvcL. Saint Jérôme signale dans les écrits de saint
Paul, né à Tarse, en Cilicie, neaucoup do termes sentant
le lieu do sa naissance. Origène, avant saint Jérôme, avait
déjà critiqué le style do saint Paul, qu'il trouvait obscurci
par les termes étrangers. C'est ce qu'on a appelé le cili-
eisme do saint Paul. Un auteur allemand en a fait, eu 1688,
l'objet d'une thèse spéciale, intitulée : De saneti Pauli ci-
licismo. A cette thèse on répondit, dans la mémo année,
par une a*itro, ayant pour titro : De cilicismis a l). Pauto
nove usurpntis, et dont le but était do justifier saint Paul
de son cilicismo.
CILIÉ, ÉE adj. Zool. Qui est garni de cils, ou de soies
fines disposées régulièrement : Aile ciliék. Membrane ci-
liée. Patte ciliée. [Los infusoires ciliés sont ceux dont le
corps est rovètu do cils, soit qu'ils soient régulièrement
disposés sur toute la périphérie, où ils forment un rovèto-
mont égal (holotrichos), ou inégal (hétôrotriches). soit
qu'ils couvrent seulement la faco ventrale fhypotrichos),
soit qu'ils y forment des cemluros (péritrich'es). ]
— Bot. So dit des feuilles et des autres organes végé-
taux qui sont bordés de cils : Les pétales de la capucine
sont CILIES. Le calice du basilic est cilié.
GILIFÈRE (du lat. cilium. cï\,(it ferre, porter) adj. Qui
porto dos cils, ([ui est muni de cils.
CILIGÈRE (du lat. cilium, cil, ot gerere, porter) adj. Qui
est muni de cils.
CILIOBRANCHE (iu lat. Ciimm, cil. ot branrhia, bran-
chies) adj. et II. (^ui a dos branchies on forme de cils ; Des
mollusques ciliohuan< iii:s.
CILI0-FLAGELLÉ3 n. m. pi. Groupe do protozoaires fla-
goUatos, comprenant dos animaux aquatiques, microsco-
III.
qui I
piques, possédant un flagollum et une couronne do cils
vibratilos implantés sur leur enveloppe cuirassée. {Les
cilto-fiagollés, que certains considèrent comme des infu-
soires, ont, en général, des formes bizarres. Tels sont les
ceraiium, les péridines, etc.) — i/n cu.io-flagellé.
CILIOLE n. Bot. Petit cil.
CILIX ilikss) n. f. Genre d'insectes lépidoptères, fa-
mille dos drépanulidés, comprenant une seule espèce
{cilia: compressa), petit papillon grisâtre et fauve, sans
trompe, à ailes arrondies et tenues en toit au repos. (La
cilix compressa est commune en
France lo long des haies, do
mai à juillet ; la chenille vit sur
le prunellier et l'aubépine.)
ClLDE. Myth. gr. Filsd'Agé-
nor et de Telephassa; héros
éponyme des Ciliciens. Envové
par ses frères Cadmos et Phé-
nix à la recherche de leur sœur
Cilix (gr. Dat.).
Cillenu8(gr. ofois).
Europe, il s'établit sur les bords du fleuve Pyramos (Dii-
houn), en Asie Mineure, et donna son nom à la Cilicie.
GiLLA. Myth. gr. Fille de Laomédon ; sœur de Priam :
femme de Thymétès, et mère de Munippos, qu'elle mit
au monde le même jour qu'Hécubo accoucha de Paris.
Priam, ayant consulté l'oracle, en avait reçu l'ordre de
n faire périr la mère et l'enfant » ; interprétant faussement
le sens de cet oracle, qui désignait Hécube et Paris, il
rit mettre à mort Cilla et Munippos, meurtre dont Thy-
métès, suivant Virgile, tira vengeance en favorisant l'in-
troduction dans Troie du cheval de bois.
Cillas. Myth. g;r. Conducteur du char de Pélops. Il
bâtit la ville de Cilla, en Asie Mineure. Son tombeau
se voyait près du temple d'Apollon.
CU.LEMENT {sill-man [Il mil.]) n. m.
Action de ciller, de fermer et de rouvrir
convulsivement les paupières.
CILLENUS {lé-nuss)on CILLENUM {lé-
nom') n. m. Genre d'insectes coléoptè-
res carnivores, famille des carabidés,
tribu des bembidiinés, comprenant une
petite espèce qui vit au bord de la mor,
sous les pierres, et se laisse submerger
à marée haute. (Le cillenus lateralis,
vert métallique et testacé, commun
dans la Manche, se trouve depuis
l'Allemagne du Nord jusqu'au Maroc.)
CILLER (5i-;/tf[/Z mil.]— rad. ciï)v. a.
Fermer et rouvrir rapidement, en parlant des paupières :
Ciller les paupières. On ne peut regarder le soleil sans
ciller. (Acad.)
— Fara. Personne n'ose ciller devant lui. Se dit d'une
personne devant qui nul n'ose bouger.
— Fauconn. Ciller l'oiseau, Lui coudre les paupières,
pour l'empêcher de voir la lumière et de se débattre.
— V. n. Commencer à avoir des poils blancs au-dessus
des yeux, ce qui est un signe de vieillesse, n On dit se
ciller dans le même sens.
Cillé, ée part, passé et adj. Garni de cils. (Se dit d'un
vieux cheval qui a des poils blancs au-dessus de l'arcade
orbitaire) : C/ieval cillé, ii Fermé : Ouvre tes yeux cillés.
(Régnier.) [Vieux.]
CiLLEROS, ville d'Espagne (Estrémadure [prov. de
Cacérès]), près do la frontière au Portugal; 2.800 hab.
Moulins à farine et à huile.
ClLU ou CiLLY, on GiLLEY, ou ZiLLY, ville d'Aus-
tro-Hongrie (Siyrie), sur la Sann, affluent de la Save;
9.965 hab. Collège ; commerce actif do vins et de blé.
Eaux minérales. Station climatique. Vieille église abba-
tiale de Samt-Daniel (xiv s.); aux environs, restes de
remparts, do l'époque romaine. Cilli a été bâtie sur les
ruines de Claudia Celeia, qui fut fondée, l'an 41 av. J.-C,
par Claude. Au xiv" siècle, Ciin fut érigée en comté par
l'enTpereur Louis de Bavière. Cette ville fut assiégée par
les Turcs eu 1492. — Pop. du district de Cilli : 129.457 hab.
GiLLI (comtes de), une des plus puissantes et remar-
quables familles d'Autriche. Elle apparaît dès 1129, et fut
apparentée aux plus grandes maisons et aux souverains
d Allemagne. Ses principaux membres sont : Fréokric I",
baron de Sonneckîl322-1341): FréuéricII (vers 1370-1451);
Hermann I", mort en 1385; Hkrmann II (1385-1435);
Ulric I", mon en 1368; Ulric II (v. ci-dessous), et Guil-
laume I", mort en 1392.
Guu (Barbe m:), appelée la Messaltne allemande,
fille de Hermann, comte de Cilli, née en 1377, morte en 1451,
épousa, en 1408, SiLMsmond, margrave do Brandebourg,
roi de Hongrie (1392J, empereur d Allemagne (1410) ot roi
do Bohême (1419). A sa mort, elle voulut s'emparer des
couronnes do Hongrie et do Bohômo pour les donner au
jeune Ladislas de Pologne, qu'elle désirait épouser ; mais,
arrêtée à Znalm, ollo ne recouvra sa liberté qu'on renon-
çant à ses conquêtes pour se retirer à Gratz. Protectrice
des hussites, elle avait pour ennemis acharnés .Êneas
Sylvius et Bonfini; ceux-ci ont sans doute exagéré les
écarts de conduite qui lui firent donner sou triste surnom.
GiLLI (Ulric II, comte de), grand seigneur do Stvrie,
né vers HOrt, mort en 1456. frère do la précédente^ fut
chargé pendant la minorité de son neveu Ladislas lo Pos-
thume, roi de Boliêmo et do Hongrie, do la régence avec
Podiebrad ot Hunyade. Ennemi do ce dernier, il fut dis-
gracié ; mais, après sa mort, il fut nommé au gouverne-
ment de la Hongrie. H périt dans une rixe qui eut lieu
entre lui et le tils d'Hunvado, Ladislas Corvin. Avec lui
finit cette puissante famille.
GILUBANTE (du lat. cillibantinm; gr. killibas, antos,
même sens) n. m. Echafaudage sur lequel, dans l'antiquité
grecque, on établissait une machine do guerre, n Chevalet
sur lequel on déposait lo bouclier après le combat, n Table
carrée, supportée par des tréteaux, qui était surtout on
usage dans les camps.
CiLLICON, Milésion qui livra sa pntrie aux hnbitanis
do Priène (v* s. av. J.-C.). Quelqu'un lui ayant demandé,
au moment où il méditait son crime, co qu'il projetait iio
faire, il répondit ces mots : • Kien que de bon {pant'af/a-
tfin). u II so retira à Samos, où un nouchor, son »"ompn-
trioto, lui coupa un jour la main, en disant : • Cette mum
De trahira plus d'autros villes. ■
Cimabué.
CILLICYRIEN (n'-in — du gr. kiWkurioi, même sons) n. m.
Nom d'uuo classe d'esclaves, dans l'ancienne Syracuse.
CILLOSE [il mil. — rad. ciller) n. f. Tremblement con-
vulsif c|ironi(|ue de la paupière supérieure.
GiLO ou Chilo (Lucius Fabius Snptimïanus), consul
en 204, puis préfet de la ville, fut désigné par Septime-
Sévère comme tuteur de ses deux fils. Après le meurtre
de Géta, Caracalla envoya des sicaires pour tuer Cilo, qui
avait tenté do lo réconcilier avec son frère. Mais lo
peuple s'étant soulevé, Caracalla alfecta de protéger Cilo
en le couvrant do son manteau et fit luor ses agents.
GlM (Albert Cimocho-wski, dit Albert), journaliste ot
romancier français, d'origine polonaise, né à Bar-le-Duc
en 1845, a collaboré, pour la partie littéraire, à plusieurs
journaux et revues, et publié do nombreux romans où l'on
trouve des qualités d'observation et de style. Nous cite-
rons de lui ; Jeunesse (1880); Institution de demoiselles
(1886); les Amours d'un provincial{ls.èl) ; la Petite fée {ISSl);
un Coin de prouince (1888); Mes amis et moi (1893); Entre
camcCrades (1895): Joyeuseville (1894J; Grand'mère et petit-
fils{\»9G): le Célèbre Barastol (1896); Césarin (1897); etc.
' Cima Mergantoura. V. Mercantodre [pic de).
Gima (Giovanni Battista), dit il Coneg^liano, peintre
italien. V. Conegliano.
Cimabué (Giovanni Gualtieri ou), peintre etarchitecte
italien, né à Florence en 1240, mort après 1302. Il est con-
sidéré à bon droit comme le
restaurateur de la peinture
dans les temps modernes, et
il eut la gloire do frayer la
route â Giotto et à ses suc-
cesseurs. Par une innovation
qui donne la mesure de son
intuition personnelle, Cima-
bué répudia les types conven-
tionnels en usagé à son époque
en se rapprochant le plus
possible de la nature ; il donna
de la vie à ses figures, assou-
plit ses draperies, chercha le
coloriset pressentit la science
du clair-obscur. Le temps a
détruit un grand nombre do
ses peintures ; son chef-d'œu-
vre est la fameuse Madone,
qui émerveilla tellement ses
contemporains qu'elle fut
portée processionnellement
de son atelier à Santa-Maria-Novella. Le musée du Louvre
possède une Vierge aux anges que l'on a lieu de croire
assez semblable à une peinture que Cimabué avait faite
pour l'église de San-Francesco de Pise. Cimabué mourut
riche et honoré. Il fut inhumé dans la cathédrale de Flo-
rence, dont il avait été l'un des architectes.
CIMAISE ou CYMAISE (méz' — du lat. cymatium, et du
gr. kumation) n. m. Membre ou moulure qui est au haut
d'une corniche, ii Par ext., La moulure à nauteur d'appui
sur laquelle repose la première rangée des toiles, dans
une exposition. (Le tableau y est mieu.x en vue) : Obtenir
les honneurs de la cimaise. V. cimarre.
CiMAROSA (Domenico), compositeur dramatique italien,
né à Aversa en 1749, mort à Venise en isoi. Il resta onze
ans au Conservatoire, de 1761 à 1772, et en sortit un artiste
achevé. Dès 1772, il donnait à Naples son premier opéra,
le Stravaganze del Conte. Il on écrivit dix, tant à Naples
qu'à Rome, dans l'espace de six années; tous obtinrent
un brillant succès, particulièrement la Finta Parisiana,
l'Italiana in tondra et i
Due baroni. C'est par sa
grâce, sa fraîcheur et une
prodigieuse abondance
mélodique quo se distin-
guait Cimarosa, qui joi-
gnait à ces qualités un
sentiment scénique, puis-
sant dans le genre patlié-
liquo et dans le genre
bouffe. Il n'écrivit guère
moins de soixante opéras.
Il faut citer, surtout :
Cajo Mario, l'OWnpiade ,
Alessandro neW lndie,gU
Orazi e Curiazi, i Nemici
generosi, VEro-Cinese, ot,
dans le genre bouffe ou
de demi-caractèro : qli
Amanti comici , il Ea)c-
gname, il Barone burlalo,
il Mercato di Malmantile, ' ^x ...
... ,. ' Cimarosa.
l Imprésario m angustie,
la hallerina amante, il Pittore parigino, la Vilanella
7-iconosciuta, il Matrimonio segreto, î Traci atnanti, le
Asttizie femntinili, il Fanatico burlato, le Trame deluse,
Oiannina e lîernardone, elc. A tous cos ouvrages il faut
ajouter diverses cantates scéniqucs, plusieurs oratorios,
des messes, des motets ol nomure do morceaux do mu-
sicme religieuse.
En 1789, cédant nnx instances de l'impératrice Cathe-
rine II, Cimarosa partit pour la Uussio, où il allait succé-
der ù Puisiello comme maître de la chapelle impériale.
Pendant un séjour do trois années, il composa plusieurs
onéras, ot écrivit, dil-on. plus do cinq cents morceaux.
Voulant rentrer en Italie, il s'arrêta ù Vienne, où lom-
poreur Léopold le retint une année. C'est là qu'il écrivit
son admirable Matrimonio segreto. L'empereur so montra
tollomeni enchanté de celte partition, qu'il voulut l'ou-
•tondre sur l'heure une seconde fois.
Kevenu en Italie, Cimarosa fit représenter encore plu-
sieurs opéras à Naples, à Komo ot à Venise, où il mourut.
Dos bruits fâcheux coururent an sujet do sa mort. Cima-
rosa avait embrassé lo parti dv* la révolution napolitaine
lors do l'invasion du royaume do Naples par l'arméo
française. On a préiendu, mais sans preuves sufiisnntcs,
cpi'ajirès In restauration, la reine Caroline l'aurait fait
emprisonner, qu'il aurait succombé aux mauvais traite-
ments subis dans sa prison, mémo qu'il aurait été victime
d'un empoisonnement.
Do tous les musiciens italiens du xvin' siôclo, Cimarosa
fut pout-Atro le plus grand, celui dont l'admirable gùoio,
CIMARRE — CIMETIÈRE
presque toujours é^al à lui-même, et l'étonnante fécondité
ne oonnurent ni faiblesse ni éclipse d'aucune sorte.
Cimarosa, opéra-comique en deux actes, paroles de
Bouilly, musique de Nicole (Opéra-Comique, 1808). Il y
avait à peine sept ans que Cimarosa était mort, lorsque
Bouilly eut la singulière idée d'en faire le héros d'un opéra
presque burlesque, en imaginant une fable aussi ridicule
qu'invraisemblaole,et la chute de la pièce, qui était mau-
vaise, lit oublier la musique, qui était charmante.
CIMARRE, CIMAISE ou CTMAISE (771e; — du bas lat.
cymara; d'après Le Duchat, l'étvm. serait dans la forme
élégante des profils de ces vases rappelant la moulure dite
• cimaise » ) n. f. Vase à boire, en usage du moyen âge au
xvm" siècle, en forme de buire ou d'aiguière sans bec,
avec deux anses : une destinée à verser, 1 autre à suspen-
dre l'objet ou le porter. (Les cimarres
étaient en étainouen argent et destinées à
contenir du vin, d'abord pour la table, puis
exclusivement pour les cérémonies ofli-
cielles. Les échevins les portaient pleines
des meilleurs vins dont on faisait hom-
mage aux personnages qui faisaient leur
entrée dans la ville.)
CiMARRONES, ville des Antilles (Île
de Cuba [prov. de Matanzasj); 6.S80 hab.
CIMBALAIRE n. f. Bot. V. CTMBALAIRE.
CIMBEûuClMBOS(sin-è»ss)n.m.Genre
d'insectes hémiptères, famille des rédu-
viidés, comprenant des formes allongées, cimarre (sv* s.).
parallèles, à tête longue. (Les cimbes
sont des réduves de taille moyenne, propres à la Malaisio.
L'espèce type du genre, cimbus productus, de Java, longue
de 18 à 20 millimètres, est d'im rouge luisant, bordé de noir.)
GiMBÉBAS, population sauvage qui vit au sud-ouest de
l'Afrique, depuis le cap Frio jusqVau pays des Hottentots.
(Ces nègres, qui appartiennent à la famille bantoue, vivent
disséminés dans de petits villages échelonnés surtout le
long du littoral ; ils se livrent à l'élevage.)
CiMBÉBASIE, ancien nom, aujourd'hui tombé en désué-
tude, de la région de la côte occidentale d'Afrique, com-
prise entre le fleuve Cunéné au N. et le fleuve Orange au S.,
ainsi appelée à cause de la race indigène oui l'habitait,
les Cimbébas. Cette région côtière, de 1.125 kilom. de dé-
veloppement du N. au S., présente le même aspect désolé
et uniforme que la côte atlantique du Sahara. — A l'an-
cienne Cimbébasie correspond presque exactement aujour-
d'hui la colonie allemande du Sud-Ouest africain.
CiVBER (L. Tillius), l'un des meurtriers de César. Ce
fut lui qui donna le signal aux conjurés, en tirant la toge
du dictateur.
GIMBEX [sin-bèkss) n. m. Genre d'insectes hyménoptères
térébrants, famille des tenthrédinidés, comprenant de
grandes tenthrèdes à
corps massif, à antennes
courtes et renflées en
massue.
— Enctcl. On connaît
tine vingtaine d'espèces
de cimbex, réparties dans
l'hémisphère boréal. Le
cimbex luieus est commun
dans les forêts d'Europe,
où sa larve nuit à divers
arbres, dont elle ronge
les feuilles. Ces larves
lancent par les côtés de
leur corps un liquide verdàtre, quand on les inquiète ; elles
se métamorphosent dans des coques brunes, fixées aux
rameaux ou aux feuilles.
GtMBRES, peuple germanique établi sur la rive droite
de l'Elbe, à son embouchure et dans la péninsule qui reçut
d'eux le nom de Chersonèse Cimbrique (le Jutland actuel).
— Un CiMBBE.
— Encycl. Les Cimbres apparaissent dans l'histoire vers
fan 115 av. J.-C. Réunis à leurs voisins les Teutons, ils
tentent d'abord de s'établir en Allemagne aux dépens des
Coites, qui occupaient alors le centre et le sud de cette
contrée. Repoussés par les ^oii, qui habitaient le pays
appelé encore aujourd'hui Bohême (pays des Boii), les
Cimbres suivirent la vallée du Danube, battirent les Tau-
risques et les Scandisques, et assiégèrent la ville celticjue
de A'oreia (iNeumarkt en Styrie). C'est sous cette ville
que le consul romain Papirius Carbo, qui commit l'im-
pmdence de les attaquer, essuya une défaite sanglante
(113). Les barbares se dirigèrent ensuite vers l'Ouest et
prirent contact avec les Helvètes, qui habitaient le
sud de l'Allemagne actuelle {forêt Noire). Deux tribus
Helvètes, les Ambrons et les Tigurins, se joignirent aux
Cimbres et aux Teutons. Cette masse de !)arbares se jeta
alors sur la Gaule qui, à l'exception de la Belgique,
fut épouvantablement ravagée. Arrivés dans la Provincia,
ils se heurtèrent encore aux Romains. Ils leur proposè-
rent leur alliance, demandant de la terre en échange.
he consul Siianus, qui repoussa cette ofl're, se fit battre
complètement (109). Deux ans après, Cassius et Aure-
lios Scaurii.s subissaient le même sort et étaient faits
Srisonniors. Une nouvelle armée romaine, sous les ordres
e Cn, Manlius et de Sorvilius Ca;pio, fut anéantie en 105.
Heureusement pour Rome, les Cimbres, au lieu d'envahir
l'Italie, allèrent piller l'Espace et se faire battre par les
Coltibëres, ce qui donna le temps à Marins de revenir
d'Afrique et d'exercer son armée. En outre, à leur retour
d'Espagne, les Cimbres, au lieu de rejoindre les Teutons,
eoreot l'idée folle de pénétrer cn Italie par la Norique.
Celte faut* permit à Marins d'écraser d'abord les Teutons
et les Ambrons à Aix (Iû2). L'année suivante, les Cimbres
avaient passé les Alpes ot Catulus leur résistait à grand'-
peino; Manu» accourut & son secours et les extermina &
la. batailln de Vcrceil.
Cimbres Tla liP.yAtTE des), tableau do Dccamps (1834).
Ce tabl':au a été composé en dehors de toutes les règles
ordinaires do la peinture des baiaille.s. Au lieu d'un épi-
sode occupant le milieu de la toile, et dont tous les autres
détails no sont que l'accessoire, l'artiste a mis suus nos
Jrcux une immense mêlée, un efl"royable carna^^e. C'est bien
1 une lutte do barbares aux prises avec la civilisation.
CIMBRIQUE (tin) adj. Qui appartient, qui a rapport
«uxCimbroi. a Oo dit aussi ciudrib.s, e.nnb.
Cimbex (réd. d'un liera).
— Langues cimbriqnes, Nom donné par quelques philo-
logues au groupe des langues saxonnes, comprenant le
bas allemand, le frison et le néerlandais.
Cimbrique (Chersonèse). y. Chersonèse.
CiMBRISHAMN OU CiMBRITSHAMN, ville et port de
Suède {prov. de Christiaustad), sur la Baltique ; 1.450 hab.
Commerce de grains, d'eau-de-vie, de viande, etc. ; fabri-
ques de couleurs, de drap, d'horlogerie et de toiles à voile.
La pèche du saumon et du hareng forme la principale in-
dustrie des habitants. Près de Cimbrishamn, se trouve le
monument de Kivik.
CIMBRO n. m. Bot. Espèce de pin.
CIHE (du lat. c.i/ma; gr. ku?na, tige de chou, qui a passé
ensuite à la signification générale de sommet de la tige,
et enfin à sa signification actuelle) n. f. Sommet, extré-
mité supérieure d'un objet isolé et élevé ; La cime d'une
montagne, d'un arbre, d'un clocher, d'un mât.
— Fig. Sommité, élite, ce qu'il y a de plus élevé, de plus
grand : Le sublime est la cime du grand. (Joubert.) Le beau
n'est autre chose que la cime du vrai. (V. Hugo.)
— Poétiq. Le mo7it à double cime, La double cime, Le
Parnasse. 11 Les Jiymphes de la double cime. Les Muses.
— Bot. Mode particulier d'inflorescence. V. cyme.
SvN. Cime, comble, faîte, sommet. Cime ot sommet
désignent la partie la plus haute d'un corps naturel ; mais
so7}ijnet convient toujours, quelle que soit la forme, et
cime suppose que l'objet se termine plus ou moins cn pointe.
Comble et faîte ne se disent que des choses construites
par l'homme ; le comble est ce qui couronne l'œuvre et lui
sert comme de couverture ; le faîte est la partie la plus
haute du comble. Ces deux derniers mots s'emploient sou-
vent au figuré ; alors, comble indique ^ue la mesure est
remplie, oue la chose est complète, qu il ne reste rien à y
ajouter ; faite marque qu'on est arrivé au degré le plus
élevé, qu il est impossible de monter plus haut.
— Anton. Bas, base, pied, racine.
CIMEAU (mo) n. m. Partie supérieure et pointue d'un
arbre. (On dit aussi cime. ) 11 Longue branche eÉTeuillée,
placée, soit au bout d'une grande perche, soit au-dessus
d'un arbre, pour que les oiseaux attirés par les appeaux
viennent s'y percher, et qu'on puisse les tirer.
CIMÉLIARQUE (du gr. keimélion, joyau, et arkhos, chef)
n. m. Gardien du trésor d'une église, sous le Bas-Empire.
CIMENT {man — du lat. cxmentv^i) n. m. Poudre t^ue
l'on obtient avec des calcaires écrasés, et que Ion
mêle ensuite avec do la chaux pour fabriquer une espèce
de mortier. Il Variété de chaux hydraulique : Ciment de
Portland.
— Par ext. Mortier quelconque, pâte servant à bâtir.
[[ Ciment romain. Celui que l'on obtient en cuisant et en
concassant des galets et qui a la propriété de durcir rapide-
ment à l'air et dans l'eau. 11 Ciment hydraulique. Nom géné-
rique des ciments qui durcissent dans l'eau. — Se dit parti-
cmièrement de la pouzzolane, que l'on obtient en concassant
certaines laves, n Ciment de Vassy, CgIu'i que l'on fabrique
en employant un calcaire argileux de couleur bleu cendré
et que l'on cuit dans un four à chaux ordinaire. 11 Ciment
arméf Ciment à prise rapide avec lequel on enduit en tous
sens et en l'y noyant un faisceau de lils dacier ou un treil-
lage métallique. On obtient ainsi un tout bien homogène et
très résistant. Le ciment armé s'emploie pour faire des co-
lonnes supportant un poids considérable ou encore pour
remplacer les poutres en fer soutenant un plancher.
— Fig. Moyen de durée, cause de stabilité : Le ciment
des nations, c'est une pensée commune. (V. Hugo.)
— Loc. fam. Fait à chaux et à ciment. Se dit d'une
chose solidement établie, d'une affaire faite avec toutes
les précautions et les formalités uécessaires : Contrat fait
À CHAUX ET À, ciment.
— Fr.-macono. Nom que l'on donne à la moutarde dans
les repas macoiiniiiues.
— Géol. Pâte minérale plus ou moins dure qui relie les
éléments d'un poudingue, d'une brèche.
— Techo. Argile cuite et pulvérisée, qui entre dans la
composition des pâtes trop plastiques, pour en diminuer
la plasticité. (On dit aussi charmot.) 11 Pâte faite de brique
pulvérisée, de résine et d'un acide, dont les orfèvres, les
joailliers et quelques autres ouvriers sur métaux se ser-
vent pour fixer leur ouvrage ou boucher certaines fissures.
Il Ciment diamant. Composition qui sert à coller les frag-
ments d'objets de prix, et à faire adhérer les pierres pré-
cieuses sur certains vases.
— Encycl. La découverte de la fabrication du ciment
est duc à l'Anglais Parker, en 1796. On le fabrique en
chauffant fortement un mélange d'argile et de calcaire.
Cette fabrication exige plusieurs opérations : mélange et
lévigalion des matières. Les calcaires durs sont broyés
sous des meules ; les calcaires tendres sont triturés sous
l'eau dans des cuves spéciales. Par décantation on re-
cueille le calcaire pulvérisé. Le mélange des matières
s'exécute soit
par voie hu-
mide, c'est-à-
dire à l'aide
d'un malaxeur
immergé dans
l'eau, soit par
voie sèche en
desséchant les
matières dans
des fours, puis
on pulvérisant
la masse et en
opérant le mé-
lange sous des
meules. La cuisson se fait dans des fours à calotte ot à
fou intermittent ayant la forme de deux troncs do cône
accolés par leur base.
On dispose dans ces fours des couches alternatives de
coke et de matière réduite en gros fragments. La cuisson
dure do trente à cinquante heures. Quand la masse est
refroidie on procède à un triage en rejetant les fragments
trop cuits ou qui le Sont insuffisamment.
Le ciment s emploie dans les travaux de constructions
hydrauliques et autres, ot aussi comme enduit pour s'op-
poser & l'introduction do l'humidité à travers les murs;
on on forme des chapes pour l'extrados des voûtes do
ponts ou de tunnols. etc. Il entre dans la fabrication des
agglomérôs, dos bétons, des pierres factices, etc.
Ciment: 1. Appai-cil de lt\i
à calotte ovuM
10
ClMENTAGC [man-taf — rad. ciment) n. m. Opération à
l'aide do laquelle on fixe, sur un petit bâton, la pierre pré-
cieuse que rouvrier joaillier ou le lapidaire veut travailler.
CIMENTAIRE [man-tèr') adj . Qui appartient aux ciments :
Mélanges cimentaibes.
CIMENTATION {man, si-on) n. f. Action de cimenter, de
fixer dans une pâte ou un ciment.
CIMENTER {77ian) v. a. Lier avec du ciment ou une autre
matière qui en tient lieu : Cimenter des piei^res. 11 Couvrir
d'une couche de ciment : Cimenter un bassin.
— Fig. Consolider, affermir, rendre durable : Cimenter
la paix par des alliances.
Cimenté, ée part. pass. du v. Cimenter. 11 Roclies cimen-
tée^. Roches liées d'une façon peu apparente.
Secimenter^y. pr. Se consolider, s'affermir ; Les alliances
SE CIMENTENT par la bonne foi. (Littré.)
— Syn. Cimenter, aifermir, confirmer, raffermir, sceller,
V. AFFERMIR.
— Anton. Désagréger, ébranler, saper.
CIMENTIER {man-ti-é) n. m. Celui qui fait du ciment.
CimentO (académie del), ancienne société scientifique
de Florence, dont le nom peut se traduire littéralement :
Académie de l'expérience. Elle fut fondée en IGST, par le
cardinal Léopold de Médicis, frère du grand-duc Fer-
dinand IL Elle a publié, en 1G67, un ensemble d'études
expérimentales sur la pression atmosphérique, sur l'incom-
pressibilité de l'eau, sur la chaleur, la lumière, le son, les
projectiles, etc.
CIMETERRE (ter' — de l'ital. scimitarr-a, dérivé du per-
san chamchir) n. m, Arme do main à lame courbe, à un
seul tranchant, allant en s'élargis-
sant vers son extrémité oblique-
ment retaillée ou échancrée dans
la largeur.
— Encycl. D'une façon générale,
on nomme cimeterres tous les sa-
bres turcs dont la lame s'élargit,
comme les koukris des Gourkas. Il
n'y a pas de différence absolue en-
tre les badelaires anciens , les
palaches turques modernes et les
cimeterres, si ce n'est que ces der-
niers sont démesurément élargis à
l'extrémité et que leur courbe est extrêmement fermée. Le
tranchant des cimeterres est, naturellement, du côté con-
vexe. Dans les dessins du xvi* siècle, on voit indistincte-
ment des badelaires et des cimeterres aux mains des
combattants, et, à cette époque, il est impossible de faire
de différence entre les deux armes, qui sont couramment
nommées coutelas, et que portent alors les stradiots.
CIMETIÈRE (lat. cœmeterium,gT. koimêtèrion ; do koimaâ,
je dors) n. m. Terrain où l'on enterre les morts : Cime-
tière subuj^bain.
— Par ext. Lieu quelconque où des cadavres sont jetés
et abandonnés : La mer est le cimetière des îles du
Salut.
— Par anal. Lieu où se trouvent entassés des objets
privés do vie : Les herbiers sont le cimetière des fleurs.
— Par exagér. Lieu où la mort sévit : Pays qui est le
CIMETIÈRE des étrangers, il Lieu désert, solitaire, privé de
vie et de mouvement : Les plus bruyantes cités deviendront
des cimetières.
— Hortic. Cimetière de Blangy, Variété de pomme du
pays d'Auge, que l'on appelle aussi sin,iplement blangy.
— Loc. PROv. : II a de l'esprit, il a couché au cimetière.
Se dit de quelqu'un qui manque habituellement d'esprit»
et qui en montre par hasard. (Cette locution, d'ailleurs
inusitée, est un pauvre jeu de mots sur les esprits ou
revenants qui hanteraient les cimetières.) 11 Les jeunes
médecins font les cimetières bossus, Les jeunes méde-
cins, par leur inexpérience, font mourir un grand nombre
de malades.
— Encycl. Hist. Le mot cimetière désignait primitive-
ment l'endroit où l'on dormait : chambre, dortoir, portique
pour les pèlerins. C'est sous l'influence des idées chré-
tiennes qu'il a pris, dans les premiers siècles de notre ère,
le sens nouveau de nécropole, champ du repos éternel.
Le mot cimetière s'applique proprement à un lieu où la
sépulture est donnée par inhumation directe dans le sol.
C'est donc par abus, par extension de sens, qu'il est em-
ployé pour désigner les hypogées égyptiens, les réunions
de tombes creusées dans le roc en Assyrie, en Phénicie,
en Inde, les tumulus grecs et autres, les colombaria ro-
mains. Les tombes du Céramique d'Athènes, de la voie
Appienne de Rome, celles de Pompéi, ne constituent pas
proprement des cimetières. C'est à peine s'il est juste
de donner ce nom aux nécropoles que les chrétiens
ont aménagées soit à ciel ouvert comme en Afrique, soit
dans des galeries souterraines, des catacombes, comme à
Syracuse, à Rome ou à Naples. On sait combien les cata-
combes de Rome sont précieuses pour la connaissance du
christianisme primitif. Au iv siècle s'introduisit l'usage
d'enterrer les morts dans les églises ou tout autour.
— Cimetières de Paris. De nombreuses découvertes
faites dans le sous-sol parisien ont permis de confirmer
l'existence, àl'époque gallo-romaine, de plusieurs lieux de
sépulture aux abords de Paris. Le moyen âge a laissé le
souvenir de plusieurs cimetières : le cimetière des Inno-
cents créé par Philippe Auguste, le plus vaste de tous,
fameux par ses charniers et les peintures qui les déco-
raient, foyer d'infection enfin supprimé en 1781 ; le cime-
tière Saint-Paul, lieu de sépulture do Rabelais ; celui de
Saint-Joseph, rue Montmartre, où Molière fut inhumé ;
celui de Clamart, destiné aux inhumations do l'Hôtel-
Dieu ; celui de Saint-Médard, où la tombe du diacre Paris
donna li<!U à tant do scandales.
Le premier préfet de la Seine, Frocliot, conçut et réa-
lisa, on 1804, le projet de former deux vastes champs do
repos qui, dans sa pensée, devaient suffire pour toujours
à la capitale : ce furent le cimetière du Pèrc-Lachaise
et celui do Montmartre, nommes administrativement ci-
metières do l'Est et du Nord. Celui do Montparnasse,
cimetière du Sud, no fut ouvert qu'en iss-i. En dépit
dos agrandissements, ces cimetières devinrent bientôt
insuffisants.
En 1874. l'admiuîstration municipale décida l'acquisition
d'un territoire de 800 hectares à Méry-sur-Oise, c'est-à-
dire à sept lieues de Paris, mais elle ne donna pas suito â
ce projet. Alors on décida d'utiliser, on les agrandissant,
11
deux cimetières extra-muros déjà affectés aux inhuma-
tions parisiennes, ceux d'Ivry, dit lo » Champ do navets «
et do Saiut-Ouen , surnommé " Cayonne », ot d'acquérir
de vastes surtacos pour la création do deux autres cime-
tières : l'un pour Jos arrondissonionts du Sud, ii liagneux,
l'autre pour ceux du Nord, ù Pantin. Depuis, un autre ci-
motièro a été ouvert à Billancourt, pour les inhumations
dos quartiers do l"Ouost. Dés iors, les cimetières parisiens
uo s'ouvrirent plus quo pour los concessions perpétuelles.
— Dr. Hors de chaqiio ville ou bourg, un cimetière doit
6tre établi ù. 35 ou 40 mètres do leur enceinte (décr. du
23 prairial an XII, étendu ù, toutes les communes de
France par l'ordoun. du G déc. isia). La translation d'un
ancien cimetière et son nouvel emplacement peuvent
être décidés par le préfet (ordonn. de 1843, art. 2). Aucune
construction no peut être élevée ni aucun puits creusé
sur dos terrains encore non bâtis et distants do moins do
100 métros des nouveaux cimetières établis hors des
villes. On ne peut faire usage des cimetières désaffectés
pendant cinq ans. Après cette époque, ils peuvent étro
plantés, sans toutefois qu'on puisse y faire de fouilles ou
fondations jusqu'à ce qu'il on soit autrement ordonné.
La propriété des cimetières (sauf dans les rares cas où
elle a pu être attribuée à des fabriques d'églises) appar-
tient aux communes, qui sont chargées de leur entretien,
qui touchent leurs revenus (loi du 5 avr. 1884, art. 136)
et peuvent accorder des concessions do terrain perpé-
tuelles, trentenaires (renouvelables) et temporaires (cinq
ans au moins, quinze au plus). La concession ne confère
qu'un droit de jouissance et d'usage avec affectation spé-
ciale. En cas de translation de cimetière, un terrain
d'égale étendue est seulement dû par la commune. Les
conseils municipaux établissent le tarif des inhumations et
fieuvent percevoir des taxes de nouvelle inhumation dans
es terrains concédés, d'exhumation, etc. Le tiers du
Erix des concessions est versé au bureau de bienfaisance
1/5 à l'Assistance publique à Paris). La dimension et
a distance respective des fosses sont prescrites par le
décret du 27 avril 1889.
L'ouverture des fosses en pleine terre ne peut avoir
lieu qu'au bout de cinq ans, pour nouvelle inhumation.
Les fosses à concessions temporaires ne peuvent recevoir
qu'un seul corps. La police dos cimetières appartient à la
police municipale (maire), et la sépulture est due par une
commune, sans distinction de culte ni de croyance (lui
du 5 avr. 1884, art. 93 et 97), à toute personne décédéo
sur son territoire, ou y étant domiciliée, ou ayant droit à
une tombe de famUle. Toute inhumation dans une pro-
priété privée doit être autorisée par le maire.
11 existe des prescriptions spéciales pour les cimetières
parisiens. Les cimetières intra-muros (Père-Lachaise,
Montmartre, Montparnasse, Auteuil, Belleville, Bercy,
Charonne, Grenelle, Passy, Picpus, Saint-Vincent, Vaugi-
rard, la ViUette) et le cimetière extra-muros des Bati-
gnolles, ne reçoivent plus que des concessions à perpétuité.
Des concessions perpétuelles conditionnelles (1/4 payable
comptant, le reste dans les cinq ans) sont accordées dans
les cimetières extra-muros (Pantin, Bagneux, Ivry, Saint-
Ouen). Le tarif des concessions et le montant de diverses
taxes a été approuvé par arrêté préfectoral du 2i décem-
bre 1893.
Cimetière de campagne (le), élégie célèbre écrite
vers 1750 par le ^oète anglais Gray. — C'est une pièce
remarquable par I énergique précision et l'harmonie imita-
tive du style, la teinte soml>re, religieuse et touchante
des sentiments et des images. Letourneur, M.-J. Chénier,
Chateaubriand, Fontanes en ont donné des traductions ou
imitations en vers.
Cimetière juif (le), chef-d'œuvre de Ruysdaël (galerie
de Dresde). — Au premier plan, des mausolées sont groupés
sur les deux rives d'un torrent qui tombe en cascade.
Un coteau couronné de ruines pittoresques s'élève sur la
droite. De sombres nuages couvrent le ciel : cependant,
un rayon de soleil, perçant au travers, vient éclairer les
pierres funèbres. Cette œuvre laisse une profonde impres-
sion de désolation et de mélancolie.
CIMETTE ou CYMETTE {met' — dimin. du lat. cyma,
rejeton de chou) n. f. Nom donné par les jardiniers à dos
rejetons qui poussent sur la t-igo de certains choux, ot qui
se vendent sous le nom de choux de Bruxelles.
CIMEX (mèkss — mot lat.) n. m. Nom scientifique du
genre punaise ou acanthia. V. punakse.
CIMICAIRE (A*é?-' — du lat. cimex, icîs, punaise) n. f.
Nom vulgaire do Vactaea cimifuga (actée). Son odeur passe
pour chasser les punaises, et on la désigne ordinairement
sous lo nom vulgaire do chassk-punaisk.
CIMICIDE ou mieux CIMICICIDE (du lat. cimex, icis,
punaise, et cœdere, tuorj adj. Qui tue les punaises.
GIMICŒNS (.îi-m) ou mieux CIMICIDÉS (du lat. cimex.
icis, punaise) n. m. pi. Famille d'insectes bémiptères-bété-
roptôres, renfermant los punaises {cimex ou acanthia), i-t
plus ordinairement dite dos acanthiadés. — Un cimicikn
ou CIMICIDK. V. l'UNAISB.
CIMICIFUGE (du lat. cimex, icis, punaise, ot furjave.
mettre nii luite) arij. Qui est propre à chasser les punaises.
CIMICIQUE (du lat. cimex. icis, punaise) adj. Se dit
d'un an. le gras qui a été découvert par Carius dans une
punaise 'les forêts, le rajj/iiijus(tr punctiptnnis.
— Encycl. Cet acide, sécrété par un organe spécial do
l'abdomen, a pour formule C'-IP-O» ; il appartient a la série
des acides gras CMPo-'O*. Pour l'obtenir, il suffit do met-
tre difp'éreç à froid les animaux, durant quelques jours,
s 1 alcool. Cette première partie de l'opération a pour
CIMETTE
CINARA
dans
but d enlever à l'animal une matière brune qui n'est pas
l'acide, mais qui le souillerait. On traite ensuite par l'étlier
froid; ra«'ido cimici(fue se dissout et l'évapuration d<i
l'étber le donne sous forme d'uno huile brune qui no tarde
point à se concréter. Pour obtenir l'acide parfaitement pur
on lo transforme on sol de plomb, qu'on précipite au moyen
do Ihy'Jrogéno sulfuré. Il fond entre 43» et 41»; insoluble
dans l cuu, it se dissout en toutes proportions dans l'étlier.
CIMICOÏDE (ilu lal. cimex. icis. [ninaiso, et du gr. cidon,
asptfct) adj. (Jui a lappaninco d'un» punaise, sans appar-
tenir a ce genre ni à la famille dont U est lo type.
CIMIER (m(V -- rad. cime) n. m. Ornement qui forme
la partie .^upé^lcu^e d'un casque : On attribue linvcntion
acB ciMiicuM aux Caricns. (Do Chosnol.)
— Blas. Figure quelconaue, posée sur lo timbre du
casque qui surmonte l'écu des
arflioiries.
"— Bouch. Croupe du bœuf ot
chair qui recouvre cette croupe.
Il Partie la plus charnue de la
cuisse du bieuf et qui est toÎ-
siue do la queue.
— Sylvie. Terme employé
dans los forêts pour désigner
la cimo, la partie supérieure
d'un arbre.
— Vénor. Croupe du cerf, du
daim ou du chevreuil ; Le ci-
mier revient de droit au maître
d'équipage.
— Encycl. Archéol. Dans lo
costume militaire du moyen âge,
le cimier a une grande impor-
tance, tout comme l'aura plus
tard le plumail ou panache, car il permet aux combattants
de se reconnaître dans la mêlée. Le cimier ne fait jamais
partie intégrante du heaume ; c'est ordinairement un appa-
reil de cuir, do bois sculpté, de carton, fixé au sommet du
timbre, et dont l'empattement est caché par une cou-
ronne ou tortil qui supporte elle-même des lambrequins
ou un voile. Ces cimiers, assez fragiles, ne se portaient
Cimier (blas.).
Cimier de heaume (1J98)
Cimier de casque (xvne a.)
guère que dans les joutes; ils furent en usage du xii* au
XV" siècle, mais leur usage dans les tournois se prolongea,
en Allemagne notamment, jusqu'au milieu du xvi* siècle.
On ne les connaît guère que par les tapisseries, les
sceaux et les miniatures. L'Armeria de Madrid possède,
cependant, celui du roi Martin I*"" d'Aragon, datant des
premières années du xv* siècle. Cette pièce unique est
faite de carton et de parchemin peint et doré. On portait
alors les cimiers plus hauts qu'au xiii" siècle. Pendant tout
le XV* siècle, on mit, sur le timbre des salades, des cimiers
en forme de grenade, voire de fleurs de Us, et même des
chimères et des dragons qui subsistèrent sur les casques
de parement du xvi' siècle. Mais les défenses de tête de
cette dernière époque ne comportaient plus de cimier ;
elles avaient une ou plusieurs crêtes, et on y attachait des
plumails. C'est seulement au wiW siècle, lorsque revint
la mode des casques à l'antique, que l'on porta des cimiers ;
mais ceux-ci font partie de la masse, comme on le voit au-
jourd'hui dans les casques des dragons et des cuirassiers.
Los cimiers héraldiques dérivent des heaumes de tournoi
et de joute, ils reproduisent les cartonnages en figures
d'animaux, ou les poupées que l'on y portait sur les heau-
mes ; ils comptent parmi les ornements extérieurs de l'écu.
CiMIEZ (lat. Cemenelum), écart de la comm. de Nice
(Alpes-Maritimes), près du Paillon ; 500 h. Ruines d'un am-
phithéâtre antique ; siège d'un évêché aux iV et v" siècles.
GlMINA, comm. d'Italie (Calabre [prov. do Reggioj) ;
2.000 hab.
CIMINIEN (mont) ou CiMiNlUS (mons), ancien nom
d'une montagne d'Italie (Etrurie), couverte d'uno forét
appelée Ci?ntuie7iue ; aujourd'hui, le mont Cimino, près de
Vitorbe. Les Romains n'osèrent qu'au v» siècle do la fon-
dation do Rome affronter ce lieu plein do terreur (en 44-1
de Rome). Sur lo sommet de la montagne se trouve un
lac appelé jadis lac Ciminien, et aujourd'hui lac de Vico.
CiMiNNA, ville du royaume d'Italie (Sicile [prov. do
PalernioJ); tî.460 hab. Mines de soufre.
GlMITILE, bourg d'Italie (Campanio [prov. do Casertol) ;
3.700 bail.
CIMMÉRIEN, ENNE (ri-in, en' ~- du gr. kimmérios ; de
Kimmérioi. nom de peuple) adj. Qui a rapport aux Cimmé-
rions, qui est habité par eux : Région cimmèriknnk.
— Antres cimmériens , Demeure du Sommeil, d'après
Ovide. Il Ténèbres cimmériennes , Nuit perpétuelle ù la-
quelle, d'après la légende grecque, était condamné le
pays des Cimmériens. — Signif. aussi Ténèbres profondes.
~ Fig. DrlauL «^(nnpli-t Je clarté.
GiMMÉRiEN (Bosphore), v. Bospuork.
Cimmériens (monts), chaino do montagnodo la Cher
sonèsii Taiinijin.'.
Cimmériens, auc. peuple qui habitait sur les rivages
srpteutriiiiiaux du Pont-Kuxin otdu Palus-Méotido, entre lu
'rauais(l)<jn) et l'Istrr (Danube), ei dans la péninsule appe-
lée alors ù cause do lui Cimmérienne, et aujourd'hui Crimée.
— Un CiMMi^muîN.
— Encycl. Les Cimmériens apparaissent vers lo milieu
du VU" siècle avant notre ère, époque où, pressés par les
Scythes, ils envahirent l'Asie Mineure ot s emparèrent de
Sardes. Ils turent repoussés par lo roi Lydien Alvattès.
Les Cimmériens, quoi qu'on en ait dit, n'ont absolument
rien de commun avec les Cimbrrs. Los Cimniérions d'Ho-
mère (Otlffssée, XI, 14-19) sont une populatiun mythlipie.
CIMMOLE n. m. Composé licpiide. incolore, d'odeur
agréable d écorco do cannelle, qui so trouve dans l'ossouce
do cannello du commerce ot du laurus cataia, & c6t6 dos
prinrip(!s résineux.
CIMOLÉE (lé — du lat. cimolia; gr. /iimôtia, mémo soun)
n. f. Plijiriii. Variété d'argiloqui, dans raiieienne drugnerir,
était eonsidéréo comme jouissant do propriélé«astrin(<enles.
— Techuol. Dépôt produit par l'ut^uro do la nieulo il |
repasser et qui se déoose au fond de l'auge dans laquelle
tourne cotte meule. (On l'appelle aussi boue des couteliers.)
CIMOLITE n. f. Silicate liydraté d'alumine, appartenant
au gonro argile et constituant probablement une variété
de pyrophyllito. ii Argile particulière dite terre d'Arqen-
tières, employée pour la fabrication dos poteries et, dans
quelques établissements, pour blanchir le linge.
CiMON, Athénien, père de Miltiade (vi' s. av. J.-C). H
remporta trois fois lo prix des quadriges à Olympie. Banni
par Pisistrate, il fut rappelé après sa seconde victoire olym-
pi(pio,ot, pi us tard, assassiné par ordre des fils de Pisistrate.
CiMON, générai athénien, fils do Miltiade, mort à
Citium (Chypre) en 449 av. J.-C. Il fut élevé en Thrace et
y vécut jusqu'au moment où son père perdit sa principauté
de Chersonèse. Il se rendit alors à Athènes, et se distingua
à la bataille de Salamine. Cependant, il fut rendu respon-
sable de l'amende de 50 talents infligée à son père; ne
pouvant payer, il était menacé de prison, quand son beau-
frère Callias intervint et le tira d'afi'aire. Soutenu par
Aristide, Cimon joua vite un grand rôle politique. Il fut
éluc'hef de la flotte de la confédération de Délos ; après
l'exil de Thémistocle, il devint le premier citoyen d'Athènes,
et dirigea pendant vingt ans la guerre contre les Perses.
Il guerroya d'abord en Thrace, s'empara de Byzance et
des places de l'Hellespont, fit entrer les villes de Chalci-
dique dans la ligue maritime (470). Il dispersa les pirates,
et rapporta do Scyros à Athènes les ossements de Thésée
(469). En 465, avec deux cents navires, il enleva aux
Perses les côtes d'Asie Mineure; puis il détruisit une de
leurs armées et deux de leurs flottes à l'embouchure de
l'Eurymédon. En 462, il dirigea une expédition contre
Thasos et Naxos. Il était alors dans tout l'éclat de sa
puissance. Il était célèbre par sa richesse et sa fastueuse
hospitalité. 11 commença la reconstruction du Partbénon
détruit par les Perses, éleva le mur méridional de l'Acro-
pole, acheva les longs murs qui reliaient le Pirée à Athènes,
embellit l'Agora et l'Académie. Mais il était le chef du parti
aristocratique, ce qui lui valut les attaques des chefs de la
démocratie, Ephialtès et Périclès. Il fut accusé plusieurs
fois, et, enfin, banni à la suite d'un envoi de secours aux
Spartiates pendant la troisième guerre de Messénie (460).
Rappelé en 454, il négocia une trêve avec Sparte. Puis,
avec deux cents vaisseaux, il entreprit de chasser les
Perses de la Méditerranée orientale. Il les vainquit près de
Chypre, mais il mourut devant Citium. Vers ce temps-là,
fut signé le traité dit de Cimon, qui consacrait les vic-
toires d'Athènes et mettait fin aux guerres médiques.
GlMONE (Monte), montagne de l'Apennin septentrional,
dont elle est le point culminant (2.1S7 m. d'altitude).
CIMOSSE n. f. Lisière d'une sorte de tafl'etas.
CINABARIN, INE adj . Qui a la couleur rouge du cinabre.
CINABEŒ (lat. cinnabaris, gr. kijinabari] n. m. Sulfure
rouge naturel de mercure : tes dames romaines se servaient
du ciNABRK pour donuer plus d'éclat à leurs lèvres, ii Ancien
nom du minium ou oxyde rouge de plomb, il Cifiabre d'anti-
moine, Cinabre obtenu en décomposant lo chlorure de mer-
cure par le sulfure d'antimoine. (On écrit aussi cunnabre.)
— Par ext. Couleur rouge.
— Encycl. Miner. Le cinabre naturel, dont la formule
est H^S, le poids spécifique 8 à 8,2, et la dureté 2 à 2,5,
est dun beau rouge de cochenille. Il est translucide,
et a un éclat adamantin, avec
une cassure inégale et impar-
faitement conchoïdale. Il se
présente en petits cristaux
groupés en druses et qui déri-
vent d'un rhomboèdre aigu. On
le trouve aussi on masses gre-
nues, quelquefois compactes. Il
existe encore, mais plus rare-
ment, à l'état fibreux ou à l'état
pulvérulent. Sa couleur est sou-
vent altérée, mais sa poussière
est toujours d'un rouçe ôcarlate. Ce minéral forme un
sublimé noirâtre dans Te tube fermé, et un mélange do
sublimé et de mercure on gouttelettes avec dégagement
d'acide sulfureux, dans le tube ouvert; inattaquaDlo par
l'acide azotique et l'acide chlorhydrique, l'eau régale le dis-
sout complètement. Lo cinabre sert à l'extraction du mer-
cure, ses gisements appartiennent aux terrains schisteux
cristallins et aux terrains do transition, ainsi qu'aux grès,
aux schistes marnubitumineux et aux calcaires compacts
des époques secondaires inférieure et moyenne. Los plus
importants d'Europe sont ceux d'Almadon on Espagne,
d'Idria en Carniolo, do Kipa en Toscane, et de Mosclicl-
Landsberg dans la Bavière rhénane. En France, on on
trouve à Ménildot,daDS la Manclio, ainsi qu'ù La Mure et ù
la montagne de Challanchcs, dans l'Isère.
CINABRIFËRE (de cinabre, et du lat. ferre, porter) adj.
Qui renferme du cinabre : Minerai cinaurii'Èrk.
CiNADON, chef d'un complot centre l'aristocratie qui
gouvernait Sparte, mort on 397 avant J.-C. Il voulut ren-
verser l'oli^arcliio des h'gaux, et souleva les classes in-
férieures, ilotes, néodamodos , liypoméionos , périèquos.
Trahi et livré ù la torture, il avoua lo complot et périt
dans los supplices, après avoir, avec d'autres conjurés,
subi la flagellation ù travers les rues do Sparte.
CINA:dc ou CINÈDE (du gr. kinaidos, même sens) n. m.
Dans l'antiq.. Danseur, niait ru de danse, ii Homme débauché ■
— Encycl. Chez los Grecs, on désignait sous le nom de
cinédes tous los baladins qui faisaient profession d'amuser
lo public par leurs gestes ou leurs danses. A Konie, lo mol
firit do bonne heure un sens défavorable, t\ cause îles danse^
ascives et des mauvaises mœurs des baladins. Cependant,
on faisait féto aux cinèdes, <|ui donnaient dos inieruièJo»
dans les banquets, et (|ui furent souvent les maîtres de
danse dos jeunes gens ou jeunes tilles do grande famille.
CINADOLOOIOUE ou GINÉDOLOOIOUB (do cinrde on
cinéde, et du gr. logus, discours) adj. lOn litiér., Licencieux.
im)>udiquo : Poésies ciN.fcnoLoi)iQUK8 ou cinkdolooiquks.
GiNALOA. Géogr. "V. SiNALOA.
CINARA (du gr. kinara, sorte d'artichaut) n. m. Genre .le
conipesées cinnroïdéos, renforniani des plantes herbacée»;,
A grandes feuilles ot A fleurs en capitules bleus, puurprl'^.
violacés ou bliinrs. On connaît environ six espèces nriui
naires de la ré^'ion eiri-améiliierranéenne ot îles ih's l';iiia
rios. Les deux t^spècos les plus impurtjinles sont te ("mh .
scottjnuis (artichaut) et le ctnara eardtincutus (cardoiU>
Cristaux de ciaabre.
CINARA
CINCLORAMPHE
GiNARA, courtisane romaine qu'Horace avait aimée
dans sa jeunesse, et dont il parle à plusieurs reprises
avec sjiTnpathie. EUe était fort intéressée, et Horace se
fait glo'ire davolr réussi auprès d'elle les mains vides. Pro-
perce parle aussi de Cinara, qu'il avait également connue.
CINAROCJCPHAIXS n. f. pi. Bût. Syn. de cinakoïdées.
CINAROÏDÉES D. f. pi. Tribu de composées, élevée au
rang d'ordre par de Jussieu, et comprenant plusieurs sous-
cribus : echinopsidées, carlinées, carduinées et centauriées.
— Une CISAROlDÈE.
CiNCA (autrefois Cmga), affluent aragonais du Sègre,
qui sort des Pyrénées centrales, traverse le cirque do
Bielsa, arrose la province de Huesca, et, après un cours
de 180 kilomètres, se jette dans le Sègre, non loin de son
confluent avec l'Ebre.
CINCENELLE {sin, nèV — peut-être du lat. cincinnum,
boucle de cheveux) n. f. Cordage dont on se sert dans
l'artillerie de la marine, ii Cordage qui sert à haler les ba-
teaux, ou le long duquel on fait glisser les bacs, au moyen
d'une poulie. ^On dit aussi cinquenelle.)
CINGHAHIDINE (sin-ka) a. f. Alcaloïde C"*H"Az'0, ex-
trait de certains quinquinas.
dNCHÈNE [sin-kèn') n. m. Base dérivée de la cinchonine.
— Encycl. La cinchonine, traitée par le perchlorure de
phosphore, donne un chlorure C'*H"Az'Cl que l'on fait
bouillir pendant vingt-quatre heures avec une solution
alcoolique de potasse; le cinchène C"H"^Az* se forme, on
le purine par cristallisation dans la ligroïne. 11 se pré-
sente en lamelles orthorhombiques fusibles à 124*'; traité
parle brome, il donne deux dibromures isomériques qui
fournissent sous l'action de la potasse le déhydrocinchéne
C*'H"Az'. Sous l'action de l'acide chlorhydrique, il fixe
une molécule d'eau et donne Vapocinchêne C'*H'*AzO.
Cette dernière base, fondue avec les alcalis, donne Voxy-
apocincfiéne C'*H"AzO'.
CINCHOCÉROTATE (sin-ko) D. m. Sel dérivant de l'acide
cinchocérotique.
CINCHOCÉROTINE (sin-ko) n. f. Principe immédiat
(C'"H'*0*j" qu'on obtient en épuisant le quinquina par l'al-
cool chaud et laissant refroidir le liquide dans un vase
contenant de la chaux.
— Encycl. La cinchncéroiine se présente en houppes
blanches fusibles à 130"; elle est soluble dans l'alcool,
l'éther et le chloroforme. L'acide chromique transforme
la cinchocérotine en acide acétique, acide butvrique, et
tin troisième acide, l'acide cinchocérotique (C"'ll"0')*, qui
est sous forme de cristaux fusibles à 72", insolubles dans
l'eau, solubles dans l'alcool.
CINCHOCÉROTIQUE {acide). V. cinchocérotine.
CINCBOL [sin-koV) n. m. Composé C"H'*0, que l'on a
extrait des cires provenant de l'écorce de cinchona; on
le trouve aussi dans les écorces des cupréas.
CINCHOLÉPIDINE n. f. Chim. V. LÊPIDINE.
CINCHOLINE [sin-ko] n. f. Alcaloïde extrait des eaux
mères du sulfate de quinine.
CINCHOLOÏPONE [sin-ko) n. f. Composé C»H*'AzO', qui
se forme dans l'oxydation de la cinchonine par la dicliro-
mate de potassium et l'acide sulfurique.
GINCHOLOÏPONATE (sin-ko) n. m. Sel dérivant de l'acide
cincholoiponique.
CINCHOLOÏPONIQDE (sin-ko) adj. Se dit d'un acide
C*H"AzO' qu'on obtient dans l'oxydation de la cinchonine
par la dichromate de potassium.
CINCHOMÉRONAMATE [sin-ko) D. m. Sel dérivant de
l'acide ciochoméronamique.
CINCHOMÉRONAMIQUE [sin-ko] adj. Se dit d'un acide
dont on obtient le sel d'ammonium en faisant passer un
courant de gaz ammoniac dans une solution benzénique
d'anhydride cinchoméronique.
CINCHOMÉRONATE {$in~ko) n. m. Sel dérivant de
l'acide ciocboméroaii^ae.
C1NCHOBIÉRONIQUE {sin-ko) adi. Se dit d'un acide
qu'on obtient en même temps que ï'acide cinchoninique
en oxydant la cinchonine, la quinine ou leurs isomères par
l'acide azotique, l'acide chromique. le permanganate de
potassium. 11 a pour formule C*H*Az(CO'H)'.
GiNGHON (la comtesse de), dame espagnole, femme
d'un vice-roi du Pérou, se guérit d'une fièvre opiniâtre
avec l'écorce de quinquina, remède que lui avaient indi-
Qué les indigènes, et apporta en Europe, en 1632, ce mé-
aicament, employé d'abord sous le nom de poudre de la
comtesse. Linné, voulant perpétuer le souvenir du ser-
vice important rendu par cette dame, donna le nom de
einchona au genre qui renferme ce végétal.
dNCHONA {sin-ko — de Cinchon, n. pr. espagn.) n. m.
Nom scientifique du genre quinquina.
CXNGHONACÉ, ÉE {sin-ko) adj. Qui ressemble au quin-
quina.
CINCHONAMINE {sin-ko) n. f. Alcaloïde extrait de
l'écorce d'une espèce de quinquina.
— Encycl. La cinc/ionamine a été découverte dans le
quinquina du remi;ia;iurf/teana, qui en contient 2 p. lOû
environ. La cinchonamine, à laquelle on attribue ta for-
mule C"H'*Az'0, est en aiguilles fondant vers 185". On
la prépare en épuisant par do l'eau aiguisée dacido sul-
furioue l'écorce de rcmijia (inoment pulvérisée; on fait
bouillir la liqueur après filtration, et on précipite par
un lait de chaux. Le précipité soc est traité par l'éther
bouillant qui se sature de cinchonamlno; on agite l'éther
avec de l'eau, puis avec de l'acide cblorhydriquo, qui s'em-
6 are de l'alcaloidc et l'abandonne à l'état de chlorhydrate.
n excès d'ammoniaque met l'alcaloïde en liberté, La
cinchonamine forme des sels cristallisés qui sont excessi-
vement toxiques, m'orne à faible dose. Elle peut servira doser
l'acide nitrique ; c'est le plus actif des alcaloïdes dos quin-
quinas ; elle est toxique À la doso do trois décigrammes.
CXNCaONATE {sin-ko) n. m. Sel dérivant do l'acide cin-
clionique.
CIMCHONÉES f sin-ko) n. f. pi. Tribu do rubiacées, ayant
pour type 1*.- trcnro quinquina. — L/ne cikchonbe.
CIMCHONIBINE (sin-ko) n. f. Base isomériquo avec
la cinchonifie, nui ho présente en aiguilles prismatiques
dextrogyreH, bolublcs dans l'éther.
ClMCHOtnCiNC (sin-ko) o..f. Baao isomériquo avec la
cinchonino.
GINCHOMDINE (sin-ko) n. f. Base isomérique avec la
cinchonine.
CINCHONIFÈRE (ijn-Ao) adj.Qui contient du quinquina.
GINCHONIFINE {$iti-ko) n. f. Alcaloïde isomérique avec
la cinchonine, cristallisant en beaux prismes lévogyros,
solubles dans l'éther.
CINCHONIGINE (sin-ko)ii. f. Alcaloïde isomérique avec
la cinchonine.
CINCHONILINE {sin-ko) n. f. Alcaloïde isomérique avec
la cinchonine, cristallisant en gros cristaux dextrogyres,
solubles dans l'éther.
CINCHONINATE (sin-ko) n. m. Sel dérivé de l'acide cin-
choninique.
CINCHONINE (sin-ko) n. f. Alcaloïde dérivé du quinquina
et découvert en même temps que la quinine par Pelletier
et Caventou (1820).
— Encycl. La cinchonine on cinchovatine C"H" Az'Ose
préparait autrefois en épuisant, au moyen d'acide sulfu-
rique dilué dans s à 10 parties d'eau, lécorce concassée
de quinquina gris. Actuellemeut, on préfère pulvériser
le quinquina, puis le malaxer intimement avec une certaine
quantité de chaux éteinte et épuiser le mélange par les
pétroles légers qui abandonnent, en se refroidissant, les
alcaloïdes mis en liberté par la chaux. Pour séparer ces
derniers, ou les convertit en sulfates, qu'on décompose
enfin par l'ammoniaque.
Combinée à divers acides organiques, la cinchonine
existe à l'état naturel, comme la quinine et autres alca-
loïdes, dans l'écorce de certains arbres (einchona) qui
croissent dans les Cordillères, le Venezuela, la Bolivie...
et qui fournissent les diverses variétés de quinquinas. Elle
cristallise en prismes quadratiques anhydres, fusibles vers
260". Cette base, soluole dans l'alcool et le chloroforme,
est presque insoluble dans l'eau et l'éther. Ses propriétés
fébrifuges sont moins prononcées que celles de la quinine.
Citons parmi ses isomères : l" la. cinchonidine, peu soluble
dans l'alcool; 2" Vapocinchonine, qu'on obtient en traitant
par l'acide chlorhydrique étendu la cinchonine chautfé
à 150" ; 3" Visociyichoîdne, qu'on obtient en décomposant l'hy-
drobromocinchonique par la potasse, etc. D'après Jung-
fleisch et Léger, la molécule de cinchonine serait formée
de deux composés inégalement dextrogyres et suscepti-
bles de se convertir en lévogyres, racémiques ou inactifs,
dont les groupements pourraient donner naissance à 16 iso-
mères : 6 dextrogyres, 6 lévogyres et 4 inactifs. Ces hypo-
thèses expliqueraient donc non seulement les isoméries
connues, mais elles permettraient d'en prévoir encore de
nouvelles. Le seul sel de cinchonine qui ait une importance
pratique est le 5i(i/"a^e {C'*H" Az'O), SO*H= -H 2H'0 qui
est utilisé en médecine.
CINCHONINIQUE {«m-Aro) adj. Se dit d'un acide dérivé
de la cinchonine.
— Encycl. Ce corps se prépare ordinairement en oxy-
dant la cinchonine par l'acide azotique dilué. On obtient
en même temps de Vacide cinchoméronique. h'acide cincho-
ninique fond à 256"et cristallise sous trois formes ; il fournit
avec les acides des sels instables. Oxydé par le permanga-
nate de potasse, il donne l'acide tricarbopyridigue.
CINCHONIQUE {sin-ko) adj. Se dit des sels à base de
cinchonine, et d'un acide C''H''0% qu'on obtient en rédui-
sant au moyen de l'amalgame de sodium une solution neutre
d'acide cinchoméronique portée à l'ébuUition. ii Bouge cin-
chonique. Substance d un rouge foncé, fournie par le tanin
d'écoroe do quinquina.
GINGHOTÉNICINE (siii-ko) n. f. Base obtenue en chauf-
fant le sulfate de cinchonine à 150".
CINCHOTÉNINE {si7i-ko) n. f. Base obtenue en oxydant
la cinchonine par le permanganate de potassium.
QNCHOTINE [sin-ko) n. f. Nom donné par Caventou à
un hydrure de cinchonine, qu'on obtient en même temps
que cette base dans les écorces de quinquina.
CINCHOVATINE n. f Chim. Syn. de cinchonine.
Cincîa (lex). La loi Cincia de donis et muneribvs, plé-
biscite rendu en l'an de Rome 549 ou 550, sur la proposition
du tribun Cincius Alimentus, avait eu pour objet de res-
treindre la liberté de faire des donations entre vifs. Les
donations qui dépassaient un certain taux [ynodus) ne pou-
vaient être faites qu'à certaines personnes (personx ex-
cepta). Faites à d'autres, elles n'étaient pas nulles, mais le
donateur pouvait, tant qu'il ne s'était pas dessaisi de la
façon la plus absolue de la chose donnée, user de tous les
moyens de droit commun lui permettant de revenir sur la
donation, la promesse ou la libération consentie par lui au
donataire. Il pouvait donc repousser le donataire par l'ex-
ception legis Cincia?, lorsque celui-ci avait à son service
une action, ou par la replicatiu legis Cinciêe, si, ayant lui-
même intenté une action pour reprendre la chose, le dona-
taire y avait répondu par une exception. L'exception de la
loi Cincia était appelée ^hosi popularis, parce qu'elle pouvait
être opposée jiar toute personne intéressée ; les héritiers
ne pouvaient s'en prévaloir si le donateur était mort sans
avoir protesté contre la donation.
CINCINNALE (sin-sin') n. f. Genre do fougères grammiti-
dées, renfurmant (piclques espèces américaines.
Cincinnati, vill»? des Etats-Unis (Ohio), au confluent
du Licking et de lOliio. Environ 300.000 hab., et, avec les
localités suburbaines, encore distinctes, oHo forme une
agglomération de plus de 400.000 hab. Neuf chemins de fer,
canal do l'Ohio à Toledo, port très actif. Cincinnati est une
des villes des Etats-Unis où l'on égorge le plus do porcs.
Pour le reste, son industrie et son commerce sont très pro-
spères. Brasseries, distilleries, minoteries, tanneries, usi-
nes sidérurgiques, manufactures do lainages, d'ameuble-
ments, do tabac, etc. Les maisons de Cincinnati s'étagont
sur lés pontes d'un amphithéâtre do collines, qui sont d'an-
ciennes moraines glaciaires ; elle est réunie par cinq ponts
aux petites cités de Nowport, Covington, î.udlow, etc.,
situées sur l'autre rive de lOhio. Elle est coupée par le ca-
nal Miami et le Mill-Creock, traversés par une quan-
tité do ponts. La partie située au delà du canal n'est
presque habitée quo par des Allemands, d'où son surnom
do Over thc lihine u au delà du Rhin ». Grands parcs, palais
du gouvernement fédéral, tribunal du comté, hôtel do
ville, cathédrale do Saint-Pierre, église Saint-Paul des
méthodistes, observatoire, université, musée, académie
des arts, nombreuses écoles, société d'histoire naturelle,
12
bibliothèque, etc. Il y eut un établissement à cet endroit
dès 1788 ; en 1814, il fut érigé en city, et l'essor commercial
de Cincinnati commença vers 1830. Elle devint la pre-
mière ville de l'Ouest, mais elle a perdu ce rang depuis.
Cincinnati (Société des) ou Ordre de Cincinnatus,
fondée aux Etats*Unis en mai 1783, par les officiers de
l'armée de "Washington, après la guerre de l'Indépen-
dance. Le général Knox en rédigea les statuts ; Washin-
gton fut un des présidents. Les insignes étaient un aigle
et un ruban bleu. Le titre do membre de la Société était
héréditaire, et ce fut une des causes qui rendirent cette
institution rapidement impopulaire. Elle ne subsiste plus
que dans quelques Etats, où elle a pris les caractères
d'une société secrète et maçonnique.
Cincinnatus (LuciusQuintus), riche sénateur romain,
se ruina pour payer une amende qu'avait encourue son
tils. Retiré à la campagne, il cultivait son petit champ.
Des dissensions ayant éclaté à Rome entre les ordres, il
fut nommé consul (460). Ceux qui lui en portèrent la nou-
velle le trouvèrent occupé à labourer son champ. Il rentra
chez lui, prit sa toge, et dit simplement à sa femme : « Je
crains que notre champ ne soit mal labouré cette année. »
Puis il se rendit à Rome, où son énergie rétablit le calme.
Deux ans plus tard, on le nomma dictateur pour secourir
le consul Minucius, qui s'était laisse enfermer dans un dé-
filé. Il le délivra et ht passer les Eques sous le joug. On
lui décerna le triomphe. A quatre-vingts ans, il fut encore
une fois dictateur pour réprimer Spurius Malius, qui aspi-
rait à la royauté. Il le fit périr, et sa maison fut rasée.
Le nom de Cincinnatus, devenu proverbial, est synonyme
de " austère simplicité dans le pouvoir u.
Cincinnatus Pennus (Titus Quinctius), petit-fils du
dictateur, devint consul en 431 et 42S, et tribun consulaire
en 426. Il prit part à la guerre contre les Eques et les
Voisques, fut rais en accusation pour avoir fait une expé-
dition malheureuse contre les Véiens et acquitté, puis
battit les vainqueurs dans une seconde campagne, avec
le dictateur Mamorcus.
Cincinnatus (T. Quinctius Capitolinus), tribun con-
sulaire eu 3SS, dictateur en 384. 11 vainquit les Prénestins.
Cincius Alimentus (Lucius), historien romain, qui
vivait dans le ni* siècle av. J.-C. Il prit part à la seconde
guerre punique et fut prisonnier d Annibal, qui le traita
avec considération. Il écrivit l'histoire du général cartha-
finois et celle de Gorgias de Léontium, ainsi qu'un traité
e l'Art militaire. Il ne reste de lui que quelques fragments
qui font vivement regretter la perte de ses ouvrages.
CINGLE (sinkl'j n. m. Genre de passereaux dentîrostres,
famille des turdidés, tribu dos hydrobatinés, renfermant
les merles d'eau dont le nom scientifique est hydrouatls.
(Le nom latin cincius s'appli-
quant non pas à ces oiseaux,
mais aux tourne-pierres.)
— Encycl. Les cincïes,
dont ou connaît une quin-
zaine d'espèces réparties
sur le globe, sont des oi-
seaux de taille moyenne,
bruns ou cendrés, vivant
au bord des eaux douces,
où ils plongent et nagent
admirablement en chassant
Cincle.
Wr?^
les insectes jusqu'au fond. L'espèce commune d'Europe,
cincle plongeur ou merle d'eau, habite l'Europe centrale
et méridionale ; le cincle à ventre noir (hydrobaies melano-
gastra) est plus occidental ; le cincle de Pallas (hydrobates
Asiaticà) est du nord de l'Inde, ainsi que les hydrobates
Cashmiriensis et sordida.
GINGLIDIE (sin, di) n. f. Genre de mousses, de la tribu
des bryées, comprenant uue seule espèce, qui croît dans
les marais et les tourbières du nord de l'Europe.
CINCLIDOTE (sin) n. f. Genre de mousses grimmiacées,
comprenant deux espèces qui croissent en Europe, sur les
pierres ou le bois, dans
les lieux marécageux.
GINCLINÉS (sin) n.
m. pi. Tribu d'oiseaux
écliassiers, famille des
hïematopodidés, renfer-
mant les genres tourne-
pierre (cincius ou strep-
silas),aphrizaetpluvia-
nellus. — Un cincliné.
CIÂNCLOCERTHIA Cinclocerthia à graud bec.
(sin, sh'-si-a) n. m.
Genre d'oiseaux passereaux dentirostres, famille des turdi-
dés, tribu des turdinés, renfermant des grives particulières
aux Antilles et compre-
nant quatre espèces qui
paraissent spéciales à
quelques îles. (Le cin-
c locerthia gutturalis
habite la Martini-
que ; lo cinclocerthia
riificauda. la Guade-
luupe, etc.)
CINCLODE (sin) n. m.
Genre d'oiseaux pas-
sereaux ténuirostres ,
famille des anabatidos, renfermant des fourniers du sud
de l'Amérique, dont on connaît une trentaine di'ospèces ré-
parties dans divers sous-genres. [Les cinclodesproiirement
dits sont propres au sud
extrême; tels sont : les
cinclodes Patagonicus et
nigro-fumosus. Les upu-
corihia sont do Bolivie
iupucerthia dmnctorius) ;
les ochthororhynchus
sont du Pérou [ochtht-ro-
rhynchus rufiruudus), etc.]
CINCLORAMPHE [sin)
n. m.Geure d'oiseaux pas-
sereaux dentirostres, fa-
mille dos cusciniidés, renfermant dos fauvettes austra-
liennes, voisines dos malurus et sphonura. On connaît doux
espèces do cincloramphes.
Cinclodc-
Cincloramphe.
Cinclosome
13
CINCLOSOMG (s(h) n. m. Gonro d'oisoaux passereaux den-
tirostres, tuniillo dos turdidés, tribu dos cratPropodini^s,
renfermant miatro ospôecs d Australie, dont unoaes plus
typiques est le cin-
closomo pontunô r^^^S^k^ ''" '"^'
{cinclosoma pnncta- ^L fl^^^^^^ "^-«V?^- ^*
tuvi).
GINCTORIUM
(sin, ri-om' — mot
iat. formé de cin~
ctus, ceint) n. m.
Ceinturon auquel
les soldats romains
attachaient l'cpèe.
GiNGTORRES,
comm. d'Kspat^Mio (Valence [prov. do Castellon de la Pla-
na]), prùs duriu Caldos, sous-aftluont do l'Ebre; 2.000 hab.
Fabrication do draps et do toiles.
CINCTUS {shi-ktuss — mot Iat. formé do cingere, supin
cinctum. ceindre) n. m. Anti(|. rom. tSorte de jupon court que
portaient les soldats et certains ouvriers que la tunique au-
rait embarrassés. || Ceinture que l'on portait sur la tunique.
CINDRE {sindr') n. m. Instrument de charpentier ot do
charron, servant à forer dos trous.
GiNDRÉ, comm. de l'Allier, arrond. et 13 kilom. de La-
palisso, entre la Bébro et l'Allier; 946 hab. Château re-
bâti suus Louis XIV.
GiNÉAS, Thessalien, ministre do Pyrrhus, mort vers
277 av. J.-C. Il passait pour le plus liabile diplomate et
le plus grand orateur de son temps; Pyrrhus disait do
lui que 1 éloquence do Cinéas lui avait gagné plus do villes
que ses armées. Envoyé à Rome après la bataille d'Hé-
raclée, il proposa au sénat la paix, si l'on accordait la
liberté aux Grecs d'Italie. Il échoua dans sa mission, mais
resta populaire à Rome. Il avait été vivement frappé de
la majesté imposante du sénat, qu'il comparait à une as-
semblée de rois. Lorsque Pyrrhus voulut passer en Sicile,
Cinéas renoua do nouvelles négociations, mais n'obtint
qu'un échange de prisonniers. Le sage ministre n'approu-
vait pas toujours les projets ambitieux du roi conquérant,
et la conversation qu'il eut avec ce prince, pour le détour-
ner de son expédition d'Italie, est devenue proverbiale.
Plutarquo la conte ainsi : " Pyrrhus méditait de faire
la guerre aux Romains. Une fois l'Italie prise, lui dit
Cinéas, que ferons-nous ? — La Sicile est tout près et nous
tend les Vas. — Bornerez-vous vos expéditions à la prise
de la Sicile ? — ... Cinéas. qui nous empêche alors de passer
en Afrique ? Et l'Afrique soumise... — Il vous sera facile,
seigneur, de recouvrer la Macédoine, et vous régnerez sur
toute la Grèce. Mais, enfin, après tant de conquêtes, que
ferons-nous? — Alors, mon cher Cinéas, dit Pyrrhus eu
souriant, nous vivrons dans un grand repos, nous passerons
tous nos jours dans les banquets, dans les fêtes et les char-
mes de la conversation. — Eh ! seigneur, lui dit Cinéas en
l'arrêtant, qui nous empêche dès ce moment de vivre en re-
pos, de faire bonne chère et de nous réjouir? N'avons-nous
pas, en notre pouvoir et sans nous donner aucune peine, ce
que nous voulons acheter auprix d^ tant de sang, de travaux
et de périls, en faisant souffrir aux autres et en souffrant
nous-mêmes les plus grands maux?^ ( Vie de Pij7'rhus,Xyi.)
Boileau a paraphrasé ce récit, dans sa première EpUre
au roi.
GINÉBÈNE n. m. Hydrocarbure C'^H'*, isomère de l'es-,
sence de térébenthine, qui s'obtient en distillant avec
l'eau les semences de semen-contra.
CINÈDE n. m. et CINÉDOLOGIQUE adj. V. cin^de, et
CIN-EDOLOGIQUE.
GINÉFAGTION {ksi-on — rad. ciiiéfier) n. f. Réduction en
cendres, incinération.
GINÉFIER {du Iat. cmj's, cendre, ot facere, faire) v. a.
Réduire en cendres, incinérer.
GINELLE {nèl' — contract. de coccinelle] n. f. Galle du
chêne coccifère.
GINÉMATIQUE (du gr. kinthnatikos, mémo sens; de A-(-
néma, ntos, mouvement) adj. Relatif au mouvement.
GINÉMATiguE (même étymol. qu'à l'art, précéd.) n. f.
Pariiii do la iiiéranique qui s'occupe di>s mouvements,
indépeudamnifnt des forces qui les produisent.
— Encycl. Ampère est le premier qui ait défini cette
science d'une manière précise, et lui ait douné son nom ;
0 La cinématique, dit-il, doit renfermer tout ce qu'il y a à
dire des différentes sortes do mouvement, indépendam-
ment des forces qui peuvent les produire. Elle t^it s'oc-
cuper de toutes los considérations relatives aux espaces
parcourus dans les divers mouvements, aux temps em-
ployés à les parcourir, à la détermination des vitesses
d'après les diverses relations qui peuvent exister entre ces
espaces et ces temps. Elle doit ensuite étudier les diffé-
rents instruments à l'aide desquels on peut changer un
mouvement en un autre. " Do cette dotlnition résulte la sub-
division en ciriématifiue pure et théorie des riifcuiiismes.
Le mouvement peut être considéré comme absolu ou
comme relatif, c'est-â-diro rapporté ùdes repères Hxes ou
mobiles; aussi la cinématique roi>ose-t-ollM sur le théo-
rème do la composition dos vitesses et sur l't^xprossion
de la vitesse d'entraînement d'un point l'un corps solide
en mouvement. La vitesse absolue d'un nnint participant
au mouvement do plusieurs systèmes mobilns est la résul-
tante géométrique des vitesses particulières qu'il aurait
si on le .supposait successivement soumis à clinoun des
mouvements considéré seul ; do cette propriété résulte lo
célèbre théorème do Coriolis sur la composiliori des
accélérations. Après de nombreux essais, les propriétés
du nioiivrmtînt d'un corps solide ont été lixéos par Chas-
tes et l'oiiisut. Lrs vitossos dos points d'un plan mo-
bile .sur un plan lixe suiit, pendant un lomps très court, les
HH-mi-s que si ce plan tournait autour d'un point lixe
aj.]M-|.i crntre instantané de rotation, hi déplacement du
plan mobile pendaut un temps Uni pouvant so ramcnor au
rouli'rncnt sans ^'lisser d'une courbe dite roulette sur une
courbe li\.- drle hase, ces courbes étant les lieux des
coutros instantanés dans l'un et l'autre plan. Le mouve-
ment d'ua solide ayant un point fixe so ramène au roule-
mont sans (glisser d'un cône sur un c6no (Ixo ; la ^îénéru-
trico de contact est dite axe instantané do rotation; et
onlln les vitesses d'un solide libre on mouvement sont A
chaque instant les mêmes que si c«Iui-ci était animé
d'ua mouvement hélicoïdal autour d'un axo instantané
CINCLOSOME - CINËTOCHILIDÉS
glissant ; pondant un temps fini co mouvement est le mémo
que celui doliui par deux surfaces réglées tangentes, qui
roBlora'iout et glisseraient suivant une génératrice do cuii-
tact, ces surfaces étant les lieux des axes instantauos
dans lo solido ot dans l'espace fixe.
Diverses classifications dos mécanismes ont été pro-
posées on particulier par Monga et Robert WiUis (isii).
Ces classillcations, basées sur la nature dos mouvomonts
à transformer, paraissent un peu absolues, ot rappro-
cliont dos orgaues fort dissomblablos. Haton do La Gou-
pilliôro (Paris), et plus tard Keuloaux (Berlin) ot Kœnigs
(Paris) ont au contraire conseillé d'étudier les mécanismes
en les groupant suivant lours analogies géométriques.
CINÉMATIQUEMENT adv. Au point do vue do la ciné-
matique.
CINÉMATOGRAPHE (du gr. /cinéma, atos, mouvement,
ot graphein, écrire) u. m. Appareil destiné à projeter sur
un écran des vues animées.
— Encycl. L'impression lumineuse reçuo par la rétine
subsiste pendant une certaine fraction do seconde à la
disparition do l'objet qui en était la cause. Plateau utilisa
cette particularité du phénomène de la vision à la con-
struction d'un instrument devenu aujourd'hui un jouet, le
zoolrope. Plus récemment, vers 1885, Raynaud combina,
sous le nom do praxinoscope, un appareil de principe
analogue destiné à la projection. Marey et son collabo-
rateur Démeny, au cours de leurs roche'rches de chrono-
photographie, furent conduits à substituer dans lo zootrope
et le praxinoscope les images photographiques aux ima-
ges dessinées à la main. Démeny utilisa en particulier de
cette façon des bandes chronop'hotographiques. En 1895,
Edison réalisa un appareil à bande pelliculaire, susceptible
de^ reproduire un mouvement d'une certaine durée, tel
qu'une lutte ou un assaut d'escrime : mais, par suite d'imper-
fections diverses, et dans le désir de multiplier considéra-
blement le nombre des images pendant une seconde, Edi-
son ne put exécuter de projections avec cet appareil, qu'un
nombre très limité de spectateurs pouvaient examiner
simultanément. Peu après, le cinématographe de Lumière
venait fournir la solution complète du problème.
Le cinématographe, qui n'est en somme qu'un appareil
chronophotographique réversible, inscrit d'abord sur une
première bande pelliculaire la série des attitudes à rai-
son de quinze par seconde; cette bande, no présentant que
des images négatives, est utilisée, dans l'appareil mémo,
à l'obtention d'une nouvelle bande qui portera, cette fois,
des images positives. En substituant à la chambre noire
qui, dans la première opération, était adjointe au cinéma-
tographe, une lanterne à projections, et faisant dérouler à
nouveau la bande à la même vitesse, on projette sur l'écran
l'image animée qui reconstitue la scène primitive. Nous ne
pouvons décrire en détail le mécanisme d'ontrainoment de
la bande pelliculaire. Un disque obturateur démasque
l'appareil, et l'i-
mage se projette
sur l'écran ; pen-
dant le mouve-
ment, l'appareil
se referme. Cette
période d'obs-
curité, n'étant
que do 1/75" do
seconde, n'est
pas perçue :
l'observateur a
la sensation par-
faite d'un mou-
vement continu.
Cinémographe.
CINÉMOGRAPHE (du gT. kinêma, mouvement, et gra-
phein, écrire) n. m. Instrument qui détermine ot enre-
gistre les vitesses. Le ciné-
mographe est un c'uémomô-
tre enregistreur.
CINÉMOMËTRE (du gr. ki-
nêma, mouvement, et métron,
mesure) n. m. Indicateur do
vitesse.
CINÈNE n. m.Chim. V. tee-
l'i:NK.
CINÉOL n. m. Isomère dos
campliols trouvé dans l'es-
souce do semen-contra.
CINÉRAIRE (ri'r'— Iat.
cinerarina ; de cinis , eris, cen-
dre) adj. Qui contient les cen-
dres d'un mort : Urne cinb- Cin«^momiiro indiqu.int le
RAIKK. Il Par ext. Funèbre, qui ""mbre d« tour» que fait par
a rapport aux morts. (Inus.) ■""""« l'»rbre d'uiiu marhlne.
CINÉRAIRE (mémo étymol. qu'à l'art, précéd.) n. m.
Vaso dans loi|uel les anciens renfermaient los cen-
dres dos morts.
Il Par suite, Niche
pratiquée dans un
tombeau pour re-
covoir une unie ou
un sari:opliago. ii
Esclave fini faisait
chaufl'er les fers à
friser, il Coiirour.
— Knoyci.. Los
cint^rairrs étaient
fai ts d'argile, do
marbre, d'albAtre,
de po r]i h y re, do
bron/e iiii même
d'or. Les Etrus- Cla^ralr,.
ipios ont laissé des cinéraires on forme do maisons, de sar-
cophages, de canopos ou do statues assises. Los finéruires
runiuiiis sont des urnes ou des boites quadrungulaires, plus
o'u Miuins rictieiuent ornées.
CINÉRAIRE (jvr* — du lut. ci«i'«, eris, cendre, A cause
de lacciuleur cendrée du dessous des fouilles) n. f. (ienro
do composées, tribu des sénécioïdéos, comprenant des
liorbes ou dos sous-arbrisseaux do l'Afrique uusirulu : /.a
ciNiiUAini'. mari/inien les feuillesvelues, (r.Vs Wniic/ic». (Uosc.)
Il Nom vulgaire d'un séneçon {senecio palmensis).
— Encycl. Le nom cint^rairc s'applique, en horticulture
surtout, non souleinont aux cinéraires proproment dites
{cincraria dos botanistes), mais oocoro à certaines ospôcos
.^^^^^
.M-
fj,
S
fmi
"■-srri
Cinéraire.
du genre séneçon. La plante la plus connue sous cette dé-
nomination est la. cinéiaii'e /(j/ônrfe dos jardiniers (cmerana
crtienta), à fleurs groupées en capitules, très élégantes
et ayant une légère odeur. On en a obtenu un nombre
considérable de variétés, très ornementales.
Les cinéraires sont dos plantes d'orangerie ou de serre
tempérée; elles sont précieuses pour la décoration des.
jardins d'hiver ot dos appartements. Par la culture forcée
et des semis successifs, on peut eu avoir en fleurs de-
puis la lin do décembre jus-
qu'en juillet. Leur culture
demande beaucoup de soin;
elles craignent surtout le
froid et l'humidité. On les pro-
page do graines semées dans
un mélange de terre franche,
de terre de bruyère et do ter-
reau; les jeunes sujets doi-
vent être repiqués et empo-
tés plusieurs fois. Après les
fortes gelées, on peut en faire
des massifs dans les jardins
d'agrément; si l'on a soin de
couper les tiges fanées, ou
prolonge la floraison. On pos-
sède des variétés naines, dont
les corynibes, bien fournis et
très réguliers, imitent un
bouquet tout fait.
La cinéraire maritime (ci-
neraria maritima, senecio ma-
ritimus) est un sous-arbrisseau du midi de la France. Toutes
ses parties sont couvertes d'un duvet laineux blanc d'ar-
gent. Son feuillage est argenté; ses fleurs sont jaunes et
groupées en capitules, dont la réunion constitue un co-
rymbe arrondi.
CINÉRATION (si-on — du Iat. cinis, eris, cendre) n. f.
Réduction en cendres par le feu. Il Où dit plus ordinaire-
ment INCINÉRATION.
— En T. dagric, Syn.de êcobuage. V. ce mot.
GINÉFUFORME (du Iat. ciiiis, eris, cendre, et de forme)
adj. Qui a l'aspect et la consistance de la cendre.
CINÉRISER (du Iat. cinis, eris, cendre) v. a. Réduire en
cendres. (Inus.) ii Ou dit mieux incinkrbr.
CINÉRITE n. f.On donne, en géologie, le nom de cinérite
à un tuf à grain fln et de structure parfois schisteuse. (Les
cendres volcaniques qui ont fourni les matériaux de cette
formation ont dii s'accumuler au fond de lacs, car elles ren-
ferment des empreintes végétales quelquefois abondantes.)
CiNÉSIAS, poète grec, né à Athènes. Il vivait à la fln
du V* siècle av. J.-C. Il composa des dithyrambes et fut
souvent raillé par les poètes comiques du temps, surtout
fiar Aristophane. Il proposa, dit-on, pour se venger d'eus,
e décret qui supprima la choragie comique, vers 390.
GINÉSIOLOGIE {ji — du gr. kinésis, mouvement, et lo-
gos, discours) n. f. Science du mouvement, dans ses rap-
ports avec l'éducation, l'hygiène et la thérapeutique.
GINÉSITHÉRAPIE [pt —- du gr. kinêsis, mouvement, et
thérapeia, guérison) n. f. Guérison des aberrations du mou-
vement naturel par des mouvements artïflciels : Il y a des
hôpitaux de ciNEsiTUKRAPtE à Stockholm et à Copeyihague.
GiNÉTHON, poète cyclique grec, qui vivait à Lacédé-
mone au vin* siècle av. J.-C. Il était l'auteur d'un poème
intitulé Œdipodie, qui résumait les légendes thébaines sur
Œdipe, et dont s'inspirèrent souvent les auteurs drama-
tiques comme les artistes.
CiNÉTHOS de Chios, poète grec, un des homérides.
D'après co qu'on rapporte do son triomphe à Syracuse,
il vivait vers la lxix" olympiade. On lui a souvent at-
tribué l'hymne à Apollon' Délien.
GINÉTIQUE{dugr. A'inein, mouvoir) adj. Qui se rapport©
au mouvement ; qui a pour base, pour principe le mouve-
ment : La //«'one CINÉTIQUE des gaz a été imaginée par Daniel
BernouHii, perfectionnée surtout par Clausius et Maxwell,
GINÉTIQUE (mémo étymol. qu'à l'art, précéd.) d. f.
Phys. Théorie d'un ensemble do phénomènes fondés uni-
quement sur le mouvement de la matière.
— Encycl. Les diverses interprétations qui ont été pro-
posées relativement aux phénomènes dynamiques en gé-
néral ont reçu un nom commun, celui do cinétique. La
théorie dos gaz, dans laquelle tous les phénomènes pré-
sentés par les gaz : force élastique, dilatation, etc.,
sont interprétés à l'aide du mouvement des particules
distinctes et relativement éloignées les unes des autres,
dont on los suppose formés, est uno théorie cinétique,
une cinétique dos «laz. La théorie do la propagation de la
lumière ot de la clialeur par los ondulations, la théorie
mécani(|ue de la chaleur, etc., sont des théories cinétiques.
Les cmétistes admettent à la base de leurs théories lo
mouvement ou, plus généralement, l'énergie inséparable
do la matière, considérant les forces comme des consé-
([uencos ou des modes du mouvement, et leur refusant
toute existence eu dehors du mouvomont; les partisans
du dynamisme mettent, au contraire, les forces à. la base
do leur système; pour eux, les forces ont uno existence
propre : co sont des substances distinctes de la matière,
capables d'agir sur elle, et le mouvomont n'est que lo
mode, la manifestation de la force.
Il importo de faire une distinction entre les cinétiques
partie ni itères ou théories cinétiques embrassant un L'roupo
déterminé de phénomènes, toiles que la théorie ifes gas
ou les autres théories particulières, et la cinétique nhxoliic,
la cinétiqui- purt\ contme l'appelle Ilirn, qui serait une
théorie de l'iinivors embrassant tous les nlu'nomènes pos-
sibles, physiques, pliysitdogiqiios et psychologiques. Colto
dernière suri emiéremoiit du domaine acluel d»» la phy-
si{jur et rentre essoiuiellenient dans celui de la métaplivsi-
i^ue, ot co h'esi pas sans raison que Ilirn a dit : » Laciué-
tiquo pure n'est autre chose que lu doctrine matériulislo. ■
CINÉTIQUCMENT (rad. cinétiqueXudv. Par lo moyon tlu
seul niouvenienl de lu matièro : /.« terme de tùbra)ioH ne
peut .s'iipi>h,/uer tï ttn gaz constitué ciNtÏTiguKMKNT. (Hirn.)
CINÉTl3TE(/icxr)n.m. Purtisun dos théories cinéti<|Uos.
GlNÉTOCHILE n. m. Genre d'iufiisoiros holotriolios. type
de la famille des cmétochilidés.
CINÉTOCHIUDÉS D.m. pi. KamiUo d'infiisolros hoKuri-
chou, comproDaui los foroios dont lu bouchou'uuvrosur la
CliNÉTOGÉiNÈSE — CINNAMIQUE
face ventrale, à droite, avec des replis qui se prolongent,
ou non, dans l'œsophage. (Aux cinétochilidés se rapportent
les genres : cinéiocfiiie, leucophrys, pleur ochilidium, plagio-
pyla, pleuronemot cyctidîum, lemOadion, etc.) — Un cink-
TOCHILIDÉ.
GINÉTOGÉNÈSE OU KINÉTOGÉNÈSE (ji — du gr. kijiê-
tos. mobile, et gêttésis. tijéuération) n. f Développement
des organes sous l'influence da fonctionnement répété.
— Encycl. C'est à Lamarck que revÏCTit l'honneur d'a-
voir, le premier, remarqué cette grande loi biologique :
• Dans tout animal qui n'a point dépasse le terme de ses
développements, l'emploi plus fréquent et plus soutenu
d'un organe quelconque fortilie peu à peu cet organe, le
développe, l'agrandit, et lui donne une puissance propor-
tionneue à la durée de cet emploi; tandis que le défaut
constant d'usage de tel organe l'affaiblit insensiblement,
le détériore, diminue progressivement ses facultés et
finit par le faire disparaître. « Témoin les biceps des
forgerons, les jambes des bicyclistes, etc.
Lamarck d'aDord,puis les ùéo-laraarckiens ont vu dans
cette loi l'explication possible de la formation des espèces
et de leiir adaptation à de nouvelles conditions d'existence.
Le paléontologiste Cope a expliqué, par exemple, au
moyen de la cinétogénèse, la formation des articulations
si complexes des membres des mammifères; mais ces ex-
plications ne sont valables qu'autant que l'on admet que les
variations résultant de la cinétogénèse sont héréditaires.
L'exemple classique est celui de l'allongement du cou
des girafes. Voici des animaux à cou moyennement long,
transportés dans un pays où la seule nourriture se com-
pose de feuilles d'arbres. Ils sont obligés d'allonger, de
tendre constamment le cou pour se nourrir, d'où , par
cinétogénèse, un accroissement de cet organe ; cet accrois-
sement se transmet héréditairement aux animaux de la
fénération suivante , qui , dans les mêmes conditions
'existence, font encore le même effort constant et dé-
veloppent naturellement, par cinétogénèse, le caractère
reçu de leurs parents. Et ainsi de suite, pendant de
nombreuses générations, jusqu'à ce que, l'allongement du
cou étant suffisant, aucun effort ne soit plus nécessaire
aux animaux pour atteindre leur nourriture. Nœgeli a
proposé cet exemple de l'allongement du cou de la girafe
comme preuve de l'insuffisance de la théorie darwinienne
de la sélection naturelle. Le Dantec a soutenu que la ciné-
togénèse des néo-lamarckiens est une conséquence obliga-
toire de l'assimilation fonctionnelle, laquelle résulte elle-
même de l'application aux tissus vivants du principe de la
sélection, et il a entendu mettre d'accord darwiniens et
lamarckiens, en montrant que la loi de Lamarck découle
naturellement de celle de Darwin.
La cinétogéûèse et le balancement organique rendent
nécessaire 1 atrophie des organes inutiles et expliquent
Feiistence des organes rudimentaires.
— BiBL. : Lamarck, Philosophie zoologique {Paris, 1809) ;
Cope, the Primary Factors of organic évolution (Chi-
cago, 1896); Le Dantec, Evoluiioti individuelle et Hérédité
(Paris, 1898).
CiNET, ville de Belgique (prov. de Namur), arrond.
administr.etjudic.de Dinant, sur l'Haljouse, affluent de la
Meuse par le Bocq; 4.187 hab. Fabrication de poteries de
terre; travail du fer; carrières. Vieille enceinte, dont on
fait remonter l'origine aux Romains. Cette ville, qui fut
jadis la capitale duhasCondroz, fut prise et brûlée en li-U
par Henri l'Aveugle, et en 1 276 par le comte de Luxembourg.
CiNGALAIS, AISE ou CINGHALAIS, AISE (sm, le, lèz),
personne née à Ceylan ou qui habite cette île.— Zes CiN-
GALAis ou Cinghalais.
— Adiectiv- Qui est propre à cette île, ou à ses habi-
tants : Mœurs cingalaises.
— n. m. Langue parlée par les Cingalais.
— Encycl. Le cingalais est une langue mixte, où l'élé-
ment aryen domine. Beaucoup de mots anciens sont em-
pruntés aux langues dravidiennes. Le cingalais doit beau-
coup au pâli pour la langue religieuse, et au sanscrit
pour la langue technique.
dNGANE (sin — corrupt. de zingane, qui est lui-môme
une corruption de l'ital. zingaro) n. m. Bohémien.
GiNGÉTORIX, chef gaulois des Trévires, gendre d'In-
dutiomar, qui défendait contre l'invasion romaine l'indé-
pendanco do sa patrie. Loin de suivre co noble exemple,
Cingétorix se rendit auprès de César avec plusieurs no-
bles Trévires, lui fit sa soumission, et, lorsque Indutiomar
eut été fait prisonnier, il reçut du proconsul le titre de
magistrat suprfime do sa nation. Mais les Trévires ne
tardèrent pas à se soulever en masse contre le chef imposé
et traître à la patrie (53 av. J .-C.) ; Cingétorix se vit forcé de
se réfugier dans le camp do Lahiénus, qui défit les Trévires
dans une rencontre où indutiomar perdit la vie, remit Cin-
gétorix à la tète du gouvernement et soumit définitivement
cette uaiioD, après avoir comprimé une seconde révolte.
GINGZAGE 'sin) n. m. Tecbn. Action de faire disparaître,
soiti laideduno forte compression, soit à l'aide ae chocs,
les pores qui existent dans les boules ou loupes do for
f provenant du puddlago ou de l'affinage, tout eu expulsant
es scories. (Pour exécuter ce travail, on fait usage de
machines spéciales appelées cingleurs.)
— Mar. Action de cingler vers un point ou à une aire
de vent déterminée, ii I^e chemin qu'un vaisseau peut faire
en vingt-quatre heures.
CIlfGLANT Uin-glan), ANTE adj. Qui cingle, qui fouette :
Pluît: riNOLANTK dc coups de cravucfte. (Th. Gaut.)
— Ki^f. Kude, bévèrc : Cinglante leçon.
CINGLE <xirtf/t') n. m. Nom vulgaire d'un poisson du
Danubi;, d'cxcolloutc qualité (famille des porcidés).
CINGLÉE (*m) n. f. Pop. Ivresse.
CINGLEBCENT (tin, rnau) n. m. Action de cingler; effet
de *:<; qui '■llI^'lo. (Peu Uhiié.)
CINGLER '^tn — CD anc. franc, aigler, du licandin. aigla)
v. n. Faire voile danu une direction détormioÉo : Ginglbr
terê le port, vctk la haute mer.
— Par cxt. Naj^cr, «'avancer sur les eaux : Voyez les
eyfjncM r.i^oLKit »ur l'onde avec majenlé. fBuff.) ii S'avancer
dans une voie ciuelconque : DetLc cidcra cinglant de con-
$erte à IravfTM (cm nuéei.
— Kig. Marcher, progresser. »o développer : C'ett vers
la liberté quil faut ciroi.kr. (H. BaudriDart.)
CINOLER (nin — du lai. cinyulum, sangle) v. a. Frapper
avec uni- lani/îre ou avec une verge flexible : CiNGLBii un
chetal d'un coup de /u/uttîne.
Cingleiir : 1. A charnière; 2. Ro-
tatif a. axe horizofltal-
— Par ext. Frapper vivement et d'une manière continue :
Le vent, la pluie, la neige cinglent le visage.
— Fig. Attaquer, frapper, critiquer avec vigueur : Ju-
vénal et Botleau ont cinglé les vices.
— Charp. Tracer des lignes sur une pièce de charpente
en faisant usage d'une cordelette maintenue à ses extré-
mités, et que l'on soulève pour la laisser retomber brusque-
ment. (La cordelette a été, au préalable, frottée de craie
colorée.)
— Métall. Forger ou corroyer le fer à l'aide de cin-
gleurs, par compression ou par chocs, au sortir des fours
de puddlage ou d'affinage.
GINGLEUR (sin) n. m. Machine à compression ou à choc
qui dans les usines, sert à cingler le for.
—Encycl. Il existe deux types de cingleurs : les uns pro-
cédant par compression, les autres par choc.
Si l'on cingle par compression, en emploie une machine
dite squeezer, qui est simple ou double. C'est une sorte
de presse qui, quand elle est simple, a une seule branche
articulée à son point do réunion avec la seconde branche,
dont l'ensemble constitue le
cingleur. Lorsqu'elle est
douole, elle a la forme
d'un Y, mobile autour d'un
point passant par l'inter-
section des branches. C'est
la queue de l'Y qui reçoit
le mouvement au moyen
d'une bielle.
Les cingleurs rotatifs dits
0 par compression u se
composent d'un demi-cy-
lindre fixe, muni d'aspérités,
et dans lequel tourne, lé-
gèrement excentré, un cy-
lindre plein, également
muni de dents. La loupe,
entraînée par le mouvement
de rotation du cylindre inté-
rieur, se comprime de plus
on plus, en suivant l'espace libre de plus en plus faible que
laissent entre eux les deux cylindres.
Dans le cinglage par choc, on fait usage du martinet,
du marteau frontal ou du marteau pilon.
CINGLON (5m) n. m. Coup donné en cinglant : Rece-
voir »7i CINGLON dans la figure.
— Fig. Critique vive et rude.
GiNGOLI ou CiNGOLO, ville d'Italie (Marches [prov.
de Macerata]); 12.500 hab. Fa^^rique de pondre. Autrefois
siège d'un évêcbé, réuni aujourd'liui au diocèse d'Osimo.
Belle église collégiale.
CINHA (se pron. tchinha) n. m. Emblème — figure do
géométrie, de fleur ou d'animal —
placé sur la poitrine ou sur le socle
des images des Tîrthamkaras djains,
marque, soi-disant naturelle, im-
primée dès leur naissance sur le
corps do ces saints personnages, qui
permet de les reconnaître malgré
l'identité de leurs traits et de leurs
attitudes.
CINI n. m. Nom vulgaire d'une
espèce de passereau du genre serin tJinùa.
{fringilla Àleridionalis), qui habite le sud de l'Europe.
GiNI (Jean-Baptiste), littérateur italien, né à Florence
vers 1530, fut à la fois poète, auteur dramatique et déco-
rateur. U fit représenter de nombreuses pièces de théâ-
tre, dont l'une, la Vedova (1569), est fort recherchée parce
qu'on y trouve des exemples de divers dialectes do l'Italie.
GiNIGIANO, comm. d'Italie ^Toscane [prov. de Gros-
sito]), sur un affluent de l'Ombrone ; 4.200 hab.
CiNiSELLO, bourg d'Italie (Lombardie [prov. de Milan]);
2.900 hab. Filatures de soie.
GiNISl, ville du royaume d'Italie (Sicile [prov. de
Palerme]), près du golfe de Castellamare ; 5.475 hab. Vin
estimés.
CINDCYDE ou CINIXYS {ksiss) n. f. Genre de reptiles
chéloniens, famille des chersidés, renfermant des tortues
africaines chez qui la
partie postérieure de
la dossiôre peut se ra-
battre à volonté pour
fermer complètement
la carapace.
— Encycl. Chez les
cinixydes, il n'y a pas
d'articulation propre-
ment dite ; ce sont les
os qui se plient pour se rabattre sur l'arrière du plastron.
Les trois espèces connues habitent la Guinée et les ré-
gions avoisinantes ; la cinixyde do Hom [cinixys Homeana)
paraît avoir été importée à la Guyane anglaise, où elle
s'est acclimatée comme ses congénères les cinixys Bel-
liana et crosa; elle mène une existence aquatique; fré-
quente dans les marais et paraît phytophage.
CiNNA (Lucius Cornélius), général romain, partisan de
Marins, consul l'an 87 av. J.-C. Pendant que Sylla était
on Asie, il demanda la mise en vigueur de la loi Sulpicia
pour l'adoption des nouveaux citoyens dans les tribus.
Son collègue Octavius s'y opposa par la violence, et
Cinna, vaincu, fut chassé. Mais il rallia l'armée do Cam-
panie, qu'il grossit sur sa route d'un ^'rand nombre d'Ita-
liens, ot rentra dans Homo à main armée avec Marins
accouru d'Afrique, Serlorius ot Carbon. Complice des
cruautés do Marius, il los continua après la mort de son
chef, so maintint trois ans dans le consulat, et périt dans
une sédition militaire au moment où il so préparait à ré-
sister à Sylla, qui revenait do l'Orient. — Sa fille Cornic-
LiA fut la première femme do J. César. — Son fils, L. Cor-
nélius Cinna, préteur en 44 av. J.-C, bien que beau-frère
de César, so rangea du côté do ses meurtriers.
CiNNA (C. Holvius), tribun de la plèbe en 44 av. J.-C,
ami do César. Il fut, dit-on, massacré par le peuple, qui,
aprc.s les funérailles do César, le prit par erreur pour
L. Cornélius Cinna.
CiNNA (C Helvius), poôto latin, ami do Catulle ot do
Virtrile, mort vers 39 av. J.-C, Il avait composé, sur le
modèledos Alexandrins, une épopée mythohigiquo intitulée
^mymo. Cet ouvrage — fort loué par CàtuHo — passait pour
pj
Cinixyde.
14
très obscur et donna lieu à nombre de commentaires. Il
avait écrit en outre un Adieu à Pollion. et des épigrammes.
GiNNA (Cn. Cornélius), arrière-petit-fils du grand Pom-
pée. Il prit parti pour Antoine contre Octave, qui lui
conféra cependant plus tard la dignité de pontife. Il fut
consul l'an 5 av. J.-C. Sénèque et Dion Cassius rapportent
qu'Auguste ayant découvert un complot tramé contre lui
par Cinna, lui pardonna et le nomma consul. Ni Tacite
ni Suétone ne mentionnent cet acte de clémence que le
génie de Corneille a immortalisé, ot dont Sénèque place
la scène en Gaule, et Dion à Rome.
Cinna ou la Clémence d'Auguste, tragédie de Cor-
neille, en cinq actes (1G40). Le sujet de cette pièce est
tiré de Sénèque. Corneille a emprunté au philosophe ro-
main les hésitations d'Auguste, l'intervention de Li vie et la
scène du pardon. Le reste est de son invention. Voici en
abrégé l'analyse du drame : Emilie, fille d'un proscrit, aime
Cinna, mais ne sera sa femme que s'il venge son père
en tuant Auguste. Cinna a formé une conjuration avec
Maxime, qui aime aussi Emilie. Auguste fait venir les deux
conjurés qu'il croit ses plus fidèles amis.etlour domandes'il
doit céder à son dégoût des grandeurs et se démettre de
l'ompire. Cinna lui conseille de garder le pouvoir, Maxime
l'engage à abdiquer : Auguste écoute los avis de Cinna,
et conserve l'empire. Dans un entretien avec Cinna,
Maxime lui reproche d'empêcher une abdication qui ren-
dait le complot inutile. Cinna avoue qu'il veut surtout
venger Emilie, et par là la mériter. Poussé par la jalousie,
Maxime laisse son confident Euphorbe trahir le complot
et Cinna. Après avoir longtemps délibéré avec lui-même,
Auguste, sur le conseil de Livie, se décide à la clémence.
Il lait venir Cinna, qui le brave; Emilie veut mourir
avec son amanj; Maxime vient se livrer à l'empereur,
qui pardonne à tous. Le discours éloquent de Cinna,
lorsqu'il fait le tableau des proscriptions, la scène oii
Auguste délibère avec ceux qui ont résolu de l'assassiner,
l'entretien d'Emilie avec Cinna au troisième acte, le mo-
nologue d'Auguste au quatrième acte, et le cinquième
acte tout entier, sont des beautés de premier ordre.
Dans cette tragédie, il semble que l'unité do caractère
soit violée. Au premier acte, Cinna se présente comme le
vengeur de Rome asservie par Octave. Au second acte,
nous le voyons refuser pour elle cette liberté. Il s'amoindrit
par ses irrésolutions, et ce repentir tardif qui l'avilit. C'est
que Cinna, plus amoureux que républicain, n'est pas le véri-
table héros de cette pièce romaine. Ce n'est pas non plus
Emilie, femme énergique, véritablement républicaine, mais
qui ne fait que poursuivre une vengeance personnelle.
Maxime n'a qu'un rôle sacrifié; le véritable héros de la
tragédie, c'est Auguste, dont la figure grandit de plus en
plus. Corneille a voulu faire passer sous nos yeux le spec-
tacle de la Rome des consuls devenant la Rome des Césars,
et d'Octave, le triumvir abhorré, se transformant par poli-
tique on prince généreux et clément. Plusieurs vers de cette
tragédie ont enrichi la langue d'expressions proverbiales :
— Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre.
— Pour être plus qu'un roi, tu te crois quelque chose!
— Je suis maître de moi, comme de l'univers,
— I,e reste ne vaut p^ l'honneur d'être nommé.
— Soyons amis, Cinna, c'est moi qui t'en convie.
Ou rappelle aussi, mais plaisamment, cet hémistiche :
— Prends un siège, Cinna.
caNNAGROSTIDE(5/«'-Hrt, slid'} n. f. Genre de graminées-
agrostidées, renfermant des herbes de l'Amérique du Nord.
CINNAMATE n. m. Sel dérivant de l'acide cinnamique.
CINNAME (du lat. cinnamum, et du gr. kinnainon) n. m.
Nom ancien du cannelier. V, cinnamome.
CiNNAME (Jean), historien byzantin. V. Cinnamos.
CINNAMÉINE n. f. Cinnamate de benzyle.V. cinnamiquk.
CINNAMÈNE [siii-na — rad. cinnamone) n. m. Carbure
CH^-CIIzCIP, t|U6 l'on peut envisager comme de l'éthy-
lène (CH'zCH') dans lequel un hydrogène serait remplacé
par un radical phényl C''H\
— Enxycl. On extrait le cinnamène par distillation sèche
des baumes styrax ot du Pérou; la meilleure préparation
consiste à chaufiTer lentement l'acide cinnamique. Sa syn-
thèse a été faite en chauffant au rouge un mélange J'é-
ihylène et de vapeurs de benzine. C'est un liquide huileux,
plus léger que l'eau, mobile, incolore, très volatil; il bout
à 144», neutre, dissolvant du soufre et du phosphore, avec
l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone ; il est miscible en
toutes proportions. Le cinnamène, maintenu longtemps
Vers 200° en tubes scellés, se polymérise. On obtient le mé-
tacinnamène . La potasse est sans action sur le cinnamène ;
le chlore, le brome, l'acide nitrique fournissent des dérivés
de substitution, soit dans le noyau CH", soit dans la
branche êthylénique. Syn. styrol, styrène.
CINNAMIDE [cin'-na) n. f. Amide de l'acide cinnamique
(C°IP-CH=CH-CO. AzH'), préparéo en faisant réagir le
gaz ammoniac sec sur le chlorure de cinnamyle.
CINNAMIQUE {sin-na) adj. Se dit de plusieurs corps
extraits du baume du Pérou : Acide cinnamique. Aldéhyde
CINNAMIQUE.
— Encycl. IS acide cinnamique (C'IP-CH=CH-CO'H )
se retire des baumes styrax, do Tolu, du Pérou, en les
épuisant par des lessives alcalines dans lesquelles l'addi-
tion d'un acide fort précipite l'acide cinnamique, purifié
ensuite par distillation. La préparation synthétique a lieu
par la réaction du chlorure d'acétyle (CI1\CÔ.C1) sur
l'aldéhyde benzo'ique (C'H'-COH). C'est un composé cris-
tallin fondant à KH", distillant à 293 en se décomposant
partiellement en ciunamèue; avec les bases, cet acide mo-
nobasique forme des sels, les cinnamates, que l'on dilfé-
rencie des benzoates en ce qu'ils précipitent en jaune les
persels de for et dégagent par o.xydation une forte odeur
d'amandes amères. Le baumo du Pérou contient deux
éthers cinnamiques : le cinnamate de benzyle ou cinnaméine
et la styracine ou cinnainate de cinnyle. L'acide nitrique
conduit à un dérivé de substitution, l'acide nitrocinnami-
que utilisé dans la préparation de l'indigo artificiel. Le
cblorure de phosphore agit sur l'acide cinnamique et donne
un liquide bouillant à 262», lo chlorure de cinnamyle
(C'H»-CH=CHCOCl).
Vanhydride cinnamique résultant de l'action de l'oxychlo-
ruro de phosphore sur le cinnamate de soude est l'oxydo
de cinnamyle. Aux acides cinnamiques se rattachent dos
dérivés obtenus cn substituant un nydroxyh» à un liydro-
eèno du noyau C'IP; ces oxyacidescinnâmiquos portent
lo nom d'acidcs coumariqucs.
Imom ) n. m. Hot,
Gonrci i\c lauracoos, roiiformant dos arnros ou dos arbris
Cinnamome : a, fleur; b, étamine.
IS
Valdéhyde einnamique (C*H"-CH = CH-COH) constitue
la plus grande partie dos osscncos do cannollo ot do cassia ;
on l'extrait do cos ossoncos on utilisant la combinaison in-
soluble au'oUo fait avec los bisultitos alcalins, on la mot en-
suite on liberté en détruisant la coml»inaison par l'acide sul-
furiquo ; c'est une buile iiu^uloro, aisénunil résiniiiéeà l'air.
h'alcool cijinamique (C'H"- CH =C1I - Cli. OH) oxisto dans
le baume du Pérou, à l'état d'étber einnamique ; on l'isole
en sapomiiant létlior par la potasse, il so présente sous
forme do belles aiguilles, douées d'une forte odeur de ja-
cinthe. Cet alcool est encore connu sous les noms do sty-
rone, sti/racone, alcool cinnylique, péruvine.
CINNAMODENORON (siii\ din-dron) n. m. Genre do ma^
gnoliacôos-cannollôos. On on connaît deux espèces, qui
sont dos arbustes do l'Amérique tropicale.
CINNAMOME OU CINNAMOMUM (n,
arnr
seaux toujours verts, aromatiques, originaires des régions
chaudes cïo l'Asie. Nous citerons le camphrier(cinuawio7m(?n
camphora) , puis les espèces fournissant les écorces de
cannelle [cinnamomum zeylanicum, et ci7mai7iomum cassia).
— Antiq, Nom ancien du cannelier. H Cannelle, écorco
du cannolior. il Huile de
cinnamo, substance aro-
matique fort estimée des
anciens. (On dit aussi
cinname, à l'imitation dos
Grecs, qui disaient indif-
féremment kiniiamon ot
kinnamâmon .)
— Au xviii* siècle, Li-
queur faite de cannelle et
d'eau-de-vie.
— Encycl. Le cinna-
mome est souvent men-
tionné dans la Bible; il
entre dans la composition
de l'huile sainte que Moïse
ordonne do préparer; dans
le Cantique des cantiques,
la plante d'où on le retire
sert de comparaison à la
bien-aiméo. Le cinnamo
était importé en Judée
par des Phéniciens ou des
Arabes , qui allaient le
chercher à Sumatra, à
Bornéo, en Chine, et surtout à Ceylan, où se récoltaient,
et se récoltent encore les meilleures qualités.
CINNAMOMIFÈRE isin' — de cinnatnome, et du lat. ferre,
porter) adj. Où croît le ciDûamome : Régions cinnamomi-
FÈRES.
CINNAMOMINE [sin) n. f. Huile incolore, un peu vola-
tile, produit de la distillation de l'acide einnamique avec
la chaux éteinte.
CiNNAMOS (Jean), historien byzantin de la seconde
moitié du xii" siècle, alla de bonne heure comme secré-
taire impérial à la cour de Manuel Comnène (U43-U80),
qu'il suivit dans ses campagnes en Europe et en Asie. Il
mourut postérieurement à 1185. Son histoire, qui va de 1118
à 1176, se compose de sept livres. Mais le manuscrit
unique qui nous l'a conservée ne semble nous en donner^
ni le texte complet, ni la forme originale. Très hostile'
aux Latins, très passionné pour Byzance et pour l'empe-
reur Manuel, Cinnamos, malgré quelque partialité, est, en
général, un témoin bien informé et sincère; en outre, il
représente à merveille les idées politiques que sou héros
Manuel essaya de réaliser. Son exposition, assez sobro, est
intéressante.
GINNAMOSME [sin\ mossm') n. m. Genre de magnolia-
cées, voisin des genres cnnella ot cinnamodendron, ren-
fermant un arbuste de Madagascar {cinnamomum fra-
grans), dont l'écorce est aromatic^ue et excitante.
CINNAMYLE n. m. Radical do l'acido einnamique
{C^H*-C'H>-CO)'.
CINNE ou CINNA {sin'-na) n. m. Genre de graminées,
tribu des agrostidées, comprenant des herbes rameuses do
l'Amérique, de la Norvège ot du Japon.
GINNOLÉINE {sin — modification de qdinolhink) n. f.
Huile épaisse, à odeur acre, dérivée do l'acide 6-amiaophé-
nylpropionique. n On dit aussi chinoline.
GINNOR {sin') ou KINNOR {kin'} n. m. Sorte de lyre dont
on jouait dans le temple de Jérusalem : Aux branches du
saule (Hait suspendue une lyre plus forte que la lyre de
Cymodocée : c'était un cinnor hébreu. (Chateaubr.)
CINNYLE {sin') n. m. Nom donné au radical monoato-
miqno qui fonctionne dans
l'alcool cinnylique.
CINNYLIQUE {sin) adj. Il
Alcool cinnylique. Syn. do
ALCOOL CINNAMIQUE.
CINNYRIS (sin', riss) n. m.
Sous-genre d'oiseaux passe-
reaux tônuirostres , tamillo
dos nectariniidés, renfermant
des souimangas à bec plus
long que la tète, arrondi, re-
courbé, terminé en pointe
aigué à aréto vivo. (On on
connaît vingt-trois ospôcos,
des régions tropicales d'Afrique ; une d'elles remonte jns'
qu'à oboek {cinnuris albiventris] ; une autre habite l'Abys-
sinio [nijtnyris ftabcsMynica\.)
CiNO da Pistoia ou CiNUS, par abréviation do son
vrai num Guittoncino, juriscniisulte et poète italien, né
à Pisloie en 1270, mort on 1337. Il professa le droit civil A
Trôvise, à Sienne, à Pérouso, où il compta Bartolo parmi
ses disciples, et probablomont ù Florence. Ses doux prin-
cipaux ouvrages do droit, souvent réimprimés, sont : Lcc-
tura in Dir/estitm vêtus (1527); Lectura in Codircm JusH-
niani (MH3). Ses poôsiris, so composant do sonnets ot do
can^oni, ont été Imprimées ft Home en l^riO, ot A Venise
en ITiRO. Ciiio était ami do Dante, (jui parle de lui avoc
61ogo dans le Traitô de l'éloquence italienne.
dNOOABE n, m. Bot. Syn. do cnoToN.
CXNOQLOSSE n. f. Bot. V. cvNon;o8Hif.
CINNAMODENDRON — CINQUAIN
Clnayrls.
Cinosternon.
CINOSTERNON (stèr') ou CINOSTERNUM {stèr'-nom')
n.^Ki. Genre do reptiles chéloniens, famille des émydés, ren-
fermant dos tortues do marais propres à l'Amérique et
dont le plastron ovale, formé do onze plaques, est mobile
on avant ot en arrière, de
manière à former com-
plôlement la carapace
sur la bête.
— Encycl. Les ci'ho-
sfernons ont cinq doigts
aux pattes de devant et
quatre à celles de der-
rière, et la queue termi-
née par un onglet. L'es-
pèce type du genre, cinosternum peîisylvanicum, est une
petite tortue dos Etats-Unis, brune en dessus, jaune en
dessous, très carnassière, et qui mordavidement aux lignes
des pêcheurs.
CINQ {sink' devant une voyelle comme dans cinq ans;
ou lorsque suit un repos quelconque : trois, quatre, cinq,
six; sin devant une consonne et un h aspiré, comme dans
ciiiq tables, ciiiq hameaux — du lat. quinque) adj. numér.
cardin. Quatre plus un : Les cinq doigts de la main.
— Chorégr. Cinq pas et deux visages, An-
cienne danse.
— Adj. num. ordin. Cinquième : Tome cinq.
Page cinq.
— n. m. invar. Nombre composé de cinq unités:
Trois et deux font cinq, ii Chiffre qui représente
ce nombre, il Maison, chambre portant le cin-
quième numéro d'ordre : Loger au cinq, ii Cinquième jour
du mois ; L'ouverture des états généraux eut lieu le cinq
mai 1189. (Thiers.) Il Fam. Cinquième heure du matin ou de
l'après-midi : Aller à un rendez-vous entre quatre et cinq.
— Jeux. Carte marquée de cinq points : Le cinq de
cœur, de trèfle, n Dé ou domino marqué de cinq points :
Amener deux et cinq. Le double-cWQ.
— Pop. Un cinq et trois font huit. Un boiteux.
— Loc. PROv. : Mettre cinq et retirer six, Mettre les cinq
doigts dans un plat et en retirer un bon morceau.
Cinq Saints (les) ou le Christ dans sa gloire, tableau
de Raphaël (musée de Parme). Lo Christ, assis sur des
nuages, au milieu d'une gloire d'anges, lève les bras et
montre ses mains marquées des stigmates de la Passion.
A sa droite et à sa gauche, portés sur les mêmes nuages,
sont placés la Vierge et le jeune saint Jean. Au-dessous,
dans un paysage, se trouvent saint Paul et sainte Cathe-
rine d'Alexandrie.
GiNQ-ARBRES (Jean) [en lat. Quinquarboreus],
orientaliste français, né à Aurillac, mort en 1587, pro-
fessa pendant plus de trente ans l'hébreu et le syriaque
au Collège de France. Il publia en 1546, à Paris : Opus de
grammatica Nebrxorum, avec un petit traitô De notis ffe-
hrxorum. Il traduisit aussi en latin le Targum et quelques
ouvrages d'Avicenne.
CINQGENTISTE (sin-san-tisst' — rad. cinq cent) n. m.
Dans la littérature italienne. Ecrivain du xvi« siècle,
c'est-à-dire de 1501 jusqu'à 1600, série de dates dans la-
quelle les centaines sont figurées par le nombre cinq. \\ On
ait aussi cinquéckntiste, pour se conformera l'orthographe
italienne cinquecentista.
CINQ-CENTS {sin-san) n. m. Jeu de cartes offrant beau-
coup d'analogie avec le jeu de bésigue qu'il a précédé.
— Encycl. On emploie un jeu de trente-deux cartes,
dont la valeur s'établit dans l'ordre suivant : as, dix,
roi, dame, valet, neuf, huit et sept. Chaque joueur re-
çoit huit cartes : la dix-septième, retournée, est l'atout.
Les points principaux se comptent ainsi : quinte majeure
d'atout, 250; quinte majeure, 120; quatre as, 100; quatre
dix, 80 ; quatre rois, 60 ; quatre dames, 40 ; quatre valets, 20 ;
mariage d'atout, 40; mariage simple, 20; valet de pique et
dame de carreau ou binage, 40 ; sept d'atout retourné ou
relevé, 10. Lo joueur qui fait la lovée prend une carte
au talon; son adversaire l'imito, et cela jusqu'à épuise-
ment du talon. Une fois ce dernier épuisé, on doit fournir,
forcer ou couper ; autrement, non. A la fin do chaqjiie coup,
chacun des joueurs compte les cartes qu'il a dans ses
lovées en donnant à chacune les valeurs suivantes : as.
Il points; dix, 10 points; roi, 4: dame, 3; valet, 2.
Cinq-Cents (conskil dks). Hist. gr. V. sknat.
Cinq-Cents (conseil des), l'une dos deux assemblées
permanentes créées par la constitution do l'an III qui
lormait, avec le conseil dos An-
ciens, lo Corps législatif. Elle so
composait do cinq cents membres
élus pour trois ans, âgés do trente
ans ot domiciliés depuis dix ans
sur ie territoire de la République ;
ils recevaient une indemnité do
28 francs par jour. Leur costume,
orné do broderies de couleur, so
composait d'une robo blanche,
d'un manteau écarlate, d'une
toque do velours bleu ot d'une
ceinture. Les présidents et secré-
taires, on fonctions pour trois
mois, avaient droit de police sur
tous los membres contro lesquels
ils pouvaient prononcer la cen-
sure, les arrêts pour huit jours
ot la prison pour trois. Un mini-
mum do deux cents membres était
nécessaire ù la validité dos déli-
bérations. liO conseil avait l'initia-
tive ot lo voto des lois approuvées
ou rejetôes par lo conseil dos
Anciens, concourait avoc lui aux déclarations de guerre et
était chargé de fournir uno liste décuple pour la nomi-
nation dos cinq membres du Directoire. Lo conseil dos
Cinq-Cents, composé d'anciens conventionnels, so réunit
i)our la première fois lo G brumaire an III au Manège, sous
la présidence de Daunou ; son nromier aeto fut de fuiro
élire, sans violer la lettre do la loi, les cinq directeurs do
son choix. Los élections do l'an V ayant amené au conseil do
nombroux membres do l'opposition, quaranto-doux do ces
meneurs furent expulsés lo 18 fructidor |mr le Directoire
qui, l'année auivanlo, par un coup d'Etat. coiUre-partie de
celui do fructidor, annula les élections de l'an Vl, favo-
rables colto fois aux républicains (28 floréal) [Il mai nos;.
Fn résumé, le rnnioil dos CIntj-Conts demeura jUHqu'nu
Mt2inl>ro du conaeil
dos Cluq-CflQtf.
Cinq-feuilles,
bout fidèle à la République et tomba avoc dignité aux cris
de n A bas lo dictateur 1 », lorsque, le 18 brumaire, Bona-
parte, pour vaincre sa résistance énergique, fit envahir
la sallo par Murât et ses grenadiers, et en fit expulser
violemment tous los membres.
CINQ-FEUILLES {sin-femf) n. m-
Archit. Motif d'ornomontatiou in-
scrit dans une rosace à cinq divi-
sions ou lobos. (Dans lo style go-
thique, on dit plus spécialement
QUiNTE-FEOiLLËS. Le cinq-fcuiUes
est fréquemment employé comme
bouton central do rosace.)
— Bot. Syn. de potentille, ot
QtJINTE-FEUILLE.
Cinq-mars {si7i-mar') [Henri
CoiFFiER DE Rdzé, marquis de], favori de Louis Xlil, né
en 1620, mort en 1642. Second fils du maréchal d'Effiat, il dut
à la protection do Richelieu, ami de son père, d'entrer à la
cour "â. quinze ans comme capitaine aux gardes et d'être
ensuite attaché à la personne de Louis XIII pour distraire
ce prince mélancolique et surtout pour le soustraire à l'in-
fluence de M"* de Hautefort, ennemie du premier minis-
tre. Beau, élégant et spirituel, Cinq-Mars sut conquérir
rapidement l'affection du roi, au point de le décider à ré-
pudier sa maîtresse. Bientôt, il devint grand maître de la
garde-robe, puis grand écuyer do France. Dès lors, il
visa plus haut, et, encouragé par la princesse Louise-
Marie de Gonzague, dont il était aimé, il aspira à par-
tager le pouvoir avec Richelieu. Celui-ci, inquiet, lui
fit refuser un grand commandement qu'il avait sollicité
à l'occasion de sa brillante conduite au siègo d'Arras
en 1640, et, dit Montglat, ■■ le gourmanda comme un valet « .
Cinq-Mars résolut de se venger. D'abord, il ne cessa d'ai-
grir lo roi contre son ministre, puis, avec Gaston d'Or-
léans, le duc de Bouillon, et même la complicité tacite de
la reine, il complota le renversement de Richelieu. Par
l'entremise du marquis de Fontrailles, les conj urés signèrent
avec l'Espagne un traité par lequel cette puissance pro-
mettait do les appuyer de ses troupes et de son argent.
Mais Richelieu réussit à se procurer une copie du traité
et la mit sous les yeux de Louis XIII. Arrêté à Narbonne,
Cinq-Mars fut transféré à Tarascon avec son ami de Thou.
Conduits à Lyon, les deux jeunes gens furent livrés à une
commission extraordinaire, composée de membres du par-
lement de Grenoble. Trahis par les lâches aveiLxde Gaston
d'Orléans, ils furent condamnés amortie 12 septembre 1642
et décapités le même jour à Lyon, sur la place des Terreaux.
Richelieu fit démanteler le château de Cinq-Mars, et raser
les bois du domaine a jusqu'à hauteur d'infamie o.
Cinq-Mars ou une Conjuration sous Louis XIII, roman
d'Alfred de Vigny (Paris, 1827). — Cette œuvre occupe une
place importante dans l'histoire du roman historique. Elle
doit beaucoup de ses qualités à l'influence de Walter
Scott. L'intrigue romanesque y est secondaire : rien de
plus effacé, de moins attachant que les amours de Marie
de Mantouô et do Henry d'Effiat. Ce que l'auteur a voulu
ressusciter, c'est la lutte politique de Richelieu contre
la noblesse. Malheureusement, il apporte dans la pein-
ture de ses principaux personnages une trop grande par-
tialité : le gentilhomme et le monarchiste nous montre
un Cinq-Mars trop noble et trop profond, un Louis XIII
trop victime de son ministre, un Richelieu trop fourbo et
trop cruel. D'un autre côté, Vigny est un esprit aristocra-
tique qui sait mal faire vivre et grouiller la foule. Mais il
excelle à animer les personnages secondaires, à leur don-
ner le costume, la physionomie et même le langage du
temps, en un mot toute la couleur locale. Ce roman est
uno suite dramatique de tableaux historiques d'une vé-
rité pittoresque intense.
Cina-Mars, opéra en quatre actes, paroles do P. Poir-
son et Louis Gallet, musique do Charles Gounod (Opéra-
Comique, 1877). — Inspiré en partie par le roman d'Alfred
de Vigny, lo livret de Cinq-Mars n'offre néanmoins qu'un
intérêt très relatif. Sur co hbretto, Gounod a écrit une par-
tition intéressante qui, si elle no peut compter au nombre
do ses meilleures œuvres, conserve oncoro des traces do
son génie plein de grâce et de séduction. Il v faut signaler
surtout, au premier acte, la jolie cantilène ue Marie: Nuit
i-€splendissante ; au second, la chanson do Fontrailles : On
ne verra plus dans Paris...; le chœur curieux des courti-
sans et le très agréable ballot do la fête chez Mariou ; au
troisième, un duo d'un heureux
effet ot lo bel air de basse du Père
Joseph; enfin, au dernier, l'air
pathétique de Cinq-Mars : O chère
et vivatite image, et la scène finale.
CiNQ-MARS-LA-PILE, conim.
d'Indro-ot-Loiro, arr. ot à 35 kil.
do Chinon, sur la Loire; 2.003 hab,
Ch. do f. Orléans. Carrière do
pierre meultèro. Commerce do
vins. Lo surnom do la Pile est dû
à une pyramide de briques sur-
montée île cinq pilastres, haute
de 29 mètres, monument histori-
que, probablement romain, (pii so
dresse sur lo bord do la Loire.
L'ancien château, qui datait du
XV» siècle, fut on partie démoli
par ordre do Kichelieu, ou 1642.
Cinq-ports (les), ancienne
confédération maritimo anglais'--
Los ports de Ilastings, Sand-
wich, Douvres, Uomney, Mythe,
avaient formé, avant la' conquête
normande une confédération pri- j,,j^ ^^ cioq-Mar..
vilégiéo à laquelle les invasions
danoises avaient donné un caractère militaire : placés
sous la surveillance d'un officier du roi, les Cinq-Ports
devaient fournir des navires en temps de guerre. l.es rois
normands modifièrent pou cotte organisaliou, mais la con-
fédération, sans changer do nom, comprit peu à peu tous
los ports du Sud-Est. Malgré la décadence ou la disparition
do ces anciennes villes, la charge do • gardiou dos Ciuq-
Poris ■ existe oncoro aujoui\i'hut.
CINQ-SIX [sin-tiis) n. m. Alcool do vin distillé û 60'» Oay-
Lussae.
CINQUAIN, AINE (5t«-A*in, <îm') aty. numép. Clnquièmo
[VlUlL\.>
CINQUAIN — CIOMPI
CINQUAIN {sin-kin) d. m. Littér. Pièce, couplet de cinq
vers, Dommé plus souvent qdintil.
— Art milit. Ordre de bataille au xvi' et au xvii* siècle,
doDS lequel l'armée était divisée en cinq corps.
— Vitic. Variété de raisin blanc du Bordelais.
CINQOANTAIN, AINE («in-A'an-dn, en') adj. Qui vient en
cinquante jours : Maïs cinquantain.
CINQUANTAINE (sin-kan-lèn') a. f. Nombre do cin-
quante ou d'environ cinquante : Une cinquantaine de
personnes, de francs, d'ajinées. u Ago de cin-
quante ans :A/fetnrfre la CINQUANTAINE. Il FctC,
anniversaire qu'on célèbre au bout de cinquante
années de mariage ou d'exercice dans uno
fonction.
— Ane. art milit. Compagnie urbaine de cin-
quante hommes, commandée par un cinquan-
tenier.
Cinquantaine (la), tableau de Enaus [Salon
de 1859]. — Ce tableau représente un bon vieux
et une bonne vieille célébrant le cinquantième
anniversaire de leurs noces. Revêtus de leurs
habits de fête , entourés de leur nombreuse
lignée et des notables du village, ils ouvrent la
danse dans une prairie, à l'ombre de grands
ormeaux séculaires. Cette composition est char-
mante de pittoresque, de couleur et d'esprit.
CINQUANTE {sin-kanV— du la.t. quinquaginta)
adj. numér. cardin. Cinq fois dix : Cinquante est
la jnoitié de cent.
— adj. num. ordîn. Cinquantième : Page ciN-
QCANTK.
— n. m. Nombre de cinquante unités : Cinq
fois dix font ciNQtTASTE. Il Numéro cinquante ;
chiffres figurant le nombre cinquante : Le cin-
quante est sorti. \\ Maison qui porte le numéro cinquante :
Mabiter le cinquante.
— Gramm. Le nombre qui se forme en ajoutant un à cin-
quante s'exprime par cinquante et un, et non par cxn-
guante-un. On dit : cinquante-deux, cinquante-trois, etc.
CINQUANTENAIRE {sin-kan, nèr) n. m. Anniversaire au
bout de cinquante ans.
— n. et adj. Personne âgée de cinquante ans. ii Qui a
rempli une fonction pendant cinquante ans.
GINQUANTENIER (sin-kan, ni-é) n. m. Chef d'une
compagnie urbaine qui se composait primitivement de
cinquante hommes : Il y avait deux cinquanteniers sous
chaque quartenier. (Chéruel.) Il Ancien juge de village.
CINQUANTIÈME {sin-kan-ti-èm') adj. numér. ordin.Qui
occupe un rang marqué par le nombre cinquante, qui a
quarante-neuf personnes ou objets avant lui : Le ciNv-uan-
TiÈME joi/p. Il Cim est contenu cinquante fois dans un tout :
La cinquantième partie de mille est vingt.
— Substantiv. Personne qui occupe la cinquantième
place, le cinquantième rang : Etre le ou la cinquantième
sur une liste.
— n. m. Cinquantième partie d'un tout : Le cinquan-
tième de cent est deux, loucher deux cinquantièmes.
CINQUENELLE n. f. Mar. fluv. Syn. de cincenelle.
CINQUÉCENTISTE n. m. V. CINQCENTISTE.
CINQUENER {sin-ke'né)Y. n. Durer pendant cinq années
consécutives, en parlant des semences et graines : Les
semences ne font communé?nent, jnéme dans les bonnes tei'res,
que CINQUENER ou sixener. (Vieux.)
CINQUIÈME 'sin-ki'èm' — rad. cinq) adj. Qui occupe un
rang marqué par le nombre cinq, qui vient après le qua-
trième : Le CINQUIÈME Jour. \\ Qui est contenu cinq fois
dans le tout : La cinquième partie des habitants.
— Substantiv. Personne qui occupe la cinquième place,
le cinquième rang : Etre le, la cinquième sur uyie liste.
— n. f. Dans les écoles secondaires, La cinquième
classe, en comptant de la rhétorique pour descendre aux
classes élémentaires : Faire sa ciNQUiiiME.
— n. m. Elève de la classe de cinquième : En moins d'un
an, je devins fort «'inquième. (Cbateaubr.) ii Cinquième
étage : Loger au cinquième, ii Cinquième partie d'un tout:
AroirrfeuxctNQCiÈMBS dans les 6ién(*yîces. — Pop. Cinquième
partie d'un litre devin : Boire un cinquième. iiHist. Impôt
do la cinquième partie du revenu des biens-fonds, dont la
levée a été plusieurs fois ordonnée par les rois de Franco.
CINQUIÈMEMENT {sin-ki-è) adv. En cinquième lieu,
CINSAUT (sin-so) n. m. Un des noms vulgaires d'un
cépage précoce spécial au midi de la France, et appelé
aussi plant d'Arles, bondalès, espagnen, etc. (Le cinsaut
donne des vins qui ont peu do corps, mais un bouquet très
fin ; il fournit également des raisins de table.)
GiNTEGABELLE, ch.-I. de cant. de la Haute-Garonne,
arrond. et à 27 kilom. de Muret, sur l'Ariège ; 2.346 hab.
Cb. de f. Midi. Briaueterie, minoterie, moulins, liolle église
o^vale du XI» siècle, remaniée A diverses époques. Ruines
d un ancien château fort et de Tabbave de Boulbonne. On
rencontre les restes de la seconde abbaye de co nom à
5kil.au S.-O. delaville, — Lecantona7co"mm.ctG.424hab.
CiNTHiE. Biogr. V. Ctnthik.
CiNTI autref. Camar^o), ville de Bolivie (dép. de Tarija),
surio riode Cin(i, sous-affluent du Pilcomayo par le Pilaya;
2.100 hab. — Cfa.-l. de la province de Cinti.
GllfTO (Monte), sommet culminant do la Corse, dans
on chaînon qui se détache au N.-O. du massif de Paglia
Orba ou Vagliorba. Son altitude est de 2.707 mètres.
CiNTO Euganeo, bourg d'Italio (Véoétio [prov. de
Padoue,;; 2.000 hab.
Cintra, ville do (Portugal (prov. d'Estrémadurc), à
20 kilom. do Lisbonne, sur le versant occidental des
hauteur» de Cintra ; 4.030 hab. Marbres, vignobles. Com-
merce do marbre bleu, do vins, do fruits. Son climat sa-
labre, ses beaux ombrages, sos rochers pittoresques l'ont
fait surnommer un« nouvel I-^len ». 'liyron.) Château royal,
do .stylo gothique. Au sommet d'un pic, ch&tcau do la
Pcnba. Lo 30 août I80*t, Junot y signa avec les Anglo-
Portugais la convention qui déterminait l'évacuation du
Portugal par le» troupes françaises. Non loin, à Penha
Vorde, l'on conserve le cœur de Joâo de Castro. Ch.-lieu
d'UDConcelhopeujilé *l(i22.fii()hù.h.— Les hauteurs de Cintra,
ramification des monts Junio, s'étendent du N.-E. auS.-O.,
sur uno longueur do 64 kilomètres, jusqu'au cap da Koca.
Cintra (Gooçalo ub), navigateur portugais du xv* siè-
cle, massacré par les ooirs près d'Arguin, on 1445. IJ so
signala dans les guerres contre les Maures, particulière-
ment lors de l'expédition au cours do laquelle Jean I"
s'empara de Conta (1-415), et lit différents voyages le long
de la côte d'Afrique.
Cintra (Pierre D!i-), navigateur portugais du xv* siè-
cle, lit, à deux reprises, en 1462 et en 1482, des voyages
d'exploration sur les côtes de la Guinée. Son secrétaire,
Ca'da-Mosto, qui l'avait accompagne dans la j)remiêro de
ces expéditions, en a rédigé une relation. V. Ca'da-Mosto.
mm
Machine a cintrer les tôles
La Cinquantaine, d'après Knaus.
cintrage {si7i-traj') n. m. Mar. Syn. de ceintrage.
— Techn. Action de cintrer, de courber une plaque do
métal, une barre de fer, une pièce de bois, etc.
— Encycl. Le cintrage a pour but de convertir les
feuilles planes de
métal en surfaces
développables , ou
de recourber uno
barre de fer. Il se
fait à froid pour les
tôles minces, et à
chaud pour celles
d'une certaine
épaisseur, et aussi
pour les barres
épaisses comme les
jantes de roues. Les
machines à cintrer
se composent , en
général, de trois
rouleaux parallè-
les, dont deux, infé-
rieurs, tourn ent
dans des coussinets
fixes, tandis que le
troisième est mo-
bile de bas en haut.
Quand on veut cin-
trer une feuille ou
une barre, on l'en-
gage entre ces cy-
lindres ; les pre-
miers la supportent
et la guident, et le
second, en la pres-
sant fortement, lui
donne la forme
qu'elle doit avoir.
cintre {sintr'
— du lat. cinctura,
ceinture ; du gr. ken-
tron, pointe) n. m.
neaux. (A. Chénier.)
— Archit. Courbure continue d'une voûte ou d'un arc.
(Ce mot désigne surtout l'échafaudage en arc sur lequel
on construit Tes voûtes.)
— Théâtr. Partie supérieure de la scène, comprenant
la portion qui va du point
Machine à cintrer les fers
Surface concave : Lfes cintres d'an-
forme de cintre ,
D'argent k un
globe de pueules,
cintré d'or.
16
Quand il s'agit de la construction de voûtes d'un déve-
loppement considérable, les cintres sont, alors, de vérita-
bles fermes en charpente. On les construit également en
fonte et en fer. Ces grands cintres, dont la construction
exige uno très grande précision, sont généralement rou-
lants; on les fait mouvoir à l'aide de galets roulant le
l)lus souvent sur une voie ferrée disposée ad hoc inté-
rieurement aux travaux.
CINTREMENT (sm, Vian) n. m. Action de placer les
cintres d'une voûte, pour la soutenir pendant sa con-
struction.
CINTRER (sin) v. a. Construire
courber en cintre : Cintrer une pièce
de bois.
— Mar. S^n. de ceintrer.
Cintré t ee part. pass. du v. Cin-
trer. Blas. Se dit d'un globe ou d'une
sphère, quand ces pièces sont entou-
rées d'un cercle et d'un demi-cercle
d'émail particulier, il Fermé, en parlant
d'une couronne royale,
CintruenIGO, ville d'Espagne (Na-
varre [prov. de Pampelune]}, sur TAl-
haraa, atfl. de l'Ebre ; 2.500 hab. Minote-
ries, distilleries. Ville très ancienne, au-
trefois place forte, enlevée aux Maures, en 1117, par Al-
phonse le Batailleur.
GiNU, ville de la république de Colombie (départ, do
Bolivar), au milieu de vastes savanes; 8.000 hab. L'an-
cienne Sinu des Indiens, où le conquistador Heredia dé-
couvrit un cimetière indien des plus riches.
GiNXIA, nom sous lequel, à Kome, Junon présidait
aux mariages.
CINTRA n. m. Antiq. hébr. Syn. do cinnor.
CiNYRADES, descendants de Cinyras, famille sacerdo-
tale de Chypre, vouée au culte d'Aphrodite à Paphos et
Amathoute. — Un, une Cinyrade.
Cinyras ou CiNYRE, roi légendaire de Chypre, aède
et prêtre d'Aphrodite à Paphos. Il était originaire de
Cilicie, d'où venait aussi le culte de l'Astarté phéni-
cienne. Il passait pour être un fils d'Apollon. Il épousa
Metharné, fille de Pygmalion , roi do Chypre ; n eut
do nombreux enfants, "parmi lesquels Myrrh'a et Adonis.
On racontait qu'il avait provoqué Apollon sur la lyre,
et que, vaincu, il s'était donné la mort. D'après uno
autre tradition, il aurait, au contraire, vécu plus d'un
siècle et demi, comblé de dons par Aphrodite. On lo
considérait à Chypre comme l'un des plus anciens rois
du pays, comme l'inventeur des arts, de divers outils et
do la flûte, comme le fondateur ou le restaurateur du
culte d'Aphrodite. Ses descendants, les Cinyrades, étaient
voués à ce culte.
CIOCOQUE n. m. Bot. Syn. de chiocoqde.
ClOLEK (Erasme), latinisé en 'Vitellio, physicien et
mathématicien polonais, né vers 1210, mort vers 1285.
Vitellio est la traduction latine des armoiries de Ciolek,
ou jeune taureau. Le travail de ce physicien no parut
que longtemps après sa mort, sous le titre : Vitellionis
perspective libri decem (1533). Ciolek compare avec un soin
admirable les axiomes, les théorèmes et les hypothèses
d'Euclîde, de Ptolémée, d'Apollonius, de Théodore, de Mé-
nélaus, de Théon, de Pappus, de Probus, d'Al Hazem, au-
teur arabe. Ciolek écrivit aussi sur la philosophie, sur
l'ordre des êtres, sur les conclusions élémentaires, sur la
science des mouvements célestes.
CIOMPI n. m. pi. Nom qu'on donnait, à Florence, aux
manœuvres qui n étaient compris dans aucun des arts ni
majeurs, ni mineurs, et qu'on traitait comme des esclaves,
les fouettant à l'occasion. — Un ciompo.
— Encycl. Ce mot de ciompi est évidemment une cor-
ruption du mot français n compères u . Ce furent les ciompi
qui tentèrent, à Florence, la révolution sociale de 1378.
Exploités par l'aristocratie capitaliste, ils n'attendaient
ou une occasion de tout bouleverser, lorsque les chefs
ue l'aristocratie provoquèrent le peuple en se mettant
en conflit avec Inomme populaire de l'époque, le gon-
falonier Sylvestre de Médicis. Ce fut le signal d une
efil'ervescence populaire, qui dégénéra bien vite en révo-
lution. On créa d'abord la commission des Dix de liberté
Cinlre en terre
Cinlre retroussé
p^ voûle en plein cintre
où le décor disparaît aux
yeux du spectateur jus-
qu'aux comDlesdel'édifico.
— ,Techn. Armature en fer
plat qui sert, dans un poèlo
portatif, à soutenir la gar-
niture. (Ondit aussi cage.)
Il Nom vulgaire des porte-
manteaux en bois, cintrés.
— Encycl. Trav. publ.
Les échafaudages curvili-
gnes destinés à la con-
struction des voûtes de
toutes dimensions portent
lo nom de cintres, leur
forme varie. On distingue
le plein cintre; le cintre
surhaussr, le cintre sur-
baissé, le cintre en anse de
panier, etc. Dans le pre-
mier, la courbe généra-
trice est une demi-circon-
férence ; dans lo second,
c'est uno demi -ellipse
ayant pour base son petit
axe; ta troisième, qui e.st
aussi une ellipse, s'appuio
sur son grand axe.
Lorsque la voûto à con-
struire est do faible di-
mension, le cintre com-
prend un en(rai( qui repose
sur des pieds-droits adossés intérieurement aux deux faces
verticales de la maçonnerie que l'on veut surmonter d'une
voûto; un poinçon et quelques contre-fiches partant du
centre cl so dirigeant ver.s la périphérie maintiennent les
difl'érentcs pièces taillées oxtériouroment suivant la cour
buro adonner; los cintres sont dits fixes*
7 — 01
Cinlre p' voûte en plein cintre
Cintre pour arc en ogive cinlre p"" voûte en anse depanier
Cintre enfer
contre l'aristocratie; puis, lo 20 juillet 1378, la seigneu-
rie fut dispersée , le bas peuple mis en possession du
pouvoir et le cardour Michel Larulo élu gonfalonier; en-
fin, le 28 août 137S. nne insurrection suprême éclata et
tenta d'établir la démagogie pure et simple. Michel Lando
écrasa le mouvement (31 août), chassa les exaltés et
Cionu3 (gr. 4 fois]
17
essaya do gouvornor avec la potito bourgeoisie. Mais lo
bas peaplo, i)his jaloux dos Dour^L'ois quo dos uoblos,
préftSi'a la rosiaurution do ceux-ci [ latci ).
GION i,^M'. kton) n. tn. Luotte. Il Excroissance
L'aronruleu.so du la luatriL-o.
GlONE (Andréa lu). V. Orcagna.
CIONELLE ou CIONELLA {mH') i\. f. Sous-
^enro de mollusques gastéropodes du genre
torusaccia, caractérise par la coquille luisante,
ù. bouche ovale-piritormo, à pourtour très épiiis
on dedans. (Un oxomplo do ces petites coquilles
terrestres de France est iourni par la cionella
stibcylindrica do Franco.)
CIONINÉS (rad. cionus) n. m. pi. Tribu d'in-
sectes coléoptères rhynchophores, famille dos
curculionidés, ronfermaut les geures ciûniis, stereonychus
et autres, ayant pour carai:tèros communs : troisièino
et quatrième segments abdominaux brusquement recour-
bés ou arrière près du bord latéral, épimôros métathora-
ciquos grands, hanches postérieuros largement séparées
dos olytres, antounos ayant leur funicule réduit à cinq
articles. — Lfn cioniné.
CIONITE (du gr. kiôn, luette) n. i\ Inflammation do la
luette.
GIONOSICYOS {si, si-oss) n. m. Genre do cucurbitacéos,
tribu des cucumérinées, représenté par une seule espèce
de la Jamaïque, herbe grimpante à grandes fleurs jaunes,
à fruit gros comme une orange, lisse et jaune.
CIONUS [nuss) n. m. Genre d'insectes coléoptères, type
de la tribu des cioninés, renfermant
de petits charan*^ons globuleux, à
él^^tres mouchetés ou tachetés de
noir velouté.
— Encycl. Vivant exclusivement
sur les scrofulariées, ils sont répan-
dus à peu près dans toutes les ré-
gions où poussent ces plantes : on
enconnaît de très nombreuses espè-
ces. Leurs larves vivent à décou-
vert ou dans des feuilles réujiies on
bourse, et se métamorphosent dans
une coque globuleuse et transpa-
rente. Citons le cionus scrofularice,
répandu dans tout l'hémisphère boréal; le cioniis thapsi
(Europe et Turkestan) ; le cionus pulche Uns (Europe).
GlOS, un des Argonautes et compagnon d'Hêraklès.
A son retour de Colchide, il fonda en Bithynie, près de la
Propontide, la ville de Cios, qui fut plus tard détruite par
Philippe III de Macédoine, et rebâtie par Prusias, roi do
hithynie.
CIOTA ou CIOTAT (ta) n. m. Variété de cépage, analo-
gue au cftasselas. \\ On dit aussi ciouta, et cioutat.
ClOTAT (La) [lat. Citharista], ch.-l. de cant. des Bou-
ches-du-Rhône, arrond. et à 35 kilom. de Marseille, sur la
Méditerranée; 1^.734 hab. {Ciota-
dens, ennes ou Ciotadins, iyies.) Ch.
def. P.-L.-M.— Lecantona4comm.
et 16.659 hab.
La Ciotat est bâtie au fond du
golfe des Lèques ou de la Ciotat;
son port, d'un accès facile, et pou-
vant recevoir des navires de 6 mè-
tres de tirant d"eau, s'est vu enlever
presque tout son trafic par sa grande
voisine Marseille. Mais les ateliers
deconstruction de la Compagnie des
messageries maritimes, qui occu-
pent plus de trois mille ouvriers, lui
donnent une certaine importance.
La Ciotat fut d'abord, sous lo nom do Citharista, uno
colonie marseillaise; occupée plus tard parles Romains,
elle fut ruinée par les invasions. Elle se releva au Xii" siè
de, et comptait 12.000 hab. au xvi'. Patrie de Josepli
Seguin, de Portalis et de l'amiral Gantheaumo.
GIPADESSE (df^ss) n. f. Genre de méliacécs, renfermant
des arbustes ou des arbrisseaux do l'Asie, do laMalaisio,
de rOcéanie tropicale et do Madagascar.
CIPAL n. m. Pop. A Paris, Abréviation pour gardr
municipal. \\ PI. Des cipaux.
ClPANGU, nom donné, au Japon, à la lin du moyen âge.
ClPAQUIRA ou ZiPAQUIRA, ou ChIPAQUE, comm.
dos Etats-Uuis do Columbio (dèp. <li- Ctimliiianiarca), dans
la vallée du rio Kunza, affluent du Magdalona; s. 315 hab.
Ancienne résidcm.'e des souverains muyscas. Mine do sel
gemme ; mines <lo plomb, de fer, de cuivre ot do soufre. —
ha. province di> Cipaqaira a 76.430 hab. ; le district, 12.000 h.
ClPARIU ( Timothéo ) , ecclésiastique et philoloçrnc
roumain, né on Transylvanie en 1805, mort à Blasendorf
en 1887. Professeur do théologie au sôminairo de Blasen-
dorf, il créa, en 1867, Organul Luminnrui (Organe de la
Lumière), loprouiier journal roumain on caractères latins.
En 1850, il fut élu d.éputo au Koichsrath do Vienne ot,
en 1863, sénateur. II fut lo représentant le plus célèbro
do l'école latiniste on Transylvanie. Si-s couvres princi-
pales sont ; /Je latinitate Uni/usp Valachtcx (1855); I)e no-
mine Valachorum tfcntili {isr>i) ; De re literaria Vulttc/iurum
(1858). Sa grammaire en doux volumes, Gramatica limhtn
romine (1859 ot 1869), fut couronnée par l'Académie rou-
maine.
CIPAYE ou CIPAÏE ipàf/' — angl. scpoy ; du persan sipa/ti)
n. m. Nom dos soldats hindous engagés au service dos
Kuropéons, ot en particulier des Anglais.
— Adjoctiv. : Soldat cii'AYit.
— Encycl. ïlist. Avant l'arrivéo des Européens dans
rindo, les indigènes avaiont l'habitudo de so louorau plus
offrant. Duploix organisa, au profit de l'Inde française, un
servico do prons, qu'il nomma cipafiis (guerriers). IV. plus
bas.] Lord Clive créa, au Bongalo, dos régiments d indigè-
nes dressés à l'européonne. Cotte armée, qui compta jusqu'à
contquairo-vingt-dixmillo hommes (infanterie otcavalerio),
80 composait do mtisulnians et d'Hindous ; jusqu'en 1857, elle
fut à la solde rjo la Compagnie dos Indes. A cotte époque,
éclata la révolte (|ui dura doux ans. On lut a attribué bii'ii
dos motifs; il est do fait qu'il régnait alors uno grande
agitation parmi les populations indigènes du Nord, à
cause do la récente annoxion du royaume d'Oudo, dont le
souverain avait été dépouillé do ses Etats par lord Uulhou
CION — CmCAÈTE
Armes de La Ciotat.
sie ; de plus, une tradition, populaire à, la fois chez les
Hindous et les musulmans, tixait à la centième année la
Xuino do la domination anglaise, qui datait de 1757. La
cause apparente fut celle-ci : en 1856, lo gouvernement
anglais lit distribuer aux cipayes dos carabines rayées,
dont les cartouches étaient enduites de graisse de porc,
animal immonde aux yeux dos Hindous et des musul-
mans. Lo soulôvemont conimonça dans le Bengale et
fagna uno partie de la présidence de Bombay ; l'armée do
ladras resta lidèlo, ot colle du Pendjab offrit même un
puissant concours aux Anglais. Des atrocités marquèrent
des deux côtés cotte lutte atFreuse. Le siège memorablo
de Delhi, suivi de la prise de la ville, termina la lutte
(20 sept. 1857). Le major Hodgson fit prisonnier le dernier
descendant du Grand Mogol, réfugié dans le tombeau de
Houmayoum, et, lo lendemain, entouré de 8.000 Hindous,
tua de sa propre main les trois tils du vieux prince. Les
résultats de la révolte furent la suspension de la Compa-
gnie par un bill du parlement et la proclamation do la
reine comme impératrice des Indes. Une amnistie fut pro-
mise. La résistance so prolongea encore dans l'Oudo et
fut marquée par do nouvelles atrocités, dont lo rajah de
Bithoor, Nana-Sahib, fut le principal instigateur; c;ette
ûernière campagne fut close par la prise de Lucknow
(3-12 mars 1858). Il fallut, cependant, près de neuf mois à
sir Colin Campbell pour rejeter les insurgés dans les
montagnes du Népaul. L'armée indigène fut réorganisée,
et les cipayes furent licenciés.
— BiBijoGR. : sir John Kayo, History of the Sepoij ivar,
continuée par VHistonj of the Indian mutiny, du colonel
Malleson ; colonel Edward Vibart, the Sepoy mutiny as seen
bu a subalteim Jrom Delhi to Luchnoin; Tuio narratives of
the mutiny in Delhi, traduites des originaux par Charles-
Théophile Metealfe.
L'organisation des cipayes, au service do la France,
subit de nombreuses vicissitudes; augmentant quand la
guerre reprenait avec les Anglais, pour se réduire de
nouveau quand la paix était faite, disparaissant même
entièrement parfois, comme, par
exemple, pendant le premier Em-
pire, quand les possessions fran-
çaises furent tombées aux mains
des Anglais. Rétablis à la Res-
tauration, les cipayes ne furent
reconstitués, en 1817, qu'à quatre
compagnios, qui furent réduites
à deux en 1867, puis a une seule
en 1889. La suppression de cette
dernière avait même été décidée
en 1S9S. Les cadres européens
devaient être réintégrés dans l'in-
fanterie do marine, ot les indigè-
nes retraités ou employés dans
la constitution d'une milice locale
qui devait remplacer les cipayes.
Mais ces mesures furent rappor-
tées peu après et la compagnie
a été maintenue.
ClPIERRE (Philibert de Mak-
ciLLY, seigneur de), capitaine
français, mort eu 1566. Il prit
une par: honorable aux guerres d'Italie, princii)alement
sous Henri II, et fut, à la tin do ce règne, nommé gou-
verneur du duc d'Orléans, puis, quand ce prince fut de-
venu Charles IX. premier gentilhomme de la chambre du
roi et gouverneur do l'Orléanais.
Aux diverses dignités dont il fut investi il convient
d'ajouter celle de maréchal do France, dont ne fait men-
tion aucun généalogiste, sans doute parce que la mort
i>e lui laissa pas lo temps do prêter le serment do sa
charge.
CIPO n. m. Nom par lequel les Brésiliens désignent
toutes les lianes et plantes sarmonteuses.
CIPOLIN (de l'ital. cipollino, petit oignon, à cause des
bandes parfois concentriques qui caractérisent cette roche)
adj.m. Calcaire cristallin, do structure schisteuse, presque
toujours micacé, souvent talcifère et chloriteux.
— Encycl. Cette variété do marbre se rencontre en gran-
des masses lenticulaires dans lo gneiss ot présente cotte
particularité de passer progressivement à la roche encais-
.santo, ce qui porto à croire qu'elle résulte d'une concentra-
tion de carbonate do chaux, ot quo
son origine est métamorphique.
CIPONIMEn. m. Bot. Syn. de sym-
ri.ocos.
CIPPE (lat. cippus, primitiv. sou-
elle, tronc) n. m. Auj., Domi-colonno
sans chapiteau, simulant une colonne
brisée, sur laquelle on grave quel-
quefois des inscriptions.
— Encycl. Los Romains nom-
maient c//j/)ua uno colonne courte ou
un pilier quadraugulaire marquant
une frontière, uno limite do champ, une sépulture, etc.
César désigne sous ce nom les gros pieux d'une palis-
sade, et, dans certains pays où la pierre manquait, on so
servait, sous lo mémo
nom , de souches on
guise de bornes. Telle
est probablement l'ori-
gino<lu ciitpr do pierre
qui lo rappelle par sa
terme. La partie supé-
rieure était taillée, la
partie inférieure restait
brute. Lo cippe était
nu ou orné do sculptu-
res, mais portait tou-
jours queli
tion
route, épitapi
Los mots j» fronlc
nt/rum. suivis do chif-
Cipaye.
Cippc.
uelquo inscrip- V l3)l|
indications <lo y«nS
épitapho. etc. t^^
CtppQ fuDJiralro.
fros quo l'on remarque souvent snr les cippes funéraires,
indiquent l'espace do terrain qui, devant ot derrière lo
monumont, appartient ù la sépulturo. Los lettres S T T L
sijj'niflont : Stt tibi terra levis (yuo lu torro to soit légère).
L inscription fréquente aussi : //or tnonumentum h-vrcfea
twn sefjuilur, vout dire quo les héritiers n'ont pas lo droit
d'en disposer ot do lo vendre. Les cippos l'uutïrairos sont
souvent creusés à leur extrémité supérieure, de manière
ù recevoir une urne contenant les cendres.
GIPPICO (Coriolan). V. Cépion.
ClPRIANI (Giovanni Battista), peintre et graveur ita-
lien, né il Florence en 1727, mort près de Londres en 1785.
li se tixa tlo bonne heure à Londres, où son ami Barto-
lozzi grava un grand nombre de ses planches. Il devint
un des premiers membres de l'Académie royale fondée ea
1709. Sa manière était élégante et Une, et se ressentait de
l'imitation du Corrège. Il a gravé surtout d'après Cellini
et Van Dyck.
GlPRiANZ (Lionetto), homme politique italien, né en
Toscane vers 1814. Dès seize ans, emporté par ses goiîts
aventureux, il voyage en Afrique, où il assiste à. la prise
d'Alger, aux Antilles, etc., et so tient en relations avec
les chefs des mouvements révolutionnaires. En 1848, il est
nommé colonel par le grand-duc do Toscane ; en 1849, il
est envoyé en mission à Paris. A la nouvelle de la fuite
du grand-duc, il s'engage dans l'armée piémontaîse, se
distingue à la Sforzesca, et, à la suite de la bataille de
Novare, il passe en Californie. Il visite l'Amérique sep-
tentrionale (1853), revient en Europe (1855), s'embarque de
nouveau dans 1 expédition de la Beine-Éortense (1857),
joue un rôle dans le rapprochement de Napoléon III et de
Victor-Emmanuel, et retourne en Californie. Les événe-
ments de 1859 ïe ramènent on Italie ; il combat dans les
rangs de l'armée franco-sarde, est nommé chef du gou-
vernement des Romagnes, et, l'annexion accomplie, il
s'établit définitivement en Amérique.
ClPRIANI (Amilcare), révolutionnaire italien, né ù
Rimini en 1845. Il s'engage à quatorze ans pour combattre
l'Autriche (1S59). Après Villafranca (1860), u déserte et ac-
court à Naples auprès de Garibaldi. Il est condamné à
mort par contumace, et s'enfuit en Orient. En Crète, il
rencontre Flourens, se lie avec lui, lo suit à Paris (1868),
et prend part à l'insurrection de la Commune. Fait pri-
sonnier, il est condamné à mort (1871), puis déporté à Nou-
méa. Délivré en 1879, il revient à Paris, d'où ses violences
le font expulser (1880). Il passe alors en Suisse. En 1881,
il roDtro en Italie pour siéger au congrès socialiste de
Rome. Arrêté, il est condamné à dix ans de bagne. Ra-
venne et Forli l'élurent député à plusieurs reprises, en
manière de protestation. Gracié après 1887 par le gou-
vernement italien, il reparut en France, où il collabora à
divers organes socialistes. Eu 1897, il partit au secours des
Grecs (guerre gréco-turque) à la tête d'une bande de vo-
lontaires italiens, et il fut grièvement blessé au combat do
Domokos. A son retour, les électeurs de Forli le rééli-
saient député pour la cinquième fois, et l'extrême gauche
présentait une motion pour quo « les droits civils lussent
rendus à ce proscrit »; mais son élection fut encore annulée.
CIPURE n. m. Genre d'iridacées, renfermant des herbes
bulbeuses de l'Amérique tropicale.
CIRAGE n. m. Action de cirer, il Résultat de cette ac-
tion ; manière dont un objet est ciré, il Action de préparer
les toiles cirées.
— Composition qu'on applique sur certaines chaussures
pour les rendre brillantes.
— Filât. Opération consistant à enduire de cire un fil de
lin retors. (Cette opération s'exécute généralement à l'aide
de machines spéciales qui cirent un à un les fils traver-
sant une boule composée de cire vierge et d'autres ingré-
dients. Quelquefois, aussi, les dissent cirés en écheveau,
la machine lui imprimant un double mouvement de ten-
sion et de torsion.)
— Mar. Vêtement de coton huilé, comprenant un pan-
talon, une capote et un suroit, que los matelots du com-
merce et les pêcheurs revêtent pour se préserver de la
pluie ot des embruns.
— Peint. Tableau de cirage. Tableau n'ayant qu'une
couleur unique, jaunâtre, et dans le genre du" camalou.
— Photogr. Sorte d'encollage destiné à empêcher l'alté-
ration du sel sensible ot à rendre le papier transparent :
lo papier posé sur une plaque métallique chautl'ée, avec
interposition de plusieurs doubles de papier buvard, est
enduit réguliôromont de cire fondue,
— Encycl. Techn. On fabriçiuo le cirage soit à l'état
pâteux, soit à l'état liquide, suivant l'usage auquel on lo
destine. Sa couleur est généralomout noire, bien qu'il so
fabrique, notamment on Angleterre, des cirages spéciaux
à baso de cire, servant pour les cuirs jaunes de certai-
nes chaussures ou do harnais.
Dans la composition dos cirages pâteux entrent comme
matières premières: du noir rf'û^oire.dola mélasse. de l'acide
sutfurique, de la noix de galle, de Veau, et fréquemment du
sulfate de fer. Du reste, cette composition n'est pas uni-
forme, chaque fabricant la modifiant au gré de sa fantaisie.
Les cirages liquides sont fabriqués avec des ingrédients
analogues à ceux du cirage uàteux ou solide; seule, la
quantité d'eau est plus consiaérablo. Quant aux cirages
iaunes, ils so composent de cire viorgo dissoute dans
l'essence de térébenthine, avec addition Iréquonte do potit-
luit ot d'acide sulfuriquo.
GiRAL, comm. do l'Orne, arr. et â 17 kilom. d'Alonçon,
près de la Mayenne naissante ;
919 hab.
CiRBIED (Jacques CiiAHAN), orien-
taliste arménien, né dans la Méso-
potamie on 1778, mort A Titlis en
1834. S'étant rendu à Paris on 1792.
il fut attaché ù l'Ecole dos langues
orientales vivantes (1798), puis pro-
ros.seur répétiteur d'arménion (1810-
I8Î7). H alla ensuite fonder une im-
primerie il Tillis. Ses principaux
"tuvragos sont : /iechorches curieuses
sur l histoire ancienne de l'Asie
(180(1) ; Tableau gi^néral de l'Arménie
(I8t3); Grammaire dv lu langue
arménienne (18S3j.
CIRCAÈTE n. m. Oonro d'oiseaux
rapucos, famille des uccipitridés,
tribu dos butéoninés, comprenant
des formes do taille moveiuio. i\
imites assoi! lonuuos, â grittos pou robustes, courtes, â
loc cuiivoxo ou uossus.
— Encvci.. On connaît uno douxaino d'ounècoH do fir*-
caétes, répan<tues dans les diverses régions du globe. Los
3
CIroailo.
CIRCAMÉDlTEilRAiNÉEN - CIIICONCISION
circaètes proprement dits (circaeCus) sont propres aux ra-
gions chaudes de l'ancien monde. Kn Europe existe une
seule espèce, c'est le circaète ou aigle Jean le Blanc (ciV-
caetus Galticus); de couleurs claires, de petite taille, il
atteint à peine 1 mètre d'envergure, chasse au-dessus des
étangs et paraît manger surtout des libellules, dont il dé-
truit d'énormes quantités. D'autres espèces, civcaetiis tho-
racieus et circaetns fasciolatus, habitent l'Afrique. Les
sous-genres harpyhalixttis (propre à l'Amérique du Sud),
harpyhali^tus coronatus (Brésil), et spihrnis [spiîornis ho-
lospHus] (sud de la Chine et Philippines, etc.), comprennent
d'autres espèces.
CIRCAMÉDITERRANÉEN, ENNE {nê-in, en' — du lat.
circa, autour, et méditerra7ïéen) adj. Qui avoisine la Médi-
terranée.
GiRGARS ou SerCARS DU NORD, ancienne division
de l'Inde anglaise. Les cinq Circars, ou districts du Nord,
étaient situé's sur lacôte ouest du golfe de Bengale, entre ce
golfe à l'E., les provinces d'Orissa et de Djaiapour au N.,
l'Etat de Nizam à l'O-, le Carnatic au S. : ils étaient peu-
plés de 2.600.000 hab. Ce territoire, qui était proprement
les bassins maritimes des fleuves Godavéry et Knchna.
fait aujourd'hui partie de la présidence de Madras ; il
renferme les villes de Mazulipatam, Radjamandri, Viza-
gapatam et la ville française de Yanaon. Les Circars du
Nord ont été le théâtre de longues luttes entre Français
et Anglais, vers le milieu du xviii* siècle ; ils furent, pour
la plus grande partie, conquis par Clive sur les Français,
en 1765 ; le reste fut occupé par les Anglais, en 1778.
CiRCASSIE, ancienne dénomination de la région d'Eu-
rope, située au N. de la chaîne du Caucase. C'était le pays
des Circassiens ou Tcherkesses. Ce territoire correspond
aujourd'hui aux provinces de la Kouban (lekaterinodar,
leïsk, Maïkop) et du Térok (Vladikavkaz), en Caucasie :
ce sont les montagnes et les terrasses qui s'inclinent du
Caucase central aux plaines de ces deux fleuves.
— Encycl. Les habiUnts de la Circassie sont nommés
Tcherkesses par les Turcs et les Arabes, Tchirkassis par
les Russes, Kazaks par les Ossètes. C'est au vi« siècle
avant notre ère que l'on trouve la première mention de ce
pays, dont les habitants étaient appelés Ant et Adigfies
par les Grecs. U est à remarquer que c'est encore sous le
nom d^Adighes que les Circassiens se désignent eux-
mêmes aujourd'hui. On n'a, pour l'antiquité, que très peu
de renseignements précis sur la Circassie, surtout pour la
partie orientale, qui a dû, à certaines époques, faire
partie du royaume d'Ibérie. Elle fut conquise par Mithri-
date, et, après sa mort, elle compta, au moins nominale-
ment, parmi les provinces de l'empire d'Orient. Les Huns
la dévastèrent au v" siècle ; puis les Khazars s'en empa-
rèrent à leur tour ; après la chute du royaume des Kha-
zars. la Circassie dépendit de l'empire des Seldjoukides
de Perse, puis du royaume de Géorgie. Déjà, au x" siècle,
les Russes avaient commencé leurs incursions dans le
Caucase, et. un peu plus tard, les relations de parenté
devinrent fréquentes entre les grands princes et les fa-
milles priacières de ce pays. Batou-khan, petit-fils de
Geugis-khan, s'en empara au xiii* siècle, et elle forma
l'une des provinces occidentales de l'empire mongol ; elle
passa ensuite, à la fin du xiv* siècle, sous la domination de
Tamerlan et de ses successeurs ; c'est à cette époque
que ses habitants embrassèrent l'islamisme. A la fin du
xvu' siècle, le tsar Ivan Vassilievitch, gendre d'un
prince circassien, défendit l'indépendance de la Circassie
contre les prétentions du khan de Crimée; mais, après
lui, ses successeurs se désintéressèrent de la question, et
la Circassie devint tributaire du khanat de Crimée. Ré-
voltés par la dureté avec laquelle ils furent traités, les
habitants s'insurgèrent eu 1708, et se mirent sous la pro-
tection de la Turquie ; la paix de Belgrade (1739) et celle
de Kutchuk-Kainardji (1774) leur rendirent leur indépen-
dance, mais pour peu de temps ; déjà, sous Pierre le Grand,
les Russes s'étaient emparés du Derbend et de Bakou ;
eu 1783. la Circassie fut incorporée à la Russie et. depuis
ce temps, malgré les révoltes de Kazt MoUak et de
Schamyl dans le Daghestan, elle n'a pas cessé de faire
partie de l'empire. En i864, deux cent mille de ses habi-
tants se réfugièrent sur le territoire turc, où le sultan
leur donna des terres.
Circassien, ENNE {si-in,èn')t personne née" en Cir-
cassie, ou qui
habile ce pays.
— Les CiBCAS-
SIE.SS.
— Adjectiv.
Qui appartient
à ce pays, ou à.
ses habitants :
Anttf/uité ciR-
CASSIENNB.
—u. m. Idiome
des Circas-
siens : S'expri-
mer en ciRCAB-
KIBN.
— Encycl.
Vaincus par
les Russes, tes Circassiens, ne voulant pas se soumettre à
leurs vainqueurs, émigrèrent vers les possessions turques
du sud du Caucase. Au milieu du xix* siècle, on comptait
encore sur les deux versants du Caucase environ 600.000
Circassiens; ils n'étaient plus 100.000 vers 1880. Enfin, en
1889-1890, eut lieu le dernier exode. Aujourd'hui, les
Tcherkesses se rencontrent, on Asie turque, dans les pro-
vinces do Van. d'Erzeroum, do .Siwas et dans presque
toute l'Asie Mineure; mais ils n existent plus, comme
nation, en Caucasie, et le terme « Circassie > est pu-
romout liistorKiue.
CXRGASSIENNE {$i-^n') n. f. Tissu de laine croisée ot do
coton.
Circassienae (la), opéra-comique on trois actes, pa-
roles de .Scribe, musique d'Auber ^Opéra-Comique, 18G1).
Scribe, on l'arrang'jant ù. sa manière, s'était servi pour
sa pi6co d'un do» fncidonts du roman do Louvot, ie Che-
vaUer de P'aublan, celui où le héros se travestit en femme.
D'une inspiration aimable, lapartilion renfermait plusiour*.
jolis morceaux : au premier acte, un joh chœur ot une ru-
raance touchante do t6aor ; au second, un chceur fémi-
nin charmant, ot au troisième d'cxcollonts couplois do
baryton.
TypcB circasBiens.
Ulysse obligeant Circé à. readrc
, ses compagnons leur ancieoiie
forme (miroir étrusque).
CIRCE n. f. Genre de mollusques lamellibranches sipho-
niens, famille des vénéridés, renfermant des animaux ma-
rins des mers tropicales de rancien monde, caractérisés
par leurs siphons courts et inégaux, leur coquille aplatie à
côtes divergentes, etc. (Les nombreuses espèces de circes
ont été réparties dans divers sous-genres : crista, gouldia,
phjchojyiia ; des formes fossiles existent dans les terrains
tertiaires. La circe corrugata habite la mer Rouge.)
GiRCÉ, déesse et magicienne, qui habitait l'ile d'^-Ea.
Elle était tille d'Hèlios et de l'océanide Porsea. Elle vivait
dans un palais somptueux, où elle chantait en tissant de
riches étofifos, au milieu de lions, de loups et autres bétcs,
qui, pour la plupart, étaient d'imprudents voyageurs tou-
chés par sa baguette magique. Elle était redoutable par
sa beauté et ses sortilèges. Elle est connue surtout par
les récits de VOdyssée. Ulysse, arrivant à l'île d'^iCa, en-
voie à la découverte plusieurs de ses compagnons, qui
sont changés par la déesse en pourceaux. Un d'eux, pour-
tant, s'échappe et vient avertir Ulysso de l'aventure. Le
héros se met en route. Hermès lui remet une plante qui le
défendra contre les maléfices, et lui indique la conduite à
suivre. Ulysse déjoue toutes les ruses de Circé, se fait
aimer d'elle, et obtient que ses compagnons reprendront
leur ancienne forme. Il séjourne un an dans l'île, puis veut
retourner à Ithaque. La déesse lui trace la route à suivre,
lui conseille de consulter Tirésias et lui apprend à évo-
quer les morts. Suivant
une tradition, Circé aurait
été tuée par Télëmaque, et
vengée par sa fille Cassi-
phone. Elle jouait aussi un
rôle dans la légende des
Argonautes : elle était sœur
d'-<Eétôs, roi de Colchide.
et, avant d'habiter l'île
d'jEa, elle avait épousé,
puis empoisonné, un roi des
Sarmates. Les Grecs pla-
çaient l'île d'.'Ea vers 1 Oc-
cident, dans le voisinage
des côtes tyrrhéniennes.
Plus tard, les Romains mê-
lèrent la légende de Circé
aux traditions du Lalium ;
ils firent de Latinus un fils
do la déesse et d'Ulysse, et
ils identifièrent nie d'.^a avec le promontoire de Circeii
(aujourd'hui Monte CirceUo). L'histoire d'Ulysse et de
Circé a souvent inspiré les artistes, comme les poètes ;
elle était représentée déjà sur le cofiTre de Cypsélos ; et
elle figure encore sur des peintures de vases et des bas-
reliefs conservés. On la retrouve souvent aussi chez les
peintres modernes, surtout chez ceux de l'école italienne.
Enfin, la littérature fourmille d'allusions à cette fable
célèbre. Le nom de la déesse est passé dans la langue,
comme nom féminin, pour désigner une femme séduisante
et dangereuse : Une Circé.
Circé n. f. Planète télescopique, n» 34, découverte
par Chacornac, le 6 avril 1855.
Circé, tragi-comédie en cinq actes de Thomas Corneille,
avec musique de Charpentier, représentée sur le théâtre
de la rue Guénégaud, le 17 mars
1675, et reprise en 1705 avec un
prologue et des divertissements
de Dancourt. C'est une de ces
pièces à grand déploiement scé-
uique, dans lesquelles la musi-
que avait une part fort impor-
tante, et dont le genre se rappro-
chait beaucoup de celui de l'opéra.
CIRGÉACÉES ouCIRCÉES (rad.
circée) n. f. pi. Tribu de la famille
des onagrariacées, formée des
genres circée, diplnndre_, lopézie
et riesenbachie, et élevée par plu-
sieurs auteurs au rang de famille
distincte. — Une circèacêe ou
CIBCEE.
CIRCÉE (du nom de la magicien-
ne Circé, parce que cette plante
était employée dans les incanta-
tions) n. f. Genre d'onagrariacées,
comprenant des herbes vivaces circée parisienne: a. tleur.
des régions froides ot tempérées
de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord. La circée
parisienne {circa^a lutetiana) est une plante vivace, abon-
damment répandue dans les bois du nord de l'Europe.
Il On l'appelle aussi herbe à. la magicienne, herbe aux
SORCIliRS, HERBE DE SaINT-EtIENNE.
CiRCEn ou ClRCElUM, ville de l'ancienne Italie (La-
tium), chez les Volsques, sur un promontoire formé par
le Monte Circeo.
CIRCELLÉ, ÉE {sèl' — du lat. circellns, petit cercle) adj.
Qui est marqué de cercles colorés.
GIRCELLION (sèl) n. m. Genre d'insectes coléoptères
lamellicornes, famille dos scarabéîdés, comprenant de
gros bousiers bombés, noirs, aptères, habitant le cap de
Bonne-Espérance.
GiRCELLO, comm. d'Italie (Campanie [prov. de Béné-
vent]), sur un sous-affluent du Volturno par le Calore ;
2.70U hab.
GiRCCO ou GiRGELLO (le Circxum Promontorium dos
anciens;, montagno d'Italie [525 m.j, formant promontoire
sur la mer Tyrrhénicnno, et terminant la longue série des
marais Pontins, en face le groupe des îles Ponza. Sur ses
pentes so trouve la grotte de Circé, dont la célèbre magi-
cienne, suivant la Fable, faisait sa demeure. Los habitants
du pays appellent cotte montagne Monte di San-Felice, du
nom a'uno bourgade située au pied méridional du Circeo.
Les Français, commandés par Macdouald, y défirent les
Napolitains, les 2 et 9 août 1798.
GiRCESIUM, ville antique do la Mésopotamie supé-
rieure, située au confluent du Kbabour et de l'Euphraie ;
c'est la Kirkhcsia dos géographes arabes, — la Sirkhi dos
textes assyriens. — Elle a été longtemps confondue avec
Carchemish, jusqu'au moment où la position do cotto der-
nière ville a été définitivement fi.xôo. V. Carchemish,
18
CIRCINAL, ALE, AUX adj . Enroulé en forme de crosse,
comme les frondes des fougères : Frondes circinales.
Il On dit aussi circiné, ée.
CIRCINALIUM {li-om') n. m. Genre d'ascidies composées,
famille dos polyclinidés, comprenant des formes à orifice
branchial mum de huit dents, dont l'ovaire
est très long,
— Encycl. Les circinalîum forment de pe-
tites colonies orangées marquées de rouge,
vivant dans les rochers des côtes de France,
où, suivant la tranquillité de l'eau, leurs pieds
s'allongent ; dans les endroits agités, les co-
lonies sont presque sessiles. Le circinalimn
concresceîis se trouve sur les côtes de Bretagne.
CIRCINÉS a. m. pi. Tribu d'oiseaux rapa-
ces, famille des accipitridés, renfermant les
busards et les polyboroides, genres caracté-
risés par les tarses longs, les plumes de la
région de l'oreille en collerette, les ailes lon-
gues recouvrant complètement la queue. — Un
CIRCINÉ.
CIRCINELLE {si-nèl') n. f. Genre de cham-
pignons mucorinés, appartenant à la division
des homosporangiées : Les cirCINELLES nul le circinaUum.
piMicelle en ci/me sympodique et en ombelle pé-
dicellée. (Van Tieghem.) [Ce sont des moisissures existant
sur les matières excrémentitielles ; la reproduction a lieu
par de petites spores sphériques.]
CIRCITEUR (du lat. circitor) n. m. Dans l'antiquité, Sur-
veillant des aqueducs, des jardins (garde champêtre) ; of-
ticier de ronde ; corps de cavaliers servant d éclaireurs
icircitores) ; commis voyageur, il On écrit aussi circciteuk.
CIRCIUS {si-uss) n. m. Nom que les Latins donnaient au
mistral.
CiRCLEVILLE, ville des Etats-Unis (Etat d'Ohio), sur
le Scioto ; 7.100 hab. Marché de sorgho et de viande de
porc. Minoteries et fabriques. 'Ville située sur l'emplace-
ment d'une forteresse de forme circulaire, d'où son nom.
CIRCOLO-MEZZO (pron. tchir, mé-dzo — de l'ital. cir-
colo, cercle, et mezzOj demi) n. m. Agrément du chant,
analogue au grupetto.
CIRCOMPOLAIRE ou CIRCUMPOLAIRE (kom' — du lat.
circiim, autour, et polaire) adj. Qui avoisiue, qui entoure
les pôles : Mers cikcompolaihes. Lu petite Ourse est une
constellation circo.mpolaire. il Etoiles circompolaires. Etoi-
les assez voisines du pôle, pour rester toujours au-dessus
de l'horizon du lieu où l'on se trouve, c'est-à-dire pour
n'avoir ni lever, ni coucher. V. étoile
CÏRCONCELLION (sèl' — \a.t. ciixumcellio ; de circnm, au-
tour, et cella, demeure) d. m. Nom donné : 1" à des sec-
taires africains du iV siècle; 2° à des sectaires de la
Souabo au xiii* siècle.
— Encvcl. a la suite des édits de Constance contre les
donatistes, certains d'entre eux se considérèrent comme
les « combattants de Dieu contre le diable i>. Leur fana-
tisme les emporta contre l'ordre social tout entier et leur
valut des alliés plus que suspects : esclaves marrons, pil-
lards de profession, etc. De là ces bandes de sectaires, que
l'on appela circumcellions, parce qu'ils rodaient autour des
demeures des paysans pour les brûler. Ils furent traqués
avec la dernière rigueur. — On a aussi donné ce nom, au
xil" et au xiu» siècle, à des hérétiques d'Allemagne qui
repoussaient toute autorité spirituelle, niaient la légiti-
mité do l'interdit ecclésiastique et distribuaient des in-
dulgences.
CIRCONCIRE (du lat. circumcidere ; de circum, autour,
et cxdere, couper. — Je circoncis, tu circoncis, il circoncit^
nous circoncisons, vous circoncisez, ils circoncisent. Je cir-
concisais, 710US circoncisions. Je circoncis, nous circoncîmes.
Je circoncirai, nous circoncirons. Je circoncirais, nous cir-
concirions. Circoncis, circoncisons, circoncisez. Que je cir-
concise, que nous circoncisions. Que je circoncisse, que jtous
circottcissions. Circoncisant. Circoncis, ise) v. a. Opérer la
circoncision sur : Les juifs, les mahomélans circoncisent
leurs enfants mâles.
— Par ex-t. Retrancher, couper : /( faut circoncire, le
bistouri à la main, toute l'étendue qu'occupe le mal. (Carré.)
— Fig. En langue mystique, Retrancher, corriger,
amender.
Circoncis (si), ise part. pass. du v. Circoncire, il Fruits
circoncis, Fruits oapsulaires qui s'ouvrent transversale-
ment en deux parties, comme une boîte à savonnette. (Tels
sont ceux de la jusquiame, du mouron des oiseaux, etc.)
Syn. de pyxide.
— n. m. Celui qui a subi la circoncision, juif ou maho-
métan : Rivalités entre les chrétiens et les circoncis.
— Anton. Incirconcis.
CIRCONCISEUR (ceiir'j n. m. Celui qui pratique la cir-
concision. (Peu usité.)
CIRCONCISION (rad. circoncire) n. f. Ethol. Ablation
d'une partie du prépuce chez les mâles, ou d'une partie des
nymphes chez les femmes. (Se dit surtout d'une opération
de ce genre que les juifs et les mahométans pratiquent sur
leurs enfants mâles, selon la prescription do leur loi) :
D'après Hérodote, la circonci.sion eoristait de temps immé-
morial en Egypte et en Ethiopie.
— Fig. Dans le style mystique de l'Ecriture, Retran-
chement des mauvais penchants, amendement religieux :
La CIRCONCISION du cœur.
— Arboric. Incision annulaire, pratiquée sur les branches
des arbres, soit pour faciliter la reprise des marcottes, soit
pour augmenter la production des fruits.
— Encycl. Hist. La circoncision a eu généralement,
parmi les peuples qui l'ont pratiquée, un but hygiénique
et un caractère religieux. Elle remonte à l'antiquité la
plus haute : elle était en usage chez les anciens Egyp-
tiens à qui les Syriens et les Phéniciens paraissent l'avoir
empruntée. La Genèse rapporte (X'VII, 9) que Dieu l'im-
posa à Abraham et à tous ses descendants, et en fit le
signe do l'alliance qu'il conclut avec eux. Elle figure
parmi los lois de Moïse. {Lévit. XII, 3. Ex. XII, 45 et 48.)
Les juifs, depuis ce temps, y sont restés fidèles et la pra-
tiquent sur leurs enfants mâles, le huitième jour après la
naissance. Les musulmans y sont obligés par le Coran ;
mais ils ne l'opèrent que vers la huitième année, quelque-
fois mémo vers la treizième. Les voyageurs ont retrouvé
19
cet usage dans toute l'Afrique noire, et il paraît avoir été
counu des anciens Aztèques. Clioz les Juifs, la circoncision
avait un caractère nettement symbolici^ue. Outre la consé-
cration à Dieu, cette alliance avec le ciel dont le sang ré-
pandu signifiait la conclusion, comme il consacrait alors
toutes les alliances, elle était une imago do la pureté né-
cessaire de l'ûmo ([uo les jirophùtes appelaient la » circon-
cision du cœur », et aussi, suivant une pensée mystique,
du sacrifice futur (|ue le grand rejeton de la raco'd'Abra-
ham, le Messie attendu, devait accomplir pour sceller la
réconciliation, l'alliance éternelle de l'humanité avec Dieu.
Les clirétions judalsauts se crurent d'abord obligés à
conserver les prescriptions mosaïques et on particulier
la circoncision ; plusieurs, même, voulaient l'imposer aux
païens convertis. Le livre des Actes nous apprend (ch. XV)
que les apôtres s'opposèrent à cette prétention dans leur
assemblée do Jérusalem et décidèrent que les disciples
de Jésus ne devaient plus pratiquer d'autres observances
légales que l'abstention des viandes oll'ertes aux idoles,
des chairs étouffées et du sang. La circoncision fut, dès
lors, abandonnée par l'Eglise ; les clirétiens d'Abyssinie
l'ont cependant conservée jusqu'à nos jours.
— Chir. La cti-concision proprement dite, ou excision du
prépuce, n'est plus acceptée, en chirurgie, comme opéra-
tion préventive, quoiqu'elle offre l'avantage incontestable
do rendre la muqueuse du gland plus résistante et plus
accessible aux soins do propreté et au traitement en cas
d'inflammation, mais elle est reconnue utile dans certains
cas : imporforation congénitale du prépuce chez les nou-
veau-nés, phymosis i)rononcé, provoquant dos inflamma-
tions répétées. Les modes opératoires, très variés, se rap-
portent â deux types : ou bien on excise la couronne pré-
putiale d'un coup de ciseau et on détache un lambeau
circulaire; ou bien, après avoir fendu longitudinaleraent
le prépuce, on excise à droite et à gauche deux lambeaux
obliques. Pour maintenir affrontés les bords de la mu-
3ueuse avec ceux de la peau plus rétractile, on emploie
es serre-fines, ou mieux des sutures au catgut.
— Iconogr. La circoncision et la présentation de Jésus
au Temple sont doux faits distincts, que la plupart des
artistes ont confondus en un seul. II est peu probable quo
la circoncision ait été faite par le grand prêtre et en pu-
blic. De savants interprètes des Ecritures sacrées ont
pensé que Jésus avait dû être circoncis à Bethléem de la
main do saint Joseph, et le Père Ayala, dans son Pictor
christianus, relève l'erreur des artistes qui ont placé cette
cérémonie dans le Temple. Mais la recherche du pitto-
resque a prévalu sur la vérité historique. C'est ainsi que
nous voyons la circoncision traitée par le Bagnacavallo
et le Garofalo ; par Giulio Clovio, dans une miniature de
l'Office lie la Vierge, qui est au musée des Etudes, â Na-
ples ; par Marco di Pino da Siena, dans un tableau du
même musée ; par L. Morales, dans un tableau du musée
de Madrid ; par Quentin Matsys, dans un tableau du mu-
sée de Munich, etc. Citons encore, sur le môme sujet, les
tableaux de Mantegna (Offices) ; Fra Bartolommeo (Offi-
ces) ; le Titien (Berlin); Rubens (église Saint-Ambroise, à
Gênes) ; un maître flamand de l'école de Memling (musée
de Cluny) ; Rogier van der Weyden (Bruxelles) ; etc.
Circoncision (fête de la). L'Eglise catholique célèbre,
le 1*' janvier, par un office spécial, le souvenir de la cir-
concision que Jésus subit selon le précepte de la loi
(Matth. I, 21 ; Luc II, 21).
GIRCONDARIO n. m. Subdivision administrative ita-
lienne qui est au-dessous do la province et correspond (avec
de nomoreuses différences) à un arrondissement français.
H PL Bes CIRCONDAKII.
GIRCONDUIRE (du lat. circumducere. disposer autour)
V. a. Arrondir et allonger : Circonddire une période.
(D'Alemb.) [Inus.]
CIRCONFÉRENCE {fé-ranss' — \a.t. circumferentia ; do
cJrcum, autour, et ferre, porter) n. f. Ligne courbe formée,
décrite dans un plan : La circonférknck d'un cercle, d'une
ciiipje.ii Se dit particulièrement et absolument de celle de ces
l'gnes qui limite un cercle, c'ost-à-
dire dont tous les points sont à
égale distance d'un point intérieur
appelé contre : La surface de la
sphère est égale à son diamètre,
multiplii^ par la circonférence
d'un grand cercle. Il îSe dit, de la
môme manière, de la ligne qui ter-
mine un des grands cercles d'une
sphère : La terre a 40.000 kilomè-
tres de CIRCONKÈRENCK.
— Par ext. Enceinte, pourtour :
Ville enfermant plusieurs jardins
dans sa cmcoNKKRENCE. fÂcad.) n îSurfaco extérieure : Le
sang est porté du centre à la circonférence par les artères.
(Acad.) Il Espace situé autour d'un point considéré comme
contre : /tome faisait sentir sa puissance sans pouvoir t'éte'i-
drc, et dans une circonférence très petite. (Montesq.)
— Fam. Dimensions du corps : ifn buveur d'une vaste
circonférence.
— Fig. Ce qu'il y a do plus superficiel, do moins pro-
fond : Il est plus commode de rester à la circonférence
des questions, que de pénétrer jusqu'à leur centre, il Bornes,
limites.
— Syn. Circonférence, circuit, enceinte, enclos, tour.
Circonférence, dans le langage ordinaire, a une certaine
noblesse et exprime la longueur exacte d'une ligne qu'on
suppose tracée autour d'une villo ou d'un espace quolcon-
?;uo. Circuit so rapporte à la marche ou chemin qu'il faut
aire pour parcourir tous les points extérieurs d'un espace.
2'o'/r est le mot le plus vulgaire ; il s'applique aux plus
petits objets comme aux plus grands et marque la direc-
tion du mouvement. Enceinte et enclos ajoutent à l'idée
de tour colle de clôture; une enceinte ou un enclos est
formé lie bois, do pierre, d'arbres. Mais l'enceinte ost plus
grande, et le mot s cinpioio au llguré dans le stylo le plus
noble ; enclos no se dit que dos clôtures qui entourent un
petit espace, et, le plus souvent, il désigne l'ospaco enfermé
plutôt quo la clôture môme.
— Encvcl. Tous les cercles sont semblables entre eux,
et les périmètres de ligures semblables sont comme les
lignes liomolognes do ces figures. Il en résulte quo les cir-
conférences de doux cordes doivent Atre onlro fdlos comme
les rayons de ces cercles, ou quo le rapport de la circon-
férence à son diamètre doit ôtro un nombre constant. On
désigne co nombre par la lettro grocquo ic. Ijl longueur
d'une cirronférouco est rlonc représentée par 2r.U. Los
GIRCONDARIO — CIRCONSTANCE
finfecen^
théories modernes ont fourni un grand nombre do mé-
thodes rapides au moyen desquelles on peut obtenir, sans
recourir à de trop longs calculs, dos valeurs e,xtr6mo-
iuent approchées de v:.
Nous nous bornerons, ici, à. quelques indications sur les
méthodes employées pour le calcul do « par Archimède
et par ses successeurs jusqu'à Pierre Métius.
'1 outes ces méthodes consistaient essentiellement à sub ■
stituer soit à l'aire du cercle, 1tR^ soit à. la longueur de
la circonférence, SuR, les aires ou les périmètres do poly-
gones réguliers, les uns inscrits, les autres circonscrits.
Les aires ou les longueurs calculées étant les unes moin-
dres, les autres plus grandes que l'aire ou la longueur
cherchée, on obtenait de cette aire ou de cette longueur
une valeur d'autant plus approchée qu'on avait multiplie
davantage le nombre des côtés des derniers polygones
inscrit et circonscrit.
Il était naturel de donner le môme nombre de côtés aux
deux polygones formant un même couple : ou commençait
donc par inscrire et circonscrire deux polygones simples
semblables, deux carrés ou deux hexagones, par exemple,
dont tous les éléments peuvent être aisément calcules ;
puis, à l'aide de formules générales, faciles à obtenir, on
passait des polygones primitifs à ceux qui auraient un
nombre double de côtés, de ceux-ci â ceux dont les côtés
seraient encore deux fois plus nombreux, et ainsi de suite.
Archimède avait donné, pour première valeur approchée
de Tï, la fraction ~; Pierre Métius, père d'Adrien Métius,
mathématicien connu, avait obtenu la fraction —, qui, ré-
duite en décimales, donne exactement les six premiers
chifl'res de la valeur de tz.
Le rapport de la circonférence au diamètre est :
ic = 3,1415926535897932
CIRCONFÉRENTIEL, ELLE (ran-si-èl') adj. Qui concerne
la circonférence, ii Cas circonférentieî. Se dit d'un cas de
la déclinaison arménienne, qui exprime l'action de tourner
autour d'une chose, de l'embrasser.
CIRCONFLEXE {/ZéA:55 — lat. drcnmflexus ; de circum,
autour, et flexus, plié) adj. Fam. Tortu, de travers, cou-
tourné en plusieurs sens : Un nez circonflexe. Une Jambe
CIRCONFLEXE.
— Anat. Se dit de certaines parties qui ont une forme
sinueuse : Artères, Veines circonflexes, il Nerf circonflexe.
Nerf scapulo-huméral.
— Gramm. Accent circonflexe. Accent grec qui repré-
sente une intonation aiguë suivie d'une intonation grave
sur la môme voyelle, et que l'on figure par une ligne si-
nueuse ( *" ) a laquelle il doit son nom. ii En français, Signe
orthographique qui figure un accent aigu et un accent
grave réunis (*). ii Verbes circonflexes, VGvhçs grecs dont
laterminaisonestmarquée d'unaccentcirconflexe. ii Temps
circonflexes. Temps des verbes qui prennent un accent cir-
conflexe sur la terminaison, n Lettres circonflexes. Celles
qui sont marquées d'un accent circonflexe : Uji â circon-
flexe. Un ê, un î circonflexe.
— n. m. Accent circonflexe : ^efire un circonflexe sur
une lettre. (Les typographes disent, par abréviation, un
flexe : Un e, un i, un o flexe.)
— EnCYCL. V. ACCENT.
CIRCONJACENT {ja-sa7ï), ENTE [du lat. cij-cU7n, autour,
et jacere, ùtTG étendujadj. Environnant, s'éteudant autour:
Les pays CJRCONJACENTS.
CIRCONLOCUTION (si-on — lat. circumlocutio ; de cîrcum,
autour, et logiii. supin locutum, parler) n. f. Circuit do paro-
les que l'on emploie quand le mot propre échappe, ou qu'on
veut formuler une pensée difticilo ou dangereuse à expri-
mer : 6^ser(^ecrRcoNLoc-t]TiONS./*aj7er/)ar CIRCONLOCUTIONS.
— SvN. CircoolocutiOD, périphrase. Circonlocution est un
terme de grammaire. ^Vnp/iru.sc appartient à la rhétorique;
c'est un moyen d'ennoblir le discours, de l'orner.
GIRCONSCRIPTIBLE iskn'p) adj. Qui peut se circon-
scrire ; Tout polygone régulier est ciRCoascRiPTiBijKaucercle.
CIRCONSCRIPTION {skrip~si-on — lat. circumscriptio;
de circumscriberc, supin circumscriptum, circonscrire) n. f.
Etat de ce qui est circonscrit, limité : La circonscription
ejt une propriété naturellement inséparable des corps. {Acud.)
— Aumin. Limites d'un pays, division d'un territoire :
Circonscriptions administr'atives, judiciaires.
— Géom. Action de circonscrire une ligure à une autre :
Ceux qui sont habitués aux inscriptions et aux circonscrip-
tions de la géométrie... (Pasc.)
— Télégr. Circonscription de revision de ligne. Etendue
déterminée d'une ligne télégraphique qui est placée sous
le contrôle d'un surveillant dos télégraphes.
Circonscription de l'emise gratuite. Celle dans les limites
de laquelle un bureau télégraphique doit gratuitement
faire parvenir et distribuer les télégrammes.
— ËNCYCL. Admin. Il est nécessaire, dans tout Etat, do
tracer des délimitations territoriales pour l'organisation
dos services publics.
Ëo Franco, on a divisé le territoire on départoments,
arrondissements, cantons et communes.
— Art railit. La circonscription militaire est une divi-
sion du territoire établie au point de vue du fonctionne-
ment du service militaire. Il y on ado bien dos sortes et
jie bien dos noms dilféronts. En France, les plus grandes,
qui correspondent à des corps d'armée, portent le nom
officiel de régions. V. recrdtemunt, corps d'armée, ré-
gion militaire.
CIRCONSCRIRE {skrîr' — du lat. cireumscribere ; de ci'r-
cum, autour, et «cnôere, supin scriplum, écrire. Se conjugue
comme écrire) v. a. Tracer des limites autour de; servir de
limites à : Circonscrire u»e propriété par des murs. Trait
qui circonscrit des figures.
— Fig. lionner des bornes A ; tracer les limites de : Toute
science doit d'abord cmcoNsrnnuc son domaine. (Proudli.)
Il Assigner dos limites à ; L'idée de l'espace est telle que t'vs-
prit ne peut jamais te circonscbirh. (E. Littré.)
— Géom. V. la partie encycl.
— Télégr. Circonscrire un dérangement. Limiter, dans
le plus petit parcours, le point do la ligne ou do Tapparoil
où KO trouve le dérangement.
Se circonscrire, v. pr. Etre circonscrit, limité, borné.
— I*)n('V(L . Géom . Circonscrire un polygone A une
courbe ou un polyèdre A une surface, c'est construire un
polygone dont tous les côtés soient Ijmgents A la courbe,
ou un polyèdre dont louios les faces aient leurs plans
tangents à la surface. Circonscrire un cylindre ou un cône
à unesurfaco, c'est construire un cylindre ou un cône
dont les génératrices soient toutes tangentes A cotte sur-
face. Un polygene ost circonscrit à un autre lorsque les
sommets du second sont sur les côtés du i)roniier.
Une courbe ost circonscrite â un polygone lorsque tous
les sommets du polygone sont sur la courbe.
Deux surfaces sont circonscrites l'une à l'autre lorsque
ces deux surfaces sont tangentes tout le long d'une ligne
qu'on appelle courbe de contact.
Pour circonscrire un polygone régulier à un cercle, il
suffit de diviser sa circonférence en parties égales et do
mener des tangentes par les points de division.
Les points de contact de toutes les tangentes menées
d'un point extérieur à une surface du second ordre sont
sur une section dont le plan
est conjugué du diamètre qui
passe par le point d'où l'on a
mené les tangentes. Cette sec-
tion est la courbe de contact du
cône circonscrit.
On obtiendrait l'équation du
cône circonscrit à une surface
quelconque et ayant un som-
met donné en exprimant la
condition que devraient rem-
plir les coefficients angulaires Hexagone régulier circon-
d une droite menée de ce som- scrità. un cercle,
met pour qu'elle fût tangente
A la surface, et éliminant ces coefficients angulaires entre
la condition obtenue et les équations de la droite. Par
une méthode analogue, on obtiendrait l'équation du cy-
hndre circonscrit.
S'il s'agissait de circonscrire à une surface un cylindre
parallèle à une direction donnée, ce seraient les paramè-
tres linéaires de la droite mobile qui deviendraient varia-
bles, mais la méthode resterait la même.
CIRCONSPECT {spè, ou spèk. ou spêkt'), ECTE [du lat.
cîrcum, autour, et aspicere, supin aspectum, regarder] adj .
Prudent, avisé, qui n'agit qu'avec attention ou réflexion :
L'homme modeste et circonspect voit les défauts d'autrui,
mais n'en parle jamais. (St-Evrem.) il Qui est fait avec cir-
conspection, accompagné de réserve, de prudence, de ré-
flexion : Conduite circonspecte. Paroles circonspectes.
— Syn. Circonspect, avisé, prudent. V. avisé.
— Anton. Etourdi, inconsidéré, léger.
CIRCONSPECTEMENT ispè-kte-man) a<l\. D'une manière
circonspecte, avec circonspection. (Vieux.)
CIRCONSPECTION (spè-ksi-on) n. f. Réserve, attention
prudente; caractère, qualité de ce qui est circonspect: La
CIRCONSPECTION mesure les pai'oles au sage.
— Anton. Etourderie, légèreté.
CIRCONSTANCE {sianss — la.t. cîrcumstancîa; de cîrcum,
autour, et siare, être debout) n. f. Particularité qui accom-
pagne un fait : Circonstanck de temps, de lieu, de per-
sonnes. Il Occasion, occurrence, conjoncture, situation :
Profiter de la circonstance. Se plier aux circonstances.
— De circonstance. Qui est fait, non pour durer, mais pour
parer à une occurrence passagère, pour produire un eff'et
passager : Loi, Mesures de circonstance. Livre, Pièce de
circonstance.
— Dr. Circonstances et dépendances, Tout ce qui dépend
(par nature, par destination, ou par connexité), soit d'un
immeuble, soit d'une action légale ou d'un procès : CA<i-
teau ve7tdu avec ses circonstances et dépendances. Il So
dit quelquefois, par plaisanterie, dans le langage ordi-
naire : Gagner le co'ur de quelqu'un avec ses circonIîtancks
et dépendances. Il Circonstances atténuantes, aggravantes.
V. la partie encycl.
— Rhétor. Au pi.. Lieu commun comprenant ce qui a
rapport A la personne, à la chose, au lieu, aux moyens,
aux motifs, A la manière et au temps. V. la partie encycl.
— Syn. Circonstance, cas, conjoncture, occasiOD, occui^
rence. V. cas.
— Encycl. Dr. Circonstances aggravantes. Les circon-
staîices aggravantes sont des faits accessoires légèrement
puuis, parfois m(^me exempts de toute pénalité, quand on les
considère isolément, mais dont le concours avec les faits
principaux imprime à ceux-ci une criminalité plus intense :
tels sont, par exemple, les faits de l'escalade, l'effraction
qui, licites en eux-mêmes, alors qu'ils ne se rattachent A au-
cun projet coupable, deviennent, quand ils ont servi A l'exé-
cution d'un vol, des circonstances aggravantes qui exercent
sur la pénalité de ce vol une influence très marquée, au
pointde transformer un délit correctionnel, par le concours
des cinq circonstances prévues par l'article 381 du Code
pénal, en un crime puni des travaux forcés A perpétuité. Il
faut encore considérer comme circonstances aggravantes
dos faits qui, par eux-mêmes, constituent de véritables
délits, et qui viennent, do plus, aggraver puissamment la
pénalité d'un autre fait. Ainsi, le vol perpétré Ahi suite d'un
meurtre, que celui-ci a préparé, devient une circonstance
aggravante de ce meurtre et substitue la peine de mort
(art. 304 C. pén.) A la peine dos travaux forcés. L'aggra-
vation de culpabilité résulte quelquefois do la nature des
relations qui existent outre l'auteur et la victime du délit,
comme on matière de délit, d'excitation habituelle do mi-
neurs A la débauche, commis par des ascendants, tu-
teurs, etc.; parfois, aussi, la .seule prolongation du préju-
dice souffert devient un élément d'aggravation (incapacité
do travail de plus de vingt jours (303-311 C. pén.)). La dis-
tinction dos circonstances constitutives et des simples
circonstances aggravantes a une importance capitale dans
l'économie de la procédure criminelle; aux termes do la
loi du 13 mai 183<î, indépendamment de la question princi-
pale, une question spéciale doit ^tre posée au jury pour
chaque circonstance aggravante. La uécluration dos cir-
constances aggravantes n'est pas un obstacle A l'admis-
sion des circonstances atté>nuuntes : les premières s'atta-
chent au fait et on sont des dépendances matérielles; les
autres sont des faits moraux, moditicatifs de la criminalité
do l'agent.
Circonstances atténuantes. Les circonstances atténuantes
no sont pas dos accessoires du fait principal : comme In
disait avec raison l'exposé des motifs de la loi du 28 avril
IS32, elles sont une partie essentielle de ce fuit lui-m<^me,
dont elles tlélerminent le plus ou moins haut degré d'ini;
moralité ; il ne faut pas les confondre avec les ovcuses, qui
sont des faits prévus et déflnis, applicables seulen»Mit A
certains cas. Dans l'ancionne législation, les peines étaient
arbitraires et laisMées t\ la diacrétien des juges; la légia-
CIRCONSTANCIEL - CIRCULATION
l
lation de 1791, réagissant contre ce régime, n avait édicté
que des peines fixes, inflexibles, que les juges ne pouvaient
atténuer • les inconvénients de ce système portèrent les
rédacteurs du Code pénal à donner à chaque peine un mi-
nimum et un maximum : mais ces deux limites furent trop
étroitement posées, et la loi du 25 Juin 1824 commença a
abaisser, dans quelques cas, le minimum de la peine. La
loi du 2S avril 1S32 géuéralisa la faculté d'atténuation des
peines contenue en eerme dans l'article 65 du Code pénal
en étendant à tous les crimes l'article 463 et en conférant
au jury la constatation des circonstances atténuantes,
sans le"s prévoir ni les déterminer à l'avance.
\insi, en matière criminelle, l'article 463 est applicable
aux peines prononcées par toutes les lois, quelles qu elles
soient et rend obligatoire la réduction de la peine de un
ou deux det-rés. En matière correctionnelle ou de simple
police, l'artîcle 463 n'est applicable que lorsqu'il s agit de
contraventions ou de délits prévus soit par le Code pénal,
soit par des lois spéciales qui donnent expressément aux
ioges le droit d'y recourir. La réduction n est plus obliga-
toTre • elle nesi"que facultative, et les tribunaux peuvent
ne pas réduire la peine au-dessous du minimum de la
disposition applicable au délit ou à la contravention. Les
circonstances atténuantes peuvent être accordées au pré-
venu qui fait défaut. , , . j
— Rhét. Les circonstances forment, en rhétorique, un des
lieux communs les plus féconds ; ce sont les accessoires du
fait qui est en discussion, et elles ajoutent aux preuves un
poids considérable ; elles servent àdémontrer qu une chose
est facile ou difficile, possible ou impossible, louable ou
blâmable, vraisemblable ou invraisemblable, etc. Les cir-
constances embrassent l'action même, la personne qui la
faite, le lieu et le temps où cette action s est produite,
les moyens qu'on a dû mettre en œuvre pour 1 exécuter.
les motifs qui ont déterminé l'auteur et la manière dont
elle a été accomplie, ce que les anciens rhéteurs avaient
formulé dans ce vers technique :
Quis? ?ui(i.' uii.' îtit'lin! auTiliis? cur.» quomodo? quando /
OECONSTANCIEL, ELLE (slan-si-éi) adj. Qui dépend
des circonstances, qui tient aux circonstances : bupcrio-
ri(é CIECOSSTANCIELLE. . , ,, ■ „ j >;„
— Gramm. Complément circonstanciel, Mot qui modine
on complète le sens du verbe, en y ajoutant une circon-
stance. Dans les phrases : Je viendrai demain, Demeurez
ici, demain et ici sont des compléments circonstanciels <\m
indiquent les circonstances du temps et du lieu de 1 ac-
tion exprimée par le verbe, u Proposition circonstancielle.
Celle qui, dans la phrase, remplit la fonction de complé-
ment circonstanciel, comme dans : Les goûts cliangentQVATtD
ON VIEILLIT. L'alouette chante DÈS QUE LE soleil se levé.
CIRCONSTANCIER {stan-si-é) v. a. Exposer avec ses cir-
constances, en les détaillant : Cijrconstancier un /ait.
CIRCONVALLATION {si-on) n. f. Nom donné à la ligne
de retranchements dont s'entourait jadis une armée taisant
le siège d'une place, pour se garantir contre les attaques
éventuelles des troupes envoyées au secours de celle-ci.
(On appelait, au contraire, ligne de contrevallation celle
ai devait arrêter les sorties exécutées par les detenseurs
6 la place. Aujourd'hui, cette dernière est constituée par
les travaux mêmes d'investissement et de siège ; et les ll-
f nés de circonvallation ont beaucoup perdu de leur impor-
Since, car les sièges, entrepris presque toujours à la suite
et en arrière des armées envahissantes, sont naturellement
couverts par celles-ci.)
_ Fig. Manœuvres, suite de moyens de précaution.
CIRCONVENIR (du lat. circumrenire ; de circum, autour,
et veuire, venir.— Seconj. comme venir) v. a. Assaillir de
toute part: Force tribulations nous circonviennent. (Vx.|
:i Entourer de séductions, gagner par des moyens artifi-
cieux : Chercher à circonvenir ses juges.
CIRCONVENTION {van-si-on — lat. circumrentio ; âe cir-
cumvenire. circonvenir) n. f. Action do circonvenir, trom-
perie artificieuse : User de cibconvention.
CntCONVOISIN (t'o-a-iin), INEfdu lat. circum, autour, et
de voisin] adj. Qui se trouve auprès et tout autour: Les
Etrusques différaient des peuples circonvoisins. (Lamonn.)
CIRCONVOLANT (lan), ANTE [du lat. circmn, autour, et
de volant] adj. Qui vole autour.
aRCONVOLUTlF, l'VE adj. Qui a rapport aux circonvo-
lutions du cerveau.
CIHCONVOLCTION {si-on — du lat. circumvolutus ; do
circum, autour, et volulus, enroulé) n. f. Enroulement, tours
ou mouvements circulaires faits autour d'un centre com-
mun : Les pUwiies de bronze font des circonvolutions au-
tour du fût de ta colonne de ta place Vendôme. (E. Littro.)
Fig. Détour : Cuvier s'enfonçait avec la même pénétra-
lion data les cibconvoldtions étroites et captieuses d'une
procédure. (Cormen.) ii Circonlocution : De longues circon-
volutions de paroles. (Lamart.) n Action successive et so
produisant dans dos sens variés ; La circonvolution de
notre imagination. (Boss.)
— Anat. Nom donné aux contours que forment les intes-
tins dans l'abdomen, et aux saillies sinueuses qu'otfre la
face du cerveau et du cervelet.
— Archit. Chacun des tours do la colonne torse et de la
volnto ionique.
— Géom. Se dit quelquefois pour révolution, mouvement
d'une ligne ou d'une figure autour d'un point ou d'un axo :
fja ciRcoNvoLtjTioN d'un rectangle autour d'un de ses côtés
engendre un a/lmdre. (Peu us.)
— Mus. .Sorte dornomcnt dans le plain-chant, qui so
fait en insérant trois notes d'agrément entre les doux
dernières notes do l'intonation.
cœcoilVOLnTIONNAlRE {li-o-nèr') adj. Qui a rapport
aux circonvolution» du cerveau : Heplis ciECONVOLO'nON-
NAIBE«.
CIRCinR {lat. eircuire, pour circumire, aller autour. — Je
circuii. Je circuyais. Je circuit. Je cireuirai. Circuyanl,
ante. Circuit, ite ou Cireui, te) v. a. Faire lo tour. (Peu
usité.)
cmcUIT {ku-i — lat. circullus; do eircuire, supin cireui-
lum, entourer) n. m. Enceinte, pourtour, limite extérieure :
Le circuit d'une ville, n Mouvement circulaire, action <lo
revenir par un autre chemin au point d'où l'on était parti :
Let pensées, comme Ici molécutel d'air, sont portées de
monde en monde dans un éternel circuit. (Elisée Reclus.)
— Kig. Suite d'action» qui tio répètent on so succédant :
Faire un cmcoiT éternel de Ix grâce au crime, du crime à
la grâce. (Boss.) Il Détours avant d'aborder une question,
d'arriver au fait ; façon détournée d'exprimer sa pensée :
Delille aimait le circuit des périphrases.
— Dr anc. Circuit d'actions. Série d actions dirigées
successivement contre dift'érentes personnes, do manière
à donner liou ù une action récursoire des unes contre les
_ Electr. Suite ininterrompue de conducteurs electri-
nues, avec ou sans forces électromotrices. (Un circuit est
ait fermé quand on a établi une communication conduc-
trice contmue entre les pôles d'un générateur d électri-
cité. Un circuit est dit oiu'er( quand on a rompu en un
point la communication conductrice d un pôle d un gé-
nérateur d'électricité à l'autre. Mettre une machine en
court circuit, c'est réunir ses deux pôles par un conduc-
teur de résistance pratiquement nulle.) n Afetlre dans le cir-
cuit. Intercaler un conducteur entre deux points dans un
circuit. Il Mettre hors de circuit. Supprimer un conducteur
dans un circuit. Il Circuit des faites,Cncml dans lequel se
trouvent comprises les diverses parties de la chaîne d un
paratonnerre suivant les faites d'un edihce.
_ Mar Circuit des torpilles électriques , Direction que
prend le courant pour faire éclater les amorces des tor-
pilles. (Les circuits des projecteurs électriques et les cii-
cuits des lampes à incandescence peuvent comme les
chapelets, être en circuit direct, en circuit dérive ou en
circuit à groupement.)
— Mathém. V. intégrale.
— Syn. CirconJérence, enceinte, etc. V. circonférence.
CIRCUITEUR n. m. Antiq. V. ciRciTEUR.
CIRCUITION ( ku-i-si — du lat. circum, et ire, supin
itum. aller) n. f. Action do tourner autour d'une chose.
CIRCULAIRE (du lat. circidus, cercle) adj. Qui a. la
forme la figure dune circonférence, d'un cercle ou d un
arc de cercle : Surface circulaire, il Qui décrit un cercle :
Mouvement circulaire. Il Qui passe, qui circule de main
en main (inusité aujourd'hui en ce sens étroit), ou Que
l'on expédie sous la même forme à plusieurs personnes :
Lettre circulaire. ,t ■ ,„
— Fig. Qui se répète successivement : Une vie cir-
culaire. (Balz.) j, j ■ 1
_ Demi-circulaire, Qui a la forme d un demi-cercle.
— Anat. Canaux demi-circulaires, Petits canaux osseux
situés en arrière du vestibule de l'oreille interne.
_ Ch. de f. Voyage circulaire, 'Voyage en chemin de
fer à prix réduits, mais à itinéraire invariable fixé par la
compagnie, qui so termine par le retour au lieu de départ.
— Hist. Lettre circulaire ou substantiv. Circulaire,
Lettre qui était écrite par un roi, un prince ou un évêque,
pour ordonner de fournir le vivre et lo couvert au porteur.
_ Log. Argument circulaire. Argument illusoire qui,
tournant comme dans un cercle, revient à son point do
départ et arrive à conclure l'hypothèse qui servait do
majeure. „ , .
-- Mathém. Fonction circulaire. Expression analytique
d'une ligne trigonométrique quelconque ou de l'arc cor-
respondant. Il Non générique des sinus, cosinus et autres
Circulateiir.
lignes trigooométriques. il iSombre circulaire. Nombre d un
seul chiftre, dont le carré, et par conséquent toutes les
puissances, ont ce chiffre même aux unités. Ce sont les
nombres 1, 5 et 6, dont les puissances sont 1, 25, 125, etc.;
36, 216, etc. (Cette dénomination est aujourd'hui inusitée.)
— Mécan. Mouvement circulaire. Un mouvement est dit
circulaire, lorsque la trajectoire du mobile est une cir-
conférence de cercle.
— Pathol. Folie circulaire. Folie intermittente qui cesse
pendant un certain nombre de jours et môme d'années,
pour recommencer ensuite. ,
— Techn. Tissus circulaires. Nom d'une classe d étofl^cs
à mailles, dont la fabrication a lieu de manière qu'elles
prennent la forme d'un cylindre et qu'elles aient une lon-
gueur indofinie.il .V/(!/!er circiitarc. Machine ou Métier à
tisser servant à fabriquer les étoffes de ce genre.
— n. m. Chir. Tour do bande : Jeter quelques circulaires
autour d'u7i membre.
— n. f. Lettre, écrit tiré à un certain nombre d exem-
plaires, pour circuler de main en main et donner connais-
sance d'un avis ou d'un fait. (Se dit plus particulièrement
des avis ou prospectus répandus dans le commerce pour
appeler les chalands ou les actionnaires.)
— Admin. Instruction écrite , adressée par les agents
supérieurs du pouvoir exécutif à leurs subordonnés, pour
leur servir do règle do conduite : Les cikcdlaires ministé-
rielles sont de simples instructions que l'on doit considérer
comme purement confidentielles. (Teulet.)
— Techn. Nom de pièces en bronze, courbes et ayant
pour centre de courbure !a cheville ouvrière des châssis
qui roulent dessus au moyen de galets. (Les circulaires des
affûts do ce genre sont 'au nombre de deux : une avant,
une arrière, cette dernière portant les graduations en an-
gles pour la chasse ou la retraite. Elles doivent être par-
faitement horizontales et sont calées à demeure sur dos
massifs rapportés sur lesquels elles reposent et sont
fixées au moyen de vis. Dans les affûts à pivot central, la
circulaire est une couronne en bronze portant des dents
d'engrenage et reliée à la sellette.)
— Encycl. Mathém. Les fonctions qu'on nomme circu-
laires ont été imaginées pour servir à noter les relations
entre les éléments linéaires et angulaires d'une même
figure. La géométrie élémentaire fournit des exemples de
relations notées entre grandeurs linéaires ou entre gran-
deurs angulaires, mais on n'y voit formulée aucune relation
directe entre dos longueurs et des angles. — Pour l'étude des
principales fonctions circulaires, v. sinus, cosinus, tan-
OKNTE, COTANGENTE, SECANTE et COSÉCANTE.
La théorie des fonctions circulaires a reçu de ses appli-
cations A la résolution des triangles rectiligncs ou spilô-
riques le nom de trigonométrie.
— Permutation circulaire. V. permutation.
— Mécan. La loi d'un mouvement circulaire est uno
relation entre le temps et l'angle décrit par le rayon
qui va du centre au point mobile, à partir do sa posi-
tion initiale. En désignant cet angle par 0, on repré-
sentera uno loi do mouvement circulaire par une équa-
tion/'(O,0"'i. I.'a vitesse d'un mouvement circulaire prend
lo nom dû vitesse angulaire de rotation, elle est exprimée
par -r : raccélération est do mômo désignée sous le nom
dt' " rf.e
do accélération angulaire ot cxprimêo par -,-. Quand un
point matériel se mont d'un mouvement circulaire ot uni-
20
forme, il est soumis à une force constante (force centri-
pète) qui a pour valeur —, v étant la vitesse du point,
m sa masse, f lo rayon de la circonférence sur lequel il
se meut.
CIRCULAIREMENT (lé-re-man — rad. circulaire) adv.
En cercle : Se mouvoir circulairement. Il Par lettre circu-
laire.
CIRCULANT {lan), ANTE adj. Qui va de côté et d'autre :
Les voitures circulantes, il Qui est dans la circulation, en
parlant des valeurs : Espèces circulantes. Billets circu-
lants. Il Bibliothèque circulante. "V. bibliothéijce.
CIRCULARITÉ (du lat. circularis, circulaire) n. f. Forme
circulaire : La circularité des roues.
CIRCULATEUR (lat. circulator) n. m. Autrefois, Jon-
gleur ambulant, faiseur de tours, bateleur, charlatan.
Il Partisan de la circulation du sang, à l'époque où ce fait,
aujourd'hui notoire, était
encore contesté ; J'ai
contre les circulateurs
soutenu i.ene thèse... {Mol.)
— Encycl. Chez les
Grecs, on donnait aux de-
vins ambulants, diseurs
de bonne aventure, char-
latans de tout genre, le
nom ^agyrtai{Ae aYtipttv,
rassembler, parce qu'ils
rassemblaient la foule au-
tour d'eux). Les circula-
tores sont à peu près
l'équivalent des agijrtai
grecs. On trouve des dé-
tails curieux sur cette
catégorie d'individus chez Pétrone, Apulée, Ceîse, même
au Digeste. Des lampes de terre cuite et autres monu-
ments antiques nous montrent ces charlatans à T'CUvre,
avec les instruments de leur art, avec leurs singes et
leurs chiens savants.
CIRCULATION (si-on — lat. circulatio; de circulari, cir-
culer) n. f. Mouvement de ce qui circule, de ce qui est sou-
mis à une marche circulaire ou continue et successi-
vement renouvelée. La circulation de l'air dans les
appartements. Êa circulation des eaux dans les tuyaux.
— Action ou facilité de se transporter ou d'être trans-
porté d'un lieu dans un autre : Circulation libre. Cir-
culation interdite. Gêner, Entraver la circulation.
— Fig. Transmission, diffusion, propagation : Uti mau-
vais livre est comme de la fausse monnaie dans la circu-
lation des idées. (De Bonald.) Il Succession continue et
renouvelée : Qu'est-ce que notre vie qu'une circulation fas-
tidieuse de devoirs, de bienséances, d'amusements, d'inuti-
lités ? (Mass.)
— Bot. Mouvement des fluides dans les végétaux.
— Ch. de f. En exploitation des chemins de fer, on dé-
signe sous le nom de circulation des trains la marche de
ces trains, soit sur la voie montante, c'est-à-dire celle
sur laquelle ces trains vont toujours se rapprochant de
la tête de ligne, soit sur la voie descendante, sur laciuelle
ils s'éloignent de plus en plus de ce point. Des tableaux
dits graphiques réglementent la circulation.
— Comm. Mouvement de capitaux. (V. la partie encycl.) :
La circulation des espèces, des billets, des effets de com-
merce. .
— Fin. Droit de circulation. Impôt qui se perçoit à 1 oc-
casion du transport des boissons. V. boisson.
— Mach. à vap. On nomme vapeur de rircidation la ■va-
peur qui, directement prise sur lo géncrateur, est conduite
aux doubles enveloppes de certains organes pour empê-
cher des condensations nuisibles et retourne à la chaudière.
On appelle eau de circulation celle qui, étant à la tem-
pérature do 10» à 15», entoure les condenseurs afin d'opé-
rer plus vite la condensation de la vapeur. La pompe de
circulation est l'organe accessoire de la machine â va-
peur, refoulant des condenseurs l'eau condensée.
— Physiol. Circulation du sang ou simplem. Circula-
lion, Mouvement continu du sang qui so porte du cœur
aux extrémités et revient des extrémités vers le cœur.
— Encycl. Biol. La vie exige entre les corps organisés
et le monde, extérieur un continuel échange de matière.
L'être vivant, au movcn de matériaux nouveaux venus
du dehors, répare l'usure due à son activité fonctionnelle
et rejette à l'extérieur les déchets qui en résultent. Il y a
une continuelle circulation de la matière, qui, tantôt à un
état simple, fait partie du monde minéral, tantôt, entrant
dans des combinaisons plus compliquées, constitue lo
substratum organique d'un être vivant.
La molécule de carbone prise par la plante à lair
extérieur peut devenir aliment d'un animal qui la rend
finalement à l'air à son état
primitif d'acide carbonique. Cet
exemple, toujours cité, est une
des transformations que l'on a
dénommées circulation de la
matière.
Non seulement la matière cir-
cule entre les trois règnes, mais
encore, chez les êtresvivauts,
la nutrition et la désassimilation
s'effectuent grâce à un mouve-
ment continuel de certains li-
quides.
Chez les animaux, ce mouve-
ment s'appelle la circulation du
sang, lacirculalion de la lymphe;
chez les végétaux, la circulation
de la sève. _^^_, ^
— Physiol. hum. Circulation oiTorèiMetw droite; og. oreil-
DU SANG. Le sang accomplit lette gaucho; urf, ventricule
les échanges nutritifs et respi- droit ;v9, ventricule gauche;
ratoires, en faisant une sono de P.poumon ;_
va-et-vient entre les diffcronls
organes etles surfaces d'échau- res ; D, foie ; F, intestin.
ges, poumons, intestins, reins.
Le mouvement dont il est animé s'effectue dans un
ensemble do canaux qui forment r.tpparoil circulatoire.
Lo cœur sort de régifiateur ot de moteur à co mouvement ;
semblable â uno pompe, il refoule le sang dans les artères
et l'aspire des veines.
Schéma de la circulation ;
: A, aorte ; B, vei-
nes caves ; C, artères pulmo-
naires; E. veines pulmonai-
Kymographe e n r e g i s-
treur ; M, manomètre; T,
tige reposant sur le mer-
cure <ia manomètre ; C, cy-
lindre enregistreur.
21
Le ventricule gaucho du cœur pousse dans l'aorte le
sang qui provient do l'oroillette du m^mo côté; do là, lo
sang, par los artôros, gagne les capillaires, où il devient
sang voiiioux. Repris par Tes veines, il arrive par los doux
velues cavos dans l'oroillette droite, ayant parcouru la
grande circulation ou circulation générale. Do l'oroillette,
le sang veineux passe dans le ventricule droit, d'où il ost
projeté dans los artôros pulmonaires, puis, par los capil-
laires pulmonaires, il revient à. l'oroillolto gauche.
Ce nouveau cycle ost celui do lu petite circulation ou
circulation pulinonnire ; il iie ditrère du premier qu'au point
do vuo fonctionnel.
Pondant son parcours dans lo réseau de la grande cir-
culation, le sang se dôpouillo do son oxygène, se charge
d'acide carbonique, reçoit lo chyle de l'intestin et la glycoso
du foie. Pondant la petite circulation, lo sang se charge
d'oxygène et Oliniino l'acido car-
bonique.
— Circulation cardiaque. Lo
moteur do la circulation, le cœur,
se contraclo suivant un rythme
à trois temps, qui s'étudie à l'aide
du cardiograp}\e de Chauveau.
V. CŒllR.
— Circulation artérielle. Le
sang lancé par le cœur dans les
artères est à une pression de
180 raillimètros de mercure au
voisinage de l'aorte, et de 100 en-
viron vers les capillaires. La
pression artérielle se mesure au
moyen d'un manomètre à mer-
cure {/ajmographiojï hémodtfnano-
mé/re), dont une branche est abou-
chée avec une artère ; l'autre,
ouverte, contient une tige légère,
qui monte ou descend avec le
niveau mercuriol. La pression
sanguine subit do grandes oscil-
lations, duos aux mouvements
respiratoires. Le système nerveux par les vaso-motews
exerce aussi son influence.
Le sang ne se meut pas par à-coups; l'élasticité des
parois artérielles permet un écoulement continu, bien que
non constant. La vitesse du sang, mesurée soit avec l'hé-
motachomètre ou l'hémodromomètre, est en moyenne de
200 millimètres par seconde.
La systole ventriculaire produit dans les artères une
ondulation qui est le pouls et qui s'étudie par les sphyg-
mographcs, ou plus simplement par le doigt appliqué sur
l'artère radiale.
— Circulation capillaire. La circulation capillaire est
absolument uniforme ; le sang s'écoule des artères vers les
veines avec une vitesse constante. V. capillaire.
— Circulation veineuse. Le sang progresse dans les
veines, grâce à la petite différence dépression qui existe
entre les capillaires et les oreillettes. On invoque encore,
pour expliquer la circulation veineuse : l'aspiration pro-
duite par le cœur au moment de la diastole, l'aspiration
thoraciquo due à l'inspiration, les contractions des muscles ;
enfin, des valvules empêchent tout changement dans le
cours du sang. Un globule sanguin peut parcourir la
grande circulation en 24 secondes, et la petite en 6.
— Circulation lymphatique. L'appareil circulatoire lym-
phatique possède des vaisseaux et des ganglions lympha^
tiques. Les vaisseaux livrent passage à la fois au chyle
et à la lymphe; ils conduisent ces deux liquides par l'in-
termédiaire de la grande veine lymphatique et le canal
thoracique aux deux veines sous-clavières. Le sang re*;oit
ainsi les éléments réparateurs qui lui sont nécessaires.
Les causes de la circulation lymphatique sont celles de
la circulation veineuse. ,
— Embryog^. Circulation de l'embryon humain. Pendant la
vie intra-utérine, l'embryon possède deux modes de circula-
tion : la première, ou circulation ompkalo-mé.sentérigue, qui
dure du quinzième au qnarante-cinquièmnjour, et la secon-
de, ou circulation placentaire, gui se termine à la naissance.
Durant le temps de la première circulation, le ca-ur est
un simple cylindre contractile. Les artères partent d'une
extrémité, les veines aboutissent à l'autre.
La circulation placentaire est plus complexe. Le cœur
possède trois cavités : la carité ventriculairr, qui donnera
naissance aux ventricules; la carité auriculaire, constituée
par les oreillettes communiquant par le trou de Dotal; In
bulbe aortique, communiquant avec la cavité ventriculaire,
origine de l'artèrn pulmonaire et de l'aorte. La petite cir-
culation n'existe pas; c'est le placenta qui sert à oxygé-
ner le sang fœtal. Les deux artères ombilicales lui ap-
portent le sang veineux; la veine ombilicale emporte le
sang artériel. Vers lo quinzième jour après la naissance, la
circulation est somblablo à celle do l'adulto.
— Physiol. comp. Le système vasoulairo so complique
à mesure qu'on avance dans la série animale; la perfec-
tion de l'appareil circulatoire réside dans la différenciation
on cœur droit et gauche, et on veines et artères. Choz los
animaux inférieurs, où le sang no circule pas dans dos
vaisseaux clos, on voit le liquide décrire dans lo corps dn
véritables courants, allant ainsi vivifier los diverses ré-
gions. Qu'il existe un ou plusieurs cœurs puisatiles. ou un
vaisseau dorsal comme chez les insectes, la circulation des
animaux inférieurs est presque toujours lacunaire, parce
que lo sang baigne la cavité viscérale et circule dans un
appareil do vaisseaux incomplètement clos. Il faut arriver
aux mollusques pour trouver des canaux do deux natures,
rappelant les veines et los artères; mais il y a mélange
continuel entre lo sang artériel ot veineux. CÎo mélange a
d'ailleurs lieu dans lo cœur des vertébrés inférieurs (pois-
sons, amphibiens, reptiles), parce que les vontriculos corn-
munifiuent entre eux. Chez los mammifères ot los oiseaux,
ce mélange n'a pas lieu. Qu'il s'agisse do l'homme ou des
mammifères, le plan de l'appareil est lo môme et ses fonc
lions idonliquos.
— Ilist. L'antiquité classique no connut pas plus que lo
moyen flgo les principes de la circulation du sang. Aristoto
pensait que l'air passait directomont des poumonsdans les
artères pour voiur refroidir lo sang. Galion réagit contre
cette orr(Hir. miiis il confondit les pliénomènos dn hL cbyli-
lioation ol, (le la respiration, leur donnant le c(niir pour
contre commun d'action; il considère lo foie commo \t\
générateur du sang. Michel yervot, en irjrtS.pose lo premier
nottomont lo principe d'un cœur divisé on cœur gaucho ot
cœur droit, servi par dos artôros et des voinos, ot il énonro
fa circulation pulmonaire. En 1555, André Vésalo confirme
par ses descriptions anatomiques lo bien-fondé do ce dire
ot prouve quo la cloison mitoyenne dos ventricules n'est
pas percée. Mais c'est à W. Harvoy (16291 quo revient
i'immortol honneur de formuler nettement (os lois do la
circulation générale. Hudbeck ot Uartholin établirent plus
tard la nature dos vaisseaux lymphatiques et lour rôle.
Kn 182'», Magondio démontre le pouvoir absorbant des
veines, ot, bien plus tard, Claude Bernard établit l'impor-
tauce des circulations locales et dos vaso-moteurs.
— Bot. Chez les plantes cellulairns. dont la structure est
à peu près homogène, les échanges do substances entre
les diverses régions du corps so font par simple diffusion
à travers los membranes do séparation dos cellules.
Chez les plantes vasculaires so différencie un appareil
conducteur, adapté à la circulation des produits solubles.
Celle-ci comprend : i"» le transport des liquides absorbés
par la plante dans le milieu extérieur [sève brute) ; 2" le
transport, vers les points où ils doivent être utilisés, des
matériaux qu'elle a élaborés (sève élaborée).
La sève brute, puisée dans le sol par les poils radicaux,
traverse rapidement l'écorce de la
racine, pénètre dans le cylindre
central et se rassemble dans los
vaisseaux du bois, qui la transporto
vers la tige. La sève ascendante
passe ensuite dans la partie ligneuse
des nervures foliaires; celles-ci,
enfin, vont la répandre dans les
éléments du parenchyme chloro-
phyllien.
On peut attribuer l'ascension de
la sève brute à trois causes princi-
pales : 1" la pression exercée, à
chaque instant, par les li(^uides ber ; R, ra
nouveaux qu'absorbent les poils ra- *=>":? ï.*^- ^^se
dicaux sur ceux qui ont déjà pénétre
dans le corps do la plante {vis a
tergo); 2° la capillarité des vais-
seaux ligneux ; 3"* Vaspiration, pro-
duite par le rejet de la vapeur d eau
dans l'air {transpiration des parties
aériennes de la plante).
Le transport des produits solu-
bles élaborés par le parenchyme chlorophyllien des feuilles
se fait, selon toute vraisemblance, par les tubes criblés du
liber. Si l'on enlève sur une certaine longueur d'une bran-
che d'un arbre fruitier un anneau de l'écorce, c'est-à-dire
l'ensemble des tissus extérieurs au cambium et comprenant
le liber, on constate que les fruits portés par la partie
extrême de la branche prennent un développement remar-
quable (expériences d'Hanstein) : on en conclut que la sève
élaborée dans les feuilles a été arrêtée par la décortication
et utilisée sur place. Si la décortication respecte le liber,
le développement des fruits est normal : c'est donc par le
liber que chemine la sève élaborée. — Dans les arbres à
feuilles caduques, l'élaboration et la circulation de la
sève se trouvent arrêtées en hiver par la chute des
feuilles : les orifices des cribles libériens s'oblitèrent.
— Circulation des gaz. Il y a lieu de considérer, en phy-
siologie végétale, une circulation des gaz dans lo corps de
la plante.
Les gaz qui entrent dans l'organisme végétal ou qui on
sortent peuvent diffuser sim-
plement à travers les membra-
nes des cellules opidermiques ;
chez les plantes pourvues do
stomates, ces organes jouent
dans les échanges gazeux un
rôle prépondérant. Ayant pé-
nétré dans le corps de la
plante, les gaz v (-irculent de
proche en proche, à travers
les espaces aérifères (méats et
lacunes).
Si l'on considère une des cel-
lules qui bordent une chambre
sous-stoinatique, et si la plante
ost placée à l'obscurité, il y a
éauilibre gazeux entre la cel-
lule bordante et la chambre sous-stomatiquo, entre celle-ci
et l'atmosphère extérieure. La lumière, on éclairant la
plante, romnt l'équilibre, de l'oxygène se dégage do la
cellule, ot ao l'anhydride carbonique pénètre do l'atmo-
sphèro do la chambre sous-stomatiquo dans la cellule. En
mémo temps, do l'anhydride carbonique, venu do l'oxté-
riour, remplace celui qui a disparu do l'atmosphère interne,
tandis quo l'excès d'oxygène contenu dans celle-ci diffuse
à l'extérieur. Ainsi la circulation gazeuse so règle étroi-
tement sur la consommation faite par la cellule.
— Circulation de la sève. V. sftvK.
— Econ. polit. Kconomiquement, la circulation se jïré-
senlo sous doux aspects bien distincts : V collo des pro-
duits qui emprunte les routes, los chemins de for, la na-
vigation maritime et los canaux ; 2" celle des capitaux, qui
est la contre-partie de la première, qui sort ù stimuler la
production ot aussi à régler la valeur des échanges aux-
(juols elle donne lieu pour atteindre la consommation, et
qui se traduit parla circulation do la monnaie, des billets
(lo banque, dos effets de commerce, etc. On dit la circulu-
• tien métallique lorsqu'il s'agit dos ospôcos monétaires, ot
la circulation fiduciaire lorsqu'il s'agit dos titres do crédit
émis par les banques ou par los particuliers : colto der-
nière correspond a des opérations faites à crédit, dont le
règlement ne se fait pas au comptant, immédiatement.
La circulation au comptant — lo troc ancien — a pour
instrument principal la monnaie ; mais, aujourd'hui, la cir-
culation lliluciairo a pris une importance prépondérante
ot a donné naissance à l'industrie des banques. Il ne faut
pas perdre do vuo, toutefois, quo, si la monnaie est impro-
ductive par olIe-mAme, los titres do crédit no valent que
par la garantie qu'ils offrent, et quo l'on peut facilement
en abuser.
CIRCULATOIRE adj. Qui appartient, qui a rapport on
particulier à la circulation du sang.
CIRCULER (lat. circulari) v. a. Se mouvoir d'une façon
continue, en revenant à son point de départ, ou do façon
(|U0 de nouveaux objets succèdent constamment A ceux
quo te mouvement emporte : Lu sang ciltcULlc dans Ivs
veines. La terre cikciilk autour du soleil. Il Aller, venir, so
mouvoir, so rransportor ou ftro trunspurlô d'un ondroil
Circulation des f^az dans uiio
chambre souB-ston)3tlqu(;.
CIRCULATOIRE — CIRE
dans un autre : Passants, Voitures qui circulent sans arrêt.
— Vivre, passer sa vie : On ne tardera pas à devenir
cruclpartout où l'on ciRcuLiiRA parmi les bourreaux. (Didor.)
— Pénétrer, s'enfoncer en divers sens, se ramifier dans
un milieu : Veinps, I^erfs qui circulknt dans le corps. \\ So
propaçor, se faire sentir : l/n feu dévorant cmcni.K dans
mes veines. (Acad.) ii Passer de main en main : /''aire circu-
ler des capitaux, des effets de commerce. Il Se répandre,
ôtre colporté ; Faire cihcvlkr des bruits.
— Impersouneil. : Il cmcuLii des chansons, despamphlets.
CIRCULUS {luss) n. m. Ancienne théorie qui onsoigno
nuo la matière organisée végétale et animale se forme aux
dépens de la matière inorganique.
— Encycl. La chimie agricole s'est approprié ce prin-
cipe et en a fait la base do ses enseignements. Liobig a
démontré que la consommation des aliments ne détruit
pas toute leur utilité, au point de vue de la reproduction,
pour la végétation, si l'on sait employer les engrais qui en
dérivent, ainsi que les détritus des hommes et dos ani-
maux disparus. Quelques sociologues, Pierre Leroux en
particulier, reprenant l'idée religieuse sur l'homme : Pal-
vis es et i7i puLverem reverteris (lu es poussière et tu re-
tourneras on poussière), ont voulu fonder le droit do vivre
de l'individu sur la puissance de reproduction de la matière.
CIRCUM CIRCA {kojn — mots latins qui, tous les deux,
signifient environ) loc. adv. Fam. Environ, à peu près.
CIRCUMAXILE (Aom'— du lat. c/rcu;», autour, et de axUe)
adj. Bot. Qui est situé autour de l'axe.
CIRGUMCELLION n. m. Hist. rel. V. ciRCONCELLiON.
CIRCUMDUCTION {kom, ksi-on — du lat. circum, autour,
et ducere, supin ductum, conduire) n. f. Mouvement de ro-
tation autour d'un axe ou d'un point central.
CIRCUMFUSA (kom' — en lat. les choses ^ui so?it répan-
dues autour) n. m. pi. Nom donné, en hygiène, au milieu
ovi vit l'homme, à tout ce qui agit extérieurement sur lui
(atmosphère, climat, etc.).
CI RCU MIN CESSION {ko-min-sé-si-on — du lat. circum,
autour, et incessio, action d'avancer) n. f. Expression
théologique qui désigne le mystère de la vie intime des
trois personnes de la sainte Trinité.
CIRCUMMÉRIDIEN, ENNE {koîn\ di-in, en') adj. Mar.
Qui se trouve dans les environs du méridien du lieu, n
ffauteurs circu7nmé7-idiennes, Hauteurs d'astre ou de soleil,
prises peu avant ou après le passage au méridien pour
servir à la détermination de la latitude à la mer.
GIRCUMNAVIGATEUR {ko7n' — du lat. circum, autour,
et do navigateur) n. m. Voyageur qui fait ou a fait le tour
du globe.
CIRCUMNAVIGATION {kotti', si-on — du lat. cirann, u.u-
touT^QtdenavigatioJi) n.f.Voyage maritime autour du globe,
ou, en générai, Voyage maritime dans lequel on revient
au point de départ, sans refaire le chemin déjà parcouru.
— Fig. Vie, existence, marche successive ; L humanité
marche à la garde de Dieu, et not7'e ciRCDMNAVKiATiON est
éternelle. (Proudh.)
— Encycl. Le premier voyage de circu7n?ioTigation digno
d'êtro cité est celui de Fernand Magellan, qui, en 1520,
franchit le premier le détroit portant son nom. Après la
mort de Magellan, un seul des navires qu'il commandait
revint en Espagne, mais il avait accompli lo premier
voyage autour du monde. Ce sont encore des marins dont
les voyages de circumnavigation sont célèbres que lo
Français Bougainville , l'Anglais James Cook, et, au
XIX' siècle, l'Américain Wilkes, le Fran(;ais Dumont d'Ur-
ville, etc. Les expéditions scientifiques de la Nova7-a, du
Challenger, etc., comptent aussi pour des voyages do cir-
cumnavigation des plus intéressants.
CIRCUMNAVIGUER {kom\ ghé) v. a. Naviguer autour :
CiRCUMNAViGUKR Ic globc ten'estre.
CIRCUMNnTATION {ko)n, si-on — du lat. crrcum, au-
tour, et 7iutatio. inclinaison') n. f. Pliénomèno en vertu du-
quel les extrémités d'axe d'un végétal en voie do crois-
sance décrivent une spirale on s'inclinaut successivement
vers les divers points de l'horizon : Les tracés de cmcuM-
NDTATioN se composent d'une succession de courbes circulai-
res. {Van Tieghem.)
CIRCUMPOLAIRE adj. V. CIRCOMI'OLAIRK-
GIRCUMPOTATION (ko7n', si-07t — lat. circutnpotatio)
n. f. Action do boire à la ronde ; repas où l'on buvait ainsi.
— EIncvcl. Dans les banquets romains, les convives
s'invitaient mutuellement A uoire, et faisaient circuler
une coupe pleine do vin autour de la table. On donnait
spécialement lo nom de circutnpotatio aux repas funèbres.
Lo banquet avait lieu dans la maison mortuaire. La loi
des Douze-Tables défondit la circumuotation iiroi)remont
dite, ot le nom fut appliqué alors à t'onseinblo dos repas
faits à l'occasion dos funérailles. Une dos circuinpotJUions
les plus célèbres ost celle qui ont liou aux funérailles do
Li<:inius Crassiis, grand pontife.
CIRCUMSOLAIRE {kom' — du lat. circum^ autour, et do
so/nirf) adj. Qui ost autour du soleil : £'«/mce circumsolairk.
CIRCUMTERRESTRE (A-om*-/('r-r^i«/r'-- du lat. circum,
autour, et de terrestre) adj. Qui entoure la lorro : Espace
CIRCUM1 IlRRi:STRi:.
CIRCUMZÉNITHAL, ALE, AUX {kom' — du lai. circum.
autour, et do zénithal) adj. Qui entoure lo Kénith : Astres
ClRCUMZliNlTIIAUX.
GIRCU3 {kuss) n. m. Nom scientifiiiuo des oiseaux du
genre busard.
CIRE (lat. cera) n. f. Matière molle, jaunfttro, awc la-
quelle les abeilles construisent les gAtcaux do leurs ruches,
ot qu'on emploie à différents usages, il CtVf rrVrçc.Ciro
naturelle, qui n'a pas été fondue; oiro en pain qui n'a
encore été employée à aucun ouvrage. H Cire ù niodcU-r,
Cire colorée dont los sculpteurs font leurs modèles.
— Par anal. Matière idonliquo ou analogue à Ift ciro
dos abeilles : Cirk de prunirr.
— Cire à cacheter. Cire d'/''spngnr. V. la ]iartie encycl.
— Par oxt. Cérumen ou matière jaune qui se fornio
dans les oreilles; chassie, matière gluanlo qui s'amasMi
au bord des paupières. V. ciiuiiMUN.
— Loc. fam. Cire molle ou simpleni. Cire, Caractèro
doux, facile à manier; objet dont on dispose coninio l'on
veut. (So dit par allusion A l'oxtrènio facilité quo l'on
trouve a pétrir tu ciro sous los doigts) : /fv tirissac était
un hommf de ciki:. (Card. do Kol«.) iiC'oHiïMf de cire. Fort ik
CIREMENT — CIRIS
propos : Arriver co>rME de cire. — Vt'Nir, Aller comme de
cire, Aller tout à fait bien, convenir parfaitement: Habit
qui VA COMME DE CIRE. 11 Lire jo.une comme cire. Avoir le
teint très jaune, ii Etre égaux comme de cire. Etre tout à
fait semblables, comme deux objets de cire que l'on aurait
fondus dans le même moule, il Fondre comTtie la cire au
soleil. Se dit d'un homme qui maigrit rapidement,
— Admin. eccl. V. la partie encycl.
— B.-arts. Peinture à la cire. V. la partie encycl. il Mou-
lage à cire perdue. Moulage dans lequel on moule de l'ar-
gile autour du modèle en cire, ^ui est détruitpar la fonte
et remplacé par le métal en fusion.
— Dr. Il faut de la cire. Se disait autrefois à propos
des accusés qu'on ne pouvait absoudre sans avoir une
rémission, laquelle se scellait avec de la cire, ii Se disait
encore pour déclarer qu'il fallait condamner l'accusé à
faire amende honorable avec une torche de cire à la main.
— Hist. Droit de cire. Se disait de certain droit de lu-
minaire qui se payait dans la maison du roi, en chancel-
lerie et ailleurs.
— Ornith. Membrane qui recouvre la base du bec de
certains oiseaux : L'aigle a le bec anguleux et la cire un
peu poilue. (Richard.^
— Poétiq^. Ailes ae cire, Objet auquel on ne peut se
fixer. (Se dit par allusion aux ailes d Icare, qui se fondi-
rent au soleil.)
— Techn. Mélange coloré, propre à rehausser la cou-
leur de l'or.
— Prov. : Aux pèlerinages des environs, on dépense
beaucoup de vin et peu de cire. Dans les pèlerinages trop
rapprochés, on boit plus de vin qu'on ne fait brûler de
cierges; on songe à se divertir, bien plus qu'à honorer les
saints. (Vieux.'i
— Encycl. On distingue des cires d'origine animale, dos
cires dites « vé<iétales », enfin des cires d'origine fossile.
— Cires anlmales. I. Cire des abeilles domestiques.
1' Production. On a admis que la cire était sécrétée soit
par des glandes iutra-abdominales, soit par la cuticule
ou partie superficielle du tégument des arceaux ventraux,
à l'exception du premier et du dernier. La substance
1. Céroplastes (a, avec la cire; b. sans cirej ; 2. Eriterus ;
a. Phenax.
cireuse s'accumule au dehors, où elle forme une lamelle
recouverte par la moitié inférieure de l'arceau ventral
précédent. Les lamelles sont saisies par les pattes posté-
rieures et portées, avec l'aide des crochets des pattes anté-
rieures, aux mandibules, qui les triturent et les disposent
en petites boulettes destinées à laconstruction des gâteaux
ou rayons de coloration blanchâtre, qui n'acquièrent que
par là suite la couleur jaune caractéristique. Les expé-
riences de Dumas et de Milne-Edwards ont prouvé que la
cire est une sécrétion animale qui s'opère sous l'influence
d'une alimentation composée de miel. G. de Layens et
Viallon ont montré que les abieilles consomment environ
6 kilogrammes de miel pour prodire 1 kilogramme de cire.
Ce chiffre varie avec les conditions do chaleur où se trou-
vent placées les abeilles.
2« Extraction. La cire estrordinairement récoltée tous
les ans et, avec les nouvelles méthodes apicoles, tous les
deux ans. Les rayons enlevés des cadres ou des ruches
sont égouttés, puis soumis à l'action de la presse. On les
jette ensuite dans l'eau bouillante ; le miel qui a résisté à
la presse se dissout, et la cire vient se rassembler à la sur-
face, où elle se fige par refroidissement. On la fond et on la
coule dans des vases en terre ou en bois. La partie infé-
rieure de chaque pain, appelée pied de cire, et qui contient
toutes les impuretés, est supprimée et refondue pour ob-
tenir une qualité inférieure. Un autre procédé consiste à
placer les rayons dans lo cérificateur. V. ce mot.
3** Propriétés de la cire. La cire fond vers G2" ou 63" ; sa
densité est de 0,966. Elle est constituée par deux principes
immédiats : Vacide cérotique ou cérine; la ingricicim: ou
éther mélissipalmitique. Lewy admet aussi la présence
d'une petite quantité de céroléine.
1^ cire jaune possède une odeur aromatique qu'elle perd
par le blanchiment: elle est insoluble dans l'eau, mais se
dissout facilement dans les huiles, les graisses, les essen-
ces, et brûle au contact do l'air, sans odeur ni fumée.
A* Blanchiment. Pour blanchir la cire jaune, le procédé le
plus fréquemment employé consiste à la qrHer, c est-à-dire
à la réduire en rubans mmcos que l'on place sur de grands
châssis en toile, de façon qu'ils puissent être exposés aux
rayons solaires et à la rosée des nuits. Au bout do huit à
dix jours, on la recueille et on la renferme dans dos sacs
que l'on garde en magasin pendant quarante jours. On
grêle à nouveau. Le procédé Kollv consiste dans l'emploi
d'une petite quantité d'acide sulfuriquo étendu de deux
parties d'eau et de queloucs fragments d'azotate de soude.
L'acide azotique, mis en libcrté,détruit le principe colorant-
5» FaUificationn, On falsifie la cire par l'Introduction
de kaolin, craie, amidon, suif, paraffine, cires végéta- -
les, etc. La recherche de la fraude est souvent difficile.
ft* Variétén commerciales. Il existe une diversité très mar-
quée cuire les cires de provenances différentes. La cire do
Bretagne blanchit avec facilité et possède une forte odeur.
IjC» cires de Bourgogne, inférieures à la précédente, ne se
décolorent jamais comidèlement. Lo Gâiinuis fournit dos
cires peu odorantes. Parmi les cires étrangères, colles
d'Italie, surtout do Venise, se blanchissent facilement.
?• UKogeK de la cire. La cire jaune sert à préparer l'en-
caustique dos parquets; ollo entre dans la composition
dos crayons lithographiques, de la cire à cacheter, de
la peinture â l'encaustique. V.n pharmacie, ollo est cm-
CaJre avec les llls d<! fer
pour la fixation de la cire
gaufrée.
ployée à la préparation des emplâtres et des onguents.
Blanchie, elle sert pour diverses préparations pharma-
ceutiques et pour les cosmétiques. Elle est employée pour
fabriquer les figures de cire, et surtout pour les bougies,
les cierges et les bougies filées ou rats de cave.
8" Bestr-ucteurs de la cire. Les rayons de cire sont atta-
qués dans les ruches et perforés en tous sens par les che-
nilles de deux microlépidoptères, auxquels ou donne le
nom à.e gallèries ou fausses teignes.
— II. CiKEs d'autres lnsectes. Parmi les hyménoptè-
res, les bourdons, les trîgones construisent leurs nids ou
leurs coques en matières cireuses. Un hyménoptère du
groupe des mélipones sécrète une cire, dite cire des an-
dogmes; elle est récoltée par les Indiens qui vivent dans
les plaines du Haut-Orénoque : elle est grossière et diffi-
cilement utilisable. Certains coléoptères (lixus, scymnus)
laissent suinter des filaments cireux. Les chrysalides de
quelques papillons se recouvrent d'une légère couche
cireuse. Chez les hémiptères-homoptères, la production
est plus grande. Les fulgores, les lystres, les phénax
présentent à l'abdomen des filets blancs cireux. Cette
production est aussi très abondante chez les pucerons.
Le céroplastes rusci recouvre toute sa carapace d'une
couche tellement épaisse que l'on a essayé do l'utiliser.
Les mâles de l'ericcrus Pe-la, originaire de la Chine, pro-
duisent une cire devenue d'un usage général dans ce pays.
— Cire gaufrée. La grande quantité de miel nécessitée
pour la production delà cire a conduit les apiculteurs à
faire servir à nouveau les rayons
après en avoir extrait tout le miel.
Ce procédé est très employé avec
le mobilisme. Les cadres, une fois
désoperculés, sont placés dans l'ex-
tracteur et ensuite remis dans la
ruche. On garnit aussi les cadres
de plaques [plaques de cire gaufrée)
fabriquées avec do la véritable
cire d'abeilles au moyen de laminoirs ou de presses nom-
mées gaufriers. Pour fixer les feuilles de cire dans les
cadres, on emploie des fils de fer
étamé, on noie ces fils do fer
dans la cire au moyen d'une rou-
lette ou éperon, chauffée légère-
ment, et que l'on fait rouler le
long du fil.
— Cires végétales. Chez beau-
coup de plantes, les cellules épi-
dermiques de la tige, des feuilles
ou des fruits, produisent, dans la
partie de leur membrane qui est en
contact avec le milieu extérieur,
dos matières plus ou moins ana-
logues à la cire des abeilles. Les
organes aquatiques en sont con-
stamment dépourvus ; chez les
organes aériens, leur formation
soinblo subordonnée à une cutinisatiou préalable de la
membrane : les membranes formées do cellulose pure n'en
offrent jamais. Les granulations cireuses sont un produit do
transformation de la cutine. Les cires végétales ont pour
rôle évident d'augmenter l'imperméabilité de l'épiderme.
Il est des plantes chez lesquelles la cire est assez abondante
pour être extraite et employée, par exemple, à la fabrication
des bougies. La « cire de palmier » [cera de palma) est four-
nie par la tige et les feuilles d'un palmier de la Nouvelle-
Grenade et du Pérou {ceroxijlon Andicola). ha. cire de Car-
nrtHÔa vient des feuilles d'un palmier du Brésil (copernicia
cerifera, vulgairement carjiaubaj. La cire de myrica vient
des fruits (drupes) de divers ciners, arbrisseaux du genre
myrica, qu'on rattache à la famille des castanéacées [my-
rica cerifera .îe la Louisiane, myrica cordifolia du Cap,
myrica JEthiopica d'Abyssiuie). L'écorce de la canne à
sucre, traitée par l'eau bouillante, donne aussi une cire.
— Cires fossiles. Les cires fossiles dites aussi civvs
minérales constituent une série de carbures d'hydrogène
que l'on trouve dans les tourbières. Les espèces sont nom-
breuses ; citons seulement ; sclieerérite ozocérite, fichtélite,
Uunlite, idrialite.
— Archéol. Au moyen âge, on modelait en cire des effi-
gies de toute espèce, des bas-reliefs, des objets do toute
sorte, peints ensuite avec le plus grand soin. Les figures
des saints et celles des rois défunts étaient exécutées de
grandeur naturelle, puis revêtues d'habits somptueux et
promenées ou exposées.
— Adm. ecclés. Les cierges offerts pour les pains bénits
ou délivrés pour les services anniversaires appartiennent
à la fabrique. Quant aux cierges offerts pour les enterre-
ments et services funèbres, ceux qui sont portés par les
membres du clergé leur reviennent intégralement ; les
autres appartiennent moitié à la fabrique et moitié au
clergé. La répartition, entre la fabrique et le clergé, de
la cire délivrée pour les autres cérémonies est régléo
d'après le tarif diocésain des oblations, ou par les usages.
— B.-arts. Peinture à la cire. Ce procédé consiste dans
l'emploi de couleurs préparées à 1 huile et détrempées,
au moment de l'exécution, dans de la cire liquide mé-
langée d'essence, mais sans aucune intervention du feu;
en d'autres termes, sans encaustique.
— Comm. La cire à cacheter ou cire d'Espagne, em-
ployée pour les lettres, plis. etc. , est un mélange de gomme
laque et de térébenthine coulé en bâtons, et que l'on soumet
à l'action de la chaleur pour s'en servir. (Une sorte plus
commune se fabrique avec de la colophane, au lieu de
gomme laque.) La cire à bouteille est du galipot qui a été
coloré à chaud. On fabrique également de la cire dite » à
sceller n destinée à prendre des empreintes d'une grande
précision. On l'obtient en mélangeant de la cire blanche
et de la térébenthine et en ajoutant au mélange, quand il
commence à s'épaissir par refroidissement, une quantité
suffisante do vermillon.
— Hist. La cire était employée pour l'apposition do
sceaux ou de cachots sur les documents émanés de l'au-
torité royale. Les édits et déclarations étaient scellés en
cire jaune ; les lois adressées dans la Provence et le Dau-
phiné en cire rouge ; les lettres de concession à perpétuité
on cire verte, et celles de concession à temps en ciro
blanche. — La ciro a servi aussi, au moyen âge, à la di-
vination et aux sortilèges; elleajouôégalemout, jadis, un
grand rôle pour les envoûtements. V. co mot.
Cire (cabinet de). V. cabinet.
CIREMENT {man) n. m. Action do cirer.
22
ClRENCESTER ou ClCESTER (lat. Cor(«ïum), ville d'An-
gleterre (comté de Gloucester), sur lo Churn, l'une des
branches de la Tamise; 7.500 hab. Taillanderies, filatures,
brasseries; école professionnelle d'agriculture. (Cirencester
semble avoir été un centre romain et saxon considérable
et conserve une belle église des xiV^ et xv« s.)
CIRER V. a. Enduire, frotter do cire : Cirer du fil, de
la toile, un parquet, w Enduire de cirage : Cirer des bottes.
— Fig. Cirer les bottes à quelqu'un. Le flatter bassement.
— V. n. Devenir brillant : Certains draps ont le défaut
de CIRER.
Ciré, ée part. pass. du v. Cirer, ii Toile cirée, Toile enduite
d'une composition qui la rend imperméable. — Fig. Cela
glisse ou coule comme sur toile cirée. Cela ne fait aucune
impression.
Se cirer, v. pr. Etre ciré : Parquet qui se cire diffi-
cilement. Il Cirer soi-même sa chaussure.
GiRES-LÈS-MELLO, comm. do l'Oise, arr. et à 23 kil.
de Sonlis, sur le Thérain; 1.468 hab.Ch.de f. Nord. Car-
rières de pierres. Fabrique de boutons. Eglise des xii*,
xiii'^ et xiv° siècles. Maisons intéressantes.
CIRETTE(réï') n. f. Poire aux tons brillants et dont le goiJt
se rapproche de celui de la variété dite do louise-bonne.
CIREUR, EUSE n. Personne qui cire : Un cireur de
bottes, de parquets.
CIREUX (reiî), EUSE adj. Qui est de la nature de la cire :
liatc cireuse.
— Pop. Personne à figure sale et répugnante, it Per-
sonne qui a mal aux yeux.
GiREY, ch-1. de cant. de Meurthe-et-Moselle, arrond.
et à 37 kilom. de Lunéville, à la source de la Vezouze;
2.315 hab. Ch. de f. Est. Minerai de fer; manufacture de
glaces, papeterie, faïencerie, scierie, bois. Ancien château.
Avant 1871, Cirey faisait partie du département de la
Meurthe. — Le canton a 7 comm. et s.yyo hab.
ClREY-SUR-BLAISE,comm.de la Haute-Marne, arr. et
à 23 kiloni. de Wassy, sur la Biaise ; 369 bab. Haut four-
neau ; taillanderie. Château qui appartint à la marquise
du Châtelet, et fut habité par Voltaire de 1733 à 1740.
GiRIE, ville d'Italie ( Piémont [prov. de Turin]), sur la
Stura; 5.200 hab. Fabrique de cartes; peausserie.
CIRIER [ri-é — rad. cire) n. m. Marchand ou fabricant
do cierges, etc. n Artiste exécutant des travaux en cire.
— Bot. Nom vulgaire de plusieurs arbres ou arbrisseaux
du genre myrica, qui produisent de la cire : Le cikikr de
la Louisiane réussit très bien dans le midi de la France.
Il Nom vulgaire de plusieurs champignons qui ont la cou-
leur et l'aspect de la cire (pézizes, etc.).
— Hist. Cirier de la (grande chancellerie, Officier qui,
nommé par le grand audiencier de France, servait par se-
mestre, fournissait et préparait la cire pour sceller les
expéditions de la grande chancellerie. (Il ne portait pas
l'épée. On ne connaît pas l'origine de cet office. L'édit
de 1561 avait ordonué sa suppression ; néanmoins, les pri-
vilèges de cirier furent confirmés en 1671.)
— Encycl. Bot. Le ciricrde la Louisiane [uiyrica cerifera)
est un petit arbre à tige forte et
rameuse, haut de 4 à 5 mètres,
portant des feuilles persistantes
et des fleurs en chatons. Ses
fruits, petits, globuleux, char-
nus, d'un noir bleuâtre, sont
recouverts d'une substance
onctueuse, d'aspect farineux,
blanc verdâtre, qui n'est autre
chose que de la cire. Il croît
dans les lieux humides et les
marais d'une grande partie do
l'Amérique du Nord, notam-
ment dans la Louisiane, la
Virginie et la Caroline. Les
feuilles du cirier de la Loui-
siane répandent, quand on les
froisse, une odeur aromatique;
leur décoction avec le sulfate
de fer donne une encre fort
noire. La racine est astringente.
Dans l'Amérique du Nord, on
fait aussi avec cette ciro un savon odorant et propre à net-
toyer le linge.
CIRIÈRE frad. ciVe)n. f. et adj. Se dit, chez les apicul-
teurs, des aoeilles q^ui construisent les rayons.
— Encycl. Il n'e.xiste nullement plusieurs sortes d'ou-
vrières : les unes cinèros, d'autres ventileuses, éleveuses
ou butineuses. Tous les travaux d'une ruche peuvent être
exécutés par le même insecte, à ses différents âges. Co
nom de ciricre s'applique également aux glandes, cellules
ou plaques qui sécrètent la cire.
GiRIÈRE, comm. des Deux-Sèvres, arr. et à 20 kll. de
Hressuire, près de l'Argent, branche de l'Argenton ;
1.042 hab. Buttes artificielles.
GiRILLO (Dominique), médecin et botaniste italien, né
à Grumo (royaume de Naples) en 1734, mort sur l'échafaud
en 1799. Il devint professeur de médecine et d'histoire
naturelle à Naples. Elu député après l'établissement de la
république Parthénopéenne (1790), il fut arrêté lors de
la réaction et exécuté. On cite parmi les ouvrages de ce
savant : Ad botanicas institutiones introductio (1771); Plan-
tarum rariorum regni IVeapolitnni fasciculus (1788-1793);
Entomoloijix Xeapolitanx spécimen (1787).
CIRIMANAGE n. m. Cens qui était dù,[en Béarn, aux sei-
gneurs par chaque habitation.
CIRINOSE n. m. Bot. Syn. do cierge [cereus), genre de
cactées.
Ciris [l'Aigrette), petit poème de 541 vers longtemps
attribué, à tort, à Virgile. Le ton est celui du poèmo épique.
Le sujet est l'aventure et la métamorphose de Scylla, fillo
de Nisus, roi do Mégaro.
Le choix du sujet, la longueur et l'excessive ingéniosité
des développements décèlent un original alexandrin. La
facture des vers est, d'ailleurs, d'une habileté et parfois
d'une harmonie surprenante. Enfin, la rhétorique n exclut
pus lo pathétique : les plaintes de Scylla, notamment,
sont touchantes. Quant à la métamorphose de Scylla en
oiseau, elle égale au moins la virtuosité d'Ovide qui a traité
aussi ce sujet. La Ciris est dédiée à Valérius Mossala, con-
temporain d'Auguste. On y relève des imitations de Ca-
Cirier : a, chaton mâle;
h, fleur niàle ; c, fleur le-
melle.
23
CIRNI — CIIinUOSE
tulle, de Lucrôoo, de Virpilo niAnio, ainsi que la iraco
d'interpolations du iii« siècle, peut-être du moyen âge.
CiRNI (Antoine-François), historien italien, m^ vrrs 1510
pr("»s de Bastia, mort apr<>s 158".ï. Il servit lo roi do Franco,
mais surtout le roi d'Kspa^^ne contre les Turcs. 11 a écrit
te récit do ses campagnes.
GiRO, ville d'Italie (Calabre [prov. do Catanzaro]), près
de la mer Ionienne; 6.000 liab. Filatures do soie; prépa-
ration d'anchois. Patrie do l'astronome Gigli, réformateur
du calendrier occlosiastiquo sous Gréy:oiro XIll.
GIROÈNE n. m. Pharm. anc. Syn. do céroène.
GIRON (do l'anc. haut aJlom. shiro) n. m. Nom vul-
gaire de tous les animalcules qui vivent dans les matières
alimentaires,
Lanterne des uiùrta, à Ciron,
Blanc, près de la Creuse; 1.081 hab. Ch. de f- Orléans.
Château de Komefort; lanterne des raorls.
CiRON, rivière de France, affluent gauche de la Ga-
ronne, qui arrose les départements des Landes, du Lot-
et-Garonne et de la Gironde. Long, du cours : 85 kilom.
CIROYER {ro-a-ié) n. m. Bot. Nom français des rheedies.
CIRQUE (du lat. circtis, cercle) n. m. Chez les anciens Ho-
mains, Vaste piste sablée destinée aux jeux publics, surtout
aux courses de chevaux et de chars : // ne faut pas confon-
dre le mot CIRQUE avec les termes d'amphithéâtre, de stade,
de palestre, etc. ii Factio7is du cirque, Partis qui s'étaient
formés à Home, puis à Constantinople, parmi les con-
ducteurs de chars dans les cirques, et qui se distin-
guaient par la couleur des vêtements.
— Auj. Sorte de théâtre comportant une arène et des
g^radins, et dans lequel ont lieu des exercices d'équita-
tion, des exhibitions de gymnastes, d'équilibristes, de
clowns, etc. : Les pantomimes du cirque.
— Géol. Erosion de forme arquée, que l'on rencontre
quelquefois dans les pays montagneux (cirque de Gavarnie..
On donne généralement le nom de cirques aux bassins de
réception vastes, laissant le nom d'entonnoirs à ceux de
moindres proportions.
— Enctcl. Antiq. C'est au roi Tarquin l'Ancien qu'est
due la fondation du Grand Cirque, entre le Palatin et.
l'Aventin, sous une forme très primitive. Tarquin le Su-
perbe y ajouta des gradins en bois. En 425, on établit des
Cirque de Maxence.
^oiw nig:a^ -lia
%
/
remises pour les chars. Ce cirque brûla du temps de Jules
César, qui le rebàiii. Néron etTrajan l'agrandirent considé-
rablement. Le Grand Cirque était de forme allongée et ter-
miné aux petites extrémités, d'un côté par un demi-cercle,
do l'autre par une ligne légèrement cintrée. L'extérieur
présentait trois étages d'arcades. A l'intérieur, les voûtes
s'adossant à ces murs soutenaient trois ran^s de gradins
séparés par des murs {prxcinctiones), et divisés par de
nombreux escaliers conduisant, à chaque étage, à une
galerie intérieure où communiquaient les escaliers de
sortie. A l'étage supérieur régnait une galerie {arribula-
torium). Les gradins s'arrêtaient à quatre mètres du sol.
Là régnait une terrasse bordée d'une balustrade (podiurn).
Une logo spéciale était réservée à l'empereur au-dessus
dix podium, une autre au président des jeux. Sur lo podium.
des sièges moldles étaient réservés aux personnages do
distinction. Lo milieu do l'arène était occupé en partie
par une longue substruction on maçonnerie {spina], qui
portait dos statues de divinités, dos autels, ainsi que les
œufs et les dauphins, que l'on enlevait au fur ot à mesure
pour marcjuer le nombre de tours de piste accomplis
par les concurrents. Aux deux extrémités do la spina
étaient les bornes {tnet.r), près desquelles les chars de-
vaient tourner. Du côté légèrement cintré de l'arène
étaient do grands bâtiments {oppidum)^ d'où s'ouvraient
les remises (carceres). Cette dispositiou rachetait, pour les
chars remisés i l'extrémité, lo désavantage qu'ils auraient
ou à parcourir un espace un pou plus considérable que
ceux qui partaient dos remises rapprochées du centre.
Les doux portes principales étaient situées : l'une {porta
pompsp) du côté dos carceres, l'autre (porta triumpnalts)
on face do la première. IjOs autres grands clrciuosdo Rome,
analogues au précédent, étaient lo Circus l'iaminius, con-
struit sur lo champ do Mars on 220 av. J.-C. ; — le Circus
Vaticanus, sur l'emplacomout du({uot s'élève la sacristie
do Saint-Pierre (Néron lo lit agrandir ot y donna dos jeux) ;
— lo Circu.1 Jtomuli, construit en 311 apV. J.-C, & gauclie
de la voie Appienno, par Maxenco, on l'honneur dp son
lits Komulus.
Los jeux étaient toujours précédés do la pompa circcnsis,
procession brillante à l'imitation du triomphe, et cjui rap-
pelait l'ori^'ino sacrée dos joiix. La pompa fut supprimée
par Constantin, comme ayant un caractère trop païen.
Les cochors étaient divisés en factions, ot distingués par la
couleur do leur cuNarjuo blouo, verte, rougo ou jaune. Le
peuple prenait [mrti pour l'une ou l'autre, et Ton on venait
parfois aux mains à leur sujet. Outre les courses do che-
vaux et de chars, on donnait aussi au cirque des chasses,
d«s nau7nachies, des combats d'animaux féroces, etc. Les
femmes étaient admises aux représentations du cirque. Il
y avait, dans les provinces, un grand nombre de cirques.
— Cirque de Constantinople. Le cirque de Constantino-
ple, construit par Scptime-Sévère et agrandi par Con-
stantin, était voisin du palais impérial et de Sainte Sophie ;
il était décoré des plus heaux monuments de l'art grec
ancien. L'empereur assistait aux jeux dans sa loge ; l'impé-
ratrice les voyait de l'église Saint-Etienne, qui donnait sur
lo cirque. Tout lo peuple de Byzance se partageait entre
les deux grandes factions des cochers de l'hippodrome :
les bleus ot les verts, alternativement en faveur ou en dis-
Ërâce auprès des empereurs. (V. Bleus et les Verts [les].)
,e cirque servit do tnéâtre à l'élévation ou au supplice de
plus d'un empereur. En 1204, il fut pillé par les croisés; les
Turcs achevèreotdo le détruire. En 1826, c'estdans le cirque
que furent massacrés une grande partie des janissaires.
— Temps mod. Cirque citez les modernes. Après la chute
de l'empire romain, le goût des cirques se répandit en
Espagne, et produisit les combats de taureaux. En France,
Cluldebert lit célébrer des jeux dans l'amphithéâtre d'Ar-
les, et Chilpéric I"constrUisit deux cirques : l'un àParis,
l'autre à Soissons. Le peuple se montra peu empressé à
y courir; ils furent abandonnés, puis démolis.
Quant aux cirques, tels que nous les connaissons au-
jourd'hui, leur origine est relativement récente. En effet,
lorsque, en 1767, parut à Paris un écuyer anglais nommé
Béates, qui donna des représentations dans un local
désigné sous lo nom de " cirque », les exercices qu'il
exécutait rappelaient encore les jeux romains. Toutefois,
ils comprenaient une partie hippique moderne que dé-
veloppèrent ses successeurs et qui prit définitivement de
l'extension en 1788. Le cirque moderne était né. Un de
ces établissements, fondé en 1774 par l'Anglais Astiey,
fut acheté en 180? par le fameux écuyer italien Franconi,
et prit alors le nom de Cirque olympique. Son directeur
eut l'idée d'adjoindre aux exercices équestres, déjà dé-
veloppés par lui, des pantomimes et des scènes militaires
à grand spectacle, innovation que perpétuèrent ses des-
cendants. Le Cirque olympique ne disparut qu'en 1862.
Aujourd'hui, beaucoup de grandes viUcs de province ot de
l'étranger possèdent des cirques permanents. A Paris, il
Cirque des Champs-Elysées, à Paria (Cirque d'Eté) ; 1. Piste;
2. Entrée; 3. Ecuries; '*. Orcliestre; 5. Lof^es ; 6. Premières;
7. Promenoir; 8, Secondes.
faut citer le Cirque d'Hiver, lo Cirque d'Eté, le Cirque
Fernando, devenu Cirque Medrano, lo Nouveau- Cirque,
dont la piste peut se convertir en arène nautique. \J hip-
podrome, qui a été démoli en 1892, se distinguait des autres
établissements par ses proportions plus vastes et la
forme ellipti{|ue de son arène. (V. hippodromb.) Enfin, sous
le nom de Cirque Molier, fonctionne d'une façon intermit-
tente une fondation créée par et pour des gens du monde.
A côté des cirques permanents figurent avec honneur cer-
tains grands cirques ambulants, qui voyagent à travers lo
monde (nous citerons entre autres lo cirquo Singer). Ils
offrent cette particularité curieuse de présenter tous, dans
certaines parties, les mêmes proportions, pour que leur
Sersonnel changeant et cosmopolite ne so trouve jamais
épaysé. C'est ainsi que l'arène a toujours 13 mètres do
diamètre. Los programmes d'autrefois so corsent mainte-
nant par les exercices d'artistes divers : clowns, gymua-
siarques, équilibristes, dresseurs d'animaux savante, etc.
Cirque du Palais-Royal, vaste établissement de
plaisir construit à Paris, en 1787, dans le jardin du Palais-
Royal, par Rose de Saint-Pierre. Il v éditia un théâtre
(jui prit le nom do Théâtre du Cirque-du-Palais-Royal et ,
l>cu après, celui de Cirque-National, puis de Lycée-des-
Arts; on y jouait l'opéra-comique et la pantomime. Ap-
pelé, en 1798, Veilléos-de-Thalie, il donna des traductions
d'opéras italiens, prit enfin lo titre do Boufi'ons-Kram.'ais.
ot devait jouer des traductions d'ouvrages allemands et
italiens, avec un orchestre solide et des chceurs exercés.
Dès les premières représentations, le succès fut éclatant.
Mais, le 16 novembre 1798. le feu so déclara dans les bâti-
ments du cirque, et les détruiMt entièrement.
' CIRRAL, ALE, AUX ou CIRRHAL, ALE, AUX adj. Bot.
Qui appartient aux cirres ou vrilles : Appendices cibraux.
— Ascidion cirral. Godet d'une fouille ascidiéo, formé
par une vrille foliaire.
CIRRATULE (rad. cirre) n. m. Genre d'annélides, type de
la lamiUo des cirraHiJ/f/(^s. comprenant dos vers marins, dé-
pourvus de tentacules ou n'oo possédant que sur les seu'-
inonts autériours. (Los cirrutulos habitent les mers un
nord. Quelques espèces so trouvent dans la Môditorranéoj.
GIRRATULIDÉS n. m. pi. Famille d'nnnélidos tubicoles,
renfermant des l'ormos â corps cylindrii|ue, â této on cône
allongé, n'ayant que deux tentacules ou en étant complète-
ment dépourvue. — Un CIHRATULIUK.
— Encycl. Los cirrfl(i(/i(/t'«, qui duivont leur nom aux nom-
breux lUameuts ou cirros qui couvrent leurs anneaux dor-
saux, comprennent les genres : cirratulc, h'térocirre, acro-
cirre, répandus surtout dans les mora froides otlompéréos.
CIRRE (du lat. nrru«, frange - Plusieurs écri von tcinuiii:)
n. m. /ool.Cil ou lilument tin dont la réunion forme des fran-
ges, comme au manteau dos multus(|UOs, sur les anneaux do
certains vers, etc. n So dit aussi dos poils raidos situés sur
Cirrhibarbe du Cap.
les narines dos oiseaux. (En général, on emploie lo mot «oie
de préférence au mot cirre. Chez les annélides, on entend
par cirres dos filaments teutaculi formes simples ou formés
de plusieurs articles; on distingue les cirres ventraux,
dorsaux et aîiau.v. Quand les cirres s'aplatissent en largos
lames, on les désigne alors sous le nom de élytres.)
— Bot. Appendice grêle, nu, simple ou rameux, le plus
souvent enroulé en spirale : C'est au moyen de cirres que
certaines plantes faibles s'attachent à d'autres corps pour
s'élever et .le soute7iir. il On dit aussi vrille ou main. (Quel-
ques auteurs font ce mot féminin.)
GIRRÉE ou CIRRHÉE (rad. cirre ou cij-rhe) n. f. Genre
d'orchidacées, tribu des vandéos, comprenant dos herbes
épiphytes qui croissent au Brésil.
CIRREUX {reù), EUSE [rad. cirre — Plusieurs écrivent
ciRRHEUx, euse] adj. Hist. nat. Qui est muni de cirros.
— Bot. Syn. de cirrifère.
— Ichtyol. Qui a des cirres ou barbillons â la mâchoire
inférieure.
CiRRHA, nymphe qui donna son nom à la ville do
Cirrl'ia, en Phocide, près de Delphes.
GiRRHA, ville de la Phocide, sur le golfe de Corintho.
Cette ville, qui était le port de Delphes, était consacrée à
Apollon, et possédait un temple do Diane et de Latone.
Quelques ruines en attestent l'ancienne importance.
CIRRHIBARBE ou CIRRHIBARBIS {biss) n. m. Genre de
poissons acanthoptêres, famille des gobiidés, comprenant
des formes voisines des myxodes, à nageoire dorsale con-
tinue avec nombreux rayons épineux, à tentacules garnis-
sant le dessus
du museau et
le menton.
— E N C Y C L.
Les cirrhibar-
bes sont des
poissons de
taille moyenne,
dont le corps rosâtre argenté est recouvert de petites
écailles, et qui possèdent un tubercule cylindrique en
avant de la nageoire anale. Ils habitent le voisinage du
cap de Bonne-Espérance.
dRRHINE n. f. Genre de poissons physostomes, fa-
mille des cyprinidés, comprenant des cyprins n'ayant
que deux bar-
billons, les la-
biaux faisant
défaut comme
les rayons de
la nageoire
dorsale.
— Encycl.
Les cirrhines Cirrl.ine rubi-ipen.
sont très voi-
sines des barbeaux. Répandues dans les eaux douces de
l'Asie, elles fournissent une chair peu estimée. La cirrhina
ru67*iptnnis est commune dans les étangs du Bengale; la
cirrhiîia cirrhosa ou Wocondei est une belle espèce vio-
lacée de la côte occidentale de Malabar.
CIRRBIPÈDES n. m. pi. Syn. de ciRRipiiOES.
CIRRHITE ou CIRRITHES iri-f^ss) n. m. Genre de pois-
sons acanthoptêres,
famille des percidés,
voisins des serrans
et des mésoprions,
ot comprenant des
formes jaunes ou gri-
ses, marquées do ban-
des plus foncées, à
nageoire dorsale uni-
que, à six rayons
branchiaux. ( On en
connaît cinq ou six
espèces , propres à
l'océan Inuien ; colle
qui remonte le plus au N. est lo citTÎtfies inaculatiis de la
mer Rouge.)
GIRRHITIDÉS n. m. pi. Famille de poissons acantho-
ptêres, comprenant les genres cirrhite, chUodacttjle, né-
matodactyle, latris, etc., tous présentant comme caractères
communs la forme comprimée du corps, qui est revôtu
d'écailloscycloïdes; les dents en velours mètéesàdesdents
crochues, trois rayons épineux à la nageoire anale. (Les
cirrhitidés habitent surtout les mers chaudes; ils sont do
taille moyenne.) — t'n cirrhitidê.
GIR RHO GRAPHIQUE (du gr. kirrhos, roux, et graphein,
écrire) adj. Se dit d'une variété do for oxydé appelée aussi
terre d'ombre, et qui fournit aux arts une couleur bistrée.
CIRRHOLITE n. f. Phosphate hydraté naturel d'alu-
mine, de cliuux et de manganèse. Il On écrit aussi cikroi.itk.
CIRRHOLUS {luss) n. m. Genre de champignons myxomy-
cètes du Brésil. (Les cirrholus, voisins dos physarum, ont
lacolumelle en spirale faisant saillie au dehors du péridium
qui so rompt irrégulièrement.) n On écrit aussi cibrolk,
GIRRHONOSE (du gr. kirrhos, roux, et nosos, maladie)
n. f. Coloration roussStro do la plèvre, du péritoine, etc.
CIRRHOPÉTALE n, m. Genre d'orchidacées, tribu des
dendrubiées, comprenant des herbes épiphylos do l'Inde.
CIRRHOSE (du gr. kirrhos, roussûtro) n. f. Primitiv.,
Maladie du foie caractérisée par des granulations rousses ;
ces granuhitions elles-mêmes, ii Auj., Maladie du foie ca-
ractérisée pur l'intlammation et la prolifération do tout
le tissu conjonctivo-vasculaire de l'organe.
— Kncycl. Lo mot dn-hose a été créé par Laihinec pour
désigner dos granulations roiiss:\tres et dures qui so ren-
contrent dans certains foies malades. Il désigna plus tard
prostjue toutes les maladies infiammatoires du loio avec
sclérose. Ou convient, maintenant, de ne raiiKor parmi les
cirrhoses que les affections qui portent sur le tissu con-
jonctivo-vasculaire do l'organe tout entier, avec proUtéra-
lions do ce tissu. La cirrhose ost hypertrophiquo quand
lo volume do l'orgaiïo osi augmenté, utrophiquo quand il
ost diminué par suite do l'atrophie dos élémenis glandu-
laires. Dans les deux cas, In gène do lu cirouhiiion a pour
conséquence l'asciie. L'ictèro est rare, ou ilu mointt uo
survient que lurdivoment. Trois types de cirrhoses sont
bien étudiés el généraleineut admis: la cirrhose syphili'
tique, lu cirrhose paludu/mf, ot lu cirrhose dos buveurs ou
cirrhose ttlcootiqut'. Ui eirrhuso syphihtiquo porto primi-
Cirrhitc.
CIRRHOTIQUE — CISEAU
tivement sur le système artériel, la cirrhose paludique
sur !e système lymphatique, et la cirrhose du buveur sur
le système veineux et sushépatique. La cirrhose paludi-
que s'accompagne d'une hypertrophie de la rate.
La cirrhose du buveur, que la plupart des auteurs attri-
buent à l'action de l'alcool, ne serait, d'après Lancereaux,
imputable qu'à l'abus de certains vins.
^ Le traitement varie suivant l'espèce de cirrhose : il
s'adresse à la cause et aux symptômes. Il est plus efficace
quand le foie est gros que quand il est atrophié, parce que.
dans ce dernier cas, les éléments glandulaires du foio
sont déjà détruits. Le régime lacté mitigé, l'usage des
alcalins, les purgatifs salins, les lavages de l'intestin, sont
ordinairement conseillés. On devra s'abstenir soigneuse-
ment des médicaments toxiques.
CIRRHOTIQUE n. et adj. Qui se rapporte à la cirrhose;
qui est atteint de cette maladie.
GIRRIFÈRE [de cirre, et du lat. feri-e, porter) adj. Se dit des
végétaux qui portent des cirres ou vrilles, comme la vi^no,
la bryone. les pois, les gesses, etc. ii On dit aussi cirrigkre.
CIRRIFLORE ou CIRRHIFLORE (de cirre ou ci7'rhe. et du
la.t. flo':, /loris, ûeur) ai}. Dontles pédoncules sont munis de
vrilles, ou font fonction de vrilles : Passiflore cirriflore.
CIRRIFORME (de cîV/*^, et foi'me) adj. Qui a la forme d'un
cirre : Prolongement cirriforme. Filament cibrikorme.
CIRRIPËDES n. m. pi. Ordre de crustacés, comprenant des
animaux dégradés, comme les anatifes et les balanes, et qui
vivent, en règle générale, fixés sur toutes sortes de corps,
dans la mer. (On écrit aussi cirrhipèdes.) — Un cirripèue
ou ClRRSIPÎiDE.
— Encycl. Les ciiTipèdes sont ordinairement renfermés
dans une carapace. Libres à l'état jeune, ils ne tardent
pas à se fixer par leur région céphalique, qui parfois
s'allonge en un pédoncule. Les cirripèdes subissent des
métamorphoses. Au sortir de l'œuf, les larves, ovales ou
pyriformes, nagent jusqu'à ce qu'ayant subi plusieurs
mues, elles se changent en une nymphe qui se fixe à un
corps quelconque, au moyen de ses antennes à ventouses ;
une glande de la tète sécrète alors une substance qui lie,
pour toujours, le crustacé à sou support. Celui-ci est tantôt
une pièce de bois, tantôt la peau d'un poisson ou d'un
cétacé, voire le corps d'un mollusque. Les cirripèdes sont
répandus dans toutes les mers. On divise cet ordre en
quatre sous-ordres : thoraciqves, abdominaux, apodes, et
rhizocéphales (ou suceurs).
CIRROBRANCHES n. m. pi. Ancienne division des mol-
lusques gastéropodes, renfermant les dentales, qui forment
la classe actuelle des scaphopodes. (V. ce mot.) [Blain-
ville, qui avait fondé ce groupe, l'avait appelé cirrhobran-
chiata ; et il avait confondu, avec Deshayes, les filaments
tactiles des dentales avec les branchies des autres mollus-
ques.] — L'n CIRROBKANCHE.
CZRRO-CUMULUS n. m. Météor. V. cirrds.
CIRROPTÉRON n. m. Forme larvaire de certains mol-
lusques gastéropodes.
— Encvci,. Le cirroptéron est la larve qui vient de quit-
ter l'œuf, et qui nage avec son voile cilié; sa coquille rudi-
mentaire n'est pas remplacée par une seconde, comme
chezYeckinospira, mais elle demeure l'élément d'où sortira
Ja coquille définitive du mollusque.
CIRRO-STRATUS n. m. Météor. V. cirrus.
aRROTEUTHXDÉS n. m. pi. Famille de mollusques cé-
phalopodes dibranchiaux, sous-ordre des octopides, com-
prenant le seul genre cirroteulhis. — Un cirroteuthidé.
CIRROTEUTHIS !tiss] n. m. Genre de mollusques cépha-
lopodes, type de la famille des cin-oleuthidés, comprenant
des fornies ovales, lisses, à nageoires étroites, obtuses, à
tête petite, à bras égaux, réunis par une membrane qui
atteint presque leur extrémité. [La seule espèce du genre,
cirroteuthis MùUeri, habite ieâ mers du nord.]
CIRRUS {russ) n. m. Nuage élevé, qui présente l'aspect
de filaments parallèles ou retournés en forme de boucles
de cheveux.
— Encycl. Le cirrus et le drro-stratus appartiennent L.
la catégorie des nuages élevés, dont la hauteur moyenne est
de 9.00U mètres. Ils forment de longues bandes fibreuses,
tourmentées et ondulantes, ténues à cause du manque de
vapeur d'eau â de pareiMes hauteurs et, constitues par
des aipuilles de glace, donnent lieu au pliénomôno de.s
pnrfuiUea ot des halon. Ils ont été surnommés par les ma-
rins anglais mares taiU (queues do jument), sea-tress (che-
velures de mer).
L'Ilot des calmes, dans une région, s'installe par le bas.
Undis que lo courant éqiialorial débute toujours par les
hauteur» de l'atmosphère ; il nous est signalé par l'appa-
rition do cirrus confus dont on saisit mal les détails, qui
précèdent la baisse barométrique, Dondant que les couches
BUpérieures du courant éfiuatorial vont se déverser dans
rifot des calmes pour s'y rondro. Ainsi : lorsque les cirrus
apparaissent par un beau temps, ce beau temps est toujours
compromit. Si cette situation s'affirme d'une manière du-
rable, lo ciel se couvre et donne dos averses, en été; en
hiver, il y a neigo, abondante peut-6tre, mais pou persis-
Monnaie de Cirta.
tante, car, si le courant éauatorîal s'installe, la neigo fond
et le temps se met â la pluie. Cependant, si la baisse ba-
rométrique a lieu du côté oii coule le courant do retour,
flanc Est de l'îlot des calmes, il n'y a pas de pluie, mais
maintien de temps sec, plutôt froid, avec apparition de
vents N. et N.-E. Enfin, généralement, les cirrus se dépla-
cent perpendiculairement aux isobares.
Roulés par le vent, les cirrus deviennent plus opaques,
et le danger de pluie augmente ; c'est le ciel moutonné,
pommelé, formé de cirro-cumulus à l'altitude de 3.000 à
7.000 mètres.
CIRSAKA OU SIRSAKA, CIRSAKAS OU SXRSAKAS (Ara)
n. m. Ancienne étoile à rayures, soie et or ou soie et ar-
gent, provenant des Indes.
CIRSE ou CIRSIUM n. m. Bot. Syn. de CNicus.
GIRSOCÈLE (du gr. kirsos, varice, et kélê, tumeur) n. m.
ou f. Tumeur variqueuse des veines du scrotum.
CIRSOÏDE (du gr. /fiVsos, varice, et eîdos, aspect) adj.
Variqueux : Anévrisme cirsoîde.
GIRSOMPHALE (du gr. /t-iï\ïos, varice, et ornphalosf nom-
bril) n. m. Dilatation variqueuse des veines du nombril.
GIRSOPHTALMIE (du gr. kirsos, varice et ophthalmos,
œil) n. f. Ophtalmie dans laquelle les veines do la con-
jonctive sont comme variqueuses.
CIRSOTOMIE (du gr. kirsos, varice, et tome, section)
n. f. Excision des varices.
CIRSOTOMIQUE adj. Qui a rapport à la cirsotomie.
CiRTA, ville de l'Afrique ancienne (Numidie), suri' Amp-
sagas, dont la fondation est évidemment due à un peuple
sémitique. Ce fut, au temps de Syphax, une des princi-
pales villes de la Numidie. Massinissa, vainqueur de ce
prince, n'osa pas en faire le siège, et Jugurtha ne put
s'en emparer qu'après un blocus
prolongé. Cirta n'avait rien perdu
de son importance sous le règne
de Juba I"; mais, après la dé-
faite de ce prince et des Pom-
péiens en Afrif^ue, César ayant
donné une partie du territoire de
CirtaàSittius, celui-ci le distribua
à ses légionnaires victorieux ; de
là, cette colonie qui reçut le droit
de cité romaine, appelée Sittia-
norum Colonia. En 3U, le Pan-
nonien Alexandre s'étant fait pro-
clamer empereur en Afrique, fut
attaqué par un général do Maxence, et se réfugia dans
Cirta, qui fut ruinée dans cette guerre. Constantin la
releva, l'embellit et lui donna le nom de Constatitine,
qu'elle porte aujourd'hui.
Deux conciles furent tenus à Cirta. Le premier fut
assemblé en 305, pendant la persécution de Dioclétien.
Les évêques traditeurs de la province, qui avaient faibli
par crainte de la mort et avaient livré leurs livres saints
et leurs vases sacrés, s'y firent réciproquement l'aveu de
leurs fautes, se donnèrent l'absolution et nommèrent
évêque de Cirta un traditeur, le sous-diacre Sylvain. Plus
tard, les évoques catholiques se servirent des actes de ce
concile contre les donatistes, dont le schisme fut produit
par ces mêmes évêques traditeurs.
Du second concile (412) tenu à Cirta (ou à Zerte), on ne
possède que la lettre synodale écrite par samt Augustin
aux donatistes pour réfuter les calomnies que leurs évê-
ques répandaient contre les catholiques, au sujet de la
conférence de Carthage.
CIRURE n. f. Enduit que l'on fabrique avec diverses
matières dont la cire est le composant principal.
CiRY-LE-NOBLE, comm. de Saône-et-Loire, arrond. et
à 23 kilom. de Charolles, sur la Bourbince; 1.804 hab.
Ch. de f. P.-L.-IVI. Fours à chaux: briques et poteries.
GIS [siss — du lat. cis, en deçà) adv. Particule employée
dans les noms géographiques, pour indiquer qu'une con-
trée est en deçà d'un fleuve ou d'une montagne.
GIS \siss) n. m. Genre d'insectes coléoptères, type de la
famille des cisidés, caractérisé par ses
antennes de dix articles dont le premier
est grand, et les trois derniers très gros.
— Encycl. Les nombreuses espèces do
cis sont répandues surtout dans l'hémi-
sphère boréal; une quarantaine habitent
l'Europe. De très petite taille, de couleur
brune ou noire, elles vivent dans les
champignons bolets, dedalxa et polijporus .
Le cis hûleti est un des plus communs.
CISAILLE [zày' [/^ mil.] — rad. ciseau)
n. f. ïechn. Rognures de métal : Cisaille
d'argent. \\ Outil en forme de ciseaux, employé couram-
ment pour couper les métaux, tailler les arbres, etc. (Il en
existe un grand nombre do types suivant les besoins. [Dans
ce sens, on dit plutôt cisailles].) il Fauconnerie, Sorte de
gros ciseaux pour couper l'ergot de l'oiseau.
— Monn. Machine employée dans la fabrication des
monnaies pour couper les lames d'or ou d'argent et les
pièces de monnaie défectueuses. (On l'appelle aussi ciselet.)
. — Encycl. Techn. On distingue les cisailles de ferblantier
(zingueur, chaudronnier, tôlier, etc.), qui consistent en une
paire do grands ciseaux, dont l'un des bras est fixe et l'autre
mobile : c'est sur ce dernier que l'ouvrier appuie pour con-
cis (gr. G fuis).
i. ChalUe de ferblantier ; 2. Ciaaill^ pour fer en lame.
por lo fer-blanc; les cisailles à main sont constituées par
une lame mobile autour d'un axe ot qu'actionne un levier,
tandis que la contre-lame, .solidement boulonnée sur un bâti,
reçoit la lôle à couper et que l'on tranche en agissant sur
24
lo levier do la lame. Les cisailles à guillotine, véritables
machines-outils, possèdent un couteau doué d'un mouve-
ment alternatif de va-et-vient vertical qui l'éloigné ou le
rapproche de la contre-lame fixée au bâti. Un volant muni
d'une manivelle permet de mettre la machine en action.
Cisailles : 1. De fauconnerie; 2. D'établi; 3. D'établi h lames rap-
prochées; 4. Coupe-boulons; &. A main; 6. A haies et k gazon-
1. Pour couper les bandages plâtrés (chir.); 8. Coudées (chir.). '
Les cisailles à vapeur, dont la construction rappelle celle
des précédentes, sont mues mécaniquement. Les cisailles
hydrauliques fonctionnent comme los précédentes; mais
la vapeur se
Cisaille de zingueur.
trouve rempla-
cée par la force
hydraulique.
Les cisail-
les circulaires
ont leurs la-
mes tranchan-
tes remplacées
par des disques
circulaires
montés verti-
calement pres-
que dans la
même plan et à une faible distance l'un de l'autre. Ces
disques agissent sur la pièce à couper, comme lo feraient
des scies circulaires.
CISAILLEMENT {za-ill'-man [Il mil.]) n. m. Action do
cisailler : Le cisaillement des mon7iaies défectueuses, il
Opération consistant à couper une pièce métallique sous
l'action d'un efl'ort tranchant, il Action destructive qui
s'opère sur une pièce métallique, réunissant deux autres
pièces, par suite d'un glissement continu ou périodique
de ces deux pièces l'une par rapport à l'autre produi-
sant une usure sensible de la première. (Telle est l'action
qu'exercent sur un boulon ou un rivet deux tôles jointives
maintenues en place par ce boulon ou ce rivet qu'elles
tendent à couper ou à cisailler.)
CISAILLER (za-yé — rad. cisean) v. a. Techn. Couper
avec des cisailles : Cisailler U7ie tôle. \\ Tuyauter : Cisail-
ler des bonnets.
— Monn. Action de couper avec des cisailles, soit les
lames qui, après les premiers passages au laminoir, sont
devenues trop longues pour être travaillées, soit les
pièces de monnaie défectueuses.
CISAILLEUR {za-yeur') n. m. Celui qui, avec les cisailles,
coupe les lamesou lespiècesde monnaie défectueuses dans
les ateliers de la Monnaie, n Adjectiv. : Ouvrier cisaillkur.
CISALPIN, INE fdu lat. cis, en deçà, et alpinus, alpin)
adj. Situé en deçà des Alpes par rapport aux Romains.
— Anton. Transalpin.
CISALPINE (GaULE)i nom donné par les Romains à
ia partie septentrionale de l'Italie, connue aujourd'hui
sous les noms do Piémont et de Lombardie. il Substantiv.,
on écrit : La Cisalpine. V. Gaule.
Cisalpine (république), république italienne orga-
nisée par Bonaparte en 1797, inaugurée le 9 juillet et re-
connue par l'Autriche dans le traité de Campo-Formio
(17 oct.). Elle était formée de la Lombardie, avec Milan
pour capitale, et limitée, à TE. par le Pô, le bas Adige
et le lac de Garde; au N. par les Alpes; à l'O. par le
Tessin, lo Pô et l'Enza; au S. par la Méditerranée. La
république Cispadane se réunit à elle. Son gouvernement
comprenait un Directoire exécutif de cinq membres, un
grand conseil de 160 membres, un conseil des Anciens de
80 membres. En 1800, elle s'agrandit encore du Novarais.
En janvier 1802, elle prit le nom do « république Italienne >i,
mais avec Bonaparte pour président investi de pouvoirs
illimités. Quand, en 1804, la République française fut
transformée en empire, la république Italienne ne tarda
pas à devenir le royaume d'Italie, avec Napoléon pour roi
et Eugène de Beauharains pour vice-roi. La Vénétie, les
Légations et le Tyrol italien lui furent adjoints successi-
vement. En 1810, ce royaume comptait 24 départements.
En 1814, lo royaume d'Italie cessa d'exister.
CISEAU {zo — du bas lat. ciselhan, dérivé de cisum,
'ponvc^sum; proprem. Action de couper et. par ext., Instru-
ment servant à couper) n. m. Instrument plat, de fer ou
d'acier, tranchant par un bout, et dont on se sert pour
tailler les corps durs : Ciseau de menuisitr, de sculpteur.
— Par ext. Manière dont on se sert de cet instrument :
Œuvre fouillée d'un ciseau délicat, hardi. \\ Art du sculp-
teur : Le pinceau et le cisead rivalisent entre eux. || Ou-
vrage de ciseau. Ouvrage de
sculpture.
— Ciseau à froid, Ciseau
mousse, employé par les serru-
riers pour couper le fera froid,
par les menuisiers, les mar-
briers, les maçons, etc. il Ci-
seau qui ne tranche pas, et
qu'on emploie
comme un levier
pour ouvrir dos
caisses ou arra-
cher dos plan-
ches clouées.
— Mar. Cisean
de calfat, Outil
ou fers à calfat.
Il Croc à riseaux..
Croc double dont
les doux bords
se rabattent les uns sur les autres comme les lames dos
ciseaux, n Mettre les voiles en ciseaux. Dans les embarca-
Croc h ciseaux.
Voiles en ciseaux.
2r;
lions, qiiaïul on ost voul arriùro, Pousser lo point d ocouto
do graud'voilo à' tribord, celui do inisaino à liubord, au
moyen de gafles, pour (pio lo vont prouno bien dedans et
que l'uuo uo masquo pas lautro. Il Dans lo Lovant, on dit
orienfri' eit orfillcs tic lièvre.
— VI. Des cisKAOX, Une paire fit' ciSK\ux, Instrument
forme do doux lames d'acior placées on X de nianiôro à se
mouvoir autour d'une vis, ot ([u'on rapproche et i^carto tour
à tour pour couper l'objet que Ton a placé outro eux :
CisBAUX de tailleur, de jardinier, w S'emploie quelquefois
au singulier : Mettre le ciseau dans une étoffe.
— Fam. Faire un livre, un journal a couns de ciseau'V,
Le composer do morceaux coupés dans d autres livres,
d'autres journaux, ot assemblés tant bien que mal.
— Armur. V. la partie eucycl.
— Chir. Ciseaux coudés, Ceux dont les lames font un
angle avec los branches au delà de l'entabluro. il Ciseaux
à cuillers, Ciseaux à lamos courbes.
— Mytiiol. Le ciseau ou Les ciseaux de la Parque, Le
double, Le fatal ciseau, Les ciseaux avec lesquels Atropos,
l'une des trois Parques, tranchait le fil do la vie humaine.
— Encycl. Arcliéol. La forme la plus ancienne des
ciseaux ost celle dos forces ou de h'iir diminutif les for-
cettesy où los lamos tranchantes, au
lieu d'êtro assemblées en X, sont la
continuation dun demi-cercle d'a-
cier faisant ressort, pour éloigner
les brauchos qui so referment sous
la pression de la main. (Les ciseaux
de notre modèle actuel n'apparais-
sent guère qu'à la fiu du xv" siè-
cle. Au XVI*, ils deviennent d'un
usage courant; renfermés, ou non,
dans leur petit étui, ils se suspen-
dent au clavain des femmes. Au
xviii* siècle, les petits ciseaux de
Châtelïerault, Moulins, Nevers el
Toury étaient les plus estimés,
après, toutefois, ceux de la fabri-
cation parisienne.)
— Arm. Le ciseaa, aux xv' et
xvi" siècles, était un carreau d'ar-
balète dont le fût se terminait en
une large plate-forme où so dressait
tistes qui l'emploient accentuent les reliefs ou faisant avec
lui des méplats IcL^èrement indiqués.)
— Monn. Syu. de ciSAiLLii.
CISELEUR n. m. Artiste ciselant dos ornements sur les
métaux. (On distinguo, on terme do métier, deux sortes
do ciseleurs ; celui qui crée l'ornement après l'avoir
conçu ot lui donne le relief voulu; celui quo l'on appelle
le ciseleur réparateur ot qui est chargé do faire ressortir lo
relief ou lo aomi-relief d une pièce ciselée par le premier,
(juand ce relief no possède pas toute ia netteté désirable.)
— Fig. Ecrivain qui excelle par la netteté, la précision
ot la délicatesse des détails : La Bruyère est an ciskleuu
de phrases sans pareil. (S. de Sacy.)
— Adjectiv. : Presque tous les sculpteurs grecs et romains
étaient en même temps des ciseleurs.
CISELLEMENT {zè-le-man) n. ra. "Vitic. Opération qui
consiste à couper avec des ciseaux spéciaux lo:> grains de
raisin arrêtés dans leur développement, pour favoriser la
croissance des autres.
CISELLERIE [zè-le-rl) n. f. Art de fabriquer les ciseaux.
Il Produit fabriqué par le fabricant de ciseaux de toute
espèce, il Travail exécuté par cet industriel.
Ciseau U'arbalète.
une lame tranchante disposée en
large, et dépassant d'un centimètre
ou deux. Le ciseau était employé
surtout comme trait de chasse : il
servait à couper lo jarret des bétes,
ou à les saigner au cou, etc.
— Techuol. Les ciseaix ne sont
qu'une modification des cisailles.
Chaque bras est un levier se terminant par un anneau
destmé à faciliter l'action du pouce et d'un autre doigt
que l'on y introduit, et dont l'écartemont ou le rappro-
chement imprime le mouvement aux lames tranchantes.
On donne le nom de branches à la partie qui s'étend des
anneaux à law ou pivot; celni à'entablure à l'endroit oiX
Ciseaux droits : I- A froid ; 2. De marbrier, à. bout rond ; 3. Do
marbrier, h bout droit ; 4. De tour ; S. De maçon ; 6. De menui-
sier ; 7. A déballer; 8. Ciseau-burin (chir,); 9. A discisioii (chir.);
10. De Richtcr[chir.).
se trouve lo pivot, ot celui de lames à la partie coupante.
Les deux faces internes des lamos sont appelées planes;
lorsque les ciseaux sont fermés, les deux pianos ne sont
pas exactement en contact sur toute leur longueur, car
chacune d'elles offre un peu do concavité. On distingue
plusieurs sortes do ciseaux, dont les formes varient avec
le travail à produire.
CISELANT {lan), ANTE adj. Qui cisèle : L'action cise-
lante des acides.
CISELER (rad. cisel, ancienne forme du mot ciseau.
— L'usago lo plus répandu, pour la conjugaison, ost de
changer e en é devant uno syllabe muette : Je cisèle.
Tu cisèleras. Il cisèlerait ; mais il faut remarquer quo c'est
là une exception sans raison à la règle des verbes on cler,
comme appeler, ensorceler, etc., qui, généralement, dou-
blent idans le cas indifjué ci-dessus. L'Académie ost muette
.sur ce point. La forme : Je ciselle a été employée par de
bons auteurs) v. a. Travailler, sculpter au oiselet : Ciselek
un vase.
— Fig. Travailler avec uno grande précision, uno ex-
trfime délicatesse de détails : Ciseler son style.
— Art cnlin. Faire des incisions sur certaines pièces
avant do les faire cuire, afin quo le fou les pénètre mieux :
On ci.si-:i,LE les gros poissons avant de les tfriller.
— Tochn. Ciseler du velours, Y découper dos rtours, dos
ramagrs, etc., avec la pointe dos ciseaux.
" Vitic. Opération du cisellemont.
Ciselé, ée part. pass. du v. Ciseler.
— Zool. Qui offre, 'ians quelque partin de son rorps, dos
creux qui s<ïmbliuit travaillés au ciselot : Le bucéros ciselé.
Se ciseler, v. pr.
CÎQEhET(lè) n . m. 2
Teclui. Pf'tit ri- e^-^-t"— ■■"'■"■'■■»^" "■i" ^ i^» i nC^
Kcuu d'acior délié, „,„ ,_, , .n ■ . . « .
qui est le prin.Mpai ^'''"'''" = *' rrianBulalre; 2. Arrondi,
outil dos ciseleurs. (Il n'a pus do tranchant, et los ar-
Ciseaux ù. deux branches : 1, Forces (moyen îige) ; 2. Du xni" siècle ; 3. Damasquinas (xvi« s.) ;
V. Du xv« siècle; 5. Ciseaux-dégorgeoirs dépêche; G. De couturière; 1. A écharde8;8. De con-
serves; 9. Coupe-carlouches ; 10. Coupe-meches ; 11. De gantier; 12. De coupeur, coudés;
13. Cêphalotome (chir.); 14. Coudés, de Sims (chir.).
CISELURE n. f. Art du ciseleur : La ciselure est UJie
branche de l'orfèvrerie. (Vitet.) il Ouvrage de ciseleur : Une
belle ciSKLURE.
— Par ext. Dessin ferme, net, bien arrêté : Une bouche
exquise rfe ciselure. (Méry.)
— Fig. Fermeté, netteté, précision et délicatesse de
détails : Horace porte dans ses descriptions cette ciselurk
de diction qui ne l'abandonne jamais. (Sto-Beuve.)
— Archit. Petit bord i)lat (luo l'on fait avoc le ciseau
sur le parement d'une pierre ([ii'on veut dresser.
— Encycl. B.-arts. Ld.ciselure a été pratiquée pondant lo
moyen âge, comme lo prouvent les objets conservés depuis
la période mérovingienne. Intimement liée à l'orfèvrerie,
elle CD subit toutes les fortunes : gallo-romaino, puis
byzantine, dans ses procédés, oUe devient originale aux
xm», xiv et xv* siècles, tout en suivant les principes
techniques du moine
Théophilo. Toutes les
. productions ciselées du
moyen âge, qu'elles
viennent d'Italie,' do
Franco ou d'Allemagne,
sont exécutées d'après
ces anciens procodés
que Bonvenuto Cellini
vint so vanter, en plein
XVI* siècle, d'avoir in-
ventés avec Caradosso.
On peut dire quo tous ces
procédés de fonto, d'em-
Loulissago, de repouN-
sage,de sculpture,
étaient du domaine cou-
rant dès le xiii" siècle.
Mais, suivant los pays,
on les appliquait avec
une timidité plus ou
moins grande. Il est certain quo ITtalio de la Renaissance
porta cet art à la perfection. Les Caradosso, les Carelomo
Mondrono, les Bartolomeo Campi, les Nogroli de Milan, les
Sorafino, los Piccinino, bien d'autres, ont laissé des chefs-
d'œuvre supérieurs aux œuvres authentiques pou nom-
breuses do Collini. Celui-ci n'exécuta jamais d'armes. Un
•chef-d'œuvre do ciselure du xvi" siècle ost l'armure do
Flonri lï, non terminée, conservée au musée du Louvre,
et qui fut exécutée sur dos poncifs, sans doulo d'Ktienno
do Launo, par dos Flamands et des Allemands qui travail-
laient au petit Neslo. Do ces derniers, l'habileté d'exécu-
tion n'a jamais été surpassée; los productions dos Colo-
man d'Aug.sbourg sont dos modèles d'éléganco, do solidité
ot d'honn/^totéde facture. Avec le xvii» siècle s'aflirmo tu
supériorité des orfèvres français, tandis quo la décadence
gagne l'Italio et l'Allemagne. Mais los deux (jTandes
sources qui alimentaient l'art du ciseleur : lo mobilier reli-
gieux et l'armenuMit, perdent de leur iniportanco ; l'orfè-
vrerie domcstiqun suffit à occuper tous les ciseleurs. Les
productions des Briot, des Bulin, dos Gouthière, des Mtm-
noyer, do tous les orfèvroM do Henri IV à Louis XVI,
sont là pour montrer ce que fut un art dont les princi-
pales HMivros ont malheureusement été doirulies.
— Tochn. La ciselure exige l'emploi d'outils spéciaux
dont les principaux sont lo ciselet ot lo marteau, ot on outre
Ion ci«t'rtH.x' tranchants, los f/ouf^es, los Ofinettes, les bitritix,
los rcssinij», les grattoirs, les riftoirs, les mittoirs, les molet-
tes, etc., suivant to genre do cisoluro. La ciselure, on
Aigui*ro ciselùo.
CISELANT — CISRHENANE
effet, comprend trois genres différents: la ciselure au fondu,
qui a pour objet do faire disparaître les bavures sur les
pièces sortant du moule et. dites venues de fonte ; la ciselure
prise sur pièce, qui consiste en uno voritablo sculpture du
métal que l'artiste coupe do manière à mettre la pièce au
point, comme lo fait le sculpteur avec lo marbre, et à para-
chever ensuite son œuvro ; la ciselure au repoussé, ou cise-
lure repoussée, à l'aide de laquelle le ciseleur transforme uno
feuille plane do métal on un sujet ronde bosse ou bas-relief.
CiSERIIS, ville d'Italie (Vénétio [prov. d'Udine)]^ sur
le Torro, ai'dnent do l'isouzo ; 'J.250 hab.
GISERON (du lat. cieer) n. m. Nom vulgaire du pois
chiche.
CISERRE {zér') n. f. Nom de la grive, dans certaijis pays.
CISGANGÈTIQUE {ciss, je — du lat. cis, en deçà, ot do
Gange) aMj. Qui est en deçà du Gange, par rapporta Paris.
CISIDÉS (rad. cis) n. m. pi. Famille d'insectes coléoptères
xylopliages, renfermant les genres cis, rhopalodontus, octo-
temnus, orophius, xylographns, diphyllocis, etc. — Un cisidé.
—1 Encycl. Tous les cisidés sont do petite taille ; leur
corps est arrondi, subcylindrique ; ils vivent en sociétés
dans les champignons, surtout dans les espèces lignicoles,
où se nourrissent leurs larves. Les espèces, très nom-
breuses, sont répandues surtout eu Europe.
ClSlEC, villago d' Austro-Hongrie (Galicie) ; 2.100 hab.
Hauts fourneaux et forges.
CisiNGE (Jean de) eu Janus Pannomus, poète et
prélat hongrois, né en 1434, mort en 1472. Il se signala
par ses remarquables aptitudes pour la i)oésie latine, et
devint, en 1460, évéque de Funt'kirchen dans la basse
Hongrie. Accusé, en 1471, d'être entré dans un complot
contre le roi Mathiasde Hongrie, il s'enfuit en Carinthie.
Ses poésies latines ont été publiées à Vienne, en 1512.
CISIUM {si-
om')n. m. Dans
l'antiquité ro-
maine, Voiture
découverte et
légère, à un ou
deux chevaux
et à deux pla-
ces, dont 1 une
était occupée
par le conduc-
teur.
CISJURAN,
AME {siss — du Cisium.
lat. CIS. en
deçà, et de Jura) adj. Qui est en deçà du Jura, par rap-
port à Paris : liégion cisjubajse.
ciSJURANE (Bourgogne), v. Bourgogne cisjurane.
Il Substantiv., on écrit : La Cisjdr.\ne.
Cislago, ville d'Italie (Lombardie Lprov. do Milan]) ;
2.400 hab.
CISLEITHAN, ANE {siss-lé) adj. Qui est, par rapport à
l'Autriche, en deçà de la Leitlia, rivière qui sépare 1 Autri-
che proprement dite do la Hongrie : Les provinces ciSLEr-
THANES de la monarchie austro-liongroise.
CiSLEITHANES (PBOVINCES) ou CiSLElTHANIE. De-
puis la loi du 21 décembre 1867, Partie do l'empire austro-
hongrois Située en deçà de la Leitha et comprenant : la
basse et la haute Autriche, Salzbourg, la Stvrie, la Carin-
thie, la Carniolo, le Territoire maritime (Istrle), la Dalma-
tie, le Tyrol et le Vorarlberg. la Bohème, la Moravie, la
Silésio, fa (îalicie ot la Bukovino.
CISMONTAIN, AINE (5155, tin, tèn' — du lat. cis, en deçà,
ot tnous, montis, mont) adj. et n. Googr. Qui est en deçà des
monts, en décades Alpes par rapport aux Romains : Pays
CISMONTAINS.
— Hist. ecclés. So dit do l'une des deux familles éta-
blies par le pape Eugène IV dans l'ordre des franciscains.
GisneROS, comm. d'Espagne (Vieillo-Castille [prov. do
Palonciaj], sur le Scquillo. sous-afûuent du Duero par lo
Valderaduoy ; 1.860 hab. Filature de laine.
CISOIR (;o-rtr') n. m. Ciseau d'orfèvre, pareil au ciseau
ordinaire, mais beaucoup plus potit.
CISOIRE (;o-ar' — du lat. cisorium ; do cx-derc, couper)
n. m. Instrument tran-
chant, dont so servaient
les vétérinaires romains.
CXSOIRES
n. f. pi. Gros ciseaux
montés sur un pied. (Vé-
ritables cisailles, quo les
tôliers emploient fré-
quemment. No so dit
guèro qu'au pluriel.) 11
A été employé dans lo
sens général do Cisaille.
CiSON di Valmarino, comm. d'Italie (Vénétio fnrov.
deTrévise l.à la source d'un aflluont du fleuve côtior Silo ;
4.300 hab. Fabrique do tissus de laines, de lin et de soie.
GISPADAN, ANE {siss — du lat. ds, en deçà, et Padus, lo
1*0) adj. Qui ost en deçà du Pé, par rapport aux Uonia)4is.
CISPADANE (Gaule), nom que les Homains donnaient
à la partie de la Gaulo cisalpine située, par rapport à
Homo, ou deçà du Pô. 11 Substantiv., on écrit : La Cispa-
DANK. V. Gauliî.
GiSPADANE iRKiHr«LiguK\ république fondée par Bo-
naparte en deçà du Pô avoc les provinces do Modène el
do Keggio, les Légations de Ferrare el do Bologne. Orga-
nisé lo 10 octobre lîotl, augmenté lo u) février I7i>7 de la
liomugne (traité do Tolentino). col Etat n'ont qu'une esi-
stonce éphémère: dès le mois do juin I7t>7, il <>tait joint à
la république Cisalpine.
CISRHÉNAN, ANE {siss — du lai. cis, en doçA, et Hhe-
nus, lo Rhin) adj. Qui est on deçà du Uliin, par rapport à
la Gaule romaine. 11 So dit encore des provinces allemandes
situées en deçà du Khiii, reintivoinent à la France.
GiSRHÉNANC (RKi'intLigiiK). constituée on 174)7 parla
réuniiiii des villes du Uhin, rive gaucho, qui sollicitèrent
lo protectorat d«i la Ftunoe. Mais, pur le traité <\c Campo-
Formio, oniro la Franco et l'AutricIie, en territoire fut cédé
à la Franco en touce Mouvorainolé, ot Colouno, Bonn, Aix-
la-Chapelle, Mayonco, otc.,doviurout des villes françaitios.
111.
Cisse.
ClSSAC — CISTRE
CiSSAC, comm. do la Gironde, arrond. et à 12 kiloni.
deLesparre; 1.215 hab. Vignobles estimés du Médoc, parmi
lesquels on distingue les crus suivants : Châieau-du-Breuil,
Château-la-Rivaux, Château-d'Hanteillan, etc.
CISSAMPÉLIDÉES {an-pé) n. f. pi. Bot. Série de ménis-
permacées, comprenant les gpnres cissampélos, cyclée, Sté-
phanie. — Une ClSSAMPËLIDKli.
dSSAMPÉLINE {an-pé) n. f. Alcaloïde extrait par
^Viggers des racines du cissatnpelos pareira,
CISSAMPÉLOPSIDE n. m. Bot. Syn. de sénkçon.
CISSAMPÉLOS {an-pé-loss — du gr. kissampéhs, sorte de
liseron ; de kissos, lierre, et ampëlos, vigne) n. m. Genre de
ménispermacées, renfermant des arbustes dressés et grim-
pants, qui croissent dans les régions tropicales du globe.
— Enctcl. Le cissampélos pareira, \u\ga\ren\cnt nommé
vigne bâtarde, liane à cœur, herbe Notre-Dame, liane à glarcr
l'eau, etc., est un arbrisseau grimpant, à ti^es grêles et
fort longues, s'enroulant autour des arbres voisins. 11 croit
aux Indes orientales, aux Antilles et au Brésil ; on le
trouve surtout dans les lieux montueux. Il est tellement
abondant en mucilage, qu'il coagule l'eau dans laquelle on
le fait macérer à froid. 11 a été autrefois d'un emploi fré-
quent en médecine.
GISSANTHÈME n. m. Ancien nom du cyclamen.
CISSAROBRYON n. m. Bot. Syn. de tivianik.
CiS-SATLEDJ (Etats dc) [en angl. Cis-Sutlej Sta-
tes,, nom collectif des principautés situées dans l'Hi-
malaya occidental, sur la rive gauche du Sindh. Elles
sont peuplées de 837.700 h.
sur 28.332 kilom. carr.
CISSE ou CISSA D. m.
Genre d'oiseaux passe-
reaux dentirostres, famille
des corvidés, tribu des gar-
rulinés, comprenant des
formes voisines des geais.
^Les cisses, dont on con-
naitune dizaine d'espèces,
sont propres à l'Asie orien
taie, aux îles de la Sonde
etau Japon. Lesous-goure
urocissa comprend une es-
pèce chinoise [ui'ocissa Si-
uensis}.)
CiSSE, affluent droit de
la Loire, arrosant le département de Loir-et-Cher et
d Indre-et-Loire. Longueur : 8i kilom.
GiSSE, ville de l'Afrique ancienne (Mauritanie Césa-
rienne), sur la Méditerranée ; actuellement Koléa.
CiSSÉ, comm. de îa Vienne, arK et à 7 kil. de Poitiers,
non loin de l'Auzance; 927 hab.
CISSÉIS (sé-iss— nom mythol. gr.) n. m. Genre d'insectes
coléoptères serricornes , famille des buprestidés, voisins
des carabes, et comprenant dix-sept espèces répandues de
la Nouvelle-Guinée à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande.
Citons le cîsseis cupricollis, d'Australie.
CiSSEY (Ernest-Louis-Octave Courtot de), général et
homme politique français, né et mort à Paris [1810-1882].
Général de brigade en 1854, général de division en 1863, il
prit part avec ce grade à la guerre franco-allemande et à
la répression de la Commune. Il fut élu, en 1871, membre de
l'Assemblée nationale, et nommé, la même année, ministre
de ta guerre. Il occupa ce poste trois fois ( 1871-1873,
1874-1875, 1875-1876). Commandant du 11" corps, il fut re-
levé de son commandement en 1880.
GiSSIDAS, général syracusain, dont parle Xénophon
dans les Belléniijues. Il fut chargé par Denys d'amener
des secours aux Spartiates. Il remporta avec Archidamos,
sur les Argiens et les Arcadicns, une victoire complète,
connue sous le nom de bataille sans larmes.
ClSSIENS, KiSSIENS OU GOSSÉENS, nom de l'une des
tribus élaraites cantonnées dans la Susiane.
CISSITE n. m. Genre d'insectes coléoptères-hétéro-
mères, famille des méloïdés ou vésicants, renfermant
des formes rouges ou jaunes, à mandibules très dévelop-
pées dans les mkles, et qui sont parasites de divers hy-
ménoptères, tels que les Xylocopes. (Les quelques espèces
connues sont de taille moyenne et habitent les régions
tropicales do l'ancien monde. Le cissites testaceus, d'un
beau rouge luisant, est répandu de l'Inde aux Célèbes.)
dSSOÏDAL, AXE, AUX adj. Qui a rapport à la cissoïde :
Courbe cissoiDALK.
CISSOÏDE (du gr. kissos. lierre, et eîdos, aspect, à cause
de quelque analogie de forme entre cette courbe et le
contour d'une feuille do lierre) n. f. Géom. Nom donné à
une courbe particulière du troisième degré.
— Enxvcl. La cissoïde a été imaginée par Dioclès, pour
servir à la solution du fameux pro-
blème de la duplication du cube.
Cette courbe dérive du cercle do la
manière suivante : si l'on imagine
qno d'un point A do la circonfé-
rence d'un cercle O on mène une
infinité de sécantes terminées à la
tangente menée au point B diamé-
tralement opposé à A, et que, sur
chaque sécante, telle que ACD, on
f>roDDO, à partir du noint A, une
ongucur AM égale à la portion CD
de la sécante, comprise entre le
cercle et sa tangente, lo lieu des positions successives du
point M sera la cissoïde.
On obtient immédiatement l'équation de cette courbe
rapportée au diamètre Ace et à la tangente au point A, on
observant que 1 abscisse AP du point M étant égale à
la distancû CK ou QB du point de rencontre C do la sé-
cante AD avec la circonférence, à la tangente AT,
V
cg
i~x V 'zK — x'
-X 2K—X ~ 2R-
Ainsl, l'équation de la cissoïde, rapportée aux axes choisis,
est
^-\1^
Le point A osl un point fie rebroutsement, l'axe dos x i
ojcc de symétrie, la uogonto ItT une asymptote.
Cissopis,
CISSOPIS {piss) n. m. Genre de passereaux dentirostres,
famille des tanagridés,
renfermant des formes
propres à l'Amérique du
.Sud, dont on connaît qua-
tre espèces.
CiSSOS, compagnon
de Dionysos. Ayant été
tué par accident en jouant
avec des satyres, il fut
métamorphosé en lierre,
ot, depuis, cette plante
lui fut consacrée.
GISSOTOMIES (du gr.
kissos, lierre, et lomè ,
action de couper) n. f. pi.
Fête qui était célébrée à Phlionte, et où l'on coupait lo
relier pour les sacrifices.
CISSUS {suss) ou CISSE n. m. Genre d'ampélidées, rat-
taché au genre vitis, et renfermant des arbres grimpants,
sarmenteux. On les appelle, dans les pays chauds, lianes
aux voyageurs, parce qu'ils laissent écouler beaucoup de
liquide potable lorsqu'on en coupe les sarments.
CISSYBION (gr. kissubio7i) n. m. Vase à boire, de grande
dimension, qui est mentionné déjà dans les poèmes homé-
riques. Il était orné de feuilles de lierre sculptées.
CtSTACÉES ou CISTINÉES (siss) n. f. pi. Famille com-
prenant les genres ciste, hélianthème, hudsonie et léchée. —
L'ne cisTAcÊE ou cistinée,
CISTANCHE [siss) n. m. Genre d'orobranchées, renfer-
mant dos plantes à fleurs jaunes, rouges qu violettes, et qui
habitent les régions chaudes de l'Europe, l'Afrique ot l'Asie.
CISTE {sisst' — du gr. kïsté ; lat. cista, corbeille) n. f.
Dans rantiquité,Panier,corbeille.(Se dit surtout d'une sorte
lie corbeille que l'on portait dans plusieurs cérémonies re-
ligieuses) :Za CISTE inystigue. il Sorte de colfre en bronze. Il
Panier pour mettre des livres, il Corbeille dans laquelle on
recueillait les votes, n Se dit quelquefois de constructions
sépulcrales de l'âge mégalithique, en forme de cotl'res.
— Enctcl. Primitivement, les cistes étaient simplement
des paniers ou corbeilles , do
forme cylindrique ou carrée, qui
servaient à porter des fruits ou
des légumes. On donna le mémo
nom à diverses corbeilles, boîtes
ou cassettes, qu'on employait
pour différents usages domesti-
ques ou religieux. On y conser-
vait l'argent, les manuscrits, les
vêtements, les jouets d'enfciit,
les ustensiles de toilette, les me-
nus objets du culte. On appelait
ciste mystique une corbeille q^ue
l'on portait dans les cérémonies
des mystères, suriout aux fêtes
de Dionysos, de Cybèle et de
Démèter, et qui contenait des
objets connus seulement des ini-
tiés. Il n'existe plus de cistes
grecques; elles étaient eu osier
ou en bois, comme on en peut
juger par les représentations des
vases peints. En revanche, on en
a trouvé beaucoup en Italie ; ce sont quelquefois des boîtes
recouvertes de plaques d'argent et de bronze, et, le plus sou-
vent, des boîtes de bronze en forme de cylindre ou d'ellipse,
avec un couvercle rapjtorté. Les cistes les plus belles pro-
viennent de la nécro|)ole de Prénoste, elles datent du
III' siècle avant notre ère ; le pourtour et le couvercle sont
ornés do dessinsgravésau trait, qui représentent des sujets
mythologiques. La ciste la plus célèbre est la c?'5/e Fico7'oni,
conservée à Rome au musée Kircher. Les principales scènes
sont l'arrivée des Argonautes
chez les Bébryces, et la lutte de
Pollux contre le roi Amycos.
CISTE {sisst') n. m. Genre de
cistacées, comprenant une ving-
taine d'espèces i[\ii croissent pour
la plupart dans le bassin méditer-
ranéen : L'Espagne est la contn'-e
de l'Europe où les cisxiis sont le
plus communs. (B. de St-Vincent.)
— Encyci,. Ce genre renferme
des arbustes, des arbrisseaux, des
sous-arbrisseaux et des plantes
herbacées. Leurs fleurs ont une
corolle rosacée, tombant de bonne
heure. Le fruit est une capsule
s'ouvrant en cinq ou dix valves.
Lo genre ciste comprend une
vingtaine d'espèces , abondam-
ment répandues dans le bassin „.
méditerranéen, et surtout en «-■isie.
Espagne. La plus intéressante est lo ciste de Crète {cistiis
CreïicMs), arbuste de 1 mètre de hauteur environ, âfeuilles
velues, à fleurs grandes et purpurines. C'est cette espèce
qui fournit la substance employée en
médecine et en parfumerie sous le
nom de ladnnum. On récolte, néan-
moins, une substance très analogue
sur d'autres espèces, particulière-
ment sur le ciste ladanifi-re {cistus
l-idanifcrus). Cet arbrisseau, deux fois
plus haut que le précédent, croît en
Espagne et tn Portugal.
CISTÈLE [stèV) w. f. Genre d'inseclos
coléoptères, type do la famille des
cistélidés.
CISTÉUDÉS ist,') n. m. pi. Famille
dinsectos coléoptères hétéromères,
que l'onappellepluscourammentallé- ri-tA^ /«.. j« l«-*-^v
culidôs,lonomdocistôlidcsétantdonné ^''"^'*^ ^^'- "**^ "'°'^"^J-
par les auteurs modernes aux byrrhidés. — Un cistélidk.
— Encvcl. Les cistélidés ou alléculidés sont des insectes
de taille moyenne, grôlos, ressemblant extérieurement ù
dos longicornes; ils en ont les mœurs. Los larves vivent
dans lo vieux bois et s'y métamorphosent sans filer do coque.
Genres principaux répandus surtout dans l'bémisphôro
Ciste Ficoroui.
26
boréal : allecula, hymenorus, eryx, hymenalia, cistèle, mycé-
tocharis, podonta, omophlus, cteniopas, etc.
Cistellarla ou la Cassette, comédie de Plaute. — Une
jeune fille, Silénie, a été exposée, tout enfant, et recueil-
lie par une courtisane qui l'élève pour lui faire embras-
ser son métier. Mais une répugnance invincible a fait
jusqu'à présent résister Silénie aux conseils des courti-
sanes. Elle n'a accordé des faveurs qu'à un jeune homme
auquel elle entend rester fidèle. Reconnue enfin par ses
parents, elle épouse celui qu'elle aime. Bien que le texte
de la Cistellarm soit en fort mauvais état et incomplet, il
en reste assez pour permettre de reconnaître en cette
pièce une des plus charmantes productions de Plaute. Le
contraste entre la pure et tendre Silénie et les courti-
sanes, est aussi original que poétii|ue.
CISTELLATRICE {siss-téV — lat. cistellatrix; de cistella.
petite corbeille, coffret) n. f. Esclave romaine qui soignait
les vêtements et les bijoux de sa maîtresse.
CISTELLE n. f. Syn. de géodore
CISTERCIEN, ENNE [siss, si-in, en — de Ctstercium, nom
lat. de la ville do Cîteaux) adj. Qui appartient à l'ordre de
Citeaux ; Les religieux ciSTtiRCiKNS.
— n. m. Religieux de l'ordre de Citeaux. V. Cîteaux
GiSTERNA, bourg d'Italie fprov. de Rome), sur la voie
Appienne ; 3.095 hab. Palais baronal. Ville bâtie sur l'em-
placement d'une ancienne cité des Volsques.
CiSTERNA d'Asti, bourg d'Italie (Piémont [prov.
d'Alexandrie]); 2.400 hab.
CiSTFRN ES-LA-FORÊT, comm. du Puy-de-Dôme, arr.
et à 40 kilom. de Riom, au-dessus de la Cisternes, affluent
du Sioulet; 1.200 hab. Houillère.
CiSTERNINO, bourg d'Italie (Apulie, Pouille [prov. de
Bari délie Pugliej); 6.050 hab. Belle église collégiale.
CISTICAPNOS (si-sti, pnoss)- n. m. Bot. Ancien nom
des corydales. ii On écrit aussi
CYSTICAPNOS.
CISTICOLE {siss) n. m. Sous-
genre d'oiseaux passereaux du
genre drymoica, tamille des lus-
cinidés, tribu des malarinés ,
renfermant des petites fauvet-
tes de roseaux tachetées, à
queue courte, dont onconnaîi.
unevingtaine d'espèces do l'an-
cien monde. Une seule habite
l'Europe, c'est le cisticolo des
roseaux {cisticola schœnicola).
CiSTIERNA, comm. d'Es-
pagne (Léon [prov. de Léon]), sur le versant méridional
des Pyrénées asturiano-léonaises, dans un pays monta-
gueux ; 2.100 hal). Mines diverses; tis-
sage de toiles; élève du bétail. Patrie du
P. Isla, le premier en date dos journa-
listes d'Espagne.
pi. Bot. "V. CISTACÉES.
Bot. Syn. do Lii-
Cisticolo.
Bot. Syn. do
Cistophore
Elles portent
Cistophore de Pergamc.
CISTINEES n. f.
CISTOGARPE n. m.
UOCARPE.
CISTOMORPHE n.
HIBBnRTlE.
CISTOPHILE {siss) adj. Qui vit ou croît
sur les cistes.
. CISTOPHORE [siss — du gr. kistê, cor-
beille, et phêrein, porter) n. f. Antiq.
Jeune fille qui portait une corbeille dans
les fêtes de Bacchus.
— Numism. Série de monnaies grecques
frappées en Asie Mineure à partir du
11= siècle av. J.-C, et dont la fabri-
cation se prolongea jusque sous Adrien,
p r ! m i ti ve-
mcntrau droit,
une couronne
de lierre en-
tourant une
ciste mystique
d'où s'échappe
un serpent et,
au revers, un
arc dans son
étui entre deux
serpents dres-
sés. Les monnaies cistophores jouissaient d'une grande
vogue dans le monde grec. La domination romaine les
respecta, mais substitua à l'une des faces l'effigie d'un
personnage romain et, plus tard, celle de l'empereur.
CISTOPTÉRIDE n. f. Bot. "V. cystoptéride.
CISTRE {sisstr' — mot dérivé de l'ital. citarUf mais altéré
par suite d'une confusion avec
le mot sistre) n. m. Instrument
de musique à cordes pincées
fort en usage aux xvr et
XVII* siècles, et qu'il ne faut
pas confondre avec le sistre,
instrument de percussion, n In-
strument do musique, en usage
au Japon et dont la forme se
rapproche plus ou moins de la
guitare.
— Encycl. Le cislre se jouait
à l'aide d'un plectro. On l'ap-
pelait aussi guitare allemande
ou guitare anglaise, car il se
rapprochait dans sa forme, gé-
néralement ovale, de laguitare ;
la caisse était à dos plat, à ren-
contre du luth, dont le dos était
bombé. Lo milieu de la table
était percé d'une rosace et, dans
lo bas, se trouvait un chevalet. Le mancho portait géné-
ralement douze divisions. Les cordes étaient métalliques
et doubles, et leur nombre variait depuis 4, .'î et 6 jusqu'à
7, 0, U et 12. Il y avait des cistros basse, ténor, alto et
soprano. Il y avait aussi des archicistres à double jeu do
cordes et, par conséquent, à double cheviller. Le cistro
disparut dès lo commencement du xviir siècle
1
Cistrc ; 1. Frnnçais;
2. Japonais.
Cisludc.
27
GISTUDE OU CISTUDO {siss) n. f. Genre do ropùlos chélo-
nioiis, l'auullo lics tSinydés, compronaiit dos tortues d'oau
douce, dont le plasti'on no s'appliiiiii» pus assez contre la
carapace pour ta l'ernier
— Encycl. Doux espè- ^^^BÊI^^^ J^É
ces composent ce genre :
la cistimo dentelée {cxs^
tudo dentala), dos Indes .
oriontalos, et la cistude -"^
d'Europe (ci5^(((^o lutavio)
ou boueuse. C'est une tor-
tue verdàtro ou brune,
pointilléo ou vergotéo de
jauno, qui atteint O^.SO
de long. Répandue dans tout le sud-est de l'Europe, elle
remonte au nord justiu'on Courlande; en France, on la
trouve jusque dans rÀllier et les Charentes. Vivant dans
les marais, so nourrissant d'insectes, de mollusques et de
Petits poissons, ou la mango on quelques pays, malgré
odeur forte de sa chair. Los autres cisludes ont été ré-
parties eu divers sous-genres.
CISTULE {siss) n. f. Nom proposé pour désigner les apo-
thécies de certains lichens.
CISTULE ou CISTULA {siss) n. f. Genre de mollusques
gastéropodes cténobranches, famille des cyclostomidés,
caractérisé par sa radula à dents centrales et latérales,
munies do nombreuses pointes. (Les cistules ont leur co-
quille close par un opercule cartilagineux, intérieurement
calcaire ; elles sont terrestres et vivent aux Antilles et dans
l'AiiKM-ique centrale.)
CITABLE adj. Qui peut, qui doit être cité.
CITADELLE {dtH' ~ ital. citadelîa; de città, ville) n. f.
Ouvrage do fortitication qui, tout en étant relié à l'enceinte
d'une place forte, on restait suftisamment indépendant
pour pouvoir servir de réduit à cette enceinte, et per-
mettre de continuer la résistance après la chute de la
place prnpreraent dite, n Par anal., Position, lieu quel-
conque où l'on peut se défendre : Les vaisseaux de guerre
sont des citadelles flottantes, w Par ext.. Centre principal :
Calvin adopta Genève pour la citadelle de ses idées.
— Fig. Ce que l'on attaque ou q^uo Ton défond : Tous les
cœurs ne sont pas des citadelles imprenables.
— En'Cycl.II n'est plus guère possible, aujourd'hui, d'or-
ganiser des citadelles dans les mêmes conditions qu'autre-
fois. Le plus souvent, leur défense serait paralysée par la
ville elle-même, quand l'ennemi, maître de celle-ci, s'abri-
terait derrière les maisons pour attaquer la citadelle.
Toutefois, les vastes camps retranchés d'aujourd'hui peu-
vent comporter l'organisation, sur un point de leur péri-
mètre, d'un groupe de forts susceptibles de prolonger la
résistance après la chute de la ville et de jouer ainsi le
rôle d'une véritable citadelle.
CITADIN, INE (ital. cittadino; de città, ville) adj. De la
ville, qui a rapport à la ville : Plaisirs citadlns.
— n. Personne habitant une ville, par opposition aux habi-
tants de la campagne : L'hiver a des beautés que les cita-
vins ne soupçonnent pas. Il Citoyen italien qui n'appartenait
pas au corps de la noblesse : Les citadins avaient peu
de part au gouvernement de la république de Venise. (Acad.)
— Anton. Campagnard, paysan, villageois.
CITADINAGE n. m. ou CITADINANCE(/iaïUS) n. f. Droit
de bourgeoisie : A Venise, en aucun cas, la citadinance n*
menait a la seigneurie. (V. Hugo.)
CITADINE (rad. citadin) n. f. Ancienne espèce de voi-
ture publique, ù. Paris.
CITATEUR, TRICE n. et adj. Qui fait, qui aime à faire des
citations d'autour. [<vuelques auteurs ont employé citkur
pour citateur:Tous ces grandscniivv^sdecode. ..{Fuvetière).]
— n. m. Livre contenant des citations, recueil do cita-
tions : Le CITATEUR des fabulistes.
CITATION {si-on ~ lat. dtatio ; de citare, citer) n. f. Dr.
5]ommation à comparaître, comme prévenu ou comme té-
moin, devant les tribunaux de simple police ou de police
correctionnelle, ou, en matière civdo, devant le juge do
paix. Il Exploit, acte par lequel on fait cotte sommation.
— Hist. relig. Ordre du grand maître, convoquant tous
les chevaliers à Malte.
— Action de rappeler un texte d'auteur, ou d'invoquer
cet auteur en se réclamant do lui ; passage ainsi rappelé :
Les CITATIONS doivent être choisies et peu fréquentes.
— Mise à l'ordre du jour d'un militaire pour uno action
d'éclat, un acte do bravoure ou de probité.
— Kncycl. Art milit. Les seules citations ofÛcioUement
considérées comme telles sont celles qui sont faites à l'art/ ce
d'une armée ou d'un corps expéditionnaire, par le com-
mandant en chef, sur le rapport d'un officier témoin de
l'action d'éclat qui les motive. Le commandant en chef
peut ajouter, à la citation pure et simple, l'inscription
du fait dans le bulletin des opérations. Ce sont là les
seules citations qui soient dos récompenses ot figurent
sur l'état dos services d'un militaire. L'inscription d'une
citation au rof^istro matricule no peut avoir heu que sur
le vu de l'ori^'inal ou d'une copie authentique de l'ordre
qui l'a proscrite, et elle doit relater les faits qui l'ont
motivée. Un corps ^o troupes (régiment, brigaiio, divi-
sion, etc.) peut, aussi bien (\\\ un individu, être l'objet
d'une citation. Quant ù la mise d'un militaire à l'ordre "du
jour do son régiment, do sa brigade ou do sa division,
pour un acte do bravoure ou de probité que ses chefs
veulent donner on exemple à ses camarades, cola no con-
stitue point, à proprement jiarler, uno citation.
— Dr. I. Oroit pénal. C'est par une ntalion quo sont
traduits devant le tribunal do police ou le tribunal cor-
rectionnel les prévenus de contraventions ou de délits.
Toute citation doit, lorsqu'elle s'adresse à un provenu,
rappeler brièvement les faits incriminés, énoncer les arti-
cles de loi invoqués et indiquer les jour et heure do l'au-
dience pour laquelle la comparution est roquiso. Les té-
moins sont aussi appelés sur citation. Toute citation est
notitléo par huissier. En matière de simide police, la ci-
tation A prévenu no peut Atre donnée il un délai moindre
do vingt-quatre heures, outre un jour par trois myria-
môtres; on matière correctionnelle, la citation doit ôtro
délivrée au prévenu au moins trois jours avant celui
do la comparution, plus un jour par trois myriamôtres,
H. Ùroit civil. La citation est l'acte par lequel on somme
(|^uol({u'nu de comparuUro devant un juge do paix. On dis-
tinguo la citulioti do Vussitjnation ou ojournemcnl, par
lequel ou appelle quelqu'un devant un tribunal de promiôro
instance. Toute citation est signifiée par un huissier ot
-Uoit, pour être valable, remplir les mémos conditions que
l'assignation (C. proc. civ., art. 1"). La loi du 25 mai 1838
permet au jug^e de paix do défendre aux huissiers de déli-
vrer aucune citation avant iiuo les parties aient été appe-
lées sans frais devant lui. Dans les cas urgents et sur la
permission du juge de paix, on peut assigner de jour à jour
et môme d'heure à heure.
— Littér. La citation par excellence est la citation lit-
téraire, que le moraliste, le conteur ou l'historien mettent
dans leurs ouvrages, non pour faire étalage d'érudition,
mais pour oxphquer leur pensée et la rendre plus frap-
pante. Elle doit être employée avec réserve et venir na-
turellement ; elle suppose, comme chez Montaigne, une
longue pratique des écrivains dont on rappelle les maxi-
mes. Certains genres comportent des citations d'un ordre
spécial : dans un discours judiciaire, l'orateur est en droit
de citer des fragments d'actes, des textes de loi, etc. ; les
Prédicateurs s'appuient àchaq^ue instant sur des citations
e la Bible, des Pères de lEglise; ils citent aussi des dé-
crets des conciles. L'abus des citations littéraires a long-
temps sévi : on pardonne à certains écrivains de la Renais-
sance, à un Rabelais par exemple, leurs perpétuelles cita-
tions, en considération de leur immense érudition et de leur
ardeur de nouveaux convertis ; mais on ne peut que se mo-
quer de ces prédicateurs du commencement du xvir siècle,
qui mêlaient dans leurs citations le sacré et le profane, ou
de ces avocats du même temps qui alléguaient 1 autorité de
Virgile ou d'Horace. Aujourd'hui, un tel défaut est devenu
des plus rares.
Citations (loi des). Cette loi, rendue en l'an 426 de
notre ère, sous Théodose II et Valentinien III, enleva aux
jurisconsultes officiels le jus jura condendi qu'ils avaient
reçu d'Auguste et d'Adrien, mais conserva toute leur au-
torité aux écrits des cinq jurisconsultes classiques ; Gaîus,
Papinien, Paul, Ulpien et Modestin. Le juge devait suivre
l'opinion adoptée par la majorité de ces jurisconsultes,
et, en cas de partage, celle de Papinien. Si ce dernier ne
s'était pas prononcé,le juge avait toute liberté d'apprécia-
tion. Cette loi avait beaucoup simpliilé la besogne des juges.
CITATOIRE [to-ar') adj. Dont l'objet est do citer en
justice, d'assigner : Lettres cîtatoires. (Vieux.)
CITÉ (du lat. civitas) n. f. Communauté politique, dont
les membres s'administrent eux-mêmes par leurs propres
lois; ensemble des individus associés en Etat libre et
indépendant : (Jn Lacédémonien célèbre disait : A Sparte,
la cite sert de juuj's à la ville. (Acad.)
— Par ext. Syn. de ville, dans le style soutenu : Paris
est une magnifique cite, ii Nom que l'on donne au quartier
le plus ancien de quelques villes, considéré couime leur
berceau : A Londres, la cité est le centre des affaires.
Notre-Dame de Paris est dans la cité.
— Nom donné, à Paris, à des agglomérations de mai-
sons formant une ou plusieurs rues fermées de grilles :
La CITÉ Bergère. La cité Trévise. Il Cité ouvrière. Agglo-
mération de logements économiques pour les ouvriers.
— Archéol. Cités lacustres. Villages construits, dans les
temps préhistorisques, par les habitants de la Suisse et
d'autres pays au milieu des lacs et sur des pilotis. V. la-
custre.
— Ecrit, sainte et relig. Cité céleste. Cité sainte, Cité de
Dieu, Séjour des bienheureux. |] Cité sainte, Ville spécia-
lement vénérée par les fidèles d'une religion, particu-
lièrement Rome et Jérusalem pour les chrétiens, La Mec-
que pour les musulmans, ii Eglise de Jésus-Christ : L'Eglise
catholique, cité sainte, dont toutes tes pierres sont vi-
vantes.., (Boss.) Il La cité future. Le paradis.
— Hist. Pauvres chevaliers de la sainte cité. Nom pri-
mitif des templiers, il Droit de cité, Titre de citoyen et pri-
vilèges qui y sont attachés : Accorder le droit dk cité à
un étranger. — Fig. So dit à propos des choses adoptées,
de ce qui est généralement admis ot pratiqué : Le cyclisme
et l'automobilisme ont conquis partout le droit db cite.
— Encycl. Hist. Droit de cité chez les Grecs. Dans les
pays grecs, le droit de cité ipoliteia) conférait le droit do
posséder la terre, de contracter un mariage légitime, do
participer au culte public, do comparaître personnellement
en justice, et diverses attributions politiques, plus uu
moins étendues suivant la constitution locale. Tous les
Etats étaient jaloux de leur droit de cité. Pour exercer ce
droit dans sa plénitude, il fallait, à Sparte, appartenir ù
l'aristocratie des rf/rtHJ, n'avoir encouru aucune déchéance,
posséder uno fortune suffisante, et payer sa quote-part des
repas publics; à Athènes, il fallait être no de parents
eux-mêmes citoyens et ôtro inscrit sur les registres d'un
dôme; partout, il fallait avoir hérité do ses parents la
qualité do citoyen, et avoir rempli tous ses devoirs envers
l Etat. On drossait avec soin le catalogue des citoyens
jouissant de tous leurs droits (i7tiTiji.ioi, (vtiitioi); do temps
en temps, l'on revisait ces catalogues, et l'on punissait
sévèrement les intrus. Etaient exclus du droit do cité : les
esclaves, les étrangers domiciliés, et, dans les pays où
cotte classe do la population existait, les serfs de la glèbe
ou les sujets. Cependant, le droit do cité pouvait Atre con-
féré à des étrangers, domiciliés ou non, soit on vertu d'un
décret individuel, soit on vertu d'une convention générale
avec un autre Etat. Mais il s'agit alors, ordinairement,
d'un droit de cité restreint aux droits civils, commo celui
^uo possédaient les atfrancbis, les nothes (ceux dont le
père ou la mère n'était pas citoyen), ou, à Sparte, les
jiéodamodes, les mothaces, les nypomeiones, etc. Les
citoyens eux-mêmes pouvaient être privés do la totalité
ou d'uno partie de leurs droits par un décret d'attmiv,
châtiment des lâches, des parjures, des débiteurs du tré-
sor, dos magistrats prévaricateurs, etc.
Droit de cité chez les Jionmins 'jus civitatis). Los pri-
vilèges attachés ù. la qualité de citoyen romain donnaient
uu droit de cité une valeur et uno Importanco très gran-
des. Au début, il n'y avait pas do citoyen on dehors
do Rome, puis le droit do cité fut accordé on récom-
nonso do services rendus. Après la guerre sociale, les
lois Julia et Plaulia Papiria admirent à la cité romaine
tous les habitants do l'Italie, moyennant uno déclaration
dans les soixante jours. César donna lo droit do cité ù la
(iaulocisalpino, etGalba il toute la (îavile. Uno constitution
de Caraealla le conféra ù tous les sujets de l'empire ; en
réalité, le but fut do soumettre les nouveaux citoyens à
l'inipùt du vingtième sur les successions.
Les i)réro^Mtives attachées au droit do citiî étaioat
d'ordre public et d'ordro privé. \mh Jura publiai compre-
CISTUDE — CITÉ
naient les droits politiques proprement dits : ledits sufTra-
gii, droit de voter aux comices, ot le jus honoj'ujn, droit
d'étro appelé aux magistratures; puis le droit de prendre
part au culte de la cité {jus sacroru7n), de figurer sur les
registres du cens, do servir dans les armées (jus militiœ)^
de provoquer l'intercession d'un magistrat, d'ôtre exempté
do peines déshonorantes, d'en appeler au peuple de toute
condamnation capitale. Les jura privata conférés par le
droit do cité étaient : le coyinuhium, ou droit de contracter
un mariago {justx nuptix) produisant la puissance pater-
nelle; lo com7nerciu7n, ou droit do figurer dans la solennité
appelée mancipatio, ot, par suite, le droit do figurer dans un
testament comme disposant ou comme bénéficiaire [testa-
menti factio), parce qu'on employait la forme de la man-
cipation pour faire un testament; enfin, comme sanction
de ces droits, la legis actio, c'est-à-dire le droit d'intenter
des actions dans la forme réservée aux Romains, et qui
primitivement portait co nom. Le connubium rendait apte
à acquérir tous les droits de famille (puissance sur la
femme et les enfants : agnatio, gentilitas, droit à la succes-
sioh ab intestat et à la tutelle) ; le commercium comprenait
les droits de patrimoine. Quelques personnes, quoique
n'ayant pas le droit de cité, bénéficiaient de quelques-
unes des prérogatives des citoyens. Privés des droits
politiques, les Latins avaient, dans leurs rapports avec
les Romains, la plupart des droits privés. Les patriciens
avaient seuls, à l'origine, le droit de cité ; devenus citoyens,
les plébéiens n'en acquirent que peu à peu les divers avan-
tages, et ce fut la loi Canuleia qui admit le mai'iage entre
personnes des deux ordres.
Le droit de cité s'acquérait par la naissance de parents
citoyens eux-mêmes, ou par des faits postérieurs à la
naissance, tels que la concession du droit de cité par voie
de mesure collective ou individuelle, ou par l'afiVanchisse-
ment opéré par un maître citoyen. Les Latins Juniens
pouvaient acquérir le droit de cité par des modes qui
leur étaient propres. (V. Latin Jdnif.n.) Le droit de cité
s'anéantissait par la perte de la liberté, par l'admission
d'un citoyen comme membre d'une cité étrangère, par cer-
taines condamnations.
Les citoyens romains étaient revêtus de la toge et por-
taient plusieurs noms disposés dans un ordre déterminé.
Au nom de l'individu lui-même [prxnomen), on ajoutait
celui de la gens, l'indication de sa filiation, le nom do la
tribu et le cognonem ou surnom.
Cités ouvrières. Dans les grandes villes et dans les
centres industriels, on so préoccupe, au nom de la mora-
lité et de l'hygiène, d'assurer aux ouvriers des logements
sains, confortables et à bon marché.
Cette question, longtemps agitée, est entrée dans la
voie de la réalisation en premier lieu à Mulhouse, en
1S53, grâce à l'initiative de Jean DoUfus. maire do la ville,
puis au Creusot, à Saint-Quentin, à Mai-seille, à Lille, à
Guise, à Noisiel, à Blanzy, à Paris, au Havre, etc. L'exem-
ple donné par Jean DoUfus a été largement imité partout.
Les ouvriers groupés dans des cités ouvrières ne sont pas
logés dans des casernes, mais dans de petites maisons
gaies, pourvues de petits jardins; ils doivent pouvoir
(sauf exceptions) se rendre acquéreurs do ces habitations,
à de bonnes conditions.
La législation française encourage, aujourd'hui, de plu-
sieurs manières la construction des maisons ouvrières,
soit par des faveurs spéciales, soit même par des subven-
tions, et de nombreuses sociétés philanthropiques s'occu-
pent activement de propager cette œuvre intéressante, qui
moralise les individus.
Cité (La) de Paris. L'île de la Seine, appelée par la tribu
gauloise des Parisii Lutèce, et qui fut le berceau do Paris,
s'appela au moyeu Age la Cité, pour la distinguer de la
Ville, ci^ui était sur la rive droite, et de l'Univereité, qui
occupait la rive gauche. Dès l'époque romaine, la Cité était
lo centre d'une importante agglomération. On a-retrouvé
les traces d'une enceinte qui la protégeait tout entière.
Sous le choeur de Notre-Dame, des fouilles pratiquées eu
1711 révélèrent l'existence d'un autel que les ïiaiifes (navi-
gateurs) parisiens avaient élevé on l'honneur des divinités
païennes. A l'extrémité en aval, sur l'emplacement du
Palais de justice, était situé une sorte do château fort,
résidence du gouverneur romain. A l'époque carolingienne,
deux petites tours, le grand ot lo petit Chùiclet, furent
construites pour défendre l'ilo contre les attaques des Noi^
mands. Dès lors, la Cité était reliée aux deux rives du Ileuve
par quatre ponts, deux de chaque côté : pont Notre-Dame
et pont au Change pour la rive droite ; Petit-Pont et pont
Saint-Michel pour la rive gauche.
Lorsque, A la fin du xii* siècle, la cathédrale fut con-
struite, la Cité se couvrit d'un entassement de maisons.
Les ruelles étroites et pour la plupart sordides qui y abon-
daient n'ont disparu que sous le second Empire pour faire
place à des voies spacieuses, d'allure géométrique, quo
bordent de nombreux monuments publics, outre les édifices
historiques : la cathédrale, lo l^alais de justice, la Sainte-
Chapelle. A peinosi la partie orientale a gardé son aspect
d'antan dans quelques rues, telles quo les rues Cbauoi-
nesse, des Ursins, dos Chantres.
Cité (La) do Londres. V. Londres.
Cité de Dieu (la). C'est Touvrago lo plus considéra-
blo de saint Augustin. Il l'écrivit de 113 A 426. Alaricroides
Wisigoths, venait do prendre et de saccager Rome (410);
les païens attribuaient les malheurs de l'empire à la colère
dos dioux, irrités, disaient-ils, des progrès du christia-
nisme. Saint Augustin répond à leurs accusations. Dans
los cinq premiers livres, il démontre ((ue les anciens Ro-
mains devaient leur prospérité a leurs vertus morales,
non ù. la protection des dieux. Il juge, d'ailleurs, leurs
conquêtes avec une grande élévation de pensée. Les cinq
livres suivants peignent, sous de vives couleurs, los
erreurs, les vices du pa^^anisme. Les douze derniers nrt^
sentent lo tableau du la lutte do la vérité contre I er-
reur, sous la figure do la lutte do deux cités. La cité de
Hiou commence avec Adam, se développe avec les patriar-
ches. Moïse, tes rois ot los prophètes de Juda et d'IsraOl.
La diffusion do l'évani;:ilo, préparée par la succession des
grandes monarchies, lu répand dant> tout l'univers. La dn
(lu monde, la résurrection, lo jugement dernier trans-
formeront en cité céleste la cité do lu terre. Au contraire,
la cité du uml, d'erreurs en erreurs, de crinu's en crimes,
ira so perdre dans l'enfer éternel.— Cet on-^ m,
avec des aperçus do lu plus haute porltV>. >■-
monts précieux sur les religions antiques. ;.•-
nieni sur la religion romnino, Il a inspiré :\ lij.^.uct lidéo
CITEAUX
CITHARISTE
et le plan du Discours sur l'hisloire universelle. La Cité de
Dieu a été souvent traduite en français, notamment par
Em. Saisset (1855). , ., , , ,
— BiBLioGR. : ViUemain, Tableau de l éloquence chré-
tienne au IV" siècle (Paris, 185").
Cité du soleil (la) [Civitas solis], par Thomas Campa-
nella (1623). — C'est le plan d'une république imaginaire,
dans le genre de l'Utopie de Thomas Morus. La république
du célèbre dominicain est naturellement théocratiquo. Un
pontife qui représente Dieu la gouverne ; il a pour mmis-
tres trois délégués : Puissance, Sagesse et Amour, dont le
premier a dans ses attributions les affaires étrangères et
fa guerre ; le second, l'instruction publique, les travaux
publics et les beaux-arts : le troisième est le ministre de
fa population ; il préside à tout ce qui se rapporte à la
propagation, à la conservation et à l'amélioration physique
de l'espèce. L'égalité de tous les citoyens, la communauté
des biens et des femmes , quoique le rapprochement sexuel
ne puisse s'opérer qu'après autorisation, complètent cette
organisation d'un Etat imaginaire, dont on retrouve les
traits fondamentaux dans la théorie saint-simonienne.
Cité antique (la), Etude sur le culte, le droit, les
instilulions de la Grèce et de nome, par Fustel de Cou-
langes (Paris, 1864). — Le système de l'auteur consiste a
expliquer toutes les institutions anciennes par l'influence
de crovances religieuses qui auraient été communes aux
divers' peuples primitifs. Cette religion primitive, ayant
pourpoint de départ les croyances sur l'âme, aurait influe
sur le caractère do la famille" antique, qui n'est que le proto-
type de la cité. La religion domestique, après avoir étendu
et élargi la famille, a formé une association plus grande,
la cité, et a régné en elle comme dans la famille. Toutes les
institutions de la cité furent calquées sur colles de la fa-
mille. Un culte rattachait l'individu à son foyer; d'autres
cultes le rattachèrent à la tribu, à la ville. Les seuls ci-
toyens furent à l'origine ceux qui descendaient des premiè-
res familles, les parriciens. A côté d'eux, on vit se consti-
tuer d'autres familles, esclaves affranchis et plébéiens, qui
bientôt causèrent, par leur nombre, de graves embarras à
la société. De là des révolutions successives, dont la der-
nière tit entrer les plébéiens dans la cité. Fustel de Cou-
langes s'est laissé entraîner un peu loin par son système.
Tous les peuples de l'antiquité ne sont pas passés par dos
phases absolument identiques ; aussi, tout en approuvant
ridée générale de l'ouvrage, doit-on rectifier dans l'histoire
de chaque peuple les détails que donne l'auteur.
Cité (TBÉÎTBE DE L.*.). Ce théâtre, l'un des plus impor-
tants qu'ait vus naître l'époque de la Révolution, fut con-
struit, en 1~91, par l'architecte Lenoir-Saiut-Elme, sur
l'emplacement oii se trouve actuellement le tribunal de
commerce. On devait y jouer tout à la fois l'opéra-comi-
que, la comédie, le vaudeville et le ballet.
C'est sous le nom de théâtre du Palais-'Variétés qu'il fit
son ouverture. Ce n'est qu'en 1793 que le théâtre prit le
titre de . théâtre de la Cité • . Les événements politiques ne
tardèrent pas à l'éprouver, comme tant d'autres. Il aban-
donna alors le genre lyrique, et s'adonna surtout à la farce
populaire et à la pantomime. Dans ce dernier genre, il
obtint d'éclatants succès. Puis il aborda aussi le mélodrame.
A partir de 1798, une commission administrative géra
un moment le théâtre et lui donna le nom de « Théâtre de
la pantomime nationale » . Enfin, le célèbre comique Beau-
lieu rouvrit le théâtre de la Cité. Sifflé, il se brûla la cer-
velle de désespoir. La troupe des 'Variétés-Montansier,
obligée de quitter le Palais-Royal, vint ensuite donner là
ses représentations, pendant qu'on lui construisait la salle
du boulevard Montmartre. Le décret de 1807 condamna à
mort le théâtre de la Cité, qui, longtemps après, trans-
formé en salle de bal, devint célèbre sous le nom de « bal
du Prado», et fit place, sous le second Empire, aut ribunal
de commerce.
CÎTEAUX, hameau du départ, de la Côte-d'Or, comm.
de Saint-iNicolas-les-C!teaux, arrond. de Beaune, sur la
■Vouge; 259 hab. {Cisterciens, ennes.) Ce hameau est célè-
bre par l'abbaye de son nom.
Afjbaye ilc Clt«aux.
Citeaux (oedbe et abbaye dk). En 1098, Robert, abbé do
Molcsme, désireux de rétablir la règle do Saint- Benoit dans
son auDiériié primitive, ko retira au désert do Cltcaux,
près do Dijon. \m monastère qu'il y fonda avec l'assis-
tance d'Eudes, duc de Bourgogne, eut des commencements
difficiles ; mais, quand saint Hi^rnard y eut pris l'habit mo-
nastique Kous la direction do l'abbé Etienne Harding(in3),
le» Doriccs y affluèrent. Bieotât (1113-1115), quatre nou-
velles maisons furent fondées, qu'on appela les quatre
filles de Citeaux : Clairvaux, dont saint Bernard fut le pre-
mier abbé; La Ferté, Pontigny et Monmond. En U19,
l'abbé Etienne écrivit sa règle, fameuse sous le nom de
Charte de charité : elle imposait aux moines cisterciens la
pauvreté la plus complète, même dans le culte divin, leur
défondait les études profanes et leur recommandait la
soumission aux évêques. Dès 1151, il y avait déjà cinq
cents abbayes cisterciennes, toutes affiliées à Uteaux.
Au XVI' siècle, l'ordre comptait plus de dix-huit cents
monastères ; il avait fourni quatre papes à 1 Eglise : Eu-
gène III, Grégoire VIII, Célestin IV, Benoit XII. Les
réformes, que la prospérité toujours croissante des cister-
ciens rendit nécessaires, donnèrent naissance aux/emi-
lants et aux trappistes. Les moines de Citeaux s adon-
naient spécialement à la culture de la vigne : ils créèrent
les vignobles du clos Vougeot et de Romanée. Fermée par
la Révolution, l'abbaye de Citeaux fut démolie en grande
partie : une colonie pénitentiaire, établie en 1840 par
l'abbé Rey dans les restes des bâtiments claustraux, a
été supprimée en 1888.
CITER (du lat. citare) v. a. Ajourner, assigner à com-
paraître devant un juge : Citer un débiteur, des témoins
— Alléguer, rapporter : Citer une loi. il Rappeler les
paroles de : Citer Homère, Virgile, il Alléguer 1 exemple,
f autorité de : Citer, pour s'excuser, un plus coupable que
soi. Il Nommer, faire connaître, désigner par son nom :
Blâmer les vices sans citer personne. Il Signaler, indiquer
comme digne d'être approuvé ou remarqué : Citer quel-
nu un comme un modèle de vertu. Citer un Irait de courage.
— Loc. fam. Citer son auteur. Nommer la personne de
nui l'on tient un renseignement. , ,, ,
— Hist relig. Citer les chevaliers, Dans'd ordre de Malte,
Signirtait les convoquer à Malte pour quelque nécessité.
Se citer v. pr. Etre cité ; Passage qui ne peut se citer.
Il Se nommer soi-même : Bien n'est plus désagréable qu'un
homme qui se cite lui-même A tout propos. (La Rochet.)
il Citer les paroles, les écrits l'un de l'autre : Des écrivains
qui se citent mutuellement. Il Citer l'un à l'autre : Deux pé-
dants qui SE CITENT du grec et du latin.
— Stn. Citer, alléguer. 'V. allégdkr.
CITÉRIEUR, EURE (lat. citerior ; de cis, en deçà) adj.
Géogr. Qui est en deçà, de notre côté, plus près de nous.
— Anton. Ultérieur.
CiTERIUS (Sidonius), grammairien et poète, né à Sy-
racuse, vivait au iv" siècle de notre ère et enseignait le
grec à Bordeaux. Il fut l'ami d'Ausone, qui a fait de lui un
grand éloge.
CITERNE (du lat. cistema) n. f. Réservoir maçonné et
cimenté intérieurement, destiné à recueillir et conserver
l'eau de pluie : En Orient, chaque maison a sa citerne.
— Fig. Ce qui amasse, conserve : L'esprit de l'homme
n'est pas une fontaine, mais une CITERNE. (Ste-Beuve.)
— Anat. Citerne lombaire. Dilatation du canal thoraciquo
dans la région lombaire, à l'endroit où aboutissent les
vaisseaux chylifèrcs. Il On l'appelle aussi réservoir de
Pecqoet. , . , .
— Mar. Petit navire ou chaland destiné à transporter
à bord des navires l'eau douce nécessaire pour leur provi-
sion. (Ils portent le plus souvent une pompe aspirante et
foulante pour permettre de remplir les caisses à eau du
bord en pompant de la citerne.) _
— Encycl. Hist. et archéol. L'usage des citernes a été
pratiqué par les divers peuples de l'Orient, Egyptiens, As-
syriens, Hébreux, Arabes, Grecs, etc. On cite aussi les
citernes de Carthage qui, aujourd'hui réparées, sont encore
en usage ; à Rome, celles des sept salles, près des bains de
Titus et la. Piscine admirable de Pouzzoles. Les abbayes et
les châteaux du moyen âge, situés souvent sur des collines
élevées et manquant de sources naturelles, étaient pour-
vus de citernes creusées dans le roc ou maçonnées, dans
lesquelles des conduites amenaient les eaux pluviales tom-
bant sur les combles des bâtiments et sur l'aire des cours.
— Constr. La forme donnée le plus souvent aux citernes
est celle d'un parallélipipède rectangle recouvert par une
voûte cylindrique. Le fond doit toujours être concave pour
faciliter les nettoyages. Le sommet de la voûte est percé
d'un orifice pour "la pompe et d'un autre beaucoup plus
grand par lequel on descend dans la citerne pour la net-
toyer ou la réparer. Généralement, on munit les citernes
do canaux de déversement ou de trop-plein, de façon que
le niveau ne dépasse jamais une certaine hauteur. Ou fait
souvent subir
l'eau, avant son en-
trée dans la ci-
terne, une sorte de
décantation. On
emploie dans ci
but une construc-
tion accessoire qui
porte le nom de ci
terneau. V. ce mot
— Citerne-fiUrL
On nomme ainsi
une excavation ma
çonnée, composée
généralement de
deux comparti- l, n ■.
monfs snnornosés Citernt-llltre : A, gravier et b.,hlo ; B. puits
ments superposes, j„„,g„^„t l'eau flllréei C. ouvertures à la
le premier, qui re- t^se des puits, par lesquelles pénètre l'eau ni-
çoit 1 eau , est muni trée ; D, adduction de l'eau iioD encore Ûltrée.
d'un fond percé de
trous, et contient du gravier, des débris de charbon de
bois, etc., qui constituent le filtre au travers duauel l'eau
doit passer pour arriver dans le second, qui est la citerne
proprement dite. Pour les grands débits, on construit de
vastes citernes souterraines, ordinairement circulaires,
voûtées, et dont la partie centrale est occupée par un puits
dans lequel arrive l'eau qui s'est filtrée on traversant les
matières de la chambre entourant le puits.
CITERNE, ÉE adj. Qui est en forme de citerne : Des
fosses CITERNEKS.
CTTERNEAU (no) n. m. Petite chambre qui précède la ci-
terne et où les eaux pluviales arrivent directement des
toits pour s'épurer et se filtrer avant do passer dans la
citerne par un orifice place à la partie supérieure.
CITEUR n. m. Linguist. 'V. ciiatkub.
CITHARE (lat. cilhara, gr. kithara) n. f. Sorte d'instru-
ment à corde en usage chez les anciens et au moyen âge. n
«o dit aujourd'hui, en Allomagne,au Japon, etc. .d'une sorte
28
pince
Encycl. Antiq. (V. citharede). Tantôt, le mot ci-
thare était employé pour désigner tous les instruments à
cordes ; tantôt, il s'appliquait à un
instrument spécial, distinct de la
lyre. Los différentes pièces de la |
cithare portaient le même nom que |
les pièces analogues de la lyre ,
mais les cordes se
trouvaient dispo-
sées parallèle-
ment , et non pas
en éventail, comme
dans la lyre; en
outre, elles étaient
Cithare anglaise (ixi s.).
plus longues, ce
qui suppose des
sons plus graves ;
la caisse sonore
avait un plus grand cithare (ti" s 1
développement et '-'"^"e (xi s.)
les montants étaient droits, au lieu d'être courbes. La tra-
verse qui joignait ces montants était placée obliquement
dans la cithare égyptienne, horizontalement dans la cithare
Citharede portant
la cithare grecque.
Cithare japonaise
grecque ; cette dernière était, vraisemblablement, hepta-
corde : elle se jouait seule ou servait à accompagner un
chant. La cithare étrusque différait peu de la cithare grcque.
— Moy. âge. C'était un instrument de musique à cordes
grattées, dont la forme et la disposition ont varié suivant
les époques, et qui, au moyen âge, semble avoir été con-
fondu sans cesse avec la p'etite harpe et le psaltérion. La
cithare anglaise des ix" et x" siècles était une harpe. Celle
du XI' siècle avait sa caisse circulaire surmontée de deux
manches réunis par une travée supérieure formant clavier.
CITHARE n. m. Nom ancien d'un poisson pleuronecte,
citharus ou flétan à grandes écailles [pleuronecles citha-
nis); c'est le pampoliti de Nice, le prélrê de Cette, etc.
V. PLEURONECTE.
CITHAREDE (lat. citharxdus : du gr. kitharôdos) n. Per-
sonne qui chantait en s'accompagnant de la cithare.
— Encycl. On désignait sous le nom de citharédes tous
les poètes ou artistes qui chantaient en s'accompagnant
do la cithare : aèdes, rapsodes, ou musiciens de profes-
sion. Il existait pour eux des concours .spéciaux en beau-
coup de villes (Athènes, Olympie, Delphes, Délos), dont
plusieurs ouvraient des écoles, où les
jeunes gens allaient apprendre à chanter
avec accompagnement de cithare. Mais
il y avait aussi, en Grèce, des citha-
rèaes d'ordre inférieur, chanteurs am-
bulants, qui exerçaient leur industrie
dans les rues ou les banquets. Cette
mode s'introduisit à Rome dans le der-
nier siècle de la république et fut très
répandue sous l'empire. Les citharédes
exécutaient, dans les fêtes, des poé-
sies lyriques, grecques ou latines. Néron
institua, en 1 année 60, un concours de
cithare; Domitien fit do même, quand
il fonda, en 86, l'Agôn capitolinus. et
il bâtit même un odéon pour les fêtes
musicales. Plusieurs citharédes, comme
cet Anaxenor de Magnésie, eurent une
grande réputation et une belle fortune.
En Grèce, comme à Rome, les citha-
rédes portaient pour les concours un très riche costume,
une chiamyde, une robe de pourpre brodée d'or et une
couronne d"'or. Ils sont très souvent représentés sur les
monnaies de l'antiquité. Apollon lui-même a souvent le
costume d'un cifharède.
CITHARÉDIQUE adj. Qui a rapport aux citharédes.
CITHARÉLOME n. m. Genre de crucifères, renfermant
des herbes annuelles, rameuses, du pays des Kirghiz.
CITHAREXYLON {rè-ksi) n. m. Genre de verbénacées,
comprenant des arbustes do l'Amérique tropicale.
CITHARINE ou CITHARINUS [nuss) n.m. Genre de pois-
sons physostomes, famille des salmonidés, comprenant des
formes hautes, comprimées,
losangiques, à bouche s'ou-
vrant horizontalement au
bout du museau et garnies
de dents petites sur un seul
rang.
— Encycl. Les quelques
espèces de citharines habi-
tent la région nord-est de
l'Afrique et l'Amérique du
Sud; elles vivent dans le cithanne.
limon des fleuves. Le cj//m- , r ,, , j a i, \
rinus Geoffroyi du Nil (le gamor el Lelleh des Arabes)
est un poisson argenté, atteignant 0",50.
CITHARISER Igr. kitharizein) v. n. Jouer de la cithare.
(Vieux.)
CiTHARISTA, ville de l'ancienne Gaule Narbonnaise,
sur la Méditerranée, près d'un petit promontoire du même
nom ; aujourd'hui, probablement, La Ciotat.
CITHARISTE {risst' — du gr. kitharistês) n. m. Joueur
de cithare. , . ,_
— Encycl. Le cithariste jouait de la cithare, mais ne
s'accompagnait pas avec la voix comme le ciMai-erfe. Par-
fois il cumulait les doux fonctions ; mais, le plus souvent,
il était simplement instrumentiste : il accompagnait la
danse et le chant, ou il exécutait seul des morceaux do
nmsinue. Souvent, aussi, il ouvrait une école, où il ensei-
gnait aux enfants à jouer de la cithare. Les citharistes
d'un rang inférieur, et parmi eux beaucoup de femmes,
figuraient dans les sacrifices et les banquets. A Rome,
depuis le dernier siècle do la république, les citharistes
eurent des écoles, intervinrent dans les cérémonies reli-
gieuses de rit grec, dans les représentations dramatiques,
dans les banquets et les fêtes.
29
CITHARISTIQUE (îd^-') n. 1'. Artdojouorde la cithare.
Il Genre do musique destinée à être exécutée, ou de poésie
destinée à ôtre uocompagnée sur la cithare.
GiTHÉRON, inontat^ue hoi.sée qui séparait de la Béotio
la plaiuo d'Eleusis et la Mégarido; auj., mont hlatitt ou
mont des sapins. Les plateaux et les gorges du Citlié-
ron étaient le théâtre de nombreuses légendes : orgies
dos bacchantes, mort d'Actôon et de Pontnée, exposition
d'Œdipe enfant. On y adorait Zous, sous le nom de Cithx-
ronios ; Héra, sous le nom de Ctthxronia ; les nymphes pro-
phétosses, sous le nom do cithériudes ou cithéronides.
GiTHÉRON, roi lègLMulaire de Platée, qui donna son
nom au mont Cithéron. Il favorisa les amours do Zeus
avec la nymphe Platée et dérouta la jalousie de Hêra. 11
institua les fêtes appelées Dxdala, qu'on célébrait au
sommet du Cithéron, en l'hunneur de Zeus CithEeroaios.
GlTIEN, ENNE ou CiTTIEN, ENNE {tî-in, en' —de Ci-
tiumoaCittiuin, iiac. nom do Chypre, qui lui venait de la co-
lonie phénicienne de Citium). Aucionnem., Personne née à
Chypre ou qui habitait cette île. — les Citions ou Cittikns.
— Adjectiv. Qui appartient aux Citiens ou à leur ilo :
Populati07i CITIKNNK OU CITTIENNE.
CITIGRADES n. m. pi. Tribu d'aranéides dipneumones,
comprenant les lycosos et autres formes coureuses, carac-
térisées par un céphalothorax bombé, rétréci en avant,
allongé, portant huit yeux sur deux rangées
transversales. — i/« citigrade.
— Encycl. Les citigrades vivent sous les pier-
res, dans une petite tanière tapissée de soie;
ils sortent surtout la nuit, mais beaucoup chas-
sent en plein jour; les femelles portent leurs
œufs dans un cocon soyeux, attaché à leur ab-
domen. Répandus dans toutes les régions du
globe, les citigrades se divisent en deux familles
principales : hjcosidés, et oxyopidés.
CmUM ou ClTTIUM, ancienne ville et colo-
nie phénicienne de l'île de Chypre, sur la côte
sud-orientale. Cimon mourut en faisant le siège
de cette ville, qui fut la patrie do Zenon, chef
de l'écolo stoïcienne. Auj. Chiti.
CITOGRAPHIE (du lat. cito, vite, et du gr. gra-
phein, écrire) n. f. Méthode d'écriture prompte
et facile, ii Mot hybride auquel on doit préférer
TACHTGRAPHIB.
CITOLE n. f. Instrument de musique à cor- ç^'inoiïe
des grattées, sorte de guiterne à corps allongé
et à manche très court, distinct de la vielle, qui était un in-
strument à archet : La citole était en usage au moyen âge.
crrOLÉGIE ijt— du lat. cito, promptement, et légère,
lire) n. f. Méthode particulière de lecture.
GITOLEUR (rad. citole) n. m. Fabricant d'instruments
à cordes, luthier, au moyen âge.
— Encycl. Les citoleurs sont mentionnés aux xiii* et
xiv*siècles. Suivant le livre de la Taille, il existait à Paris,
à la lin du xiii" siècle, quatre citoleurs, dont l'ensemble
corporatif payait sept sous d'impôt. Il n'en est plus fait
mention à partir de 1350.
GlTORIUS (mûns), petite colline de l'ancienne Rome,
3ui était située dans la neuvième région, près du champ
e Mars et du Panthéon, et ou s'élève actuellement le
palais de la Chambre des députés (Monte Citorio).
CITOYEN, ENNE (si-/o-a-ii'j, en' — rad. cjfejn. Personne
qui jouit du droit de cité dans une communauté politique :
En France, les députés sont élus par l'ensemble des ci-
toyens. I! Membre de l'Etat, considéré au point de vue de
l'accomplissement de ses devoirs envers la patrie : Un
bon. Un mauvais citoyen, il S'est dit de celui qui se livre
à dos fonctions civiles, par opposition aux fonctions mi
litaires : Le despotisme est inévitable chez les peuples gui
ont plus de guerriers que de citoyens. (Boiste.)
— Concitoyen : Brutus et Cassius crurent affranchir leurs
CITOYENS en tuant César. (Vieux.)
— Poétiq. Se dit de quelques animaux, pour indiquer le
lieu où ils vivent : Les citoyens de l'air, des eaux.
— Fam. Personne en général et sur un ton ironique :
C'est un drôle de citoyen !
— Citoyen du monde, de l'univers. Celui qui met au-des-
sus des intérêts de son pays les intérêts de l'humanité.
— Hist. Appellation qui, pendant quelque temps, sous
la première République, remplaça les mots de « monsieur" .
Il madame » . » Citoyens actifs. Citoyens passifs. V. la partie
encycl. il Citoyens nobles, 'Titre que prirent, au xir siècle,
les nobles qui formèrent la première ville libre en Fran-
conie. il Le citoyen de Genève, Titre qui fut donné à Rous-
seau par ses contemporains.
— Adjectiv. :. /ioi citoyen, Hoi qui dit n'avoir d'autre
ambition (jue celle d'être le premier des citoyens, il Soldat
citoyen. Citoyen armé faisant partie do la garde civique.
— Encycl. L'assemblée constituante de 1781) donna le
nom de citoyens actifs aux Français, ât,'és do vingt-cinq ans,
domiciliés depuis un an, et contribuables do trois journées
de travail. Cette classe, dont les doniesti(iucs étaient
exclus, nommait les électeurs du second degré, lesquels
élisaient les députés, ôvéquos constitutionnels, etc., et
devaient payer un cens égal à dix journées do travail.
Le citoyen actif devait prêter le serment civique, faire
son service dans la garde nationale ; ceux qui ne rem-
plissaient pas cos conditions étaient dos citoyens passifs
et exclus des assorablôos primaires. Ce système d'élec-
tion à deux degrés souleva de nombreuses objections cl
disparut en n'J2.
Citoyen (traité dd), ouvrage do Thomas Ilobbos,
qui fnn-la sa réputation (Amsterdam, 1G19). Il parut on
latin sous le titre do : IClementa philosophica seu politica
de due et fut trarluit on français dès 1649 par Sorbiôros. Le
Traité du citoyen se divise en trois parties : 1* De la liberté ;
20 Dp, l'eniptre ; S"» De la religion. Hobbes, malgré les in-
stincts utilitaires, panthéistes et on môme temps autori-
taires de son esprit, s'elTorcode se prêter aux circonstances
et d'abriter ses maximes derrière les croyances religieuses.
D'après lui, l'intérAt et lu crainte sont les principes do lu
société, et toute la moralo consiste à vivre selon notre bon
Slaisir. Tïobbos pensait que la religion n'a pas d'autres fon-
emonts que les lois du pays, et, pour lui, toute loi dépen-
dait do la volonté du prince ou du pounlo. Le livre de
Hobbes a exercé, nu xvir et au xvui* siècle, une inllufiice
considérable sur l'économie pohliqiie, cumme sur les idées
religieuses et sociales.
Citoyen du monde (le), recueil dos essais d'Olivier
Goldsmith fi762). Ce sont des Lettres d'un philosophe
ckiiiois résiliant à Londres, adressées à ses amis en Asie.
Co livre est une critique des mœurs et des usages euro-
péens ; Goldsmith s'est inspiré de Montesquieu. Son œuvre
a moins de portée que celle de l'autour dos Lettres persanes,
mais elle est d'une lecture agréable et abonde en détails
piquants. Elle a été traduite par Laplaco tl836).
CTTOYENNETÉ (to-a-iè-ne-lé) n. f. Qualité de citoyen.
CITRACOFLUORESCÉINE {rès-sé) n. f. Composé que l'on
obtient en cbautfant au bain-mario un mélange de résor-
cine, d'acide sulfurique et d'anhydride citraconique. Il a
pour formule C'^H'^0»,41P0.
CITRAGONATE n. m. Sel dérivant de l'acide citraconique.
CITRACONIQUE adj. Se dit d'un acide qui se produit
dans la distillation de l'acide aconitique , par laquelle
débute la distillation de l'acide citrique.
— Encycl. L'acide citraconigue ou pyrocitrique prend
naissance dans la distillation sèche de l'acide citrique,
ou plutôt de l'acide aconitique, formé dans la première
Shase de la réaction. L'acide aconitique perd une molécule
'anhydride carbonique et se convertit en acide itaconique
C*H'0*. Ce dernier, par la chaleur, se transforme lui-même
en anhydride pyrocitrique qui passe à la distillation. Exposé
à l'airnumide, l'anhydride pyrocitrique absorbe une molé-
cule d'eau ; mais, au lieu de" régénérer l'acide itaconique,
il donne naissance à un isomère de ce dernier corps, l'acide
citraconique C'H*0'. On le rencontre aussi parmi les pro-
duits de la distillation sèche de l'acide lactique.
L'acide citraconique cristallise en prismes à quatre pans,
et fond à 80° centigrades.
De petites quantités d'acide citraconique, abandonnées
pendant quelque temps à 100°, se convertissent en acide
Itaconique. Par la distillation sèche, l'acide citraconique
perd de l'eau et se tranfornie en anhydride pyrocitrique.
Chauffé avec de l'acide azotique concentré, il donne deux
composés nitrés, Veulyte et le dyslite, <{U0 l'on peut séparer
en mettant à profit leur inégale solubilité dans l'alcool.
L'acide azotique étendu et l'acide iodhydrique transforment
l'acide citraconique en un troisième isomère, l'acide mésa-
conique.
L'acide citraconique est bibasique et formé* deux séries
de sels : les uns neutres C*H-M"0*, et les autres acides
C'H*HM'0*.
L'anhydride citraconique, chauffé dans un courant de
Çaz ammoniac sel, donne la citraconamide C*H*0'(AzH*)'.
L'acide citraconique, sursaturé d'ammoniaque, puis éva-
poré, fournit une résine qui, évaporée à ISO», donne la citra-
conimirfe C H* 0'(Az H). Celle-ci est transformée par l'am-
moniaque en acide citraconamique C*H*(C0.AzH*) (CO'H).
Lorsqu'on traite l'acide citraconique par l'aniline, il se
forme au bout de quelques jours un composé, l'acide citra-
cona7iilioue C'H'ÂzH. CO - C'H* - CO'H. En mélangeant
deux solutions éthérees d'aniline et de chlorure de citra-
conyle,on obtient la citraconanilide C'H*0'(AzH.C'H')V
La formule CH'O* correspond sûrement à trois acides
isomères : l'acide citraconique. l'acide itaconique et l'acide
mésaconique. Ellç répond aussi à la composition de l'acide
lipique de Laurent. Ces trois isomères se transforment
aisément les uns dans les autres.
— Anhydride citraconigue ou Anhydride pyrocitrique. Ce
corps C'H'O*, constitue la plus grande partie du produit de
la distillation sèche de l'acide citrique. Lorsqu'on rectifie ce
produit brut, il se forme deux couches, dont la supérieure
est aqueuse et dont Tinférioure constitue l'anhydride ci-
traconique ; il se produit encore, par la distillation sèche
de l'acide itaconique, de l'acide citraconique ou de l'acide
aconitique
dTRAGON n. m. Nom vulgaire de la mélisse, à cause
de l'odeur de citron que ses feuilles froissées exhalent.
CITRAL n. m. Nom donné à un liquide contenu dans
l'essence do citronelle. 11 est identique au géranial.
GITRAMALATE D. m. Sel dérivant de l'acide citra-
malique.
CITRAMALIQUE adj. Se dit d'un acide homologue de
l'acide maliqui', qu'on prépare eu faisant agir sur le zinc
l'acide chlorocitramalinue qui résulte do l'action de l'acide
hypochloreux sur l'acide citraconique.
CITRAMIDE n. f. Amide de l'acide citrique.
CITRAMONTAIN, AINE adj. Syn. de cismontain.
CITRANGULLE n. m. Nom du citronoior, chez les an-
ciens autours.
CITRATARTRATE n. m. Sel dérivant de l'acide citra-
tartrique.
CITRATARTRIQOE adj. Se dit d'un acide qui s'obtient
à l'état de sel acide do potasse, par l'ébullitioa du chlo-
rocitramalate neutre de potasse dans l'oau.
CITRATE n. m. Sel dérivant de l'acide citrique : Citrate
de chaux.
CITRAZINATE n. m. Soi dérivant de l'acide ciiraziniquc.
GITRAZINIQUE n. m. Se dit d'un acide qu'on obtiont
en dissolvant la citrotriamido dans l'acide sulfurique à
70 p. loi) ; lo mélange porté à 130" est refroidi, puis dé-
composé par l'eau. Sa formule est : C'H*Az0*. Syn. dioxy-
pisoNicoTiANiguK [acidc''.
GITRÉ, ÉE (du tnt. citrus, citron) adj. Qui est mélangé
do jus do citron : Potion citr^k.
CITRÉES n. f. pi. Tribu do la famille dos aurantiacées,
ayant pour type le genre citrus (citronnier). — Une citri%b.
CTTRÉINE n. f. Corps obtenu en chauffant un mélange
do résorcino et d'acide citrique ; il est solublo dans les
alcalis, auxquels il donne uno coloration rouge Ûuores
cento.
CITRÈNE n. m. Matière cristallisable que l'on isole de
riiuilo essentielle do citron, et qui est isomère avec le
oamplièiii'.
CITRÉOLE II. ni. Bot. Syn. do cucumis.
CITRIDIQUE adj. Chim. Syn. do AcosrnguK.
CITRILËNE n. f. Carbure d'hydrogène liquide, obtenu
en décomposant le camphre liquide du citron par la chaux.
Il est isomère avec la lérébontnino et l'essence do citron.
CTTRIN (du lat. dlrinus. mémo sens) adj. Do couleur
jaune citron, n Se ijit vulguironiont tl'uno variété d'aloés,
appelée atoêa cifrin ou aloès jauuo d'or.
CITHARISTIQUE — CITRON
CITRXN n. m. CITRINE n. f. (ou PIERRE DE CITRIN),
gemme usitée chez les lapidaires du moyen âge et du
XVI» siècle, et qui est un quartz jaune.
— Encycl. Pris adjoctivemtînt, citrin s'applique à une
variété d'hyacinthe et à. une variété de corindon jaune
ou topaze orientale. La pierre do citrin est le quartz jaune,
fausso topaze ou citrine, dont la betlo
teinte jaune s'obtient par une calcination
bien conduite. L'hyacinthe cilrino des
vieux lapidaires était le quartz ferrugi-
neux jaune de miel.
CITRINE (du lat. citrus, citron) n. f.
Huile essentielle de citron.
Citrinelle.
CITRINELLE OU CITRINELLA (nèV) ii. f.
Genre d'oiseaux passoreau.x conirostrcs,
famille des fringiîlidés, tribu des embé-
ryzinés, renfermant des petites formes
tachetées, dont on connaît une trentaine
d'espèces, réparties dans les régions tem-
pérées de l'ancien monde. [Les bruants
du genre citrinella sont divisés en quelques sous-genres :
citrmella, cirlus, glycyspina, onychospina, spinus, etc. L'es-
pèce typique d'Europe est le bruant jaune (citrinella citri-
nella).]
CTTRINITÉ n. f. Couleur citrine, couleur jaune pâle.
(Peu usité.)
CITRIOBATE (du gr. kitrion, citron, et batos, ronce)
n. m. Genre de saxifragacées-pittosporées, comprenant
deux espèces, arbustes épineux de l'Australie.
CITRIOSME n. m. Bût. Syn. de siparune.
CITRIQUE (du lat. citrus, citron) adj. Se dit d'un acide
que Ion extrait surtout du suc de citron, il Se dit aussi do
certains composés obtenus avec cet acide.
— Encycl. Acide citrique. On rencontre l'acide citrique
dans le jus de citron et d'orange, dans les groseilles, les
groseilles à maquereau, les framboises, les fraises, les
cédrats, les tomates; il existe dans ces végétaux soit à
l'état libre, soit à l'état de sel de calcium ou de potassium.
Pour l'extraire, le jus des citrons comprimés est abandonné
à un commencement de fermentation, puis saturé à chaud
avec du carbonate de calcium, puis avec de la chaux vive.
On obtient ainsi du citrate tricalcique presque insoluble
dans l'eau bouillante; on le lave à Veau chaude et on le
décompose par l'acide sulfurique. La liqueur filtrée, après
concentration, fournit des cristaux d'acide citrique qu'on
purifie en leur faisant subir plusieurs cristallisations. De
bons citrons fournissent environ 5,5 p. 100 de leur poids
d'acide cristallisé.
Par évaporation spontanée à froid, l'acide citrique se
dépose en beaux cristaux appartenant au type orthorhom-
bique et renfermant une molécule d'eau de" cristallisation,
qu ils perdent à lOû". L'acide citrique a une saveur très
acide, mais assez agréable; il se dissout dans 0,75 parties
d'eau froide et dans 0,5 parties d'eau bouillante ; il est très
soluble dans l'alcool, mais insoluble dans l'éther. Il rougit
fortement le tournesol, dissout le fer et le zinc, et réduit
le chlorure d'or. Soumis à la distillation sèche, l'acide ci-
trique, C'H'O', perd d'abord une molécule d'eau en se
transformant en acide aconitique C*H'0% puis une molé-
cule d'acide carbonique en devenant acide itaconique
C'H'O* qui peut enfin abandonner encore une molécule
d'eau en donnant l'anhydride itaconique CH'O*.
L'acide citrique est tribasique et tétratomique, c'est-
ù-dire que, sur les huit atomes d'hydrogène que contient
sa molécule, trois sont remplaçables en totalité ou en
partie par des métaux ou des radicaux électro-positifs,
tandis que lo quatrième ne peut s'échanger que contre un
radical plus électro-négatif. Sa constitution peut être re-
présentée par la formule C*H*(0H) (CO'H)*. Sa synthèse
a été effectuée par cyanurations et hydratations succes-
sives de la dichloracétono symétrique CH'CI - CO - CH'Cl.
L'acide citrique est employé dans l'industrie des in-
diennes comme rongeant; dans la teinture, pour extraire
et aviver les couleurs de la carthamine ; dans la pharmacie,
pour préparer surtout le citrate do magnésie, purgatif plus
agréable que les autres sels de magnésie.
Parmi les sels aue forme l'acide citrique, les principaux
sont : le citrate d argent, qui sert en photogra|>hio; fo ci-
trate do calcium, qu on rencontre dans un certain nombre
de végétaux; lo citrate de fer et lo citrate de magnésie,
usités on pharmacie; lo citrate do potasse, qui existe dans
les topinambours et les pommes de terre.
L'acide citrique peut se combiner avec les alcools pour
donner des ôthors dont les mieux connus sont les citrates mé-
tbyliouesotéthyliques; ceux-ci, traités par l'ammoniaque
alcoolique, peuvent fournir la citramido C'H»0*(AzH')»;
les autres amides citriques ne sont connues que par leurs
dérivés phényliques.
CITRON (du lat. citrus. citron) n. m. Fruit de forme
ovoïdo, de couleur iauno pâle, dune saveur généralement
acide, qui ost produit par lo limonier, vulgairement ci-
tronnier. Il Nom vulgaire de l'agaric soufré et de l'agaric
safrané. Il Citron des carmes. Variété de poire.
— Pcôtiq. :
Notrr vie icl-bns «st un citron ain«r
Que 110 peut ailoucir nulle savoiir au monde.
A. B^RDIBR-
— Fam. Etre jaune comme un citron. Avoir lo teint, la
poau très jaune, ii Presser quelqu'un comme un citron. No
pas lo ménager, on liror tout co qu'on peut.
— Entom. Espèce do lépidoptère diurne du genre co-
liado.
— Pop. Této.
— Adjectiv. et invar. Jaune pftlo comme les citrons :
Des rubans citron. De la soie citron.
— Encycl. On recunnait les citrons do bonne qualité à
leur poids, A leur ndour agréable, A leur teinte jauno pMo
et & lour suporticio glabre sans aucune tache. L'écorco
ou Jîoste des citrons contient beaucoup d'essence aroma-
tique; on la relire, comme cello dos cédrats, imr expres-
sion et mir distillation ; on la fait entrer dans la composi-
tion do I oau des Carmes, do l'eau de Cologne, de plusieurs
liqueurs do table. Plusieurs variétés do citronniers A fruits
A écor<-o épaisse servent A préparer d'excellentes confi-
tures, l.u superficie do cos mêmes écorx'os, tlnemont cou-
pées en rond, d'un diamètre do 0 m. 015 A 0 m. oïo. confite
au sucre, ensuite clacéo, est connuodnns le eommerco sous
lo nom do seste tftluhr. Dans le midi do l'Europe, on t^ail
sécher les écorces do toutes les variétés do citrons qu'on
envoie dans lo Nord pour servir A dltl'éronls us«(res.
CITRON — ÇIVA
Le suc du citron est d'un blanc teinté de verdâtre, plus
liquide que celui de l'orange, d'une saveur acide, légère-
ment piquante ; il est employé en médecine comme ra-
fraîchissant; il aiguise l'appétit, arrête le vomissement,
enraye les lièvres malignes, guérit la ^ale, provoque les
urines et dissout les calculs; on en fait un sirop que la
médecine emploie avec succès; si on le distille, il est fort
bon pour faire disparaître les taches, les rougeurs de la
ligure et embellir la peau. Le suc de citron est un com-
posé d'eau et do parenchyme, de mucilage, de muriate
de potasse, de matière colorante et de l'acide connu en
chimie sous le nom d'acide citrique. Les semences des ci-
trons sont mises en usage par quelques agriculteurs
pour avoir des citronniers sauvages, qui résistent davan-
tage aux intempéries du climat du midi do l'Europe.
Citron, nom que Racine, dans les Plaideurs, a donné
au chien qu'il fait successivement condamner et absoudre
par Dandiu.
GITRONELLOL {nèl-lol') n. m. Composé oxygéné aui
forme la plus grande partie de l'essence de citronnelle
[andropogon nardus).
CITRONNADE {tro-nod') n. f. l* Boisson rafraîchissante
composée d'eau sucrée et do jus de citron, que l'on prend
généralement glacée: i"* Syn. de citronnelle.
CITRONNAT {tro-na) n. m. Conserve de citron, il Dragées
contenant del'écorce de citron.
CITRONNELLE {tro-nèV) n. f. Liqueur nommée aussi eau
des Btirbades. et qui est une infusion de zestes de citron
dans l'eau-dc-vie. ii iSom vulgaire de la verveine, de l'aurone,
de la mélisse, et de quelques autres plantes qui exhalent
une odeur analogue à celle du citron. (On donne parfois ce
nom au thym et au seringat.) n Syn. de viLL.\Rt;siE.
CITRONNER {tro-né) v. a. Mettre du jus de citron dans :
Citronner une tisane, un ragoût.
CITRONNIER {tro-JÙ-é) n. m. Nom français du genre
cilrus, tvpe de la tribu des citrées. [Dans le langage vul-
gaire, on réserve ce nom à l'arbre qui produit le citron,
tandis que beaucoup de botanistes considèrent l'oranger
{citrus auraJitium) comme la seule espèce du genre citrus.]
— Par ext. Bois de limonier : Coffret de citronnier.
— Encycl. Le citronnier est originaire de la Médie et
des régions voisines. C'est un arbre do moyenne gran-
deur, à tige droite, élancée,
et portant des feuilles d'un
vert jaunâtre, persistantes.
Les fleurs, nombreuses, sont
groupées en petits bou-
quets ; le fruit est le ci-
tron. (V. ce mot.) Ainsi, le
citronnier diffère de l'oran-
ger par ses feuilles plus
aiguës, ses fleurs rose vio-
lacé et ses fruits terminés
en pointe. Les noms de " ci-
tronnier n et de n citron i>
sont souvent donnés au cé-
dratier et au cédrat. Le
citronnier est cultivé en
pleine terre dans les pays
chauds, tels que l'Orient, le
nord de l'Afrique, l'Italie,
l'Espagne, le Portugal; en
France, cette culture n'est
possible que sur quelques
points exceptionnels : à Hy è-
res, à Nice, à Menton. Néan-
moins, dans plusieurs par-
ties du Languedoc et en général do la région qui borde la
Méditerranée, on peut conserver le citronnier en plein
air, à la condition de le placer contre un mur bien exposé
au midi, et de lui donner pendant l'hiver un abri en plan-
ches. V. CITRCS.
CITRONNIER (tro-ni-é), ÈRE adj. Qui se rapporte au
citron, il Se disait des vêtements dans lesquels on avait
mis des citrons pour les parfumer et les préserver des vers :
Les robes cttronnières. (A. Mizauld.) [Vieux.]
CITROSMA n. m. Bot. Syn. de siparunk.
CITROTOLUIQUE adj. Se dit d'un acide qui se forme par
le mélançe de dissolutions alcooliques bouillantes de tolui-
dine et d'acide citrique.
CITROUILLARD (trou-illar' [Il mil.], ARDE [rad. ci-
trouille]) n. Pop. Qui a une tête ressemblant à une ci-
trouille. V. ce mot.
CITROUILLE {trou-ilV [Il mil.] — de l'ital. citruolo; de
eitro, citron) n. f. Nom vulgaire de plusieurs espèces de
courges à fruits comes-
tibles. Il Fruit des mêmes
plantes : Manger de la
CITROUILLE.
— Pop. Grosso tête
niaise, u Personne lourde
et niaise : Je commençais
à me sentir quehjue re-
mords sur l'argent que je
devais gagner à une petite
ciTRODiLLB gui en avait si
peu. (Hamilton.)
CITRULLE ou CITRUU
lAJSduASj u. m. Genre do
cucurbiiacées-ciiciiméri-
nécs, renfermant des
plantes lierba/:ées. viva-
ccs, à tiges couchées à terre, et dont on connaît doux
espèces : l'une {curMmis citruUus)^ dont le fruit ost lo me-
lon d'eau ou pastèque; l'autre {cucumxs colocynthis), dont
le fruit ost la coloquinte.
CITRUS {trust) D. m. Nom scientifique du genre ci-
tronnier.
— Encycl. Lo i^onro citrua, lo plus important do la
famille des auranttacécs ou hospéridées, renferme dos ar-
bres ou des arbrisseaux, souvent épineux. Los citrus sont
pour la plupart originaire» des régions torrides du globe;
toutefois, la culture do plnsiours espèces s'est étendue
flans les zonos tempén'-cs, et aussi dans lo nord, mais sous
l'abri de la serre ou de l'orangerie. Leur bois est assez
dur, compact, souple, blanc jri.nriâtro à l'intérieur et légê-
rirrneni odorant ; il est suscoptiMo do prendre un beau [ioli.
Citronnier.
Citrouille : a, fleur; h, fruit.
L'écorco et les feuilles sont usitées en médecine, comme
toniques et excitantes. Les fleurs ont une odeur suave et
aromatique ; on en obtient par la distillation l'eau de fleurs
d'oranger. On en retire aussi une essence. Les fruits verts
sont amers et servent à préparer des liqueurs ou à assai-
sonner certains mets. Mûrs, ils présentent une acidité plus
ou moins prononcée, mais agréable ; ils sont rafraîchis-
sants, et on les mange soit en nature, soit conlits de diverses
manières. On en prépare aussi des boissons (orangeade,
citronnade, limonade, etc.). Leur enveloppe e.vtérieure ou
écorce est employée en médecine, en économie domestique
ou dans les arts. On a distingué sept espèces dans ce genre,
originaires des régionst ropicalesderindeetdel'Australie.
Certains auteurs considèrent l'oranger [citrus aurantium)
comme étant l'unique espèce du genre, et ne regardent les
autres espèces que comme dos variétés. Nous citerons les
bergaynotiers, les bigaradiers, les oraiigers proprement dits,
ïes'limoyiiersoacilr'omiiers, les Umettiers, les Imnies, les pam-
plemousses. La culture des citrus demande assez de soins
et de dépenses. Tous exigent une terre légère et des arrose-
ments modérés. Dans le Nord, il faut les renfermer, durant
l'hiver, dans une orangerie, où l'air soit fréquemment et
facilement renouvelé, mais où la gelée n'ait aucun accès.
Il faut les tenir en caisse, les changer au besoin, et ne pas
les planter trop profondément; enrin les garantir contre
les insectes nuisibles, les maladies et les accidents. On
les multiplie par semences, boutures, marcottes et greffe.
CiTTADELLA, ville d'Italie (Vénétio [prov. de Padoue]),
sur la Brenta; 9.095 hab. Manufacture de laine et pape-
terie. Vieille enceinte de murailles. — Pop. du district du
même nom : 39.752 hab.
CiTTA-DELLA-PIEVE, ville d'Italie (Ombrie [prov. de
Pérouso]), près de la Chiana; 5.600 hab. Evêché; belle
cathédrale et église de Santa-Maria-di-Bianchi [Adora-
tion des Mages, fresque du Pérugin). Patrie du Pérugin.
CiTTA-DI-CASTELLO (lat. r//"e7-7H(m), ville d'Italie(Om-
brie [prov. de PérouseJ), sur le 'Tibre ; 24.000 hab. Sources
minérales, fabriques do chapeaux et de tricots. Evéchô ;
belle cathédrale du commencement du xvi* siècle, con-
struite d'après les dessins de Bramante; plusieurs palais
remarquables : celui de la Commune, d'architecture go-
thique; le palais épiscopal ; le palais Bufalini, attribué ù
Vignole ; le palais Mancini (peintures intéressantes). Ville
déjà florissante sous les Romains, détruite par Totila, roi
dos Lombards, et reconstruite sous le patronage de sainte
Floride. Au xv" siècle, elle fut gouvernée par la famille
des Vitelli. En 1798, les Français reprirent cette ville sur
les Napolitains, qui venaient de s'en emparer.
CiTTA-DUCALE, ville d'Italie {Abruzzes [prov. d'A-
quiIa-degli-Abruzzi]|, sur le VoHno, sous-afflûent du Tibre
par la Nera; 4.100 nab. Evêché; séminaire théologiquo.
Faux minérales. Fondée par le roi Robert, alors duc de
Calabre. — Pop. du cicondarîo de Citta-Diicale : 51.386 hab.
ClTTA-MECINA ou GiTTA-NOBILE ou ClTTA-NOTA-
BILE, ville de l'île de Malte. V. Cittavecchia.
CiTTANOVA, comm. d'Italie (Calabre [prov.de Reggio-
di-Calabria]); 11.000 hab. Fabriques de chandelles, de bou-
gies, d'iiuiles, de savons et do peaux.
CiTTA-NUOVA ou NOVIGRAD, ville d'Austro-Hongric
(Istrie), sur l'Adriatique et à l'embouchur? du fleuve cô-
tierQuieto; 1.740 hab. Siège d'évêché, suffragant de Go-
ritz. Port de commerce; pêche active.
CiTTA-SANT'ANGELO, ville d'Italie (Abruzzes [prov.
de Teramo]), près do l'Adriatique; 6.400 hab. Commerce
actif en grains, huile et vins.
Cittavecchia ou Starigrad, bourg d'Austro-Hon-
grie (Dalmatie), dans l'île do Lésina; 4.750 hab. Petit port
pour lo cabotage. — Ch.-l. d'un district principal peuplé
de 13.400 hab.
Cittavecchia ou Citta-medina ou Citta-
NOBILE, ville forte de l'île de Malte, à 16 kilom. de La
Valette, et à peu près au centre de l'île; 6.000 hab. Siège
de l evêché catholique de Malte; séminaire épiscopal; belle
rathédrale dominant toute l'île; au-dessous est une grotto
dans laquelle saint Paul s© cacha, dit-on, pendant trois
jours après son naufrage. Ancien palais des grands maî-
tres de Malte; vastes catacombes sous la ville. C'est une
ville très ancienne, la Melita des Romains, capitale de l'île
avant la construction de La Valette.
CiTTERS (Aarnout vau), homme d'Etat hollandais, né
à Middlebourg en 1633, mort à Madrid en 1696. Il fut
d'abord avocat et pan^ourut tous les degrés de la magis-
trature jusqu'à la cour suprême. Envoyé, en 1683, auprès
de Charles II d'Angleterre pour négocier une alliance entre
ce prince, les Provinces-Unies et la Suède, il ne put y
réussir. Nommé ambassadeur près de Jacques II, il sut
endormir ses méfiances, pendant que Guillaume lïl se
préparait à se saisir du trône. En 1688, après que celui-ci
eut accompli son usurpation, van Citters fut maintenu à
son poste et jouit d'un grand crédit près du nouveau mo-
narque anglais; puis les Provinces-Unies l'envoyèrent en
ambassade à Madrid, mais il y mourut à peine arrivé.
CITTORHYNQUE n. m. Bot. Syn. do odratêe.
CITULE n. m. Nom ancien d'un poisson du genre ca-
r-iux Icoriinx luua). C'est le ptH Savareou de Nice, la citulc
dp. Banks (Risso). V. caranx.
City-POINT, villo des Etats-Unis fEtat de Virginie),
sur lo James-River et à son confluent avec l'Appomatox ;
400 hab. Commerce de tabac.
CIUOAD, nom donné, en Espagne, aux villes de premier
ordre, possédant (co que n'ont pas les villas) une juridic-
tion particulière.
Ciudad-BOLIVAR ou Bolivar /anciennement An-
gostura). V. Angostl'ra.
ClUDAD-DE-CURA ou BOLIVIA, ville du Venezuela
/Etat do Miranda), sur les Iiords du lac do Valoncia ou
de Tacarigua; 7.000 liab. Fabrique do savon.
GlUDAD-DE-JUAREZ (aiiciennom. Paso-del-Norte),
villo 'lu Mcxi(iue (Etat do Chihuahua), près do la fron-
tière dos Fiais-Unis; 10.000 hab. Vins et liqueurs.
GiUDADELA [lamno dos Romains), ville du royaume
d'Espagne /archipel ot prov. des Baléares [ilo Minofquo]) ;
8.445 hab. Fabrique do chaussures, luilorios, tanneries. Pe-
tit port do commerce. Patrie de l'iiistoriou J.-M. Quesa<la.
CiudAD-DEL-MAIZ, villo du Mcxiquo. V. Maiz.
30
Ci UDAD-DE- VALLES, ville du Mexique (Etat de San-
Liiis-Potosi), sur un affluent du rio Panuco; 7.500 hab. —
Ch.-l. d'un district peuplé de 17.325 hab.
ClUDAD-FERNANDEZ, bourg du Mexique (Etat do
San-Luis-Potosi); 8.800 hab..
ClUDAD-GARCIA OU Jerez, ville du Mexique (Etat
de Zacatecas), sur un affluent droit du rio Grande de San-
tiago, tributaire du Pacifique; 25.9i.t0 hab.— Pop. du district
du même num : 50.050 hab.
ClUDAD-GUZMAN, ville du Mexique. V. Zapotlan.
ClUDAD-PORFIRIO-DIAZ (anciennement Piedras-
Negras), ville du Mexique (Etat de Coahuila), sur lo rio
Grande dol Norto ; 6.000 hab. Moulins à maïs, à riz, à
canne à sucre; houillères.
ClUDAD-REAL, ville d'Espagne ( Nouvelle -Castille
[prov. de Ciudad-Real]), dans une plaine entre le Gua-
diana et son affluent le Jabalon ; 14.700 hab. Fabriques de
draps, de gants, d'huiles, do farines, de vermicelle, de
chocolat, do liqueurs. Tanneries; filatures de toile. Elève
de taureaux de course. Ville dé-
chue , dont les seuls monuments
intéressants sont l'église gothique
de Santa Maria del Prado et la Puerta
de Toledo.
Fondée en 1255 par Alphonse X,
sous le nom de Villa-Real, elle reçut
de Jean II le nom de Ciudad-Real.
Aux environs, près du Castillo do
Alarcos, victoire d'Almanzor sur les
rois de Castille, de Léon, de Navarre
et les troupes portugaises. Les Fran-
çais conduits par Sebasiiani y rem-
portèrent, le 27 mai 1809, une im- Armes de Ciudad-Real.
portante victoire sur les Espagnols.
Capitale de la province de Ciudad-Iieal depuis 1814. —
Pop. du district de Ciudad-Real : 31.400 hab. La province
du même nom a 292.300 hab., sur 19.608 kil. carr. : c'est
la troisième du royaume d'Ëspagiio pour l'étendue, la
vingtième seulement pour la population.
ClUDAD-REAL OU GhIAPA-DE-LOS-ESPANOLES,
ville de l'Amérique centrale (république de Guatemala
[départ, de Zacatepequez]) ; 4.000 hab. Evêché.
ClUDAD-REAL de las Casas, villo du Mexique. V. San-
Cristoval.
GlUDAD-RODRIGO, ville d'Espagne (Léon [prov. de Sala-
manque]), sur un rocher abrupt près de l'Agueda, affluent
du Tage, non loin de la frontière du Portugal; 8.330 hab.
Evêché. Briqueteries; fabriques de carreaux, de porce-
laine ordinaire, de savon. Belle cathédrale gothique.
Ville fondée au xiii» siècle, prise par les Portugais
en r;06, par les Français en 1810, et reconquise en 1812
par les Anglo-Portugais que commandait Wellington, qui
reçut des Certes, à celte occasion, le titre de « duc de
Ciudad-Rodrigo n . — Le district de Ciudad-Rodrigo a
53.350 hab.
ClUDAD-VICTORIA OU VICTORIA, ville du Mexique.
V. Victoria.
ClUDAD-VIEJA, villo de l'Amérique centrale (répu-
blique de Guatemala [dép. do Sacatepequez]); 3.115 hab.
Saut du rio Grande.
GlULE d^Alcamo, poète italien, né à Alcamo, près
de Palerme, vers la tin du xii* siècle. Il est regardé
comme le premier qui ait fait usage, en poésie, de la
langue italienne. Il ne reste de lui qu'une canzone de
trente-deux strophes, publiée dans les Poeti anticfn rac-
colti d'Allacci (1661}.
dus ou GlONTE, ville de l'ancienne Asie Mineure
(Bithynie), au fond d'un petit golfe portant jadis son nom,
Cianus Sitnis (auj. golfe
Moudania, sur la Pro-
pondite). C'est actuelle-
ment Ghendik.
ÇlVA n. m. Troisième
Sersonue de la Trinité
indoue, où il remplit
les fonctions de destruc-
teur. Son nom figure à
peine dans le Rig-VMi( ,
mais, de bonne heure,
il prend une place im-
portante dans la forme
hindouiste du brahma-
nisme, eu empruntant les
fonctions et les attributs
de Roudra. le dieu vé-
dique du feu dévorant ot,
plus tard, de l'orage dé-
vastateur. Comme lui,
c'est un destructeur, un
thérapeute et un fécon-
dateur ; seulement, son
caractère destructeur est
fortement atténué : ce
n'est pas par plaisir qu'il
détruit, c est pour créer
de nouveau. Au contraire, son rôle do créateur est volon
tairement exagéré, au point, chez certaines sectes, de pri-
mer et d'annihiler tous les autres aspects de sa figure. C est
alors qu'on le représente sous la forme du Linga. De plus,
il est, par excellence, le dieu du sacrifice. Çiva est le
modèle des ascètes, auxquels il enseigne, par son exemple,
le moyen d'acquérir la puissance surnaturelle que donnent
la pénitence, les mortifications, la suppression dos passions
ot la méditation abstraite ou samndhi qui conduit à. l'union
[f/oga) de l'àmo humaine avec la divinité. Chez les civaïtes
modernes, Çiva est le dieu suprême incréé, éternel, créa-
teur de toutes choses, tout-puissant, omniscient, omni-
présent, essence uniijuo de vie, âmo universelle, bon,
compatissant, secourablc, tout en restant terrible dans
sa majesté. Tous les dieux, quels qu'ils soient, sont des
reflets, des formes d'illusion de Çiva, et le culte qu'on leur
rend lui arrive directement. Il est le Paçonpati « le Maître
du bétail humain ». Les énergies génératrices do Çiva
sont personnifiées on do nombreuses déesses, appelées
Çâktis, dont les principales portent les noms de Pârvatî,
Prithivî,Oumâ, Ambiki, Kàli ot Dourgâ ou Çivâ. Iladeux
lils : Ganéça ot Karllikéya apiielé aussi SU.-mda. Lorsquo
Civiidiôre.
31
Çiva est roprésonto sous la forino luimaiiio,il aune, trois
ou cinq tfttos portant un troisiùmo œil au milieu du Iront;
souvent aussi on lo liuuro liansant au milieu d'un corclo do
flammes, ou bien sousla forme appelée Ardha-Ndri, lo corps
partagti par la uioitiô, homme à droite, fommo ;\ gauche.
ÇIVA-ÂTHINAM n. m. MonastiTo i.'ivaiquo. U n'existe
plus, aciut'IIcmi'iit. i|U(w|uatro ou cintj uionaslùros do ce
genre, tous situes dans l'Inde méridionale.
CIVADE {provonç. civada, môme sens) n. f. Nom ancien
de l'avoine, usité encore dans les provinces méridionales.
CIVADIËRE (provonç. cùtarf/t'ra ; do civada, avoine, parce
que L-etto voile était comparée à un sac d'avoine) n. f. Voile
carrée du mât do
beaupré, dont l'usage
est ù. pou près aban-
donné aujourd'hui, ii
Vei'gue de civadii've,
"Verguo qui porto la
civadièro.
CIVAÏSME {m-
issm') n. m. Culte du
dieu Çiva, et l'uno dos
deux grandes sectes
dont la fusion a con-
stitué la religion ac-
tuelle de l'Inde, nom-
mée hindouisme ou brahmariistne sectaire, atiu de la distin-
guer du brahmanisme post-védique.
— Encycl. On peut fixer approximativement la date
de sou apparition au iv" siècle avant notre ère. A la
prépondérance prés qu'il donne à son dieu suprême, Çiva,
il a les mômes dogmes que l'ancien brahmanisme, recon-
naît comme lui l'autorité des Vt'das, des Bra/nnanas et des
Pouranas et des autres écritures révélées ou tradition-
nelles, auxquelles il ajoute seulement quelques livres qui
]ui sont propres (les Af/amas et les Nif/amas), suit les prin-
cipes généraux do la philosophie brahmanique, admet la
création du monde par Brahma (en n'en faisant cependant
qu'un démiurge, émanation de Çiva), le dogmo du Karma
ou conséquence des actes, celui de la transmigration ou
métempsycose et la lui religieuse et civile des castes,
tout en accordant peut-être un peu moins de privilèges
aux brahmanes. Cependant, le çivaïsme passe générale-
ment pour une religion inférieure, grossière, supersti-
tieuse, foncièrement'licencieuse, cruelle. Cela est vrai du
culte populaire, en effet, qui est rendu surtout, dans Çiva,
au dieu terrible et démoniaque de la destruction, au dieu
de la génération représentée par le symbole du Linga,
ou bien encore au dieu aux austérités enrayantes [tapas).
De là les sacrifices sanglants par lesquels on le propitie,
les danses lubriques, les chants erotiques, les scènes de
débauche par lesquels on l'honore ; de là les tortures que
s'infligent les dévots, dans l'espoir d'obtenir la félicité de
l'union éternelle avec leur dieu en imitant ses terribles
pénitences. De là la prépondérance qu'ont prise dans le
culte de Çiva les Çâktis, énergies actives ou épouses du
dieu; de là le développement des pratiques de magie et
de sorcellerie qui constituent ce qu'on appelle lo (antrisme.
Mais, à côté de ces aberrations de la dévotion populaire,
il existe une école de philosophie
théoloçique , développée dès lo
viii» siècle de notre ère par les
efforts du célèbre Çankarâtchârya,
qui a élevé le çivaïsme à la hauteur
a"un panthéisme presque monothé-
iste. Kilo e.st représentée par les
çiva-bhâktas n serviteurs do Çiva "
et les tambiràns, sorte de moines
instruits, dans les monastères apjie-
lés çiva-âthinams.
CIVAÏQUB adj. Qui atapport au
çivaïsme ; Culte civaïqde.
CIVAÏTE ou CIVAITA n. Qui pro-
f-îsse le çivaïsme, qui est do la
religion de Çiva.
— adj. : livahnane civaÏte.
GiVAUX, comm. do la Vienne,
arrond. et à 17 kilom. do Montmo-
rillon, prés de la Vienne; 937 hab.
Moulins. Eglise des xii" et xiii" siècles; cimetière du
XIII* siècle.
CIVE (du lat. csepa, oignon) n. f. Bot. Syn. ciboulettk
ou CIVETTR.
— Techn. Nom que l'on donnait autrefois à des verres
ronds dont on garnissait les fenêtres.
CIVELET (l'') n. m. Bouture de l'osier, dans lo sud-ouost
do la France.
GIVELLE {vèl') n. f. Nom donné, dans certaines noiitrée.s,
aux petites anguilles nui remontent par troupes innom-
brables do la mer dans les rivières, il Nom vulgaire do la
lamproie.
CZVERAGE n. m. Redevance en avoino duo à un soigneur
coniiiie prix do la concession d'une terre ou d'un droit de
pacage dans les bois de la seigneurie. Syn. do avknagk.
CIVET (f'(> — do cive) n. m. Ragoût do lièvre ou de qucb
auo autre gibier, dans lequel il entre du vin et des oignons :
CiVKT de lii'vre, de r/ieirruii.
— Pnov. : Voulez-vous faire un clvet7 prenez un lièvre,
Il ne faut rion tenter sans les choses absolument nécos-
sair(5s à l'cntropriso.
CIVETTE {vèf — do l'arabe zabad, musc) n. f. Genre do
mammifères carnassiers, famille des viverridés, division
dos ailurupodos, dont lo nom scientifique est vivrrrn. ii Li-
quide onctueux sécrété
ï)ar la civette, et que son
odeurpériétrantodomus
ÇIVA-ATIllNAM — CIVILISATION
Brahmane civaïte.
fait omidoyer en parfu-
iiiorin pour la faori''a-
tion iIe(livcrsesossciir-os.
— Encycl. Los cice(f'>i
portent uu pf'riiK-e niir
poclio glandulaire ou
s'accumule une matière
odoranto mus(|uéo. Leur
laillo est moyenne, leur Lu.tU:.
robe grise rayée et tacho-
téo du noir ; ellos habitent les régions lo.s plus chaudes de
Vancien monde. La seule espèce d'Afrique {vivcrra eivctta)
^■'^^\
#h::
est répandue, avec ses nombreuses variétés {y^Xx^erra Orien-
lalis ; viverra J'ortmanni, etc.) dans tout ce continent:
C-'est la plus grande do toutes. Ne dépassant pas le Sahara
au N., elle paraît, au S., s'arrêter au Zambèze. Eu Asie, il
y a cinq espèces : le zibeth (viverra zibctha), do l'Indo et
do rindo-Chino et Malaisio ; la virerra tnnt/ahoif/n et la vi-
rerra megaspila, de Birmanie, Cocliinchine et Malaisio ;
la viverra civettina do l'Inde, paraît conlim-e dans lo Mu-
labar. Dans lesous-goure vivcn'icula en a rangé une petite
civette, le rassé {viverra JUalacceusis), répainUie del'Arabio
aux Moluquos ; oUo n'a pas sur la ligne du dos les poils
éroctiles caractéristiques dos autres civettes. Kilo a été
introduite par les Arabes à Zanzibar et à Madagascar,
dont les individus ont été décrits à tort comme apparte-
nant à une espèce particulière [vii^crra Schlegeti). Los
civettes sont élevées en bien des régions où on les con-
serve on cago pour recueillir do temps en temps la ma-
tière odorante qui a une assez grande valeur en parfu-
merie, où elle sert, comme lo musc, do fixatif pour les
parfums. Il vient beaucoup do ce zibeth ou civette do
i'Abyssinie et de l'Indo : mais la substance est rarement
reçue pure, car on la mélange, pour lui donner du poids,
avec de la graisse et de la terre. Jadis, on employait la
civette pure comme parfum et dans la pharmacopée, et
la fourrure de l'animal était également très estimée, tout
comme colle de la genette.
CIVETTE {vèf — dimin. de cive) n. f. Bot. Syn. de
ciBOULETTK {allium schxnoprasum).
CiVEZZANO, village d'Ausiro-Hongrie (Tyrol), dans le
Val Sugana, près de Trente; 2.850 hab. Ch.-f. d'un district
peuplé do 10.000 hab.
GiVIALE (Jean), médecin français, né à Salhiles, com-
mune do Thiézac (Cantal) en 1792, mort à Paris en 1867.
Il entreprit de remplacer la dangereuse opération de la
taille en atta((uant la pierre dans la vessie par le canal
do l'urètre. Après avoir cherché vainement un dissolvant,
il s'arrêta au broiement, à la lithotritie, qu'il pratiqua sur
le vivant en 1823, et qui, par la suite, prit le nom de « opé-
ration de Civiale ». Il fut chargé, à l'hôpital Neckcr,
d'un service spécial n'admettant que des malades atteints
de la pierre, et par testament il constitua à perpétuité un
traitement de i.50û francs aux chirurgiens qui seraient
chargés, après lui, do soigner les calculeux. Civiale fut
un spécialiste dans toute l'acception du mot, et tous ses
écrits ont trait à la lithotritie ou aux maladies génito-
urinaires.
CiVIDALE del Friuli{f'ojv/m/»/iïdes Romains), ville
d'Italie (Vénétie [prov. d'Udine]), sur le Natisone, affluent
de l'Isonzo ; 3.200 hab. Récolte et commerce de soie. Ch.-l.
d'un district peuplé do 38.700 hab.
GiVIDATEal PianOj comm. d'Italie (Lombardio [prov.
de BergameJ), sur l'Oglio, affluent du P6 ; 2.300 hab.
CIVIÈRE (peut-être d'un mot bas lat. cibaria, véhicule
pouvant porter les provisions) n. f. Sorte de brancard à
quatre bras, pour le transport à bras do fardeaux quel-
conques : Porter un blessé sur une civière.
— Dans quelques départements, Voiture dans laquelle
on transporte des engrais ou des matériaux.
— Civière à col. Brancard à bras recourbés qui sert dans
les églises à porter le pain bénit ou les statues des saints.
Il Brancard de forme analogue, servant au transport à
bras du fumier.
— Civière planchette. Support en fer engagé à demi
dans le canon et destiné à soutenir le projectile pendant
le chargement, li On dit généralement la planchettk.
— Archéol. On entendait, au moyen âge, par civièrerou-
leresse, une sorte do carriole montée sur deux roues seu-
lement, munie de doux brancards, et qui ne s'attelait pas.
c'était, en somme, une voiture à bras, mais très plate,
rorame celles dont so servent encore aujourd'hui les mar-
chandes dos quatre saisons et bien dos forains, ou mémo
sans rebords comme colles dos emballeurs.
— Mar. Cordage tenant lieu do racage, à la vergue de
civadière. li Sorte d'élingucpourchanger les canons d'affût.
— Ornith. Nom vulgaire du bouvreuil, dans quelques
départements.
— Techn. Sorte do filtre que l'on emploie dans les
fabriques do papier.
— Télégr. Civière à bobines. Appareil à bras que trans-
portent les soldats à(^ la section loclini<|ue, afin de dé-
rouler les bobines de câbles, dans la télégraphie militaire.
— Prov. anc. : Cent ans bannière, cent ans civière, Tel,
dont les ancêtres furent
seigneurs, a des descen-
dants portefaix.
— ENcvcL.Tochn.Uno
c/yj^re composée de doux
bras réunis par de peti-
tes travorsos non joiuti-
vess'emploio: l^dansles
chantiers do construc-
tion pour barder les moellons ou les pierres do taille qui no
sont pas d'un grand poids; 2" pour décharger les bateaux
de meulières et do moellons. (Dans les civières quo l'on em-
ploie pour lo transport des totinoaux de poudre, les bras son!
réunis non par dos traverses, mais par une toile à voile.)
CIVIL, ILE (lat. civilis ; de civts, citoyen) udj. Qui a rap-
port aux citoyens, qui les regarde, qui les concerno.
Il So dit souvent par opposition à militaire, t occlésias-
tique ou à religieux, à politiquo et ù criminel : Code civil.
Mariage ci\u.. Il faut que les vertus civiLKSrti'en/ leur part
de récompenses comme les vertus luilitaircs. (Napol. I".)
— Qui se passe entre concitoyens : Guerre civilk.
— Qui vit on sooiôté civilisée ; qui n rapport à cette so-
ciété : L'homme civil et l'homme saovaoiî. iKaynal.)
— Fig. Courtois, poli ; Homme civil. Invitation civiliî.
— Liste civile, Somme annuelle allouée, dans les gou-
vornomonts constitutionnels, au chef de l'Ktal.
— Chronol. Année civile. Année quo, pour la commodité
dos usages do lu vie, on compte de 3ij:i ou de aofl bturs, et
quo l'on commence lo 1'' janvier, au lieu que l'unnoe astro-
nomique fontiont environ Stîri jours ei, tî heures, et com-
mence au solstico d'hivor, le 21 décembre. — So dit aussi
do ro.si>ace do temps fixé, dans chaque ICtat, pour la durée
des alVaircs do diverses udmini.strations rivifos. Il Jour ci-
vil. Jour égal nu jour solaire, mais quo l'on compto d'un
minuit à l'autre.
— Dr. Droits civils, Droits relatifs ù l'état dos personnes,
à la propriété, aux facultés rospoctivos dos citoyens.
Il Etat civil, Conditions des individus en ce qui touche les
relations de famille, la naissance, la filiation, le mariage,
lo décès. 11 Actes, liegistres de l'état civil, Actes constatant
l'état civil dos personnes. Registres qui contiennont ces
actes. Il Officier de l'état civil. Fonctionnaire chargé de
dresser les actes et do teuir les registres do l'état civil.
Il Mort civile, Privation légale des droits dévolus aux ci-
toyens. Il Droit civil, Ensemble des lois rolalivos aux droits
civils. i| Partie civile. Personne qui agit en son nom, dans
son intérêt privé, contre un accusé : Se porter paiîtiI'; ci-
vile dans un procès criminel. Il Intérêts citnls, Dédomma-
gements dus par un criminel à celui qui a souffert du
crime, w Hequé te civile. Moyen exceptionnel, ouvert en
certains cas, pour faire prononcer la cassation d'un arrêt
rendu en dernier ressort.
— n. m. Bourgeois, personne étrangère à l'armée, dans
lo langage des militaires : S'habiller en civil. H Dans le
langage des tribunaux, Le civil, La voie civile, par oppo-
sition au criminel : Etre poursuivi au civil et au criminel.
— Syn. Civil, civique. Civil a rapport au citoyen consi-
dérQ comme homme ; les droits civils, c'est le droit de se
marier, d'hériter, de tester, de posséder et de faire res-
pecter sa propriété. Civique a rapport au citoyen considéré
comme membre de l'Etat ; les droits civiques se confondent
avec les droits politiques; les devoirs civiques compren-
nent tout ce qu'un bon citoyen doit faire au point de vue
du patriotisme.
— Syn. Civil, attable, courtois, gracieux, honnête, poli.
V. AFFAHLE.
CIVILEMENT adv. D'une façon civile, avec honnêteté,
poliment : Agir, Parler civilement. Il Devant les autorités
civiles, par opposition aux tribunaux criminels ou bien aux
autorités religieuses : Poursuivre civilement. Ne se 7narier
que civilement. Il Etre mort civilement, Etre privé, par la
mort civile, de ses droits de citoyen, ii Etre civilement res-
ponsable, Etre responsable du dommage qui résulte d'un
délit commis par une personne sur laquelle on a autorité :
Le père est civilement responsable pour son fils non
émancipé.
CIVIUAN (rad. civil) n. m. Employé civil supérieur, dans
les colonies anglaises de l'Inde.
GiVILIS (Claudius), chef batave. de race royale, du
i'' siècle de J.-C. Vespasien et Vitellius se disputant l'em-
pire, il fei^'uit de prendre parti pour le premier, souleva
sa nation, ainsi que les Frisons et une partie de la Germanie,
forg^a le fameux camp romain de Vetera (Xanten), enleva
sur le Rhin la flotte romaine et s'empara do toutes les
villes et forteresses qui commandaient ce fleuve, à l'ex-
ception do Mayence et de Cologne. Il fut proclamé " libé-
rateur de la Gaule et de la Germanie » . Mais Vespasien en-
voya en Gaule Cerialis. qui, après une suite de combats,
contraignit le héros batave à passer lo Rhin. Réfugié dans
l'île des Bataves, il se vit un moment en position, par la
rupture d'une digue, de détruire l'armée romaine ot de re-
lever sa cause. Mais les peuples se soumettaient de toutes
parts, et l'héroïque révolté, comprenant l'inutilité d'une
résistance isolée, consentit enfin à une paix qui stipulait
l'oubli du passé ot l'alliance romaine pour son peuple.
GIVILISABLE {zahV) adj. Qu'on peut civiliser : Nègres
civiLiSABLEs. Il Par ext. Qui peut être apprivoisé : Le
rossignol est le plus éducable, le plus civilisable des oi-
seaux. (Mich.)
CIVILlSANT(3rtH)i ANTEadj.Qui est propre à civiliser:
L'esprit d'associatio7i exerce une influence civilisante.
CIVILISATEUR, TRICE adj. Qui développe, favorise la
civilisation : Opinions civilisatrices.
— D. Celui qui amène un peuple à la civilisation : Pierre
le Grand fut le civilisatecr de la Russie.
Civilisateur (le), journal fondé par Lamartine eu
1852, et qui succéda au o Conseiller du peuple». Il jïarut pen-
dant quatre ans. Son but était do faire pénétrer l'instruc-
tion jusque dans les masses, au moyeu d'un cours d'histoire
universelle do l'humanité.
CIVILISATION [za-si-on) n. f. Action do civiliser; ré-
sultat de cette action, il S'emploie souvent au pluriel, pour
indiquer des modes divers dans le développement intellec-
tuel, moral ot industriel des sociétés : Les civilisations de
l'Inde, de la Chaldée, de la Perse, de l'Assgric, de l'Egypte,
ont disparu l'une après l'autre. (Victor Hugo.)
— Encycl. Pris dans son sens lo plus large, le mot civili-
sation àésicuo un tout complexe qui comprend les idées pro-
fosséos ot Tes habitudes contractées par l'hommo vivant en
société. II y a une civilisation partout où il y ados individus
en relations plus ou moins stables les uns avec les autres ot
tirant do ces relations mêmes des qualités, dos aptitudes,
certaine force, parfois même, comme lo voulait Fourier,
certaine faiblesse. Il y a autant do civilisations qu'il y a
de collectivités organisées, ot l'origino de la civilisation
est cello do la société. Toutes les civilisations ne sont pus,
peut-on dire, également civilisées. Aux civilisations sup-
pose la civilisation ; à un élat social quelconque, un certain
état déterminé i)résentant à un degré do plus en plus
haut des caractères particuliers. Qu est-ce qui distingue
des peuples barbares les nations civilisées? Co sont des
institutions politiques, administratives, une fortune pu-
blique, quoique culture littéraire, urtistioue, scientifique,
uno indépendance relative do la sociéto vis-ù-vis de la
nature, des individus les uns vis-û-vis dos autres, enfin
un développement continu, une marche on avant dans
l'ordre économique, intollectuol et moral. L'idée de progrès
est inséparable do celle do civilisation, l/liommo civilisé
est, en rd'et, celui qui regarde vers l'avenir : co trait
p8ychologi([uo suffit A lo distinguer du barbare »|ui vit
au jour b» jour, consomme au fur et à mosuro vo qu'il pro-
duit, gaspille au hasard sonactivltépuur leseul plaisirdu
jou; tourné vers le passé, absorbé par lo présont, il no
prévoit pas; dos générations identiques se succèdent, no
so léguant pas autre chose qu'une e.vistenco fragile, dans
la sujétion immédiate et continue des choses.
Avec ta prévoyance apparaît la civilisation ; aux démar-
ehos impulsives do riustinct lait plact» la volonté réiléchie ;
l'homme a*'cumulo on vue des années futures, essaye d'ob-
tenir lo maximum do résultats avec lo minimum d'olVorCs, ot
transmet à ses doscondants plusqu'il n'«vaitre(,Mi ; il subit
l'action do ta nature, mais, ù. son tour ai;it sur elle, s'en
empare parce qu'il lacoiuprond;i>ar l'art, il créouno réalité
nouvelle; rt»nlrant on lui-même il prend conscience de son
individualité et du CHiactére sacré do toute personne hu-
CIVILISATION — CLABAUDER
maine. Tels sont les éléments constitutifs de la civilisa-
tion. Quelle est la cause de leur apparition et de leur
développement différent suivant les peuples et les epo-
nues' Pour les uns, elle est dans la race, pour d autres,
dans la religion. D'après Karl Marx, la civilisation
tout entière (droit, famille, art, science, morale, etc.) ^^y^i
n'est nue le produit, le reflet des conditions économiques.
La doctrine do Marx a l'avantage de mettre en lumière le
facteur matériel, et le tort de ne voir que lui. Le clirnat,
la nourriture, le sol exercent une influence considérable,
mais non pas exclusive, comme l'a montré l'historien phi-
losophe Buckle. Est-ce la culture intellectuelle ou la cul-
ture morale qui contribue le plus au développement de
la civilisation ? se demande Buckle. Et il affirme la pré-
pondérance de la première. La question, fréquemment
posée et débattue, semble vaine. La solidarité des élé-
ments sociologiques constitutifs de la civilisation est si
étroite qu'aucun d'eux no peut croître seul; si cela se pro-
duit, il n'va plus progrès, mais décadence.
— Anton. Barbarie, état de nature ou état sauvage.
Ci'vilisation européenne (Histoire de l.\), et Ci-
vilisation en France (Histoire de la), par Guizot.
Ces ouvrages sont sortis des cours professes par (rui-
zot à la Sorbonne, de 1S2S à 1830. Vllistoire de la cmlisa-
tion européenne est on très remarquable essai de synthèse
historique. Il fut fait pendant la Restauration, et \ his-
toire de la civilisalion en France, par l'importance qu elle
donne à l'étude des documents , a eu sa part glorieuse
dans la reconstitution de l'enseignement historique. 11 est
à regretter que Guizot ne se soit pas donne la peine de
remanier ce dernier ouvrage, qui reste son chef-d oeuvre,
dans les nombreuses éditions qui en ont été puWiees de son
vivant. Bien avant la mort do l'auteur, une des principa-
les théories de VBistoire de la civilisation en France était
battue en brèche et ruinée. Guizot, s'appropriant en 1 at-
ténuant un peu un système qui avait déjà été soutenu au
sviii" siècle, prétendait que l'origine du tief était germa-
nique, et que la concession des bénéfices dérivait des ha-
bitudes prises depuis longtemps par les chels barbares
. pour s'attirer ou s'attacher des compagnons ... Les histo-
riens allemands Waitz et Roth ont montré que cette athr-
mation ne repose sur aucune preuve solide et que le béné-
fice ne vient pas de Germanie; de nos jours, Fustel de
Coulanges a achevé de réfuter la théorie « germaniste ..
par ses études sur la propriété en Gaule. De 1 ouvrage
Se Guizot, il reste surtout quelques formules heureuses ;
telle par exemple, cette célèbre définition : Le régime teo-
dal, c'est la fusion de la propriété et de la someramelé.
Ci-^riUsation en Angleterre (Histoibe delà), par de
Buckle [trad. A. Baillot, Bruxelles, 1865]. Buckle se pro-
posait de déterminer, dans une longue introduction les
. lois fondamentales de la pensée en Europe « , et d ap-
Bliquer ensuite ces lois à l'histoire de l'Angleterre. Il n en
a pas eu le temps, et n'a même pas pu terminer son Intro-
duction. Buckle est un esprit vigoureux. Sa conception de
l'histoire est essentiellement déterministe. L'évolution so-
ciale et politique obéit à des lois ■ intellectueUes et phy-
siques • que l'histoire doit fixer; l'historien doit être un
savant spéculatif, n'ignorant ni la statistique, ni 1 écono-
mie politique, ni la législation, ni la physique du globe.
Bien que les critiques adressées par Buckle aux erudits
de profession soient souvent justes et que le reste de son
Introduction contienne des remarques ingénieuses sur le
développement de la civilisation en France, en Espagne
et en Ecosse, ce livre n'est qu'une œuvre de généralisation
prématurée. Buckle estime que le temps des recherches
de détail est passé ; s'il avait mieux connu les sources do
l'histoire, il aurait su qu'elles sont loin d'être épuisées.
Ci-vilisation (la) en ItaUe au temps de la Re-
naissance, par Jacob Burckhardt (trad. franc, de
Schmitt, Paris, 1885). La lutte entre les papes et les
Hohenstauffen laissa l'Italie dans une situation politique
toute différente de celle du reste de l'Occident. Si, en
Allemagne, le système féodal était tel qu'il aidait à main-
tenir au moins l'unité extérieure de l'empire, l'Itahe avait
presque entièrement rompu avec lui. Il y avait, entre
fempire et le saint-sicge, une foule de corps politiques,
villes et despotes, qui érigeaient en maximes gouverne-
mentales la tyrannie et l'oppression. — Burckhardt étudie
d'abord les États italiens au point de vue du mécanisme
et le contre-coup do la. situation politique de la Pénin-
sule sur l'esprit de la nation. Passant à l'individu, il
montre que la tyrannie commença par développer au plus
haut degré l'individualité du souverain, du condottiere
lui-même, mais qu'elle développa ensuite celle du fonc-
tionnaire, du secrétaire, du poète, du familier protégé
par elle. De là, peu à peu, un véritable réveil de la per-
sonnalité humaine, en même temps que lo peuple italien,
débarrassé de la barbarie du pur moyen âge, et resté
• à moitié antique », voit clair dans son passé, le célèbre
et veut lo ressusciter, pour qu'il lui rappelle son an-
cienne grandeur. Burckhardt s'étend sur cotte évolution,
qui aboutit à la Renaissance et qu'il appelle la résurrec-
tion do l'antiquité ; puis il passe en revue ses conséquences
au point de vue de la sociabilité, des mœurs et de la reli-
gion. C'est une étude originale dont on no peut nier la pro-
fondeur, que l'on en admette ou non les idées.
QVILISER V. a. Faire sortir do l'état de barbarie, amé-
liorer au point de vue moral, intellectuel et industriel :
Civilises un peuple, un pays. — Fam. Rendre courtois, civil ;
donner l'usage du monde et des bonnes manières : La société
det dames, autrefois, civilisait les jeunes gens.
— Dr. Rendre civile une afl'aire criminelle.
Civilisé, ée part, pass du v. Civiliser.
— Subsiantiv. Personne civilisée : JU civilisé o beau-
coup d'aimnlai/cs sur le sauvage; mais le sauvage est, sur
quelgues points, supérieur au civilisé.
Sr.N. ClvlUsé, poli, policé. Un peuple civilisé est ce-
lui chez lequel il y a des lumière», nos arts, de l'industrie,
du commerce, des institutions politiques. Lo peuple civi-
lisé devient ;>o/i quand il a du goût, de la délicatesse,
3uand sa littérature cl ses arts atteignent un haut degré
e perfection, quand les relations sociales y sent pleines
do douceur et de charme. Policé a une signification moins
étendue ; il ne so rapporte guère qu au bon ordre fondé
sur l'exécntion des lois. Civilisé est opposé à brut; poli, à
(/rostier ; policé, i saumiie.
— Anton. Brut, barbare, inculte, sauvage.
Se civiliser, v. pr. Devenir civilisé : L'homme ne SK civi-
lise '/ue parce qu'il multiplie tes besoins. (E. do Gir.) —
Ironiq. Contracter le» défaut'» dos peuples civilisés ; Le
Peau-Rouqe s'est tué en se civilisant.— Fani. Devenir poli,
prendre des manières plus douces, plus affables : Jeune
homme qui se civilise.
CIVILISTE Uisst'} n. m. Jurisconsulte dont l'enseigne-
ment ou les écrits sont spécialement consacrés au droit
CiviUTÉ (du lat. civilltas, même sens) n. f. Caractère
du bon citoyen. (Vieux.) Il Manières civiles, honnêtes ala-
bles, polies : La civilité est l'art de rendre ceux avecju,
nous vivons conte7Us d'eux-mêmes et de nous n Acte de poli-
tesse : Faire des civilités A quelqu un. (En ce sens, ne
s'emploie guère qu'au pluriel.) .
- Caraftéres de civilité. Typogr. V. caractère.
— Faire civilité d'une chose. Donner un objet, faire une
chose par courtoisie. (Vieux.) il Présenter à <l''f9'>'^"J''
civilités. Lui faire des salutations, lui donner des assuran-
ces d'estime, de respect, d'amitié. (Cette formule est sur-
tout usitée à la fin des lettres.) .-„,,vBnt
_ La cvilité puérile et homète. Se dit, le plus souvent,
avec une nuance d'ironie, pour désigner la politesse, la
-ivilité, par allusion au titre d'un vieux livre contenant les
Devoirs
; La Pari-
''Eli™ a::mté:poTitesse. Toute la différence entre ces
deux vertus sociales, qui ont, d'ailleurs, de nombreux points
de contact, et que souvent l'on 0<">f?ïd '"'"•? f''"; ''™'
dans cette remarque ingénieuse de Montesquieu . «La po-
litesse flatte les vices des autres, la cmhie nous empêche
de mettre les nôtres au jour. .. - Pour les autres équiva-
lents : affabilité, honnêteté, etc., v. affable.
— Anton. Grossièreté, impolitesse, incivilité, rusticité.
Civilité puérile (la). d'Erasme [De civilitale inorum
puerilium] (1530). - Ce petit livre est surtout connu par les
mitations qu'en ont faites, au xvi' siècle, Mathurin Cor-
dier, etau xvill-, J.-B. do La Salle, le fondateur des éco-
les chrétiennes, qui en a longtemps passe pour 1 auteur
original. Erasme l'écrivit pour un jeune prince, Henri de
BoSrgogne, fils d'Adolphe de Veere. 11 est divise en sept
chapitrés : De la décence et de l'indécence dans le maintien ;
Duiétement; De lamanière de se comporter dans une église;
Des repas: Des rencontres; Du jeu. J.-B. de La Salle a
fait un gros livre de ce qui n'était qu une plaquette de
quelques pages, pleines d'exceUents préceptes, exposes
avec bonne humeur et enjouement.
CIVIQUE (lat. civicus; de ci'i'is, citoyen) adj. Quia rap
port au citoyen, qui le concerne : Vertu civique.
CIVIQUES. Il S'est dit dans le sens de Patriotique
sienne est un chant civique bâtard. (Altaroche.)
— Droits civiques, Droits que la loi confère aux citoyens
— Garde civique ou nationale. Garde
locale formée de citoyens qui n'appar-
tiennent pas à l'arméo.
— Dégradation civique, Peine infamante
par laquelle un citoyen est déchu de ses
droits civiques, et exclu de toute fonction,
de tout emploi public.
— Antiq. Couronne civique, Couronne
de chêne qu'on décernait, à Rome, à ce-
lui qui, dans un combat, avait sauvé la
vie à un citoyen au péril do la sienne.
— Hist. ferment civique, Serment de
fidélité à la nation, à la loi et au roi, prescrit par la Consti-
tuante en 1789 pour l'arméo et les milices nationales.
— SvN. Civique, civil, V. civil.
— Anton. Incivique.
CIVIS SUM ROMANUS (-le suis cilogen romain), formule
par laquelle un Romain rappelait les prérogatives atta-
chées au titre de citoyen. Celui qui en jouissait ne pouvait
être jugé que par le p'euple. Dans les provinces, ces mots:
Civis sum romanus arrêtaient les proconsuls et les propré-
teurs, magistrats dont le pouvoir était si absolu.
CIVISME (vissm' — rad. civique) n. m. Vertus, senti-
ments qui font le bon citoyen. (S'est dit surtout, pendant
la Révolution, du dévouement à sa cause ; les exemples
qui remontent au delà sont extrêmement rares) : Les na-
tions manquent aujourd'hui de civisme. (J.J. Rouss.) Il Cer-
tificats de civisme. Certificats délivrés aux citoyens dé-
voués à la Révolution, et dont la création fut décrétée par
la Convention.
— Syn. Civisme, patriotisme. Le civisme est la vertu qui
porte à se dévouer pour le salut, pour l'utilité de ses con-
citoyens. Le patriotisme est l'amour de la patrie en géné-
ral, le désir de la voir heureuse et brillante de gloire.
— Anton. Incivisme.
CiVITA, comm. d'Italie (Calahre [prov. de Cosenzaj) ;
2.500 hab.
Civita-CAMPOMARANO, bourg d'Italie (Molise [prov.
de Cainpobasso)); 2.800 hab. Vins renommés.
Civita - CASTELLANA, ville d'Italie (Agro Romane
[prov. de Rome]), sur la Treia, affluent du Tibre ; 4.250 hab.
Evêché. Ville établie sur l'emplacement de l'antique Fa-
lerim, renfermant une élégante cathédrale, un palais con-
struit par Alexandre VI et une citadelle du xvi" siècle. Vic-
toire des Français sur les Napolitains, lo 4 décembre 1798.
CiVITA-LAVINIA, ville d'Italie (Agro Romano [prov.
de Rome]); 1.000 hab. Ruines et antiquités. Ville bâtie
sur l'emplacement de l'ancienne Lanuvium et près de
celui de Lavinium.
ClVlTALl (Màtteo, dit Giovanni), sculpteur et archi-
tecte italien, né à Lucques en 1436, mort en 1501. La per-
sonnalité do cet artiste a été longtemps confondue avec
celle do l'un do ses contemporains, Lapo di Partigiani.
Mattco Civitali peut être considéré comme le dernier des
Quattrocent'Sli ; il fut disciple de Ronvizzano, Benodetto
da Majano, ^slino et élève do Desiderio do Settignagno.
Son œuvre capitale est lo monument de Pietro da Noceto
(1472); on lui doit en outre l'autel de Saint- Hequlus, l'une
des œuvres les plus remarquables de la sculpture toscane
do la Renaissance. Il a été l'architocte de la chapelle du
Volto-Santo, à Lucques. Il établit à Lucques une impri-
merie et publia lo premier volume qui ait été imprimé
dans cette ville.
— BniLiocR. : Cliarlos Yriarto, Mattco Civitali, sa vie
el son omvn: (Paris, 1885).
CiVITANOVA, comm. d'Italie (Marches [prov. de Ma-
cerataj), près do l'Adriatiinie; 10.000 hab. Foires, centre
agricole. — Lo Porto di Civitanova fait partie do cette
commune.
32
CiViTA-NOVA nel Sannio, bourg d'Italie (Molise
[prov. de Campobasso]), sur le fleuve côtier Trigno ; 3.450 h.
Vins et bestiaux.
CiVITA-VECCHIA, port et place forte d'Italie (Agro
Romano [prov. de Rome]), sur la mer Tyrrhénienne ;
11 980 hab. C'est le seul bon port de la côte du Latium.
Trois jetées délimitent l'avant-port, au fond duquel est
un bassin, creusé, dit-on, sur les plans de Michel-Ango
et profond de 5 à 6 mètres. Il est protégé par une cita-
delle, œuvre, elle aussi, de Michel-Ange. Depuis qu Ostie
est ensablée, c'est par Civita-Vecchia que se fait le com-
merce maritime de Rome, ce qui lui assure une assez
grande prospérité. — Construite sur l'emplacement d une
villa de l'empereur Trajan {Centum Celt^-), Civita-Vccchia
a été successivement détruite par les Goths de Toula, les
Grecs de Narsès et les Sarrasins. Relevée en 854, elle a
vu depuis le débarquement des Français, en 1849. — Pop.
du circondario de Civita-Vecchia 32.617 hab.
CrviTELLA del Tronto, place forte d'Italie (Abruz-
zes [prov. de Teramo]), près du fleuve côtier Salinello ;
8.000 hab. Château fort. Victoire de Robert Guiscard sur
les troupes de l'empereur Henri III, de Léon IX et des
Grecs, en 1053.
ClviTELLA Casanova, comm. d'Italie (Abruzzcs
(prov. de Teramo]), sur le versant oriental des Abruzzes;
4.500 hab.
CiviTELLA di Romagna, bourg d'Italie (Emilie
[prov. de Forli]), vers la sourco du Ronce; 5.300 hab.
CiVITELLA in Val di Chiana, comm. d'Italie (Tos-
cane [prov. d'Arezzo]), vers la source de la Chiana ;
6.000 hab.
CiVO, bourg d'Italie (Lombardie [prov. de Sondrio]),
dans la Valteline, près de l'Adda; 2.150 hab.
CIVOIS (l'o-a — du lat. csspa, même sens) n. m. Oignon ;
ciboule. (Vieux mot.)
CrvBAC, terre et seigneurie dans l'ancien Bazadais
(aui. dép.do la Gironde), qui fut apportée en dot, en 1478,
par Jeanne Angevin à Jean do Durlort, seigneur de
Duras. Ils fondèrent ainsi la maison do Civrac, dont la
tige fut leur quatrième fils Jean, et qui prit le nom de
Durfort-Civrac.
CiVRAY (lat. Severiacum), ch.-l. d'arr. do la Vienne,
à 50 kilom. de Poitiers, sur la Charente; 2.558 hab.
(Citiraisieres, ennes.) Tribunal de première instance; col-
lège communal. Civray, orthographié Sivrai, conforme-
mont à l'étymologie, par les érudits du Poitou, possède
les ruines d un château féodal et une église du Xll" siècle,
intéressante parles archivoltes de son portail. C'est une
ville essentiellement agricole (commerce de grains, clia-
taii^'nes, truffes, volailles et chevaux; l'un des grand.?
marchés des fameux mulets poitevins). — L'arrondisse-
ment a 5 cant., 45 comm. et 49.685 hab. ; le canton,
12 comm. et 11.353 hab.
GrVRAY, comm. du Cher, arrond. et à 21 kilom. do
Bourges, non loin du Pontet, affluent de l' Arnon ; 1.269 hab
Ruines du château fort de Coudray.
CiVRAY-SUR-CHER, comm. d'Indre-et-Loire, arrond.
et à 27 kilom. do Tours, près du Cher; 1.017 hab. Com-
merce de vins; tonnellerie. Eglise en partie carolin-
gienne, manoir du Petit-Champ (xvi" s.).
CIXIE ou CIXIUS (ksi-uss) n. m. Genre d'insectes liémi-
ptères-homoptèrcs, fa-
mille des fulgoridés,
comprenant de petites
formes sauteuses, à ai-
les transparentes, à
tête étroite, à abdomen
large et plat. (Les nom-
breuses espèces de
cixies habitent surtout
le vieux monde ; le
cixius nervosus est com-
mun en France. Le
Cixie (gr. 3 fois).
cixius pellucidus est
propre à l'Inde, etc. ; des formes fossiles se trouvent dans
les terrains wealdiens, etc.)
CiZE (La), ancien pays de la basse Navarre (ch.-l.
Saint-Jcan-Piod-dc-Port),"compri5 actuellement dans les
Basses-Pyrénées.
Cizos (François), littérateur français, né à Bordeaux
en 1755, mort en 1S28. Il collabora au .. Mercure de
France .. , au « Courrier d'Avignon •■, fut emprisonne pen-
dant la Terreur, puis nommé accusateur public près lo
tribunal do la Gironde. Sous l'Empire, il fut avocat à Tou-
louse. Outre des comédies, entre autres, les Châteaux en
Espaqne (1783), on lui doit ; Histoire poétique de la des-
truction et du rétablissement des parlements (Bordeaux,
1795); Coiti-s complet d'éloquence appliquée nu barreau
(Toulouse, 1314).
Cizos (Rose-Marie), comédienne française. V. Chéki.
CL. Chim. Abréviation i.L i mot chlore.
CLABAUD (Sd — peut-être du radie, germ. Wap;)) n. m.
Chien courant, à oreilles longues et pendantes, qui aboie à
tout propos, même hors des voies, ii On écrivait autrctois
CLABAU. , , ,. ..(.
— Fam. Individu qui se plaint, qui blâme sans motil .
Quel chABWD que cet homme!
— Chapeau clabaud, en clabaud, qui fait le clabaud. >>o
disaient, au xviii' siècle, d'un chapeau dont les bords
étaient dégrafés ou avachis et pendants.
CLABAUDAGE {bô-dnj') n. m. Cris de certains mauvais
chiens courants qui donnent de la voix à tort et à travers.
Il Aboiements des chiens courants, lorsqu'ils sont enler-
més dans le chenil.
— Fam. Criailleries, cancans, reproches violents et sans
motif : Que les clabaudages des jm-chants et des envieux
ne t'arrêtent pas dans le sentier de l'honneur et du bien :
le chien ahoie, cl la caravane passe. (Max. orioiU.)
CLABAUDEMENT {bô, man) n. m. Clabaudage. (Vieux.)
CLABAUDER ('lù — rad. clabaud) V. n. Crier sans cause,
en parhiiit du cliicn courant.
— Fam. Médire, critiquer ; crier sans raison contre
une personno ou une chose : // clabaude contre tout le
monde.
33
CLABAUDERIE
CLAIN
rt — rad. clabaud) n. f. Cancans,
Clabulaire.
GLABAUDEEUB {bâ,
criaillerios sans sujet.
— Syn. Glabauderle, clameur, cri, crlaiUerie, ciierle.
Clabaudft'it: est du style l'amilior et il ronfcnno toujours
l'idéo do môdisanoo, d'attat[ues bruyatUos dirigées contre
quelqu'un. La clameur suppose un bruit confus, désor-
aonné, tumultueux. Cri est l'oxpression la plus simple,
c'est le bruit t[ue fait entendre la voix quand elle est
haute et poussée avec eflort. ('rinillerie est niôi>risant; ce
n'est pas un cri simple, c'est un ^onre ou un ensemble do
cris auxquels il faut faire [lou d'attention. Crierie désigne
aussi l'habitude de crier, ou un ensemble de ci'is, mais
seulemeutsous le rapport do leur importunité, de leur effet
désagréable sur l'oreille.
CLABAUDEUR. EUSE (bâ — rad. ctabauder) n. Chien
courant qui crio saus cesse ot sans motif, il On a dit
aussi CLAUAU-
DIER, ÈRK.
— Kam. Indi-
vidu qui crie, se
plaint, médit
sans motif:
'Joute forme de
ffouvernement
rencontre des
CLABAOPbURS.
CLABULAIRE
(/f^r'jn.m.Graud
chariot romam découvert, dont les côtés étaient faits de
treillages.
CLAC {fclak') interj. Onomatopée qui figure un bruit sec
et soudain, comme celui du claquement d'un fouet.
CLACACHI n. m. Autrefois, Paysans qui habitaient
dos terres appartenant à l'Etat, aux monastères ou aux
boyards : Les clacachi payèrent leur loyer par le travail.
Clackmannan, comté d'Ecosse, le plus petit du
royaume, peuplé de 28.433 hab., sur 14.228 hectares. Char-
bonnages. Riches cultures dans la vallée du Devon. Fa-
briques de lainages d'AUoa et de Tillicoultry,
Clackmannan, ville d'Ecosse, ch.-l. du comté du même
nom, près de l'estuaire du Forth, à l'embouchure du De-
von; 4.550 hab. Aux environs, exploitation de pierres à
chaux, de houille et de fer; forges et hauts fourneaux de
Devon; commerce do bestiaux, lils et laines. Petit port
do commerce. A l'O. de la ville, tour de Clackmannan,
reste d'un château bâti par Robert Bruce et habité par
ses descendants jusqu'en 1772; on y conserve le casque
et l'épée de ce prince.
CLADAIRE ou GLADARIA n. f. Bot. Syn. de ramaire
ou BAMARIA.
GLADANGIE [ji] OU GLADANGIA {ji) n. f. Genre de ma-
drépores astréens, famille des astrangiidés, corpprenant
des formes hémisphériques, constellées par des calices
rayonnants, placés à intervalles égaux. (L'espèce type du
g:enre est la cladanqîa conferta, du tertiaire de Moravie,
grosse comme une noix.)
GLADANTHE n. m. Genre de composées, tribu des anthé-
midées, comprenant quelques espèces qui croissent dans
le nord de l'Afrique et dans l'Espagne méridionale.
GLADASTRE (rffïssïr') n. f. Genre de légumineuses-papilio-
nacées sophorées, renfermant des arbres de la Mandchou-
rie et de l'Amérique boréale, il On écrit aussi cladraste.
CladÉE ou KladÉOS, divinité d'Olympio, personnifi-
cation du torrent du même nom, qui tombe dans l'Alphéo
auS.-O.dercnceintesacrée.Ona retrouvé dans les fouilles,
et l'on conserve au musée d'Olympio, une belle statue qui
représente le Aladëos couché, et qui était placée autrefois
dans l'un des angles du fronton Est du grand temple de Zeus.
Cladel (Léon), littérateur français, né à Lafrançaiso
en 1834, mort ù. Sèvres en 1892. U fut d'abord clerc
d'avoué à Paris, trouva sa voie en décrivant les mœurs
du paysan du Ouorcy, son âpre nature, en mettant im
scène les miséreux et les va-nu-pieds. Cet écrivain dé-
mocrate, qui avait de la vigueur et un goftt vif pour le
style, a publié un grand nombre d'ouvrages, parmi les-
quels nous citerons : les Martyrs ridicules (1802); le
Bouscassié (isey); les Va-nu-pieds (l87;l); l'Homme de la
Croix-aux- Bœufs (1878); Ompdrailles, le Tombeau des lut-
teurs (1879); N'a qu'un œi/{1882); Pierre Patient {1$$2);
Urbains et ruraux {ï^%^); Héros et pantins {\i%^); Gueux de
marque (18871; Seize morceaux de littérature (1889); Juive
errante (1897), roman posthume.
CLADEUTÉRIES (du gr. fdadeulêrion, serpette) n. f. pi.
Fêtes que célébrait -la (iréce ancienne en l'honneur do Dio-
nysos, à. l'époque oii l'on taillait les vignes.
CLADHYMÉNIE n. f. Genre d'algues, renfermant dos
plantes rosées, membraneuses, pianos ou linéaires, do la
Nouvelle-Zélande.
Gl«ADICH. bun-au do poste d'Ecosse (comté d'ArgylI).
prés do la rive orientab^ du lac Awo. Auprès do Cladich,
ruines du château do Kilcburn ou Coalchuirn, chanté par
Wordsworth. La tour carrée, qui s'élèvo à un do sos an-
gles, fut bâtie, on lUO, sur l'emplacement do l'ancien
château dos Mac Grogor, par l'épouse do Colin Camp-
bull, le chevalier noir do Khodos ot lo fondateur do la
famille Broadalbane.
GLADIE idî) nu CLADIUS [di-uss) n. m. Gonro d'insectes
hyinétKjptèros t<'Tébrariis, famille dos tonihrédinidés, com-
prenant dos tonthnVdos â corps allongé, ordinairement
noir, â antennes sétacéos.
— Encycl. On connaît
quelques espèces iXacladies
répanduoson Europe ; leurs
larves ont vingt pattes ot
se transforment en un co-
con double sur les plantes
où elles vivent ; colle du
cladius difformis ronge les
fouilles dos rosiers; lo cla-
dius palliffcs est aussi com-
mun on Franco que lo pré-
cédnnt.
CLADINE n. m. Gonro do
lichens, dont l'ospèco type
Utladina ranqifrra) est connue sous lo nom vulgaire de
lichen des renne». (Lo gonro cladino [/r/n^/ma] ost caracté-
risé par l'absonco do squamulos ù la baso du ihallo ot aux
Cladlo (gr. 3 fui*}.
podéties, qui offrent rarement des dilatations en forme
do gobelets.)
CLADION n. m. Genre de cvporacôes, comprenant une
vingtaine d'ospùcos d'Australie, d'Europe, d'Amérique,
d'Asio ot dos ilos Sandwich.
— Encycl. Le cladton inarisque est commun en Europe.
Dans lo Nord, les classes pauvres l'emploient comme
chautfage ot comme engrais ; on s'en sert aussi pour cou-
vrir les chaumières, parce que ses tiges durent plus que
la [laille do froment.
CLADOBATE n. m. Genre de mammifères insectivores,
dont lo nom véritable est tupaja. V. ce mot.
GLADOBION n. m. Bot. Syn. de scaphiglotte.
CLADOCARPE (du ^T. klados, rameau, et karpos, fruit)
adj. Qui porte sos fruits à l'extrémité des branches.
— n. m. pi. Classe do mousses, comprenant les genres
sphagnum et archidium.
GLAbOCÈRES n. m. pi. Sous-ordre de crustacés phyllopo-
des, comprenant de petites formes à corps comprimé, ordi-
nairement renfermé dans une carapace bivalve, d'où dé-
passe la tête à grandes antennes branchues, servant à
nager, et les pattes, au nombre de huit à douze. — Un
CLADOCÈRE.
— Encycl. Les cladocères vivent dans les eaux douces
stagnantes et aussi dans la mer; ils nagent avec vitesse
et progressent par sauts ; certains sont fixés par la glande
cervicale développée en support et vivent sur les pièces
de bois, les pierres, etc. Ils se nourrissent alors on pro-
duisant avec leurs pattes un remous qui attire à eux les
animalcules. Les cladocères se divisent en quatre fa-
milles : sididés, daphnidés, lyricéidés, polyphémidés.
GLADOCHÉTE {kèt')n. f. Bot. Section du genre hélichryse.
GLADOCOGGIDÉS(AoA:-s/)n.m.pl. Famille de radiolaires
acanthomètros, comprenant les genres cladococcus et ra-
pliidococcus, caractérisés par leur squelette en sphère gril-
lagée, émettant des piquants rayonnes qui traversent la
capsule. — Un cladococcide.
GLADODACfYLE n. m. Genre d'holothuries pédates, fa-
mille des dendrochirotes, comprenant des formes à dix
tentacules ramifiés, et qui paraissent être vivipares. (Chez
les cladodactyles des mers chaudes, les jeunes sont fixés
au corps des mères.)
GLADODE (du gr. kladôdês, rameux) n. m. Se dit de
rameaux aplatis, simulant des fouilles, comme dans le fra-
gon ou petit houx, ii Section du genre aicornée.
CLADODERRIS (dér-riss) n. m. Genre de champignons
hyménomycètes, nabi-
tànt les régions tropica-
les. (Les cladoderrls dif-
fèrent des téléphores
parleur chapeau fibreux
et coriace, leur bymé-
nium rugueux et veiné.)
CLADODIPTÈREn.m.
Genre d'insectes hémi-
ptères-homoptères, fa-
mille des fulgoridés ,
comprenant des formes ciadodiplère (réd. d'un Uers).
de tarilo moyenne, tra-
pues, brunes ou rousses, habitant le Brésil. (On connaît
trois ou quatre espèces de cladodiptères.)
GIJVDOGYNOS(ji-noss) n. m. Genre d'euphorbiacées, tribu
des jatrophées, renfermant des arbustes de l'archipel malais.
CLADOLE (du gr. klados, branche) n. m. Organe de cer-
tains v«'gêtaux, (|ui a l'apparence d'une branclie.
GLADONEouGLADONIE(nO n. f. Genre de lichens, tribu
des lécidinées, comprenant un grand nombre d'espèces ré-
pandues sur tout le globe. (Elle forme un linimont employé
avec avantage contre les aphtes des nouveau-nés.)
GLADONÈME OU GLADONEMA (né) n. m. Genre do mé-
duses hydroidos tubulaires, type delà famille dos c/(irfo;i('-
inidés, et comprenant quelques espèces vivant au fond de la
mer, où elles rampent au moyen Je leurs tentacules. (L'es-
pèce type, cliidonema radiatum, habite la Méditerranée.)
GUVDONÉMIDÉS n. m. pi. Famille do méduses hydroïdos
tubulaires, comprenant des colonies do polypes rampantes
et ramifiées qui produisent des médusos â hlaments mar-
ginaux ramifiés, d'où leur nom. Lo genre principal dos cla-
donéraidés ost lo genre cladonème. — Un cladonémidê.
GLADONIQUE adj. Chim. Syn. do dsniquk.
CLADOPHLEBIS iflé-biss) n. m. Genre do fougères fos-
siles, vuisiii dos pécoptôris, dont il diffère par ses nervures
secondaires, recourbées et dichotoraes.
CLAOOPHORE n. f. Genre do conforvacôes, renfermant
dos algues vertes.
GLADOPHORE ou CLADOPHORUS(rtt.f«) n.m. Gonrod'in-
soctos coléoptères malacodormes, famille dos lycidés, ren-
fermant dos formes élégantes, propres à l'Océanio ot ù la
Papouasio. (On connaît quatre espèces de cladophores.)
CLADOPODE (du gr. klados, rameau, ot pous, podos, pied)
adj. Zoul. (»>ui a les pattes divisées comme dos branches.
GLADORHYNQUE
iririk'^ ou GLADO-
0HYNGHU3 Irin-kuss)
n. m. Genre a'oisoaux
échassiers, famille des
totanidés, voisins dos
avocottos, et no com-
prenant qu'une seule
espèce {clador/iyncltus
pectoralis ) , propre à
l'Australio.
GLADOSIPRONn.m.
Genre d'alguos niéso-
gléacéos, caractérisé „, , .
par Ir-ur fronde vonift- Cl.dorhynquo.
Ire, allongée on longs tubes ramoux : la racine ost on
forme do bouclior. (Los cladosiphons sont dos planto.s ma-
rines, dont plusieurs espèces habitent lo voisinago dos
côtes do Franio; tel est lo clndosip/ion Mt'diterraneus.)
GLADOSPHÈRE n. f. Bot. Syn. do 8i'iii:itiK.
CLADOSPORE {spor') U. m. Gonro do champignons mi-
(TosoopiquoH, croissant sur les fouilles cl lus ligo:j dos
plantes tièchos.
— Encycl. Il y a plusieurs espèces de cladospores ; doux
seulement ont été étudiées jusqu'ici : le ctadosporium viti-
colum, ot le ctadosporium Hœsleri, qui ont entre elles des
différences appréciables seulement au microscope. Leur
mycehum et leur modo do fructification se rapprochent do
coux du peronospora. On a rencontré ce cryptogame dans
le Bordelais, la Charente, la Savoie, l'Isèro et l'Algérie.
GLADOSTACHYDE (sta-kid') a. f. Gcmro d'amarantacées,
tribu dos celosiées, comprenant trois espèces qui croissent
dans 1 Inde. Syn. de digère.
GLADOSTÈPHE (stèf] n. m. Genre d'algues marines, à
fronde cartilagineuse, hliformo et rameuse, comprenant
cinq ou six espèces, dont la moitié so trouve dans les
mers do l'Europe.
CLADOSTYLE n. m. Bot. Syn. de evolvijlcs.
GLADOTHAMNE n. m. Genre d'éricacées, comprenant
une seule espèce, quiestun ar-
brisseau des régions boréales.
CLADOTHRIGHIUM {tri-ki-
oin')'D. m. Bot. Syn. de poma-
EiA, section du genre césal-
pinio.
CLADOXÈRE [ksèr') n. m.
Genre d'insectes orthoptères
coureurs , famille des phasmi-
dés, comprenant de grands
phasmes brésiliens, à pattes
mermes, à abdomen filiforme,
à thorax cylindrique, à ailes
courtes, transparentes, à an-
tennes très longues. [Le cla-
doxôre grêle (cladoxerus graci-
lis) est long de 8 centimètres.]
GLADURE n. f. Section du
genre mastigophore, de la fa-
mille des hppatiques.
CLAFOUTI o. m. Pâtisserie ^^^^"^^^'^ tréd. au quart).
limousine, composée de cerises, do farine délayée; lo
tout cuit au four dans une tourtière graissée de beurre.
Clagny (château de). Dans le village de Clagny, situé
TE. de Versailles, Louis XIV acheta, on I6tî5, un do-
Claie h sable.
Château de Clagny.
maine, qui, au xvi" siècle, avait appartenu à la famille de
l'architecte Pierre Lescot. II y fit construire, par Jlan-
sard, un château destiné à M™*" de Monlespan, et dont les
contemporains ont fait le plus grand éloge. Ce château
fut démoli en 1769.
GlarnaQUAH, tribu de l'Amérique du Nord, qui vit
dans l'île de Wappatoo.
— Encycl. Les Clahnaguah, comme tous les Indiens do
la famille colombienne, sont caractérisés par la brièveté
de leur criine, leurs cheveux noirs ot lisses et leur taillo
moyenne. Ils parlent l'idiomo
desMultnomau.
GLAIAS ( kta-iass) n. m.
Nom donné au carbonate de
fer des houillères par les mi-
neurs d'Anzin.
CLAIE {klè — du bas lat.
cleta. transcription d'un mot
celtique; anc. irlandais
cliath, etc.) n. f. Treillis d'o-
sier ou do fil métallique à
clairo-voie, servant à des usa-
ges très divers : Claie â pas-
ser le sable, à cr'ibler la terre,
à faire sécher tes fruits, il
Traîner sur la claie. Sorte de
çeino infamante qui consistait & placer sur une claio ot A
lairo traîner par un cheval lo corps dos suicidés, dos duel-
listes ot de certains suppliciés. — Fig. Conspuer, abreuver
d'insultes, il Treillage de bois servant do clôture aux parcs
& bestiaux.
— Art milit. Assemblage de branches entrelacées, qu'on
emploie, concurremment avec d'autres fascinages, pour
exécuter lo rev^temeutdos talus donton veut mainlonir la
ponto voisine do la verticale, dans les batlorios et autres
ouvrages de fortification do campagno construits on terre
plus ou moins meuble.
— Œnol. Claie mobile, Claie faite do lattes do cbfttaignior
ou de chôno, ot nui, pendant l'oporalion du cuvago. retient
lo marc immerge ù uno certaine profondeur dans la cuvo.
— P^cli. Syn. do nasse.
— Toohn. ÏNorte do faux plancher, mobile ot à comparti-
ments, installé dans les ateliers d'orfèvrorio, do joaillerie, do
bijouterie, dans lo but do recueillir les menus fragments do
métaux précieux qui tombent pondant lo travail, il Sorte do
lablo ù clairo-voio, sur laquollo los oorroyeurs placint lo
cuir pour lo ramollir ot l'adoucir, il Fausse claie. Mur provi-
soire quo l'on construit dans loriflce dos foyers dos fours
do fusion, do manière Ane laissorquolo passage pourl'iutro-
ductiou du combustible, n Cadroàclairo-voio, sur lequel los
trieurs do laine i\ la main étendent la toison pour opérer
Jour travail, w Fagots d'osier quo maintiennent en phico dos
pieux enfoncés dans lo lit d'une rivière pour conslilucr un
barrage.
CLAIM (klin) ou CLAIN n. m. Terrain aurifère.
~ Mar. Construction à clain. Construction avec imbri-
cation.
— Techn. Sorte de biseau que forme le tonnelier sur
l'épaisseur des douves et i\ chacune do leurs oxirémilés.
GLAIN {klin) ou CLAM {klam' [du lut. clamarc, réclamorl)
n. m. Action on justice, jiour.suito; saisie par autorité do
justice. Il Clain iVo/, Saisio dos biens d'un débiteur, n Clain
personnel, lOmprisonnoniont pour dettes, saisie do la por-
sonuo. Il Clain de rétablissement, AcU'< yar \c(\\\o\nn bailleur
CLAIN — CLAIREMENT
de fonds était réintégré dans son bien, lorsque remprunteur
n'avait pas payé la dette foncière. (Se disait à Valcn-
ciennes.' Il Amende due, en Auvergne et Nivernais, par le
propriétaire d'animaux qui avaient cause du degat sur le
terrain d'autrui. ;0n disait aussi claim, claimkub.)
— Encïcl. Les mots ctain. clam, clarneur, ont servi à
désio-ner l'action en justice, parce qu'au début la procé-
durifétait orale et publique et que l'action était introduite
par une formule verbale. Plus tard, lorsqu'on engagea les
procès par des actes écrits, le clain ou clameur subsista
dans quelques provinces et dans certains cas. Dans quel-
ques coutumes, aux xv et xvi" siècles, on appelait clam
de poursuile une voie de recours contre certaines violations
du droit commises par des juges inférieurs. Certaines des
coutumes rédigées au x\i' siècle distinguaient encore les
demandes introduites par un écrit et celles mtroduues par
clain ou clameur.
Clain, affluent de la Vienne, sorti d'un étang, près
de Confolens (Charente), qui entre dans le département de
la Vienne, y baigne Voulon où conflue la Dive, Vivonne où
lui arrivent, par la droite, la Clouère, et, par la gauche, la
Vonne, qui doublent presque son volume; il contourne
Poitiers et atteint la Vienne en amont de Chatellerault.
Son sillon, qui semble continuer la Charente suj.erieure,
est sinueux, pittoresque, encaissé {longueur : HO kilom.).
Mais les nombreuses sources du jurassique poitevin lui
valent un heureux équilibre. Célèbre par le souvenir do
Clovis Charles-Martel, Jean le Bon : remonté par la ligne
Paris-Bordeaux, le Clain est la grande voie naturelle entre
les pavs de Loire et de Charente.
Claïn (ou Micul Maniu-Samoil'i. historien et lexi-
colo':'ue roumain, né en 1745. mort à Budapest en 1806.
D'abord moine, puis professeur de mathématiques et de
morale, il fut finalement nommé inspecteur de la typo-
graphie universitaire à Budapest. On a de lui, en dehors
d'une série de vingt-cinq volumes traitant des questions de
théologie ■ Histoha Daco-Bomanorum swe \ alachormn ;
Histoire, choses et événements des lioumams ; Histoire des
princes de Valachie ; Histoire des princes de Moldavie; V'C-
tionnaire roumain-latin-atlemand et honr/rois. Clain a publie
la première grammaire roumaine en caractères latins.
ClaineS, ville d'Angleterre (comté do Worcester), près
du Severn ; 13.200 hab. C'est une dépendance de la viUe
de Worcester.
CLAIR, ClAIRE (klèr' - lat. clams, même sens) adj.
Eclatant, brillant, qui jette de la lumière : Lampe qm n est
pas CLAIRE. Le soled est le plus clair de toits les astres.
— Eclairé, bien exposé au jour : Salon clair, il Luisant,
poli dont la surface est brillante : Le fourniment d un sol-
dat doit être bien clair, il Transparent : Vitres bien claires.
_ Dont le tissu n'est pas serré, n'est pas compact :
La qaze est très claire. Il Dont les parties sont fort éloi-
gnées, fort éparpillées ; Blés trop clairs. Il Qui a peu de
consistance, qui est fort liquide : Sauce trop claire.
— Limpide, qui n'est point trouble : Eau clairs, (caii
claire signifie également Eau dans laquelle on n'a mis m
vin ni aucune autre liqueur.) Fam. i\'e faire que de leau
claire. Ne pas réussir, il Iron. Croyez cela et bure: de leau
claire. Se dit pour se moquer de la crédulité de quelqu un.
— Pur, serein ; Temps clair. Ciel clair.
— Qui n'est pas foncé, dont la nuance est pale: Un
teint CLAIR. Des gants clairs.
— Net, distinct, aigu, qui n'est point rauque, en parlant
des sons : Voix claire. Ao(es claires.
— Fig Nettement exprimé ; facile à saisir, à compren-
dre : Ce qui nest pas clair nest pas français. (Rivarol.)
11 Sans équivoque. (S'emploie généralement avec la néga-
tion) : Affaire, Conduite qui n'est pas claire.
— Pénétrant, qui juge sainement et proraptement :
Avoir l'esprit clair, il Qui s'énonce avec netteté : Orateur
qui n'est pas profond, mais qui est clair.
Net, sûr, certain; dont on peut disposer : Le plaisir
absorbe le plus clair de ses ressources.
_ Feu clair. Feu vif et brillant : Les côtelettes doivent
se faire cuire à un fku clair, il Lait clair. Petit-lait.
Il Œuf clair. Celui qui n'a pas été fécondé.
— Son a/faire est claire. Il n'échappera pas au châtiment.
— Agric. Labourage clair, Celui que l'on exécute sur un
terrain nu, c'est-à-dire dépourvu d'herbes ou de plantes.
— Bouts, et comm. Argent clair. Somme que l'on verse
comptant en prenant livraison de valeurs de bourse ou de
marchandises. .
— Mar. Un palan est clair. Quand les différents brins du
palan ne se croisent pas. « Vancre est claire. Quand, à son
arrivée au niveau de l'eau, elle remonte dans sa position
normale au bout de la chaîne. (Quand elle n'est pas claire,
elle peut être surpattéeou surjalée.)
— n. m. Partie claire, éclairée, plus éclairée que les
parties voisines. (Se dit surtout en peinture, et presque
toujours au pluriel) : Les ombres et les clairs.
— Endroit où les objets sont plus rares, plus éparpillés :
Les CL-AIRS d'un bois, d'un gazon, d'un champ de hté. il Par-
tie d'une étotfe, d'un vêtement, où le tissu, aminci par
l'usure, est devenu tansparent : Raccommoder les clairs
d'un bas. Il On dit aussi claire n. f.
— Clair-obscur. V. ce mot à son ordre alphab.
Clair de la lune. Clair de lune. Lumière, clarté de la
lune : Un beau claib de luse. il Peint. Tableau dont la
scène est éclairée par la lumière de la lune : Peintre qui
fait surtout des clairs de ld.ne et des effets de nuit. — Fig.
Lumière, clarté douteuse : La demi-science est un clair de
lune qui cache un précipice et en éclaire un autre. (Va-
nit-re.) — Fam. Etoffe lumineuse, légère, fantastique, impal-
pable, dont on babille certaines créations de l'imagination :
Des chemises de CLAIR DK LC.SE. (Th. Gaut.)
— Pensions sur le clair de lune ou Pensions de la lune.
Nom donné, au xviii' siècle, à des pensions que la ville do
Paris payait à certains courtisans, et qui étaient alimen-
tées par les économies que l'on réalisait sur l'éclairage des
rues, quand il y avait clair do lune.
— Tirer au clair, Décanter un liquide, en séparer les
Ïiarlios épaisses qui se sont précipitées. (Le sabre au clair,
A! sabre tiré hors du fourreau.) n Fig. Kclaircir, expliquer,
jeter du jour sur : Tirer une affaire ad claie.
— Adv. D'une façon lumineuse, éclairée. (N'est usité
auo dans quelques locutions) : Entendre clair. Entendre
une façon nette, distincte. (Peu usité.) il Voir c(air. Voir
clairement, d'une façon nette, distincte. — Fig. Avoir de la
perspicacité, de la pénétration, ii Parler clair. Avoir la voix
aigué, perîanto ot distincte. - Fig. S'exprimer nettement,
de manière à faire bien comprendre sa pensée ; parler sans
circonlocution, sans ambages : Parlez clair, .« vous voulez
être compris. Il Clair et net. .\et et clair. Franchement, sans
détours. — Tous frais payés, sans charges, sans déduction
à faire : Il me reste, bon an, mal an, mille francs clair et
NET II 11 fait clair. Le jour brille, on dislingue nettement les
objets. — Fig. La vérité se fait jour, et aussi La tristesse se
dissipe : Au printemps, il fait clair dans les âmes tristes.
(V. Hugo.) , , , • 1
— En clair, loc. adv. D'une couleur plus claire que le
fond : Figures qui se détachent en clair.
Le rayon concentré dardant sur sa figure.
Se détacbait en clair de la muraille obscure.
Lamartine.
— Diplom. Lettres en clair. Lettres non chiffrées.
— Gramm. Cet adjectif devient adverbe et invariable
(luand il précède un qualificatif auquel il est joint par un
trait l'union, et dont il modifie le sens : Des clieveux clair-
bruns. Une femme cLAiR-brune.
— Peint. Clair de lune. V. lcne.
— SVN. Clair, évident, manifeste, notoire, public. Le qui
est clair se conçoit aisément, ne donne lieu à aucune équi-
voque, n'a pas besoin d'explication. Ce nui est évident
détermine par soi-mèmo l'assentiment ou la croyance n a
pas besoin d'être prouvé. Ce qui est mamfest^ Para". à
découvert, rien ne le cache, rien ne le dissimule. Aotoire
veut dire proprement reconnu, admis comme vrai sans être
contesté de personne. Public présente le même sens, avec
cette différence que c'est tout le monde qui connaît, qui
admet.
-- Anton. Compact, dense, épais, trouble, amphigou-
rique, confus, embrouUlé, incompréhensible, inexpUcable,
inintelUgible, obscur, brumeux, nuageux, sombre.
Clair (lac), lac du Dominion canadien (tcrrit. d'Atha-
baska), dépendant jadis du lac Athabaska.
Clair (lac) ou lac des Œufs, lac du Dominion
canadien (territ. du Mackenzic), qui s'épanche par la rivière
Creuse dans le lac de Vlle-à-la-Crosse.
Clair fsaint), premier évêque de Nantes, apôtre do
cotte partie de la Bretagne, vivait sous Probus et fut eu-
vové dans les Gaules veïs 280. — Quel(|ues hagiographes
le confondent avec un autre saint Cl.uh, Africain d'origine,
qui fut l'apôtre du Limousin, du Périgord et de l'Albigeois,
et subit le martyre à Lectoure. Fête, le 1" juin.
Clair guérissant les aveugles (saint), lune des plus
belles œuvres d'Hippolyte Flandrin (cathédrale de Nan-
tes). Le saint évêque de'Nantes, debout sur les marches de
son église, touche les paupières d'un aveugle agenouillé
et lève ses regards vers le ciel pour demander à. Dieu
d'accomplir un miracle. Quelques degrés plus bas, un au-
tre aveugle, attendant son tour, soulève avec le doigt le
bandeau qui couvre ses yeux malades. Une foule de pau-
vres, vus à mi-corps, se pressent autour du groupe prin-
cipal (1836).
Clair ou CleR (sainfl, né dans un village des bords
du Rhône qui porte aujourd'hui son nom, mort vers 660.
11 gouverna pendant vingt ans les monastères de Saint-
Marcel de Vienne et de Sainte-Blandine, et prédit, dit-on,
ies ravages des Sarrasins. Sa légende a été publiée par
Mabillon'et BoUandus.
Clair (saint), prêtre et martyr, né à Rochester, mort
vers 894. Il passa en Gaule, s'établit dans le Veim et périt
assassiné par des meurtriers à la solde d'une femme dont
il avait dédaigné l'amour. Le bourg où il mourut porte
encore aujourd'hui son nom (Saint-Clair-sur-Epte). C'est
le patron des doreurs et des brodeurs. — Sa fête se célèbre
le 4 novembre.
ClaiRA, comm. des Pyrénées-Orientales, arrond. et à
8 kll. de Perpignan, près de l'Agly, dans la grande plaine
de la Salanque ; 1.760 hab.
ClaiRAC (Louis-André de La Mamie de), ingénieur et
historien français, né en 1690, mort en 1750, se signala
pendant la guerre de Flandre et devint brigadier en 1748.
On lui doit un bon 'Traité de la fortification passagère
(1750), et de quelques ouvrages historiques.
ClairAC, comm. du Lot-et-Garonne, à 23 kilom. do
Marmande, sur le Lot; 3.203 hab. Viticulture (blanquette
de Clairac et vins blancs liquoreux dits « vins pourris »!,
eaux-de-vie, tabac, chapellerie. Citadelle importante du
protestantisme, Clairac fut plusieurs fois pris et brûle pen-
dant les guerres de religion, notamment sous Louis XIII,
avant la paix de Montpellier en 1622, et avant l'édit d Alais
en 1629. Clairac est encore le centre d'une agglomération
calviniste, et possède une Eglise réformée.
ClAIRAMBAULT (Pierre de), érudit français, né en
1651 à Asnières-en-Montagne fCôte-d'Or), mort à Pans en
1740. En 1698, il devint généalogiste des ordres du roi; il
réunit un grand nombre de manuscrits relatifs à l'histoire
du royaume et à la noblesse de France (aujourd'hui à la
Bibliothèque nationale).
CLAIRAN (klé) n. m. Sonnette que l'on attache au cou
de certains animaux domestiques, n On dit plus souvent
CLARINE.
ClAIRAUT (Alexis-Claude), géomètre, né à Pans en
1713, mort en 1765. D'une intelligence précoce, il présen-
tait à treize ans, à l'Académie des sciences, un mémoire,
assurément de peu de valeur, mais portant, toutefois, sur
un sujet des plus ardus (Miscellanea Berolinensia, t. Iv ) :
à dix-huit ans, il publiait les Recherches sur les courbes a
double courbure, qui attirèrent sur lui l'attention du monde
.savant, et lui ouvrirent, l'année suivante, les portes de
l'Académie, avant l'âge prescrit par les règlements. Pres-
que à la même époque (1731), il démontrait que les cour-
bes du troisième ordre dérivent toutes de cinq d'entre
elles par projections perspectives (.V^moires de l'Académie
des sciences, 1731). Ce problème avait été énoncé par New-
ton, qui n'avait donné aucune indication pour le résoudre.
Clairaut fit partie de la commission scientifique envoyée
en Laponie pour y déterminer la longueur d'un degré du
méridien. Peu après son retour (1743), il donna sa Théorie
de ta figure de la terre, fondée sur la loi newtonienne de
l'attraction.
L'Académie do Saint-Pétersbourg ayant proposé pour
sujet d'un grand prix à décerner, en 1752, une théorie de
la lune, couronna le mémoire adressé par Clairaut. C est
ce mémoire refondu qu'il reproduisit en 1765, peu do
34
temps avant sa mort, sous le titre de Théorie de la lune^
Cette nouvelle édition comprenait les tables de la lune,
établies par l'auteur, et qui,
comparées à celles qu'elles
remplaçaient, réalisaient un
progrès immense. Clairaut
donna, en 1757, un Mémoire
sur l'orbite apparente du soleil
autour de la terre, en ayant
égard aux perturbations pro-
duites par la lune et par les
principales planètes. Ce mé-
moire complétait, sous cer-
tains rapports, les travaux
d'Euler et de d'Alembert sur
le même sujet. Halley avait
prédit, pour la fin de 1758 ou
le commencement de 1759, le
retour de la comète qui porte
son nom. Clairaut entreprit
de porter la rigueur dans les
calculs de Halley et fixa, à un
demi-mois près, l'époque du
passage de l'astre au périhélie. Le succès de la prédictiorv
à laquelle il s'était hasardé mit le comble à sa gloire. Ce
fut, d'ailleurs, l'origine de la longue querelle qui naquit
entre d'.41embert et lui et qui assombrit les dernières an-
nées de Clairaut.
Indépendamment d'une foule de mémoires académiques-
et des ouvrages que nous avons cités, Clairaut a laissé
des Eléments de géométrie (1741), des Eléments d'algèbre
(1746), et une Théorie du mouvement des comètes (1760).
CLAIR-BASSIN (klèr") n. ni. Nom vulgaire d'une variété
de renoncule ayant des fleurs jaunes (plus particulière-
ment, renonculus buWosus.)
CLAIRÇAGE Iklér-saj'j n. m. Opération qui consiste, dans,
les raffineries, à verser de la clairce dans les formes con-
tenant du sucre cristallisé, afin de dissoudre et d'entraîner
les impuretés et de remplir ensuite les vides produits.
CLAIRCE {klèrss) n. f. Sirop de sucre blanc préparé à
froid, et servant au clairçage. il On dit aussi claircée, et
CI.AIRÉE.
CLAIRCÉE n. f. Techn. Syn. do clairce.
CLAIRCER (kler) v. a. Faire le clairçage. il On dit aussi
CLA1RER.
CLAIRCIÈRE {klèr-si-èr') n. f. Défaut de fabrication que
présentent les étoffes, et qui consiste en un écartement
trop prononcé des duites lors du tissage.
CLAIRE iklèr' — fém. de clair) n. f. Marais dont l'eau est
transparente et limpide.
— Partie d'un vêtement que l'usure a rendu transpa-
rente : Refaire des claires. (On dit aussi clair n. m.)
Il Dans la fabrication de la bonneterie à la mécanique.
Endroit où s'est produit un relâchement ou une rupture
des mailles.
— Astron. Claire des gardes. Etoile la plus brillante du.
carré de la petite Ourse.
— Péch. Nom des parcs ou bassins où 1 on fait verdir
les huîtres, sur les cotes de Marennes et de La Tremblade.
Techn. Cendre lavée ou os calcinés dont on fait des
coupelles, il Chaudière à raffiner le sucre.
Claire (rivière) ou Tsin-HO, rivière de l'Indo-Chino
française (Tonkin), affluent gauche du Song-Ko'i ou fleuve
Rouge.
Claire (sainte), fondatrice des religieuses de Saint-
François dites clarisses, née à Assise vers 1193, morte en-
1253. Entraînée par un irrésistible élan de son âme, elle-
s'enfuit, àl'âge de dix-huit ans, de la maison paternelle pour
aller se placer sous la direction spirituelle de saint Fran-
çois d'Assise. Celui-ci la consacra à la vie religieuse dans>
une petite maison où sa mère et sa sœur, gagnées par son.
enthousiasme rehgieux, vinrent se joindre à elle, et qu;.
fut le premier monastère de l'ordre des clarisses. Saint
François en écrivit la règle, et la nouvelle fondation fur
approuvée par Grégoire IX. L'ordre se multiplia telle-
ment qu'au xviii» siè'cle il possédait près de 4.000 maisons.
On rapporte que sainte Claire éloigna par ses pnères les.
.•Sarrasins qui assiégeaient la ville d'.^.sslse. Canonisée en.
1255 par Alexandre IV, elle est honorée le 12 août.
— Iconogr. La représentation la plus ancienne que 1 oi>
connaisse de sainte Claire est une peinture de Margantone
d'Arezzo (vers 1270), qui nous montre cette sainte tenant un
livre et une branche de lis. Au xiV siècle, Stéphane di
Lapo, surnommé « le Giottino », fut chargé de retracer les
principaux traits de la vie de sainte Claire sur la voûte de
l'église que les habitants d'Assise avaient élevée en 1 hon-
neur de leur bienheureuse compatriote : ces peintures sub-
sistent encore. Parmi les représentations plus récentes qui
ont été faites de cette sainte, nous rappellerons des tableaux
de Fr Bassan (Belvédère, à Vienne), do Bart. Vivarini, à
l'Académie des beaux-arts de Venise, du Parmesan, au
musée de Naples. Sainte Claire figure encore dans un grand
nombre de tableaux de l'école italienne, notamment dans
un tableau de Francucci dalmola (Muoicli), représentant
la Vierge en gloire, et dans deux autres compositions da
Josépin fmême musée) et de R. Ghirlandajo (Berlin). Un
tableau anonyme du xV siècle (Louvre) représente sainte
Claire debout dans une niche figurée ; auprôs d elle sont re-
présentés saint Jérôme, saint Jean-Baptiste, saint Rochi
et saint François dAssise. L. Benouville a peint sainto
Claire receraiit le corps de saint François d Assise.
Claire HàTZLERIN (allem. Clara Bàtzlerin), reli-
cieuso d'Augsbourg qui, outre plusieurs autres œuvres,
écrivit, en 1471, un important recueil de poésies lyriques,
comprenant surtout des chansons populaires et intitule-
le Livre des chansons (Lioderbuch).
CLAIRÉE IJdé-ré) n. f. Techn. V. clairce. 11 Réservoir
d'un marais salant.
CLAIRE-ÉTOFFE iklèr') a. t. Alliage qui est composé
de plomb et d étain. Syn. claire-souddre.
CLAIRELET, ETTE (îé, lèt' — dimin. de clair) adj. Un poi;
clair ; petit et clair ; Petit miroir bien clairelet. (\ icux.)
CLAIREMENT [klèr') adv. D'une façon claire, nette,
pour la vue ou les autres sens : Voir clairement. Proi.o,>-
cer CL.UREUENT. Distinguer clairement les saveurs.
33
— Fig. A u'en point Jouter; d'une façon évidente : Voir
ci.AiRKMENT UH défaut, uH danger, li D'une laçon netto,
franche, distincte pour rintoUigence :
(Je que l'uu conçoit bien sVnonce clairement.
BotLEAU.
CLAIRER {klé — rad. clair) v. a. A si^niliù Eclairer, il
^.'lairtr le mine}-ai. Le laver avant do l'iutroduiro dans le
(_'ueulard du haut lourueau.
GLAIRE-SOUDURE {klèr') n. f. Toclm. Syn. de clairk-
t:TOFFIi.
CLAIRET, ETTE {rè,rèt' — rad. c/rtiV) adj. So dit du vin
rougo pou foncé : Viti trop clairkt pour supporter l'eau.
— Eau clairette, Eau-de-vn; sucrée.
— Voix clairette, Voix aiguë, perçante.
CLAIRET{rad.c/at>)n. m. Viurougolégoretpeu coloré :
Il s'acagnarde au cabaret,
Entre le biatic et le clairet.
lïOlSRODERT.
Il Autrefois, Mélange de vin, do miel et d'épices. tl Infu-
sion do plantes aromatiques dans du vin miellé ou sucré.
— Etre entre le blanc et le clairet. Etre légèrement ivre.
— Joaill. Pierre de couleur très pâle.
— Péch. Maille do la partie supérieure d'un rilct.
Clairets ou Clérets (abbaye des), abbaye de filles
<ie l'ordro de Citeaux, fondée vers 1204 dans le diocèse de
Chartres.
CLAIRETTE {klé-rèt') n. f. Vitic. Cépage très vigou-
reux, que Ton cultive dans les vignobles du bas Lan-
guedoc. Il Vins que fournit ce cépage.
— Bot. Non vulgaire de la mâche cultivée.
— Econ. agric. Maladie des vers à soie, qui les fait de-
venir presque transparents. Syn. de luisktte.
— Teohn. Nom que les peintres en bâtiment donnent
à une petite brosse leur servant à nettoyer les teintes en
<'xcès dans les angles des murs ou des panneaux. {Us l'em-
ploient également pour uoir les glacis.)
— Encycl. Vitic. La clairette, cultivée surtout dans
l'Aude et l'Hérault, donne, suivant l'époque de la récolte,
un vin mousseux appelé blanquette {blanquette de Limoux),
picardan, ou bien un vin sec qui n'est pas dépourvu de sève.
On l'emploie aussi à lafabricationdesvermouts. Ce cépage,
par sa végétation très vigoureuse, nécessite, au moment de
'a floraison, ou immédiatement après, \e pincement, destiné
à. empêcher la coulure. On en connaît trois variétés : la
■clairette rouge, la clairette verte, et la clairette blanche ;
■celle-ci est la plus répandue. La grappe, de grosseur
moyenne, est assez compacte; le grain, ovoïde, à peau
■épaisse, est croquant et possède une saveur sucrée; les
feuilles, d'un vert très foncé, sont fermes, épaisses et
couvertes de duvet en dessous. C'est, de tous les cépages
■du Languedoc, un de ceux qui conviennent le mieux aux
terrains calcaires de cette région de la France.
Clairettes (abbaye des), fondée en 1402 par Amédée,
premuT -[nr le Savoie, pour des religieuses cisterciennes,
suivant la rL-tunne de Sainte-Colette.
CLAIRE-VOIE {klèr'-vo-â— de
clair, et d'un mot voie, sorte de sub-
stantif verbal do voir) n. f. Clôture
formée de barreaux espacés et lais-
sant du jour entre eux : Porte à
cLAiRis-voiE. itTissudont les mailles
sont lâches et tamisent le jour
«ntre les fils de la chaîne : Toile à
CLAiRK-voiE. Il Ouverture pratiquée
au ras de terre dans le mur d'un
j>arc ou d'uQ jardin, et qui est fermée par une grille ou
par un fossé appelé sav^t de loup. (PI. Des cLAmES-voiES.)
— Agric. Semer à claire-voie. Semer le grain en l'espa-
•çant, en le dispersant beaucoup.
— Archit. Suite de fenêtres formant l'étage supérieur
<îo la grande nef d'une église. (On dit aussi clair-étage.)
nDans certaines contrées
■de France, on appelle
CLAiRE-vofK une balu-
strade à jour construite
en pierres de taille.
— Constr. Disposition
d'une cloison, d'un com-
ble, dont les parties lais-
sent des vides entre elles.
— Mar. Panneau vitré, disposé sur le pont supérieur
au-dessus des logements, du carré, do la machine. (Il est
incliné pour faciliter récoulomont des eaux, à charnières
pour s'ouvrir et permettre d'aérer, couvert de grillages
en cuivre ou fer pour préserver les vitres. A bord des
navires do guerre, ces claires-voies sont mobiles et se
remplacent pendant le combat par des panneaux pleins.)
ClairfAYT, général autrichien. V. Clekfayt.
CLAIRIER (klé-ri-é) n. m. Levain plein do mousse et,
par conséquent, de peu d'effet.
CLAIRIÈRE {klé) n. f. Endroit d'un bois, dune forêt où
les arbros sont clairsemés. (On dit aussi clauièhb.) 11 Par-
tie d'un tissu peu serré. V. clairure.
CLAIRIÉRER (klé) v. a. Disposer on clairière : Les peu-
fjli;im:n(s du chi-ne-Uth/e sont d'ordinaire fort clairières.
Se clairiérer, v. pr. Se dit d'un bois dont beaucoup
d'arliros niourciit, et forment ainsi des clairières.
ClairiN f^tfor(/t'*-Julos-Victor), peintre français, né à
Pans en 1843. Elôvo do Picot, puis de Pils, il débuta au
Salon de 1864, avec une Charrette de blessés. Clairin fit
ensuite, on compagnie do Rognault, un voyage on Es-
pat^o et au Maroc, d'où il rapporta les matériaux do
Hcènes niltoresqiios oui! envoya aux Salons : tes Volon-
taires (te la liberté à Madrid (Ifitiu); Afassacre des Abencé-
fa(/€s à Grenade; un Conteur arabe à Tanf/er, ot des
a({uarolles. En 1874, il termina la décoration de l'escalier
<lo l'Opéra, que la maladie avait empêché Pils d'achever,
/iarnier lui confia aussi l'exécution de plusieurs morceaux
du foyer et du butfot. Depuis lors, Clairin a prouvé sa
facilité duns une triple série do toiles, soit do décoration
pure (nombreux plalonds), soit de portraits, soit do srènos
mi-partio hi.sfonquns et mi-partie fantaisistes. Parmi ses
porlrait4, il faut citer ceux lie M"* Snrah fternhardt ot
do il/** Krauss. Clairin est surtout un décorateur. Sa cou-
leur est voyante, papillotante; hou fuiro UQ pou lùolié.
tiuu talent sont l'improvisation.
CLAIRER
CLAIRVAUX
Claire-voie.
Claire-voie.
CLAIR-OBSCUR [klèr, sknf) n. m. Distribution des lu-
niières et des ombres combinée do façon à les faire valoir
les unes par les autres, dans un tableau, un dessin, une
gravure ; La science du cLAiR-onscnR. i] Effet produit par
le contraste et l'agencement de l'ombre et de la lumière
dans la nature elle-même. 11 Effet Que l'on obtient dans un
dessin en forçant les ombres et ronaussant les jours avec
du blanc : Un dessin au clair-obscur. Il Dessin où l'on a
cherché à produire cet effet : Dessin qui est un beau clair-
obscur. (PI. Des clairs-obscurs.)
— Tableau de clair-obscur. Tableau qui n'est que de
deux couleurs, comme les camaïeux, et où. par consé-
quent, l'on a cherché les effets de la lumière, et non
ceux de la couleur.
— E^•CYCL. B.-arts. L'expression clair-obscur a un sens
qui ne s'accorde guère avec la forme; elle désigne cette
partie do la peinture qui consiste à distribuer avec art
la lumière et l'ombre sur un tableau. On comprend, dès
lors, que ce soient surtout les peintres coloristes qui aient
excellé dans le clair-obscur. Le Corrège doit être regardé
comme le créateur de cette partie essentielle de la pein-
ture; ses figures charmantes sont baignées, enveloppées
d'une lumière blonde, douce et tempérée par des ombres
transparentes, presque insensibles. Les écoles de Rome,
de Florence, de Bologne, ne brillèrent pas par l'entente
du clair-obscur ; seuls, en Italie, les Vénitiens ont pu lutter
avec l'école de Parme : Giorgione, Titien, Tin tore t,
P. Véronèse, se sont montrés les dignes émules du Cor-
rège, de Mazzuoli et de leur école. En Espagne, Vélaz-
quez, et surtout Murillo, ont montré qu'ils possédaient
les secrets du clair-obscur. Rembrandt d'abord, puis Van
Dyck, ont aussi pratiqué cette partie de l'art, le premier
avec une puissance incomparable; le second avec un
charme souverain qu'il emprunta sans doute à Otto Venins,
l'introducteur de l'élément italien dans l'école flamande.
Après ces deux grands peintres, beaucoup de petits
maîtres flamands et hollandais ont entendu admirable-
ment cette branche de l'art ; Ostade, Nicolas Macs, Ferd.
Bol, Pieter de Hoogh, Terburg;, Mctzu, etc. Le clair-ob-
scur n'est pas la qualité dominante de 1 école française;
Chardin aurait pu y réussir; Prudhon, tout imprégné des
souvenirs de Corrège, a su s'en servir avec beaucoup de
morbidesse; mais c'est une exception.
CLAIR-OBSCURISTE {klèr, sku-7'isst'' n. m. Artiste pein-
tre, qui fait ses tableaux dans le genre du clair-obscur.
Il Graveur à la manière noire.
CU^RON {klè — rad. clair) n. m. Trompette à son aigu
et perçant, en usage dans l'armée : En France, la cava-
lerie se sert de trompettes, et l'infanterie de clairons, il
Par ext. Soldat qui sonne du clairon.
— Par anal. Voix aiguë, perçante : Le clairon bruyant
et sonore du coq. (Buff.)
— Fig. Ce qui donne l'éveil, le signal: ce qui anime,
ce qui excite : La presse est le clairon ; elle sonne la diane
des peuples. (V. Hugo.)
— Blas. Meuble mal déterminé, que les uns prennent
pour une espèce de trompette ancienne, les autres pour
le gouvernad d'un navire, d'autres pour un arrêt de lance.
— Econ. rur. Clochette que l'on attache au cou des bes-
tiaux qu'on mène paître, pour être moins exposé à les
égarer. (Vieux en ce sens; on dit aujourd'hui clarine.)
— Mar. Portion du ciel qui paraît lumineuse au milieu
des ombres de la nuit.
— Mus. Jeu d'orgue à anches, en étain, qui sonne l'oc-
tave aiguë des jeux de trompette et de clarinette : Le
CLAIRON a sa place dans le qrand orque et dans le positif.
1! Nom du second registre de la clarinette, entre le chalu-
meau et les sons aigus.
— Péch. Torche do paille, que l'on allume pour éblouir
le poisson.
— Zool. Nom vulgaire des insectes coléoptères de la
famille des déridés, ainsi nommés par tes vieux auteurs
parce que leurs élvtres sont chargés de bandes en che-
vrons rappelant les brisques dont étaient ornées les
manches des clairons et des fifres. Le clairon des abeilles
est un triclwdes.y. les mots trichodës, opilo, tuanasime,
CLERUS, ot CLÉRIOÉS.
— Prov. : A béte sûre, il ne faut pas de clairon, Quand on
peut compter sur une personne, il n est pas besoin de la
surveiller. (Vieux.)
— Encycl. Ar-
chéoL Ce vocablo
désignait, à l'ori- ci m . \
gino, une petite
trompette de cuivre donnant un son grêlo et aigu qui
faisait le dessus dans les sonneries où tes trompettes
faisaient la basse. On disait, au moyen âge, indillérem-
mcnt « clairon », > clairin •, n claironceau »; la forme do
l'instrument demeura la mémo jusqu'au xviu* siècle :
trois tuyaux parallèles à deux cournures, celles-ci toujours
rapportées ù viroles.
— Mus. et art milit. Le clairon, instrument do musique
ossontiellement militaire, est en cuivre; c'est une sorte
do bugle sans clefs ni pistons, dont les notes diverses
s'obtiennent uniquement par le plus ou moins de pression
dos lèvres de l'exécutant. Ces notes no sont, d'ailleurs,
qu'au nombre de quatre, donnant faccord parfait avec re-
doublement (le la quinte au grave. L'instrument étant on
• SI bémol, voici sou éten- ,
duo : Jt <oM. g
...... — '■■■'^ ■
duo : ^
C'est avec cotte ôlon- jj— - - ■
due limitée qu'on est par- [ffi-
venu, & l'aide des clian- CT =
~rn
Notes du clati'OD.
gemonls do rytlimo ot do
mesure, ù état)lir toutes
los sonneries militaires.
Or il est ù roniari|uer nuo les sonneries do l'armée fran-
çaise sont los plus belles, et ({u'aucuno armée étrangère
n'en peut oflVir d'aussi accomplies. Dans lu marcho des
troupes, les clairons alternent avec tes tambours, ou los
accompagnent. Le son du clairon est À la fois clair, noble
et strident.
Cet iiistrumont n'ost réglementaire, dans l'infanterie
française, que d(*puis 1822, époque où il remplaça lo cor-
net, dont jiist|u'alors les voltigeurs étaient seuls i>ourvus ù
titre lie compagnies d'élite ei de troupes légères. liO clairon
lut ensuite attribué aux corps d<<stiiies ù jou(>r ce dernier
rôle, comme les chasseurs À pietl, et ou en donna éiialo-
ment aux simples coinnagiiies d'iiil'anlene, eu remplace-
ment d'un nombre égal do lanilujurs. Les avantages du
clairon sont d'dtro moins lourd, moins oncombrout ot d'un
apprentissage moins difficile que le tambour ; de permettre
le port et l'usage éventuel du fusil au soldat qui s'en sort
et, enfin, de rendre possible l'exécution de stgnavx plus
variés ot pouvant être entendus de plus loin, même mal-
gré la pluie, qui assourdit encore le son du tambour.
On donne aussi le nom dô « clairon d au soldat pourvu
de cet instrument.
L'instruction des
élèves-clairons est
confiée au chef de
musique, ou de
fanfare dans les
chasseurs à pied.
Il y a, par batail-
lon, un cape ral-
clairon. Tous les
clairons d'un régi-
ment sont, quand
celui-ci se rassem-
blOj réunis, comme
ClairoD.
Clairon.
les tambours, sous les ordres du tambour-major. Mais,
dans la formation de combat, les clairons marchent avec
leur compagnie et se tiennent à la disposition du capi-
taine pour porter ses ordres ou transmettre par des si-
gnaux les commandements des officiers supérieurs.
Clairon (Claire-Joseph Léris, dite M"< ou la), célèbre
tragédienne française, née à Condé, dans le Hainaut, eu
1723, morte à Paris en 1803.
Elle avait commencé par jouer
en province et à l'étranger, à
Lille, à Gand, dans une troupe
formée pour lo roi d'Angleterre
et, après un court passage à
l'Opéra, débuta à la Comédie-
Française dans le rôle de Phè-
dre. Petite, jolie et gracieuse
plutôt que belle, elle semblait
destinée à la comédie, et ne
devint une tragédienne qu'à
force d'art et de travail. Elle
ne tarda pas à éclipser M"« Du-
mesnil, qui était alors dans tout
l'éclat de son talent. Sa car-
rière dramatique s'étend de
1743 à 1765 ; elle obtint ses plus
grands succès dans V Iphigênie
en Tauride, de Saurin, le Siège
de Calais, de Belloy, les Troyen-
nes, de Chateaubrun, et surtout
dans les tragédies de Voltaire :
Zulime, Sémiramis, Olympie, Taricrède, Oreste, iOrphetîn
de la Chine, etc. Elle a laissé des mémoires, qu'elle écri-
vit dans sa vieillesse; ils donnent d'intéressants détails
sur la carrière dramatique de la célèbre tragédienne, en
même temps qu'ils sont remplis d'anecdotes piquantes.
CLAIRONNER {kiè-ro-né) V. n. Sonner du clairon.
(Vieux.)
— Fam. Dans quelques départements do l'ouest do la
France, Briller, reluire, en parlant des Instruments agri-
coles, des ustensiles domestiques.
CLAIRSEMÉ, ÉE {klèr') adj. Qui est espacé, éparpillé,
en parlant des semences ou dos végétaux : Des raves clair-
semées.
— Par anal. Epars, fort distants, en parlant d'êtres ou
d'objets : Des passants, des spectateurs cLMKsi.yiés.
— Anton. Compact, intense, pressé, serré, dense.
CLAIRURE {klé) n. f. Partie dune étoff*e de laine où le
tissu est peu serré, et qui laisse passer la lumière comme
si lo tissu était transparent, n On dit aussi clairière.
GlaiRVAL ( Jean-Baptisto Guignard, connu sous le
pseudonyme de), acteur de l'ancienne Comédie^ïtalienno,
né à Etàmpes en 1737, mort à Paris en 1795, avait été
d'abord perruquier. Il n'avait que vingt et un ans lors-
qu'il débuta, on 1758, àl'Opéra-Comique, dans On ne s'avise
jamais de tout. Il so fit si bien remarquer à co théâtre que,
lors de sa suppression en 1762, il fut un des six artistes
3ui furent engagés à. la Comédie-Italienne, où il continua
0 briller dans l'emploi des amoureux. Il jouait avec un
égal succès lo drame, la comédie ot l'opéra-comiquo. Gré-
try, dont il fut un des interprète^ favoris, no tant pas en
éloges sur Glairval dans ses Mévioires. Parmi tes rôles qui
lui firent le plus d'honneur, on cite Montauoiel du Déserteur.
Pierrot du Tableau parlant, lo marquis dos Evènement.t
imprévus, et surtout Blondel do Jiichard Cœur de Lion,
sans oublier Zémire et A;ur, le .Magnifique, l'Amant jaloux.
L'uno dos dernières, qui fut l'un de ses plus grands triom-
phes, fut le personnage principal du Convalescent de qua-
lité, comédie fameuse do Fabro d'Eglantine. Clairval prit
sa retraite eu \~02.
Clairvaux (lat. Clara vallis), hameau dépendant do la
commune do Ville-sous-La-Ferte (Aube), arrond. do Bar-
sur-Aube, prés do l'Aube, un peu en amont do son con-
fluent avec l'Aujon, ù la lisière orientale do la forêt de
Clairvaux ; 712 hab. Ch. de f. Est. Forges ot laminoirs,
fabriques de glaces, de chaussures, de boutons do nacre.
Ancienne abbave de cisterciens, nommée » la troisième
dos quatre filles de Citeaux ■> et chef d'ordre ello-niéme.
— Encycl. Eu UU, ù la demande de Hughes, comio do
Champagne. Etienne, abbé do nioaux. envoya vingt re-
ligieux conduits par saint Bernard, qui était iigé seulement
do vingt-cinq ans, dans cette vallée sauvage, ropairo de
brigands, appelée alors • Val d'ubsintlio ■. Un premier
monastère, puis un second s'y élevèrent rapidement. Lo
Vul d'absinthe devint V Illustre vallée (Clara vatUs). Saint
Bernard y gouverna pendant trente-huit ans plus do
sept cents religieux, qu it excitait par son exemple ol son
éloquence i\ lu pratique de In pauvreté, du jeùno ol do
l'ètudo. I>a ferveur et la prospérité do Clairvaux se main-
tinrent pendant plusieurs siècles; il on sortit un pupo.
Eugène III, <iuinre cardinaux, beaucoup darehevêques et
d'évéquos. Plus do huit cents maisons dépendaient do sa
juridiction. Le nom do bernardins fut donné aux religieux
cistorctons, t|ui suivaient la réforme de Saint-Bernard ; ils
possédaient un coltègo A Paris. Clairvaux, richement dotée
par los rois et les princes, était l'une des principales
abbavos du royaume : ses vignobles étaieni célèbres. t>ny
conservait un Voudro pouvant contenir huit cents toiiiieauv
do vin. itien di^ohu de smi antique l'i»rveur. le nu'n:t>tère
de saint Bernard ne renfermait idus, en i7Sy, ipie quarante
roligioux ; il avait 70.000 livres uo revenu, ot son encoioto.
WVJ^'
CLAIRVAUX — CLAN
d'une étendue de doux kilomètres, renfermait dix-sept ate-
liers, parce que, d'après la règle, tout ce qui était à 1 usage
des religieux devait être fabriqué dans la maison. Sa Bi-
bliothèque, riche en manu-
scrits précieux, fut dispersée
avec les moines, au moment
de la Révolution.
Les bâtiments de l'abbaye,
qui avaient été rebâtis au
xiii" et au xviii* siècle, furent
convertis, sous la Restaura-
tion, en maison centrale. Ds
contiennent actuellement à
peu près quatorze cents pri-
sonniers et renferment les
détenus de droit commun con-
damnés à une peine de un à
cinq ans d'emprisonnement,
ainsi que les militaires ayant
à subir la détention. Une sec-
tion y est réservée aux con-
damnés politiques.
— BiBLioGR. ; H. d'Arbois
de Jubainville , Etude sur
télat intérieur des abbayes
cisterciennes , et principale-
ment de Clairvaux (Troyes,
1858).
Clairvaux, comm. de
r.A.veyron, arr. et à 15 Uil. do
Rodez, sur l'Addy, affl. du Dourdou ; 1.788 h. Outres à vin.
Clairvaux, ch.-l. de canton du Jura, arrond. et à
19 kilora. de Lons-le-Saunier, sur un plateau près du
confluent du Drouvenant et du ru du Lac. déversoir des
tacs de Clairvaiuc ; 976 hab. Pierre de taille. Tanneries,
scieries. — Le canton a 25 comm. et 5.811 hab.
Clairville { Louis-Fran<;ois Nicolaie , dit), auteur
dramatique, né à Lyon en 181 1, mort à Paris en 1879. Fils
d'un comédien, il débuta, dès 1821, comme acteur au théâtre
du Luxembourg, dont son père était directeur, et il écrivit
pour ce théâtre une quarantaine de petites pièces. En 1836,
il passa à l'Ambigu, oii il fut
acteur et régisseur; mais,
après son premier grand suc-
cès : 1836 dans la lune, il fut
exclusivement auteur drama-
tique. Doué d'une extraordi-
naire fécondité, plein de
verve, de gaieté bouffonne,
d'ingéniosité, il écrivit soit
seul, soit avec de nombreux
collaborateurs , plus de six
cents pièces, dont quatre
cent cinquante ont été impri-
mées. Parmi ses vaudevilles,
ses comédies, ses féeries, ses
opérettes, ses revues, genre
dans lequel il excellait, etc.,
nous nous bornerons à ci-
ter : le Page et la Batiseuse
(1838); les Petites Misères
de la vie humaine ( 1843) ;
ies Sept châteaux du diable
(1844) ; Satan ou le Diable à
Paris (1844); les Pommes de terre malades {\Si&) ; Gentil-
Bernard (1846) ; Roger Bontemps (1848) ; La propriété, c'est
le vol (1848): les Représentants en vacances (1849); la
Corde sensible {\%^\); les Enfants terribles (1856); les Chants
de Béranger (1857) ; Peau d'Ane (1863) ; Cendrillon (18661 ;
les Parisiens à Zonrfres (1867) ; le Diable boiteux (1867);
ta Queue du chat {\S1U ; la Fille de il/""" Angot (1873); les
Cloches de Comevilie (1877) ; Jeanne, Jeajinette et Jeanne-
ton (1877) ; Babiole (1878) ; etc. Clairville, qui fut membre
et président du Caveau, a laissé un volume de Chansons et
poésies {IS53). — Son neveu, Charles Nicolaie, dit Clair-
ville, né à Paris en 1855, a fait jouer un grand nombre
de revues, de comédies et d'opérettes.
CLAIRVILLÉE n. f. Bot. Syn. de cacosmie.
CLAIRVOISÉ, ÉE {klér) adj. Se dit des peaux et des par-
ties de peaux, notamment de celles des moutons, minces
et transparentes après l'opération du remaillage.
CLAIRVOYANCE {klèr-voa-ianss) n. f. Pénétration, sa-
gacité de l'esprit, aptitudes à juger les choses.
— En T. de magnét., Faculté attribuée aux personnes
soumises à l'influence magnétique de voir à distance et
à travers les corps opaques, de pénétrer la pensée, etc.
— Anton. Aveuglement.
CLAIRVOTAMT {klèr-voa-ian), ANTE adj. Qui a bonne
vue, qui jouit de la vue : Aveugle devenu clairvoyant.
(Peu us.)
— Fig. Perspicace, doué d'un esprit pénétrant : On est
aaeugle sur ses défauts, clairvoyant sur ceux di^s autres.
— Substanliv. : Les clairvoyants ont le sens du toucher
moins développé que les aveugles.
— Anton. Aveugle.
Glaise, aftluent droit de la Creuse, né à Luant fl2 ki-
lom. S.-O. de ChâiPauroux), et arrosant les départements
d'Indre et Indre-et-Loire, une fois grossie do l'Aigronne
(ou Egronne), elle se perd dans la Creuse, près de la Hav^-
Descartes, après 86 kilom. de cours. Emissaire de la région
marécageuse et imperméable appelée Brennn. elle a do
fortes crues et un débit surabondant pour sa longueur.
Claix, comm. de l'Isère, arrond. et à 8 kilom. de
Grenoble, près du Drac, au pied dos monts do Lans ; l .250 h.
Vignobles, Papeteries, carrières. Pont sur lo Drac, con-
struit par Lesdiguières.
ClajuS (Johann). V. Clay.
CLAM tklam' — du lat. clamare, crier) n. m. Dr. anc.
Action en justice. (V. clain.) Il Dans lo Dauphiné, Citation
par cri public d'un absent ou d'un conlumax.
— Métrol. Petite division de poids, autrefois en usage
au Siam pour les monnaies et les mati<''res précieuses.
Son équivalent, dans notre système, est de 2>%2851.
CLAHABLE 'rad. ctamer) adi. Dr. coût. Se disait, dans
la coutume de Normandie, d un bien sujet à l'exercice
d'un retrait seigneurial, lignagfer ou conventionnel.
ClamagERAN (Jean-Ziiies), homme politique français,
né en 1827 à !a Louisiane et naturalisé Français eu 184G.
Docteur en droit en 1851 et avocat à Paris, il fonda, en 1861,
Clairville.
Abbaye de Clairvaux.
VUnion protestante libérale. Il fît partie du groupe politi-
(|ue qui organisa l'opposition légale au gouvernement de
Napoléon III, et fut impliqué dans le procès des Treize.
Adjoint à la mairie centrale do Paris après le 4-Septem-
bre, démissionnaire en février 1871, il rentra dans la vie
publique, en 1876, comme membre du conseil municipal de
Paris. Conseiller d'Etat en 1879, sénateur inamovible en
décembre 1882, chargé du portefeuille des finances dans
le premier cabinet Brisson (6 avr. 1885), il se retira, dix
jours après, pour raisons de santé, et fut remplacé par
Sadi Carnet. Il a publié, entre autres ouvrages ; Du louage
d'industrie, du mandat et de la commission (1856) ; Histoire
de l'impôt en France {19,^1 -\Z1&) \ le Matérialisme co7item-
;»oj'am(1869); Souvenirs du siège de Paris {1812}; la Réaction
économique et la Démocratie (1890).
CLAMANT {man — rad. clamer) n. m. Dans le droit coût..
Demandeur, quelquefois saisissant, il Ketrayant, dans la
coutume de Normandie.
ClAMART, nom d'un ancien cimetière de Paris, situé
dans le faubourg Saint-Marcel. Il devait sa dénomination
à un hôtel dit " do Clamart », possédé par une famille qui
avait des biens dans le village appelé n Clamart ».
— Histoire. On n'est pas fixé sur l'époque à laquelle une
partie de l'enclos fut achetée par l'Hôtel-Dieu de Paris et
transformée en cimetière pour y enterrer ses morts ; mais
ce no fut pas avant la deuxième moitié du xvii* siècle.
Après 1789, on y enterra des suppliciés. Le corps de Mira-
beau y fut inhumé, lorsqu'on l'enleva du Panthéon pour
faire place à celui de Marat. En 1814, le cimetière fut
désaffecté et, en 1833, l'administration de l'Assistance
publique fit construire sur son emplacement une aunexe
de l'Ecole pratique de médecine destinée aux dissections.
Clamart, comm. du dép. de la Seine, arrond. et à
4 kilom. de Sreaux ; 6. 283 hab. {Clamartois, oises ou Clama-
riots, oies.) Ch. de f. Ouest. Carrières de pierres, blanchis-
series, toiles; pépinières, culture maraîchère. Eglise
ogivale du xvi' siècle. — Le bois de Clamart, partie de la
forôt de Meudon, est la promenade favorite de la popula-
tion ouvrière de Paris.
CLAMBE ou CLAMBUS {klan-buss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères clavicornes, famille des clambidés, compre-
nant de très petites formes globuleuses, à grande tête,
pouvant se replier en boule.
— Encycl. On connaît cinq ou six espèces de clamhes ;
toutes sont rousses ou brunes et vivent dans les débris
végétaux, les champignons; elles habitent l'Europe. Le
clambus armadillo n'atteint pas 1 millimètre de long; il
est commun dans les fagots, les vieilles souches, avec le
clambus minutus, un peu plus grand.
CLAMBIDÉS {klan) n. m. pi. Famille d'insectes coléo-
ptères clavicornes, dont le genre clambus est le type, et
que l'on subdivise en deux tribus : clainbinés (genres ca-
hjptomerus, clambus, loricaster), et cybocéphalinés (genre
cijbocephalus). — Un clambidé.
CLAMEAUX (ma) n. m. pi. Sortes do crampons à deux
pointes coudées, dont on se sert pour l'établissement des
charpentes. (Quand les deux pointes coudées se trouvent
dans le même plan, on dit que les clameaux sont plats ;
quand, au contraire, ies pointes se trouvent dans des plans
perpendiculaires, on dit qu'ils sontâ face ou à. deux faces.)
Il Lo singulier clamkac est peu usité.
Clamect, ch.-l. d'arrond. de la Nièvre, à 73 kilom.
de Nevers, au confluent de l'Yonne et du Beuvron, sur le
canal du Nivernais; 5.501 hab. {Clat/iccjjcois, oises.) Ch.
de f. P. -L.-M. Tribunaux de 1" instance et de commerce,
collège communal, bibliothèque. Manufacture de drap,
faïencerie, tannerie, cordonnerie, chaudronnerie, papete-
rie. Ville accidentée, rues rapides et tortueuses. Eglise
Saint'Martin (xm"-xv" s.): église
de Bethléem dans un faubourg de
même nom, qui fut, à dater du
xiii' siècle jusqu'à la Révolution,
lo refuge de l'évèque j« partibus de
Bethléem, chassé de la Terre sainte
par les musulmans.
Au port de Clamecy se forment
des trains de bois de chauffage qui,
par l'Yonne et la Seine, descendent
jusqu'à Paris. Jean Rouvet, qui
inventa, au xvi* siècle, le flottage
à bûches perdues, a sa statue sur
lo pont do l'Yonne.
— L'arrondissement a 6 cant. ,
93 comm., 63.429 hab.; le canton, li comm.
Armes de Clamecy.
11.988 hab.
Clamenges, théologien français. V. Clémangis.
CLAMER flat. clamare) v. a. Appeler, n Demander, ré-
clamer, il Nommer. (Vieux mot.)
— Dr. anc. Citer en justice, ii Publier, proclamer.
— V. n. Faire des exclamations, crier.
36
CLAMESI n. m. Acier du Limousin, qui était réputé un
des meilleurs avant l'invention des fours Martin.
CLAMEUR (lat. clamor) n. f. Cris violnnts et tumultueux.
Il Plaintes, réclamations, improbations passionnées ou
bruyantes : On veut bien faire des malheureux, rnais on
souffre d'enteiidre leurs CLAMicuns. (Volt.) Il Clameur publi-
que, Expression tumultueuse du mécontentement public.
— Poétiq. Bruits, fracas quelconques : Les clameurs du
vent, de la tempête, des cloches.
— Dr. anc. Citation en justice. (V. clain.) n Saisie-
exécution. Il Clameur féodale, Retrait féodal. Il Clameur
lignagère, Retrait lignager. Il Clameur révocatoirc. De-
mande de rescision d'un acte, pour cause de lésion, dans
la coutume de Normandie, ii Clameur de haro. V. la partie
encycl. n Sommation de comparaître sur-le-champ devant
le juge. Il Claineur au ciel,Sone û'^ppel àlajusticede Dieu ;
cérémonies par lesquelles on protestait contre les injus-
tices commises par des hommes puissants contre lesquels
l'emploi de la justice était impossible ou sans effet.
— Encycl. Clameur de haro. On appelait /(o;'o une for-
mule juridii^ue prononcée, dans des cas d'urgence, pour
arrêter une atteinte portée à la personne ou aux biens.
Celui qui voyait commettre un crime devait, d'après la cou-
tume de Normandie, crier le haro, et toutes les personnes
qui l'avaient entendu devaient prêter main-forte pour
arrêter le coupable. L'accusé arrêté à la suite d'une cla-
meur de haro était traduit presque sans délai devant la
justice. La clameur faisait considérer celui qui avait crié
comme investi d'une fonction publique ; il pouvait arrêter
lui-même le coupable. Mais, pour que ce droit ne devînt
pas une source d'abus, celui qui avait crié à tort encourait
une forte amende. On permit d'arrêter de la même façon
les entreprises contre les biens; mnis la clameur, auto-
risée pour un trouble de fait apporté à la possession, no
l'était plus pour une dcpossession complète. En 1274, un
édit du parlement de Paris avait aussi obligé les habitants,
chaque fois qu'ils assistaient à un acte de violence, à
pousser un cri, une clameur, pour obliger ceux qui l'en-
tendraient à poursuivre et à arrêter le criminel. La cla-
meur de haro a été usitée aussi en Angleterre, eu Alle-
magne et dans les pays Scandinaves.
— Syn. Clameur, clabauderie, cri, etc. V. clabauderik.
CLAMEUX [/neù), EUSE [du lat. clamosiis] adj. Criard, qui
pousse des cris. (Vieux.)
— Chasse clameuse. Chasse que l'on fait à grand bruit
pour effrayer le gibier.
CLAMEUX [meic) n. m. Nom vulgaire du bruant.
Clam-GALLAS (Edouard, comte de), général autri-
chien, né en 1805 à Prague, mon en 1891 à Vienne. Entré
dans l'armée en 1823, il devint général-major en 1846, se
distingua en 1848 en Italie et ^^agna, dans la campagne de
1849 contre la Hongrie, le grade de feld-maréchal lieute-
nant. Il commandait, à Magenta et à Solférino, le l*"" corps
d'armée, qu'il conduisit en 1866 contre l'armée de Frédé-
ric-Charles. Battu à plusieurs reprises (à Mùncbengriltz,
Podol, Huhnerwasser et GitschinJ, il rentra dans la vie
privée après la campagne.
Clam - MARTINITZ ( Charles - Joseph - Népomucène-
Gabriel, comte de), général autrichien, né è Prague en
1792, mort en 1840. Il fut aide de camp du prince de
Schwarzenber^, assista au congrès de Vienne, remplit
plusieurs missions diplomatiques, devint, en 1835, aide de
camp de l'empereur, et fut toute sa vie l'un des coopéra-
teurs les plus dévoués de la politique de Metternich.
Clam-MARTINITZ (Henri-Jaroslaw, comte de), fils
aîné du précédent, homme politique autrichien (Tclièque),
né à Saint-Georges (Hongrie) en 1826, mort à Prague en
lb87. Il entra dans la carrière administrative et devint,
en 1856, président de la Galicie orientale. Au lendemain
de la guerre d'Italie. François-Joseph II crut devoir mo-
difier sa politique intérieure. Clam-Martinitz donna sa
démission. Appelé, en 1860, à faire partie du conseil do
l'empire, il demanda la réorganisation de la monarchie
autrichienne sur des bases plus libérales ; le gouverne-
ment ayant renoncé à donner satisfaction aux vœux des
nationalités non allemandes, Clam-Martinitz s'unit à l'op-
position et devint un des chefs des fédéralistes. Au Reichs-
rath de Vienne, il s'unit à Palacky et à Rieger pour
demander, au nom des Tchèques, le couronnement de
l'empereur-roi d'Autriche-Hongrie comme roi do Bohême,
et l'autonomie de ce pays.
CLAMP {klan) n. m. Mar. Pièce de bois appliquée contr©
un mât ou une vergue, pour le soutenir et l'empêcher
d'éclater.
— Chir. Grande pince à forcipressure. V. ce mot.
CLAMPE n. f. Sorte de crampon ou de clou à deux
branches, à l'usage des charpentiers. Syn. de clameaux.
CLAMPIN, INE {klan — origine inconnue) adj. Pop.
Paresseux, musard, flâneur, ii A signifié Boiteux : Le duc
du Maine, tout clampin qu'il est... (Lettres galantes.)
— Substantiv. : Un clampin. i'»e clampine.
CLAMPINER {klan) v. n. Pop. Faire le paresseux, lo
clampin.
CLAMPONNIER {klan-po-ni-é) n. m. et adj. Se dit d'un
cheval loni?-jointé, ou qui a les paturons longs, effilés et
trop pliants.
CLAMYDE n. f. Cost. anc. V. chlamyde.
CLAN (de l'écoss. A/aan, enfant) n. m. En Ecosse, Réunion
en tribu d'un certain nombre de familles, sous un chef
héréditaire : Z,e clan de Campbell, de Douglas.
— Par ext. Réunion, groupe d'individus de même classe,
do même caste, de même profession : Le clan des mé-
co7itents, des nubles, des poètes.
— Encycl, Le clan est une organisation primitive de la
famille qui existait chez les Celtes des îles Britanniques,
en particulier chez les Irlandais et les highlanders
d'Ecosse. La société se trouvait comprendre un certain
nombre de clans dont les membres, unis par la parenté, se
considéraient comme descendant du même ancêtre que
leur chef. On désignait chaque clan par le nom du chef oa
plutôt de l'ancêtre réel ou présumé de ce chef. L'idée de
descendance commune se trouvait exprimée en Irlande
par les mots O ou Mac, en Ecosse par lo mot Mac, pré-
cédant le nom de famille. Mac-Donald, par exemple, signi-
fiant lo fils do Donald, était devenu le nom adopté par
la tribu entière. La propriété était collective dans le clan.
Lo système des clans a été aboli en Ecosse en 1747, après
la grande insurrection de 1745.
37
CLAN (du wallon clamm, crampon) n. m. Mortaiso pra-
tiquL^o dans la muraillo ou dans un endroit queloonquo du
naviro, pour recevoir un rôa et tenir
lieu de poulie, il Instrumont à l'usago
des parcnoniiniors. (11 se compose d'un
morceau de bois, à l'aide duquel l'ouvrier
peut arrêter les peaux sur la lierso,
afin de les parchoniiner.) [On écrit aussi
CLANl>.]
CLANCHE n. f. Nom des crochets qui,
dans certains métiers ù lisser, la tunlf-
jenny notamment, commandent la rotation
du cvlindro en enravant le fonctionne- chm .In pnulio
ment d'un ressort, li l)ans le nord de la A, cUin ; B, r^n.
France et aussi en Hol^'ique, dans la pro-
vince du Brabant, Nom donné au loquet qui sert à former
une porte.
CLANCULAIRE (làr — du lat. clam, secrètement) n. m.
Nom donné à des anabaptistes qui se cachent pour célé-
brer les e-xoreices do leur cuite, avec l'idée (ju'ils n'ont
point à rendre compte de leur croyance au public.
CLANCULUS [htss) n. m. Genre de mollusques pastéro-
poiirs a^]'ld.d,l■anclles, famille des trochidés, ronlermant
des r.ii-iiu's a coquille perforée ou dépourvue d'ombilic, en
cône ou en forme de sabot, et dont les espèces sont répar-
ties dans les mers chaudes et tempérées. (Les terrains ter-
tiaires renferment quelques espèces fossiles. L'espèce
type du genre est le vlanciUus l'/iaj-aonius, de la mer Rouge.)
CLANDESTIN {dè-slm}, INE [lat. clandestinus ; do clam,
socrèteraentj adj. Qui se fait en secret, en cachette : Rap-
port CLANDESTIN. Di'marches clandestiniîs. Il Où il se passe
quelque chose de secret : Maison CLANoiiSTlNE- il Qui agit
en secret, qui cache soigneusement ses actions : M. de La-
touche était CLANDESTIN. (Sto-Beuve.) [Peu usité.]
— Dr. Mariage cUindestin. Celui qui a été contracté en
dehors des conditions do publicité que la loi prescrit.
11 Marché clandestin. Marché prohibé par la loi, comme
conclu sans cause ou fondé sur une cause immorale, il Pos-
session clandestine, Possession que l'on cache à ceu.x qui
auraient intérêt à la connaître.
— Anton. Autorisé, avoué, public, reconnu.
CLANDESTINE {dé-stin — rad. clandestin, parce que les
tiges de cette plante croissent en terre ou sous la mousse)
n. f. Genre de plantes parasites, de la famille des orobran-
chées, comprenant une seule espèce qui croit dans l'Eu-
rope centrale et méridionale et dont le nom scientifique est
lathrxa. (V . laturée.) il On l'appelle aussi madrate, et
HERBE k LA MATRICE.
CLANDESTINEMENT (rfé-s/i) adv. En secret, d'une façon
clandestine : Se marwr clandestinement.
CLANDESTINITÉ {dé-sti) n. f. Caractère, vice légal de
ce qui est secret, clandestin : La clandestinité est un em-
pêchement dirimant du mariage.
-^ Encycl. Dr. La clandestinité est le défaut de publi-
cité de certains actes ou de certains droits qui doivent,
d'après la loi, se manifester au su et au vu de la société;
il en résulte un vice qui entache d'irrégularité ces actes
et ces droits. C'est surtout en matière de mariage et de
possession que la pratique a consacré l'expression de clan-
destinité pour désigner l'absence de publicité.
Nos anciens jurisconsultes appelaient mariage clandes-
tin celui qui avait eu lieu sans le consentement du père et
de la mère. Une ordonnance do 1556, confirmée en 15Î9,
déclara que les enfants, en ce cas, pourraient être exhé-
rédés par leurs parents. Une ordonnance de 1G39 les dé-
clara, eux et leur postérité, déchus ipso facto de tous droits
provenant de testaments ou de contrats de mariage. De-
puis le Code civil, il y a clandestinité du mariage quand
il y a eu absence de publicité dans la célébration (C. civ.,
art. 165 et 191). Les formalités qui constituent cette pu-
blicité sont: les publications, l'intervention de l'officier de
l'état civil, la célébration dans la maison commune. La
clandestinité est une cause do nullité absolue qui peut
être proposée par toute personne intéressée et par le mi-
nistère public. Mais toute contravention aux règles sur
la publicité ne rend pas nécessairement le mariage nul ;
le juge a ici un pouvoir d'appréciation. La clandestinité
ne résultera jamais, notamment, do la seule omission des
publications. Le mariage clandestin ne doit pas être con-
fondu avec le mariage secret, mariage qui a été contracté
valablement, mais que l'on a cherche à dissimuler au pu-
blic. Il y a clandestinité, en matière de possession, lorsque
celle-ci n'est pas exercée au su et au vu de ceux qui
auraient intérêt à la connaître; la clandestinité est un
obstacle à la proscription. Elle ne peut être invoquée que
par ceux à l'égard desquels la possession a été clandes-
tine. I,a possession, clandestine à sou origine, devient
utile à l'effet de prescrire à dater du jour où ce vice a
cessé. La possession clandestine n'est protégée par aucune
action iJossossoire.
CLANGUEUR (gheur — du lat. clangor, cri perçant) n. f.
Nom par lequel on désigne les cris retentissants do cer-
tains oiseaux comme le butor, etc.
CLANGULA n. m. Nom sciontilioue d'un sons-genre do
canards ayant pour type le garrot (lucephala ctani/ula). [Le
nom clo hacr/i/inlu doit f'tro préféré comme plus ancien.)
ClannaHMINAMUM, tribu indienne de l'île de Waii-
patoo. Elle présente les mêmes caractères physiques et
linguistiques que les Clahnaquah.
Clanricarde (Ulrich dis BriRoii, comte, puis marquis
DK), homme d'Etat anglais, né i Londres on 1601, mort A
.Sornerluil en 1657. Membre du parlement (ir.;i9-ici0), il
accompagna Charles I" dans l'oxpéilition d'Ecosse. En
1641, il fut mis A la tête do l'armée anglaise dans le Con-
naught, mais il m' |int résister aux parlementaires qui, on
1652, entraient A Galway. Lui-même no fut pas inquiété et
.se rôtira dans son cli.lieau do Somorliill. lia laissé : Me-
moirs of the marquis of Clanricarde (1722); Memoirt aud
letlers{n:,n).
ClanWILLIAM, comté do l'Afrique australe (colonio
ilii Cap), arrosé par la rivière Olifant; 11.5K0 hùb., sur
l.'.O.-.y kil. .:u-r. -^ Ch.-l. Clanwilliam.
CLA0TRACHELU8 n. m. Bot. Syn. do vehnonih.
CLAOXYLON {ksi) n. m. Genre d'euphorbiacéos, compre-
nant des plantes ligneuses qui croissent dan» l'Asie et
l'Afrique tropicales. Il On les appelle vulgaironionl uois
VIOLON, aux îlos Mascaroignes.
CLAN
CLAPPER
ClaparÈDE (David), théologien protestant suisse, né
à Genève en 1727, mort eu 18oi. Pasteur et professeur
dans sa ville natale, il a laissé de nombreux ouvrages ma-
nuscrits. Le seul qu'il ait publié est une réponse à Rous-
seau : Considérations sur les miracles (1765). Après sa
mort, on a publié un recueil de ses Sermons sur divers
textes de l'henture sainte (Genève, 1805).
ClaparÈDE (Michel), général français, comte do l'Em-
pire, né à Gignac (Hérault) on 1774, mort en 1841. Il partit
comme volontaire en 1792, Ht les campagnes do la Révo-
lution, accompagna Leclorc dans l'expédition de .Saint-
Domingue (1801), reprit la Dominique en 1804, se distingua
aux batailles d'Ulm, d'Austorlitz et d'Iéna, devint général
de division après la paix de Tilsit, et assista, en 1809, au
brillant combat d'Ebersberg. Le général Claparède montra
une égale valeur aux bataiUos d'EssIing et de Wagram, en
Espagne, dans les campagnes de Russie et deSaxe. Il
se rallia aux Bourbons en 1814, no prit aucune part aux
événements des Cent-Jours, devint commandant do lu
place do Paris ot pair de France à la seconde rentrée do
Louis X'VIII. A partir do 1830, il vécut loin des affaires
publiques.
ClaparÈDE (Jean-Louis-René-Antoine-Edouard), na-
turaliste suisse, né à Genève en 1832, mort à Sienne (Ita-
lie) en 1871. Il voyagea en Norvège, en Angleterre, en
Italie , et devint professeur d'anatomie comparée à l'uni-
versité do Genève. On lui doit, entre autres ouvrages esti-
més : Etudes sur les infnsoires et les rhizopodes (Genève,
1858-1860) \ Recherches sur l'évolution des araignées {Vtrechl,
l^ei); Recherches anatomigues sur les oligochétes (Genèvo,
1862) ; les Annéliiies chélopodes du golfe de Naples (Genève,
1868); Recherches sur la structure des aymélides séden-
taires (Genève, 1873) ; etc.
CLAPE (rad. clapet) a. f. Dans certains départements.
Soulier dont la semelle en cuir est à moitié attachée sur
une autre semelle de bois, de ma-
nière que le talon de cette dernière
semelle se sépare du pied pendant
la marche, i: On dit aussi clapette.
CLAPEAU (po) ou CLAPOT [po)
n. m Appareil employé dans les ate-
liers de blanchiment et de teinture ^^i
pour effectuer l'immersion et le dé-
gorgoage des étotfes trop chargées de teinture dans l'eau
ordinaire ou dans les divers bains : Il existe deux sortes
rfe CLAPEAOX : le clapeao sauteur, et ie clapeau cylin-
drique à lanières.
CLAPÉE (pé) n. f. Action du maçon qui applique contre
le parement d'un mur le mortier par jets à l'aide de sa
truelle.
CLAPEMENT n. m. Linguist. "V. CLAPPEMENT.
CLAPENG ipingh' — rad. clap. colline, dans le patois
languedocien) adj. Se dit d'une variété de moutons des en-
virons do Narbonne : Les moutons clapkngs.
CLAPER V. n. Linguist. Y. clapper.
CLAPET ipé — de l'allem. klappe) a. m. Soupape qui se
lève et se ferme, il Petite soupape adaptée à une chaudière
ou à une pompe et qui peut s'ouvrir et se fermer auto-
matiquement, par la seule pression du gaz ou du liquide.
Il Instrument en bois, composé d'un
marteau à manche articulé et d'une
planchette fixée perpendiculaire-
ment à la partie du manche qu'un
tient à la main, de sorte que . .•
marteau, étant mis en mouvement,
frappe sur la planchette. (C'est avec
cet instrument, ou avec une cré-
celle, que, dans les derniers jours
de la semaine sainte, quand les clo-
ches ne sonnent plus, les enfants do
chœur annoncent aux fidèles l'heure
des offices.)
— Encvcl. Le clapet est un im-
portant organe des jïompes et do
certaines machines. Les principaux
clapets sont : le clapet d'aspiration,
permettant à l'eau aspirée do pé-
nétrer dans un corps de pompe ou
d'un appareil similaire lorsqu'il s'a-
git de gaz au lieu do liquide ; le clapet de refoulement, qui
facilite la sortie do l'eau ou du fiuide gazeux; le clapet de
retenue, loouol s'oppose à ce que le fluide ou l'eau retour-
nent dans le réservoir où ils ont été aspirés; lo clapet de
sitre/é, c|ui, établi en certains points d'une tuyauterie, em-
pêche celle-ci do se rompre sous une trop forte charge.
J,os clapets sont plans, coniques, sphériques ou némi-
sphériques. Le clapet plan se compose d'une rondelle mé-
tallique, au-dessous do laquelle on a fixé une rondelle en
cuir d'un diamètre un jieu jdus grand afin de clore Iiermé-
ti([uement l'orifice que recouvre le clapet. Un arrêt, placé
à une faible distance au-dessus du disque métallique, em-
pêche l'inclinaison de devenir trop considérable. Lo clapet
coniqiio no diffère du précédent qu'on ce que, nu lieu d'une
rondelle, il est constitué par un tronc de cône ù bases
parallèles. Lo clapet sphériquo est, comme son nom l'in-
dinuo, formé par une sphère métallic|Ue qui glisse verti-
calement entre des guides pour s'opposer à tout déplace-
ment horizonial. Lo clapot hémisphérique repose, par sa
partie convoxo, sur l'orifice qu'il doit oliturer, tandis qu'une
anse, quo porte la surface plane, permet de l'extraire &
volonté do son siège; en même temps, dans l'axo inférieur
do la demi-sphère, est ûxéo uno tringle munie d'un poids
pour assurer la verticalité de son mouvement asconsionnol.
CLAPÈTE (rad. clape) n. f. Babil, bavardage. (Vieux mot
dont on a fait par corruption tapette.)
CLAPETER V. n. Babiller, bavarder, crier. (Vieux.)
CLAPETTE n. f. Cost. V. ci.APli.
Clapeyron (Bonolt-Paul-Emilo), ingénieur, né ù Paris
en 1790, mort en 1864. Ingénieur des mines, il passa plu-
sieurs années en Russie, puis revint en France (1831) et
devint ingénieur en chef des ponts el chaussées et membre
de l'Acnilémie des sciences (1858). On lui doit en partie lu
construction des chemins do fer de Versailles et (lo .Saint-
Germain. II n publié : V'iicj politiques el pratiques tur les
ti'araii.r iiiililirs en h'rance (1832), avec Flachat et I.iamé.
Clapham, ville d'Anglotorro, faisant partie do l'agglo-
méruiiun do Londres; 38.eoo hab. V. i.,oNiinKs.
Clapet : 1. Plan du
siège; 2. Caiip.^ du cla-
pet par l'axe.
CLAPI, lE adj. Se dit du lapin réfugié en son terrier.
CLAPIER {pi-é — de clapir) n. m. Endroit creusé de plu-
sieurs trous A lapins. Il Endroit préparé pour élever des
lapins domestiques.
— Lapin de clapier ou simplem. Clapier, Lapin domes-
tique.
— Pigeonnier de forme particulière.
— Foyer qui se forme dans un abcès ou sur le trajet d'une
fistule, particulièrement do la fistule de l'anus.
— Autref. Maison de tolérance, n Lieu infâme.
— Encycl. Un clapier proprement dit est formé par uno
cour non pavée et dont le sol est recouvert d'une couche
de marne pulvérisée, qui a la propriété de désinfecter les
urines des lapins qu'on y élève. Cette cour est close par un
mur aux profondes fondations, afin d'empêcher ces ani-
maux de s'échapper du clapier en creusant des galeries
souterraines. De plus, l'enceinte est partagée en plusieurs
compartiments séparés par des grillages. Les uns sont des-
tinés à recevoir les mères pleines ou celles qui ont des
petits; dans les seconds se trouvent les lapereaux; enfin,
dans les autres, les lapins adultes bons pour la vente.
Dans chacun de ces compartiments sont établies, ados-
sées aux murs, un certain nombre de loges couvertes,
munies de râteliers, d'auges, etc. Cet emplacement doit
toujours être nettoyé avec le plus grand soin: c'est uno
des conditions principales pour assurer un bon rendement.
ClaPIÈS (Jean de), ingénieur et astronome français,
né et mort à Montpellier |;i670-i740], quitta l'armée pour
s'adonner aux sciences, appliqua lo premier la trigono-
métrie rectiligne à la construction graphique des cadrans
solaires, calcula l'éclipsé do soleil du 12 mai 1706, et de-
vint correspondant de l'Académie des sciences, directeur
des chaussées du Rhône (1712), et, en 1718, professeur de
mathématiques à Montpellier. Il exécuta divers travaux
relatifs au canal de Provence, aux routes du Languedoc,
et sauva, en 1724, la ville de Tarascon, menacée d'une
submersion totale. Clapiès a écrit des mémoires.
CLAPIR (durad.german. Atep/i, faire du bruit) v.n. Crier,
en parlant du lapin : Les lapins glapissent.
Se clupir (rad. clapier), v. pr. Se blottir, se tapir dans
un trou, dans un clapier : Le lapin se glapit au moindre
bruit.
CLAPIS (pi) n. m. Grand éclat qu'on fait sauter par
accident en taillant le marbre.
Clapisson (Antonin-Louis), compositeur français, né
à Naples en léos, mort à Paris en 1866. Il commença à se
faire connaître par six quatuors pour voix d'hommes, et
par une suite de six morceaux à deux voix intitulée le Vieux
Paris. Ce fut alors qu'il accepta d'écrire, dans un délai do
deux mois, pour l'Opéra-Comique, la musique d'un ouvrage
en cinq actes intitulé la Figurante. Cette pièce, représentée
avec succès en 1838, fut la
source de sa fortune artisti-
que. Clapisson se mi ta publier
QO nombreuses romances (il
en écrivit plus de deux cents).
Il donna successivement à
rOpéra-Comique : la Sympho-
nie (1839) ; la Perruche (1840) ;
le Pendu (\Ml)\ Frère et mari
(1841); le Code noir (1842);
les Bergers trumeaux (1844);
Gibby la Cornemuse (1846),
un de ses plus grands succès.
Pin 1848, il voulut aborder
l'Opéra avec un grand ou-
vrage en cinq actes : Jeanne
la Folle, mais la tentative
prouva seulement que Cla-
pisson n'était i>as né pour le
grand drame lyrique. Il revint
alors à l'Opéra-Comique avec
la Statue équestre (1850), et
les Mystères d'I'dolphe (1852).
En 1854, il était élu membre
de l'Académie des beaux-arts. C'est cotte même année
qu'il donnait au Théàtre-Lvrique la Promise, dont lo
succès fut éclatant, et Dans les vignes. Il faisait représen-
ter encore, au même théâtre, la Fanchonnctte (1856), et
Margot 11857); écrivait pour l'Opéra-Comique les Trois
Nicolas (1858), et donnait de nouveau au Théfitre-Lyrigue
J/arno/ (186l). A co réi>ertoiro il faut encore ajouter : Don
Quichotte et Sancho, pochade musicale [Opéra-Conii(|uo
(1847)'; le Coffret de Saint-Dominique (1855); les Amou-
reux de Pcrrettc {lS5i), oi le Sylphe (1856). Ou doit aussi &
Clapisson un grand nombre do chœurs orphéoniques.
Clapisson qui, en 1861, fut nommé professeur d harmonio
au Conservatoire, avait formé uno collection nombrcuso
d'instruments do musique, qu'il céda la même année, à
l'Etat; il en fut le conservateur. Ce fut là le premier
fonds du musée instrumental du Conservatoire.
CLAPOT n. ni. Syn. do CLAPKAU. V. ce mot.
CLAPOTAOE [taj') n. m. Mouvement et bruit do vagues
qui s'élèvent et retombent courtes et pressées : Le clai'o-
tage est incommode au.T embarcations. ^On dit aussi cla-
potement, et clapotis. 11 Bruit du même genre que l'on pro-
duit en agitant l'eau : Le CLAPOTAOS des tavanditret.
(G. Sand.)
CI^potant [tan). ANTB adj. Qui clapote : Desmguet
CLAP0TAN ri:s.
CLAPOTEMENT n. m. Mar. Syn. do clapotage.
CLAPOTER (de l'allem, klappen. faire du bruit) v. n. So
brisor en lames courtes et serrées, on produisant le bruit
particulier appelé .. l'iapotago . : Mer qui CLAPOTK.
CLAPOTEUX((eil), EUSEa.lj.Qui clapote : Lèvent, le cou-
rant, etc.. rendent les eauj- clapotkiisks. 11 Par ext. : Lit joie
CLAPOTEUSK de la foule. (Ch. Baudelaire.)
CLAPOTEUSC n. f. Toclin. Syn. do tboqobt. V. co mut.
CLAPOTIS \fl] n. m. Syn. de clapotaok.
CLAPPEMENT ou CLAPEMENT (iimil) n. m. Bruit SOC,
aigu, prudutt par la langue, quand, après l'avoir fortomont
appli<]uée contre te palais, ou l'on détache brus()uomont :
Lit langue des Hottentots est pleine de ci.apphmknts.
— Par anal. Bruit des lèvres qui so détachent l'uiio do
l'autro.
CLAPPER OU CLAPER (do l'allem. klap/ien, fairo du
bruit) v. n. Produiro un clappooiont.
Clapiaaon.
Clapperton.
i. Claque. — 2. Chapeau à claque.
CLAPPERTON — CLARENCE
Clapperton (Hugh), voyageur écossais, né en 1788
à Annau (comté de Dumfries), mort près de Sokoto (Sou-
dan) en 1S27. 11 débuta par servir dans la marine do com-
merce, puis dans la marine de guerre ; après être resté
en demi-solde de 1817 à 1822, il fit partie de l'expédition
chargée, sous la direction du D' Oudaey, d'explorer l'inté-
rieur de l'Afrique septentrionale. Partis de Tripoli en 1822,
Oudney, Denham et Clapper-
ton gagnèrent Mourzouk, puis,
non sans difticultés, la province
de Kanem, et le lac Tchad, que
n'avait encore vu aucun Euro-
péen {4 févr. 1823}. Arrivés à
Kouka, capitale du Bornou, ils
se séparèrent : Clapperton se
dirigea, avec le D"^ Oudney, vers
rO., et, après la mort de son
chef, visita Kano et Sokoto, d'oii
il rapporta une carte géogra-
phique des Etats du sultan
Bello, quand, n'ayant pu pous-
ser jusqu'au golfe de Benm, il
regagna l'Europe par ie Bor-
nou, Kouka, le désert du Sa-
hara et Tripoli (janv. 1825).
Clapperton, promu capitaine de
corvette, repartit en 1825 pour
l'Afrique, avec le capitaine
Pearce. Débarqué à Ouidah, il gagna une branche de la
rivière de Lagos, la remonta. etTsans se laisser découra-
ger par la mort de ses compatriotes, continua son voyage,
avec son domestique, Lanaer, parle Yoriba, le Borgou et
Boussa jusqu'à Kano; puis il se rendit, avec le sultan
Belle, à Sokoto, où il mourut.
CLAPPERTONIE (de Clapperton, n. pr.) n. f. Bot. Syn.
<le HONCKÉNYE.
CLAPPIE 'pi) n. f. Genre de composées-héiénioïdées,
renfermant des herbes du Mexique.
CLAQUADE {kad') n. f. Fam. Série de claques.
CLAQUART {kar') n. m. Variété de pigeon domestique.
CLAQUE {klak") n. m. Pop. Maison de tolérance.
CLAQUE [klak') n. m. Sorte de chapeau d'homme, qui
s'aplatit et se relève à volonté, à l'aide d'un ressort.
— C/i' peiH à c/açue. Chapeau à très larges bords rele-
vés et aplatis sur les côtés, de façon à former deux
cornes ai Ion- ...^ — ..
gées et plus ou
moins recour-
bées en haut.
(En France,
■c'est la coif-
fure de grande
tenue des gé-
néraux, des
officiers de
marine, des
élèves de l'Ecole polytechnique, de la garde républicaine,
de certains garçons de recettes, etc.)
— Jouet d'enfant consistant en une feuille do papier,
qu'on plie de telle façon que, lorsqu'on lui imprime une
vive secousse, elle s'ouvre avec bruit.
CLAQUE { Ar/aA'" — subst. verbal de claquer) n. f. Coup
donné avec le plat de la main : Donner, Èccevoir des
CLAQUES. 11 Fam. Figure à claques. Visage déplaisant qui
donne des envies de lui appliquer des soufflets.
— Pop. En avoir sa claque, En avoir assez, être très
fatigué.
— Cost. Sorte de socque plat, que les dames mettaient
par-dessus leur soulier, pour se préserver de l'humidité.
11 Prendre ses cliques et ses claques,
S'en aller promptement. (Fam.)
— Techn. Partie d'une tige de
bottine confinant à la semelle :
Bottines de drap avec claqcks ver-
nies. V. CLAQUER.
— Théàtr. Troupe de gens payés
pour applaudir et aider au succèsdes auteurs et des acteurs.
— ENCTCL.Théâtr. La claque, dit-on, devrait son origine
.à Néron. Suétone assure que cet empereur, lorsqu'il fai-
sait au peuple de Rome l'honneur de chanter dans l'amphi-
théâtre, avait un bataillon de 5.000 jeunes gens robustes,
chargés de l'applaudir. Quant aux applaudissements, on
en distinguait trois espèces : les bonibi, dont le bruit imi-
tait le bourdonnement des abeilles; les imbrices, qui re-
tentissaient comme la pluie tombant sur les tuiles; enfin,
les testx, dont le son éclatait comme celui d'une cruche
^ui se casse. Les historiens nomment les claqueurs Ju-
venes, et leurs chefs cui-atores.
En France, la claque, à l'état d'armée permanente et
régulière, est une création moderne. Le premier qui ait
pressenti tout le parti qu'on en peut tirer est un poète de
boudoir. Dorât. Pour opposer des admirateurs à la froi-
deur du public, il acheta des billets de parterre, et les
-distribua à ses fournisseurs, à ses domestiques, etc., à la
condition qu'ils paveraient le prix de leurs places en ma-
Difestations approbatives. Dès lors, les applaudissements
rétribués passèrent dans les mœurs théâtrales. Ils furent
organisés et monopolisés en quelque sorte par le cheva-
lier de La Morlièro. Aujourd'hui, tous les théâtres ont des
claques organisées. Leur chef reçoit tantôt désappointe-
ments fixes, tantôt un certain nombre de billets qu'il re-
vend. Le personnel claquant se compose d'intimes, cla-
queurs habituels, qui sont pour la plupart de pauvres
diables, passionnés pour le spectacle, et admis gratis à
la condition d'applaudir; do lavables {laver, en argot, si-
aaïûe vendre), qui payent à vil prix leur entrée au chef
Ho claque; do solitaires, amateurs qui, pour ne pas faire
la queue, pénètrent a» parterre avec la claque, en payant
la totalité du j)rix de la place à u l'enirepreneur do
succès ». D'ordinaire, le chef do claque et son second as-
sistent aux deux dernières répétitions de la pièce qu'ils
sont appelés à Routeuir, et ils notent d'avance les scènes
et les mots à effet.
Mais le aéa'ie contemporain no s'en est pas tenu aux
vulgaires claqueurs classiques ; i! a inventé les pleureuses
et les rigolards, dont lo nom mémo indique la fonction,
basée .stir ce que les larmes et le rire sont contagieux. On
a vainemc-nt réclamé la suppression de la claque.
CLAQUEB0I8 (ke-ho-a — do l'impératif de claquer, et do
toiê) u. m. Instrument do percussion d'origino très aa-
Claque.
cienne, essentiellement populaire en raison de son extrême
simphcité et qu on retrouve en tous pays. V. xylophone.
CLAQUEDENT [ke-dan — de claquer, et dent)Q.m. Gueux,
misérable dont le froid fait claquer les dents : Les pauvres
cLA^UKDENTS tout piteux. (Th. Gaut.) — Par assimilation,
Cabaret, tripot de bas étage, n Maison de tolérance.
CLAQUEFAIM ike-fin) n. m. Arg. Misérable, famélique,
homme qui meurt do faim.
CLAQUEMENT [ke-tnan) n. m. Bruit de deux objets qui
s'entre-ehoquent : Claquement de mains, des dents.
CLAQUEMURER fA-e — deTanc. expression à claque-mur.
Xlaquemurer quelqu'un, c'est le réduire à se heurter aux
murs qui l'entourent] > v. a. Tenir étroitement enfermé dans
un édifice : Claqukmurer des prisonniers.
— Fig. Resserrer, hmiter dans des bornes étroites :
liousseau n'a eu en vue que de claquemurer le genre humain
diJ7is la civilisatton. (Fourier.)
Se claquemurer, v. pr. Se tenir renfermé. îi Fig. Limiter
son activité, son influence dans des bornes étroites.
CLAQUE-OREILLE {klak', rri/') n. m. Pop. Chapeau à
bords pendants, qui battent sur l'oreille. H PI. Des claque-
OKEILLKS.
CLAQUE-PATIN {klak') n. m. Pop. Littéralem., Homme
dont la savate claque contre le talon, misérable. (On trouve
dans Villon cliquepafin). Il PI- Des claque-patins.
CLAQUER [ké — rad. claque) v. n. Produire un bruit sec
par un choc soudain : On claque des dents quand on a froid.
Il Applaudir en frappant des mains. V. claque.
— Fig et fam. Faire claquer so7i fouet. Se donner des airs,
faire l'homme d'importance.
— Arg. Manger, à cause du bruit des dents, il Dépenser :
Claquer sa galette, il Claquer du bec, Avoir faim sans avoir
rien à manger, il Mourir.
— V. a. Donner une ou plusieurs claques : Claquer un
enfant, ii Applaudir en frappant des mams : Claquer l'au-
teur et les acteurs.
— Arg. Vendre : Claquer ses meubles.
Claqué, ée part. pass. du v. Claquer.
— Cordonn. Chaussure claquée. Celle dont la partie la
plus rapprochée de la semelle a été garnie de cuir ou d'une
autre matière destiuée à la rendre moins perméable à
rhumidité.
— Manèg. Cheval claqué. Cheval dont les tendons des
canons sont en mauvais état.
CLAQUESOIF {ke-so-af^) n. m. Arg. Homme très altéré
et qui n'a pas de quoi boire.
CLAQUET (kè) n. m. Techn. Petite latte qui se trouve
sur la trémie d'un moulin et qui produit un bruit continuel.
— Bot. Nom vulgaire de la digitale pourprée.
— Conchyl. V. claquette.
— Loc. PROV. : Aller comme le claquet d'un naoulin, Ba-
varder sans cesse.
CLAQUETER [ke-té — rad. claquet. Plusieurs diction-
naires indiquent qu'il faut changer e en ê devant une syl-
labe muette -.Jeciaquète. Tu claquèteras ; nonsvréîèVQv'ioxis
doubler lo t dans lo même cas : Je claquette. Tu claquette-
ras, ce qui serait plus conforme à l'orthographe du s\ih-
^X3.nX\ï claquette. [Le mot n'existe pas dans la dernière édi-
tion du dictionnaire de l'Académie]) v. n. Crier, en parlant
de la cigogne : La cigogne claquette. il A été employé pri-
mitivement dans le sens de Claquer à
plusieurs reprises, produire des claque-
ments répétés : La cigogne fait claqueter
son bec d'un bruit sec et réitéra. (Buff.) Il
A signifié, aussi. Donner des claques à.
— Fam. Bavarder, caqueter. (Vieux.)
CLAQUETTE (AT/')n.f. Instrument formé
de deux planchettes à charnières, que les
maîtres d'école frappaient l'une contre
l'autre, pour donner un signal aux éco-
liers. (II n'est plus guère usité aujourd'hui t^iaquette.
.|ue dans les écoles congréganistes.) ii On dit aussi claquoir.
— Pop. Celui qui aime à débiter des nouvelles.
— Carnet de poche à l'usage des dames, pour serrer les
cartes de visite, prendre note des invitations, etc.
— Conchyl. Claquette ou Cliquette de lépreux ou de ladre.
Nom marchand d une coquille bivalve. Il On l'appelle aussi
claquet.
— Mus. milit. Instrument composé de deux bandelettes
de cuir réunies, à
leur extrémité, par irL^"iiffTl!II^^^^^^l_lrT
deux poignées, et *J"""- ■-rfftiTilL ^^^--'^ -^-44_
garnies de grelots.
Quand on les tend Claquette.
brusquement, elles
frappent l'une contre l'autre en imitant le bruit d'un fouet.
— Techn. Lame de bois très mince qui est placée der-
rière chacune des poignées du battant d'un métier à tis-
ser, pour y jouer le rôle de ressort.
CLAQUEUR {keur'], EUSE n. Personne qui donne, qui
aime à donner des claques, il Personne qui applaudit par
des battements do mams. (Se dit surtout des applaudis-
seurs à gages) : Un chef de claqueurs.
— Fig. Personne qui a la manie d'approuver, d'admirer ;
Il y a des gens nés claqueurs.
— Enctcl. Théâtr. V. claque.
CLAQUOIR n. m. Techn. V. claquette.
CLARA n. m. Genre de monocotylédones, famille des
herrériées, représenté par une seule espèce habitant le
Brésil méridional. Le clara ophiopogonoides est une herbe
à tige nulle, à fleurs régulières et hermaphrodites, dont
chacune est pédicelléo.
Clara Gazul (Théâtre de). Le véritable auteur de ce
recueil est P. Mérimée ; mais, quand il le publia, en 1825,
il le donnait comme la traduction des œuvres d'une comé-
dienne espagnole, Clara Gazul. Les pièces les plus remar-
quables sont : les Espagnols en Danemark, Inès Mendo et
le Carrosse du saint sacrement . Courtes, d'un dialogue bref
et serré, elles sont d'une extraordinaire intensité de vie.
CLARABELLA (du lat. clara, illustre, et bella, belle) n. f.
,Jeu tio flûte à tuyaux en bois do forme conique, qui se
trouve dans quelques orgues.
Cl4ARAC(Charlos-Othon-Frédéric Jean-Baptiste, comte
iiKj, antiquaire, né à Paris en 1777, mort en 1847. 11 suivit
sa famille dans l'émigration, servit dans l'armée de Condé,
puis dans l'arméo russe, devint, on 1808, précepteur des
enfants do Murât, roi do Naplos, et eut la direction dos
38
fouilles de Pompéi. Eu 1815, il lit un voyage au Brésil et
fut nommé, en 1818, conservateur du Musée des antiques
du Louvre. Ses principaux ouvrages sont : Fouilles faites à
Pompéi (1818); Description des antiques du Musée royal
(1820); À/usée de sculpture antit^ue et moderne (1826-1855),
avec un atlas de rigures au trait, sa publication capitale;
Manuel de l'histoire de l'art citez Its ancieris (1830-1847).
ClarbOROUGH ou Glareborough, bourg d'Angle-
terre (comté de Nottingham), près du canal de Chester-
lield ; 2.900 hab. Hauts fourneaux.
Glare (autref. Thomond), comté maritime des Iles-
Britanniques (Irlande [prov. de Munster]); 124.500 hab.,
sur une superrioie de 3.351 kilom. carr. — Ch.-l. Ennis.
ClARE, ville d'Irlande (prov. de Munster [comté de
Clare]), au confluent du Fergus avec le Shannon ; 620 hab.
Ancienne capitale du comté de Clare. Beau château situé
sur une île formée par la rivière ; aux environs, vieux ma-
noir de Buncraggy, intéressantes ruines de Clare Abbey,
bâtie en 1194 par Donald O'Brien, roi de Munster. — Bourg
d'Angleterre (comté de SufTolk), au confluent du Clare et
do la Stour, tributaire de la mer du Nord; 1.800 hab. De
ce bourg, les ducs de Newcastle prennent le titre do
« marquis de Clare ".
Clare (John), poète anglais, né à Helpstone en 1793,
mort en 1864. Fils d'un pauvre fermier devenu infirme, lo
jeune Clare se livra à tous les métiers pour paver ses
frais d'école. A l'âge de treize ans, les Saisons de 'Thomp-
son firent une grande impression sur lui et décidèrent de
sa vocation de poète. Il publia, en 1820, les Poèmes des-
criptifs de la vie des champs. Ce volume eut un grand succès
et, grâce à la notice biographique dont il était précédé,
valut à Clare de nombreux dons de ses lecteurs. Il devint
riche et épousa la tille d'un fermier. 11 publia encore : le
Ménestrel de village (1821). et la Muse rurale (1836). Mais
il se lança dans des spéculations malheureuses et se ruina;
il mourut dans une maison d'aliénés. Clare est, avant tout,
le poète de la nature; il excelle à célébrer ses beautés.
CLARÉ (du lat. clams, clair) n. m. Vin épicé, miellé et
sucré, que l'on servait jadis au dessert. (Il n'en est plus
fait mention après le xv" s.)
— Encycl. La préparation du c?ar^ était exactement la
suivante : cannelle, l once ; gingembre, l/2-once ; 6 clous
de girofle, 8 grains de paradis, un soupçon de noix mus-
cade. Broyer en poudre et tremper avec deux pintes de
vin et une demi-pinte de miel ; puis passer à la chausse
jusqu'à clarification complète.
ClAREGALWAY, bourg d'Irlande (prov. de Connaught
[comté de Galwayji; 2.400 hab.
ClAREMONT, château royal d'Angleterre (comté de
Surrey), près du village d'EsUer, à 24 kilom. S. do Lon-
dres. "Claremont, primitivement propriété de l'architecte
i^.
iiiiM'
BIlEM^
Cli&teau de Claremont
John Vanbrugh, puis de lord Clive (qui y construisit le
oliâteau en 1768), fut acheté, en 1R16, par la princesse Char-
lotte et le prince Léopold, qui devint plus tard roi des
Belges. Après la révolution de février 1848, ce château
devint la résidence de la famille d'Orléans. Louis-Pliilippe
y mourut en 1850, et la reine Amélie y a également ter-
mine sa vie. Depuis 1865, ce château fait partie du domaine
privé de la reine Victoria.
Claremont, ville de lAfriime australe (colonie du
Cap), au pied de la montagne de la Table ; 6.250 hab. Cul-
ture de la vigne. — Bourg des Etats-Unis (New-Hamp-
shire), sur le Connecticut; 5.600 hab.
CLARENCE (raiiss) n. f. .Sorte de chaussure, ne possé-
dant ni contrefort ni derrière, n
Peau de veau préparée pour la
fabrication des articles dits « de
corroirie ».
„ , , ^ Clarence.
ClarenCE, bourg des Etats-
Unis (Etat de New- York), sur le Tonawanda, affluent du
Niagara; 3.150 bab.
ClaRENCE-River, fleuve côtier d'Australie (Nouvelle-
Galles du Sud), tributaire de l'océan Pacifique, dans la
Shoal-Bay. Ce fleuve, long de 386 kilom., traverse un
territoire" riche en or, argent, cuivre, fer, pierres pré-
cieuses et charbon.
Clarence (ducs de). Le titre de duc « de Clarence » ou
"de Clarentza ■ a été porté par Villehardouin, qui possédait
le fort de Clair-Mont à Clarentza (Grèce), ville qui fut une
création des conquérants français. Mathilde de Hainaut le
porta au début du xiv» siècle, puis il passa â la maison
royale d'Angleterre, après lo mariage de Philippine de
Hàinant avec Edouard III. Depuis, il a été porte à diverses
reprises par le princecadet de la famille royale d'Angleterre.
.Selon les uns, le nom de " Clarence » vient do celui de
Clarentza, ville grecque du Péloponcso, importante au
temps des croisades, et le titre de • duc de Clarentza»,
porté par le fils du prince d'Achale, aurait été conféré
on 1362 à Lionel, fils d'Edouard III et de Philippe de Hai-
naut. Selon les autres, le nom de • Clarence » dérive plus
simplement de la ville de Clare (SulTolk.)
Clarence (Georges Plantagenet, duc de), né à Dublin
en 1419, mort à Londres en 1478. Fils do Richard, duc d"i'ork,
et do Cecil Neville, et frère d'Edouard IV, il fut créé « duc de
Clarence» en 1461 et devint, l'année suivante, lord-lieute-
nant d'Irlande. Lorsque Edouard IV voulut .se débarrasser
do la famille Neville, qui tenait tout lo pouvoir, lo fameux
39
lord Warwick, chef do cette maison, jeta los ymix sur Cla-
renco ot lui litépuusor sa lillo aînée, IsaboUo Novillel 1469) ;
puis il prôtondit inottro la couronne sur lo front tio son
gendre, (ju'il opposa no ttomont au roi. Après dos luttes sau-
glantos, Clarcnce passa tout à coup du côté do son frère
Edouard, qui put ga^iner ainsi surA\ arwick la ba taille déci-
sivo do BarQL'Ul-ni). Bientôt, le duc de (ilouciisior, uni fut
plus tard Richard III, (épousait la seconde tilli^ do Warwick,
Anne Nevillo, ce ipii lui attira ranimosité do Claronce.
D'un autre oùté, la discorde recommença à rogner entre
co dernier et Edouard, qui no pardonnait pas à son frère
son ancienne défection. Mécontent et aigri, Claronce tit
supplicier, sans la moindre formalité judiciaire, une dame
d'honneur do sa femme (pi'il accusa de l'avoir empoisonnre ;
ildéfonditonsuiteBnrdet, qui venait d'être pondu pour avoir
tramé la mort du roi ; enfin, il se dépensait on propos mal-
veillants, disant que son frère n'était qu'un bâtard et
n'avait point droit au trône. Finalement, Edouard le lit
arrêter (6 mars 1478) ot juger par une cour de chovalorie,
qui le condamna à mort sous lo chef de haute trahison.
Claronce, transporté secrètement à la Tour do Londres, y
fut exécuté. D'après un bruit qui courut peu après sa mort,
il aurait été noyé dans un tonneau de malvoisie.
CLARENCEUX fscû) ou CLARENCIEUX [si-eù) n. m. Titre
porté par le second dos rois d'armes [kint/s-of-arms) d'An-
floterre, c'est-à-dire un des trois chefs du collège héral-
ique de Londres.
Clarendon, village d'Angleterre (comté do Wilts) :
195 bab. Ruines d'un ancien château royal, dans lequel
Henri II décréta les ordonnances dites constitutions de
Clarendon, pour restreindre le pouvoir du clergé.
Clarendon (statuts et concile de). Henri II, roi d'An-
gleterre, avait réuni, en 1164, une assemblée d'évêques et
de barons, pour leur faire sanctionner un règlement en
six chapitres, connu sous le nom de statuts ou constitutions
de Clarendon. Les appels au pape étaient remplacés par
l'appel au roi ; les clercs étaient, en matière criminelle,
soumis à la juridiction civile; le roi disposait à son gré
des dignités ecclésiastiques, et les clercs qui en étaient
revêtus recevaient défense de sortir du royaume sans
sa permission. Thomas Becket, archevôq^uo de Cantorbéry
depuis 1162, signa d'abord ces constitutions avec les
autres évêques ; mais, quand Alexandre III les eut con-
damnées dans leurs dispositions principales, Becket se
rétracta et supplia le pape de l'absoudre de sa faiblesse.
Il paya cette rétractation de sa vie. Mais, après son
martyre, les constitutions de Clarendon furent abrogées
Sar le roi Henri II. L'abrogation eut lieu au concile
'Avranches (1172).
Clarendon (Edward Hyde, comte de), homme d'Etat
anglais, né à Dinton en 1608, mort à Rouen en 1674.
Elève d'Oxford, inscrit ensuite au barreau de Londres, il
fit partie du Court parlement, puis du Long parlement,
où il défendit énergiquement et éloquerament la cause du
roi. Charles I" le nomma chan-
celier de l'Echiquier (1643).
Après l'exécution du roi, il
passa en Hollande, puis en
France. Dès sa restauration,
Charles II le confirma dans
ses dignités, le créa baron,
puis comte de Clarendon en
1660, et permit à sa fille Anne
d'épouser le duc d'York, qm
fut Jacques II. Clarendun ,
méconnaissant la récenr.-
révolution, mécontenta lui.
le monde par ses idf
ultra-conservatrices. Le peu-
ple lui attribua les résultats
négatifs de la guerre do
Hollande, voire la peste ot
l'incendie de Londres. Ta-
blant sur cette impopularité
ot sur le mécontentement du
roi dont il avait empêché le divorce, Buckingham l'impliqua
dans une intrigue qui aboutit non seulement à la perte de
ses fonctions, mais â une accusation de haute trahison.
Clarendon s'enfuit en France, où il occupa sesloisirs forcés
à rédiger des ouvrages historiques qui sont remarquables.
Il sollicita vainement son rappel. Citons do lui : Htstory of
the rébellion ofEngland (1704-1707); History oftke civilwar
in Iretand[mi); une autobiographie : the Life of Edward,
earlof Clarendon {n^9); des mémoires politiques: Claren-
don's State papers {nei-ngG) ; dos essais sur dos sujets mo-
raux ; dos écrits religieux comme un Discours sur la puissance
du pape, nno Réponse auLévialhan de Hobbes, en tin, un Jour-
nal ot une Correspondance qui ont été publiés par ses fils.
— BiKLiOGR. : Agar Ellis, Historical inquiry respectinq
the chavacter of ^.'/aï-enrfon (Londres, 1827) ; Thomas Henry
Lister. Life of Clarendon (Londres, 1838); Thoresa Lewis,
Lives of the l'riends and Contemporariea of Clarendon (Lon-
dres, 18:)2).
Clarendon (George \VilIiam Frederick ViLLiERs, ba-
ron Hvnrî, comte i>n), honinio d'Etat anglais, né en 1800,
mort à Londres en 1870. Elèvo do Cambridge, il entra
dans le service diplomatique et occupa avec distinction
divers postes. Ministre plénipotentiaire à Madrid en 183;{. •
il eut une part prépondérante dans la formation do la
quadruple alliance de 1834. Il retourna en Angleterre
on 1838 ot entra ù la Chambre des lords, où il prit uim
grande influence. Garde du sceau privé ot chancelier du
duché do Lancastro en 1840, loader do l'opposition et l'un
des adversaires les plus acharnés do Robert Pool, il fut
nommé président du bureau du commerce dans lo minis-
tère do John Russoll (1840) ot lord-lioutenant d'Irlande on
1847. Son administration fut oxcollonto. R(uivors6 avec lo
cabinet on I8r.2, il devenait, la mémo année, ministre des
alTairos étrangères. Il conserva co portefeuille jusqu'en
1858, ot lo reprit do 1865 ù. 1866, ot en 1808, dans le cabinet
Gladstone. li fut ainsi mf'\6 activement aux grandes ques-
tions do politique étrangère du tomns : la guorro do Cri-
mée, lo congrès do Paris, le Sloswig.Vaffairo de l'.WaArtmrt.
— BiHLioGR. : Lord lieutenant Clarendon, ùnnn « Qua-
tfrly Roviow » (mars 1850); Lord Clarendon s adminis-
tration, dans " Edinburgh Roviow» (janv. 1851).
Clarens, hameau de Suisse (canton do Vaud [district
ilo Viwcy I), dénnndanco do la communo do Montroux, sur
lo lac do Genève. Station sanitaire très fréquentée. Aux
CLARENCEUX
CLARINETTE
environs, sur une éminonce plantée do vignes, s'élève le
chiiteau do Châtelard (reconstruit en 1441), où Jean-
Jacques Rousseau a placé la scène do la Nouvelle lîéloise.
ClARENTZA, ClARENCEou GhIARENTZA, bourgade
du ruyaumo do Grèce (Moréo [nomo dAchaïe-et-ElideJ),
près du cap Clarentza. Cette ville, bâtie au xiii" siècle,
sur remplacement do l'ancienne Cyllène (dont il reste
quelques ruines), fut autrefois uno place importante et
fortifiée; une famille du Hainaut la posséda. V. Clarence
{ducs de).
CLAREQUET {kè) n. m. Conserve do fruits formant une
geléu iranspareute, d'oii son nom.
CLARET {rè — rad. clair) n. m. Vin rouge, peu foncé de
couleur. (On dit plus ordinairement clairet.) il Les Anglais
donnent ce nom à tous les vins rouges, et particulièrement
aux vins do Bordeaux.
GlarET, ch.-l. de canton de l'Hérault, arrond. et à
28 kilom. de Montpellier, près du Brestalou, affluent du
Vidourlo, et de la limite du département du Gard ; 628 hab.
Culture du mûrier, vignes. L'existence de Claret est con-
statée par des actes de 1162. — Lo canton a 9 comm, et
2.057 hab.
Claret (Charles-Pierre), comte de Fleuriku, marin
fram.-ais. V. Flkdrieu.
Claretie (/( — Arsène-Arnaud, dît Jules), écrivain
et journaliste français, né à Limoges en 1840. II fit ses
études à Paris, où il entra dans le journalisme en 1860.
Soit sous son nom, soit sous les pseudonymes d'OLiviER
DE Jalin', Candide, Perdican, etc., il a collaboré avec
une extrême fécondité â un grand nombre de journaux
et de revues. Président de la Société des gens de lettres,
il devint, en 1885, administra-
teur de la Comédie-Française,
et fut élu, en 1888, membre
de l'Académie française. On
lui doit les ouvrages les plus
divers. Citons, parmi ses ro-
mans : une Dràlesse (1862);
im Assrt55m(1866); les Musca-
dins (1874); le Beau Solir/nac
(18761; le Troisième dessous
(1878); une Femme de proie
(1880J; les Amours d'un interne
(ISSl); Monsieur le ministre
{liSlj-Je Prince Zilah{l8SA): le
Candidat (1887); la Cigarette
(1890); r Américaine (1892);
l'Accusateur {IS91); Brichan-
teau comédien (1896); parmi
ses pièces de théâtre : les Mi-
)-aèefl«(1879); Monsieur le mi-
nistre (^1883); parmi ses ouvrages sur des sujets histori-
ques : les Derniers Montagnards (1867); la Débâcle {l&ll); la
France envahie (iSll); Paris assiégé (1871); Camille Des-
jnoulins{lslD); Histoire de la révolution de IS70'/S7f (isiâ-
1876); le Drapeau (1879); parmi ses ouvrages littéraires et
autres : les Contemporains oubliés (1864); la Vie moderne au
théâtre (1869-1875); Molière (1873); Peintres et sculpteurs
contemporains (1873-1883); Porti-aits contemporains (1875);
Célébrités contemporaines (1883) ; la Vie à Paris (1881-1887 et
1896-1898). — Son neveu, Léo Claretie, né à Paris en 1862,
a publié plusieurs ouvrages, entre autres : Lesage {\S9\):
i université moderne {1992} ; J.-J. liousseau etses a7nis{lS96).
Claretta (Gaudenzio), écrivain italien, né à Turin en
1833. Membre de la commission d'archéologie et des beaux-
arts de Turin, il s'est surtout occupé d'histoire et de re-
cherches archéologiques. Ses principaux ouvrages sont :
Histoire de la régence de Christine de France, duchesse de
Savoie (1869); les Dernières Années de Bonne de Savoie,
duchesse de Milan (1870); Histoire diplomatique de l'ait-
cienne abbaye de San-.uichele-della-Chiusa (isio): Chro-
nique du municipe de Giaveno du vm' au xix" siècle (1875) ;
Histoire du royaume et de l'époque de Charles-Emmanuel II,
duc de Savoie (Gènes, 1877-1879J ; etc.
GLARETTE {rèt') n f. Autre nom du vin appelé généra-
lement CLAIRETTE.
CLARl(rabbéJoan-Charles-Mario), compositeur italien,
né à Pise en 1669, mort vers 1740. Il fut élôvo. à Bologne,
de Jean-Paul Colonna, ot, après avoir fait représenter en
celte ville, en IGDS, un opéra intitulé il Savio aeliranle, de-
vint maître de chapelle à Pistoio. Clari a écrit do nombreu-
ses œuvres do musiipie rcligiouso : un Stabat Mater, uno
messe do Requiem, plusieurs messes ù quatre ot ù cinq
voix, dos psaumes à doux chœurs et do nombreux motets.
Mais, co qui assure à ce musicien exquis uno gloire écla-
tante, c'est son admirable collection do duos et trios pour
le chant avec la basse continue, publiée eu 1720.
Clari, opéra semi-sérieux en trois actes, paroles do '
jusinuo d'IIalévy, représenté À Paris, au 'riiéfaro-Italii
lo 9 décembre 1828. Halévy, à son retour do Homo, où il
avait été pensionnaire do l'Académie do Pranco, était
entré à co théâtre comme maestro al ccmbalo (accompa-
tnateur). Il profita do la présence au Théâtre-Italien do
M™" Malifiran pour écrire à son intention un ouvrage im-
portant. Le sujet en fut emprunté â un ballet-pantomimo
(lui avait eu ù l'Opéra un énorme succès ; Clari ou la
f'romesse de mariage. Sa partition était remarquable, et
le succès fut complet.
GLARIA n. m. Nom ancien donné par Bolon â la
lotte commune
(Iota vulgaris).
V. LOTTK.
ClarUs.
CLARIAS
(ns.v)n.m. Gen-
re do poissons
fihysostomes,
iiniillo des siluridés, comprenant des silures sans bou-
clier cervical, mais ù tempos ot joues fortement ossifiées,
â tHo plate ot obtuse, à corps allongé, ordinairoment
marbré.
— Kncvcl, Los elarias, dont on connaît uno douzaine
d'espèces réparties dans les régions chaudes do lancicn
monde, habitent les fleuves de l'Afrique et de l'Indo. Lo
ciarins commun du Nil ou harmoulh \clarias anguillaris)
aileinl 0'",00 do long. Citons aussi lo elarias Seriegalensis
f Afrique occidonlale); lo chrias magur (Inde mériitionalo).
CLARICORDE (de clair, et corrfe)n. m. Ancien instrument
à corde, appelé aussi manicorde.
Clarie (tkrre), terre antarctique découverte et ainsi
appelée par Dumont d'Urville, en janvier 1840.
CLARIÈRE (autre forme du motcLAiRiÈRK)n. f. Passage,
séparation entre les banquises et les gros amas de glace ;
espace de mer pris par les glaces de l'hiver, et qui se
dégage au printemps, ii Syn. do claibiîîre.
CLARIFICATEUR n. m. Substance chimique ou autre,
possédant la propriété de clarifier un liquide trouble su-
cré ou acide, c'est-à-dire pouvant dctorininer un dépôt ra-
pide des matières solides en suspension dans ce liquide.
CLARIFICATEUR, TRICE adj. Qui sert à clarifier, à fil-
trer : /'J/re CLAKIF1CATELR.
CLARIFICATION {si-on — rad. clarifie^-) n. f. Opération
qui consiste à épurer les liquides pour les rendre transpa-
rents, limpides; état d'un liquide clarifié : La clarifica-
tion arrive à certaines liqueurs par le seul repos.
' — Encycl. La clarification a pour objet de faciliter lo
dépôt de matières organiques tenues en suspension dans
certains liquides (vinaigres, sirops, etc.), de manière à
donner à ceux-ci une transparence complète. On emploie
pour cette opération divers procédés variant suivant la
nature des liquides à traiter; mais, d'une manière géné-
rale, que ces méthodes soient chimiques ou mécaniques,
elles ont toutes pour but de séparer du liquide que l'on
veut éclaircir les matières insolubles qui lo troublent. Il
est alors possible d'avoir ce liquide éclairci par filtrage
ou par décantation, ou encore par soutirage.
Le même mot s'applique à la clarification des eaux qui
tiennent en suspension des impuretés. On l'obtient de
diverses manières: soit en laissant reposer ces eaux, soit
en les décantant, soit encore en les additionnant de pro-
duits chimiques appropriés au but que l'on veut atteindre.
CLARIFIER (lat. clari ficare; de clarus, clair, et facere,
rendre) v. a. Rendre clair, épurer : Clarifikr un sirop.
— Fig. Rendre plus lucide : La gaieté clarifik l'esprit,
— Célébrer, rendre gloire à : Co7mnefAi clarifié mo«
père sur la terre, voits allez me clarifier. (Mass.) [Vieux.]
— Anton. Epaissir, troubler.
CLARIGATIO [si-o — mot bit.) n. f. Sommation adressée
par le peuple romain à un autre peuple, et qui se faisait à
haute voix [de claritate vocis), par un fécial nommé Pèï-e
Patrat (de pairnre, accomplir).
— Encycl. Ce fécial proclamait pour la première fois
la réclamation en mettant le pied sur le territoire étran-
ger, par une formule solennelle (Tite Live, I. 32) où il affir-
mait, au nom de la religion, la légitimité des prétentions
romaines. Il répétait ces paroles au premier habitant qu'il
rencontrait, puis à la sentinelle ou au premier habitant do
la ville capitale qui se présentait devant lui; enfin, en
présence du peuple et des magistrats. S'il n'obtenait pas
satisfaction, la guerre était déclarée au bout de trente-trois
jours. La déclaration de guerre, qui se faisait en lançant
un javelot sur le territoire ennemi, était aussi appelée cla-
rigatio.
CLARIN ou GLARAIN n. m. Sonnaille pour le bétail,
clochette ou dandain, ou tympane.
Clarinda. ville des Etats-Unis (Etat d'Iowa), suri©
Nodaway, affluent du Missouri ; 3.260 h.
Lainages.
CLARINE (rad. ctaii-) n. f. Petite son-
nette qu'on pend au cou des animaux
pour les empêcher de s'égarer quand on
les mène pailre.
CLARINE, ÉE adj. Agric. Qui porte
au cou une clarine.
— Blas. So dit des animaux qui ont
des clarines ou clochettes suspendues
au cou, qu'elles soient ou non d'un émail
particulier.
CLARINETTE {nèf— rad. clarine)a. f.
Instrument A vent, à bec et & anche. Il Par oxt. Musicien
qui joue de la clarinette.
— Encycl. La clarinette est un instrument & vent qui,
dans le quatuor des instruments do bois employé à l'or-
chestre (flûte, hautbois, clarinette et basson), "tient uno
place analogue à celle do l'alto dans le quatuor à cordes.
Elle est construite en buis, on ébéno ou en grenadillo. so
compose d'un tubo terminé par un pavillon évasé ; l'exécu-
tant joue on soufflant par un bec auquel est ajustée uno
mince languette do roseau appelée anche : le tube est percé
de trous que celui-ci bouche avec los doigts ou ù l'aide do
clefs pour modifier à son gré l'intonation.
La clarinette a des sons plus graves que la ftflto et le
hautbois, ot son étendue est plus grande que coUo do ces
deux instruments; cette étendue est celle-ci :
D'arfient
h une varhc d'azur
clariiiéd d'or.
U«gi>lr« «UKtgu.
c'est-à-dire qu'elle comporte trois octaves ot uno tierce.
Imaginée on l(>i>0 par un facteur d'instruments de Nu-
remberg, nommé Joun-Christophe Itenuer, la clarinette a
été l'objet d'améliorations sensibles de la part de divers
artistes et facteurs. Lefebvre, Ivan Mdller y avaient ajouté
diverses clefs. Mais le service lo plus utile lui fut rendu
par un virtuose allemand, Théobald Hadim, qui lui appli-
qua le svstémo d'anneaux réunis par une tige mobile A
laido duquel il avait déjA perloctionné la flûte. Los clari-
nottos les plus employées dans les orchestres ot dans les
musii^uos militaires sont eu .^t bémol ou on mi bémol (on
n'écrit plus guéro pour lu clarinette en fa, en la ou ou ut).
C'est vers lo milieu du xvia* siéclo que la clarinette fut
introduite dans les orchestres. Nous avons dit que lo
caractère iio sa sonorité so modifiait selon le degré do
gravité ou d'acuinS du son. C'est ainsi qu'on qualifie do
chalumeau le registre grave, si plein, si doux ot si nuMitn-
coliquo, tandis qu'iui donne volontiers lo nom de clair<m
au registre aigu. A cause de son éclat métalli»iuo ot criard.
— Clarinette haxsr. La clarinette basse, dont les pro-
portions sont beaucoup plus considérables que oollo*
CLARINETTER
CLARONCEAU
Clarinette.
de la clarinette ordinaire, est construite en si bémol,
et elle soune une octave plus bas que la clarinette d'or-
chestre en si bémol. Elle s'écrit, comme les
autres, sur la clef de sol. Son étendue est
exactement la même; sa sonorité est superbe,
et son timbre est plein d'ampleur. Dans l'or-
chestre symphonique, la clarinette basse n'est
guère employée qu'à l'état d'exception ; ce-
pendant, Meyerbeer en a obtenu des efî'ets
saisissants dans les Huguenots et dans le Par-
don de Ploèrmel. Wagner s'en sert plus cou-
ramment. On attribue 1 invention de la clarinette
basse à Grenser, facteur d'instruments do la
cour do Dresde, qui aurait construit la première
en 1793; en 1828, l'instrument fut pertectionné
par un facteur de Gœttingue, nommé Streitwollf .
— Clarinette d'amour. C'est une clarinette qui
se construisait en sol ou en fa, et dont l'usage
s'est depuis longtemps complètement perdu.
Elle se distinguait des autres clarinettes par la
plus grande longueur du tube et par son pa-
villon, dont l'ouverture, se rétrécissant à la
partie inférieure, aifectait le contour piriforme
du cor aiiL;Iais.
CU^RINETTBR [né-té) V. D. Fam. Jouer de la
clarinette.
CLARINETTISTE {né-tissV) n. m. Musi-
cien qui joue Je la clarinette, il On dit aussi clarinette.
CU^RIONÉE iàd Clarion, méd. et botan. français [1779-
184-iJ) n. f. Bot. Syn. de PÉRBzit;, et de homoianthe.
ClaRIOS. Myth. gr. Surnom d'Apollon, qui avait un tem-
ple à Claros, en lonie. — Epithète de Zeus, considéré comme
l'arbitre du sort (grec xT-apoç, forme dorienue pour xXr|6o;,
sort). [Zeus était adoré sous ce nom à Tégée, en Arcadîe,
en souvenir des enfants de Lycaon, qui avaient tiré au sort
les Etats de leur père.] — Le poète de Claros (Antimaquej.
CLARISXE (;î) n. f. Genre dont la place est douteuse dans
la classilication. (Il est rapporté généralement aux niyri-
céesou aux artocarpées, et comprend des arbres du Pérou.)
CLARISSE n. f. Religieuse de l'ordre do Sainte-Claire.
— Encycl. L'ordre des clarîsses fut
fondé en 1212, par sainte Claire. Saint
François d'Assise rédigea leur règle, qui
fut approuvée par le pape Grégoire IX;
elle unissait aux austéritêsles plus rigides
la pratique de la pauvreté perpétuelle.
La nouvelle congrégation, en se multi-
pliant, se divisa: les pauvres clarisses con-
servaient la règle primitive ; les urbartisles
acceptèrent les adoucissements approu-
vés par le pape Urbain IV. Sainte Co-
lette (1380-1447) réforma le monastère
de Corbie, et sa réforme fut adoptée par
beaucoup de maisons de l'onire. La prin
cesse Blanche, fille de saint Louis, sainii-
Hedwige, reine de Pologne, mom m-. m
sous rKabit des clarisses. Ces reii;_ ■ u-- s,
très nombreuses autrefois en 1 laiico,
furent dispersées par la Révolution. Elles
comptent, actuellement encore, plusieurs
maisons en France ; elles en ont une, notamment, à Pans.
Clarisse, planète télescopique, n" 302, découverte,
le 14 novembre 1890, par Charlois.
Clarisse Harlo"we (Histoire de), roman épîstolaire
de Samuel Ricbardson(i7-i9). Clarisse, dont le caractère at-
teint presque à la perfection, est persécutée par un père et
un frère tyranniques, par une sœur envieuse, et par tous
les membres d'une famille qui, dans des vues d'intérêt et
d'agrandissement, veut la forcer â épouser l'imbécile, in-
fâme et hideux Solmes. Elle fuit cet enfer et, candidement,
se confie à Lovelace. Dans une série de lettres, Clarisse
fait part de ses chagrins à son amie miss Howe. Au lieu
de l'asile honorable qui convient à la jeune fille, Lovelace
lui a donné pour demeure la maison de l'entremetteuse
Saint-Clair, avec trois filles de joie pour suivantes. Là se
déroule le drame : attaque du séducteur, défense de la
victime, lutte terrible où le misérable no recule devant
aucun moyen, pas même l'incendie et le poison. Un
philtre lui livre Clarisse endormie. Souillée, lajeuue fille
meurt, et Lovelace est tué en duel par le colonel Morden,
parent de la malheureuse enfant. Les qualités de l'ouvrage
sont la passion, le naturel, une belle peinture des caractè-
res; ses défauts consistent surtout en longueurs intermi-
nables. Ce roman était tombé dans l'oubli, même on Angle-
terre, lorsque Barré en donna une traduction nouvelle
en 1845. L'année suivante, Jules Janin en fit presque un
autre livre en le refondant et en le réduisant à deux vo-
lumes d'une lecture plus facile.
Le théâtre s'est aussi emparé de Clarisse Harlowe. A
citer, notamment, une pièce de Goubeaux. jouée en 1833 ;
et un drame en trois actes, dû à la collaboration de Du-
manoir. Clairville et Guiliard (1846).
CLARISSIMAT {ma) n. m. Titre de clarissime : Les cor-
recteurs jouissaient du CLXHissiMAT. (Sup. de l'Acad.)
CLARISSIME (lat. clarissimus, très illustre) adj. m. Titre
d'huiineur que l'on donnait â de hauts fonctionnaires, sous
le Bas-Ernpire.
CLARITE (de Clara, n. de lieu) n. f. Arséniosulfuro
naturel de cuivre, répondant, comme l'énargito, à la for-
mule Cu*AsS'. La clarlto des mines de Clara (forôt Noire)
se distingue de l'énargitc par sa symétrie monoclinique.
Clarius, moine et chroniqueur français, qui vivait dans
la première moitié du xii" siècle. Il résida successivonicut
aux abbayes do Flcury-sur-Loire et de Saint-Pierre-le-Vif,
à Sens. Son œuvre historique, rédigée â Sens, est surtout
intéressante pour l'histoire de la région sénonaise, i^a
Chronique de Ctariu», dite Chronique de S aint- Pierre- le-
Vï/,ti'6tendjus(|u'àll23; elleaété continuée jusqu'en 1184.
Clark ou ClaRKE, nom d'un certain nombre de com-
tés des Etats-Unis, dans les Etats d'Alahama, d'Arkansas,
de Géorgie, d'Illinois, etc. — Nom do deux comtés d'Aus-
tralie, dans la Nouvelle-Galles du .Sud et le Queensland.
Clark (William), voyageur américain, né en Virginie
en 1770, mort à Saint-Louis (Missouri) en 1838. Il com-
rnan'la, avec le capitaine Meryweathcr Lewis, la première
grande exploration nationale des vagîtes contrées arrosées
l»ar le Missouri, entropriso par les Etats-Unis, â la suite
de la cession do la Louisiane par la France. Clark et
Clarisse.
Lewis commencèrent, en 1804, à remonter ce fleuve par
eau jusqu'à ses sources dans les montagnes Rocheuses,
puis les franchirent et arrivèrent su"* les bords do l'Oré-
gon, auquel on a donné le nom de Colombia. Ils descen-
dirent ce fleuve jusqu'à son embouchure. Puis, après avoir
hiverné sur les bords de l'océan Pacifique, ils commen-
cèrent leur voyage de retour et regagnèrent le fort Louis,
sur le Mississipi, en 1806.
Clark (Guillaume Tierney}, ingénieur anglais, né en
1783 dans le comté de Somerset, mort en 1852. Il termina
la construction du canal de la Tamise et de la Med-svay,
et exécuta, entre autres travaux, le grand tunnel des col-
lines de Frindsbury, qui se rattache au canal de la Tamise ;
le pont suspendu élevé sur ce fleuve à Hammersmith
(1824-1827), et le pont suspendu sur le Danube, à Buda-
pest (1839-1849).
Clark (James), théologien et philosophe anglais, né
en 1836, pasteur de l'Eglise anglicane, chapelain à Anti-
gua, et membre de la Société asiatique de Londres. Ses
principaux ouvrages sont : Grammaire comparée des lan-
gues aryennes et autres langues (1865): les Epoques du
langage (1866), où il combat les théories de Max Muller
et de Benloëw sur la formation des langues; Qu'est-ce que
la science morale et chrétienne '/ (1866).
Clarke (Samuel), théologien anglais, né à Woolston
en I5y9, mort en 1683. Il appartenait à l'Eglise anglicane,
et se signala sous Cromwelî et Charles II comme orateur
de la chaire et comme écrivain. Parmi ses ouvrages, qui
eurentbeaucoup desuccès,nous citerons; la Moelle de l'his-
toire ecclésiastique (1649); Martyrologe général (1654). —
Son fils Samuel, mort en 1701, professa quelque temps à
Cambridge, et laissa, entre autres ouvrages, des AyinoCa-
tiens sur la Bible (1690).
Clarke (Jean), colonisateur anglais du xvi« siècle, un
des fondateurs de Rhode-Island, né en 1609 en Angleterre,
mort en 1676. Il exerça d'abord la médecine à Londres,
puis alla se fixer dans la colonie naissante de Massachu-
setts, et ensuite (1638) à Aquetneck, acheté aux Indiens;
il donna à ce territoire le nom de Rhode-îsland. En 1644,
il fonda une Eglise à Newport, en devint le pasteur, et
fut persécuté pour les innovations religieuses qu'il voulut
y introduire. S'étant rendu en 1663-1664 en Angleterre, il
y défendit les intérêts de la colonie et de la liberté reli-
gieuse, et obtint pour Khode-Island une nouvelle charte,
plus favorable à son développement.
Clarke (Samuel), philosophe, théologien et sermon-
naire anglais, né à Norwich (comté do Norfolk) en 1675,
mort à Londres en 1729. Il étudia à l'université de Cam-
bridge, où régnait la philosophie de Descartes, et entra dans
le clergé anglican. Il obtint un succès considérable en pro-
nonçant, en 1704 et 1705, ses
sermons sur l'existence et les
attributs de Dieu.
Son livre capital est celui
qu'il a composé avec ses
fameux discours et en les dé-
pouillant de la forme oratoire.
11 s'attache à montrer que
l'existence de Dieu doit être
établie, non point par des
preuves tirées des phéno-
mènes naturels, mais par des
arguments de raison pure: il
la déduit à priori de l'idée d'un
être nécessaire. 11 complète
sa démonstration en emprun-
tant à Newton sa preuve par
le temps et l'espace infinis,
qui ne peuvent être que des
attributs do Dieu. Le livre
intitulé a Démonstration ofthe
being and attribules ofGod est particulièrement dirigé contre
Hobbes et Spinoza. Il a publié, en 1705, une apologie du
christianisme sous ce titre : a Discourse concerniny the
inaltérable obligations of natural religion.
En 1715 et 1716, il eut avec Leibniz une discussion sur
l'espace et le temps. La correspondance des deux anta-
gonistes fut publiée en 1717. Il préparait, quand il mourut,
une édition de l'Iliade, avec notes et traduction en latin.
Une édition complète de ses œuvres a paru à Londres, en
1742. La traduction française de ses œuvres philosophiques
a été réimprimée en 1843, dans la bibliothèque Charpentier.
Clarke (Edward), navigateur anglais, né en 1741, mort
en 1779. Il fit trois fois le tour du monde, d'abord sous les
ordres du commodore Byron, puis sous ceux du capitaine
Cook, après la mort duquel il quitta le commandement de
la Découverte pour diriger l'expédition et prendre la place
de Cook sur la liésolution. Il tenta, sans plus de succès
que son chef l'année précédente, de trouver un passage
entre l'océan Pacifique et l'Atlantique à travers l'océan
Glacial arctique, s'avança jusque par 70"> 35' de latitude N.,
et, trouvant là une infranchissable barrière de glace, il
considéra comme suffisamment démontrée l'impossibilité
de trouver un passage au N.; Clarke reprit le chemin de
l'Angleterre, mais il mourut en arrivant au Kamtchatka.
Clarke (Ilenri-Jacques-Guillaume), comte d'Hune-
bourg, duc de Feltre, maréchal de France, né à Landre-
ciesen 1765, mort à Neuwiller (Bas-Rhin) en 1818. Fils d'un
garde-magasin des subsistances à Landrecics, d'origine
irlandaise, il entra à l'Ecole militaire en 17S1. En 1792, il
était lieutenant-colonel de dragons et, un an après, général
do brigade. Mais il fut destitué comme suspect (1793).
Rétabli dans son emploi deux ans après, et promu géné-
rai de division, !e Directoire lui confia, en 1796, la mission
délicate de surveiller les agissements do Bonaparte. Clarke
n'eut garde do s'en acquitter et se mit au mieux avec Bona-
parte. Destitué do nouveau, il recueillit, après le 18-Bru-
maire, les fruits de son habile diplomatie. Il servit à
Napoléon de secrétaire intime et l ac^compagna dans les
campagnes do 1805 et 1800. En 1805, il remplit les fonc-
tions de gouverneur do la haute et basse Autriche ; en 1806,
celles de gouverneur do Berlin. En 1807, il devint minis-
tre do la guerre. Dès l'arrivée des Alliés devant Paris,
il s'enfuit à Blois avec l'impératrice et se déclara roya-
liste. Aussi accompagna-t-il Louis XVIII à Gand ; il de-
vint pair do France (1814), ministre do la guerre, maréclial
do Franco et gouverneur do la 14" division militaire (1817).
Napoléon l'avait créé - comte d'Hunobourg ■> ou 1808, et
" duc do Foltro » en 1809.
Clarke-
40
Clarke (John), connu sous le nom de Clarke-'Wtiit-
feld, organiste et compositeur anglais, docteur en musique
des universités de Cambridge et d'Oxford, né à Gloucester
en 1770 , mort à Holmer en 1836. On connaît de cet artiste
quatre volumes de musique d'église [Cathedral music],
plusieurs recueils de glees (chansons), deux volumes do
chants sur des poésies de Walter Scott et de iord Byron,
et un oratorio en deux parties intitulées le Crucifiement
et la Résurrection. Il édita plusieurs publications intéres-
santes : les oratorios de Htendel arrangés pour le piano
(15 vol.); les Beaatt:s de Purcell (2 vol.) ; etc.
Clarke (Edouard-Daniel), voyageur et minéralogiste
anglais, né â Willingdon en 1769, mort en 1822. Il fit,
de 1790 à 1802, un immense voyage en Europe, en Asie,
en Afrique, visita, en 1812, la Hongrie, la Bulgarie, etc.,
et devint professeur de minéralogie à Cambridge. 11 avait
rapporté de ses excursions, entre autres objets précieux,
une statue do Cérès Eleusis, le sarcophage dit " d'Alexan-
dre le Grand » , le manuscrit de Platon trouvé dans l'île do
Pathmos. Son principal ouvrage est intitulé : Travels in
varions countries of Europe, Asia ami Africa (1810-1824);
la première partie a été traduite en français (isiS).
Clarke (Mary-Anne), aventurière, née à Londres en
177G, morte à Boulogne en 1852. Elle était de très humble
extraction et avait épousé, en 1794, un ouvrier maçon. En
1803, elle parut tout à coup à Londres, entourée d'un luxe
extravagant : elle se donnait publiquement comme la mai-
tresse de Frôderik, duc d'York, qui, se trouvant compromis
dans des procès intentés à Mrs. Clarke, se vit obligé de
donner sa démission de commandant en chef de l'armée
anglaise. Il fut, de plus, l'objet d'une foule de pamphlets
dont l'un, the Rival princes (1809), était de Mrs. Clarke
elle-même. Celle-ci parvint à extorquer au duc une forte
somme en le menaçant de publier sa correspondance. Mais
un second libelle qu'elle écrivit en 1813, a Letter to the
riglit hon. William Fitz-Gerald, lui ayant valu un an do
prison, elle se retira en France, où elle mourut.
Clarke (Mary Novello, mistress Cowden), femme
de lettres anglaise, née en 1809, a publié de nombreux arti-
cles dans les magazines, des romans : les Aventures du ma-
rin Kit Bam (184S) : le Cousin (1854), etc., une étude sur les
Héroïnes de Shakspeare (1850); mais elle doit surtout son
renom, en Angleterre, à une Concordance de ^'^halcspeare
[Complète concordance to Shakespeare, 1845), travail qui lui
prit seize années entières.
Clarke (Henry Htde), ingénieur et philologue an-
glais, né à Londres en 1815, mort en 1895. Après avoir
été soigneusement élevé par son père, connu pour ses
deux projets de canalisation de l'isthme de Panama, il fut
nommé ingénieur civil à Londres, en 1836. Depuis cette
époque, tout en s'occupant avec ardeur de sa profession,
il n'a pas cessé d'écrire dans le « Journal des ingénieurs
civils et des architectes u, et dans d'autres feuilles pério-
diques de même nature. Comme philologue et linguiste,
Clarke fut remarquable ; il parlait couramment quarante
langues et dialectes, et en comiircnait une centaine.
Comme inventeur, il est surtout connu par les perfection-
nements qu'il apporta à la machine d'induction de Pixii.
Parmi ses ouvrages, citons : Leçons sur les couleurs {iZ'i9)'t
Théorie de la construction des voies ferrées (1846) ; Aouveau
Dictionnaire de la langue anglaise (1855) ; Manuel de phi-
lologie comparée (1859); les Habitants préhelléniques de
l'Asie Mineure (1864) ; la Langue paléo-géorgienne et les
Etablissements caucaso-thibétains en Asie (1870) ; la Terre
sainte et l'Europe {i&lO) ; l'Epoque du Caucase (1873) ; Mé-
moire sur la grammaire comparée de l'éqyptien et du copte
(18~3}; le Culte du serpent et de Siva et ta mythologie {\9>1&)\
l'Epoque des Rhithus et des Rhithos- Péruviens (1877);
Classification de la langue basque et de la langue scylhique,
et Grammaire comparée du japonais et du basque; the
Picts (Londres, 1886).
Clarke (machine de). Electr. V. induction.
ClarkE'S Fork ou Flathead, rivière des Etats-
Unis (Etat de Washington), affluent du fleuve Columtia.
De sa source (dans les montagnes Rocheuses) à son con-
fluent, ce fleuve mesure 1.045 kilora.
CLARKIE [kl — de Clark, bot. améric.) n. f. Genre
d'onagrariacées-œnotliérées, comprenant de petites plan-
tes annuelles à fleurs élégantes, pourpres ou lilacées, ori-
ginaires de l'Amérique septentrionale et occidentale, et
presque toutes cultivées dans nos jardins d'agrément.
Clarksburg, ville des Etats-Unis (Virginie), sur la
Monougahela , branche gauche de l'Ohio ; 5.760 hab.
Riches mines de charbon de terre.
ClARKSON (Thomas), philanthrope anglais, né àWis-
boach on 1760, mort à Playford-Hall, près d'Ipswich,
en 1846. Après des études brillantes, il se sentit, dès sa
jeunesse, une véritable vocation pour la cause de l'aboli-
tion de l'esclavage. Il publia force brochures, réunii d'.c
meetings, fit des conférences dans toute l'Europe. Il fut
grandement appuyé par la secte des quakers. Il eut la
joie de voir ses efforts couronnés de succès : le bill d'abo-
lition de la traite est de 1807, et le bill d'émancipation des
esclaves d'août 1833. Parmi ses innombrables écrits, nous
citerons ; an Essay on the slaveri/ (1786); an Essay on the
inipolicy of the African slave-trade (1788); a Portraiture of
quakerism {lio6): Memoirs on the lifeof 'William Penn{lSi3);
the Cries of Africa to the inhabitants of Europe {IS22) ; Essay
on baptis7n (1843).
— BiBLiOGR. : Taylor, Biographical sketch of T. Clarkson
(Londres, 1839); Elmes, Thomas Clarkso7i (Londres, 1854).
ClARKSVILLE, ville des Etats-Unis (Etat de Tennes-
see), sur le Cumberland, affl. de l'Ohio; 7.925 hab. Fabri-
ques; commerce de tabac; mines de fer. Ch.-l. du comté
do Montgomery. — Ville de l'Etat de Texas, sur une branche
mère de Maple-Spring, sous-affl. do la rivière Rouge;
5. 600 hab. — Bourg do l'Etat de Virginie, sur le fleuve côtier
Roanoko; 4.500 hab. Commerce de tabac.
ClaRO (Giulio) [on lat. Julius Clarus], jurisconsulte
italien, né à Alexandrie de la Paille (Milanais) en 1525, mort
en 1575. Il fut nommé, en 1550, sénateur à Milan par le
roi d'Espagne, Philippe II, qui In chargea ensuite do
diriger les atfaires de ses Etats d'Italie, et lui donna le
titre de « conseiller d'Etat » . Son principal ouvrage : Sen-
tntliui'ujn receptarum libri V (1560) est un traité do pra-
tique civile et criminelle.
CLARONCEAU (so) n. m. Uno des dénominations nom-
breuses (c^ain>i^c/«rion, clareta, cornij:) de l'ancien clairon.
41
I
CLAROS
CLASSIFICATION
GlAROS ou KlarOS, villo d'Iooio, oiUro Colophon ot
Lébédos, qui possédait uu tomplo dodié à Apollon Patroos,
le raôuie qui était adoré ù Athènes ot dans quelques
autres sanctuaires de la Grèce. On l'appelait aussi Apollon
Clarion, et on le considérait comme le protoctour de touto
rionie. L'oracle do Claros était célèbre dans l'antiquité.
Jusqu'au i'*^ siècle de notre ère, on venait lo consulter do
toute part. Gormanicus.au témoi^nayo de Tacito, se rendit
à Claros pour entendre l'oracle. C'était un prêtre qui
répondait aux consultants. Héfuf;io dans une {grotte, il
commençait par répandre autour do lui de l'eau lustrale,
puis exprimait on vers les volontés du dieu. Ce prêtre
était toujours originaire do Milot. Au temps do Pline le
Jeune, le temple e.\istait toujours, mais l'oracle avait dis-
paru. Aujourd hui, il uo reste plus rien de ce qui fut Cla-
ros; sur une partie de son emplacement, s'est bâtie une
bourgade du nom do Zilleh.
CLARTÉ (lat. claritas; de clams, clair) n. f. Eclat lumi-
neux : La cLARTK du soleil, d'un /lambeau.
— Lumière, flambeau : Mille clartés brillant dans un
salon. (Le singulier n'est plus usité dans ce sens.)
— Transparence, limpidité : La clarté de l'eau. Verre
d'une grande clarté, ii Kclat de ce qui est net, brillant ou
propre, poli : La clarté du teint. Vaisselle d'une grande
CLARTE.
— Poétiq. Ciel, firmament, régions éthéréos : S'élancer
des CLARTKS éternelles, ii Clarté du jour, du ciel, ou simplo-
mont Clarté, Vie :
Mais où vous a-t-il dit qu'il reçut la clarté?
Molière.
— Fig. Eclat de la vérité, ce qui éclaire l'esprit : La
géologie projette dans une foule d'autres sciences ses utiles
CLARTÉS. (L. Figuier.) ii Intelligence, connaissances :
Je conseua qu'une femme ait des clartés de tout.
Molière.
(SoDS vieilli, au moins en prose.) ii Qualité de ce qui est fa-
cile à comprendre : La clarté est le premier mérite du stgle.
— Hist.rom. Votre Clarté, Titre lionorifiqueque l'on don-
nait aux représentants de l'empereur, dans les provinces.
— Optiq. On nomme clarté, dans un instrument d'op-
tique, le rapport existant entre la quantité de lumière
impressionnant l'unité de surface de rétine quand on re-
garde l'objet au moyen d'un instrument ou quand on le
regarde seulement à l'œil nu.
— Syn. Clarté, lueur, lumière. Lumière est le terme le
plus général; il désigne l'effet produit sur nos yeux sans
y ajouter aucune idée accessoire. La lueur est une
lumière faible et passagère, ou bien c'est un commence-
ment de lumière. La clarté est une lumière durable et
vive qui éclaire pleinement les objets et permet de les
voir dans tout leurjour.
Glary, ch.-I. de canton du dép. du Nord, arrond. et
à 20 kilom. de Cambrai ; 2.572 hab. Ch. de f. de Cambrai
au Catelet. La ville de Clary était autrefois défendue par
un château fort. — Le canton a 17 comm. et 35.y97 hab.
Glary, nom d'une famille de Marseille, d'où sont sor-
ties deux reines. François Clary (1725-1794) eut neuf
enfants : 1" Nicolas-Joseph (1760-1823), comte de l'Empire
et pair de France ;2<' Joseph-Honork (1762-1764) ; S^Marie-
Anne-Rose (1764-1835), mariée au baron Anthoine do Saint-
Joseph; 40 Rose-Ldcie (1764-1784); 5" Justinien-François
(1766-1794) ; 6» CATHERINE- HONORINE (1769-1843), mariée
à Henri Blait de Villeneufve; 7° Marie-Julie (1771-1845),
mariée en 1794 à Joseph Bonaparte; 8» Basile (1774-1781);
9oEugénie-Bernardine-Désiree(1777-1860), reine de Suède.
Glase, comm. de la Grande-Bretagne (pays de Galles
[comté de Glamorgah]); 24.000 h. Mines de houille, de cuivre.
CLASMATODON {sma) n. m. Genre de mousses, de la
famille des leskéacées, renfermant de petites plantes ram-
pantes de l'Amérique du Nord.
CLASSE (lat. classis; do calare, appeler) n. f. Chacune
des catégories entre lesquelles se partagent les citoyens,
considérés au point de vue du rang social occupé par
chacun d'eux. 11 no faut pas confondre la classe avec la
caste. (V. ce mot) : Les classes laborieuses. La classe
moyenne. Les classes privilégiées, il Catégorie d'individus
ayant entre eux quelque analogie do mœurs, d'idées ou
do fonctions ; La classe des écrivains, des artistes, il Ca-
tégorie basée sur lo mérite des personnes ou la valeur
des choses : Un acteur de première classe. Du sucre de
seconde classe. Il Catégorie fondée sur l'importance : Pré-
fecture de première classe, ii Catégorie établie sur la
nature des objets : Les monnaies de Cilicie forment, dans
la numismatique , une classe à part. (Henan.)
— Pop. Endroit où les crochoteurs d'un quartier se tien-
nent, en attendant qu'on vienne leur donner de l'ouvrage.
— Classes de l'Institut, Catégories, au nombre do cinq
des membres do l'Institut, établies d'après la spécialité
à laquelle ils appartiennent. V. Académie française.
— .^dmin. miUt. Contingent des jeunes gens âgés do
vingt et un ans qui, chaque année, sont recrutés pour le
service militaire, et dos volontaires qui, devançant l'appel,
s'engagent avoc co contingent : Etre de la classe de 1898.
Il Fam. ot absol. : Etre de la classe, Faire partie du contin-
gent qui acliévo son service dans l'année où l'on est, qui
vaôtro libéré. (Cette expression est également usiiée dans
la marine.)
— Enseign. Chacun dos degrés établis dans les écoles,
et guo l'on fait parcourir année par année aux écoliers :
Faire toutes ses classes, n Dans les écoles secondaires,
liasses classes ou Classes de grammaire, Classes allant do
la huitiémo â la troisième inf;lusivomont. il Hautes classes
ou Classes d'humanité. Seconde, rhétorique ot philosophie.
Il Cours que fait un professeur : Préparer sa classe.
tl Cours, onseignomont quelconque, écolo : Une classe
de chant, il Ensemble des élèves qui suivent les mômes
cours : Classe gui se mutine, ii Salle dans laquelle lo pro-
fesseur fait son (-ours : lialaycr une classe.
— Ilist. nat. Chacune des grandes divisions d'un règne
(\m se subdivisent on ordres dans les systèmes artificiels,
en familles dans la méthode naturelle : L'homme seul fait
une classe à part. (Bufï.)
— Mar. Ordre dans lequel sont distribués les matelots
«t les gens do mer qui doivent leur servico ù l'Etat : Dés
iGSl, on établit tes classes de la marine, et on divisa les habi-
tants des côtes en plusinurs <;i,as«es gui deintient servir
alternativement. (Chéruel.) tl Les classes, La totalité des
marin» (pii doivent leur service à l'Etat pondant un cortuiii
nombre d'année», n Marin des classes, Malolot provouant
de l'inscription maritime ; est mis par opposition à Engagé
volontaire. Il Division des grades, (^uarti or-maître de se-
conde ot do premièro classe, i] Division des navires par
dimensions dans la môme catégorie : Croiseurs de première,
de seconde classe.
— Math. Classf d'une courbe algébrique. C'est le nombre
des tangentes <iu'on peut lui mener d'un point donne.
(V. PlOcker [/"«rmu/es dt:].)\\Classe d'une surface,\jQ nombre
dos plaus tangents qu'on peut lui mener par une droite
donnée : Les quadriques sont de deuxième classa, il Classe
d'une surface développahle. Le nombre de plans tangents
qu'on peut lui mener par un point, il Classe d'un complexe.
V. COMPLEXE. Il Classe d'un connexe. V. connexion. Il Classe
d'un ci/cle. V. cycle.
— Zool. Division fondamentale du règne animal, venant
immédiatement la seconde après V embranchement, ot se
divisant elle-même en ordres.
— Encycl. Admin. milit. Ce mot a un grand nombre
d'acceptions militaires :
\° D'abord, hiérarch'-iuenient, il désigne des situations
qui, tantôt correspondent à de véritables grades — comme
})Our les contrôleurs, fonctionnaires de 1 intendance, mé-
decins, pharmaciens, officiers d'administration, etc. — et,
d'autres fois, il marque des degrés dans le môme grade.
Ainsi, deux capitaines ou deux lieutenants : l'un de 1",
l'autre de 2" classe, sont du même grade ; tandis que deux
sous-intendants, deux médecins principaux ou majors,
sont en réalité assimilés à des officiers de grades différents,
suivant qu'ils sont de 1" classe ou de 2'.
La situation de soldat de /" classe, rétablie dans les
différentes armes où elle avait été supprimée pendant
quelque temps, ne donne plus droit, comme autrefois, à
l avantage pécuniaire d'une solde un peu plus forte.
2" Le mot classe s'applique aussi à linstruciion, quand
il s'agit des hommes de recrue qui font leurs classes, avant
d'être considérés comme soldats suffisamment instruits
pour être mobilisables en cas de besoin. On dit encore
parfois, d'un homme de recrue qui « a terminé ses clas-
ses », qu'il est «admis à la 1" classe de ses instructions».
Autrefois, les hommes de recrue étaient réunis tous en-
semble pour faire leurs classes, et constituaient ainsi ce
qu'on appelait la c/a5.serf'm5iruc(/on. Aujourd'hui, les jeunes
soldats font directement leurs classes dans leur compa-
gnie, escadron ou batterie, sous la direction et la respon-
sabilité de leurs capitaines respectifs.
3" Tous les hommes astreints au service militaire
sont, au point de vue de leurs obligations, groupés par
classes, c'est-à-dire par catégories, dont il existe deux
sortes distinctes : la classe de recnitemetit, et la classe de
mobilisation. La première est celle à laquelle un homme
appartient par la date de sa naissance et avec laquelle il
tire au sort. Chacun peut trouver la sienne en ajoutant
vingt unités au millésime de l'année dans laquelle il est né.
Mais, tout en continuant à. faire toujours partie de la
même classe de recrutement, beaucoup d'hommes sont,
au point de vue de la mobilisation, classés dans une autre,
parce qu'ils ont accompli leur service militaire, soit par
anticipation (comme encrages volontaires), soit tardive-
ment (par suite de désertion, par exemple), ou bien encore
parce qu'en raison de situations particulières, l'époque où
ils devaient faire certaines périodes d'instruction comme
réservistes se sera trouvée modifiée, etc.
Dès lors, un homme est considéré, au point de vue de
ses obligations militaires, comme appartenant à une autre
classe de recrutement, qui est dite sa classe de jnobilisation ;
c'est celle avec laquelle il doit marcher, d'après les an-
nées de service par lui accomplies, ainsi qu'il est dit sur
son livret matricule, où, le cas échéant, il est toujours fait
mention dos deux classes de chacun.
Voici comment sont réparties, par la loi du 19 juillet 1892,
les vingt-cinq classes de recrutement qui sont à la dispo-
sition de l'autorité militaire : les trois plus jeunes con-
stituent l'armée active ou sa disponibilité. Los aij' suivantes
forment la réserve de l'armée active. Puis viennent six
classes composant l'armée territoriale, ot les six dernières
qui sont la réserve de l'armée territoriale.
4« Enfin, il y a deux classes do places fortes. V. clas-
sement,
— Pédag. Classe enfantine. Ecole enfantine. V. école.
— Polit. V. SOCIÉTÉ.
— Zool. L'embranchement des vertébrés se divise on cinq
classes : poissoris. amphibiens, reptiles, oiseaux, tnammifè-
res. La division immédiate de la classe est la sous-classe. La
classe dos poissons comporte six sous-classes : leptocar-
diens, cyclostomes, chondroptéryqiens, ganoides, téléostéens,
dipnoiques. Linné, le premier, divisa les animaux on classes ;
il répartit lo règne animal on six classes, qui étaient pour
lui les divisions principales, car il no fonda pas les embran-
chements; ceux-ci sont dus à Cuvier. V. classification.
CLASSEMENT (mrtn) n. m. Action de classer, do ranger
par catégories : Classement de livres, de papiers, de langue.
Il Ordre établi parmi les objets que l'on a classés : Un
classement logique, commodt;.
— Art milit. Ensemble dos travaux annuels relatifs ù
l'inscription dos officiers sur les tableaux d'avancement,
dits aussi tableaux do classement. On donne aussi co nom
aux commissions qui concourent à la confection do ces ta-
bleaux, on discutant ot appréciant les litres des candidate.
Lo môme mot s'applique aux tableaux de j)ropositiou
pour la Légion d'honneur et la médaille militaire.
— Ch. do f. Voies de classement. Celles sur Icsquollos on
forme les trains. (Lo classoment propromont dit est l'opé-
ration consistant à placer sur les voies ci-dessus les
voitures dans un ordre voulu, dans lo but do supprimer
lo plus possible les manœuvres on cours do routo. Le
classement complète, en quelque sorte, le triage.)
— Encycl. Art milit. L'organisation et lo modo de fonc-
tionnoment des commissions do classement varient telJo-
mont d'une année ù l'autre, qu'il serait impossible d'on
donner un exposé exact complot. V. Franck (arniéo.)
On emploie aussi lo mot « classoment » pour désigner
l'opération par laquelle une place forte est mise dans l'une
des catégories ou classes dotorminéos par les décrets qui
définissent la naturo et l'étendue ilos servitudes correspon-
dant ti chacuno d'elles, ainsi quo los conditions do lour
entretien, etc. Do là l'emploi du mot déclasaement quand
il s'agit do décider la radiation d'une villo ou d'un poste
du nombre dos points fortifiés, on oidonnant la démolition
do SOS furtillcations.
JiO terme do •■ clas.somont a s'omploio encoro pour dési-
gner los résultats dos concours do pointage ot do tir,
Classeur d'estampes.
Classeur de bureau.
institués chaque année dans l'artillerie et l'infanterie outre
les pointeurs ot ti7'eurs.
CLASSER v. a. Distribuer par classes, par catégories :
Linné osa former le projet de décrire et de classer tous les
êtres de la nature. (Condorcot.)
— Mettre au nombre, au rang de : On classe les agents
de change parmi les officiers ministériels.
— Admin. Classer un 7narin, L'inscrire sur le registre du
quartier auquel il appartient.
Classé, ée part. pass. du v. Classer.
— Fam. et en mauv. part. Jugé définitivement : Il ne
se relèvera pas de ce coup; c'est
un homme classé.
— Cheval classé. Cheval que ses
performances placent à la tète de
sa classe ou de sa génération.
Se classer, v. pr. Etre classé.
Il S'élover jusqu'à : Se classer
au premier rang.
— Anton. Brouiller, déclasser,
mêler.
CLASSEUR n. m. Sorte de por-
tefeuille à compartiments, où l'on
classe des papiers par ordre de
matière ou de date, n Appareil
servant à trier le minerai uroyé
et à le classer suivant la grosseur du grain, et qu'on
appelle aussi classeub-trielr. (On divise les classeurs
en trois catégories distinctes,
suivant que ces appareils font
usage de l'eau, du vent, ou de
l'attraction par aimants.)
CLASSrAIRE(sièr'-dee/as-
5i>, flotte) n. m. Soldat de ma-
rine, dans l'antiquité romaine.
— Enctcl. Sous la républi-
3ue, on recrutait les soldats
e marine parmi les citoyens de la dernière classe ; à leur
défaut, parmi les affranchis, et, en cas d'urgence, parmi
les esclaves, que l'on affranchis-
sait sans doute, enfin parmi les
alliés. Ces soldats étaient pou
estimés. Ils recevaient la même
part de butin oue les légion-
naires, et probablement la même
solde. Sous l'empire, on les re-
crutait parmi les provinciaux
non citoyens romains, qui lo
devenaient par ce fait. A terre,
los classiaires étaient employés
aux travaux de terrassement.'
CLASSICISME {sissm') n. m.
Système qui préconise exclusive-
ment le style ou le genre des
écrivains tie l'antiquité ou des
écrivains français du xvii* siècle.
Les querelles du romantisme et du
CLASSICISME soJit déjà loin de nous.
(Ch. Nod.)
Classiaire.
CLASSICO-ROMANTIQUE adj.
Qui tient â la fois du classique et du romantique : Le
style CLASSICO-ROMANTIQDE.
CLASSIGUM {kom') n. m. Chez les Romains, Signal
donné avec une trompette, soit pour appeler les soldats,
soit pour convoquer le peuple dans les comices, il Par suite,
la trompette elle-même qui servait à donner ce signal.
ClasSICUS (Julius), général gaulois du i" siècle do
notre ère. Il commandait, dans l'armée romaine, la cava-
lerie dos Trévires, lorsqu'il fit cause commune avec Civi-
lis (70), ot devint un des principaux chefs do l'insurrection
provoquée par ce dernier.
CLASSIFICATEUR u. m. Celui qui s'occupe d'établir dos
classifications, ii /Vdjectiv. : Aristote, ce géiùe éminemment
CLASSIFICATEUR. (Uossl.)
CLASSIFICATION (si-o«) n. m. Action do distribuer par
classes, par catégories. (Se dit surtout, dans les sciences,
d'un système do divisions et do subdivisions établi parmi
dos objets dont on veut faciliter ou régulariser l'étude) :
La CLASSIFICATION des routes. Une bonne classification est
indispensable en histoire naturelle.
— Classification naturelle, Classoment méthodique dos
ôtros, fondé sur l'onsemblo do leurs caractères, ii Classifi-
cation artificielle. Classement systématique des êtres,
fondé sur uu seul de leurs caractères pris arbitrairement
Sour un signe distinctif. il Classification parallélique. Mode
0 classification proposé par Isidore Geonrov Saint-Hilairo,
ot fondé sur ce tait que tous les êtres de la création ap-
partiennent à. un type unic^ue, diversement modifié.
— Encycl. Pour généraliser los lois découvertes, la
science a besoin d'avoir à sa disposition des groupes bien
constitués qui lui permettent do concluro a un mdividu
à tous los individus do co groupe. Quand il s'agit do
connaitro non souloment dos pliénomènos et dos lois, mais
des êtres ot leurs caractères distiuctifs, il faut encore quo
l'esprit réunisse ensemble los êtres qui ont dos caractères
communs. C'est lu le travail do la classification : il consiste
à ranger dans dos groupes communs les êtres qui so res-
semblent ontro eux, autant (ju'ils diffèrent des autres.
Il y a deux sortos do classifications. I>n classification ar-
tificielle consiste à classer los objets d'après un seul ca-
ractère, pris non parmi les plus importants, mais parmi
los plus visibles. Do co genre est la classification Imta-
niquo do Tournefort ; celte, aussi, do Linué. Le dictionnaire
on ost lo type parfait. L'utilité do ces classifications est
do retrouver rapidement uno observation au milieu do
beaucoup d'autres.
La classification naturelle, au Hou d'ordonner seulement
les connaissances aciniises, s'efi'orco do reproduire lo s^'s-
tèmo do la naturo, Elto est d'autant meilleuro qu'elle son
rapproche davantage. Dans cotlo vue, elle s'appuie sur lo
plus gran<l nombro possible do caractères, à cluicun dos-
quels elle tAcho d'ailribuer sa valeur réello. Un problèmo
essentiel est do distinguer los cuructèros dominateurs ot
los caracièros subordonnés.
l>a clnssiticalion milurollo travaillodonc A nous otIVir un
tableau dos lois do looxistonco ol de subordinaiiou ijui
unissent entre eux los caractères des difi'éronts êtres, l os
lois sont délonninéos : d'après Cuvior, nar los conditions
d'oxistonco imposées à l'individu ; dnprôs Gooifroy Sniul-
III.
GLASSIFICATOIRE — CLAUDE
(
42
Hilaire, par le type organique que réalise l'espèce. Eu
d'autres termes, Cuvier les explique par le genre de vie
de l'être où il les observe; Geoffroy Saint-Hilaire, par
l'organisme des ancêtres de cet ôtre. Il semble que la
théorie de l'évolution concilie ces deux points do vue.
Il n'y a pas de classification parfaite, parce que notre
connai'ssance de la nature est très incomplète et parce
que la nature elle-même semble parfois capricieuse. V. les
mots CARACTÈRE, ESPÈCB, GENRE.
— Bot. V. BOTANIQUE.
,, _ Comptab. Classification des comptes.'V. comptabilité.
— Entom. V. entomologie.
— Géol. V. ÂGE, GEOLOGIE.
— Miner. "V. minéralogie.
— Philos. Clussificalion des sciences. V. sciences.
— Zool. V. zoologie.
CLASSinCATOIRE [lo-ar') adj. Qui se rapporte à la
classilicatioD.
CXASSIFIER (du lat. classis, classe, et ficare, pour fa-
cere, faire. — Prend deu-x i de suite aux deux prem. pers.
pi. del'imp. do l'ind.et dusubj. prés. : ."Noiiscfossi/îioiis.yue
vous ctassifiie:) v. a. Ranger par classes, par catégories :
Classifier les connaissances humaines.
CLASSIQUE (rad. classe, les écrivains anciens ayant
donné ce titre aux auteurs qu'ils mettaient en première
ligne, dans la première classe) adj. Qui a rapport aux
classes ; qui est à l'usage des classes, des écoles : Etudes
classiques. Livres classiques, ii Qui s'enseigno dans les
écoles : Le grec et le latin sont des langues classiques.
— Par ext. Se dit d'un ouvrage ou d'un auteur : 1° qui
fait autorité en quelque matière ; 2» qui, par la pureté du
style et du goiit, est devenu un modèle dans son genre, il
Se dit d'une langue, d'un art, d'une époque littéraire ou
artistique qui se trouve avoir atteint une grande perfection
de goût et de pureté, ce qui rend nombreux les modèles
de style produits à cette époque dans cette langue : Les
époques classiques les plus remarqualiles sont : le siècle de
Périclés, celui d'Auguste et celui de Louis A7 l . « Se dit
particulièrement, et par opposition à romantique, de ce
qui est fondé sur l'imitation de l'antiquité grecque et
latine, telle surtout que l'ont pratiquée les écrivains du
xvii* sièclc-
— Fam. Qui est conforme à la règle, à l'usage, aux
principes : Connaître la manière classique de saluer, il Se
dit aussi : 1° d'une chose ou d'une personne à laquelle une
trop grande régularité donne quelque chose de compassé :
Une beauté classique; 2» dune personne qui observe
ponctuellement des règles de l'art quelle pratique : Ca-
rême était classique à son founieau. il Qui est passé dans
les mœurs, dans les habitudes, qui est reçu et comme
consacré : Le classique voyage de noces.
— Terre ou Sol classique, Pays considéré comme le
centre, le foyer, la patrie d'une institution, d'un usage,
d'une activé quelconque : La Grèce est la terrk classique
des beaux-arts, il Absol. : Terre classique, Grèce ou Italie
antique. -, , ,
— Comm. Ce mot sert à désigner certaines variétés de
soies. (On dit, en parlant d'elles, des grèges classiques.)
— Techn. Se dit, en termes de tissage, de toutes les
étoffes dont l'entente et les dispositions ne subissent pas
de variations.
— n. m. Genre ou système des écrivains ou des artistes
classiques : Le ci-assiquk et le romantique sont deux points
de vue différents du beau réel. (Joutfroy-)
— Auteur ou livre ancien ou moderne que l'on met
entre les mains des élèves pour être traduit, expliqué ou
étudié par eux : Les classiques grecs, latins, français.
— Ecrivain ou artiste ancien dont les œuvres, univer-
sellement admirées, font autorité dans leur genre : Lire,
Etudier les classiques, il Partisan de l'imitation des an-
ciens, telle que l'ont recommandée et pratiquée les écri-
vains du xvn* siècle.
— Anton. Romantique.
— Encycl. Littér. Ud auteur classique (classicus auctor),
dit Autu-Geile, est un auteur de première classe, de pre-
mier ordre. On voit que le mot a changé de sens en pas-
sant dans la langue iraoçaise. En effet, on dit souvent, en
français, qu'un auteur classique est celui qu'on explique
dans' les classes. Mais c'est trop restreindre la portée du
mot ■ classique n . On peut dire qu'un ouvrage classique est
un ouvrage qui approche le plus possible de la perfection
de l'art. Mais qu'est-ce que la perfection en littérature?
C'est d'abord le rapport adéquat du fond et de la forme,
de la pensée et de l'expression. Dire de bonnes choses ne
suffit pas : pour qu'elles soient immortelles, pour qu'elles
deviennent classiques, il faut les dire bien. Cet équilibre
entre le fond et la forme n'est-il point le caractère domi-
nant des ouvrages qu'ont produits les siècles de Périclés,
d'Auguste et de Louis XIV ? Il y a des peuples qui ne
l'atteignent jamais et qui n'ont pas eu et n'auront jamais
de littérature classique ; à ceux-là l'instrument a manqué :
ils avaient peut-être le génie, mais n'avaient point l'art ;
ils ne savaient point traduire leurs pensées, soit que la
, langue dont ils disposaient fût encore informe et gros-
' sière, soit que les procédés de l'art ne leur fussent pas
connus. En effet, pour qu'une œuvre soit classique, il faut
qu'elle ait paru dans un temps où la langue a atteint sa
perfection : c'est une circonstance nécessaire. On peut
reprocher aux âjgos dits <■ romantiques », d'avoir outrepassé
la juste proportion du fond et de la forme. Ils no se conten-
tent pas de l'expression simple, juste, qui répond exacte-
ment à. leur pensée. Ils veulent plus : ils veulent trop.
C'est ce qui arrive à Lucain, à I^ope do Vega, à Byron, à
Shakspeave lui-même, et, pour aller jusqu'aux auteurs
contemporains, à V. Hugo.
L'équilibre de l'imagination et do la raison, et en gé-
néral de umtGS les facultés, n'est pas moins nécessaire.
Tel peuple, telle époque a eu l'imagination, mais n'a pas
eu la raison : elle a enfanté beaucoup d'œuvres originales
qui intéressent par endroits, mais qui no sont pas clas-
siques, parce que l'imagination déréglée a présidé seule à
leur production. C'est lo cas des vieilles épopées de l'Inde,
du Aicfuibftârata, du Hàmàyana, etc. Le caractère dos épo-
ques et des littératures classiques, c'est do reconnaître la
souveraineté du goftt. Le goût, c'ost-à-diro le sens du beau,
de la proportion, de la mesure, n'existe pas dans les àgos
de formation et n'existe plus dans les iges do décadence.
Une autre préoccupation des écrivains classiques, c'est
l'amour du vrai. Mais cette vérité qu'ils poursuivent,
«era-co la reproduction exacte do la réalité, le réalisme ?
Non. L'art et la littérature classiques consistent dans une
sage alliance de l'idéal et du réel, mais l'idéal seul ne
suffit pas.
Il est rare qu'une œuvre immorale soit réellement belle,
et, à coup sûr, une œuvre immorale ne sera jamais clas-
sique. Sans demander à l'écrivain d'être toujours un pré-
dicateur, un moraliste, il faut l'avertir qu'il ne saurait
être vraiment immortel en se complaisant exclusivement
dans la peinture du mal.
Il faut, entin, qu'une œuvre soit nationale pour devenir
classique, c'est-à-diro qu'elle reflète les idées philosophi-
ques ou sociales d'un peuple. Une littérature qui se met
trop servilement à l'imitation des étrangers ne saurait
être classique. V. romantisme.
— B.-arts. Le terme de c/assi^i/e, appliqué à l'art, n'a pas
la même précision qu'en littérature. Dans l'acception stricte
du mot, il ne désigne guère que l'art issu de la réforme de
David : celui-ci, rompant d'une part avec l'enseignement
dit académique, se trouva bientôt d'autre part aux prises
avec l'art naissant du xix' siècle, ou art romantique. De
là une querelle artistique célèbre, celle des classiques et
des romantiques, de tout point an^iOgne à celle qui par-
tagea la littérature sous la Restauration. (V. ROMANTISME.)
L'art classique de David s'inspirait surtout de la statuaire
antique. Le nu y était élevé à la hauteur d'une doctrine,
comme mieux fait pour exprimer l'héroïsme. Les figures y
devaient avoir des attitudes ou des types se rapprochant de
la sculpture gréco-romaine. La composition était moins
celle d un tableau que d'un bas-reliet. Les sujets étaient
empruntés, le plus souvent, à l'histoire ancienne, à la fable,
ou à Plutarque : ils devaient enseigner quelque grande
leçon de morale ou de patriotisme. Un tel art était pos-
sible au lendemain do la Révolution, surtout enseigné par
un tel maître. Mais, avec les disciples de David, ilne put
se soutenir longtemps. Battu en brèche par l'art moderne
issu du romantisme, le classicisme davidien dégénéra peu
à peu. Ce que l'on a appelé « classique ", depuis Ingres,
répond plutôt à l'idée générale de l'enseignement des
maîtres de la Renaissance ou des temps modernes {Ra-
phaël, Vinci, Michel-An^e, Poussin, etc.). En tout cas, ce
mot désigne un art traditionnel et conservateur, par op-
position à un art novateur ou révolutionnaire.
En sculpture, le terme de « classique » désigne les œuvres
de la statuaire qui se placent dans le prolongement de l'anti-
quité, ondes écoles qui ont pris l'antiquité pour base de leur
enseignement. En architecture, le terme de « classique »
désigne les constructions dérivées du principe des ordres.
CLASSIQUEMENT adv. D'une façon classique, en style
classique : Un style classiquement ennuyeux.
— Dans la forme ou selon les usages reçus : Salon clas-
siquement meublé d'un canapé, de fauteuils, etc.
CLASSIQUISSIME {kis-sim') adj. Superlatif plaisant de
classique.
Clastidium, ville de l'Italie ancienne (Gaule cisal-
pine). Victoire de Marcellus sur les Insubriens et les Gé-
sates, 222 av. J.-C. Auj. Casteggio.
CLASTIQUE {stik' — du gr. klastos, brisé) adj Géol. Se
dit de formations détritiques, résultant de la démolition de
roches préexistantes par les eaux. (Les dépôts élastiques
constituent donc les sédiments.)
~ Anat. Démontable, en parlant des pièces d'anatomie
artificielles : Pièces clastiques.
CLATHRAIRE {trèr') n. f. Genre de végétaux fossiles,
dont l'écorce présente un réseau formé par la soudure
des pétioles, et que les uns rapportent à la famille des
liliacées, les autres à celle des tougères.
CLATHRE ou CLATHRUS {truss) n. m. Bot. Genre de
champignons du groupe des basidiomycètes.
— MoU. Sous-genre ou section du genre scalaire (mol-
lusques gastéropodes), comprenant les for-
mes à tours contigus, à côtes longitudi-
nales nombreuses, à ouverture subovale, à
ombilic couvert par les bords coiumellai-
res. L'espèce type de ce sous-genre est la
scalaire commune {clathrus communis)^ de
l'océan Atlantique.
— Encycl. Bot. Le clathre est formé
d'une enveloppe blanche qui se déchire au
sommet et d'où sort une masse que l'on
peut comparer à une sorte de filet à larges
mailles, qui serait arrondi et de couleur clathre.
rouge vif. Ce réseau rouge a ses cordons
entourés d'une substance verdâtre, visqueuse et diffluant
rapidement. Cette espèce est presque méridionale ; on ne
la rencontre qu'au sud de la Loire ou sur le littoral ouest
do la France ; elle a une odeur forte et désagréable.
CLATHRIA n. f. Genre d'épon^es fibreuses, famille des
chalinopsidés, comprenant des halichondries très rameuses,
â enveloppe élastique et presque cornée. (Les quelques
espèces connues habitent l'Adriatique. La clathria coral-
loides, type du genre, est une petite éponge rouge vif, de
la longueur du doigt.)
CLATHRIDÉES n. f. pi. Bot. Syn. de clathroïdées.
CLATHROCYSTIDE {si-stid') n. f. Genre d'algues, de la
famillr 'li'S palmollacées. (La clathrocxjstis œruginosa colore
d'une t. ri! I' i-mto verte les étangs d'eau douce, à l'automne.)
CLATHRODYCTION n. m. Genre de polypes hydroco-
rallins, famille des stromatoporidés, comprenant des formes
épineuses, hémisphériques, lobées ou étalées, à lamelles
horizontales ondulées. (Les clathrodyctions sont fossiles
dans le silurien supérieur et le dévonien. Ex.: clathrodyc-
tion vesiculosum.)
CLATHRO'IDÉES n. f. pi. Groupe de champignons, ayant
pour caractère principal un hyménium épais, gélatineux,
renfermé dans l'intérieur ou étendu sur une partie de la
surface du champignon. — Utie clathroidée.
CLATHROPTÉRIS (rm) n. m. Genre do fougères fossiles,
caractérisé par des nervures en réseau : Les clathro-
PTKBI8 se trouvent dans les calcaires à gryphites de la Sca-
nie. (Ad. Brongniart.)
CLATHROPTYCHIUM (Icioni) n. m. Genre do petits
champignons inyxomyrètos, pour lequel on a fondé la petite
famille des clat)iropt>ichiacécs, et dont les réceptacles sont
formés par une réunion do sporanges agglomérés sur un
stroma commun. [La seule espèce connue {claihroplychium
rugnlosum) vit sur le bois mort.]
CLATHROSPERMUM isp()r-mom') n. m. Genre d'anona-
céos, tribu dos unon*;-es, dont l'espèce type habite l'Afrique
tropicale occidentale.
\-,
>Mfe4.
Clathruline*
Clatbrum.
CLATHRULINE n. f. Genre d'héliozoaires, type de la
famille des clathrulinidés, comprenant des microorga-
nismes renfermés dans une co-
quille siliceuse sphérique, ajou-
rée de fenêtres rondos par où
sortent les filaments ou pseu-
dopodes. [Le type de ces pe-
tits animaux marins est la cla-
thrulioe élégante {clathrulina
eleqans) de l'Océan et de la
Méditerranée.]
CLATHRULINIDÉS (la véri-
table orthographe est clatri-
linidés) n. m. pi. Famille de
protozoaires héliozoaires, com
prenant des formes arrondies
renfermées dans une coquille
treillissée n'ayant qu'une seule
chambre, montée sur un pédon-
cule. (Les clathrulinidés sont
des animaux marins microsco-
piques; les genres principaux
sont : clathruline, astrodiscule, hédriocyste, etc.) — Un clA-
thrulinidé.
CLATHRUM {trom') n. m. Barreaux ou treillis que les
anciens mettaient à une
fenêtre, à une cage, à
une clôture quelconque.
GLATIR (altér. de gla-
tir) V. n. Redoubler ses
cris, en parlant des
chiens courants qui pour-
suivent le gibier dont ils
se rapprochent.
CLATISSEMENT {man)
n. m. Ensemble des cris poussés par les chiens courants»
lorsqu'ils sont bien ameutés et sur la bonne voie.
CLATRILINIDÉS n. m. pi. Conchyl. V. clathrdlinidés.
ClauberG (Jean), philosophe allemand, né en 1622 à
Solingen en Westphalie (duché de Berg), mort à Duis-
bourg en 1665. Initié, en Hollande, aux principes carté-
siens, il essaya de les introduire dans les écoles, notam-
ment à Herborn et à Duisbourg. Il les exposa aussi dans
plusieurs écrits. Dans une sorte de paraphrase des Médi-
tations, il se contente d'appliquer à l'œuvre de Descartes
les procédés dont la scolastique usait à l'égard des divers
traités d'Aristote, et ne se permet d'émettre aucune opi-
nion persounelle. 11 en est de même de son travail sur
la Métaphysique. Mais, dans deux autres ouvrages : De
conjunciione animse et corporis humani scriptînn, et Exer-
cïtàtiones centum de cognitione Dei et nostrî, il donne à la
philosophie de Descartes un développement original; il y
côtoie le panthéisme. Une édition de ses œuvres a paru
sous le nom de Opéra philosopfnca (Amsterdam, 1691). Ou-
tre les ouvrages déjà désignés, on peut citer de lui : Lo-
gica vêtus et nova (Duisbourg, 1656); Ontosophia, de cogni-
tione Dei et nostrî; Initiatio pkilosopki seu Dubitatio car-
tesiana (Muhlberg, 1687).
CLAUDE {klôd') [du nom d'un empereur romain, que sa
faiblesse de caractère fit ridiculiser] n. m. Sot, ignorant»
imbécile.
— Adjectiv. : Je ne suis pas si claude. (Duval.)
Claude (lat. Claudius). Ce nom, qui se rencontre
fréquemment dans l'histoire, est originairement sabin. Il
est venu d'Appius Claudius, qui, chez les Sabins, s'appe-
lait Atta (mot qui signifie celui qui traîne le pied en mar-
chant, qui ne le lève pas assez, qui marche comme les
vieillards). Etant venu s'établir à Rome, on l'y appela
Claud2us, qui veut dire boiteux.
Claude I" (Tiberius Drusus), César romain, né à Lyon
l'an 10 av. J.-C. mort àRome en 54 apr. J.-C. Fils de Drusus,
il était petit-neveu d'Auguste par sa mère, Antonia la
Jeune. Maladif, gauche et timide, il fut, dans son enfance,
abandonné aux affranchis. Tibère et Caligula l'épargnèrent
par mépris. A quarante-six ans,
il n'était même pas sénateur.
Il se consola par l'étude. Il
avait composé une Histoire des
Cnrthaginois et une Histoire
des Etrusques, dont on déplore
la perte. Il avait écrit ses Mé-
7>ioi7'€s en grec. Empereur, il
fonda à Alexandrie un nou-
veau musée, où chaque année
on lisait ses deux Histoires.
Claude n'est donc pas le per-
sonnage imbécile que les écri-
vains amis du sénat ont ridicu-
lisé. Mais il avait un caractère
faible, se rendait ridicule, était
esclave de ses affranchis, fut le
mari d'une femme dont le nom
dit tout : Messaline et, en qua-
trièmes noces, d'Agrippine. Il
eut pour fils le sympathique
Britannicus ; mais, en adoptant Claude (musée de Naples).
Néron, il prépara sa perte.
Lorsque Caligula eut été tué par Néron, les soldats, trou-
vant Claude caché tout tremblant dans un coin, le procla-
mèrent empereur. 11 entra aussitôt dans son rôle avec une
fermeté inconnue chez lai. Déjouant toutes les intrigues,
il fit périr Chéréas, puis accorda une amnistie générale.
Claude, alors, gouverna avec ses affranchis, Calliste, Pal-
las, Narcisse et Polybe, qui remplirent l'administration do
gens do leur classe. Ils gouvernèrent bien. Beaucoup d'in-
justices furent réparées. Des lois humaines furent pro-
mulguées en faveur des affranchis, des esclaves, des
veuves, des orphelins. La police de Rome fut assurée;
le commerce des grains sagement réglé. Le port d'Ostie
fut créé, le lac Fucin desséché. Les provinces eurent une
administration vigilante et libérale. Claude élargit et régla
l'accession au droit do cité et prononça à cet effet, à Lyon,
un important diseours, conservé on partie. Tolérant pour-
tous les cultes, il sévit, cependant, contre les druides, qui
n'avaient jamais cessé do lutter sourdement contre Rome.
La Bretagne, fo^er du druidisrae, fut conquise par Claude
en personne, qui prit le surnom de « Britannicus ». Le Rhin,
fut franchi et la dernière des aigles de Varus reprise, la.
colonie d'Agrippine (Cologne) fondée, la rive droite dtt
MoQDaîe de Claude II-
43
Danube fut pacifléo. L'Orîont vît l'ArmÔDio reconquise, la
Thraco réduite on province. En Ai'riquo, la contiuêto dé
la Mauritanio fut aonovôo. A l'iiitériour, Claude eut à lut-
ter contre les conspirations républicaines et les tentatives
d'usurpation. Il les noya dans le sang- Mais la faiblesse
du prince laissait réjjuer autour de lui k's pirus abus :
Messaline, poussant lusqu'à la folio ses débordements,
donnait le scandale d'épouser publiquement son amant,
et Claude signait au coutrar.. Las, enfin, il la lit tuer. A
Messaline succéda Agrippine. Quand elle ont obtenu ce
<lu'ollo voulait, l'adoption do Néron, elle empoisonna son
mari. «Je sons que je deviens dieu «, s'écria ironiquement
<:olui-ci quand la mort approcha. Claude avait régné treize
ans, et ce régne fécond en grandes choses, compterait parmi
ios meilleurs, si la honteuse faiblesse du prince lui eût per-
mis do gouvornor sa maison comme il gouvernait ses Etats.
— Iconogr. Buste que Montfaucon a publié [Antiq. expL.
V, pi. 129} et qui fut découvert à Rome dans le lieu dit
aile Fratûcchie ; statue impériale, semi-héroïque et plus
grande que nature (la tête de Claude a été adaptée à cette
statue), et tête colossale de Claude, trouvée à Otricoli ; une
seconde tête de grandeur naturelle (musée du Vatican);
bustes do Claude au musée du Capitole, dans la galerie
dos Offices, à Florence, etc.
Claude II (Marcus Aurelius), empereur romain, sur-
nommé le Gothique, né en 214 apr. J.-C, mort àSirmium
eu 270. lUyrieu d'une famille illustre, il se distingua par ses
talents mili-
taires sous
l 'empereur
Dèce. Il dé-
fendit I o
passage des
Thermopyles
contre un
terrible as-
saut des bar-
bares. Gou-
verneur d'Il-
lyrie sous
Valérien, il contint les Goths pendant dix ans. Puis il
servit sous Gallion, tout en se préparant à lui succéder.
Elu en mars 26S par les soldats, il fut confirmé par le
sénat. Empereur, il réduisit le tyran Aureolus qui, dès le
règne précédent, avait pris la pourpre, et détruisit une
armée de 320.000 Goths à Nissa, eo Servie. Pendant ce
temps, les tyrans s'étant entre-détruits. Zénobie et Tétri-
cus restaient seuls, et Claude se préparait à les combattre,
quand il mourut dans la troisième année de son règne.
Les légions d'Italie lui donnèrent pour successeur son
frère Quintilius.
Claude (saint), évêque de Besançon, vers le milieu
du vil" siècle. Il édifia son diocèse par ses vertus et ses
lumières, se démit de l'épiscopat sept ans après son élec-
tion, et passa le reste de ses jours dans l'abbaye de
Saint-Ogan-de-Joux, autour de laquelle se forma, dans la
suite, la petite ville de Saint Claude. — Fête le 6 juin.
Claude ou ClaudiuS (Clemens), évêque de Turin,
né eu Espagne, mort en 839. Il fut chapelain de Louis le
Débonnaire, qui le nomma évêque. Un de ses ouvrages
fut condamné, après sa mort, par un concile de Paris.
Claude (maître), surnommé le Divin, l'un des plus
lïrands peintres verriers qui aient existé, né très proba-
blement dans le midi de la France vers 1475, mort à Rome"
«n 1537. On connaît peu de chose sur sa vie. On sait, tou-
tefois, qu'il vint à Rome sur l'invitation de Bramante, et
qu'il exécuta, de concert avec Guillaume Marcillat, do
grandes verrières pour le Vatican, détruites en i527. Les
vitraux du chœur de l'église
Santa-Maria-del-Popolo, éga-
lement de la main des deux ar-
tistes, existent encore. Ilssont
«xtrêmement remarqualiles.
Claude de France,
reine de France, aînée des
«tilles de Louis XII, roi de
France, et d'Anne de Breta-
gne, née au château de Ro-
morantin en 1499, morte au
château de Blois en 1524.
IVabord promise à l'archiduc
■Charles ( le futur Charles-
Quint), elle épousa, en 1514,
son cousin germain, Frau-
■çois, duc d'AngouIôme, héri-
tier présomptif du trône de
France, et qui y monta on
■effet quelques mois plus lard,
sous le nom do « François \" ».
Douce et pieuse, mais légère-
mont boiteuse et d'une figure insignifiante, elle n'eut au-
cune influencer ni sur l'esprit ni à la cour do son brillant
^poux, qu'elle laissa veuf au bout do dix ans do luariago,
après lui avoir donné sept enfants. V. François 1".
Claude d'Abbeville (Clément Fonr.ON, dit), capucin
et historien français, mort à Paris en lfi:î2. Il accompagna,
en qualité d« missionnaire, Razilly, chargé do fonder un
établissement au Brésil on 1612. Il à publié une Histoire de
In mission des PI', capucins à Vile de Marmjnon et terres
circonvuisincs, etc. (Paris, 1614).
Claude (.J<îan), pasteur do l'Kgliso réformée, né à La
5;auvotat-du-I)ropt, dans lAgônois, en 1619, mort à La
Haye en Ui87. Il Ht ses études à Montauban. A vingt-six
ans, il était reçu ministre. Pasteur à Nîmes, puis à Paris
(1666), il lutta contre Bossuct, Nicole, Arnaud, pour le
maintien de Tôdit de Nantes. Expulsé le premier après la
(révocation, il .se Hxa à. La Haye. Dialecticien très liabilo,
il publia do nombreux ouvrages.
Claude, clu^f de la police de la sûreté sous lo second
Kmpiro, né à Toul (Meurthe) en 1807, mort à Vincennos
■en 18«0. l)'at)ord employé au parquet, jtuis commissaire
de police, il fut nommé, .sous H'^mpire, par Piétri, chef do
la sûreté ot fut chargé des recherches dans les célèbres
alfairos criminelles de La Pommerais, d'Avinain, do Pon-
rot ot do Troppmann. Il prit sa retraite on 1875. On a
publié, d'après ses notes, un ouvrage curieux, mais peu
aligne do foi, intitulé les Mt^nwires de M . Claude (1881-1883).
Claude (Nicolas), dit Claude des Vosges, hommo
politique français, né ù Celles-sur- Plaine (Vosges; ou 1821,
CLAUDE
CLAUDIUS
Claude de France.
mort à Paris on 1888. Il fut élu à l'Assemblée nationale
de 1871 par le département des Vosges, obtint un siège
au Sénat en 1876, fit partie du contre gaucho ot acquit
uno certaine notoriété par un très remarquable rapport sur
la question des alcools.
Claude Frollo, un dos principaux personnages de
Notre-Dame de Paris, do Victor ilugo. En cet archiprôtre,
qui est à la fois un inquisiteur féroce, un savant alchimiste,
un religieux austère ot un malheureux déchiré par les ré-
voltes de la chair, le poète a incarné toute la science et
tout l'ascétisme du moyen âge tel qu'il l'entendait, en
même temps que les superstitions grossières et la brutalité
sensuelle d'une époque uaïvo et robuste.
Claude Gueux, œuvre de Victor Hugo, sorte de plai-
doyer indigné, vibrant, écrit vers 1828, en faveur do la
classe si nombreuse des déshérités, dont quelques-uns sont
parfois conduits au crime par la misère, tandis que, dans
d'autres circonstances, ils eussent fait des hommes utiles
à la société.
Claude Lorrain, peintre. V. Gelée.
CLAUDÉE [clo — de Claude Lamouroux, botan. franc.)
n. f. Genre d'algues marines, de la famille des floridées.
— Encycl. Le genre claudée renferme des algues des
côtes d'Australie à une fronde cylindrique, rameuse, di-
chotome, à rameaux garnis d'un seul côté d'expansions
membraneuses, recourbées en forme d'ailes et qu'on peut
comparer au fer d'une serpe émoussée. Les nervures for-
ment un réseau à jour, après la résorption du tissu mem-
braneux interposé; les fructifications sont attachées à ce
réseau par l'une de leurs extrémités, et libres dans tout
le reste de leur étendue. Cette algue est remarquable par
sa belle couleur rose et par sa forme élégante.
Claudet (Max), sculpteur français, né et mort à Salins
(Jura) [1840-1893], fut élève de l'école de Dijon, puisse ren-
dit à Paris où il prit des leçons de Joutfroy et de Perraud.
On lui doit : Eobespiei^e à la Convention le iO thermidor,
statue acquise par l'Etat; Faune et sali/r-e, groupe; Hoche
enfant, statue, et le buste de Perraud (1877). On doit, en
outre, à Max Claudet : Du modelage et du moulage par
soi-même {1867, avec pi.) ; Salins et ses forts (l87l), souve-
nirs de la guerre de 1870-187 1, à laquelle Claudet prit part;
Perraud statuaire et son œuvre (1877).
CLAUDÉTITE {clé) n. f. Acide arsénieux naturel. Variété
rhombique d'arsénolite ou arsénite.
Claudia (famille), maison patricienne de l'ancienne
Rome. Ce nom se trouve aussi chez les plébéiens :
1° Famille patricienne. Le Sabin Atta Cladsus Regil-
LENSis, étant venu se fixer â Rome après l'expulsion des
rois, prit le nom d'Appius Claudius, et fut consul. Il eut
pour petit-fils le fameux décemvir qui transmit à ses des-
cendants le surnom de Crassus. L'un d'eux, surnommé
Ciecus, construisit la voie Appienne (■442). Un des fils de
Csecus, surnommé Pulcher, fut le chef de la branche de ce
nom. Le démagogue Clodius, frère de Pulcher, se fit
adopter par une famille plébéienne. Les empereurs Ti-
bère, Claude, Caligula descendaient d'Appius Claudius
Nero, fils de Cœcus. Avec Caligula s'éteignit cette illustre
famille.
2'» Famille plébéienne. La branche la plus célèbre est
celle de Marcellus, qui, en 423, fournit à la république le
premier do ses consuls, et s'éteignit avec le jeune Mar-
cellus, neveu et gendre d'Auguste.
Claudia Quinta, vestale romaine, qui descendait
d'Appius Claudius. On accusa ses mœurs; elle répondit,
selon la tradition, par un prodige. L'an 217 av. J.-C., Anni-
bal ravageait l'Italie.
La sibylle de Cumes
conseilla aux Ro-
mains de faire venir
d e Pcssi no u te la
pierre noiro , em-
blème de Cybèle. Le
vaisseau qui l'appor-
tait s'échoua sur les
bords du Tibre. Les
augures déclarèrent
([u une fille charte
jiourrait seule le
mouvoir. Claudia fit à la déesso une touchante prière, dé-
noua sa ceinture et remorqua sans peine le navire. Une
statue lui fut élevée, et l'on voit encore, au Capitolo, un
bas-relief i|ui retrace lo merveilleux événement.
Claudia Rufina, femme auteur, née dans la Grande-
Bretagne et qui écrivait à Komo. vers la fin du T"" siècle
do notre ère. Elle épousa Aulus Rufus Pudens, so rendit
célèl)ro par son esprit ot son savoir, ot composa dos ou-
vrages qui no nous sont point parvenus.
Claudia, fille de Néron ot do Poppéo. Sa naissance
lut accurillio avec des transports de joie, et NÔron or-
donna d'élever à la Kécondit('' un tomplo qui ne fut jamais
bâti, car l'enfant mourut à ipiatro mois. Son père la mit
au rang dos déesses ot lui dédia un temple. C'est ce qu'ex-
jdiquo uno médaille de Claudia et do Poppée, avec un
templo do forme différente do chaque côté.
Claudia (Antonia), fille de l'empereur Claude. Elle
/pousa d'abord Pompéius, que Messaline fit mettre â mort,
puis Eaustus, â qui Néron lit subir le mémo .sort, pour
épouser Claudia. La jeune femme, ayant refusé d'accéder
aux désirs du monstre couronné, paya co refus do sa vie.
Claudia, dame romaine, sœur do Clodius. V. Clodia.
Claudia (I'Kx), loi n^ndue sous Claude ot supprimant,
pour les femmns, la tutelle dos ngnats. Uion qu'ayant des
agnats, la femme ont désormais, en co cas, un tuteur
nommé par le magistrat.
Claudia, planète léloscopiquo, n<»3n, ddcouvorto par
(')iarlois, le 1 1 juin 181)1.
Claudianos, noèto groc, qu'on croit avoir vécu au
v* siècle de notre ère, ot (|U0 l'on identiflo généralement
avec lo poète latin Clandion. On a de lui cint) épigrammes
insérées dans V Antholuqic qrecquc, ot doux autres trouvées
dans un manuscrit du Vatican.
GLAUDiCANT(A-/d, kan), ANTE[aulat.e<aurficare,boitor]
adj. (jui boite.
CLAUDICATION (klo, si-on — du lat. cïaudicare, boiter)
n. f. Action do boiter ou altération fonctionnelle de la mar-
cho caractériséo par l'inégalité dos oscilluliuns du corps.
Claudia remorquant le vaisseau.
— Encycl. La claudication est duo à plusieurs causes :
à l'allongement do l'un des membres inférieurs, par suito
de tumeur dos os du membre ou du bassin, luxation de la
tête du fémur, hypertrophie du membre; au raccourcisse-
ment de l'un des membres en raison de l'atrophie ou des
différentes formes de dystrophie de ce membre : rachi-
tisme, ostéoporoso, anémie par compression, de l'anky-
lose en flexion, de relâchement des ligaments, do rétrac-
tions musculaires, do cicatrices vicieuses et de luxation ;
enfin, à des affections ou infirmités comme certaines va-
riétés de pieds bots, la contracture des extenseurs, les bri-
des cicatricielles gênant la flexion, le rhumatisme, etc.,
qui, sans altérer la longueur des membres, rendent la
marcho anormale, difficile et douloureuse.
GLAUDIEN, ENNE {klô-di-in, en') adj. Qui a rapport à
l'empereur Claude. Il Papier claudien. Sorte de papier très
blanc et très fin, que l'on commença à fabriquer en Egypte
sous le règne de Claude, il Eau claudienne, Eau qu'amenait
à Rome un aqueduc terminé sous l'empereur Claude, et que
l'ou^regardait comme la meilleure de toutes, n Lettres clau-
diennes. Lettres ajoutées par Claude à l'ancien alphabet,
au nombre de trois, pour désigner le v consonne, le 6s ou
ps, et un son intermédiaire entre i et u. Cette réforme ne
lui survécut pas. (Suétone, Claude.)
Claudien (Claudius Claudianus), poète latin, né à
Alexandrie (Egypte) vers 365 apr. J.-C. Il fut le poète officiel
de Stilicon et d'Honorius. Païen obstiné, on a pu dire de lui
qu'il est le dernier poète national de la vieille Rome. Une
partie de ses poésies est purement littéraire : pièces fugi-
tives [Vieillard de Véro7te, imitation duVieillardde Tarente
de Virgile); épigrammes, épopées mythologiques {Enlè-
vement de Proserpine, imitation d'Ovide), tout cela est, en
général, froid et artificiel. Claudien se montre bien supé-
rieur dans les poésies d'un caractère politique, où il so
répand en malédictions contre les ennemis intérieurs et
extérieurs de Rome, fait éclater ses espérances, ou laisse
apercevoir ses craintes. U excelle surtout dans le pané-
gyrique et l'invective, pousse l'un aussi loin que l'autre.
Son héros favori, auquel il revient sans cesse, est Stilicon,
le dernier rempart de Rome. Nourri des grands classi-
ques, le style de Claudien est brillant, imagé, fort. Sa
versification est savante et harmonieuse. Le goût est par-
fois en défaut et le ton trop uniformément élevé. Les
principaux ouvrages de Claudien sont : In consulatuin
Objbrii et Probini ; In Hufinum ; De tertio considatu Hono-
rii ; De quarto consulalu Honorii ; De nuptiis Honorii et
Afariép; De belle Gildonico; De coiisulatu ÀSanlii Theodori ;
In Eutropium; De consulalu Stilichonis; De bello Gothico :
De sexto consulalu Honorii; De raptu Proserpinx ; lettres
en vers, etc.
— BiBLioGR. : éd. princeps CViconce, 1482); éd. Koch
(1893); Boissier, Fin du paganisme; Am. Thierry, Hêcits
de l'histoire romaine.
Claudien (sénatus-consdlte), sénatus-consulto rendu
sous Claude, en 52 apr. J.-C, aux termes duquel la femme
libre qui entretenait des relations avec l'esclave d'autrui,
maigre la défense du maître, devenait esclave de ce maître.
Un décret du magistrat pronou(;ait, en ce cas. la perte do
la liberté. Ce sénatus-consulte a été abrogé par Justiuien.
claudite JAM RIVOS, PUERI; sat prata bibe-
RUNT {Fermez les ruisseaux, enfants, les prés ont assez bu).,
dernier vers de la troisième églogue de Virgile. On so
borne, le plus souvent, à citer soit Claudite jam 7'iros,
soit Sat prata biberunt, pour dire : C'est assez.
Claudius (Appius). chef de la famille romaine aristo-
cratique de ce nom. Originaire de la Sabine et désapprou-
vant la guerre faite à Rome, il vint s'établir dans cotta
ville, suivi do 5.000 clients, vers 504 av. J.-C. Créé patri-
cien et sénateur, il devint consul, so montra patricien
intransigeant lors de la retraite du peuple sur le mont
Sacré, et s'opposa à la loi agraire de Spurius Cassius.
Claudius (Appius), fils du précédent, consul en
472 av. J.-C, fut aussi violent aristocrate que son père.
11 décima les soldats qui s'étaient laissé battre par les
Volsques. Accusé, une première fois, do vouloir attenter à
la liberté, il échappa â force d'énergie ; mais une seconde
accusation s'étant produite , il désespéra et se tua
(470 av. J.-C).
Claudius (Appius), consul, décemvir en 45ï. Seul
prorogé au liout d'un an entre ses collègues chargés do
donnera Rome un code de lois, il prit parmi les nouveaux
décemvirs des airs do roi ot leur fit publier deux nouvelles
tables de lois iniques. U n'y avait pas de moyen létal do
les destituer, il fallut recourir à la révolte. Appius. n ayant
pu séduire la fille du plébéien Virginius, la lit réclamer
comme esclave de sa maison par un do ses clients. Il eut
gain de cause. Virginius sauva l'honneur do sa fille en la
poignardant; mais il appela aux armes les soldats et le
))eupIo. Los décemvirs furent contraints de so démettre,
et Appius Claudius se tua ou fut tué en prison (440 av. J.-C).
Claudius C^CUS (Appius). censeur l'an 31 2 av. J.-C,
attacha sun nom à lœuvro grandiose do lu construction
de la voie Appienne, ot so signala par soo ônorgio au
sénat durant la guerre contre Pyrrhus.
Claudius CaUDEX (Appius). consul l'an 264 av. J.-C.
II battit Iliérnii ot les Carihaginois sur les cétos do Sicile,
s'empara de Messine, mais échoua devant Ségeslo.
Claudius Pulcher (Publiusl. consuH'nn ï4i> av. J.-C.
Ayant clé battu â Drépano avec la flotte roniaino par les
Carthaginois, on en accusa son impiété. Avant le combul.
les poulets sacrés refusaient do manger :« Qu'ils boivent!",
dit-il, et 11 les fit jeter â la mer. Le sénat le rappela et lui
ordonna do désigner un dictateur. Par mépris, il nomma
nu do ses alfranchis. Cité en jugement, il fut condamné
pour co fait. On ignore lu dato de sa mort.
Claudius Pulcher (Appius), consul l'an 54 av. J.-C.
C.iiuvernonr de lu Cilicio, il mit sa province uii pillage,
mais, poursuivi comme concussionnaire, la protection do
l*ompéo lo sauva. II oxerva la coiisnre, en Van r»0. avec
une excessive sévérité. Il était bon orateur, savant juris-
consulte, lettré et amateur d'art délicat.
Claudius (Publius Appius), fameux démagogue.
V. CLonius.
Claudius ou Claus, moino do l'ordre dos domini-
cains i\\\ couvent de Skcnningo, on Suèdo, mort i\ Sîldor-
kOpIng on I5Û7. U n'eut pas plus tôt ontondu Luthor
CLAUDIUS
CLAVATULE
3;
qu'il embrassa la nouvelle doctrine. Comme témoignage
pratique de sa nouvelle foi, il épousa une religieuse. Gus-
tave \Vasa récompensa son zèle en lui confiant l'adminis-
tration du diocèse de Linkœping.
ClaudïUS (Mathias), poète populaire allemand, ami
de Klopstock.né à Reiuteld en 1740, mort en 1815, passa
presque toute sa vie à Wandsbek. Il s'était surnommé le
Messager de "Wandsbek, et publia sous ce titre un
journal en prose et en vers, et plus tard ses œuvres com-
plètes (n74-18i2). Ses poésies humoristiques, tantôt gra-
ves, tantôt bizarres, reflètent son humeur vagabonde. Il
est l'auteur d'un chant très populaire en Allemagne, le
Vin du Rhi7i.
CLAUDOPE {fclô) n. m. Genre de champignons de la fa-
mille des açraricinées, poussant sur les brindilles sèches,
présentantTa consistance du liège, caractérisé par ses spo-
res rosées, l'insertion excentrique du pied sous le cha-
peau, ou, plus fréquemment encore, par l'absence totale
de pied. {Le claiidope variable est une espèce très com-
mune dans les bois, sur les petites branches mortes.)
ClauS "Wisse, poète strasbourgeois, qui, avec Phi-
lippe Colin, autre Strasbourg:eois, composa de 13ai à 1336
un poème de plus de trente-six mille vers, pour compléter
le Parzival de Wolfram d'Eschenbach. Les deux collabora-
teurs ne tirent pas œuvre originale, mais se contentèrent de
traduire les continuateurs français de Chrétien de Troyes.
Ils ne tirent pas davantage œuvre poétique : leur langue
est banale et leur versirtcation irrégulière.
GlauS (Charles), zoologiste allemand, né à Cassel en
1835. Professeur de zoologie et danatomie comparée ù.
■\Vurzbourc, puis à Gœitingue (1870) et à Vienne. Il a étu-
dié spécialement les animaux invertébrés, surtout les
crustacés et les cœlentérés. Ses travaux ont paru, soit
dans les revues spéciales, soit en ouvrages séparés, parmi
lesquels nous citerons : les Copépodes libres (Leipzig, 1863) ;
Becherches sur la base généalogique du si/stème des crusta-
cés (Vienne, 1876) ; Traité de zoologie, traduit en français
par G. Moquin-Tandon (1877); Claus publie depuis 1878
les " Comptes rendus de l'Institut de zoologie de l'uni-
versité de Vienne et de la station zoologique de Trieste >■ .
Ce savant est un sérieux défenseur du darwinisme.
GlausbERG (Christlieb), arithméticien allemand, né
en 1689, mort en 1751. Il fut professeur du prince royal
de Danemark, conseiller d'Etat, et publia sur le change,
les arbitrages, l'arithmétique commerciale, des ouvrages
ui ont joui d'une grande réputation. Son Arithmétique
'émoiistrative (1732) est encore classique en Allemagne.
CLAUSE {klôz' — bas lat. clausa, pour clausula) n. f.
Disposition spéciale d'un contrat, d'un traité, d'un testa-
ment, d'une loi, etc. : Respecter, Violer nue clause.
— Enctcl. Les codes se sont expliqués sur un très grand
nombre de clauses spéciales particulièrement importantes.
Il est impossible d'en donner même la nomenclature. On
peut citer, parmi les plus importantes : la clause codi-
ciUaire, la clause résolutoire, la clause comminatoire, la
clause dérogatoire, la clause pénale, la clause d'apport, la
clause de franc et quitte, etc. On en trouvera la détinition
à leur ordre alphabétique. Les clauses n'étant qu'une va-
riété de conventions, ou, si l'on veut, des conventions insé-
rées dans une autre convention, tout ce qui est vrai pour
la validité dos conventions, leur interprétation, etc., est
vrai pour la validité des clauses, leur interprétation, etc.
GlauSEL ou ClauZEL (Bertrand, comte), maréchal de
France, né à Mirepuix (Ariège) en 1772, mort à Secourrieu
(Haute-Garonne) en 1842. Volontaire en 1791, chef de bri-
gade en 1795 et général de division en 1802, il se distingua
à Saint-Domingue (1802), et aux armées de Naples (1806)
et de Dalmatie (1809). Il prit une part glorieuse, sous
Junot et Masséna, aux campagnes de Portugal (1809-1812).
et dirigea avec une fermeté remarquable la retraite de
l'armée (1812-1813). Pendant les Cent-Jours, il commanda
les troupes opposées à la duchesse d'Angoulême, réfugiée
à Bordeaux, en fut puni par l'exil (1815), revint en France
en 1820, et fut élu député en 1827. Louis-Philippe le rap-
pela à l'activité, lui confia le gouvernement de l'Algérie
(1830), et le nomma maréchal (1831). De nouveau com-
mandant en chef de l'armée d'Afrique (1835), il lut relevé
de son commandement à la suite de son échec devant
Constanline (1836).
Clausel de Coussergues (Jean-Claude), homme
politique français, né à Coussergues (Aveyron) en 1759,
mort en 1846. Il lit les campagnes de l'armée de Condé,
et dut à la protection de Camoacérès d'entrer au Corps
législatif, en 1807. Il se signala, dès 1814, par ses opinions
ultra-royalistes, fut nommé conseiller à la Cour de cassa-
tion et député en 1815. Après l'assassinat du duc de Berry,
de Coussergues accusa le duc Decazes, qu'il considérait
comme un jacobin, d'avoir dirigé le poignard de Louvel.
Après la révolution de 1830, il vécut dans l'obscurité.
GlauSEL de Montais (Claude-Hippolyte), prélat fran-
çais, frère du précédent, né en 1769, mort en 1857. Pré-
dicateur n-puté, il fut nommé, en 1819, aumônier do la
duchesse d'Angoulême, prononça l'éloge funèbre du duc do
Borry, fut promu, en 1824, à l'évêché de Chartres, et se
démitde son siège, en 1851. Défenseur des libertés gallica-
nes, il a publié : /trclamalion en faveur de l'Kglise de France
(1817); le Concordat justifié (1818) ; Coup d'a-il sur l'Eglise
(1818); la lieligion éprouvée par la Jiévolulion (1818); et*;.
Glausen (Ilcnrik Nikolaï), homme politique et théolo-
gien protestant danois, né à Maribo (île de Laland) en 1793,
mort on 1877. Professeur de théologie on 1820, dans la
canitaîe du Danemark, il commença sa réputation par la
punlication de l'Etat ecclésiajitique, la Doctrine et te liite
du catfujliciêrne et du protestantinme (1825). Il fut nommé
doyen de la faculté do théologie (1834), recteur de l'uni-
versité (1837), membre de l'assemblée des états consultatifs
(ISiO), et devint, on 1848, le chef du parti libéral. Kniin.
ministre des cultes, il resta aux affaires jusqu'en 1831.
Clausen a publié do nombreux écrits.
CLAUSÈNE (kWj-zén — do Clausen, n. pr.) n. f. Genre
do rutacéos, do la tribu dos aurantiéos, comprenant dos
arbres ou des arbustes inormos, odorants, des régions
tropicales do l'Asie, de l'Afrique ot do l'Australio.
GlauSEWITZ (Karl von), général prussien, né à Burg
en 1780, mort à Breslau on 1831. Il servit dans l'armée
prussienne do 1792 À I8II, dans l'armée rnsso de I812 à
1814, rentra au service do la Prusse en 1815, et reçut,
en 1818, la direction de l'Ecole de guerre. Il doit une
grande célébrité à ses ouvrages militaires, dont le prin-
cipal De la guerre (1833) passe pour un des meilleurs qui
aient été écrits sur cet art.
CLAUSILIE {klô-zi-lî) n. f. Genre de mollusques gasté-
ropodes pulmonés, sous-ordre des stylommatophores, fa-
mille dos hélicidés, comprenant des animaux terrestres
grêles, à quatre tentacules, à coquille en fuseau
allongé.
— Encycl. On connaît environ sept cents es-
pèces de dausilies (clausilia), réparties à peu
près dans toutes les régions chaudes et tempérées
du globe, surtout dans l'Europe orientale et
méridionale. On les a rangées dans de nombreux
sous-genres, ainsi que les formes fossiles qui n'ap-
paraissent pas avant leocène. La clausilia plica-
tula de France est une petite coquille cornée,
longue de 10 à 12 millimètres, d'un brun clair.
CLAUSILIUM {klô, li-om' — du lat. clausus, *"^i^^^'*
fermé) n. m. Pièce spatuliforme, entière ou échan- (^r. n),
crée, insérée par un pédicule grêle sur la colu-
melle de la coquille, dans les mollusques du genre clau-
silia. (Quand le mollusque sort de sa coquille, le clausilium
est logé entre la lamelle columellaire et le pli subcolumel-
laire.)
CLAUSION [klâ — du lat. claudere, supin clausum, clore)
n. f. Servait à désigner, dans quelques parlements, les
jugements nommés appointements.
GlaUSIUS ( Rodolphe - Jules - Emmanuel ) , physicien
allemand, né à Koslm (Poméranie) en 1822, mort à Bonn
en 18S8. Keçu privat-docent à Berlin, il fut nommé profes-
seur de physique à l'Ecole d'artillerie de celte ville, puis à
l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (1855) ; peu après,
il obtint une chaire à l'université de cette ville. Depuis
lors, il a professé successivement à Wurzbourg et à Bonn.
Il s'est surtout occupé des théories relatives à la chaleur ;
il a énoncé un principe qui porte son nom et dont découle,
comme conséquence, le principe de Carnet. (V.thermody-
NAMiQOK.) Il a ramené les lois fondamentales de la cha-
leur à des lois mécaniques. Il a introduit une nouvelle
fonction, Ventropie, dans l'étude des transformations ther-
modynamiques. Outre une série de Mémoires dans les ('An-
nales de Poggendorf », on lui doit : Sur la nature de la
chaleur, comparée à la lumière et au son. (1857) ; la Fonction
potentielle et le Potentiel (1859); Théorie mécanique de la
chaleur (1864-1867).
GLAUSOIR {klô'Zo-ar') n. m. Dernière pièce d'une assise
ou d'une voûte, que l'on ne place qu'après toutes les au-
tres, de manière à l'appareiller exactement aux dimen-
sions voulues. (C'est le dernier claveau ou clef de la voûte.)
Il Ou écrit aussi closoir.
Glausson (Pierre), pasteur danois, né en 1545, mort
en 1623. Il écrivit une Description de la Norvège {ÏGZ2), et
traduisit en danois la Chronique de Snorre Sturleson(i633).
CLAUSTHALITE {klô-sta) n. f. Séléniuro naturel de
plomb, dont la formule est PbSe, le poids spécifique 8 et
la dureté 2,5 à 3. (La clausthalite, qui se présente avec
l'aspect de la galène, n'a été trouvée que dans les filons
des terrains de transition du Harz.)
CLAUSTRAL, ALE, AVX {klô-straV — bas lat. claustra-
lis; de clauslrum, cloître) adj. Qui appartient au cloître ou
ùl la vie monastique : Ê'rfj/ice claustral. Austérité claus-
trale. Il Prieur claustral. Supérieur d'un prieuré.
— Offices claustraux, Offices dépendants des anciennes
abbayes. ^Les offices claustraux étaient ceux de cham-
l)rier, d'aumônîer, d'infirmier, de cellérier et de sacristain ;
ils étaient conférés par l'abbé.) 11 Bénéfices claustraux. Bé-
néfices attachés aux offices claustraux.
CLAUSTRATION [klâ-stra-si-on — du lat. clmistrum,
cloître) n. f. Action d'enfermer quelqu'un dans un cloître :
Les CLAUSTRATIONS on' fait leur ternps. (V. Hugo.)
— Par ext. Séjour prolongé dans un lieu fermé : La
CLAUSTRATION pettf rendre jnalade.
CLAUSTRE ou CLOSTRE {klosstr — du lat. claustrum,
clôture) n. m. Nom donné à des demi-cylindres creux en po-
terie, que l'on emploie en les superposant et en les faisant
chevaucher. (Ils servent surtout à garnir les balustrades.)
CLAUSTRER {klô-stré ~ dn \a.t. 'Claustrimi, cloître) v. a.
Enfermer dans un cloître, ii Flg. Renfermer, limiter :
Claustrer son indignation. (Cormen.)
CLAUSULE {klô — lat. clausula: de clausus, fermé) n. f.
Conclusion, sentence, formule. (Vieux.)
— Métriq. anc. Vers final, ou dernier membre, plus
court que les précédents, d'une strophe ou d'une phrase
lyrique. 11 En T. de rhét.. Chute d'une période oratoire,
dernier membre de la période.
— Mus. Terme autrefois usité en musique pour dési-
gner l'étendue de chaque ton ou mode, du grave à l'aigu.
Ces tons étaient la quinte appelée clausule première {clau-
sula p7'imari a); la sixte, ou, si c'é+ait un mode mineur, le
mode majeur do la tierce {clausula secundaria); enfin, la
tierce, ou, si c'était un modo mineur, la sixte {clausula
tertiaria).
Glausus, roi sabin, partisan de Turnus contre Enée.
Suivant Virgile, il fut la tige de la famille romaine des
Claudius.
Glaux, abréviation du prénom Nicolas, par laquelle on
désigne les sculpteurs imagiers Sluter et de "Werve.
GljvuZE;.., comm. d'Algérie (départ, do Constantino
[arr. do Guelma]), près do l'oued Cherf ; 3.206 hab. Culture
de la vigne ot de l'olivier. Cotte commune s'est d'abord
aitpeléo Oued-Cherf.
Glauzetto, comm. d'Italie (Vénétie [prov. d'Udino]),
près du lluuvc! i.ûtier Taglianiento ; 2.400 hab.
GLAVA n. f. Genre do méduses hydroldes, type do la
famille dos clnvidés.
— Encycl. Les clava habitent les mors tempérées et so
caractérisent par leurs polypes, dont les bourgeons sexuels
sessilos naissent au-aossous des tentacules. Citons la
clava Sfjuamata (Méditerranée); la clava leplostyla (Atlan-
tique), etc.
CLAVA n. f. Perche ou longue canne que l'on place ù
l'extrémité d'un filet do tartane, pour le tenir tendu.
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CLAVAGE {vaf — rad. claver) a. m. Dr. anc Droit que
payaient autrefois les prisonniers, lorsqu'on les faisait
entrer dans certaines prisons.
— Techn. Action de mettre en place un claveau consti-
tuant la clef d'une voûte.
CLAVAGELLE (,7^/') n. f. Genre de mollusques, type
de la famille des clavagellidés, caracté-
risé par les valves irrégulières dont la
gauche seule est soudée au tube, celui-
ci allongé ot cylindrique terminé par un
disque à petite fissure.
— Enxycl. Les clavagelles, dont on
connaît quelques espèces, sont réparties
dans la Méditerranée, l'océan Pacilique
et les mers d'Australie; des formes fos-
siles apparaissent dans le crétacé et le
tertiaire. Telle est la clavagella bacil-
laris du pliocène de Sicile, qui atteint
17 centimètres de long. Les clavagel-
les perforent les roches calcaires, le test
des coquilles, les balanes et les coraux. ^
CLAVAGELLIDÉS (jél) n. m. pi. Famille de mollusques
lamellibranches pélécypodes, comprenantles genresc/aua-
gelle et bréchite (ou arrosoir, nommé aussi aspergillum),
— Un CLAVAGELLrDK.
— Encycl. Tous ]es clavagellidés sont marins; leur co-
quille, bivalve, se compose d'un tube calcaire terminé en
avant par une calotte qui peut être percée comme la
pomme d'un arrosoir. On a parfois rangé les clavagelles
et les arrosoirs dans la famille des gastrochénidés.
CLAVAI (vè) n. m. Dans les mines. Nom donné à la
psammite de l'étage houiUer dont les grains siliceux se
trouvent agglomérés en masse dure et compacte par de la
sidérose.
CLAVAIN {vin — du lat. clavus, clou) n. m. Grand gor-
gerin ou pèlerine à armer, porté aux xii" et xiii* siècles,
et fait ordinairement, comme les
broignes ou cottes carolingien-
nes, de pièces d'acier imbriquées,
rivées et sur une toile. [Il y eut
aussi des clavains faits de mailles
cousues sur de la toile ou de la
peau, comme dans les broignes du
type habituel. — Par ext., on disait :
une coiivcrtuj-e de toit à clavain ; des clous à clavain ; etc.]
CLAVAIRE {ver — du lat. clavis. clef) n. m. Officier
royal ou municipal, qui avait la garde des clefs du trésor,
(On rencontre la charge principalement dans l'histoire
municipale et particulièrement
dans le Midi. Elle avait disparu
au xiii" s.)
CLAVAIRE (i'ér*)n. f. Genre de
champignons, du groupe des ba-
sidiomycétes.
— Encycl. Les clavaires sont
caractérisées par la forme de
leur fructification et ce fait que
les spores naissent sur toute la
surface de cette fructification, qui
est lisse, et non dans une région
spécialisée telle que les lames du
champignon de couche ou les tu-
bes desLolets. Les fructifications
ont la forme de tiges très grêles,
ou bien d'une grosse tige renflée à son sommet, ou encore
d'un petit arbre très rameux. Aux clavaires présentant
cette dernière forme on donne, dans certains pays, le
nom de menottes. Les menottes sont comestibles, sauf
l'espèce appelée " clavaire dorée n , qui n'est vraisem-
blablement pas vénéneuse, mais dont il
est plus prudent de s'abstenir.
GLAVALIER {li-é) n. m. Bot. Nom français
du zanthùxylun.
CLAVANDIER {(/i-^ — du lat. clavis, clef)
n. m. Archôol. Portant ou pendant auquel
les femmes attachaient anciennement leur
trousseau de clefs. (Le mot clavandier n'ap-
paraît dans la langue qu'au xvii" s.; l'objet
lui-même est peut-être plus ancien. Avant
Henri IV, on disait plutôt clavier et sur-
tout pendant à clefs, et l'objet était un vasto
anneau brisé, plus ou moins riche, suspendu
à une chaîne ou à une ganse. Le clavandier
du XVII* s. a un crochet de ceinture; toutes
ses pièces sont articulées et faites de métal.
Syn. CLKRCELIÈRE.)
— Admin. eccl. Nom de l'économe, au
monastère du Mont-Saint-Bernard.
CLAVARIÉES n. f. pi. Famille de cham-
pignons, ayant pour type le genre clavaire.
Il On dit aussi clavariacèes. — Une clava-
RIÉE ou CLAVARAClÉli.
CLAVARIUM {ri-om' — du lat. clavus, Clavandier.
clou) n. m. Argent qu'on allouait aux soldats
romains, pour acheter des clous destinés à leur chaussure.
GLAVATELI-IDÉS {tel) n. m. pi. Famille d'hydroméduses
tubulaires, comprenant les éleuthéries et autres formes
dont les colonies sont composées de polypes à -tentacules
capités, et dont les petites méduses se
rciiroduisent par bourgeonnement. — Un
CLAVATl.LLIDÉ. V, KLEUTHÉRIE.
CLAVATEUR (lat. c lavât or ; de clava,
massue) n. m. Jeune soldat romain, qui
s'exerçait avec un bâton au maniement
do l'épée. Il Valet qui portait le bagage
d'un soldat.
CLAVATULE (du lat. clavatus, garni de
clous) n. f. Genre de mollusques gastéro-
podes, famille des conidés, caractérisé
par la râpe buccale (rarfit/a), armée au mi-
lieu d'une petite dent simple et de deux
dents marginales algues.
— Encycl. La clavatule (clavatula) a
sacoquille en fuseau, à tours armés d'épines ou de tuber-
cules contre la suture, la boucho ovale. On on connaît vingt
espèces, répandues surtout dans les mers occidentales
Clavaire : a, à pointes
pourprées ; b, eu languette.
Clavatule.
C. claveaux;
A. clef ; S, som-
mier.
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d'Afriqtin ; les formes fossiles n'apparaissent pas avant
l'époquo leniairo.
CLAVE (dti lat. clavus, clou) u. m. Haio de couleur tissoo
dans utio otort'o.
— Kncyol. Associé aux mots angustus ot lattis, lo mot
clave indique dos raies de poui'pro tissoos verticalement,
des épaules jusqu'en bas, dans la tuni(iue romaine. Les
claves paraissent avoir été alors au nombre de deux : nu
à droite, un à g:aucho; l'angusticlavo ne ditï'érant du lati-
clave que i)ar une moindre lartjeur. Les chevaliers por-
taient l'angustictave , mais tout lo monde avait le droit
d'en faire autant. Au contraire, lo laticlavo était un insigne
réservé aux personnes de rang sénatorial. Auguste auto-
risa les jeunes nobles à prendre lo laticlave, en même
temps quo la toge virile. A titre do faveur personnelle, des
lils do chevaliers obtinrent le même droit.
CLAVE n. m. Nom vulgaire du trèfle, dans quelques can-
tons do Picardie.
CLAVÉ, ÉE (du lat. clavus, clou, ou clava, massue) adj.
Bot. t^ui est eu forme de clou ou de massue.
— Mar. Serré dans une ban(iuise.
CLAVEAU {ro — du lat. cldvetlus, petit clou, petit bou-
ton) n. m. Syn. de clavelék. i) Matière purulente, qui se
forme dans les boutons qu'engendre la clavelée et que l'on
emploie comme vaccin. V. clavelée.
CLAVEAU (l'O — du lat. clavis, clef) n. m. Archit. Pierre
appareillée, c'est-à-dire taillée en forme de coin, qui sert à
fermer une plate-bande, à former le dessus d'une fenêtre,
d'une porte carrée, d'une corniche, d'une voûte en arc de
cercle, il \'oussoir formant saillie sur le plan d'une arcade,
ou au milieu d'une plate-bande.
— Constr. Pièce de bois, disposée en biais, de manière
 tendre vers le centre d'une arcade, il Pièce saillant au
milieu d'une arcade.
— Encycl. Archit. Un claveau possède six faces ; la face
supérieure se nomme Vexti'ados; la face inférieure est l'in-
trados ; les faces obliques latérales qui s'appuient sur les
claveaux voisins constituent les lits ; enûn, les autres faces
verticales s'appellent'les^e^es.
Il existe divers types de
claveaux, parmi lesquels on
doit citer : les claveaux droits,
les claveaux à crossetles, les
claveaux engrenés , les cla-
veaux dérobés ou perdus. Les
premiers sont simplement
appareillés en coins, et celui
qui occupe le centre de la
voûte ou de la plate -bande
prend le nom de clef; ceux qui l'avoisinent sont les
contre-clefs; enfin, les claveaux qui reposent sur les
pieds-droits s'appellent les sommiers. Ces dénominations
subsistent, quels que soient les types de claveaux.
Les claveaux à crossetles ont une ligne de joint ou de lit
brisée; ils présentent une partie horizontale qui leur per-
met de se relier avec les claveaux voisins. Les claveaux
engrenés sont toujours placés sur deux rangs et s'enche-
vêtrent les uns dans les autres. Les claveaux perdus ou
dérobés ont des joints extérieurs verticaux et changent
de direction dans l'intérieur du mur.
L'emploi des claveaux à crossettes, dans une voûte en
arc de cercle, fait donner à cet arc le nom d'arc appareillé
à tas de charge.
ClavË (José Anselme), musicien espagnol, né et mort
à Barcelone (1824-1874), est un des artistes les plus po-
pulaires de son pays, où il a joué le rôle d'une sorte de
troubadour moderne. Après avoir fait représenter à Madrid
quelques zarzuelas, Clavé s'est fait surtout une réputation
comme poète et compositeur de chansons et de chœurs
d'un accent tout particulier. C'est aussi à ses elTorts que
ce pays doit l'introduction et la création du chant choral.
C'est Clavé qui fonda, en Espagne, la première société
orphéonique, et organisa à Barcelone, on 1860, le premier
festival populaire. Quelques années après sa mort, ses
compatriotes lui ont élevé une statue.
CLAVECIN {sin — bas lat. clavicymbalum ; de clavis,
clef, ot cymbalum, cymbale) n. m. Instrument do musique
à son fixe, à clavier, et à cordes métalliques pincées par
des becs do plumes : Le clavecin o été remplacé par le
piano. Il Clavecin à ravalement, Celui qui a plus de touches
que les autres. Il Clavecin organisé, Celui dont le clavier
fait jouer un petit orgue.
— Mar. Autre!'., Ensemble des logements placés sous
les dunettes, en avant de la chambre du conseil : Le capi-
taine et son état-major sont logés dans le clavecin. (Wil-
laumez.) n On écrit aussi clavesin.
— Poétiq. S'estdit do l'ensemble des movonsd'un poète,
do l'étendue de son génie : Il ij a dans mon cLwnciti poé-
tique des jeux de flûte et de tonnerre, (l)ucis.)
— Fig. Iiistrumont, moyen d'action : L'homme insensible
est un CLAVECIN sans cordes. (Boiste.)
— Physiq. Clavecin oculaire, Sorte d'instrument à tou-
che.s, imaginé pour produire sur les yeux, au movcn do
couleurs quo l'oxécutaut combinait, des sensations analo-
gues à celles cjuo les instruments de musique produisent
sur l'oreille, il Clavecin des saveurs. Autre instrument ima-
giné pour combiner los saveurs d'une façon analogue.
— Encycl. Le clavecin, instrument a clavier, est l'un
dos précurseurs du piano. On croit que son existence re-
monte au XV" siècle. Sa forme, alors, était à pou près, avec
moins d'ampleur, celle du piano à queue modorno, los cor-
dos ayant la mémo disposition. Seulement, au lieu d'ôlro
frappées par un marteau, elles étaient mises on vibration
au moyen d'une tige attachée verticalement au bout de
chaque touche ot nortant, a son extrémité supérieure, une
languette !i bascule que terminait une pointe do plume de
corbeau; lorsque la touche était pressée, la languette
venait s'apiiuyor sur la corde, et la pointo do la plume,
après avoir ployé, s'échappait comme un ressort en faisant
résonner la corde. Avec un tel mécanisme, on no pouvait
obtenir qu'une sonorité sècho, sans modillcation possible.
I-e clavecin eut tiois octaves, puis quatre, puis cinq ■ A
la lin du xviir siècle, il en avait six. Chaqiio nolo n'avait
que doux cordes, jusnu'au jour où IlansKuckers ont ajouté
un troisième rang ilo cordes lorrespondant à un second
clavier et qui était accordé à l'octave supériouro des doux
autres. Lors do la première apparition do l'opéra on Italie
le clavecin servit A accompagner les récitatifs ; lo clavecin
lut abandonné à l'Opéra de Paris vers le milieu du xviii' siè-
cle, mai» «on emploi persista on Italie.
Les grands facteurs do clavecins furent, en Belgique, on
.France et en Italie, Hausot André Kuckers, Pascal 'Taskin,
Pampes, Dulckon,
Marins , Schnell,
Cristofori, etc.
Quelques-uns, en-
tre autres Ruckors
ot Pascal Taskin,
on firent non scti.
lonientd'excelIriH .
instrumentsenlciir
genre, mais de vé-
ritables chefs-
d'œuvre artistiques
au point de vue do
la forme ot des or-
nements.
Beaucoup d'ori-
ginaux imaginè-
rent des clavecins [^ Clavecin (xviP s.),
de différents gen- '^ ' '
res, destinés à obtenir des eflFets particuliers. Il y eut le
clavecin-vielle de Cuisinier, le clavecin électrique du P. La
Borde, le clavecin oculaire du P. Castel, le clavecin à ar-
chet de Johann Hohfeld, le clavecin à orchestre de Blalia,
le clavecin organisé de Delitz, le clavecin-viole de Hans
Heyden, le clavecin harmonieux de Gomel, le clavecin har-
monique de Verbes, le clavecin d'amour de Daniel Berlin,
le clavecin celestino de Walker, le clavecin acoustique de
Verber, lo clavecin diviseur de Pesaro, lo clavecin-luth de
Fleicher, le clavecin angélique, etc.
CLAVECINISTE (si-nissf) n. Joueur, joueuse de clavecin.
Claveisolles, comm. du Rhône, arr. et à 2S kilom.
de ViUefranche, près de VAzergues de Claveisolles, dans
les monts du Beaujolais; 1.181 hab. Scieries; moulins;
fabriques de bas et de cotonnades.
CLAVEL n. m. Soude de qualité inférieure.
CLAVELADE (du lat. clavus, clou) n. f. Art vétér. Syn. de
clavelée.
— Ichtyol. Nom vulgaire de la raie bouclée.
CLAVELÉ, ÉE adj . Attaqué de la clavelée -.Mouton cla-
VELE. Brebis clavelée,
CLA'VELEE ( lé — rad. claveau) a. f. Véritable variole ou pe-
tite vérole du mouton. Il On dit aussi claveau, et CLAVELADE.
— Encycl. Comme la petite vérole chez l'homme, la cla-
velée est éruptive, c'est-à-dire caractérisée par une éruption
de pustules et très contagieuse entre moutons. Elle peut
guérir en laissant des traces indélébiles, ou tuer le mou-
ton lorsque l'éruption est contrariée ou confluente. Ce der-
nier cas est assez fréquent, ce qui fait de la clavelée une
maladie très grave pour les troupeaux de bêtes à laine.
On la traitait autrefois par la clavelisation, c'est-â-dire
par l'inoculation du virus de la maladie elle-même, qui
donnait une clavelée généralement atténuée ou non mor-
telle, mais qui faisait, cependant, encore un nombre assez
considérable de victimes. Aujourd'hui, grâce aux travaux
do Pourquier, fondateur d'un Institut vaccinal, on possède
un vaccin très efficace contre la clavelée.
CLAVELEUX (leii), EUSE adj. Qui a rapport, qui appar-
tient à la clavelée : Eruption claveleuse. il Atteint de la
clavelée : Moutons claveleux.
CLAVELISATEUR n. Personne qui inocule la clavelée.
CLAVELISATION {si-on) n. f. Inoculation du virus cla-
veleux, dans lo but de préserver les auimaux de la clavelée.
CLAVELISER v. a. Art vétér. Inoculer le virus clave-
leux : Ci.AVELlSER des moutons.
GLAVELLAIRE {vèl-lèr') ou CLAVELLARIA (vèl) a. t.
Genre d'insectes hyménoptères tércbrants, famille des
tenthrédidés , tribu des
cimbicmés, comprenant
de grandes tenthrèdes
dont la massue des an-
tonnes est formée d'un
seul article.
— Encycl. L'espèce
type du genre est lacla-
vellaria amerimr, noire,
ravée do jaune, avec
ra"bdomen rouge en
dessous (France). Sa
larve, verte, lance assez loin une liqueur jaune quand on
l'inquiète ; elle fait sa coque sur l'écorco do divers arbres.
Do nombreux parasites l'attaquent.
CLAVELLE ou CLAVELLA (vèl') a. t. Genre do mollus-
ques gastéropodes cténobranchos, famillo dos fasciola-
nidés, comprenant dos animaux océaniens à rûpe buccale,
avec la dent centrale petite, à coquille on fuseau, per-
forée, à spiro conique, aiguë. (Les clavellcs,
dont on connaît une seule espèce vivante, la
clavella serolina de l'Océanie, comptent de
nombreuses formes fossiles dans les terrains
tertiaires.)
CLAVELLINE ou CLAVELLINA {vél') n. f.
Genre d'ascidies, type do la famille des clavcl-
linidés, comprenant des formes groupées en
colonies et habitant les mers du nord. (L'es-
pèce ivpe est la clavellina lepadifoj-mis)
CLAVELLINIDÉS (vél') n. m. pi. Famillo
d'ascidiacés, do l'ordre dos ascidies, caracté-
risée par la position des individus sur des
tiges communes (ou stolons) raniiliées, ou sur ,.
un même axe, mais les individus étant tou- ^-i"»"""-
jours pédoncules, et souvent divisés on trois régions.
Genres principaux : clavelline, pérophore , choiuirosla-
chijs, etc. — bn clavkllinidé.
ClavENA (Nicolas), pharmacien italien du xvi' siècle,
né à Bellunu. Il trouva une plante déjà décrite par
L'Ecluse, mais qu'il croyait inconnue : Vachillea Clavenx,
en étudia les propriétés et prit un privilège pour la con-
fection des remèdes qu'il en tira. Il a publié : llistoria de
absinthio umbellifero (1609).
CLAVENDIER {van-di-é — du lat. clavis, clef) n. m.
Religieux (pli, dan» certains monastères, tient los clefs,
fait l'ofllco d'économe ot do régisseur.
CLAVËNB n. f. Bot. Syn. do CAKDUOs (chardon).
CLAVERIB (ri) n. f. Variété do raisin do troillo.
CLAVESIN n. m. Mar. V. clavecin.
Clavellairc (gr. nat.).
Clavette : 1. De vitrail; 2. De
construction.
kilom.
Claviceps
(ergot du seigle).
Ciavicorde.
CLAVE — CLAVICULE
CLAVET (t)^ — du lat. clnv\xs, clou) n. m. Calfat double,
instrument ou fer qui sort à calfater les navires.
CLAVETAGE (vc-taf) ou CLAVETTAGE [vé-taf] n. m.
Opération consistant à rendre deux payées de machine soli-
daires au moyen do clavettes : Clavktagk qui apris du jeu.
CLAVETÉ, ÉE adj. Muni do clavettes : Poulie clavetée
sur l arbre de couche. Arbre claveté avec son manchon.
GLAVETER {ve-té) OU CLAVETTER ivé-té) v. a. Mettre
une clavette.
CLAVETTE {vèf) n. f. Petite clef s'engageant dans les
mortaises de deux pièces et
obligeant ces pièces à faire
corps ensemble. (Souvent, la
partie inférieure est à deux
branches mobiles qui se ra-
battent pour assurer la te-
nue.) Il Clavette à ressort, fen-
due, Clavette des susbaudes,
dos pompes, n Clavette à men-
tonnet. Clavette ayant au
portage un ressaut en forme de menton, il Clavette de l'ar-
bre. Clavette de fixation do l'hélice sur l'arbre. || Chasser
une clavette, La retirer de son logement.
Claveyson, comm. de la Drôme, arr,
de Valence, près d'un affl.de la Galaure:
USO hab. Huilerie ; commerce de chevaux.
CLAVICEPS {sèps') n. m. Genre de cham-
pignons sptiériacés, dont les espèces vi-
vent en parasites dans les fleurs des
graminées, aux dépens de lovaire. [Ces
champignons, qui poussent surtout sur
le blé et le seigle, donnent lieu à des
sclérotes appelées erçot de seigle, ergot
du diss (en Algérie). La farine de seigle
mélangée d'ergots fournit un pain dont
l'usage peut donner heu à l'état patholo-
gique appelé ergotisme.]
CLAVICHTÉRIUM {kté-ri-om') n. m.
Sorte d'instrument de musique, à cordes
à clavier, qui a précédé le clavecin
CLAVIGORDE {bas lat. clavicordiujn) n. m. Clavecin ar-
chaïque, en usage surtout au xvi« siècle.
— En-ctcl. Le clavicorde est un des plus anciens instru-
ments à cordes avec clavier, dont Tinvention ne semble
pas antérieure au xv* siècle. Il difl'èro du clavecin en ce
qu'il ne possède pas de marteaux; ses trente-huit touches
commandent des lan-
guettes de cuivre per-
pendiculaires aux
soixante-dix cordes,
celles-ci flxées parallu-
lement au clavier. Lo
son du clavicorde était
très dou.x. Cet instru-
ment fut prodigieuse-
ment populaire, et sa
vogue se maintint en Allemagne jusqu'au commencement
du XIX' siècle. Jean-Sébastien Bach écrivit pour lui une
série de quarante-huit préludes et fugues. Le clavicorde a
été détruit de toile façon qu'il a complètt?ment disparu au-
jourd'hui et que les exemplaires en sont duno extrême
rareté. Le musée instrumental du Conservatoire de Paris
en possède un seul, précieux il est vrai, puisque c'est celui
qui a appartenu à Grétry. Il no s'en trouve qu'un aussi au
musée du Conservatoire'de Bruxelles.
CLAVIGORNE (du lat. clava, massue, et cornu, corne)
adj. Qui a les antennes terminées par une masse renflée on
bouton. (Les néoruphoros sont des coléoptères ciavicornes.)
CLAVICORNES n. m. pi. Grande division dos insectos
coléoptères, comprenant tous ceux qui, comme les niti-
dulos, les silphes, etc., ont les antennes en massue.
fLes ciavicornes se divisent en nombreuses familles : psé-
iaphidès. scydménidés, silphidés, anisolomidès. ciatnbidés,
corylophidés , scaphidiidés , phalacridés . cruplophayidés ,
lathridiidés, nitidulidés, trogosilidés, colydiidés, cucujidès,
trixagidés, dermestidés, bt/n-hidés [cistélidésj, thorictidés,
histéridés.) — Un clavicorne.
GLAVICULAIRE (/^r')adj. Qui a rapport à la clavicule.
CLAVICULE (lat. clavicula, petite clef) n. f. Antiq. rom,
Ouvragododéfensoquo l'on établissait en avautdela porto
d'un camp, ii Petitoclef dans l'exuression ClaviruU- de Salo-
mo«, titre d'un livre do maçie attrioué faussement jïSuIomon.
— Anat. Os long do 1 épaule, qui joint l'acromion au
sternum, et quo l'on a comparé A une clef do voiUo.
— Kntom. Premier article dos bras ou pattes antérieures
des insectes hoxapodes.
— Encycl. Anat. hum. La clavicule est un os long, tordu
en ferme d'S allongée, et terminé par deux oxlrémités ren-
flées. Elle est située à la partie supérieure et antérieuro
du thorax, recouverte diroctomoni par la peau et recouvre,
sur une certaine étendue, la première côte et les vaisseaux
sous-daviculaires. L'e.xtrémué interne de l'os s'aro-bouto
sur lo sternum, avoc lequel ollo s'articule (articulation
sierno-claviculairo ou clavisternale) par une surface à
double courbure, ù. l'aido d'un flbro-cartilago intermédiairo
et do ligaments antérieurs ot postâhours, formant uno
capsule complète.
L'extrémité oxlerne s'articule avec l'apophyse acrumion
de l'omoplate (articulation acroniio-olaviculaire), par uno
surface plane avec cartilage articulaire incomplet; les
ligaments de l'articulation sont forts en dessus, faibles
en dessous. La face inférieure do l'os reçoit des liga-
ments d'attache, d'une part do l'apophyse coracoïdo do
l'omoplato (ligumonts coraco-clavicuïaires), d'uuiro part
do la première cftto (ligament costo-claviculaire).
Les extrémités internes dos deux clavicules sont, on
outre, solidarisées par un ligament interclaviculaire. Los
deux articulations sont assez mobiles. La clavicule donuo
insertion au grand pectoral et au doltuïdo par son bord
antérieur; an traptNzo et au sterno-cléido-mastoldion, par
son bord postérieur. L'ossiilcation du corps de l'os est la
jtlns précoce (lin du premier mois) et ta pins rapide de
tout 10 s(|uelelte; mais c'est seulement vers vingt ans
([u'appurnit lo point d'ossilication épiphysaire qui so
soude nu corps uo l'os, vers vingl-iteux ans. La clavicule
prend nn dévoloppemeiil proportionnel ii la fatigue quo
subit le membre supérieur correspondant, et peut ainsi
donuor dos indications utiles eu médocino liS^olo.
CLAVICULE — CLAYMORE
— Anat. comp. La clavicule se trouve chez tous les
mammifères dont les membres inférieurs ont des mouve-
ments étendus, soit comme organes de préhension, soit
comme organes de vol : primates, chéiroptères insectivores,
la plupart des rongeurs. Chez quelques rongeurs (lapin,
lièvre) et la plupart des carnivores, elle se réduit à un liga-
ment. Chez tous les autres mammifères, elle fait absolu-
ment défaut. Bien développées chez tous les oiseaux voiliers,
les clavicules, soudées on avant par une surface plane,
forment la fourchette ; elles sont peu développées chez les
oiseaux coureurs et quelques perroquets.
Les clavicules manquent chez les serpents, mais existent
chez les sauriens et paraissent avoir pour homologues,
chez les chéloniens et les batraciens, les procoracoïdes.
Dans tous les cas, elles se réunissent en avant à un os
distinct du sternum dit ëpislernum ou interclaviculaire .
Les procoracoïdes existent chez tous les poissons, sauf les
élasmobranches. V. scapttlaire (ceinture).
— Chir. Fractures de la clavicule. La position très su-
perficielle de la clavicule et la petitesse relative de cet
os l'exposent aux fractures intéressant tantôt le corps,
tantôt l'une des extrémités de l'os. Les causes qui lui
donnent naissance sont : 1° une violence exercée directe-
ment sur l'os; 2" une chute sur la main, le coude étant
écarté du corps; 3° une chute ou une contusion violente
sur le moignon de l'épaule. On emploie pour la conten-
tion du membre lecharpe de Mayor. La consolidation se
fait bien, souvent avec un pou de' raccourcissement.
Luxations de la clavicule. La luxation de l'articulation
sterno-claviculaire se produit : le plus souvent, en avant,
dans les chutes sur le moignon de l'épaule ou le coude,
par la traction du bras, etc. ; rarement en arrière, par
choc direct ; exceptionnellement en haut. La luxation de
l'articulation acromio-claviculaire se fait ordinairement
au-dessus de l'acromion (chute sur l'épaule), rarement
au-dessous. Le traitement consiste à réduire la luxation,
ce qui est facile, et à maintenir la réduction, ce qui n'est
pas toujours sans difriculté.
CLAVICULE, ÉE adj . Pourvu de clavicules.
CLAVICYLINDRE(du \a.t. clavis, c]ef, et ào cijlindre) n.m.
Instrument à clavier inventé en 1800 par l'acousticien
Chladni, mais qui ne réussit jamais à entrer dans la pra-
tique de l'art.
— Encycl. La forme du clavicylindre était à peu près
celle d'un petit piano carré ; son clavier avait une étendue
de quatre octaves et demie. Un cylindre de verre, parallèle
au plan du clavier, était mis en mouvement par une mani-
velle à pédale: en abaissant les touches, on faisait frotter
contre ce cylindre des tiges métalliques qui produisaient
des sons. Les avantages du clavicylindre étaient de pro-
longer le son à volonté, d'en augmenter ou diminuer la
force par des nuances bien graduées, et de garder inva-
riablement son accord.
CLA VIDÉS n. m. pi. Famille de méduses hydroïdes tubu-
laires. comprenant les genres clava, cordylophora, turris,
campaniclava, etc., tous ayant pour caractère commun une
enveloppe chitineuse qui 'protège des colonies de polypes
en massue, d'où leur nom. ^Les clavidés comptent parmi les
rares formes d'eau douce.) — Uji clavidé.
CLAVIER [vi-é — du lat. clavis, clef) n. m. Anneau ou
chaîne de métal servant à tenir réunies plusieurs clefs :
Autrefois, les femmes pendaient le CLAViiiR à leur ceinture.
(V. CLAVANDIER.) Il Chaîne simple ou double, à laquelle les
femmes attachent leurs ciseaux, et qu'elles passeut â leur
ceinture au moyen d'un crochet, il Plaque d'or ou d'argent
que les femmes portaient au cou, et qui était retenue par
plusieurs chaînes du même métal.
— Mus. Rangée de touches : Le clavier d'un orque.
Il Portée générale, somme de sons que l'on peut noter à
l'aide des trois clefs : Voix qui parcourt tout le clavier.
Il Etendue d'un instrument, somme des sons que l'on peut
Clavier de pinno
en tirer : Le clavier d'une clarinette, il Posséder son clavier.
Etre familiarisé avec les touches de son instrument ; le
connaître à fond. Il Présenter quelqu'un au clavier, Lui don-
ner les premières leçons d'orgue ou de piano.
— Poétiq. Sons divers, que l'on obtient par certaines
combinaisons : Le clavier sonore des rimes, il Ton, ac-
cents : Le CLAVIER d'Horace.
— Fig. Série d'objets gradués comme les sons que four-
nissent les instruments : Le clavier des caractères.
— Techn. On donne le nom de clavier, d'une manière
générale, à un ensemble de leviers pouvant, sous l'impul-
sion que leur communiquent les doigts, basculer autour
d'axes fixes, tout en transmettant les impulsions reçues à
certains mécanismes qui produisent des effets voulus.
Il Morceau de fil de fer ou do laiton plié en anneau vers
le milieu, dont se servent les épingliers.
— Télégr. Partie des appareils portant sur des touches
les signes alphabétiques correspondant à différentes par-
tics du mécanisme.
CLAVIER (vi-é — môme étymol. qu'à l'art, précéd.) n. m.
Garde du trésor d'un ordre militaire, n Garde d'un trésor
public.
Clavier (Etienne), magistrat et helléniste français.
né à Lyon on 1762, mort à Paris en 1817. Conseiller au
Châtelet en 1788, il fut privé de cet emploi par la Révo-
lution. Sous le Directoire, il rentra dans la magistra-
ture, dont il fit r>artio jusqu'en 1811. L'indépendance do
son caractère lui avait fait grand tort auprès de Bona-
parte : lorsduiprocès de Moreau, Clavier, alors juge au
tribunal do la Seine, se prononça contre la condamna-
tion; et, comme les émissaires du pouvoir sollicitaient
une sentence capitale, assurant que le premier consul
ferait grâce, il ht cette noble réponse, devenue historiauo :
Etànowi, qui nous Inféra ? Dès 1809, Clavier fit partie de la
troisième classe de l'Institut, devenue depuis Académie des
inscriptions et bcUos-lottres. En 1811, il devint professeur
auCollègo do Franco. Il maria. sa fille à Paul-Louis Cou-
rier. Il publia des éditions et dos traductions d'auteurs
grecs, une Hisloire des premiers temps de la Grèce ( 1 809) ; etc.
CLAVIÈREn. f. Poisson abondant sur les côtes méditer-
ranéennes, et (jui appartient au genre labre.
ClaviÈRE (Etienne), financier et homme politique fran-
çais, né à Genève en 1735, mort à Pans en 1793. D'abord
négociant à Genève, il s'expatria à la suite de la révolu-
tion aristocratique de 1782, et alla se fixer à Paris, oii il
s'occupa de finance. Il combattit les plans économiques de
Necker, inspira peut-être ceux de Mirabeau, fut élu à la
Législative et devint ministre des contributions publiques
dans le premier ministère girondin (1792). Renvoyé trois
mois après par la cour, et réintégré dans ses fonctions
après le 10 août, il partagea la fortune du parti girondin
et fut arrête. Il se suicida, laissant d'intéressants opuscu-
les sur des questions de finance.
ClaviÈRES, hameau dépendant de la commune d'Ar-
dentes (Indre), arrond. de Châteauroux; 320 hab. Usine
métallurgique et très importantes forges de fer.
CLAVIFOLIÉ, ÉE (du lat. clava, massue, et folium. feuille)
adj. Qui a des feuilles en forme de massue ; Crassule
clavifoliêe.
CLAVIFORME (du lat. clava, massue, et de forme) adj.
Qui a la forme d'une massue. (Se dit des organes végétaux
qui. minces à la base, vont en se renflant vers le sommet,
comme le spadice de l'arum.)
ClavigER, surnom de Janus, - des portes (lat.
clavis, clef). — Surnom de l'Amour, gardien do la chambre
à coucher de Vénus, ainsi que le dit Euripide. — Surnom
d Hercule, porteur d'une massue ,Iat. clava, massue).
CLAVIGÈRE Ijèr) ou CLAVIGER (je) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères clavicornes, famille
des psélaphidés, renfermant de petites
formes roussâtres ou jaunes, à corps
trapu, à élytres très courts.
— Enctcl. Les clavifjn'es, qui sont à
peu près ou complètement aveugles, vi-
vent avec les fourmis et en reçoivent les
mômes soins que les pucerons. Les four-
mis les nourrisent en leur dégorgeant
dans la bouche un liquide sucré, mais
elles lèchent la substance qu'exsudent les
poils des élytres de leurs hôtes. Rare-
ment les clavigères quittent les fourmi-
lières. On en connaît une dizaine d'es-
pèces, presque toutes propres à l'Europe centrale ou orien-
tale et à l'Asie moyenne.
CLAVIHARPE (du lat. clavis, clef, et de harpe) n. m. Sorte
de harpe à clavier inventée, au commencement du xix^ s.,
par un facteur allemand nommé Jean-Chrétien Dietz ; d'au-
tres disent par Bateman. il Ou l'appelle aussi clavilyre.
— Encycl. Les touches du clavier faisaient mouvoir de
petits crochets garnis de peau, qui pinçaient des cordes de
métal filées de soie. Quatre pédales servaient à modifier do
diverses manières les sons de l'instrument moins prolongés
que ceux de la harpe, mais néanmoins beaux et moelleux.
CLAVI-HUMÉRAL, AVX {de clavictile, et humerai) âd]. m.
Se dit d'un muscle du bras de la grenouille : Les muscles
cLAVi-HUMÉRAUx. — Substautiv. : Le clavi-homèral.
CLA VUE ou CLAVIJA n. f. Genre de primulacées, de la
tribu des théophrastées, comprenant de petits arbres de
lAmérique tropicale.
GlavIJERO (François-Xavier), historien mexicain, né
à La Vera-Cruz en 1731, mort à Bologne (Italie) en 1787.
Après la suppression de l'ordre de Jésus, dont il faisait
partie (1767), il se retira à Ferrare, puis à Bologne. C'est
là qu'il composa son Histoire du Mexique avant et après la
conquête espaqywle {llSO-llSl). On lui doit encore l'Histoire
de la Californie (1789), et plusieurs autres écrits inédits.
ClaVIJO, comm d'Espagne (Vieille-CastiUe [prov. de Lo-
grono]) ; 350 hab. Victoire de Ramiro sur les Sarrasins en 844.
ClaviJO (Ruy Gonzalez de), négociateur espagnol,
mort en 1412. Il fut envoyé en 1403, par le roi de Castille.
Henri III, en ambassade auprès de Tamerlan, parvint à
Samarcando et revint à Madrid en 1406. On lui doit une
curieuse relation, plusieurs fois rééditée, de son voyage
sous le titre de : Uistoria del gran Tamerlan (Séville, 1582).
GlaVUO (Bernardo), musicien espagnol, né vers le
milieu du xvi" siècle, mort à Madrid en 1626. Organiste
remarquable, il fut maître de la chapelle royale. En même
temps, il occupait la chaire de musique à l'université do
Salamanque, qu'il conserva de 1594 à 1605. On lui donnait
le titre de maître es arts. Clavijo fut un compositeur fort
distingué de musique religieuse et de musique profane;
il écrivit surtout pour le service de la cour. Malheureuse-
ment, tous ses ouvrages ont été détruits dans l'incendie
qui, en i724, réduisit en cendres le palais royal.
Clavijo y FaxaRDO (don José), littérateur et natu-
raliste espagnol, no aux Canaries vers I730, mort en 1806.
Il obtint à Madrid l'emploi do garde des archives de la
couronne. Beaumarchais l'a mis en scène dans son drame
d'Eugénie. Clavijo ayant demandé la main do la plus jeune
des sœurs de Beaumarchais, puis ayant rompu le ma-
riage projeté, Beaumarchais le provoqua en duel. Plutôt
que de se battre, Clavijo préféra reconnaître par écrit
sa déloyauté et fut destitué par le roi. Rentré en grâce
en 1773, il obtint la direction du " Mercure de Madrid ",
nuis celle du théâtre de los Sitios. Une traduction de
l'Histoire naturelle de Buffon (^1785-1790) lui valut la place
de vice-directeur du cabinet d'iiistoire naturelle de Madrid.
Clavijo, drame en cinq actes, de Goethe (1774). L'au-
tiMir a mis en scène l'épisode des Mémoires de Beaumar-
chais, dont tl est question dans l'article précédent. Il en a
fait un drame énergique, touchant, plein de vie et de sen-
sibilité, (jiio l'on joue encore avec succès sur les théâtres
d'Allemagne. — Merville l'a imité, et une pièce eu français
a été représentée à l'Odéon, en 1825.
CLAVILYREfdu lat. clavia, clef, et de lyre) n. m. Instru-
ment à clavier et à cordes. V. clavihari'e.
CLAVIMANE (du lat. clava, massue, et manus, main) adj.
Qui a la main renflée, grosse et courte.
CLA VIN (du lat. clavus, clou) n. m. Nom vulgaire de la
clavelée.
CLAVISTERNAL, ALE, AUX {slèr) adj. Qui a rapport à
l'uno di's rlavi'-iiles et au sternum, il Articulation clnvisler-
nate, Arii(-iilatii)n do la clavicule et du sternum dite aussi
STKHNO-CLAVICULAIRE.
CLAVIUS(Christophe),j6suite, mathématicien allemand,
né à Bamborg on 1537, mort à Rome on 1612, où il proles-
f. Genre d'al-
46
sait les mathématiques. Le pape Grégoire XIII l'employa à
la réforme du calendrier, et ce fut lui qui exécuta les prin-
cipales opêratious. On l'a surnommé avec un peu d'exagé-
ration PEuclide du xvp siècle. On a de lui ; Euclidis
eltmentorum... (1574) ; Calendarii romani Gregoriani expli-
catio (1603), ouvrage fondamental dont on s'est beaucoup
iusinré ; etc.
CLAVULAIRE {1er') ou CLAVULARIA
des cornularinés cyonaires, famille
des alcyonidés, tribu comprenant des
colonies de petits polypes cylindriques
à huit tentacules puînés, contenus
dans des tubes coriaces, claviformes,
fixes. (Les clavulaires habitent les
mers de lOcéanie; les deux princi-
pales espèces sont la clavularia molacea
et la clavularia viridis, toutes deux de
Vanikoro.)
CLAVULÉS n. ni. pi. Tribu de cham-
pignons, ayant pour type le genre cla-
vaire. — On CLAVULE.
CLAVULINE ou CLAVULINA n. f. Clavulain
Genre de foraminifères, famille des
textularidés, comprenant des microorganismes à
auille arénacée, dont les premières loges sont
isposées en spire , et les autres en série j
linéaire. (Les clavulines vivent en diverses mers;
les formes fossiles apparaissent à l'époque ter-
tiaire.)
CLAVUS (yu55)n. m. Sous-genre de drillia, mollus-
que gastéropode. V. drillia.
CLAVUS {vuss — du lat. cîavus, ornement en
bande) n. m. Pièce des élytres, chez les insectes
hémiptères-hétéroptères. fe^
— Encycl. Le clavus est une pièce appendicu- ^/
laire, qui paraît mobile chez l'insecte vivant et qui ciavu-
est séparée de la partie coriace de lélytre par ij^e.
un sillon oblique allant de l'épaule à la base in-
tiM'ne de la partie membraneuse terminale. Le clavus,
suivant les groupes, affecte la forme d'un
triangle ou d'un trapèze.
Clay, nom d'un certain nombre de com-
tés des États-Unis, dans les Etats d'Ala-
bama. de la Caroline du Nord, de la Floride,
de la Géorgie, de l'Illinois, etc.
Clay-CENTER, ville des Etats-Unis
(Etat de Kansas), sur la Republican River,
sous-affluent du Missouri par le Kansas ;
3.990 hab. — Chef-lieu du comté de Ctay.
Clay ou ClajuS (Jean), philologue
allemand, né à Herzberg (Saxe) en 1535,
mort en Thuringe en 1592. Disciple de Mé-
lanchthon, il professa les langues tt les .
belles-lettres en Saxe et en Silésie. Parmi '"' ^* ^ ^''"^"
ses écrits, on cite : une Grammaire allemande, en latin
(1578), et un poème allemand, Alkumistica (1610), contre
la folie des alchimistes, plein d'esprit et de gaieté.
Clay (Henry), homme d'Etat américain, né dans l'Etat
do Virginie en 1777, mort à Washington en 1852. Avocat,
il ne tarda pas à se jeter dans la politique. Membre do
la législature du Kentucky, de 1804 à 1809, du Sénat de
Washington en 1806 et en 1809, puis représentant au Con-
grès de Washington, en 1810, il se fit remarquer par son
entente des atlaires. Lorsque la guerre fut déclarée entre
les Etats-Unis et l'Angleterre, Clay fut chargé des négo-
ciations qui aboutirent à la paix de Gand (1815). Président
du Congrès à plusieurs reprises, il fut le promoteur de cette
théorie protectionniste qui eut tout son épanouissement
dans le bill Mac Kinley. Il est l'auteur du compromis de
1821, qui permit l'admission du Missouri dans l'Union, en
dépit des institutions esclavagistes de cet Etat. Plusieurs
fois candidat à la présidence des Etats-Unis, il ne put
jamais se faire élire, malgré ses qualités émiuentes et la
popularité dont il jouissait, mais il fut le chef du parti
whig. En 1849, réélu membre du Sénat, il fit adopter le
compromis de 1850, rectification du compromis de 1821,
grâce auquel la concorde fut maintenue entre les Etats
du Nord et les Etats du Sud. On a publié ses Discours et
écrits (New-York, 1857).
CLAYA {kla-ia) n. m. Lit do carbonate de fer, qui se
trouve intercalé au milieu des schistes houillers. (Les
clayas, se décollant très facilement du toit, obligent les
mineurs à consolider les boisages, afin d'éviter la chute
dos faux toits qu'ils forment.)
Glay-CROSS, ville d'Angleterre (comté de Derby);
7.150 hab. Centre important de mines de houille et de fer.
CLAYE n. f. Agrio. Syn. de claie.
Claye (Hé) [Jules], imprimeur français, né en 1806. mort
à Paris en 1888. D'abord ouvrier de la maison Didot, il diri-
gea, de 1834 à 1876, l'imprimerie créée par H. Fournier. Le
premier, il arriva à imprimer d'une manière irréprochable
fa gravure sur bois, au moyen de la presse mécanique. On
lui doit : Manuel de l'apprenti compositeur (1872).
ClaYE-SOUILLY, ch.-l. de canton de Seine-et-Marne,
arrond. et à 15 kiloni. de Meaux,sur la Beuvronne, affluent
de la Marne, et le canal de l'Ourcq ; 1.939 hab. Fabriques
de brosses et de bâtons de chaises, imprimeries sur étoffes.
Carrières. — Le canton a 23 comm. et 11.012 hab.
GLAYER {klé-ié) n. m. Grosse claie que l'on jetait autre-
fois sur les bourbiers, pour faciliter le passage de l'artillerie.
CLAYÈRE {klé-ièr) n. f. Sorte de vivier naturel ou de parc
â huîtres, accessible à la marée haute, dans lequel on jette,
pour les élever, les huîtres qu'on vient de pécher.
CLAYETTE {klé-yèt') n. f. Quantité do champignons équi-
valant à 24 maniveaux ; le manivoau étant pris comme unité
do mesure, et d'une contenance d'environ 2 à 3 litres.
. Clayette (La), ch.-l. de canton de Saône-et-Loire,
arr. et à 19 kil. de Charolles, sur les bords d'un étang;
1.G74 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Tanneries. Ancien château en
partie du xiv* siècle. — Le canton a 18 comm.ot 12.842 hab.
CLAYITE {klé-if — de l'angl. clay, argile) n. f. Sulfure
naturel de plomb. Variété de galène.
CLAYMORE (A/*' — du celt. claid-heamh-mnr, grande épée)
n. f. Grande épéo à deux mains, du type des espadons, an-
cioiincmeut on usage en Ecosse.
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— Encycl. On donne aujourd'hui, impropromont, le nom
do claymore aux Cîilramai;ûns ijui êtaioiit on iisayo chez k's
fantassins écossais doimis 1550 envirou, oL qui lurunt om-
Graode claymore h deux maius
(XV1« B.).
Claymore {xik s.).
ployés par la cavalerie anglaise, du milieu du xvii' siôclo
à la Hu du xviii*. Ces estramaçons, du type des schiavones,
avaient une gardo en lanterne qui enveloppait complète-
ment ta main.
CLAYON {klé-ion) n. m. Petite claie eu paille, sur la-
quelle on fait égoutter les fromages, ou qui sert à la
conservation des fruits, ii Petite elaio ronde, sur laquelle
les pâtissiers portent
leurs pièces, ii Petit
treillis en [ils de fer,
sur lequel les confi-
seurs placent leurs
produits pour les faire
égoutter. ii Carré d'osier dont se servent les arponneurs.
Il Natte de paille qui recouvre les cuviers do lessive.
it Paillasson dont les salpôtriers so servent pour couvrir
les cristallisoirs. ii Brin de bois flexible, qui sert à la con-
struction des clayonnages. Il Petite claie servant de clôture.
CLAYONNAGE{A:/(?-io-n(i7') n. m. Ouvrage formé de pieux
et do branchages entrelacés servant: l" à maintenir les
terres et à empêcher l'éboulement ; 2" à s'opposer à l'action
érosive des eaux sur les berges d'une rivière ou d'un canal.
CLAYONNER [klé-io-né) v. a. Garnir d'un clayonnage le
talus d'un canal, d'une rivière, d'une route, etc.
Glayton, ville d'Angleterre (comté d'York [West-
Riding]); 7.500 hab. Manufacture de laine.
GlaytON-LE-MOORS, bourg d'Angleterre (comté de
Lancastro), sur le canal de Leeds à Liverpool ; 7.200 hab.
CLAYTONIE {klé, ïiî — de Claylon, bot. angl. [1685-1773])
n. f. Genre de portulacées, comprenant des herbes, an-
nuelles ou vivaces, qui croissent en Asie et en Amérique :
La CLAYTOME de Virginie est cultivée datis les jardins.
GlazomÈNES (lat. Clazomenœ), ancienne ville d'Ionie,
sur la côte ouest de l'Asie Mineure et sur le golfe Her-
maïque, entre Smyrne et Téos, une des douze cités célèbres
de cette région. Patrie du philosophe Anaxagore et d'Her-
motime. Elle fut colonisée par des habitants de Cléone
et de Phlionte,
ay a n t à leur
tête un chef ori-
ginaire de Co-
lophon. Cette
ville était d'a-
bord bâtie sur
le rivage de la
mer Ionienne,
mais les mena-
'^■antes incur-
sions des puis-
sants peuples
du voisinage contraignirent une partie des habitants à
édilier une ville nouvelle dans une île située en face.
Alexandre le Grand qui, après les Lyciens et les Perses,
s'était emparé de Clazomènes, réunit par une (iigue l'île au
continent. Cette ville tomba plus tard au pouvoir des Ro-
mains. Elle est aujourd'Iiui turque, et sur son emplace-
ment s'élève le village de Vourla.
GlazomÉNIEN, ENNE {ni-in, ^n\ personne née à Cla-
zomènes, ou qui habitait cette ville. — Les Clazoménjkns.
— Adjectiv. Qui se rapporte à cette ville ou à ses habi-
tants : Population clazo.meniknne.
CLÉ n. f. Serrur. V. clef.
CLEACHNE n. m. Bot. Syn. de paspale.
ClÉANDRE, général grec, mort en 32.''> av. J.-C, un dos
lieutenants d'Alexandre le Grand. Il tua Parménion jtar
lordro do ce prince, et fut lui-même mis à mort pour les
exactions et les violences de tout genre qu'il avait com-
mises en Médie. — Cléandre, préfet du prétoire sous Com-
mode. Originaire de Phrygio, il fut d'abord esclave, puis
affranchi, devint chambellan de l'empereur et remplaça
Porennis à la préfecture du prétoire. Il trafiqua dos char-
ges, et commit une foule do cruautés. Une disette causa
dos émeutes i Romo ; Commode abandonna à la populace
Cléandre, qui fut tué aussitôt (189).
GlÉANDRIDAS, général Spartiate (v« s. av. J.-C). Il
fut chargé par les éphoros d'accompagner le jeune roi
Plisthonax, ijui envahissait l'Attique, Fan 445 av. J.-C.
Périclôs parvint à gagner Cléandfidas, qui engagea Plis-
thonax à retourner d:ins le Pôloponôso. Condamné à mort
pour ce fait, Cléandridas passa vu Italie avec la colonie
athénienne qui fonda Thurium (4Kt av. J.-C). Il combattit
Tarento. Il tut le père de Gylippo.
GlÉANOR, Grec né à Orchomèno. Il devint, après la
bataille do Cunaxa (40lav. J.-C), un des chefs do la retraite
des Dix mille.
CLÉANTHE (nom mythol.) n. m. Bot. Syn. do ahistéb.
GlÉANTHE, artiste grec qui vivait â Corintlio, à une
époque incertaine. D'après Pline, il était l'inventeur du
dessin. Aihénéo et Strabon parient d'un Cléantho do
Corinthe, (lui avait exécuté une fresque représentant la
naissance ti'Artémis, dans lo tomplo do cotto déesse aux
bords de l'Alphéo.
GlÉANTHE. philosophe stoïcien, né à Assos, on Troado,
mort vers Z.'.i av. J.-i'. Il fut d'abord athlète, vint à
Athènes, s'attacha au philosophe Zenon, lo fondateur do
l'ôcolo sto'ïcionne, et, pour pouvoir suivre ses leçons, loua
SOS sorvicos â un jardinier, qui l'employait A tirer do l'eau
la nuit. I! succédai Zenon dans ladireetion de l'école, mais
sans changer sa manière do vivre. Il no reste do lui quo
les titres do ses princ^ipaux traités et un fragment d un
hymne ù Jupiter, romurquablo par l'élévation dos pensées.
Tétradrachme de Clazomënea.
Glear Island, petite île à l'extrémité S.-O. de l'Ir-
landt'. à la puiiito dite cape Clear, dépendant de la pro-
vince do Munster (comté de Cork); 000 hab.
CLEARING-HOUSE [kli-rin'gh'-fia-ouss — mots angl. si-
gnif. littéralom. li'juidant maison) n. m. Chambre de liqui-
dation et do compensation fondée on 1780 par les banquiers
de Lombard-street, à Londres, pour liquider quotidienne-
ment, par compensation et sans déplacement d'espèces,
les ellots payables à leurs caisses.
ClÉARQUE, général Spartiate (v* s. av. J.-C). Il com-
manda une partie de la flotte â la bataille do Cyzique,
fut ensuite envoyé à Byzanco en qualité d'harmoste, et
révolta tellement les esprits par son despotisme, qu'Alci-
biade n'tut qu'à s© présenter pour que les habitants ouvris-
sent leurs portos aux Athéniens. Condamné à une amende
par les Spartiates, il n'en reçut pas moins un nouveau com-
mandement, assista à la bataille navale des Arginuses, et
fut envoyé en Thrace, après la guerre du Péloponèse. Il
retourna â Bvzance, où il s'érigea en tyran, méprisant les
ordres des épnores, qui envoyèrent enlin une armée contre
lui. Il se jeta en Asie avec ses mercenaires, et se réfugia
auprès du jeune Cyrus» qu'il suivit dans son expédition
contre Artaxerxès. Après la bataille de Cunaxa, il reçut le
commandement en chef des Grecs et dirigea la retraite des
Dix mille, jusqu'au moment oii il fut attiré dans un guet-
apens par Tîssapherne et livré au roi des Perses, qui le
lit mettre â mort (401).
GlÉARQUE, tyran d'Héraclée du Pont-Euxin, sa patrie
(iv* s. av. J.-C). Il avait étudié à Athènes sous Platon et
Isocrate. Il s'allia tour à tour au parti oligarchique et à la
démocratie, s'empara de la tyrannie, exila un grand nombre
de citoyens, s'entoura d'une garde de
mercenaires et garda le pouvoir pendant
douze ans. II fut tué par Chton et Léon.
ClÉARQUE de Soles, philosophe
grec du iv» siècle avant notre ère, dis-
ciple d'Aristote. Il composa de nom-
breux ouvrages, un recueil de biogra-
phies, un traité sur la flatterie, un
recueil d'histoires galantes, un recueil
d'énigmes, etc. Rien de tout cela ne
nous est parvenu.
ClÉARQUE et OXYATHRÊS, tyrans
d'Héraclée, vers l'an 300 av. J.-C", pe-
tits-fils du précédent. Ils eurent pour
tutrice leur mère Amastris, qui épousa
en secondes noces Lysimaque, roi de
Thrace. Cléarq^ue se signala dans di-
verses expéditions, fut quelque temps
prisonnier des Gètes, et, de retour à
Héraclée, fit mettre à mort, de concert
avec son frère, sa mère Amastris. Lisy-
maque accourut de Thrace, s'empara
des deux frères parricides et les livra
au dernier supplice, vers 287 av. J.-C.
GLEATOR ou GlEATOR - MOOR ,
ville d'Angleterre (comté de Cumber-
land), sur le fleuve côtier Eden ; 9.500 h.
Houillères, mines de fer, fourneaux à
fer, hématite.
CLAYON — CLEF
dit le Fou, né à Anvers avant 1491, mort fou en 1540.
(C'était un des bons portraitistes do son temps.) — Henry,
né à Anvers (1525?-1589), était frèro du précédent. (Il s'est
signalé comme paysagiste et peintre de genre. Ses plus
belles toiles sont : lEnfant prodigue, à Vienne, et des
Huines antiques, qui ont été gravées. 11 eut deux frères:
Martin et Guillaume, également habiles.) — Jean van
Cleef, né à Venloo en 1646, mort en 1716, no paraît pas
appartenir à la même famille. Il fut élève de Gaspard de
Crayer, dont il s'assimila d'une manière surprenante les
hautes qualités. (Ses meilleures œuvres sont : les Sœurs
7ioires secourant les pestiférés; la Vierge et l'enfant Jésus;
la Rédemption des captifs, etc.l
Gleenish, comm. d'Irlande (Ulster [comté do Ferma-
nagh]), entre les lacs Erno et Macnean; 6.000 hab.
GlÉERS. Biogr. V. Clers.
Cleethorpes, village d'Angleterre (comté de Lin-
coln), sur la mer du Nord ; 4.300 hab. Station balnéaire fré-
quentée.
CLEF ou anciennem. CLÉ [klê — du lat. clavis, même sens.
— L'/" ne se prononce jamais ; au pi., \'s se lie) n. f. Petite
pièce métallique ouvragée, que Ion introduit dans une ser-
rure pour en fairejouerlemécanisme, la fermerou l'ouvrir:
Clef d'une porte, d'une armoij-e. Clef d'or, de nickel, a
Sous clef, En un lieu fermé avec une clef : Tenir des pa-
piers sous CLEF. — En prison : Mettre des voleurs sous
CLEF. — Fig. Dans lo secret : Tenir un secret sous la clef
du silence. (Hotrou.) n Fermer à clef, à la clef. Fermer, être
fermé à l'aide d'une clef : Annoire qui ne ferîne pas k clef, il
Fausse clef. Clef dont on se sert pour ouvrir des serrures
dont elle n'est pas la clef ordinaire, ii Clefs d'une ville, Clefs
CLEAVELANDITE (kit — de Cleave-
land, n. pr.j n. f. Silicate double d'alu-
mine et de soude. Variété d'albite.
GlebuRNE ville dos Etats-Unis
(Etat du Texas), sur un affluent du Brazos; 7.760 hab.
Gleburne (Patrick-R.), général américain, né à
Quoenstown (Irlande) en 1828, mort en 1864. Avocat à
Helona (Arkansas) lorsque éclata la guerre do Sécession,
il s'engagea dans l'armée confédérée, devint rapidement
colonel, puis général en 1861. Il se distingua par sa bra-
voure à l'afl'airo de Shiloh (1862), battit à Richmond les
troupes du général fédéral Manson, de beaucoup plus
nomoreusos que les siennes, et fut blessé à la bataille do
Porryville. Promu majorgénéral en 1863, Cleburne couvrit
la retraite des confédérés après Chattanooga, repoussa
victorieusement le général Shorman à Mission-Ridge, et
infligea une sanglante défaite au général Hookor.à Ringold.
Il périt, :\ la xHo do ses soldats, ù la
bataille de Franklin.
CLÉCHÉ, ÉE (rad. clef) adj. Blas. S©
dit d'une croix dont les extrémités sont
on forme d'anneaux de clef, it So dit
aussi des pièces découpées à jour ot
qui laissent voir le champ.
CleckheaTON. ville d'Angleterre
(comté d'York [West-Uiding]) ; 11.830 h.
Tissages, fabrication de machines.
GlÉCY, comm. du Calvados, arr. ot à
2i kilom. de Falaise, près do l'Orne;
1.762 hab, Ch. de f. Ouest. Carrières de granit ot do cal-
cairo à b&tir, sablières. Chaux hydraulique; fliature do
coton; ouates. Manoir do Placy.
CLÉDAL (du bas lat. clida, claio) n. m. Clôture rusliquo à
• claire-voie ([ui entoure une prairie, un verger, un champ.
CLÈDE n. f. Syn. do clair, dans quelques contrées.
ClÉDEN-CAP-SIZUN, comm. du Finistère, arrond. et à
-il kilom. de <^uimper, sur la presqu'île de Douarnonoz;
2.791 hab. Minoteries. Aux environs, étang do Laoual,
sur l'omplacomont do la villo légendaire d'Is. A Troguor,
substructions antiques.
GlédEN-POHER, comm. du Finistère, arrond. ot à
39 kilom. de ChJiteaulin, entre l'Aven ou Ilièro et l'Aune;
i.T7r> hab. Minoteries.
ClÉDER, comm. du Finistère, arrond. ot à 32 kilom. do
Morlaix, non loin de la mer do la Manche; 4.716 hab.
Klovago do chevaux, culture maraichèro.
CLÉDONISME Inissm' — gr. klMoniamos; do klêdôn,
bruit) n. m. ou CLÉDONISMANCIE [niss.at —do klédân,
l)ruit, et mnnteia, divination) n. f. Dans l'antiq. gr., Divina-
tion tirée de paroles ou de bruits regardés comme do bons
ou do mauvais présages.
GlÉEF ou ClÈVC (van), famillo assez nombroitso de
peintres flamands, dont les plus célèbres furoot : Iossb,
Clefs f Ancienne*) : 1. Romaine; 2. Mérovingienne; 3. Du vn« siècle; A. Du xvi« siècle;
5. D'i xviie siècle; 6. Du \\\w> siftcle ; 7. Japonaise. — {Modenips) : 8. Diamant ; 9. Bénarde ;
10. For^e; 11. De pendule; 12. Fichet; la. De coffre-fort; 14. De montre; 15 et 16. De
cadenas; 17. De loqueteaux.
Do çuiMiIcs au
sautoir d'argent
cliîch^y.
qui servent i ouvrir et à fermer les portes d'une villo.
(Elles sont, le plus souvent, le symbole qui représente la
possession de la ville, la faculté d y entrer et d'en disposer.)
— Par ext. Position stratégique dont la possession as-
sure l'accès d'un endroit : Gibraltar est la cmv de la Mé"
diterranée. {On disait autref. clef de position ou de pays.)
— Fig. Moyen do connaître, do comprendre ou ae ré-
soudre : At'oiV la CLKF des a/faires de quelqu'un. La clef
d'un système de philosophie, n Clef d'or. Fortune, argent
considéré comme moyen de corruption : I.a clkf d'or
ouvre toutes les portes, ii Clef des champs. Faculté ou ac-
tion do sortir librement : Domier la clef des champs à
des écoliers. Prendre la clkf des champs.
— IjOC. Mettre la clef sous la porte. Déménager, s'en
aller furtivement sans payer son loyer ou ses dettes.
Il Mettre les clefs sur la fosse d'une personne. Renoncer &
sa succession, ii Tenir la clef {ou plus ordinairom. les cor-
dons) de la bourse. Avoir le maniement do l'argent, la
disposition des fonds, il Avoir la clef d'un endroit, d'tm
pays, Savoir s'y diriger, il Ai'oïr la clef de ses chausses.
V. CHAUSSES. Il Fam. Avoir perdu sa clef, Avoir la diarrhée.
— Anat. Clef du crâne. Ancien nom des os wormions.
— Archit. Clef de voùle, Piorro ou claveau qui occupe
la partie centrale d'une voûte on arc do cercle, d'uno
plate-bande, etc. — Au lig., Point ca-
pital d'une alfaire.
— Bibliogr. et litlér. Ouvrage servant
d'interprétation ù un autre ouvrage ou
ù des choses auxt^uollcs on suppose un
sens caché ou indiquant les noms véri-
tables dos personnages présentés sous
dos noms supposés, n Livre à clef. Livre
dans le(iuel les héros sont dos person-
nages réels, dissimulés sous des noms
d'emprunt: Les Caractères de La
Bruyère sont un livre X clkf.
— Blas. Figure do clef qui so trouve
dans un grand nombre d'armoirios.
— Bot. Clef de-montre. Nom vulgaire de ta lunaire com-
muDO, par allusion à la forme do ses fruits.
— Cnarp. Sorte de coin en bois do petites dimensiois,
servant A réunir et A serrer les moïses. {V. co mot.) (i Po-
lit© cheville carrée on bois dur. quo l'on emploie pour main-
tenir certains assemblages Ao cnnrponto, comme r<i.t*em-
blage en trait de Jupiter notamment, il l'ièco tle charpcnto
boutéo par deux décharges, atln de fortilîerune poutre on
lui enlevant une partio du poids q« elle devrait supporter.
— Chir. Instrument A levier, servant A arracher les dents.
(Los clefs, dont la plus usitée fut la clef Oarengeot. sont
aujourd'hui peu on faveur; on les remplaco pur des daviers, t
— Diplon». Clef du chiffre. Alnhabet de convention pour
chiffrer ot déchiffrer des dépêches secrètes.
— Dr. anc. Laisser ses clefs A la Justice, Faire cession
do SOS biens A ses créanciers.
D'areeint h une clef
tlo «Inoplc
posâo on pal.
CLEF
— Fauconn. Chacun des ongles de derrière, chez un oiseau
de proie.
— Hist. Clef de chambellan, Marque distinctive de la
dignité de chambellan. (V. chambellan.) ii Gentilshommes
àla clef d'or t Grands dignitaires d'Autriche et de quelques
autres pays, qui ont le droit de pénétrer dans les appar-
tements dos princes, et portent, en signe de ce privilège,
une clef d'or à la ceinture.
— Jeu. Jeu de clefs ou d'esse. V. esse.
— Liturg. Clef des fêtes 7nobiles, Tableau au moyen
duquel on peut connaître les époques des fêtes mobiles.
— Mar. Tige de fer carrée mise à poste fixe dans le trou
de la clef du mât de hune, s'appuyant sur la hune, et des-
tinée à tenir ce mât à son poste.
{La clef des mâts de perroquet
est à charnière et peut facile-
ment basculer pour se dégager
du mât ; elle est fixée sur les
barres.) il Etre en clef, Mât qui
est rendu à poste et repose sur sa clef, il Clef de la mâture.
Mât de beaupré, ii Clef de ber, Arc-boutant de cale dont
un bout s'appuie
sur les coittes,
l'autre sur la cale.
fOn dit aussi clef de
lancement.) ii Clefs
d'accorage. Ma-
driers permettant
de tenir un bâti-
ment droit dans un
bassin de radoub.
Il Clef des varan-
gues ou Acotars,
Petit billot de bois
enfoncé entre les
varangues d'un na a, clef de mât Je hune,
vire en construc-
tion. (C'est dans ces clefs qu'étaient percés les anguillers
destinés à purger la cale.) ii Demi-clef, Sorte de nœud qui
Clef à levier pour mât de
perroquet.
Demi-clef; demi-clef à capeler: demi-clefs renversées.
se serre par la tension, ii Demi-clef à capeler, Demi-clefs
renversées, Nœuds marins composés de demi-clefs.
— Menuis. Tenon double emmanché dans deux mor-
taises, de façon à assembler des panneaux, il Clef de
scie ou Garrot, petite pièce de bois qui sert à tendre la
corde.
— Mus. V. partie encycl- Il A la clef, Formule plaisante
pour indiquer la présence de quelqu'un ou de quelque
chose : On rira : il y a du champagyie k la clef. En toutes
choses, il y a toujours des ennuis À la clef.
— Pêch. Double clef. Demi-clef, Nœuds employés pour
attacher les hameçons aux empiles, les cordes ou lignes
aux piquets, et qu'on peut défaire sans effort.
— Techa. Les outils qui, en mécanique, portent le nom
générique de « clef» sont nombreux; ils comprennent les
clefs à écrans, dites : clefs simples, clefs de voiture pour
essieux, clefs anglaises, clefs en S, clefs pour tuyaux, eic.
Il existe une grande quantité d'autres systèmes de clefs
ayant tous des applications spéciales. Nous citerons, entre
autres : la clef ae robinet. '
M La clef de poêle. Disque
placé à l'intérieur du tuyau
et destiné à régler le ti-
rage. Il La clef de pendule,
la clef de montre, Instru-
ments ayant la forme
d'une clef et que l'on em-
ploie pour remonter le
mouvement d'une pendule
ou d'une montre, ii La clef
de cheminée. Outil qu'em-
ployaient les arquebusiers
pour la mise en place des
cheminées des armes à
feu. il La clef de forme.
Petit coin do bois pour
élargir la forme d'une
chaussure. (On dit aussi
clef d'emboHchoir.) il Clef
de pression. Grosso vis en
bois ou en métal pour
presser sur le plateau su-
périeur d'un pressoir, il
Clef de lit, Outil servant
à serrer ou desserrer les
vis d'un lit. i: Clef de re-
tenue, Canal vertical dans
lequel glisse une t^te de
sonde, ii Clef de relevée,
Tigo à anneau servant de
tête de sonde, dans le fo-
rage des trous de sonde.
Il Morceau de fer traver-
Clefs des papes
et fam. Se dit d'une personne qui a beaucoup de crédit
dans son entourage.
— pROV. et Loc. PROv. : La clef dont on se sert est tou-
jours claire, Les facultés qu'on exerce ne sont pas expo-
sées à se rouiller, il C'est une armoire vide iermée à clef.
Se dit d'un homme en qui les apparences font espérer
quelque fond, mais dont, en réalité, le cerveau est vide.
— Enctcl. Archéol. Les clefs les plus anciennes sont en
bronze ; à partir du xiV siècle, le fer forgé devient d'un em-
ploi courant, souvent encore le panneton et une partie de
la tige sont seuls en fer, le reste de la monture étant fait
de cuivre ou de bronze, sans préjudice de la dorure, etc.
Comme objets liturgiques, les clefs ont une importance
considérable. Attributs de la papauté, elles sont une des
formes des ca-
deaux que les sou-
verain s pontifes
adressaient aux
souverains à l'oc-
casion de certaines
fêtes. Saint Syl-
vestre fut lo pre-
mier à donner des
clefs d'or dans les-
quelles étaient in-
cluses quelques
parcelles do li-
maille provenant
des fers de saint
Pierre. Dès lors, une tradition s'écablit qui est fidèlement
continuée. Quand les clefs ne contiennent pas do re-
liques, elles sont déposées quelque temps avec elles ou
sur le tombeau des apôtres ; puis on en fait cadeau à des
princes, à des évêques, à des églises. Parmi ces clefs
vénérables, il faut noter celle de saint Servais, à Maës-
triclit, faite d'un alliage d'or et d'argent; celle de saint
Hubert, à Liège. (La première date du iv« s., la se-
conde du vm".) En 1523, existait encore, à la cathédrale
do Laon, une clef dite " de saint Pierre », etc.
— Arcliit. On distingue, en architecture : la clef d'arc ou
d'archivolte, la clef de plate-bande et la clef de voûte.
Dans l'archivolte et dans la plate-bande, la clef est le
claveau central de l'arcade qui, étant plaré le dernier,
firesse et maintient
es autres claveaux.
Les arcs à cintre
plein, outre-passé
ou surbaissé, on t
seuls des clefs ; les
arcs en tiers-point,
qui sont formés de
deux segments de
cercle, n ont que des sommiers et des claveaux : la clef,
dans ce cas, est remplacée par un joint. Dans l'ordre toscan
et dans l'ordre dorique, la clef ne se distingue souvent pas
des autres claveaux ; on donne le nom de clef à bossage
à celle qui forme une saillie uniforme sur le nu de l'ar-
chivolte ou de la plate-bande ; la clef est en pointe de dia-
mant quand elle so divise en quatre surfaces triangulaires
avant leur sommet placé au centre proéminent du cla-
veau. On appelle clefs à crossettes celles dont les joints
sont interrompus par des redans symétriques qui donnent
aux blocs ainsi taillés l'apparence "d'un T; ces clefs s'oni-
ploient surtout pour les plates-bandes. Dans l'ordre ioni-
que, la clef est ordinairement décorée de nervures, avec
enroulements on manière de console. Dans l'ordre corin-
thien, elle est enrichie de feuillages, de rosaces et d'au-
tres ornements. Les Romains nous ont laissé de beaux
modèles de clefs richement décorées à l'amphithéâtre de
Capoue, aux arènes de Nîmes, et dans la plupart de leurs
arcs de triohiphe, qui ont l'archivolte de leur maîtresse baie
C
A, clef de plate-bande.
Clefs : 1. Double droite ; 2. Double en S ; 3. Anglaise; 4. A écrous h double mâchoire; B. A molette à une
seule mâchoire mobile ; 6. En deux pièces pour tubes ; 7. Coudée ; 8. A béquille ; 9. Spéciale pour robinets ;
10. De bicyclette; 11. A chaîne pour tubes; 12. D'accordeur; 13. Tricoise ; U. D'essieux patent; 15. D'es-
sieux b, graisse; 16. D'eau (musique); n. De Garengeot (chirurgie); 18. D" Armons.
décorée d'une clef sculptée do la manière la plus riche.
Nous citerons la clef do l'arc de Titus, celle de l'arc de
Constantin. Au moyen âge,
les clefs do plates-bandes et
d'archivoltes no se dlstn-
guent pas, en général, des
autres claveaux, sauf de
rares exceptions. Dans les
monuments de la période
ogivale, on rencontre par-
fois des arcs en tiers-point ^ clef de voûte,
terminés uar une clof ou
plutôt par deux contrc-clofs taillées dans une seule pierre
et offrant une figure sculptée en relief. Los architectes de
la Renaissance et des époques suivantes ont remis en hon-
neur les clefs d'arcs sculptées et orjiementéos. On so sort
qoelquofois du mot agrafe pour désigner los clefs de ce
11 — 02
sant la lôte d'une bielle pour maintenir ses diverses par-
lies, u En électricité. Nom générique de petits instruments
que l'on emploie pour los mesures électriques ou pour la
télé^aphie : Clefâ de contact, Servant à établir une com-
munication alternative entre la pile, lo récepteur et la
ligue elle-mômo. — Clefn à ressort, Etablissant oes contacts
successifs ou alternatifs. — Clefs doubles, Servant à en-
voyer, à volonté, un courant positif ou négatif.'— Clefs de
décharge, Donnant la communication d'un câble avec terre
ou la pile, ou encore l'isolant de l'une et de l'autre, etc.
— Théol. Pouvoir den clefs ou simplement Clefs, Droit
de lierot de délier, c'est-à-dire d'absoudre et do condam-
ner, confié par Jésus à ses apôtres, n Clefs de saint Pierre.
Pouvoir spirituel du saint-siège, il Clef des trésors de
l'Eglise, Pouvoir d'accorder des indulgences.
— Vénor. Ckfs de meule, I^os moilloûrs des chiens d'une
meat«, 8or\'ant i. guider et à redresser les autres, il Ftg.
48
genre; mais, alors, on n'entend parler que de la partie
extérieure de la clef ou de son ornement, qui, placé sur
les bandeaux des arcs, semble unir enscinble plusieurs
membres d'architecture.
Dans les voûtes en berceau, la clef comprend une sé-
rie de pierres disposées sur toute la longueur du ber-
ceau. Dans les voûtes en arc de cloître et dans les
voûtes sphériques ou sphéroïdes, chaque voussoir forme
clef, et le sommet vers lequel convergent les divers
rangs de voussoirs est tantôt à jour, comme dans beau-
coup de coupoles, tantôt occupé par une clef principale
composée d'un ou de plusieurs cla-
veaux dont la disposition rappelle or-
dinairement le plan de la voûte. En-
fin, dans les voûtes d'arête, la clef
forme une croix ou une étoile, suivant
le nombre des sections de voûtes qui
viennent aboutir à ce point. Los ar-
chitectes de l'ère ogivale firent de la
clef de voûte un motif de décoration
des plus intéressants. Les artistes du a „i c j ■
.-il i ^ . A, ciet de ioints.
XIII' Siècle ornèrent souvent, en outre,
les arcs ogives et les angles réservés entre ces arcs, do
figures complétant la décoration des clefs. En général,
pendant la seconde moitié du xii* siècle, les clefs des
voûtes secondaires sont des rosaces peu saillantes et cou-
vrant à peine l'intersection des arcs ogives. Les clefs de ce
genre étaient fréquemment renforcées par des têtes hu-
maines que Ion sculptait dans les angles formés par les
brandies les plus ouvertes des arcs ogives. Au xiii* siècle,
la sculpture des clefs se compose habituellement de feuil-
lages admirablement agencés et proportionnés. Vers la fin
du XV* siècle, on voit apparaître les clefs pendantes dans
des spécimens remarquables par leur volume ou leur déco-
ration. A dater du xiii" siècle,
des clefs de grandes dimensions,
percées d'un large trou pour le
passage des cloches, ont été pla-
cées aux voûtes des clochers éle-
vés sur le milieu du transept.
Dans la charpenterie, on ap-
pelle clef une petite pièce de bois
destinée à réunir et à serrer deux
moïses. Du xiv* au xvi« siècle, on
fit assez fréquemment usage de
clefs de bois sculpté et découpé,
formant comme un épanouisse-
mont de feuillages et d'orne-
ments, pour marquer les assem-
blages des pièces de charpente,
au-dessus des chapiteaux des poinçons, ou au point de
rencontre des filières ou pannes longitudinales avec les
courbes, sous les charpentes lambrissées.
— Artmiht. Les c/e/"* des places de guerre sont déposées
chez le commandant d'armes, qui en est responsable. Les
clefs de certaines poternes, ou écluses, peuvent rester,
par exception, aux mains des agents chargés des manœu-
vres d'eau.
Les clefs des bâtiments militaires inoccupés sont dépo
sées chez les caserniers, qui les remettent, en cas d'occu-
pation, à l'officier de casernement de la troupe occupante.
— Dr. crimin. Usage de fausses clefs. Uusage des fausses
clefs n'est incriminé, par l'article 381 du Code pénal, que
comme acte tendant à faciliter un vol ; il devient alors, au
même titre que l'effraction et l'escalade, une circonstance
aggravante du vol, entraînant la compétence de la cour
d'assises. Mais encore faut-il, pour cela, que l'usage en ait
eu lieu dans des éditices, parcs ou enclos, et le jury doit
être mis à même de s'expliquer sur ce point spécial.
Dans l'article 398, la loi répute fausses clefs n tous cro-
chets, rossignols, passe-partout, clefs imitées, contrefai-
tes, altérées ou qui n'ont pas été destinées par le proprié-
taire, locataire, aubergiste ou logeuraux serrures, cadenas,
ou autres fermetures quelconques auxquelles le coupable
les aura employées ». La Cour de cassation, interprétant
ce texte, a décidé, en outre, que la destination originaire
d'une clef ne peut être réputée avoir continué d'exister
lorsque cette clef a été égarée, perdue ou soustraite pen-
dant un temps plus ou moins long. Exemple : sont fausses
clefs, en cas de vol, la clef dérobée au propriétaire par un
domestique, la clef perdue et trouvée, la double clef que
l'associé conserve secrètement, etc.
Fabrication de fausses clefs. C'est là un délit sui gène-
ris, puni par l'article 399 et la loi du 13 mai 1863 d'un em-
prisonnement de trois mois à deux ans, et d'une amende
de 25 à 150 francs. Mais il y a une circonstance aggravante
de ce délit dans le fait que le coupable est serrurier de
profession. Pour l'existence de ce délit, il faut d'abord le
fait matériel de la contrefaçon ou de l'altération d'une clef;
mais, en outre, la prévision que ces clefs serviraient à com-
mettre des vols. S'il y avait fabrication de clefs en vue
d'un vol déterminé, iTn'y aurait plus délit de l'article 399,
mais complicité du délit de l'article 381.
— Mus. La clef est le signe qui se place au commence-
ment des portées pour indiquer le degré d'élévation ou de
gravité de la note à laquelle elle correspond, et, par con-
séquent, de toutes les autres. Ainsi la clef de sol, dont le
corps est placé sur ia seconde ligne, indique que la note
Clefs de charpenterie :
A, clefs; B, moises ; C, cla-
vettes.
I ( ' I -"
W^
Clef de sol Clef de fa. Clef d'u(.
POSITION DES CLEFS.
placée sur cette ligne est un sol, et ce sol est comme une
sorte d'étalon qui caractérise l'échelle entière.
Il y a irois sortes de clefs : clef de sol, clef d'ut et clef
de fa, et ces clefs prennent elles-mêmes diverses posi-
tions, qui changent la position des notes. Nous venons
do voir ce qu'est la clet de sol, deuxième ligne, la seule
usitée aujourd'hui; mais, au xvii" siècle, on employait
aussi, pour les violons, la clef do sol première ligne, qui,
conséquemment, plaçait le sol une tierce plus bas.
Laclof d'Hï prend quatre aspects différents. Il y a d'abord
la clof d'ut première ligne, sur laquelle on écrit la parti©
do soprano. Puis la clef d'ut seconde ligno, qui ne s'em-
ploie que pour la partie de cor anglais. Après celle-ci vient
la clef d'«/ troisième ligne, sur laquelle on écrit pour les
instruments la partie d'alto, pour los voix la partie do
contralto. Enfin, il y a la clef d'ut quatrième ligne, qui
49
s'emploie pour la partie de ténor ; on se sert accidentello-
raont do celle clol' puur les parties do violoDcolle ot do
basson lorsi|Uo ces parties, s'élovant d'mio t"a(;oii oxcop-
lionnollo, oxiyoraioiit loniploi do trop nombreuses lignes
additionnelles sur la clef de fa, co qui rendrait la lecture
imjiossiblo.
La L-lol' de fa, qui se place sur la quatrième lï^ne, sert
pour toutes les parties de basse, soit vocales, suit iastru-
meutales. On employait aussi, naguère, une clef do fa trei-
siôniolif^no; mais, depuis longtemps, Tusage s'en est perdu.
On donne aussi le nom de •> clefs m ù certaines pièces
mécaniques des instruments ù vont, telles i\\xe flùie, clari-
nette, kaulhois, saxophone, ophiclêide, etc., à l'aide des-
quelles l'exécutant bouclio les trous que ses doigts no sau-
raient atteindre, ii Les clefs sont encore les chevilles dos
iustruraeuts à cordes, pour tendre ou détendre cellc!>-CL.
— Techu. La clef simple se compose d'une soie réunis-
sant deux mâchoires, échancrées intérieurement suivant
10 contour partiel de l'écrou. {La clef de voiture rentre
dans ce type.)
La clef anglaise comprend deux mâchoires parallèles,
dont lensemble figure une tête do marteau. L'une de ces
mâchoires est fixe, tandis que l'autre, mobile, peut s'écar-
ter plus ou moins de la précédente, ou s'en rapprocher,
au moyen d'une tige filetée. La clef en S, celle de Desor-
meaux, la clef Ferrabée, etc., sont des variétés plus ou
moins perfectionnées de la clef anglaise.
La clef à tuyaux diffère des précédentes en ce que ses
mâchoires sont terminées par des arcs dentelés leur per-
mettant d'enchâsser la forme cylindrique des tuyaux.
Clefmont, ch.-l. de cant. de la Haute-Marne, arr. et
à 26 kil. do Clianmont, dans le val et près des sources de
la Meuse ; 361 hab. Fabrique de limes, coutellerie. Vieux
château. Forêt. — Le canton a 20 comm. et 5.508 hab.
Clefs, comm. de Maine-et-Loire, arr. et à 10 kil. de
Bauge, sur un afiluent du Loir; 1.166 hab. Ch.de f. Orléans.
Sapinières ; huileries, moulins, scieries mécaniques.
GlÉGUER, comm. du Morbihan, arr. et à 16 kilom. de
Lorient, près du fcîcortl'; 2.258 hab.
CzxGUÉREC, ch.-I. de cant. du Morbihan, arrond. et à
11 kilom. de Pontivy ; 3.560 hab. Minoteries, noir animal.
— Le canton a 8 comm. et 13.482 hab.
ClÉIA. Myth. gr. Une des Hyades.
CLÉIDARTHROCACE n. f. Pathol. V. CLIDARTHROCACE.
CLÉIDION n. m. Genre d'euphorbiacées, comprenant une
douzaine d'espèces dos régions chaudes de l'Asie, de
rOcéauLe (surtout de la Nouvelle-Calédonie), de l'Afrique
et de l'Amérique.
CLÉIDO (du gr. kleis, kleidos, clef, clavicule) adj. Dans
les mots composés. Indique un rapport avec la clavicule :
Muscle STiiRNO-CLÉlDO.MASTOÏDlEiN.
CLÉIDO-COSTAL, ALE, AUX {stal') adj. Qui a rapport à
(aclavieule et aux cotes : Ligaments cléido-costaox.
— n. m. Ligament qui unit la première côte à la clavicule.
CLÉIDOMANCIE {klé, si — du gr. kleis, kleidos, clef, ot
man^eiti. divination) u. f. Genre de divination qui consistait
à enrouler sur nue clef un papier sur lequel on avait écrit
le nom de la personne dont ou cherchait à surprendre le
secret. (La clef, suspendue à une Bible ou à l'Evangile de
saint Jean, devait tourner â certaines paroles consacrées.)
GLÉIDOMANCIEN. ENUE {klé, si-in, en') u.et ^dj. Se "di-
sait d'uue personne qui pratiquait la cléidomancie.
CLÉIGASTRE et mieux CLÉIDOGASTRE {klé-i, gasstr')
n. m. Genre d'insectes diptères brachycères, famille des
muscidés, comprenant des mouches noires, â abdomen eu
massue et muni de soies, à ailes de la longueur du corps.
Les cléigastres(c/eij/a.':(ra) habitent, au nombre d'une quin-
zaine d'espèces, l'Europe centrale. Citons le cleigastra api-
calis (France).
Gleinis ou Clinis. Myth. gr. Babylonien, époux
d'Harpe, dont il eut Lycios, Harpasos, Ortygios, et une
fille, Artémiché. Il possédait de nombreux troupeaux et
était aimé d'Apollon et d'Artomis. Malgré la défense
du dieu, Lycios et Harpasos voulurent immoler à Apollon
des ânes, au lieu de bœufs et de moutons. Mais Apollon
inspira aux ânes une telle rage, qu'ils se jetèrent sur
Cleinis et ses enfants et les déchirèrent. Les dieux les
changèrent en oiseaux : Cleinis en aigle, Ilarpé et Harpa-
sos on faucons, Lycios en corbeau, Ortygios en mésange
ot Artémiché en un oiseau nommé piplîinx par les Grecs.
CLÉIODENDRON [din-dron] n. m. Bot. Section du genre
rhododendron.
CLÉIOPHANE n. f. Sulfure naturel do zinc. 'Variétô do
blende.
CLÉIOSANTHE n. m. Bot. Section du genre planiaoo
(planiaiii).
Cleirac (Ktieune), jurisconsulte français, né à Bor-
deaux en 1583, mort on 1657. Il a fait paraître : L's et
coutumes de la mer (1647'), ouvrage qui a servi de base à
la célèbre ordonnance do la marine de 1681. L'(/sanee du
négoce (KîS'j), ouvrage publié après sa mort, est précieux
pour l'histoire des tiaancos eu Lurope.
ClÉIS, une des nyrnidios de l'îlo do Naxos, à qui Zeus
confia l'éducation de Dionysos.
CLÉISAGRE(;a(//*' — du g. kleis, clef, et a^ra, proie) n. f.
Pathol. Goutte de la clavicule.
— Kauconu. (Joutte de l'aile, qui affecte les oiseaux de
proie et paralyse momentanément leur vol.
CLÉISOCRATÈRE n. m. Genre de rubiacéos, série des
psychotriée.s, renfermant une seule espèce, qui habite l'ilo
do Bornéo. (C'est un arbuste & fomllos opposéos, sossilos,
à petites flour.s blanches.)
CLÉIS08TOMA (sto) n. m. Genre dorchidacées, série dos
vandées. rei.résenié n;ir une douzaine d'espèces habitant
la Malaisie oi les Pliilipjjiues ot renfermant do hautes
herbes épiphy tes, ù. tige courte, à llours on épis, ù. fouilles
diKtH|ues.
CLÉI3TANTHE (stan) n. m. Gonro d'euphorbiacées, ren-
fermant <les espèces asiatiques.
CIXI8TANTHIUM n. m. Bût. Syn. do oKituÈRK.
CLÉ1STOCARPÉES {slo) u. f. pj. Classe do mousses, ren-
fermant U» idiascacées, éphémères ot bruchiaoéos. — Une
III.
CLEFMONT
CLÉMËlNCET
GLEISTES (klé-i~stèss) n. m. Genre d'orchidacées, tribu
des aréiliusées, renfermant des herbes terrestres do l'Amé-
rique du Sud.
CLÉISTOCARPIDÉS (sto) n. m. pi. Famille do méduses
acale|ihes, sous-ordre des calycozoaires, comprenant des
lucernaircs caractérisées par leurs poches génitales alter-
nant avec quatre -irolongements de la cavité gastrique. (Les
cléistocarpidés Dabitent les mors du nord; ils comptent
comme genres principaux ; craterolophus , manania, de-
pastrum.) — Un cléistocakpidb.
CLÉISTOCHiJiMYS {slo-klu-miss) n. m. Genre d'anona-
cées. série des anonées, créé pour un arbuste de l'Afrique
tropicale.
CLÉISTOGAME (sto — du gr. kleistos, fermé, et gamos,
mariage) adi. Se dit d'une fleur qui est toujours close,
c està-diro dont Tandrocée et le gynécée sont renfermés
de manière à n'avoir aucun rapport avec l'extérieur et
chez laquelle la fécondation s'accomplit sans qu'elle s'ouvre.
GLÉISTOSTOME {sto-slom'} a. f. Section du genre syr-
rliupoduij, de la famille des mousses.
CLÉISTOTHÉGIQUE {sto — du gr. kleistos, fermé, et
t/ièkê, thôque) adj. Se dit des champignons dont les spores
sont renfermées dans la thèque ou cellule mère avec la-
quelle elles sont soudées. (Ce sont les champignons cléisto-
tliéciques qui produisent ces spores improprement dites
acrogènes.)
GlELAND (Jean), littérateur anglais, né en 1707, mort
en 1789. Il avait été consul â Smyrne et était en prison
pour dettes à Londres lorsque, pour se procurer de l'ar-
gent, il écrivit d'un style élégant un roman licencieux,
les Mémoires d'une courtisaney qui eut un grand succès de
scandale et enrichit son éditeur. Le comie do Granville
lui donna une pension de 2. .500 francs pour le mettre à
l'abri du besoin, et Cleland publia, depuis lors, des romans
moraux tels que l'Homme d'honneur, les Mémoires d'un fat,
des écrits philologiques, etc.
GlÉI.TE, issue de la gpns Cl^lia, d'origine albaine, et
descendante des rois de cette ville, fut livrée en otage à
Porsenna, roi de Clusium (vers 507 av. J.-C). Mais elle
s'enfuit, traversa le Tibre à cheval avec ses compagnes
et regagna Rome. Le consul la remit de nouveau â Por-
senna. qui la renvoya comblée de présents et lui permit
d'emmener plusieurs de ses compagnes. Cléhe eut, à Rome,
une statue équestre.
Clelie, roman do M"* de Scudéri (1656-1731). Ce roman
jouit d'une grande réputation avant d'être discrédité par
Boileau : M""" de Sévigné, M""» de Lafayette en faisaient
leurs délices. — II a pour sujet la guerre de Tarquin contre
Home, après son expulsion, et l'héroine, Clélie, est cette
jeune Romaine dont U est question à l'article précédent.
On y voit représentés Horatius Codés, Mucius Sccevola,
Lucrèce, Brutus, tous très amoureux, se proposant des
questions et des énigmes galantes, et traçant la carte
géographique du pays du Fendre. (V. tkndre.) L'intérêt
que trouvaient les contemporains à cet ouvrage venait de
ce que, sous le masque romain, ils reconnaissaient une
foule de personnages de leur temps. On y trouve aussi,
traités d'une façon curieuse, certains problèmo^s relatifs à
la condition des femmes.
Glelles, ch.-l. de canton de l'Isère, arr. et à 41 kil. de
Grenoble, entre l'Orbanne et son affluent l'Ebron ; 632 hab.
Ch. do f. P.-L.-M. — Le canton a 8 cimm. et 3.184 hab.
GlÉMANGIS ou GlÉMENGIS (Nicolas), proprem. Ni-
colas DU CLémangks (en lat. Clemangius ou a Clemangits,
du village où il naquit en 1360), fut d'abord élève du car-
dinal d'Ailly ou de Gerson, puis recteur de l'université
de Paris (1393), ot secrétaire du pape Benoît XIII, à Avi-
gnon. Il vécut ensuite à Langresetdans deux monastères
d'où il écrivit en latin â ses amis do l'université, à propos
du concile de Constance, des lettres restées célèbres ; Sur
l'utilité de la solitude, l'utilité de l'adversité, l'étude de la
théologie. Son principal ouvrage a pour titre : Discussion
sur le loncile général. Son latm est clair et élégant; ses
opinions sur la constitution do l'Eglise peuvent 6tro taxées
de témérité; sa doctrine théologiquo est empreinte d'une
sorte de mysticisme. En U25, il reprit, à Pans, au collège
do Navarre, son cours d'éloquence et ses leçons de théo-
logie. Ses œuvres ont été publiées on partie par Lydius
(Loydo, 1613), on partie par Bula;us (Paris, 1725); quel-
ques-unes sont encore in'-dites. Lo traité De la corruption
de l'Eglise (De rorrupto Ecclesxx statu), qu'on lui allribuo
parfois, n'(5sl pas do lui.
CLÉMATËRE (gr. klêmatêrion; do klêma, atos, sarment
do vigne) n. m. Petit vase à boiro, sans piod, dans l'aoti-
quité grecque.
CLÉMATIDÉES n. f. pi. Genre do renonculacéos, ayant
pour type le genre clématite. — Une clématiuëë.
CLÉMATITE n. f. Genre de renonculacéos, type do la
tribu desc/6)ia/it^t*t'j, comprenant des plantes frutescentes,
généralement grimpantes, répandues dans les régions tem-
pérées du globe.
— Encycl. Les
feuilles do cos ar-
brisseaux ont, on
général, leurs pé-
tioles contournés
on vrilles, qui s'en-
roulent autour des
végétaux ou dos
cor psvoisins. Leurs
fleurs sont dépour-
vues do corolle. Lo
fruit est une réu-
nion d'akènes nom-
breux , ordinaire-
ment terminés par
une longuoaigrotto
plumeuse. Quol-
uuos clématitesunt
tlos tigos herba-
cées, drossées, non
griiiipuntos.
L'espèce la plus
connue est la clé-
tnalitc des haies {clcmatis vitalba), vulgairement nommée
vigne blanche, viorne, herbe aux yucux, etc., arbrisseau A
tiges angulousos, surmootousos, griaipuules, atteignant
. CMmatUc uziin^'e; 2. CltlmoUto vlKno
blnucho {a, auu fruU).
de 2 à -1 mètres de hauteur. Cette clématite se trouvo
communément dans les bois, les buissons et les haies;
elle s'accroche ot s'enroule autour des arbres et des ar-
brisseaux, souvent avec une telle force qu'elle linit par
les étouffer et les faire périr. Elle possède au plus haut
degré les propriétés acres et irritantes qui caractérisent lo
genre. Appliquées sur la peau, les feuilles contuses ot les
tiges écrasées, et surtout leur écorce, produisent uno
vésication qui no tarde pas à dégénérer en ulcère. Prise
à l'intérieur, cette plante a des propriétés plus énergiques
encore, qui la font ranger parmi les poisons acres. Wuand
on en mâche une partie quelconque, on éprouve un senti-
ment, do chaleur brûlante, qui se propage le long do
l'œsophage jusque dans l'estomac. Toutefois, les empoi-
sonnements par la clématite sont rares, la plante étant
peu employée. On les combat par les antiphlogisiiquos,
après avoir fait expulser par le vomissement la subsonco
ingérée; on administre ensuite des boissons délayantes
pour combattre ot adoucir l'inflammation.
. En Russie et en Italie, on man^e ses jeunes pousses
cuites à l'eau ou confites dans le vinaigre comme les câ-
pres; on doit avoir soin de les faire blanchir. Les chèvres
seules peuvent manger ses feuilles fraîches, qui produi-
raient de graves accidents chez les autres animaux.
Tous les consomment quand elles sont sèches. Les tiges
de la clématite, qui sont très flexibles, surtout pendant
l'hiver, servent à faire des liens, des ruches et des onvr.a-
ges de vannerie; on en fabrique aussi des tuyaux de pipe.
Nous citerons encore, parmi les espèces qui naissent on
Europe, les clématites dressée {clematis erecta), à fleurs
bleues (clematis viticella). à feuilles entières {clematis inte-
grifolia); et, parmi les exotiques. les clématites oneiualo
(clematis Orientalis), dioïque (clematis dioica), à vrilles
(clematis rirr/iosa), de Bourbon {clematis Maiaitiana), cré-
pue (clematis crispa] et de Chine {clematis Sinensis). Toutes
ces clématites, et celles que nous pourrions encore ajouter
à cette liste, se rapprochent plus ou moins, par leurs pro-
priétés, de la première espèce que nous avons décrite.
Presque toutes les espèces do ce genre sont au nombre
des plus beaux ornements des jardins, où les unes croissent
en plein air, tandis que les autres exigent l'orangerie et
même la serre chaude.
GLÉMATITIS (tiss) n. m. Nom spécifique de quelques
plantes appartenant aux genres aristoloche, bauhinie,
eupatoire, etc. il Ancien nom do la clématite.
CLÉMENCE (mn«55 — lat. clément ia ; de démens, clémrnt)
n. f. Vertu qui porte à épargner aux coupables le châti-
ment qu'ils ont mérité, ou à ne leur infliger que des peines
modérées : User de clémence. Faire iin acte de clémence.
H Indulgence, douceur, bonté : L'i clémence d'.ute mèiie.
— Roi par la clémence de Dieu, Titre C|ue Pépin et Ch;&'-
lemagne se donnaient dans leurs ordonnances.
— Anton. Cruauté, implacabilité, inclén^ence, inflexibi-
lité, rigidité, rigorisme, rigueur, sévérité.
Clémence (De la), traité de Scnèque, adressé à N^-
ron. Il fut composé dans la première ou la seconde ati-
née du règne de ce prince, qui prononça alors devant le ^é-
nat plusieurs discours où il était fréquemment question do
clémence, et Sénèque fut considéré comme l'auteur do ces
discours. Il est probable qu'il voulut à la fois fixer la
théorie d'une vertu qu'avait si peu connue le règne pré-
cédent et inciter plus fortement son élève à tenir ses
engagements. Le traité De la clément-e était divisé eïi
trois livres. Le premier et le commencement du second
nous sont seuls parvenus. L'ouvrage est composé au poini
de vue de l'homme d'Etat. L'auteur expose d'abord les
droits et la légiiimité du pouvoir absolu, puis il en montre
les hauts devoirs et conclut que l'amour des peuples est
la meilleure sauvegarde des princes. C'est le sujet du
firemier livre. Il établit ensuite le droit de punir, et limite
a clémence à l'exercice indulgent de co droit. D'ailleurs,
la rareté du châtiment en auL-mente l'eflot, et il frappe
d'autant plus qu'il part d'un nomme dont on connaît la
bonté. Dans le troisième livre. Sénèque montrait comment
l'âme se forme à la clémence. Le stylo de co traité û^t
grave et élevé ; on n'y remarque pas les dt'fauts ordU
naires ù l'auteur. — C'est là quo Corneille a, dit-on, puistf
le sujet de son admirable tragédie de Cinna.
Clémence de Hongrie, reine de France, épouse lie
Louis X, tille du roi de Hongrie Charles-Martel, mono ù
Paris en 1328. Mariéo en 1315 â Louis X, elle fut accusée
â tort do la mort do Marguerite de Bourgogne, répudiée
pour adultère, et quo le roi avait fait étrangler avant l'ar-
rivée de Clémence on France. Louis mourut l'annéo sui-
vante, et ello accoucha, peu do mois après, d'un fits,
Jean I*', qui ne vécut eue cinq jours. Clémence quitta ta
cour et linit par prouaro lo voilo dans uq couvent do
Saint-Dominique.
Clémence Isaure. V. Isaure.
Clemenceau i/ùo'£fe.î-Beniamin), homme politiquoxt
journalKste Iraneais, né â MouilleroD-on-Parods (Voud^c)
en 1811. Il fit d'abord ses études
médicales, et entra dans la vie
politique comme maire de Mont-
martre (IHIO), et fut député do
Paris pendant plusieurs légis-
latures, il siégea i\ l'extrême
gauche ot exerça comme chef
du parti radical une influunco
prépondérante sur la politique
générale. Son intorvention éner-
gique amena notamment la
chute dos cabinets Gambetla
{1882), Ferry (1885). et Brissou
(1880). Député du Var on 1885,
il prit une part activo â la lutte
jonire le buulangisme, mais il
perdit sou siège on I8'.t3. Il so
consacra alors A la rédaction
du journal « la Justice », puis
il mena une campngnt* roten-
lissanio en faveur do la révi-
sion du procès Dreyfus. Il a publié : la Aféli'e social*J
(189:.); Ir (irand l'an (ISiMî); 1rs Plus forts (1808); oU'.
Kn liio?, il l'ut élu sénateur du Var.
GLÉMENCBT(doin Charles), savant liLstorien, bénédic-
tin de Sailli Maur, né A Puinbl.-ïne (Céio-d'Orl en 1703,
mort dans l'ublmye des Blancs .M;inteaux, A l'aris, On
1778. l'ue dos illnstialions do la oongréyation ilo >>aiiU-
ClcDicDccau.
CLÉMENGIS
CLÉMEiNT
Maur, auteur de ce monument de science et d'érudition
^u'on nomme l'Art de véi-ifier les dates (1750). C'était une
oature ardente; on le vit bien à la violence avec laquelle
il attaqua les jésuites, contre lesquels il lit paraître des
brochures, entre autres : Authenticité des pièces du procès
criminel de religion ijui s'instruit contre les jésuites (1760).
CléMENGIS, théologien français. V. Clémangis.
GlXMENS (Samuel Langhornk), écrivain humoriste
américain, connu sous le pseudonyme de Mark Twain,
né à Fiorida (Missouri) en 1835. Tour à tour typcj^Taphe,
pilote, chercheur d'or, journaliste, conférencier, hhraire,
il a fait de nombreux voyages et, depuis 1894, des confé-
rences en Europe, aux Indes, en Australie, on Afrique, etc.
Joignant à une bruyante gaieté un esprit humoristique et
observateur, il a publié un grand nombre d'ouvrages qui
cnjt eu un vif succès et dont plusieurs ont été traduits on
français. Nous citerons, entre autres: la Grenowlle sau-
teuse (1867); l'Age doré (1874), comédie; les Aventures de
Tom Satinjer (1884); le Prince et le Pauvre (1S82); le Vol
de l'éléphant blanc (1893); la Vie sur le Mississipi (18S3);
les Aventures de Huck Finn{lS8ô) ; les Yankees du Contiec-
tiçnl à la cour du roi Arthur (1889) ; 2'om Sawyer en voyage
(1893); etc.
CLÉMENT {man)^ ENTE [du lat. clemetis] adj. Qui est
porté à la clémence, qni exerce la clémence : Je veux bieji
avouer de lui (Charles I'"") ce qu'un auteur célèbre a dit de
César : qu'il a été clément jusqu'à être obligé de s'en re-
pentir. (Boss.) il Qui est dicté par la clémence : Des paroles
CLÉMENTES.
— Doux, favorable, qui n'est pas rigoureux (en parlant
des choses) : Ciel clément. Hasard clément, il Bénm, peu
grave : Variole clémente.
— Anton. Implacable, inclément, inflexible, Inexorable,
rigide, rigoriste, rigoureux, sévère.
Clément l" (saint), pape de 91 à 100. Il fut ordonné
par saint Pierre, et mourut sous Domitien. Les anciens
auteurs ne sont pas d'accori sur le nom de son prédéces-
seur. Est-ce saint Pierre lui-même, saint Lin ou saint
Anaclet ? Saint Irénée et Eusèbe soutiennent que ce fut le
troisième; cet avis a été adopté par l'Eglise romaine.
Beaucoup d'ouvrages attribués à saint Clément sont cer-
tainement apocryphes ; par exemple, les HeconnaissanceSj
les Homélies clémentines, les Co7isiitutions apostoliques, les
Ep'itres décrétâtes. Deux sont discutés ; ce sont : les Epitres
aux vieri/es et la Seconde ëpitre aux Corinthiens. Le seul
qui soit certainement authentique a une importance con-
sidérable : c'est la Première ëpitre aux Corinthiens. Dans
cette lettre. Clément, sur la prière des fidèles de Corinthe,
intervient pour rétablir la paix dans cette Ej^lise troublée.
C'est, depuis les apôtres, le premier monument de l'action
pontificale dans le gouvernement ecclésiastique.
Clément (basilique de Salut*), une des plus anciennes
et des plus mtéressantes de Rome. On croit qu'elle fut
construite sur l'emplace-
ment de la maison de saint
Clément, dont le corps re-
pose, d'après la tradition,
sous le maître-autel. Le
ch.œur est entouré d"un sep-
tum de marbre, enrichi de
mosaïques précieuses, et
porte le monogramme du
pape Jean VIIl. par qui le
chœur fut reconstruit au
IX* siècle. La demi-coupole
de la grande abside est re-
vêtue dune mosaïque du
xni' siècle. Des peintures de
Sebastiano Conca, d'Antonio
Grecolino, de Giovanni
Odazzi. de Tommaso Chiari
ot de Ghezzi se voient dans
d'autres parties de l'église,
ainsi que de superbes
fresques de Masaccio dans
la chapelle de la Passion,
représentant le Christ en
Porte de la basilique de
Saint-Clément.
croix et divers épisodes de la^Vie de sainte Catlierine. L'œu-
vre de l'illustre artiste a, malheureusement, soufl'ert des
injures du temps.
Au-dessous ae l'église s'étendent deux cryptes superpo-
sées, ornées de colonnes de marbre, enlevées aux temples
antiques. Les murs humides portent encore les traces de
pointures byzantines ; une belle iMadone est intacte.
Clément II (Suidgkr), pape, élu le 24 décembre 1046,
mort le y octobre 1047. Benoit IX, .Silvestre III et Gré-
goire VI se disputaient le trône pontifical. Un concile,
■réuni à Sutri par l'empereur Henri III, déposa Grégoire,
«ui se soumit et choisit pour le remplacer Suideer, évêque
CIO Bamberg et chancelier do l'empereur. Benoît IX et
Silvestre III furent déclarés antipapes. Le nouveau pon-
tife prit lo nom do « Clément " , sacra l'empereur Henri et
rimpéralrJGe Agnès, avec qui il retourna eu Allemagne
après avoir porté un décret contre la simonie, ot excom-
munié la ville do Bénévent. Il inuurut à sou retour.
Clément m g. uk Uavenni-:^, antiijajie. V. GuriJERT.
Clément m iPaolo Scolari), pape, élu lo i9, sacré
Jii iu U'}ceinbro 1187, mort le 27 mars 1I9I. H abandonna
aux ressentiments des Romains la ville do Tusculum et
leur reconnut lo droit d'éliro leurs magistrats. Les trou-
bles dont Rome était le théâtre ayant ainsi pris fin, Clé-
ment III s'occupa activcmont des préparatifs de la troi-
NJêmc croisade, réconcilia Piso et G^nes cl imposa à tous
cpux qui no prenaient pas la croix la dime saladine. C'est
Clément III qui ordonna uo sonner au moment de l'éléva-
tion et sur le passage du saint viatique.
Clément IV (Gui Fodlqdes), pape, élu le 5, sacré le
20 f*vrior ï2Gr., mort à Viierbe lo 29 novembre 1268. Né en
Franco à Sainl-Gilles-sur-Rhône, au commencement du
xnr siècle. Gui Foulques avait été secrétaire do saint
Louis. Il fut marié et porta les armes. Devenu veuf, il
«■ntra dans les ordres, fut évéaue du Puy, archevêque do
Narbonne, et cardinal. Knvoyé en mission en Anglotorro
par Urbain IV, il y apprit son élection et revint en Italie,
«û il no put rentrer *jue déguisé en mendiant, à cause do
la haine que lui portait Manfpcd. Comme pape, il confirma
ta donation du royaume da Naples faite ù. Cnarles d'Anjou
Monnaie de Clément Vil.
par son prédécesseur et le soutint énergiq^uement ; il fit
mémo prêcher la croisade contre ses ennemis.
Clément V {Bertrand DE Got), pape, élu le 5 juin,
sacré le 14 novembre 1305, mort le 30 avril 1314. Né à
Villandraut,prôs
do Bordeaux, il
était archevêque
de cette ville
quand il fut élu
pape parles car-
dinaux favora-
bles à la France.
Il annula dans
les actes de Bo-
nifaceVIIIcoqui j^,^^„^j^ ^^ ^^^^^^^^ ^
était onensant
pour Philippe le Bel, tout en maintenant les prérogatives du
saint-siège. Il présida le concile de Vienne (131 1-1312), où il
abolit l'ordre des Templiers. C'est en 1309 qu'il s'était fixé à
Avignon, commençant ainsi cette période de soixante-huit
ans, pendant laquelle les papes séjournèrent loin de Rome
et que les Italiens ont nommée la captivité de Babylone.
Clément VI ^Pierre Rogkr), pape, élu le 7, sacré le
19 mai 1342, mort le 6 décembre 1352. Né en Limousin, il
éiait entré chez les bénédictins. 11 continua à résider à
Avignon, dont il acquit la souveraineté, protégea Pétrarque
et Villani, décora le palais des papes et favorisa les arts.
Il déposa l'empereur Louis de Bavière etfit élire Charles IV
de Luxembourg.
Clément vu {Robert de Genève), antipape. C'est lui
qui comnienga lo grand schisme d'Occident en acceptant
d'être élu par les cardinaux révoltés contre Urbain VI (1378).
Il mourut à Avignon, en 131*4.
Clément vu (Jules de Médicis), pape, élu le 19, sacré
le 25 novembre 1523, mort le 26 septembre 1534, 11 s'unit
à la France, à
l'Angl e terre,
aux Suisses et
à Venise contre
Charles -Quint,
qui fit piller
Rome par ses
lansquenets. Il
assista aux pro-
grès du protes-
tantisme et vit
Henri Vlll.dont
il avait refusé d'approuver le divorce, se séparer do
l'Eglise romaine.
Clément vm (Gilles Monoz), antipape (1424-1429).
Clément vni (Hippolyte Aldobeandini), pape, né à
Fano en 1536,
élu le 30 jan-
vier, sacré le
2 lévrier 1592,
mort le 5 mars
1605. Il donna
l'absolution à
Henri IV(1595)
et contribua à
la conclusion
du traité de
Vervins (1598).
Ilallaitcouron-
ner le Tasse au Capitole, quand celui-ci mourut. C'est
avec Clément VIII que Henri IV projetait en secret une
alliauce de tous les princes chrétiens contre les Turcs.
Clément IX (Jules Rospigliosi), pape, né en 1600
à Pistoio, élu le 20 juin 1667, mort lo 9 décembre 1669.
Il fit signer le formulaire aux évêques français, et crut
avoir étouffé en France la querelle du jansénisme. Il
mourut de chagrin, à la nouvelle de la prise de Candie
par les Turcs.
Clément X (Emile Altieri), pape, né on 1590, élu le
29 avril 1670, mort lo 22 juillet 1676. Octogénaire, il laissa
le gouvernement au cardinal Paluzzi : la question de la
régale lui fut déférée par un appel de l'évéque de Pamiers,
Caulet. Il érigea lévêché de Québec et autorisa la noblesse
romaine à faire le commerce.
Clément xi {Jean Albani), pape, né à Urbino en 1649,
élu lu 23 novembre 1700, mort le 19 mars 1721. Il publia
contre les jansénistes les bulles Vineam Domini (1705) et
Unigenitus {^1713), soutint le parti français eu Espagne, et
défendit vainement la juridiction ecclésiastique contre
Victor-Amédêe IL
Clément XII (Laurent Corsini), pape, né à Rome en
1652, élu le 12 juillet 1730, mort le 7 février 1741. Il dimi-
nua les impôts créés par son prédécesseur et rétablit
l'ordre dans les finances romaines.
Clément Xin (Charles Rkzzonico), pape, né à Venise
en 1693, élu le 6 juillet 1758, mort le 2 février 1769. Il sou-
tint énorgiquemcnt les jésuites expulsés du Portugal
(1759), abolis en France (1764), et fit de leur ordre un éloge
solennel dans la bulle Apostolicum (1765). Le gouvernement
français essaya de l'intimider en saisissant Avignon.
Clément XIV (Laurent Ganganelli), pape, né près de
Rimini en 1705, élu le 19 mai 1769, mort le 22 septembre
1774. Après quatre ans do lutte contre toutes les puis-
sances catholiques, il signa à regret le bref Dominus ac
Hedeynptor qui prononçait la dissolution de l'ordre des
jésuites, sans toutefois le condamner (21 juill. 1773).
PEB.«ONNAGES DIVERS
Clément d^Alexandrie (Titus Flavius Clemens).
écrivain et docteur chrétien, né vers 160 à Athènes ou
peut-être à Alexandrie, mort vers 220. Il était païen de
naissance ; son nom semble indiquer qu'il descendait soit
d'un affranchi de la gens Flavia, soit peut-être du consul
Flavius Clemens, condamné à mort par Domiiien. Voya-
geant en Italie, en Grèce ot en Asie, à la recherche de la
vérité, il se fit le disciplo do Pantôno, chef de ré{-oIe dos
catécbètes d'Alexandrie et, devenu chrétien, lui succéda
dans sa chaire. En 202, au moment de la persécution do
Septime-Sévèro, il so retira en Asie, porteur d'une lettre
rjue l'év/^que de Jérusalem adressait en sa faveur à
1 évêque d'Antioche. On no possède aucun détail sur la fin
de sa vie. 11 avait été ordonné prêtre ot fut honoré du nom
MoDDaie de Clément VIII.
SO
de " saint » par beaucoup d'écrivains. Mais Benoît XIV, no
jugeant pas la légitimité de son culte établie sur des rai-
sons suffisantes, raya son nom du catalogue des confes-
seurs, clément avait composé beaucoup d'ouvrages. Voici
les titres des principaux : Discours aux Grecs; le Péda-
gogue; Quel riche sera sauvé?; St?'o?nates; Hypotyposes
{ou Esquisses). Les trois premiers ont été conservés en
entier; il ne reste que des fragments des deux derniers.
Le style en est clair, abondant et plein d'intérêt; l'ordre
et la"méthûde y font défaut. Clément est un moraliste
excellent. Comme apologiste do la religion, il déploie
une vaste érudition contre le paganisme et montre dans
la philosophie grecque une émanation de la vérité qui doit
conduire le païen au Christ, comme la loi devait y ame-
ner les juifs.
Clément d'Alexandrie fut une belle intelligence, servie
par une érudition profunde et une éloquence persuasive.
11 fut le maître d'Origèue.
Clément, le Scot ou l*Hibernien, savant du ix' siè-
cle, né en Irlande, comme l'indique son surnom. Il se rendit
en France à l'appel de Charlemagne, devint principal mo-
dérateur à l'école du palais et fut appelé par l'empereur à
succéder à Alcuin. Il substitua au péripatéiicisme enseigné
par ce dernier le platonisme alexandrin, ce qui lui attira de
vives attaques, notamment de la part de Théodulfe, évéquc
d'Orléans.
Clément (Jacques), connu sous le nom de Clemens
non papa parce qu'il était contemporain du pape Clé-
ment VII, fut l'un des compositeurs les plus habiles et les-
plus justement célèbres du xvi' siècle. Il était Flamand.
Ses œuvres sont aussi remarquables par la pureté du style
que par l'habileté de la forme, et il excellait à la fois dans
le genre religieux et dans le genre profane. On connaît de
lui onze messes, huit recueils de motets (plus de cent) à
quatre, cinq et huit voix, soixante-six psaumes de David
(en flamand) à trois voix, de nombreuses chansons fran-
çaises à quatre voix, quarante-six autres motets et diver-
ses autres compositions. Clément fut maître de la chapelle
de Charles-Quiut, à Vienne.
Clément (Jacques), dominicain et régicide, né à Sor-
bon, près Rethel (Ardennes), vers 1567, mort à Sainl-
Cloud en 1589. Esprit faible, imagination déréglée, cédant,
peut-être à l'influence de quelques ligueurs qui s'en se-
raient servis comme d'un instrument docile, il avait vingt-
deux ans quand il conçut et exécuta le dessein d'assassi-
ner Henri III. Il se rendit donc à Saint-ClouJ, où se trou-
vait le roi. Là, muni de lettres de recommandation, les
unes vraies, les autres fausses, il parvint à se ménager un-
tête-à-tête avec Henri III, etlo frappa d'un coup de poi-
gnard mortel au bas-ventre. Au cri de douleur de la vic-
time, les gardes accoururent et tuèrent le meurtrier sur la
fdace. Des ligueurs exaltés, égarés par la fureur de la
utte, approuvèrent seuls le crime ; ils firent du régicide
un martyr et osèrent même demander au pape de le cano-
niser. Le dominicain Guyard, et après lui les Pères Steill
et Dolmans ont soutenu que l'assassin n'était pas Jacques
Clément, mais un protestant qui s'était revêtu de ses haoits.
après l'avoir tué. Ces écrits sans preuves n'ont pas mo-
difié l'opinion.
Clément {dom François), savant historien, bénédictin,
de Saint-Maur, né à Bèze (côte-d'Or) en 1714, mort à.
Paris en 1793. Il est l'auteur de l'édition de 1770, considé-
rablement augmentée, de l'Art de vérifier les dates, do
dom Clémeucet. On lui doit les tomes X et XI de l'Histoire
littéraire de la France, et les tomes XII et XIII du grand
iiecueil des hîstoriejis des Gaules et de la France, commencé
pa-* dom Bouquet. Il entra à l'Académie des inscriptions»
en 1785.
Clément (Charles-François), né en Provence vers
1720. Professeur de clavecin à Paris, il publia: un Essai
sur l'accompagnement du clavecin ; un Essai sur la basse
fondamentale ; deux cantatilles : le Départ des guerriers et
le Retour des guerriers ; un recueil de pièces do clavecin
avec violon ; etc. Il fit pour la Comédie-Italienne, qui
les représenta en 1756, l'adaptation française de deux
intermezzi joués à l'Opéra par les bouffons italiens :
l'un, (7 Paratajo. de Jomelli, sous le litre de la Pipée;
l'autre, la Zingara, do Rinaldo de Capoue, sous celui de-
la Bohémienne.
Clément (Jean-Marie-Bernard), critique français, sur-
nommé par Voltaire PInclenient,né à Dijon en 1742, mort
en 1812. Il abandonna l'enseignement pour les lettres»
fit jouer une tragédie, Médée, qui échoua, et se tourna
alors vers la critique. Il attaqua avec une extrême vio-
lence les écrivains les plus en vue : Saint-Lambert, Vol-
taire, etc., puis rédigea le i> Journal littéraire» (1796) et
le "Journal français». Il a écrit de nombreux ouvrages:
Lettres à M. de Voltaire (1773-1776) ; De la tragédie (1784] ;
Satire sur la philosophie (1778); Petit dictionnaire de la
cour et de la ville (1788); Tableau annuel de la littérature
française (1801); etc.
Clément (Pierre-Louis), né à Castigny (Calvados) en.
1766, mort en 1852, fut député pendant les Cont-Jours,
puis maire de Saint-Lô, qui lui doit le stylobate célèbre
connu d'abord sous lo nom de marbre de Xieux, et aujour-
d'hui sous celui de marbre de Saint-Lô.
Clément (Knut Jungbohn), historien et linguiste
danois, né dans l'île d'Amram (Frise septentr.l en 1803,
voyagea trois ans en Europe et devint, eu 1841, pro-
fesseur à l'université de Kiol. On lui doit, entre autres-
ouvrages estimés : De l'origine des Teutons (1836); le
Monde germanique du Nord (1840) ; Histoii'e de la vie et des
souff'ranci'S des Frisons (1845); Voyages à travers la Frise,
la Hollande et l'Allemagne (1847) ; le Français et sa langue
(1849) ; l'Etat réel de la langue et de la natiotialité du sud-
Jutland (1849) ; la Langue écrite danoise et la Langue popu-
laire du nord du Slesvig (1869) ; etc.
Clément (Ambroise), économiste, né à Paris en 1805,
mort en 1886. Il collabora d'abord au « Journal des écono-
mistes il, puis fit paraître des Becherches sur les cause»
de l'indigence (1846). Il fut l'un des principaux collabora-
tours aux Dictionnaire général de la politique, de Maurice
Bloch, Dictionnaire d'économie politique, etc. Il écrivit
contre les doctrines do Louis Blanc : Des nouvelles idées
de réfoi^ne industrielle, et en particulier du projet d'organi-
sation du travail de M. Louis Blanc (l848); et plus tard,
lorsqu'il fut membre do l'Académie des sciences morales :
Essai sur la science sociale : économie politique, morale,
expérimentale et théorique (1867).
SI
GXXMENT (Jean-Pierro), historien et économiste fran-
çais, né à Urugui^'iiau ou iguy, mort à Paris «n 1870.
Il se distiiitïua surtout par ses iStuiios sur lo ri^yne do
IjOuis XIV : Histoire de la vie et de t'admitiistratioyt de
Colbert 1,1846} ; le (Souvememeiit de Louis A7 V ou la Coui\
l'administrât ion, les finances et le commerce {l&m) ; la Police
de Louis A7 V'(l8û7); Madame de Manlr-xpan et Louis XIV
(1868). Dans le douiaino do l'iiistoiro écunomiqiio, il pultlia ;
Jacques Cœur et C/iarles VJJ, étudo lusturiijuo, précôdco
d'une notice sur la valeur dos aninonnos niuiinaios fran-
çaises (1853); des monograiJhiosd'Enguorrand do Marigny
et de Seniblançay (1857), ot un certain nombre d'articles
dans les principales revues. 11 entra on 1855 i l'Académie
des sciences morales ot politi(iues. C'était un ôrudit précis
et sûr, un esprit ferme ut pondéré.
Clément (Charles), écrivain et journaliste français,
né à Rouen en 1821, mort à Paris on 1887. Outre sa
collaboration à la « Revue des Deux Mondes » et au » Jour-
nal des Débats u, il a publié : Michel-Aîige, Léonard de
Vinci, Raphaël (1861) ; Etudes sur les beaux-arts en France
(1865); Catalogue des bijoux du musée Napoléon 777 (musée
Campana (1862); GfricauU , étude biographique et critique
il868l; Prud'hon, sa vie, ses œuvres et sa correspondance
1872); Léopold Robert d'après sa correspondance inédite
1874); Oleyre, sa vie et ses œuvres (1877). Par le carac-
tère sérieux de ses études, Charles Clément peut être
considéré comme un contitmateur de Gustave Planclie.
Clément (Jacques-Alfred-/'W'x), compositeur et musi-
cographe français, né et mort à Paris (1822-1885). Dès l'âge
do treize ans, il écrivit une messe qui fut exécutée par les
choristes de l'Orphéon de Paris. I! fut, par la suite, maître
de chapelle de Saint-Aufjustin et de Saint-Jjouis d'Antin,
et organiste de Téylise do la Sorbonne. Il lit exécuter, à
la Sainte-Chapelle, une série de morceaux tirés de manu-
scrits du XIII" siècle, qu'il publia sous le titre do Chants de
la Sainte-Chapelle, avec un accompagnement d'orgue. Dans
le même temps, il publiait un Eucoloije en musique selon le
rite parisien (1843), première application d'un système de
transcription du plain-chaut en notation usuelle, et le Pa-
roissien romain (1854). d'après le môme système. Il écrivit
aussi dos motets, chœurs, romances, morceaux de pia-
no, etc. Comme traités didactiques, Félix Clément a pu-
blié : Méthode d'orgue, d'harmonie et d'accompagnement ;
Méthode de musique vocale, graduée et concertante ; Mé-
thode complète de plain-chant, d'après les règles du chant
grégorien; Choix des principales séquences du moyen âge;
Histoire générale de la musioue religieuse ; les AJusiciens
célèbres, depuis le xvi" siècle jusqu'à nos jours; Diction-
naire des opéras {Dictionnaire lyrique), avec Pierre La-
rousse ; Histoire de la ynusique depuis les temps anciens
Jusqu'à nus jours.
Clément de Ris (Dominique, comte), homme poli-
tique, né à Paris en 1750, mort en 1827. Nommé, en 1792,
membre du Directoire d'Indre-et-Loire, où il possédait lo
château de Beauvais, il entra au Sénat après le 18-Bru-
maire. En septembre 1800, pendant un séjour à Beauvais,
il fut enlevé par une bande de faux chouans qui le tinrent
renfermé pendant dix-neuf jours dans un souterrain, après
avoir pillé son château. Sous l'Empire, Clément de Ris fut
nommé comte et questeur du Sénat. Louis XVIII l'éleva,
en 1814, à la dignité de pair de France.
Clément de Ris (Athanaso-Louls Torterat, comte),
littératonr français, né à Paris en 1820, mort à Versailles en
1882. Il devint, en 1878, conservateur du musée do Versail-
les. Parmi les ouvrages do cet écrivain élégant et érudit,
nous citerons : Portraits à la plume (l«53); les Musées de
province l\S59); le Musée royal de J/at/rirf (1859) ; Critiques
d'art et ne littérature (i862); la Curiosité (1863) ; Musée du
Louvre ( 1872-1874) ; les Amateurs d'autrefois (1876) ; la Typo-
graphie en Touraine de 1467 à iSSO (1878).
ClÉMENT-DESORMES (Nicolas), physicien otchiniiste,
professeur au Conservatoire dos arts et métiers, né â
Dijon en 1779, mort à Paris en 1842, lit faire de notables
progrès à la chmiie industrielle. On a de lui, dans les
<i Annales do la chimie a (1801-1830) et dans le " Journal
dol'Ecolo poIytechni(|ue », des mémoires sur l'oxyde et
le sulfure de carbone, l'outremer, la fabrication de l'acide
sulfuriquo, etc. C'est dans son mémoire Du zéro absolu et
du calorique spécifique des gaz qu'il détermine lo rap-
port dos chaleurs spécitiquos des ga2 sous j)rossion ot à
volume constant.
Clementi (Muzio), musicien italien, né à Rome on
1752, mort en Angleterre on 1832, fut l'un des chefs de la
grande école moderne de piano. A l'âge de neuf ans, il
obtint au concours une place d'or^'anisie. Il en avait qua-
torze lorsqu'un Anglais, (|ui voyageait en Italie, émer-
veillé do son talent sur lo clavecin, obtint do son péro
l'autorisation do l'emmener en Anpïetorro, se rhargeani
do sa fonuno. Il ac(]uit nue erande réputation à Lon-
dres, où il devint acronipagnateur de l'Opéra italien.
11 a rompost'i plusieurs recueils de sonates, tout "n so
livrant à l'enseignement. Cependant, une banqueroute lui
ayant fait perdre une somme considérable, il fonda une
maison de commerce do musique ot do fabrication do
pianos, qui bientôt fut en pleine prosnérito.
Clementi est justement considéré comme le chef do )a
meilleure ocolo de mécanisme et de doigté pour lo piano.
Ses compositions, si l'on peut leni reprocher parfois uu6
certaine sécheresse, sont pleines do grâce ot d'élégance.
Elles consistent en cent six sonates et on morceaux divers
pour le piano, auxquels il faut ajouter deux symphonies
ot son Gradua ad Parnassum, ouvrage didactuiuo excel-
lent, ''ont les éditions soni innombrables. I' a publié, on
quatre volumes, une collection superbe do piècos choi-
sies d'orgue otde clavecin dos plus grands maîtres.
CLÉMENTIN n. m. Nom donné aux partisans do Clé-
meni. VII (Kobort de Gonùvo), par opposition aux urba-
iiistos, partisans do son compétiteur llrbain VI. ii Nom
donné aux adhérents doClémont, vicaire général do Rouen,
qui persista â no pas reconnaître losévft(|uos nommés par
Napoléon et institués par le pape après lo Concordat, ii Ro-
ligunix augustin qui a été supérieur pendant neuf ans,
ot qui est redevenu simple religieux, suivant l'ordre établi
par le pape Clément VIlI.
CLÉMENTIN, INE adj. Qui so rapporte A l'un des papes
du iMini de Clenioiit. Il Musée Clémcnfin, ou Pio-Clemrntnio.
Muséo d'antiques, au Vatican. U>\v\ù par Clément XIV. ii
Ligue clémentine. Ligue que le» pnucus ilulions formeront
CLÉMENT
CLEOMÈDE
loi io papu vJiu-
idé à Rome par
9
Clémeiilinc.
recueillies par
contre Charles-Quint, et qui avait pour chef le pape Clé-
ment VII. Il Collège Clémentin, Collège fondé à Rome par
Clément VIII en faveur des Esclavons
nuldes. et transféré à J-Kjrotto sous Ur-
bain VIII.
CLÉMENTINE n. f. Bonnet de soie
noire, qui couvre toute la této et des-
cend jusque sur les oreilles.
• — Garder la clémentine. Chez les augus-
tins, redevenir simple religieux, après
avoir été supérieur. V. clkmkntin.
Clémentine n. f. Bulle do Clément IV
rclalive a l'ordre de Cîteaux. ii Au jduriel,
( ollection de décrétales de Clément V,
Jean XXII, et aussi Recueil de pièces anciennes fausse-
mont attribué au pape saint Clément. V. art. suivant.
Clémentines ou Pseudo-clémentines. On nomme
ainsi un recueil de trois ouvrages : les //omt'/tes c/emen-
tines, les Recoyniaissances et VËpitume, qui racontent les
voyages d'un chrétien de la famille impériale, nommé
Clément, à la recherche de ses parents. Saint Pierre y
est représenté luttant contre Simon le magicien; la doc-
trine semble trahir une plume ébionite. On place générale-
ment la rédaction de cette œuvre singulière, qui n'est pas
sans intérêt, vers Tan 170. Le texte grec des Homélies et
de VEpitome nous est parvenu; nous n'avons qu'une tra-
duction latine des Reconnaissances. L'école de Tubingue
a émis l'opinion que saint Paul est dépeint, dans les Clé-
mentines, sous les traits de Simon le magicien. Quant au
recueil des décrets du concile de Vienne (1311-1312) et des
constitutions du pape Clément V, il fut publié par ce
pontife en 1313. Les Clémentines, insérées dans le droit
canon, font suite au sexte [Liber sextus) , qui fut édité
par Boniface VIIL
Clémentine, planète télescopique, n» 252, décou-
verio en 18¥5, i>ar Perrotin.
ClemenTINUS tClément), médecin italien, qui floris-
sait au xvi" siècle, né à Amelia. Il devint, en 1513, méde-
cin de Léon X. Ses principaux ouvrages sont : Clementia
medicins (1512), et Lucubrationes (1635).
Clemenza di Tito (la), opéra italien, poème de Mé-
tastase, musique de Mozart, représenté à Prague le 6 sep-
tembre 1791. Les états de Bohême avaient demandé cet
ouvrage au compositeur, à l'effet de célébrer le couronne-
ment de Léopold II. Il fut écrit, composé, orchestré, étu-
dié et mis en scène dans l'espace de dix-huit jours ! Aussi,
malgré l'incontestable beauté de certaines pages, la par-
tition de ^i Clemenza di Tito est-elle loin d'atteindre à la
hauteur des grandes œuvres du maître, et elle n'obtint
qu'un succès do politesse. Mozart, d'ailleurs, était déjà
très souffrant à cette époque, et mourait trois mois après
la représentation.
Le poème de la Clemenza di Tito, écrit originairement
pour Caldara (1 73 0, avait été mis en musique, avant Mozart,
par seize autres compositeurs. Enfin, après Mozart, il fut
remis en musique, une dernière fois, par Nicolini.
CléMONT, comm. du Cher, arr. et à 56 kilom. de San-
cerro, au coniluent de la
A, clenche de loquet.
J'
Vi
-^^1^
-h
Grande Sauldre et de la
Nère. en Sologne ; 1.265h.
Moulins.
CLENCHE (klanch' —
do l'allcm. klinke, loquet)
n. f. Pièce principale du
loquet d'une porte, celle
nue le mentonnet reçoit et qui tient la porto fermée. Il On
ait aussi clenchkttk, et clinciie.
CLENCHETTE n. f. Tochn. Syn. de clencob.
ClÉO. M\ th. gr. Danaïde, épouse d'Astéries.
ClÉOBÉE. Myth. gr. Mère d'Eurythémis, épouse do
Tliospios. — Femme de lîosphoros et "mère de Philonis.
GLÉOBIEN {bi-in) n. m. Membre d'une secto fondée par
Clôubius.
ClÉOBIS et BiTON, fils de Cydippo, prôtresso d'Hôra
à Argos. Leur mère at-
tendant vainement un
jour les deux taureaux
blancs qui devaient la
conduire au temple, ils
s'attelèrent au char et
le traînèrent jusqu'au
seuil do l'édifice sacré.
Cydippo demanda à la
déesse d'accorder à ses
lils lo plus grand des
bonheurs. Kn sortant du
temple, elle vit les deux
ieunes cens endormis du
sommeil éternei, ce qui
fut considéré par les
(îrecs commo raccom-
nlissoment do son vœu.
l^es Argiens élevèrent
dos staïues au.x deux frères, et la scèno a souvent inspiré
les artistes.
ClÉOBIUS ou ClÉOBULE, liérésiarquo qui vivait au
r» siècle do notre ère. C'était un compagnon do Simon, dont
il parUitïeilit les erreurs. U devint, plus tard, le chef d'une
secto A laijiiollo il donna sou nom, la •> secte dos cléobions " .
CLÉOBULE (de Cléobule, philos, grocl n. f. Genre do lé-
gummeuses-papilionacéos, tribu des jdiaséolées, compre-
nant uno seule espèce, cjui ost un arbrisseau du Brésil.
Cléobule, philosophe de l'antiquité, placé par Suidas
et Pliitarqiio au nomlyre des sept sages de la Grèce. Il
était né dans la ville de Lindos (ile do Rhodes), dont son
père, Evagoras, était roi. Il fit un voyage en Egypte, re-
vint régner dans l'île do Rhodes après la mort do son
pèro, et mourut vers la i.V olympindo, ftgé de soixante-
dix ans. On lui attribuo des chants, des i|uestions énig-
matiqties posées en vers, au nombre de trois mille, dit-on.
U reste de lui quelques maximes et une lettre adrossào 6
Soinn. dont rautlienticité n'est pas probable.
ClÉOBULÉ. Myih. gr. Fille d'Eole et mère de Myrtilo.
qu'iW'T eut d IltM'més. l-'emme do rAnadien Ale(ts, i|ui
la rendit mère de ("éplH-d et d'Am|)liidamas. — Fomrni'
d'Alnctor ot mèro do Loitos, qui cooduisit los Béoiions un
CUobis et Biton traînant le char
ail^rft.
Cléocère (gr. nat
siège de Troie. — Nymphe, mère d'Euripide, qu'elle eut
d'Apollon. — Femme d'Amyutor et mère de Phénix.
ClÉOBULINE, femme poète et philosophe, née à Lin-
dos, dans l'île do Rhodes (milieu du vi« s. av. J.-C.).
Elle était fille do Cléobule, un des sept sages de la Gréée,
et est restée côlôhro par sa beauté, par ses iogogripheS
et ses énigmes. Voici l'une de ces énigmes : « Une mère
eut douze enfants, et chaoue enfant trente fils blancs et
trente filles noires, lesquels sont immortels, quoiqu'on les
voie mourir tous les jours. » Il s'agit de l'année, composée
de douze mois, lesquels, à leur tour, se divisent en trente
jours et trente nuits. Les énigmes de Cléobuline ont joui,
chez les Grecs, d'une grande renommée. Athénée nous a
laissé le nom d'une comédie de Cratinos, où il est quostiba
de Cléobuline, sans doute la fille de Cléobule.
CLÉOCÈRE ou CLEOGERIS (klé, sé-riss) n. m. Genre d'in-
sectes, lépidoptères famille
des acronyctidés. renfer-
mant des noctuelles bom-
byciformes à thorax ar-
rondi, à antennes crénelées
ou subpectinées chez les
mâles, à peine dentelées
chez les femelles. (Le cleo-
ceris, type du genre, est
une belle noctuelle jaunâ-
tre de France, dont la che-
nille vit entre les jeunes
feuilles des chênes qu'elle réunit avec de la soie ; elle se-
chrysalide dans un cocon informe dans les broussailles.)
ClÉOCRITE, Athénien qui vivait vers la fin du v" siècle
avant notre ère. Il était céryce ou héraut des mystères,
lorsqu'il fut exilé par les trente tyrans. Il se joignit,
l'an 404. à Thrasybule et aux bannis qui rétablirent la dé-
mocratie. Pendant une trêve, après la bataille de Muny-
chie, il adressa aux soldats du parti opposé un discours
dont Xénophon nous a transmis la substance.
Cleod^OS ou ArrhidÉE. Myth. gr. Fils d'HylIos
et peiit-fils d'Hêraklès. (Il fut le chef des Doriens et les
conduisit dans la région du mont Œta, dans la Dryopidc,
qui reçut alors le nom de Doride.)
ClÉODÈME, ingénieur grec, qui vivait dans la seconde
moitié du m* siècle de notre ère. Il reçut avec Athénée,
sous le règne de Gallien. la mission de mettre en état do
défense les places de l'empire ravagées par les Goths-
Gibbon ridoniifie avec Cléodème d'Atîiènes, qui repoussa
de l'Attique, on 267, un parti de Goths.
ClÉODICÉ. Myth. gr. Mère d'Asopos, qu'elle eut d'Hi-
méros. — Fille de Priam et d'Hécube.
ClÉODORA. Myth.gr. Danaïde. fiancée de Lises. — Mère
de Parnassos, qu'elle eut de Poséidon ou de Cléopompe.
CLÉODORE ou GLEODORA {klé) n. f. Genre de mollus-
ques ptéropodes thécosonies, famille des cavoliniidés,
renfermant des animaux â manteau muni d'appendices
latéraux très courts, ou en étant complètement dépourvu,
à coquille fragile, en prisme triangulaire, transparente.
(Les nombreuses espèces de cleodora soin répandues dans
toutes les mers; les formes fossiles apparaissent dans les
terrains tertiaires. La cleodora cuspidata, de l'Atlantique,
ne dépasse p.T,s 20 millimètres do long. Dans le sous-genre
baiantium, la taille est beaucoup plus grande.)
ClÉŒTAS, architecte grec, qui vivait sans doute à la
fin du vi* siècle avant notre ère. Il construisit Vaphesis ou
barrière d'Olympie, c'est-à-dire l'édifice, situé en avant do
l'hippodrome*, qui contenait les stalles où se tenaient les
chars en attendant lo moment de se mettre en ligne pour
la course. (Cette barrière servit de modèle à celle de t^yis
los hippodromes grecs, et, plus tard, des cirques romaiûg.)
CLÊOGENEi /(;/<') u. m. (îenro d'insectes lépidoptères géo-
méiriiios, famille des dendrométridés, comprenani des pha-
lènes à antennes très longues,
pectinées chez les mâles, â
trompo développée, â ailes
rondes.
— Encycl. Les eîéogèn-js
sont de taille moyenne, unico-
lorcs.avec les ailes arrondies :
les mâles volent en plein jour;
les femelles, plus petites, sont ^^BH^ \tj ^^àl*S^'
nocturnes. Los chenilles bos- ^^^^ v ^&^
suées, assez courtes, sont CK»os*ne f-r u.ii v
encore mal connues, car ces
phalènes sont propres aux régions montagneuses ot vivent
â une grande altitude. Citons lo clcogene tinctoria (Alpes);
10 cleogene peletieraria (Pyrénées).
ClÉOMBROTE, général spartiate du temps deseuerros
médiqucs. U était trère de Léonidus, et fut le pèro do Pau-
sunias, ({ui commanda los Grecs dans la seconde guorro
médiquo.
ClÉOMBROTE I»', roi do Sparte, do 380 â 371 av. J.-C.
11 était fils de l'ausanias II et succéda â son frère Agési-
polis : il fil deux expéditions mallioureuses contre lesTIié
bains, en a7S et 37H ; il les chassa de Phocido en 374 ;
mais, en 371, il fut vaincu et tué â la bataille do Leuctros.
ClÉOMBROTE H, roi de Sparte, de 243 â 240 av. J.-C.
Il parvint par ses intrigues à faire déposer son beau-pèro
Léonidas et à lo remplacer. Il fut déposé lors du retour do
Léonidas ; il échappa à la mort, grâce â rintercossiou do
sa feiiime Chèlonis.
ClÉOMBROTE, philosopho grec do l'école acadtSmiquo.
né à Ambracio. Il fut disciple lYo Socrato. Ou raconte qu'il
so précipita dans la mer après la lecture du J*hédon, uAn
de jouir plus tôt dos félicites do l'autre vie.
CLÉOMÉn.m.Gonro do capparidacéos, typo do la tribu
dos cléomées, t*omprenant uno centaine u'espèces. qni
croissent dans les régions chaudes du globe ; quelques-
unes vivent sur les cétes de Iji M('diterranée. (Ce sont dos
herbes ou des arbrisseaux glabres ou glanduleux.)
CLÉOMÉES n. f. pi. Tribu de la famille des canparjda-
cées. ayant pour type lo genre cléomé, — Une clkomkk.
ClÉOMÈDE, athlète grec, célèbre par ses victoires au
pugilat. .\ux jeux do la i.xxi* olympiade, il tua â Olympie
son adversaire, Icéos d'Epidaurè, et. quoique vainqueili'.
il 80 vit refuser lo prix. Il en penlit la raison. Pe retour
ii Asiypahea, sa palno. il fut pris d'un accès do fureur
dans iin gymnaso, dont il renversa los colonnes. Suixuuto
CLEOMÈDE — CLEOPATRE
enfants périrent. Cléomêde se réfugia daas uu templo
d'Athéna, et ue reparut plus. En vertu d'un oracle, on lui
rendit des honneurs divins.
Cléomêde, astronome grec, qui vivait sans doute à la
fin du 1" siècle avant notre ère. Il est l'auteur d'un traité en
deux livres, intitulé Théorie des mouvements circulaires des
corps cêlesles. {C était surtout une compilation, mais faite
d'après de bonnes sources, notamment d'après Posidonios.
Cléomêde y résume la science astronomique des stoïciens.)
CLÉOBAELLE n. f. Bot. Syn. de cléomk.
ClÉOMÈNEI", roi de Sparte, de 519 à 490 av. J.-C. Il
combattit les ArgieQS,les vainquit àTirynthe, mais échoua
devant Argos, que défendait l'héroïne TélésiUe à la tête
des femmes de la cité. Après avoir aidé Athènes à chasser
les Pisistratides (en 510), il soutint dans cette ville Isago-
ras et le parti aristocratique contre Clisthène. mais fut
chassé de la citadelle. En 500, il refusa de défendre les
Ioniens contre les Perses. En 491, il attaqua Egine, qui
s'était soumise aux Perses, et la força de livrer des otages.
Il noua des intrigues avec la Pythie pour obtenir la dé-
position de son collègue et adversaire Démarate. Ces in-
(rigues ayant été découvertes, Cléomène s'enfuit en Thes-
salio. Rappelé à Sparte, il se tua dans un accès de folie.
Cléomène n, roi de sparte, régna soixante ans, de
370 à 309 av. J.-C. Il était fils de Cléombrote I". et frère
d'Agcsipolis II, à qui il succéda. Il ne joua qu'un rôle effacé.
Cléomène in, roi de Sparte, régna de 236 à 222, et
fut le dernier prince de la famille des Agides. Poussé par
sa femme Agiatis, veuve d'Agis IV, il reprit les plans
d'Agis, et entreprit de restaurer l'ancienne Sparte, les
institutions de Lycurgue. Il voulut gagner d'abord l'armée
par de glorieuses expéditions. En 227, il attaqua la ligue
acuéenne, c'empara de Mantinée, d'Orchomène, de presque
toute l'Arcadie, et menaça Argos. En 226, il battit Aratos
au pied du Lycée ; il le vainquit encore l'année suivante
(?25). Fort de ses succès, il revint pour abattre l'oligar-
chie Spartiate. Il surprit la ville, fit massacrer les éphores,
remplaça le sénat par des magistrats appelés patronomes,
réiaolit la royauté dans ses droits primitifs, compléta le
nombre des citoyens en incorporant des Laconiens dans
la cité, procéda à un nouveau partage des terres, remit
eo vigueur les lois de Lycurgue : discipline, éducation,
repas publics, exercices, etc. Mais la guerre éclata de
nouveau avec les Achéens. Cléomène les battit plusieurs
fois, et remporta une victoire décisive près de Dymé.
Aratos appela à son secours Antigone Doson, roi de Ma-
cédoine. Cléomène dut reculer devant les Macédoniens et
ne garda qu'une partie de l'Arcadie (2231. L'année sui-
vante, AntiÊTone menaça la Laconie. Cléomène se posta
sur la frontière, et fut vaincu à Sellasie (222). II renonça
à la lutte et s'enfuit en Egypte, auprès de Ptolémée
Evergète. Il se brouilla avec Ptolémée Philopator, suc-
cesseur d'Evergète. fut emprisonné, s'évada, cnercha vai-
nement à soulever le peuple d'Alexandrie, et finit par se
tuer (220).
Cléomène, administrateur grec, orip^inaire de Nau-
cratis. mort vers 323 avant notre ère. Il fut chargé par
.Vlexandre de diriger la construction d'Alexandrie, et, plus
tard, d'administrer le district d'Arable et de percevoir les
impôts au bord de la mer Rouge. Il s'enrichit par ses
exactions, surtout en accaparant les blés. Il fut mis à
mort par ordre de Ptolémée, fils de Laos, qui s'empara do
sa fortune (8.000 talents).
Cléomène, statuaire athénien, qui vivait probable-
ment au i*"" siècle avant notre ère. Il exécuta les Thespiades
qui décoraient le portique construit par Asinius Pollion,
vers l'an 39. Ces Thespiades étaient sans doute imitées
des statues de Muses qu'avait exécutées Praxitèle pour
la ville de Thespies, et qui avaient été rapportées à Rome
par Mummius. — Ci.èomene, fils d'ApoUodoros, d'Athè-
nes, sculpteur dont le nom se lit sur la base de la Vénus
de Médicis. (L'inscription, il est vrai, est suspecte ; et l'on
ne sait ni s'il faut identifier ce Cléomène avec le précé-
dent, ni même s'il a réellement existé.) — Cléomèiie, fils
de Cléomène, d'Athènes, auteur de la statue du Louvre,
à laquelle on donne, à tort, le nom de Germanicus.
GlÉON, orateur et homme d'Etat athénien, mort l'an
422 av. J.-C. Il avait hérité de son père un atelier de
tannerie, exploité par des esclaves; d'où le surnom de
corroyeur que lui donne Aristophane. Cléon débuta dans
la carrière politique en attaquant Périclès ; après la
mort de ce dernier (429j, il acquit une influence prépon-
dérante, et devint le chef du parti populaire. Adversaire
de Sparte, il était partisan de la guerre. Lors de la ré-
volte de Mitylène (427), c'est lui qui fit passer le décret
de mort contre les Mityléniens, décret qui, heureusement,
ne fut pas exécuté. En 425, mis en demeure par ses enne-
mis d'suler commander l'armée, Cléon s'empara de Sphac-
térie, sur la côte de Messénie. Il fit voter ditférentes mesu-
res très démocratiques, fit porter le salaire des juges de
2 â 3 oboles. En 424, il fut violemment attaqué et mis en
scène dans lesrAeiVi/i>r«d'Aristophane. En 423, il fut envoyé
contre le gZ-néral Spartiate BrasidasenChaIcidique.il s'em-
para des villes de Torone et deMendc. et vint mettre le siège
dçvant Ampbipolis. Une grande bataille s'engagea sous les
murs de cotte ville ; la victoire resta aux Lacédémoniens ;
mais les deux gf^néraax, Brasidas et Cléon. y perdirent la
vie (422). CléoQ a été jugé sévèrement par les écrivains du
parti aristocratique, par Thucydide qu'il avait fait exiler,
par Aristophane qu'il avait pour-
saivi en justice. On ne peut douter,
d^ moins, qu'il n'ait été un orateur
de grand talent.
Cléon, sculpteur grec, né à
Sicyone vers l'an 376 av. J.-C-, dont
los principales œuvres nous sont
connues par Pline et par Pausanias.
Cétaiont deux statues do Jupiter
00 bronze, une d'Admètc, une Vé-
rins d'airain, des statues d'athlètes.
f^ a retrouvé, dans les fouilles
d Olympie, deux bases de statues
portant sa signature.
CLÉONEouCLEONU8(W^-0-n»«) CTéone {gr. d'un tiers)",
n. m. Genro d insectes coléoptères,
rypo de la tribu des cléoninés comprenant de grands cha-
rançons répandus dans les régions tempérées et déserti-
ques de l'ancien monda
— Encycl. On connaît plusieurs centaines d'espèces de
cléones; l'Europe en possède à elle seule cent dix, répar-
ties dans dix-neuf sous-genres. Vivant dans les lieux ari-
des et incultes, au pied des plantes, sous les pierres, etc.,
les cléones subissent leurs métamorphoses sous terre ;
leurs larves vivent dans des composées, des borraginacées,
des chénopodiacées, etc. Leur taille varie de 15 à 40 milli-
mètres; ils sont ordinairement grisâtres, marbrés, cou-
verts d'une pulvérulence blanche ou jaune.
CleonÉ. Myth. gr. Une des douze filles d'Asoposetde
Méthone. Elle donna son nom à la ville de Cléones, en
Argolide.
Cléones, ville de l'ancien Péloponèse, aujourd'hui le
hameau de Klenœs, près de la route de Némée à Corinthe.
ClÉONICE, jeune fille grecque, remarquable par sa
beauté et les grâces de son esprit (v s. av. J.-C). Elle fut
aimée de Pausanias, à l'époque où, enorgueilli par sa vic-
toire de Platée, il cherchait à devenir le tyran de sa patrie.
Il venait de s'emparer de Chypre, puis de Byzance, quand
il vit la belle Cléonice. II se la fit amener une nuit, la tua
par suite d'une méprise, et en eut de grands remords.
GLÉONIE {ni) n. f. Genre de labiées, tribu des scutella-
rinées, renfermant une seule espèce, qui est une herbe
annuelle croissant dans la partie occidentale du bassin mé-
diterranéen.
CLÉONINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères rh}n-
chophores, famille des curculionidés, dont le genre cU'one
est le type. — Un CLKnNiNÉ.
— Encycl. Les cléoninés se caractérisent par leurs an-
tennes coudées de douze articles, leur bec épais, peu al-
longé ; leurs formes sont robustes, leurs téguments épais et
durs, leur taille est ordinairement grande ; ils sont ailés ou
aptères, assez allongés. Genres principaux : cléone, bothy-
nodère, pachycère, diastochèle, etc. Beaucoup d'auteurs ont
supprimé cette tribu, qu'ils ont soudée avec celle des lixinés.
CLÉONTME ou CLEONTMUS [klé, tnuss) n. m. Genre
d'insectes hyménoptères térébrants entomophages, famille
des chaicididés, tribu des eurytomidés.
— Encycl. Les cléonymes sont de minuscules insectes à
corselet carré, à abdomen ovale; les quelques espèces
connues habitent l'Europe, he cleo7\y7)iu-s depressus vit, en
France, à l'état de larve, en société, près des nœuds infé-
rieurs des roseaux.
ClÉONYME, deuxième fils de Cléomène II, roi de
Sparte. Il disputa vainement le trône à son neveu Areus
(309), fut envoyé en 303 au secours des Tarentins, et tenta
de se créer une souveraineté dans la Grande-Grèce. Il
prit Thurium, exerça la piraterie, et domina quelque
temps Corcyre. Plus tard, il proposa à Pyrrhus, roi
d'Epire, de conquérir la Laconie. Il dirigea lui-même
contre sa patrie cette expédition, qui échoua.
ClÉOPAS et non ClÉOPBAS, un des deux disciples
auxquels, selon l'Evangile de saint Luc, Jésus apparut
sur le chemin d'Emmaùs après sa résurrection. Il n'est
mentionné que cette seule fois dans les livres du Nouveau
Testament. On a voulu l'identifier avec Clopas, mais à tort.
ClÉOPÂTRE. Myth. gr. Fille d'Idas et de Marpessa, et
femme de Méléagre. (Elle mourut du chagrin que lui
causa la mort de son mari.) — Une des Danaides, fiancée
d'A^énor. — Fille de Tros et de Callirhoé. — Fille de Borée
et dOrithyie. (Elle épousa Phinée, dont elle eut Plexippe
et Pandion.)
ClÉOPÂTRE, seconde femme de Philippe, roi de Ma-
cédoine. Elle était nièce d'Attale, un des généraux macé-
doniens. Philippe l'épousa en 337, après la répudiation
d'OIympias. Elle eut de lui un fils fKaranos) et une fille
(Europe). Après l'assassinat de Philippe, elle chercha à
s'emparer du pouvoir pour son fils. Ma. s Olympias déjoua
ses plans et la força de se pendre; suivant Pausanias,
elle l'aurait même fait rôtir à petit feu.
ClÉOPÂTRE, fille de Philippe de Macédoine et d'OIym-
pias, sœur d'Alexandre le Grand, morte l'an 308 av. J.-C.
Elle épousa en 336 Alexandre, roi d'Epire; c'est pendant
les noces célébrées à .^^gîe, en Macédoine, que Philippe
fut assassiné. Cléopâtre devint veuve en 326. Retirée à
Sardes après la mort de son frère Alexandre le Grand,
elle fut recherchée en mariage par tous ses capitaines,
qui espéraient ainsi acquérir des droits à la couronne.
Elle s était décidée pour Ptolémée, et se préparait à
passer en Egypte, lorsque Antigone la fit assassiner.
ClÉOPÂTRE, reine d'Egypte, morte vers 174 av. J.-C,
fille d'Antiochos III le Grand. Elle épousa, en 193,
Ptolémée V Epiphane , et reçut en dot la Cœlésyrie.
Devenue veuve en 18i, elle gouverna l'Egypte, comme
tutrice de son jeune fils Ptolémée Philométor, s'opposa
aux vues ambitieuses de son père, qui voulait reprendre
la Cœlésyrie, et qui menaçait l'Egypte.
ClÉOPÂTRE, reine d'Egypte, fille de la précédente et
de Ptolémée V. Elle fut mariée d'abord à son frère Ptolé-
mée VI Pliilométor. Veuve en 146, elle épousa son autre
frère Ptolémée VII Physcon. Bientôt répudiée, elle se re-
tira près de son gendre Démétrios Nicator, roi de Syrie.
ClÉOPÂTRE, reine de Syrie, fille do la précédente,
morte vers 121 av. J.-C. Mariée d'abord à Alexandre Bala,
usurpateur du trône do Syrie (149), elle épousa ensuite
Démétrios Nica-
tor.celui-ci, pen-
dant sa captivité
chez les Parthes,
épousa la prin-
cesse parthe Ro-
dogune. Cléopâ-
tre so vengea do
cette trahison on
se mariantdeson
côté avec Antio-
clios VIL Elle fit
tuer Démétrios à
son retour. Elle assassina encore son propre fils Séleucos,
qui prétondait à la couronne, et mit sur le trône son autre
fils Antiochos VIII Grvpos. Comme le nouveau roi voulait
gouverner sans elle, elle tenta de l'empoisonner; mais An-
tiochos, prévenu à temps, la força de boire la coupe, t 'est
cet événement qui a fourni à Corneille la catastrophe do
sa tragéoio do fiodor/une.
ClÉOPÂTRE, reine d'Egypte, sœur do la précédente,
morte vers 89 av. J.-C. EUodovint la femme do son oncle
Monnaie de Cléopâtre, de Syrie.
S2
Ptolémée Physcon, et, après la mort de celui-ci, régna
d'abord concurremment avec son fils aîné Ptolémée
Lathyre; mais, en 109, elle excita contre lui la populace
d'Alexandrie, le contraignit à s'enfuir, et appela â lui suc-
céder son second fils, Ptolémée Alexandre. Celui-ci, re-
doutant le sort de son frère, fit mettre à mort Cléopâtre.
Elle avait eu trois filles : Cléopâtre, Cléopâtre Tryphène
et Cléopâtre Séléné.
ClÉOPÂTRE, reine d'Egypte, fille de la précédente.
Elle épousa d'abord son frère Ptolémée VIII Lathyre.
Bientôt répudiée , elle épousa , en 117, Antiochos de
Cyzique, qui disputait la Syrie à son frère Antiochos VIII
Grypos. Prise dans Antioche, elle tomba aux mains de sa
sœur Cléopâtre Tryphène, femme de Grvpos, qui la fit
tuer (116 av. J.-C).
ClÉOPÂTRE Tryphène, reine de Syrie, sœur de la
précédente, morte vers 115 av. J.-C. Elle épousa
Antiochos VIII Grypos, et fit tuer sa sœur Cléopâtre,
femme d'Antiochos de Cyzique, à Antioche. Une année ne
s'était pas écoulée qu'elle tombait entre les mains d'An-
tiochos de Cyzique, qui l'immola aux mânes de sa femme.
ClÉOPÂTRE Séléné, reine d'Egypte, puis de Syrie,
morte vers 76 av. J.-C, était sœur des deux précédentes.
Elle épousa successivement son frère Ptolémée VIII La-
thyre, Antiochos IX Epiphane, et Antiochos X Eusèbe.
Elle fut mise à mort dans la forteresse de Séleucie par
Tigrane, roi d'Arménie, qui venait de s'emparer de la
S^rie.
Cléopâtre, reine d'Egypte, fille de Ptolémée Aulète,
née l'an 69, morte l'an 30 âv. J.-C. Ptolémée avait légué
le trône à Cléopâtre et à son fils aîné, à condition qu'ils
s'épouseraient. Mais Ptolémée Dionysos, jaloux de régner
seul, exila sa sœur. Quand, après Pharsale, César entra
dans Alexandrie, Pothin, ministre favori de Ptolémée, le
traita avec la plus grande hauteur et souleva contre lui
les troupes aguerries de l'Egypte et la population de la
ville. En réponse. César appela secrètement Cléopâtre,
qui s'introduisit dans le palais, cachée dans un paquet de
bardes. La beauté do Cléopâtre, sa grâce et son esprit
achevèrent ce que la politique avait commencé. Le roi
dut se récon-
cilier avec sa
sœur. Ce pre-
mier échec
des ministres
en nemis d©
Rome fut bien-
Cartouche des noms de Cléopâtre.
Cléopâtre et Antoine (monnaie).
tôt suivi de leur perte. Cependant, Ptolémée, révolté contre
César, se noya dans un combat, et Cléopâtre épousa son plus
jeune frère.'Retenu par de grandes afiaires autant que par
son amour. César resta encore quelques mois en Egypte.
Quand il entra à Rome en triomphateur, en 45, il fit venir la
reine, dont la
statue fut pla-
cé e dans le
temple de Vé-
nus.
Après la
mort de César,
Antoine se
chargea des
afl'aires d'O-
rient. Afin de
le séduire à
son tour, Cléo-
pâtre alla au-devant de lui dans une galère aux rames d'ar-
gent, aux voiles de soie et de pourpre; elle-même était éten-
due sous une tente de drap a'or, parée comme Vénus; ses
femmes étaient en nympbes, déjeunes garçons en Amours :
n C'est Vénus qui vient trouver Bacchus, " disait-on. Ebloui
par cette femme élégante et lettrée, qui parlait six langues
et savait lui tenir tète dans lesorgies, Antoine oublia tout et
devint l'instrument de cette reine ambitieuse. Alors, com-
mença la vie inimitable, où les excès et les fantaisies de
toutes sortes étaient poussés jusqu'au fantastique. C'est
dans ces festins avec Antoine que
Cléopâtre, blasée, faisait fondre des
perles dans du vinaigre et les bu-
vait. Par contraste, il leur arrivait
de courir les rues, battant les pas-
sants, visitant les mauvais lieux.
Antoine fut enfin contraint de ren-
trer à Rome. Mais, en 36. il revenait
en Egypte et sa passion le repre-
nait avec plus de violence que ja-
mais. Il en vint à oublier qu'il était
Romain, et se conduisit en rebelle.
Octave résolut d'en finir avec son
rival. Cléopâtre arma une flotte
considérable, et la rencontre eut
lieu près d'Aciium. Quand la reine
vit la fortune se tourner contre An-
toine, elle prit la fuite. Antoine !a
suivit et ils revinrent en Afrique(3i).
Bientôt, les orgies recommencèrent. Ils formèrent la So-
ciété des Inséporahles dans la mort. Cependant, ils es-
sayaient de négocier; mais, en secret, Cléopâtre trahissait
Antoine. Octave s'avança vers l'Egypte. Cléopâtre lui livra
Alexandrie et fit porter la fausse nouvelle de sa mort à
Antoine, qui se tua. Puis elle tenta de séduire Octave.
Mais, où le héros et le soldat avait succombé, le politique
fut impassible. Ne voulant pas servir d'ornement au
triomphe d'Octave, Cléopâtre se fit apporter un aspic,
cacbé dans un panier de figues.
On la trouva morte, parée de ses
l.abits royaux (15 août 30). Elle
fut ensevelie avec son amant.
Son fils Césarion, pour lequel elle
avait obtenu des triumvirs le ti-
tre de « roi d'Egypte », fut tué.
Octave laissa la vie aux autres
enfants de Cléopâtre.
Cléopâtre, tragédies de di-
vers autours , parmi lesquelles
nous citerons : Cléopâtre captive,
de Jodelle (1552). [Elle est écrite
on vers de dix pieds et, quoi-
qu'elle no soit qu'un simple récit dialogué des événements,
elle excita en son temjts un véritable enthousiasme]; —
la Mort de Cléopâtre, par Chapelle (1680), œuvre non sans
Cléopâtre. d'après
une moiiDaie.
Médaille de Cléopâtre
Séléûé.
Cléophane (gr. nat.).
S3
valeur, où l'on remarque dos scènes très pathétiques; —
CléopAtre, par Marmontol (1750), tragédie insignitianto.
(On no son souvient qu'à cause d'un aspic automate, do
Vaucansun, qui jouait très bien son rôle dans !a pièce]; —
Cléopdti'e. iragi'die de Soumet (Odéon, 1824) ; — Ctêopàtrc,
tragédie do M""' Km. dotîirardiû {18t7).
ClÉOPÂTRE SÉLÉNÉ, reine de Mauritanie, née on 40
av. J.-C, lillo d'Antoine et de la grandi' Cléopâtro. Après la
prise d'Alexandrie par Octave, elle i'ut cmmenco à Rome
avec son frère Alexandre Hélios (29), adoptée et élevée par
Oetavie, après avoir figuré dans le triomphe du vain-
(|ueur. Mariée par Auguste à Juha H, roi de Mauritanie,
elle transporta à la cour de Césarée le goût des arts do
la Grèce. Klle eut doux enfants : Ptolémée, roi de Mauri-
tanie, et Drusilla.
ClÉOPÂTRE, planète télescopique, n* 216, découverte
on 1880, par Falisa.
CLÉOPHANE ou CLEOPHANA (A7ri) n. f. Genre d'in-
sectes lépidoptères, type do
la famille dos cléuphanidés,
comprenant dos noctuelles
à corps complètement velu,
crête en dessus, et dont les
chenilles allongées vivent à
découvert sur les plantes
hasses et se chrysalident
dans des coques solides,
papyracées, rilécs contre les
ti»os. (L'espèce la plus commune est la cleophana antir-
rliini, do la France méridionale, dont la chenille se trouve
en juillet sur la scabiosa ocftroleuca.)
CLÉOPHAMDÉS n. m. pi. Famille d'insectes lépidoptè-
res noctuôliues, comprenant les cleophana^ xylocampa, et
autres genres à thorax présentant une huppe formant
capuchon, à attdomen de longueur moyenne, à ailes entiè-
res. — Un CI,h:0PHANIDÉ.
GlÉOPHILÉ. Myth. gr. Femme de l'Arcadien Lycur-
gue et mère d'Ancée, d'Epochos, d'Ampliidamas et d'Iasso.
GlÉOPHIS, reine des Assacéniens, petite peuplade de
l'Inde. Attaquée par Alexandre le Grand, dans Massaga,
sa capitale, elle se défendit vaillamment, mais dut se ren-
dre avec son fils, alors en bas âge. Elle fut bien traitée
par Alexandre, et eut môme do lui un tîls, appelé aussi
Alexandre, qui succéda à Cléophis.
GlÉOPHON, démagogue et orateur athénien, mort l'an
405 av. J.-C. Suivant Aristophane, il était Thrace d'ori-
gine. Un des chefs du parti démocratique, il fit à plusieurs
reprises voter la continuation de la guerre contre Sparte,
et combattit vigoureusement l'aristocratie. Il fut condamné
à mort pendant le siège d'Athènes par Lysandre. Les poè-
tes comiques l'ont souvent attaqué.
GléoPHON, le Tragique, poète tragique athénien
(IV* s. av. J.-C). Il était fort estimé d'Aristote, qui insiste
principalement sur le caractère réaliste de sa poésie.
Nous connaissons par Suidas les titres de quelques-unes
de ses pièces : Action, Amphiaraos, Achille, les Bacchantes,
Thijeste, Ti'U^phe, etc.
CLÉOPHORE n. m. Bot. Syn. de latamer.
ClÉOPOMPE. Myth. gr. Père de Parnassos, qu'il eut
do la nymphe Cléodora.
GlÉOSTRATE, astronome grec, né à Ténédos (v« s.
av. notre ère). Il passe pour l'inventeur de l'octaétéris ou
cycle do huit ans, dont on a également attribué la dé-
couverte à Eudoxe. D'après Pline, il imagina le système
des signes du zodiaque.
GlÉOSTRATE, jeune Thesçien, que le sort avait dési-
gné pour être otlort en sacritice à un dragon qui dévas-
tait la contrée. Ménestrato, son ami^ le sauva en tuant le
monstre.
Gléothère. Myth. gr. Une des filles de Pandaro ou
Paiidart-e.
GlÉPHIS on KlEPH. élu roi des Lombards en 573,
mort en ô75. Il fut porté au trône par les seigneurs lom-
bards après la mort d'Alboin. Il se fit haïr par ses cruau-
tés, et fut assassiné après dix-huit mois de règne.
CLEPHTE et plus souv. auj. KLEPHTE {klèfC — du gr.
kléptês, voleur; gr. moderne ArM/j/f/t's, brigand)
n. m. Montagnard libre do l'Olympe et du
Pinde, qui vit surtout de brigandage : Les
montagnes Ji'unt jamais manqué de Orifjands ou
ï/l' cLKPHTi;s. (E. About.)
CLEPHTINE {klf^-flin — du gr. kléphtês, vo-
leur) n. f. l^erit bâtiment grec, armé on course.
CLEPHTIQUE (A:/^-/'/i70 adj. Qui appartient,
qui a rapi)urt aux clephtcs.
CLEPSIAMBE ikli^-psi] n. m. Antiq. gr. In-
stnimeiil do musique do forme inconnue, il Air
di' musique particulier, il Poésie que l'on chau-
lait sur ooi air.
CLEPSINE {klé-psin') n. f. Genre d'anné-
lides hirudinéos, type de ta tribu des c.lvpsi-
ninés, comprenant dos sangsues à corps largo,
onroulable, à bouche placée au fond d'une
ventouse, à segments comportant chacun trois anneaux.
— Encvcl. Les <:/'7>.9ïnes sont essentiellement aquatiques
ot se nourrissent de mollusques. Les nombreuses espè-
ces sont répandues dans les eaux douces do France :
r:lopsino tachetée {clepsina mnculosa), noire tachetée do
rouge; rlrp.tina hioculata, etc.
CLEPSININÉS (kl,f-psi) n. m. pi. Tribu d'annélidos hiru-
dinécs, famillo des rhynchobdellidés, comprenant les gen-
res cAepsim., hxmentaria, etc. ~ Un clkpsinink.
GlepsydRE, fontaine d'Athènes, située ù l'angle nord-
ouost de rA<TopoIo. On y descend par Vescalier de l'an.
Elle est enfermée aujourd'hui dans la petite chapelle by-
zantine dos Sai7ïtS'ApMres. Son eau a un goftt légèrement
saumâtro, et l'on croit qu'elle communique avec la mer.
CLEPSYDRE (kh^-psidr' — gr. klepmdra; do kli^ptcm,
cacher, ot udt)r, eau) n. f. Sorte d'horloge antiq. ;e, dotit
te mouvement était dfl h l'orouloment d'un liqiiidn ■ Uhar-
temar/ne , au rx" so^cli', rerul en prissent du cahfe Uaroun-
al-Iianchid une cr.ia'HvnuK mai/n tfiipie. il Nom donné à diver-
ses mardiinoH hydrauliques dont se servair^nt Ion anciens.
— Encycl, Môcan. Vitruve attribue rinvention de la
ctepaydrc ù CtésihiuB, mécanicien célèbre, qui vivait ou
CLÉOPÂTRE — CLÉREMBAULT
Clcpaino.
Fig. 1. Cleps:
Fig. 2. Clepsydre. (Réservoir.)
I^pyptc vers l'an I24 av. J.-C; mais on sait que, bien
avant Ctésibius, elle était en usage en Chine, en Egypte.
Kilo était connue dans les Gaules avant
l'arrivée de César, qui fut étonné do l'y
trouver.
Vers la gaucho de la figure i, une
statuette d'enfant laisse tomber, de ses
yeux ou de sa bouche, l'eau qui ali-
mente la clepsydre. Cette eau provient
d'un réservoir à écoulement constant.
Elle est reçue dans un vase qui sert do
socle à l'appareil. Son niveau monte
dans ce vase avec uno vitesse uniforme.
A la surface de cette eau fiotto un mor-
ceau de liège qui supporte, fixée sur
une tige de bois, uno autre statuette
s'élevant en môme temps que l'eau (à
droite de la figure), et qui montre, du
bout de sa baguette, des divisions éijui-
distantes, tracées le long d'une colonne
surmontant le socle. Le temps que la
baguette de l'enfant met à passer d'une
division à la suivante est donc toujours
le même, et représente une fraction
déterminée du jour, — par exemple, ou
1 heure, si l'écoulement, a été ménagé
de manière que la baguette emploie juste 24 heures pour
parcourir la longueur de la colonne.
Imaginons, derrière la clepsydre, et caché par un mur,
un réservoir A {fig. 2), qui est alimenté cunstamment
par un robinet B. Cette eau,
pour passer dans la sta-
tuette, s'échappe par l'ori-
fice C, qui est plus petit que
le robinet B. Par suite de
cette disposition, le niveau
du liquide tend à s'élever de
plus en plus daus le réser-
voir A. Mais une décharge
latérale D s'y oppose, en
laissant sortir l'excédent
du liquide, dont le niveau
conserve ainsi une hauteur
invariable; l'écoulement
s'effectue donc avec une vi-
tesse également invariable.
Chez les anciens, le jour
était compris entre le lever et le coucher du soleil. Ctési-
bius avait installé dans le socle de la clepsydre un méca-
nisme qui faisait faire chaque jour à la colonne horaire
un 365" de tour, annuel correspondait une graduation diffé-
rente, calculée sur la longueur prévue du jour qu'il s'agis-
sait de mesurer. De cette
manière, la colonne fai-
sait un tour complet au-
tour de son axe en un an.
CLEPTE [klèpt') ou
C L E P T E S {klé -ptèss )
n. m. Genre d'insectes
hyménoptères, type de la
tribu dos cleptinés, renfer-
mant de petits insectes
élégants et vifs, ornés de
brillantes couleurs, à ab-
domen ovale, pointu, ter-
miné par une tarière.
— Encycl. On connaît
une trentaine d'espèces
de cleptes, réparties sur tout le globe ; le genre voisin dans
la tribu [adt-lphe) est propre au Mexique. Ces insectes sont
parasites à la façon des ichneumons ; ils pondent leurs
œufs dans le corps de diverses larves. Le cleptes semiau-
ra^i. commun en France, attaque les larves des tenthrôdes.
CLEPTINÉS {klrp) n. m. pi. Tribu d'insectes hvméno-
ptèros porte-aiguillon, famille des chrysididés, 'dont le
genre type est le clepte. — Un cleptink.
CLEPTIQUE {klrp) n. m. Genre do poissons acanthoplè-
ros. famille des la-
bridés, compre-
nant des formes
voisines des su-
blets, à bouche
petite, à museau
protractilo, â
préoporcule den-
tiîlé, À ligne laté-
rale continue , à,
nageoires vertica- Cloptique.
los ocaillcusos.
L'espèce type du genre, clepticus gcnizarra, est un poisson
allongé, long do 2.% centimètres, rougoâtro ot orangé,
commun A la Martinique où on le nomme créole, mais
raro, parinnt aillours, dans la mer dos Antilles.
CLEPTOMANIE {kli^p, nî — du gr. kli^ptein, voler, et de
manir) n. f. Manie du vol. il On dit aussi clopémanik.
GLÉRACromm. de laCharonto-Inférieure, arr. et à 3r> k.
do Jonzao, non loin du Lary ; l.r>ll hab. Moulins. Anciens
ckiâtoaux des Caillères, de Vallombroso ot do la Vallado.
CLÉRAORE n. f. Pathol. Syn. do cr.KisAORB.
GlÉRAMBAULT (Louis-Nicolas), organiste ot compo-
silrur fraiii;ais, né et mort â Paris (1076-1749). Il fut no-
tamuH-Mi or^anisto de la maison royale do Saint-('yr. Il
composa, pour l'abbaye de Saint-Cyr, un Oflico complot,
ainsi qu'un /Jvre d'orgue contenant keux suites du premier
et du second ton. Il a écrit la musique du Soleil vainqueur
des nuages, divertissomont représenté à l'Opéra en 17*1. et
colle du Di^part du roi, idylle oxécutée ù. la cour en llATt,
nuis des cantates, dont il a publie cinq recueils, ot parmi
ios(|uoiles celle il'Orplu'e obtint un succè.s extraoniinaire.
Louis XIV le nomma surintenriant do lu niusiqiio parti-
culière de M"" de Maintenon. Clérambault a publié aussi
doux recueils de pièros do clavecin. — Un fils de coi ar-
tiste, Ci^sah-Khançois-Nicolan, mort on 17(10, fut organiste
do Saint-Siilpico vi puldia un livre do pièces d'orgue et un
autro do piècos de <'lavociii. — Un autre, Ev^aru-Domini-
ym;, a publié dos cantates et dos trios do violon.
CLERC (A/f'r*. — Le c no se prononce jamais, excepté dans
la luriiiion rlere à mattre [lut. ncclés. cloricus ; gr. klt'rikoa,
membre du clergé^; n. m. Celui qui a reçu la tonsure ot est
Clepte (^r. 3 fois).
entré ainsi dans l'état ecclésiastique : Les clbrcs et les
laïques, il Adjectiv. : Charge de conseiller ci.krc.
— Par ext. Homme lettré, savant : Plusieurs rois ont
lUé de grands clercs et ont fait de bons livres. (Volt.)
— Partie. Employé oui travaille dans une étude : Clrrc
de notaire, d'huissier, d'avoué. \\ Employé qui, dans les cor-
porations, métiers et jurandes, était chargé des courses
ot des corvées do la société, il Maître clerc. Premier clore
d'une étude, n Petit clerc. Dernier clerc d'une étude, n Vice
de clerc, Faute involontaire faite par un clerc dans la
rédaction d'un acte et qui, pouvant se corriger par le
contexte, n'est pas imputable à l'auteur de l'acte.
— Autrof. Celui qui servait quoique corps de métier et
([ui en faisait partie : Le clerc des orfèvres.
— Clercs acéphales. Nom des clercs qui cessèrent de
vivre en commun avec l'évêque, comme le faisaient les
clercs chanoines. Il Clercs réguliers. Congrégations d'ecclé-
siastiques qui pratiquent en commun les exercices de la
vie religieuse, et font, les uns des vœux solennels, les
autres des vœux simples. (Les théatins furent les premiers
qui prirent ce nom; il est porté actuellement par les jé-
suites, les lazaristes, les barnabites et les oratoriens.) ii
Clerc d'armes, Jeune fils de chevalier qui faisait son novi-
ciat dans le métier des armes, ii Clerc de la basoche. V. ba-
socHR. Il C'/ercrf'ea», Celui qui était chargé de tenir registre
des droits dus au roi pour les marchandises passant, sur les
rivières, et de veiller à ce que les engagistos, fermiers et
régisseurs desdits droits, ne perçussent que ce qui leur
était légitimement dû. (Cet office fut créé en novembre 1572,
et supprimé en mai 1738.) ii Clerc d'office. Officier chargé de
veiller sur tout ce qu'on livrait pour la bouche du roi ou d'un
prince, n Clerc de la chapelle du roi. Clercs qui étaient par-
ticulièrement attachés au service de la chapelle rovale.
Celui qui était placé à leur tête eut, dès les premiers temps
de la monarchie capétienne, une grande importance. Les
clercs de la chapelle du roi se maintinrent dans leurs
prérogatives jusqu'à la fin de l'ancien régime. Ils étaient,
au VIII' siècle, au nombre de huit.)
— Clerc du secret. Au xiii* siècle, le service de la chan-
cellerie royale fut régulièrement organisé. (Quelques-uns
des clercs qui la composaient, chargés de préparer les
actes les plus importants et ceux qui étaionr d'une nature
confidentielle, prirent uno situation prépondérante et re-
çurent le nom de clercs du secret. Au commencement du
XIV* siècle, ils étaient au nombre de trois. Ce fut l'origine
des grands secrétaires d'Etat de la monarchie absolue.)
— Mar. Clerc du guet. Officier autrefois chargé d'assem-
bler le guet dans les ports et sur les côtes.
— Techn. Clerc d'à-has, Contremaître qui, dans les ardoi-
sières d'Angers, dirige les travaux au fond de la carrière.
— Loc. fam. Faire un pas de clerc. Commettre une faute,
une bévue par ignorance ou défaut d'expérience.
— Prov. : n ne faut pas parler latin devant les clercs.
No traitons pas un sujet devant des personnes i|ui le possè-
dent mieux que nous, ii Les bons livres font les bons clercs,
C'est avec de bons livres que Ion s'instruit.
— Encycl. Hist. eccl. Le nom de c/erc désigne tous ceux
qui, ayant au moins reçu la tonsure, appartiennent au
clergé, et qui jouissaient autrefois des privilèges cléricaux
on bénéfice de clergie. Le plus important de ces privilèges
était de ne dépendre que de la juridiction occlosiastique,
beaucoup plus humaine que celle des seigneurs, dos prévôts
ot des baillis. Au moyen âge, presque toutes les charges
de l'Etat étaient remjdies par des clercs.
— Procéd. Clercs d'études. Dans la pratique, les clercs
employés par les notaires, les avoués ou les huissiers,
instruinentent souvent au lieu ot place do leurs patrons,
mais aucune disposition de la loi n'autorise cette laçon do
procéder. D'autre part, les clercs de notaire ne peuvent
servir de témoins dans les actes passés par leur patron.
Leur situation est fixée par l'ordonnance du 12 janvier 1843,
relative à l'organisation des chambres de notaires ot à la
discipline du notariat. Le secrétaire do chaque chambre
tient un registre où il écrit le nom et le temps do stage
de chaque clerc aspirant au notariat. Nul n'est admis à
l'inscription s'il n'est âgé de dix-sept ans accomplis.
Clerc à maître {compte de). Daus les régies de Venrogis-
trement, dos contributions indirectes ot âes contributions
diverses do l'Algérie, tout comptable titulaire ou intéri-
maire sortant de fonctions dans le cours do l'année rond à
son successeur un compte dit de clerc à maitrp, au moyen
duquel le comptable on exercice au 31 décembre tlomo'uro
chargé do présenter l'ensemble des opérations do l'année.
Clerc à mattre {cotnpter de). Se dit d'un mode do ges-
tion do certains services administratifs militaires, dont lo
caractère essentiel consiste en ce que lo comptable qui en
est chargé reçoit simplement do l'Ktat los fonds nécessai-
res et les emploie suivant les règles déterminées, sans pou-
voir prétendre â aucun bénéfice, mais sans risquer non plus
d'autres pertes que colles qui proviendraient do sa négli-
gence. (C est l'opposé du régime dit : à l'entreprise, auquel
on l'a substitué dans ces dernières années pour certains
services, — comme par exemple pour celui do rentretion
et de la réparation dos armos par les chefs armuriers dans
les corps de troupes.)
CLERCELIÈRE (A-/(*r') n.f. Archéol. Clavier poursuspon-
dro les clefs. V. clavani>ii:r.
GlERCKEN, comm. ilo Belgique (Flandre occid.), arr.
a<lniin. do Dixnuide, arr. judic. do Furnes ; 4.734 hab.
GLERÇON (klih-' ~ du bas lat. clericio. dimin. de clt-rirus.
clore) n. m. Petit clerc, clorgeon. (Vieux), it On a dit aussi
CLMRKTON, CLKROASTRK, CLKKC.RON ot CLKROKOT.
Glercq (Alexandre dk), diplomate français, né otmorl
à Paris f 1813-I88N). Sous-directeur des consulats au mi-
nistère des atrairos étrangères, il participa, on ik7I. aux
négociations qui suivirent la signature du traité do Franc-
fort et aux règlements do compte auxquels elles donneront
lieu on Alsace. Il a publié : Formulaire des chancelleries
diplomat ques et consulaires (1848); Itccueil des traites de
la France {l»(l<i-l»iiG}.
GlÉRÉ, cumni. d'Indro-ot-Loiro, arr. ot à 45 kil. de Chi-
non, a la source de la Ronior, aflL do la Loire; 1.17» hab.
Sciorio do bois. Eglise du xii* siècle.
GlÉREMBAULT (Philippe DiO. comte hk I^ALi.rAH, ma-
réchal <lo Franco, no on ir.oiî, mort â Paris on ir.iir». Il so
distingua sous Louis XIII dans los campagnes d'Italie ci
do Flandre. Il tut nommé lioutonaut ^'encrai ou l'-is, et
maréchal de Franco ou 1052. Il mourut éuint gouvornour
du liorry. - Son HIs aîné, lo marquis de Clèrombftult,
lieutonanl général, se noya on traversant lo Oamibo A
CLERES
CLERIDES
clieval (1704\ après la bataille d'Hochstœdt. — Un autre
fils du maréchal, Jules de Clerembault, mort eo 1714,
abhé de Saint-Taurin d'Evreux, était bossu, et remplaça
La Fontaine à l'Académie. (On dit, lorscjuil prit possession
du fauteuil académique, qu"Esope avait été mis à la place
de La Fontaine.)
ClèRES, ch.-l. de cant. de la Seine-Inférieure, arr. et
à 17 kil. de Rouen, aux sources de la Clérette, affluent du
Cailly ; 8i7 hab. Ch. de f. Nord et Ouest. Carrosserie, mou-
lins. Château des xv* et xvi* siècles.— Le canton a 22 comm.
et 11.802 hab.
Clerfayt ou Clerfait. ou Clairfayt {Fran-
çois-Séhastien-Charles-Josepli dk Croix, comte de), feld-
maréchal autrichien, né au château BruiUe (Haioaui) en
1733, mort à Vienne en 1798. Il lit la guerre de Sept ans,
reçut, en 1790, le grade de «■ général dartillerie », battit
les Turcs en plusieurs rencontres. En 1702, commandant
un corps d'armée dans l'armée austro-prussienne, il prit
Stenay et le dérilé de la Croix-aux-Bois, assista aux ba-
tailles de Valmy et Jemappes; plus tard, il lit débloquer
Maëstricht, contribua au succès des Austro-Prussiens à
Neerwinden, Quiévrain et Famars, et se rendit maître de
Quesnoy (1793). Eo 1794, il recula devant Pichcgru. Feld-
maréchal en 1795, et commandant en chef des troupes impé-
riales, i! entra dans Mayence (28 oct.), après avoir battu
trois corps d'armée. Sa tactique se rapprochait beaucoup
de celle de Bonaparte.
ChERGÈ {klèr'-jé — du lat. ecclés. clericatus, guide) n.m.
Corps des clercs ou des ecclésiastiques dun culte rjuel-
conque : Le clergé catholique, anç/lican, luUiérien. fout
culie a uti CLKRGÉ. Il Corps ues ecclésiastiques attachés à
l'Eglise d'une contrée, d'un diocèse, d'une paroisse ; Le
CLERGE de France. Le clergé de Paris, il Corps des ecclé-
siastiques qui procèdent ensemble à une cérémonie reli-
gieuse : Dans les enterremenls de première classe, figure
un nombreux clergé. Il Clergé séculier, Prêtres qui n'ap-
partiennent à aucun ordre religieux, il Cln'gé régulier, Prê-
tres qui appartiennent à des ordres religieux.
— Hist. Clergé de France, Nom que l'on réservait autre-
fois aux ecclésiastiques des provinces qui appartenaient
à la France en 1561. ii Clergé étranger ou des pai/s cotiguis.
Se disait des ecclésiastiques appartenant aux provinces
annexées depuis 1561. ii Clergé constitutionnel ou asser-
menté. Se disait des ecclésiastiques qui avaient prêté ser-
ment à la Constitution civile du clergé, établie en 1790.
^-Clergé réfractaire ou insermenté. Se disait des ecclésias-
tiques qui avaient refusé le même serment.
— Encycl. Chez le peuple hébreu, ta tribu de Lévi, spé-
cialement consacrée au culte de Dieu, était appelée le
«partage » ou 1'» héritage » du Seigneur : en grec >t>.^poq.
Cette expression fut, dès l'origine du christianisme, appli-
quée par saint Pierre aux ministres de la foi nouvelle
^I. Ep.. V, 3) qui furent nommés ici-^çt-Koi. en grec, clerici en
latin, c'est-à-dire ceux qui appartiennent à Dieu, et qui
sont comme son héritage. En même temps, les simples
fidèles étaient désignés en grec par le mot de Xatxot (de
laos, peuple) et par celui de laici en latin. Ainsi s'établit,
dès les premiers temps, la division des chrétiens en deux
classes nettement séparées : les clercs et les laïques, le
clergé et le peuple. La première distinction hiérarchique
entre les clercs fut celle des évèques et des diacres ; bien-
tôt, la prêtrise fut démembrée do l'épiscopat, et, vers le
second siècle, des ministres d'un ordre inférieur furent
adjoints aux diacres. Il y eut alors les clercs majeurs :
évèques, prêtres et diacres, qui avaient renu les ordres
sacrés, et qui furent bientôt soumis à la loi du célibat ;
les clercs mmeurs : sous-diacres, acolytes, exorcistes, lec-
teurs et portiers, revêtus des ordres "mineurs, et entin les
simples clercs qui n'avaient reçu que la tonsure, deve-
nue, dès le V* siècle, le sigqe de la cléricature. I! faut
remarquer qu'au vi< siècle les sous-diacres furent mis au
nombre des clercs majeurs.
Cette première hiérarchie, fondée sur le pouvoir d'ordre,
fut complétée par une seconde, établie d'après les diffé-
rents degrés de juridiction. Au sommet, l'évêque de Rorao,
te pape, puis les cardinaux, les patriarches, les arche-
vêques, les évoques, les curés. Peu à peu, le titre de pri-
mat ne fut plus qu'une distinction honorifi(|ue; avec lo
temps, même, l'autorité des archevêques a pratiquement
beaucoup diminué, et chaque évoque se trouve aujourd'hui
en rapport direct et immédiat avec le pape.
Les anachorètes et les premiers cénobites, n'étant pas
dans les ordres, ne se distinguaient des autres fidèles q^ue
par l'austérité plus grande de leur vie. Mais, (|uand survint
le grand développement de la vie claustrale, sous les auspi-
ces de saint Basile en Orient et de saint Benoit en Ocfudont,
les moines furent admis au sacerdoce, et alors, se forma un
second clergé, qui fut nommé clergé, régulier, parce qu'il
était soumis par vœu à une règle monastique, tandis que
le clergé vivant dans le monde fut appelé clergé séculier.
Le clergé régulier eut aussi sa hiérarchie, qui se com-
pléta et se précisa davantage, à mesure que les ordres
religieux se multiplièrent. Primitivement, chaque monas-
tère était indépendant et obéissait à un abbé, soumis lui-
même au pape ; plus tard, les différentes maisons du mémo
ordre furent reliées entre elles, et alors, il y eut les géné-
raux d'ordre, les provinciaux, et enfin, sous des noms di-
vers, les supérieurs de chaque maison particulière.
A mesure qu'il se constituait ainsi, le clergé sentit le
besoin d'assurer par des biens et des revenus la prospé-
rité de ses œuvres et la vie de ses membres. Chaque ôvêque
fut donc investi parle code Justinien (Hv. I. titr. ii, ni) du
droit do posséder, d'accroître et d'administrer les biens,
tant mobiliers qu'immobiliers de son Eglise. Pour recon-
oaitre et assurer les services que le clergé rendait à la
société par son ministère et par ses œuvres de bienfai-
sance, la mêtoe législation déclarait les clercs exempts
do toute charge militaire et d'impôts. Enfin, l'Eglise eut
ses tribunaux reconnus, comme l'administration et comme
l'armée : il était défondu aux juges civils do poursuivre les
clercs, en quelque matière que ce fût (code Tnéod., XLVII,
De e/jiscopis). Les évèques furent même chargés de sur-
veiller dans chaque ville la police des mœurs et l'honnê-
teté publique : ils furent investis d'un droit d'inspection
sur les tuteurs ou curateurs des enfants mineurs, sur les
prisons, sur l'administration des fonds municipaux et les
travaux publics dans les cités.
Revêtu de ces prérogatives, le clergé no tarda pas à
exercer une action prépondérante dans tout l'empire ,
mais principalement dans la Gaule, où les circonstances
favorisèrent singulièremoot le développement do son
influence. Au v" siècle, la puissance romaine s'affaiblis-
sait de jour en jour, l'anarchio était partout. Abandonnées
par les fonctionnaires impériaux, les villes mirent tout
l'espoir de leur salut dans leurs évèques qui, sous le
titre, officiel ou non, de défenseurs de la ctté, prirent en
main l'administration municipale à peu près dans toute
la Gaule. Charlemagne, dans un iJapitulaire de 779, rendit
obligatoire, pour tous les sujets du royaume, le payement
de la dîme, qui jusqu'alors n'était qu'une contribution vo-
lontaire, dans son principe, mais consacrée par un usage
déjà ancien. Les évèques, admis au nombre des leudes,
prirent place dans les champs de mars, et exercèrent
une influence profonde sur la législation même civile.
Dans les désordres et les troubles qui suivirent la
mort de Charlemagne, le clergé régulier, en attendant
des jours meilleurs, se constitua le gardien des trésors
de la littérature antique : si les monuments de cette litté-
rature sont arrivés jusqu'à nous, nous le devons aux ma-
nuscrits patiemment copiés dans les monastères. Enfin,
le clergé donna le signal du réveil des études par la fon-
dation des universités, surtout de l'université de Paris,
dont la réputation se répandit bientôt dans le monde
entier. Le num de - clerc » devint synonyme de «lettré ".
Jusqu'à la fin de la monarchie, le" clergé fut considéré
comme le premier ordre de l'Etat, et les exemptions dont
il avait conservé la jouissance lui attirèrent une bonne
partie des attaques dirigées contre les privilégiés au mo-
ment de la Révolution.
En 1789, il y avait en France 135 évêchés, 655 chapitres
d'églises cathédrales ou collégiales, 35.918 paroisses et
5.287 annexes, environ 2.500 monastères ou couvents de
religieux et 1.500 de religieuses. Il est difficile de préci-
ser le nombre des membres du clergé à cette époque.
H. Taine [" Origines de la France contemporaine » , vol. I"",
l'Ancien régime) compte 70.000 prêtres séculiers, 23.000 re-
ligieux et 37.000 religieuses. Mais ce calcul, en partie
fondé sur les archives nationales, en partie approximatif,
est probablement au-dessous de la vérité. Même incerti-
tude pour la valeur des revenus de l'Eglise de France.
Necker, dans son ouvrage sur l'administration des finan-
ces de la France, l'évalue à 130 millions de francs; le
rapport de Treilhard (19 déc. 1789), présenté au comité
ecclésiastique de l'Assemblée constituante, le porte â
137 millions. Le représentant Mayet, dans un discours du
29 novembre 1789, donne 90 millions de francs pour les
dîmes, 70 millions pour les biens-fonds, 20 millions pour
le casuel ; total, 180 millions. D'autres ^'ont jusqu'à 200 mil-
lions. Ces revenus étaient, d'ailleurs, très inégalement
répartis.
Par un décret du 2 novembre 1789, l'Assemblée consti-
tuante déclara que tous les biens ecclésiastiques étaient
mis à la disposition de la nation, à la charge, pour celle-ci,
de subvenir aux frais du culte et à l'entretien de ses mi-
nistres. L'année suivante, en mai 1790, la vente des biens
de l'Eglise commença. Les dîmes avaient été abolies; les
vœux monastiques furent supprimés (févr. 1790). Enfin, le
24 août 1790, fut votée la Constitution civile du clergé, qui
décrétait l'élection des évèques et des curés par le peu-
ple, avec défense aux évêc^ues de demander au pape l'in-
stitution canonique, remaniait l'ancienne circonscription
des diocèses et assurait aux ministres de la religion un
traitement annuel. Le serment à la nouvelle constitution,
prêté par un certain nombre de prêtres, refusé par beau-
coup d'autres, divisa le clergé en clergé asserynenté et
clergé réfractaire, ce dernier bientôt proscrit. Le Concor-
dat, conclu le 15 juillet 1801 entre le pape Pie VII et le pre-
mier consul de la République française, rétablit la paix
dans l'Eglise de France. Le pape concédait au premier
consul la nomination des évèques, se réservant de les in-
stituer ; le premier consul garantissait le libre exercice de
la religion catholique et assurait un traitement annuel à
ses ministres. C'est sous ce régime qu'est placée encore
l'Eglise de France
Les anciennes immunités du clergé ont disparu presque
partout, du moins partiellement. L'exemption de l'impôt
n'existe plus dans aucune nation catholique; le clergé est
encore dispensé du service militaire en Autriche, en Espa-
gne et en Portugal; dans toute l'Europe, pour les crimes
et délits de droit commun, il est soumis à la juridiction
des tribunaux civils.
Il y a actuellement, dans le monde entier, 13 patriarches
catholiques, 956 archevêques et évèques, dont 884 du rit
latin et 72 des différents rits orientaux-unis, 166 vicaires
apostoliques dans les pays de missions. Le pape, assisté
du collège des cardinaux et des congrégations romaines,
exerce sur toute la catliolicitô une autorité souveraine
et incontestée, tant en matière de foi qu'en matière de
discipline.
Dans VEglise grecque séparée, ou Eglise orthodoxe, le
clergé se compose de patriarches, d'évêques et de prê-
tres, nommés les uns et les autres papas. Il y a aussi des
diacres. Des règles très anciennes dirigent le clergé ré-
gulier, les moines, dans les monastères, qui sont gouver-
nés par des supérieurs appelés archimandrites ou bien
higoumènes. Quoique du même rit, les Russes n'ont pas
de patriarches. Leurs prêtres (les popes) et leurs évèques
sont soumis à l'autorité suprême du 5n^n^sy7?orfe, que nomme
le tsar, et qui est composé de huit membres : cinq évèques,
deux archiprêtres, et un délégué impérial laïque, sans le-
quel aucune décision ne peut être prise.
Chez les protestants, l'organisation du clergé varie sui-
vant les différents Etats et les diverses communions. Les
luthériens ont une sorte de hiérarchie qui comporte trois
degrés : les simples pasteurs, les doyens et les surinten-
dants généraux. Dans plusieurs Ëtats, notamment en
Prusse, le roi est lo chef de l'administration ecclésiasti-
que, le sunimus episcipus (évêquo suprêmel, selon l'expres-
sion consacrée. Chez les calvinistes, il n y a pas de ilis-
tinction de rang entre les ministres. Au contraire, l'Eglise
établie d'Angleterre et les Eglises épiscopaliennes ont
conservé à peu près les degrés et les litres de la hiérar-
chie catholi<|uo.
Le clergé Israélite est organisé, en France, de la manière
suivante : 1" lo çrand rabbin de France; 2" les grands
rabbins; S* les simples rabbins. Los communautés juives
des autres pays ont adopté des régimes analogues.
Dans la religion musulmane, il y a une sorte de clergé
composé des muftis, des mollahs et des imans. Lo calife ou
sultan possède l'autorité suprême en matière spirituelle.
— BiuMOGR. : P. Christian, Histoire du clergé de France
'Paris, 1810); J. Bousquet, Histoire du clergé de France
(Paris, 1847-1851).
54
GLERGEON {klèr-jon) n. m. Hist. eccl. V. clerçon. il Se
dit encore, dans quelques départements, pour Enfant do
chœur.
Glergerie (Gilles Bry de La), jurisconsulte français
du XVI* siècle, avocat au parlement de Paris. Il a écrit :
Histoire des pays et comté de Perche et duché d'Alençon
(Paris, 1620); les Coutumes des pays, comté et bailliage du
Grand Perche (1629).
CLERGESSE {klér-jèss — rad. clerc) adj. Se disait autre-
fois d'une femme savante ou pédante :
Mais trop plus est à craindre une femme clergpsse.
Ronsard.
— n. f. Femme qui était chargée d'administrer les affai-
res de la communauté des Iingères de Paris.
GlergET (Pierre-François), né à Besançon en 1746,
mort aiLx îles Canaries en 1808. i uré d'Ornans en Fran-
che-Comté, il fut élu député du clergé aux états généraux,
en 1789, par le bailliage d'Amont. Il prêta le serment civi-
que, et fut l'un des plus zélés défenseurs des idées nou-
^elles. 11 émigra sous la Terreur.
CLERGIE [klèr'-jî — rad. clerr) n. f. Autrefois, Instruc-
tion, science, savoir, il Académie, corps de lettrés, de sa-
vants. (Vieux.)
Bénéfice de clergie, Privilège en vertu duquel tout
condamné à mort qui avait une certaine instruction pou-
vait, hors le cas de haute trahison, obtenir grâce de la
vie : Le criminel qui sait lire et écrire demande le bénk-
FIC1C DE clergie; on ne peut le lui refuser. (Volt.) Il Se disait
aussi d'un privilège par lequel les membres des Univer-
sités, maîtres et écoliers, ne pouvaient être traduits que
devant les tribunaux ecclésiastii|ues. En Angleterre, Privi-
lège en vertu duquel un criminel qui se trouvait dans un
des casgraciables échappait à la peine de mort, s'il pou-
vait déchiffrer quelques lignes de vieux saxon.
— Admin. anc. Clergie de la ville de Pans, Prévôté des
marchands et échevinage.
— Dr. anc. Greffe d'une juridiction.
— pROV. ANC. : Une poignée de bonne vie vaut mieux
qu'un muid de clergie, Une seule bonne action vaut mieux
que la science la plus étendue.
CLERGYMAN {kleur'-dji-men' — de l'angl. clergy, clergé,
et tnan, homme) n. m. Ministre anglican. — Par ext. Par-
tisan du clergé, li Pi. Des clergymen.
CLÉRICAFARDf/'fir),ARDEn. Pop. Fauxdévot, hypocrite.
CLÉRICAL, ALE, AUX (du lat. clerlcus, clerc) adj. Qui
appartient au clergé, aux clercs, à l'état ecclésiastique :
Jl faut préparer de bonne heure à la r?e cléricalk ceux qui
se proposent de l'embrasser. (Bourdal.) li Dévoué aux inté-
rêts du clergé : Parti clérical. Journaux cléricaux.
— Lettres cléricales. Lettres écrites par le clergé d'une
Eglise, pendant la vacance du siège épiscopal. il Titre clé-
rical. Autref. , Revenu dont chaque clerc devait faire preuve,
avant d'être ordonné.
— Qui a rapport aux clercs des notaires, avoués, huis-
siers : Dans ta rie cléricale, où l'on travaille tant, on
aime le plaisir avec d'autant plus d'ardeur qu'il est plus
rare. (Balz.)
— n. m. Partisan du clergé : Les cléricaux. (Ne se dit
qu'en mauv. part.)
CLÉRICALEMENT adv. D'une façon cléricale
CLÉRICALISATION {si-on) n. f. Action de clérîcaliser,
d'iuï^pirer l'esprit clérical.
CLÉRÎCALISER v. a. Inspirer l'esprit de cléricalisme.
CLÉRICALISME {lissm' — rad. clérical) n. m. Ensemble
d'opinions favorables à l'action du clergé sur les princi-
pes dirigeants du gouvernement et sur les fondements des
institutions publiques; à l'immixtion du clergé dans les
affaires publiques et privées ; enfin, d'une façon générale,
à l'influence du clergé.
— Allus. hist.: Le cléricalisme, voilà l'ennemi t. .. Mot
devenu fameux, et qui a été prononcé par Gambetta à la
tribune de la Chambre, dans la séance du 4 mai 1877. Ou
y fait de fréquentes allusions.
CLÉRICALISTE (liss(') n. m. Celui qui professe des opi-
nions favorables au clergé.
CI^RICAT {ka — du lat. cle7-îcus, clerc) n. m. Office do
clerc de la chambre apostolique.
CLÉRICATURE (du lat. clei^icatus, clergé) n. f. Etat,
condition des clercs ou ecclésiastiques : Il faut que la
jeuîiesse destinée à la clébkature soit nourrie, dès l'âge
le plus tendre, à l'ombre du sanctuaire. (Portails.)
— Etat, condition des clercs d'étude : Années de cléri-
cature. Il Corps des mêmes clercs : Le modèle de la clé-
ricature.
— Précepte de la cléricature, Ordonnance royale qui était
nécessaire, dans certains cas, pour qu'on pût être fait clerc.
ClERICI (Giorgio), patriote lombard, né à Milan en
1815, mort à Rome en 1877. 11 prit une part active à l'in-
surrection milanaise de 1848 et, après la répression, il
passa en Suisse, puis en Piémont. Il fut, plus tard, nommé
inspecteur de l'agriculture.
Clericis laicos, premiers mots d'une bulle célèbre
Eubliée le 25 février 1296 par le pape Bonifaco VIII. Cette
ulle frappait d'excommunication tout prélat, clerc ou
religieux, qui payerait ou promettrait de payer à des
la'iques une taille, ou une part de son revenu, ou une por-
tion quelconque de ses biens, sous quelque prétexte que
ce fût, sans la permission du saint-siège; tout roi, tout
prince, tout officier qui exigerait ces impositions, ou s'em-
parerait des biens ecclésiastiques. Les universités coupa-
bles seraient frappées d'interdit. Cette bulle fut fort bien
accueillie par le clergé anglais, mais Edouard I"" continua
à lo pressurer. En France, les évèques soutinrent Phi-
lippe le Bel contre la papauté.
CLÉRIDÉ5 n. m. pi. Famille d'insectes coléoptères ma-
lacodermes, comprenant des formes élégantes, allongées,
ordinairement cylindriques, presque toujours poilues ou
tomenteuses, avec lo corselet plus étroit que les élytres, les
antennes dentelées ou renflées en massue. — Un clkridé.
— Encycl. Les déridés ou clairons comptent de nom-
breux représentants répartis sur tout lo glol)0, notam-
ment dans les régions tropicales; on en connaît plus do
sept cents osjièces, rangées dans les genres : denops, tH-
luSf opilOf clairon on clerus, tarsostenus, trichode, enophum.
CLERIEUX
CLERMONT-TONNERRE
corynetes, necrobia, etc. La plupart dos déridés sont car-
nassiers ; à l'état do larves, ils ilôvoront celles des coléoptè-
res xyloplia^os ou bien d'Iiyniénoptôros. Leur livrée est
brillante, de oouleiirs trancliees. Les formes fossiles n'ap-
paraissent ijne daus lus terrains tertiaires,
ClÉRIEUX. comm. de la Drome, arr. et ù 17 kil. de Va-
lence, sur i'Ilerbasse, at'Il. île l'isôre ; 1.215 liab. Carrière de
pierres luoutiéres; huileries, fabriques d'instruments ara-
toires, de toiles do chanvre, lilature do soie, moulins.
GlÉRION (Charles-Jacques), seulpteur fran<:ais, né à
Trels (Provence) en loyy, rnort à Pans on nil. Il s'est
fait connaître par des ouvrayos peu nombreux, mais re-
marquables, (jui lui valurent d'ôiro mis en parallèle avec
Puget, son contemporain. Parmi ses statues, on cite : un
Jupiter, une Junon et une Wjtits Calliptjt/e, d'après l'anti-
i]UO, qui furent placées dans les jardins do Versailles. Le
meilleurs do ses ouvrages est une statue do Bacchus.
GliÉRISSEAU (Charlos-Ijouis), peintre et arciiitecto,
membre de l'ancienne Académie des beaux-arts (ntii)), né
à Paris en 1722, mort en 1820. Appelé à Saint-Pétersbourg
par Catherine II, qui le nommait son " premier archi-
locte «, il fonda le musée de celte ville. Parmi les édilices
publics qu'il a construits, on remarque l'hôtel du gouverne-
nemeut, â Metz. Il fut niélé au mouvement de rénovation
antiquisaute auquel donnaient alors lieu les fouilles d'Her-
cuianum. Son nom revient souvent dans les ouvrages de
l'abbé Barthélémy, de Cayluset deWinckelmann. Ses prin-
cipaux ouvrages, très riîinarquables sous tous les rapports,
furent: les Haines de Spalairo (1764); les Antiquités de la
France (l778), et les Munumenls de Nimes> On a également
de lui de belles vues do ruines, peintes à l'aquarelle.
GlCRJUS (Le), comm. des Vosges, arrond. et â 25 kil.
dEpmal ; 1.95*3 hab. Forge et tréhlerie, laminoirs, fabri-
ques de broderies et de guipures, de kirsch.
Glerk (Jean), prélat et théologien anglais, mort en
1540, fut nommé, en 1523, évêquo de Bath et de Wells,
par Henri VIII, qui l'envoya eu mission à Rome auprès
do Léon X, puis auprès du duc de Clèves, pour lui annon-
cer son intention de divorcer avec sa sœur Anne. On a
do lui un recueil de lettres, des harangues, etc.
Glerk (sir John), magistrat et archéologue anglais,
né en I6s4, mort près d'Edimbourg en 1755. Représentant
au parlement écossais on ny2, il fut, après Tunion, membre
de la (;haml)re des communes, puis juge à la cour de l'Echi-
quier d'Ecosse. Il a écrit un ouvrage sur les monuments
romains du nord de la Grande-Bretagne.
Glerk (Jean), tacticien naval anglais, mort en 1812.
Il dirigeait une exploitation de mines de charbon, lors-
qu'il eut l'idée d'introduire dans les combats maritimes
une manœuvre connue sous le nom de breaking the Une,
et qui consiste à prendre le centre de la ligne ennemie,
au lieu d'attaquer des deux côtés à la fois. Il exposa sa
théorie, qui fut adoptée par Rodney, Nelson, etc., dans
son Essai tniUkodique et tiislorigtte sur la tactique navale
(1782), traduit en français par Lescalier (1797).
Glerke (Charles), navigateur anglais, né en 1741, mort
au Kamtschatka on 1779. Il accompagna le commodore
John Byron dans son voyage de circumnavigation de 1764
à 1766, puis le capitaine Cook dans ses expéditions de
1768-1771, 1772-1775 et 1776. A la mort de Cook, en 1779,
il le remplaça comme chef, mais il ne tarda pas à suc-
comber d'épuisement, après avoir vainement tenté do re-
venir par le nord-est.
GlerkENWELL, quartier de Londres, au N. de la Cité ;
("(6.210 hab. Il est surtout peuplé de bijoutiers, d'horlogers
et de mécaniciens; on y voit des ruelles étroites, repaires
de la misère et du vice^
Glerk-MAXWELL, physicien. V. Maxwell.
Glermont, comm. do la Sarthe, arrond. et à 5 kilom.
de La Flèche, sur un affluent du Loir; 1.306 hab. Eglise
romane ; château de Créans.
Glermont, ville d'Australie (Quoensland), sur un lac
formé parle Sandy Creek ; 5.000 hab. Gisements d'or. Aux
environs, mines de cuivre sur le Douglas, et mines do
charbon. — Cterraont est le chef-lieu du comté du môme
nom.
Glermont, ville des Etats-Unis (Etat do Now-York),
prés du fleuve Hudson; 800 hab. Viotoirn de lord Corn-
wallis sur les Américains du baron do Kolb, en 1780.
Glermont (Louis de Bourbon-Condê, comte dk),
prince du sang, lils île Louis III, prince de Condé, né on
1709, mort à Versailles on 1771. Il entra dans les ordres,
reçut des bénéhcos, puis obtint de Clément XII l'autorisa-
tion de porter les armes et lit les campagnes d'Allemagne
et des Pays-Bas. Il remplaça, en 1758, le maréchal do Ri-
chelieu, mais se lit battre à Crofeldt. Il sollicita d'être
admis à l'Académie française, en 1754. C'était le premier
prince du sang qui y entrait. Ce fut un événement qui
donna lieu à beaucoup d'épigrammos, les titres littéraires
du prince étant, évidemment, loin do pouvoir ôtro compa-
rés à ceux do sa naissance.
Glermont (Robert me Fkancic, comte dk). V. HocnnoN.
Glermont (Charles I", duc dk Bourhon, comlo Di:)-
V. BotjuhoN.
Glermont de Ghaste de Gessans (Annet de),
grand niaiin? de l'ordre dos rlievallers de Malte, né en
1587, rnort en IGGO, issu de la lamilie dauphinoise des Clnr-
mont, depuis Clormont-Timuorre. II fut, dans la suite, bailli
do l^yon. Nommé grand maître de l'ordre do Malte en
1660, il mourut dos suites dos blessures reçues en combat-
tant les musulmans sur la côte d'Afrique.
Glermont on Glermont en Beauvaisis» cb.-l.
d'arrond. du drpart. dn l'Oiso, A 25 k]l<.ni. do Bnauvais,
.sur un coteau <luiiiitiant hi lîièche, allUnMit d(> l'Oise;
5.731 hab. {Clermontuis, oisfs.) Cli. do f. Nord, 'rnbnnal
do I" instance, collège communal, biltliotlièque, ingé-
nieur des ponis et chaussées, receveur particulier, pnr-
coptour, garde des eaux et forints; importante maison
de saiit(j. Bonneterie, fabri(|ucs d'indiennes, toiles, pa-
inors peints, scierie mécanitiue; commerce do bestiaux.
chevaux, lin. Eglise Saint-Sumson (xiv'-xvi' s.), hôtel do
villo construit sous Charles le l*(d (xiv* s); chftioau avec
donjon dos x'-xi* siècles. li'niicointo du chûteau est
Armes
; Clenuont-KerraDd.
occupée par une prison centrale pour femmes, pouvant
contenir mille détenues. Patrie dos rois Philippe-Au-
guste et Charles le Bel. — L'arrondissement a 8 cant.,
169 comm. et 82.546 hab.; le canton, :; 4 comm. et 15.631 hab.
— //istuire. Clermont (lat. Claro-
montium) fut probablement, sous
Charles le Chauve, une plact» do
refuge contre les invasions nor-
mandes. La ville, chef- lieu du
comté de Clermont en tieauvaisis,
s'érigea en commune (1197). Lr
comté rit retour â la couronne (1218 1
et servit d'apanage, notammeni
pour Robert, sixième (ils do saint
l.,ouis, tige de la maison de Bour-
bon. La ville sourtVit beaucoup do
la Jacquerie (1356); les Anglais la . . ^,
pillèrent et Tincendièrent, eu I35y '^^""^^ '^^ Clermont.
et 1415. Confisqué sur le connétable de Bourbon après sa
trahison (1523), lo comté de Clermont fut rendu à la
branche de Bourbon-Condé.
Glermont en Dauphiné, écart de la commune de
Chirens (Isère), où une tour ruinée du xiii" siècle est lo
seul reste du château qui fut le berceau de la célèbre
famille des Clermont. V. Clebmont-Tonnekre.
Glermont-EN-ARGONNE, ch.-l. de cant. de la Meuse,
arrond. et à 29 kiiom. de Verdun-sur-Meuse, sur une col-
line dominant le val de l'Aire; 1.265 hab. {C lermontois,
oises.) Ch. de f. Est. Carrières de phosphates de chaux,
tuilerie mécanique. Ancienne capitale du Clermontois, —
Le canton a 17 comm. et 9.086 hab.
GlERMONT-FERRAND (lat. Augitstonemetum), ch.-l. du
dép. du Puy-de-Dôme, à 420 kil. de Paris; 52.017 hab.
(Clermontuis, oises.) Ch. de f. P.-L.-M. et Orléans. Evéché.
Tribunal de i"^* instance et tribunal de commerce. Ch.-l.
du 13= corps d'armée. Université. Bibliothèque. Fabricpic
do fruits confits, pâtes d'abricots et confitures, pâtes ali
mentaires. chocolat, café de glands doux; manufactures
de caoutchouc ; moulins, distilleries,
brasseries, tanneries; fat)riques de
produits chimiques, treillages, etc.
Commerce de cuirs, bestiaux, che-
vaux, pommes de terre, toiles. Un
des plus importants marchés do
grains de la région du Centre. Cler-
mont-Ferrand possèdedix neuf sour-
ces, donnant des eaux froides ou fai-
blement thermales; les plus connues
sont celles de Saint- Allure, du Puiis-
Loiselot, des Salins, etc.
Clermont-Ferrand est formé, de-
puis 1731, de la réunion de l'an-
cienne vdle de Clermont avec le
bourg de Montferrand. Bâti sur le versant et au pied
d'un monticule aux pentes douces, Clermont est entouré
de prairies plantées d'arbres, qui lui font une ceinture de
verdure. Dans les vieux quartiers avoisinant la cathédrale,
les rues sont tortueuses et pittoresques, avec quelques
maisons curieuses du xvi" siècle, telles que la maison des
Savaron et celle où naquit Pascal. !,es nouveaux quar-
tiers sont coupés par des boulevards et de largos avenues :
là se trouve le jardin Lecoq. qui sert d'école de botanique
et d'école d arboriculture. Parmi les nombreuses fontai-
nes do la ville sont la fontaine de Jaude et celle d<^
Jacques d'Amboise. élégant monument do la Renaissance;
la plus célèbre est la fontaine pétrifiante do Saint-AIlyre.
La cathédrale, qui appartient au style gothique du Nord,
commencée en 1218, consacrée en Î3»6, quoique non ter-
minée, a été complétée au xix" siècle par Viollet-le-Duc.
Elle est construite en lave de Volvic. Notre-I)ame-du-
Port est un des prototypes connus de l'art roman auver-
gnat. La préfecture est installée dans les bâtiments de
rancien couvent dos Cordeliers.
Montferrand est séparé de Clermont par une distance
de prés do 2 kilom. L'église paroissiale, remaniée aux
xiv* et XV* siècles, date du ,\m' siècle. Los maisons, pour
la plupart anciennes, sont malheureusement très muti-
lées. Clermont-Ferrand est In patrie de Grégoire do Tours,
Pascal, Jean Savaron, Domat le jurisconsulte, Chamfort,
Dulaure. ~ L'arrondissement a 1-t cant., 120 comm.,
175.032 hab. ; le canton Est 7 comm. et M. 611 hab.; le can-
ton Nord 7 comm. et 18.582 hab. ; lo canton Sud 4 comm.
et 23.691 hab.; lo canton Sud-Ouest A comm. et 19.310 hab.
— Histoire. Après la conquAto romaine, l'ancienne villo
gauloise de Cîergovie fut abandonnée pour la nouvelle
ville de Nometum, qui prit le nom à'Aïuiustonemetum, du
nom d'Auguste. C'était une des cités les plus prospères
des Gaules; saint Austremoine y apporta lo christia-
nisme; Sidoine Apollinaire fut un de ses évéquos. Elle
firit le nom de Clermont [Clnrus Mons) d'une citadelle qui
a dominait. Ravagée à plusieurs reprises par les bar-
bares, cette villo souffrit beaucoup, au moyeu âge, dos
luttes de Tévéquo de Clermont avec les comtes d Auver-
fno, et des discussions dos bourgeois avec lour soigneur,
évéque. La ville et le comté do Clermont furent cédés
par la famille do Lu Tour d'Auvergne â Catherine de Mé-
dicis et réunis ainsi au domaine royal. Un grand nombre
^de conciles so tinrent à Clermonf. (V. l'art, suiv.) En
1665, pour réprimer les nombreux crimes commis dans
la province et restés impunis à cause do la lenteur do la
procédure, Louis XIV établit à Clermont une cour de jus-
tice extraordinaire, les o Grands Jours d'Auvergne », qui
prononça on quelques mois plus do trois cent cinquante
condamnations ot quatre-vingt -seize bannissements. Flé-
chier a laissé une relation de ces Gramls Jours.
— Bim.ioOR. : Tardieu, Histoire de la ville de Clermont-
Ferrand (Moulins, 1873^: F. Renaud, Histoire de la com-
mune de Clermont-Ferrand (Clermont-Ferrand, 1874).
Clermont-Ferrand (concm.ks du). Plusieurs conciles
furent tenus dans la ville de Clermont-Ferrand, appelée
primitivement la Vtllc d'Auvergne. Ou on cito sept (en
535, 519, 587, 1095, 1110, 1121, 1130). Lo plus célèbre ot lo
nliis important est celui de 1095, qui fut présidé par Ur-
nain II, ot auquel assislérent treize archevêques ot deux
cent vingt évoques ou abbés mitres. Après avoir excom-
munié le roi «Le Franco Philippe I", qui refusait do so
séjiarer de s<m épouse illégitime, Bertrade, ot soumis
l'évéquo do Dol â la juridiction du siège métropolitain de
Tours, lo pape y proclama la proniière croisade. Ceux qui
s'engagèrent â partir pour la Terre sainte furent déclarés
indépendants de la justice do leurs seigneurs et obtinrent
le privilège d'être soumis aux seuls tribunaux ecclésiasti-
ques : leurs dettes lurent suspendues et leurs terres pla-
cées sous la protection de l'Eglise. Il fut décidé que lo
vœu de prendre la croix dispenserait celui qui le ferait do
toute pénitence canonique, encourue pour ses péchés pu-
blics ou secrets.
Glermont-GALERANDE (Charles-Georges, marquis
de), né à Pans en I74i. mort en 1823. Il était, en 1789, ma-
réchal de camp. Très hostile à la Révolution, il combattit,
lo 10 août I7y2, avec les Suisses et les gentilshommes
défenseurs du château. Jeté en prison sous la Terreur et
délivre au 9-Thermidor, il s'en alla rejoindre les princes.
Ce fut lui qui se chargea de remettre à Bonaparte la
fameuse lettre où Louis XVIII demandait au Premier
Consul do le rétablir sur le trône, lui promettant l'épée do
connétable. En I8i4, il devint pair de France. Il a laissé
des Âlcmoires pour servir d l'histoire de la Jiévolution (1825).
Glermont-GANNEAU (Charles-Simon), orientaliste
français, né a Pans en 1846. Il entra dans la diplomatie
et remplit les fonctions de drogman successivement à
Jérusalem et à Cunstantinople. En 1874, l'Anj^Ieterre le
chargea d'une mission en Palestine; d'autres missions lui
furent confiées par la France en Syrie et dans la mer
Rouge. Il a découvert, en 1870, la fameuse stèle moabite
de Mésa, qui porte la plus ancienne inscription sémitique
connue. Il fut nommé membre de l'Institut, directeur ad-
joint à l'Ecole des langues orientales et professeur au
Collège de France. On lui doit de nombreux mémoires et
ouvr:.Ses archéologiques : la Palestine incontiue {IS16)\
Etudes d'archéologie orientale (18S0 et suiv.); l'Authenti-
cité du. taint sépulcre et le Tombeau de Jospph d'Arimathie
(1877); les Fraudes archéologiques en Palestine (1885); la
Stèle de Mésa (1887); A'ofes d'épigraphie et d'histoire arabe
(1887) ; etc.
GlermONT-L'HÉRAULT, comm. de l'Hérault, arrond.
et â IS Uilom. de Lodève, sur le Rhonel, affluent de V Hé-
rault; 5.083 hiib- [ClermoniaiSy aises.) Ch. de f. Midi. Tri-
bunal de commerce, collège communal, hospice. Mines de
lignite; pierres de taille. Manufacture de draps pour la
troupe, distilleries, filatures, imprimeries, taillanderies,
tanneries, mégisseries. Commerce do grains, de vins et
spiritueux. Eglise Saint-Paul (xiv* s.). Clermont, après
avoir subi les Goths et les Sarrasins, fut une forteresse
du protestantisme, au xvi* siècle. — Le canton a 15 comm.
et 12.669 hab.
Glermont-MONT-SAINT-JEAN (Jacques, marquis
dk), homme puiuique français, né au château de Visar-
geot (Ain) en nô2, mort en 1827. Il fut nommé, en 1784,
colonel des chasseurs des Ardeunes, et devint, en 1789,
membre des états généraux. II vota contre toutes les ré-
formes, émigra en 1792, devint plus tard aide de camp du
roi deSardargne, et se battit contre la B'rance. A la rentré©
des Bourbons, il fut nommé inspecteur des cardes natio-
nales de Seine-et-Marne ilSM), et, l'année suivante, mem-
bre de la Chambre des députés, où il so signala parmi les
ultra-royalistes. Il a laisï.é quelques écrits.
Glermont-SUR-BERWINNE, comm. de Belgique (prov.
de Liège), arrond. admin. et judic. de Verviers ; 1.915 hab.
ClERMONT-TONNERRE (barons, puis comtes dk), fa-
mille originaire du Daupliiné. Le premier membre connu
de cette taniille, Sibaot, est mentionné dans des titres de
1080 et 1094. — SiHAUT II, son fils, commanda les troupes
qui, en 1120. cliassèrent de Rome l'antipape Grégoire Vill.
— Un descendant dos précédents. Aynard, devint, en 1340,
à la suite d'un traité avec le dauphin du Viennois, capi-
taine général et premier baron du Daupliiné, avec des
privilèges qui furent héréditaires dans sa famille. — Un
autre membre de cette famille, Antoink II, mort en 1578,
fut gouverneur du Dauphiné, lieutenant général pour lo
roi en Savoie, grand mailro des eaux et loréis. (La terre
do Clermont en Dauphiné fut érigée pour lui en comté.
on 1547. Il assista à la bataille do Moncontour, où il fut
blessé et où son fils aîné fut tué.) — Hbmbi, fils du pré-
cédent, tué au siège de La Rochelle eu 1573, fut duc et
pair de France.
GlermONT-TONNERRE (Claude-Catherine dk), ba-
ronne, puis coniti?.ssc, puis duchesse de Retz, née et morte
ù Paris (1547-1603). La hardiesse avec laquelle, en 1561,
elle fit ses préparatifs de défense contre une bande do
])illards menaçant son chiiteau dénote en elle une énergio
toute virik". Mais c'est sur un autre tliéAtre tout pacifique
qu'elle a acquis sa principale notoriété. Au milieu do la
cour lettrée des Valois, elle acquit la réputation do la
femme la plus instruite et la plus spirituelle, à ce point
qu'on lui appliquait lo surnom de « dixième Muse " ot do
» quatrième Grhce » qu'avait porté la reine de Navarre,
sœur do François I". Elle fut l'un dos ornements do cette
Académie du palais fondée par Charles IX ot roslaurôo
p:ir Henri III, dont Conrart reprit l'idée sous Louis XIII,
et qui so trouve ainsi l'ancêtre directe do l'.Vcadémio
française. Catherine de Clermont s'était mariée deux fols :
l", on 1561, à Joan d'Annebault, fils do l'amiral d'Anne-
bault, mort dos suites d'une blessure reçue i\ la bataille do
Dreux {l.'i62); S", on 1565, ik Albert do Gondi, .seigneur du
Perron, à qui elle apporta en dot la terre do Retz. (Elle
eut de lui dix enfants, dont l'un fui lo pèro du fameux
(1 cardinal do Ketz « de la Fronde.)
CLERMONT-TONNERRE(Frauçois i>ii). t^vôquo etcomto
de Nuyon. pair dv l-rance et membre de l'Académie fran-
çaiso,"né en 1629, mort en 1701, fonda lo prix de noésio
pour VEloge de Louis XI V à perpétuité,, fun^t que l'Acadé-
mie devait proposer tons les ans, mais qu'elle changea dans
la suite. Il est surtout célèbre par son inoroyablo vanité.
Glermont-TONNERRE (Gaspard, marquis, puis duc
i»k), maréchal de France, né on 1088, mort en 1781. Il
figura honorablement A l'armée do BohOmo on 1741. ù la
défense de l Alsace, au siège do Fribourir, commanda l ailo
gaucho de l'arniée A Fontenoy, assista a lu prise de Tour-
nay. commanda 32 escadrons A la bataille do Lawfeld, ol
représenta le connétable au sacro do Louis XVI, commo
doyen des niarécliuiu (lo Franco.
GlermONT-TONNERRE [Stanislas, comte dk), né on
1717, mon ù Paris en 1792. Colonel on 1789, Il fut élu, rt
Paris, député de la noblesse aux étals généraux. H se
prononça pour la réunion dos trois ordres, appuy». dans
la nuit du 1 août, la suppression des privilèges. Mais,
CLERMONT-TONNERRE — CLEVELAND
effrayé des progrès de la Révolution, il demanda l'éta-
blissement de deux Chambres, vota pour le i-e^o absolu, et
proposa d'investir le roi de la dictature. H contribua à
fonder le club monarchique et le « .Journal des impar-
tiaux 0, pour faire contrepoids au club des Jacobins. 11 a
publié, cette année-là, ses OpinioJis et Discours.
Cl-ERMONT-TONNERRE (Anne-Antoine Jules dk), car-
dinal, ué à Paris eu 1749, mort à Toulouse en 1830. Il était
évêque de Chàlons depuis 1782, lorsqu'il fut élu dôpuié aux
états généraux. Il signa ÏEj-position des principes des
évéques contre la constitution civile du clergé, puis émigra
eo Allemagne et se démit de son siège en 1801, sur la de-
mande de Pie VII. Lors du retour des Bourbons, il fut
appelé à la pairie (ISH), puis nommé archevêque de Tou-
louse (1820) et cardinal (1822). En 1828, il lit une vive op-
position à l'ordonnance relative à l'instruction publique,
réclama les droits de lépiscopat sur les écoles et les petits
séminaires, et répondit au mmistre Feutrier, qui lui de-
mandait de se soumettre: « Monseigneur, la devise de ma
famille, qui lui a été donnée en U20, par Calixte II, est
celle-ci : Etiamsi omnes, ego non (Quand même tous, moi
non); c'est aussi celle de ma conscience. »
ClermONT-TONNERRE (Aimé-Marie Gaspard, duc
de), général et mmistre. né à Paris en 1780, mort en iseri,
neveu du précédent. Sorti en 180i de l'Ecole polytechnique
pour entrer dans l'artillerie, il devint aide de camp de
Joseph Bonaparte, et fut nommé maréchal de camp sous
la première Restauration. Pair de France en 1815, il reçut,
en 1821, le portefeuille de la marine, nu'il échangea en
1823 contre celui de la guerre. Comme tel, il seconda éner-
ciquement la politique réactionnaire du gouvernement de
Charles X. Il tomba du pouvoir avec Villole en 1827, et
rentra dans la vie privée, après la révolution de Juillet.
Clermont [Mademoiselle de), le moins mauvais des
romans de M""* de Genlis (1802). — Mi'" de Clermont, une
petite-rille du grand Condé, distinguo et aime un simple
gentilhomme, le duc de Melun. qu'elle finit par épouser
secrètement, mais qui, bientôt après, succombe à une
blessure mortelle. Un perpétuel attendrissement rogne
d'un bout à l'autre de l'ouvrage. 11 y a de la monotonie
dans ce style, et une fausse élégance dans les sentiments.
CLERMONTIE (ti) Q. f. Genre de campanulacées-Iobé-
Iiées, comprenant des arbres ou des arbrisseaux lactes-
cents, qui croissent aux îles Sandwich.
ClermONTOIS (to-â) anc. pays de France (prov. de
Lorraine), auj. compris dans le dép. de la Meuse ; capit.
Clermont-en-Argonne. (Le territoire environnant Clermont-
Ferrand, en Auvergne, portait aussi le nom de Cler-
MONTOIS.)
CLÉROCEIATIE [sî — du gr. ecclés. klèros, clergé, et
kratos, puissance) n. f. Domination politique du clergé.
CLERODENDRON {din) u. m. Genre de verbénacées. tribu
des viticées. comprenant des arbres ou des arbrisseaux
dont on a décrit plus de quatre-vingts espèces de l'ancien
monde, surtout de l'Asie et de l'Amérique.
CLÉROMANCIE [si — du gr. kièros, sort, et manteia, di-
vination) n. f. Moyen de prédire l'avenir, fondé sur une
sorte de tirage au sort.
— Encycl. On l'employait en Egypte, en Grèce, en
Italie. On se servait de dés, d'osselets, de cailloux. Le
nombre des points amenés ou les figures formées par les
objets jetés au hasard étaient interprétés. Parfois, un ta-
bleau contenait les réponses écrites correspondantes.
D'autres fois, on tirait des lettres dans un sac, ou mieux,
des sentences extraites des grands poètes. Les sorts de
Virgile, si en vogue pendant la décadence romaine, appar-
tiennent donc à la cléromancie. On pouvait aussi se con-
tenter d'ouvrir un livre et d'y "chercher une réponse dans
les premières lignes qui tombaient sous les yeux.
CLÉROMANCIEN, ENNE {si-in, èji') n. Personne qui pra-
tiquait la clérumancie.
Gléron d'Haussonville. Biogr.v. Hadssonville.
GLÉRONOMIE {mî — du gr. klêronotnia ; de klêro-i, sort,
et nomus, loi) n. f. Antiq. gr. Partage des biens parle sort.
li Participation à un héritage ; droit d'hérédité.
GlÉROT, avocat au parlement de Normandie, né à
Rouen vers la fin du xvii" siècle, mort en 1744. Ses Dis-
sertations historiques, pleines de savoir, annoncent un
homme très versé dans l'étude des antiquités.
CLÉROTE (du gr. kîêrotès ; de klêros, sort) n. m. Ma-
gistrat ou Juge athénien désigné par le sort.
GLÉROUQUE [rouk' — du gr. klêroukhos ; do klêros, lot,
etékhein, avoir)n. m. Colon grec qui restait citoyen de la
mère patrie.
— Encycl. On connaît surtout les clérouques athé-
niens qui, restant citoyens d'Athènes, recevaient un lot
de terres, désigné par'le sort, dans un territoire conquis.
Les principales colonies fondées de celte façon sont
celles dont les clérouques athéniens jetèrent les bases
dans l'île d'Eubée, à Erétrie et Chalcis (509 et 4.53); à
Skyros (470) ; à Eïon (469) ; à Naxos (453) ; dans la Clier-
sonèse de Thrace (453, 448) ; à Lemnos (entre 451 et 448) ;
à Andros (450) ; à Oréos (440) ; à Imbros (443) ; à Egaie
(431); à Potidée (429); etc.
Glers ou GLEERS(HuguesDE), sénéchal de La Flèche,
sous les comtes Gcoffroi le Bel, comte d'Anjou (1129-1151)
et Henri Plantagenet, comte d'Anjou, puis roi d'Angle-
terre {1151-118'J). C'est à lui qu'on attribue, sans doute à
tort, le De senescalcia Francise, traité important pour
l'histoire des relations de la cour d'Anjou avec la royauté
capétienne au xii* siècle.
Glerseluer (Claude), philosophe français de l'école
cartésienne, mort à Paris en 1684 ou 1G86. Ami intime de
Descaries, il fut son principal correspondant en France,
après la mort du P. Mersenne. Ce fut lui qui recueillit et
publia les écrite posthumes de Descartes. Ces écrits sont
d'abord trois volumes do lettres (16GT) du plus haut in-
térêt, puis lo Traité tfc l'homme, le Traité de ta forma-
lion du ffptus, le Traité de la lumière et lo Traité du monde
(1677), Malgré sa position dans le monde (il était avocat
au parlement do Paris), il donna sa fille on mariage à
Kohault, jeune homme inronnu et sans fortune, mais dé-
voué à la philosophie do Doscartes.
Clorsftllier revit encore une traduction des Principes
faite par Picot et la At imprimer à ses frais (]Q8l).
On lui doit, enfin, une traduction française des objections
faites (surtout parGassendi) aux M'^ditations de Descartes,
avec les réponses de Descartes (lti47, 1661 et 1673).
CLERUS {klé-russ) n. m. Genre d'insectes coléoptères,
famille des déridés, comprenant des formes allongées,
cylindriques, rayées en large de roux,
do gris et de noir, avec le thorax sou-
vent rouge. Syn. thanasimus.
— Encycl. De taille moyenne, les
clerus sont dos clairons vivant sous
les écorces d'arbres, où leurs larves dé-
truisent celles de divers xylophagcs:
on en connaît de nombreuses espèces,
répandues surtout dans les régions
chaudes ; cinq ou six habitent l'Eu-
rope. Citons le tlerus vinti/larius,
commun sur les pins ; le clerus formi-
carius, sur les vieux arbres.
GlerVAL, ch.-l. de cant. du Doubs, Clems (gr. 2 fois).
arrond. et à 15 kilom. de Baume-les-
Dames, sur le Doubs et le canal du Rhône au Rhin ;
1.066 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Carrières de pierres. Forges,
fonderies. Ruines du château de Montfort. — Le canton
a 25 comm. et 7.203 hab.
GleRVILLE (Louis-Nicolas, chevalier de), îugénieur
fran*.-ais, mort dans l'île d'OIéron en 1677. Maréchal Je camp
en 1652, il se signala dans de nombreux sièges, fut le pre-
mier, en 1658, commissaire général des fortifications, et
fut nommé, en 1671, gouverneur de l'île d'OIéron, qu'il
fortifia.
GlÉRY, comm. de la Somme, arrond. et à 5 kilom. de
Péronne, sur la Somme; 950 hab. Ch. de f. Nord. Etangs
poissonneux ; tourbières. Château du xiV siècle.
ClÉRY, ch.-l. de cant. du Loiret, arrond. et à 13 kilom.
d'Orléans, sur l'Ardoux, dans le val de Loire ; 2.558 hab.
Commerce de grains et de fourrages ; fours à chaux. Vieille
église gothique restaurée par Louis XI, qui y fit construire
son tombeau, violé par les protestants, en 1562. L'église
fut restaurée de nouveau, sous Louis XIII. Des fouilles y
ont fait découvrir les tombeaux do Dunois, de François
d'Orléans et d'Agnès de Savoie. On montre, à Cléry, la
maison qu'habitait Louis XI. Aux environs, butte de Mé-
zières, où la légende place la tombe d'Attila. — Lo canton
a 5 comm. et 5.753 hab.
GlÉRY (Jean-Baptiste Cant Hankt), né à Jardy, près
de Marnes (Seine-et-Oise), en 1759, mort en 1809, près de
Vienne (Autriche). Valet de chambre de Louis XVI, il
obtint de le suivre au Temple, et l'entoura des soins les
plus touchants. Après l'exécution do son maître, il fut
incarcéré jusqu'au 9 thermidor, puis alla rejoindre la fa-
mille royale en Allemagne. En 1798, il publia à Londres
le Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple pendant
la captivité de Louis XVI, livre qui eut un éclatant succès
et fut des plus utiles à la cause royaliste. — Son frère,
Jean-Pierre-Louis H ANET, né à Jardy en 1762, mort en 1834,
était valet de chambre de Madame, fille de Louis XVI. Il
se réfugia en Belgique. Plus tard, il se fit fournisseur de
vivres pour les armées. En 1814, après le retour des
Bourbons, il fut nommé inspecteur des forêts en Corse.
Il a écrit des Mémoires peu intéressants (Paris, 1825).
GlÉRY (Léon), avocat français, né à Paris en 1831. Il se
fit inscrire, en 1853, au barreau de Paris. Il plaida avec
succès un grand nombre d'affaires littéraires ou artistiques
retentissantes, notamment celle d'Edmond About et de
Francisque Sarcey, appelés en justice par la congréga-
tion des Missions. De 1875 à 1878, Léon Cléry fut membre
du conseil de l'ordre des avocats, du comité consultatif
de la ville de Paris, et figure parmi les conseils de la
Banque de France et de la Comédie-Française. Il a publié
lui-même un recueil de ses meilleures plaidoiries, sous le
titre de Souvenirs du palais (1891).
GleS ou GlÔSS. bourg d'Austro-Hongrie (Tyrol), dans
le val di Non, sur le Noce, affluent de l'Adige ; 2.750 hab.
Sériciculture, filature de soie. Antiquités romaines. —
Ch.-l. d'un district peuplé de 47.300 hab.
GlÉSINGER (Georges-Philippe), sculpteur français, né
à Besançon en 1788, mort dans la même ville. Il avait
eu pour maîtres Flatters et le baron Bosio. Ses principaux
ouvrages appartiennent à sa ville natale; de ce nombre
sont les bustes du cardinal de Granvelie, de l'historien
Chifflet et de l'archevêque de Pressigny, qui ornent la
bibliothèque publique ; un Christ de bronze, placé sur la
croix de mission érigée à Besançon ; six groupes plus
grands que nature, représentant des scènes de la Pas-
sion, exécutés en 1827 pour l'église de la Madeleine, etc.
Georgos-Philippe Clésinger avait ouvert dans son atelier,
à Besançon, une école gratuite de sculpture.
GlÉSINGER (Jean-Baptiste-Auguste-Stello), sculpteur
et peintre français, fils du précédent, né à Besançon
en 1814, mort à Paris en 1883. Il étudia dans l'atelier do
son père et acheva, en Italie, son éducation artistique. Sa
réputation date du Salon de
1847, où parurent quatre ou-
vrages de lui, deux bustes et
deux statues de marbre ; une
Jeune Néréide portant des pré-
sents, et la Femme piquée par
un serpent. Il exécuta, en 1847,
un buste do G. Sand, dont il
avait épousé la lille, et la statue
de marbre de Louise de Savoie
I jardin du Luxembourg], Au
Salon do 1848, il montrait trois
bustes do femmes (entre an-
tres, celai do M"' Solange Clé-
singer) une Uacchante couchée,
en marbre.
L'admiration qu'excita cette
œuvre ne fut pas partagée par
tous les critiques. Certains criè-
rent au scanaaie, à l'impudeur.
Aux Salons do 1850 et do 1852,
il exposa, entre autres onuvres, une Pietà, phisiours bustes
de personnages célèbres, deux grandes figures allégo-
riques : la Tragédie dont les traits rappellent ceux do
Kachol, cl lu. Littérature, qui otfre une vague ressemblance
avec George Sand.
Il — (\t
56
L'échec d'un grand Françots /•', statue équestre, déciaa
Clésinger à partir pour Rome, d'où il envoya, en 1859, une
vingtaine de morceaux de peinture, types italiens ou figures
de style, d'une facture haoïle et d'une incontestable éner-
gie, ainsi que deux groupes en marbre très importants :
Cornélie et ses deux enfants, Diane au repos ; une statue de
Cléopâtre se faisant piquer par l'aspic, un buste à' Hélène,
celui d'une Transtévénne et un essai de restauration des
Parques du Parthénon (en plâtre).
Parmi les œuvres postérieures à son retour en France,
il faut mentionner un François /"" et un Napoléon /*'
équestres, statues colossales qui obtinrent un légitime
succès. Citons encore, parmi ses œuvres : l'Ariane montée
sur un tigre, une Lucrèce mourante, un Christ mort, etc. En
1878, il donna à l'Exposition universelle cinq ouvrages
importants : un Enlèvement de Déjanire, une Délivrance
d'Andromèdi', un François-Joseph équestre, en bronze, etc.
Clésinger s'est aussi montré animalier. On a de lui un
Taureau ; un groupe, la Chouette et la Tortue. L'influence
de Rude et de Barye est visible dans tout sou œuvre ; mais
pourtant, dans sa note matérialiste, il est généralement
original. Clésinger offre un singulier mélange de vigueur
sculpturale et de mollesse dans la pensée. Avec de la
flamme, une main agile, et un sens cle la chair très im-
pressionnant, il demeure, faute d'àmc, un artiste incomplet.
Pendant la guerre de 1870, il fit campagne à la tête
d'une compagnie de francs-tireurs.
ClÉSO. My th. gr. Fille de Cléson et sœur de Tauropolis.
Suivant une tradition mégarienne, Cléso et Tauropolis
trouvèrent le corps d'Ino étendu sur le rivage, et lui ren-
dirent les honneurs funèbres.
GlÉSON. Myth. gr. Roi de Mégare et fils do Lelex. 11
est le père de Pylas, de Cléso et de Tauropolis.
Clesse I Antoine), poète belge, né en 1S16 à La Haye.
mon en 1889 àMons, où il était armurier. Il se rendit popu-
laire par des poèmes et des chansons animés d'un souffla
patriotique, notamment : Godefroid de Bouillon, poème
(1839;; Poésies diverses ^1841), et CharisoJis (1845-1848).
GlessÉ, comm. des Deux-Sèvres, arr. et à 16 kilom.
de PartheiKty, sur le ru de Clessé, affluent du Thouarct ;
1.370 hab. Ch. de f. Etat.
GlessÉ, comm. de Saône-et-Loire, arr. et à 12 kilom.
de Mâcon: 770 hab. Voie romaine. Vignobles compris
dans le Maçonnais et produisant d'excellents vins blancs.
GlXT (saint), pape. V. Anaclet.
GlÉTA. Myth. gr. L'une des Charités, honorée surtout
il Sparte.
GlÉTAS. Biogr. V. Clëœtas.
CLF.THRE n. m. Genre d'éricacées, tribu des andro-
médées, renfermant des arbres ou des arbrisseaux, la
plupart originaires de l'Amérique du Nord. Plusieurs sont
cultivés en Europe, dans les jardins; notamment, le clc-
thre à feuilles d'aune (clethra alnifolia).
CLÉTHROPSIDE n. m. Bot. Section du genre aune.
CLÉTIER [ti-é) n. m. Ouvrier qui fabrique les clefs des
instruments de musique à vent.
GlÉTOR. Myth. gr. Un des fils de Lycaon, qui furent
foudroyés par Zeus.
GlÈVE (Corneille van), sculpteur, né et mort à Paris
(1645-1732). Elève de François Anguier. il remporta le
grand prix en 1671, et, après six années d'études à Rome,
il revint à Paris, et entra à l'Académie en It^Sl. Il exé-
cuta le monument de Louvois et un assez grand nombre
de statues pour les églises de Paris et pour les jardins de
Versailles et de Marly. L'œuvre la plus remarquable de
cet artiste est son groupe la Loire et le Loiret, qu'on voit
dans le jardin des Tuileries.
GlÈVE iPer-Tliéodor), chimiste et naturaliste suédois,
né à Stockholm en 1840. Elève de l'université d'Upsal, où
il devint privatdocent en 1863, il a été professeur de chi-
mie à l'Ecole polytechnique de Stockholm, de 1870 à 1874,
puis professeur de chimie à l'université d'Upsal.
Ses travaux chimiques ont eu pour principal objet
l'étude des propriétés et la recherche du poids atomique
des métaux nouveaux ou rares : cérium, didyme, esbium,
lanthane, samarium, scandium, thorium, thufium, yttrium.
On lui doit aussi de nombreux mémoires sur les bases am-
moniacales du platine, sur la naphtaline, les naphtols et
leurs dérivés: sur les acides cholaliquo et choloïdanique.
11 a écrit (quelques mémoires sur la géologie, entre au-
tres : Esquisse de la géologie des iles du nord-est des Indes
occidentales (1881). ^t un çrand nombre de dissertations
sur les algues diatomées, ainsi nue : Avalysi rhimique qua-
litative (1885) ; Dictionnaire de chimie (1883) ; Schee.'e {Char-
les-Guillaume) [Copenhague, 1886]. lia en outre collaboré
au Dictionnaire de chimie de Wurtz. à V Encyclopédie chi-
mique de Fremy et à un grand nombre de périodiques.
Glevedon, bourg d'Angleterre (comté de Somerset),
sur lestuaire du Severn ; 5.000 hab. Bains de mer.
CLÉVÉTTE n. f. Spinellide uranifère, trouvée ]^ar Nor-
denskiôld dans les feldspaths de Garta, près d Arendal
(Norvège). On a reconnu dans cette espèce la présence du
plomb, du cérium, de l'yttrium, etc.
CLEVELAND ( land') adj . Se dit du cheval anglais du comté
de Cleveland. — Substantiv. : Acheter vn cleveland.
— Encycl. Les chevaux c/et-e^nt/ (Yorkshire, Lincoln.
Durham, Northumberland) sont des animaux d'attelage,
comparables à nos anglo-normands. Ils résultent, comme
ceux-ci, du croisement de l'ancien type carrossier un peu
massif, mais rustique et de taille développ-'-e {race germa-
nique de A. Sanson), avec le pur sang, c est-à-dire le che-
val de course. Ils constituent donc une population de métis,
à l'état de variation désordonnée, et donnant, eu consé-
quence, des proiînits d'inégale valeur. Toutefois, ce sont
fréquemment do magnifiques bêtes, de forme à la fois
puissante et harmonieuse. La robe est, le plus souvent»
de L-ouloiir bai.
Glevekj^ND, district houiller ot manufacturier du
comté d'York (North-Riding), sur la rive gauche de la
Tees River.
GlevELAND, ville des Etats-Unis (Etat de rOhio\ avec
un port sur lo lac Erié, à l'emboucliure du Cuyahoga;
261.350 hab. Université; commerce do cuivre, de fer, de
S7
charbon, de piStrole, do lainos, do boîs, laminoirs, raffine-
ries do pturoUi l't d'Iiuilo; rahricatioii d'aijido suUuriquo,
instrumoiiis aj^ricolos, wayoïis; lard ot jambons. Koudéo
en nytî par ki gônoral Clovcdand, ot dovoiiuo cité on ]S'M'>,
cotto vilioa viï sa population soxtuplor on triMito ans (istïo ;
-13.415 hall.). - Villodos l'Jtats-Unis tTonnossoc) ; ■1.500 hab.
Cleveland (Joan), poôLo antriais, n6 à Lonybborough
on 161,1. mon à Londros on itijS. Pondant la guerre ci-
vile, il dôl'oiidit Cliarlos I""" avec son épôo ot dans dos
satires, dont l'nuo, i/^cusxais rebelle, ont un y;rand roton-
tissomoiit. Croniwoll le traita, néanmoins, avec beaucoup
d'égards. Ses oorits ont ôto publiés on 1G87.
Cleveland, titre ducal donné par lo roi d'Anpletorro.
Charlos II, à sa maitrosso Barbara Villiers, et qui, à sa
mort, fut porté par son tils naturol, Charles Fitzroy (v. ce
mot), puis passa, par mariage, à la famille Vane.
Cleveland (Grovor), homme d'Etat américain, né à
Caldwoll tl^Lat K\,y Now-Vork) en 1S37. Fils d'un ministre
presbytorion, il débuta comme professeur à l'école dos
aveugles do Nmv-York. Avocat (1859), puis attornoy dans
le comté d'Erié. il se lança dans la politique on se fai-
sant élire man'o do Buifalo par les démocrates (I88i), et
gouverneur de l'Etat (1882). Il sut se faire, dans ces doux
postes, une toile réputation d'administrateur capable et
mlègre, qu'on 1884, il était élu président dos Etats-Unis.
Il continua de poursuivre les abus et les dépenses inutiles
avec la môme rigueur qui lui avait valu ses succès. Sous
sa présidence, l(! budget réalisa dos excédents do recettes
de 400 à 5Ù0 millions de francs par an. Mais il se prononr-a
nettement contre le proioctiounisme à outrance, ce qui
détacha de lui los Etats du
Nord. Aussi no fut -il pas
réélu en 1888. Il reprit son
ancien ofiice d'attorney. Har-
risson, qui lui succéda, ne
sut ou ne put maintenir la
prospérité tinaucièro qui
avaitété lacaractéristiquedu
gouvernomont do son prédé-
cesseur. Aussi, aux élections
de 1892, Cleveland fut-il de
nouveau élu président à une
majorité écrasante. Il s'atta-
cha â réorganiser sur do nou-
velles bases la circulatioa
monétaire et lo régime com-
mercial, mais une crise éco-
nomique no lui permit pas de
mener à bien 1 œuvre entre-
prise. Dès 1894, la majorité li-
bre-échangiste cédait devant
l'opposition du Sénat, malgré
CLEVELAiND
CLICHÉ
Cleveland,
les eiTorts du président qui intervint activement dans la
lutte. D autre part, dans le domaine de la politique exté-
rieure, Cleveland nié.;ontonta non seulement ses adver-
saires, mais un certain nombre de ses partisans, en so
déclarant nettement neutre dans la i|uestion de Cuba et
en se rel'usant éneryiquement, en dépit d'un vote du Con-
grès, à roconnaitro les insurgés comme belligérants. Les
protectionni-tes regagnèrent tout lo terrain qu'ils avaient
perdu, Los élections de isoii lui donnèrent Mac Kinlev
pour successeur à la présidence, ■'
Cleveland (Histoikk de mon.siudr), /î/i naturel de-
tromwell ou te /'liilusoptie anr/tais (n32-n39>. Ce roman
fort lonç (il ne comprend pas moins de s vol, in-8») est
rempli d'épisodes secondaires qui en rendent l'analyse
diflicile. On y trouve lliistoire do l'Angleterre sous
Cromwell et Charles II, un roman consacré à la pointure
do 1 amour fatal, dos récits do voya'jes chez les sauvages
d Amérique qui font pousor aux Natcke:, des idées so-
ciales et religieuses qui annoncent \Oi-ii,ine de Vimfgalité
et la Profession de foi du mcaire snrm/nrd. Le héros, l'An-
glais Cleveland, allie à des principes de philoso|ihi'o éga-
lltaire et do réformateur dos sociétés une mélancolie
toute romantique. Cot ouvrage, d'un stylo pur et harmo-
nieux, a été loué avec enthousiasme par Diderot Rous-
seau et Xavier de Maistre,
t
Cleves (en allem, Klem ou Cleve), ville do Prusse
régence de DusselJorf, située près de la rive gauche dii
llhin; 10. UO hab, tCti-mis, nises.) Pittoresquoinont con-
struite sur trois collines, elle possède los ruines d'un ancien
château qui rappelle une des légendes les plus poéticiuos
do 1 Allemagne, et dont Wagner s'est souvenu en écrivant
Lolienf,rin(lour du Cygne). I.a ville féodale a fait place à
une ville indusiriello (tanneries, manufactures do tabac
labriquos de drap), dont los produits s'écoulent vor.s lo
Ihin par lo canal do .Spoygraben. Sources thermales et éta-
blissements hydrothérapiques. — Le cercle de Cleivs :i une
superhcio de 510 kil.carr., et une population do 50.000 hab.
ClÉVES, comté jusqu'en 1117, oii il fut érigé on duché
par 1 empereur Si-ismond, s'étend sur les deux rives du
Khin, sur i.znn kilom. carr., ot ndovait jadis directement
do I empire. Vers 1 an 1000, il était possédé par les sei-
neiirs d Anton (Klandrcs), passa, en 1368, aux comtes de
,a Mark, ot lut réuni, en 1521, à Juliers et 4 lierg par
0 duc Jean III le l'acilique, qui introduisit la Réforme et
hérita, on 1538, de la Gueidro et de Zutphen ; mais Char-
los-Quint les lui enleva eu 1513. Cette maison s'éteignit
en lb09, avec lo duc Jean-(;uillaumo IV, et l'oiivorturo
; o la succossion fut une dos causes de la guerre de
Ironto ans. Catholiques ot protestants tenaient li sa pos-
session. La lutte fut ardente entre doux compétiteurs sur-
tout, lo comte palatin de Neuhourg ot rélocteur do Bran-
debourg. Ils conclurent, en KiU. 1 accord do Xanten, par
lequel le palatin eut Jiiliers et Uerg, et l'électeur, Clèvos,
" ,lT',-- "■'^'•.n" berg ot Kavenstoin. Il fut consacré
','" ,1 î'? '."'■• '* '^'■"^^" '='*'''' '" P""'" située à gaucho
du lUiinùlal'ranco. Los districts de .Savonaer, Iluissen et
;.?!,"'?."''"" '""",""*>' 4 >■" "••^publique batave on 1803. Kn
1 80.,. la I russe céda lo reste do ses possessions do co groupe
qui lorméreut lo novau du département de la Koer ; le reste
lut .ijouteau grand-duché do Berg, nouvellement créé n.ar
Napoléon I", puis au .lépartomeiit dOver-Yssel. Kn 1811
la 1 riisso reprit le duché de Clèves, plus les anciens ,lu-
ché» r o Borg ot do .luliers (enlevés Ala Bavière on I8111)
mais laissa A la Hollande les districts détachés on IBu.i!
Clèves (Mario m:), duchesse d'Orléans, miVe do
I.OUIS .\l on |l2,i, morte en 1187. Hllo était lllle du
duc do Clèves, Adolphe IV, et do Mono do Bourgogne,
Sibylle de Clèves.
A peine ÙLgio do quinze ans, elle épousa Charles d'Or-
■oans, oui était deux l'ois veuf et avait près do ciiiquauto
ans. Kilo non porta pas moins noblement son titre de
princesse l'raiii.'aise, qu'ello rehaussa encore jiar sos
grandes qualités intellectuelles et morales, sa prul'onde
iiioté, son amour pour sa nouvelle patrie, son culte pour
les arts ot son talimt poétique, moins connu que celui do
son mari, mais réel. Devenue veuve on 14(13, elle s'adonna
à I éducation de sos enfants, dont l'un devait monter sur
le trône de Kiance, ot se remaria, vers 1480, avec un jeune
gentilhomme artésien, Jean de Kabodangcs.
Clèves (Philippe de), seigneur de Ravenstein, homme
de guerre belge, né vers 1459, mort à Wincndaelo en
1527. Membre do la famille des ducs do Bourgogne, il dé-
fendit contre Louis XI l'héritage de sa cousino Marie.
En 1483, il l'ut nommé par Maxiniilien d'Autriche lieute-
nant général pour tous les Pays-Bas. Mais, on 1488, il so
prononça contre lui, et devint capitaine des révoltés. Il
s'allia aux Français, porta la guerre en Brabant et on
Flandre, et, malgré dos échecs, il ne céda qu'en 1493. 11
suivit en Italie Louis XII, qui le lit gouverneur de Gênes.
Clèves 'Sibylle de), femme de l'électeur de Saxe .lean-
Fréderic, surnommé le Mar/nanimc . née en 1510, morte
en 1554. Klle est l'une des femmes qui contribuèrent le plus
à la propagation do la Réforme. Elle embrassa les doc-
trines de Luther en entrant
par son mariage dansia mai- <^isfM^^n'>=*<s.-
son de Saxe. Elle avait de > f^''\î^
fréquents entretiens avec
Luther. En 1547, pendant
la guerre de Smalkalde,
après la bataille de Miihl-
berg où son mari tomba
au pouvoir des Impériaux,
elle organisa la défense do
Wittenberg. Pour forcer la
ville à se rendre, Charles-
Quint lit condamner à mort,
sans jugement, Jean-Fré-
déric, et envoya la sentence
à Sibylle. Celle-ci manda
à l'électeur d'accepter les
conditioiisdo Charles-Quint,
quoi qu'il dût lui en coûter.
0 Sacriliez tout, disait-oUe,
dans son zèle de luthé-
rienne, tout, excepté votre foi ! » C'est ce qu'il lit. Quelques
jours après, lo vainqueur lit son entrée àWitteuberg. Sibylle
vint se jeter à ses pieds; elle n'obtint que de passer huit
jours avec son mari, qui resta prisonnier de Charles-Quint.
Sibylle vécut, dès lors, dans la retraite, et se plonoea
dans la lecture des livres do Luther ot dans la méditation
de l'Ecriture. Une correspondance touchante s'établit entre
elle ot son époux. Enfin, après cinq années, Charles-Quint,
voulant tourner ses efforts contre la Franco, eut besoin de
l'appui des princes allemands, et ce fut alors qu'il rendit
la liberté à Jean-Frédéric (1552). Sibylle mourut en 1554
onze jours avant Jean-Frédoric. Elle fut inhumée avec lui
dans l'église paroissiale de Weimar.
Clèves (Anne de), v. Anne de Clèves.
Clèves (.Marie de), princesse de Condé, lillo du duc do
Nevers François I", née en 1553, morte en 1574. Elle lit
sensation ù. la cour do Charles IX par sa merveilleuse
beauté, et fut passionné-
mentaiméo du duc d'Anjou,
depuis Henri III, qui l'eût
épousée si elle n eût été
calviniste. .Mariée, en 1572,
à son cousin Henri 1",
prince de Coudé, Marie de
Clèvos abjura lors do la
Saint - Barthélémy. Elle
mourut en couches.
— Bmi.ioGR. : duc d'An-
male. Histoire des princes
de Condé (Paris, I8C9-1886).
Clèves ( LA PRINCESSE
DE), roman de M"' do La
Fayelte. V. princesse.
ClEWER, bourg d'An-
gleterre (comté de Borks),
sur la Tamise: 9.800 hab.
Saline.
ClÉVOIS (l'O-dl , OISE,
persiinne née dans la ville
ou le duché do Clèvos, ou qui l'habite. — Les Clévoi.s
— Adjoctiv. Qui se rapporte au duché, à la ville Je
Clèves, ou à leurs habitants : Princesse clévoisk.
CLÉYËRB (de Clerier, botan. allem. du xvii' s.) n. f. Bot.
Syn. do CKciTEON, de piilvphemon, do ternstrèmik.
CLIACHITE n. f. IlyJrato naturol d'alumine avec fer
Vaneti' de bauxite.
CLIANTELLE ((éi) n. f. .Nom vulgaire du chrysanthème
de 1 Ih'le. •'
CLIANTHE n. m. Genre do léguminonsos-galégées
goniprenani doux ospècos qui croissent, luno on Aiislra-
lio. I autre en .N'ouvelle-Zélaudo.
CUBADIOM ((/i om) ou CLIBADION n. m. Genre do
composées, tribu des hélianthées, comprenant dos herbes
qui croissent dans l'Amé-
rique tropicale.
Marie de Clèves.
CLIBANAIRE (ndr ~ lat.
clitmnarius. mémo sens ; du
gr. klibanos, four do campa-
gne) n. m. Antiq. Nom de
cavaliers porsesqui étaient,
aussi bien que leurs cho-
vaiix, protégés iiar l'nrmuro
défensive apneféo klilinnos.
Il Se disait do boulangers qui
se servaient, pour ciiiro lo
pain, du four appelé c/itane.
CLIBANARIUS (ri-uss)
II. m. Genre de crustacés v..i...u...iiuB.
décapodes macroures, famille des paguridés, tribu dos
pagiirinés, compronaiii dos pagures do teintes vives et ba-
riolées , démunis d'nppondicos aoxuols ot do sacs ovifèros.
Antiq.
qui
Sorte do
— Encycl. Los cUbanariut, dont on connaît do nombreu-
ses espèces, habitent les littoraux des régions chaudes. La
seule propre ù l'Europe, ctiliimarius misanlliropus, ne dé-
passe pas Le Havre, au nord. Le clibanarius anomalus
donne le rare exemple d'une forme propre aux grands
londs ; cette espèce, longue de 5 à G centimètres, se trouve
par 270 mètres do prolondeur, dans la mer des Ant Iles,
CLtBANE (du gr, IdiiMnns, four)
vase en terre cuite, criblé de trous,
servait à cuire lo pain, 11 Four portatif, ii'ciii-
rasse que portaient des cavaliers perses.
Il Auj., Petit four portatif, en métal ou eu
terre, servant aux opératious chimiques.
CLIBANION (du bas gr. klibaniou, armure
de plaques) n. m. Défense de corps du haut
moyen âge, portée dans l'Orient lalin, et
qui était,UDe cotte à armer, formée d'ccail-
les d'acier rivées sur une jaque de toile.
-:■ Encycl. Lo clibanion du Bas- Empire
est dérivé de la lorica sqnammuta, cuirasse
à écailles romaine, empruntée par les Ro-
mains aux cavaliers daces, et dont l'ori-
gine est assyrienne ou persane. L'adoube-
ment carolingien, avec ses cottes rustrécs
et maclées, est un dérivé du clibanion by-
zantin. Au IX» siècle, Constantin Porpliy- ^, ,
rogénète décrit l'armure d'Alexis, geud're ^"''=""""
de lenipereur , dont le corps était un clibanion d'or.
CLIC-CLAC (onomat.) n. m. Claquement du fouet ou
bruit successif d'un objet qui vole en éclats.
CLICE n. m. Armur. Syn. de clich.
CUGR (transcript. défectueuse du mot turc kilidj. sabre)
n. m. c e mot désigne un sabre de longueur moyenne et
tranchant d'un seul côté, il Agime ciicli {adjem ktlidj), Sabro
en usage en Perse, assez fortement recourbé. (C'est celui
dont étaient armés les mamluuks, à l'époque do l'expédi
tion d'Egypte.)
CLICRAGE {chaj'} n. m. Techn. Action de clicher.
— Impress. sur étoffes. Opérations siiccessivesau moyen
desquelles on produit une planche ou cliché qui sert pour
l'impression sur étoffes.
— Min. Organes mécaniques maintenant en place les
cages, à l'orilice d'un i.uits de mine, pendant que l'on substi-
tuedesberlinesvides anxberlincs pleinis montées au jour.
— Photogr. Action do fabriquer un cliché. V. cliché,
PHOTOGRAVCRE.
— Encycl. Typogr. Le clicha<ie s'exécute en posant un
flan (v. ce mot) sur la forme préalablement nettoyée. A
l'aide d'une brosse spéciale, lo mouleur frappe sur le flan
de façon à lui faire prendre bien e.\aclement et uniformé-
ment l'empreinte des caractères ou des gravures contenues
dans la forme ; ]mis il renforce le flan en le recouvrant do
feuilles de papier un peu fort, collées les unes sur les autres
avec une bouillie faite de colle de pâte, de blanc d'Espa-
gne pulvérisé, d'alun, etc., alin de lui donner l'épaisseur
voulue et q^u'il puisse se manier facilement sans se défor-
mer lorsqu il sera sec. La forme, recouverte du flan, est
mise sous le plateau d'une presse et chauffée le temps né-
cessaire au séchage de Vempreinle. Au sortir de la presse,
on sépare le flan, devenu empreinte, de la forme, et on fixe
cette empreinte dans un moule spécial pour obtenir un cliché
d'éiiaisseur voulue. A cet effet, on coule dans le moule un
niéiange métallique (plomb, antimoine, régule) qui repro-
duit fidèlement en relief, sur une seule plaque, les carac-
tères ou gravures de l'empreinte. Cette plaque, dite .. cli-
ché ■ , pourra, après retouches, servir à l'impression du
volume ou du journal auquel elle aura été destinée.
On se sert actuellement, pour l'impression des journaux
ou dos volumes à grand tirage, de machines rotatives; les
clichés devant, dans ce cas, avoir la Ibrmo d'un demi-
cylindre, sont coulés dans des moules sjiéciaux do forme
demi-C3 lindrique.
Les progrès do la galvanoplastie ont permis d'appliquer
au moulage des formes typographiques le clichago éloc-
trii|uc. Les clichés, plans ou demi-cylindriques, ubienus
par ce procédé, prennent le nom do (jalianos. On emploie
surtout la galvanoplastie pour le clicliage des gravures sur
bois servant ù l'illustration des livres, V, élicthotvpie.
Enfin, lo clichago au pl&tro, antérieur au clichago au
papier, ne s'emploie plus guère que pour les caractères
très tins, ou la reproduction de planches avec figures. La
galvanoplastie l'a remplacé presque lulalomcnt.
CLICRE n. f. Pop. Colique.
CLICHÉ n. m. Techn. Planche métallique on relief, ob-
tenue par le clicliage de la t'ormc au moyen du flan, ot lo
coulage dans les ompreinies de celui-ci ilun alliago mé-
tallique contenant du plomb, du bismuth, etc.
— Galvan. Reproduction, au moyen delà galvanoplastie,
d'un moulage typogra])liiquo ou a"utro et que l'on nomme
galvano.
— Grav. Les graveurs en médailles appellent cliché une
empreinte prise dans de l'étain fondu, de manière & pou-
voir juger du degré d'avancement de leur œuvre.
— Impress. sur éloires. Le cliché servant ù l'impression
des tissus s'obtient au moyen do la xylographie, c'est-
à-dire la gravure du dessin sur du bois, puis lo coulage
d'un alliage métallique do manière à avoir en relief l'oni-
prointo du dessin.
— Photogr. Ce nom qui sert ordinnirement A représenter
l'empreinte en métal ou en matière (dastique d'un objet ou
relief, formant moule ^loiir une quant né indéfinie d'épreuves
semblables, désigne improproineiii ^bien que le mot soit
consacré par l'iisago) l'image obtenue A la chambre noire.
Les congrès internationaux de pliuiugrapliio uni décidé
ile lui substituer lu uum plus exact, mais moins usité, do
jiliototi/pp.
— Soumit. Empreinte prise sur une feuille de métal de
faible épaisseur, on faisant usage delà presse, d'une œuvre
eu cours d'exécution ou lors<)iu< le travail est terminé.
— Technol. En photogravure. Plaqued<>rinc on de cuivre
sur laquelle a été gravée, en relief, une image ipielconque,
en vue de I impression. [Il y a deux .sortes de clichés : ceux
gravés au trait et ceux gravés en truite (similigravure). Ces
derniers reproduisent In pbolognipliio avec une reruiine
perfeclioii ; les ditt'érent es valeurs de In teinte sont nrodu lies
jinr un pointillé (procédé dit de la liiinr nim'ricuinc), dont
les éléments, plus ou moins gros, laissent par cela niAino
plus "Il moins de vide, c'est. A-diro de blanc, entre eux. Ce
procédé prend, depuis i|Uoliiuos années, une grjindo ox-
lonsion.JPour In fabrication dos olioliAs. V, piiotouravurk.
8
CLICHEMExXT — CLIFF-DWELLERS
CLICHEMENT [man] n. m. Prononciation vicieuse des
lettres chuintantes.
CXJCHER V. a. Couler un alliage métallique dans l'em-
preinte du flan prise sur la forme d'une piige composée
Se caractères mobiles. (On obtient ainsi une planche so-
lide à l'aide de laquelle on peut, sans composer de nouveau,
tirer un grand nombre d'exemplaires.) ii On fait une opéra-
tion du même genre pour le clichage des gravures.
Cliché, ée part. pass. du v. Clicher.
— n.etadj. Fig. etfam.Seditdecequi est stéréotypé, tou-
jours répétéoureproduit, et toujoursdelamcmo façon : On
entend chaque année les mêmes ciicuÉS, les mêmes discours
CLICHÉS, sur l'équilibre du ôud'/et.
Se clicher, \. pr. Etre cliché.
CUCHER V. n. Prononcer d'une manière vicieuse les
lettres chuintantes.
CLIGHERIE [ri] u. f. Manière de clicher; atelier de cli-
chuge.
CLIGHEUR n. m. Typogr. Ouvrier qui pratique le cli-
cbage. — Adjectiv. : Des ouvriers ci.icheurs.
— Min. Ouvrier attaché au service du clichage des puits.
CLICHIEN n. m. et adj. Hist. V. clichten.
ClicHTOVE ou Clichtoue (Josse), théologien et ma-
thématicien flamand, né à Nieuport. mort à Chartres en
15-13. Il professa la philosophie à Paris et combattit, un
des premiers, les idées de Luther. Ses principaux écrits
sont : De vera nobilitate, ouvrage qui a été traduit en
français par l'abbé Méry (1761); />eoei/o espace (1523), et
Ânti-Lutherus (1523).
ClICHY ou ClIGHY-LA-GARENNE (lat. Clippincum),
ch.-l. do cant. du départ, de la Seine, arrond. et à 7 kilom.
de Saint-Denis, sur la Seine, 38.fiOO hab. [Clicliiens, ennes.)
Ch. de f. Ouest. Fabriques d'amidon : bougies : briqueteries ;
huileries; produits cnimiques; verreries. L'industrie s'y
développe de plus en plus, et la population ouvrière aug-
mente dans de notables proportions. — Clichy est, en même
temps que le cheMieu, la seule commune du canton.
— Histoire. Clichy doit son origine à une villa con-
struite par les premiers rois mérovingiens et qui fut une
des rési-iences favorites du roi Daii:obert. Saint Vincent
de Paul fut curé de Clichy au xvii* siècle et y lit construire
l'église actuelle.
C'est près de la barrière de Paris, aujourd'hui disparue,
qu'a eu lieu, le 30 mars 1814. un vif engagement entre les
défenseurs de Paris et les Alliés. La garde nationale, com-
mandée par le maréchal Moncey. opposa une héroïque
résistance aux Alliés qui se présentaient aux portes de
Paris et fut la dernière à soutenir la lutte. C'est au cabaret
du père Lathuille que se tinrent, durant l'action, le maréchal
et son état-major. La garde nationale ne céda qu'à l'arri-
vée du message annonçant la capitulation de la capitale.
Clichy (roNCiLES de). Plusieurs conciles se sont tenus
dans cette ville, au vil* siècle, l'elui de 653, sousClovis II,
donna une sanction canonique aux privilèges de l'abbaye
de Saint-Denis.
Clichy (Combat de la. barrière de), tableau d'Horace
Yernet. L'artiste a choisi le moment où le maréchal Mon-
cey donne au chef de bataillon Odiot l'ordre d'empêcher
les Russes de s'emparer de Mont-
martre. Parmi les officiers et les
soldats du groupe central, on recon-
naît Marguery-Dupaty, l'homme do
lettres, Charlet et Horace Vernet
lui-même. Les gardes nationaux
sont massés au dernier plan, en
deçà de la barrière de bois qui ferme
l'entrée de Paris. Divers person-
nages rustiques, des paysans chas-
sés par l'invasion, une femme et
son enfant, des débris d'ustensiles
et de meubles, donnent un accent
de réalité pittoresque à cette page
où l'anecdote approche de l'histoire.
Celle fine et sobre toile fut peiiito
en 1820. Elle figure aujourd'hui au
Louvre. Doublemard s'en est in-
spiré dans ses bas-reliefs de la
statue de Moncey, sur la place
Clichy.
Clichy (prison dk), prison de
Paris, située au n" 70 de la rue de
Cli'hy, dans laquelle étaient en-
voyés les débiteurs insolvables
subissant la contrainte par corps.
Ce fut en 1826 que cette prison fut
affectée à cet usage, au lieu de la
prison de Sainte-Pélagie ; elle per-
dit cette affectation lorsque la
contrainte par corps fut abolie en
matière civile et commerciale par r,>m!j,
la loi de juillet 1867. On pouvait
y Incarcérer deux cents personnes environ. Les prison-
niers y étaient retenus jusqu'à parfait payement de leurs
dettes, mais aux frais des créanciers qui avaient requis
rincarcération.
CLICHTEN {chi~iii) n. m. Se disait des membres du
club royaliste qui. de 17ûj à 1797. se réunit dans le jardin
do Clichy et ensuite chez le député Delahayc, et qui fut
supprimé par le coup d'Kiat du 18 fructidor au V.
GliCQOOT 'François Henri), né et mort à Paris (1728-
1791), fut l'un dos plus habiles facteurs d'orgues français
du xvnr siècle. Il fut sans doute l'élève do son père, qui
avait construit, en 1703, l'orgue de l'église du chapitre de
Saint-Quentin. Clicquot jouit d'une grande renommée, que
justifiait une très réelle habileté dans son art. Son premier
ouvrage fut l'orgue do Saint-Gcrvais, qu'il établit on 17r>o.
Quelques années après, il s'associa avec son confrère
Dallory, et tous deux construisirent les belles orgues do
Notre-Dame, de Saint-Nicolas-des-Champs, do Saint-Morri
ot do la .Sainte-Chapelle, ainsi que celui de la chapelle du
palais do Versailles. Puis l'association fut rompue, et
Clicquot. resté seul, entreprit l'orgue do Saint-Sulnico, qui
est considéré comme son plus beau travail, ot celui do la
cathédrale do Poitiers, qui lui fut payé 92.000 livres. II
mourut un an après l'avoir achevé.
Clicquot de Blervache (Simon), économisto fran-
çais, né à K'.'irns on K2:i. mort en 1790. Il fut d'r.bord pro-
cureur syndic à Reims, puis inspecteur générai du com-
merce (1765-1790). Il a publié i)lusieurs ouvrages et
iiiémoiros sur des matières de commerce et d'écunumie
sociale. Parmi ses écrits, nous citeruns : Disserlalion sur
l'état du commerce en France, depuis H utjuts Cnpet jusqu'à
François y*" ( 1756) ; Mévxoire sur les corps de métiers (i757);
Considérations sur le commerce et en particulier sur les
compagnies, sociétés et maîtrises (17581, en collahoraiion
avec do Gournay ; Mémon-e sur les moyens d'améliorer en
France la condition des laboureurs, des journaliers, etc.
(1789) ; etc.
CLIDANTHE n. m. Genre d'amaryllidacées, voisin des
amaryllis, habitant l'Amérique. Les clidanthes sont des
herhes bulheuï-es, à tige munie de feuilles longues et très
étroites, à fleurs terminales jaunes.
CLIDARTHROCACE OU CLÉIDARTHROCACE (du gr.
cltis. clentos, clef; ar/Âron. articulation, ot Au/>o5, mauvais;
n. f. Inflammation des surfaces osseuses de l'articulation
sterns-claviculaire.
CLIDE n. f. Machine de guerre en usage dès le temps
de Charlemagne, et qui servait à lancer des pierres. Cel-
les-ci étaient renfermées dans une enveloppe et placées
à l'extrémité d une puutre que l'on faisait basculer.
CUDÈME ou GliTODÈME, historien grec, probable-
ment Athénien (fin du V s., comniencem. du iv" s.av.J.-C).
Il fut le premier à recueillir les vieilles légendes et tra-
ditions de lAttique. Son Althis (ou Discours sur l'Altigue)
comprenait au moins douze liv.-es. On estimait fort cet
ouvrage, à cause de la richesse d'information et de la pré-
cision de l'auteur.
CLIDÉMIASTRE n. m. Bot. Syn. de dxYMtiRiDE.
CLIDÉMIE {mi— de Clidemius, botan. grec) n. f. Genre
de mélastomacées, tribu dos mico-
niées, comprenant une vingtaine
d'espèces, qui croissent dans 1 Amé-
rique du Sud.
CLIDÉMIOPSIS (psiss) n. m. Sec-
tion du genre clidémie.
CIJDIA n. f. Genre d'insectes
lépidoptères, famille des acronycti-
dés, comprenant des noctuelles à
ailes supérieures larges , ordinairement brunes variées
de blanc, et dont les chenilles vivent sur les euphorbes.
— EncycL. On ne connaît que deu\ espèces de clidia;
Aies habitent l'Europe méridionale et orientale : clidia
chamxsijses (France méridionale et Piémont, sur Yen-
phorbia chams'syses)\ clidia geographica (Hongrie, Cri-
mée, etc., sur Veuphorbia cyparissias).
CLIDICUS {kuss) n. m. Genre d'insectes coléoptères,
famille des scydménidés, comprenant des formes fines et
élégantes, oblongues et élancées, à pattes très longues
avec les fémurs en massue.
— Enctcl. Los antennes coudées , les palpes très
grands, le sillon médian, qui divise le crâne en deux lobes
arrondis, font ressembler la tête des clidicus à celle des
fourmis. Ce sont les géants des scydménidés; ils atteignent
10 et 12 millimètres de long; leur couleur est d'un roux
Clidia (gr. nat.).
e Jf Clichy, d'après Horace Yeraet.
ambré. Habitant les forêts des montagnes à Java et Bor-
néo, ils courent à terre, parmi les feuilles sèches, avec
des allures de fourmis. Jadis très rares, les
deux espèces sont maintenant plus com-
munes dans les collections. Le clidicus
(/randia habite Java; Tantro, clidicus formi-
carius, est propre à Bornéo.
CLIDOMANCIE n. f. CLIDOMANCIEN,
ENNE n. et adj. V. clkidomancu:, cléi-
ItO.MANCIEN, KNNE.
CLIDOSTOME n. m. Bot. Syn. de den-
ItROI'Ci(i(>N.
CLIDOOQUE {duuk' ~ du gr. kleidou-
klios ; de kleis, kleidos, clef, et ékhcin,
avoir) n. m. Nom sous lequel on désignait,
chez les Grecs, dos prêtres d'un ordre in-
férieur chargés do la garde dos temples,
dont ils fermaient les portes, u Surnom do
diverses divinités : d'Athéna en Attique,
d'Eros, d'Ëaquo, etc. 11 Nom d'une statue do Phidias.
CLIE n. m. Nom donné, dans certaines contrées, à unr>
barrière tournante tiui sort à fermer les champs, les
enclos, les vergers
CLIENT {kli-an), ENTE [du lat. cliens, même sens] n.
Aotiq. rom. Homme do condition inférieure, placé sous
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le patronage d'un patricien. (En ce sens, le masculin est
plus usité.)
— Par anal. Personne qui confie ses intérêts à un homme
d'affaires : /,('s clients d'un notaire, d'uti avoué, d'un avocat.
Il Se dit aussi des [)arties, à l'cgurd de leur ju^e.
— Par ext. Pratiipie, personne habituée à prendre les
marchandises ou à recevoir les bons olfices de quidqu'un :
Les cLiKNTS d'un médecin. Les clientes d'une modiste.
— Fig. Partisan, ami :
Moi. je me plus toujours, client de la iialure,
A voir son opulence et bieufaisante et purf>.
A. CllÉMER.
— Encycl. Antiq. rom. La clientèle était, à Home, uno
institution établissant un rapport de dépendam-e entre des
personnes de condition inférieure et une tjens patricienne.
D'après Monimsen, les clients auraient été des esclaves et
descendants d'esclaves, atTranchis de fait, mais sans les
formalités de la manumissio. Ce système explicjue très bien
la ressemblance qui existait entre la condition du client
et celle de l'affranchi. Les clients devaient au patron le
respect [obseguiujn], le dévouement personnel, des rede-
vances dans certains cas (dot de sa fille, rançon, amende,
frais occasionnés par les charges publiques). Les clients
devaient aussi donner leurs sulfrages au patron dans les
comices, ne jamais déposer contre lui, ni l'attaquer en
justice. Si un client mourait sans héritier ou sans avoir
fait de testament, le patron héritait de lui. De son côté,
le patron devait aider le client de ses conseils et de
son crédit, ne pas témoigner contre lui, le défendre
devant les tribunaux et subvenir à ses besoins dans le
cas de détresse. La plupart des plébéiens, des pauvres
et des vaincus admis dans Rome durent se placer dans
cette condition , par la force même des choses. Les
conquêtes successives de la plèbe affaiblirent les rap-
ports do clientèle, mais le nom suhsista jusque sous l'em-
pire. Le client était, alors, un simple protégé du patron,
sans caractère juridique. Il s'était établi des relations
analogues entre des villes et des citoyens romains,
qu'elles prenaient pour patrons pour faire plaider par
eux leurs intérêts dans la cité.
CLIENTÈLE {an-tèl' — lat. cHentela; de cHens , entis ,
client) n. f. Dans l'antiquité romaine. Ensemble des clients
placés sous le patronage d'un patricien : Scipion avait une
nombreuse clikntèle. il Protection accordée par le patron :
Etre sous la clientî^le rie Marc-Anlninf. ti Rapports entre
le patron et le client : La clienti-xe offrait des avantages
réciprogues pour le patron et le client.
— Par anal. Auj., Relation entre un protégé et la per-
sonne qui le protège : // est important qu'il eaiste de bons
rapports de clientèle entie le fabricant et l'ouvrier.
(Blanqui.) u Ensemble des pratiques, des clients d'une
personne ou d'un établissement : La cLiKNTÎiLE d'un mar-
chand, d'un médecin. )i Action, habitude de réclamer les
soins de quelqu'un , de fréquenter rétablissement de
quelqu'un, de lui donner sa pratique : Avoir la clientèle
d'une famille.
— Par ext. Réunion de gens qui ont le même genre de
relations avec une même personne : L'homme supérieur,
partout oii il se trouve, se crée U7ie clientèle d'admirateurs.
(Alex. Dum.)
— Encycl. La clientèle ou achalandage qui dépend d'un
fonds de commerce est l'essence même de ce fonds de
commerce et, en réalité, le constitue. Ou conçoit la vente
d'un fonds de commerce sans marchandises et même,
quoique plus difficilement, sans droit au bail des lieux
occupés ; mais, sans clientèle, il n'y a plus, à proprement
parler, de fonds de commerce; d'autre part, on s'imagine
das fonds de commerce sans matériel et réduits sim-
plement à la clientèle : il en est ainsi pour certains
intermédiaires, qui exercent le commerce dans leur ap-
partement. Aussi les mots clientèle et fonds de commerce
sont-ils souvent employés l'un pour l'autre et pris comme
synonymes.
Sont toujours considérés comme faisant partie intégrante
de l'achalandage ou clientèle le nom, le titre, l'enseigne,
les marques, sous lesquelles l'établissement commercial
est connu du public.
Dans l'usage, les conventions relatives à un fonds de
commerce s'établissent d'une manière distincte sur la
clientèle et sur les marchandises ; mais, à défaut de stipu-
lation expresse, la vente d'un fonds de commerce com-
prend tout à la fois la clientèle, le droit au bail et les
marchandises garnissant les magasins où s'exploite le
commerce : en conséquence, l'acquéreur a le droit de
jtrcndre l'enseigne, les attributs de son vendeur et de
s'annoncer comme son successeur. Le vendeur ne peut
même, à moins d'une clause contraire formellement sti-
pulée, continuer à se servir des mêmes enseignes ou
élever une autre maison du même genre, susceptible do
nuire à l'acquéreur. II doit, d'ailleurs, faire tout le possible
pour assurer à son cessionnaire ou successeur la trans-
mission do la clientèle.
Les ventes de fonds de commerce peuvent être soit
verbales, soit faites par actes notariés ou sous seing-
privé. Il est d'usage de faire annoncer ces ventes dans
les journaux, afin de prévenir ceux qui pourraient les cri-
tiquer, ou les créanciers qui auraient des oppositions à
former entre les mains do l'aciiuéreur. Dans un délai de
trois mois, par les soins de 1 acquéreur, les ventes de
clientèles et de fonds de commerce doivent, toutes sans
exception, être enregistrées, si elles sont écrites, ou décla-
rées à l'enregistrement, si elles sont verbales. Un droit de
2 fr. 50 c. par lOO francs est perçu sur le prix de la vente
de !a clientèle, de la cession du droit au bail et des objets
servant à l'exploitation du fonds.
Clieu (Gabriel de), introducteur du caféier dans les
Antilles, né en Normandie en 1686, mort près de Dieppe
en 1774. Il était, en 1720, capitaine d'infanterie, lorsqu'il
obtint un jeune pied de caféier du Jardin des plantes et
parvint à le transporter à la Martinique où, planté dans
un terrain convenable, il donna une abondante récolte.
Do Clieu distribua les fèves aux habiiants, et-dansTcspaco
de troisans, l'île se trouva couverte de caféiers. Cet officier
devint lieutenant du roi à la Martinique, puis gouverneur
do la Guadeloupe, ot se distingua lors du bombardement
du Havre, en 1759.
CLIFF-DWELLERS (riou-''7-;*^rss) n. m. pi. Nom anglais
qui signifie habitants des rochers et désigne les populations
qui ont, anciennement, creusé des demeures dans les ro-
chers, aux Etats-Unis. — Cn cliffd-welleh.
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— Encycl. Ou a trouvé lio cos domouros surtout au Nou-
veau-Moxi^ue et dans l'Arizona. h)llus ont dii sorvir do
rofuges puur so soustraire aux puursuilos d'onuomis, car la
plupari, difticilenioiu accessibles, sont étaldios à de gran-
des hauteurs dans des rochers à pic, au-dessus do gorgos
où jadis OUI dil couler dos rivières. hJllos sont t'orméos do
petites chauibros et (nudijucfois out doux étages.
Cliffe-LESLIEi^ riiiinias-l';dward),(Sconomisto anglais,
né dans le couué do Woxlurd vers 1827, mort à Bellasl on
1882. Il professa réconuniio puIiti(|Uo A Uellast depuis 1853 ;
il publia en 1870 un ouvrage intitulé : f'uiid si/stems ami
inaustnal eionomij \n Ireland, lùu/lund, and continental
counlries. Il demandait pour llrlando la suppression du
droit de suhstituiiou, le transfert de la terre par un en-
registrement au minimum de frais. Il a jiublié en 1879 :
/Lssays in polttical and moral fthilosoplnj. Il appliqua la
méthode objociivo ù l'élude do la science écouuuiu[uo.
Glifford GUM Boston, bourg d'Angleterre (cuinté
d'York l\Voii4iidingJ); 2.'^oo hab.
Glifford, village d'Angleterre (comté de Horeford),
près do la, Wje ; 1.800 bab. Kuines do l'ancien château do
Clitford.
Glifford, ancionuo famille anglaise qui se rattache
à \V aller de Clilt'ord, lequel mourut en 1 190, et qui était le
tils d'un baron normand, Richard Kitz Ponce. — La lille
de Walter. UoSAMONDii, née vers 1140, morte vers 1176,
fut célèbre par sa beauté. (Elle a été chantée par les bal-
lades populaires. Elle fut maîtresse de Henri II.) — Ro-
ger, neveu de Rusamonde, mort vers 128.Î, négocia avec
la France le traité do 12.j9, fut excommunié en 1263 pour
s'être joint aux bandes de Montfort. (Il prit part à la croi-
sade de 1270.) — Le petit-tils do Roger, Rooert, né en
1273, mort en 1314, fut un guerrier renommé. Il se distin-
gua à Duiibar (1296) rit assassiner Gavcston (1312} et périt
au combat de Bannock-burn. — Le petii-tils de Robert,
Roger, né en 1333, mort en 1389, se battit en France, en
Irlande, en Ecosse, et fut o:ouvernour de Carlisie en 1377.
— Un de ses doscendanls, John, surnommé Clifford le Bou-
cher, né vers 1435, mort en 146i, passa, lui aussi, sa vie
en guerres continuelles et se distingua surtout aux batail-
les de Wakerield (1460), de Saint-Albans (1461); il tomba
sur le champ de bataille de Towtou. — Hbnky, tils de
John, né vers 1455, mort en 1523, eut une jeunesse aven-
tureuse que Wordsworth a chantée. Plutôt contemplatif, il
se plut à des études d'astrologie.
— Les autres menil)res marquants de cette famille tout
l'objet de biographies séparées. V. ci-après.
Glifford ^George), comte do Cumberland, né dans le
Westmoroland en |558, mort à Londres eu 1605. Il é(|uipa,
en 1586, une flottille pour combattre l'Espagne. Posses-
seur d'une fortune énorme, il se distingua dans les tour-
nois du temps, afiichant un luxe cxiravagani. Chargé
d'agir contre le comte d'Essex, il fut un de ses plus achar-
nés adversaires ( 1601 ), et fut le principal auteur de sa
chute. Il fut un des favoris d'Elisabeth.
Glifford (Anne), ûlle du précédent, née en 1590,
morte en 1676, épousa en premières noces le comte de
Dorsch, en secondes noces le comte de Pembroke. Elle dé-
pensa une partie de son énorme fortune à faire construire
des hôpitaux et des églises. Elle a laissé des Mémoires.
Glifford (Thomas), homme politique anglais, né près
d.'Exet<'r en 1630, mort en 1673. Membre du parlement on
1660, il so signala dans la guerre de Hollande (1665). Air.-'
bassadour en Danemark, jl entra au Conseil privé en 1666.
Très lié avec Arlingfun, il rit partie du fameux ministère
de la Cahale. et fut chargé, notamment, de négocier avec
Colbert le traité de Douvres (1670). Lord-trésorier en 1072,
il fut atteint, comme cattiolique, parla loi du Test (1673) et
dut démissionner. Il faillit être écharpé par la populace de
Londres, et on croit qu'il se suicida. Il avait été nommé
baron de Chudieigh, en 1672.
Glifford (sir (.'envers), homme de guerre anglais,
mort en 1599. Il prit part au siège de Kouen en 1591, et à
ia première expédition de Cadix en l.%97. Il périt au cours
d'une expédition dirigée contre les rebelles de l'Ulstcr.
Glifford (Martin), puèto anglais, mort en 1677. Il vé-
cut à la cour de Charles II et comijosa, avec Samuel Butler
et Thomas Sport, une comédie satiriime, thi: liefvar^ah
qui fut inspirée par le duc de Buckingham. Il fut chargé,
en 1671, de la garde du déj-ôt dos chartes {char ter /luust).
Glifford DE GhudLEIGH: H ugh Charles), né on 1790,
mort à Rome en 18-'»8. 11 -■^orvii dans les guerres d'Espagne
ot entra à la Chambre des lords, en 1831. — Son fils, sir
Hknri Hogh. né en i82C, mort à tJgbrooke en 1883, servit
dans l'Afrique du Sud, tit les campagnes do Crimée et
de Chine, retourna on Afrique et fut promu major général
on 1882.
Glifford (sir Augustus William James), amiral ot
homme politique anglais. Entré dans la marine on 1800,
il y fit toute sa carrière et devint amiral en 1860. Il fut, à
plusieurs reprises, membre do la Chambre dos communes,
et, par intérim, grand chambellan.
Glifford (William), mathématicien anglais, né à Exo-
1er en 1«15, mort à Madère en 187'. II fut professeur à
l'université do Londres et écrivit divers traités do mathé- ,
matiquos.
Glifford (le révérend James), musicien anglais, né
:\ Oxfonl on 1622, mort â Londres en 1700. fut chapelain
do la cathédrale Saint Pau! de cotte ville. Il a i)ublié sous
co titre : the Divine Services and nnthrms usnatli/ sauf/ in
the cathedrnh and cntlet/iatc choirs o( the Vhurch of Kn-
(/land, un recueil dans lequel on trouve, avec les noms de
Boixanie-dix compositeurs, des détails intéressants sur la
musique en Angleterre.
GliffORT .(ieorgo), jurisconsulte ot botaniste hollan-
dais, né et mort à Arnsrerdam (I68r.-n50). Il fut un dos
directeurs de la Compagnie hollandaise des Indes orien-
tales. Il avait établi ù. Ilartecamp un jardin botanique,
une ménagerie et un muséum, dont il cntillu la direction
A Linné, i.elui-ci publia V Ifortns Ciiffurliannn (Amster-
dam, 1737), et lui dédia un genre de plantes sous le nom
do cli/furliii.
CLIFFORTIE (si) nu CLIFFORTIA (at — do Cliffort, n. pr.)
n. f. Gonro de rosacées, tribu des agrimoDiéesi coatonant
doâ arbustes do l'Afrique uuhtrulo.
CLIFFE-LESLIE
CLIMATOLOGIE
Clifoire
CLIFOIRE (pour CLigutiFoiRE; do c/y^ue, impér. de l'anc.
V. clii^ntr, taire du bruit, et foire, impér. au v. foirer)
II. f. yoriiigue. (Vieux.) ii Jouet fait d'une tige do sureau
vidée de sa moelle avec
laquelle, au moyeu d'un * i ■ m ^ 1 '
Fetii piston, on lance de
eau comme avec une
seringue. (On dit encore cliquefoire, dans certains dé-
partements.)
Glifton, bourg d'Angleterre (comté de Gloucester),
daii.s la banlieue de Bristol, dont il forme comme un fau-
bourg, sur l'Aveu; 25.000 hab. Source thermale. Sur ses
dunes, traces de iurtiticaiions romaines. — Bourg du comté
de Laiicastre, sur le canal de Bolton ; 2.800 h. Houillères.—
Bourg du comte d'York (.Nortli Ridingj.sur î'Ouse : 7.700 h.
— Bourg du comté d"i'ork (West Riding) ; 2.300 hab.
Clifton, ville des Etats-Unis (Etat de la Caroline du
Sud); 2.6 il) hab. filature de coton.
Glifton, ville du Dominion canadien (Canada [prov.
d'OniariuJ), sur le Niagara; 2.500 hab. Cette ville s'ap-
pelle acLuollenient Aiayara J'\tlls,
Glifton Hill, ville d'Australie (colonie de Victoria),
sur le Merri Croek, allluent du Yarra-Yarra; 6.000 hab.
CLIFTONIE {ni — do Clifton, n. pr.) n. f. Syn. de myrio-
CAR VI-;. Il Génie de cyrillées, dont on ne connaît qu'une
espèce, originaire des marais de la Floride et de la Géor-
gie. Il Genre d'algues do la famille des rhodomélées.
CL-^FTONITE (do Cliffton, n. pr.) n. f. Graphite cristal-
lisé du sysième cubique, trouvé, on 1884, par Fletcher.
minéralogiste anglais, dans une masse de fer météorique
tombée près de \oundegin (Australie).
Cligès ou t'iiget, roman de la Table-Ronde, par Chré-
tien de Troyes (,\ii' s.). C'est, comme tous les poèmes
chevaleresques, une suite ininterrompue d'aventures
fabuleuses, d'amours traversées, puis heureuses, de ren-
contres, de reconnaissances inattendues.
Glignancourt. ancien hameau de Montmartre, situé
au pied du versant nord de la butte, annexé à Paris en 1860
(XVIII" arrondissement). Cette localité est fort ancienne.
Son nom même paraît avoir une origine romaine : Clenini
curtis. Outre l'abbaye de Saint-Denis, qui y possédait la
haute jusf'e Glignancourt eut, au moyen âge et jusqu'à
la Révolution, des seigneurs particuliers au nombre des-
quels se trouvent les importantes familles des Turquam
et des Liger, ces derniers aïeux de Catinat. Leurs de-
meures seigneuriales se voyaient encore, vers 1830, à
l'angle des rues Marcadet et du Mont-Cenis.
CLIGNEMENT (man [gn mil.]) n. m. Action de cligner.
CLIGNE-MUSETTE {zèt'[gn mil.]) n. f. Jeu d'enfants dans
lequel tous les joueurs se cachent, à l'exception d'un seul
(^ui cherche â découvrir les autres dans leur cachette, ii On
1 appelle aussi cache-cache, climdsi:tte.
— n. m. Joueur qui. dans le mémo jeu, s'efforce do
découvrir les autres : Dépister la clignk-musette.
CLIGNER (gn mil. — du lat. clinare, incliner) v, a. En
parlant des yeux. Les fermer presque complètement : Le
soleil fait CLIGNER les i/euj:.
— Intransitiv. : Cligner de l'œil ou des yeux.
CLIGNOT (gno\gn mil.]) n. m. Nom vulgaire d'un oiseau
appelé par les cultivateurs mo^/<°Hx, vitrée, larier, cul-blanc,
traquet. (Son nom scientifique est saxicole.) n On dit encore
GARDE-CHAKRDB.
— 11. m. pi. Pop. Y'eux : Jouer des clignots.
CLIGNOTANT [lan [gn mil.]), ANTE adj. Qui clignote;
qui a I habitude de clignoter, ii Membrane clignotante-
V. NICTITANTE.
CLIGNOTEMENT (man [ffn mil.]) n. m. Mouvement con-
vulsif et rapide des paupières, qui devient quelquefois
une sorte de maladie : Le clignote.mknt occasionne de la
gène dans l'exercice de la vision. (J. Cloquet.)
CLIGNOTER {gn mil. — fréquent, do cligner) v. n. Cli-
gner rapidement, convulsivement et à plusieurs reprises :
One lumi'^re Iru/t vive fait clignoter des yeux.
CLIIDÉS ou CLIONIDÉS (rad. clio) n. m. pi. Famille do
mollusques piéropodes gymnosomos, comprenant les clio
et auires formes en fuseau, à tentacules munies de ven-
touses, ot toujours dépourvues de coquille à l'état adulte.
(Les larves des cliidés possèdent des cils disposés par
zones. Genres principaux ; pneumodermon. cirrifer, cJio,
cliodita, trichocyclus.) — Un cliidk ou cLto.NiDÉ.
CLIMA n. m. Mesure agraire romaine, qui valait lo hui-
tième d'un jii/(/e/'itm ou arpent, ou 3 ares 16 centiares. ■* cli-
mata fomiaient un demi-arpent (actits qnadralus). Chaque
clima se divisait on 36 decempeds quaaratx.
CLIMACIACÉES n. f. pi. Famille do mousses, renfermant
le genre climaciun. — ifne cmmaciacée.
CLIMACION n. m. Genre de moussos-hypnacéos, ronfer-
mani cies plantes annuelles à tige souterraine, à rameaux
fertiles aériens ot ressemblant à des arbres on miniature.
(Elles vivent sur la terre ot constituent un genre très nom-
breux on espèces, dont une seule so rencontre en Europe.)
CLIMACONEIS (ru'-îss) n. m. Gonro do diatomaoéos, ù
frustules liltres ou disposées en séries, voisin des gram-
maioplioro'i ot ronfermant doux espèces, qui habitent l'une
la mer Rouge {climnconeia Frauenfeldii), l'autre la Médi-
terranée {climaconei^ Lorenzii).
GLIMACOSPHÉNIE (sfé-nî) n. f. Genre do diatomocéos,
famille des mériiliac-os, vivant on parasite sur diverses
algues. (Les climacosphénios liahilont les mors d'Europe;
telles sont les rlimnrosphenia ehmgata et momligera, vi-
vant sur les llondées, notamment sur le fucus helmintho-
corton ou uioiiNse de Corse, dans la Méditerranée.)
CLIMACOSTOME (slom') n. m. Gonro d'infusoires hété-
rotriches. famille dos spirostomidés, comprenant des for-
mos aplaties, û pôristome semblant taillé en échelons.
(Los chmacosromes sont communs dans les infusions végé-
tales, comme \o climacostume vert {rlimacostomum virens].)
CUMACTÉRIDE ou CLIMACTERIS ffc/''-riM) n. m. Genre
d'oiseaux passereaux ténuirostrtvt», famille dos corthiadés,
comprenant des échelottosdo la région australieuno* des
Philippines ot do Célûbos.
— Encvcl. On connaît six espèces de clnnactérides ; la
plus répandue est lo climacteris leucophxa, qui se trouva
de Célèhos à Timor et à la
Nouvelle-Galles du Sud.
Lo sous-genro rhabdurnis
[rhabdomis mystacalis, es-
pèce ty))e) parait particu-
lier à Vile do Luyun ; etc.
CLIMAQUEi^saintJean),
surnouuné le Scolasti-
QU9, un des plus savants
aocteurs de l'Eglise, disci-
ple de saint Grégoire .k- Nazianze. Il vivait au vi» siècle.
Son nom de Climaque lui vient du titre d'un do ses ouvra-
ges, Và'chelle (en grec KiiaoE). Abbé du couvent du Mont-
Sinai, il y mourut, vers Go6. à l'âge d'environ cent ans. Sa
vie a été écrite par le moine Dauiel et par Lemaistro de
Sacy, en tète do la traduction de l'Echelle sainte» donnée
par Arnaud d'Andilly (Paris, 1682).
CLIMAT (ma — du gr. klinia, inclinaison, c'est-à-dire obli-
quité d'une région de la terre relativement au soleil) n. m.
Circonstances atmosphériques considérées par rapport
aux pays dont elles -sont un des caractères : Les cli.mats
chauds, froids, tempérés. Le climat de Paris est fort inégal.
Il Climat fait, Celui qui a été modifié, adouci par la
culture des terres, dans le système de Fourier.
— Pays, région, contrée : La raison est de tous les cli-
mats. (La Bruy.) n Parext. Lieu, milieu préféré : Les âmes
ont leur climat comme les te>res. (Lamart.)
— Canton de lorét ou de bois.' il Syn. de cbu, dans le
langage des vignerons de la Bourgogne, n Dans les Cha-
rentes. Nom des localités par rapport à la qualité des
eaux-de-vie produites.
— Encycl. M-^'téorol. 'V. climatologie.
— Cosnio^r. Les anciens cosmographes appelaient cli-
mats les zones du globe terrestre comprises chacune
entre des cercles parallèles, et distinguées les unes des
autres par la durée de leur plus long jour. La largeur de
chaque climat était déterminée de telle manière qu'il y
avait une différence d'une demi-heure entre le plus long
jour du parallèle, où ce climat commençait, et le plus
long jour du parallèle où il (i-nissait. Ainsi, le premier
climat commençait à l'équateur, où le jour est constam-
nient de 12 heures, ei finissait sous le parallèle, dont le
jour plus long est de 12 heures et demie. Le deuxième cli-
mat commençait à la limite du premier, et so terminait
sous le [.arallèle dont le plus long jour a 13 heures, et
ainsi de suite. Les anciens n'avaient établi que sept cli-
mats, qu'ils désignaient par les noms des lieux les plus
remarquables qui y étaient situés. En allant du S. au N.,
ces sept climats étaient : P le climat de Meroë. t" le cli-
mat de Syène. 3" celui d'Alexandrie, 4» de Bhodes. 5" de
Borne, 6» du Pont-Euxin. 7» du Borysthène, A ces climats
Ptolémée en ajouta plus tard sept autres, et la division
fut continuée à mesure qu'on découvrit les régions sep-
tentrionales de la terre.
CLIMATÈRB adj. Forme ancienne du mot climati^rique.
CLIMATÉRIE [ri — du gr. klimax, échelle, degré) n. f.
Dans la médecine ancienne. Echelle des âges ou périodes :
Les climatkriks coniprcnnient neuf genres : maladies de la
vie fœtale, de la trarisition de cette vie à la rie propre,
du sevrage, de la dentition, de ta puberté, de la cruissai>ce,
de la menstruafton, de l'état puerpéral et de l'allaitevient,
enfin de la vieillesse.
CLIMATÉRIQUE ( gr. klimaktêrikos ; rad. klimaktèr,
êrns, échelunj atlj. Se dit des époques de la vie considé-
rées comme critiques : Epoques cLiMAiÉRim es.
— An ou Année climatérique. Année de la vie dont le
chiffre est multiiilo de 7 selon les uns, de 9 selon les
autres ; lo corps, à ce qu'on croyait autrefois, mettant
sept ou neuf ans à so renouveler en entier, et le complet
changement passant pour être fort critique, ii Se dit, au
Hg-, pour désigner une époque critique quelconque: Les
Etats ont leurs années cLiMATÉRigui-:s. CVoIt.)
— Maladie climaiénquef Etat maladif, caractérisé par
l'amaigrissement du curps ot par la perte des forces, ot
qui, survenant ù. une p 'riodo avancée de la vio, est assez
généralemotii considéré comme le produit d'un chaugo-
men. critique dans la constitution.
— u. : La grande cLiMATi-RiguE ei^ ta soixante-troi'iiemet
année de la vie.
— Encvcl. l^nrunlesclnnatériques, les anciens considé-
raient comme plus remarquables: la quaranto-neuvirme,
produit do 7 par 7; la quatrc-viiifjt-unième, produit do
9 par U, et surtout ta soixante-troisième, produit des deux
nombres cabalistiques 7 et 9. Cette dernière était appelée
la grande nunée dimatérique.
CLIMATÉRIQUE (de climat) adj. Relatif au climat :
L'''lmtf CLIMAT KiUvjL'K d'un p'iys. Il Stati(m climatérique,
Localité ri'put '0 pour la douceur do son climat.
CLIMATIQUE ^do climat) adj. Méléorol. Qui a rapport
au climat: /**//"e'ire climatique.
CLIMATOLOGIE [ji) n. f. Etudo dos climats otdo leurs
inlluen<'es.
— Encvcl. Depuis Ilumboldt, on s'est mis A tracer, à
la surface de la te ro, des lignes isothermes, joignant les
lieux où la température moyenno est tu mémo pendaul
lannéo, lo mois ou lo jour. Mais, outre l'incertitude dos
observations, il y avait une difliculté ; la température
dépendant de l'aûitude, les isothermes constiluaioiit dos
courbes fermées autour des régions moiitagnousos, et lu
confusion devenait inexiricable. Alors, ou songea ù ra-
nienur toutes l(*s lectures au niveau de la mer, en se ba-
sant sur co que la lompératuro décroit, en niuyenuo, do
■ "pur 210, Siiu ou ISO iiiùlres de surélévation, suivant
Ilelmholt/, Miirry ou Murtins. Encore, l'accord parfait
est-il impossible, celle dimiimlioii variant selon ta saison:
mais cette cause d'erreur inilue peu sur la forme géné-
rale d'S isothermes, qiiind il s'agit do grandes surfaces.
I.a carte de la page suivante montre les principales iso-
thermes du gtobo, sjiuf la ligne ceiitrato, éguateur ther-
mique, t|ui Ilgui-e le lioii dos points du globe dont la tfMii-
pératuro est le plus élevée. On y remarque <|uoriiémisplièro
nord est plus chaud t|uo le sud ot <|U0 les isothermes
sont très relevées sur ios mers, grftco à l'inlluonco des
deux courants chauds: gulf slream ot kuro-siwo, Eutin,
on lïolo l'oxislenco do doux points plus fwids que le pélo
lerrosiro, dit-s piUns d<t froid: l'un eu Asie, nu N do
Iakoutsk (moyenno — 17» ou— 40* on janvier), l'aulro voi
sjii do l'archipel de lu Nouvollo-Sibério (moyenno — 11»*).
CLIMATOLOGIQUE
CLINOEDUIQUE
Humboldt voulut agrandir le domaine de la climato-
logie en l'appliquant -à l'étude de la végétation : au pôle,
la plante vivra collée à la terre puur bénélicier du peu
de chaleur qu'elle absorbe, tandis qu'à lequateur, elle
pourra s'élancer dans un air buniido et chaud. Mais la
plante est sensible surtout aux froids et chaleurs extrê-
mes, qui peuvent la faire périr, bien qu'ils disparaissent
dans la moyenne; ainsi, à Pékin, l'été est plus cbaud
qu'au Caire, l'hiver plus froid qu'à Upsal, et la même
isotherme relie Pékin à la côte tempérée de Bretagne!
Alors, on introduisit les isothères et isochimëj^es, courbes
d'éyale température moyenne pour six mois d'été ou
d'hiver. Ceci est encore iusullisant : le végétal a des pé-
riodes critiques : germination, floraison, fructirication,
pendant lesquelles T'influence atmosphérique est capitale,
et où un accident intervient trop facilement hors de la
moyenne. De plus, la chaleur n'intervient pas seule, mais
aussi les actions cbimi(jues de la lumière, variables d'un
végétal à un autre, ce qui conduit à l'étude individuelle
de chaque espèce. On doit à Tisserand des expériences
très intéressantes d'où il résulte, en particulier, que le
nombre de jours de végétation d'une même espèce dimi-
nue à mesure que la lati-
tude augmente: de plus,
le blé do Norvège e&t en
avance en France sur le
blé de pays, celui de
France en retard, en Nor-
vège, sur le blé accli-
maté. Il y a donc lieu de
tenir compte des ipialités
hérédriaircs actjiiisos, et
il faut pousser plus loin
que l'e.spèce pour arr.ver
à la variété.
Il y a bien des difti-
cultés et des incertitudes
encore: pourejuoi adopter
pour les plantes telle
échelle thermométrique?
quel zéro ciioisir, sinon
la température minimum
par laquelle le végétal
peut germer? Knrtn, 1 ef-
fet dé la chaleur n'est
proportionnel ni au degré
du thermomètre, ni au
temps d'exposition, et la
périodicité de la végéta-
lion surpasse les actions
chimiques, lumineuses ou
caleriques. C'est là de la physiologie végétale, tandis que
la météorologie agricole resie confinée dans la prodicttoû
des temps. (V. isotuivRme. Carte t^n couleurs.)
— BiBi.iOGR. : E. Duclaux, Cours de physique et de mé-
téorologie; J. Costantin, les Végétaux et les Milieux cos-
iniques.
CLIHATO LOGIQUE {jik') adj. Qui a rapport à la clima-
tologie : h'tuites ci.iMA roi.ooiQCKS. ii Qui a rapport aux
climats : /Cléments » limatologiques.
CIJMAT0L0GIQUEMENT{Ji7f')adv. Au point de vuedu
climat : Munt-T au VenlouT, c'est, climatologiquement,
comme si l'un se dèjilnçatt ilt (9 degrés en latitude. (Martins.)
GLIMATORIAL, ALE, AUX adj. Qui a rapport aux climats.
CI.IMATOTHÉRAPIE {[li — du gr. klimas, atos, climat,
et tliérapeuein, guénri n. f. Traitement de certaines mala-
dies par le changement de climat, u On dit quelquefois
CLIMATHÉRAPIK.
— E.NCYci,. Le climat étant l'ensemble des conditions
physico-chimiques dune contrée dans leur rapport avec
les êtres organisés, il est facjle do comprendre qu'on
ait songé à faire intervenir lo changement de climat,
ou un climat dérini, pour modiiier heureusement l'état
des individus. Au point de vue thérapeutique, on classe
les climats en torrides, tempérés, froids {Michel Lévy,
K.ochard), ou en climats insulaires et côtiers, humides,
demi-humides ou socs, et climats continentaux, de mon-
tagne ou de plaine (Weber). Les climats insulaires et
côtiers s'appliquent de préférence au traitement du lym-
pbatlsme, de la scrofiile, de la faiblesse constitutionnelle
ou acquise; les climats continentaux, au traitement des
affections respiratoires, et spécialement de la tuberculose.
(V. THKRMOTHËRAi'iE, SANATORiDM. J La c/imrt/of AeVrtpie vise,
dans tous les cas, à augmenter l'activité des échanges or-
ganiques, et la pureté de l'air, sa richesse en oxygène,
jouent, à cet égard, le rôle essentiel; mais, suivant les cir-
constances, l'eau, les matières salines, les variations de
la pression barométrique, de la température, do Thumî-
diié, de la luminosité (v. ce mot, et chromotuérapik/;
agissent très efficacement dans le même sens.
— BiBLiOGR. : Welier. riimatot Itéra pie (Paris, 1876) ;
Dujardin-Beaumetz, Dictionnaire de thérapeutique (Paris,
188Ô).
CLIMATURE n. f. Nature du climat, circonstances clî-
maiologiques : La dégradation des forêts et des climatc-
RBS, tous ces fléaux vont croissant. (Fourier.)
CLIMAX {maksM — du gr. klimax, échelle) n. m. Kn T. de
rhélur.. Syn. peu usité du mot gradation.
GliMÈNC. .Myib. gr. Roi légendaire d'Arcadic, fils de
.Schén -e ou T'-léc. De sa femme, Epicaste d'Argos, il eut
une rtlle. numm<'-e Harpalyce, dont il devint amoureux. Il
foleva Harpalyce à son mari Alastor, et eut d'elle un
riU. Harpalyce déchira cet enfant do ses propres mains,
et le lit servir sur la table de Climènc, qui se tua de
désespoir.
CLIMUSBTTE n. f. Jeu. V. cugnk-mlseite.
CLIN (du gr. klinein. baisser) n. m. Action rapide d'abais-
ser, d'incliner : Ci. in de tête. (Vieux.)
— Fig. Action rapirle, instantanée : Les dieux, d'un seul
CLIN de leur rotonté, peuvent voua empêcher de faillir.
(Montaigne.) Tlnusité.]
— Clin d'fpil. Mouvement rapide de la paupière que l'on
abatKse ou que l'on reb-vo involontairement ou avec quel-
que intention : Faire d^n cmn.h u<r\\. pour avertir quelqu'un.
— En ou Dan* un'clin d'œil. Subitement, rapidement :
Eît ON ri.iN dVkii,, tout s'évanouit dfvant nous. (Mass.) il
D'un dm d'fril. -Sans peine, sans efl'ort, très facilement.
— Mar. linrdttges a *lin, Bordages qui se recouvrent
l'on lautrc d environ û".Oj, pourôtfe cloués ensomblo, ou
plutôt traversés par des clous rivés en dedans sur des
viroles ou des vis à écrous. Il Bordages à double clin, Bor-
dages dont les bords se super-
posent de deux en deux et che-
villés comme les bordages à
clin simple. (Les tôles de la ca-
rène se fixent de la même fa-
çon.)
CUNAGANTHE n. m. Genre
d'acanthacées, tribu des dicli-
ptérées, habitant la Malaisie.
iLes clinacanthes sont des her-
bes à feuilles à dentelures iné-
gales, à fleurs disposées en cy-
nies courtes.)
CUNAMEN {mèn' — mot lat.
dérivé de clinare, incliner) n. m. Déclinaison ^des atomes,
dans le système d'Epicure : Le clinamen viole l'essence de
la matière. (Fén.)
CUNANDRE (du gr. kh'nê_, lit, et aiiér, andros. organe
mâle) n. m. Cavité située au sommet du gynostème de
A\aut diiii caiiol bordé
h clins.
certaines orchidées, et formant une fossette dans laquelle
se loge l'anthère.
CLINANTHE (du gr. kliné, lit, et anthos, fleur) n. m.
Pédoncule terminé par un plateau élargi qui porte des
fleurs sessiles, comme dans les composées et les dipsa-
cées. (Le co'ur ou fond de l'artichaut en ofl're un exemple
bien connu.) Syn. de cliiixnthk.
CUNCAILLE, CLINGAILLERIE n. f., CUNCQUAIL-
LEUR et CLINCAILLIER n. m. Syn. anciens de quin'caillh,
IJUINCAILLERIL, y UINCAILLliiR.
CLINCAR ou CUNCART [kar') n. m. Navire caboteur
à fond plat, en usage sur la Baltique.
Glinch, rivière des Etats-Unis d'Amérique, prenant sa
source en Virginie, dans les monts Alleghanys ( Clinch
Mounlains). et confluant avec le Tennessee à" Kingston,
après un cours d'environ 300 kilomètres.
ClinchampS, comm. du Calvados, arrond. et à 8kil. de
Vire, sur un aftl. de la Vire; 1.247 hab. Filature de laine.
Glinchant (Justin), général français, né à Thiau-
court (Meurthe) en 1820, mort à Paris en 18R1. II était,
en 1870. général de brigade. Evadé de Metz, il reçut le
commandement d'une division de l'armée do lEst. puis
de cette armée elle-même, après la bataille d'Héricourt,
et eut à négocier son entrée en Suisse. Il était, au mo-
ment de sa mort, gouverneur de Paris.
CLINCHE n. f. Syn. de clen'che. V. ce mot.
CLINCLINIE {nt — du chilien clinclin, n. d'une plante)
n. f. liut. -Section du genre polygala.
CLINE ou CLINUS (nuss) n. m. Genre de poissons acan-
thoptères, famille des blenniidés, comprenant de petites
formes allongées , compri-
mées, couvertes do petites
écailles cycloïdes, à profil in-
fléchi.
— Enctcl. Les cUties sont
argentés, avec des marques ^
brunes sur la tôle. Ovovivi-
pares, ils sont répandus dans toutes les mers, de la Médi-
terranée au cap de Bonne-P'spérance, et appartiennent,
sans doute, à une seule et môme espèce : lo cliuus argenta-
tiis, commun dans la Médi-
terranée [bavecca de Nice).
La coloration varie suivant
les individus, dont beaucoup
sont monstrueux, et possè-
dent une nageoire caudale
asymétrique et des nageoi-
res impaires unies.
CUNFOC {fok') n. m. Foc
très léger, amure sur un
bout-doliors, poussé à l'ex-
trémité du bout-debors do
grand foc, et lit dcclinfoc,
Glinge, bourgdes Pays-
Bas. V, Kli.nge.
Glinge (La), bourg do
Belgique (prov. de la Flan-
dre orient.}, arrond. adrnin.
do Saint-Nicolas, arrond.
jiidic. de Tormondc. à la
frontière des Pays-Bas, en faco lo bourg néerlandais
do h'iiiiffi-; 2.179 hab.
CLINGMANNITE {klin'gh')a. f. Espèce minérale appar-
teiiarit a la laniillo des micas. Variété do margaritc.
CLINHYMENIE D. f. Bot. Syn. do orciiidcfunckir.
60
GliNIAS, père d'.^lcibiade. Il se signala pendant la
guerre contre Xerxès en équipant à ses frais un navire,
se battit vaillamment à Salamine (480 av. J.-C), et périt
à la bataille de Coronée (447j.
CliniAS, philosophe pythagoricien, né àTarente (com-
menc. du iv« s. av. J.-C). Il était ami de Platon. Un phi-
losophe de sa secte, Proros de Cyrène, ayant été ruiné
jiar une révolution, Clinias racheta ses biens et les lui
rendit. On raconte que Clinias avaii l'habitude, lorsqu'il
allait se mettre en colère, de prendre sa lyre et d'en jouer
pour se calmer.
Clinias, Grec de Sicyonedn' s. av. J.-C). Il par\'intà
renverser les tyrans Eutydomo et Timoclidas, et fut alors
mis à la tôte de la républii|ue par le peuple de Sicyone.
Il fut le père du célèbre Aratos.
CLINICAT {ka — du gr. kliné, lit) n. m. Dignité de chef
de cliiii(|ue.
CLINICIEN (si-in) n. m. Médecin oui fait de la clinique,
qui étudie la médecine sur les malades. — Adjectiv. : Mé-
decin CLIMCIKN.
CLINIDE (du gr. klinê, lit) n. m. Cellule produisant des
spores par génération successive et non simultanée, et
faisant partie d'un clinode. (Les champignons chez lesquels
les spores sont produites sur un cliuidc sont dits clinidés.)
CLINIQUE (du gr. kliné, lit» adj. Qui appartient, qui a
rapport au lit du nuilade; qui se fait près du lit des ma-
lades, sur le sujet uiéme, et non dans les livres et par la
tliéorie : Lpçons cmmqdes. Médecine ( limque. n Médecin
clinique. Celui qui visite les malades, par opposition à
celui qui donne des consultations. (Vieux.)
CLINIQUE (môme étymol. qu'à l'art, précéd.) n. f.
Enseignement médirai qui se fait au lit des malades :
CLïNigoK 7nédicale. Ci.iSKjtîK chirurgicale. Cotirs de clini-
que. Professeur de cli lyrE. ii Etablissement dans lequel
les élèves apprennent, au lit même des malades, l'art de
connaître et ae guérir les maladies, it Se dit suriout, au-
jourd'hui, du cabinet où le médecin donne des consulta-
tions gratuites ou d'un prix peu élevé aux malades qui
viennent le trouver, et qui. par consé(|uent, ne sont nul-
lement au lit : Se re7idre à la clinique du docteur.
Clinique (hôpital de la), hospice fondé par Louis XV
(1774), rue des Cordeliers, à Paris, près du cullè^e do
chirurgie, pour le traitement des maladies chirurgicales
extraordinaires. Supprime à la Révolution, rétaldi (fri-
maire an IV) dans les bâtiments de l'ancien cloître des
Cordeliers sous lo nom de cli/iique de perfectionnement,
fermé ensuite à plusieurs reprises, il fut. enfin, placé
(l^déc. 1834) sous la direction de l'administration hospita-
lière, puis de l'Assistance publique (i849). Au moment de
sa suppression détinitive. cet hôpital était affecté à une
clinique chirurgicale et à une clinique d'accouchement.
V. policlinique, et polyclinique.
CLINIQUE (même étymol. qu'aux art. précéd. 1 n. m.
Nom donné à des chrétiens qui. pour se rendre le salut
plus facile, ne recevaient le baptême qu'au lit de mort,
ou au moins à un âge avancé.
— Encycl. Hist. relig. 1^'iisage de renvoyer la récep-
tion du baptême aux derniers moments de sa vie était
assez répandu dans l'Eglise primitive: tout le monde
connaît l'exemple de Constantin. L'Eglise ne combattit
pas les premiers cliniques; elle resjïectait le motif qui les
faisait reculer devant la réception du sacrement : c'était
le sentiment de leur indignité et de leur faiMesse; mais.
Elus tard, beaucoup de catéchumènes ne reculèrent leur
aptéme que pour échapper aux sévérités des lois ecclé-
siastiques. Dans ce calcul, l'Etzlise vit un abus qu'elle
condamna indirectement au concile de Néo-Césarée, en
déclarant les cliniques irréyubers pour les ordres sacrés.
Il paraît que le peuple s'opposa à l'ordination de Is'ova-
tien. parce qu'il était clinique.
GlINIS. Myth. gr. V.Clf.:in[S.
CLINOCÈRE OU CLINOCERA
{se) n. f. Genre d'ins-ectes di-
ptères brachycères. famille des
leptidés, comprenant des mou-
ches allongées, noires, avec le
thorax orné de bandes brunes, à
antennes à stvle tomenteux et
incliné. (L'espèce type du genre
est la clinocera nigra d'Allema-
gne.)
, , , ,, Clinocêre (réd. d'un tiers).
CUNOCHLORE {klor) n. m. ' '
Silicate hydraté naturel d'alumine et de magnésie appar-
tenant au genre chlorite, et ainsi appelé parce que la
forme primitive de ses cristaux est un prisme clinorhom-
biquo.
— Encvcl. Le rlinochlore, dont la formule doit s'écrire :
IPMg'APSi'O'* ou H"Mg*APSi'0",
dont le poids spécifique varie de 2,65 à 2,78 et la dureté
de 1,5 à 3, est une substance d'un vert jfoireau ou foncé,
qui se présente généralement en lames ou plaques de
forme triangulaire, empilées les unes sur les autres, ce
qui avait fait croire aux minéralogistes qui s'en occupè-
rent les premiers que c'était une substance hexagonale;
mais Blake arriva à prouver qu'il apjiarlicnl réellement
au système clinorhomhique. On a trouvé lo clinochlore
dans la serpentine de West-Chester, en Pensylvanie. On
rapporte à cette substance les cblorites de plusieurs lo-
ralités de l'Europe, notamment celles d'Achmatowsk dans
l'Oural, de Schwarzenstein dans le Tyrol, d'Ala en Pié-
mont et de Lougast en Bavière.
GLINOCLASITE n. f. Arséniate bydraté naturel de cui-
vre. S\ n. de Ai'HANÈSE.
CUNOCROCITE D. f. Sulfate hydraté naturel d'alcalis,
alumine, fer.
CLINODE (du gr. klinâ. lit) n. m. Bot. Corps analogue
aux basidos, mais composé de cellules très petites, allon-
gées, simples ou rameuses : Chaque clinode porte une
spore nue à ses extrémités, et se présente sous fmine de filet'
ments plus on nmins lonqs. eo7}tinus ou clfâsonnés, naissant
des cclliilrs qui ciinstituiut Ic pnrenc/n/})ie du réceptacle.
CUNOÉDRIQUE (du gr. klinein, incliner, et edrn, base)
adj. Se dit, en minéralogie, des formes crist;illi"»es dans
lesquelles les plans coordonnés sont obliques outre eux
f. Cuivro gris autimouiul. Syn. do
Clinomètre.
CI
CLINOÉDRITE n.
PANAUASI:.
CUNOHUMITE n. f. Silicato naturel do magnésie et do
fer, avoo potitu quantité do fluor. [La cliiionuinito so
présente en cristaux héniicdriquos, jaunes uu blancs, à la
iSomma (Vésuve).]
CLINOIDE (du gr. klinc. lit, et cidos, aspect) adj. So dit
de quatrin apopliyses situées à la t'aco supêrieuro do l'os
siiiiùnoldo, vt ijùi laissent onti'o elles un espaco rcctan-
■;iilair(\ la selle turciquo, Cjuo l'on a comparée à un Ut.
GlinOMAQUE, pliilosophe, né à Tliurium, dans la Lu-
«■aiiie, au iv siècle avant notre ère. Il fut un dos disciples
d'Kuclide, ot composa lo premier, au rapport do Dioyèno
Laerce, un Traité sur les iixiotncs, las catf^ijories, etc.
CLINOMÈTRE (du gr. klinê, lit, ot riiétrun. mesure) n. m.
Iiistruineiit destiné à mesurer l'inclinaison sur lliorizon-
lalo do la ([uille d'un navire, il Sorte de niveau d'eau monté
sur une planchette et servant à déterminor l'inclinaison ot
la puissance d'un tiloa
niétalliféro ou autre.
\On dit aussi clino-
SCOPE.)
— Enctcl. Le clino-
jni'tre est uu niveau à
lii|uide, placé sur une
planchette qu'on tixe
sur une cloison longi-
indinalo du navire. Le
li(|uide employé est le
mercure, et la différence de niveau des deux tubes vcrti-
raux permet d'obtenir l'angle au moyen d'un flotteur qui
lait déplacer une aiguille sur un cadre. On obtient alors
la ditférenoe de niveau par la formule (/^Ltg», L étant
la longueur de la flottaison. Cet mstrument est peu usité ;
on se contente de lire, au départ et à larrivéo. les gra-
duations de l'avant et de l'arrière à la flottaison.
CLINOPH^ITE n. f. Espèce minérale résultant do l'al-
t-'-ration de la pyrite.
CLINOPODE n. f. Genre do labiées, renfermant des es-
pèces d Europe, d'Asie et d'Amérique septentrionale. [Le
clinnpode vn/gaire {clinoiiodimn vnlf/nre) est une plante vi-
vace, qui croît abondamment dans prestiue toute l'Europe.]
CLINORHOMBIQUE (du gr. klinein, incliner, et derliom-
hiqne) adj. Se dit, en minéralogie, d'un prisme oblique à
base rhùniltiqui".
GLINOSCOPE n. m. Mar. Syn. de clinomêtre.
CLINOSTAT {sta) n. m. Appareil destiné à soustraire
une plante en expérience à l'action fléchissante do la pe-
santeur et à celle do la radiation, et disposé de telle sorte
'[lie les flexions géotropiques et héliotropiques sont à la
luis supprimées.
CLINQUAILLE [ka-ill [Il mil.] — rad. clinquant) n. f.
l'op. Argent, monnaie, ii On du aussi cliquaille.
CLINQUANT (A-(i)0,ANTE adj. Qui brille d'un faux éclat :
lui Italie, L'tléyance native est clinqi;ante. (E. Chapus.)
Inus.]
CLINQUANT [kan — part. prés, de l'anc. v. clinqucr;
p Mit-étro de l'allem. klingen, résonner) n. m. Lame mé-
tallique brillante et légère, que l'on emploie dans les arts
pour fabriquer divers ornements. (Se dit surtout des lames
de cuivre doré ou argenté qui imitent l'or on l'argent.)
— Par ext. Objet brillant, maïs de peu de valeur roollo :
Mobilier qui n'est que du clinquant.
— Fig. Ce qui, sous une apparence brillante, cache
une nature défectueuse, une réalité qui manqvio do fond
ou do vrai goût :
A Malherbe, ft Racan. pr.'férer Théophile.
Et le clinquant du Taatte à tout l'or de Virailo.
Ruii.iîAU.
CLINQUANTER (knn) v. a. Garnir do clinquant ; Clin-
yCANTt-R di's dentelles.
CLINQUE iklink'] n. f. Lame de fer en général. Il Bandes
do fer servant do nasal, d'oreillette _
ou de couvre-nuque, dans un cas-
que. (Vieux.)
Glinsor, Ghlinschor,
Klingsor, etc., magicien doni lo
nom [)arait pour la première fois
dans le /'arziral de Wolfram d'Es-
chenbach. Selon ce poète, Clinsor
est un duc de Capoue, descendant
do Virgile , qu'une mésaventure
galante a déterminé à étudier la
magie, dans lo dessein do faire du
mal aux hommes. Sa demeure est
Schastolmarveil, dans lo pays do
Terremarveille, no m s signilica-
Casqiic muni
de clinqiies (xn » ).
>
I
tifs. Il jouo un rôle important
dans la Guerre de la Wartiourg.
CLINTON n. m. Cépage américain do l'ospôco ripavia
Clinton, ville dos Ktat-Unls (Etat lie Massachusetts),
sur la rivière do Nashua, qui fournit ù son industrie de
précieuses forces motrices ; ll.ooo hab. Manutactures do
tapis, étoffes do laine et coton. — Ville dos Etals-Unis (Etat
d'iowa), sur lo Mississipi; li.CGO hab. Ateliers du chemin
de fer, fonderies, aciéries, papeteries, etc. — Ville de l'Etat
de Missouri, sur le Grand-liiver, affluent du Missouri fiar
rOsage; ri.700 hab. Fabrication do cirages.
Clinton, ville du Dominion canadien (Canada [prov.
d Ontanoj). prés du lac Iluron ; 2.635 hab. Nœud de che-
iiiiiis de fer.
Clinton Mames}, général américain, né dans le comté
d'Ulsler I New- York) on I73fi, mort à Little Hritain on
1W12. 11 lit ta guerre au Canada en 17.')0, puis so jeta
rians la unerre lio l'Itidépi^KJance, leva un régiment, fut
fait colonel, et coniliattit au Canada. En ITTil. il était
promu brigadier général ; il défendit étiergiqiicmont Foft-
Clinton coutr'" le général anglais sir Henry Clinton (1777),
et réussit à faire échapper une partie de la garnison. Il
participa onsuile à l'expédition de .Sullivan contre les
Indiens (17791, au siège ot A la capitulation de Yorktown
). Après la signati
Sénat dn New-lfork.
(1781).
Lituro do la paix, il fut monibro du
Clinton (sir Ilr-nry). général nnplai«, néon Amérique
eu i7:iK. mort en niiS. Fils d'un amiral, il s'engiigen dans
larniée. Il prit part à la guerre de Sent, ans. et fut en-
voyé, en 1770, on Amérique, oi\ il contribua ù la prise do
New- York. Commandant on cnof en 1778, il s'empara do
Charlosioii (iTsui, puis courut au secours du général C'orn-
walli.-<, Idoqué dans Yorktown (1781), mais il arriva après
la siguaiuio de la fameuse capitulation. Clinton, rappejé,
publia un ouvrage, ;Vrtrrn(/fe jf licut. yen. sir Henry Clin-
ton, relative lo kii conduct during part of lus comnuind of
the kiny's Iruops in North America (Londres, I783), dans
lequel il rejeta toute la l'auto sur Cornwallis. Clinton no
rentra pins dans lo service actif. Il siéf^-ea à la Chambre
des communes et fut gouverneur do Gibraltar, en ny5.
Clinton (George), général américain, né à New- York
en iTjy, mort à Washington en 1812. Fils de Charles Clin-
ton, Irlandais établi dans l'Etat do New-York, il combat-
tit au Canada contre les Français (1756), puis soutint les
droits des colonies contre l'Angleterre. Membre du Con-
grès do 1775, il vota la déclaration d'indépendance, de-
vint brigadier général, puis gouverneur de New- York, do
1777 à 1705. Il s'opposa vainement à la Constitution do
1788, et devint le clief du parti républicain qui battit les
l'édéralistes en isoo. Clinton redevint gouverneur de New-
York (ISOI), puis fut élu vice-président des Etats-Unis, eu
iSin -i'f en ISÛS.
Clinton (de WittI, homme politique américain, né à
Littlo Britain (New- York) en 1769, mort à Albany en 1828.
Fds de James Clinton et de Mary do Witt, il combattit
avec vigueur les fédéralistes, dans les journaux et les réu-
nions publiques. En 1802, il entra au Sénat de Washing-
ton ; de isnj à 18!5, il fut maire de New- York, sénateur
et sous-gouverneur de l'Etat. Il so consacra à de grandes
œuvres d'intérêt public et à la création de toutes sortes
d'institutions charitables, industrielles, agricoles, scien-
titiques et litiéraires, qui firent beaucoup pour la prospé-
rité de New- York. Il peut être considéré comme le créa-
tour du grand canal de lErié, qu'il inaugura en 1825.
CLINTONIE (nî) n. f. Genre de smilaclnées, renfermant
des plantes à rhizome rampant, à tige simple, originaires
de rAniéritjiie boréale.
CUNTONITE (de Clinton, n. pr.) n. f. Genre de silicates
hydratés, chez lesquels l'alumine, qui do-
mine, est associée au fer, à la magnésie et
à la chaux. (Les espèces de ce genre se pré-
sentent en paillettes disséminées dans cer-
taines roches jdus ou moins métamorphi-
(|ues.) Il Sous-genre établi par Tschermak,
dans le genre précédent, sous le nom de
ilintnnites proprement dites, w Silicate hy-
draté naturel, appartenant aux genre et
sous-genre précédents. Syn. de seybehtitk.
CLIO n. f. Genre de mollusques ptéro-
podes, type de la famille des cliidês. ca-
ractérisé par la bouche entourée d'appen-
dices coniques, les nageoires insérées sur
les côtés du cou.
— Eniycl.II existe une dizaine d'espèces
do clios , lépandues dans presque tout cijq
l'océan Atlantique, l'océan Indien, et dans
la Méditerranée. La clio Borealis, des mers arcti(|ues,
longue de 20 à 30 millimètres, vit par quantités énormes
dans les mers du nord, où elle évolue rapidement par de
grands mouvements de ses nageoires.
Clio. Mythol. gr. La première des neuf Muses, fille do
Mnémosyne et de Zens. Son nom, en grec, signifie ctHi'brcr^
ylorifier; aussi est-elle, par excellence, la Muse de l'Epo-
pée ou de l'Histoire. Il
ixiste au Vatican, aux
Offices do Florence, au
Louvre et dans d'autres
musées d'Europe, do
nombreuses staïues do
Clio. On la représente
avec divers attributs:
assise ou debout, tantôt
couronnée de lauriers,
tenant d'une mam un
rouleau et de l'autre une
trompette; tantôt avec
une cithare, dont elle
passe pour être l'inven-
trice. Son nom sert do
titre au premier livre do
V Histoire d'Hérodote,
qui a mis les suivants
sous la protection des ^.jj^^
huit autres Muscs. Clio
ayant os** un jour blâmer Aphrodite de son amour pour
Adonis, la déesse, irritée, lui inspira une passion vio-
lente pour Piéros, oui la rendit mrre d'Hyacinthe, (^uel-
([ues mythologues lui donnent aussi pour lils Linos, Sa-
lème et Hyménéo. — Clio. nymphe océauido, compagne
do Cyrène, la mèro d'Aristée.
Clio n. f. Planèto téléscopiquo, n* 84, découverle
en 181*.:., par Luther.
CLIOCARPE u. m. Bot. Syn. do solanl\m.
CLIOCOCCA n. f. Bot. Section du genre Vmum (lin).
GLIODITE n. f. Genre do mollusques piéropodcs gym-
nosoines, famille des clUdt^s. com|irenant dos formes voi-
sines des clios, dont elles difl'èrent par leur léte saillante,
portée par un cou long ot semblant dénuée de tentacules.
(On connaît trois espèces de cliodiics, habitant les mers de
rAfritpio méridionale et des Moluques.)
GliON (Le), comm.de la Loire-Inrériouro, arrond. ot ù
2\ kilom. de Paimbœuf. sur
le flouvo côtier la Haute
IVrcho ; 2.366 hab. Ch. do f.
Kiat. Source ferrugineuse
do ta Birochère. Dolmen.
CliON, comm.de l'Indre,
arr. ei à :*« kil. doCbfiteau-
roux. sur l'Ozance, afll. do
l'Indre: 1.002 liab. Ch do
f. Orléans. M i n o te rie,
pierre i^cbanx. Cbauello ot
chftteau du xv» siècle.
CLIONIDÉS n. m. pL
Moll Syii, de ci.lIhES
CUPEUS OU CLYPEUS CUponi.
{pi'-ii!tx — lai. c/iprus, bouclier) n. m. Grand bnnclior rond,
semblable à Vaspis dos Grecs, on usago cho2 ion Uomains
Clipper (canot).
CLINOÉDUITE — CLIQUETER
depuis Serviuï; Tullius. ii Disque on marbre ou on métal,
sur lequel était gravée l'imago d'un dieu, d'un héros ou
d'un grand homme- (On lo suspendait souvent comme ex-
voto ou comme ornement dans les temples.) n Sorte de bou-
clier, placé au sommet do la coupole d'une salle do bains
do vapeur, qui manœuvrait au moyen d'une chaîne et per-
mettait do laisser échapper de la vapeur et entrer de l'air.
CLIPPER (kli'peiir' — mot angl. formé do to clipp, ton-
dre, rogner) u. m. Nom donné à dos voiliers de fort ton-
nage, bons marcheurs, employés pour la navigation au
long cours, il Canot de idai.saiice, de formes effilées.
— Encycl. Le Clipper était autrefois, on Angleterre, lo
cheval vainqueur do la
course. Ce nom s'applifpia
aux rapides voiliers, à la mâ-
ture puissante et aux formes
particulièrement minces, qui
réunirent l'Angleterre à la
Chine, et qui, grâce à leur so-
lidié leur permettant d'all'ron-
Jer la grosse mer du cap
Horn, firent communiquer les
deux côtesd'Amérique. Leurs
traversées rapides restèrent
célèbres, mais la vapeur
sembla devoir les détrôner.
Pourtant, ils sont encore em-
ployés, et l'on en construit à
quatre et cinq mâts. — Les
clippers de la Seine sont des canots de plaisance, longs et
étroits, seuls points qui, avec la vitesse, les rapprocdient
des magnifiques voiliers.
CliPPERTON, navigateur anglais du commencement
du xviir siècle. Choisi pour premier lieutenant de Dam-
pier par les armateurs anclais qui envoyèrent le Saint-
Georyes ot le Cinq-Ports dans la mer du Sud, i lipperton
ne s'entendit pas avec son chef, et, après avoir embau-
ché vingt et un hommes de ré(|uipaye, s'empara dune
barque récemment capturée, avec laipielle il parcourut
les côtes de la Nouvelle-Espagne, puis traversa ensuite
locéan Pacifique jusqu'à Macao, accumplissanl ainsi un
\uyage vraiment extraordinaire. Cet exploit valut à Clip-
periou d'être désigné, en 1718. par les négociants anglais,
jiour commander un des deux vaisseaux qu'ils envoyèrent
alors dans la mer du Sud. Mais cette expédition, mal
conduite, échoua; Clipperton lut destitué par son équi-
page dans les Indes orientales, et son navire revint en
Angleterre. Clipperton y rentra à son tour, et ne tarda
pas à mourir de chagrin, après avoir publié une intéres-
aante relation de son voyage.
Clipperton (ïlk de), îlot situé dans l'océan Pacifi-
que, dont la Franco et lo Mexique se disputent la pos-
session.
CLIQUAILLE n. m. Linguist. V. clinqdaillic.
CLIQUART(Arar'— du vieux franc, cliquer, faire du bruit,
résonner) n. m. Nom donné, dans la région do Paris, à la
partie supérieure du hanc vert, lequel représente la partie
inférieure au calcaire grossier à cérithes : Le cliquart
fournit d'excellentes pierres de CQ7istruclni7i.
— Nom par lequel on désigne une mince couche de
gypse compact, dans la socoude masse du système gyp-
seux do la région de Paris.
CLIQUE [klik' ~ du vieux franc. cUqufr, pour claquer)
n f. Coterie do gens méprisables, qui s'unissent ou s'en-
tendent dans le but de cabaler, d'intriguer : Il est danye-
reur de se faire des eniienùs, surtout de ceux qui tiennent
à quelque (-i.ique. (Rétif do La Bretonne.)
— Très fam. Individu méprisable, de laclasso ou clique
des malhonnêtes gens : Votre huissier! oh ! quelle clique 1
— Arg. milit. Uéunion dos clairons et dos tambours
d'un régiment.
— Jeux. Au jeu dit du » quarante do rois ", Kéunion do
trois ou ([iiatro figures, cummo trois ou quatre valets,
trois ou quatre dames, etc.
CLIQUE {klik') ou CUQUETTE (kèf) n. f. ou CLIQUET
{/■■*') n. m. Archéol. Pièce ronde el plate du fermoir, dans
les pots et hanaps à couvercle, sur laquelle s'appuie le
pouce (juand le vase, saisi par son anse ou poignée, doit
rester ouvert. (Dans co sens, lo synonyme est possiiiu, ou
l'OUClER.)
— yerrur. Loquet avec cache-pouco ou palette.
CLIQUES n. f. pi. Linguist. V. cLAQtiE.
CLIQUET (kè) n. m. Instrument formé par un levier lo-
gèrenii'iii courbé ot pivotant autour d'un axo; il est dis-
posé do façon A
empêcher une roue
deiiléo do tourner
dans un sens, tout
en lui permettant
do tourner dans
l'autro. Il Outil que
l'on emploie
comme porto foret
!■ A canon ; 2. U''nforcé.
et qui permet do forer des trous dans une pièce métalli-
que, quand on no peut faire usaye du vilebrequin ou do la
machine A percer, ii Chez les orfèvres. Partie do la bri-
sure <|ui entre (lans la cbariii-^re ot qui on sort quand on
enlève la iringloito do for ou do cuivre qui réunit los
diverses parties, n Polit ressort qui sort ù fermer un bra-
celet sur le bras.
— Cliquet de moulin. V. claqpkt.
— Cost, Cliquet fermoir. Système particulier d'agrafe.
— Péch, Syn. de cliqukttk.
— Télégr. Cliquet de frotfvmcnf on Cliquet de la roue de
frottement. Celui <|ui. adapté sur te oété de ta roue correc-
trice do l'appareil télégniphi(|Uo Iluphes, s'atmisse en pre-
nant appui sur la rouo de frottement, rendant solidaires
tes unes des autres los roues des types, correcirico ot
do frottement. Il Clquet d'i'chappcmeiit. Celui qui réunit
l'axe intprimeur ot l'axe du votant, ù chaque émission do
courant, ou i\ cliaque mouvomout do l'armaluro dans l'ap-
pareil lété^Tuphiquo Hu^;hes.
CLIQUETANT (ke-tan), ANTE adj. Qui clïquotto : les os
Cl.itjtiK I AN rs d'un sqiirtcttc.
CLIQUETER (kf-li' — fréquent, do l'anc. fr. eltguflr,c\A-
.|H.T. Double lo t devant due sylliibe muette : Je cliquette.
lu clnjucltertu) v. n. Futro du bruit en so choquant.
CLIQUETIS — CLITOMACIIOS
CLIQUETIS {ke-tî — rad. cliqueter) n. m. Bruit produit
par des corps sonores qui s'euire-choquent : CLiyCETis
a'épées, de verres.
— Kig. Assemblage de mots, do figures, qui s'entre-
choquent avec plus d'éclat que de sens et de goût : Cli-
quetis de sijUahes, de mots, d'antithèses.
— En T. de cliir., Syn. peu usité de crépitation.
CUQOETTE [kèt') n. f. Ethol. Petit instrument fait de
deux ou trois lamelles d"os, do bois, d'ardoise, etc. (V. par-
tie encycl.) [On rappelait aussi crotale. jnlnstrumentscm-
blable,dans lequel les parties, assemblées par leur base,
sont adaptées à un manche en restant mobiles. V. CLiyi e.
— Pêch. Sorte de tilet, garni tout autour de petites
planchettes dont le cliquetis attire, dit-on, le poisson.
(,0n dit aussi cliquet. ) n Pierre trouée que l'on attache
de distance en distance à la partie inférieure des filets
pour qu'ils soient entraînés au fond de l'eau.
— n. f. pi. Pop. Oreilles, ii Jambes.
— Enctcl. Ethol. Les plaques de bois, etc. , de la cliquette
sont disposées sur un axe comme les feuillets d'un livre,
avec charnière, et destinées à produire un bruit
sec en s'enire-cboquant. Lacliquotle était obli-
gatoire pour les lépreux; ils devaient l'agiter
pour avertir de leur présence quand ils pas-
saient par les lieux habités. Parfois, ce mot
est s3'nonyme de castagnettes. Au xvii' siècle,
on entendait par « cliquettes «, des boucles
d'oreilles à multiples battants. (Ce mot s'est
employé aussi comme synonyme do heurtoir
déporte.) ... - Cliquette.
— La cliquette ecclésiastique, au contraire
de celle des lépreux qui avait trois ou quatre feuilles, n'en
Îiossède que deux; elle a servi à l'église, pour avertir
es assistants quand il faut se lever, se prosterner ou
s'asseoir. Par extension, peut-être, on donna ce nom, dans
les couvents, à la cloche ou clochette qui sonnait le réveil.
CLIQUETTE ME NT n. m. Anc. syn. de cliquetis.
CLIQUOTTEMENT [ko-te-man) n. m. Bruit sec produit
par le rei-bUu', lorsqu'on le fait ployer brusquement.
CLIQUOTTER [ko-té) V. a. Produire le cliquottemcnt.
CLISAGRE n. f. Pathol. Syn. de cléisagre.
CLISANTHÉES n. f. pi. Division des graminées, ren-
fermant les panicêes. les lériées, alopécurées, phalaridëes.
nardées. — Lue clisanthêe.
CLISE (du gr. klisis, même sens) n. m. Dans les manœu-
vres militaires, chez les Grecs, Mouvement de l'homme à
droite (vers sa lance), ou à gauche (vers son bouclier). Le
double dise ou métahole correspondait 3^\x demi- tour.
GLISÉOMÈTRE (du gr. klisis. éôs, inclinaison, et mtUron,
mesurej n. f. Instrument destiné à mesurer l'inclinaison du
bassin. (Aucun, jusqu'ici, n'est véritablement pratique.)
CLISIADE (du gr. klisias, ados, battant de porte) n. f. et
adj. Se disait des portes qui donnaient passage aux chars,
dans les hippodromes.
— n. f. Grande porte ; porte cochère. Il Porte d'écluse.
CLISIMÈTRE (du gr. klisis, éôs, inclinaison, et métron,
mesure) n. m. Appareil servant à déterminer les différen-
ces de niveau par des mesures d'inclinaison, il On dit aussi
ÉCLIMÊTRK.
CLISIOCAMPA {kan) n. m. Genre d'insectes lépidoptères
bombycinés, famille des bombycidés, comprenant des bom-
byx dé petite taille, dont les
chenilles bleues, à bandes
longitudinales rousses et
jaunes, vivent en sociétés
nombreuses et se chrysali-
dent dans un cocon lâche,
saupoudré de granules
soufrés.
— Kncycl- Les espèces
les plus communes sont le
clisiocampa IS/eustria ou
bombyx livrée ; le clisiocampa castrensis ou livrée des
champH, et le clisiocampa t'ranconica. Les femelles, plus
grandes que les mâles, déposent leurs œufs en anneaux
autour des branches. La première espèce est souvent
très nuisible aux arbres fruitiers.
Glissa, ville d'Austro-Hongrie (Dalmatie) ; 3.500 hab.
Vins et huiles. Forteresse qui commande la route do Spa-
lato. Prise par les Vénitiens en 1494, par les Turcs en 1554.
GLISSAGE (««/) n. m. Action de garnir de clisses : Le
CL1SSAGE d'un membre fracturé. Le clissage d'une bouteille.
CLISSE (altération du mot écNsse) n. f. Toclin. Petite
claie d'osier on de jonc, employée pour faire égoiitter Icô
fromages, il Enveloppe d'osier tressé,
dont on entoure certaines bouteilles pour
les emp/^cher de se casser, il Sorte do
claie qui sert, dans le midi de la
France, à faire sécher les pruneaux.
— Chir. Lame de bois ou de carton
qui sort à maintODir les os fracturés,
après qu'on les a remis. Syn. do attelle,
et KCLISSE,
GLISSER v. a. Garnir d'une clisse :
Clisskk une bouteille, il Mettre des clisses
à : Clisser un membre fracturé.
GIISSON n. m. Toile do lin, blanche,
employée pour la confection du linge d<-
corps, qui se fabriquait à Clisson, eu BrciaL - > tiv. :
De ta toile CLi«sos.
Glisson, ch.-I. de cant. de la Loire-Inférieure, arrond.
cl à 24 kil. de iN'antcs, au confluent do la Sèvre Nantaise
et do la Moine; 2.«04 h&h. (CUnsnnnaiH, nr«e*.) Ch. do f.
Etat, Fabriques de toile. do mouchoirs, d'allumettes chimi-
aucs, papeterie, manufacturer do droguet, do futaines;
lalure hydraulique de laine et de coton. Marchés do laino,
de grains. — Le canton a 7 comm. et 12.095 hab.
_ — Hiêtoire. Située dans le comté de Nantes, sur la fron-
tière dito d«;* M arcive» franche» du Poitou et de Uretaqne,
CVïMOQ [Cli»»onium OM C'/(c/itaj, qui existaitdès lo ix« siècle,
conserva longtcmpH de» seigneurs particuliers. Le plus
aDcicnnemi;nt connu, Olivier lo Vieux (xiii* s.), construisit
le ch&teau. en n'inspirant, dit-on, dos foriorosso» chré-
tiooDC» nu il avait vue» en Palciline, durant les croisades.
Lo connétable Olivier do Clisson augmenta l'étooduo ot la
force du château. Il engagea contre son suzerain, le duc
de Bretagne, une lutte dans laquolle ses descendants furent
\aincus. François II, duc de Bretagne, s'empara do Clis-
son ; il en répara les murailles (1464). Il transmit cet liéri-
tage aux barons d'Avaujour, auteurs des derniers agran-
dissements que le château reçut au xvii" siècle. En 1793,
Clisiocampa (gr. nat.).
Château de Clisson.
Kléber mit le feu au château de Clisson, pour empt^clier les
Vendéens de s'y retrancher, et l'annûe suivante à la ville
elle-même, dont la population fut dispersée. Do 1800 à 1805,
le diplomate et sénateur du itrcnilcr Empire, Cacault, et
le sculpteur Lemot, membre de l'Institut, charmés du site
pittoresque de Clisson, rebâtirent dans le goût italien la
ville qui, dès lors, a été appelée lo Tivoli français. Le châ-
teau, monument historique dont les ruines sont recouvertes
de végétation, élève ses remparts encore couronnés de mâ-
chicoulis au-dessus de 1 « garenne Levioty parc orné à l'anti-
que de temples, de statues (bain de Diane, temple do Vesta).
L'église do la Trinité a ôlé reconstruite sur des déltris ro-
mains. Deux ponts, dont l'un gothique, traversent la Moine.
Clisson (Olivier de), connétable de France, né au châ-
teau de Cl'sson en 133G.mort au château de Josselin en U07.
Fils d'Olivier III de Clisson, qui ..vait été décapité en 1343
sur l'ordre de Philippe VI, il suivit d'abord le parti anglais.
C'était répo(|ue de la guerre de succession de Bretagne.
Clisson combattit à la bataille d'Auray contnr Du Guesclin,
qui devait être plus tard son frère darmos. Il se brouilla
ensuite, pour une affaire d'intérêt, avec Jean IV de Mont-
fort, lo protégé des Anglais, et enfin, il passa, en 1370. au
service de la
France, pour y
rester désor-
mais. Il se cou-
vrit de gloire
pendant les
guerres de Char-
les V contre les
Anglais, et, dès
Icdébutdu règne
de Charles VI, le
28 octobre 1380,
fut nommé con-
nétable. Il diri-
gea, en cette
qualité, les cam-
pagnes do 1382
et de 1383. Chef
du parti des
" Marmousets n,
il parvint, en
1388, à faire dis-
gracier les on-
cles du jeune roi
et s'empara du
pouvoir, pour le
plus grand bien
du pays. Jean de
Montlort essaya, pour la seconde fois, de le faire assassi-
ner, en 1392. On sait que Clrarles VI, poursuivant le
meurtrier Pierre do Craon, fut frappé de folio près du
Mans. Dès lors, Clisson, écarté à son tour du pouvoir, con-
damné au bannissement et à une amende de 100.000 marcs,
dut regagner la Bretagne, où il mourut. Brave à l'égal
de Du Guesclin, doté à un plus haut point dos qualités qui
font lo grand capitaine, barliare comme homme de guerre,
mais très Don comme homme privé, Clisson fut, en somme,
une personnalité considérable de son temps.
— BiBLioGR.: A.Lefranc, 0/^ïuier rfe C/iison (Paris, 1898).
CLISTAX [stalcss] n. m. Genre d'acanthacées, compre-
nant des arbrisseaux du Brésil.
CUSTER [sté) V. a. Luter une poêle établie sur son four-
neau, dans les salines, il On dit aussi clistricr.
ClISTHÈNE, tyran do Sicyone, le dernier des Ortha-
gorides, mort vers 580 avant notre ère. II succéda à son
grand-père Myron et combattit l'aristocratie dorienno du
pays. Il prit part à la première guerre sacrée contre
Cirrha (595). et lutta contre Arpos. Il maria sa fille Aga-
riste à l'Athénien Mégaclôs, tils d'Alcméon. Il fut ren-
versé par les Spartiates, et mourut pou après.
GlisthÈNE, homme d'Etat athénien, petit-fils du pré-
cédent. Fils de Mégaclès et d'Agariste. il était lo chef de
la puissante famille des Alcméomdes, exilée d'Athènes par
les Pisistratides, et il eut la part la plus considérable à
l'expulsion d'IIippias (510). Nommé archonte éponyme,
il OUI â lutter co:itre la faction oligarchique, qui avait
pour chef Isagoras ; il résolut de s'appuyer sur les classes
inférieures et do modifier les lois do Selon dans lo sens
démocratique. Cet oupatrido, issu d'une raco illustre, fut
le vrai fondateur du régime populaire à Athènes. Il brisa
l'antique or^^'anisation des quatre tribus, où se conservait
l'influonco héréditaire dos familles nobles. Il divisa la
population en dix tribus, où il fit entrer les habitants
dos bourgs ; il y incorpora aussi dos étrangers domi-
ciliés [métèques). Chaque tribu était divisée en un certain
nombre do démos qui avaient leurs magistrats, leurs
registres, leurs fétos et leurs assemblées. Lo nombre
des sénateurs fut porté à 500, ot chaque tribu en nom-
mait annuellement 50. Los assemblées du peuple fu-
rent fondues plus fréquentes; et c'est probablement à
Statue du connétable de Clisson,
d'après Friîrniet.
62
cette époque que le tribunal des héliastes reçut ses prin-
cipales prérogatives. Cet élargissement de la cité poli-
tique et civile eut d'immenses résultats ; et le peuple eut
désormais une action directe et prépondérante sur les
affaires publiques. Clisthène l'arma en outre do Vostra-
cisme ou droit de bannir pour dix ans un citoyen dont la
puissance pouvait devenir un danger pour la liberté. Cette
révolution ne s'accomplit point sans orages : Isagoras et
l'aristocratie sollicitèrent l'appui des Spartiates, qui en-
voyèrent le roi Cléoniène à la tète d'une armée (507). Clis-
thène fut proscrit avec 700 familles atliéniennos, et la
cité fut soumise à un conseil oligarcliiquo de 300 eupa-
trides. Mais, bientôt, le peuple, soulevé, emporta la cita-
delle, chassa les Lacédémoniens et les oligartjucs, rappela
les bannis, et confirma solennellement les lois do Selon
avec les réformes de Clisthène.
CLISTOSAGGUS {sto, kuss) n. m. Genre do crustacés cir-
ripèdes, sous-ordre dos rliyzocé|diales, voisins des saccu-
Hues, vivant en parasites sur divers autres crustacés.
— Encycl. Les c/i*/osncc»5 sont des crustacés dégradés,
ù corps allongé et cylindrii|ue, représentant un petit sac,
sans membres, fixé au corps de l'hôte par un pédicelle
émettant des filaments radiciformes. C'est par ces prolon-
gements que se nourrit le clistosaccus, dont l'espèce type
est le clistosaccus payuri, parasite des bernard-l'ermite
des mers du ni»rd.
CLISTRANTHE H. m. Bot. Syn. de pkra.
ClITANDRE, personnage de comédie, qui remplit ordi-
nairement les rôles d'amoureux. 11 fij^ure, avec co carac-
tère, dans un grand nombre de pièces de l'ancienne comédie.
Clitandre ou V Innocence délivrée, tragi-comédie do
P. Corneille, en cinq actes et en vers, représentée en
1630. Cette pièce est la seconde de l'auteur. On avait re-
proché à Mèiite do n'être pas dans la règle des vingt-
quatre heures, et d'être, d'ailleurs, trop dénuée de mouve-
ment. Corneille fit Ctitandre comme par bravade, pour
prouver à ses censeurs qu'en oltservant cette règle il
pourrait donner une pièce neaucoup plus comidiquéo d'in-
cidents, mais qui ne vaudrait rien. S'il a observé la
règle des vingt-quatre heures, on peut dire qu'il s'est
peu embarrassé do celle de l'unité d'action, la seule
vraiment nécessaire. Elle est remplacée dans sa pièce
par une profusion d'aventures et d'incidents, ilitanare no
peut s'analyser, tant il y prodigue les complots roma-
nes((ups, les jeux de scène mouvementés, les rcocontrcs
extraordinaires; c'est un vrai roman mis en drame.
CLITANDRE n. m. Genre d'apocynacées, tribu des caris-
sées, renfermant des arbustes sarmenteux do l'Afrique
tropicale.
Clitarque, historien grec, fils de l'hislorien Dinon
(fin du i\" s. av. J.-C). 11 fut élève de Stilpoii de Mé-
gare. On ne sait s'il suivit Alexandre le Grand dans ses
campagnes d'Asie ; en tout cas, il vécut à la cour du
premier Ptolémée. C'est là qu'il termina son Histoire des
campag7ies d'Alexandre, ([ui comprenait au moins 12 li-
vres, et dont on possède d'assez nombreux fragments.
Clitarque manque entièrement do sens critique ; écrivain
emphatique, il se plaît surtout aux avent'ires romanes-
ques. Il a été la source principale de la plupart des his-
toriens d'Alexandre : Diodore. Justin, Quinte-Curce,
Plutarque ; c'est surtout de lui que vient la légende
d'Alexandre, si chère au moyen âge.
ClitÉ. Myth. gr. Fille du devin Mérops, et lemme de
Cyzikos. Elle se tua de dé^espoir à la mort de son mari,
tué par les Argonautes; elle donna son nom à une fon-
taine, Turmée par les larmes des nymphes. — Uno desDa-
naïdes, fiancée do Clitos.
GLITELLION (tel') n. m. Genre d'annélides-oligochètes
limieolos, famille des tubificidés, tribu des tubificinés,
comprenant des vers vivant dans la vase marine, et carac-
térisés par leur clitellumsétenilantdudixièmeau douzième
anneau- L'espèce type du genre clitellion est le clitelHoo
noir {clitellio ater) de la Manche.
CLITELLUM {tH'lom') n. m. Appareil formant ceinture
saillante sur le corps des lonilirics ou vers de terre, et qui
augmente ou disparaît, suivant que les individus sont plus
ou moins près de la période d'accouplement.
— Encycl. ha clitellum, dont la position est importante
f)our la détermination des genres, n existe pas chez tous
es lombrics ; on a utilisé ces divers caractères pour la
classification. Les lombriciens se divisent en' dite l lien s,
dépourvus de cliLellum, intraclitelUens, et postclilelliens.
ClitERHOE, ville d'. Angleterre (comté de Lancastre),
sur lo tleuve côtier Kibble, près du PendIe-Hill ; 10.815 h.
Manufactures de tissus de coton, fonderies et briqueteries,
papeteries; sources minérales. Ruines d'un ancien châ-
teau du XII" siècle.
CLITHRIS (triss) a. m. Bot. Section du genre cénangion.
CLITOCYBE n.m. Genre de champignons, de la famille
des agaricinées, caractérisé par ses spores blanches et
ses feuillets se prolongeant le long du
pied, bien au-dessous du clia|ieau.
— Encycl. Beaucoup d'espèces ont
un chapeau en entonnoir; ce sont,
en général, do grands champignons à
pied épais, charnu; chez (pielques-
uns, le diamètre du chapeau peut
atteindre jusqu'à O^.SO. Co genre
comprend très pou d'espèces sus
pectes et beaucoup do comestibles ,
quelques-unes ont une odeur très
agréable dauis. V. champignon.
CUTODÈME. Biogr. V. Clidèmt.
CLITOGRAPHE (du gr. klitos, in-
cliné, et tjrnphein, écrire) n. m. Insti u
nient servant à trouver les pontes de»
terrains et tes distances entre les
points nivelés.
GlitOMACMOS, athlète thébain
(fin du m' s. av. J.-C). Il se rendit
célèbre en remportant aux jeux Olyra-
(lues, le même jour, les prix do la
Clitoffraphe : I. A rai-
Diireti ; '1 A cadre.
lutte, du pugilat et du pancrace. Au
rapport d'EIion, tant quo Clitoraachos put concourir aux
jeux publics, il vécut, pour consorvor ses forces, dans la
plus complète continonco.
63
GUTOMACHOS, philosophe, néàCarthage vers l'an I7r>
av. J. C. il purta Uaborii lo nom d'Hasdrulial. Il s'occupa
lit' philubupliio Uaus sa pairio cl composa piuu-ôiro «luol-
(jues ouvrages dans sa langue uiatoniullo. Il vint à Alhè-
nos à l'àgo do viiigi-4uatro ans, Iruquenta les diHerentes
écoles ot devint un adopte do la nuuvullo Académie,
(ju'il dii'igi'a après la mort do Carnoado. 11 se tua vers
I aQ iio. Uiugone lui atinbuo plus do i|uatro cents traites.
GuTONYME, liisluriea grec, prubablomont do l'époque
aloxandrino. 11 avait composé divois ouvrages sur l'ius-
toire do rUulie, do Sybans, do la ïhraco. Nous possédons
do lui iiuolipiL-s fiagmeuLs, locuoiilis dans les Fraymenia
/tistortcoritni yrs- orum de Ch. .MùUor.
CliTOPHON, historien et géographe grec, nô à Rhodes,
sans douLO do lépoque alcxaiidnue. 11 avait composé di-
vers ouvrages sur 1 Inde, sur la (ialatiu, sur lestondations
do villes. On possède do lui quelques tragments.
Clitophon et Leucippe, roman grec publié au v* siè-
cle par Achille 'latius, eu 8 livres. C'est une histoire
d'amour, mêlée do descriptions géographiques et d'épiso-
des mytimlogujues.
GLITOPILE M. m. Section de champignons du genre
agaric, pouvant être pris comme synonyme de clitocvbk.
GliTOR. Myth.gr. Un des lils do Lycaon. — Fils d'Azan,
roi d Arcadio. ^11 donna sou nom à. la ville de L'IUorj eu
Arcadie.j
GLITORIDIEN, ENNE i^di-in, en) adj. Qui a rapport au
clitoris.
CLITORIE n. f. Genre de légumineuses-papilionacées,
tribu des phaséolées, cumpreuant des plantes herbacées
ou frutescentes, volubiles ou dressées, qui croissent pres-
que toutes en Amériijue.
— K.N'CYCL. Los cliiories sont des plantes ou des sous-
arbrisscau.t souvent vulubiles, qui ont beaucoup de res-
semblance avec les glycines. Leurs grandes Heurs blan-
ches, bleues, pourprées ou rouges, sont solitaires ou
diversement gruupees. Ce genre comprend encore vingt-
cinq espèces, qui presque toutes hab.tent l'Amérique.
Dans 1 Inde et aux Moluques, croit la clitorie de Ttriiale.
Les Indiens emploieni ses deurs pour colorer le riz cuit,
les gâteaux et autres mets ; en les traitant par l'eau vinai-
grée, ils en obiienuenL un extrait pour teindre la toile en
bleu. Les clitones sont cultivées dans les serres chaudes.
CLITORIS [riss — gr. kteitoris ; de kleiô, je ferme) n. m.
Petit organe erectile, SI tué à la partie supérieure de la vulve.
— E.NCYiL. Le clitoi'ts est, chez la temme et les l'emeiles
demammitercs, l'homologue, dans une certaine mesure, de
la vergo des mâles. Constitué par deux corps caverneux
sans corps spongieux, il n'a point de gland véritable, bien
qu'on doune ce nom â son extrémité ; il ne contient point
le canal de 1 urètre. Il est bridé par un repli des petites
lèvres appelé frein du clitoris. 11 est le siège des sensations
voluptueuses.
GLITORISME i^rissm'] n. m. Erection maladive du clitoris.
II Usage cuiiire nature d'un clitoris qui a des dimensions
exceptionnelles.
GLITORISMIE {stni)u.î. Développement exagéré du cli-
toris, qui eu exige parfois l'amputation.
CLITORITOMIE n. f. Amputation du clitoris.
CUTOS. Myth. gr. Un des Egyptidos, fiancé do Clité.
— Troyon, tils ae Pisénor, et compagnon de Polydamas.
(Il fut tué par Teucer.) — Fils de Mautios et petit-tils de
Mélampo. (L'Aurore l'enleva à cause de sa beauté.) — Père
do Cliysouué ou Toroné, épouse de Protée. — Amant de
Palléue, rille de Sithun, roi de Thrace. 'Dans la lutte qu'il
eut i soutenir contre Dryas pour oOtenir la main de Pal-
lèno, il vainquit sou rival grâce au stratagème de Palléno
qui avait gagné le conducteur du char de Dryas. Sithon,
ayant découvert la ruse, voulut faire périr sa fille sur le
bûcher ; mais Aphrodite fit tomber une pluie qui éteignit
le fou; Siihou pardonna et unit les deux amants.)
Glitos, surnommé Mélas {h A'oir), un des lieutenants
d'Alexandre. Il était frère de llellaniké, qui fut la nour-
rice d" Alexandre, et dont le mari, Androuicos, com-
mandait les mercenaires grecs. Clitos était très aimé
d'Alexandre, à qui il sauva la vie au passage du Gra-
nique (334). A la bataille d'ArbelIes, il Commandait l'es-
cadron royal des hétaïres. Kn 330, il fut rais à la tôte
d'une des deux hipparchies récemment créées. En 328, il
fut chargé de remplacer Artabaze, satrape do Bactriane.
Mais, dans un banquet, il osa critiquer le luxe nouveau
du roi et ses complaisauces pour lus llatteries, en exal-
tant la simplicité et les exploits do Philippe. Alexandre,
qui était ivro, saisit la surisse d'un des gardes, et ea
perça Clitos, qui mourut sur-le-champ (328}. Le roi en
témoigna, dit-on, un violent désespoir.
Glitos, surnommé Leucos (^e Blanc), amiral macé-
donien. 11 suivit Alexandre le Grand dans sa campagne
d'Asie, où il ne joua d'ailleurs ([u'un rôle très secondaire.
Il fut renvoyé en Macédoine avec Cratère ol les vétérans
licenciés {'it\). 11 commanda la dette macédonienne dans
la guerre lamiaquo, et battit les Athéniens près des ilos
Echinades {322j. Il en connut tant d'orgueil, qu'il se fit
appeler Poséidon et prit pour attribut lo trident. Au par-
tage dû 321, il obtint la Lydie, qu'Anligone lui enleva
en 319. Il revint alors on Macédoine, ot se mit au service
do Polysperchon. Il livra Phocion aux Atliônions. Il com-
manda do nouveau la Hotte macôdonionno ; en 318, il
battit .Nicanor devant Hyzance ; mais, lo lendemain, il fut
surpris ot complètement défait par Antigono. Il périt on
essayant do retourner en Macédoine par terre (318).
Glitos, roi dlllyrio, fils do Bardylis. Il profita du mo-
ment où Aluxandro laisait la guerre au delà du Danube
pour se révolter contre la Macédoine (335 av. J.-C).
Alexandre marcha contre lui, le battit, ot Clitos so réfugia
chez los Taulantins.
Glitumne (Io Clitumnus des Latins), petite rivière
d ltalH\ haigiiaiit Spolôto ot se jetant duiis lo Topino,
allluent du Tibre.
GlitUS, Juif né ù. Tibériade (i" s. av. J.-C). Il excita,
daus sa ville natale, une révolte contre los Koinains sons
lo rè^fiio do Vespasicn. Condamné à avoir los deux mains
trancIn-M's, il obtint de Josèpho d'en conserver une, à la
coii'litiunde se couper l'autro lui-mémo, co qu'il fit aussitôt.
CLITOMACIIOS
CLOCHE
GLIVABLE adj. Qui peut ôtro clivé : Cristaux clivables.
GLIVAGE (ray") n.m. Techn. Action ou manière do cliver
des cnsiaux, des pierres précifusos. ii Fissure à surface
plane, dans un diamant ou une autre pierre.
— Encycl. Miner. En admettant qu'un cristal résulte
do la superposition de couches planes coniposôcs chacune
de filiîs parallèles de molécules, on est conduit à pres-
sentir uuil existe dans tout cristal des systèmes de fis-
sures planes, parallèles, qui se croisent uans une multi-
tude de sens, et dont chacune sépare deux lames voisines.
Or, dans beaucoup de cristaux naturels, un etfort relati-
vement faible suffit pour séparer ces lames voisines. Les
micas, le gypse, te talc se divisent ainsi dans des direc-
tions déterminées avec une très grande facilité; on dit,
dans ce cas, qu'il y a clivage. Souvent la cassure qu'on
obtient, au lieu d'être plane comme lorsqu'on agit sur le
gypse, par exemple, parait au premier abord irréguliè-
rument raboteuse. Cependant, elle est formée en grande
partie de faces de clivage. En observant la cassure à une
lumière assez vive, on reconnaît los facettes do clivage
à la coïncidence des reflets qui s'y montrent à la fois, et
qui prouvent qu'elles sont exactement parallèles entre elles.
Les cristallographes tirent un grand parti de l'étude des
clivages pour la détermination de cristaux irréguliers
dont la forme, trop imparfaite, ne permettrait pas de dire
à quel système cristallin ils appartiennent.
Cltve (Robert, lord), baron de Plassey, général an-
glais, fondateur de la puissance britannique dans l'Inde,
né à Styche (comté de Shrop) en i725, mort à Londres en
1774. l'arti pour Madras, il y fut fait prisonnier par La
Bourdonnais. Il s'évada, servit comme enseigne dans les
troupes de la Compagnie anglaise, et se fit remarquer du
major Lawrence. Il revint en Angleterre, et fut reçu avec
honneur par la Compagnie des Indes;, puis, en 1755, il
retourna aux Indes. Clive profita alors de l'incapacité
politique des successeurs de Dupleix pour détruire la
puissance française dans l'Inde. Les cruaut'^s de Surajah
Dowlah après la prise du fort William (le Trou Noir) lui
fournirent le prétexte voulu pour atfaiblir la puissance
de ce nabab, dont, un peu plus tard, au moyen d'intrigues
condamnables, il détruisit totalement la domination par
la victoire de Plassey (1757), à la suite de laquelle tout le
Bengale obéit à la Compagnie anglaise des Indes. Clive,
pour consolider son œuvre, dut ensuite lutter successive-
ment contre leGrandMogûl. les
Hollandais et Lally-ToUendal.
Ses succès lui valurent, quand
il retourna, en 1760, en Angle-
terre, la dignité de pair d'Ir-
lande, avec Te titre de u baron
Clive de Plassey ». Le nouveau
lord resta quatre ans en Angle-
terre; quand les alfaires in-
diennes, compromises par la
rapacité des agents de la Com-
pagnie, nécessitèrent son in-
tervention, il partit de nouveau
pour les Indes, avec des pou-
voirs illimités (mai 17651. Il
parvint alors, malgré des obsta-
cles de tout genre, à rétablir
l'ordre dans l'administration et
à organiser le pays ; puis il ren-
tra en Angleterre (juill. 1767),
a^^ant amoncelé contre lui des
inimitiés qui se firent jour en
1773, au moment où il venait de faire rendre Vacte de ré-
gularisation sur la manière dont la justice s'était rendue
dans llnde. Une commission d'enquête examina alors les
actes de Clive, constata des concussions énormes, et le
traduisit devant le parlement. Clive, reconnu coupable,
mais acquitté en considération do ses services, tomba
alors dans une mélancolie profonde et se donna la mort,
à l'âge de ([uarante-neuf ans.
— BiHLiDOK. : J. Malcolm. Life of Robert lord Cli^^e
(Londres, 1836); Macaulay, /.'ssay on Clive (1851); Mal-
leson, Clive, ruler of India (Londres, 1803).
GLrVE(mistress), actrice du thé&tre anglais, née en 1734,
morte à I^ondros en 1785. Engagée très jeune au théâtre
de Drury-Lano. elle devint la première comédienne do son
temps et prit sa retraite en 1768. G. Clive, frère du célèbre
lord de ce nom. l'épousa par amour; mais les deux époux
ne tardèrent pas à se séparer par incompatibilité d'humeur.
CLIVER (do l'angl. to cltare, fondre) v. a. Séparer par
couches, par lames parallèles, en parlant d'un cristal : Cli-
ver un rristnl.
— Par anal. Se séparer par tranches parallèles, on par-
lant d'un corps quelconque : La masse de ni^vés, au rnoment
oii elle se b-aiisforme, se drchire et se cr.iVK. (L. Figuier.)
Se cliver, v. pr. Se diviser, se fondre par lo clivage ;
Cristanj- qui SK CLiviiNT aisément.
GLIVIE (ri) n. f. Genre d'amaryllidacées, comprenant
une seule (.-spèce, cjui croit dans l'Afrique méridionale.
CLIVINE ou GLIVINA n. f. Genre d'insectes coléoptè-
res, type de la tribu des clirminés, comprenant do petits
insectes, allongés, cylindriques, bruns ou rougeâtres, dont
on connaît plus do deux cents espèces réparties sur tout lo
globe, notamment dans les régions tropicales. (I*a clivina
(ossor, espèce brune, est comniuno dans les marais do
France; la clivina coUaris, très voisine, a losélylres rou-
geùtros, etc.)
GLIVININÉ3 n. m. pi. Tribu d'insectos coléoptères car-
nivores, famille des carabidés, tribu des scaritidés, com-
prenant des formes de taille potito ou moyenne, à cor-
selet étranglé on arrière, et ayant deux pores séligères
â l'orbite. — Un clivinink.
— Encvcl. Los clivniinés, dont on connaît plus do trois
cents espèces, sont réparties dans les genres divine,
dyschiring, reichein, coryza, ancwt, ar'/istomis, etc. ; ils ont
des représentants dans tontes les régions du globe, vivent
surtout au bord des eaux, où ils so creusent dos galeries
au moyen do leurs pattes antérieures dentelées.
GLOAGAL, ALE, AUX adj. Anat. Qui appartiout au
cloa(|UO : J'w he cloacalk.
GLOAGARIUM fri-om') n. m. ImpAt qu'on levait, à Komo,
pour l'entmieu des cluncjiies ou égouts.
GloaGINA ou GluaCINA. surnom do Vénus A Uome,
parco qu'une statuo fut élevée ù cotto déesse à l'endroit
Robert Clive.
où Romains et Sabins, réconciliés, so purifièrent {cluere)
après le combat, et non pas parce que, comme ou l'a dit,
elle présidait aux égouls.
CLOANTHE n, f. Genre d'insectes lépidoptères, famillo
des xylinidés , comprenant
des noctUL-lles à antennes
fines, à corselet en carré ar-
rondi, muni on arrière do
houppes de poils, avec crfUo
sur l'abdomon.
— Encycl. On connaît trois
espèces européonnesde clnan-
ihes; leurs chenilles, allon
gées, nocturnes, so nourris-
sent sur les kijpericum et se
Cloanthe
nat.).
que
Emboucliure de la Cloaca maxima.
chrysalident sous terre. Citons le cloanthe //yperïcr (Franco);
le cloanthe Lijncea (Hongrie).
Gloanthe, un dos compagnons d'Enéc en Italie. (Vir-
gile fait descendre de lui la famille des Cluentius.)
■ GLOANTHITE n. f. Biarséniure naturel de nickel
l'on rencontre dans diverses mines d'Allemagne.
CLOAQUE (ak' — lat. cloaca) n. m. Antiq. rom. Souter-
rain voûté, par lequel s'écoulaient les eaux pluviales et les
immondices de la ville. (Dans cette acception, aujourd'hui
inusitée, l'Académie fait cloaque du féminin.)
— Auj., Trou pratiqué pour recevoir les eaux sales, les
eaux ménagères, et. par ext-. Amas d'eau croupie et infecte,
ou Endroit très sale : AJaison ywi est un vrai cloaqdk.
— Fig. Réceptacle, foyer d'impuretés : Le cœur humain
est un cLOAyu K. (J. de Maistre.)
— Zool. Orifice commun par lequel débouchent les voies
urinaires et génitales, ainsi que l'anus, chez beaucoup de
vertébrés, et notamment chez les mammifères marsupiaux.
Les ascidies (molluscoïdes) possèdent aussi un cloaque,
comme certains mollusques gastéropodes. En règle, la dis-
position cloacale est générale chez les vertébrés inférieurs
et aussi chez les oiseaux.
— Encycl. Antiq. rom. L'art d'assainir les villes en les
débarrassant de leurs eaux ménagères et de leurs immon-
dices par un système dégoûts est fort ancien. Les égouts
assyriens ofl"rent des exemples de toutes les sortes de voû-
tes connues, et les égouts anciens d'Athènes sont aussi d'un
travail parfait. On remarque, notamment, que leurs eaux
étaient réparties pour servir à l'irrigation. Mais les plus
fameux . de tous sont
ceux de Rome. Le plus
grandiose , la Cloaca
ma.rima, fut bâti par
Tariiuin l'Ancien. Par-
tant de l'extrémité mé-
ridionale du Forum,
vers le grand Cirque, il
traversaiile Vélabre et
se jetait dans le Tibre
entre les ponts Palatin
etSublicius. On voit en-
core cette bouche, qui
découvre la voiite à
plein ceiniro de l'égout, composée d'un triple rang do
voiissoirs, juxtaposés à joints croisés. Le tout est en pier-
res de taille, sans ciment. « Une charrette chargée de foin
pouvait y circuler", dit Strabon. On pratiquait, à Rome,
le système du tout â l'égout. A mesure que la ville s'agran-
dit, los égouts se développèrent, et la Cloaca maxima
devint le prand collecteur d"une partie d'entre eux. Cet
ouvrage gigantesque, qui fonctionne encore depuis doiLV
mille cinu cents ans, est un objet d étonnement pour tous
ceux qui l'unt vu; il coûta Ue si durs travaux au peuple
romain que les Tarquins lui durent pour une bonne part la
perte de leur trône.
GLOGHE (du bas lat. clocca) n. f. Instrument fait do
bronze ou d'un autre métal, en forme do coupe renversée,
(jiio l'on choque, presque toujours â l'aide d'une tige mobile
uite battant, pour produire des sons qui s'entendent au
loin : L'usage de sonner les clocuks pendant l'oraye occa-
sionne de fréquents accidents.
— Fig. Ce qui produit du bruit, du tumulte, co qui
assourdit : Le pouvoir est une clocmk qui empêche ceux qui
la mettent en branle d'entendre aucun autre son. (Béranger.)
— Baptême d'une cloche. Cérémonie par la(|uelle l'Eglise
consacre une cloche destinée A annoncer le service
divin.
— Coup de cloche. Son que l'on produit on choquant uno
cloche; action de frapper un coup sur une cloche, n Fig.
Avertissement, annonce : Les infirmités de itiye sont un
COUP DK cLOCHic que nous donne la mort.
(On dit plus souvent son m-: clochk.)
^ ï^o\) . 0''méuaqer â lacloche de bois,l)é-
ménager clandesLinomont et sans payer.
— Archit. Nom donné quelquefois à la
forme générale do certains chapiteaux,
depuis le tailloir jusqu'à l'astragale, ii On
dit plus ordinairement cohukili.k.
— Art vétér. Cachexie aquouso des
bétes â laine.
— Blas. Meublo ropréscDCant uno
cloche d'égliso.
— Bot. Fleurs en cloche oi\ simplem. Clo-
r/ic*. Fleurs monopétales, à bor*i uni etévusé.(Loshotanistos
disent fleurs campnnulées.) n Cloche blanche. Nom vulgaire
du uerce-neigo. ii Double cloche. Nom vulgaire d'un datura
ot GO la primevère double.
— Chim. Manchon ou cylin-
dre de verre, ouvert par uno
extrémité et fermé parVautro.
— Comm. Cloche de houblon.
Certaine ({uantitéde houblon.
— Cost. V. la partie encycl.
(archéol.).
— Econ. dom. Ustcnsilo
avant la forme d'un réchaud
d argent, do plaqué ou do lor>
blanc, muni d'un couvercio ciooh.« h frtmm^-o.
etdonton so sert pour tonir
les mots au chaud, ii Vaso do vorro sous lequel on mot le
fromage pour l'ompèchcrdo sécher, n Couvre-plat ou toile
métallique, destiné â préserver los mets du contact dos
niou«'hes.
— Il ist. Gentilshommes de la cloche, Noblessa de la cloche.
Dcscoudunts dos matros et échovins, dans los villes où
D'argent h une clo-
che il(> ffueuloa.
Cloche à. melon
CLOCHEMAiN — CLOCHER
ces charges anoblissaient. (Us devaient ce nom à cette
circonstance, que les assemblées municipales étaient con-
voquéfs au son de la cloche.)
— Hortic. Vase do terre, de
verre, etc., légèrement évasé
par en bas et surmonté d'un
hémisphère, pour abriter les
plantes (melons, salades, etc.)
contre la gelée, et concentrer
autour d'elles la chaleur du
soleil.
— Mar. Partie centrale d'un
cabestan, n Partie supérieure
dune manche à veut.
— Môcan. Sorte do réci-
pient dans lequel se trouve
de l'air comprimé, et que l'on
installe sur le conduit do refoulemeut d'une pompe aspi-
rante et foulante, atin d'empêcher les coups de bélier dans
la conduite.
— Méd. Nom vulgaire des phlyctènes ou ampoules et
de toutes les boursoutlures qui se forment sur la peau :
Les vésicatoires produisent de laryes cloches.
Méd. vétér. Un des noms vulgaires d' une maladie
spéciale aux animaux de race ovine, que l'on appelle la
cachexie aqueuse.
— Min. et carr. Excavation qui, dans une galerie de
mine, se forme subitement au-dessus du plafond, ti Cloche
d'une carrière. Son ouverture.
— TechD. Ornement en forme de cloche d'une monture do
chandelier, ii Vide ([ui se produit dans une pièce do poterie,
par suite de la présence de bulles d'air dans la pâte. (On dit
aussi BOUii.LoNNKMENT.)ii Cloche à galets. Tige creuse pour
saisir une tise de sonde rompue. (Se ditaussi d'un instru-
ment destine au nettovaeed'un trou de sonde; ilala forme
dune cloche et recueille les détritus humides du fond du
trou.)
— Télégr. Cloche isolayite. Isolateur qui a la forme
d'une clochette. (II est eu porcelaine et sert dappui aux
lils télégraphiques aériens, soit directement, soit indirec-
tement, au moveu de crochets soudés à la cloche, et sur
lesquels les tils reposent.) il Double cloche. Système d'iso-
lateur composé de deux cylindres creux en porcelaine, de
diamètres ditférents, placés l'un dans l'autre et scellés par
l'une des bases pleines, ii Cloche à suspenswn. Isolateur
mobile autour d'un crochet fixé à un arbre ou à un poteau.
wCh'che si/mpathigue , Avertisseur téléphonique de Sie-
mens. '1 Cloche électrique. Appareil électrique employé sur
les chemins de fer pour
assurer le bon fonction-
nement des trains en gé-
néral sur une li^ne à
voie unique. (Le départ
d'un train d'une station
quelconque estannoncé,
à la gare suivante, au
moyen d'une sonnerie
électrique.)
— Trav. publ. Cloche
à plongeur. Appareil em-
ployé aux travaux que
l'on exécute sous l'eau.
V. CAISSON.
— pROv. et IjOC. prov. :
Sonner la grosse clo-
che, Mettre en œuvre
les moyens extrêmes et
décisifs. Il Fondre la clo-
che, Prendre un parti,
une résolution extrême.
Il Etre penaud comme
un tondeur de cloches, Etre fort surpris de voir manquer
une chose sur laquelle on comptait. ii Qui n'entend qu'une
cloche n'entend ou n'a qu'un son, Pour être bon juge dans
une atfaire, il faut avoir entendu les deux parties, il On ne
peut sonner les cloches et aller à la procession, On ne peut
faire plusieurs choses à la fuis, il C'est le sondes cloches,
auxquelles on fait dire tout ce qu'on veut, Ce sont des
paroles que l'on peut interpréter comme on veut, ou C'est
un homme qui dit tantôt dune façon, tantôt dune autre.
— Syn. poétique. Airéùn.
— Encycl. Hist. Les cloches, ou du moins les clochettes,
paraisseni avoir été en usage en Chine
et dans l'Iode, dès les temps les plus re-
culés; elles étaient certainement con-
nues des Grecs et des Romains. L'opinion
qui en attribue l'iotroduciion dans l'E-
glise catholique à saint Paulin de Noie ne
repose sur aucun fondement sérieux. Le
pape Sabinicn, successeur des saint Gré-
goire le Grand, fut, dit-on, le premier
qui ordonna d'annoncer les ofhces au
son des cloches. Ce qui est certain, c'est
que des cloches étaient suspendues dans
les églises dès le vu' siècle. Charlemagne cloche en fer
généralisa l'usage des cloches dans tout baitu (vu* s.).
son empire. L'Eglise d'Orient ne l'adopta
3u*au X* siècle. Ce n'est qu'à partir du xiii* siècle qu'on
oona aux cloches des dimensions considérables et qu'on
songea à les décorer; les clo-
ches les plus ornées datent
du XVI* siècle. II est d'usage
de faire figtirer sur la cloche
les noms de la clocho elle-
même, ceux des donateurs,
des parrains et des marrai-
nes, et enfin ditTérontos in
scriptioos souvent tirées de
l'Ecriture sainte.
La bénédiction des cloches,
vulgairement appelée bap-
tême des rioches, est citée
pour la première fois par Al-
cuin , au \'iii* siècle. Elle
consiste on plusieurs ablu-
tions et aspcrsioDS d'eau bé- ci,
aile faites sur la clocho et
accompagnées d'onctions avec l'huile des catéchumènes
et le saint chrAroo. On récite en m/^me temps des priè-
res spéciales. I.^ cloche est entourée de lumières et paréo
de fleurs et de linges précieux. Cette cérémonie est réser-
vée de droit àlévéquc diocésain, qui peut, toutefois, délé-
Cloche à plongeur.
Cloche civile
(Ib7oj.
Cloche
guerses pouvoirs. Ce n'est qu'après avoir été ainsi consa-
crée que la cloche est hissée dans le clocher ou le bolfroi qui
doit la recevoir. L'étroitesso des plus anciens de ces monu-
ments est une preuve que, dans le principe, on ne sonnait
pas les cloches à toute vulée : on se contentait do les tinter.
La plupart des anciennes cloches ont été détruites. Celles
qui étaient dans les églises de Paris, en 1789, furent con-
verties les unes en canons, les autres en sous. Une seule
fut conservée : elle appartenait à Saint-Gerniain-l'Auxer-
rois ; elle fut cédée au théâtre de la Comédie-Française,
où elle sonna dans le Charles IX de M.-J. Chénier. Une des
plus anciennes ([ui aient été conservées est lo bourdon de la
cathédrale de Reims : il date de 1570. Il existe encore des
cloches du xv et du xvi* siècle, dans les cathédrales
d'Amiens, de Sens et de Chartres.
— Admio. Les canons des anciens conciles interdisaient
d'employer les cloches à des usages profanes. Toutefois,
il a toujours été admis qu'on pouvait s'en servir pour
annoncer les incendies, les invasions ou les grandes cata-
strophes. (V. TOCSIN.) La loi du 5 avril 18S4 et larrèté mi-
nistériel du U juillet 1885, tout en reconnaissant aux clo-
ches une destination éminemment religieuse, ont cepen-
dant stipulé que les préfets et les maires avaient lo droit
d'en requérir la sonnerie pour les cas de
nécessité publique, le passage officiel du
président de la République, la veille et lo
jour de la fête Nationale et desfêtes locales.
— Archéol. Au moyen âge et plus lard,
on donna le nom de cloches à nombre
d'objets, notamment de vaisselle soit
(|u'il s'agisse de couvre -plats, soit de
vaisseaux pour la cuisine. Comme pièce de
vêtement, lo mot" cloche u s'entendait dan s
divers sens. La cloche des xiv" et xv« siè-
cb^s était un grajid et long surtout, fourré
ou non suivant la saison, et qui descen-
dait droit jusqu'aux pieds ; elle était mu-
nie de capuchon et de manches, et fen-
due suivant les modes, devant, derrière
ou sur le côté, rattachée par des boutons.
Les dames portaient alors la cloche pour
monter à cheval; il y avait des cloches
à deux capuchons mobiles, atin qu'on en pût changer sui-
vant le temps. Dans le costume ecclésiastique, la clocho
subsista jusqu'au xvir siècle. Au xvi= siècle,
on donna parfois ce nom aux vêtements à la
rcître, qui avaient la forme d'une cloche et
qui rentraient dans la catégorie des capots.
Au xvii* siècle, on appelait « cloche » une cape
que les femmes de Paris portaient, et qui était
une sorte de capeline ou de mante couvrant
la tête et ne dépassant pas la ceinture.
— Technol. Le métal le plus communé-
ment employé pour la fonte des cloches est
le bronze. (V. ce mot). Il est possible de faire
varier la tonalité des cloclies en modifiant les
proportions des métaux constituant l'alliage.
On fait, cependant, usage de l'acier fondu,
mais ce dernier métal, trop dur ou trop mou,
présente de tels inconvénients que son emploi
est assez limité. La fonte d une cloche com-
ftrond trois opérations successives : le tracé, cccréstaiique
0 moulage, la coulée dans le moule du métal (1350).
en fusion. Le tracé consiste à déienniner la
forme et les proportions de la cloche. Le moulage s'exé-
cute dans la fusse mémo où doit avoir lieu la coulée. Il
consiste dans rétablissement du moule et de la fausse
cloche ou noyau, séparés l'un de l'autre par une certaine
épaisseur de terre. Le moule étant achevé, on le sèche
au moyen d'un feu allumé sous le noyau. Les diverses
pièces constituant le moule sont alors démontées en enle-
vant d'abord la chape, puis l'épaisseur de terre placée entre
cette chape et le noyau. Cela fait, on ragri'e la chape et la
surface du noyau. On place ensuite sur la chape le moule
des anses et le bassin de coulée; on garnit le fond du
noyau d'un bouchon de terre dans lequel est scellé l'an-
neau qui doit porter le battant. Enfin, on enterre le moule
bien desséché, puis on procède à la coulée.
Une cloche achevée se compose de parties qui ont des
noms spéciaux. En commençant par la partie inférieure, on
rencontre d'abord la patte, partie la plus mince de l'instru-
ment. Vient ensuite la panse, dont l'épaisseur est plus
grande et (|ui reçoit les chocs du battant. Los saussures
constituent la partie moyenne do la cloche : elles sont
séparées de la panse par la gorge ; et enfin, surmontant
le tout, lo ceii'ean, sorte de calotte sphérique. qui porte
à l'intérieur l'anneau du battant. Les anses de la cloche
occupent la partie supérieure et extérieure du cerveau ;
elles sont prises dans le moi/^071, au moyen duquel la cloche
est suspendue. Le battant est en fer forgé ; son poids
atteint le vingtième de celui de la cloche. La tige va en se
renforçant verslo bas et se termine par une niasse en forme
de poire. La liaison du battant et de la cloche s'opère au
moyen de liens en cuir ou bragers; ils passent dans l'œil
du battant et l'anneau de la clocho.
Cloches de Comeville (les), opérette en trois actes,
paroles de Clairville et Charles Gabet, musique de Ro-
Dert Planquetto {Folies-Dramatiques, 1877). Cet ouvrage
est l'un do ceux qui ont obtenu, en ce genre, lo succès lo
plus considérable et le plus prolongé. Il doit ce succès
surtout aux qualités d'un livret très amusant, fort habile-
ment fait et qui, en dépit de ses invraisemblances, a
séduit la foule. Quant à la musique, facile à retenir, avec
un certain cachet de vulgarité, elle ne manque pas d'une
sorte d'entrain juvénile. Plusieurs airs de la pariilion sont
devenus populaires.
CLOCHEMAN, CLOCLEMAN, CLOCQUEMAN [ke-man)
[i. m. Mot. sans doute fiamand, désignant l'homme qui son-
nait les cloches. (On donnait le nom de clo> heteur slu crieur
qui agitait la clochette des trépassés. Mais le mot de clo-
cheman subsista pendant lo moyen âge.) tl II servait aussi
à désigner lo mouton ou lo béTicr du troupeau qui portait
la sonnette et servait de guide au troupeau. (Dans la Crie,
on l'appelait lo sonnaillier.)
CLOCHBMENT {man) n. m. Action do boiter : Un clo-
cfiKMKNT douloureux.
— A signifié Action de sonner une ou plusieurs cloches.
CLOCHE-PIED (pi-**) n. m. Jeu d'enfant qui consiste à
aller le plus vite et le plus loin possible sur un seul pied.
— A Cloche-pied, lo^-. adv. Sur un seul pied.
— Kn T. de manuf., Organsin qui n'a que trois brins do
u — ot
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soie, dont deux sont d'abord moulinés ensemble; après
quoi, on mouline le troisième avec les deux autres réunis.
CLOCHER [ché) n. m. Tour, charpente ou autre con-
struction élevée au-dessus ou dans le voisinage d'une
église, pour loger les cloches : La cloche engendra te clo-
cher. (L. VeuilTot.)
— Par ext. Cloche : Les clochers sont lu grande voix de
la famille catholique. { Descuret. ) Paroisse , commune,
pays natal : Beaucoup d'hommes meurent sans avoir perdu
feitr CLOCHER rft,' vue. (Cbaicaubr.) n Querelles, liivalités de
clocher. Disputes, compétitions d'un intérêt tout local.
— MoU. Coquille du genre des vis. n Clocher chinois,
Nom vulgaire tlo la cérite obélisque.
— Mus. Clocher harmonique. Sorte d'instrument inventé
en Calabre vers la fin du dernier siècle, et qui consistait
on un buffet contenant divers instruments dont on jouait
à l'aide d'un clavier.
— ■ Sport. Course au clorher, Cour-^e à cheval, à travers
prairies, rivières, haies et fossés, vers un but qu'il s'agit
d'atteindre, il Se dit, daus le langage courant, pour dési-
gner des rivalités quelconques qui portent à braver tous
les dangers.
— Prov. et Loc. rnov. : Tirer du clo'her, Employer la
dernière ressource qui reste, ii II n'a jamais vu que son
clocher. Se dit d'un homme inexpérimecté, qui ne tonnait
pas le monde, u Se battre avec les pierres du clocher. So
dit d'un homme qui se slti contre si's adversaires de l'ob-
jet même du litige, n II laut placer le clocher au milieu de
la paroisse, Il faut placer a la purtêe do cliacun ce qui est
unie à tout le monde, ii Un curé n'a besoin d'autre titre que
de son clocher pour réclamer ses dîmes, La chose dont il
s'agit est de droit commun ; elle n'a besoin d'être appuyée
d'aucun titre.
— Allus. hist. : Aigle volant de clocher en clocher jus-
qu'aux tours de Notre-Dame. Ces niuts terminent la pro-
clamation qu'adresba Napoléon à l'armée, à son retour do
l'île d'Elbe, en débarquant au golfe Juan. Ces paroles, res-
tées célèbres, se rappellent (|uelquefois pour présager la
certitude et la rapidité d'un succès.
— Enxycl. Divers monuments prouvent que les archi-
tectes chrétiens bâtissaient déjà des clochers au vii= siè-
cle. Les cloches dont on faisait usage à cette époque n'é-
taient pas. d'ailleurs, d'un volume assez considérable pour
exiger l'érection de clochers bien vastes : on les suspen-
dait d'ordinaire dans do petites tourelles élevées à côté
des églises ou au-dessus des combles, ou dans des arca-
tures ménagées au sommet des pignons. Dôt le ix* siècle,
la forme quadrangulaire prévalut. La plupart des clochers
élevés à Rome, à celte époque et pendant les siècles sui-
vants, sont des constructions carrées, divisées eu uom-
breux étages par d'étroites corniches : des
fenêtres en arcade sont pratiquées à cha-
cun de ces étages.
L'usage dos clochers paraît s'être ré-
pandu en Orient plus tard qu'en Occident.
Les premiers clochers byzantins furent
probaolement cylindriques, comme ceux de
l'Italie: maïs, bientôt aussi, la forme qua-
drangulaire prévalut en Orient, avec cette
différence que l'étage supérieur resta par-
fois circulaire et fut couronné d'une voûlo
hémisphérique.
Les plus anciens clochers construits en
France présenteiit des dispositions analo-
gues. Le clocher de l'église de Saint-Front,
de Périgueux, qui date des premières an-
nées du XI" siècle, se compose de deux éta-
ges carrés en retraite 1 un au-dessus do
1 autre, et surmontés d'une calotte conique,
portée par une colonnade circulaire ; mais,
à la même époque et dans la même con-
trée , on construisit des clochers d'une
forme assez différente, dont le clocher de
l'église abbatiale de Brantôme, près de Pé-
rigueux, peut-être regardé comme le tyjte
le plus remarquable. Tels sont le cloclur
de la cathédrale de Limoges et celui de la cathédrale du
Puy en Velay, bâtis dans la seconile moitié du ix* siècle.
Leurs étages carrés forment des retraites successives, dont
la plus élevée ]>orte de fond sur quatre piles isolées au
rez-de-chaussée. Les clochers n'étaient pas seulement
destinés à loger des cloches : ils servaient surtout â si-
gnaler de loin l'église et à mar-
quer la puissance des chaiiitres,
des abbayes ou des communes.
Bientôt, on ne se contenta pas
d'un seul clocher; les églises en
eurent deux, trots, cinq, sept et
jusqu'à neuf. D'ailleurs, dès le
XI" siècle, les clochers des églises
cathédrales servaient souvent de
beffroi pour les villes.
A partir du xi" siècle, toutes
les églises sont pourvues de clo-
chers; mais toutes n'offrent pas
les mêmes dispositions quant â la
forme et à la place affectées à
ces constructions. Dans le prin-
cipe, les architectes romans n'éle-
vèrent le plus souvent qu'un seul
clocher sur la face occidentale
des églises : tantôt à l'un des an-
gles ou devant la porte et en
saillie, do manière à former un
porche, tantôt sur la porto elle-
même et au même plan ([uo la
façade, pour former un vestibule
intérieur. Quand l'art roman fut
complètement développé, d'im-
menses tours carrées s élevèrent â chacun des angles do
la taçade. Souvent, un grand porche saillant fut établi
entre les bases de ces tours, comme à l'église abbatiale
do Jumièges; mais, plus fréquemment encore, les clo-
chers furent bâtis au même plan que le porche et furent
percés à leur base do portes latérales. Les constructeurs
romans imaginèrent, enfin, d'élever des clochers sur lo
milieu de la croisée, au point d'intersection des transepts
et de la nef, et ce fut à ces tours centrales qu'ils donnèrent
les développements les plus considérables. Ces clochers
centraux, tantôt carrés, tantôt octogones, se remarquent
dansun grand nombre d'églises de l'ouest dolaFrance.La
Clocher de Poisby.
63
Normandie est lo pays des clochers gigantesques sur croi-
sée d église. Dans les autres provinces, dèslo xiir siècle
le lourd cloclior on pierre sur croisée est remplacé par dos
flécllos en charpente recouvertes do plomb.
Los clochers oontigus au.\ façades ou construits sur elles
oflrent plus do variété encore (pie les clochers centraux.
Us servaient, à l'origine, do délenso, et durent être, natu-
rellement, élevés devant la porto de l'église ou au-dessus
Pendant la période ogivalo et dés le milieu du xif siècle,
ces sortes de constructions prennent et deviennent un des
plus beaux ornements des églises ; au lieu de s'élever sur
les porches, elles prennent place aux
angles des fai.-ades, et, au heu d'un
seul clocher, on en bâtit deux le plus
souvent. Nous citerons : le clocher de
l'église du village de Neslos (Oise); le
clocher de Tracy-le-'Val (Oise) ; le clo-
cher de l'église abbatiale do la Trinité
de Vendôme ; les clochers do la cathé-
drale de Bayeux et ceux de l'église de
la Trinité de Caon, et surtout le vieux
clocher de la cathédrale de Chartres,
construit vers le milieu du xii" siècle.
Arrivons au xm" siècle. Les clochers
de cette période sont portés à une éh-
vation extraordinaire (clocher sud de
la cathédrale do Senlis). Dès le com-
mencement du XIII» siècle, il s'était
formé, en Bourgogne, une école go-
thique qui marchait de pair avec celles
de rilo-de-France et de la Champagne.
Malheureusement pour l'art, la Bour-
gogne ne possède qu'un très petit
nombre de clochers du xiii" siècle. Les
églises de l'ordre de Citeaux n'admet-
taient dans leurs édifices sacrés, pour
placer les cloches, que les dispositions
rigoureusement nécessaires. L ordre de
Gluny, fort opposé au rigorisme de Ci-
teaux, éleva plusieurs clochers remar-
quables, parmi lesquels nous citerons
ceux de l'église de Saint-Père, dépendant du monastère
de Vézelay (I240). ■ ,,,
A partir du milieu dû xm" siècle, on ne trouve plus
guère de clochers isolés. Les tours tiennent aux façades
des églises, et ne deviennent réellement clochers qu'au-
dessus du niveau des collatéraux et des murs des nefs
Amsi sont disposés déjà les deux clochers do la faoade
de la cathédrale do Paris (1825 à 1235). Ces clocliors
qu en appelle communément tours de Notre-Dame, n'ont
été élevés que jusqu'à la base des flèches en pierre qui
devaient les couronner. La disposition du plan carré
des tours jusqu'à la base de la pyramide de couronne-
ment, au commencement du xiii" siècle, appartient ex-
clusivement à rile-de-France. Dans les autres provinces,
le plan octogone pour les parties supérieures des beffrois
avait prévalu comme dans la cathédrale de Laon.
Les constructeurs gothiques atteignirent, dans les deux
clochers de la cathédrale de Reims (I260I et de l'église
Saint-Nicaiso, dans la même ville, la dernière limite à la-
quelle lart de l'architec-
ture pouvait arriver avant
de tomber dans l'exagéra-
tion et la recherche ; mais
la passion de la légèreté
apparente des construc-
tions et le désir d'élever
des édifices surprenants
entraînèrent bientôt les ar-
chitectes dans la voie la
plus fausse. Ce fut princi-
palement dans les p-'ovin-
ces de l'Est, voisines de
l'Allemagne, que l'abus se
fit sentir. Le clocher de la
cathédrale de Strasbourg,
commencé en J277,
Clocher
de Saiiit-Nicaise,
k Reims.
Clorher de La Lande-de-
Libourne (Gironde).
achevé sur les dessins drossés au xiv siècle par Jean do
bteinbach, est le résumé lo plus extraordinaire do l'abus
du principe gothK|ue.
Les clochers élevés pendant le xiv et le xv< siècle con-
servent la forme et les dispositions adoptées par les ar-
chitectes de la hn du siècle précédent, et n'en diffèrent
que par 1 excès de la légèreté ■
d'ailleurs, en France, les désastres
politiques du xiv et du xv» siècle ne
permirent pas d'élever des construc-
tions dispendieuses. Beaucoup do
clochers même, qui avaient été com-
mencés au xiii" siècle, ne furent ter-
mines qu'à la fin du xv" siècle et au
commencoment du xvi". Il faut aller
on Allemagne, en Angleterre, dans
les Pays-Bas, on Suisse, pour trouver
de grands clochers gothiques de cotto
période : un des plus beaux est celui
de la cathédrale de Fribourg.
Les clochers aigus, les tours pyra-
midales, qui s'apnropriaient si heu-
reusement au style gothique, ne pou-
vaient convenir aux constructions du
stylo classique : les architectes de la
Renaissance les remplacèrent par
dos dômes ot des campaniles. Depuis
quelques années, nous voyons s'îîlevor do nombreux clo-
chers romans et gothiques ; mais ces pastiches, on géné-
ral, sont loin d être satisfaisants.
CLOCHER v. n Tinter se faire entendre, on parlant
d unocluche : \mla l unuHua qui ci^orlm'. (Q. Sand.) flnus 1
- v. a. Mettre sous cloche : Clochkk des melons.
CLOCHER (du lat. claudicare, boiter) v. n. Boiter en
marchant : Clocher du pied droit. Syn uoitek
- Prosod. N'avoir pas la mesure voulue : TVraoHi'cLociiP.
- l'ig. Ltro défectueux, aller de travers : Aou, ,ie rou-
lons ptns rien i/u, CLot-iin dans hs qens que nous cmnimmns
-- 1 Rov et Loc. rnov. : Il no faut pas clocher devant les
boiteux, Il ne laiil non faire devant les gens qui puisse
li'iir rapfi.'Ier un drhM naturel ou un souvenir fichoux il
Clocher do doux côtés, Servir deux maîtres.
Clocheterie (l'iorre-llonoré CiunKAii de La) ma-
rin Iraiiçais, no à Uochefort eu 1730, tué aux Antilles à
III.
Clocher do Frolusy
(Céle-d'Or).
bord do VAréthuse en 1782. (Il est connu peur sa belle
conduito au combat do la Belle Poule, on 1778.)
CLOCHETEUR irad. clochette) u. m. Ancien employé
qui marcliait à la tête des convois funèbres, muni d'une
petite elochotto qu'il faisait tinter par intervalles, il On
disait aussi clocheteur ues trépasses. 'V. clochette.
CLOCHETON (dimin. do clocher) n. m. Petit clocher ou
ornement pyramidal, en forme de clocher.
— Enctcl. Les clochetons sont de petites tourelles, plus
ou moins ornées, placées surtout aux angles des grands
murs. Ils ne doivent pas être confondus avec les pinacles,
petites pyramides plus élevées, plus sveltes,
plus découpées, qui furent une décoration
très caractéristique de l'époque ogivalo. Les
clochetons furent excessivement rares dans
la période romane et ne paraissent pas avoir
été employés avant le xi" siècle. Ceux que
l'on construisit à cette époque étaient ordi-
nairement circulaires ou carrés. Au xii' siècle,
les clochetons, devenus très nombreux, pren-
nent des formes plus sveltes et sont cou-
ronnés d'ordinaire par une flèche à quatre
ou à huit pans. Ils gagnent encore en élé-
gance, au XIV» siècle, et se rapprochent du
pinacle par leur forme et les détails de leur
décoration. Au xv» siècle, enfin, les cloche-
tons, véritables diminutifs des clochers, pren-
nent souvent la forme octogonale ; leurs
faces sont décorées d'ornements en applica- Clocheton,
tion, et leurs arêtes se couvrent de crochets,
de fleurons et de panaches. A la même époque, les boise-
ries et les grilles en fer, disposées dans fintérieur des
eghses, présentent fréquemment des clochetons sculptés,
ciselés et découpés avec une extrême délicatesse. La Re-
naissance substitua aux clochetons de petites lanternes
décorées de colonnettes et coiffées d'une coupole.
CLOCHETTE {chef) n. f. Petite cloche : La clochette
de la messe. Les clochettes des troupeaux.
— Archit. Nom donné à des ornements de forme coni-
que, qui se trouvent au-dessous des triglyphes, dans l'ordre
dorique. lOn les appelle aussi goutte"s.) n Ornement quel-
conque d'architecture, affectant la forme d'une clochette.
— Bot. Nom vulgaire des fleurs monopétales dont la
corolle a la forme d'une petite cloche, n Clochette des bois,
taux narcisse, ll Clochette des blés ou des champs, Nom vul-
gaire du liseron des champs, n Clochette d'hiver. Nom vul-
gaire du perce-neige, il Clochette des murs. Campanule à
feuilles rondes.
— Mus. Jeu de clochettes ou simplement Clochettes, Nom
d un instrument à clavier, dans lequel les touches mettent en
mouvement des marteaux qui frappent sur des timbres, il Ca-
rillon diatonique, employé quelquefois dans les orchestres.
— Encycl. Archéol. Suivant ses dimensions, \a. clochette
est un instrument d'appel portatif, un
élément de harnachement pour les che-
vaux, un accessoire de costume. Les
clochettes liturgiques sont de diverses
sortes ; ce sont essentiellement de pe-
tites cloches que les servants tiennent
à la main pour avertir les fidèles. Il v
en eut d'or, d'argent, rehaussées d'é-
maux, etc. Mais, au moyen âge, on
entendait aussi par « clochettes • de pe-
tites cloches suspendues dans un clo-
cher. Les crieurs de corps, agents indis-
pensables des funérailles, portaient
chacun leur clochette. La nuit qui pré-
cédait la Toussaint, la Noël et antres
grandes fêtes, ils parcouraient les rues Clochette liturgique
en agitant la clochette des trépassés, et, (^Poi"» romane;,
de temps en temps, criaient à voix haute : . Réveillez-
vous, gens qui dormez. - Priez Dieu pour les trépassés.
— Pensez à mort, pensez à mort! d
On se servit aussi, mais guère avant le xv.» siècle, do
cochettes d intérieur, pour appeler les domestiques. Les
clochettes attachées aux vêtements étaient, naturellement
de petites dimensions ; elles furent surtout en usago au
XIV» siècle. Celles du harnais des chevaux, plus grandes
s employaient surtout dans les joutes ot les tournois.
A 9,^??^?"^ ('-*)• opéra-comique en trois actes, paroles
de Ihéaulon, musique de Herold, représenté à TOpéra-
Loiniquo le 18 octobre 1817. C'est une véritable féerie
qui a pour sujet un conte des Mille et une tiuits, Aladin ou
la Lampe merreilleuse. Seulement, ici, Aladin s'appelle
Azolin, et la lampe magique est remplacée par une clo-
c hotte. La musi(|ue de cet ouvrage est charmante, vivo,
élégante, spirituelle, orchestrée avec habileté On v rc--
marquo, outre l'air délicieux do la clochette : Me voilà, me
voilai devenu aussitôt célèbre, l'e-xcellent finale du premier
acte, et, au deuxième, un duo plein do grâce.
CLOCTER v. a. Donner aux pierres meulières destinées
à la lahrication des moules de moulin les dimensions
qu elles doivent avoir.
CLOCTEUR n. m. Tailleur de pierres meulières.
CLODÉINE n. f. Liqueur spéciale qui fait prise rapide-
ment avec le sable on la pierre broyée, et dont on se sort
pour rendre hermétique 1 obturation dos trous do mine.
Clodia on Claudia, sœur du fameux démagogue
Clodins. Lettrée, intelligente, d'un esprit hardi, elle se lassa
de la vie do m.atrone et ouvrit toute grande sa mai.son aux
poetos, aux orateurs, aux artistes, sans souci de ro|)inion
Mais ses mœurs n'étaient pas moins émancipées que son
esprit. Apulée nous apprend que la Lesbie de Catulle n'est
autre (juo Clodia. Si les passions do Clodia étaient violentes
elles duraient peu. Elle abandonna le poète, qui chanta
(abord sa tristesse en beaux vers, puis aocahhi l'inlldèlo
dépigrammes cruelles. Parmi les ieunes.dégantsqui la fré-
quentaient, olle distingua Cœlius, (Ils d'un cheval ier de Poiiz-
zoles. Mais celui-ci no lui fut point lldèlo. Pour se venger
elle 1 accusa do plusieurs crimes, notamment d'avoir tenté
do I empoisonner. Cicéron prononça pour Cœlius un do ses
plaidoyers les pins spirituels, ot son client l'ut acquitté.
Clodia (lkx), loi perlée par le tribun P. Clodius, on 58
av. ,I.-C., et abolissant lobnumialion, c'est-à-dire le droit
pour un magistrat de notifier l'observation do signes fâ-
cheux entrninant l'interdiction de certains actes garantis
par les ausiiicos. (Cotte loi fut, d'ailleurs, mal ohservéo.)
CloDION, dit le Chevelu, ohef d'une iribn frnnnuo
qui, parti do Uiapanjum dans lo nord de la Gaule, s'onipira |
CLOCHER
CLOISON
d abord do Cambrai, puis de tout le pays jusqu'à la Somma.
Chassé, ou du moins battu par Aétius, près d'Héléna
(Holesmes) on 430 ou 431, il n'en reprit pas moins posses-
sion des pays où il avait établi ses campements, fouel-
tjues-uns, dit Grégoire do f = '<'"'»
Tours, prétendent que le roi
Mérovée était né de sa race. »
On croit qu'il mourut vers 447.
Clodion (Claude Michel,
dit), sculpteur, né à Nancy en
1738, mort à Paris en 1814.11
excellait dans le genre léger
et gracieux. Ses figures de
jeunes filles jouant avec des
oiseaux sont des chefs-d'œu-
vre de goût et de naïveté.
Ses charmantes figurines en
terre cuite sont très recher-
chées. On cite, parmi ses
meilleurs ouvrages : une Bai-
gneuse ;aae Jeune enfant por-
tant des raisins; une Nymphe
rattachant sa chaussure; une
Jeune fille cherchant à saisir clodion
un papillon, etc. Parmi ses
œuvres de grandes proportions, très inférieures aux pré-
cédentes, on cite : le IJéluge ; la statue de Montesquieu, etc.
Clodius ou Claudius (Publius Appius), fameux dé-
magogue romain, mort en 52 av. J.-C. D une antique famille
patricienne (la gens Claudia), il se signala de bonne heure
par son esprit turbulent et factieux. En Asie, il essaya
de soulever les troupes contre son beau-frère Lucullus.
A Rome, sa vie fut un scandale. Il s'introduisit de nuit
dans la maison de César, pendant la célébration des
mystères de la Bonne Déesse, pour tenter de séduire la
temme du consul. Il acheta la conscience des juges, qui le
renvoyèrent absous; mais, dès lors, il ne songea qu'à se
venger de ses adversaires, en particulier de Cicéron. Il se
ht adopter par une famille plébéienne, devint tribun, pro-
posa plusieurs lois ultra-démocratiques, et en fit passer
une qui condamnait à l'exil ceux qui auraient fait périr des
citoyens sans le consentement du peuple. Il visait par
la Ciceron, qui avait fait mettre à mort les complices de
Catilina. Cicéron sortit de Rome, et Clodius, triomphant,
ne mit plus de bornes à ses violences. Le sénat lui opposa
Milon, qui lui disputa à main armée le forum et l'influence.
Lnhn, Clodius périt sous les coups des esclaves de son
rival, qu il avait rencontré par hasard sur la voie .ippienne.
Milon, accusé de meurtre, fut défendu par Cicéron.
Clodius Macer, général romain. V. Macer.
Clodoald, troisième fils de Clodomir et petit-flls de
Clovis. Y. Cloud (saint).
Clodomir, roi franc, deuxième fils de Clovis, né en
495, mort à Véseronce en 524.11 eut en partage l'Aquitaine
orientale (Orléans, Tours, Poitiers, Bordeaux), s'unit à ses
frères contre Sigismond, roi des Burgundes, qu'il fit jeter
dans un puits avec sa femme et ses enfants (523). L'année
suivante, il fut battu et tué par les Bourguignons, à 'Vése-
ronce, sur les bords du Rhône. Deux de ses fils furent
tues par leurs oncles Childebert et Clotaire, qui se parta-
gèrent ses Etats. Le troisième, Clodoald, embrassa la vie
monastique et fut canonisé sous le nom de saint Cloud.
Clodomir (Pierre-François-Mathieu de Borrit, dit)
musicien français, mort à Bourg-la-Reine en 1S84, se fit
une spécialité de publications relatives aux sociétés d'har-
monie et de fanfare. .\près avoir été associé à un fabri-
cant d'instruments do cuivre, il entreprit la publication
de toute une série de méthodes élémentaires à l'usage
des fanfares et des collèges : méthodes de cornet à pis-
tons, de saxhorn soprano, alto et basse, de trombone, etc.
Il a publié aussi sous ce titre : Répertoire des fanfares et
musiques militaires, plusieurs séries de morceaux origi-
naux ou transcrits, et enfin il a donné un bon manuel in-
titulé : Ti-ailé théorique et pratique de l'organisation des so-
ciétés musicales, harmonies et fanfares.
CLODONES n. f, pi. Nom des bacchantes, chez lesMacé-
donions. — Une {lodone.
Clodt-jurgensbourg (Pierre, baron dk), sculpteur
russe, né en 1805, mort en 1867. On lui doit le quadrige
t^ui couronne l'arc do triomphe do la rue de Moscou, à
Saint-Pétersbourg, et presque toutes les statues équestres
do cette ville. Tl a été, pendant vingt ans, professeur ti-
tulaire à l'académie do Saint-Pétersbourg.
CLOÉ ou CLOÉON n. m. Genre d'insectes névroptôros
psoudo-ortlioptèros, famille dos éphéméridés. il On écrit
aussi CHLOÉ, ot CHLOÉON.
Clœlia, famille patricienne do Rome, qui prétendait
desciMulre de Cludius, un des compagnons d'Enéo.
Clohars-CARNOËT, comm. du Finistère, arrond. ot à
10 kilom. do Quimperlé, près de l'Océan ; 3.771 hab. Cidre,
pêche de la sardine. Bains do mer au Pouldu. Dans la
farel de Carnoét, ruines du château do même nom, ayant
apparcenu à Comorro, comte de Cornouaillos, le BaVho-
Bleue de la basse Bretagne. Restes de l'abbaye do Saint-
Maurice, fondée en 1170.
Clocher, village d'Irl.ande (Ulster [comté de Sligol),
dans la vallée d'un des premiers tributaires du Blackwa-
ter ; 10.500 hab. (avec la commune). Belle cathédrale, palais
épiscopal entouré d'un beau pare. Titro d'un évéché ca-
lliolique fondé au V siècle par saint Patrick, ot dont lo
siège est maintenant A Carriekmaeross. — Cloghor ost lo
chef-lieu do la haronuio du mémo nom.
cloison (klo-a — du lut. claudere, supin elaiisnm, fer-
mer) n. f. Mur peu épais Ho bois, ou do maçonnerie, qui sé-
pare deux pièces contigués : Cloison en brique, en bols.
(On dit souvent murs ni-: cloison, par opposition aux murs
de refend.) II Cloison Jais. Cloison en planches lambrissée.
11 CloLson pleine. Colle dont la oharpenio est ai>pareuIo ot
hourdéo de plâtre ou maçonnée.
— Minco paroi établissant, dans un objet quelconque,
des ilivisions intérieures : La cloison d'une ijibcrnc. Les
cloisons d'tttt casier.
— Fig. Légère (lifTérence, distance peu considérablo :
Avoi-vouii mcHuri^ ct'ttn «liiiplo clnison
Qui semblo »(1|».iror l'iiiHliiun do \n rulson? Voitauib.
— Coût. anc. Clui.mn d'.Xngers, .Subside que pavaient,
dans l'Anjou, les marchands qui fréqueniaioni la I.oiro.
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CLOISONNAGE — CLOOTS
— Archit. hydraul. Lame de métal qui sert de sépara-
tion, dans une cuvette de fontaine, il Cloison de calme,
Celle que Ion place près de l'endroit où tombe l'eau, pour
en modérer la chute sans interrompre la communication.
(On l'appelle aussi languette.) ii Cloison du bord. Celle où
s'arrêtent les bassinets pour la distribution de l'eau.
— Art milit. Côte saillante de métal qui sépare deux
rayures et qui, lors du tir, s'imprime dans le métal rela-
tivement mou, plomb ou cuivre, formant chemise, cordon
ou ceinture autour du projectile, ce qui oblige celui-ci à
tourner. (Les cloisons, comme les rayures, peuvent recevoir
différentes dispositions quant à Xeuv profil ou à leur tracé,
c'est-à-dire être en coin, hélicoïdales, progressives, etc.) il
Cloisons de l'àine d'un canon. Espace séparant les rayures
les unes des autres.
— Bot. Lame membraneuse, ordinairement verticale,
Quelquefois horizontale, qui divise la cavité du fruit et de
1 ovaire en plusieurs loges.
— Hist. nat. Paroi servant à diviser une cavité ou à la
séparer d'une autre : Zes cloisons du cœur, d'une coquille.
— Mar. Cloison étanche. Cloison ayant pour but de divi-
ser le navire en compartiments étânches, pour localiser
une voie d'eau, n C/oison* ô/inrftJes, Abris protecteurs desti-
nés à arrêter les petits projectiles et servant de pare-éclats.
— Méc. Cloisons d'eau, Lames d'eau des chaudières.
— Métriq. Petite cloison. Cinquième élément des pieds,
dans les vers arabes, il Sixième cloison. Sixième et dernier
élément des mêmes pieds.
— Min. Cloison d'aérage. Cloison en bois ou en remblai,
établie dans une galerie de mine pour diriger la circula-
tion du courant daérage. (On appelle carnet la galerie
secondaire ainsi ménagée.)
— Techn. Muraille eu brique, dans l'intérieur d'un poêle.
Il Pièce de tôle qui sert de couverture à une serrure.
— Encycl. Constr. Les cloisons sont des murs d'une
tiès faible épaisseur, que l'on élève sur les planchers pour
distribuer un appartement en un certain nombre do
pièces. Elles se divisent en plusieurs espèces : les cloisons
en menuiserie ou en charpente dites pans de bois, à
claire-voie, lattées, hourdées en plâtre; les cloisons en
planches iointives, lattées et recouvertes d'un crépi et
d'un enduit en plâtre de chaque coté; les cloisons en car-
reaux de plâtre pleins ou creux moulés à l'avance; les
cloisons métaUiques, dont le remplissage se fait au moyen
de plaques de tôle encastrées dans des montants en ter;
les cloisons en briques de champ pleines ou creuses.
— Bot. Les vraies cloisons des fruits sout formées par
l'endocarpe; elles sont constituées par
la soudure des deux faces rentrantes de
deoxcarpellescontigus. Les /"uusses cloi-
sons doivent leur origine à une saillie
plus ou moins considérable du placenta,
ou sont formées par les bords rentrants
des valves du péricarpe. Les cloisons
sont complètes ou incomplètes. Leur
position par rapport aux valves est im-
portante à étudier; elle fournit des carac-
tères de genres et même do familles.
CLOISONNAGE {zo-naf) n. m. Ou-
vrage de cloison en charpente ou en
menuiserie.
CLOISONNAIRE (zo-nèr') n. f. Sous-
genre de tareis {mollusques lamelli-
branches, famille des térédidés), ren-
fermant des formes à très grand tube,
fermé en avant, divisé en arrière. Cloiaonnaire : a, ex-
— En-ctcl. Les cloisonnaires, dont le ^'"^'""^ postémure.
nom scientifique est septaria, ont des tubes qui souvent
dépassent 1 mètre de long; elles vivent dans les régions
tropicales, enterrées dans le sable ou dans les boues
marines, au pied des palétuviers. L'espèce type est la
septaria arenaria. Syn. clausaria.
CLOISONNÉ, ÉE [zo-né) adj. Techn.
Se dit des émaux dans lesquels les
motifs sont circonscrits par de min-
ces cloisons, dressées verticalement
sur la surface, et qui retiennent la
matièrevitrifiée. (Dans les émaux cloi-
sonnés, les cloisons, faites en un iil
mince et plat de métal recourbé à la
pince, suivent les contours du des-
sin. Ce procédé, extrêmement ancien,
est le plus employé aujourd'hui.) ii
S'emploie aussi substantivement : De
beaux cloisonnés.
— Bot. ot conchyl. Qui est pourvu
d'une ou plusieurs cloisons ou sépara-
tions intérieures : /Vuiia CLOi.soNNiis.Co9ui7/es cloisonnées.
— Min. Se dit d'un corps ou d'un terrain séparé en
compartiments formés par une matière étrangère qui a
coulé dans les tissures.
CLOISONNEMENT {zo-ne-man) a. m. Action do faire une
cloison ; ouvrage de cloison, il On dit mieux cloisonnage.
— Aoat. Etal d'un organe creux, qui est partagé eu
deux parties par une cloison.
— Hisi. nat. Etat d'un fruit, d'une coquille cloisonnés.
CLOISONNER (:o-n^ V. a. Séparer par des cloisons:
Cloisonner une grande galle pour en faire des chambres.
GLOItre {klo-âtr' — du lat. clnustrum, barrière) n. m.
Partie d'un monastère, ou dépendance d'une église, formée
de galeries couvertes, entourant une cour ou un jardin :
.S> promener sous le CLOiTRE. lî Par ext-, Monastère : Irois
causes générales peuplèrent les cloîtres : la religion, la
philosophie et le malheur. (Chateaubr.) ii Vie, règle monas-
lir|ue : Dès les premiers temps de sa liaison avec te roi, M'°* de
La Vallière avait déjà son>/é au cloître. (Sainte-Beuve.)
— Enceinte do maisons où logeaient les chanoines
d'une cathédrale, d'une collégiale et mémo les prêtres
d'une paroisse : Cloîtees iVo(rc-Z>ame, Saint-. \ferri.
— Archit. Voûte en are de cloître, Celle qui est formée
ie plusieurs portions de voûtes qui se coupent do manière
à former des angles rentrants, n Edifice en cloître, Celui
dont les Ijàtiraenis entourent complètement une cour.
— Jardin. Carré entouré d'allées a'arbros taillés de fa-
çon à former dr-s voûtes.
— Syn. Cloître, couvent, monaatére. CloUre, expri-
mant proprement une l'iée <le cl6ture. fait penser â un lieu
où l'on est séparé du monde par une barrière infranchis-
sable. Couvent H\ï^\io^Q\ii\\G commune d'un certain nombre
de pertODDes régies par la mémo règle; c'est aujourd'hui
66
le mot qui sort le plus souvent à désigner les maisons
religieuses, pour les hommes, comme pour les femmes.
Monastère présente l'idée de la solitude; c'est un grand
établissement de moines, c'est-à-dire de solitaires qui ne
veulent plus s'occuper que d'une seule chose, leur salut.
— Encycl. Archit. Les cloîtres étaient établis à côté
des églises cathédrales, collégiales et monastiques. La
forme des cloîtres est généralement carrée. Dès les pre-
miers temps du christianisme, des cloîtres furent élevés
dans le voisinage immédiat des églises. Les abbayes en
possédaient deux : l'un près de l'entrée occidentale do
l'église, l'autre à l'orient, derrière l'abside. Le premier
donnait accès dans les réfectoires, les dortoirs, la salle
capitulaire, la sacristie, le chauffoir et les prisons; c'était
comme le cloître public des religieux. Le second était
particulièrement réservé à l'abbé, aux dignitaires et aux
copistes; plus retiré, plus petit que le premier, il était
bâti dans le voisinage de la bibliothèque, de l'infirmerie
et du cimetière. Les cathédrales avaient toutes un cloître
accolé à l'un des flancs de la nef, soit au N., soit au S.
Il était entouré des habitations des chanoines, qui vivaient
sous une règle commune.
Les dispositions des cloîtres d'abbaye ne furent guère
modifiées jusqu'au xvi* siècle ; les cloîtres des cathédrales,
au contraire, subirent de notables changements, par suite
des usages des chapitres, plus variables que ceux des reli-
gieux réguliers. Les cloîtres des cathédrales avaient sou-
vent la physionomie d'un quartierayant son enceinte parti-
culière, ses rues et ses places, et, comme ces
quartiers étaient dotés de privilèges qui en
faisaient comme une cité dans la cité, il en
résulta souvent les plus graves désordres.
Aujourd'hui, on ne désigne plus guère sou3
le nom de " cloîtres » que les galeries couver-
tes bâties dans le voisinage des églises. Un
des cloîtres les plus anciens en ce genre que
possède la France est celui de la cathé-
drale du Puy en Velay, dont la construction
remonte en partie au'x'' siècle. Un des plus
beaux cloîtres du Midi est celui de Saint-
Trophime d'Arles.
Le cloître de l'abbaye do Moissac est
aussi remarquable par la richesse des
sculptures des chapiteaux et des piliers.
Le cloître de l'abbaye de Thoronet (Var)
est plus simple et presque complètement
dépourvu de sculptures. Le cloître de l'ab-
baye de Fontenay, non loin de Montbard,
montre déjà la transition entre le système
de construction du xi" siècle et celui du
XIII" siècle, transition qui s'accuse bien plus
encore dans le cloître de la petite abbaye
de Fontfroide, près de Narbonne. Citons encore le cloître
de la cathédrale de Laon ; ceux de l'église Saint-Michel de
Cuxa, près de Prades (Pyrénées-Orientales) ; de l'abbaye
d'Elne, â quelques lieues de Perpignan; de l'ancienne
église de Saint-Papoul, près de Castelnaudary. Ces cloî-
tres sont tous romans; les cloîtres gothiques ne sont pas
rares en France. Rappelons le cloître de l'église collé-
giale de Semur-en-Auxois ; ceux de la cathédrale do
Noyon, de Saint-Léger et de Saint-Jean-des -Vignes, à
Soissons; de la cathédrale de Toul, de la cathédrale de
Langres, de la cathédrale de Rouen, dont la construction
date de 1240 environ; de la cathédrale de Bordeaux, etc.
— Hors de France, nous trouvons en Italie, en Espagne,
en Allemagne et en Angleterre, des cloîtres fort vastes
et fort riches.
Cloître-Saint-Merri {rue du), à Paris. Elle doit son
nom au cloître où les chanoines réguliers de l'église voi-
sine de Saint-Merri avaient leurs demeures. Cette rue est
célèbre dans l'iiistoire des révolutions parisiennes par le
combat qui s'y livra, les 5 et 6 juin 1832, à la suite des
funérailles du général Lamarque. Dans les Misérables,
Victor Hugo a dramatisé cet épisode d'une façon remar-
quable* Le chef des insurgés se nommait Jeanne; c'était
un décoré de Juillet. La résistance dura deux jours, der-
rière des barricades improvisées, et fit beaucoup de vic-
times. Finalement, Jeanne fut condamné à la déportation ;
cinq autres accusés à la réclusion ; seize furent acquittés,
dont une jeune fille qui, d'une fenêtre, avait prévenu les
combattants de l'arrivée des soldats.
Cloître (Le), comm. du Finistère, arr. et à 19 kilom.
do Cliâteaulin, non loin du Goanôs, affluent do l'Aune ou
rivière de Châteaulin ; 1.396 hab. Sabots. — Comm. du
Finistère, arr. et à 12 kilom. de Morlaix, sur le versant
septentrional des monts d'Arrée; 1.320 hab. Ch. de f.
économique. Tourbe; minoteries.
CLOÎTRER {klo-a) v. a. Enfermer dans un cloître, con-
damner à la vie du cloître : Les Matignon étaient cinq frères,
et force filles dont ils cloîtrkrknt laplunart. (St-Sim.)
— Par ext. Tenir enfermé; confiner oans un lieu isolé :
Cloîtrer quelqu'un dans un village, il Réduire à une vie
solitaire : La religion a fait de Charles X un solitaire, et
ses idées l'ont cloItre. (Chateaubr.)
Se cloîtrer, v. pr. S'enfermer volontairement dans un
cloître, embrasser la vie monastique. — Par ext. S'en-
fermer, refuser de voir qui que ce soit. — Fig. S'abstraire,
se dégager de toute préoccupation étrangère, s'isoler dans
une idée : Pothirr sb cloîtrait comme un chartreux dans
l'étude solitaire du droit. (Cormen.)
— Anton. Séculariser, décloîtrer.
CLOÎTRIER {klo-a-tri-é), ÈRE n. et adj. Se dit d'un
religieux, d'une religieuse en résidence fixe dans un
couvent, par opposition à ceux qui n'ont pas de résidence
t\xe ou qui n'ont pas leur résidence dans le couvent où ils
se trouvent.
CLOMÈNE n. f. Bot. Syn. do mdehlenbergir.
CLOMÉNOCOME n. f. Bot. Syn. de dysodie.
CLOMION n. m. Bot. Syn. do chardon (carduus).
CLOMPAN n. m. Bot. Syn. do EtiSTERCULiE.
Clonagham, comm. d'Irlande (Munster [comté do
Liincrick^), pris du Suir; 2.500 hab.
ClonakiLTY, ville d'Irlande (Munster [comté do
Cork] ), sur la petite baie do son nom dans l'océan Atlan-
tique; 3. "00 hab. Commerce de fil, do toile, de blé, do
pommes do terre. Monuments celtiques. Ruinée en lâll,
Clonakilty o'a pas encore repris son ancienne importance.
GlONARD, ville d'Irlande (Leinster [comté de Meath] ),
sur le Boyne ; 2.000 hab. Ville ancienne, autrefois siège
d'un évcché, possédant une vaste abbaye.
ClONARD (le chevalier Sutton de), marin français,
né vers 1745, mort en 1788. Entré dans la marine en
1767, il se signala dans plusieurs expéditions, notamment
à Mahé et pendant la guerre des Etats-Unis. La Pérouso
le choisit comme second, dans son voyage autour du
monde. Il reçut le commandement de 1 Astrolabe, après
la mort du capitaine Fleuriot de Langle. Il périt à Bo-
tany-Bay (Nouvelle-Hollande), mais on ignore dans quelles
circonstances.
Glonas, poète et musicien grec (vri" s. av. J.-C).
Il était né à Tégée suivant les Arcadiens, à Thèbes suivant
les Béotiens. Il perfectionna la technique des chœurs par
l'invention des îwjnes aulodiques.
GlONCA, commune la plus septentrionale de l'Irlande
(Ulster [comté de Donegal]); 5.000 hab. Elle comprend le
cap Malin. Monuments mégalithiques.
GlONES, ville d'Irlande (Ulster [comté de Monaghanl),
près du canal del'Ulster; 2.000 hab. Moulins à blé; fa-
brique d'instruments aratoires. Commerce actif en toiles,
grains.
Glonfert, petite ville d'Irlande (Connaught [comté
de Galway]), sur le Shannon ; 2.300 hab. Evêché ratho-
liq^uo; église; abbaye fondée en 562. — Comm. d'Irlande
Vue du cloître du Mont-Saint^Michel.
(Munster [comté de Cork]), sur l'AIhia, affluent du
Blackwater; 10.500 hab.
Glonia. Myth. gr. Nymphe, mère de Nictéos, de
Lycos et d'Orion. — Amazone.
GlONIOS. Myth. gr. Un des fils de Priam. — Un des
compagnons d'Enée. (Il fut tué par Turnus.) — Autre com-
pagnon d'Enée. (Il tomba sous les coups de Messapus.)
— Un des chefs des Béotiens au siège de Troie. (Il fut tué
par Agénor.)
CLONtQUE (rad. clonisme) adj. Se dit d'un mouvement
convulsit' dans lequel les membres sont successivement
en contraction et en relâchement : Cûnvulsio7is cloni-
QDES. (On leur oppose les convulsions toniques.)
CLONISME (nissm' — du gr. klonos, agitation) n. m.
Mouvement convulsif, irréguTier et tumultueux.
Clonleigh, localité d'Irlande (Ulster [comté de Done-
gal]); 3.000 hab.
GlonMACNOISE ou SeVEN GhuRCHES. bourg d'Ir-
lande (Leinster [King's County];; 2.000 liab. Ruines de
plusieurs églises; sépulture des princes irlandais.
GlONMEL, ville d'Irlande (Munster [comté de Tippe-
rary] ). sur le Suir, au pied des monts Commeragh ;
8.500 hab. Asile d'aliénés. Brasseries; manufactures de
coton, lainages. Conmierce important de grains ot autres
produits agricoles. Eglise gothique. — Ch.-l. du comté de
Tipperary.
CLONODIE (di) n. f. Genre de malpighiacées, renfer-
mant un arbuste du Brésil méridional.
CLONOSTACHYS {s(a-kiss) n. m. Genre de champignons
hypiiomycètes, rangé quelquefois parmi les botryiis, qui
forme sur le bois des taches blanches.
Glontarf, bourg d'Irlande (Leinster [comté de
Dublin]), sur la baie de Dublin; 2.800 hab. Bains de mer
très fréquentés. Ancien château. En 1014, victoire du roi
irlandais Brian Boru sur les Danois; cette victoire rendit
à l'Irlande son indépendance, après deux siècles d'inva-
sions danoises.
Glontibret, comm. d'Irlande (Ulster [comté de Mo-
naghan]); 9.400 hab.
Glonturk, comm. d'Irlande (Leinster [comté de Du-
blin]), sur le petit fleuve côtier Tolka; 3.200 hab.
Glooney, comm. d'Irlande (Munster [comté de Clarc]);
2.150 hab.
Cloots fJean-Baptisto dd Val-de-grâce, baron de),
surnommé Auacharsis Cloots, homme politique, né à
Gnadenthal (près Trêves) en 1755, mort à Paris en 1794.
Prussien de nationalité, il s'établit à Paris à vingt et
un ans, pour y prendre part au mouvement encyclopé-
dique. Pour répondre à la Certitude des preuves du chris-
tianisme, de Bergicr, il publia, sous le pseudonvme d'ALi-
Gier-Ber, la Certitude des preuves du inahométïsme (1780).
Au début de la Révolution, il entra dans le club des
Jacobins, et s'y fit remarquer par son excentricité. En
juin 1790, il conduisit à la barre do l'Assemblée con-
stituante une " ambassade du genre humain », composée
de trente-six étrangers, qui venaient affirmer leur adhé-
sion à la Dt-claratiuu dos uroits de l'homme. Il s'appela dès
lorsPOrateur du genre humain, et changea ses pré-
noms on coini d'" Auacharsis i>. Sa jiropagande révolution-
naire, antireligieuse et patrioticiue, lui valut, en août 1792,
le titre de " citoyen français " . Peu après, il était élu à la
Convention par le département do l'Oise. Il y rendit quel-
ques services au comité diplomatique. Il so prononça
nettement contre les girondins, se rapprocha ensuite des
hébortistes, et fut enveloppé di-ns les accusations que
♦
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Robespiorro dirigea contre eux. Condamné à mort par lo
tribunal révolutionnaire, il mourut avec courage.
— BiuLiOûft. : G. Avoncl, Anachuj'sis Cloots (Paris, 1865).
GlOPAS ou ClÉOPHAS ( saint ) , personnage qui ,
d'après saint Joan i,xix, -'5) était l'époux do Marie, sœur
do la mère de Jésus et môre de saint Jactiues lo Mineur,
do saint Simon ot de saint Jude. Clopas est, très proba-
blement, le même porsonnag-o que lus Evangiles synop-
tiques appellent Alphéo. (Il n'est pas rare, d'ailleurs, do
voir alors lo mémo homme dési^'-no sous doux noms diffé-
rents.)
CLOPÉE n. f. ou CLOPIN n. m. Syn. do piétin.
CLOPÉMANIE n. I'. Pathol. V. CLEPTOMANIE.
CLOPEUR ou CLOPEUX {pcà) n. m. Sorte do battoir, ù
l'usagt' du rafrineur do sucre.
CLOPIN-CLOPANT (pan) loc. adv. En boitant, en clopi-
nant : A//er CLOI'IN-CLOPANT.
Glopinel (Jean de Meung , dit), poète français.
V. Meung (Jean dk).
clopiner (dimin. de doper) v. n. Boiter légèrement.
CLOPINEUX (ïjeii), EUSE adj. Qui boite, qui clopine.
CLOPORTE n. m. Crust. Genre de crustacés isopoJes,
comprenant deux espèces qui vivent dans les lieux som-
bres et humides, il Cloporte de mer, Nom vulgaire do plu-
sieurs espèces de crustacés et mollus-
ques marms.
— Pop. Concierge, par un jeu de mots
sur la charge qu'il a de clore la porte.
~ Pharm. Cloporte préparé, Armadilio
employé en médecine.
— Encycl. Crust. Sous ce nom, on en-
tend d'une façon générale les crustacés
isopodes de la famille des oniscidés, quo
ce soient les cloportes des murs, les por-
cellio, les armadilles , dont une espèce
{armadilio officinarum) servait jadis , en
pharmacopée, à préparer lo fameux n si-
rop de cloportes n que l'on considérait
comme un tonique diurétique, à cause des
sels de nitre dont ces animaux possèdent une petite quan-
tité. Le cloporte des murs ou des caves [oniscus murarius],
d'un beau gris, vit dans les maisons, dans tous les endroits
ombragés et humides, et se nourrit de débris organiques,
de moisissures, de racines, etc. (V. isoPonEs, armaoilll:,
ONiscDs, PORCELUON.) Lcs armadiUos diffèrent des clo-
portes en ce qu'ils peuvent s'enrouler en boule.
Cloppenburg, bourg d'Allemagne. V. Kloppendcug.
CLOQUAGE [kaf] n. m. Soulèvement ou bouffissure qui
se produit dans une couche de peinture.
CLOQUE {klok' — anc. forme du mot cloche) n. f. Pop.
Ampoule : Avoir des cloques aux mains.w Bosse. il Vcsse, pet.
— Agric. Impureté qui salit les grains de blé et dont
on les débarrasse par un netto^-age mécanique.
— Bot. Maladie du pêcher et de l'amandier, produite
par un champignon du groupe des ascomycètes, Yexoascus
deformans.
— Techo. Nom donné par les blanchisseurs do cire à
un ruban de cire qui se forme en bouton ou se noue,
lorsque le cylindre sur lequel tombe cette matière fondue
ne se trouve pas uniformément plongé dans l'eau froide.
— Encycl. Bot. Le mycélium de Vexoascus deformans
vit sous la cuticule do l'épiderme des feuilles et, çà et là,
des filaments se terminent chacun par une cellule qui
fait saillie au dehors; ces cellules sont les asques dans
lesquels naissent les spores. Les feuilles ainsi attaquées
sont contournées et recroquevillées, et présentent parfois
une coloration rougeâtre. La maladie se conserve sur lo
même arbre d'une année à une autre, parce que le mycé-
lium subsiste pendant l'hiver dans les bourgeons, etchàquo
année atta^^ue les nouvelles feuilles. Les arbres ainsi atta-
qués produisent peu et peuvent même périr. Pour empê-
cher la maladie de s'étendre, il faut supprimer ot brûler
les feuilles atteintes. On peut parfois 1 arrêter on prati-
quant une pulvérisation à la bouillie bordelaise, lors do
1 épanouissement des bourgeons; mais il faut faire cette
opération avant toute apparition nouvelle de la maladie,
quand l'année précédente les arbres étaient atteints ; sans
quoi, on lutte vainement contre l'extension du mal.
CLOQUER Iké) v. n. Se bomber, se boursoufler, en par-
lant des couches de peinture.
— Pop. P6ter, vesser.
Cloqué, ée part. pass. Se dit de la feuille du pôchor
atteinid par la cloque II filé cloqué. Blé sali do cloquo.
Se cloquer, v. pr. Se couvrir d'ampoules.
CLOQUET i7iV) n. m. Jonc refendu quo l'on introduit
entre doux douves consécutives d'un tonneau, pour lui
doniiiT l'étanchéité voulue.
Cloquet, ville des États-Unis (Minnesota), sur lo
Saint liuuis, têto du Saint-Laurent ; 2.5J0 hab. — Ch-1. du
comté de Carllon.
Cloquet fIIippolyte\ médecin et anatomisto français,
né vX niurt à Pans (1787-i8iO). Professeur libre d'anatoinic,
il a laissé des ouvrages estimés sur cette matière ; entr*
autres, un Traité d'anatomie descriptive {lii:i) ; un Traité
des odeurs et de l'olfaction (1821); un Traité d'anatomie
comparée (1821). Ses Traités d'anatomie descriptive ot com-
parée ont été classiques.
Cloquet (Jules-Germain), chirurgien ot anatomisto
fraii'.-ais, frère du précédent, né ot mort à Paris(nno-isS3).
iJovr-nu, a la suite do travaux remarquables, proseciour.
puis agrégé, ot, enfin, professeur do clinique chirurgicale
à la faculté do médecine do Paris (182G), il se consacra
tout entier à. la pratique et à renseignement do son art et
au porfoctionuemont do l'outillage. Il entra à l'Académie
do médecine on 1855 ot a l'Académie dos sciences on I8G0.
Parmi les travaux originaux qu'il a laissés, tous antérieurs
à son professorat, nous citerons : Itec/ierches anatomiaua
sur les hernies de l'ahdomen (1817) ; De l'influence des efforts
sur les orf/anes renfermés dans la cavité l/ioracique (1820) :
Sur les fractures par contre-coup de la mâchoire supérieure
(182n) ; Anatnmic des vers intestinaux, ascarides, lombricoi-
des (1821) ; Mémoire sur l'existence et la disposition des
voh-s lacrymales dans les serpents (lS2i). On lui doit, en
outre, des traités importants : Anatoiniu de T/tonimt.' (l82l->
isaij; Pathologie chirurgicale (1831).
Cloquet (Ernest), médecin français, né à Paris en
1818, mort en 1855, iils d'Hippolyto Cloquot. Après de
très brillantes éludes môdicalos a la faculté de Paris, il
fut appelé, en qualité do médecin particulier, par le schah
do Perso, Méhémet (184G). Nommé en mémo temps mi-
nistre do Franco en Perse, il montra autant do tact comme
diplomate que do science comme médecin. La faveur mar-
quée dont il a joui à la cour de Perse le mit à même do
servir uiiloment ses compatriotes et de surveiller les
menées do l'Angleterre et do la Russie dans ce pays.
CLOQUETIER {ke-ti-é) n. m. Morceau do bois auquel le
briqueiier attache l'archot avec lequel il coupe la terre
qui déborde lo moule.
CLORE [du lat. claudere. — La synonymie du verbe fer-
mer a fait tomber en désuétude plusieurs temps du verbe
clore, qui est moins usité ; voici les temps restés en usage :
Je clos, tu clos, il clôt [les autres personnes manquent] ;
— Je clorai, nous clorons. Je clorais, nous clorions. Clos,
close. Les temps qui font défaut sont précisément ceux qui
devraient être formés du participe passé: Je dosais. Je
closis. Closons. Que je close. Que je closisse. Closant, ante)
V. a. Fermer, faire que ce qui était ouvert ne lo soit plus :
Clore sa porte, sa fenêtre, un passage. Il Enclore, entourer
d'une enceinte : Clore une ville, un parc.
— Fig. Arrêter, terminer, finir : Clore un marché, une
ère, im testament, un inventaire, un compte. H Déclarer
qu'une chose est terminée ; y mettre fin : Clore une séance.
— Loc. : Clore l'œil, la paupière, Dormir, n Clore l'œil, les
yeux de quelqu'un. Lui fermer les yeux au moment de la
mort; le faire expirer, n Clore la bouche à quelqu'un. Lui
retirer la parole, le mettre dans l'impossibilité do parler,
et aussi. Lui opposer un argument auquel il ne puisse
répondre, n Clore la marche. Etre le dernier dans une
réunion de gens en marche.
— Chevaler. Clore le pas, Terminer le tournoi.
— Techn. Clore une corbeille. En serrer l'osier avec un
outil en fer spécialement affecté à cet usage.
— v. n. Etre placé dans une ouverture, la boucher, la
fermer : Appartement dans lequel aucune porte ne CLÔT bien.
Clos (Ar/ô), close part. pass. du v. Clore.
— Champ clos. V. champ. (Loc.)
— .Vui7 close. Nuit complète.
— Pâques closes, Dimannhe qui suit celui de Pâques, et
où se terminent, avec l'octave, les fêtes pascales, ii On
l'appelle aussi dimanche de qxiasimodo.
— Lettre dose. Ordre du roi qui était signé de son sceau
et contresigné par son secrétaire d'Etat, il Fam. Se dit
d'une chose dont on ne peut pénétrer le secret, qu'on ne
peut parvenir à comprendre :
Le fond de cette intrigue est pour moi lettre close.
Molière.
— Clos et couvert, Dans un local fermé et à l'abri de
l'air et de la pluie : Un propriétaire est obligé de tenir son
locataire clos bt couvert. il Par ext., A l'abri du péril, des
accidents : Il faut, en re tetnps, se tenir clos et cocvert
sur les choses particulières. (Boss.) — Fig. Sur une réserve
prudente : Je m'ÉTAis parfaitement tenu clos et couvert
sur le mariaqe. (St-Simon.)
— Clos et coi. Tranquillement enfermé chez soi.
— Blas. Syn. de fermé : Couronne close.
— Bot. Se dit des glands complètement cachés par la cu-
pule, et des fleurs entièrement enfermées dans l'involucre.
— Dr. Ëuis clos, proprem. Porte fermée, et, par ext.,
Exclusion du public de la sallo où se juge une affaire :
Demander, Prononcer le anis clos. Plaider une affaire à
HDis CLOS, n Silence, isolement, secret de la retraite : Il
faut, pour devenir savant, s'instruire à ams clos.
— Manèg. Cheval clos de derrière. Cheval dont les jar-
rets sont trop rapprochés, il On dit aussi cheval crochu.
— Moll. Se dit des coquilles dont les valves fermées ne
laissent aucune ouverture sur le bord : Mijtule clos.
Se clore, v. pr. Etre clos, se fermer, il Fig. Se termi-
ner, finir.
— Syn. Clore, fermer. Clore se dit des choses do grande
étendue autour desquelles on établit une enceinte, ou bien
il se dit de choses plus petites pour exprimer l'idée d'une
clôture Wxei, durable. Fermer se dit surtout des choses
qui sont tantôt ouvertes, tantôt fermées. Clore diffère
aussi do fermer en co qu'il exprime une clôture plus
complète : une chambre est fennée dès quo ni portes ni
fenêtres no sont ouvertes; elle est bien close quand il
n'y a nulle part do fentes donnant passage à l'air.
— Anton. Déclore, ouvrir.
CLORHYNQUE ou CLONORHTNQUE {rink') n. m. Genre
d'oiseaux échassiers, voisin des courlis, dont lo nom véri-
table est ibidorhynque.
ClORINDE, uno des héroïnes de la Jérusalem délivrée,
poômo épique du Tasse. C'est l'amazono des Sarrasins;
elle est aimée du jeuno ot vaillant Tancrédo, qui, sans
la connaître, la tuo dans un combat singulier. (Co nom
sort parfois à désigner uno femme qui, surmontant la
timidité naturelle ù son soxo, se mélo aux combats.)
ClORINDE n. f. Planôto télescopiquo, n» 282, décou-
verte en ]S89, par Charlois.
CLOS (klâ) n. m. Terrain do culture formé do haies ou
do murs : Petit clos. Orund clos, ii Ou dit aussi enclos.
— Clos des galécs (galères). Au xiii* siècle. Bassins des-
tinés à servir d'abris aux galères du roi et aux navires
d'un certain tonnage, ainsi quo do magasins pour conte-
nir les agrès et apparaux.
— Encycl. Il y avait dos clos de galées à Rouen, à
Harllour, etc. Il v eut d'abord dans chaque clos un gardien,
ci plus tard un maître et garde, chargé des réparations ot
approvisionnements do tout f^onro do la tlollillo. C'ost là
la modoslo origine des arsenaux maritimes français.
Clos de Paris. On désignait autrefois a Paris, sous co
nom, des terrains en culture proiég«''S contre les marau-
deurs par une clôture, haie, mur ou palissade. Le clos
prenait io nom do son propriétaire, ou étnit tiré d'une
circonstance localo. Sur la rive gaucho do la Seino. il y
avait les clos des abbayes de Sainlc-Genoviéve, do Suinl-
Gormain-dos-Prés, do Saint-Victor; lo clos du Chardonnct,
lo clos des Arènes, situé à peu prés ù l'emplaconiont où
furent découvertes les arènes on 18fiï>; lo clos Ganat/ ; lo
dos A/anvoisin, rue Galando ; le clos /fritneau, traversé par
la ruo dos Ecoles ; lo dos des Itourfjenis, qui avait appar-
tenu ù la i,'rundo confrérie des bourgeois do Paris, onlro
liïs rues Saint-.Iac(|iies ot d'l''nfer.
Sur la riv" droite, les rtos du Temple, de .'^aint-Martin ;
lo clos des Champeaux, dovonu les ilallos au xu* siôcio;
CLOPAS — CLOSTÉRANDRE
le clos Georgean, sur l'ancienne butte Saint-Roch ; le clos
de la Ville-ï'Ii'vêque, représenté par lo quartier du mémo
nom. Aujourd'hui encore, plusieurs voies de Paris portent
lo nom d'anciens clos, sur romplacomoot desquels ellos
passent.
CLOSAGE {saj') n. m. Dans certaines parties do l'ouest
do la France, Verger entouré de haios vives.
ClOSCA (Joan Orga), chef de l'insurrection des sorfs do
la Transylvanie contre les seigneurs hongrois, né à Car-
penich en 1750, exécuté en 1785. Après avoir pillé pen-
dant des semaines les terres des seigneurs magyars et
décimé ceux-ci, Closca fut fait prisonnier avec les autres
chefs de l'insurrection, exposé publiqueuient dans uno
cage de for, et exécuté ensuite.
CLOSEAU {zo] n. m. Petit clos, dans certains départe-
ments.
GLOSEMENT {ze-man — rad. clos) adv. En lieu clos,
fermé : 6> tenir closement. il Secrètement. (Vieux.)
CLOSERIE {ri) n. f. Agric. Petite propriété foncière en-
iourée de murs ou do haies, et possédant une maison
d'habitation, ii Nom, en Bretagne, de toute exploitation
rurale qui ne possède pas de bœufs de labour.
— Par ext. Nom, à Paris, des jardins consacrés à des
bals et autres amusements publics : La Closerie des lilas.
— Techn. Sorte d'ouvrage de vannerie.
Closerie des Lilas. Le bal qui portait ce nom, et qui
existe encore sous uno autre désignation, est situé non
loin du jardin du Luxembourg et de l'Observatoire, à
Paris. Ouvert en 1838, il s'appela d'abord la Chartreuse.
Alors, comme aujourd'hui, il était fréquenté surtout par
les étudiants. Il devint ensuite la Closerie des Lilas : c'était
un jardin où Ion dansait pendant la belle saison. Après la
démolition du Prado, Bullier y ouvrit des bals pendant
toute l'année. L'établissement prit alors son nom qu'il a
gardé ; bal Bullier ou simplement Bullier.
Closerie des Genêts (la), drame en cinq actes, tiré
par Frédéric Soulié de deux de ses romans : ta Lionne et
la Comtesse de MoJ^rion (.\mbigu-Comique, 1846). Kérouan,
fermier du colonel marq^uis de Moniéclain, est un chouan
de la vieille roche. Louise, sa lille, séduite par Georges,
fils du général comte d'Estèves, donne secrètement le
jour à un enfant. Lucile d'Estève, sœur de lait de Louise,
le confie à une nourrice qui habite la Closerie des Genêts.
Georges avait promis à Louise de lui donner son nom ;
mais il avait compté sans Léona. son ancienne maîtresse,
femme sans scrupules, qui réussit à se faire épouser par
lui. Cette Léona, découvrant que Luc'le va souvent à la
Closerie des Genêts visiter un enfant, accompagnée du
marquis de Montéclain, qui est dans la confidence, en
conclut que Lucile a été séduite par le marquis, et qu'elle
est la mère de l'enfant. Elle répand ce bruit. Bientôt, le
général lui-même en est informé. Il fait venir sa fille pour
1 interroger en présence de Kérouan ; la pauvre Lucile no
répond rien, car ce serait dénoncer Louise, et l'austèro
Kérouan no pardonnerait pas à sa fille de l'avoir désho-
noré. Le général va demander au marquis de Montéclain
une réparation par les armes, quand il acquiert la preuve
certaine que non seulement sa fille est innocente, mais
qu'elle vient d'accomplir, en se laissant accuser pour
sauver une amie, un acte de sublime dévouement. Lo
vieux Kérouan apprend enfin la vérité. La situation serait
sans issue ; mais Léona se suicide et rend ainsi la liberté
à Georges, qui épouse Louise, tandis que Lucile devient
marquise de Montéclain.
Soulié n'a jamais si complètement réussi à la scène;
jamais, non plus, il n'avait dépensé tant d'imagination,
d'esprit, de passion et surtout de cœur. Une touche déli-
cate atténue çà et là les tons un peu rudes répandus sur
le paysage breton où so déroule le drame. La Closerie
des Genêts obtint et obtient encore, à chaque reprise, un
vif succès.
CLOSET OU CLOZET (zè) n. m. Sorte do petit parc, en-
touré do filets tendus verticalement sur des perches et
qui retient le poisson lorsque la mer so retire, ii Ou dit
aussi cahossivT.
CLOSET {sèt') n. m. Abréviation do watkr-closet.
CLOSETTE (ré/" — dimin. do clos) n. f. Petit cabinet
qui servait autrefois d'oratoire ou de lieu do retraite.
CLOSIE(ci') n. f. Genre décomposées hélénioïdécs, com-
prenant un petit nombre d'espèces qui croissent au Chili.
CLOSIER(:t-éj n. m. Fermier d'une closerie. il Dansquel-
3 nos départements, Ouvrier agricole spécialement chargé
e l'entretien d'un clos.
CLOSING-STAKE (sm'ç/t'-s/éA' — do l'angl. closhtg, fer-
mant, terminant, et stake, enjeu) n. m. Dans les courses
do chevaux, Dernier prix couru, celui qui est gagné à la
course finale.
CLOSOIR {zo-ar') n. m. Chacun dos côtés du moule qui
sert à construire les murs on pisé, et qui so compose do
planches bien jointes. (On dit aussi traI'ON.) il Planche
qui soutient les branches d'un ouvrage do vannier, ot
qui sert à faire des vannettes. (On dit aussi cloïoik.)
CLOSSEMENT n. m. Syn. do glousskmknt.
CLOSSER V. a. Glousser, on parlant du dindon.
CloSTER. Myth. gr. Fils d'.Vrachué. (La Fablo lui attri-
bue linvontion dos fuseaux.)
CLOSTERA [sté) n. m. Genre d'insectos lépidoptères bom-
bycincs, famillo des nolodon-
liilés, comprenant des papillons
nocturnes do taille moyonuo,
ù ailos courtes, pris et bruns
avec uno bande foncée sur le
corselet ; les antennes ot la
tromno sont courtes.
— Encycl. Los chonillos dos
clostera vivent sur les saules,
les peupliers, so tenant lâ-
chées dans une fouille enrouléo
qu'elles rongent. On counait
cinq ou six espèces dKnrope. Clostera (gr. uat.).
hviS clostera unachoreiit 01 air'
tuta sont ommuns on Franco; lo clostera timon habito lu
Kussie.
CLOSTÉRANDRE {sté) n. f. fienro do plantes, do la fa-
mille des papavéra.'ées, comprenant uno seulo cspéoo,
qu'on croit originaire do Porso, ot dont laspoci rappollo
cciui dos pavots.
^
^
CLOSTERCAMP
CLOU
CLOSTERCAMP(en allem. Klosterkamp ou Kamp).
village de Prusse (AVestphalie), aux environs de Dtissel-
dorf, où se livra la bataille ci-après.
Clostercamp (batau-le diï), livrée dans la nuit du
15 au 16 octobre 1760 par le corps français du maréchal
de Castries au prince de Brunswick, commandant les
Hanovriens. Ce dernier réussit, à la faveur de la nuit,
à tourner une des ailes de l'armée française, qu'il faillit
mettre en déroute sans d'Assas (V. Assas, et Dubois) qui,
dit-on, donna l'éveil. Après une lutte très vive, elle re-
poussa l'ennemi à la baïonnette, et assura ainsi au maré-
chal de Brogiie la possession de la Hesse.
CLOSTÉRIDIC [sté, di) ou CLOSTRIDIE {tri-di) n. f. Divi-
sion des bacilles, créée par Trécul pour des formes à
tigelle en fuseau, se rapportant au bacillus amylobacter.
CLOSTÉRIE {sté-rî) n. f. Genre d'algues microscopiques,
de la famille des desmidiacées, qui présentent en général
l'aspect d'un fuseau courbé en croissant.
— Enctcl. Les clostéries vivent dans les eaux douces,
claires et tranquilles, se réunissent en grand nombre, for-
mant à la surface des corps inondés des masses gélatineu-
ses d'un beau vert, d'où s'élèvent de petits cônes ou
pinceaux hérissés de corpuscules reproducteurs.
CLOSTÉRIÉES Uté) n. f. pi. Groupe d'algues microsco-
piaues, composé du seul genre closlërie. — Une closté-
RiEE. il On les appelle aussi clostèrines.
ClosTERSEVEN, bourg d'Allemagne (Hanovre) ; 1 .379 h.
En 1757, le maréchal de Kichelieu y contraignit à capitu-
ler l'armée angIo-hano\Tienne du duc de Cumberland.
CLOSTRE {klosstr-') n. m. Archit. V. claustre.
— Bot. Nom donné aux cellules en fuseau ou fibres
ligneuses. V. fibre.
CLOSTROSPERME (slro-spèrm') n. m. Syn. de barkhau-
siE, composée dont les fruits sont en forme de fuseau.
ClOS-VOUGEOT ou CLOS DE VOUGEOT, vignoble
bourguignon du département de la Côte-d Or, dépendant
de la commune de Vougeot, qui lui a donne son nom, et
compris dans la côte de ÀVutts. D'une superticie de 50 hec-
tares environ, il est entièrement clos de murs. Dès le
XII* siècle, il en est fait mention comme appartenant aux
religieux de Citeaux qui, vers le milieu du xvi' siècle, y
édifièrent une maison existant encore, et en furent les
seuls propriétaires jusqu'à la Révolution. A cette époque,
le Clos-Vougeot fut conrîsqué, déclaré propriété nationale,
et vendu, en 1791. à un acquéreur (j^ui, lui-même, le céda
par parcelles à différents propriétaires. De très ancienne
renommée, les vins produits par le Clos-Vougeot sont
classés parmi les meilleurs des grands vins bourguignons.
Le plant qui les produit est le pineau ou noirien, et le
sol de culture, bien exposé, est argilo-calcaire.
— n. m. Par métonymie, on dit du clos-voogeot : Le
cLos-voDGEOT Contient, suivant les récoltes, de i2 à f4 p. fOû
d'alcool.
ClotaJRE I", roi franc, le plus jeune des fils de Clovis
et de Clotilde. né en 497, mort à Compiègne en 5G1. Il eut
en partage le pays compris entre la
Seine, l'Oise et le'Rhin, avec Soissons
S our capitale (511). Il suivit ses frères
ans leurs expéditions en Thuringe. Ce
fut alors que son frère Thierry essaya
de le faire assassiner. Il massacra,
avecChildeberr , les enfants de leur frère
Clodomir. (V. Cloud [saint]). Resté,
après la mort de Childebert, le seul
survivant des fils de Clovis. Clotaire
réunit de nouveau toutes les parties
de la monarchie franque dans une
seule main. Son règ^ne fut marqué par
la révolte de son fils Chramne, sans
doute appuyé par les Gallo-Romains
d'Aquitaine, qu il comprima, et par une
firemière expédition des Francs contre
es Bretons (560). — Ses fils Cabibert,
GONTBAS, ChILPÉRIC et SlGEBERT Se
partagèrent ses Etats.
Clotaire n, roi franc, fils de Chil-
péric I*' et de Frédégoode, né en 58-1,
mort en 628. Il était âgé de quatre mois
lorsqu'il hérita de la Neustrie (585). Sa mère le plaça sous
la protection de Gontran.roi de Bourgogne, dont la mort, on
593, devint comme le signal de la reprise des luttes achar-
nécs en tro
l'Austrasie et
la Neustrie, en-
tre Frédégonde
et Brunehaut-
Battu à Dor-
me 1 1 e s , C 1 o-
taire II perdit
la plus grande
partie de son
royaume (600). j,^^^^j^ ^^ Clotaire II.
La mort do
Thierry III (613) releva son autorité. Brunehaut tomba entre
ses mains, et Clotaire devint maître de tous les royaumes
francs. I^ Un de son règne fut tran(|uillc et marquée par
des ordonnances et des couvres qui lui font honneur.
Clotaire m, fils aîné de clovis il, né vers 652. mort
vers 670. Monté sur le trône étant à peine âgé do cinq
ans, il eut en partage la Neustrie et la Bourgogne. Lu maire
du palais, Khroïn, régna sous son nom.
Clotaire IV. Son origine est incorlaino ; mort en 720.
Cliarics-.Martcl le créa roi d'Austrasic en 717, en le pré-
sentant comme un Mérovingien, afin d'abriter sous son
nom la .souveraineté de fait qu'il exerçait.
Clot-BEY (Antoine Clot, dit), médecin français, no à
GrcnoMe en 1703, mort on 1868. Son père, sous-officier
retraité do l'armée d'Italie, mourut le laissant enfant et
sans ressources. Encouragé et instruit des premiers élé-
ments de la médecine par .Sappcy,ù Grenoble, il se rendit
i MarKcille et s'engagea comme garçon chez un barbier,
pour pouvoir continuer sns études, D'ahord interne, puis
médecin adjoint àThôpifil de la Charité dcMarsnillofI822),
il dut, i la suite d'intrigues ourdies contre lui quitter son
poste. II eïcr'^ait avec succès la médecine à Marseille,
quand il fut engagé comme médecin du nu^lia dl'îgvpte on
1825, Son premier soin fut d'ori^aniscr lo ctfosoil do saute
Tombeau
de Clotaire I«f
et un service sanitaire pour les armées de terre et de mer.
C'est lui qui fit construire lo magnifique hôpital d'Abou-
Zabel, à 16 kilomètres du Caire, et il y installa une école
médicale qu'il transféra au Caire en 1833. Il se distingua
dans les épidémies de peste et de choléra et conquit une
immense réputation.
Il a eu, en outre, une grande part dans l'organisation de
l'instruction publique en Egypte. Ses travaux et ses ser-
vices éminents lui valurent le titre de « bey d et celui de
membre correspondant de l'Académie de médecine (1832).
A la mort de Méhémet-Ali, Clot-Bey revint se fixer
à Marseille, apportant avec lui une précieuse collection
d'antiquités égyptiennes, qu'il a cédée à l'Etat, en 1852,
On a de lui : Compte rendit des travaux de l'école de méde-
cine d'Abou-Zabel ; Exposé de la conduite et des travaux de
l'auteur en Egypte (Marseille, 1830-1832); Mémoires sur le
dragoiineau, sur l'éléphantiasts du sci'otuin; Aperçu gé-
néral sur l'Egypte (1840); De lapeste obsei^ée en Egypte
(^1840); Compte rendu de
l'enseignement médical et
du service de san té en Egypte
(1849); Coup d'œil sur la
peste et les quarantaines
(1851).
GLOTET (tè) n. m. Sorte
do clôture portative qui,
jadis dans les appartements
de grande dimension, ser-
vait aux mêmes usages que
les paravents actuels.
CLOTHO n. f. Genre de
mollusques lamellibran-
ches pélécypodes, de posi-
tion systématique incer-
taine, établi sur des formes
fossiles dans le terrain cal-
caire de la Drôme et qui se Clotet.
trouvent renfermés dans
les valves de cypricardia. (L'espèce type du genre est la
clotho Eaujasi.)
GlOTHO n. f. Planète télescopique, n" 97, découverte
eu 1868, par Tempel.
Clotho (du gr. klôthein, filer), la plus jeune des trois
Parques. (C'est elle qui filait les jours des hommes.)
Clotilde (sainte), reine des Francs, femme de Clovis,
née vers 475, morte à Tours en 545. Elle était fille de
Chilpéric, roi des Burgundes, qui fut assassiné par Gon-
debaud, son frère. Clotilde, enfermée dans un monastère
de Genève, avec Chrona, sa sœur, fut demandée en mariage
et épousée par Clovis, roi des Francs, Elle s'efforça de
convertir son époux au christianisme.
Après la mort de Clovis, Clotilde se relira dans un mo-
nastère, à Tours, et passa le reste de sa vie dans la prière
et la pratique des bonnes œuvres. Son corps, rapporté à
Paris, fut enseveli à côté de celui de Clovis, dans la basi-
lique des Saints-Apôtres, construit au lieu oîi s'élève au-
jourd'hui le Panthéon. Elle fut canonisée par le pape
Pelage. — Fête le 3 juin. V. Clovis.
— BiBLiOGR. : Grégoire de Tours, Hisloria Francorum
(Uv. II, III et IV).
Clotilde (Sainte-), église de Paris, dans le faubourg
Saint-Germain, place Bellecliasse. C'est un édifice de style
néo-gothique ; le plan en est dû à Gau, qui eut pour succes-
seur Théodore Ballu. L'église de Saiote-Clotilde fut com-
mencée en 1840, et livrée au culte en 1857.
On y remarque à l'intérieur, comme sculptures, un Che-
min ae croîT, de Duret et Pradier; des bas-reliefs placés
dans le chœur et dus à Eugène Guillaume; des peintures
murales de Lehman et de Lenepveu.
Clotilde, reine des Visigoths, née vers 497, morte
en 531. Cette fille de Clovis et do Clotilde, élevée dans la
foi catliolique, avait épousé Amalaric, roi arien des Visi-
goths. Son mari, ayant vainement essayé de la convertir à
sa religion, eut recours envers elle-même aux outrages et
aux mauvais traitements. Childebert, appelé par Clotilde,
ravagea les Etats d'Amalaric et emmena sa sœur avec lui ;
mais cette princesse mourut pendant le voyage.
Clotilde (Clotilde-Augustine Mafleurai, dite), dan-
seuse française, née et morte à Paris (1776-1826). Elève de
Vestris père, elle débuta à l'Opéra en 1793. Sa beauté,
son talent de danseuse et les qualités de sa pantomime lui
valurent, dès son apparition, un succès qui l'accompagna
jusqu'à la fin de sa carrière. Elle fit de nombreuses créa-
lions dans la Dansomanie, le Betour de Zéphire, les Amours
d'Antoine et Cléopàtre, Vénus et Adonis, le lietour d'Ulysse,
la Fête de Mars, Proserpine, etc. Malgré ses mœurs ga-
lantes, Boiëldieu l'épousa. Elle fut cause de l'exil volon-
taire auquel il se condamna pendant près de dix années.
Clotilde de Savoie (Marie-Thérèse-Louise), con-
nue sous le nom de princesse Clotilde, née en 1843 à
Turin. Fille du roi d'Italie Victor-Emmanuel et de Marie-
Adéla'ide, elle épousa, en 1859, le prince Napoléon (Jé-
rôme). Très pieuse, la princesse Clotilde vécut volontai-
rement éloignée de la cour
bruyante des Tuileries. En 1872,
elle suivit le prince Napoléon en
exil; mais, lorsqu'il rentra en
France, elle demeura au château
de Moncalicri, où elle continua
de résider après son veuvage.
CLOTÔIR n. m. Syn. de clo-
soiu, en vannerie.
CLOTURE (du lat. pop. clau-
situra} n. f. Enceinte qui ferme
un espace do terrain : Mur de
CLÔTORE. Ci-ôTUHK de kaics. Il
Enceintedebois,de maçonnerie
ou de serrurerie, qui sépare lo
chœur d'une église du reste do
l'édifice. Il Ensemble des barriè-
res qui tiennent enfermées les
religieuses cloîtrées, et qu'il
leur est défondu de franchir: La princesse Clotilde.
Autrefois, le roi de France ar ait
le droit de franchir la clùtukk de tous les couvents du
royaume.
— Action do clore, d'arrètor, do terminer une chose :
Clôtuke d'un compte, d'un exercice, d'une session. Clôtubk
68
d'un théâtre, d'un café, d'un bal. \\ Se dit particulière-
ment, dans les assemblées délibérantes, de la fin d'une
discussion qui est suivie du vote : Demander la clôture.
Prononcer la clôtlre. il Se disait autrefois de la fermeture
des bureaux de la loterie, la veille du tirage : Clôture
de la loterie de Paris, de Lyon.
— Obligation de garder le cloître : Vœu de clôture.
(V. COUVENT.) Il Etat d'une personne qui est tenue ou qui
reste enfermée : La clôture des feimnes, en Orient, suit
naturellement la polygamie. [Montesq.) [Peu usité.]
— Dr. Clôture de comptes. Jugement qui intervient sur
une instance de compte, li Clôture d'inventaire. Acte qui,
autrefois, terminait l'mventaire fait par le conjoint survi-
vant, pour empêcher la continuation de la communauté.
— Dr. féod. Droit de clôture ou de dosage, Droit qu'avait
le seigneur de faire clore ses vignes et entretenir leur
clôture par ses vassaux.
— Joaill. Facettes en forme de petits triangles qui, dans
une pierre précieuse taillée, constituent le dernier rang
et se relient aux losanges ou plats. (Les doubles clôtures
sont les mêmes facettes partagées en deux.)
— Encycl. Dr. L'article 647 au Code civil, reproduisant
une disposition du décret des 28 septembre-6 octobre 1791,
déclare que tout propriétaire peut à son gré clore ou non
son héritage. Cette faculté est du reste imprescriptible.
La renonciation à ce droit ne peut s'induire que d'une
stipulation formelle ou d'une servitude inconciliable avec
la faculté de se clore.
L'existence d'une clôture comporte des conséquences
diverses : d'abord celle-ci que le propriétaire d'un mur
ne peut se refuser à en céder la mitoyenneté, et cette
autre que, quand la clôture remplit certaines conditions,
elle soustrait l'héritage à l'exercice de la vaine pâture,
du ban de vendanges, etc.
La clôture confère encore, à de certaines conditions,
le droit de chasse en tout temps et sans permis sur les
terrains enclos. Les gardes champêtres et les gardes fo
restiers ne peuvent pénétrer sur un terrain clos sans
l'assistance du commissaire de police, du juge de paix,
ou du maire ou de son adjoint.
Le principe de la liberté de se clore comporte des res-
trictions, notamment du chef des servitudes légales : ser-
vitude de halage, servitudes militaires, servitudes résul-
tant d'un plan général d'alignement. Les servitudes de
passage ou pour l'écoulement des eaux restreignent aussi
la portée de ce droit.
L'article GG3 du Code civil oblige les propriétaires de
deux fonds contigus, situés dans une ville ou un faubourg,
à contribuer aux dépenses d'entretien ou de construction
d'une clôture commune. L'article 663 ne vise, du reste, que
les clôtures séparatives entre maisons, cours et jardins.
Les dépenses entre propriétaires voisins se répartissent
en principe par moitié. En général, on décide qu'on peut
se soustraire aux obligations de l'article 663 en abandon-
nant son droit de mitoyenneté. Le droit conféré par cet
article est imprescriptible, mais la juiisprudence décide
qu'on peut y renoncer.
Il y a d'autres cas de clôture forcée. Ils résultent de
textes législatifs ou d'ordonnances de police; exemple :
l'ordonnance de police pour la ville de Paris du 10 juil-
let 1871, du 6 septembre 1880 pour la ville de Bordeaux, etc.
Au point de vue pénal, le fait de destruction de clôture
est prévu et puni par l'article 456. Le bris ou la violation
de clôture devient aussi une circonstance aggravante du
vol. La loi pénale entend le mot «clôture» dans le sens le
plus large et même quand il n'y aurait pas de portes fer-
mant à clef ou quand la porte serait à claire-voie et
ouverte habituellement.
— Dr. parleni. On distingue : i" la clôture d'une discus-
sion, prononcée d'office par le président de l'Assemblée
lorsque personne ne réclame la parole, ou par l'Assemblée
elle-même, lorsqu'il reste des orateurs inscrits qui ne
renoncent pas à la parole. (La clôture ne peut être mise
aux voix quand un ministre ou un commissaire du gou-
vernement demande la parole, et le droit qu'on a de tou-
jours répondre à un ministre fait obstacle à ce que l'As-
semblée soit consultée sur la clôture si un membre a
manifesté le désir d'en user); 2" la clôture des scru/ms,
Frononcée par le président, qui prend les convenances de
Assemblée; 3" la clôture des séances, dont le prononcé
appartient au président seul. (A partir de ce moment, nul
ne peut prendre la parole et les comptes rendus cessent
d'enregistrer les explications échangées); 4'^ la clôture
des sessions, ordinaires ou extraordinaires, prononcée par
le président après la lecture, par lui-même ou par un
ministre, du décret qui l'ordonne.
CLÔTURER v. a. Fermer, entourer de clôtures : Clô-
turer un chantier, mi jardin.
— Fig. Terminer, mettre fin à, faire, célébrer la clôture
de : Clôturer les débats, la session.
CLÔTURIER {ri-é) n. m. Vannier qui ne fait que de la
vannerie battue.
CLOU (du lat. clavus, même sens) n. m. Morceau de
métal qui a une pointe et une tète, et qui sert à fixer ou
à suspendre quelque chose: Clou dt fer, d'acier, de cuivre.
Clou à crochet. Mettre, Fixer, Enfoncer, Rabattre, Hiver un
CLOU. Il Tête de clou servant d'ornement : Les portes mo«-
resqucs sont ornementées de gros clous de métal
— Agric. Ergot des céréales. (Peu us.)
— Art vétér. Tumeur dure, grosse comme une noix,
qui parait sur les téguments des bêtes
à lame, il Clou de rue ou simplement
Clou, Maladie du pied des chevaux,
produite par l'introduction d'un clou ou
d'un autre corps étranger dans le sabot.
— Blas. Clou de la Passion, Figure re-
présentant un des clous qui ont servi au
crucifiement du Christ.
— Bot.. Nom vulgaire de diverses es-
pèces do champignons, à cause do leur
forme.
— Econ. dora. Clou de girofle. Boiiton
à fleur du giroflier, employé dans un
grand nombre do préparations culi-
naires. Il Pop. Dont longue, noire, déchaussée, qui res-
semble à un clou dr girofle.
— llist. rom. Clou annal, Clou que lo promior magistrat
do Ronio idantait chaque année dans lo temple do Jupi-
ter, jiour iormor ainsi une sorte de calendrier.
— .Joaill. Taille particuliôrq du diamant, que l'on appelle
aussi TAULE TROrUNDE.
D'arRenl, h trois
cloiis <k' la l^asbior»
d'a/.iir ik-ux et un.
69
— Mar. Clous à maugère, Clous en cuivre servant à la
fixation dos tVuilles do cuivre du doublaf^o du naviro.
— Min. lîarru do for iixéo vorticalenioiit dovaiit la llùcho
d'un cliion de mine ou cliariot circulant dans les galeries,
atÎQ do maintenir la direction du vôhiculo. ii Amas de
S otites pierres dans une veine de charbon de terre, il Nom
onné par les marbriers aux fragments durs ot informes
roncontrés dans la texture du marbre, tl On les appelle
aussi ORAiNS et durillons.
— Patliol. Nom vulgaire du furoncle, li Chu hystérique.
Douleur vive en un point circonscrit de la tôto, qui se
manifeste principalement chez les femmes hystériques,
ot que los malades comparent à la douleur que produirait
un clou enfoncé on cet endroit.
— Pharm. Clou fumant. Préparation résineuse et nro-
matiquo, brûlant ao-ns flamme et à laquelle on attacliait
dos propriétés thérapeutiques. Voici la composition ;
baume de benjoin, 80 ; baume de Tolu, 20; santal citrin, 20;
nitrate do potasse, 40 ; charbon végétal, 500. Chacune de
ces substances est réduite en poudre, et on opère un mé-
lange intime quo l'on transforme en pâte au moyen d'un
mucilage de gomme adragante. (On divise la pâle en petits
cônes de 2 à 3 centimètres de hauteur, quo l'on appelle
aussi PASTILLKS DU SÉRAIL, PASTILLES FUMANTES, OtC.)
— Pop. Mont-de-piété, â cause des objets que l'on vient
y déposer, et qui sont comme accrocliés à un clou, parce
qu'on no s'en sert pas tant qu'ils restent là : Mettre sa
montre au clou, ii Prison, poste ou salle de police : Se
faire mettre au clou, ii Outil, dans le langage des ouvriers :
Emporter tous ses clous. Il Vieux vélocipède.
— Techn. Cheville ou pince de fer dont les tapissiers
de basse lisse se servent pour faire tourner les ensuples.
il Clous à river, Gros clous de cuivre sans pointe, dont se
servent les chaudronniers, il Tête de clou, Mauvais carac-
tère d'imprimerie.
— Théâtr. Scène à effet, attraction qui assure le succès,
à laquelle il s'accroche, ii Par ext., on dit dans le même
sons : le clou il'tm livre; le clou d'une fétp, etc.
— liOC. fam. Celane vaut pas un clou. Cela ne vaut rien.
(On dit quelquefois nn clou à soufflet. Allusion aux clous
dorés dont on orne les soufflets, et qui ne servent à rien.)
Il Etre maigre comme un clou, Etre gras comme un cent de
clous. Etre fort maigre, il Compter les clous de la porte.
Attendre longtemps à une porte, il Mettre un clou à sa
roue. S'arrêter, ne pas poursuivre, se corriger, changer de
conduite, il Hiver son clou à quelqu'un. Lui parler de telle
façon qu'il n'ait rien à répliquer, ii Planter son clou. S'éta-
blir à demeure quelque part, ti Cela ne tient ni à fer, ni à
clou. Se dit, au propre, de ce qui sert à meubler sans être
scellé dans la muraille ; au figuré, dune affaire peu sé-
rieuse, d'un travail mal fait.
— Loc. pRov. : Un clou chasse l'autre, Une nouvelle
passion, un nouveau goût en fait oublier un autre, il Se
dit aussi des personnes qui se succèdent, qui se rempla-
cent : C'est surtout dans les ministères qu'on peut dire
qUTJN CLOU CHASSE l'ADTRE.
— Encycl. Les clous, qu'ils soient en fer. en fonte de
fer, cuivre, laiton, zmc, s'emploient couramment à mille
usages. Ceux en fer présentent de très nombreuses varié-
tés de types, qui, la plupart du temps, se subdivisent eux-
mêmes en catégories distmctes, suivant les dimensions et
les poids de ces ditïerents types.
Les principales variétés de clous sont les suivantes :
clous ou pointes de Paris, universellement connus ; les
clous à bateau, utilisés par les maçons pour la consolida-
tion de la maçonnerie des cloisons; les clous à plafonner
et à latter. dont l'emploi s'explique suffisamment par leur
seule désignation; les clous à parquet, à penture, à cro-
chet; les clous rivés, barbelés, etc. Ces diverses variétés
Clous : 1 et 2. Téte8 en bronze (xv" a.). — 3. A cheval, —
i-, A patle. — 5. Pointe de Paris, — 6. A crochvt. — 7. Bioquctlc
einboutOe. — 8. En cuivre. — 9. Semence. — 10. A Itite de diamant.
— 11. De tapissier. — 12. De galoche. — 13. A bateau. — Ii. A cam-
brer. — 15. De cordonnier. — 16. En tôle découpée.
trouvent leur emploi dans la construction des bâtiments,
en menuiserie, cnarpenterio, serrurerie, etc. La forme de
la tôto de ces clous ditTôre suivant les types auxquels ils
appartiennent; c'est ainsi quo l'on a los clous à tête de
diamant, à tête plate, à tête méplate, etc.
En outre de ces variétés do clous, it convient oncoro do
mentionner les clous caboches, dont se servent los cor-
donniers pour forrer la semelle dos grosses chaussures;
les braguettes, clous très pointus ot àtrès large tète, qui
so sul)di visent en broquettes à l'anglaise, emboutéea ,
semences, etc.; les clous découpés, qu'une machine, sorte
d'omporto-piôce , enlève dans une plaque de tôle on fer
doux; les clous fondus, constitués par do la l'onto do fer
coulée ot moulée, ot quo l'on étamo ensuite; los clous a
chevaux, destinés A maintenir les fers à. la corne des*
pieds de ces animaux; enlin, les clous à tapissiers. i\mit
un type particulier so distingue de tous los autres on ce
sens quo la tôte est large, hémisphérique ou à pointe do
diamant, et on cuivre, tandis que la tige seule est on fer.
Los clous en zinc, utilisés dans la couverture des bAti-
ments, portent dilï'éronis noms. Ils s'appellent pointes ou
clous à ardoises, à pannes, clous semences et clous à dnu-
blagr, etc. Los clous A doublage s'emploient principale-
ment flans l'établissiMnent dos portos d'écluses, ot aussi
dans celui des barragos.
Les clous en cuivr»5 on laiton servent aux tapissiers et
aussi aux couvreurs jniur lixor ïr.s grandes ardoises.
(On emploie à la labrication dos' clous dos machines
d'un débit considérable et qui donnent dos produits tou-
jours réguliers.)
-- Art milit. anc. liOs clous à onclouor les pièces dn
canon étaiiMit do gros clous d'environ **n <-(^nLimétros de
long, iiont la nointn avait .■» '"/'" do diamètre ot la této
jires(|Uo le douldo. Ou los enfonçait dans la lumière des
f décos, d'abord à. petit.H coups de martoau, puis on cassait
a partie non enfoncéo ot l'un cherchait u rivur lo clou, en
fVappant & grands coups de marteau sur la tâte et à
coups de roiouloir sur la pointe. — Avec les pièces so
chargeant uar la culasse, l'anclouago n'a plus de rai-
.son d'être, lo mécanisme de formeture pouvant être mis
hors do service par des procédés plus prompts.
— Art vétér. Le clou de l'ue superficiel peut guérir rien
que par l'introduction dans la blessure d'un antiseptique
vulgaire, rossenco do térébenthine. Lo clou de rue profond
ne guérira que par une opération méthodique consistant en
un évidement en forme de cône creusé au moyen d'un in-
strument tranchant ad hoc nommé feuille de saugo, qui
met bien à découvert le fond de la blessure tout en extir-
pant los tissus lésés, et par des pansements méthodiques
au moyen d'un antiseptique puissant, le sublimé corrosif,
en solution dont on imprègne du coton hydrophile, ou en
poudre, répandue au fond et sur los parois du cône d'opé-
ration. Un clou de rue profond peut amener la mort par
gangrène des tissus lésés et septicémie consécutive, ou
par tétanos, le bacille de Nicolaiev, très répandu dans les
terres cultivées et les fumiers des écuries, pénétrant sou-
vent dans la blessure.
— Archéol. Le moyen âçe et le xvi' siècle ont attaché
une grande importance à la fabrication des clous à tètes
ciselées, car ils servaient à orner quantité d'objets d'ar-
chitecture et d'ameublement, les armures ot quelques piè-
ces du costume, comme les ceintures, les baudriers, les
escarcelles. Jusqu'au xviii" siècle, même, on fabriqua en-
core de beaux clous ; les Espagnols et les Portugais en
ont fait de très grands : la tête est emboutie comme un
timbre, puis repercée, ciselée, gravée, et qui sont de véri-
tables merveilles. Cette tradition s'est conservée en
Arabie ot dans le nord-ouest de l'Inde, où les portos ont
des bossettes et des bases de heurtoirs construits sur les
modèles laissés par les anciens conquérants portugais.
GLOUAGE (af) ou CLOUEMENT {kloû-man) n. m. Action
ou manière de clouer : Un clodage régulier. Il Répartition
des clous sur un objet.
CLOUCOURDE n. f. Nom vulgaire de l'héliotrope du
Pérou, d'une variété d'anémone appelée encore coque-
lourde, et aussi de l'hépatique cultivée.
Gloud ou GlodOALD (saint), le plus jeûna des fils de
Clodomir, né vers 522, mort à Novientum (auj. Saint-
Cloud) vers 560.
— Encycl. a la mort de Clodomir, roi d'Orléans, ses
trois enfants : Théobald, Gonthaire et Clodoald furent re-
cueillis par leur aïeule, la reine Clotilde; mais Childe-
bert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, convoitant
le royaume de leur frère mort, adressèrent à Clotilde un
message ainsi conçu ; a Envoie-nous les enfants, pour
quo nous les élevions à la royauté. » Joyeuse, Clotilde les
remet au messager en leur disant : « Je croirai n'avoir
pas perdu mon fils, si je vous vois régner à sa place. »
Peu après, elle recevait de la part de Childebert et Clo-
taire un nouvel émissaire, Arcadius, qui lui présenta des
ciseaux et une épée nue. Atterrée, la vieille reine s'écria :
n S'ils ne doivent pas être élevés à la royauté, j'aimo
mieux les voir morts que tondus. " Deux des enfants,
Théobald et Gonthaire, furent poignardés par Clotairo;
Clodoald fut sauvé par des serviteurs fidèles. Dans la suite,
il se coupa les cheveux de ses propres mains, se consacra
à la vie religieuse et fonda dans les environs de Paris, en
un lieu appelé Novientum, un monastère qui prit le nom
do Saint-Clodoald ou Saint-Cloud. — Fête le 7 septembre.
Gloud, Glodulphe ou Flondulphe (saint), évoque
de Metz, né vers C03, mort en 696, fils de saint Arnould. Il
devint ministre du roi d'Austrasio, puis fut élu par le peu-
ple évôquo de Metz en 656. Avant d'entrer dans le clergé,
il avait été marié et avait ou plusieurs enfants. — Fête le
8 juin.
CLOUDET (de) n. m. Nom vulgaire du hibou.
CLOUÉ n. m. Chaussure dans laquelle l'empeigne et la
serntdlo sont réunies, non par une couture, mais i)ar une
clouuro composée do chevilles on cuivre.
GlouÉ (Georges-Charles), marin français, né en 1817,
mort en 1889. Admis à l'Ecole navale en 1832, il servit
avec distinction ot était vice-amiral en 1874. Il prit, en 1878,
le commandement en chef de l'escadre d'évolutions. Mi-
nistre de la marine danslo cabinet Ferry, il garda ce por-
tefeuille de 1880 à 1881. En 1881, Cloué, déjà membre
correspondant du Huroau des longitudes, en fut nommé
membre titulaire. Le il novembre suivant, il céda le porte-
feuille do la marine au capitaine do vaisseau Gougeard.
On lui doit des ouvrages estimés : Itenseignements hy-
drographiques sur la mer d'A zof (ISSG); Pilote de Terre-
Neuve (1870); le Filage de l'huile : son action sur tes bri-
sants de la mer (1887).
CLOUEMENT (kloû-man) n. m. Techn. V. clouage.
" Particiil. Mise en croix do Jésus-Christ : 'Tableau qui
représente le clouiîment. (Peu usité.)
CLOUER V. a. Fixer avec des clous : Cloukr une plan-
che, des ardoises, des tapisseries. \\ Former à l'aido do
clous : Cloukk une caisse.
— Par ext. Fixer solidement commo avec un clou ; tenir
fortement : Clookr son adversaire d'un coup d'êpée. Clodkr
quelqu'un contre un mur. \\ Kondro fixe, immobile, ompé-
chor do remuer : La peur, parfois, clouk Ifs pieds au sol.
— Retenir en un lieu, omi)écherd'on sortir : /.es alfaires
nous CLUUKNT là où nous nous plaisons te moins. Malade
CLOOii dans son lit.
— Fig. Fixer, arrêter, rendre immuable : Clooiîr un
sentiment au cwur. \\ Introduire, mettre,
ajouter : Clouku des épithètcs «».k sub-
stantifs.
— Pop. Clouer le bec à quelqu'un, Lo
réduire au silence.
— Mar. Clouer son pavillon, Lo fixer A
demeure au mût pour qu'il ne piii.sso ni
tomber, ni être amené. (Cela indique la
résolution do combattre jusqu'à la mort).
Cloué, ée, part. nass. du v. Clouer.
— Blaa. So dit du collier d'un chien,
dos fors d'un cheval, du troillissé et do D'arRont h In
toute autre pièce oii il y ados clous d'un "';"'d'ii''"»ljiKn.'iiI(>8
ùmail nartic'ulior. \ lil^cl" di^oùl'."-"
Se Clouer, v. pr. Ktro cloué : Les tôles
des chaudières si: cloubnt à froid. — Par o.\t. S'arrôtor,
se lixer.
— Fig. S'atiai-hor. .s'adounor.
— Anton. Dèclou«r.
Jehaji Clouet.
CLOUAGE — CLOUTIER
CLOUÈRE n. i. Techn. Syn. de cloutière. V. ce mot.
CLOUET (è) n. m. Petit ciseau de for ayant une tête, à
l'usage des tonneliers.
Clouet (Johan.premierdu nom), peintre, né à Bruxelles
dans la première moitié du xv siècle. Il est devenu la
souche dune famille do peintres qui se sont distingués.
Il fut lui-même attaché à la maison du duc de Bourgogne.
GlOUET (Jehan, deuxième du nom), peintre de l'école
française, fils du précédent, né vers 1485, mort en 1545.
Peintre ordinaire de Fran-
çois 1" ot son varlet de
chambre, titre alors fort re-
cherché même par des gentils
hommes, Jehan Clouet, qui
avait substitué à son prénom
celui de " Jehannet », s'est
surtout fait connaître par les
magnifiques portraits du roi,
des princes, des princesses
eft des grands seigneurs de
la cour. De 1524 à 1528, il
f)eignit deux fois le roi. Dans
e premier portrait, qu'on
admire à Florence, où il passe
pour un Holbein, François I"
est à cheval avec son ar-
mure : il est coifTé d'une to-
que noire empanachée. Dans
le second, grand comme na-
ture, il est à mi-corps, de
trois quarts, en pourpoint de
satin gris clair brodé d'or et
avec la même coiffure. Cette peinture légère, d'une rare fi-
nesse, est pleine de charme et de puissance dans sa naïveté.
Glouet (François, troisième du nom), fils du précé-
dent, né vers 1510, mort vers 1572. Il avait à peine trente-
cinq ans quand il succéda à son père, en 1545, dans
la double charge do valet
de chambre et de peintre
ordinaire du roi. Il pei-
gnait, faisait de charman-
tes miniatures et des des-
sins au crayon d'une finesse
exquise. Son œuvre est im-
mense, et, bien qu'il n'ait
signé qu'un très petit nom-
bre de toiles, on reconnaît
aisément son dessin net et
clair, sa noblesse d'allure,
sa finesse de modelé. Au
musée d'Anvers, on admire
de lui un portrait de Fran-
çois II enfant qui doit être
de 1547. C'est un chef-
d'œuvre de distinction et de
simplicité. On admire aussi,
au musée du Louvre, de
beaux portraits d'Elisabeth
d'AutricheetdeCharlesIX. François Clouet.
Le musée de Berlin pos-
sède de François Clouet un beau portrait de François II
ot celui du duc d'Anjou (Henri /jf7), qui comptent parmi
ses chefs-d'œuvre.
Glouet (Louis), chimiste français, membre associé
do l'Académie des sciences, né à Singly, près do Mé-
zières, en 1751, mort en 1801, fut professeur à l'école de
cette dernière villo, et trouva, à l'époiiue de !a Révo-
lution, lo moyen do fabriquer l'acier fondu ou fer forgé.
Ses procédés, pratiipiés dans la manufacture de Daîgny,
dont il devint directeur, permirent aux arsenaux de Douai
et de Metz de fournir les armes nécessaires ù. la défense
nationale. La plupart do ses travaux
sont consignés dans les « Annales
de chimie u et lo «Journal dos mines u.
CLOUEURE (rad. don) n. f. Rivure
de chacun dos anneau.x d'une pièce do
mailles au Xiv" siècle.
-■ Encycl. On entendait par pièce Anneaux à cloueure.
do haute cloueure celle dont les an-
neaux présentaient un rivet A haute tôto rondo, ou grain
d'orge, garantie de belle exécution ot de grande solidité.
La villo de Chambli était ronomntée pour sa labriciiie do
mailles. D'une façon générale, on dit <- clououro do Cham-
bli " i>onr la manufacture ollo-mémo.
CLOUIÈRE n. f. Tochn, V. CLOUTiiiRK.
CLOUTAGE [tof) n. m. Action de fixer le fer à la corne
du pied du cheval, il Cloutage à glace. Désigne los clous, on
forme do crampons, quo Ton intîsrcale au milieu des autres,
par temps do verglas, pour ompficher los chovaux do
glisser.
CLOUTER v. a. Garnir, ornor do clous : Cloijtkb un cof-
fret, une tabatière. Il Clouter un carrosse. Garnir la partie
supérieure, sur tout son contour, de plusieurs rangs do gros
clous bronzés, pour un deuil officiel.
GLOUTÈRE n. f. Petite enclume à l'usage dos cloutiors.
CLOUTERIE {ri) n. f. Commerce ou fabrication dos clous.
Il Usine oi"! l'on fabrique des rlous.
— Encycl. Il existe, on France, deux catégories dis-
tinctes do clouterie mécanique ; la clouterie mécanique
commune, dont les produits s appellent semencr:^. l^issettes,
héquets et cious a anloises , et la clouterie mécanique
extra, dite clouterie façon forgée, qui
imite lo clou fait A la main. Cette seconde
catégorie i-onip rend hvs clous pour chaus-
sure, emballago, nuMiuiserie, etc.; on la
ditVéreiicio do la premiéro |>ar ta forme
do la tète et la tinesso dos liges.
CLOUTIER (ti-é) n. m. Techn. Fabri-
cant un marchand do clous.
— Cioulier d'épingles. Ancien nom dos
épingliors.
— K^cYCL. Archéol. Los corporations
do ctuutnrs furent, au cours dos temps,
obligées d'obéir ù des statuts aussi étroits que ceux dos
autres corps. Au xviii" siècle, encore, tout appionti oui
voulait passor imiitre devait faire lui-même de la rhovillo
clous pointus sans têlo pour lu chaussure, dus •■ clous
CLOUTIÈRE — CLUBIONE
d'un liard i>), et des clous à ardoise. Les cloutiers no
faisaient pas toutes les besognes où s'employaient les
clous, car, au moyen âge, on appelait clouteurs ou doive-
tours les ouvriers qui garnissaient de clous les courroies,
ceiotures, baudriers, etc.
CLOUTIÈRE {ti-èr') n. f. Boîte à compartiments dans la-
quelle on distribue les clous
par catégories de grosseurs.
11 Pièce de fer percée de
trous comme une filière,
dont on se sert pour faire,
à la main, les tètes des clous et des \ is. (Dans ce dernier
sens, on dit aussi clouère, clouiere, cloutère et clou-
VIÈRK.)
CLOUURE n. f. Emploi de clous, il Endroit oii un clou est
enfoncé, il Opération consistant à réunir doux feuilles de
tôle de fer ou de cuivre, au moyen de rivets, il Machine
employée, en chaudronnerie, pour opérer la clouure ou
rivure.
CLOUVC n. m. Variété de cormoran que l'on peut dresser
pour la pèche du poisson de mer.
CLOUVIÈRE n. f. Techn. V. cLOOTiiiRE.
Clouzeaux (Les), comm. de la Vendée, arrond. et
à 7 kil. de La Roche-sur-Yon, sur lo Tinon, sous-affluent
de l'Yon ; 1.237 hab. Ch. de f. Etat. Commerce de grains.
ClOVIO ou KliOVIO (don GiuHo). miniaturiste italien,
né à Grisonne (Croatie) en 1498, mort à Rome en 1578. Attiré
vers les délicatesses de la miniature, il devint de bonne
heure un excellent artiste. Très jeune encore, il fut appelé
à la cour de France et ne revint à Rome qu'après la mort
de Louis XII, qui l'avait comblé de biens et d'honneurs.
Entré plus tard dans les ordres, il fut attaché, en qualité
de chanoine, à la maison d'Alexandre Farnèse. La Biblio-
thèque nationale possède de ce maître les miniatures d'une
psalmodie romaine. On connaît aussi, à Florence, une Dé-
position de la Croix, miniature exquise de couleur. On si-
gnale encore plusieurs portraits de grands personnages,
répandus dans les principales galeries de l'Europe. A la
grâce, à la finesse du pinceau, Clovio joignit la fierté du
aessin et le coloris. Parmi ses meilleurs ouvrages, nous
citerons encore un manuscrit de l'Office de la Vierge,
qu'il orna de peintures pour le duc de Florence : la Pro-
cession du corps de Notre-Seigneur à Rome, et la Fête du
mont Testacio.
GlOVIS I", roi des Francs, né vers 466, mort sans doute
à Paris, à la fin de l'année 511. Il était fils du roi des Francs
Childéric. Il n'était que l'un des chefs saliens ; Grégoire de
Tours nomme, outre Clovis, Ragnacaire. qui commandait à
Cambrai ; deuxfrères de celui-ci, Richard et Rigouin ; Cha-
raric, qui régnait à Thérouanne. Il y avait d'autres chefs
encore, dont les noms ne nous sont pas connus. Clovis en-
tama une lutte contre Syagrius qui, sans titre officiel,
groupait en Gaule les éléments romains. II le vainquit à
Soissons : Syagrius se réfugia à Toulouse; mais Clovis
se le fit livrer par le roi des Wisigoths, Alaric, et le fit
mettre à mort. Il v eut alors substitution de Clovis à
Syagrius dans la domination du nord de la Gaule ro-
maine, plutôt qu'occupation du pays par les Francs. Le
mariage de Clovis avec ClotilJe se place en 493.
Clotilde était fille de Chilpéric et nièce catholique
d'un roi arien, Gondebaud. C'est son influence qui
amena Clovis au christianisme. Grégoire do Tours
rapporte que Clovis se décida sur le champ de ba-
taille de "Tolbiac, oii il vainquit les Alamans (496^.
(V. Tolbiac.) Après sa victoire, le roi franc se ht
baptiser avec trois mille de ses soldats. Cette con-
version amena l'union entre la France et les Gallo-
Romains, et donna aussitôt à Clovis, puis à ses
descendants, une grande supériorité sur les autres
chefs francs. Elle eut une incontestable influence sur
l'extension de sa domination en Gaule.
En 500, Clovis vainquit Gondebaud, roi des Bur-
gTindes, sur les bords de l'Ouche, près de Dijon, et
réduisit les Burgundes à une sorte de vassalité;
puis il attaqua les Wisigoths, qui furent vaincus à
Vouillé, non loin de Poitiers (507). Alaric II y trouva
la mort. Les derniers épisodes du règne font moins
d'honneur au chef barbare : il recourut à une série
d'assassinats pour se débarrasser de tous les petits
chefs francs, de manière à demeurer le maître unique. Il
fut enterré à Paris, dans la basilique des Saints-Apôtres,
qu'il avait fait construire.
Il laissait quatre (ils : Thierry, Clodomir, Childebert et
Clotaire (les trois derniers, fils de clotilde), qui sa parta-
gèrent le royaume. La source pour 1 étude de son rogne
est la CAroni^ue de Grégoire de Tours.
— BiBLiOGB. : Godefroid Kurth, Clo-
vtM (Tours, 1896); l'abbé Ulysse Cheva-
lier, Répertoire des sources historiques
du mouen Age (Paris, 1877) et supplé-
ment (Paris, 1888).
— Iconogr. Il n'existe point d'effigi*»
authentique de Clovis, pas plus que •!-
Clotilde. Mais on trouve des statu-
portant le nom de Clovis â Chartres, a
Corbeil, etc. Le Clovis do Chartres est
des plus remarquables : front plat, ai
cades sourcilières relevées, yeux a
fleurs de tôte, longues joues, nez largo
ment accusé â la base et un peu tom-
bant, droit sur son profil; une bouch(^
largo, ferme, un bas visage carré, «le
longs cheveux ondes, semblent repru
duire lo vrai type do vieux Gaulois.
Une autre statue, qui se voit dans
l'église do Saint-Denis, provient 'ie
Notre-Dame de Corbeil. Alexandre Lr;-
noir l'avait (ait transporter au rausco
des monuments français, ainsi que celle , ,^,^,, ,(,| ,,,
de Clotilde, qui a la mémo origine et (Stâtuenù u caillé-
qui est aujourd hui <lans le mémo lieu, drale de ChartrcB.)
J*es portraits moderne» do Clovis,
sculptés, peints ou gravés, sont des images de nure fan-
taisie. En général, Clovis v est représenté avec la longue
et épaisse clieveliire merovinijicnnc, une barbe abon-
dante et souple, des traita énergiques et une physionomie
martiale. Signalons, notamment, la ric(o/re de Clovis à
Tolbiac, par Ary Schetrer. a ■Versailles; un autre Clovis a
Tolhiac, par Joseph Blanc, au Panthéon.
Plusieurs faits do l'histoire do Clovis, sa victoire à Tol-
Monnaie de Clovis II.
biac, sa conversion, son baptême, etc., sont représentés
dans les belles tapisseries du xv» siècle que possède la
cathédrale de Reims et où est retracée la vie de saint
Rémi : les costumes sont ceux de l'époque où les tapisse-
ries ont été exécutées.
Clovis n, second fils de Dagobert, né en 632, mort
en 656. Il eut en partage la Neustrie et la Bourgogne (638).
Cependant, il no
régna que de nom ;
car ses deux royau-
mes furent gouver-
nés par sa mère
Nantéchilde et par
les maires du pa-
lais Ega, Arcbam-
baud (Erchinoald)
et Flaochat. Dans
un moment de di-
sette, il donna aux
pauvres l'argent qu'il avait dans ses coffres; les chroni-
queurs ne nous l'en dépeignent pas moins comme adonné
au vin et à la dé-
bauche. Il eut de
sonépouse sainte
Bathilde trois
fils : Clotaire,
Childéric et
Thierry.
Clovis ni,
roi de France, fils
de Thierry HT,
né en 682, roi en
691, mort en 695.
Il fut roi de Neustrie et de Bourgogne, roi nominal, sous
la main puissante du maire du palais Pépin d'HéristaJ.
CLOVISSE (du provenç. clauvisso) n. f. Nom, en Pro-
vence, de la venus virginea et do
la venus decussata, coquillages es-
timés et très abondants.
CLOWN (pron. angl. kla-oun' ;
pron. franc, kloun — mot angl.)
n. m. Paysan, rustaud; gros far-
ceur. (Peu us.) Il Personnage gro-
tesque du théâtre anglais ; acteur
qui joue ce personnage : Les
CLOWNS de Skakspeare ont dus
domesticités hautaines (Vacquerie.) il Dans les cirques.
Artiste d'une grande agilité, d'une grande souplesse. (Se
dit surtout des paillasses qui divertissent le public par
leur feinte maladresse, leur bêtise apparente, leurs lazzi.)
— Enctcl. Ce type grotesque nous a été donné par
l'Angleterre, qui l'avait emprunté au gracioso du théâtre
espagnol. Afin d'amuser la foule, il y eut toujours dans
les pièces espagnoles un gracioso ou paysan-bouffon, or-
dinairement domestique du héros. Ce personnage avait
lo droit d'assaillir de ses plaisanteries, non seulement les
acteurs , mais même l'auditoire. Cet usage irrégulier
passa de la scène espagnole sur le théâtre anglais, et
Monnaie de Clovis III.
Clovis!
Hamlet, dans ses instructions aux acteurs, signale cette
licence. Depuis environ un siècle, le clown n'est plus nu
personnage de pièces parlées. C'est un pitre excentrique,
proche parent des jesters et des ininstrels, auxquels il a
emprunté la jocrisserie : un personnage de grande adresse
qui excite le rire par des dislocations et des tours d'équi-
libre bizarres, par des fantaisies abracadabrantes et des
mots d'esprit parfois spirituels. Pas un cirque, un manège
même forain, qui n'ait à son service au moins un ou deux
■'lowns, chargés de varier le spectacle par les intermèdes
entre les exercices équestres.
La France a fourni quelques clowns célèbres, mais le
i-lown est resté une spécialité anglaise, parce qu'il per-
sonnifie ce penchant extraordinaire pour l'excentricité,
iui est un des symptômes de la mélancolie anglo-saxonne.
Les clowns les plus renommés furent: Auriol, Mazurior
et Joa Grimaldi. Après eux, Kemp, Bnswell, Cander. La-
nfiion, Tony Grice. les frères Hanlon-Loe, Billy llaydL-n
et enfin Foolit et Chocolat.
CLOWNERIE !kluun'-ri ou klôn'-rî} n. f. Art, prufcssluii,
plaisanterie, tour de clown.
CLOVÈRE Udo-ièr' ou kloa-ièr' — ào claie, anc. forme de
clnif, panier d'osier) n. f. Panier à huîtres, et qui en coii-
lient vingt-cinq douzaines, n Contenu d'un de ces paniers :
Mauf/t:r une CLOYiÏRiî. » Panier dans lequel on mot un
assoriiment de poissons pour l'usage d'une famille.
Cloyes, cb.'l. de cant. d'Eure-et-Loir, arr. et à 12 kil.
<\o Cliâl.naiKhm, au conilucnt duLoir et duDroué; 2.:i-ii Ii.
{Cloi/sic/is. cnnes.) eu. âo f. Orléans. Fabriques de chaux, do
lan ; tanneries, tuileries. — Le canton a 15 comm. et 12.107 h.
Cloyne, ville d'Irlande (Munster [comté do Cork]);
3.2(jo hab. Kvêclié catholique fondé au vi* siècle par saint
Colman, aujourd'hui évéché do Cloyne-o^Ross ; évéchô
anglican de Cork-Cloyne-et-Ross. Belle cathédrale gotlii-
que; ancienne tour rondo de :iO mètres d'élévation. Aux
environs, exploitation de marbres.
Gluacina. Myth. rom. V. Ci.oacina.
CLUB mot angl. — La vraie prononciation serait ktcub,
et un lo dit quelquefois en français, comme dans Jockey-
70
kleub, Touring-kleub, par exemple ; mais, le plus souvent,
on prononce, à la française, klub) n. m. Réunion où l'on
s'occupe de politique, et, spécialement. Réunion révolu-
tionnaire, démagogique : Club des Jacobins. \\ Cercle de
premier ordre où les gentlemen se réunissent pour jouer,
lire les journaux, jpotmer : Le Jockef/-CL.VB. il Société spor-
tive : Cldb alpin. Tour in g -clvb. il Clubs des rtières {Mot/iers'
Clubs), Institution florissante aux Etats-Unis. Dans ces
clubs d'un genre tout particulier, les mamans se réunis-
sent pour discuter les questions qui concernent l'éduca-
tion de leurs enfants.
— Encycl. Ce qu'on entend, en Angleterre, par club, cor
respond, à peu près et d'une manière générale, à ce que. en
français, on appelle un cercle. Au début, les clubs anglais
étaient simplement dos réunions d'amis, de bons vivants,
3ui se réunissaient, pour boire et manger, à des époques
éterminées,dans une taverne quelconque, mais sans avoir
de local qui leur appartînt en propre. Avec le temps, cette
institution se poliça, devint « respectable » dans le sens
anglais du mot, se transforma en véritable salon, d'où,
cependant, les dames étaient exclues. Les membres du
club eurent un hôtel leur appartenant en propre, avec
salle à manger, bibliothèque, fumoir, chambres à coucher
môme; en sorte que chaque membre pouvait s'y considé-
rer comme chez lui. De bonne heure, on songea à mettre
cette institution au service de la politique. On vit alors
se former deux grandes catégories de clubs : les clubs
politiques, dont tous les membres appartenaient au même
•parti et étaient censés se réunir pour servir la cause de
leur parti ; puis les clubs monda.ms {Society clubs), d'oix
la politique était exclue, et dont le faut était de rapprocher
soit des amis, soit des hommes ayant, en dehors des ques-
tions politiques, les mêmes tendances d'esprit. Parmi les
clubs londoniens politiques les plus célèbres, on cite : le
Carlton club, le Ju7iior Carlton club, le Conservative club,
le Cons lit ut tonal club, représentant tous les quatre la uoli-
tique conservatrice; puis le Reform club, le National Li-
béral club, du parti libéral. Parmi les clubs non politi-
ques, on cite : VAthenêemn et l'Oxford and Camoridge
University club, qui sont surtout littéraires ; puis un certain
nombre de clubs militaires : Arnïi/ a«rf A'ai'i/ club, United
Se7'vice club, etc; enfin, des clubs ouverts â des gens du
munde, à quelque profession qu'ils appartiennent : l'Union
club, le Piccadilbj club, etc. Quelques-uns de ces clubs, tant
politiques que mondains, présentent tout le confort ima-
ginable, et sont de véritables palais. Le club anglais est
une institution trop pratique pour qu'on n'ait pas songé,
à l'étranger, à l'imiter. Mais, on n'y a qu'imparfaitement
réussi.
— En France, au temps de la Révolution, les clubs
politiques (Feuillants, Cordeliers, Girondins, Jacobins, etc.)
n'avaient rien de commun avec les clubs politiques anglais.
Us ressemblaient plutôt à ce qu'on désigne aujourd'hui
sous le nom de comités politiques. Ce n'est pas que leur
rôle n'ait été important ; ce sont eux, au contraire, qui
dirigèrent la politique de la France et lui imprimèrent
même le caractère violent qu'elle eut souvent.
Si le cercle politique, en France, n'est encore que dans
son enfance, par contre, le cercle mondain, imitation du
Society club anglais, y a atteint un degré de prospérité
assez considéraole, mais qui n'atteint pas encore celui de
l'Angleterre. Cependant, des cercles comme le Jockey-club,
le Cercle de la rue Royale, le Cercle de l'Union artistique^
10 Cercle agricole, le Cercle militaire, etc., font assez
bonne figure auprès des grands clubs anglais.
En Autriche, on appelle « clubs » les groupes politiques
du Parlement.
— BiBLioGR. : Hatton, Cluhland, London and provincial
(Londres, 1890, "Virtue/; Alcide Ebray, les Clubs politiques
anglais, dans la " Revue politique et
parlementaire » de janvier 1898.
— Clubs alpins. Club alpin français.
Le Club alpin français (C. A. F.) a été
fondé le 2 avril 1S74 par de Billy, Cé-
zanne et Adolphe Jeanne. Il a été dé-
claré d'utilité publique le 31 mars 18S2.
11 a pour but de faciliter et de propa-
ger la connaissance exacte des monta-
gnes do France et des pays limitrophes.
Il emploie les moyens suivants : excur-
sions, caravanes scolaires, publica-
tions, construction et amélioration des
refuges et sentiers, encouragements
divers, réunions et conférences, créa-
tion de bibliothèques, etc. Le siège du
Club est à Paris; il est représenté dans les départements
par des sections, qui ont une existence locale indépen-
dante. Ses publications principales consistent dans un bul-
letin mensuel et un annuaire illustré. Les sections se ma-
nifestent aussi par des publications spéciales, notamment
la " Revue alpine «, organe de la section lyonnaise.
Clubs alpins étrangers. Parmi les Clulis alpins d'Europe,
citons, par ordre d'importance : le Club alpin allemand-
autricluen {Deutscher und OesleiTeichischer Alpenvereiu),
qui résulte de la fusion de l'ancien Club alpin autrichien
[Oesterreichischer Alpenverein), fondé en 1862, et du Club
alpin allemand {Deutscher Alpenverein)^ fondé en 1869
[cette fusion a été accomplie en 1874]; le Club alpin sué-
dois {Svenska Turis fôreningen), fondé en 1885; lo Club
alpin suisse (S. A. C.) [1893]'; le Club alpin italien [Club
alpino italiano ) [1863] ; le Club alpin norvégien {Den
JS'orske Turisfforening) [1808]; lo Club nouveau alpin au-
trichien {Oesterreichischer Alpcn-Club} [1878]; le Club alpin
anglais {Alpine Club) fl857]; .
le Club alpin ib- Crimée (A'rmi- * '■
iki'fjn dnruugn h'loul"i)[\S9(i];
le Club aljiin licigo, fondé en
1883; etc.
— 7'ounn/7-C/w6.V.ToDRiNG.
CLUBIONE ou CLUBIONA
n. f. (ienre d'arac h n ides
dipneumoncs tubitélaircs, fa-
mille des drassidés, compre-
nant do petites araignées
fauves ou roussàtrcs, tou-
jours claires, vivant dans dos
co(|uos de soie blanche, sous
les écorces, les pierres, etc.
(On connaît une centaine
d'espèces declubionos, dout une dizaine habitent l'Europe;
la clubiono soyeuse est commune dans les jardins.)
Insignes du Club
alpiu français.
Clnbiûiie (nul. tle moltii?).
71
CLUBIQUE adj. Qui a rapport aux clubs ; Les affiliations
CLUHiyUlC.S.
CLUBISTE (liissl'} n. m. Mombro d'un club. Il Porsonno
qui l'rétiuniiû les clubs.
CLUBMAN n. m. Syn. anglais do cldbistk. ii PI. Des
ci.uhmi:n.
CLUDEN (rfi'n') n. m. Antiq. Epéo do théâtre, dont la lamo
rentrait dans lo mancho.
CLUDIFORME (do clou, et do forme) adj. Qui a la fornio
d'un clou. (Se du quelquefois des caractères plus connus
sous lo nom de caractères cuncifonnes.)
Cluentius AviTUS(Aulus), né à Larinum au i" siè-
cle av. J.-C. Il accusa, on 71, son beau-pôre Oppiauicus
d'avoir tvînté de l'ompoisonnor, et obtint une condamnation
ou corrompant les jugos, présidés par C. Junius, qui fut,
pour ce fait, déjjradé parles censeurs, et, dès lors, on dit
un jugement de Junius, pour signilier une sentence inique.
En 66, il fut accuse a son tour par lo dis d'Oppicianus
d'avoir empoisonné co dernier. Cicéron le défendit, et le
fit acquitter. Ce plaidoyer pour Cluentius Avitus est un
des plus forts do Cicéron par le raisonnement, et l'un des
plus curieux par le tableau des mœurs corrompues d'une
partie de la société patricienne à cette époque.
CluGNAT, comm. do la Creuse, arr. et à 11 kilom. de
Boussac, près du Véraux, affl. do la Petite Creuse; 2.109 h.
Vignobles; clouteries. Garderies et Hlatures, moulins.
Commerce de vins. Anciens châteaux aux environs.
CLUGNIE n. f. Bot. Syn. de wormie.
Clugny de Nuys (Jean-Etienne-Bernard), financier
français, né à Dijon on 1729, mort a Paris en 1776. Il rem-
plit les fonctions d'intendant dans plusieurs villes de pro-
vince, et remplaça, en 1776, Turgot comme contrôleur
général des finances. Il établit la Loterie et \a Caisse d'es-
compte, et mourut six mois après sa nomination.
Cluis, comm. de l'Indre, arrond. et à 20 kilom. do La
Châtre, entre la Bouzanno et l'Auzon ; 2.192 hab. Exploi-
tation de minerai do fer; phosphates de chaux. Briquete-
ries, fours à chaux ; commerce do bestiaux, grains et
laines. Eglise romane. Sur un rocher qui domine la Bou-
zanne, ruines du château de Gaucourt.
Glun, bourg d'Angleterre (comté de Salop [Shrop-
shire]), sur la rivière Clun ou Colun, affluent du Terne ;
2.41)0 hab. Ruines d'un château normand.
CLUNACULUM {lom' — du lat. dunes, derrière) n. m.
Antiq. rom. Sorte de poignard
que certains soldats portaient
attaché par derrière, au-dessous
des reins. ]| Couteau dont se ser-
vaient les sacrificateurs pour
mettre à nu les entradles de la
victime.
Soldat armé du
clunaculum.
CLONEAU (no) n. m. Bot. Nom
vulgaire de l'amanite ou agaric
élevé. Il On l'appelle aussi clu-
SKAD, et ÈCLDSEAU.
Clunes, ville d'Australie (Vic-
toria [comté de Talbol]), sur le
Deep Creek; 3.215 hab. Centre
minier. Là fut constatée pour la
première fois, en 1850, l'existence de l'or dans la province.
CLUNÉSIE (du lat. clunes, fesse) n. f. Abcès à la fesse.
Il Phlegmon à l'anus. (Vieux.)
Clunia, ville de l'Espagne ancienne (Tarraconaise),
dans le pays des Arevaccs. Victoire des Vaccéens sur
Metellns Nepos, en 98 av. J.-C.
CLUNIPÈDC (du lat. clunes, nis, fesse, et pes, pcdis, pied)
n.m. Nom donné aux oiseaux qui ont, comme les plongeons,
les pieds placés en arrière du corps.
CLUNISIEN, ENNB {zi-in, en) adj. Qui a rapport à l'or-
dre de Cluuy, a ses monuments : les architectes cLtJ.Ni-
SIENS.
CLUNISTE (nissf) n. m. Religieux de l'ordre do Clunv.
CLUNY(lat. C/u«/acum),ch.-l.decant.do Saône-et-Loire,
arr. et à 23 kilom. de Mâcon, sur la (irosno ; 4.273 hab.
(Clunisois, oises.) Ch. de f. P.-L.-M. Important marche do
bétail, bœufs, porcs; élevage des
chevaux, haras. Dans la vallée do
la Grosne, beaux pâturages, où l'on
élève les bœufs blancs du Charolais,
souvent croisés avec la race de
Salers, pour leur donner plus do
résistance. Plateaux du Charolais à
l'ouest, coteaux du Mâconnaisâ l'est,
plantés do vignobles, do vergers,
couronnés de bois. La ville doit son
origine à la célèbre abbaye béné-
dictine de Cluny (v. plus loin), dont
les bâtiments ont été transformés
en écolo. Outre son abbaye, Cluny
possède do nombreux monuments
historiques -. les deux paroisses Notre-Dame, église go-
thique du xiv siècle, et Saint-Marcel (xu' s.), avec un
beau clocher roman. Quelques maisons romanes do Cluny»
sont justement réputées. L'hépital conserve doux statues
avec bas-reliefs, do provenanco italienne, et qui devaient
faire partie du mausolée que lo cardinal do Bouillon, abbé
do Cluny, grand aumônier do Louis XIV, voulait élever â
la mémoire do sos parents. En 1865, a été fondée à Clunv
une écolo normale destinée à former des maîtres pour
l'onsoignoment spécial des lycées et dos collèges, pour
certaines parties do l'onsoignoment des écoles normales
ot pour la direction dos grandes écoles communales.
Cotte écolo a été remplacée par uno ilcole professionnelle.
(V. EcoLii.) — Le canton a 25 comm. ot 15.392 hab.
Cluny (point un). On nomme amsi : 1" uno sorte de
dentelle mécanicpio que l'on emploie pour la confection
des bonnets ot autres cuilfuros do femmes ; 2» un tulle
grossier de coton, (jue l'on trouve dans lo commerce sous
forme do bandes do 10 centimètres environ do hauteur.
Cluny 'AunAYiî nu). Los troubles et les désastres cau-
s'-s par los invasions dos Normands avaient rendu néccs-
sniro, en Franco, une réfurnio générale do l'ordre do
Saint-Monolt. Elle fut accomplie â Cluiiy. En 910, tîuil-
laumo, duc d'Aquitaine, fonda dans co lieu, alors désurk,
Armes do Cluoy.
un monastère destiné â être le contre ot lo modèle d'une
congrégation do bénédictins réformés. Lo premier abbé
en fut saint Bernon. Son successeur, saint Odon, établit
les règlements connus sous le nom do . Coutumes de
Cluny II, oui ne furent rédigés qu'au XI" siècle. La morti-
lication, l'obéissance ot lo silence, lo travail manuel,
l'étudo des lettres sacrées ot profanes, l'hospitalité envers
les étrangers en étaient les principalos prescriptions.
Sous les .successeurs d'Odon : Aymard, Mayeul, Odilon,
tous honorés comme saints, Cluuy jota un grand éclat
par lo spectacle do ses vertus ot la renommée de son sa-
voir; un grand nombre de monastères se soumirent à sa
direction, ot son abbé fut appelé l'arclii-nl)bé. C'est sous
le gouvernement de saint Hugues (1049-1109) que la gloire
de la congrégation de Cluny parvint à son apogée. Trou-
blée un moment par lo règne orageux de l'abhé Pons
(1109-1122), la paix fut rendue au monastère par Pierre
le Vénérable, 1 ami et aussi l'adversaire courtois de saint
Bernard (1122-1156). Déjà, pendant lo x- et le xi" siècle,
Cluny avait été le foyer le plus actif, non seulement de
la vie monastique, mais de l'esprit
chrétien. De son sein sortirent saint
Grégoire VII et ses plus zélés collabo-
rateurs dans l'œuvre de la réforme du
clergé séculier, les papes Urbain II et
Pascal XI, une foule de cardinaux et
d'évéques. Dans ses immenses posses-
sions, les terres incultes devenaient
fertiles, les marais étaient desséchés,
les huttes misérables des paysans se
transformaient en maisons. Sa biblio-
thèque était l'asile de la littérature an-
tique et des écrits des Pères. Aussi les
papes se plaisaient-ilsà répandre leurs
faveurs sur cet illustre monastère.
Agapet II le déclara exempt à jamais
de toute juridiction épiscopale ; Gé-
lase II donna à son abbé le rang de
cardinal. Les rois de France le prirent
sous leur protection; tous les princes
de la chrétienté le comblèrent de leurs
bienfaits. L'abbé saint Hugues put, en
vingt années, construire une église,
chef-d'œuvre de l'architecture romane,
qui fut pendant longtemps le plus
vaste édifice de la chrétienté, et dont
l'étendue ne fut dépassée que par Saint-
Pierre de Rome. Telles étaient les proportions des bâti-
ments claustraux qu'en 1245 le pape Innocent IV, douze
cardinaux, un grand nombre d'évéques et d'abbés, saint
Louis et sa cour, l'empereur de Constantinople, Beaudoin,
et une foule de seigneurs purent v recevoir l'hospitalité'
sans troubler aucunement le recueiflomont des quatre cents
moines qui y menaient la vie religieuse. La décadence do
Cluny commença avec le xiv siècle. L'abbaye, tombée en
commende, fut trop souvent troublée par les compétitions
et les discordes intestines. Jean de Bourbon , qui construisit
à Paris l'hôtel de Cluny. en 1458, tenta une réforme, restée
à peu près sans résultats. Les Guises, qui devinrent les
maîtres du monastère, y ajoutèrent de nouveaux bâti-
ments, mais ne firent rien pour y réveiller l'antique fer-
veur. Il fut pillé, en 1562, par les calvinistes, et sa riche
bibliothèque dispersée. Fermée en 1789, l'abbaye fut
abandonnée sous le Directoire et le Consulat, à des spé-
culateurs qui la démolirent en grande partie, sans épar-
gner sa superbe église. Il n'en reste aujourd'hui qii une
chapelle construite par Jean de Bourbon, quelques arcades
ogivales, un des logis abbatiaux et les deux pavillons
élevés par les Guises.
— BiBLioGR.: Lorain, Essai historique sur labbaue de
C/uny (Dijon, 1839). "^
Cluny (collège de), collège fondé on 1269 par Yves de
Vergy, abbé do Cluny, et situé près de la Sorbonno. Los
jeunes religieux de l'ordre y venaient achever leurs
études do théologie. II fut supprimé par la Révolution et,
jusque vers 1815, il servit d'atelier au peintre David.
Cluny (mdsée de l'hôtkl de), musée d'antiquités na-
tionales situé à Paris, boulevard Saint-Germain et boule-
vard Saint-Michel. Il comprend los ruines du palais nommé
communément les Thermes de Julien (v. Thermes) et l'an-
cien hôtel do Cluny. L'hôtel de Cluny fut construit vers
le milieu du xiv siècle, par Pierre de Chaslus, abbé do
Cluny, et entièrement réédilié par Jacques d'Amboiso,
frère du ministre do Louis XII, dans los dernières années
du xv» siècle. L'hôtel do Cluny appartient, par son stylo,
à 1 époque de transition, et participe do l'art ogival et du
style de la Renaissance.
En 1790, il devint propriété nationale, fut vendu, ot resta
propriété particulière jusqu'en 1836. A cetto époque, il
CLUBIQUK - CLUSERET
ments, meubles et objets d'art du moyen âge et de la
Renaissance. Il so trouve, cependant, des objets très re-
marquables des époques antérieures, ainsi que du xvi' au
xviii" siècle.
Cluny (théâtre de). Construit à Paris , boulevard
Saint-Germain, en 1863, pour être une .salle de concerts,
Il s ouvrit en janvier 1864, sous le nom d'Athénée musical;
mais, presque aussitôt, il fut transformé en salle de spec-
tacle ot fut appelé, en novembre 1864, théâtre .Saint-Gor-
main. On y joua lo vaudeville, l'opérette, le drame, sous
les directions do Gérault, Moniot, Bartholy, Godard qui
ne purent y attirer lo public. Larochelle l'acheta, lo rou-
vrit en 1866, lui donna le nom de . théâtre do Cluny . , qu il
a conservé depuis, et le quitta en 1871. Après lui, Pournin
et en 1886, Derembourg et Léon Marx en prireat la direc-
tion, que ce dernier a gardée seul depuis 1888. Le théâtre
joue le vaudeville, l'opéretto et surtout la comédie boulTo.
CLUPE n. f. Nom scientifique des poissons du genre
hareng, ii Terme général par lequel on entend tous les
Muaâo de Cluny,
appartenait à Du Sommerard, consoillor à la Cour dos
comptes, qui y avait installé sa précieuse collection d'ob-
jets du moyen fige et do la Renaissance. A sa mort, arri-
vée en 1812, la ville do Paris aciioia l'hôtel et lo musée,
et les céda à l'Etat l'année suivante, avec los ruiuos ro-
maines des Thermes do Julien.
Lo muséo souvrit on 1814. Depuis, dos annexes ont été
ajoutéos. Ln musée ostprincipalomout consacré aux mono-
Abbaye de Cluny (au xvme s.).
poissons du groupe des chipes, de la famille des clupéidés.
— E.NXTCL. Les principales formes comestibles sont les
harengs, les melettes (dont le sprat), les harengules (mar-
cotte ou blanquette), les sardinelles. les aloses (dont fait
partie la sardinei et les anchois; l'anchois de Norvège
est un sprat, melelta vulfiaris ou sprattus; l'anchois Se
Desmarest,la sardinella auriculata.
CLUPÉIDÉS n. m. pi. Famille de poissons physo-
stomes abdominaux, comprenant les harengs, les anchois,
les aloses, les élops, etc., toutes formes à corps com-
primé, couvert de grandes écailles minces, à appareil
operculaire complet, à nageoire dorsale non prolongée,
à anale très longue. — Un clcpéidé.
— Encîcl. Les clupéidés comptent parmi les poissons
les plus utiles pour l'alimentation ; répandus dans les eaux
douces et salées, ils voyagent souvent par bancs composés
d innombrables individus qui quittent les grands fonds pour
frayer dans le voisinage des côtes. Les clupéidés ont des
représentants dans toutes les mers du globe ; ils abondent
surtout dans l'hémisphère boréal
CLOPÉOÎDE (de dupe, ot du gr. eidos, aspect) adj. Qui
ressemble à une clupo, à un hareng.
Clusaz (La), comm. de la Haute-Savoie, arrond. et à
22 kilom. d'Annecy, au-dessus du confluent du Nant de
Fernuy avec le Nom, affluent du Fier, près du col des
Aravis; i.002 hab. Carrières do molasse. Bois; fromages.
Close-ET-MIJOUX (La\ comm. du Doubs, arrond. ot
à 4 kilom. de Pontarlicr, sur lo Doubs, dans une cluso
étroite, non loin des forts do Joux et de Larmont ; 920 h.
Fabriques do chaux hydraulique et d'absinthe ; scieries.
CLUSE Iktuz' — mot du patois jurassien) n. f. Coupure
transversale dans los rides parallèles ou plis synclinaux
des ch.iines de montagnes.
— Encvcl. Ces coupures, presque toujours dues à dos
dislocations, soutirés nettes dans le Jura (défilés du Doubs
à Pont-de-Roido, et du Rhône à Bollogarde). Mais elles
existent plus ou moins déformées par les eaux courantes
dans toutes les chaînes do moniagnos (vallées alpestres du
Rhône en aval do Martigny, du Rhin en aval do Coiro, do
l'Adige on aval do son confluent avec l'Eisach, du Danube
aux Portes do Fer, do l'Indus ot du Brahmapoutre à la
traversée do l'Himalaya, du Yang-Tso-Kiang dans les
Alpes du Yun-Nan). Elles sont, en général, pittoresques,
surtout (^uand un barrage y accumule les eaux en lao
(lacs de Nantua, do Cômo, ilajcur, de Thun, d'Uri). Moins
larges, moins riches et moins habitées que los vallées
longitudinales, elles servent souvent do voie naturelle do
communication entre ces dernières (le chemin do fer trans-
alpin du Bronucr utilise la grande cluso do l'Adige ot do
l'Eisach).
CLUSE interj. Cri par lequel lo fauconnier excite les
chiens do chasse, chargés d'aider le faucon pour faire sor-
tir la pièce do gibier réfugiée dans un buisson après avoir
été poursuivie par l'oiseau : Cluse I clusk !
CLUSEAU (zo) a. m. Bot. V.chineau.
CLUSER v. a. Exciter on criant • cluso ■ : Clcsbb le»
cliieus. i| Ctuser la pièce de tjibier. Exciter les chiens, ou
criant cluse, à la faire sortir du buisson.
CluSERET iGusiave-Paiil),oriicior et homme politiquo
français, né à Paris on 1823, mort près d'Hvères en 1900.
Il entra à Saint-Cyr, fut promu, en 185.'., ail grade do ca-
pitaine, cl .piilla peu après l'armée. Il iirit part, en 1860,
conmio colonel. A roxpédiiion do Garibaldi dans los IVu.v-
Sicilcs, et, en 1862, conimo général des armées du Nord,
à la guerre do Sécession. Eu 1867, il passa en France,
s affilia à rliilernaliuiuile et chercha, pondant la guerre,
â amener à Lyon ol à .Marseille un uiouvenlont iusurroc-
tionnol. Revenu à Pans, nommé membro do la Commiino,
délégué par elle à la Guerre, puis destitué, il vécut on evil
après 1871, revint on Franco on 1881, oi ohiint des élec-
teurs do Toulon un siège législatif (1898). Il a publié, oa
1887, deux vuliimo» do .uémorroj.
CLUSES — CLYTIOS
Cluses, ch.-l. de cant. de la Haute-Savoie, arrond. et à
14 kiloni. de Bonneville, au pied de la montagne de Châtil-
lon et au débouché d'un détilé de l'Arve, dans la vallée de
Bonneville : 2.403 hab. [Clusiens, emtes.) Cb. def. P.-L.-M.
Ecole nationale et fabrication d'horloeerie; fabrication
de chaussures. Eglise du xvi" siècle. Cluses a été incen-
diée en 1844 et reconstruite depuis. Aux environs, au-des-
sus du hameau de Balme, grotte de ce nom. — Le canton
a 10 comm. et 10.358 hab.
CLUSIACÉES n. f. pi. Famille de plantes dicotylédones,
ayant pour type le genre clusie ou clusier. — Utie cldsia-
CÉE. Syn. deGUTTXFKRES. GUTTIERS.
— Encycl. La famille des clusiacées comprend des arbres
et des arbrisseaux à feuilles coriaces et persistantes. Les
fleurs sont disposées en grappes axillaires ou en panicules
terminales. Le fruit est une capsule ou une drupe sèche
et dure en dehors, molle et charnue au dedans.
Cotte famille a des affinités avec les théacêes et les
hypéricinées. Les clusiacées habitent les régions tropi-
cales d'Amérique, d'Asie et d'Afrique. Presque toutes con-
tiennent un suc propre, laiteux, jaunâtre, qui, par la dessic-
cation, donne une gomme-résine jaune ou brune, plus ou
moins acre, drastique et purgative. La gomme-gutle en
offre un exemple bien connu.
CLUSIANTHÈME n. m. Bot. Syn. de garcinie.
CLUSIE {zî) ou CLUSIER {zi-é [de Léciuse. botan. franc.]!
n. m. Genre type de la famille des clusiacées et do la tribu
des clusiers, renfermant des arbres ou des arbustes, à latex
jaune gummo-rèsineux, des régions tropicales des deux
Amériques.
— Encycl. Plusieurs clusiers vivent en parasites sur
d'autres arbres. Tel est, entre autres, le clusier rose {du-
siarosea) qui croît aux Antilles. Il atteint environ lOmètres
de hauteur ; sa graine se lixe sur l'écorce des arbres voi-
sins; en se développant, il les étreint de ses racines et
finit par les faire périr. On emploie sa résine pour panser
les plaies des chevaux ; on sen sert aussi en guise de gou-
dron pour les bateaux.
CLUSIÉES n. f. pi. Bot. Tribu de la famille des clusiacées,
ayant pour type le genre clusie. — Une clcsiée.
CLUSIELIX (zi-èV) D. f. Genre de clusiacées, dont la seule
espèce cunnue est un arbuste de la Nouvelle-Grenade.
CLUSIOPHYLLE n. m. Bot. Syn. de cunurie.
Clusium, ville de l'Italie ancienne (Etrurie), capitale
des Etais de Porsenna ; auj. Chiusi.
Clusius, surnom de Janus, à Rome, lorsque son tem-
ple était fermé, c'est-à-dire en temps de paix.
Glusone, rivière de l'Italie continentale, affluent du
Pô, qui sort des .\lpes près du mont Genèvre et passe à
Fenestrelle, près de Pigoerol.
Glusone, ville d'Italie (Lombardie [prov. de Ber-
game];, dans le val Seriana, près du Serio ; 4.000 hab.
Forges, tuileries, papeteries. — Ch.-I. d'un circondario
peuplé de 60.000 hab.
Clussais. comm. des Deux-Sèvres, arr. et à 18 kilom.
de Melle ; 1.352 hab. Minerai de fer, chaux.
CLUTE n. f. Houille belge de qualité inférieure.
GluthA, fleuve côtier de la Nouvelle-Zélande. (V. Mo-
LYNEux-, — Nom d'un comté de la Nouvelle-Zélande (île du
Sud [prov. d'OtagOj), peuple de 6.440 hab. Ch.-l. Balclutha.
CLUTHALTTE {de Clutha, anc. nom de la Clyde, et de
lithos. pierre) n. h Silicate hydraté naturel d'alumine, de
la série des zéolites. Variété d'analcime.
GLUTIE ou CLUYTIE [si — do Cluyt, botan. hoUand.. en
lat. Clutis) n. m. Genre d'euphorbiacées, tribu des jatro-
phées, renfermant des plantes frutescentes do l'Afrique
australe et de l'Orient. (Certaines espèces sont cultivées
en serre ; tel est le cluytia pulclîella, dont les pieds fe-
melles sont particulièrement recherchés.)
Cluvier (Philippe), appelé aussi Cluwer, Cluver
(en lat. Cluverius), géographe et antiquaire allemand, né
à Dantzig en 1580, mort à Leyde en 1623. Il apprit en
Pologne Ta langue de ce pays et étudia la jurisprudence à
Leyde. Cédant ensuite à son penchant, il se livra, sur le
conseil de Scaliger, aux études historiques et géogra-
phiques. Cluvier, après une vie assez aventureuse, se fixa
détiuitivement en Hollande en 1616. Ses ouvrages les plus
connus sont la Germania anliqua (I6l6); l'Introduction à
la géographie f/énértile, ancienne et 7)wderne {1629), premier
essai d'un traité systématique de la géographie historique
et politique ; Sicilia' antiqua; libri Jl, Sardinia et Corsica
antiqux {IGia) ; Itatia antiqua {IG2A). [Ces deux derniers
ouvrages ont été publiés par les soins do Daniel Heinsc.]
GluySEN, bourg de Belgique (prov. do Flandre orient.),
arrond. adniin. d'EecIoo, arrond. judic. de Gand, près du
canal de Gand à. Terneuze ; 1.535 hab.
ClUYT (Théodore-Auger) [en lat. Clutius]^ botaniste
hollandais du xvi' siècle, devint directeur du jardin bota-
nique de Leyde, dont il lit un des plus beaux de l'Europe.
On a de lui un ouvrage sur l'histoire naturelle et les pro-
priétés des abeilles (Leyde, 1598). — Son fils, le botaniste
AcoFB Cluyt, fit de longs voyages en Europe (;t en
Afrique, et devint directeur du jardin do Leyde. On lui
doit, entre autres ouvrages : l'Art d'emballer et d'envoyer
au loin le» arbres, les plantes, les fruits et les graines
(Amsterdam, 1631, on liollandaisj, lo premier écnt do ce
genre qui ait été publié.
CLUYTIE n. f. Bot. V. cldtik.
CLUZELLE {zéV -— de iJucluzeau, botan. franc.) n. f.
Genre d'algues micro.scopiques, formé aux dépens des pal-
melles, et comprenant une seule espèce, qui croît dans les
eaux douces.
GlwTD, fleuve c6tier de la Grando-Brotagno (pays de
Oallesj. qui scjciio dans la mer d'Irlande, après un cours
de 55 kilom. Sa vallée est la plus belle du pays de Galles.
Glwydd, vallon d'Ausiralio {Nouvelle-Galles du Sud),
dans la vallée de Lithgow. Là fut découvert pour la pre-
mière fois, en 1841, de l'or en Australie.
CLYBATI8 (N'm) n. m. Genre de composées, voisin des
irixih. renfcnnant des herbes vivaccs qui habitent lo Chili.
Clyde. ville des P^tais-Unis (Etat de New- York), sur
le Grand Canal; 2.030 hab. Verrerie.
GlydE, fl''uvo cAticr d'KcossQ qui coule dans l'ouest
des J..owlauds et fio jcito (iaus lo canal du Nord par un
Clyinène.
estuaire ou « firth » très profond. Courte (150 kilom. envi-
ron), mais très régulière de débit, cette rivière est cana-
lisée, reliée par des voies d'eau et de fer à Edimbourg et
à Leith sur l'estuaire du Forth, et se trouve ainsi être le
centre d'activité des riches Pays-Bas d'Ecosse ; elle arrose
Glasgow, un des premiers ports de la Grande-Bretagne.
Clyde (golfe de la), nom donné à l'estuaire de la
Clyde et au bras de mer où il aboutit, entre l'île d'Arran
et l'Ecosse. Profond, contourné etdigité, parsemé d'îles,
fermé de berges abruptes, il est un des plus beaux » firths »
écossais, que leurs formes et leur origine glaciaire rap-
prochent des tiords.
Clyde, rivière de la Nouvelle-Galles du Sud (^Austra-
lie), qui descend des montagnes Bleues au Pacifique, au
S. de Botany-Bay.
Glydebank, ville d'Ecosse (comté de Dumbarton), sur
la Clyde; 10.590 hab. C'était, en 1S81, un village do
1.635 'hab. Le village voisin de Kilpatrick serait, d'après
la tradition, le heu de naissance de saint Patrick, patron
do l'Irlande.
CLYDESDALE (rféss) adj. EcoD. rur. Se dît d'une race
de chevaux que l'on trouve particulièrement dans la
vallée de la Clyde en Ecosse.
— n. m. Cheval ou jument de cette race : Un beau cly-
DESDALE.
— Encycl. Cette race, belle et forte, est employée, en
Ecosse, à de nombreux croisements. V. cheval (planche).
Clydesdale, Etat de l'Ecosse,
au moyen âge. V. Strathclwyd.
CLYMÈNE n. f. Genre d'anné-
lides chétopodes, famille des mal-
danidés, comprenant des vers cylin-
driques, grêles, renflés un peu au
milieu, vivant dans un tube mem-
braneux ouvert aux deux bouts.
[Les clymènes, dont on connaît
quelques espèces, habitent en di-
verses mers. Citons la clymene am-
phistoma (mer Rouge); la clymene
uranthus (océan Atlantique) ; la cly-
mene lumbricolis (Groenland).]
Clymene. Myth. gr. Nymphe
de Tîle de Sériphe, qui, avec Dic-
tys, recueillit Persée et Danaé
poussés par les flots. (Elle avait un
autel à Athènes.) — Fille de Crétée,
roi de Crète. (Nauplios, chargé do
la couduire en pays étranger,
l'épousa et la rendit mère de Pala-
mède et d'CEax.) — Une des trois
Minyades changées en oiseaux, sui-
vant Ovide. (D'après diverses légendes, elle fut la mère
d'Atalante, d'Ipbiclos, d'Alcimédé, de Pasiphaé.) — Océa-
nido, épouse de Japet et mère d'Atlas, de Ménéthos, de
Promôtliée et d'Epiméthée. — Nymphe, mère de Thési-
mène, qu'elle eut de Parthénopée. — Une des filles de Nérée
et de Doris. — Confidente d'Hélène, qu'elle suivit à Troie.
(Après la prise de cette ville, elle devint la captive d'Aca-
mas. Elle figurait dans la Lesché de Delphes.)
Clymene, n. f. Planète tôlescopique, n» 104, décou-
verte en 1808, par Watson.
CLYMÉNIDÉS n. m. pi. Famille d'anuélides polychè-
tes tubicoles, comprenant les clymènes, praxilles, léio-
céphales, maldanes, et autres genres caractérisés par leur
forme cylindrique, et leur corps divisé en doux ou trois
régions. (Les clyménidés sont des vers marins, vivant
dans de longs tubes sablonneux; leurs larves singulières
ont été décrites sous le nom do 7}ntraria.) — Un clymé-
NIDÉ.
GLYMÉNIE (7Û) ou CLYMENIA {mé) n. f. Genre de mollus-
ques céphalopodes dibranchiaux, famille des ammonitidés,
comprenant des coquilles discoïdes , à tours continus, à
siphon étroit situé en dedans ou sur lo dos. (On connaît une
quarantaine d'espèces de clyménies, propres aux terrians
dévoniens do l'Angleterre et do l'Allemagne.)
GlymÉNOS. Myth. gr. Roi d'Arcadie. (V. CLiMÏiNE.)
— Roi d'Orchomène. (Il fut tué d'un coup de pierre par
un Thébain, pendant une fête en l'honneur de Poséidon
Oncheste. Sa mort fut vengée par son fils Erginos.) — Fils
de Phoronée. (Il érigea avec sa sœur Chthonia un temple
à Aphrodite Chthonienne et reçut les honneurs divins.)
— Fils de Cardis et descendant do l'Hèraklès Idéen. (Cin-
((uante ans après le déluge de Deucalion, il vint de Crète
â Elis et y rétablit les jeux publics.)— Fils du Soleil et père
de Phaéton, qu'il eut de l'Océanide Mérope. — Compagnon
de Phinée. (Aux noces de Persée, il tua Oditès, serviteur
de Ccphée.) — Fils d'Œnée, roi do Calydon.
CLYPE, CLYPEUS n. m. Antiq. rom. V. clipkus.
CLYPÉAGÉ, ÉE (du lat. clypeus, bouclier) adj. Hist. nat.
Qui a lu lurnie d'un bouclier, il Ou dit mieux clypéiforme.
CLYPÉAIRE n. f. Bot. Syn. do adènanthère.
CLYPEASTER {pé-a-stèr') n. m. Genre d'oursins, type de
la tribu des clypéastrinés, compre-
nant des formes ù. test épais, pcn-
tagonal, et dout les nombreuses
espèces sont répandues dans les
mers chaudes, ou fossiles dans
les formations tertiaires. [Les
clypeasters sont les plus grands
oursins connus. Citons lo cb/pea-
ster rosaceus (mer des Antilles);
lo clypeaster yEgyptiacus (sa-
bles miocènes des pyramides do
Gizeh).]
CLYPÉASTRIDÉS(.«/n)n.m.pl.
Famille d'oursins clypéastroides,
comprenant ceux qui ont uiio
forme pentagonale avec la rosette ambulacraire très large.
tRépandus en diverses mers, les clypéastridés apparais-
.sent à l'époque tertiaire; on les subdivise en trois tribus :
fibularinés, clypéastrinés, layaninés.) — Un clypéastkide.
CLYPÉASTRIFORME adj. Bot. Syn. de clypéiforme.
CLYPÉASTRINÉS {stri) n. m. pi. Tribu d'oursins cly-
péa.Htvo(dcs, famille des clypéastridés, renfermant les ciy-
pcnstcr et echinanthus, genres caractérisés par leur test
large, de grande taille, à grands pétales, à. buucho dont
Clypeaster.
72
les mâchoires sont montées sur des auricules. — Un clt-
FH.VSTRINÉ.
CLYPÉASTROIDES [stro] n. m. pi. Ordre d'oursins, com-
prenant des formes plates, irréguliêres, aplaties, ayant la
bouche toujours placée au cenrre, et l'anus près d un des
bords, la rosette d'ambulacres à cinq pétales. (Les cly-
péastroides se divisent en deux familles : clypéastridés, et
scutellidés.) — Un clypéastroïde.
CLYPÉE n. f. Bot. Syn. de Stéphanie.
CLYPÉIFORME (du lat. clypeus, bouclier, et de forme)
adj. yui est en forme de bouclier; qui porte quelque or-
gane affectant la forme d'un bouclier : Le stigmate cly-
péiforme du pavot. Il On dit aussi clypéastrikorme.
CLYPÉOLE n. f. Genre de crucifères isatidées, renfer-
mant des plantes herbacées do l'Europe moyenne et mé-
ridionale, l'Asie et l'Afrique méditerranéennes.
CLYPEOSPH^RIA {sfé) n. m. Genre de champignons
pyrénomycètes, voisin des splueria. [On en connaît deux
espèces (chjpeospli.rrîa et limitata), viyant en parasites sur
diverses plantes : ronces, cormiers, etc.]
CLYPIDELLE ou CLYPIDELLA {dèl) n . f . Section du genre
fissurelle (mollusques gastéropodes),
comprenant les tormes à pied très
grand, épais, à coquille ovale, scuti-
forme, rugueuse, à bord antérieur un
peu tronqué. [L'espèce type est la
fissurelle pustule {clypidella pustula).]
V. fissdrklle.
CLYSMIEN, ENNE {smi-in, en' — du gr.
A7»s/»o5. lavage, inondation) adj. Qui aéto
travaillé par les eaux ; Terrain vi.\'5mies.
CLYSO-INJECTEUR {zo,jèk — du gr.
klusis, action de laver, et de injecteur)
n. m. Clysoir pour injections.
CLYSOIR {zo-ar — du gr. klusis, ao- Clysoir.
tion de laver) n. m. Tuyau de faible
section, que terminait une canule, et que l'on employait
autrefois pour prendre des lavements ou des injections.
ClysONYMOS. Myth. gr. Fils d'Amphidamas. (Il fut
tué en jouant par Patrocle, qui se réfugia chez Pelée.)
CLYSOPOMPE (du gr. klusis, action de laver, et de
poiiijie) n. m. Sorte de clysoir
perfectionné, muni dune pe-
tite pompe aspirante et fou-
lante, au moyen de laquelle
on obtient un jet continu du
liquide. V. irrigatedr.
CLYSSE n. m. Liqueur acide,
q^u'on obtenait par la distilla-
tion siini Itanée de l'antimoine,
du nitre et du soufre, ou par
la détonation du nitre avec di-
verses substances et la con-
densation des vapeurs qui en
résultaient.
CLYSTÈRE {stèr' — gr. klu- Clysopompe.
stêr, seringue) n. m. Lavement,
injection pratiquée par le fondement; Prejjrfre un clystère.
— Syn. Clystère, lavement, remède. Clystère a été
d'abord lo premier mot adopté par les médecins ; lave-
ment était le terme vulgaire. Aujourd'hui, il est à peu
près le seul usité ; clystère ne s'emploie guère que par
plaisanterie. Sous Louis XIV, la pudibonderie avait donné
le mot remède comme synonyme aux deux premiers.
CLYSTÉRISATION [sté, za-si-on) n. f. Action de clysté-
risor. (Peu usité, et seulement dans le style burlesque.)
CLYSTÉRISER {sté~ri-zé) V. a. Par plaisanterie, Donner
un clystiTC.
ClytemneSTRE {tèm'-nèsstr'). Myth. gr. Fille de Tyn-
dare, roi de Sparte, et de Léda. (Elle était sœur d'Hélèuo,
do Castor et de Pollux. Elle épousa Agamemnon, dont elle
eut plusieurs enfants : Oreste, Electre, Iphigénie, Chry-
sothémis. Elle ne pardonna point à Agamemnon le sacri-
fice d'Iphigénie. Pendant la guerre de "Troie, elle noua une
liaison adultère avec Egisthe. Quand Agamemnon revint
avec Cassandre, Clytemnestre et Egisthe l'égorgèrent
dans son bain. Ils furent tués, plus tard, par Oreste.)
Clytemnestre {tèm'-nèsslr) n. f . planète télescopique,
n" 17'.', découverte en 1817, parAVatson.
GlyTIADES ou Clytides. Antiq. gr. Une des trois fa-
milles d'Elide, où se recrutaient les célèores devins d'Olym-
pie. (Les Clytiades prétendaient descendre de Clytios, ù\s
d'Alcméon.)— Une Clytiade ou Clytide.
CLYTIE ou CLYTIA n. f. Genre d'insectes diptères
brachycères, famille des muscidés. comprenant des tachi-
naires, à antennes courtes munies d'une grande soie, à tête
large, à face nue. (Les clyties sont de taille moyenne;
on en connaît sept ou huit espèces d'Europe. Une des plus
communes est la clytia peltucens , d'un nrun roux doré
avec la face argentée ; on la trouve, en été, sur les embel-
li fères.)
ClytIE. Mythol. gr. Nymphe, fille de l'Océan et do
Tliétys. (Désespérée do se voir abandonnée par Apollon,
qui l'avait séduite, elle se laissa mourir do faim. Le dieu
la métamorphosa en héliotrope. Suivant quelque mj'tho-
graphes, Clytie était fille d'Orcharac, roi do Bahylone, et
d'Kurynonié. Elle trahit sa sœur Leucothoé, qui était
également aimée d'Apollon, et que son père fit enterrer
toute vive. Cette trahison amena l'abandon de Clytie par
Apollon). — Fille do Pandaros et sœur de Camiro et d'Aé-
don. (Elle figurait dans la Lesché de Delphes.) — Con-
cubine d'Amyntor, père de Phénix. (Elle calomnia ce der-
nier auprès d'Amyntor, qui fit crever les yeux à son fils.) —
Fille d'A mphidamas, éjjouse de Tantale et mère de Pélops.
Clytie, planète télescopique, n" 73, découverte par
Tuttlc, en 1862.
ClytioS. Myth. gr. Fils d'Alcméon et d'Arsinoé ou
Alphésibée. (Après la mort do son père, il se retira on
Elido. Il passait pour l'anoètre des Clytiades d'OIympie.)
— Fils d'Eurytos, roi d'Œchalie, et d'Antiopo. (Il prit part
à l'expédition dos Argonautes, avec son frère Ipliitos, et
futtué par Eétès.) — Un des géants. (Il fut tué par Hécate
ou ()ar Ilephïestos, armé d'une masse do fer ardent.)
— Troven. fils do Laomédon. (Il était frère do Proclée, et
père dû Calétor, qui fat tué par Ajax.) — Compagnon de
73
Phinéo. (Il fut tuô par Porsôo.
■ I Té\éu
dos lil
Père do Pirétis, \o corn-
ilulo, aim tlo
Groc tuù par
papnun do Tôltiinauuo. — Jouno guerrior nilulo, aim tlo
Cydon, un dos lils ao Phorcus. [Enéide.)
Hoctnr.
Clytippe. Myth. gr. Thespiado, môre d'Eurycapys,
([u'ollo «nit d'IIôraclôs.
ClytomÉDÊS. Myth. gr. Fils d'Enops. (11 l'ut vaincu
par Nestor au cuiiibat du cesto, dans les joux funèbros
côlôhros en l'honnour d'Amurync6e.)
ClYTONEUS. Myth. gr. Fils d'Alcinoos, roi des Phéa-
ciens. (Il remporta le prix do la course dans les jeux célé-
brés par Ulysse.)
ClyTORIS. Fillo d'un Myrniidon. (D'après la Fable, elle
fut aimée do Zcus, qui s'approcha d'elle sous la forme
d'une fourmi.)
ClYTOS. Myth. gr. Un dos fils de rHcraclide Téménos-
— t'u'inpagnûn do Phinéo. (Il fut tué par Porsée.) — Un dos
ambassadeurs que les Athéniens envoyè-
rent à Eaque pour demander du secours
contre Mmos. — Un dos Egyptides,
fiaui-é do la Danaïde Antodicé.
CLYTRE ou CLYTRA n. f. Genre d'in-
sectes coléoptères, de la famille des
clytrînt's, comprenant des formes cylin-
driques, ordinairement jaunes ou rou-
geâtres.avec les ély très tachetés do bleu
ou de noir. (On connaît une cinquantaine
d'espèces de clytres, dont une douzaine
propre à l'Europe. La clvtre est corn- . o *■ - i
muno sur les chênes, les noisetiers, etc.) ^'^y'"*® t&r. i fois).
CLYTRINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères phyto-
phages, famille des chrysomélidés, comprenant les genres
labidostome, lachnœa, chjlre, gynandrophtalme, coptocé-
phale , chilotome , etc. — Un clytriné.
— Encycl. Les clytrinés sont de taille petite ou
moyenne, do couleurs vives; répandus surtout dans les
régions chaudes de l'ancien monde, ils vivent sur les buis-
sons ou les plantes basses. Les larves ont des régimes di-
vers, suivant les genres et les espèces; beaucoup sont
véritablement phytophages, d'autres vivent dans les four-
milières et se tiennent abritées dans un lourreau soyeux,
glabre ou velu.
CLYTUS [tuss] n. m. Genre d'insectes coléoptères longi-
cornes, famille des céramby-
cidés, comprenant de jolis ca-
pricornes de taille moyenne,
allongés, assez cylindriques, à
corselet globuleux, à antennes
assez courtes, et dont la livrée
est variée de bandes claires sur
un fond sombre velouté, qui
fait ressembler vaguement ces
insectes à des guêpes.
— Encycl. On connaît près
de trois cent cinquante espèces
de clytus, réparties sur tout le
globe; celles d'Europe sont au
nombre de quarante. Couraut
sur les pièces de bois ou sur les
ombellifères, en plein soleil, les
clytus se trouvent souvent dans les maisons, où ils sortent
des bois ouvrés dans lesquels se sont nourries leurs larves,
notamment le clytus quadripunctatus, jaune, tomenleux, à
petits points noirs.
ÇMAÇÂNA [sol de crémation), n. m. Cimetière indien.
V.CIMKTIÈRB, et CRÉMATION.
CmolaS, bourg d' Austro-Hongrie (Galicie) ; 2.200 hab.
CnAGEUS. Myth. gr. Compagnon de Castor et de Pol-
lux, qu'il suivit au sièçe d'Aphidna. 11 y fut fait prison-
nier, vendu comme esclave et transporto en Crèto, où il
servit dans le temple d'Artémis. De là, il s'enfuit avec la
prêtresse , enleva la statue de la déesse et
la porta à Sparte, où Artômis fut honorée sous
le nom do Cnagia.
Gnef. Mythol égypt. Autre forme de Kneph
ou Chnodphis.
CNÉMIDE (gr. knêmis, idos ; do knèmê ,]3.mhei)
n. f. Antii). gr. Jambière dos soldats grecs.
— Encycl. Les cnthnidea, en usage depuis les
temps héroïques, protégeaient le devant de la
jambe, depuis la cheville jusqu'au genou. Elles
étaient formées d'une ou plusieurs pièces
de métal, doublées întériouremont de cuir;
elles se fixaient avec des courroies ot dos bou-
cles. Elles étaient parfois en bronze cisolé
et doré. Iphicrate remplaça les cnômides do métal par des
jambières de cuir, qu'on appela, do son nom, iphicratides.
CNÉMIDE ou CNEMIDA (A:n^) n. m. Genre d'insectes
coléoptères lanicMiriuncs, famille des rutélidés, compre-
nant dos scaraboes ann-ricains dont on connaît ileux os-
fiôces. [Le cnemiUa retusa (ou nictaj provient do Cayouue ;
0 cncmida lacerata habite le Brésil.]
GNEMIDIA3TRUM (kntf. atrom')
n. m. (li-nro d r-pongos pierreuses, du
grouiio dns iitliistidés, comprenant
des tormos dis<;oïdos, coniques, cy-
lindriques ou iiyriformos, massives et
chargées de stries profondes, longi-
tudinalomcnt parallèles.
— Encycl. Los cnemidiastnim sont
fossiles dans les terrains jurassiques,
où les individus calcifiés se trouvent
en quantités énormes. Lo CJiemidia-
stnim stellatum peut servir do type ; de la grosseur d'une
poiro moyenne, il abonde dans lo calcaire à spongiaires du
jura«Mi(iuo sui)ôrieur de Ilossingon, on Wurtomoorg.
CNÉMIDIE n. f. Genre d'orr.hidacéos-nôottiéon, dont on
cultivn une ospècn dans les serres {cnemidia anf/ulata).
Ces piaules viennent do l'Asio tropicale.
CNÉMIDION (du gr. knémis, idos, bottine) n. m. Partie
<lu lursn <bis oiseaux, recouvorto d'une peau squameuse
et dénuéo do plumes.
CNÉMIDOPHORE ou CNEMIDOPHORUS (kni<, rusa) n. m.
Genre du roptilus sauriens fisstlinguos, famille des uméi-
III.
Clytus (gr. 2 lois).
Cnâmide.
Cnemidiastnim.
Cnéniidophore.
vid^s, renfermant des améives à langue non engainante,
bifide, il palais garni de dents.
— Encycl. Los cnémidophorcs sont do grands lézards
de rAmérit|ue tropicale, à robe ardoisée, marbrée, pi-
quotéo de blanc
ot souvent rayés
de noir dans
leur jeune ûge.
Le cnémido-
phoro gris [cne-
midophorus mxi-
rin us) et 1 o
cnémidoplioro à
chevrons {cnemi-
dophurus lemni-
scatus) habitent
la Guyane et les Antilles. Dans l'Amérique du Nord, se
trouve le cnémidophore à six lignes [cnemidophorus sexli-
neatus).
CNÉMIDOSTACHYDE n. f. Bot. Syn. de dactylostkmox.
CNÉMODACTYLE (du gr. knèmé. jambe, ot daktulos,
doigt) n. et adj. m. Se dit d'un muscle extenseur des or-
teils : Le CNBMODACTYLE. Le muscle cnbmodactyle.
CNÉORÉES n. f. pi. Série de rutacées, renfermant des
arbustes légèrement amers, à feuilles alternes, simples.
— Ine CNKORKE.
_ CNÉORRHINE ou CNEORRHINUS {kné, nuss) n. m. Genre
d'insectes coléoptères rliynchophores, famille des curcu-
lionidés, type d'une tribu dite des philopédoninés ou cn^or-
rhininés.
— Encycl. Les cnëorrhines sont de petits charançons
aptères, grisâtres, à corps ovale oblong, à bec très court,
vivant dans les lieux arides, au pied des graminées. La
seule espèce do France est le cneorrhinus [pnilopedon) pla-
gia/us, commun dans les dunes, au pied du psamma are-
nai'in. Les autres espèces sont d'Espagne ou de Portugal.
CNEORIDIUM [kné, di-om') n. m. Genre de rutacées-
quassiées, à fruit en drupe globuleux, pisiforme, coriace,
ne contenant qu'une graine. (C'est un arbrisseau de la
Californie, à saveur acre et amère.)
CNÉORON n. m. Genre de rutacées, formant à lui seul
la série des cnéorées, comprenant deux espèces : l'une de
la région méditerranéenne, l'autre des îles do l'Afrique
boréale et occidentale.
CNESME [kjxèssm' — du gr. knésmos^ même sens) n. m.
Prurit, démangeaison. (Vieux.)
CNESMONE ( knè-smon') n. f. Genre d'euphorbiacées-
jatrophées, voisin des tragies, renfermant une seule es-
pèce, qui croît à Java. |i On dit aussi cnesmose.
CNESTIDÉES (hii^-sti) n. f. pi. Série do connaracées, à
calice valvaire. (Elle comprend les genres cnestiSt cnesti-
duim, ii-ichulobus, etc.) — Une CNESTiDÉti.
CNESTIDIUM [kiîé-sti, om')n. m. Genre do connaracées-
cntstidées, contenant des arbres à feuilles imparipennées,
veloutées, à fleurs nombreuses, dont la seule espèce con-
nue habite le Mexique ot le nord de la Colombie.
CNESTIS [kné-stiss) n. m. Genre de connaracées, ren-
fermant des arbres ou dos arbrisseaux souvent sarmen-
teux de l'Asie et de l'Afrique tropicales, de Madagascar,
des îles Mascareignes et des îles voisines.
CNÉTHOCAMPE ou CNETHOCAMPA [kné) n. m. Genro
d'insectes lépidoptères bombyciues, famille des liparidés,
comprenant des bom-
byx do taille petite ou
moyenne, manquant de
tro'mpe, à corps très
velu et soyeux.
— Encycl. Les che-
nilles dos cnéthocampes
sont couvertes do tuber-
cules garnis do longs
poils uriicants; elles
vivent en firandos so-
ciétés réunies dans do
grandes bourses soyeu-
ses d'où elles sortent, le soir, à la file (do là leur nom do
chenilles processionnaires) pour dévorer les feuilles dos
arbres ; elles causent do grands dégits. De ces bourses qui
leur servent do logement, les poils urticants dos dépouilles
s'envolent et tombent à l'ontour, occasionnant des déman-
geaisons violentes aux promeneurs qui s'arrêtent sous les
arbres infestés. Deux espèces sont communes en France :
le cnethocnmpa processiunea o\i processionnaire du chôno,
très nuisible (lo caiosomo sycophanto est son principal
ennemi : il dévore les chenilles, et sa larve s'installe dans
les bourses); \o cnethocampa pilt/ocampa, proccssionnairo
du pin, espèce beaucoup plus méridionale. (On a essayé
d'utiliser la soie des bourses; mais, si belle et blancno
qu'elle soit, elle est inutilisable, car elle se dissout dans
1 eau bouillante.)
GNICIN n. m. Substance neutre, inodore, amère, cris-
tallisable, retirée du chardon bénit (chiciw), ot trouvée
depuis dans plusieurs plantes de la mômo famillo. Il On dit
aussi CNic n. m., et cnicink d. f.
CNICOTHAMNE n. m. Bot. Genre do composées-muti-
siccN de 1 'Arui'ni|ue du Nord.
CNICUS {kiiss) n. m. Genro de composéos-cynaroïdées
do l'Europe, do l'Asie tempérée, de l'Afrinuo boréalo; quel-
ques-unes en Amérique. Lo chardon bénit [cnicus nene-
dictus) <'st employé aujourd'liui comme fébrifuge, tonique
et diaphoréti»)ue.
CNIDAIRES n. m. pi. Sous-embranchemont do cœlen-
térés, comprenant les polypes et les méduses, tous orga-
nismes composés do tissu cellulaire consistant, possédant
une cavité centrale, laquelle communique avec une bou-
che et destinée A digérer los aliments. — Un cnidairk.
— Encycl. Les cnidaircs, ainsi nommés parce qu'ils
possèdent dos organes urticants ou cnidoblastes, sont los
cœlentérés proprement <iits; A do rares exceptions près,
ils habitent la mer, où ils vivent isidémont ou on colonies
dont le développement est oxtraordinniremont compliqué.
On divise loscnidairos en doux sous-classes : nuthosoairrs
(ou coi-'ul lia ires), hydromtUluses.
Gnide, ville antique de l'Asie Mineure. Colonie do-
ricnnc, elle s'élevait sur la côte sud et pres([Uo A l't'X-
trémiié d'une longue ot étroite péninsulo, entre los lies
Cnéthocampe (gr. nnt,].
Monnaie de Cnide
CLYTIPPE — COACTIVITÉ
de Cos et de Rhodes. Lo golfe de Ces la séparait de sa
rivale Ilalicarnasse ^auj. Boudroun). A peu do distance de
Guide s'élevait le Triopicon, tem-
ple dédié à Apollon, et commun
ù toutes los villes dorionnes, à
l'exclusion d'Halicarnasso. Com-
me los autres colonies grecques
d'Asie Mineure, Cnide devint,
au vi' siècle av. J.-C, une ville
porse.
CNIDIE n. f. Bot. Syn. do SE-
HNUM.
Cnidien, ENNE (di-in. en'),
personne né à Cnide, ou qui ha-
bitait cette ville. — Les Cnidikns.
— Adjectiv. Qui appartient à cette ville ou à ses habi-
tants : Ecole CNlDIliNNE.
— n. m. Médecin partisan des doctrines médicales de
l'école do Cnide : Hippocrate réfuta les cnidiens.
"^ CNIDOBLASTE [blassf) n. m. Organe urticant que possè-
dent les méduses et les polypes. Syn. nématocyste.
— Encycl. Chaque cnidublaste est une cellule située
dans le tégument ectodermique (parfois aussi dans l'en-
toderme), et qui contient un fil élastique roulé en spi-
rale et nageant dans un liquide corrosif. Si l'on vient à
toucher une méduse, les cnidoblastes se crèvent, et les
filaments détendus pénètrent comme autant de flèches ri-
gides et empoisonnées dans la main ou dans toute autre
partie du corps. C'est la présence de ces cnidoblastes qui a
tait donner à tant d'animaux marins le nom de orties de
mer. Certains vers, quelques mollusques possèdent aussi
des cnidoblastes.
CNIDOSCOLE(sA-or)n.m. Bot. Section du genre jatropha.
CNIDOSE (du gr. knidè, ortie) n. f. Prurit très ardent,
analogue à celui que produit la piqûre des orties. (Vieux.)
CNIQUE [knik') n. m. Bot. Nom vulgaire ancien du car-
tkamus tinctorius.
GNIQUIER [ki-é) ou CNIQUER [ké) n. m. Bot. Nom vul-
gaire des césalpinies Bouduc.
Gnosse ou Gnosse, ville de l'ancienne Crète, qui
fut longtemps la capitale de l'île. (Elle avait pour port
Heracleum, aujourd hui Candie.) — Patrie d'Epiménide.
(Aux environs se trouvait le labyrinthe de Dédale, où fut
enfermé le Minotaure.)
CO. Linguist. Abréviation du préfixe com. V. coM.
CO. Chim. Abréviation et formule du mot cobalt.
CO n. m. Variété de raisin.
G. O. Abréviation, en écriture commerciale, do comptb
ouvert.
COA n. m. Bot. Syn. de hippocratée.
GÔA (autref. Cuda), rivière du Portugal (prov. de
Beira), née près de la frontière d'Espagne, arrosant Cas-
tellobon et Almeida, et confluant avec le bouro, près do
Torre-de-Moncorvo, après un cours de I40 kilom. environ.
Des engagements eurent lieu en 1810 (juill.) sur les bords
du Coa, entre les Français du maréchal Ney et les Anglais.
COACCUSÉ, ÉE (du préf. co, et de accusé) n. Personne
accusée avec une ou plusieurs autres.
— Encycl. On entend par coaccusés les individus
traduits ensemble devant une juridiction criminelle qui
doit statuer à leur égard par le même arrêt. Cette compa-
rution simultanée de plusieurs personnes à l'audience se
rencontre dans deux hypothèses. Elle a lieu, tout d'abord,
quand ces diverses personnes ont commis ensemblo le
même crime, soit en qualité de coauteurs, soit, les unes
en qualité d'auteurs principaux, les autres en qualité do
complices : on dit, en ce cas, qu'il y a indivisibilité. Elle
se produit encore lorsque plusieurs individus ont commis
des crimes ditforents, mais unis entre eux par la connexité.
Les articles 226 et 227 du Code d'instruction criminelle con-
tiennent la théorie de la connexité. On admet que l'article
227, qui énumèro trois cas do connexité, n'est pas limitatif.
Toutefois, la jonction d'instances criminelles ditférentes no
saurait être arbitraire; elle ne peut se fonder que sur la con-
statation do rapports étroits entre les afll'aires qui sont ainsi
groupées ; elle tond à éclairer plus complètement lo juge
sur la situation respective des coaccusés traduits ensemble
devant lui ; ot c'est la considération de ce résultat essen-
tiel qui iustifio !a mesure prise : car la jonction dos in-
stances limite, à certains égards, les moyens de défense
de chacun des coaccusés.
Quand un acte d'accusation comprend plusieurs infrac-
tions, la disjonction des affaires peut étro prononcée, si l'on
reconnaît que la connexité fait défaut (C. instr. crim.,
art. 308). Le texte do la loi a été élargi, ot, pour des raisons
de haute justice, la disjonction est admise dans certains cas,
malgré la connexité ou l'indivisibilité, notamment, quand
il faut pocéder à de plus amples rechorcbes à l'égard d'un
ou do quelques-uns des coaccusés.
GOACHER (ché) n. m. Feuilles do papier que, dans cer-
taines occasions, l'ouvrier batteur dor emploie au lieu do
parchemin dans son travail.
GOAGHIS {chi) n. m. Nom donné A un agent ou commis-
sionnaire d'une maison étrangère, dans loX.ovant. il On dit
aussi COUADJUS.
COACQUÉREUR, EUSE ou ESSE {ké) n. Colui, COllo qui
fait une acquisition avec d'auiros personnes : Les COAC-
QDKREt'Rs d'un fonds. (Lo féminin est A peu près inusité.)
GOACQUïSITION [ki, si-on) n. f. Acquisition faite on
commun.
GOACTEUR n. m. Ant. rem. Caissier des ventes publi-
ques faites pour le compte des usuriers ot des lianquiors. Il
Colloctour d'impôts, receveur dos taxes. (On appelait aussi
coacteurs [coactores] los soldats d'arrière-gardo.)
COACTir,IVE(rad.ronprion)ftdj. Qui a le droit ou lo pou-
voir de contraindre : Puissance coactivb. Il Qui a lo carac-
tère d'une coaction : Action coactivb.
COACTION (*i-on — lat. coactio; i\oeogerc, supin coactunu
conlramdre) n. f. Contrainte, violence qui 6to le libro
arbitre ; La ctucTioN prouvée détruit l'acte. (Acad.)
COACTIVITÉ n. f. Qualité d'une force coactivo.
10
CO ADAPTER
COATI
COADAPTER idu préf. CO, et de adapter) v. a. Adapter
deux choses 1 une à 1 autre.
COADJUTEUR (du préf. co pour le latin cii/n. avec, et
adjutor. celui qui aide) n. m. Prélat adjoint à un autre
prélat pour l'aider dans ses fonctions, avec ou sans future
succession : Le coadjtttecr d'un archevêque .
— Par ext. Ecclésiastique, religieux ou même personne
quelconque qui en aide une autre dans ses fonctions.
— Coadjuteur temporel, Simple frère jésuite, ii Coadju-
teur spirituel. Jésuite qui a fait les trois vœux de religion,
mais non le quatrième, qui est d'accepter toute mission
que le pape lui donnera.
— Adjeciiv. : Père coadjuteur, Frère coadjuteur, Reli-
fieux chargés de la direction d'un couvent sous l'autorité
u supérieur.
— Ènctcl. Droit eccl. L'évêgue, de tout temps, a été
considéré comme uni à son Eglise par des liens indissolu-
bles, sauf les cas prévus par les canons, comme la transla-
tion à un autre siège faite par l'autorité du pape avec le
consentement du titulaire, ou la démission pour cause
d'infirmité. Aussi l'Eglise a-t-elle toujours favorisé tout ce
qui pouvait aider au maintien de l'évéque sur son siège.
C'est pourquoi, dès les temps les plus anciens, elle a ac-
cepté que des évéques, privés par 1 âge ou la maladie d'une
partie de leurs forces, fussent suppléés par un autre évê-
q^ue partageant régulièrement leur autorité et leur juridic-
tion. L'institution de cet auxiliaire, de ce coadjuteur, primi-
tivement laissée aux métropolitains et aux conciles provin-
ciaux, est réservée au pape depuis la décrétale Pastoj'alis
publiée par Boniface VIII, en 1298. Un coadjuteur est dit
nommé avec future succession, quand le pape, en lui remet-
tant ses pouvoirs, s'engage à le reconnaître pour titulaire,
lorsque le siège épiscopal sera devenu vacant. Dans ce
cas, le coadjuteur n'a pas besoin d'une nouvelle bulle pour
prendre possession, et, dès la mort de l'évéque, il devient
de plein droit son successeur. Les gouvernements civils
auxquels le pape a concédé le droit do désigner les can-
didats aux évêchés nomment, de même, les coadjuteurs
avec future succession.
Dans l'ancien droit, les titulaires des bénéfices autres
que les évêchés pouvaient également avoir des coadju-
teurs, à qui il était permis d'assurer Vexpectative, c'est-
à-dire la future succession. La nomination et l'institution
de ces coadjuteurs appartenaient à ceux qui avaient le
droit de nommer et d'instituer les titulaires. Le concile de
Trente établit des règles précises pour mettre fin aux abus
que causaient trop souvent les expectatives.
GOADJUTORERIE (r£) n. f. Charge, dignité de coadju-
teur ou de coadjutrice.
COADJUTRICE n. f. Religieuse adjointe à l'abbesse ou à
la supérieure, et qui est désignée pour lui succéder.
— Par ext. Femme qui en aide une autre, qui travaille
conjointement avec elle. (Se dit aussi d'un être personnifié
sous le genre féminin) : Dès les premiers temps, l'Eglise se
présente à l'Etat comme une coadjutrice.
COADJUVANT {van). ANTE [du lat. coadjuvare, aider
en commun] adj. Qui aide, qui concourt : Causes coadju-
VANTES.
GOADMINISTRATEDR {stra) n. m. Celui qui administre
avec un ou plusieurs autres.
COADNATION {si-on — rad. coadné) n. f. Bot. Etat des
feuilles coadnées-
— Physiol. Adhérence de certaines parties, de certains
organes : La coadnation des paupières.
COADNÉ, ÉE (du lat. coadunatus, assemblé, réuni) adj.
Bot. Se dit des parties adhérentes entre elles et déve-
loppées ensemble.
GOAGE laf) n. m. Ane. coût. Entretien des quais et des
pavés. Il Impôt établi pour pourvoir à cet entretien.
COAGUUVBILITÉ n. f. Propriété qu'ont certaines sub-
stances de se coaguler : La coagulabilité du sang.
COAGDU^LE adj. Qui peut être coagulé, qui a la pro-
priété de se coaguler : L'albumine est coagulabi.e.
COAGULANT {lan), ANTE adj. Qui a la propriété de
coa^ler : La présure est une substance coagulante.
— n. m. Substance qui coagule d'autres substances:
Le tanin est te coagijlant de la gélatine. (Cadet de Gassi-
coort.)
COAGULATEUR, TRICE adj. Qui produit la coagulation :
L'effet COAGULATEUR de l'eau-de-vie. (Raspail.)
COAGULATION [si-on) n. f. Etat d'une substance coa-
gulée, action par laquelle elle se coagule : Lorsque le lait
se caille, lorsque le blanc d'œuf se prend en. masse par
la chaleur, il t'opère une coagulation. (Cadet de Gassi-
cotirt.)
COAGULER (du lat. coagulum, lait caillé) v. a. Cailler,
figer, faire qu'un© matière so sépare de sa solution
aqueuse : L'alcool a la propriété de coaguler l'albumine.
Se coaguler, v. pr. Devenir coagulé et se prendre sous
forme do gelée plus ou moins consistante.
COAGULUM {lom' — mot lat.) n. m. Masso de substance
coagTiléo : L'n coagulum de sang. Les acides mêlés au lait
forment un coagulum. (Acad.) il Substance qui produit
la coagulation : La présure est un coagulum au lait.
COAHUATUTLA, bouFÇ du Mexioue (Etat do Guerrero),
sur un aftluont du rio côtier de las Balsas ; 4.500 bab.
COAZLLE (koua-iW [Il mil.]) n. f. Laine de qualité infé-
rieure, provenant do la qucuo do l'animal, il On dit aussi
QUAILLE, ou ÉQCAILLE.
COAILLER {koua-illé [H mil.]) v. n. Se dit des chiens
quand ils quêtent la queue haute.
COAITA {ko-é) d. m. Espèce de singe américain, nommé
aussi alouate, appartenant au genre mycetet, vulgaire-
ment hurleur.
GOALSROOKDALE , village d'Angleterre (comté do
Salop [Sbropshiro]), sur le Severn ; 1.800 hab. Mines de
houille et de fer, carrières ; hauts fourneaux et forges.
GOALCOMAN, ville du Mexique (Etat do Micboacan),
spr le flftuvn côtior Tojupan ; 5.500 hab. Mines d'or, d'ar-
gent et do fer. — Ch.-I. d'un district peuplé de 8.500 hab.
COAL CrxxK, village des Etats-Unis (Etat de Tcn-
cesftce [comté d'Andorsonj), sur I© Coal Creek, affluent du
Tennessee par le Clinch; 2.560 hab. Gisements de char-
bon, do fer ut de zinc.
COALESCENCE {lé-sanss — du lat. coalescere, se souder)
n. f. Pathûl. Adhérence des parties qui étaient divisées
par accident ou naturellement.
— Graram. Réunion de deux ou plusieurs mots pour en
former un seul : Dans les langues à flexion, la coalescknce
ou force de rapprochement est devenue assez énergique
pour donner naissance à un tout (yidissoluble appelé « mot n .
(A.Maury.)
COALESCENT {lé-san), ENTE [du lat. coalescens, soudé]
adj. Hist. nat. Qui ne forme qu'une seule pièce.
— Bot. Se dit des bractées qui sont soudées avec le
pédoncule.
COALISATION (za-si-on) n. f. Action de coaliser ou de
se coaliser, ii Etats coalisés. (On dit plus souv. coalition.)
COALISER V. a. Liguer, engager dans une coalition.
COcilisé, ée part, passé du v. Coaliser.
— n. et adj. Membre d'une coalition : Les coalisés.
Puissances coalisées.
Se coaliser. V. pr. S'engager dans une coalition; unir
ses efi'orts ; Les ouvriers se coalisent pour obtenir une
augmentation de salaire. (Blanqui.)
COALITION {si-on — du lat. coalescere. se souder) n. f.
Ligue de puissances ou de partis qui s'unissent powr agir
en commun contre quelqu'un : Presque toutes les coali-
tions on/ eu pour o6;'ei l'iniquité et ta guerre. (Guizot.) il
Association de personnes qui s'entendent pour exercer une
pression commune : Les coalitions d'ouvriers. — Fig. Asso-
ciation morale : Une coalition monstrueuse entre l'intrigue
et la probité. (Mirab.)
— Hist. nat. Soudure de parties qui étaient séparées
auparavant.
— Politiq. Ministère de ccalilion, Ministère fourni par
une coalition de partis qui, par leur accord, ont renversé
le ministère précédent : Le vice originel de tout ministère
DE coalition, c'est le défaut d'unité.
— Encycl. Hist. On a particulièrement donné le nom
de coalitions à des ligues formées par les puissances euro-
péennes contre Louis XIV d'abord, puis contre la Révo-
lution française et contre Napoléon I". Des trois coalitions
formées contre Louis XIV, la première (1672-1678) n'a
pas d'autre nom que celui de Guerre de la première
coalition; les deux suivantes sont aussi appelées Guerre
de la ligue d'Axigsbourg (1688-1697) et Guerre de la succes-
sion d'Espagne ( 170Ï-1714 ). Quant aux sept coalitions
formées à l'époque révolutionnaire et napoléonienne, en
voici l'énumération : la première, conclue à Pilnilz en 1791
entre la Prusse et l'Autriche, s'augmenta, après la mort
de Louis XVI, de l'Angleterre, l'Espagne, la Sardaigne,
les Deux-Siciles, etc. ; elle fut entamée par la paix avec
la Prusse et l'Espagne (5 avr. et 22 juill. 1795), et dis-
soute par le traité de Campo-Formio avec l'Autriche
(17 oct. 1797). La deuxième, formée en 1799, entre l'An-
gleterre, restée seule en armes, la Russie et la Tur-
quie, l'Autriche et les Deux-Siciles, fut brisée par la vic-
toire de Marengo, suivie des traités de Lunéville (1«01)
et d'Amiens (1802). La troisième coalition, signée à
Pétersbourg, le 8 avril 1805, entre l'Angleterre, qui avait
rompu avec la France dès 1803, et l'Autriche, la Russie et
la Prusse, fut dissoute par le traité de Presbourg (1805).
La quatrième, formée en 1806, entre la Prusse, la Russie,
l'Angleterre et la Suède, prit tin au traité de Tilsit (1807).
La cinquième, conclue en 1809, entre l'Autriche et l'An-
gleterre, finit la même année par la paix de Schœnbrunn
ou de Vienne. Quant aux deux dernières coalitions, la
sixième, signée en 1813, entre la Russie, la Prusse, l'Au-
triche, l'Angleterre, la Suède et presque toutes les autres
puissances, eut pour résultat 1 abdication de Napoléon
(U avr. 1814). La septième, continuation de la précé-
dente, formée à Vienne en 1815, après le retour de Napo-
léon, le renversa de nouveau, et se maintint, pendant
toute la Restauration, sous le nom de Sainte-Alliance.
V. Alliance (Sainte-).
— Econ. polit. La loi du 22 germinal an XI portait, art. 6 :
n Toute coalition entre ceux qui font travailler des ouvriers
tendant à forcer injustement ou abusivement à l'abaisse-
ment des salaires sera punie d'une amende de 100 francs
au moins, 3.000 francs au plus ; et, s'il y a lieu, d'un em-
prisonnement qui ne pourra excéder un mois; » art. 7 :
i> Toute coalition de la part des ouvriers pour cesser en
même temps de travailler sera punie d'un emprisonnement
de trois mois. » L'article 414 du Code pénal atténua cette
inégalité en condamnant à la prison les patrons ; mais l'ar-
ticle 415 permettait de frapper les chefs ou moteurs des
coalitions d'ouvriers de deux à cinq ans de prison. La loi
du 27 novembre 1849 établit l'égalité des pénalités entre
patrons et ouvriers. La loi du 25 mai 1864, modifiant les
articles 414, 415, 416, ne punit que la violence et la fraude
en cas de grève. L'article 416, qui punissait d'un empri-
sonnement de six jours à trois mois, et d'une amende do
16 à 300 francs tous ouvriers, patrons et entrepreneurs
d'ouvrages qui, à l'aide d'amendes, défenses, proscrip-
tions, interdictions prononcées à la suite d'un plan con-
certé, auront porté atteinte à la liberté de l'industrie et
du travail, a été abrogé par la loi du 21 mars 1884 sur les
syndicats professionnels. Mais ceux qui seraient tombés
sous le coup de cet article peuvent être condamnés à des
dommages-intérêts en vertu de l'article 1382 du Code civil.
COALITIONNISTE (si-o-nisst') n. m. Partisan des coali-
tions ; membre d'une coalition.
COALLIÉ, ÉE n. et adj. Syn. de coalisé, ke.
COALTAR {kol — de l'angl. coal, houille, et tar, goudron)
n. m. Goudron que l'on tire de la houille, jiar la distillation
de cotte matière.
— Encvcl. Le coaltar est un liquide d'un noir brillant,
d'une consistance sirupeuse et d une composition assez
complexe. On l'emploie industriellement pour injecter les
bois, les traverses do chemin do fer, en particulier les
pavés en bois, afin de les mettre à l'abri do l'influence
des intempéries. La thérapeutique en fait également usage
comme désinfectant et antiseptique ; on lui donne, dans co
cas, le nom do coa//ar sa/jo7ii>j^. La médecine vétérinaire
utilise ses propriétés dans le traitement de certaines ma-
ladies des animaux domestiques, sous le nom do coaltar
savonneux. Dans l'un et dans l'autre cas, on se sert de
ces produits pour le pansement de plaies malignes et ulcé-
reuses.
GOALTAREMENT {kol) h. m. Action do coaltarer.
74
COALTARER {kol) V. a. Injecter avec du coaltar des
bois susceptibles de se pourrir par suite des intempéries,
des ceps cfe vigne, etc.
COALTARISATION {kol, si-on) n.f. Action de coaltariser.
COALTARISER [kol] v. a. Enduire de coaltar.
COALTÉ, ÉE {kol — rad. coaltar) ad}. Se dit d'une prépa-
ration de coaltar employée pour désinfecter et panser les
plaies.
— Encycl. La poudre coaltée se compose de plâtre à
mouler pulvérisé ou de lycopode, et d'une certaine quantité
de coaltar ou goudron de nouille. On l'emploie tantôt en
nature, tantôt réduite en pâte au moyen de l'eau, de l'huile
d'olive, de l'huile d'œiilette ou de la glycérine.
COALTERNE (du préf. co, et de alterne) adj. Se dit des
fièvres dont les accès se renouvellent avant la fin de
l'accès précédent : Fièvres coalternes. il On dit plutôt
SUBINTRANT, ANTE.
CoALTON, village des Etats-Unis (Etat d'Ohio [comté
de Jackson]); 4.585 hab. Mines de charbon.
COAMO, ville des Antilles (ile de Porto-Rico [dép. de
Ponce]), sur le rio côtier de Coamo; 10.500 hab. Sources
minérales.
GoANA, comm. d'Espagne (Asturies [prov. d'Oviedo],
sur le rio côtier Navia; 9.500 liab. (CoaHcnos.) Salaisons
et conserves de poissons. Usines métallurgiques.
COAPOÏBA n. m. Bot. Syn. de copahier {copaifera).
COAPTATION (si-on — du préf. co, et du lat. aptare,
supin aptatum, joindre) n. f. Action de remettre en place
les os luxés ou les fragments d'os fracturés.
GOAQUE [ak") adj. Qui a rapport à l'île de Cos. (N'est
usité que dans le titre d'un livre attribué à Hippocrate : les
Prénotions coaques.)
COARCTANT {ktan), ANTE Hat. coarctans, même sens]
adj. Qui resserre ; Furce coarct.^nte.
COARCTATION [si-on — lat. coarctatio, resserrement)
n. f. Rétrécissement : Coabctation du canal de l'urètre.
Il Coarclation du pouls, Petitesse du pouls, qui se produit
au début de la fièvre.
GOARCTÉ, ÉE adj. Rendre plus étroit : Intestin coarctk.
GOARCTOTOMIE (du lat. coarctare, rétrécir, et du çr.
to7}iè. section) n. f. En T. de chir.. Section d'un rétrécis-
sement.
GOARGTUREi'du lat. coarctare. resserrer) n. f. Nom donné
par les anciens auteurs au collet de la racine, à cause du
rétrécissement qu'on observe en cet endroit de la plante.
GOARRAZE, comm. des Basses-Pyrénées, arrond. et
à 18 kilom. de Pau, sur le gave de Pau; 1.664 hab.
Ch.de f. Midi. Fabrique de linge de table; moulins. De l'an-
tique château où fut élevé Henri IV, il ne reste plus que
les tours et le portail, sur lequel on lit cette inscription
espagnole : Lo que har de ser no puede faltar (Ce qui doit
être ne peut manquer). Coarraze était, avant le svii*' siècle,
le siège d'une des quatre grandes baronnies du Béarn.
COART, rivière du Brésil, affluent droit de l'Amazone,
confluant avec le fleuve à Coary (Etat d'Amazouas), après
un cours très sinueux de 600 kilom. environ.
COASSANT {san), ANTE adj. Qui coasse.
COASSEMENT [man — rad. coasser) n. m. Cri des gre-
nouilles et des crapauds, il Fig. : Le coassement de l'envie.
COASSER (du lat. coaxare ; du gr. xôaî, onomatopée)
V. n. Crier, en parlant des grenouilles et des crapauds.
— Fi^. Clabauder, parler ou écrire d'une façon ridicule :
Les petits journaux sont des ruisseaux oit coassent de nos
jours toutes les grenouilles du demi-savoir. (L.-J. Larcher.)
COASSOCIÉ, ÉE n. Personne associée avec d'autres.
GOASSOLO Tprinese, comm. d'Italie (Piémont [prov.
de Turin]); 4.500 bab. Elève de bestiaux.
GOASSURANCE (du préf. CO, et de assurance) n. f. Assu-
rance dans laquelle les assurés s'engagent mutuellement.
COASSUS {suss — de coassott, nom indien de ce cerf)
n. m. Nom scientifique des daguets, cerfs à bois non rami-
fiés, répandus dans l'Amérique centrale et méridionale,
et appelés aussi subulo. V. daguet.
GOAST Range {Chaîne côtîère), premier gradin des
terrasses étagées menant dans les Etats américains d'Oré-
gon et de Californie, du littoral au plateau intérieur, des
bords du Colunibia à l'estuaire du Sacramento.
GOATBRIDGE, ville d'Ecosse (comté de Lanark), sur le
canal Moukland; 30.000 hab. Centre métallurgique.
GOATEPEC, ville du Mexique (Etat de Vera-Cruz), dans
la vallée d'un affluent du rio côtier Antigua, au pied du
Cofre de Perote; lO.GOO hab. Vergers, plantations. Ch.-l.
d'un canton peuplé de 31.230 hab.
GOATEPEQUE, ville de la république du Salvador;
4.665 hab. A 14 kilom. de la ville, se trouve le petit lac du
même nom, sans écoulement.
GOATESVILLE, bourg des Etats-Unis (Pensylvanie
[comté de Chester];, sur le
Brandywine, affl. du Dela-
ware; 3.680 hab. Raboterios,
lainages, châles, fonderie de
for.
COATï (mot brésil.) n. m.
Genre de mammifères carni-
vores, famille des ursidés,
comprenant dos formes à mu-
seau très allongé, à longue
queue, grimpant facilement
sur les arbres et vivant dans
les forêts des deux Amériques.
— Encycl. Les coatis som
de taille moyenne, ne dépas-
sant pas 1 mètre de long, du
museau à la pointe do la
queue; leur fourrure, épaisse,
est rousso ou brun rouge ; ils
sont omnivores et so nourris-
sent aussi bien de racines et
de fruits que d'œufs et de petits animaux. On en connaît deux
espèces : le coati rouge [nasua fusca) du versant atlantique
do l'Amérique du Sud, et le coati nariquofHasici riarica), ré-
pandu du Texas au Guatemala. Ces animaux, qui s'apprivoi-
sont facilement, sont très communs dans les mcnagorios.
Coati.
75
GOATICOOK, villo do Dominion canadien (prov. do
(^>ucilioi'), sur l;i rivit^ro Coaticook, qui so jotfo dans lo
.Saint-KraïK.'ois ; Lt.ioo hab. Soieries, nlature do coton, fa-
briiiuo do luoublos, instruments aratoires.
COATING UcÔ'tinyh') n. m. Etotïo do laiuo cardée, sorto
do tlaiiollo, dorif^^iuo anglaise.
COATIT, locatittS d'Ktliiopio (Tierô), dans la valU^e du
.Saraï, sous al'rtuiMït do la Holosa. victoire du général ila-
liou Baraiiori sur le ras du Tigré, Mangascia, en 1894.
COATZACOALCOS, flcuvo côtior du Mexique méridio-
nal, sorti de la sierra Madro. Il so jette au fond du golfe
du Mexique, au village de Coatzacoalcos.
COAUTEUR (du prcf. co, et de auteur) n. m. Auteur nui
travaille avec un autre à une même œuvre littéraire : Jua-
quel fut COAUTKUR de plusieurs ouvrages de Dumas père.
— Dr. crira. Celui qui a commis un crime en participa-
tfou avec d'autres personnes : Les coauteurs d'un meurtre.
— Encyci,. Dr. orim. Les coauteurs sont tous ceux qui
ont exécuté physiquement les actes constitutifs du délit,
ou, tout au moins, les faits matériels tendant à la produc-
tion immédiate et directe de l'effet préjudiciable du délit.
En cas d'homicide, ce sont ceux qui ont ensemble frappé
la victime; celui qui a tenu la victime pendant qu'un
autre la frappait est aussi un coauteur. Il ne faut pas con-
fondre les coauteurs avec les complices. Ces derniers n'ont
pas pris part aux faits mêmes, constitutifs du délit, et leur
rôle n'a été qu'accessoire. Tous les coauteurs sont punis
des peines de l'infraction; mais il peut arriver que l'un
soit puni, et non les autres, si une cause de non-imputa-
bilité ou des excuses absolutoires existent pour l'un sans
s'étendre aux autres.
GOAZZB, bourg d'Italie (Piémont [prov. de Turin]), au
confluent du Sangonetto avec le Sangono, affluent du Pô ;
4.000 hab. Fabriques do toiles, de quincaillerie, d'ustensiles
de cuisine.
COB (mot angl. qui signif. bidet) n. m. Chenal de taille
moyenne, à l'encolure épaisse et courte.
COBjï:a n. m. Bot. V. cobéa.
COBALES. Myth. gr. Autre nom des CEKCCPtis. — Vu
CouA LE-
COBALT (de l'allem. kobaîl, nom d'un diable dans les
légendes minières germaniques) n. m. Métal blanc, voisin
du fer et du nickel. (On disait autref. cobolt.) il Cobalt
gris, Syn. de cobaLtine. ii Bleu de cobalt ou simplem.
Cobalt, Couleur à base d'oxyde de cobalt, ii Bleu en géné-
ral : L'ardent cobalt de l'éther. (Balzac.)
— Encycl. Min. Le cobalt n'existe pas à l'état pur
dans la nature; on trouve, par contre, quelques espèces
dans la combinaison desquelles il figure : cobalt sulfui-é
(linnéite) ; co6a/f sulfaté (^biebérite) ; cubait arséniaté (éry-
thrine, cobaltocre) ; cobalt arsenical (smaltine); cobalt ar-
senical très ferrifère (safflorîte); cobalt gris (cobaltine):
cobalt oxydé (hétérogénite) ; cobalt oxydé noir (cobaltide) ;
cobalt séiéniteux fconaltoraénite).
— Chim. Le cobalt, connu dès le xvi* siècle comme co-
lorant bleu du verre, ne fut isolé à l'état métallif^ue qu'en
1773 par le Suédois Brandt. On l'obtient en calcinant en
vase clos son oxalato ou en réduisant l'oxyde par le char-
bon ou par l'hydrogène.
— Propriétés. Ce métal, dur, peu malléable, de cassure
ressemblant à celle de l'acier, magnétique, très difticile à
fondre, n'est pas volatil. Sa densité est 8,6, sa chaleur
spécifique 0,107. Solublo dans l'acide nitrique, les acides
chlorhydrique et sulfurique l'attaquent peu; il décompose
l'eau au rouce, mais reste inaltérable â l'air, s'il a été pré-
paré par réduction à haute température. Le symbole est
Co ou Cb, le poids atomique 58,9; comme lo fer, il est bi-
valent ou hexavalent selon les combinaisons.
— Alliages. Le cobalt forme des alliages avec plusieurs
métaux: 1/8 p. 100 de magnésium lui donne une grande
malléabilité; les bronzes de cuivre et de cobalt sont duc-
tiles. En combinaison avec lo fer et l'acier, il produit des
métaux d'une très grande dureté.
— Oxydes de cobalt. Il existe plusieurs composés oxy-
génés : le protoxydo CoO, poudre vert olive, soluble daîis
1 ammoniaque, donnant par voie sèche des composés colo-
rés avec falumine et l'oxyde do zinc ; le sesquioxydc?
Co'O', basique à un faible d(iç;ré ; une sério intermédiaire,
Co'0',(Jo*'0' et Tacide cobaltique CoO*.
— Sulfures et arséniures de cobalt. Parmi les composés
sulfurés, on connaît CoS.Co^S,Go*8^CoS^ Les combinai-
sons arséniées sont importantes, parce que, dans la na-
ture, on ne trouve guère lo cobalt que sous cotte forme.
Les principales sont : CoAs* (smaltiiie), CoAsS {cobaltine}.
— Chlorure et sels de cobalt. Le cnlore agit vivement
sur le cobalt; lo chlorure CoCP distille ot se sublime en
écailles bleues, solublos on roso dans l'eau. Les sols d«
protoxyde (azotate, sulfate), ainsi quo lo chlorure, roses on
solution aqueuse, deviennent bleus par chaufl'ago ou con-
centration dos liqueurs, probablement par formation d'un
sol anhydre. Lo carbonate, l'oxalate et le phosphate sont
insolubles; l'azotate double de potassium otdecohalt. ou sol
de Fischer, en cristaux iaunos, permet, par son insolubilité,
la séparation exacte du cobalt ot du nickel. Les sels so
combment avec l'ainmoniaquo pour constituer les cobatta-
minca, corps cristallins de formule générale : ,
Co»X*, nAzII'oùX = Cl,(SO')',(AzO')'. n = 4, 6,8, 10,12.
Lo cyanure de potassium précipite les solutions do co-
balt, mais lo cyanure Oo(CAz)* est solublo, on s'oxydant
a l'air, dans un excès do réactif. Dans le nouveau sol, les
caractères du cobalt sont masqués : il y a formation d'un
soi do l'acide cobaltici/anique Co'(CAz)"ll* comparable au
ferricyanure. L'acido isolé ost on cristaux incolores déli-
quoscnnts. Les cobalticgmiurcs ne sont pas toxiques.
— Cantcfèrm ot dusai/e des sels de cobalt. Ia-^'h princi-
paux raractcn-s aiialyiii|uos sont : la précipitation <lo
sulfure CoS par un sulfure alcalin; d'oxydo, soluble dans
l'ammoniaque, par la potasse ; d'azotito jaune, par lazotito
nolassique en solution acétique. Au chalumeau, porle
bleuo avec lo borax. Lo dosage s'eiroctuo en posant le sel
amené à l'état do sulfate ou en éloctrolysant une solution
chargée d'acide o.KaIiquo pour poser lo métal déposé sur lo
jiôlo négatif.
— Métallurgie. Dans los minorais arséniés do Saxe, do
RohAmo, lo cobalt ost mélangé au for, au nickel, dont il
irnporto do le séparer, parce que los couleurs préparées avec
dos coballs impurs .seraient sans éclat. Parmi los nombroux
COATICOOK
COBEA
EroeÔdés employés nous no citerons que la méthode do Lio-
ig : les minerais, après grillage, sont fondus avec du bi-
sulfate do potasse : lo for ot la majeure partie du nickel
restent insolubles, tandis ([ue lo cobalt est converti on
sulfate, dans lequel la potasse précipite l'oxyde. Cetoyxdo
retient du nickel ; on le purifle soit on transformant lo co-
balt en azotito double de potassium, soit en traitant par
l'ammoniaque lo mélange dos oxalates : lo cobalt devient
cuhaUamine soluble, lo nickel reste insoluble. Actuelle-
ment, on traite beaucoup do minerais calédoniens, tenant
eu moyenne 3 à 4 p. 100 d'oxyde de cobalt et 1,25 p. lOO
de nickel, en les attaquant par une solution de sulfate
ferreux; le nickel et lo cobalt sont solubilisés et séparés
par une dos méthodes précédentes.
— Applications du cobalt et de ses cotnposés. Le métal
pur a peu d'applications. (V. cobaltagk.) Les principaux
usages sont fournis par ses combinaisons colorées : l'oxydo,
ajoutéau verre etaux pâtes céramiques, los colore en bleu ;
le fameux bleu de Sèvres est à base de cobalt. Parmi les
colorants bleus employés dans la fabrication des encres et
des couleurs fines, on peut citer : le bleu Thénard, phos-
phate de cobalt et alumine calcinés : le smalt ou azur,
silicate do potasse et de cobalt, préparé directement avec
les mmerais- Après grillage, ceux-ci sont fondus avec du
sable et un carbonate alcalin : le cobalt entre en dissolution
dans le verre formé, qu'il suffit de broyer et de léviger ; les
métaux étrangers se réunissent en une masse ou speiss.
matière première du nickel. Mentionnons encore les outre-
mers de cobalt, alumine colorée par de Taluminate de cobalt.
Ces colorants bleus sont inaltérables, mais paraissent viola-
cés à la lumière artificielle. On connaît des verts : vert Bin-
nanin, oxyde de zinc coloré par le cobalt (cette couleur est
inoffensive); des roses: phosphate, arséniaté de cobalt. Les
sels de cobalt entrent dans la composition des enci-es sympa-
thiques, encres légèrement rosées, qui ne deviennent visi-
bles que si l'on chauffe le papier. Les ?i/yj/romé(res en papier,
virant du bleu au rose selon le degré d'humidité de l'air,
doivent au cobalt cette propriété.
COBALTAGE {taj') n. m. Action de recouvrir d'une mince
couche de cobalt un métal qui, sans cette précaution, pour-
rait s'o.xyder. Il On dit également cobaltisage.
— Encycl. Le cobaltage s'emploie, notamment, comme
enduit protecteur des planches gravées, des clichés typo-
graphiques, etc. Cette opération se pratique, soit au moyen
d'une véritable galvanisation, soit au trempé, c'est-à-^ire
en plongeant la plaque métallique dans une dissolution
d'un SL'l de cobalt.
COBALTAMINE n. f. Combinaison ammoniacale de co-
balt. V. COBALT.
COBALTATE n. m. Sel dérivant de l'acide cobaltique.
COBALTEUX (/etî) adj . m. Se dit d'un des oxydes de cobalt.
GOBALTICO-AMMONIQUE adj. Se dit d'un sel double de
cobalt et d'ammoniaque : Sel coBALTico-AMMONiyuE.
COBALTIGO-POTASSIQUE adj. Se dit d'un sel double de
cobalt et de potassium : Sel cobaltico-potassiqle.
COBALTICYANIQUE adj. Chim. V. cobalt.
COBALTICYANURE n. m. Chim. V. cobalt.
COBALTIDE n. f. Oxyde hydraté naturel de manganèse
et do cobalt. Syn. de asbolane.
COBALTIDES n. m. pi. Famille de minéraux, comprenant
le cobalt et ses combinaisons. — Un cobaltide.
COBALTIFÈRE (de cobalt, et du lat. feiTe, porter) adj.
Qui contient du cobalt : Minerai cobaltifère.
COBALTINE n. f. Arséniosulfure naturel de cobalt, ou
cobalt gris.
— Encycl. La cobaltine, dont la formule est CoAsS, le
poids spécifique 6 à 6,3 et la dureté 5,5, est le plus impor-
tant des minerais de cobalt après la smaltine. La cobaltine
est d'un blanc d'argent avec éclat métallique rougeâtre.
Sa poussière est d'un noir tirant sur le gris. Cotte espèce
se présente en masses compactes ou en cristaux. Sous le
rapport de la cristallisation, elle appartient au système
hexadiédrique, c'ost-à-diro au système cubique à modifica-
tions hémiodriquos, conduisant au dodécaèdre pentagoiial.
La cobaltine fond au chalumeau ; elle fait feu au briquet, et
ost dissoute par l'acide azotique. Ce minorai so rencontre
dans les terrains do gneiss, tantôt en filons, tantôt en petits
amas. Il est surtout abondant en Suèdo ot on Norvège.
COBALTIQUE adj. Il AciWe cobaltique. So dit d'un des
oxydiîs do cobalt.
COBALTISAGE n. m. Chim. V. cobaltagk.
COBALTISER V. a. Couvrir d'une coucho de cobalt.
COBALTOCRE n. m. Arséoiate hydraté naturel do cobalt.
Syn. de I-;UYTH1UNK.
COBALTOMÉNITE n. f. Sôlénito naturel de cobalt.
COBAMBA n. m. Miner. Syn. do canscork ou canscora,
GOBAN, villo de la républi((uo du Guatemala (dép. do
Vora-Pazj,sur loCojabon.al'iluent du Polochic ; 18.075 liab.
(en grande majorité Indiens Quekchis). Cultures impor-
tantes do café et do quinquina, exploitation do l'arbro à
ciro. Ruines précolombiennes.
COBAR, ville d'Australie ^Nouvelle-Galles du Sud).
Impurtantcs mines do cuivro ; hauts fourneaux ot raffine-
ries ; culture do la vigno ot dos fruits, élevage.
COBAYE {ba-ill {U mil.]) n. m. Genre do mammifères
rongeurs, famille dos subongulés, comprenant do petites
formes ramassées,
à pattes courtes ,
ayant trois doigts
aux pattes do de-
vant, q ua tre i
colles do derrière,
et habitant l'Amé-
riquo du Sud.
— Kncycl. Il
existe plusieurs os-
pùcos do cobayes
[cavia). Lapins con-
nue est lo cobaye domestique ou cochon d'Indo,ospôco do-
mestiquée do tout temps au Pérou, acclimatée on Europo
dopais plus d'un siècle, et ifont la souche sauvagon'ost pas
exactement connue. Citons aussi le cobaye du Drésil {cavia
/trasiliensis ou aperça ou norcellus) qui vit au Drésil, en
Bolivie, au Paraguay, etc. Les cobayes du sous-gonro h'ro-
don ont une taille plus grande; tel est lo kerodoH Austru-
lia (do Patagonio), et lo kcrodon rapestris (du Brésil). Los
Cobayes.
&^%
Cobden.
cobayes sont très employés pour la vivisection. Beaucoup
de personnes los mangent et trouvent leur chair délicate.
GOBBETT (William), publicisto anglais, né à Farnham
(Surrey) en i7G2, mort en 1835. D'abord soldat, il visita
la Franco en 1792, passa aux Etats-Unis, et fit paraître â
Philadelphie, sous le |)sendonyme de Peter Porcdpine,
un journal {Porcupinc s Gazette) où il attaquait les idées
libérales. Puis il retourna à. Londres ot y fonda, en 1803,
le Weekly potitical lîcgister, feuille dévouée aux tories.
Peu de temps après, il passa dans lo camp des radi-
caux et défendit hautement les principes de la Kévolu-
tion frani;aise. Il créa, spécialement pour les classes popu-
laires, le Twopenny Tract (1816). Mais il eut à subir
plusieurs condamnations, dont l'une, de 25.000 francs,
fut couverte par une souscription nationale. En 1817, il
dut aller se mettre en sûreté aux Etats-Unis, revint en
1819, puis devint membre de la Chambre des communes
en 1832. Outre ses écrits politiques, on a de lui : le Maître
d'anglais (1816), le Jardinier américain (1819); Lettres sur
l'histoire de la Héforme protestante en Angleterre et en
•Irlande (1826); etc.
COBBOLD (Thomas Spencer) , savant naturaliste an-
glais, né à Ipswich en 1828, mort en 1886. Après avoir pro-
fessé l'anatomie comparée à Edimbourg, il se rendit à Lon-
dres, où il enseigna la botanique, puis l'anatomie comparée,
et devint, en 1868, conservateur et professeur au British
Muséum. Ses cours do géologie eurent un grand succès
et ses travaux sur l'helmintholo^ie font autorité. Son Traité
d'hclminthologie (1870), enrichi de planches nombreuses,
marque dans la science.
GOBDEN (Richard), politicien anglais, né à Heyshott
(comté de Sussex) en 1804, mort à Londres en 1865. Ses
débuts dans la vie furent pénibles. D'abord petit employé
dans une banque, il devint
commis voyageur en tissus,
parvint à réunir un modeste
capital et fonda une filature
de coton à Manchester. Ses
affaires étaient prospères
quand il so jeta à corps
perdu dans le mouvement
provoqué contre les droits
qui s'opposaient à l'entrée
des céréales. Il dépensa
beaucoup d'énergie, de ta-
lent et de ténacité dans cette
lutte fameuse, qui dura dix
ans. Membre de la Chambre
des communes et chef de la
Ligue contre les droits, il
parcourut sans relâche l'An-
gleterre, et prononça plu-
sieurs milliers de discours.
En 1846, il eut la joie do voir
ses idées triomplier. Mais
ses affaires privées étaient en si mauvais état que ses
amis, ses admirateurs et ses électeurs durent ouvrir une
souscription pour racheter la maison où il était né et lui
assurer une existence indépendante.
Cobden con.sacra alors ses soins à développer les rela-
tions commerciales entre l'Angleterre et la France. Grâce
à l'intervention de Napoléon III, il fit aboutir le traité
de 1860 entre les deux pa\s. Usé prématurément par un
travail excessif, Cobden dut renoncer, dès lors, ù prendre
une part directe aux travaux parlementaires. Sa mort fut
un deuil national pour son pays, reconnaissant de tant do
services rendus. Cobden était un homme plutôt d'action que
de principes, et c'est à tort qu'on lo représente, en Franco,
comme lincarnation du libre-échange. C'était, avant tout,
un démocrate et un bumanilairo. Sa gloire n'est pas d'a-
voir fait triompher une doctrine scientifique, mais d'avoir
brisé la coalition de quelques grands détenteurs du sol
anglais q^ui, protégés par un monopole do fait, vendaient
à des prix excessifs les denrées de première nécessité.
Cobden n'a pas laissé d'ouvrages, raaissos principaux dis-
cours ont été publiés par John Brigbt. — Consulter Bastiat :
Cobden et la Ligue, et la Vie de Cobden, par John Morley.
Cobden-Club, Société instituée à Londres, en !8G£>,
pour la propaiiaiion des doctrines du frce-trade ou libre-
échange, ot admettant los économistes et hommes politi-
ques do tous les pays.
COBÉA ou COBAA (do Juan Cobo. missionnaire espagn.^
n. m. Genre do plantes grimpantes, originaire do 1 Amé-
ricjuo tropicale, ii On
dit aussi cohkb n. f.
— Encycl. Rap-
porté par les divers
auteurs à la famille
des bignoniacées ou
à colle dos polémo
niacéos, lo cobéa ost
devenu, pour (piel-
quos-uns, lo type
d'une petite famille
distincte sous le nom
do cobéacées. II ren-
formo des arbris-
seaux grimpants.
Les fleurs sont gran-
des et belles. Le
fruit ost une capsule.
Co genre comprend
aujourd'hui trois nu
(juntro espèces, qui
habitent \ Amérique
tropicale, depuis le
Mex iquo jusqu'au
Pérou. La plus connuo ost lo cobéa grimpant (cobiea
scandons), découvert au Mexique par lo P. Cobo, ot in-
troduit on Europo vers I7i)2. Cotte plante ost dovonuo
aujourd'hui très populaire; c'est une do colles qu'on voit
lo plus fréquemment aux fonéiros dos Purisions, qui l'ap-
pollent par corruption gobéa. Vax Franco, ou lo cultive
on plein air, mais comme plante aiuiuollo; en le tenant
dans do grands pots, qu'on rentro durant l'hivor on oran-
gerie, on peut le consorvi'r plusieurs années. On le propage
do graines, semées sur couche en mars, de boutures et do
marcottes. Ses tiges, si on a soin do les faire grimper con-
tre dos ficelles, alloignont la longueur de 10 mètres ot
portent un grand nombre de tlours violacées.
COBEACEEiS
COCARD
quilles j.
COBÉACÉES D. f. pi. Famille de plantes grimpantes, dont
le cobèa est le type. — L'ne cobèacék.
COBELO, comm. d'Espagne ^Galice [prov. de Ponteve-
dra'i. sur le Tea, affinent dn Miùo; 8.5oû hab.
COBENZL {Johann Karl Philipp, comte dk), homme
d'Etat autrichien, né en 1712, à Laibach, mort en 1770 à
Bruxelles. [Après avoir rempli des missions importantes,
il fut nommé conseiller d'Eut, et, en 1753, ministre pléni-
potentiaire, chargé dadmmistrer, sous le prince Charles
de Lorraine, les Pays-Bas autrichiens. Il se montra ex-
cellent administrateur, et fonda l'Académie des sciences
de Bruxelles.] — Son tils, Johann Ludwig Joseph, né
en 1753 à Bruxelles, mort en 1S09 à Vienne, fut ambassa-
deur à Copenhague vl774), Berlin (1777), et Saint-Péters-
bourg(1779 à 1797). [Eu 1795, il conclut entre l'Autriche, la
Russie et l'Angleterre, un traité contre la France. En 1797,
il signa avec Bonaparte le traité de Campo-Formio, prit
Sart au congrès de Rastadt, et, en ISOl, conclut le traité
e Lunéville. Il devint chancelier et ministre des affaires
étrangères, et fut mis à la retraite après le traité de Pres-
bourg.] — Son cousin, Johann-Philipp, né en 1741 à Lai-
bach, mort à Vienne en ISiO, accompagna Joseph II eu
France, fut ministre plénipotentiaire aux négociations de
Teschen (1799), ministre des affaires étrangères de 1792
à 1794, ambassadeur en France après le traité de Lunéville,
et se retira des affaires en 1S05.
GOBET (Carel Gabriel), philologue hollandais, né à Pa-
ris en 1S13, mort en 1889 à Leyde, où il professait, depuis
1846, lalittéralure grecque. Ilavaitété élu, en 1871, mem-
bre associé de l'Académie des inscriptions de Paris. Ses
Observations critiques sur des écrivains grecs sont des
modèles de solide érudition et d'excellente philologie.
Citons aussi de lui : Miscellanea philologica et critica {IS13) ;
M i scelîanea critica {IS>1 6); Collée tanea critica (1876).
COBIER {bi-é) n. m. Réservoir à plusieurs compartiments
qui, dans les marais salants, fait suite à la vasière.
COBIJA, ancienne ville d'Amérique. V. TocoriLLA.
COBIT ou COVID ou COVIDO n. m. Mesure de longueur
usiiée aux Indes, et variant de O-^iSô à O^iSO.
COBITIS iliss) n. m. Nom scientifique du genre loche.
COBLE n. m. Barque de pêche de la côte est d'Angleterre ;
elle est munie de
trois quilles et peut
se haler à terre
avec facilité.
Coblence (Sa-
muel-Victor) , in-
dustriel fran-vais,
né à Nancy (Meur-
tre) en 1814, mort à Paris en 1880. H se rendit à Paris, fit
des recherches sur l'application de la galvanoplastie à la
typographie, découvrit des procédés nouveaux de cli-
cliage par la pile électrique et fonda un établissement oii
il appliqua ses procédés.
Goblentz ou Coblence (6/«ns5), en allem. Koblenz
[lat. Con/luentes], ville «.te la Prusse-Rhénane, au croise-
ment des vallées de la Moselle, de la Lahn et du Rhiu :
40.000 hab. Son commerce n'est pas
extrêmement actif et ses industries
sont peu nombreuses. Goblentz atou-
jours été, depuis les Romains, une
place de guerre, beaucoup plutôt
qu'une place de commerce. Depuis
1870, surtout, Goblentz est le centre
d'un vaste camp retranché qui pour-
rait, en cas de guerre, abriter jus-
qu'à 200.000 hommes. A part l'église
Saint-Victor, qui rappelle les mysti-
ques constructions du moyen âge, et
de belles promenades qui serpentent
le long du Rhin, Goblentz n évoque
que des idées guerrières. Des remparts l'enserrent étroite-
ment. Trois ponts, l'un de bateaux, le second de pierre, le
troisième de fer, franchissent le fleuve en cet endroit. Aussi.
Coblentz a-t-il été surnommé le Gibraltar du Rhin. Non
loin de la ville, au pied de la colline de Petershers", s'ôlèvu
le tombeaudu général Marceau, tué en 1796 à Altenkirchen .
Coblentz 'présidence de), circonscription administra-
tive d'Allemagne (Prusse-Rhénane), peuplée de 650.536 h.,
sur 6.203 kilom. carr., capitale Coblentz. Elle est subdi-
visée en 14 cercles dont celui de Goblentz -villic a
32.664 hab., et celui de Goblentz-campa.gne 58.011 hab.
COBLENTZIEN, ENNE {blan-si-în, en') adj. Se dit de la
partie supérieure du terrain dévonien inférieur: L'étaqeco-
BLK.NTZIEN a pour ti/pe la grauwacke à spirifères de Coblentz.
— Q. m. : Le coBLENTZiiiN.
GOBOLDINE n. f. Miner, Sulfure naturel de cobalt.
COBOLT (mot allem.) n. m. Arsenic métallique réduit
en poudre, qui, par suite de son contact avec l'air, a subi
un commencement d'oxydation.
Il On l'appelle, dans le commerce,
POUDRE À MOCCHES,
COBOURG (bour') n. m. EtolTe
croisée d'un seul côté, à trame de
laine mérinos poignée, et chaîne en
soie grège ou en coton, n On appelle
aussi ce tissu cacuemire d'Ecosse.
GOBOURG ' PRI.NCIPACTÉ DK ) .
V. SAXE-ConOt-EG.
COBOURG, ville du Dominion ca-
oadir^n fprov. d'Ontarîo/, sur le lac
Ontario; 4.830 hab. Univcrsiié wes-
leyenne. Minoteries, scieries, tanneries. Port important.
COBOURG, en allem. KoBURG, petite ville do l'Alle-
magne (duché de Saxo-Cobourg-Gotha), sur ritz, affluent
du Mcin ; 17.000 hab. Dominée par une forteresse que l'on
considère, peut-être à tort, comme le point central de l'Allo-
magno, elle possède aussi le château des princes, XKhren-
burfj, aujourd'hui converti on musée ; régliso Saint-Maurice
datantduxv*^iècle. et quelques monuments plus modernes
(hôtel do ville, hospice, etc.). On y trouve quelques fabri-
ques do lainages, do loilcb, do bijouterie ; mais 1 activité y
est bien médiocre.
COBOURG ^Frédéric, duc de SaX£-j, fold-maréchal
autrichien. V. SAXE-CououaG,
Armes de Coblentz.
Armes Je Coboi
urg.
Coca: û, Ûeur; h, IVuit.
— Allds. BIST. : Agent, partisan de Pitt et Cobourg,
Expression injurieuse que, sous la République et le pre-
mier Empire, on adressait à tous les adversaires des idées
libérales, et généralement à tous les royalistes. V. Pitt.
COBOURGEOIS [jo-à — du prêt", co, et de bourgeois) n. m.
Négociant ([ui a un intérêt commun avec d'autres sur un
vaisseau marchand.
COBRA et COBRA CAPELLO n. m. Nom vulgaire des ser-
pents mdiens du genre naja, serpents à lunettes et autres
espèces dont la morsure venimeuse est mortelle. V. naj.\.
COBRE n. f. Papet. Pâte que l'on met momentanément
de côté après qu'elle a été efriloquée.
— Métrol. Mesure de longueur indienne valant 0"',50.
COBRE (El), ville des Antilles {île de Cuba [prov. de
Santiago-de-Guba]) ; 8.260 hab. Mines de cuivre. Dans ses
environs commença, en 1872, l'insurrection cubaine.
COBRÉSIE {:i) n. f. Genre de cypéracées, renfermant
des plantes herbacées du Caucase, de la Dzoungarie et
du Népaul. Il On dit aussi kourésie.
COBURG, ville d'Australie (Victoria), sur le Merry et
le Mooneo Ponds Grcek, affluent du Yarra Yarra ; 5.430 h.
Pénitencier. C'est un faubourg do Melbourne.
COBURGIE iji — du prince de Saxe-Cobourg) n. f. Genre
d'aniaryllidacées-narcissées, formé aux dépens des amaryl-
lis, et comprenant plusieurs espèces qui croissent au Pérou.
COCA n. m. Nom de la plus petite mesure de capacité
employée au Japon pour le riz.
COCA (espagn. coca; de aymarn koka, qui signif. " plante
par excellence ») n. m. suivant r.A.cad. n. f., suivant les
botan. Nom vulgaire d'une espèce du genre érythroxvle
[erylhroxyhnn coca), de la famille des linaéées, tribu àes
érytliroxylées, et qui est un arbrisseau du Pérou.
— En'cycl. L'arbuste connu sous le nom de coca ou
cocaier^ et que les Péruviens nomment aussi hai/o et ipatu,
peut atteindre de l à 3 mè-
tres de haut. Une écorce
blanchâtre recouvre la tige.
Les fleurs sont petites et
jaunâtres. Le fruit, rouge
etoblong, est un drupe. Cet
arbrisseau abonde, à l'état
sauvage, dans les Andes,
entre 700 et 2.000 mètres
d'altitude ; au Pérou, en Bo-
livie , à la Nouvelle-Gre-
nade. On en voit aussi au
Brésil etdans la républi(|uo
Argentine. On le cultive
dans toutes les régions,
surtout en Bolivie (prov.
de la Paz). Les plantations
sont nommées cocah; elles
sont établies dans les ré-
gions à climat doux et hu-
mide. Les habitants de ces
pays font usage de la coca
depuis très lon£;;temps. Ils
mâclient les feuilles et peu-
vent alors, dit-on, non seulement résister à la fatigue et au
sommeil, mais aussi ne pas manger. Les Incas avaient divi-
nisé cet arbuste et se servaient de ses feuilles comme mon-
naie. Mais les Péruviens et les Boliviens font souvent un
abus des feuilles de coca, et obtiennent même une ivresse
particulière en les mélangeant aux feuilles de tabac.
On récolte les feuilles en mars, juillet et octobre, et on
les fait sécher au soleil pour les conserver.
Les feuilles de coca contiennent plusieurs alcaloïdes,
dont le principal est connu sous le nom do cocaïne. La
coca agit en anesthésiant la bouche, et la salive, entraînée
dans l'estomac, anesthésie cet organe et empêche la sen-
sation de la faim. La coca peut remplacer le thé ; on l'a
préconisée contre les troubles gastriques, la dyspepsie, la
gastralgie, les rhumatismes. Elle entre dans la prépara-
tion d'un grand nombre de médicaments et particulière-
ment de vins médicinaux.
COCAGNE {i/n mil. — du napolit. cuccagna) n. f. Fête pu-
Ijlique, accompagnée do jeux et de distributions
de vivres et de boissons : Je vois des cocagnes ri
pour un peuple immense. (Volt.)
— Parext. Centre, source de bien-être et do
faciles plaisirs : Le gouvernement représentatif
de la sorte est ujie cocagne. (P.-L. Courier.) [Ces
deux sens sont peu usités.]
— Pays de cocagne. Pays imaginaire où l'on
trouve sans peine la satisfaction de tous les
besoins, de tous les plaisirs, il Pays heureux où
la vie est facile et agréable :
Paris est pour le riche un pays de cocagne.
EOILEAU.
— Mât de cocagne. Haut mât, enduit d'une
matière glissante (savon, suif) que l'on dresse
verticalement sur les places, dans les fêtes pu-
bliques, et au sommet duquel sont attachés des
prix que des concurrents s efforcent d'atteindre.
— Encycl. Pendant le xvi« et le xvii» siècle,
dans les occasions de réjouissance publique,
on élevait sur une place de Naples une monta-
gne qui était censée représenter l'Etna ou le
Vésuve. Du cratère de co volcan parodié jail-
lissait une éruption do saucisses, do viandes
cuites, et surtout de macaronis, qui, en dé-
gringolant, senfarinaient de fromage râpé,
dont les flancs do la montagne étaient revê-
tus en guise de cendres. Le peuple se battait
pour en attraper ; cela s'appelait une cocagne.
COCAGNE ign mil. — du provonç. cocanha, même sens)
n. f. Pain de pastel.
CoCAGNE, bourg du Dominion canadien (Nouveau-
Bruii^wick [Acadic]), sur le fleuve côtier Cocagne ; 3.350 h.
COGA'iER n. m. Bot. Nom fran<;ais de Y crythroxylon coca.
COCAÏNE (rad. coca) n. f. Alcaloïde que l'on a extrait dos
feuilles de coca.
— Encycl. Chim. Cet alcaloïde, C"IP' AzO*, a été dé-
couvert par Nicmann, dans les feuilles de coca, auxquelles
il communique ses propriétés. On peut le préparer ainsi :
on épuise les feuilles par l'eau froide, puis on précipite la
liqueur par l'acétate do plomb, et on eiilèvo l'excès de
plomb par lo sulfate do soude ; le produit, agité avec do
Mât de
cocagne.
76
l'éther, cède à celui-ci la cocaïne, que l'on purifie par dia-
lyse de son chlorhydrate ; dans la liqueur aqueuse, il
reste une autre base, l'hygrine. La cocaïne cristallise en
petits prismes incolores ; elle est très peu soluble dans
l'eau, plus soluble dans l'alcool et surtout dans l'éther ;
elle possède une réaction alcaline prononcée. La cocaïne
fond à 98» et se décompose â une température élevée. Ses
sels sont cristallisables. La facile dénaturation de l'alca-
loïde par l'eau chaude exige des précautions très minu-
tieuses pour conserveries feuiUesde coca etexpiique pour-
quoi la cocaïne du commerce est un produit si peu uniforme.
On a découvert, en préparant la cocaïne, un produit secon-
daire, que la chaleur transforme en une benzoylecgonine
de formule C* H" AzO*, composée d'acide benzoïque et
à.'ecgo)nne. C'est delà cocaïne dans laquelle 1 atome d'hy-
drogène remplacerait le groupe méthyle. On peut recon-
stituer la cocaïne en méthylisant cette benzoylecgonine.
Le principal sel de cocaïne employé en thérapeutiauo
est le chlorhydrate C'^H*'AzO*HGl, qui est très soluole
et cristallise facilement.
— Thérap. La cocaïne est un anesthésique local et un
précieux analgésique, qui a d'abord (Koller, 1884) été
employé en oculistique pour insensibiliser la cornée et les
parties superficielles de l'œil ; depuis, son usage s'est gé-
nérahsé, bien qu'il ne soit pas sans danger. (V. cocaÏ-
NiSME, cocAïNOMANiE.) On so Sert de la cocaïne, et surtout
du sulfate et du chlorhydrate, en instillations, en badi-
geonnages, en injections hypodermiques et, à l'intérieur,
sous forme de potions.
Les oculistes emploient une solution de chlorhvdrato à
2 ou 3 pour 100, dont ils instillent 5 à 6 gouttes. t*our les
badigeonnages, on préfère des solutions un peu plus fortes,
qui donnent de bons résultats dans certaines petites opé-
rations (ablation des amygdales, des végétations simples
des muqueuses génitales), dans les accouchements diffi-
ciles chez les primipares, dans le lavage de l'estomac
et le gavage des phtisiques, pour éviter le réflexe pharyn-
gien, dans le coryza aigu, la céphalalgie. Dans certains
cas, on remplace le badigeonnage par des frictions ou
des onctions avec l'oléate cocaïne à 1 p. 10, ou la vaseline
cocaïnée à 1 p. 20. Pour les injections hypodermiques,
qui sont sans danger, à la condition de faire coucher le
sujet et de ne pas forcer les doses, on se sert de solutions
à 1 p. 50 ; elles sont utilisées pour Textraction des dents,
l'ouverture d'abcès, l'empyème et une multitude de petites
opérations. Enfin, les potions à 0,15 ou 0,20 p. lOO de chlo-
rhydrate de cocaïne (Dujardin-Beaumetz) réussissent assez
bien contre la gastralgie, les spasmes de la coqueluche,
l'angine do poitrine, les vomissements de la grossesse, le
mal de mer (Otto et Regnault). Les préparations de cocaïne
sont supportées par les enfants, à la condition que les doses
soient rigoureusement proportionnées.
GOCAÏNISME hiissm') ou COCAÏSME (issm*) n. m. Etat
qui résulie de l'abus de la coca et do son alcaloïde, la co-
caïne. V. COCAÏNOMANIIi.
— Encycl. L'usage continu et exagéré de la coca et de
la cocaïne entraîne certains troubles qui résultent de leur
action élective sur le système nerveux. Les plus caracté-
ristiques de ces troubles sont l'incertitude de la démarche,
le tremblement des lèvres et la perte ou la diminution de
la sensibilité. Il faut noter que l'abus de la coca amène
la dilatation pupillaire, que la cocaïne ne produit pas.
COC AÏ NO-GALVANISME {niss7n') n. m. Méthode d'anes-
thésie, fondée sur l'emploi simultané de la cocaïne et de
l'électricité.
— Encycl. Cette méthode, due à Reynolds f 1887), amène
l'anesthésie locale par l'application, sur la région à anes-
tbésier, de l'électrode négative trempée au préalable dans
une solution de cocaïne à 1 p. 20. L'électrode positive,
placée dans le voisinage de la première, est humectée
d'eau pour assurer le contact. Cette méthode est aujour-
d'hui très peu usitée.
COCAÏNOMANIE [}ii — de cocaïne, et manie) n. f. Abus
de la cocaïne.
— Encycl. A dose massive, la cocaïne produit, quand
elle est reçue en injections hypodermiques, une excitation
remarquable du système nerveux, qui se traduit par un
sentiment de vigueur physique et intellectuelle inaccou-
tumée, pouvant aller jusqu'au délire. Cette période d'ex-
citation n'est généralement pas suivie de dépression,
comme dans l'abus de la morphine. Aussi certaines per-
sonnes, ayant constaté les effets de la cocaïne, soit au
point de vue de l'excitation nerveuse, soit au point de vue
analgésique, ont pris l'habitude de cet alcaloïde et arrivent
à ne plus pouvoir s'en passer. Cette manie, qui n'est pas
sans danger (v. cocaïnismk) se rencontre surtout chez les
médecins, les écrivains et les artistes.
COCAL (rad. coca) n. m. Nom donné aux plantations de
cocaïers. (On les établit, au Pérou et en Bolivie principa-
lement, dans les espaces occupés par d'anciennes forêts
défrichées. C'est surtout dans la province de la Paz, en
Bolivie, que ces cocals sont établis.)
COCALIDES. Mythol. gr. Filles de Cocalos. V. ce mot.
COCALON n. m. Cocon de ver à soie, qui est de qualité
iniérirure.
Cocalos. Myth. gr. Roi légendaire de Sicile. II donna
l'hospitaiito à Dédale, qui fuyait de Crète. (V. dédale.)
Pour faciliter la vengeance de ce dernier, et à l'instiga-
tion do ses propres filles, les Cocalides, que Dédale avait
gagnées en fabriquant pour elles d'admirables automa-
tes, il attira chez lui Mines, et les Cocalides l'étouflfèrent
dans un bain.
Cocanada ou Coconada, ville de l'Inde anglaise
(présid. de Madras), à l'extrémité nord du delta de la
Godavéri, sur la côte des Circars ; 40.550 hab. C'est lo se-
cond port- de la présidence après Madras. Ch.-l. d'un sous-
district.
COCANGE {kanj') n. f. Argot. Coquille de noix, ii PI. Jeu
dont les filous se servaient pour faire des dupes.
— Encycl. La cocange paraît être l'aïeule du bonneteau,
qui l'a remplacée. Co jeu était tenu par un filou, habile
escamoteur. Au lieu de cartes, il so servait de trois co-
quilles de noix ; il fallait deviner sous quelle coquille se
trouvait une petite boule de liège.
COCANGEUR ijeur') n. m. Celui qui tenait un jeu do co-
cange.s.
COCANTIN n. m. Pop. Homme d'affaires.
COCARD n. m. Econ. rur. V.coqoard.
77
COCARDE
COCCOCYPSELE
Cocardes : 1. Louis XVI; 2. Révolution;
, Premier Empire; 4. Restauration; 5. Se-
cond Empire.
COCARDE (rad. cocard ou coquard, à cause do la crôto
du coq, uu, selon d'autres, à cause d'une loutre de plumes
de coq t|uo l'on portait autrotois au chapeau) n. f. Elhol.
Insigne de forme circulaire, ordinairemout plissé, que l'on
porte i sa coiU'uro, et qui disting:ue soit la nationalité dans
les divers pays, soit, dans un môme jiays, les i'onctioii-
uairos ou los soldats, ii Prendre ta cocarde. Se faire soldat.
— Fig. Parti, opinion politique que l'on affiche, et dont
la cocarde est l'emblème : Chamjer de cocarde.
— Pop. Tôte. Taper sur la cocarde. Se dit d'un vin capi-
teux. Il Avoir sa cocarde, Ktre ivre. Syn. plumict, pompon.
— Cost. Nœud do ruban qui orne la coiffure des femmes.
— Encycl. Ethol. Si l'idée d'un emblème distinctif est
fort ancienne, lo mot cocarde, toutefois, ne se rencontre pas
avant le xvi" siècle. En France, ce furent les troupes do
Louis XIII qui
arboreront les
premières cocar-
des; ceilos-ci
étaient noires ;
mais diverses
couleurs so
trouvèrent em-
ployées jusqu'à
ce qu'un édit do
1767 prescrivît
que la cocarde
serait do basin
blanc. Quelques
corps, cepen-
dant : gardes
françaises, royal-
artillerie, trou- .,
pes de ma-
rine, etc., con-
servèrent la cocarde noire. Le port de ces deux cocardes
fut interdit, en 1782, à tout individu non militaire. En
juillet 1789, fut créée la cocarde tricolore, dont le port fut
obligatoire, mcnie pour les femmes, pondant toute la Ré-
volution. Elle provint de co que Louis XVI, conseillé par
La Fayette, croit-on, appliqua, sur sa cocarde blanche, la
cocarde bleue et rouge des fédérés parisiens, dont Torigine
remontait aux chaperons mi-partis d'Etienne Marcel et do
ses partisans. Aussi la zone 6/(ZHc/iey était-elle placé© exté-
rieurement, la bleue étant au centre et la rouge entre les
deux. C'est cette disposition que la cocarde tricolore con-
serva jusqu'à sa suppression par Louis XVIII, qui réta-
blit la. cocarde blanche, à laquelle la cocarde tricolore ac-
tuelle fut substituée par ordonnance du 11 septembre 1830.
Dans les armées étrangères, en général, sauf, notam-
ment, dans l'armée anglaise où l'on ne porte pas de co-
carde à la coiffure, il existe une cocarde officielle, et
quelquefois plusieurs, comme dans l'armée allemande.
V. chaque pays.
Cocarde. En 1790, un journal intitulé « la Cocarde
nationale » parut pendant quelques mois. La Cocarde re-
parut le 13 mars I888, comme journal quotidien à 5 centi-
mes, pour défendre le mouvement boulangiste. Elle eut
pour rédacteurs et directeurs en chef Labruyère, puis Cas-
telin, puis Ducret; en 1894, Maurice Barrés; en 1895,
G. Lagrange; entin, en 1897, Paul Heuglé, et, peu après,
elle cessa de paraître.
GOGARDEAU (do — dimin. de cocnrd ou coquard) n. m.
Linguist. Jeune homme qui fait lo beau. (Vieux.)
— Bot. Nom vulgaire d'une variété de giroflée des fenê-
tres, que l'on appelle aussi mattuiole fênkstrale, et ke-
NESTRKLLE.
COCARDERIE [ri) n. f. Folie, sottise. (Vieux.)
COCARDER (SE), v. pr. Pop. Se griser.
COCARDIER {di-i}), ÈREadj. Qui se rapporte à l'amour
de la cocarde : Ardeur cocAKDiiiRE.
— n. m. Soldatardent pourlemé-
tier des armes. 11 Chauvin. 11 Amou-
reux des décorations, des galons :
te Français est né cocardikr.
— En arg. des théàtr., Comparse
dont remploi est do porter le dra-
peau et la cocarde.
COCASSE n. f. Econ. dom. Co-
<luiUe. (Vieux.) n Autref., Pot decui-
vre, sorte do bouillotte à panso
renflée et à couvercle, do la nature
des coquemars. c<_m- .sa.-
— Hortic. Variété de laitue.
COCASSE (rad. cocnrd) adj. Plaisant, drôle, risiblo, ri-
dicule : Jlumme cocassk. liistoire cocassi:.
— n. m. ('() qui est cocasse, le goure cocasse : Vaudc-
villisle, caricaturiste, qui sont les rois du cocasse.
COCASSERIE {rî) n. f. Caractère do co qui est cocasse;
chose bourt'onne ou ridicule : Toilette d'une incroyable co-
CASSb:RlU.
COCASSIER {si-é — rad. coq) n. m. Nom donné, dans plu-
sieurs régions de Franco, aux paysans qui vont dans les
fermes aelietor des volailles i)our les revendre à la ville.
COCATANNIQUE adj. So dit d'un composé acide, décou-
vorl dans la décoction dos fouilles do coca, après l'ox-
traction d<> la cocaïne par lo carbonate do sodium.
COCÂTRE (rad. coq) n. m. Coq auquel ou a enlevé un
tcsticuhv
COCATRIS (/m.ç — dubas lat. cocatrix, m/^mo sons) n.m.
Nomdui;rocodile,au moyen ftgo, mais qu'on donnaitanssi à
toutes sortes d'animaux fabuleux dont los dépouilles pré-
sumées so voyaient suspendues dans los églises sous lo
nom do guivres, tarasques, ot autres dragons dont le
mythe do Saint-Ooorgos vulgarisa les images après los
croisades. (Le mythe du coeatris so retrouve, renouvelé
d'Andromèile, dans l'épisode de llonaud et d'Angélique.)
Cocatrix, célèbre famille de la bourgeoisie pari-
sioiinc, qui occupait une situation prépondérante au
xiii" siècle. Eilo s'allia alors à une autre grande famillo
parisienne, celle dos Marcel, qui produisit, un siècle plus
tard, le célèbre prévAt des marchands. — Gkoffroi Co-
catrix joua un grand rôle dans l'administration du rôgno
do Phillppft lo Bel. Avec le titro do familier et écbaiisun
du roi, il fut lo trésorier des guerres, pourvoyeur et maî-
tre d(\s garnisons (approvisionn(un<nit des armées), colbn;-
tour <le subventions <it subsides, eoinmissairi» sur le fait dos
fausses moDuaios, maîtro et visitour dos portos ot pas-
sages du royaume. Il conserva ces fonctions sous Phi-
lippe de Valois ; il mourut vers 1310.
COCAUTION [kô'Si-on — du préf. co, et do caution)Tï. f.
Celui qui est caution avec un autre. V. cadtion.
GOCCAGLIO, bourg d'Italie (Lombardie [prov. do
Brosfiaj) ; 2.300 hab. Kuuies d'un château du xv" siècle.
CoCCAIE. Biogr. V. Foli;ngo.
COCCARION (du lat. coccus, grainj n. m. Pilulo do la
grosseur d'un pois. (Vieux.)
COGCÉIANISME {ksâ-ia-7iissm') n. m. Doctrine de Coc-
céius.
COCCÉIEN, ENNE {ksé-i-tn, èji') n. otadj. Qui appartient
à Coccéius, à sa doctrine, à son parti.
GOCCÉIUS ou KOCH ou KOKEN (Jean), théologien
protestant, né à Brome en 1G03, mort à Leyde en 16(>9.
Il enseigna l'hébreu et la dogmatique à Brème, à Franeker
et à Leyde. Il a développé son système dans l'ouvrage
Summa doctrinx de fœdere et testamento Dei. D'après lui,
Dieu s'est révélé en contractant avec l'humanité plusieurs
alliances. Dans la première, il promettait à l'homme lo
salut et exigeait des œuvres. La chute fut, de la part de
riiomme, la rupture de cette alliance. Dieu a remplacé
alors celle-ci par l'alliance de la grâce. Son règne a été
représenté, avant la promulgation de la Loi, dans la
famille élue, et, sous le régime de la Loi, dans la nation
d'Israël ; depuis l'accomplissement de la Loi par le Christ,
l'humanité tout entière est appelée au salut, rout en don-
nant lieu à beaucoup de discussions qui n'ont cessé qu'en
1677, les doctrines de Coccéius et de ses disciples ont
agi profondément sur les protestants des Pays-Bas et
de la Frise occidentale. Très opposées à la méthode sco-
lastique, elles ont une large place à l'allégorie.
Coccéius Auctus, architecte romain du temps
d'Auguste. Fils do lan-hitecte Caïus Posthumius, il fut
chargé d'exécuter d'importants travaux près de Naples,
notamment des chemins souterrains taillés dans le roc, do
Naples à Pouzzoles. On lui attribue aussi le temple en
marljre blanc, d'ordre corinthien, dont on voit encore des
vestiges près de Naples ; la grotte du Pausilippe, etc.
Coccéius Nerva, jurisconsulte romain, mort en 33
de J.-C, profondément versé, suivant Tacite, dans lo droit
divin et humain, et parfait honnête homme. Consul l'an 22,
il fut nommé en 26 curator aquarum. Il accompagna Tibère
quand cet empereur quitta Rome pour vivre à Caprée dans
la solitude. A un moment où son crédit était entier, il se
laissa mourir de faim, malgré les supplications de son im-
périal ami. On dit qu'il prit cette résolution par déses-
poir, à la vue des maux de l'Etat, et par crainte que son
repos et sa gloire fussent atta(|ués. Coccéius était de
l'école des proculiens ; il fut le successeur immédiat do
Labéon. — Son tils, Cocceius Nerva, a écrit un traité
De usucapionibus. On le croit père de l'empereur Nerva.
COCCEJI (Samuel, baron de), homme d'Etat et juriscon-
sulte allemand, né en 1679 à Heidelberg, mort en 1755.
Il remplit diverses fonctions publiques en Prusse, et de-
vint ministre d'Etat et chancelier de Frédéric II (1747).
On a de Cocceji divers ouvrages de jurisprudence, entre
autres : I)e reyimine usnrpatoris rege ejecto (1702) ; Ele-
menta jurisprudentix naturalis et romanx (1740); Systema
novum jurisprudentiad naturalis et romans (1748). Cocceji
prit, en outre, une grande part à la rédaction du Codex
lù-ede ricanas, publié à Berlin (1747).
COCCÉRINE n. f. Composé qui so présente en lamelles
cristallines, quand on traite la cochenille par le benzène
bouillant. (La coccérine est dédoublée par la potasse
alcoolique bouillante on alcool corcérylique CH'^O*, don-
nant par oxydation l'acide pontadécylique, et en acide coc-
cérigue C"li''0\ qui fournit le même acide par oxydation.)
COCCÉRIQUE adj. Il Acide coccérique. V. coccérine.
COCCÉRYLIQUE adj. Il Alcool coccér ylique. V . coccÈRiHB.
COCCHI (Gioacchino), compositeur italien, né à Padouo
en i7'.'0. mort à Venise en 1804. C'est à Rome et à Naples
qu'il lit représenter ses premiers opéras : Adélaïde
(1743), liajazette (1746), Giuseppe riconosciuto (1748), Siroc
(1750), etc. Plus tard, il séjourna quelques années on An-
gleterre, y produisit uno douzaine d'opéras et s'y livra à
1 onseignement du chant. Comme compositeur scéniquo,
Cocchi était assez pauvre d'idées neuves, mais il .se dis-
tinguait par la pureté de son stylo et, dans lo genre boutTe,
par la verve naturelle aux musiciens italiens de co temps.
GoCCIA (Carlo), compositeur italien, né à Naples en 1782,
mort à Novaro en 1873. Paisiello lo lit nommer accompa-
gnateur au piano de la musique particulière du roi Joseph
Bonaparte. En 1836, il succéda à Mercadanto commo mai-
Ire do chapelle de la cathédrale de Novaro. Coccia a écrit
près do cinquante opéras, dont les doux plus heureux sont
Catarina di Guisa, et Clotilde. La musique de ce composi-
teur manque d'originalité. Outre ses opéras, il a écrit des
cantates et do nombreux morceaux do musique religieuse.
GOCCIA (Koquo). ecclésiastique italien, né en 1830. Il
fit d(^ nombreux voyages en Europe, on Asie, en Afrique,
et <levint procurateur des missions en 1870, évéquo d'Orope
en 1874, ot, la mémo année, vicaire apostolique dos répu-
bliques Dominicaine, d'Haïti et do Venezuela. Il crut avoir
découvert dans la cathédrale do Saint-Domingue los restes
do Christophe Colomb, ot il eut, à ce sujet, de vives polé-
miques. On a de lui : Missions de l'ordre acs capucins (^1867) ;
Histoire de Home (1871-1872), ot los liesfos de Cnstobat
Colon en la catedral de Snnto- Domingo (1879).
COCCIDÉS n. m. pi. Famillo d'insectes hémiptères phy-
thophthyres, renfermant los coi-honilloset formes voisinos,
réparties dans les genres : aspidiotc, lécanie, kennes, coccus,
dorthrsia, nionophlcbus, porphyrophorr, ateurodc, otc. — Un
COCCIDli. V. COCIIKNILLU.
— Encycl. Los coccidés sont remarquables par leur di-
morphismo soxuol ; les màlos, légers et ailés, différent on
tout dos fomollos, globulouscs et aptères, qui ressemblent à
dos graines, et vivent immobiles sur les diverses plantes
avec leurs larvos et sucont les sucs au moyen de leur rostre.
Quand la fomello a pondu sous elle, eilo mourt, ot son
corps, desséché, sort d'abri aux jeunes ; les métamorphoses
et les phénomènes du développement, de la reproduction,
sont très compli(iués. Ilaliiiants surtout des régions chau-
des , les coccidés sont d<wenus cosmopolites dans les
serres, ort ils se reproduisent et se multiplient ou faisant
souvent des dégAts, car ils épuisent les plantes par leurs
piqûres. Beaucoup d'ospOcoii sont utiles ou produisant dos
Coccinelle : a, à 7 poiuts (b. sa
larve); c, à 2 points (gr- 2 lois).
mannes et des laques, ou en fournissant dos matières co-
lorantes do très bonne qualité.
COCCIDIE [di) u. f. ou COGCIDIUM [om') n. m. Zool.
Genre de protozoaires grégariniens, renfermant des ani-
malcules ovales, en forme do graines, de taillo microsco-
pique, ot qui vivent dans les tissus do divers animaux,
oii elles se reproduisent par spores. (Lescoccidies so ren-
contrent dans l'épithélium des intestins et dos conduits
biliaires chez divers mammifères. Le coccidium ovîforme
paraît spécial au foie du lapin et de l'iiomme, etc.)
— Bot. Organes reproducteurs de certaines algues.
COCCIDULE ou COCCIDULA n. f. Genre d'insecles co-
léoptères coccinelliens, famille des coccinellidés, tribu des
rhizobiinés, comprenant do petites formes oblongues,
vivant parmi les plantes aquatiques, au bord des marcs.
— Encycl. Les coccidules, dont on connaît trois ou ([uatro
espèces européennes, sont rouges ou ferrugineuses; telle
est la cûccidula rufa, commune partout. D'autres sont ta-
chetées de bleu [coccidula scutellata), de Franco égale-
ment. Leur longueur est de 2 millimètres environ.
COCCIFÈRE (du lat. coccus, cocci, grain rouge, et ferre,
porter) adj. Qui porte des graines ou des granulations do
couleur rouge.
— n. m. Section du genre chêne.
COCCIGRUE n. f. Ornith. V. coquecigrue.
— Bot. Nom vulgaire de quelques champignons appar-
tenant aux genres pezize, helvelle, mérule, etc.
COCCINE n. f. Syn. de carminé, et cochenilline. V.car-
MiNiQUii Uicide).
COCCINELLE {jîèV) n. f. Genre d'insectes coléoptères,
type de la famille des coccinellidés. (Ce mot sert de vo-
cable général pour dési-
gner tous les insectes du
groupe des coccinelliens.)
— Encycl. Les coccnie//es
proprement dites (cocci-
nella) sont représentées
par de très nombreuses es-
pèces ; une vingtaine habi-
tent l'Europe. Toutes sont
globuleuses, ordinairement
noires, avec les élytres
rouges ou jaunes chargés
de points noirs ; leurs larves
allongées, piquetées d'o-
rangé, dévorent les puce-
rons et rendent ainsi de
grands services. Les in-
sectes parfaits vivent sur les plantes; certains hivernent
dans les maisons, comme la coccinelle à deux points
{adalia bipunctata), commune partout. La grosse cocci-
nelle à sept points {coccinella 7-punctata] atteint 9 milli-
mètres de long; elle fréquente surtout dans les orties, etc.
Les coccinelles exsudent, quand on les inquiète, une ma-
tière jaune d'odeur acre. Sous le nom vulgaire de actes à
bon Dieu, les coccinelles sont connues de tous.
COCCINELLIDÉS (n<^0 ^- m- pl- Famille de coléoptères coc
cinelliens, comprenant les genres adalia, coccinelle, bulléea,
tnicraspis, mijzia, anatis, halyzia, etc. — Un coccinellidé.
COCCINELLIENS [nèl-li-in) n. m. pi. Famille de coléo-
ptères, comprenant les coccinelles et formes affines, dont
les nombreux genres sont répartis en deux tribus dites
des phytophages et des aphidiphages. — Un coccinhlmen.
— Encycl. Les coccinelliens phytophages sont les epi-
laehna, lasia et cyneyetis {(annlle des épilachnidés) ; commo
leur nom l'indique, ds ont une nourriture végétale, tandis
que les aphidiphages vivent de pucerons. Los apliidi-
phages se divisent en familles : ht/tpodamiutés, coccinel-
lidés, synonychinés, chihcorints, hypèraspinés^ rhizobiinés,
sci/mntnés, pseudococcinellidés .
COCCINIE n. f. Bot. Syn. de céphalandre.
COCCININE n. f. Composé C"'II'*0% extrait du rougo
de carmin traité par la potasse fondue. Avec la pou-
dre de zinc, il donne l'hyorocarburo Cil", identique à
celui <|u'on obtient en partant du carmin.
COCCINIQUE adj. Se dit d'un acide existant d'aprè.-'
Pelletier et Caveutou dans la cochenille.
COCCINtTE n. f. Substance d'un rougo écarlato qui,
considérée d'abord commo uu ioduro do mercure, est cer-
tainement un chlorure très voisin du calomel.
COCCIOSPERMÉES {spèr) n. f. pi. Groupe d'algues flori-
dées, rcntcrinant les yiyartinées^ les dumontiacées, lasspy-
ridiées, les aresconyiéès, les champiées ot les vkodhymë-
niacées. — Une cocciospermée.
GOCCIS [ksiss] n. m. Nom, aux Antilles, de plusieurs
espèces du genre ruellie, à racine vomitive.
C0CCIUS( Ernest- Adolphe], médecin oculiste allemaml,
né à Kuautliain, près Leipzig, en 1825, mort en IS'.iO à
Leipzig, où il fut professeur à l'université et directeur
de 1 Institut d'opbtalmotbérapie. Il jouissait d'une grande
réputation commo oculiste et avait inventé la nuHliodo
qm consiste à examiner l'arriére-fond de l'œil avec do la
lumièro polarisée. On lui doit, entre autres ouvrages ; le
Mécanisme de l'accommodation de l'œil humain, d'après des
observations pendant la vie{iSG&) ; le TVaitement des blessures
des yrur (1871); l'Ophtalmométriv dans l'œil malade {i$12).
COCCOBALSAMUM [mom') n. m. Baume de La Mecque.
COCCOBOLE n. m. Genre do champignons pyrénomy-
cètos, qui se développent sur le hétro.
GOCCOBRYON. Bot. n. m. Section du genre pipor.
COCCOCARPÉES n. f. pi. Groupe d'algues marines, do la
tribu des crypionémées, adopté seulement (lar <|uelques
botanistes. — Une coccocARfKK. V. cryi'IONKmkiis.
COCCOCARPIE (pi) n. f. Genre do lichens, tribu des
lécidinét's, comprenant quatro espèces, qui croissent dans
les régions tropicales.
COCCOCÉRAS {rass) n. m. Genro d'cuphorbiacéos, voisin
des echinns, avec dos graines munies d'un curonculo ot
dont le fruit est tardivement et incomplètement déhiscent.
(Lo type do ces arbustes des ludos orientales est lo cocco-
ceras mulicum do Malaisio.)
COCCOCHLORIDE (A/o) a. f. Syn. do palmbllb, gonro
d'algues, il (>n dit aussi cocconitic.
COCCOCYPSELE Ixi-psél') n. m. Gonro de rubiacées, tribu
des niussi-mléos, i-oniprenant des herbes ranuMisos, gla-
bres, rampauios, qui cruissout dans l'Amériquo iropioalo.
COCCOCYSTIDE
COCHENILLE
Bot. S\
de PHLYCTÈNE.
COCCOCYSTIDE
COCCODERUS {dé-russ) D. m. Genre d'insectes coléoptè-
res longicornes, famille des cérambycidés, comprenant
cinq ou sixespèces d'un
fauve rougeâtre, avec
des taches couleur d'i-
voire sur les élytres.
(Les coccoderus sont de
beaux et rares capri-
cornes de l'Amérique
du Sud.)
COCCOGNIDIQUE
adj. Se dit d'un acide
admis comme le prin-
cipe actif du coccogni-
dion ou fruit du daphué
bois-gentil.
COCCOGNINE n. f.
Corps cristallisé, inco-
lore, soluble dans l'al-
cool,extrait par l'alcool
des semences du mézé-
réon {daphne tneze-
tvum), préalablement débarrassées des matières grasses
par expression et par un traitement à l'éther. Les semences
t'U contiennent 4 millièmes de leur poids.
COCCOLARYNX (nnkss) a. m. Genre d'oiseaux passe-
reaux lévirostres,
famille des méro-
pidés, comprenant
des guêpiers à bec
grêle, à queue
moyenne tronquée
carrément. (On
connaît quatre es-
pèces de cocco-
îarynx: toutes sont
propresàl' Afrique.)
COCCOLITE OU
COCCOLITHE n. f.
Coccoderus (gr. nat.).
Coccolaryax.
Géûl. Silicate naturel de chaux, appartenant au genre
pyroxène et se présentant en masses granulaires de cou-
leur vert olive. Variété de malacoUte.
— Biol. Corpuscule calcaire arrondi, imprégné de ma-
tière organique et se trouvant au fond des mers, dans ces
gelées de nature problématique telles que le bathybius.
GOCCOLOBE n. f. Genre de polygonacées, renfermant
des arbres ou des arbrisseaux de l'Amérique tropicale et
subtropicale. [Nous citerons le coccolobe pubesceut des
Antilles, qui atteint 20 à 30 mètres de haut, dont le bois
très dur, rouge, presque imputrescible, a reçu le nom do
bois de fer. Du bois du coccoloba unifera (raisinier des bords
de la mer) on retire un extrait rouge brun, astringent,
connu sous le nom do kino d' Amérique ou extrait de faux
ratanhia.^
GOCCOLOBÉES n. f. pi. Sous-tribu de polygonacées-
aptérocarpées , contenant les genres coccolobe, muehleji-
btrtjie et cainptérîe. — Urie coccolobèk.
COCCONATO, bourg d'Italie (Piémont [prov. d'Alexan-
drie]) ; 2.900 hab. Carrières de gypse ; fromages estimés
dits rubiole.
COCCONÉIDÉES D. f. pi. Famille d'algues diatomacées
ou diatomées, caractérisée par les frustules solitaires,
ovales ou allongées, convexes ou aplaties. {Le seul genre
de cette famille est la cocconéis, dont les diverses espè-
ces vivent sur des algues. On peut citer les cocconeîscrjj:
et diaphana.) — Une cocconéidée.
COCCONÉIS n. f. Bot. V. COCCONÊIDÈKS.
GOCCONËME n. m. Genre d'algiies diatomées, habitant
les eaux douces ou saumâtres et différant des cymbelles
par les pédicelles siliceux de leurs frustules.
COCCONÉRION n. m. Genre d'euphorbiacées, tribu des
jatrophées, voisin des codiïeum : Les cocconérions sont
des arbres ou arbustes à fleurs dioigues dont le » port et
bs feuillage sont d'une grande élégance; mais leurs feuilles
paraissent dépourvues d'éclat t>. (Tison. J Les deux espèces
connues habitent la Nouvelle-Calédonie.
GOCCOPBORE n. f. Genre d'algues, de la famille des fu-
cacées, formé aux dépens des cystosires, et comprenant
une seule espèce, qui croît sur les côtes du Japon.
GOCCOPBTSE n. f. Syn. de protocoque, genre d'algues.
COCCOSTÉE [stè) ou COCCOSTEUS (stë-uss) n. m. Genre
de poissons ganoïdes, ordre des placodermés, famille des
ptérichtyidés, comprenant des formes fossiles dans le
dcvonien d'Ecosse et de Russie, et remarquables par leur
léte et la région antérieure de leur corps solidement cui-
rassées, et la région postérieure nue. (Ces poissons à dcnis
vigoureuses, à queue longue et poiutue, ne semblent pas
dépasser û",35 de long.)
COCCOTHRAUSTES (trâ-stèss) n. m. Nom scientifique
des oiseaux du genre gros-bec. V. ce mot.
— Encycl. Lo genre coccotkraustes est le type, dans
l'ordre des conirostres, d'une tribu do fringillidés, dite des
coccolfirauslinéa, qui comprend les genres ^roA-icCj^tos/ître,
c'imarhynque, cactornis, certhxdée, etc.
COCCOTHRAUSTINÉS (trô-sti) n. m. pi. Tribu de passe-
reaux conirostres. ~ Un coccoTUBACSTUfÉ. V. cocco-
TIIRAUSTES.
COCGOTYLE n. m. Genre d'algues gigartinées, très
voisin des phyllophores, auxquelles on le réunit souvent.
(ï/;s cocociylcs .sont des algues à fronde rameuse, foliacée
supérieurement; l'espèce type est le coccolylus Brodiaei.)
COCCnilNE n. f. Alcalo'ide de ta coque du Lovant, que
l'un obtient après avoir recueilli la picratoxino. {Lacoccu-
liuo se présente en fines aiguilles blanches, insolubles dans
l'eau, 1 alcool et l'éther.)
COCCULDS tlusê) n. m. Genre do ménispermacécs, com-
prenant une vlngtaJDo d'espèces qui croissent dans les
régions tropicales de l'Asie, do l'Afrique, de l'Océanio et
do l'Aménquo.
— E?tcTcL. Les coccutus sont des arbrisseaux qui habitent
les régions tropicales des divers continents. Ils sont usités
on médecine; ce sont des toniques amers employés contre
l'atonie du tube digestif, les enfcorgements glandulaires,
les fièvres intermittentes, la jaunisse, etc. Les tiges broyées
Cocculus :
, fleur.
Coccyste.
de certaines espèces fournissent une couleur solide, dont la
teinture fait usage. Parmi les nombreuses espèces de ce
genre, quelques-unes méritent une mention particulière. Le
cocculus palmé (cocculus palma-
tus) est plus connu sous le nom
de Colombo ou columbo. Le coc-
culus ro»s5(ïïre {cocculus rufes-
cens) habite les forêts des An-
tilles. Sa tige renferme un suc
brunâtre très astringent. Les
créoles l'emploient, sous forme
de tisane, comme diurétique;
on s'en sert aussi contre les ob-
structions du foie, les blennor-
ragies, etc. Le brou qui recou-
vre le fruit est amer, acerbe,
styptique, riche en tanin. L'a-
mande est féculente et ren-
ferme une huile jaune et sicca-
tive. Plusieurs auteurs réunis-
sent â ce genre l'anamirte,
arbuste qui croît aux îndes
orientales, et qui est bien plus
connu, ainsi que son fruit,
sous le nom de coque du Levant.
COCCUS {kuss) n. m. Nom
scientifique des insectes hémiptères du genre cochenille
proprement dit. V. cochenillk.
COCCYCÉPHALE {de coccyx, et du gr. képhalè, tête) adj.
Se dit d'un monstre presque acéphale, qui a la tête en
forme de coccyx.
COCCYGIE ou KOKKYGION, montagne d'Argolide, où
Zeus se métamorphosa en coucou.
COCCYGIEN, ENNE {ji-in, en') adj. Qui appartient, qui
a rapport au coccyx : \ ertèbre coccygienni-:.
COGCYGODYNIE {nî — du gr. kokkux, ugos, coccyx, et
oduité, douleur) n. f. Douleur au coccyx.
COCGY-PUBIEN {ksi, bi-in) n. et adj. Se dit du muscle
releveur do l'anus, qui s'étend du coccyx au pubis.
COCCYSTE {ksisst') ou COCCYSTES (ksi-slèss) n. m. Genre
d'oiseaux grimpeurs, famille des cuculidés, comprenant
des coucous à bec ^
médiocre, de la ^^
longueur de la tête, \ ^^fth^.^ ^^ë^^'^^.^Ss^y
à pieds forts. \^Hfe^^î5ii^t^3^
— E.NCYCL. Les v^aSoMfi^ffSK: ^^-^^^-T^
coccystes, dont on
connaît huit espè-
res, habitent TA-
l'riquo et l'Ind e ;
une seule se trouve
dans l'Europe méri-
dionale : c'est le
toccystes glanda-
vius, qui dépose son
œuf dans le nid de
la corneille cen-
drée et de la pie.
COCCYX {ksiss — gr. kokkux, même sens) n. m. Petit os
ou réunion de petits os situés à la partie inférieure du
sacrum : La queue des animaux n'est qu'un coccyx pro-
longé. (Acad.)
— En'cycl, Anat. Le mot coccyx a pour équivalents les
expressions : région coccygienne, vertèbres coccygîennes.
Le coccyx est constitué ordinairement, chez l'homme,
par quatre os légèrement aplatis, placés en file, et sou-
vent soudés entre eux. La face postérieure du coccyx est
rugueuse et donne insertion aux aponévroses des deux
muscles grauds- fessiers. Elle présente deux apophyses
appelées » cornes du coccyx », et deux échancrures trans-
formées, par des ligaments, en ouvertures qui livrent pas-
sage aux nerfs de la cinquième paire sacrée. Quant à la
face antérieure, elle présente la même disposition anato-
mique que la face antérieure du sacrum et répond à la
base du rectum. Sur les bords s'insèrent les ligaments
sacro-sciatiques.
L'articulation sacro-coccygienne et les articulations
coccygiennes sont des amp^iarthroses analogues à celles
des vertèbres qui, avec l'âge, deviennent des synarthroscs,
en commençant par l'extrémité inférieure.
— Anat. comp. Le coccyx de l'homme est l'équivalent
anatomique de la queue des animaux. Chez ces derniers,
on lui donne de préférence le nom de vertèbres coccy-
giennes. Les vertèbres sont alors articulées-comme des
vertèbres ordinaires, et sont en nombre très variable.
COCCYX (ksiss) n. m. Genre d'insectes lépidoptères mi-
crolépidoptères, famille des tortricidés, comprenant des
tordeuses d'assez grande taille, dont les chenilles vivent
dans les bourgeons de divers conifères et se rendent sou-
vent très nuisibles. (On connaît de nombreuses espèces de
coccyx habitant la France.)
COCCYZINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux grimpeurs, famille
des cuculidés, comprenant les coulicous répartis dans les
deux genres coccyzus, et nf:omorphus. — Un cgccyziné.
COCCYZUS izuss) n. m. Nom scientifique des coulicous.
COCENTAINA, comm. d'Espagne. V. Concentaina.
COCÉTHYLINE n. f. Chim. Base dérivée de l'ecgonine
et liiiniulo_'Uo 'le la cocaïne.
CoCHABAMBA, deuxième ville de la Bolivie, ch.-l. du
départ, et de la prov. du même nom, sur le rio Mizque,
afnuent du Rio-Grandc ; 29.530 hab. Filatures de laine et
de colon, tanneries, savonneries, fabriques d'amidon et
de bougies, poteries, etc. Université. Elle est dominée au
N., à l'E. et à rO., par do hautes montagnes qui en ren-
dent l'accès difficile. Elle est au milieu d'une plaine fertile
(anc. bassin lacustre), qui jouit d'uu climat très doux.
Aussi le département de Cochabamba oxporte-t-il surtout
les produits de l'agriculture : céréales, feuilles de coca, bé-
tail. Importation de cotonnades. Son commerce a été éva-
lué au quart de celui de toute la Bolivie. Superf. : 09. 341 kil.
carr. Pop. : 3G0.220 hab.
COCHE (de l'anc. haut allom. cocko) n. jadis f. et auj. m.
A signifié autref. Bateau en général, mais désignait plus
particulièrement une Sorte do chaland dans lequel mon-
taient des voyageurs et qu'un ou doux chevaux remorquaient
sur le cliomin do halage. ii On disait aussi cocim u'ëau.
COCHE (do l'allom. Kutsche, qui vient du nom de lieu
Koszi [Hongrie]) n. m. Grande voiture qui faisait lo service
78
des voyageurs et que remplacèrent les diligences, n "Voya-
geurs qui allaient ensemble dans le coche : Tout le coche
dormait.
— Loc. FAM. : Manquer le coche, Perdre une occasion
Coche (époque do Louis XIII).
avantageuse, ii Etre débarqué par le coche, Etre nouveau
venu et sans ressource.
— Allus. littér. : La mouche du coche, Allusion à une
fable de La Fontaine. V. MoncHb:.
COCHE n. f. Truie, femelle du cochon.
— Pop. et grossier. Femme lourde, grosse, massive.
COCHE (du celt. coch, entaille) n. f. Autref. Buse en bois
que les femmes mettaient dans leurs corsages.
— Entaille, cran : Faire une coche à un bâton, il Se diK
particulièrement des entailles faites sur un morceau de
bois, pour servir à tenir compte du pain, du vin, de la
viande, etc., que l'on prend à crédit.
— Loc. fam. Etre ferme en coche, Rester ferme, solide,
immuable, inébranlable, il C'/ioî'r e/icoc/ie. Se laisser prendre
au piège, il Hetourner en coche. Revenir à ses anciennes
habitudes, rechuter. (Toutes ces locutions ont vieilli.)
— Armur. Coche de flèche, Entaille faite à la partie ex-
trême et in-
férieure du -^^^T^^'^'^s^ . _i-ï^-^
bois de laflè- fjùJméi^ /y
che, pour a a, coche de n^V^he (IbTi»).
qu'elle reste
ferme sur la corde de l'arc, lorsqu'il est bandé, il Coche d'ar-
balète, Entaille analogue reliée à la détente et qui reçoit
et retient la corde de l'arbalète, lorsqu'elle est bandée.
— Mar. Nom que donnent les charpentiers mâteurs aux
entailles qu'ils font pour marquer la longueur des broches
qui déterminent le diamètre d'un mât en cliantier. il En
coche. Se dit de la position d'une vergue lorsque les pou-
lies d'itague se couchent ou se croisent, de façon qu'il
n'est plus possible do la hisser plus haut.
— Techn. Entaille que les tonneliers font sur le bois
des cerceaux, pour retenir l'osier qui les lie, et qu'ils pra-
tiquent à l'aide de la cochoire, sorte de serpette à lame
droite, ii Morceau de bois dont le chapelier se sert pour
faire agir la corde de l'arçon, il Sorte de cour qui, dans les
abattoirs, sert de réceptacle aux issues, estomacs et in-
testins, ues animaux que l'on vient de tuer et où on net-
toie ces issues.
COCHE ou COCHERELLE {rèV) n. m. Noms vulgaires de
Vagaricus procerus.
COCHÉ, ÉE (rad. coche) adj. B.-arts. Qui figure un creux
trop profond, ou qui figure un creux là où il n'en faudrait
pas : Des traits cochés. Des ombres, des draperies cochées.
— Peint. Nom donné à une peinture sur laquelle les om-
l.ires portées sont disproportionnées avec les dimensions
des personnages ou des objets représentés sur le tableau.
COCHELET {lé — dim. de Cochet) n. m. Très petit coq.
GOCHELET (Anastase), théologien et carme français,
né â Méziores en 1551, mort à Reims en 1624. Prieur du
couvent de Saint-Jacques à Paris, il devint, à l'époque de
la Ligue, prédicateur des Seize, se signala par ses violentes
déclamations contre Henri IV, dut s'expatrier et revint en
France en 1617. On a de lui plusieurs ouvrages de contro-
verse, entre autres : Calvini infernus (1608) ; etc.
COCHELIVIER {vi-é) n. m. Nom vulgaire de l'alouette
des bois.
COCHÊNE n. m. Nom vulgaire du sorbier des oiseaux.
COCHENILLAGE {ni-llaf [Il mil.]) n. m. Bain de coche-
nille pour teindre en écarlate ou en cramoisi.
COCHENILLE {nilV [Il mil.] — de l'espagn. cochinilla, du
mot celt. coch, rouge) n. f. 2ool. Insecte liéraiptère, de la
famille des coccidés. [Pris d'une
façon générale, le mot coche-
nille signifie tout insecte de ce
groupe; pris plus particulière-
ment,il s'entend pour lacartérie
de la laque {caj^teria lacca), es-
pèce asiatique qui produit la
gomme laque. La cochenille des
teinturiers est le ker7}ies ba-
phica ; la cochenille des oran-
gers, un dactylopius. (V. ces
mots et COCCIDÉS.])
— Techn. Matière tinctoriale
rouge fournie par cet insecte
que l'on fait dessécher, et que
1 on broie ensuite. — Adjectiv. :
Couleur COCHI'INILLE.
— Enctcl. Zool. Les COCCUS
habitent les régions chaudes du
globe. L'espèce principale est le coccus cactiou cochenille
du nopal, originaire du Mexique, où elle vit sur le nopal
(opuntia coccinelUfera) et d'où on l'a acclimatée aux Indes,
aux Canaries, en Algérie et en Espagne. Elle fournit une
teinture rouge magnifique, qui est le carmin, et on l'élève
en grand dans toutes les régions précitées ; c'est ce qui
explique comment le nopal est aujourd'hui répandu dans
toutes les régions chaudes du globe. La cochenille de la
manne {coccus [ou gossyparia] manniparus) d'Asie Mineure.
notamment du Sinaï, produit par sa piqûre la manne des
tamariscs. La cochenille du nopal n'a que 5 ou 6 millimè-
tres do long; elle est d'un rouge brun. La cochenille do
Pologne est un porpkyrophore. V. ce mot.
— Comm. et teint. On distingue dans lo commerce deux
espèces principales de cochenille, que l'on désigne sous les
noms do cochenille mertèque ou fine, vivant sur le nopal
cultivé, et cochenille sylvestre ou sauvaqe.CcUo dernière
espèce, quo l'on recueille sur le nopal sauvage, est de
qualité inférieure et peu employée.
Bien que la découverte des couleurs dérivées do la houille
ait sensiljlement diminué l'importation, sur le marché euro-
péen, de la cochenille, la matière tinctoriale provenant d-o
Cochenille :
û. mâle;
b, femelle.
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l'insecte n'on est pas moins d'un grand usage on teinture;
elle reçoit ditïeronts nonis suivant la provenance do laco-
chonillo. On admet géuéraloment, on co qui concerne la
cochenille mes(èqiie ou cultivée, quatre cattigorios distinctes
de ce produit ; on les classe industrielloniont suivant leurs
qualités. Kn premier lieu, vient la cochenille Honduras, com-
prenant trois variétés : la zaccatUle ou cocheriille noire; la
cochenille grise, argentée ou jaspée; la cochenille rougedtre
ou rouge. La cochenille Vera-Cruz, qui tiout le second rang,
se subdivise comme la sorte précédente on cochenille noire,
(/rise et rougeâtre. La cochenille des Canaries, de bonne
qualité, n'onro que deux variétés : la noire et Vargeritêe.
Enfin, la cochenille de Java, moins estimée que les précé-
dentes, no possède pas do sortes distinctes.
Il existe dans riuduslrie divers dérivés do la cochenille,
dont les plus importants sont le carmiri, obtenu en traitant
uno décoction de ooclienillo par un sol acide, la crème de
tartre, par exemple; la lague carminée (v. lacjdk) ; la
cochenille ammoniacale, que l'on prépare en faisant agir
l'ammoniaque sur la cochenille pulvérisée. (Ce dernier
produit se présente sous deux formes dans le comnïerce :
en (ablettes et eu pâte.) La cochenille trouve son emploi
dans un grand nombre d'industries différentes. Dans ia
teinture et l'impression des tissus, on en fait une grande
consommation. On l'utilise, en outre, pour colorer les bon-
bons, les liqueurs, les produits pharmaceutiques, pour la
fabrication dos encres rouges, etc.
COCHENILLER {// mil.) v. a. Récolter la cochenille sur le
oopal. H Teindre avec la cochenille : Cocheniller un tissu,
COCHENILLIER [ni-lli-é [Il mil.]) n. m. Nom vulgaire du
cactus nopal, sur lequel vit la cochenille.
COCHENILLINE (Il mit.) n. f. Principe colorant de la
cochenille, il On "l'appelle aussi carminé, et coccine.
V. CARMIMQOE (acldo).
Co-CHÉOU-KING, astronome chinois du xiii« siècle.
Il fut le premier on Chine qui rît usage de la trigonométrie
.sphérique, et il construisit do bous instruments d'astro-
nomie, q^ui existent encore à Pékin.
COCHER {ché — rad. coche) a. m. Conducteur des che-
vaux duno voiture destinée au transport des personnes :
Cocher d'omni/nts, de fiacre, n Touche ou Fouette, cocher,
Cocher, frappe tes chevaux, pars; ou : Va plus vite. —
Fig. Allons en avant, que rien ne nous arrête.
COCHENILLER — COCIIINCHINE
Cochers : 1. De •
maître • ou de • bonne maison >
3. De corbillard ; 4. De âacre.
; S. D'omnibus:
— Cocher du corps. Se disait, à la cour, du cocher qui
conduisait ordinairement le roi, la reine, le dauphin.
— Cocher public. V. voiture.
— Encycx. Les premiers cochers qui figurent dans
l'histoire sont ceux qui, chez les peuples héroïques, condui-
saient le char des guerriers. Un cocner de ce genre, capa-
ble au besoin de lancer lui-même le javelot ou d'emporter
hors de la mêlée le combattant blessé ou mort, était, en
réalité, un compagnon d'armes ; tel Automédon, conduc-
teur du char d'Achille et de Pyrrhus, et dont le nom est
devenu proverbial. Ce n'était donc pas un métier servilo
et dédaigné quo celui de conducteur do chars, et l'on re-
trouve co dernier honoré dans la Grèce savante et polie,
aux jeux Olympiques.
Déirîés à Athènes, les cochers furent d'abord notés
d'infamie à Rome. C'était ordinairement des esclaves,
dos affranchis ou des étrangers, qui occupaient cet emploi.
Le sort des cochers se transforma complètement sous
l'Empire. Lorsque les jeux du cirque furent devenus la plus
ardente passion du peuple, lorsqiio dos chevaliers, des sé-
nateurs, des empereurs —tels Caligula, Néron, Hélioga-
bale — conduisirent cuxmômes leurs coursiers, la profes-
sion de conducteur do char devint aussi honorable qu'elle
Tétait peu auparavant ; les cochers firent des fortunes
considérables ; on venait chercher de loin les plus habiles.
On a pour témoins do l'importance qu'ils avaiont acquise
les statues et les monuments élevés en leur lionneur, les
tombeaux sur lesquels sont gravées leurs victoires.
Cocher, constellation I)oréale, composée de fir. étoiles.
— Kncycl. On ne compte pas moins de 2\ étoiles doubles
ou triples dans cette constellation. Deux d'entre elles sont
surtout intéressantes. Il faut d'abord signaler l'étoile triple
qui compose 0 du Cocher; l'étoile principale de 3" grandeur
a doux compagnons do 10- grandeur, mais c'est seulement*
un groupe do perspective; l'un des compagnons (double
lui-m/Vme, d ailleurs) passe devant les deux autres étoiles,
relativement fixes au fond du ciel.
Nous citerons au.ssi le couple ï OU, système orbital on
mouvement direct, qui est surtout romaVquablo par la vi-
vaciiô des couleurs de ses composantes; ces deux étoiles
do 1* grandeur sont nettement rougo et blouo.
cocher v. a. Faire uno entaille, uno coche à : Cocher
une taille de boulanger.
— Cocher une ûi^chc. Poser sur la corde do l'arc la
cocbo ou entaille do la flèche.
COCHER (nour caucher — du lat. catcare. fouler ; en vieux
Iraiu;. chauchcr)v. a. Se dit d'un oiseau, et spécialement
du coq qui couvre sa femelle.
COCHËRE (rad. coche) adj. f. So dit d'une porto assez
<?rando pour qu'une voiture y puisse passer : Porte co-
I II ERIC.
GOCHEREL, écart de la romm d'IIouIboc-Cocherel
fKuroi, sur ll'^iro; li liab. Victoire do Du Guesclinsur les
Anglais et les Navarrais. V. l'art, suivant.
Cocherel (bataille de), victoire remportée (ifi mai
1361), par Du Guosclin sur le captai de Bucn, commandant
les troupes de Charles le Mauvais, allie au roi d'Angle-
terre. L action fut engagée à l'endroit oïl l'ancienne routo
d'Evreux à Vernon traverse l'Eure, sur la rive droite do
la rivière, à peu près à égale distance d'Evreux, do Pacy,
de Vornon et d'Acuuigny, places qui étaient alors fortiliées
et occupées par les Navarrais. L'onnomi était logé au
sommet d'une colline qui domino Cocherel. Du Guosclin
usa d'un stratagème pour le faire descoudre on rase camjja
gne : il donna l'ordre à ses gens do battre en retraite et
de retourner sur leurs pas, avec armes et bagages, de
l'autre côté do la rivière. Plusieurs des principaux capi-
taines anglais, Jean Joiiel, Guillaume do GanviUo, Pierre
de Sacquenville, Bertrand du Franc, tombèrent entre les
mains du vainqueur. L'armée navarraise se replia on dé-
route sur la forteresse d'Acquigny.
COCHERELLE {rél') n. f. Nom commun d'une variété
comestible, mais assez rare, de champignons.
GOCHERIE (rti n. f. 'Variété de pommes douces des envi-
rons d'Avranchos. ii On dit souvent cocherie flagellée.
GOCHERIS (Hippolyte-François-Jules-Marie), littéra-
teur et paléographe, né à Paris en 1829, mort en 1882.
Ancien élève de l'Ecole des chartes, il lit sa carrière à la
bibliothèque Mazarine. Il a fait paraître : l'Histoire de
la ville et de tout le diocèse de Paris, de Lebœuf (1863-1867) ;
Entretiens sur la tangue française (1872-1874); la Langue
française, origine et histoire (1882) ; Origine et formation de
la langue frayiçaise : Notions d'étymologie (1880); Origine
et formation des 7ioms de lieu (1885J; etc.
COCHERY (Louis- Adolphe), homme politique fran-
çais, né et mort à Paris (I8ii>-I9u0). Avocat à Pans, il l'ut,
en 1848, chef de cabinet du ministre de la justice, Cré-
mieux, puis il reprit sa place au barreau. Il plaida beau-
coup de causes politiques et d© procès de presse. Sous
l'Empire, il fit partie de l'opposition, et, en 1869, élu dé-
puté du Loiret, il siégea au centre gauche et vota contre
la guerre. Commissaire général de la défense dans le Loi-
ret, il accompagna à Paris et à Versailles Thiors, chargé
de négocier un armistice. Grâce à un sauf-conduit, il put,
à plusieurs reprises, pénétrer dans Paris, mais fut, néan-
moins, retenu quelque temps prisonnier par les Allemands.
Revenu à Tours» il réclama, avec d'autres anciens dé-
putés, la convocation d'une Assemblée nationale. Elu, le
8 février 1871, député du Loiret, il appuva la politique de
Thiers, fut sous-secrétaire d'Etat des finances, puis mi-
nistre des postes et télégraphes, le 5 janvier 1879; il
conserva ces fonctions dans divers cabinets jusqu'en 1885.
Il fut nommé sénateur du Loiret, en 188S. — Son tils,
Georges-Charles-Paul Cochery, né à Paris on 1855,
fut éhi di'puté du Loiret en 1885, et devint ministre des
finances dans le cabinet Méline (1896-1898).
COCHET {ché — dimin. de cog) n. m. Jeune coq : Cha-
ponner des cochets. il Coq de clocher; girouette. (Vieux.)
— Droit de cochet. Dr. féod. Présent en viande, vin ou
argent, que l'on exigeait des nouveaux mariés, le soir de
leurs noces. (Ce prétendu droit paraît tirer son nom du mot
coq, parce qu'il était d'usage, dans quelques lieux, d'en
donner un à cette occasion.)
Cochet (Henriette), née à Lyon en 1762. Fille d'un mar-
chand de papier.elleavait reçu une éducation fort au-dessus
de sa condition. La Révolution, au début, l'enthousiasma;
mais la Terreur amena chez elle le désenchantement,
puis la haine. Lyon, soulevé depuis la proscription des
girondins, était assiégé par les montagnards. bép;uiséo
en artilleur, Henriette court aux remparts et les défend
avec courage. Après la défaite des Lyonnais, elle est
amenée devant le tribunal révolutionnaire : n Crois-tu à.
l'enfer? lui dit le président. — Oui, depuis votre règne m,
répondit-elle. Elle fut guillotinée (1794).
Cochet (Jean Henoît-DésiréJ, archéologue français, né
à Sanvic (Scino-Inforieure) en 1812, mort à Rouen en 1875,
fut curé à Dieppe. Passionné pour l'archéologie, il dé-
couvrit une villa romaine â Etretat (1842), des antiquités
intéressantes près de Dieppe et en Normandie, ot devint,
en 1864, correspondant do I Institut. On doit à ce savant
distingué un grand nombre de notices, d'articles et d'ou-
vrages, notamment : la Nurmandie souterraine (1855), cou-
ronné par l'Institut; Sépultures gauloises, l'omaines, fran-
ques et normarides (1857); Archéologie chrétienne (1867).
COGHETIER {ti-é — rad. coche) n. m. Au xm' siècle.
Ouvrier qui construisait les coches ou voitures : /.ecocHK-
TiER était membre de la corporation des charpentiers, il Petit
bateau qui servait autrefois au transport dos denrées.
COCHEVIS (vi) n. f. Genre d'oiseaux passereaux coni-
rostros, famille des alaudidés, renfermant de grandes
alouettes huppées, à corps trapu, ù hoc fort, à pattes
peu hautes, à ailes vastes et obtuses. V. alouette.
— Encycl. On connaît uno douzaine d'espèces de coche-
vis propres aux régions découvertes de l'ancien monde,
vivant surtout dans les déserts, où leur robe, rousse et
jannûtre, se confond avec la couleur du sol. En Europe, il
n'en existe qu'une : la cochovis huppée [galcrita cristata),
longue de 19 centimètres, de 33 centimètres d'envergure;
Granivore ot insectivore, elle est peu chassée, à cause do
sa chair coriace. Citons encore lagalerita Ckendoola (ludo);
la galerita Abyssinien (Afrique moyenne).
COCHILE n. f. Charcut. Fagoue ou ris do cochon.
COCHIN, principauté du Dekkan, tributaire de l'Empire
britannique de l'Inde. Située sur la côio de Malabar, res-
serrée entre le massif du Travancôr et la mer, elle no
s'étend que sur :i.527 kilom. carr. el n'est peuplée quo do
723.000 hab., dont un peu plus d'un tiers sont chrétiens.
Son territoire, très arrosé par les pluies, est d'une grande
fertilité, A l'Ouest, sur les bords d'un chapelet do longs
marigots, ce sont des cocotiers ot de vastes rizières ; ù
l'Est, sur les hautes terres, on exploite les bois, la gomme,
la cardamome. La principauté, do plus, est riche par ses
céréales, son coton, son café, ses plantations de canne A
sucre ot do poivre. Les villes princiiuiles sont : 7Vi/»ou-
nnthorai, capitale politique; Ernakolam on ïernncolam,
capitale administrative; Cochin, l'ancionne capitale ; Trit-
chour. C'est depuis 1791 quo la principauté, gouvernée par
un rajah, est tributaire des Anglais (tribut de 500.000 tr.).
CoCHIN , ville do l'Indoustan {présid. do Madras), h
1 Uiloni. do la Cochin anglaise, 11.000 hab. (C'est l'aucionuo
capitale do la principauté du m6mo nom; elle est forméo
do ([uatro villaq:es adjacents, et ses habitants se livrent à
la fabrication d objets en bois sculpté et on métal.)
CoCHIN, villo de l'Indoustan (présid. do Madras), sur
la côte do Malabar; 16.000 hab. Il convient de la dis-
tinguer do la ville indigène de Cochin, dans la principauté
de ce nom. (V.art.précéd.) Cotte villo a vu son commcrco
décroître, ainsi quo son importance politique; cependant,
elle exporte encore do notables quantités de bois ot poivre.
Fondée probablement par les Portugais, Cochin est villo
anglaise depuis 1795.
GOCHXN, famille de graveurs, dont les membres les
plus célèbres sont : Nicolas Cochin, le Vieux, né à
Troyes en 1610, mort en 1686. (On a de lui des estampes
représentant divers sujets relatifs à l'histoire militaire
de Louis XIV, ainsi que des compositions d'après Paul
Véronèse, le Titien, etc.) ; — Charles-Nicolas Cocliin I",
né à Paris en 1 688, mort en 1754. (Il s'était d'abord occupé
de peinture, et ses pièces se recommandent par la cor-
rection du dessin. Il a surtout gravé d'après les peintres
de l'école française : Coypel, Restent, Watteau, etc.1;
— Charles -Nicolas Cochin II, ou Cochin le Fib,
fils du précédent, né à Paris en 1715, mort en 1790, l'ar-
tiste le plus remarquable de cette famille. Son œuvre so
compose d'environ 1.500 pièces, gravées par lui ou d'après
ses dessins. On y remarque : le Frontispice de l'Encyclo-
pédie, les Cérémonies et les Pompes fnnèbres de la cour
ii l'époque de Louis XV; 16 ports de France, d'après
Vernet ; des vignettes charmantes pour les éditions de Boi-
leau, de l'Arioste, du Tasse, etc ; les portraits des contem-
porains célèbres, etc. Il a composé de bons écrits, notam-
ment : des Obsei-vations sur les antiquités d'Eerculanum,
encore recherchées à cause des jolis sujets d'antiquités qui
s'y trouvent gravés ; un Voyage d'Italie, rempli de remar-
ques curieuses, et un nombre considérable de morceaux de
critique ou de pamphlets d'art, qu'on a réunis sous le
titre de Œuvres diverses.
GOCHIN (Henri), avocat au parlement de Paris, né et
mort à Pans (1687-1747). Il fut pendant trente ans, do
1706 à 1742, l'un des avocats les plus considérés du bar-
reau de Paris; il s'y fit remarquer par son éloquence
simple et vigoureuse. Ses Œuvres, contenant ses plai-
doyers, ont été publiées à Paris en 1751, puis en 1821-1822.
Cochin (Denis-Claude), botaniste français fl69S-1786l.
Il devint le doyen des échevins de Paris et réunit à Chà-
tillon, près do Paris, un grand nombre de plantes rares,
dont le catalogue, dressé par Hérissant et Coquereau, a
paru sous le titre de Jardin des curieux ou Catalogue rai-
soivié des plantes les plus rares et les plus belles (1771).
Cochin (Jacques-Denis), prêtre, né et mort à Paris
(1726-1783), fils du précédent. II fut curé de Saint-Jacques-
du Haut-Pas. et fonda, en I780, l'hospice qui a conservé
son nom. On a de lui des ouvrages de piété et des recueils
de Prônes ou Instructions familières, publiés de 1786 à 1808.
Cochin (hôpital). Cet établissement, situé à Paris,
rue du Faubourg-Saint-Jacques, a été fondé, en 1780, par
les libéralités de l'abbé Cochin, en faveur des indigents
malades ou infirmes de cette paroisse. On y recevait aussi
des malades des autres paroisses de Paris, moyennant
une modique pension. Viel dirigea la construction de cette
maison, qui, commencée en 1780, fut ouverte aux malados
eu juillet 1782, et prit d'abord le nom de « hospice Saint-Jac-
ques-du-Haut-Pas ». Pendant la Révolution, on l'appela
\ hospice Jacques, et, plus officiellement, hospice du Stul.
En 1801, le conseil général des hospices de Paris lui donna
le nom de sou fondateur. Une partie dos magnifiques jar-
dins de l'hôpital sert de promenoir aux malades. Au fronton
du péristyle d'ordre dorique, qui forme l'entrée principale
do l'hôpital Cochin sur la rue Saint-Jacques, on lu l'inscrip-
tion suivante : Pauper clajnavit, et Dominus exaudit eum.
On reçoit â l'hôpital Cochin les malades atteints d'aifec-
tions aiguës ou chirurgicales.
Cochin (Jean-Denis-Marie), jurisconsulte et phîlan-
throiio, né et mort à Paris fl789-184l), de la m^mo
famille que Jacques-Denis Cocnin. D'abord avocat aux
conseils du roi ot à la Cour de cassation, il fut maire du
XII* arrondissement do Paris de 1820 à 1831, député do
Paris de 1837 à 1841. Il s'occupa de propager l'instruction
dans le peuple et fonda, le premier, dos salles d'asile.
Cochin (Pierre-Suzanne-Augustin). publicisto ot admi-
nistrateur, né à Paris en 1823, mort à Versailles en 1872,
fils du précédent. Il s'occupa particulièrement dos ques-
tions qui touchent au paupérisme. Adjoint (1850), puis
maire du X' arrondissement de Paris (1853), membre du
petit groupe des catholiques libéraux, il se présenta sans
succès aux élections législatives à Paris (1863, 1869, 1871)
ot en Vendée (1870). Il fut préfet de Seine-et-Oise on
1871. Il était entré, on 1864, à l'Académie des sciences
morales et politiques. On a de lui : Essai sur tes méthodes
d'instructioti et aéducation et sur tes établissements de
Pestaloz zi {IS\S); Abolition de l'esclavage (IHôl), ouvrage
couronné par l'Académie française; Jiome, les martyrs du
Japon et tes évéques du \i\^ siècle {\S6'i) ; Lettre sur l'état
du paupérisme en Angleterre (1854); les Ouvriers européens
(1856); De la condition des ouvriers français iiSGi); le Pro-
grès des sciences et de l'industrie au point de vue chrétien
(1863); la Héforme sociale en France, résumé critique de
l'ouvrage de Le Platj {1&65); Abraham Lincoln (1869); te
Comte de Afontalembcrt (1870); te Service de santé des
armées avant et pendant le siège de Paris (l87l); etc.
Cochin (Denys), avocat et écrivain, né ù Paris
en 1851, fils du précédent. Il se distingua pendant la guerre
de 1870-1871, et mérita la médaille militaire. Il étudia en-
suite les sciences naturelles dans le laboratoire do Pas-
teur. Il fui élu au conseil municipal de Paris, dans le
VU*" arrondissement, en I88i, et son mandat lui fut ronou-
volé on 1885. Il siégea sur les bancs do la droite et protesta
contre la laïcisation des écoles et dos hôpitaux. H fut élu,
on 1803, député do Paris, ot réélu en I8i)8. Il a publié, no-
tamment : Paris, quatre années au conseil municipal {l$S^);
l'Evolution et la Viy(1880), et, on collaboration avec sou
frèro, Henri Cochin, des ouvrages posthumes de leur père :
Conférences et Lectures (1877); Etudes sociales et écono-
miques (IS80); Pestahszi, sa vie et sa méthode (1880).
CochinchinE, colonie française faisant partie do
l'union iudoohinoi.se. Elle s'étend entre S" 35' 30'' et 1 1* 44'
(lat. N.), entre 102*04' ?:>" etio:.» lO' (lat. E.l. Kilo est bornéo
par l'Anuam, lo Cambodge, la mer do Chine ot le trolto do
COCHINCHINOIS — COCHON
Siam. Sa superficie est de 56.900 kilom. carr., et sa popu-
lation de 2.252.034 hab. V. Indo-Chine (carte).
— Aspect général. La Cochinchine se compose de deux
parties bien distinctes, au point de vue de la constitution
du sol. La partie méridionale, de formation géologique
récente, comprend, à l'Est, les bassins du Donnai, de la
rivière de Saigon, et des deux Vaico ; à l'Ouest, le Mékong
et son delta. Toute cette partie est constituée par des
plaines basses, souvent inondées, qui doivent leur nais-
sance aux aliuvions du fleuve. La Cochinchine est donc,
comme l'Egypte, un présent du tleuve. Les dunes de sable
favorisent derrière elles la formation de plaines basses
nommées giangs, qui sont utilisées pour les cultures
maraîchères. Tout le delta est couvert de rizières, sauf
dans certaines parties recouvertes d'eau stagnante. La
seconde partie de la colonie comprend les hautes terres,
qui s'étendent dans les provinces de Bien-Hoa et do
Baria, auxquelles ont donné naissance les rameaux secon-
daires de la grande chaîne indo-chinoise. Leur altitude
est faible : leur point culminant est le Ba-Dinh (854 m.
d'alt.). Le squelette de ces collines est granitique ; le bassin
a été rempli par une argile ferrugineuse plus ou moins
poreuse, formant ce conglomérat désigne par les Anna-
mites sous le nom de " pierre d'abeilles » , et que l'on a
appelé • pierre de Bien-Hoa ». Les cultures ne se rencon-
trent que dans le voisinage des rivières, où le sol est d'une
remarquable fertilité. Les collines sont très boisées.
— Agriculture, commerce et industrie. Le commerce do
la colonie est très important, par suite du nombre consi-
dérable de voies fluviales.
L'agriculture prend tous les jours uno nouvelle impor-
tance. On cultive surtout le riz en Cochinchine ; viennent
ensuite : maïs, haricots, navets, patates, arachides, sésame,
ramie, cannes à sucre, tabac, palmiers d'eau, indigotiers,
cocotiers et cultures arborescentes, parmi lesquelles il
faut signaler le développement des aréquiers, des poi-
vriers, des caféiers, vanilliers, bananiers et ananas.
Les buffles et les zébus sont employés pour les cultures ;
l'élevage des porcs et des volailles est très prospère.
L'industrie est peu importante, si l'on on excepte les
usines à décortiquer le riz et q^uelques scieries mécani-
ques. En revanche, l'exploitation des salines est très
prospère. Parmi les marchandises importées, il faut signa-
ler les farineux alimentaires, les denrées coloniales de con-
sommation, les boissons, les rils, les tissus, presque tous
d'importation étrangère, le pétrole, les métaux, les ou-
vrages en métaux, les objets manufacturés, etc.
Les exportations consistent surtout en riz, en poissons
secs, en poivres, en cotons, fruits, graines, denrées diver-
ses, produits chimiques, dépouilles d'animaux, etc.
— Gouvernement etadministration. he gouveTneuT a.cessé,
depuis 1879, d'être un officier général, sauf dans des circon-
stances spéciales : il a été remplacé par un haut fonction-
naire civil. Le décret du 29 octobre 1887 a supprimé le poste
de gouverneur de la Cochinchine : celui-ci a été rem-
placé par un lieutenant-gouverneur, placé sous les ordres
du gouverneur général de l'Indo-Chine. Le lieutenant-
gouverneur est assisté d'un conseil privé dont font par-
tie : le général commandant la brigade, le comman-
dant de la marine, le chef du service judiciaire, le chef du
service administratif, et cinq membres notables de la
colonie, nommés par le gouverneur. Il existe, de plus, un
conseil du contentieux administratif et un conseil colonial,
ce dernier nommé à l'élection. Le territoire de la Cochin-
chine est divisé en 4 circonscriptions, subdivisées en
arrondissements. Ce sont : 1" circonscription de Saigon
(arrond. de Gia-Dinh, Tay-Ninh, Thu-Dau-Mot, Bion-Hoa,
Baria); 2» circonscription de Mytho (arrond. de Mytho,
Go-Cong, Tanan, Cholon) ; 3' circonscription de Vinh-Long
(arrond. de Vinh-Long, Bentré, Tro-Vinh, Sadec) ; 4" cir-
conscription de Bassac (arrond. de Chaudoc, Ha-Tien, Long-
Xuyen, Rac-Gia, Cantho ou Traon, Soktrang, Bac-Lieu).
L'île de Poulo-Condor forme un arrondissement à part.
Les îlots des Deux-Frères, dans la merde Chine, et les
îles du golfe de Siam (Poulo-Obi, Hou-Rag-Canh, Hou-
Tran, Poulo-Dama, et Phou-Quoc) appartiennent égale-
ment à la Cochinchine. Chaque arrondissement a à sa tête
un administrateur, assisté d'un conseil d'arrondissement
composé de notables indigènes.
— Finances. Un décret du 31 juillet 1898 a réalisé l'union
financière indo-chinoise. Le budget local de la Cochinchine
est établi en piastres, dont le taux oscille entre 2 fr. 70 c.
et 2 fr. 30 c. Les recettes principales proviennent : do
l'impôt foncier sur les terrains des centres, qui sont divi-
sés en plusieurs zones selon leur importance; de l'impôt
sur les terrains des villages, qui repose sur leur division
en cultures et en rizières; l'impôt sur les salines et l'impôt
sur les barques. L'impôt personnel sur les Annamites est
fixé à 0S60 par homme valide. — Les bonzes, les maires
do villages, les vieillards au-dessus de soixante ans en
sont exempts; les Asiatiques étrangers payent des droits
d'immatriculation. Ils sont à cet égard divisés, depuis le
13 janvier 1897, en cinq catégories, selon le taux de leur
patente ou do leur impôt foncier, et payent do loS à
120S par an. Il existe une banque de Vlndo-Chine, privilé-
giée par les décrets des 21 janvier 187.5 ot 20 février 1888,
et dont 1© siège est à Paris, la succursale à Saigon et les
agences à Hong-Kong, Pnom-Penh et Bangkok, et trois
banques anglo-chinoises, ainsi qu'une succursale du Crédit
lyonnais.
— Instruction publique. Il existe doux collèges, entretenus
par la colonie, à Saïgon et à Mytho, dont le programme se
rapproche beaucoup de celui do renseignement secondaire
spécial. L'enseignement professionnel, établi en 1891, a
donné do bons résultats. Des écoles primaires sont répar-
ties dans les principales villes : écoles d'arrondissement,
écoles communales, école do Cholon, établissements libres
laïques et établissements congréganistes.
— Justice. Par décret du 8 août 1898, la cour d'appel de
l'Indo-Chino a son siège à Saïgon ; deux chambres crimi-
nelles siègent à Saïgon, la troisième à Hanoï.
Dans ciiaquo arrondissement il existe un tribunal de
I" instance, et, à défaut, unjuge de paix à compétence éten-
due. I^s administrateurs remplissent 1ns fonctions d'ofli-
ciorsdo police juJiciairc. lorsriu'il n'y a pas do magistrats.
— Voies de communication. Il existe plus do 3.000 kilomè-
tres de routes, entretenues par la colonie ou les arrondisse-
monts. Les meilleures voies de communication sont, cc-
f tendant, le» cours d'eau ot canaux qui sillonnent le pays.
>os messageries fluviales ont établi un service régufier
qui dessert les principales villes.' Les points terminus en
boni : Pnom-Pcnh, Battambang, l'ilo do Khoog (sud). Il
existe, enfin, deux voies ferrées : un tramway à vapeur
de Saigon à Cholon, un chemin de for do Saïgon à Mytho.
— Histoire. L'histoire de la Cochinchine est intimement
mêlée à celle de l'empire d'Annam. (V. ce mot.) Le peuple
le plus ancien de l'Indo-Chino fut le peuple khmer, qui
semble originaire de l'Inde. Arrivé à l'apogée de sa puis-
sance, il commença à décliner, et les Annamites, descen-
dant du delta du Tonkin. occupèrent le littoral de l'indo-
Cliine, du fleuve Rouge aux bouches du Mékong.
La Cochinchine fit partie de l'empire d'Annam, et le traité
du 28 mai 1787. signé par Gia-Long, donna à la France
accès dans ce pays. Des résultats très favorables à l'in-
fluence française "furent obtenus par Mgr Pigneau de Bé-
haine et la mission militaire du colonel Olivier. Gia-Long
mourut en 1820, et ses successeurs, loin de suivre sa ligne
de conduite, se montrèrent hostiles aux Européens.
La France dut intervenir plusieurs fois de 1820 à 1858, mais
se borna à bombarder des ports de la côte d'Annam. Ces dé-
monstrations ayant paru peu efficaces, l'amiral Ri^ault de
Genouilly partit de Tourane et vint enlever Saïgon, le 17 fé-
vrier 1858. Pendant près de deux ans, les troupes françai-
ses résistèrent à toutes les attaques d'un ennemi brave et
entreprenant. La fin de l'expédition de Chine (oct. 1860)
donna aux troupes une plus grande liberté d'action. L'ami-
ral Charner arriva à Saïgon à la tête d'un corps de trou-
pes placé sous les ordres du général de Vassoigne. Il
marcha, le 17 février 1861, contre les lignes de Ki-Hoa, que
défendaient les vingt mille hommes do l'armée annamite,
commandée par Nguyen-Tri-Phong. Ce dernier fut com-
plètement défait, après un sanglant combat qui dura deux
jours, et dans lequel le lieutenant-colonel Testard fut tué
à la tête du régiment d'infanterie de marine qu'il comman-
dait. L'effet moral produit fut considérable, et l'amiral
Page enlevait Mytho, le 12 avril I86i.
L'amiral Charner remit son commandement aux mains
de l'amiral Bonnard, nommé gouverneur de la Cochinchine.
Celui-ci continua les opérations, enlevant Bien-Hoa le 15 dé-
cembre 1861, et Vinh-Long le 25 mai 1862. La cour d'Annam
dut signer le traité du 5 juin 1862 , qui reconnaissait à la
France la possession des provinces de Saïgon, Mytho et
Bien-Hoa. Bon administrateur, l'amiral La Grandière, suc-
cesseur de Bonnard, se montra également diplomate avisé
et soldat énergique. I! intervint au Cambodge, signant avec
le roi Norodom le traité secret du 11 août 1863, qui fut com-
plété par le traité franco-siamois du 15 juillet 1867. Pour
mettre fin aux menées ténébreuses de la cour d'Annam,
l'amiral La Grandière et le colonel Reboul s'emparèrent, en
juin 1867, des provinces deVinh-Long, Chau-Doc et Ha-Tien,
donnant ainsi à la Cocliinchine ses frontières définitives.
Depuis lors, la France n'a eu à reprendre les armes
qu'en 1885, pour apaiser l'insurrection du Cambodge, tâche
dont s'acquitta le général Begin, qui fut nommé gouver-
neur de la Cochinchine.
Les explorateurs français commencèrent alors la recon-
naissance du Laos, et Mouhot laissa une bonne relation de
son voyage, accompli de 1858 à 1861. La mission Doudart de
Lagréè-Francis Garnier (1866-1868) eut, à cet égard, une
importance considérable. Après elle, Rheinart,d'Arfeuille,
Aymonnior, Gauthier, Septans étudièrent le Bas-Laos, se
fa'isant ainsi les précurseurs de la mission Pavie.
COCHINCHINOIS, OISE {no-a, az'), personne née en
Cocliinchine, ou qui habite ce pays. — Les Cochinchinois.
— Adjectiv. Qui appartient à ce pays ou à ses habi-
tants : Possession cochinchinotse de la rrance.
— n. m. Langue parlée en Cochinchine; c'est Vanna-
mife. V. Annam.
COCHLÉAIRE (kUK èr' — du lat. cochîea, limaçon) adj.
Contourné comme la coquille d'un limaçon ; Agaric co-
CHLÉAIRl-:.
— Ouvertu7'c cochlêaire ou cochtéenne. Anat. Ouverture
qui fait communiquer la caisse du tympan avec la ramjie
interne du limaçon, il On l'appelle plus généralement fknè-
TRI-: KONDl-:. V. FENÊTRE.
COCHLÉAIRE [klé-èr' — de cochléar) adj. Qui est en
forme de cuiller : La préfloraison est cochlêaire dans les
/It'urs d'nronit.
COCHLÉAR [klé — mot lat. qui signifie cuiller) n. m.
A n t i q . r o m .
Mesure de ca-
pacité pour les
liquides, valant
le quart du
cyathe. Il Petite
cuiller à manche pointu , dont on se servait pour manger
les œufs et les coquillages.
— Ane. liturg. Cuiller qui servait à donner aux fidèles la
communion sous l'espèce du vin.
COCHLÉARIA [klé) n. m. Genre de crucifères, tribu des
lunariées, comprenant des herbes généralement vivaces,
glabres, qui croissent dans les ré-
gions tempérées et les régions froi-
des de l'hémisphère nord.
— Encycl. Parmi les espèces que
renferme ce genre, il en est deux qui
méritent une mention spéciale. Leco-
c/t^^rtî*îno/'^Cina/(cochIeariaofficiua-
lis), vulgairement nommé herbe au.r
cuillers, à cause de la forme de ses
feuilles, est une plante annuelle ou
bisannuelle, à fleurs blanches, qui
croît dans les lieux humides et om-
bragés des montagnes de l'Europe
méridionale. On la cultive dans les
jardins. Dès que les jeunes pieds
sont assez foits, on commence à
récolter les feuilles, qu'on n'emploie
que fraîches, et qui constituent le
principal produit du coclilénria.
Cette plante a uno odeur piquante,
une saveur chaude et un pou ficre^
On la regarde comme un des meil-
leurs antiscorbutiquos ; on en fait
un sirop et un alcoolat. Kilo est encore stimulante, in-
cisive, détersive et diurétique. En économie domestique,
on mange ces feuilles on guise de cresson. h(^ cochléaria
de lirctagne (cochlearia Armorica), plus connu sous
les noms de crau, cranson rustique, moutarde dv.s capu-
cins, etc., croît sur les côtes do la mer, notamment dans la
Bretagne ; c'est le raifort sauvage. On emploie sa racine
fraîche, dont la saveur rappelle celle do la moutarde. Elle
11 — Oî
Cochléar.
Travail cochl^ê
(xv s.).
Cochlearia :
, fleur; h, fruit.
80
est, comme l'espèce précédente, un des plus puissants
antiscorbutiques connus ; on s'en sert, après l'avoir râpée,
pour assaisonner les viandes et le poisson.
GOCHLÉARIFORME {klé— àn\BX.cochlpar, aris, cuiller,
et de forme) adj. Qui a la forme d'une cuiller.
COCHLÉARINE {klé) n. f. Substance cristalline, qui se
dépose quelquefois de l'esprit de cochlearia.
COCHLÉARIUM {klé, om'— mot lat. formé de cochlea, li-
maçon) n. m. Antiq. rom. Lieu où l'on nourrissait les lima-
çons destinés à la table.
COCHLÉE {klé — du lat. cochlea, limaçon) n. f. Antiq.
rom. Ce nom s'applique à toutes sortes d'objets en forme
d'hélice : escaliers tournants, comme dans la colonne Tra-
jaue ; vis de pressoir, de machines à monter l'eau, établies
sur le principe de la vis d'Archimède, etc.
— Anat. Organe de l'oreille interne, formé d'un tube
enroulé comme la coquille d'un mollusque gastéropode, et
divisé par la lame spirale en deux grandes rampes. Syn.
de LIMAÇON.
COCHLÉÉ {klé — du lat. cochléar, cuiller) n. m. Terme
d'orfèvrerie s'appliquant à un travail en
repoussé, présentant des bossages en
forme de cuiller, bossages dits en boul-
ions ou bouillons à queue.
CocHLÉE(-Jean).en lat. Cochlaeus,
tliéologien allemand, né à Wendelstein,
près de Nuremberg, en 1479, mort à
Breslau en 1552. Chanoine à Worms. à
Mayence et à Breslau, il se montra un
des plus ardents adversaires de la Ré-
forme et de Luther. Parmi ses ouvrages
de controverse, nous citerons : Historis-
Hussitarum Itbri A77(l549i, et Commen-
taria de actis etscriptis M. Luthe7'i{lbi9}.
COCHLÉENNE {klé-èn) adj. f. Il Ouverture cochléenne.
\. COCHLÊAIRE.
COGHLÉIFORME {klé — du lat. cochlea, limaçon, et de
forme) adj. Hist. nat. Qui a la forme d'un colimaçon.
COCHLIANTHE [kli] n. f. Genre de Icgumineuses-papi-
lionacées, série des phaséolées, renfermant une plante
herbacée, volubile, du Népaul.
COCHLIARION {kli) D. m. Antiq. Mesure pour les liqui-
des, qui valait un quart de cyathos, ou 0',Oll.
COCHLICELLE ou COCHLICELLA [kli-sèl] n. f. Section
des hélicelles, qui sont un sous-genre d'hélices.
GOCHLIDIE ikli-dî) n. f. Bot. Syn. de helvellopsis, et
de MONOGRAMME.
COCHLIE {kll'}Q. f. Genre d'orchidacées. tribu des den-
drobiées, comprenant une seule espèce, qui croît dans les
montagnes de Java.
COCHLIOCARPE {kli — du gr. kokhlios , limaçon, et
karpos, fruit) adj. Se dit des fruits contournés en spirale,
comme ceux des luzernes, de certains mimosas, etc.
COCHLIOPA [kli) n. f. Sous-genre ou section du genro
fnminicola (mollusques gastéropodes), comprenant les
formes à coquille en cône surbaissé, à base concave et
carénée. V. fluminicola.
COCHLIOPODIUM {kli, di-om') n.m. Genre de protozoai-
res amœbiens, renfermant des animalcules microscopi-
ques, qui vivent comme les infusoires, et dont l'espèce
type, cochliopodium pellucidum, vit dans une carapace en
forme de large cloche, par l'ouverture de laquelle le proto-
zoaire étend ses pseudopodes simples ou ramifiés.
COCHLOSPERME {klo-spèrm') n. m. Genre de bixacées,
comprenant des arbres ou arbrisseaux et quelques plan-
tes vivaces qui croissent dans les régions tropicales.
COGHLOSTYLE {klo-Stil') ou COCHLOSTYLUS {klo-sti-
Inss) n.m. Sous-genre d'hélices mollusques gastéropodes,
renfermant les for-
mes à coquille apla-
tie, conique ou ovale,
à bouche oblique, à
revêtement épider-
mique coloré. {Les
cocnlostyles sont des
hélices des Philippi-
nes; l'espèce type est
le cochlostyhis mira-
COCHOA {ko-a fm ,^
nom indien ) n. m. Cochoa.
Genre d'oiseaux pas-
•sereaux dentirostres, famille des muscicapidés, renfer-
mant de jolis gobe-mouches rouges, bleus et verts, pro-
pres à l'Asie orientale et aux îles de la Sonde. (On connaît
deux ou trois espèces de cochoa.)
COCHOIR (r/(o-ar'— rad. cor-Zie) n. m. Sorte de hache àlame
recourbée, dont se sert lo tonnelier pour faire des coches,
ouentaillessur
les cercles, et \ IJ
aux extrémités \J_ ^,
des douves et
dou vellcs. it
Outil de bois,
en forme de
tronc de cône,
garni de can-
nelures longi- A. cochoir.
tudinales, quo
les cordiers emploient pour recevoir les torons du filin, au
moment du commettago.
COCHOIS {cho-a) n.m. Outil en bois, qui sert à l'ouvrier
ciricr pour procéder à l'équarris-
sage des bougies. ^ 1^^
COCHON (origine inconnue) n.
m. Genre ou famille de pachy-
dermes à corps trapu, dont une Coi-hois de cirier.
espèce est domestique, et qu'on
engraisse communément pour l'alimentation. (Se dit parti-
culièrement du mâle) : Un cochon et une truie, il Cliair
du mémo animal considérée comme aliment : Manger du
COCHON. Il Fromage de cochon. Se dit pour Fromage d'Italie.
81
Il Cochon bas, Cochon do Siam. il Cochon ynarron, Goclion
domestiquo dovonusauvago. il Cochon de tait. Petit cochon
qui totto encore ou qu"ou nourrit do lait. (li est tort estimé
comme aliuieiit.)
— Par ext. Nom donné impropromont A dos animaux qui
offrent quoique analogie souvent éloignée avec le cochon
domestique : Cochon d'Améri<iue, cocuon de bois ou cochon
MoiV, Pécari, il Cochon des ôMs. Hamster, il Cochon-cerf ow
de Chine. Babiroussa. H Cochon cutrassé. Tatou, il Cochon
de fer, Porc-épic*. ii Cochon d'Inde, de Guimpe ou de mer.
Nom vulgaire du cobayo. ii Cochon de terre, Oryctéropo
du Cap. Il Cochon de mer. Marsouin, il Cochon marin, Es-
pèce de phoque. Il Cochon de terre. Pangolin.
— Fam. Malpropre, ii Débauché, dépravé. (S'emploie
souvent comme ternio do mépris, avec le sens vaguo et
indéterminé de la plupart dos termes injurieux.)
— Yeux de cochon, Tvi'S petits yeux.
— Kniom. Nom vulgaire d'un iiisecto qui se trouve assez
tréquemnientdansloslontillos destinées à la consommation.
— Métall. Mélange de métal et de scories qui obstrue
les fourneaux, ii Soulèvement de cendres dans la coupelle.
— Pèch. Nom vulgaire que les pécheurs donnent au
grondin ou rouget.
— Prov. et LOC. pop. : Camarades, amis conime cochons.
Se dit des personnes qui vivent ensemble dans une extrême
familiarité, ii Est-ce que nous avons gardé les cochons
ensemble? Se dit à quelqu'un qui se montre par trop fami-
lier, particulièrement à une personne qui en tutoie une
autre, sans que rien l'y autorise, il Jouer un tour de cochon,
Se conduire très mal avec <|uelqu'un. le desservir, trahir
ses intérêts, ii II faut mourir, petit cochon : il n'y a plus
d'orge. Se dit pour exprimer que toutes les ressources
sont épuisées.
— EncYCL. V. PORC.
COCHON, ONNE adj. Qui se rapporte aux cochons, qui
leur est propre : ta voracité cûchonni:.
— Malpropre, sale, dégoûtant : Enfant cochon.
Cochon (Pierre), chroniqueur, no à Fontaine-le-Dun
(arrond. d'Yvetot) vers 1390. mort vers 1456. Entré dans les
ordres, il vécut surtout à Rouen, et sa Chronique, qui va
de nos à 1430, est très précieuse pour l'étude de la domi-
nation anglaise en Normandie. 11 appartenait au parti
fraurais.
Cochon de LappareNT (Charles, comte), né dans la
Vendée en 1749, mort eu ls25. Il était, en 17S9, conseillerau
présidial de Punie iiay. Il siégea à l'Assemblée constituante,
â la Convention, où il vota la mort de Louis XVI, fut com-
missaire à l'armée du Nord, entra au comité de Salut public
après le 9-Thermidor, puis fut envoyé en Hollande. En
1796, il succéda â Merlin comme ministre de la police.
Proscrit le 18 Fructidor, il resta prisonnier à Oléron jus-
([u'au i8-Brumaire. Sous le Consulat et sous l'Empire, il
fut préfet et sénateur. Préfet de la Seine-Inférieure pen-
dant les Cent-Jours, on l'exila comme régicide en 1816,
mais il put rentrer en 1S18. V. Lappabent [df}.
COCHONNAILLE [cho-na-ill [Il mil.] — rad. cochon) n. f.
Fam. Vtande de cochon, charcuterie : La cochonnaillk
est lourde a l'estofnac. ii On dit quelquefois cochonnebie,
COCHONNADK.
COCHONNE n. f. Linçuist. V. cochon, à la rubr. Fam.
— Entom. Nom vulgaire de quelques chenilles.
COCHONNÉE [cho-né) n. f. Portée d'une truie : Une co-
chonnée de cinq petits.
COCHONNER {cho-né) v. n. Mettre bas, eu parlant d'une
truie.
— v. a. Fam. Faire salement ou grossièrement : Co-
CHONNEB un travail.
COCHONNERIE {cho-ne-rl) n. f. Extrême malpropreté :
Etre d'une cocHONNiiRiE incroyable, il Par plaisant., Qua-
lité, nature de cochon, au prop. et au fig.
— Fam. Viande de cochon : Acheter de la cochonnerik.
~ Par ext. Objet et, particulièrement, mots sale, dégoû-
tant ou extrêmement mauvais : Une cochonnbrik de vin.
Il Objet sans valeur, sans mérite : Magasin daiis lequel on
ne vend que de la cochonnerie.
— Fig. Action, parole obscène : Di/'e des cochonneries.
COCHONNET [cho-nè) n. m. Fam. Petit cochon.
— Hortic. Sortes de dards que portent les branches d'un
arbre fruitier.
— Jeux. Boule plus petite que les autres, qui sert
de but dans le jeu de boule, ii Jeu do boule : Jouer au
cochonnkt. (V. BOULE.) Il Sorte do dô ù douze faces, portant
un à douze points.
— Techn. Cylindre do métal ^avé do rayures on hélice,
en usage dans les machines ù. imprimer les toiles.
COCHOUAN n. m. Nom vulgaire donné au râlo d'oau.
Il On l'appollo également cochl'an.
COCHRANB (Archibald, (;onUo Dondonald, lord), chi-
miste aii;4lais, né en 1719, mort on 1831. Il abandonna la
marine puiir se consacrer à la chimie, et trouva d'intéres-
santes applications do cette science ù. l'industrie et à
l'agricultura. On lui doit deux ouvrages estimés : Traitti
df l'intime connexion de l'agriculture et de la chimie (179.'»),
et Ajtplication de la chimie à l'agriculture pratique [1191).
GOCHRANE (Thomas, comto dk DuNnoNAr^D, lord), ami-
ral anglais, lils du [trécédont, né i Annstîidd (Lanarkshir^)
en 1775, mort à Kensington en I8t>0. Entré dans la marine
en nirJ, il était lieutenant lorsipio éclata la guerro entre
la Franco ot l'ADgletcrro, ot so distingua par la hardiesse
de SCS captures. Nommé capitaine, il croisa sur les côtes
de Franco d( 180G à 1809, et détruisit uno partie do la tlolto
française à l'île d'Aix. Membro do la Chambre des commu-
nes, Cochrane fit uno onposition violente au gouvernement,
qui chercha à le perdro en lo faisant condamner, sous
jirétcxte de spéculations frauduleuses sur les fonds pu-
blics, au pilori, un an de prison, I.OOo livres d'amende.
Par suite, Cochrano fut expulsé du parlement, rayé de
tous los honneurs ot <les rôles do la notto ,1814). Il so fit
cependant réélire et reprit son siège. Mais, persécuté par
le parti au pouvoir, il se mit, on 1817, au service du Chili,
puis passa au service du Hrésil, et, dans ces deux situa-
tions, causa do sérioux dommages à l'Kspagno et au Por-
tugal. Dégoûté jiar les intrigues, il alla soutenir la cause
do l'indépendance grecque (1823). Ayant rencontré, l;i
aussi, des obstacles à sa volonté do fur, il revint en An-
gleterre, oii la mort de .son péro l'avant fait comte do
uundonald (i8:ti), il fut réfabli dans les cadres on lfi'.Vi :
Il était, en 1854, amiral do Orandc-Urolagno. Il a laissé
ill.
deux ouvrages : Narrative of services in the libération of
Chili, J'eru and ilrazil from Spanish and Portugnese domi-
nation (1859) ; Autobioyraphg of a seaman (1800-1861).
CoCHRANE (sir Alcvantler P'orester Inglis), amiral
anglais, né en l"r>8, mort à Paris en 1832. Do nso ù 1810,
il se distingua dans do nombreuses croisières aux colonies
et particiuiôrcmont à la bataille de Saint-Domingue, en
ISOG. Les marins fran^-ais eurent en lui un vaillant et ha-
bile adversaire.
GoCHRANE (John DoNDAs), voyageuranglais, surnommé
le Voyageur pédestre, neveu de sir Alexander Fo-
rester, né en 1780, mort à Valencia (Colombie) en 1825.
Il commença par servir dans la marine anglaise; puis, à
partir de 1815, exécuta une série de voyages à pied en
Europe. En 1820, son plan d'exploration de l'intérieur de
l'Afrique et du cours du Niger n'ayant pas été accepté
par l'amirauté britannique, Cochrane entreprit de l'aire à
pied lo tour du globe. Il partit do Londres en 1820. attei-
gnit Saint-Pétersbourg, franchit les monts Ourals, et
par Tobolbk, Tomsk et Irkoutsk. gagna Yakoutsk, d'où il
se dirigea vers le pays des Tciiouktchis, puis vers le
détroit de Behring et enfin vers le Kamtchatka. A Pétro-
paulovsk, il se maria, et, abandonnant son projet de voya-
ger dans le continent septentrional de l'Amérique, revint
en Angleterre. Mais sa passion pour les vovages ne tarda
pas à se réveiller plus vive que jamais, et Cochrane s'em-
barqua pour l'Amérique du Sud, où il mourut. On a de lui
la Narration d'an voyage à pied a travers la Itussie et la
Tartarie sibérienne, des frontières de la Chine à la mer
Glaciale et au Kamtchatka (1824).
Cochrane (sir Thomas John), amiral anglais, né à
Edimbourg en i789. mort à l'île de Wight en 1872. Il ser-
vit aux Indes et pendant la guerre d'Amérique. De 1825
à 1834, il tut gouverneur de Terre-.Neuve. En 1837, il fut
élu à la Chambre des communes et soutint la politique de
Robert Peel. Contre-amiral en 1841, il commanda la sta-
tion navale de Chine de 1842 à 1845, puis il fut chargé de
pacifier l'archipel indien et, en 1846, il s'empara de la ca-
pitale du sultan de Bornéo. Il devint ensuite commandant
en chef de ta station des Indes ; vice-amiral ; commandant
en chef à Portsraouth (1852-1855) ; puis amiral en 1856.
Cochrane (Alexandre DcNDAS Ross \ViSHART Bailie),
fils de Thomas John, homme politique et littérateur an-
glais, né en 1816, mort en 1S90. Il devint, en 1841, mem-
bre de la Chambre des communes, où il a constamment
voté avec le parti tory. Il fut un des plus violents adver-
saires de la politique" de lord Palmerston. Il fut élu au
parlement de 1868 à 1880. On a de lui : Voyage en Morée;
la Jeune Italie {l?>o9], et quelques romans : Lucile Belmont,
Ernest Vane, etc. ; la V'ie d'un jeune artiste (1864); Pein-
tures historiques (1865), et François /" et autres études
historiques (1870).
COCHRANÉE [Icra — de Cochrane, chim. angl.) n. f.
Genre rapporté aux verbénacées, ou qu'on regarde comme
voisin des héliotropes, renfermant des plantes frutescen-
tes ou sutfrutescentes du Chili.
COCHUT (Pierre-André), publiciste et administrateur
français, né et mort à Paris (1812-1890). Sa compétence
dans les questions économiques le fit nommer directeur
du Mont-ae-Piété de Paris. On lui doit, notamment : les
Associations ouvrières; histoire et théorie des tentatives de
réorganisation industrielle opérées depuis la révolution de
f848 (is^i); Law, son système et son époque (1853); Opéra-
tions el tendanres financières du second Empire (« Revue
des Deux-Mondes u, 1858j.
COCHYLIDE [ki) ou COCHYLI9 (fci-^ss) n. f. Genre d'in-
sectes lépidoptères microlépidoptères, famille des tinéidés,
comprenant des teignes bril-
lantes, nacrées, à aues supé-
rieures ordinairement ban-
dées de brun.
- Encycl. Les nombreuses
espèces du genre sont répan-
dues surtout on France ; 1 uno
d'elles [cochylis ambiguella,
ou teigne de la grappe) est
très nuisible aux vignes, en
certaines régions; sa che-
nille {ver rouge, ver coquin, ver de la vendange) vit en so-
ciété sous une tente soyeuse qui englobe les Ûours et les
jeunes grains do raisin qu'elle dévore.
COCININE n. f. Matièro grasse, solide ot facilement fu-
sible, extraite du bourre de coco.
COCINIQUE adi. Se dit d'un acide gras, qu'on prépare
en saponifiant le bourre do coco avec do lapotasso, ot en
précipitant par un acide minéral le savon ainsi obtenu, ii On
dit aussi cocosTEARiguE.
GOCINYLÈNE n. m. Hydrocarbure éthylénique liquide,
C"H", correspondant ji f'acide cociniquo, extrait en par-
ticulier do l'huile minérale do Birma. Il bout vers 230*.
COCR (César de), paysagiste bolgo, né à Garni en 1823-
Cet artiste, qui a suoi l'inlluonco des grands paysagistes
français du milieu du xix» siècle, so rattache plutôt à la
France par la nature de son talent et lo choix de sos sujets.
La Cressonnière de VeH/e*(l865) [à Grenoble], /« Touques
(1866), qui fut célébrée par Théophilo Gautier, etc.; sos
paysages normands, sos éiois, sos /iruqères, sos Orages,
sos VieuT moulins, qui rappellent à la fois Hobbema, Fran-
çais et Daubigny, ont valu A cet artiste dos récompenses
on 1867 ot en 1869. — Son frère, Xavier de Cock, né à.
Gand en I8i«, mort à Dcurlo (Belgique) on 1896, est ani-
malier et paysagiste de talent. Il a peint surtout dos scè-
nes rusiii|uos, où vaches et bœufs jouent le principal rôle.
COCKBURN (Henri-Thomas, lord), magistrat ot écri-
vain écossais, né & Edimbourg on 1779, mort on 1851.
Solicilor général pour l'Ecosse, sons lo ministère Grev, il
fut chargé avec Jolfroy, qui était, comme lui, un dos chefs
ilu parti libéral en co pays, do préparer le bill do réforme.
En 1834, il devint juge à la cour suprême civile ot crimi-
noUe d'Ecosse ot prit alors, suivant ta coutume, lo titre do
" lord !>, On lui doit la Vie et la Correspondance de Jeffrey,
dont il fut l'ami et rexécuteur ti^stuuientairo. Deux ans
après sa mort, on a publié, sur sos notes : Afemoriah of
tnc timvs, (|ui contient uu curieux tableau sur la haute
société d'Kdimbourg.
Cocker (Edouard), mathématicien anglais, né vers
1632. mort on 1073. Graveur ot maître d'écrituro, il devint
populaire en Angtotorro par son Arithmétique commcr-
Cochjlide {gr. 3 fols).
COCHON — COCO
ciale, publiée, après sa mort, par J. Hawkins (Londres^
1077', et qui a eu un nombre prodigieux d'éditions.
COCKERELL (Charles-Robcrt), architecte anglais, né
et mort à Londres (1788-1803). II avait travaillé, en 1809,
sous la dirtîction do sir R. Smirko, à la reconstruction
du théâtre do Covent-Oarden, lorsqu'il partit pour aller
visiter l'Orient. A Egiue, il découvrit los marbres fa-
meux qui so trouvent aujourd'hui dans la glyptothèquo
de Munich. Il los a décrits et analysés. Passant do Zante à
Pyrgo, il traversa Olympie, et eut lo bonheur de découvrir,
dans les ruines d'un temple d'Apollon, à Phygalio, les mar-
bres dits phygaléiens, qui se trouvent actuellement au Bri-
tish Muséum. Dans l'année 1812, il explora la Sicile, visi-
tant avec soin Syracuse et Agrigente, surtout le temple do
Jupiter Olympien, dit temple des Géants. Do Naplcs, il
passa à Rome, où son séjour eut pour résultat ce beau
dessin, gravé depuis : le Eorum romain restau7-é. A Flo-
rence, en 1816, if mit le groupe de Niobé dans son état
actuel. Lorsqu'il revint en Angleterre, il y était déjà célè-
bre, et, depuis lors, il exécuta dans son pays un grand
nombre d'importants travaux. Membre do l'Académie d'ar-
ciiitecture en 1829, académicien royal en 1836, il fut chargé,
en 1840, de professer le cours d'architecture â l'Académie,
et fut élu, en 1860, président de l'Institut royal des architec-
tes anglais. Cockerell était, en outre, membre associé de
l'Institut de France. On a de cet architecte-professeur uno
'te West Front of Wells cathedral, et des
stitut archéologique sur les œuvres de
Iconography of the West Front of Wells cathedral, et des
notices pour l'Institut archéologique sur les œuvres de
Guillaume de Wykeham et les caluédrales de Lincoln et
de Salisbury.
CoCKERILL (John), ingénieur et industriel belge,
d'origine anglaise, né à Hoslington (Lancastre) en 1790,
mort â Varsovie en 1840. Il fonda à Seraing (Belgique'i,
en 1816, une des plus vastes usines de l'Europe, pour la
construction des machines à vapeur.
COCKERMOUTH, ville d'Angleterre (Cumberland), au
confluent du Derwent et du Cocker; 5.400 hab. Manufac-
tures de coton, de laine et de fil; fabriques de chapeaux.
Ruines d'uu château fort. — Patrie de \\ o; dsworih.
COCKERTON» village d'Angleterre (Durham) ; 2.800 h.
COCKNET [k-né — mot angl.) n. m. Habitant de Londres
resté tout à fait ignorant de ce qui se passe hors de cette
ville, ou ignorant en général, et auquel tout travail est
antipathique. (Ce mot est passé en français avec le sens
de badaud, mais il est peu usité.) n PI. Des cockne\s.
COCKPEN, village d'Ecosse (comté d'Edimbourg), sur
lo Southern -Esk; 4.600 hab. Pierres à chaux, houille.
Ancien château des com- / / ^ / /
tes de Dalhousie. J^ _/ \ -, — /- /__ '
COCK-PIT n. m. Ré-
duit étanche, ménagé à
l'arrière de certains ba-
teaux de plaisance, et
dans lequel s'assoit le
limonier. (L'eau qui peut
embarquer dans le cock-
fit ne pénètre pas dans
intérieur du bateau.)
COCKTAIL {tel') n. m. Cock-pu-
Boisson stimulante, très capiteuse, importée des Etats-
Unis en Europe.
— Encycl. La recette générale du cocktail est la sui-
vante : Mélanger ensemble quelques cuillerées d'un sirop
(luelconcjue (groseille, grenadine, etc.); une très petite
(quantité : i» d absinthe, 2" de bitter hollandais; une quan-
tité ad libitum de verres de whisky ; un zeste de citron et
do la glace pilée. Battre fortement le tout. (En Amérique,
on a, pour ce dernier usage, un appareil spécial qui a un
peu l'aspect d'une petite pompe aspirante et foulante.) Le
whisky peut être remplacé par du genièvre, du cognac,
du Champagne, etc., mais les autres éléments demeurent
invariables.
COCLÈS (Iloratius), héros romain. \. HoRATirs Coclès.
GOCLÈS (Barthélémy della Rocca, dit), médecin et
pliilosophe îiermétique italien, né à Bologne en 1467,
assassiné en 1504. Il acquit uno grande réputation en s'oc-
cupant surtout do chiromancie ot de physiognomonie.
COGLUCHE n. f. Manière par'u'uliéro do disposer los
échovcaux de coton, dans les teintureries.
COCO (mot portug.) n. m. Fruit du cocotier : Aecoco e*^
un drupe succulent, à uiie seule loge. Il Coco des Maldives ou
des Seychelles, Fruit de la lodolcée. genre de palmiers, i On
i'appeflo aussi coco demi;r, de Salomon |>^ ' i' > I'rasmn.
— Par ext. Coquille du coco, avec
laquelle on fait divers menus ou- '
vrages : Tabatière de coco.
— Dans lo langage enfantin, Sou-
liers : De beauj: coc os tout neufs, ii
CEuf : Manger un coco bien frais.
— Fam. fcîe dit d'une personne qui a une figure ou un
caractère étrange, ou qui so trouve ou qui vous met dans
uno situation onnuyouso : Un fa-
meux coco î Un joli coco ! il Sorte de
potit gobelet en cuir, qui s'aplatît,
ot qu'emportent los chasseurs, los
touristes, etc.
— So dit aussi à un cheval qno
l'on veut exciter ù marchor : Eue
donc, coco l
— pop. Nom amical (^uo l'on
donne à un petit enfant : lient icï,
coco, mon petit coco, w Sorte de
boisson nopulairo, faite avec do
l'eau ot uu jus do réglisso : Hoirv
du coco. Il Mauvaise oau-do-vio.
Il TÔlo : Coco déplu ntè, Tèto
chauve. — Itedrcsser le coco, Porter
la této haute. — Monter le coco,
ChaulVer la této, l'imagination. —
.'li'oir le coco fêlé. Etre tou.-- Dévis-
ser te cocn. Etrangler. — Se passer
Îuit'lgue chose par le coco, L'avalor,
0 boire, lo manger.
— Econ.ru r. Sorte do haricot rond,
très farineuxeid'oxcollontoqualité. ^
— /teurre de coco. Sorte do bourro obtenu par I ébulli-
tion dans l'oau dos amandes écrasées des noix do coco.
11
y
coco
COCUY
— Encycl. Les noix de coco atteitrnent la grosseur d'une
tête d'homme. Le péricarpe se composa d une couche épi-
dermique, d"uD pareochyme à faisceaux librovasculaires et
d'un eodocarpe formant une noix d"uDe grande dareie. Si
l'on casse cette ooix avaui la maturité, à la place de l'albu-
men 00 trouve un liquide blanc et laiteux, qui se durcit plus
lard et forme l'amande. Ce liquide, d'abord âpre et iocolore,
devient plus tard sucré et très agréable à boire. (On l'ap-
pelle \'ulgairemeot eau ou lait de coco.) L'amande est blan-
che, contient une matière huileuse, et sod goût est celui
de la noisette lorsqu'elle est fraîche; mais elle rancit en
vieillissant. C'est de cette amande que les indigènes reti-
rent l'huile et te beurre de coco, dont ils se servent pour
préparer leurs aliments. En Europe, on l'emploie pour
fabriquer les savons. Les Hbres du mésocarpe, après ma-
cération et battage, servent à faire des cordes, des nattes,
des brosses, etc. Enfin, avec la noix, les indigènes font
des ustensiles, des vases: on s'en sert, en Europe, pour
fabriquer divers objets, des boutons, etc. V. cocotiur.
Coco, fleuve côticr du Nicaragua, qui se jette dans la
mer des Antilles au cap Gracias a Dios, après avoir, pen-
dant la dernière partie de son cours, séparé le Nicaragua
du Honduras. Ce fleuve est encore appelé Wanks par les
Anglais, ou parfois rio Segovia. Son cours est d'environ
650 kilom.
Coco ou GnOGO (Vincent), littérateur et homme poli-
tique iulien, né en 1770, mort en 1823. Après la bataille
de Marengo, il fut nomme par Joseph Bonaparte membre
du conseil royal, de la cour de cassation et du conseil
d'Etat, et vit sa position confirmée ensuite par Murât.
Il a laissé : Revoluzioni di Xapoli, et Platone in Jtalia
(1806), sorte de roman philosophique.
COCOCHET (cfié) n. m. Nom d'un jeu d'enfants, dans
lequel les joueurs remplissent à tour de rôle les fonc-
tions de cheval et de cavalier.
GOGODÈS (dêss) n. m. Terme de mépris pour désigner
un jeune homme riche, désœuvré, démise et de manières
excentriques, esclave de tous les soobismes. (Ce mot pa-
raît avoir été mventé vers 1863 par les vaudevillistes et
lespetits journaux. I! a succédé, avec une nuance plus
triviale, aux expressions dandy, lion, etc. Depuis, le coco-
dès a été remplacé par \e petit crevé, le gommeux^ le pois-
seux, le petit vernis, etc.)
COCODETTE {dèt') n. f. Dimîn. de cocotte, dans le sens
de Fille de mœurs légères, n Syn., en ce qui concerne les
femmes, de cocodes.
COCOIN n. m. L'un des noms du râle d'eau, ii On l'ap-
pelle encore cochouaN, et cochuan.
COCOÏNÉES n. f. pi. Tribu de palmiers, ayant pour type
le genre cocotier. — Une cocoÏnke.
COCOMERARO (mé) D. m. En Italie, Marchand de coco-
meri. il PI. tfts cocomeb.^ri.
COCOMERO {mé) n. m. Nom vulgaire d'une variété de
melon à chair rouge, que l'on appelle également pastèqui;
ou MELON d'eau. Il PI. DeS COCCMliRI.
COGON (du provenç. couconn, dérivé de coco, coque)
n. m. Enveloppe protectrice dont s'entourent les larves de
divers insectes pour y opérer leur métamorphose en nym-
phe, pupe ou chrysalide. {Se dit particulièrement pour le
ver à soie.) ii Fig.'et fam. S'enfermer dans son cocon, Vivre
solitairement, ne fréquenter personne.
— Fam. Condisciple de première année à l'Ecole poly-
technique.
— En'ctcl. Entom. Dans la plupart des cas, les cocons
sont faits d'une matière soyeuse fournie par les glandes sé-
ricigènes et passant par les filières ; le ver à soie en fournit
le meilleur exemple. Mais toutes les chenilles ne filent
pas de cocon ; -„
beaucoup s'en- <? 'pîr^SL à
loarent d'une
coque terreu-
se, faite d'un
mortier en
terre gâchée
avec la salive,
ou d'une coque
ligneuse où le
gravier est
remplacé par des particules de bois. Beaucoup de larves
de coléoptères font un travail semblable. Chez les sphé-
giens, la larve dégorge un liquide épais, sorte de vernis
qui forme autour d'elle une coque résistante et presque
transparente. On entend aussi par a cocon u le sac soyeux
dans lequel les araignées renferment leurs œufs, et que
les lycoses portent attaché à leur ventre.
— Techuol. Dans les magnaneries, on distingue plu-
sieurs catégories de cocons : le cocon parfait, de forme
légèrement elliptique, et ayant vers son centre un léger
étranglement. (Il possède un grain régulier, petit et peu
creusé; le brin de soie se détache facilement.) Les cocons
défectueux comprennent : le cocon salini^, à la coque molle
et manquant d'adhérence ; le cocon faible de pointe, dont
les extrémités sont molles ; le cocon -Uranqlé, dont l'étran-
glement central est trop prononcé et amène fréquemment
^ séparation en deux parties de la coque ; le cocon ouvert,
celui qui a des épaisseurs très variables ; le cocon faible,
provenant d'un ver à soie débile ; la maqnaude ou cocon non
fin, celui que l'on dévide avant la transformation complète
da ver à soie en chrysalide ; le cocon fondu, celui qui est
abîmé et gâté partes liquides putrides provenant d'un ver
à soie mort dans le cocon ; le cocon céladon, celui dont la
couleur exagérée so rapproche du vert ; le cocon dur à
battre, celui dont le brin de soie so dévide difficilement,
mais est do bonne qualité, etc.
COCONAS ^Annibal, comte db), capitaine piémontats.
On igu'jr'î son existence jusqu'au 24 août 1572. A cette
date, il fut de ceux qui so distinguèrent k la Saint-Bar-
thélomy par leur ardeur rogrettaolc. Entré au service du
duc d'Aiençon, frère cadet de Charles IX, en même temps
?,ae dans les bonnes grâces de la duchesse de Novers, il
ut l'un des comparses duo complot ayant pour but de
s'aâsurer do la personne du roi, alors très souffrant du
mal dont il devait mourir le 30 mat 1574, et do faire à sa
mort passer la couronne sur la tAto du duc d'Alençon, au
préjudice de son frèro Henri, roi de Pologne depuis quel-
gaes mois. La conKpiratioo fut découverio, par suite d uno
indiscrétion do Marguerite de Valois, maiirossc de La
Cocons ; a, bombyx; b. pélopée; c, argîope.
Cocorli.
Môle, le complice de Coconas dans cette intrigue. Tous
deux l'expièrent sur l'échafaud, le 30 avril 1574. La du-
chesse de Nevers et Marguerite de Valois firent embau-
mer la tète de leurs bien-aimés, dont la mémoire fut ré-
habilitée, en vertu do la • paix do Monsieur" (15~6). Dumas
père les a mis en scène I un et l'autre, avec sa désinvol-
ture habituelle, dans la Heine Margot. Stendhal s'est sou-
venu, dans ^e Bouge et le ?>oïr, de l'épisode de l'embau-
mement des têtes.
— BiBLiOGB. : Brantôme, Œuvres, passim ; de Thou, His-
toire de mon temps.
COGONDAMNÉ, ÉE [du préf. co, et de condamné) adj . Celui
qui est condamné avec un ou plusieurs autres. (Peu usité.)
GOCONILIX (.11 mil.) n. f. Soie que l'on tire des cocons
battus, bouillis, cardés et filés.
GOGONNAGE {ko-naj') n. m. Formation des cocons, dans
les magnaneries : Le coconnage dure trois ou quatre jours.
GOCONNER {ko-né) v. n. Faire son cocon, un cocon :
Toutes les chenilles ne coconnent pas.
COCONNIER {ko-ni'é), ÈRE adi. Qui a rapport aux co-
cons de soie : Les claies coconnieres.
— n. m. Celui qui recueille, achète et transporte les
cocons pour le compte des tilateurs.
— n. i. Lieu : i" où l'on élève les vers à soie ; 2" où l'on
emmagasine les cocons. (On dit plus ordinairement ma-
GNANiÈRK, ou MAGNANERIK.) 11 Fagots de bruvèro sur les-
quels se réfugient les vers à soie à l'époque de la montée,
c'est-à-dire de la fabrication des cojons.
COCONTRACTANT {ktan), ANTE (du préf. eo, et de
contractant) n. et adj. Se dit de la personne avec qui l'on
contracte, qui contracte avec un ou plusieurs autres.
GOCONUGITE n. f. Carbonate de chaux prismatique.
Variété daragonite.
GOCORIGO n. m. Onomatopée imitant le chant du coq.
COCORLI n. m. Nom -'■ ^ ./
vulgaired'unbécasseau ^-*s3SiB^fc*.Jv_^*' '/*'
du genre ancylorheilus.
— Encycl. Le bécas-
seau cocorli ( ancylo-
cheilus subarcuatus) est
un petit oiseau de ri-
vage répandu dans tout
l'hémisphère boréal et
se trouvant même en
Malaisie, en Australie
et au cap de Bonne-
Espérance. Il arrive en
France en avril, émigré
en août ; fréquente surtout les régions maritimes plates et
sablonneuses. Il a deux plumages : celui du printemps est
roux en dessous, brun en dessus ; dans celui d'automne, le
roux se remplace par du blanc.
COCOS (koss) n. m. Nom scientifique du genre cocotier.
Cocos (ko) [ÎLES des], nom donné à plusieurs îles ou
archipels, dont des cocotiers couvrent tes bords. Voici
les principales de ces îles: l" île de l'océan Pacifique, au
S.-Ô. de l'Amérique centrale, au N.-E. de Tarchipel des
Galapagos; 2'^ petite île de l'océan Pacifique, dans la Po-
lynésie, entre 1 archipel des Amis et celui des Navigateurs
(Samoa); 3' groupe d'îlots, situé dans le g^olfe du Bengale,
entre les îles Andaman et le cap Negrais (Birmanie). Le
principal, ou Grande Coco, mesure 10 kilomètres sur3 ; les
autres sont Petite Coco. Table Island, l'île Skipper ; 4" lies
Keeling, archipel de l'océan indien orientai, au S.-O. du
détroit de la Sonde. Il est formé d'une vingtaine d'îlots,
rangés eo cercle autour d'un lagon de 16 kilomètres de
large ; la superficie totale n'excède pas 22 kilomètres carrés.
Découvert en 1608 par William Keeling, cet archipel ne
fut exploité qu'en 1827 par un autre Anglais, Ross. Aujour-
d'hui, peuplé de 400 habitants, rattaché au gouvernement
de Ceyian , il sert de port de ravitaillement pour les
baleiniers.
COCOSATES, peuple de l'ancienne Gaule, qui occupait,
dans l'Aquitaine, le territoire formant actuellement l'ar-
rondissement de Dax (dép. des Landes). La capitale était
Cocosa, près du golfe de Gascogne. — Utj, une Cocosate.
COGOSTÉARIQUE adj. Chim. V. co-
CINIQUE.
COCOSTÉARTLE D. m. Chim. V. co-
CYLE.
COGOTE ou COCOTTE (dimin. de
coq. avec répétition, à la manière des
enfants, de la première syllabe) n. f.
Nom que les enfants donnent aux
poules, et par ext. à tous les oiseaux :
donner des tniettes aux cocottes. Il
Carré de papier que les enfants plient
de façon à lui donner une ressemblance très vague avec
une poule : Faire des cocottes, ii Terme d'amitié dont on se
sert en parlantàune petite fille.
— Fam. Femme galante, ii Go-
norrhée : Avoir la cocotte.
— Art véiér. Nom vulgaire
do la stomatite aphteuse ou
fièvre aphteuse. V. aphte.
— Econ. dom. Sorte de cas-
serole en fonte.
— Pathol. Légère inflam-
mation du bord des paupières.
COCOTER ou COCOTTER v.
femme galante.
GOGOTERIE OU COGOTTERIE (rî) n. f. Vie, manière,
langage dos cocotes; fréquentation de ces femmes ga-
lantes : Père sans dignité, affamé de gandinerie, de coco-
terie. (Alph. Daudet.)
COCOTIER {ti-é) n. m. Genre de palmiers, do la tribu des
cocoïnôes-eucocoïnées, renfermant des arbres inermos à
fruit monosperme, dont toutes les espèces décrites (trente
environ) proviennent de l'Amérique tropicale et subtro-
picale, sauf une qui so trouve dans les régions tropicales
des deux mondes
— Encycl. Lo cocotier commun (cocos nucifera) est un
palmier à tronc relativement grôlo, pouvant atteindre
25 mètres do haut. Les feuilles qui terminent cette tigo
Cocote en papier.
, Fam. Faire la cocoto, la
: a. fruit; b, coupe
du fruit.
82
sont au nombre de douze a quinze, pouvant avoir 6 mètres
de long sur 1 mètre de large.
Le cocotier commun, qui vit dans le voisinage de la mer
de tous les pays tropicaux, est originaire des îles océa-
niennes et de la Malaisie. On le cultive, mais il est exploité
à l'état sauvage dans les iles do la Sonde, dans l'Inde, à
Zanzibar, etc. Le cocotier est
utilisé dans toutes ses par-
ties. Le fruit connu sous le
nom de noix de coco est co-
mestible et les enveloppes
(mésocarpe) sont employées
à divers usages. (V. coco).
Le tronc du cocotier est utilisé
comme bois de charpente ; on
en fait des conduites d'eau,
des ponts, des barrières.
Le bourgeon terminal est,
comme celui d'autres pal-
miers, un aliment recherché,
connu sous le nom de chou-
palmiste. Les feuilles servent
à couvrir les cases, à faire
des nattes, des paniers, des
éventails, des chapeaux, des
plats, des vases à mettre lo
riz, et, danscertaines régions,
les naturels en font des vête-
ments. Les folioles servent,
dans l'Inde, à faire des ca-
hiers, des livres. Lorsqu'on
coupe l'extrémité des enve-
loppes des fleurs ou spathes,
il s en échappe un suc doux
qui produit, en entrant en fer-
mentation, une sorte de vin
de palme dont la distillation donne l'alcool ; en s'aigrissant,
le suc de palme se convertit en une sorte de vinaigre.
Il est peu de végétaux qui rendent autant de services ;
aussi a-t-on nommé lo cocotier le roi des végétaux.
— La farine de noix de coco a été, pendant de nom-
breuses années, introduite dans l'alimentalion des che-
vaux; mais la répugnance qu'éprouvent ces animaux à
s'habituer à lo genre de nourriture l'a fait abandonner.
COCOURRIER {kou-ri-é) n. m. Papier que les enfants
enfilent dans la corde d'un cerf-volant et qui monte vers
lui. Il Ils l'appellent aussi postillon.
COCQUARD [kar") n. m. Métis provenant du croisement
du faisan mâle avec la poule ou réciproquement.
— Encycl. Les cocquards varient tellement de forme et
de couleur qu'il est difficile de leur assigner des carac-
tères précis ; les plumes de la queue, en général, ont uno
propension à demeurer droites. Ces oiseaux ne se repro-
duisent pas pour former une race fixe.
GOCQUIO, comm. d'Italie (Lombardic [prov. deCôme]),
près du lac do Varese ; 2.000 hab.
COCRÉANCIER [si-é — du préf. CO, et de créancier) n. m.
Celui qui est créancier du même débiteur, avec une ou
jdusieurs personnes.
GOGRÊTE n. f. Nom vulgaire des rhinanthes, plantes
de la famille des scrofulariacées, appelées aussi cocRis-
TES et CRÊTES DE COQ.
COGTANE n. f. Variété de figue violette.
GOGTION [ksi-on — lat. cocO'o;de coquere, supin coc-
tum, cuire) n. f. Action de cuire, de soumettre à l'effet de
la chaleur des matières animales ou végétales ; efl'et de
cette action : Le s,it facilite ia coction des légumes. Il On
dit vulgairement cdisson.
— Pathol. Epaississement des humeurs qui les rend
propres à être expulsées : La coction ries matières est un
signe favorable dans le rhume ordinaire.
— Physiol. Digestion des aliments.
— Pbysiq. anc. Coction des minéraux, Le dernier degré
de leur formation dans la terre.
— Savonn. Opération qui a pour but de saturer la pâte,
qui doit constituer le savon, par des affusions chaudes de
lessives alcalino-salines.
COCU (peut-être de coucou, par antiphrase ; cet oiseau
passant pour avoir l'habitude de s'emparer du nid d'au-
trui et d'y pondre ses œufs) n. et adj. m. Se dit du mari
dont la femme est infidèle : Faire son ami cocu.
— Fém. COCUE. (Se dit d'une femme dont le mari est
infidèle) : Les femmes soïit bien plus cocues que les hommes.
(Fourier.) [Peu usité.]
— Jeux. Ancien jeu de cartes, qu'on appelait aussi mau-
content.
— Loc. PROV. : Cocu en herbe, Celui qui est menacé de
l'être. Il Cocu en gerbe, Celui qui lest réellement, ii Cocu,
battu et content. Se dit d'un mari à qui sa femme fait
illusion sur sa vertu, etc.. allusion à un conte de Boc-
cace, où il s'agit d'un mari qui remplit en efTet les trois
conditions do cette locution.
COCUAGE [af) n. m. Etat de celui qui est cocu :
Je suis forc par mon destin
De reconnaître cocuage
Pour un d<es dieux du mariage.
La Fontaine.
— Droit de cocuage, Droit que le seigneur se faisait
payer par l'homme convaincu d'adultère, et au'il parta-
geait avec lo mari trompé, à moins ijuo celui-ci n'eût
autorisé l'inconduite de sa femme.
COCUFIER (de cocu, et du lat. facere, faire. — Prend
deux ï do suite aux deux prem. pers. plur. de l'imparf.
de l'ind. ot du prés, du subj. : Nous cocufiioJiS. Que vous
cocufiiez) v. a. Faire cocu.
CoCUJÂES, localité du Portugal (Beira [district d'.V-
veiro) ; 3.400 hab.
GOCULA, ville du Mexique (Etat de Jalisco), dans un
pays très fertile; 7.000 hab.
COCUMONT, comm. de Lot-et-Garonno, arr. et à ISkil.
de Marmande, entre le Sérac et le Visos, affluents de la
Garonne; ï.Ai^ hab. Huile do colza.
GOGUY ou COGUI, ville dos Etats-Unis do Colombie
(dép. do Bovaca [prov. do Guttierez]), sur un affluent
du rio Cliicamocha, au pied do la sierra de Cocuy : 9.000 li.
Mines d'or et d'argent. Sources minérales. Tissage d'é-
toffes, culture de céréales.
83
COCYLB II. m. Radical hypothétique do l'acido cocini-
que. 11 0[i l'appollo aussi cocostbaryle.
COCYTE a. m. Linguist, Marais ou autre lieu sombre
ol bourlunix.
— Patliol. Iioulour causée par un animalcule veuimoux
qui s'est introduit sous la peau.
CoCYTE, rivière de l'ancit'une P^pire (auj. Vouvo) ,
altlucnt do i'Achéron. — Fleuve des enfers, décrit tantôt
comme un attluont do l'Achôron, tantôt comme un bras
du Styx. [Chez Viryile, c'est le fleuve principal dos enfers
qu'il entoure de ses replis. Ce mot Coct/te signitio " le gé-
missant « (grec Kûxyios, lamentations).]
CoCYTE. Myth. gr. Médecin célùbre dos temps hô-
roïquos ; disciple do
Chiron. (Il guérit Ado-
nis de la blessure (pie
lui avait faite un san-
glier sur le mont Liban.)
Cocytie (réd,
I
COCYTIE OU COCY-
TIA n. f. Genre d'in-
sectes lépidoptères
sphingines, famille dos
syntomidés , compre-
nant de beaux papillons
à ailes encadrées de
noir foncé. [L'espèce type du genre, qui semble la seule,
est la cocytie de d'UrviUe (cocytia llmllci), propre au
nord de la Nouvelle-Guinée. |
COD (cap), cap des Etats-Unis d'Amérique. V. Cap-
CoD (presqu'île du).
CODA (mot ital. signif. queue) n. f. Queue d'un morceau
de musiq^ue. (C'est une sorte de supplément, de période
finale qui termine ce morceau avec plus de brillant, de
mouvement et de vivacité.)
— Encvcl. La coda est usitée surtout dans la musique
de danse. Il est très rare qu'on emploie la coda dans la
musique sérieuse ; il en faut pourtant signaler un exemple
dans la belle sonate en mi mineur de Steibelt, dont l'allé-
gro et le rondeau se terminent chacun par une coda.
CODAGA-PALA n. m. Ecorce d'une apocynée {w7'ighlla
antiJi/sfnterica), originaire des Indes, et qui possède de
précieuses qualités curatives contre la dysenterie. (Les
Hindous désignent cette écorce sous des noms divers :
coJiessie, barky corte de Pala, etc.)
CODAIRE n. f. Bot. Syn. de lerchée.
CODAMINE n. f. Alcaloïde isomériquo avec la laudanine
et extrait de l'opium.
CODARIOCALYX n. m. Bot. Syn. de desmodicm.
CODARION n. m. Bot. Section du genre dialium.
CODD^US ou Van DER Codde (Guillaume), orien-
taliste hollandais, nô à, Leyde en 1575, mort vers 1630,
professa l'hébreu à Leyde et publia quelques ouvrages. —
Ses frères, Jean, Adrien et Gisuert Van der Codde,
fondèrent près de Leyde, à Rhinsbourg, une secte dont
les membres, appelés rhinsbourgeois ou collégiens, reje-
taient le ministère des pasteurs, et se réunissaient pour
prier et pour commenter la Bible en commun.
CODDA-PANAn. m. Syn. de corypha, genre de palmiers.
Codde (Pieter), peintre hollandais, né en 1599 ou 1600,
mort à .\msierdam en 1678. Il appartenait à. l'école de
Frans Hais, et ses tableaux de genre (corps de garde,
épisodes galants, bals, etc.) ont la mÔme animation et la
même fraie tieur de coloris que ceux du maître. On en trouve
dans les musées de Berlin, Dresde, Amsterdam, Copenha-
gue, Stockholm, et dans les collections particulières.
C0DDINGT0NIE(r}£ — do Coddinqton. savant angl.) n. f.
rianto parasite, qui croît dans l'île de Madère, et dont la
ciassilication n'est pas encore bien déterminée.
GODE (du lat. codex, même sens) n. m Ensemble de lois
et de constitutions qui régissent un pays : Connaitre le
CODE. Il Ensemble des lois qui régissent une matière spé-
ciale : Code forestier. Cohë rural, il Volume qui contient
ces lois : A'heter un code. (On donne souvent à ces re-
cueils de lois le nom du législateur qui les a réunies, rédi-
gées ou fait rédiger : Code Tkéodosîen. Code IS'npoléou.)
— Loc. fam. Se tenir dans les marr/e^ du rode. Commet-
tre des actes réprcbonsililes, mais de manière à no pas
tomber sous le coup de la loi. n Aiwr toujours le code en
main. User rigoureusement de tous les droits que donne
la loi.
— Par ext. Recueil d'ordonnance, ou m^mo, quelquefois,
Simple ordonnance : Code (iillet. Code MichauL
— Par anaL Ensemble de règles sur une matière quel-
conque : Code iframmaiîcal. Le codk des droits de l'homme.
— Hist. litiér. Nom donné à divers recueils do poésies
allemandes : Le code nianessiqw. Le code de Calmar.
— Mar. Code de sif/naux ou Code international. Cata-
logue de signaux laits au moyen de pavillons spéciaux et
destinés à permettre aux navires de communiquer entre
eux et avec les Sf'^maphores.
— Ptiarm. Code pharmaceutique, Le codex.
— Encycl. Législ. Le code «^st l'onsemblo des lois qui
régissent le droit public et le droit privé d'un pays. Ces
lois forment un corps do droit qui régit los relations ^e
citoyen à citoyen, et do citoyen à gouvornemont.
Certaines lois n'entrent pas dans la composition des
codes proprement dits, mais des jurisconsultes en ont
codilié. cost-à-diro réuni sous la rubrii|uo do «codes», un
certain nombre, concernant une profession, une indus-
trio, etc. Nous diviserons notre étude en trois parties ;
Droit romain, //roit français, Droit iHrani/er.
— I. l)Roir ROMAIN. En droit romain, lo mot corfearfcodo)
s'appii<|ua d'abord à dos recueils de lois, sans caractère
officiel, qui prirent leur nom particulier de leurs auteurs.
Tels sont le codex drtiqorianus (code Grégorien) ot lo coder
/fermof/eniamcs (rode Ilermogénion), qui datent l'un do la
(In du m* siècle, l'autre d'un pou plus tard, ot dont on n'a
(luo des fra|,'tnents dans d'autres recueils. Lo mot codex
ilevint ensuite h; tiom techni(pie dos constitutions impé-
riales. C'nst ainsi quo Théodose I" '370 ù 395) promulgua le
codex l'heodosianns (code Théodosion), dont Justinien lit
faire on 529 uno rovision qui prii lo nom do codex Jnsti-
nianua (code Justinien i. Mais ce code n'ayant pas répondu
& ce qu'on attendait, Dorothée, professeur A Héryto, en Ut
uno nouvelle revision qui, sous le nom do Codex repetitx
prs'leetïonis, fut promulguée en 534. C'est le seul code de
Justinien (jui nous soit parvenu.
— II. DitoiT FRANÇAIS. En droit français, les codes sont
la réuniun, dans un ordre logique, d'un certain nombro
do lois réglant un ensemble de matières analogues. Avant
la Kévoluiion, la législation française no comptait pas
moins do cinquante coutumes générales et deux cent
vingt-cinq coutumes locales, sans compter les provinces
soumises au droit écrit. Ce n'est pas qu'à plusieurs re-
prises l'essai n'eût été tenté d'une sorte d'unification du
droit. Sous !e règne de Henri III, Barnabe Bri.sson réunit,
sous le titre de code Henri III, les ordonnances royales
alors en vigueur; mais ce code n'eut jamais d'autorité !é-
falo. On peut encore citer le code Maritlac, nommé par
érision co(/e Michau. qui n'est qu'une ordonnance rendue,
en 1G29, sur les matières les plus diverses, y compris le
droit civil. Telle était la situation de la Franco quand
éclata la Révolution de 1789. Les esprits élevés compri-
rent, alors, que l'unité de gouvernement est inséparable
de l'unité de législation. Co n'était pas seulement les lois
civiles, c'était aussi les lois de procédure, les lois com-
merciales, les lois criminelles, le régime forestier, le
droit administratif qu'il fallait créer de nouveau. Nous
allons passer en revue le Code civil, le Code de procé-
dure civile. le Code de commerce, le Code d'iJistruction
criminelle, le Code pénal, le Code forestier^ le Code rural,
le Code de justice militaire.
1° Code civil. L'Assemblée constituante s'occupa d'a-
bord du droit civil, afin de donner satisfaction aux be-
soins les plus urgents. La constitution des 3-14 septembre
1791 ordonna la contection d'un code de lois civiles com-
mun à tout le royaume. Mais l'Assemblée législative n'eut
ni le temps, ni surtout le désir de mettre ces lois en har-
monie avec une constitution qu'elle cherchait à détruire.
Vint la Convention. Le 9 août 1793, Cambacérès présen-
tait un projet de code civil, qui, trop empreint des idées
de l'ancien régime, n'obtint pas l'approbation de la Con-
vention. Le 23 fructidor an II, Cambacérès présentait un
nouveau projet de Code civil^ qui n'eut pas plus de suc-
cès que lo premier.
Sous le Directoire, Cambacérès fut, une fois encore,
chargé par le conseil des Cinq-Cents do lui soumettre un
projet de code civil ; ce projet fut encore ajourné. Lo
IS-Brumaire vint changer une fois encore lo gouverne-
ment, et la loi du 18 brumaire an VIII nomma une com-
mission chargée de présenter un quatrième projet de Code
civil; ce projet, connu sous le nom d& projet Jacquemino,
ne fut jamais discuté.
Nommé premier consul le 22 frimaire, Bonaparte nomma,
le 24 thermidor de la même année, les quatre magistrats
à qui fut confiée la rédaction du Code rivil : Tronchet,
Bigol-Préameneu, Malleville et Portalis. Dans les premiers
jours de l'an XII, toutes les lois purement civiles étaient
promulguées, et la loi du 30 ventôse an XII (21 mars 1804)
réunit sous le titre de Code civil des Français toutes les
lois sur los matières civiles que le Corps législatif venait
de voter.
Les rédacteurs du code le divisèrent en trois livres,
dont le premier fut consacré aux personnes, c'est-à-dire
à tout ce qui concerne l'état et la situation des citoyens ;
le second aux biens, à leur distinction en biens meubles
et immeubles, à !a propriété, à ses modifications, à ses
démembrements et aux servitudes; le troisième, enfin,
aux diverses manières d'acquérir et, par conséquent,
d'aliéner la propriété. Ces trois livres se divisent eu
trente-six titres.
Le gouvernement impériaL ayant succédé à la Répu-
blique, soumettait au Corps législatif, le 24 août 1807, uno
nouvelle édition. Le code perdit son titre de Code cinl
dfs Français, pour prendre celui do Code Napoléon. La
Restauration maintint sa force obligatoire, mais lui resti-
tua son ancien titre.
Les jurisconsultes et philosophes qui préparèrent lo
code prirent pour base les principes mêmes de la Révo-
lution de 1789.
Malgré les critiques qu'on a dirigées contre lui, le Code
civil, tel (ju'il est, restera comme le plus grand monument
du principe d'égalité civile proclamé par la Déclaration
dos droits de l'homme et du citoyen. Il a marqué le triomphe
des idées françaises, et ])artout où pénètre la vraie civili-
sation, il a pénétré avec elle. La part prise par Napoléon
dans l'édilication de cette (euvro tut considérable.
Depuis sa mise en vigueur, lo Code civil a été l'objet
do quehjuos modifications. La plus importante est colio
relative au divorce, aboli par la loi du i8 mai 1816 ot ré-
tabli par la loi des 27-29 juillet 1881. Des lois assez nom-
breuses ont remanié certaines matières du Code citait; co
sont ios lois du y mars 1891, modifiant los droits do l'époux
sur la succession de son conjoint prëdécédé;du 17 juin 1893,
sur los créances privilégiées ; du 16 mars 1893, relative à la
publicité à donner à la décision ([ui pourvoit un individu
d'un conseil judiciaire, et enfin la loi du 25 mars 1896, qui
fixe les droits des enfants naturels dans la succession de
leurs pèro et mère, et qui pont être considôrôo, divorce à
part, comme la plus sérieuse retouche qu'on ait encore
faite au Code civil.
2» Code de procédure civile. Avant la Révolution do 1789,
on ne compte (|uo la célèbre ordonnanco do 1667, duo à
Louis XIV, ot connue sous le nom do Code Louis, qui ait
réglé d'une manière générale la procédure civile. Quand
les événements do 1789 et de 1790 donnèrent à la Consti-
tuante le pouvoir léi:islatif, la juridiction civile comptait
plusieurs degrés : tribunal do l""* instance, tribunal d'appel,
et tribunal do cassation. A c/htô de ces tribunaux, il en
fut créé d'une nature particulière ot qui reçurent lo nom
do «tribunaux d'exception"; tels furent les tribunaux do
commerce et tribunaux do paix ou justices de paix.
Ces diverses juridictions fonctionnaient déjà (|ue la Con-
stituante, la Législative ot la Convention n'avaiont pas
encore réglé la procédure appropriée à chacune d'elles. Il
devenait urgent do donner enfin lo Code de ftrocéditre ci-
vile, si souvent réclamé. Co fut encore à 1 initiative du
Premier Consul quo l'on dut l'achèvomont do l'œuvre
entreprise.
Le Code de procédure civile (I80fi) so divise en doux
parties. La première (procédure devant les tribunaux)
comprend cin<| livres. Lo livre l" contient tout ce qui con-
corno les justices de paix; lo livre II règle la procédure
devant les tribunaux inférieurs; le livre lll s'occupe des
cours d'appel ; lo livre IV donne les voies e.xtraordinaires
pour attaquer les jugements ; lo livre V règle los diverses
formes do l'exécution dos jugomeuts.
COCYLE — CODE
La deuxième partie no contient que trois livres et règle
un certain nombre de procédures diverses (otlreset consi-
gnations, surenchère, interdiciion de biens, partages, etc.).
Lo Code de procédure a été modifié dans quelques-unes
de SOS parties par do nombreuses lois subséquentes.
Ce code règle les moyens d'engager l'action devant les
tribunaux, indique la juridiction compétente, les forma-
lités de l'audience, du jugement ot do l'exécution. Par
décret du 10 juillet 1883, il a été institué près du minis-
tère de la justice une commission extraparlementaire,
chargée d'étudier un projet de revision du Code de procé-
dure civile.
2" Code de commerce. En 1789, la législation commer-
ciale se composait de quelques ordonnances dues à i'éner-
fique et intelligente initiative de Colbert, et qui reçurent
ans l'usage lo nom de Code maichand. Après quelques
essais de réorganisation, le Code de commerce, voté pen-
dant l'année 1807. ne reçut force obligatoire qu'à partir du
1" janvier 1808, aux termes de la loi du 15 septembre 1807.
Le Code de commerce se divise en 648 articles et se
compose de quatre livres. Le livre I" traite du commerce
•en (jènéral (commerçant, livres de commerce, sociétés,
bourses de commerce et agents de change, commission-
naires, lettre de change etbillet à ordre, etc.); le livre II
s'occupe exclusivement du commerce maritime ; le livre III
règle l'importante matière des faillites, des banqueroutes
et de la réhabilitation ; enfin, le livre IV donne l'organisa-
tion et la compétence des tribunaux de commerce.
Les rédacteurs du Code de commerce so sont inspirés
des ordonnances de 1673 et 1681, et des lois et décrets
rendus depuis 1790.
Quelques lois vinrent, au fur et à mesure des exigences,
combler certaines lacunes. Nous citerons celles du
19 mars 1817 sur les lettres de change; du 31 mars 1833
sur la publication des actes do société; du 21 mai 1833
sur les faillites et les banqueroutes; du 3 mars 1840 sur
les tribunaux de commerce; du 2 juin 1841 sur les ventes
judiciaires; du 4 mars 1889 sur la liquidation judiciaire ;
du 1'' août 1893 portant modification de la loi du 24 juil-
let 1867 sur les sociétés par actions.
4" Code d'instruction criminelle. Voté en 1809, le Code
d'instruction criminelle ne devint exécutoire qu'à partir
du !"■ janvier 1811- Diverse's lois ont modifié ses pres-
criptions; parmi elles, il faut citer principalement la loi
du 13 mai 1863 sur la correctionnalisation de certains
crimes; celles de 1865 et de 1892 sur la détention préven-
tive, et celle du 8 octobre 1897, supprimant le secret de
l'information judiciaire et garantissant les droits de la
défense.
Le Code d'instruction criminelle est divisé en deux livres
et contient 643 articles. Les sept premiers articles de dis-
positions préliminaires établissent dans (juels cas, par qui
et contre qui l'action publique est mise en mouvement.
Le livre I" contient les règles de la police judiciaire et
l'énumération des magistrats ^ui en sont chargés; le
livre II so divise en sept titres, s occupant : des tribunaux
de police; des cours d'assises; des moyens de se pour-
voir contre les arrêts ou jugements; des crimes commis
fiar des fonctionnaires de l'ordre judiciaire en dehors do
eurs fonctions; des règlements de juges et des renvois
d'un tribunal à un autre; des cours spéciales (abrogées
par la charte de 1830); enfin, de l'organisation, de la dis-
cipline et de la surveillance des maisons d'arrêt, ainsi quo
de divers autres objets d'intérêt public et de sûreté générale.
5" Code pénal. La législation pénale de l'ancien régime
était une des sources les plus importantes des haines et
des rancunes qui ensanglantèrent la Révolution française.
Ici, plus qu'en toute autre matière, le travail de reconsti-
tution s'imposait. La loi des 16-24 août 1790 organisa un
nouveau système pénal.
Un premier Code pénal fut promulgué les 25 septem-
bre-6 octobre 1791. Enfin, le 3 brumaire an IV. parut le
Code des délits et des peines, résumant les travaux accom-
plis depuis 1789. La loi du 25 frimaire an \T1I fut réunie
au code, (ju'elle venait compléter, ot, en l'an Xll, le gou-
vernement nomma uno commission chargée de réorga-
niser toute la législation criminelle, qui devait se diviser
en deux codes : Code pénal. Code d'instiitction crimtnelle.
Le travail do classification des lois pénales fut assez
rapidement exécuté. Le Code pénal fut présenté au Corps
législatif pendant la session de 18 lO et volé la même année.
Il ne devenait exécutoire qu'à partir du 1" janvier 1811.
Le Code pénal do 1810 a été modiiié par plusieurs lois
importantes, qui ont été fondues dans ta nouvidlo édition
promulguée par ordonnance du 28 avril 1832. Depuis celte
époque, do nouveaux cbangoments ont été introduits; il
faut citer principalement les lois du 13 mai 1863, qui a
correctionnalisé diverses infractions jusquo-là rangées
parmi les crimes; du 3i mai 1854 sur lo mode d'exécution
des travaux forcés; du 27 mai 1885 sur la relogation ; du
14 août 1885 sur la libération condiiionnello, ot enfin, du
26 mars 1891 sur le sursis à l'exécution de la peine.
Lo Code pénal so divise en quatre livres et compte
484 articles. Les cinq premiers articles contiennent, sous
le titre do Dispositions préliminaires, uno définition dos
diverses infractions et de leurs noms.
Le livre I*"" contient la liste des peines applicables en
matière do crimes ot do délits, et de leurs elfets (v. pkink) ;
lo livre 11 s'occupe des personnes punissables ot des
personnes non punissables; le livre 111 comprend la no-
menclature ot la ciassilication des crimes et délits punis
par les peines édictées au livre I"; lo livre IV traite dos
peines applicables aux contraventions.
6» Code fure.itier. Ce code n'appartient pas, comme les
autres codes, à la période consulaire ou impériale. L'no
loi fut soumise au.v Chambres ot définitivement votéo le
21 mai 1827.
Lo Code forestier est divisé on quinze titres. II règle
les droits uo l'Etat, dos départements, des communes et
des particuliers sur los forêts. Il organise les droits d'af-
fouage, de pâturage, pacage, etc.; la poursuite et l'in-
struction des délits en maiièro forestière, etc. Lo décret
des 15-29 septembre 1791 et ledit do Iiî69 sont los deux
sources principales du code de 1827. Parmi les lois, ordon-
nances ou décrets qui l'ont modilh'', il convient do ciior
surtout ta loi du 18 juin 1859 et le décret comiilémeniairo
du 22 novembre de la même année, qui ont mtroduiid'impor-
tantes modifications dans tout le régime forestier.
7» f 'o./t- rural. Depuis taConslUuanlojusqu'A lu troisième
Uépuldiqiie, toutes les assemblées hVif'bxivos travaille-
ront à édifier lo Code rural. C'est l'eusomble dos lois votées
soulomout depuis l'aunéo 1881 qui constitue lo nouveau
CODEATE
CODICILLE
Code rural. Citons, notamment, les lois du 20 août 1881,
du 2 août 1884, du 4 avril 1889, des 9 et 18 juillet 1889,
du 22 juin 1890, qui règlent les diverses matières intéres-
sant la protection des propriétés rurales et les rapports
de voisinage.
8" Code de justice militaire. Il y en a deux, en réalité ;
l'un pour l'armée de ten'e, l'autre pour Varmée de mer ; ce
dernier, un peu plus étendu, puisqu'il renferme 376 articles
— au lieu de 277 — et un peu plus récent, puisqu'il n'a été
promulgué qu'en 1858.
Le code de justice militaire pour l'armée de terre, pro-
mulgué en 1857, a été modilié plusieurs fois depuis, no-
tamment en 1872, 1873 et 1875, en raison des changements
introduits à cette époque dans l'organisation militaire de
la France.
Ce code se divise en quatre livres : le premier traite de
l'organisation des tribunaux militaires; le deuxième déter-
mine la compétence de ces tribunaux ; le troisième règle
la procédure à suivre devant eux, et le quatrième, enhn,
est consacré à la définition des crimes et délits militaires,
aux peines qui doivent en assurer la répression et aux
eff'ets qu'emportent ces peines.
De ce que le code militaire ne remonte qu'à 1857, il no
s'ensuit pas qu'on ait attendu jusque-là pour soumettre
les militaires à une juridiction spéciale. Cette coutume
est, au contraire, aussi ancienne que les armées elles-
mêmes. Pendant toute la durée de la monarchie fran-
çaise, les gens do guerre relevèrent de toute une série de
juridictions qui disparurent en 1789. Mais, dès l'année sui-
vante, on s'occupa de réorganiser la justice militaire, et
ditîérentes sortes de tribunaux furent successivement créés
en 1790, 1792. 1793. 17iiD et 1796. Cette dernière organisa-
tion, qui substituait aux conseils militaires institués par
la Convention les conseils de guerre permanents, fut com-
plétée en 1797 par la création de conseils de revision per-
manents, et l'on peut dire qu'elle s'est maintenue, quoique
plusieurs fois profondément modifiée, jusquen 1857. Pour-
tant, sous la Restauration, après l'abolition des différents
tribunaux extraordinaires créés pendant l'Empire, diverses
commissions furent chargées de préparer une réorgani-
sation de la justice militaire. Mais la révolution de 1830
vint interrompre la discussion du code de justice militaire,
dont la Chambre des pairs avait été saisie en 1829. Et,
depuis lors, aucun des projets étudiés ne put aboutir —
jusqu'au jour, où, sous le second Empire, le maréchal Vail-
lant fit élaborer un projet nouveau qui fut voté en 1857,
et promulgué le 4 août de cette môme année.
Dans l'exposé des motifs de ce projet se trouvait dé-
fini V " esprit général » qui avait présidé à la rédaction du
code. L'organisation des tribunaux militaires avait pour
but : n d'assurer la répression éclairée, mais énergique,
de tous les actes contraires à la discipline, en consacrant
l'indépendance des juges et les garanties de l'accusé »;
— u tle maintenir la séparation des juridictions civiles et
militaires, sauf de rares exceptions commandées par des
circonstances extraordinaires » ; — u d'assurer une célérité
d'instruction et de procédure permettant d'obtenir la ra-
pidité de répression indispensable dans les armées >>; —
enfin, «de modérer les peines, pour les mettre en rapport
avec les progrès des mœurs publiques, sans cependant
désarmer la puissance militaire ".
C'est en vue de ces ditférents résultats que le code a
créé des conseils de guerre et des conseils de revisioîi per-
manents, ainsi que des prévôtés aux armées, opérant en
territoire étranger ; qu'il a réglé la compétence de ces diffé-
rentes juridictions et la procédure à suivre devant elles;
qu'enfin, il a déterminé les peines destinées à réprimer les
aifférents crimes et délits militaires.
Il convient, enfin, d'ajouter aux divers codes dont nous
venons de parler, le Code disciplinaire et pénal de la 7na-
rine marchande {dé CT.-\. des 24 mars 1852 et 29 janv. 1881).
— BiBLiûGR. : Durand et Paultre, A'our^eau Code général
des lois françaises (1893); Rivière,' Fausiin-Hélie et Pont,
Codes français et Lois usuelles {IS93); h. Tripier, les Codes
français (1893); Teulet, Dictionnaire des Codes français
(Paris, 1874) ; Gilbert Sirey et Jean Sjrey, Code civilannotc
(1892,3' édit.); Rogron, Code civil expliqué {Pacis^ 1884,
20" édit.).
Code civil : Locré, la Législation civile (1^21); do Folle-
ville, Introduction historique à l'étude du Code civil (Paris.
1876); Portalis, Discours, rapports et travaux i7iédils sur le
Code civil (Paris, 1844) ; Aubry et Hau, Cours de droit civil
français (1897); Baudry-Lacantinerie, Trai/t: théorique et
pratique de droit civil (t'aris, 1896-1898).
Code de procédure civile : Locré, Esprit du Code de pro-
cédure Civile (1816J; Biochc, Dictionnaire des juges de paix
et de police (Psiris, 1851-1852); Glasson, ies iiources de la
procédure civile française {Pa.ris, 1882); Garsonnet, Iraité
théorique et pratique de procédure (Paris, 1892-1897).
Code de commerce: Dalloz et Vergé, Code de commerce
annoté (Paris, 1877); Locré, Code de commerce; Paulet,
Code du commerce et de l'industrie (1891); Sebire et Car-
leret. Encyclopédie du droit ; Lyon-Caen et Renault, Traité
de droit commercial {Pz.ns^ 1889-1897).
Code pénal : Chauvcau, Code pénal progressif (1832) ;
Cbauveau, Faustin-Hélie et Villcy, Tlu'orie du Code pénal
(1888, 6» édit.); Locré, Code pénal; Roland, De l'esprit du
droit criminel aux différentes époques (Paris, 1880); Tissot,
le Droit pénal étutUé dans se$ principes et dans Iff lois des
différents p*^upl'-K du monde; Tarde, la Philosopha pénale
(1890); les D" Lacassagne, Corre, Aubry, Bournet, Motet,
Magnan, etc., Etudes de criminologie.
Code d'instruction criminelle : Locré, Discussion du pro-
jet de Code criminel (1831); Sebire et Cartcrct, Encyclo-
pédie du droit ; Faustin Hélic, Traité de l'instruction crimi-
nelle (Paris, 1860-1807).
Code forestier: Brousse, Code forestier (1827); Baudril-
lart, Code forestier (1832); Jacquot, les Codes de la légis-
lation forestière (1866).
Code rural : Gucrmcur, Commentaire de la loi du 9 juil-
let i889 relative au Code rural (Paris, 1889).
Code de justice militaire : Victor Nicolas, Commentaire
complet du Code de justice militaire 'Paris, 1897).
— III. Droit ktranokr. Signalons le Code Léopold,
nom donné au recueil des lois, ordonnances et coutumes
publié en 1701, pour la Lorraine, par le duc Léopold 1",
et, on Amérique, les recueils désignés sous les noms de
Code hleu et de Code noir, qui méritent d'être signalés par
l'inlérot particulier qu'ils ont offert. Le Code bien était le
code des colonisatcura do l'Amérique du Nord. Cette lé-
gislation draconienne, inspirée par l'esprit fondamental
et primitif de la colonio anglo-âaxonne, fut en pleine
vigueur pendant les règnes de Louis XIV et de Charles II.
Le Code noir (loi do mars 1685) réglait, dans les colo-
nies fram^aises, le sort des esclaves et des affranchis.
Les anciennes lois relatives aux hommes de couleur et
aux esclaves des Etats du Sud étaient appelées aussi
Codes noirs.
— Actuellement, presque tons les Etats du globe possè-
dent des codes proprement dits. (V. codii-'ilateon.) Les
codes étrangers les plus importants sont traduits en
français; ces traductions forment la collection du Comité
do législation étrangère, établi au ministère de la justice,
et sont duos à la collaboration active des membres de
la Société de législation comparée.
— Les pays étrangers ont une organisation de la, justice
militaire plus ou moms analogue à celle de la France. En
Allemagne, où il existait pilusieurs codes militaires appli-
cables aux différentes régions de l'empire, l'unification en
a été réalisée par l'adoption d'un code de procédure pénale
militaire applicable atout l'empire. En Angleterre, la loi,
dont la base est le mutiny bill voté chaque année par la
Chambre des communes, ne renvoie les membres de l'ar-
mée devant les tribunaux militaires que pour les crimes
ou délits spéciaux (pour les crimes do droit commun,
les militaires relèvent des tribunaux civils). En Autriche,
la justice militaire ne poursuit également que les crimes
et délits militaires dont les auteurs sont présents sous les
drapeaux; tous les crimes et délits de droit commun,
ainsi que ceux d'ordre militaire commis par des soldats
en congé illimité, sont de la compétence des tribunaux
civils. En Italie, les militaires de la milice sédentaire
sont, comme ceux de l'armée active, assujettis à la loi
militaire , dont relèvent également, même après avoir
quitté l'armée, les individus qui, pendant leur temps de
service, auraient commis un crime ou délit militaire.
Code noir (i.e), opéra-comique en trois actes, paroles
de Scribe, musique de Clapisson, représenté à l'Opéra-
Comiquo le 9 juin 1842. C'est l'histoire de deux esclaves
fugitifs de la Martinique qui, retrouvés et reconnus long-
temps après leur évasion, sont repris et vendus au profit
de l'Etat, en vertu du fameux "Code noirn. 11 va sans
dire que les choses s'arrangent, et que tout finit par un
mariage qui dénoue une intrigue secondaire. Les défauts
du livret semblent avoir porté tort à la musique, qui con-
tient quelques jolies pages.
CODÉATE n. m. Sel dérivant de l'acide codéiquo.
CODÉBITEUR, TRICE (du préf. co, et de débiteur) n. Per-
sonne qui a contracté une dette conjointement avec une
ou plusieurs personnes : Codi-:bitkdrs solidaires.
CODÉCIMATEUR (du préf. co, et de décimateur) n. m.
Celui qui partageait les aimes avec un autre.
CODEGUA, ville du Chili (prov. d'O'Higgins [dép. de
Ranoagua]), près du rio côtier Maïpo ; 2.345 hab.
CODÉINE n. f. Alcaloïde découvert dans l'opium.
— Encycl. La codéine s'extrait do l'opium, où elle
coexiste avec la morphine, dont elle est un dérivé méthylé ;
sa formule serait C'MI"(OCH')(OH) AzO,H*0. Décou-
verte en 1832 par Robiquet, Grimaux l'a obtenue synthé-
tiquement en traitant la morphine par l'iodure de méthyle
en présence do potasse; depuis, plusieurs brevets utilisent
industriellement cette réaction pour convertir la mor-
phine, moins coûteuse, en codéine.
— Extraction. La codéine s'extrait de l'opium en épuisant
celui-ci par l'eau froide; les liquides évaporés avec du
marbre laissent, après reprise jiar l'eau du résidu, un
dépôt de méconate de chaux, tandis que les alcaloïdes se
dissolvent; dans cotte solution, le chlorure de calcium
acide détermine une cristallisation des chlorhydrates de
morphine et de codéine. Les alcaloïdes sont séparés par
l'ammoniaque, précipitant la morphine et dissolvant la
codéine ; la purilication est achevée par une série de cris-
tallisations dans l'eau, l'alcool, l'éther, et par des déco-
lorations au noir animal. Un kilogramme d'opium selon
la provenance ne fournit que 5 à 20 grammes de oodéine.
— Propriétés. Pure, la codéine, évaporée de sa solution
dans l'éther, est anhydre; cristallisée on octaèdres inco-
lores, fusibles à 153", la solution aqueuse abandonne des
cristaux orthorhombiques contenant une molécule d'eau;
cliauffée avec peu d'eau, elle fond en un liquide huileux.
Cet alcaloïde est plus soluble dans l'eau que la morphine
et encore plus dans i'étiier ; la potasse la dissout à peine ;
l'ammoniaque agit comme l'eau. Les solutions alcooliques
dévient à gaucho la lumière polarisée.
C'est une base énergique, formant avec les acides dos
sels bien définis ; elle précipite, de leurs combinaisons, les
oxydes de fer, de cuivre, de plomb, etc. — Ses réactions
caractéristiques sont des colorations : verte, devenant
rouge avec le sélénite d'anmioniaque, bleue, avec l'hy-
pochlorite de sodium acidulé. Kilo diffère de la morphine
par sa solubilité dans l'éther et par son absence de pro-
priétés réductrices.
Les divers réactifs l'attaquent : l'acide nitrique , le
chlore et le brome forment des produits de substitution;
l'iode se combine directement ; Yiodocodéine cristallise en
tables rubis insolubles dans l'eau ; les li(|ueurs de codéine
absorbent le gaz cyanogène, donnant naissance à une base
cristalline, la cyanocodéine. L'acide sulfurique et les dés-
hydratants transforment la codéine en une série d'isomères
et do polymères: Yapocodéine, la codénine on dicodéine,
la tricodéine, etc. Los ioduros d'éthylo, de méthyle, en-
gendrent des éthers.
— Usages. La rodéine est un narcotique, hypnotique
comme la morphine, mais moins toxique, employé avec
succès contre la cotjuoluche, la boulimie et la gastralgie.
Los préparations les plus usitées sont le sirop (20 ceutigr.
d'alcaloïde dans lOû gr, de sirop do sucre) et les sels
chlorhydrate, phénate, phosphate ; ceux-ci, plus solubles
(|uo la base liore, conviennent particulièrement pour les
injtMUions hy podernii(|ues.
CODÉIQUE adj. Se dit d'un acide existant dans la co-
déiiii'.
CODEMANDEUR, DERESSE (du préf. en, et de dcmayi-
di-uvi 11. Personne (pli tormn une demande on justice con-
jointeniniit avnc une ou plusit^ur.s autres.
CODEMO-GERSTENBRAND i Luigia), femme de lettres
italienne, née à Tréyisn i^n I82H, morte à Venise en 1898.
C'est aux paysanneiies de Goorgo Sand que les récits do
Luigia Codomo se rattachent plus pariiculièroment. Tels
sont : les Nouveaux J{ichc.s ilHi>f>); la /{évolution à la maison
ti867j ; Eleur des prés {lan) ; Fleur de serre (1874) ; Andréa
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(1877) : etc. Elle a, de plus, écrit pour le thé:ttre : un Pro-
cès de famille, drame en trois actes (1867) ; le Dernier des
Delmosti, di-ame en quatre actes (1867) ; une Femme de
cœur, comédie en trois actes (1869). On lui doit encore un
volume d'esquisses sur la littérature vénitienne contem-
poraine: Feuilles et Fleurs (1872) ; f'ages familifi'es (1878);
Esquisses et scènes dramatiques (1882).
CODÉNICINE n. f. Base amorphe, polymère de la co-
déine, qui se l'orme par l'action prolongée de l'acide sul-
furique sur la codéine & chaud. Syn.de tricodéine.
CODÉNINE n. f. Base cristallisable, polymère de la
codéine, résultant de l'action de l'acide siilfuritjue étendu
ou de l'acide phosphorique sur la codéine à chaud. (Le
chlorhydrate est cristallisé.) Syn. de dicodéine.
CODÉPUTÉ [du préf. co, et de député) n. m. Celui qui
est député avec un ou plusieurs autres.
CODÉTENTEUR, TRICE (du préf. CO, et de détenteur) n.
Personne (]ui détient un bien avec une autre personne: Les
CODKTKNTEURS d'un héritage.
CODÉTENU, UE (du préf. CO. et de détenu) n. Personne
détenue on même temps qu'une ou plusieurs autres dans
un même lieu.
CODÉTHYLINE n. f. Base organique dont les propriétés
se rapprochent de celles de la codéine. (C'est l'éther éthy-
lique de la morphine.) [On l'obtient par l'action de l'iodure
d'éthyle sur la morphine sodée. Kilo exerce sur l'orga-
nisme des effets convulsivauts, qu'on attribue à une action
sur les centres nerveux.]
GODEVIGO, comm. d'Italie (Vénétie [prov. de Padoue]),
sur la Brenta; 3.000 hab.
GODEVILLA , comm. d'Italie ( Lombardie [ prov. do
Pavie), près de la source de la Luria, affluent du Pô;
2.000 hab. Sources sulfureuses; vins renommés.
CODEX (rféArss — mot lat. qui signifie code) n. m. Pharm.
Recueil contenant la nomenclature et la formule ou com-
fiosition des médicaments et remèdes divers, adoptés par
a Faculté de Paris et l'Académie de médecine. (Le coder
diffère du formulaire, tout en étant cependant lui-même
un formulaire: mais il ne renferme que les préparations
officinales, tandis que le formulaire contient de préférence
les préparations magistrales — c'est-à-dire celles que la
mécfecine établit elle-même, suivant les circonstances —
les plus usuelles.)
— Antiq. Nom que les Romains donnaient à des ta-
blettes de uois sur lesquelles ils écrivaient, et qui étaient
reliées comme nos livres. Il Pièce de bois fort lourde, ser-
vant d'entrave pour attacher les pieds des esclaves.
— Encvcl. Pharm. De tout temps, il y a eu des recueils
de recettes et do formules ado]»tés par les diverses écoles
de médecine ; mais co n'est qu'en 1748 qii'un arrêt du par-
lement proscrivit aux apothicaires de Paris de se confor-
mer, pour la préparation et la vente des remèdes, au
nouveau dispensaire ou formulaire. Par la loi du 21 ger-
minal an XI, cette disposition futétendueâ toute la France.
Cependant, le codex, qui résultait de cette loi et de l'or-
donnance de 1816, ne parut qu'en 1818- Un nouveau
codex fut publié en 1837 ; un troisième en 1866, avec l'heu-
reuse correction introduite par le décret du 3 mai 1850, qui
permet la vente des préparations postérieures à la dernière
édition du codex, à la condition qu'elles aient été insérées
dans le bulletin de l'Académie de médecine. Le codex
actuellement en vigueur a été, comme le précédent, rédigé
par une commission de membres de l'Académie de méde-
cine, appartenant à la Faculté et à l'Ecole de pharmacie.
GODI.£UM {di-é-om') n. m. Genre d'euphorbiacées-jatro-
phées, renfermant des arbres ou des arbustes des régions
chaudes de l'Asie et de l'Océanie.
CODICILLAIRE [sil-lèr) adj. Qui est contenu dans un
codicille, ii Clause codicillaire, Clause d'un testament, par
laquelle le testateur déclare que, si son testament ne peut
valoir comme tel, il entend qu'il vaille comme codicille.
CODICILLANT (lan), ANTE adj. Qui fait un codicille :
Testateur codicillant. Il Qui est en forme de codicille : Dis-
position coDiciLLANTK. — Substautiv. PersoDoe qui fait un
codicille : Le codicillant. (Vieux.)
CODICILLE {sil' — lat. codicillus; dimin. de codex, icis,
loi) n. m. Dr. Disposition ajoutée à un testament pour le
modifier ou le compléter.
— Antiq. rom. Petite tablette à écrire, n Patente par
laquelle l'empereur conférait une dignité.
— Encycl. Dr. rom. Les codicilles ont apparu dans lo
droit, vers la même époque que les fidéicommis. Rigou-
reusement, pour ajouter quelque chose à son testament,
on était obligé de le refaire ae nouveau, car on ne pou-
vait laisser deux testaments. On pouvait , cependant,
adjoindre aux tabula? testamenli un petit écrit, codicillus,
qui no liait pas l'héritier, et pour l'exécution duquel on se
fiait seulement à sa bonne foi et à sa conscience. Mais,
lorsr|ue, sous Auguste, la validité des fidéicommis fut
admise, on reconnut valables par là même les codicilles.
On distingua les codicilles confirmés et non confirmés,
selon que lo testament les avait, ou non, prévus comme
devant être exécutés. Les premiers étaient censés faits
dans le testament et pouvaient contenir des legs, des
afi'ranchissements, des fidéicommis, des nominations do
tuteur, mais ni institution, ni substitution, ni exhéréda-
tion. Les seconds no pouvaient contenir que des fidéi-
commis. On admit même des codicilles ne se rattachant
à aucun testament préexistant ou postérieur; ceux-ci no
purent contenir que des fidéicommis.
— Dr. franc. Ces règles se perpétuèrent en France,
dans les provinces de droit écrit. On employa surtout la
clause codicillaire consistant dans la déclaration, faite
par le testateur dans lo testament, qu'il entendait que
son testament valût au moins comme codi'ille, au cas de
vice do forme ou de caducité. Cette clause réparait très
efficacement les vices de forme des testaments ; mais elle
était impuissante à réparer les nullités résultant de l'in-
capacité ou de l'insanité d'esprit du testateur. Sous le
Code civil, le codicille n'a pas d'existence à part, en ce
sens qu'il est soumis aux règles du testament lui-même.
Néanmoins, on donne le nom do • codicille m à un testament
postérieur apportant des modifications ou ajoutant des
dispositions à celles contenues dans un testament précé-
dent, qui, d'ailleurs, continue do subsister. Lo codicille a
une existence propre et ne serait point infirmé par la cadu-
cité du testament.
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GODIE {(II) n. f. GoDi'o do saxifragacôos, comprenant
dos arbustes do la Nouvello-Caiédonio.
GODiÉESn.f. pi. Bot. Sôrio do saxïfragacôos, renfermant
les genres coUie, panchérie, callicome. il Tribu d'algues
siphouoïdt^os, roulermant des alguos mannes, vertes, spon-
gieuses, dont le genre coi/iitm est le type. — ^ne codikk.
CODIFICATEUR n. m. Auteur d'un code.
CODIFICATION («(-oïï — Pad. codifier) n.(. Action de faire
un code, ou do rt^unir on code des lois isolées : Leibniz fil
paraître un plan complet de codification sur le corps de
droit rotnain. (Lorniinier.)
— EncYcl. Une véritable codification doit Hto un corps
complot do lois, disposé d'aprôs un plan méthodique et
systématique. Los législations primitives présentent un
mélange confus do prescriptions politiques, religieuses, mo-
ralos, sociales, hygiéniques môme; mais c'est aux juristes
romains qu'on doit les premières codifications (codes Gré-
gorien et llermogL-nien, ht^litutes deOaïus, code de Théo-
dose). 11 était réservé à Justinien do compléter l'œuvre
de ces laborieux savants. Le Co)'pus juris civilis des Ro-
mains, promulgue en 529, est le plus beau monument do
coditîcatiun que lo monde eût encore vu paraître.
On vit se produire, après la cliuto do 1 empire romain,
des codifications chez les Francs Salions et les Francs
Ripuairos, los Burgondes et les Visigoths. Charlomagno
s'attacha à fondre les lois saliques et le code d'Alaric.
On ne trouve pas d'autre codification au moyen âge
que les Assises de Jérusalem. En Europe, avec là féoda-
lité, les coutumes remplacèrent le droit écrit et se multi-
plièrent à l'infini. Mais la monarcliio se dégagea peu à peu
des liens féodaux. Il faut citer, comme un progrès, le re-
cueil des l!.'tabiisse7nents dits « de saint Louis ■■ (V. établis-
sements), sorte de code civil et criminel, dont l'action, il
est vrai, ne s'étendit quo sur l'Ile-de-France. Vers cette
époque, quelques jurisconsultes reprennent avec ardeur
l'étude du droit romain, et l'on voit poindre l'influence des
légistes, qui devaient si puissamment aider la royauté, en
cherchant la fusion do tous les droits existants, tandis quo
les philosophes étudiaient la notion même du droit.
Pendant ce travail des théoriciens, la monarchie fut loin
de rester inactive; de nombreuses ordonnances apportè-
rent d'importantes modifications dans la législation civile
et criminelle. Mais la gloire de doter la France d'une
législation presque complète était réservée à Louis XIV ;
toutes les ordonnances émanant de son autorité consti-
tuent un vaste ensemble législatif, qui fut réuni sous le
nom de Code Louis.
A l'étranger, des codifications furent faites : en Russie,
par Pierre lo Grand; en Prusse, par Frédéric II.
La Révolution amena la France à l'unité complète do
législation ; mais le travail de codification générale, décrété
par l'Assemblée constituante, ne put être commencé que
sous le Consulat. V. codk.
La plupart des nations modernes ayant fondé leur
unité nationale et établi l'égalité civile et politique parmi
leurs citoyens, il leur a été facile de procéder à la codifi-
cation do leurs lois. L'Allemagne possède un code pénal
(1870), un code de procédure pénale (1877), un code de
procédure civile (1877), et un code de commerce (1871) ;
une loi de 1888 a décrété la confection d'un code civil.
L'Autriche, l'Italie, la Belgique, la Suisse, les républiques
latines de l'Amérique du Sud ont un droit codifié.
L'Espagne, lo Portugal, les Etats-Unis d'Amérique ont
tenté, avec succès, une œuvre analogue. L'Angleterre
elle-même, encouragée par les résultats obtenus dans ses
colonies, a tenté, sans y réussir, il est vrai, de codifier sa
loi commune; mais ses lois de 1883 sur les faillites, et
de 1882 sur la lettre de change, sont do véritables codes.
CODIFIER (do code, et du bas lat. ficarc. faire. — Prend
deux i do suite aux deux prem. pers. du plur. de l'imparf.
de l'ind. et du prés, du subj. : iVoHS codifiions. Que vous
codifiiez) V. a. Rassembler en un seul corps do lois, for-
mer un corps de.
GODIGORO, ville d'Italie (Emilie fprov. do Ferrare]),
sur lo Podi-Volano, près dos lagunes do l'Adriatique;
7.000 hab.
GODILLE (U mil. — de l'espagn. codillo, dimin. do codo,
coude} n. m. il Faire codille. Au jeu do rhombre,Se dit d'un
joueur qui fait plus de levées quo chacun des autres, ii
Payer le codille. Payer lo nombre de jetons déterminé en
faveur do celui qui a fait codille.
GODILLER [H mil.) y. n. Faire codille.
GODION ou CODIUM((/i-o?n')n.m.Genro do codiées, ren-
fermant des alguos spongieuses, muqueuses, non foliacées,
dont l'espèce la plus remarquable est lo codium hursa, qui
vit sur les côtes do Franco, d'Espagne et d'Italie.
CODIOPSIS (psiss) n. m. Genre d'oursins réguliers échi-
nides, famille dos diadômatidés, comprenant des formes en
pentagone arrondi, bombées en dessus, jjlatos on dessous,
à zones porifôros droites, etc. (Les
codiopsis sont fossiles dans la craie.)
Citons le cudiopsisdoma du crétacé
moyen : il est do la grosseur dune
châtaigne.
CODIRECTEUR, TRICEfdu préf.
co, et de dirrctrur) n. Personne
qui dirige avec une ou plusieurs
autres.
CODIRECTION [rt'^-ksi-on — rad.
codirecteur) n. f. Diroctiou exercée simultanément avec
d'autres personnes.
GODJA ou KHODJA (altération du porsan khoadjeh,
vieillard, homme respoctabloj n. m. Somploio pour dési-
gner des fun.-tiouiiaires lettrés : précepteurs, bibliothé-
caires, etc. Il Codja hachi. Notable, échevin. i) En Algérie.
lotn secrétaire arabo dun personnage ou d'une adminis-
tration. Il En Orient, Titro quo los musulmans donuent aux
comnierr.-ants chrétiens.
CODUNGUE {lingh') n. f. Nom vulgaire doti petites mo-
rues, et nut.immoot do colles que l'on capture dan.s les ports.
GODOCKIA n. f. Sous-genro do lucina {mollusques la-
mellibranehes), renfermant les formes il pied court, A co-
quillo orbiciilairo, à surface ravonnéo ou troillisséo. (L'es-
pèce type, c'idockia tifjerina, habite l'océan Atlantique.)
GODOONAN, ronim. du Gard, nrrond. ot à 17 kit. do
Mîmes, sur le Kliùny, affluent du Vistro, ot dans la plaine
Cotinnasier.
de la Vannage ; 8G7 hab. Fabriques d'instruments aratoires ;
tuileries. Grand commerce do vins.
CODOGNÈ, comm. d'Italie (Vénétie fprov. de Tréviso]),
sur 1111 atlluent du rteuvo côtier Livenza; 3.450 hab.
CODOGNO, ville d'Italie (Lombardio [prov. do Milan] ),
entre lo Pùetl'Adda; 1 l.45u liab. Commerce considérable
en blé, ot surtout en fromage parmesan. Manufactures
do soieries ; fabriques de toiles. Défaite des Autrichiens
on 17UÎ par los Espagnols, et en 1796 par les Français.
CODON n. m. Genre de plantes de la famille des hy-
droh'iattées, renfermant une seule espèce, herbe annuelle,
couverte d'aiguillons blancs, qui croît au cap de Bonno-
Ksporanco.
CODONACANTHE n. m. Genre d'acanthacoes-ruclliéos,
rent'erniaiiL des liorbes do la Khasie et de la Chine.
CODONACHNE n. m. Bot. Syn. de chloris.
CODONANTHE n. m. Gonre do gesnéracées-cyrtau-
drées, renfermant des plantes à tiges grimpantes ou ram-
pantes sur les rochers, sur les arbres, originaires de la
(iuyane et du Brésil, il Section du
genre koya.
GODONANTHÈME n. m. Genre
d'éricm.'cs- sa l;i\ idées, renfermant
des arbrisseaux dont on fait géné-
ralement une section du genre
simochcile.
GOpONASTER (5^èr')n.m. Genre
d'échinodermes crinoïdes,du groupe
des cystides.comprenant des formes
ÙL calice conique et ovale, tronque
en dessus, avec des impressions en forme d'étoile; d'où
leur nom. (Les codonasters font le passage des blastoïdes
aux cystides.)
CODONATAIRE {ter — du préf. co, et de donataire) n. et
adj. Se dit do celui à qui l'on fait une donation, conjointe-
ment avec un ou plusieurs autres.
COpONATEUR, TRICE (du préf. co, et de donatextr) n.
et adj. Se dît de celui qui fait une donation conjointement
avec un ou plusieurs autres.
GODONEMME('irm')n.m.Genrod*apocvnées, renfermant
de^ arl)iistpsâ feuilles obloogues de l'Amérique méridionale.
CODONIE(nî) n. f. Bot. Section du genre campanule.
Syn. do FitSSOMBROMi;, SCHŒI'FIE, wahlknbkrgie.
CODONIÉES n. f. pl. Bot. Tribu de la famille des jun-
gemiannies. comprenant le seul genre codonie ou fossom-
bronio. — Une codoniék.
CODONOBLÉPHARON n. m. Genre de mousses, com-
prenant une seule espèce, qui croît sur les arbres de la
Nouvelle-Zélande, où elle forme d'épais gazons. Syn. de
SYRRHOPODON.
GODONOCALYX n. m. Bot. Syn. de croton, sutêbie.
CODONOCARPE n. m. Genre d'arbres et d'arbustes, de
la famille des phytolaccacées, comprenant plusieurs es-
pèces qui habitent l'Australie.
CODONOCÉPHALE n. m. Genre de composées-inuloïdéos,
renfermant des plantes herbacées du Kourdistan.
CODONOPHORE (du gr. kôdân, Ônos, cloche, et phoros,
qui porto) n. m. Antiq. gr. Celui qui portait une clochette
dans les cérémonies publiques, ti Officier de garde qui
portait une clochette pour les rondes nocturnes.
CODONOPHORE n. m. Genre de gesnéracées-rhytido-
phyllées, réuni au genre paliavane.
CODONOPRASE n. m. Bot. Section du genre allium.
CODONOPSIDE n. f. Genre de campanulacées, tribu des
wahienbergiees, comprenant des herbes à tige dressée
qui croissent dans les régions septentrionales et monta-
gneuses de rinde.
GODONORCHIS (kiss) n. m. Gonre d'orchidacécs, compre-
naiit des Iierbes do l'Amériquo antarcticiue.
GODONOSTIGMA (s^jV/) n. ni. Syn. do BLKPHAROI'HYLLi:.
[i .s<'ctio[i ilii genre scyphogyne.
CODONOSTOME (stom') n. m. Largo ouverture on formo
de cloche, <|ue présentent certains polypes reproducteurs
dans los colonies des polypes hydroïd'es.
CODOR, fleuve côtier de l'empire russe. V. Kodor.
CODOSIGA n. m. Genre de protozoaires flagellâtes, com-
I)renaiit des animaux aquatiques microscopiques, qui for-
ment d'élégantes colonies ramitîées, où les individus, on
formo de calices ou do cloches, se dressent sur des tiges
droites. (Dans les colonies du codosiqa botri/tis, on voit
des individus se détacher et nager librement, etc.)
CODOURY (Aboul llocoïn Ahmed), savant musulman,
né à Nissabour en 976 apr. J.-C. mort en 1037, reçut la
dignité de reisdos hanéfites dans l'Irak. Il composa des ou-
vrages de métaphysique, dont le plus célèbre est son traité
des dogmes do lianyfah : Almokhtassar A /ro(/oi(ry( «abrégé
do Codoury i»), que les hanéfites apprennent par caMir.
CODRE n. f. Nom vulgaire donné aux branches do châ-
taignier, fendues pour faire des cercles.
CODRESCOU (Théodore), publicisto roumain, néot mort
ù Jassy (I8iy-189»)- Après avoir achevé ses études ù Paris,
il fut nommé professeur au lycéo central do sa ville na-
tale. Secrétaire pendant quoique temps du prince Grégoire
Ghyca, il so lança dans la politique, qu'il sacritta bientôt A
l'amour dos lettres. En 185», il fonda la typographie Hu-
ciujnul romln, et publia les journaux XimOrnl ot Foiletonnl
Zimfirnlui. Plus tard, il créa los revues littéraires Foia
Familiei et liuciumul romin. Sous lo nom do Uricari, il a
publié vingt-cinq volumes, renfermant les actes ot docu-
ments ayant trait ù l'évolution politi<iue ot littéraire des
principautés roumaines. 11 est 1 auteur d'un Dictionnaire
français-roumain et roumain-français.
CODRIDES, nom patronymique dos descendants do
Codros, lo dernier roi d'Athènes.— Un, une CoDRiDit.
CODRILLOT {dri'llo [Il mil.]) n.m. Nom donné, dans cor-
tains diqpartemonts, au pois gris.
GODRINGTON (sir Kdward). amiral anglais, né on 1770,
mort il Londres on 1851. Kntré en i7H:t dans la marine,
il prit part i\ la bataille do 'l'rnfalgar (I80.'>|, au bombarde-
inent do Flessinguo (1809). h roxpédition do Strachiin sur
rKscaul, ù, lu dofonso do Cadix, et cunimuuda uno oscadro
CODIE — COEFFICIENT
sur les côtes do Calalogno. Vice-amiral en 1821, il fut,
on 1826, chargé do protégor los Grecs. U commanda ea
chef la flotte combinée française, anglaise, russe, au
comhatdo Navarin (1827). Les tories obtinrent sou rappel.
Sir Codnngton, on 182H, devint membre du parle-mont, où
il défendit la cause libérale (1.S31-1840).
CODRINGTON (.sir William John), général anglais, fils
du précèdent, né on 180-1, mort on 1884. 11 commandait une
brigade pondant la guerre d'Orient. Il so distingua surtout
i la bataille d'Inkermann, à la mallicureuso attaque du
Redan et à la prise du Mamolon-Vort. Il reçut, en 1855
lo commandement en chef do l'armée, qu'il ran'iena l'année
suivante en Angleterre. Depuis lors, Codrington devint
lieutenant général (1856), gouvernour de Gibraltar (1859),
et député do Grocnwich à la Chambre des communes.
CODRIOPHORE n. m. Bot, Syn. de grimmik.
CODROIPO, ville d'Italie (Vénétie [prov. d'Udino]), sur
la Stella, prés du ïagliainento ; 5,000 hab. Kilature de'soie.
— Ch.-l. d'un circondario peuplé de 24.500 hab.
Codros, dernier roi d'Athènes (xi" s. av. J.-C), Fils
de Mélanthos et descendant de Nélée, il devint roi ù
la suite de sa victoire sur Xanthos, roi de Béotic. Sous
son règne, les Doriens, poursuivant les peuples qu'ils
avaient chassés du Péloponèso, envahirent l'Attique. Un
oracle leur avait promis la victoire, à la condition de no
point tuer le roi d'Athènes. Codros se déguisa en pavsan
et alla provoquer la colère d'un soldat dorien, qui lo'tua.
Les Dorions, désespérant alors du succès de l'o.vpédition,
so hâtèrent de rentrer dans le Péloponèse. Les Athéniens
conservèrent toujours pieusement le souvenir du roi qui
s'était dévoué pour sauver l'Attique. Mais les eupatrides
abolirent aussitôt la royauté, sous prétexte que personne
n'était digne de succéder à Codros. On établit l'archontat
à vie, dont le premier titulaire fut Médon, tils du dernier
roi. En réalité, la légende de Codros cache une révolution
politique, une victoire de l'aristocratie sur lo pouvoir royal.
CODRUS, poète latin, ami de Virgile, qui fait son éloge
dans la VII« églogue, et dont il ne reste rien. — Un autre
poète de ce nom, contemporain de Juvénal, avait com-
posé une tragédie de Tlu'sée. II était si pauvre quo son
nom passa en proverbe. On disait: Codro paiiperior (Plus
pauvre que Codrus).
COD'yLIDE n. f. Bot. Syn. scientifique de tabac ou nico-
TIANE.
COÉCHANGISTE (jissf — du préf. co, et de échangiste)
a. et adj. Celui qui fait un échange avec un autre.
CŒCAL, CŒCIFORME adj., CtECOGRAPHE n. m.CŒCO-
GRAPHIE n, f. V. C.ECAL, CECIFÛRME, C.ECOClRArnE,C^CO-
GR.\PHIE.
CŒCUM (A-om') n . m . Anat. Orthographe vicieuse de cecdm.
GœdÈS (Auguste), compositeur français, no en 1840,
mort fou à Passy en 1884, se fit connaître par la publi-
cation de quelques romances, chansons et morceaux do
danse. On lui doit la musique de plusieurs opérettes : la
Belle Bourbonnaise, trois actes (1874); Clair âe lune, trois
actes (1S75); Fleur de baiser, trois actes (1876); le Cheva-
lier de Lartignac, un acte (1877); la Girouette, trois actes
(1880). Il a écrit aussi la musique d'un ballot, le Bouquet
de Lise, et, avec Hervé et Raspail, celle d'une féerie, la
Cocotte aux œufs d'or (1873). Enfin, il a publié, sous lo
titre de Soirées d'automne, un recueil de mélodies vocales.
COEDFRANK, village do la Grande-Bretagne (pays de
Galles (comté do Glamorgan]) ; 3.600 hab. Mines de cuivre.
COÉDUCATION {si-on — du préf. co, et de crfuca(ion)
u. f. Education donnée en commua : La COÉDUCATION des
garçons et des filles,
COËr (A-o-c/") n. m. Nom des conduits formés par un
tronc d'arbre perce d'outre en outre et pratiqués dans
l'épaisseur des chaussées qui entourent une saline, pour
faire communiquer cotte saline avec la vasièro et le
cohier. i] On dit encore couiir, et cuY.
CoËFFETEAUi Nicolas), théologien et dominicain fran-
çais, né à Saint-Calais (Sarthe) eu 1574, mort à Paris en
1623, était renommé comme orateur de la chaire et contro-
versiste. Prédicateur ordinaire do Henri IV eu lt',02. il pro-
nonça son oraison funèbre en laio.Evéquo do Marseille en
1621, il fut empêché par sa mauvaise santé de siéger dans
son diocèse. Ses ouvrages (Paris. 1622) sont oubliés aujour-
d'hui, y compris même son Histoire romaine (1021), dé-
pourvue de critique, mais regardée, en son temps, comme
un chef-d'œuvre de prose française. Vaugelas se réfère
sans cesse à lui comme à uno autorité indiscutable.
COËFFETTE [ko-a-fèt') n. t. Il Coi'/fette de mailles. Capu-
chon en mailles ou anneaux de fer entrelacés, dont les
chevaliers du moyen ûge s'enveloppaient la tête, ot sur
lequel ils mettaient le heaume au moment de combattre.
COEFFICIENT (.îi-nii — du préf. co, et de efficient) a. m.
.\lg. t)n appelle coefficient d'un terme ou monôme la partie
numérique qui précède la partie littérale : dans 3<i'î. 3 est le
coefficient du terme, (truand un terme renferme «les varia-
bles, le coefficient du terme comprend l'ensomblo des fac-
teurs qui multiplient ces variables : ainsi, dans 4<i»ft xy, xy
étant considérées comme variables, 4 rt*ft est le coefri-
ciont,) [| Coefficient diff't'rentiel. Syn. do ihîkivkk, h .Vétfiode
des coefficients indt'termintKi, Métl'iode pernietiant de déter-
miner la valeur d'une fonction dont on connnit la forme
en s'appuyant, pour calculer les cooflicients dont dépend
la fonction, sur les propriétés do cette fonction,
— Kig. Ce qui exprime ou donne une valeur : /.es grands
hommes sont les cokkkiciknt» de leur siér/c. fV. Hugo.)
— Electr. Coefficient de dispersion t'ieclrigue, Rapport
de la diminution de la torsion du fil de la balance de
Coulomb, pendant l'unité de tem])S, à la torsion moyenne,
II Coefficient de réduction. Nombre par lequel il faut mul-
tiplier uno grandeur exprimée dans un svsième d'unités
pour passer dans nu autre système, li Coefficient de ruptur<'
ou Module de rupture. Longueur entraînant forcément In
rupture quand le cAblo est su.spoixlu verticalement, il Coef-
ficient de charge, Quantité d éh'cirieité nécessaire pour
porter l'unité do surface ù un potentiel égal ù l'unité.
— Mytiraul. Rapport entre la dépense efi'ective et 1.1 dé-
pense théorique du li<pnde qui s écoule par un orilico.
(Le coefficient est un tactour invariable, que détermine
i'expérienee pour uno mémo substance considérée dans
les niéines conditions.)
— Mécun. Coefficient de frottement. V. fbottkukmt.
COEFFICIENT — CŒLOPELTIS
w Coefficient de régularité. V. \OL/iiiT. w Coefficient d'effet
utile. Sya. de rendement.
— Phvsio. Coefficient de dispersion. V. dispersion, ii
Coefficient de dilatation, V. dilatation, il Coefficient d'élas-
ticité. V. ÉLASTICITÉ.
— Anton. Diviseur, exposant.
COEFFICIENT [si-an), ENTE adj. Qui jouo lô rôle de
coefricient : Quantité coefficientk.
COÉGAL, ALE, AUX adj. Se dit des trois personnes do
la Trinité, parfaitement égales entre elles en durée, eu per-
fection et en puissance.
COÉGALITÉ n. f. Qualité des personnes coégales de la
Trinité. V. Trinité.
COEHORN. Biogr. V. CoaoRN.
CŒLACANTHE ou CŒLACANTHUS(5^, Ï«S5) n. m. Genro
de poissons, tvpe de la faunlle des cœlacanthidés, com-
prenaut des formes de grande taille, revêtues d'écaillcs
minces ornées de granulations saillantes.
CCELACANTHIDÉS [se) n. m. pi. Famille de poissons ga-
Doides crossopiêrygiens, comprenant les cœlacanthes et
autres formes foss'iles caractérisées par leurs écailles cy-
cloïdes, leurs nageoires dorsales au nombre de deux et
portées chacune par un seul stylet interépiueux. (Les cœ-
^acanthidés se rencontrent dans le
carbonifère.) — Un cœlacanthimè.
CŒLACHNÉE OU GÉLACHNÉE
(sé, kiip) n. f. Genre de graminées,
tribu des festucées, comprenant
une seule espèce, petite herbe gla-
bre qui croit en Australie.
CCELAMBUS {sé-lan-bfiss) n. m.
Genre d insectes coléoptères carni-
vores, famille des dyticidés, tribu
des hydroporinés, caractérisé par
l'épistome rebordé en avant et dont
le nord forme un bandeau vertical. Cœlambus igr. h fois).
— Enctcl. Les rœlanihus sont
très voisins des hydroporus; ils vivent dans les eaux dor-
mantes douces ou saumâtres, suivant les espèces, dont il
existe une quinzaine, répandues en Europe. Ils sont de pe-
tite taille, ne dépassant guère 5 millimètres de longueur. Lo
cœlambus confluens est commun en France dans les marcs.
C(ELANTHE [sé) n. m. Genre do Hcoïdées, tribu dos
molluginées, comprenant des herbes glabres annuelles, qui
croissent au cap de Bonne-Espérance, il Genre d'aspho-
délées, renfermant une herbe bulbeuse du Cap.
CCELANTHÈRE n. f. Bot. Syn. de marattie. n On écrit à
tort CELANTHERE.
CŒLASTRE [sé-lasslr') n. m. Genre rangé dans la famille
des phœnomées ou dans celle des protococcacées, renfer-
mant des algues microscopiques.
COÉLECTEUR (du préf. co, et de électeur) n. m. Electeur
qui partage avec d'auires ses fonctions oi> 6on u.re.
CŒLEMBOLON [sé-lin. Ion' — du gr. koilos, creux, et
emholoii, bataillon) n. m. Antiq. gr. Ordre de bataille, dans
lequel les troupes étaient rangées en croissant.
CŒLENTÉRÉS [sé) n. m. pi. Deuxième embi-anchemcnt
du règne animal, comprenant les méduses, coraux, épon-
ges, tous animaux aquatiques à symétrie rayonnée, pour-
vus d'une cavité gastrique en rapport avec des canaux
allant du centre à la périphérie. — Un cœlenteré.
— Enlycl. Les cœlentérés sont, pour la plus grande
partie, les zoophytes des anciennes classifications. Leur
corps, si simple qu'il soit, est formé de tissus celluieu.x de
diverses natures, suivant les organes qu'ils constituent, et
on y distingue des enveloppes cutlculairos, des muscles.
Cœlpnt(*r('8 : a, méduse fcassioppe d'Andromède); 6, madrépore
idendrophjilie rameuse ) ; r, ctf^nophore (cydippe plumeuse);
d, éponge (fjaiit de Neptune).
des nerfs, des appareils sensoriels, et môme des vaisseaux
sanguins. Suivant les ordres, on distingue, dans les cœ-
lentérés, un certain nombre de formes tyidques aux(|uelles
so ramènent les divers groupes. Ce sont ; l'individu éponge.
le polype, la méduse et le clénophore. Le groupement eu
colonies animales est très fréquent, et dos individus or-
ganes accomplissent diverses fonctions nettement diffé-
reociées : nutrition, digestion, locomotion, préhension, etc.
La reproduction se fait par œufs, par bourgeonnement,
par scission, etc. Un caractère très important, constant
chez les cœlentérés proprement dits ou cnidaires, est la
présence de cellules urticanies, cnidoblastcs ou néma-
locystes. Les cœlentérés subissent des métamorphoses
exiraordinairement compliquées, dont on peut donner
comme exemple l'évolution des méduses. Ces invertébrés
so divisent en deux sous-embranchomonts : êpongiain-s
et cœlentérés proprement dits ou cnidaires. Sauf de rares
exceptions, fournies par les formes d'eau douce, les cœlen-
térés sont des animaux marins; leurs débris fossiles, de-
puis les terrains siluriens, ont concouru (madrépores et
coraux) à la formation d'énormes étages et, aujourd'hui
encore, les coraux comptent parmi les agents les plus im-
portants dans le remaniement du globe.
— BiMLiOGR. : Claus, Traité de zoologie (Paris, 1877);
Zinel, 'frnilif de paltforito Ion ie (iraii. Barrois [Paris, I883Jj;
Ed. Pf.rrMT, Traité de zoologie {Vur'm^ 1890); etc.
GŒLESTINE n. f. Bot. SjQ. do AGÉ3ATB.
GœXÉSYRIE (ou Syrie creuse), ancienne dénomination
d'une partie de la Syrio (Turquie d'Asie). C'était la dépres-
sion qui sépare, au N. de la Palestine, les cliaines du Li-
ban à l'O. et de l'Anti-Liban à l'E. ; elle a une longueur
de 600 kilom.. sur une largeur de 30; elle est probable-
ment d'origine volcanique. Cette dépression est formée,
au N., par la vallée supérieure du Nahr-el-Litani {l'ancien
Leontes), qui se jette dans la mer près do l'emplacement
doTyr; au S., parla vallée du Nahr-Hasbany (Jourdain
supérieur). Le chemin de fer de Beyrouth à Damas la tra-
verse aujourd'hui d'O. en E., au S. de Zalilé. — Dans les
derniers siècles de l'empire romain, ce nom semble avoir
désigné la Syrie proprement dite.
GoELHO (Joaquim Guilherme Gomès), écrivain portu-
gais, connu sous le pseudonyme de Julio Diniz, né et
mort à Porto (1839-1871). Il devint, en 1S67, professeur de
l'école de chirurgie de Porto. Ses principaux romans sont ;
as Pupillas do senhor HeitoriPorlQ, 1866), son chef-d'œuvre,
d'où il tira une pièce qui eut un vif succès; una Familia
ingleza (1867), étude sur la société bourgeoise; a Morga-
di?iha de Cariavia et os Fidalgos da casa JUourisca (1868),
sur les mœurs de la noblesse portugaise.
CŒLIADELPHE (sé — du gr. koilia, ventre, et adelphos,
frère) adj. et n. Se dit des monstres soudés par le ventre.
CŒLIAQUE [sé — du gr. koiliakos; de koilia, entrailles)
adj. Anat. Qui appartient aux intestins.
— Méd. Flux c(plia//ue, Diarrhée blanche contenant une
certaine quantité de chyle.
— Encvcl. Anat. L'artère cœliayue est une artère de
10 à 15 millimètres de longueur, qui se détache de la face
antérieure de l'aorte, entre les piliers du diaphragme.
Cette artère, après s'être portée horizontalement d'avant
en arrière, se divise en trois branches : Vartère hépati-
que, l'artère splénique et l'artère coronaire stomachique,
destinée à la petite courbure de l'estomac. Le plexus so-
laire, par un prolongement inférieur, l'enlace sur tout son
pourtour (plexus cœliaque).
CŒUBÈRE [sé — en lat. cœlibarts hasta) n. f. Antiq. rom.
Petiie lance avec laquelle, dans la cérémonie du mariage,
on divisait eu tresses ou en boucles la chevelure de la
mariée.
CŒLICOLE [sé] n. et adj. Orthographe ancienne du mot
CÉLICOLE.
CŒLIDIE [sé, di) ou CŒLIDIUM (sé, di-om') n. f. Genre
de légumineiises-papilionacées-génistées, comprenant des
arbrisseaux velus de l'Afrique australe.
CŒLIE [sé~li) n. f. Genre d'orchidacées-pleurothallées,
renfermant des herbes épiphytos, acaules, du Guatemala
et de Java, ii on écrit aussi célie.
CŒLINIUS [sé, ni-Hss) n. m. Genre d'insectes hyméno-
ptères térébrants entomophages, famille des braconidés,
comprenant do très petites formes à tête carrée, à cor-
selet ovale, à abdomen aplati sans tarière apparente. (On
connaît deux ou trois espèces de cœlinius, habitant l'Eu-
rope : lo cœlinius elegans ; lo cœlinius proccrus, etc.)
CŒLIODE (sé) ou CŒLIODES (.ï<^, 0-di'ss) n. m. Entom.
Section du genre ceutorriiynque, comprenant une cinquan-
taine d'espèces.
CŒLIOXYDE ou CŒLIOXYS {se, ksiss) n. f. Genre d'in-
sectes hyménoptères pone-
aiguillon, famille des api-
dés, comprenantdes formes
parasites, qui déposent
leurs œufs dans les nids
tics mégacliiles et autres
abeilles solitaires.
— Encycl. Les cœloixy-
des sont de taille moyenne ;
leur abdomen est conique
et terminé en pointe, chez
les femelles. On connaît
plus de soixante espèces do ccelioxyde (gr. de moitié),
f-oelioxydes, reparties sur °
tout le globe, dont quinze en Europe. La crelioxyde conique
[cœlioxys conica), gris blanchâtre, longue de 10 millimè-
tres, est commune en France.
Gœlius (.mont), une des sept collines de Rome. V. Ce-
lui s.
CœlIUS RufUS (Marcus).V.CELiusHuKius(P;a/(%fr
pour Mnrrus).
Gœlius AurELIANUS, médecin latin. V. C.EL1US Au-
RELIANCS.
Gœlius Rhodiginus. Biogr. V. Rhodiginus.
GOELLO(Alonzo Sanchez), peintre espagnol, né près de
Valence vers 1515, mort à Madrid en 1590. Coello fit ses
premières études à Rome, dans l'école de Raphaël, et il
garda toute sa vie, dans la forme et l'arrangement de ses
ligures, les traditions du peintre d'Urbin. Entré dans l'ate-
lier d'Antonio Moro, Il produisit quelques tableaux (|ul le
firent remarijuer. Il dut à ce succès d'être appelé en Por-
tugal par dom Juan, qui l'accueillit avec distinction. A la
mort de ce prince, donaJuana, sœur de Philippe II, l'appela
en Espagne, oi^ Il remplaça à la cour Antonio Moro. son
maître, qui s'en était éloigné. Coello fit plusieurs portraits
du roi. Les principaux personnages du temps avaient la
pins grande estime pour son caractère et la plus vive admi-
ration pour son talent. Coello fonda à Valladolid un hospice
d'enfants trouvés. Les nombreux Saints qu'il a peints à
l'Escurlal sont célèbres; Saint Ignace surtout est une
grande et belle figure, d'un caractère étrange et saisissant.
GOELLO (Claude), peintre espagnol, né et mortâ Madrid
fl621-ir,y3). — Il était do la mémo famille qu'Alonzo Coello.
Il n'avait pas encore quitté l'atelier do son premier maître
François Ricci, que déjà son talent s'était révélé dans de
grands tableaux, peints pour le monastère do Saint- Placl de.
Grâce à l'amitié do Carreno, le jeune peintre put copier plus
tard, dans les palais royaux, des œuvres du Titien, de Ru-
bens, de Van Dyck. Joseph Donoso et lui peignirent en-
semble à fresque lo prosoytèro de l'égliso Sainte-Croix,
détruit dans un incendie; lune des voûtes do Tolède; les
sujets historiques de la salle capltnlalro dn Paular; la cha-
pelle de Saint-Ignace; la coupole, uno voûte à Saint-Isl-
dorc-le-Royal, etc. Ils furent encore chargés des décora-
tions, pour Ventrée à Madrid de la reine Mario- Louise d'Or-
léans, lorsqu'elle vint épouser Charles II. En 1CS3, Coello
fut appelé à Saragosso, pour peindre uno fresque inimense
au couvent dos Augustius. Nommé peintre du roi, en rem-
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placement de Denis Mantuano, il eut, à la mort de Carreno,
la place que cet artiste occupait aux palais, et fut chargé de
continuer le tableau commencé à l'Escurial, pour le maître-
autel de la sacristie. Coello y peignit d'abora le portrait du
roi. Le tableau de l'Escurial jiasse pour son chefd'œuvre ;
il représente Charles 11 à genoux, entouré des seigneurs de
sa cour. Coello peignit ensuite les portraits de la reine
douairière Marie d'Autriche, de Mane-Anue de Neubourg,
seconde femme du roi, et ceux d'un grand nombre d'illus-
tres personnages. On voit de ses tableaux à Madrid, à
Saint-lldefonse, à Corella, à Salamanque, etc.
CŒLOBLASTÉES [sé, stè) n. f. pi. Ordre d'algues de la
classe des hétérocarpées, renfermant les familles des chon-
drosiphées, champiécs. delessériées, amansiées, plocamiéeSj
clauaiées. — Une cœlublastée.
CŒLOCAULON (sé-lo-c6) n. m. Bot. Section du genre
cétraire.
CŒLOCLINE n. f. Bot. Syn. de xylopie.
CŒLOCRATE OU CŒLOCRATUS [sé. tuss) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères lamellicornes, famille des cétoniidés,
comprenant des formes de taille moyenne, voisines des
gnorimus, et habitant le Brésil. (L'espèce type du genre
est le cœlocratus rufipennis, long de 25 millimètres, orun,
â élytres roux.)
CŒLOGRINON n. m. Bot. Section du genre convallaria.
CŒLODENDRIDÉS {sé, din) n. m. pi. Famille de radio-
laires acanthomètres, dont le genre cœlodendrxum est le
type, et comprenant les formes à squelette en coque treil-
lagée sphériquo d'où partent des rayons ramitiés qui tra-
versent la capsule extérieure et sVnchevêtreut les uns
dans les autres. (Le cœlodendrium ramosissimum, microsco-
pique, habite les mers d'Europe.) — Un cœloui-;ndridé.
CŒLODEPAS {sét dé~pass) n. m. Genre d'euphorbiacées^
renfermant des arbres de Java, voisins des cépbalocrotons.
CŒLODES (sé, dèss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
lamellicornes, famille des scarabéidés, comprenant des
scarabées de taille moyenne, bruns, luisants, voisins des
hybosorus d'Europe. (Les cœlodes habitent l'Amérique du
Sud au nombre de huit espèces; une autre est propre à
l'Australie. Le cœlodes gibbus &q trouve au Brésil.)
CŒLODISCUS (sé. di-skuss) n. m. Genre d'euphorbia-
cées, tribu des ricinées, à fleurs dioiques et sans pétales,
renfermant des arbres ou des arbustes de l'Inde.
CŒLODON (sé) n. m. Genre d'insectes coléoptères lon-
glcornes, famille des cérambycidés, comprenant une seule
espèce du Sénégal, lo cœtodon cinereus, grand capricorne,
long de 6 centimètres et plus, g^ris, pubescent, argenté,
comme moiré, et répandu de la ISénégambie au Natal et
à Madagascar.
CŒLODONTES (sé) n. m. pi. Ancienne division des rep-
tiles saurions, comprenant ceux qui, comme les héloder-
mes, possèdent les dents sillonnées. — Un cœlodonte.
CŒLOGENYS (st, géniss) n. m. Genre de mammifères
rongeurs, famille des subongulés, comprenant des formes
remarquaijies parle dé-
veloppement extraor-
dinaire des zygomati-
{|ues, qui forment une
vaste cuirasse inté-
rieure aux joues; en
outre, la mâchoire supé-
rieure est creuséedeca-
vités pour les abajoues.
— KNcvcL. Les cœlo-
^eny,!!, vulgairement ap-
pelés pacas, sont des rongeurs atteignant la taille d un grand
lièvre ; leurs formes sont lourdes et ramassées, mais ils sont
hauts sur pattes; ils vivent au bord des fleuvesdel'Américiue
centrale et méridionale, et se mettent à l'eau facilement.
CŒLOGLOSSE (sé) n. f. Genre d'orchidacées, tribu des
ophrydées, comprenant environ six espèces de l'Inde.
CŒLOGYNE (sé) n. f. Genre d'orchidacées, tribu des pieu-
rothallées, comprenant environ quatre-vingts espèces, qui
croissent, dans l'Asie tropicale, sur les rochers et les
troncs d'arbres.
CŒLOME [sé ~ du gr. koiloma, cavité) n. m. Chir. Ulcère
do la cornée transparente.
— Bot. Section du genre héliophyto.
— Embryol. Nom donné par Hseckel à la cavité viscé-
rale de l'embryon, produite par séparation des couches
cellulaires du mésoderme, n Ou écrit aussi célome.
— Encycl. D'après Hœckel, la phylogêuie des animaux
bilatéraux peut prendre sou point de départ dans l'appa-
rition de la cavité générale du corps ou cœlome. Suivant
l'absence ou la présence d'un cœlome, Hîeckel distingue
les groupes des acœlomates et des cœlomates. Malgré 1 au-
torité de son auteur, cetie théorie no paraît pas devoir être
acceptée par les naturalistes.
CŒLOMtRE ou CŒLOMERA (sé, mé-rà) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères phytophages, famille des chrysoméll-
dés, comprenant des termes d'assez grande taille, allon-
gées, ternes, et dont on connaît une trentaine d'espèces,
propres à l'Amérique du Sud.
CŒLOPELTIS [sé, pèt-tiss) n. m. Genre de reptiles ophi-
diens colubriformes, famille des psammophidés, compre-
nant des cou-
leuvres â tête
haute, concave
en avant, à mu-
seau court, â
écailles du dos
petites et con-
caves.
— Enctcl.
L"espèco type
du genre, lo
cœlopcltis insi-
gnitus (coideu-
vre mai liée),
couleuvre de
Montpe Hier,
verte et brune,
Cœlogenya.
Cœlopeltis.
avec dos lignes do points sombres sur le dos (ou sans
lignes: variété Nenmayeri), habite la région circaméditer-
ranéenno. Commun à Montpellier et à Nice, dans les terrains
arides, en reptilo atteint et dépasse 1 mètre de long. Il n*esl
pas venimeux, malgré la présence d'une dent sillonnée. •
CœloBmilie.
87
CCELOPHLÉBITE {se — du gr. koilia, cavité du ventro, et
pMe/is, phlt^bus, veino) n. f. luflammatioQ do la voiao cavo
inférieure.
CŒLOPHYLLE u. ni. Mot. Syn. do drosera.
GŒLOPLEURE ou CŒLOPLEURUS {.V(', riiss) n. m. Genre
d'oursins rôgiiliors, famillo dos diadômatidés, comprenant
do petites formes qui vivent dans les mers chaudes (doux
espèces), ou fossiles dans les terrains tertiaires. Tel est le
cœlopleurus ei/uis, de l'éocèao do Biarritz, qui est de la
taille d'une mirabelle.
CŒLOPYRE isé) n. m. Arbre do l'îlo de Java, dont la
place dans la classitication naiurollo n'est pas encore bien
connue. (Ses rameaux sont simples, garnis à l'extrémité
de fouilles pétioléos. Les fleurs sont petites, jaunes, dis-
posées en grappes axillaires.)
CŒLORACHIS [sé, chiss) a. m. Bot. Section du genre
rottb.vle.
CŒLORHIZE (du gr. koilos, creux, et rhiza, racine) adj.
Se dit dos dents qui ont des racines creuses. Il On écrit
aussi CÉLOIÎHIZK.
CŒXORHYNQUE OU CŒLORHYNCHUS {s^, rin-kusx) n. m.
Genre de iioissons acanihoptèrcs, lamillo des xiphiadés,
fondé sur aes déliris fossiles trouvés dans l'argile de Lon-
dres, qui consistent en longs becs tins et droits, insensi-
blement rétrécis de la base à la pointe, et intérieurement
creux. (On en distingue deux espèces : le cœlorhynchus rec-
lus, et le cœtorhynchns smualus.)
CŒLORIA (se) n. f. Genre de madréporaires, famille di^s
astrénlés, tribu des lithophylliacés, comprenant des poly-
piers massifs, à base de tixation large, à columelle peu
développée. (Los cœloria ressemblent aux méandrines,
dont elles se distinguent par leurs murailles celluleuses
et leurs cloisons à bords non élargis. Les espèces, assez
nombreuses, habitent ta mer Houge.)
CŒLORUTIS lsif,tissjn.m. Bot. Section du genre mélilot.
CŒLOSIPHONIE [se, nî) n. f- Bot. Section du genre poly-
siphonio.
CCELOSIS {se» ziss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
lamellicornes, famille des dynastidés, comprenant des
scarabées do taille moyenne, bruns ou
roux, à corselet excavé et denté. (Les
cœlosis ont les mœurs des oryctes d Eu-
rope ; ils habitent l'Amérique centrale
et méridionale ; on en connaît quatre
espèces.)
CŒLOSMILIE ou GŒLOSMILtA {se,
smi) n. f. Genre danthozoaires madré-
poraires, famille des astréidés, tribu
des eusmiiinés, comprenant des poly-
fiiers simples, voisins des trochosmi-
ies, mais possédant seulement un
petit nombre de traverses. ( Les cœlo-
smilies sont fossiles dans Je terrain cré-
tacé ; on en connaît des formes récentes. On peut en pren-
dre comme type la cœlosmilia taxa, petit polypier long de
2 ou 3 centimètres, abondant dans la craie blanche de
Lunebourg.)
CŒLOSPERME (st', sp^rm') n. m. Genre de rubiacées-mo-
rindées, renfennaut des arbustes grimpants de l'archipel
indien, de la ISouvelie-Guinéo et de l'Australie tropicale.
CŒLOSPIRE ou CŒLOSPIRA («^,
spi) n. m. Genre de molluscoïdes
brachiopodes, famille des atry pi-
dés, comprenant des coquilles fibreu-
ses, à grandes spirales intérieures
formant une spirale lâche, et qui sont
fossiles dans le silurien supérieur.
CŒL03TAT n. m.' Phys. V. c^-
LOSTaT.
CŒLOSTÉGIE {se, sté-jî) n. f.
Genre de malvacôes-bombacées,
dont la seule espèce connue est un grand arbro de Malacca.
CŒLOSTEBNUS [se, st^r-nuss) n. m. Genre d'insectes
coloopt-'-tL's ihyiii liophoros, famille des curculionidés, tribu
des cryptoiliyiii liiiios, renfermant des charançons à corps
oblong, presque ovale, squameux, à rostre long , re-
courbé. (Les cœlosternus sont propres à rAméricpie du
Sud ; leur taille varie de lO à 20 millimètres ; ils sont noirs
ou gris. On en connaît près de quatre-vingts espèces.
Citons le cœlosleimus compeniis du Brésil , espèce type.)
CŒLOSTOMIE («<*, sto-m( — du gr. koilos, creux, et
stoma, bouche) u. f. Altéiation d'une voix qui est devenue
caverneuse, il On écrit aussi célostomie. (vieux.)
CŒLOSTYLIS n. m. Bot. Syn. de échïnoptbkys, et do
SPIGHLIK.
CCELURE ou CŒLURUS [se, russ) n. m. Genre do rep-
tiles dinosauriens, caractérisés par leurs vertèbres dor-
sales et lomliaires excavôos largement et à parois minces,
et se rapprochant des oiseaux par beaucoup do leurs
caractères. (Los cœluros sont fossiles dans le jurassitiuo
do l'Amérique du Nord; on a créé pour eux une famille,
dite des aAuriiiês.)
GOEMPEREUR {co-an — du préf. co, et do empereur) n. m.
F.mporcîur ({Ui règne conjointement avec un ou plusieurs
autres empereurs : Othon le Grand donna à son fils le titrt
de COBMPERKUR.
COEMPTION {an-psi — lat. coemptio; du préf. ro, cl do
nmerc, supin emptiim, acheter) n. f. Dr. rom. Achat réci-
proque. Il Forme d'établissement do la manus. V. manus.
— Kncyci,. La coemptio était une forme d'établisse-
ment de la mnnus, sans caractère religieux, probablement
introduite à l'usage des plébéiens. La femme était vendue
par mancipalio au mari qui allait exercer la manus, et des
paroles solonnollos étaient échangées entre les époux
pour préciser les offets do cotte vente. La coetnptio a été
employée aussi pour créer la manus en dehors du ma-
rifigo, dans trois cas : pour soustrairo la femme à la
<-hargo d'un culto privé; pour éluder lu règle d'après la-
quelle une femme rosfée dans sa famille d'origine ne pou-
vait tester; pour permettre ù la femme do changer do
tuteur.
COËN {ko-in — de l'hébr. khn, prfitre) n. m. Franc-
maçoiin. Titre d<^s membres d'un rit, dit des tHua cutins,
forifir- par Saint-Martin.
CoEN, flouvo cfttier d'Australie (Quoonsland), origlnairo
du vor»ant occidental dos Coast-Rango, qui débouche dans
CCELOPHLEBITE
CŒSLIN
Cœlospire.
CœneDChyme : 1. Corail (P, polype):
2. Vôrétille.
le golfe do Carpontarie, après 200 kilom. environ do trajet
S.-E.-N.-O. à travers la péninsule d'York. Cours torren-
tueux, assez fortes crues de saison (décembre), débit très
variable.
CŒNADELPHE (.5^ — du gr. koinos, commun, et adelphos,
frère} adj. Se dit d'un monstre double, dont la partie com-
mune aux deux sujets soudés ensemble contient un ou plu-
sieurs organes essentiels.
COENDOU/ArofuH) n.m. Genre de mammifères rongeurs,
famille dos hystricidés. tribu des cerco-
lahiués, comprenant des animaux de
taille moyenne, couverts de piquants,
à longue queue prenante. (Le nom
scieniiti(|ue des coendous est cynelhe-
res.) Syn. rniiNDD, et cebcolabes.
— lîÎNCYCL. On connaît une dou-
zaine d espèces de coendous, propres
aux régions chaudes des deux Améri-
ques. Leur vie se passe sur les grands
arbres, où ils se dissimulent aux ro-
fards en restant immobiles le long
es troncs, cramponnés par leurs
pattes postérieures, le corps formant
avec l'arbre un angle presque droit
four simuler un tronçon de oranche.
,'espèce la plus commune est le coendou préhensile (long,
du museau à l'extrémité de la queue, 1 mètre environ).
CCBNENCHYME {sc — du gr. kuinos, commun, et eykhu-
ma, dilfusion des sucs) ou CŒNOSARC (du gr. koinos, com-
mun, et sarx, chair) n. m. Masse de substance
vivante, commune à tous les individus d'une
colonie animale.
— Encyci.. Il est très difficile de limiter
l'individu faisant
partie d'une colo-
nie, et, dans beau-
coup de cas (corail,
/ig. l),on est obligé
de limiter l'indi-
vidu au polype P.
Il faut alors appli-
quer la dénomina-
tion decœnenchyme
aux parties vivan-
tes unissant les
polypes et traver-
sées parles canaux
qui les font com-
muniquer les uns
avec les autres.
Dans la vérétille
ififf. 2). le cœnen-
chyme commence déjà à s'individualiser et à prendre une
forme plus définie. Cette forme devient encore bien plus
caractéristiciue chez les siphonophores. I>a définition gé-
nérale do 1 individu no peut se donner d'uue manière
rigoureuse.
GOENEO DE LA LlBERTAD, bourg du Mexique (Etat
de Michoacan), entre les lacs de Cuitzeo et de Zacapu;
s. 200 hab.
GŒNESTHÉSIE n. f. Méd. V. CÉNESTHÉSIE.
COENGENDRÉ, ÉE (an-jan — du préf. co, et de engendré)
adj. Qui est engendré en mémo temps qu'un autre.
GŒNIE {sé-ni) n. f. Genre d'insectes diptères brachy-
cères, famille des hydromyzidés, comprenant des formés
do petite taille, vertes, plus ou moins métalliques, vivant
au bord des eaux, et dont les larves se développent dans
les plantes aquatiques. (On connaît quelques espèces de
ces petites mouches, qui habitent l'Europe. La cœaja cuj-
vicauda est commune en France.)
Cœnina ou mieux C^NINA (en franc. Cénina), ville
de l'Italie ancienne (Latium), prise par Komulus qui y
fonda une colonie dont les membres étaient appelés Céni-
niens [Crninenses), Céninatos.
CŒNISME {sé-nissm' — gr. koinismos; do koinos, com-
mun! n. m. Vice d'élocution, consistant dans le mélange
de plusieurs dialectes. (No se dit guère que des écrivains
grecs.) Il On écritaussi. mais moins correctement, cknisme.
CŒNOCHILE ou GŒNOCHILUS {se, ki-luss) n. m. Genre
d'insectes coléoptères lamellicornes,
famille des cétoniidés, comprenant do
belles cétoines, voisines dos osmodor-
mes, et habitant les régions tropicales
do l'ancien monde. (On connaît quinze
ou seize espèces do coenochiles.)
CŒNOGONE {se — du gr. koinos,
coinrniiii. et gonos, génération) adj.
Qui produit aitcrnativenienC des œufs
ctdt's pfiits vivants.
CŒNOGONIE {se) n. f. Genre do li-
chens, tribu dos lécidées, qui croît
sur l'écorco des arbres des régions
tropicales.
CŒNOGONIÉES (s*') n. f. pi. Tribu
do lichens, comprenant les genres cœnogonie, cilicie, etc.
— Une CM-;Nor,oNiEK.
CŒNOLBOLOGIE {sé.jt — du gr. koinos. commun ; olbns,
richesse, et loijos, discours) n. f. Dans la classification
d'Ampère, Partie do l'économie politiquo qui s'occupo
des moyens de procurer l'ai-
sanco générale.
CŒNOLOGIE {sé,jt — du ^r.
koinos, commun, et logos, dis-
discours) n. f. Confôronco entre
plusieurs individus, il Consulta-
tion entre plusieurs médecins.
(Vifux.)
CŒNOMYIE OU CŒNOMYIA
{se] n. f. (ienre d'msoctos diptè-
res brachycères, famille dos
stralioniyidés, comprenant dos
formes assez grandes, & potito
téio, aux yeux velus, & tiiorax
épais, ùécusson tricuspide. (Les
ctunomyies sont do bollos mou-
ches rousses, variées do gris, duvoteusos, avec les ailes
jaunoH. L'ospèoo type, cœnomyia fcmtyintia, habilo lu
Franco.)
Cœnoohilp (réd. d'un
ctiiqiitomc).
Cœnomyio (gr, nat.)
GŒNONESIOLOGIE {s^,jt — du gr. koinônêsis, commu-
nication, et lof/os, discours) n. f. Dans la classification do
Boutham, Science do la communication des idées.
CŒNONORGANOLOGIE {se, ji) n. f. Didact. Syn de cos-
mologie, proposé par Bentliam.
GŒNONTOLOGIE n. f. Syn. de ONTOLOGIB CŒNOSCOPI-
QLE. V. ( ŒNOSCOPIQDE.
CŒNONYMPHA {se) Q. m. Sous-genre d'insectes lépi-
doptères du genre satyre, comprenant ceux qui ont le corps
petit, velu, les ailes non dente-
lées, arrondies, poilues, large-
ment frangées.
— En» ycl. Il existe de nom-
breuses espèces de cœnonympha.
en Europe et dans l'hémisphère
boréal, comme en Malaisie et en
Australie. Elles fréquentent dans
les herbes des bois et dos lieux
découverts, et se reconnaissent à
leur manière de se poser, les ailes
redressées et dirigées en arrière.
^ . , . ... Cœnonympha (gr. nat.).
Cœnos, général macédonien j i ^b
du iv siècle. Il était fils de Polémarque et de Parmé-
nion. II suivit Alexandre en Asie et se distingua dans plu-
sieurs batailles. Aux bords de l'Hyphasis, il porta la parole
pour engager le conquérant à revenir sur ses pas. Il mou-
rut pou de temps après.
CŒNOSARC n. m. Biol. V. CŒNENCHTfME.
CŒNOSCOPIQUE {se, sko — du gr. koinos, commun, et
skopein, voir) adj. Qui a pour objet les propriétés générales
des êtres : L'ontologie cœnoscopiq(.e serait la branche
d'artet-science qui a pour objet les propriétés possédées en
comjnun par tous les individus dont traite l'ontologie, c'est-à-
dire par tous les êtres. (Bentham.)
CŒNOTHAU^MI {se) n. f. Groupe de lichens, renfer-
mant les genres qui ont les apothécies en partie formées
par la fronde ou thalle. (Telles sont les parmélies, les
thélotrèmes, etc.)
CŒNOTBYRIS {se, ti-riss) n. m. Genre de molluscoïdes
brachiopoiies, famille des térébratulidés, comprenant des
coquilles ovales et lisses, semblables à celles des téré-
bratiiles, mais avec l'ouverture du crochet vaste et ar-
rondie et la cloison de la petite valve translucide.
CCENURE n. m. Helminth. V. cênure.
Gœos. Myth. gr. Un des Titans, fils d'Ouranos et de
Gsea. (Il fut le père de Latone et d'Astérie.)
COÉQUATION {ko-a-si — du préf. co, et de équation) n. f.
Répartition qui règle ce que chacun des contribuables doiv
payer d'impôt.
Gœranus, personnage assez connu par une anecdote
légendaire que raconte Pline. Il avait acheté quelques dau-
phins à des pécheurs qui venaient de les capturer, et les
avait remis à l'eau. Ayant fait naufrage, il fut sauvé par
un dauphin. A sa mort, son corps ayant été brillé sur le
rivage, des dauphins se rassemblèrent comme pour Tho-
norer.— Lycien, fils d'Iphitus, tué devant Troie par Ulysse.
— Cretois, conducteur du char de Mérion. Il péril sous les
coups d'Hector.
COERCER {èr-sé — lat. coercere) v. a. Comprimer, con-
denser : Coercer des gaz. (Inus.)
— Fig. Contraindre, forcer: CoKRCER les volontés. {Inus.)
COERCIBIUTÉ [èr-si) n. f. Qualité do ce qui est coerci-
ble : La coercibu-ITk des fluides.
COERGIBLE (ér-sibl' — du lat. coercere, comprimer) adj.
Qui peut être retenu dans un espace déterminé, entre des
parois : Les liquides et les gaz sont coercibles.
— Anton. Incoercible, résistant.
GOERCITir. IVE(fir-5i — du lat. coercere, supin coercitum,
compriuior) adj. Qui peutexortcriacoorcition ; qui aledroit
de contraindre : Un prince a da"S les mains une puissance
coERciTivE. (Montesq.). n On dit quelquefois coercif, ivk.
— Force coercilive. Electr. Colle qui agit pour empêcher
les molécules du fer do se polariser ou de se dépolariser
quand lo for est aimanté.
COERCITION {ér-si-si) n. f. Action do coercer; droit,
pouvoir que l'on a do contraindre à faire ou à s'abstenir.
Il On dit quelquefois coekcion, ot l'on écrivait autrefois
CÛERCTI0N.
— Encycl. Dr. La coercition n'est pas une peine, mais
un moyen légal do contrainte. Elle ne peut être exercée
ipio dans les cas prévus par la loi, soit contre les biens,
soit contre les personnes, par la contrainte par corps. Lo
droit do coercition s'éteint naturellement par l'accouiplis-
semont do l'obligat on qu'il
avait pour but du faire rem-
plir.
CŒREBA(jït'-r<') n.m. Genre
d'oiseaux passereaux ténui-
rostros, famille dos mélrpha-
gidés. type do la tribu des
cœrébin'''s, comprenant dos
guit-guits américains, dont
on connaît une dizaine d'es-
pèces.
— Encycl. Lo arreba cya-
nea est une belle espèce bleue do Cayonno ot do Bolivie. La
tribu dos cterébinés renferme les geuros cœreba, daenis,
diglossii, ronirostrum, certhiola.
GŒRÉBINÉS {se) n. ni. pi. Tribu d'oiseaux passereaux,
dont le ^•en^o cœreba est lo type.
— Un ( ŒKKniNiï.
CŒ3IE u. f. But. Syn. do cormo-
Ni':MK.
CŒSIUM n. m. Chim. 'V. ce-sium.
Cœsun ow CÔSUN. ou Kôs-
LIN, vill.' d'Allcmugno (Prusso
;prov. de Poniérauio)), cb.-I. de ré-
f^onco, i\ 8 kilom. de la BiJtiquo, sur
0 Muhlbacli ; 17.800 hab. Cette ville
n'est qu'un conlro administratif.
Oulro uno belle église du xiv* siè-
cle, on V remarque la nIuiuo do
Frédéric-Guillaume I" ot lo monu-
ment on l'honnoiir des Poméranieus tués en lsU-1814. —
La régence de Civalin, divisée on it oorclos, rouforoio
603.670 tiab., sur U.ooo kilom. carr. do suporllcio.
ArmoK ilp CcoslliL
Armes de Cœthea.
COËSMES — CŒUR
CoËSMES, comm. d'Ille-ct-Vilaine, arrond. et à ST kilom.
do Vitré, sur la Couydre, affluent du Semnon ; 1.859 hab.
Ardoisières. Ruiues'd'un château, et ancien manoir.
COËSRB (fro-fssr") n. m. Il Grnnd coësre. Arg. Titre que
prenait le roi des ribauds, le chef des gueux. (Est devenu
coire, chef de bande, dans l'argot moderne.)
COESSENTIEL, ELLE lè-san-si-el' — du préf. co, et do
essentiel) adj. ijui a la môme essence qu'un autre.
CoÉTAT [la) n. m. Etat qui partage la souverainctiS avec
un autre. (Se disait anciennement des Etats qui compo-
saient l'empire germanique.)
COËTE ou COËTE {ko-èl') n. f. Sorte de chantier formé
par deux chevrons rembourrés et sur lequel, dans les fabri-
ques de glaces, les ouvriers posent les glaces de champ,
au sortir de la carcaise, c'est-à-dire du four à recuire.
COÉTENDU, UE [lan — du préf. co, et de étendu) adj.
Qui a une étendue commune et égale : On a dit que l'âme
est localement pri'sente dans certains organes et quelle y
est coÉTENDOB à la matière qu'elle anime.
Gœthen ou CÔTHEN, ou KÔTHEN, ville d'Allemagne
(Anbalt), capitale du duclié de Cœlhen, disparu en 1863, sur
la Ziethe, et à la jonction des deuï
lignes ferrées Berlin-Leipzig, Leip-
zig-Magdebourg ; 21.000 hab. Le
développement de l'industrie su-
crière a doublé, en vingt ans, la po-
pulation de cette ville.
Gœthen ou Cothen, ou Kô-
THEN, branche de la maison d'An-
halt, formée par Louis, tils de Joa-
chim-Ernest. — Le plus connu de
ces princes est Charles-Georges,
qui fut feld-maréchal, et mourut
en 1789, dans la campagne contre
les 'Turcs. Ses deux nls moururent
sans héritiers , et Cœthen passa
alors à Ferdinand, du rameau de Cœthen-PIess, qui eut
IMJur successeur son frère Henri, lequel mourut sans en-
fants en 1S47, laissant le duché par indivis aux deux lignes
d'Anhalt-Bernbourg et d'Anhalt-Dessau.
COÉTERNEL, ELLE llèr'-néV — du préf. co, et de éter-
nel) adj. Qui existe de toute éternité avec un autre : Le Fils
de Dieu, nécessairement, est coéternel à son Père. (Boss.)
COÉTERNITÉ {1er') a. f. Qualité de ce qui est coéternel :
La coETER-MTÉ des trois personnes divines. V. Trinité.
CoETIVI, petite île anglaise de la mer des Indes, fai-
sant partie de l'archipel des Seychelles.
CoÉTIVY (Prégent de), amiral de France, né vers 1-100,
mort en U50, servit sous les ordres du connétable de
Richement contre les Anglais, et se signala dans un
grand nombre de batailles et de sièges. Il s'attira la laveur
deCharles VII en enlevant do force LaTrémoiUe, à Chinon.
U devint gouverneur do La Rochelle (1436), amiral do
France (1439), comtode TaiUebourg (1442), et, après la ba-
taille de Formigny, gouverneur de Granville et de Talmoot
(1450|. Il fut tué, peu de temps après, au siège de Cher-
bourg. Célébré par tous les poètes et lettrés de son temps, ,
il figure dans le Livre d'aucuns nobles malheureux, de
Georges Chastelain. Il avait épousé la tille du trop fameux
maréchal Gilles de Raiz, dont il hérita tous les biens.
CoÉTLOGON, comm. des Côtes-du-Nord, arrond. et
à 19 kilom. de Loudéac, près du Ninian ; "48 hab. Combat
entre les royalistes et les républicains, en 1793. — Patrie du
maréchal de Coétlogon.
CoËTLOGON (.\lain- Emmanuel, marquis de), vice-
amiral et maréchal de France, né'en 1646, mort en 1730.
Il entra dans la marine en 1670, lit la campagne de Hollande
sous Duquesne, avec le grade de capitaine de vaisseau,
puis se distingua à la bataille de Palorme. En 1688, il
assista au bomoardement d'Alger par le comte d'Estrées,
et fut nommé chef d'escadre après le combat de Bantry-
Bay. A la bataille de Béveziers, oii il commandait le Saint-
Philippe, il fut cité avec éloge dans le rapport du comte
de Tourville. Enfin, à La Hogue, où il montait le Magni-
fique, il dirigea la première division de l'arrière-garde,
commandée par Gabaret. En 1693, il prit une part active à
la défense de Saint-Malo. qu'une puissante armée anglaise
menaçait d'un bombardement. Promu lieutenant général au
commencement de la guerre de la succession d Espagne,
et envoyé au secours de Philippe V, il s'empara d'un convoi
hollandais escorté par cinq vaisseaux de guerre, et ravi-
tailla l'Amérique espagnole. Il fut nommé vice-amiral en
1716. En 1724, il se retira dans la maison professe des
jésuites de Paris, où il mourut.
CoËTLOGON (Denis), savant anglais d'origine fran-
çaise, mort à Londres en 1749, était docteur en médecine,
et a composé plusieurs ouvrages, dont le plus important
est un Dictionnaire universel des arts et des sciences (1743).
CoËTLOGON (Jean-Baptiste-Féliciié, comte nu), litté-
rateur français, né à Versailles en 1773, mort à Rambouil-
let en 1827, fut sous gouverneur de Rambouillet, de 1820
jusqu'à sa mort. Il a publié, outre des Odes, deux poèmes :
David (1820), et Dayard amoureux ou les Lutins de Itam-
bouillet (1825), dans lequel il a pris l'Arioste pour modèle.
CoËTLOGON (Louis-Cliarles-Emmanuel, comte de), ad-
ministrateur français, né à Paris en 1814, mort en 1886.
D'abord oflicior, il démissionna et fut nommé, en 1849,
sous-préfet de Bressuire, puis préfet de l'Ain, do la Haute-
Vienne et du Loiret. lia publié : Voyage en Algérie {IMi);
l'Etat et le Clergé, lescoujlils religieux en ISOt, documents se-
crc/s (1881); l'Honneur dunom{\iS2) ; AJariagesriclies(l»K).
CoETLOSQUET (Jean-Gilles dk), prélat français, né à
Saiut-Pol-deLéon (Finistère) en 1700, mort à Paris en
1781. II fut évéquo de Limoges, puis précepteur des en-
fants do France (1758), et devint, en 1761, membre do
l'Académie française, bien qu'il n'eût rien écrit.
CŒUR (iteur* — du lat. cor, qui devint d'abord cuer, et
coer) n. m. Aoat. Organe creux et musculaire, de forme
conique, qui est le contre de la circulation du sang : Le
c<KUR des eruxtacés est un cœur artériel. (J. Macé.)ii Par
ext. Partie antérieure de la poitrine où se font sentir les
battements du cœur : Mettre ta main sur son cœoR. ii Esto-
mac. (S'emploie surtout dans les locutions Mal de cœur,
Avoir mat au cœur, Avoir le cœur barbuuilii, Avoir te cœur
sur les lèvres, Nausées, Avoir envie de vomir. — Avoir le
cœur sur les lèvres signifie aussi, flg.. Etre franc, loyal,
sincère.)
— Par anal. Figure ou objet qui ressemble par la forme
à un cœur humain : Cœor en or servant de reliquaire.
— Partie centrale : Le cœur d'une ville, ii Objet situé au
centre ; Un CŒOR de chou, il Epoque intermédiaire entre
deux époques extrêmes : Le cœdr de l'élé, de l'hiver.
Il Source générale de mouvement : Le trésor public est le
cŒORde l'Etat, ii Point capital, objet essentiel : Aa.fjuer ie
CŒUR de la question, du sujet.
— Fig. Siège de la sensibilité morale ; passions, senti-
ments : Former, Cultiver le cœur des enfiinls. il Amour,
affection entière et exclusive ; Donner son cœdk a Dieu.
Il Courage, fermeté, énergie de l'âme : Bon cœdr vienl à
bout de mauvaise fortune. {U^ma.s-Hw!Lri.) Il Audace, impu-
dence, cruauté : Avoir le cœdr de martyriser un enfant.
— Personne considérée au point de vue de ses qualités
morales, et particulièrement de sa sensibilité ou de sa
générosité ; Un brave cœdr.
— Loc. div. : De cœur. Avec sincérité, avec conviction
ou dévouement : Virgile s'était fait nE cœdb disciple de
Pylhagore et de Platon. (P. Leroux.) il S'emploie aussi
adjectivement, dans le sens de Sincère, dévoué : Un ami
DE CŒDR, et aussi dans le sens de Courageux, généreux :
Homme, Femme de cœuR. Il Affaire de cœur. Commerce de
galanterie, il Amant de cœur. Se dit de celui qui jouit dos
faveurs d'une femme galante sans payer, n De bon cœur, De
grand cœur. De tout co-ur.Très volontiers, avec plaisir, sans
contrainte. [De grand rœur, a-t-ou dit, est une corruption
du vieux français de gréant cœur, c'est-à-dire de cœur
gréant (qui agrée)]. Il De gaieté de cœur. Volontairement,
de propos délibéré. H A contre-cœur. Malgré soi, avec
répugnance. Il A cœur ouvert, Cœur à cœur. Franchement,
sans déguisement, avec abandon, il Par cœur, De mémoire :
Molière savait Habeluis par cœur. (P. Lacroix.) — Savoir
un homme, une chose par cœur. Les connaître parfaite-
ment, avoir parfaitement saisi leur caractère. — Diner
par cœur. Etre réduit à se passer de dîner, il Selon le
cœur de.... Selon les désirs, la pensée, les vues de... :
Un roi SELO.N le cœur dk Dieu. ( Fléch. ) il Mon cœur,
Mon cher cœur, Mon petit cœur. Expression de tendresse
familière ou de badinage. U Joli cœur. Jeune homme qui
prend un soin trop minutieux de sa toilette, qui affecte
des manières prétentieuses et efféminées. Il Beau, Joli,
Gentil comme un cœur. Très beau, Très joli. Très gentil
(par altération populaire de l'expression précédente), n
Langue, Langage du cœur. Expression naïve et sincère
des plus tendres sentiments. Il Cœur d'or. Caractère doux
et bon ; personne qui a ce caractère. Il Cœur de tigre. Ca-
ractère dur, farouche, insensible ; personne qui a ce ca-
ractère. Il Cœur de vipère. Caractère perfide ; personne qui
a ce caractère, n Cœur de lion. Grand courage ; personne
très courageuse. H Cœur de poule. Grande poltronnerie ;
Grande mollesse ; Personnes qui ont ce caractère. Il
Cœur de rocher, de marbre, de bronze, d'airain, etc..
Caractère dur, complète insensibilité; personne qui a ce
caractère, il Faire la bouche en cœur. Donner à sa bouche
une forme raignarde, affectée, pour s'efl'orcer de pa-
raître gracieux. « Trouver le chemin du cœur. Trouver le
moven de plaire, d'émouvoir, de se faire aimer. — On
dit"aussi Parler, Aller au cœur. [Aller au cœur signifie
également Causer une impression de bien-être, réjouir,
donner des forces : Vin qui va ad cœcr.] Il Allumer le
cœur, Inspirer de l'amour, une tendre affection, il Vouloir
manger ou arracher te cœur de quelqu'un. Montrer contre
lui une haine implacable, u Arracher, Déchirer, Fendre,
Briser le cœur à quelqu'un. Blesser quelqu'un au cœur.
Lui causer une grande douleur, u Serrer le cœur. Causer
une peine poignante. Il Se ronger le cœur. Se consumer
d'un chagrin secret ou d'une passion dévorante il Mettre,
Bemettre le cœur au ventre à quelqu'un. Lui donner,
lui rendre du courage, ll Beprendre cœur. Reprendre
des forces, du courage, ll Prendre sou cœur (ou son cou-
rage) à deux mains. S'armer de courage, faire de grands
efforts. II .'•'aire contre fortune, contre mauvaise fortune
bon cœur. Ne pas se laisser abattre par les difficultés,
par les revers ; les prendre gaiement. II Avoir le rœur
mort. Se sentir faible, abattu, épuisé, découragé, ll Avoir
cœur, Avoir le cœur au métier, à l'ouvrage, Travailler avec
goût, avec ardeur, il Avoir ou Prendre quelque chose à
ceur. Se prendre de cœur pour quelque chose. S'appliquer
à une chose, s'y intéresser, la poursuivre avec ardeur ;
s'en affecter, se laisser abattre par elle, n Tenir au cœur.
Faire l'objet d'une poursuite obstinée, d'une pensée con-
stante. II Ouvrir son cœur à quelqu'un. Lui confier ses sen-
timents les plus secrets, u Parler d'abondance ou avec
abondance de cœur. S'exprimer sans préparation, s'épan-
cher entièrement, dire tout co tiu'on sait, tout ce qu'on
pense. II Avoir le cœur bon. Se dit d'un malade qui con-
serve l'appétit. — On dit, dans le môme sens, S'être pas
malade de cœur. — Ironiq. : Cet homme a bon cœur, il ne
rend rien. Cet homme ne rend jamais ce qu'on lui prête.
11 Mettre le cœur sur le can-eau. Vomir. II Le cœur me le dit.
J'en ai le pressentiment. II Si le cœur vous en dit. Si vous
êtes quelque peu disposé ù cela, si l'idée vous en vient, ll
S'en donnera cœur joie, Se rassasier d'une chose, en jouir
pleinement, u Son cœur a parlé, commence à parler. Se dit
d'une personne qui commence à éprouver quelques senti-
ments de tendresse, u Le cœur me bal. Je suis inquiet,
tourmenté; j'ai peur, il Le cœur me saigne. Je suis affligé,
désolé. Il Avoir te cœur gros. Ressentir un grand chagrin,
avoir envie de pleurer, ll Avoir quelque chose sur le cœur,
Le penser, l'éprouver intérieurement ; en être tourmenté,
en avoir regret. II Décharger son cœur. Avouer, déclarer
franchement ses sujets de douleur, d'intiuiétude ou do mé-
contentement. Il En avoir le cœur net. S'éclairer, arriver à
savoir à quoi s'en tenir, u Cela fait mal au co;ur, soulève le
cœur. Se dit d'une chose qui excito l'ennui, le dégoût,
l'aversion. II N'être qu'un cœur, i\"avoir qu'un cœur. Se dit
de personnes qui s'aiment tendrement.
— Substantiv. : Sans cœur. Personne dure, insensible.
— Archit. rœur allongé, Ouverture en forme do cœur
pratiquée dans une baie de stylo ogival flamboyant.
— Àsiron. Cœur du Lion, Ktoile do première grandeur,
qui fait partie de la constellation du Lion, et qui est nom-
mée aussi Begulus et Hasitcus. Ii Cœur de Charles, Etoile
double, remarquable, de la constellation dos Lévriers.
Il Cœur de l'Hijdrc. V. HvDRE. u Cœur du Scorpion, Autre
nom d'Antarès.
— Blas. Milieu de l'écu, nommé aussi abîme. II Figure
héraldique qui est celle d'un cœur théorique rappelant
u — «i
D'argent
à un cœur d'azur.
88
celui des cartes à jouer, et représenté ordinairement do
gueules. II Ecu parti en cœur. V. parti.
— Ecbin. Cœur marin, Nom vulgaire
du genre spatangue.
— Gramm. Verbes de cœur. Se dit,
dans la grammaire arabe, des verbes
dont l'attribut exprime une action in-
tellectuelle : Savoir, penser, sont des
VERBES de cœur.
— Hortic. Cœur de pigeon. Espèce de
pomme de bonne qualité, et aussi va-
riété de prune noire et de grosse cerise.
II Cœur de Saint-Thomas. Espèce do bi-
garreau blanc et du fruit du mimosa
grimpant, n Nom d'une graine d'origine américaine, que
l'on appelle aussi chdtaigne de mer. u Cœur île bœuf, Va-
riété de prune. Il Cœur des Indes. V. cardiosperme, ii Cœur
de bœuf. Variété de chou pommé; nom vulgaire du fruit
d'une anone ou corossolè ; variété de pomme.
— Iconogr. Figure de cœur, souvent surmontée d'une
flamme, qui symbolise l'amour de Dieu, et que l'on donne
comme attribut à plusieurs saints, notamment à saint
Augustin, à sainte Catherine de Sienne, à sainte Thérèse
et à sainte BVançoiso de Chantai.
— Jeux. Une des quatre couleurs d'un jeu de cartes.
— Manèg. et fauconn. Etre en cœur. Se dit d'un cheval
et d'un oiseau qui se montrent pleins d'ardeur. II Cheval
de deux cœurs. Celui qui ne se manie pas facilement et
répond mal aux aides, u Un cheval manque de cœur. Quand
il est indolent et mou. II Cœur
cassé. Se dit d'un cheval de cour-
ses qui semble découragé pour
avoir couru plusieurs fois sans
succès.
— Mécan. Courbe en cœur.
Excentrique qui a la forme d'un
cœur.
— Pour tracer un cœur, on di-
vise une droite AB en quatre
parties égales. Des points C et D
comme centres, on trace deux
demi-circonférences au-dessus
de la ligne. On construit les
triangles équilatéraux ABS et ORT; puis, du point O, on
trace les arcs AM et EN; du point T, l'arc NS; et du
point R, l'arc MS.
— Péch. Nom vulgaire d'un grand nombre de coquillages
bivalves comestibles.
— Relig. Sacré cœur de Jésus ou simplement Sacré cœur.
V. CŒUR (sacré).
— Sylvie. Partie centrale du tronc d'un arbre, la plus
proche de la moelle.
— Tecbn. Pointe de cœur. Pointe que forment les rails de
chemin de fer aux croisements de voie, quand ils se con-
fondent en un seul, u Pièce d'horlogerie qui dépage la dé-
tente de la sonnerie. Il Milieu d'une verge de plomb dans un
vitrage, u En T. de boucher.. Maniement chez le bœuf et la
vache, placé au-dessous du paleron, en arrière, et répon-
dant à peu près à la place occupée par le cœur dans le thorax.
Il Sécher à cœur. Faire sécher entièrement, en parlant des
peaux. II Cœur de Flandre ou Cœur fleuri. Espèce de passe-
menterie de soie, en usage au xv siècle. (Ce nom paraît
s'être appliqué plus tard à des pièces de lingerie brodée.)
— Loc. PROV. : Le cœur haut et la fortune basse. Plus de
courage ou de générosité que de fortune, l; Mauvaise tête
et bon cœur. Se dit des personnes qui ont de la bonté, mais
beaucoup trop de vivacité de caractère, ii Cœur d'artichaut,
une ieuille pour tout le monde, Amitié banale; amour
vénal. Il Loin des yeux, loin du cœur, L'absence détruit ou
refroidit les affections, ll De l'abondance du cœur la bouche
parle, On parle volontiers et éloqueninient de ce qui plaîi
ou intéresse; ll Les sages ont la bouche dans le cœur, et les
fous le cœur dans la bouche, Les sages cachent leurs pen-
sées, les fous disent les leurs à tout venant. II Ce qui est
amer à la bouche est doux au cœur. Ce qui est désagréable
au goût est souvent salutaire pour la santé, il On a beau
prêcher qui n'a cœur de rien faire. On exhorte inutilement
un paresseux et un lâche, ll H dit cela de bouche, mais le
cœur n'y touche, 11 parle contre sa pensée.
— Cœur, âme, caractère, esprit faible.
— De bon cœur, de bonne grâce, de bon gré, volontai-
rement, volontiers. De bon cœur veut dire avec plaisir ;
de bonne grâce a rapport aux manières et signifie qu'on
agit avec empressement; de bon gré (^v volontairement indi-
quent une détermination libre, mais la première locution
marque plutôt l'absence de toute force brutale, et la se-
conde l'aDsence de toute contrainte ; enfin, volontiers, pres-
que équivalent à de bon cœur, exprime plutôt l'absence de
répugnance qu'un sentiment réel de plaisir.
— Allds. LlTT. : 1" Rodrigue, as-tu du cœur? Hémistiche
de Corneille dans le Cid, acte I", scène v. C'est don Diègue,
insulté par le comte et trop vieux pour se venger lui-
même, qui pose cette question à son fils, annuel il veut
confier le soin de sa vengeance. (Cet hémistiche tragique
se cite presque toujours plaisamment); 2° Mettre le cœur
à droite. Allusion à une scène da Médecin malgré lui.
V. CHANGER.
i" A tous les cœurs bien nOs que la patrie est chère!
Vers de Tancrèdc, tragédie de Voltaire. V. patrie.
— Syn. Cœur, bravoure, courage, hardiesse, intrépidité,
vaillance, valeur. V. bravoure.
— Allds. hist. : Le cœur léger. Mots empruntés à une
phrase prononcée par Emile Otlivier au Corps législatif,
dans la séance du 15 juillet 1870. Après avoir affirmé qu'il
prenait sur lui de l'aire déclarer la guerre à l'.AIIemagne,
il ajouta ; • Do ce jour commence, pour les ministres mes
collègues et moi, une grande responsabilité; nous l'ac-
ceptons le cœur léger. »
— Encvcl. Anat. hum. Chez l'homme, le cœur est un
musclo creux, à peu près du volume du poing, qui pèse
en moyenne 270 grammes chez l'homme, 260 che* la
femme. Sa forme est celle d'un cône aplati d'avant en
arrière, la base en haut, la pointe dirigée en bas, en
avant et à gauche. 11 est formé de deux organes presque
semblables et étroitement soudés entre eux : le cffiii-
droit et le cœur gauche, dont chacun, sans communication
avec l'autre, a son intérieur divisé on deux cavités : une
oreillette à la base, et un ventricule à la pointe.
Le cœur occupe la partie moyenne do la cavité thora-
cique, le médiastin. Fortement déjeté à gauche (les deux
tiers do son volume), il est situé en avant de la colonuo
vertébrale, de l'œsophage et de l'aorte, en arrière du
CriMip (face anWrioure) ;
1. OrpiUette droite ;2. Ven-
tricule droit.; 3. Ventricule
gauche; '*. Aorte; 5. Ar-
tère pulmonaire; 6. Veine
cave inférieure; 7. Veine
cave supérieure ; 8. Artère
cnrnnaire antérieure avec
sa veine ; 9. Artère coro-
naire postérieure avec sa
veine.
89
st(>ruum, dans l'intorvalle qui sépare les deux poumons,
et il repose sur lo itiaphragmo.
La suriaoi) oxtorieuro du cœur est parcourue par des
sillons qui dossiiioiit à pou près les cavit<^s intérieures.
On trouve : à sa base, !os orifices de la voino cavo
supéneuro , des vt'inos ptilnio-
uaires; à sa lace antérieure, les
embouchures de l'aorte et do l'ar-
tôro puiuïouairo, entourées en
^j;rande partie par les prolonge-
ments dos oreillettes, les uurtcn-
les, dont la forme rappelle les
oreilles d'un chien.
Les caviti'S iniérioures du cteur
sont seniljlables deux à doux. Les
deux ventricules ù. parois é|)ais-
sos ont la forme de cônes à poin-
tes inférieures, et dont les bases
sont percées do deux ouvertures.
La plus grande de ces ouvertures,
ou orilico aartcido-voitriculaire,
lait ('omuiuniquer le ventricule
avec roreillette. Sur tout le pour-
tour de cet orilico, sinsére une
valvule en forme d'entonnoirdont
le sommet, libre dans lo ventri-
cule, est percé d'un trou à con-
tour dentelé, (|ui s'oblitère pon-
dant la contraction du ventri-
cule. La valvule du ventricule
droit, subdivisée en trois lobes,
est dénommée valvule tricuspide ou triqlochine ; celle du
côté gaucho, ayant la forme d'une mitre renversée, est
dite mit' aie ou bicuspide. Ij'au-
ire ouverture do la base ven-
(riculaire est un orilice artériel,
possédant une valvule, formée
de trois replis membraneux
(valvules sigmoïdes) en forme
(le nid de pigeon et dont la l'ace
concave regarde l'artère : ar-
tère aorte pour le ventricule
L'auche, artère pulmonaire pour
ie ventricule droit.
La surface intérieure dos
ventricules est formée par des
saillies de substance muscu-
laire dénommées colonnes char-
nues du cœur; celles qui sont
détachées de la paroi à leur
extrémité supérieure et s'insè-
rent sur les valvules auriculo-
ventriculaires s'appellent pi-
liers du cœur.
Les deux oreillettes à parois
minces ont une forme cubique;
ù. leur face inférieure se trou-
vent lesoriticesauriculo-ventri-
culairos et, sur les autres (aces,
les orifices des veines, mais sans aucune valvule. Pendant
l'état embryonnaire, les deux oreillettes communiquent
outre elles par le trou de Botal.
Le cœur, au pumt de vue anatomique pur, comprend des
portions fibreuses, des portions musculaires, des vaisseaux
et des nerfs. Les portions fibreuses entourent les quatre
orifices ventriculaires. Les portions musculaires, consti-
tuées par des fibres musculaires striées, sans sarcolemme,
s'insèrent après un trajet sinueux par leurs deux extré-
mités sur la
partielibrouse.
Ces fibres mus-
culaires con-
stituent : 1*
deux sacs com-
prenant cha-
cun un ventri-
cule; 2" untroi-
siôme sac ron-
formant les
deux autres.
La structure
des oreillettes
nst semblable
à collodcs ven-
tricules. Les
artères du
rœur provien-
nent des coro-
naires; les vei-
nes so jettent
Oreillette et ventricule gau-
che, ouverts par le côté ex-
terne : 1. Valvule mitrale;
2. Colonnes charnues; 3. Co-
lonne charnue coupée et écar-
tée pour montrer l'infundi-
bulum; t. Aorte ; 5. Arlt^rc
pulmonaire; 6, Veines pul-
monaires; 7. Auricule gau-
che , 8. Empreinte de la fosse
ovale.
Tracés cardiographiquea: OD, oreillette droite;
VD, ventricule droit; VG, ventricule gauche;
s. BVMtdl*' ou cnniraclinn; (/, diastole ou dila-
tali'in. (L'int'-rvalle entre les lignes pointillécs
AA' et DU' repri-sente une révolution complète
du i-neur; entre AA' UB', systole de l'oreillerte ;
do lîii' a OC, sysitule des ventriculos; de BB' S\
DD'.diaïtolu auriculaire ; de CC^ & UD', diastole
totale du cœur.)
dans la grande voine coronaire, ot les nerfs sont issus du
plexus cardia(|ue.
Lo cœur possède deux séreuses : l'une extérieure, le
prricarde, l'autre intérieure, VcnUocnrde.
— Anat. comp. Chez les animaux supérieurs, comme chez
l'homme, le cfpur sert tout à la lois de moteur ot do répula-
tour. Il est .livi.sé en cavités, plus nombreuses ot plus riches
en valvules à mesure 4|uo le type est plus parfait. Clioz les
animaux inférir-urs. le cœur n'est souvent qu'une dilata-
tion pulsatilo d'un vaisseau qui peut posséder plusieur»
renflements. De pareils cœurs existent déjà chez los échi-
nodermes.mais font défaut chez los molluscoïdos bryozoai-
res. Chez los vers, le cœur est représenté par un ou doux
vaisseaux longitudinaux. Chez (pioiquos crustacés, comme
l'écrovisso, il y a un vaisseau dorsal faisant fonction de
cœur, bien que lo système circulatoire no soit jamais
complètement clos. Tous les mollusques possèdent un cœur
muni d'un ventricule, qui chasse lo sang dans los organes,
f t d'une oreillette (parfois de doux). Celui dos céphalopo-
des touche déjà à lu perfection et rappelle celui des ver-
tébrés, uvfîc ses ventricules veineux, son ventricule on
rapport avec une aorte. Los tuniciors possèdent tous un
• unir enveloppé dans un péricarde, mais sans vaisseaux.
Lecœur, cliezraniphioxtis,se ramènoàdos troncs vascu-
laires animés do mouvements rythmiques ; mais, chez tous
les autres vertébrés, le cœur .sodiU'érencie nettement. C'est
un organe musculaire coni(pio, enveloppé d'un péricarde,
iuni(pin séreuse, muni d'oreillettes et comportant une ou
doux séparationsou v<mr,ricul(^s. t.'hnz los poissons, lo cœur.
a doux cavités (une oreillette ot un ventriciilo), ost placé
très près do la tétn, presmie sous les mAchoires.au-dossous
do l'appareil branchial. Clioz les ganoïdos ot los dipnoïques
seuls, il existe une troisième loge munie de valvules. Le
cœur dos reptiles, encore qu'il n'ait, chez la plupart, que
trois cavités, appaniont à un type déjà supérieur ; certains
reptiles ont un cœur à quatre cavités. La cloison vcntri-
culaire est ordinairement percée de cette ouverture {fura-
men Panizza'), dont on observe des traces clioz l'embryon
humain {trou de Botal); chez les crocodiles, ce trou est
complètement bouché. Le cœur des amphibies ressemble
ù celui des poissous pendant la période larvaire, et à
C(dui dos reptiles à l'état adulte. Chez les vertébrés à sang
chaud, lo cœur est toujours à quatre cavités. Chez les
oiseaux, son activité est toujours plus grande, mais il est,
chez les uns comme chez les autres, divisé en deux par-
ties : colle de droite, veineuse; celle de gauche, arté-
rielie (il est placé verticalement au milieu du thorax).
Chez l'homme et les singes, cette position devient oblique,
et c'est une des rares diH'érences que le cœur de Ihomme
présente, du reste, avec celui des autres mammifères.
— Hhysioi. Le cœur subit une série de contractions
{ftijstole) et de relâchements {diastole) qui so succèdent
suivant un certain rythme, en commençant par l'oreil-
lette, et mettent le sang en mouvement. (V. circilation.)
Les deux oreillettes se contractent, ou so relâchent en-
semble; il en est do même des ventricules. L'ensemble
d'une systole et d'une diastole constitue une u révolution
cardiaque ».
L'appareil très simple de Franck et Marey permet de
se rendre compte des mouvements du cœur : il se compose
d'un simple levier très léger, soulevé près de son axe par
un petit cylindre de moelle de sureau, qui repose sur le-
cœur. L'extrémité du levier, par ses mouvements, indique
los contractions cardiaques. V. cardiographk.myographi;.
En associant deux de ces appareils, l'un reposant sur
les oreillettes, l'autre sur le ventricule unique d'un cœur
de tortue, on observe les phénomènes suivants : 1° systole
auriculaire. (Le levier correspondant se lève; le sang est
lancé dans les ventricules); 2° systoloveotriculaire, annon-
cée par le levier qui y correspond. (Le sang est lancé dans
les artères; en mémo temps, abaissement du premier le-
vier et, par suite, diastole auriculaire) ; 3° abaissement du
second levier ou diastole complète du cœur. (Le sangaftîue
dans les oreillettes. Le premier temps dure environ le cin-
quième de Indurée totale d'une révolution cardiaque ; le
deuxième et le troisième temps, chacun deux cinquièmes.)
La fréquence des révolutions cardiaques est fort va-
riable : elle augmente dans les maladies fébriles, après les
repas, la marche, les émotions, etc. Chez le nouveau-né,
il y a 120-115 révolutions par minute; chez l'homme, 70 à
80 environ.
Le rythme du cœur provient des propriétés de ses fibres
musculaires en dehors de toute influence nerveuse. Pendant
l'intervalle des contractions, la libre cardiaque est inexci-
table (loi de Marey). Le système nerveux intervient pour
coordonner et régulariser les pulsations par les fibres
d'arrêt du pneumogastrique, les fibres accélératrices du
grand sympathique et par des ganglions nerveux.
•Si l'on applique l'oreille sur la paroi thoracique d'un
homme sain, au niveau du cœur, on perçoit une espèce
de tic-tac constitué par un premier bruit, sourd, profond,
prolongé, et un second bruit plus clair, séparés chacun
par un intervalle. De cette succession résulte un rythme
à trois temps: i» un bruit long; 2» un intervalle très
court {petit silence) et un deuxième bruit clair; 3*" un
intervalle {(/rnud silence). La cause de ces bruats a été
très diversement interprétée. Chauveau et Marey ont pu,
par leur cardiographe, montrer que le premier bruit, qui
coïncide avec le début de la contraction ventriculairo,
est produit par le claquement des valvules auriculo-ven-
triculaires Lo deuxième bruit qui succède à !a systole,
les ventricules se relâchant, est proiluît par les sigmoïdes
qui se tondent brusquement.
— Méd. Los maladies du irœur, fort nombreuses et fort
graves, peuvent se diviser en :
ï" Altérations do la séreuse externe. V. i-kkicardite;
2" Altérations du muscle, duos à une inflammation ou à
une dégénérescence de ses fibres, et. par suite, myocardite
pure ou hypertrophie, atrophie, dilatation, etc. V" myocar-
DITK ;
3° Maladies de la séreuse interne. V. endoc.\rditk;
A" Lésions des orifices valvulaires. (Ces lésions sont des
altérations anatomiques, siégeant au niveau des orifices du
cœur. .Souvent conséquence d'une endocardite, ollos peu-
vent ôiro déterminées par le rhumatisme articulaire aigu,
la choréo, la blennorragie, l'alcoolisme, les pvrexios. etc.
Primitives dans le jouno âge, les lésions valvulaires sont,
plus tard, presque toujours secondaires.
Quelles quo soient la cause efficiente et la nature dos
lésions, deux modalités sont seules à envisager: 1" il y a
rétrécissement do l'orifice ; 2» les valvules no ferment plus
complètement l'orifice : il y a insuffisimcc. On constate l'exis-
tenco do ces altérations par la présence ào bruits anor-
maux (bruits do souffle) dans rauscultation du cteur.
Les maladies val vuiairos aboutissent à un afl'aiblissement
do l'énergie cardiai|ue, qui donne lieu à des hydropisics
mulliph's. dos siitl'usions sanguines, etc. V. asvstoi.ik] ;
:>" l)es mallorinaiions congénitales, dont la principale
est la persistance du trou de Botal. V. cyano*<k;
G" Dos névroses du cœur, V. palpitation, goitre kxopii-
TALMigUK.
— Art vétér. Maladies du cœur chez les animaux. Los
maladies du cœur sont assez fréquentes chez lo chion ot
chez le cheval ; elles sont tout à fait exccptionnotlos chez
los autres animaux domesti<|uos. Klles sont généralement
la conséquonco d'exorcicos violents ou do fortes émotions ;
ollos peuvent accompagner aussiles constitutions atraiblies.
Ce sont los ant'vnsjnes, los hypertrophies, los insuffisances
valndaii'cx, otc.
— Archéul, Dès le moyen ft^e. lo co'ur était pris comme
emblème do l'amour ot Je la lidélité; comme symbole re-
ligieux ou profane, il apparaît dans les broderies, les
émaux, l'orfèvrerio. Los inventaires font mention do
cœurs on or ou en pierreries dans les fermails. les col-
liers, los chaînes, otc. A l'enlréo dos rois, on leur pré-
sentait des ctnurs comme signe do loyauté.
La forme essentielle varie suivant les époques; los dif-
féronces sont surtout dans los roliol's ; ainsi, au xv« siècle,
les cœurs plats, excavés mémo, on pélalos do trèfle, ne
rossomblout en rion à. ceux du xvi* siècle, qui se bombent
le plus on plus au xvn* siècle. Do l too à ir.go environ,
los pommeaux d'épéo sont souvent façonnés on forme do
ccnur. Les cœurs ont une importance spéciale, coinmo
objets votifs, reliquaires, etc.
CŒUR
— Hist. Cœurs conservés comme reliques. L'usage d'em-
baumer los cieurs des persoiiDagos émiaents ou célèbres
est Ion ancien. Cette coutume se rattache au culte des
morts. Le cœur étant considéré comme l'organe noUe par
excellence, on dut uaturellemcnl le conserver Ijeaucoup
plus lro(|uemment comme relii|U0. On peut citer le cœur de
Richard Cœur do Lion, conservé à Rouen; lo cœur do
saint Louis, à la sainte chapelle de Paris; lo cœur du
grand Arnaud, qui se trouve dans l'église de Palaiseau ; etc.
— Mécan. La courbe en cœur ou excentrique à mouve-
ment uniforme a pour but de traust'ormor un mouvement
circulaire continu en mouvement rcctiligno altiTnatif. Sa
continuité permet qu'avec dos angles égaux décrits par
l'arbre tournant, la pièce avance ou recule de quantités
égales.
Cœur (sACKiî) ou Sacré cœur de Jésus, Cœur de
Jésus, à qui l'Eglise catholique rend un culte de latrie.
Le culte du sacré cœur, tel que l'entend l'Eglise catholi-
que, a pour but d'honorer : 1» le cœur morne de Jésus-
"Christ, l'un des organes de son humanité, qui, par son union
intime avec la Divinité, a droit à l'adoration ; 2° l'amour du
Sauveur pour les hommes, dont son coeur est le symbole.
Le principal promoteur de la dévotion au sacré cœur fut
un jésuite, le Père do La Colombière, qui était lo directeur
de Marguerite-Marie (v. Alaco^ue), religieuse du cou-
vent do la Visitation à Paray-le-Monial. La fête du
Sacré-Cœur fut célébrée pour la première fois à Paray-
le-Monial, en 16S5. Le pape Clément XllI en permit la
célébration dans toute l'Egli-se, en 1765. Elle est actuelle-
ment fixée au vendredi après l'ociave de la fête du Saint-
Sacrement, avec laquelle cette dévotion a des rapports
évidents. En France, elle se célèbre le dimanche suivant.
A la suite des désastres de 1870-1871, le cardinal Gui-
bert, archevêque de Paris, ouvrit une souscription ayant
pour but l'érection d'un sanctuaire en l'honneur du sacré
cœur. La butte de Montmartre fut le lieu choisi par le
prélat lui-même. Pie IX approuva ce dessein et donna à
la future église le titre de » basilique du 'Vœu national ».
L'Assemblée nationale déclara ce projet d'utilité publique
le 23 juillet 1873, et la première pierre de l'édifice fut so-
lennellement posée le 16 juillet 1875, par l'archevêque de
Paris, assiste d'un grand nombre d évêques. V. Sacré-
Cœdr (monument el congrégation).
Cœur et la main (le), opérette en trois actes, paroles
de Nuitter et Beaumont, musique de Charles Lecocq, re-
présentée au théâtre des Nouveautés, le 19 octobre 1882.
Le livret n'olt're guère que des situations connues; mais
il est empreint de gaieté et écrit avec grâce, (^uant à la
partition, assurément l'une des meilleures de son auteur,
elle est, d'un bout à l'autre, écrite avec une souplesse
de main, une élégance et une distinction rares. Il faut
citer le gentil chœur des paysannes cueillant des fleurs
d'oranger, une chanson à boire d'une e.xtréme franchise,
les jolis couplets de l'alcove, une pavane exquise, et sur-
tout le grand duo qui termine le second acte et qui no
déparerait pas le meilleur opéra-comique.
Cœur (Jacques), financier et marchand, né à Bourges à
une date incertaine, mais qui ne peut être éloignée de 1395,
mort à Chio en 1456. Il ne reçut aucune éducation litté-
raire, mais il y suppléa par son intelligence.
Ayant épous'é Marcéede Léodepartou Liodepart, fille du
prévôt de Bourges, lui-même gendre du maître des mon-
naies de cette ville, il fut ainsi amené à s'occuper de la fa-
brication des monnaies : bientôt, il organisa sur une grande
échelle le commerce avec lo Levant et déploya un véritable
génie. Il y voyagea lui-même eu 1433. En 1436, Jacques Cœur
fut " commis au l'ait de l'argenterie " du roi, et, en 1440,
devint argentier en titre. Anobli on 1441, il fut chargé par
le roi, successivement, do plusieurs missions importantes :
commissaire royal auprès des états de Languedoc, com-
missaire royal" pour réprimer les e.\cès dos sergents-
commissaires dans la même province, délégué auprès des
états d'Auvergne, commissaire royal pour l'in.stallation
du parlement de Toulouse. Il ulili'sa ses rares facultés,
non seulement dans des entreprises commerciales, mais
dans dos entreprises industrielles, et donna une vive im-
pulsion à l'exploitation des mines du Beaujolais et du
Lyonnais. Il acquit ainsi une fortune colossale, déploya
un luxe royal, fit construire des maùsons dans la plupart
des grandes villes de Franco. Los armoiries de Jacques
Cœur sont sculptées do tout côté, avec la fière devise :
• A vaillaus cuers riens impossible.' Charles VII traitait son
argentier â l'égal des princes,
ot lo grand citoyen était digne
docos honneurs, non seulement
par son intelligouco, mais par
son dévouement aux intérêts
de la patrie. Lors do la cam-
pagne do Normandie : . Sire,
dit-il au roi, ce quo j'ai est
vôtre, o ot il mit tous ses tré-
sors à la disposition do la cou-
ronne pour hâter la conquête
de la province snr les Anglais.
Mais Jacques Cœur avait dos
envieux : dos accusations odieu-
ses furent lancées contre lui.
Elles trouvèrent ouvertes los
oreilles de Charles VU.Lo pro-
cès qui s'ouvrit et qui s'instrui-
cès qui s o
sit d'une manière révoltante
est l'infamie du règne, avec
l'abandon où Charles Vil laissa J.ict]uos Ca>ur,
Jeanne d'Arc. Jacques Cteur fut
condamné, lo roi s'empara do ses biens et alla jusqu'à
prendre ses lits aux belles étoiles pour les distribuer A
ses maitrosses. Lo grand citoyen parvint â s'évader do
Poitiers; il so réfugia A In coiir do Rome, où il fut rocu
â bras ouverts. Calixte III lui donna même le commande-
mont d'uno Hotte contre les Turcs. Louis XI lit faire la
révision du procès et rendit aux enfants uuo partie dos
biens dont leur père avait été dépouillé.
— BiuLiooit. : P. Clément, Jacques Cœur el Charlrs VU
(Paris, 1865); Ci. du Fresnodo Boaucouri, Hisloiiv de Char-
les \'// (Paris, 1881-1890).
CœUR (Pierre-Louis), prédicateur ot prilnt français,
né A l'arnre (Rhône) ou 1805, mort en 1860. Il obtint des
succès éclalnnts dans la chaire évangéliqne, d'abord en
province, puis A Pans. .*^es admiraieiirs lo surnominèrent
le Saint Cy prlon du XIX' slôclo. On trouvait dans sou
12
CŒURCE
COFFRE
éloquence quelque chose de la pureté et de l'ampleur do
Massillou II fut quelques années professeur de théologie
à la faculté de Paris, et fut nommé, en 1848, évêque de
Trojes.
CŒURCE (keurss) n. f. Outil de corroyeur, sorte de cou-
teau à lame emoussée et très épaisse
pour le travail des peaux sur le che-
valet. Il Même outil pour le planage
des métaux : zinc, étain.
CŒURET {keu-rè) a. m. Variété
de cerisier, qui produit le bigarreau Cœurce.
appelé cœur, ii Variété de raisin blanc à peau épaisse,
mais très sucré.
CœuvrES (Victor-Marie d'Estrées, marquis de). V.Es-
TRÉEs (duc d'j.
Cœuvres-ET-VALSERY, comm. de l'Aisne, arr. et à
17 kil. de Soissons, sur le Retz, atlluenl de l'Aisne; 570 h.
Moulins, gisement fossile. Eglise des xii% xiii* et xv« siè-
cles. Abbaye de prémontrés à Valsery. Ce bourg fut pris
par les calvinistes, en 1567. — Ce fui a.à château de Cœuvres,
en passant chez d'Estrées, que Henri IV vit la belle Ga-
brielle puur la première fois, le 10 novembre 1590.
COÉVËQUE (du préf. co. et de évêque) n. m. i'oadjuteur
sans future succession, que Ton donnait autrefois aux évè-
ques : tjuelgues prélats d'Allemagne avaient encore des
coévéques au xvii* siècle. {Supplém. de TAcad.) n Collègue
dans 1 episcopat : Il y a schisme entre moi et vus coévèques.
^Bûss.)
GOEVORDEN, comm. des Pays-Bas. V. Koevorden.
COEX n. m. Bot. V. coix.
GoÈX, comm. de la Vendée, arr. et à 27 kil. des Sables-
d'Olonne. sur le Goran, affl. du Jaunay; 1.802 hab. Ch.de f.
Etat. Minoteries.
COEXISTANT {èg-zi-stan), ANTE adj. Qui coexiste, qui
est simultanément : L'homme et la femme sont coexistants
comme le double principe de la nature. (Vaillant.)
COEXISTENCE [èq-zi-stanss — rad. coexister) n. f. E.^is-
tence simult-auée, état de deux ou plusieurs chuses qui exis-
tent en même temps : La coexistence des trois personnes
divines.
— Enctcl. Phil. Rapport de coexistence. Une des plus
importantes discussions de la philosophie contemporaine
porte sur cette question : avons-nous la perception directe
et immédiate du rapport de coexistence ? Herbert Spencer
répond négativement et de la façon la plus absolue. Pour
lui, la conscience forme une seule ligne '■""*;"■■" "'■< ""
continue, où un
était succède à un autre et où deux états différents ne
peuvent se trouver simultanément. Le rapport do coexis-
tence peut être une réalité objective r mais nous ne l'infé-
rons que par une série d'expériences, à la suite de sen-
sations qui sont successives. Et tout l'effort de Spencer
consiste à expliquer comment, sans percevoir la coexis-
tence, nous en acquérons l'idée. Sa théorie n'a pas été
admise par la plupart des psychologues de l'école expéri-
mentale. On s'accorde à peu près à reconnaître que la
vue peut donner à l'esprit plusieurs perceptions à la fois,
qu'il en est de même du toucher, et qu'enfin nous pouvons
percevoir en même temps des sensations d'espèce diffé-
rente, comme un son, tme odeur, une saveur.
COEXISTER {èg-zi-sté — du préf. co, et de exister} v. n.
Exister ensemble, simultanément : Les luthériens soutien-
nent que le nain et le vin coexistent dans l'eucharistie avec
le corps et le sang de Jésus-Christ. (Acad.)
COFERMIER (Jèr-mi-é — du préf. co, et de fermier) n. m.
Celui qui a pris à bail une ferme avec un ou plusieurs
autres.
COFTEA (fé) n. m. Nom scientifiq^ue du genre caféier.
COFFÉAGÉES n. f. pi. Tribu de la famille des rubiacées,
ayant pour type le genre caféier. — Uiie cofféacée.
COFFERDAH {fèr-dam' — de l'angl. cofferdam, digue,
batardeau) n. m. Double coque des navires de guerre que
l'on emplit d'une matière encombrante pour obturer les
voies d'eau après le passage des projectiles, il Par ext., Ma-
tière même dont on bourre linlervalle compris entre les
doubles parois et, plus particulièrement. Périsperme corné
de la noix de coco, plus léger que le liège lui-même.
— ENctcL Une couchede cofferdam, tassée dans ladoublo
muraille d'un navire à raison de I2û kilogranimi-s par mètre
cube, suftit à boucher instantanément louvertiiro lorsque
la paroi vient à être traversée par un projectile; l'eau ne
suinte qu'au bout d'un quart d'heure. Outre ses propriétés
obturatrices, le cofferdam est à peu près incomtiustible.
D permet de réduire, dans une certaine mesure, le cuiras-
sement des navires, mais son emploi ne dispense pas des
compartiments étanches qui divisent rinténeur du navire
en alvéoles, dont une partie peut être envahie sans danger
Sar l'eau, car le cofferdam, excellent contre les obus, pro-
uirait peu d'effet dans les brèches ouvertes par les tor-
pilles.
COFFEYVILLE, village des Etats-Unis (Kansas), sur
le Verdigris, afduent del'Arkansas ; 2.280 hab. Minoteries.
COFFIN (du lat- cophinus; gr. kophinos, panier) n. m.
S'est dit, et se dit encore, dans quelques provinces, pour
Panier, coffre, étui.
— Fam, Mettre un corps en son coffin, Le mettre dans
le cercueil. (Cette locution a vieilli, mais lo mot coffin
signifie encore cercueil en anglais.)
— Agric. Etui contenant do l'eau dans lequel le fau-
cheur met sa pierre à ai-
guiser et qu'il porte atta-
ché à sa ceinture.
— Archéol. Se disait, au
moyen âge, de ces boUes
rondes et légères, souvent
décorées et peintes, où les
marchands mettaient leurs
oublies, et de celles où l'on
gardait ces oublies dans lus
offices. ^11 y avait des cof-
flns d'orfèvrerie, do cuir,
de bois, etc.; en les em- cofdn ou coy^^r
ployait aussi à d autres de faucheur,
usages, comme pour mettre
les rasoirs, menus objets de toilette, etc. A partir du
XVI* siècle, ce mot signifie plutôt une corbeille.) Syn.
COFFIN EAU.
'*flln .1 oubH<,'3
(xvni' B.j,
— Art milit. Etui qui devait coutenir une charge de
mousquet.
Coffin (Charles), littérateur, né à Buzancy (Ardennes)
en 1676, mort à Pans en 1749, fut principal du collège
do Bcauvais. à Paris, puis recteur do l'Uiiiversiié en 1718.
Il publia, en 1727, un volume de poésies latines, où l'on
remarque surtout une odo pleine de verve et d'esprit sur
le vin de Champagne. 11 a aussi composé des hymnes qui
font partie du bréviaire de Paris.
GOFFINE n. f. Ardoise à surface courbe, considérée
comme étant de huitième qualité.
COFFINER V. a. Courber, plier en cercle : Coffiner des
planches. (Se dit des œillets dont les pétales restent ché-
tifs) : Œillets qui coffinent.
Se coffiner, v. pr. Se courber, se déjeter, en parlant des
bois ouvrés, ii Rester chétifs, eu parlant des œillets : Ces
œillets SE coffinent.
COFFINET (ne) n. m. Petit panier, petit coffre. (Vieux.)
COFFINHAL-DUBAIL(Jean-Baptisle), né à Aurillac en
1754, niurt en I7y4. Médecin, puis homme de loi, il devint
procureur au Cliâtolet. Il combattit avec les insurgés à
la prise des Tuileries, le 10 août i792, fut nommé. Te 17,
président du tribunal chargé déjuger les royalistes. Juge,
puis vice-président du tribunal révolutionnaire (1793), il
se montra d'une rigueur e.\cessive. II condamna Lavuisior,
mais sans l'injurier, quoi qu'aient prétondu ses adver-
saires. Très dévoué à Robespierre, il tenta de le sauver
au 9-Thermidor. Dans ce bui, il délivra Henriot, lo com-
mandant de la garde nationale. Nommé par la Commune
membre du Comité d'extîcution chargé d'organiser la ré-
sistance contre les thermidoriens, il éctiona, fut livré par
un homme chez qui il s'était réfugié, et décapité, le i8 ther-
midor. — Son frère, Coffluhal-Dunoyer, né à Aurillac
en 1757, mort en 1832, prudent et réservé, se rit appeler
Dhnovkb tout court. Il fut créé baron de l'Empire, et de-
vint maître des requêtes.
COFFINIÈRES (AntoineSiméon-Gabriel). littérateur et
jurisconsulte fiançais, né à ■ asteinaudary en 1786, mort
en 1862. Ses débuts comme avocat furent brillants, et en
peu d'années il se fit une place honorable à côté d'hommes
comme Berryer, Paillet, Dupin, etc. Attaché au parti libé-
ral, il plaida plusieurs procès politiques ; entre autres, l'af-
faire des quatre sergents de La Rochelle. Il a laissé un
grand nombre d'ouvrages parmi lesquels nous citerons :
Analyse des Novelles de l'empereur Jiistinien, confért^es avec
l'ancien droit fj-ançais et le Code Napoléon (1805); le Code
Napoléon expliqué par les décisions supréines de la cour de
cassation et du conseil d'Etat (1809); Observations sur le
rétablissement du divorce '1S21); De la Bourse et des spécu-
lations sur les effets publics (1824) ; Traité de la liberté indi-
viduelle (1828); Rapport sur le système cellulaire (1844);
Eléments de notre organisation gouvernementale, aaminis-
trative et judiciaire (1850).
CoFFINIÈRES DE NORDECK (Grégoire Gaspard-Fé-
lix), général français, no à Oastelnaudary en I8il, mort
en 1887. Pendant la guerre dTtalie, il commanda le génie
du 5* corps. Promu général, commandant l'Ecole poly-
technique en 1860, général de division en 1865, il devirii pré-
sident du comité des fortifications. En aofit 1870, il était
commandant supérieur de la place do Metz. Le 26 août,
dans le conseil de guerre réuni par Bazaine pour examiner
la situation, il émit l'avis que l'armée du Khin, an lieu de
chercher à forcer les lignes prussiennes, devait rester sous
Metz. Lors de la capitulation, il insista pour que le sort de
la place fût séparé de celui de l'armée du Khin ; mais,
étant le subordonné du maréchal Bazaine, il crut devoir
céder aux ordres de son chei. Cité comme témoin lors
du procès Bazaine, il invoqua cette subordination pour
se défendre du reproche de n'avoir pas pris l'initiative de
la destruction du matériel et de l'armement. Il a publie en
1871. à Bruxelles, en réponse à ses détracteurs, une bro-
chure intitulée : Capitulation de Metz.
COFFRAGE {fraj') n. m. Dispositif en charpente omplo^-é
pour maintenir les terres d'une tranchée ou d une galerie do
mine, afin d'empêcher les éboulemenls. {On l'exécute au
moyen de planches spéciales et de cadres en châssis.) ii
Pose, dans les fouilles, de coffres en bois pour maintenir
jusqu'à leur prise, des matériaux, comme le béton, par
exemple.
COFFRE (du lat. cophinus, même sens) n. m. Sorte de
caisse à couvercle, dans laquelle on serre des objets de
diverse nature : CoFFar: de bois, de fer. u Se disait autre-
fois, au pluriel, dans le sens de Trésor public, épargne :
Les coffres de l'Etat, il Se dit souvent pour roFFK[-:-FORT,
au prop. et au fig. : L'argent profite mieux 'lans les
coFFRis des habitants que dans ceiur des rois. (Louis XI.)
— Pop. Cavité de la poitrine; constitution au point
de vue de la respiration et d© la digestion : Avoir bon
COFFRE.
— Archéol. Sorte de toile normande, en usage au
xviii* siècle, ayant 2.800 fils à la chaîne, sur 70 portées
de 40 fiis. (Les roffres devaient être faits de pur lin, chaîne
et trame, sans mélange aucun de chanvre.)
— Art milit. V. partie encycl.
— Constr. Partie intérieure d'une cheminée , où la
fumée se rend avant de pénétrer dans le conduit, ii Ma-
chine à coffres, Appareil employé pour la fabrication du
béton.
— Hortic. Rectangle que l'on forme avec des planches
placées de champ, pour poser dessus des châssis ou pan-
neaux. Il On dit aussi caisse.
— Manég. Coffre à avuiite, Nom donné à dos chevaux do
haute taille qui consomment une grande quantité da-
voino. (Un cheval qui a un grand coffre, un beau coffre, est
celui qui a les âancs
développés.)
— Mar. Espace in-
térieur d'un navire en-
tre vaigrages. il Coffre
d'amarrage. Caisson
éianche cylindrique »
amarré fortement sur
des chaînes allant au
fond de l'eau et portant
une boucle d'amarrage
90
graphe marin, il Coffre à vapeur, Partie rapportée à la
tace supérieure d'une chaudière et destinée à contenir
la vapeur.
— P. et chauss. Assemblage de pièces de bois et de
madriers formant une caisse sans fond.
— Techn. Caisse de bois renfermant la bluterie dans
un moulin, ii Sorte de tuyau que l'on emploie dans lo
sondage d'un puits, dans les couches inférieures de sable :
Les coffres sont destinés à résister à la poussée latérale
dessables mouvants, il Corps d'un piano, d'une contrebasse.
Il Partie d'une voiture sur laquelle on place les coussins,
et qui consiste en une espèce de caisse fermée d'un cou-
vercle. Il Partie d'un autel située au-<lessous de la talile, et
dans laquelle on met ordinairement des reliques, n En
terme de potier. Sorte de grande caisse rectangulaire
avec une seule ouverture à la partie supérieure pour lo
passage des pilons opérant la trituration des matières
premières, n Caisse en bois, doulilée en plâtre tenu con-
stamment humide, et dans laquelle on déjiose les poteries
ébaucliées dont la dessiccation menace d'être trop prumpte.
Il Cliâssis en chêne qui, dans l'ancienne presse en bois,
servait à porter le marl)re sur lequel on plaçait la formo
à imprimer, n Chambre d'écluse.
— Véner. Ce qui reste de l'animal quand, après la cu-
rée, on en a enlevé la nappe, les bois et les menus droits.
— Zool. Genre de poissons plectognatiies, sous-ordre
des sclérodermes, famille dos osiraciuniilés. dont le nom
scientifique est ostracion. >i Nom vulgaire de plusieurs
coquilles.
— Loc. div. 7?/re comme un coffr**, Rire à gorge dé-
ployée, en ouvrant démesurément la bouche, une bouche
large comme un coffre ouvert, u Raisonner comme un coffre.
Déraisonner. (Jeu de mots sur résonner et raisonner.) \\ Pi-
quer le coffre, Faire antichambre, parce qu'on trouvait au-
trefois dans les antichambres dos coffres servant de ban-
quettes à ceux qui attendaient le moment d'être reçus.
Ij Mourir sur un coffre. Mourir misérablement, comme
une personne qui, n ayant pas même un Ut. serait réduite
à coucher sur un coffre, ii S'en/endre à une chose comme à
faire un coffre. Ne pas s'y entendre du tout.
— Loç. pRov. : Cette fille est belle au coffre, Elle n'est
pas belle, mais elle a une grosse dot.
— Encycl. Art milit. On donne quelquefois le nom de
coffre à la masse de terre élevée puur couvrir les pièces
d'une batterie de siège, et que l'on qualifie plutôt à-'épau-
leinent. ■
On appelle également « coffres » différentes sortes d'ou-
vrages établis soit dans les fossés d'une j'Iace. sort dans
la contrescarpe même, derrière le mur de revêtement, et
qui sont destinés à mieux assurer le flanquemont de cer-
taines parties de la fortification, dont, par suite de leur
position, il est difficile de liatire directement les abords.
— Coffre à munitions. Nom donné aux cais^.es fixées sur
les caissons et renfermant les munitions, au transport des-
quelles ces voitures sont destinées. Depuis 1827 ces coffres
ont une forme extérieure rectangulaire, avec couvercle
plat ou très légèrement bombé, sur lequel les canonniers
peuvent s'asseoir, ce qui permet de les transporter en même
temps que les pièces qu'ils doivent servir. Les coffres ainsi
disposés sont placés en travers sur les caissons, leurs
grands côtés parallèles aux essieux de ces voitures qui,
depuis lors, en portent deux, plus un troisième sur l'avant-
train. Dans le matériel de 90"-/'°, les deux coffres de l'arrière-
train ont été remplacés par un seul de dimension double et
de forme à peu près carrée. Les coffres actuels sont à tiroir;
ils s'ouvrent, non plus par le relèvement du couvercle,
mais par le rabattement d'un des côtés, lequel forme ainsi
une sorte do table très commode pour la distribution et la
manipulation des munitions. On amène sur cette labie, par
un mouvement de tiroir, les différents joor/e-c/tarf^es et por/e-
obus, sortes de caisses à claire-voie contenant: les uns,
cinq gargousses. les autres, cinq projectiles; puis on les
repousse à leur place après les avoir vidés. Dans le nou-
veau matériel des canons à tir rapide, les projectiles,
réunis aux charges, sont placés dans des sortes de pa-
niers qu'on peut enlever successivement et déposer à
terre, à côté même de la pièce, pour y puiser directement
les munitions.
Les coffres contiennent, outre les projectiles, différents
accessoires, tels qu'étoupilles, hausses de rechange et
autres objets nécessaires au service des pièces.
Les coffres servent encore à transporter, sur leurs cou-
vercles, non seulement les servants assis, mais différents
objets et notamment les havresacs des canonniers, arri-
més aux poignées et dossiers dont ils sont munis.
Les munitions d'infanterie sont également transportées
dans des coffres de même forme extérieure que ceux de
l'artillerie, dont ils se distinguent, soit par la couleur,
soit par des indications spéciales et par certains détails
recounaissables même dans l'obscurité, pour éviter les
Coffres d'amarrage :
Circulaire; 2. Reclanfïulaire.
pour les chaînes dos vaisseaux, ii Coffres à air, Caissons
étanches d'une embarcation do sauvetage, il Coffres à
pavillons, Caisson en bois servant à ramasser le tolé-
Coffre (l'avaut-train (modèle 1880-1890).
erreurs. Les cartouches y sont arrimées par paquets^
réunis eux-mêmes en trousses pour en faciliter la distri-
bution. Ces coffres sont transportés, soit sur des caissons
du modèle de l'artillerie, soit sur des caissons légers d'in-
fanterie, dont chacun n'a qu'un seul coffre, soit sur des
voitures de compagnie, qui en comportent deux.
— Coffres à outils. Certaines voitures do l'artillerie, telle
que la forge et le chariot do batterie, ont. sur leur avant-
train, un coffre extérieurement tout semblable aux coffres
ù, munitions, mais destiné simplement ù. transporter des
outils, des fors à cheval, etc.
— Archéol. Lo coffre est lo meuble par excellence du
moyen âge : c'est le premier meuble que l'épousée apporte
Coffre (lit île ■• Siuntp-Colonibe >
(époque luérovtugienne).
«jffre de voyage {xviiio s.).
; 1. Cyruu ; 2. Fortifli?,
91
cht>z ollo ; dtSnvô de l'archo antique, il sert do siège ol d'ar-
inoiro. Suivant les èpo(iuos, ses dimensions varient, mais
surtout ïies orne-
ments s(!ul|it(5s. Do
l'orme (juadranf^u -
lairo burlon^ue,
monté surdes pieds,
il a SOS ais renlorcôs
de peiituros.d'eiicoi-
^'uuros, do pa t to s
laites ordinairement
de fer. Sou couvercle,
toujours plat, à cliarniôros, se forme avec une serrure ou
un cadenas. Souvent, habillé complôtoment de cuir, cou-
vert do rosaces eu cuivre reperce ou en étain fondu, ou
de clous san s
nombre disposés
on dessins régu-
liers, il devient,
dés le xiii" siècle,
un véritable ob-
jet d'art. On di-
visait les coffres
en deux grandes
catégories : ceux
d'ameublement,
qui servaient même d'autels, et ceux dits de bahut, desti-
nés à babuter ou transporter les objets, et qui avaient
leur couvercle bombé. (V. bahdt.) L'importance des coffres
diminue vers le milieu du xvr siècle par l'usage plus fré-
quent des cabinets
et armoires et des
buffets, puis, au
XVII*, des commo-
des, etc.
— Zool. Les cof-
fres sont de taille
petite ou moyenne,
atteig nan t rare-
ment 50 centimè-
tres de long. Loup
corps polygonal, à
arêtes vives, sui-
vant la forme de la
cuirasse inflexible
et formée de pla- Coffrt
(lues polyédriques
de nature osseuse, ne laisse que les nageoires et la queue
mobiles. Les trente-cin(| espèces connues, de couleurs
peu variées et peu brillantes, habitent les mers tropi-
cales. Une des [dus connues est le coffre à quatre cornes
{ostracion quadricomis), de l'océan Indien. Deux espèces
apparaissent , mais très
rarement, dans la Médi-
terranée : ostracîon 7iasus,
aussi dans l'Atlantique sud,
et Yostracion frii/onus.
COFFRE-FORT {for') n.
m. Sorte d'arnioire solide et
solidement fermée, le plus
souvent métalli({ue , dans
laquelle on enferme l'ar-
gent, les bijoux et divers
objets de prix, ii PI. Des
COFFRES-FORTS.
— Parext. Biens, fortune,
richesses : Le coffre-fort
est tout-puissant en civilisa-
tion. (Fourier.)
— ram. Gentilhomme du
coffre-fort ou même simple-
ment Coffre- fort, Homme
extrêmement riche et épris
do ses ricliesses. il Son cœur
est un coffre-fort. Se dit
d'une personne cu^iide, ot qui n'a d'autre sentiment que
l'amour des rii.-hessos.
— Encycl. Les coffres-forts modernes sont construits
avec enveloppe extérieure en fer ou acier séparée d'une
seconde enveloppe intérieure par un espace rempli de
substances ignifuges. De plus, dos serrures spéciales à
combinaisons, serrures dites de sûreté et à secret, s'oppo-
sent à ce que ion ouvre lo meuble si l'on no connaît pas
la combinaison employée. La porte est
construite d'après le même principe,
c'est-à-dire à double enveloppe.
COFFRER (ko-fré — rad. co^re) v. a.
Fam. Kmprisoniior : Coffrer un ivrogne.
Coffré, ée part. pass. Mar. \avii-e bien
co/fr/i, Navire qui a la muraille des gail-
lards élevée et bien fermée.
COFFRET UcO'frè — dimin. do coffre.
— Le t no se lie pas ; au plur., l's se lie ;
dites : des Ico-frê-zornés) n. m. Petit coffre,
polit meuble fermé à clef, et, le plus
souvent, destiné à serrer des bijoux ou
d"autr(!s objets pré<:ieux : Coffket d'or,
d'ivoire, d'aoer, de bois de n/se.
— E.NCYci,. Arrhéol. L'antiquité no con-
nut pas moins ipie nous la recherche dans
cotte sorte de meut)les; elle avait lapi/ns,
boîto rouile ou carrée on bois précieux, en
ivoire, en bronzo. on or ou argent, destinée
à serrer les parures ot bijoux. Au moyen
ùgo, ces meubles, à. cause dos déplace-
ments fréquents des soigneurs, prirent
une grande importance, l^os églises en
avaient, où elles renfermaient les vases sacrés ot les reli-
ques. Ces dosCinatioiis diverses étaient lo prétexte à nno
ornomontation variée; on y gravait des scènes profanes
ou des scènes religieuses; on ômaillait les ferrures, on
frappait arlistoment lo cuir. Los arrisios do la Renaissance
ont laissé Ao^roffri-ts ijui sotit des merveilles do ciselure. On
cite lo coffret du musée lio Naples, dont les plaques do
cristal sont ehargées do di'ssins gravés d'après Poly dore de
(Jaravago. Cotto trailition d'élégance se retrouve encore au
xvir siècle, comme le prouve lo coffret offert par Mazarin
ù Anned'Autrichiî {aiij.aii musée du Louvre;. Il nsl (^ouvert
de délicui-s rinceaux d'or. Dans les derniers siècles, on im
fabrique plus guère que des coffrots à bijoux, qui sont des
pièces d'orlèvrerii'. De nos jours, loscoffrota ne sont plua.
Coffre -fort.
Coffret funéraire
égyptien.
on général, que dos produits do tabletterie et, tout & fait
oxce[)iionneilement, d'orfèvrerie.
— Coffrets funéraires. On trouve près des sarcophages
égyptiens de la région tliébaine des coffrets en forme de
pylônes, auxquels Tes archéologues ont donné le nom de
coffrets funéraires, et qui contien-
nent dos Hgurines qui, probable-
ment, sont la représentation d'es-
claves qu'on enterrait autrefois
avec le maii.ro et qui devaient le
servir dans lo monde infernal.
~ Art milit. Coffret d'affût. L'an-
cien matériel de campagne Gri-
beauval comportait un petit coffret
porté entre les flasques de l'affût et
contenant quelques cartouches à
boulet ; de 9 â 18,suivant les calibres.
On a également placé des coffrets
d'art'ùt sur l'essieudes canons de 4,
modèle 1858; disposés do chaque
côté dos flasques, ils contenaient chacun deux coups à
mitraille. Les canons prussiens avaient des coffrets sem-
blaldesiiui, do plus, étaient disposés de manière à pouvoir
porter chacun un servant. On a imité ce dispositif dans les
canons français de 5 et de 7. Ces mêmes pièces do 5 et 7
purtaient un coffret dit de flèche, parce qu il était ménagé
dans la flèche même de 1 affût métallique. Les affûts de
80 "'/'» ot de go"/'» on ont également un, qui sert à trans-
porter divers accessoires.
~ Coffret de (fiberne. V. giberne.
COFFRETERIE [ri) n. f. Métier, commerce du coffretier :
Faire furiune dans la coffreterie.
COFFRETIER {ti-é. — L'r ne se lie pas ; au plur. \'s se lie)
n. m. Autrefois, Fabricant ou marchand de coffrets, lable-
tier. Il Coffretier-emballeur, Ouvrier qui
faisait des caisses et qui emballait
pour le commerce. (On dit aujour-
d'hui LAYETiiR.)!! Coffretier-malletier,
'litre que portaient autrefois les fabri-
cants de coffres, malles et armoires.
(On les appelait aussi bahutiers.)
— Encycl. Les ouvriers de la cor-
poration des coffretiers faisaient les
coffres et bahuts de bois, et aussi
toutes les malles, valises, en vanne-
rie. Ils fabriquaient aussi les étuis
pour armes à fou, et autres articles
de voyage, pourvu qu'ils fussent faits
do bois et d osier ; et ils tenaient aussi les courroies com-
plétant ces objets.
COFICHE n. f. Nom vulgaire, sur le littoral, de roreille
do mer ou abliotide. il On écrit aussi coffiche.
COFIDÉJUSSEUR (du préf. co, ot de fidèjusseur) n. m.
Dr. rom. Nom donné à chacun dcceux qui ont cautionné un
mémo débiteur pour une même dette, dans la forme de la
tidéjnssion.
— Enctcl. Au cas de pluralité de fidéjusseurs. chacun
était obligé pour le tout envers le créancier. Celui-ci
pouvait faire choix de l'un d'eux et le poursuivre pour lo
tout, sauf les tempéraments résultant de la loi Cicorcia
et de la création du bénéfice de division. Le cofîdèjusseur
qui avait pa^'é pouvait recourir non seulement contre lo
débiteur principal, mais aussi contre les cofidcjussours, s'il
prouvait qu'il y avait entre eux un lion do société. Lo
cofldéjusseur pouvait aussi exiger du créancier la cession
d'actions pour recourir contre les autres cofidéjusscurs
dans la mesure de ce (jue chacun devait définitivement
supporter. V. cautionnkmfnt, kidfjlssion.
COFONDATEUR, TRICE (du préf. co, ot do fondateur)
a. Celui, celle qui fonde avec d'autres personnes.
COGALNICEANO (Michel ), historien, professeur et
homme d'Eiat roumain, né à Jassy en 1817. mort à Paris
on 1891. En IS43, il fonda lo journal le J*ro(jrês- En 1848,
il était à la têto du soulèvement contre Michel Stourdza.
En 185G, il fonda YEtoile du Danube. Elu député au
divan ad hoc en 1857, il fut un dos propagateurs los plus
zélés de l'union dos Principautés roumaines. L'union ac-
complie, il fut chargé par Cou7a do la formation du
ministère (18'.9V ISn isfio. il c-êa l'université do Jassy.
A l'arrivée du prince Charles do Ilohenzotlorn au trôno
des Principautés, Cogalniceano fut ministre de l'intérieur
Armes de la cor-
poration des coffre-
tiers.
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CoPFRETS : 1. Mf^rovlnRlon ; 2. Do sftlnt Loiifg (1260 (Louvre]) ; 3, A bijoux
(Kpnn[»aaiic«) ; 4. A bijoux (Liiui» X.VI).
do 1«68 à 1870, puis ministre dos affaires étrangères
(1870-1878) Kn 1880, il fut envoyé comme ministre plénipo-
tentiaire à Paris. Cogalniceano émancipa los Bohémiens,
los paysans, les Arméniens, promulgua des lois commu-
nales, civiles ot criminelles, ot modifia renseignomont de
fond en comble. On ado lui : //istotre de la Vnlachie et de
fa .ï/o/f/ni'f(!(lîerlin, 1837); LesopisvUle Moldnrei si a Vnla-
chiei n Chroniques de ta Moldavie ol do la Valachio • (I87Ï) ;
Docuuwntt istnrice ; une /'esquisse sur les tziganes; etc.
COOENT ijan), ENTE (du lat. cnqcre, forcer) adj. En
T. do pliilos!. yni contraint : yécc-isité cooi ntb.
COOER (labbé Krançois-Mario), recteur do l'univorsiié
do Purib« où il était uà on 1723. mort en 1780. U a publié
COFFRE-FORT — COGNAC
des poésies latines et des oraisons funèbres; mais il doit
sa célébrité aux sarcasmes dont l'accabla Voliaire, à
propos d'un ICxamen du « /iélisaire <• de iMarmoutol (17G7),
où il attaquait les philosophes.
COGÉRANCE {ranss — rad. cogérant] n. f. Gérance exer-
cée on coniniun avec une ou plusieurs personnes.
COGÉRANT (ïvm), ANTE (du préf. CO, et de gérant) n.
Persoune chargée d'une cogérance.
COGGE {kog'-f) n. f. Navire do forme haute, courte et
ronde, qui était en usage au moyen âge.
COGGESHALL, ville d'Angleterre (comté d'Essox), sur
lo Ulackwaier; 2.700 hab. Fabrication de lainages et de
soieries. Kcsies d'une ville d'origine romaine. Abbaye do
cisterciens, fondée par le roi Etienne.
GOGGIOLA, comm. d'Italie (Piémont [prov. de Novare]).
sur un torrent tributaire do la Sesia; 3.200 hab.
COGHETTI (,Francesco), peintre italien, né à Bergamo
en 1804, mort en 1875. Il imita spécialement Raphaël On
cite de lui la Présentation et l'Assomption, à Bergame ; les
fresques du palais Torlonia, de Castel Gandolfo et de la
cathédrale de Savono.
COGITABILITÉ (ji — du lat. cogitare, penser) n. f. En
T. de philos.. Faculté de réfléchir, de penser.
COGITATIF, rVE (ji — du lat. cogitare, supin cogita-
tum, penser) adj. En T. de philos.. Qui a rapport à la
pensée, à la l'acuité de penser.
COGITATION [ji, si-on — rad. cogitatif) n. f. Pensée»
action de réfléchir.
COGITER v. n. Penser, réfléchir. (Vieux.)
Cogito, ergo sum [Je pense, donc je suis), axiomo
philosophique de Descartes. Lorsque ce philosophe, rom-
pant avec les doctrines du passé, eut, dans son esprit,
fait table rase de tous les principes qu'on lui avait ensei-
gnés, atin de reconstruire la doctrine sur l'évidence et
la raison, il reconnut, comme première vérité, la réalité
de son existence, à ce signe, qu'il pensait; penser, c'est
être : Cogito, ergo sum, et ce fut le point de départ do
son système philosophique. Cet axiome est généralement
cité sous sa forme française, quelquefois par plaisanterie.
En ce dernier cas, on remplace « Je pense » par le verbo
qu'impli(|uent les circonstances.
GOGLÈS (le) \pagus Coglesius], ancien petit pays do
Bretagne, compris aujourd'hui dans le département dïlle-
et-Vilaine, arrond. de Fougères, et dont on retrouve encore
le nom dans quelques communes de cet arrondissement.
COGLES, comm. d'Ille-et-Villaine, arrond. et à 19 kilom.
de Fougères: 1.058 hab. Carnées de granit; commère©
de beurre et d'œufs, fromageries.
COGMORIA n. f. Sorte de mousseline très fine, origi-
naire de rinde.
Cognac, ch.-I. d'arrond. de la Charente, à 37 kilom.
d'Angoulème, sur la Charente; 20.228 hab. {Cognaçais,
aises.) Ch. de f. Etat. Bibliothèque
communale, musée, tribunaux civils
et de commerce. Parc pittoresque.
Grand commerce d'eaux-dc-vie, de
plâtre; tonnellerie. L'église prin-
cipale est du xii" siècle. De ses for-
titications il ne reste quuno porte,
flanipiée de deux tours. Patrie de
François l*'. — L arrondissement
a 4 cant., 62 comm. et 66.038 hab.;
le canton, IG comm. et 32.287 hab.
— Histoire. Au x' siècle, Cognac
(lat. Compniacum) était déjà impor-
tant. Richard Cœur do Lion se rendit
maître de lAngoumois, mais Cognac
revint à Hugues de Lusignan , comte de la Marche, qui
avait épousé la veuve de Jean Sans-Terre. Cognac eut»
en 1352, une charte communal© confirmée par le roi Jean.
Après avoir souffert pendant la guerre de Cent ans,
elle fut prospère sous Louise de Savoie, duchesse d'An-
goulème, et sous François !•', qui y séjournèrent avec
une cour où brillèrent les poètes Oc'taviou et Mathieu do
Saint-Golais. C'est à Cognac que François I" convuipia,
en 1526, une assemblée do notables pour prendre leur avis
sur la suite qu'il importait do donner au traité do Madrid,
et qu'il signa un irai té d'ail ianco avec lo pape Clé-
ment VII, François Sforza. duc do Milan, et les vénitiens.
Pendant les guerres do religion, elle fut occupé© par
Condé et los protestants, et devint, après lo traité d©
Saint-Germain-en-Laye, uno dos quatre places do sûreté.
En 1651, elle soutint un siège mémorable contre le grand
Condé, devenu chef de la Fronde. A la révocation do ledit
de Nantes, le commerce do Cognac, tout entier aux mains
des protestants, s'arrêta; et la lutte religieuse continua
jusqu'à ledit de 1787. qui rétablissait les protestants dans
leurs droits. Dos conciles provinciaux se réunirent iV
Cognac, en 1238, 1260 et 1262, pour réformer la disciptiuo
occlésiasti(|UO.
Cognac, comm. do la Ilauto-VioDtie.arr. otà 17 kilom.
de Kochechouart, près de la Vienne ; 1.897 hab.
COGNAC {gnak' \gn mil.]) n. m. Eau-de-vio très estimée,
que Ion fabrique ù Cognac (Charente) ou dans les environs.
Il Nom donné, par abus, à des oaux-de-vio fabriquées soit
avec des vins autres que les vins dos Cliareutes, soit avec
des alcools d'industrie.
— Encvcl. Les meilleurs coQnars proviennent do 1%
distillation des vins de la (irande Champagne, qui s'étend
sur la rive gaucho de la Charente, près do Cognac. La
Petite Ctiampntjtie. c'est-ù-diro les territoires de Cli.'lieau-
neuf.de Barhezieux,do Jonzac, d'Archiac donnent des pro-
duits un pou inférieurs, mais oncoro excellents. Sur la rivo
droite se trouvent, au N.-O. do Cognac, dans un rayon très-
restreint, los fines horderies ; puis, tout alentour, on rérolio
ce qu'on appelle dos fins bois, parce que les vîlmios ont
été plantées sur îles défrichements. Autour do cette xono,
A Angouléme. à Suintes, on ados vins (jui prodiiiMMU des-
deuxièmes bots ou bons tiois. oaux-de-vio un peu iiiférioures.
Plus loin, vers l O., se trouvent les bocages.
Vers la lin de sopleinbre, les raisins sont foulés et pres-
sés ; le jus est recueilli dans dos tonneaux, ot, lorsoue 1a
fermentation est ju^éo sutllsante, on couiiuenco la distil-
lation, qui osl intermittente ou do premier jet. Voici com-
Armcs <le Cognac.
COGNASSE
COGNOSCO
ment on opère dans le premier cas. Le vin est vidé dans
un bassin en pierre appelé timhre, refoulé dans une urne
nommée chauffe-vin. Par un tuyau placé â la base de cette
urne, le vin descend dans la chaudière, sous laquelle on
allume le feu. Les vapeurs passent dans un serpentin où
elles se refroidissent : ce liquide est le brouiltis. On cesse
cette première chautfe quand le liquide ne donne plus
que 0<*à l'alcoomètre. Le vin qui restait dans la chaudière
est rejeté au dehors ; ce n'est plus que de la vinasse. Une
Carte viuicole du paya de Cognac.
seconde fois, la chaudière est remplie, et l'on fait la
deuxième chautfe, comme on a fait la lîremière. Après trois
chauffes. on a recueilli assez de brouillis pour en remplir
la chaudière. Alors, commence la bonne chauffe, qui exige
beaucoup de soins. La première eau-de-vie recueillie, ap-
pelée eau-de-vie de tèle, est mise à part; elle contient
des aldéhydes capables de causer une ivresse foudroyante.
Ensuite passe leau-de-vie de cœur, que l'ou reçoit dans
des fûts neufs en bois de chêne, remplis au préalable d'eau
alcoolisée. Quand l'alcoomètre marque 50°, l'eau-de-vie de
queue, comme on dit, est recueillie avec l'eau-de-yie de
tête, et ce mélange, appelé repasse, est de nouveau distillé
avec du vin. Cette méthode de procéder est meilleure,
disent les distillateurs, «î»ie celle qui permetd'obtenir, avec
des alambics perfectionnés, des eaux-de-vie du premier
jet, et d'économiser ainsi et le temps et le combustible.
Les fûts remplis sont marqués d'un signe indiquant
l'année et la provenance, et laissés dans des chais où,
avec le temps, reau-de-vie prend le goût du bois, acquiert
UD parfum et i'arome qui font sa renommée. Les cognacs
sont expédiés dans des tonneaux de 12 à 600 litres, dans
des foudres ronds ou ovales de lOO à 3.000 litres, ou dans
des caisses le plus souvent de 12 bouteilles, de 70 centi-
litres chacune.
Le commerce du cognac véritable suscita la contre-
façon, ei l'on distilla, un peu partout, des vins de médiocre
qualité dont l'alcool, aro- _
matisé avec des cognacs i V^.^_^
d'origine, fut qualifié de .-r^v'jo'^^l
cognac, comme s'il prove-
nait des Charentes.
Les vignobles des Cha-
rentes ont eu à souffrir du
phylloxéra, mais ils ont été -^-.^-^m»»». -,, j^.^^—^y-
entièrement reconstitués. ^f^Ê^9alil^-'émjUKSBSiK?~r-\
COGNASSE (vn mil.) n. f.
Coing sauvage, provenant
du cognassier non greffé.
Il On écrit aussi coignasse.
COGNASSIER ( f/nn-Sî-r
[gn mil.] — rad. coing) n.
m. Genre de rosacées, série
des pyrées, qui produit le
coing : Le coG^iAsmv.R donne Cognassier.
des fruits à saveur âpre
et astringente. (Gouas.) n On écrit aussi^ cotgnassier.
— Enctcl. Ce genre, dunt le nom scientifique est cydo-
nia, renferme un petit nombre d'espèces qui sont des ar-
brisseaux des régions moyennes de l'Europe orientale et
centrale, de l'Asie, et dont
l'espèce la plus connue est le
cognassier commun (cydonia
vuTgarts) -'u sud de l'Europe,
cultivé dans les jardins â cause
do SOS fruits. Les fleurs sont
tantôt grandes ei solitaires,
tantôt petites et groupées en
corymbe;le fruit est une mélo-
nide ( pumme i à cinq loges,
renfermant chacune un assez
grand nombre de graines re-
couvertes d une puipo mucï-
laginouse employée, en méde-
cine, comme adoucissant et,
dans l'industrie, comme ag-
glutinatif.
Le cognassier commun, ar-
brisseau tortueux, haut do
4 à 5 mètres, à grandes et
belles fleurs d'un blanc rosé,
croit Sjiontanément en Asie
Mineure, d'où il s'est répandu
et naturalisé en Kuropc. Plu-
sieurs auteurs le regardent
comme originaif^ do l'îlo de
Crète, notamment des environs de la ville de Cj/^don, d'où
viendraient le nom scientifique du genre cydonia, et, par
corruption, les mots coing, coignnxsier, cogmer, etc.
On distingue deux variétés principales : l'une, lo co-
gnasuier mâle, à fruit rond {coing-pomme); l'autre, lo co-
gnassier ffmelli à fruit allongé {cotng-poirc). I^e cognassier
peut croître dans presque toute l'Europe, sauf dans les
Cognasaier du Japon,
régions trop froides. Il préfère un terrain léger et frais
et une exposition chaude. On le propage de graines, de
rejetons, de boutures et de marcottes.
Le cognassier de Portugal so distingue à première vue
du précédent par ses feuilles et ses fleurs, beaucoup plus
grandes; ses fruits, beaucoup plus gros, bien moins co-
tonneux, plus parfumés, plus tendres, moins graveleux,
ne tombent jamais naturellement (il faut casser leur pé-
doncule pour les cueillir). Cette variété est encore plus
facile à multiplier que le cognassier commun ; elle a donc
sur celui-ci toutes sortes d'avantages, et c'est, par consé-
quent, la seule que l'on devrait cultiver.
Le bois du cognassier est jaunâtre et assez dur; mais
il est rare d'en trouver des échantillons assez volumineux
et assez réguliers pour pouvoir les employer avantageu-
sement aux usages industriels. La principale utilité de cet
arbre réside dans son fruit. V. coing.
Le cognassier de la Chine {cydonia Smensis), et celui du
Japon {c>/do7iia Japonica), dont on a fait le genre cha-no-
7nales, sont deux charmants arbrisseaux à fleurs rouges,
cultivés dans les jardins d'agrément.
COGNAT {kogh-na — lat. coqnatus; du préf. co, et du
lat. natus, néj n. m. Dr. rom. Celui qui est uni à d'autres
par des liens do parenté naturelle, et, particulièrement,
celui qui est parent par les femmes : l^s agnats et les
COGNATS.
— Anton. Agnat.
— EncYCL. "V. AGNAT.
COGNATION [kogh, si-on — rad. cognât) n. f. Dr. rom.
Lien de parenté entre tous les descendants d'une même
souche; parenté des cognats.
— Encycl. La cognatton était la parenté naturelle, par
opposition à Vagnatiun, parenté purement civile. Les co-
gnais étaient les parents par lo sang, sans distinction de
ligne ni considération de puissance; on comprenait parmi
eux non seulement tous les agnats, mais aussi tous les
parents par le sang qui n'étaient pas agnats, c'est-à-dire
les descendants par les mâles ayant fait l'objet d'une ca-
pitis diminutio, et les descendants par les femmes. Les
seuls effets civils de la cognation étaient, à l'origine, des
empêchements au mariage. Le droit prétorien commença
à faire produire des effets importants à la cognation, en
matière de succession, en donnant la honorum possessio
unde liberi aux enfants émancipés ou donnés en adoption,
et aux mêmes personnes la bonorum possessio contra ta-
bulas, si elles n avaient pas été instituées ou exhérédées;
puis il déféra aux cognats, par la bonorum possessw unde
cognait, la succession des personnes décédées sans laisser
d'agnats. C'est aussi le lien de cognation qui a été pris
en considération par les deux sénatus-consultes Tertul-
hen et Orphiiien, établissant un droit de succession réci-
proque entre la mère et l'enfant. Sous Justinien, Tagna-
tion disparut, et le système nouveau de succession, créé
par les Novelles, fut'basé sur la cognation.
COGNATIQUE [kogh — rad. cognât) adj. il Dr. Succession
cognatique. Succession dévolue aux cognats.
— Anton. Agnatique.
COGNE {gn mil. — rad. cogner) n. m. Arg. Gendarme,
policier, il On dit aussi cognard.
COGNÉE {gné [gn mil.] — du lat. pop. cuniata, hache en
forme de coin, de cuneus, coin) n. f. Sorte de hache à fer
étroit, à long manche, qui sert
à abattre les arbres : Cognék de
bûcheron.
— Loc. PBOV. : Jeter le manche
après la cognée, Se rebuter, aban-
donner totalement une entre-
]irise, par dégoût ou par décou-
ragement, li Aller au bois sans cognée, Entreprendre qnel-
<[\io i liose sans avoir ce qui est nécessaire au succès.
I Mettre la cognée à l'arbre, à la racine de l'arbre, Entre-
prendre vigoureusement une affaire, et, particulièrement,
la destruction de quelque chose.
COGNE-FÉTU {gn mil.) n. m. Fam. Homme qui se donne
beaucoup de peine pour ne rien faire, comme celui qui
se fatiguerait à frapper de grands coups pour rompre des
fétus. {Peu usité.) n PL Z>es cognk-fêtd ou cogne-fétus.
— A signifié autrefois Cardeur de laine.
COGNER (//n mil. — du lat. cuneare, fendre en frappant
sur un coin) v. a. Enfoncer en frappant dessus : Cogner
1/» clou, une cheville, il Fig. et fam. : Cogner une idée dans
la tète de quelqu'un.
— Loc. fam. rogner un /"^/u. Mettre ses soins à des choses
inutiles. (Peu usité.)
— Pop. Battre : Cogner ses enfants.
— Heurter par accident : Cogner un passant.
— v. n. Frapper, heurter : Cogner à une porte, w Pop.
Donner des coups, battre : Bas les pattes, ou je cognk!
Se cogner, v. pr. Se heurter : Se cogner contre un «irAre.
II Heurter contre un obstacle quelque partie de son corps :
Se cogner le pied contre une pierre. — Fig. et fim. Se
cogner la tête contre le mur. Entreprendre une chose
impossible, se heurter à dos difficultés insurmontables.
Il On dit aussi dans le sens de Etre au désespoir, En être
réduit à se tuer de désespoir : s'en cogner la tête contre
les murs.
— Mar. anc. Se cogner en mer. Prendre le large.
— Pop. Se battre ; Ils se sont rudement cognés.
COGNET {gnè [gn mil.]) n. m. Rôle de tabac disposé
en cône.
COGNEUX ou COIGNEUX {gneîi. {gn mil.]) n. m. Sorte de
batte, en bois ou en métal, munie d'une tête, avec laquelle
lo fondeur frap].e, cogne le sable à moule, principalement
dans les angles.
COGNIARD (Charles-Théodore et Jean-Hippolyto), au-
tours dramatiques, nés et morts à Paris (1806-1872, pour
le premier; 1807-1882. pour le second). Les deux frères dé-
butèrent en 1831 par une pièce qui eut un vif succès : la
Cocarde tricolore, et, depuis lors, ils écrivirent ensemble,
et parfois avec la collahoration de Desnoyers, Paul de
Kock, Dumanoir, Clairville, etc., près de deux cents piè-
ces, drames, comédies, vaudevilles, farces, opérettes. Kn
18i0, ils prirent ensemble la direction delà Porte-Saint-
Martin, que Théodore conserva seul quelque temps après
(184S}, pendant qu'Hippolyte devenait directeur du Vau-
deville, puis dos Variétés (1854-1869). Parmi leurs pièces,
nous nous bornerons à citer: le Pays latin (1832); U
92
Royaume des femmes (1SZ2) ; tes Chauffeurs {iS3ô); Bobèche
et Galimafré (1837); Bruno le fileur (1837); la Fi'le de
i air {IS31)', Bothomago {l&AO); la Biche au bois (ISib); la
Chatte b latic lie {lSb2); les Bibelots du diable [iSbS) ; le Pied
de mouton (1860); etc.
COGNIET (Léon), peintre français, membre de l'Insti-
tut, né et mort à Paris (1794-1880). Elevé de Guérin,
il obtint le prix de Rome en 1817. La première œuvre do
Cogniet qui ait été remarquée est : Marius sur les ruines
de Carthaqe. Il obtint un égal succès avec le Massacre
des innocents. Il peignit
ensuite saint Etienne
portant des secours à
une pauvre fa mille,
pour l'église Saint-
N icoIas-des-C h a m p s ,
pendant qu'il exécutait
pour le musée de Ver-
sailles la Garde natio-
nale partant pour l'ar-
mée en 1792. Le Tintorei
peignant sa fille morte.
l'œuvre la plus popu-
laire de Cogniet, date
de i845.Un des plafonds
du Louvre, Bonaparte
dirigeant les travaux
des savants en Egypte,
est d'une venue moins
heureuse, et ne se dé-
fend pas assez de la
froideur officielle. Pro-
fesseur de dessin au
Cogniet, d'après Bonnat.
collège Louis-le-Grand, Léon Cogniet entra plus tard, au
même titre, à l'Ecole polytechnique, où il est resté fort
longtemps. Son érudition peu commune, sa longue expé-
rience lui firent remplir avec éclat ces fonctions de pro-
fesseur. Ses conseils étaient non moins eotités à l'Ecole
des beaux-arts. On a de Cogniet d'excellents portraits :
ceux de Louis Phili/>pe dans sa jeuties.fe ; le Maréchal
Maison ; Monsieur de Crillon ; etc. Léon Bonnat, son élève,
a fait de lui un vigoureux portrait qui est au musée du
Luxemitourg, et Chapu a sculpté le médaillon de Cogniet
sur son tombeau au Père-Lachaise.
CoGNXN, comm. de la Savoie, arrond. et à 2 kilom. de
Chambéry, sur l'Hière, affluent de la Leysse, au pied du
mont de l'Epine ; 1.209 hab. Minoteries, ateliers de con-
structions mécaniques, fonderies de cuivre, fabriques de
ciment.
COGNITIF, IVE [kogh — du lat. cognitvs, connu) adj. En
T. de philos.. Qui est relatif à la connaissance, il yui est
capable de connaître : Faculté cognitive.
COGNITIO {kogh, si-n) n. f. Dr. rom. Mot latin dési-
gnant tout examen de faits auquel se l'vrait un magistrat
dans les affaires qui lui étaient soumises. (On disait alors
que le magistrat statuait rognita causa.)
— Enctcl. Dans cet ordre d'idées, une restitutio in inte-
grum n'était jamais prononcée qu'après une cognitio rausaf.
Spécialement, on a donné le nom de cognitio extra ordinem
ou extraordinaria au troisième système de procédure qui
a été usité chez les Romains. Il était arrivé parfois, sous
le système formulaire, que le magistrat statuât lui-même,
au lieu de désigner un juge : il en était ainsi, par exemple,
dans des cas où le droit civil et le droit prétorien étaient
muets, comme en matière de fidéîcommis. D'autre part,
quand un procès était porté devant l'empereur, il n'y avait
pas lieu à nomination d'un juge, et le fonctionnaire délégué
jugeait définitivement. Ce qui était l'exception devint la
règle, et le svstème de la cognitio e.rtraoraiyiaria fut con-
sacré par une constitution de Dioclétien (an 294).
COGNITION (A-nç/i, si-on — lat. cognitio; do cognoscere,
supin coiinitum, connaître) n. f. En T. de philos., Acte
intellectuel par lequel on acquiert une connaissance, il
Connaissance.
COGNITOR(A-oj7/i) n.m. Dr. rom. Mot latin désignant une
personne que le dominas litîs se substituait pour soutenir
un procès.
— Encycl. Sous le système des actions de la loi, on ne
pouvait pas plaider par l'intermédiaire d'un représentant.
On l'admit sous le système formulaire, dans quelques cas
d'abord, puis dune façon générale. Le mandataire ad litem
était tantôt un cognitor, tantôt un procurator. La constitu-
tion d'uD cognitor exigeait l'emploi de formules solennelles
et la présence m Jure du plaideur qui se faisait représenter,
ainsi que de son adversaire. Pour être cognitor, il fallait
être capable de plaider pour son propre compte. Le cognitor
s'identifiait complètement avec le dominut litis; à tel point
que la chose jugée vis-à-vis du cognitor l'était vis-à-vis do
celui qu'il représentait.
COGNOIR {gno-ar' [gn mil.]) n. m. En T. de tvpogr..
Morceau de bois dur taillé en biseau ou sifflet, aont on
so sert pour serrer et desserrer les formes, ti On dit
plus ordinairement décognoir. (Cet outil so fait aussi
eu fer.)
COGNOMENf/co(7A.7»îèn'— mot lat.; de CKTïî. avec, et ïiomen,
nom) n. m. Surnom qui distinguait soit un individu à la suite
de quelque action d'éclat ou en conséquence de quelque
particularité, comme Africa-'us. Xumidicus, Coi^nnus, etc. ;
soit les différentes branches d'une gens, comme Ctcero,
Scipio, tandis que lo nomen désignait la gens entière, et le
prs'nomen l'individu. Les surnoms se multiplièrent sous
l'Empire, au point que le nom complet de tel consul
du u* siècle ne comprenait pas moins de trente-huit
mots.
COGNOMISME {kogh, ?nissm' — du lat. cognomen, sur-
nom) n. m. Habitude, action ou manière de donner des
surnoms.
COGNOSGIBILITÉ n. f. Qualité de co qui est cognos-
cible.
COGNOSCIBLE {kogh-nos-sibV — du lat- cognoscere, con-
naître) adj. En T. do philos., Qui est accessible à l'intelli-
genco humaine.
COGNOSCO [Icogh-no-sko) n. m. Sorte do mastic dont on
se sert pour remplir les gélivuros des arbres, afin d'em-
pôchor riiumidité de pénétrer au cœur et de le pourrir
Il On écrit encore cogdhnosco.
93
COGOLETO, comra. d'Italie (Lif»urie [prov. do Gônosl),
sur lo gulio do Gôiius ; 3.500 hab. Pôciio ; t'onderio. Copuleto
prétend être 1l> liou do naissaiico do Cliristoplio Colorai).
GOGOLIN, comm. du Var. arrond. ot à 32 kilom. do Dra-
jîuigtiaii; 2.051 hal). CU. do f. dllyùros à Saint-Haiihaël.
Basaltes, laves. Faljrîtiuos do bouchons. Aux environs,
sulfure do zinc ot do for, amiuoi on a donné le nom de cotjo-
linite. Restes d'un ancien château.
COGOLINITE (do Cofjûlin, n. do lieu) n. f. Sulfure na-
turel do zinc et do fer.
COGOLLO, comm. d'Italie (Vénôlie [prov. de Vicence]),
surl'Astioo, affluent du Bacchi'jliuno; 2.-100 hab. Marbre.
GOGOLLUDO, villo d'Kspaiîno ( Nouvelle-Castille [prov.
do Guadalajaraii, àquelcjue distanco du Hénarès ; 1.270 liai).
Moulins ù iarino ot a huile. Lo j^énéral Hugo a porto lo
titre do «■ comte do Cogolludu » . Le district a 18.295 hab.
GOGON, fleuve côtier d'Afrique. V. Compony.
GOGORNO, comm. d'Italie (Ligurio [prov. de Gênes]) ;
4.000 hab. Ardoisières.
GOGOSCH {(joch') n. m. Habitation des pages du sérail.
GOGRA.INS (qj'in) n. m. pi. Parctjlles de fer qui s'atta-
chent à la tilii>re, dans les trélileries.
COGUENOSCO n. m. Arboric. V. cognosco.
GOGYLIE n. f. Bot. Syn. do lardizabal.
COHABITANT [tan'^, ANTE idu préf. co, et de habitant)
adj. Se dit dune personne qui a une habitation commune
avec d'autres personnes.
COHABITATION {si-on — rad. cohabitant) n. f. Dr.
Etat de doux personnes qui habitent ensemble, n Se dit
particulièrement de la vie commune des époux et des
personnes non mariées qui vivent maritalement : Pendant
longtemps, on a pensé que le mariage n'était complet que
lorsqu'il avait été conso7nmé par la cohabitation des époux.
(Teulet.)
— En'CYCL. Dr. civ. La cohabitation entre époux n'est
pas nécessaire ; mais le mari qui a été dans l'impuissance
physique de cohaliiter avec sa femme avant la naissance
de l'enfant peut désavouer celui-ci. ^V. désavi:u.) La coha-
bitation entre personnes non mariées n'entraîne aucune
conséquence légale (sauf dommages-intérêts, dans quel-
ques cas).
— Dr. crim. La cohabitation de l'un des époux avec une
autre personne d'un sexe différent du sien peut, en dehors
du flagrant délit, être une présomption et même une
preuve de l'adultère. Il en est de même pour établir que
des mineurs ont été excités à la débauche. Le détourne-
ment de mineure ne suppose pas nécessairement la co-
habitation ; mais, si la mineure enlevée devient enceinte et
que la conception se rapporte à l'époque do l'enlèvement,
le ravisseur peut être déclaré le père de l'enfant (C. crim,,
art. 340).
COHABITER (du préf. CO, et de habiter — Se conjugue
avec l'auxil-aire avoir) v. n. Habiter ensemble : Deux amis
qui COHABITENT.
— Activ. : Cohabiter une même maison.
— Fig- Se trouver habituellement ensemble : La nature
parle la même lauqtie à ceux qui cohabitent avec elle sur la
montagne ou sur la mer. (Lamart.)
GOHAHUILA ou COAHUILA, Etat du Mexique, limité
au N. et au N -E. par le rio Grande del Norte ; à 10., au
S. et à l'E-, par les Etats de Chihuahua, Durango, Zacate-
cas, San Luis Potosi, Nuevo Léon. Superf. 156.731 kilom.
carr. Popul. 235.638 hab. Ch-Ï. Sallillo.
La partie occidentale est formée par un plateau acci-
denté, nu et sec^ où les rivières se perdent dans des
lagunes. La partie orientale, constituant le rebord de
ce plateau, coupée de vallées agréables et fertiles se prête
aux cultures les plus variées : cuton, vigne. La recherche
de l'or est abandonnée dans cet Etat. Ses gisements do
houille ne sont pas exploités.
GOHASSET, ville des Etats-Unis { Etat de Massa-
chusetts), près du promontoire situé à l'entrée do la baie
du Massachusetts; 2.500 hab. Port do pêche.
COHEN [ko-in) n. m. Nom donné par les juifs modernes
à certains ministres do leurs synagogues.
GOHEN ( Henri), musicien et numismate français, né
à Amsterdam en uos, mort à Bry-sur-Marne on 1880. Il
(it représenter à Naples un petit opéra intitulé l'/mpegna-
trice, et publia à Paris quelques compositions; Il chanta
dans quelques concerts et se livra à renseignement. Il lit
exécuter à Paris (1817j Marguerite et /•'aust, poème lyrique
on deux parties, et à Londres (1851) le Moine, scène lyririuo.
Il fut quelque temps directeur du Conservatoire do Lille,
puis ses connaissanco's on numismatique le firent attacher
au Cabinet dos médailles. Cet emploi no l'empêcha pas do
continuer à s'occiipcrde musiiiue. Il publia successivement
un Traité pratique et facile d harmonie, un Traité élémen-
taire et facile de contrepomt et de fuque, un recueil do
Solféqes proqre-'isift, les Principes de la musique ; oulin, un
certain nombre do morceaux de chant.
GoHEN (Jules-Erailo-David), compositeur français, né
à Marseille on 1830, mort à Paris en lyoo. (it se» étiUlcs
au Consorvatoifo de Paris, où il obtint, de 1817 à 185V,
les premiers prix do solfège, de piano, d'orgue et do fugue.
Nommé, en I«70, professeur do la classe d'ensemble vocal
au Conservatoire. Cet artiste, qui a écrit une nouvelle
musique pour les cl iœursd"/i//;a//tf et d'AV/Aer.ù l'occasion
do roiirises do ces deux chefs-d'œuvre qui furent faites
ù. la Comédie-Française, a fait représenter les opéras ou
opéras-comiques suivants: Vive ('empereur {ïHCO): Maître
Claude (1861); José Maria (I8C0); les Bleuets (I8t>7); Déa
(1870); L'Annexion (1860).
COHENDY (Michel), archiviste français, né àCIermont-
Ferrand en (811. Outre dos mémoires publiés dans le re-
cueil de l'Académio des .sciences et bolles-lottres do Cler-
inont-Ferrand, on lui doit : Monographie historique de la
juridiction consulaire en Auvergne (I8.*»6i; Mémoire histo-
rique sur les modes successifs de l'administration dans la
province d'Auvergne et le Puy-de-Dôme {l$T>0}; Note sur
la papeterie d'Awwrgne (1863); Notice sur les entreprises
de dessèchements des lacs et înaraia dans la généralité
tt Auvergne (1870); Céramique arverne et faïence de Cler-
mont (1874); otc.
GOHEN-SZABTAI, hébraïsant polonais, né à Wilna
en I6iy, mort en 1060, fut un savant commentateur du
Talmud. et ses ouvrages attestent une érudition remar-
ouable. On a do lui .sous le titre do Syfta Cohen n Paroles
(le Cohen " , deux ouvrages, dontlo premier (1646) traite des
prescriptions religieuses, et le second (1663) du droit civil
talmudique; Topko CoAe/i, recueil de dissertations sur des
points ilo doctrine controversés; etc.
COHER {ko-é) n. m. Nom vulgaire que les pécheurs do
Belle-Uo donnent à une variété de cormoran roux.
COHÉREMMENT [ra-man) adv. D'une façon cohérente.
(Vieux.)
COHÉRENCE [ranss — rad. cohérent) n. f. Phys. Adhé-
rence réciproque, connexion d'une chose avec une autre :
Dans le bois, la coiiérknck longitudinale est bien plus con-
sidérable que l'union transversale. (Bufi^.)
— ¥\'^. Liaison, rapport d'union entre deux idées, entre
deux faits : Washington a voulu ce qu'il devait vouloir; de
là ^acoHÉRKNcE et la perpétuité de son ouvrage. (Chateaubr.)
— Bot. Soudure d'organes semblables, par opposition
i adhérence, (|ui signifie soudure d'organes diff'érenis.
— Syn. Cohérence, adhérence, inhérence. V. adhérence.
— Anton. Incohérence.
COHÉRENT [ran), ENTE [du lat. coh.rrens ; du préf. co^
et du lat. hxrere, être attaché] adj. Phys. Oui s'unit, qui
s'applique, qui s'adapte À un autre : Les molécules du plomb
sont 77îoî«s cohérentes que celles du fer.
— Fig. Qui se compose de parties unies et harmonisées
entre elles.
— Bot. Se dit des organes semblables qui sont soudés
ou simplement collés entre eux par une matière visqueuse ;
Etamines cohêrkntes.
— Anton. Incohérent.
COHÉRITER (du préf. CO, et de hériter) v. n. Hériter
ensemble.
COHÉRITIER {ti-é), ÈRE [rad. cohériter] n. Personne
qui hérite conjointement avec une ou plusieurs autres ;
Partager une succession entre des cohéritiers.
COHÉSIF, IVE (du lat. coha?rere, supin cohs'sum, être
attachés ensemble)adj. Qui unit, quijoiut, qui resserre.
COHÉSION {rad. cohésif) n. f. Force particulière qui unit
entre elles les molécules des corps : La coH^:sloN est Ins
grande dans les corps solides, faible dans les liquides et
nulle dans les corps gazeux. (Pelouze.)
— Fig. Sympathie, attraction morale.
— Encycl. Tous les corps, solides, liquides ou ga-
zeux, se présentent à nous comme des agglomérations
de molécules juxtaposées, mais néanmoins séparées les
unes des autres par des espaces vides, qui varient avec
la température et la pression. Tout se passe comme si
ces molécules étaient maintenues les unes près des
autres par une force dont la nature et le mode d'action
sont inconnus, mais dont l'ctTet, facile à constater, est de
les rapprocher et de s'opposer à leur séparation. C'est la
force dite de cohésion. V. .molécule.
— Constr. Cohésioîï des mortiers. La cohésion des bons
mortiers hydrauliques immergés en eau douce ou en
eau de mer arrive généralement à son terme après trois
ans. Les gangues à chaux grasses et à pouzzolanes at-
teignent, après deux mois d immersion, la moitié de leur
cohésion finale. Celle-ci n'arrive que du douzième au sei-
zième mois en eau douce, et aussi après lo même laps de
temps, et dans les mêmes conditions, en eau de mer,
comme le constatent les expériences de Noél au port de
Toulon. D'après Rondelet, la force de cohésion des mor-
tiers et ciments est environ le huitième de leur résistance
à l'écrasement ; la force avec laquelle ils adhèrent aux
pierres et aux briques surpasse celle de la cohésion.
Cohésion du plâtre. D'après Rondelet, la force do cohé-
sion du plâtre est plus grande pour la pierre meulière
que pour les pierres calcaires, et elle diminue beaucoup
avec le temps. Le plâtro arrive à. sa cohésion finale
après un mois d'exposition & l'air. Dans les lieux humides,
il n'acquiert qu'une cohésion très faible.
Cohésion des terres. Les parties do terres déblayées
sont regardées comme n'ayant aucune cohésion les unes
avec les autres ; mais, lorsqu'elles n'ont subi aucune désa-
grégation, elles otfront une cohésion très grande. Dans
cet état, on peut les couper verticalement sans cau-
ser d'éboulcment sur une certaine hauteur. La valeur
de la cohésion se conclut do la liautcur sur laquelle la
terre peut être coupée verticalement sans s'ébouler. Celto
cohésion se détruit plus ou moins rapidement, sous l'in-
fluence do l'humidité atmosphéri(|UO ; aussi ne peut-on on
tenir compte, dans l'exécution dos travaux, qu'à titre tout
à. fait temporaire.
— Anton. Incobéston.
COHÉSIONNER {si-o-7té) V. a Rendre cohérent, opérer
la cohésion do : Le refroidissement parait être la cause
générale qui cohésionnk les molécules similaires.
— Fig. Mettre de l'unité dans : Coiiésionneh les élé-
ments aun parti politique. (Peu usité.)
COHÉSIVEMENT a Iv. D'uno manière cohôsivo.
COHI ou COYANG n. m. Mesure de capacité usitée dans
l'Inde et au Siaiu, principalement pour le blé, ot variant
de 17 à 35 hectolitres environ.
COHIBANT (ban), ANTE [du lat. cohiberc, supin cohi-
bitum, arrêter] adj. Qui isole : Le verre est pour l'élertri-
cité le premier des corps couidants. il On dit mieux iso-
lant, ANTK.
— S'emploie substantivcmont au roasc. : Un coiiibant.
GOHIBITION {si-on — du lat. cohihere, supiu cohibitum,
arrêter, ompôchor) d. f. Empêchement d'agir.
GOHIER (co-t/é) n. m. Variété do chêne qui a les feuilles
plus grandes et le gland plus court que lo chêne ordinairo.
(Los forestiers rappellent aussi cnÈNiî fkmëllk.)
COHINE n. f. Bot. V. CIIHSCKNTIK.
GOHN ( Ferdinand-Jules), naturaliste allemand, né ot mort
A HresluuilK2s-iH98). Il considérait rotudodelacelluleet do
son développement comme la base do toute la science
botanique. Ses travaux do biologie ot do physiologio vé-
gétale sont très oslimés. La plupart do ses recherches
sont consignées dans les Contributions à la biologie des
plantes, t\iii\ avait fondée» on 1875. Nous citerons sur-
tout do lui : Recherches sur l'hittoire du développement des
COGOLETO — COHUE
algues et des champigno7is microscopiques (1854); Nouvelles
recherches sur les bactéries (1872 à 1875).
COHNHEIM (Jules-Frédéric), médecin allemand, né à
Demmiii (Poméranie) on 1839, mort à Leipzig en 1884. 11
a démontré que, dans toute inflammation, la plus grande
partie dos corpuscules du pus consiste en globules blancs
ou leucocythes du sang qui ont passé à travers les parois
dos vaisseaux. Ses principaux ouvrages sont : /techtrches
sur les embolies {l&li) ; Nouvelles recherches sur les inflam-
mations (1873); la Tuberculose considérée au point de vue
de la doctrine de l'infection (i882); Conférences de patho-
logie générale (1877-1880); etc.
COHNIE {ko-7ii) n. f. Genre de lilîacées, tribu des dracœ-
nées, voisin des cordylines, dont les espèces proviennent
des îles Mascaroignes. ii Genre d'orchidacées, voisin des
pappéritzies.
COHOBATEUR (rad. cohober) adj. m. Qui sert à opérer
la cohobation : Appareil cohobatecr.
COHOBATION {si-on — rad. cohober) n. f. Opération qui
consiste à reprendre par la distillation une substance déjà
distillée, afin de la charger davantage de principes voJatils.
— Enxtcl. La cohobation a de nombreux inconvénients,
parmi lesquels il faut ranger les pertes de matière, do
temps, de combustible. On ne l'opère aujourd'hui que
dans certains cas spéciaux. Les alchimistes reprenaient
jusqu'à deux ou trois cents fois la distillation d'une mémo
substance, et avaient même inventé, pour ces intermi-
nables opérations, un alambic spécial, auquel ils don-
naient le nom de pélican.
COHOBER (du lat. des alchimistes cohobare, qui vient
peut-être de l'arabe cohbê, couleur foncée) v. a. Disliller
plusieurs fois, pour obtenir une plus grande concentration :
Cohober une ligueur.
— Fig. Condenser, concentrer, exalter : Cohober les sen-
timents des masses. (Balz.)
COHOES, ville des Etats-Unis (Etat de New- York [comté
d'Albany]), sur le Mohawk, affluent de l'Hudson, un peu en
amont des chutes de Cohoes , et sur le canal de l'Erié;
22.500 hab. Importantes filatures et manufactures do
coton, fabriques de tricots, de clous et de haches; lami-
noirs.
COHOL n. m. Mélange de poudres très unes, que les mé-
decins de l'école d'Avicenne employaient comme collyre.
GOHORN ou GOEHORN (Menno, baron dk), ingénieur
militaire et général hollandais, né en 1641, près de Leeu-
^arden, mort en 1704. L'histoire la surnommé le Vau-
ban ÏLollandais. II se distingua durant les guerres que
la Hollande soutint contre Louis XIV. Il de sina les forti-
fications de Nimègue, Groningue, Berg-op-Zoom, Bréda.
qui firent à sa patrie une ceinture do pierre. Comm»-
Vauban, il écrivit des traités sur l'art où il était passé
maître : Versterkinge des vijfiioeks met aile sijne buyten-
werken (1682); Nieice vestingbouw (1685). Son système
était, d'ailleurs, très difi'érent de celui de Vauban. t elui-ci
concentrait les efforts de la défense sur le rempart lui-
même, tandis que Cohorn les multipliait dans les dehors
de la place.
GOHORN ou GOEHORN (Louis de), général français,
né en 1771, mort en 18i3. Capitaine en 1793, il perdit sou
grade, et servit pendant six mois comme simple soldat.
Redevenu capitaine en 1794, Cohorn prit part à la guerre
du Palaiinat, passa, en 1799, à l'armée du Rhin, fit les
campagnes de Prusse (1805) et d'Autriche (i8o6), et fut
promu général de brigade en 1807. Il se distingua à l'af-
laire d'Èbersberg (i809), aux batailles d'Kssîing ot do
Wagram, reçut le titre de « baron de l'Empire » (1809), prît
part aux batailles de Lutzen et de Bautzen (1813), eut, à
l..eipzig, la cuisse emportée par un boulet, et mourut des
suites do cotte blessure.
GOHORTAL, ALE, AUXadj. Organisé, dîvisé en cohortes :
La tniltce cohortale.
— Q. m. Serviteur du préfet du prétoire, garde préto-
rien.
COHORTE (du lat. eohors, ortis', m^mo sens) n. f. Uno
des parties de la légion romaine, il Gardo particulière, ù
Rome.
— Par ext. et poôtiq. Troupe de gens armés ; armées :
Quoi ! des cohortes étrangères
i'craient la loi dau« dos loyers?
KoOtiST DE L'ISLK.
— Troupe do gens quelconques : L'avide couortk des
héritiers.
— En'cycl. Ilist. La cohorte est l'unité tactique qui, A
partir do Marins, remplace le manipule dans la légion
romaine. Une légion comprenait dix cohortes de cinq it
six cents hommes , quand l'ofl'ectif était au complet » à
l'exception do la première (prima ou miUiaria), chargée
do la gardo do 1 aiglo , et dont l'effectif était double.
Chaque cohorte était partagée on cinq ou six centuries.
Le nom de • cohorte ", apphquéà un détachement composé
de trois manipules, se rencontre antérieurement à Marias;
mais, que cette formation fût permanente ou non, lo ma-
nipule, ot non la cohorte, constituait alors l'unité. Outre les
cohortes légionnaires, il y eut des cohortes auxiliaires, les
unes à pied, les autres à cheval {pcdilat.r, equitaix)^ dési-
gnées par des noms divers. Leur olleciif était très va-
riable. La cohorte légionnaire était commandée par un
tribun; la cohorte auxiliaire par un préfet {pr.vfectus co-
hortis).
Il y out, enfin, dos cohortes organisées pour des services
spéciaux : cohortes prétoriennes, urbaines, des vigiles, etc.
Dans les temps modernes, on a vu roparaitro en Krauci»
lo nom de cohorte, lors do la création do lu Léj^ion d'hon-
neur. La loi constitutive do cetio légion spécifiait ou'ollo
so composait de quinze cohortes de quatre cents légion-
naires chacune. Puis, sous lo premier Kmpire. lo nom de
«cohortes « servit encore, en 1812, pour désigner les batail-
lons du premier ban de la garde nationale aciivo, qui fut
créée à cette époque. Il fut formé cent de ces cohortes,
dont beaucoup prirent part aux campagnes do 18U.
GOHUAOE (a;' — rad. cohue) n. m. Droit féodal qui so
levait, en certains lieux, sur les marohaudisos portées au
niarché.
COHUE (ito-û. — Origine inconnue; peut-^tre du nréfixo
€0, onsomblo, ot do huer) n. f. Auuof. : !• Lieu public où
; 2. Française fxiv* s.); 3. Française fxv« s.); 4.
xves.): 7. Allemande (xvies); 8. Bretnnni
10. Néerlaudaise ; il. Arléaieiine; 12. Auvergnate — . - .
Coiffes:!. Allemande fxiv* ï
çaise (XV* s.); 6. Allemande
COI — COIFFURE
se tenaient les petites justices: 2» Halle, marché public.
I Auj. KéuDÎon confuse et tumultueuse d'un grand nombre
de ueraounes : Evitez la cobce.
— Par ext. Réunion conluse d'objets quelconques :
CoHCE de voitures.
COI [ko-a] interj. Chass. Tout coi, chien ! Cri que pousse
le cliasseur pour faire taire les chiens criant hors de
propos.
COI (ko-a), COITE [du lat. guietus, même sensl adj. Qui
est calme, iraniiuillo, ou bien Où règne le calme et la tran-
quillité : Suus les ombrages toujours cois de Sully... (Volt.)
II N'est plus guère
nsilé que dans les lo-
cutiuus : iiestei'. De-
meurer coi; Se tenir
cpt. lOn disait, autre-
fois, De pied col
pour De pied ferme.)
B Cui s'employait
aussi substaniiv. et
signirtait Moment de
calme : Le coi de ta
nuit. (Vieux.)
— Chien roi. (,'hass.
Chien qui. tout ensui-
vant la voie, ne crie
pas, reste muet.
COI n. m. Conduit
en bois, qui sert à vi-
der et à nettoyer un
marais valant.
COÎBENT [han) n.
m. Mut qu'a imaginé
et employé Faraday
dans le sens et
comme synonyme de
DIÈLKCTKIQCK.
COICÉBS i ko-a^ n . f .
pl.DiMsioiidegrami-
nées panicées, com-
prenaut le genre
coix. — Une coicée.
GOTCTIER ( J a C~
ques), niédeciu fran-
çais. V. COITIKR.
COIFFE (du bas
■Jat. co/ea, d'origine
fcrman.; de rallem.
opf, têie) 0. f. Ajus-
tement de tête en
toile ou en tissu loger, que portaient autrefois toutes les
femmes. [Ce mot désignait non seulement le bonnet, mais
le voile et toutes les autres pièces de la coiHure; on rem-
ployait souvent au pluriel : Otez-moi mes coiffes (Mol.).]
Il Partie de la coirture qui, au moyen âge et longtemps
après, était faite de lingerie et se mettait directement sur
les clieveu.\, quelle cachait en tout ou partie. Souvent,
par-dessus la coiffe, on mettait un chapeau, comme cela
se voit si souvent à partir du xv* siècle et pendant tout
le XVI*.
— S'est dit de la doublure d'un couvre-chef quelcon-
que, lorsqu'elle était de forme arrondie et qu'elle s'ap-
pliquait sur la tête par toutes ses parties : La coiffe d'un
casque.
— Loc. A'iv. Coi ff'e de bonnet, de chapeau. Sorte de doublure
qui garnit l'intérieur, le fond d'un bonnet, d'un chapeau.
U Coi/fe de nuit, t. oitie que l'on se met la nuit, seule ou
sous un bonnet de nuit, n Brider sa coiffe. Se cacher avec
les brides de sa coilfe. ii Fam. Diresons sa coiffe. S'est dit
dans le même sens que Rire suus cape.
— Anat. Portion de membrane fœtale, que quelques en-
iânts ont sur la tête en venant au monde : enveloppe
fœtale en général.
— Archit. Voûte d'une abside, au xvi* et au xvii» siècle.
— Art culin. Epiploon, crépine de porc, résuau grais-
seux provenaut de cet animal, et qne l'on
emploie à divers usages, notamment à en-
velopper le foifi de veau que l'on fait cuire
à la bourgeoise ou au jus.
— Art milit. Coiffe de culasse. V. cou-
VRE-CLLASSE. n Co'ffe extérieure. Enve-
loppe en toile cirée ou caoutchoutée desti-
née à recouvrir certaines coiffures mili-
taires. (Elle n'était plus guère appliquée
qu'aux shakos quand elle a été supprimée,
en 1873, dans l'infanterie et l'artillerie,
puis, plus tard, dans la garde républicaine
qui lavait d'abord conservée.) ii Coiffe in-
térieure. Garniture intérieure en basane schakom.midela
ou en etoJfe, do la plupart des coiflures coiffe extérieure.
militaires, n Coiffe de manfFurres, Appelée
aussi manchon, en loile blanche, pour recouvrir les coif-
Tures des troupes qui représentent l'ennemi, ii Coiffe d'une
fusée. Sa u'îte coni'(ue, jadis en papier collé et gommé pour
.recouvrir et garantir la mrclie qui devait
• mettre le fou â ta composition fusante des
.fasées en bois, (D'où l'expression Décoiffer
la fusée au moment du tir, en tirant un
.ruban de Hl qui s'y trouvait rixé.) Les fu-
sées métalliques d'aujourd'hui sont mu-
nies d'une coiffe, ou coiffage, en étain,
qu'on enlève de même avant de charger.
— Bol. Organe qui recouvre les fleurs
femelles et les fruits, dans les mousses et
les héj>atiqucs.
— Mar. Enveloppe on toile goudronnée
<m en cuir, protégeant certains objets des chocs ou do
l'humidité, h SlcUre une coiffe sur le Ion d'un mât. Recou-
vrir le haut de ce mât d'une enveloppe imperméable, il
Coiffe d'h'ihitncle. Capot de compas, n Coiffe de volée.
Coiffe de la rondelle. Coiffe du marteau. Enveloppes en
oiir souplo (lcstiné<;s à préserver ces diverses parties du
canon. iL'ccouviUon a aussi une coiffe en toile gou-
<lrounéo.)
— Mécan. Coiffe d'une chèvre, Partie supôriouro de
cette machine.
— Moll. Coiffe de Cambrai, Nom vulgaire do l'argo-
fiaute arj^o.
— Oroith. Coi/fe jaune, Nom vulgaire d'une espèce de
94
carouge. n Coi/fe noire, Nom vulgaire d'une espèce de tan-
gara, dont quelques-uns ont l'an le genre aémosis.
— Pèch. Filet à grandes mailles, fort évasé, qui se place
à l'entrée d'un lilet à manche.
— ïechn. Coiff'e a perruque. Tissu auquel adhèrent les
cheveux d'une perruque.
— Loc. prov. Etre triste comme un lionnet de nuit sans
coiff'e. Etre fort mélancolique, comme un homme (repré-
senté par le bonnet de nuit; sans femme ((lar allusion à la
coitte que les femmes portaient ou portent encore la nuit).
Tronquant cette ancienne locution, on dit aujourd'hui :
Triste comme un bonnet de nuit, ce qui n'a plus de sens.
Française (xvp s.); 5- Fran-
. lîoiirsmgnonne ( xviiie s. };
l;i. CharentâisP ; 14, Boulonnaise; lo. Gasconne xviu- s.).
Coiffe à armer.
Coiffe
; manœuvres.
— Enctcl. Cost. 'D'une façon gém'rale, i! faut laisser le
nom de coiff'e à tons les bonnets couvrant complètement la
tète, qu'ils soient accompa^^nés, ou non, d ailes, de cor-
nettes, etc. Los coiffes lurent, dès lorigine, la coiffure
monastique par e.vcellence, qui se complétait par le bôg lin,
elce fut aussi la coiffure des veuves. Les coiffes portées
par les paysannes de France ont toutes des origines his-
toriques, certaines datant d'avant la Révolution : la plu-
part de celles dos Bretonnes datent du temps d'Anne de
Bretai^ne, lin du xv siècle ; celles des Bordelaises datent,
en général, du xvi" siècle, etc.
— Art milit. Dans le costume masculin, la coiff'e des
hommes do guerre est. pour le moyen âge, la partie du ca-
mail de mailles ou de lanmusse d"e peau
piijuéo ou gamboisée, qui habille le crâne
sous le casque. Mais, aux xii' et xtll' siè-
cles, on portait parfois des coiffes de
mailles, séparées du reste du haubert.
Ces coiffes à armer furent remplacées
bientôt par les calottes d'acier, cervelières
et secrètes portées sous lescasqiicson les
bonnets. Mais, longtemps, on porta, sur-
tout au XVI' siècle, des coiffes piquées très
épaisses, adhérentes ou non au timbre des
bourguigiiotes, des cabassets, des morions
et des armets. Ces bonnets remlionrrés s'appelaient dos
mortiers. (On a écrit aussi coiffkt, et coiffette.)
COIFFER {ko-n-fè) v. a. Mettre une coiffe ou un couvre-
chef quelconque sur la tète de : Coiffkb un enfant d'une
casquette. Il Etre placé comme coiff'ure sur la tête de :
Bonnet qui coiffe bien, il Prendre ou porter pour coif-
fure : Coiffer un chapeau. — Voiff'er la tiare. Devenir
pape.
— Par ext. Démêler et arranger les cheveux : Femme de
chambre qui sait coiffer.
— Par anal. Placer au-dessus de : Coiffer une bouqie
d'un éleii/nuir. Il Etre placé au-dessus do ; Buis qui coiffe
une colline. Il Coiffer une bouteille.
Mettre une enveloppe par-dessus le
bouchon. Il Coifferqnelqu'undequelque
chose. Lui jeter quelque chose sur la
tête ; D'une fenêtre on me coiffa
d'unk cassolette qui ne chatouillait
point l'odorat. (Le Sage.)
— Fam. Se dit dos femmes infi-
dèles ; Coiffer son mari.
— Pop. Enivrer : Le petit vin blanc
de Bonrqoqne coiffe proprement.
— Fig. Plaire, inspirer une pas-
sion à : Elle était au ht, bette et coiffée
il COIFFER tout le montre. (M""* de Sév.)
Il Inspirer un entraînement aveugle
pour quel(|ue chose : Coiffer quel-
qu'un d'une opinion.
— Mar. Se dit en parlant d'une
voile dont la tuile est capelée sur un
mât, une vergue, ou vient battre des-
sus : L'n navire a voiles coiffe dans un qrain Quand il est
masqué par la brise qui change brusquement.
— Mécan. Coiffer la ctiérre. Fixer sur la coiffe d'une
chèvre le câble qui doit servir à soulever les fardeaux.
— Pyroteclin. Coiffer une fusée, Kn couvrir la tète avec
une enveloppe de toile ou de parchemin.
— 'l'cchn. Coiffer un livre. Chez les relieurs. En arran-
ger le cuir à chaque extrémité du dos.
— Véiier. Se dit dos chiens quand ils saisissent un
animal par les oreilles et le portent à terre ; Coiffkr est
plus usité pour le sanglier que pour le cerf. (E. Chapus.)
Voile coiffant le ni,ât.
— Loc. prov. Coiffer sainte Catherine. 'V. Catherine
d'Alexandrie.
Coiffé, ée part. pass. du v. Coiffer.
— Pop. Chien coiffé. Homme d'une figure tout à fait désa-
gréable. Il Femme quelcomiue : .'^'amouracher du premier
CHIEN coiffe çniprtsse. Il Chèvre coiffée. Femme extrêmement
mal faite. Il Chat coiffé, Personne d'une extrême laideur.
— Art véter. Crottins coiffés. Ceux qui sont couverts
de mucosités provenant des intestins.
— Comm. Drap bien ou mal coiffé, Celui dont la lisière
est bien ou mal faite.
— Jeux. Pion coiffé. Pion du jeu d'échecs, désigné d'a-
vance, marqué d'un signe, et qui doit faire l'échec et le
mat.
— Manèg. Cheval bien coiffé. Cheval qui a les oreilles
petites et bien placées.
— Véner. Chien bien coiffé. Chien qui a les oreilles lon-
gues et pendantes.
— Loc. prov. Etre né coiffé. Avoir un bonheur insolent,
une chance persévérante. (Se dit par allusion à la cré-
pine ou membrane graisseuse qui couvre la tête de cer-
tains nouveau-nés, et que le vulgaire considère comme
un présage de bonheur.)
Se coftTer, v. pr. Se couvrir la tête : Se coiffer d'un
bonnet, li Arranger sa chevelure : Une petite fille devra
prendre de bonne heure l'habitude de se coiffer seuk.
(M"' Moumarson.)
— Pop. S'enivrer. Il On dit aussi se coiffer le cerveau.
— Se coiffer de quelqu'un, de quelque chose. S'en en-
gouer, s'en enticher.
— Les voiles se coiffent. Elles se plaquent contre les
mâts, au lieu de s'enfler dans la direction opposée.
— Anton. Décoiffer.
COIFFETTE {ko-a-fèt') n. f. Petite coiffe.
COIFFEUR (Ao-a-/'eur'), EUSE n. Personne qui coiffe, qui
fait métier de coiffer, d'arranger les cheveux.
— Adjectiv. : Un garçon coiffeur.
— Encycl. Ce ne fut guère que dans les premières an-
nées du XVII* siècle tju'on donna, en France, le nom d©
coiffeur à celui qui exerce l'art de disposer les cheveux en
harmonie avec la physionomie des individus. Jusqu'au
règne de Louis XIV, la corporation des barbiers réunis-
sait tontes les opérations auxquelles pouvaient donner
lieu les cheveux et la barbe. Mais, en 1674, Louis XIV
ayant institué une corporation de barbiers-perruquiers et
n avant pas réservé à ceux-ci le privilège de coiffer, la
corporation des barbiers -coiffeurs réclama pour eux ce
droit exclusif devant le Parlement, qui le leur reconnut.
Dès lors, il y eut deux corporations bien tranchées : l'une
des barbiers-perruquiers, qui travaillaieut les cheveux
pour la classe riche, la laine et même les étoupes pour la
bourgeoisie, et en faisaient des perruques ; l'autre, des bar-
biers-coiff< urs,qui avaient le privilège de coiffer les dames.
En 1771, la complication des coiffures féminines devint telle
que les membres de cette corporation ne suffisaient plus à
contenter leur clientèle et qu'on dut lui agréger six cents
nouveaux coiffeurs de dames. Ce que le roi fit par lettres
patentes en date du 17 aoiit.
COIFFURE fco-a-fur' — rad. coiffer) n. f. Partie du vête-
ment qui couvre ou orne la tête; ajustement qui sert à
l'orner ; Coiffure 7nilitaire. Coiffure de dentelles et de
fleurs. Il Arrangement des cheveux, chez les hommes ou les
femmes : Coii-FORE à la Capoul. n Art ou action de se
coiffer ; La mode i/ouverne l'art de la coiffure.
— t:NCYCL. I^ chevelure ayant toujours été considérée
comme un ornement, c'est de tout temps qu'on apporta
des soins à la coiff'ure.
Les statues rapportées par de Sarzec montrent que
certaines classes, chez les Chaldéens, se rasaient entière-
ment le crâne ; les guerriers et les nobles conservaient
leur chevelure. Il en était de même chez les Assyriens
et les Babyloniens ; les bas-reliefs qu'ils nous ont laissés
attestent, par leurs sculptures précises, que les cheveux
soigneusement bouclés et élagés n'étaient pas étrangers
aux soins du petit fer à friser. Chez les Egyptiens antiques,
les esclaves et les gens du peuple portaient le crâne rasé,
mais les hautes classes se couvraient la tête de véritables
perruques, dont quelques échantillons sont encore conser-
vés dans les collections archéologiques. Les femmes usaient
assez souvent du même artifice. Les Hébreux portaient
les cheveux longs ; la loi défendait de les couper autour
des tempes. Les femmes juives mêlaient aux tresses de
leurs cheveux des colliers de perles, de corail, des pla-
ques d'or et d'argent.
Les Grecs donnaient à leur chevelure des soins particu-
liers ; l'épithète « à la belle chevelure » leur est constam-
ment appliquée par Homère. Les sculptures archaïques
montrent que la coitt'ure était la même chez les deux
sexes : des nattes et des boucles s'étendent sur leur dos
et leur poitrine, mais avec une rigidité telle qu'on est tenté
de croire qu'ils y mêlaient, primitivement au moins, des
spirales en fils métalliques comme on en a trouvé dans
certains tombeaux. Après les guerres médiques, les Grecs
suivirent leur sens artistique naturel : les jeunes hommes
portèrent les cheveux courts, comme il convient à des
qui pratiquent l'exercice du gymnase; les femmes les
relevèrent sur le front et les laissèrent gracieusement
couler sur leur cou. Les statuettes de Tanagra et d'ailleurs
montrent à quelle complication en arriva la coiffure des
Grecques pendant la décadence.
On retrouve chez les Etrusques et les Romains la même
évolution que chez les Grecs. Sous l'Empire, ce fut une
véritable orgie de postiches. Après la conquête des Gau-
les, les dames romaines s'enthousiasmèrent pour les che-
veux roux des Gaulois et se les teignaient de cette cou-
leur ; elles achetaient à grands frais les cheveux blonds
do la Gaule. Cette modo dura jusi|u'en 672; un concile do
cette date défendit les faux cheveux comme une offense
au Créateur. Pendant tout le moyen âge, la Renaissance,
et jusqu'au milieu du xvii- siècle, la coupe des cheveux
varia, mais il no fut pas question de postiches. 11 tant,
pour les retrouver, arriver à Louis XIV ; en 1656, ce roi créa
une corporation do deux cents perrutiuiers. Comme luxe, on
imagina d'inonder les perruques de poudre de farine par-
fumée. Après Louis XIV, la mode des postiches disparut,
mais ne cessa pas brusquement.'Vers 1 750, on laissa pousser
ses cheveux fort lonfjs par derrière, de manière à pouvoir
en faire une queue qui fut enfermée dans une bourse, puis
dans un niloqan, eic. La H -volution simplifia tout cela.
A peine, dans les temps contemporains, faut-il signaler le
toupet du règne de Louis-Philippe.
95
COIFFURE
en broeae
(Il n'ost question ici (juc do l'arrangomont des chovoux.) V. dbiu:t, donnkt, casquiî, casqukttk, ciiapeau, coi^fk, to^dk, otc.
Coiffures militaires : J. Trirorne ; 2.
e Bonnet à poil ; 7. Shako, dit 77iirlilnn (i
13. Bonnet de
COIGNAGE -COIN
La coiffure des remmes, depuis la période romaine, a
subi des variations aussi oonibreuses. Les femmes mariées,
suivant un usage qui persista pendant presque tout le
moyen âge, cachèrent leurs cheveux dans dos étuis ou
des coiffes qui n'en laissaient rien paraître. Les jeunes
rilles, au contraire, les portaient épandus sur leurs épaules.
Au xvi« siècle, les coiffures montées, frisées, crépelées,
étagées sur des arcelets, où les cheveux ondulés ou re-
levés en racines droites foisonnaient autour des bonnets,
des escofrions et des atours ou atifets, prévalurent. Quand
arriva le xvii' siècle, on se coupa carrément les mèches
de la face sur le front et on fit retomher les autres en
boudins frisés sur les côtés, le reste étant relevé et massé
au fer, perdu dans un épais semis de poudre rousse. Au
reste, depuis le xviii* siècle, les femmes se poudraient
toutes, à la cour, au moins, et comme, alors, les cheveux
noirs étaient les
moins estimés, elles
se teignaient en roux
suivant des procédés
divers. Les coiffures
de Louis XIV, d'a-
bord écrasées et pla-
tes, se montent vers
les formes pyramida-
les qui caractérisent
la régence. Sous
Louis XV, les dis-
positions varient. On
voit paraître ces édi-
lices insensés qui
i:ontinuent sous
Louis XVI et s'agré-
mentent de plumes,
de petitesarchitectu-
res, voire de navi-
res ; le tout compris
avec la poudre blan-
che qui marque les
deux seconds tiers du
X-Viii" siècle. La Ré-
volution ramena les
coiffures à l'antique, à la Titus; mais, à partir de cette
époque. les belles coiffures à caractère ont disparu.
— Coiffure militaire moderne. Après avoir varié à Tin-
fini depuis l'antiquité jusqu'au commencement de ce siècle,
la coiffure militaire parut se simplifier lorsque, à dater de
la Révolution, les soldats de toutes armes, à l'exception
des hussards, durent porter courts les cheveux que, pré-
cédemment, ils fixaient et nouaient en queue des façons
les plus diverses. Un moment, il n'y eut plus comme coif-
fures, dans l'armée, que le chapeau dit trirurne, à grand
panache do crin rouge, le bonnet à poil des grenadiers, le
cas^iiede divers modèles pour les cavaliers. Mais, en même
temps que le chapeau faisait place au s/iaAodans l'infan-
terie, on vit naître successivement le colback, puis le
falpack des hussards et des chasseurs à cheval, loczapska
des lanciers et, plus tard, la chéchia des zouaves et chas-
seurs d'Afrique, complétée, pour les premiers, par un tur-
han. Entîn, comme coiffure de petite tenue, on adopta le
Oonnet de police, remplacé par le kt'pi, rigide ou non,
d'abord appelé phécy, i|ui, depuis 1848, a fini par consti-
tuer la coiffure de petite tenue de toutes les trouues, à
l'exception de quelques corps spéciaux.
On adopta, sous Louis-Philippe, un modèle en cuir bouilli,
qui fut bientôt abandonné comme aussi disgracieux qu'in-
rommode, et il en a été de même de tous ceux essayés
depuis lors. Le seul casque vraiment utile et pratique pour
les troupes à pied paraît être le castjue colonial comme
coiffure dans les pays tropicaux.
Dans les armées étrangères, on retrouve, aux différentes
époques, sous une forme plus ou moins analogue, à peu
près toutes les coiffures usitées en Franco. 11 faut y ajou-
ter, cependant, certains types spéciaux à divers pays,
romme le casque à pointe allemand, adopté aussi dans
l'armée anglaise; le bonnet de fourrure chapka, qui, à peu
d'exceptions près, coiffe tous les corps de l'armée russe,
où, cependant, on rencontre encore, en tenue de parade,
dans un régiment d'infanterie, la singulière coiffure dite
fionnet de grenadier, conservée également par tradition
dans un ou deux régiments prussiens; enfin, la casquette
plate appelée fourachka en Russie, mûtze en Allema-
t;oe, qui, sans visière pour la troupe et avec visière pour
les officiers, constitue dans tous les corps la coiffure de
petite tenue et, dans quelques-uns, la seule coiffure. V. cha-
cun de cts pays.
COIGNAGE {gnaf {gn mil.]) n. m. Portion de la maçon-
nerie du fourneau des grosses forges.
GoiGNARD (Pierre), dit le comte Pontis de Sainte-
nélène , aventurier et voleur célèbre, né à Langeais
(Indre-oi-Loire) vers 1779, mort au bagne de Brest en 1S31.
l'ils d'un paysan, il entra dans l'armée, fut condamné pour
vol ù. quatorze ans de galères, parvint à s'échapper du
bagne do Toulon et passa en Espagne. Là, sous le nom de
PoNTUS, et grâce à de faux états de service, il entra comme
chef do bataillon dans l'armée française d'occupation.
Ayant connu la maîtresse d'un comte de Sainte-Hélène, il
la présenta comme sa femme, et ajouta k son nom de
Pontis celui de » Sainte-Hélène >- . De retour en France sous
la Restauration, il se fit établir un faux acte de naissance,
fut nommé lieutenant-colonel par Louis XVIII. et se mita la
têted'unc banded'adroiïs voleurs. Reconnu pendantunc re-
vue par un de ses anciens compagnons de bagne, il fut ar-
rêté et condamné, en 1819, aux travaux forcés à perjiétuité.
CoiGNARD (Louis), peintre paysagiste français, né à
Mayenne en 1812, mort en 1883. Elève de Picot, il s'était
essayé dans la grande peinture, sans grand succès. Dès
1842, il inclinait au paysage, où il s'est fait une très hono-
rable réputation. Artiste fécond, il a produit beaucoup de
pages t|ui lo mettent à un rang honorable dans ce qu'on
pourrait appeler l'école do Troyon. Signalons, entre
autres : V Abreuvoir (1848) ; la Mare aux vaches (1857) ; lo
/xic (1870). Le musée de Leipzig a de lui des Vadies dans
La forêt de Fontaineblfuu.
GOIGNASSE DU GaRRIER (Joseph), théologien fran-
çais, né à Limoges ver.s le milieu du xvii" siècle, mort en
1729. Il quitta l'ordre des jésuites, dont il devint alors
l'adversaire, et se distingua comme prédicateur et écrivain
moraliste. On a de lui des .sermons; des oraisons funèbres
et Morale» sur la GenHe (1701 ), ouvrai^c estimé.
COIGNASSIER n. m. Bot. V. cognassier.
COIGNE {ko-aqn) n. f. Variété de cépage rouge, dont les
grappes ont de gros grains séparés et clairsemés.
COIGNER ou COIGNIER n. m. Bot. V. cOGNASSIliR.
COIGNET(/?H^ [gn mil.] — rad. coin) n. m. Chacun des
cinq arcs-boutants posés de chaciue bord pour renforcer
les escasses ou carlingues do la galère, aux xvi° et
xvd* siècles. (Les coigncts servaient, avec les escasses,
à compléter l'ajustage du pied du mât ou arbre qui repose
dans son emplanture dite le michon.)
COIGNET (Matthieu), sieur de La Thuillerie, diplo-
mate français, né en 1514. mort en 1586. Avocat au parle-
ment de Paris, procureur général au parlement de
Savoie, ambassadeur de France en Suisse sous Henri II,
;»%
>„■"
Bicorne; 3. Képi; 4. Shako (premier Empire); Si. Shako fl880,;
%( : 8. Casque ; 9 Colback ; 10. Talpack ; 11. Chéchia ; 12 Turban ;
police ; U. Czapska (premier Empire).
François II et Charles IX, et, à son retour, membre des
conseils du roi. On a de lui : Instruction aux pj'inces pour
garder la foy promise, contenant un sommaire de la philoso-
phie chrétienne et morale et devoir du bien {Paris, 1584).
CoiGNET (Gaspard), sieur de La Tuun.LEr.iE, comte de
CoDRsoN, diplomate français, né en i594, mort en 1653,
petit-fils du précédent. Successivement conseiller au par-
lement de Paris (1618), maître des requêtes, conseiller
d'Etat, intendant du Poitou, de l'Aunls et de la Saiutonge,
Coignet devint, en 1632, ambassadeur à Venise, puis dans
les Pays-Bas (1640). En 1644, il parvint à mettre fin à la
guerre que se faisaient la Suède et le Danemark et à faire
signer aux deux puissances belligérantes le traité de paix
de Brômsebro (25 sept. 1645).
GoiGNET (Gilles), peintre flamand, né à Anvers en 1530,
mon à Hambourg en 1599. Il visita les principales villes
d'Italie avec Stella, et, de retour dans sa ville naiale, il fut
rei.'u membre de l'Académie (1561). Coignet composa des
tableaux remarquables, surtout par les cfi'ets de lumière,
tableaux qui eurent une telle vogue que, pour suffire aux
commandes, il se vit obligé de prendre pour aide Corneille
Molenacr, dit le Louche, auquel on doit les paysages et
l'arch itecturc d'un assez grand nombre de toiles de Coignet.
GoiGNET (Jean-Roch), officier français, né â Druyes-
les-Belles- Fontaines (Yonne) en 1776, mort à Auxerre
vers 1860. Après avoir été successivement soldat de la
96'^ demi-brigade, soldat et sous-officier au l®*" régiment
de grenadiers de la garde, vaguemestre du petit et du
grand quartier impérial, etc., il prit sa retraite comme
capitaine d'état-major et « premier chevalier de la Légion
d'honneur i>. En 1851, il avait publié ses ^ Souvenirs i»
sous le titre de : Aux vieux de la vieille! Lorédan Larchey
a réédité d'après le manuscrit original les Cahiers du capi-
taine Coignet (1883).
GoiGNET (Jules-Louis-Philippe), paysagiste français,
né à Paris on 1798, mort en 1860; élève de Berlin. Il a
laissé de nombreuses vues de France, de Suisse et d'Ita-
lie, et a publié un Cours complet de paysage.
GOIGNEUX n. m. Techn. V. cognkux.
COIGNY {gn mil.) n. m. Variété de poire à cidre.
COIGNY (Franqdetot de), famille normande. La terre
qui adonué son nom â cette famille, primitivement appelée
(îuillotte, a été érigte en comté, en 1650, et plus tard en
duché. Le fondateur de cette famille, Robkrt-Jkan-An-
ToiNE, né en 1630, mort en 1704, était directeur général de
la cavalerie en 1694 et chef de l'armée de Flandre eu 17ùi.
Il s'était signalé pendant la guerre d'Allemagne et en
i atalogne, et devint gouverneur de Barcelone. — Son fils,
François de Franqdktot, no en 1670, mort en 1759, servit
en Flandre, sur le Rhin, se signala à la prise de Landau,
succéda à Villars en Italie, remporta les victoires de Parme
et de Guastalla, et se maintint sur le Rhin contre le prince
Eugène. — Le fils de François, Jean-Antoink-François
(1702-1748), devint lieutenant général, mais fut tué en duel.
Il eut pour fils : Marii>François-Henri, d'abord marquis,
puis duc de Coigny, maréchal de France (1737-i«2i), qui
se distingua dans la conquête du Hanovre sous Richelieu,
fut gouverneur de Caen et de Cambrai, premier écuycîr do
Louis XVI (1774), lieutenant général on 1780, député aux
états généraux en 1789; il émigra, combattit dans l'armée
de Condé, puis dans celle du Portugal, et revint en Franco
en 1814. Il obtint, en 1816, le bâton de maréchal et le gou-
vernement des Invalides. — Son frère, AuGUSTE-GADiîn;i.
(1740-1817), embrassa également la carrière des armes : il
devint maréchal de camp en 1780 et lieutenant général sous
la Restauration. — Sa lille, Anne-Françoise-Aimée, née et
morte à Paris (1769-1S20), est surtout connue pour avoir
inspiré à André Chénier l'élégie do la Jeune Captive. Kilo
épousa, à quinze ans, le duc de Fleury, petit-neveu du
cardinal, et divorça bionlût. Arrêtée en 1794, elle connut en
pri.son André Chénier et de Montrond, qu'elle épousa quand
elle eut été remise en liberté après le 9-Thermidor, Elle
divorça do nouveau et devint la maîtresse d'un frère de
Garât. Elle était séduisante, légère et spirituelle. Elle pu-
blia un roman anonyme: Alvnr, écrivit dos Lettres v.t des
Mémoires restes inédits. ~ François-Marie-Casimir, fils
du maréchal Marie-François (175G-1816), lit la guerre
11 — ot
96
d'Amérique (1780-1782), et devint lieutenant général. Sa
femme, Louise-Marthe de Conflans d'Armentières, était
célèbre par son esprit. — Son fils, Augustin-Loois-Joseph-
Casimir-Gustave, général français, né et mort à Paris
(1780-1865), s'engagea dans les dragons on 1805, fut at-
taché, en 1807, â l'ambassade de Constaniinople, fit dans
l'armée turque la campagne contre la Russie, et défen-
dit victorieusement Giurgiova. Aide de camp de Sébas-
tiani, il participa aux campagnes de 1808-1811 en Espagne,
de 1S12 en Russie, et reçut, à Smolensk, une blessure
grave qui nécessita l'amputation du bras droit. Colonel do
cavalerie en 1814, il fut nommé aide de camp du duc do
Berry, puis du duc de Bordeaux. Il succéda à son grand-
père à la Chambre des pairs tl82i), et reconnut le gouver-
nement de Juillet, (jui le nomma chevalier d'honneur de
la duchesso d'Orléans (1837) et maréchal de camp (1843).
GoÏLAM ou QuiLON, ville de l'Inde anglaise. V.QuiLON-
COILANAGLYPHE {ko-a — du gr. koilainein, creuser,
et gluphê, sculpture) n. m. Ouvrage de sculpture, dans
lequel les figures sont saillantes dans les renfoncements
de la pierre.
GOILIA {ko-a) n. m. Genre de poissons physostomes, fa-
mille des clupéidés, comprenant des formes voisines des
anchois, avec les plaques pharyngiennes antérieures héris-
sées de petites
dents, les nageoi-
res pectorales ac-
compagnées do
deux groupes de
filets.
— Encycl. Les
coi lia sont de
taille moyenne ;
leur G^rps, com- Coilia.
primé, large au
milieu, va en s'effilant vers la queue pointue; leur colo-
ration est verdâtre ou jaune; ils habitent l'océan Indien
ou les eaux saumâtres des fleuves de l'Inde. Citons le coilia
I/amiltoni, long de 20 centimètres, bleu verdâtre en des-
sus, jaune en dessous (c'est le teltahi des Bengalis, com-
mun dans le Gange); le coilia Dussumieri, même taille,
jaunâtre (Bombay et Pondichéry), chair estimée. On
compte encore cinq ou six autres espèces.
COILLE (A*o-i7/ [// mil.]) n.f. Tabac en poudre très fine. (Vx.)
COILOSPERME n. m. Bot. Syn. de deeringie.
COILOSTIGMA [kn-a, slig') n. m. Genre d'éricacécs-
salaxidées, renfermant des arbrisseaux ériciformes du cap
de Bonne-Espérance.
GOÏMBATOUR ou GoYMBETOOR, OU KOYAMBA-
TOUR, ville de l'Indoustan (présid. de Madras), dans le
Dekkan ; 40.300 hab., dont 2.000 chrétiens. Reliée à la
voie ferrée Madras-Calicut, cette ville fait un commerce
assez important do tabac, coton, laine, sucre. Située à
l'entrée de la passe de Palghât, elle joua un grand rôle
dans les guerres de la conquête; elle fut prise trois fois
par les Anglais (en 1768, 1783, 1790), et leur fut cédée défi-
nitivement en 1799. — Le district de Coimbetnur a une
superficie de 20.300 kilom. carr., et une population de
2 millions d'habitants. Montagneux dans le Nord, son sol
forme dans le Sud une vallée, oii est le chef-lieu, et dont
les eaux se rendent à la Cavérî. Mines de fer; vastes
forêts de teck, d« bois de rose, de sandal; pâturages.
La principale culture est le millet; la principale indu-
strie, le tissage.
GOÏMBRA» montagne du Brésil, sur le haut Paraguay»
dominée par un fort de même nom, où Almeida Serra se dé-
fendit énergiquement contre les Espagnols en 1801, et où
une garnison de 120 soldats brésiliens, commandés par le
colonel Porto C'arreira, résista pendant trois jours à un©
colonne de Paraguayens forte de 3.000 hommes, et ne se
rendit que faute de munitions.
GoÏMBRE (portug. Coimbra, lat. Conimbrica), ville de
Portugal (prov. de Beïral, sur le Mondego, à l'embouchure
de laCoira; 16.980 hab. Faïence, toiles, ouvrages en corne,
cuirs, vannerie, confitures. Commerce de fruits, d'oranges.
— Ch.-I. d'un concelho peuplé do 46.642 hab. et dune pro-
vince peuplée de 316.624 hab.
— Enxycl. Bâtie en amphithéâtre sur une colline d'où
elle descend jusqu'en plaine, (îoinibre a encore de vieilles
murailles, d'anciennes et curieuses maisons. Cathédrale
d'architecture byzantine, aux colonnes revêtues do belles
faïences. Eglise de Santa-Cruz, avec les mausolées des
deux premiers rois de Portugal, Alfonso et Sancho. Cou-
vent de Santa-Clara (tombeau de la reine Elisabeth). Le
jardin botanique est l'un des plus beaux du monde. Cité
romaine, elle subit la domination des Goths, puis des
Maures. Ville portugaise, elle servit de capitale jusqu'en
1433. L'université de Lisbonne y fut transférée en 1308, y
demeura jusqu'en 1338 et fut établie définitivement en 1537.
Cette université illustre compte encore aujourd'hui mille
étudiants, qui conservent le costume de jadis. Victoire
des Anglais|l7 sept. 1810). I)om Miguel s'y établit en 1834.
Non loin, <( Quinta das Laçrimas », où Inès de Castro fut
assassinée par ordre d'Alphonse VI (1530). Patrie du poète
Camoëns.
GoïMBRE (dom Pedro, duc de), régent de Portugal, né
en 1392, mort en 1449, fils du roi Jean I" d'Aviz. A la
mort de dom Eduarto, son frère aîné, en 1438, il fut nommé
par les Certes >■ défenseur du royaume » et chargé de la
régence pendant la minorité d'Alphonse V, âgé de six ans.
Il gouverna avec habileté. Mais Alphonse se laissa cir-
convenir par les ennemis de son oncle, et l'éloigna de la
cour. Bientôt, mémo, il l'accusa do conspiration et envoya
des troupes contre lui. Forcé de se défendre, le duc de
Co'ïmbre fut tué à la bataille d'Alfarrobeira.
COIN [kouin en une seule syllabe — du lat. cuneus, même
sens; n. m. Instrument de fer ou de bois taillé en prisme,
avec deux faces très allongées, destiné à être introduit de
force entre deux corps que l'on veut écarter : Fendre du
bois avec des coins.
— Par anal. Angle, point de rencontre de deux lignes
ou do deux surfaces : Les coins d'un livre, d'un mouctioir,
d'une chambre, tl Angle formé par une rue (|ui on coupe une
autre: Le boulanger, l'épicier du coin, ii Endroit quelconque,
on général : Il y a dans tous les coins des gens de talent
qui ne peuvent percer.
— Portion peu étendue et généralement éloignée» ou
97
/solée, on déserte d'un lieu quelconque : .9c loiier dans un
COIN. Un COIN du monde. Posséder m coin de lèrre.
— Fig. Côté qui donne accès, repli secret, aspect parti-
culier : Le COIN par où l'on peut earicalurcr un héros csï
précisément le cachet populaire de sa gloire. (P. Féval.)
— Archit. Coin émoussé, Moulure qui a ordinairement
la tormo d un listel dont les angles sont abattus.
. r~ ■^f ■"''''• '^"'^' ^"''P^ d'infanterie placé on trianclo
très allonge ayant son sommet tourné vers lonnemi : %■-
nophon rapporte que le coin fut emplo,/ë pour la première
fois par Lrésm, à la bataille du Thi/mhrée. (De Chesnel.)
— Art milit. mod. Fermeture à coin, simple ou double,
Employée dans le mécanisme de la culasse des canons
Krupp. Il Com de mire. Masse de bois, en forme do coin
servant, avant linvention des vis do pointage, à soulever
plus ou moins la culasse du canon pour le pointer sous
1 angle voulu, a Coin de recul. Celui c|uon place sous k-s
roues d une pièce dans le tir, pour limiter le recul, ii Com
darret, Coin de bois qui servait à caler les roues des
afluts de place et de cote.
. "".'*■''' vétér. Nom que l'on donne aux quatre dents
incisives du cheval, qui sont les plus courtes et les plus
voisines des crochets, et à celles du bœuf et du mouton.
— Bonnet. Autref. Pièce en pointe do bas do chausse
qui prenait depuis la cheville et s'étendait sous la plante (i li
pied. Partie d'un bas, d'une chaussette, terminée on pointe
et dont la partie inférieure correspond à la cheville.
— Ch. de f. Morceau de bois dur, on forme de prisnio
triangulaire, que, dans les voies à rail à double champignon
on enlonce à coups de masse entre le coussinet et le rail,
ahn do maintenir celui-ci on place. On remplace quelque-
lois le bois par des lames triangulaires en acier.
— Comm. Coin de beurre. Morceau de beurre ayant i
peu près la forme d'un coin à fendro le bois.
— Cordonn. Petit coin en bois, qui sert à hausser le
cou-de-pied d'un soulier mis en forme.
— Cost. Coin de feu, Sorte de vêtement négligé pour la
chambre. o d r
— Fauconn.Nom que l'on donne au.\ plumes qui for-
ment les deux côtés de la queue de l'oiseau.
-- Hist. Com du roi, Com de la reine. Factions théâ-
trales, dont l'une, celle des partisans de l'ancienne mu-
sique, se plaçait, à l'Opéra, à droite du parterre, sous la
loge du roi, l'autre au côté opposé, sous la loge de la
reine : le coin du roi était protégé par M" de Pompadour ;
. ??'.^. ?-,''* ""^'^'^ '"'""' '"""' principaux cliefs d'Alembert
et l abbé Canatje. (Audiffret.)
— Jeux. Morceau de drap qui couvre l'espace compris
entre les barrures d'une balle de paume, ii Les quatre coins,
Jeu dans lequel quatre personnes vont d'un coin à un
autre d un espace carré, tandis qu'une cinquième placée
au milieu, s'efforce de s'emparer do l'un des coins lors-
qu 11 reste inoccupé. — Au Hg., Jouer aux qoatre coins,
be poursuivre sans se joindre, ii Au trictrac, Gr,/>i(/ coin,
Loin de repos ou simplement Coin. Onzième case non
comprise celle du tas des dames, il Co!;i bourgeois. Cin-
quième case dans la table du petit jan. ii Coins de quine,
Sixième et cinquième case, ii 5or/ir son coin. En tirer les
dames, ii Tenir son coin. Se dit à la paume, lorsque deux
joueurs, dans une partie contre deux autres, défendent
chacun leur côté. - Au fig.. Jouer son rôle, occuper sa
place, s y faire remarquer, s'y
distinguer.
— Manèg. Chacun des qua-
tre angles de la volte, quand
le cheval travaille en carré.
Il Entrer dans les coins. Péné-
trer le plus possible dans les
angles du manège, ii Travailler
sur les coins ou Faire les quatre
coins, Diviser la volte en qua-
tre quarts, et faire faire dans
chacun, à son cheval, un ou
deux ronds au trot ou au galop.
— Mar. Morceau de bois taillé
amour des''^si^='",'H" ''"■''" P''"^"' '■'"■^ '"' étambrais,
^T^,T, /■ '^ "' ^"r^ pompes, etc.: Coins de chantier,
de mât. d arrimage, il Coins ctemptanture.CoitiSiimsoncni
Disposition deg coins dans
l'étambr.ii : M, mût; P, pont-
C et C, coins de calage.
Coins : A, de calage des mât» ; B, de mire. Coin de calfat.
à fixer les piods des mâts, ii Coins d'étambrai, Coins à deux
cha;L'=Œ?irr' "■" '^'"'"''^<"" "> même "bit ^r^J
vis"d«"m,^niV.rl'""^ * '""''''"'• ^°''" 'I"" f"''' "-""voir une
où sur le, hLLi"';™'" "" "'^""^ ^'"'''' ><"■■ "" ■•os»»"
Prisnïes i^Un^/ '' "" l'""""' " ''O'" * 'lesserraqe.
deux nlLii i.^ ^ "" ="^.'<"-,f empé, que l'on enfonce onlrJ
deux pièces jointivos, alin d en opére-
la séparation.
— Mobil. Armoire triangulaire, des-
tinée à être nlacéo dans un angle d'ap-
partement. (On dit plus souventENcoi-
GNonn.) Il Coin rfi-/-™. Sorte do fauteuil
à dossier angulaire, destiné ù être
placé dans un coin : Un coin dk fed
- Modes. Faux cheveux quo l'on
ajoute sur les cô-
tés do la této.
{Se disait, sous
Louis XIII, pour
désigner dos che-
veux postiche»
destinés à faire
paraître les che-
veux naturels
plus fournis.)
— Monn. Mor-
coaud'acior
gravé, dont on so r„i„ i ,
sert pour frapper Coin , le feu.
tcrio. 1. ig. Cachot, marque, apparonco caractéristi.fuo :
Coin.
A, coin (techu,).
Des vers frappés au com du bon goût, au bon com — Si-
gnihe aussi Côté, aspect, trace qui reproduit ou Vaunelle
quelque chose : Jai un coin de folie qui n'est uas encore
»?i"'m ■'■ ^T' '^''^^\-'! " ^^««"'fe. ^f'»"'<'ie à fleur de coin,
Médaille, Monnaie bien con.scrvée, qui a l'empreinte
encore nette quo lo coin lui a donnée, ii Avoir com signi-
tiait, autrefois, Avoir le droit de battre monnaie.
— Roi. Ornement sur la couture du dos d'un livre
Il Outil servant à faire cet ornement.
— Techn. Prisme triangulaire, géné-
ralement ù base isocèle, composé d'une
matière résistante, fer ou bois dur, et
qui sert à séparer les parties d'un corps
ou a cvorcer une très forte pression.
(On appelle tranchant la partie la plus
mince du coin qui pénètre entre les
parties à disjoindre; les faces sont les
parties légèrement inclinées l'une sur
I autre et qui convergent vers le tran-
chant. La tête est le sommet du coin -■
sur lequel s'opère l'etTort qui tend à faire pénétrer le coin
Tvnolfr "'^'^'F- 0" '■«mP'o"' PonrÇendre e bol ."
- ïvpogr. Coin en bois dur ou en métal, que l'on emnloio
ISircrE.^''"^^'' énergique des formes. „ 5^?''a7
- Loc div. Com du feu, de la cheminée. Chacun dos
deuxcotés de a cheminée où l'on se met pour se chaûfl'e?
et hg.. Intimité de la vie domestique : duis XVIUétJit
lero, du COIN DU feu. (Laman.) ii Coins de la bouche de
leeil Angles formés par les lèvres, par les paupières
nHegardir du com de Ml, Faire siqne du cofn JeTœU
Regarder en dessous et en secret. Faire signe à la déroS'
sans en avoir Fair. ii Tenir les coins du poêle. V. poèle
„,.r , '^' 1 ^^ °" ft°P' ^'^'"'''^ ^" ™"' <'<' '■"«. Figure mai-
gre, anguleuse. .1 i/oiiw au coin d'un bois, d'une haie
Mourir sans secours, sans assistance. ,i AraVr la mine dé
demander I aumône au coin d'un bois. Se dit d'un mendiant
tableau. Ne connaître qu'une partie d'une affaire de la
venté ,1 Faire coin du même bois. Se servir, pour mettre
une chose en œuvre d'une partie de cette chose Sème
II Les guiitre coins de.... Les extrémités opposées de et
par ext Partout : Hépandre une nouvelle aui quatre coins
du monde, ii Connaître une chose dans les coins. La connaî-
tre parfaitement, ll En boucher un coin a quelqu'un expres-
sion qui équivaut, mais plus trivialement, à*C(o«er /e t"
..„r -51"; '^°'°' ■'«'=°'''- I^ans l'acception où coin peut être
considéré comme synonyme de recoin, il signifie un netit
endroit retiré où il est difficile que l'on sïit découver
Becom enchérit sur cette idée : if désigne un enS olus
petit encore, plus retiré, presque introuvable ^
— Encycl. Xfonn. Les coins destinés à frapper les
monnaies sont des espèces de moules en acier tremné
présentant en creux le dessin des signes distinctifs dont la
monnaie doit être marquée en relief sur ses deux faces L
faut pour obtenir une monnaie, avoir deux coins ; l'un est
de /ace ou d avers, l'autre de pile ou revers : c'est en pré-
sentant un flan entre ces deux coins qu'on lui imprime au
moyen d une pression déterminée, les empreintes qui en
font une monnaie avant cours. «'"^c» qui en
On emploie, pour faire les coins, un acier de premier
choix en barres rondes ; on découpe ces barres en ronde^ es
d une hauteur égale au diamètre qui, lui, a des dimensions
doubles de cel es que l'on doit donner à \k pièce. L'une dos
faces est horizontale, l'autre terminée pkr un cône sSr
lequel doit se fraouer lo rolief H» 1= „;a „!, o " _''"'"' ^""^
, V. — ''..'"^«ivj, ittuLio leruiinee par un cône sur
lequel doit se frapper le relief de la pièce. Ces i^orceaux
d ac or sont alors recuits. On place cliaque coin dans une
virolod acier trempé, d'une épaisseur de parois sufhsam-
ment considérable pour résister à la compression du coi^
La hauteur de cotte virole est un pou moins grande nue
celle du com do telle manière que la partie conique ié
passe la virelo entièrement. Le tout est alors placé sous le
balancier, la pointe du cône vers lo haut. Lo poinçon oiiî
porteen creux la gravure que doit recevoir lo coin, et qui 2s
constitue par un cylindre en acier trempé duî porsuj
la partie conique du coin. On fait agir la presse sur ces
deux pièces superposées, et la partie cSniquo du coii.: beau-
coup plus tendre que le poinçon, prend l'empreinte do ce
dernier. Cette opération so renouvelle do nouveau après
un second recuit donné au coin, do telle sorte quo l'em-
premte dans le coin devient absolument nette. Les chiffres
au millésime que doit porter la pièce do monnaie son in-
crustés ensuite dans le coin.
Ces opérations terminées pour l'avers et l'envers on
foZ''r„ '°'°xP'i'^ "".i" f-»" ■■evonir sur uno plaque de
fonte rouge. On le polit ensuite avec lo plus grand
soin Après une nouvelle trempe, lo coin ainsi oitenu
prend le nom do matrice générale; dans cette matrice on
relève un poinçon original qui contient les divers motifs
do la pièce de monnaie à créer; co poinçon sert à TeuTo.
duiro un nouveau coin nommé matrice de reproductLi ■
en dernier lieu, on relève dans ce coin les poinçons di s
. poinçons reproducteurs des coins do service ..Do cotto
manière on a dos coins qui reproduisent d'une façon
absolument identique les figures du poinçon étalon Ce tra-
vail s oxécuto pour chacun Ses côtés do la pièce de monnaie
Quand Ils agit do coins destinés à l'o'btention do méJ
cailles, on procède exactement comme pour la préparation
dos coins des monnaies. p'epuimiou
o,!?i°'?' '■'"<' ,^''^>PaF'"' (Andalousie fprov. do Malagal)
sur o .soco, affl. du Guadalhorce ; 9.825 liab. Carrières iô
marbre; eaux-do-vie, tuilorios. - Lo district a 27.758 hab
COINÇACE ou COINSAOE (/.ûum-soi' - rad. corner)
n^ m. Auiun de serrer avec des coins les rails & double
chainpij^non sur uno voie ferrée.
COINCEMENT (kouin, ma») n. m. Etat d'un» pièce do
m.aii„ne qui est serrée acciacntoUemoùt comme par un
coin et ne pont plus fonctionner.
COINCER ou COINSER (kouin) v. a. Fixer, assujettir
avec dos coins : Coinckr des rails. ^
~ fis:- Motiro dans l'impossibilité do bouger
- Mar. Synonyme de Accoror : Coincer une caisse à
eau, des barriques dans la cale. >.»>«c u
Se coincer, y. pr. So dit do parties do machines forçant
lune contre 1 autre et empêchant tout fonctionnomont.
ÇOÏNCIDEMMENT (si-da-man) adv. D'uno maniAro coïn-
cnionte. avec coïncidence.
I i'^°*w°P'='"="° (»i-rfan,s'_ rad. cohicidenl) n. f. Oéom
Identité de lormo et do dimensions, qui (ail nue des
ligures Huperposécs so confondent dans toutes leurs parties
COIN — COÏNTÉRESSER
,/,.7„^/'f' ^''"?°"/''f,t«'m''"an*'té :£'Aeureusc coïncidence;
;,;■, ;;/*s (Viïlentl ' ""^""""-"^ «"« rénùgraHon des letlrfs
■ - Wécaii. Méthode des coïncidences. V. pendule.
...7 II <^'='=l"sion du trou optique, qui est causée
î^re^l^Jt/^^'cS.™"""^'"^ '^ b^oVcirveau, T^t?
coSl'^^i^t^' S ^^- ^" ^- '^ «^-- «"'
- ïig. Simultané : Circonstances coïncidentes.
V n rT °^? (du préf. co, et du lat. incidere, tomber suri
V. n. Géom. Etre identique de forme et de dimensions de
laçqn à se confondre dans toutes les parties par fàsuùer-
positioii ; Les figures qu, coïncident sontégafes '
— fig. Arriver en même temps: La découverte de la
bms.^ole COÏNCIDE avec celle de la poarfrc (Chateaubr.^
, ,ow , "'■ '''' '°" P"'?' '■ ^'^V't de i'homnie et lefail
ne COÏNCIDERONT jamais de tout point. (E. Scherer )
COÏNCULPÉ, ÉE (du préf. co, et de inculpé) n. Qui est
compris avec un ou plusieurs autres dans la même incul-
pation ; qui est accusé du même déUt ou du même crime.
n,?,?'."'^'?,' '"°'°"'' <''',.';Aisne, arrend. et à 13 kilom. do
Cl âtoau-Thierrv, sur 1 OrdrimouiUe, affluent de l'Oureq;
1.U4 1 ab. Ch. do f. Est. Moulins, tuileries. Eglise des xii'
Mir et XV* siècles. '
COINCY ou COINSI (Gautier de), poète français, né à
1 sZV^i -ii"'.";"^^-^"'''™^ «" '"lî- Entré àl'abbaye
I fntf» ■'"'' d'iSo'ssons à l'âge de dix-huit ans, il L
kngtemps prieur à Vic-sur-Aisne et revint mourir à Saint-
.\ledard. \ ersihcateur extrêmement fécond, il a traduit
du latm en français une foule de légendes pieuses relatives
a la vie de Jesus-Christ, de la Vierge ou de difl-érents
saints : la \ le et les Faits Jésus-Christ, la Nativité JVostrl-
Oame, l Assomption Nostre-Dame , la Vie de sainte Léo-
cade etc Mais son principal ouvrage est un grand re-
cueil : Miracles Aostre-Dame (en plus de 30.000 vers)
Gautier de Coincy est intimement persuadé que le pécheur
qui na cesse d invoquer Marie sera sauvé, quels quo
soient du reste ses crimes. C'est une conception semblable
qui a dicté plus tard à Calderon sa Dévotion à la Croix
Gautier est, en outre, l'auteur de chansons pieuses, cal-
quées pour la plupart sur des chansons profanes en vo-
gue. Les œuvres de Gautier de Coincy ont été publiées
' '■p*.*! incomplètement et d'une manière peu soignée
p.ir 1 abbe Poquet (Laon, 1S5S). ^
COiNDICANT (kan), ANTE [rad. coindiquer-\ adi. Oui
concourt à la même indication qu'une autre chose : 2m
Sijnes coiNDiCANTS d'un traitement médical.
CO'iNDICATlON (si-on - rad. coïndiquer) n. f. Indication
unique, résultant de données diverses.
COÏNDIQUER (du préf. co. et de indiquer) v. n. Donner
ouruir une même indication ; Symptômes qui coindiquent
te traitement a suivre.
COING (kouin — du lat. cotoneus, même sens) n. m Bot
hruit du cognassier, ayant la forme d'une grosse poire'
un goUt âpre, un parfum pénétrant, la peau veloutée et
une couleur jaune. (Se dit quelquefois pour cognassier.)
Il Coing de la Chine, Fruit du diospyros amara.
— Loc. fam. Etre jaune comme un coi'no. Avoir le teint
fort jaune. '
— Zooph. Coi'njr de mer, Nom vulgaire d'une espèce du
genre alcyon. ^
A,r. ^'""^'^aI Bot. Le coi'njr, comme l'arbre qui le produit,
étaitconnudès la plus haute antiquité. Lo fruitne se mantro
guère au naturel ; son odeur, bien qu'agréable, est trop nro-
noncée ; sa chair, cotonneuse, légèrement coriace, conserve
toujours un peu d'âpreté; mais on en fait des compotes,
des confitures diverses, des pâtes sèches, etc. On en pré-
pare aussi un excellent ratafia, et une sorte do cidre assez
agréable, dont on peut extraire uno bonne eau-de-vio
On lait aussi du coing un sirop, et il entre dans la com-
position de divers électuaires ; sa chair est astringente
et stomachique. Les graines fournissent, par décoction
une eau mucilagineuse ou collyre très efficace conirô
les ophtalmies inflammatoires. C est encore le mucilage do
ces graines qui sert à préparer la bandoline. On prière
pour ces divers usages, lo coing du Portugal.
— 6'c(,?e de coings. Enlever le duvet en ossuvaut les
Iruits avec un linge grossier, les couper en quatre.'extrairo
pépins et cellules, faire cuire complètement dans uno
quantité d eau .suffisante. Egoutter alors sur un tamis ot
recueillir le jus. 1 ajouter, poids pour poids, du sucre blanc
Mettre â bouillir, écumer. Après dix ou quinze minutes, la
gelée doit être à point.
— /latafia de coings. Eplucher les coings, los tailler en
quatre, leur ôter le cœur, les écraser dans un mortier et
ou exprimer lo jus dans un petit pressoir & fruits. Mélan-
ger ensuite :
Jus (Je colnR 1 lit. Girofle i tr
Alcool It 2.I. i/s_ Macis... » _
':""''>'l'i" 2 Itr. Amandes amères , .' i/s—
Laisser le tout infuser dans un bocal pondant un mois.
Ajouter alors un sirop froid composé do 2 décilitres d'eau
et 250 grammes do sucre ; filtrer, mettre en boutoillos, bien
boucher. (Cotto liqueur est très tonique.)
On fait aussi du vin do coings, do l'oau do coings, dos
conserves do coings ù reau-do-vic, dos pains do coings, etc.
COINOCHLAMYS(*o-ii.A7ii-miss)n. m.Bot.Genrod'acan-
thacoes-justiciéos, dont la seule espèce décrite Icoinocla-
mis hirsuta) vient do l'Afrique occidentale.
COÏNQUINATION (Aui. ji-on — rad. colnoumer) n. f.
Action de souiller, do polluer. (Peu usité.)
— Fig. Difl'amation. (Pou usité.)
COÏNQUINER (kui — du lat. comouinnre) v. a. Souiller,
polluer. (Pou usité.)
— Fig. Dilfamor. (Pou usité.)
COINSAOE n. m., ot COINSER V. a. 'V. coinçaob, et
COINCKH.
COINT (Aoiii'n), COINTE (du lat. cognilus, connu; par
suite, agréable] adj. Agréable, joli ; galant, aimable : La
sobriété sert (iHoiiironrfpcn/iiscoiNTS. (Montaigne.) n Sage,
prudent, habile. (Vieux.)
COINTELET. ETTE(*oum, U\ lèl') «(li. Petit et agréable.
(Vieliv I •
COIntÉRESSER ;du préf. co, ot Jo inlérester) v. a. Don-
ner un intérêt cuininuu i\. (Pou usité.)
Comtéressé, éo part. pass. n Suhstaiitiv. : Les coïntiS-
nKNSK.4.
13
COINTISE
COL
Coipel (xve 8.).
COINTISE {kouin — rad. coint) n. f. Gentillesse, agré-
ment. Il Parure, ornement, ajustement, ii Robe de soie août
se revêtaient les chevaliers par-dessus leur armure, au
xiir et au siV siècle. (Vieux mot qu'on peut encore em-
ployerdanslestylemarotique.) il On disait aussi cointance,
et COINTERIE.
— Fig. Prudence, habileté.
COÏON {kou'ion — de Vital, coylione) u. m. Propreni.
Testicule. (Inus.)
— Fig. et pop. Lâche, poltron ; sot : Faire le coïon.
COÏONNADE()tou-iO-nad') n.f. Pop. Acte, propos de coiou ;
couardise, il Badinerie : S'amuser à dire des coïonnadeï^.
GOÏONNER {kou-io-né) v. a. Pop. Traiter en coïon ; se
moquer de ; tromper, attraper : Chacun cherche à coïonner
son voisin.
— V. n. Dire des coïonneries, des badineries ; ne pas
parler sérieusement : Vous voulez coïonneb, je pense ?
COÏONNERIE {kou-io-ne-7'i)n. f. Pop. Action de coiou-
ner; poltronnerie, ii Badinerie : Seigneur Arioste, demau-
datt Éippolyte d'Esté à l'auteur du Roland furieux, où donc
avez-vous pris tant de coïonneries ?
COIPEL {ko-a-pèl') n. m. Mot qui désignait, au moyen
âge, les plaoues métalliques fixées à une ceinture des deux
côtés de la boucle, et aussi les chapes.
viroles et passants, qui ornaient les four-
reaux dans la partie voisine de la garde.
COIR {ko-ar') a. m. Enveloppe tilamen-
teuse des noix de coco, n On écrit aussi
KAÏR.
GOIRE liât. Cwria Rfixtorum; allem.
ChuTi, ville de Suisse [canton des Grisons] ,
dp.ns une vallée fertile, ceinte de hautes
montagnes, au pied du Mittenberg et du
Bazokelberg, près du confluent du Rhin
et do la Plessur; 9.SS0 hab., dont 2.720
catholiques. Tabac, cloches, distilleries,
laminoir à zinc. Commerce do blés, vins,
cuirs. Négoce important, à cause do la
situation do Coire au débouché des Alpes.
On y distingue la ville haute ou " cour épiscopale », en-
tourée de murailles, avec la porte « Am Burg «. Cité
romaine (tours de Marsoil et Spinoil). Evêché dès 452.
Patrie d'Angelica Kauffman. Ch.-l. du canton des Grisons.
— Histoire. Coire se rend peu à peu indépendante do
ses évêques; en 1419, elle entre dans la ligue de la Mai-
son-Dieu ; en 1-160, elle obtient de l'empereur une charte
de franchise. La Réforme y fut introduite par Cornander.
Occupation autrichienne de 1798 à 1800. Cathédrale datant
en partie du viii* siècle, avec des souvenirs d'architecture
byzantine, des peintures et sculptures des deux Holbein,
dA. Durer, etc.
COIREAU {ko-a-ro) n. m. Gâteau à pâte jaunâtre, dans la
confection duquel entre de la farine de maïs.
CoiRON (le), massif volcanique avancé des monts du Vi-
varais, qui donuait son nom à un petit pays de France, com
pris dans l'arrondissement actuel de Privas (Ardèche). Long
d'environ 30 kilom., il s'incline N.-O.-S.-E. sur la vallée du
Rhône, qu'il atteint à Rochemaure. Ses mamelons basal-
tiques (1.061 m. au roc de Gourdon), peliés par des plateaux
de même nature, se dressent sur un commun piédestal de
granit. Ils sont revêtus de belles colonnades naturelles
dont la Bahne de Montbrul est la plus remarquable. Raviné
Far l'Erieux, l'Ouvèze, l'Escoutay, le Coiron est bordé à
E. par le petit bassin houiller de La Voulte. De son flanc
sud jaillit la source de Vais. U marque, à peu près, la
limite de l'olivier.
COIROS, comm. d'Espagne (Galice [prov. de la Coro-
gne]) ; 2.680 hab.
COISE-SAINT-JEAN-PIED- GAUTHIER, COmm. de la
Savoie, arrond. et à 17 kilom. de Chambéry, sur le Coistn ;
1.285 hab. Source minérale. Ruines d'un château féodal.
COISLIN (ducs de). Us appartiennent à une famille bre-
tonne du nom de Cambodt, connue depuis le xiii' siècle.
Les plus connus d'entre eux sont : au xvi« siècle, René
DU Cambout, grand maître des eaux et forêts de Breta-
gne, marié àFrançoise Baye, dame de Coislin. — Pierre-
Cesar du Cambout, marquis de Coislin, mort en l64i,
lieutenant général, marié à Marie Séguier, fille du chance-
lier, qui laissa Pierre, cardinal, évéque d'Orléans, grand
aumônier de France, né à Paris en 1636, mort en 1706. (Il se
signala par sa bienfaisance, et parvint, après la révoca-
tion de fédit de Nantes, à préserver de la persécution les
calvinistes de son diocèse) ; et Armand, lieutenant général,
né en 1635, mort en 1702, en faveur de qui le marquisat
fut érigé en duché-pairie (1663). Ce dernier laissa deux tils,
qui moururent sans enfants : Pierre, colonel de cavalerie,
et Henbi-Cbarles (1664-1732), évêque de Metz, pair de
France, aumônier du roi, membre de l'Académie française
et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Héritier
de la bibhothèque du chancelier Séguier, il la légua à
l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Avec eux s'éteignit
la branche aînée.
COISSER (ko-a-sé) v. a. Se dit, en Lorraine, pour désigner
la seconde opération que l'on fait subir au chanvre et au
lin rouis, pour les débarrasser de leur tige.
— Coisser tabour. Art milit. anc. Battre la caisse.
COISSINE iko-a-sin') n. f. Sachet de senteur qu'on mettait
autrefois dans le linge.
COISTRES3E {ko-a-strèss) n. f. Nom guo, dans les exploi-
tations houillères, on donne aux galeries dites b de direc-
tion », et qui servent à amener jusqu'aux descenderies lo
charbon pris aux tailles, ii On dit encore costresse.
COÏT {ko-it' — du lat. coidts ; du préf. co, et du lat. ire,
supin itum, aller) n. m. Union des sexes. (Longtemps, lo
mot a été exclusivement réservé à l'espèce humaine;
pour les animaux, on disait copulation, accouplement, sail-
lie, monte, etc.)
— Encycl. Art vétér.Ou a appelé ma/arfi'erfu cott une ma-
ladie analogue à la syphilis, mais particulière au cheval,
contagieuse comme elle et très grave. On la connaît plus
spécialement maintenant sous le nom de dourine, nom que
les Arabes lui ont donné, car elle est originaire d'Afrique,
et, chaque fois qu'elle s'est montrée on Europe, et plus par-
ticulièrement en France et au Hanovre, elle a toujours été
apportée par des étalons arabes.
Cette maladie se manifeste chez l'étalon par des érup-
tions sur la verge qui disparaissent facilement ; puis, assez î
longtemps après, par des tuméfactions circonscrites de la
peau, un état général grave, de l'amaigrissement, de la
paraplégie, des paralysies locales variées, puis la mort au
bout de quelques mois. Mêmes symptômes chez la femelle,
précédés d'un écoulement muquèux à la suite d'un coït avec
un étalon malade. Cette maladie étant contagieuse, les
détenteurs d'animaux contaminés peuvent tomber sous
l'application des articles 459 et suivants du Code pénal.
COÏTAL, ALE, AUX adj. Qui a rapport au coït.
COITE, COITTE {ko-at) n. f. Linguist. Syn. de couette.
(A signifié Hâte, désir, et aussi Matelas, ht de plumes,
couverture.) L^'^x.].
— Mar. V. BUR.
COÏTER V. n. S'accoupler, en parlant de l'homme et de la
femme.
GoiTER (Volcher), médecin hollandais, né à Gronin-
gue en 1534, mort en 1590. 11 fut médecin dans l'armée fran-
çaise. On le regarde comme l'un des créateurs de Tanato-
mie pathologique, et on lui doit, entre autres découvertes,
celle des deux muscles supérieurs du nez. Ses principaux
ouvrages sont ; De ossibus infantis (1559) ; Taoulx exter-
narum et inlernarum huynaiii corporis partium (1573).
COITIER ou COICTIER (Jacques), médecin français,
né à Polignv (Franche-Comté), mort vers 1505. Nommé,
vers U70, médecin de Louis XI, il exerça sur l'esprit de
ce prince une influence extraordinaire et se lit donner des
places lucratives, des terres et des sommes considéra-
bles. H devint vice-président, puis président de la cham-
bre des comptes (1482), concierge et bailli du palais. .Jac-
ques Coitier conserva sous Charles VIII et sous Louis XII
ses dignités, à l'exception do la présidence de la chambre
des comptes.
COÏTION {si-on — du lat. coire, supin coitum, se réunir)
n. f. Union de plusieurs personnes dans un but commun.
COITIVER V. a. Linguist. V. coétiver.
CoiTY, bourg de la Grande-Bretagne (pays do Galles
^comté de GlamorganjJ; 3.800 hab.
COIUS (i-uss) n. m. Genre de poissons acanthoptères,
famille despristipomalidés. appelé aussi rfa^na, et qui est
très voisin des thérapons. (La synonymie du genre coius a
été très embrouillée; on y a fait rentrer des poissons de di-
verses familles, comme des mésoprions.)
COÏX (co-ikss) n. m. Sorte de gramiuée, dont les caryo-
pses contiennent une certaine quantité de fécule comesti-
ble. (C'est une plante originaire des Indes. On fait avec ses
graines des colliers et des bracelets.) n Cette gramiuée
est également connue sous les noms de larme de Job, et
LARMILLE DES IndES.
COIXTLAHUACA, ville du Mexique (Etat d'Oaxaca),
dans le Mixteca; 14.645 hab.
GOJÉDE, ville du Venezuela (Etat de Zamora), sur le
Cojéde, sous-affluent du rio Apure; 10.000 hab. Cette ville
donuait autrefois son nom à un des Etats ou provinces
de la république de Venezuela, aujourd'hui compris dans
celui do Zamora. Son chef-lieu était San-Carlos.
COJOUISSANCE [i-sanss — du préf. co, et do jouissance)
n. f. Dr. Jouissance commune à deux ou plusieurs person-
nes : Avoir la cojodissance d'un immeuble. (Peu usité.)
COJURATEUR ou COJUREUR (du préf. co, et de jurer)
n. m. Anc. dr. franc. Nom donné à des personnes qui ve-
naient afflrmor en justice, sous serment, un fait relatif à
une autre personne, et dont le juge faisait dépendre sa
décision.
— Enctcl. Les cojurateurs n'étaient pas des témoins;
ils venaient corroborer les affirmations faites, aussi sous
serment, par l'intéressé principal, et s'exposaient, comme
lui, aux peines du parjure. Le serment prêté avait un ca-
ractère religieuxet solennel ; on laissait à l'accusé un délai
pour trouver des personnes acceptant de s'engager ainsi
avec lui. La coutume fixait le nombre des cojurateurs; il
augmentait généralement avec la gravité du délit. A l'ori-
gine, ils étaient pris dans la famille de l'accusé, et de la
môme condition sociale que lui. Ce moyen de preuve était
un droit pour l'accusé, mais il était employé au-si par
l'accusateur; il était usité, tant en matière civile qu'en
matière criminelle. La partie dont le serment était soutenu
par ceux prêtes par des cojurateurs [cojuratores] obtenait
donc gain de cause.
COJHREUR n. m. Anc. dr. V. coJURATEtJR.
COJUSTICIER {si~é — du préf. co, et de justiciei^) n. m.
Dr. feod. Celui qui avait droit de justice sur les mêmes
terres qu'un autre justicier. (Il est à remarquer que le droit
de justice ne pouvait se partager quant à rexercice. mais
que les profits pouvaient être répartis entre les cojusticiers.)
COJUTEPEC ou COJUTEPEQUE, ville du Salvador,
sur le versant septentrional du volcan de Cojutepec, près
du lac du même nom; 7.950 hab. Ch.-l. du départ. deCus-
catlan et ancienne capitale provisoire (en 1854) de la ré-
publique du Salvador.
COKAIN ou COKAYNE (sir Aston), poète anglais, né
dans le Derby en 160S, mort en ieS4. Catholique et roya-
liste, il prit parti pour Charles 1" pendant la guerre civile
et eut à soutfrir beaucoup de persécutions. On lui doit des
comédies : the Obstinale Ladif (1650) ; Trappolin supposed a
prince (1658), et des pièces de vers publiées sous le titre
de : Choice poems of several sort epiyrams (Londres, 166'.').
COKE n. m. Charbon provenant de la combustion in-
complète ou de la distillation de la houille et qui ne con-
tient plus les divers corps volatils qu'elle renfermait.
— EscYCL. Le coke s'emploie pour le chauffaçe des
appartements, des chaudières, de certains fours indus-
triels, et pour la fabrication du fer et de la fonte. Le bon
coke est sonore, poreux; sa cassure est mate et d'un gris
foncé ; il donne peu de cendres et absorbe facilement
l'eau, mais il se détériore à l'humidité. La plus grande
partie du coke servant au chauff"age domestique provient
do la distillation do la houille en vases clos lors do la
fabrication du gaz d'éclairage. Ce coke est très léger,
friable, poreux, orftle sans flamme. Lo coke obtenu par la
carbonisation do la houille :lans des appareils spéciaux oui
sont des fours (four français, four anglais) est le coke
métallurgique, beaucoup plus dur et plus compact que le
précédent. Avant leur carbonisation, les houilles sont triées
soigneusement et subissent un classement; elles sont eu-
98
suite lavées méthodiquement dans des appareils dont il
existe différents types.
— Carbonisation en four. Les fours qui servent à opérer
la carbonisation de la houille sont de diff'érents systèmes,
suivant qu'ils ont des formes circulaires ou elliptiques.
Fourfrançais
Leur aire est couverte par une voûte surijaissée ou cir-
culaire. Cette voûte est surmontée d'une cheminée carrée.
Les ouvertures carrées, placées de chaque côté, servent
au chargement. Sur la face antérieure, une porte en funto
est ménagée dans la maçonnerie pour opérer le défour-
nement. Le coke n'adhérant pas à la sole du fourneau,
cette opération est très facile et très rapide. La chaleur
perdue provenant des fours à coke a reçu diverses appli-
cations. C'est ainsi que l'on s'en sert pour le séchage des
farines, la calcination du plâtre, le chauffage des fours
â vitres, la carbonisation des bois, etc.
— CoA-e naturel. Dans les galeries des mines de houille,
on rencontre quelquefois un minéral stratifié, que l'on
appelle coks naturel, analogue au coke des usines, formé
par la combustion sur place de couches carbonifères
embrasées par une sorte de fermentation accidentelle ou
naturelle.
Coke ou Cooke (Edouard), jurisconsulte et magistrat
anglais, né à Mileham en 1552, mort en 1634. Il exerçait
avec distinction la profession d'avocat et arriva promp-
toment à être soliciter général (1592), président de la
Chambre des communes. La reine lOlisabeth le nomma
ensuite attorney général, puis membre du conseil privé.
C'est lui qui dirigea les procédures criminelles relatives
aux procès d'Essex. de Raleigh, de Somerset et des auteurs
de la conspiration des poudres. Kn 1606, sous Jacques I",
il refusa de se prêter à des mesures arbitraires, tomba en
disgrâce, et fut même enfermé à laTourde Londres. Rendu
à la liberté sous Charles I*', il se montra l'un des plus ardents
adversaires du favori Buckingham. Il a laissé des ouvrages
très estimés, parmi lesquels on cite surtout les Jnstitutes,
commentaires sur les lois d'Angleterre.
Coke (William), comte de Lkicester, agronome an-
glais, né en 1752, mort dans le comté de Derby en 1842.
U fut membre du parlement, où il se signala par son libé-
ralisme, et devint pair d'Angleterre (1807). Coke transforma
son domaine de Holkham (Norfolk) en ferme modèle, et tit
faire, par ses expériences, de notables progrès à l'agricul-
ture. L'Angleterre lui doit l'introduction de la culture alter-
née, l'amélioration de la méthode d'assolement en quatre
rotations, l'extension de la culture du maïs, etc.
COKETIER {ti-é) n. m. Celui qui fabrique ou qui vend du
coke.
COKOS (ko-koss) n. m. Petit poids usité en Grèce, à peu
près 4 milligrammes. Il PI. Des koki.
COL (modifie, du préf. corn). V. com.
COL (du lat. collum, cou) n. m. Partie du corps comprise
entre rorie:ine des épaules et celle de la tête. (Dans ce
sens, cou est plus usité, et col n'est plus guère employé que
par euphonie et dans le langage poétique) : Chez tous les
grands hommes dont les portraits ont frappé notre attention,
le COL est court. (Balz.)
— Par ext. Goulot, partie étroite et allongée d'une
bouteille ou de quelque autre vase : Le col d'une cornue.
— Partie d'un vêtement, et particulièrement d'une che-
mise, qui entoure le cou : Un col de chemise, d'habit.
Il Sorte de cravate, sans nœud par devant, qui s'agrafe ou
se boutonne derrière le cou. il Morceau de grosse toile
qu'on met dans une cravate pour lui donner de la fer-
meté : La crinoline, ou étoffe en crin, fut d'abord employée
à faire des cols de cravate. \\ Parure de lingerie, etc., que
les femmes portent autour du cou ou sur le corsage :
Col de dentelle, de guipure.
— Faux col. Col mobile de chemise que l'on met à ce
vêtement ou qu'on enlève à volonté, a Faire faux col. Dans
l'argot militaire, laisser passer un peu de linge au-dessus
de la cravate, u Fam. Se pousser du col, Faire des embar-
ras, il Faux col. Mousse au-dessus du verre ; Un bock sans
FAUX COL il Hausse-col. V. ce mot. n Cols Sanson, Nom que
Ton avait donné, à cause de Sanson, bourreau de Paris,
à des cols raides et droits, qui coupaient, guillotinaient
les oreilles.
— Col de latte, Support de la tapière dans les galères
des xvi" et xvii" siècles. (Ces supports, au nomure de
cinquante-quatre, pièces de chêne vert qu'on cloue sur la
couverte, en les laissant saillir de plus de deux bons pieds
au dehors, sont connus de temps immémorial, dans la
marine du Levant.)
— Anat. Partie rétrécie d'un os : Col de l'astragal en
particulier. Qui précède la tête des os longs. Col du fé-
mur, du péroné, de l'humérus, du radius, n Col de l'utérus.
Partie inférieure de l'utérus qui est plus étroite que le
corps et s'ouvre dans le vagin, u Col de sac herniaire, Par-
tie du sac qui met celui-ci en communication avec la
cavité abdominale, ii Col de la vessie, Partie de la vessie
en forme de goulot où s'abouche le canal de l'urètre.
— Art milit. Effet d'habillement militaire qui a presque
complètement disparu de l'armée française. Remplacé
d'abord par la cravate, pour les hommes de troupe de
toutes armes, à l'exception des cuirassiers, puis finale-
ment aussi supprimé pour les officiers qui, après l'avoir
d'abord porté garni de liséré blanc, ont remplacé celui-ci
par une sorte de faux col de chemise, fixé directement à
l'intérieur du collet de la tunique ou du dolman.
— Bot. Col de l'ovaire, Nom donné au prolongement
supérieur de l'ovaire dos composées, qui devient très
considérable à la maturité du fruit.
— Géogr, Passage étroit entre doux montagnes . Le col
de Tende.
— Hydraul, Plaque de fonte formant le sommet du
99
coursier d'une usine et destiné à rapprocher le plus pos-
sible la variTio de la roue motrice.
— Mar. Col de cygne, Tigo en for terminée, près da
point de fixation, par une sorte de domi-anncau destiné ù
forcer sur les mailles do la chaîne à l'avant du chemin
de fer et à l'arrôter quand ou mouille, ii Appelé vulgaire-
ment CASSB-BBAS.
— Min. Travailler à col ou à col tordu. V. cou.
— Navig. Tirer à col d'hoynmes. Se dit, dans l'industrie
du hîïlage, quand des hommes tirent un train de bois ou
un bateau à l'aide d'une corde munie do bretelles qu'ils
se passent en écharpe.
— Ornith. Col d'or, Espèce de sylvie. il Col 7ut, Nom
vulgaire du gymnodère. il Col roux, col vert, Noms de deux
espèces de canards.
— Serrur. Tringle courbée en arc.
— Techn. Col de cygne. Tuyau ou tube recourbé ser-
vant à conduire do la fumée, des gaz ou des liquides.
— Syn. Col, défilé, détroit, gorge, pas, port. Col dé-
signe certains passages étroits, situés dans les parties
élevées des montagnes. Port s'emploie dans le même
sens, mais ne s'applique guôre qu'aux passages entre
les anneaux de la grande chaîne des Pyrénées : Le port
d'Oo. Le PORT de Viella. — Pas reçoit des applications
pour un plus grand nombre de montagnes. Défi.lé est le
terme général pour désigner les passages étroits au point
de vue des opérations militaires; c'est proprement un
lieu où les hommes no peuvent passer qu'à la file, un à un.
Gorge se prend quelquefois dans un sens analogue, mais
il représente plutôt la ferme que prennent les montagnes,
et il point moin'' vive-
ment la diflicultô u pas-
sage. Entîn, dètroit s'ap-
plique plus souvent à la
mer qu à. la terre; mais,
lorsqu'il reçoit cette der-
nière application, il em-
brasse une plus grande
étendue que le défilé et
il en désigne aussi les
approches.
— Encycl. Cost. Sous
Henri II, il devint de bon
goût de montrer qu'on
portait du linge blanc. Le
col de la chemise fut
donc rabattu sur le haut
du pourpoint; il était
parfois chargé de brode-
ries et même de perles.
Vers 1557, on en revint
aux collerettes fraisées,
déjà portées antérieure-
ment. Henri III les aljan-
donna pour en revenir
aux cols plats ; mais, vers
1578, la cour reprit la
fraise qodronnée, qui de-
vint d'une ampleur dé-
mesurée. Pendant lajeu-
nesse de Louis XIII, on
adopta la rotonde ou col
monté sur carton, et la
fraise à confusion, à plu-
sieurs rangs de fronces
inégales. De 1620 à 1643,
régnèrent de larges cols
rabattus jusqu'aux épau-
COLAMINEUR (du prof, co, et de lamineur) n. m. Machine
à lamint-r.
CoLANI (Timothée), théologien et publiciste protes-
tant français, né à Lomé (Aisne) on 1824, mort à Grin-
delwald (Suisse) en 1888. Colani débuta comme écrivain
en collaborant à un journal de Genève : la <« Réforraation du
XIX" siècle a . Il publia dans cette ville : un Essai sur Ikis^
toire de la théologie allemande; un travail sur Leibniz et le
catholicisme (1847); un Essai sur L'idée de l'absolu (1847).
En juillet 1850, il fonda la Revue de théologie et de philo-
Sophie chrétienne, avec Ed. Scherer. Cette revue, qui prit
on 1858 le nom de « Nouvelle revue de théologie ", et
on 1863 celui de « Revue de théologie « , souleva en France
de bruyantes discussions et contribua au réveil des études
religieuses. Colani fut nommé, en 1864, professeur à la
faculté de théologie de Strasbourg. En 1876, il fonda à
Paris le Couz-^ner littéraij'e. En 1877, il fut nommé sous-
bibliothécaire à la Sorbonne, et devint un des principaux
rédacteurs politiques de " la République française » . Outre
les ouvrages cites plus haut, il a écrit : l Individualisme
chrétien (1856); le Sacerdoce universel (1356); Jésus-Christ
et les croyances messianiques de son temps (1864); Examen
de la Vie de Jésus de M. Renan (1864); etc.
COLAO n. m. Ministre d'Etat en Chine.
COLAPHANITE n. f. Miner. Syn. de colophomte.
COLAPHE ou COLAPHUS [fnss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères phytophages, famille des chrysomélidés, tribu
des cnrysomélmés, comprenant quelques espèces de taille
moyenne, propres à l'Europe orientale et à l'Asie : colaphns
Cols : 1. Henri III ; 2. De femme flo60); 3. Louis XllI: 4. Ecclésiastique {xvn« s.); 5. Médicis {1610);
$. Louia XIV ; 7. Directoire ; 8. Militaire Empire ; 9. 1830. Cols modernes : 10. Ecclésiastique ; II- Militaire ;
12. Marin; 13. Russe; 14. Rabattu; IS. Droit ouvert; 16. Droit croisé ; 17. Cassé.
Sophix (sud de l'Europe); colaphus Bôfti (Crimée), etc. On
confond souvent, à tort, ce genre avec les colaspidèmes.
COLAPRISER ifi-sé — du lat. colaphus, soufflet) v. a.
Souffleter. (N'est usité qu'à propos de la cérémonie dans
laauoUe le comte de Toulouse colaphisait un juif, c'ost-
à-aire le souffletait dans la cathédrale, le jour dfe Pâques,
en représailles du soufflet que Jésus avait reçu durant sa
Passion) : Adhémar de Chaoannais raconte que, l'an f002y
Aimeri, vicomte de Rochechouart, colapuisa le Juif avec
une telle violence qu'il lui fit sauter la cervelle et tes yeux
et it tendit mort.
COLAPOUR, ville de l'Inde anglaise. V. Kolapocr.
COLAPTE ou COLAPTES {la-ptéss) n. m. Genre d'oiseaux
grimpeurs, type do ta tribu des colaptinés.
— Encycl. Les colaptes ou pics dorés, pics cuivrés, sont
de grande taillo et de couleurs brillantes. Les six espèces
connues habitent l'Amérique
septentrionale et centrale. Ci-
tons le colapte doré [colaptes
auratus), bariolé de jaune, do
rouge, de gris, etc., qui atteint
0",30 de long (Etats-Unis);
le colaptes Mexicanus, plus mé-
ridional. Los sous-genres, pi-
tuiiiicus [pituipicus Chilensis
[ Cliili ] ) et kypoxanthus ( hy-
poxanthus Rivolii { Nouvollo-
Grcnadol) sont de l'Amérique
du Sud. Los mœurs du colaptes
Mexicanus sont très singuliè-
res: il recueille des glands et
les accumule dans des tiges
creuses d'agave on les faisant
passer par dos trous qu'il y
porco avec son boc ; si la ca-
vité centrale n'existe pas. it so Colapto.
contente d'enchâsser les glands
dans les trous, où il tes retrouve pondant les longs mois
d'hiver durant lesquels il no peut so procurer d'autre
nourriture.
COLAPTINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux grimpeurs, fa-
millo des picidés, compronant les ffonros eolapte, géoco^
lapie et meiglyptes. — Un colaptine.
GOLARDEAU OU GOLLARDEAU (Julien), magistrat et
poète français, né à Kontenay-Ie-Cointo (Poitou) en 1590,
mort on 16<'.'.'. I-'rocureur du roi au présidial do sa villo
natale, il se signala parmi les plus chauds panégyristes
du cardinal de Richelieu. On tut doit une satire en latin
contre les bals ot les mascarades : Lorvina, satyricon in
chorcarum lascivias et nersonnata tripudia (lOÏD); Descrip-
tion du château de Richelieu, à la m/moirfi an cardinal-duc,
poèmo; Tableaux des victoires do Louis XIII (16&0).
les, ornés de broderies et de dentelles; ils disparurent
sous la cravate, qui prit tout son développement sous
Louis XIV. Depuis la Révolution, le col reparut, mais tou-
jours très simple, -malgré une certaine variété de forme.
Il donna naissance au faux col, qui fut inventé en 18*o.
COLA n. m. Métrol. Poids usité à Alep et Alexandrette
de Syrie, et valant un peu plus de 79 kilogrammes.
COLA n. m. Nom scientifique d'un genre de malvacécs,
série des sierculiées, originaire de 1 Afrique tropicale. Il
en existe plusieurs espèces, dont la plus connue [cola acti-
minata, ou sterculia acuminata) fournit une graino em-
ployée eu thérapeutique sous le nom de noix de kola,
V. KOLA.
COLABRISME n. m. Hist. anc. V. calabrisme.
COLAC, villo d'Australie (Victoria), non loin du lac de
Colac et du grand lac salant Corangamito; 2.800 hab.
Jardin botanique sur le lac. Minorai do fer et
calcaire aux environs. Ch.-l. d'un district peu-
plé do 8.150 hab.
COLACHON n. m. Instrument à cordes do la
famille des luths, en usage au xvn" siècle en
Italie. (Avec son clavier disposé sur un man-
che très long et ses trois ou quatre cordes,
la fenêtre circulaire de sa table et son cordier
monté sur celle-ci, le colachon portait son oc-
tave à vide de l'octave à la quinte.)
COLACRÈTE n. m. Magistrat athénien, qui
prélevait les frais de justice'ot les appliquait
au culto public.
— Encycl. Los colacrètes, qui dataient de
l'époque royale, conservèrent longtemps des
fonctions importantes. Clisthèno les df'qionilla
de presque toutes leurs attributions l'nian-
cières, au profit des apodoctos. Au V siècle,
les colacrètes n'avaient plus puère que des
fonctions honorifiques : surveillance do cer-
tains sacrifices, organisation des banquets du Prytanéo,
solde aux héliastes, etc.
COLADE (rad. col) n. f. Syn. ancien do accolade.
COLAGE {laf — du lat. colère, cultiver) n. m. Dr. féod.
Droit levé par le soigneur, d'après la coutume do Chûteau-
nouf en Horry, sur ceux de ses habitants ayant des bœufs
avec lesquels ils labouraient la terre.
GoLAÏR ou KoLAR, ou KoLlXROU, grand lac de
rindo anglaise, dans la prrsi<lence do Madras, non loin
do la côte du golfe de Heitgah^. Son étendue est très va-
riable ; lors de la mousson d'hiver, tes pluies, les inon-
dations dos fleuves voisins, la Krichna, la Godavérr, on
font une immense nappe d'oau. Dans la saison sèche, le
lac est réduit au quart de sa suporllcio ot n'est, dons sa
pluH grande partie, qu'un marécage boueux.
Colachon.
COLA — COLATITUDE
GOLARDEAU (^Charles-Pierre), poète français, né à
Janvillo (Eure-et-Loir) eu 1732, mort à Paris en 1776. Il
montra un goût précoce pour la poésie. Sa première œuvre
marquante fut une imitation en vers de la Lettre d'Hélolse
à Abailard, de Pope (Paris, 1758) ; elle eut un succès pro-
digieiLx et mit en relief l'auteur, dont on vanta à l'envi la
sensibilité et l'élégance. Dans ce mémo genre, aujourd'hui
SI démodé de l'héroïde, Cotardeau publia la Lettre d'Armide
à Renaud (1758); puis, après divers essais de tragédies
(Astarbé, Caliste), le Temple de Gnide, poème imité de
Montesquieu (1770); VEpUre à M. Duhamel; les Hommes
dePromêthée{\T15). Il mit en vers les Deux prerruères nuits,
d'Young. L'année suivante, il fut élu à l'Académie, mais
mourut avant d'y entrer. Colardeau, dont les Œuvres
choisies ont été souvent réunies à celles de Malfilâtre, no
tut qu'un poète aimable, élégant, sans grande originalité,
COLARIN (de l'ital. cotlarino, dimin. de collaro, collier)
n. m. Nom que porte la frise du chapiteau des colonnes
dorique et toscane.
COLAS {là — abrév. de Nicolas) n. m. Linguist. Homme
niais, stupide : Quel grand colas !
— Ornith. Nom vulgaire du corbeau et du geai.
Colas (vACHK À), locution proverbiale et antihuguenote.
L'origine la plus probable de cette locution est celle que
l'on trouve dans le « Journal » de L' Estelle et dans un
ouvrage de D. Lottin père, intitulé : Recherches histori-
ques sur la ville d'Orléans, depuis Aurélien, l'an 374, jus-
qu'en 1789.— Une vache appartenant à un paysan nommé
Colas, et vaguant en liberté, serait entrée dans un temple
protestant, au moment du prêche. Les huguenots, croyant
à quelque insulte des catholiques, auraient tué l'animal.
Après quoi, ils auraient quêté pour le payer, ou bien ils
auraient été condamnés par la justice à indemniser le
propriétaire. Les catholiques firent là-dessus une chanson
qui jouit immédiatement, par toute la France, d'une vogue
immense. On n'avait la tête rompue que de cette chanson,
dit L'Estoile, « laquelle grands et petits chantaient à l'envi,
d'oii résultaient tous les jours de grandes querelles, scan-
dales et inconvénients, jusques à des meurtres ». A Paris,
il fallut faire trompetter défense de la chanter par les
rues. Elle finit par s'oublier; mais l'expression « il est de
la vache à Colas u pour dire « il est huguenot n subsista.
GOLAS (Jacques), avocat et capitaine, né à Mentéli-
mar au milieu du xvi" siècle, mort à Ostende au com-
mencement du xvii< siècle. Il fit d'abord partie du barreau
de sa ville natale, et fut, en 1577, député aux états géné-
raux convoqués à Blois sous l'influence des Guises, qui
comptèrent en lui un ardent partisan de plus. Quittant
brusquement les professions pacifiques, il leva un corps
d'arquebusiers, à la tète duquel il fit rude guerre aux
protestants du Dauphiné. La charge de grand prévôt de
France ot des lettres de noblesse furent sa récompense.
Elles lui étaient conférées de façon au moins irrégulière,
car elles émanaient du duc de Mayenne, s'intitulant lieute-
nant général du royaume. En 1591. il reçut le commande-
ment de la place de La Fère, qu'il ne put empêcher de
tomber, quatre ans plus tard, au pouvoir de Henri IV. Il
l>assa de là au service de l'archiduc Albert, gouverneur des
Pays-Bas pour le roi d'Espagne, fut blessé et pris à la ba-
taille de Nieuport, et mourut en captivité.
COLASPIDÈME (spi) n. m. Genre d'insectes coléoptères
phytophages, famille des chrysomélidés, comprenant do
petites formes ovales , ramassées , à
corselet court, à élytres obtus. [On con-
naît trois ou quatre espèces de colas-
pidèmes, habitant la région circamé-
diterranéenneetl'Espagne. L'une d'elles
{colaspidema atrum), celaspe ou colas-
pide de la luzerne, est souvent très nui-
sible aux plantes fourragères dans le
Midi, où on la nomme négril.]
COLASPOSOME {spo) ou GOLASPI-
DOSOME {spi) n. m. Genre d'insectes
coléoptères phytophages, famille des
chrysomélidés, tribu des eumolpinés,
comprenant des formes de taille petite
ou moyenne, à grosse tôle arrondie, à
antoniies filiformes. (On connaît une cinquantaine d'es-
pèces de colasposomos, habitant les régions chaudes do
l'ancien monde.)
COLASSE (augment. do colas) a. Personne tout à fait stu-
pide.
GOLASSE ou Collasse (Pascal), compositeur fran-
çais, né à Reims en 1049, mort en I709. Secrétaire do
LuUi , lorsque ce dernier était directeur do l'Académio
royale de musi<|ue, il écrivit parfois les parties de choeurs
et d'orchestre des opéras do ce maître, puis, en 1677, il
remplaça Lalouette comme chef d'orchestre. En 1683, il
obtint l'une des quatre places de maitro de la musique do
la chapelle du roi, et, plus tard, celte do maître do la
musique do sa chambre. Après la mort de Lulli, Colasso
fit représenter à l'Opéra, sans grand succès, quelques
ouvrages : Achille et Foluxénc, dont Lulli avait écrit quol-
([uos morceaux (1687); Thétis et Pelée (1689); Enée et La~
finie (1690); Astréc (1692); les Saisons {\G9t>) ; Jason ou la
Toison d'or (1696); la Naissance de Vénus (1696). Vers
cette époque, Colasso fonda un opéra à Lillo, mais fut
ruiné par un incendie et revint a Paris, où le roi lui
donna 10.000 livres pour lo consoler do ses pertes et lui
rendit sa place do maître do musique de la chambre.
Celasse recommença alors à composer, et donna encore à
l'Opéra CanctUa en 1700, et /'o/yjVne et Pyrrhus on 1706.
Outre SOS opéras, Colasso écrivit nour te service do la
ihapelle ot de la chambre do Louis XIV un grand nombre
de motels ot do cantates.
COLASTE {lasst') ou COLASTUS [la-stuss) n. m. Gonro
dinsoctos coléoptères clavicorueN. fainillo des uitidutidés,
tribu dos carpophilinés, comprenant de petites formes À
élytres très courts, rousses on brunes avec bandes fauvoî?,
(On connaît uno cinquantaine d'espèces de colastos, toutes
oméricaiiios et répandues surtout dans lo Sud; elles vi-
vent dans les détritus, les champignons, sous les écoroos.)
COLATEUR fdu lat. colare, couler) n. m. Canal servanv
ù recevoir et & faire écouler les eaux d'irrigniion.
COLATITUDE (du préf. co, et de latitude) n, f. Complé-
ment do la latitude du liou, c'est-à-dire «»xcès de i>o- .«lur
ootto latitude : la coi.atitvdk d'un lieu est égale à la (/i«-
'.(»!<■(' du zt'nith du lieu au pôto dtt même hémisphère^
i
Coibnoks : 1. Artillerie de la garde (1" Emp.) ;
2. Tambour-Major (2« Emp); 3. Guide (2" Emp.).
COLATOIRE — COLCHAGUA
COLATOIRE {lo-ar — rad. colateur) adj. Se disait des
oreanes excréteurs tels que le rein, lo foie. (Vieux.^
COLATURE rad. colateur) n. f. Pharm. Filtra'.ion gros-
sière. » Liquide grossièrement filtré : Une col.\ture de
chicorée. . . .,,. , ,
Agric. Superflu des irrigations recueilli dans les
colateurs. il On dit écoulage, dans le midi de la France.
COLAUD DE La SalCETTE (Claude-Sylvestre, comte),
général do division, comte et sénateur de l'Empire, pair
de France, né en 1754, mort en IS19. Sous-lieutenant au
moment de la Révolution, il se distingua à Valmy, à
Denain, à Hondschoote, et en fut récompcusé par un décret
de la Convention portant qu'il avait bien mérité de la patrie,
et par le grade de général de division (1793). En mai 1795,
il fut chargé de pacifier Toulon, et, nommé général en
chef dans la Belgique, y réprima une insurrection (179S).
Il prit part, en 1800, au succès de la journée de Hohen-
linden. devint membre du Sénat, vola la déchéance de
l'empereur en 1814, reçut la pairie k la première Restau-
ration, et plaida avec courage la cause du maréchal Ney.
COLAX {lakss) n. m. Genre de diptères brachycères, fa-
mille des œstridés, comprenant des mouches voisines des
céphalémves. (Les colax habitent les régions tropicales ;
tel est le colax macula, du Brésil, d'un brun noir.)
COLAXAS. Myth. gr. Fils de Zeus et de la nymphe
Hora. Il était ro"i des Bisaltes, qui, en souvenir de son
origine, prirent la foudre pour armoiries.
COU3ACK ou KALPACK (du turc qalpack) n. m. Sorte de
bonnet à poil, plus ou moins évasé par le haut, et dont la
partie supérieure est formée par une sorte de poche conique
en drap, dé-
nommée flam-
me . qui pend
de côté et se
termine par
un gland.
— Pop. Cha-
peau.
— Encvcl.
Le colbackesx
orné par de-
vantd un pom-
pon ou d'un
plumet. Ce fut
autrefois ,
dans l'armée
française, la
coiffure des tambours-majors et de divers corps de troupes,
sous le premier et le second Empire, tels que : les guides,
les chasseurs à cheval, l'artillerie delà garde et certains
régiments de hussards. Les chasseurs à cheval de la ligne
ont porté, sous le second Empire, un bonnet en fourrure,
plus simple et quasi cylindrique, appelé talpack.
COLBAN (Adolphine-Marie Schmidt, dame), femme de
lettres norvégienne, née à Christiania en 1814, morte à
Rome en 1884. Elle débuta par des traductions françaises
d'ouvrages scientifiques. On lui doit des romans et des
nouvelles en norvégien : Lxredinden [l'Institutrice] (18S9);
Tre noveller [Trois nouvelles] (1873); Jeg lever [Je vis]
(1877\ son œuvre la plus importante ; en Gammel Jomfru
[la vieille Fille] (1879); Cléopâtre (1880); Thyra (1881).
ColbeRG, ville d'Allemagne. 'V. Kolbeeg.
COLBERT, famille de Champagne, qui a prétendu des-
cendre d'une ancienne maison écossaise, dont le nom
avait des ressemblances avec le sien. Elle n'a commencé
à être connue qu'au xv" siècle avec Jean Colbert (1489).
IJn de ses descendants, Ocdart ou Edooard, eut trois
fils : Jean, Oodart et Nicolas. Les deux derniers furent
la tige des branches de Villacerf, de Saint-Pouange, de
Chabanais et de Saint-Mard, dont les descendants subsistent
encore. Le premier eut trois fils ; Jean, tige des Colbert
du Terron ; Charles et Nicolas, sieurs de Vandières. Ce
dernier fut le père de Jean-Baptiste (le grand Colbert),
de Charles (Colbert de Croissy) et d'Edouard -François
(Colbert de Maulevrier). Jean-Baptisie Colbert fut la tige
des marquis de Seignelay, éteints au commencement de
la Restauration dans la personne de Marie-Louis, colonel
de cavalerie, et des comtes de Linières, éteints en 1761.
Colbert rjean-Baptiste), ministre de Louis XIV, né
à Reims en 1619, mort en 1683. Un de ses çarcnts éloignés,
Saint-Pouange, beau-frère du conseiller d'Etat Le Tollier,
le recommanda à ce dernier, et Le Tellier lo présenta au
cardinal Mazarin. Peu de temps après, grâce à ses protec-
teurs, Colbert était conseiller d'Etat et chargé de gérer
la fortune personnelle de Mazarin. Il s'en acquitta avec
une probité rude, et, pendant l'exil de son protecteur, il lui
servit d'intermédiaire auprès de la reine. Après la mort
de Mazarin, Colbert s'empara définitivement de l'esprit du
roi, en lui révélant l'existence de 15 millions d'espèces
cachées par Mazarin dans des forteresses, puis en pre-
nant pour lui tout le poids d'un travail dont il faisait
honneur à Louis XIV. Déjà, du vivant du cardinal, Col-
bert lui avait signalé les malversations de Foucquet. Il les
démontra à Louis XIV, et le décida à sévir avec rigueur.
(V. FoucQt'ET.) La commission de surintendant fut sup-
primée ; le roi prit en personne le gouvernement des finan-
ces; Colbert eut le simple titre do « contrôleur général ».
Mais, en réalité, il dirigea toute l'administration. Maître
enfin du pouvoir, il montra ur. des côtés de son carac-
tère : une effroyable violence dans le bien. Deux mois
après l'arrestation do Foucquet, il établit une chambre
de justice pour la roclierclie des abus et malversations
commis depuis vingt-cinq ans dans la gestion dos finances
du royaume. Il supprima ensuite les trésoriers de l'épar-
gne, les contrôleurs généraux, les directeurs des finances,
un nombre considérable d'offices inutiles, et simplifia tout
l'ensemble do la comptabilité publique. La plus belle ré-
forme financière de Colbert est celle des impôts. Il com-
mença par abolir les exemptions injustes par un examen
général des titres de noblesse. Puis, persuadé que la con-
sommation s'accroît en raison de rabaissement des droits,
il osa, du premier coup, réduire do 33 p. 100 l'impôt perçu
par les aides et les fermes.
La réforme des finances accomplie, il s'occupa d'accroî-
tre les ressources du pays en réformant la justice et en
encourageant la production hationale sous toutes ses for-
mes. Dans un mémoire au roi, en date du 15 mai 1665, il
proposa une réforme générale do la justice. La base do
cette céforme était l'éiablissemont d'un conseil particulier,
composé de conseillers d'Etat et d'avocats au parlement , di-
visé en trois sections : civile, criminelle, de police, et chargé
de préparer de grandes ordonnances, en même temps que
des grands jours mettraient un terme aux tyrannies lo-
cales des hobereaux. Le conseil débuta par l'ordonnance
civile, puis essaya d'établir la publicité hypothécaire.
La réforme criminelle fut moins heureuse. EUe ne réagit
en rien contre la tor-
ture, les procédures se-
crètes et toutes les ha-
bitudes barbares de la
justice au moyen âge.
La plus belle œuvre
de Colbert, c'est l'essor
qu'il donna àl'industrie
française. Par une pro-
tection minutieuse,
certaines industries
(draps, métiers à laine,
tapis) furent puissam-
ment développées;
d'autres (glaces, den-
telles, industries de
luxe diverses) furent
créées de toutes pièces.
L'agriculture fut aussi
encouragée que possi-
ble, mais lo commerce coitert.
des grains se trouva
malheureusement gêné par un luxe de formalités et d in-
terdictions de toute nature. Néanmoins, en agriculture,
Colbert a une tendance marquée à soutenir les petits,
qu'il considère comme les instruments réels de la produc-
tion, et il fait édicter en leur faveur des privilèges en ma-
tière de saisies de bestiaux, d'outils, etc.
Tout en soutenant l'agriculture et en créant l'industrie,
('olbert no négligeait pas la navigation. Il accorda pour
(luarante ans à la Compagnie de l'Amérique du Sud, qui
prit le titre de » Compagnie des Indes orientales », les
Guyanes, toutes les Antilles, le Canada et les Florides.
La même société acquit d'une compagnie dieppoise et
rouennaise le droit de commercer au Sénégal, c'est-à-dire
de se livrer à la traite des nègres, droit que devait rendre
moins inhumain la promulgation du Code noir (1683) que le
ministre avait préparé. La Compagnie des Indes orientales
ne tarda pas à se former, et Colbert, pour compléter son
œuvre, obtint du roi que la noblesse pût commercer sans
déroger. Mais nous touchons ici à la plus étonnante créa-
tion de Colbert, celle de la flotte. 11 institue l'Inscription
maritime, crée une flotte, fonde ou agrandit les ports de
Brest, de Rochefort et de Cherbourg, achète Dunkerque
aux Anglais, institue des écoles de canonniers et d'hydro-
graphes, établit un conseil de construction navale.
Colbert était de taille médiocre. Il avait les manières
bourgeoises; ses traits étaient presque vulgaires; son
abord était froid et dur, et, dans les instants d'ennui, il
fronçait les sourcils d'une façon redoutable. Il travaillait
seize heures par jour, et imposait une pareille somme de
travail à tous ses commis. Son éducation première avait
été limitée à sa spécialité commerciale ; il fit tout au
monde pour la compléter étant ministre. Il encourageait
de son mieux les hommes de lettres. Il fut membre de
l'Académie française. Un grand seigneur, membre de
l'Académie, s'étant fait apporter un fauteuil, Colbert en fit
envoyer trente-neuf autres : c'est là l'origiue des quarante
fauteuils. Il forma un petit conseil « pour toutes les choses
dépendantes des belles-lettres » . Cotte réunion, chargée de
fournir les inscriptions pour les monuments, devint plus
tard l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Pour faire
concurrence à la Société royale de Londres, il créa l'Aca-
démie des sciences; pour compléter l'Académie de pein-
ture et de sculpture, il créa l'Ecole de Rome. Il créa l'Ob-
servatoire, et appela en France Cassini, dont les travaux
préludèrent au cadastre général. Il forma un riche re-
cueil d'ouvrages, qui devint un des principaux fonds de la
Bibliothèque nationale. Il envoya Vaillant chercher au loin
les éléments du Cabinet royal des médailles, origine de
celui de la rue de Richelieu. Enfin, il transporta la Biblio-
thèque royale de la rue de La Harpe dans les bâtiments
de son hôtel, où elle est restée depuis. Il protégea aussi les
arts avec ardeur. En 1664, Colbert acheta la surintendance
des bâtiments pour la transformer en direction des beaux-
arts, et presque en ministère spécial. Il devina Lebrun. Il
tit du Louvre son entreprise de prédilection. Mécontent
des plans qu'on lui proposait, il eut, le premier, l'idée d'un
concours public, et le résultat de ce concours fut la co-
lonnade do Perrault. Les dépenses exagérées de Louis XIV,
vers la fin de sa vie, amenèrent la disgrâce relative de
Colbert. Il mourut chargé de malédictions, non seulement
sans avoir pu mener à llien toutes les réformes qu'il mé-
ditait, mais voyant même compromises celles qu'il avait
pu accomplir. On craignit un mouvement de la population
des halles, et son cercueil fut porté nuitamment à Saint-
Eustache, où ses funérailles eurent lieu aux flambeaux.
On y voit encore son tombeau, œuvre de Girardon.
Colbert (hôtfxs de) à Paris. Colbert a eu dans la capi-
tale plusieurs hôtels qui portèrent son nom. Lo principal
fut celui qui était à l'angle des rues des Petits-Cnamps et
Vivienne, vis-à-vis de celui de Mazarin. Sur la grande
porte d'entrée étaient sculptées les armes de Colbert : d'or
a la couleuvre d'azur posée en pal, accompagnée de deux
lionnes pour supports ot, comme cimier, une main tenant
une branche d'olivier avec la devise ; Perite et rec(e (habi-
lement et bien). C'est dans cette demeure que fut installée,
en 1C60, la Bibliothèque du roi.
On peut voir oussi, rue du Mail, n° 7, une maison qui a
appartenu à Colbert; le rez-de-chaussée a été transformé,
mais les étapes supérieurs ont conservé leur belle ordon-
nance. La couleuvre {coluber), emblème du ministre, y est
sculptée autour des pilastres. Enfin , la rue de l'Hôtel-
Colbort, voisine do Samt-Séverin, doit son nom à une mai-
son qu'y possédait Colbort, tout près dos fameuses écoles
do médecine de la rue do la Bûcnerie.
Colbert (Charles, marquis un Croissy), frèro du pré-
cédent, né à Paris en 1025, mort en 1696. Il fut conseiller
d'Etat, intondant d'Alsace, président au parlement de Metz,
ambassadeur en Allemagne, à Berlin, à Rome et en Angle-
terre. L'un dos plénipotentiaires au congrès d'Aix-la-
Chapello (1668), il eut aussi une part considérable au traité
de Nimègue (1678), ot fut ensuite secrétaire d'Etat des
affaires étrangères, depuis 1679 jusqu'à sa mort. Charles
100
Colbert a laissé des Mémoires inédits sur l'Alsace, les Trois-
Evêchés et le Poitou. — Son fils, Jean-Baptiste Colbert,
marquis de Torcy, diplomate, né à Paris en 1665, mort
en 1740, remplit diverses missions diplomatiques, fut am-
bassadeur en Angleterre, en Danemark, en Portugal, se-
crétaire d'Etat des affaires étrangères, ministre d'Etat,
grand trésorier, etc. Ce fut lui qui ouvrit dans le conseil
l'avis d'accepter le testament de Charles II, relatif à la
succession d'Espagne, et dirigea les négociations d'Utrecht
(nr3-i714). L'Académie des sciences l'élut membre hono-
raire en 1718. Outre divers Mémoires scientifiques, on a de
lui d'intéressants Mémoires pour semirà l'histoire des né-
gociations depuis le traité de liysmck jusqu'à la paix
d'Utrecht (1756), et un Journal publié par F. Masson (1884).
Un autre fils de Charles, Charles-Joachim Colbert,
né à Paris en 1667, mort en 1738, fut archevêque de Mont^
pellier en 1697. 11 travailla à la conversion des protestants,
fit rédiger par le P. Pouget le Catéchisme de Montpellier,
manifesta par ses lettres pastorales et ses mandements
son opposition à la bulle Unigenitus, ajouta foi aux folies
des convulsionnaires, et laissa quelques écrits condamnés
à Rome comme entachés de jansénisme, et publiés en 1740.
Colbert (Edouard-François), comte de Maulevrier,
frère du grand Colbert, né et mort à Paris(i634-1693), l'un
des plus grands capitaines de Louis XIV. Entré aux
mousquetaires en 1649, il fut successivement capitaine
aux gardes, capitaine-lieutenant de la deuxième compa-
gnie do mousquetaires, brigadier de cavalerie et maré-
chal de camp, et se distingua particulièrement à Rethel
(1650), à l'assaut de Lille et au siège de Courtray.
Colbert (Jean-Baptiste), marquis de Seignelay, fils
aine du grand Colbert. V. Seignela^'.
Colbert (Jacques-Nicolas), l'un des fils du grand Col-
bert, né à Paris en 1655, mort en 1707. Il fut archevêque
de Rouen et se fit remarquer par sa tolérance envers les
protestants. Membre de l'Académie française en 1678, il
fut aussi de celle des inscriptions et belles-lettres.
Colbert (Michel), théologien catholique, parent des
précédents, né vers 1633, mort à Paris en 1702. Il devint
général des prémontrés en 1670, et a laissé, entre autres
écrits : Lettres d'un abbé à ses religieux.
Colbert (Paul-Edouard, comte, puis duc d'Estoute-
ville), petit-fils du grand Colbert, né en 1686, mort en 1756.
Maréchal do camp (1719). On a de lui une traduction fran-
çaise de la Divine Comédie (nsi), publiée par Sallier.
Colbert (S. de Castle-Hill de Seignelay), prélat
français, né au château de Castle-Hill (Ecosse) en 1736,
mort en 1808. Il fut nommé évêque de Rodez en 1781. Dé-
puté à l'Assemblée des notables, puis aux états généraux
de 1789, Colbert se prononça pour la réunion du clergé au
tiers. Il se montra partisan de plusieurs réformes, mais
protesta contre la constitution civile du clergé, et émigra à
Londres. Il fit partie du petit nombre d'évêques qui refusè-
rent de reconnaître le Concordat et de revenir en France.
Colbert ( Edouard-Charles-Victurnien), comte de Mau-
levrier, marin français et petit-fils d'Edouard-François, né
en 1758. mort en 1820. Il entra dans la marine, fit la guerre
d'Amérique, devint capitaine de vaisseau en 1791, et émi-
gra l'année suivante. Il prit part à l'expédition de Quiberon
(1795), échappa au sort de la plupart de ses compagnons,
et passa en Vendée, où il fut aide de camp de Stofflet,
puis se rendit en Amérique. Il ne reprit du service qu'après
le retour des Bourbons en France (1814), et reçut alors les
grades de « capitaine des gardes du pavillon » et de » contre-
amiral ». Il siégea à la Chambre des députés, en 1815.
Colbert (Pierre-David, dit Edouard), comte de Col-
bekt-Cuabanais, général français, pair de France, né à
Paris en 1774, mort en 1853. Il fit la campagne de 1793 à
l'armée du Haut-Rhm comme volontaire, prit part à l'ex-
pédition d'Egypte, entra dans la garde de Bonaparte avec
le grado de « capitaine adjudant- major », et devint aide de
camp de Junot en 1803, puis de Berthier. Il se signala à la
bataille d'Austerlitz, fut créé baron de l'Empire en 1808, gé-
néral de brigade en 1809, et reçut à Bautzen (1813)16 grade
de n général de division » . Il fit la campagne de France, com-
battit à Waterloo, fut inspecteur général de cavalerie sous
les Bourbons, aide de camp du duc de Nemours en 1834,
suivit ce prince en Afrique et fit partie de la première ex-
pédition de Constantine. Lors de l'attentat de Fieschi, il
reçut une blessure auprès de Louis-Philippe, et entra à
la Chambre des pairs, en 1838.
Colbert (Auguste-Marie-François, comte de), géné-
ral français, frère du précédent, né à Paris en 1777, mort
en 1809. Simple soldat en 1793, il devint aide de camp du
général Grouchy, puis de Murât, qu'il suivit en Italie et en
Egypte. Il prit part à la bataille de Marengo, fut nommé,
peu de temps après, général de brigade, fit en cette qua-
lité la campagne d'Austerlitz et se signala à la bataille
d'Iéna. Passé à l'armée d'Espagne, il fut tué près d'Astorga.
COLBERTIE (H — de Colbert) n. f. Bot. Syn. de dillénie.
COLBERTISME {tissm') n. m. Nom donné par l'Italien
Meiizotti ( . Mémoires de l'Académie des sciences ») [1797]
au système de réglementation du travail et au système pro-
tectionniste dont Colbert avait fait la théorie et poursuivi
l'application. D'après ce système, le travail est un droit
régalien que le souverain cède, vend ou accorde à ceux
qu il veut privilégier et aux dépens de ceux que, pour un
motif ou un autre, il n'hésite pas à spolier.
COLBORDOLO, comm. d'Italie (Marches [prov. de Pi-
saro et d'Urbin]), sur le fleuve côtior Foglia; 2.600 hab.
Lieu d'origine de la famille de Raphaël.
COLBRAN (Isabella Angola), cantatrice, née à Madrid,
morte à Catenaso, près de Bologne, en 1845, était fille
d'un musicien de la chapelle du roi d'Espagne. Elle
acquit la réputation d'une des plus habiles chanteuses de
l'Europe. Elle connut Rossini à N'aples, et l'épousa. Elle
accompagna son mari àVienne, puis à Londres, et quitta
le théâtre lorsqu'il alla se fixer à Paris. Un peu plus
tard, les époux se séparèrent. M"" Colbran-Rossini a com-
posé et jiublié quatre recueils de canzoni.
CoLCHAGUA, une des vingt-trois provinces de la ré-
publique du Chili. Comprise entre les Andes à l'E., lo
Pacifique à l'O., la province d O Higgins au N., et celle do
Curico au S., elle a pour capitale la ville de San-Fernando.
Jouissant d'un climat doux et pluvieux, elle produit en
abondance des grains, des pommes de terre, des fruits, du
vin ot possède de bons pâturages- Elle recèle aussi des
101
richessos nimt-rales, et l'on y trouve quelques mines do
houiUo et lie cuivre.
GOLCHESTER, ville d'Angleterre (comté d'Essox), sur Ib
fleuve côtierCohio; 34.5ijo hab. Médiocre industrie (draps
communs), mais marché agricole et ooiitro maritime actifs
(ostréiculture, poche, canotage, chantiers de navires).
Vieille forteresse et remparts attribués aux rois saxons.
Ruines curieuses do l'abbaye do 8aint-j6an. Patrie pré-
sumée (lo sainte Ilélùno.
GOLCHESTER, comté du Dominion canadien (Nouvolle-
Ecûsso), peuplé de 27.1G0 hab. Ch.-l. Londondei'nj. — Vi\-
lage dos Ktats-Unis (Illinois [comté de Mac-Donough]),
dans la vallée du Crookod-Creek, afiluent de l'IUinois ;
2.500 hab. Mines de charbon. — Ville des Etats-Unis (Ver-
mont [comté do Chittendeuj), sur le lac Champiain ; 5.150 h.
Bois do construction.
COLCHICACÉES n. f. i)l. Plantes monocotylédones, delà
tribu des colchici^es. — Une colchicacée.
COLCHICÉES n. f. pi. Tribu do la famille des liliacées,
ayant pour type le genre colchique. — Une colchicée.
COLCHICEINE n. f. Alcaloïde résultant de l'action des
acides étendus sur la coLchicine. V. colchicink.
COLCHICINE n. f. Alcaloïde trouvé dans les semences
^xxcolcluque, et qui en est le principe actif.
— Encycl. Chim. La colchicine possède la propriété do
former avec le cliloroforme une combinaison cristallisée;
c'est sur cette propriété qu'est basée la meilleure méthode
d'extraction. On épuise les semences par l'alcool bouillant,
on évapore et on reprend par l'eau ; on agite cotte disso-
lution avec du chloroforme et on évapore. La combinaison
cristallisée obtenue perd son chloroforme au contact de
l'eau. La colchicine obtenue se présente sous forme gom-
meuse jaune ; sa formule est C"H"AzO*. Traitée par les
acides chlorhydrique et sulfurique étendus, elle se trans-
forme en colchicéine et apocolcnicéine.
La colchicine sert à falsifier la bière, pour la fabrica-
tion de laquelle on la substitue frauduleusement au hou-
blon. 11 est assez difticilo de déceler cette fraude, parce
que le houblon renferme une substance dont les réactions
sont, à très peu près, celles de la colchicine. On peut sé-
parer la colchicine des principes du houblon en précipitant
ceux-ci par l'acétate de plomb.
— Thérap. Le principe actif du colchique paraît agir
sur les noyaux gris de l'encéphale, et surtout sur les
centres réflexes de la moelle; de là son action diurétique
finissante, qui le fait employer contre lo rhumatisme et
a goutte. La colchicine purge violemment, provoque des
vomissements et détermine à la gorge un sentiment de
constriction avec tremblement des membres; elle n'a pas,
cependant, contrairement à ce qu'on croyait, une influence
notable sur la muqueuse nasale. A l'intérieur, on l'emploie
à la dose de 3 à 5 milligrammes, sous forme de potion
alcoolique surtout, car elle est peu soluble dans l'eau.
Actuellement, on se sert, de préférence, de colchicine
chloroformée. (Bardot.) La colchicéine ne paraît pas toxique
aux même doses et semble dépourvue de toute propriété
thérapeutique notable.
COLCHICIQUE adj. Se dit d'un vinaigre obtenu en fai-
sant macérer des bulbes desséchés de colchique dans du
vinaigre.
GOLCHIDE, ancien royaume d'Asie, en partie légen-
daire, de la région caucasique, dans les domaines du
Tchorokh {Bathjjs), du Rien [Phasis) et de l'Ingour {Aca/n-
p$is). Les anciens la vantaient comme un pays d'une mer-
veilleuse richesse, et lo mythe de la Toison d'or n'est
sans doute que l'expression fabuleuse de cette tradition.
D'ailleurs, les faits justifiaient la réputation de la Colclnde,
car, outre son
blé, son vin, sa
cire et son miel,
ses chevaux,
ses bœufs, ses
pêcheries de
thon et d'estur-
geon, ses mines
d'or, la vallée
du Rion et son
principal port
Phasis { au j .
Poti), étsdont le
débouché d'un
GOLCHESTER
COLÉOPIIORE
Momiuics de ('olcli
commerce de caravanes très considérable entre le Pont-
Euxin et l'Iran, llnde, voire la Chine. D'abord royaume
indépendant, puis province de l'empire de Mithridato,
ensuite province romaine, do destinée assez précaire au
moyen âge, la Colchido correspond à la Mingrélio russe
d'aujourd'hui.
CoLCHIDIEN, ENNC {di-în, ^n'), personne née en Col-
chide, ou qui habitait ce pays. — tes
COLCHIDIRNS.
— Adjectiv. Qui appartient à ce pays
ou à ses habitants : Lik/ende colchi-
DiKNNiî. Il On dit aussi colciiiquiî.
COLCHIQUE adj. Qui appartient à la
Colchido ou à ses habitants, ii Dragon
colchique. Dragon qui veillait sur la
Toison d'or, oL qui fut tué par Jason.
COLCHIQUE (du lat. colchicum,
proprom. » plante do la Colcliide ") n. m.
Genre t^po do la famille des liliacées.
— adj. Qui est préparé avec le bulbe
du colchique ; Vinaigre colchiquk.
Oxymel colciiiqdb.
— Encycl. Bot. Lo genre colchique
est connu surtout par un© espèce très
répandue dans les prairies, lo colchique
d'automne (colchicum autumnalo), vul-
gairement appelle safran des prés, ù.
cause do la forme de sa flour ; tue-chien,
on raison dos propriétés vénéneuses do
son bun)e; vcillottc, veilleuse, otc. C'est
une plante bulbouso, dont les longues
Uoura rose violacé sortent immôdiato-
inttnt do terre ot s'épanouissent ù l'au-
toinno, tandis quo ses feuilles et ses
fruits ne paraissent qu'au printemps suivant. Son bulbo,
(jui contient un suc ticra «^t amer, est un poison violout
pour riiummo et pour les animaux.
Colclilqiio il'ail'
toiiinn : a, coiifio do
lu llour; b, fruit.
— Thérap. Le co^c/tf^uetire ses propriétés du principe
actif (pi'il renferme, la colchicine. Il a donc les mêmes
applications thérapeutiques ([uo co dernier ot, on raison
do sonpouvoir drastique et diurétique, il s'emploie surtout
contre la goutte, le rhumatisme, certains trouble.s des fonc-
tions hépatiques, l'hydropisie, etc. On utilise les bulbes,
les semonces ot les Ilours du colchique d'automne, en al-
coolaluro (2 à 6 gr.l, extrait (oef,oi à oe'-,io), teinture
(l à 5 gr.) et poudre (oe'.ûô à 0«^30). Ses incompatibilités
sont ; la teinture d'iode, le gaïac, les astringents. En cas
d'empoisonnement par lo colchique ou la colchicine, il
faut employer les vomitifs usuels (sulfate de zinc ou ipéca),
l'acide tanui({ue ou gallique à doses fréquentes do 2 gram-
mes, le blanc d'œuf ot les boissons féculentes, l'eau-de-
vie, l'éther chlorhydrique, enfin les injections hypodermi-
ques de morphine à la dose de OBf^.SO.
COLCHYTE n. m. Nom que les Grecs donnaient à ceux
(l^ui étaient chargés d'embaumer les morts, chez les Egyp-
tiens.
COLCOTAR (arab. qolqolar, même sens) n. m. Nom com--
mercial du peroxyde de fer, obtenu par la calcination du
sulfate do fer. il Oxyde naturel de fer, de couleur rouge.
COLD-CREAM (kàld-krêm' — mots angl. signif. crème
froide) n. m. Pommade adoucissante, à base de cire vierge,
d'huile d'amandes douces et d'eau de roses, employée pour
la toilette du visage, ou comme médicament pour préve-
nir les gerçures et faire sécher les plaies légères.
Golden (Cadwallader), botaniste écossais, né en 1688,
mort à Long-Island (New-York) en 1776. Il se rendit en
Amérique, où il devint lieutenant-gouverneur de New-
York, en 1761. Colden se signala eu fondant plusieurs éta-
blissements de bienfaisance. Il était lami de Franklin. Ses
principaux ouvrages sont : Traite des maladies particu-
lières à l'Amérique; Histoire des cinq nations indiennes
du Canada (1745) ; etc.
COLDÉNIE(nt — de Colden, n. pr.) n. f. Genre de borra-
ginées, comprenant des herbes très rameuses, qui croissent
l'une dans les régions chaudes de l'ancien monde, les
autres dans les régions occidentales des deux Amériques.
COL-DES-OLIVIERS, comm. d'Algérie, départ, et à
30 kilom. de Coustantine, arr. de Philippeville ; 2.999 hab.
GOLDINGHAM, bourg d'Ecosse (comté de Berwick), sur
l'Eye, près du cap Saint-Abb; 490 hab. Ch.-l. d'une
ancienne juridiction dite Coldinghamshire^ au centre d'une
jolie vallée. Aux environs, ruines d'un ancien prieuré fondé
par saint Abb, au vu* siècle. Près de Coldingham. cap de
Fast-Castle, ancienne forteresse baronniale, qui est le
Wolf's-Crag de la Fiancée de Lammermoor.
CoLDITZ ou KOLDITZ, ville d'Allemagne (Saxe [cercle
de Leipzig]), sur la Mulde, affluent de l'Elbe; 4.700 hab.
Papeteries, tanneries. Houillères et gisement d'argile aux
environs.
GOLDORÉ ou GODORÉ (Olivier), graveur en pierres
fines du xvi' siècle, ne doit pas être confondu, comme on
l'a fait trop souvent, avec Julien de Fontenay, autre gra-
veur contemporain de Henri IV. Coldoré a gravé, en 1571,
VEntrée de la reine à Paris. Il quitta la France vers 1600,
cédant aux instances de la reine Elisabeth, et il mourut en
Angleterre.
COLDSTREAM, viUo d'Ecosse (comté de Berwick), sur
la Tweed, près de la frontière d'Angleterre; 2.600 hab-
Pêcherie de saumons; commerce de grains et bestiaux.
Le général Monk y fixa son quartier général avant de mar-
cher en Angleterre pour rétablir Charles II; un régiment
anglais des gardes porte le nom de cette ville, où il fut
originairement levé par Monk.
GOLD-WATER, viUo des Etats-Unis (Etat de Michigan),
sur le Cold-Water, affluent du Saint-Joseph; 6.700 hab.
Fonderies et minoteries. Ch.-l. du comté do Branch.
COLÉA n. m. Genre de bignoniacées, tribu des jaca-
randées, comprenant des arbres qui croissent^ aux îles
Mascareignes.
GoLÉA ou KOLÉA, ville d'Algérie. V. Koléa.
COLÉANTHE U. m. Genre do graminées, tribu des agros-
tidées, ronlermant une seule espèce, qui croît dans les
marais <le la liohème.
COLÉANTHÈRE n. f. Genre d'épacridées-styphéliées,
ronferniant dos arbrisseaux drossés, à feuilles petites, sos-
siles, originaires d'Australie.
GOLEBROOKE i^Henri-Thomas], orientaliste anglais, né
ot mort à Londres (1765-1837). Envoyé dans l'Inde comme
secrétaire de la Compagnie des Indes orientales, il étudia
la langue, la littérature, la législation et lu philosophie des
Indous, fut nommé chef do la justice à Calcutta (1805), re-
vint on Europe après trente ans d'absence, fonda la Société
asiatique de Londres, ot légua à la Compagnie dos Indes
sa richo collection de manuscrits orientaux. Colebrouko a
fait faire do très grands progrès à l'étudo du sanscrit. Ou-
tre un grand nombre de mémoires, on a do lui ; Digeste des
lois indiennes (1797); uno Grammaire et un Dictionnaire
sanscrit, d'après les auteurs indiens; uno édition delà
Grammaire sanscrite do Panini. Ses principaux mémoires
ont été réunis sous le tiirode Misceilancous essays{is2T\.
Pauthier en a extrait ot traduit: £"«111 sur la philosophie
des Indous (1833-1837).
COLEBROOKIE {brou-kl — de Coteftrooke, n. pr.) n. f.
Genre do labiées, tribu des saturélnéos. renfermant doux
espèces, du Népaul. 11 Syn. do ulodda, genre d'amomées.
COLÉB (lé — rad. col) n. f. Coup quo l'on donnait du plat
do la main sur la nuque, à celui quo l'on faisait chevalier.
— Encvcl. a la colée manuelle on subsiiiua, plus tard,
trois coups do plat d'épéo sur les épaules ou sur lo col.
Après la culée, on embrassait le chevalier, d'où lo nom
d'accolade, qu'on donnait aussi ù cette cérémonie.
COLÉGATAIRE {1er' — du préf. co, et do légataire)^, m.
Qui est lé^^'aïaiiv avec un ou plusieurs autres, conjoiuto-
nuMit pour une même chose.
— Encycl. Dr. franc- Il V n lieu il accroissemont entre
colégataircs, lorsque, la m^nle chose ayant été léguée à
plusieurs, les uns viennent recueillir le bénéfice du legs,
tandis que les autres font défaut. Lu nullité, lu révocation
ou lu caducité du legs fuit à l'un des colégatairos proOto
donc aux auiros, au lieu de profiter, d'après lo droit com-
mun, au débiteur du legs. L'accroissement entre coléga-
tairos a pour base la volonté du testateur. Mais comment
connaitro cette volonté? Il n'y a pas de difficulté si le
testateur l'a manifestée en termes exprès. S'il n'a rien dit,
on interprète cotte volonté d'après la formule du legs. Il
résulte des articles 1044 et 1045 du Code civil que le legs
sera réputé fait conjointement si la chose a été donnée à
plusieurs par uno soûle et mémo disposition (re et verbis)^
ou si, donnée par le mémo acte à plusieurs personnes,
môme séparément (re tatitum), oUe n'est pas susceptible
d'être divisée sans détérioration. On peut critiquer le
Code de n'at'oir pas admis toujours l'accroissemoat au
cas de conjunctio re tantum, l'intention du testateur parais-
sant là hors de doute.
COLÉINE n. f. Matière colorante rouge retirée des tiges
et des feuilles du coleus Verschaffelli.
COLÉMANITE n. f. Borate hydraté naturel de chaux.
GOLENSO (John William), évéque anglican de Natal, né
à Saint-Austell (comté de Cornouailles) en 1814, mort à
Natal en juin 1883. Il devint recteur dans le Norfolk. En 1853,
il publia ses Sermons de village, et fut sacré évêque de Na-
tal. Il publia ses premières impressions sous ce titre : Dix
semaines à Natal (Londres, 1855). II étudia à fond la langue
des indigènes, publia une grammaire et un dictionnaire de
la langue zoulou, et entreprit une traduction de la Bible.
Les missionnaires refusaient le baptême aux Cafres
polygames. L'évèque Colenso crut devoir les autoriser à
garder les femmes qu'ils avaient, sous la réserve qu'ils n'en
prendraient plus d'autres. Il motiva cette décision dans
une Lettre ouverte à l'archevêque de Cantorbéry , qui fit
grand bruit à Londres en 1860. Cet écrit fut bientôt suivi de
deux autres, qui eurent un égal retentissement. L'un, Saint
Pauls epistle to Bomans, newly translaied {Lomires, 1861),
soutenait que les païens ne pouvaient être condamnés à
des peines éternelles ; l'autre, the Pentateuch and Book of
Joshua examined i^Londres. 1862), mettait en doute l'authen-
ticité des livres de l'Ancien Testament. Colenso dut reve-
nir en Angleterre pour se défendre contre les attaques
dont il était l'objet. Déposé de son siège par l'évèque de
Capetowu, il appela de cette sentence à la commission ju-
diciaire, qui, en 1 865, déclara que l'évèque avait outrepassé
ses droits. La polémique que ces événements provoquèrent
amena une scission dans l'Eglise anglicane sud-africaine.
COLENSOA (de Colenso, n. pr.) n. f. Genre de campa-
nulacées-lobéliées. La seule espèce connue est une herbe
de la Nouvelle-Zélande.
COLÉOCÊLE (du gr. koléos, vagin, et kèlê, hernie) n. f.
Hernie vaginale.
COLÉOCOME n. f. Genre de composées-inuloïdées, ren-
fermant do petites herbes rigides, à corolles jaunes, de
l'Australie tropicale.
COLÉODERME (du gr. koléos^ étui, et derma, peau) adj.
Zool. Couvert dune enveloppe en forme de sac.
GOLÉONÈME n. m. Genre de rutacées-diosmées. formé
aux dépens du gCH-ro diosma, et comprenant quatre espèces
qui croissent au cap de Bonne-Espérance.
COLEONI ou GOLLEONI (Bartolomeo), condottiere ita-
lien, né en 1400 près de Bergame, mort à Malpaga
en 1475. Il jouissait héréditairement d'une quasi-souve-
raineté sur Bergame. Il fut le type du condottiere, passant
constamment d un camp à l'autre , et plus redoutable
encore par ses complots que par ses talents. Il apprit la
guerre dans le royaume de Naplcs, sous les fameux
condottieri
SforzaetBrac-
cio; après quoi,
il entra au ser-
vice delà répu-
blique de Ve-
nise, en guerre
aveclocnof du
parti gibelin,
le duc de Mi-
lan , Philippe-
Marie Viscon-
ti. Mais, bien-
tôt,ilentraitau
service do co
mémo prince,
qui, justement
défiant, le fai-
sait jeter pres-
que aussitôt
en prison. En
1447, il com-
mande l'armée
de la républi-
que do Milan
reconstituée, et combat le prétendant français, Charles
d'Orléans ; l'annéo suivante, il passe aux Vénitiens ot com-
bat François Sforza, le condottiere; puis il s'entend avec
Sforzaet lui facilite la conquête du Milanais. Le conseil des
Dix chercha, en 1451, à faire assassmor Colooni, sans suc-
cès; mais, on 1454, il lui confia pour vingt-cinq ans lo titre
de généralissime do la république, qu'il garda jusqu'à sa
mort. En 14G8,le pape Paul II voulut lui donner lo cominan-
domont d'une croisade qui n'eut pas lieu. Il mourut dans
son château de Malpaga, entouré d'artistes et d'hommes do
guerre, on léguant ù la république de Venise uno partie do
ses biens immenses et le conseil de ne plus confier i\ per-
sonne les pouvoirs trop étendus dont il avait joui, La
Soigneurio lui fit élever par lo Verocchio uno statue
équestre, sur la place Saint-Joan-ot-Saiut-Paul.
COLÉOPHORE ou COLEOPHORA {U-o) n. f. Entom.
Genre d'insectes lépidoptères, famillo dos tinéidés, type
d'une petite tribu dito dos coléophorinés, comprenant do
petites teignes dont les chonillo3 vivent dans dos four-
reaux {teignes à falbalas do
Réaumur).
— n. m. Bot. Gonro rap-
porté, avec doute, à la ta-
mlllo des ihymélacéos, ot
renformantdëgrnndsarbres
dont la seiMe espèce connue
est origiiiniro au Brésil.
— Encycl. Entom. Les
coléophores sont de ]»etito taille ; leurs ailes, nllouf^ées,
sont garnies de grandes franges. Elles volent on plein
jour. Lours uombrousos espèces, répondues surtout dans
Statue do Coleoni.
CoUopbore (gr. I foU).
GOLÉOPHYLLE — COLETTIS
l'hémisphère boréal, vivent sur toutes sortes de plantes.
La coteophora hemerobiella est nuisible aux arbres fruitiers.
GOLÉOPHYLLE D. f. Bot. Syn. de COLÊOPTILE.
COLÉOPODE (du gr. koléos, étui et pous, podos, pied)
adj. Zool. Qui a les pattes cachées, dans un étui.
COLÉOPTÊRE (du gr. koléos, étui, et pteron, aile) adj.
Se du des insectes qui ont les ailes de la première paire
ouélytres en forme d'étuis cornés : Le hanneton est l'exem-
ple le plits vulgaire des insectes coléopterks.
— n. m. pi. Ordre d'insectes comprenant ceux qui sont
coléoptères : Faire une collection de coléoptères. — Ifn
COLÊOPTÈRE.
— E>"CTCL. Les insectes de l'ordre des coléoptères, outre
leurs élytres cornés recouvrant leurs ailes de la seconde
paire, ont pour caractères principaux la disposition des
pièces de leur bouche conformées pour broyer, leur pro-
thoras ou corselet dégagé du reste du corps, et tous ont
des métamorpho-
s es complètes .
c'est-à-dire pas-
sent par les stades
de larve et de nym-
phe. Leurs larves
affectent des for-
mes profondément
différentes de celles
des insectes par-
faits; elles peuvent
manquer de pattes,
auquel cas elles
sont dites a apo-
des u. Les coléo-
ptères ont tou-
jours, en principe,
quatre ailes : les
supérieures, ou Coléopiére (hanneton) : i
élytres, sont parfois de proâl; 3. Larve
soudées , et alors,
les ailes de la seconde paire font défaut. Dans la majorité
des cas, ces dernières sont construites pour le vol et agis-
sent, soit que les élytres soient largement ouverts, soit qu'ils
se soulèvent légèrement comme dans les cétoines. La tête
porte des antennes composées, en règle, de onze articles,
deux grands yeux à facettes, et presque jamais d'ocelles.
Parfois la tête est, en tout ou partie, asymétriaue, comme
dans beaucoup de ténébrionides, quelques caraniques, etc.
La bouche comporte un labre ou lèvre supérieure, monté sur
nn épistome, deux mandibules, deux mâchoires munies de
palpes, une lèvre inférieure avec ses palpes labiaux. Le
prothorax ou corselet, doué d'une mobilité souvent assez
grande, enchâsse la tète, qui parfois se prolonge en un
cou, et porte la première paire de pattes. Vient ensuite le
mésothorax, portant les élytres et la seconde paire de
Îiattes, puis le métathorax, avec les ailes et les pattes de
a dernière paire. Un écusson existe, la plupart du temps,
à l'insertion (base) des élytres avec le prothorax. Les
pattes sont de formes variables, suivant le genre do vio
et les groupes: souvent dilatées en instruments propres à
fouir l'paire antérieure), ou aplaties en rames ciliées (paire
postérieure) dans les insectes aquatiques. Les articles des
tarses varient en nombre de cinq à trois ; leur emploi dans
la classification a été abandonné comme présentant dos
exceptions trop nombreuses, voire des dispositions numé-
riques différentes, suivant les paires et aussi suivant les
sexes. L'abdomen s'insère au métathorax par toute la lar-
geur de sa base ; ses derniers anneaux, souvent cachés
sous ceux qui les précèdent, constituent le pygidium et
portent, chez les femelles, très souvent, des tarières et
oviscaptes, pour la ponte.
L'organisation interne des coléoptères répond à un
type supérieur; la perfection de leur système nerveux
n'est dépassée que par celle des hyménoptères. Le genre
de vie est extraordinairement varié ; les formes pnyto-
phages sont souvent très nuisibles à l'état de larve,
comme les charançons. les hannetons, ou bien les formes
xylophages détruisent les arbres (scolyte), le bois ouvré
(vrillettes), etc.
Par la solidité de leurs téguments, l'élégance de leurs
formes et leur coloration souvent riche, les coléoptères se
recommandent à l'attention; aussi soot-ils, parmi les in-
sectes, ceux que l'on collectionne davantage, d'autant
qu'ils se conservent très bien sans se déformer en séchant.
On en connaît près de cent mille espèces, réparties sur le
flobe et variant de taille depuis les gig-antesques scara-
ées jusqu'aux minuscules ptilium, qui ne mesurent pas
l millimètre. Les représentants fossiles commencent à
apparaître dans le carbonifère; plus nombreux dans le
lias, ils fourmillent dans le tertiaire. La classification des
coléoptères présente de grandes difficultés. On a renoncé
à les diviser en pentamères, tétramères, trimères, suivant
le nombre des articles du tarse. On peut les répartir en
seize grands groupes, ainsi disposés : carnassiers ou car-
nivores, palpicornes, brachél3'tres, clavicornes, cucufides,
colydiens, lamellicornes, serricornes, térédiles, xylopha-
ges, malacodermes, hétéromères, rhynchophores, phyto-
phages, coccinelliens, érotyliens. La valeur de ces divers
groupes est loin d'être la même, le plus important de tous
étant assurément celui des hétéromères, qui représente un
véritable sous-ordre comme celui des marsupiaux parmi
les mammifères. Nous renvoyons à tous ces mots pour
l'exposé des caractères.
— BiBLioOR. : Ilarold ctGcmmingor, Cafalof/rts colpopte-
rorum hucmqne descriptorum (Munich, 18G8) ; Lacordaire,
Gênera des coU'optères (Paris, 1854-I87r,) ; Jacqnclin Duval
et Migneaux, Gênera des coléoptères d'Europe [Varis, 1854-
I866);MauriceGirard, les Jnsert€s(Paris, 1874-1885); Brehm,
les Insectes {tra^dncl. Kunckel)J'Paris, 1885]; Bedel, Faune
des coléoptères du bassin de la Seine (Paris, 1882) ; Reitter
et Wcise, Catalogue des coléoptères d Europe (Modîing,
18»0); etc.
GOLÉOPTÉRISTE (risst') n. m. Naturaliste qui s'oc-
cupe de l'élude des coléoptères, il On dit aussi coléoptê-
ROLOGUE.
GOLÉOPTÉROLOGIE (jî — dc coléoptère, et du gr. logos,
discours) n. f. Partie de la zoologie qui traite dos insec-
tes coléoptères. (Peu usité.)
GOLÉOPTÉROLOGUE n. m. Entomol. V. coléOPTÉRiste.
COLÊOPTILE Mu gr. koléos, étui, et ptilon, plume> n. f.
Gaine membraneuse ou charnue provenant des cotylédons,
et qui enveloppe la base de la plimmle dans les liliacées,
les alismacées, etc.
COLÉOPTOSE (du gr. koléos, vagin, et ptôsis, chute)
D. f. Chute, prolapsus du vagin.
COLÉORHEXIE OU COLÉORRHEXIE (du gr. koléos, va-
gin, et rhéxis, rupture) n. f. Rupture du vagin, dans cer-
tains''accouchements laborieux.
COLÉORHIZE (du gr. koléos, étui, et rhiza, racine) n. f.
Sorte de gaine qui enveloppe étroitement à leur origine
les radicules de certaines plantes phanérogames.
COLÉORHIZE, ÉE adj. Qui est muni d'une coléorhize :
Embryons coleorhizés.
COLÉOSANTHE n. ni. Bot. Syn. de eopatoire.
COLÉOSTACHYDE [sta-kid') n. f. Genre de malpighia-
cées, comprenant une seule espèce, qui croît à la Guyane.
GOLÉOSTÉGNOSE {sté — du gr. koléos, gaine, et sté-
gnôsis, resserrement) n. f. Rétrécissement du vagin.
COLEPS [lèpss) n. m. Genre d'infusoires holotriches. fa-
mille des enchélyidés, comprenant do microscopi(jues
animalcules d'eau douce, à corps cuirassé et muni de
prolongements épineux, à bouche dépourvue de soies.
COLÉRA n. m. Pathol. V. choléra.
COLÉRA-MORBUS n. m. Pathol. V. CHOLÉRA.
COLERAINE, ville d'Irlande (prov. d'Ulster [comté de
Derryj), sur le fleuve côticr Bann ; 6.850 bab. Filature et
tissage de la toile de lin connue dans le commerce sous
le nom de coleraine. Salaison de viande de porc. Port de
quelque importance. Aux environs de la ville, belle cas-
cade de Salmon-Leap (Saut du saumon). Ch.-ïl. d'une ba-
ronnie peuplée de 22.000 hab.
COLÈRE (du lat. choiera, bile) n. f. Etat ou mouvement
de l'âme qui sélèvo et s'emporte contre ce qui lui déplaît :
Transport, Accès de colère. Etre, Se inettrc, Entrer en
COLÈRE. Allumer la colère de quelqu'un.
— Poétiq. Déchaînement, agitation violente : La colère
des vents, des flots.
— Enfants de colère. Ecrit, sainte. Race maudite ou
déshéritée, qui ne peut attendre ou ne mérite que des châ-
timents.
— Encycl. La colère est une passion violente, causée
par une douleur que nous ressentons et qui nous porte à
réagir contre les auteurs de notre mal; on peut l'éprouver
en ressentant, par sympathie, le mal fait à autrui. Pro-
duite par le spectacle de l'injustice ou de l'inhumaniio.
elle est V indignation. Eprouvée d'une façon duraljle et
après la cessation du mal, elle s'appelle le ressentiment.
Elle est à l'origine du besoin de vengeance. Sous sa forme
spontanée et instinctive, réaction passionnelle de l'être
qui souffre contre celui qui le fait sourt'rir, elle est com-
mune à l'homme et à l'animal.
— Syn. Colère, courroux, dépit, emportement. Colère
est le terme généra!. Courroux est un terme noble qui
exprime la colère d'un être supérieur, ou qui du moins se
croit tel ; il appartient à l'éloquence ou au stylo poétique.
Le dépit est la petite colère d'une personne piquée ; il est
plus vif que violent. L'emportement est un furieux accès de
colère; 1 homme emporté éclate, fait beaucoup de bruit;
mais presque toujours cet accès est passager.
— Anton. Calme, impassibilité, niodération, placidité,
sang-froid, sérénité.
Colère (De la), le premier en date des traités philoso-
phiques de Sénèque. Il est divisé on trois livres et dédié au
frère de l'auteur, Anuceus Novatus, homme fort doux, ob-
serve Diderot. — Ce traité fut composé tout au commence-
ment du règne do Claude, au lendemain des fureurs de
celui de Caligula. La colère était, avec la soif des voluptés,
le vice dominant des Romains. Elle se manifestait parti-
culièrement dans les rapports dos maîtres avec leurs es-
claves, dans les luttes politiques, à l'amphithéâtre. Sénè-
que, pour ses débuts de moraliste, s'attaquait donc à un
mal toujours actuel, et chaque trait devait porter. Il
épuise la matière qu'il traite au point do vue stoïcien de
l'impassibilité. La jeunesse de l'auteur se trahit par des
exagérations et un excès de subtilité. L'ouvrage est écrit
de ce style nerveux et concis qui restera la marque ori-
ginale de Sénèque.
COLÈRE (même étymol. que ci-dessus) adj. Facile et
prompt à s'irriter : Vn homme en colère peut n'être pas
COLÈRE, et un homme colère n'être pas en colère, il Qui
marque la colère ; qui est inspiré par la colère : Un air
colère. — Fam, Courroucé, qui est en colère : Laissez-
moi;je suis colèrm en ce moment.
— Syn. Colère, colérique. Colère désigne l'habitude de
se mettre en colère ; colérique marque seulement la dis-
position résultant du tempérament. Ou bien encore colé-
rique peint l'habitude même, mais il la peint comme une
chose comique et n'ayant guère d'importance.
GOLÉRÉ, ÉE n. Personne qui est en colère. (Vieux.)
COLÉRER (SE), V. pr. Se mettre en colère : Il est dans
le caractère frayiçais de s'enthousiasmer, de se colérkr.
(Balz,) [Vieux.]
COLERET ou COLLERET (ré) n.m. Filet à mailles étroi-
tes en forme de nappe simple, avec poche centrale, que
doux hommes traînent dans les eaux peu profondes.
COLERETTE OU COLLERETTE (rèf) D. f. Nom que l'on
donne aux courtines volantes ou claies dont les pêcheurs
se servent pour former un parc.
COLÉREUX [reù), EUSE adj. Prompt à se mettre en colère.
COLERIDGE (Samuel Taylor). poète et publiciste an-
glais, né en 1772, mort en 1834. Il lit ses études à Christ's
Ilospital et suivit les cours de l'université de Cambridge.
Devenu suspect à ses supérieurs, à cause de ses sympa-
thies pour la RévoluWon française, il quitta subitement
Cambridge, s'engagea dans les dragons, et, après quatre
mois de service, abandonna le métier dos armes pour
lequel il n'était pas fait. Il écrivit : la Chute de lioOcspicrrr,
drame en trois actes.dont les deux derniers sontdeSouihoy
(1791); Adresses au Peuple (1795); Poèmes variés (Il 9&) ; Odr
à l'année qui finit (1796) ; l'Ancien Marinier, publié dans les
e Ballades lyriques » de Word.sworth (1798). La traduction
du Wallenslein do Schiller (1800) fut publiée par Coleridgo
à son retour d'Allemagne; à cette époque, il s établit à Kes-
wick, non loin do Grasmere où habitait '\^*o^dswo^lh, dans
le pays des lacs. De jacobin qu il était, il devint alors roy a-
Coleridg
102
liste ; il accepta la directiou du " Morning-Post », et sou-
tint la politique du gouvernement. Ses habitudes de fumeur
d'opium entravèrent peu à peu sa carrière. Pourtant, il
publia encore le Remords, tra-
gédie en cinq actes (1813);
Christabel, poème inachevé
(1816); fermons laïques {\^16-
1817) ; Biographia literaria
ou Esquisses biographiques de
ma vie littéraire (1817) ; Feuil-
les Sibyllines, poèmes (1817);
Zapolya, conte dramatique en
deux parties (1817); Ti-aité
sur la méthode (1818); l'Aide
de la réflexion {IS2d); la Con-
stitution de l'Eglise et de
l'Etat {1S20). «Tout ce qui de
Coleridge mérite de rester,
dit Stopford Brooke, pourrait
être réuni en vingt pages,
et ces vingt pages devraient
être reliées en or. " La liste
de ses œuvres prouve que Co-
leridge s'intéressa à une foule
de questions littéraires et so-
ciales, mais l'esprit de suite
lui a manqué, et il restera l'auteur de l'Ancien Marinier,
ballade romantique parfaite, son unique poème réellement
achevé. Il a laissé la réputation du causeur le plus spiri-
tuel do son temps.
COLÉRIQUE {rik') adj. Naturellement colère, enclin à se
mettre en colère ; Le caractère colérique dénonce un
symptôme de souffrance ou de mécontentement intérieur,
(Virey.) il Qui trahit la colère, qui est inspiré par elle •
Vn geste colkru^ue. Des paroles colériques.
— Syn. Colérique, colère. V. colère adj.
— Anton. Calme, troid, impassible, placide, serein.
COLÉRIQUEMENT [ke-7nan) adv . Avec colère, d'une ma-
nière colérique : /ff'yjonrfre colériqdement. (Peu usité.)
GOLÉRISER V. a. Mettre en colère, irriter. (Inusité.)
COLÉRITE (du gr. kholè, bile) n. f. Liqueur acide dont on
se servait autrefois pour essayer l'or.
COLES, comm. d'Espagne (Galice [prov. d'Orense]), sur
le Mino ; 5.600 hab.
COLÉSULE {du gr. koléos, étui) n. f. Bot. Petite bourse
membraneuse qui entoure les spores des hépatiques.
GOLET (Jean), théologien anglais, né à Londres en 1466,
mort en 1519, fils d'un lord-maire. Lié avec les hommes
les plus distingués du temps, Erasme. Budé, etc.. il atta-
qua les abus du clergé, condamna le monachisme, blâma
le célibat des prêtres, rejeta la confession auriculaire,
fut accusé d'hérésie et faillit être condamné au feu. Il
employa à la propagation de l'instruction la plus grande
partie de sa fortune, et fonda à Londres l'école de Saint-
Paul. On a de lui des ouvrages de théologie, des sermons,
des Jiudimenta grammatices, des Epitres à Erasme.
GOLET (Hippolyte-Raymond), musicien français, né à
Uzès en 1808, mort à Paris en 1851. Elève du Conserva-
toire, il obtint en 1834 le second grand prix de Rome à l'In-
stitut. En 1839, il fut nommé professeur d'harmonie auCon-
.servatoire, et, en 1841, il fit représenter sans succès à
l'Opéra-Comique un petit ouvrage en un acte, l'Ingénue.
Colet a publié : la Pa7iharmo7iie ynusicale ou Cours complet
de composition théorique et pratique ; Partimenti ou Traité
spécial dédié aux pianistes; les Harmonies du Conserva-
toire, ouvrage qu'on peut appeler le contrepointiste moderne.
Il a fait les accompagnements de piano médiocres du re-
cueil intéressant de Chants et chansons populaires de la
France, publié par l'éditeur Delloye.
GoLET (Louise Revoil, dame), femme de lettres, née
â Aix en Provence en 1810, morte à Paris en 1876. Fille
d'un négociant, elle épousa, en 1834, le musicien Hippo-
lyte Colet. Louise Colet débuta par un recueil de vers :
Fleurs du Midi{\^Z&\ et eut, à quatre reprises, des poé-
sies couronnées par l'Académie franraise. Critiquée par
Alphonse Karr, elle essaya de le frapper d'un coup de
couteau, mais fut désarnàée par lui. Après la mort de
M*"* Réoamier, son amie, elle reçut les habitués de l'Ab-
baye-au-Bois. Belle et intelligente, elle fut liée intimement
avec Cousin, Vilieniain, Musset, Flaubert. Parmi ses ou-
vrages en vers, nous citerons : Ppvserosa (I839j; Char-
lotte Corda-y et M"" Roland (1842) ; les Chants des vamcus
(1840); Ce gui est dans le cœur des femmes [18^2] ; Ce qu'on
rêve en aiinant (1854); le Poème de la femme : la Paysanne
(1853); la Servante (1854); la Religieuse (1856); la Satire
du siècle (1S68); etc. Mentionnons parmi ses ouvrages en
prose : la Jeunesse de Mirabeau (184I); les Cœurs brisés
(1843); Folles et saintes (1844); Veux femmes célèbres
(1S46); Lui {1859}, roman sur Alfred de Musset; Prome-
nade en Hollande (1859); l'Italie des Italiens (1862-1864);
les Derniers Abbés (1868); les Dévotes du grand monde
(1873); etc.
COLETTE {lèt') n. f. Religieuse non cloîtrée de Sainte-
Claire. 11 On écrit aussi collette.
— Faire la sœur colette. Fam. Faire la prude, la sainto-
nitouche.
— En T. de comm.. Sorte de toile do Hollande.
Colette (sainte), dont le nom de famille était BoilkT
née à Corbie, en Picardie, en 1380, morte à Gand en 1446-
Elle embrassa de bonne heure la vie religieuse, vécut
successivement dans diverses congrégations, puis entra
dans l'ordre de Sainte-Claire, dont elle entreprit la ré-
l'orme. Elle échoua en France, mais réussit en Savoie, en
Itourgogne, dans les Pays Bas et en Espagne. Elle fut
canonisée en 1807, par Pie VIL — Fête lo 6 mars.
COLETTINE (lé-fin) n. f. Religieuse Clarisse de la ré-
forme de Sainte-Colette, dont l'ordre fut fondu, en 1517,
avec ceux des clarisses et des urbanistes, sous le nom
do " ordre des obscrvantines ».
GOLETTIS ou KOLETTIS (Joannis), homme d'Etat
grec, né près de Janina on 1788, mort à Athènes en 1847.
II devint, en 1810, médecin du fils du célèbre AH, pacha
do Janina. En 1821, il lovait l'étendard dc la révolte contre
la domination turque. Député au congrès d'Epidaure
(1821-1822), il prit une part prépondérante dans la rédac-
tion de la nouvelle constitution. Nommé ministre de l'in-
térieur, il fut envoyé, en 1827, en Attique et en Eubée,
103
pour entraver les prog:rès de l'armée turque, qu'il battit
a L'arystûs. II poussa Capo d"Istria à la présiJenco de la.
GrÔL'w, el fut nommé mouibro
du Paahelleuion. Après la mon
du président (1831), Coleltis lit
partie du gouvorDomout pro-
visoire, contribua à la cuuto
d'Augustin Capo d'istria (1832)
et, après l'avônoment d'Otbou,
il fut plusieurs fois ministre.
Il représenta la Grèce à Pans,
en 1835.
Cûleus : a, fleur.
GOLEUS {lé-uss) n. m. Genre
de labiées, tribu des ocymoï-
dées, comprenant plusieurs es-
pèces, qui croissent dans les
régions chaudes do l'ancien
continent et do l'Australie.
— Encycl. La plus ancienne
espèce connue dans ce genre
habite Java et les autres lies
de l'archipel indien. C'est une
plante médicinale, aromatique
et antispasmodique, comme la
plupart des labiées ; les Indiens s'en servent aussi pour
assaisonner les mets, ou pour parfumer le linge. Citons
le coleus Verschaffelti, dont on tiro une matière colorante
rougo.
COLFAVRU (Jean-Claude), avocat, et homme politique
français, né à Lyon eu 1820, mort en 1891. Elu, en 1850,
représentant de Saône-et-Loire à l'Assemblée législative,
il y siégea à l'extrême gauche, fit une ardente opposition
à 'la politique de Louis Bonaparte, et fut emprisonné à
Ma2as, après le coup d'Etat do 1S5: . Proscrit, il alla habiter
Londres, puis Jersey. Rentré en France après l'amnistie
de 1859, Colfavru se fit inscrire, en 1861, au barreau. Pen-
dant le siège de Paris, il devint chef du 85* bataillon de la
garde nationale, avec lequel il assista aux batailles de
Champigny et de Buzenval. En 1885, il fut élu député, sur
un programme radical, par le département do Seine-et-
Oiso. Il a publié : le Droit commercial comparé de la France
et deVAnqleterre{\%^\)\ Du mariaae et du contrat de ma-
riage en Anf/leierre el aux Etats-ùnis (1868); De l'organi-
sation du pouvoir judiciaire sous le régime de la souverai-
neté nationale et ae la République (1882); etc.
COLI n. m. Comm. V. colis.
COLI n. m. Subdivision d'un canton en Turquie.
GOLI, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Plaisance]), près
de la Trébio; 4.200 hab. Carrières de marbre Vert,
COLIADE ou GOLIAS [li-ass) n. f. Genre d'insectes lépi-
doptères rliopalocères, famille
des piérides , comprenant de
jolis papillons à corps robuste,
à ailes inférieures formant uuo
gouttière qui embrasse l'abdo-
men, plus court que les ailes.
— Encycl. Les coliades, dont
on connaît une quarantaine
d'espèces, réparties dans l'hé-
misphère nord, sont de taille coliade (réd. de moitié),
moyenne et décoloration ordi-
nairement jaune soufré varié d'orangé ; leurs chenilles
vivent sur diverses légumineuses herbacées.
GOLIART {ar) n. m. Nom vulgaire de la raie blanche.
COLIAS(/i-ass)n.m. Espèce de poisson du genre scombre
ou maquereau, qui est le scomber colias, ou maquereau
pneumatophore. ses noms vulgaires sont : cavaluco à Nice,
aoumeaou bias à Marseille, gros yol et biar à Cette, bézet
dans le Roussillon, etc.
— Encycl. Les écrivains de l'antiquité classique, Pline,
Athénée, etc., ont désigné par le nom de cohas divers
scombres, parmi lesquels, sans doute, les jeunes individus
du maquereau commun, confondus encore aujourd'hui,
dans les marchés de Provence, avec le vrai colias, sous
le nom do cogniul.
Colias. Myth. gr. Surnom d'Aphrodite, qui avait un
temple sur le cap CoUas, en Altique.
GOUBET {bè) n. m. Nom que les pé-
cheurs dits o islandais » donnent à une
partie do la langue de la morue. Ce
morceau est réputé comme très délicat.
GOLIBRI (mot caraïbe) n. m. On dé-
signe par co nom, d'une manière géné-
rale, tous les oiseaux-mouchos, c'est-à-
dire les passereaux tônuirostres do la
famille aes trochilidés. V. co mot et
oisE\u-MODCHE, pour les emplois in-
dustriels, plumasserie, etc. Colibri
— E.NCYCL. Le genre colibri proprement
dit [trockitus) renferme plus de cent cinquante espèces,
réparties dans environ soixante-cinq sous-gonros. Tous
présentent comme caractères communs ;
DOC de longueur moyenne, aplati à sa base,
pointu; pattes courtes et faibles, à tarses
minces; ailes longues et étroites; queue
filus ou moins fourchue. L'espèce tyjto
t7'oc/iilus colubris) est colle qui remonte lo
Élus au N. ; on la trouve dans l'est dus
Itats-Unia, au Canada, au Labrador.
Longueur : 10 centimètres; vort, à rotlets
dorés, gorge carminée tachetée do noir,
vontro ulanchâiro; très commun.
GOLICAILLE {ka-ill [Il mil.]) n. f. Fam.
Politos cohfiiios. (Ions.)
GOLICHEMARDE adj . Se dit, en langage
modorno, d'une forme de lamod'épéo qui,
largo dans sa [iromiôro moitié, va en s ef-
filant brusquement en carrelet après un
ressaut : Une lame colichemarde.
— n. f. Epéo û^ant une lame do cotto
forme. (Elle était surtout employée au
xvii' siècle, mais on la retrouve encore & l'époque ac-
tuelle dans quelques salles d'armes.)
— Encycl. On a dit. sans aucune prouve, quo lo mot coli-
ehemarde venait de Kœnigamnrk, aventurier tlu xvn' siè-
cle, qui l'aurait mise à la modo. Cetto explication fantai-
siste somblo avoir été iuventéo vers 1848. Uuo forme
â
Colîrhpmardfi
(XVI* iléolr).
semblable d'épée existait en France, au xvi' siècle, sous
le nom de franc-taupin. V. co mut.
GOLIC^TANT(^in),ANTEn. Se dit do doux ou (le plusieurs
culiéritiors ou copropriétaires, au nom desquels se fait une
vento par licitatiou : Héritiers colicitants. V. licitatiûn.
— n. m. : Les colicitants. Les avoués des colicitants.
GOLICO, comm. d'Italie (Lombardie [prov. de Côme]),
sur le Kusio,près du lac de Côme; 3.540 hab.
GOLICODENDRON {din — du gr. kôlikos, colique, et
dendron, arbre, par allas, aux propriétés drastiques do
ces végétaux) n. m. Bot. Syn. de quadrelle.
GOLIÈRE n. f. Se disait anciennement pour le harnache-
ment couvrant l'avant-main du cheval, par opposition à la
culière, garnissant l'arrière-main. il L'expression plus ré-
gulière est PICIÈRE, ou PISSIÉRE.
GOLIFIGHET (chê — de coller, et ficher) n. m. S'est dit
primitivement pour désigner des ornements en papier dé-
coupé et collé, et, plus tard, des ouvrages de broderie sur,
un tond de papier, ii Bagatelle, babiole, petit objet futile :'
Le luxe amène nécessairement le goût de ta recherche et des
colifichets. (Mirab.) li Ouvrage ou ornement d'art ou de
littérature d'un goût mesquin et puéril : Le colifichet est
déplacé partout, mais surtout datis les monuments. Il Pâtis-
serie sèche et légère, que l'on donne aux petits oiseaux.
— Par ext. Personne légère, d'un esprit ou d'un carac-
tère futil et puéril :
Ne verrai-je jamais les femmes détrompées
De ces colifichets, de ces fades poupées.
Qui n'ont, pour imposer, qu'un grand air débraillé ?
ReqNâRd.
— Adjectiv. Léger, puéril. (Peu usité.)
— Monn. Petite machine qui servait autrefois pour ré-
duire les monnaies au poids légal.
— Techn. Petite pièce triangulaire, que l'on assemble
dans un panneau de parquet- il Support en terre cuite, que
l'on appelle aussi pernette, et qui sert à soutenir, dans les
cazettes, les poteries dont la glaçure se ramollit pendant
la cuisson.
— Syn. Colifichet, babiole, bagatelle, breloque, brim-
borion. V. BABIOLE.
GOLIGNONIE {gho-7ii [gn mll.]i n. f. Genre de nyciagi-
nacées, renfermant des plantes herbacées ou frutescentes
de l'Amérique tropicale occidentale.
COLIGNY(lat. Coloniacum), ch.-I. de cant. de l'Ain, ar-
rond. et à 22 kilom. de Bourg, au pied du Revermont;
1.716 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Teintureries, ébénisteries,
distilleries; commerce de fromages. Volailles renommées.
Restes d'un ancien château. Siège d'une des principales
seigneuries de la Bresse. Coligny se divisait dès le x* siècle
en dexLx parties : Coligny-le-Vieil et Coligny-lk-Nedf,
dont la seconde revint en 1563 à l'amiral Gaspard de
Coligny. — Le canton a 9 comm. et 9.503 hab.
Coligny (Gaspard de), dit le maréchal de Chà-
tillon, né vers 1470, mort à Da.x en 1522. Il parut avec dis-
tinction aux batailles de Fornoue[1495) et d'AgnadeI(i509).
reçut le bâton de maréchal en 1516, fut place, en I52i, â la
icte des troupes françaises qui opéraient sur l'Escaut, et,
l'année suivante, à la tête de celles que François I"" desti-
nait à l'envahissement de la Biscaye. II mourut au moment
où il allait entrer en campagne. — Il avait épousé, en 1514,
Louise de Montmorency, sœur du futur connétable; il eu
eut quatre ûls : Pierre, né le 4 novembre 1515, mort jeune ;
Odet, Gaspard et François.
COLIGNT (Odet de), deuxième fils du maréchal do
Chàtillon et ae Louise de Montmorency, né au château
de Châtillon-sur-Loing en 1517, mort à Hampton-Court
(Angleterre) en 1571. Destiné, comme cadet, à l'état ecclé-
siastique, il fut créé cardinal en 1532, archevêque de Tou-
louse en 1534, puis évêque-comto de Beauvais. Gagné,
comme ses frères, au calvinisme par l'exemple do sa mère,
morte protestante (1547), il ne laissa rien paraître de ses
opinions jusqu'en 1560. L'année suivante, il abjura le catho-
licisme, et fut, deux ans plus tard, excommunié par lo pape.
Toutefois, il garda toute sa vie son ancienne signature :
le Cardinal de Cuàtillon. Plénipotentiaire des protes-
tants durant la guerro civile (déc. 1567-mars 1568). il dut
fuir en Angleterre, l'automne suivant, lorsque Catherine
de Médicis cherchait â s'emparer dos principaux chefs
protestants. Il mourut empoisonné, dit-on, par un de ses
domestiques, à l'instigation do Catherine do Alédicis, alors
qu'il se préparait à regagner .sa patrie, à la suite do l'ôdit
do paix de Saint-Germain (juill. 1570).
Coligny (François dk). seigneur d'ANDiiLor, quatnènio
fils du maréchal de Chàtillon et de Louise do Montmorency,
né à Châtillon-sur-Loing on 1531, mort en 1569. Ayaiît,
comme ses doux frères, embrassé la Réforme, il fut,
l'ardent promoteur dos levées de boucliers de 1560, do
I5G2 et de 1567 parmi ses coreligionnaires, que Gaspard
chercha toujours à calmer.
Soldat intrépide et général
habile, il parut avec honneur
aux batailles do Dreux (1562),
do Saint-Denis (1567) et do
Jarnac (1569). Il mourut pou
après co dernier choc, om-
Foisonné, probablement, à
instigation do Catherino do
Médicis. ■
Coligny (Gaspard dk), ^^^
soigneur de Ciiàtili.on, troi- "J^^.
sièmo fils du maréchal do * ' '
Chàtillon et do Louise de
Montmorency, né â Châtillon-
sur-Loing on 1519, mort â
Paris on 1572. 11 fit ses pre-
mières armes en Flandre on
1513, et y fut grièvement
blessé. Il so distingua ensuite
au siègo de Carignan ol â la
bataille do Cérisolos (1544),
et reçut, on 1547, la charge do colonel général de l'infan-
terio française, qui le plaçait, dans la hiorarchio, â In suite
des maréchaux uo Franco. C'est alors qu'il composa sos
Ordonnances sur le fait des gens de guerre, qui sont coninio
l'ombryon do la discipline française modorno. En 155?,
il fut "nommé amiral et s'illustra par ses onlroprjsos do
colonisation. Il y ont trois expéditions distinctes : l'uno on
1552, ayant pour objectif lo Brésil ; doux autres, on 1562
Gaapard da Coligny.
Statue de Coligny,
à Paris.
COLEUS — COLIMA
et en 1565, dirigées sur la Floride. Elles échouèrent parce
qu'elles eurent contre elles l'hostilité dos Espagnols,
l'apathie ou le mauvais vouloir do la cour de Franco.
Ces trois tentatives s'encadrent, dans la vie de Gaspard
do Coligny, au milieu d'épreuves tragiques. En 1557,
Coligny s'enforma dans Saint-Quentin, assiégé par les Es-
pagnols, et sa valeureuse défense donna le temps au pays
de s'armer derrière lui. Mais il fut pris, et sa captivité nt
se termina qu'après la signature du traité de Cateau
Cambrésis (3 avr. 1559). Durant cet intervalle, il inclina
vers la Réforme, qu'il ne tarda point à embrasser.
Coligny fut, vraisemblablement, étranger au « tumulte
d'Amboise > . Il fut, en tout cas, le plus ardent champion dt
la paix au début du règne de Charles IX. La guerre civiU-
ayaut éclaté sans lui et malgré
lui, il fut, désormais, lo plus
redoutable champion des reven-
dications des protestants, bien
qu'il n'ait jamais été de titre leur
chef. Il se montra plus habile à
réparer des échecs qu'à les éviter.
La paix ayant été signée à
Saint-Germain (juill. 1570), il s'ef-
força d'amener Charles IX à une
guerre contre l'Espagne. Il sem-
blait sur le point d'y parvenir
lorsque la reine mère, voyant
son crédit près d'être ruiné par
le crédit de l'amiral, inspira au
roi des soupçons sur la fidélité
de Coligny. Le 22 août 1572, ce-
lui-ci, au sortir du Louvre, fut
blessé d'un coup d'arquebuse par
Maurevel, assassin aux gages des
Guises. Charles IX lui promit de*^
10 venger. Mais, le 24 août, eut
lieu la Saint-Barthélémy : l'ami-
ral fut assassiné par l'Allemand
Bcsme, à l'hôtel do Ponthieu, sa demeure, ot son cadavro
fut porté au gibet do Montfaucon.
Gaspard de Coligny s'était marié : !<• à Charlotte de
Laval (16 oct. 1547), de qui il eut cinq fils et deiLx filles;
entre autres François et Louise (v. ci-après) ; 2" à. Jac-
queline d'Eutremont, en 1571, de qui il n'eut qu'une fille.
— BiBLiOGR. : Tessier, l'Amiral de Coligny ; Delaborde,
Gaspard de CoUgny, amiral de France (Paris, 1879-1883).
Coligny (Louise dk), fille de l'amiral et de Charlotte
de Laval, née à Châtillon-sur-Loing en 1555, morte à Fon-
tainebleau en 1620. Mariée, en 1571, à Charles de Téligny,
elle vit périr son père et son mari, l'année suivante, dans
la nuit de la Saint-Barthélémy (24 août"). Réfugiée en
Suisse jusqu'en 1576, elle vécut ensuite en France dans
l'obscurité; elle épousa le prince d'Orange, Guillaume lo
Taciturne (1583). Elle lo perdit en 15S4, assassiné, comme
son premier mari, sous ses yeux. Dans ses deux patries, la
France et les Pays-Bas, elle remplit dès lors un rôle diplo-
matique d'une réolle importance, bien qu'elle fût peu sou-
cieuse déjouera la « femme d'Etat n. C'est ainsi qu'elle ré-
concilia lo duc do Bouillon avec Henri IV (1606), contribua
puissamment à la signature de la « Trêve de douze ans "
entre l'Espagne et les Provinces-Unies, et so mêla aux
([uereîlos tnéologiqucs des arminiens et des goraaristes.
— BiSLiOGR. : Paul Marcliegay, Correspondance de
Louise de Coligny (Paris, ISSS).
Coligny (François de), fils de l'amiral de Coligny et de
Charlotte do Laval, né à Chùtillon-sur-Loing en 1557, mort
à Chartres on 1591. Il chercha, lors de la Saint-Barthélémy,
comme sa sœur Louise, un refuge en Suisse. Il fit ses pre-
mières armes en 1575, dans le Languedoc. En 1597, il reçut
du roi de Navarre, chef des protestants, l'ordre de lui
amener une grosso arméo de reîtres, de lansquenets et de
Suisses, levée à grands frais. Il échoua dans cotto tâcho,
par suite du mauvais vouloir de ces alliés coûteux, beau-
coup plus soucieux de piller que de faire campagne. A quel-
ques mois do là, il réconcilia lo roi de Navarre ot Henri III.
11 mourut au service, trois ans plus tard. De son mariage
avec Marguerite d'Ailly do Pecquigny, il eut. trois enfants:
Henri, né lo 5 août 1583, tué au siège d'Ostonde le lO sep-
tembre 1601 : Gaspard; Françoise, mariée lo 4 avril 1602
û. René de Talcnsac, soigneur do Londrièros-
— BiBMOCfR. : Jules Delaborde, François de Chastillon,
cotnte de Coligny (Paris, 1885).
Coligny (Gaspard de), dit le maréclial de Coligny,
fils puîné du précédent et de Marguerite d'Ailly do Pecqui-
gny, né t Montpellier en 15S4, mort en 16i6. Quoique pro-
testant, il fut assez médiocre nartisan de ses coreligion-
naires. Sans so tenir à l'écart lorsqu'ils prirent les ai'ines
(1626), il évita do so mettre en évidence. Il dut les faveurs
do la cour et le bâton do maréchal à cette attitude, venant
chez lui d'une lenteur invincible à so déterminer, plutôt quo
d'une réserve calculée. Il prit Damvillors on 1535 et Arras
on 1640. Battu à La Mariée parle comte do Soissons (1641),
il n'eut plus do commandements. Sa terre do Chàtillon fût
érigée en duché-pairie, on sa faveur (1543). — Do son
union avec Gabriello do Polignac (1615), il eut quatre en-
fants, dont l'un, Gaspard, né lo 9 mai 1620, so distingua
particulièrement aux sièges d'Ivry (1638) et do Saint-Omer
(1639), A la prise d'Arras (1640), "ù la bataille do Rocroy
tl643J, et reçut uno blessure mortelle au combat do Cha-
renton, pondant laFrondo (1649). En lui s'éteignit la pos-
térité masculine do l'amiral.
Coligny (Jean de), comte dk Salionv. parent éloigné
d»> l'amiral de Coligny, né au chAtoau do Saligny (Francho-
Conité) on 1617, mort au ch&toau do La Motto-Saint-Jean
on 1686. l'un dos plus intrépides compagnons d'armes du
grand Coudé pendant la Fronde, puis commandant d'une
partie des troupes catholiques, équipées on 1664 pour sou-
tenir l'cmporour d'Allomagno Lôopold contre les Turcs.
Sos A/émotres. qu'il rédigea au retour do cette expédition
et dont la meilleuro édition est celle donnée en 1841 paï
Monmori(Ué, le placent au nombre des bons écrivains do
son temps.
Colima, un dos plus petits Etats du Moxiquo, situé
sur l'océan Pacitiquo, limité au N. ot & l'E. par les Etats
do Jalisco ot ot do Micliuacau. Suporf. évaluée A 5. US kil.
carr. ; pop. : .%5.077 hab. L'Ktut est formé do plaines, qui
sont situées oniro dos chaînes parallèles A la c6to et qui
s'étagoul en gradins vers l'iniérieur. Lo chef-lieu ost
Colima: 19.305 hab. Filatures do coton, polorios; planta-
tions do caféiers, do cotonniers. La ville est près d uno
COLIMAÇON - COLIS
unie par un chemm de 1er a y particule cii. dont
COLIMAÇON VP°- 3^^?i;7fr<iûmoUiCço") o. m Mon.
kV,;? vulgaire d?s"lima":is\errestres du genre hel.ce.
Il On dit aussi limaçon. hilire ■ t'n colimaçon
: -.rr(rSrSo\rdrcre°nL^'r.ure d.c^^^
" "'lo^rispèce dagaric, dont le chapeau est contourne
^"Jf^^^fo.rmTonrfoc'^.tdTfn -forme d-hélice. en spirale
Tr<.-^vrT MoU.V. HÉLICE.
^^^-i^s'i^Sdi^-s^--— "
tnéàtre. surtout dans les prern^eres ^.^_^j^_ _,^„„„„,
:r5*';'?£ .."%»'? -'""'•''"•■'
corps court et épais,
à bec bombé, à tête
moyenne et huppée.
_ Ichtyol. Nom
vul»-airodun poisson
des mers dhorope,
qui est une espèce
de merlan (merlan-
aus carbonarius).
' _ EscïCL. Ornith.
Les colins rempla-
cent les cailles dans
le nouveau monde;
on en connaît une
vingtaine d'espèces,
^^ie ^or^^x V^ CoUn : ». de CaUr^r.ie ; .. de VirgiO.
ginianus), ■™'g^,"'®- „„,„■ ,eauel est répandu du Canada
^ent nommé coimj.00.., l^^"^^' ^f calitornie icallipephi
sent très bien. i^ comme poisson de
taWe''S'\e^rri™"SrrKT«.n.ou le merlan .ert des
Auxerre, mort en 154J. u ^^ son temps. Il a
François I", et prot^ë^^ '!;,'V„„s oarties d'Homère et des
(Puy-de-Dôme) en 1.84, mort en i» j^ ^^
bfc.^!u nubu/d:s^^^m|^.:i%t rs travaux remai-
^uablSsùr di/ers points de chimie.
" COUN (Paul),, peintre f-JÎ^- Vr ^ux^^^a^^ anVu^et
Depuis 1860, il/î.^,«^ltdTe furent remarqués; plusieurs
?-?fP.!^,t:nt'^Sre't''se"tro"ÙventJ30urdU,dans
CoUnette, pièce en quatre actes de (î.^Le^^^^^^^^
Gabriel Martm lOfeo". '«fj'^ V\f ^°,u,ères, ,eur do
sous la Terreur blanche. ^-^ ?«"««. l,o >-. ^^ j„me
papiers que lui a ^''™'^„' ^"P,"™^;^ te colonel-marquis
pan. Son ancien compagnon d armes, 'o dangereuse,
Il Rouvray, lui accorde ™« ^'^"'P^Xort po'ur qu'il
puis s-efforce de lui Ç^°';"^'„°„turSre'^ devenue mar-
tuisse fuir. Golmotte, ael'^euse roturier ^^^^
Use de Rouvray, s y e.'pP'e'e'l?ouëhes combinaisons do
ïit, en paraissant se prêter «^^ '°"fîf Louis XVIII, qui
d'Àlbar^êde,.chef de a P^jr^/ont, du vieux roi. Mais's,
a rové de '="f«„f;"Vu%raY compromis, est arrête. On
CoUièrcs a pu fu^- «""^^^/'la^^i^reux- il est perdu!...
trouve sur lui les f^V'^'l^^^^^Z^^à tout conter à
combinaisons de d .^Ibareoe. ii manquerait pas do
au marquis de «""^"/v^Ya femme à payé le salut du
d,re que le deshonneur de la femm^ a P. ^} révasion du
mari; mais, sans en avoir 1 air, " "' change de vête-
"lipible, en permettant quo ce d-^^^^^^^^^^
monts avec Colmette. Apres ce tr.i,t' j^ ^j^ux.
anthentiqne d»^ ^ava |t«., tout s a^rra J ^P^,.^,,,onquo
La pièce est f»' !■ ,'Jf ^^."^î' ^s parla peinture comique de
par beaucoup de jol.es scènes jari P j,^ charmants.
Certains émigrés, enhn par "O™""^ ^o^^die
CoUnette à 1» f»"'^ ^lis d'i'LéurZrd/'san terre,
Ivriaiie en trois actes, paroïc» ^a'. „ , , j,r lan-
Ij.^'slque de G-:"y'o/,^P"e"rauteVde'^11".™ i«'°"--
vier ns2. Par ':etou^ ragera ^^^^^^^ j^e,
voulaitintroduirealOperale„6nre d'ailleurs
pour en varier le répertoire. L e^sa m ^.^^^
l souhait, et la P«" ■°J' „* vraies maïs qui contient des
pas un de ses "»«'"?"*, °""^sv(ïuccèl Le livret était
^nfrorrdTm%■cttlrd::^te«e . la cour, comédie de
""co^NXLn. m. Comm. sorte d'indigo du Malabar^
raconte que C"''"' g;-;;,'" n" que, da^ns-les combats, .1 se
pris le nom de ;"""""";.?„ „.]iie; il fut fait chevaher,
Servait de P„^"erence d un ma Uet. n^^^^ ^^^^ ^^^ j^^.
îrnrSerrc^r aî:n^ureTong'îne^du jeu d. coUn-ma,l-
lard. V. art. suiv
104
„ , /-niiDHr n f Boule creuse, pendeloque
fèvre, en usage au xvii' "
. _ ipâysages ^e No™-d'e urent re_n...q^..^. . ^..
furent acquis par 1 ^^}:.^l\^°" «t Nîmes. L'Ecole des
--!l^^LS'^^d;?u^ un\°rpieVfaiteen collabora-
îes musées de ^H^-^X'^^nT^ll toe en collabora-
beaux-arts Pe^sède, de^^m, unecop ,^^^_^.^ _^_ ^,^p^^.,
tion avec son père, du ^""9"" " snéciales le firent nom-
Van der Helst. Ses eenua.ssancesspèc^^a ^^^^.^^
mer inspecteur principal de lense^gnem ^^^^^^ ^.^^
fero-ei?d:\;^vîK'S^ètru"-direct de l'Ecole
des arts décoratifs-
de son eoat d-amertume prononcé.)
ae î>uii g""" „ -^v „ f Noftls roumains ainsjn-
COUWD (f?V"nt,rad'ition orale, que les tziganes
ration populaire f' f^vent par cœuV et vont chanter
SltC^s^âe "srer pXTêrmythologiqnes.) „ P..
^C^^S (Simon n.l, im^nmeur^- m.a^e^ P^.
né entre 1470 et U80, mort en 1.4.^ Les uus_^,^_^^^^ ^^
à Gentilly-lès-Paris, les autres a ro ^^^^^
thien. U épousa, T^f^^'/^^'aX^inTqui avait fondé,
Estienne et veuve déjà de Jean Hyg^^^ ^^ ^^_.^ ^^
en 1484, '.»'''''",,'l"°„^^^Hé,^le collaborateur. C'est en
Henri Estienne dont lla^ ail etei ^^^ ^^ imprima
T^ ars^^t^ô^ms^Jn^r'^er Asamort, son atelier passa
^?o^^^runtn"emiers su^vit^r^^^^^^^^^^^
produisant desouvragesbon marché et portât . ,.^^^
'^^^e^^^i^^^iSs'^""^'^'^^
maison était le rendez-vous des sa^anls
Icr^vit'ie gothique, Sous ^e/appo ., .1 „
était certarnement inspiré par Oeonroy :>• 1^e„j
X'dt d"e"uxtï;;u^\ -rr^nxLplns .. .autre . au
Teraps .. ^ foiffo de femme, en usage au
x«n""K™ie'de barbês^t employée comme bonnet
de nait.
Monogramme
de CoUnei.
le nom de celui qu ij a sais, Ce m qu /.„^,^j.^k„.
,,_,„. „.o„,i«.ei.,».«^^^^^^^
COLINS lAlexan.Ue) sculpteur flamand, né à Ma^^^^^^
en 1525, mort en 1"12^ " '"^ statulire, d'achever le mau-
dinandl". qui le nomma ^°° J, ^^"^é à Innspruck par les
solée de M,a^',°»l'en !"• ':p™e"C« ^ ^^^^ ^^ ê„,e
fre-res Abel, de Cologne "exécuta j, ^^ j^
ville, le mausolée 1,"' ^f 'l^^afna ™ et de l'évêque Jean
cour; ceux de f^Wc Ferdinand et ^^^
Nas, etc. On lui doit encore des tomoea mausolée de
d'Augsbourg et dans e^Don^e de _ra„ Maximilien II.
Ferdinand 1", de sa iemiii<; n. . , p-nohien en
COLINS (Pierre^ ''"f ™^^",^d1s^■armée'^ P-^ «"V
1560, mort en 1.6*^ servit d abord dans , a . l^^^j ly.
plit diverses missions, et se ou™a a rar ,^^,^^ „rf,,,.
&n lui doit: Bistœre î^ ^,'»'»« %' f' i'/,, (Mons, 1634), où
„„es ,fep«is i'an "«» J'"?," "i^'teïintéresslntes ; rA.<t(.'"m
â-I^?s^d^^l^lsffides^urs^
en 1859. Il s'enrôla dans 1 arniee ira . ^^ ^.^^^^ ^^ ^
d'escadron ^ Leipzig, et quitta la .• ra ^_^^_^^^^ ;^
Restauration. En 'Sl^; j' ^?améde<='°"'' °'"'''^°" * "
grade de docteur et exerça la meaec u , en 1848,
In 1830. il se fit naturaliser frança s et co^^^^_^ ^.^^
à des journaux democratques^^onn ^ P .^j^^^o par la
lisme rationnel, voulait 1 extmciion ^^ ^^^^ ^^^^ ^
propriété collective. 11 a expose ses ^^^.^^ ^.^
les dont les Pnncipaux sont^ « ^ .g^„„om.'e po/i-
,Ju est-ce que la scence socmte? 18;J^»= J 'prétendues socia-
tique, source des '•<!™'"''°' î <^//„ iS « (1837) '. Oe la Sou-
,Ls (1857) ; Sf*«^."°:"'f,'^^'teV 858)! son œuvre capitale ;
" COUN-TAMPON ««.) n. m. Nom d'une ancienne bat-
terie de tambour des Suisses ^
au service de la France.
_ Loc. fam. Se moquer se
soucier de quelqu'un, de quelque
Z"e comle le coUn-ta,npo^u
N'en fairo aucun cas, n y atta
cher aucune importance, par
allusion à la batterie des Suis-
ses à laquelle, par esprU de
corps, les autres soldats ne
prêtaient aucune attention.
COLINTON , bourg dEcosse
fcomté d' Edimbourg), sur le
LeiTh-Water; 4.500 hab. Mou-
lins ; papeteries.
COLIOD n. m. Genre d'oi-
seaux grimpeurs, famille des
musophagidés, comprenant des
'"■"futuslës Kg^ qfeie étagée, à bec court.
mes ou "^ojif ®f' , 'o,P„s (colius), dSnt on connaît sept es-
- ''™''?«;nrLres aux régions chaudes de l'Afrique,
p6ces •""'J^^PLXdans les bénissons épais, où ils grim-
perèt'^c"urent''avef rapidité; aussi les nomme-t-ou vul-
cairoment oiseaux souris.
•^ Il - •»
vre, en usage au XMi s.)
COUOLE n f. Bot. Nom donné quelquefois aux coleus.
COLIPHIUM ou COL.PHI«MjAonOn. -^NO-V^^^^^^
lrr^on'd%S.°drparn';^ravec 'Jf--^« ^^^ ='"''
ron donnait aux athlètes de l'antiquité.
survenant par accès. „ ,■ j„„ 4 l'obstruction des
- Co/|?..e./u.p«»î"f,CoUque due àloD^ subitement,
canaux biliaires Pa'^.^'l.^n^oit et s'irradie vers l'aine
elleason siège dansée -t*,^° ^'.i^'af'des nausées, des
foL'irfetentï'^u'ètrefoisdScon™^^^^
- 9^]'""^ ;^'^"";"" :: Nom donnéTrétranglement.in-
te^^in'alïar'suUedeT vives douleurs qu'il détermine.
"S^e^r-^t^S-r-"^"-'"'^"^-
- S,',',:.%rr™».:, brûleur qui accompagne les con-
tractions'de l'utérus dans Ucco^^^^^^^^^^^^^^
des peintres, Cohque '"«""'^"'' ,°"'etc., Différents noms
'i:ruesttrrest;rSTt'o^^catioisaturn.ne.V.sA-
^T'Sue utérine ou menstruelle. Douleur qui survient
aumoSt des règles- y.çvsMÉNOKRHK.. ^.^
- Loc. fam. Ai-oir la "''5"^' ^J l'o^ur i , Uimei' i»ie
valles, qui s'accompagne souvent de pa.,^^^^ ^^j^_^
refroidissement des extrémités de su^u^J ^^ ^^ ^^
dirrégularité du Ppnls, de vom ^^patiques, intesti-
Son sfège varie (col'<l"e^„^to"acales nep q^^^^^^ ^^^^ _
nales,néphrétiques,uter mes .sesprincipa ^^ ^ ^^^
1, les intoxications^par le plomb (c.^^q P^^jons) ; -
champignons, .'es mau^res a j^ présence des
.?^œ:^:^;riS:.fe^entlesco-
, -s^r^=b»pa^--,--s
aromatiques chaudes, f e^,^^PP'''=^ntre, viser la cause,
gésiques. Le traitement dou, en outre, commun
S _\rt vétér Les co^q^J^^ ZcZ^io de l'estomac,
à plusieurs "aadies : indigestion su Itercorales, des
-s"n^sÇ;r^ go^- ^^^^
ir 'rnge^^^o'^nnrstiSTDans ce ^er^nier cas, les co-
^LTore^plus rares cU les ruminants ^^
Le cheval '("'^.ffon flanc sues coliques s'aggravent,
est inquiet, regarde son flanc si 4^^^^^^ ^e recou-
il se couche, se roule se re'eve or ^ ^^^^^ . si la
che ; sa respiration est li^d^J^J^^^^i^ste tomber comme une
gravité s'accentue, 'f c^"™," ^os les membres en l'air;
Siasse, cherche à se tenir sur le dos^^ie ^^ ^
enfin, il se couvre de sieurs p^e'n^e ^^ ^ ^^^ ^^^
rarTa"oThe,"drniaUè"èVLum^entaires, ce qui indique
"^;îSH^en[Ç^%« - maJaisé Pj.^^^
très difficile d'en d'^^"" .S par dès coliques légères,
simple indigestion caractérisée par j^'^^^é alcoolisé,
cède à une >nfus.on chaude de ç^m ^^ ,^ conjonctive
administrée en ''Veuvages. S'' y , ^^^^^ saignée
fait craindre une congestion inte^tina, .^^■^ „ des
est indiquée; «■ ' «" «^^j^f i„7e 't"ons s'îfus-cutanées d'ésé-
pelottes stercorales, des injeaio actions et les
b^:^s:nfier = à^^^^n-'i^/i^
?™,:?rr%^^''s^ersruU^nts'^erria promenade sont
toujours indiqués. hernies diaphragmatiques,
P-e^°S2Si%"--— ^--
^--^-1i£HrPSi;t^anslecoursdes
e-^u™ -l£ÎEra?Se^ro^er' ^^
I liquidation. ^ gens [pro-
COUS (/i -de 'i^'„-tu " noner sir le cou »])". m.
CoUou
pr^^^c^'q^-Jn î= l^X^^^ l^tSé^lS em-
saô/M du nombre de cous çw leur ' ,^„^ des
_ Encycl. Co(.s Pf '"'' °°Krée qui ne dépassent pas
colis, avec ou sans valeur déclarée^ I'"^„i,.anj' ^^
les poids de 3, 5 ou '?.,f ''"/^^reminées par les ois et
^ârpé^is'rorsnŒm^^i.^
105
le^'^Ta,i'''l,Sn'',"' "'•'l''""'-'"'' '.' avivait souvent que
«Uaên l„ nH.! .'*"" "'"'""' 1'™ '■'■ponants ex-
.«uaieiit !.. piix dos objets trai.sponos. Oi-L-âuisé dabonl
>i:ms 1 mténour ,io certains Etats, le servi 'o dos col?s
postaux a été introduit pour la premiôro fois dlns les
conventions do l'union postale, par un acte si^né à Pirk
lo 3 novembre i8so. l.a convention actueîloment on v
fvaTin'^t-ol'^et^tfn^r-— '^^ ^ ^^^^^^^
trole de 1 administration dos postes, par les compaffuïos
du 'ransnor?^,!"' °' '"* comp'agnies Inaritimos It^giH
,1^,?.'^ "'^ ^'•'•''sponJances. En dehors du rayon
Joll^ L .^Jt ■^'"^']^' P"""" '•ocevoir et distribuer des
çolib, un certain nombre de bureaux de poste éloieués
dos voies terrées II existe, en outre, un se?? ce spécial
do colis postaux, dit . de Paris i.our Paris « ^
..o7tauves?ohbw"'"''''- '-■"«'■ancbissement dos colis
postaux est obligatoire au départ. Los colis postaux ordi-
naires circulant dans la France continentaïo, ou seulo-
mont en Algérie eu à lintorieur do la Corso - soU de
gare à gare, soit do bureau à bureau, par la voie do terre
exclusivement - soit entre deux ports corses ou entra
doux ports algériens, sont décritsyr Texpéditeur sur
dos bulletins vendus aux prix suivants ■ '^°'""'" "■"'
OÉSI G NATION
;u^n;^f!.^tSr:^»i^7^^i'teî^ a^-:'*-"
sales de Calcutta. Les
mules construisent un
nid do plantes, où il
couvent les œul's sous
un (lomo de couferves.
COLISÉE (le), lopins
vasto et le plus ma-
gniiii|uo des atnpliithé-
àtros de Rome. Bâti
liar Vespasion et Ti-
tus, il lut achevé en Colisî.
rom'ïo Cofoi™,"d"ntTn Tr^T'^!'!'"'"-'' '■'''"'-- ^e
au voisinage du colosse de ^érL ^"''^"f' "'■ 'l'" "«' d'''
cle. Il contenait .Oo.o'ospoctateurT''.ff ',''"'''''""' ^i^"
(les jeux où combattirent 5 oonhéf»' ?■ '"^ "'^.''«'"•'S Par
vit à des combats de wi J;°? '"'"'? ff^oces. Puis ilser-
, mjaisde gladiateurs, à des chasses, à des
COLISA — COLLANT
âe bureau à bu-
reau. ........
Colis livrable à do-
micile
Colisde Paris pour
Paris, factage
compris ......
timbr??; foXImeï' '" '"'"' "^ '^""^P"" " '^ '^-" ^e
naor. o'cëmTes"'^ '"" ^'^^'^^ '""' -''-§- -^^yen-
o„^.^'^^'^^ ACCESSOIRES. Exemption de droits fiscaux I o,
p?omb^a°.^f"' Pn^r) ""'TP'^ ^"^ """ ^'' ^'a.islfquë et de
.e».^:.Ç"er:fson"llSt^rSt^rr.^e^e^c?i'lr^d^e;''rfaC'e^
d arrivée jusqu'au bureau de poste destinataire 4„^„/w
ipSiiil
igiiiiiS
=;:sï;isœK îfïS JE
solidement emballés, à l'intérieur n. 1 r»^? '','^"^''
couÂi lettres rnÔtesayi',;" 0 ."a'ract'éi-è'd'^''"" '""'' '"'
dançe, ni des objets p.'oliKs par "0^101,° ou rT/l'^'™""
do douanes ou autres: Il est Ao^LrnL.'.J"^'"""""^
pays qui .admettent ïo.sdédarSnôvTur'd'''''"!,''''
sans valeur déclarée des espaces mo„navées,î;.»^';'.''""'
d or ou d'argent et dos objets précieux^ ' ' ""'""-"s
vérit'=?::?au^r;^iu^°n,r"râir^a^^r-/^'«-''--sé-
Farnèse et Barbermi ^'"'^' "^^ '^ Chancellerie,
Be';otxiV'iï,ro'nt)*saûva''ce"''"'' "' ^^JP^'^' ^-fin,
en le consacrant 1 la PasIforr's''''„"^'"'" "'""'"<''"
du sang des martyrs mt-t? . ^^'■^■«■'■■. ™ mémoire
Pie Vll'^et Lé™S[^,'e'',''„^'3<f,y|'' „^' T^f -,^ couler,
arcs-boutants, et Pie IX restaura !«' 'r "*" .d énoi-mes
En 1874, le Colisée fnrrlThl I " escaliers intérieurs,
rut sa flore célèbre ou , „mn^=*>" """"y^' ^'°" dispa-
ces r B r^u^îL ' ^ comptait quatre cent vin^t esnii
"e" eU^°r'ro'dSnr Unll'trT^^ •''■''^'^^''''^ -P''^^
fenêtres, séparéérp^r des p^lastref d'or^S^''' '""' T'"'^'* "«
mesure 524 mètres H» oiL"^?- d ordre corinthien. Il
de 187 mètre" le pefu deT-ZT"' 1?° 8"'^'"' ^^<' «^<-
wirs°e^oTd '; at?q%';'%^3<',^,t^d'' ''^" "''■™^'« ^'-
d'une vogue éphémère II av^i^f " '^''"'■' ^'*'^'''' J"'''^
rectionde l'ar?hitecte ri rf™ *'*.".■'«'■•'"'. sous il di-
talo des Champs-Elysées au Tde^ 1 '"''^'°".'* "'="'''''"•
et il reçut ce nJm de V'oË'.!, ^ 1 avenue de NeuiUy,
semblai'ice dofc^mo avec le CoIkéfd''V'' prétendue rei^
au total 2.675.500 IhTes Vespasion. Il coûta
cem.'dt^tlfe"l,''d:i"fZ'd''rrtint^t''!;^i' "«^ -"-
des joutes nautiques dei m»r.' ^''' ''^' ''^^ masqués,
courses de chevaux! dos ioux de hn"?,/^?""''''"''^. ''"^
ST^'Sol!t^-ï™i5^"?''^'^^-i-^
sent°î^f f s"di ,f s: d^un'rii'or "•^•' '"-ï"*"'- p-
drs:'lo^^i^^ii^/;:?;xîii;S'!^'«^-'"-'
DYSE.NTERIK.) Très fréf,im,7 „ i ■■'"S"". (V. KNTERITE,
COLLA n. m. Météorol. Vent violent du s r, „..■
iait sentir sur les côtes dos PmZZs ' "'
chouUrm%,t"a éfdZon'"'' "" """^i" ""•""' °" du
les bois de-'nm/quotorie '" "'"' "" °"'-''«- ?»"■• «^oUor
A,S^f:^^^f:^,it-as;e-''- "'^■'"""'^ "• '^
d{£^^rv^rss— -----or
fl':c'aâé!S'^^d\""c^etll^t!,\?;'.^t,ftr?u7ii;"^''-'*«^
lui une trid-uction •rlncaiso „ i" ^ ^J "■" '^*''- °° " ""
Sog^iutr -^ ^'^^-rf;^^ X^i^ij»
nè?e°e^ntsrmirer?sry;, '^'Z^;^!^^,^^-^ «o-
En 1829, on lui donna fa "haira '^' académie des sciences
arts et manufactures de Pa ,^ Plu" tarSTre,"'™'".''^^
sa patrie et devint professeur à r™?-''"^"*?'"''"' dans
Ses recherches sur la com„rëssfh, i^f ^'""1'° •*" ^<"'^^<'-
la vitesse du son, avec St^™ sont ,^^^^ '"'"'"'''^ « ^"■•
nombreux et importants !^iL;olJ'f^'=iP"'''"=«'o^' de
d'un dynamomètre QSèrrmTr» 7 ' °° ,'"■' <^°" ''invention
lu. qu/eut P'dée d'ul"rsér71 r com'nrfmT' "'"'î'"' ^^ f"'
ment des longs tunnels II TLZf^ ï'""' '" '^■"«"^e-
sur la foudre et es paratonLrr„= . ""'^^'^'^ ouvrages
nels ; les bateaux I tapeur etc ' P'''<=«'°'^''« <»«= tSn-
S>^^^1î?:?J^i;;^;t t^ "-"■ --«) - ^ Bot.
CO™7/-f °' '^" '^ ™— TEL.E et de PÉLÉXIE.
adb?r"'^?f=rt'a?^ "obrets^r l'aidt"^" '« ^'i""' ^^ f--
objets collés : t'n collIge i Z 1 a""", "?""■ Il Etat des
Ion donne au pap™r pour le rendrl" ^'"'- " ^PP'«' l-^
récriture. ,, OfrérLion'Te l'on flu sShîr,' * ''""'■'"■■
textiles avant fe tissage afin d^rV ^"^ matières
du mieux ENCOLLAGE °v; ce mot ) ^''"^" '"' "'' (0°
ve7t Jl^itSLrtjrsais^étïrm-a?,!^ •^""^ ^-"o ^"' vi-
poiss^,°S'u Stf d?^ro'u"d:'°skn^" ""^"■' ^^ '^ -"^ -i^
au moyen de réactions sÛccessîv^f îni *= ^' '1"' ^ °P*''«
neux.àe la fécule et de Snmlif '""."' .^^"■°° '■^^'-
n^Sa^fj^^^-^ec-^^^-oJ^^:--
pr^£e^^rSïuî^-o?^-~:--^,se
"" ^HT/'' 'if"- "^' "^^-OOLLAGE.
de la'Jfmpidu: Tn'îll déLZ'ss\Sr[e'"' ^^J^" '^°'">«'
ro;:;n^r^:;é£?7:r :;ï™n^^-- -r«p'- '•«>
COLLAIR£ ( /(>;
cou.
III.
COLl«op'.'^o'^'""'""'"'°" '■"■""""■o doCOLLAUOBATErt.
quUitvâii,°"ay.^^re'7uu'?f 1™'- ""''*<'^"-' "' '•-■«■"">
a une œuvre littéraire A î "" """!■»• P-lrliculièrement
«e son, pas èul„Z, n^frèrT'T' "']' "^ " ""' '«''•'""
TEORS. (i. Simon ) "'" l'^^'^'" ■ ''« 'onl nos coLLAuon.i-
Acî;fonTt?r*]l{°^'t";;i;[ -t™'''"*'''-'''-' "• '■ '■"■«"-'
rad. co!) adj. Zool. Qui a rapport au
cla?°f;™°;e''''d'„''T"'l ^^"""'^ ■î» «^"""«^ "«""-s. ^«^Wi"
ncs (IK02), et Giiomélrw imalijliqua (1809)
naS?!;t^^s'ëll>^^-d^ïï^.;!;-r^^^. compre-
.MaiHof:^'''" """^ "■ ■"• ^'""' '''^"^'»'' " Au théi.re,
panjlon u^u.!?^!' "^^'"1"" "-"-^'«meat sur lo corps : £'«
nn'^iîi'J"^, ^?. '"'' '' """ Porsonno nui importune, dont on
- AiloN Bou»a"t"' '""" ■>"''"'' """""° ""'■''' * ^'"' °
14
z
COLLANTES — COLLE
Collantes (Francisco), peintre espagnol, né à Madrid
en 1599, mort en 1634. Parmi ses tableaux, citons un Saint
Jérâme'et la Hésurrection de la chair, qui décorent le palais
de Buen-Retiro. On voit, au Louvre, un Buisso7i ardent de
Collantes.
GOLLAPSUS [psuss — mot lat. qui signifie « chute causée
par la laiblesse " ) n. m. Diminution rapide des forces, sans
syncope confirmée.
— Encycl. Le collapsus, fréquent dans beaucoup d'em-
poisonnements, paraît résulter d'un affaiblissement dans
l'excitabilité des centres cérébraux. 11 survient brusque-
ment, sans lésion musculaire ou nerveuse, et est caracté-
risé par ce fait que les malades abandonnent leurs mem-
bres à l'action de la pesanteur, sans essayer de réagir à
laide de leurs muscles.
COLLARDEAU. Biogr. "V. COLARDEAU.
GOLLARES, bourg do Portugal (Estrômadure [district
de Lisbonne]), près de l'Océan et au N. du cap da Roca ;
3.200 hab. Vins et fruits excellents. Marbre noir.
GOIXARION n. m. Genre de mucédinées microscopiques,
comprenant deux espèces, qui croissent sur les substances
organiques en décomposition.
Collas, tribu du Pérou, qui fut la première rencontrée
ar les locas lorsqu'ils arrivèrent au nord du lac Titicaca.
_,es envahisseurs appliquèrent ce nom à toutes les tribus
de la contrée. A leur exemple, les anciens auteurs espa-
gnols appelèrent Collao le bassin du Titicaca et Collas
tous les habitants de ce bassin.
Collas (Achille), mécanicien, né à Paris en 1795,
mort en 1859. Il inventa nombre de machines des plus
ingénieuses, parmi lesquelles son réducteur est la plus
remarquable. Cet instrument a rendu de très grands
services à la sculpture, en lui permettant de reproduire à
plus petite échelle, et avec une exactitude absolue, des
œuvres dart. 11 trouva également une machine à graver
les médailles.
COLLATAIRE {ter — du lat. collatus, conféré) n. m. Dr.
can. Celui que le coUateur avait pourvu d'un bénéfice.
COLLATE n. m. Sel dérivant de l'acide coUique.
COLLATÉRAL, ALE, AUX (du préf. col, et de latéral)
adj. Qui est situé sur le côté et à peu près parallèle : Un
boulevard et les rues collatérales.
— Anat. Qui suit une direction sensiblement parallèle :
Des artères collatérales, il Substantiv. : Une collatérale.
— Archit. Ne f collatérale. Bas côté, nef parallèle à la nef
principale, il Substantiv. : Collatéral ou Collatérale, Bas
côté d^une église: Za ne/" eï /escoLLATÉBADX.V. bas côtés.
— Généal. et dr. Se dit des frères, des sœurs d'une
personne ou de ses auteurs, et de leurs descendants et
ascendants, par opposition aux ascendants et descendants
directs : Parents collatéraux. Ligne collatérale, il Hé-
ritier collatéral, Celui qui hérite d'un parent en ligne colla-
térale. Il Succession collatérale. Succession qu'on recueille
en qualité de parent collatéral, il Substantiv. Parent col-
latéral : .4» delà du douzième degré, les collatéraux
n'héritent plus. — Fig. Produit, résultat indirect : Le bon
sens et le génie sont de la même famille ; l'esprit îi'est qu'un
COLLATÉRAL. (De BoDald.)
— Géogr. Points collatéraux, Points qui occupent le mi-
lieu entre les points cardinaux, savoir : nord-est, nord-
ouest, sud-est et sud-ouest.
— Hist. Conseil collatéral, Conseil de l'ancien royaume
de Naples, qui était composé de deux Aragonais et de
deux Napolitains, sous la présidence du vice-roi.
— Mus. Modes ou Tons collatéraux. Syn. de modes ou
TONS PLAGAUX. V. PLAGAL.
— Encycl. Dr. Le mot collatéral désigne la nature par-
ticulière de parenté existant entre personnes ne descendant
pas les unes des autres, mais se reliant entre elles par
suite de leur descendance d'auteurs communs. Les colla-
téraux sont d'abord les frères et sœurs, qui peuvent être
germains, consanguins ou utérins. Les autres collatéraux
sont les oncles et tantes, les neveux et nièces, et les cou-
sins. Pour calculer le degré de parenté entre deux colla-
téraux, on remonte de l'un d'eux à l'auteur commun, et on
redescend de là à l'autre collatéral, en comptant le nombre
de générations ou de degrés qui les séparent. Ainsi, deux
frères sont au deuxième degré, deux cousins germains au
quatrième.
L'utilité de connaître le degré de parenté en ligne colla-
térale se présente principalement en matière de mariage
et en matière de succession. Les parents collatéraux sont
reprockables comme témoins (C. proc. civ., art. 283). Au
criminel, les frères et sœurs des inculpés sont les seuls
collatéraux qui ne peuvent être entendus comme témoins
(C. instr. crim., art. 156). La parenté collatérale exerce
aussi de l'influence sur l'aptitude à exercer certaines fonc-
tions (magistrature, conseil de famille); de même, un no-
taire ne peut recevoir des actes dans lesquels seraient
parties ses collatéraux jusqu'au degré d'oncle et de neveu
ïDcIusivement ; ces mêmes collatéraux sont écartés comme
témoins instrumentaires.
COLLATÉRALEMENT adv. En ligne collatérale.
COLLATÉRALITÉ n. f. Qualité de collatéral : La colla-
TÉRALiTÉ TIC donne droit à la succession que dans certaines
limites. (Peu usité.)
COLLATEUR (du lat. collatus, conféré) n. m. Dr. can.
Celui qui conférait, qui avait le droit de conférer un bé-
iiéfice : Le collatecr d'une cure, d'un prieuré, d'un cauu-
nicat. Il Gollateur ordinaire ou simplem. Ordinaire, Celui qui
onférait un bénéfice do droit commun.
COLLATIF, IVE (du lat. collatus, conféré) adj. il Bénéfice
colUttif. Dr. cao. Celui qui est susceptible d'être conféré.
GOLLAITN (Lucius taeqdisids), neveu de Tarquin lo
Superbe et mari de Lucrèce. Il fut, avec Brutus, après la
mort de sa femme et l'expulsion des rois, l'un dos doux
premiers consuls do Rome (509 av. J.-C). Il dut bientôt
s'exiler, parce qu'on le soupçonnait d'avoir conservé do
l'atiachemont pour les rois déchus. Son surnom vient de la
ville do CoIIatic, dont il fut en quelque sorte le gouverneur.
COLLATINE (en lat. Collatina), déesse dos collines et
des vallf';es. chez les Latins.
COLLATION fjïi-on — lat. collatio ; do confrrre, supin
collatum, conférer ou comparer) n. f. Action ou droit de
conférer : La collation d un droit, d'un titre, d'un grade.
— Antiq. rom. Tribut, rcdevauce : Collation de la glèbe*
— Dr. Collation de pièces, Opération qui consiste à com-
parer une copie d'acte authentique avec le titre original
âu'elle reproduit, ou deux copies entre elles pour s'assurer
e la parfaite conformité des deux pièces.
— Dr. can. Droit ou action de conférer un bénéfice : La
collation des cures appartenait à l'évêgue. iiNom par lequel,
au XIII* siècle, on désignait les sermons prononcés soit
aux vêpres, soit aux autres offices du soir, ii Provision du
coUateur : Avoir la collation de l'ordinaire.
— Gramm. Comparaison. (Peu usité.) il Par ext. Se dit
de la comparaison de deux exemplaires quelconques, ma-
nuscrits ou imprimés.
— Encycl. Dr. Lorsque le titre original existe, la repré-
sentation peut toujours en être exigée, bien que les copies
fassent foi de ce qui est contenu au titre. Si le titre original
n'existe plus, les copies ne font foi que d'après certaines
distinctions ; elles font foi notamment comme l'original, si
elles ont été tirées par l'autorité du magistrat, c'est-à-dire
collationnées sous son contrôle.
COLLATION {$i-on — lat. collatio, conférence, à cause
d'un léger repas que les religieux prenaient autrefois
après certaines conférences) n. f. Léger repas que font
les catholiques
les jours de
jeûne, et qui
remplace l'un
des deux repas
principaux. —
Par ext. Lé^er
repas que 1 on
fait dans l'a-
près-midi ou
dans la nuit, et
où l'on ne sert
que des mets
froids et des
desserts.
Collation
(la), tableau de
Metsu, au mu-
sée de Bruxel-
les. Une jeune
femme blonde
est assise sur
une chaise et
tient un verre.
A ses côtés
est un cavalier
qui, de la main
gauc he ap -
puyée sur le
dossier de la chaiso, tient un feutre noir à plumes, et qui,
de l'autre main, avance un pot de grès aont il semble
s'apprêter à verser le contenu .dans le verre de la dame.
COLLATIONNAGE (si-o-naj') n.m. Action de collatiouner
des pièces, n On dit mieux collation.
COLLATIONNÉ (si-o-ne), ÉEadj. S'applique à un télé-
gramme, à une dépêche, soumis à la garantie du colla-
tionnement.
COLLATIONNEMENT(«/-o-Me-man)n. m. Linguist. Action
de collationner. il On dit mieux collation.
— Télégr. électr. Répétition intégrale ou partielle d'un
télégramme, faite de bureau à bureau, en vue de diminuer
les chances d'erreur.
— Encycl. Télégr. Le collationnement partiel est géné-
ralement donné, d'office, pour tout télégramme, et com-
prend les mots importants ou douteux et les nombres en
chiffres. Le collationnement intégral est obligatoire quand
l'expéditeur a inscrit, avant l'adresse, l'indication " Colla-
tionnement » ou « T. C. Il, et acquitté une surtaxe égale au
quart de la taxe principale du télégramme envoyé.
COLLATIONNER (si-o-né) v. a. Comparer avec l'original
ou avec une autre copie certifiée conforme : Collationner
un acte.
— Imprim. Examiner un livre, feuillet par feuillet, pour
s'assurer que ceux-ci sont placés dans leur ordre et que
le texte est en tout conforme à la copie originale.
— Télégr. Collationner une dépêche. Opérer le colla-
tionnement de la dépêche aux différents bureaux inter-
médiaires chargés de sa transmission jusqu'à destination,
pour s'assurer qu'il n'y a pas fausse interprétation.
— Typogr. Vérifier une épreuve d'imprimerie et voir
si les corrections indiquées sur une épreuve précédente
ont été faites, it On dit plus ordinairement reviser.
Collationné, ée part. pass. : Actes collât ion nés.
— n. ra. : Un collationné, Copie collationnée.
COLLATIONNER [si-o-né — rad. collation) v. n. Faire un
léger repas.
GOLLAZZONE, comm. d'Italie (Ombrie [prov. de Pé-
rouso]), près du Tibre; 2.800 hab.
COLIX (du lat. colla, gr. kolla) n. f. Techn. Nom de diver-
ses matières gluantes, que l'on étend entre deux oljjets pour
les faire adhérer l'un à l'autre, n Colle à bonclie, Sub-
stance gélatineuse, dure et soluble, que l'on emploie
en l'humectant avec de la salive, il Coltc forte. Gélatine
faite avec des débris de matières animales, rognures do
peaux, oreilles, pieds, etc., particulièrement employée par
les ouvriers qui travaillent le bois, n Colle de poisson.
Gélatine préparée avec la membrane interne de la vessie
natatoire de plusieurs espèces d'esturgeon. (On l'appelle
aussi icHTYOcoLLE.) 11 Colle au baquet. Colle qui ne sèrho
pas. (Elle est particulièrement employée dans la pointure
à la détrempe.) ii Colle de pâte. Colle que l'on obtient eu
délayant dans l'ïîau de la farine ou de l'amidon, et en
chauffant le tout jusqu'à l'ébullitiou.
— Pop. Bourde, invention, mensonge (par allusion sans
doute au sons d'attraper, (Uio prend quelquefois lo mot
coller : Conter des colles, il Etre à la colle, marié à la colle,
Vivre en ménage sans ôtro marié.
— Loc. fam. Sale comme un pot à colle, Très sale.
— Peinture à la colle, Celle dans laquelle on ajoute aux
couleurs étendues un peu do collo au baquet, afin lic leur
donner une plus grande adhérence.
— Argot des écoles. Question spécieuse. plutôt que diffi-
cile, posée à un candidat dans un examen, dans le but de
l'embarrasser. On dit : /'oser ou Pousser une colle. iiPar ext.
Examen préparatoire au véritable examen : Etre tangent
a une colle, Etro menacé duo examoD d'essai. (So ait à
l'Ecole polytechnique.)
106
— Encycl. Techn. Les colles que l'on utilise dans l'in-
dustrie se fabriquent avec des matières végétales ou ani-
males. (Elles constituent des substances gluantes com-
plexes.)
1" Colles végétales. Les colles végétales sont consti-
tuées par des matières renfermant de l'amidon qui, mé-
langées à l'eau chaude, jouissent de la propriété de durcir
en séchant. Les plus communes sont la colle de pâte et la
colle d'amidon. (On fabrique des colles végétales pour
l'apprêt des tissus et des fils en faisant usage de farine
do marron d'Inde. Celle qui est employée par les tisse-
rands, connue sous le nom de parou, se compose d'ami-
don, de farine de froment, de fécule de pomme de terre,
de cire blanche, de sulfate de zinc ou de cuivre en cristaux,
avec une certaine quantité d'eau.)
2** Colles animales. Ces colles sont tirées des peaux et
des cartilages des animaux, dont on extrait la gélatine au
moyen d'un certain nombre de manipulations : échaudage
des colles-matières, immersion dans un lait de chaux,
extraction de la gélatine, soutirage, clarification, mou-
lage, séchage, découpage et lustrage. Elles portent diffé-
rents noms : la colle blanche diaphane, dite "grenetine»;
la colle claire ou colle de Duché; la colle forte des os ou
gélatine d'os; la colle do Flandre ; la colle de Hollande;
la colle anglaise ; la colle de Givet ; la colle de Paris ou
des chapeliers ; la colle au baauet; la colie forte liquide;
la colle de poisson ou ichtyocolle.
Il existe plusieurs modes de cuisson et de fabrication :
cuisson dans le vide; fabrication par la putréfaction et
les acides ; préparation par l'acide sulfureux, par le
chlore, etc. On distingue les colles de pieds de veau, de
pieds de mouton, de peaux de lapin, de peaux de gants,
de parchemin, de peaux d'anguille, etc.
La colle de poisson so fait généralement avec la vessie
natatoire des grands esturgeons. Les colles de poisson
Coll l ti I 11 rc 'i double fond contenaût la colle-matiére ;
C,chaiiinif ilmuntint la chaudière B ; A, chaudière de con-
ccDtr tti m de la toUe , F, foyer chaufifant les chaudières C et B-
du commerce ont reçu divers noms, suivant le mode de
leur fabrication ; elles sont dites : en petits cordons de pre-
mière et de deuxième sorte, en gros cordons, en feuilles,
factices. Ces dernières sont préparées avec des mem-
branes intestinales de poisson desséchées.
^^ Colle à bouche. On la prépare en mélangeant une
certaine quantité de gélatine fondue avec du sucre; on
l'aromatise avec du citron, puis on la moule et on la coupe
par bandes parallèles.
4» Colles de compositions mixtes. Les principales et les
plus connues sont : la colle de pâte chinoise, fabriquée avec
du sang de bœuf et de la chaux vive; la colle à porce-
laine, faite d'un mélange d'amidon, de craie pulvérisée,
d'eau pure, d'eau-de-vie, de colle forte, que l'on fait bouil-
lir avec une addition de térébenthine; la colle marine de
Jeffery ou glu, mélange de caoutchouc dissous dans une
huile essentielle et de gomme laque ; la colle au caout-
chouc et à la gutta-percna, qui s'obtient en dissolvant le
caoutchouc ou la gutta-percna dans la benzine; la colle
à la glycérine, obtenue avec des rognures de peaux ou de
la colle forte que l'on fait bouillir dans une chaudière
contenant do la glycérine, etc.
Entin, la colle minérale, pour l'encollage et l'apprêt des
étoffes, est un produit obtenu en associant le chlorure de
calcium et les sulfates d'alumine avec divers compo-
sés chimiques, et en additionnant le tout de fécule de
pomme de terre.
— Pour le collage des épreuves photographiques, la
meilleure colle est l'empois d'amidon des blanchisseuses,
a<iditionné de quelques gouttes de formol, destiné à assurer
sa conservation.
Colle (La), comm. des Alpes-Maritimes, arr. et à 18 k.
de Grasse, au pied de l'Esterel; 1.455 hab. Carrières de
pierres de taille, chaux. Huileries, scieries mécaniques.
Colle d*Anchise, bourg d'Italie (Molise [prov. de
Campo-lîasso]) ; 2.000 hab.
Colle di val d^Elsa, ville d'Italie (Toscane [prov.
de Sienne]), sur l'Eisa, affluent do l'Arno ; 8.640 hab. Evê-
ché, séminaire épiscopal. Papeteries importantes ; verre-
ries, cristaux et poteries; tanneries; industries métallur-
giques.
Colle (Raphaël ou Raffaellino dal), peintre italien, né
iiColle, près do Foligno, vers 1490, mort à Rome en 1540.
Il exécuta pour Jules Romain, dont il avait été le condis-
ciple dans l'atelier de Raphaël, plusieurs travaux à Rome
et à Manloue. A la pureté du dessin, à la noblesse du style
do l'école romaine, dal Collo joignait le chaud coloris de
l'école vénitienne. On cite, parmi ses plus belles pein-
tures, son tableau du Déluge et ses fresques du second
éiage du Vatican. Borgo-San-Sepolcro, où il tint pendant
quelques années une école, Urbin et Gubbio possèdent
des œuvres de dal Colle, également estimées. L'art avec
lequel il a reproduit dans plusieurs d'entre elles la ma-
nière de Raphaël lui valut le surnom do Rafaellino.
Collé (Charles), chansonnier et auteur dramatique, né
et mort à Paris (1709-1783), était lils d'un procureur du
roi auChàtelet. Il fut longtemps commis chez le receveur
général de la généralité de Paris, puis devint lecteur ot
107
COLLKCCTIIO — COLLECTIVISME
ColW.
»
secrétaire du duo d'Orléans, qui lui donna un fnttfrSt
daûs los sous-formes. CoUo saûonna à la poésie, fut uji
dos fondateurs du Caveau
(172U), ot devint un des
meilleurs chansonniers du
temps. Il écrivit pour lo
théâtre du duc d'Orléans
des pièces spirituelles ,
mais licencieuses, ot lit
jouor à la Comédte-Fran-
taise des comédies, dont
plusieurs sont charmantes
et sont restées longtemps
au répertoire. Nous cite-
rons particulièrement : ^x
Vérité dans le vin (1747);
Ditpuis et Desro7iais (n*>3),
et lu F'artw de chassfi df>
Henri J V (1774). Ses œu-
vres ont été réunies en
deux recueils : Théâtrcdeso-
ciëté{\m), et la C'iansonde
Collé {1801). On lui doit en-
core : Journal historique de
Collé (1807), ot Correspondance inédite suivie do fragments
inédits do ses œuvres (1804),
CoLLECCHiO, comra. d'Italie (Emilie [prov. de Parme'^,
sur le Tare; 4.500 hab.
GOLLECORVINO, comm. d'Italie (Abruzzes [prov. do
Teramoj). sur lo fleuve côtier Salino ; 3.200 hab.
COLLECTAIRE {lèk-tèr') n. m. Livre de prières, qui
renferme toutes les collectes de l'année.
COLLECTANÉES {lèk — lat. coUectanea , même sens)
n. f. pi. Recueil de différentes pièces. — Une collectanêk.
COLLECTE {lèkf — du lat. coîlectus, recueilli) n. f.
Quf'te faite pour une œuvre de bienfaisance ou d'intèrL-t
public. (Se dit particulièrement des diverses quêtes qui
se font dans les églises.)
— Fin. anc. Levée des deniers do la taille ou d'une taxe.
Il Exercice des fonctions d'un collecteur, ii Temps pendaut
lequel un collecteur était en fonctions.
— Hist. Assemblée, dans l'ordre de Malte.
— Liturg. Oraison que le prêtre dit à la messe, avant
l'épître. Il Assemblée des tidèles de la primitive Eglise.
Il Sacrirtce de la messe, à la même époque.
— Enctcl. Fin. anc. Il ne fallait pas seulement entendre
par collecte, en matière de tailles, le recouvrement de la
taxe due par chaque redevable, mais encore le soin de
répartir sur tous les contribuables la part que chacun de-
vait supporter du montant des tailles de la paroisse, et de
poursuivre ensuite sur eux le recouvrement dans les formes
prescrites. Les collecteurs des tailles étaient élus par les
habitants de chaque paroisse. Primitivement, les collec-
teurs recevaient des mains des asséieurs le règlement de la
portion de taille que chaque particulier devait payer ; mais,
par édit de mars itîoo, la fonction des asséieurs fut réunie
à celle des collecteurs. Certaines personnes étaient
exemptes de la collecte des tailles à raison do leur profes-
sion : avocats, médecins, etc.
COLLECTER {lèk) V. a. Recueillir, réunir en collection.
Il La vraie forme est colligkb.
COLLECTER {lèk) v. n. Quêter, faire une collecte.
COLLECTEUR, TRICE {lèk ~ rad. collecter) adj. Qui
recueille, qui sert à recueillir ce qui était précédemment
épars : Egout collkcteur.
— Bot. Poils collecteurs. Poils qui, recouvrant le stig-
mate, servent à recueillir et à, retenir les grains de pollen.
— Electr. Pointes collectrices, Celles par lesquelles, théo-
riquement, s'écoule l'électricité négative des conducteurs
d'une machine électrique de Ramsden, sur le plateau mo-
bile en verre qui, lui, est chargé d'électricité positive.
— n. Personne qui fait une collecte ou qui reçoit des
cotisations : Collectetjr d'amnônes. \\ Personne qui réunit,
qui collectionne : Collectkor d'autographes, il Personne
commissionnée pour recouvrer la taille ou tout autre impùt
du môme genre, il Collecteur des amendes, Offlcier qui était
autrefois préposé à la recette des amendes pour contra-
vention en matière d'eaux et forôts.
COLLECTEUR {lèk — même étymol. qu'à l'art, précéd.)
n. m. Electr. Organe des machines dynamo ou magnéto-
électriques, ayant pour but de permettre de recueillir les
courants produits aans ces machines, il Plaque du conden-
sateur qui est en communication avec une source d'élec-
tricité.
— Ostréic. Nom des engins : fa.scines, tuiles, qui ser-
vent à recueillir et à nourrir lo naissain des huîtres.
— Physiq. Collecteur a gouttes d'eau. Petit appareil ima-
finé par W. Thomson et servant à étudier le potentiel de
air.
— Techn. Nom quo portent la plupart dos conduites
principales qui, dans les conduites d'eau, do vapeur,
égouts, etc., reçoivent les ramifications plus ou moins
nombreuses d'autres conduites secondaires.
COLLECTIF, IVE {lèk — lat. collcctivus; do colligere.
supin coltectum, réunir) adj. Qui comprend, qui ombrasse
plusieurs personnes ou plusieurs choses ; qui apparient ù
un ensemble do personnes ou do choses : Un peuple est un
être COLLECTIF. (Lauraguais.) n Qui est pris comme un tout,
ù un point de vue d'ensemble : Les hommes considérés d'une
manière collectivb.
— Gramm. Se dit dos noms qui expriment un ensemble
de personnes ou de choses, comme les mots foule, peuple,
armée, assemblée, essaim, tas, t>tc.
— n. m. Nom collectif; sens collectif: Les règles relatives
aux coLLKCTWS.w Collectifs partilifs.Coux qui ne désignent
qu'une partie des personnes ou dos choses dont on parle.
(Alors, ils sont ordmairomont précédés do un, unk) : // y
a dans Paris unk foule d'hommes désœuvrés, il Collectifs
générawr, Ceux qui désignent la totalité des personnes ou
dos choses dont on parle. (Alors, ils sont ordinairement
précédés do lk, la, Uis) : La foule des humains est vouée
au malheur.
— Anton. Individuel, partitif, dlstrlbutlf.
— Encvcl, Gramm. La rô^;lo de l'accord dos mots on
rapport avec un collectif qui les précède présonto trois
cas principaux : ("accord do l'adjectif; ï*" accord du vorbo;
3" accord du participe.
1" Accord de Vadicctif. L'adjoctif placé avant lo complé-
ment d'un collectif s'accorde tantôt avec lo collectif, tuii
tôt avec le complément ; mai.*! comme, alors, il y a presque
toujours un verbe entre l'adjectif et Je mot avec lequel
celui-ci s'accorde, c'est à l'alinéa suivant (2") que nous
donnons la règle générale.
2» Accord du verbe. Quand le verbe a pour sujet un col-
lectif suivi d'un nom pluriel qui lui sert de <:omplément,
il s'accorde tantôt avec le collectif, tantôt avec le complé-
ment: La FOULK des curieux nous empêche d'approcher. Une
foule de giîns choient à l'influence de la lune rousse. (Dans
10 premier exemple, c'est avec le collectif /"oii/e que lao
cord a lieu, parce que le collectif est général; dans lo
second, c'est avec le complément gens, parce que lo col-
lectif est partitif. Toute la règle se réduit donc à recon-
naître si le collectif est général, ou s'il est partitif. Il est
général quand c'est lui qui exprime l'idée dominante. Lo
collectif est partitif quand l'idée dominante est exprimée
surtout par le complément ; alors, c'est avec ce dernier que
l'ai'cord a lieu : Peu de gens négligent leurs intérêts. j
A ces deux règles générales il faut ajouter quelques cas
particuliers, assez fréquents, qui en sont l'application ou
que l'usage a déterminés. Les collectifs : la plus grande
partie de, le plus grand nombre de, la plupart de, beaucoup
de, une infinité de, peu de, assez de, trop de. coinbien de, sont
en général des collectifs partitifs, qui commandent l'accord
avec le complément : La plupart des enfants sont légers.
Beaucoup de gens promettent, peu savent tenir. V. peu.
Après les collectifs : force, nombre, quantité, employés
sans déterminatif, le verbe s'accorde toujours avec le nom
qui suit : Force sottises se débitent tous les jours.
Plus d'un veut le verbe au singulier, bien que cette lo-
cution éveille une idée de pluralité : Pu s d'une personne
AGIT sans réfléchir. On dira cependant : A Paris, on voit
plus d'un fripon qui se dupent l'un l'autre, parce qu'ici
l'idée de réciprocité marquée par l'un l'autre appelle né-
cessairement le pluriel.
Il arrive quelquefois qu'après un collectif précédé do
un, une, l'accord se fait avec le collectif : c'est quand
l'idée de quantité exprimée par lo collectif est la seule à
laquelle on puisse ou Ton veuille rapporter celle du vcrb?
et de l'attriout. (Dans ce cas, le collectif n'a plus la valeur
d'un simple déterminatif et ne pourrait être remplacé
par les adjectifs quelques, plusieurs) : Une partie des c-
toyens s'occupe sans cesse à accuser l'autre. (Volt.)
3* Accord du participe. Le participe passé précédé d'un
nom collectif s'accorde tantôt avec le collectif, tantôt
avec le nom qui suit, mais toujours avec celui de ces deux
termes qui est le plus en rapport d'idée avec le participe,
et qui, par conséquent, occupe le premier rang dans la
pensée. Ainsi, l'on dira, en faisant accorder le participe
avec le nom collectif: Comment pourrais-je, madame, ar-
rêter ce torrf.nt de larmes que le temps n'a pas épuisé.
(Boss.) Au contraire, on fera accorder le participe avec
le nom qui suit le collectif, dans les phrases comme la
suivante : François Mansçird est l'un des plus habiles ar-
chitectes que la France ait eus.
COLLECTIFÈRE (lèk — du lat. collectus, réuni, et ferre,
porter) adj. Bot. So dit de la partie supérieure des deux
branches du style, quand le stigmate ne se prolonge pas
sur cette partie qui ne porte que des collecteurs.
COLLECTION {lè-ksi-on ~- lat. coUectio, même sens) n. f.
Réunion d'objets assemblés pour l'instruction, le plaisir,
l'utilité : Collection d'estanipes, de médailles.
— Par ext. Réunion de personnes ou de choses : Une
collection de maniaques, ii Ensemble do gens ou de choses
non réunis de fait, mais considérés ensemble : On appelle
« collectifs 1» les noms qui expriment des collections de
personnes ou de choses.
— Particulièrem. Recueil de plusieurs ouvrages qui
traitent de la même manière : Coixection des bollandistes.
11 Recueil de passages extraits des auteurs ; Le plus riche
trésor serait wie collection de bonnes et belles pensées hu-
maines. (Delille.) [Peu usité.] ii Recueil des divers numé-
ros d'une publication : La collection du Journal officiel.
— Admin. mïlit. Collection d'effets. Nom donné à la réu-
nion des effets do toute nature nécessaires pour habiller et
équiper un soldat, soit en cas de mobilisation ou de so-
lennité militaire : collection n» 1 (guerre et parade); soit
pour sortir on ville : collection n" 2 (extérieur) : soit pour
roxercice : collection n* 3 (instruction), chaque collection
correspondant ù dos effets dont la vétusté croît avec
lo numéro qu'elle porto.
— Méd. Accumulation, amas : Collection rfe pus.
— Pharm. Collection de drogues. Assortiment de sub-
stances médicales nécessaires à. unooftlcino,
— Philos, scolast. Réunion do parties : Dieu est l'être
infini par intention, comme dit l'école, et non par collec-
tion. (Fén.)
— Encycl. Les Grecs ne formèrent dos collections quo
pourleurs temples et leurs monuments publics. Moinscréa-
teurs, les Romains devaient être bien plus collectionneurs.
Los premiers rois francs ot mérovingiens aimaient
beaucoup les objets d'art ot on possédaient un assez grand
nombre dans leurs palais. Dagobort n'avail-il pas confié A
saint Eloi des travaux considérables d'orfèvrerie '.'Louis IX
no lit-il pas de la Sainte-Chapelle un véritable musée?
Enlin, au dire do Guillobert do Metz, « l'hostel do Mestro
Jacquo Duchiés, au xiV siècle, était tout ompli do curio-
sités «.On possède dos inventaires très curieux sur les
collections du xv« siècle. A la Renaissance, lo goût dos
œuvres d'art so ranime avec une ardeur inouïe. Les papes,
los rois, les grands seigneurs, les évêques, les abbés
s'occupent à la fois & encourager los maîtres qui sont
leurs contemporains et à réunir les œuvres du passé. Co
goftt de la collection a beaucoup contribué au dévelop-
pomont do l'art italien. Parmi los collections célèbres du
XVI" siècle, il faut citer colles do Jules II, Léon X, Fran-
çois I*-', Charles-Quint, I^aurent de Médicis, Georges d'Am-
boiso, Marguerite d'Autriche, Mario Stuart, Gabriollo
d'Bistréos, Catherine do Médicis, Jean OrosUor.
C'est au XVII* siècle quo lo goût dos collections prend,
on France, un essor considérable. Do cotte époque datent
los Cabinets où los collectionneurs réunissaient leurs
curiosités. Au xviii" siècle, les amateurs sont encore plus
nombreux et se rencontrent dans toutes les classes do la
société. Au XIX*, so forment de vastes collections, quo leurs
possesseurs abandonnent souvent aux musées do l'Etat.
Nous n'envisageons ici que les collections particulières.
Los collections publiques sont plus généralement classées
sous lo nom do musées.
Lo titre do galerie est on général réservé pour los col-
lections importantes. V. amatkuk.
— BiDLioGR. : Charles Blanc, le Trésor de la curiosité
fParis, 1857-18.'i8); Georges Duplossis, /e« Ventes de ta-
bleaux, dessins, estampes et objets d'art (lGU-1800) [Paris,
1871); Ernest Busq, dictionnaire de l'art, de la curiosité et
du bibelot (1882) ; L. Soullié, les Ventes de tableaux, dessins
et objets d'art au xix" siècle (Paris, 1896).
COLLECTIONNEMENT [lè-ksi-û-ne-man) n. m. Action de
rassembler, de réunir en collection.
COLLECTIONNER {lè-ksi-o-né) v. a. Réunir en collec-
tion : Collectionner des timb/-es, des autographes.
— Absol. Faire une collection : Collectionner est un
premier degré d'aliénation mentale. (Balz.)
COLLECTIONNEUR, EUSE {lè-ksi-o-neur') n. Personne
qui collectionne, qui a la passion de collectionner : La
monomanie des collectionneurs «e cotvialt jamais le dé-
couragement. (H. Berthoud.) ii Adjectiv. : Touristes collec-
tionneurs.
— Encycl. On englobe aujourd'hui, sous le nom de
collectionneurs, aussi oien les amateurs de curiosités que
Tes possesseurs de galeries ou de cabinets d'objets d'art,
de sciences physiques ou naturelles. Antérieurement au
XIX* siècle, on appelait de préférence « amateurs » ou »■ an-
ti<iuaires « les gens do goût qui réunissaient des tableaux,
des dessins, des sculptures ou des estampes, et l'on dé-
signait sous l'appellation de « curieux « ceux qui s'entou-
raient d'objets singuliers, tels que produits exotiques,
pièces de mobilier, joyaux, armes, tabatières, pipes, etc.,
ou encore les propriétaires d'herbiers, de papillons, etc.
V. COLLECTION, et AMATEUR.
COLLECTIVEMENT {lèk — rad. collectif) adv. Ensem-
ble, tous â la fois, sans s'attacher à aucun en particulier :
Saluer collectivement une assemblée.
— Gramm. Dans un sens collectif: Le ynot « homme «, pris
collectivement, désigne l'ensemble de tous les hommes.
— Anton. Individuellement, distributivement.
COLLECTIVISME {lèk, vissm' — du lat. colligere, supin
collectum. rassembler, faire bloc) n. m. Système philosophi-
que et politique, qui voit la solution de la question sociale
dans la mise en commun, aux mains et au profit de la collec-
liviié, de tous les moyens de production : Le collectivisme
n'est autre chose que le socialisme intégral. (A. Millerand.)
Il Plusieurs disent aussi communisme. V. ce mot, et socia-
lisme.
— Encycl. Polit, et philos. Ce qui, pour les adeptes
du collectivisme, caractérise la période capitaliste, c'est
la concentration de plus en plus grande des moyens do
production en un nombre de mains de plus en plus petit.
Le jour, donc, disent-ils, où, parallèlement à la concentra-
tion industrielle, commerciale et financière, actuellement
sur le point d'être un fait accompli, se serait reconstituée
la féodalité terrienne abolie par la Révolution, ce serait,
pour les spoliés, le retour au servage, et même à l'escla-
vage antique. Cependant, le remède n'est pas, comme le
voudraient plusieurs, dans l'intervention ae l'Etat pour
mettre ces moyens, fragmentés à l'infini, à la disposition
des travailleurs. C'est un axiome d'économie politique
qu' n en produisant peu, on produit mal et chèrement ; que,
plus les opérations se font en grand, plus il y a de valeur
dans les objets d'utilité, et moins ils coûtent » . (A. Franck.)
Dès lors, en pleine période de production coopérative, avec
tendance vers une centralisation toujours croissante des
facteurs, vouloir ramener l'industrie moderne à la produc-
tion isolée, serait faire un pur anachronisme. Et tel est,
pourtant, le dilemme en présence duquel on se trouve :
soit, pour sauver la liberté, maintenir ou préparer par des
lois spéciales le morcellement de la propriété, et cela au
profit de quelques citoyens peut-être, mais sûrement au
préjudice de la nation, mise ainsi en état d'infériorité
vis-à-vis dos puissances rivales; soit laisser s'accomplir
la concentration en cours, et par là acheminer les masses
à un asservissement définitif.
Dans ces conditions, disent, après K. Marx, les collec-
tivistes, il n'y a qu'une manière de concilier tous les
intérêts : c'est, en conservant à la propriété le caractère
désormais collectif qu'elle a d'elle-même revêtu, d'étendre
à tous los citoyens, à mesure des possibilités, toutefois,
et en les proclamant tous copropriétaires par indivis, les
avantages que comporte cet état de choses. Cela, d'ailleurs,
ù. l'instar soit dos services publics déji organisés, soit des
sociétés par actions où, do nos jours, chaque coparticipant
tire d'une propriété collective les bienfaits do la propriété
individuelle. Et là seulement, suivant la doctrine qui nous
occupe, est la solution à l'irréductible antinomie quo, de
tout temps, on a voulu voir entre l'individu et la société.
Deux faits antagonistes dominent la politique humaine et la
résument tout entière : los exigences sociales et les besoins
individuels. Si donc ces deux faits sont, par leur opposi-
tion, la source do tous les bouleversements, il est clair quo
de leur harmonie résulterait la pacification désirée. Mais
l aussi, par cela même qu'il est une synthèse, est la raison
du double reproche — ses partisans disent » l'éloçe « —
adressé au collectivisme, tantôt de n'être, philosopliique-
ment. que la forme extrême do l'individualisnio, tantôt do
sacrifier l'individu à la collectivité.
Toutefois, si rigide paraïsse-t-il, lo principe ne laisse
pas que d'admettre quelques exceptions. C'est ainsi qu'é-
chappe à la socialisation coactive la propriété véritable-
mont individuelle, c'est-ù-diro celle qui, mise en valeur
directement par son détenteur, no saurait mériter lo nom
do «capilaU, la caractéristique de celui-ci, dans la concep-
tion marxiste, étant l'exploitation du travail des autres.
Lui échappent également les objets dits « Ue consomma-
tion u (aliments, meubles, vêtements, etc.), sur lesquels,
dans la mesure oU ils sont indispensables ù son existence,
ot dans celle surtout où il a rempli lo devoir social, tout
étro humain a un droit imprescriptible, y compris la fa-
culté do les transmettre par héritage. Seule l'appropria-
tion privée dos instruments do production (mines, domai-
nes agricoles, usines, etc.) constitue un péril pour la
liberté, lo citoyen qui en est dépourvu dépendant, forcé-
ment, de celui qui les possède ; seule, par conséquent, elle
doit être proscrite.
Quant aux voies ot moyens préconisés par les col-
lectivistes, ils découlent spontanément, toujours solo»
eux, do lu nature dos choses. D'abord, lo canital, oosmo-
polito par son essence mémo, ayant, gr.Ve A sou élasti-
cité, à sa fluidité exlrêmo, fuit do la question sociale une
question désormais • mondiale », c'ohI sur le terrain par
\ui-mêmo choisi qu'il importo do le suivre, si l'on veut lo
combattre avec oTHcftcitè. Autrement, à chaquo toutmivu
COLLECTIVISTE
COLLER
faite, dans un pays donné, par les déshérités pour obtenir
plus de justice, il suffirait à ses détenteurs de lui faire
passer la frontière pour rendre illusoire toute sanction vé-
ritable. D'où nécessité d'une entente internationale entre
les travailleurs. — Ensuite, le but poursuivi, la transforma-
tion de la propriété capitaliste en propriété collective, ne
pouvant être atteint que par le peuple maître de ses des-
tinées, et non par l'Etat actuel, prisonnier des forces
d'argent, le premier devoir du prolétariat organisé eu
parti de classe est de procéder, n par le bulletin de vote
ou autrement », à la conquête des pouvoirs publics. —
Enfin, pour la révolution, même violente, dont leur langage
parait ici admettre la légitimité, ils la conçoivent, en eïfet,
comme pouvant être éventuellement, o telle, en obstétrique,
l'opération césarienne », la pbase terminale inévitable do
l'évolalion.
Voilà, en quelques mots, tout le système. Et, en le for-
mulant, ses adeptes déclarent rester dans la réalité des
faits et de l'observation scientifique ; son triomplie, auquel
convefs-e le mouvement entier de l'histoire, ne devant
être, d'après eux, que 1 aboutissement inévitable du ré-
gime capitaliste. Passé certaines limites d'accroissement,
les moyens de production, ici pour leur mode d'appropria-
tion et leur mise en œuvre, là pour cette dernière seule-
ment, se dérobent â l'action individuelle. Donc, à l'endroit
précis où expire l'effort des particuliers, le cycle complet
de la concurrence étant parcouru, et atteint, par consé-
quent, de leur propre aveu, le terme du progrès par eux
réalisable, il importerait à la prospérité générale que la
nation se substituât à eux. Bien plus, c'est là, pour elle, un
devoir étroit, puisque, ainsi seulement et sans léser aucun
intérêt respectable, la nation pourra faire profiter tous les
citoyens de ce qui ne saurait plus être légitimement pro-
priété privée. Au contraire, sont violés les droits de ces
derniers, lorsque, soit par la volonté de l'Etat et sous forme
de monopoles, soit par une survivance de rapports venus
du passé, quelques-uns se trouvent posséder le patrimoine
de tous, fruit beaucoup^plus de l'intervention et de la pro-
tection communes que de l'initiative individuelle. On peut
donc prévoir, concluent les collectivistes, que l'esprit
public nécessaire pour inaugurer ce nouvel état de choses
finira fatalement par résulter, dans les masses enfin con-
scientes, de la claire vision des phénomènes économiques.
. A cette assertion les adversaires répondent, d'une façon
générale, que les hypothèses qui lui servent de base sont
dépourvues de toute valeur scientifique.
— BiBLiOGH. : Em. de Lavelej'e, le Socialisme contempo-
rain (Paris, 1881) ; Benoit Maloo, le Socialistne intégral
(Paris, 1890); J. Jaurès, Organisation sociale (dans la
« Revue socialiste », 1895) ; G. Deville, Socialisme, révolu-
tion, internationalisme (Paris, 1896).
COLLECTIVISTE (/é^Â-, visst') n. m. Partisan du collecti-
visme.
COLLECTIVITÉ n. m. Nature des êtres collectifs; en-
semble des êtres qui forment un être collectif: Les col-
lectivités ne se comportent pas comme les individus.
(Proudh.J 11 Possession en commun.
COUXCTORAT {lèk, ra) n. m. Fonctions de collecteur,
dans les Indes anglaises, n District sur lequel ces fonc-
tions s'étendent.
GOLLEGAX ou Kalligal, ville de l'Inde anglaise
(présid. de Madras), sur un affluent de laCaverî ; 8.460 h.
Pâturages aux environs.
COLLÈGE {lèf — lat. collegium ; àecolligere, réunir) n. m.
Corps, compagnie de personnes revêtues de la même di-
gnité : Le COLLÈGE des augures.
— Sacré collège, Corps des cardinaux. V. cardinal.
— Corporation : Le collège des médecins. (Vieux.)
— Circonscription électorale; ensemble des électeurs
qu'elle «omprend : Convocation des collèges électoraux.
11 Grand collège. Dans le système électoral de la Restau-
ration, Réunion en un seul collège des électeurs les plus
imposés de chaque département, pour élire un ou plu-
sieurs députés.
— Enseign. Etablissement public pour l'enseignement
secondaire : Collège municipal, n Chacune des divisions
d'an collège, relativement à l'âge, au degré d'instruction
des élèves : Le petit. Le moyen, Le grand collège, ii Elèves
d'an collège : Collège en vacunces, en promenade, il Collè-
ges de première classe, Collèges royaux. Anciens noms des
établissements qui portent aujourd'hui le nom de lycées.
Il Collège de plein exercice. Celui où chaque classe a un
professeur particulier, li Sentir le collège, Avoir les habi-
tudes des collégiens ou de leurs maîtres, la gaucherie ou
les autres défauts qu'on leur reproche, ii Etre frais émoulu
du collège. Etre sorti du collège depuis peu de temps.
— Arg, Prison.
— Hist. V. la partie encycl.
— Mar. Collège d'amirauté. Ancien nom de l'amirauté
anglaise et d'une institution de même nature qui existait
en Hollande.
— EscYCL. Hist. et législ. polit. Le mot collegium (d'où
collège) désignait, chez les Romains, une association de
personnes constituée pour l'accomplissement do cérémo-
nies religieuses ou de tout autre objet. Le collegium latin
correspond exactement à Vhetairia (compagnonnage) des
Grecs. Il y avait des collegia funeratica (collèges funérai-
res), qui pourvoyaient aux funérailles de leurs membres;
des colUgia opificum (collèges d'artisans), sortes do so-
ciétés de secours mutuels. Les collèges politiques {col-
legia sodalicia), nombreux à Rome, furent interdits sous
les empereurs. Dans les temps modernes, on retrouve le
mot ■ collège » employé dans plusieurs acceptions. L'Eglise
a le sacré collège des cardinaux. Le même nom est donné,
en Allemagne, à plusieurs corps politiques : collège des
électeurs, des prmces, des villes impériales, ayant tous,
comme assemblées, des fonctions (s'ouvernomentales. En
Franco, sous l'ancien régime, certaines corporations pre-
naient le titre do « collèges <• ; tels étaient les avocats au
conseil, les secrétaires du roi, les échevins de certaines
villes, etc. Le Consulat et l'Empire donnèrent le nom do
« collège » aux assembléos des électeurs chargés de pré-
senter les candidats au Tribunat et au Corps législatif.
11 en fut do même sous les Chartes de 1814 et do 1830.
— Collèges communaux. Les collèges communaux do
garçons sont des établissements d'instruction secondaire,
qai doivent leur origine au décret de 1808, organisa-
teur do l'Université. Aux termes de la loi de 1850, les
collèges sont fondés et entretenus par les communes;
ils peuvent 6lro subventionnés par l'Etat. "Touto ville qui
veut établir un collège doit fournir un local et l'entretenir,
ainsi que le mobilier nécessaire, même au pensionnat, et
garantir pour cinq ans au moins le traitc-ment du prin-
cipal et des professeurs. Tout collège est pourvu d'un
bnrenn administratif, composé du préfet ou sous-préfet,
du maire, du principal, de quatre membres, dont deux
conseillers municipaux nommés par le ministre. A la
dilTérence des lycées, qui appartiennent à l'Etat, les col-
lèges sont soumis à deux modes d'administration : les
uns sont en régie, c'est-à-dire au compte des viUes, qui
perçoivent les rétributions payées parles élèves, profi-
tent des bénéfices ou comblent le déficit, le cas échéant ;
les autres sont au compte des principaux, qui les admi-
nistrent à leurs risques et périls, moyennant, le plus sou-
vent, une subvention fixe ou variable. Ceux-ci sont de
beaucoup les plus nombreux. Sur 228 collèges qui existent
en 1899 en France, 194 sont au compte des principaux,
34 seulement sont en régie. La généralité des collèges est
de plein exercice ; les élèves peuvent y faire les études
nécessaires à l'obtention des baccalauréats d'enseigne-
ment classique et d'enseignement moderne.
Les collèges communaux de jeunes filles sont destinés
à donner aux jeunes filles l'instruction secondaire, telle
qu'elle a été fixée par les programmes. Ils reçoivent des
pensionnaires. Dans le bureau d'administration de ces éta-
blissements figurent deuxdames,nomméespar le ministre.
— Art da7is les collèges. Des nombreux collèges élevés
à Paris pendant le moyen âge, il ne reste plus que des
vestiges sans intérêt. Ces édifices n'avaient pas un carac-
tère architectonique propre. Tout leur luxe consistait
dans la décoration de l'entrée principale, où l'on plaçait
ordinairement les statues ou les bustes des fondateurs,
et dans l'ornementation de la chapelle. Ainsi, pour ne rai-
sonner que des collèges qui existaient encore au xviii* siè-
cle, le collège des Bernardins avait sa chapelle gothi-
que ornée de belles boiseries sculptées sous Henri II ;
le collège des Ecossais (rue des Fossés-Saint-Victor) pos-
sédait dans sa chapelle un mausolée de marbre et de
bronze, sculpté par Garnier, et qui avait été érigé par le
duc de Perth pour conserver la cervelle du roi Jacques II ;
la chapelle du collège des Lombards (rue des Carmes),
construite au xviii« siècle, avait sa façade décorée de
colonnes corinthiennes et de colonnes ioniques, et terminée
par un fronton brisé, dans le tympan duquel étaient
sculptées les armes de labbé de Vaubrun ; le collège
d' Harcourt n'avait de remarquable que sa porte donnant
sur la rue de La Harpe; etc.
En province, on peut citer le collège du Mont-Saint-
Michel, à Caen, construction du xiv* siècle fort irréguUère,
mais d'un aspect pittoresque; le collège Saint-Raymond,
à Toulouse, qui est une construction assez importante.
Orléans, dont les écoles jouirent d'une grande réputation
au mo^i'en âge, possède encore un édifice des plus curieux
dont 1 Inauguration eut lieu en 1337 et qui était affecté
au cours de l'Université. II se compose d une vaste salle,
divisée en deux nefs parallèles, ornée de figurines savam-
ment taillées et ordonnées.
Collège des Quatre-Naïlons, Nom donné à un col-
lège fondé par Mazarin. V. Qdatre-Nations.
Collège de France, Etablissement fondé à Paris
vers 1530 par François I", en dehors de l'Université. Le
Collège du roi (tel était son nom) n'avait que deux lec-
teurs : l'un pour le grec, l'autre pour l'hébreu. L'Univer-
sité, se croyant lésée, incita la faculté de théologie à
"^^'^ï^^: -:'',':? lit''
Collège de France.
poursuivre les lecteurs du roi devant le parlement, comme
entachés d'hérésie. Le roi empêcha la sentence d'avoir
effet, et, eu 1534, pour mieux marquer ses intentions, il
créa une chaire d'éloquence latine. Le collège prit dès
lors le nom de Collège des trois langues. En 1545, le nom-
bre des chaires fut porté à sept; il augmenta sous les
règnes suivants. Charles IX y introduisit la chirurgie,
Henri III l'arabe, Henri IV la "botanique et l'astronomie,
Louis Xni le droit canon et la langue syriaque. Le col-
lège devint alors le Collège royal. Louis XV y ajouta une
chaire de littérature française. Sous la Révolution, le
Collège national ne fut pas inquiété. Le décret du 25 mes-
sidor an m éleva de 1.200 à 3.000 francs le traitement
des professeurs. En l'an XII, Napoléon créa une cliairo
de turc, et donna à l'établissement le nom de Collège im-
périal. I^a Restauration lui rendit son nom et lui adjoi-
fnit dos cours de sanscrit et do chinois. En 1831, la fon-
ation d'un cours d'économie politique porta le nombre
des professeurs a vingt-deux. Aujourd'hui, il est de qua-
rante-deux. On peut dire que l'enseignement du Collège
de France comprend le champ entier du savoir humain.
Le Collège du roi, placé d'abord sous la direction de la
grande aumônerie, fut soumis et enlevé alternativement
à l'Université. A partir de Henri 11 jusqu'en 1789, il fut
administré par un des professeurs, qui eut le titre d'uin-
.spocteur 11, et qui, aujourd'hui, a le titre d' -administrateur 11 .
Do nos jours, le Collège do Franco dépend du ministère
de l'instruction publique. Il s'administre lui-môme. L'In-
stitut de France et le corps dos professeurs du Collège
do France, par une double présentation, proposent les
candidats aux chaires vacantes, parmi lesquels le chef
de l'Etat choisit les titulaires. L'emplacement du Collège
do Franco a varié à diverses reprises. Il no devint défi-
nitif que sous Louis XIII, à l'endroit où il est encore au-
108
jourd'huî; mais le bâtiment fut reconstruit en 1774. Il fut
refait, à cette époque, par l'architecte Chalgrin, et agrandi
sous le règne de Louis-Philippe, sous celui de Napo-
léon III, et il a subi, sous latroisième République, cer-
taines modifications matérielles importantes.
— BiBLiOGR. : A. Lefrane, Histoire du collège de France
(Paris, 181*2).
GOLLEGE-POINT, ville des Etals-Unis (Etat de New-
York), sur l'océan Atlantique; 6.130 hab. Fabrication de
soie, de rubans, de caoutchouc.
COLLÉGIAL, ALE, AUX (Ji-al) adj. Qui appartient au
collège, qui a rapport au collège ou aux habitudes du
collège : Discipline collégiale.
— Chapitre collégial. Eglise collégiale. Chapitre de cha-
noines établi dans une église qui n'a pas de siège épis-
copal; église qui possède un chapitre sans avoir un siège
épiscopal. Il Tribunaux collégiaux. Tribunaux composés de
plusieurs membres.
— n. m. Dignitaire des universités espagnoles : Le col-
LKGiAL de l'u7uversité de SévUle.
— n. {.: Une collkgialp;.
— Anton. Cathédral, épiscopaL
COLLÉGIALEMENT {ji-a) adv. Comme les collèges ou
les collégiens : Agir cùllkgialement. (Peu usité. j
COLLÉGIAT iji-a ) n. m. Admin. Elève qui a uno bourse
dans un collège. (Vieux.) ii On dit aujourd'hui boursikr.
~ Hist. rom. Membre d'un collège ou d'une corporation
d'artisans ou de marchands.
COLLÉGIEN, ENNE {ji-in, en) adj. Qui a rapport aux
collèges, aux collégiens : La gent collégienne. Argot col-
légien.
— n. m. Elève d'un collège: Un collégien studieux.
Il En T. d'arg.. Prisonnier.
COLLÉGIENS (ji-in ) n. m. pi. Secte hollandaise dont les
membres tiennent, chaque premier dimanche du mois, une
assemblée où chacun peut en liberté parler, prier, expli-
([ucr l'Ecriture : Les collégiens confèrent le baptéine par
immersion. — Un collégien.
COLLÈGUE [lègh' — \at. colîega; de colligere, supin coZ-
îectum, réunir) n. m. Personne qui fait partie d'un même
corps, qui remplit les mêmes fonctions, qui exerce la
même profession qu'une ou plusieurs autres personnes :
Le ministre de la guerre et son collègue de l'intérieur.
— Stn. Collègue, cODfrère. Collègue se dit de ceux qui
ont reçu une même mission, une même charge; confrère,
de ceux qui exercent la même-profession, ou qui font par-
tie de la même corporation.
COLLÉMACÉES n. f. pi. Famille de lichens, comprenant
les itchinei, les collemei, les pyrenidiei. — Une collemacÉE.
COLLÈME n. m. Genre de cryptogames gélatineux, du
groupe des collémacées, comprenant une soixantaine d'es-
pèces, qui appartiennent presque toutes aux zones tem-
pérées. Syn. de goodenie.
COLLEMENT (Jco-le-man — rad. coller) n. m. Techn.
Adhérence de deux objets entre eux, par l'interposition
d'une matière gluante : Le collement des paupières dans
une ophtalmie.
— Télégr. Collement de la palette contre le fer doux
d'un éLctro-aimant , Dérangement qui se produit dans
l'appareil télégraphique Morse et qui transforme le fer
doux de l'électro-aimant en aimant permanent. (Ce déran-
gement est occasionné par la flexion latérale d'un des
côtés de l'armature de l'électro-aimant, ce qui établit une
communication entre le contact de pile de la colonne de
translation et le fer doux qui touche l'armature.)
GOLLENBUSCHIEN {lan-buss-chi-in) n. m. Membre d'une
petite sorte chrétienne millénariste établie à Duisbourg,
dans le xvni' siècle, par le D' CoUenbusch.
COLLENCHYME [kol-lan — du gr. kolla, colle, et eg-
chu)na, épanchement, substance) n. m. Nom créé par Link
pour un tissu qu'on rencontre dans le corps des végétaux
supérieurs.
— Encycl. Le collejxchyme est formé de cellules vivan-
tes, ordinairement juxtaposées, sans méats, et dont les
membranes, tout en restant cellulosiques, ont acquis une
épaisseur notable; elles ont pris, de plus, un état physi-
que particulier qui unit la flexibilité à la solidité, de ma-
nière à soutenir l'organe sans gêner sa croissance. On
observe du collenchyme sous 1 épiderme du pétiole de
lierre ou de bégonia; dans ce dernier, l'épaississement
des membranes est localisé le long des crêtes qui unissent
les cellules entre elles.
GOLLENUCCIO (Pandolphe), littérateur, historien et
jurisconsulte italien, né à Pesaro. où il mourut en 1500,
remplit les fonctions de podestat, fut chargé d'impor-
tantes négociations diplomatiques , et fut étranglé en
prison par ordre de Jean Sforza, sous prétexte qu'il avait
entretenu une correspondance avec César Borgia. Ses
principaux ouvrages sont : Abrégé de l'histoire de Naples
(1539), traduit en plusieurs langues ; Traité sur l'éducation
des anciens (1542).
COLLER V. a. Fixer, faire adhérer au mo3'en de la colle :
Coller des gravures, ime affiche, ii Faire adhérer au moyen
d'un corps gluant quelconque : Chei^eux collés par le sang.
— Par e.\agér. Appliquer exactement : Coller son oreille
contre une cloison, son œil à une serrure, ses lèvres sur la
main de quelqu'un, il Fixer attentivement : Coller son re-
gard sur quelqu'un.
— Pop. Placer : CoïXE-nioi ça dans le coin, il Réduire au
silence, embarrasser: Coller son interlocuteur. \\ On dit
quelquefois coller sous bande, par allusion à un terme du
jeu de billard. (V. la rubr. Jeux.) il Refuser à un examen :
Examinateur gui colle tous les candidats. Il Punir ; Lycéen
qui ne peut sortir parce qu'il est collé, ii Coller au mur,
Fusiller un insurgé, un prisonnier, etc.
— Arg. Appliquer, en parlant d'un coup : Coller un
pain. Appliquer un soufflet.
— Econ. rur. Coller du vin, des ligtieurs. Clarifier à l'aide
du blanc d'(euf ou de la colle de poisson, ti Coller le grain.
Dans certains départements. Nettoyer le grain.
~ Jeux. Placer une bille de billard de façon qu'elle
touche la bande. (On dit indifféremment coller la bille ou
COLLER .son adversaire.)
— Techn. Imprégner do colle, apprêter avec de la colle,
imprégner de colle : Coller le papier. Coller de la toile.
— V. n. Tenir comme avec de la colle, être appliqué
exactement : Pantalon qui cohi.K parfaitement.
109
Collé, ée part, passé du v. Coller, ii Manôg. Collé sur son
cheval, So dit d'un bon cavalier qui, en seilo, no semble
faire qu'un avec son cheval.
— Techn. Papier collé, Papier qu'on a imprégné de coUo
pour rompf^clior do boiro.
— Véloc. So dit d'un coureur qui, dans une course, suit
de très près son entraîneur, la roue directrice du coureur
touchant presque la roue motrice de l'entraîneur.
Se coller, v. pr. Etre collé, s'appuyer, se serrer : Sv.
COLLER corili'c itti 7nur.
— Fam. So mettre, so tenir; CoLLE-(oi ici et ne boufic
pas. Il Se mettre on ménage sans être marié. Il Se lier inti-
mement.
— Fig. S'appliquer fortement: Se coller sur ses livres.
— Véner. Se coller à la voie. Se dit des chiens quand ils
ne s'écartent pas do la piste de l'animal qu'ils poursui-
vent.
— Antox. Décoller.
COLLÉRAGE (rof) d. m. Il Droit de collérage, Droit que
l'on payait pour mettre le vin en coule, c'est-à-dire en
perco.
COLLERET ou COLERET n. m. Pôc;h. V. COLERET.
CoLLERET, comm. du dèp. du Nord, arr. et à 20 kilom.
d'Avesnos, près do la Sambre et de la frontière belge ;
J.2T3 liab. Ch. do f. Nord. Marbre. Brasserie, scierie.
COLLERETTE {j'êf ~ rad. colUer, au sens de collet) n. f.
Cost. Petit collet de linge fin qui fait le tour du cou, et
dont les femmes et les enfants se servent seuls aujour-
d'hui : Sous Henri I \\ les hommes portaient d'a/nples colli:-
ftUTTKfi tuyautées. \\ Par anal.. Objet en forme de collerette ;
Mettre aux bougies des collerettes de cristal.
— Bot. Nom donné à l'involucre quand il se compose
d'un seul rang ou verticille de bractées étalées, comme
dans la carotte et les autres orabellifères, dans les eu-
phorbes, etc. Il Partie du chapeau des champignons qui
reste adhérente au stipe, lorsque le cha-
peau est séparé par le bord.
— Mar. Couronne terminant un tuyau
et permettant la jonction avec un autre.
Il On dit aussi bride.
— Mécan. Couronne du grand piston
d'une machine motrice, dans les bateaux
à vapeur.
— Pëch. Nom donné aux courtines ou
claies volantes ou mobiles, avec les-
quelles on forme un parc ou une en-
ceinte.
— EscTCL. Cost. Dès le xn* siècle, on
peut trouver trace, dans la toilette des
femmes, d'une sorte do collerette ;au xv*,
elle existe entièrement, aussi bien que le mot ; au xvi», les
robes des femmes sont largement ouvertes sur le devant
de la poitrine, qui est couvert dune fine collerette, ter-
minée par une Iraise sous le menton. Sous Henri IV, la
CoUerPtte
d'homme (1572).
Collerette à armer (I51S).
CoIIei-elte de femme (IG20),
collerette s'arrondit et se relève comme un beau grillage,
soutenue sur les épaules par un fil d'archal : c'est co
qu'on nomma le collet moriduit. Disparue presque sous
Louis XIV, la collerette reparaît sous Louis xV. C'est
alors un sim])Ie tour de gorge en dentelle ou en réseau
bouillonné; elle reparaît sous Louis XVI et prend les
noms d'archiduchesse, collet Médicis, collet monté, etc. —
On entendait, au xiv" siècle, par « collerette à armer «
un colletin de mailles, sorte de pèlerine complétant la dé-
fense du cou et do la gorge, comme le clavain et le man-
teau d'ôvéquo, qui est bien postérieur. (On disait aussi
FAUX CAMML.)
COLLERIE (ri) n. f. Bourde, mensonge, tromperie. (Vx.)
— En T. do techn., Atelier où l'on nncolio les fils des
chaînes qui sont destinées au tissage des étoffes.
GoLLERYE (Roger DE), dit Roger Bontemps, poète,
né à Paris vers 1470, mort vers ir>-10. Il entra dans les
ordres et fut longtemps .secrétaire de rùvériuo d'Auxorre.
D'humour joviale, il fit partie, sous lo nom do Hof/er lion-
temps, djune société de bons vivants, dont lo président était
appelé l'abbé des Fous. Son surnom, que Bcranger a rendu
populaire, sert, aujourd'hui, à désigner un homme d'hu-
meur joviale et insoucieuse ; on dit : C'est un Kooer
Bontemps!... Ses Œuvres, en vers et en prose, tour à tour
faios et satiriques, et qui comprennent : Dix-neuf énitres,
es Criz^ des Complaintes ot Ballades, Satires, Dialogues,
Rondeaux, Epitnphes, etc., ont été publiées ù Paris on 1530
ot rééditées par Ch. d'fléricault, on 1855.
CoLLE-SALVETTi, comm. d'Italie (Toscane [pro'?. do
PisoJ), sur la fienvo côtior Tora ; 9.0-10 hab.
COLLE-SANNITA, comm. d'Italie {Campanie [nrov. do
Bénévoiit)); 5.100 hab.
COLLESANO. villo du rovaumo d'Italie {île do Sicile
[prov. de Palermo]). près do la source du fleuve côtior
Kocella; 5.800 hab. Jaspe et agates.
COLLESCIPOLI, comm. d'Italie (Ombrie rprov. do P6-
rouso]) ; 2.400 liab.
COULET [Ico-lé — dimin. do col) n. m. Cost. Partie d'un
v^tomont qui entoure lo cou : Le collet d'un hahit, d'une
robe. Il Morceau d'étoffe arrondi, qui entoure la partie su-
périeure d'un v/vtement et retombe sur les épaules et la
poitrine : Manteau à plusieurs collkts. h Vêtement d'étolTe,
do fourrure, do dentelle, etc., dont les dames couvrent leurs
épaules : Un coi.lkt d'astraca7i. ii Collet-manteau. Sorte de
vêtement dn drap bleu foncé, en forme de rotonde ou longue
pèlontie. porté par les gendarmes on guiso de capote, fil
n'a pas de capuchon, mais seulement un largo collet orné
do grenades on tU blanc, ot il forme par devant au moyen
Collet de bufne[xvn»3.)
de quatre pattes à pas.sepoil écarlate disposées do chaque
côté et qui se boutonnent deux ù deux.)iiOrnenient en linge,
qu'on mettait autrefois sur le collet du puurpolut, pouTlo
préserver, et qu'on appelait aussi rabat.
— Petit collet, Rabat moins ample que celui dos laïques,
dont les gens d'Egliso faisaient usage. Il /Ve/u^re le petit
collet. Entrer dans l'état ecclésiastique. (So disait parti-
culièrement, au xviii" siècle, de certains abbés mondains,
qui n'avaient guère du prêtre que l'habit. Les plus cé-
lèbres sont l'abbé Prévost, l'abbé do Bernis, l'abbé de Voi-
sonon) ; Les petits collets étaient fort renommés pour
leur galanterie et l'élégance de leurs inanières. il Celui ijui
atfectait de porter un petit collet et se donnait un air
dévot.
— Collet monté. Grand collet de linge qui était soutenu
par de la carte ou du fil de fer. |i Fig. S'applique, commo
une sorte d'adjectif invariable, aux personnes d'une pru-
derie excessive et aux choses afl'ectées : Je trouve que le
vers alexandrin est trop coLLiiT monté. (J. Joubert.)
— Collet de buffle. Sorte de pourpoint en peau de buffle,
à grandes basques et sans man-
ches, dont on se servait autrefois
dans la cavalerie française.
— Loc. fam. Prendre, Saisir
ijuelqu'un au collet, Mettre la main
sur le collet, ou au collet à quelqu'un.
L'arrêter de force, se rendre maître
de sa personne. (Fi^. Retenir quel-
qu'un malgré lui, lui faire une sorte
de violence, le contraindre en quel-
({ue façon : Prendre quelqu'un au
(OLLEt pour lui conter son histoire,
pour le conduire à l'Opéra.) \\ Prêter
le collet à quelqu'un. Lutter contre
lui, accepter son défi : Villars man-
qua plus d'une occasion de prêter
LE collet au prince Eugène. (St-
Simon.)ii Sauter au collet de quelqu'un}. Lui sauter au cou
pour l'embrasser ou l'arrêter. — Survenir inopinément :
Cne bonne aubaine, un héritage qui vous saute au
collet.
— Anat. Collet d'une dent. Partie d'une dent qui est
entre la couronne et la racine.
— Artill. Etranglement qui se trouve à la partie posté-
rieure des anciens canons, entre la culasse et la boule
appelée « bouton de culasse i>.
— Art milit. Collet de mailles. Sorte de pèlerine de
mailles, qu'on porta du xiv au xvi* siècle.
— Bot. Limite entre la tige principale et la racine ter-
minale, chez les plantes vasculaires. (Syn. de anneau, ou
COLLIER, dans les champignons.) ii Nom vulgaire dune es-
pèce d'agaric, il Collet de Notre-Dame, NomTulgaire, aux
Antilles, d'une espèce de poivre.
— Boucher. Collet de mouton. Collet de veau. Partie infé-
rieure du cou do ces animaux.
— Chass. Sorte de lacs en crins ou en laiton, destinés
à prendre des oiseaux
et de petits quadrupè- i
des, comme le lièvre et
lo lapin. Il Collet à pi-
quet. Celui qui est sus-
pendu à un piquet fixe.
Il Collet pendu. Celui
qui se relève avec la
baguette qui le main-
tient lorsque l'oiseau
veut saisir une amorce.
Il Collet à ressort. Collet analogue au précédent, mais
dans lequel la baguette est remplacée par un ressort, ii
Collet traînant. Celui qui est attaché par terre à une
ficelle (usité pour prendre les alouettes en temps do
neige).
— Constr. Partie la plus étroite d'une marche tournanto,
la reliant au noyau, dans
un escalier à vis.
— Dr. anc. Instrument
do supplice appelé aussi
COLLIER.
— Mar. Collet d'un cou-
ple. Point de jonction de
doux branches, ii Collet
Collet (cha83.) : 1. De crin; 2. De
laiton.
A, coiu-t du palter de but^e.
d'un aviron. Partie arrondie entre la poUo et la poignée.
Il Fam. Les collets bleus. Les matelots.
— Méc. Collets du palier de butée. Couronnes on saillie
sur l'arbre venant s'engager dans des logements sem-
blables du palier et servant de point d'appui et do résis-
tance aux ctforts latéraux.
— Péch. Sorte do nœud coulant on laiton, que Ton em-
ploie pour capturer le brochet qui, à l'époque des fortes
chaleurs, dort à fleur d'eau.
— Techn. Partie formant saillio, rebord, bourrelet, ren-
flement, etc., dans un grand nombre d'objets, de pièces mé-
caniques, etc., et qui se trouve généralement placé nrés
d'une des extrémités. iiSoudure employée pour jouidro UeiLX
tuyaux de plomb, n Dans l'industrie dès tissus, Ficelle dou-
blée, munie d'un petit crochet, formant ressort ot servant
à supporter les arcades, ii Réunion d'arcades supportées
par un mémo collet dans le tissage, il Largo rondelle do
bois qu'on fixe à chacune dos extrémités du rouleau do
derrière, afin de retenir les bords de la chaîne.
— Encycl. Archéol. On appelait collet, au xvi* siècle,
un corps de yôtomont ou pourpoint droit, à. l'origine sans
manches; puis, tout manteau à ailerons ou à manches,
voire dos paletots destinés aux chiens. Plus particu-
lièrement, on
appelait collet
de ouf fie ou col-
let à armer un
pourpoint fait
do cuirdecerf,
do buffle, de
maroquin. Au
xvii* siècle, les
plus estimés
étaient faits do
mouflon do
Sardaigne.
Munis ou non
do manches,
lacés au droit do la poitrine, ils furent en usage pen-
dant plus de trois cents ans : au commencement du
XIX» siècle, los paysans espagnols «mi portaient oncoro.
Collet liturgique.
Collet tift clinnnlnp.
Collet de femme {xvio s.).
Collet (racine) : passage de la structure
du cylindre central de la racine ô CPlle du
cylindre central de la tige, chez le haricot.
COLLERAGE — COLLETER
Aux XV", XVI" et xvi[« siècles, les colleta étaient chargés
d œillets où. devaient passer los aiguillettes destinées ù
attacher los pièces do
l'arniure. Le musée d'ar-
tillerie possède lo collet
de buffle de Louis XIII.
Quant au collet litur-
gique, il habille lo cou do
l'officiant ; sous le nom do
collier et de collerette, il
est indépendant ou ajusté
à la dalmatique. Il sem-
ble avoir atteint ses plus
grandes dimensions au
XIV' siècle.
— Bot. Chez la plupart
des plantes vasculaires,
la racine terminale est
exogène, c'est-à-dire con-
tinue directement la tige
• principale. Lo collet cor-
respond alors extérieurement à la ligne circulaire suivant
laquelle la surface lisse de l'épiderme de la tige fait place
à la surface torno et ornée de poils radicaux, qui appartient
soit à l'assise corticale externe de la racine {monocotylé-
dones et cryptogames vasculaires), soit à l'assise jpro-
fonde do son épidémie composé (dicotylédones et gymno-
spermes). Quand la racine terminale est endogène et en-
tourée d une coléorhize {graminées), le collet correspond
à la ligne circulaire suivant lac^uelle l'épiderme de la
racine se raccorde, plus ou moins profondément, avec
l'écorce de la tige. Au niveau du collet, le cylindre cen-
tral, très grêle, de la racine subit une dilatation considé-
rable, qui a pour
effet de diminuer,
dans latige, l'épais-
seur relative de
l'écorce. En mémo
temps, les fai-
sceaux ligneux de
la racine subissent
la torsion néces-
saire pour donner
à leurs éléments
l'orientation qui caractérise la structure de la tige. Ces
éléments viennent s'adosser à ceux du liber ; par exemple,
chez le haricot, les vaisseaux qui constituent chacun des
quatre faisceaux ligneux de la racine se séparent en devix
groupes qui s'écartent progressivement l'un do l'autre à
partir do leur bord interne, pivotent autour de leur bord
externe et viennent appliquer leur bord interne contre
une moitié d'un des quatre faisceaux libériens, dédoublés
sans torsion.
Collet (Joseph), contre -amiral français, né à l'ile
Bourbon en 1768. mort à Toulon en 182S. Il entra comme
volontaire dans la marine militaire (1790), et se distinirua
par son courage et son habileté professionnelle dans toutes
les guerres maritimes du Consulat et de l'Empire. Il prit
part au combat d'Algésiras (1801). De 1803 à 1814, et
môme pendant les Cent-Jours, il livra d'heureux combats
aux Anglais. Il se signala encore pendant la guerre d'Es-
pagne pour le rétablissement de Ferdinand VII (1823),
ensuite dans l'expédition contre le dey d'Alger (1827). Il
revint mourant du blocus d'Alger.
COLLETAGE (taf) n. m. Techn. Dans l'industrie des
tissus. Action d'accrocher les arcades aux collets. (Lo
collotage s'exécute d'une manière suivie, c'est-à-dire eu
tenant strictement compte de l'ordre des crochets do la
mécanique.)
— Coût. anc. Nom que l'on donnait aux tailles, aides et
subsides, au xiv* siècle.
COLLET-DE-DÈZE (Lk), comm. de la Lozère, arr. et
à ÀO kilom. de Florac, près du confluent du Gardon d'Alais
et du Dourd ou Gardon de Dèze; 1.158 hab. Mines d'anti-
moine et do plomb sulfuré. Ruines du chiUcau de Dèze.
COLLETE n. m. Genre d'in-
sectes hyménoptères porte-
aiguillon', famille des apidés ^
ou melliféres. tribu des ha-
lictinés, comprenant do peti-
tes abeilles solitaires, qui ta-
pissent leurs terriers avec
une sorte do vernis laqué
luisant.
— Encyci,. On connaît un
vingtaine d'espèces de co//i^-
tes. réparties dans presque toutes los régions du globe.
Dix sont de France; entre autres, le colleté ceinturé [colletés
succinctus). C'est dans les nids dos colletés que so déve-
loppent les larves des cantharidos.
COLLETER (rad. collet, — Double la consonne finale du
rad., quand la terminaison commence par un e muet : Je
collette. Tu colletteras. Il colletterait) v. a. Saisir violem-
ment au collet. Il Cherchera terrasser: Chien qui collhttk
MM loup. Il Dans un sons un pou libre. Embrasser, caresser.
— l'ig. Attariuer violemment.
— Agric. Colleter les crp.t. Les attacher avec l'échalas,
pour los empêcher d'être secoués par le vont, ii On dit aussi
ACCOLKR.
— Min. Colleter un boisage, Le consolider on enfonçant
dos coins entre les parois d'une galerie ou d'un puits ot
eu boisage.
— Techn. Colleter une chandelle, La plonger jusqu'au
collet dans le suif fondu, afin d'en aug-
moiuer l'épaisseur, ii Co//t'/er M boucle.
Dans l'industrie des tissus, Accrocher
la bouclo des arcades aux crochets des
collols.
— V. n. Tendre dos lacs, dos collets :
Passer son temps ù collktkr.
Colleté, ée part. pass. du v. Collo-
tor.
— RIns. Se dit do tout animal qui a
un colher. ii ."^e dit aussi du sanglier, du
loup, du cerf et autres animaux, qui
paraissent poursuivis et atteints par
dos chiens de chasse.
— Manég. ot hippintr. Dents colletées.
Dents incisives d'un jeuno cliovnl, qui no tardent pas h so
décliuuHsor.
CoUôtft {gr. de moitiô).
D'.'irpiMit ^ un
chlpi» pnsinsnt do
tîii^iilrB collflti du
ini^iiio.
COLLETERE
COLLIER
CoUetÎQ.fl
Se colleter, v. pr. Se prendre au collet mutuellement,
chercheràse terrasser. — Fig. S'attaquer de paroles, dispu-
ter. Il Se débattre, se démener : Se colleti^r avec la ynisérc
COLLÉTÈRE (du gr. kollètês, colleur) n. m. Poil glan-
dulifère, produisant la matière poisseuse ou résineuse
dont sont souvent enduits les bourgeons.
GoiXETET (Guillaume), poète, né à Paris en 15!)S,
mort en 1659. Il gagna la faveur de Richelieu, qui lui fit
vérilier les poésies de ses essais dramatiques, et il fui uu
des premiers membres de l'Académie française. CoUetet a
écrie des pièces de théâtre médiocres, des pièces de vers
où l'on trouve parfois de la verve et do l'originalité au
milieu de son enflure habituelle. Ses principales œuvres
sont: Divertissements (1631-1633); Le Banquet des poètes
(1646); Epigranimes [16Ô3); Poésies diverses {l&h6) ; Traité
de la poésie tiiorale et sentencieuse (1657) ; le Sonnet (1658);
le Poème bucolique et l'Eijlogue (i658j. Ces trois dernières
pièces ont été réunies sous le titre à.'Art poétique {16581-
Il a laissé en manuscrit une Histoire des poètes français.
Colletet avait épousé successivement trois de ses ser-
vantes. La dernière, Claudine, acquit une grande réputa-
tion en récitant des vers qu'elle disait composés par elle,
mais qui étaient de Colletet. — Son tils, François Colletet,
né à Paris en 1628, mort vers 1680, fut un poète des plus un:-
diocres, et s'attira les sarcasmes de Boileau. Nous citerons
de lui : JVoèls nouveaux (1660), et le Tracas de Paris, ave<
une Description de Paris, en vers burlesques (1665), etc.
COLLETEUR n. m. Celui qui tend des collets pour prendre
le gibier.
— Fam. Homme qui aime à se colleter, à lutter, à se battre.
COLLÉTIE [sî) n. f. Genre de rhamnacées, type de la
tribu des culléliées, comprenant une vingtaine d'espèces
qui croissent au Chili et au Pérou, et dont la plupart
jcuisseot de propriétés purgatives, li Syn. mayaca.
GOLLÉTIÉES \S'-éj n. f. pi. Bot. Tribu do la famille des
rhamnacées, ayant pour type le genre collétie, — Cne
COLLÉTIÉE.
COLLETIER [ti-ê — rad. collet) n. m. Ou-\Tier qui. aux
xvi« et XVII' siècles, fabriquait les collets de buffle en
toutes peaux chamoisées. u Fabriquant ou marchand do
collets de toute nature.
GOLLÉTIINE {ti-in') Q. f. Principe particulier existant
dans la coUétie.
COLLETIN n. m. Pièce de l'armure de plates qui dé-
fend les épaules et le cou.
— En'cycl. Le colletin apparaît au xiv* siècle et rem-
place bientôt le clavaiu et la
collerette de mailles ou ca-
mail; avec le temps, il devient
de plus en plus vaste. Essen-
tiellement composé de deux
grandes pièces battues, dont
lune pour la gorge, l'autre pour
la région du trapèze, il porte en
haut de petites plates plus ou
moins nombreuses, imbriquées, permettant la flexion du
cou. C'est sur lui que se bouclent les brassards par leurs
épaulières, et que s'attachent souvent le plastron et la
dossière de la cuirasse. Au xvii* siècle, il s'allonge en
écusson, pouvant descendre jusqu'à la pointe du sternum,
et forme le grand hausse-col bouclé sur le collet de buffle.
COLLÉTIQUE ( tîk' — du gr. kollêtikos, même sens) adj . et
n. m. Se dit des médicaments agglutinatifs servant à re-
joindre les parties séparées d'une plaie ou d'un ulcère.
Collet MeYGRET i Pierre-Marie-Hector), adminis-
trateur français, né à La Burbanche (Ain) en 1816, mort à
Paris en 18~6. Il fut secrétaire général de la préfecture de
police, directeur général de la sûreté publique, préfet du
Nord et receveur général. — Son frère. Antoine-Honork-
HiiCTOR-TANCRÈDK Collet Meygrct, général français, né
à La Burbanche (.Ain) en 1834, sortit de l'Ecole polytechni-
que, servit dans l'artillerie et fit les campagnes dltalle, du
Mexique et celle de 1870, où il se distingua à Beaumoiit. Il
a créé et organisé à Versailles, en 1884, l'Ecole militaire
de l'artillerie et du génie. Promu divisionnaire en 1895, il
fut nommé au commandement de la division d'Alger.
GoLLETORTO, bourg d'Italie fMolise [prov. de Campo-
Basso^ ; 3.805 hab. Assez belle église; ancien couvent.
COLLÉTOTRIQUE n. m. Bot. Syn. de vermiculaire.
CoLLETTA .'Pietro'i, né à Naples en 1775, mort à Flo-
rence en 18^1, 11 ht, sous Mack, la campagne de 1798 contre
les Français. Après la révolution de 1798, il se rallia à
la république Parthénopéenne; mais la restauration de
1799le jeta en prison. Il échappa au supplice, et, jusqu'en
1806, il s'occupa, comme ingénieur civil, du dessèchement
des marais de l'Ofanto. Lorsque les Français réoccupèreni
Naples, il servit dans l'armée de Joseph Bonaparte, et
prit part à la lutte contre les partisans des Bourbons, Sous
le règne de Murât, il fut l'un des princi-
paux personnages militaires du royaume.
En 1815, le roi Ferdinand lui donna le com-
mandement de la division militaire de Sa-
lerne. La révolution de 1820 le nomma lieu-
tenant du roi en Sicile, puis ministre de la
guerre; mais, à la restauration do 1821, il
fut emprisonné à Saint-Elmo, puis déporté
à Brunn, et enfin exilé à Florence. C'est là
qu'il écrivit sa belle Storia dei Beame di
Napoli, dal 1734 al 1825.
COLLETTE {ko-lèt) n. f. Petit sceau de
forme cylindro-conique, employé en bras-
serie et contenant ce qui sert à coller la bière,
employée pour le collage do la bière.
GOLLE-UMBERTO, comm. d'Italie (Véaétie [prov. do
Trévisejj ; 2.500 hab.
COLLEUR n. m. Celui qui coilo lo papier de tenture.
Il Celui qui colle des aftiches sur les murs, afiichour.
II Ouvrier qui colle le papier, oui l'enduit de colle.
— Pop, Celui qui conto dos colles, des bourdos. il Homme
importun, dont il n'est pas facile do se débarrasser.
— Dans l'argot des écoles, Examinateur habitué à adres-
ser aox élèves dos questions embarrassantes, il Répétiteur
3 ai prépare aux véritables éprouves, en faisant passer
es cxant<:n.s fictifs.
COLLEUSE n. f. Plaque métallique r:haufl*éc à la vapeur,
sur laquelle on place, en les superposant, les chefs de deux |
fiièces d'étoffes enduites d'une colle spéciale que la cha-
eur fait durcir presque instantanément.
COLLEY (ko-lé — en angl. collie) n. m. Chien écossais à
long poil. V. la planche chien.
GOLLIANO, comm. d'Italie (Campanie [prov. de Sa-
lernej); 3.700 hab.
COLLIBERT {hèr' — pour l'étym., v. la partie encjycl.)
n, m. Nom donné, dans le moyen âge, à une catégorie de
personnes de condition inférieure : Les collibkrts peu-
vent se placer indifféremment ou au dernier rang des hommes
libres, ou à la tête des hommes engagés dans les liens de ta
servitude. (Guérard.)
— Encycl. On a beaucoup discuté sur le sens du mot
collibtrt, parce que les textes du moyen âge donnent sur
cette catégorie de personnes des notions contradictoi-
res. D'après l'étymologie {cum, libertus), il s'agit d'affran-
chis; ce seraient des serfs affranchis collectivement avec
d'autres ou vivant avec d'autres afl'ranchis. D'après cer-
tains textes, les colliberts auraient été des serfs, et d'après
d'autres, des hommes libres. En réalité, ils paraissent
avoir eu une condition intermédiaire entre le serf ot
l'homme libre. Au xiu° siècle, il n'y a plus de colliberts,
mais seulement des serfs et des colons. (Le mot colliberlus
a donné, dans le français du moyen âge : culverl ou cuvert,
mot que l'on devrait employer de préférence à collibert.)
COLLICIES [si — lat. cuUicix ; de colligere, recueillir)
n. f. pi. Aotiq. rom. Gouttière en tuiles concaves, posée
au bord d'un toit, pour recueillir les eaux pluviales, et les
conduire à Yimpluvium. ii Dans la campagne, Conduit de-
no
Le COLLIER d'une vache, il Chaîne que portent les cheva-
liers de certains ordres : Collier de l'ordre du Saint-
Esprit. Il Pièce principale du harnais des
animaux de trait, qu'on leur passe autour
du cou, et qui est composée
des coussins et des attelles :
Le collier d'un cheval,
d'un mulet. \\ Symbole du
travail obligatoire. — Re-
prendre le collier, le collier
de misère. Se remettre à
des occupations obligatoi-
res, que l'on avait momen-
tanément abandonnées, n
Cheval de collier ou sim-
plement Collier, Cheval do
trait. Il Franc de collier, du ,
collier. Se dit d'une bête de
trait qui tireénergiquement
sur le collier: Cheval franc du collier. — Fig. Se dit de
quelqu'un sur lequel on peut compter, quant à la loyauté,
à la vigueur et à l'énergie, ii Coup de collier. Action d'une
bête de trait qui tire vivement sur le collier, pour déga-
ger ou faire avancer le véhicule auquel elle est attachée.
— Fig. Vigoureux effort d'une personne, action énergique
et décisive, il A plein collier. En tirant vivement sur le col-
lier : Cheval qui tire à plein collier. — Fig. Sans réserve,
sans retenue, tête baissée.
— Collier de barbe. V. barbe.
— Collier de table, Cercle de métal qui se mettait an-
ylliprs de cheval : 1, Voilure 14-
gêre ; 2. Voiture de charge.
Colliers : 1. Troyen ; 2. Egyptien; 3. Assyrien; 4-a. Grecs; 6. Etrusque; 7. Romain; 8. Slave (xv» 8.); 9. Gallo-romain, (Ce collier a la
forme d'un torque); 10- Scandinave (x' s.); 11. Indien; 12. Arabe; 13. Renaissance, li. De 1600; 15. De 1C50; 16. Empire.
couvert destiné à recueillir les eaux pluviales et à les dé-
verser dans les fossés.
COLLIDES n. m. pi. Zool. Sous-ordre de radiolaires.
.Syn. de thalassicoles. (V. ce mot.) — Un collide.
COLLIDINE n, f. La colUdine, C'H"Az, est une base li-
((Uide, jaune, volatile, trouvée dans l'huile de Dippel,
— Encycl. Chim. On peut préparer la colUdine en dis-
tillant la cinchonine avec la potasse. Elle appartient à la
série pyridique. C'est la triméthylpyridine; théorique-
ment, elle est susceptible d'avoir vingt-deux isomères,
qu'on désigne sous le nom général de collidines. Un petit
nombre seulement sont connus : Yaldéhydine, obtenue en
chauffant l'aldéhyde-ammoniaque avec l'urée, en vase
clos, entre 120" et 130"; la conyrine, etc. Wurtz a signalé
la collidine dans les produits de distillation de l'aldol-
ammoniaque. On l'a également observée dans les produits
de décomposition de divers alcaloïdes par distillation sè-
che ou sous l'action do la potasse, par exemple de la qui-
Moléine, de la cinchonine, de la nicotine.
On a obtenu comme produit accessoire de la prépara-
tion de la collidine une base d'odeur aromatique, distillant
vers SSO"», qui paraît ôtre un polymère de la collidine et
appelée paracollidine.
— Phy siol. La collidine agit principalement sur les centres
moteurs cérébraux, qu'elle paralyse, puis sur les centres
médullaires et les vaso-constricteurs , déterminant do la
salivation et de la polyurie, avec dimi-
nution de la pression artérielle et abais-
sement de la température. A dose faible
(5 contigr,), elle abolit les mouvements
volontaires, mais laisse subsister les
réflexes.
COLLIER {/i'-(^ — du lat. collarxum,
mémesons)n. m. Ornement de cou formé
de petits objets enfilés ou de chaînons
accrochés l'un à l'autre : Collier d'or,
de perles, de corail. Collier de chien.
— Cercle de cuir ou de métal, cour-
roie, qu'on met au cou do quelques animaux, pour les
attacher, les aider à travaillori etc. : Collier de chien.
ciennement sous les assiettes creuses, devant les convives,
afin qu'elles fussent mieux d'aplomb et qu'on pût plus
facilement les enlever en faisant le service. (Cette dispo-
sition avait aussi pour but d'empêcher les assiettes brû-
lantes de roussir les nappes, etc.)
— Archéol. Collier de More, Ancien ustensile de table
sur lequel on posait un plat ou une assiette volante.
— Archit. Astragale d'une co-
lonne d'ordre dorique ou ionique,
que cet astragale soit décoré ou
non.
— Art vétér. Collier de séton.
Sorte de chapelet formé de ba-
guettes de bois percées de trous,
pour le passage de sangles ou de
cordes. {On met ce collier au che-
val auquel on a fait un séton, pour l'empêcher de le lécher, )
— Bot, Cordon d'étamines qui se trouve dans quelques
anémones doubles. Syn, de anneau.
— Boucher. Partie du cou du bœuf la plus rapprochée
de la tète. ii Maniement pair ou double du bœuf, qui cor-
respond aux trois quarts supérieurs de
la longueur du bord antérieur de l'épaule.
— Chass. Collier de force, Collier garni
do pointes en dedans, dont on se sert
Collier de force.
pour dresser certains chiens d'arrêt peu
obéissants, il Chien de grand collier.
Chien qui conduit les autres quand il est
couplé avec eux. ColUer d'étal :
— Dr. V, la partie encycl. ^-ï*'. branches du
— Entom, Partie du corselet des lé- ^^'le'^Yt^ETtïi"'
pîdoptèros qui précède la tête, il Grand (màr.i!
collier ou Collier argenté. Nom vulgaire
do Vargynnis euphrosyne. il Petit collier argenté, Nom vul-
gaire do Vargynnis selene.
— Mar. ot nav. Collier d'étai. Branches à œil fixant l'élai
m
sur lo mât. 11 Colliers de mdt. Cercles en fer consolidaut les
mâts. Il Collier de chouquet, Partie circulaire à charnière
d'un chuuquot en ter, dans laquelle partie se loge le mât
supérieur, ii Collier de mât d'embarcation. Cercle en fer à
charnière encastré dans un banc et permettant d'assujettir
le mât à sou poste, il Corde qui sert à amarrer les chalands.
— Mécan. Anneau métallique qui entoure une pièce
cylindrique, telle qu'un arbre do uiacliine. ii Collier de
serrage. Bague mé-
tallique compri- ^
mant les garnitu-
res métalliques qui
doivent ôtre intro-
duites dans un cy-
lindre. Il Collier
d'excentrique, Ba-
gue en deux parties
q^ui enserre le cha- Cullier. de tuyaux-
not d un excentri-
que. Il Collier d'arrêt, Bague en deux parties maintenant
en place le manchon d'embrayage de l'arbre d'une hélice.
— MoU. Partie du corps des hélices qui déborde le pied,
et sous laquelle celui-ci se retire.
— Pathol. Eruption dartreuse, qui forme une sorte de
collier autour du cou.
— Pèch. Corde reliée au bout du verveux, et s'attachant
à un pieu fiché en terre de
façon à tenir le tîlet tendu.
— Techn. Arc de l'éperon qui
embrasse le talon du cavalier.
Il Cercle métallique maintenant
par le haut les poteaux touril-
lons des portes des écluses. !i
Co^/iert^'arôri?, Cercle en fer, gé-
néralement garni de tresses de
paille et qui sert à relier solide-
ment un jeune arbre au tuteur
qui le soutient. ii Collier de
tuyau, Collier métallique de dif- ^ ,,. ^, .
férentes formes suivant l'usage *^'*^''^'^ ^ ^^''^•
et servant à lixer un tuyau contre un mur, un appui, etc.
— Zool. Marque colorée, saillie, ligne de plumes, d'écaillés
en forme de cercle, que l'on voit autour du cou de quelques
quadrupèdes et de certains oiseaux.
— Encycl. Archéol. Les anciens Gaulois avaient des
colliers de coquillages, de dents ou de pierres dures per-
forées. Plus tard, ils eurent des (orques de bronze, de
fer, d'or et d'argent en dernier lieu. Plus tard encore,
lorsque les bords de la Méditerranée connurent la civi-
lisation , ils reçurent des Phéniciens, des Carthaginois
et des Grecs des perles de verre bleu et d'émail. De larges
bandes de verroterie, qui couvraient la poitrine, consti-
tuaient les colliers des Egyptiens. D'autres, plus élé-
gants, se composaient de scarabées gravés sur onyx ou
cornaline, d'amulettes d'or suspendues à des tils d'ôr in-
génieusement tressés. Rien, dans les monuments assy-
riens, ne ferait supposer l'usage des colliers, si l'on
n'avait trouvé dans les ruines de Khorsabad et de Ninive
un grand nombre de grosses perles qui ne peuvent avoir
d'autre destination. L'art grec a laissé d'admirables
colliers en or ; notamment, dans les tombeaux des rois du
Bosphore Cimmérien, découverts en Crimée, et dont le
Louvre possède un très bel exemplaire. Les colliers ro-
mains ou gallo-romains valent plus par la matière dont
ils sont faits (camées, pierres gravées et précieuses,
ppids de l'or), que par le goiit. La mode des colliers paraît
s'être perdue pendant le moyen âge, pour reprendre une
nouvelle vogue à la Renaissance. Les colliers de cette
époque se distinguent plus par l'élégance de la composition
oue par la richesse des matières. Beaucoup se composent
d'une simple chaînette d'oràlaquelle est suspende: un orne-
ment, un médaillon ou un animal fantastique émaillés. Avec
le xiv« siècle vinrent les pierres précieuses, les perles.
Les grandes pièces de corps adoptées à la fin du règne de
Louis XIV sont de véritables objets d'orfèvrerie, plutôt que
des bijoux. Rien à dire dos imitations de l'antique tentées
sous la République, l'Empire et la Restauration. Aujour-
d'hui, la monture des pierres précieuses a acquis un haut
degré de perfection, et le collier de la Heine ne pourrait
lutter d'élégance avec ceux une portent des dames de for-
tune moyenne. Il est vrai de dire que les mines de diamant
du Cap ont rendu plus accessible le prix des pierreries.
— Dr. crim. Le collier a été l'un des supplices employés
pour obtenir des aveux d'un accusé. La forme du collier
dififérait d'une juridiction à l'autre; mais ce redoutable
instrument judiciaire était généralement armé de pointes
qui portaient, quelquefois pendant plusieurs heures, sur
le cou et les épaules.
— Hist. Ordre du Collier. Cet ordre de chevalerie fut
institué, en 1362, par Amédée VI, comte de Savoie. Il fut
supprimé en 1518, et remplacé par celui de l'Annonciade.
Ordre du Collier aHeste du Rosaire. Cet ordre, qui fut
de courte durée, fut créé, on 1645. par Anne d'Autriche,
veuve de Louis XIII. II était accordé à cinquante demoi-
selles renom-
mées par leur ^^to|P00OG(O^^0O^<Hi>''
piété et par
leurs vertus.
Collier
(affairedc).
Avide do se
concilier la
faveur de la
reine Marie-
Antoinette,
qui lui lémoi-
gnait d'ordi-
naire do l'é-
loignement,
Louis doRo-
han , grand
aumônier do
France et
cardinal , se
laissa duper
par une intri-
ganto, la
comtesse de La Motte (1781). Il crut que la roine désirait
ardemment un collier do 1.600.000 livres, refusé par le roi ;
il acheta lo coUior â crédit aux joailliers Uassongo ot
Bœhmor, et, dans l'appartomout do M"» de La Motte, lo
Collier lie la rciûe.
fait remettre à un certain Rétaux do Villette, qu'on lui
présenta comme l'envoyé de la reine, et qui n'était que
l'amant do la comtesse. Rohan ne put effectuer lo payement
du premier terme. Louis XVI, mis au courant, fit d'abord
incarcérer lo cardinal à la Bastille, et l'afi'aire fut portée
devant lo parlement de Paris. Dés lors, elle devint presque
exclusivement politique, les magistrats se partageant en
deux camps : les uns dévoués au pouvoir, comme le
premier président d'Aligre, le conseiller Le Febvre d'Amé-
roun, ou le procureur général de Fleury ; les autres,
systématiquement hostiles à la reine, comme l'avocat
général Séguier, de Saint-Fargeau, de Saint-Vincent,
Fréteau, Sabatier ou d'Eprémesnil. Pour les parlemen-
taires, l'acquittement do Rohan fut en partie une protes-
tation contre les incarcérations arbitraires, et en partie
un moyen assuré d'humilier la reine, détestée de leurs
principaux meneurs. Rohan fut envoyé en exil dans son
abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne. M""* de La Motte
fut condamnée à être battue de verges, marquée d'un fer
rouge sur les épaules et enfermée à la Salpètrière (1786).
Son mari, accusé comme elle d'avoir volé et vendu les
diamants, fut condamné, par contumace, aux galères à
perpétuité. Les joailliers Bœhmer et Bassenge touchèrent
670.000 francs sur les revenus du cardinal. La Révolution
interrompit le payement d'une somme de 1.919.892 livres,
capital et intérêts, que le cardinal s'était engagé à verser.
Collier (Jérémie), théologien, moraliste et sectaire
anglais, né dans le comté de Cambridge en 1650, mort en
1726. Il entra dans le clergé anglican, resta fidèle aux
Stuarts, et manifesta souvent son opposition à la maison
d'Orange. Sous la reine Anne, on lui fit des avances qu'il
repoussa. Il avait organisé une sorte de secte dont les
affiliés s'engageaient à ne reconnaître l'autorité ni du
gouvernement, ni du clergé qui l'avait accepté.
Collier (Arthur), philosophe anglais, né en 1680 à
LangCord-Magna ("Wiltshire), mort en 1732. Il se pénétra
des idées de Descartes, et surtout de Malebranche. Un
de ses manuscrits, daté de janvier 1708, pose déjà la ques-
tion de l'extériorité du monde visible. En 1712, il ébauche
deux traités : l'un sur la substance et l'accident, l'antre
qu'il intitule Clavis philosophica. En 1713, il publia sa
Clavis universalis. Le sous-titre de cet ouvrage en résume
la thèse : « Nouvelle recherche de la vérité, consistant
dans la démonstration de la non-existence ou de l'impos-
sibilité du monde extérieur. « En 1730, Collier publia son
Spécimen of tinte philosophy; il combinait avec son idéa-
lisme radical une métaphysique rappelant un peu l'école
d'Alexandrie. L'année de sa mort, il publia un traité inti-
tulé Logololie, qui contenait une théorie hardie de la Tri-
nité. Il vécut modestement et mourut dans un état voisin
de la gêne. Son nom et ses ouvrages ont été découverts,
pour ainsi dire, par Reid, dans une bibliothèque de Glas-
gow: et aujourd'hui Collier est tenu pour un des plus
profonds penseurs de l'Angleterre.
Collier (John Payne), littérateur et critique anglais,
né à Londres en 1 789, mort à Maidenhand en 1883, s'est sur-
tout fait connaître par de savantes recherches sur les an-
ciens poètes dramatiques de l'Angleterre et sur Sbak-
speare. Il a publié : Histoire de la poésie dramatique
anglaise (1831); de nombreux travaux sur Shakspeare; etc.
COLUËRE n. f. Perche servant de base à un train de
bois flotté.
COLLIFORME (du lat. colUœi, colli, COU, et de forme) ^ày
Qui a la forme d'un cou : Prothorax coLLiFORMii.
COLLIGATION (si-on — du lat. cum, avec, et de ligare,
supin hgatum, lier) n. f. Réunion, enchaînement. (Peu
usité.) Il On a dit autrefois colligance, colliguance et
COLLIGENCE.
COLLIGÈNE (du gr. kolla, colle, et génésis, génération)
adj. Il Couche colligène, Couche modifiée de Ta cuticule
sous laquelle s'amassent les produits résineux ou pois-
seux dont sont souvent enduits les bourgeons.
COLLIGER (du lat. coUigeret réunir. — Prend un e
après le g devant x ei o : Je coUigeat. Nous coUigeons)
V. a. Réunir en recueil, faire collection de : Colliger
des livres rares. (^Pou us.) Il Faire des extraits. (Vieux.)
Il S'est dit aussi dans le sens de Conclure, induire.
COLLIGEUR (jeur), EUSE n. m. Personne qui fait des
collections. (Inus.)
GOLUGNON (Léon-Maxime), archéologue français, né
à Verdun (Meuse) on 1849. Elève de ITïIcolo française
d'Athènes (de 1873 à 1876), il fut nommé professeur d'an-
tiquités grecques à la faculté de Bordeaux. En 1883, il
fut chargé do suppléer Perrot à la Sorbonne, dans la
chaire d'archéologie. Il a été élu, en I89i, membre do
l'Académie des inscriptions. Ses principaux travaux sont:
Estai sur les monuments grecs et romains relatifs au mtjtfie
de Psyché ( 1878) ; De collegiis epheborum apud Grxcos (1877) ;
Catalogue des vases peints du musée de la Société archéolo-
gique d'Athènes (1878} ; Manuel d'archéologie iirecque (1881) ;
.Uijthologie figurée de la Grèce (1883);" Phidias (1886);
Histoire de la céramique grer.que (1888); Histoire de la
sculpture grecque (1892 et années suiv.).
CoLLiGNON (du nom d'un cocher assassin [1855]) n. m.
Nom injurieux qu'on donne, â Paris, aux cochers.
COLLIGUAIA ou COLLIGUAJA {gou-a-ia — du chilien
rolliguay, môme sens) n. f. Genre d'euphorbiacées, tribu
des lujipomanéos, comprenant cinq ospocos qui croissent
dans 1 Améri([ue subtropicale.
COLLIMATEUR (rad. colli7nation)n. m. Appareil employé
aux opérations do la coUimation.
— Encycl. V. l'art, suivant.
COLLIMATION {si-on — du lat. collimat'e, supin collima-
tum, viser) n. f. Astron. Action do visor, do donner ù la
vue uno direction déterminée, ii Suite d'opérations ayant
pour but la correction des angles observés, il Ligne decol-
limation, Ligne do visée, direction dans la<iuolie on viso;
axo optique d'une lunette. (On dit aussi collinisATion.)
— Encycl. Un point lumineux étant placé au foyer d'une
lentille convergente, lo faisceau do rayons qui émane de
ce point est transformé en un faisceau cylindrique, par
lo passage ù travers la lentille. Si l'on place uno seconde
lentille convergente dans le faisceau cylindrique, une
image du point lumineux vient se former an foyer do cetto
seconde loniillo. Lo point lumiuoux placé au foyer do la
promiôro lontillo est ordiuairomout lo poiul do croisomont |
CoUiû d HarleviUe.
COLLIER — COLLINGWOOD
des tils (l'un roiicule. L'ensemble do la lentille et du réti-
cule placé eu son t'ojor est ce que l'on nomme un collima-
teur. Les collimateurs sont employés à ramener l'axe opti-
que d'une lunette plusieurs fois dans la même direction.
L'objectif de la lunette joue lo rôle de la seconde lentille,
((ue nous considérions tout à l'heure. On amène donc
I image du réticule du collimateur en coïncidence avec le
réticule de la lunette.
— Pour les angles mesurés au sextant, on fait une cor-
rection dite coUimation. V. sextant.
COLLIN (Louis-Joseph-iîap/wé'O, peintre français, né à
Pans eu 1850. Elève de Bouguereau, puis de Cabanel, il
obtint une seconde médaille avec un tableau, le Sommeil,
exposé en 1873. En 1875, l'Etat acquérait sa gracieuse
Idi/.'te, aujourd'hui à Arras. Depuis 1876, CoUin a exécuté
sur fond d'or le portrait de Jane Essler dans son rôle des
Beaux messieurs du Bois-Doré, pour le foyer do l'Odéon.
II a exposé, en 1877, Daphnis et Chloé (Alençon), en 1878,
des portraits; entre autres, celui de son père lisant son
journal à l'angle d'une fenêtre. Collin obtint, en 1884, un
.certain nombre de voix pour la médaille d'honneur avec une
importante composition, l'Eté, et un portrait de Hérisson,
alors ministre du commerce. Il n'a cessé d'exposer de nom-
breux portraits, toujours très remarqués. Collin a encore
appliqué ses aptitudes à la décoration de la faïence et
exécuté des œuvres d'un charme tout à fait particulier.
Il a obtenu un grand prix à l'Exposition universelle de 1889.
Collin de Vermont (Hyacinthel, peintre français,
né àVersailles en 1695, mort à Paris en 1761. Il suivit les
leçons de Rigaud, étudia en Italie, et entra à l'Académie.
A citer de lui ; la Présentation au temple, le Mariage
mystique de sainte Catherine, la Maladie d'Antiochus.
Collin d'Harleville (JeSn-François), auteur drama-
tique français, né à Maintenon (Eure-et-Loir) en 1755,
mort à Paris en 1806. Il était
le fils d'un cultivateur possé-
dant un petit domaine â Har-
leville, dont il prit le nom. Sa
première comédie , l'Incon-
stant, fut reçue au Théâtre-
Français en 1780 et jouée en
1786, alors que l'auteur était
avocat sans causes à Char-
tres. Encouragé par le suc-
cès, Collin d'Harleville alla
à Paris et Ht jouer successi-
vement : l'Optimiste (1788);
le Vieux Célibataire (1793) ;
les Mceurs du Jour (1800) ; les
Châteaux en Espagne (1803) ;
le Vieillard et les Jeunes Hom-
mes (1804). Toutes ces piè-
ces, d'invention médiocre et
d'une versification trop facile,
n'otfrent guère que des imita-
tions du genre de Destouches
et marquent le déclin du
théâtre comique à cette époque. Elles plurent par leur
simplicité, leur naturel, leur bonhomie, leur moralité
irréprochable.
Collin de Plancy (Jacques-Albin-Simon Collin
dit), littérateur français, né à Plancy, près d'Arcis-sur-
Aube, en 1793, mort à Paris en 1881. Cet écrivain d'une
extrême fécondité se rit libraire, et publia de nombreuses
compilations antireligieuses, comme le Dictionnaire in-
fernal (1818) : le Diable peint par luinmne (1819) ; Diction-
naire de la folie et de la raison (1820) ; Dictiojinaire des
reliques (1S21-182S) ; Biographie pittoresque des jésuites
(1825), etc. Ruiné par la révolution de 1830. il passa en
Belgique et revint ùl Paris en 1837. Le malheur l'avait
changé. Devenu alors un catholique ardent, il fonda l'im-
prinierie-librairie dite Société de Saint- Victor, et publia,
à partir de ce moment, sous son nom ou sous des pseudo-
nymes, un grand nombre de livres religieux : Dictionnaire
historique et critique des athées (1870) ; Gi'ande vie des
saints (1873-1875); etc.
COLLIN AIRE (nèr) adj. Bot. Qui croit sur les collines.
Syn. do KŒLKRIE.
COLLINE (du lat. collis, mémo sens) n. f. Elévation de
terrain moins considérable qu'une montagne : te sommett
le pied, le penchant d'une colline.
— Par anal. Eminenco quelconque : Des collines d'eau,
— Fig. : L'indépendance d'esprit est une colline d'oil
l'on voit de haut et de loin. (M"" E. de Gir.)
— Poét. La double colline, Le Parnasse, montagne de la
Phocide, où la mythologie plaçait le séjour d'Apollon ot
des Muses, et qui avait uu double sommet.
Colline (du lat. collis, colline) adj. f. Il llist. rom.
Porte Colline, l'une des portos do Rome, voisine des monts
Quirinal, Viminal ot Esquilin. il Tribu Colline, L'une dos
anciennes tribus do Rome. 'V. Rome.
Colline, nom sous lequel Murgor, dans la Vie de
Bohême, a peint lo philosophe néo-catnoliquoJoau Wallon.
COLLINÉATION n. f. Astron. V. coLLiMiTioN.
CollinÉE, cli.-l. do cant. dos Côtes-du-Nord, arrond.
ot ii 29 kiloni. do Loudéac, non loin des sources de la
Ranco ot do l'Arguonon ; 791 hab. Minorai do for abon-
dant au pied du Mené. Fabrication do grosses toiles. Patrie
do l'miprimour Simon, dit de Coltinée, qui épousa la veuve
du dernier dos Estionno, ot fut l'invontour des caractères
italiques. — Lo canton a 6 comm. ot 7.993 hab.
Colungwood, villo d'Australie (Nouvelle-Galles du
Sud), sur lo Yarra Yarra et son affluent lo Morry Creek ;
30.49ri hab. l'n des faubourgs les plus sains do Melbourne
Collinowood (CtiTiiHHRT, lord), amir.tl anglais, né A
Nowcastle-upon-'ryno en 1750, mort on 1810 A boni du vais-
seau la Villc-dc-Paris, dans les o.iux do Minorouo. Entré
dans la marine on 1761, il servit âla Jamaïque où il Ht la oon-
naissanco et gagna l'amitié de Nelson, puis aux Indes, etc.
Au début do la guerre contre In Franco, il participa, sous
les ordres do l'amiral lîowyer, nu blocus do Toulon, ot se
distingua A lu bataille du càp Saint-Vincent. Coutre-aniiral
on 1791', il bloque Brest la mouie année, devient vicoamirnl
on 1801, est mis A la tMe d'une escadro envoyée A la res-
cousse do Nelson qui poursuivait alors la flotte française
jusqu'aux Indes, où Vlfionouve l'avait habilement entraîné.
COLLINS — COLLONGES-AU-MONT-D'OR
CoUÎDgwood commaudaii en second, lors de la fameuse ba-
taille de Trafalgar. Il succéda à Nelson, tué au cours do
l'actiou. Il continua à croiser dans la Méditerranée : il
laissa passer en iSOS, à sa t'rande mortilication, la flotte
du vice-amiral Ganteaume, le bloqua dans Toulon, d'où,
en 1809, le contre-amiral Baudin put, cependant, sortir
sans encombre. Ces insuccès assombrirent ses derniers
jours. Il mourut en revenant en Angleterre.
COLLINS (Fort), village des Etats-Unis fEtat de Colo-
raio), sur la Cache-la-Poudre, sous-affluent du Nebraskr.
par la Piatte du Sud; 3.310 hab. Collège agricole.
GOLLINS (John), mathématicien anglais, né près d'Ox-
ford en 1624, mort en 16S3. La correspondance active qu'il
entretint avec les savants contemporains le fit surnommer
le Merssnne anglais. Il fut admis, en 1607, à la Société
royale de Londres. Outre des dissertations et des ouvrages,
on lui doit : Cornmercium epistolicum (Londres, 1712), recueil
de ses lettres relatives à la discussion entre Leibniz et
Newton sur l'invention des calculs difl'érentiel et intégral.
GoLLINS (Antoine), philosophe anglais, né à Heston
(Middlesex) en 1676, mort en 1729. Après des études à
Cambrid^^e, il se voua aux lettres et surtout à la philo-
sophie. Il était élève et ami de Locke. Dans son premier
ouvrage, Essai sur l'usage de la raison dans les proposi-
tions dont l'évidence dépend du tèmoiyîiatje hinnain (1707),
il attaqua la certitude historique et parut menaçant pour
Ja tradition religieuse et politique. La même année, dans
sa Lettre â Henrt l/odirell, il réiuta les théories ue CiarKO
sur l'immatérialité et l'immortaliié de l'âme. En 1710. dans
son Explication des attributs de Dieu, il contesta â la fois
la prescience en Dieu et le libre arbitre en l'homme. Dans
son ouvrage capital. Discours sur la liberté de penser (\113)^
il défendait à la fois le sensationisme, le déterminisme et
l'athéisme. En 1724, il précisa plus encore ses attaques
centre le christianisme.
GOLLINS (Arthur), antiquaire et généalogiste anglais,
né en 1682, mort en 1760. Le plus connu de ses ouvrages
est son histoire de la pairie : the Peerage ofEngland[llOS).
GOLLINS (Wilham\ peintre anglais, né et mort à
Londres (1788-1847). Admis en 1807 comme élève à l'Aca-
démie, en 1809 il reçut la médaille d'argent. A partir de
ce moment, commença la vogue extraordinaire dont il jouit
toujours depuis. Ses principales œuvres sont la Vente de
l'agneau favori, les Attrapeurs d'oiseaux, regardée comme
son chef-d'œuvre; Soleil levant. Pendant un séjour à Paris,
en 1817, il peignit deux tableaux : le Départ de la dili-
gence de Itouen et une Scène sur les boulevards de Paris.
Ils furent exposés, l'année qui suivit son retour, à Londres,
avec une Scène de côte et le Nid d'oiseau. Lord Liverpool
devint l'un de ses plus zélés protecteurs. Le duc de
Newcastle le reçut magnifiquement à son château de
Clumber-Park, où il lui rît peindre des portraits de famille.
Associé à l'Académie depuis 1814, il en fut nommé membre
en 1820. On voit de cet artiste de nombreux tableaux au
South Kensington et à la National-Gallery-
GoLLINS (Napoléon), marin américain, né vers 1820.
Midshipman dans lamanne fédérale (1834), lieutenant i'l84r.\,
directeur de l'arsenal de Mare's Island (1857), il fit partie,
en 1861, de l'escadre de l'amiral Dupont au début de la
guerre civile et se distingua en diverses occcasions. Com-
mandant en 1862, il fut spécialement chargé, en 1863, do
donner la chasse à un des navires confédérés, la Flonda,
qui, prenant des allures de corsaire et battant, quand il
le fallait, pavillon anglais, faisait un tort considérable au
commerce américain. Collins s'en empara le 7 novem-
bre 1864, dans le port neutre de Bahia (Brésil), au mépris
de toutes les règles du droit des gens. Il s'ensuivit un ac-
tion diplomatique, et Collins fut destitué. Mais la Florida
avait été coulée, et c'était l'important.
Collins (William Wilkie), roùiancier anglais, né et
mort à Londres (1824-1889). Il débuta par une biographie
de son père, le peintre W. Collins (1848), puis écrivit un ro-
man historique, An/onma (1850). Sur le conseil de Dickens,
il composa ensuite des romans de mœurs contemporaines,
?ui eurent du succès, et dont plusieurs ont été traduits en
rançais. Nous citerons de lui : le Secret (1858' ; la Femme
en blanc (1861); Sans nom (1863) ; Armadale (18671 ; l'Abime
(1868); Mari et femme (i872); la Morte vivante (1874); les
Deux destinées (1877) ; l'Hôtel hanté (1881) ; Cœur et science
(1883) ; etc. On lui doit aussi quelques pièces de théâtre.
Collins (Mortimer), écrivain anglais, né à Plyraouth
en 1827. mort en 1876, s'adonna au journalisme, publia
plusieurs romans, et est surtout connu comme auteur de
poésies légères et agréables.
COLLINSIE \sî — de Collins, n. pr.) n, f. Genre de scrofu-
lariacées, comprenant une dizaine d'espèces, qui croissent
dans le nord-ouest de l'Amérique.
COLLINSON (Pierre), botaniste anglais, né à Hugal-
Hall (Wesimorelandjen 1694, mort en 1768. Membre de la
Société des quakers et négociant, il se livra à l'étude des
sciences naturelles, et il acquit une grande notoriété. Col-
linson dirigea principalement ses études sur la botanique
et sur la naturalisation des plantes et des arbres dans des
régions éloignées de leur habitat originel. L'un des pre-
miers, i! préconisa la culture de la vigne en Virginie. Ami
de Frankhn, il rinstruisit, en 174:), des premières expé-
riences sur l'électricité, et lui envoya la première machine
électrique qu'on eût vue en Amérique. Il cultiva égale-
ment l'amitié de Linné, oui a donné le nom de collinsonic
à un genre de plantes ae la famille des labiées II était
très versé dans rhisloire des antiquités de l'Angleterre.
GoLLINSON (Richard), marin anglais, né en I801.
mort en 1883. Entré dans la marine royale à lâgc de douze
ans, il accompagna, en 1828. le capitaine Forstcr sur les
eûtes méridionales de l'Amérique du Sud, et Belcher dans
fies explorations hydrographiques des côtes do l'Afrique,
en 1831. De 1850 à 1854, il navigua dans les mers polaires
au N. de l'Amérique, sur VEnterprise, à la recherche du
malheureux FranKlin. Cela lui permit d'accomplir des re-
connaissances géographiques intéressantes : celles du dé-
troit du Princo-de-Galles, dos côtes de laTerro du Prince-
Albert et do nie de Melvillo, on particulier. Il fut élu aussi
Deputy-Master of Trinittj Home, ot mourut vice-amiral. On
de lui ; Nine weeka in Canada (Cambridge, 1862) ; the Three
voyages of Martin Frobiaher, etc. (Londres, 1867).
COLLINSONIE [nî — de Cfllinson, natural. angl.) n. f.
Genre de plantes, de la faunllo des labiées, tribu des satu-
réiùées, comjtrenaut des plautc:> dcb Lrai.s-Unis.
GOLLINSVILLE, village des Etats-Unis (Etat de Con-
neciicut), sur le Farmîngton, affluent du Connecticui;
2.000 hab. Papeteries: coutellerie très importante. —Vil-
lage de l'Etat dlllmois, sur le Cahokia, affluent du Mis-
sissipi; 5.225 hab. Charbonnages.
GOLLIO, comm. d'Italie (Lombardie [prov. de Brescia]),
vers la source de la Mella, affluent de TOglio; 2.700 hab.
Mine de fer, industrie métallurgique.
CoLLiOURE, comm. des Pyrénées-Orientales, arr. et à
33 kil. de Céret, sur la Méditerranée; 3-321 hab. Ch. de f.
Midi. Place forte et petit port très pittoresque, entre deux
pointes rocheuses; trop oattu des vents d'est. Le port
n'est accessible qu'aux embarcations des pêcheurs de la
localité et aux caboteurs susceptibles, par leur tonnage,
d'être halés sur la grève. Historiquement, ColUoure, pro-
bablement fondé par les Phéniciens, doit ses défenses à
Vauban et fut repris sur les Espagnols par Dugommier,
en 1794. Exploitation de chéne-liège; salaison d'anchois et
do sardines, mais surtout commerce de primeurs et de
vins [blamjuette et vins rouges), très estimés.
GOLLIPULLI, ville du Chili (prov. de Malleco), sur un
affluent du Biobio; 7.000 hab. Ch.-l. d'un départ, riche en
mines d'or, de cuivre, etc., et peuplé de 30.000 hab.
COLLIQUATIF, IVE {hou-a) adj. Qui produit la colliqua-
tion. 11 (^ui se rapporte à la colliquation.
COLLIQUATION {kou-a-si-on — du lat. colliquare. supin
colliquatum, se liquéfier) n. f. Production excessive ou anor-
male d'excrétions liquides ou rendues telles. 11 Dimmution
de consistance dans le sang ou les humours. (Vieux.)
— Encycl. Pour certa-ns médecins, la liquéfaction des
humeurs et leur écoulement par les voies d'excrétion con-
stituaient la colliquation; plus tard, on a défini la colli-
quation un symptôme morbide caractérisé par l'hyper-
sécrétion des fluides et s'accompagnant de consomption.
Le mot ne correspond plus, dans la médecine actuelle, à
aucune idée précise et est tombé en désuétude. Ce qui reste
acquis, c'est la tendance naturelle de l'organisme à se dé-
barrasser par les émonctoires normaux (sécrétions cuta-
née, intestinale, rénale, hépatique, etc.) ou accidentels
(suppuration) des toxines microbiennes, ou des micro-
bes eux-mêmes. La consomption résulte de la prolonga-
tion de cette dépense, lorsqu'elle est vaine ou insuffisante.
COLLIQUE adj. Se dit d'un composé acide qui se trouve
dans les produits de l'oxydation des substances albumi-
noïdes et de la gélatine par le bichromate de potasse et
l'acide sulfurique.
COLLISION (lat. ^;ollisîo; de cutn, avec, et lœdere, supin
Isesum, léser) n. f. Choc de deux corps : Collision de trams.
— Par ext. Lutte entre des personnes de partis opposés :
l'ne COLLISION entre le peuple et l'armée.
— Fig. Lutte, choc entre deux choses opposées : Col-
lision d'intérêts. Collision d'écoles.
COLLO, comm. d'Algérie, du dép. de Constantine, arr.de
Philippeville, sur le flanc est du Djebel-Goufi, éperon du
massif du Bougaroun; 3.040 hab. (commune de plein exer-
cice); 25.884 hab. (commune mixte). La sûreté de son
mouillage, la pêche, l'exploitation des mines de plomb
argentifère, de zinc, de mercure, celle des magnifiques
forêts de liège de la région, la colonisation de la vallée
de rOued-Guebli, assurent à Collo un bel avenir. CoUo
[Collops magruis, Chulli municipium) fut fréquentée par
les Romains ; au moj^en âge, par les Pisans et les Génois,
puis par la Compagnie française d'Afrique.
GOLLOBRIÈRES, ch.-l. de cant. du Var, arrond. et à
39 Uilom. de Toulon, sur le 'KéB.l-Collobrier, affluent du
Réal-Martin, dans les monts des Maures; 2.285 hab.
Mines de plomb argentifère, d'antimoine. Fabriques de
bouchons; récolte et commerce de châtaignes estimées.
Dans l'église, riche autel en marbre, provenant de la char-
treuse de Laverue.— Le canton a 2 comm. et 4.344 hab.
COLLOCALIA n. f. Nom scientifique des hirondelles du
genre salanf/ane. V. ce mot.
COLLOCATION [si-on — du lat. collocatio, arrangement)
n. f. Dr. Action ou manière d'inscrire des créanciers dans
l'ordre que la loi assigne au payement de leur créance :
Bordereau de collocation. Il Somme que doit recevoir
un créancier d'après l'ordre qu'il occupe : Toucher le
jHontaJit de sa collocation. 11 Collocation utile, Collocation
pour laquelle il y a des fonds suffisants. 11 Collocation pro-
visoire. Celle qui'est faite d'après les titres des créanciers,
sans tenir compte du chiflTre de la somme à distribuer,
et qui est soumise à l'approbation des intéressés, il Col-
location définitive. Celle par laquelle les droits des créan-
ciers sont définitivement arrêtés, et qui indique la somme
2ui leur sera payée. 11 Collocation éventuelle. Celle qui ne
onne droit à être payé oue si tel événement prévu se
produit. Il Collocation de l'argent. Placement de l'argent
fait dans le but de lui faire rapporter un intérêt.
— Encycl. Proc. civ. La collocation est le classement,
effectué par le juge-commissaire, des créanciers qui se
présentent pour toucher ce qui leur est dû sur une somme
à distribuer dans un ordre ou une contribution. Cette collo-
cation, réglée provisoirement par le juge, ne devient défi-
nitive que lorsque le tribunal a statue sur les critiques
élevées par les créanciers, ou que le délai accordé par la
loi pour élever cette critique est expiré. Le jugement du
tribunal est susceptible d'appel.
COLLOGUTEUR (du lat. colloqui, supin collocutwn, par-
ler avec; n. m. Celui qui prend part à un colloque.
COLLOCUTION (51-071 — rad. collocuteur) n. f. Syn. peu
usité de COLLOQUE.
COLLODIÉ, ÉE adj. Enduit do coUodion.
COLLODION (du gr. kollôdès. collant) n. m. Liquide siru-
peux, incolore, légèrement opalescent, qui n'est autre
qu'une dissolution do coton-poudre dans un mélange, eu
proportions variables, d'alcool et d'éther.
— Encycl. Chim. Lo collndion normal à '2 OjO, qui est !o
plus usité, s'obtient on mettant 2 grammes de coton-
poudre dans 2r» centimètres cubes d'alcool, et ajoutant peu
à pou 50 centimètres cubes d'cthcr, quand lo coton est
bien Imbibé.
Etendu sur une large surface, le collodion fait prise
lorsque l'ajcool et l'éther sont évaporés; en additionnant
100 parties de coUodion normal de 3 ou 4 parties d'huile
do ricin, on a le collodion ricinéj qui se dessèche plus
il — os
H2
lentement, mais donne une pellicule plus souple et plus
solide. [Le coUodion est employé pour préserver de l'air
les petites plaies.)
— Photogr. Le collodion a été longtemps employé en
photographie, comme substratum du sel sensible destiné
à fixer l'image de la chambre noire. Du collodion normal,
additionné d'iodures et bromures solubles ( impropre -
mont appelé coUodion sensibilisé), était étendu sur une
plaque de verre. Au moment d'utiliser la plaque, on la
sensibilisait en la trempant dans un bain d'argent(solution
d'azotate d'argent), qui formait à l'intérieur de la couche,
par double décomposition avec les bromures et iodures,
du bromure et de l'iodure d'argent. Mais ces plaques,
dites au collodion humide, devaient être préparée? au
moment même de s'en servir. Aussi n'a-t-on pas tardé â
leur substituer des plaques au collodion sec, qui pouvaient
se conserver beaucoup plus longtemps, grâce à l'addition
de préservateurs convenables. Les procédés au collodion,
qui donnaient des images très fines, ne sont plus guère
employés que dans les ateliers de reproductions in-
dustrielles. On utilise beaucoup aujourdnui, pour le ti-
rage des épreuves positives, des papiers recouverts d'une
émulsion au collodio-chlorure d'argent (papiers du genre
dit " aristutypique u).
GOLLODIONNER Idi-o-né) V. a. Couvrir d'une couche de
collodion.
COLLOÏDAL, ALE, AUX adj. Qui est de la nature des
colloïdes ; L'albiunine est une substance colloïdale.
COLLOÏDE i^du gr. kolla, coUe, et eidos, aspect) adj. Se
dit des tumeurs contenant une substance de consistance
gélatineuse.
— EscYcL. Les tumeurs colloïdes, ou'on a souvent con-
fondues avec les myxomes, sont, le plus souvent, des car-
cinomes. Cependant, les tumeurs les plus bénignes peu-
vent devenir colloïdes. Le protoplasma des cellules qui
les forment est alors envahi par des globules de substance
colloïde, qui étouffent le noyau.
COLLOÏDE (même étymol. qu'à l'art, précéd.) n. m. Se
dit de toute substance analogue physiquement avec la
colle de gélatine.
— Encycl. Chim. Graham avait donné aux produits
restant à l'intérieur de l'appareil de dialyse, le nom de
colloïdes pour les distinguer des cristalloides, qui traver-
sent la membrane. Après Graham, Grimaux s'est occupé
de recherches sur les colloïdes. Ce sont des composés mi-
néraux ou organiques amorphes, non volatils, que la cha-
leur coagule ; les sels produisent le même effet. Le coagu-
lum, volumineux d'abord, peut se contracter et se réduire
pendant plusieurs semaines.
D'après Grimaux, les colloïdes minéraux ne se compor-
tent pas autrement que les colloïdes azotés, tels que
l'albumine ou le coUoïde amidobenzoïque de synthèse,
découvert par lui et dont la fonction chimique est celle
des albuminoïdes. Le même auteur propose de classer les
colloïdes connus en trois catégories :
10 Colloïdes solubles , donnant des gelées liquéfiables
par la chaleur : gélatine, chondrino, acide tungstique, col-
loïdal, etc. ;
2» Colloïdes solubles, se pectisant sous de faibles in-
fluences en geléos insolubles : albumine, sUice, hydrate
ferrique, etc. ;
3*> Colloïdes insolubles, se gonflant dans l'eau : albu-
mine coagulée, caséine précipitée, fibrine, etc.
Grimaux a, en outre, donné une théorie de la coagula-
tion des colloïdes en prenant modèle sur celles de l'éthé-
rification, de la dissociation simple, de la dissociation par
dissolution. — Suivant Graham, l'état colloïdal est une
période dynamique de la matière, l'état cristallisé en
étant l'état statique. Graham a donné le nom à'bydrosol à
l'état liquide des coUoïdes et le nom de hgdrogel à leur
état gélatineux. L'état colloïdal de la matière est très im-
portant au point de vue chimique; l'emploi en teinture
des mordants de fer, de chrome, d'alumine, en est une
application. Dans le règne organique, l'état colloïdal de
la matière se rencontre dans l'enfance, ou les os sont
presque entièrement formés d'osséine; avec l'âge, ces
colloïdes se durcissent; après la mort, ils se résolvent
en cristalloïdes qui, absorbés par les végétaux, se trans-
forment de nouveau en colloïdes.
GOLLOÏDINE n. f. Alcaloïde colloïdal, qui se forme dans
certains organes soumis à une action patnologique.
— Encycl. La co//oirfme est une substance gélatiniforme,
presque transparente, que l'on extrait de la grande thy-
roïde hypertrophiée, et d'autres organes en voie de dégé-
nérescence : les muscles, la rate, les reins, les kystes ova-
riques.
COLLOIR ,1^0-07- — rad. colle) n. m. Métier à encoller.
GOLLOMB (Edouard'^, géologue français, né en X'^06,
mort à Paris en 1875. Il se consacra à l'étude de la géo-
logie, accompagna Agassiz dans les voj-ages qui servi-
rent â l'illustre naturaliste à établir sa théorie des gla-
ciers, puis, pendant de longues années, il fit des voyages
scientifiques en Espagne. C'est à lui qu'on doit la première
carte géologique publiée sur ce pays. Outre des mémoi-
res, on lui doit : Preuves de l'existence d'ayiciens glaciers
dans les vallées des Vosges (1847); Coup d'œil sur la con-
stitution géologique de plusieurs provinces de l'Espagne
(1857); etc.
COLLOMIE [ml) n. f. Genre de polémoniacées, renfer-
mant des herbes glutineuses-pubescentes de l'Amériquo.
COLLONÈME (du gr. kolla, colle, et nêma, tissu) n. m.
Nom .lùimê par MiiUer à des tumeurs de consistance gé-
latineuse.
CoLLONGES, ch.-l. de cant. de l'Ain, arr. et à 36 kilom.
de Gcx. au pied du Grand-Crédo, non loin du fort de
l'Ecluse; 1.503 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Scierie, huilerib
mécanique. — Le canton a 11 comm. et y. 196 hab.
COLLONGES.comm.delaCorrèze.arrond.ct à21 kilom.
de firivo,surun sous-affluent de la Tourmente; 1.006 hab.
Grès rouge à bâtir, meules à aiguiser, Noix. Clocher
roman.
CollongES-AU-MONT-D'Or, comm. du Rhône, arr.
et ù 7 kihun. de Lyon, non loin de la Saône, sur le mont
Ceindre; 1.459 hab. Carrières de pierre, ateliers de con-
struction de machines, pépinières. Ancienne maibou forto
des Chavannes.
113
GOLLOPHANE n. C. Phosphate hydraté luiturul dochaifî.
COLLOPHORE n. m. (ioiiro d'apooynacéos ;X baie f^lobu-
Ieus<\ uiiiloculairo, rouforniaot dos arbres à suc lactosceut
du lirosii.
COLLOPS (/o/JSs)n.m.Gonrod'insectos coléoptères mala-
codormos, tamillo dos malarhiidés, comprenant dos formes
à élytros assez courts, arrondis en arriére. {Les coUoiis sont
do Caille môdiocro ; on en connaît une trentaine d'espèces,
répandues dans l'Amérique soptoutrionalo et centrale jus-
qu'à la Colombie.)
COLLOQUE {lok' — du lat. coUoquium, môme sens) n. m.
Conférence, entretien dans lequel on s'efforce d'éclaircir
un point ou do prendre une décision : Avoir ensemble des
coLLOQOES fréquents.
— Hist. relig. Conférence publique et solennelle entro
dos théologiens appartenant ^ des Eglises ou à des sectes
opposées : CoLLOQUKrfe Pûiss>j,de Bade, Dans les anciennes
églises calvinistes, Juridiction intermédiaire entre les con-
sistoires et les synodes provinciaux.
— Philol. Titre de certains ouvrages composés en forme
de dialogues, et intitulés en latin Colloquia, ce que l'on
traduirait plus exactement par Entretiens ou Dialogues :
Les Colloques d'Erasme.
— S\N Colloque, coniérence, conversation, entretien.
Colloque se dit proprement d'une discussion sur les atfai-
res religieuses. Dans le langage courant, il tend à ridicu-
liser l'entretien auquel on l'applique. Conférence s'ap-
plique soit aux objets religieux (mais d'une manière plus
générale et sans jamais être pris en mauvaise part), soit
aux objets politiques et littéraires, et suppose toujours
que l'on s'est entendu d'avance pour se réunir, afin d'exa-
miner ensemble les choses qu'il s'agit de régler. (Ce mot
désigne aussi une lo^on ou un exposé doctrinal fait par nu
professeur, un prédicateur, un critique, etc.) Conversation
appartient au langage ordinaire ; il a un sens très général
et comprend tout ce que des personnes peuvent se dire
lorsqu'elles sont réunies. Entretien est aussi d'un emploi
très commun, mais il convient surtout quand il n'y a que
deux ou trois interlocuteurs et quand on pense à l'objet
spécial sur lequel a roulé leur discours.
Colloque de Poissy. V. Poissy (colloque de).
Colloques d'Erasme (1518). Paru en pleine crise reli-
gieuse, également mal vu des partisans de Luther et des
moines, cet ouvrage eut un grand succès. Il faut citer eu
particulier : le Repas religieux, le Repas profane, le Repas
poétique, précieuses peintures de mœurs du xvi" siècle;
les Auberges, piquante satire des hôtelleries d'Allemagne
comparées à celles de France ; les Eranciscains, plaidoyer
pour et contre les moines mendiants ; Ichtijophagie. dispute
du gras et du maigre, des mangeurs de viande et des
mangeurs de poisson ; l'Exorcisme qm le Spectre, l'Alchi-
miste, où Erasme se moque des impostures et des supersti-
tions chères à son époque ; l'Amoureux et la Jeune Eille; etc.
Tous sont pleins d'esprit, d'enjouement et de verve.
GOLLOQUER {ké — du lat. collocare, placer) v. a. Fam.
Placer, donner, procurer, pour se débarrasser : Collo-
QUER un paquet à quelqu'un. Colloqdeb sa fille à un gendre.
Il Pop. Appliquer, en pariant d'un coup : Colloqueb deux
soufflets.
— S'entretenir, causer avec.
— Colloquer des créanciers, Dr. Les inscrire dans l'ordre
suivant lequel ils doivent être payés.
Se coîloquer, v. pr. Fam. Se caser, se placer : Réussir
à se coLLOyuEB dans une sinécure.
CoLLOREG, comm. du Finistère, arr. et à 31 kilom. do
Châteaulin, près de l'Ellé, affluent de l'Aulne; 1.578 hab.
COLLOREDO, famille noble d'Autriche, tirant son nom
du château de Colloredo, prés do Mois, en Frioul. Les
membres les plus connus sont : Jérôme de CoUoredo
{1582-1638), qui commandait un régiment à la bataille do
Lùtzen (1632). [Battu par Arnim à Liegnitz (1634), il fut
condamné par un conseil de guerre à une longue déten-
tion] ; — RoDOLPHB de Colloredo (1585-1657), frère du
précédent. [11 se distingua surtout aujc batailles de Man-
toue et do Lùtzen, devint conseiller intime do Ferdi-
nand III, feld-maréchal, et, en 1G37, grand-prieur do
l'ordre de Malte. Après la mort do Wallenstein, il com-
manda son armée en Bohême] ; — Joseph-Marie, comte
de Mels-Wallsee (1735-18I8), feld-maréchal. [Use dis-
tingua pendant la guerre de Sept ans, accompagna
Joseph H en France et fut nommé, à son retour, directeur
général de l'artillerie. 11 commanda en chef l'armée d'ob-
servation ù. la frontière prussienne jusqu'au congrès do
Heichenhach] ; — François de Paulk, comto de CoUo-
redo-WaUsee (nSG-lSOe), conseiller intime et membre
du conseil d'Etat. [11 fut précepteur do l'archiduc Fran-
çois, et plus tard ministre. De I801 à 1805, il partagea
avec Cobenzl les fonctions de directeur des alfairos étran-
gères]; — Jkrôme, comte de Colloredo -Mansfeld
(1775-1822), feld-maréchal autrichien. [II flt, sous les ordres
do Wurmsor, la campagne d'Italie, prit part à, la bataille
do Hohenlindon, et se distingua comme général de bri-
gade à Caldiero. En 1813, il devint général d'artillerie et
commanda le l*' corps d'armée autrichien à. Leipzig]; —
François de Paule, comte de Colloredo- Wallsee
(1799-1859). [Ambassadeur d'Autriche à Saint-l*étorsl)ourg
de 18-13 à 1847, il fut président do la Confédération à
Francfort en 1818, ambassadeur à Londres de 1852 à 1><5G,
puis a Homo. En 1859, il prit part, comme plénipotentiaire
d'Autrieho, à la conférence pour la paix tenue A Zurich];
— François de I'aiii.e OtiNiiiCAiRE II, princo de CollO-
redo-Mansfeld(i«(rj-i852), feld-maréchal autrichien. [Il
prit part :'i la canij»agno de Hongrie et se distingua aux
combats de Kapolna et do Komorn. Après la campagne, il
commanda lo 2" corps d'armée.)
COLLOSPHÈRE ou GOLLOSPHARA (sfé) n. f. Genre do
radiolaires, type do la famille des collospfiéridi's, dont les
espèces vivent dans les mors d'Europe, surtout dans la
Méditerranée. |Co sont des animaux microscopiques et
frélatinoux, présentant l'aspect do jietitos houles.] Citons
a collo-iph.rra spinosa (Naples), lu coUosphxra //uxletji
(Adriai.itiue).
COLLOSPHÉRIDÉSouCOLLOSPMARIDÉS(V'') n.ni. ni.
Famille de i)rotozoairos radiolaires, sous-ordre des polv
cyttarions, comprenant les coUosphAres, «iphonosphi^res, 01
autres genres caractérisés par leur siiuolette formé de
sphères grillagéoH sitnplus, ilnnsrhacuiie ilesi|uel|i4sest lo
géo UnoCUpHUlo.— Un CULLOSl'UÙmUÉUU CULLOSriMCUlUÉ.
CoUot d'Herbois.
GOLLOT D'Herbois (Jean-Marie), conventionnei, né
■X l'aris ou 1750, mort à Sinnaniary en nyij. Après avoir
fait ses études chez les oratoriens, il embrassa la carrière
dramatique et, dit-on, joua ses propres pièces, avec un
succès inégal, dans plusieurs villes de province. Fixé à
Paris au début de la Itôvolution, il fut membre du club
des Jacobins. En 1791, il publia l'A/mfinac/i du père Gérard,
opuscule destiné à expliquer aux paysans les principes de
la Révolution, et qui eut un succès considérable. En 1792,
il défendit les soldats de
Châteauvieux, qui furent
remis en liberté, grâce àses
discours et à ses écrits. Ce-
pendant, il approuvait les
massacres de Septembre,
qu'il appelait, aux Jacobins,
" le grand Credo de notre
liberté >'. Député à la Con-
vention, il y proposa, avec
Grégoire, l'abolition de la
royauté. Après avoir rempli
plusieurs missions dans les
départements, il fut envoyé
à Lyon, avec Fouché, pour
faire exécuter les décrets
de la Convention contre
cette ville qui, après une
résistance acharnée, venait
d'être soumise par Couthon ;
il en lit démolir les rem-
parts, puis les deux pro-
consuls instituèrent une commission populaire, qui con-
damna à mort 350 Lyonnais. CoUot et Fouché, trouvant la
guillotine trop lente, en tirent mitrailler 329 ; les autres
furent décapités. La commission acquitta 1.800 personnes.
Bien que, parmi ces condamnés, se trouvassent des massa-
creurs souillés de crimes, ces mitraillades n'en pèsent pas
moins lourdement sur la mémoire de Collot. De retour à
Paris, il fut membre du comité de Salut public, et il essaya
en vain de sauver les hébertistes. Il contribua à la chute
de Robespierre ; mais, le 2 mars 1795, les modérés le firent,
à son tour, décréter d'accusation. Impliqué sans raison
dans l'émeute du 12 germinal an HI. il lut transporté à
Cayenne et enfermé au fort de Sinnaraary, où il mourut
de la lièvre chaude.
COLLOTYPIE (pî — de coHe, et du gr. tupos, caractère)
n. f. Procédé de reproduction des dessins inventé par Hus-
nick et faisant usa^e, au lieu de planches gravées, de
clichés en gélatine bichromatée, clicnés auxquels on com-
munique une dureté suffisante pour subir l'action de la
presse. (L'exécution rapide des clichés constitue un des
principaux avantages de ce procédé.)
GOLLOXYLINE n. f. Nom donné aux fulmicotons peu
explosibles qu'on emploie dans la préparation du collodion.
GOLLOZOUM {zoum') n. m. Genre de protozoaires radio-
laires, sous-ordre des polycyttariens, famille des sphéro-
zoïdés, comprenant des formes dépourvues de squelette,
et consistant en agglomérations sphériques de capsules
pleines de protoplasma. [Ces microscopiques organismes
habitent les mers d'Europe]. Citons le collozoum inerme
(Atlantique).
■GOLLUCTANT 'tan), ANTE [du préf. col, et du lat. luc-
tari, lutter] adj. Qui lutte, qui est en conflit avec.
GOLLUDANT [dan), ANTE adj. Dr. Qui colludo, qui USO
do collusion : Des parties colludantes.
COLLUDER (lat. colludere, tromper ensemble) v. n. Dr.
S'entendre avec sa partie adverse pour tromper un tiers.
GOLLURE n. f. Action de coller, eu termes do relieur.
COLLURICINCLE OU GOLLURIGXNGLA D. m. Genro
d'oiseaux passereaux den-
tirostres, famille des la-
niadés, comprenant dos
pies-grièches de la tribu
des pachycéphalinés. (On
connaît une vinçiaino
d'espèces de coîluri-
cincles, répandues dansla
région australienne et en
Océanie. Lo colluncincla
harmonica vient de la
Nouvelle-Galles du Sud.)
GOLLURIO ou mieux
GOLLYRIO n. m. Nom scientifique des pios-griôchos pro-
prement dites.
COLLUSION (lat. coUusio, mômo sens) n. f. Dr. Entente
si.M-rète entre doux ou plusieurs personnes pour agir ou
fraude et au préjudice des droits d un tiers. (On généralise
ce terme judiciaire et on l'applique ù toute entente secrète
qui a pour but de tromper quelqu'un.)
— Encycl. Il peut y avoir co//i«ion dans dos hypothèses
assez nombreuses, par exemple, si un débiteur vend ses
immeubles à un tiers pour dissimuler son actif et frustrer
ses créanciers, ou si un débiteur insolvable s'entend
avec son adversaire pour se laisser condamner, et aug-
menter ainsi son passif au détriment de ses créanciers.
Les moyens do réprimer la collusion sont l'action on dom-
mages-mtéréts, la révocation ou la nullité dos actes qui on
sont entachés. Ainsi, une donation entro conjoints, sous
lo nom d'une personne interposée, pour faire fraude à
la réserve, est passible d'une action en nullité (C. civ.,
art. 1009). Los créanciers peuvent user de l'action pau-
lionno et do la tierce-opposition. Celui (jui se plaint d'une
collusion doit, eu général, en apporter la preuve. Quel-
quefois, cependant, la loi dispense de toute prouve (C. civ.,
art. 1100; C. de comm., art. 410).
OOLLUSOIRE Izo-ar') adj. Dr. Qui se fait par ou pour
collusion : Acfr, Disposition collusoiuu.
COLLUSOIREMENT {zo-ar'-man) adv. D'udo façon col-
lusoire.
GOLLUTHE, hérétique alexandrin du iv« siècle. Curé
d'une paroisse d'Alexandrie, CelhUlie. non seulement osa
rcqiroclior à. son évéïpie, Aloxundn», do gai'd<'r trop de mé-
nagements envers Ariiis, mais il se s/'para pour c(»!u do
lui et se jotn dans le schisme. Du sclnsmt*, il arriva ii
l'hérésie. Osius le lit condamner, en 'M9, par lo concile
d'Alexandrin, qui le dépouilla 'le l'épiscopat qu'il avait pris
de sa propre autorité. Il tomba alors dans l'uiibli.
Colluricincle.
COLLOPIIANE — COLLYRITE
COLLUTHOS OU -KOLLOUTHOS, poète grec, né à Lyco-
poUs dans la haute Egypte (fin du v* s.-commencement
du vi" s. de notre ère). Nous avons perdu ses Kalydoniaca,
ses Persica et ses Eloges en vers. Un seul de ses ouvrages
nous est parvenu : c'est un petit poème en 392 hexamètres
sur V Enlrvement d'Hélène, dont le manuscrit fut découvert
par le cardinal Bossarion, en 1-130, dans un couvent près
d'Otrante. Imitateur assez froid d'Iiumèro, Colluthos n'a
d'autre mérite que celui d'un versificateur habile, et quel-
quefois élégant.
COLLUTOIRE (tû-ar' — du lat. colluere, supin collutum,
laver) n . m. Médicament destiné à agir sur les gencives et
sur les muqueuses des joues.
— Encvcl. Les collutoires sont, le plus souvent, des médi-
caments de consistance sirupeuse, que l'on applique sur la
partie malade à l'aide d'une éponge, d'un pinceau. On y in-
corpore les substances médicamenteuses les plus variées,
et particulièrement les anesthésiques (laudanum, cocaïne,
chloroforme), les antiseptiques (acide borique, acide phé-
niquo, salol, chlorures, etc.), les astringents (alun, tanin,
borax, etc.), les caustiques (potasse, nitrate d'argent, sulfate
de zinc), et les spécifiques (mercure et dérivés, iode, etc.).
COLLUVIAIRE [vi-èr' — du lat. colluviarium ; de colluere-
laver) n. m. Ouverture pratiquée dans la voûte d'un aque-
duc, pour permettre de le visiter et le réparer.
GOLLYBIE (ôî) n. m. Genre de champignons, de la fa-
mille des agaricinécs, caractérisé par des spores blanches,
l'absence de volve et d'anneau, et la nature fibreuse ou
cartilagineuse du pied, qui fait que ce pied peut être plié
sans se briser.
— Encycl. Il y a, dans ce genre, des espèces comesti-
bles et d'autres suspectes. Une excellente espèce est le
colhjbie à pied en fuseau; il pousse au pied des arbres, a
un chapeau brun roux, un pied de même couleur, tordu,
strié profondément, plus mince au sommet qu'au milieu
et se terminant en pointe.
COLLYBISTIQUE {stik' — du gr. kollubos, change de
monnaie) adj. Se disait autrefois de ce qui est relatif à la
l>anque : Opération collybistique. Il Contrat collybistique.
Celui par lequel une personne transportait à une autre,
pour un prix convenu, de l'argent qu'elle avait dans un
autre pays.
COLLYRE (du lat. collyrium; gr. kollurion) n. m. Méd.
Topi(iue quelconque, appliqué sur la conjonctive oculaire.
— Enctcl. Hippocrate et Galion désignaient par ce
nom des médicaments solides, cylindriques, allongés en
forme de queue de rat, et destinés à être introduits dans
diverses cavités. Ce mot, en passant dans la langue fran-
^'aise, a complètement changé de sens.
hes collyres secs sont toujours des poudres impalpables,
qu'on insuffle dans l'œil à l'aide d'un tuyau de plume.
Le sucre, l'alun, le sulfate de zinc sont les substances les
plus employées en collyres secs.
Les collyres mous sont des onguents ou des pommades.
Les collyres liquides sont ceux dont l'usage est le plus
répandu. Leur nature est très variée : ce sont des décoc-
tions, des eaux distillées, des solutions salines, etc. On les
applique tantôt en pratiquant sur l'œil des lotions avec un
linge fin ou une éponge, tantôt en baignant les yeux dans
une œillère ou un coifuetier. d'autres fois, quand ils sont
très actifs en les instillant par gouttes. L'eau de rose ou
l'eau distillée sont les excipients ordinaires de ces col*
lyres. On y incorpore, selon les cas : des médicaments
anesthésiques, anodins ou calmants (laudanum, cocaïne),
des astringents styptiques ou caustiques (alun, sulfate de
zinc, acétate de plomb, borax, pierre divine, sulfate et
acétate de cuivre, potasse caustique, nitrate d'argent,
tanin, safran, acides), dos antiseptiques (acide borique,
bichlorure ou biiodure do mercure, iodofo4-me, eau oxy-
génée, permanganate de potasse, à côté desquels il faut
placer tes médicaments dits astringents) ; les mydriati-
ques ou dilatateurs de la pupille (atropine, cocaïne), et les
antimydriatiquos (pilocarpine) ; les spécifiques (mercure
et dérivés, iode). Les collyres gazeux sont des vapeurs ou
des gaza l'action desquels on expose les yeux (alcali volatil,
baume do Fioraventi, éther).
COLLYRE (dugr. k-oUura, môme sons) n. f. Antiq. Pain
d'orge ou gâteau que l'an donnait aux enfants, et dont
l'on se servait aussi pour tremper la soupe.
COLLYRIDIEN (rff-in — du gr. kolluris, idoSj. petit pain)
n. n^ Membre d'une secte du iv« siècle, dans laquelle les
femmes éliraient dos gâteaux â la Vierge comme à uno
déesse païenne.
GOLLYRINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères car-
nassiers, famille des cicindélidés, renfermant les genres
collyris, thérate, dérocranie et tricondyle, tous caractérisés
iiar les tarses ayant, au moins ceux dès pattes antérieures,
leur quatrième article cordiformo. — bn collyriné.
COLLYRXON (du gr. kollurion, onguent) n. m. Arpilo
happante d'un gris cendré, que les anciens employaient
dans leur idiarmacie.
COLLYRIS [riss] n. m. Genre d'insectes coléoptères car-
nassiers, type do la tribu des coUyrinés, comprenant dos
formes allongées, cylindriques,
â élytres élargis en arriére, à
pattes longues.
— Encvcl. Los collyris sont
d'élégants insectes, do taille
petite ou moyenne, bleus ou
tdeuâtros, à téguments gau-
frés : ils sont propres à la Ma-
laisio ot à rimlo-Chino. On on
connaît ouatro- vingt -dix es-
pèces ; ils volent lentement
parmi les hautes horbes ot les
buissons, dans les lioux décou-
verts,
COLLYRITE n. m. Paléont.
Genre d'oursins irréguliers,
type do la famille des dysasté-
nnés ou collyritidt's. compre-
nant des formes ovales, boni- Collyri» {gr. d'uu tltfra),
bées, â bouche penlagonalo
arrondie. i\ pétales ne partant pas d'un centre oonmiun.
(Les collvrites -sont fossiles dans le jurassique moyen. On
on connaît do nombreuses espèces, en Kénéral do taiUo
moyenne,) 11 On dit également coli.vkitks (/és«).
-- Miner, llydrosilicate nalurel d'alnniino, ainsi appelé
rco qu'il u uno upparouco gommeuso ou gélatiuouso.
pai
13
COLLYRITIDÉS
COLOCOTfiONlS
Cette argile, que l'on trouve dans les Pyrénées, doit 6lro
rapportée à l'allophane.
COLLYRITIDÉS n. m. pi. Paléont. Famille d'oursins
irréguliers. Syn. de dysastéridks. V. ce mot. — U7i col-
LYKITIDÉ.
GOLMAN (George), poète dramatiq^ue anglais, né à
Florence en 1732, mort fou en 1794. 11 dirigea les théâtres
de Covent Garden (1767) et de Haymarket (1777), et
attira longtemps la foule par les comédies d'un genre gai
et original qu'il y fit représenter. On cite surtout : Polly
^oneycomô (1760) ; la FeïïWJe jaïouse {1761), dont le succès
fut très grand et qui fut imitée par Desforges ; le Mariage
clandestin, en collaboration avec Garrick. Ses œuvres
dramatiques ont été publiées à Londres (l"77), et ses opus-
cules en prose en 1787. — Son fils, G. Colman, dit le
Jeune, né en 1762, mort en 1836, lui succéda dans la di-
rection de Haymarket, et tit représenter un grand
nombre de comédies et de farces, qui eurent toutes du
succès ; il eut pour protecteur Georges IV, qui l'admot-
tail à sa table. Sa jolie pièce de John Bull (1805J est restée
au répertoire anglais. Citons également de lui : Broad
grins (1S02), recueil de poèmes burlesques, et les mémoires
de sa vie, intitulés : Becords of my life (1830).
COLIVIAN (Samuel), peintre américain, né à Portland
(Maine) en 1832. Il passa deux ans à Paris et en Espagne,
puis il visita Rome et Dresde, et, de retour à New- York,
en 1876, il exposa plusieurs tableaux, dont il avait pris
les sujets dans ses voyages. Membre de l'académie do
New-York depuis 1862," il fut le fondateur de la Société
des aquarellistes américains, qu'il présida de I866à 1871.
Citons, parmi ses toiles : Pêcheurs vénitiens; Canots pen-
dant la marée basse, à Anvers ; Ruines de la mosqw'e de
Mansoura ; Journée ensoleillée dans le port d'Alger; Flue-
en, sur le lac des Quatre-Cantons ; Train d'émigrants
traversant un torrent ; Sur le Guadalquivir, etc. On lui doit
aussi des aquarelles représentant des sujets d'architec-
ture : les cathédrales do Lincoln, Durham et Quimper.
COLMAR (de Colmar, n. géogr.) n. m. Variété de poire
au couteau.
Colmar (lat. Columbarium)^ ch.-l. de la Haute-Alsace,
ancien départ, du Haut-Rhin, sur la Lauch et la Fecht;
33.145 hab. [Coîmariens, ennes). en majorité catholiques.
Ville commerciale et industrielle (vignobles, brasseries,
imprimeries, tanneries, fonderie de cloches, rîlatures, tui-
leries). Siège de la cour supérieure de justice(ancien con-
seil souverain d'Alsace) et du président du district (préfet).
Parmi les monuments, il faut citer l'église Saint-Martin,
le couvent des dominicains d'Unterlinden qui renferme le
célèbre musée, le commissariat de police, l'ancien Jcauf-
haus (douane) du xv" siècle, et beaucoup de vieilles maisons
des xvi« et du xvii" siècles; les statues de Rapp, Bruat
Rœsselmann, Schwendi, par Bartholdi.
Des découvertes préhistoriques et romaines donnent à
Colmar une origine fort ancienne. Sous les Mero\mgiens
et Carolingiens, il y avait un château
royal. Othoa I" le donna au duc
Rodolphe III de Bourgogne qui, à
son tour, en fit don au monastère do
Payerne. Frédéric II en tit une ville
impériale avec sa constitution propre,
mais les bourgeois durent soutenir
une lutte acharnée pour anéantir la
puissance de la noblesse et du clergé.
En 1337, Colmar fut vainement assié-
gée parles bandes du roi Armleder,
ancien aubergiste d'Andlau, qui par-
courait le pays en massacrant les
juifs. En 1354, elle s'affiha à la ligue
des dix villes libres impériales d'Al«ace. La Réforme fut
introduite en 1575, après de longues luttes, à Colmar. La
guerre de Trente ans éprouva beaucoup cette ville: qui,
en 1632, fut prise par les Suédois et, en 1634, par les Fran-
çais. Eu 1698, on y transféra le conseil souverain d'Alsace
(auparavant à Brisach). Eu 1790, Colmar devint chef-lieu
du département du Haut-Rhin et siège de l'une des douze
cours. En 1871, le traité de Francfort l'enleva à la France.
— Patrie du peintre Martin Schongauer, dos poètes
Georges Wickram et G.-C. Pfefl'el, de J.-B. Rewbell, de
Jean Rapp, de l'amiral J. Bruat.
GOLMARS(Iat. CoUis Martis),c\ïA. de caut. dos Basses-
Alpes, arrond. et à 50 kilom. de Castellane, sur le Verdon,
à son confluent avec la Lance; 708 hab. Fabriques de
draps; commerce de grains et de fromages dits n de
Thorame ». Moulins. Sources minérales. — Le canton a
5 comm. et 2.643 hab.
COLMATAGE (/o;*) n. m. Agric. Action de colmater :
Les COLMATAGES s'exécutent au moyen de digues submersi-
bles ou de simples épis. (Hervé-Mangon.)
— Encycl. Le colmatage et le limonage sont les opéra-
tions par lesquelles on provoque artiliciellement le dépôt
des matières terreuses en suspension dans les eaux na-
turelles (torrents, fleuves, eaux de la mer). Dans un sens
plus précis, le colmatage est la créatioyi sur place d'une
couche arable suffisamment i^paisse par l'accumulation pro-
f*ressivo,artificielleincnt provoquée, do toute espèce de li-
mons ou d'alluvions, tandis que le limonage est l opération,
?'iielle qu'elle soit, consistant à faire séjourner temporairement
es eaux sur un sol déjà cultivé, de manière à le fertiliser
par le dépôt d'une mince couche d'alluvion ou de limon.
La durée d'un colmatage s'étend sur une période do
plusieurs années. En général, l'emplacement à colmater
est isolé des terres environnantes au moyen d'un fossé
et d'une digue construite avec les terres de déblai ; puis il
est divisé int^Srieurement on compartiments successifs, au
moyen do digues secondaires d'une hauteur de plus on plus
faible. Les eaux de colmatage séjournent d'abord dans le
premier compartiment; C[uand il est rempli, elles débordent
dans le second, et ainsi de suite. Quand on juge que lo
premier compartiment est suffisamment colmaté, on fait
parvenir directement les eaux dans lo deuxième. La mémo
métho'le est, naturellement, pratiquée vis-à-vis de co
deuxième compartiment et des compartiments suivants.
V. LIMONAGK.
COLMATE fital. colmata, chaussée ; do colmare, combler)
n. f. Tfîrrement; résultat du colmatage : Le temps néces-
saire pour former une colmate est de deux ou trois années.
(LaBtoyrio.)
COLMATER (rad. colmate) v. a. Exhausser et fertiliser
artiflcioUcmont les terrains oas ou stériles, au moyen des
Armes de Colmar.
dépôts vaseux formés par les eaux dos fleuves ou dos mers :
Le terj'ain à colmater doit être entouré de dignes.
COLME (canal de la), canal franco-belge, qui part do
l'Aa, près de Watten (Nord), passe à Bergues, pour se rat-
tacher, à Furnes (Flandre occid.), au canal de Dunkerquo
àOstende, après un parcours total de 49 kil. 500. Accessible
aux bateaux do 100 à 150 tonnes, il présente six écluses.
COLMELLE {mèl') n. f. Nom vulgaire de l'agaric élevé.
GOLMENAR, ville d'Espagne (Andalousie [prov. de
Malaxa]) ; 4.725 hab. Commerce de fruits, vins, liqueurs,
céréales. Ch.-l. d'un district peuplé de 26.238 hab.
GOLMENAR-DE-OREJA, bourg d'Espagne (Nouvelle-
Castille [pruv. de Madrid]), près d'un affluent du Tage ;
5.700 hab. Carrières, moulins, poteries de terre. Vignoble.
GOLMENAR-VIEJO, ville d'Espagne (Nouvelle-Cas-
tille [prov. de Madrid]), près du Manzanarès ; 4.830 hab.
Mines, tuileries, moulins, tissages. Elevage de taureaux
de course. — Le district est peuplé de 21.358 hab.
CoLMÉRY, comm. de la Nièvre, arrond. et à 28 kilom.
de Cosne ; 1.250 hab. Mines de fer.
GOLNE (la Colunio des Romains), ville d'Angleterre
(comté de Lancastre), sur le Henburn, affluent du Coldcr
et le canal de Leeds à Liverpool ; 11.970 hab. Fabrication
de tissus de coton, qui a remplacé celle des lainages. Aux
environs, exploitations de houille, ardoises et pierres à
chaux. Belle église, halle aux draps monumentale, Colne
ayant été un grand centre de lainages au xiv* siècle.
GOLNET DU Ravel (Charles-Josoph-Maximilien diî),
journaliste et écrivain français, né à Mondrepurs, en Pi-
cardie, en 1768, mort à Paris en 1832. Fils d'un garde
du corps de Louis XVI, il entra à l'Ecole militaire do
Paris, puis, se détournant do la carrière des armes, prit
le petit collet, et, sans être ordonné prêtre, eut le titre
dabbé. Retiré à Chauny, chez un apothicaire, il échapjja
aux orages de la Révolution, et vint s'établir libraire à
Paris, en 1797. 11 écrivit d'abord diverses satires contre
l'Institut, qui venait d'être créé, et commença, en 1800,
sa carrière de journaliste dans une feuille dont il était
seul rédacteur, intitulée : « Mémoires secrets de la répu-
blique des lettres ou Journal de l'opposition littéraire. »
Sa meilleure œuvre est un petit poème badin en quatre
chants : l'Art de dîner en ville, à l'usage des ge7is de let-
tres (1810), suivi d'un appendice en prose intitulé : Biogra-
phie des auteurs morts de faim. Ses meilleurs articles ont
été recueillis sous le titre de l'Ermite du faubourg Saint-
Germain (1825), et l'Ermite de Belleville (1833).
GOL-NU n. m. Nom vulgaire d'une variété de corbeau.
Il PL Des cols-nus.
COLO n. m. Fam. Abréviation du mot " colonel », dans
le langage des soldats.
COLOBANTHE n. f. Genre de caryophylléos-alsinéos,
renfermant des herbes quelquefois un
peu charnues, des montagnes de l'Amé-
rique méridionale, de la Nouvelle-Zé-
lande et des régions antarctiques.
COLOBE (du gr. kolobos, tronqué) n. m.
Antiq. Tunique sans manches ou à
manches très courtes, que portaient les
Romains de la république, et qui, adop-
tée par les évoques et les moines, est
devenue la dalmatique.
— Encycl. Le colobe fut aussi porté
au moyen âge. On doit le considérer
comme un vêtement de coupe ronde,
à l'instar de la cloche de la même
éjjoque. Il était fait aussi comme
une blouse sans manches. On men-
tionne fréquemment, au xiV^ siècle, des colobes de toile,
COLOBE n. m. Genre de mammifères primates, famille
des semnopithécidés, com-
prenant des singes de formes
svcltes, dépourvus de pouce
aux membres antérieurs, ot
liabitant l'Afrique centrale
et moyenne.
— Encycl. Les colobes ont
la queue très longue, le dos
souvent muni de longs poils
retombant des deux côtés
comme un manteau. On en
connaît douze espèces, que
l'on peut répartir suivant leiu
coloration en trois groupes
1° pelage noir et blanc : le
colobus Guereza. que l'on ren
contre de l'Abyssinie au Ki
limandjaro et au Congo; le
colobus Satajias , complète-
ment noir, côte occidentale
(Fernando-Po), et trois autres
espèces; 2» pelage roux, cinq
espèces, exemple : le colobus
Kierki (Zanzibar); 3° pelage
brun, deux espèces : le colobus verrus (Guinée); lo colobus
rufomitratus (Afrique orientale allem.).
COLOBION n. m. Bot. Syn. de léontodon.
COLOBICUS (k7iss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
clavicornes, famille des colydiidés, comprenant des formes
petites, plates, cales, vivant sous les écorces, dans les
champignons. (On connaît six espèces do colobicus : une
d'Europe, les autres des Indes et de Malaisie. Le colobicus
margînatus, brun roux, so trouve en France.)
COLOBOGASTER (stèr'} n. m. Genre d'insectes coléoptè-
res serricornns, famille des bunrestidés, comprenant dos
buprestes voisins dos chrysobotnrys, d'assez grande taille,
et dont les élytres sont souvent chargés do fossettes. (On
connaît do ces beaux insectes aux couleurs métalliques,
plus de quarante espèces propres aux régions chaudos do
rAmériquo du Sud, du Brésil, de la Bolivie.)
COLOBOME fdu gr. kolobôma, mutilation) n. m. Vice do
conformation de l'œil, consistant on une fissure de cet
organe, it On dit aussi coLonoMA.
— Encycl. Lo colobome est une difll'ormité congénitale,
caractérisée par uno séparation plus ou moins complote
Colobe.
Colobe.
H4
des deux moitiés de l'œil. Elle peut afl'ecter la paupière
supérieure, la choroïde, l'iris, le cristallin et même la
rétine et le nerf optique. Cette atTection est une consé-
quence d'un arrêt de développement dans les tissus du
fœtus. Elle coïncide souvent avec le spina-bifida, l'hypo-
spadias, le bec-de-lièvre, etc.
Le colobome borné à l'iris ou même à la choroïde n'em-
pêche pas la vision ; mais il rend difficile l'accommodation
de l'œil. On peut, dans quelques cas, remédiera ce vice
de conformation par l'emploi de verres sténopéiques. Le
colobome des paupières peut être réparé par une petite
opération consistant dans la suture, après avivement, des
bords de la fente.
COLOBOPSIS (psiss) n. f. Genre d'insectes hyménoptères
porto-aigui!lon, famille des formicidés, comprenant des
fourmis de taille petite ou moyenne, allongées, remarqua-
bles par les formes différentes qu'affectent leurs ouvrières,
dont certaines, plus grandes, à forte tête, font office de
combattants. [Les oolobopsis habitent surtout la région
iiido-malaise et l'Australie. On eu connaît quinze espè-
ces; la seule européenne {colobopsis truncata) est de la
région méditerranéenne; elle est brune et rougeâtre, et
établit ses nids dans le tronc des arbres.]
COLOBOPTÈRE OU COLOBOPTERUS {pté-russ) n. m.
Genre d'insectes coléoptères lamellicornes, famille des
aphodiidés, qui n'est, à vrai dire,
qu'un sous-genre d'aphodius, compre-
nant ceux qui ont les élytres très
plats, arrondis, tronqués à leur ex-
trémité, laissant l'e-xtromite abdomi-
nable à découvert. [L'espèce^ type
[colobopterus crraticus) est un apho-
dius brun foncé, avec les élytres jau-
nâtres très commun en France.]
COLOBORHOMBUS {ron-buss) n. m.
Genre d'insectes coléoptères longi-
cornes , famille des cérambycidés,
comprenant des capricornes indiens à
élytres très courts et à pattes posté-
rieures très longues. (L espèce type
du genre, coloborhombus hemijjterus, habite la Malaisie,
rindo-Chine et la Chine.)
COLOBOTHEA {té-a) n. f. Genre d'insectes coléoptères
longicornes, famille des cérambycidés, tribu des sapor-
dinés, caractérisé par le front haut et étroit, les élytres
dilatés et anguleux aux épaules. [Les colobothea comptent
soixante-dix espèces de taille moyenne, réparties de la
Plataau Brésil. Ex. : laco/oôo^/ieaemar^maf a (Amazones).]
GoLOBRARO, comm. d'Italie (Basilicate [prov. de Po-
tcnza]) ; 2.'î00 hab.
COLOCASE ou COLOCASIA n. f. Genre d'aroïdées-ca!a-
diées, renfermant des plantes herbacées, à rhizome tubé-
reux ou caulescent, à inflorescence odorante ; toutes origi-
naires de rindo.
— Encycl. La
colocasiaantiquo-
r«m, avec ses va-
riétés, se trouve
sous les tropi- ^ ^^
ques, surtout ^■^^R^^^^^HEk^^^'^^^^^^'^
dans les iles de
rOcéanie , sous
le nom de taro,
et forme princi-
palem-^ntlanour-
riture des indi-
gène s de ces
régions.
COLOCASIE Colocase.
{zî) ou COLOCA-
SIA (îi) n. f. Entom. Genre d'insectes lépidoptères, dont
le synonyme plus usité est demar.
COLOGASIÉES ou COLOCASINÉES n. f. pi. Tribu d'aroï-
dées, à baies distinctes, à graines albuminées et striées.
— Une coLOCASiÉR ou colocasinéb.
COLOCATAIRE {ter' — du préf. co, et de locataire) n. m.
Celui qui est locataire avec d'autres dans la même maison.
COLOCHIRE [kir') ou COLOCHIRUS {ki-russ) n. m.
Genre d'holothuries de l'ordre dos pédates, famille des
dondrochirotidés, comprenant des formes munies de dix
tentacules et ayant sur le dos seulement des papilles am-
bulacraires. (L espèce type du genre*, colochirus doliolum,
habite les mers du cap de Bonne-Espérance.)
COLOCIRIUM {ri-om') n. m. Sorte de peinture employée
pour peindre les murs à l'intérieur.
COLOCOLO (nom indien) n. m Espèce de chat propre à
l'Amérique du Sud et dont l'habitat exact n'est pas mieux
connu que la vie.
— Encycl. Le colocolo {felis rolocolo ou Jacobifn) est
de petite taille,
plus petit que le
chat domestique,
gris clair en des-
sus,avec des ban-
dos interrompues,
disposéesenlarge
sur le dos, le veu-
tro blanc, la
queue grise régu-
lièrement annelôo
de noir depuis la
racine jusqu'au
bout. On no con-
naît qu'un seul
individu de cette espèce, c'est le felis Jacobita, qui appar-
tient au musée de Milan, ot peut-être est-il d'une espèce
différente do colle décrite jadis par Molina, comme habi-
tant la Guyane et le Brésil, et aussi la Bolivie ot le Chili,
GOLOCOTRONIS (Theodoros), général grec, né à Cary-
tèno (Arcadio)en 1770, mort à Athènes en 1843. Fils d'un
chef do clophtes redouté, Constantin Colocotronis, pro-
scrit par les Turcs depuis 1806, il accourut en Moréo dès
les débuts do la révolution grecque (I82i). D'une bravoure
folle, d'une stature athlétique, il enthousiasma les clophtes
et remporta avec eux des succès signalés sur les Turcs,
notamment à Tripolitza, à Nauplie, à Corinthe, à Patras,
ù Argos. Il fut nommé commandant on chef (1823) et vice-
ColoLOtrouîi.
115
pr6siilont(Iu ("oiisoil executif (1825). Copondant, lo Rouvor-
uomont, in((uiétô par sos turUuloucos, dut dôpôcder dos
troupes coiitro lui ot l'onfor-
mor au monastère d'Ydra
(févr. 1825). On dut bioutôt
l'on rotiror pour l'opposor à
Ibrahim-paona, qui ravageait
la Moréo. Colocotronis fut
pou heureux dans sos opéra-
tions contre lo cônéral turc. Il
imposa Capo d Istria à la prô-
sidonco (1827). Il fut ensuite
nommé mombro du Conseil do
fouvernemont institué aprôs
assassinat do Capo d'Istria
(I8;ii). Il combattit avec pas-
sion l'influonco russe, se mon-
tra un détracteur amer du
nouvel ordre dos choses, et
songea à prendre les armes
pour le changer. Condamné à
mort le 26 mai 1834, sous le
chef de haute trahison, il vit
sa peine commuée on oello
do dix années do réclusion.
Othon I", on montant sur le trône (l" juin 1835), le gracia,
le nomma général et conseiller d'Etat. Depuis lors, Colo-
cotronis se tint tranfjuille et consacra ses loisirs à la com-
position d'une Histoire de la Grèce contemporaine.
— BiBLioGR. : Constantin Colocotronis, Vie de Coloco-
ironii (Athènes, 1851).
COLOCYNTHÉINE n. f. Produit de décomposition de la
colocynthino, quand on la chautfo avec do l'eau et de
l'acide suli'urique.
COLOCYNTHINE n. f. Principe résinoïde amer, que l'on
a extrait do la coloquinte.
COLOCYNTHIS {tiss) n. f. Bot. Nom scientifique de la
coloquinte.
CoLŒNA. Myth. gr. Surnom d'Artémis, qui avait un
temple sur les bords du lac Coloé, en Asie Mineure.
COLŒNIS. Myth. gr. Surnom d'Artémis en Attique;
tiré du nom de Colœnos, tîls d'Hermès et roi légendaire
de l'Attique, qui construisit un temple d'Artémis à Myr-
rhinuute.
COLOGANIE [ni) n. f. Genre do lègumineuses-papiliona-
cées-phaséolécs, renfermant des herbes volubiles à feuilles
pennées, originaires de l'Amérique tropicale ot centrale.
COLOGARITHME n. m. Alg. V. LOGARITHME.
GOLOGNA Veneta, ville d'Italie (Vénétie [prov. do
VéroneJ ), sur lAgno ; 7.800 hab. Elève ae vers à soie. Ville
renommée pour ses excellentes pâtes d'amandes.
Cologne, en allem. KÔLN ou CÔLN, ville d'Alle-
magne (Prusse), ancienne capitale de la Prusse-Rhénane,
sur lo Rhin ; 313.500 hab.
— Enctcl. Hist. etgéogr. Ancienne colonie romaine de
vétérans (Co/oni'a Claudia AugitstinaAgrippinensium), cette
ville est une des plus importantes de l'Allemagne, par sa
population et son commerce. Elle est, en môme temps, une
cité pittoresque par ses monuments
et les souvenirs qu'ils éveillent ;
c'est un port fluvial et un centre
d'échanges, uno place forte de pre-
mier oràre.
La cathédrale de Cologne domine
toute la ville do sa masse harmo-
nieuse et élégante. Les cinq nefs ot
l'abside, qui datent de 1322. sont cou-
ronnées par une flèche de 140 métrés
de haut et qui a été terminée seule-
ment en 1880. Non loin de cette basi-
lique, célèbre dans le monde entier,
s'élèvent l'église romane do Saint-
Martin, la svelto église do Sainte-Mario au Capitolo, uno
des plus vieilles du monde (1049); l'hôtel do villo du
xni* siècle, et un monument aujourd'nui désatfectÔ, mais qui
est un bijou do l'architecture du xv" siècle, lo (iiirzenich.
Au moyen âge, alors que les habitants étaient assez
riches pour construire do tels monuments ot pour rivaliser
do luxe avec les bourgeois do Gand ou ceux do Florence
(richo comme un dra-
pier do Cologne était
un dicton courant),
Cologne était lo centre
commercial le plus im-
portantde l'Allemagne.
La guildo do Cologne
était rononiméo do
Hambourg à Anvers ot
de Brème à Marseille.
Après uno décadence
do plusieurs siècles duo
aux guerres religieu-
ses, à la découverte
de l'Amériauo, qui dé-
tourna do Venise et do
l'Orient les marchan-
di.sos du nord, Cologne
a reconquis, dans ios
dernières années, uno
partie do sa supréma-
tie. Sos produits indus-
triels (faïoncorios, fila-
tures, ateliers do ma-
chines, eau de Cologne)
s'expédient vers lo nord
par le Rhin navigable;
do nombreux bateaux
accèdent chaque anncn
au port do Cologne.
D'autre part, deux li-
gnes maîtresses do
chemin do for so croisent on garo de Cologne ot passent
toutes doux sur un puut fixe accostiiblo à la fuis aux volrs
ferrées, aux voitures et aux piétons, pendant quo te pont do
bateaux (pii unit, parallèlemont â celui-ci, les doux rives
du Rliin, n'a plus qu'un iatérêt historique.
Enfin, Cologne est, avec Mayonce et Coblonz, uno t^to
de dôfonso de l'AliomaL'no vers l'ouest. Elle est protégée
par doH remparts qui s étendent ù. 5 kilomètres do la villo
COLOCYNTHKINE — COLOMB
ot qui s'appuient sur douze forts. Dans ce pônmetro est
comprise la petite villo industrielle do Doutz, (pli so trouve
en laoe de Cologne. — Le cercle de Cologne a 3.077 kilom.
carr., et 827.074 hab.
— B.-arts. A la villo de Cologne so rattache uno des
^«1
Armea de Coli'"ne,
COLOGN E
Echelle
1. Cathédrale; 2. Ei^lise des Apôtres; 3. Eglise Saint-Géréon ;
i. Théâire Flora ; 5. Muséum ; 6. llôtel de ville ; 7. Théâtre muni-
cipal ; 8. Gare centrale.
plus anciennes écoles de peinture de l'Allemagne, carac-
térisée par ses tendances mystiques. Les artistes de Co-
logne se rendirent célèbres dans l'orfèvrerie et la mi-
niature, dès l'époque de Charlemagne. Au xiv* siècle,
apparaissent de charmantes peintures sur fond or : lo
premier grand nom est celui de Wilhem von Herle, mort
en 1378. Au xv" siècle, Stephan Lochener (mort en 1452)
clôt l'histoire de cette école, dont l'originalité est dès lors
effacée par l'imitation des peintres flamands. L'école de
Cologne a laissé peu de noms, mais un certain nombre
d'œuvres où les sujets religieux sont traités avec un idéa-
lisme naïf, au milieu de paysages ou d'architectures d'un
style primitif.
Golog^ne (conciles de). La ville de Cologne fut le
siège de difi'érents congrès, conférences et conciles. Il
faut citer surtout le concile de 1536, qui, pour répondre
aux accusations des luthériens, édicta un grand nombre
do canons, destinés à réformer la discipline.
Cologne (eau de). Eau spiritueuse célèbre, connue aussi
sous lo nom d' " alcoolat de citron composé « , très employée
comme article do parfumerie. — Son invention, ou, du
moins, sa vogue, qui remonte au xviii* siècle est due ù, une
famille do distillateurs d'origine italienne, les Farina, dont
l'histoire n'est pas très bien connue. L'eau de Coloçno, du
nom do la villo allemande où fut fondée cetto maison de
commerce devenue célèbre, aofllcioHement fait son appa-
rition en Franco, lors de l'Kxposition de 1855, importée par
un Farina. (^Commercialement, il existe depuis cette époque
de très nombreuses imitations do l'eau de Cologne véritable.}
Voici uno formule do l'eau do Cologne : ossonco do cé-
drat, 18 grammes ; do bergamote, 12 ; de citron, 12 ; do né-
roli, 4; do Portugal, 8; do verveine, 4; do menthe, 5; de
romarin, 4 ; do thym, 4 ; alcool ù. 36 degrés, 500 grammes ;
alcoolat do mélisse, 500; teinture do musc, 12. (On agite
vivement le mélange, ot, après douze heures, on filtre jus-
(ju'à co quo le liquldo soit tout â fait limpide.)
Coloërne (terre de). Comm. V. ocre.
Cologne, ch.-l. do cant. du Gers, arr. et ù 37 kil. do
Lombcz, près du Sarampion, aft\. do la Gimono ; G2o hab.
iCo fut d'abord uno bastille fondée en 1286 parOdon doTor-
rido ot Philippe lo Bel.) — Lo canton a 13 comm. et 4.577 h.
COLOGNO al Serlo, bourg d'Italie (Lombardio [prov.
do liorgamo]), sur lo Serio; 3.100 hab. Riz, céréales, soie.
GOLOGNOLA ai GolU, comm. d'Italie (Véuétio [prov.
de Vérone]), sur lo Progno, affluent do l'Adigo; 4.200 hab.
GoLOGNY, village do Suisse, canton ot sur lo lac de Ge-
nève ; (520 hab. Belle vue sur lo Jura, Ios Alpos ot lo mont
Blanc. L'historien Jean Mullor habita co village, ot lord
Byron y écrivit, on 1816, trois chants do Chiide JJfarold ot
sa tragédie do Manfred.
COLOMA n. m. Variété do pomme d'hiver.
GOLOMA (don Carlos), général ot historien espagnol,
né â Alicanto on 1573, mort on 1037. Il so distingua dans
les campagnes contre les Provinces-Unies, ot fut comblé
de dignités par Philippe III et Philippe IV. Il a laissé un
récit estimé do la Guerre des I*ays-âas (1625).
Colomb (lagune de] ou baie de L'ALMiRANTE.baio
formée par la mer dos Antilles, sur la cote orientale do la
ropnbli([uo do Cosialiica (Amérique contralo).
Colomb, Golumb ou Colombe (Michel), statuaire
français, né en 1431 ù Tours, murt eu Ï.M2. IjO nom do cet
artiste était tombé dans l'oubli cpiand, on 1727, lo superbe
tombeau do François II, dornior duc do Bretagne, ayant
été ouvert, MoUior, magistrat nantais, qui présidait A la
cérémonie, découvrit cotto inscription : Pur l'art et l'in-
dustrie de Michel Colomb, premier sculpteur de xon temps
originaire de Cévêché de Léon. On a discuté la valeur do
00 texte, et il est acquis aujourd'hui cpio Colomb est né ù
Tours, où il a vécu et travaillé pondant nuaranio ans. Kn
1467, Colomb était qualifié, dans uno piôoo officiello ré-
cemmoat découverte, ■ prince Ucb sculpteurs français ».
ChrisLoplit Colomb.
Le Louvro possède le Saint Georges de Colomb (autref*
au château do Gaillon), ot son nom a été donné à une salle
du musée do sculptures de la Renaissance. Son chef d'œuvra
est le tombeau do François II, dans la cathédrale de Nan-
tes, où il a été apporté, après avoir été enlevé de l'église
dos Carmes. Colomb a produit un grand nombre d'ouvrages.
Colomb (Christophe), navigateur italien, autour de
la découverte du nouveau monde, né vers 1436 ou 1441,
un plus vraisemblablement vers 144G, dans l'Etat de Gênes
(à Gônos ou à Savono, à Finale, àOuoglia; en tout cas,
pas à Calvi de Corse), mort ù. Valladolid eu 1506. Son père,
ISSU, dit-on, d'une famille ancienne do Plaisance, était car-
dcur de laine ou tisserand. Colomb se fit marin à l'âge de
quatorze ans, acquit Ios connaissances nécessaires pour
la pratique de la navigation, ot navigua d'abord pendant
vingt-trois ans. Vers 1480, il épousa la fille du navigateur
portugais Perestrello, qui laissa à son gendre pour héri-
tage ses papiers, ses cartes, ses instruments et sos obser-
vations. Depuis quelques années déjà, Christophe Colomb
était en relation avec l'astronomo florentin Paolo Tosca-
nelli. Il exécuta alors un voyage dans les mers du nord
et en Islande; plus tard, il
fit un voyage en Guinée,
ot c'est au retour de cetto
expédition, vers 1483, que
les notions prises par lui à
des sources multiples for-
mèrent un ensemble duquel
résulta lo projet de voyage
d'est en ouest , à travers
l'océan Atlantique.
Colomb voulait arriver par
cette route maritime nou-
velle aux rivages orientaux
de l'Asie, pays des épices, de
l'or et des éléphants, c'est-
à-dire l'Inde et la Chine. Il
soumit son projet au roi de
Portugal, Jean II, qui essaya
de lui ravir la gloire du suc-
cès en envoyant secrète-
ment, sur la route indiquée,
un navire bientôt ramené
à la côte par la tempête et
l'effroi dos matelots. Il s'adressa enfin à l'Espagne, dont
les souverains lui accordèrent, seulement après la paix
de Grenade, les caravelles nécessaires pour accomplir son
voyage (17 avr. 1492, à Santa-Fé).
Quelques mois plus tard, le 3 août 1492, Colomb partait
de Paies avec la Santa-Maria, la Nina et la Pinta, tou-
chait aux Canaries, puis se dirigeait vers l'ouest et le
sud-ouest en dissimulant soigneusement à ses compagnons
la réelle étendue du chemin parcouru chaque jour, et en
luttant avec énergie contre le découragement des ma-
telots. Après avoir traversé la mer des Sargasses ot dé-
couvert, grâce à l'observation attentive des boussoles, la
variation magnétique, il arriva, dans la nuit du 11 au I2 oc-
tobre 1492, devant uno petite île de l'archipel des Bahama,
Guanahani, qu'il appela San-Salvador.
Colomb, qui se croyait arrivé sur les côtes orientales de
l'Asie, reconnut ensuite plusieurs autres îles du même
archipel; puis il côtoya successivement uno partie des
côtes do Cuba (qu'il pensa être le littoral de la Chine)
et de Haïti, l'île espagnole (Hispaniola). Il no se borna
fias à prendre possession do ces terres, mais érigea sur
0 rivage d'Haiti uno forteresse, que durent garder jusqu'à
son retour quelques Espagnols ; puis, après avoir longe le
littoral d'Hispaniola jusqu'au cap Samana, lo 16 jan-
vier 1493, Colomb prit la direction du retour et rentra
dans lo port de Paies, sept mois ot demi après l'avoir
quitté, le 15 mars 14ii3. Accueilli avec enthousiasme par la
nation espagnole tout entière, comme par les souverains
Ferdinand ot Isabelle, qui lui confirmèrent sos titres d'ami-
ral ot do vico-roi ot tous les privilèges stipulés avant le
départ, Colomb s'occupa immédiatement do préparer uno
seconde expédition pour les pays qu'il appelait les Indes
occidentales, no pensant pas qu'un continent existât au
milieu do l'Océan, entre les rivages occidentaux do l'Eu-
rope ot orientaux do l'Asie. Cotto seconde expédition
partit dès lo 23 septembre 1493; elle comptait dix-sept
vaisseaux et uno foule do personnages dont Colomb ne
parvint pas toujours à dompter les passions cupides. La
Dominique, la Guadeloupe, Porto-Rico, la Jamaïque ot
la côte sud-occidoutalo de Cuba furent explorées au cours
de co voyage, qui dura près do trois ans (jusqu'en juin
1490,1 ; les Espagnols et les Indiens luttèrent plus dune
fois à main armée. Déjà, d'ailleurs, malgré lesefi'ortsde
Colomb, qui s'attira ainsi do violentes inimitiés, les Euro-
péens commençaient à maltraiter les indigènes; ils lo
firent bien plus encore, au cours du troisième voyage di-
rigé par l'amiral sur les côtes du nouveau monde (1498).
C'est pondant cotte expédition qiio Colomb longea lo
continent américain au delta do rOréuoquo ot découvrit
les îles do la Trinité, do Tabago ot de Grenade; l'arrivée
do François do Bovadilla, qui destitua l'amiral, le mit aux
fors à Saint-Dominguo même, puis lo renvoya on Esnagno
en 1500, mit fin à ce troisième voyage; et, si Ferdinand
et Isabelle désapprouvèrent cet indigne traitement envers
un homme qui leur avait donné un monde, ils ne lui ren-
dirent point son commandement, ot Colomb perdit tout
crédit auprès d'eux,
A force do sollicitations, il obtint cependant, on 1502, lo
commandement d'une nouvelle expédition, au cours de la-
([ucllo fut complétée la roconnaissanoo dos Antillos ot
exploré lo littoral do l'Amériquo centrale, du Honduras
au golfe do Darien. Quand il revint, eu I504, do ce voyage,
qui ne fut, à bien dos points de vue, ((u'un long désastre,
Colomb so trouva sans protection, par suite do la mort do
la reine Isabello. Personne à la cour ne s'intéressant plus
à lui, il sépuisa en vaines sollicitations auprès du roi
Ferdinand, ot mourut pauvre ot délaissé, lo 20 mai 1506,
Il laissa deux fils : Diego et Ferdinand. Sos rostos,
transportés ou 1530 à Saint-T>ominguo, auraient été, après
IVxpulsion des blancs (1795), transférés à La Havane,
d'où ils turent rapportés en Espagne ou 1899 ot déposés
dans la cathédrale do Séville.
— An hiUitification de Cfirisloithc Colotnb. Uno instance on
béatiliiation de Christophe Colomb u été introduite devant
l:i l'uur de Kome en is7;i, par les soins do rarchcvtVpio do
Bordeaux, Me Donnot ; mais les preuves apportées pour la
validité d'un second mariage do Colomb (duquel serait u6
COLOMB — COLOMBE
FerdÎDanaj nayaoi p^a faru suffisantes, en octobre 1877,
la sacrée congrégation s'est prononcée contre la béatifi-
cation du grand navigateur. Mais cette décision peut n être
pas définitive. Toujours est-il que le nombre des évêques
qui se sont associés à la demande de béatification s'élève
jusqu'à 700, Disséminés dans le monde entier, ces évêques
représentent l'universalité des catholiques.
— BiBLiOGR. Les biographies de Colomb, sont innombra-
bles ; les meilleurs ouvrages sont ceux de Henry Harrisse ;
notamment, Christophe Colomb, son origine, sa vie, etc.
(Paris, 1884-1885). On consultera aussi : Cesare de LoUis,
Cristoforo Colombo nella legqenda e nella storia {Milan,
\^^-2);W B.s\nngiQii\vv\ng,\oyages et aventures deChristopke
Colomb (1836), bon livre de vulgarisation.
Colomb (don Barthélémy), frère de Christophe Colomb,
né dans lEtat de Gênes vers 1437, mort à Saint-Domingue
en 1514. Cosmographe habile, il se fit d'abord connaître
par ses sphères et ses cartes marines, fut chargé par
son frère de solliciter l'appui de Henri VII d'Angleterre,
puis le rejoignit en Amérique en 1494, et fut nommé par
fui son adetantado ou lieutenant. Il lui rendit de grands
services, étouffa plusieurs rébellions des Espagnols et des
Indiens, jeta les fondements de Saint-Domingue; mais il
exploita les Indiens, qu'il contribua à réduire eu servitude.
Colomb (Diego), fils aîné du grand navigateur, né à
Porto-Santovers^i474, mort en 1526. Attaché à la cour d'Es-
pagne, il ne parait avoir aidé son père que par ses sol-
licitations auprès de la famille royale. Héritier des titres
et dignités de Christophe Colomb, suivant les conditions
stipulées avant la découverte, il n'entra cependant en
possession du gouvernement des Indes qu'en 1 509, et encore
supprima-t-on pour lui le titre de « vice-roi «. Accusé,
en 1515, d'avoir outrepassé ses pouvoirs, il vint en Es-
pagne pour se justifier, obtint la nomination d'une com-
mission d'enquête, mais mourut avant d'avoir obtenu jus-
tice. Avec son petit-fils don Diego Colomb, quatrième
amiral des Indes, s'éteignit la descendance mâle et cer-
tainement légitime de Christophe Colomb.
Colomb (Ferdinand), fils naturel, ou, selon quelques-
uns, fils d'un second mariage du grand navigateur, né en
1488, mort en 1539. Il rejoignit, jeune encore, son père
en Amérique, où il donna des preuves de capacité et
d'énergie, suivit plus tard Charles-Quint en Italie et en
Allemagne, voyagea en Afrique et en Asie, fut chargé,
en 1516, de la correction des cartes marines, se livra pas-
sionnément à l'étude, et rassembla à Sévitle une riche et
précieuse bibliothèque, qu'il légua à la cathédrale de cette
ville. (V. CoLOMBiNB.) Il avait écrit en espagnol une bio-
graphie de son père, dont l'original est perdu, et dont on
ne possède que la traduction italienne d'Alfonse Ulloa,
donnéeàVentse en 1571, sous le titre de F. Colombo : Bis-
toria del almirante Chr. Colombo suo padre, etc. Harrisse,
en 1871, amis en doute l'authenticité de cet ouvrage; Munoz
et Washington Irving y ont vu « le livre le plus important »
pour l'histoire de Christophe Colomb.
Colomb (Joséphine-Blanche Bouchet, dame), femme
de lettres française, née à La Roche-sur- Yon en 1833,
morte à Villerville (Calvados) en 1892, a écrit pour la jeu-
nesse un grand nombre d'ouvrages remarquables par les
qualités du style et par une morale saine et vigoureuse.
Nous citerons" particulièrement : le Violoneux de la Sapi-
nière (1873) ; la Fille de Carilès (1874); Deux mères (1875^;
le Bonheur de Françoise (1877); Pour la Patriel (1885);
les Etapes de Madeleine (1881); etc.
Colomb ou Colomb de Batines (Paul, dit le
vicomte), bibliographe et éditeur français, né à Gap en
1811, mort à Florence en 1855. Il vécut successivement à
Gap, à Vienne, à Paris, ou il se fit éditeur, et à Florence,
où il devint directeur du n Corriere de l'Arno ". Ses prin-
cipaux ouvrages sont : Bibliographie des patois dit Dau-
pAiné (1835); Mélanges biographiques et bibliographiques
relatifs à l'histoire littéraire du Bauphiné, avec Jules Ôlli-
vier (1837 et 1840); Bibliografia Dantesca (1845-1848), son
ouvrage le plus sérieux et le plus estimé.
Colomba, roman de Prosper Mérimée (l840). — L'hé^
roïne du livre, jeune fille corse dont le père fut assassiné
par les Barricini, a un frère, Orso Antonio, qui lui revient
après une longue absence et sur lequel elle compte pour
tirer vengeance des meurtriers. Mais son séjour en France
a, chez Orso, plus ou moins effacé, sinon aboli, les préju-
gés barbares de la vendetta, et d'ailleurs, miss Nevil, une
jeune Anglaise qu'il aime, lui fait promettre d'y résister.
Cependant, sous l'influence de Colomba, il ne tarde pas à
être ressaisi par la voix fanatique du sang. L'ardente et
farouche fille de la Corse met tout en œuvre pour arme
la main de son frère : elle le supplie, le menace, le vio-
lente, et, ne pouvant triompher de ses répugnances, l'en-
gage malgré lui-même par des provocations qu'elle met
sur le compte des Barricini. Heureusement, ce sont les
deux frères qui attaquent Orso. Surpris dans un guet-
apens, il les tue. Ainsi Colomba est satisfaite, sans qu'Orso
encoure les galères, et le roman finit, à la satisfaction du
lecteur, sur Te mariage du jeune homme avec miss Ncvil.
— Presque tontes les nouvelles de Mérimée sont des
<eu\Tes très remarquables en cette manière sobre, pré-
cise, un peu sèche, qui le caractérise. Mais Colomba
mérite sans doute une place à part. Il s'y est surpassé
lai-même, ou plutôt il s y est une fois départi do son in-
différence et de sa froideur. C'est la seule do ses oeuvres
où nous sentions par instants passer un reflet de sympa-
thie et comme un rayon d'idéal.
Colomba ou Columba (saint), né en Irlande, mort
dans rUc d'I'jna (5ïi-rj97j. Descendant de la race royale des
O'Neil, Colomba, nommé aussi Colombkill, embrassa do
bonne heure la vie monastique, et fonda en Irlande de
nombreux monastères, dont les plus célèbres furent ceux
do Durrow et de Derry, origine do la ville de London-
derry. Il quitta sa patrie pour porter l'évangile aux Pietés,
?u'il convertit, et érigea dans l'Ile d'Iona un monastère
amcux, qui exerça pendant deux siècles une grande in-
fluence sur l'Irlande et la Calédonie. D'après le vénérable
Bède, les abbés d'Iona, quoique simples prêtres, par une
dérogation singuli<.-re au droit commun, oxcrçaiont une
véritable juridiction sur les évêques d'Ecosse. Dans ce mo-
nastère était conservée la pierre du Destin, aujourd'hui
transportée àWcstminstcr, sur laquelle les rois d'Ecosse
recevaient l'onction royale. La vio do saint Colomba a été
écrite, à la fin du vi* siècle, par l'abbé Adamao, un de
ses SQCcessours. — F6to le 9 juin.
Colombage.
COLOMBAGE {lon-baj') n. m. Système de charpente en
forme de pan de bois dont les vides'sont remplis do plâtre ou
do briques et qui constitue une cloison.
iiiRangde colonnes» dans une muraille.
COLOMBAIRE {Icn-bèr) ou COLUM-
BARIUM [lon,ri-om') n.m. Antiq.rom.
Caveau mortuaire. V. columbarium.
— Fig. Amas inutile : La biblio-
thèque d'un homme qui ïie s'en sei't pas
est un COLOMBAIRE de livi'es. (L'Hôte.)
COLOMBAIRE {lon-bèr') ou COLUM-
BARIUM {Ion, ri-om') n. m. Genre de
mollusques gastéropodes cténobran-
chcs, famille des conidés, tribu des
pleurotominés, comprenant des formes
à coquille en fuseau , carénées et
épineuses. (Les colombaires habitent
l'océan Indien et le Pacifique. Leur nom rappelle leur dis-
position en toit pointu de pigeonnier.)
COLOMBAIRE {lo77i-bèr' — du lat. cohimba, colombe) adj.
Miner. Se dit des grains d'une roche quand ils sont de la
grosseur d'un œuf de pigeon.
— Ornith. Qui a rapport aux pigeons.
COLOMBAN (saint), né en Irlande, mort à Bobbio
(Italie). Il entra, dès l'âge de quinze ans, au couvent de
Bangor, où trois mille moines s'adonnaient à la vie reli-
gieuse. En 590, il passa en Gaule et, avec la permission
du roi Gontran, fonda le monastère de Luxeuil, qui donna
naissance aux célèbres couvents de Remireront, Jumiè^es,
Saint-Omer, Fontaines, etc. Dans la règle qu'il écrivit
pour ses disciples, saint Colomban chercha à unir les
pratiques d'une piété fervente aux macérations les plus
rigoureuses. Il exerça un grand ascendant sur le roi
Théodebert, et ne craignit pas de faire des réprimandes
méritées au roi Thierry. Celui-ci, excité par sa mère
Brunehaut, et prenant pour prétexte l'attachement, peut-
être exagéré, de Colomban pour les usages liturgiques
de l'Irlande, l'arracha de force à son monastère et l'en-
voya captif à Nantes. C'est de là que Colomban partit
pour aller porter l'évangile aux Alamans encore païens,
qui habitaient près des lacs de Zurich et de Constance.
Enfin, se séparant de saint Gall, son disciple le plus cher,
Colomban se rendit au nord de l'Italie, dans les Etats
d'Agilulf, roi des Lombards ariens. Il y éleva le monastère
de Bobbio, dont il fit un centre actif de prédication ortho-
doxe et de travail intellectuel- — Fête le 21 novembre.
GOLOMBAR (du lat. columba, pigeon) n. m. Nom ancien
des pigeons du genre treron. V. ce mot.
COLOMBARD n. m. Vitic. V. COLOMBAUD.
GOLOMBAT {lon-ba) n. m. Nom que portaient, en librai-
rie, des alnianachs de petit format et qui tiraient leur qua-
lification du nom du libraire Colombat, leur éditeur.
COLOMBAT (Marc), médecin français, né à Vienne
(Isère) en 1797, mort en 1851. Il s'occupa des organes de la
voix et de la guérison du bégayement. Il créa Ta méthode
orthophonique et fonda à Paris, en 1829, un Institut ortho-
phonique. Il a laissé de nombreux mémoires et d'impor-
tants ouvrages, parmi lesquels : l'Orthophonie ou le Bégaye-
mentettoiLs les vices de la parole {\S29) ; Traité médico-chirur-
gical des maladies des organes vocaux (1834) ; Dictionnaire
historique et iconographique de toutes les opérations et des
instruments, bandages et appareils de la chirurgie ancienne
et moderne (1836) ; "Sur l'origine psychologique et physiolo-
gique de la parole et des sons articulés (1840).
COLOMBAT (Emile), fils du précédent, né à Paris en
1839, mort à Vanves en 1891. Continuateur do l'œuvre do
son père, il fut, en 1867, chargé d'un cours d'orthophonie
à l'usage des bègues, annexé à l'Institution nationale dos
sourds-muets, et, en 1871, pourvu au Conservatoire do mu-
usique, d'une chaire d'orthophonie. On a de lui : Eléments
d'orlhophonie{lS6&):, De lasoctabilité dessourds-nwets (ISl-i) ;
De la musique dans ses rapports avec la sajité publique {IS13) ;
Méthode rationnelle d'articulation à l'usage des iristitutions
de sou}-ds-muets (1875).
COLOMBATE n. m. Chim. Syn. de tantalate.
GOLOMBAUD {lon-bo) ou COLOMBARD {Ion-bar') n. m.
Variété de cépage que l'on cultive en Provence, à cause
de sa grande vigueur et de la résistance qu'il ottre aux
attaques du phylloxéra.
(Ses fruits sont blancs,
gros et sphériques, à
peau fine ; ils mûrissent
tardivement.) iiOn écrit
aussi COLOMBEAU.
COLOMBE ( lonb' —
\a.t.columba)a.{.OrniÛï.
Nom poétique du pi-
geon, et plus particu-
lièrement des variétés
blanches. (V. pigeon.)
Il Colomlie d'Italie, Va-
riété de pigeon qui vit
à l'état sauvage, ii Colombe du Portugal, Colombe de la Chine,
Espèces de tourterelles, il Colombe du Groenland, Nom vul-
gaire d'un guillemot.
— Fig. Jeune fille pureetcandide. Il Par plaisant.. Femme
ou fille quelconque en général, et spécialement Femmo
légère.
— Blas. V. la partie encycl.
— Liturg. Colombe eucharistique. Sorte de vase en forme
de colombe dans lequel, pendant les premiers siècles du
christianisme, on gardait l'eucharistie pour les malades.
— Techn. Colonne. (Vx.) Il Solive posée à plomb, afin
d'exécuter le travail appelé
Colombe.
colombage ». il Sorte do
grande varlope renversée,
ù. l'usage des emballeurs et
des tonneliers.
— Loc. PROV. : Craignez
la colère de la colombe,
N'irritez pas une personne
d'un naturel doux, car son
3
n'argent à uoe
columbe de sinople.
Colombe d'emballeur.
emportement peut Ctre terrible. (Dans co proverbe, quol-
(Mics autours ont pris le mot colombe comme synonyme de
femme. Virgile a dit : Notumque furens quid fœminapossit,
» On sait ce dont est capable une femme en fureur ; " ot
l'Ecclcsiaste : Non est ira super iram mulieris, « Il n'y a
pas do colère au-dessus de la colère do la femme. ")
116
— Allus. hist. : La colombe apportant le ramieau d'olivier,
Allusion à l'épisode du déluge où Noé, l'arche étant arrêtée
sur les montagnes d'Ararat, lâche d'abord un corbeau, qui no
revient pas, puis une colombe, qui repporte dans son bec
UD rameau d olivier vert. La colombe, avec son rameau
d'olivier, est devenue le symbole do la paix, de la réconcilia-
tion. On dit aussi, quelquefois, d'une personne impatiem-
ment attendue: «Vous arrivez comme lacolombe de l'arche.»
— Enctcl. Blas. Comme pièce héraldique, la colombe
est représentée de profil. Quand elle
est de sable, elle est une tourterelle.
— Iconogr. La colombe, par la dou-
ceur de ses mœurs, la blancheur de son
plumage, a attiré l'attention et comme
ta sympathie de tous les peuples, qui
lui ont lait jouer un rôle important dans
leurs fables et dans leurs symboles.
Des colombes nourrirent Jupiter; des
colombes rcndaientdesoraclesàDodone
et en Libye; la colombe était l'oiseau
favori de Vénus, et elle figure souvent
dans les compositions relatives à cette
déesse. Deux colombes qui se becquètent sont un symbole
de l'amour. La colombe a été aussi regardée conîme un
emblème de la douceur. Dans l'Ecriture, la colombe figure
l'innocence et la simplicité; les femmes juives l'off'raipnt
à Dieu après leurs couches, etc. ; mais c'est surtout dans
l'art chrétien que le rôle symbolique de cet oiseau est des
plus marqués. Les plus anciennes images de saint Grégoire
le Grand le font voir avec une colombe sur la tête ou sur
l'épaule ; c'est co qu'on appelle la colombe inspiratrice. C'est
aussi comme symbole de l'Esprit-Saint, et conformément
à un antique usage commun à tous les baptistères, qu'une
colombe d'or fut suspendue dans la basilique de Reims au
baptême de Clovis. Cette représentation du Saint-Esprit
sous forme de colombe remonte à uno époque très éloignée.
Aussi la colombe rayonnante est-elle la figure sous laquelle
les artistes ont représenté le plus souvent la troisième per-
sonne de la Trinité.
Quelquefois, la colombe a été prise comme symbole de
Jésus-Christ lui-même. Des colombes, au nombre do six
ou sept, représentent les dons du Saint-Esprit. Douze co-
lombes placées au-dessus d'une croix désignent les douze
apôtres. Les colombes sur la croix signifient encore, sui-
vant saint Paulin, que le royaume de Dieu est ouvert aux
simples. Des colombes se désaltérant
dans une fontaine figurent les fidèles
régénérés par l'eau du baptême, sur
une mosaï(|ue du v* siècle découverte
à Ravenne. Sur le fameux sarcophage
de Saint-Ambroise, à Milan, deux co-
lombes buvantdansun calice désignent
le sacrement de l'eucharistie. La co-
lombe est prise encore, dans l'art chré-
tien primitif, pour symbole du mar-
tyre, de la résurrection, de la fidélité
conjugale, do la paix donnée à l'âme
fidèle, de l'ascension du Christ, de la
virginité de Marie et enfin de l'Eglise.
— Liturg. Dans les premiers siècles,
les colombes eucharistiques étaient
suspendues par une chaîne au cibo-
rium, au-dessus de l'autel. A l'origine,
ces colombes étaient fabriquées en or ;
par la suite, on en fit en argent, en
cuivre doré otémaillé. Dans les églises
d'Italie, la colombe eucharistique était
ordinairement enfermée dans une tour d'argent ; quelque-
fois, aussi, elle était abritée sous un petit pavillon ou ta-
bernacle, auquel on donnait le nom de perisiei'ium.
— Syn. Colombe, pigeon. Pigeon est le mot vulgaire ;
il s'emploie toujours quand on parle des circonstances
usuelles où l'oiseau dont il s'agit se présente à nos yeux,
où nous en faisons usage. Colombe est un mot plus relevé;
il s'emploie quand on parle le langage de l'antiquité ou de
l'Ecriture sainte et dans les comparaisons morales ; on
dit : la simplicité de la colombe; le Saint-Esprit apparut
sous la forme d'une colombe.
Colombe (ordre de la), ordre religieux militaire in-
stitué par Jean I", roi do Castillo, ou par son fils Henri III
(fin du XIV* s.). II était placé sous l'invocation du Saint-
Esprit et disparut à la mort de Henri III (1406).
Colombe d'Anacréon (la), gracieuse légende qui
prête à une colombe, appartenant au poète, le rôle de
messagère d'amour. — Cette légende doit son origine à une
pièce de vers, qui est comprise dans le recueil des odes
anacréontiques et qui est intitulée la Colombe et le Passant,
C'est un dialogue. Un passant aperçoit une colombe qui
voltige dans l'air, portant une lettre dans son bec. Cette
lettre est un message d'amour que le poète envoie à son
favori, le jeune Bathylle. Cette pièce a été traduite en vers
français par Voltaire, Lebrun, Millevoyo, etc.
Colombes de Furietti (les), mosaïque antiaue, au
musée duCapitolo (Rome). Elle fut découverte à la villa
Adriana, par le cardinal Furietti, qui en a donné une des-
cription dans son livre De musivis. Elle représente ciuatre
colombes perchées sur lo bord d'un bassin : l'une û'elles
se penche pour boire, et sa tête se reflète dans l'eau. On
croit, d'après un passage de Pline, que cette mosaï(|uo est
l'œuvre d'un artiste nommé Sosus ou Sosas, qui 1 aurait
faite pour le temple de Pergame. L'exécution est d'un fini
merveilleux et la couleur d'une exquise délicatesse.
Colombe (la), opéra-comique en deux actes, paroles de
Michel Carré et Jules Barbier, musique de Charles Gou-
nod, représenté sur le Théâtre do la conversation de Bade,
en 18G0, et plus tard, à l'Opéra-Comique, le 7 juin 1866.
Le sujet est tiré d'un conte de La Fontaine, le I^aucon. La
partition gracieuse et élégante, manque de personnalité
et de chaleur. On y rencontre quelques jolies pages, toiles
que la romance d'Horace, le petit trio et le finale du pre-
mier acte, et, au second, l'air de Sylvie et le duo d'Horace
et du petit valet.
Colombe, petite constellation de l'hémisphèro austral.
La constollation de la Colombe comprend uno étoile
double, étoilo 3823 du catalogue d'Herschel. Formé par
deux étoiles do 8" grandeur, ce couple est probablement
un système orbital.
Colombe (sainte), vierge et martyre, mise à mort à
Sons, sous Aurôlion, vers 273. Anciennement, elle éiaïf . à
Paris, l'objet d'un culte particulier. — Fête lo 31 décembre.
117
Colombe (sainlo), martyre, néo à Cordouo, martyrisf^o
par ïvH iMaiiros eu 853. Soa corps, joté dans lo (îuaifuUiui-
vir, fut roirouvé par ios chrétiens. — F6to lo 17 soptoinbro.
Colombe (Michel), sculpteur français. V. Colomb.
COLOMBEAU [lon-bo — dimin. do colombe) n. ni. Ornith.
Petit pif^ouii. (Vieux.)
Voyez les passereaux
Qui dtiuièiicnt l'amour, voyez les colomheaux.
Ronsard.
— Vitic. V. COLOMBAUD.
COLOMBEL, ELLE {lon-bèl') adj. Qui a rapport à la
colornho, 4ui tient de la colombe : simplicité coLOMnKLLE.
(Vii-ux.)
COLOMBELLAIRE OU COLUMBELLARIA {lun-b^l') n. f.
GenrtMlemullus<[uosgaslèropoUos,voisiudescolonihollinos.
COLOMBELLE {lon-bèl') n. f. Genre do mollusques, type
de la laniillo (les coltmibellidés, comprenant des animaux
marins à grand pied arqué ou tronqué en avant, pointu en
arriére, à tôte triangulaire; ù. coquille ovale, couverte
d'uu épidorme, à bouclio étroite et longue. On connaît
trois cents espèces de colombelles {columhella), répandues
surtout dans les régions tropicales. Citons la columhella
?nercatovia (Antilles), bariolée do brun et de jaune rosàtre.
COLOMBELLE {lon-bèl') n. f. Petite colombe, au prop.
et au tiu'.
COLOMBELLIDÉS ou COLUMBELLIDÉS D. m. pi. V. co-
LUMHKI.IJUKS.
COLOMBELLINE OU COLUMBELLINA {lon-hèl') n. f.
Genre de mollusques gastéropodes, type de. la famille dos
colombellinidés^ comprenant des coquilles ovales,
épaisses, strombiformes, fossiles dans les terrains
crétacés. ( Dans le genre voisin , colombellairet
la coquille est ovale oblon-
guo. et la bouche n'est pas
nexueuse.)
COLOMBELLINIDÉS {lon-
bei) n. m. pi. Famille de mol-
lusques gastéropodes cténo-
branches , comprenant des
coquilles solides, rugueuses,
ordinairement treilltssées, ré-
parties dans les genres co/o»i-
hellinef colombellaire, zittélie,
pétersie. — Un colombelli-
NIDÉ.
_, , , . Cûlombelline.
Colombes, comm. du dé-
partcm. de la Seine, cant. de Courbevoie, arrond.
et à 4 kilom. de Saint-Denis, près de la rive gau-
che do la Seine; 16.798 hab. Ch. de f. Ouest.
Raffineries d'huiles et d'essences minérales; im-
primeries; fabriques de métiers. Vinaigreries.
Eglise, en partie du xn* siècle.
Champ de courses.
GOLOMBETTE {lon-bèt') n. f.
Variété d'agaric. (Son nom
scientifique est agaricus colum-
betta.)
COLOMBEY - LES - BELLES.
ch.-l. de cant. de Meurthe-et-
Moselle, arrond. et à 17 kilom.
de Toul, sur un massif entre
Meuse et Moselle ; 800 hab. „ , ...
Ch. de f. Est. Culture du pavot. ^oXomh&iit.
Broderies, boutons de nacre. Ce bourg, qui existait
au temps de Charles le Chauve, était, avant l»7i,
un chef-lieu de canton de la Meurthe, arrond,
de Tuul. — Le canton a 32 comm. et 11.072 hab.
COLOMBI (du lat. columba, pigeon), préfixe qui
servait aciennnement.à caractériser aivers genres
d'oiseaux présentant des rapports avec les pigeons
et appartenant à la famille des colombiiùs. Les
coLOMUico^ms sont des péristères américaines
{chamxpelia et oreopelia). Les cohOMBïffaltes sont
des verndia. Les colombi/ioccos sont les gouras.
Les coLOMBiwioi/jeaiu^ sont les pyryitxnas. Les
coLosiaiperdrix sont les starnxnas. Les colombi-
turtures sont les ectopistes, etc.
GOLOMBIA, nom do plusieurs comtés améri-
cains. V. Coldmbia.
COLOMBIDÉS ou COLUMBIDÉS (Ion) n. m. pi.
Une dos trois familles formant l'oraro dos cuhm-
bniS. — Un COLOMBIDÉ, ou COLUMBIDÉ.
— En<;ycl. Les colombidés se caractérisent par
lourbecà bords lisses, leurs tarses courts, à talons
lo plus souvent garnis do plumes, leur quouo com-
posée le plus souvent de douze rectrices. Ils so
subdivisent en trois tribus ; tréroninés, cotombinés,
(j(i}irinf's.
Colombie ou Nouvelle-grenade, répu-
liliquc (irriipaiit la partie ii')r(t-ouost do rAméritiuo
du Suil et uno portion do l'Araôriquo contralo (isthme do
Panama). Kilo a un développement de 2.250 kilomètres do
côtes sur la mor dos Antilles, et de 2.390 sur l'océan Paci-
fique. Du côté (lu continent, ses limites avec lo Venezuela,
lo Brésil ot l'Equateur, sont encore mal définies. Sa su-
fiorficio est d'environ l.oz4.oooki-
ométros carrés, ot sa population
de 4 millions d'habitants.
— L Grogranhie physique. Sur
lo territoire colombien, les Andes,
véritable épine dorsale do l'Amé-
riquo du .Sud, forment uno iriplo
chaino : la chaîne occidentale,
pou élevée, qui s'étend entre lo
Pacifique qu'elle borde et la val-
lée du rio exauça; la chaîne cen-
trale, comprise entre lo Cauca et
la Magdalona, la(|uellii renferme
Ios plus hauts sommets dos Andes nord-équatorialos (lo
volran do Tolima y atteint r..r>8.» m. ; mais l'altitude va on
diminuant rapidoniont vers lo nord, et la chaîne finit par
disparaître dans la plaine ; sur son prolongement so dresse,
tout au bord do la mer dos Antilles, un massif isolé do
;i.r»oo m. de hauteur, la sierra Nevada de Santa-Marta) ;
la chaîne orientale, parallèle rPabord aux deux précé-
dentes, qui ne tarde pas à siiillé<-|iir vers lo N.-K. et entre
sur le torritoiro vénézuélien. (Elle douno naissance aux
COLOMBE
COLOMBIE
grands affluents do gaucho do l'Orénoque et à quelques-
uns de ceux do l'Amazone.)
Le climat, chaud, humide ot malsain dans les basses
terres du littoral et de l'isthme, passe par toutes les gra-
dations, à mesure qu'on solèvo
dans les vallées et sur les pla-
teaux. Ici, comme au Mexique, on
peut distinguer trois zones clima-
tiques : la tiei^a calente, jusqu'à
l'altitude do 600 à 800 mètres, où
la température moyenne atteint
de 25 à SO"; la tierra templada,
jusqu'à 2.500 mètres , et , plus
liant, la tierra fria.
La grande abondance des pluies
donne aux fleuves de cette région
une importance exceptionnelle ;
les principaux sont l'Atrato et la
Magdalena, grossie du Cauca. Le
premier, qui n'a que 700 kilomè-
tres de cours, apporte au golfe
do Darien, dans la saison des
pluies, plus d'eau que n'en verse
le Nil, dont le domaine hydrographique est cent fois plus
étendu. La Magdalena, moins importante en proportion,
compte, cependant, parmi les plus grands fleuves de la
terre; elle a 1.800 kilomètres de cours, et les grands na-
vires peuvent la remonter sur une longueur de 1.000 kilo-
mètres ; son embouchure est malheureusement encombrée
d'une barre que les bateaux ne se hasardent guère à fran-
chir. Les solitudes qui s'étendent à l'E. des Andes et
oiriea de la Colombie.
plada), et dans les régions clovéos Ios céréales d'Europe
réussissent très bien, t^uant à la région des llanos, c'est
un magnifique pays d'élevage. Le sol n'est point partout
mis on valeur, mais les forêts, qui couvrent encore d'ini-
monses espaces, sont une source importante do richesse.
Les montagnes recèlent des mines d'or, d'argent, de
platine, de fer, do cuivre, do plomb, de houille, d'éme-
raudo (aux environs d'Antioquia, dans la vallée du Cauca);
mais ces richesses sont encore, eu majeure partie, inex-
ploitées, faute do bras ot surtout de moyens de transport.
Ce n'est, on elfet, que par l'établissement do voies de
communication que la Colombie prendra réellement de la
valeur; nialheurousement, la construction des routes et
des chemins de fer rencontre do grands obstacles par le
fait du relief et des pentes énormes qu'il faut franchir.
Il n'y a actuellement, dans le pays, que 300 kilomètres de
voies ferrées, dont 76 pour la ligne qui traverse l'isthme
de Panama.
Avec des moyens de transport aussi précaires, le com-
merce extérieur n'a pu prendre encore un grand dévelop-
pement; il se fait surtout par les ports de Buenavontura
gur le Pacifique, de Carthagène ot de Sabanilla sur la mer
des Antilles.
— Histoire. A l'époque de la domination espagnole, la
Colombie formait la vice-royauté de Santa-Fé. Après l'in-
surrection de 1821, elle fut, pendant quelques années, sous
la présidence de Bolivar, unie au Venezuela et à l'Equa-
teur. Mais, après la mort du grand libérateur, elle se sé-
para des deux pays voisins, et eut dès lors une existence
à part. Elle forma une république fôdérative (Etats-Unis
de Colombie) jusqu'en 1886, époque à laquelle elle devint,
Échelle
o 100 zooK
© CAPITALE d'État
O Q^^iXjalQd État fédéré
Limite dEtat
d'État fédéré
= Chemin de fer
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'-^ortoviejo ^'
Carte de la Colombie.
Drapeau do Colombie.
portent lo nom do llanos sont parcourues par les affluents
de l'Orénoque (rios Meta ot Guaviare), ot do l'Amazone
(Vapura ou Caqueta).
— IL Géographie politique. La Colombie, république
unitaire depuis 1886, est gouvernée par un président, élu
pour doux ans ot assisté de ministres. Le pouvoir légis-
latif est entre les mains d'un Congrès, «[ui comprend un
Sénat et uno Chambre des députés.— Lo territoire est di-
visé en neuf départements, qui correspondent aux anciens
Klals, et qui sont : 1" Panama (capit. l\xm\ma\\ f Cauca
fcapit. Popat/an) ; 3" Anlluquia (capit. Mvdellin) ; 4» Bolivar
(capit. Carthagène); 5<* Magdalona (capit. Santa-Marta);
6" .Santandor (capit. Socorro); 7" Boyaca (capit. 7'unja);
8" Cundinaniarca (capit. Bogota, autrof. Tunja) ; 0» Tolima
(capit. /6a//»c, aulret. Pt'eiva). La capitale et lo siègo du
gouvernement est liogola, qui a remplacé les villes aujour-
d'hui déchues do Carthagène et do Santa-Marta, situées
sur lo littoral, dans un climat trop chaud ot trop insalubre.
— Jteliyion. Lo catholicisrao est la religion d'Ktat. Au
point do vuo do l'organisation ecclésiastique, lo pays est
divisé en 11 évéchés, relevant d'un seul archevêché.
— UI. GMyraphie économique. La Cotombio possède les
productions véu:étalos Ios plus variées, ot son sol est apte
à toutes les cultures. Dans Ios régions basses ot chaudes
{tiarra calente), on récolte lo tabac, lo coton, lo cacao, lo
café, la canne ù sucre, l'indigo, la vanille ; sur les culltnos,
on recuorlle l'écorce précieuse du quinquina {tierra tcni-
grftco à l'initiativo du président Raphaël Nufloz, uno répu-
liquo unitaire.
— Découverte. Los côtes do la Colombie ont été explo-
rées pour la première fois, sur l'Atlanticjuo, par Kodrïgo
Bastida ot Juan de La Cosa vers 1 190, sur lo Pacifique par
Andagoya on 1522, Dès 1513, Nunez de Balboa franchit
Tistbme'de Panama, mais c'est après 1530 seulement quo
l'exploration do l'intériour commença vraiment avec les
expéditions d'Alflngor, do Belalcjizar, do Qnesada et do
Koderniann. Al. de Humboldt. Boussingault, Honlin, sur-
tout Ag. Codazzi ont particulièrement contribué, dans la
première moitié du xix' siècle, à faire progresser lagéoL-ra-
nhio de la Colombie, dont les voyaçours Keiss et Stilnel,
K. Reclus, Crevaux, Candelicr et M.Vergara y Volazco
ont, depuis, fructueusement étudié dos points particuliers.
— BiiiLiooR. ; do Ilumboldt, Voyage aux régions éqni-
noxialcs du ri'MHCrtii ron/iHcn/; D' Jules Crevaux, Voyages
dans l'Amérique du Sud (Paris, 1882); Lo Movuo, Voyages
et séjours dans l'Amérique du .S'mi (Paris, ISSOK K. Reclus,
Voyage à la sivrra ÎVevuda de Sauta Marta (Paris, 1881).
Colombie anglaise ou britannique, une des plus
frrandes provinces du Dominion of Canada, limitée au S. par
ns Kiais-Unis, à l'E. par les montagnes Rocheuses, puis
par lo lïS" degré do longitudo O. ; au N. par lo 60* degré
do latitude N. : à l'O. par l'océan Paciliquo ot, depuis lo
55' parallèle, par l'Alaska. L'archipel do la Roino-Char-
COLOMBIEN
COLOMBINE
lotto, Vancouver et toutes les ilos lui sont rattachées.
Superf. , 990.124 kilom. carr. Popui. évaluée à plus de
200.000 hab. La province est divisée en 18 comtés ; la ca-
pitale est Victoria; la principale ville, Vancouver.
— La Colombie est constituée essentiellement par un
plateau {altit. mov- l.OOOm.) accidenté, rocheux, parsemé
de lacs, flanqué de deux massifs montagneux parallèles.
L'un, à ro., formé de la chaîne côtière et des Alpes de Co-
lombie, borde le Pacifique, où il détermine une côte abrupto,
découpée d'mnombrables fjords qui en font une des régions
les plus pittoresques du monde. Des rivières franchissent
ces montagnes, dans des cluses profondes, par des cascades
et des rapides. A l'E. sont la chaîne dOr et les montagnes
Rocheuses. Ces dernières sont traversées par des passes
très encaissées et portent de hauts sommets, comme le
mont Brown (5.409 m.). Sur le plateau, le Fraser (1.200 à
1.300 kil.) a creusé de vrais canons ; un autre grand fleuve,
la Columbia, achève son cours sur le territoire des Etats-
Unis. Les eaux de la Colombie occidentale sont drainées
par la rivière de la Paix et par les affluents du Macken-
zie. — Le climat est rigoureux et extrême dans le nord
et le nord-est; la côte et la Colombie méridionale jouissent,
au contraire, dune température tiède; elles sont très
abondamment arrosées.— La culture n'est développée que
dans les régions du Sud, riches aussi en pâturages. La
plus grande partie de la Colombie est couverte de forêts
admirables. Nombreuses raines de tout genre, fer, cuivre,
plomb, surtout or et argent, dont l'exploitation paraît
appelée à un très grand avenir. Importants gisements do
houille à Vancouver. Les pêcheries de la côte sont de Ja
plus grande richesse.
Colombien, ENNE [lon-bi-în, en'), personne née dans
la Colombie, ou qui habite cette contrée. — ^es Colombiens.
— Adjectiv. Qui appartient à cette contrée ou à ses
habitants : Histoire colombienne.
— n. m. Langue parlée dans la Colombie : Parler le co-
lombien.
COLOMBIENNE {lon-bi-èn') n. f. pi- Entom. Race d'attes
ou aranéides de l'Amérique méridionale. — Une colom-
bienne.
COLOMBIENS n. m. pi. Ornith. V. colombins.
COLOMBIER [lon-bi-é — rad. colombe) n. m. Bâtiment
dans lequel on logo des pigeons. Il Colombier de pied, Co-
lombier en forme de tour isolée. (Se dit par opposition aux
fuies ou volets, qui sont construits sur un pilier de bois
ou de m2L<iouxi&nG): Autrefois, les gentilshommes seuls pou-
vaient avoir des colombiers de pied.
— Fam. Toit paternel, résidence habituelle : Revenir
au COLOMBIER. Il Attirer les pigeons au colombier. Se dit du
marchand qui fait venir à lui les chalands.
— Pop. Places de théâtre, situées tout en haut sous le
comble, il On dit plutôt poulailler, et paradis.
— Impr. Intervalle trop considérable que le typographe
laisse entre chaque mot.
— Mar. Arc-boutaat de ber, dont le pied porte sur la
coitte.
— Papet. Papier de grand format, ordinairement do
0"',63 X 0",90.
— Vitic. Nom que porte, dans le centre de la Franco,
une variété de cépage blanc.
— Encycl. Econ. rur. Dans toute exploitation agricole
bien ordonnée, on doit placer le colombier de manière
que ses habitants ne soient inquiétés par aucun bruit et
aient toute liberté d'action ; il faut aussi beaucoup do pro-
preté. Cette construction doit, de plus, être élevée sur un
terrain aussi sec que possible, à l'abri dos vents domi-
nants, et exposé au levant et au midi. Une corniche sail-
lante doit extérieurement surmonter le colombier, afin
d'empêcher les rats, fouines, putois, etc., d'y pénétrer.
De plus, il doit être facilement accessible aux personnes
chargées de surveiller les nids, qui consistent en de petits
paniers plats appendus aux murs.
— Hist., droit et législ. Les pigeons ne furent connus
en Grèce et en Italie que vers le vi" siècle avant J.-C.
Dès le milieu de ce siècle, ils étaient employés comme
messagers. Il est donc évident qu'il y eut, dès lors, des co-
lombiers. Les colombiers antiques affectaient, en général,
la forme d'une tour surmontée d'un toit pointu. Ils étaient
revêtus d'un enduit blanc et percés de trous circulaires
communiquant à des niches séparées. Au devant, il y avait
une plancnette qui permettait aux pigeons de se rassembler.
Sous l'ancien régime, le colombier était l'une des préro-
gatives des terres seigneuriales, la marque distinctive du
nef. On en distinguait trois sortes : les colombiers de pied,
tours rondes ou carrées, toujours isolées des autres bâti-
ments du domaine ; les colombiers à fuie, munis d'une
simple ouverture pour le passage des pigeons; enfin, les
colombiers à quatre piliers, généralement construits sur la
porte d'entrée ou dans l'angle d'une cour. Ces deux derniers
no pouvaient être élevés sans l'autorisation du seigneur
haut justicier ou, plus tard, d'une cour souveraine. L'archi-
tecture des colombiers était très soignée, notamment en
Normandie. On peut citer comme chefs-d'œuvre du genre
les colombiers do Boos, du manoir d'Ango, à Varangeville,
et de l'abbaye do Saint-Théodard, dans le Tarn.
D'après l'articlo 168 de la Coutume d'Orléans, le droit de
colombier appartenait au seigneur haut justicier, sous
condition, pour celui-ci, d'avoir « censive » , c'est-à-dire des
terrains concédés à titre de bail à cens, dont les tenan-
ciers n'avaient que le domaine utile. Quant au seigneur
non justicier, il ne pouvait jouir du mémo droit qu'à la
condition do posséder en toute propriété, on plus du fief
et do la ccnsive, 100 arpents do terres labourables autour
de con pigeonnier. La coutume de Paris n'exigeait toute-
fois que 50 arpents. Le droit féodal do fuie et de colom-
bier, qui causait tant do dommages aux cultures du paysan,
fui un de ceux dont l'abolition fut prononcée dans la nuit
du 4 août 1789.
La guerre de 1810-1871 ayant démontré la haute utilitô
militaire des pigeons voyageurs, les nations européennes
ont établi chez elles un grand nombre de colombiers pu-
blics ou privés. La Belgique est la mieux outillée, l'AÎle-
roagne vient ensuite. La France compte, outre ses colom-
biers d'Etat, environ 400 sociétés spéciales, qui fourni-
r^ent à la défense nationale plus do 200.000 sujets.
Les colombiers sont réglementés aujourd'hui par la loi
du 4 avril 1889 (C [rur., liv. I", titro vi). Aux termes dos
articles 6 et 7 de cette loi, les préfets, après avis des con-
seils généraux, déterminent chaque année, pour tout le dé-
partemoDt, ou séparément pour chaque commuDo, l'époque
de l'ouverture et de la clôture des colombiers. Pendant
la durée de la clôture, les propriétaires et fermiers ont le
droit de tuer et, de s'approprier les pigeons qu'ils trouve-
raient sur leurs fonds, indépendamment des dommages-
intérêts et des peines encourues par les propriétaires
desdits pigeons. Pendant la période de l'ouverture des co-
lombiers, ils peuvent tuer, mais sans se les approprier,
les pigeons qui leur causeraient des dégâts.
— Artmilit. L'emploi des pigeons voyageurs comme mes-
sagers pendant la guerre a fait instituer des colombiers
militaires dont l'organisation comporte une foule de pré-
cautions de détails ; tant pour entretenir la propreté né-
cessaire parmi les oiseaux renfermés, quo pour assurer
la séparation entre ceux qui sont aduits, c'est-à-dire
attachés au colombier, et ceux qu'on maintient momen-
tanément, au contraire, dans un colombier auquel ils
n'appartiennent pas, afin de s'en servir au besoin pour
■■ommuniquer avec d'autres colombiers plus ou moins éloi-
gnés. Ces derniers oiseaux doivent notamment être tenus
i. Vue intérieure d'un colombier. — 2. Portion de la façade.
A, B, C, cliquettes en fer, auxquelles on donne, au moyen de la
tige D, différentes positions, suivant que l'on veut empêcher les
pigeons d'entrer ou de sortir [A, fermée ; B, de sortie ; C, d'entrée).
— 3, 4. Abreuvoirs. — B. Panier servant û. transporter les pigeons.
séparés par sexes ; autrement, ils pourraient s'accoupler
entre eux et ne plus chercher à regagner leur colombier
d'origine. Les pigeons aduits sont, au contraire, accou-
plés et renfermés dans des compartiments qui en contien-
nent de quarante à quatre-vingts couples au maximum.
La hauteur de ces compartiments ne dépasse guère 2 mè-
tres, de manière qu'on puisse toujours facilement s'empa-
rer des oiseaux lorsqu'on veut s'en servir.
Il a été installé, en France, un certain nombre de colom-
biers militaires, dont un à Paris, qui sert aux études et à
l'instruction du personnel chargé de ce service, personnel
rattaché à celui do la télégraphie militaire et, par suite,
à l'arme du génie.
C'est à l'état-major qu'il appartient de déterminer les me-
sures à prendre pour assurer, en cas do guerre, la réqui-
sition et la mise au service de l'armée, de tous los pigeons
voyageurs appartenant à des particuliers et dont la dé-
claration doit être faite à l'avance par ceux-ci.
Colombier, village de Suisse (cant. de Neuchâtel),
près du lac do Neuchâtel ; 1.900 hab. Place d'armes fédé-
rale. Château du xvn" siècle. Lieu charmant, entouré de
vignobles, de prairies et de belles allées d'arbres antiques,
conduisant sur les bords du lac. Ce fut le Coppet de
M'»" Charrière. Lord Maréchal, qui connut J.-J. Rousseau
et le protégea, y résida aussi.
Colombier (montagne du) ou Grand-colombier,
chaînon français du Jura, s'allongeant dans le département
de l'Ain, dont le point culminant est le Grand-Colombier
(1.534 m. d'alt.).
Colombier, comm. de l'Allier, arrond. et à 20 kilom.
de Montluçon, non loin de l'Œil; 905 hab. Houille.
Colombier (Marie), actrice et femme do lettres fran-
çaise, néo à Auzances (Creuse) en 1844. Elle joua à l'Odéon
(1872), à i'Ambigu-Comique (1878), et accompagna, en 1880,
dans une tournée en Amérique, Sarah Bernhardt, dont ello
était l'amie. De retour à Paris, elle publia : le Voyage de
Sarak Bernhardt en Amérique (1881); le Carnet d'une Pa-
risienne, nouvelles (1882); le Pistolet de la petite baronne
(1883); puis, s'étant brouillée avec Sarah Bernhardt: les
Mémoires de Sarah Barnum (1884), qui la firent condamner
à trois mois de prison pour outrages aux bonnes mœurs.
Depuis, elle a publié, entre autres ouvrages : Mères et
filles (1885); la Plus jolie femme rfe Paris (1887); lePrince
Brutus (1898); Fin d'Empire (1898).
ColombiÈRE (Claude de La), jésuite et théologien
français, né à Saint-Symphorien-d'Ozon (Isère) en 1641,
mort à Paray-le-Monial en 1682. Il se livra d'abord à la
prédication ; en 1674, il devint le directeur spirituel de
Marguerite-Marie Alacoque et, avec elle, l'apôtre de la
dévotion au sacré cœur. De 1676 à 1678, il remplit, à
Londres, les fonctions difficiles de prédicateur do la du-
chesse d'York, puis il revint en Franco. Il a laissé des
Sermo7is qui ont été plusieurs fois réédités, mémo au
XIX' siècle.
•^ ColombiÈRE (Marc Vdlson de La), écrivain héral-
dique. V. Vdlson.
ColOMBIÈRES, comm. do l'Hérault, arr. et à 28 kilom.
do Saint-Pons, près de l'Orb, au pied du mont Caroux;
503 hab. Ch. do f. Midi. Sources minérales. Commerce
de châtaignes et do marrons.
ColombiÈRES (François de Bricqueville, seigneur
de), capitaine français, appartenant à une vieille famille
noble de basse Normandie. Après s'être distingué aux ar-
mées sous François I"' et Henri II, il passa au protes-
tantisme, et fut des premiers à diriger la guerre civile
dans sa province. En 1570, il prit Saint-Etienne. Assiégé
dans Saint-LÔ, en 157'i, par dos forces considérables, il
refusa de se rendre, repoussa trois assauts et périt sur la
brèche. Il eut deux fils, qui continuèrent sa lignée jusque
sous Louis XIV. La branche cadette compta deux maré-
chaux do camp.
Colombier-LE-JEUNE, comm. de l'Ardôcbo, arrond.
ot à 20 kilom . de Tournon, au-dessus des gorges do l'Ormèze ,
aftlucnt duDoux ; 866 hab.
H8
Colo MB IER-LE- VIEUX, comm. de l'Ardèche, arrond.
et à 17 kiiom. de Tournon, au-dessus des gorges do la Da-
ronno, affluent du Doux; 1.164 hab.
Colombiers, comm. de l'Hérault, arr. et à 8 kilom.
do Béziers, sur le canal du Midi; 1.053 hab. Distillerie de
vin, caux-de-vie. Tunnel de Malpas pour le canal du Midi.
— Comm. de la Mayenne, arrond. et à 22 kilom. de
Mayenne, non loin du Colmont; 1.047 hab. Commerce de
vins et eaux-de-vie. ^ Comm. de la Vienne, arrond. et à
10 kilom. de Châtellerault, non loin de l'Anvigne, affluent
de la Vienne ; 1.014 hab. Eglise romane. Ruines du château
de Savary.
ColOMBIER-SAUGNIEU, comm. de l'Isère, arrond. et
à 32 kilom. de Vienne, non loin de la Bourbre ; 1.008 hab.
Restes d'un château au pied duquel le sire de Gaucourt
battit le prince d'Orange, qui voulait s'emparer du Dau-
phiné (1430).
GOLOMBIÈS, comm. do l'Aveyron, arr. et à 18 kilom. do
Rodez, au-dessus du vallon de la Maresque de Limayrac,
affluent do l'Aveyron; 2.317 hab. Deux dolmens.
COLOMBIN {Ion) n. m. Constr. Petite cloison, ménagée
au pourtour des carreaux de poêles ou de garnitures do
cheminées.
— Electr. Substance isolante composée de plâtre et de
kaolin, que Jablochkoff interposait entre les deux crayons
do charbon do ses bougies électriques.
Cotte composition est aujourd'hui remplacée par un
mélange de sulfate de baryte et de sulfate de chaux, aug-
mentant le pouvoir éclairant de l'arc par suite d'une vo-
latilisation partielle de ces substances.
— Miner. Un des minerais d'où l'on tire le plomb.
— Tccho. Petit boudin de pâte, qui sert principalement
à lutcr los Gazettes, il Morceau de pâte, que l'on emploie
pour faire les pieds de certains vases, il Amas do matière
non broyée qui se dépose sur le bord de la cuvelle lors-
qu'on triture le pétunzé. il Bassin dans lequel le faïencier
met la composition de la fritte.
COLOMBIN, INE [Ion] adj. Qui a rapport aux colombes
ou pigeons. (S'employait autrefois dans le langage cou-
rant) ; Il faut marier l'innocence coLOMBiNE avec la pru-
dence serpentine. (Charron.)
— Comm. Qui est d'une couleur chatoyante, changeante
comme celle de la gorge d'un pigeon : Soie colombine.
Il On dit auj. gorge de pigeon.
— n. m. Fam. Jeune hommo qui a l'air innocent et naïf:
Quel COLOMBIN!
COLOMBIN, INE {Ion — de Columbarium, n. lat. de Cou-
lomniiers), personne née à CotUommiers, ou qui habite cette
ville. — Les Colombins.
— Adjectiv. Qui appartient à Coulommiers, ou à ses ha-
bitants : Jeunesse colombine.
COLOMBINA {lo?i) n. f. Pièce pyrotechnique, en formo
de colombe, qui joue un rôle important dans la cérémonie
du samedi saint, à Florence.
COLOMBINE [Ion) n. f. Techn. Sorte de laque.
— Agric. Engrais composé d'excréments de pigeons et
de volailles.
— Enctcl. Agric. La colombine, ou fiente des pigeons et
des oiseaux de basse-cour (la fiente des poules est quelque-
fois nommée pouline ou poulaitte), constitue un engrais
actif, généralement moins riche en azote que le guano,
mais d'ailleurs très analogue à ce dernier.
D'après Mûntz et A.-Ch. Girard, un pigeon fournit par
an de 2 à 3 kilogrammes de déjections; une poule, environ
c> kilogrammes ; un canard, de 8 à 9 kilogrammes ; une oie,
■ le 11 à 12.
La colombine, telle qu'on la recueille dans les pigeon-
niers (c'est-à-dire mélangée plus ou moins de matières
terreuses ou sableuses), renferme en moyenne, outre 20 à
25 p. 100 de matière organique, de 1 à 2 p. 100 d'azote et
de 0,50 à 1,50 p. iOO d'acide phosphoriquo.
COLOMBINE {Ion) n. f. Glucosido extrait du Colombo,
dont il représente un des principes actifs.
— Encycl. La colombine est un tonique ot un stoma-
chique puissant, qui s'emploie à la dose de 1 à 2 centi-
grammes contre la diarrhée des pays chauds et la dysen-
terie chronique, et qui se présente sous forme do matière
incolore, inodore, neutre, amère, peu soluble à froid dans
l'eau et l'éther, plus soluble à chaud dans l'alcool.
Colombine, un des personnages de la comédie ita-
lienne et des théâtres forains. Tantôt fille de Cassandre ou
do Pantalon, tantôt courtisée par ces vieillards amoureux,
tour à tour maî-
tresse ou femme
d'Arlequin ou de
Pierrot, Colom-
bine est surtout
une vive et frétil-
lante soubrette,
c'est ainsi quo la
présentèrent Ré-
gnardetDufresny
dans les pièces
qu'ils composè-
rent pour la pre-
mière troupe qui
vint d'Italie s'éta-
blir à Paris ot
jouer des comé-
dies bouffon-
n es en français.
Co personnage se
modifia en pas-
sant sur diffé-
rentes scènes;
mais, en général, on lui conserva l'habillement blanc, le
tablier vert ot le petit bonnet coquettement posé. C'est sur
le théâtre de la Comédie-Itahenne, dans le Retour de la
foire de Bezons {lG9h), que Colombine prit, pour la pre-
mière fois, le costume d arlequine. Elle l'a traditionnelle^
ment conservé depuis.
Colombine (la), bibliothèque de Séville, fondée au
xvi" siècle par l'un des fils de Christophe Colomb, Fer-
nando. Grand voyageur, Fernando Colomb avait collec-
tionné los plus b'eaux livres et les plus rares manuscrits
d'Espagne, do France, des Pays-Bas et d'Angleterre.
Malheurousomont, après sa mort, les précieux volumes.
Colombine
- ( xviii" s. )
119
entassas dans une ilépendanco do la GiraKla, moisiront
suns (juo personne s'en occupât. Un corlain nombre dos
plus rares ouvrages qui la composaiont arrivèrent par
hasard à Paris, en 1885 : ils avaient servi à boucher dos
vides dans des caisses d'emballage, rtMiformant de vieil-
les tapisseries achetées en Espag^no par un amateur,
Cependant, toutes ces déprédations no l'ont pas eutiô-
renituit ruinée, et elle possède encore dos livres et dos ma-
nuscrits d'une rareté insigne.
COLOMBINER {lon) V. n. Placer les colombins sur le
cJKinip dos parois supérieures des cazettes.
COLOMBINÉS ou C0LUMB1NÉ3 (ton) n. m. pi. Tribu
d'olsoaux de la famille dos columbidés, comprenant huit
genres ; carpophaga, lopkolaima, pigeon, ectopisle, œna,
yeopctia, Tnacropygia, tourtei'elle. — Un coi.ombink, ou co-
LUMUINK.
COLOMBINI (le bienheureux Jean), fondateur des iésua-
tes, né à Sienne dans le xiv« siècle, mort on 13G7. 11 était
premier magistrat dans sa ville natale ; il se démit de son
emploi, distribua ses biens aux pauvres, et lit de sa maison
un hospice pour les malades. Plusieurs coopérateurs se
joignirent à lui, et, comme ils prononçaient souvent le
nom de Jésus, le peuple leur donna le nom de jésuates.
Colombini les réunit en une congrégation qui se consacra
au service des malados, mais qui fut supprimée par Clé-
mt^nt IX en 1668. — Fête le 31 juillet.
COLOMBINS ou COLUMBINÉS {Ion.— On dit aussi colom-
BiDtis, coLOMBiDÉs et coLOMBiKNS [du lat. columba, pigeon]}
u. ra.pl. Ordre d'oiseaux, comprenaat les pigeons et formes
aftines, caractérisés par un bec faible, membraneux, renflé
au-dessus des narines, par les ailes moyennes et pointues,
les pieds à quatre doigts, trois devant et un derrière. —
Un COLOMBIN, ou COLDMBINÉ.
— Encycl. Los co/o;»6iïis volent très bien ; leur taille varie
beaucoup, depuis celle des gouras, qui sont gros presque
comme des oies, jusqu'aux petites tourterelles de la taille
des moineaux. Répandus dans toutes les parties du monde,
surtout dans les régions tropicales, ils possèdent là les li-
vrées les plus brillantes, où les teintes métalliques brillent
d'un vif éclat. Vivant souvent en grandes troupes, ils se
nourrissent de graines et habitent surtout les forêts. Cer-
tains entreprennent de grandes migrations. Les colombins
sont, de tous les oiseaux, ceux qui possèdent au plus haut
pomt le sens de l'orientation. Les deux sexes couvent les
œufs avec le même soin et nourrissent les petits, qui éclo-
sent aveugles. Ces oiseaux se répartissent en trois famil-
les : colombidés, didunculidés, dididés (ces derniers sont
complètement éteints).
COLOMBITE {Ion) n. f. Miner. V, coldmbite.
COLOMBIUM ou COLUMBIUM {lon-bi-om' — du nom de
Christophe Colomb) n. m. Chim. Syn. de niobidm.
COLOMBO ou COLUMBO {Ion) n. m. Bot. Nom donné vul-
gairement à la racine de chasmanthera palmata. [On avait
pensé que cette plante venait des environs de Colombo
(Ceylan) ; on sait, maintenant, qu'elle croît à Madagascar
et sur ia côte orientale d Afrique. La racine est d'une
odeur désagréable, très amère et jaunâtre.]
— Thérap. La racine de colombe est amère, tonique, as-
tringente : elle contient de la colombine. On l'emploie sous
forme de poudre (à la dose de 5 à 15 gr.), d'extrait, de tein-
ture alcoolique, de vin médicinal, dans les maladies s'ac-
compagnant de débilité générale et d'atonie du tube di-
gestif, dans les dysenteries, les coliques.
Colombo, ville anglaise et port de l'île de Ceylan, sur
la côte oocidendale que baigne 1 océan Indien ; 126.900 hab.
La vilie est composée de trois parties distinctes : Pettah
est la ville des indigènes (les Cingalais}; le n Fort ">,
quartier des administrations et des bureaux; Colpotty et
blave Island renferment, essaimes à travers de magniti-
ques et vastes jardins, les bungalows blancs et très bas
des Européens. Ceux-ci ont à se plaindre beaucoup du
climat, qui est torride. Colombo, située dans la zone des
moussons, reçoit des pluies abondantes. Dans ces der-
nières années, le mouvement de ce port s'est bcaucaup
accru. Aujourd'hui , il a remplacé Pointe-de-Galle, qui
est sur la même côte, mais plus au S., comme port do
relâche des paquebots des lignes de l'Inde et de l'extrême
Orient ; c'est là qu'ils vont prendre eau et charbon. Co-
lombo, de plus, est le port d'exportation do l'île de Ceylan.
Pêche dos perles. — D'abord possession portugaise au
XVI' siècle, puis hollandaise au xvn" siècle, Colombo fut
soumise par les Anglais, avec l'île entière, on 1796.
Colombo ou ColumbuS (Realdo), anatomiste ita-
lien, uô à Crémone, mort vers 1560. Elève d'André Vé-
sale, il le remplaça dans sa chaire de Padouo (1544), puis
professa à Piso et à Rome. Il a, le premier, mentionné lo
repliomout du péritoine, donné uno description exacte du
médiastin, observé que lo cœur se resserre quand les
artères se dilatent, et réciproquement, ot (pie les mouve-
ments do ce viscère sont isochrones à ceux de la respi-
ration. Il a aussi décrit la circulation pulmonaire presque
dans les mêmes termes que Servet. Son traité De re ana~
tomica (I55yj eut un grand succès.
colombophile {ton — du lat. columbns, pigeon, ot du
gr. philos, ami) n. et adj. Se dit do celui qui aime les pi-
geons, et surtout les pigeons voyageurs; qui se plaît à on
élever, à étudier leurs habitudes : Sociétés coLOMBOPUiues.
COLOMBOPHILIE [Ion, Il — rad. colombophile) n. f. Goût
prononcé pour l'élevage des pigeons, ot on particulier dos
pigeons voyageurs. V. colombiiir.
CoLOMBY (François Cadviony, siour dk), littérateur
français, né â Caen vers 1588, mort vers 1648. Parent do
Malherbe, il fut un des premiers membres do l'Académie
française. On a do lui aiJféronts ouvrages on prose, dos
poésies ot un médiocro poème intitulé : Plainte de la belle
Culiiton au grand Aristarque durant sa captivité (1616).
Colomera, ville d'Espagne (Andalousie (prov. do
OriMiadej), sur la petite rivière de son nom, affluent du
Gcnil; 2.:>(U) hab. Mines de plomb. Moulins.
CoLOMIERS. comm. do la Ilauto-Garonno, arrond. ot
« l<ib>rii. lie Toulouse, dans la i)laino ; 1.089 hab. Cb. do f.
Midi. Cumnierco de volailles; nuilerios.
CoLOMiÈS (Paul), érudit français, né â La RochoUo
on liVAH, mort à Londres on 1092. II apprit l'hébreu et
suivit VoshIiis en Hollande, puis en Angleterre (1081), où
il devint bibliothérairo do l'archovAquo do Canlorbéry.
C'était un homme d'une profonde érudition, ot qui a
beaucoup écrit sur les sujets les plus divers. La plupart
do ses opuscules ont été publiés sous le titre do Co^o-
'ittsii opéra (Hambourg, 1709).
COLOMINE n. f. Variété talqueuso d'argile à potorio.
COLOMNAIRE(/o/n'-;it'?'') adj.Quialaformo d'une colonne.
COLOMNIFÈRE(^m' — du lat. co/umna, colonne, et/errc,
porter) adj. Qui porte une colonne.
— En T. d'archit-, Qui porto uno ou plusieurs colonnes
comme ornementation.
COLOMNÉE n. f. Bot. V. COLOMNÉE.
COLON {du lat. co/oriiis;de colcrr, cultiver) n. m. Celui
qui : 1° cultive la terre ; 2" fait partie d'une colonie ; 2° ha-
bite les colonies, par opposition aux habitants de la métro-
pole ; 4*> est né aux colonies.
— Dr. Colon paritaire ou simplement Colon, Cultivateur
qui donne au propriétaire de la terre, selon les conven-
tions faites, une portion des récoltes et des autres produits.
— Hist. Du temps du Bas-Empire, Personne dépendante
d'un maître et attachée au sol. ti Au moyen âge, Personne
d'une liberté restreinte, quoiqu'elle f(it censée libre, mais
d'une condition supérieure à celle d'un serf: Les colons
d'une abbaye. (En ce sens, le féminin colone était usité.)
— ENCYCL. Hist. V. COLONAT.
COLON n. m. Genre d'insectes coléoptères clavicornes,
famille des silphidés, tribu des cholévinés, comprenant de
très petites formes oblongues, â antennes courtes et on
massue, à mésosternum carré. (Les colons, dont on con-
naît une trentaine d'espèces réparties dans l'hémisphère
boréal, vivent sous les pierres, les feuilles mortes; tou-
jours rares, ils semblent ne sortir que le soir.)
COLON n. m. Arg. milit. V. colo. il Pop. Ami, copain.
CÔLON (du gr. kôlon, membre) n. m. Partie moyenne
de l'intestin.
— Encycl. Le côlon commence au csecum et finit au
rectum. On divise le côlon on quatre portions ; ce sont : le
côlon ascendant, le côlon transverse, le côlon descendant
et le côlon ilio-pelvien.
Le côloyi ascendant ou lombaire droit s'étend du cœcum
à la face inférieure du foie. Il est en rapport, en arrière,
avec le rein droit et le muscle carré des lombes ; en de-
dans, avec le psoas et l'intestin grêle; en avant et en
dehors, avec les anses intestinales. Le péritoine passe
tantôt devant, tantôt derrière, et constitue ainsi à cette
partie du côlon un mésocôlon très court.
Le côlon transverse s'étend de la partie inférieure du
foie à la rate. Il repose sur l'intestin grêle et est on rap-
port, en haut, avec le foie, l'estomac et la rate. Le péri-
toine lui sert encore de soutien.
Le côîon descendant ou lombaire gauche est presque
le symétrique du droit; il se termine au niveau de la
crête iliaque.
Le côlon ilio-pelvien ou S iliaque est situé dans la fosse
ihaque gauche. Il se divise en quatre parties : une pre-
mière verticale, uno seconde transversale, une troisième
en forme d'anse, convexe en bas, une quatrième oblique
vers le bas {cette dernière s'abouche au rectum). Le
mésocôlon ilio-pelvien, constitué par le péritoine, est
très large et permet au côlon de grandes excursions.
Les fonctions du côlon se rattachent au dernier acte
de la digestion, la défécation; c'est dans le côlon que
séjournent les matières fécales avant leur expulsion.
CÔLON ou en grec KÔLON (plur. seul usité kola) [même
étym. que l'art, précéd.] n.m. Gramm. gr. Membre d'une
période, n Partie d'un vers ou d'une strophe.
— Métriq. anc. On appelait kôlon un membre de phrase
métrique ou musicale. (La plupart des vers, comme i'hexa-
môtre, comprenaient deux kola; mais on en comptait sou-
vent trois, quatre ou davantage, dans les vers lyriques.
Les kola se composaient généralement do pieds sembla-
bles, en nombre égal ou inégal. Entre deux kôla^ il y avait
un repos.)
Colon, ville des Antilles (île do Cuba [prov. do Ma-
tanzas]) , près do la rivière et du port de Coloma ;
16.680 hab. Colon se trouve entouré des meilleurs vtgas
do l'île, qui produisent le tabac le plus estimé du monde.
Marché sucrier important. C'est l'anciouno ville do
Nueva Bermeja.
Colon, ville do la république Argentine (prov. d'En-
tre Rios'), sur l'Uruguay; 2.500 hab. Colonies agricoles
aux environs. Ch.-l. d'un départ, peuplé de 10.500 hab.
Colon ou ÂSPINWALL, port de la Colombie (Etat de
Panama), sur la côte septentrionale de l'isthme de Pa-
nama et la mer dos Antilles, au débouché de la partio
creusée du canal, à l'extrémité du chemin do for inter-
océanique de l'isthme; 5.000 hab. Climat très malsain par
suito de la grande chaleur, des pluies abondantes et des
marais dos environs ; fièvres pernicieuses. Ville sans in-
dustrie. Port mal abrité sur la baie de Limon, uni par do
nombreuses lignes de navigation aux ports américains ot
européens. Lieu de passage de marchandises et do voya-
geurs à destination do la côto orientale et do la côte oc-
cidental© de l'Amérique, dos Antilles, do l'Europo. Statue
do Christophe Colomb. Aspinwall, quoique rattacné à l'Etat
do Panama, est uno ville libre autonome.
COLONAGE {naj') n. m. Exploitation par lo colon par-
tiairo : Le bail à colonagk résume presque toutes les an-
ciennes espèces de conventions faites entre les seigneurs et
les paysans.
— Éncycl. Lo bail à colonage ou colonat partinire est un
contrat par lequel le propriétaire d'un héritaço rural lo re-
met pour un certain temps à un preneur, qui s'engage à
le cultiver sous condition d'en partager les fruits avec lo
bailleur. Ce bail diffère donc au bail à frrtnc, on ce que
lo propriétaire, au lieu do toucher un prix fixe on argent,
reçoit uno redevance aléatoire. Celui-ci est, par suite,
associé aux risques do la cuUuro et directement intéressé
à son succès. Si les fruits se partagent par moitié, le
contrat prend le nom do métayage, ot le colon celui do mé-
tayer. Lo bail à colonat partxaire ou à métayage est régi
par la loi du 18 juillet 1889 (liv. I", titre iv du G. rural) ot
par les articles 1718. 1730, 1731, 1730-1741, 1743, 1749-1751,
1776, 1777, 1778 et 2102 du Code civil. Los obligations
principales du bailleur sont : la délivrance do la choso
louée au tormo convenu et la garantie dos objets compris
nu bail, ta réparation des bAtiments et les réparations io-
calivos occasionnées par la vétusté ou In force majeure.
U a la diroclioD générale do l'oxpiollatiou, suit pour lo
COLOMBINER — COLONEL
modo de culture, soit pour l'achat ou la vente des bes-
tiaux. Le droit do chasse t*t do j)êcho lui est réservé. Les
obligations essentielles du preneur sont : de cultiver lui-
môme, et en bon père de famille; d'habiter la métairie,
do la garnir de bestiaux et do se servir des bâtiments
d'exploitation. Il répond de l'incendie, dos dégradations
et des pertes, sauf à prouver qu'il a veillé à la conserva-
tion de la choso louée. Lo bailleur ot lo preneur suppor-
tent, chacun par moitié, la porto totale ou partielle des
récoltes survenue par cas fortuit. En cas do difficulté dans
le règlement des comptes, lo juge de paix statue sur le
vu des registres des parties. Toute action se proscrit par
cinq ans à dater de la sortie du colon. La résiliation du
bail à colonat partiairo est de plein droit par la mort du
preneur, ou à la suite de la destruction fortuite de la tota-
lité des objets compris dans le bail. Elle est facultative
dans les autres cas.
COLONAILLE {na-ill [Il mil.]) n. f. Brin d'osier plus gros
que les autres, dans un ouvrage de vannerie.
COLONAIRE (nèr*) adj. Ane. dr. rur. Qui a rapport au
colonat, qui est soumis aux lois du colonat : Lien colo-
NAIRE. J'''onds COLONAIRE.
CÔLONALGIE {ji — de côlon, et du gr. algos, douleur)
n. f. Névralgie ayant son siège dans le côlon.
COLONAT {na — lat. colonalus ; de colonus, colon) n. m.
Etat de colon. (Se disait principalement des colons do l'an-
cienne Rome et du moyen âge) : Le colonat a remplacé
l'antique esclavage. (E. Sue.)
— Encycl. Pays grecs. En divers pays grecs existait uno
organisation analogue à ce que fut plus tard le colonat
romain. L'invasion dorionne et les migrations de peuples
qui en furent la conséquence avaient eu pour efi'et, dans
les contrées envahies, de transformer en serfs de la glèbe
beaucoup des anciens habitants. En Attique, le servage
fut aboli par la constitution de Selon. Mais, ailleurs, il so
conserva pendant toute la période historique. Certaines
populations étaient simplement devenues sujettes, en gar-
dant la possession d'une partie du soi : périèques de Laconie
ou de plusieurs districts thessaliens. Mais les pénestes d©
Thessalie, les gymnotes d'Argos, les mnôtes de Crète, les
coronéphores de Sicyone étaient de vrais serfs, fixés à la
terre et vendus avec elle, qui payaient au propriétaire
des redevances fixes. Telle était aussi, en Laconie, la
condition des ilotes ruraux. Ils appartenaient à l'Etat ;
mais l'Etat les prêtait aux particuliers, qui ne devaient ni
les tuer, ni les atfranchir, ni les vendre au delà des fron
tières. On leur faisait cultiver les champs qu'on leur assi-
gnait, et ils payaient au propriétaire une redevance avec
la dîme des récoltes. Une organisation semblable existait
sur les domaines de certains grands sanctuaires, par
exemple à Olympie et à Delphes. Tous ces serfs des pays
grecs étaient donc, à peu près, dans la même situation
que les coloni de l'empire romain, aux iv« ou v* siècles de
notre ère.
Rome. Lo colonat, situation intermédiaire entre la liberté
et l'esclavage, s'est développé à Rome sous l'empire. Le
colon est, d après le sens de ce mot, un fermier, mais il
se rapproche de l'esclave en ce qu'il est un fermier héré-
ditaire, attaché à perpétuité, lui et sa descendance, au
sol qu'il cultive moyennant une redevance en argent
ou en fruits. Il est, en outre, assujetti à un impôt per-
sonnel. Le colonat n'apparaît nettement dans les lois
qu'à partir de Constantin, mais il existait auparavant,
et cet empereur n'a fait qu'en préciser la condition. On
n'est pas d'accord sur les causes qui lui ont donné nais-
sance et sur l'époque à laquelle il remonte. On peut voir
l'un des précédents du colonat dans l'établissement des
barbares vaincus sur des terres de l'ompire. Une cause,
peut-être plus générale, fut que los cultivateurs des
fraudes propriétés {saltus), appartenant au fisc impérial,
taient à la discrétion des agents principaux ot ne
pouvaient émigrer librement. On doit ajouter aussi que
certains maîtres ont attaché leurs esclaves à la glèbe et
qu'un grand nombre d'hommes libres, réduits à la misère,
se sont attachés à la terre pour assurer leur existence.
A ï'époquo où le colonat romain fut organisé, il se re-
cruta surtout par la naissance. La situation du colon
était, en etfet, héréditaire. 11 était esclave de la terre ; il
pouvait être revendiqué, s'il désortait lo fonds. Il ne
pouvait pas être séparé do la terro; le maître ne pouvait
aliéner la terre sans lui, ni lui sans la terro; mais lo
colon pouvait se marier, être propriétaire, créancier.
Pour aliéner, il lui fallait, cependant, le consontoment du
maître; son patrimoine garantissait l'impôt et la rede-
vance. Le colon payait au fisc la capitation. Indépendam-
ment des services agricoles, la redovauco duo au maître
consistait en denrées, on fruits ou eu argent. Lo colonat
s'établissait aussi par prescription ; lorsqu'un homme
libre avait été possédé comme colon pendant trente ans,
on présumait qu'il avait volontairement accepté cette
situation, mais on lui laissait la libre disposition de ses
biens. Enfin, lo colonat pouvait être créé par la convention.
En règle générale, 1 afiVancliisst'mont no pouvait s'ap-
Sliquer au colon, puisqu'il était déjà homme libre. Copen-
ant, los colons d origine servile, c'est-à-dire qui avaient
conservé leur condition d'esclave tout on passant dans la
classo des colons, pouvaient ôtro alfranchis, car co n'é-
taient pas des colons libres.
Lo colonat organisé par les codes Théodosion et Justi-
nien a subsisté à l'époque frnntiue, et on peut on suivre
l'existence jusqu'au ix* siècle dans les formules, los char-
tes ©t les polypllques.
— BiBLioGR. : Camoscasso,/>H co/onn/rfanj les codes Tfiéo-
doaien et Justinien (ISQl); Révillout, Etude sur l'histoire du
colonat chez les //om.iin* (Paris, 1856); Garsonnet, histoire
des locations perpétuelles (Paris, 1878); Esmoiu, Mélanges
d'histoire, de droit et de critique (Paris, 1880).
COLONE n. m. Bot. Syn. do coLU.MniB.
COLONE, bourg do l'Attiquo, patrie do Sophocle ot
théfttro dos événements décrits par lo poôlo dans Œdipe
à Colone.
COLONEL {nél' ~ do l'ital. colonello, même sons; do co^
tonna, colonne d'arméo) n. m. Officier supérieur du grade lo
plus élevé: A u-dcssus du coi.otiKh, sont les officiers générau.r.
— Encycl. Lo grade do co/onc/ correspond généralement,
comme emploi, au coinmandonient d'un régiment ou à la
direction d un service do mémo iinporinnee. l<a moitié des
colonels d'artillerie, ot les quatre cinquièmes dos colonels
du géniu, no commuudont pas do rommeuts. 11 ou est do
COLONELGANDJ
COLONIE
même des colonels attachés au service d'état-major. Les
colonels de geodarmerie commandent les légions de cette
arme. Le titre de « colonel u n'est porté en France, par les
chefs des régiments d'infanterie, que depuis Henri II. Mais
ils l'échangèrent plus d'une fois contre celui de jnestres
de camp. En 1793, les colonels devinrent chefs de demi-
brigade, d'après la désignation donnée alors aux régiments;
ils reprirent, en 1803, leur nom, qu'ils ont conservé depuis.
Le titre de n colonel », sous 1 ancienne monarchie, fut
souvent honorifique, et donné parfois à de simples adoles-
cents. Ceux-ci étaient, du reste, bien moins les chefs que
les propriétaires de leur régiment, qui prenait leur nom
et sur 1 entretien duquel ils réalisaient d importants béné-
fices. Le commandement réel était alors exercé par des
lieutenants-colonels ou des colonels en second, etc.
Le titre o de colonel-commandant », substitué un mo-
ment à celui de brigadier, donnait autorité sur tous les
simples colonels, quelle que fût leur ancienneté.
Ce qui fait l'importance du colonel, c'est qu'il commando
et administre à la fois l'unité placée sous ses ordres, et
qui, pour cette raison, constitue par excellence un « corps
de troupes » ; d'où, pour le colonel, le titre de « chef de
corps », donné également aux commandants de bataillons
dits a formant corps », parce qu'ils ne sont pas enrégi-
mentés : tels les bataillons de chasseurs à pied. Cotte unité
est caractérisée par la possession d'un drapeau — ou
étendard — qui, en cas de fractionnement, doit toujours se
trouver là où est le colonel et môme être remis à son domi-
cile particulier.
On ne peut être promu au grade de colonel, qu'au choix,
exercé entre les lieutenants-colonels ayant au moins deux
ans de grade.
Les insignes du grade de colonel consistent en cinq ga-
lons d'or ou d'argent suivant l'arme, avec, quand il y a
Heu, deux épauleltes à gros grains, dits « à graine d'épi-
nards « et dont les franges sont du mémo métal que
les galons. En outre, tous les colonels portent, on grande
tenue, une aigrette blanche en plumes de héron à la coif-
fure.
Dans les armées étrangères, la situation des colonels
varie suivant les pays. En Allemagne, le grade de colonel
n'est pas aussi exclusivement qu'en Franco l'apanage
du chef de corps — beaucoup de ceux-ci ne sont que
lieutenants-colonels ou même majors. En Anf^leterre, le
titre de n colonel d est encore presque exclusivement
honoriâque et donné souvent, comme récompense, à des
généraux auxquels il assure, en même temps, des avan-
tages pécuniaires considérables.
— Colonel général. Dignité militaire dont le titre re-
monte à François I*'. Le titulaire venait immédiatement
après les maréchaux de France, et, à l'origine, exerçait
avec le titre de colonel général de l'infanterie le comman-
dement suprême de cette arme. Henri II créa une charge
de colonel général de la cavalerie, et, plus tard, furent
créées successivement : celles de colonel général des dra-
gons sous Louis XIV; de colonel général des houzards sous
Louis XV. Sous le premier Empire, furent créés des colo-
nels généraux des cuirassiers, de l'artillerie, des chas-
seurs à cheval. Suchet fut même nommé colonel général
• de la garde impériale ». Le titre de « colonel général »
donnait rang immédiatement après les maréchaux de
France, à ceux qui le portaient, sans être pourvus du ma-
réchalat; tel Junot.
En Prusse, où ce titre existe encore et a été conféré
notamment au prince de Bismarck, il donne également
rang de feld-maréchal. — En France, il a disparu depuis
1830, après avoir été porté pendant la Restauration par
quelques princes, comme le duc de Berry, qui fut colonel
général des dragons, et le duc d'Orléans, depuis Louis-
Philippe, qui fut colonel général des hussards.
11 convient de mentionner également l'existence, en
France, de la charge de colonel général des Suisses, créée
par Charles IX, supprimée à la Révolution, rétablie par
Napoléon, qui en nomma titulaires Berthier, puis Lannes,
et dont le titre ne disparut qu'avec la Restauration,
après avoir été porté par le comte d'Artois et le duc de
Bordeaux.
Colonel RamoHot (lk), par Charles Leroy (1883). Ce
livre obtint un grand succès, dû à la gaieté des petites
scènes militaires qui le composent, à l'esprit que 1 auteur
V a semé en portraiturant un type grotesque, invraisem-
blable, et pourtant populaire. — Le colonel RamoUot, mo-
dèle de ceux qu'on appelle dans le langage familier les
vieilles culottes de peau, synthétise en lui toute la bêtise
dont OA juge susceptible un vieux militaire sans intelli-
gence, sans instruction générale ni éducation, qui ne
connaît que le métier, au sens machinal du mot. Ce pre-
mier volume eut une suite : les Nouveaux Exploits du colo-
nel Bamollot {liiA).
CoLONELGANDJ, ville de l'Inde anglaise (Aoudh [dis-
trict de Gondaj), sur le Gogra, affluent du Gange ; 5.900 hab.
L'importance commerciale de cette ville, l'ancien Sa-
krora, a beaucoup diminué depuis la chute du nabab
d'Aoudh.
COLONELLAT (nèl-la) n. m. Grade, titre, emploi de colo-
nel : Le COLONELLAT a'aclietait autrefois.
GOLONEIXE {nél') adj. f. Se disait do la première com-
pagnie d'un régiment, que commandait le colonel en per-
sonne : Leê compagnies colonelles n'existent plus en
France.
— n. Compagnie colonelle : Commander la colonelle.
Il Femme d'un colonel : Madame la colonelle.
COLONGE (lonj'] d. f. Organisation rurale particulière à.
l'Alsace, au moyen âge.
— Encycl. La colonge comprenait un certain nombre
d'habitations, granges, écuries, avec des terres, concé-
dées à dos preneurs [huber), moyennant l'acnuittomont
d'un cens ou prestations annuelles, avec stipulation que
/es différends nés du pacte colongor seraient soumis à un
tribunal fcour colongôre, dinghof ou. selhof), composé du
_ maître do la colonge (président), et des autres colongers
' (assesseurs). Les droits du propriétaire, des colongers, les
noms de ceux-ci, les redevances, etc., étaient inscrits sur
los rotules colongers.
COLONGER (j/^i, tRE adj. Relatif à une colonge. il Rente
eohngére. Se disait, en ALsace, pour rente foncière.
GOLONIA, nom donné par les Romains à plusieurs villes
anciennes, à. cause des colonies qu'on y avait établies :
CoUfuia Agrippina{Co\o{sno}t sur le Khin ; Cohnia Aquen-
sis, la mémo que .A.quœ Sextix (Aix-la-Chapelle) ; Colonm
Senensis (Sienne) ; Colonia Septimanoru7n Juriiorum, Bc-
ziers, en France ; Colonia Trnjana (K<Eln, près de Trêves) ;
Colonia Jiomulca (aujourd'hui Se ville) ; etc.
Colonia del Sacramento, ville de la république
de l'Uruguay, sur le Rio-de-la-Plata, vis-à-vis de Buenos-
Ayres ; 3.000 hab. Place forte, port de mer important ;
commerce de troupeaux et de laines ; viandes salées ou
conservées. Fondée en 1679 par le gouverneur portugais
de Rio de Janeiro, détruite 1 année ^suivante par le gou-
verneur espagnol de Buenos-Ayres, réédiliée peu après,
cette ville fut pendant fort longtemps un sujet de contes-
tation entre les Espagnols et les Portugais, qui se l'enle-
vèrent plusieurs fois pendant le xviii* siècle. — I>e départ,
de Colonia del Sacramento est peuplé de 37.000 hab.
GOLONIAIRE (ni-èr') adj. Qui a rapport à une colonie
romaine ou à une colonie du moyen âge : Soldat colo-
NIAIRK. Ma7lSe COLONIAIRE.
COLONIAL, ALE, AUX adj. Qui regarde les colonies ; qui
vient des colonies: Bégime colonial. Z'enr^es coloniales.
— Econ. polit. Système colonial, Système qui impose des
règles limitatives au commerce des colonies en faveur de
la métropole, ti Pacte colonial. Ensemble dos règles régis-
::ant autrefois les rapports commerciaux entre une colonie
et sa métropole.
— Numism. Monnaie coloniale. Monnaie frappée par une
colonie ou pour le service spécial d'une colonie. {On con-
naît des monnaies coloniales chez les Romains. La Franco
en a aussi, dans les temps modernes. Il en a été frappé
sous Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII, Charles X,
Louis-Philippe, et sous la troisième République, pour
l'Indo-Chine.)
— n. Fam. Fervent partisan de l'extension à donner
aux colonies françaises : On n'est vraiment colonial qu'à
Paris. (P. Bonnetain.) Il Qui est des colonies, qui repré-
sente les colonies : Les coloniaux soiit frileux.
— Encycl. Econ. polit. Pacte colonial. Les colonies
étaient considérées, à l'origine, comme destinées exclusi-
vement à l'utilité et à l'enrichissement de la métropole.
Le régime commercial qui leur était appliqué se résumait
dans les principes suivants, dont l'ensemble constituait
lo pacte colonial : l» L'accès du marché colonial était
interdit aux produits étrangers ; 2" les transports entre la
France et les colonies, et réciproquement, étaient réser-
vés à la marine française ; 3* les produits coloniaux devaient
être exclusivement exportés vers la métropole ; 4** un trai-
tement de faveur était accordé, en France, aux produits des
colonies françaises. Cette dernière règle était une com-
pensation aux servitudes que la métropole imposait à ses
établissements d'outre-mer. Ce régime s'est peu à peu
modifié, et le pacte colonial est aujourd'hui aboli. Diverses
exceptions furent successivement introduites dès avant
1789, puis sous l'Empire et la Restauration. Mais la pre-
mière atteinte sérieuse au système fut apportée par di-
verses ordonnances qui, de 1839 à 1846, permirent l'intro-
duction, aux Antilles et à la Réunion, d'un ^rand nombre
de marchandises étrangères. La loi du 3 juillet 186i sup-
prima les restrictions du pacte colonial en permettant aux
grandes colonies d'importer chez elles, par tous pavillons,
les produits étrangers admis en France, d'exporter leurs
marchandises à l'étranger sous tous pavillons, et de se
servir, pour leurs échanges avec la métropole ou entre
elles, de navires étrangers. Deux décrets du 24 décembre
1864 étendirent le bénéfice de cette loi à la Guyane et au
Sénégal.
— Art. milit. Armée coloniale. Troupes coloniales. V. la
rubrique Aj^mée, à chaque Etat.
Colonial (Office), institution officielle relevant du mi-
nistère des colonies et destinée à fournir au public des
renseignements sur le mouvement économique des colo-
nies françaises. Créé en mars 1899, l'Office colonial (qui
jouit de la personnalité civile et fonctionne sous le
contrôle d'un conseil d'administration et d'un conseil de
perfectionnement) s'est annexé le service de renseigne-
ments existant déjà pour l'Indo-Chine et le service mi-
nistériel chargé de renseigner les émigrants. Il doit
réorganiser l'exposition permanente des colonies et créer
une bibliothèque coloniale. En outre, les gouverneurs et
les hauts fonctionnaires coloniaux on
congé y viendront donner des audiences
et des consultations sur los pays qu'Us
administrent. § A L 6 É R I E ,
Coloniale (médaille). Instituée par
l'article 75 de la loi du 26 juillet 1893,
cUo est accordée sur leur demande aux
militaires et marins français de tous
grades ayant obtenu le bénéfice de
campagne de guerre pour participation
aux opérations de guerre effectuées
aux colonies.
La médaille, en argent, du module
do 0°',030, porte d'un côté l'effigie de
la République et les mots République
française, et, de l'autre côté, un globe
terrestre entouré d'attributs militaires,
avec les mots Médaille coloniale en Mtîdaille coloniale,
légende. Elle est suspendue à un ruban
bleu à trois raies blanches, traversé par une ou plusieurs
agrafes d'argent, sur chacune desquelles est gravé le nom
do la colonie oix le titulaire a fait campagne.
COLONIE inî — lat. colonia) n. f. Ethnol. et géogr. Eta-
blissement fondé par une nation dans un pays étranger :
L'Egypte envoyait ses colonies par toute la tei^e. (Boss.)
Il Possession d'une nation européenne dans une autre par-
tie du monde, n Réunion d'individus qui ont quitté leur
pays pour en peupler un autre : Caamus transporta en
Grèce une colonik de Phéniciens. (Boss.) n Individus d'un
mémo pays, résidant dans une ville étrangère : La colo-
nik française à Berlin. La colonie anglaise à Paris. \\
Agglomération d'individus vivant on commun : ^hc colo-
nie de peintres.
— Par anal. Réunion d'animaux qui s'établissent et mul-
tiplient dans uno contrée : Colonie d'abeilles. (Dans lo
mémo sens, on dit absolument : La colonie.)
— Par ext. Pays d'habitation, par opposition au pays
d'origino : La terre est une colonie des deux. (Réveillé-
Pariso.)
— Colonies militaires. Etablissement do soldats qui cul-
tivent un territoire conquis : Les colonies militaires de
120
la Kusstc furent établies en ISf4. (Chéruol.) il Colotiics pé-
nales. Colonies fondées par les crimmels que i'Angieterro
déportait autrefois eu Amérique et, plus récemment, en
Australie, ii Colonies agricoles. Etablissements agricoles
destinés à l'instruction et à la moralisation des jeunes dé-
tenus. — Dans les Pays-Bas, Etablissements agricoles dont
on confie l'exploitation aux mendiants valides, il Colonies
étrangères, Colonies fondées dans la Russie méridionale,
ot qui sont composées d'Allemands et de juifs.
— Apic. Ensemble des abeilles habitant une ruche et
comprenant une femelle féconde ou reine, plusieurs cen-
taines de mâles ou faux bourdons et des ouvrières dont
le nombre peut atteindre 60.000 individus.
— Microbiol. Groupe de microbes issus d'un même élé-
ment figuré, dans une culture naturelle ou artificielle. ■
(Les bactéries de l'air, de l'eau, d'un milieu quelconque,
se dénombrent par les colonies que fournit sur un milieu
de culture convenable un volume déterminé de fluide.)
— n. f. pi. Absol. Antilles françaises : Avoir un oncle
dans les colonii;s.
— Dr. Colonies pénitentiaires. V. la partie encyol. >.
— Pédag. Colonies de vacances. V. la partie encycl.
— Zool. Colonies aîiimalcs, Associations d'êtres simples
constituant dos êtres plus élevés en organisation.
— Anton. Mère patrie, métropole.
— Allds. hist. : Périssent les colonies plutôt qu'un prin-
cipe, Mot célèbre que l'on rappelle pour faire entendre
qu'un principe doit l'emporter sur quelque considération
(|ue ce soit. 11 a été généralement attribué à Barnave ; on
la donné aussi à Robespierre. En réalité, il appartient à
la fois à Dupont de Nemours et à Robespierre, qui en ont
prononcé chacun une partie. Lorsque, en mai 1791, il fut
question à l'Assemblée constituante de revenir sur l'éman-
cipation des noirs et de ne pas accorder à ceux-ci les
mêmes droits qu'aux blancs, sous peine de consommer la
ruine des colonies, Dupont de Nemours s'écria qu'ï7 vau-
drait mieux sacrifier les colonies qu'un principe, et Ro-
bespierre, plus déclamatoire: li Périssent les colonies, s'il
doit nous en coûter notre honneur, notre gloire, notre
liberté ! Périssent les colonies, si les colons veulent, par les
menaces, nous forcer à décréter ce qui convient le plus à
leurs intérêts! » Ce mot, comme on le voit, a été composé
do deux phrases difl'érentes, condensées en une seule.
— Encycl. Econ. polit. Diverses classifications métho-
diques ont été proposées pour les colonies, mais on peut
dire qu'elles sont, en général, purement théoriques et
qu'elles ne présentent d'intérêt qu'au point de vue de
l'enseignement de la géographie. Une distinction faite
par l'économie politique entre les colonies de peuplement
et les colonies d'exploitation semble, à première vue, plus
solidement établie. Les colonies de peuplement compren-
nent, en effet, celles dont les conditions de climat et do
nature permettent l'établissement à demeure des immi-
grants, leur acclimatation et la fondation d'une famille';
les colonies d'exploitation, au contraire, sont celles où le
climat interdit de s'y fixer sans esprit de retour aux immi-
grants, qui doivent se borner à exploiter par lo com-
merce, et encore temporairement, les produits du pays.
Mais on s'aperçoit facilement que cette distinction elle-
même est artificielle et disparaît devant la réalité, car ia
plupart des colonies, par exemple, lo Canada et l'Aus-
trarie, ont été des colonies d'exploitation, avant d'être
colonies de peuplement.
— Agric. On appelle colonies agricoles des établisse-
ments particuliers de bienfaisance destinés à recevoir,
soit des orphelins pauvres, des enfants abandonnés ou
acquittés, après jugement, comme ayant agi sans discer-
nement, soit des ouvriers malheureux qu'on emploie au
défrichement des terres incultes.
Fondées en Hollande, à l'instigation du général Van don
Bosch, elles se sont répandues en Belgique, puis en Suisse,
où Pestalozzi en organisa plusieurs. L institution fut im-
portée en France par Demetz et le comte de Gasparin, qui
créèrent, près de Tours, la colonie agricole de Mettray,
encore existante (v. Mettray), laquelle, depuis, fut imitée
en d'autres endroits.
Quant aux colonies agricoles d'adultes, les essais tentés
en Belgique et en Hollande n'ont eu qu'une existence
éphémère.
— Apic. Une colonie d'abeilles perdant sa reine est dite
orpheline. Elle se désorganise et la population diminue.
On trouve alors des ouvrières poJideuses dont les œufs no
produisent que des mâles. Les colonies orphelines, dispo-
sant d'œufs ou de larves, édifient sur l'emplacement de
cellules d'ouvrières une cellule de sauveté (v. cellule),
dans laquelle une larve d'ouvrière est transformée en larve
de reine, au moyen d'une nourriture spéciale. Lorsque
deux colonies sont trop faibles, on les réunit dans une seulo
ruche. Les deux reines se battent jusqu'à ce que la plus
faible ait péri. Les colonies se multiplient par l'essaimage.
— Dr. Dans une première acception, les mots colonies
pénitentiaires désignent les établissements pénitentiaires
établis en dehors du territoire continental français, et ser-
vant à l'exécution des peines privatives de liberté qui
impliquent et entraînent l'expatriation, c'est-à-diro des
peines des travaux forcés, de la déportation et de la ro-
légation. V. déportation, rklêgation, Transportation,
travaux forcés.
Ces mots s'emploient dans une autre acception. La loi
du 5 août 1850 a, en effet, organisé, à l'usage des mineurs
de seize ans. un système correctionnel comprenant quatre
catégories d'établissements: 1" les maisons d'arrêt et de
justice; 2" les colonies pénitentiaires; S" les colonies cor-
rectionnelles; 4° les maisons pénitentiaires.
— Pédag. Les colonies de vacances sont la transforma-
tion des caravanes scolaires (v. caravank) ou voyages de
vacances pour les enfants pauvres et maladifs des écoles
primaires des villes. La première idée de ces colonies fu-
appliquée on Suisse, en 1876. On l'adapta et appliqua :
Paris, en 1883. Une société fut formée, en 1887, sur l'ini-
tialivo do F. Buisson, pour en hâter le développement, ot
Ton cito deux adjoints du XI" arrondissement, Champre-
nault et Duval, qui ont acheté et donné à la caisse dos
écoles un château dans les Vosges, à Mandros-sur-Vair.
lequel a donné asile, en 1889, â cent jeunes colons par
mois, de mai à octobre. La prospérité de l'institution a
permis à la ville de Paris de perfoctionnor son œuvro de
bienfaisance : prolongation du séjour â la campagne, re-
doublement do la cure reconnue insuffisante, création à
Berck-sur-Mer d'un hospice pour lo traitement des enfants
tubercul(Mix, otc.
— Zool. II est uuivorsoUomcnt reconnu depuis long-
Plg. 2.
121
temps dtijà quo los étros supôriours sont tous composés
d'une ay^f^lonu^PiUion d'ôlômouts simples appolôs plastides
ou cellules. Cos ôtros supérieurs
uo sont lionc, on rivalité, quo dos (co-
lonies. 11 y u plus; ou peut établir
des déférés dans la complication
croissante des ôtres, les plus élevés
étant formés d'éléments qui sont
oux-mômes dos colonies d'éléments
plus simples dont ils dérivent par
hourgeonnenif-nt . Edmond Porrier a
mis 'en lumière cette gradation ro-
martiuablo.
Tout être, si complexe qu'il soit,
dérive d'un plastido initial, œuf ou
spore. Si le plastido. initial, en se
divisant, donne naissance à des p. .
Slastides isolés, ces plastidos sont ^' '
es protozoaires ou des protop/u/tes. Il on est de mf*mo
lorsque ces plastides restent adhérents les uns aux autres,
mais sans ôtro doués do synergie,
sans constituer un individu; on
a alors une colonie de protozoaires
{fig. 1).
Chez les taétazoaires, les bi-
partitions suceessivos du plastido
initial donnent naissance à une
agglomération d'éléments syner-
fiques, à une gtistrula douée d'iu-
ividualité. Edmond Perrier ré-
serve à ces agglomérations les
plus simples le nom de mérides.
Les mérides, résultats de la
segmentation de l'œuf, peuvent
demeurer isolés ou continuer à
se développer en donnant des bourgeons identiques à eux-
mêmes. Ces bourgeons ou nouveaux mérides peuvent se
détacher (mérides isolés), ou rester associés ; dans le der-
nier cas, ils peuvent, quoique associés, être relativement
indépendants les uns des autres : c'est alors une colonie
de mérides. Ou bien ils forment un ensemble synergique,
chaque méride pouvant être doué de fonctions spéciales
et indispensables à la vie de l'ensemble [fig. 2). L'agglo-
mération constitue alors un zoide.
La coalescenco entre les mérides d'un zoïde est plus
ou moins grande ; elle est faible dans la nodocoryne de la
ligure 2 ; elle est très forte dans une méduse oii le manu-
brium et les quatre secteurs de l'om-
brelle sont inséparables.
Les zoïdes peuvent, à leur tour, bour-
geonner et donner d'autres zoïdes iso-
lés, ou réunis en colonies. Si ces colo-
nies sont douées de synergie, on leur
donne le nom de dèmes. Cette synergie
donno à l'ensemble une individualité
très peu développée dans certains cas
(siphonophores de la fig. 3), très com-
pacte au contraire dans d'autres fani-
maux supérieurs). Dans la physopnora
{fig. 3), les cloches natatoires sont
des méduses ou zoïdes ; les individus
nourriciers sont des mérides ou des
zoïdes.
Suivant la manière dont s'effectuo
le bourgeonnement, les animaux con-
stitués par les agglomérations des
bourgeons sont : l" dépourvus de sy-
métrie ou pourvus d'une symétrie axiale
comme dans les phytozoaires (animaux (j^ui ressemblent à
dos plantes); 2" pourvus d'une symétrio bilatérale (ar-
tiozoaires ou animaux métamérisés ; animaux supérieurs,
jusqu'à l'homme).
En résumé, la gradation dans la complexité est la sui-
vante :
Fig. 3.
Plastides
colonies do plastides (protozoaires, protophytes).
(mérides
; colonies de mérides
: zoïdes '^°'°°'^^^®2°^"^®S-
/ dèmes.
— BiBLioGR. : Edmond Perrier, les Colories animales
(Paris, 1898).
Colonies (Ministèrr des). La direction dos colonies,
qui a été distraite du ministère do la marine à plusieurs
reprises, et qui lui a été rattachée autant do fois de-
puis 1858, a, par uno loi du 20 mars 189-i, érigé en minis-
tère spécial l'administration des colonies. La promièrc
organisation fut arrêtée par Boulanger ; plus tard, Guioysse
(févr. 1890) substitua aux directions géographiques des
directions administratives; enfin, A. Lebon donna, le 27 mai
1896, à l'administration contralo uno organisation nou-
velle.
Le Ministère des colonies est subdivisé en trois direc-
tions : ï" direction de l'Afrique avec deux bureaux (Afrique
et Madagascar) ; 2" direction do l'Asie, Amérique et Océa-
nie, avec doux bureaux (Indo-Chine et vieilles colonies);
3° direction do la comptabilité et des services péniten
tiaires, avec trois bureaux (budgets et comptes — services
pénitentiaires — solde et services militaires). Il existe
aussi un secrétaire général qui, en dehors do ses attribu-
tions générales, administre directement doux buroau\(por-
sonnel — justice et cultes) et un service spécial (service
géographique — missions et expositions). Un service do
contrôle, dirigé par un inspecteur général, complète cotte
organisation. En dehors de ces quatre groupemouts, rat-
tachés directement à l'administration centrale, il existe
un sorvico do santé dirigé par un médecin inspecteur, un
service dos travaux publics à la tête duquel est un inspcc
tour général dos ponts et chaussées et un comité technique
miliiairo présidé par un colonel. En somme les cadres do
l'iulniinisiration i-ompronnont un secrétaire général, trois
dirnciours, quatre sous-dircctours et cent vingt-six fonc-
tionnaires do tout ordre. Dans cetto énumération no sont
pas compris los fonctionnaires détachés d'autres départe-
ments, tels quo les olïlciers et les ingénieurs.
Auprès du ministre fonctionnent un certain nombre do
commission.s pormannntes dont les membres sont recrutés
soit parmi los fonctionnaires du ministère, soit parmi los
spécialistes connus. Les principales do cos commissions
Hont les suivantes : conseil supérieur des colonies, commis -
sion permanente du conseil supérieur; comité consultatif de
l'agriculture, du commerce et de l'industrie; commission
permanente des marcliéa et recettes; commission dosurvoit-
IH.
lance des fianques coloniales; comitt} consultatif du conten-
tieux des colonies ; conunission de vérification des compte de
l'/ndo-Chine; comité supérieur consultatif de l'instruction
publique des colonies; commission supérieure des archives.
COLONISABLE adj. Qui peut ôtre colonisé : Pays
COLONISABLES.
COLONISATEUR, TRICE adj. Qui colonise; qui a la co-
lonisation pour but ou pour résultat : Peuple colonisa-
'n;uB. Immigration colonisatrice.
— n. m. Celui qui colonise, qui s'occupe de colonisation :
Colonisateurs peu éclairés.
COLONISATION (za-si-on) n. f. Action de coloniser : ta
COLONISATION de l'Algérie.
— Encycl. Econ. soc. On donne lo nom de colonisatioji
ù. une forme particulière do l'émigration, j)ar suite de la-
tiuollo lo pays où s'établissent, sans espoir de retour, les
immigrants, est approprié et fécondé par leur labeur, et
voit, grâce à eux, toutes ses ressources se développer de
la manière la plus complète. La colonisation résulte donc
de mouvements d'hommes, civilisés à divers degrés et de
diverses manières, dans des contrées très différentes et
très différemment traitées. Il ressort de cette définition
même quo la colonisation peut être autre que pacifique ;
il n'en ressort pas qu'elle doive nécessairement et exclu-
sivement ôtre civile.
L'histoire de la colonisation fournit bien nettement la
preuve du contraire. La colonisation est, en efl'et, aussi
ancienne quo le monde, et les premiers peuples colonisa-
teurs connus sont les plus célèbres de l'antiquité : les
Phéniciens, les Grecs et les Romains. C'est parce que les
premiers ont fait de la colonisation exclusivement com-
merciale et dans un sens étroit, qu'ils ont succombé do
bonne heure ; ils se sont bornés à fonder des comptoirs,
â faire ce qu'on a appelé à l'époque contemporaine des
colonies d'exploitation ; aussi leur empire a-t-il été faci-
lement conquis par leurs rivaux, les Grecs et les Romains,
qui ont fait, eux, de véritables colonies de peuplement
dans les pays qu'ils ont soumis. C'est une colonisation
complète que Charlemagne a encore entrepris de faire en
Saxe, aussi complète que celle exécutée quelques siècles
plus tard en Syrie par les croisés, ou plus tard encore
(xv« s.) aux îles Canaries par le Normand Jean de Bé-
thencourt. Auparavant, les Arabes s'étaient déjà révé-
lés des colonisateurs consommés, et ils ne cessèrent de
se montrer tels pendant tout le cours de leur histoire,
tandis que Génois, Pisans et Vénitiens ne parvenaient pas
à s'élever au-dessus de la conception phénicienne et car-
thaginoise, et ne créaient que des colonies d'exploitation.
Aussi est-ce tout à fait à tort qu'on ne fait commencer
l'histoire de la colonisation qu'avec l'ère des grandes dé-
couvertes ; en réalité, ce n'est pas autre chose qu'une
histoire de la colonisation au sens le plus large du mot,
et do ses vicissitudes, que l'histoire de l'humanité. Si, à
partir du xv siècle, le champ s'agrandit et finit par em-
brasser tout le globe, il n'en est pas moins vrai qu'il y a
eu, pendant l'antiquité et le moyen âge, colonisation réelle
sur les rivages de la Méditerranée et sur les pays dont
cette mer intérieure est demeurée le centre jusqu'au dé-
but des temps modernes.
Quoi qu'il en soit, il est certain quo les Portugais sont
les premiers à avoir, au commencement de l'ère moderne,
colonisé les terres qu'ils ont découvertes le long des ri-
vages de l'Afrique et de l'Asie méridionale, en s'avançant
vers l'E. à la recherche des îles des Epices ; ces îles ont
été pendant longtemps, avec l'Inde, le centre du négoce
pour le Portugal (qui n'y a fait que de la colonisation com-
merciale), et il a fallu les événements considérables qui
marquent l'histoire du Portugal entre 1580 et 1640 pour
appeler l'attention des Portugais sur leurs possessions des
rivages américains d'abord, puis africains de l'océan
Atlantique. La destruction de leur empire colonial orien-
tal a marqué les débuts d'une nouvelle ère dont la première
période se termine avec l'affranchissement du Brésil peu-
plé par eux, et dont la seconde se continue encore aujour-
d'hui, malgré les empiétements injustes des Anglais dans
l'Afrique australe.
C'est grâce à Christophe Colomb que les Espagnols ont
commencé d'avoir un empire colonial, et cet empire s'est
étendu, au cours du xvi" siècle, sur ta majeure partie du
continent américain et sur les immensités du Pacifique
jusqu'aiLX îles dos Epices. L'exploitation systématique,
abusive parfois, des colonies au profit do la métropole,
voilà quolle a été la politique coloniale des Espagnols, et
cetto politique a amené 1 affranchissement des colonies
américaines au début du xix" siècle, la ruine complète do
l'empire colonial espagnol à la fin do co môme siècle.
L'Espagne n'en a pas moins peuplé la plus grande partie
do l'Amérique centrale et do l'Amérique du Sud ; elle a
fait là œuvro durable do colonisation, et il n'est quo juste
do le reconnaître sans restriction.
Dès lo début du xvi" siècle, les Anglais et les Français
ont ou des velléités do conquérir les terres neuves; mais
ils n'ont commencé à lo faire sérieusement qu'au siècle
suivant, en môme temps quo les Hollandais. Ceux-ci ont
profité do l'union du Portugal avec l'Espagne pour se
créer, grâce à leur puissante Compagnie dos Indos orien-
tales on oxtrômo Orient, un grand empire colonial dont
ils conservent encore une bonne partie, l'archipol malais.
Mais, après avoir exploité leur empire comme los Portu-
gais et los Espagnols, ils ont, avec uno grande souplesse
et uno grande intolligenco, modiMô leur système ; co qui
lonrijcrmet d'obtenir, actuellomont mômè, dos résultats
de tout jiromior ordre.
Quant aux Anglais, le règne d'Elisabeth a vu leurs
premiers essais sérieux do colonisation ; la persécution
reli;;ieuso a favorisé, au début du xvii' siècle, I émigration
do nombreux colons qui ont fondé dans l'Amérique scnton-
triunale, sur les rivages do l'Atlantique, une série d'im-
portantes colonies pour losquolles, dès lo xviii» siècle, c'a
été uno nécessité do franchir los AHéghanys. Do là los
luttes avec les Canadiens français ; dès que los Américains
en sont sortis vainqueurs, ils ont secoué lo joug trop po-
sant do la mère patrie. Cette leçon n'a jias été poruuo
pour les Anglais, qui avaient déjà adopté dans l'Asio mé-
ridlonulo une conduito différente do celle qu'ils avaient
feniio on Amérique et qui avaient, avec la Compagnie dos
In-los orientales, conquis dans l'IIindoustaii un imissant
empire. En Australie, au Cap, ils ont agi avnc uno sou-
phï^so ronuirqiiable. «'adaptant aux nécessités du [lavs,
changeant suivant les cas leur sysiènio politique, ndi'ni-
nisirutif, commercial, etc. C'est où quo montre admirable-
COLONISABLE — COLONNA
meut lotudo de l'organisation do l'cmpiro britanniquo
actuel, lo plus vasto et lo plus peuplé du globo.
Tout autre est l'einpiro colonial français, reconstitué au
cours du XIX» siècle ; il somWo qu'on se rendo enfin compte
do la nécessité (entrevue par Colbort au xvii» s.) de
varier la colonisation solou les pays ; mais ce sont des
Idées contraires qui ont lo plus souvent prévalu. Pour
cette raison, et par suite de la politique déplorable du
gouvernement, la France a perdu, au xviu» siècle, l'empire
que lui avaient constitué Henri IV, Richelieu, Colbert et
ses successeurs, et qui l'ut un instant, sous Louis X^V le
plus bel empire colonial du monde. '
Pendant que Hollandais, Anglais et Français se dispu-
taient les pays chauds, los Russes accomplissaient sans
bruit une œuvre importante de colonisation entre les monts
Durais et le détroit de Behring, dans cetto grande plaine
asiatique du nord dont la plaine russe n'est que le pro-
longement occidental ; ils y ont exécuté uno œuvre re-
marqtiable, qui les a rendus solidement maîtres de cet
immense pays, et les a menés, au xix" siècle, jusqu'aux
trontières des possessions anglaises do l'Asie méridionale.
Leur œuvre ne peut ôtre comparée qu'à colle, non moins
remarquable, exécutée jusqu'aux rivages de l'océan Paci-
fique, aux Etats-Unis, dans le Farwest, par les anciens
colons de la Nouvelle-Angleterre.
Quant aux tard-venus de la colonisation, aux Allemands
et aux Italiens, il est encore impossible de se rendre un
compte exact de ce que sera leur œuvre dans les parties,
encore disponibles il y a quelques années, du continent
africain et de l'Océanie, do même qu'on ignore ce que vaut
la colonisation japonaise à Formose et qu'on ne peut pré-
voir ce que sera la colonisation américaine hors des Etats-
Unis. Une chose est certaine, dans tous los cas : l'élargis-
sement et l'extension chaque jour plus considérable de la
colonisation ; les peuples qui s'en mêlent et qui ont une
politique coloniale sont de plus en plus nombreux, et c'est
un des signes les plus caractéristiques dos nations, dési-
reuses de se créer ou de se garder une place dans le
monde, que leur ardeur à entreprendre une œuvre colo-
niale, dont bénéficiera sans aucun doute le peuple coloni-
sateur lui-même, mais dont bénéficieront aussi la civilisa-
tion et l'humanité.
— BiBLioGR. : P. Leroy-Beanlieu, De la colonisation
che: les peuples modernes (Paris, 1873); Marcel Dubois,
Systèmes coloniaux et peuples colonisateurs (Paris, 1895).
COLONISER v. a. Former en colonie, fonder des colonies
dans : Les Anglais omt colonise une grande partie du
monde, n Etablir dans une colonie r Coloniser des soldats.
Se coloniser, v. pr. Devenir colonisé.
COLONISTE {nissf) adj. Qui est partisan de l'établisse-
ment ou de la conservation des colonies. — n. : Le parti des
COLONISTES.
— Anton. Anticoloniste.
CoLONNA, famille romaine, qui joua un rôle capital
dans l'histoire de l'Eglise catholique. Elle tirait son nom
do la colonne Trajane, auprès de laquelle était sa pri-
mitive demeure. — Pierre Colonna, souche do la fa-
mille, vivait vers uoo. — Jean Colonna, mort à Rome
en 1255, créé cardinal en 1216 par le pape Honorius,
accompagna l'armée de saint Louis en Egypte comme
légat, fut fait prisonnier, puis relâché par les Sarrasins,
étonnés de son courage, et fonda, par reconnaissance,
l'hôpital de Latran. — Egidio Colonna, no en 1247, mort
en 1316, général des augustins en 1292 et archevêque de
Bourges en 1294. Disciple de Thomas d'Aquin, il fut pré-
cepteur de Philippe le Bel et composa pour lui le De
regimine principis (Rome, 1492; traduc. franc, de Simon
de Hesdin [Paris, 1497J). — Jacques Colonna, cardinal
do Nicolas 111 (1278) et ses six neveux, après avoir fait la
plus vive opposition à l'élection de Bonifaco VllI, refu-
sèrent de le reconnaitro pape, et proclamèrent le schisme
contre lui. Déchus par le pape de tous leurs titres, biens et
dignités, forcés dans Palestrina après un siège terrible,
ils se réfugièrent en Franco, d'où ils organisèrent, de con-
cert avec Philippe lo Bel, lo complot d'Anagni qui, dirigé
par Sciarra Colonna, aboutit à la captivité et à la mort du
pontife et à la translation d'Avignon. (Jacques Colonna mou-
rut en 1318 et Sciarra après 1328. Etienne, neveu de Jacques
Colonna, devint le chef du psrti aristocratique à Romo, et
fut tué,en 1328, avec son fils Jean on chcrcliant à s'emparer
doRomesur Rionzi.) — Ottone Colonna lut pape sous lo
nom de Martin V, de 1417 à 1431, j'y. Martin V.) — Prospkb
Colonna, petit-neveu de Martin V, mort en 1523, remar-
quable condottiere, servit successivement le parti fran-
çais et le parti espagnol, et s'illustra, en 1513, par la vic-
toire do 'Viconco sur los 'Vénitiens, et on 1522 par colle do
la Bicoque sur le maréchal do Lautroc. — Fabrice
Colonna, cousin du précédent, mort en 1520, fut aussi
condottiere. [Il fut grand connétable do Ferdinand lo Ca-
tholique, puis commanda los armées du pape Jules II et
fut fait prisonnier ù Ravonno. Il délivra Alphonse d'Esté,
que lo papo retenait prisonnier.) — Pompék Colonna,
neveu de Prospor, cardinal, mort en 1532, rappela les
mœurs turbulentes de ses ancêtres. (Evêquo do Rieti, il
fut on état do guorro continuelle avec Julos II, Léon X et
Clément VII; mais il sut faire oublier tous ses torts en
délivrant ce dernier papo dos mains du connétable do Bour-
bon.] —Victoria Colonna, muniuise de Poscaire, illustre
Italienne, née nu chftteau do Marine (rovnnmo de Napics)
en 1490, morte ù Rome en 1547. [Elle était fillo do Fabrice
Colonna, et fut fiancée dès l'Age do (piatro ans au marquis
do Poscaire, qu'elle épousa à dix-sept ans. et qui mourut
ù trente-cinq ans, en 1525, la laissant inconsolable. Sa
beauté, ses relations suivies avec les grands esprits de son
temps, surtout avec Michel- Ange, qui éprouva pour elle
Il ne ardente passion platonique, et plus encore lo talent dont
elle Ht preuve dans les vers consacrés par elle nu souvenir
do son opoux, oxorcèrent sur tout lo xvi* siècle un prestige
incomparable. On la siirnomma «la Divine n. Ses vers ont
paru sous lo titre do itime delta Vittoria Colonna (Parme,
1538; Florence, 1539; Venise, 1540 ot 1544; id., 1552'; id.,
1558; ïîergamo, 1760). La dernière est celle do Visconii
(Rome, 1840).] — Marc-Antoink Colonna, mort en 1584,
so couvrit do gloire A Lépanto (1571), commo amiral du
pape Paul V. — Laurhnt-Onuimiue Colonna. prince do
Palliano et de Castigliono, mort en 16S9, est célèbre pour
avoir épousé lu nièce do Mii/arin, Mario Maïu'ini, qui
avait failli épouser Louis XIV. Il se sépara d'elle et
mourut chev.tlior de Malte. — La maison de Colomia
compte actuellement quatre branches : 1* les Cnto*iiui-
Paliiino. Romaius-Napulitains, duos ot prince.Hde Patiano
IG
COLUNNA — COLOiNNË
(1520), princes de l'empire (1710) ; 2" les Colorina-Stit/liano,
Napolitains, princes de Galatro (1688), princes de Sti-
fliano, d'Aliano et marquis de Castelnovo (1716), grands
Espagne de l" classe; 3^ les SciarTa di Barberini-Co-
lonna, Romains ; 4<' les Colonna di Sciarra, Romains.
C^lonna (palais et galerie), à Rome. Ce palais, situé
au pied du Quirinal, fut commencé par le pape Martin V,
de la famille Colonna, a été agrandi et transformé par
divers cardinaux et princes de la même famille. L'intérieur
est d'une ampleur peu commune.
Colonna (François), littérateur et dominicain italien,
né à Venise vers 1449, mort en 1527. 11 est auteur d'un
livre singulier : Polyphili H ypneroîomachia (Venise, 1499) ;
sorte de vision allégorique où abondent les descriptions
d'édifices imaginaires. Il a été traduit en français sous le
titre de : Hypnérototnachie ou Discours du songe de Poly-
phile (1546), et sous celui de Songe de Polyvhile (1804).
Colonna (Angelo Michèle), peintre italien, né près
de Côme en 1600, mort à Bologne en 16S7. Elève de Den-
tone et Ferrentioo, il s'associa aux travaux d'Agostino
Mitelli, avec lequel il exécuta d'importantes œuvres
d'abord en Italie, ensuite en Espagne, où ils avaient été
appelés par Philippe IV. De retour à Bologne, Colonna
composa de nombreux tableaux, parmi lesquels on cite :
le Temps, la Fortune et Prométhée, dans le palais Alber-
gati, à Florence. Pendant un voyage qu'il fit à Paris, Co-
lonna peignit, dans l'hôtel du ministre de Lionne, Apollon
tenant une couronne; les Saisons ; etc.
Colonna (Jean-Paul), musicien italien, né à Brescia
vers 1640, mort à Bologne en 1695, était iils d'un construc-
teur d'orgues. 11 fut un des premiers membres de la célèbre
académie des philharmoniques de Bologne, dont il fut élu
prince quatre fois. Devenu maître de chapelle de l'église
de Saint-Pétrone, il ouvrit une école de musique d'où sont
sortis plusieurs artistes distingués ; entre autres, Giovanni
Bononcini. Colonna est considéré comme l'un des meil-
leurs compositeurs d'église de l'Italie au xvii* siècle et
comme l'un des fondateurs de la bonne école de Bologne.
Ses compositions consistent en messes, psaumes, motets,
litames, lamentations, séguences, complies. Magnificat,
Stabat Mater, De Profundis, etc., soit a cappella, soit avec
instruments. On lui doit aussi deux oratorios : Saint Basile
et la Prophétie d'Elisée, et enfin un opéra intitulé Amil-
care, qui fut représenté à Bologne en 1693.
Colonna di Castiglione (Adèle d'Affrt, du-
chesse), dite Marcello, sculpteur italien, née en Suisse
en 1837, mojte à Castellamare en 1879. Elle débuta, en 1863,
sous le pseudonyme de Marcello, et exposa trois bustes
fièrement modelés, et dont un surtout, celui de Bianca
Capello, duchesse de Toscane, fut remarqué. Deux ans
plus tard, en 1865, la Gorgone fonda la réputation du
sculpteur, qui se maintint avec la Bacchante fatiguée, buste
en marbre (1869) ; la. Pythie, statue en [bronze d'un grand
caractère; Chef abyssin, buste en marbre et bronze (1870);
Redemptor mundi, buste en marbre; Phœbé, buste en
marbre, etc. La plupart de ses œuvres, marbres originaux,
répliques ou moulages, ont été léguées par l'auteur au
musée de Fribourg (Suisse).
Colonna D'Istria (Ignace-Alexandre), magistrat
français, né à Ajaccio (Corse) en 1782, mort en 1859. En
1805, procureur impérial dans sa ville natale, il était pro-
cureur général lorsque les Anglais occupèrent la Corse
(1814). C'est alors que, conformément aux conclusions d'un
de ses réquisitoires demeuré fameux, la cour d'Ajaccio
refusa de rendre la justice au nom de George III, roi
d'Angleterre. Colonna d'Istria fut premier président do la
cour de Bastia, de 1823 à 1852.
GOLONNA-CESARI (don Joseph), sculpteur français,
né à Porto-Vecchio (Corse) en 1825, mort en 1887. Il fit
ses études artistiques à l'académie de Saint-Luc, à Rome.
En 1846, il exécuta un buste du maréchal Sébasliani, un
buste du président Colonna d'Istria, un portrait en pied
de Napoléon III, qui fut placé dans la saile des séances
du conseil général, à Ajaccio, etc. En 1868, Colonna-Cesari
exposa à Paris un buste en marbreîdu préfet do police jPi^/ri
et quatre camées représentant des portraits. Il a exposé,
depuis lors : le buste en terre cuite du sultan Abd-ul-Aziz,
le portrait-camée du Prince impérial et différents bustes
en plâtre ou en marbre.
COLONNADE Uo-nad') n. f. Suite de colonnes disposées
sur un ou plusieurs rangs : La colonnade du Louvre est un
des beaux monuments de l'architecture moderne. (Grimm.)
— Par anal. Suite d'objets placés debout comme des co-
lonnes : Les COLONNADES des forêts. (Chateaubr.)
— Géol. Colonnades basaltiques. V. basalte.
— Hortic. Colonnades de verdure. Suite d'arbres bien
droits, dont les rameaux sont taillés en fûts de colonnes.
(Des charmilles garnissent le bas, formant ainsi la base
et le socle.)
— Enctcl. Archit. C'est dans l'antiquité surtout que l'on
rencontre ce genre de décoration ; il n'est presque pas un
monument public de l'ancienne Egypte qui n'en soit orné;
mais ici, au lieu d'éire extérieures, corarao en Grèce ou à
Rome, les colonnades sont toutes renfermées dans l'inté-
rieur des édifices. Balbeck et Palmyre étaient également
célèbres par leurs colonnades. Rien ne saurait donner une
idée do l'imposante grandeur des cent trente colonnes de-
meurées debout, seul reste dos quinze cents qui ornaient
jadis le temple du Soleil, toutes ea marbre blanc et d'une
hauteur de 15 mètres.
Le goût des Grecs pour les colonnades était tel, que la
place du Piréo, qu'on nommait le Digma, et qui était la
plus fréquentée de la Grèce, était tout entière fermée do
galeries à colonnades, qu'on nommait alors stoa (portique).
Les Grecs préféraient â toutes les autres formes les por-
tiques. On en construisit jusque dans les moindres, bour-
gades. Ce goût des colonnades passa dos Grecs du Pélo-
ponèse et de l'Attique aux Grecs italiotes. Dans les
anciennes villas do ta Campanie, il y avait partout dos
colonnades couronnées de galeries enrichies do sculptu-
res; do grandes salles ou portiques ouverts, ornés do
statues.
Rome imita les arts do la Grèce. La plupart de ses tem-
ples, de ses théâtres furent ornés do colonnades. Lo por-
tique d'Octavie était une longue colonnade qui servait do
promenade, et que fréquentaient les élégants et les femmes
6 la mode. Les maisons des particuliers avaient aussi leurs
coloDoadeB.
Des colonnades modernes, la plus remarquable est colle
qui conduit à la basilique de Saint-Pierre de Kome.(V. Saint-
Pierre.) Ce double portique, œuvre du Berntn, a 56 pieds
de largeur. Quatre rangées de colonnes doriques forment
trois ailées : celle du milieu est assez large pour que deux
voitures y passent de front. On compte dans chaque colon-
nade vingt-quatre pilastres et cent quarante colonnes de
pierre de travertin, élevées sur trois marches et ayant
40 pieds de hauteur, y compris les chapiteaux et les bases.
Elles soutiennent un entablement ionique, surmonté d'une
balustrade, au-dessus de laquelle on a placé quatre-vingt-
huit statues de saints et de saintes. Ces figures ont
15 pieds d'élévation, et donnent à l'ensemble de l'édifice
une hauteur de 65 pieds au-dessus du pavé de la place.
Cette double colonnade est du plus grand efl'et, et raccorde
admirablement l'église avec la place qui la précède et les
monuments qui l'entourent.
La célèbre colonnade du Louvre, moins importante par
l'étendue, est plus remarquable peut-être par l'harmonie
et la majesté de l'effet. V. Louvre.
COLONNAIRE {lo-nèr — lat. columnarium, même sens)
n. m. 1'' Impôt sur les colonnes ; 2» Carrière où l'on taillait
lo marbre en colonnes.
COLONNAIRE {lo-nèr' — lat. columnarius, même sens)
n. m. A Rome , Nom donné aux vauriens , esclaves ,
voleurs, débiteurs insolvables, parce que ces délinquants
étaient jugés à la basilique Porcia, auprès de la colonne
Meenia.
GOLONNAISON [lo-né-zon) n. i. Archit. Façade ornée
de colonnes. (Peu usité.)
GoLONNATA, nom d'une des principales carrières de
marbre dos environs de Carrare (Italie), qui ont fourni les
marbres employés à la construction du tombeau de l'em-
pereur Napoléon I", aux Invalides. (Elles étaient déjà ex-
ploitées au temps des Romains.)
GOLONNATION {lo-na-si) n. f. Disposition, proportion
des colonnes. (Peu usité.)
COLONNATO {lo-na) n. m. Nom que le commerce du
Levant donnait aux piastres d'Espagne, à cause des co-
lonnes qui y figurent les colonnes d'Hercule.
COLONNE (du lat. columna, même sens) n. f. Sup-
port de matière quelconque, de forme cylindrique, sur-
monté dune partie qui déborde et qu'on appelle « cha-
piteau », appuyéjlo plus souvent
sur une base, mais pouvant por-
ter directement sur le sol : Les ar-
bres ou les poutres qu'on enfonça
en terre devinrent les premières co-
lonnes. (Quatremère de Quincy.)
— Les colonnes prennent des
dénominations diverses : i" selon
leur forme ou leur mode de con-
struction : Colonne toscane, dori-
que, ionique, corinthienne, compo-
site. (V., à la partie encycl., ces
divers mots et le mot ordre.) il
Colonne adossée, engagée ou liée
ou Demi-colonne, Celle qui est en-
castrée en partie dans l'épais-
seur d'un mur ou d'un pilier, n
Colonne annelée ou bandée. Petite
colonne ou colonnette, dont la file
est interrompue, à distances éga-
les, par des anneaux sculptés
on relief sur la pierre, il Colonne
d'assemblage. Colonne creuse con-
struite avec des membrures de
bois assemblées, il Co/o/î^jeaï^i'çue, Petite colonne placée au
couronnement d'un grand ordre, il Colonne cannelée. Celle
dont le fût est marqué do sillons longitudinaux, il Colonne
cantonnée. Chacune de celles qui sont engagées dans les
angles d'un pilier, pour soutenir les retombées d'une
voûte. Il Colonne cochlide, Celle dont le fût contient un es-
calier à vis, comme la plupart des grandes colonnes mo-
numentales. Il Colonne corolUtique, Colonne ornée d'une
guirlande qui monte en spirale le long du fût. n Colonne
cylindrique. Celle dont le fût a les mêmes dimensions dans
toute sa hauteur, il Colonne diminuée, Colle dont le fût est
en tronc de cône très allongé, depuis la base jusqu'au
chapiteau, ii Colonne doublée, Réunion de deux colonnes
engagées l'une dans l'autre, n Colonne en faisceau. Fais-
ceau de colonnettes formant pilier, n Colonne feuillèe.
Celle dont le fût est couvert de feuilles figurant le stipo
d'un palmier, ii Colonne flanquée. Celle qui a le tiers ou la
moitié de son fût engagée entre deux demi-pilastres, il Co-
lonne fuselée. Celle qui est renflée vers le milieu, ii Colonne
gémellée ou jumelle. Celle dont le fût est formé do plu-
sieurs pièces juxtaposées, dont chacune occupe toute la
hauteur, n Colonne gothique, Nom impropre des piliers
ronds et des piliers formés de faisceaux de colonnettes,
que l'on trouve fréquemment dans les églises du moyen
âge. Il Colonne manuhiaire, Colonne ornée de trophées, ii Co-
lonne marine, Celle dont le fût est orné de coquillages ou
do glaçons, il Colonne méniane. Celle qui porte un balcon
ou méniane. n Colonne moulée, Celle qui est faite en cail-
loux colorés, liés dans un ciment que l'on polit après qu'il
a durci, il Colonne ovale, Celle dont le fût a un plan ovale.
H Colonne pastorale, Colle dont lo fût imite un tronc d'arbre
rugueux, n Colonne polygone ou à pans, Celle dont le fût
est prismatique au lieu d'être cylindrique, ii Colonne ros-
tralc. Celle dont le fût est chargé do proues de navires, à
l'imitation de celles qu'élevaient les Romains, en souvenir
d'une victoire navale, n Colonne rustique, Celle dont lo fût
est relové de bossages, ii Colonne serpentine, Celle qui est
formée do serpents enlacés, dont les têtes composent le
chapiteau, n Colonne en tambours. Celle qui est formée de
cylindres superposés dont la hauteur est moindre que lo
diamètre. Il Colonne torse, Celle dont le fût est tourné en
vis. Il Colonne en troncs. Colonne dont les cylindres super-
posés ont plus do hauteur que do diamètre;
2" Selon la manière dont ellos sont combinées entre
elles : Colonnes accouplées. Colonnes posées doux à deux
et très près l'une de l'autre, n Colonnes doublées. Celles
i^ui sont disposées sur deux rangs parallèles et très près
I une do l'autre, il Colonnes qroupécs. Colles qui sont réu-
nies au nombre do plus do deux .sur un même socle;
3» Selon l'intention qui les a fait dresser ; Colonne astro-
nomique, Celle dont le tailloir est disposé en une plate-
forme, et sur laquelle on peut se placer pour faire des
122
observations astronomiques. Il Colonne oellique, Celle qui
était élevée à Rome dans lo temple de Jauus, et près de
laquelle le consul déclarait la guerre, en jetant un jave-
lot du côté de la nation ennemie, ii Coloîine ynomonique.
Cylindre sur lequel les heures sont marquées par l'ombre
d'un style, il Colonne hermétique. Colonne élevée dans
l'endroit le plus secret d'un temple égyptien, et couverte
de caractères mystérieux, ii Colonne historique, Colle dont
le fût portait la représentation sculptée d'un ou de plu-
sieurs faits historiques; telle est la colonne Trajano. ii Co-
lonne lactaire. Celle près de laquelle les mères romaines
venaient exposer leurs enfants nouveau-nés ou chercher
des nourrices, il Colonne légale. Celle sur laquelle étaient
gravées les lois de l'Etat, ii Colonne limitrophe, Celle qui
servait à indiquer les limites d'un pays conquis, ii Colonne
militaire, Celle sur laquelle on gravait lo dénombrement
des troupes, n Colonne milliaire ou itinéraire. Borne en
forme de petite colonne, que l'on plaçait sur le bord des
routes pour marquer les distances, ou dans les carrefours
pour indiquer le chemin aux voyageurs, il Colonne sépul-
crale. Celle qu'on élevait sur un monument funèbre, ii Co-
lonne statuaire. Celle qui porte une statue. || Colonne lam-
padaire. Fût do colonne portant à son sommet, au-dessus
do son chapiteau, une grosse lampo ou un candélabre à
plusieurs branches, n Colonne triomphale ou monumentale,
ou simplement Colonne, Monument ayant la forme d'une
colonne, et élevé en mémoire de quelque grand événement :
La COLONNE Trajane. Il Colonnes vespasieyines ou simple-
ment Vespasiennes, Urinoirs de forme haute et cylindrique,
ainsi nommées à cause de l'impôt que Vespasien avait éta-
bli sur les urinoirs publics, il Colonne zoophorique. Celle
qui porte une figure d'animal.
— Absol. La Colonne, Monument en forme de colonne,
élevé à Paris, sur la place Vendôme, en commémoration
des victoires de la Grande Armée.
— ■ Par ext. Support de forme cylindrique : Les colonnes
d'un lit. Il Objet qui s'élève à une grande hauteur, sur une
épaisseur relativement petite : Colonne de feu, de fumée.
Il Liquide contenu dans un tube ou dans un autre récipient
vertical : Colonne d'eau. La colonne barométrique.
— Par anal. Suite d'objets placés verticalement les
uns au-dessus des autres : Une colonne de chiffres.
Il Bande verticale marquée au moyen de deux lignes paral-
lèles : Colonnes d'un registre. La colonne des observations.
Il Chaque portion d'une page imprimée, divisée de haut
en bas en deux ou plusieurs parties : Les colonnes d'un
Colonnes : 1. Egyptienne;
2. Assyrienne; 3.
6. Composite ; ?
Dorique; 4. Ionique; B. Corinthienne;
Toscane.
journal, d'un dictionnaire. — En ce dernier sens, coloJines
se prend souvent pour le journal ou l'ouvrage lui-môme ;
Jamais aucune polémique ne paraîtra da7is nos colonnes.
— Fig. Appui, soutien : Le cardinal de Fleury appelait
les fermiers qénérav.x les colonnes de l'Etat. (Grimm.)
— Fam. chapeau en colonne. Se dit par opposition à Cha-
peau en bataille, pour Chapeau (bicorne) mis sur la tête
dans le sens de la longueur.
— Pop. Monter une colonne. Faire un récit long, très
détaillé et ennuyeux.
— Anat. Colonne vertébrale. Ensemble des vertèbres
formant une chaîne à laquelle se rattachent les os des
vertébrés, il Colonnes de Berlin, Prolongement de la sub-
stance corticale du rein entre les pyramides, n Colonnes
du vagin. Plis longitudinaux, antérieur et postérieur, aux-
quels aboutissent les plis transversaux, n Colonnes char-
nues du cœur. Faisceaux de fibres musculaires situés dans
les ventricules du cœur.
— Art milit. Formation tactique spéciale. (V. la partie
encycl.)
— Constr. Colonne d'air. Vide que le limaçon d'un es-
calier à vis laisse entre lui et les murs avoisinants.
— Dr. Colonne du Châtelet, Chacune des divisions que
l'on avait formées, pour les besoins du service, parmi les
conseillers du tribunal du Châtelet. n Au barreau de Paris,
on nomme colonnes les assemblées formées suivant le ta-
bleau d'inscription.
— Hydraul. Quantité d'eau contenue dans le tuyau de
refoulement d'une pompe. Il Colonne hydraulique. Chute
d'eau figurant un fût do colonne,
— Jardin. Arbre en colonne, Arbre taillé de manière que
ses rameaux à fruit existent
■
B
-si-
seuls de la base au sommet.
— Mar. Formation d'esca-
dre dans laquelle les divisions
sont en ligne de file et navi-
guent parallèlement.
— Météor. Colonne d'eau.
Se dit parfois pour tkombe.
— Moll. Colonne torse, Nom
marchand d'une jolie coquille
univalve, extrêmement rare.
— Techn. Colonne de poêle.
Enveloppe d'un conduit de
fumée, en terre cuite, fonte '
ou tôle. Il Pièco cylindrique 16â
qui, dans certaines presses à "
main, tourne autour d'un axe Escadreen colonne- Divisions;
vertical et communique à la A, l"; B, 2e; C, 3"; V, 4c.
vis io mouvement qu'elle re-
çoit du barreau, il Genre de chaîne en or qui a quelque
rapport de forme avec une colonne, ii Pièce de bois posée
Bj 4
123
& plomb, pour soutenir le faîtage d'un batimunt. il Colonne
montante, Conduite principale sur laquelle viennent se rac-
corder les tuyaux ou câbles amenant l'eau, le gaz ou l'élec-
tricité dans les diverses parties d'une habitation, et qui
est elle-même branchée sur la conduite de la compagnie.
Il Impross. sur étoffes. Vaporisage à la colonne. \ .vapori-
SAQE. — Dans les lilaturos, ou appelle colonne l'organe des
cardes servant de support aux arbres dos appareils dits
travailleurs et nettoyeurs. — Dans los apprêts, on appollo
colonne un gros tube percé d'un grand nombre do petits
trous; tuyau autour duquel s'enroule l'étoffe quo l'on veut
apprêter par vaporisation, il Colonne à plateaux. Appareil
de distillerie, à l'aide duquel on rectifie les alcools mar-
chands. Il Machine àcolonne d'eau. Sorte de machine hydrau-
lique, dans laquelle on so sort do la puissance d'une chute
d'eau tombant d'une hauteur considérable, pour communi-
quer un mouvement de va-et-vient au piston d'un cylindre.
— Zool. Pièce axiale de la charpente osseuse, chez les
vertébrés.
— Allos. hist. : Colonne conduisant les Hébreux dans
le désert, Colonne de feu ou de fumée qui dirigeait les
Hébreux dans lo désert de Sin. (V. Moïse.) — Dans l'appli-
cation, cette colonne figure le flambeau intérieur qui éclaire
l'homme à travers les obscurités de la vie, pour le faire
arriver à un but difficile à atteindre. On y fait a'ussi allusion
en parlant des peuples qui, d'étape en étape, s'avancent
graduellement vers la terre promise do la liberté.
— Encycl. Anat., physiol. et pathol. V. vertébe4lk
(colonne).
— Archit. L'idée première de la colonne semble dériver
de l'arbre, ou de la poutre. Cette idée du support arrondi
est si simple, si naturelle, qu'on la retrouve dans l'archi-
tecture de tous les peuples. Le tabernacle des Juifs avait
ses colonnes ; le temple de Dagon avait les siennes, que
Samson renversa de sa puissante main, pour écraser les
Philistins. Les Egyptiens, les Assyriens, les Perses con-
naissaient cet appareil architectural, qui avait pénétré
jusqu'au delà de 1 Atlantique, chez les Aztèques. On sait
quel usage en fit l'autiquité grecque et romaine.
Au moyen âge, les premiers constructeurs romans uti-
lisèrent les colonnes antiques, en les dressant dans leurs
constructions, sans tenir compte de leur grosseur et de
leur proportion. Il résulta de cette réunion de colonnes
ou de fragments de toute dimension et proportion, dans
un même édifice souvent, un oubli complet des méthodes
jadis suivies par les Romains dans la composition des
ordres de l'architecture, ce qui permit aux constructeurs
d'imaginer et d'innover à leur guise. Alors, naquit l'ar-
chitecture gothique, avec ses conceptions imposantes
et originales, complètement étrangères aux proportions
classiques et païennes. La colonne gothique devint un
faisceau de colonnettes groupées autour des piliers des
cathédrales, et combina ainsi la hardiesse et la légèreté
avec une solidité relative. La Renaissance ramena le goût
et l'étude de l'antiquité. Depuis lors, on est beaucoup re-
venu aux ordres.
La manière de fabriquer les colonnes n'a pas moins
difl'éré que leur forme. En Egypte, la plupart des colonnes
étaient monolithes ; on les taillait, on les sculptait même
dans les carrières. Dans les constructions grecques et
romaines , les
fiits des colonnes
étaient presque
toujours formés
de plusieurs tam-
bours ; de petits
goujons en bois
et en bronze re-
liaient les tam-
bours successifs.
Au temple du
Parthénon à
Athènes, cesgou-
jons sont en bois,
etdivisésen deux
parties, en forme
de crapaudine,
ce qui permettait
de faire tourner
la pierre après
l'avoir posée, et,
.en frottant les
deux lits en con-
tact l'un sur l'au-
tre, de les faire
coïncider très
exactement dans
toute leur éten-
due, et par là
s'emboîter si
bien,quesouvent
on cherche vai-
nement leur
joint. Sous l'em-
rire romain, le
uxedes con-
structions avait
firis un tel déve-
oppoment, que
la plupart des fûts do colonnes s'exécutaient en marbr», en
granit ou en porphyre, et étaient d'une seule nièce. Au
moyen âge,on fit nombre do colonnes monolithes tournées ;
on en trouve plusieurs dans les anciennes cathédrales.
Dans les constructions modernes, los colonnes sont for-
mées do tambours superposés, et, do plus, so composent
souvent d assises multipliées, â la manière des mur.s, avec
loints multipliés et pou dissimulés. Cola tient, on France, il
la nature de la pierre dos carrières des environs do Paris,
quon no peut avoir quo par petits tronçons; mais l'etTot
en est déplorable, aussi bien au point de vue do l'art qu'à
celui de la durée. Dans les constructions économiques,
les colonnes en for remplacent depuis quelques années les
colonnes do pierre et do marbro.
L'architecture moderne reconnaît cinq ordres do co-
lonnes, d'après los cinq ordres d'architecture; los anciens
n on admottaiont quo trois : lo dorique. Yionique et le co-
rinthien. CV. ces mots, et v. onimK.) Suivant Vitruve, les
architectos ayant remarqué quo lo pied do l'hommo était
la sixième partie do la hauteur du corps, transportèrent
cotte proportion dans lours colonnes : • yuello quo fût la
LTOssour d'une colonne à son pied, ils lui .loiinèront uno
hauteur sextuple, y compris lo chapiteau. C est ainsi quo
la colonne dorique prit l'empreinte des proportions, de la
force ot de la beauté du corps de l'homme. Plus tard, vou-
lant élever un temple à Diane, ils cherchèrent un nouvel
ordre : ils lui donnèrent quelque chose de la grâce de la
lomme, et ils portèrent la hauteur des colonnes à huit dia-
mètres, afiu qu'elles parussent plus sveltes. Ils y ajou-
tèrent des bases avec dos enroulements, â l'imitation des
chaussures, et ils placèrent des volutes au chapiteau, pour
représenter les grandes boucles de la chevelure, rejetéos
à gauche et à droite du visage. Des cimaises et des guir-
landes furent, comme dos ornements, arrangées sur le
front des colonnes; enfin, des cannelures creusées le long
du fût imitèrent les plis d'une robe. Ces colonnes consti-
tuent l'ordre ionique, ainsi appelé du peuple qui l'avait
inventé. Le troisième ordre, que nous appelons « corin-
thien . , imite la grâce d'une jeune Hllo ; il en a les propor-
tions délicates. » A ces trois ordres de colonnes on en
ajouta successivement deux, qui sont le composite et le
toscan. 'Voici, en quelques mots, le caractère distinctif de
chacune de ces colonnes. La colonne dorique a depuis
quatre jusqu'à huit diamètres; chez les anciens, elle était
sans base ; son chapiteau se compose de moulures, filets
ot quarts de rond. Parmi les plus célèbres, il faut citer
celles du temple de Neptune à Pœstum, et celles du Par-
thénon à Athènes. La colonne ionique va jusqu'à neuf
diamètres, et se reconnaît à la forme et aux volutes de
son chapiteau. Diverses colonnes du temple de Minerve
Poliade à Athènes, de la Fortune Virile et du temple de
Marcellus à Rome, en offrent de beaux modèles. La co-
lonne corinthienne est, de toutes, la plus riche et la plus
svelte ; elle a ordinairement dix diamètres, et autour do
son chapiteau s'enroulent des acanthes et des volutes.
Le temple de 'Vesta à Tivoli et celui de Minerve à Assise
sont ornés de colonnes corinthiennes. La colonne toscane
a sept diamètres de hauteur, y compris la base et le fût.
Ce n'est que par les historiens que nous en connaissons
l'existence; aucun spécimen ne nous en est resté. La
colonne composite a dix diamètres, les feuilles du chapi-
teau corinthien et les volutes de l'ionique; elle est de
création romaine.
Outre cette division des colonnes en cinq groupes dis-
tincts, selon l'ordre d'architecture auquel elles appartien-
nent, il y a une foule de subdivisions, qui indiquent soit la
matière de la colonne, soit sa forme, soit sa destination.
Sur certains monuments de l'époque chrétienne, la re-
présentation d'une ou plusieurs colonnes figure comme un
symbole de l'Eglise.
— Art milit. La colonne est une formation tactique, dont
le but est de présenter un front relativement étroit pour
une profondeur relativement grande. C'est, à ce point de
vue, l'opposé de la formation dite ■ en bataille .. On passe
de l'une à l'autre par le déploiement. C'est surtout une
formation de marche sur los routes, ou de manoeuvre sur
le champ de bataille. Les effets des armes modernes ont
imposé l'adoption de l'ordre dispersé et rendu l'emploi do
la colonne â peu près impossible, dès qu'on est dans la
zone de fou efficace de l'ennemi. En marche, l'infanterie
emploie la colonne par le flanc, où les hommes sont placés
par quatre de front. Quelquefois, aussi, on marche par
six ou par huit, afin d'éviter une trop grande longueur.
Colonnes :
8. Pastorale ;
ou engagée ;
'• T."'";:: \ AnncWo ou bandée ; 3. Cannelée ; «. Feuillue ; 6. PuBolée ; 6. Diminuée ; 7. Torio rudeoléc ■
9 CoroliUque; 10. Cantonnée; 11. Koitrale ; 12. MlUiairc; 13. Sépulcrale; I*. Doublée; IS. Ados-iéé
16. Ovale; n. bn faisceau; 18. A pan»; 19. Accouplée»; SO. Nichée; 21. Groupées; 2i. FlanouL'c
23. Gémollee ; 3*. Incrustée ; 28. Liée t un pilastre.
La colonne de compagnie , empruntée depuis 1870 aux
Prussiens, consiste à placer los quatre sections do la coni-
pagnio l'une derrière l'autre, à six pas do distance; la
deuxième section étant on têto et ayant derrière elle la
première, la troisième ot la quatrième, co qui facilite beau-
coup le déploiement éventuel do la compagnie. La colonne
de bataillon so forme on disposant l'une dorrièro l'autre lis
quatre colonnes do compagnie, séparées par uno distance
égale à un front do section, plus six pas ; ou bion on fornio
la colonne double ouverte, on accolant l'une à l'autre los .loux
moitiés do cotte colonne de bataillon. On emploie oucoro,
comme formation do rassemblement, la colonne double à
interxialle de six pas, ou la colonne de lialaillons en masse,
suivant los dimensions du terrain dont on dispose.
Dans la cavalerie, on emploio la colonne de route, par
doux ou par quatre cavaliers ; la colonne de pelotons, c|ui
peut être simple ou double: la colonne d'escadrons, t\in
peut être serrée, à demi-distance ou à distance cntii^re; la
masse ot la lif/ne de colonnes, qui consistent à placer les
<|uatro escadrons d'un régiment on colonno, par pelotons,
1 un A cOté do l'autro : soit tout & fait rapprochés, c'est
la niasse: .soit séparés par un intorvallo do déploiouiout,
c ost la Uj/nc de colonne».
D'argent à une
colonne de gueules.
COLONNE
L'artillerie emploie la colonne par pièce : uno seule voi-
ture de front, ou par section : deux voitures. Les batteries
formées en colonne par section peuvent être également
groupées, comme les escadrons de cavalerie, on masse ou
on ligne de colonnes.
Le mot ■■ colonne . a encore quelques acceptions spéciales.
Dans une troupe, on appelle colonne de combat l'enscmblo
des éléments indispensables pour combattre, et qu'à uu mo-
ment donné il peut être utile do faire porter seuls en avant
par opposition à ceux qu'on peut, sans inconvénient, lais-
ser un peu en arrière, comme les parcs et convois admi-
nistratifs.
Les Allemands appellent colonnes de munitions les grou-
pements do caissons quo l'on appelle, en France, sections
de mnmnons, et qui sont destinés à ravitailler en munitions
lartilleno ot 1 infanterie. En Allemagne, également, on
donne lo nom de demi-colonne (halbkolonne) à une forma-
tion do la cavalerie dans laquelle les pelotons d'un esca-
dron sont placés obliquement l'un derrière l'autre.
— Blas. En armoiries , la colonne est un meubie assez
fréquent. Sa proportion sur l'écu est de sept diamètres do
hauteur; elle est posée sur un socle
ou soubassement haut de un diamètre,
ce qui lui donne en tout huit diamètres
de haut. En blasonnant, l'on no nomme
lo chapiteau, la base et le socle que
lorsqu'ils sont d'un émail différent de
celui du fut. Lorsque, sur l'écu, il se
trouve un chef, ou quelque autre meu-
ble, la colonne n'a que sept diamètres,
V compris le socle. Quand il y a dans
l'écu deux, trois ou quatre colonnes
sur le même rang, elles conservent leur
hauteur ordinaire ; lorsqu'il y a trois
colonnes qui ne sont point rangées, elles n'ont chacune
que cinq diamètres de haut.
— Hist. Colonnes triomphales. Plusieurs colonnes com-
memoratives furent élevées à Rome, pendant la républi-
que : colonnes de C. Mœnius, de P. Minucius, de C. Dui-
lius, de J. César. Mais elles ne sont pas à
comparer à celles qui furent construites sous
l'empire, et dont nous citerons les plus
connues :
La colonne Trajane fut érigée en 112,
sur le forum de Trajan, en souvenir des vic-
toires de cet empereur sur les Daces. Elle a
29 mètres de hauteur, 2", 50 de diamètre et
est formée do 23 tambours de marbre blanc.
Le socle, quadrangulaire, est orné d'une in-
scription et de trophées guerriers. Un bas-
relief en spirale, de 24 tours, se déroule au-
tour du fût, représentant les épisodes de la
guerre de Dacie. A l'intérieur, un escalier à
vis de 190 marches conduit au chapiteau do-
rique, jadis surmonté d'une statue de Tra-
jan, qui fut remplacée, en I58S, par celle de
saint Pierre. Ce monument, attribué à l'ar-
chitecte ApoUodore de Damas, est le plus
beau modèle et le mieux conservé des co-
lonnes triomphales. Les bas-reliefs sont une
mine de renseignements pour l'archéologie
militaire.
La colonne Antonine proprement dite fut
élevée sur le champ de Mars à Antonin le
Pieux, par ses fils Marc-Aurèle et L. Ve-
rus. Dorique et formée d'un seul bloc de
granit rose, ello soutenait à son sommet la
statue d'Antonin, et mesurait 23 mètres
avec son piédestal quadrangulaire, qui por-
tait sur une de ses faces l'inscription dédi-
catoire et, sur les trois autres, des bas-
reliefs en marbre blanc. Elle fut retrouvée
en 1705, dans le Monto-Citorio. — On appelle aussi d'ordi-
naire ot improprement • colonne Antonine • la colonne
de Marc-.iiirèle, qui se trouve actuellement sur la piazza
Colonna. Elevée en 180 par le sénat sur le forum d'An-
tonin en souvenir des victoires do Marc-Aurèle sur los
peuples du Danube, elle est imitée de la colonne Trajane.
Dorique, en marbre blanc, elle se compose de 28 blocs
ajustes, et mesure 30 mètres environ. Le fût ost entouré
d un bas-relief en spirale qui représente la guerre contro
los Marcomans, ot creusé à l'intérieur d'un escalier à vis.
En 1589, la statue de Marc-Aurèle, disparue depuis long-
temps, a été remplacée par celle de saint Paul.
La colonne dite « do Pompée » a reçu à tort ce nom
parce qu'on a cru longtemps qu'elle avait été élevée par
Cléopfttro à la mémoire de Pompée. Il est probable qu'elle
a été érigée par les habitants d'Alexandrie d'Egypte, en
l'honneur do Uioclétien. Elle est située, non loin de fa mer,
dons les limites de l'ancienno enceinte de la ville. Faite
d'un seul bloc do granit rose qui repose snr un piédestal
et porto un chapiteau corinthien, elle mesure au total
28 mètres. C'est dans son voisinage qu'en 1798 les troupes
françaises célébrèrent l'anniversaire do la République.
La colonne Théodosienne ou d'Arcadius . élevée a Con-
staniinoplo en 421 par Théodoso II, en l'honneur do son
père Arcadius, fut renversée, en 1719, par un Iromhlo-
nient do terre, et il n'en rosto quo la base et un fragment
do fût. Elle était faite sans doute A l'imitation do Ta co-
lonno Trajane. Lo Louvre possèdo un dessin, longtemps
attribué à Gentilo Uellini, qui la représente on entier.
— On pourrait citer encore, dans l'antiquité, la colonne,
dite de Constantin, à Coustantiuoplo, dont il ne reste quo
des débris : la colonno de Phocas, sur lo forum romaiu, otc.
Dans les temps modernes, l'usage et la forme des colon-
nos nionumontalcs ont été empruntés à l'antiquité. Nous
mentionnerons les principales ;
La colonne Vendôme, appelée aussi colonne d'Auster-
lltz ou de ta taraude Armée, a été érigée en vertu d'un
décret du 8 vendémiaire an XII (1*' oct. 1S03), et inaugu-
rée on 1810, au contre de la place Vendêmo. Elle so eom-
Soso do 98 assises do pierre entourées d'un rovétemout
o bronze, eu vue duquel ont été fondus 1.200 canons pris
A l'ennemi pondant la cnmpiigno do 1805. Sa liautour
totale est de 41 mètres, ot son diamètre do 3'",60.ConslruiIo
sur lo modèle do la colonno Trajane, elle est entourée
d'une s])irale do bos-roliot's do 22 lours, d'une longueur do
260 mètres, représentant los principaux faits d'armes de
la campagne : ils ont été exécutés par trente-doux artis-
tes. I..0 piédestal est orné do trophées sur ses quatre
face.s, et, à ses quatre angles sn]H^riours, d'aigles qui sup-
portent dos guirlandes do cliêuu. Uno porto do brouio
Colonne Tra-
jane.
Colonne Vendôme.
COLONNE — COLOQUINTE
donne entrée sur un escalier intérieur de 180 marches. La
statue du sommet a été plusieurs fois changée. La pre-
mière, œuvre de Chaudet, re-
présentait Napoléon en empe-
reur romain, tenant à la main
une Victoire ailée. Elle fut en-
levée en 1814, et le bronze
servit à fondre la statue de
Henri IV sur le Pont-Neuf.
En 1S33, Louis-Phihppe lit pla-
cer sur la colonne- Vendôme
une statue de Seurre figurant
Napoléon avec la redingote et
le petit chapeau. Sous le second
Empire, cette statue fut tran-
sportée aux Invalides, et rem-
placée, en 1863, par une nou-
velle statue de Napoléon en
César romain, œuvre de Da-
ment. En 1871, la Commune fit
renverser la colonne Vendôme,
qui fut rétablie en 1875. Une
inscription latine, au-dessus de
la porte, et une inscription
française, au pied de !a sta-
tue, portent la date et la dé-
dicace du Monument.
La colonne de Juillet, qui se
dresse au centre de la place
de la Bastille, et au-dessus du
canal Saint -Martin, à Paris,
fut élevée en commémoration
de la révolution de juillet 1830. Commencée en 1833 par
Alavoine, continuée après 1834 et modifiée par Duc, elle
fut terminée en 1840. Éilo est en bronze, cannelée, corin-
thienne, avec un
chapiteau compo-
site. Sur le fût sont
f raves les noms
es 504 combat-
tants tués en Juil-
let. Le piédestal est
orné à ses quatre
angles de coqs gau-
lois et, sur une de
ses faces, d'un lion,
bas-relief de Ba-
rje. Au sommet,
une statue ailée,
en bronze doré, due
au sculpteur Dû-
ment, représente
le génie de la Li-
berté. Le monu-
ment a une hau-
teur totale de
50 mètres. Un es-
calier intérieur
conduit au som-
met, et la base ren-
ferme les caveaux
où reposent les
corps des victimes
de Juillet.
Il faut rappeler
encore la colonne
du camp de Bou-
logne ou de la
Grande Armée, haute de 48 mètres (v. Boulogne); la co-
lonne du Palmier ou du Châtelet {v. ce mot), et, à l'étran-
ger, la colonne dite le Monument , à Londres, élevée
en 1671, en souvenir du grand incendie de 1667 (61 m. de
hauteur), et œuvre do Christophe Wren; la colonne
de Blenheim-Park (Angleterre), élevée par Tarchitecte
Vanbrugh, à la mémoire de Marlborough; la colonne
d'Alexandre, à Saint-Pétersbourg, consacrée au souvenir
d'Alexandre I"", surmontée d'une statue d'ange, due au
sculpteur Orlowski.
On doit ranger à part la colonne de Catherine de Médi-
cis, adossée aujourd'hui à la Bourse de commerce de Paris.
Elle fut construite sur les dessins de Ballant et devait ser-
vir à la reine pour ses observations astronomiques. Un
escalier à vis conduit sur le chapiteau (30 m. do hauteur).
— Météor. Colonne solaire. On donne ce nom à une co-
lonne lumineuse qui peut être parfois haute et large; elle
apparaît au coucher du soleil et peut subsister pendant
une heure après, avec une assez grande intensité lumi-
t
^nl^nnl^t,.-,;,-^'''^
^^^&
Colonne de Juillet
Colonne vertébrale : 1, PoIs»on (percAe): 2. Serpent; 3. Crcoodile;
4. Tortue; &. Poule; 6. Lapin; 7- Homme.
neose tirant sur le rou^e. La première obsorvation des-
criptive est due à Cassini en 1672, et l'une des plus belles
apparitions eut lieu & Pari» le 12 juillet 1876. C'est une
apparence lumineuse, duo â la réfraction ou réflexion
de la Ituuiôre solairo sar les prismes qui coDstituont les
cirrus, capable de subsister assez longtemps après le cou-
cher du soleil, vu la grande altitude de ces nuages. Bra-
vais en a donné la théorie ("Journal de l'Ecole polytechni-
que», 1847).
— Zoûl. Dans les formes inférieures, comme les lepto-
cardions (amphioxus) et les poissons cartilagineux, la co-
lonne vertébrale demeure à l'état de corde dorsale, comme
dans l'embryon des vertébrés supérieurs. La colonne ou
rachis est composée de segments placés bout à bout, qui
sont les vertèbres, dont la forme et l'importance varient
suivant les régions du corps; soudées entre elles à la ré-
gion sacréQ, elles redeviennent libres à la région caudale
chez les reptiles et les mammifères, ou se massent en un
coccyx. A la colonne vertébrale s'attachent les côtes et
les ôs du bassin; son extrémité supérieure s'épanouit
pour former la capsule crânienne, « dont la portion posté-
rieure montre la nature des vertèbres ». (Clans.) Suivant
les groupes, la colonne vertébrale est plus ou moins
rigide; dans beaucoup de poissons et de reptiles, elle pro-
duit, par ses flexions, les grands mouvements ondulatoires
servant à la locomotion ou à la natation (anguilles, ser-
pents et autres animaux dépourvus de membres). Outre
sa région crânienne, la colonne vertébrale est divisée en
régions : cervicale ou du cou; tkoracique ou dorsale;
lombaire; sacrée ou pelvienne; coccygienne ou caudale.
Le nombre des vertèbres , leur forme, varient suivant les
divers types.
COLONNE ou COLÛMNA {lom') n. f. Sous-genre d'acha-
tines (mollusques gastéropodes), comprenant les formes
à coquille longue et fine, munie d'un épidermo, à bouche
oblongue. (Les colonnes vivent dans les forêts humides de
l'Afrique occidentale.)
Colonnes d'Hercule (les), nom donné par les an-
ciens au terme prétendu des travaux d'Hercule, c'est-
à-dire aux deux pointes d'Europe et d'Afrique qui mar-
quent à l'E., do 1 un et de l'autre côté, l'entrée du détroit
de Gibraltar. Là, en efiet, dans la baie de Gibraltar, la
tradition orientale fait jeter par Hercule, chef présumé
d'une première expédition de Phéniciens, loin de la mère
patrie, les fondements d'une ville et lui fait poser les
bornes du monde. Les deux colonnes d'Hercule sont, à
l'entrée orientale du détroit de Gibraltar : en Europe, le
mont Calpé {cohmina Herculis Europxa) ; et en Afrique,
en face de Calpé, le rocher Abyla ou Abylix {columna
Uerculis Africana). Co nom de « colonnes d'Hercule u ne
s'applique pas d'une manière exclusive à Calpé et à Abyla.
Il Sous le nom de colonnes, dit Strabon, les uns entendent
les caps du détroit, les autres l'île de Gadès, et quelques-
uns des lieux plus éloignés que cette île. u
Le nom de 'i colonnes d'Hercule » tient à l'usage qu'avaient
les Phéniciens de marquer par des colonnes les lieux où ils
s'établissaient. Arrivés à l'extrémité orientale du détroit
de Gibraltar, ils purent croire que les caps formant ce
détroit était les termes de la terre habitable, aussi bien
que de l'expédition d'Hercule, et que c'était, par consé-
quent, ce que l'oracle appelait les Colonnes.
A ces deux prétendues colonnes se rattachent des lé-
gendes fameuses dans l'antiquité, et dont le sens est que
la Méditerranée était jadis un lac sans communicatioj
avec l'Océan ; une grande commotion aurait engloun
l'isthme qui unissait l'Afrique à l'Espagne. L'existence
de cet isthme est une vérité géologique incontestable.
Les colonnes d'Hercule sont devenues proverbiales et
ont passé dans le style figuré pour désigner une limite
extrême au delà de laquelle on ne conçoit plus rien dans
l'ordre d'idées où l'on s'est placé.
Colonne (cap) [le cap Sunium des anciens], promon-
toire formé dans l'Archipel par la pointe méridionale de
l'Attique et qui portait un temple de Minerve.
Colonne (Jules-Edouard-Jnda, dit), violoniste et chef
d'orchestre français, né à Bordeaux en 1838. Il obtint,
au Conservatoire, le premier prix d'harmonie en 185S et le
Fremier prix de violon en 1861. Admis à l'orchestre tir-
Opéra, il le quitta pour fonder, en 1871, le Concert natio-
nal, dont les séances se donnaient à l'Odéon, et qui, avec
l'Association artistique, se transporta dans la salle du
Châtelet. C'est là que Colonne commença à populariser
les œuvres de Berlioz : l'Enfance du Christ, la Damnation
de Faust (dont la centième audition a eu lieu en 189S),
Roméo et Juliette, les Troyens, et à forcer le public à ren-
dre justice au génie de ce maître alors tant discuté ; c'est
là qu'il fit entendre le premier oratorio de Massenet,
Marie-Magdeleine, et nombre d'œuvres de jeunes com-
positeurs français; c'est là, enfin, qu'il fit connaître des
œuvres ou fragments d'œuvres de musiciens étrangers
célèbres : Richard Wagner, Tschaïkowsky, César Cui, etc.
colonnes n. f. Bot. Syn. de gaii.lardie.
Colonnella, comm. d'Italie (Abruzzes [prov. do
Teramo]), près du fleuve côtier Tronto; 4.800 hab.
COLONNETTE {lo-nèt') n. f. Archit. Petite colonne qui,
d'ordinaire, a le fût plus allong;é
que les colonnes des ordres classi-
ques : Un faisceau de colonnettes.
— Par anal. Objet vertical, cy-
lindrique, peu épais: Arbres levant
sur Inorizon leurs colonnettes
grêles.
— Encycl. Archit. Le nom de
colonnettes s'applique surtout aux
minces colonnes qui cantonnent
les piliers de l'architecture gothi-
que et de l'architecture romane
de transition. Ces colonnes ont été
surtout employées par les archi-
tectes du moyen âge, qui les cou-
vraient d'ornements et de sculp-
tures do tout genre, quelquefois
mémo les revêtaient de riche cou-
leur, comme le faisaient les Egyp-
tiens. La colonnette s'emploie,
encore aujourd'hui, dans la con-
struction comme dans lo meuble. A, B.C. D,B. colonnettes;
„ ^ F, colonne.
COLONOS. Myth. gr, Père d'O-
chné. — Héros ôponymo du dôme de Kolonos, près
d'Athènes.
COLONTAS. Myth. gr. Argien qui reçut Pémôter
lors(iii(3 ccttcMléesso, errant sur la terre à la recherclio de
sa fille, arriva on Argolido. Chthonio, fille do Colontas,
124
mécontente des honneurs que son père rendait à la
déesse, lui en fit de vifs reproches et attira ainsi sur sa
famille le courroux de Démèter. Colontas et sa maison
farent consumés par le feu. Quant à Chthonie. elle fut
emmenée par la déesse à Hormione, où elle fonda un
temple et des jeux en l'honneur de Démèter.
COLOPHANE (du gr. kolophônia, sous-entendu « résine n ,
pour dire résine de la ville de Colophon, en Asie Mi-
neure) n. f. Chim. Matière résineuse, sèche, jaune ou
brune, dont on se sert particulièrement pour faire mordre
les crins de l'archet sur les cordes des instruments, n On
disait autrefois colophone, ce qui était plus régulier.
— Bot. Colophane bâtarde, Nom vulgaire d'une espèce
de bursère.
— Enctcl. Chim. La colophane reste comme résidu
lorsqu'on distille la térébenthine avec de l'eau, pour en
extraire toute l'essence. La colophane a d'abord été pré-
parée en lonie ; on la fit venir ensuite de Suède, et ce n'est
guère qu'au milieu du xvu" siècle qu'on en fabriqua eu
France.
La colophane est plus ou moins jaune, suivant la tem-
pérature à laquelle on l'a exposée pendant la préparation.
Si on la distille dans un courant de vapeur d'eau à une
pression de 10 atmosphères, on l'obtient incolore ; à froid,
elle est cassante et présente une cassure conchoïdale. Sa
densité est environ i,08. Insoluble dans l'eau, elle se dis-
sout avec facilité dans l'alcool et l'éther. L'acide azotique
dissout la colophane et la décompose en même temps.
Soumise à la distillation sèche à la température ordinaire,
elle donne, au-dessus de 360», des huiles épaisses, puis
des produits bleus par réflexion ; au-dessus de 400°, les
produits qui passent ont été appelés huiles de résine. Ces
huiles sont formées d'hydrocarbures gazeux et liquides.
La colophane forme, avec les bases alcalines, des savons
solubles dans l'eau.
On se sert beaucoup de la colophane pour la fabrication
des vernis, pour le calfatage des vaisseaux, pour la pré-
paration des onguents et des emplâtres, et comme agent
réducteur dans la soudure des métaux. Dans co dernier
cas, on projette d'abord de la colophane en poudre sur les
surfaces que l'on se propose de réunir. De très 'grandes
? nantîtes de colophane sont consommées dans les manu-
actures de savon. On s'en sert encore pour la préparation
des allume-feux. La prompte résinification des huiles de
résine à l'air a empêché leur emploi pour l'éclairage, à
cause de l'encrassement des lampes. Les musiciens l'uti-
lisent pour frotter le crin des archets des instruments à
cordes, afin de leur donner le mordant nécessaire. La co-
lophane est coulée, pour cet usage, en petits blocs ronds
ou carrés, et on place ces petits dIocs dans des boîtes de
carton. La colopnane de contrebasse est beaucoup moins
fine et moins sèche que celle destinée au violon et au
violoncelle; celle-ci n'aurait aucune action sur les cordes
énormes de la contrebasse, et elle volerait en éclats sous
les crins durs de l'archet.
COLOPHANTRÈNE n. m. Nom donné à deux carbures
extraits de la colopliane.
COLOPHÈNE n. m. Carbure, C"H", qui s'obtient dans
la distillation de la colophane ou d'un mélange d'essence
de térébenthine et d'acide sulfurique concentré. (Ce serait
un térébène mélangé d'autres carbures qu'on ne peut sé-
parer.)
GOLOPHILÈNE n. m. Liquide non dichroïque, obtenu en
distillant le chlorhydrate de colophène avec la baryte.
COLOPHON (du gr. kolophôn, achèvement) n. m. Note
finale d'un livre, reproduisant ou complétant les énoncia-
tions du titre, n On dit aussi souscription finale.
COLOPHON n. m. Genre d'insectes coléoptères lamelli-
cornes, famille des lucanidés, comprenant des formes ar-
rondies, bombées, ramassées, à élytres très courts, de
telle sorte que l'aspect est celui d'un coprophage. (Le colo-
phon Thunoergi, espèce type de ce curieux genre, brun,
est propre à la Cafrerie.)
CoLOPHON, ville grecque de l'ancienne Asie Mineure,
l'une des plus célèbres de l'Ionie. Elle commença à tomber
en décadence à la suite de la prospérité croissante d'Ephèse.
Patrie de Xénopbane et de Mimnerme; elle prétendait
aussi avoir donné lo jour à Homère.
COLOPHONE n. f. Chim. Syn. de colophane.
GOLOPHONIA. Myth. gr. Fille d'Erechtée, roi d'Athè-
nes. (Désignée par Te sort, elle fut sacrifiée par son père
pour le salut de l'Etat.)
COLOPHONINE n. f. Corps qui se produit par oxydation
spontanée de la fraction de l'huile de colophane distillant
vers ISS-*.
COLOPHONITE n. m. Substance appartenant au genre
grenat et constituant une variété de mélanite ou d'ido-
crase, selon les cas. (Le colophonite est d'un brun noirâtre ;
il accompagne le fer oxyduié à Arendal.) Il On écrit aussi
COLAPHANITE.
GOLOPHONONE n. f. Portion du produit de la distil-
lation sèche de la colophane, que l'on obtient quand celle-
ci bout à 970.
COLOPHTALiNEn. f. Hydrocarbure solide, C"H", qu'on
obtient en distillant l'essence vivo (huile de colophane dis-
tillant à 135") avec la moitié de son poids de soufre.
COLOQUINELLE {ki-nèV) n. f. Nom vulgaire de la co-
loquinte fausse, courge qui est dépourvue d'amertume.
COLOQUINTE {kint' — du lat. colocijnthis, gr. kolokun-
this) 11. I'. Nom d'une espèce do concombre, à chair très
amère. 11 Nom vulgaire et impropre de quelques petites
espèces ou variétés do courges. 11 Coloquinte laitée, Va-
riété de courge. 11 Coloquinte fausse. V. coloquinelle.
— Pop. Tête humaine; cervelle, esprit, volonté. 11 Ta-
per sur la coloquinte^ Frapper sur la tête : Le soleil tape
sur la COLOQUINTE. — Etre capiteux, griser.
— Encycl. Bot. et comm. La coloquinte appartient au
genre concombre; c'est le citrullus ou cucumis colocyn-
this. Originaire du Levant, elle était connue des anciens,
et entrait dans leur matière médicale. C'est une plante
annuollo, à tiges grêles et couchées, et à fleurs jau-
nâtres; ses fruits sont globuleux, jaunes à la maturité;
sous une écorce mince et dure, ils renferment une pulpe
blanrlie, spongieuse, très amère. Cette pulpe, desséchée,
constitue la coloquiuto du commerce; c'est un purgatif
Coloquinte : a, du Malabar ;
b, plate rayée ; c, bicolore ; d, poire
rayée; e, galeuse.
lui prend sa source dans les
123
énergique, violent mômo. Aujourd'hui, on l'emploie rare-
mont on nature, mais elle entre dans plusieurs prtîparations.
— Tûxicûl. ot tliérap. Lo fruit de la colai/uiute est un
amer purgatif, drastique violent, dont lo principe actif est
la colocynthi7ie. On ou prô-
I>aro uuo teinture et uu
extrait. En raison de la vio-
lence do ses etï'ets, on l'om-
ploio peu en Franco. En
Angleterre, on l'emploio
souvent, mais mélange par
exemple A l'aloôs, i la scam-
mouéo, au sulfate do po-
tasse (pilules de Grtigory).
La doso médicinale corres-
pond à nue quantité do 10 ù.
40 centigrammes du fruit.
COLORABLE adj. Qui
peut èwo coloré.
COLORADO n. m. Miner.
Nom donné, dans l'ancienne
Amôri<|^ue espagnole, à des
minorais do fer Hydraté, qui
contiennent des composés
d'argent, et quelquefois do
l'argent natif
— Entom. Nom vulgaire
du dai'yphora decemlineata.
■Colorado (rio), fleuve
des Etats-Unis d'Amérique,
montagnes Rocheuses, près des glaciers du pic Frémont,
parcourt l'aride plateau du Colorado du N. au S.-O., puis
traverse les déserts d'Arizona et se jette dans le golfe de
Californie, où il finit dans des marécages. Cours d'environ
1.300 kilom., dont une partie est encaissée en de profonds
couloirs dits canons, parmi lesquels le plus pittoresque
est le Grand Canon. — Fleuve côtier de l'Américjue cen-
trale, qui forme en partie la frontière des répultliques do
Costa-Ricaet de Nicaragua. (C'est la branche méridionale
do la rivière San-J uan do Nicaragua.) — Fleuve do la répu-
bliijue Argentine, qui tinit dans l'Atlantique à lOO kilom.
au b. de Bahia-Blanca. — Fleuve du Texas.
(Le mot Colorado est un qualificatif donné à ces cours
d'eau à cause de leur teinte foncée, rougeâtre ou jaune).
Colorado (plateau de), nom donné à la partie des
montagnes Rocheuses comprise, à TO. de la grande chaîne
des Pics, entre le parc national du Yellowstone, le désert
d'Arizona et les monts Wahsatch. Cette région, de
450.000 kilomètres carrés, est formée par des terrasses
d'une hauteur moyenne de 2.000 mètres, séparées les unes
des autres par des failles très étendues, et sculptées de pro-
fonds et larges ravins aux parois verticales, dits « canons u ,
au fond desquels coulent le rio Colorado et ses affluents.
La perméabilité d'un sol de calcaire extrêmement fissuré et
l'éloignement de la mer ont fait de ce plateau, surtout au
S., un désert où l'on chercherait en vain une forêt conti-
nue, et sur lequel les chemins de fer transcontinentaux
n'ont pu provoquer aucune agglomération humaine ea
dehors des villages de mineurs.
Colorado, un des Etats-Unis de l'Amérique du Nord,
compris entre le Nebraska et le Kansas au N.-E. et àl'E-,
le Wyoniing au N., TUtah à l'O. et le New-Mexico au S.
Au point de vue du relief, on peut distinguer trois
régions : l^ à l'est s'étendent de vastes plaines qui vont,
en s'élevant insensiblement vers l'O., jusqu'au pied des mon-
tagnes Rocheuses; 2** au centre se dévelo]>pent, du N. au
S., la sierra Madré et la Front Range, qui ne sont que des
fractions des Rocheuses et où se trouvent plusieurs som-
mets dépassant 4.000 mètres (pic Long: 4.810 m.); 3" à
l'ouest, s'appuie auic montagnes un haut plateau qui so
rattache à celui du Colorado.
Le climat est loin d'(Hre uniforme : relativement doux
au pied des montagnes, il est rigoureux sur leurs flancs
et sur les hauts plateaux. Les pluies ne sont abondantes
quo dans la région montagneuse, où souvent la neige tombe
aussi en grande quantité. La chaîne centrale partajjc le
pavs en deux versants : vers l'E. coulent des rivières
(Platte, Arkansas), qui vont au Missouri et sont ainsi tri-
butaires du golfe du Mexique ; vers l'O. descendent des
cours d'eau (Grand River, Dolorès River), qui, affluents du
Colorado, se déversent dans lo Pacifique. Les richesses
minérales du Colorado sont énormes. Sans parler du char-
bon que l'on trouve partout, du fer et du sol qui abondent,
l'or et l'argent priment, dans cette contrée, toute autre
exploitation. Il faut signaler aussi la présence d'importants
gisements de plomb dans la haute valléo do l'Arkansas.
D'abord isolé du reste do l'Union, lo Colorado (capit. Den-
ver) est uni aux autres Etats par une grande voie ferrée qui
le traverse de l'E. à 1*0. et met en communication Saint-
Louis et San-Francisco (Central Pacifique). Lo pays a
gagné beaucoup à l'établissement de cette ligne : son com-
merce a pris un remarquablo essor, et sa population s'est
considérablement accrue.
COLORADO-CITY, village des Etats-Unis (Etat de
.Colorado [comté d'El Paso]); 2.155 hab. C'est lo vieux
Colorado-Springs.
COLORADO-SPRINGS. villo des Etats-Unis (Etaj do
Colorado [comté d'El Paso]), à la base du Piko's Poak ;
11.71)0 hab. Villo de séjour estival; ch.-l. du comté d'El
Paso. Scieries. Sources ferrugineuses aux environs.
COLORADOÎTE (do Colorado, n. do lien) n. f. Tollnrure
naturel de mercure, dont la formule est HgTo, ot le poids
spécifique 8,G3.
GOLORAGE {raj") n. m. Travail du confiseur qui colore
les bonbons.
COLORANT (r«;(\ ANTE adj. Qui colore, c'ost-à-diro qui
communique la proj>riété do produire sur l'œil, soit direc-
tement, soit par 1 intermédiaire d'un spoctroscopo, une
impression lumineuse difl'ôrento décolle que nous appe-
lons le blanc : Matière colorantu, V. coui.ituu.
— n. m. : Un colokant.
— Encycl. D'après la définition, il suflU, pour qu'un
corps soit colorant, qu'il soit coloré; car, alors, il so trou-
vera toujours au moins un dis.solvant ou un mélange qui
lui empruntera sa nuance.
Les colorants inorganiques n'ont donné lieu qu'à peu clo
remarques généralnH. La soulo oui les ronrorno est cpio Ins
aels do certains naétaux (l'or, nickel, cuivre, etc.) sont tou-
COLORABLE — COLORIMÉTRIQUE
jours plus ou moins colorants, tandis que ceux des autres
métaux (sodium, zinc, argent, etc.) no le sont jamais.
Les colorants organiques, au contraire, ont donné lieu à
des rapprochements très intéressants, particulièrement les
matières colorantes organiques.
■ — Matières colorantes organiques. Chromophores et chro-
moqènes. Groupes OH et AzH*. Classi/icatio7i. Les matières
colorantes sont des substances généralement colorées, qui
sont capables de coramunt(iuor aux fibres animales ou végé-
tales une nuance durable, ou, comme l'on dit, do teiridre ces
fibres. (V. teinturk.) Cette définition, très difi"érente do
celle du mot colorant, restreint considérablementje domaine
des matières colorantes. On voit aisément que la distinction
entre colorants et matières colorantes a son origine dans
des nécessités d'ordre pratique, les simples colorants étant
sans emploi en teinture, tandis que les matières colorantes
sont des substances d'une très grande importance.
La plupart des matières colorantes organiques dérivent
des carbures do la série aromatique : benzène, iiaphtalèno,
anthracône, etc., ou de leurs substitués. Or ces carbures
sont incolores ; on a donc été amené à chercher quels rap-
ports il y a entre la constitution chimique des matières
colorantes et la fonction colorante ou pouvoir tinctorial.
On a trouvé que l'apparition de cette tonction colorante
tient à l'existence de certains groupes, très simples pour
la plupart, et indispensables. D'après la théorie de Witt,
on trouve dans toute matière colorante organique :
l'' au moins un groupe chromophore;
2" au moins un des groupes AzH^ ou OH (ou leurs dérivés).
On donne le nom de chromophores à certains groupes
qui, introduits dans des carbures aromatiques incolores,
les transforment en corps colorés ; les corps ainsi obtenus
sont appelés des chromogènes. Ce ne sont pas encore des
matières colorantes, car ils n'ont aucune affinité pour les
fibres ; il leur manque pour cela un groupe AzH' (amido) ou
un groupe OH (oxy). Exemple, le groupe Az = Az est un chro-
mophore, parce que, si l'on réunit par l'intermédiaire de ce
groupe deux noyaux aromatiques, tels que CH", on obtient
un chromogéne coloré, l'azobenzène C*H*-Az = Az-C'H'. Ce
corps jaune, en fixant par exemple un groupe OH, devient
une matière colorante : l'oxyazobenzène
(OH)C«H'-Az = Az-C»H».
Le nombre des chromogènes est assez élevé et varie,
d'ailleurs, avec les progrès de la science ; ils seront énumé-
rés tout à l'heure. Outre les groupes dont il a été question
et dont il existe au moins un dans toute molécule de matière
colorante, on y trouve très fréquemment, entre autres, les
troupes SO*H et CO'H. Ces groupes, qui sont incapables
e transformer un chromogène en une bonne matière
colorante, ont parfois une grande utilité, surtout au point
de vue des applications, soit en donnant une plus grande
solubilité, soit en augmentant l'affinité pour les fibres, soit
en diminuant la sensibilité aux agents destructeurs. Ces
groupes, qui ont des propriétés acides marquées, sont ce
qu'on appelle les grrowpessa/iyîaô/es. D'après ce qui précède,
la genèse des matières colorantes peut être représentée
par le schéma suivant :
Intro-
duction
d'un
Carbures
incolo-
re».
duction \ Cbromo-
d'uD / ^ènes
chromo- J colorés,
phore. [
groupe
A2H»
ou OH.
^Matières
( colo-
I rautes.
bles, ' "^^*-
Benzène 1 Azobenzène \ AmidoazobenzëDe,
P, o, < coloré / matière colorante
^ ** • ]C«H»-Az=:A2-C«H«.JAzH»-C«H*-Az=Az-C«H'
Cette théorie peut être soumise à une expérience de
contrôle très instructive. Tous les chromophores peuvent,
en effet, fixer deux atomes d'hydrogène ; les chromogènes
qui les contenaient deviennent des corps incolores, alors
même que les autres groupes sont intacts. Ces chromo-
Shores, ainsi modifiés, peuvent par o.xydation perdre leurs
eux atomes d'hydrogène et revenir à leur état initial ; le
corps reprend ses propriétés de matière colorante. Ces
corps incolores, qui dérivent ainsi des matières colorantes
fiar fixation d'hydrogène dans leur chromophore et peuvent
es régénérer par oxydation, sont des leucobases. La dispa-
rition des groupes OH et AzH', sans donner lieu au mômo
Îïhénomèno réversible, entraîne toujours la disparition de
a fonction colorante, même quand le chromophore est
intact. L'existence d'au moins un de chacun de ces deux
groupes est donc indispensable.
Voici, en terminant, la classification des principaux
troupes do matières colorantes, basée sur la constitution
e leur groupe chromophore :
MATlKRKS
2o AzulqUCt. .
'ùo Nitrosâes
quinoDes axi-
CUROUOPIIORE
OU)
yqulnonesj
tiracdne). • .1
{aothriicâne}
BoDu dictdutrl-
ph^Dylmôthane .,
— Ai = Az —
_C— C —
Il II
O N(OU)
_C — C — R(OU)
Il II
O o
Acide picri-
quc.
Cbrysoïdino.
Rouge Congo.
Napbtlno.
6« Dr la qulnonc
imidu. . .
7o Dol'indigotlnc
AzH«— C= ou on— C =
=Az— ou A2iI=R=
J0=R=
I ■
„„i„.,jtt_*l (Jaune doqu
?rM.^!« ^ î not-^ln»
^"''**"*'-'i Iphosphlue.
_ n / CD \ p
JAlizarloe.
Auraminc.
Vertmklkehli*.
Vlolot du Pa-
ris.
^Indophdnol.
Az-jllleu m^tby-
( l«ne.
I Indigo bleu.
8<> Do
et d'ac
9o ThiatoUquos. .
-C-S
'C-
Phosphlu
PrimuUno.
— C-Az^
10» Produis non classas, it*\n qu« lu noir d'aniline, lo cachou de
Laval, les nolra Hiibstantir» ■oufn''ti.oto..., di^iit l'i^tude fera sans
dnutft découvrir d« nouveaux iftoup**» chponioplioro».
COLORATEUR, TRIG£ adj. Se dit do ce oui produit la colo-
ration surles tissus, les minéraux, les végétaux, les liquides
COLORATION (.ii-on) n. f. Action de donner de la cou-
leur; éijit <riin corps coloré : Afi colobation des tissus. La
coLoHATiuN des fruits par l'action du soleil.
— E.NCYci.. Coloration des bois. La coloration des bois
consiste à donner aux bois, d'une manière artificielle,
diverses couleurs. Trois méthodes sont en usage pour
obtenir cotte coloration. La première consiste à donner
aux bois, à l'aido d'une matière colorante, une teinture
suporficiolle. La seconde, dite procédé chimique, donne aux
bois une coloration superficielle en employant des matières
colorantes proprement dites. Enfin, lo troisième modo de
coloration est une véritable pénétration, une infiltration,
dans toute la masse du bois, d'une matière colorante.
Coloration des pierres, des métaux. La coloration dos
pierres s'obtient au moyen d'un procédé analogue à celui
qu'on emploie pour la coloration des bois ; cette coloration
n'est jamais que superficielle. Quant à celle des métaux,
elle n'est obtenue, en général, que par l'application d'un
colorant superficiel, épaisseur inappréciable, bien que ré-
sistant très bien à l'iufiuence des intempéries.
Coloration des liquides. La coloration artificielle des pro-
duits fabrifjués par l'industrie des parfumeurs, distilla-
teurs, confiseurs, etc., constitue une nécessité commer-
. ciale. Des règlements limitent et déterminent les matières
colorantes que ces commerçants ont le droit d'employer à
l'exclusion de toutes autres. Les principales de ces sub-
stances autorisées sont : la cochenille, les bois de tein-
ture, le safran, le curcuma, les dissolutions alcooliques
d'indigo et quelques couleurs d'aniline.
Coloration des tissus. V. teinture.
— Anton. Décoloration et incoloration.
CÔLORECTITE (ï'è^■' — de côlon, et rectum) n. f. Inflam-
mation du côlon et du rectum.
COLOREMENT (man) n. Ta. w Colorement d'iaie ombre,
de l'ombre. Manière d'ombrer conformément aux teintes
indiquées par le modèle dont on se sert.
COLORER (lat. colorare; de color, couleur) v. a. Donner
de la couleur, des. couleurs à : Le soleil colore le raisin.
Colorer en vert. Colorer de bleu. \\ Constituer la couleur
de : Vermillon qui C0I.OKE les joues.
— Fig. Parer, orner, embellir, animer : L'imagination
des Arabes grossit et colore tout. (Lamart.) il Rendre spé-
cieux, présenter sous un jour favorable : La calomnie cherche
un peu de vraisemblance pour colorkr ses iioirceiirs.
(Mirab.) n Donner de l'éclat à : La vivacité de l'imagination
coLORK l'expression.
-- En T. de bot.. Se dit des feuilles qui ont une autre
couleur que la couleur verte.
Se COlover, v. pr. Etre coloré, devenir coloré.
— Fig. Prendre de la vie, de l'animation.
— Syn. Colorer, colorier. Colorer désigne une action
naturelle, un efiet qui se produit en quelque sorte de lui-
même, ou qui se manifeste uniformément dans toute la
masse d'un corps : le soleil colore les fruits ; un sentiment
de pudeur colore le visage d'une jeune fille. Colorier est un
terme d'art qui suppose dos couleurs préparées à l'avance
et que l'intervention raisonnée d'un artiste applique sur
la surface d'un corps. Cependant, on ne dit pas colorier,
mais colorer le verre, parce que le verre s'imprègne de la
couleur dans toute sa masse, sans que cela produise au-
cun dessin ; mais on peut colorier un verre coloré,
— Anton. Décolorer.
COLORIAGE (ri-af) a. m. Art ou action de colorier; ré-
sultat de cette action : Le coloriage de planches, de cartes
géographiques. \i On dit aussi enluminure.
— Fig. Action, art de donner do la couleur, de l'éclat :
Walter Scott ne pouvait que tirer des exemplaires d'un inême
type, variés par un coloriage plus ou moins vif. (Balz.)
COLORIER (du lat. color, oris, couleur. — Prend deux i de
suite aux deux prem. pers. pi. de l'imp. de l'ind. et du prés,
du subj. : Nous coloriions. Que vous coloriiez) v. a. Mettre
des couleurs sur : Colorier des dessins. Syn. enluminer.
— Fig. Donner des couleurs à : Colorier son style.
— Syn. Colorier, colorer. V. colorer.
COLORIEUR aiij. m. Se dit, dans la fabrication dos étof-
fes, d'un rouleau qui applique les couleurs.
COLORIFIQUE (du lat. color, oris, couleur, otfacere, faire)
adj . Qui donne, qui produit do la couleur ou des couleurs :
Propriétés colokifiqces.
COLORIGÈNB (du lat. color, oris, couleur, et generare,
engendrer) adj. Qui produit, qui fait naître une couleur.
GOLORIGRADE (du lat. color, oris, couleur, et gradus^
deyro) n. m. Instrument qui a été inventé par Arago, dans
lo but do mesurer l'intensité colorante des matières colo-
rées ou colorantes. Syn. de colokimètke.
GOLORIMÈTRG (du lat. color, oris, couleur, et du çr.
métron, mètre) n. m. Appareil imaginé par Houton-Labit-
lardiôro, perfectionné successivement par Collardeau,
Salloron, Dubosq, et servant à mesurer l'intensité do colo-
ration d'un liquide vu par transpa-
rence.
— Encycl. Le calorimètre de Du-
boscq comprend un miroir A, destiné
à. éclairer les doux liquides à compa-
rer. Ces liquides sont contenus dans
deux petits vases H, B ; doux cylindres
de verre C, C, plongeant dans ces li-
quides, permettent, on s'enfoni;ant
plus on moins, do faire varier l'épais-
seur do la colonne liquide ; au-dessus
des plongeurs, so trouvent deux pa-
rallélépipèdes do verre qui, après deux
rélloxions, ramènent les deux fais-
ceaux do façon qu'ils puissent être
reçus dans une lunotto L. Pour faire
utio observation, on enfonce plus ou
moins les plongeurs, de façon  ra- /^
mener les deux moitiés du cliamp ' —
<|u'on voit dans la lunotto à avoir Colorltn6tro.
la même intensité; les échelles gra-
duées soutenant les plongeurs donnent alors les hauteurs
dos deux couches liquides doués d'un m^mo pouvoir d'ab-
sorption ; on en déduit la proportiou do mati6ro colorante
que contient le liquide soumis à l'essai.
COLORIMÈTRIE {tr( — TuA.colorimètre) n. f. Partie do
la pliysique industrielle, qui s'occupe do la mesuro do
l'intensité de coloration des liquides.
COLORIMÉTRIQUE (rad. eotorim^tritt) adj. On! conrorno
la [Miissunri» ooloraiito do corininos matières i Mt>thud«
COLOKlMlVmigUK.
COLORINE — COLPOSCELIS
COLORINE (rad. colorer) n. f. Nom donné à un extrait
alcoolique de garance, qui est un mélange d'alizarme, de
purpurine et de diverses impuretés, au nombre desquel-
les on remarque dos corps gras.
COLORIS {ri — de l'ital. colorito) n.m. Coloration natu-
relle, éclat des couleurs : Le colokis d'une prune, du teint.
— Fig. Apparence spécieuse : t'ii coloris de candeur.
(Gresset.) H En littér.. Eclat, vivacité de l'effet : Qu en-
tend-on par le style, si ce n'est le coloris et le mouventenl
des idées? (Ste-Beuve.) il En peint.. Manière d'employer
les teintes, effet produit par la combinaison qu'on en fait,
qualité d'une peinture au point de vue de leur emploi : Le
coLOEis est la qualité essentielle du peintre qui aspire a
rendre la rie et la réalité. (Renan.)
— Syn. Coloris, couleur. La coideur est une impression
particulière que fait la lumière sur notre œil ; les couleurs
sont plusieurs de ces impressions envisagées chacune en
elle-même ; le coloris est l'effet qui résulte de l'ensemble
et de l'assortiment des couleurs. Les tableaux du Titien
exceUent par la beauté du coloris ; c'est un des peintres
qui surent le mieux préparer et employer les couleurs.
— Anton. Pâleur.
— Enctcl. Peint. V. coloriste.
COLORISATION (si-on) n. f. Physiq. Manifestation d'une
couleur : La colorisation de la lumière par le prisme. (Inus.)
— Pharm. Cliangement de couleur survenant dans cer-
taines substances, par l'effet de la nature ou celui de l'art.
— Techn. Action d'appliquer des couleurs par un pro-
cédé quelconque sur un corps : Colorisation électro-ma-
gnétique. Il Quand la colorisation s'opère sur le papier,
on lui donne plus couramment le nom de coloriage ; quand
cette application a lieu sur étoffe, on dit mieux coloration.
COLORISTE (rissf) n. Peint. Artiste qui excelle par le
coloris, on qui cherche avant tout les effets de coloris ;
Rubens est un des plus qrands coloristes.
— Personne qui colorie des cartes, des estampes, atc.
Il On dit plus ordinairement enlumineur, edse.
— Fig et littér. Celui qui excelle à donner du brillant,
de l'éclat à son style : Tliéophile Gautier est un excellent
colobiste.
Adjectiv. : Ecole coloriste.
COLORNO, bourg d'Italie (Emilie [prov. de Parme]),
sur la Parma ; 7.065 hab. Ancien château ducal.
COLOSIMI, comm. d'Italie (Calabre [prov. de Cosenza]);
2.500 hab.
COLOSSAL, ALE, AUX (rad. colosse) adj. Qui a des di-
mensions considérables : Statue colossale.
Fig. ; Réputation colossale.
— Fam. Ridiculement exagéré : Prétention colossale.
Le colossal, n. m. Ce qui est colossal : Le colossal est
aussi loin du grand que le joli est loin du Aeau. (L. VeuUlot.)
— Anton. Microscopique.
COLOSSALEMENT adv. D'une manière colossale.
COLOSSE liât, colossus; gr. kolossos) n. m. Statue d'une
hauteur extraordinaire : Le colosse de Rhodes.
— Par ext. Homme, animal ou objet extraordinairement
grand : L'éléphant est le colosse de la création.
Fig. Homme ou être personnifié ; personnage consi-
dérable"; J'ai du regret de voir Tite-Lire jeter ses fleurs sur
ces énormes colosses de l'antiquité. (Montesq.) Il Le Co-
losse du Nord. S'est dit longtemps pour l'Empereur de
Russie, pour l'Empire russe.
Adjectiv. m. et f. : Femme colosse.
— Enctcl. Parmi les colosses les plus remarquables
que nous a légués l'antiquité, il faut citer le grand sphinx
de Gizèb, le plus grand qu'aient sculpté les Egyptiens.
La tête a 2»,55 de hauteur; la longueur du corps est de
39 mètres, et sa hauteur totale a environ n mètres.
Le plus ancien des colosses grecs fut celui à' Apollon à
Amvclès, ouvrage de Bathyclès. Deux autres célèbres
colosses de la Grèce furent les deux statues chrysélo-
phantines de Minerve protectrice à Athènes et de Jupiter
à Olympie, exécutées par Phidias. Le Jupiter Olympien
n'avait pas moins de 11 mètres assis. Après ces œuvres
de Phidias, il faut placer : la Junon d'Argos, exécutée par
Polyclète ; ÏApollon Capilolin, transporté d'ApoUonie
(Pont) à Rome par Lucullus, haut de 13", 86; VApollon
de Tarente, ouvrage de Lysippe, haut de 18 mètres, etc.
Mais le colosse le plus fameux fut celui d'Apollon ou du
Sohil, érigé à Rhodes. CV. Rhodes [colosse de]).
Les Romains élevèrent aussi à leurs dieux des statues
colossales; telle celle de Jupiter Toscan, que Sp. Curvilms,
l'an 482 de Rome, lit élever au Capitole, avec l'airain des
armes enlevées aux Samnites. On l'apercevait d'Albano.
Curvilius fit faire sa propre statue des limailles et ro-
gnures du colosse, et la plaça devant les pieds du dieu. Le
colosse d'Apollon, en bois, haut de plus de 14 mètres, fut,
au temps d Auguste, transféré d'Etrurie devant le temple
d'Apollon Palatin. On cite encore le Jupiter Pompéien,
dédié par 1 empereur Claude et placé au champ do Mars,
près du théâtre de Pompée. Selon Pline, tous ces colosses
furent surpassés par le Mercure que le Grec Zénodore
exécuta pour la cité des Arverncs, dans 3a Gaule. Celte
statue, la plus grande c|ue la statuaire ait jamais exécutée,
di^on, coûta dix années do travail, et fut payée 40 mil-
lions de sesterces (plus do 4 millions de francs). Néron,
fit faire par Zénodore sa statue colossale, qui, haute do
33 mètres, fut placée sur lo vestibule de la Maison d'Or,
puis consacrée par Vespasien à Apollon, dont la tête fut
substituée à celle do Néron.
Au moyen âge, on érigea, à l'entrée ou dans 1 intérieur
de beaucoup (Tégliscs, des statues colossales, auxquelles
on donnait le nom de Sainl-Christophe. On en voyait une,
haute do 28 pieds, à Notre-Dame, près de la porte.
Mais les modernes n'ont exécuté des statues colossales
que quand léloignement du point do vue rendait néces-
saire l'exagération des proportions. Il est quelques-uns de
ces colosses qui méritent d'être cités. D'abord, le Saint
Charles liorromée , à Arona. (V. Borromée. ) Rappelons
aussi la statue de X Apennin ou Jupiter Fluvius, sculptée
vers 1570 et attribuée à Jean Bologne ou à l'Ammanato,
à Florence. I^ statue de la Bavière, placée au-devant du
Walhalla bavarois, mesure 15 mètres do hauteur et se
dresse sur un piédestal de 7 mètres. Un escalier en spi-
rale, pratiqué â l'intérieur, permet d'arriver jusqu'à une
ouverture ruénagéo sous les cheveux et d'où l'on découvre
un immense horizon. Ije colosse, fait do six on sept pièces,
est tout en bronze. I.a //aoarincstdue au sculpteur Schwan-
thalcr. I.a Franco possède la statue de Aotrc-Uanie du
Puy. par Bonnassieux, haute de 15 mètres sans le piédes-
tal, et à l'intérieur do laquelle un escalier permet de mon-
ter jusqu'à la tête. Bartholdi a exécuté, en 187S, une statue
colossale de la Liberté éclairant le monde, placée à l'entrée
du port de New-York : elle mesure 33 mètres, et son pié-
destal 34.
— Anton. Myrmidon, nabot, nain, pygmée.
Colosses, ville de Phrvgio (Asie Mineure), sur le
Méandre et le Lycus, fut une" colonie des Grecs asiatiques,
au temps des conquêtes d'Alexandre. Elle appartint aux
rois de Syrie, puis aux rois de Pcrgame, dont le dernier,
Attale, légua ses Etats aux Romains. Colosses lit partie do
la province d'Asie. Saint Paul convertit cette ville au chris-
tianisme et adressa une épître à ses habitants. Après lo
règne de Constantin, une nouvelle division de l'empiro in-
corpora Colosses dans la Phrygie ; elle fut plus tard com-
prise dans la province des Thracéniens. Prise par les Turcs
Seldjoukides (1070), reprise par les Grecs de Constanti-
nople, elle tomba, en 1294, au pouvoir des Turcs Ottomans,
qui la possèdent encore. C'est, actuellement, une bourgade
i^ue domine un château fort très délabré.
COLOSSIEN, ENNE (si-m, en'), personne née à Colosses,
ou qui habitait cette ville. — Les Colossiens.
— Adjectiv. Qui appartient à cette ville ou à ses habi-
tants : Eglise colossienne.
Colossiens (Epître de saint Paul aux). V. épItbe.
COLOSSOCHÉLYS {ké-liss) n. m. Genre de tortues, fos-
siles dans les terrains tertiaires de l'Inde. (Le colossochelys
Allas des monts Sivalik a une carapace bombée, atteignant
4 m. de long.)
COLOSTRATION (stra-si-on —rad. colostrum) n. f. Mala-
die des enfants nouveau-nés, qu'on supposait produite par
le colostrum.
COLOSTRUM {slroni') n. m. Lait de la femme qui vient
d'accoucher.
— Encycl. Pendant les derniers mois de la grossesse,
les glandes mammaires sécrètent un liquide jaunâtre et
opaque, lo colostrum, qui n'acquiert ses caractères détini-
tils qu'après l'accouchement. Lasécrétion du colostrum pré-
cède donc la sécrétion du lait, dont il diffère d'abord beau-
coup, mais dont il se rapproche ensuite de plus en plus.
Il est caractérisé au début par sa richesse en albumine et en
sels minéraux, par sa pauvreté relative en beurre et l'absenco
à peu près complète de caséine. Sa richesse en matières
minérales explique ses propriétés purgatives, qui facilitent,
chez le nouveau-né, l'expulsion du méconium. Le colostrum
résulte de l'activité des cellules des culs-de-sac sécrétoires,
qui grossissent et multiplient leurs noyaux, et dont une
partie se détache et est éliminée, avec les gouttelettes
graisseuses, par la lumière du cul-de-sac, d'où le carac-
tère, primitivement très séreux, de cette sécrétion.
COLOT, famille de chirurgiens français, qui garda pen-
dant plus d'un siècle le secret de l'opération de la taille
par la méthode dite de ?iaut appareil. Le premier fut Ger-
main CoUot, dont la vie est peu connue. (On sait seule-
ment qu'en 1470, il tenta la première opération de la
pierre, dans le cimetière de Saint-Séverin, sur un archer
condamné à mort pour vol, et que l'opération réussit. Le
condamné eut sa grâce et reçut encore de Louis XI une
somme d'argent.) — Le plus célèbre, Laurent Colot, né
en Champagne, fut chirurgien de Henri U (1556) et Zi(/io-
tomisle de l'Hôtel -Dieu. Cette charge, créée pour lui,
passa à ses descendants. (Un de ceux-ci, François, der-
nier du nom, auteur d'un Traité de l'opération de la taille,
est mort en 1706.)
COLOTE ou COLOTES {lo-tèss') n.m. Genre d'insectes co-
léoptères malacodermos, famille des malachiidés, compre-
nant de petites formes variées de jaune et de rouge suc
un fond plus sombre, et dont les femelles sont souvent
aptères. (On connaît une douzaine d'espèces de colotes
d^urope et d'Afrique [Nord et extrême Sud].)
COLOTÈS, philosophe grec du m" siècle avant notro
ère. Il devint un des disciples d'Epicure, dont il adopta
les idées avec enthousiasme. Il a écrit un traité dont le
titre résume la thèse : Suivre les maximes des philosophes
autres qu'Epicure, ce n'est pas vivre. Plutarijue a composé
contre lui deux des traités réunis dans les Œuvres morales.
COLOTLAN, ville du Mexique (Etat de Jalisco), sur le
rio de Jeres, affluent du Santiago ; 7.900 hab. Culture et
tissage du coton. Ch.-l. d'un canton peuplé de 42.580 hab.
et d'un département peuplé de 18.900 hab.
CÔLOTOMIE Imt — de côlon, et du gr. tome, section) n. f.
Ouverture du colon, pratiquée pour former un anus arti-
ficiel.
COLOUGLI ou COULOUGLI (du turc koul, esclave, et
nglou, fils) n. m. Nom donné, en Algérie, aux hommes nés
d'une femme indigène et d'un Turc.
COLOUZE (louz') n. m. Variété de blé, cultivée dans la
Moldo-"S'aIachie.
COLPEURYNTER (rin-tèr' — du gr. kolpos, vagin, et
euruntêr, qui élargit) n. m. Dilatateur du vagin, consistant
en un ballon de caoutchouc muni d'un tube en caoutchouc
souple et non extensible. (Le colpeurynter, dont on se sert
iiour dilater rapidement le vagin, pour provoquer l'accou-
chemont ou î'avortement, a été imaginé par l'accoucheur
Braun, de "Vienne.)
COLPIACE ou COLPLAS (pi-ass) n. f. Genre de scrofu-
lariacées, renfermant dos arbustes très rameux de l'Afri-
que australe.
COLPIDIUM {di-om") n. m. Genre d'infusoires holotri-
ches, famille des cinétochilidés, comprenant des formes à
bouche latérale ou ventrale, avec une membrane faisant
saillie au dehors. (Les colpidium sont des animaux micro-
scopiques, habitant les eaux douces.)
COLFITE (du gr. kolpos, vagin) n. f. Pathol. Inflamma-
tion du vagin.
COLPO, comm. du Morbihan, arrond. et à 19 kilom. de
Vannes, non loin do la Claye, sur le versant nord des
collines de la lande do Lanvâux ; 1.161 hab. Moulins.
COLPOCÈLE (du gr. kolpos, vagin, ot kèlé, hernie) n. f.
Ilornie vaginale.
COLPOCYSTOTOMIE {si-sto — du gr. kolpos, vagin;
kusiis, vcisi.' . it tome, section) n. f. Extraction do la
pierre vésicule par le vagin.
126
COLPODE n. m. Genre d'insectes coléoptères carnas-
siers ou carnivores, famille des carabidés, tribu des spho-
drinés, comprenant des formes allongées, élégantes, lui-
santes ou métalliques, d'Amérique, de Malaisie et de l'Inde.
(Les colpodes comptent plus de deux cent cinquante espè-
ces, abondant surtout dans l'Amérique équatoriale.)
COLPODELLE ou COLPODELLA [dél') a. f. Genre de pro-
tozoaires flagellâtes, comprenant des microorganismes
cillés, qui ressemblent à des zoospores de my.xomicètes et
qui vivent en parasites sur les chiamydomonades.
COLPODIE (rft) n. f. Genre de graminées, tribu des agros-
tidées, comprenant sept espèces qui croissent dans l'Amé-
rique du Nord, dans les régions arctiques de l'Asie, de
l'Amérique et des hautes montagnes de l'Asie centrale.
COLPOPÉRINÉORAPBIE (du gr. kolpos, vagin; péri-
naios, périnée, et raphé. suture) n. f. Suture intéressant
la muqueuse vaginale et la peau du pennée.
COLPOPTOSE (du gr. kolpos, vagin, et ptôsis, chute) n. f.
Prolapsus du vagin.
COLPORAPHIE (du gr. kolpos, vagin, et raph^, suture)
n. f. Suture du vagin. Syn. éi.ttrorraphie.
COLPORRAGIE [po-ra-ji — du gr. kolpos, vagin, et rhagê,
éruption) n. f. Ecoulement de sang par le vagin.
COLPORRAGIQUE [jik') adj. Méd. Qui se rapporte â la
colporragie : Ecoulement colporragique.
COLPORTAGE (taj) a. m. Action de colporter; métier
de colporteur : Le colportage est réglementé.
— Encycl. Colportage des livres ou imprimés. La loi du
2 mars 1791, en abolissant les corporations, rendit libre la
profession de colporteur. Les lois de 1834 et 1849 exigèrent
une autorisation, toujours révocable, délivrée par les pré-
fets. La loi n'exigeait d'autorisation que pour les colpor-
teurs, mais la jurisprudence, à la suite du ministre de
l'intérieur, admit que cette autorisation pouvait être subor-
donnée à la condition de ne pas vendre certains livres
déterminés. Allant encore plus loin dans cette voie, de
Maupas, par deux circulaires de 1852, exigea, en outre, la
formalité do l'estampille pour les livres colportés. U in-
stitua même une commission de colportage, chargée da
dresser la liste des écrits dont le colportage pouvait être
autorisé. Supprimé au 4-Septembre, ce régime fut rétabli
le 27 septembre 1871, et il n'y fut plus porté atteinte que
par les lois de 1878 et de 1880.
La loi de 1881 supprime la nécessité du catalogue visé
par le sous-préfet, encore exigé par la loi de 1880. Elle
supprime également l'obligation pour le colporteur do
justifier de la qualité de Français et de la jouissance de
ses droits civils et politiques; elle astreint seulement
â la déclaration préalable toute personne . qui voudra
exercer la profession de colporteur ou de distributeur do
livres, écrits, brochures, journaux, dessins, gravures, litho-
graphies et photographies sur la voie publique ou en tout
autre lieu public ou privé». Cette déclaration doit être
faite à la préfecture du domicile et, pour les périodiques,
à la mairie ou à la sous-préfecture.
Sont assimilés aux colporteurs les bibliothécaires des
gares, les marchands de journaux installés dans les
kiosques et les libraires forains. Il y a doute en ce qui
concerne les libraires étalagistes. .
La loi de 1881 porte formellement que la distribution et
le colportage accidentels ne sont soumis à aucune décla-
ration. Exemples : la distribution de bulletins électoraux,
fait accidentel ; la distribution des bulletins de l'armée du
Salut, fait non accidentel.
Los contraventions sur l'omission de la déclaration, sa
fausseté, la non-représentation du récépissé sont de la
compétence du tribunal de simple police. Les circonstances
atténuantes sont admises. Le colporteur peut, en outre et
suivant les cas, être recherché comme auteur ou complice
dos différents délits relevés par la loi sur la presse. Il peut
encore être poursuivi, conformément au droit commun,
pour le colportage d'édits ou dessins obscènes.
Colportage de marchandises. Tout individu transportant
des marchandises de commune en commune est, d'après
la loi du 15 juillet 18S0, un colporteur ; il est soumis à la
patente, qui est réduite de moitié quand il opère dans
un rayon de moins de 20 kilomètres du heu do son do-
micile. La ta.xe est encore réduite de moitié quand la voi-
lure est attelée avec des ânes ; de même, encore, pour
certains commerces : balais, fonte ouvragée, etc. Ces col-
porteurs sont imposés dans la commune où ils résident le
plus habituellement.
Le colportage est interdit pour le tabac, les allumettes,
les cartes à jouer. Il faut noter, à ce sujet, la distinction
d'avec la contrebande qui n'existe que : 1° quand les mar-
chandises ont été saisies et capturées dans un rayon do
2 myriamètres de la frontière ; 2» quand les marchandises
capturées en dehors dudit rayon ont été, depuis ce rayon,
l'objet d'une poursuite à vue non interrompue jusquau
lieu de la saisie. .
Le colportage des boissons, du sel, des sucres, est in-
terdit, sous certaines réserves, à raison de l'impôt. Est en-
core interdit lo colportage des matières d'or et d argent;
de même, le colportage du gibier et du poisson en temps
prohibé, do la poudre, de la dynamite et des substances
cxplosiblos ; enfin, des objets déclarés dangereux à trans-
porter pour la salubrité publique par le gouvernement ou
l'autorité municipale.
COLPORTER (de col, et de porter; proprem. « porter
sur lo cou ») V. a. Transporter des marchandises de-ci,
de-là, dans les villes ou les campagnes, pour les vendre :
Colporter des livres, de la mercerie.
— Par ext. Offrir en divers lieux : Fulton colporta
son génie chez les peuples étrangers. (De Tocqueville.)
— Fig. Répandre, propager : Colporter une nouvelle.
Se colporter, Etre colporté.
COLPORTEUR, EUSE (rad. colporter)n. Marchand ambu-
lant qui porto sa marchandise. (Se du spécialement d'un
marchand ambulant qui vend , dans les campagnes , dos
livres, brochures, almanachs.) — Fig. : Colporteur de
nouvelles. Celui qui les répand de tous côtés.
— Adjectiv. : Marchand colporteur.
— Encycl. V. colportage.
COLPOSCELIS (posé-liss)B.m. Genre d'insectes coléoptè-
ros-hétéromères, famille des ténébrionidés, tribu dos ton-
tyriiiiés, comprenant dos formes à thorax allongé, à tégu-
ments lissos, assez luisants, toujours noirs. (L'espèce type
127
do co gonro, colposcelis nasuta, longuo do O^.OlD, habite
la Crimôo.)
COLPOSPERMUM {spèr'-mom') n. m. Gonro do graines
fossilos cylindi'iquos, marquées do côtos arrondies sépa-
rées par des crôtes saillantes formant réseau(torrain houil-
lor supérieur et pormion).
COLPOSTÉNOSE {sté— du gr. kolpos, vagin, ot stenôsis,
rAiroiisscMiHMii, roiréci) n. f. Kôtrécissomontdu vagin, ii On
dll. aussi (.oi.i'iisri'KiNOSE.
COLPOTOMIE {mi — du çp. kolpos, vagin, ot tome, inci-
sion) n. f. Incision du vagin, pour l'opération delà taille.
COLPOXYLON n. m. Genre fossilo, comprenant des
troncs caractérisés par un cylindre ligneux pou épais ot
replié à l'intériour en l'orme de festons. (Le parenchyme
cellulaire est parcouru par do nombreux faisceaux vascu-
lairos so rendant aux fouilles. Ces tiges se rencontrent
dans le terrain pormion. Los uns los comparent aux
cijcadc'es, les autres aux fougères.)
GOLQUHOUN (Archibald Ross), ingénieur et publicisto
anglais, né eu 1840. Il fut attaché, en 1875, à titre d'ingé-
nieur des chemins de for, au service du gouvernement
indien ; on 1S79, il remplit une mission dans les provinces
siamoises. Il explora ensuite la Chine méridionale. La
relation de son voyage, Across Chryse (» A travers la Chry-
sée i>) a été traduite parCh.Siraond,sous le titre do -.Autour
du Tonkin, la Chine méridionale (1884-1885). De 1883 à 1885,
Colquhoun lit deux voyages en Chine et au Tonkin, comme
correspondant du « limes ", pendant la guerre franco-
chinoise. Il reçut, alors, une mission à 1 effet d'établir
entre la Chine et l'Inde une ligne télégraphique. Il obtint
également du roi do Siam qu'il établirait un chemin de fer
à travers ses Etats. En 1885, les projets do Colquhoun
étaient en partie réalisés : la Birmanie supérieure était
annexée ; lui-même était nommé, dans ce pays, commissaire
du district de Sagun, qu'il administra depuis cette époque.
GOLQUHOUNIE {nî — de Colquhoun, n. pr.) n. f. Genre
de labiées-stachydées, renfermant des arbrisseaux volubi-
les dos Indes orientales.
GOLROY-LA-GRANDE, comm. des Vosges, arrond. et
à 16 kilom. do .Saiut-Dié, sur la Fave ; 1.079 hab. Com-
merce de bois. Fours à chaux, fabriques de sabots, mou-
lins, tissages à bras.
COLSMANNIE n. f. Bot. Syn. do onosma.
COLSTERWORTH, village d'Angleterre (comté de Lin-
coln), sur le Witham, tributaire du Wash ; l.ooo hab. Au
hameau de Woolsthorpo, dépendant do ce village, naquit
Newton.
GOLSUN (5own')n. m. Nom indien d'un chien sauvage de
l'Iudc, répandu dans tout l'Hindoustan montagneux, et qui
est une variété dU; buansu {cyon ou chrijsœus jirimxvus)
de l'Himalaya et du
Népaul. [Le dole ou
colsun [cyon Ducku-
nensis) a les mômes
mœurs que le buansu,
chasse en plein jour
par bandes de dix
ou douze individus.]
V. CYON.
COLT (Samuel),
inventeur américain,
néàHartforden 1814,
dans le Connecticut, mort en 1862. Il inventa le pistolet à
plusieurs coups dit " revolver u, et créa, on 1835. une fa-
brique d'armes de ce genre, mais sans succès. Après .s'étro
livré à diverses entreprises, il organisa une nouvelle fa-
brique de revolvers perfectionnés à Hartford, et son inven-
tion eut alors un toi succès qu'il laissa en mourant environ
15 millions do francs.
COLTARn. m., GOLTARER V. a., COLTARISATION n. f.,
COLTARISER v. a. Corruptions de coaltar, coaltarek,
COALTAHISATION, Ot COALTAKISKR.
COLTELLINI (Agostino), poète italien, né à Florence
en 1613, mort en 1693. Il fonda à Florence la célèbre aca-
démie dos Apatisti (IG31), publia des poésies dans lo gonro
badin : /time piacevole (1640), puis des écrits dans le stylo
pédantesque alors à la mode. Il était membre do l'académie
do la Crusca.
COLTELLINI (Céleste), cantatrice de l'écolo italienne,
née à Livourno en 1764. Elle débuta à Naples on 1781,
ot l'empereur d'Autriche Joseph II, l'y ayant entendue
on 1783, fut tellomont enthousiasmé de son talent qu'il la
fit aussitôt engager à l'Opéra do Vienne, avec un traite-
mont do 10.000 ducats. Elle retourna plusieurs années
après à Naples, oii Paisiollo, à son retour de Uussio,
écrivit pour elle Ninapasza
per amorc, qui fut pour cllo
un véritable triomphe.
COLTEPEG, bourg du
Mexique {p;tat de Mexico),
près d'un affluent du flouvo
côtierdolasBaIsas;7.600h.
COVTlN{rad.coll>-t)n.m.
Gilet de cuir à l'usage dt^s
portefaix ot destiné à ga-
rantir leur cou et leurs
épaules, il Chapeau de cuir à largos bords, qui fjarantit lo
cou ot les épaules des portefaix, en mémo temps qu'il fait
participer la této i la charge qu'ils portent.
— Pop. Force, énergie.
COLTINAGE (naf) n. m. Transport des fardeaux sur
l'épaide et, par oxt., à l'aido do la bricole.
COLTINER V. a. Porter ù l'aide du coltin.ot, par ext.,
Traîner à l'aido do la bricole.
COLTINEUR n. m. Ouvrier coitré du coUin ot transpor-
tant sur la tôte, les épaules, de pesants fardeaux : Suufcut
If coLTiNKUR déeharf/e les hntcaxix. \\ Ouvrier qui traîne uno
charrette à l'aido de la bricole.
C0LTI3 {tî) n. m. Couple dont lo pied so trouve à la
ionction do l'étravo av(M- la quille, au point où commence
la saillio dos bossoirs, ii Muraille verticale, nu'on élevait
autrefois Hur lo bau qui joint les extrémités des coltis.
C0LUBRIDÉ8 n. m. pi. Kamillo do reptiles coluhriformos,
comprenant lo» couleuvre» et autres serpents non voni-
COLPOSPERMUM — COLUMBUS
meux, à této séparée du tronc par un cou étroit, et garnie
do plaques. (Les nombreuses espèces do colubridés sont
réparties en quatre tribus : coroncllinés , natricinés, colu-
■ àrinds, dryadmés.) — Un coluuridé.
COLUBRIFORMES n. m. pi. Soué-ordre de reptiles ophi-
diens, comprenant les serpents à largos écailles dispo-
sées par rangées, à tôto rocouvorto lo plus souvent par
des plaques, à mâchoires ordinairement extensibles. — Un
COLUnRlFORME.
— Encycl. La grande majorité des colubriformes sont
dépourvus de crochets venimeux (aglyphodontos) ; beau-
conp, cependant, ont des dents sillonnées, on rapport
mémo avec uno petite glande à venin (opistoglyphes). Les
colubriformes, dont le type le plus commun est la couleu-
vre, se divisent on quatorze tamilles : uropeltidés, tortri-
cidés, pythonidés, calamaridés, colubridés, homalopsidi'-s,
dendropliidés, dryophidés, psammophidés, rhachiodontidis,
dipsadidés, scytalidés, lycodontidés, acrochordidés. Répan-
dus dans toutes les régions du globe, surtout dans los plus
chaudes, où ils atteignent uno taille gigantesque {boas,
eunectes et pythons), les colubridés ont des représen-
tants fossiles dans les terrains tertiaires.
COLUBRIN. INE (du lat. coluber, bri, couleuvre) adj. Qui
appartient à la couleuvre.
COLUBRINA n. m. Genre de rhamnacées-rhamnées,
comprenant une douzaine d'espèces d'arbustes dressés ou
sarmenleux des régions tropicales. Citons lo colubriiia
fermentium (Guyane), dont lécorce s'ajoute aux liquides
sucrés pour en obtenir la fermentation, il L'un des noms
vulgaires do la bryone, plante cucurbitacée.
COLUBRINE n. f. Qualité d'argile plastique et pure, em-
ployée pour la fabrication des poteries fines.
GOLUBRINÉS n. m. pi. Tribu de reptiles ophidiens, fa-
mille des colubridés , comprenant les couleuvres k této
quadrangulaire, revêtue de plaques inégales, à queue do
longueur moyenne. [La couleuvre {coluber ou elaphis) est
un dos genres principaux.] — Un coldbriné.
GOLUGCI (Raffaele), auteur dramatique italien, né à
Naples en 1825. Doué d'une extrême fécondité, il a colla-
boré à divers journaux et revues, écrit un grand nombre
de comédies, de drames, do ballets, qui, pour la plupart,
ont eu du succès, et publié des romans, ainsi que dos
impressions de voyage. Nous citerons, parmi ses drames :
Elisabetta Sirani (1848); Luisa San-telice (1861); Ala-
manna (i865); la Fille de liibera (1867), etc., et, parmi
ses comédies : Légèreté (1855); le Lendemain d'une révolu-
tion (18G2) ; la Coirente (1872) ; etc.
GoLUCHE (Jean), soldat français, né à Gastin, canton
do Nangis, en 1780, mort on 1867, est resté dans l'imagi-
nation populaire comme le type du soldat pour qui la
consigne est sacrée. Coluche, qui fit les campagnes de
l'Empire, était, en 1809, en faction devant la maison que
Napoléon occupait après le combat d'Ebersberg, avec la
consigne absolue de n'y laisser pénétrer personne. Vers
le soir, lorsque Napoléon se présenta pour entrer, Coluche,
qui ne le connaissait pas, l'accuodlit par un : On ne passe,
pas; et, voyant que 1 obstiné ne tenait aucun compte de
son avertissement, il ajouta ônergiquemont : Si tu fais un
pas de plus, je te plante tna baïonnette dans le ventre.
11 fallut l'intervention des officiers do l'état-major général
pour lui faire entendre raison. Quelques instants plus
tard, l'opiniâtro factionnaire comparaissait devant lem-
£crour, qui lui mettait à la boutonnière la croix do la
égion d honneur.
CoLUCIUS (CoLOCCio Salutato, dit), cité souvent aussi
sous le nom de Salutato, littérateur ot diplomate italien,
né au château d'Itignano en 1330, mort à Florence en 1406.
Il fit son droit ot so livra à l'étude des lettres, et surtout ù.
celle des textes de l'antiquité. Il compte, avec Pétrarque
et Boccace, au nombre des précurseurs delà
Renaissance. Il devint chancelier à Pérouse,
puis secrétaire apostolique d'Urbain V, à
Rome. En 1375, il accepta les propositions
do la républicpio de Florence, dont il devint
chancelier. Il déploya dans ce poste uno rare
capacité diplomati(|uo pondant los troubles
qui agitaient l'Italie. En reconnaissanco do
ses services, on lui éleva
un tombeau magnifique
dans l'égliso do Santa- (^^
Maria-Novella. ^^"
COLUM {loni) n. m.
Passoire d'osier ou do
jonc tressé, dont on so
servait pour l'huile et lo
vin nouveau, n Passoiro
en métal qu'on remplis-
sait de neige, et à ira- colum.
vers laquelle on passait
ensuite le vin au moment do le boire, n Sorte do panier
pour prendre lo poisson ot los crustacés.
COLUMB (Michel), sculpteur français. V. Colomb.
COLUMBAR (Ion — mot lat. imité do columbarium, co-
lonihier, par allusion aux trous qui ressemblaient à ceux
dun colombier) n. m. Antiq. rom. Instrument do géno
employé contre les esclaves, ot qui paraît avoir été sem-
blable à la cangue des Chinois.
COLUMBARIUM {Ion, rt-om') ou COLOMBAIRE {ïon-bih'')
rdu lut. rohunfmrium, colombior] n. m. Antitj. rom. Chez los
Latins, Colombier, n Caveau mertuairo. (V. la partie en-
cycl.) [Le mot columbarium s'applique proprement aux
niches, mais, par extension, il a désigné aussi l'édifice
tout entier.] il PI. Des cohimuauia.
— Liturg. Sorte de baldaquin, sous lequel était sus-
pendue la colombe qui contenait l'oucharistio.
— Encycl. Antiq. rom. Par analogie avec la disposi-
tion des colombiers, on a donné lo nom do columbarium
à dos édifices mortuaires, lo plus souvent creusés dans
lo roc ou mémo ontiérement souterrains, et dont les pa-
rois sont garnies de niches faites pour recevoir chacune
deux urnes contenant les restes d'un mort. Uno inscription
gravée sur le marbre ou la terre cuite, et lixéo au-des-
sous do la niche, indiipio lo nom du mort ot parfois son
titro do posiossion. On trouve des rolumbaria en Elrurio,
mais il n'est pas sftp qu'ils no datent pas do l'époque ro-
maine. Les environs do Komo on ofi'ront un grand nombre.
Los plus connus sont ceux que l'on rencontre, au nombro
de trois, au commencement de la via Appia, et celui des
alfranchis d'Octavie, femme de Néron, sur la mémo route.
Codernierest
^"^^^
intéressan t
par sa belle
décoration.
La villa Do-
ria Pamphili
possède aussi
deux petits
co lumbaria,
dont l'un ren-
ferme de cu-
rieuses pein-
tures de pyg-
mées. Les
columbaria
étaient ordi-
nairement ré-
servés à la
■sépulture des
esclaves et
des affran-
chis. Ils ap-
partenaient
soit à desspé-
culatours. Columbarium des esclaves et aCfranchis de Livie.
soit, lo plus
souvent, à des collèges funéraires privilégiés, dont les
membres s'assuraient réciproquement uno sépulture ho-
norable. Les chrétiens profitèrent des dispositions libé-
rales édictées en faveur de ces collèges pour creuser leurs
catacombes.
COLUMBELUDÉS ou GOLOMBELUDÉS {l07i-bê-li) n. m.
pi. Famille de mollusques gastéropodes cténobranches,
caractérisés par les petites dimensions de la coquille im-
pcrforée, presque ovale, conique ou fusiforme, la boucho
étroite, etc. (Le genre principal est colombelle.) — Un co-
LUMBELLIDÉ, OU COLOMBELLIDÉ.
COLUMBïA ou GOLUMBIE [lon-bl —• do Christophe Co^
lomb) n. m. Genre de tiliacées, tribu dos grewiées, compre-
nant trois espèces qui croissent dans l'archipel indien.
COLUMBIA, fleuve de l'Amérique du Nord. V. Orégon.
COLUMBIA, nom de plusieurs villes dos Etats-Unis
d'Amérique : i*» Capitale de l'Etat do Caroline du Sud et
ch.-l. du comté de Richland, sur \e Congaree ; 15.355 hab.
Beaux monuments publics : palais do l'Etat, palais de
justice, hôtel de ville, université, bibliothèque. Nom-
breuses églises, séminaire presbytérien, arsenal, maison
d'aliénés. Industrie métallureiquo, fabrication do wagons^
important commerce de coton. La ville, fondée en 1787,
fut brûlée par Sherman, pendant la guerre de Sécession,
en février 1 8G5 ; elle s'est rapidement relevée. — 2" Ville de
l'Etat d'Indiana, ch.-l. du comté de Whitloy, sur un affluent
de l'Eel River ; 3.030 hab. Minoteries ; brasserie. — Z" Ville
do l'Etat do Pensylvanie, comté de Lancaster, sur la
Susquehanna ; 10.600 hab. Unie par un pont de 2 kilomètres
à Wrightville. Point de rencontre de plusieurs lignes do
chemins de fer, qui l'unissent particulièrement à Har-
risburg, à Philadelphie et à Washington. Centre actif
pour l'industrie métallurgique; important marché pour lo
bois. — A" Ville de l'Etat de Tennessee, ch.-L du comté do
Maury. sur le Duck River, affluent du "Tennessee ; 5.370 h.
Collèges. Minoteries. — 5° Bourg de lEtat du Texas, dans lo
comté de Brazoria.sur le fleuve côtier Brazos ; 515hab. Com-
merce important pour le sucre, le coton et les conserves,
GoLUMBiA \DisTBicT de) ou District fédéral, enclavé
entre le Marvland et la Virginie. Suporf. : 181 kil. carrés;
230.392 hab. La constitution dos Etats-Unis avait ordonné
la formation d'un territoire neutre dans lequel on établi-
rait lo gouvernement fédéral. Ce torritoiro so composa
d'abord do deux comtés : l'un cédé par lo Maryland, sur
la rive gaucho du Potomac ; l'autre cédé par la Virginie,
syr la rive droite ; il eut ainsi une superficie do 260 kilo-
mètres carrés. En 1846, on rendit à la Virginie lo comté
cédé par elle, si bien que le district do Columbia no com-
prend plus, actuellement, que le comté situé sur la rivo
gaucho du Potomac. Il est administré directement par lo
Congrès, au moyen d'une commission. C'est un petit pla-
teau au climat doux, mais humide, traversé par deux ri-
vières : le Rock Crook et l'Anacostia. La plus grande par-
tie des habitants est répartie entre les deux villes de Goor-
fetown (auj. West-Washington), et do Washington, siège
u gouvernement fédéral, qui ont fini par so rejoindre ot
ne forment phis qu'une seule agglomération.
Columbia, nom do difll'éronts comtés dos Etats-Unis :
1" Dans l'Efat do New-York, entre la rivière do l'Hudson
et le Massachusetts. Ch.-l. Hudson. — 2* Dans la partie
orientale do la Pensylvanie, traversé par la branche sep-
tentrionale de la Susquehanna. Ch.-l, Bioomsburg. — 3° Dans
la partie orientale do la Géorgie. Ch.-l. AppUmj. — 4* Dans
la partie nord-est de la Floride. Ch.-l. Lake City (autrof.
Alligator). — 5" Dans la partie sud-ouest do l'Àrkimsus,
arrosé par la rivière Rouge. Ch.-l. Maanolia. — 6" Dans la
partie méridionale du Wiscousin. Ch.-l. Portage-City,
GOLUMBINE ou GOLOMBINE n. f. Chim. V. COLOMBINK.
COLUMBITE on GOLOMBITE {km) n. f. Niobato OU liy-
poiiiotiat(» naturel de for et de manganèse. Syn. de UAié-
KINK, et do .NIOIHTK.
GOLUMOIUM OU COLOMBIUM n. m. Chim. Syn. de
NIOHII-M.
COLUMBO ou COLOMBO D. ID. Bot. V. COLOMBO.
COLUMBHA n. f. Uot. Svn. do C0CCULC8.
GoLUMBUS, nom de plusiours villes dos Etats-Unis
d'Amériipie : i" l'apltalo do l'Etat d'Oliio ot cli.-î. du comté
de Franklin, sur lo Scioto River; 88.150 hab. (contre 6.490
on I84i> ot 31.274 eu 1870). Point do convergence de plu-
sieurs lignes de chemins de fer iniporiitutes. Eiitrep/kt
d'un vasio lorriloiro agricole, contre considérable d'exploi-
tation do charbon et do for, nombreuses usines métiil-
liirgiques, fabrication do wagons, do machines agricoles,
do voitures; miuotorios. Boau capitolo, hôtel de ville,
cathédrale; deux séminaires catholiques, université do
rolilu; arsenal; instituts iio sourds et muets, d'aveugles;
important asile d'aliénés. ~ S* Ville do l'Etat d'Indiana,
ch,-l. du comté de Buriholomcw, sur la branche orion-
tulo do la rivière Blunclio; 9.000 hub. Point do convor-
Columelie : 1- Mollusque;
2. Madrépore.
COLUMELLAIRE — ÇOMALIS
gence do plusieurs lii,'ne3 de chemins do fer. Entrepôt
de céréales, minoteries, scieries, brasseries, fabriques de
lainages, etc. — 3" Ville de l'Etat de Géorgie, ch,-l. du
comté de Muscogee, sur la rivière Chattahoochee, dont
les chutes fournissent la force motrice nécessaire à ses
usines; 17.305 hab. Ville assez importante pour le com-
merce du coton. Filatures de coton, nombreuses minote-
ries, scieries, fonderies, fabrique de machines, etc. Le
commerce se fait par plusieurs lignes do chemins de fer
et par la rivière, navigable depuis Columbus. — -i" Dans
l'Etat d'Iowa (comté do Louisa); 2.130 bab. — 5" Dans
l'Etat de Mississipi, ch.-l. du comté de Lo-wndes ; 4.560 hab.,
au centre d'un district fertile et important pour la pro-
duction du coton. Fabriques de wagons. — 6° Dans 1 Etat
de Nebraska, ch.-l. du comté de Platte, sur le North-Loup,
affluent de la Nebraska; 3.135 hab. — 7* Dans l'Etat de
Wisconsin et dans le comté de Columbia ; 1.975 hab. Petite
cité industrielle.
COLUMELLAIRE {mèl'-lèr') adj. Zool. Qui se rapporte
à la columelie, qui en fait partie, il Pli colwnellaire ou
subcolumellaire. Pli qui, dans la coquille des mollusques
gastéropodes du genre clausilie, part du point où s'attache
le clausilium et se termine à la base de la columelie. Ce
pli, en réalité, est la columelie (Fischer), il Lamelle colu-
mellaire, Saillie de l'ouverture ou bouche qui devient de
plus en plus large, à mesure qu'elle s'y enfonce.
GOLUHELLE {mèV — lat. columella, dimin. de cotunuw,
colonne, ou plutôt de son radical columen, support) n. 1.
Archéol. Petite colonne; cippe tumulaire.
— Bot. Se dit de toute colonoette pleine occupant 1 axe
d*an organe creux; par exemple, un pistil pluriloculaire
(malvacées), la capsule spo-
rifère des mousses, le spo-
range des mucorinées ou
celui de certains myxomy-
cètes.
— Zool. Chez les madré-
pores. Bouton calcaire, ru-
gueux, situé au milieu du
calice, et que ne rejoignent
jamais les lames princi-
pales.
— Encycl. Zool. Entre
la columelie et les lames
Srincipales , sont situées
'autres lames, qui sont les
palis. Tous les polypiers . _
ne présentent pas de columelie, et, quand celle-ci fait dé-
faut, les palis peuvent exister cependant. La présence ou
l'absence de columelie est un caractère important pour la
classification. — Chez les mollusques gastéropodes, on en-
tend par « columelie « l'axe solide de la coquille spirale.
Cet axe peut être creux ou plein. Quand il est creux, la
coquille est ombiliquée; quand il est plein, elle est imper-
forée. L'extrémité inférieure de la columelie est visible
dans la bouche.
COLOMELLE{LuciusJuniusModeratus), agronome latin
du I" siècle, né à Cadix. Son ouvrage De re riistica (■■ Do
l'agriculture ») est divisé en douze livres, dont le dixième,
écrit en vers, est un poème sur la culture des jardins.
Les autres livres, écrits en prose, traitent à fond du choix
d'un domaine, de la ferme et de ses habitants, des di-
verses cultures, des bestiaux, des abeilles, de la basse-
cour. Columelie écrit purement le latin. Son livre, d'une
lecture agréable et relevé d'une haute conception morale
de la vie rustique, nous fait pénétrer à la fois dans la vie
rurale des Romains et dans leurs idées économiques en
cette matière.
COLUMELLÉ, ÉE [mèV) adj . Hist. nat. Qui est muni d'une
columelie : Coquille coldmellêe. Fruit columellë.
COLUMELLIACÉES (mér) n. f. pi. Camille de plantes di-
cotylédones, ayant pour type le genre columellie. — Une
COLUMELLIACÉE.
COLUMELLIE {mèl'-lî — de Columelie, agron. latin) n.f.
Genre de plantes, type de la famille des columelliacées,
rangé autrefois dans la famille des ébénacées, renfermant
des arbres -et des arbustes des Andes de l'Amérique mé-
ridionale.
COLUMNAIRE n. m. Antiq. rom. V. colonnaire,
COLUMNANTHÉRÉ, ÉE [lom') adj . Se dit des plantes dont
les étamiues sont réunies et forment une sorte de colonne.
COLUMNARIUM n. m. Antiq. rom. V. colonnaire.
GOLUMNEÀ {lom''né) COLUMNÉE ou COLOMNÉE Uom')
n. f. Genre de gesnéracées, tribu des cyrtandrées, compre-
nant des arbrisseaux qui croissent dans l'Amérique tropi-
cale.
COLUMNIFÈRE (Umi' — du lat. columna, colonne, et
ferre, porterj adj. Se dit des plantes dont les fruits pré-
sentent un axe ou uno colonne centrale.
C0LUMNIFËRE3 {Utm') n. f. pi. Ancien nom do la famille
des malvacées, appliqué aujourd'hui à uno classe qui ren-
ferme, avec cette famille, colles dos
sterculiacées, des buetiuériacées et
des tiliacées. — Une columnifêriî.
GOLUNGA, ville d'Espagne (Astu-
ries [prov. d'Ovicdo]), sur la côte de
l'Atlantique; 8.100 hab. Mines d'an-
thracite, pêcheries. Céréales, laines
et bestiaux.
GOLUOCERA (aé-ra) n. m. Genre
d'insectes coléoptères clavicornes, fa-
mille des lathridiidés, renfermant do
minuscules formes rougeâtrcs, bom-
bées, trèsponctuées, aveugles, vivant
sous les pierres, en compagnie do fourmis. (Les coluocera,
dont on connaît quatre ou cinq espèces, habitent l'Europo
orientale et méridionale, et Madère.)
COLURE (lat. co/uru*, gr. kolouros; do kolos, mutilé, et
oura, queue, parce que ces lignes no sont pas tout entiè-
res au-dessus do l'horizon, ou à cause des entailles qu'on
fait sur ces cercles, dans les sphères armillaires, à l'im-
tcrscclion des autres cercles) n. m. Nom donné aux deux
méridiens de la sphère céleste qui contiennent, le premier
les deux solstices, le second les deux équinoxos : Colurb
des ioUtices. Colcrk dp.iifUjuinoT.es.
— Emcycl. Si, parmi les méridiens do la sphère céleste,
00 considère celui qui coupo l'écliptiquo aux points solsti-
Coluocera (gr. Ij fois).
ciaux, et celui qui le coupe aux points équinoxiaux, on a
les deux grands cercles que les anciens astronomes appe-
laient colures. Les plans de ces deux cercles sont perpen-
diculaires l'un à l'autre, car la ligne des solstices est
perpendiculaire à la lîgïie des équinoxes. C'est à partir du
demi-colure passant par l'équinoxe du printemps quo
l'on compte d'occident en orient, et parallèlement à
l'équateur, les ascensions droites des astres. Par consé-
quent, xous les astres placés sur le colure des équinoxes
ont 0" ou 180O d'ascension droite, et tous les astres pla-
cés sur le colure des solstices ont go» ou 270» d'ascension
droite.
COLURE n. m. Bot. Syn. de lejeunie.
COLURE ou COLURUS {russ) n. m. Genre de vers rota-
teurs, famille des brachionidés, comprenant des animal-
cules marins à cuirasse prismatique ou latéralement
aplatie et armée de crochets, à pied fourchu, munis do
deuxyeux. Citons le colurus uncinatus, des mers d'Europe.
COLUS {luss) n. m. Nom scientifique do l'antilope saïga.
V, SA'lGA.
COLUTEA {té-a) n. m. Bot. Nom scientifique du genre
baguenaudier.
COLUTÉOCARPE n. m. Bot. Genre de crucifères-luna-
riées-alyssinées, dont on connaît une espèce, des régions
alpines de l'Asie Mineure.
COLUTÉOIDE {de colutea, et du gr. eidos, forme) n. m.
Bot. Section du genre casse.
COLUVRlNE n. f. Nom vulgaire de l'aristoloche ou
serpentaire de Virginie.
COL-VERT {vèv') n. m. Nom vulgaire du canard souchet.
Il On écrit aussi colvert.
GOLVILLE (Jean), écrivain écossais, né vers 1520 dans
le comté do Fifo, mort en 1605. Maître des requêtes au
conseil privé du roi d'Ecosse, Jacques W, il conspira à
diverses reprises contre ce prince. Il dut se réfugier en
France, et ne rentra jamais en grâce. D'abord protestant,
il devint plus tard catholique. On lui doit plusieurs ou-
vrages écrits en latin.
COLVILLÉE (vi-lè) n. f. Genre do légumineuses, tribu
des césalpiniéos, comprenant une seule espèce, qui croît à
Madagascar : la colvillée à grappes.
COLVIN (Sidney), savant et auteur anglais, né à Nor-
■wood on 1S45. Professeur de beaux-arts (1873) et directeur
du musée Fitz-William à Cambridge (iç7fi), il fut nommé,
en 1884, conservateur des estampes au British Muséum.
Brillant écrivain et critique d'art, il a collaboré à plusieurs
revues ot publié, entre autres ouvrages : les Enfants dans
les dessins italien et anglais (1872); Walter Savage Landor
(1881); ^ea?5(l886); etc.
COLTBE5 {lib' — du gr. kolubos, petit gâteau) n. m. pi.
Gâteau de légumes et de grains, quon donne en offrande,
dans l'Eglise grecque, en l'honneur des saints ou en mé-
moire dos morts.
COLYDIENS (rfi-i'n) OU COLYDÏIDÉS n. m. pi. Famille
d'insectes coléoptères clavicornes, comprenant un grand
nombre de genres répartis dans les tribus des orthocërinés,
pycno*nérinés, cohjdiinés, dérétaphrinés, bothridérinés , cé~
ryloninés. (Ils sont petits, de couleur rousse, fauve ou
brune, de forme ovale ou allongée, vivent sous les écorces
ou dans les galeries des insectes xylo-
phages, aux dépens desquels se nourris-
sent leurs larves.) — Un coltdien, ou co-
LIDUDÉ.
COLYDIINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes
coléoptères coiydiens, renfermant comme
genres principaux : colydium, aulojiium
et aglenus. (Les deux premiers vivent sous
les écorces; les aglenus sont de minus-
cules formes roussâtres, aveugles, habi-
tant souvent dans les caves, les celliers,
au milieu des moisissures ou parmi les dé-
bris de bois enterrés dans le fumier des
écuries, etc.) — Uyi colydiiné.
COLYDIUM {di-om') n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères , type de la famille
des colydiidès, comprenant de petites for-
mes allongées, cylindriques , rousses ou
brunes, dont les larves rendent de grands
services en détruisant celles des plaiypes,
nuisibles aux sapins. (Deux espèces habitent l'Europe :
colydinm elongatum et colydium filiforme ; quelques autres
l'Amérique du Nord.)
COLYMBADE (Zm — gr. kolumbas, ados, olive qui nage
dans la saumure) n. f. Variété d'olive.
COLYMBE {linb' — du gr. kolumbos, plongeon) n. m
Antiq. rom. Bassin de natation, ii Bassin
pour laver le linge.
COLYMBEA [lin-bé-a) n. m. Bot. Syn.
de ARAncAuiA, genre de conifères.
COLYMBÈTE {Un) n. m. Genre d'insec-
tes coléupLères carnivores, famille des
dytiscidés, comprenant des formes ova-
les, un peu bombées, à corselet non re-
bordé et à élytres couverts de strioles
transversales anastomosées.
— Encycl. Les colymbétes, dont on
connaît quelques espèces répandues dans
l'hémisphère boréal, sont de taille moyen-
ne, roux ou gris cendré ; ils vivent, comme
les dytiques, dans les mares et les étangs. Le colymbèto
hrun' {culymbe tes fuscu^) est commun partout.
COLYMBIDÉS (Un) n. m. pi. Famille d'oiseaux palmi-
pèdes, comprenant les plongeons et, suivant certains na-
turalistes, aussi les grèbes. — Un colymuidé.
COLYMBUS (lin-buss) n. m. Nom scientifique dos oiseaux
du genre plongeon. V. plongeon.
COLYRIDE n. f. Bot. Syn. de dischidie.
COLYSIS (ziss) n. m. Genre do fougères, tribu dos poly-
podiacées, sous-tribu des lénitidées, habitant les Indes et
leurs archipels. (Los colysis, voisins des selliguea, s'en
distinguent par loura frondes plus minces et leurs aréoles
sans apponuicos.)
12 — os
Colza,
mais la récolte
128
COLYTHRON n. m. Bot. Syn. do ésenbeckie.
COLYTON, ville d'Angleterre (comté de Devon), sur lo
Coly, en amont de son confluent avec l'Axe; 2.400 hab.
Commerce de bestiaux, beurre et laitages.
COLZA (du holl. /:oo/3aarf, mot à mot " semence de chou»;
de fcool, cnou, et zaad, semence) n. m. Espèce de chou,
cultivé en grand pour ses graines oléagineuses : La vé-
gétation normale du colza est bisannuelle. (L. Gossin.)
Il Graine de la même plante : Tourteau de colza. Semer du
COLZA.
— Huile de colza ou simplem. Colza, Huile extraite de la
graine de colza et servant à l'éclairage.
— Encycl. Le chou-co/-a (ôrassica oleracea) réussit par-
ticulièrement bien dans les régions à climat humide, en
terre argilo-siliceuso ou argilo-calcaire riche, saine et for-
tement fumée. Les variétés d'hiver sont semées fin juillet
ou commencement d'août, à la volée ou en lignes espacées
de 0™,40 à O'^.so, à raison de 8 à 10 litres de graines à l'hec-
tare. Avant l'hiver, on donne quelques binages, on éclaircit
et on butte les plants. En mars-avril, nouveaux binages.
Le colza, en fleur au commencement do mai, se récolto
fin juin ou commencement de
juillet, avant que sa matu-
rité ne soit parfaite ; ceci pour
éviter de l'égrener. Il achève
de mûrir en javelles ou en
moulons, puis il est battu au-
dessusd'une forte bâche éten-
due sur le sol. La paille est
bottelée. La graine est net-
toyée au râteau et conservée
dans un grenier aéré. Il faut
la remuer fréquemment.
Quand elle sèche, on la passe
au tarare.
Quelquefois, le semis est
pratiqué en pépinière. La
transplantation est alors opé-
rée à la fin de septembre ou
au commencement d'octobre.
Les colzas do printemps,
semés fin mars-avril ou com-
mencement de mai, sont ré-
coltés à fin juillet ou au com-
mencement d'août. On ne leur
donne généralement qu'un seul bïnag
qu'ils fournissent est sensiblement iiiférieureà celle des
colzas d'hiver. Ceux-ci peuvent produire jusqu'à 25 et
30 hectolitres de graines, pesant 68 à 70 kilogrammes
l'hectolitre.
L'huile do colza sert pour rév:lairage. Les tourteaux
sont utilisés comme matière fertilisante ou pour l'alimen-
tation du bétail. Les pailles servent comme litières ou pour
le chauffage des fours.
Le colza est parfois cultivé, surtout dans le Midi, comme
plante fourragère. Sa culture industrielle pour la produc-
tion des graines oléagineuses ne se pratique guère que
dans les régions nord-ouest, nord et nord-est do la France,
et elle a beaucoup diminué d'importance, à cause de l'ex-
tension prise par l'éclairage au pétrole.
COM {kon ou kom' — de la conj. lat. cuni, arch. com, avec),
préfixe qui indique réunion ou adjonction. Il s'emploie
intégralement devant les consonnes b, p, yn : coMbat, com-
père, co^imettre. Il se change en col, par assimilation de
consonnes, devant les radicaux commençant par/; col-
laborer, coLlationner ; en cor devant r : conrespondre ; en
con devant les autres consonnes : concussion, cONrfamner»
coyfire, coNjomf, cot^guête, coNsener, cotitrat, convention;
et se réduit à co devant les voyelles : coaccusé, coeffi-
cient, coïncidence, coopérer.
COMA (du gr. koma, sommeil profond) n. m. Pathol. Etat
patliologique, dans lequel les réactions cérébrales sont
abolies et les impressions extérieures incapables de pro-
voquer les réactions volontaires.
— Bot. Réunion de feuilles florales ou de bractées, qui
surmonte certaines inflorescences, il Poils dont sont cou-
vertes certaines semences.
— Encycl. Pathol. Le coma est le résultat d'un trouble
synergique extrêmement grave ; il peut apparaître brus-
quement ou lentement, au cours do maladies générales
autres que les empoisonnements aigus, et, dans ce dernier
cas, il n'est souvent qu'un signe d'agonie. On le rencontre
surtout dans les afl'ections cérébrales (hémorragies, tu-
meurs, abcès du cerveau, lésions intracraniennes, lésions
des méninges, rhumatisme cérébral), dans l'hystérie, et
enfin dans toutes les intoxications graves, quelles qu'en
soient les causes : anesthésiques, opium, alcool (ivresse),
toxines des tissus (urémie) ou des bactéries pathogènes
{fièvres éruptives, etc.). Le coma cérébral ou hystérique
ne demande pas d'autre traitement que la lésion ou la
maladie dont il provient. Le coma toxique réclame une
médication appropriée à la cause. C'est ainsi quo, dans le
coma diabétique, on emploie avec avantage les injections
intraveineuses d'eau bicarbonatée sodique, le lavage de
J'estomac, les injections de sérum artificiel, etc.
'COMACCHIO, ville d'Italie (Emilie [prov. de Ferrare]),
sur treize îles, au milieu de lagunes, à 5 kil. do l'Adriati-
que; 10.000 hab. Comacchio vit exclusivement de l'exploi-
tation des pêcheries et des marais salants très prospères
de sa lagune ou valle. La production moyenne annuelle du
poisson (surtout des anguilles, très renommées) s'élève à
environ 2.000 tonnes, dont une partie est salée sur place.
Cb.-l. d'un circondario peuplé de 35.000 hab.
GOMAGÈNE. GéOgr. V. COMMAGÈNE.
GOMALA, bourg du Mexique (Etat de Coliraa), sur le
penchant du volcan de Colima; 5.675 hab.
COMALAPA, ville de l'Amérique centrale (république
de Guatemala [dép. do Chimaltenango]); 5.670 hab.
COMALCALCO, bourg du Mexique (Etat do Tabasco),
non loin do la côte du golfe de Campêche, au milieu do
forêts arrosées par le rio Seco ; 8.265 hab. Ancienne cité
indienne considérable, dont les ruines s'étendent sur un
espace do ï6 Itilom. — Le district de Comalcatco est peu-
plé do 9. 175 hab.
COMALE n. f. Plaque de fer sur laquelle on fait cuire des
gâteaux do maïs, dans certaines contrées.
ÇoMÂLia. Géogr. V. SomXlis.
Monnaie de Comana.
129
GOMANA, anc. ville do l'Asie Mineure (Cappadoce), cô-
lèlui' ii;ir sun icmplo do lîellono. Sa population, d'environ
G. OUI) liai)., vi-
vait sous l'auto-
rité absolue du
grand sacrilioa-
tour. IjOs céré-
monies religieu-
ses, lo grand
nombre de coHr-
tisanes établies
autour du tem-
ple, permettent
QO conclure que
cette Bo lion o
n'était autre que
Astarté. — Il existait, dans le royaume do Pont, une autre
Comana, possédant aussi un temple dû Beilone, et gou-
vernée également par le pontife.
COMANATE n. m. Sel dérivant de l'acide comanique.
COMANCHE, ville des Etats-Unis (Etat de Texas);
3. 830 liab. Cli.-l. d'un comté peuplé de 15.600 hab.
COMANCHES, Indiens de l'Amérique du Nord, qui vi-
vent à 1 E. du no Grande, dans lo Texas et le Nouveau-
Mexique. D'une taille au-dessus de la moyenne, ils ont la
peau couleur café au lait, les cheveux noirs, le crâne
court, le visage régulier, le nez saillant, droit ou aquilin.
— Un, une Comanche.
— Encycl . Ces Peaux-Rouges sont essentiellement
chasseurs et guerriers. Ils vivent dans des tentes de forme
conique, naguère en cuir de bison tanné et orné de pein-
tures, aujourd'hui en toile do fabrication européenne. Leur
costume s'est également modifié : les chemises en peau do
chevreuil, ornées de franges en cuir, ont fait place à des
vêtements achetés aux marchands américains. Cependant,
les pantalons en cuir, les jambières garnies de franges et
de perles, les mocassins continuent à être d'un usage gé-
néral.
Les Comanches sont d'excellents cavaliers, qui com-
battaient à cheval en se servant de flèches armées de
pointes en pierre. Ils possèdent maintenant des armes à
feu, et les pointes en silex sont devenues presque introu-
vables, de môme que les boucliers en cuir. Us sont redoutés
pour leur bravoure et leur esprit sanguinaire. La polyga-
mie est la règle chez eux, et les femmes se montrent
aussi braves, aussi cruelles que les hommes. Les Coman-
ches rendent un culte au Soleil. Ils possèdent un langage
mimé, qui leur permet de converser des heures sans pro-
noncer une parole.
COMANDANT [dan), ANTE [du préf. co, et de mandant]
n. Personne qui donne un mandat, conjointement avec un
ou plusieurs autres.
GOMANDATAIRE (du préf. CO, et do mandataire) n.
Personne qui est chargée d'un mandat, conjointement
avec une ou plusieurs autres.
GOMANDE n. f. Mar. V. commande.
COMANDRE n. f. Genre de santalacées, à étamines
barbues, renfermant cinq espèces du nord de l'Amérique
et une de Moldavie.
COMANE n. m. Antiq. Prêtre de Beilone, à Comana, en
Asie Mineure.
GoMANESCI, comm. de Roumanie (Moldavie [district
de Bacauj) ; 3.500 hab. Mines de houille et puits de pé-
trole.
COMANIQUE adj. Se dit d'un acide C*H'0*, qu'on ob-
tient en chauffant avec de l'acide iodhydrique les acides
formés par l'action du perchlorure de phosphore sur l'acide
coménique.
GOMANS ou COMANIENS, OU GuMANS, peuple d'ori-
gine tur<iue, qui occupait, au x" siècle, les rives do la mer
Noire et de la mer d'Azov, et s'étendait môme jusqu'au
Volga. — Un CoMAN ou Comanœn, ou Cu.man.
— Adjectiv. : Guerrier coman ou comanien, ou cuman.
— Encycl. Les chroniqueurs russes donnent à ces indi-
fènes le nom de Polovjtses. Ce sont les Ouzes des autours
yzantins, les Gousses des Arabes, les Coumi des Hon-
grois. Avec les Potchenéguos, ils formaient le groupe do
Kiptchaks ou Kaptchaks ; mais ils chassèrent leurs congé-
nères et restèrent seuls maitres du pays.
Au XIII" siècle, les Comans étaient alliés aux Russes ; ils
furent néanmoins battus une première fois en 1223 parles
Mongols, sous les ordres do Touchi-Khan, tils de Gengis-
Khan ; en 1237, à la suite d'une seconde défaite, ils se sou-
mirent définitivement. Ils émigrèrent alors en Hongrie,
où une partie do la nation s'était déjà fixée au xi" siècle,
et se mêlèrent aux Hongrois ; ils ont oublié leur ancienne
langue, ont renoncé à la vie nomade pour devenir agricul-
teurs, et ont embrassé lo christianisme dès lo xv siècle.
Leur langue, qui nous est connue par do vieux manuscrits
retrouvés en Italie, avait les plus grandes analogies avec
lo turc parlé actuellement à Constantinoplo.
GOMARCA (ospagn. comarca, contrée) n. f. Nom donné
autrefois à la division administrative des Etats do l'Eglise,
dont Rome était lo chof-liou. ii Nom donné encore, »au
Brésil et on Portugal, à des circonscriptions territoriales
do l'ordre judiciaire qui ont beaucoup do rapports avec les
an'icns bailliagoH français.
GOMARGHIE n. f. Fonctions do comarquo.
COMARCHIQUE adj. Qui a rapport à la comarchio.
GoMARES, ville d'Espagne (Andalousie [prov. do Ma-
Iaj[?a]|, au-dessus des gorges du torrent cOtier Guadol-
niina ; 2.250 hah.
COMARET(n^) n. m. Section du genre potontille, famille
des rosacées, tribu des dryadéos, renfermant une seule
espèce qui croît dans los marais do l'Europe centrale
[romarum palustre).
COMARITE n. f. MInér. Syn. do conaritb.
GOMARNICU, comm. do Roumanie (Valachio fdôp. de
Prahovaj), dans la hauto valJéo du Prahova, affluent du
Jaloioitzu; 4.050 hab.
COMAROIDE n. f. Bot. Potontille & fouilles tornéos.
COMARON n. m. Variété de charbon do terre, que l'on
appello ain.Hi dans lo Pas-de-Calais et qui est placé A
ni.
Comatvile : a, jeuDC usé;
b. adulte libre.
l'afflourement des veines. (Co charbon est terne et se
briso facilement entre les doigts.)
COMAROPSIDE u. f. Bot. Syn. do waldstrinik.
COMARQUE { <iu gr. komar/chos ; do kâmé, bourg, et
arkhcin, cuuimander) n. m. Antiq. gr. Chef d'un bourg,
d'un village.
— n. f. Frontière d'un marquisat.
GÔMASQUE {niassk'), personne née à Cômo ou dans lo
pays du mémo nom, ou qui les habitent. — Les Cômasquks.
— Adjectiv. Qui se rapporte à co pays, à cette ville ou
à leurs habitants : Jeunesse cômasquu.
GOMASTE dnasst' — du gr. kômastés; de kômos, festin)
n. m. Anii(|. gr. Celui qui prend part à un kàmos, à une
fête ou un banquet. Il Chef de kômot. Surnom de Dionysos.
COMATEUSE (rad. cana) n. f. Fièvre comateuse.
GOMATEUX (teù), EUSE adj. Qui appartient au coma;
qui produit, qui annonce le coma : Elat comateux. Affec-
tion comateuse. Fièvre comatkcse.
GOMATULE n. f. Genre d'échinodermes crinoïdes, type
de la famille des comatulidés, et dont le nom scientifique
est antédon.
— Encvcl. Les comatutes comptent parmi les rares formes
de crinoïdes qui existent
encore à l'époque actuelle ;
leurs nombreuses espèces
semblent répandues dans
toutes les mors; elles se
trouvent souvent sur les
côtes de France, mises à
découvert lors des marées
d'équinoxe. Elles sont d'un
beau rouge, possèdent dix
bras flexueux, au moyen
desquels elles nagent.
Quand elles se sont sépa-
rées du long support qui les
retient dans leur jeune âge,
elles se tiennent dans les
algues flottantes, puis se
fixent sous les galets submergés. Longtemps, on a consi-
déré les jeunes comatules â tige comme des pontacrines.
L'espèce commune des côtes de France est la comatule
rosée, qui, ses bras écartés, est beaucoup plus large que la
main.
GOMATULIDÉS n. m. pi. Famille de crinoïdes articulés,
comprenant des formes qui nagent librement à l'état
adulte et ressemblent à des ophiures, mais qui, pendant
le jeune âge, sont fixées à une longue tige. (Les comatu-
lidés habitent surtout les mers chaudes, ou vivent dans les
grandes profondeurs; les formes fossiles apparaissent
dans les terrains jurassiques.) Genres principaux : coma-
tule, actinomètre, etc. — Un comatulidé.
GOMAYAGUA ou GONCEPCION DE GOMAYAGUA,
autref. Valladolid la Nueva, ville de l'Amérique cen-
trale (république de Honduras), dans la vallée du fleuve
côtier Humaya ; 3.000 hab. Evêché, collège, hôpital. Mines
d'argent et de cuivre ; carrières de marbre. Ancienne capi-
tale du Honduras. Ruines indiennes importantes aux en-
virons. — Ch.-l. du départ, de Comayagua; 16.740 hab.
COMAZIQUE adj. Chim. Se dit d'un composé amorphe,
obtenu par l'oxydation do X'oxycomazine par le perman-
ganate de potassium.
GOMAZON (P. Valerius Eutychianus, surnommé), fa-
vori d'Héliogabale, dont il partageait les débauches. Il de-
vint successivement préfet du prétoire, consul, préfet de
Rome, et obtint cette dernière charge encore une fois,
après le meurtre do son protecteur par les prétoriens.
GOMBABOS, favori d'Antiochos I", roi de Syrie
fin* s. av. J.-C.). C'était un jeune Syrien d'une grande
beauté, qui fut lo héros d'une aventure racontée dans l'ou-
vrage Sur la déesse syrienne, qu'on attribue à Lucien. H fut
chargé par Antiochos d'accompagner à Hiérapolis la
reine Slratonice, qui voulait y faire bâtir un temple.
Craignant de devenir amoureux de Stratonice ou d'être
aimé d'elle, il se mutila avant lo départ; il prévint ainsi
toutes les calomnies, et se justifia aisément au retour. Il
fut comblé d'honneurs par Antiochos. Plus tard, il se re-
tira à Hiérapolis, où on lui éleva une statue do bronze, et
où il fut lo premier dos prÔtres eunuques appelés galles.
Cette légende, imaginéo pour expliquer l'origine des galles,
rappelle la légende d'Atys, et aussi colle de Khumbaba,
un des héros de l'épopéo babylonienne d'Istoubar.
GOMBAGONAM on E^MBA-KONAM ( n boucho de
l'eau bruyante » ). ville de l'Indo anglaise (présid. de Ma-
dras), sur l'Araçalar, un des bras du Coleroun ; 54.310 hab.
CoUôgo du gouvernement. Commerce local actif. Villo
sacrée et littéraire, » l'Oxford do l'Indo méridionale u.
Ancienne résidence des rajahs do Tchola.
GOMBALOT (Théodore), prétro ot orateur catholique,
né en I7ys à Châtenay (Isère), mort en 1873 au presbytère
do la paroisse do Saînt-Rocn, à Paris, où il avait com-
mencé los prédications du carême. Disciple de Lamen-
nais, il se sépara do son maître, quand co dernier refusa
do se soumettre au pape. Sa parole éloquente, ardente
et fougueuse, exerçait un grand ascendant sur les foules.
On a do lui plusieurs ouvrages : Eléments de philosophie ca-
tholif/ue (1833); la Connaissance de Jésus-Christ (ISil)^ etc.
COMBAT {kon-ba — subst. verbal de combattre) n. m.
Lutte engagée pour attaquer ou défendre : Livrer, Donner
un coMUAT. Soutenir le coMnAT. Il En parlant dos animaux :
Combats de taureau:^, de coqs. Il Lutte dans laquelle on dis-
pute un prix ou le simple honneur de la victoire : Le comhat
du ceste, de l'are, du javelot, il Assaut, émulation, rivalité :
CoMUAT de géjiérosité, de galanterie, il Comhat naval. Combat
sur mor, entre deux ou plusieurs vaisseaux, n Combat sin-
f/ulier. Duel, combat d'homme à homme, ii Dieu des combats,
Titro que l'on donne à Dieu dans les livres saints, parco
()Uo do sa volonté dépond la victoire.
— Fig. Choc, mouvement violent accompagné do désor-
dre : Le comhat des vents, des flots, tl Lutte, clioc do forces
morales : Le combat (/*.* la vé^rité contre l'erreur.
— Poét. Opposition, contraste : Comuat de In nuit et du
jour. Il PI. Guerre : Chanter tes comuats. il Combats de Vé-
nus, de l'amour. Plaisirs do l'amour, assimilés à une lutto.
— //ors de finnbnt, Pans l'impossibilité do continuer unu
lulle, ot, (Ig., Ihins l'impossibilité do répondre ou d'agir.
COMANA — COMBATTANT
— Chovaler. Combat à outrance. Celui qui se donnait
avec l'épée tranchante, ù. fer émoulu, ii Comhat à plaisance.
Combat suivi de dansos, pour divertir los dames, n Combat
à la barrière. Lutte à pied, à armes courtoises, u Combat
en champ clos, Combat singulier soumis à dos règles, à
des juges, à une police exercée par des hérauts.
— Dr. anc. Combat judiciaire, Lutto arméo entre les
partis ou leurs représentants, pour vider leur contestation.
V. DUEL.
— Dr. musulm. Combat sacré. Celui que livro un musul-
man pour accomplir ie vœu qu'il a fait de tuor un infidèle.
— Féod. Combat de fief. Contestation qui s'élevait entre
deux ou plusieurs seigneurs, réclamant respectivement la
mouvance d'un même héritage. (Quand le combat do ticf
était terminé, le vassal devait rendre foi ot hommage au
seigneur qui avait obtenu gain do cause, dans les qua-
rante jours qui suivaient la signification de la sentence.)
— AlLUS. LITTÉR.:
Et le combat cessa faute de combattants.
Vers de Corneille dans sa tragédie du Cid, acte IV, scène m,
et qui termine le récit ({ue fait Rodrigue de son combat
contre los Maures. (L'application do ce vers est presque
toujours plaisante.)
— Encycl. Art milit. Lo combat est la lutte engagée
entre des portions de deux armées ennemies; la rencontre
générale des forces adverses étant qualifiée de bataille.
Les batailles entre armées modernes se composent elles-
mêmes d'une série de combats. Tels combats livrés de nos
jours ont mis aux prises des forces plus nombreuses quo
bien des batailles du temps passé.
Les tacticiens distinguent plusieurs formes de combat,
suivant qu'il est le résultat d'une rencontre fortuite, ou
celui d'une attaque préméditée. Le combat peut être encore
off^ensifoa défensif, et, suivant le cas, il est conduit d'après
des règles tactiques différentes. On qualifie de démonstra-
tifs des combats dont le but est plutôt de tromper l'ennemi
en retenant, sur un certain point, par une « démonstra-
tion », de notables parties de ses forces, tandis qu'où
cherche à lui porter ailleurs un coup décisif.
On distingue encore les combats à.' avant-garde et d'ar-
rière-garde : les premiers amenés par le choc des avant-
gardes de doux armées so rencontrant; les seconds, qui
se produisent lors de la poursuite d'une armée battant eu
retraite, par un ennemi victorieux. La tactique prescrit
des règles spéciales pour ces différents cas.
— Combat à pied. Dans la cavalerie, les hommes sont
parfois appelés à combattre à pied, au moyen des armes
à feu dont ils sont pourvus. Ce cas se produit surtout
quand la cavalerie, lancée trop en avant pour pouvoir être
soutenue directement par l'infanterie, est obligée d'oc-
cuper momentanément et de défendre elle-même cer-
taines positions. Le tiers ou le quart des cavaliers mettent
ftied à terre. Les autres gardent les chevaux et, suivant
es cas, quelques fractions peuvent rester à cheval, commo
soutien éventuel des autres. Toutes ces dispositions sont
l'objet de règles tactiques spéciales.
— Iconogr. Combats. Sans vouloir revenir sur ce qui a
été dit au mot bataille, nous croyons devoir signaler ici
quelques-uns des nombreux tableaux de maîtres où sont
figurés des Combats de cavalerie. De pareils sujets sont
bien faits pour séduire les peintres; tout y est réuni pour
frapper l'imagination : le mouvement, le tumulte, les che-
vaux qui se cal)rent et hennissent, les attitudes violentes
des combattants, les tourbillons de poussière ot de fumée
que les coups de feu sdlonnent do lueurs sinistres. Sal-
vator Rosa est un des artistes qui ont le mieux rendu co
beau désordre de la mêlée ; indépendamment de sa grando
Bataille^ du Louvre, nous citerons de lui : un Combat de
cavalerie romaine, au musée du Belvédère (Vienne), et
d'autres scènes analogues au palais Pitti (Florence), au
musée des Etudes (Naples), etc. D'autres Combats de cava-
lerie ont été peints par Aniello Falcone, Polydore do Cara-
vage, Ph. \Vouwerman, Ad. Van de Veldo et Isaïe Van do
VoTdo, le Bourguignon, Van der Moulen, Joseph Parrocel,
Fr. Casanova, etc.
Parmi les nombreux Combats d'animaux qu'a représentés
l'art moderne, nous citerons : lo Combat a un lion et d'un
cheval, gravé par Ad. Ghisi, d'après Jules Romain; un
Combat d'ours et de chiens, tableau de Snydors, au muséo
do Berlin ; le Combat d'un tigre et d'un éléphant, par De-
camps; un Combat de taureaux romains, groupe de Clésin-
ger; un Combat de cerfs, peint et lithograpiiié par Karl
Bodmer; mémo sujet, par Courbet.
Divers tableaux de suiets et de caractères très différents,
allégoriques ou mythologiques, ont été intitulés « Com-
bats a : Combat des Amaz07ies. do Rubons (v. amazonks) ;
lo Combat de dieux marins, célèbre estampe d'Andréa Man-
tegna, dans laquelle une hideuse mégère, l'Envie, livide,
écnoveléo, debout sur le dos d'un monstre marin, excite au
combat les dieux de la mor, qui s'attaipu'ut avec furour.
— SvN. Gombat, action, bataille. V. action.
Combat de l'Amour et de la Chasteté, tableau
du Pérugin (musoo du Louvre). [Dans uno prairie, dédiée
& Vénus, des Amours et des satyres combattent contre des
nymphes. La Chasteté briso "los arcs et les flèches do
ces petits dieux, et los frappe avec leurs flambeaux. Lo
paysage est très intéressant pour l'époque.]
Combat sur une voie ferrée, tableau do A. do Neu-
ville. Trois cadavres do soldats iirussiens indiquent que
l'onnomi vient d'être délogé de la voie ferrée; il est replié
do l'autre côté, dans un bois. Un clairon sonne le rappel.
Un capitaine do chasseurs, blessé au front ot tombé au
milieu do la voie ferrée, so soulève à demi pour signaler
los positions do l'ennemi A un commandant do mobiles
qui so poncho anxieusement vers lui. Co commandant osl
suivi do ses soldats qui, massés sur la gauche, escaladent
lo remblai du chemin do for.
GOMBATir. IVE adj. Linguist. V. coMnATTiK, ivs.
COMBATIVITÉ n. f. Linguist. V. combattivitè.
COMBATTABLE [kon-ba-tabl') adj. Qui peut Ôlro com-
battu.
COMBATTANT { kon-ba-tan), ANTE adj. Qui combat:
7>oupf comiivttantk. (Pou usité.)
— n. m. Homme armé pour la guerre; soldat qui prond
part ù un combat, il Soldat actil, par opposition aux fiom-
combattants. V. la partie oncycl.
— Fam. Individu nui so bat avec d'a-itres, «ans «no
rixo. H S'omploio quelquefois nu f-Wn., dans co sens : Lut
COMUATTANTK.
17
COMBATTANT — COMBIEN
— Chevaler. Assistant, tenant d'un tournoi.
— Dr. des gens. Personne qui prend part, à un titre
quelconque, aux opérations de la guerre.
— Allds. HiST. : Sabines se jetant entre les combattants,
V. Sabinks.
— Enctcl. Artmilit. On désigne dans une armée, sous
le nom de combattants, l'ensemble des hommes qui eu
constituent plus spécialement la forceactive et agissante.
Ils ne représentent jamais qu'une fraction du personnel to-
tal. La proportion des combattants, dans une armée, est
peut-être le meilleur critérium d'après lequel on puisse
apprécier l'organisation militaire d'un pays. Et, pour la
juger sainement à ce point de vue, il ne faut pas évaluer
seulement le nombre des combattants par rapport à celui
des hommes mis en campagne, mais bien par rapport à
l'ensemble des forces entretenues par le pays.
— Dr. des gens. La distinction des combattants et des
non-combattants tend à faire deux parts dans la popula-
tion des Etats belligérants : l'une, appelée à porter les
armes, subit l'effet direct des violences résultant de l'état
de guerre; l'autre, étrangère aux hostilités, est exempte
des violences de la lutte et n'a à supporter que les consé-
quences générales de la guerre, à condition de ne prêter
aucun concours actif aux hostilités. Les combattants com-
prennent les divers contingents de l'armée nationale, et,
Lien que ce soit contesté, les troupes coloniales, au
moins si elles sont soumises à la même discipline que les
troupes de la métropole. Les francs-tireurs sont des com-
battants réguliers, pourvu qu'ils aient à leur tête un chef
responsable, qu'ils aient adopté un signe distinctif, qu'ils
portent les armes ouvertement, qu'ils se conforment aux
fois et coutumes de la e;uerre. La conférence de Bruxelles
a admis que la population d'un territoire non occupé, qui
prenait les armes à l'approche de l'ennemi, pourra être
considérée comme belligérante, si elle respecte les lois
et coutumes de la guerre. Certaines personnes ont une
situation intermédiaire entre les combattants et les non-
combattants : fonctionnaires et diplomates assistant le gé-
néral en chef, médecins, aumôniers, officiers d'intendance,
infirmiers. Elles ne doivent pas être attaquées individuel-
lement ; mais, si elles tombent aux mains de l'ennemi , elles
subissent la captivité de guerre. La guerre maritime admet
aussi la distinction des combattants et des non-combat-
tants; mais, là, une situation particulière se présente :
celle des corsaires, la course couvant être encore urati-
quée par ceux des Etats qui n'ont pas adhéré à la décla-
ration de Paris de 1S56. V. corsaire, course.
Il ne faut pas confondre le personnel non-combattant
avec le personnel neutralisé, déterminé par la coni''ention
de Genève du 22 août 1864, et qui ne comprend que les
hommes affectés au service de santé. V. croix-rouge.
— BiBLiooR. : A. Pillet, les Lois actuelles de la guerre
(Paris, 1S9S;.
COMBATTANT [kon-ba-tan — rad. combat) n.m. Genre
d'oiseaux échassiers, famille des totanidés, tribu des
tringinés, comprenant
tme seule espèce répan-
due en Europe, en Ara-
bie, en Abyssinie et
dans l'Inde.
— Enctcl. Le com-
battant {philomachiis ou
macbetes pugnax) est
un bel oiseau de 0"',60 à
0"",70 d'envergure, brim,
varié de roux, de gris.
l>es mâles présentent à.
la gorge une collerette
de grandes plumes ,
qu'ils dressent au mo-
ment des amours, épo-
que à laquelle ils enga-
fent entre eux ces com-
ats furieux qui leur
ont fait donner leur
nom. Habitants des marais, des rivages de la mer et des
fleuves, ces oiseaux nichent à terre, au bord des eaux;
leur chair est assez estimée.
COMBATTIF [kon-ba-tir) ou COMBATIF, IVE adj. et n.
Qui est doué de la combattivité.
COMBATTIVITÉ {kon-ba-ti) ou COMBATIVITÉ [rad.
combat] n. f. Penchant qui porte l'homme à la lutte, à la
guerre : La destruction est représentée, en phréiiologie, par
Ta bosse de la combattivité. (Toussenel.)
COMBATTRE [kon — du préf. com, et de battre. [Se con-
jugue comme 6aUr<?]) v.a. So battre avec, livrer un combat
à, soutenir un combat contre : Combattre les bêtes féroces,
w Faire la guerre : Charlemagne combattit les Saxons.
Il Chercher â dompter par la force des armes : Combattrf.
l'insurrection. Il Chercher à renverser ou à convaincre d'er-
reur, se montrer l'adversaire do : Combattre le ministère.
Il Par ext. Lutter contre, chercher à triompher de : Com-
battre l'incendie, la maladie, la misère.
— Poét. Combattre le grand, le bon combat, Lutter pour
une grande cause.
— Fig. Raisonner ou agir, s'évertuer contre : Combattre
l'erreur, U-s préjugés, n Etre en opposition, en contradiction
avec : Souvent, l'intérêt combat te devoir.
— V. n. Livrer combat, lutter dans tous les sens du
verbe actif : Les Macchabées combattaient par leurs
prières plus que par leurs armes. (Boss.) n Lutter dans les
jeux : Combattre du ceste. w Rivaliser, faire assaut: Com-
battre d'amabilité avec quelqu'un.
Se combattre, v. pr. Lutter l'un contre l'autro : Partis
gui HP. combattent, ii Se heurter, se choquer, n Etre en op-
position l'un avec l'autre, en contradiction avec soi-même.
GOMBAULT {Charles de), baron d'Autkuil. historien,
néàPariscn 1588, mort en lG7o, a laissé des ouvrages in-
téressants sur l'histoire do Franco : Histoire des ministres
d'Etat qui ont fleuri sous les rois de la troisième lignée {IGM) ;
Jilanche, infante de Castille, mère de saint Louis (1659);
le Vrai Childehrand {ïG^iQ); etc.
COMBZUconb' — du bas lat. cumba, probablom. d'orig.
celt.) n. f. Dans queloues départements, Petite vallée, pli
de terrain, il A signifie Jeu de cache-cache.
— Art milit. Petite esplanade; penchant d'un coteau.
— Orogr. Coupure longue et étroito dans une montagne.
(I Lac de combe. Lac occupant une do ces coupures.
— Encycl. Orogr. On donne le nom do combe ix beaucoup
do dépressions ou ruptures parallèles à la direction gêné-
Combattant.
raie des chaînes. Los combes ne sont toutefois pas la
contre-partie des cluses, simples accidents à la surface
même des rides montagneuses; elles doivent être distin-
guées des dépressions continues qui séparent doux rides
voisines, et qui sont les véritables vallées longitudinales
opposées aux cluses. Sauf quelques petits lacs jurassiens,
tous les amas d'eau du système alpin européen sont des
lacs, non de combes, mais de vallées longitudinales ou de
cluses, dans la formation desquels sont d'ailleurs inter-
venus des phénomènes glaciaires. Les deu.x parois de la
combe portent le nom de flanquements.
GOMBE (Charles), archéologue et médecin anglais, né
à Londres en 1743, mort en 1817, fut pharmacien, puis
médecin, s'occupa surtout do numismatique, et devînt
membre de la Société royale de Londres (1776). Son prin-
cipal ouvrage : Index nummorum omnium imperatoram,
Augustorum et Cœsarum, a Julio Cxsare usgue ad Postltu
ynum, etc. {Londres, 1773).
GOMBE (Abraham), philosophe écossais, né à Edim-
bourg en 1785, mort en 1827. Il embrassa les idées socia-
listes de Robert Owen, et fonda à deux reprises, sans suc-
cès, des sociétés coopératives. On a de lui : Metaphorical
sketches of the old and new Systems, et the Religions creed of
the new Systems, où il a exposé ses idées de réforme. — Son
frère, Georges Combe, né à Edimbourg en 1788, mort en
1858, abandonna le barreau pour s'adonner à l'étude et à la
propagation de la phrénologie, soit dans des cours qu'il fit
en Allemagne et aux Etats-Unis, soit dans des ouvrages
qui eurent du succès et dont les principaux sont : Essai
dephrénologie (1819) ; Système de phrénologie (IS24) ; l'Or-
ganisme humain considéré dans ses rapports avec le monde
externe (1828); De l'éducation populaire (18^2) ; Remarques
sur l'éducation nationale (1847). — Le frère des précédents,
André Combe, né en 1797, mort en 1847, fut médecin
de Léopold, roi des Belges, puis de la reined'Angleterre
Victoria, et publia, entre autres ouvrages : Principles of
physiuiogy (1834); the Phijsiology of digestion (1836).
COMBÉ (Marie-Madeleine dk Cyz de), fondatrice de la
communauté des yî/^es (^( Bon-Pasteur, née à Lnyde (Hol-
lande) en 1656, morte à Paris en 1692. Elle épou.sa, à dix-
neuf ans, un gentilhomme, Adrien de Comoé. Devenue
veuve au bout de quelque temps, elle se rendit à Paris,
abjura le calvinisme, avec l'aide du curé de Saint-Sulplce,
recueillit chez elle des filleset des femmes revenues de
leurs égarements, et fonda (1686), rue du Pot-de-Fer, une
congrégation qu'elle appela communauté du Bon-Pasteur.
En 1688, Louis XIV fit don d'une maison plus spacieuse à
Marie de Combé, qui dirigea son établissement jusqu'à
sa mort. La congrégation du Bon-Pasteur so répandit
bientôt dans plusîeurs villes de France.
COMBEAU (kon-bo) ou COMBEL {kon-bèV) n. m. Nom que
l'on donne auxtumulus, dans certaines parti es de la France.
GOMBEAUFONTAINE, ch.-l. de canton do la Haute-
Saône, arrond. et à 22 kilom. de Vesoul, à la source du
ruisseau de Confracourt, affluent de la Saône ; 625 hab.
— Lo canton a 17 comm. et 6.360 hab.
COMBÉFIS (François), dominicain, helléniste, né à
Marmando en 1605, mort en 1679, professa la philosophie
et la théologie à Bordeaux et à Paris, et fut choisi, par l'as-
semblée du clergé de France de 1655, pour travailler à une
édition des Pères grecs. Ses principaux ouvrages sont :
Gr^co-latime Pat}-ujn bibliothene novum auctuariuyn (1648);
Bibliotheca Patrum concionatoria (1662); BibUothec<e Grs-
corum Patrum auctuarium novissimum grœce et latine
(1672); etc.
COMBELETTE n. f. Véner. Syn. de comblette.
GOMBELLE (Jean-Antoine-François, baron), général
français, né à Pouzat (Ardèche) en 1774, mort en 1813.
Il se distingua au siège do Toulon, à la bataille de Loano,
au siège de Mantoue, à la prise de Jaffa et au siège de
Saint-Jean-d'Acre, pendant 1 expédition d'Egypte. Chef do
bataillon en 1799, colonel en 1807, il fit la guerre d'Espa-
gne. Général de brigade en 1813, il fut nommé général de
division, quelques jours avant sa mort.
COMBERMERE (Stapleton CoTTON, vicomte), général
anglais, né à Llewenny-Hall (comté de Denbigh) en 1773,
mort en 1865. Il entra fort jeune au service, se rendit
dans l'Inde, où il combattit contre Tippoo-Saobtl798-1799^.
Il partit pour l'Espagne avec le grade de major général de
cavalerie (1808). Lieutenant général en 1809, commandant
en chef en 1810, il se distingua dans plusieurs combats;
notamment, en 1814, à la bataille de Toulouse. Il reçut alors
le titre de « baron " et la dignité do " pair d'Angleterre » .
En 1817, il passa dans les Indes en qualité de commandant
des forces britanniques, et conquit sur les Birmans le
royaume d'Assam.
GOMBEROUSSE (de) ou DecOMBEROUSSE (Francois-
Isaac-Hyacinthe), auteur dramatique français, né à Vienne
(Isère) en 1786, mort à Paris en 1856. Il débuta dans les
lettres en donnant à l'Odéon deux petites comédies : le Ma-
riage de Corneille (1809), et le Temporisateur (1813). Ses opi-
nions bonapartistes lui ayant fait perdre sa place dans les
Droits réunis, au retour des Bourbons, il écrivit des pièces
satiriques, telles que l'Ultra (1818) et le Ministériel ou. la
Manie des dinars (1819), dont la censure empêcha la repré-
sentation. En 1821, il donna à l'Odéon, avec Daubigny, le
Présent du prince, comédie, et, en 1825, au Théâtre-Fran-
çais, la tragédie de Judith. Ses mélodrames ont joui d'une
certaine vogue : Ali-Pacha, le Lépreux, Jane Shore, le
Pauvre licrger, en collaboration avec Daubigny, Merle,
Jouslin do La Salle, etc. Hyacinthe Decomberousse mit en
vers le Bourgeois gentilhomme et le Médecin malgré lui, de
Molière (1814). On a encore de lui une sorte d'épopée reli-
gieuse, intitulée : Jésus-Christ ou l'Evangile poétique (1843).
COMBEROUSSE (de) OU DeCOMBEROUSSE (Alexis-
Barbe-Benoit), auteur dramatique français, frère du pré-
cédent, né à Vienne (Isère) en 1796, mort à Paris en 1862.
11 fut reçu avocat à la cour royale en 1818, puis se tourna
vers le théâtre ot écrivit plus de quatre-vingts pièces.
Parmi ses drames, on a remarqué te Fou, ou'il fit
avec Drouineau et Bôraud (1829), et. depuis 1830, l'Incen-
diaire ou la Cure et l'archevêché, les Frères Faucher, le
CocJicr de fiacre, l'Abolition de la peine de mort, le Marché
Saint-Pierre, on collaboration avec Autier (1839), etc. Une
seulo de ses comédies fut jouée au Théâtres-Français, en
1832, l'Espion dumari, qu'il fit avec Fulgence. Nous cite-
rons dans lo vaudeville ; Madame d.'Egmont (1832); l'Ami
Grandet (1834); Vouloir, c'est pouvoir, aivoc Ancolot (l837);
1.30
Salvoisy ou l Amoureux de la reine, avec Scribe et Rouge-
mont (1834); la Polka en pi'ovince, avec Cordier (1844^;
Un amant qui ne veut pas être heureux, avec Lubize (1850) ;
et 2'rois coups de pied, avec Lockroy hs51), aux Variétés.
Avec Bayard, il a écrit FrétiUon (1834;, chanson de Béran-
gor mise en cinq actes.
COMBEROUSSE (Charles-Jules-Félix de) ou DecOM-
BEROUSSE, mathématicien et ingénieur français, né et
mort à Paris (1826-1897), fils de l'auteur dramatique Alexis
deComberousse. Sorti de l'Ecole centrale, il fut ingénieur
aux chemins de fer de Saint-Germain et de l'Est, et, plus
lard, professeur de mécanique appliquée à l'Ecole centrale
et professeur de génie rural au Conservatoire des arts et
métiers. On lui doit de nombreux ouvrages techniques,
]»armi lesquels nous citerons : Etude des 7'ésistances nu
Dioui^ement des ti-ains sur les cheynîns de fer (1853); Cours
complet de mathématiques {\SG0-19,62, avec atlas); Cours
de cinématique, professé à l'Ecole centrale (1865) ; Traité
de géométrie élémentaire (1865, en collaboration avec Eug.
Kouché); Histoire de l'École centrale des arts et métiers
depuis sa fondation jusqu'à nos jours {\S19) \ Traité d'arith-
métique, en collaboration avec Serret (1882) ; etc.
GoMBES (Michel), officier français, né à Fours (Loire)
en 1787, mort en 1837. Il se distingua par sa bravoure
dans toutes les campagnes de l'Empire depuis 1803, com-
battit à Waterloo, s'expatria, et reprit du service après
la révolution de 1830. H s'empara d'Ancône en 1832, fut
désavoué et envoyé en Afrique, où il fut successivement
colonel de la i" légion étrangère et du 47* régiment de
ligne. Il se distingua au combat de la Sicka (prov. d'Oran),
et fut frappé mortellement au siège de Constantine. Il a
été publié sous son nom : Mémoires sur les campagnes de
iSiS à 18i5 (1853).
Combes (Charles-Pierre-Matthieu), ingénieur français,
né en I80i, mort en 1872. Sorti de l'Ecole polytechnique
en 1820, il devint successivement ingénieur, inspecteur gé-
néral. Il fut appelé, en 1847, à faire partie de l'Académie
des sciences. Outre un assez grand nombre de mémoires, ce
savant ingénieur a publié différents ouvrages, parmi les-
quels : Traité de l'exploitation des yniîies (1844-1847) ; Traité
de l'aérage des mines ; Recherches théoriques et expérimen-
tales sur les roues à réaction ou à tuyaux (1843); Mémoires
sur les levées des plans souten-ains ; Mémoire sur le mouve-
vient de l'air dans les tuyaux de conduite; Exposé des prin-
cipes de la théorie mécanique de la chaleur et de ses applica-
tions principales (1867); Premier et deuxième mémoire sur
l'application de la théorie mécanique de la chaleur aux ma-
chines locomotives dans la marche à contre-vapeur (1869).
Gombes (Edmond), voyageur français, né à Castelnau-
darv(Aude)en 1812. Il futd'abord vice-consul à Scala-Nova
(Asie Mineure), et à Rabat, au Maroc; puis débuta dans
la carrière des voyages on explorant les côtes de la mer
Rouge et une partie de l'Arabie. Il étudia ensuite, avec
Tamisier, une partie de l'Abyssinie (1R34-1836), puis, en
1841, parcourut l'Egypte et là Nubie. Il a publié, en colla-
boration avec Tamisîor,un intéressant Voyage en Abyssinie,
dans les pays des Gallas, de Choa et d'ïfat, précédé d'une
excursion dans l'Arabie Heureuse (Paris, 1835-18371; et seul,
Voyage en Egypte, en Nubie, etc. (Paris, 1846).
Gombes - DOUNOUS (Jean- Jacques), philosophe et
homme politique français, né et mort à Montauban (1758-
1820). Avocat au parlement de Paris, il adopta les principes
do la Révolution, fut élu juge au tribunal du district de
Montauban et occupa ensuite divers postes judiciaires dans
lo Lot. Il fut député de Tarn-et-Garonne en l'an VII au
conseil des Cinq-Cents, puis, en 1815, après lo retour de l'île
d'Elbe, à la Chambre des représentants; il fut réintégré,
en 1810, dans la magistrature, qu'il avait dû quitter étant
député. Combes-Dounous se fit une place parmi les hellé-
nistes par les ouvrages suivants : Essai historique sur
Platon, suivi d'un coup d'œil rapide sur l'histoire du plato-
nisme, depuis Platon jusqu'à 7iou*(l809); Introduction à la
philosophie de Platon, traduite du grec d'Alcinoiis (1800);
Dissertations de Maxime de Tyr, traduites sur le texte grec,
avec des iiotes critiques, historiques et chronologiques (1802),
et Y Histoire des guerres civiles de la république romaine,
traduite du grec d'Appien (1808). Citons, dans un genre tout
différent, un volume intéressant : Notice sur le iS-Brumaire
par un témoin oculaire, qui peut dire : Quod vidi, testor^
Anonyme (1814).
GOMBICIQUE (kon) ad'}. Se dit d'un acide qui accompagne
la siroplianfmo dans lo strophantus hispidus.
COMBIEN {kon-bi-in — du vieux franc, com, comme, et
de bien) adv. Quelle quantité, quel nombre, avec ou sans
interrogation : Combien de fautes nous commettons!
L'homme juste, selon le sage,
Pèche sept fois, et davantage;
Mai9 la femme juste, combien ?
Ma foi, le sage n'en sait rien.
— A quel point :
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense !
Racine.
— A que! prix : Combien vendez-vous ces fruits ? et
elliptiquement : Combien ces fruits ?
— Substantiv. S'emploie pour Combien de suivi du com-
plément de cet adverbe, et signifie Combien d'argent,
combien de temps, combien d'hommes, etc. :
Combien doivent leur faute à leur sort rigoureux !
Sainte-Beuve.
— n. m. Quantité, valeur : La physique donne le combien,
et la 7nétaphysique le comment. (Bun.)
— Loc. conj. Combien que, Quelle que soit la quantité,
quel que soit le nombre, quel que soit le prix : Combikn
Qu'i7 y ait d'ennemis, ne laissez pas de combattre, il Bien
que, quoique :
Et conibifn que nos crimes
Vous donnent quelquefois des courroux légitimes. . .
Malherbe.
(Les deux sens ont vieilli, le dernier surtout.)
— Gramm. Après Combien de suivi d'un substantif plu-
riel, les mots variables appelés par lo sens s'accordent
avec le mot pluriel : Combien de personnes ont été vic-
times de leur confiance! Il Le substantif pluriel est quelque-
fois sous-entendu, et cola n'empêche pas que l'accord ne
se fasse avec lui : Combien ont périt (Pour le cas où le
substantif est représenté par le pronom en, v. ce mot.)
Si le substantif placéa près Combien de est au singulier,
l'accord peut se faire avec combien ou avec son complé-
ment : Combien de tisane a-t-il bu ou bue?
131
Mais los mots variables placés entre combien et son com-
pliimont s'accordent toujours avec cumbieii : Combien out-
ils JODÉ de parties ?
COMBIER [kon-hi-t^), ÈRE n. So dit propromont, dans lo
Jura, dus habitants des pays do corabos, ot, au tig., d'uno
porsoiino pleine de Jînosso ot do défiance, avec une appa-
rence do rondeur ot do bonhomie.
GoMBiN ou Grand-combin, OU Graffeneire
(4.317 ni.), niontag^no situtuî dans lo niassit" dus Alpos
Poniiiiios, au N.-E. du Grand-Saint-Boriiard. L'asconsiuii,
(jui est difticile, so fait, soit par le sud-ouest (glacier du
iSouadon), soit par lo nord (glacier de Corbassiùro).
COMBINABLE (kon) adj. Qui est susceptible d'être com-
biuo : Couleurs COMLIINABLES.
COMBINAISON {kon, riè-zon) n. f. Assemblage, arrang^c-
mont dans un certain ordre de choses semblables ou di-
verses : Combinaison de leltresy de chiffres, de nombres, de
couleurs.
— Fig. Mise en œuvre de moyens divers, calcules pour
faire roussir un plan, un projet, un systômo : Les combi-
naisons d'un général.
— Particulièrem. Aptitude à combiner: L'histoire attribue
presque toujours aux individus comme aiur gouvernements
plus de COMBINAISON qu'ils tî'cjî oni. (M°" de Staël.) [Peu us.]
— A\g. Chacune des manières ditférontes do grouper en
nombre déterminé des objets donnés, de façon que tous les
mêmes objets ne so trouvent qu'une fois ensemble.
— Chim. Union entre les molécules de deux ou plusieurs
corps donnant liou à un corps composé formé do nouvelles
molécules composées, c'est-à-dire chimiquement combi-
nées, ce qui n'a pas lieu dans les mélanges. V. chimik.
— Politiq. Combinaison 77iinistéi'ielle, Formation d'un ca-
binet dans lequel on fait entrer des ministres ayant cer-
taines opinions ou certaines aptitudes connues.
— Télegr. Se dit du nombre do lettres que l'on transmet
dans un mémo tour de chariot, avec l'appareil Hughes.
— Anton. Analyse, catalyse, décomposition, dissolution,
résolution, solution.
— Encycl- Alg. On appelle coînbinaisons simples de m
objets n à n, n étant inférieur à m, les dispositions que l'on
peut former avec n de ces objets, de façon que deux dispo-
sitions dirt'érent par la nature d'un objet au moins. Les
combinaisons des quatre lettres a, b, c, d, prises deux à
deux, sont : ab, ac, ad, bc, Mf cd.
Deux dispositions qui ne dinèreraient que par l'ordre des
H objets qui y ligurent doivent être considérées comme
une même combinaison. Dans l'exemple ci-dessus, les
groupements bc et cb ne sont pas différents au point de
vue combinaison ; c'est pourquoi nous n'avons fait figurer
que le premier.
Les trois sortes de groupements principaux dont on
s'occupe en mathématique, au chapitre intitulé : Analyse
combinatoire, portent les noms de perrnutations, combinai-
sons et arrangements. Les permutations diffèrent entre elles
par l'ordre des objets seulement ; les combinaisons no
diffèrent que par le choix; les arrangements différent par
l'ordre ou par le choix.
On démontre que le nombre des arr-angements de m objets
Q à n est égal au produit du nombre de leurs combinaisons
ftar le nombre des permutations de n objets. On déduit de
à que le nombre des combinaisons de m objets n à n est égal
au produit de n nombres entiers consécutifs décroissatits
dont le plus fort est m, divisé par le produit des n premiers
nombres.
Ainsi, le nombre de jeux différents qu'un joueur d'écarté
peut avoir dans la main est égal au nombre des combi-
naisons des 32 cartes prises 5 à 5; c'es
32 X 31 X 30 X 29 X 28
= 201.376,
1X2X3X4X5
tandis que le nombre de façons de jouer tous ces jeux est
égal au nombre dos arrangements des 32 cartes prises cinq
à cinq, c'est-à-dire 32 X 31 X 30 X 29 X 28 = 24.165.120.
On appelle combinaisons complètes (ou avec répétition) de
m objets pris n à n, les dispositions que l'on peut former
en les groupant par nombre », chaque objet pouvant être
pris jusqu'à n fois, de telle sorte que deux dispositions
diffèrent par la nature ot non par l'ordre des objets. Ainsi,
les combinaisons complètes des quatre lettres a, b, c, d,
prises deux à deux, sont : aa, ab, ac, ad, bb, bc, bd, ce, cd, dd.
On démontre que le nombre des combinaisons complètes
de m objets pris n à n est le produit de n nombres entiers
consécutifs croissants, dont le plus faible est m, divisé par le
produit des n premiers nombres.
D'après cela, un jeu de dominos dont les dés présentent
los combinaisons complètes dos sept chiffres 0, 1,2,3,4,5,6,
pris doux à deux, doit comprondro — — =* 28 dés.
COMBINATBUR, TRICE {kon)u. Personne qui combine,
qui est liabilo à faire dos combinaisons : Les femmes sont,
en général, d'habiles combinatricks de couleurs. Law était
un grand combinateur.
-^ adj.: ICsnrit combinateur.
— n. m. Télégr. Combinateur télégraphique. Organe ima-
giné par Ilighton pour traduire à l'arrivée en caractères im-
primés les signaux reçus par le relai de lîaudot.à répoi|ue où
l'on faisait usage de plusieurs tils télégraphiques pon» une
même direction, au lieu du (il uni<jue de l'appareil Morse.
COMBINATION [kon, si-on) n. f. Action de combiner.
COMBI N ATOIRE [kon , to-af) adj . Qui a rapport aux com-
binaisons : Méthode combinatoirk.
— Al{^. Analyse combinatoire. V. combinaison.
— Philos. Art combinatoire, Méthode de Uaymond Lulle,
oui consistait à combiner les idées humaines, classées
dans «les tables qu'il avait dressées, do façon à trouver la
solution do toutes les questions possibles.
COMBINER {kon — du lat. combinare ; do cum. avec, et
hini, dc-iix) v. a. Arranger, disposer dans un certain ordro :
CuMUiNKit des chiffres, des idées, des preuves.
— Fig. Disposer ses moyens on vue d'uno réussite :
CoMUlNKit un plan d'attaque.
— Chim. Déterminer la combinaison do : Combiner de
ihudrouéne et de l'oxygène, au moyen de l'étincelle électrique.
Comhiné, ée part. pass. du v. Combiner.
— Granim. Caractères combinés, Caractères idéogra-
phiquoH simples, qui, chez les Chinois, traduisent quelqiie-
foiK par leur réunion une idée simple elle-mêmo; c'est
ainsi qu'uno bouche ot un oiseau slgnitlont chant.
COMBIER
COMBORN
D'argent
au comble d'azur.
— Miner. So dit des cristaux composés du plusieurs
ordres do facettes : Chaux carbonatée combinéiî.
— n. m. Corps résultant d'une combinaison : Un combiné
d'hydrogène et de carbone.
Se combiner, v. pr. Etre combiné, associé; avoir la
faculté d'être combiné, n Entrer on combinaison cliimique :
L'acide sulfurique et la soude sb comiunknt y^oftr /brmn'
un sel neutre qu'on appelle sulfate de soude. (D'Orbigny.)
— Anton. Analyser, décomposer, dissoudre, résoudre.
COMBINEUR(^o») n. m. Appareil servant à la distillation
coniinuo dos liquides siiirituuux.
COMBLAIN (carabine), arnio ainsi désignée du nom de
sou inveuteur et qui fut, en 1S71, mise on service dans la
cavalerie belge. Son calibre est de 1 1 '"/'°. (La garde civique
belge en fut également armée.)
COMBLAIN-AU-PONT, comm. do Belgique (prov. et
arrond. administr. de Liège, arrond. judic. do Huy), sur
rOurthe, affluent de la Wouse; 3.236 hab.
COMBLANCHIEN, comm. de la Côte-d'Or, arrond. et à
Il kilum. do Beaune, au pied de la Côte-d'Or ; 555 hab.
Importantes carrières de pierre blanche A bâtir. Vignobles
classés dans la côte de Nuits et qui produisent de bons
ordinaires ; les principaux crus sont les Grandes- Vignes,
Retraits, Fauques, Montagnes, etc.
COMBLAIT ou COMBLEAU (kon-blo) ou COMBLAN [kon)
n. m. Grosse corde servant à soulever ou à traîner un canon.
COMBLE (konbV — du lat. cumulus, pris dans le sens do
c»6jie?i,faite}n.m.Archit.Faîle, couronnement d'un édifice:
La cigogne blanche s'établit sur les combles des édifices.
(Buff.) Il Partie d'un édifice sur laquelle repose immédiate-
ment la couverture : Comblks en fonte, il Logements situés
immédiatement sous le toit d'un édifice. (Ne s'emploie qu'au
plur.) : Etre logé dans les combles.
— Fig. Couronnement, point culminant, degré le plus
haut : Le comble de la gloire, des honneurs, de la puissance.
V. l'art, suiv.
— Blas. Nom donné à une pièce honorable appelée chef,
quand elle a moins de la moitié de sa
hauteur ordinaire.
— Techn. Intervalle qui sépare les
têtes d'un ouvrage de vannerie.
— Loc. adv. De fond en comble. Dans
toutes ses parties, sans que rien soit
épargné : Maison pillée de fond en com-
ble. Il Fig. Entièrement, complètement :
Se ruiner de fond en comble.
— Syn. Comble, cime, iaîte, sommet.
V. cime.
— Enctcl. Archit. Un comble est
toujours composé d'un ou de plusieurs
pans de charpente supportant une
sorte de claire-voie formant plancher, où s'appliquent les
ardoises, tuiles, zinc, etc., constituant la couverture pro-
prement dite.
Chacun des pans comprend les chevrons, dirigés suivant
la pente du toit; le faîtage, poutre horizontale située au
sommet du pan, sur laquelle s'appuient les extrémités
supérieures des chevrons. Ces divers éléments se trouvent
supportés par \3. ferme. V. ce mot.
Les combles se divisent en deux catégories distinctes :
les combles à surfaces planes,
et les cotnbles à surfaces
courbes. Les premiers sont
ceux que Ton emploie le plus
couramment; ils se classent
en ; comble simple, ou en
appentis, no présentant qu'un
seul plan incliné ; comble à
deux égouts, deux pentes ou à
deux versants, formés par
doux plans inclinés en sens
inverse à partir du faîtage et
ayant des pentes égales ou à
peu près égales ; comble en pavillon ou pyramidal, s'é-
levant en forme do pyramide carrée ou polygonale (ce
comble prend le nom de flèche ou celui d'aiguille, lorsque
la hauteur est considérablement plus grande que les dimen-
sions de la bîise) ; comble brisé, composé de deux pans à in-
clinaisons différentes, la supérieure beaucoup moins raido
que la pento inférieure (ce type de comble prend souvent
les noms do comble à la Mansard, comble à la française).
Le comble à bât d'âne est celui que les doux pignons
dépassent des doux côtés ; le comble en croupe, celui qui so
termine à une do ses extrémités par uno surface circu-
laire, conique ou plane, reliant los deux pentes longitu-
dinales; le comble retroussé, celui dont lo tirant est sur-
élevé au-dessus des retombées de la forme. — Il existe
encore d'autres systèmes do combles, faisant partie do
ceux connus sous lo nom de combles courbes, mais qui
sont relativement peu employés; tels sont: les cojnbtes à
l'impériale, en patte d'oie, en' dôme, en terrasse, etc. Ceux
do ces combles à surfaces courbes qui sont los plus usi-
tés so divisent en doux catégories principales. Dans la
première, dite comble à la Philibert Détonne, les fermes
sont formées par des cintres reliés ontro eux au moyen
do pièces do bois horizontales appelées lierncs, qui leur
donnent uno solidité et uno résistance plus grandes. (Dans
ces combles, il n'y a ni chevrons ni pans.)
Dans le second tvpe de combles courbes, systômo dû au
colonel Emy, les cintres sont constitués par des madriers
courbés sur leur plat. Los arcs ^
ainsi formés sont maintenus
et rattachés les uns aux autres
par des moises horizontales
et dos croix do Saint-André.
Los combles sjdiériques ou
coniques restent dans la caté-
gorie des toitures ù surfaces
courbes.
Les premiers sont formés
d'uno succession docouronnes
horizontales, reliées par des
pièces do bois courbes qui
remplacent los arbalétriers ot dirigées suivant des plans
méridiens.
Los combles coniques se composent de plates- for^ncs
horizontales circulaires, au contre desquelles sont établis
los poinçons qui s'assemblent vers le haut avec los chevrons
principaux reliés A la plateforme horizontale et jouant le
Comble ti deux «S^ovits.
>*,
^IJ
uu
Comble conique.
rôle do demi-fermes. Des chevrons intermédiaires remplis-
sent los intervalles laissés entre les chevrons principaux ;
dos liernes réunissent entre eux ces divers chevrons. Un
tronc de cône, appelé noyau d'assemblage, roHo los chevrons
i leur sommet.
COMBLE {konbV — du lat. cumulus, monceau) n. m.
Ce qui peut tenir au-dossus d'uno mesure déjà pleine : Le
COMBLE d'un boisseau d'avoine.
— Fig. Dernier degré, excès le plus haut: Le comble
des malheurs, n Pour comble, Comme excès do malheur.
Il C'est un comble. Se dit do ([uebiue chose qui dépasse
en extravagance tout ce qu'on pourrait imaginer : Le com-
missaire royal «près » le rhéâtre- Français n'habitait point
Paris : c'est un comble ! Il Jeu des cotnbles. V. art. suiv.
— Rem. Bien que les sons propres des mots comble
(faîte), et comble (surcroît de mesure) soient parfaito-
nient distincts, leurs sens figurés sont assez ditficiles à
distinguer : l'un exprime le faîte, le plus haut degré, co
qui couronne; l'autre, le surcroît, l'excès, ce qui achève
.et rend un point supérieur impossible. Poursuivre cette
distinction avec rigueur dans la pratique, serait se jeter
dans des subtilités.
COMBLE {konbV — du lat. cumulus, monceau) adj. Rem-
pli jusque par-dessus le bord : [fn boisseau comule. :i Plein
à ne pouvoir plus contenir personne : Salle comble.'
— Fig. : La mesure est comblk, Il est impossible d'en
pardonner, d'en endurer davantage.
— Pied comble. Art vétér. Piod dont le sabot n'a d'autre
point d'appui que la sole.
Combles {Jeu des). Sorte de jeu d'esprit, qui fit rago
en France vers la fin du xix* siècle. Il consiste à poser
une question qui propose comme devinette l'indication d'un
comble. La réponse contient généralement un jeu de mots,
un calembour, un coq-à-I'âne. Deux ou trois exemples
feront, mieux que toutes les définitions, comprendre ce
genre de divertissement : « Quel est le comble de i'étonne-
mcnt, pour un professeur de géographie ? — C'est de voir
un fleuve suivre son cows. — n Quel est le comble de la
timidité? — Reculer devant une lettre chargée. » — « Quel
est le comble de la précaution ? — Faire des gilets de fla-
nelle pour un secret qui transpire. »
COMBLEAU n. m. Artill. V. comblau.
COMBIXMENT {kon, man) n. m. Action de combler ;
Comblement d'un puits, d'un fossé, d'une tranchée.
— Géol. Comblement d'estuaii-e. V. delta, ti Comblement
de lagune. Phénomène qui se produit plus ou moins rapi-
dement après la fermeture d'un cordon littoral. (Ancien
estuaire, une lagune reçoit presque toujours un cours
d'eau dont les apports l'envahissent progressivement. Les
lagunes peuvent également ôtre comblées, par l'action
des vents dominants, avec le sable des dunes. Ce fait se
réalise dans la Courlande, et en Angleterre, à Yarmouth.)
Il Comblement des lacs de ynontagne, Phénomène qui se
produit dans des lacs se remphssant par les pierrailles,
lesquelles forment des cônes d'éboulcmeut sur leurs
rives. (D'après les éludes d'Emile Belloc sur les lacs
des Pyrénées, le comblement se produit par les bords
durant l'été, et par le milieu du lac durant l'hiver. En
effet, lorsque la surface des eaux est congelée, les pierres
qui se détachent de la montagne glissent jusqu'à une cer-
taine distance des rives, ot, au dégel, tous ces matériaux
coulent à pic.)
COMBLER {kon — du Isit. cmnulare) v. a. Remplir jusque
par-dessus les bords : Combler une mesure, ii Faire que co
qui était creux ne le soit plus : Combler un fossé, nupuits,
un port.
— Par ext. Suppléer, on parlant de co qui manquait :
Combler une lacune, un déficit.
— Fig. Faire disparaître, supprimer ; La polémique
creuse les abimes qu'elle prétend comblfr. (Guizot.) Il Rem-
plir entièrement, exaucer à souhait : Combler les vœux de
quelqu'un. || Accabler, charger à profusion : Combler de
faveurs, d'honneurs, de chagrins, ae douleurs, il Procurer
une grande joie, un grand honneur à : Vous me combl&z.
11 Combler la mesure, Dépasser les bornes do co qui est
permis, pardonnable.
Se combler, v. pr. Etre comblé, n Fig. Etre exaucé,
complètement satisfait.
Combles, cb.-l. do cant. do la Somme, arrond. et à
12 kilom. do Péronno; 1.410 hab. {Comblais, oises.) Ch. de f.
d'.\lbortùPôronno; brasserie, tissages. Patrie du sculpteur
Caudron. — Lo canton a 21 comm. ot 11.0-15 hab.
ComblesSAC, comm. d'Ille- et -Vilaine, arrond. et A
32 kilom. do Redon, non loin do l'Afi'; y59 hab. Ardoisières,
Patrie de saint Couvoïon, fondateur do rabl)aye de Uodou.
COMBLÈTE ou COMBLETTE, ou COMBELETTE {kon-
blet') n. f. Ligne qui sépare lo pied du cerf en deux doigts.
COMBLOUX, comm. do la Haute-Savoie, arrond. et ù
35 kilom. de Bonneville,uon loin do l'Arvo; 920 hab. Com-
merce de beurre ot do fromages; distillerie do kirsch.
COMBOLOIO (Aon. lo-yo — de l'arabo kambil, petit grain)
n. m. Sorte de chapelet employé par los Turcs ot com-
posé do cent grains qui corrospondout aux coût noms do
la Divinité.
COMBOPHORE OU COMBOPHORA (Aon) n. m. Oonro
d'insectes hémiptèros-homoptéres, famille des mombra-
cidés, comprenaut de petites formes à grand© t/^io trian-
gulaire, à, corselet vésiculeux, recouvrant tout le corps, etc.
Les combophores habitent l'Amérique du Sud.
COMBORN. fief, avec titre do vicomte, situé ontro
Limoges, Tulle, Turonne ot Uzorches, possédé héréditai-
rement, dès la fin du x* siècle, par une famille issuo des
premiers comtes héréditaires do Kouerguo ot de Quercy.
Un vicomte do Comborn, Archambaud, né vers lo milieu
du X' siècle et surnommé ta Jambe pourrie, so fit lo dolen-
seur do Marie d'Arag(in, femme do l'empereur Otliou III,
accusée d'adultère, et prouva l'innocence de cette prin-
cesse en remportant la victoire sur le champion de 1 em-
porour; il épousa Ilumberge, fille d'Adhémar, vicomte
do Limoges, et devint, par son fils aîné, la souche des
vicomtes'^de Limoges do lu seconde race. Les divers ra-
meaux do la famillo sécant tous éteints nu commence-
ment du xvi* siédo, la vicomte de Comborn passa, p.^r
donation lestamenlaiio, dans la maison do Pomnadour. ot
depuis, successivement, dans colles do pierre Humero ov
do Lastoyrio.
COMBOURG
COMË
Château de Combourg
Armes de Combourg
Combourg, ch.-l. de cant. d'Ille-et-Vilaine, arrond. et
à 41 kilora. de Saint-Malo, sur ua étang d'où sort le Linon,
affluent de laRance; 5.541 hab. {Comboia-geois, oises.)
Ch. de f. Ouest. Fa-
briques très impor-
tantes de toiles;
tanneries, brique-
teries, moulins.
Château féodal du
xii* siècle, où Cha-
teaubriand passa
une partie de son
enfance. — Le can-
ton a 10 comm. et
16.55S hab.
COMBOURGEOIS
ikon, jo-a)y OISE
[du lat. cum, avec,
et de bourgeois] n.
Celui, celle qui est
de la même ville
qu'une autre personne; qui a le droit de bourgeoisie dans
la même ville. (S'est dit particulièrement en Suisse.)
COMBOURGEOISIE (kon, jo-a-zi) n. f. Anciennement,
Qualité de combourgeois. (On ap-
pelle traité de cotnbourgeoisie le
traité par lequel 'es villes et can-
tons suisses se conféraient le droit
réciproque de bourgeoisie.)
COMBRAIIj:.ES , pays de l'an-
cienne province d'Auvergne, snr
un territoire de petits monts, pi a
teaux, landes et bois épars, douL
presque toutes les eaux vont au
Cher; il avait environ 107.000 hec-
tares, et 16S.000 en lui adjoignant
le Franc- Alleu, son annexe, aux
sources du Cher et de la Tardes.
Chambon en fut d'abord la capitale, puis ce fut Evaux.
Son nom paraît venir, comme celui de Chambon, des Galli
Cambiovicenses. (Ne pas confondre avec la CombraiUes
do Bourgogne, région de 25 à 30 kilomètres seulement
de longueur, qui s'étend à peu près du Creusot [N.-E.] à
Gueugnon-sur-Arroux [S.-O.] ; c'est un pays de collines
permiennes, faiblement peupi^.}
GOMBRAND, comm. des Deux-Sèvres, arr. et à 19 kil.
de Bressuire, près de l'Argent, branche de l'Argenton ;
1.324 hab.
COMBRAT (M°" Hélie de), née à Combray (Calvados),
fut une des victimes de la tin de la .révolte vendéenne.
En 1807, un ancien chouan, Armand-Victor Le Chevalier,
qui voulait enlever les fonds envoyés à Caen par les re-
cettes d'Alençon et d'Argentan, se cacha avec ses com-
plices au château de Donuay, chez M"»* Aquet de Férolles,
tille de M"*" Hélio de Combray, et attaqua la charrette
attendue. Le Chevalier, arrêté'et enfermé au Temple, à
Paris, s'en évada, fut repris quelques semaines plus tard
et exécuté en 1808- M""* Aquet, malgré son habileté, finit
aussi par être arrêtée, en même temps que sa mère, M"'" de
Combray, qui paraît cependant avoir ignoré le complot.
M"'« Aquet, condamnée à mort, se déclara enceinte, et il
fut sursis à son exécution. Après une vaine démarche faite
par ses deux petites tilles auprès de Napoléon, qui était
alors à Schœnbriinn, elle fut guillotinée en 1809. Sa mère
avait été condamnée à vingt-deux ans de réclusion ; elle
fut graciée par Louis XVIII en 1814. Balzac a fait de cette
triste aventure le fond de son roman intitulé : l'Envers
d'une histoire contemporaine (1846).
COMBRE {konbr'} n. m. Nom ancien d'un poisson des
côtes françaises, le serran cabrille. V. serran.
GOMBRÉE, comm. de Maine-et-Loire, arr. et à 14 kil.
de Segré, près de la Verzée et de la lisière de la forêt
d'Ombne; 2.147 hab. Ch. de f. Ouest. Ardoisières.
GOMBRESSOL. comm. de la Corrèze, arr. et à 17 kil.
d'Ussel, près de la Luzège; 1.200 hab. Gisement de houille.
COMBRET, comm. de l'Aveyron, arrond. et à 26 kilora.
de Saint-Affrique, près de la Rance; 943 hab.
COMBRET {kon-brè) n. m. Genre de la famille dos corn-
brétacées, comprenant environ quatre-vingts espèces, qui
croissent dans les régions tropicales : Combret écarlate.
GOMBRÉTACÉES ikon)n. f. pi. Famille de plantes dico-
tylédones, ayant pour type le genre combret, comprenant
trois tribus : les atangiées et les combrétées, qui vivent dans
les régions tropicales, et les nyssées, qu'on rencontre dans
les pays tempérés ou sur les montagnes des pays chauds.
— Une. COMBRÉTACKE.
. — Encycl. Les combrétacées sont répandues dans les ré-
gions équatoriales du globe. Leur écorco, qui renferme
UDO matière résineuse et astringente, est employée en mé-
decine et dans la tannerie. Les graines contiennent, dans
la plupart des espèces, une huile grasse et douce.
COUBRÉTÉES (kon) n. f. pi. Tribu do la famille des com-
brétacées, qui a pour type le genre combret. — Une com-
BRÊTÉE. (On dit aussi co.mbretum [bré-lom]).
GCMBRETOCARPUS [kon-bré, puss) n. m. Genre de rhi-
zophoracées, voisin des anisophyllées, dont le fruit res-
semble à celui des combrètes. (Les combretocarpus sont
dos arbustes à port d'aune, habitant la Malaisie.j
GOMBRIËRE (kon) n. f. Filet d'une très grande solidité,
forinant nappe, et que l'on emploie pour prendre le thon
et d'autres gros poissons.
GOMBRIT, comm. du Finistère, arrond. et à 11 kilom.
de Quimper, non loin de JOdet, près de l'océan Atlanti-
que ; 2.553 hab. Ch. de f. Orléans. Minoteries. — Aux envi-
rons est le cap dit pointe de Combrit.
GOMBRONDE, ch.-I. de cant. du Puy-de-Dôme, arrond.
à 10 kiiom. de Hiom, tiur la Saignes, affluent de la Mur-
gos; 2.048 hab. Chaux hydraulique. Restes do fortiMca-
tions; ancien chàtnau do la famille do Caponi, servant
aujourd'hui dhotel do ville. Aux environs, roche bran-
latiuj en granit, dite Koche-Romaino ou Cwur-Branlant.
— IjO canton a 12 comm. et 8.764 hab.
GoMBROUSE 'Guillaumoj, numismate, né à Paris en
1808, mon eu 1873. On lui doit : Description de» monnaies
de la seconde race (1837), avec Fougères; Catalogue rai-
sonné des monnaies nationales de France. Essai (1839-1841) ;
920 Monétaires mérovingiens (1S43); Décaméron numisma-
tique (1844) ; Monuments de la maison de France. Collection
de médailles, estampes et portraits (1856).
GoMBS-LA-VILLE, comm. de Seine-et-Marne, arrond.
et à 15 kilom. do Melun, non loin de l'Yères; 1.067 hab.
Ch. de f. P.-L.-M. Eglise en partie du xm" siècle.
COMBUGER (kon, je) V. a. Imbiber d'eau des futailles
dont on veut faire gonfler et serrer les douves pour les
empêcher de fuir, ii Les marins disent aussi cambuser.
GOMBURABLE {kon — du lat. comburere, brûler) adj.
Se dit quelquefois pour combdstidll:, dans le sens chimi-
que de ce mot. (Les minéraux comburables sont des mi-
néraux combustibles, ne contenant ni oxygène ni corps
halogènes ; ils sont plus ou moins susceptibles de se com-
biner avec ces corps, ou d'être brûlés par eux.)
COMBURANT (ra;i)i ANTE [lat. comkiretis ; de comburere,
brûler] adj. Se dit des corps qui, en se combinant avec
d'autres, en déterminent la combustion.
— n. m. : Eoxijgéne est un puissant comburant.
COMBURER {kon — lat. comburere, brûler) n. m. V. brû-
LKR. (Inus.)
Comhuré, ée part. pass. Se dit des minéraux combinés
avec l'oxygène et les corps halogènes. (Les minéraux
roraburés sont des minéraux incombustibles, contenant de
l'oxygène ou des corps halogènes.)
COMBUSTIBILITÉ {kon, sti) n. f. Caractère do ce qui
est combustible ; aptitude à brûler : La combcstibiuté du
charbon de bois varie avec sa densité. (Pelouze.)
— Propriété qu'ont certains tabacs de brûler, après que
le fumeur a cessé d'en activer la combustion.
— Anton. Incombustibilité.
COMBUSTIBLE {kon, stibl' — du lat. cojnbustus, brûlé)
adj. Qui a la propriété de brûler : Corps combustibles.
— Fig. Ardent, facilement inflammable : Cœur, Tempé-
rament combustible.
— Art. railit. Cartouche combustible. On appelle ainsi,
par opposition aux cartouches à douille métallique, celles
dont toutes les parties se brûlent entièrement lors du tir,
de façon à ne pas nécessiter l'emploi d'un extracteur
pour retirer ce qui reste dans le canon de l'arme après le
tir. (Ainsi, la cartouche du chassepot était « combustible » .)
— Chim. V. la partie encycl-
— n. m. Techn. Matière destinée à être brûlée ou propre
à être brûlée : Les combustibles végétaux, minéraux. Le
carbone est notre grand combustible. (F. Pillon.) ii Fig.
Aliment : L'appareil nerveux sert d'intermédiaire au corps
pour fournir le combustible de la pensée. (Balz.)
— Géol. Nom générique des roches formées de débris
de végétaux.
— Miner. Combustibles minéraux. Série de substances
naturelles à base de carbone. Citons : anthracite, houille,
lignite, jais ou jai/et, dysodile, tourbe, dopplérite ; les cires
minérales : schéererite, ozocérite, hatchettine ou suif miné-
ral, fichtélite, harlite, kônlite, idrialite; les huiles miné-
rales et bitumes : naphte ou pétrole, malthe, élatérite,
asphalte; les résines fossiles : ambre ou succin, copaline,
euosmite, tasmanite, hartine, anibrite, pyropissite, rétina-
sphalte.
— Encycl. On appelle combustible une matière suscep-
tible de brûler d'une façon plus ou moins complète au
contact de l'air, tout en produisant en môme temps une
quantité de chaleur que l'on peut utiliser pour les besoins
économiques. La majeure partie des combustibles natu-
rels sont d'origine végétale et sont constitués par l'hydro-
gène, l'oxygène et le carbone combinés dans des propor-
tions déterminées et connues. Presque tous contiennent,
en outre, des corps simples isolés ou mélangés, tels que
le soufre, le phosphore, ou des bases comme l'alumine et
la silice ; souvent, aussi, des matières alcalines terreuses,
formant la partie organique des combustibles.
Les combustibles minéraux ou fossiles, houille et an-
thracite, sont depuis longtemps enfouis dans le sein de la
terre et ont subi lentement des modifications transfor-
mant complètement leur nature première. La houille
fournit, par distillation, le coke, employé dans l'industrie
et dans l'économie domestique. Elle donne encore, par
l'agglomération, les briquettes et charbons agglomérés.
Les combustibles liquides sont principalement repré-
sentés par le pétrole et quelques autres huiles minérales.
Les combustibles gazeux sont ceux constitués par les
gaz s'échappant des hauts fourneaux et des fours à coke.
Ils prennent, dans ce cas, le nom de combustibles de gueu-
lard, et, en second lieu, par le gaz provenant de la distil-
lation de la houille ou par l'oxyde de carbone, fabriqué de
toutes pièces dans des fours spéciaux. Ces combustibles
s'appellent alors combustibles de générateurs,
— Anton. Incombustible.
COMBUSTION [kon, stî-on — lat. combustio; de combu-
rere, supin combustum, brûler) n. f. Action de brûler, do
livrer au feu : La combustion des morts était en usage chez
les anciens. \\ Action d'un corps qui se consume "par le
feu : Quelques tourbes ne laissent qu'un faible résidu après
la COMBUSTION.
— Par ext. Incendie : La combustion d'une ville.
— Fig. Conflagration ; efl'ervoscence : Frédégonde mit
toute la France en combustion. (Boss.)
— Astron. anc. Planète en combustion. Se disait d'une
planète en conjonction avec le soleil.
— Chim. V. la partie encycl.
— Pathol. V. la partie encycl.
-|- Ph^siol. (^omfmstion respiratoire, Combustion pulmo-
naire, Combustion interstitielle. V. calorification, et cha-
leur.
— Encycl. Chim. Le mot combustion s'applique à l'en-
semble des phénomènes qui se manifestent quand un corps
s'unit à l'oxygène. Si la combinaison s'effectue sans déga-
fement de chaleur ni do lumière, il y a combustion lente;
ans le cas contraire, il y a combustion plus ou moins vive,
suivant les quantités do chaleur et do lumière dégagées.
Depuis Lavoisier seulement on sait que la combustion
est corrélative do l'oxydation. Le feu et la lumière n'avaient
pas été pourtant sans attin^r l'attention des alchimistes :
en 1680, Jean Roy avait constat4! que le plomb et l'étain
augmentent de poids quand on les calcine en vase ouvert;
en 167i, un chiinisie anglais, Mayow, avança que laîr
renferme une matière propre a ontrotonir les combustions,
132
et une autre impropre à produire les mêmes eff'ets. A
cette hypothèse qui, cent ans plus tard, devait être reprise
et établie définitivement par Lavoisier, on opposa, pendant
tout le cours du xviii" siècle, la théorie du phlogistique,
due à Stahl, professeur à l'université de Halle : on consi-
dérait tous les corps combustibles comme renfermant un
feu fixe ou combiné, principe impondérable auquel on don-
nait le nom de « phlogistique ». La combustion consistait
alors simplement en la sortie du phlogistique contenu dans
ces corps. Lavoisier combattît et ruina cette théorie dans
un mémoire sur la combustion en général, inséré dans le
<i Recueil de l'Académie :> pour l'année 1777 : il fit voir que
les phénomènes de la combustion sont dus à l'absorption do
l'oxygène de l'air. « C'est là, a dit Wurtz, l'origine d'une
théorie nouvelle sur la constitution des corps. Tandis que
Stahl avait représenté tous les corps combustibles comme
des composés, qui perdaient un de leurs éléments en brû-
lant. Lavoisier reconnut qu'il y avait des corps indécom-
posables, et par conséquent simples, et qu'au lieu de se
dédoubler en brûlant, ils se combinaient, au contraire,
avec l'oxygène pour former une série nouvelle, qu'il appela
corps composés binaires, par opposition aux corps simples.»
Le nom de « combustion » est appliqué quelquefois à des
combinaisons accompagnées de chaleur et de lumière, mais
auxquelles l'oxygène reste étranger; par exemple, l'anti-
moine et l'arsenic, mis en présence du chlore, s'unissent
à ce gaz en devenant incandescents. On dit que ces deux
éléments brûlent dans le chlore.
— Pathol. Combustion spontanée. Le corps humain peut-il
prendre feu spontanément et se consumer entièrement par
suite de cette ignition? On cite quelques cas, fort rares
d'ailleurs, de semblables combustions se rapportant à des
individus obèses et alcooliques. Une critique sévère ne
permet pas de les considérer comme probants. Tout au
plus peut-on admettre qu'au contact des vêtements em-
brasés, le corps de quelques alcooliques gras se soit con-
sumé en quelques heures, le feu étant entretenu par la
combustion de la graisse fondue. Telle était l'opinion de
Dupuytren, et aucun fait postérieur n'est venu nnfirmer.
— Techn. Dans les foyers industriels, la combustion,
pour donner do bons résultats et rester économique, doit
être aussi complète que possible. La dépense du combus-
tible joue un grand rôle ; aussi la combustion parfaite
tient intimement à deux choses : la venue de l'air sous
la grille, qui doit s'effectuer dans des conditions bien dé-
terminées, son volume devant toujours rester propor-
tionnel à la nature du combustible, à sa qualité et à la
température que l'on désire atteindre ; en second lieu, il
importe grandement de savoir distribuer convenablement
le combustible sur cette grille, de manière à maintenir
une épaisseur égale partout.
COME fdu lat. comes, compagnon) n. m. Admin. Nom
que portai'^nt autrefois, dans les bagnes, les adjudants
et sous-adjudants de surveillance : Avant la suppression
des galères, l'emploi du come répondait à celui de maître
d'équipage ; il y avait alors des comes et des sous-comes.
Syn. COMITE.
— Arg. Abréviation pour Commerce : Etre dans le come.
GÔME, ville d'Italie (Lombardic [prov. de Côme], au
bord du lac de Come (branche de Côme); 32.310 hab. Evô-
ché suffragant de Milan. Fabri-
ques de soieries, miroirs, gravures. "
Commerce important de riz, soie-
ries, etc. Parmi ses édifices, on
remarque la cathédrale, en marbre
blanc. La façade est ornée de nom-
breuses sculptures, parmi lesquelles
se trouvent les statues des deux
Pline. Ville ancienne, république
au moyen âge, détruite par Milan,
reconstruite par Frédéric Barbe-
rousse, réunie au duché de Milan,
avec lequel elle passa à la répu-
blique Cisalpine, puis au royaume
d'Italie. Patrie des deux Pline.
— Ch.-l. d'un circondario peuplé de 261.146 hab. et d'une
province peuplée de 567.875 hab., sur 2.826 kilom. carr.
CÔME (lac de) [Larius lacus des Romains], situé au S.
de la région montagneuse des Grisons, dépression al-
longée, comme le lac Majeur, qui se bifurque au S. en
Armes de Côme.
doux branches : la branche de Cônio ;V l'O., celle do
Lecco à l'E-, et présente dans l'onseniblo la forme d'un V
(suporf. : 152 kilom. carr.). Son altitude est de 199 mètres,
133
ot sa plus grande profondeur do 414 môtros. Comme lo lac
Majeur, il su comblo rapidomont par les apports dos
soixante torrents alpestres qui y dôbouchont. C'est aiusi
<|U0 les alluvions de l'AJda ont i)ou à pou isoU^ du grand
lac lo petit lat: de Mezzola. Oriente à peu près du N. au S.,
lo lac ost parcouru par dos brises do montagne, qui souf-
ûout tantôt du N., tantôt du S., avec une régularité presque
comparable à celle des brises do mor et do terre. Abrités
par do hautes montagnes do tous les côtés, sauf du côté
du S., les alentours du lac de Cômo jouissent d'un climat
d'une douceur remarquable, convenant pour dos séjours
d'été ot d'hiver. Grâ-co à ces avantages naturels, la popu-
lation s'est groupée nombreuse sur les bords du lac. On y
compte plus do 120.000 hab., vivant do l'exploitation des
mines (fer, etc.), do la culture des céréales, do la vigne,
du mûrier. L'industrie de la soie y est également prospère.
GÔME [ou COSME] et DamiEN (saints), martyrs qui
soutfrircnt sous Dioclétien, vers 287, d'après les boflandis-
tes. Ils étaient frères et d'origine arabe. Médecins tous
deux, ils exerçaient leur art on Syrie et se faisaient re-
marquer par leur charité envers les pauvres. Leur désin-
téressement leur avait fait donner le surnom de anargyrei
(ennemis de l'argent). Cités devant lo proconsul Lysias,
ils furent soumis à d'horribles tourments et eurent onHn
la tète tranchée à Egée, en Cilicie. Leurs noms furent
insérés au canon de la messe. Leurs corps, transportés à
Rome, furent déposés, sous le pontificat de saint Félix,
dans une église qui prit leur nom, et à laquelle fut atta-
ché un des plus anciens titres cardinalices connus. Il y
avait autrefois, à Paris, une église de Saint-C6me. — Fôte
le 27 septembre. (Saint Cômo et saint Damien sont les
patrons des chirurgiens.)
Côme (coNFRÉRu; et collège de Saint-). II y avait,
au moyen âge, une confrérie de chirurgiens placée sous
la protection do saint Côme, qui avait peut-être été fondée
par saint Louis en 1226, mais qui fut officiellement re-
connue par UQ ôdit de Philippe le Bel en 1311. C'est en
1615 que la confrérie de Samt-Côme établit le collège à
qui elle donna son nom, pour l'instruction des élèves en
chirurgie. Les démêlés des « maîtres» de Saint-Côme
avec la faculté de médecine sont demeurés célèbres. Le
pouvoir royal dut intervenir plusieurs fois, et notamment
en 1613, en 1724, en 1743 et en 1770, pour délimiter les
privilèges et les attributions des chirurgiens et des mé-
decins. La confrérie et le collège de Saint-Côme dispa-
rurent pendant la Révolution.
GÔME ou CoSME (le Frère) , chirurgien français.
V. Baseilhac.
COME PRIMA et COME SOPRA (mots ital. qui signifient
comrne la première fois et comme ci-dessus), loc. adv.
Annotations qui indiquent qu'il faut répéter un morceau
déjà chanté ou joué.
COMÉDIATEUR, TRICE (du préf. co, et de médiateur)
n. Personne qui agit comme médiateur dans une afiaire
avec une ou plusieurs autres.
COMÉDIE {dl — lat. comœdia, gr. kômôdia) n. f. Pièce
de théâtre où l'on met en action, d'une façon plaisante,
des caractères, des mneurs ou des faits de la vie com-
mune : Les comédies d'Aristopkatie, de Plante, de Molière.
Il Ensemble des pièces de théâtre de ce genre ; art de les
composer; genre littéraire quelles constituent : La comé-
die a été portée par Molière à la plus grande perfection
connue. (Acad.) ii Comédie de caractère, Celle dont l'intérêt
est principalement fondé sur le développement que l'on
donne au caractère d'un des personaages : Le Misan-
thrope est une belle comédie de caractère, n Comédie de
mœurs. Celle qui peint les mœurs d'une époque ou d'une
classe : Les Plaideurs sont une amusante comédie de mœurs.
Il Comédie d'intrigue, Celle qui base l'intérêt sur la com-
plication des faits qui y sont représentés : Le Mariage de
Figaro es/ u«erfesmei7/eures comédies d'intrigue, il Comédie
de genre, Celle qui met en scène des habitudes, des ridi-
cules de certaines classes, de certaines coteries, do cer-
taines professions. Ce terme ost une allusion à celui do
« tableaux de genre » : Augier, dans lo Gendre de Mon-
sieur Poirier, Jious donne une excellente comédie de genre.
Il Comédie épisodique ou à tiroir, Celle dont les scènes se
succèdent sans être bien liées les unes aux autres, ni à une
action générale : ies Originaux de Fagan, le Mercure ga-
lant (ie /^our5rt»/(f*on(rfcs comédies ÉPisoDiQUES. Il Comédie
larmoyante. Celle dans laquelle lo pathétique domino le
comique, il Comédie héroïque. Celle qui met en scène des
rois, des princes ot d'autres hauts personnages, il Comé-
die historique. Celle qui emprunte à l'histoire ses princi-
paux personnages, il Comédie pastorale, Celle qui se passe
à la campagne el représente dos amours de bergers et do
bergères, il Comédie-ballet, Celle dont chaque acto finit
par des danses, il Comédie-féerie ou Comédie à machines,
Pièce oH l'on admet des interventions surnaturelles ot
un étalage extraordinaire do magnificence et de variété
dans les décors. (On dit aujourd'hui féerie tout court.)»
Comédie-vaudeville, Comédie dans laquelle on intercale dos
couplets. Il Comédie à couplets ou à ariettes. Ancien nom des
vaudevilles actuels, n Haute comédie. Genre qui comprend
la comédie do mieurs ot la comédie de caractère : Le Tar-
tufe est un chef-d'œuvre de la haute comédie. — So«dit,
fig., d'une dissimulation profonde ot bien déguisée : La
politique est souvent de la haute comédie. ii Comédie an-
cienne. Comédie moyenne. Comédie nouvelle. \ . partie encycl.
Il Comédie italienne, Genre do pièce boutfonno d'origino
italienne.
— Représentation d'une pièce: Aller à la comédie, il
lîâtiment où l'on jouo dos comédies ou d'autros pièces ;
/'Jtre logé derrière la comédie. (Vieux.) — Corné die- Fran-
çaise. V. l'art, spécial, il Troupe d'acteurs. (Se dit plus par-
ticulièrement des acteurs attachés au Théâtre-Français,
et do ce théâtre lui-même : La Comédie-Française se
rend quelquefois à l'étranger.)
— Par ext. Fait ou ensemble do faits, d'actions ricli-
culos ou grotesques : La vie est tantôt une comédie, tantôt
une TRAGÉDIE.
~ Fig. Parade d'un sentiment qu'on n'ôprouvo pas ;
feinte, dissimulation, hypocrisie : La vie des coiirtisatis
est une comkdik perpétue lie.
— Loc.div. : Jouer la comédie, Prendre part â la rei>ré-
Kontation (runo pièce de théâtre. — Fig. Affir-bor dos son-
timnnts rpif) l'on n'éprouve pas : Les femmes ne sont pus
plus dupes des comkducs que jouent les hommes que dt-s
leurs. (Bab.) 1] Donner la comédie, Jouer dos piècos do
théâtre. — Fig. Prêter à rire : Le fat est tout à la fois
l'auteur et l'acteur de la comédie qu'il donne au public.
11 .S'e donner la comédie, So procurer l'amusemont, la dis-
traction : Donnez-vous quelque jour la comédie de... il
Secret de la comédie. Chose dont on veut faire un secret,
quoiqu'elle soit connue de tout lo monde, comme les faits
tjuo les acteurs sont censés ignorer et que tous los spec-
tateurs connaissent. Il Personnage de comédie. Celui dont
les belles apparences extérieures n'ont rien de réel.
11 Portier de la comédie. Ancien employé des théâtres, qui
recevait, à la porte, l'argent de ceux qui entraient. — Au
prop. et au fig., celui qui n'ouvre pas une porte quel-
conque sans se faire payer, il Pop. Etre à la comédie, Etre
sans le sou. n Pop. Envoyer à la comédie. Congédier.
— Encycl. Hist. Les origines de la comédie grecque
sont fort obscures : on sait seulement qu'elles se ratta-
chent étroitement au culte do Bacchus. La comédie
apparut d'abord chez les Dorions : dans le Péloponèse, à
Mégare avec Susarion, qui la porta en Aitique, et surtout
en Sicile avec Epicharmo, qui traita principalement la
comédie de caractère. Mais c'est à Athènes, seulement,
que le genre put se développer. On distingue trois pé-
riodes dans l'histoire de la comédie attique : l" la comé-
die ancienne, qui commence vers 460 av. J.-C, et a pour
principaux représentants : Chionidès, Cratès, Cratinos,
Eupolis et surtout Aristophane, dont les œuvres conser-
vées nous révèlent les caractères de cette forme dra-
matique. (La comédie ancienne a pour objet de discuter,
comme lo font aujourd'hui les journaux, les questions
concernant les affaires publiques. Passionnée, animée
par l'esprit de parti, elle fait la caricature des person-
nages publics, clairement désignés, avec autant de vigueur
que de licence); 2" la comédie moyenne, qui n'est qu'un
genre de transition. (Elle supprime le chœur, c'est-à-dire
l'élément lyrique et aussi les attaques contre les per-
sonnes. Elle traite des sujets de mœurs ou des sujets
mythologiques. Elle fut cultivée par Aristophane [dans
le Plutus et l'Assemblée des femmes], Euboulos, Alexis,
Antiphanès, Anaxandridès) ; 3° la comédie nouvelle, qui
correspond aux règnes d'Alexandre et de ses successeurs.
(Elle élimine la poésie et devient franchement la satire
des mœurs contemporaines; elle a ses types : le fils de
famille, la courtisane, l'esclave rusé, le parasite, etc.,
qui ont des noms indiquant leur caractère. De la comédie
nouvelle, dont les principaux représentants furent Mé-
nandre, Philémon, Diphile, dous n'avons que des frag-
ments; mais nous nous faisons une idée de leurs œuvres
grâce aux imitations qu'en ont faites Plante et Térence.J
La comédie romaine proprement dite fut peu originale.
La comœdia palliata (jouée par des acteurs revêtus du
pallium, vêtement ^rec) constitue le principal fonds du
théâtre comique latin, et elle est toute imitée du grec.
Livius Andronicus, qui introduisit le théâtre grec à Rome,
écrivit vraisemblablement quelques comédies. Nœ vins vou-
lut mettre la politique sur le théâtre, mais cette innovation
n'était pas possible à Rome, et l'on se borna désormais â
imiter fes comédies moyenne et nouvelle. Ce fut le cas de
Plante, de Caecilius et de Térence, qui suivirent de près
les auteurs grecs et firent des comédies de mœurs et de
caractères. Après eux, la palliata fut délaissée. L'autre
forme de la comédie romaine, la comœdia togata (que les
acteurs jouaient on portant la toge romaine) fut traitée
surtout par Afranius. Elle n'eut qu'un succès relatif. Elle
différait fort peu do la palliata, bien qu'elle parût consa-
crée plus spécialement à la peinture des mœurs romaines.
Là encore, les Grecs servaient de modèles. 'V. satura,
atkllane, mime.
— Italie. C'est au cardinal Dovizi do Bibbiona, ami do
Léon X, que Ton doit la première comédie régulière re-
présentée en Italie, la Calandria, pièce satirique, grivoise
môme, mais qui doit peu de chose aux anciens. On vit
ensuite paraître la Mandragore, de Machiavel, les comé-
dies do l Ariosto, dont quelques-unes seulement sont imi-
tées de Plante; celles de 1 Arétin, toujours originales et
pleines de verve, de Cecchi, du Lasca, do Lodovico Dolco,
de Franccsco d'Ambra. Au xvii' siècle, la comédie régu-
lière, classique, subit un fâcheux déclin; mais c'est
l'époque où, à l'imitation dos atellanes, so produisent dans
la comédie populaire, généralement écrite en dialecte,
ces types si amusants de Pulcinella, d'Arlequin, de Colom-
bino, do Brigheila, du Docteur, do Pierrot. "V. commedia
DELL* ARTE.
Au xvm* siècle, après d'honorables essais do Maffoi, do
l'abbé Cliiari, de Riccoboni, il faut surtout noter Goldoni,
observateur superficiel, médiocre inventeur, mais habilo
metteur en scène, et d'une fécondité inépuisable ; puis
Carlo Gozzi et ses comédies ftabesques, emiiruntécs aux
contes de fées. Les principaux autours comiques do nos
jours sont P. Cessa, G. Giacosa, P. Ferrari, G. -G. Zara-
uoni, Cavalotti, Torolli, Lud. Muratori et Chiaves.
— Espagne. En Espagne, la comédie s'est développée dans
n sons tout particulier; po#r rester populaire, elle a tout
sacrifié : la pointure des mœurs, l'éluvlo dos caractères,
la vraisemblance même, afin do rester amusante et pas-
sionnée. La comédie ospatrnolo, c'est l'intrigue, l'imbro-
glio, l'avtînture, les coups iTépée ; les méprises, favorisées
par toutes sortes d'incidents, constituent le fond même di*
l'intrigue. Cependant, dès le commoncoment du xvi' siècle,
Villalobos traduisait VAmphitryon, Simon Abril tout Té-
rence, Timonoda, les Mènechme.t. et los Argensolas, pen-
dant tout lo règne de Philippe II. essayèrent do tourner
lo théâtre espagnol vers la copie du théâtre antique. S'ils
eussent réussi, c'en était fait do l'originalité do cotte
scène. HoureuKomont, tandis que leurs productions étaient
à j)oino appréciées do quelques lettrés, la vogue popu-
laire soutenait los farces do Castillcjos. los essais ao co-
médie sérieuse do Lopo de Rueda ot <lo Juan de La Cuova.
Leurs pièces so jouaient dans dos cours do fermo, des
corrales ou dos patios, en plein vont, par des troupes dont
tout lo bagace consistait on une couverture ou un drap,
1>our les fonds do scèiio, une peau do mouton et une
(arbo de laine aux at^leurs. pour tout costume.
Au XVII* siècle, régnent Cervantes, Lopo doVega, Cul-
deron, Moroto, Rojas, aussi ingénieux, aussi fertiles
d'imagination dans leurs comédies de cape ot d'épéo
c|u'ils sont tt^rribles ot sombres dans leurs drames. Alarcon,
lour contemporain, inaugure avec sa Verdnd sospechosa,
dont Cornoillo ii tiré le Menteur, la comédie do curaclèro.
La plupart des poètes comiques français, de Thomas Cor-
niMllo a Scarroii, s'inspirent alors du théâtre espagnol.
Au xvm* siècle, c'est tout lo contraire, et rimitalion do
la scèno françuiBO sévit cd Espa({uo. Dos esprits iogè'
COME — COMEDIE
nieux, dos écrivains élégants, Zamora, Canizaros, Thomas
do Yriarto, Moratin, Jovollanos, Melendez, méritent pour-
tant d'être cités. L'originalité de la comédie espagnole
d'alors so réfugie dans les saynètes de Ramon do La Cruz,
pièces populaires ot boufi'ounes, où los mœurs des bas
quartiers de Madrid, le fourmillement étrange et lo lan-
gage imagé des bouges et des carrefours sont retracés à
merveille. Plus près de nous, Martinez do La Rosa et toute
une pléiade de poètes et d'écrivains, à la tête desquels se
placent Mariano do Larra, Breton de Los Horreros, Hart-
zembuch, Luiz de Eguilaz, Tamago y Baus, Etchegaray,
ont essayé, soit de faire dominer tout à fait le goût fran-
çais, toujours en grande faveur dans la Péninside, soit do
faire revivre la manière des anciens maîtres.
— France. Le théâtre comique a existé au moyen âge :
il s'est appelé /"arce, sotie ou moralité. (V. ces mots.) Mais
la comédie proprement dite est différente de ces divers
genres et n'en dérive pas. Elle apparaît en France au
XVI" siècle ; elle est due à l'imitation des Italiens qui,
.eux-mêmes, avaient imité l'antiquité. Si Jodelle, Charles
Estienno, Ronsard, Baïf, traduisent directement les comi-
ques anciens, Larivey, le plus grand nom de cette époque,
suit les modèles italiens, et ainsi font Jean de La Taille,
J. Godard, Odet de Turnèbe. Cette comédie érudite et fac-
tice est quelque temps abandonnée, et. pendant les trente
premières années du xvii' siècle, supplantée par la farce.
Mais elle reprend sa vogue, depuis 1630 jusque vers 1660,
avec Rotrou, Mairet, Desmarets de Saint-Sorlin, Scarron,
Boisrobert, Thomas Corneille, Quinault, Cyrano do Ber-
gerac, Gillot de La Tessonnerie, Tristan THermito. Sauf
quelques-uns, qui sont originaux, ces auteurs vont puiser
leurs sujets dans le théâtre espagnol. En somme, jusqu'à
Molière, la comédie est caractérisée par une intrigue in-
vraisemblable, des personnages conventionnels, d'un co-
mique poussé jusqu'à la charge. Il faut mettre à part
P. Corneille, dont les comédies de mœurs, fines, distin-
guées, amusent sans faire rire, et dont les personnages sont
spirituellement raisonnables. De 1660 environ à 1673, Mo-
lière est le maître de la scène. Comme toute l'école de 1660,
il ne cherche qu'à suivre la nature et à faire rire dans
des sujets qui, au fond, confinent le plus à la tragédie. Il
observe l'homme et, sans trop se préoccuper de l'intrigue,
il donne aux types de son temps une portée générale, en-
tremêlant la farce et les comédies de mœurs et de carac-
tères. Il a une préoccupation morale, qui est de montrer
comment on ne peut être heureux si l'on ne se conforme
pas à la nature et à la raison. Malgré son exemple, Thomas
Corneille et Montfleury continuent à écrire des pièces à l'es-
pagnole, d'un comique grotesque et exagéré. A la comédie
de mœurs se rattachent les Plaideurs, de Racine, imités
d'Aristophane ; l'Homme à bonnes fortunes, de Baron, et les
courtes pièces d'actualité que donnent de Visé et Boursault.
Trois auteurs comiques illustrent la fin du règne do
Louis XIV : Kegnard, qui vise moins à l'exactitude et au
naturel qu'à la plaisanterie perpétuelle; Dancourt, qui
nous laisse des esquisses réalistes de la société du com-
mencement du xviu" siècle, où les financiers triomphent;
Le Sage, qui pousse davantage cette peinture et enfonce
dans la satire jusqu'à l'amertume. Au xviii» siècle, Marivaux
s'affranchit de la tradition antique et des règles. Il imagino
des pièces philosophiques d'une fantaisie féerique pleine de
poésie, et des analyses de l'amour, très vraies dans un cadre
tout idéal , d'une délicatesse féminine qui fait penser aux
tragédies do Racine. Destouches vise à la comédie de ca-
ractère, à tendances morales, pour laquelle il est peu fait,
ayant surtout le talent de la charge. Les changements qui
se firent dans la littérature du xvm" siècle au profit du
sentiment eurent leur contre-coup dans la comédie : Ni-
velle do La Chaussée invente la comédie larmoyante, qui
n'est rien moins, malgré ses défauts, quo l'annonce de la
comédie actuelle, consacrée aux drames de la famille. Les
pièces de Diderot, quelques comédies de Voltaire et de
Beaumarchais, relèvent de cette conception dramatique.
Piron, Gresset recommencent à faire la satire des mœurs.
Certaines comédies do Voltaire, de Palissot, sont dos
œuvres do polémique. Beaumarchais résume toutes les
comédies traitées par ses devanciers, les Italiens, les
Espagnols, Molière, Marivaux. Diderot, etc. Mais il sait
communiquer aux caractères l'aspect particulier quo leur
donne la vie de l'époque. En même temps, sa comédie ost
Folitiquo et bat en brèche les hommes ot los choses do
ancien régime. Ecrite en prose, avec une intrigue rapide,
un dialogue spirituel et mordant, la comédie de Beaumar-
chais nous donne la forme do la comédie contemporaine.
Après lui, lo genre est frappé d'une assez longue déca-
dence : Picard ot C. Delavigne no peuvent la relever. Lo
mouvomont romantique no pouvait guère être favorable
â la comédie. Musset, dans ses Comédies el Proverbes,
trouve un genre bien original, mais pou fait pour la re-
présentation. Pendant los cinquante premières années du
xix» siècle, la comédie qui domino est celle do Scribe (et
celle de Dumas père, qui ost conçue sur lo même plan) ;
tout ost dans l'art d'agencer l'intriguo : il n'y faut chercher
ni caractères, ni idées morales. Les comédies tirées des
romans célèbres de G. Sand, J. Sandoau, O. Feuillet, no
valent pas toujours los œuvres qui leur ont donné nais-
sance. Les pièces do Labiche so rattachent à l'hisloiro du
vaudeville. (V. co mot.) Après isr.o, on vit la renaissance
do la comédie avec Augieret Dumas fils. Us composent des
pièces sérieuses, ot. tout on décrivant les nueurs do leur
temps, ils soutiennent dos idées sociales : le premier, en so
faisant lo défenseur du bon sons contre les orremonts do
la passion romantique; lo second, on mettant une forme
spirituollo ot vigoureuse au service do thèses morales
fortes et hardies. Après ces doux maîtres, il faut citer,
do nos jours, Sardou, Halévy, Meilhac, Gondinet. Bar-
rière, Pailloron, Recque, J. Lomattro, F. do Curel, Donnay,
Lavodan, Edm. Rostand. Bergorat, Herviou, etc. D'autros
auteurs dramatiques relèvent phuAt du domatno du drame,
comme Coppée, Hidiepin, Mondes (v. duamk^ oi\ comme
Alexandre Bisson. do celui du vaudoville. (V. vaiidkvii.lk.)
— A niih'lerre. V.ï\ Angleterre, il n'y a guère, avant Sliak-
speare. quo des farces grossières, d'une boulVonno trivia-
lité, toiles que l'Aiguille de manutn (iurton, dont l'autour
ost inconnu. Shakspoaro se montre aussi grand comique
dans le Marchand de Vfnise, la .U(';/értr apprivoisée, les
Joi/eiises Commères de Windsor. (luo suprême auteur tra-
gique dans ses drames. Son érudit contemporain. Bon-
.lohnson, puis Iteauiuont et Flotchor, rivalisent d'esprit et
dimagiiiation dans la comédie d'intrigue; mais les doux
derniers empruntent beaucoup â l'Espagne. Congroyo,
venu un siôclo plus tard, suit los traces do Molière ot, d*a
COMÉDIEN — COMÉNATE
cette époque, la comédie anglaise perd une grande partie
de son originalité, quoique l'Avare, de Fielding, et le Bon-
homme, de Goldsmith, soient d'intéressantes compositions
dramatiques. Cumberland, et surtout Sheridan (l Ecole de
la médisance), méritent encore d'être cités. De nos jours,
les auteurs comiques anglais se contentent, pour la plu-
part, d'adapter, c'est-à-dire de démarquer, les meilleures
pièces du théâtre français.
— Allemagne. Hans Sachs, le cordonnier de Nuremberg,
est le premier auteur comique dont le nom perce en Alle-
magne, au sortir du moyen âge ; il improvisa un grand
nombre de comédies, proches parentes des moralités et
des soties, mais dans lesquelles ou remarque un cer-
tain art du dialogue et aussi l'art d'esquisser un ca-
ractère. Au XVII' siècle, Andréas Gryphius cultive avec
succès la comédie satirique, et, après lui, J.-E. Schlegel,
Gellert, essayent do rivaliser avec Molière. Le goût fran-
çais domine alors en maître sur la scène comique alle-
mande. Lessing fut le restaurateur du théâtre national
avec sa Mina de Bamheim, et ouvrit la route à Gœthe et
à Schiller. Après ces grands noms, on ne peut guère citer
que Kotzebue, Hollei, Gubitz, Voss, Tieck et Platen ;
encore quelques-uns d'entre eux ne sont-ils que des vau-
devillistes. De nos jours, les Allemands n'ont guère fait,
comme les Anglais, qu'imiter les pièces en vogue de
Dumas fils, d'Augier, de Sardou, de Meilhac, et â peine
si leurs meilleurs auteurs, E. Wichcrt, Ad. Wilbrandt,
Paul Lindau ont produit quelques comédies originales.
— Iconogr. Thalie, Muse de la comédie, était repré-
sentée parles artistes de l'antiquité sous les traits d'une
jeune tille souriante, couronnée de lierre, chaussée do
brodequins, et tenant un masque sconique à la main.
(V. Thai-ie.) On voit au musée Pie-Clémeniin un hermès
colossal, provenant de la villa Adriana (Tivoli), que le
catalogue désigne comme une figure symbolique do la
Comédie. Les artistes modernes ne se sont guère écartés
des données de l'art antique. Le peintre
Nicolas Vleughels a représenté la Co-
médie sous la figure d'une femme
assise, tenant d'une main un masque,
et s'appuyant de l'autre sur les ou-
vrages de'Ménandre et d'Aristophane.
Un bas-relief en pierre, d'Edme Dumont,
dans la cour du Louvre, nous la montre
couronnée de lierre, et ayant pour at-
tributs le masque satirique, un bâton
pastoral et un tambourin. Dans une
autre sculpture du Louvre, exécutée
par Matte, elle tient un miroir, em-
blème de sa fidélité à reproduire les
mœurs. On connaît la Comédie sérieus-s
©t la Comédie enjouée, figures de marbre
dont Pradier a décoré les angles de la
fontaine Molière, à Paris. Parmi les œu-
vres d'une date récente, rappelons une
statue en marbre exécutée par Duret
pour le Théâtre-Français, exposée au
Salon de 1857 ; un bas-relief de l'escalier
d'honneur du même théâtre, par Leha-
rivel-Durocher ; une statue en marbre
par Thomas ; une autre par Duret,
également au Théâtre-Français ; une statue en plâtre de
Schœnewerk (1864) ; un bas-relief exécuté par Jules Gi-
rard au nouvel Opéra (1867) ; une statue {la Muse comique)
sculptée en pierre par Chatrousse pour le théâtre du Châ-
telet. Des peintures de Baudry, de Jobbé-Duval, de
Maillot, dans divers théâtres de Paris, représentent la
Comédie.
— Mus. Comédie-ballet. La comédie-ballet était, comme
son nom l'indique, une comédie entremêlée d'intermèdes
et de divertissements de danse. Molière, on le sait, en a
écrit un grand nombre : les Fâcheux, Alonsieur de Pour-
ceaugneic, les Amrants magnifiques , l'Amour médecin, le
Bourgeois gentilfiomme, la Princesse d'Elide, le Sicilien,
Psyché, le Malade imaginaire. Deux ouvrages de l'ancien
répertoire de l'Opéra : le Carnaval et la Folie, de Destou-
ches ; l'Opéra de société, de Giraud ; la Vénitienne, de
Dauvergne, prenaient cette qualilication, qui indiquait
que ces ouvrages procédaient du genre comique et que la
danse y occupait une place importante.
Comédie à ariettes. On appelait « comédies à ariettes n,
dans leur origine, tous les ouvrages entremêlés de dia-
logue parlé et do musique nouvelle auxquels on donne
aujourd'hui le nom d" « opéras-comiques ». On ne quali
fiait alors d'opéras-comiques que les parodies d'opéras
ou simplement les vaudevilles. Tous les ouvrages dont
Duni, Laruette, Philidor, Monsigny, Grétry et les com-
positeurs, leurs contemporains, ont écrit la musique,
parurent devant le public sous la qualification de « comé-
dies à ariettes o.
Comédie lyrique. Au xvni* siècle, on a donné parfois la
qualification de ■ comédie lyrique y à certaines pièces
« à ariettes » du genre do celles désignées aujourd'hui
sous le nom d' « opéras-comiques ■. Ce titre de « comédie
lyrique » , dont la précision ne laisse rien à désirer, était
a'aiileurs beaucoup plus naturel, plus caractéristique,
plus rationnel, enfin, que ce dernier, et l'on peut regreiiL-r
qa'il n'ait pas prévalu. Il arriva aussi qu'à 1 Opéra mémo,
pour distinguer certains ouvrages qui s'écartaient du genre
dramatique habituel à ce théâtre, on leur donnait cette
qualification de comédie lyrique. On peut citer, sous ce
rapport, tes Amours de Hagonde, de Mouret; Colinette à
la cour, Panurqe dans l'ilé des Lanternes et l'Embarras
des richesses, de Grétry; les Pommiers et le moulin, et
les Prétendus, de Lcmoyno; le Portrait ou la Divinité du
sauvage, do Champein ; (' Heureux Stratagème, do Jadin ; etc.
Comédie-Française, Nom officiel du Théâtre-Fran-
çais, qu'on appelle souvent aussi le Français. La Comé-
die-Française, située actuellement dans une dépendance
du Palais-Roval. date do 1680, époque à laouelle. par
ordre du roi Louis XIV, la troupe de l'hôtel oo Bourgo-
pie 80 réunit à celle du théâtre Guénégaud, rue Ma/a-
rine ; par suite de cette fusion et do la suppression du
théâtre du Marais, il n'exista plus à Paris que ce seul
théâtre, recevant une subvention royale de 12.000 livres.
Les acteurs et actrices étaient au nombre de vingt-sept,
pa/mi lesquels brillaient la Champmeslé, Baron, Hautc-
Toche et Poisson. De la rue Guénégaud, la Comédie-
Française se transporta, en 1687, dans une salle de jeu do
paume, rue des Fossés-Saint-GermaÏD-des-Prés (actuelle-
(uent rue de l'Ancienne-Comédie), où elle resta jus-
qu'en 1770. C'est là, en face du café Procope, que furent
représentées presque toutes les tragédies de Voltaire,
que brillèrent Lekain, M"' Clairon, Adrienne Lecou-
vreur. En 1771, la Comédie-Française se transporta au
Tuileries, dans la salle de théâtre qui devint plus tard la
salle tragique de la Convention ; en 1782, elle s'installait
dans la salie, construite pour elle, sur l'emplacement de
l'hôtel do Coudé, qui, rebâtie, est devenue l'Odéon. Là fut
joué le Mariage de Figaro; elle y resta durant toute la
La Comédie
de Duret.
Théâtre de la Coniédie-Fiançaise.
Révolution et c'est là que débuta Talma, que jouèrent
Dazincourt, Fleury, Saint-Phal, M""" Raucourt, Contât,
Suin, Thônard. etc. Une scission ayant eu lieu en 1792, le
personnel de la Comédie-Française se dispersa; elle ne
fut reconstituée qu'en 1802, dans le local qu'elle occupe
actuellement au Palais-Royal, et avec une subvention de
100.000 francs. Cette scène, devenue la première du monde,
a été illustrée par Talma, Ligier, Provost, Beauvallet,
Régnier, Got, Brindeau, Brossant, Mounet-Sully, Coque-
lin, etc.; par M"'* Mars, Georges et Duchesnoy*; par Ra-
chel, la reine de la tragédie, par Agar, Augustine Brohan,
Sarah Bernhardt. Bartct, etc. Depuis la Révolution, les
administrateurs de la Comédie-Française ont été Mahé-
rault, Bernard, Papillon de La Ferté, Chéron,'le baron Tay-
lor, Buloz, Lockroy, Edmond .Séveste, Arsène Houssaye,
Empis, Edouard Thierry, Emile Perrin, Jules Clarctie.
Le 8 mars 1900, un incendie détruisit une partie de la
Comédie-Française ; mais les œuvres d'art et les archives
furent sauvées.
Comédie-Italienne. Diverses troupes de comédiens
italiens avaient été appelées en France par Henri III,
Henri IV, Mazarin, et y avaient fait d'assez longs séjours,
sans se fixer définitivement à Paris, lorsque l'une d'elles
obtint, vers 1659. déjouer à l'hôtel de Bourgogne, rue Mau-
conseil, alternativement avec les comédiens français; sur
le théâtre du Petit-Bourbon, avec la troupe de Molière,
et ensuite sur le théâtre du Palais-Royal. Lors de la réu-
nion de tous les comédiens français à la salle Guénégaud,
en 1680, les Italiens se trouvèrent seuls possesseurs du
théâtre de Bourgogne, oii ils continuèrent de représenter
avec beaucoup de succès jusqu'en 1697 des farces dont
les principaux personnages étaient Arlequin, Pantalon,
Scapin, Beltrame, le Capitan, Scaramouche, Mezzetin,
Polichinelle, Pierrot, le Docteur, etc.
Une pièce satirique dirigée contre M"" do Maintenon fit
fermer leur théâtre pendant dix-neuf ans. De 1716 à la
Révolution, la Comédie-Italienne fournit encore une longue
carrière, jusqu'au jour où lesarlequinades étant démodées
elle fusionna avec l'Opéra-Comique (1762). Les acteurs et
les actrices qui brillèrent durant ces diverses périodes
furent : Isabelle Andreini, Francesco, son mari, Lelio,
leur fils, le fameux Dominique, que prisait tant Louis XIV,
Fiurclli, célèbre dans le rôle de Scaramouche, vSpezzafer,
Constantini, dit Mezzetin, Riccoboni, Carliu, etc.
Comédie enfantine (la), par Louis Ratisbonne (l86i).
Charmant recueil do poésies et do fables, où l'auteur,
avec le cœur d'un père et le talent d'un homme d'esprit,
fait quelquefois parler, suivant l'usage, les bêtes et les
choses, mais nous montre surtout, pris sur le vif, des
enfants, tantôt dans le comique, tantôt dans l'ingénuité
charmeresse de leur âge. Récits et dialogues sont courts,
d'une simplicité élégante, d'une morale très claire.
Comédie bumalne (la), par Honoré de Balzac. Tc\
est le titre sous lequel Balzac prétendit grouper la plus
grande partie de ses romans. Co titre parut pour la pre-
mière fois dans l'édition de 1842 ; mais, dès 1833, l'auteur
en avait conçu la première idée et en avait arrêté les prin-
cipales divisions. La Comédie humaine , écrite de 1829 à 1859,
comprend : Scèties de la vie privée (le Colonel Chabert, le
Contrat de mariage) ; Scènes de la vie de province (le Curé
de Tours, Eugénie Grandet, illusions perdues, le Lys de
ta vallée, Ursule Mirouet): Scènes de la vie parisienne
(César Birotteau) ; Scènes de la vie militaire; Scènes de la
vie de campagne (le Curé de village, les Paysans) ; Scènes
de la vie politique, Etudes philosophiques (la Recherche de
l'absolu) ; Etudes analytiques.
Balzac mourut sans avoir pu composer un certain nom-
bre d'œuvres dont il avait marqué la place dans co plan.
La Comédie humaine est l'œuvre principale et le véri-
table titre de gloire de Balzac : œuvre immense qui
atteste l'inépuisable fécondité de son génie. Son but, en
écrivant ces nombreux volumes qui se succédèrent avec
une régularité étonnante, fut de peindre l'homme tel qu'il
s'offrait à ses regards sous la monarchie do Juillet. Doué
d'une immense puissance d'observation, Balzac décrit
avec une frappante vérité ses contemporains. Aussi
n'est-ce pas sans raison que l'on a rapproché ses romans
de ceux de Walter Scott. Il a su, en ert'et, faire revivre
dans son œuvre l'histoire de la génération à laquelle il
appartient. Cependant, ceux qu'il met presque exclusive-
ment on scène, ce sont les petits bourgeois, qui forment
la classe moyenne do la société. Il nous les montre aux
prises avec les difficultés do la vie moderne, dont il avait
fait lui-même une dure expérience. Leurs passions, leurs
ambitions, leurs vices sont reproduits avec une fidélité
■ étonnante et sous mille aspects divers. « Ses marchands,
SCS gens de justice, ses étudiants, ses rentiers, ses petits
propriétaires, dit E. Faguot, ses journalistes, ses petits
artistes (les grands sont moins bien vus), ses comédiens
et coméaiennos, ses gens do province, bourgeois, dcmï-
hourgeols, hobereaux sont excellents, dignes d'Ôtre 6tu-
134
diés par la postérité et forment le tableau le plus vif d'une
société qui ait paru depuis La Bruyère. »
C'est qu'en effet Balzac ne se contente pas de peindre
les individus : il les replace dans le milieu où ils ont vécu ;
il se complaît dans la description des maisons, des inté-
rieurs, des meubles ; il s'y attarde quelquefois, au risque
de nous lasser, puis il nous décrit les hommes avec les-
quels ses héros sont en relation, il les classe par catégo-
ries, par espèces, et, grâce à la puissance de son génie,
les anime tous d'un souffle si puissant qu'on croit en quel-
que sorte les voir vivre sous nos yeux.
Aussi se plaît-on, de nos jours, à saluer en Balzac le
créateur du roman réaliste, tel quo l'écriront ses deux
illustres successeurs, Flaubert et Maupassant. Sans doute,
le réalisme de Balzac n'est pas absolu : son imagination
l'entraîne quelquefois au delà de la vérité et de la vrai-
semblance; d'autres fois, son manque de goût le fait des-
cendre jusqu'à la brutalité ; mais il eut, du moins, le mé-
rite de rouvrir la voie au vrai et au naturel dont les
romantiques s'étaient trop écartés. Ajoutons que nul mieux
que lui n'a su animer un caractère ; cependant, il no
considère le plus souvent qu'une des faces de l'âme hu-
maine,au lieu d'en montrer la complexité. Ainsi, Rubempro
représente la vanité, le baron Hulot la luxure, le père
Grandet l'avarice, et Rastignac l'ambition. Il en résulte
une puissance et un relief étonnants, que l'extrême irré-
gularité du style fait encore ressortir. Et c'est là, selon
nous, le véritable mérite do ce style, si vivement atta-
qué. Admettons, si l'on veut, que Balzac abuse des des-
criptions, des généalogies, des inventaires, qu'il écrit mal
toutes les fois qu'il se pique d'écrire. Mais remarquons
aussi quo ce souci l'a rarement préoccupé et que, entraîné
par son sujet, il a rendu avec une vérité saisissante la
physionomie, la succession et le mouvement même de la
vie de ses contemporains.
— Pour la bibliographie, v. l'article Balzac.
Comédie (la Divink). V. Divine Comédie (la).
Com^édies et Proverbes, par Alfred de Musset. Ces
pièces (dont les principales se retrouveront à leur titre) ont
paruàdirt'érentes dates dans la "Revue des Deux Mondes»,
et n'ont pas été écrites pour être jouées. Elles ont pour-
tant été représentées à Saint-Pétersbourg d'abord, puis à
Paris, dès 1847. — Les Comédies et Proverbes offrent un mé-
lange unique d'esprit et de fantaisie, qui fait songer à la
fois â Marivaux et à Shakspeare. Une atmosphère de
poésie y est répandue, pleine d'une rêverie mélancolique
et légère. Et en même temps s'y joue avec aisance une
plaisanterie élégante, impertinente, qui se plaît parfois à
de fines caricatures. L'inspiration en est éminemment ly-
rique et personnelle. Dans tous les héros, c'est toujours
Musset qu'on reconnaît, analysant ses sentiments et glo-
rifiant l'amour.
COMÉDIEN, ENNE [di-in, en") n. Personne dont la pro-
fession est de jouer des comédies ou d'autres pièces sur
un théâtre public : La condition des comédiens était infâme
chez les Romains et honorable chez les Grecs. (Trév.) il Co-
médiens français. Comédiens du roi, Ancienne troupe du
premier Théâtre-Français, ii Comédiens italiens, Acteurs
du Théâtre-Italien, qui s'appelaient aussi les comédiens du
roi. Il Comédiens praticiens, Marionnettes en bois établies
à la foire Saint-Germain vers 1749. (Elles étaient appelées
de ce nom parce que leur directeur Levasseur, qui faisait
mouvoir et parler Polichinelle, avait dans la bouche une
pratiaue en fer-blanc.)
— Fig. Personne qui sait prendre tous les masques,
jouer tous les rôles; hypocrite : Que de comédiens sur la
scène du monde!
■— adj. Affecté, qui a ou se donne de fausses appa-
rences : Les trois quarts des femmes sont comédiennes.
Avoir des rnanières comëdiknnes.
— PROV. : Tous les comédiens ne sont pas au théâtre, On
rencontre partout des gens qui cherchent à tromper par
les dehors qu'ils affectent.
— Syn. Comédien, acteur. 'V. actkur.
— EncVCL. V. ACTKUR.
Comédien (Paradoxe sur le), dialogue en prose de
Diderot (1770). — L'art dramatique était un des sujets sur
lesquels Diderot aimait le mieux à s'étendre ; il voulait régé-
nérer le théâtre, et c'est le motif qui le poussa à écrire ce
petit ouvrage, dans lequel il a tracé au courant de la plume
d'ingénieux aperçus sur l'art du comédien. Le principal
paradoxe qu'il y expose, c'est que l'acteur est un être à
part, qu'il se dédouble et n'éprouve en lui-même aucune
des émotions qu'il fait éprouver au public.
COMÉDISTE {disst') n. m. Auteur de comédies.
COMÉDON (du lat. come.dere, manger) n. m. Petit cylin-
dre vermiforme, sébacé, â sommet noirâtre, qu'on fait
sortir par pression de la peau du nez, des joues et du
front, chez quelques personnes, et qu'on prenait autrefois
pour des vers qui rongeaient la peau.
— Encycl. Les comédons, qui ont donné lieu à l'expres-
sion tirer les vers du nez, sont des follicules pileux
malades, enflammés, où se sont accumulées des cellules
épithéliales et dos granulations graisseuses. Au centre,
on trouve un ou plusieurs poils. On y rencontre diverses
espèces d'acares des follicules.
COMEIRAS ( Victor Delpech de), écrivain français, abbé
de Sylvanès, né à Saint-Hippolyte (Gard) on 1733, mort
à Paris en 1805, a publié, entre autres ouvrages : les tomes
XXII à XXXII de V Abrégé de V Histoire générale des voyages
(Paris, 1799) ; Histoire politique et raisonnée du consulat
7'omain (1801); Abrégé de l'histoire générale des voyages
(1803-1805); etc.
COMELICO-INFERIOBE, comm. d'Italie ("Vénétie (prov.
de Bellune]), sur le Padola, affl. de la Piave ; 2.500 hab.
GOMEUCO-SUPERIORE, comm. d'Italie (Vénétie [prov.
de Bellune]), sur lo Padola, affl. do la Piavo ; 4.500 hab.
GOMELLE (La), comm. de Saône-et-Loiro, arrond. et à
19 kilom. d'Autun, au penchant de la colline do la Garde;
1.003 hab. Mine de schiste.
COMÉNAMATE n. m. Sel dérivant de l'acide coména-
miquo.
' COMÉNAMIQUE adj. Se dit d'un acide C*H*AzO', qui se
présente en lablos incolores, effloresrnntes dans l'air sec,
et qu'on obtient en chaufl'ant pendant deux jours un mé-
lange d'ammoniaque et d'acide coménique.
COMÉNATE n. m. Sel dérivant de l'acide coménique.
135
COMÉNIQUE (ana^i-ammo de nit'cnnitjue) a<lj. So tlil d'un
aculo C'H'U', que l'on obtient on faisant bouillir l'aciiie
niéeonitiuo avtu! do lacido chlorliydriiiue. Il On dit aussi
MKLAMKCONWUE, Ot l'ARAMKLIQUK.
COMENXUS (Joan-Aïuûs Komknsky, connu sous son
nom latiniste do), podagoy;uo slavo, n6 on iriyi, à Niwnitz
I Moravie), mort à Amsterdam on 1671. 11 aiii>artonait à la
communautti dos Fn^res moravos, oi so destinait à i^lro
pasteur do l'otto secto dissidente. Pour s'y pri>paror, il
alla étudier aux universités do Horborn (Nassau) et de
Hoidelborg, et voyagi^a on Hollande, peut-6tre on Aiiplo-
terro. Rentré on Boli(>ino on I6i-i, il composa son premior
ouvrage : Urammalicr facihoris prœcepta (Prague, 16lti|.
Au milieu des tribulations que la guerre de Trente ans
apporta aux Frères moravos, il écrivit la Didactica mayna,
qui resta manuscrite jusqu'en 18 U. Comenius écrivit, en
ichéquo et en allemand, le Guide des écoles iitalerneUes
U Intormatorium der Muiter-Schule »), puis, sous le titre
de Sc/iola matenii gremii (» l'Ecole sur les genoux do la
mère «), il mit ses doctrines en action. En 1631, parut le
premier do ses grands ouvrages : Jajuia linguanim rese-
rata (« Porte ouverte des langues «), puis, en 1633, Januse
lintjuarum i'e5/iôi(/«m(" Vestibule de la porte des langues»),
qui servait d'introduction au premier ouvrage.
La réputation de Comenius lo rit appeler, en 1641, par
le parlement anglais à l'etfet de réformer les écoles. En
1642, il accepta les offres de Louis de Geer, gentilhomme
suédois, pour travailler aussi à la réforme de l'enseigne-
ment dans son pays. Puis il s'occupa de son diocèse de
Lissa, car il était évêque morave de cotte ville, et, en 1050,
plus pédagogue que pasteur, il alla fonder à Sarospatak
un gymnase modèle, sous les auspices de Sigismorid Ha-
koczy, prince de Transylvanie, et écrivit VOrbis piclus.
encyclopédie en images, qui fut imprimée à Nuremberg en
1658. En 1656, les catnoliqucs polonais ayant saccagé Lissa,
il dut reprendre le chemin de i'exil, et il se rendit à Amster-
dam, où il publia une édition complète do ses œuvres di-
dactiques. Comme pédagogue, Comenius devança de beau-
coup son temps. Plusieurs de ses principes se retrouvent
dans la [lédagogie moderne.
GOMÉPHORE n. m. Genre de poissons acanthoptères,
famille des gobiidés, comprenant une seule espèce du lac
Baïkal.àcorps
aplati, à grosso .,^^, .^-^^^t*^^
tôto compri-
mée, à nageoi-
re dorsale mu- * " '^^îêHtJ """^^iâ^
nie de longs ^^^^^^^v*»*^
filaments.
— ËNCYCL. Coméphore.
Le comephorus
Baikalensis est un curieux poisson découvert en 1770, écboué
au bord du Baïkal, où on ne le pêche jamais vivant, mais
dont les rivages en sont quelquefois couverts par places
après les tempêtes. Cet habitant des grands fonds est telle-
ment huileux, qu'on ne peut le manger; les indigènes le
font bouillir et en tirent une huile qui se débite en Chine.
GOMERCOLLY. ville de l'Inde anglaise (Bengale [prov.
de Calcutta]), non loin du Gange, sur son sous-affluent la
Garaï; 6.040 hab. Ancienne factorerie de la Compagnie dec
Indes-Onen taies.
GOMERRE (Léon-François), peintre français, né àTrélon
(Nord) en 1850, élève de Cabanel. Il remporta, en 1875, le
prix de Rome; le sujet du concours était : l'Ange a7inon-
çant aux bergers la naissance du Christ. Samson et Dalila,
peinture exposée en 1881, lui valut une médaille de 2' classe,
et fut achetée par sa ville natale; Albine morte et une
Etoile (1882) [cette dernière toilo eut un grand succès] ; Si-
lène et les Bacchantes ; Portrait de M^'" Achille Fould, en ja-
ponaise rose et or sur fond rose (1883) ; Madeleine ; Pierrot,
etfet de blanc sur blanc qui fut très remarqué (1884) ; deux
Portraits de femme (1885); l'Eté et l'Automne, panneaux
décoratifs pour la mairie du IV arrondissement do Pa-
ris (1886); etc.
GoMES (Naialis), littérateur italien. V. Conti (Noél).
COMESPERME [sp^^rm') n. m. Genre do polygalacéos,
comprenant une vingtaine d'espèces, qui croissent au Bré-
sil ou en Australie, il On dit aussi comospermk.
COMESSATION {im'-sa-si-on — lat. comessalio ; do cum,
avec, et edere, supin esum, manger) n. f. Grand festin,
débauche de taldu. [^Vieux.)
COMESTEUR {mè-steur — rad. comestion) n. m. Gour-
mand ; grand mangeur, ii Dissipateur. (Inus.)
COMESTIBILITÉ [mè-sti) n. f. Caractère de ce qui est
cuiiwstiltli'.
COMESTIBLE {mf>-stibl' — du lat. comestum^ supin do
coiitedere, manger) adj. Qui peut so manger, qui est pro[>ro
à l'alimentation. (Ne so dit que des aliments do l'homme) :
Denrées comkstiblbs. Champignons combstibi.es.
— n. m. : Magasiji de comkstihlks. h Colloctiv. Ensemble
dos substances consacrées à l'alimentation : L'inspection
du COMKSTini.K.
— Anton, immangeable, vénéneux.
COMESTION {mè-sti-on — lai, comestio ; do comedere,
sujiin comestum, manger) u. m. Action do manger. ^Pou
usité.)
GOMESTOR (Pierre), ou le Mangeur, ainsi nommé
de sa iirudigiouso avidité de lecture; tliéologien français,
né ù Troyes, mort à Paris on U'JB. Il devint directeur do
l'écolo do théologie de Paris ot écrivit un abrégé do l'his-
toire sainte avec commentaires, Scliolastica historia, dont
lo succès fut prodigieux. Imprimé pour la première fois à
Utrecht (1473) ot souvent réédité, u a été traduit en fran-
çais, on H94, par Guyard des Moulins, sous lo tilro de lu
liiblc historiée.
COMÉTAIRE (f'V) adj. Qui concerne los comètes, qui
appartient aux comètes : Ellipse coMfÏTAmK. Système co-
MKTAiRK. Clairaxtt ouvrit une ère nouvelle pour l'astronomie
coMÉTAiRK. (Arago.)
COMÈTE (lat. rometa; gr. komètês, do komê, chevelure)
n. aiij. fém., autrof. masc. Astron. Astre errant, décri-
vant autour du soloil une ellipse très allungéo, ot qui est,
le plus souvent, accompagné d'un appendice lumin4Mix
appelé qurue.
— Fam, Brancard couvert, sur lequel ou porto au cimo-
tièro los corpH doa petits (.'nfaulii.
— Arg. Vagabond (à cause do ses habitudes errantes).
Il Individu fjui est considéré par les iouours comme por-
tant la déveiDO. Il Tirer des plans sur la comi'te. S'ingénier
à trouver un moyen de réussir à quelque cho.se.
— Blas. Figure héraldique en forme d'étoile à huit rais,
dont un, toujours inférieur, beaucoup plus long (ordinai-
roment trois fois la longueur des autres
rais}, est ondulé, forme une queue. [Kilo
peut être en bande, en barre, en pal (sa
liosition la plus fréquente), versée, con-
tournée, etc.]
— Comm. Ruban étroit et satiné,
qui a beaucoup d'apprôt. il Vin de la
comète, Vin do la récolte de 1811, année
remarquable par l'excellence des vins,
aussi bien que par l'apparition d'une
célèbre comète.
— Jeux. Le jeu de la comète est un D'argent à, une
jeu de cartes très complifjué : il exige comôle de pourpre,
â la fois beaucoup d'intelligence et une
grande mémoire. (Il a été inventé sous Louis XV et a joui
'ongtemps d'une grande vogue. Ce jeu a été complète-
ment abandonné. On l'a remplacé par lo nain jaune.)
— Pyrotechn. Sorte de fusée volante, laissant derrière
elle uno traînée lumineuse.
— Encycl. Les comètes {astres chevelus) sont générale-
ment télescopiques ; à peine si un dizième d'entre elles
sont visibles à l'œil nu. En tout cas, elles se composent
d'une tête et d'une queue : dans la
tf'te, le noyau A, d'asp.oct stellaire,
où parait condensée la masse de
la comète et la chevelure B, dont
l'éclat va en diminuant vers la péri-
phérie. La queue C est nébuleuse,
parfois très longue : colle de la co-
mète de 1843 atteignait deux fois la distance de la Terre
au Soleil; elle semble formée do matière très subtile,
laissant transparaître los étoiles les plus faibles sans
faire dévier les rayons lumineux. Enlîn, le spectre lumi-
neux de toutes les comètes présente un caractère com-
mun ; continu avec trois bandes brillantes principales, il
indique dans l'astre la présence d'hydrocarbures gazeux,
rendus lumineux par la chaleur ou l'étincelle électrique;
et parfois la présence de raies de Fraunhofer prouve que
l'éclat est dû, en partie, à la lumière solaire réfléchie.
La queue de la comète est constamment opposée au
Soleil S, comme si un souffle, émanant de celui-ci, rejetait
à l'opposé les particules les plus
ténues de la comète. Depuis New-
ton, la première hypothèse d'une
force répulsive issue du Soleil pour
former la queue a été faite par
Brandès, magistralement dévelop-
pée par Bossel et perfectionnée en-
core par Pape, Vinnecke, Bredic- / \
kin. Sans se préoccuper de quel- ,'
que s faibles queues anormales •' \
tournées vers le Soleil, on peut,
avec Bessel, donner une origine électrique aux forces qui
président aux phénomènes cométaires; cependant, pour
expliquer la formation des appendices et les mouvements
pendulaires constatés dans quelques comètes, on peut,
avec Norton, Gall, Marcuse, etc., les assimiler à ceux de
l'aiguille aimantée et faire intervenir simultanément l'élec-
tricité et le magnétisme.
Newton, en cherchant, à l'inverse de Kepler, la détermi-
nation de la courbe décrite par un astre soumis à l'attrac-
tion du Soleil, constata que ce pouvait être une ellipse
quelconque, très allongée, même une parabole. D'ailleurs,
il imagina do calculer une orbite paraoolique plus simple,
assimilable à l'ellipse allongée, lorsque la comôto vient
près du Soleil, au sommet do sa trajectoire, dit périhélie ;
ses vues furent confirmées à l'apparition de la comète de
1680, observée sur un premier arc, perdue dans les rayons
du Soleil, et retrouvée sur un autre arc de la mémo para-
bole. Newton recommanda do calculer alors les éléments
des comètes observées ; si l'on peut alors constater qu'une
nouvelle comète suit la même route qu'une ancienne, elles
seront toutes deux identiques et l'intervalle dos doux ap-
paritions donnera la durée do la révolution sidérale. C'est
ce que fit Halley, qui put identifier ainsi la comète appa-
rue on 1682, et déterminer sa période de soixante-seize ans ;
son mouvement est rétrograde, elle peut s'approcher du
Soleil plus que Vénus ot s'en écarter plus que Neptune.
Jusque-là, on no savait guère utiliser les nombreuses
observations sans faire un choix arbitraire; c'est à Mes-
sior, rinfatigablo chercheur de comètes, que l'on doit la
première comôto à courte période (1770, Lexell) et, sur los
beaux calculs de Lexell, Laplaco fonda son immortelle
théorie de la capture des comètes, traitée seulement dans
toute sa généralité par Tisserand ot Callandroau. Cette
comôto a été perdue depuis, malgré les recherches do
Loverrior, Chandlor, Hadau, etc. Enfin, avec Olbers et
Gauss, on peut calculer rapidement los orbites : en 1815,
la comète d'Olbers, reconnue tout de suite comme ellip-
tique, familiarise avec l'idée do courtes périodes do révo-
lution dans los comètes à mouvement direct.
La comète d'Encke, à courte période, n'arrive jamais
assez près do Jupiter i>our expliquer la singularité de son
orbito; Encko admit rintorvoniion d'autres forces que
celles do la gravita-
tion, et cet astre a
déterminé los belles
roc h orclios de do
Aston et Backtund.
La comète Brorsen
a également donné
lieu aux plus intéres-
sants travaux.
Si elles no peuvent
plus être considérées
comme do mauvais
augure, les comètes,
dans lo système so-
laire, no présentent
|ias riiannonie dos
planètes ; ta tig. I,
montrant les trajoc-
toires do quol(|Uos-
unoH, à, faibles inctinai.sons, montre l'oni'linvAtremonC dos
orbites et la variété du sons do rotation. Los planôlos su-
bissont do faibles déformatious »uus liutluonoo du Soloil,
COMÉNIOUE — COMÈTE
car leurs excentricités sont faibles, c'est-à-dire leur dis-
tance au Soloil, presque constante,. et leur grande masse,
avec forio densité, leur fait occuper un petit esi)ace. C'est
tout le contraire pour les comètes : ainsi, celle de 1843 est
vouuo rusor la surface .solairo à une distance inférieure à
Diffrrents aspccla do la comète Pona. au voieinfifn' dp sr^n p.isaa^e
au périhélie.
1/6 du rayon du Soleil. On s'explique, alors, les variations,
parfois très rapides d'aspect et de coloration ; les déforma-
tions les plus importantes ont lieu près du périhélie : elles
peuvent avoir plusieurs queues et même, comme les co-
mètes Biela (1882), Brooks (1889), se séparer en plusieurs
noyaux, parfois en une infinité de petites parties formant
un essaim de matériaux cométaires, origine possible d'une
pluie d'étoiles filantes (Biela).
La comète se disperse en fusant pour ainsi dire par les
deux bouts; parfois encore, comme dans la comète de
Donati, le noyau peut intercepter le passage des molé-
cules chassées
f>ar le Soleil et
aisse derrière
soi une traînée
obscure.
Par l'expli-
cation du beau
critérium de
Tisserand, on
constate do
plus en plus,
parmi les co-
mètes à courte
période, l'exis-
tence do grou-
pes (|ui parais-
sent provenir
do la désagré-
gation des co-
mètes dans lo
voisinage do
Jupiter; après
Kocho . chan-
dlor, Luc Pi-
cart, Callandroau a pu apprécier, d'une manière générale,
l'influence de la trajectoire décrite par lo noyau, et me-
surer, en quelque sorte, l'i'ienilue de la sphère do stabi-
lité do la comète aux difl'orents points de son orbito.
Si les idées do Kant sur los excentricités n'ont pas été
vérifiées par los découvertes d'Uranus ot do Nepiuuo, il
admettait bien, au point do vue cosmogoniquo, que los
comètes, appartenant au système solairo, se sont formées,
comme les planètes, ù une grande distance ot dans un
nïiliou raréfié, permettant la grande inclinaison il'un mou-
Traïmîc ubscurc derrière lo nyyaii-
ConiiVto do lâBl.
vomont très oxcontriquo; la volatilité m<^mn do cotto «la-
lière détorniiiio la chevelure et la queue. Do mémo, les
vapeurs terrestres légères, chassées de réi|uauMir par la
chaleur, iront ho rassembler aux polos on aurores boréales
is noml)r<
aslro chevelu.
et, plus nombreuses, donneront
J)ôlos
L la
Torro l'aspect U'uu
La nébulouso do Laplaco, ollipsoldnlo ot lioiitéo quand
lu foroo coutrifugo détruit l'attructiou cootralo, no pouvait
D'argrent à une étoile
d azur de huit rais
comêlée.
COMÉTÉ — COMIQUE
engendrer que des orbes circulaires; mais, pour lui, les
comèies, parvenant dans notre système qui leur est étran-
ger, décrivent des spirales autour des planètes en forma-
tion, viennent se fondre avec elles en détruisant la régu-
larité de leurs orbites. L'origine des comètes, étrangère
au svstème solaire, est peut-être l'opinion la plus accré-
ditée" et la plus conforme aux travaux de Leverrier ; cepen-
dant, la théorie la plus complète est due à Schiaparelli, qui
conclut que, sans appartenir directement peut-être au
système solaire, au moins les comètes ont dû, dès l'ori-
gine, accompagner le Soleil dans sa course, animées de
vitesses à peu près égales à la sienne.
Comètes (Lettre sur les), par Pierre Bayle. — Dans
cet ouvrage, publié en 1682 à l'occasion de la comète de
1680, et qui avait pour objet de prouver que ces météores
ne peuvent avoir aucune influence ni morale ni physique
sur notre globe, l'auteur se donne la liberté d'aborder
toutes les questions de métaphysique, de morale, de théo-
logie, d'histoire et de politique. Il y soutient ces deu.v
thèses, singulièrement hardies pour l'époque : nn athée
peut être un honnête homme , et
une société d'athées pourrait
exister; l'âme déchoit moms par
l'athéisme que par l'idolâtrie et la
superstition.
COMÉTÉ, ÉE adj. Se dit de toute
pièce héraldique dont une branche
est semblable à une queue de co-
mète. (Pour les astres, ce mot est
synon. de caudé.)
— n. m. ; Le comété est l'attri-
but de toute pièce dont les branches
ressemblent à la queue d'une comète.
(G. de Genouillac.)
COMÈTES {têss — du gr. komètês,
chevelu) n. m. Genre de paronychiées, comprenant des
herbes annuelles qui croissent dans les plaines de l'Asie
et de l'Afrique tropicale.
COMÉTHO. Myth. gr. Fille de Ptérélaos, roi des Télé-
boens. (Devenue amoureuse d'Amphitryon, qui assiégeait
Taphos, elle trahit Ptérélaos en lui coupant le cheveu d'or
dont dépendait sa destinée, et livra la ville à l'ennemi.
Amphitrvon, indigné de cette perfldie, la fit mettre à mort.)
— Prêtresse d'Artémis Triclarie. (Elle fut frappée de mort
subite au pied de l'autel de la déesse, ainsi que Méla-
DÏppe de Patras, qui lui avait fait violence dans le temple
même. Une effroyable épidémie s'ensuivit ; sur l'ordre de
l'oracle, les habitants dos trois villes d'Aroé, d'Anthée et
de Messatis instituèrent les triclaries, fête dans laquelle
on immolait à Artémis un jeune homme et une jeune fille
de Patras. Cet usage barbare fut aboli par Eurypyle.)
COMETIA (si) n. m. Genre d'euphorbiacées, tribu des
phyllanthées, renfermant des arbustes glabres de Mada-
gascar.
COMÉTOCORE (de comète, et du gr. korê, pupille) n. f.
Pupille qui présente l'apparence d'une comète, par suite
de la division de l'iris.
COMÉTOGRAPHE (de comète, et du gr. graphein, écrire)
n. m. Astronome qui a écrit des ouvrages spéciaux sur
les comètes. (Vieux.)
COMÉTOGRAPHIE (rad. cométographe) n. f. Science
qui traite des comètes. Il On dit aussi, dans le même sens,
COMÉTOLOGIK.
COMÉTOGRAPHIQUE adj. Qui a rapport à la cométo-
graphie. ii Ou dit aussi cometologique.
COMETTANT (Jean-Pierre-Oscar), musicien et écrivain
français, né à Bordeaux en 1819, mort à MontiviUiors en
1898," fut élève d'Elwart et de Carafa au Conservatoire;
après quoi, il se livra à l'enseignement musical, à la com-
position et à la littérature. Un voyage qu'il fit en Amé-
rique lui donna l'idée de son premi'er livre : Trois ans aux
Etats-Unis (1857). Il publia successivement : le Nouveau
Monde (1861); les Cimlisations inconnues (1863); l'Amé-
rique telle qu'elle est (1864) ; te Danemark tel qu'il est (1865);
Voyage pittoresque et anecdotique aux Etats- UtIs d'Amé-
rique (1865); De haut en bas, impressions pyrénéennes
(1868); Histoire d'un inventeur au xviii" siècle [Adolphe
Sax] (1860); Musique et musiciens (1862); la Propriété in-
tellectuelle (1857); la Musique, les Musiciens et le< Instru-
ments de musique chez les différents peuples du monde
(1869); etc. Comettant a tenu pendant plusieurs années
le feuilleton musical du « Siècle », et a collaboré à un
grand nombre de journaux de musique. Comme compo-
siteur, il a publié de nombreuses romances, des morceaux
de genre pour piano, trois recueils d'études pour cet instru-
ment, des morceaux religieux, des chœurs, etc.
COMQAIX (saint). Hist. relig. V. Congal.
COMICES fdu lat. comitium; de cum, avec, et ire, aller)
n. m. pi. Antiq. rom. Assemblée du peuple, pour les
affaires dont il avait la décision : comices curiates ou par
curies, comices par centuries, comices par tribus : L'ou-
verture des coMicES ne se faisait jamais à Rome sans que
l'on eût pris les auspices. (Machiavel.) Il Champ des co-
mices. Champ do Mars, oil se tenaient les comices, il Sing.
Un COMICE.
— Par anal. Réunion des électeurs pour nommer les
membres des assemblées délibérantes, etc. : La France
vient de se réunir dans ses comices.
— Par cxt. Réunion dans laquelle des individus exer-
çant une même industrie délibèrent ensemble sur des
questions relatives â cette industrie, ou délivrent des ré-
compenses : Comices agricoles. Comices industriels.
— Encycl. Hist. rom. Les assemblées du peuple à Rome
* ont été constituées par curies, par centuries et par tribus.
I^es réunions étaient appelées contiones ou comitia. Dans la
contio, on délibérait sans voter ; dans les comices, on votait.
I.,os comices no pouvaient être réunis que certains jours
Idies comilialis) déterminés par les pontifes. On consultait
les auspices avant la séance, et celle-ci était remise si les
auspices étaient défavorables. Le vote, d'abord public, de-
vint secret au vu" siècle do Rome.
I« Comices par curies. Ils étaient constitués par les
trente curies qui éuient les divisions de la cité. Les plé-
béiens étaient probablement exclus do ces assemblées; en
tout cas, la prépondérance y appartenait aux patriciens.
Los comitia cunata se réunissaient au Comitium, qui était
nne partie du Borum. Lo vote se faisait curialim (par curie)
ot, dans chaque curie, viritim (par homme). Los principales
attributions des comices curiates étaient de confirmer les |
lois votées par le sénat [leges curintie), de décider do la
guerre, d'élire le roi, et de lui couférc- l'imperium; ils
accordaient et retiraient le droit de cité, et statuaient sur
les abrogations. Enfin, les testaments se faisaient devant
les comices {calatis comitiis).
2» Comices par centuries. Cette forme d'assemblée a eu
pour base la division des citoyens en classes et en cen-
turies. CV. cens, et centurie.) Quoique comprenant l'en-
semble des citoyens, cette assemblée fut, au début, aristo-
cratique. Chaque centurie avait un suffrage formé par
la majorité des voix des individus qui la composaient.
Mais les équités et les citoyens de la première classe,
c'est-à-dire les plus riches, disposaient à eux seuls de la
majorité des suffrages. Los seniores, quoique moins nom-
breux, avaient le même nombre de suffrages que les
juniores. Une réforme, que l'on place vers le m" siècle
avant J.-C, modifia l'organisation des comices par cen-
turies dans un sens démocratique. Ces assemblées se
réunissaient au champ de Mars. Le rôle des comices par
curies devint de plus en plus restreint, et, sous Cicéron,
leurs attributions furent confiées à trente licteurs. Les
comices centuriates avaient donc prévalu en fait. Mis en
possession du droit d'élire les consuls, ils s'attribuèrent
peu à peu la nomination des divers magistrats. La com-
pétence législative des comices centuriates fut de bonne
heure partagée avec les comices par tribus. Au point de
vue judiciaire, c'était devant les comices par centuries
qu'était exercé le jus provocationis, qui était un appel
contre les décisions des magistrats.
3° C'imices par tribus. Depuis la création du tribunat de
la plèbe et de rédilité(494 av. J.-C), les plébéiens, orga-
nisés en corporation, avaient des réunions (concilia plebis),
élisaient leurs chefs et votaient des décrets obligeant les
membres de la corporation {plébiscita). Après la loi Valeria
Horatia (449 av. J.-C), les concilia plebis se transformè-
rent en comices tributes. Présidés par les consuls ou les
préteurs, ils comprenaient les membres des trente-cinq
tribus {p(ipulus) et s 'appelaient comitia tributa. Présidés
par dos magistrats de la plèbe, ils étaient censés ne com-
prendre que la plèbe et avaient gardé le nom de concilia
plebis. En réalité, la distinction était surtout nominale. Le
lieu de réunion était lo Forum. Le vote avait lieu tributim,
dans chacune des tribus viritim. Au début, obligatoires
seulement pour la plèbe, les plébiscita, votés dans les
concilia plebis, eurent force de loi, depuis la loi Valeria
Horatia, quand ils étaient ratifiés par le séaat. En 339
avant J.-C, la loi Publicia Philonis rendit la patrum auc-
toritas préalable pour les plébiscites; la loi Hortensia
(286 av. J.-C.) abolit même cette obligation. Dès lors, les
concilia plebis et les comices tributes furent, jusqu'à
l'Empire, le véritable organe législatif du peuple romain.
A ce moment, ils perdirent leur compétence judiciaire: lo
pouvoir législatif passa au sénat et à l'empereur; enfin,
la nomination des magistrats fut enlevée au peuple et
attribuée au sénat. Les comices ne furent plus réunis que
pour remplir de simples formalités.
— Temps mod. Comices agricoles. On nomme ainsi, en
France, les associations formées par des propriétaires
ruraux ou des cultivateurs, dans le but de favoriser le dé-
veloppement de l'agriculture. Elles organisent des con-
cours et donnent aux agriculteurs des encouragements
(médailles ou primes en argent). Les comices agricoles ne
datent que du milieu du xvill" siècle. Supprimés en 1793,
ils furent encouragés par Decazes, ministre de l'intérieur,
en 1819. La loi des 20-25 mars 1851 réorganisa les comices
et les chargea d'élire les membres des chambres d'agri-
culture. Le décret du 25 mars 1852 leur enleva cotte attri-
bution. Les comices sont aujourd'hui des associations sans
caractère officiel, ayant des assemblées, une caisse, et
contractant librement avec les tiers ; ils fonctionnent eu
vertu de statuts autorisés qu'ils sont tenus de respecter
dans leurs rapports avec 1 autorité administrative.
COMICIAL ou COMITIAL, ALE, AUX (iî-aC) adj. Antiq.
rom. Qui a rapport aux comices : Assemblée comiciale.
Jours COMICIAUX.
— Patbol. Maladie comiciale, Epilepsie, ainsi nommée
par les Romains parce qu'un accident d'épilepsie survenu
pendant la tenue d3s comices faisait séparer l'assemblée.
COMIFËRE (du lat. coma, chevelure, et ferre, porter) adj.
Bot. Qui porte une chevelure.
COMILLAH ou COMMILLAH, ville de l'Inde anglaise
(Bengale), sur lo Gouniti, affluent du Megma; 13.370 hab.
Cour de justice ; manufactures de coton.
COMILLAS, ville d'Espagne (Vieille-Castille [prov. de
Santanderj), sur l'océan Atlantique; 2.340 hab. Mines de
zinc ; petit port de pêche et de commerce.
COMIN n. m. Bot. Forme ancienne du mot cumin.
COMINES, ville située sur la frontière de France et de
Belgique, séparée par la Lys en deux parties : l'une fran-
çaise, et l'autre belge. La 'partie française est comprise
dans le département du Nord, arr. et à 15 kilom. de Lille ;
la partie belge, dans la Flandre occidentale, arr. admin.
et judic. d'Ypres. La population est de 7.527 hab. du côté
français et, du côté belge, de 4.819 hab. {Cominois, oises.)
Ch. de f. Nord. Industrie active ; fabrique de cordons en
fils de lin, distilleries, tanneries, brasseries.
Prise par les Français en 1197, Comines fut occupée,
en 1658, par Turenne et cédée à la Franco par lo traite
d'Utrecht. Ruines du château où naquit l'historien Phi-
lippe de Comines; beffroi du xiv* siècle.
Comines (Philippe de La Clyte, sire de), chroniqueur
français, né au château de Comines (Nord) en 1445, mort
au château d'Argenton (Doux-Sèvres) en 1509. Il entra au
service de Charles le Téméraire en 1464 ; mais, on 1468, à
la fameuse entrevue de Péronno, Comines découvrit on
Louis XI le maitro qui convenait à son esprit, et, dès ce
moment, travailla à se f.iiro bien venir do lui. Il y parvint
en 1472. Louis XI et Comines étaient les deux caractères
les mieux faits pour se convenir; le roi de France eut en
Comines lo conseiller et le confident qu'il avait souhaité. 11
lo combla de faveurs cl do dons, lo fit sénéchal de Poitou
on 1476. A la mort de Louis XI (1483), Comines fut nommé
membre du conseil de régence durant la minorité de
Charles VIII ; mais, ayant pris le parti dos princes ligués
contre Anne do Beaujeu, il fut chassé, puis arrêté en 1486
ot emprisonné d'abord à Loches, puis à Paris. Comines
était, néanmoins, homme do trop rare valeur ot do trop
grande oxpérienco dans les affaires do l'Etat pour demeurer
136
longtemps en disgrâce : Cliarles VIII le rappela, lui fit
prendre part à la conclusion du traité de Senlis (1493), l'en-
voya à Venise pour préparer l'expédition d'Italie; avant
la 'bataille de Fornoue, il servit, durant les négociations
préliminaires, d'intermédiaire
d'un camp à l'autre. Puis il
retomba en disgrâce, et se re-
tira au château d'Argenton,
oil il mourut. Ce château lui
avait été apporté en dot par
sa femme, Hélène de Cham-
bes, de la maison dos comtes
de Montsoreau.
— BiBUOGR. V. la liste des
nombreuses publications re-
latives à Comines, dans lo
hépertoire des sources histo-
riques du moyen âge de l'abbé
V. Chevalier.
Comines (Mémoires de
Philippe de), rédigés par
l'auteur durant ses années
de disgrâce. Ces mémoires,
qui embrassent les années f
1464-1498, contiennent, par Comines.
conséquent, les règnes de
Louis XI et de Charles VIII. La partie consacrée à
Louis XI est très supérieure à la suivante : Comines
semble avoir été créé pour comprendre Louis XI et nous
laisser le portrait protondément fouillé de ce roi d'un ca-
ractère unique dans les annales de la Franco. Une première
partie des mémoires (1464-148G) fut rédigée de 1488 à 1493;
fa seconde partie (1492-1498) fut écrite par le chroniqueur
vers la fin de sa vie. Sans comparer Comines à son con-
temporain Machiavel, on peut dire que, comme lui, il est
peu sensible â l'idée du bien et du mal. Ce qui l'intéresse,
c'est l'habileté de l'homme d'Etat à diriger les affaires et
les hommes ; et cette habileté, il sait la démêler d'un esprit
subtil et aigu. La morale et la vertu ont peu de place dans
ses préoccupations; ce qu'il admire, c'est ladresse poli-
tique. Sainte-Beuve a appelé Comines « le premier écrivain
vraiment moderne ». Et, do fait, il n'est plus un chroniqueur
qui se contente de narrer les faits, mais réellement un
historien qui étudie les événements dans leurs causes et
leurs conséquences et pénètre les caractères. Son style est
vif, coloré et précis, très personnel, et c'est le rare mérite,
à une époque où toute la littérature s'embarrassait d'une
lourde imitation des anciens. Montaigne l'a apprécié en
termes parfaits : » Vous y trouverez, dit-il, le langage
doux et agréable, d'une naïve simplicité ; la narration pure
et en laquelle la bonne foi de l'auteur reluit évidemment,
exempte de vanité parlant de soi et d'affection et d'envie
parlant d'autrui; ses discours et exhortemcnts, accom-
pagnés plus de bon zèle et de vérité que d'aucune exquise
suffisance, et, tout partout, de l'autorité et gravité, re-
présentant son homme de bon lieu et élevé aux grandes
affaires. » La première édition des mémoires de Philippe
de Comines fut publiée à Paris sous le titre : Cronique et
histoire faicte et composée par messire Philippe de Comines
(1524). L'édition à consulter est celle de la Société de
l'histoire de France, par M'i" Dupont (Paris, 1841-1848).
COMINO, îlot anglais de la Méditerranée, dans le
groupe de Malte, entre cette île et celle de Gozzo.
COMIQUE (lat. comicus; gr. kômikos) adj. Propre à la
comédie, qui appartient à la comédie ou aux comédiens :
Auteur ccmique. Verve comique.
— Masque comique, Visage propre à la comédie : Cer-
tains acteurs doivent une bonne part de leur succès à leur
masque comique. Il Chanson, Chansonnette comique. Petite
pièce de chant écrite et mise en musique pour exciter le
rire, n Chanteur comique. Musicien qui chante des chan-
sons de ce genre ou des rôles bouffons dans les pièces de
théâtre.
— Par anal. Qui reproduit des scènes de comédie :
— Par ext. Plaisant, plein de sel : Un récit comique.
Il Original, bizarre, singulier : Caractère comique, il Ridi-
cule, qui prête à rire : Emportement comique.
— Anton. Dramatique, tragique, grave, imposant, sé-
rieux, attendrissant, émouvant, intéressant, onctueux, pa-
thétique, touchant.
— II. m. Caraclère de la comédie ou des divers genres
de comédies : Les poètes tragiques trouvent quelquefois le
COMIQUE. (Chateaubr.) n Saut comique ou Comique noble, Ce-
lui qui est inspiré par un goût cultivé et fondé sur des
plaisanteries fines et délicates, n Bas comique, Celui qui
résulte de plaisanteries ou de moyens plus ou moins bas
et grossiers. «Comique bourgeois. Celui qui résulte de la
peinture des mœurs bourgeoises, il Comique de caractère.
Celui qui est produit par le développement plaisant donné
aux caractères des personnages. Il Comique de situation.
Celui qui résulte do la position comique dans laquelle on
amène les personnages, il Comique de mots. Celui qui est
dû à l'assemblage ou au caractère plaisant, bizarre, inat-
tendu des mots dont on se sert.
— Manière d'exprimer ce qui est plaisant ou ridicule :
Daumier avait un comique cruel. Il Chose comique, côté comi-
que : Le COMIQUE d'une aventure, d'un récit.
— Autour comique : Pour bien juger des comiques grecs,
il faudrait connaître à fond les défauts des Athéniens.
(Rigault.) Il Acteur ou chanteur comique.
— Comique grime. Acteur qui joue les rôles comiques de
vieux et do gi-imacicr, rniur lesquels il est nécessaire de
se grimer le visage, n Personne qui amuse, qui fait rire
les autres : Ecolier qui est le comique de la classe. Il Rôle
d'acteur comique : Jouer les seconds comiques.
— Encycl. Au théâtre, ceux que l'on appelle les comiques
ou acteurs comiques n'ont pas besoin d être plus expres-
sément caractérisés, la dénomination étant suffisamment
expressive. Dans le grand répertoire, c'ost-à-diro la co-
médie classique, on en distinguait deux catégories spé-
ciales : les premiers comiques, parmi lesquels on comptait,
comme principaux types, Sganarelle, du Festin de Pierre;
Mascanlle, do YElourdi (Molière) ; Pasquin, du Dissipateur
(Destouches); Hector, du Joueur (Rognard); Labranche,
do Crispin rival de son maître (Lo Sage), et les seconds co-
miques, tels que : l'Olive, de la Fausse Agnès (^Destouchcs) ;
Covielle, du llouri/eois gentilhomme; La Flèclie, do l'Avare
(Molière); le marquis, du Joueur (Rognard); puis toute la
137
catégorie dos crisi)iiis. 11 y uvuil, do plus, les tîiiauciers et
les grimes, coinpronant les rôles de vieux ridicules, tels
ijuo Orgun, Ar^aii, Turcaret, Bartliolo, Basile, etc. Toutes
ces disliiictioiis sont niaiuteuaiU Uéuiodêcs.
Comique et lyrique (Théâtre-Français). Fondé on
1790 par un nonmiô (Moment de Ijornaison, co petit théâ-
tre était situo A I*aris, à l'anglo dos rues do Bondy et
de Lancry , sur remplacement do l'aucien théâtre des
Variétés-Amusantes. L'on y jouait à la fois la comôdio,
lo drame, lo vaudeville et r'oi>ôra-comiquo. Il disparut
dans les derniers mois tlo 1793. Sa sallo resta fermée jus-
qu'en 1795, époipio où vint s'y installer lo théâtre des
Jeunes-Ariistes.
COMIQUEMENT adv. D'une façon comique,
GOMIR n. m. .Sorte do bateleur qui allait de pays en
pays L'Iiantor les vers des troubadours, en s'accompagaant
de quekiuo instrument.
GOMISA, eomm. d'Austro-Hongrie (Dalmatie [district
de LissaJ) ; 3.900 liab. Pêche de la sardine.
GOMISO, bourg du royaume d'Italie (île de Sicile [prov.
de Syracuse]) ; 19.335 hab. Fabricjue de papier.
COMITAT [ta — du bas lat. comiiaiiis, dignité do comte)
n. m. Subdivision administrative do la Hongrie.
— Encycl. La Hongrie était autrefois et est restée di-
visée en comitats, analogues aux comtés anglais; on en
compte 63. Le comitat a une vie administrative propre et
nomme lui-môme ses fonctionnaires inférieurs. Les deux
fonctionnaires supérieurs sont : le fœispan, qui sert d'in-
termédiaire entre le pouvoir royal et l'assemblée du comi-
tat, et le alispaii, dont les fonctions sont purement admi-
nistratives. Parmi les autres agents, il faut citer le notaire
supérieur, qui est secrétaire du comitat. le fiscal, qui eu
est le conseiller légal. Il y a aussi un receveur, un archi-
viste, un ingénieur, un médecin. Le comitat est lui-même
subdivisé en circonscriptions.
GOMITATIVE n. f. Dignité ou charge de comte [cornes,
itis) dans le Bas-Empire.
COMITE (du lat. cornes, itis, comte, chef) n. m. Admiu.
anc. Syn. de come.
COMITÉ (du lat. comitatus, suite, réunion de personnes
qui en accompagnent une autre. [Nous est parvenu par
l angl. commuée^ dérivé do to commit, confier]) n. m. Réu-
nion de personnes déléguées pour l'étude de certaines
questions ou l'exercice d'un certain pouvoir : Assemblée qui
nomme un comité, il Chacune des sections du conseil d'Etat.
— En comité secret, En séance privée, le public étant
exclu de la salle. (Se dit dans les assemblées politiques.)
— Fam. En conversation, en délibération tenue à part et
secrètement. Il Petit comité, Réunion de quelques intimes.
— Comité de lecture ou simplement Comité, Réunion
d'acteurs ou d'hommes de lettres chargés d'examiner les
pièces de théâtre, pour les admettre ou les rejeter : \a-
poléon Z*"" organisa par le décret de Moscou le comité dk
LKCTURE du Théâtre- Français.
— Pop. Comité des recherches. Corps des chiffonniers.
(Inventé pendant la Révolution et tombé en désuétude. j
Comité des travaux historiques et scien-
tiflqueSj Comité permanent établi près le ministère do
l'instruction puMique et des beaux-arts, et divisé en cinq
sections : d'histoire et de philologie : des sciences écono-
miques et sociales ; d"archéologio ; des sciences mathéma-
tiques, physiques, chimiques et naturelles ; de géographie
descriptive et historique. Co comité dirige la plupart des
publications faites sous les auspices du ministère. Il a
été institué, en 1834, par Guizot. Il est, actuellement, régi
par un arrêté ministériel du \2 mars 1883.
Comité autrichien. On appelait ainsi l'entourage do
Marie-Antoinette ; elle-même avait été surnommée l'Autri-
chienne. L'existence do co comité fut révélée par Carra en
mai 1792, et, comme il avait déclaré tenir ses renseigne-
ments de Merlin, Bazire et Chabot, ces trois députés furent
arrêtés sur l'ordre de Larivière, juge de paix do la section
des Tuileries. L'Assemblée décréta d'accusation co ma-
gistrat, et, le 23 mai, Gensonné et Brissot dénoncèrent à
l Assemblée lo Comité autrichien, en se basant sur des
documents diplomatiques. On sait, aujourd'hui, que la reine
et ses amis avaient réellement des correspondances avec
l'Autriche. Le comte Morcy-Argenteau, lieutenant de l'em-
pereur en Belgique, corrigeait les lettres que la reine
adressait à son frère et les scellait du sceau de Marie-
Antoinette. Bertrand de Mollovillo, Montmorin, Breteuil,
La Mark, Malouet, Mallet du Pan faisaient partie du
Comité.
Comité de salut public, l'un des nombreux comités
de la Convention, lequel exerça, grâce aux circonstances
et aux liommes qui on firent partie, uno véritable dictature.
Etabli à l'origine pour suppléer à l'impuissance du Comité
do défense générale, il fut d'abord soumis à l'influence de
Danton. Mais celui-ci fut supplanté par Robespierre, au
moment oi> la guerre civile et 1 invasion s'abattaient sur la
France. Pour faire face à ce double péril, la Convention
accepta lo gouvernement révolutionnaire du Comité de
salut public, prolongea ses membres dans leurs fonctions
pendant un an, tandis qu'ils devaient les quitter au bout
d'un mois, et lui conféra des pouvoirs étendus : un crédit do
50 millions, le droit do décorner des mandats d'arrêt contre
les suspects, la surveillance dos autorités. Du jour cffi le
Conseil exécutif fut supprimé (12 germ. an II), la puissance
du coEuité n'out plus do bornes. Carnet s'était chargé de
réorganiser l'armée, et chacun des autres membres avait
aussi ses attributions distinctes : Jean-Bon Saint-André
socrupait do la marine; Prieur (de la Marne), Robert
Lindet, Prieur (de la Côte-d'Or), des détails d'administra-
tion militaire, tels quo lo service dos hôpitaux, la fabri-
cation des armes, les transports, otc. Barèro avait les
finances; Saint-Just, la législation; Billaud. Collot, Cou-
thon, la correspondance avec les représentants et les
autorités. Robespierre, qui avait d'abord pris la direction
de l'instnirtion publique, fut l'inspirateur de cotte dicta-
ture collociive, surtout lorsqu'il eut formé, en 179-1, avec
Saint-Just et Couthon, lo Comité do haute police. Mais
le péril intérieur et extérieur une fois conjuré, ces pou-
voirs extraordinaires n'avaient plus do raison d'être, et lo
régime de la Terreur, exploité par Robespierre dans son
inti-rêt, posait depuis lon^'temps ù la Convention. Lors-
qu'elle se vit directemoût menacée par la loi du 22 prairial,
qui rendait Kobospiorro maître do la liberté do ses membres.
elle lo rouvorsa lo 1» thermidor, et l'envoya ù l'échafaud
COMIQUEMENT — COMMANDANT
avec Saini-Just ot Couthon. Désormais, lo comité fut renou-
velé partiollomont ot perdit l'irifluence prépondérante qu'il
avait eue sur la direction des atl'airos.
— liMil.iiKiR. : F.-A. Aulard, Ikcncil des actes du ComiU
de salut public, avec la corres/joiuiance officielle des repré-
sentants en mission et le reijislre du Conseil exécutif pro-
l'/su/i-f [Paris, 1889-1890] {«Collection do documents inédits
sur l'histoire de France ").
Comité de sûreté générale, institué par la Conven-
tion en 1792. Il était compose, sous la Terreur, do Moyse
liaylo, Elle Lacoste, Laviconneric, Duhazzan, Ja^'ot, Amar,
Rùlil, Vadior, Voulland, Louis, David, Lcbas, tous antiro-
bespierristes, sauf les deux derniers, et avait sous sa sur-
veillance les divers Comités révolutionnaires. Lancer les
mandats d'amener, ordonner des percjuisitions, des arresta-
tions, renvoyer devant le tribunal révolutionnaire, signer
les mises en liberté, telles étaient ses attributions. 11 fut
chargé d'appliquer la loi des suspects. Mais Robespierre
lui substitua, en partie, le Comité de salut public. Renou-
velé après le 9-Thermidor, il vécut juste autant quo la
Convention.
Comités révolutionnaires. Créés le 21 mars 1793,
les membres en étaient nommés par les sections. On en
compta, sur tout lo territoire de la République, vingt et
un mille cinq cents. Placés sous l'autorité du Comité de
sûreté générale, ils furent charges de la surveillance et
de l'arrestation des suspects, des approvisionnements, dos
taxes, dos réquisitions. Chacun des commissaires recevait
3 livres par jour. Après le 9-Thermidor, il n'y en eut plus
qu'un par district, et leurs membres furent nommés par le
Comité de siireté générale ou les représentants en mission.
Après la chute de Robespierre, ces comités ne tardèrent
pas à être supprimés, et un grand nombre de ceux qui en
avaient fait partie furent poursuivis comme terroristes.
Comité européen, Association formée à Londres, en
1850, entre les hommes politiques de tous les pays, exilés
à la suite des événements de 1848 et 1849. Elle avait pour
but l'alfranchissement des nationalités opprimées en Ita-
lie, en Pologne, en Allemagne, en Autriclie, et l'établis-
sement de la république universelle. Les principaux chois
de cette association étaient lo Hongrois Kossuth, l'Alle-
mand Struve, ITtalien Mazzini et le Français Ledru-RoUm.
La première partie de leur programme, sauf pour la
Pologne, devait se réaliser peu d années après.
Comité central. Dès qu'éclata dans Paris la nouvelle
delà capitulation du 28 janvier 1871, la plus vivo prooc-
cupation des gardes nationaux fut de garder leurs armes
et surtout leurs canons, sous le prétexte de défendre la
République, menacée par les monarchistes do l'assemblée
de Bordeaux. Dans ce but, quelques individus émirent
l'idée de relier entre eux tous les bataillons do la garde
nationale. Cette idée fut mise à exécution, le 15 février,
dans une réunion ies délégués de plusieurs bataillons et,
le 24, fut créé un Comité central, chargé de constituer la
" fédération républicaine de" la garde nationale ». Il était
composé de deux délégués par arrondissement, élus par
le conseil de légion, et d'un chef do bataillon par légion,
élu par ses collègues. Il exerça d'abord son action par
1 organisation de manifestations tumultueuses des » fédé-
rés n autour de la colonne de Juillet. Mais son premier
acte officiel fut la proclamation qu'il fit afficher dans
Paris le i" mars, jour de l'entrée des Prussiens aux
Champs-Elysées, proclamation par latmelle il installait
audacieusemont son pouvoir à côté du gouvernement
régulier. Ses principaux membres étaient alors Arnould,
Hergeret, Chauvière, Varlin. Après la journée du 18 mars,
dont il fut l'instigateur, le Comité central se substitua dans
Paris au gouvernement do Thiers, retiré à Versailles.
Dans la nuit du 18 au 19 mars, il s'installa à l'Hôtel de
Ville, fit occuper toutes les administrations, fixa au 22,
puis au 26, la date des élections municipales. Celles-ci
lui ayant été défavorables, il déposa ses pouvoirs entre
les mains dos membres de la Commune. En réalité, il ne
cessa d'exercer sur elle une pression occulte, et reparut
officiellement, lors de l'entrée des troupes do Versailles,
pour diriger la suprême résistance do 1 insurrection.
Comité de surveillance de la Commune. Formé
le 2 septembre 1792 au matin, il fut composé des admi-
nistrateurs de police Duplain, Panis, Sergent ot Jourdeuil,
qui s'adjoignirent Lenfant, Cally, Loclorc, Dutrort, Marat
et Dosforguos. Il n'essaya pas d'empêcher les massacres
du 2 au 5 septembre. Il expédia même dans les provinces
une circulaire qui on était l'apologie. Il est vrai que cotto
pièce n'avait pas été signée par Leclorc, ot quo plusieurs
autres commissaires déclareront n'en avoir pas eu con-
naissance. Pout-êtro Marat, qui on imprima lo manifeste,
est-il lo seul coupable. V. Sei'Tkmuue (massacres do).
COMITIAL, ALE, AUX adj. Linguist. V. coMiciAL.
COMITICULE (diinin. do comité) n. m. Petit comité.
iNo se du î^'uore, et toujours en mauvaise part.)
COMITINI, comm. du royaume d'Italie (ilo de Sicile
'|irov. de OirgeniiJ); 2.500 liâb. Sources sulfureuses.
COMITIUM. Antiq. rom. Place voisine du Forum romain.
On discute encore sur la situation exacte du Comitium. Il
ost ac((uis, toutefois, que c'était une place et non un monu-
ment couvert, ot qu'if était au N. du Forum. C'est lu quo
Uomulus, roi dos Romains, ot Tatius, roi des Sabins, après
la bataille arrêtée par les Sabines, se rencontrèrent
[cuire, d'où comitium) pour traiter. Plus tard, lo nom do
comitium fut encore mieux justifié, puisque les comices
par curies se tenaient sur cotto place. Tullus Ilostilius
y bâtit le palais du sénat ou ciin'n f/ostilia, ot lo Comitium
devint ainsi le siège du gouvernement aristocratique. H
perdit do son importance politique, à mesure que croissait
celle du Forum. Il n'était séparé de celui-ci quo par la
tribune aux harangues. Jusqu'aux Oracquos, l'orateur se
tournait vers le Comitium, c'ost-à-diro vers les patriciens ;
depuis lors, il so tourna vers lo Forum ot lo peuple. Tul-
lus Ilostilius entoura lo Comitium d'une onceinlo. On
voyait dans cette enceinte la fîriecoslasis, la louve do
bronze et les deux jumeaux, le figuier Ruminai, diverses
statues ot la tombe do Romulus, la colonne M<enia, près
de laquelle les (riiimiiri ca/ji/n/ci avaient leur tribunal ot
où se faisaient les exécutions. Pou à peu, lo Comitium so
confondit eniièrenient avec lo Forum.
— lilULioolt. : 11. rhcdenat,/e/''onim romain (Paris, 1808).
COMITLAN ou COMITAN, ville du Mexique (Etat do
Chiapu.s), sur le (jrijulva, afOuont du Tahasco; U.OOO hab.
Coiumcrco assez important de coclionillo, sucre ot coton.
COMMA (lat. comma, du gr. kornma, membre de phrase;
do koptem, couper) n. m. Mus. Neuvième do ton, ou mieux
différence réelle du demi-ton majeur et dn demi-ton
mineur.
— Gramm. gr. Incise, partie d'un membre de période.
— Prosod. Chacune des parties que sépare la césure,
dans le vers hexamètre.
— Typogr. Ponctuation composée de deux points posés
1 un au-dessus de l'autre (:). [S est dit aussi de la virgule.)
— Encycl. Mus. Le cornma est un petit intervalle, appré-
ciable sans doute à l'oreille, mais dont l'emploi musical se-
rait impossible. Seuls les théoriciens en peuvent et doivent
tenir compte, dans le calcul dos proportions de l'échelle
musicale. Les physiciens reconnaissent trois espèces de
commas. Lo premier, nommé par eux comma sijntonique,
est la ditférence entre lo ton majeur, représenté par la
proportion 9:8, et lo ton mineur, qui s'exprime par 9 : 10,
dirt'érenco qui est la neuvième partie d'un ton et qui se
représente parla proportion 81 ; 80. Le second comma, ap-
pelé comma diatonique ou comma de Pythagore, est la dif-
férence qui se trouve entre l'octave juste, représenté par
•la proportion 1 : 2, ot le dernier terme do douze quintes
successives, dirt'érenco qui s'exprime par les nombres
531447 ; 524138. Le troisième comma, comma diesis, est la
différence qui se trouve entre doux sons analogues tels que
ré ]p et ut ^, ditférence qui s'exprime par la proportion
128 : 125. C est ici que les physiciens prétendent régenter
les musiciens en affirmant, d'après leurs calculs, que l'ut g
est plus bas que le ri" [,. tandis que les musiciens, guidés
par le sens naturel de l'oreille, affirment et exécutent le
contraire. En réalité, les divers commas et leurs difl'é-
rences disparaissent, dans la pratique, devant la division
de l'octave en douze parties égales qu'on appelle le ieni-
pérament et qu'on est obligé d'adopter pour les instru-
ments à sons fixes comme le piano et la harpe.
COMMAGÈNE ou CoMAGÈNE, anc. prov. de la Syrie.
C'est aujourd'hui la partie norddupachalik d'Alep (Turquie
d'Asie). Dans l'antiquité, ses limites ont varié souvent : la
Cilicie la bornait à 10. et l'Euphrate à l'E. ; au N., la Com-
magène s'étendait jusqu'au Taurus. Province de l'empire
des Séleucides, elle fut réunie, l'an 17 apr. J.-C, à l'empire
romain. Samosate était sa capitale.
COMMANA, comm. du Finistère, arrond. et à 20 kilom.
de Morlaix, sur le versant septentrional des monts
d'.\rrée; 2.593 hab. Menhir. Galerie souterraine.
COMMAND {ko-man — rad. commander) n. m. Dr. Autre-
fois, Signification d'une ordonnance de justice faite par
sergent, il Acquéreur réel d'un bien dont l'acte de trans-
mission porte un nom d'acquéreur fictif. 11 Déclaration de
command. Celle par laquelle on fait connaître le nom du
véritable acquéreur. — On dit aussi dêclakation d'adju-
dication ou d'ami.
— Lieutenant : Le père de Villars est donné pour avoir
été mis command dans Condrieu. (St-Simon.) [Vieux.]
— Encycl. Un acheteur peut se réserver, par une clause
expresse du contrat, la faculté de désigner après coup au
vendeur la personne pour laquelle il a fait l'acquisition,
celte personne lui ayant commandé d'acheter. Le Code est
muet sur cette matière ; mais on doit considérer commo
étant encore en vigueur sur co point les lois du 22 frimaire
et du 28 avril I8I6, qui autorisent la déclaration de com-
mand. Outre la réserve expresse dans l'acte d'adjudication
ou le contrat de vente, il faut quo lo command accepte ;
sinon, l'acquéreur reste personnellement obligé. Enfin, la
déclaration de command doit être enregistrée dans les
vingt-quatre heures. La déclaration do command réguliè-
rement faite n'entraîne qu'un seul droit de mutation. On
appelle improprement •> déclaration de command » cello
qui est spéciale à l'avoué dernier enchérisseur, dans uno
vente judiciaire d'immeubles; l'avoué doit déclarer le nom
de l'aJjndicatairo au grofli'e, dans les trois jours.
COMMANDANT ( Ao-mnn-rfan ), ANTE a.lj. Qui com-
mando, qui est à la têto : Officier commandant. V'aûfeau
C0.MMANDANT.
— Fig. Altior, impérieux, magistral : Socrate ne dicte
rien en maître, d'une voix com.mandantu. (H.Taine.) il Do-
minant ; Cn vin à sève veloutée, armé d'un vert qui n'est
point trop COMMANDANT. (Mol.)
COMMANDANT {ko-man-dan) n. m. Chef, personne qui
commande : Tout parti demande un commandant. (Cor-
neille.)
— Art milit. Titre donné plus particulièrement aux chefs
de bataillon ou d'escadron, quand on louradresso la parole.
— Commandant d'armes, Titro donné à l'officier d'une
garnison, lo plus ancien dans le grade le plus élevé, qui,
on cette qualité, dirige le service de la garnison. Cer-
tains officiers ayant dos attributions spéciales, tels que les
officiers do gendarmerie, ne peuvent être commandants
d'armes. C'est lo commandant d'armes d'une place qui re-
présente l'autorité militaire auprès des autorités civiles et
règle avec elles les mesures de police susceptibles d'intéres-
ser les habitants comme les miiitairos. Il a sous ses ordres
le major de ta garnison. Ces fonctions étaient autrefois
attribuées au commandant de place.
— Cojnmandant de compagnie, de bataillon, de régiment,
de corps d'armée, d'année, de détachement, etc.. Titre do
l'oflicior, quel quo soit son grade, qui commande une do
ces unités. Ex. : lo capitaine coinmaiidunl telle compagnie,
ou telle batterie, ou tel escadron ; le colonel commandanc
tel régiment. On emploie même co mot quand il s'agit
d'un commandement intérimaire ou provisoire : lo lioino-
nant commandant la compagnie, lo lieutenant-colonol ou
même le chef d'oscudron ou de bataillon commandant lo
régiment, etc. Lo titre do « commandant » est attaché plus
particulièrement à celui do capitaine, dans les armes qui
comportent des capitaines en second ot où ces derniers
n'exercent pas habituellement lo commandoment d'une
unité. Ex. : lo capitaine commandant ot lo capilaiuo ou
second do la batterie, de l'escadron.
— Conir;i(ifn/iwi/ de place. Titre qui remonte aucoinmon-
coment du siècle et ipii a disparu avec l'éiut-major des
places; il ost remplacé aujourd'hui par lo commandant
d'armes.
— Commandant de recrulcnwnt, Ofllcicr supérieur —
qui peut être un ofllcioren retraite — placé i\ la tête d'un
bureau do recrutement et chargé do diriger ce service,
ainsi que celui do la mobilisation. Il a dans ses attri-
butions tout co qui coiicorno la formation dos dusses, la
répartition du contingent, lu mise en roule des recrues,
rétablissement et l'onvoi dos livrets individuels, la déli-
18
COMMANDANTE — COMMANDER
vrance des certificats d'aptitude nécessaires aux engagés
volontaires, l'administration de tous les hommes de la dis-
ponibilité, de la réserve et de l'armée territoriale qui se
trouvent dans leurs foyers, etc.
— Commandant en chef. Le titre de n commandant en
chef », souvent donné tant au généralissime qu'aux com-
mandants d'armée ou même de corps d'armée, n'est ofticiel-
lement attribué, parle décret du 28 mai 1895, qu'à l'officier
qui commande les troupes réunies sur un même théâtre
d'opérations, c'est-à-dire au commandant d'un groupe d'ar-
mées, ou d'une armée opérant isolément. Ces commande-
ments sont conférés par une " lettre do service o — à litre
temporaire — à des généraux de division.
— Commandant supérieur de la défcn:>e. V. commànde-
WENT.
— Commandant territorial, Officier qui, outre le comman-
dement de certaines fractions de troupes, ou même sans
en commander directement aucune, a sous ses ordres les
services militaires d'une certaine fraction do territoire.
— Hist. Se disait pour commandeur, en parlant de la
Légion d'honneur, sous le premier Empire.
— Mar. Officier, quel que soit son grade, qui commande
ane force navale ou un navire de guerre : Un command.\nt
d'escadre. Le commandant d'un aviso, il Titre que l'on donne
à tous les officiers supérieurs de la marine, à partir du
grade de capitaine de frégate jusqu'à celui de contre-
amiral. Il Le préfet maritime dans un port de guerre a le
titre de cornjuandant en chef. Il L'officier supérieur venant
immédiatement après le commandant sur un grand navire
s'appelle commandant en second. (Dans une escadre com-
posée de plusieurs divisions, les contre-amiraux comman-
dant les divisions sont appelés commandants en sous-ordre,
par opposition au commandant en chef de l'escadre.)
Commandant de cavalerie (le), traité que Xéno-
phon composa dans sa vieillesse, probablement dans les
années qui précédèrent la bataille de Mantinée. L'ou-
vrage, dont le vrai titre est Hipparkhikos ou Discours à
un nipparquCy est adressé à un ami qui venait d'êiro
nommé hipparque ou commandant de la cavalerie athé-
nienne. C est un manuel complet des devoirs du comman-
dant de cavalerie. Xénophon, qui avait beaucoup pratique
l'équitation, et qui avait joué un rôle très actif dans la
retraite des Dix mille, étudiesuccessivement les questions
qui touchent au recrutement des cavaliers, à la façon de
les commander et de se faire obéir, aux exercices indis-
pensables en temps de paix, à l'emploi de la cavalerie pen-
dant la guerre. Son traité est l'œuvre d'un homme du
métier et abonde en observations intéressantes. Il a été
traduit et commenté par P.-L. Courier, qui, lui aussi, était
passé maître en fait d'équitation.
COMMANDANTE \ko-man) n. f. Femmed'un commandant.
COMMANDATAIRE D. m. Dr. canon.V. commendataire.
COMMANDATURE {ko-man) n. f. Hôtel où sont les bu-
reaux du commandant allemand délégué à l'administration
d'une ville. (Ce mot a commencé à être employé dans les dé-
partements français envahis durant la guerre de 1870-1871.1
COMMANDE {ko-mand' — rad. commander) n. f. De-
mande de livrer ou de faire un objet, moyennant un prix
convenu ou à régler : Recevoir une forte commande de sa-
von, de bois.
— De commande. Sur la demande de l'acheteur : Vn
pantalon de commande. Des souliers dk commande, il Obli-
gatoire : Les fêtes de commande, ii Nécessaire, indispen-
sable : La vigilance est de cùmmandk à la guerre, ii Con-
traint, qui semble exigé, imposé, ou Feint, non sincère :
Un enthousiasme de co.mmande. Pleurs de commande.
— Mar. Nom donné à certains cordages, dans le service
des pontonniers, il Fils de caret, tordus ensemble, servant
aux amarrages ou à la confection de divers objets de ma-
nœuvre, il Poste de commande, Appareils de commande^ Nom
donné à l'endroit où sont les engins de commande méca-
nique du gouvernail, n Appareil de commande à distance.
Système électrique permettant de manœuvrer à distance
les projecteurs électriaues du bord.
— Mécan. Organes d'une machine à vapeur transmet-
tant le mouvement.
— Péch. Morceau de corde, maintenant en place un filet
tendu.
— Techn. Sorte d'épïnglo courbée, employée dans les
opérations du tissage, afin d'arrêter momentanément les fils
brisés de la chaîne, rompus sur le derrière de l'étente, dans
le but de les marquer pour les remplacer, n Sorte d'instru-
ment de sauvetage, composé d'une longue cordelette por-
tant à l'une de ses extrémités une boule en bois de frêne,
oue l'on lance au loin dans la direction de la personne eu
danger de se noyer. (L'autre extrémité est maintenue à la
ceinture du sauveteur par un mousqueton.)
COMMANDEBlENT(A:o-man-</e-man) n.m. Action décom-
mander, ordre : Que le commandement du supérieur soit
juste. (Pasc.) ti Se dit spécialement des ordres donnés par
UD chef militaire ou de marine et qui se divisent en com-
mandements Dréparatoires {Portes, Reposez, Joue, etc.),
prononcés en allongeant un peu la dernière syllabe, et
en commandements d'exécution {Armes! Feu!, etc.), pro-
noncés d'un ton ferme et bref. {.\u lieu de commandements
i la voix, on peut employer ceux par geste ou par signaux :
sonneries et batteries.) il Manière décommander: Avoir
U COMMANDEMENT doux , brusque , ferme. Il Avoir le com-
mandement beau. Commander avec bonne grâce. — Ironi*].
Commander dos choses trop difficiles ou qu'on n'a pas le
droit d'exiger des autres.
— I>oi, précepte : L'état monacal n'est pas de comman-
dement. (Boss.j
— Autorité conférée au titulaire d'un grade militaire sur
ses subordonnés : Etre investi du commandement en chef.
'I Pouvoir, dignité de celui qui commande : Résigner son
commandement. I! Lieux dans les limites desquels s'exerce
l'autorité d'un chef : Repartir pour son commandement.
R Bâton d» commandement. Bâton qui sert do signe do
commandement à certains officiers.
— Fam. Commission, service à rendre, dans le pays oii
l'on va, aux personnes que Ion quitte : Avant de partir,
j'ai voulu prendre vos com.vian déments. (Ne se dit plus.) ii A
votre commandement, A vos ordres. (Vieux.) ii Avoir une
chose à commandement ou à son commandement. L'avoir à
souhait (Vieux.)
— Parlicuhorem. Jussion royale : Commandement du roi
ou parlement, n Secrétaire des commandements. Premier
>ecrétairo d'un prince ou d'une princesse, il Secrétaire
d'Etat et des cotyimandements, Chacun des quatre secré-
taires d'Etat ou ministres sous HenrilL II Signé en comman-
dement. Signé par un secrétaire d'Etat.
— Artill. Manière d'être commandé, battu par le canon :
Place gui a des commandicments de revers, d'enfilade.
— Dr. (proc. civ.). Ordre signifié par huissier de satis-
faire à une obligation. V. la partie encycl.
— Fortif. Ditféronce de niveau entre les crêtes do doux
ouvrages, dont le plus élevé com»ianrft; l'autre d'une quan-
tité égale à cette dilTérence. (Il est essentiel qu'entre les
divers ouvrages formant les lignes successives de défense
d'une place forte ou d'un terrain quelconque, il y ait un
commandement sui'fisant de ceux qui sont en arrière sur
ceux qui sont en avant, sans toutefois que ce commande-
ment soit exagéré, afin que les ouvrages avancés couvrent
toujours les autres dans une certaine mesure et empêchent
de les battre directement par l'artillerie.)
— Jeux. Au whist, Droit qu'ont les joueurs, lorsque l'un
d'eux a laissé voir une carte, d'indiquer, dans le cours du
jeu, à quel moment cette carte doit être acceptée au jeu
ou refusée.
— Mar. Commission de commander un navire, donnée,
dans la marine de guerre, par décret du président de la
République, après proposition du ministre de la marine.
II Le navire que Ion commande : Aller 7-ejoi7idre son com-
mandement. Il Prendre son commandement, Entrer en fonc-
tions. Il Remettre son commandement. Le quitter à la fin
de la période réglementaire ou pour tout autre motif, il
Manière de commander une manœuvre : Avoir un bon
commandement.
— Syn. Commandement, injonctiun, ordre, précepte,
prescription. Commandement, terme général, se dit de
l'autorité elle-même, aussi bien que d'un acte particulier
par lequel elle se manifeste. Ordre, plus particulier, a
toujours rapport à une chose commandée, et ne suppose
pas une autorité aussi puissante. Ou obéit au commande-
ment; on exécute un ordre, h' injonction est un ordre pré-
cis, rigoureux; il semble supposer quelque répugnance de
la part de ceux qui doivent obéir. Précepte joint l'idée
d'enseignement à celle d'ordre. Enfin, la prescription est un
ordre précis qui détermine non seulement ce qui doit être
fait, mais la manière, le temps et toutes les circonstances.
— Anton. Obéissance, soumission. — Accomplissement,
exécution, observation.
— Encycl. Art milit. On appelle souvent « haut com-
mandement u celui dos armées et des groupes d'armées.
Le commandement exercé par un officier général comporte
un personnel d'officiers d'état-major qui sont les auxiliaires
du commmandement.
Dans une autre acception, les commandements sont dos
circonscriptions territoriales, sur lesquelles s'étend, à cer-
tains points de vue, l'autorité d'un chef déterminé. Ainsi, on
compte en France vingt-trois commandements d'artillerie,
ayant à leur tête un général qui a autorité sur les troupes
et le personnel des établissements de l'arme, ainsi que sur
les troupes du train des équipages.
Il existe, de même, des commandements du génie, dont
chacun s'exerce sur un certain nombre de directions et sur
les troupes de l'arme stationnées dans la région correspon-
dante.
Aux armées en campagne et dans les corps d'armée qui
les composent, est organisé un commandement de l'artil-
lerie et un du génie.
— Commandement supérieur de la défense. Les places
fortes du territoire, dont chacune a son gouverneur, sont,
en outre, réunies par groupes sous le commandement
supérieur du gouverneur de la place principale ou chef-
lieu du groupe. Celui-ci prend le titre de commandant
supérieur de la défense et a pour mission de préparer pen-
dant la paix toutes les mesures nécessaires à la défense
du groupe en temps do guerre.
— Dr. {proc. civ.). Commandement d'huissier. On appelle
" commandement « l'acte nécessaire par lequel un huissier
enjoint à un débiteur d'exécuter les obligations qui décou-
lent pour lui d'un titre exécutoire, avant de procéder aux
voies d'exécution forcée, soit sur sa personne (contrainte
par corps), soit sur ses biens (saisies diverses). Un certain
nombre de saisies peuvent, il est vrai, s'efi'ectuer sans
commandement préalable ; mais elles ont un caractère
conservatoire, au heu d'être des voies d'exécution forcée
(saisie-arrêt, saisie-gagerie, etc.).
Le commandement est soumis aux mêmes conditions
que tous les exploits. II doit, en outre, contenir : l" la copie
intégrale du titre en vertu duquel agit le créancier;
2" l'avis formel que, faute de pavement, il y aura saisie ;
3" une élection de domicile par le créancier dans le lieu
où la saisie sera pratiquée.
Le principal effet du commandement est d'autoriser
l'emploi des voies d'exécution, à l'expiration des délais
légaux. De plus, il interrompt la prescription, mais il ne
fait pas courir les intérêts des sommes réclamées.
Le débiteur peut faire opposition au commandement,
s'il estime qu'on a mal procédé; mais cette oppositon
n'arrête pas les poursuites : il faut, pour obtenir ce résul-
tat, une décision du juge des référés.
Commandements de Dieu, Préceptes divins, réunis
en dix disti()ues techniques. D'après l'enseignement de
l'Eglise catholique, les commandements de Dieu furent don-
nés miraculeusement à Moïse sur le mont Sinaï. Dieu lui-
même les avait écrits de sa main sur deux tables de pierre,
qui furent ajipelées les tables de la Loi. Il y en a dix. Les
voici tels que les rapportent le livre de l'Exode (XX, 2-12)
et le Deutéronome (V, 6-18) :
o Je suis le Seigneur votre Dieu qui vous ai tirés do
l'Egypte, de la maison de servitude.
« Vous n'aurez point do dieux étrangers devant moi.
6 Vous no ferci: point d'image taillée, ni aucune figure
do tout ce qui est en haut dans le ciel, et en bas sur la
terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre.
Vous ne les adorerez point et vous ne leur rendrez point
de culte.
« Vous no prendrez point on vain le nom du Soigneur
votre Dieu.
0 Souvcncz-vous do sanctifier lo jour du sabbat. Vous
travaillerez pondant six jours et vous ferez tout ce que
vous aurez à faire, mais le soptiômo jour est lo jour du
repos consacré au Soigneur votre Dieu.
0 Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez
longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous
donnera.
■ Vous ne tuerez point.
138
" Vous ne commettrez point de fornication.
«1 Vous ne déroberez point.
0 Vous ne porterez point de faux témoignage contre
votre prochain.
a Vous ne désirerez point la maison de votre prochain ;
vous ne désirerez point sa femme, ni son serviteur, ni sa
servante, ni son âne, ni son bœuf, ni aucune des choses
qui lui apppartiennent. »
D'après une antique tradition, la première table conte-
nait les commandements qui ont Dieu pour objet ; et la
seconde, ceux qui regardent le prochain. Les commande-
ments du Sina'ï étaient à la fois les articles du pacte con-
clu entre Dieu et son peuple et la promulgation extérieure
de la loi morale gravée dans toutes les consciences
humaines. C'est à ce dernier titre qu'ils font partie de
l'enseignement de l'Eglise catholique. Pour la commodité
des catéchistes et de leurs élèves, ils ont été traduits en
des espèces de vers français, qui, plusieurs fois remaniés,
sont encore en usage aujoura'hui, et ont même reçu, du
fait de l'approbation donnée par les évêques aux caté-
chismes qui les contiennent, une sorte de consécration
officielle. Voici cette traduction :
1. Un seul Dieu tu adorera»,
Et aimeras parfaitement.
2. Dieu en vain tu ne jureras
Ni autre chose pareillement.
3. Les ilimanches tu garderas
En servant Dieu dévotement,
4. Tes père et mère honoreras
AÛn de vivre longuement.
B. Homicide point ne seras
De fait ni volontairement.
6. Luxurieux point ne seraa
De corps ni de consentement.
7. Biens d'autrui tu ne prendras
Ni retiendras à ton escient.
8. Faux témoignage ne diras
Ni mentiras aucunement.
9. Lœuvr^ de chair ne désireras
Qu'en mariage seulement.
10. Biens d'autrui ne convoiteras
Pour les avoir injustement.
II faut remarquer que cette rédaction dlfl'ère en quelques
points de celle de l'Exode. La défense relative au culte
des idoles a été supprimée, comme inutile. Le dimanclie
remplace le sabbat, auquel il a été substitué en l'honneur
de la résurrection de Jésus-Christ. Le dernier commande-
ment a été scindé en deux.
Commandements de l'Eglise, Précoptes ecclésias-
tiques, réunis en six distiques techniques. La théologie ca-
tliolique enseigne que l'église a re";u de Jésus-Christ non
seulement la mission de prêcher l'évangile, mais encore
l'autorité nécessaire pour diriger les hommes vers leur salut
éternel. C'est le sens du texte de saint Mattliieu {XVI, 19) :
« Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le
ciel, u Aussi voj'ons-nous les apôtres, réunis à Jérusalem,
imposer aux ridèles les prescriptions qu'ils avaient jugées
opportunes. Les papes et les conciles ont hérité du même
droit et en ont usé suivant les circonstances. Il suffit de
rappeler les décrets du concile de Latran touchant la con-
fession annuelle et la communion pascale. Toutefois, les
commandements de l'Eglise n'ont été rédigés pour la pre-
mière fois, sous leur forme actuelle que par le P. Canisius,
dans son grand catéchisme intitulé So?nme de la doctrine
chrétiejine. Les voici, tels que les donnent les catéchismes
des diocèses de France :
i.Les fêtes tu sanctifieras 4. Ton créateur tu recevras
Qui te sont de commandement. Au moins à Pâques humblement.
2. Les dimanches la messe ouïras 5. Quatre-temps. vigiles, jeûneras,
Et les fêtes pareillement. Et le carême entièrement.
3. Tous tes péchés confesseras 6. Vendredi, chair ne mangeras,
A tout le moins une fois l'an. Ni le samedi mémemeut.
Les commandements de l'Eglise ne sont pas immuables
comme les commandements de Dieu. L'Eglise, qui les a
édictés, peut en détruire l'effet, soit à l'égard des parti-
culiers par des dispenses dont elle est juge, soit à l'égard
de tous les lidèles par des modifications générales. C'est
ainsi que les prescriptions relatives au carême ont reçu de
notables adoucissements. L'abstinence du samedi est
même tombée en désuétude, en France du moins.
COMMANDER {ko-man — du lat. cum, avec, et mandare,
ordonner) v. a. Ordonner, prescrire : Commander te /eu, /a
retraite. \\ Inspirer, imposer : Le jnalheur coyiyiAîiDE le res-
pect. Il Faire un devoir de ; Ce que l'honnêteté commande.
— Avoir sous son commandement : Commander une
flotte. Il Diriger, régler la marche de : Commander une
expédition, uJie recoJinaissance. il Commander de service ou
simplement Commander, Désigner pour un service spécial.
Il Commander à la baguette. Commander sévèrement.
— Gouverner, dominer : Commander une province. Mal-
heur à la nation qui se croit née pour commander l'univers t
— Fig. Assujettir : Le temps nous commande towt. il Sou-
mettre à son influence ; avoir action sur : La i-aîson nous
commande bien plus itnpérieuseme/it qu'un maître. (Pasc.)
— Faire la commande de j_ Commander des bottines.
— Arg. Commander à cuire. Envoyer à l'échafaud.
— Artill. Etre en position de battre : Fort gui commande
l'entrée d'une rade, il Par ext. Dominer par sa position ;
iî'eu gu( commande une vue immense. (Chateaubr.)
— Jeux. Au whist. Indiquer, dans le cours du jeu, quand
une carte, qui a été vue ou montrée, doit être acceptée au
jeu ou refusée.
— Mar. Co7nmaTide ! Képotise verbale faite autrefois par
les matelots aux coups de sifflet du maître d'équipage.
— Mécan. Faire fonctionner certains organes dos ma-
chines par l'entremise d'autres organes : L'excentrique
commande le tiroir.
— Tissage. Fixer la commande aux fils rompus, afin do
les remplacer.
— V. n. Commander de ou que, Enjoindre de, ordonner
de ou que ; Commander de partir. Commander qu'on serve.
— Commandera ou sur. Avoir sous son commandementt
sous sa dépendance :
Sur cent peuples nouveaux Kérénice commande.
Racine.
Il Fig. Maîtriser, dominer : Commander à ses regards, à ses
désirs. Il Art milit. Etre comme la clef, la défense essen-
tielle de : Forteresse qui commande à toute la contrée.
— Fam. Commandez à vos valets. Se dit à une personne
qui parle trop impérieusement, pour lui rappeler qu'on
n'est pas ol)Iigé de lui obéir.
Secomniander, V. pr. Etre commandé : //es^ des hommes
intraitables qui ne peuvent se commandi:r. (Napol. 1"".)
Il Dépendre de la volonté de, pouvoir être érigé: La
gaieté ne se commande pas plus que les chants quelle
inspire. (Butf.) ii Commander à soi-même; se dominer, se
maîtriser: Pour commander les autres, il faut, avant tout,
savoir se com.mandkr soi-même, ii Commander pour soi : Se
commander une robe, n Commander l'un à l'autre : Chefs
incapables de se commander, ti Pièces qui se commandent.
Se dit soit de pièces qui communiquent dans un apparte-
ment, soit de pièces disposées de telle sorte que, pour aller
dans l'une, il faut obligatoirement passer par l'autre.
139
COMMANDERIE — COMMÉMORATION
Commandeur.
— Anton. Accomplir, exécuter, garder les commande-
mentB, obéir, observer, obtempérer, remplir, se soumettre,
suivre des ordres. — Décommander.
COMMANDERIE (^ko-man, ri) n. f. Bcuôlico dont ùtaient
i.ourvus les lii^niraires d'un certain nombre d'ordres ro-
ligioux (ordres de Saint-Jean do Jérusalem, du Tempio,
do Saint-Lazaro, do la Trinité, ordre Toutoniquo). il Rési-
dence du comniandour d'un do cos ordres.
— Kncycl. Outro la » tôto » do la commanderie, il y avait
un certain nombre do domaines ijui s'y rattachaient ot eu
étaient les " membres u. Los commanderios étaient géné-
ralement attribuées à ceux des frères qui no pouvaient
prendre part à la vio militaire, en raison de l'àgo ou d'in-
firmités. La Kévolution a supprimé en Franco toutes les
commanderies. Dans Tordre de Malte, on appelait spéciale-
ment cominaiulcries de justice celles ([ui revenaieut do
plein droit aux plus anciens membres de l'ordre ; comman-
deries de ijrâce, colles qui étaient données par faveur aux
grands dignitaires; commanderies mut/istralcs, ccWcs qui
étaient données aux grands maîtres des ditréronts prieurés.
COMMANDEUR {ko-man — rad. comma7idcr) n. m. Clio-
vaiier pourvu d'uue commanderie : Dans l'ordre de Malle,
les COMMANDEURS étaient plutôt les fermiers de l'ordre que
les bém^ficiers. i^Savagner.)
— Grade supérieur dans les ordres de chevalerie : Un
COMMANDEUR de la Léffion d'honneur. (Comme insigne de
son grade, le commandeur de la Légion d'honneur porte la
croix fixée à un ruban passé autour du cou. Mais il n'en
est pas de même pour les commandeurs de beaucoup d'or-
dres de chevalerie étrangers; ils portent leurs plaques
sur le côté.) Il Grand commandeur, Premier dignitaire de
l'ordre de Malto, après le grand maître. (Ce personnage
s'appelait à l'origine pr^ceptor. Le titre de comrnandeur lui
fut donné parce qu'il était toujours revêtu d'un comman-
dement. Il avait la direction de l'administration financière
de l'ordro.) — Dignitaire d'un grade plus élevé que celui
de commandeur, dans certains ordres de chevalerie.
— Drog. et pharm. Baume du commandeur, Sorte de
drogue stimulante dont
l'invention est attribuée
au commandeur do
Fermes.
— Econ. rur. Autrefois,
Chef d'exploitation aux
Antilles, particulièrement
chargé de la surveillance
des esclaves.
— Hist. Commandeur des
croyants. Titre donné aux
califes.
— Zool. Nom vulgaire
donné anciennement à
divers oiseaux améri-
cains, dont les ailes ont des épaulettes rouges ou quelque
autre signe, notamment à un troupiale {agelaius guberna-
tor) et à un étourneau {sturnus prxdatorius).
Commandeur (statde du). V. statue.
Commandeur (Îli-:s du), petit groupe d'îles de la par-
tie méridionale de la mer de Behring, dont la principale
terre est Behring, sur la côte orientale de laquelle Behring
est mort.
CommaNDINO (Frédéric), mathématicien italien, né à
Urbin en irjQy, mort en 1575. Il a rendu de grands ser-
vices aux sciences par ses éditions et ses traductions
d'anciens mathématiciens et géomètres : Arcbimède, Apol-
lonius, Euclide, etc. Les commentateurs postérieurs ont
presque tous puisé dans ses travaux.
COMMANDITAIRE [ko-man, ter') n. Simple bailleur do
fonds, dans une société en commandite : Le commandi-
taire n'est engagé solidairement que jusqu'à concurrence
des sommes qu'il a verséps. n Par ext. Celui, colle qui four-
nit des fonds dans un but quelconque : Les qros hanquiers
sont aujourd'hui les commanditaires des rois.
— Adjectiv. ; Associé commanditaire.
— F^NCYCL. Le commanditaire est tout bailleur de fonds
qui engage un capital dans une société en commandiie
simple dont il souscrit ainsi uno ^ïar^ d'intérêts à des con-
ditions déterminées et durant un temps déterminé, ou qui
souscrit un certain nombre d'actions dans uno société en
commandite par actions. V. sochîté.
COMMANDITE [ko-man — du lat. commendare, confier)
n. f. Conim. Société commerciale qui so contracte entre
un ou plusieurs associés responsables ot solidaires qu'on
nomme commandités ou associés en nom, et un ou plusieurs
associés simples bailleurs de fonds, que l'on nomme com-
manditaires. \\ On dit plus ordinairement société en com-
manditk. V. SOriÉTH.
— Par ext. Fonds versé par chaque membre d'une so-
ciété en commandite : Ma commandite est de cent mille
francs.
— Fig. Délégation : La guerre n'est que la venqeance par
commandite et le meurtre sous raison sociale. (Th. Gant.)
— Typogr. Société d'ouvriers compositeurs travaillant
en commun : A Paris, la plupart des Journaux se font en
commandite. Par la commandite qui tend à se propager
dans les ateliers, les sociétaires bénéficient en commun de
la mise en payes, et la direction est toujours confiée au plus
intelligent, •
— EnCYCL. V. SOCIÉTÉ.
COMMANDITER (ko man — rad. commandite] v. a. Sou-
tenir, comme simple bailleur do fonds, une entreprise ou
celui qui l'entreprend.
Commanditéf ée part. pass. du v. Commanditer.
— Substantiv. : Personne commanditée : Le commandi-
taire et le commandité.
Se commanditer, v. pr. Etro commandité: Un banque-
routier ne saurait se commanditer.
COMMANIPULAIRE {h'-r' — du préf. com, ot do mani-
pule; n. m. Aiitiq. rom. Nom quo Ion donnait aux soldats
faisant partie du mf-mo manipule.
C0MMARCHI3 [kl — du préf. com, ot de marchis, anc.
ortliDi^'r. rln marquis) n. m. Soigneur terrien, qui prenait
part au f^'ouvernoment d'un marquisat.
COMMATION {ti'On — mot grec, dimin. do comma)
n. rn. Une des parties do la parabaso, dans l'ancionno co-
médie attiqiio. (C'était uno petite phraso rythmique, ordi-
naircMuent do huit vers, qui contenait uub apostrophe A
quelque porsonnage.)
C0MMATI5MC [tissm' — rad. comma) n. m. Qualité d'un
st \ le coupé. (Peu usité.)
COMME (du lat. cum) conj. Puisque, étant considéré que :
Comme nous devons mourir, pensons à la rnort. il Au moment
01^ : A Marengo, comme Napoléon était battu, Desaix arriva.
— Adv. de manière. Comment, de (|uello façon : Voyez
comme certaines réputations s'écroulent, ii Combien, ù quel
point : Comme il faut travailler! Commk on voit tous ses
j'O-ax l'im l'autre se détruire. (Racine.) ii Do la qualité, tie
l'espèce do, du genre de, de la nature do : Les poétrs
comme Leconte de Lisle sont rares. Un homme comme lui.
Il En qualité de : La ?nission de la fc7}unc est d'aimer comme
fille, comme épouse, comme mère. (M""" Monmarsou.)
— Adv. de compar. Pareil à : La beauté est comme la
rose : elle passe vite. Il Autant quo, au même de^ré (luo : Bien
n'est beau, rien n'est bon comme la liberté. (Guizot.) ii Aussi
bien que, également; de même que, non moins : N'écoute
pas le médisant ; il médira de toi comme il médit des autres.
^Max. orient.) il A la façon do, de la même façon que : Hardi
comme un page. A//er comme le vent, w De la façon que : Les
choses n'arrivent jamais comme on les imagine. (M""* de Sév.)
Il Presque, en quelque façon, quelque chose dans le genre
do : L'iwmme s effrayera de se voir comme suspendu entre
ces deux abi/nes de l'infini et du néant. (Pasc.) il Tel que, par
exemple : Les métaux précieux, comme l'or, l'argent, sont
moins utiles que le fer,
— Pop. Comme tout, Autant que possible, tout à fait :
/T^re ai7»a6/L' COMME tout. Il Tout comme. Tout à fait comme.
Tout aussi bien que : Flamber tout comme une allumette.
— Pareillement, sans ditTérence : Je n'ai pas enco7'e don/té
»m parole, mais c'est tout comme, il Comme de juste. Comme
il est juste: Payer son écot comme de juste, il Ùomnie il faut.
D'une manière bien conditionnée, sans que rien y manque :
Préparer un dîner comme il faut. — En parlant des per-
sonnes, Distingué, de bonne société : // n'y a que la femme
comme il faut pour être à l'aise dans sa toilette. (Balz.) —
Substantiv. : Manière d'être des gens comme il faut : Avoir
des doutes sur le comme il faut d'une toilette. — Prouvant
qu'il faut, montrant l'obligation de :
Obtenez un arrêt comme il faut que je dorme.
Racine.
Il Comme cela ou Comme ça, Ainsi, de cette façon : Mai,
Je suis COMME cela ; tant pis si je vous déplais. (Cette lo-
cution s'emploie populairement, d'une façon tout à fait
superflue, et qui n'ajoute absolument rien au sens de la
phrase) : Il m'a dit comme cela, que si je voulais... il Corinne
cela; Comme ça; Comme ci, comme ça. Signifient : 1" Entre
deux, ni bien ni mal : Aller comme ci, comme ça; 2« Tantôt
d'une façon, tantôt de l'autre : Etre tantôt comme ci, tantôt
COMME ÇA. 11 Comme quoi. De quelle façon, comment : Vous
saurez COMME quoi ^e suis venu et comme quoi je repars.
Il Comme qui dirait, A peu près, quelque chose approchant
de : Il y avait là comme qui dirait deux ceiits, trois cents
personnes, il Dieu sait connue, On ignore comment (le plus
souvent avec une nuance défavorable) : Cei-taines gens réus-
sissent, Dieu sait comme! ii Connue si, De même que si :
L'homme doit agir comme s'il pouvait tout, et se résigner
comme s'il ne pouvait rien. (J. de Maistre.) ii Comme aitisi
soit que, Comme il est vrai que : Tomme ainsi soit que
Dieu est bon, il faut dire aussi qu'il est juste. (Vieux.) il
Comme que. De quelque façon que : Comme que Je fasse, il
m'empoisonnera. (Rousseau.)
— Mar. Comme ça! Ordre donné au timonier do gou-
verner dans la direction actuelle du navire.
— Pop. Comme s'il en pleuvait. Beaucoup, sans compter.
— pROV. : Conune on fait son lit, on se couche, Chacun
prépare lui-même son avenir.
— Syn. Comme, lorsque, quand. Comme est plus précis
quo les deux autres; il signifie à l'instant mémo, au mo-
ment môme où. Lorsque, sans être aussi précis, so rap-
porte à un temps particulier, fixe. Quand est le plus
général; il peut s'appliquer à uno circonstance future,
hypothétique.
— Comme, ainsi que, de même que. V. ainsi.
Comme il vous plaira {As yuu lilte it), pièce do
Shakspearo, en cinq actes, qui appartient au groupe des
comédies romanesques de la i)ériodo 1598-1600. Le sujet
est emprunte à la îiosalynde do Lodgo (1590). C'est l'his-
toire de Rosalindo, filie d'un duc exilé dans la forêt des
Ardennes. La jeune princesse quitte la cour de son oncle
Frédéric, usurpateur du trône, on compagnie do sa cou-
sine Colia, ot, vêtue d'habits d'homme, va rejoindre sou
père. Grâco à son déguisement, elle n'est reconnue de
personne. Elle est bientôt suivie de son amant, Ortando,
qui, sans se douter qu'il s'adresse à Rosalindo, lui parle
QO son chagrin. C'est uno des plus jolies scènes do la pièce.
Les doux amants finissent par so marier, et le duc légi-
time reprend possession do son trône. Sur cette donnée,
très simple et toute do convention, le dramatisto a com-
posé uno œuvre charmante, sorte de pastorale d'où se
dégage uno poésie franche et natnrello, qui rachète la
banalité et l'invraisemblance du sujet. Le duc exilé, ma-
gnanime et résigné, est uno très noble ligure, et Rosalindo
est uno des belles créations do Shakspearo. Spirituelle,
enjouée, elle est sœur do la Portia du .Marchand de Venise.
\jO poète n'a pas négligé les personnages secondaires ;
parmi ceux-ci, il faut citer : lo « mélancolique ■ Jacques
dont la tirade : Tout ce monde est un théâtre... ostoélèbro ;
le bouffon Touchstono ot sa rusti(|iio fiancée Andrey.
Comme il vous plaira a été traduit par George Sand, ot
représenté au Théâtre-Français, le 12 avril 185G.
COMME, ÉE {ko-mé — du lat. comatas, mémo sons} adj.
Chevelu.
COMMÉAT {mé-a — du lat. commeatus. mémo sons) n. m.
Anliq. r.jiii. Congé temporaire accordé aux soldais et, Â
partir du lias-Empire, aux employés do l'Etat, ii Vivres
et relais quo les alliés étaient obligés do fournir aux Ic-
Fats ot hauts fonctionnaires voyageant pour lo compte Ac
Etat. Il Espace de la voie publique laissé à la circula-
tion. Il Transport des marchandises.
COMMEDIA {mé) n. f. Mot italien signifiant Comédie.
— Commvdia deW arte. On désigne par ces mots, en
Italie, tout un genre important do la liitéruturo dramati-
<luo, introduit en Franco sous lo nom do comédie impro-
visée, comédie sur canevas, comédie à l'impromptu.
— Encycl. L'originalité do la commcdia delV arte con-
siste on ce que lo plan seul do la pièce est tracé dans ses
grandes lignes et que les détails, lo dialo^'uo, les réparties,
les mots siiirituels sont remis à l'ingéniosité porsonnollo do
l'acteur. Une seule chose facilite l'imagination do celui-ci :
c'est que les rôles do la commedia delV arte sont nettement
tranchés et consacrés par la tradition, dont il no doit pas
s'écarter. Ruzzante (Aiigelo Beolco) donna le premier un
corps à cette comédie d'improvisation. En 1528, il fit
jouer sa première comédie on prose, où chaque person-
nage parle un dialecte dilTéreut ; c'était un moyen d'inté-
resser tout particulièrement chaque localité à la mémo
pièce, et de rendre l'œuvre très populaire. Dans les pièces
improvisées, chaque province continua d'être représentée
par un personnage qui en parlait le dialecte : Bergamo
donna Arlequin et Brighella; Milan, Beltram et Scapin ;
Venise, Pantalon et Zacometo ; ISaples, Pulcinella, Sca-
ramouche, Tartaglia, le capitan et le Bascegliesc ; Rome,
Marco-Pepe et Cassandro; Florence, Stantorello ; Bolo-
gne, le docteur et Narcisin ; Turin, Gianduja; la Calabre,
Coviello et Giangurgolo ; la Sicile, il Barone, Peppe-
Nappa, etc. Ces types ont relativement peu varié avec lo
temps, et on les retrouve encore dans les comédies de ma-
rionnettes, forme populaire de la commedia deW arte.
Commediante I tra^ediante ! (mots italiens : Co-
- médien! tragédien!), allusion historique. Ces mots auraient
été prononcés par le pape Pie VII, dans son entrevve
avec Napoléon à Fontainebleau, en 1804. L'empereur ayant
d'abord usé de la flatterie, des promesses, des paroles
mielleuses, pour obtenir ce qu'il voulait du pape, celui-ci
aurait répliqué par ce simple mot : Commediante ! Napo-
léon, s'emporiant alors et changeant de style, ayant eu re-
cours aux grands éclats do voix et aux menaces, n'aurait
reçu pour toute réponse quo le second terme : Trage-
dianfe ! La scène a été racontée et popularisée par Alfred
de Vigny, dans Servitude et grandeur militaires.
GoMMELIN (Jérôme), imprimeur, né à. Douai, mort
à Heidelberg en 1598, où il a donné d'excellentes éditions
des classiques grecs et latins, inférieures cependant à
celles des Aides et des Estiennes.
GoMMELIN (Isaac), historien hollandais, né à Amster-
dam en 1598, mort en 1676. Il s'est presque exclusivement
occupé de recherches historiques relatives à la Hollande.
Ses principaux ouvrages (en langue hollandaise) sont :
Commencements et progrès de la Compagnie des Indes hol-
landaises (1646) ; Recueil des actes de l'autorité publique en
Hollande (1644) : Vies des stathouders Guillaume P' et Mau-
rice (1651) ; Vie de Frédéric-Henri de Nassau (1651) ; etc.
GOMMELIN (Jean), botaniste, né et mort à. Amsterdam
(1629-1692). Il fut directeur du Jardin botanique, qui devint
alors un des premiers de l'Europe. Ses principaux ouvrages
sont : les Hespérides des Pays-iias f Amsterdam, 1676) ; ta-
talogus plantarum indiyenarurîi Hollaiidi^ (1689); Horti
medici Amstelodamensis descriptio (1697-1701), achevé par
son neveu, Gaspard Commolin ; etc.
GoMMELIN ou COMMELYN (Gaspard), botaniste hol-
landais, neveu du précédent, né à Amsterdam en 1667, mort
en 1731. Il remplaça son oncle dans la chaire de botanique,
et professa cette science au Jardin botanique d'Amster-
dam. Il fut membre, sous le nom de Mantias, de l'Académie
des curieux de la nature. Ses principaux écrits sont ; Flora
Malabarica (1696); Horti medici Amstelodamensis planta-
rum usualium catalogus (\6&1); Horti medici Amsteloda-
mensis plantée rariores exotics (1706), ouvrage qui fait suite
à celui de son oncle; des notes sur le beau Traité des in-
sectes d'Europe et de Surinam do M"* Mérian ; etc.
COMMÉLINE ou COMMELINE n. f. Bot. Syn. de com-
mélvne.
COMMÉLYNACÉES [ko-mé) n. f. pi. Famille de plantes
monocotylédones hypogynes, très abondantes entre les
tropiques (35"* de latitude australe dans l'hémisphère orien-
tal et 40" do latitude boréale dans l'hémisphère occidental).
— Une COMMÉLYNACÈE.
COMMÉLYNE ou COMMELYNA iko-mé) n. f. Genre do
commélynacées, renfermant des herbes rameuses ou sim-
ples, dressées ou coucliées, dont on a décrit près de quatre-
vingts espèces, originaires de l'Amérique tropicale et bo-
réale, de l'Australie et de l'Inde orientale. (Plusieurs espè-
ces sont mucilagincuses et utilisées à ce point de vue.)
COMMÉMORABLE adj. Mémorable. (Vieux.)
COMMÉMORAISON {rê-zon. — V. l'étym. do commémo-
ration) n. f. Mémoire qu'on fait d'un saint lo jour de sa
fête, lorsqu'elle se trouve en concurrence avec uno fèto
plus solennelle.
— En'cycl. On distingue deux sortes do commémorai-
sons : los commérnoraisons communes, connues plus ordi-
nairement sous lo nom de suff'rages des saints, et les
commémoraisons spéciales. Los premières sont les commé-
moraisons de la Vierge, dos apôtres, du patron ou titulaire
do l'égliso. On ne la fait quo les jours où laféto ne dépasse
pas lo degré dit ■» semi-double ». Dans l'office de la férié,
elles sont précédées de la commémoraison do la croix.
Lorsqu'il y a concurrence de doux ou plusieurs fêtes, ou
célèbre en entier celle dont le degré est supérieur; pour
l'autre, si elle n'est pas transférée ou omise, on en fait
commémoraison ù la messe, ot do plus, à laudes, par l'an-
tienne du lîenedictus, et à vêpres par celle du Mai/nificat.
— Pour la commémoraison dos vivants ot dos défunts,
V. commémoration.
COMMÉMORATIF,IVE(rad.coHimtfmorfliJOH)adj.Liturg.
Destiné à rappeler un souvenir : Fête commemokative.
— Pathol. Qui se rapporte au passé du malade.
— n. m. pi. Lo passé du malade, au point do vue do la
santé, révélé soit par ses déclarations, soit par les traces,
les stigmates do ses maladies antérieures : Les commk-
MORATii-s de la variole.
COMMÉMORATION (si-on — lat. commcmorn/io, mémo
sens) n. f. Linguist. Action ou cérémonie consacrée ù rap-
peler un souvenir : Emorcque ce sacrifice soil une commk-
MORATiON de celui de la croix. (Pascal.)
— Fam. Mention : Nous fîmes commi^moration do i'oh*.
comme d'une personne que l'absence ne fait pas oublier.
(M«" de Sév.)
— Liturg. Commémoraison. il Commémoration des morls
ou de tous Tes défunts, Féto roligiouso dont le but est do
prier pour los morts.
— Encycl. Lo i novembre, lendemain do la Féto do tous
les saints, l'Eglise célèbre la coHi»;i('»rorfl/i'o« do tous les
tldèlos défunts et prie pourcollos dos Amos qui. selon qu'elle
l'eusoiK'no, subissent los noiiios temporuires du purgntoiro.
avant d'entrer au ciel. L origine do cette félo remonte aux
promiors temps : on la trouve montionnéo par los Pèrosdo
COMMÉMORER — COMMENTAIRE
l'Eglise les plus anciens. La date en avarié. Les Orientaux,
au temps ae saint Jean Chr^'sostome, la célébraient le
vendredi saint. C'est saint Odilon qui. le premier, l'a fixée
au 2 novembre pour ses moines. L'Eglise d'Occident a
adopté cet usage. Cette fête est restée populaire sous le
nom de jour des mo7'ts : elle est, à Paris et dans toute la
France, l'occasion de nombreuses visites aux cimetières,
où beaucoup se rendent auprès de la tombe de leur famille
et l'ornent de fleurs et de couronnes.
On nomme aussi commémoration la mention que le
prêtre fait, au canon de lamesse, des vivants et des morts.
La commémora lion rfcs vivants a lieu avant la consécra-
tion, et la commémorât io7i des morts après.
COMMÉMORER (lat. coinynemorare) v. a. Rappeler lo
souvenir de.
CoMMENAXLIXS, comm. du Jura, arrond. et à 35 kilom-
de Dole, sur le ru de Beauvernois, affluent de la Brenne,
dans la Bresse ; 1.155 hab. Fontaine sulfureuse, étangs.
COMMENÇANT {ko-man'Sa7i), ANTEadj. Qui commence,
qui débute : La révolution commençante.
— Substantiv. Personne qui commence, qui débute :
Grammaire à l'iisaf/r des commençants.
— Anton. Finissant, expert, vétéran.
COMMENCEMENT [ko-inan-se-man] n. m. Action ou ma-
nière de commencer; ce que l'on fait d'abord : Les com-
mencements de Néron semblaient annoncer à l'univers un
règne bienheureux. (La Harpe.) ii Ce qui est ou so fait au
début : Le commencement de l'année, de la vie. 1! Ce qui est
avant, ce qui procède par la position : Le commencement
d'un livre, rf'ime rue. ii Principe, origine, premier germe :
La justice est le commencement de la charité. (Lamenn.)
— Au comynencement. En commençant, au début : Au
commencement, comme on dit, tout est beau. (Le Sage.)
[I Dans les temps les plus anciens : Ad commencement, il
y avait autant de dialectes que de familles, je dirais presque
d'individus. (Renan.) il Express, bibl. Au commencement
de tout, avant que les êtres créés existassent ; Au commen-
cement était le Verbe. {St Jean.)
— Au commencement que. Dans les premiers temps où :
Au commencement que j'habitais Paris. (Cette locution,
usitée encore dans la conversation, no s'écrit plus.)
— Prendre sort commencement. Prendre commencement.
Commencer : Quand la Mévotution prit commencement,
personne ne soupçomiait ce quelle allait devenir.
— Dr. Cotnmencement de preuve. Prcnùev acheminemeui
vers des preuves véritables, premiers indices.
— Théol. Premier principe de toutes choses : Dieu est le
COMMENCEMENT et la FIN.
— Prov. II y a commencement à tout, Il faut en tout un
apprentissage, en rien on no réussit du premier coup; et
aussi. Il ne faut jamais désespérer de rien.
— Syn. Commencement, naissance, origine, source.
Commencement désigne la première manifestation de l'exis-
tence, en prenant ce dernier mot dans lo sens lo plus géné-
ral. Naissance ne se dit que des choses qui ont une sorte
de vie, qui s'accroissent avec le temps. On dit la naissance
d'un Etat, d'une maladie ; le commencement d'une page, d'un
discours. Ori(fine et source font remonter au commencement
des choses, mais ils ne s'y renferment pas : ils sortent des
choses mêmes pour aller jusqu'à la cause extérieure qui
les a fait commencer; l'origine présente cette cause comme
un simple objet de connaissance, on la trouve, on la recon-
naît; ia source nous la montre comme féconde et conti-
nuant longtemps de produire ses efl'ets.
— Anton. Achèvement, complément, consommation,
tin, issue, terme, terminaison et désinence.
COMMENCER {man-sé — du lat. cum, avec, et inîtiare,
commencer. — Prend une cédille sous lo c devant a et o :
Je commençai. Nous commenço7is) v. a. Donner commen-
cement à : Co.MMENCER des travaux^ un livre, ses études.
Il Inaugurer, ouvrir : Commenckb l'année par u»e bonne
œuvre, ii Donner les premiers soins, les premières notions à ;
former à son début : Commencer un élève, un cheval, un
chien de chasse. Il Etre au commencement de, en tête do :
La fête de la CircoJicision commence l'année.
— V, n. Avoir un commencement ou son commence-
ment : La vertu finit toujours où l'excès commence.
(Massillon.)ii Etre commencé : Hepas qui commence par des
huîtres. Il Dire, faire d'abord, débuter : Les homjnes commen-
cent par l'amour et finissent par l'ambition. (La Bruyère.)
Il Etre on voie de dire, de faire quelque chose qu'on ne
faisait pas d'abord : Commencer à s'impatienter.
— Impersonnell. ; Il commence à pleuvoir.
— Gramm. L'infinitif qui doit servir de complément à
ce verbe est précédé de la préposition à quand u exprime
une action considérée comme devant se prolonger long-
temps, ou recevoir des développements successifs : Enfant
?ui commence À parler. On préfère la proposition de quand
action dont il s'agit ne doit avoir qu'une courte durée :
Orateur qui commence de parler.
— Prov. : N'a pas fait qui commence, On n'est pas sûr
d'arriver au bout pour avoircommoncé. !i A moitié fait qui
commence bien. Un heureux début est une très grande
avance, n C'est le lapin qui a commencé. C'est le plus
faible, lo plus inolfensif qui a été l'agresseur. {Ne s em-
ploie que dans un sens ironique.)
Commencéf ée part. pass. du v. Commencer.
— Dr. J'reuve commencée. Indice qui témoigne do la pos-
sibilité du fait et d'un certain degré de probabilité, il On
dit plus ordinairement commencement de preuve.
Se commencer, v. pr. Etre commencé : Bien des choses
SE COMMENCENT qui ne s'achérent pas.
— Anton. Aboutir, accomplir, achever, compléter, cou-
ronner, finir, parachever, terminer.
COMMENCEUR 'man-scu}'') n. m. Celui qui commence.
(Vieux. j
COMMENDA ou CoMMENDO, ville anglaise do la Gui-
née (c6lc do l'Or) à renib'jurhuro du Sosson ; 2.300 liai).
Aocieune capitale d'un petit Etat de sou nom, dont te
commerce fut assez actif au temps de la traite; exporta-
tion d'or et d'ivoire. Les Anglais et les IIollan<lais y ont
eu, jadis, des fort.s aujourd'hui abandonnés.
COMMENDATAIRE (man, ter') ou COMMANDATAIRE
rdj. Qui tient un bénéfice on commende : Il n'y avait pas
de tort plu9 heureux que celui d'un abbé commendataihe.
(Brill.-Sav.) [i Tenu en commendc : Abbayes commknda-
TAIRES.
— n. m. Bénéficier commcndatairo : J^c» commenda-
TAIBES.
GOMMENDE [mand' — du lat. commendare, confier) n. f.
Dr. canon. Collation d'un bénéfice ecclésiastique (abbaye,
prieuré) à un clerc ou parfois à un laïque : Recevoir un béné-
fice en cOMMENDE. Il Ce bénéfice lui-même : Etre pourvu
d'une COMMENDE.
— Par ext. Usufruit, exploitation : C'était une coutume,
dans l'Amérique espagnole, de réduire les Indiens en com-
ME^DE et de les sacrifier aux travaux des nimcs. (Chateaubr.j
— Pèch. Bout de corde, qui sert à attacher un bâton ou
un filet. Il On écrit aussi commande.
— Enctcl. Dr. can. Dès le v" siècle, l'usage s'introduisit
dans l'Eglise de confier un évêcbé vacant ou une abbaye
vacante à un prélat privé des revenus de la charge do'nt
il était titulaire. Cette cession était faite in commendam,
c'est-à-dire provisoirement, d'où le nom de commende.
Elle avait pour but d'indemniser un ecclésiastique injus-
tement spolié, par exemple un évoque chassé de son siège
par une mvasion. Peu à peu, les rois barbares du vi* et
vu* siècle s'emparèrent des commendesetles distribuèrent
à des séculiers qu'ils voulaient récompenser. Charles-
Martel commit en ce sens de graves excès. Au xi" siècle,
l'Eglise rentra en possession de presque toutes les com-
mendes. Mais, dans les siècles qui suivirent, et surtout au
moment du grand schisme d'Occident, beaucoup d'abbayes
retombèrenten commende. Les roisen donnaient le titre et
les revenus à de simples clercs tonsurés, qui se conten-
taient de servir une modeste pension aux moines soumis
à la règle du monastère. Les papes et les conciles, en
particulier Clément V, Grégoire XIII, Innocent X et le
concile de Trente, ne pouvant extirper complètement le
mal, cherchèrent à l'atténuer en fixant au tiers du revenu
total la portion que l'abbé commendataire devait à ses
moines. Il n'y a plus, maintenant, de commendes en
France, ni dans l'Allemagne catholique.
COMMENDER [man-dé) v. a. Donner en commende : //
7)';/ a que le pape qui puisse commender un bénéfice. (Compl.
de l'Acad.)
— Mettre sous la protection de quelqu'un : Sur ce, je
vous commende à Dieu. (La Font.) [Vieux en ce sens.]
GOMMENDON (Jean-François), cardinal et diplomate,
né à Venise en 1524, mort à Padouo en 1584. II fut chargé
d'importantes négociations par Jules III et par ses succes-
seurs, en Angleterre, en Allemagne et en Pologne, et reçut
le chapeau de cardinal (1565). Il était nonce du pape en
Pologne lorsqu'il favorisa l'élection au trône du duc d'An-
jou (1573), ce qui le lit disgracier. On a de lin une Oratio
ad Polonos (1573) et quelques poésies latines.
COMMENSAL, ALE, AUX {man — du lat. cum, avec, et
mensa, table) n. Compagnon de table, hôte ordinaire dans
les repas, il Par ext. Ilote en général.
— Encycl. Hist. On a])pela comme7}saHX, sous les pre-
mières dynasties, les hommes qui accompagnaient le sou-
verain et prenaient leur repas à sa table comme ministe-
7^iales. Sous la monarchie do l'ancien régime, on donna ce
nom aux officiers et domestiques de la maison royale, ou
des maisons royales, c'est-à-dire des maisons de la reine,
des enfants et petits-enfants de France, qui avaient une
maison inscrite sur l'état du roi. L'origine du dmimensal
remonte aux commencements de la monarchie capétienne,
où les officiers royaux avaient un caractère familial.
COMMENSALISME {man. lissm') n. m. Etat des animaux
qui vivent à coté d'autres êtres en profitant do leurs ali-
ments, de leur chasse ou do leur pêche, des produits de
leur industrie, mais sans se nourrir, comme les parasites,
de leur matière organique, de leurs sécrétions, etc.
— Encyce. Le commensal, suivant l'expression de Van
Benedcn, est celui qui est reçu à la table de son voisin
pour partager avec lui le produit de la pêche. La limite
exacte entre \e parasitisme et lo commeJisalisme est difficile
à fixer; ainsi, les animaux qui vivent des déjections d'un
hôte en se tenant sur son passage participent des deux na-
tures. Beaucoup de crustacés vivent ainsi dans des mol-
lusques ou des holothuries qui leur fournissent à la fois
le vivre et lo couvert. Il en est de même pour les poissons :
fiei'asfer, dans les holothuries ; premnas, dans les actinies ;
caranx, dans les méduses du genre chrysaoï'a ; etc.
COMMENSALITÉ (man) n. f. Etat de commensal, ii Droit
d'être le commensal du roi : L'Acadérnie française jouissait
du droit de commensalité. (Acad.) ti Dr. canon. Commu-
nauté de la taille.
— Encycl. Dr. canon. Dans l'ancien droit canonique, tout
clerc qui se présentait à l'ordination sacerdotale devait, pen-
dant un certain temps, partager l'habitation et la table de
son évêque, afin que celui-ci pût juger do ses mœurs. Cette
obligation so nommait la co7Jime}isalité. Les clercs qui
l'avaient remplie, et avaient été jugés dignes du sacerdoce,
devaient être ordonnés au plus tôt. Aujourd'hui, elle est
tombée en désuétude ; la vie du grand séminaire remplace,
d'ailleurs, cette épreuve, et au delà.
COMMENSUEIABILITÉ {)na7i) n. f. Qualité de ce qui est
comnicnsurablc : Jticardo, dans sa théorie de la rente, a
donné un magnifique exeniple de la commensdrabilitê des
valeurs. (Proudh.)
— Anton. Incommensurabilité, asymétrie.
COMMENSURABLE (?»a« — du prôf. co)n.et du lat. 7ne7i-
sui-abilis, tjui peut être mesuré) adj. Se dit des quantités qui
ont uiio commune mesure : Le cercle et son diamètre ne
sont pas COMMENSURAHLICS.
— Par ext. Se dit des choses que l'on peut évaluer au
moyen d'une même unité ; C'est par la rnonnaie que les
biens d'espèces diverses devierineiit commensdkables et pea-
ve7xt se 77iesurer. (J.-J. Kouss.)
— Fig. Comparable : Les peines doivent être commenso-
RAULEs e7itre e//e.?. (Bentham.)
— Anton. Asymétrique, incommensurable, irrationnel.
— EnCY'L. Matll. V. INCOMMENSUR.ADI.E.
COMMENSURATION {7nan, si-nn — du prôf. com, et do
7ne7isu7'alio7i) n. f. En T.dcmathém., Opération par laquelle
on cherche une commune mesure, une unité commune à
deux grandeurs.
COMMENT iko-man) adv. Do qucllo manière : Voulez-
vous savoir comment il faut don7ier ? Mettez-vous à la vlace
de celui gui reçoit. ( M"" do Puisieux.)ii De quelle laçun
extraordinaire : On ne saurait croire ccmment la sottise est
répandue.
— Dans les exclamations. Eh quoi ! ost-co possible!
Comment! on plaisante, et vous 7>ohs fâchez ?
— Dans les interrogations, Do quelle façon, do quelle
140
manière : Comment se faire craindre sans danger d'être
haï ? (Fléch.) Il Pour quelle cause, pour quel motif : Com-
ment ne pas reconnait7'e que des réforiiies s'imposent ?
\\ Quoi ? Que dites-vous ? Plaît-il ? (Se dit lorsqu'on a mal
entendu quelque chose, et qu'on veut faire répéter.) ii Com-
ment... que ? De quelle autre façon... que : Comment répare-
rez-vous vos plaisirs illicites Qu'e» vous abstenant ? {Mass.)
Il Co>}i77îent... que. De quelque façon que : Toutes ces gardes,
COMMENT Qu'elles soient établies, 7\e sont jias difficiles à
passer. (P.-L Courier.) [L'un et l'autre sont vieux.]
— Fam. 7*0»/ je ne sais cornment. Dans un état de ma-
laise indéfinissable.
— n. m. Manière d'être, raison de la chose :Z.e comment
de la création ou de la formation, le mystère échappe.
(Ste-Beuve.)
COMMENTACULUM n. m. Antiq. rom. V. commotaculum.
COMMENTAIRE (wirt/î-fér' — lat. commentarius ; de covi-
mentari, méditer ; formé de cu?n, avec, et mens, mentis, pen-
sée) n. m. Notes et éclaircissements destinés à faciliter
l'intelligence d'un écrit : Commentaire littéraire, juri-
dique, a Explication en général, ou ce qui en tient lieu :
La biograpiiie est un utile commentaire de l'histoire.
— Fig. Interprt tation (en général malveillante) des faits,
des paroles ou des actes d'autrui : Quoi que nous fassions,
notre co7iduite provoqu€7'a toujou7^s les commentaires du
voisin.
— Fam. Ceci n'a pas besoin de commentaire. Ceci n'a pas
besoin d'être expliqué, li Pas de commentaire.'... Taisez-
vous.
— Commentaire perpétuel, Commentaire qui suit l'au-
teur pas à pas, phrase par phrase.
— Dr. Explication d'une matière dans l'ordre où elle
se présente, abstraction faite de l'ordre logique.
— n. m. pi. Littcr. Titre donné à quelques ouvrages
publiés sous forme de mémoires.
— Syn. Commentaire, glose. Le com7nentai7'e est plus
étendu que la glose ; celle-ci se borne souvent à expliquer
quelques mots obscurs par des termes plus clairs ayant
le même sens, tandis que lo C077ime7itaire explique les
pensées mêmes, apprécie les doctrines par des raisons
nouvelles. Dans un autre sens, glose et com77ie7itai}^e se
prennent pour désigner une interprétation maligne ; mais
glose suppose quelque chose do plus vétilleux, de moins
fondé.
— Commentaires, annales, archives. V. annales.
— Encycl. Littér. Les ouvrages qui ont appelé le plus
de com7)ïentaires sont, sans contredit, la Bible, les poèmes
d'Homère et, en général, les ouvrages des anciens. Il
a fallu aussi commenter plusieurs écrits du moyen âge,
les livres relatifs à l'origine des religions, comme les Vé-
das, YEdda, le Coran, toutes les œuvres où, comme dans
la Divi7ie Co77iédie de Dante, le mysticisme et des allusions
dilficiles à saisir voilent, sous le sens apparent, un sens
caché qu'il faut savoir dégager. Beaucoup do Pères de
l'Eglise et de rabbins ont fait sur la Bible des travaux
remarquables. D'illustres savants, tels que Scaliger, Casau-
bon, les grands commentateurs allemands et, en France, les
membres de l'Académie des inscriptions ont élucidé avec
une admirable pénétration les écrivains grecs, romains ou
orientaux. Aujourd'liui encore, grâce aux jirogrès de la
philologie et de l'exégèse, on pousse plus avant ces
utiles explorations dans le domaine du passé, et l'on y fait
pénétrer une lumière plus vive. Mais, en revanche, s'il
est des commentaires excellents, il y en a aussi un bon
nombre de médiocres et d'inutiles. C'est contre cet abus
de l'érudition que fut composé le Chef-d'œuvre d'un inconnu
(1714), dans lequel, à proims d'une inepte chanson, l'au-
teur (Saint-Hyacinthe, sous le nom do D^ Mathanasius) a
composé tout un gros volume de remarques extraordinaires
ot saugrenues.
Commentaires, Mémoires de Jules César sur la Guerre
des Gaules et sur la Guerre civile. — Le premier de ces ou-
vrages est divisé en huit livres, dont le dernier est
l'œuvre d'Hirtius, lieutenant de César. La GueiTe civile
est inachevée et comprend trois livres. L'histoire do la
Guem-e des Gaules est le livre d'un homme d'action. César
s'etfaco devant les faits, écarte tout ornement de rhéto-
rique, ne vise qu'à la clarté et à la précision. Henri IV et
iNapoléon faisaient des Co77imen(ai7'es leur livre de che-
vet. Cicéron dit « que CésaraOté à tout homme de bon sens
le désir d'écrire cette histoire après lui ». Tacite appelle
César le plus grand des écrivains {sum7nus auctorum di-
ras Julius). On a attaqué la bonne foi de César dans ses
Com7nentai}-es. La vérité paraît être que. dans la Guer7-e
des Gaules, César a pensé que les faits parleraient assez
deux-mêmes aux contemporains et â la postérité. Tout au
plus peut-on dire (ju'il présente ces faits de la manière la
plus avantageuse pour lui. Mais qui n'eût agi de môme?
Sa Guerre civile, au contraire, peut être considérée plutôt
comme un livre de polémique où la plume continuel'œuvre
de l'épée. Les Co7n7nentaires de César ne sont pas seule-
ment un modèle do narration et de pure latinité. Ils sont
aussi la source do renseignements la plus précieuse sur
l'histoire primitive de la France.
— BiULiOGR. : édit. pnnceps (Rome, 1469); Ad. Benoist
et Dosson (Paris, 1893); Napoléon lll, Ifistoii'e de Jules
César (Paris, 1865-1866); Nisard, les (Jualre grands histo^
riens latins {\S1Â); Boissior, Cicéron et ses a7?ii5( Paris, 1865).
Commentaires de Jean Calvin sur le Nouveau Testa-
ment (Genève, 1553 et 1561 ; Paris, 1854, et Strasbourg :
éd. Baum, Cunitz, Keuss, Calvi7ii opéra [1867]). — Chaque
commentaire est consacré à un livre du Nouveau Testa-
ment et étudie lu livre verset par verset. Calvin proclame,
en principe, que l'Kcrituro na qu'un sons déterminé ra-
tionnellement par la grammaire; il so livre à des discus-
sions pliilûlogu|ues et historiques, sans so perdre dans
un étalage d érudition. Il vise un but pratique, de telle
sorte que son ouvrage s'adresse à la fois aux savants et
aux simples fidèles. C'est un de ceux dans lesquels Calvin
s'est lo mieux révélé comme grand prosateur.
Commentaires do François de Rabutin (Paris, 1555
et 1559). François do Rabutin, de la famille même de celui
qui écrivit plus tard VHistoir'e a77ionreuse des Gaules, prit
part aux guerres do Louis XI et do Henri II dans la com-
pagnie du duc de Nevers. Il devint ensuite gouverneur
do Noyers, en Bourgogne. Ayant un jour entendu lo duc
do Nevers vanter les récits de Jules César, il résolut do
marcher dans la voie do l'illustro canitaino. Los Comnien-
taires de François île Rabutin sont l'une des productions
historiques les i>!us remarquables du xvi» siècle. C'est lo
141
récit des guerres du règno do Henri II, depuis la campagne
qui OUI puur ihéâiro lo duché do Parmo 11551), jusquau
traité do Catoau-Cambrôsis (1559J. Deux graudcs qualités
l'out valoir lo récit : d'une part, lo [littorusque et la vivacité
dos descriptions ; d'autre part, rinipartiahié. Il i>arlo avec
ôlogo de Charles-Quiût , aiosi que des grands chefs jiro-
testants, Montmorency et Culigny. Los dix livres dos Com-
inentaires de Rabutin ne parurent pas en une seule fois;
PU 1555 parurent les livres traitant des années 1551-1551;
la tin fut imprimée en I55y. Une nouvelle édition complète
parut en 1574 (Paris).
Commentaires do Biaise do Montluc, maréchal do
France. L'autour raconte les guerres extérieures et les
guerres civiles auxquelles il prit une part si brillante, de-
puis les campagnes d'Italie do Kraur;ois I" jusqu'aux
guerres de religion qui désoleront la France sous Char-
les IX et Henri III, Lo désir de raconter les campagnes
auxquelles il fut mêlé fut inspiré à Montluc par la locturo
des Commentaires do César. Les Commentaires de Montluc
.sont, d'ailleurs, uno véritable autobiographie, où l'auteur
met ingénument ses exploits sous les yeux des lecteurs.
« J'ai toute ma vie haï les écritures, dit-il lui-même, aimant
mieux passer toute une nuit la cuirasse sur le dos que non
pas écrire ". Pourquoi donc a-t-il écrit'? m C'est, dit-il, atin
que mes fortunes servent d'exemple à. ceux qui viendront
après moi, alin que les petits Montlucs, que mes enfants
m'ont laissés, puissent se mirer en la vie de leur aïeul.I"
Henri IV disait des Coïm/ieHfaiVtfS de Montluc qu'Us devaient
être la Bible du soldat. La première édition en a été donnée
en 1592 ; la meilleure est celle de de Rublo, dans la collec-
tion de la « Société de l'histoire de France " (Paris, 1854-
ig-îS).
Commentaires sur la langue grecque, par
(t. Budé (1529). — C'est un des monuments do la science
philologique du xvi* siècle; il a servi do texte aux lexico-
graphes postérieurs, qui y puisèrent à pleines mains. Le
défaut de l'ouvrage est le manque d'ordre. Les obser-
vations do l'auteur sur la langue grecque sont jetées pêle-
mêle comme dans un cahier de notes, et l'index alphabé-
tique qu'on trouve àlalin ne remédie qu'imparfaitement à
ce désordre. Budé donne de tous les mots qu'il passe en
revue dos explications généralement justes, et toujours
rendues avec élégance. Elles dénotent une connaissance
profonde des littératures grecque et latine, ce qui rend
ces Commentaires également utiles pour Tétude des deux
langues. Leur mérite particulier consiste dans l'interpré-
tation des termes grecs du droit et du barreau, au moyen
de leur rapprochement avec les termes correspondants de
la jurisprudence romaine. Estienne a transporté dans son
Thésaurus une grande partie des observations critiques
de Budé.
Commentaires sur la langue latine, Ouvrage
considérable d'érudition classique, par Etienne Dolet
(Lyon, 1536 et 1538). — Le but de l'auteur était de déter-
miner, par des exemples tirés des meilleurs auteurs, et
surtout de Cicéron, son écrivain favori, les diverses accep-
tions des mots de la langue latine. Obligé d'entrer dans
des développements souvent très étendus, pour établir la
signilication des mots, il lui arrive parfois de faire le ré-
cit d'événements contemporains, ce qui contribue à rendre
intéressant pour nous un ouvrage aujourd'hui dépassé au
point do vue de l'érudition.
Commentaires de Napoléon I". v Napolkon.
COMMENTATEUR, TRICE {maiî) n. Auteur qui écrit des
commentaires : /-'S cnMMKNT.A-TEURs sont d'ordinaire char-
gés d'une vaine cC fastueuse érudition. (La Bruy.)
— Par ext. Personne qui se livre à des interprétations
de la conduite d'autrui.
— Hist. Surnom donné à Averrhoôs, qui avait commenté
Aristote. il Nom que l'on a donné aux juristes du moyen
âge qui ont commenté le droit romain.
COMMENTER (man) v. a. Expliquer par un commen-
taire : Commenter ia Bible, le Code, ii Faire le commen-
taire des œuvres de : Commkntkb Homère, Dante.
— Par ext. Interpréter : Dessinateur qui commi;ntii in-
telligemment l'écrivain.
— Fam. Se livrer à des interprétations malignes : Com-
MicNTidR sur tout.
Se commenter, v. pr. Etre commenté : La loi précise
ne peut se commenter, il Commenter ses propres œuvres.
COMMENTRY, ch.-l. de canton de l'Allier, arrond. et ù
15 kilora. de Muntluçon, au confluent do l'Œil et de la
Banne, sur une colline dominant les deux rivières ;
12.632 hab. Cb. do f. Orléans; ch.
de f. départemental do Commentry
à MarciUat ; ligne industrielle de
Commentry à Montiuçon. Bassin
houillor important : les couches do
houille atteignent 25 mètres d'épais-
seur. Industrie métallurgique, hauts
fourneaux, fonderies, forges, aciéries
système Bessemor.
Commentry est mentionnée dans
do vieux documents; mais elle no
prit do l'importance qu'à partir do
1842. Château moderne des Forges;
ruines d'une tour du xi" siècle. (Le
ffussin minier de Commentry est
exploité nar la Société anonyme do Commentry et Four-
chambault. Depuis lo milieu du xix» siècle, la population
de Commentry s'est augmentée dans dos proportions consi-
dérables, par suite du développement do l'industrie.) — Le
canton a 4 comm. et 15.355 nab.
COMMEQUIERS, comm. de la Vendée, arr. et à 36 kilom.
des Sablesd'Olonne, non loin do la "Vie; 1.903 hab. Ch. do f.
Etat. Tourbe, lignite. Dolmen de Piorro-Follo, menhir,
motte élevée.
GOMMER (ko-mé — rad. comme, adv. do compar.) v. n.
Etablir uno comparaison : Si je ne commu bien, qu'un autre
coM.MK mieux que moi. (Montaigne.) [Vieux.]
Gommer, comm. do la Mayenne, arr. et & 8 kilom. do
Mayenne, non loin do la Mayenne; 1.274 hab. Ch. do f.
Ouest. (Junimcrco do grains.
Gommer (François), musicien allemand, né à Cologno
(^i\ 1K13, mort à Ilerlin on 1887. Il a publié un grand nombre
do recueils do chants à uno, doux, trois et quatre voix, dos
psaumes, motots et messov pour quatre voix d'hommes.
COMMENTATEUR — COMMERCE
Armes de Comriltntry.
Ou lui doit un oratorio {l'An7}eau magique), seize messes à
quatre voi.v avec orgue ou orchestre, un 7'e Deum, une
cantate do la Passion, uno musique pour les Grenouilles
d'Aristophane, pour VEleclre de Sophocle, pour la tragédie
do Chtilde de Aîontalvi et beaucoup d'autres compositions.
Entin, cet artiste a publie, en quatre volumes, toute une
collection fort importante d'œuvres de musiciuo religieuse
do compositeurs dos xvi", xvii' et xviii" siècles.
COMMÉRAGE i Lo-mé-raf) n. m. Discours do commère ;
propus aiiiiiM's suc des détails futiles; médisances : L'ava-
nce et It: (iiMMKRAGii empestent la vie de province. (Balz.)
COMMERÇABLE IJco-mèr'-sabl') adj. Qui peut être mis
dans le commerce, qu'on peut négocier : L'n effet commkr-
i^AHLIi.
COMMERÇANT (ko-mêr'-san), ANTE adj. Qui fait lo
commerce : Peuples commerçants. Il Où l'on fait du com-
merce : Quartier commerçant. Ville commerçante.
— Substantiv. Personne qui fait le commerce : Les gens
généreux sont de mauvais commerçants. (Balz.)
— Jeux. Dans le jeu du commerce, Chacun des joueurs
autres que le donneur ou banquier.
— Encycl. Dr. D'après le Code de commerce, n sont com-
vierçants ceux qui exercent des actes de commerce et en
font leur profession habituelle ». (V. commerce.) De cette
délinition il résulte qu'il ne sufrit pas, pour être commer-
çant, de se livrer à quelques actes commerciaux; il faut
faire de ces actes un exercice assez suivi pour constituer
une existence commerciale. L'expression " commerçant »
comprend les négociants, les marchands en gros et en
détail, les fabricants, les banquiers, mais non les simples
artisans. La qualité de commerçant s'établit par toute
espèce de preuves; la patente n'est pas, par elle-même,
une preuve de cette qualité.
L'intérêt de distinguer les commerçants des non-com-
merçants se présente à divers points de vue. Les com-
merçants sont obligés de tenir des livres, de rendre public
leur régime matrimonial; les actes faits par eux sont pré-
sumés commerciaux et sont, dès lors, de la compétence
des tribunaux de commerce (C. comm., art. 638). Ils peu-
vent, en cas de cessation de payements, être soumis au
régime de la liquidation judiciaire ou de la faillite; ils
jouissent aussi du droit d'élire les membres des tribunaux
de commerce dont ils peuvent faire partie.
Tous ceux qui ont la capacité nécessaire pour contracter
peuvent, en général, devenir commerçants. Les mineurs et
les femmes mariées sont même aptes à faire le commerce,
sous certaines conditions.
Le mineur peut être commerçant s'il réunit les condi-
tions suivantes. Il doit être ; 1» émancipé ; 2" âgé de dix-
huit ans accomplis ; 3*" autorisé par son père ou, à défaut
do celui-ci, par sa mère, ou, à défaut du père et de la mère,
par uno délibération du conseil de famille, homologuée par
le tribunal civil. D'autre part, l'acte d'autorisation doit
être enregistré et affiché au tribunal de commerce.
Lorsque ces conditions sont remplies, le mineur est « ré-
puté majeur pour les faits relatifs à son commerce ». Le
mineur commerçant peut, pour les besoins de son com-
merce, aliéner son mobilier, mais il ne peut aliéner ses
immeubles qu'en remplissant les formalités indiquées par
les articles 457 et suivants du Code civil.
La seule condition imposée à la femme mariée pour être
commerçante, c'est d'être autorisée par son mari. Les
femmes mariées commerçantes ont la capacité d'aliéner
leurs immeubles, autres que ceux stipulés dotaux, pour les
nécessités de leur négoce. Lorsque les époux sont mariés
sous le régime de la communauté, les actes de la femme
commerçante l'obligent, non seulement elle-même, mais
encore ia communauté et le mari.
L'exercice de toute espèce de commerce est incompa-
tible avec plusieurs professions, telles que celles d'avoué,
notaire, et avec la plupart des fonctions publiques. Cette
incompatibilité a uniquement pour ell'et île rendre ceux qui
ne s'y conforment point passibles do peines applicables,
selon les dillerents cas, par leurs supérieurs ou par les tri-
bunaux ; elles laissent, en général, subsister les engage-
ments cuntractés par eux.
COMMERCE {ko-mèrsa — lat. commercium; do cum,
avec, et merx, cis, marchandise) d. m. Trafic, échange de
marchandises, de denrées ou d'espèces : Le gros. Le petit
COMMERCE. Le commerce maritime. Il Science spéciale des
échanges : L'étude du commerce, ii Etre dans le commerce :
l" Faire lo commerce, un commerce ; i" Pouvoir être com-
mercé, négocié : Les biens dotaux ne sont pas dans le
commerce.
— Corps des commerçants on général, ou do commer-
çants d'une catégorie déterminée ; Le commerce boude par-
fois le gouvernement.
— Par anal. Communication naturelle, échange de pen-
sées, de sentiments, etc. : Faire commerce d'amitié. Com-
merce de lettres. C'est par le commerce des idées que les
idées s'étendent et se rectifient. (J. Simon.) Il Relations,
rapports do société : L'étude commence un homme, et le
commerce du monde t'achève. (St-Evrem.) n Manière de
se comporter, dans ses rapports avec les autres hommes :
/Cire d'un commerce agréable. — Se dit parliculièromont
des rapports de ta nature la plus intime entre un homme et
une femme : Commerce illicite, adultère, incestueux.
— Occupation habituelle ; Le commerce des lettres.
— Entreprise suspecte ou dune nature peu délicate;
trafic pou honorable : Faire un vilain commerce.
— l'ig. Contact, manipulation : La prose française, en
nortant des mains de Descartes et de Pascal, était assez
forte pour résister au commerce des génies tes plus diffé-
rents. (V. Cousin.) Il Participation : Un prince qui fait en-
trer l'Eglise en commerce €te ses victoires, et en partage
avec cite te fruit... (Mass.) [Pou usité.]
— Poétiq. Commerce des Muscs, Travaux poétiques,
tiabitudo de faire des vers.
— Admin. et dr. Code de commerce. Code spécial qui
régit les matières relatives au commerce, ii Garucs du com-
Hjerce, Agents qui étaient chargés, à Paris et dans la ban-
lieue, do l'exécution des jugemouts oniporlanl contrainte
par corps, ii Tribunaux de commerce. Tribunaux spéciaux
composes de conunerçants élus et appelés A juger les con-
testations relatives ù l'exercice du commerce, ii Chambre
de commerce. Assemblée consultative formée de commer-
çants notables, (|ui donnent leur avis aux autorités locales
sur les questions <[ui intéressent lo commerce : Marseille
est la première ville de France qui ait eu iinr ciiamiire de
commerce. Il Ministère du commerce et de l'industrie, Urancïio
de l'administration supérieure qui dirige, au point de vuo
de l'intérêt général, tout ce qui a rapport aux allaires com-
merciales et industrielles, n Conseil supérieur du commerce,
de l'agriculture et de l'industrie, Conseil consultatif institué
auprès du ministre, pour les questions relatives aux ma-
tières que son nom désigne suffisamment.
— Econ. polit. Liberté du commerce, Absence d'entraves
fiscales ou autres dans l'exercice du commerce, il Covi-
merce général, Ensemble des importations et exportations,
sans restriction d'aucune espèce, n Commerce spécial, En-
semble des importations à consommer dans le pays et des
exportations de produits nationaux ou nationalisés, ii Traité
de commerce, Convention entre deux ou plusieurs Etats,
qui règle les conditions auxquelles les marchandises seront
importées de l'un dans fautre.
— Jeux. Jeu de hasard où l'on emploie trente-deux ou
cinquante-deux cartes, suivant le nombre des joueurs {ad
libitum), et qui se joue do plusieurs façons, voici la plus
simple ; Chacun ayant fait sa mise, le donneur distribue
aux joueurs trois cartes, une par une. Lui-même n'en
prend que deux. On laisse les cartes la figure sur le tapis,
sans les regarder. Avant do prendre sa troisième carte,
le donneur propose de la vendre. On pput accepter, refu-
ser, surenchérir; c'est le commerce. Kn cas de refus, lo
donneur garde la carte pour lui et la retourne ; elle indi-
dique l'atout. Dans le cas contraire, il la retourne aussi,
mais elle compte pour le joueur qui l'a payée. Quand on
a successivement retourné les trois cartes, celui qui a le
plus gros atout ramasse les enjeux. La plus forte carte
est l'as; puis viennent le roi, la dame, etc.
— Mar. Capitaine du commerce. Employé souvent au
lieu de capitaine au long cours ou au cabotage, n Navire
de commerce, Bâtiment se livrant exclusivement au com-
merce et appartenant à des particuliers, il Marin du com-
merce, Engagé au compte d'une compagnie privée, it Port
de commerce. Endroit réservé aux navires ayant à faire
des opérations commerciales.
— Syn. Commerce, négoce, trafic. Commerce a un sens
très large et peut se dire tîgurément de toutes les choses
où se retrouve l'idée déchange ou do communication réci-
proque ; c'est le terme général qui convient au langage cou-
rant comme à la langue du droit, etc. Négoce se rapporte
au.x démarches, aux calculs, aux combinaisons nécessaires
pour faire le commerce d'une manière avantageuse ; pris
au figuré, ce mot ne se dit guère que des démarches aont
le but a quelque chose de peu honorable. Le trafic est
simplement l'action de celui qui achète une marchandise
pour la revendre ; trafic ne se dit guère que des petits
commerces.
— Encycl. Hist. Le commerce est né avec les sociétés
humaines. On en trouve des traces dès les temps préhis-
toriques. En Egypte, en Chaldée, dans l'Assyrie et la Ba-
bylonie, le commerce était en honneur. Mais les plus grands
commerçants de l'antiquité furent, sans contreuit, les Phé-
niciens, qui fondèrent sur les côtes de la Méditerranée,
sillonnée en tous sens par leurs vaisseaux, de riches et
puissantes colonies, telle Carthage. Après les conquêtes
d'Alexandre, les Grecs prirent possession des marchés de
l'Asie et de l'Egypte. La direction du commerce du monde
passa dans leurs mains, et Alexandrie devint l'entrepôt du
monde.
Rome apparaît ; elle ruine Carthage et prend Alexan-
drie. Aussi commerçants que guerriers, les Romains font
un trafic immense avec l'Orient, lo nord do l'Afrique, la
Gaule, jusqu'aux îles Britanniques. Le règne d'Auguste
marque l'apogée de leur commerce, qui décline en même
temps que la puissance de l'empire romain. Il émigré à
Byzance, devenue Constantinoplo, et s'y développe mal-
gré les invasions. Pendant les convulsions de 1 empire
grec, Venise, Gênes, Pise et d'autres villes d'Italie s'em-
parent peu à peu du marché d'Orient.
Tandis que la France était encore sous le régime de la
féodalité, les Flandres, plus libres, fabriquaient et com-
merçaient, et leurs souverains, dès lo xiii* siècle, assu-
raient la prospérité do leurs sujets par de véritables traités
de commerce. De ce milieu d'initiative naît celte fédéra-
tion des villes commerciales, la hanse, qui couvre l'Allo-
magno, les Flandres, et gagne l'Angleterre.
En découvrant lo nouveau monde et en ouvrant à l'an-
cien une route nouvelle, Christophe Colomb et Vasco do
Gama rompent l'équilibre commercial et préparent la pré-
pondérance des nations maritimes. Dès lors, on voit entrer
en lutte sur lo terrain commercial. Portugais, Espagnols,
Hollandais, Anglais, Français. I-cs Portugais atteignent
leur apogée au xvi* siècle ; ils accaparent le négoce do
l'Amérique du Sud et de la mer des Indes. En s affran-
chissant du joug do l'Espagne, les Provinces-Unies pren-
nent leur essor et s'implantent dans la Malaisie, au Cap
et dans mille autres lieux. En attaquant la République,
Louis XIV porte un premier coup à sa prospérité com-
merciale, et Guillaume d'Orange, en devenant roi d'An-
gleterre, sacrifie son ancienne patrie à la nouvelle. Depuis
le Cap jusqu'à Bombay, les Anglais enlèvent à leurs
voisins presque toutes leurs possessions ot prennent leur
place dans le commerce. Les Espagnols, s'ôtant attachés
a la seule exploitation des métaux précieux, perdirent auc-
cossivomonl toutes leurs colonies, sans avoir tiré profit de
leurs rossourcos commerciales. Pendant ce temps, la
France se ruinait en conquêtes. Ce fut Louis XIV qui
songea à développer les forces productives du royaume.
Colbert y implanta des industries exotiques. Les colonies
prirent un développement subit ; on s'empara des Petites-
Antilles, on colonisa le Canada, on fonda la Nouvello-
Orléans, on domina dans l'Inde jusqu'au Siani. Prospérité
éphémèro, que la révocation de ledit do Nantes détruisit;
l'industrie émigra et le commerce avec elle. Sous Louis XV,
la guerre do Sept ans et le traité do Paris (1763) achève-
ront leur ruine.
L'Angleterre commerciale ne date que du règne d Eli-
sabeth. Sous les Stuaris, elle baisse; sous Cronnvell, ollo
so relève, ot depuis, elle grandit ot s'étend sur lo mondo
entier. En face d'oUo so lova un rival dangereux: une do
ses colonies, les Etats-Unis. La Franco, depuis la Res-
tauration, devint aussi pour elle uno concurronle à consi-
dérer. L'Allemagne a pris tout & coup uno place impor-
taiiie dans la lutte.
Les elforts do la Russie, pour mettre n œuvre les im-
menses ressources de son immense lerriioire. lui .issu-
roront dans l'avenir une part do suprémalie commerciale
ot industrielle. N'oublions pas non plus lu pari qiio reven-
dique lo Japon 01 les ressources dont dispose h» t hino.
-- Econ. polit. Lo commerce est l'écluiugo des uiilUOs
COMMERCER
COMMERSON
Fe
répondant à nos besoins : produits de la oaturo, produits
de l'industrie, services quelconques, que les individus fout
en vue d'en tirer un avantage appelé communément bé-
néfice ou profit.
Au point do vue économique, on distingue le commerce
de groSf de demi-gros et de détail. Le commerce de gros
consiste à acheter au producteur de grandes quantités de
marchandises, pour les revendre soit en gros, soit à des
commerçants de demi-gros, quelquefois, mais plus rare-
ment à des commerçants en détail. Le commerce de demi-
gros consiste à acheter de grosses quantités de marchan-
dises pour les revendre au commerce de détail et même
directement aux consommateurs. Le commerce de détail a
pour objet d'approvisionner les consommateurs. Il se divise
en commerce de grand détail, fait parles grands magasins
et bazars, et commerce de petit détail^ fait par les petits
boutiquiers.
Au point de vue légal et réglementaire, on distingue :
1» le commerce monopolisé^ comme celui des tabacs, des
allumettes, des poudres, des postes et télégraphes, que
l'Etat s'est réservé; 2» le commerce réglementé, comme
celui des métaux précieux, des ouvrages d'or et d'argent,
de la pharmacie, des cartes à jouer, des armes de guerre.
Au point de vue de la statistique officielle, on distingue
le commerce générât, qui comprend l'importation, l'expur-
tation et le transit; et le commerce spécial, qui comprend
seulement l'importation et l'exportation.
Le commerce comprend l'échange et le transport des
f)roduits. Il est utile à tous, parce qu'il permet la spécia-
isation des productions, conformément aux aptitudes na-
turelles de chaque région et aux capacités spéciales des
individus, en même temps qu'il assure la meilleure répar-
tition entre les consommateurs, qu'il permet à chacun de
s'approvisionner de tous les objets nécessaires pour son
usage ou son agrément.
Le commerce" se divise en commerce intérieur, qui se
limite aux échanges dans un même pays, et qui no peut
s'apprécier qu'approximativement par Tintensité du trafic
des chemins de fer, des canaux et des routes; et en com-
merce extérieur on international, qui embrasse les écliati-
ges entre des nations différentes, importation et e.\i»or-
tation, et qui se mesure assez exactement par le controlo
des douanes, au moment du passage des marchaudises
aux frontières terrestres ou'mariiimes. Ce dernier est le
lus souvent contrarié dans son expansion naturelle, par
e jeu combiné des droits de douane, qui frappent plus ou
moins lourdement certaines marchandises à l'importation.
Ces droits sont destinés, soit à protéger les productions
similaires du pays importateur, soit à procurer simplement
des ressources au Trésor public. A ce régime, dit protec-
teur, on oppose celui du liore-échange, qui consiste à lais-
ser le commerce absolument libre.
— Dr. Est acte de commerce tout acte do spéculation,
lorsque la pensée do spéculation {c'est-à-dire de réalisation
d'un bénélice) forme le but principal de la personne qui
accomplit l'acte. Le Code de commerce énumcre, dans ses
articles 632 (moditié par la loi du 7 juin 1894) et 633, les
différents actes qui doivent être réputés actes de com-
merce. V. COMMtiRÇANT.
Le principal effet des actes de commerce est de sou-
mettre celui qui s'y est livré à la juridiction des tribu-
naux de commerce.
Les lois et coutumes internationales ont établi qu'il n'est
loisible à chacun de se livrer à la navigation qu'à la con-
dition de se placer sous la garantie de la nation dont relève
le navire. Pour reconnaître à des navires armes et équipés
par des particuliers le caractère national, les Etats exigent
un certain nombre de conditions, portant sur : 1" la con-
struction et l'origine du navire; 2" les propriétaires à qui
il appartient; 3° le capitaine elles officiers qui le comman-
dent ; 4* l'équipage qui le monte. D'ailleurs, à la nationalité
du navire sont attachés des avantages, dont les navires
jouissent, soit dans le pays même dont ils relèvent, soit
au dehors ; en effet, aux conditions imposées dans chaque
Etat pour l'existence de la nationalité des navires, se joi-
gnent, comme moyen de protection de la marine locale,
certains monopoles et réserves, certaines exemptions ou
diminutions des droits de douane.
Les charges et les avantages résultant de la nationalité
se trouvent établis, en quelques pays, par une loi géné-
rale et constitutive, dite acte de navigation. En France,
cet acte est du 2X septembre 1793 ; il a été, depuis, modifié
ou complété.
En France, le droit, pour un navire, de porter le pavil-
lon français, est constaté par un document spécial appelé
acte de francisation. Autrefois, la francisation n'était, en
général, accordée qu'à un navire construit en Franco. De-
puis la loi du 19 mai 1866, sur la marine marchande, les
navires étrangers sont admis à la francisation, sous trois
conditions générales : I" moyennant un droit par tonneau
do jauge ; 2" s'ils appartiennent au moins pour moitié à des
Français; 3* s'ils sont montés par des marins français.
Fonds de commerce. On désigne sous la qualification de
» fonds de commerce n l'ensemble des choses dont se com-
pose un établissement commercial. Un fonds de commerce
comprend ordinairement trois éléments distincts : P l'acha-
landage ou clientèle qui en dépend; 2° le droit au bail des
lieux occupés; 3" les marchandises existant en magasin.
Mais ce r^ui constitue plus spécialement le fonds de com-
merce, c est l'achalandage ou clientèle.
Tribunaux de commerce. Les tribunaux do commerce,
dits aussi tribunawr. consulaires, sont chargés de statuer
sur les contestations commerciales. Ils font l'objet des
trois premiers litres du livre IV du Code de comm. (art. 615
à 644).
Les tribunaux do commerce sont créés, par décret rendu
on conseil d'Etat, dans les villes où le développement <lu
commerce et de l'industrie l'exige. Dans les arrondisse-
ments où il n'y a pas do tribunaux do commerce, les tri-
bunaux civils en tiennent lieu. L'arrondissement do cha-
que tribunal de commerce est, en principe, le môme que
celui du tribunal civil, dans le ressort duquel il est placé.
Charjue tribunal de commerce se compose d'un président,
de doux à quat/jrzo juges titulaires et do plusieurs juges
suppléants. Les fonctions des membres dos tribunaux do
commerce, ou juges consulaires, se distinguent par trois
caractères essentiels : elles sont électives, temporaires,
gratuites. Le ministère des avoués est interdit devant les
tribunaux de commerce; mais les parties peuvent se faire
représenter par un mandataire, muni d'un pouvoir spécial ;
elles DO peuvent cependant se faire représenter par un
huissier. Il n'y a pas do ministère public près les tribunaux
de commerce; mais il y a des greffiers et dos huissiers,
nommés par le président de la République, et, en outre,
généralement, des agréés. Les tribunaux de commerce ne
peuvent juger valablement qu'au nombre de trois juges
au moins.
La compétence des tribunaux de commerce est excep-
tionnelle, c'est-à-dire limitée à certaines affaires, par
exemple, les affaires commerciales, entre toutes per-
sonnes, et certains actes non commerciaux, faits par des
commerçants, en vue de leur commerce. Les tribunaux
de commerce jugent en premier et dernier ressort les
affaires n'excédant pas 1.500 francs; au-dessus de ce
chiffre, ils ne jugent qu'en premier ressort. L'appol est
porté devant la Cour d'appel. A leur tour, les tribunaux
de commerce connaissent des appels des conseils de
prud'hommes.
Au point de vue de la procédure, des formes particu-
lières, beaucoup plus simples ciue celles adoptées devant
les tribunaux civils, sont établies pour l'instruction des
adaires qui se plaident devant les tribunaux de commerce.
— Ministère du com7nerce. Créé le 4 janvier 1828, le mi-
nistère du commerce fut rattaché tour à tour à ceux des
travaux publics, de l'intérieur et de l'agriculture. Le
décret du 14 novembre 18S1 l'érigea en département
spécial, et celui du 24 mars 1894 lui donna le titre de
ministère du commerce, de l'industrie, des postes et télé-
graphes. L'administration centrale, réorganisée par le
décret du 28 décembre i895, forme trois directions, sub-
divisées chacune en quatre bureaux, savoir : 1" direction
(personnel et enseignement technique) : i»"" bureau, secré-
tariat; 2" bureau, comptabilité; S' bureau, enseignement
industriel ; 4" bureau, enseignement commercial. — 2« di-
rection (commerce) : 1*'^ bureau, législation, et tarifs do
douane en Franco ; 2* bureau, législation et tarifs de
douane à l'étranger ; 3' bureau, mouvement général du
commerce, expositions; 4* bureau, commerce intérieur,
chambres de commerce. — 3' direction (travail et industrie),
1" bureau, industrie, travail dans les manufactures ; 2" bu-
reau, propriété industrielle ; 3" bureau, caisses d'épargne,
assurances, retraites, coopération; 4* bureau, syndicats
professionnels. Les rédacteurs et expéditionnaires sont tous
recrutés par voie de concours ou d'examen et soumis à
un stage d'un an. Les candidats rédacteurs doivent être
munis du diplôme de bachelier ou de celui d'une école su-
périeure de commerce reconnue par l'Etat. La loi du
20 juillet 1891 a créé au ministère du commerce un office
du travail. Un office du commerce extérieur y 3 également
été institué en 1898.
— Office national du « commerce extérieur ». Créé par
une loi du 4 mars 1898, qui l'a rattaché au ministère du
commerce et de l'industrie, en le déclarant d'utilité pu-
blique, il a pour mission de fournir aux industriels et né-
gociants français tous les renseignements commerciaux
relatifs au développement du commerce extérieur et à
l'extension de ses déboucliés dans les pays étrangers, les
colonies françaises et les pays de protectorat.
Un décret du 25 avril 1898 a réglé son fonctionnement.
Le conseil d'administration, siégeant sous la présidence du
ministre du commerce et de l'industrie, et le comité de
direction, présidé par le président de la Chambre de com-
merce de Paris, ont été constitués par un décret du
21 mai 1898. Un autre décret de même date a institué des
correspondants de l'Office, portant le titre de « conseillers
du commerce extérieur de la France » ; ces correspondants,
dont les fonctions sont gratuites, sont nommés par décret
et choisis parmi les industriels et négociaots français
jouissant d'une grande notoriété dans les affaires d'impor-
tation et ayant personnellement contribué au développe-
ment du commerce extérieur.
— Conseil supéi^ieur du commerce et de l'industrie. Il a
été établi par l'ordonnance du 29 avril 1831 et le décret
du 2 février 1853, et réorganisé par les décrets des 13 oc-
tobre 1882 et l'''' décembre 1894. Il est divisé en deux sec-
lions (commerce et industrie), composéeschacune de trente
membres, dont quinze choisis parmi les présidents des
chambres de commerce, et les autres parmi les membres
du Parlement et les hommes notoirement les plus versés
dans les matières commerciales et financières. Le conseil
se réunit sur la convocation du ministre du commerce pour
émettre des avis sur les projets de loi relatifs au tarif des
douanes, sur l'application de ce tarif, sur les projets de
traités de commerce et de navigation, sur le système des
encouragements à la marine marchande et aux grandes
pèches maritimes, et. on général, sur toutes les affaires
commerciales. Un décret du 3 juillet 1894 a institué une
commission consultative permanente du conseil supérieur
du commerce et de l'industrie, choisie parmi les membres
du conseil et appelée à donner son avis au ministre, touies
les fois que celui-ci ne juge pas nécessaire de consulter le
conseil lui-même. Le nombre des membres de cette com-
mission a été fixé à vingt-cinq par le décret du 1" dé-
cembre 1894.
COMMERCER {fco-mèr'-sé. — Prend une cédille sous le
second c devant a et o : Je com7ne7'çai. I^ous commerçons)
V. n. Faire le commerce ; Certaities maisons commercent
de tout.
— Etre en relation : On amène les sourds et muets à
commi;rcer avec les autres hommes. (Buffet.)
— En T. de jeux. Echanger une carte contre une autre.
Il Commercer pour carte. Echanger uno carte en payant
un jeton. 11 Commercer troc pour troc, Echanger une carte
sans rien payer.
COMMERCIAL, ALE, AUX {ko-mèr'-si) adj. Relatif au
commerce ou aux commerçants ; Entreprise commercial!-:.
— Anton. Civil, criminel et militaire (en parlant dos
tribunaux).
COMMERCIALEMENT {ko-mèr'si-a) adv. Au point de
vue du commerce : Plus une inarchandise abonde, iilus elle
se déprécie coMMKRciALKMiiNT. Il A la manière des commer-
çants : JCcnre (.ommercialkment.
COMMERCIALISER [ko-mèr'-si) v. a. Rendre commercial.
COMMERCIALITÉ [ko-mèr'-si) n. f. Qualité de ce qui est
négoclaldf, de ce cjui peut être commercé ; La commer-
ciAi.iiK d'un v.ffct. Il Situation de commerçant.
COMMERCIUM {ko-mér'-si-om') n. m. Terme qui, chez
les Romains, désignait l'aptitudo d'une personne à faire
tous les actes juridiques intéressant son patrimoine,
d'après les procédés mis par la loi civile à la disposition
des citoyens.
Armes de Coramercy.
142
— Encycl. Le commercïum conférait notamment le droit
de faire une mancipation, une injure cessio; de s'ciîgager
par le nexum ; de figurer dans un testament comme dispo-
sant, bénéficiaire ou témoin; d'ester en justice selon la
procédure romaine. Le commercium ou jus commerça était
l'un des privilèges attachés à la cité romaine, sans distinc-
tion entre les patriciens et les plébéiens. Il a appartenu
aussi aux Latins ; les pérégrins n'en ont joui qu on vertu
de concessions expresses. Au point de vue des choses, les
res in commercio étaient celles susceptibles d'appropria-
tion privée, par opposition aux res extra commercium.
COMMERCY, ch.-l. d'arrondissement de la Meuse, à
32 kilom. de Bar-le-Duc, sur la Meuse: 8.108 hab. {Com-
mercicns, etmes.) Ch. de f. Est. Col-
lège, école normale d'instituteurs,
hôpital, hôtel de ville en face d'une
belle place. Forges, laminoirs, fa-
briques de quincaillerie, broderie,
pâtisseries très renommées (made-
leines). Commerce de vins, grains,
bestiaux. Les principales curiosités
de Commercy sont : le château
reconstruit en partie par Henri do
Vaudemont, transformé aujourd'hui
en caserne de cavalerie ; 1 église et
la place ornée de la statue de dom
Caîniet', historien lorrain. Com-
mercy paraît dater du IX' siècle. Elle fut érigée en commune
en 1324, propriété du roi Stanislas, et réunie à la Franco
au xviii" siècle. — L'arrondissement a 7 cant., 176 comm.
et 79.370 hab. ; le canton, 29 comm. et 20.411 hab.
COMMÈRE {ko-7nèr' — du lat. cum, avec, et mater, mère)
n. f. So dit d'une femme par rapport à celui dont elle a
tenu l'enfant ou avec qui elle a tenu un enfant sur les
fonts baptismaux : C'est ma commère : elle a tenu mon en-
fant. C'est ma commère : j'ai tenu un enfant avec elle.
— Femme hardie, rusée, curieuse, bavarde, médisante :
Méfiez-vous des commères.
— Nom d'amitié que les femmes du peuple se donnent
parfois entre elles. 11 Par extension, les fabulistes appli-
quent ce mot aux animaux : Ma commère la carpe.
— Fam. Par compère et par commère. Par protection,
par camaraderie : Tout se fait par compère et par com-
mère. Il Ma commère dolente. Personne inquiète et qui se
plaint sans cesse. (Peu usité.)
Commères de Windsor (les Joyeuses), comédie de
Shakspeare. V. Joyeuses Commères de Windsor (les).
COMMÉRER [ko-mé-ré. — Change Vé fermé en è ouvert
devant uno syllabe muette : Je commère; excepté au fut.
de l'ind. et au cond. prés. : Je comm.érerai . Tu commérerais)
v. n. Faire dos commérages, n Fréquenter les commères,
les femmes bavardes. (Peu usité.)
COMMERSON (Philibert), naturaliste français, né à
Châtiili 1I-K-. I lombes en 1727, mort à l'île de France en
1773. K<i,u iliirteur à Montpellier en 1755, il s'occupa sur-
tout d'histoire naturelle, et, sur la demande de Linné, il
lui envoya un travail extrêmement remarquable sur les
poissons de la Méditerranée. Choisi, en 1766, pour faire
partie de l'expédition de Bougainville, il fit une riche
moisson d'observations, de dessins et de collections, que
la mort ne lui laissa pas le temps de mettre en ordre. Une
partie de ses notes et de ses travaux a malheureusement
été égarée. Son éloge a été écrit par Lalande.
COMMERSON f/eon-Louis-Auguste), littérateur fran-
çais, de la famille du précédent, né et mort à Paris
(1802-1879). Doué d'un esprit très particulier, il fonda le
Tam-Tam-, dont il changea lo titre en celui de " Tinta-
marre », et, soit sous son nom, soit sous lo pseudonyme
de Joseph Citkouillard, il publia de petits articles, des
pensées, des aphorismes incohérents et bouffons, joignant
aux calembours des oppositions de mots d'un drolatique
imprévu. En 1872, il vendit son journal à Léon Bienvenu,
et ressuscita « le Tam-Tam», qu'il céda en 1877. Il publia
en volumes: ses Pensées d'un emballeur (1851-1852); les
Binettes contemporaines (1854-1858); Petite encyclopédie
bouffonne (1853), etc., et fit jouer, le plus souvent en
collaboration, un certain nombre do vaudevilles; entre
autres, la Clarinette mystérieuse (1859), et les Vacances
de Cadichct (1867).
COMMERSONIEN, ENNE {ko-mèr', ni-in, en) adj. Hist.
nat. Qui appartient, qui a rapport à Commerson ; qui a été
découvert i^ar le naturaliste Commerson.
COMMERSONIE {ko-mèr, nî — de Commerson, bot. franc.)
n. f. Genre de malvacées, tribu des buettnériées, compre-
nant environ huit espèces, (|ui croissent dans les régions
tropicales do l'Asie et de l'Océanie.
COMMETTAGE [ko-mé-taj) n. m. Opération qui consiste,
pour lo cordicr, à réunir les fils de caret et à les tordre
pour en former les torons, puis à réunir ceux-ci et à les
tordre dans le sens opposé pour en former les différentes
sortes de filin, les aus-sières, câbles, grelin, etc.
COMMETTANT {ko-mé-tayi) n. m. Celui qui, commerçant
ou non, charge un tiers du soin de ses intérêts, n Particu-
lièrem. Négociant qui donne uno commission à l'un de
ses correspondants : Uèpondre à son commettant.
— Celui qui a donné à une église un tableau sur lequel
il a fait peindre son propre portrait.
— Anton. Agent, commis, commissaire, commission-
naire, député et délégué, mandataire, porteur ou fondé
de pouvoirs, représentant.
— Ency'cl. En commerce, le comtnettant est le clientdu
commissionnaire, qu'il charge d'acheter ou de vendre des
marchandises pour son compte, à titre onéreux, c'est-
à-dire moyennant commission, intérêts et ducroire, si le
commissionnaire fait des avances pour le commettant,
c'est-à-dire s'il sort du rôle de simple mandataire pour
devenir commissiounaire et acheter ou vendre en son nom
pour le compte de son commettant.
COMMETTEUR [ko-nxé-teur'), EUSE n. Ouvrier cordier
procédant au commettage des fils de caret, des torons ou
des aussières.
COMMETTRE [ko-mètr — du lat. committere. Se conjugue
comme mettre) v. a. Faire, accomplir, exécuter, on parlant
d'une action coupable : Commettre une imprudence, une
erreur, un cri7ne. 11 Ironiq. : Commettre une tragédie, un
mauvais tableau.
— Préposer, mettre à la tête : Jean commit au gouverne-
143
7nentde la Bourgogne Philippe, ducde Tuundne. il Nominor
pour remplir une missiou : CoMMi:rTKB un rapporteur.
Il Coullor : CoMMBTTRii un dépôt a un ami.
— Compromotiro, exposer : Commettes sa réputation
dans une a/faire véreuse.
— Mettre aux prises : C'est un crime de commettuh l'ar-
mée avec la ^lation.
— Conroiulro d'une façon injuriouso :
Quoi, vous osez Cûmmettre un homme tel mic moi
Avec des multieureux si peu dignes de foi!
VOLTAlftE.
— En T. de techn., Tordre ensemble plusieurs torons
pour on former un cordage, il Commettre en aussièi^e ou en
torons, Réunir dos brins non tordus pour eu faire dos torons.
Il Commettre en grelin, Corder ensemble trois aussiùros à
trois torons, il Commettre au tiers, au quart. Tordre lo cor-
dage do façon ù lo raccourcir du tiers ou du uuart.
Se commettre, v. pr. Etre commis, Ôtro tait, en par-
lant duno action blâmable ou fautive : Quand l'administra-
tion est secrète, on peut conclure qu'il sk commet des injus-
tices. fMalesherbos.) il Se confier : Napoléon vaincu^ eut la
folie ae se commettre aux Anglais, il S'exposer: Se com-
mettre à la furie de l'océan. ('Boss.) il Se compromettre,
s'abaisser, exposer son honneur ou sa dignité : H y a des
gens avec gui il ne faut jamais se commettre. (La Bruy.)
COMMIDENDRON {ko-mi-din) n. m. Genre de composées,
tribu des astéroïdées, comprenant environ six espèces, qui
croissent dans l'île Sainte-Héièno.
COMMIE n. f. Bot. Syn. de excécaire.
CO M MIGRATION n. f. Syn. peu usité de transmigration.
COMMILITON (du lat. cu7n, avec, et miles, itis, soldat)
n. m. Compagnon d'armes. (Vieux.)
GOMMILOBE n. m. Bot. Syn. de ptérodon.
COMMI NATION [si-on — lat. comminatio ; de comminari,
supin coiiiininatum, menacer) n. f. Rhétor. Figure qui con-
siste en ce que l'oratour cherche à intimider son auditoire
ou son adversaire.
— Liturg. Cérémonie catholique qui avait lieu au com-
mencement du carême, et dans laquelle on mettait sous
los yeux des assistants les effets de la colère céleste.
COMMINATOIRE [to-ar' — rad. commination) adj. Dr.
Qui contiL-nt une menace, qui consiste en une menace :
Sentence, Arrêt comminatoire, n Par ext. Qui tient de la
menace : Proposition comminatoire. » Destiné seulement à
intimider, et ne recevant pas d'application rigoureuse :
La justice du Tout-Puissanl. par rapport à l'homme, n'est
souvent que comminatoire. (Chateaubr.)
COMMINER V. a. et n. Lancer une censure commina-
tuire. Il Faire un acte comminatoire.
COMMINES OU COMYNES. Hist. V. CoMINES.
COMMINGE i^ko-minj' — d'un comte do Cominge ou Corn-
jiiinges, qui était fort gros) n. f. Grosse bombe usitée au-
trefois.
COMMINGEOIS, OISE [ko-min-jo-a, az"), personne née au
pays de Comminges, ou qui l'habite. — Les Commingeois.
— Adjeetiv. Qui se rapporte à ce pays ou à ses habi-
tants : Histoire commingeoise.
COMMINGES (pays de) [lat. Convena^], ancien comté do
France (prov. do Gascogne), limité au N. par l'Armagnac,
à l'E. par le Couserans, au S. par la ligne do faîte de la
frontière espagnole, à l'O. par la Big^orre.
A l'époque romaine, le Comminges faisait partie de la
Novempopulanie. Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand
do Comminges), fondée soixante-douze ans avant notre ère,
et Calagorris, étaient ses villes principales.
Au XIII" siècle. Muret devint la capitale de ce vaste ter-
ritoire, qui englobait en partie lo Nébouzan.
Divisé anciennement en haut et bas Comminges, ce
comté est actuellement réparti entre les départements do
la Haute-Garonne, du Gers, une portion de 1 Arïège et des
Hautes-Pyrénéos.
Comminges (Mémoires du comte de), roman, par
M"' do Tencin (1735). C'est une peinture vive et souvent
passionnée des sentiments tendres. La dernière scène est
très pathétique. Un jeune frère de la Trappe, mourant ot
couché sur la cendre, fait sa confession à haute voix,
devant la communauté assemblée. Ce jeune frèro est une
foramo ; ses dernières paroles sont entendues par celui que
le désespoir de l'avoir perdue avait conduit dans le m^mo
monastère, et qui est là, près d'elle, sous le vêtement
qu'elle-mômo avait pris. Ce petit roman est l'un des plus
remarquables du xviii" siècle. Le style eu est d'une élé-
gance un peu apprfitée.
COMMINGTONITE {mingh") n. f. Variété d'amphibole.
Syn. de cummingtonite.
COMMINUER (lat. comminuere) v. a. En chirurgie, Brisor
on morceaux : Comminuer des os.
COMMINUTIF, IVE (rad. comminucr) adj. Qui réduit en
fraj^niciits. ii Fracture comminutive, Celle qui réduit les os
en pc'iits fragmonts.
COMMINUTION {sion — rad. comminutif) n. f. Réduc-
tion LMi petits fragments : Comminotion des os.
COMMIPHORE n. m. Bot. Syn. do dalsamée. *
GOMMIRE (Joan), jésuite, poète latin, né à. Amboiso on
1625, mort à Paris en n02. Il professa la théologie ot se
lit connaître par un Hecueil de poésies latines (Pans, 1078),
remaniuablo par l'élégance et la grûco du style. Ou a
pul)Iii'\ <'n 1702, ses Œuvres posthumes.
COMMIS (/i-o-mt — rad. commettre) n. m. Employé : Com-
mis au ministère. Commis d'un magasin de nouveautés. (Au
fém., on dit commise.) ii Commis ijoyai/cio*, Employé qui
voyage pour le service d'une maison de commerce, n C'o//i-
mi.1 à pied, Co7nmis à cheval, Employé des contributions in-
directes qui va faire des vérifications chez dos débitants de
boissons. Il Commis aux portes, Personne chargée de perce-
voir los droits d'entrée aux portos dos villes, il Commis aux
aides, Personne préposée par les fermiers des impôts ù la
perception des droits sur los marchandises. (Vx.) n Commis
aux vivres. Celui qui est chargé dos approvisionnements
sur un naviro. V. vivre.
— Admin., etc. V. la partie oncycl.
— Ilist. Premier com/nis, Fonctionnaire supérieur atta-
ché à chaque ministère, sous l'ancienne monarchie.
COMMIDENDRON — COMMISSAIRE
— Adjoctiv. Qui est pro[)ro aux commis : Le genre com
mis, Le type commis.
— En( YCL. Mar. (Commis de marine. Les commis de ma-
rine faisaient, au début, partie du corps du commissariat
cl élaioiit eini>loyés tour ù. tour a la mer et à teiTO. Uu
décret du 7 octobre 1863, réorganisant lo corps du com-
missariat de la marine, a transformé lo corps dos commis
de marine en un corps civil, chargé à terre dos écritures
des différents services confiés au commissariat. Il y a doux
classes de commis principaux et quatre classes de commis.
Un décret du i"juin 1867 a donné à ces agents lo nom do
commis du commissai'iat de la 7narine. Lo décret du 9 jan-
vier 1889 a donné aux commis réunissant certaines con-
ditions le droit de concourir pour le grade d'aide-commis-
sairo de la marine. Ceux do la première classe peuvent
concourir aussi pour entrer dans lo commissariat colo-
nial réorganisé par le décret du 5 octobre 1889.
— Admin. Commis d'académie. L'institution des commis
do l'administration académique date de 1854. Ils sont nom-
mes par le ministère de l'instruction publique. Chaque
candidat à ces fonctions doit être répétiteur titulaire de
lycée, professeur ou répétiteur do collège, ou avoir été
cinq ans instituteur public. Les commis d'académie sont
répartis en trois classes, dont les traitements respectifs
sont 2.200, 2.500 et 2.800 francs; à Paris, les traitements
varient de 2.000 à 3.600 francs.
Commis d'inspection académique. Les commis d'inspec-
tion sont nommés par le ministre ; ils prennent le titre de
secrétaire ou de commis. Nul no peut être nommé secré-
taire, s'il n'est pourvu du brevet supérieur ou du diplôme
de bachelier et s'il n'a été délégué un an dans los fonctions
de secrétaire. Nul no peut être nommé commis s'il n'est
pourvu du brevet supérieur ou du brevet simple complété
par le certificat d'aptitude pédagogique, ot s'il n'a été
délégué, pendant un an, dans les fonctions de commis. Les
secrétaires sont répartis en quatre classes, les commis en
trois classes. Les secrétaires, pourvus du certificat d'apti-
tude à l'inspection primaire peuvent être assimilés, quant
aux appointements, aux inspecteurs primaires. Les délé-
gués, les commis et secrétaires, peuvent être nommés dans
le service enseignant avec un traitement égal à celui qu'ils
abandonnent.
— Art milit. Commis et ouvriers d'administration, Nom
donné à des troupes spéciales, organisées en vingt-cinq
sections, dont vingt-deux pour la France, et trois pour
l'Algérie et la Tunisie. L'insigne caractéristique de ces
troupes est l'épaulette blanche. Chacune de ces sections
comprend, outre son cadre, deux catégories distinctes de
militaires : les coynmis aux écritures, et les ouvriers d'admi-
nistratio7i. Les premiers sont employés dans les bureaux de
l'intendance ; les seconds aux travaux du service des sub-
sistances, de l'habillement et du campement.
Les liommes du contingent désignés pour ces sections
sont d'abord dirigés sur les dépôts, où ils reçoivent pen-
dant trois mois l'instruction militaire proprement dite;
après quoi, ils sont détachés ot affectés, suivant leur pro-
fession, aux différents services.
Chaque section forme un corps distinct commandé par
un officier d'administration — qui n'a que les attributions
d'un commandant de compagnie — sous l'autorité supé-
rieure d'un sous-intendant militaire revêtu dos attributions
dun chef de corps.
Le cadre do chaque section comporte dos sous-officiers
ot caporaux ayant mêmes titres et mêmes grades ciue
ceux do l'infanterie, mais en proportion plus cousidôraule
relativement au nombre des simples soldats.
— Syn. Commis, employé. Le commis a la confiance de
son chef; il est chargé d'une partie du service, et il agit
souvent d'après ses propres lumières. \j employé n'est guère
qu'un instrument ; il a un travail réglé, il lo fait d'après los
iustructions qu'il a reçues et ne fait point acte d'initiative.
COMMISE {ko-miz' — rad. co>ntnelt)'e) n. f. Linguist.
Action du mettre ou d'en venir aux prises: M. le duc d'dr-
Irans onpècha les princes de se trouver à ienregistrenient,
de peur de commise. (St-Sim.) [Vieux.]
— Ane. dr. Confiscation dosbionsd'un vassal, il Confisca-
tion do marchandisor. prohibées ou introduites en fraude.
— Encvcl. knc.dr. Commise emphytéotique. Les lois 2 et 3,
au Code de jure emphyteutico, permettaient au bailleur do
reprendre le fonds donné on emphytéoso quand le canon
ou redevance n'avait pas été payé pendant trois ans, ou
que l'emphytéoto avait vendu le fonds sans y ètro autorisé.
Cotte déchéance n'a pas été appliquée avec la même
rigueur dans tous les pays do droit écrit. Cependant, la
co?nmiJe était généralement admise au profit au bailleur,
dans des cas qui variaient avec los parlements.
Commise féodale. La commise, ou i)orto do fief, était
la sanction des obligations du vassal. Elle était prononcéo,
directement otd'onn)léo, lorsque le vassal avait commis en-
vers le seigneur un acte grave; notamment, s'il s'était rendu
coupable de félonie, c'est-à-diro do faits offensants ou inju-
rieux(los Libri feudorum ont énuméré los cas de félonie). U
y avait Heu aussi à la commise au cas do désaveu, c'est-
à-dire do refus du vassal d'avouer son soigneur. D'après
quelques coutumes, lo recel d'un droit ou d'un héritage,
lors de l'aveu ou dénombrement, était encore un cas de com-
mise. En cas do manquement simple à l'un des services, lo
soigneur saisissait le fiof du vassal négligent, et la com-
mise n'intorvonait quo si l'état do choses se prolongeait
pondant un certain temps. La commise n'avait pas lieu
do plein droit, mais ù, la suite d'une action judiciaire ; ollo
n'était pas donnée aux héritiers du seigneur, ni contre les
héritiers du vassal. On avait admis aussi uno commise
censuelle, pour omission do droits ou do biens dans la
déclaration consuelle; uno commise bordelière, au cas de
bordi'lag«\ pour faute do payement do la redevance pen-
dant trois ans; une commise tailliabtière. pour vento, sans
le coiisenlemont du soigneur, d'héritages soumis à la taille.
COMMISÉRATION (si-on — lat. commiseratio; do cum,
avec, et misereri, avoirpitiô)n. f. Action des'apitoyor sur lo
malheur do quehiu'un : JCxciler h commisération publique.
— Syn. Commisération, compasBion, mlnérlcordo, pitié.
Commisération ot compassion (ce donner plus fortl suppo-
sent quo l'on prend une part réelle aux maux d'autrui ;
miséricorde et pitié peignent la disposition babituello do
l'ùmo ù. soulager ceux qui soulfrent. Pitié, plus général,
suppose un certain degré do sensibilité, ot exprime lo désir
d'alléger los maux. Miséricorde so dit surtout do la pitié
que Dieu éprouve pour los hommes, ot so rapproche beau-
coup do clémence.
— Anton. Dureté. iDiensIbllIté. Indlfférenoa.
COMMISSAIRE {ko-jni-sèr' — bas lat. commissai-ius ; de
commissus, commis, délégué) n. m. Personne déléguée
pour uno fonction temporaire : Les députés du peuple ne
peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissai-
liES. (J--J. Rouss.)
— burveillant officiel : Commissaires de police. Commis-
saires de surveillance administrative près les chemins de fer.
— Ordonnateur : Les commis.saires d'une fête, d'un bal.
— Fani. Chère de commissaire, Ucpas où il y a du gras
ot du maigre. (So dit à cause des commissaires nommés
pour l'exécution de l'édit do Nantes, et qui étaient choisis
moitié parmi les calvinistos, moitié parmi los catboliquos.)
— Pop. Petit broc do vin.
— Coynmissaire-priseur. V. prisf.uu. u Juge-commissaire.
y. JUGE.
— Dr. parlement. Membre d'une commission nommée
par le Sénat ou la Chambre jiour l'examen d'un projet ou
dune proposition, ou une enquête parlementaire.
— Mar. Officier des corps auxiliaires de la marine,
chargé, dans los arsenaux et à bord des vaisseaux, de tout
ce qui intéresse la comptabilité des armements, vivres,
.revues, solde, etc. il Commissaire du gouvernement, Officier
chargé, dans les tribunaux maritimes, de requérir au nom
dos lois et décrets maritimes contre les délinquants.
— Véloc. Comniissaire de la piste. Celui à qui est con-
fiée la police des courses, dans un vélodrome, ii Cormnis-
saire aux virages. Celui dont la surveillance des courses
s'exerce spécialement aux virages.
— Encycl. Art milit. On appelle commissaires différents
fonctionnaires militaires dont les principaux sont les com-
missaires du gouvernement, officiers remplissant les fonc-
tions de ministère public près des tribunaux militaires,
parmi lesquels on distingue :
1" Les commissaires près les conseils de guerre, géné-
ralement pris parmi les officiers supérieurs ou capitaines
et assimilés, et qui doivent être au moins égaux en grade à
l'accusé. (Ils sont les chefs du parquet du conseil do guerre,
reçoivent l'ordre d'informer ot le transmettent pour exécu-
tion au rapporteur du conseil, dont l'avis, formulé après
l'instruction terminée, leur permet ensuite de prendre des
conclusions, d'après lesquelles l'officier de police judi-
ciaire rend un ordre de mise en jugement, ou une ordon-
nance de non-lieu. A l'audience, c est le commissaire du
gouvernement qui requiert l'application de la loi et appuie
l'accusation. Le jugement prononcé, il en requiert l'exécu-
tion, en informe le chef du corps du condamné et, s'il y a
lieu, le grand chancelier de la Légion d'honneur);
2° Les comjnissaires rapporteurs, qui font à la fois les fonc-
tions de ministère public et do rapporteur près des con-
seils de guerre spéciaux dont la formation est prévue aux
armées en campagne et dans les places de guerre investies
par l'ennemi ;
3" Les commissaires près les conseils de rei'ision, \esque\s
doivent être choisis parmi les officiers supérieurs ou les
sous-intendants. (C'est au commissaire du conseil de revi-
sion qu'est transmise toute la procédure du procès qui est
l'objet d'un recours en revision; c'est ensuite lui qui dis-
cute les moyens d'annulation invoqués : il peut même en
présenter d office ; c'est lui qui renvoie cette même procé-
dure au commissaire du conseil do guerre, si le jugement
est confirmé, ou, en cas d'annulation, au commissaire du
nouveau conseil de guerre désigné pour recommencer le
procès. Aux commissaires des trois catégories ci-dessus,
il peut être désigné des substituts pris parmi les officiers
en activité.)
— Commissaires des guerres. On appelait ainsi des fonc-
tionnaires militaires chargés, surtout à l'origine, do con-
trôler l'exactitude des effectifs en hommes et chevaux, des
troupes entretenues par les cliefs qui en étaient proprié-
taires et parfois y introduisaient dos soldats fictifs dits
passe-volants les jours de montre, c'est-à-dire de revue.
Aussi les commissaires étaient-ils souvent envoyés par lo
roi passer à l'improviste do ces revues dans les garnisons.
Les pouvoirs et privilèges dos commissaires des guerres
s'augmentèrent pou à peu, surtout depuis Richelieu et
Louvois. Puis leur organisation fut remaniée en 1788. Di-
visés en commissaires ordonnateurs et commissaires ordi-
naires, ils finirent par exercer do doubles fonctions : los
unes relatives à l'administration; les autres à la police
des troupes et au contrôle des effectifs.
Aussi, quand, en l'an VIII, fut réorganisé le personnel
administratif do l'armée, on créa, à côté dos commissaires
des guerres, le corps des inspecteurs aux revues : ces der-
niers, chargés surtout du contrôle ot do la surveillance
dos troupes, laissèrent aux commissaires la direction do
tous los services administratifs et l'ordonuancement des
dépenses.
Puis, à la Restauration, les doux corps furent réunis on
un seul ; l'intendance militaire, qui eut à la fois, dans ses
attributions, l'administration ot le contrôle. Depuis la créa-
tion du corps do ce nom, on 1882, il existe do nouveau uu
personnel distinct pour ces doux genres do fonctions.
— Dr. parlement. Commissaire du gouvernement. On
appelle ainsi la personne désignée par décret, préalable-
ment notifié aux présidents dos Chambres, pour soutenir
devant celles-ci la discussion dos projets du gouverne-
ment, en exécution do l'article 6 do la loi constitutionnoUe
du 10 juillet Ï875. (Lo commissaire est choisi génôralo-
mont parmi les conseillers d'Etat et les directeurs géné-
raux Clos ministères. Aux termes des règlements do l'une
et do l'autre Chambre, il obtient, comme lo ministre qu'il
représente, la parole quand il la demande, sans être assu-
jetti au tour d'inscription.)
Commissaires inspecteurs. So nommaient ainsi los mem-
bres des premières assemblées politiques désignés par
ellos-mémes pour veiller ù leur garde, A la nolice ot à
l'entrotiou des palais et jardins législatifs. (Ils portent
aujourd'hui lo nom do questeurs.)
— Dr. admin. Commissaires du gouvernement. On donne
ce nom aux membres du conseil d'ICtat remplissant, auprès
do la section du contontioux, les fonctions do ministère
public. (Les commissaires du gouvornomout sont au nonibro
do quatre. Ils sont choisis parmi los mattros des requêtes
ot désignés par décret. Ils assistent aux déhbérations do
la section du contontioux ot donnent leurs conclusions
dans cliaipio affaire.) , . • i
Conimi-ssairci de police. Ce sont dos fonctionnaires char-
gés do veiller prévonlivoment à Tobservance de la loi, des
arrêtés do l'autorité, au maintien du bonordre, àlaséourUé
dos personnes et dos biens. V. Voi.iok. « j . ■
Commissaires de êurveillance administrative. On désigne
ainsi dos agents assormontés, placés par lo ministre Jos
COMMISSAIRE — COMMISSION
travaux publics dans les gares des chemins de fer pour
veiller à l'exécution des lois et règlements régissant les
compagnies, sous la direction des ingénieurs du contrôle,
dans uue circonscription déterminée du réseau. (Nommés à
la suite dun concours, divisés en quatre classes avec traite-
ments variant de 1.500 à 3.000 francs, ils doivent, en cas
d'accident, prévenir leurs supérieurs et les préfets, faire
une enquête, sans pouvoir donner aucun ordre direct aux
agents des compagnies. Ils reçoivent et instruisent les
plaintes des voyageurs. Ils ont, pour la constatation des
crimes, délits et contraventions commis dans l'enceinte des
chemins de fer, les pouvoirs dofliciers de police judiciaire.
Ils relèvent, sous ce rapport, du procureur de la Républi-
que du ressort, auquel ils transmettent directement leurs
procès-verbaux.)
[Les commissaires spéciaux installés dans certaines gares
frontières et à Paris n'ont rien de commun avec les com-
missaires de surveillance. Ce sont des agents du ministère
de l'iniêrieur, chargés de la surveillance répressive sur
la ligne à laquelle ils sont attachés. Ils veillent plus par-
ticulièrement à ce qui intéresse la sûreté de l'Etat.]
Dr. crim. Commissaires aux délégations judiciai7-es. Ce
sont des commissaires de police ayant reçu, par commis-
sion rogatoire, délégation de substituer le juge d'instruc-
tion et le procureur de la République dans l'œuvre de l'in-
struction. Spécialement à l'aris, il a été créé par le règle-
raentdu 30 avril 1887 trois postes do commissaires de police,
chargés exclusivement de délégations judiciaires ou spé-
ciales. Ils sont attachés au parquet de la Seine.
— Mar. Les com/nissaii-es de la mai^ine, maintenus dans
leurs attributions d'ofticiers d'administration, forment un
corps des plus utiles. Ils véritient, ordonnancent, enre-
gistrent toutes les pièces intéressant la comptabilité de
la marine, et veillent à l'exécution stricte des règlements.
Dans les ports do commerce, ils sont chargés de l'inscrip-
tion maritime et de ses multiples rouages ; dans les grands
ports, un commissaire général ou un commissaire prend
le titre de •>■ chef de service». Les commissaires provien-
nent de l'école de Brest où ne sont reçus, après concours,
que les licenciés en droit; quelques places sont réservées
aux commis du commissariat. Les grades sont : élève com-
missaire, sous-commissaire, commissaire adjoint, commis-
saire, commissaire général. Une organisation semblahlo
existe dans les colonies avec similitude de fonctions et
d'attributions.
Commissaire (Sébastien), homme politique français,
né à Dole (Jura) en 1822, mort à Lyon en 1900. D'abord ou-
vrier en soierie à Lyon, puis sous-officier de chasseurs
en 1S49, il fut élu représentant du peuple, à la fois dans lo
Bas-Rhin et le Rhône. Il siège à la Montagne, prend part
à la manifestation du 13 juin 1849, est traduit devant la
haute cour de Versailles, condamné à la déportation, en-
fermé à Belle-Islo. En 1857, il est transporté au bagne de
Corte, puis gracié sous condition, en 1859. Il retourne à.
Lyon et se livre au commerce. En 18(38, il est élu conseiller
d'arrondissement; il participe, en 1869, à l'élection do
Bancel. Au 4 septembre 1870, il est nommé gouverneur do
Saint-Cloud, Meudon et la Malmaison, et fait évacuer sur
Paris les richesses artistiques de ces palais. Prisonnier des
Allemands et conduit àVersailles, il parvint à s'échapper
et fut nommé secrétaire général du département de l'Orno.
En 1878, il devint entreposeur des tabacs à Lyon. Il a
publié des Mémoires et souvenirs (1888).
COMMISSARIAT (A:o-mi-sa-n-a) n. m. FonctioDS, qualité
de commissaire : Obtenir uti commissariat.
— Art milit. Nom donné au corps des commissaires des
guerres. (On le retrouve encore dans quelques armées
étrangères : notamment, en Allemagne et en Italie. C'est
aussi le nom donné, dans la marine française, au personnel
qui remplit des fonctions analogues à celles de l'intendance
dans l'armée de terre.)
— Mar. Corps administratif de la marine : Officiers et
employés du commissariat, ii Bureau d'un commissaire do
police ou de l'administration de la marine : Aller au com-
missariat.
— Encycl. Mar. Commissariat colonial. Les officiers du
commissariat de la marine ont dirigé pendant longtemps
les services administratifs de la marine aux colonies
comme en France, et, malgré certaines différences entre le
cadre colonial et le cadre métropolitain, on estimait qu'il
n'y avait toujours qu' n un même corps momentanément
divisé en deux sections ». Une scission complète a été
opérée par le décret du 5 octobre 1889, qui a fait du
commissariat colonial un corps autonome , complète-
ment distinct. Il comprend des commissaires généraux,
des commissaires, des commissaires adjoints, des sous-
commissaires et des aides-commissaires. Ceux-ci se re-
crutent au concours, un certain nombre de places étant
réservé aux élèves de l'Ecole coloniale munis du diplôme
de licencié en droit.
Le service des bureaux placés sous les ordres des offi-
ciers du commissariat est assuré par un personnel civil
d'agents et de commis-
Dans le but de décharger complètement le commissariat
de la marine du service colonial, un décret du 13 juin 1889
a établi dans les ports de Marseille, de Bordeaux, de Nantes
et du Havre un service spécial dirigé par les officiers du
commissariat colonial. Ce service assure l'ordonnancement
de toutes les dépenses imputables sur le budget colonial,
la régularisation de la situation des officiers ou des fonc-
tionr.aires qui vont aux colonies ou qui rentrent en France,
et les approvisionnements destinés aux colonies.
COMBUSSION [ko-mi-ai-on — lat. commissio; de commit-
tere, .supin commissum, confier) n. f. Action de conférer.
Il Charge donnée à quelqu'un do faire quelque chose :
Donner une commission à 9'>n domestique. Prendre au dé-
part les coMMissio.NS de ses amis.
— Réunion de personnes chargées d'une étude ou do
fonctions spéciales : Commission d'enquête. Commissio.n
d'examen pour des candidats.
— Admin. Attribution d'une fonction, d'une charge, par
l'autorité ou une administration; délégation de pouvoirs
conférée par cette administration à son agent, et, par
extension, titre constatant cette attribution, cette déléga-
tion. Il Charge ainsi conférée, il Commission des tailles,
Ordre do percevoir les impôts.
— Comm. Pouvoir conféré à quelqu'un d'agir au nom
de celui qui le délègue, n Achats faits pour le compte d'au-
irui : Maison qui fait la vente et la commission, h Droit re-
tenu par lo commerçant commissionnaire : Toucher dix
pour cent de commission, h Droit retenu par un banquier.
en dehors du taux légal : La commission est ordinairement
un et demi. \\ On appelle aussi commission le tant pour cent
qu'on accorde à un courtier, à un commis voyageur sur
les affaires qu'ils traitent.
— Coût. anc. Commission da7is les domaines congéahles.
Prix que le colon ou preneur donnait au propriétaire
foncier, pour l'obtention dune baillée d'assurance ou de
cougémont.
— Dr. Fonctions temporaires et provisoires, dans l'ordre
judiciaire. Il Tribunal d'exception : Etre jugé par une
commission 7H(7(7a(re. Il Pouvoir d'assigner et d'exécuter,
conféré par des lettres de chancellerie, n Provision de
quelques officiers amovibles, ou dont les charges n'étaient
point en titre d'office, il Commission rogatoire, Invitation
faite à un juge ou à un tribunal de procéder à quelfjue
acte de justice, pour lo compte d'un autre juge ou d un
autre tribunal.
— Féod. Coinmission par lettres en commandement, In-
jonction faite à un juge par un autre juge de procéder à
un acte.
— Hist. Conseil administratif que le Comité de salut
public avait substitué à chacun des ministères : Commis-
sion de l'agriculture. Commission de l'instruction publique.
Il Commissions municipales. Commissions nommées pour
tenir lieu des conseils municipaux électifs supprimés.
— Instr. publ. V. la partie encycl.
— Mar. Lettres de marque. (V. lettre de marque.)
Il Vaisseau en commission, Vaisseau eu armement dont la
destination est déterminée, et dont on s'occupe de complé-
ter l'équipage.
— Théol. Acte coupable consistant, non dans une omis-
sion, mais dans une action positive: Manquer la messe
est une omission, manger gras une commission.
— Encycl. Admin. L'agent qui bénéficie d'une com-
mission do l'autorité n'est admis à prêter serment que sur
la production do sa commission. Il peut être requis do
l'exhiber, lorsqu'il instrumente, comme le font les agents
des contributions indirectes qui veulent pénétrer chez un
débitant. Enfin, s'il est appelé à relever des contraventions
il doit, à peine de nullité de ses procès-verbaux, men-
tionner en ceux-ci la date de sa commission et le nom du
fonctionnaire qui l'a délivrée.
— Connnission départementale. C'est une délégation de
quatre membres au moins, et de sept au plus, du conseil
général. (Klle est recrutée dans son sein par voie d'élec-
tion et chargée do surveiller, en l'absence do ce conseil,
l'action du préfet et l'exécution des décisions du conseil
général. Elle peut, dans certains cas, prendre des délibé-
rations exécutoires.) Ces commissions datent de la loi du
10 août 1871.
La commission départementale est élue chaque année,
à la fin de la session d'août. En cas de dissolution du con-
seil général, si la commission est également dissoute, la
nouvelle est nommée par le pouvoir exécutif. Tout con-
seiller général est éligible, sauf s'il est maire du chef-lieu
de département, député ou sénateur. Le mandat est in-
définiment renouvelable et entièrement gratuit. La pré-
sence aux séances est obligatoire ; elles ont lieu au moins
une fois par mois à la préfecture; le préfet a le droit d'y
assister avec voix consultative.
La commission départementale est présidée par son
doyen. Elle élit son secrétaire, et nomme elle-même les
employés dont elle peut avoir besoin. Elle communique
directement avec certains chefs de service qui ont été
désignés par un décret du 23 juin 1874, mais elle ne peut
communiquer avec les autres agents et lo public que par
l'interméuiaire du préfet.
La commission départementale a d'abord les attribu-
tions que lui délègue le conseil général. Cette délégation
doit être expresse, spéciale et temporaire. Certaines attri-
buiions no peuvent être déléguées. Ex. : les attributions
budgétaires du conseil général, l'apurement des comptes
des établissements d'aliénés, etc.
Elle a, en outre, des attributions légales qui lui appar-
tiennent en propre, à l'exclusion du conseil général, en
ce qui concerne la répartition des subventions inscrites
au oudget départemental, les travaux départementaux,
les emprunts départementaux, les chemins vicinaux, lo
conseil de revision, l'approbation du tarif des évalua-
tions cadastrales, la nomination de syndics en cas d'en-
treprises subventionnées, la comptabilité communale, les
contrats à passer au nom du département, etc.
Les décisions de cette commission peuvent être l'objet
de trois sortes de recours : 1° recours administratif en
annulation pour violation de la loi; 2° recours au conseil
général; 3" recours au conseil d'Etat pour excès de pou-
voir ou incompétence.
— Commission coloniale. Les commissions coloniales cor-
respondent aux commissio7ts départementales de la métro-
pole, sur le modèle desquelles elles ont été organisées.
Créée aux Antilles et à la Réunion par un décret du
12 juin 1879, cette institution a été successivement éten-
due à la Guyane (décr. du 28 avril 1882), et aux autres
colonies dotées d'un conseil général en 1885. Bien que les
commissions coloniales n'aient que des attributions un
peu plus restreintes que celles des commissions départe-
mentales, leur création n'en a pas moins constitué une
mesure remarquable de décentralisation.
— Admin. milit. Lo nom do co/7imission était donné au-
trefois au titro ou brevet qui conférait un grade ou emploi
militaire. Il ne s'applique plus guère, aujourd'hui, qu'à la
commission de cantiniére et à celle de raguemestre, déli-
vrées l'une et l'autre par le conseil d'administration d'un
corps do troupes; puis à la commission spéciale, en vertu
de laquelle certains militaires sont maintenus ou réadmis
sous les drapeaux au titre de commissionnés.
Dans l'armée anglaise, le mot de commission désigne
si exclusivement le brevet d'officier, que les sous-officiers
y sont toujours désignés par lo titre d'officiers non com-
missionnés {non-cumrnissioned officer), et quelquefois par
abréviation : non-com.
{ICn dehors des commissions constituées accidentelle-
ment pour difi'ércnts objets, il existe un grand nombre de
commissions d'ordre militaire ayant un caractère de per-
manence, et dont les plus importantes sont les suivantes :
Commission administrative des hôpitaux mixtes; Commis-
sion d' aérostation militaire; Commission de casernement;
Commission centrale des travaux géographiques ; Commis-
sion de classement et réquisition des chevaux et voitures;
Commission de classement des sous-officiers proposés pour
des emplois civils; Commission de classement pour l'avan-
cement, la Légion d'honneur et la médaille militaire; Coin-
144
mission consultative des subsistances, Commission consul-
tative de télégraphie militaire, Commission de défense.)
— Comm. La commission est la rétribution demandée par
le commissionnaire à son commettant, ou par le banquier à
son client, et, d'une manière générale, par tous les intermé-
diaires à titre onéreux. Les rétributions commerciales, en
dehors du bénéfice net, ou écartentre le prix de revient net
et le prix de vente net, sont, outre la commission : lo courtage ,
l'agio, le ducroire, \a.prime, Yescomple, Yintérêt etle change.
— instr. publ. Une commission mu7ucipale scolaii'e est
instituée par la loi du 28 mars 1882, dans chaque commune
de Franco, pour surveiller et encourager la fréquentation
des écoles. Elle dresse, de concert avec le maire, la liste
des enfants qui doivent suivre obligatoirement l'école
primaire; elle applique les pénalités édictées par la loi
contre les absences sans motifs légitimes. La composition
do ces commissions a été réglée par la loi du 30 oc-
tobre 188G et le décret du 18 janvier 1887.
— Coinmissions scolaires. On appelle ainsi des commis-
sions qui ont été instituées par la loi du 28 mars 1882 et le
décret du 23 décembre suivant. (Elles ont pour mission de
faire subir aux élèves des écoles primaires l'examen qui
f)ermet de leur délivrer le certificat d'études primaires ou
e certificat d'études primaires supérieures. Dans le premier
cas, la commission est composée de membres de la com-
mission cantonale et de directeurs d'école, sous la prési-
dence d'un inspecteur primaire ; dans le second, de mem-
bres désignés par le ministre.)
— Commissions d'examen. On appelle ainsi les commis-
sions devant lesquelles ont lieu les diverses épreuves pour
l'obtention du brevet primaire élémentaire, du brevet pri-
maire supérieur et des différents certificats spéciaux énu-
mérés par les lois et décrets pour l'enseignement dans les
écoles primaires. La composition des commissions pour
ces épreuves est réglée par le décret du 18 janvier 1887
et des arrêtés de la même date.
Commission executive, nommée, par l'Assemblée
constituante de 1848, pour exercer le pouvoir exécutif en
attendant l'achèvement de la Constitution. Elle gouver-
nait par des ministres responsables et révocables. Cette
commission fut prise dans le gouvernement provisoire.
Elle se composa d'Arago, Garnier-Pagès, Marie, Lamar-
tine, Ledru-RoUin. Louis Blanc en fut écarté, malgré
l'opposition de Lamartine. Installée au Luxembourg, la
commission executive, combattue à la fois par les réac-
tionnaires et l'extrême gauche, dut faire face à une situa-
tion difficile. Les premiers obtinrent d'elle un projet de
loi contre les attroupements; elle dut même promettre de
préparer des lois contre la presse. Dès le début de l'in-
surrection de juin, elle fut renversée par un vote de l'As-
semblée, qui la remplaça par le général Cavaignac.
Commission du Luxembourg ou Commission
des travailleurs, créée par le gouvernement provi-
soire de février 1848, pour étudier toutes les questions
relatives au travail et à l'amélioration du sort des ou-
vriers, et composée d'environ quatre cents délégués de
corporations ouvrières, dont plusieurs femmes. Louis
Blanc en fut le président; l'ouvrier Albert, le vice-pré-
sident. Celte assemblée s'installa au Luxembourg. La
première réunion eut lieu le i*"^ mars. Le président traça
le programme des travaux : convocation do tous les délé-
gués pour résoudre les questions générales, et des délé-
gués d'une profession seulement quand il s'agirait des
intérêts de cette profession. Les chefs d'industrie furent
invités à la seconde réunion. C'est de l'accord entre pa-
trons et ouvriers que sortirent l'abolition du marchan-
dage et la diminution d'une heure sur la journée de tra-
vail. Le 8 mars, conformément aux vœux de la commission,
le gouvernement décréta l'ouverture de bureaux de pla-
cement gratuits pour les ouvriers. Le 15 mars, la com-
mission et son président enrayèrent la grève des bou-
langers. Mais deux obstacles entravèrent les efforts de
l'assemblée du Luxembourg : elle n'avait aucun budget,
et puis elle était l'objet, de la part des journaux d'oppo-
sition, d'attaques passionnées. Louis Blanc et ses amis
étaient représentés comme des conspirateurs qui voulaient
s'emparer de la dictature et détruire la propriété indivi-
duelle. Lorsque l'Assemblée nationale constituante succéda
au gouvernement provisoire, la commission cessa de siéger.
L'Assemblée, refusant de créer un ministère du travail
et du progrès, comme le demandait son président, se con-
tenta de nommer une commission chargée de faire une
enquête sur la situation ouvrière.
Commissions mixtes. Instituées par la circulaire
du 3 février 1852, signée Abbatucci, Saint-Arnaud et Per-
signy, elles étaient composées du préfet, du général com-
mandant la division ou le département, et du procureur gé-
néral ou du procureur de la République.
Ces commissions devaient centraliser à la préfecture
les dossiers de tous les individus signalés comme dan-
gereux pour la sûreté du nouveau régime, par les diffé-
rentes administrations. Elles pouvaient ordonner des sup-
pléments d'enquête, mais le gouvernement leur avait
recommandé de terminer leurs travaux au plus tard à la
fin de février. Les peines prononcées étaient, d'une façon
générale, la transportation à Cayenne ou en Algérie, le
bannissement à temps ou perpétuelle renvoi devant le tri-
bunal correctionnel ou le conseil de guerre, la mise sous
la surveillance du ministère de la police générale. La cir-
culaire ne prévoyait pas l'interrogatoire des accusés ni
leur comparution, et, en fait, ces formalités furent presque
toujours éludées ; ensuite, la transportation ne pouvait être
prononcée que contre les individus accusés de meurtre ou
de tentative de meurtre, et contre les repris de justice ;
mais on considérait comme repris de justice tous ceux
qui avaient subi une condamnation quelconque, même pour
délits do presse. D'après les chiffres officiels de de Mau-
pas, le nombre des condamnations prononcées s'est élevé
à plus do 14.000; il est certainement beaucoup au-dessous
do la vérité. — Le 5 mars de la même année, un décret
présidentiel homologua les sentences de ces commissions,
et, le 26 mars, il fut institué une commission extraordinaire
do trois membres, pour reviser leurs décisious. Cette
commission ne paraît guère avoir fonctionné.
En 1871, un décret de Crémieux destitua quinze magis-
trats qui avaient fait partie des commissions mixtes.
L'Assemblée nationale annula ce décret; l'article 11 de la
loi du 30 avril 1883 décida que : " No seront pas maintenus,
à quoique juridiction qu'Us appartiennent, les magistrats
qui, après le 2 décembre 1851, ont fait partie dos commis-
sions mixtes. »
Médaille de
coniniisbioaiinirc
(!l Tans).
145
COMMISSIONNAIRE (ko-mî-si-O'Jièr') n. Porsonno qui
so charge dos commissions d'autrui, moyoniiant salaire.
Il So dit particulièromeiit des individus patentés, portant
comme insigne do leur profession une
miidaille délivrée par l'administration,
et qui, dans les grandes villes, atten-
dent aux coins des rues les commis-
sions dos passants : Le commissionnairis
du quartier.
— Par ext. Porsonno qui, par obli-
geance, so charge de fairo une com-
mission pour autrui.
— Comm. Négociant qui fait dos opé-
rations pour le compte d'autrui. il
Commissionnaire de roulage, Entre-
preneur de transport do marchandises.
Il Cojnmissiiinnatre chur(/tnir. Entrepre-
neur de transport par bateaux, ii Com-
missionjiaire de voiture, Celui qui procure aux négociants
les voitures dont ils ont be.soin ; et aussi, Personne mi.se,
à l'arrivée, au service du voiturior. ii Commissio/inaire au
moHt-de-piété, Intermédiaire autorisé entre les déposants
de gages et les monts-de-piété, il Commissioîinaire d'entre-
pôt. Entrepreneur de roulage surveillant les voituriers à
son service, qu'il charge de transporter et do remettre au
destinataire les marchandises qu'un commerçant ou indus-
triel lui expédie par ses soins.
— Encycl. Le commissionnaire est un intermédiaire du
commerce qui agit, en son propre nom ou sous un nom
social, pour lo compte d'un commettant. Quand il agit
pour le compte et au nom de son commettant, le com-
missionnaire est simple mandataire. Quand il agit pour
le compte de son commettant, mais en sou nom propre,
et qu'il s'engage ainsi vis-à-vis des tiers, sa situation se
sépare de celle du mandataire ordinaire. Lo contrat de
commission, qui permet alors au commettant de garder
l'anonyme, lui assure la précieuse garantie du secret. En
plus de la commission, le commettant paye alors une
rétribution appelée rf»c;'oire. {V. commettant.) — A signa-
ler encore les représentants ae commerce, sorte de com-
missionnaires qui acceptent de vendre des marchandises
moyennant rétribution convenue.
GOMMISSIONNÉ [ko-mi-si-o-tié) n. m. Admin. milit. Mi-
litaire maintenu ou réadmis au service en vertu d'une
commission.
— Ch. de f. V. la partie encycl.
— Encycl. Admin. milit. Dans le premier cas (maintien
au service), peuvent se trouver : les sous-ofticiers ayant
quinze ans de service effectif et ne pouvant plus, dès lors,
contracter de rengagement, ou ceux qui, ayant dix ans de
service au moins, font, à l'expiration de leur engagement,
la demande de servir en qualité de commissionnés; enfin,
les gendarmes, sapeurs-pompiers de Paris, militaires em-
ployés dans les écoles ou affectés dans les corps de troupes
à divers emplois déterminés par la note ministérielle du
18 novembre 1889. Peuvent être réadmis dans l'armée, à
titre de commissionnés, les militaires de ces mêmes caté-
gories ayant quitté le service depuis moins de trois ans,
ainsi que les sous-officiers, sortis de l'armée après dix ans
de service et même déjà admis à une pension de retraite,
qui ont été titulaires de certains emplois déterminés par
les lois des 13 mars et 25 décembre 1875.
Les commissionnés ont droit à la haute paye de leur
grade, à une pension proportionnelle après quinze ans, et
à une retraite après vingt-cinq ans de service. Ils sont
soumis aux lois et règlements militaires, mais peuvent
quitter leur emploi et sortir de l'armée on donnant leur
démission, sauf en cas de guerre.
C'est surtout en ce point que leur situation diffère do
celle des renyatjës, et aussi par le temps pendant Iciiuel
ils peuvent être maintenus au service, temps qui n est
limite que par l'âge : quarante-sept ans pour les sous-offi-
ciers, cinquante ans pour les militaires titulaires de cer-
tains emplois. Les gendarmes et employés do la justice
militaire peuvent même être maintenus au delà de cet âge.
— Ch. de f. Les agents et employés des chemins de fer
sont ou auxiliaires , ou commissionnés. Les auxiliaires peu-
vent être licenciés quand cessent les exigences du ser-
vice. Les commissionnés font partie du personnel fixe des
compagnies. Ils ne peuvent être congédiés que par me-
sure disciplinaire, pour manquements au service. Ils ont
droit, moyennant retenues mensuelles, à une pension do
retraite.
COMMISSIONNER {Ico-mi-si-o-né) v. a. Comm. Donner
à un intermédiaire commission de vendre ou d'acheter des
marchandi.ses quelcon<iuos.
— Ch. do f. Déléguer un pouvoir; attribuer une fonction,
en donner l'investiture par la remise du titre ou commis-
sion. Il Commissionner un agent ou un employé. Lui notilîor
f>ar écrit sa nomination dans les cadres du porsunDol de
a compagnie.
COMMISSOIRE [so-ar — du lat. commissus, commis) adj.
Se dit de la clause par laauolle les parties stipulent que
le contrat sera résolu, si l'une d'elles no tient pas l'en-
gagement pris : Pacte commissoike- L'acquittement inté-
gral du prix est it^e clause COMMISSOIRE t/e la uen/e.V. pacte.
COMMISSURAL, ALE, AUX {ko-mi-sn) adj. Qui a rap-
port à la commissure : Soudure com.missokalc.
G0MMIS3URANT [ko-mi-su-ran), ANTE adj. Qui pfocuro
l'union par iuiiiuiissuro : Fibres commissukantes du ccr-
vea II .
COMMISSURE {ko-mi'Sur' — du lat. com»ii'««uraJointuro)
n. f. Anat. Point do jonction des bords d'uno ouverture
on forme de fente : Commissurk des lèvres. CoMMissimi:
des paupières. Commissure: des doigts, il Cordon ou masse
do substance nerveuse faisant communiquer directement
deux parties symétriques des contres nerveux encépha-
liques : CoMMissuRK cérébrale. CoMMissunii cérébelleuse.
Commissure médullaire.
— Archit. Joint entre les pierres do taille dans un mur.
— Bot. Ligne do jonction des doux carpelles des om-
bolliféros.
— Mu.s. anc. Dissonance entre doux consonances, ii Com-
missure dircctCt Colle qui avait lieu sur lo temps fort.
Il Commissure cadente, Collo i '
faible.
COMMlSSIONiNAIRE — COMMODIEN
< qui avait lieu sur lo temps
— Encycl. Anat. Outre lo corps calleux et la couronne
rayonnante, il existe trois commissures cérébrales, toutes
trois dans lo troisiômo ventricule : la comoiissuro blanche
m.
antérieure (jui joint les corjjs striés; la commissure grise
ou moyenne, véritable adhérence partielle très fragile
des couches optiques, et la conmiissure blanche posté-
rieure qui joint ces mêmes couches à la partie postérieure.
La commissure cérébelleuse est constituée par les pé-
doncules cérébelleux moyens. Le faisceau ajqjelé commis-
sure blanche ou antérieure de la moelle, situé en avant
du canal médullaire, u"est, en réalité, qu'un entro-croisc-
rnont de cordons, une décussation. La commissure postô-
rinuro de la moelle dite " grise » contient aussi dos filets
df> substance blanche.
COMMITTIMUS [muss — mot lat. qui signif. « nous
commettons ") n. m. Dr. anc. Privilège accordé par le
roi et conférant le droit de porter les procès devant des
juges spéciaux : Lettres de committimds. Il Droit de corn-
mittimus. Droit en vertu duquel les seigneurs pouvaient
traduire leurs sujets hors de leur juridiction.
— Encycl. Privilège de committitnus. Certains officiers
royaux, ainsi que des dignitaires, des prélats et des com-
munautés religieuses, obtenaient de faire évoquer leurs
procès devant des juges spéciaux, tels que les maîtres des
requêtes, lo grand conseil, etc. Le nom du privilège venait
de ce que les lettres royaux qu'il fallait obtenir commen-
çaient par le mot comyntttimus. Le committimus du grand
sceau permettait d'attirer à Paris, devant les maîtres des
requêtes de l'hôtel ou les maîtres des requêtes du palais,
toutes les causes personnelles, à l'exclusion des matières
réelles, possossoires ou mixtes. Lo committimus du petit
sceau autorisait seulement à porter les causes devant la
chambre des requêtes du parlement du ressort, sans passer
par les juges inférieurs. Les lettres de committimus étaient
valables pour un an, mais pouvaient être renouvelées.
COMMITTITUR {tur' — mot lat. qui signif. " il est com-
mis ") n. m. Dr. anc. Ordonnance apposée par le président
d'un tribunal au bas d'une requête pour commettre un
rapporteur.
GOMMIUS, chef gaulois, d'abord attaché aux Romains,
qui l'imposèrent comme roi aux Atrébates (54 av. J.-C),
mais ramené dans le parti de l'indépendance nationale
par la tyrannie de Labiénus. Le général romain, pour pré-
venir une défection prévue, tenta de le faire assassiner ;
grièvement blessé, Commius jura une haine éternelle aux
Romains. Il com-
batt i t sous les
murs d'Alesia. fit
partie de toutes
les ligues contre
la domination
étrangère, gagna
deux fois la Ger-
manie en fugitif,
et fit longtemps
une guerre âe ^-^^^u^ ^^ Commius.
F artisans. 11 fut
un des derniers à déposer les armes, lors de l'entière
soumission de la Gaule.
COMMIXTE {mi-kst') adj. Mus. anc. Se disait des sons
du plain-chant dans lesquels il existait des phrases appar-
tenant à d'autres tons que leurs tons authentiques ou pla-
gaux.
COMMIXTION (jni-ksti-on — du préf. corn, et de mixtion)
n. f. Mélange de choses diverses.
— En T. de philos.. Action des essences diverses qui
se confondent et agissent de concert ; La commixtion du
bien et du mal.
COMMODANT {dan) n. m. Dr. rom. Prêteur par com-
niodat.
COMMODAT {da — du supin commodatum; de commo-
dure, prêter) n. m. Dr. rem. Contrat à titre gratuit, par
lequel on remettait une chose, avec droit do s'en servir,
mais à la charge de la rendre à une époque convenue.
— Ency'cl. Lo commodat ou prêt à usage ne devait pas
être confondu avec le mutuum, ou prêt de consommation.
C'était un contrat réel ; l'obligation de restituer naissait du
fait de la tradition, qui n'avait pas à être translative de
propriété. Un possesseur, môme de mauvaise foi, pouvait
fairo cotte remise et donner en commodat la chose d'au-
trui. Il suffisait, pour faire ce contrat, d'être capable do
s'engager. Les meubles seuls pouvaient fairo l'objet d'un
commodat, excepté ceux qui se consommaient par l'usage.
Le commodatairo devait employer la chose à l'usage
que les parties avaient en vue ; il répondait de son dol et
des fautes que n'aurait pas commises lo pèro do famille le
plus diligent {culpa levis in abstracto). Lo prêteur, ou
conimodant, avait uno action do bonne foi, l'action commo-
dati directa, pour réclamer la chose au terme fixé ou ob-
tenir une indemnité, s'il y avait lieu. Lo commodatairo
avait, do son coté, l'action commodati contJ-aria, pour obto-
tenir lo romboursenient dos dépenses nécessaires qu'il
avait faites et la réparation du dol commis par lo com-
modant. Cotte action no naissait pas toujours ; lo contrat
était synallagmatique imparfait. Il no faut pas confondre
le contrat do commodat avec la convention do prêter.
COMMODATAIRE {ter') adj. Dr. rom. Qui a rapport au
commodat : Contrat commokataire.
~ n. m. Personne à (jui l'on prête par commodat.
COMMODE (ko-mod' — du lat. commodus) adj. Conve-
nable, favorable, offrant des facilités mêlées d'agrément ;
Chambre cum.moue. I/abit co.MMOi)iî. Occasion commode.
Il Vie commode. Vie agréable, tranquille, aiséo, olc. il Re-
lâché : Morale commode, ii D'une contplaisanco coupable :
Mari commodk. Mère commode.
— Facile, aisé, en parlant dos personnes : Les gens gui
savent lire et qui lisent sont peu commodes à gouverner.
(GuérouU.)ii D'uno humour facile, indulgente, agréable :
L'tre commook à vivre. Personne d'une humeur commode.
— Substantiv. : Faire /e commode.
— Ironiq. Offrant plus d'agrément que de iustico ou do
convenance : H est commode i/t- s'enrichir du bien d'autrui.
— Pkov. : C'est commodo commo une chambre basae,
C'est oxcossivomont commodo, c'est tout ù fait 6 portéo.
Le commode, n. m. Ce (jui est commodo : La sensualité
recherche lk (<)MM0Iie. (Uourdal.)
— Ant4)n. Embarrassant, 0^00°^' Incommodo, peu ma-
niable, Jaloux.
COMMODE {ko-mod') n. f. Mobil. Moublo bas, ù grands
tiroirs, pour serrer du linge ot dos habits : Commouk à
...U- II-'-"
, XV).
dessus de marbre, il Toilette-commode, Commode dont la
partie sujiérieure est disposée en lavabo.
— Arg. Cheminée.
— Mar. Sorte do pieoulièro à fond plat, de 10 mètres do
longueur environ, sur
une largeur de 5 mè-
tres , et d'une forte
construction , qui est
particulièrement on
usage à Rochefort.
— Modes. Sorte d'an-
cionnc coiffure do
femme.
— Encycl. Mobil. La
commode commença
vers la fin du xvii« siè-
cle à remplacer dans
l'ameublement français le coffre^ sur lecpiel elle réalisait
un progrès énorme. Dès l'origine, les commodes furent
confectionnées avec beaucoup de recherche et avec
une profusion d'ornements : cuivres ciselés, incrustations
de nacre et d'écaillé; la marqueterie y était couramment
employée. Les plus curieuses que l'on possède sont dues
au célèbre Boulle. Les formes un peu lourdes des com-
modes du siècle de Louis XIV firent place, sous la Régence,
à des meubles d'une élégance plus délicate et plus dis-
crète. C'est alors qu'on les orna de panneaux laqués et
vernis représentant des scènes chinoises, et encadrés de
cuivres à coquilles et à enroulements. Charles Crescent
en donna les plus beaux modèles; on cite les dessina-
teurs Messonnier et Slodtz, Caffiéri, parmi les artistes
auxquels les meubles de cette époque durent leur inimi-
table cachet.
Riesener et Beneman sont les principaux créateurs du
genre Louis XVI, oïl se déploie une grande magnificence
et où Tornementation se compose surtout d'attributs cham-
pêtres, do bouquets de fleurs et de fruits. On pousse la
recherche jusqu'à remplacer les panneaux de bois par des
plaques de porcelaine de Sèvres. Sous le Directoire et
l'Empire, les commodes, à cause de leur forme et de leur
origine modernes, ne furent pas admises dans le mobilier
imité de l'antique ; elles n'y tiennent plus aujourd'hui
qu'une place secondaire, et e"lles ont perdu toute la grâce
et la richesse d'ornementation qu'on leur donnait autrefois.
Commode (Lucius Marcus ^Elius Antoninus Aurelius
Commodus), empereur romain, fils de Marc-Aurèle et de
Faustine, né à Lanuvium en 161, mort à Rome en 192 apr.
J.-C. Il reçut, mais inutilement, l'éducation la plus soignée.
Il accompagnait son père en Pannonie, quand celui-ci
mourut. Commode
se hâta de conclure
avec les Barbares
un traité, du reste
assez avantageux,
et d'accourir à
Rome pour jouir
du souverain pou-
voir. Il célébra le
triomphe ; mais, au
lieu de l'image de
Marc-Aurèle , le
véritable vain-
queur, il avait
placé près de lui
sur le char triom-
phal un belesclave,
son mignon, sym-
bole du régne commençant. En effet, il remplit aussitôt
ses palais des instruments de ses folies et de ses débauches.
Puis il se consacra à l'amphithéâtre. Habile archer, bon
gladiateur, il descendit plus de sept cents fois dans l'arène
pour combattre des bêtes féroces ou des gladiateurs. Un
jour, il fit déguiser en monstres tous les estropiés de Rome
et les massacra à coups do massue, pensant imiter ainsi
les exploits d'Hercule, sous les traits do qui il se faisait ado-
rer. Une autre fois, il rencontra un homme d'une corpulence
extraordinaire: il lui ouvrit le ventre pour voir se répandre
ses entrailles. Aussi cupide que cruel, il lit périr uno foule
de citoyens pour confisquer leurs biens, ot, aussi lâche que
cupide, il sacrifia successivement à la fureur populaire
ses favoris Patornus, Perennis, Cleander. Dans sa vanité,
Commodo avait remplacé les noms des mois par ses pro-
firos noms et surnoms ;
e sénat s'appelait Com-
modian us, les soldats com-
modiani ; enfin, Homo et
Jérusalem étaient dos
colonies commodiennes.
Ayant décidé la mort de
sa concubine Marcia, do
son ciiambellan Eclectus
et du préfet du prétoire
l,a;tus, ceux-ci, préve-
nus, l'ompoisonnèront ot
le firent achever dans son
bain par un athlète.
Aucun événemonl sail-
lant ne marqua ce règne
Il y eut uno expédition
on "Bretagne; les vieux
généraux de Marc-Aurèlo
continuèrent à défendro
la frontière ; d'assez im-
portants travaux furent exécutés à Ale.\andrie. Los chré-
tiens no furent pas persécutés.
— BrBMOc.B. : Abrégé de Dion, par Xiphilin; Hérodion,
l" livre: Lamprido; Duruy, Histoire des liomains.
COMMODÉMENT (ko-nw) odv. D'uno façon commodo :
// faut faire commodkment ce qu'on veut faire tous tes
Jours (M- Geoffrin.) n Avec opporiuniié : On parlera plus
COMMODKMKNT cn un autre endroit des magnificences de
Salomon.
GOMMODIEN de Gaza, le plus ancien poMo chrétien
lui' s ) Vivant dans uno contrée pleine de Juifs ot au
temps des persécutions do Déco, il fuit face avec uno
égale violence ù ses doux adversaires, dans un C.innen
apoloaetieum adversus Judxos et gentes, ot dans des /ti-
structiones adversus gentium deos. Violent. nnpiloyaMo A
toutes les laiblossos humaines, même légitimes, satirique
plein d'une verve barbare, il est lo Tortulhon do la pofs'j;-
Ses hexamètres sont volontairomoni incorrocts, son latm
19
Commode à cheval, frappant une tigresse
(intailU').
Buste k\c Commode
COMMODITE
COMMUNAUTAIRE
est loin d'être pur, mais il y a beaucoup de vigueur dans
cette brutalité triviale, qui dissimule une grande ten-
dresse pour les humbles» dont il désire ardemment sauver
les âmes.
COMMODITÉ {ko-mo — dulat. commoditas; de commodvs.
commode) n. f. Qualité de ce qui est commode : La commodité
d'un logement, d'un habit, ii Libre disposition, usage facul-
tatif : Avoir quelque chose à sa commodité, il Facilité de
jouir : Le voisinage d'un parc procure la commodité de la
promenade, il Occasion d'agir, occurrence favorable : Pi-o-
fiter de la première commodité pour...
— Voiture publique ou autre moyen de transport. (Vx.)
— Fig. Agréable facilité de caractère : La commodité
de l'hujneiir.
— n. f. pi. Aises, agréments : Les commodités de ta vie.
II Lieux d'aisances : Commodités à l'anglaise.
— Loc. PROv. : On n'a pas toutes ses commodités en ce
monde, Il faut savoir soutfrir quelque gône.
— Stn- Commodités, aises. \ . aisi;s.
— Anton. Embarras, gêne, incommodité.
COMMODO {ko-mo) n. m. Mot usité dans l'expression
o enquête de commodo et incommoda » , qui signifie exacte-
ment, en latin, « enquête sur l'avantage et sur l'inconvé-
nient n.
— Encycl. Cette enquête se fait principalement quand
il s'agit d'entreprendre des travaux publics. Le principe
en a été établi par l'Assemblée constituante (décret des
2-17 mars 1791). L'enquête de commodo et incommoda était
déjà pratiquée sous l'ancien régime, et on en trouve maintes
traces dans les registres des parlements. Les travaux do
Toierie, les concessions de mines, les créations de ma-
nufactures qui pourraient être considérées comme dange-
reuses ou insalubres, les travaux de chemins de fer, de
drainage, u irrigation, donnent lieu à des enquêtes de ce
genre ; ou bien encore, quand il s'agit de partager ou
vendre des biens communaux, d'établir des cimetières, de
transférer une école, de réunir deux communes. L'enquête
reste ouverte plus ou moins longtemps, selon l'importance
et le caractère de l'objet. Quand elle est close, intervient
un arrêté préfectoral, qui accorde ou refuse l'autorisation
demandée. Cette décision n'est pas sans appel. Los tiers
opposants dont les réclamations ont été écartées peuvent
se pourvoir contre l'arrêt du préfet. Le recours est porté
au conseil de préfecture, dont la décision peut elle-même
être attaquée par un nouveau et dernier recours au con-
seil d'Etat.
COMMODO [ko-mo — mot ital.) adv. T. de musique qui
signifie A Tai-îe, Sans se presser, et indique un mouve-
ment intermédiaire entre la lenteur et la vitesse.
COMMODORE {ko-mo — mot angl. qui est une corruption
de commandeur) n. m. Titre qui équivaut à celui de " clicf
de division ", et qui est donné, en Angleterre et en Amé-
rique, aux capitaines de vaisseau commissionnés. il En
Hollande, Capitaine commandant temporairement uno
division navale.
COMMON LAW (mots angl. sîgnif. n loi commune o )
n. m. Nom donné à l'ensemble du droit coutumier anglais.
— Encycl. L'origine du common law est très ancienne,
mais obscure. Au siècle dernier, on rattachait la loi com-
mune anglaise à un code d'Alfred le Grand, confirmé par
Edouard le Confesseur. Il est plus probable que ce droit
résulte de la fusion d'éléments divers : droit normand,
danois, saxon. Le droit coutumier anglais a été fixé par les
cours de justice, dites « de loi commune « ; il est encore
aujourd'hui une des bases du droit anglais. On lui reproche
de former une législation confuse, mais la codification en
est presque impraticable.
Common prayer-book. {^e Livre des prières com-
munes), liturgie arrêtée en 1548 ou 15-19, revisée en 1552,
1559, 1604 et 1662. — C'est un des livres symboliques do
l'Eglise anglicane. Quoique corrigé plusieurs fois à la de-
mande des puritains, il a une couleur plus catholique que
les • trente-neuf articles ». A cause de sa notion do la
prêtrise, du baptême et de l'eucharistie, il est l'arme pré-
férée du parti 0 haute Eglise ». Beaucoup de protestants
anglais luttent sans succès pour le faire reviser. Il a été
retouché dans un esprit puseyste en Ecosse, et dans un
esprit différent aux Etats-Unis et en Irlande.
GOMMONITOIRE {to-ar' — du lat. cum, avec, et mojiilus,
averti) n. m. Instruction donnée à un légat ou à un ambas-
sadeur. Il Mandement de comparution que le métropolitain
adressait à un évêque élu, pour l'engager à venir se faire
sacrer, ii Ajournement personnel qui était expédié par un
tribunal séculier ou ecclésiastique.
GOMMORATION [si-on — lat. commoratio ; de cum, avec,
et morari, supin moratum, rester) n. f. Insistance sur un
point déjà développé, mais qu'on veut graver plus profon-
dément dans l'esprit des auditeurs.
GOMHOS (mo53 — mot gr. qui signif. proprem. lamen-
tation) n. m. Antiq. gr. Parties lyriques d'une tragédie
grecque, autres que les chœurs proprement dits.
— Encycl. Le commos est toujours triste ou grave. A
l'origine, ce devait être simplement une lamentation fu-
nèbre. Et le plus souvent, dans les tragédies, c'est encore
un chant de deuil, chanié tour à tour par un ou plusieurs
acteurs el par le chœur. Mais, quelquefois, c'est simple-
ment un dialogue lyrique entre le chœur et les person-
nages. C'est toujours après ou avant un événement grave
que le chœur se recueille, pour ainsi dire, dans le commos,
et, par ses réflexions ou ses pressentiments, force le spec-
tateur à méditer avec lui sur ce qu'on vient de voir se
passer ou sur ce qu'on attend. Le sujet du commos, c'est
la compassion pour le malheur des personnages sympa-
thiques de la pièce; mais l'on y trouve aussi des conseils
adressés aux personnages eux-mêmes et destinés à faire
mûrir en quelque sorte leurs résolutions. Tantôt le com-
mos ne cootiout que des vers lyriques, tantôt c'est un
mélange de vers lyriques et de versïambiquos. Il se com-
pose souvent de strophes symétriques.
COMMOTACULUM {lom' — du lat. commovere, supin corn-
motum, mouvoir, repousser) n. m. Antiq. rom. Baguette
dont les prêtres se servaient pour écarter le peuple, dans
les cérémonies publiques, ii On dit aussi commentacdlum.
COMMOTION [si-on — lat. commotio ; de commovere,
sapin commofum, mouvoir) n. f. Secousse, ébranlement:
La COMMOTIOK d'un tremblement de terre, il Par oxt. Grand
moavemeot populaire, secousse révolutionnaire : Mirabeau
fait un grand bruit pour préparer les esprits aux grandes
commotions. (Lamart.) n Fig. Emotion violente, grand émoi.
— Chir. Ebranlement produit dans l'organisme : Com-
motion cérébrale apoplectique.
— Physiq. Commotion électrique. Secousse produite par
une décharge électrique.
— Encycl. Chir. V. cerveau.
GOMMOTIQUE {du gr. kommos, ornement, parure) adj.
Qui a rapport à l'art d'embellir ou de conserver la beauté.
COMMOUVOIR ivo-ar' — lat. commovere ; de cum, avec, et
movere, mouvoir) v. a. Ebranler par des commotions.
(Peu us.)
COMMUABILITÉ n. f. Etat de ce qui peut être commué :
La coMMUAbiLirii: d'une peine.
COMMUABLE adj. Qui peut être commué : Peines com-
muas les.
COMMUER (du lat. commutare ; de cum, avec, et mutave.
chauger) v. a. Changer, remplacer par autre chose : Com-
muer une peine, un vœu.
Se commuer; v. pr. Etre commué.
COMMUN [ko-mun), UNE [lat. comï/um/s] adj. Qui appar-
tient à tous, à quoi tous ont droit ou part : La commune exis-
tence. Il Général, universel : L'opinion commune. Il Apparte-
nant aux uns aussi bien qu'aux autres : L'instinct de la con-
servation Jwus est COMMUN avec les animaux. Il Qui est fait
simultanément par tous : Le travail coyiyivn resserre l'union.
Il Identique, pareil chez les uns et les autres : Notre
COMMUN désir. \\ Qui se trouve à la fois dans deux ou plu-
sieurs objets, au propre et au figuré : Point commun à
deux lignes. La tendance à l'absolutisme a t^té commune
à toutes les monarchies. Salle commune à tous les habi-
tants d'un hôtel.
— Fréquent, nombreux, abondant : Les grands talents
sont ra7'es, mais la science et la raison sont communes.
(Volt.) Il De qualité médiocre ou inférieure: l/îie nourriture
commune. Des habits communs.
— Fig. Vulgaire, sans noblesse, sans distinction : Par-
venu COMMUN. Style commun. Manières communes.
— Loc. div. MaisoJi co7tïmune, Expression autrefois em-
ployée pour désigner le lieu de réunion des échevins ou
autres officiers de la ville, et aujourd'hui usitée dans
quelques campagnes pour désigner la maison qui ren-
ferme la mairie, l'école, les logements de l'instituteur et
de l'institutrice, n Choses cojnînunes, Choses dont la pos-
session individuelle est reconnue impossible ou contraire
au droit naturel : L'air, la mer sont des choses communes.
Il Droit commun, Droit le plus généralement appliqué,
celui qui n'est pas l'objet de lois spéciales, n Vie commune.
Vie de communauté : La vie commune est lourde pour
l'esprit d'indépendance. — Vie à frais communs : La vie
COMMUNE proauit l'économie. Il Sens commun, Bon sens,
droite raison, saine et simple appréciation des choses :
Le SENS COMMUN est le moins co?n?nun de tous les sens.
(C"* de Blessington.) [V. sens commun.] n Voix commune.
Voix publique, opinion générale, il D'une commune voix.
Unanimement, il D'un commun accord. Après s'être tous
entendus; sans que personne agisse ou pense autrement.
Il Année commune. Bon an, mal an. (V. la rubr. Chronol.)
Il Avoir quelque chose de commun avec. Avoir quelque rap-
port, quelque relation avec : Il y a deux espèces d hommes
AVEC lesquels il ne faut avoir rien de commun : les mé-
chants et les sots. (M"" de Puysieux.) il Faire cause com-
mune, Asssocier ses intérêts, agir ensemble et pour un
même but. n Faire bourse commune. Mettre ensemble son
argent et s'en servir indistinctement.
— Admin. En forme commune. Dans le langage de la
daterie romaine, Sans grâce ni remise : Expédition en
FORME COMMUNE. Il Etre expédié en forme commune, Subir
un échec, un revers, un malheur. (Fam.)
— Anat. Nerf moteur oculai7'e commun. Nerf qui ac-
tionne tous les muscles de l'œil, moins le droit externe et
le grand oblique.
— Arithm. Commun diviseur. V. diviseur, ii Déno7nina-
teur commun. V. dénominateur, fractions.
— Bot. Se dit des organes qui appartiennent à la fois à
plusieurs autres organes semblables entre eux, mais diffé-
rents des premiers : Pétiole commun. Involucre commun.
Réceptacle commun, il Calice cor7imun. Se disait, chez les
anciens auteurs, de l'involucre de l'artichaut et des autres
composées.
— Chronol. Année co)7ijmme. Année ordinaire de 365 jours,
par opposition à l'année bissextile qui en a 366.' n Se dit,
dans le langage ordinaire, pour a7inée moyenne.
— Dr. Jugement, Ai'rèt commun. Jugement, A rrêt qui attei-
gnent à la fois le demandeur et le défendeur, ou tous les
accusés sans distinction, ii Auteur commun. Père commun
des deux parties, ii Epoux communs en bie7is, Epoux ma-
riés sous le régime de la communauté, ii Preuve par la
commune renommée. Preuve tirée de l'opinion publique.
— Dr. anc. Commun de paix, Impôt, appelé aussi pezade,
établi au xii' siècle, dans le midi de la France, pour ré-
parer les maux de la guerre et les déprédations des mer-
cenaires. (Dévié de son but au xiii" siècle, les évêques et
les seigneurs le perçurent pour eux-mêmes. Tombé en
désuétude au xvi" siècle, il fut rétabli au xvii" par les
fermiers généraux.) il Droit que le roi levait, comme comte
du Rouergue, sur les hommes, les bêtes et les moulins.
— Gramm. No7n commun. Nom qui convient à toutes les
ftorsonnes, à tous les animaux ou à toutes les choses de
a môme espèce, comme homme, livre, table, etc. h Nom
com7nun ou Epicéne, Nom qui a les deux genres avec une
seule forme, comme enfant, qui est tantôt masculin et
tantôt féminin. (Se dit aussi des noms qui ont un genre
déterminé, mais qui conviennent également aux deux
sexes, comme la plupart des noms d'animaux : lièvre, che-
vreuil, perdrix, perr.'iquet, papillon, etc.) il Adjectif commun,
Adjectif dont les doux genres ont la même forme, comme
avide, utile, atroce, etc. Il Verbes cor/imuns, Verbes qui,
avec la forme passive, ont à la fois le sens actif et le
sens passif. (Tels sont les verbes latins plus souvent ap-
pelés verbes dépone7its.) n Commun, adjectif, change de signi-
fication selon qu'il est placé avant ou après certains
substantifs : Une voix commune est une voix vulgaire, qui
n'a rien de distingué; la commune ;'oi.r,rf'u«c commune îvjj.r.
signifient l'accord de toutes les voix, de tous les senti-
ments.
— Hist. Charte commune, Nom qu'on donnait, en Anglo-
terre, aux chartes parties. V. charte.
— Hist. nat. Se dit des espèces ou des variétés qui sont
146
les plus connues, les plus répandues, au moins dans les
lieux où a écrit le naturaliste à qui est due la classifica-
tion : Le chêne commun. Le serin commun.
— Math. Commune mesure, Quantité, la plus grande
de toutes, parmi celles qui se trouvent contenues un
nombre entier de fois dans deux ou plusieurs quantités
données : Le ce7xle et son diamètre n'ont pas de commune
mesure. Il Fig. Terme de comparaison, moyen commun
d'appréciation : La nature humaine n'a pas de mesure
coMUVîiE déterminée. (J.-J. Rouss.)
— Mus. Note commune ou substantiv. Co}}imu7ie. Se di-
sait, autrefois, d'une note marquée d'un point d'orgue.
— Mythol. Dieux communs, Ceux qui étaient adorés par
plusieurs nations. Il Ceux qui protégeaient indistinctement
l'ami et l'ennemi, comme Mars, Bellone, etc.
— Philol. Langue C07n7nune ou Dialecte commun. Langue
écrite par tous les prosateurs grecs, après Alexandre ;
Aristote, Polybe, Plutarque ont employé la langue com-
mune.
— Phys. Réservoir C077i7nun, Terre considérée comme la
source générale de l'électricité que l'on développe à sa
surface, ou qui se produit dans 1 atmosphère : La foudre
a fréquemment pour cause la te7ision qui se produit entre
l'électricité d'un nuage et celle du réservoir commun.
— Prosod. Syllabe coiiwiune. Syllabe brève ou longue à
volonté. (On ne la confondra pas avec la syllabe douteuse,
qui est tantôt brève, tantôt longue, selon le cas) : La der-
nière SYLLABE d'un vers latin est touiou7's commune. Il Vers
commun, Vers français de dix syllabes, par opposition au
grand vers de douze syllabes et au petit vers de huit.
— Rhétor. Lieux communs. Source d'argumentation com-
posée d'un certain nombre de moyens oratoires auxquels
tous les autres peuvent être ramenés : Les orateurs an-
ciens attachaient beaucoup d'importance à la corinaiasance
des LIEUX COMMUNS. Il Dans le langage ordinaire, Pensées
banales, rebattues. V. lieux communs.
— n. m. Il Le commun, La généralité, la plus grande par-
tie : Le préjugé est la loi du commun, n Basse classe cJe la
société : Les hommes du commun, u Ce qui est vulgaire,
banal, dépourvu de noblesse et de distinction : Un liv7-e.
Un tableau du commun, h Caractère de ce qui est vulgaire,
banal, médiocre : Lk commun est le défaut des poètes a
courte vue et à courte haleine. (V. Hugo.)
— Biens appartenant à la fois à plusieurs individus ;
L'homme oisif vit sur le commun.
— Ensemble des personnes qui forment le service des
grandes maisons, il Grayid commun. Partie de la maison du
roi de France chargée de la nourriture delà plupart des offi-
ciers de la maison royale ; logement des officiers de sa cui-
sine. Il Petit commun, Service composé d'officiers du grand
commun, pour la nourriture d'un petit nombre de privilégiés.
— Coût. anc. Communauté, association de gens ayant
des droits communs et des obligations communes, sans
former ce qu'on appelle une commurie.
— Liturg. Office identique qui se célèbre pour plusieurs
saints de même catégorie : Le commun des martyrs, des
apotj'es. Il Fam. Etre du comtnun des martyrs. Etre comme
tous les autres, ne pas se distinguer du vulgaire.
— En commun, loc. adv. Ensemble, en communauté ou
en société, sans exception personnelle : Vivre en commun.
— Prov. : Qui sert au commun sert à pas un, 11 n'y a pas
de sen'ice plus mal rempli que les services publics, ii U
n'y a pas d'âne plus mal bâté que l'âne du commun, Il
n'est personne de plus mal rétribué que celui qui est au
service du public. (A aussi le sens du proverbe précédent.)
— n. m. pi. Ensemble des logements du service, comme
cuisine, écuries, habitations des domestiques : Coucher
da7is les communs, ii Dans quelques départements, Commo-
dités : Aller aux communs.
— Syn. Conunun, général, universel. Commun a moins
d'étendue que les deux autres : ce qui est commun se trouve
seulement chez la plupart, dans le plus grand nombre des
lieux ; ce qui est général appartient au genre tout entier,
c'est-à-dire à tous les individus quand on les considère en
gros {il peut donc y avoir des exceptions); ce qui est uni-
versel appartient à tous les individus considérés en détail,
se trouve en tous lieux. De plus, général marque quelque-
fois seulement l'indétermination, et univei'set mavqne tou-
jours l'extension la plus complète.
— Commun, ordinaire, trivial, vulgaire. Tout ce qui
n'est pas rare peut être qualifié de com/nun ou d'ordinaire;
ce qui est commun existe en beaucoup d'endroits, ce qui
est ordinaire arrive souvent. Vulgaire et trivial ne peuvent
se dire que des actions de l'homme ou de son langage :
vHlgai7'e est simplement opposé à noble, distingué; tri-
vial marque quelque chose de plus bas, qui a un caractère
de grossièreté.
— Anton. Exceptionnel, extraordinaire, inaccoutumé,
inouï, original, paradoxal, rare, unique. — Distinct, indivi-
duel, personnel, privé. — Distingué, élégant, noble.
COMMUNAL, AIX, AUX (A'o-mu) adj. De la commune,
relatif à la commune, qui appartient à la commune ; Ecole
COM.MUNALK. Fête communale. Biens communaux.
— n. m. Bien qui appartient à la commune : Le pauvre
jownalier n'a d'autre patrimoine que /e communal. (Proudh.)
— n. m. pi. : Les communaux. Biens sur la propriété ou
le produit desquels tous les habitants d'une ou de plu-
sieurs communes ont des droits acquis.
— Anton. Cantonal, départemental, national (impérial,
royal), vicinal, particulier, privé.
COMMUNALEMENT (ko-mu) adj. En commun. (Vieux.)
COMMUNALISTE (kù-niu, lisst') n. Nom donné, dans
certaines sociétés religieuses, aux membres de la commu-
nauté, et, dans quelques diocèses, aux prêtres habitués
d'une paroisse.
COMMUNALISTE (fro-m)i, lisst') adj. Qui se rapporte au
système d'une commune douée d'un pouvoir presque sou-
verain : Le mouvement communaliste de iSli.
COMMUNALITÉ [ko-mu] n. f. Communauté. (Vietix.)
COMMUNARD [ko-mu-nar'), ARDE n. et adj. Se dit, en
mauvaise part, des partisans de la Commune de Paris
(1871), de leurs opinions : Un communard. Tendances com-
MUNARDf:s. 1! On dit quelquefois communeux, euse.
COMMUNAUTAIRE {ko-7nH-nô-tér') adj. Qui a rapport au
système économique de la communauté des biens : L'ab-
sorption COMMUNAUTAIRE. Il Qui cst Tolatif au commu-
nisme : Tendance communautaire.
— n. Partisan de la communauté des biens : Les comt
MUNAUTAIRES.
147
COMMUNAUTÉ {ko-mu-nâ) n. f. Etat de ce qui est com-
mun : ta l^O.MMUNAl) Ib". des Ôlt'«S.
— Par ext. Siinililudo, parité, identité : Communactk
d'origine, d'idéei, de devoirs, d'espérances.
~ Kusomblo dos citoyeiiis d'un Etat, dos lialiitants d'unn
ville ou d'un village : Se sacnfier aux intth-éts de la com-
MUNADTÉ. Il Réunion d'individus ayant un intérêt commun :
La C0MMDNAUT1-: chrétienne. Il Corporation : La commu-
NAUTB des notaires. (Vieux en ce sens.)
— Blas. Armes de communauté. Armes qui appartien-
nent à une association, comme celles des Etats, dos villes,
des académies, etc.
— Dr. Régime d'association conjugale, en vertu duquel
certains biens des époux sont communs entre eux : A'»'
7narier sous le régime de la communauté, il Se dit aussi de
l'ensemble des biens communs entre les époux : Le mari
est le chef de la communacté. il Communauté taisible, So-
ciété qui se formait, dans l'ancien droit, autrement que
par mariage, entre certaines personnes.
— Econ. soc. Système do lajouissance en commun dos
biens do la terre : Un abime sépare la communauté du
coMMUNiSMK. (Fr. Bastiat.) il Comyjiunaulé négative. Com-
munauté des biens prée.vistaate à l'établissement de la
propriété.
— Hist. ecclés. Réunion de personnes qui so sont sou-
mises à une régie, dans un dessein religieux : La commu-
nauté est la famille de ceux qui Ji'ont pas de famille.
(J. Simon.) ti Maison habitée en commun par des religieux
ou des religieuses : Aller à la communauté, il Lieu où les
religieux se livrent ensemble à quelque exercice -.Dîner à
la communauté. Il Chez les capucms. Chambre où l'on ren-
ferme les habits, il Communautés séculières. Nom que l'on
donnait autrefois à des congrégations dont les membres
n'étaient pas liés par des vœux solennels, il Communautés
régulières, Celles dont les membres prononçaient des
vœux de ce genre.
— Enctcl. Hist. ecclés. L'origine des communautés re-
ligieuses remonte aux anachorètes de la ïhébaïde. Klles
se répandirent dans tout l'Orient chrétien, et saint Basile
écrivit pour elles la règle que suivent encore les moines
de l'Eglise grecque-unie et de l'Eglise orthodoxe. En Occi-
dent, la vie commune ne fut pas moins en honneur. On
peut répartir en quatre groupes les ordres religieux qui
l'embrassèrent à différentes époques et la pratiquèrent
sous ditférentes formes : 1" les mornes, soumis à la règle
de saint Benoît. (Deux grandes réformes donnèrent nais-
sance à deux grandes familles : les moines de Cluny et
les moines de Citeaux, ces derniers subdivisés en quatre
branches issues des quatre filles de Cîteaux : La Ferté,
Pontigny, Clairvaux et Morimont) ; 2<* les chanoines régu-
liers, comprenant les prémootrés et plusieurs autres con-
grégations portant le nom de saint Augustin. (Les ordres
militaires, comme l'ordre de Malte, se rattachaient aux
clianoines réguliers) ; S" les ordres mendiants, c'est-à-diro
les franciscains, les dominicains, les carmes et les ermites
de Saint-Augustin ; 4° les clercs réguliers, dont les princi-
paux sont les théatins, les jésuites, les bernardins et les
lazaristes. (Pour plus de détails, voir, en particulier, les
noms de chacun de ces ordres.)
Les communautés de femmes comprenaient de nom-
breux chapitres do chanoinesses et des congrégations
soumises à des règles empruntées, le plus souvent, aux
règles des ordres d'hommes.
La législation civile s'est préoccupée principalement do
deux points : le droit d'hérédité, pratiqué par les moines
eu faveur de leur couvent, et l'âge de la profession reli-
fieuse. Le code de Justinicn permettait aux monastères
'hériter des biens qui appartenaient à leurs membres, et
aux moines de tester en faveur de la maison qu'ils habi-
taient. En France, dès le temps de Charlemagne, les cou-
vents furent frappés d'incapacité civile en matière d'héri-
tage ; il fut défendu aux novices qui y entraient do leur
faire des dons. L'âge de la profession religieuse fut re-
culé jusqu'à vingt-cinq ans pour les hommes et vingt ans
pour les femmes par l'ordonnance d'Orléans au xvi" siècle.
L'ordonnance de Blois le ramena à seize ans pour les
deux sexes ; le !*•■ avril 1769, il fut fixé à vingt et un ans
pour les hommes ot dix-huit pour les femmes. Le pouvoir
civil se réservait le droit do contrôler la fondation des
nouveaux ordres. Plusieurs édits de Louis XIV sont for-
mels dans ce sens ; notamment, ceux de 1659, 1666 ot 1671.
Les édits de 1749 ot do 1766 déclarent nuls los ordres
établis en dehors des règles civiles et canoniques. On
peut voir une autre cause do conflit dans la tendance
qu'eurent toujours les communautés religieuses à se sous-
traire à l'autorité particulière des évcques, la dépendance
envers cette autorité étant jugée par elles nuisible à leur
organisation et à. leur but. Tous les grands ordres obtin-
rent peu à peu dos papes satisfaction sur ce point, ot, au
moment de la Révolution, ils étaient, depuis plusieurs si6-
cles déjà, exempts de la juridiction épiscopale.
Voici, d'après le Dictionnaire géographique, historique et
politique de l'abbé d'Expilly (1764 1769), quelle était, i la fin
de l'ancien régime, la situation des communautés reli-
gieuses en Franco. Pour los hommes, il y avait 16 mai-
sons chefs d'ordre, 625 abbayes en commende, 115 en
règle ; pour les fonimos : 253 abbayes, 64 prieurés ot
21 chapitres do chanuincsses ; l'ordre de Malte possédait
6 grands prieurés, 229 commanderies et, en plus, 2 cou-
vents do religieuses. Ce même ouvrage estime a 7^600 lo
nombre totial des religieux vivant en communauté, t!i ù
80.000 celui des religieuses. H. Taine {les Oriqinrs de la
France contemporaine, t. P'), d'après des calculs en partie
approximatifs, no compte que 23.000 religieux en wwy et
37.000 reliKieuses. Aujourd'hui, ce nombre parait avoir
considérablement augmenté.
— Ane. dr. Communauté tauible. On nommait ainsi la
société de biens qui se formait entre vilains, parents ou
non, par lo seul fait do l'habitation commune pendant un
an ot un jour. La faculté do demander à tout momi'ut lo
partage devint plus tard un danger. L'ordonnance de Mou-
lins, en ir.6C, exigea un acte notarié pour prouver l'exis-
tence d'un contrat excédant la valeur do 100 livres, ot
l'ordonnant'O do 1673 soumit toute société & un écrit. (Ces
mesures rendirent diflicilo l'existence do communautés
taisibles.)
Communauté entre époux. La communauté, régime dos
pays coiuumiers, paraît dériver dos coutumes germani-
ques ; (piolquos-uns n'y ont vu qu'un cas particulier des
<'omniiinaiité8 taisibles. L'id<'0 première est l'attribuliun ù.
la f(!niino d'une part des ciinrpi^ts ou fruits acquis on
commun. Ce régime apparaît tout formé dans les contu-
miers du xiii* et du xiv" siècle. La communauté no com-
prenait, en général, que les meubles ot les acquêts. Lo
mari en était seigneur et maître i la communauté avait la
jouissance de tous les biens ; les biens communs étaient
partagés par moitié à la dissolution ; le droit pour la
l'omnie de renoncer se généralisa pou à peu. Dans cer-
taines coutumes, la communauté continuait entre le sur-
vivant et les représentants du prédécédé.
— Dr. act. Communauté entre époux. La communauté
dite légale est celle établie par la loi ; c'est le régime des
époux mariés sans contrat et de ceux qui l'ont stipulé
dans leur contrat. La communauté conventionnelle est la
communauté légale plus ou moins modifiée par la con-
vention des parties (C. civ., art. 1497). Le régime do la
communauté est caractérisé par la juxtaposition de trois
masses de biens : les biens communs ou la communauté,
ceux propres au mari, ceux propres à la femme. La com-
position de chacune d'elles est réglée par la loi ou par lo
contrat de mariage. Chaque fois que 1 une do ces masses
do biens s'enrichit au détriment d uno autre, elle lui doit
récompense.
Sous la communauté légale, l'actif commun comprend
tous les meubles (corporels ou incorporels) appartenant
aux époux lors du mariage ou qui leur adviennent pen-
dant, à titre onéreux ou gratuit; les fruits des biens pro-
pres des époux ; les immeubles acquis à titre onéreux
pendant le mariage (art. 1401). Tout immeuble acquis par
l'un des époux entre le contrat de mariage et le mariage
avec dos deniers qui devaient tomber en communauté est
également commun (art. 1404). Les biens qui n'entrent
pas en communauté forment les propres des époux. Le
fiassif de la communauté comprend ; l" les dettes mobi-
ières des époux au jour du mariage, sauf récompense
f)our celles relatives aux immeubles propres. (Celles de
a femme doivent résulter d'un acte authentique antérieur
au mariage) ; 2"» les dettes contractées par le mari ou par
la femme autorisée du mari ou mandataire de celui-ci ;
3" les intérêts des dettes personnelles aux époux; 4o les
réparations usufructuaires ; 5' les charges du mariage
(art. 1409). Le passif des successions échues aux époux
pendant le mariage se répartit entre eux et la commu-
nauté dans la même proportion que leur actif. Les créan-
ciers peuvent agir toujours contre les biens de la succes-
sion et l'époux héritier, et aussi contre la communauté,
si l'héritier est le mari, ou si c'est la femme, et qu'elle
a accepté avec l'autorisation du mari (art. 1411-1417). Lo
Code a prévu trois clauses restrictives soit de l'actif, soit
du passif, soit à la fois de l'actif et du passif : la commu-
nauté réduite aux acquêts, la réalisation et la séparation
des dettes; une clause extensive : la communauté univer-
selle, dans laquelle tous les biens sont mis en commun.
Le mari, chef de la communauté, en administre seul les
biens. De plus, quoique copropriétaire avec la femme, il
en dispose librement ; il peut vendre et hypothéquer \cc
biens de la communauté (art. 1421). Il n'y a de réser\-es
que pour les aliénations à titre gratuit. Si le mari com-
promet les biens communs, la femme peut demander la
séparation de biens. Les biens personnels de la femme
sont aussi administrés par le mari ; il exerce seul les ac-
tions mobilières et possessoires qui appartiennent à la
femme ; mais il ne peut aliéner les immeubles personnels
do sa femme : c'est elle qui les aliène avec l'autorisation
du mari ou de justice.
La communauté se dissout par la mort, par le divorce,
par la séparation de corps, par la séparation do biens, et
autrefois par la mort civile (art. 1441). L'absence peut en-
traîner une dissolution provisoire de la communauté.
L'annulation d'un mariage putatif dissout aussi la commu-
nauté. L'époux sur\'lvant doit faire inventaire. La femme
ou ses héritiers ont la faculté d'accepter la communauté
ou d'y renoncer; un délai de trois mois et quarante jours
est accordé pour l'inventaire et l'option. La liquidation
comprend le partage de l'actif, ta répartition du passif.
Chaque époux ajoute aux biens existants par le moyen do
rapports ce qu'il doit à la communauté, et prélève ce qui
lui est dû. Le partage se fait par moitié, tant pour l'actif
que pour le passif, sauf les clauses contraires de commu-
nauté conventionnelle. Le bénéfice d'émolument peut per-
mettre à la femme de no payer les dettes que jusqu'à con-
currence do ce qu'elle retire de la communauté.
Communauté redutte aux acquêts. Om iiy>\io\\Q ainsi un ré-
ffimodo communauté conventionnelle (jtii restreint l'actif et
0 passif do la communauté lépale. On en exclut le mobilier
présent dos époux, et, parmi lo mobilier futur, celui qui
est acquis à titre lucratif. La communauté comprend alors
les fruits ot revenus des propres, les produits du travail
ou do l'industrie des époux, les ac(Miéts, c'est-à-dire les
biens ac(|uis à titre onéreux pendant le mariage. Lo passif
ne comprend ni les dettes présentes, ni les dettes futures
provenant de successions ou donations échues aux époux.
GOMMUNAUTIER (ko-mu-nôti-é) n. m. Celui qui, chez
les capucins, est chargé do faire les habits.
COMMUNAUX n. m. pi. Dr. Admin. V. communal.
COMMUNAY (flASSiN dk), bassin houillor du départe-
ment de l'Isère, ainsi appelé de la commune du môme
nom (arr. de Vienne), fournissant principalement de l'an-
thracite. (U fait partie du groupe carbonifère do la Loire.)
COMMUNE [ko-mun — rad. commun) n. f. Dr. admin.
Division territoriale administrée par un maire assisté d'un
conseil municipal : La commi'nkc.t/ la base de l'organisation
sociale. (Bautain.) n Ensemble dos citoyens représentés
par la municipalité : Communk qm s'est imposée cxtraordi-
nairtnitcnt. (S osi dit particulièrement de la municipalité
de Paris organisée on 1789, ot oui remplit pondant la
Révolution un rôle politique.) ii Nom pris par lo gou-
vernement insurrectionnel qui se forma à Pans en 1871.
(V. plus loin.) \\ Lea communes. So dit, on Angleterre, do la
Chambre des communes, par opposition à la Chambre des
lords.
— Par oxt. Hétel do ville, maison commune, mairie.
— Hist. Peuple ot bourgeoisie, par opposition à la no-
blesse ; L'Eglise avait tout à craindre des grands, et rien
des coMMUNKS (Chateaubr.) Il Association des bourgeois
d'une m^mo ville, d'un mémo bourg, jouissant du droit
lie se goiivorner ; C'est seulement dans ses domaines que
Louis le (iroa a favorisé l'établissement des communks. ii Mi-
lices communales ou lovées fournies par les communes.
— Encycl. Hist. Les comvnmeH, au moyen âge, étaient
les villes qui avaient acquis vis-à-vis du soigneur ou du
souverain une situation plus ou moins indépendante, ana-
COMMUNAUTE - COMMUNE
loguo à celle des fiefs. Co fut, au début, non pas la ville
môme, mais plutôt l'association des habitants ayant prêté
serment, qui fut appelée communia, con-.munitas, ou com-
mune jurée. Tantôt la commune se composait do tous les
habitants, tantôt elle n'était qu'une corporation qui admi-
nistrait et représentait la cité.
Les communes n'ont leur origine ni dans l'organisa-
tion municipale des Komains, ni dans les institutions
germaniques; leur formation résulta de circonstances
nouvelles, du xi' au xit* siècle. Ce furent notamment :
l'invasion des Normands, qui fit unir los bourgeois des
villes pour relever les murailles; la lutte contre loppres-
sion féodale; le développement du commerce dii aux croi-
sades. On peut ajouter l'existence do corporations de
marchands et d'artisans(gildes, confréries), ot la présence
I dans les villes de juges seigneuriaux [judices, scabini),
I devenus (luelquefuis jdus tard des représentants et des
administrateurs de la cité. Mais il ne faut pas voir dans
ces fonctionnaires, dès lo \' siècle, un gouvernement
électif et populaire ; Augustin Thierry, en soutenant
. cette théorie, a commis un anachronisme.
Les villes n'ont pas acquis toutes de la même façon
leurs privilèges. Dans certaines, comme à Saint-Omor,
co fut la gilde marchande qui reçut la charte communale.
Plusieurs villes durent l'indépendance à dos insurrections,
comme Le Mans, Laon, Amiens; mais la plupart acqui-
rent à prix d'argent le droit de commune. Les insurrec-
tions communales, dont Augustin Thierry adonné des ré-
cits célèbres, sont donc loin de s'être produites partout.
I^e clergé fut toujours hostile aux associations urbaines.
L'attitude de la noblesse fut variable. Les rois de Franco
so montrèrent favorables ou hostiles, selon leur intérêt.
Sous Louis VI et Louis VII, la politique royale fut souvent
contradictoire; Philippe-.\uguste fut très libéral envers
les communes. Après lui, la royauté les fit surveiller par
les fonctionnaires et les frappa de taxes.
Toutes les villes qui durent à un mouvement d'émanci-
pation une amélioration de situation n'arrivèrent pas au
rang de commune. Il faut distinguer les villes franches et
les villes libres. Les premières étaient restées sous la
sujétion du seigneur ; mais une charte ou privilège de
franchise avait fixé ou restreint l'exercice des droits sei-
gneuriaux comme à Lorris (dont la charte a souvent servi
do modèle), ou même avait établi une municipalité élec-
tive et une juridiction. Les villes libres étaient celles
dont los habitants s'étaient associés sous la garantie d un
serment mutuel pour constituer la commune. Ces villes
étaient les vraies communes ; vassales et non sujettes du
seigneur, elles formaient une seigneurie collective jouis-
sant de la plupart des attributs de la souveraineté. La
commune taisait donc partie de la société féodale ; la
charte, accordée par le suzerain, réglait ses rapports avec
lui. La commune remplissait les devoirs d'un vassal : foi
et hommage, aveu et dénombrement, aide féodale, ser-
vice d'est et do chevauchée. Le suzerain s'engageait à
respecter ses privilèges et à la protéger. Ordinairement,
la commune s'administrait e.t avait le droit do justice. Elle
possédait un sceau, à effigie le plus souvent belliqueuse,
un beffroi, des fourches patibulaires et un pilori. Elle
s'étendait souvent jusque dans la banlieue.
Quelques chartes se sont répandues comme par voie de
filiation (Mantes, Laon, Saint-Quentin, Péronne, Amiens,
Soissons). Les Etablissements de Rouen ont été imposés
par les rois d'Angleterre à plusieurs villes de l'ouest et
du sud-ouest de la France. La commune ayant fourni la
charte type statuait dans les différends entre les villes
affiliées et le soigneur.
Dans quelques villes, les anciens échevins étaient de-
venus les magistrats municipaux; dans d'autres (Saint-
Quentin, Laon, Noyon), ils avaient gardé un caractère
seigneurial. Lo corps municipal était ordinairement com-
posé de jurés (jurats, consuls, capitouls) que présidait
l'un d'eux (maire, mayeur, prévôt). A Kuuen et dans les
villes où se propagèrent los Etablissements do Rouen, i/
V avait plusieurs conseils issus du corps municipal. Dans
les communes pleinement indépendantes, la justice était
rendue par le maire et les jurés. Les revenus de la com-
mune comprenaient ceux des propriétés, les revenus judi-
ciaires, les impots indirects (péages, tonlieux), certains
impôts directs (droit do bourgeoisie, taille).
Tombées en décadence on Irauce à la fin du xiii» siècle,
los villes libres eurent, au contraire, tout leur éclat au
xtv« siècle en Flandre et dans les Pays-Bas; malgré los
révolutions qu'elles traversèrent, leur autonomie a atteint
son apogée au début du xv« siècle. Les dissensions, lo
despotisme des ducs do Bourgogne, la mauvaise adminis-
tration financière, amenèrent leur décadence. En Angle-
terre, les communes ont été surtout uno transformation
des gildes ; elles fondèrent les libertés anglaises. Les
villes libres ont joué un grand rôle en Italie; elles ont lutté
avec succès contre l'Empire, ont souffert ensuite des fac-
tions et des rivalités, mais ont oonservé longtemps leurs
libertés. En Allemagne, les villes libres furent surtout
florissantes aux xiv' ot xv« siècles et formèrent des con-
fédérations indépendantes ; celle do la liauso, notammout
Hambourg, eurent une grande prospérité.
— BiuLioGH. : Raynouard, Histoire du droit municipal
en France (1829): Aug. Thierry, Lettres sur l'histoire de
Frajicc (Paris, 1827); Jterueit des monuments inédits de
l'histoire du tiers état (Paris, 1850 1856) ; Giry, Histoire de
Saint-Omer (1878); les Ftablissements de Jiouen (Paris.
1883-1885); Pocuments sur les relations de la royauté avec
les villes en France, de USOù tSl4 (Paris, 18S5); Luchairo,
les Communes françaises (Paris. 1890) ; Manuel des institu-
tions françaises [période (tes Capétiens directs] (Paris, 18»2).
— Dr. admin. Bien que placée sous la lutollo ou tout
au moins le contrôle iio l'Etat, la commune forme uno
collectivité jouissant de la personnalité civile et admi-
nistrative. Elle possède sa représentation propre oi uno
administration constituée par le conseil munioipal, poii-
voir délibérant, et lo maire et ses adjoinUs, pouvoir exé-
cutif. La législation communale est actuellement régie
par la loi du 5 avril 1884. Une commun© nouvelle ost
créée par la loi, après avis du conseil général et du con-
seil d'Klat. Quant aux modifications à la circonscription
territoriale (réunion, disjonction de communes ou sections
do communes^, elles font, après avis des conseils muni-
cipaux et en^iuélo préfectorale, l'objet dune loi ou d un
décret, suivant qu'elles affectent, ou non. la circonscription
du département, dQ larrondissemont ou du canton. Uuo
décision du conseil général suffit, si les communes ou
sections intéressées sont d'accord ot situées dans lo
COMMUiNÉMENT - COMMUiMCANTS
même canton. Les biens do la communo comprennent :
1» le domaine public communal, imprescriptible et inalié-
nable (chemins vicinaux et ruraux recounus, rues, canaux,
églises, etc.) ; 2» les biens patrimojiianx, dont la communo
dispose au même titre qu'un particulier; 3° les biens com-
munaux, c'est-à-dire ceux dont les habitants ont la jouis
sance en nature (affouage, pâturage, etc.). Le maire, en
conformité des décisions du conseil municipal, gère les
biens de la commune et passe les actes nécessaires ; 1 au-
torité supérieure intervient, du reste, pour approuver les
actes les plus importants de cette gestion, tels que baux
à longue durée, aliénations, acquisitions d'immeubles,
acceptation de dons et legs, emprunts, etc. La commune
peut être créancière ou débitrice et déclarée civilement
responsable. Elle peut ester en justice avec autorisation
du conseil de préfecture, et est représentée par le maire ■
l'autorisation n'est pas nécessaire pour les actions pos-
sessoires, actes conservatoires de propriété et interrup-
tifs de prescription. Les ressources de la commune (loi
du 5 avr 1884, art. 133) se composent principalement du
revenu des biens patrimoniaux, des centimes additionnels
autorisés par la loi, du produit des octrois, de droits et
taxes multiples (droits de place dans les halles, foires,
marchés, etc.), du revenu des concessions de terrains
dans les cimetières, du produit des expéditions des actes
administratifs, de celui des biens aliénés, des dons, legs,
emprunts, etc. Les dépenses sont obligatoires ou facul-
tatives. Les premières, énumérées par la loi du 5 avril
1884 (art. 136), peuvent être inscrites d'offlce par l'autorité
qui règle le budget. Les budgets, primitif ou additionnel,
présentés par le maire, votés par le conseil municipal,
sont réglés par le préfet; ils sont approuvés par décret
dans les villes dont le revenu ordinaire atteint 3 millions
de francs. L'e.xercice tinancier s'étend jusqu'au 15 mars
(liquidation des dépenses) et au 31 mars (payement) de la
deuxième année. Le maire est ordonnateur des dépenses.
Le percepteur est de droit receveur municipal, mais les
communes ayant 30.000 francs de revenus ordinaires peu-
vent avoir un receveur spécial. Le maire rend un compte
moral, soumis à l'approbation de l'autorité administrative ;
quant au compte du receveur, il est apuré par la Cour des
comptes ou le conseil do préfecture, suivant que les re-
venus ordinaires de la commune atteignent, ou non,
30.000 francs (50.000 fr. en Algérie). Les communes algé-
riennes se divisent en communes indigènes, mixtes, ou
de plein exercice; ces dernières, sauf certaines réserves
relatives à la gestion dos biens et à la représentation
musulmane, sont régies par la loi de 1884.
— Commune à l'élrant/ei-. Sous diverses appellations,
dans l'organisation do là commune à l'étranger, à côté
d'assemblées administratives délibérantes (junta en Es-
pagne, gorodskaïadouma en Russie, etc.), composées de
conseillers élus, bourgeois, notables (aldermen), on trouve
le pouvoir exécutif municipal, qu'il soit dénommé maire,
lord-maire, bourgmestre, alcade, etc., ou que ses attri-
butions soient dévolues à un comité dit, en Prusse, ma-
gistrat (réunion de bourgmestres et d'échevins ou con-
seillers), vorstand (Autriche), ouprava (Russie), giunta
(Italie), etc. Parfois, la commune a gardé certaines atta-
ches avec la paroisse, dont sa circonscription tout au
moins n'est pas entièrement dégagée, comme dans les
petites communes anglaises, od le conseil des habitants
(vestry) est présidé par le cburcllwarden (gardien d'é-
glise) ; en Portugal, où la paroisse sert à former le con-
celho (district), ou en Suisse, où la circonscription pa-
roissiale joue souvent un rôle dans l'administration
municipale (kirchengemeinden). Le régime varie fré-
3uemment, suivant qu'il s'agit des communes rurales ou
es villes, comme en Angleterre, en Russie et en Alle-
magne. Quant aux libertés politiques et administratives
municipales, elles sont ou fort étendues, comme en Bel-
gique, ou plus restreintes, suivant les législations.
— Dr. colon. Il n'y a d'organisation municipale aux co-
lonies que là où il se rencontre une agglomération sufri-
saote de citoyens français. Aux Antilles et à la Réunion,
le territoire entier est divisé on communes, et la loi mu-
nicipale du 5 avril 1884 est applicable, sauf certaines
modifications de détails imposées par l'éloignement ou
par l'organisation administrative particulière aux colonies.
Cette division du territoire eu communes se retrouve éga-
lement à Saint-Pierre et Miquelon (3 communes), en
Guyane (14 communes) et dans l'Inde française (10 com-
munes) ; mais, dans ces colonies, la législation municipale
est un peu différente. Ailleurs, il n'y a guère de munici-
Îtalités organisées qu'au chef-lieu de la colonie, ou dans
es villes les plus importantes. Saint-Louis du Sénégal,
Dakar, Gorée, Rutisque, Nouméa, Papeete, Saigon ont été
ainsi érigées en communes par décret du chef de l'Etat.
Des arrêtés pris par les gouverneurs ont aussi créé dos
commissions municipales dans certains centres : en Indo-
Chine, en Nouvelle-Calédonio et à Madagascar ; mais les
libertés municipales ainsi accordées par un gouverneur
sont évidemment beaucoup plus précaires.
En Indo-Chine, les Français ont rencontré et conservé
des communes annamites, remaniuables par leur forte
organisation et leur autonomie à peu près complète.
"V. Jobbé-Duval, la Commune annamite (Paris, 1897).
Commune de Paris, nom donné au gouvernement
municipal do Paris do 1789 à 1795. La Communo de Paris
était composée d'abord do l'Assemblée des électeurs, élue
par les 60 districts municipaux, puis do 120 autres dépu-
tés ou représentants de la Commune, qui confirmèrent les
nominations de Bailly, maire, et de La Fayette, comman-
dant de la garde nationale. La nouvelle assemblée tra-
vailla activement à l'organisation de la ville et instruisit
la plupart des procès royalistes. Ello s'augmenta vite,
compta 60 membres à l'administration, 240 au conseil
général. Mais tous les représentants, en désaccord sur
plusieurs points avec Bailly, démissionnèrent (1790). L'As-
semblée nationale les remplai;a par une municipalité lé-
gale : Paris était divisé en 48 sections, qui nommaient les
lonctionnaires publics. La Commune so composait : du
maire, qui surveillait sans administrer, d'un jjrocureur-
syndic, do 16 administrateurs, du conseil municipal et du
conseil général qui s'érigea pendant la Terreur on une
sorte do tribunal. En 1791, Pétion remplaça Bailly. Con-
quise aux idées radicales, la Commune essaya pourtant de
prévenir les excès du peuple le 20 juin, et refusa de pro-
noncer la déchéance du roi. Accusée de lenteur, ello fut
remplacée par la Communo dite « du 10 aofil n qui so com-
posait do commissaires nommés par les sections, parmi
lesquels Robespierre, Hébert, M.-J. Chénier, etc. Recou-
rant à des mesures violentes, ello institua un comité de
surveillance, qui doit être rendu seul responsable des
massacres de Septembre. Attaquée par la Plaine devant
la Convention, elle fut renouvelée en partie (2 déc). Tou-
jours en oppositiou avec les girondins, la Commune se
prêta à une insurrection révolutionnaire qui contribua à
leur chute, et le Comité de salut public, jaloux de son
autorité, la plaça sous sa dépendance ; Robespierre y fit
entrer ses partisans. Nombre d'anciens membres dispa-
rurent. Impuissante, la Commune ne put soutenir Robes-
pierre contre la Convention. Elle fut dissoute par la Con-
stitution de l'an III.
Commime de Paris de 1871. La révolution d'où
sortit la Commune eut pour cause lointaine et prédispo-
sante la propagande collectiviste de « l'Internationalo »
après le congrès do Lausanne en 1866, et pour causes im-
médiates les souffrances physiques et morales du siège de
Paris, et surtout l'imminence du désarmement de la garde
nationale. La crainte, d'ailleurs assez justifiée, d'une res-
tauration royaliste par l'Assemblée de Bordeaux servit de
prétexte aux gardes nationaux pour refuser do déposer les
armes. Un grand nombro de bataillons se constituèrent en
Fédération républicaine de la garde nationale, sous la di-
rection d'un Comité central. CV. Comité centr.il.) La jour-
née du 18 mars 1871 inaugura la guerre civile : Thiers, chef
du pouvoir exécutif, se retira sur 'Versailles avec l'armée
régulière, et le Comité central s'empara du pouvoir. Il fit
procéder à des élections pour constituer un conseil com-
munal de Paris. Elles eurent lieu le 26 mars et le 16 avril.
Les membres de la Commune furent au nombre de soixante-
quinze. Des « délégués « furent chargés du pouvoir exécu-
tif. Les principaux membres de la Commune étaient :
Amoureux, Arthur Arnould, Avrial, Billioray, Camélinat,
Champy, J.-B. Clément, Cluseret, Courbet, Cournet, Do-
lescluze, Dereuro, Dupont (Clovis), Ferré (Théophile),
Flourcns, Gambon, Grousset (Paschal), Johannard, Jourdo,
Langevin, Lcfrançais, Longuet (Ch.), J. Méline, Miot, Pa-
rent (Ulysse), Parisel, Pothier, Protêt, Pyat (Félix), Ranc,
Rastoul, Régère, Rigault (Raoul), Trinquet, Urbain, Vail-
lant (Ed.), Vallès (Jules), Varlin, Verdure, Vésinier, Viard.
Voici quels furent les principaux actes de la Commune :
29 mars. Abolition de la conscription. - 5 avril. Suppres-
sion du budget des cultes; décret sur les otages, suivi de
l'arrestation de l'archevêque de Paris, M«' Darboy, do
M. Deguerry, curé de la Madeleine, du premier président
Bonjean et de plus de six cents prêtres, gendarmes, etc.
— 7 avril. Enrôlement forcé dans les compagnies de guerre
de tout citoyen de dix-neuf à quarante ans.— 12 avril.
Décret relatif à la démolition de la colonne Vendôme
(exécuté le 16 mai). — 27 avril. Nomination de Raoul
Rigault comme procureur de la Commune, avec Dacosta
comme substitut. — 1" mai. Création d'un Comité do salut
public. — 10 mai. Décret ordonnant la destruction de la
maison de Thiers. (Ajoutons que la plupart des journaux
furent supprimés successivement.)
Le gouvernement de Versailles, préoccupé de rentrer
dans Paris, constitue une armée de cent mille hommes aux
ordres de Mac-Mahon. Il y avait près de deux cent mille
fédérés, qui furent successivement commandés par les gé-
néraux Cluseret, Duval, Eudes, Bergeret, Dombrow.ski.
Les fédérés prirent l'offensive, le 2 avril, à Courbevoie,
puis, le 3, à Chaton et Rueil, et le 4, à Châtillon ; mais ils
furent repoussés. Alors, l'arniéo de Versailles se porta à
son tour en avant, et le second siège de Paris commença.
Le 20 mai, les batteries de brèche écrasèrent l'enceinte
de leurs feux. Le dimanche 21 mai, à trois heures après
midi, un piqueur dos ponts et chaussées, Ducatel, monta
sur la porte de Saint- Cloud, et prévint les gardes do
tranchée que le quartier du Point-du-Jour était vide d'in-
surgés. Doux compagnies du 37' de ligne pénétrèrent
aussitôt dans la place : le soir, l'armée occupait presque
tout le XVI" arrondissement. La Commune tint encore une
séance le 22 mai, puis céda le pouvoir au Comité central,
et la guerre des rues commença. Elle dura toute une
semaine, cette rouge " Semaine do mai », dont chaque jour
est resté marqué en traits de sang et de flamme. Les
Versaillais purent prendre à revers toutes les barricades
des insurgés. Mais, en se retirant, ceux-ci mettaient le
feu aux monuments, après les avoir aspergés de pétrole.
Ainsi flambèrent, le 23, les Tuileries, la Cour des comptes;
le 24, les Finances, le Palais-Royal, l'Hôtel de Ville ; le 25,
les docks de la ViUette et le Grenier d'abondance. Après
les incendies, vinrent : 24 mai, premier massacre des
otages à la Roquette (Darboy, Deguerry, Bonjean, etc.);
25 mai, massacre des dominicains d Arcueil; 26 mai, second
massacre d'otages à la Roquette et rue Haxo, à Belleville.
Enfin, le 28 mai, la guerre civile était terminée. Près de
11.000 prisonniers fédérés passèrent en conseil de guerre,
certains furent fusillés, d'autres furent pour la plupart dé-
portés à la Nouvelle-Calédonie, d'où les ramenèrent les
deux amnisties du 17 janvier 1879 et du 14 juillet 1880.
— BiBLlOGR. : vicomte de Beaumont-'Wassy, Histoire
authentique de la Commune de Paris en ISTI (Paris, 1871);
Blanchecotto (M""*), Tablettes d'une femme pendant la
Commune (Paris, 1872); Martial Delpit, le Dix-huit mars
(Paris, 1872); Maxime Du Camp, les Convulsions de Paris
(Paris, 1878-1879) ; P. Li-ssagaray, Histoire de la Commune
de IS7I (Bruxidles, 1877 et 1896); de Mac-Mahon, Rapport
sur les opérations de l'armée de Versailles (Paris, 1871).
Commîmes (Chamdrk des). C'est la Chambre élective
de la représentation de la (Jrande-Bretagne. Cette bran-
che, distincte de la législature, n'existait pas avant le
XIV" siècle, époque à laquelle les chevaliers des comtés
et les représentants des bourgs se séparèrent des pairs
pour la constituer. Les membres qui la composent sont
nommés dans des conditions différentes et par des collè-
ges électoraux distincts : comtés, bourgs, universités.
Les 117 comtés du Royaume-Uni sont représentés par
377 membres, les 183 bourgs par 284 et les 8 universités
par 9, soit 670 membres. Les lois électorales, dont les
jirincipales sont celles de 1832, de 1867 et de 1884, sont
trop compliquées pour qu'on en puisse donner ici un
aperçu suffisant. En général, l'électorat est subordonné à
une espèce do cens, dont les bases sont variables. Avant
la grande réforme de 1832, co singulier mode de représen-
tation présentait des anomalies extrêmement curieuses.
Do très grandes villes, comme Birmingham, Manchester,
I.,eeds, n avaient point do députés et, d'autre part, 70 dé-
putés étaient nommés par des localités où il n'y avait
point d'électeurs ; 240 députés étaient élus par des collèges
148
dont aucun ne possédait 200 électeurs; il y avait même,
dans le comté de Bute, 21 électeurs, dont i seul résidant,
lequel so présentait et se nommait lui-même. On appelait
ces circonscriptions bizarres des boinvjs pourris ; elles ont
disparu; mais il existe d'autres anomalies, notamment
en ce qui concerne la proportion entre le nombre des
représentants et le chiffre de la population : tel comté n'a
qu'une circonscription électorale pour 79.000 habitants,
tel autre en a une pour 17.000; tel bourg n'a qu'une cir-
conscription pour 89.000 habitants, tel autre en a une pour
15.000. Pour s'expliquer un tel système, qui semble illo-
gique, il faut songer qu'il a été, en partie, fondé par la
tradition, si puissante en Angleterre. On ne saurait don-
ner ici une histoire, même très résumée, de la Chambre
des communes, ce serait faire toute l'histoire d'Angle-
terre. Cette assemblée, élue pour sept ans, est présidée
jiar un speaker, qu'elle choisit elle-même parmi ses
membres. Ce président jouit d'une telle autorité mo-
rale qu'il n'a besoin que de se lever pour que tous les
députés l'écoutent et lui obéissent. On accepte toutes ses
décisions et on soutient en toute occasion son autorité.
Il est assisté par un clerk, ou secrétaire de la Chambre,
fonctionnaire nommé à vie, qui rédige les procès-verbaux,
et par un sergent d'armes, exécuteur des décisions de la
Chambre, et qui veille à la police de la salle et des tribunes.
Longtemps, les communes n'ont c«5nnu que deux grands
partis : les whigs et les tories, qui tour à tour prenaient le
pouvoir, système qui assurait au gouvernement une grande
stabilité. Mais les groupes parlementaires se sont multi-
pliés. On compte : les conservateurs (l'anffien parti tory);
les libéraux (ancien parti whig) ; les Irlandais, scindés en
parnellistes et antiparnellistes ; les libéraux unionistes,
qui répudient l'autonomie de l'Irlande; les néo-radicaux,
qui forment l'aile gauche du parti libéral; le parti du tra-
vail et les socialistes.
— BiBLiOGR. : Freeman, le Développement de la consti-
tution anglaise (Paris, 1877); Thomas Erskine-May, a
Treatise on the law, privilèges, proceedings and usage of
Parliament (hoDÛres, 1873); Boutmy, le Développement de
la constitution et de la société politique en Angleterre
(Paris, 1887); comte de Franqueville, le Gouvernement
et le Parlement britanniques (Paris, 1887).
Communes (bulletin des). V. bulletin
Comjnune générale des arts, constituée en 1793
par la Convention, qui avait supprimé toutes les Acadé-
mies. On y ad-
mit indistinc-
tementtousles
artistes, et ce
fut sous son
nom que s'ou-
vrit l'exposi-
tion de l'an II
(1793). Mais,
pour de multi-
ples raisons, la
Commune fut
abandonnée et
il se forma une
Médaille commémorative dp la fondation
de la Commune générale des arts.
Société populaire et républicaine des arts, qui tint ses
séances au Louvre, de pluviôse à prairial an II (février-
juin 1793); celle-ci compta parmi ses membres beaucoup
d'artistes distingués, entre autres les scupteurs Chaudet.
Cartelier et Bosio, les peintres Gérard et Isabey; elle
s'occupa de l'interprétation des décrets relatifs aux arts,
de pétitions au comité de l'instruction publique, de lectures
historiques, etc., en un mot de l'esthétique nationale.
COMMUNÉMENT (ko-mu — rad. comtnnii) adv. Généra-
lement, ordinairement : L'orge plate se sème communément
(( la fin de mars, n De la manière commune, vulgaire, selon
le cours ordinaire des choses : Communément parlant,
semblables entreprises produisent semblables érfiicmcnts.
— Anton. Exceptionnellement, extraordinairement.
COMMUNERO n. m. Hist. espagn. V. comunero.
COMMUNEUX, EUSE D. et adj. Hist. V. COMMU-
NARD, ARDE-
COMMUNIANT {ko-mu-ni-an), ANTE n. Personne qui
communie, il Personne en âge de communier : Paroisse
qui compte beaucoup de communiants, ii Premier commu-
niant, Première communiante, Personne qui fait sa première
communion.
Communiante (la), tableau de Bastien-Lepage [.Salon
de 1875], C'est une petite villageoise de douze ans, mon-
trée de face, dont les mains, gantées de fil, retiennent sur
les genoux le beau livre de messe de la première commu-
nion. Cette candide et gauche figure de fillette, se déta-
chant sur un fond laiteux dans la raideur légère de sou
voile blanc empesé, est merveilleuse de science et de sin-
cérité. — Jules Breton a traité également, avec un grand
charme, co sujet dans un tableau du Salon de 1884 : les
Communiantes. — Le musée de Lyon possède une très
délicate figure de Communiante, par Saint-Marceaux, en
marbre t)!anc.
COMMUNICABILITÉ {ko-mu) n. f. Qualité de ce qui est
communicablo, faculté ae se communiquer : La communi-
CABiLiTÉ pénétrante du génie français. (Lamart.)
C0MMUNICABLE(A-0 7n») adj. Qui peut être communiqué:
Un droit communicable. il Qui peut être mis en communi-
cation, avec qui on peut communiquer : Chambres commu-
nicables.
— Fig. Expansif, communicatif : Un état plus calme vous
rend communicable à ceux du dehors. (J.-L. do Balz ) [Vx.]
— Ko T. de dr.. Qui doit être communiqué au ministère
public, pour être examiné par lui.
— Anton. Incommunicable.
COMMUNICANT (ko-mu, A'fl?)). ANTE [lat. communicnns;
do comjnunicaj-e, communiquer] adj . Qui communique : Vases
communicants. V. VASE.
— Anat. Artères cojnmunicantes ou, substantiv.. Commu-
nicantes, Nom donné à deux artères du crâne qui en met-
tent doux autres en communication.il Coinmunicante an-
térieure, Artère très courte, qui met en communication
les artères cérébrales antérieures, il CoJnmunicante posté-
rieure ou de Willis, Artère qui met en communication la
carotide interne et la cérébrale postérieure.
COMMUNICANTS (ko-mu, kan) n. m. pi. Ilist. relig.
Membre d'une secte d'anabaptistes du xvi" siècle, qui pri
cliiiiciit la communauté dos temmes et dos enfants. — '
COMMUNICANT.
Un
149
COMMUNiCATEUR,TRlCE(/vO-ï?iu)a<Jj. Qui sert à mettre
CD commmm-atioii : Le fil coMMUNicATiiim.
— Sub-stautiv. Co (|ui rond communicalif : Le lit est le
grand coMMtiNicATEiiB qui concilie les âmes en toute commu-
nication f/rave et importante. (Miclielet.)
COMMUNICATEUR {kû-mu — rad. comm.uniqu€r) n. m,
Mécan. A^jparoil trausmottant lo mouvonient.
— Physiq. Nom donné à l'uiie des parties du télégraphe
éloctriquo, qui se compose d'un cercle de laiton tournant
librement autour d'un pilier do mf^mo métal.
— Encycl. Mécan, Les conwuinicateurs du mouvement
sont les organes qui, interposés entre les récepteurs et
lus opérateurs, établissent la communication, les transfor-
mations du mouvement initial, transformations s'opérant
par contact, avec roulement ouglissement, à l'aide d'inter-
médiaires rigides ou tloxibles, au moyen de rouleaux, do
roues dentées, do crémaillôres, do la vis et de son écrou,
de bielles, d'excentriques, de balanciers, de cordes, de
courroies, etc. Leur étudo constitue le plus important
chapitre de la cinématique.
COMMUNICATIF, IVE {ko-mu) adj. Qui se communique,
se gague, se transmet naturellement : Le rire est communi-
CATiF. [i Kxpansif : te sourd-muet est très commonicatif.
COMMUNICATION [ko-mii, si-on — lat. communicatio; de
communicare, supin communicatum, communiquer) n. f.
Action de communiquer, de transmettre de l'un à l'autre ;
La coMMDNicATioN d'u7i mouvement, il Echange, action de
l'aire participer : La communication des idées.
— Faculté, moyen ou action de se transporter ou de
transporter quelque chose entre deux lieux, deux points
ditférents ; d'établir des relations entre deux objets ou deux
endroits ; Voies de commdnication. Ouvi-ir des communica-
tions entre deux Etats, entre deux pièces, il Epanchement;
rapports : 5e mettre en communication avec un accusé.
Il Avis, renseignement, confidence ; Recevoir, Donner une
communication. Il Action de remettre ou de montrer quel-
Ïie chose à quelqu'un , pour lui en donner connaissance :
onner. Recevoir des pièces en communication.
— Art milit. Communications qm Lignes de communication.
On appelle ainsi les voies diverses par lesquelles une armée
se maintient reliée à sa base d'opérations, et dont elle se
sert pour amener à elle le personnel et le matériel dont
elle a besoin, ainsi que pour évacuer ses blessés, malades,
prisonniers faits à 1 ennemi, matériel devenu inutile, etc. ;
• Couper les communications de l'ennemi.
— Ch.de f. Communication des wagons d'un train en
marche avec le chef de train et le mécanicien. {En cas
d'accident ou pour une cause grave, les voyageurs peu-
vent, de leurs compartiments respectifs, prévenir le chef
de train et le mécanicien. Il suffit de faire fonctionner un
signal, en tirant sur un bouton ou une poignée placée dans
chaque compartiment.)
— Dr. Communication d'instance. Communication faite
par le rapporteur sur la demande d'une partie, il Comjnimi-
cation de pièces. Acte par lequel on soumet à certaines per-
sonnes, sur leur demande, des pièces qu'elles ont intérêt
à connaître.
— Electr. Transmission de l'électricité par contact d'un
point à un autre. !i Communication à manchons. Système dû
à Baron pour raccorder doux fils aériens. (11 se compose
d'un manchon aplati et évidé sur une rainure, suivant deux
génératrices parallèles.) il Communication directe. Trans-
mission échangée entre deux bureaux télégraphiques à
travers un troisième dans lequel on a relié directement les
deux stations extrêmes, en mettant tous les appareils hors
du circuit au moyen du commutateur, li Communication
pneumatique. Tuyaux hermétiquement fermés où la force
motrice est empruntée à une différence de pression de l'air
aux deux extrémités, et dans lesquels s'effectue la trans-
mission des boîtes contenant des dépêches, il Mettre en
communication avec.... Etablir une communication conduc-
trice entre deux points, il Cofnmunication téléphonique.
V. TËLBPHONE.
— Fortif. Communications, Terme générique par lequel
on désigne les travaux que l'on exécute pour mettre en
rapport les divers ouvra!ges d'une position fortifiée.
— Mar. Communication avec la terre, avec ta rade, Ser-
vice de va-et-vient, par embarcations, des navires avec la
terre ou entre eux.
— Mécan. Mettre les chaudières en communication, Les
faire communiquer quand la pression est la mémo.
— Hliétor. Figure par laquelle l'orateur feiutde consulter
son adversaire ou les juges, pour les mettre en demeure
de répondre à unetiueslion embarrassante, pour jirovouuer
uno réponse favorable à sa thèse. En voici dos exemples :
(Jue devait faire l'accusé, je vous le demande ?... Dois-je
pousser plus loin cette artjumentation ?... Ne vous trouvez-
mu8 pas suffisamment éclairés ? il Figure qui consiste dans
l'emploi d'un terme dont lo sens général se trouve restreint
à un objet particulier; c'est ainsi que, souvent, l'avocat s'as-
socie â. son client etso nomme avec lui: On ttovs accuse de...
— Encycl. Dr. (proc. civ.). Communication de pièces.
Chaque partie doit à, son adversaire la communication des
I>iôcos et titres dont elle entend se servir contre lui, et ces
pièces, une fois produites, ne peuvent plus être retirées du
ilébat. En principe, on ne doit communiquer que les pièces
employées ; cependant, certaines décisions judiciaires ont
mémo ordonné la communication do pièces m signiliées
ni employées. Dans certains cas, on peut exiger la coTuniii-
iiication des livres do commerce. Eu principe, encore, ou
no peut pas obtenir communication de pièces appartenant
à un tiers, surtout lorsiiu'il .s'agit «le h-ttres missives ou
de pièces conlidontioUos appartenant à une administration.
La communication do nièces peut être domaiidéo on tout
étal do cause, et ce, dit 1 article 188 du Code de procédure,
dans les trois jours du moment où les pièces ont été em-
ployées ou signifiées ; ce délai peut, du reste, être prorogé.
Iiille est demandée par un simple acte d'avoué à avoué.
Elle se fait au grotfo, ou sur récépissé, entre avoués.
Entro avocats, la communication do pièces se fait sans
sommation et sans récépissé.
Le Code do procédure n'a, du reste, jamais interdit aux
parties de fairo usage de pièces non commnni(iuées, et
une partie ne peut se plaindre do so voir opposer une
pièce qu'elle n'a pu examiner. Elle n'avait (|u'ù la réclamer.
— Art milit. L'utilisation des communications doit être
réglée avec le plus grand soin. Elle est confiée au person-
nel d'un service spécial dil, des étapes, qui est, en même
temps, chargé d'assurer la ganle do ces communications,
c'est-A-dire leur défense contre les entreprises do reiincmi
pour les couper ou les détruire.
COMMUNICATEUR — COMMUNIQUÉ
Outre ces communications, les armées ont aujourd'hui
les lignes télégraphiques et téléphoniques, qui sont posées
par les troupes elles-mêmes, au fur et à mesure de leur
marche en avant, sans préjudice de l'occupation des lignes
qu'on rencontre dans lo pays occupé.
— Fortif. Dans l'organisation des forteresses et la pré-
paration de leur défense, on a également à se préoccuper
des communications : entro une place et le reste du pays,
entre cette place et ses ouvrages extérieurs, enfin, à 1 inté-
rieur de la place elle-même, afin d'assurer aux mouve-
ments de troupes que comporte la défense le plus de faci-
lité et le plus de sécurité possible.
COMMUNICATIVEMENT [ko-mu] adv. D'une façon com-
municative ; h'tre communicativemiînt rieiir.
COMMUNICATOIRE {ko-mu, to-ar — du lat. communi-
catus, communiqué) adj. Susceptible d'être communiqué :
Partie communicatoire d'une affaire. (Peu usité.)
COMMUNIÉ, ÉE {ko-mu) n. Personne qui a reçu la com-
munion.
COMMUNIER {ko-mu — du lat. communicare, communi-
quer. [Se conjugue avec avoir.] Prend deux i de suite aux
deux prem. pers. du plur. de l'imp. de l'indic. et du prés, du
subj. : Nous continun'iions. Que vous coinmuniiez) v. n. Rece-
voir le sacrement de l'eucharistie.
— Fig. Etre en rapport, en communauté intellectuelle
et morale : Tous les êtres communient par la douleur.
— v.a. : Communier çK^/^u'im, Lui donner la communion.
Se communier, v. pr. Se donner la commMn'ioïi: Le prêtre
qui dit la messe se communie.
COMMUNIER {ko-7nu-ni-é) n. m. Personne qui comptait
parmi les bourgeois d'une commune. (Mais on désigna plus
particulièrement sous ce nom les hommes qui formaient
les milices communales.) il Auj., en style de palais, Pro-
priétaire en commun.
COMMUNION {ko-mu — lat. communio;de comyyucnis,
commun) n. f. Profession des dogmes admis dans une
Eglise : ^'e séparer de la communion de l'Eglise catholique.
Il Eglise considérée au point de vue des dogmes qu'elle
professe : Les ariens voulaient un homme de leur secte, les
catholiques en voulaient un de leur communion. (Fléch.)
— Par ext. Relations, rapports, communauté, partici-
pation : La création est une iijtrneuse communion. (Lamenn.)
— Dr. anc. Partie de la dot qui entrait dans la commu-
nauté. Il Communion des biens. Se disait autref. pour Com-
munauté des biens, n Communion entre mainmor tables. So-
ciété en communauté qui existait, sous des formes et des
conditions particulières, entre mainmortables.
— Dr. canon. Communion laïque. Condition particulière
des laïques et des clercs qui ont abandonné leur état eu qui
ont été interdits, ti Lettres de communion. V. partie encycl.
— Liturg. Partie de la messe où le prêtre reçoit et admi-
nistre la communion : De l'évangile à la communion, il An-
tienne que l'on chante au moment de la communion.
— Théol. Réception du sacrement de l'eucharistie : La
première communion. La communion pascale, il Le sacre-
ment môme de l'eucharistie, n Communion ecclésiastique,
(V. partie encycl.) — Communion laïque, Communion sous
la seule espèce du pain. ( Peu usités. ) n Coîm/iunion des
fidèles, Réunion des chrétiens catholiques qui reconnais-
sent l'autorité du pape, n Cojnmunion des saints. Rapports
entre les fidèles qui sont sur la terre, ceux qui souffrent
dans le purgatoire et ceux qui triomphent dans le ciel;
communauté de biens spirituels, échange de mérites et de
grâces entre eux. il Comrnunion des natu}-es, Union des deux
natures dans la personne de Jésus-Christ.
— Encycl. Tnéol. Convnunîon eucharistique. La com-
munion est, selon la doctrine de l'Eglise, l'acte par lequel
les chrétiens reçoivent le corps et le sang de Jésus-Christ
dans le sacrement de l'eucharistie. Le prêtre se donne à
lui-même la communion en célébrant la messe ; il descend
ensuite do l'autel pour la donner aux fidèles en disant ù
chacun d'eux, en latin : « Que lo corps do Notre-Soigneur
Jésus-Christ garde ton âme pour la vie éternelle. » Le
prêtre communie sous les deux espèces ; le fidèle n'est plus
admis à participer au calice; il reçoit uno hostie, [letit
disque blanc de pain sans levain, que lo prêtre consacre
pendant la messe. Les clercs peuvent communier age-
nouillés sur les marches de l'autel ; les simples fidèles doi-
vent rester contre la balustrade qui porte le nom do table
de communion, où ils s'agenouillent on tenant étendu sur
leurs mains le linge bénit (ju'on appelle nappe de commu-
nion. — Par respect pour le sacrement, l'Eglise impose au
fidèle qui communie, sauf s'il communie en viatique, un
jeune très rigoureux, qui s'appelle le jeûne eucharistique,
et qui consiste à n'avoir i>ris, depuis minuit du jour iirôcé-
dent, ni une parcelle do nourriture, ni une goutte do li-
quide. La communion peut être donnée on dehors do la
messe : le prêtre nui l'administre doit toujours être assisté
d'un servant qui récite le Confiteor au nom du communiant.
Les malades et les infirmes communient dans leur maison
et même dans leur lit. Le prêtre leur porte la communion
soit sans manifestations extérieures, comme à Paris, soit
précédé d'un servant tenant un cierge allumé et agitant
uno sonnette, comme cela a lieu dans les endroits où l'an-
cienne liturgie est observée. La communion doit être reçue
en état do grâce : c'est pourquoi elle est ordinairement
précédée de la confession et de la réception do l'absolution.
Elle augmente la ^râco sanctifiante chez ceux qui la re-
çoivent avec les dispositions reuuises. affaiblit jjn eux les
passions et leur est uu gage do la résurrection glorieuse.
On appelle communion fcn-enle celle (|ui est accompagnée
d'une préparation convenable et qui jiroduit dans les âmes
les heureux effets du sacrement ; la communion tiède pro-
duit peu ou point do fruits: elle suppose une préparation
très insuffisante, mais non, pourtant, comme la communion
sacrilège, la présence dans l'âme d'un péché mortel dont
on n'a pas obtenu le pardon.
La. communion peut être donnée à quiconque a atteint
l'âge do discernement, c'est-à-diro de raison. Cependant,
les pasteurs ont lo droit do la retarder pendant quehjues
années, afin d'avoir lo temps d'instruire convonanlomont
les enfants. En France, d'après un usage déjà ancien, la
première communion est précédée dos instructions don-
nées dans les catéchismes et entourée d'une grande so-
lennité : elle est conmie l'initiation â la vie chrétienne
et so fait ordinairement entre dix et douze ans. Le (jua-
triènio ('oiicile de Latrnn, en 1210, a imposé comme un
devoir rigoureux aux Ihlèles de l'un ut do l'autre sexe la
communion pascale, punissant ceux qui y manqueraient
de l'excommunication et do la privation de la sépulture
ecclésiastique. Tout chrétien est encore tenu de commu-
nier en cas de maladie grave ; mais l'Eglise favorise et
encourage vivement l'usage, qui se répand de plus en plus
parmi les personnes pieuses, de communier aux principales
fêtes religieuses de 1 année, souvent mémo tous les mois,
et mémo beaucoup plus fréquemment.
— Hist. La cotnmunion est aussi ancienne que l'Eglise.
Elle avait lieu, primitivement, ù la fin d'un repas religieux
rappelant la Cône. (V. agape.) Les fidèles recevaient le pain
consacré dans leurs mains et le portaient eux-mêmes à
leurs lèvres; le vin consacré leur était donné au moyen
d'une sorte de petite cuiller ou d'un clialumeau ; parfois,
aussi, ils recevaient un fragment de pain trempé dans le
calice. L'usage permettait aux simples fidèles d'emporter
chez eu.x des parties de pain consacré et de se communier
eux-mêmes, en cas de persécution ou de maladie. Les
petits enfants qui avaient été baptisés étaient, à cause de
leur innocence, admis à consommer les parcelles qui res-
taient; souvent même on humectait leurs lèvres avec le
vin consacré du calice. Les Latins paraissent avoir de très
bonne heure adopté l'usage du pain azyme, c'est-à-dire
sans levain. Les Grecs, au contraire, se sont toujours
servis et se servent encore de pain levé. Ils ont aussi con-
servé l'habitude d'admettre les fidèles à la communion
sous les deux espèces . L'Eglise romaine , depuis le
XIII* siècle, par une mesure disciplinaire destinée à évi-
ter des abus, réserve le calice au célébrant, et ne donne
la communion aux fidèles que sous l'espèce du pain. Les
conciles de Constance et de Trente maintinrent le retrait
du calice : le premier contre la réclamation des hussites,
le second contre celle des protestants. Clément V avait
concédé aux rois de France le privilège do communier sous
l'espèce du vin, le jour de leur sacre. Charles X usa de cette
autorisation.
— Communion des protestants. Les protestants, en reje-
tant la messe, ont conservé la communion sous le nom de
sainte cène ". Ils reçoivent le pain et le vin de la main
du ministre. Cette cérémonie, chez les calvinistes, est
précédée d'une simple allocution et d'un chant religieux.
Chez les luthériens, elle est accompagnée de prières plus
étendues. Les anglicans qui observent les rites du Common
prayer book, récitent en langue anglaise la préface et le
canon empruntés à la liturgie catholique.
— Communioii ecclésiastique. On appelait ainsi, autrefois,
la communauté de foi et de sentiments qui doivent unir
entre eux tous les membres de l'Eglise. Les évêques, et
surtout le pape, menaçaient de retrancher de leur commu-
nion ceux dont ils suspectaient l'orthodoxie ou la conduite.
Les clercs qui voyageaient hors de leur Eglise devaient
être munis de lettres de communion, signées de leur évêque,
et rendant témoignage de leur foi et de leurs mœurs.
— Communion des natures. C'est le nom que donne la
théologie à l'union mystérieuse de la nature divine et de
la nature humaine, dans la personne du Verbe fait chair.
Voici en quels termes la décrit le concile de Chalcédoine
(451) : n Les deux natures ne sont pas mêlées, ne sont pas
changées, et cependant, elles sont indivises, inséparables;
la différence ne cesse en aucune façon par l'union, mais
les deux natures, dans la plénitude de leur propriété,
constituent une personne unique, le Seigneur Jésus-Christ,
vrai Dieu,... vrai homme... Il est engendré du Père, avant
le monde, selon sa divinité; en co monde, pour nous, pour
notre salut, du sein de la vierge Marie, la mère de Dieu,
suivant son humanité. »
— Co7nmu7iion des saints. Selon la doctrine catholique,
tous les biens spirituels de l'Eglise sont communs à tous ses
membres, qui forment un grand corps mystique dont
Jésus-Christ est la tête, et en qui lo Saint-Esprit entretient
la vie. Ces biens spirituels sont les mérites de Jésus-Christ
et des saints, les prières et les bonnes œuvres des fidèles.
Une solidarité étroite unit entre eux les chrétiens vivant
véritablement de la vie chrétienne, c'est-â-dire en état de
grâce : au ciel, ils composent l'Eglise triomphante ; au pur-
gatoire, ils forment 1 Eglise souffrante ; sur la terre, ils
sont l'Eglise militante. Un commerce sacré de prières et
lo reiailTissemont des mérites de tous sur chacun, tels
sont les effets de la communion des saints. L'article »> Je
crois la communion dos saints » parait avoir été inséré
dans lo symbole, à la fin du v* siècle.
— UiDLioGR. : le Père Dalgairns, la Sainte Communion,
considérée au point de vue philosuphique, théologique et pra-
tique, trad. do l'anglais par L. Godard (Paris, 1863).
Communion de saint Jérôme (la). V. Jkrômk.
Communion de saint François (la). V. Fkançois.
Communion des apôtres (la), chef-d'œuvre do Ri-
bera, dans l'église do San-Mariino, à Naples. Au milieu
de la composition, Jésus-Christ tient à la main une hostie,
qu'il s'apprête â administrer à saint Luc, prosterné devant
lui. Deux apétres, saint Jean et saint Pierre, ont déjà com-
munié : le premier, agenouillé et la tête appuyée sur sa
main, semble absorbe dans sa contemplation; le second,
à genoux aussi, baisse son front jusqu'à terre. Les autres
apétros. placés derrière saint Luc, regardent la cérémo-
nie ; deux sont â genoux ; d'autres sont debout ou inclinés.
Cette très belle toile a beaucoup soutrert.
COMMUNIQUÉ {ko-mu, ké) n. m. Avis ou renseignement
officiellement transrais. (Se disait particuhèrement, sous
l'Empire, du décret du 17 févr. 1852 sur la presse, des notes
adressées aux journaux par le gouvernement, avec ordre
de les insérer) : On tuait un journal avec des coMMiNignks.
— Encycl. Les différentes lois sur la presse ont tou-
jours consacré un droit de réponse pour l'administration,
comme pour les particuliers. Mais limiiortanco do ce
droit do l'administration a varié suivant les régimes. La
loi do 18iy (art. 8) obligeait les géranus dos journaux à in-
sérer les n publications officielles « â eux adressées « par
lo gouvernement ». Les lois de 1835 et do I81i> ajoutèrent
aux n documents officiels les relations authentiques el
rectifications » adressées aux gérants « par tous déposi-
taires de l'autorité publique, et toute autre insertion ré-
clamée par le gouvernement par l'intermédiairo des pré-
fets». Lo décret de 1852 ajouta â son tour les « réponses .
de ces dépositaires, en édictant des pénalités fort lourdes,
qui allaient jusqu'à la suspension administrative du journal
pendant quinze jours, on cas de refus d'insertion. Ce fut,
ù proprement parler, lo régime du communiqué, dont l'appli-
cation abusive fut réglomonléo par les circulaires du mi-
nistre de l'intérieur dt-s 22 septembre t8ti.% et ;i juin 1808.
La loi du 2it juillet 1881 y mit Ihi eu limitant l'interven-
tion administrative aux seules rectifications. " liO gérant,
COMMUNIQUER — COMORES
dit son article 12, est tenu d'insérer gratuitement, en tôte
du plus prochain numéro du journal ou écrit périodique,
toutes les rectifications qui lui seront adressées par un
dépositaire de Tautorité publique, au sujet des actes de sa
fonction qui auront été inexactement rapportés...", sous
peine d'une amende de 100 à l.OOO francs. C'est le droit de
réponse, sur l'étendue duquel la jurisprudence n'est pas
encore fixée.
COMMUNIQUER {ko-mu, ké — lat- communicare ; de com-
munts, commun) v. a. Rendre commun, faire partager,
transmettre : L'aimant communiqué au fer la vertu magné-
tique. CoMMTJNiQUER ««6 maladie, it Donner, faire part de :
Communiquer ses idées, ses habitudes à quelqu'un, ii Faire
connaître par une communication : Communiquer des
pièces,
— V. n. Etre en communication : Chambres qui commu-
niquent. [I Etre relié par des moyens de communication :
Pays qui communiquent, il Etre en relation, en rapport :
Communiquer par le téléphone.
— Délibérer : Prendre un parti après en avoir commu-
niqué arec un conseil.
— Mar. Correspondre par signaux ou opérer un va-et-
vient avec la terre : Les navires e?i quarantaine ne peuvent
COMMUNIQUER.
— Mécan. Transmettre à un organe important d'une
machine le mouvement que possède déjà un autre organe
de cette même machine : Le piston à vapeur communiquk
son mouvement à la bielle reliée à l'extrémité de sa tige.
Se communiquerg v. pr. Etre communiqué, se trans-
mettre : On appelle contagieuses les maladies qui se commu-
niquent. 11 Communiquer l'un à l'autre : Ambassadeurs qui
SE SONT COMMUNIQUÉ Icurs pouvoîrs. Il Se mettre en rapport
avec les autres, se rendre accessible; s'ouvrir, s'épancber :
Que le roi fuie le tumulte et se communique /jch. (Montesq.)
Il Etre en communication : Chambres gui se communiquent
par un corridor, ii Etre en relation, en rapport : Plus les
peuples se communiquent, plus ils changent aisément de
manières. (Montesq.) [Peu usité-]
COMMUNIQUE0R {ko-mu, keur') n. m. Celui qui rédige,
qui envoie des communiqués : Communiqueur ministériel.
COMMUNISME [ko-mu-nissm' — du lat. communis, com-
mun) n. m. Théorie sociale qui se proposait d'assurer le
bonheur du genre humain par légale répartition des biens
et des maux : Plus la vie est précaire, dépendante, plus elle
incline à l'uni foirmi té, au commcnismi:. (E. Pelletan.)
— Encycl. 'Tandis que l'idéal du collectivisme (v. ce mot)
se borne à poursuivre la mise en commun des moyens de
production (mines, domaines agricoles, usines, etc.) en
donnant à l'intérêt de chacun un sons d'intérêt général, le
communisme voudrait étendre ce principe aux objets môme
de consommation (vêtements, meubles, aliments, etc.).
Ainsi, du premier pas, apparaît son caractère utopique.
Aussi bien ne compte-t-îl plus que de rares adhérents, et
il ne saurait avoir désormais qu'un intérêt historique pu-
rement rétrospectif.
Quant à sa doctrine, la République de Platon dans l'au-
liquité, l'Utopie de Thomas Morus à l'aurore des temps
modernes, la résument tout entière. Mais la première com-
mence par proclamer la nécessité de l'esclavage, admis
déjà et maintenu par Lycurgue comme base de sa répu-
blique aristocratique, et l'autre y conduit fatalement. En
conséquence, toujours, dans ses applications comme dans
sa théljrie, le communisme se heurte à des contradic-
tions irréductibles, inhérentes tant à la nature des choses
qu'à celle de l'humanité. D'ailleurs, c'est seulement en
Orient, dès avant Lycurgue et Platon, et sous sa forme
ihéocralique, le céûobîtisme, qu'il semble avoir donné
quelques résultats. Mais le cénooitisme était fondé sur lo
célibat, lequel ne saurait être, évidemment, d'un usage
général dans une société qui veut vivre.
Si, ensuite, sans parler des premières communautés
chrétiennes, dont le caractère communiste a été contesté,
nous passons à la Réforme, nous constatons que les essais
tentés par elle furent loin d'être heureux : les anabaptistes
se virent traqués comme des bêtes fauves, et les Frères
moraves, qui avaient inauguré en Bohême une petite répu-
blique de cultivateurs communistes, ne résistèrent pas aux
dissensions qui s'élevèrent parmi eux.
Cependant, Campanella dans la Cité du soleil, Harrington
dans VOceana, Jean Bodin dans sa République, procèdent
encore de l'idée platonicienne. Après eux, mÔme, Meslier,
dom Deschamps, Morelly, Mably, Brissot de Warville, qui
les résume tous, sont égalementcommunistes. Babeuf lest
encore. Mais un idéal nouveau commence à prévaloir ;
■ A chacun suivant ses besoins » , disait-on au xviii* siècle ;
et ce sera la devise de Fourier et de ses disciples, qu'à son
tour adoptera Louis Blanc. Avec Saint-Simon, la concep-
tion opposée va trouver sa formule : « A chacun suivant sa
capacité, à chaque capacité suivant ses œuvres. » A partir
de ce moment, c'en est fait du communisme.
COMMUNISTE {ko-mu-nisst') adj. Polit. Relatif au com-
munisme ou aux communistes : Sectes communistes.
— n. Partisan du communisme.
~ Dr. Copropriétaire, copossesscur d'un bien indivis :
Chafjue COMMUNISTE peut aliéner sa part sans le consente-
ment des autres.
COMMUNITÉ (kû-mu) n. f. Etat de ce qui est commun à
plusieurs : Le nombre des propriétés qui sont communes
aux animait! et aux végétaux est si grand, que l'on conclu-
rait de cette communité qu'ils sont formés sur un plan ana-
logue. (Legoarant.}
COMMUTABLE adj. Syn. de commuable. (Peu usité.)
— Anton. Incommutable.
COMMUTATEUR (du lat. commutare, supin commuta-
tum, écliangerj n. m. Physiq. Pièce qui sert à renverser
la direction des courants, dans l'appareil à. induction de
Kuhmkorff.
— Télégr. et téléph. Appareil spécial, servant à établir
ou à supprimer la communication entre deux points d'un
circuit électrique, ii Commutateur conjoncleur. Appareil
destiné à fermer un circuit électrique entre deux points.
Il Commutateur disjoncteur, Appareil servant à rompre un
circuit, il Commutateur pcrmutateur. Appareil remplissant
les rôles du conjonctour et du di.sjoncteur, dans diirércntcs
directions, il Commutateur inverseur. Appareil renversant
lo sens des communications. Il Commutateur à bascule. Ap-
pareil dans lequel les contacts sont produits par un jeu de
bascule, n Commutateur à chet;ilk-8. Appareil dans lequel
dos chevilles cooiquos éiablisscat les communications.
(Ces chevilles s'enfoncent dans des trous forés dans deux
plaques de cuivre séparées entre elles par un isolant et
superposées l'une à l'autre. La cheville les réunit.) il Corn-
mutateur rhéotrope. Inverseur spécial de courant élec-
trique. Il Commutateur gyrothrope, Nom donné au commu-
tateur inverseur d'Ampère, composé d'une bascule que l'on
peut plonger alternativement dans quatre petits godets
reliés entre eux et aussi avec la pile, n Commutateur pachg-
thrope. Appareil dû à Stœhrer, permettant d'inverser les
communications d'une pile et de les disposer suivant toutes
les combinaisons que l'on peut imaginer, ii Commutateur à
ressort, Appareil dans lequel les contacts sont maintenus
dans les deux positions extrêmes au moyen d'un ressort.
Il Commutateur à manette. Appareil constitué par une ma-
nette pivotant autour d'un axe vertical et pouvant se pla-
cer alternativement sur chacun des plots qui établissent le
contact en complétant le circuit, il Commutateur à plaques.
Appareil dans lequel des plaques établissent les contacts.
Il Commutateur à glissement. Appareil dans lequel un mou-
vement de glissement établit les contacts, ii Commutateur
à pédale. Appareil dans lequel des pédales que l'on fait
manœuvrer avec les pieds établissent les contacts, il Com-
mutateur à cylindre. Appareil dans lequel les contacts
s'obtiennent par la révolution d'un cylindre autour de son
axe. (Ce cyUndre est divisé, dans le sens de l'axe autour
duquel il tourne, en bandes alternativement conductrices
et isolantes.) il Commutateur des pôles d'une pile. Appareil
au mo\'en duquel il est possible d'inverser le courant.
— Encycl. Télégr. et téléph. Dans les expériences
d'électro-dynamique, le physicien a souvent besoin de
clianger le sens d'un courant d'électricité, et, dans les
bureaux télégraphiques, l'employé chargé de la correspon-
dance doit quelquefois dêtouruer le courant de sa direc-
tion, pour lui faire traverser telle ou telle pièce du bureau
ou d'un bureau voisin, ou même pour le lancer sur une
autre ligne. On emploie pour cet objet des appareils appe-
lés connnutatcuis, dont l'invention est due à Ampère. Dé-
crivons doux de ces appareils. O {fig. i) est un cylindre
eu bois, substance peu conductrice, garni de deux lames
métalliques qui ne se touchent pas. Autour du cylindre O
s'élèvent quatre bornes A, B, C, D, de chacune desquelles
part une baguette, telle que R et S', faisant ressort et qui
vient presser le cylindre. Ce cylindre et les quatre bornes
qui l'entourent étant fixés sur un plateau de bois, on les
place dans le courant, de manière que le circuit conduc-
teur passe par les quatre bornes et par les lames M et M'.
Ainsi, le courant arrivant en A passe sur le ressort R, d'où
il suit une route que l'on voit indiquée par des tièches.
Pour changer le sens du courant, faisons tourner {fig. 2)
lo cylindre O, de manière que les deux ressorts R et S'
communiquent entre eux à laide de la lame M , tandis
que les autres ressorts toucheront la lame M'. On voit ce
qui arrivera : le courant passera sur la lame M avant de
passer sur la lame M', et jusqu'à la lame S il ira au
rebours de sa première direction. Si l'on fait tourner le
cylindre O de manière que le ressort R tombe entre les
deux lames métalliques, le courant sera interrompu.
Dans les postes télégraphiques, on emploie générale-
ment le commutateur représenté par la figure 3. DD est
un disque de bois sur lequel sont incrustées un certain
nombre de lames métalliques A, B, C,... A la première
lame A est fixé le fil do ligne ; à chacune des autres est
fixé un fil qui se rend dans une région déterminée du bu-
reau, ou qui sert de tête à une ligne nouvelle, et il s'agit
de transmettre le courant du fil A à l'un quelconque des
autres. Pour cela, à l'extrémité de la lame A, au centre
du disque, se dresse un axe de métal, autour duquel on
peut, à l'aide d'un manche isolant M, faire tourner un
ressort métallique. Quand le ressort appuie sur la lame B,
le courant de la ligne passe tout entier dans le fil qui est
soudé à cette lame. Si le ressort ne touche aucune lame,
il y a interruption du courant.
COMMUTATIF, IVE (du lat. commutare. supin comjnu-
taluni. (M li;iij;.;cr) adj. Dr. Conlmt comtnutafif. Convention
à titri' oiuTcu.x, par laquelle chacune dos jiarties s'engage
à domicr ou à faire une chose regardée comme l'équivalent
do ce qu'on lui donne ou de ce qu'on fait pour elle (C. civ.,
art. 1 104). [Le contrat commutatif est l'opposé du contrat
aléatoire.]
— Justice commutative, Justice qui règle l'équité de
l'échange : C'est un effet de justice commutative que tout
travail honnête soit récompensé ou de louange ou de satis-
faction. (Pasc.)
— Anton. Distributif (en parlant de la justice).
COMMUTATION {si-on — rad. commutatif) n. f. Rempla-
cement, substitution d'une chose à une autre.
— Astron. Angle de commutation, Angle formé au centre
du soleil par deux droites issues, l'une du contre de la
terre, et 1 autre du centre d'une autre planète.
— Dr. Commutation de peine, Substitution d'une peine
à une peine plus grave, à laquelle un accusé avait été con-
damné.
— Gramm. Cbangement d'une ou plusieurs lettres, d'une
syllabe, pour d'autres lettres ou une autre syllabe. Ex. :
JUeic pour Illic, Olli pour Illi, Créance pour Croyance,
Avecque pour Avec, etc.
— Rhétor. Figure par laquelle on oppose doux propo-
sitions auxquelles un changement dans l'ordre des mois
donne un sens difl'érent. Ex. : // faut manger pour vivre,
et non vivre pour manger. (On l'appcUo aussi réversion, et
ANTIMKTA,TnÈSK.)
— Anton. Maintien, et aggravation.
COMMUTER V. a. Syn. de commuer. (Peu usité.)
CoMNCNE, grande famille do l'aristocratie byzantine.
Originaire do la province do Paphlagonio, elle apparaît
130
dans l'histoire vers la fin du x« siècle, sous le règne de Ba-
sile II, et joue dès lors un rôle dans tous les grands événe-
ments de Byzance. Isaac Comnène est proclamé empe-
reur en 1057 par les généraux mécontents de Michel VI ; au
bout de deux ans de règne il abdique, mais il a ouvert
le chemin de l'empire à sa famille : son frère Jean est in-
vesti des hautes charges de curopalate et de grand do-
mestique, et les fils de celui-ci, poussés par l'active ambi-
tion de leur mère, Anne Dalassène, parviennent à de plus
hautes destinées encore. L'un d'eux, Alexis, après avoir,
par son courage et ses talents militaires, soutenu l'empire
ébranlé, parvient en 1081 au trône. Pendant cent ans, les
Comnènes détiennent le pouvoir, et, avec Alexis I'"'(l08i-
1118), Jean (1118-1143) et Manuel (1143-1180) assurent à
Byzance un siècle de gloire et de prospérité. Le meurtre
du jeune Alexis II (1180-1183), les crimes de son cousin
et meurtrier Andronic (i 183-1185) amenèrent la chute de
la dynastie. Mais elle avait fourni à l'empire un grand
nombre de personnages éminents, entre autres : Anne
Comnène, la savante fille d'Alexis ï*^ (V. Anne Comnène.)
Eu 1204, Alexis, petit-fils d'Andronic, fonda l'empire grec
de Trébizonde, qui subsista jusqu'en 1462. Après la ca-
tastrophe de 1453, une branche des Comnènes s'établit en
Savoie ; une autre, réfugiée dans le Magne, puis en Corse,
comptait au commencement du xix" biècle des descen-
dants en France.
Comnène (Démétrius Stéphanos), général et historien
français, né à Ajaccio (Corse) en 1749, mort à Paris en 1821.
Il était de la famille des Comnènes, réfugiée en Corse
au xviii" siècle. A l'époque de la conquête française, il
devint capitaine aux dragons de la légion corse. Pendant la
Révolution, il suivit les Bourbons dans l'exil. Son carac-
tère difficile lui suscita de graves démêlés. Il rentra en
France en 1802 ; la Restauration lui donna le grade de
maréchal de camp. Comnène s'occupa uniquement de l'his-
toire do sa famille. Il a publie un P7'écis historique de la
7naison impériale des Comnènes (1784), et une Notice sur la
maison Comnène, sur ses vicissitudes, etc.
ComO, fleuve côtier du Congo français, qui prend nais-
sance dans les montagnes de Cristal et se jette dans
l'estuaire du Gabon. II est navigable jusqu'à Ningué-Nin-
gué, autrefois centre de traite très important. Son prin-
cipal affluent est le Bokoë. (Quelques factoreries, exploi-
tant particulièrement le caoutchouc, ont fondé des agences
sur les bords du fleuve.)
COMOCLADIE {dî) n. f. Genre de térébinthacées, tribu
des anacardiées, comprenant des arbres à latex noir, qui
croissent dans l'Amérique tropicale.
COMOMYR5INE n. m. Genre de myrsinées^ tribu des
eumyrsinées, comprenant des arbrisseaux à larges feuilles
ovales, à fleurs petites, en grappes ramifiées ; les six espè-
ces connues sont originaires des Antilles et do la Nouvelle-
Grenade.
GOMON n. m. Genre indéterminé de palmier, qu'on ren-
contre à la Guyane. (On l'appelle aussi caumoun, ou coman.)
COMONFORT (Ignace), général et homme d'Etat mexi-
cain, né à Puebla en 1812, mort en 1863. D'abord capitaine
do cavalerie, puis préfet et gouverneur militaire du dis-
trict de Tlapa, il fut élu, en 1842, membre du congrès na-
tional. Comonfort fut ensuite préfet du Mexique occidental
et sacrifia ces fonctions pour servir dans la guerre contre
les Etats-Unis. Il fut plus tard sénateur, représentant au
congrès le nouvel Etat de Guerrero. Lorsque Santa-
Anna revint au pouvoir, il se joignit à Alvarez, soulevé
contre le dictateur, força Santa-Anna, qui voulait s'em-
parer d'Ayutla, à battre en retraite , et coopéra à ce
mouvement jusqu'à ce que, Alvarez lui déléguant son au-
torité, il devint président substitué du Mexique (1855).
Comonfort, qui représentait le parti libéral, rencontra
une opposition très vive de la part du clergé et de l'ar-
mée, et, en 1857, il se vit contraint de demander au con-
grès des pouvoirs extraordinaires. Il fut alors proclamé
président constitutionnel; mais, en 1858, il fut déclaré
déchu, remplacé par Juarez et obligé de se réfugier aux:
Etals-Unis. Quand la France déclara la guerre à la ré-
publique Mexicaine, il mit son épée au service de sa
patrie. Mis à la tête d'un corps d'armée de 10.000 hommes,
Comonfort fut défait près de Cholula par le généra! Bazaine
(1863) et tué, peu après, par une bande de Mexicains im-
périalistes.
COMOPHORE (du gr. komê, chevelure, et phoros, qui.
porte) a^lj. (^ui porte des cheveux, qui a une chevelure.
COMORES, groupe d'îles africaines, situé dans l'océan.
Indien, à roiilrée septentrionale du canal de Mozambique,,
et compris entre iPSo' et is^s' lat. S., 40*'50' et 43'»lo'^ de
long. E. — Les îles principales sont la Grande Comore,.
Anjouan, Mayotto et Mohéli ; elles font partie d'un©
chaîne volcanique qui peut mesurer 250 kilomètres ; la
superficie totale est do 2.000 kilomètres carrés, la popu-
lation s'élève à environ 47.000 habitants. Le sol est fertile
I.3-
OCEAN
bïaouzi ^
JSfanda |^
Chanâan
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Grande Comore
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IZambourou. , 1 Par
I.NlayoUe.^
lanzy
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Pt'Ss^i/ey
0 75 lion
et permet surtout la culture des plantes tropicales, parti-
culièrement do la vanille, du caféier et du cacaoyer ; mal-
heureusement, le pays est y)eu salubre, et l'on y souffr©
surtout des fièvres paludéennes.
La population se compose do Cafros, do Malgaches et
Etoile d'AnjouaQ.
Etoile de Comore-
151
d'Arabes ; on y parle un langage spC'cial, nu-lange Jaralio
et de sahouëli, qui est cunipns dans tout 1 archipel ; la
religion musulmane est le culte dominant.
— Histoire. Los Comoros furent reconnues en 1591 par
le navigateur anglais Lancaster; depuis, elles lurent visi-
tées par un grand nomliro do marins do diverses nations.
Kn 1811, l'amiral Holl, gouvornour de l'ile Bourbon,
voulant cpio Madagascar • l'ùt enveloppée des plis tulo-
laires du drapeau français ■ , lit prendre possession des
petites ilos (|ui environnaient la grande ile; mais Mayotte
seule devint alors française, la rado do Uz.-ioudzi ayant
particulièrement retenu l'attention des marins. L'adminis-
trateur qui y fut diil6gué noua des relations avec les sul-
tans dos îles voisines, pour réserver les droits de la France
vis-à-vis des puissances étrangères. ,
En 1886, furent passés avec la Grande Comore, Anjouan
et Mohéli, des traités de protectorat qui furent ratilies par
décret du 12 juillet. La France dut, en diverses circon-
stances, intervenir auprès des sultans de ces îles, surtout
en 1891. A la mort du prince Abd-AUah, sultan d Anjouan
(2 févr.), une guerre civile éclata entre les divers pré-
tendants à la couronne, et il fallut, pour rétablir 1 ordre,
débarquer en avril 1891, à Anjouan, une colonne expédi-
tionnaire. Après deux mois do lutte, dont les principaux
épisodes furent la prise de Bambao, Coni et Digo. les
Français restèrent les maîtres du pays. Peu aprcs. la
Grande Comore fut également rangée sous les lois fran-
çaises,- enlin, on janvier 1898, Moliéli eut le même sort.
L'archipel des Comores a été placé sous la juridiction
du gouverneur de Mayotte et dépendances ; par le décret
de 1897, la France entretient dans chacune des iles un ré-
sident. Cet archipel est en communication avec elle par
un service régulier des Messageries maritimes.
Comore (ordre de l'Etoilk de). Cet ordre, fondé par
le sultan , comprend trois classes : la triple étoile, qui
équivaut à grand-
croi-x de la Légion
d'honneur et qui
se porto en
écharpo ; la dou-
ble è toile, qui
équivaut à com-
mandeur et qui
se porte en sau-
toir; ïétoile, qui
équivaut à clieva-
lier et qui se porto
à la boutonnière.
(Le ruban est
rouge.) Il Ordre
de t'Etoite d' An-
jouan, institué
vers 1860 par le sultan Seid Abd-Allah et devenu ordre
français en 1896. 11 comprend quatre classes : grand-croix,
commandeur (avec pla(|ue), commandeur, _ officier. (Le
ruban est bleu pâle, bordé d'un double liséré orange.)
COMORIN (cap), promontoire de l'Asie méridionale,
formant l'extrémité de la presqu'île indoustanii^ue. Il est
entouré de récifs et de rochers qui en rendent i approche
très dangereuse pour les vaisseaux. — Un village du même
nom, situé non loin du cap, dans la principauté du Tra-
vankôr, compte 2.850 hab. On y célèbre la fête balnéaire
en rhouneur de Uourga, la « déesse vierge d.
COMORN, ville de Hongrie. V. Komorn.
CÔMOS [riioss) n. m. Antiq. gr. Fcte dorienne, accom-
pagnée de danses et de chants, en l'honneur de Dionysos,
ou en l'honneur d'un vainqueur aux Grands Jeux, ou pour
l'anniversaire d'une victoire, etc. ii Banquet donné à l'oc-
casion de ces fêtes ; spécialement le banquet des petites
dionysiaques. Il Chant du banquet. (C'est de là, sans doute,
que vient le nom de la comédie.)
COMOSPERME n. m. Bot. V. coMESPERME.
COMPACITÉ [kon) n. f. Etat de ce qui est compact :
La co.MPACiTÉ d'un bois est la cause ordinaire de sa dureté.
COMPACT, TE [kon-pakf — du lat. compactus, même
sens} adj. Dense, contenant beaucoup de matière sous un
volume relativement petit : les métaux les plus pesants,
comme l'or et le plomb, sont les plus compacts.
— Par ext. Formé d'une réunion de personnes ou do
choses qui constituent un ensemble serré ou ferme : Une
foule COMPACTE.
— Fig. Qui constitue, par l'union de ses éléments, un
ensemble fort et puissant : Majorité compacte.
— Agric. Terrain compact, Terrain lourd, tenace, carac-
tère qui est dû le plus souvent à la présence de l'argile.
— Anat. Partie compacte des os. Partie des os la plus
dense, et où les aréoles cessent d'être visibles à l'œil nu,
comme dans le tissu spongieux.
— Art milit. Ordre compact. Nom donné, par opposition
à celui de ordre dispersé, à la formation d'une troupe con-
centrée dans la main do son chef. (L'ordre compact rend
le maniement do la troupe plus facile et permet, en la
lançant à l'attaque, de lui imprimer une plus vigoureuse
impulsion, mais il la rond en même temps plus vulnérable
aux coups de l'ennemi. C'est aux tacticiens de savoir em-
.ployor à propos la formation la plus convenable.)
— Entom. Se dit d'un insecte dont le corps n'est incisé
ni à la tête, ni au tronc, ni à l'abdomen. ^
— Librair. Edition compacte. Edition qui offre beaucoup
de matière, par suite dos petites dimensions des caractères
employés.
— Miner. Hoche compacte. Celle qui offre un aspect ho-
mogène.
— Typogr. Caractères compacts, Caractères dont l'œil
est fort, et les queues très courtes.
^ SVN. Compact, denae, épais. Compact se dit des
corps dont les parties se lient entre elles et ne peuvent
.être séparées sans do grands efforts. Dense marque le
rapprochement des parties d'où résulte orditmiroraeni une
pesanteur spécidquo plus grande. Epais aiipartient au
langage ordinaire ; il exprime souvent l'idée opposée à
milice ; mais, quand il est pris comme synonyme des deux
premiers mots, il marque le rapprochement des parties
comme empêchant la transparence ou ne laissant pas do
vi'les sensibles à la vuo.
COMPACT (kon-pakf — du préf. corn, et do pacte) a. m.
Nom de corluines convimtions faites avec le papo et de
certains actes émanés do lui. Il /Julie du compact. Bulle,
confirmée par Paul IV, qui concerne la collation des bé-
néftcos réguliers, il Compact de nrclarjne, Coavoat.ioa\isa.nt
les collateurs de bénélices bretons. ii Compact de l'alterna-
tive, Convention passée entre lo pape Martin V et lo roi
Charles VI.
COMPACTATS {kon-pak'-tn) ou COMPACTAT* Ikon-
pak'i 11. m. i>l. Décret du concile de Bàli-, qui permettait
aux bussiles la communion sous les deux espèces.
COMPAGNE (kon, et gn mil. — du lat. cum, avec, et
panis, pain [qui partage le même pain]) n. f. Femme qui
est habituellemont auprès d'une autre personne : Antii/one
fut la COMPAGNE dévouée de son père. Il Femme qui a avec
d'autres femmes quelque rapport d'âge, d'habitudes, do
cohabitation : Une lycéenne et ses compagnes, ii Femme
i[ui partage quelque chose avec une autre personne : La
mère est la meilleure compagne de nos joies et de nos dou-
leurs. Il Femme qui vit avec un homme : Le mariaiie
donne à l'homme une compagne et à l'enfant un appui.
{X. Martin.)
— Par ext. Femelle d'un animal : Un pigeon et sa coM-
PAGNE.
— Fig. Objet intimement, nécessairement uni à un
autre ; conséquence obligée : La douleur est la compagne
nécessaire de tout excès. (Helvét.)
— Hist. Notre chère épouse et compagne, Titre que le
roi de France donnait à la reine dans les actes publics.
— Mar. Chambre du majordome, sur une galère, il Ma-
gasin aux vivres des galères, aux xvi» et xvif siècles. i.La
compagne est une chambre qui mesure 4" ,55 do long;
elle sert à ranger le vin, les salaisons, l'huile, les lé-
gumes, etc., tandis que la chambre au biscuit, appelée
« paillot », est de près du double plus grande.)
COMPAGNI (Dino), historien florentin, né à Florence
au milieu du xiu' siècle, mort en 1324. Il faisait partie do
1' « Art de la soie ». Il fut membre du conseil du podes-
tat en 1284; prieur en 1289 et en 1301, et gonfalonier de
justice en 1293. Il a laissé un poème allégorique, l'/nte;//-
qenza (édit. de Gellrich; Breslau, 1883). On lui attribue
la fameuse « Chronique florentine », qui raconte les
guerres civiles de Florence, de 1280 à 1312, et notamment
celle des noirs et des blancs. Sur la Chronique de Dino
Compagni, trois systèmes se sont formés parmi les sa-
vants. Les uns la considèrent comme entièrement apo-
cryphe ; d'autres affirment l'authenticité pure et simple ;
d'autres, enfin, en présence des innombrables erreurs dont
fourmille la Chronique florentine, tout en admettant l'au-
thencité, conviennent que de nombreuses interpolations
ont été faites, au moins depuis le XV" siècle.
COMPAGNIE [kon, gni [gn mil.] — de Tanc. franc.
compain. compagnon) n. f. Société d une ou plusieurs per-
sonnes : La COMPAGNIE des sols est pire que la solitude.
Il Réunion de personnes : En toutes compagnies, il y a
plus de fous que de sages. (Rabelais.) il Se dit particu-
lièrement d'une société de gens se réunissant pour leur
aarément mutuel : Une compagnie choisie, il Association
littéraire ou savante : Réception d'un académicien dans la
compagnie. Il Association de gens exerçant une même pro-
fession libérale, remplissant les mêmes fonctions publi-
iiues. Il Corporation religieuse : La compagnie de l'Ora-
toire, de Jésus.
— Par ext. Tout ce qui se trouve ou peut se trouver
avec quelqu'un : Le chien est la compagnie naturelle du
chasseur. Un bon livre est une agréable compagnie.
— En compagnie ou De compagnie. Avec d'autres, ac-
compagné, par opposition à seul : ûiner en compagnie.
Voyager de compagnie.
— 'Bonne compagnie. Société de gens qui sont, passent
ou se donnent pour bien élevés, distinguos, spirituels : On
ne peut que gagner, dit-on , en bonne compagnie. — Genre
adopté parmi les gens qui passent pour bien élevés : Pa-
raître indifférent à tout, c'est bonne compagnie.— Compa-
gnie nombreuse, forte : Jl ne faut s'aventurer dans cer-
tains bouges qu'en bonne compagnie. (Galland.) n De bonne
compagnie. Honnête, distingué par l'esprit et les maniè-
res : Les gens qu'on dit être de bonne compagnie ne sont
souvent que ceux dont les vices sont plus raffinés. (Montesq.)
Il Mauvaise ou Méchante compagnie, Société des gens
sots, grossiers ou méchants, il De mauvaise compagnie.
Grossier, malhonnête, sans esprit, ennuyeux en société.
Tenir, Faire compagnie à quelqu'un. Rester avec lui
pour lui tenir société. (Fig. .Servir à désennuyer, à faire
passer agréablement lo temps : Un souvenir heureux tient
fidèle compagnie.) ii Dame ou Demoiselle de compagytie. Dame
ou Demoiselle spécialement chargée de faire compagnie
à unoautrepersonne.il Fausser compagnie, Se retirer ou
no pas venir, il Jouer à la fausse compagnie. Trahir son
parti. (Inusité.)
— Admin. milit. Nom donné à l unité fondamentale, à
la fois tactique et administr.itivo, de l'infanterie.
— Arithm. Dègle de compagnie. Règle qui donne les
moyens de partager une somnie avec plusieurs associés,
d'après la quotité do leurs mises.
— Art milit. V. la partie encycl.
— Chass. et véner. Bande d'animaux, à poils ou à plumes,
de même espèce : Une compagnie de perdreaux, ii Bêtes
de compagnie. Jeunes sangliers d'un an à deux ans et qui
vont on troupe. — Fam. Bête de compagnie. Homme qui
aime la société et qu'on entraîne facilement.
— Comm. et industr. Société commerciale ou industrielle :
l'iie COMPAGNIE d'assurance sur la vie. n Compagnie de che-
mins de fer. Société anonyme ayant un caracièro rom-
mcrciai déterminé par donombroux arrêtés ministériels
et se substituant à l'Etat pour construire et exploiter des
lignes do chemins do for. ll Compagnie française. Compa-
gnie normande. Associations do mariniers qui avaient lo
monopolo du commerce par oau entre Paris et Rouen.
Il Compagnie des Indes, Grande compagnie anglaise nui
fait lo commerce dos Indes qu'elle a conquises et qu'ello
a gouvernées jusqu'au mois de septembre 1858.— Société
fondée par Cofbert, avec privilège, pour lo commerce des
Indes. II Compagnie des grandes Indes, Association commer-
ciale qui fut formée en Hollande, au xvii" siècle, do toutes
les compagnies précé.leniment établies. II Et compagnie ou
plus souvent c( (''", Désignation qu'un commerçant ajoute
à son nom, lorsqu'il a des associiSs dont lo nom no llguio
pas dans la raison sociale.
— Dr. nnc. Ce mot se disait des grands corps do ma-
gistrature ; Les COMPAGNIES souveraines. Les compagnies
supérieures. Les remontrances des compagnies.
— Fauconn. liête de bonne compagnie. Oiseau qui n'osl
pas sujet à s'enfuir pondant la chosso.
— .\Iar. Fraction do l'équipago : Les navires ont leur
COMORIN — COMPAGNIE
équipage divisé en deux ou quatre compagnies. 11 Compa-
gnie de mousses. Mousses (jui sont réunis dans un même
port pour être instruits avant leur embarquement, il Na-
vire de compagnie. Navire armé par une compagnie consi-
dérable de négociants, jouissant de certains privUèges.
— Prov. : Par compagnie, on se lait pendre, L'exemple
de ceux que nous fréquentons peut nous entraîner à tout
faire, ll n n'est si bonne compagnie qui ne se sépare (ou qui
ne se quitte). Les choses mémo les plus agréables ont une
fin. (On cite souvent ce proverbe lorsque, sous quelque pré-
texte, on laisse les personnes avec qui l'on se trouve.] II II
vaut mieux être seul qu'en mauvaise compagnie, La soli-
tude est préférable à la société des sots ou des méchants.
— Encycl. Législ. Compagnies financières, industrielles,
commerciales. Ces noms, au moins en France, ne sont plus
qu'historiques ; ils s'appliquaient à de puissantes sociétés
commerciales, fondées sous l'ancien régime par privilège
royal, comme les compagnies qui :olonisèrent au xva* siè-
cle les Antilles, le Canada, la Louisiane et les possessions
françaises de l'Inde. La législation moderne avait con-
servé le nom de « compagnies » aux sociétés anonymes,
qui ne pouvaient se constituer que sous le contrôle de
1 Etat. Mais la loi du 24 juillet 1867 a proclamé la liberté
absolue de l'anonymat, sous la réserve des dispositions
légales. Le titre de » compagnie » devrait donc, actuelle-
mont, n'être réservé qu'à quelques sociétés dans l'adminis-
tration desquelles l'Etat intervient encore, par suite d'une
organisation spéciale, telles que la Banque de France, le
Crédit foncier, etc. V. société.
— Admin. milit. La création des compagnies levées et
commandées par un capitaine remonte à Charles V. Mais
leur organisation et leur effectif n'atteignent une certaine
fixité qu'à partir de leur groupement en bataillons, unités
intermédiaires entre la compagnie et le régiment.
L'effectif de la compagnie varie de 50 à 100 hommes.
Sa composition varie également; on y trouve des soldats
armés de fusils, de piques, de mousquets, et quelques-uns
chargés de lancer des grenades [grenadiers). Son cadre
comporte à peu près toujours : 1 capitaine, 1 lieutenant et
1 sous-lieutenant. Puis on forme des compagnies spéciales
ou d'f^;i(e (grenadiers, chasseurs, et plus tard : voltigeurs»,
qui prennent place sur les ailes du Dataillon dont les huit
autres sont dites : du centre.
L'effectif des compagnies fut augmenté par le comte
de Saint-Germain, qui diminua leur nombre en les rame-
nant à 4 par bataillon. A la veille de la Révolution, elles
comptaient, sur le pied de guerre, environ 160 hommes de
troupe, avec 5 officiers, dont 2 capitaines ; 1 en premier
et 1 en second.
Les gardes du corps, les Cent-Suisses, etc., avaient une
organisation spéciale.
Le bataillon fut bientôt réorganisé à 8 compagnies,
dont 2 d'élite; organisation que, sauf quelques courtes
réductions à 6 compagnies, il a conservée jusqu'en 1857 ;
le chilTre des compagnies fut alors ramené à 6, puis à 4 en
1875. En même temps, l'effectif de guerre de la compagnie
était porté de 160 ou 170 hommes à 250 ; l'effectif de paix,
le seul fixé par la loi des cadres, étant, après plusieurs
modifications, de 120 hommes environ, y compris les offi-
ciers, 1 capitaine monté et 2 lieutenants ou sous-lieute-
nants, plus, sur le pied do guerre, un officier de réserve.
La compagnie se subdivise en 4 sections, groupées deux
par deux en 2 pelotons. Chaque section comprend, sur le
pied de paix, 2 escouades, et 4 sur le pied de guerre.
Les huit escouades existant en temps de paix portent les
numéros impairs de 1 à 15; les huit autres prennent les
numéros pairs de 2 à 16.
Jusqu'en 1875, la compagnie n'était guère quune unité
administrative. Depuis lors, elle est devenue en même
temps, comme en Allemagne, une unité tactique, jouant
maintenant le rôle du groupe de 2 compagnies qu on ap-
pelait autrefois la division. Dans les calculs tactiques, on
admet que la compaRnie de guerre doit représenter, dé-
chets déduits, un effectif de 200 hommes.
Comme matériel de guerre particulier, chaque compa-
gnie d'infanterie dispose d'une voiture, dite « de compa-
gnie ., renfermant des munitions ; environ 70 cartouches
par homme et une trentaine d'outils do pionniers, on sus
do ceux portés par les sohlats.
Kn dehors do l'infanterie, il existe des compagnies :
!• dans l'arme du génie, où leur cadre comporte 1 capitaine
on second avec des cadres et une composition différente,
suivant leur nature : sapeurs-mineurs, sapeurs de che-
mins do fer, aérosiicrs ou sapeurs-conducteurs; 2« dans
lo train des êquipaiies, dont les escadrons sont divisés en
3 compagnies qui se dédoublent pour en fournir 6 en cas
do mouilisatioo.
La cavalerie a aussi comporté la compagnie, comme
unité administrative, jusqu'en 1815; l'escadron se subdivi-
sait autrefois on plusieurs compagnies; aujourd hui, cott»
arme no compte plus, on fait de compagnies, que celles de
cavaliers de remonte.
L'(ii(i'/en'e a compris des compagnies dans ses régi-
ments jusqu'en 1829, époque où la batterie est dovonuo
unité à la ?ois administrative et de combat. Aujourd liui.
on n'y trouve plus, en fait do compagnies, que celles d ar-
tificiers et d'ouvriers. Il a existé aussi quelques compa-
gnies d'armuriers, dont la dernière a disparu de(>uis 1870.
Compagnies de discipline. Créées on 1818, elles corn-
aient, ù l'origine, des compagnies de fusiliers et dos
u.MJBKnios do pionniers. Depuis 1890, il n'existe que dos
fomnaKnies do fusiliers, au nombre do 4 ; chacune ren-
ferme une section do pionniers, où le service est plus
prenaient
-ompngn'
ïmpairnies, ..«-v.,^.... -- c. , , .
cret du 23 noV. 1894) : !• les hommes qui se sont rendus ou
ont cherché à se rendre impropres au «•'"■'C''. »^j'"' ""
après leur incorporation, ou cfii P"''"*'»"' * ^J" .''"Ictês
infirmités; 2» les militaires qui nronneiit part à «ès actes
colloc fs d'indiscipline, ou dintla mauvaise conduite por-
sistân « no peut ,!»" 'tre réprimée par de smiples poues
disciplinaires. Dans ce cas, et saul quelques oxooplions,
f'onv'ùl aux compagnies do discipline "»^r"'.''™"^ '""'
n''>p^''»i-j-!^':!?'r:i;:!;:::,r';:';t;!:;::!Js;";ès sévère,
uuo
ans.
'aux compagnies do disci(.line, lo régime est très sév;
et les supérieurs ont le dro*i. d'infliger dos puni ions d
durée double do celle autonsco pour chaque grade, s.
toutofo s, quo leur durée puisse >(épasser lo maximum fixé
nu r chacune d'elles. Les pionniers no font aucun sorv co
pour cniic_ j^ leur di.sposilion quo pour l eiercico
armé, n on
COMPAGNIE
ou les manœuvres. Aucun d'eux ne peut avoir d'argent, et
leurs centimes de poche sont versés à la Caisse d épargne.
A leur libération du service, ils ne peuvent obtenir de
certificat de bonne conduite. -As reçoivent, s'ils s'en rendent
dignes, uno attestation de repentir du commandant de com-
pagnie. . .
Sans les régiments étrangers et dans ceux de tirailleurs
algériens, il existe une section de discipline, destinée à rece-
voir les hommes dont la conduite est d'un trop mauvais
exemple, et ceux renvoyés au corps après avoir subi une
condamnation ; tandis que, dans ce dernier cas, les hommes
de tous les autres corps sont envoyés aux bataillons d ;>i-
fanterie légère d'Afrique, dont la destination et l'organisa-
tion sont très différentes.
— Compagnies d'ordonnance. Ce nom fut donne aux pre-
mières compagnies régulières constituées par 1'. ordon-
nance . de Charles Vil. Les états généraux, convoques a
Orléans en U39, ayant demandé quo l'armée fiit composée
de compagnies comptant chacune 100 lances garnies à
raison de 6 hommes par lance. Charles Vil créa 15 com-
pagnies d'ordonnance et lit établir, pour les entretenir,
un impôt dit • taille perpétuelle ».
En 14-3, Louis XI rendit un édit régularisant cette orga-
nisation et fixant à 6 chevaux la composition de chaque
. lance . . D'autre part, ce roi multiplia le nombre des com-
Homme d'armes d'une compagnie d'ordunnauct. sous François I".
pagaies et créa ainsi des compagnies réduites de 30 et
25 lances. François I", puis Henri II relevèrent à 8 hommes
l'effectif de chaque « lance fournie «. Charles IX ramena
les compagnies à 50 lances au moins. Mais, déjà, l'on tou-
chait à la disparition de la lance et de la « gendarmerie ••
du moyen âge devant les armes à feu. Les compagnies
dordoiinance se transformèrent en corps de cavalerie qui
constituèrent surtout la garde personnelle et la maison
miWaire du souverain.
— Compagnies franches. S'appellent ainsi des détache-
ments spéciaux constitués au cours d'une campagne, au
moyen d'hommes choisis, groupés momentanément sous les
ordres d'un capitaine, en vue de quelque petite expédition
demandant surtout de la vigueur et de l'énergie. (On dit
aussi groupes francs, Veffectit et la composition de ces déta-
chements étant essentiellement variables.)
— Compagnies disciplinaires des colonies. Ces compa-
gnies, créées en 1360 et différentes des compagnies de dis-
cipline, forment un corps disciplinaire rattaché à l'infante-
rie de marine, mais reçoivent aussi des hommes que le mi-
nistre de la guerre y envoie comme ayant encouru une
peine d'emprisonnement de six mois ou plusieurs peines
correctionnelles pour des délits dedroitcommun,oubi6nen
raison de leur mauvaise conduite pendant une détention
pour délits purement militaires. Il faut, dans tous les cas,
qu'ils aient encore au moins un an do service à accomplir.
Il existe trois de ces compagnies : l'une est au Sénégal ;
l'autre est répartie entre Diégo-Suarez (Madagascar), la
Martinique et les îles Saint-Pierre et Miquelon ; la troi-
sième, avec létat-major du bataillon et un dépôt, est dans
l'île d'Oléron.
— Compagnie colonelle. On appelait ainsi, autrefois, dans
chaque régiment , une compagnie dont le colonel général
de l'infanterie avait la propriété et était considéré comme
le capitaine. Cette compagnie n'était effectivement com-
mandée que par un lieutenant qui s'appelait le lieutenant
du colonel qu'il représentait : doù, par abréviation, lieu-
tenant-colonel. La colonelle avait, entre autres privilèges,
à l'époque où chaque compagnie avait son drapeau, celui
de porter un drapeau blanc, qui se trouva devenir ainsi
celui du roi quand Louis XIV, ayant supprimé la charge
de colonel général de l'infanterie, en prit pour lui les attri-
bations et les couleurs.
— Etranger. La compagnie présente, dans les armées
de tomes les grandes puissances européennes , à peu
près la même organisation, imitée de celle de la compa-
gnie allemande. L'Angleterre seule a conservé le batail-
lon à 8 compagnies, et ces unités y ont encore le caractère
qu'elles avaient précédemment en France.
— Hist. Compagnies de colonisation. L'histoire des com-
pagnies de colonisation présente deux périodes distinctes.
Toutes les nations colonisatrices et notamment la France,
la Hollande et l'Angleterre, ont possédé autrefois des com-
pagnies privilégiées de colonisation, qui se sont, en gé-
néral, formées et développées au xvii' siècle, ont décliné
au xviii* par suite des anus qui se sont développés dans
leur sein, ont sombré à la fin du xvm' siècle ou au com-
mencement du xix' sous le poids de leurs fautes et sous
les critiques dos économistes. Ce procédé de colonisation
paraissait définitivement condamné, quand, dans le der-
nier quart du xix< siècle, on a vu reparaître do nouvelles
compagnies privilégiées en Angleterre , en Allemagne ,
au Portugal.
I. Lus COMPAGNIES d' AUTREFOIS. 1» France. Des ancien-
nes puissances coloniales, la Franco est celle où les com-
pagnies de colonisation ont été, sinon le plus prospères,
do moins le plus nombreuses, et où elles ont reçu des
fioavoirs publics l'appui le plus énergique et les privi-
èges les plus étendus. Créer des compagnies à charte
a été la politique presque constante des rois, depuis
Henri IV jusqu'à la Révolution, et jamais aucun gouvor-
nemcnt n a fait en leur faveur des sacrifices aussi consi-
dérables que celui do Louis XIV. Ces compagnies étaient
constituées on vertu do chartes octroyées par la royauté
et qui déterminaient à la fois leurs privilèges et leurs
F'
lo
obligations. La royauté concédait d'ordinaire à la compa-
gnie la souveraineté et la propriété des territoires à co-
loniser et le monopole du commerce entre la métropole
et la colonie. A ces avantages essentiels s'ajoutaient par-
fois l'exemption de tous droits d'entrée et de sortie,
des primes aux marchandises importées ou exportées, des
avances de fonds faites sans intérêt par le trésor royal.
Par contre, la compagnie s'engageait à assurer la sécurité
intérieure et extérieure de la colonie et, à cet effet, on lui
déléguait certains attributs de la souveraineté : entretien
de soldats, construction de forts, pouvoir judiciaire. Cer-
taines clauses relatives au peuplement de la colonie (obli-
gation d'introduire chaque année dans la colonie un
nombre déterminé de Français) et à la conversion des
indigènes à la foi catliolique figuraient aussi dans ces
chartes de concession. .
Richelieu, Colbert et Jean Law donnèrent une impul-
sion particulièrement active à ce procédé de colonisation.
Malgré l'échec des premières tentatives faites par
Henri IV, Richelieu crée successivement : la compagnie
de Haint-Chrislophe {\626], dite plus tard des îles de iAmé-
rigue, qui, après avoir obtenu deux fois le renouvellement
de son privilège (1635, 1642), finit par vendre ses posses-
sions à prix d'argent (1649-1651); la compagnie des Cent
associés (1628), pour le commerce du Canada, qui végéta
jusqu'en 1663; plusieurs compagnies de la France égui-
noxiale et du Sénégal, qui échouèrent, et enfin une com-
pagnie des Indes orientales (1642). Colbert, estimant que
Pinsuccès de ces sociétés provenait de leur multiplicité,
les remplaça par deux grandes compagnies : la compa-
gnie des Ijt'des occidentales (charte du 28 mai 1664) et la
compagnie des Indes orientales {lettres patentes d'août 1664).
La première liquida en 1674, cédant la place à nombre
do petites compagnies particulières; la seconde végétait
quand Jean Law fonda, en 1719, sur les débris de toutes
ces sociétés, sa grande compagnie des Indes, qui devait
centraliser tout le commerce de la France avec les pays
d'outre-mer. Cette compagnie survécut à la ruine du sys-
tème, et dura jusqu'en 1769, époque à laquelle son privi-
lège, vivement attaqué dans un mémoire de Morellet, et
vainement défendu par N'ecker, tut suspendu par un arrêt
du mois d'août. D'autres compagnies se fondèrent sous
Louis XVI ; la Révolution les supprima (décret des 26-29 ger-
minal an II).
2» Hollande. Les compagnies néerlandaises de colonisa-
tion ont été moins nombreuses, mais plus prospères et
plus durables. La compagnie hollandaise des Indes orien-
tales, la plus remarquable de toutes les sociétés do ce
genre, naquit en 1G02 de la réunion de plusieurs petites
sociétés similaires dont chacune, sous le nom de chambre,
conserva longtemps son autonomie au sein de l'associa-
tion. Les directeurs, nommés par les états généraux de
Hollande, géraient uniquement les affaires communes. Ce
caractère féderatif s'cft'aça d'ailleurs peu à peu. La com-
pagnie, qui avait le monopole du commerce avec les pays
situés au delà du Cap et la souveraineté des territoires
occupés par elle, visa surtout à accaparer lo commerce
de l'extrême Orient, où elle supplantait les Portugais.
Elle établit à Batavia (fondée en 1619) sa base d'opération ;
là les grands navires hollandais débarquaient les mar-
chandises d'Europe , quo de petits bâtiments transpor-
taient ensuite dans les différentes parties des Indes ; là, ils
cliargeaient les produits de l'extrême Orient amenés par
ces mêmes bâtiments, qui faisaient le trafic d'Inde en Inde.
Habilement conduite, la compagnie des Indes fit, au cours
du XVII' siècle, do très beaux bénéfices, distribua à ses
actionnaires des dividendes élevés, et put, à diverses re-
prises, payer très cher à l'Etat le renouvellement do son
privilège. Mais son avidité et son égoisme la perdirent.
Pour restreindre le commerce des épices afin de les vendre
plus cher, elle prit une foule de mesures vexatoires et
odieuses qui amenèrent des révoltes continuelles parmi
les indigènes. Ses employés, mal payés, se dédommagè-
rent en faisant, malgré toutes les défenses, le commerce
pour leur propre compte. Les places de directeurs de la
compagnie, primitivement confiées à des négociants expé-
rimentés, devinrent héréditaires dans quelques familles
puissantes. La routine, la corruption et le favoritisme
s'introduisirent dans toutes les parties de l'administra-
tion. La situation financière de la compagnie finit par
devenir mauvaise et, pendant la plus grande partie du
XVIII' siècle, elle ne subsista que grâce aux subsides votés
par les états généraux. Elle disparut, laissant un passif
énorme, en 1795, lorsque la Hollande fut envahie par les
troupes françaises.
Une autre compagnie hollandaise, celle dos Indes occi-
dentales, fut fondée en 1621. Elle s'établit àCaracas, d'où
elle fit un commerce actif de contrebande avec les colo-
nies espagnoles, et essava vainement à plusieurs reprises
de s'emparer du Brésil. "Son plus beau titre de gloire est
la colonisation de Surinam. Les pertes que lui firent subir
les Anglais pendant la guerre de l'indépendance des Etats-
Unis amenèrent sa ruine. Elle liquida en 1791.
3» Angleterre. A la fin du moyen âge, le commerce étran-
ger était dans ce pays entre les mains de compagnies ou-
vertes {regulated co'mpanies) ou fermées {joint stock com-
panies). Il en fut do même du commerce colonial. La plus
célèbre des sociétés fondées en Angleterre pour l'exploita-
tion des pays lointains est la compagnie des Indes orien-
tales qui, après avoir commercé dans l'Inde avec dos for-
tunes diverses pendant le cours du xvii' siècle, fusionna
avec une société rivale en 1702, sous le titre de United
Company and merchants trading to the East Indies. Cette
société avait poursuivi d'abord un but uniquement com-
mercial ; mais, au xviii" siècle, par suite de la lutte avec
la Franco, une tendance nouvelle se manifeste dans sa
direction. La préoccupation d'une domination politique à
asseoir dans l'Kindoustan l'emporte sur lo souci des opé-
rations commerciales. La grande importance quo prit la
compagnie à la suite de la conquête de l'Inde et les abus
qui lui étaient reprochés amenèrent sa réorganisation sur
des bases plus sévères {act do 1773) et mit aux mains de
quelques privilégiés de la fortune le gouvernement d'un
immense empire. Cette situation entraîna d'aburd uno sur-
veillance plus étroite du gouvernement anglais (création
d'un bureau de contrôle en 1784), puis l'abandon dos ojiéra-
tions commerciales. En 1834, la compagnie céda son actif
au Trésor, moyennant une annuité payable aux action-
naires, et son rôle se borna désormais à administrer l'iiulo
pour lo compte do l'Ktat. Elle disparut à la suite do la
révolte des cipayos (acte du 2 août 1858).
II. Les compaôsies d'aiijolbd'uci. Los compagnies de
152
colonisation sont considérées, surtout aujourd'hui, comme
un outil d'envahissement permettant d'occuper rapidement
et sans bruit de nouveaux territoires, comme un écran
destiné à masquer une prise de possession qui, ouverte
et avouée, aurait pu soulever des difficultés diplomati-
ques. La compagnie gagne audacieusement du terrain en
avant ; le gouvernement qui se cache derrière elle la désa-
voue si elle va trop loin. Aussi tous ces écrans disparaîtront-
ils sans doute, à mesure que la reconnaissance du fait accom-
pli par les puissances étrangères les aura rendus inutiles.
Ces compagnies, comme celles d'autrefois, possèdent
certains attributs de la souveraineté : elles administrent le
pays, entretiennent des forces de police, lèvent des im-
pots, traitent avec les indigènes, et parfois mémo rendent
fa justice. Mais le progrès des idées a amené de plus l'in-
sertion, dans les chartes qui leur sont concédées, de
précautions libérales et humanitaires dont ces sociétés
ne tiennent pas toujours grand compte en pratique. Ces
nouvelles compagnies souveraines, créées en 1881, sont :
en Angleterre, la British North Bornéo Company (charte
de 1881), la Royal Niger Company (charte du lOjuill. 1886),
la British East Al'rioa Company (charte du 3 sept. 1888)
et la British South Africa Company ( charte du 29 oct.
J889); — en Allemagne, les compagnies de la Nouvelle-
Guinée (1885), de l'Afrique orientale et la société coloniale
du Sud-Ouest africain ; — en Portugal, la compagnie de Mo-
zambique (charte de 1891, modifiée parcelle du 17 mai 1897).
En France, la création de ces compagnies privilégiées a été
proposée fréquemment depuis dix ans, mais les scrupules
des jurisconsultes ont opposé jusqu'ici une résistance in-
vincible à tout ce qui pourrait paraître un démembrement
de la souveraineté.
— BiBLlOGR. : P. Leroy-Beaulieu, De ta colonisation chez
les peuples modernes (Paris, 1873); P. Bonnassieux, les
Grandes Compagnies de commerce.
— Arithm. Hégle de compagnie ou de société. Deux cas
peuvent se présenter, selon que les fonds mis en commun
ont été employés pendant le même temps, ou pendant des
temps inégaux. Dans le premier cas, la règle de compa-
gnie est due simple ; dans le second, elle est dite composée.
1° Bégle de compagnie simple. C'est un simple partage en
parties proportionnelles. On montre aisément que ; chaque
part est égale au bénéfice total multiplié par la mise corres-
pondante et divisé par la somme des mises.
2" Régie de compagnie composée. Lorsqu'on fait interve-
nir la durée des placements confiés à une entreprise, on
admet que, pour des placements de même durée, les béné-
fices sont proportionnels aux mises , et que , pour des
mises égales, ils sont proportionnels aux durées des pla-
cements. Cette double supposition permet de ramener la
règle de compagnie composée à une règle simple .
Supposons, en efi'et, pour plus de généralité, que deux
associés ont placé dans une spéculation, le premier une
somme M pendant le temps /, et le second une somme M'
pendant le temps ('. Imaginons de plus qu'un troisième
associé a placé la même mise M que le premier pendant
le même temps t' que le second. D'après les principes
posés plus haut, en appelant x, y, z les trois parts, on aura
entre le premier et le troisième associés,
x_t_
z' f
et, entre le troisième et le second,
:_ M^
Tm' ■
d'où, en multipliant ces deux proportions terme à terme,
X M< _
y'U't'
ce qui veut dire que : les parts (bénéfices ou pertes) des
associés sont entre elles comme les produits des mises par
les temps correspondants. Grâce à ce théorème, la consi-
dération du temps est écartée, et le problème se réduit
encore à un partage en parties proportionnelles.
— SïN. compagnie, société. Dans le sens d'association,
ces deux mots ne présentent pas de différence saisissable ;
cependant, on dit plutôt compagnie que société quand il
s'agit des membres assemblés : Lire son mémoire devant
la COMPAGNIE. , , j j
— Bonne compagnie, bonne société. La seconde de ces
locutions désigne les personnes qui occupent un haut rang
dans le monde, dans une ville, etc. Sonne compagnie
ajoute à cette idée celle d'élégance, de délicatesse, etc.,
que n'évoque pas forcément la première expression : Les
gens de la BONNE SOCIÉTÉ ne so;i( pas toujours de bonne
COMPAGNIE.
Compagnies (granoes). On désigne sous ce nom les
bandes de mercenaires composées d'aventuriers de toutes
sortes qui combattaient à la solde des princes en temps
de guerre, et, en temps de paix, vivaient de vol et de pil-
lage. L'absence d'organisation militaire permanente et
régulière faisait que les troupes réunies pour une campa-
gne, après que la guerre était terminée, n'avaient plus de
moyens d'existence, et, souvent, sous la conduite de leurs
chefs, se transformaient en véritables bandes de brigands.
La désorganisation sociale qui accompagna la guerre de
Cent ans accrut encore le nombre do ces pillards, qui trou-
vaient dans la violence leur seul moyen d'existence. On voit
apparaître ces bandes d'aventuriers dès le milieu du xii' siè-
cle. Los paysans du centre de la France s'organisèrent,
pour leur résister, sous la conduite d'un simple paysan
nommé Durant. Dans une seule bataille, à Dun-le-Roi, ils
en massacrèrent 12.000. Les nombreuses campagnes de
Flandre, entreprises par Philippe le Bel, remplirent le
nord de la France de ces bandes de malfaiteurs. Mais ils
se dispersèrent par bandes do 50, 60, 100 individus; on
leur donna la chasse, et ils furent pendus de toute part.
Les grandes Compagnies étaient composées, pour la
majeure partie, de soudards étrangers, Aragonais et Na-
varrais. Brabançons et Rhénans. Ces bandes prirent des
noms divers ; les principales se nommèrent, en Bourgogne,
les • écorcheurs » et, dans le Lyonnais, les " tard-venus ■ .
Leurs excès ont été décrits par 'les chroniqueurs du temps,
particulièrement par Froissart. En 1366 et 1368, Du Gues-
clin cnlraîiia do nombreuses bandes de ces routiers combat-
tre en Espagne, où elles furent on partie exterminées ; Ber-
nard d'Armagnac en dirigea sur l'Italie. Les grandes Com-
pagniesdisparurentdevant l'administration de Charles vu.
Les ordonnances contre le brigandage, énergniucment
appliquées.jointosà la prospérité et à l'ordre renaissants,
débirrassôrent la France de ces redoutables défenseurs,
153
qui lui faisaient, on temps do paix, plus do mal que les
ptiuoniis en temps de guerre.
— liiBMOGR. : Al. Tuetoy, les Ëcorcheurs sous Charles Vil
(MontbcHiard, l87-t); J.Quicherat.^orfW^uerfc Vi/la/ulrando
(Paris, 1879); Simëon l^uce, histoire de Bertrand Du (iues-
clin (Paris, 18761 ; G. Guigue, les liécils de la guerre de
Cent ans: Tara-Venus en Lyonnais, Forez et Jieaujoiais
(Lyon, 1886).
Compagnie de Jésus. V. jksuitks.
Compagnies de Jésus ou de Jèhu, ou du Soleil.
CclaionC uos bandes royalistes qui, pendant la réaction
tliorniidorienne, exercèrent dos représailles sanglantes.
Képanducs surtout dans le Midi, uno des plus fameuses
fut celle dos enfants du Soleil. Les massacres commencè-
rent à Marseille, en décembre 1794. En février, ces bandes.
coDContréos à Lyon, tuèrent dans les rues les anciens
fonctionnaires de la Terreur; les prisons furent envahies
et ensanglantées, sans que les représentants du gouver-
nement missent fin aux désordres. On fit un procès aux
principaux chefs, mais ils furent acquittés. La Conven-
tion, qui n'était pas directement menacée par eux, toléra
leurs excès, qui se multiplièrent à Tarascon, à Aix, dans
les prisons, dans les villes et dans les campagnes. Dénon-
cées enfin à la tribune par Goupilleau de Montaigu, les
Compagnies furent l'objet d'une enquête qui n'aboutit pas.
Aussi de nouveaux massacres eurent lieu à Lyon et dans
l'Ouest (1797). Ce n'est qu'en 1798 que Bernadette, gouver-
neur do Marseille, fît juger et exécuter les chefs de bandes.
Lyon, toujours en proie à la réaction, fut mis en état de
siège et délivrée, ainsi que plusieurs villes du Midi, do ces
bandes royalistes, qui, refoulées dans l'Ouest, finirent par
disparaître, vers 1800.
COMPAGNON (A-on, et gn mil. — du lat. pop.f com-
panio ; de cum, avec, et panis, pain ; proprem. « celui qui
partage le pain avec un autre ») i^- ni- Personne qui en
accompagne une ou plusieurs autres : Certains religieux
ne peuvent sortir qu'avec un compagnon, il Camarade :
Un lycéen et ses compagnons, il Collègue, confrère : Tout
homme de métiei-aime à dénigrer ses compagnons, li Egal :
i\e pouvoir sou/frir ni compagnons ni maîtres, il Individu
qui fait quelque chose avec un autre, qui partage quelque
chose avec lui : Compagnons d'armes, d'exil.
— Ouvrier qui a fini son apprentissage, mais qui tra-
vaille pour le compte d'un industriel ou d'un entrepre-
neur. Il Nom que se donnent les ouvriers typographes
travaillant à la même presse ou à une casse voisine dans
le même rang, il Ouvrier affilié à une association d'assis-
tance mutuelle dite q société de compagnonnage » . il Compa-
gnons de rivière, Ceux qui, dans les ports, etc., déchargent
les marchandises, il Compagnons étrangers ou ioMps, Tail-
leurs de pierre de la société des enfants de Salom''7t.
Il Compagnons de la liberté ou G«ro(5, Menuisiers , char-
pentiers et serruriers de la même société. Il Compagnons
passants ouLoups-garous, Tailleurs de pierre de la société
des enfants de maître Jacques. \\ Compagnons du devoir ou
Dévoirants et par contraction Dévorants, Charpentiers,
menuisiers, serruriers, tourneurs, boulangers, cordon-
niers, etc., formant entre eux une association, il Compa-
gnon de la truelle. Nom familier des ouvriers maçons.
II Mère des compagnons. Femme qui tient une auberge où
sont reçus, à frais communs, les membres d'une société de
compagnonnage lorsqu'ils sont en voyage.
— Par ext. Se dit des animaux qui vivent avec l'homme :
Saint Roch et son compagnon, h Compagnon de saint .\n-
toine, Le porc. (Une erreur populaire consiste à croire
que ce porc légendaire était l'ami du saint. Bien loin de
là : il personnifie le démon soumis, dompté, par l'impas-
sible anachorète.)
— Fig. Ot)jet naturellement uni à un autre ; conséquence
obligée : L'orgueil et l'impuissance sont les deux compa-
gnons de l'ignorance. Max. orient.)
— Fam. joyeux compère, homme gai et déluré. (En ce
sens, le mot compagnon est souvent d'une nature vague
et emprunte sa valeur à l'adjectif dont il est accompa-
gné) : Un hardi, Un rude compagnon. Un gentil compa-
gnon. Il Petit compagnon. Homme sans importance.
— Arg. Compagnon du croc et de la pince. Cambrioleur,
voleur. Il On disait autrefois Compagnon de la mate.
— Bot. Compagnon blanc. Nom vulgaire du lycbnis
dioïque.
— Fr.-maçonn. Franc-maçon d'un grade immédiatement
supérieur à celui des apprentis. V. compagnonnage.
— Hist. Compagnons du prince. Institution des anciens
Germains, où quelques historiens ont vu à tort les ori-
gines do la féodalité, ii Nom donné, à l'origine do la mo-
narchie, aux guerriers qui entouraient le roi.
— Mamm. Nom vulgaire du campagnol.
— Métrol. Nom du gros de Flandre, dont la valeur était
d'un denier tournois, au xiV siècle.
— Loc. div. : De pair à compagnon. D'égal à égal, il Faire
le compagnon, Se donner pour habile. || Travailler à dépêche
compagnon. Travailler mal et avec hâte. Il Se battre à dé-
pêche compagnon, Se battre à l'aveugle, sans regarder oii
Von frappe.
— pBOV. : Qui a compagnon a maftre, On no peut s'as-
socier quoiqu'un sans gêner sa propre liberté.
— Encycl. Les compagnons germains nous sont connus
par Tacite : " 11 n'y a pas do honto, dit celui-ci, à figu-
rer parmi les compagnons. Il existe uno vivo émulation
parmi les compagnons pour se placer au promierVang,
et entre les chefs ponr avoir les compagnons les plus
nombreux et les plus intrépides. C'est la dignité, c'est
la force, d'être toujours entouré de l'élito des jeunes
guerriers : honneur pendant la paix, force pendant la
guerre. On est renommé et illustre, non seulement chez
son peuple, mais même parmi les nations voisines, si l'on
se distinguo par le nombre et par le courage do ses com-
pagnons. Les ciiefs reçoivent alors dos ambassades, dos
présents, et leur réputation suffit pour terminer dos
fuorros. Dans les batailles, il est honteux pour un chef
'être vaincu en courage et, pour les compagnons, do ne
pas égaler la bravoure du chef. C'est un opprobre, uno
tache infamante pour toute la vie do survivre à son chef
tué dans un combat. Le défendre, le couvrir do son corps,
ajouter à sa gloire par de glorieux exploits, toi est le ser-
ment de.s compagnons. Ils reçoivent do la libéralité du
chef un choval do guerre, uno framée tachée du sang do
l'onncmi. >
— SvN. Compagnon, camarade. V. camaradr.
Compagnons de Johu d.i^s), roman d'Alex. Dumas
père ',1801). Bonaparte, à son retour d'Egypto, trouve la
COMPAGNON
COMPARAISON
France profondément troublée par les menées des roya-
listes, dont Georges Caduudal est l'ànie. Un dos lieute-
nants de ce dernier, sous le pseudonyme do " Morgan ",
commando autour d'Avignon la bandô dos compagnons de
Jéhn. condottiori de la « bonne cause " , qui, arrêtant les di-
ligences, pillent les deniers publics au nom de Dieu et du
.1 roy ". Ce Morgan est l'amant de M'" de Montrovel. Ro-
land', frôro de cette jeune fille et aido do camp de Bona-
parte, s'est juré d'exterminer les com^jagnons de John.
Morgan, par contre, impose aux siens l obligation de res-
pecter la vie du frère de sa maît*i"esse. La lutte entre ces
deux hommes forme l'intrigue du roman, à laquelle se rat-
tache, à travers mille péripéties dramatiques, la vie de
Bonaparte durant cette période, et notamment la prépara-
tion du is-Brumaire. Dans cet ouvrage, l'histoire est plus
3ue d'habitude respectée par le romancier; le récit, fait
'un style vif et pittoresque, off're un intérêt soutenu. Il se
termine par la mort tragique des principaux personnages.
Compagnon (P.), voyageur français du début du
xvm« siècle, mort vers 1750. Etant facteur de la Compagnie
française du Sénégal, il fut chargé, en 1716, par André
Brue, de visiter le royaume de Bambouk et d'en étudier les
mines d'or. En l'espace do dix-huit mois, il exécuta trois
voyages au Bambouk, en visita les principales mines et
leva la carte du pays. Le P. Labat, au tome IV de sa Re-
lation de l'Afrique occidentale, a longuement raconté les
explorations de Compagnon au Bambouk.
COMPAGNONNAGE {kon, gno-naf [gn mil.]) n. m. Techn.
Durée obligatoire du travail des anciens apprentis devenus
compagnons chez leur patron, avant qu'ils pussent travail-
ler pour leur compte, ii Qualité de compagnon : Le compa-
gnonnage confère à l'initié une noblesse dont il est aussitôt
fier et jaloux Jusqu'à l'excès. (G. Sand.) ii Association entre
compagnons : De inême que la maçonnerie, le compagnon-
nage possède aussi comme symboles certains instruments
d'architecture.
— Fr.-maçonn. Grade de compagnon.
— Encycl. Techn. On désigne sous ce nom des associa-
tions assez mystérieuses entre ouvriers de même état ou
d'états analogues, en vue de se prêter mutuellement assis-
tance. Elles remontent, d'après la tradition, au x' siècle
avant J.-C, à l'époque de la construction du temple de Salo-
mon. Les premières auraient été for-
mées sous le patronage du roi lui-
même et de deux des chefs chargés
de l'exécution de ses volontés. De là
trois grandes catégories originaires
de compagnons du devoir : !■> les
enfants de Salomon ; 2* les enfants de
maître Jacques, Gaulois, architecte
du roi des Juifs; 3» les enfants du
père Soubise, autre Gaulois devenu
également architecte de Salomon.
La tradition du compagnonnage
passa eu Europe, à l'époque des
croisades. Les tailleurs de pierre
furent les premiers à l'accepter et
prirent la qualification de compa-
gnons étrangers; les menuisiers et
les serruriers suivirent, sous la dé-
signation de compagTions de la li-
berté. Vers 1265, des dissidents for-
mé rent deux nouvelles associa-
tions, sous la protection de Jacques
Molay, le dernier grand maître des
Templiers : celle des tailleurs de pierre, qui prit le nom
de compagnons passants, par opposition aux " compagnons
étrangers » ; celle des menuisiers, compagnons du devoir,
par opposition aux « compagnons de la liberté ».
Ces associations, qui ne vécurent pas dans la suite en
très bonne intelligence, constituèrent des sortes de con-
fréries ouvrières, dont la protection accompagnait leurs
membres dans toutes leurs pérégrinations laborieuses, et
môme, à défaut de travail, leur assurait du pain. On n'y
était admis que cinq ans après avoir été reçu apprenti, et
sur la production d'un chef-d'œuvre. La réception des
compagnons était entourée do cérémonies bizarres.
Le compagnonnage survécut à la Révolution, pendant
laquelle il s^tait un peu effacé, pour ne pas attirer l'at-
tention par ses allures mystérieuses. Il se réorganisa sous
le Consulat et se propagea sous l'Empire, sous les deux
Restaurations et jusqu'à nos jours, au milieu do dissi-
dences et do rivalités entre los ditfêronts Devoirs, qui ont
parfois dégénéré en rixes sanglantes, en véritables ba-
tailles, livrées presque avec 1 appareil d'une guerre en
règle. De 1801 à 1804, à Nantes; en 1818, dans lo Languo-
.d.)c;en 1833, 1836, 1837, 18»0, 1811, 1844, à Marseille, Lyon,
Uzôs, Grenoble et Paris, des assassinats furent commis.
Un compagnon menuisier, Agricol Perdiguier, dit » Avi-
gnonnais la Vertu » , essaya do réconcilier les Devoirs entre
eux. Il écrivit un Livre du compagnonnage {1839), qui est,
en même temps ou'uno histoire "du compagnonnage, un
éloquent appel à la concorde. Chateaubriand, Bérauger,
Lamartine, Lamennais, encouragèrent ses otTorts. George
Sand écrivit, pour l'appuyer, te Compagnon du tour de
France. On put croire qu'il avait réussi lorsqu'on 1848, dix
mille compagnons do tous les Devoirs, réunis à Paris ot
réconciliés par un serment solennel, accoururent avec
leurs insignes à l'HAtol do Ville, pour assurer do leur dé-
vouement lo gouvernement provisoire. Mais do nouvelles
querelles surgirent. Elles s'ajiaisèrent depuis la guerre
de 1870.
— Fr.-maçonn. Lo compagnonnage, douxiômo grade do
tous les rits maçonniques, est celui qui raitacho le plus
directement la franc-maçonnerie aux anciennes corpora-
tions dos bâtisseurs ou maçons do pratique. Pour être
initié au grade do compagnon, il faut posséder depuis
cinq mois au moins lo grade d'apprenti, ot ôiro admis par
la logo do mailres dans un scrulm socrot.
COMPAGNONN£ [kon, gnon' [gn mil.] — fém. do compa-
gnon) n. f. Fommo qui vil avec un honimo. il Femme har-
die, vigoureuse ;
Horrible compagnonne,
Dont lo meuton llotirlt ol dont lu nez trogDonne.
V. Huoo.
COMPAlN ou COMPAINO (Aon-piii) n. m. V. copain.
COMPAINS, comm. du Puy-de-Dôme. arr. ot A 35 kil.
d'IsHoire, sur la ('ou:e de Co'mpninit. affluent do In Coufo
d'Issoiro, au pied du Mouicineyro; ooï hab. Commorco
de bestiaux ol de fromages, dits . «le Siiint-Nectairo ».
Compagnon du devoir,
de Dieu et 'le sainte Ca-
Iherine (grav. l8;0.)
COMPAIR {kon-pèr — du lat. compar; de cum, avec, et
par, éçal, même sens) n. m. Féod. Egal, pair avec un autre :
Lfs rois pouvaient déclarer l'élévation d'un de leurs sujets et
vassaux, en itiartifestant, comme on parlait alors, un com-
PAIR aux autres pairs. (Saint-Simon.)
— Mus. Tons coynpairs. Il y a dans lo plain-chant six
modes ou tons appelés « authentiques » ou " principaux n,
ot qui en engendrent six autres, lesquels sont dits « pla-
gaux 1) ou H collatéraux », et s'obtiennent par lo renver-
sement à la quarte infé-
rieure. Exemple :
Les modes ou tons au-
thentiques sont les l'^ 3',
5«, 1", 9* et il«; les pla-
gaux sont les 2", 4*, 6', 8*,
10' et J2'. Or l'authentique
m
-CL
O
Authentique. Plagal.
Tons çam^airs.
et son plagal ou collatéral sont dits « compairs » : par con-
séquent, le \" et le 2' sont compairs, de môme que le 3'
et le 4", et ainsi de suite. C'est dire qu'un mode, quel qu'il
soit, a toujours son compair.
COMPAN {koiï) n. m. Monnaie indienne (0 fr. 47 c. en-
viron).
COMFANS (Jean-Dominique, comte), général français,
né à Salies (Haute-Garonne) en 1769, mort en 1845. Il lit
ses premières campagnes aux armées des Alpes et d'Ita-
lie, se signala en 1799 sous les ordres du général Suchet,
reçut le commandement de la province de Coni après la
paix de Lunéville, fut blessé à Austerlitz, où il était chef
d'état-major du maréchal Lannes. se distingua pendant la
campagne de Prusse, comme chef d'état-major du 4« corps,
et les campagnes suivantes jusqu'à celle de AVaterloo.
Louis XVIu 1 éleva à la dignité de pair de France.
COMPARABILITÉ (Aon) n. f. Qualité de ce qui est compa-
rable ; analogie qui permet la comparaison : Les ressem-
blances et les différences sont des degrés de comparabi-
LITÉ.
COMPARABLE (Aon) adj. Qui peut être comparé : L'es
prit n'est pas compakable à la matière.
— Math. Grandeurs comparables, Grandeurs de même
espèce que l'on peut comparer, pour arriver à établir leur
rapport.
J'ai vu les plus beaux corps que l'art ait revêtus;
Mais rien n'est comparable aux timides vertus.
A. Barbier.
— Physiq. Se dit des instruments gradués dont les
échelles" sont entre elles dans un rapport connu : Ther-
mojnêtres comparables.
— Anton. Incomparable.
COMPARABLEMENT {kon) adv. D'une manière com-
parable. Il Comparablement à, En comparaison de. (Peu
usités.)
COMPARAISON (kon, ré-:on— l'^t- coniparad'o.-decom-
parare, réunir, comparer) n. f. Action de mettre deux ob-
jets en présence, de les rapprocher, pour établir leurs rap-
ports et leurs différences : La comparaison jette un jour
nouveau sur les objets comparés.
— Loc. div. : En comparaison de, En comparaison. Au
prix de, relativement à, eu égard à : Les Francs étaient
des sauvages, EN compakaison dks Coths. (Do Barante.)
— On a dit. dans le même sens : A comparaison de ou absol.
A comparaison, n Par comparaison. Par suite dune com-
paraison, comparativement; d'une manière relative : La
plupart des choses ne sont bonnes ou viauraises que pab
COMPARAISON. Il Sans comparaison. Formule do politesse
pour s'excuser de faire une comparaison qui pourrait pa-
raître blessante : Agir, sans comparaison, comme l'autru-
che. — De beaucoup, infiniment : Valoir, sans comparaison,
mieux que tous les autres. — Personne. Chose sans compa-
raison. Personne qui n'a pas sa pareille, Chose excellente.
Il Hors de comparaison. Trop au-dessus des autres pour
leur être comparé : Etre, à tous tes points de vue. hohs ub
COMPARAISON. Il Terme de comparaison, Objet choisi pour
être comparé à d'autres que l'on veut apprécier par lui :
L'unité est un tebmh de comparaison au vtoyen duguel on
évalue Us quantités de même espèce qu'elle. Il Faire compa-
raison. Comparer, être comparable : 'S'oiis ne faites pas
même comparaison arec l'éléphant et la baleine. (La Bruy.)
Il Une comparaison. Par hypothèse, par exemple -.Mettez
UNE C0.MPARAISON, que VOUS soyes à trente pas. u tntrer en
comparaison avec, Etre comparable à : .Vous aucun rap-
port, la femme n'ENTRK EN comparaison avec l'homme.
— Astr. Prendre une comparaison (do chronomètres.
Opération qui consiste à obtenir le rapport entre les
heures de doux ou plusieurs chronomètres.
— Dr. Comparaison d'écritures, Parallèle entre une écri-
ture authentique ot uno écriture dont l'authenticité est
en litige, il Pièces, Signatures, Ecritures de comparaison.
Pièces, Signatures, Ecritures authentiques ot servant, par
comparaison , à juger l'authenticité d'autres écritures con-
testées.
— Gramm. Degrés de comparaison. Quelques grammai-
riens distinguent dans les adjectifs plusieurs degrés do
comparaison : lo comparatif d'égalité, celui do supério-
rité ot celui d'infériorité, auquel on peut joindre les deux
superlatifs, dont l'un est appelé absolu, et l'autre relatif.
Mais il est plus rationnel dappeler ces diverses modih-
cations de 1 idée exprimée par un adjectif degrés de signi-
fication : car le positif, qui est l'adjectif simple, a toujours
été regardé comme le premier de ces degrés, et il est
impossible do trouver dans un adjectif au positif aucune
trace de comparaison, tandis qu'on y trouve réellement
la siijnificalion du mot ù son degré lo plus simple. ^Olls
renvovons donc aux mots degré et sionikication.ii ,4i'-
ici-4es"i(ccom.mrnison, Adverbes qui expriment le résultat
do la comparaison entre deux objets ou deux propositions.
Tels sont les adverbes aussi, moins, plus. etc. Dans toute
comparaison où Ion marque légalité, le terme q>» ex-
prime la chose la mieux connue doit être énoncé le
dernier : î'urenne était aussi sage que vaillant ; la sagesse
de J'urenne était égale à sa vaillance. Les deux termes
do toute comparaison doivent être symétriques. On lerait
uno faute contre ce principe si Ion disait : " ».* « 1""'"
d'orateur pour qui j'aie plus d'admiration que C.c<ir."i , la
svmétrie exige .nie la préposition pour ligure dans le se-
cond membre comme dans lo premier : que pot.u t "•'.■'""^
— Philos. Faculté de comparer: La faeiilé dejug'C
implique la COMPAKAIS..N. Il Acto do Imiolligonco qui
'"-'Rhéior. Figure par laquelle ou mol doux objets on
20
COMPARAITRE — COMPAS
présence, pour expliquer ou faire valoir l'un des deux :
Les esprits justes donnent naturellement dans la compa-
raison et la métaphore. (La Bruy.)
— Prov. : Comparaison n'est pas raison, Une comparai-
son n'est pas un argument, ii Toutes comparaisons sont
odieuses, On blesse presque toujours l'amour-propre do
deux personnes que l'on compare, ii Toute comparaison
cloche, Aucune comparaison n'est rigoureusement exacte.
— Enctcl. Philos. La comparaison est une opération
de l'esprit, consistant à rechercher les rapports qui peu-
vent exister entre divers objets. Pour que l'esprit accom-
plisse cette opération, il est indispensable de l'appliquer
au moins à deux objets, soit alternativement, soit en m&mo
temps. Ainsi, la comparaison n'estqu'une double attention.
De là il résulte qu'elle est, de même c^ue l'attention, sous
la dépendance de la volonté; de là il resuite aussi qu'il no
faut pas confondre la comparaison avec la perception
mémo du rapport, perception qui ne dépend pas do l'ap-
plication volontaire de l'esprit, qui parfois la précède,
qui d'autres fois lui résiste et reste cachée.
La comparaison est la condition essentielle des idées
générales qui dérivent de rexpérience ; elle rend posï-iblcs
les jugements mathématiques, qui sont fondés sur des per-
ceptions de rapports déterminés entre certains objets
que l'esprit conçoit et dispose conformément à des hypo-
uièses volontaires.
— Littér. Les rhéteurs distinguent deux espèces do
comparaisons : l'une oratoire, l'autre poétique. La pre-
mière est donnée pour exemple ou pour raison, conclut,
et fait sentence. La comparaison poétique éclaire, colore,
embellit, souvent élève et agrandit l'objet. La comparai-
son oratoire conclut du plus au moins, ou du moins au
plus, ou d'égal à égal. Elle n'est en somme qu'une sorte
de raisonnement, d'induction. Le but de la comparaison
poétique est de rendre présent à l'imagination l'objet do
fa pensée ; voilà pourquoi Longin lui donne le nom à'imnge.
Le plus souvent, en effet, c'est une image qui rend sen-
sible une idée, un sentiment, une vérité abstraite. Quel-
quefois on suit dans la comparaison un ordre inverse, et
Ion emploie l'abstrait pour mieux peindre le sensible.
Pour qu'une comparaison produise l'effet voulu et no
nuise pas à l'œuvre, il faut se garder de l'étendre au delà
de son objet. On a souvent reproché à Homère la lon-
gueur de ses comparaisons. Cependant on remarquera
qu'elles se présentent au cours d'une narration épique,
où leur ampleur descriptive, par des effets d'agrandisse-
ment ou de contraste, ajoute à la variété et à la force du
récit. Plus l'on approche du pathétique, ;ilus la passion
est véhémente, plus les comparaisons deviennent rares
et concises. L'abondance et les termes des comparaisons
varient, du reste, selon les siècles et les pays.
COMPARAÎTRE [kon, rètr' — du préf. corn, et de pa-
raître. [Se conjugue comme paraître]) v. n. Se présenter
par ordre : Comparaître devant la justice, ii Fig. Etre
soumis à un examen critique : Heureux celui dont la con~
science comparaît sans crainte à la barre de ses souvenirs!
(Petit-Senn.)
— Syn. inus. de par.aÎtre :
Les filles de l'Egypte à Suse comjiarureut.
Racine.
COMPARANT {kon, ran), ANTB [rad. comparoir] adj . Pro-
céd. Qui comparaît devant un tribunal ou devant un offi-
cier public : Le sieur comparant a déclaré... La dame
COMPARANTE allègue...
— Substantiv. : Ouï la comparante...
— Anton. Contumax, défaillant.
COMPARATEUR, TRICE ikon) adj. Qui aime à comparer,
qui est apte à comparer ; Esprit comparateur. (Peu us.)
COMPARATEUR {kon — rad. comparer) n. m. Physiq.
Instrument qui sert à évaluer de très petites différences
de longueur. \\ Comparateur à traits, Instrument servant à
comparer les règles divisées et à vérifier l'exactitude des
divisions de même ordre.
— Télégr. Jauge servant à mesurer le diamètre des fils
télégraphiques.
— Encycl. Physiq. Le plus simple des comparateurs se
compose : l» d'une table AB pouvant se raccourcir ou s'al-
longer à volonté, parce que la partie A peut s'engager plus
ou moins dans la partie B ; 2" d'un talon fixe C, contre lequel
-n.
K~T / L~ÏÏ~~
Comparateur.
on appuie l'une des extrémités des barres à comparer;
3" d'une pièce DE mobile entre guides, qui vient presser
l'autre extrémité de ces barres, sous l'action du ressort G,
transmise par le levier coudé FH ; 4" du levier coudé FH ;
5» du ressort G; 6* d'un arc IJ divisé en millimètres,
fjarcouru par l'extrémité H du levier coudé, extrémité à
aquelie est fixé un vcrnier. On peut munir l'appareil
d'une loupe pouvant se mouvoir au-dessus de l arc divisé
et faciliter ainsi les lectures ; on peut aussi, pour être sûr
ûuo les barres ont toujours la même direction, se servir de
deux guides fixes tenant à l'instrument, et contre lesquels
on placera les barres dont on veut apprécier les lon-
gueurs.
Pour comparer deux barres entre elles, on les place
successivement dans la position do la barre KL, et on lit
chaque fois le numéro de la division do l'arc divisé IJ, à
laquelle correspond le zéro du vernier. La différence des
deux lectures donne la différence des longueurs des deux
barres.
Ce qui fait la sensibilité de l'instrument, c'est que cotte
différence do longueurs se trouve multipliée par le rapport
des deux bras de levier, par m, si le grand bras est m fois
plus long que le petit. Do sorte que si l'erreur de lecture
est pins petite que - do millimètre avec le vernier, l'erreur
que l'on commettra dans l'appréciation de la longueur de
do
l'une quelconque des barres sera plus petite que -
millimètre. Par suite, la moindre différence entre les lon-
gueurs dos barres deviendra appréciable. Dans ce raison-
nement nous avons supposé que le déplacement do l'extré-
mité du petit bras de levier est le même que celui de
l'extrémité de la barre. Ceci est permis, car ces déplace-
ments sont tous les deux très petits.
COMPARATIF, IVE {kon) adj. Qui sert à comparer : fa-
cullé comparative de l'esprit humain. Méthode compara-
tive. Il Dans lequel on compare : Tableau comparatif.
Il Qui exprime une comparaison : Plus, moins, autant sont
des adverbes comparatifs.
— Respectif, proportionnel, relatif : Forces compara-
tives de deux armées.
~ Anatomie comparative. Se dît quelquefois pour ana-
tomih comparée.
COMPARATIF {kon) n. m. Degré de signification dans
les adjectifs, qui s'exprime en faisant accompagner l'ad-
jectif d'un adverbe de comparaison, ii Cornparatif d'infério-
rité, Celui qui exprime un état inférieur; Être moins RiCHii.
Il Comparatif d'égalité. Celui qui exprime un état égal :
Etre AUSSI riche, u Coynparatif de supériorité. Celui qui
exprime un état supérieur : Etre plus riche.
— Encycl. Gramm. Beaucoup de langues, comme le
français, n'ont pas de formes synthétiques pour exprimer
les diverses idées de comparaison ; elles se contentent do
faire précéder d'un adverbe l'adjectif ou l'adverbe, seuls
mots susceptibles de recevoir cette modification ; mais il y
a des langues, comme le grec, le latin, l'anglais, etc., qui
expriment le rapport de supériorité au moyen de termi-
naisons spéciales.
En grec, les comparatifs ont diverses terminaisons :
tantôt ils sont en -ccpo;, comme ooço:, sage ; ffo^uTtpo;, plus
sage; tantôt en tuv, comme i^'ïû;, agréable; ■^Suov, plus
agréable. Il y a, en outre, des comparatifs irréguliers.
En latin, on forme le comparatif en ajoutant au radical
Je l'adjectif le suffixe lor (visiblement apparenté avec le
suffixe iôn du grec} pour le masculin et le féminin, et ius
pour le neutre; c'est ainsi qu'on dit : sanctior, saîictius;
fortior, fortius, eic. Mais tous les comparatifs ne se for-
ment pas régulièrement; ainsi, 6onu5 a pour comparatif
MivLiOR : malus, PKJOR ; magnus, major ; parvus, minor.
Quelques adjectifs ou adverbes latins n'ont pas de compa-
ratifs ; alors, on emploie, pour ce degré de comparaison,
des périphrases analogues à celles qui sont usitées dans
les langues privées de comparatif; ainsi, au lieu de pior,
qui n'existe pas, on dit magis plus. Les comparatifs des
adverbes ne sont autre chose que les comparatifs neutres
des adjectifs correspondants; ainsi, l'on dit sapienter, sa-
gement; sapientius, plus sagement.
Le comparatif latin sert quobjuefois à exprimer une idée
d'excès ou simplement l'idée d'une certaine quantité ; ainsi,
ple?iior signifie trop plein ou asses plein.
La langue française n'a qu'un petit nombre de vrais
comparatifs comme : meilleur, qui se dit pour plus bon;
moindre, pour plus petit; pire, pour plus mauvais; pis,
pour plus mal. Ces comparatifs ont été empruntés au latin.
COMPARATIVEMENT [kon) adv. Par comparaison : On
ne parle correctement sa langue que lorsguon l'a étudiée
COMPARATIVEMENT avcc Une autre. (Proudh.)
— Comparativement à, En comparaison de : Le million-
naire est pauvre, COMPARATIVEMENT AD milliardaire.
COMPARENCE {kon, ranss — rad. comparoir) n. f. Ane.
dr. coût. Se disait quelquefois pour présence, comparution.
COMPARER {kon — lat. comparare ; de compar, pareil)
V. a. Mettre en parallèle, examiner simultanément pour
établir des rapports et des différences : Jouis de ta vie sans
la COMPARER â celle d'autrui. (Condorcet.) il Mettre au même
rang : On ne peut comparer aucun capitaine à Napoléon 7".
Il Absol. : Comparer, c'est juger. (V. Cousin.)
— Dr. Confronter (en parlant des écritures).
— Littér. Assimiler, montrer sous l'image de, dire sem-
blable à : Un sage compare les passions aux verits, sans
lesquels un vaisseau ne peut point avancer. (Giraud.)
Comparé, ée part. pass. du v. Comparer.
— Anatomie comparée, Etude comparative de l'organi-
sation de l'homme et de celle des autres animaux, il On dit
de même psychologie, mythologie, grammairi-: comparée.
(Anatomie comparative se dit moins souvent, mais se-
rait plus régulier.)
Se comparer, v. pr. Etre comparé : Choses gui ne
peuvent se comparer, il Se mettre en parallèle : " Vous
croyez donc valoir beaucoup, disait un jour Regyiault deSaint-
Jean-d'Angely à Maury. — Très peu quand je me con-
sidère; beaucoup guand je me compare, » repartit l'abbé
Maury. ii S'assimiler, se dire égal : Je puis aiiner le bien,
le faire, et je me comparerais aux bêtes ! (VilJem.)
— Gramm. Après comparer, on emploie tantôt la prépo-
sition à, tantôt la préposition avec. Dans la plupart des
cas, l'une peut remplacer l'autre. Néanmoins, avec indique
généralement un examen plus détaillé. Ainsi, comparer une
copie à un tableau, c'est dire que l'un des deux vaut plus,
ou moins, ou autant que l'autre; comparer une copte avec
U7Ï tableau, c'est placer l'une à côté de l'autre, pour les
étudier simultanément et prononcer sur les ressemblances,
les différences, le mérite relatif.
— Anton. Différencier, opposer.
COMPARES {kon-par') n. m. pi. Ane. dr. coût. Se disait,
à Narbonne, de redevances auxquelles le vicomte préten-
dait assujettir l'évêque.
COMPARETTI (Dominique), helléniste italien, né à Rome
en 1835, professeur de langue et de littérature grecques
à l'Institut des études supérieures de Florence. On lui
doit un certain nombre d'ouvrages, parmi lesquels : Hypé-
ride et son Eurénippée, texte grec et fac-similé du manu-
scrit (Pise, 1861); Discours a'Hypéridc sur ceux gui soJit
morts dans la guerre lamiaque, texte grec et fac-similé (1864);
Essai sur les dialectes grecs de l'Italie méridionale (i866);
Œdipe et la Mythologie comparée (1868); Virgile au moyen
tiyc. excellent travail d'histoire littéraire (1872).
COMPARETTIE [kon, rè-tî) n. f. Genre d'orchidacées,
tribu des vandées, comprenant des plantes herbacées
épiphytes, du Pérou.
COMPAROIR (Ar^n^ ro-ar' — du lat. comparere; de cum,
avec, fit parère, paraître. — Usité seulement à l'infinitif et
au participe présent : comparant; les autres temps sont
suppléés par ceux du verbe comparaître) v. n. Procéd. Pa-
raître devant un juge, devant un tribunal : Etre sommé de
COMPAROIR.
— Anton. Faire défaut.
COMPARSE {kon-pars' — ital. comparsa) n. Figurant, de
l'un OU l'autre sexe, qui joue un personnage muet dans.uno
134
représentation théâtrale, ii Planter un comparse. Dans
l'argot des coulisses. Le mettre en scène, et lui tracer sa
marche et sa contre-marche, ii lietourner un comparse.
Arrêter définitivement ses positions et ses pauses.
— Par ext. Personne : 1» qui ne cause pas en société ;
2" qui, dans une affaire quelconque, joue un rôle très peu
important.
— n. f. Signifiait autref. Entrée des quadrilles dans
un carrousel, un tournoi; évolutions qui avaient lieu à ce
moment, il Personnage qui prenait part à ces évolutions.
— Encycl. L'Opéra emprunta l'usage des comparses aux
carrousels de Louis XIV, et, jusqu'en 1767, le corps de bal-
let défila sur le théâtre pour v faire la parade, c'est-à-dire
la comparse, avant de procéder à ses exercices drama-
tiques. Il ne faut pas confondre les comparses avec les
choristes et les figurants; les choristes et les figurants
chantent dans les ensembles, mêlent leurs voix aux mani-
festations générales; les comparses ne font rien que se
montrer. On emploie souvent des soldats pour ce genre de
service. Dans une marche, ils savent se maintenir au pas
que règle l'orchestre. Les troupes de comparses sont com-
mandées par des chefs qui dirigent les manœuvres et
maintiennent la discipline.
COMPARSONNïER n. m. Ane. coût. V. compersonnier.
COMPARTIMENT {kon, man — du lat. cum, avec, et par-
tiri, partager; n. m. Division d'une surface isolée par le
moyen de lignes tracées sur cette surface : Les compar-
timents d'un damier, d'un parquet. \\ Divisions d'une capa-
cité isolée à l'aide de cloisons : Un tiroir, une boite à com-
partiments. Les compartiments d'un wagon.
— Fig. Recoin, pli, aspect particulier : Les comparti-
ments secre/s rfK cœur, de l'esprit, des passions, il Classe,
catégorie : Diviser ses idées en compartiments.
— Art milit. On nomme compartiments les différentes
parties des coffres et caisses à munitions, les différentes
parties d'une giberne.
— B.-arts. Combinaison ou disposition de figures et do
lignes, formant par leurs variétés des effets décoratifs.
— Ch. de f. Division d'un wagon qu'une cloison sépare
de la division voisine : Compartiments de /", de 2', de
5< classe.
— Constr. Ensemble de lignes et de figures pour l'orne-
mentation des pavages, des plafonnages, des parquetages.
— Jard. Disposition symétrique de lignes servant à l'or-
nementation des jardins.
— Min. Compartiment de feux. Cette expression désigne
la disposition donnée aux saucissons, ahn d'allumer en
même temps les divers fourneaux d'une mine.
— Rel. Dorure â petits fers que l'on exécute sur lo dos
ou le plat d'un livre.
COMPARTIMENTAGE ykon, taj') n. m. Action de diviser
par compariiinents. il Division par compartiments.
COMPARTITEUR [kon — du lat. cum, avec, et partirj,
partager) n. m. Ane. dr. Juge dont l'avis, contraire à
celui du rapporteur, produisait un partage d'opinions. (Au
parlement, on portait en ce cas l'affaire dans une autre
chambre, s'il s agissait d'un procès par écrit ou d'une
instance appointée en matière civile.)
COMPARUIT (kon, ru-if — mot lat. signif. il a comparu)
n. m. Dr. Acte de comparution : Ordonner le comparuit.
H Certificat de comparution : Signer le comparuit.
COMPARUTION {kon,si-o7i)a. f. Dr. Action de comparoir :
Un mandat de comparution. Il Comparution personnelle.
Mesure d'instruction ordonnée par jugement d'un tribu-
nal à l'effet de faire venir les parties, ou l'une d'elles,
â l'audience, pour obtenir des explications ou des aveux.
(Ce mode d'instruction difi'ère àe l'interrogatoire sur faits
et articles, quoiqu'il tende au même but. La comparution
a lieu devant le tribunal tout entier, soit en chambre du
conseil, soit à l'audience; les questions ne sont pas indi-
quées à l'avance; les deux parties sont interrogées tour à
tour, en présence l'une de l'autre.)
— Ency'cl. Mandat de comparution. V. instruction en
matière criminelle, et mandat.
— Anton. Défaut.
COMPAS [kon-pa — subst. verbal de compasser) n. m.
Instrument composé de deux branches mobiles à frotte-
ment, et servant à tracer des circonférences ou à trans-
porter des longueurs, n Géométrie du compas. Partie de la
géométrie qui donne des solutions graphiques des pro-
blèmes, sans l'aide de la règle, n Compas à pointes sèches,
Celui dont les deux branches se terminent par une simple
pointe, et qui sert presque toujours à transporter des lon-
gueurs plutôt qu'à tracer des cercles, il Compas à balustre.
Petit compas que l'on manœuvre au moyen d'une tige entre
le pouce et l'index, et qui sort à tracer de très petits cercles.
Il Compas àpompe. Autre compas pour le même usage, il Com-
pas de réduction. Compas à quatre pointes, dans lequel la
charnière est remplacée par un bouton mobile le long des
branches, ce qui permet de prendre des distances qui
soient dans un rapport voulu avec des distances données,
en faisant varier dans la même proportion la longueur
relative des branches, il Compas sphérique, d'épaisseur ou
de calibre, Compas formé de deux branches courbes, et
servant à mesurer soit des épaisseurs, soit des calibres
ou dimensions intérieures, n Compas de proportion. Instru-
ment fait comme un compas ordinaire, sauf q^uc les. bran-
ches sont remplacées par des règles plates divisées, il Co7n-
pas de trisection, Instrument au moyen duquel on peut
diviser un angle en trois parties égales, ii Com-
pas d'ellipse ou Compas elliptique, Instrument
qui sert à tracer des ellip.ses.
— Par ext. Mesure, dimension : Couper un
patron sur le comi'AS d'un autre.
— Pop. Jambes, il Ouvrir le compas. Mar-
cher. Il Allonger le compas. Hâter ses pas.
— Fig. Moyen do calcul, de mesure, de
délimitation : Les épreuves nous forment le
COMPAS insuel. il Sciences exactes : Le xix" siè-
cle a été appelé le siècle du cotAV AS. n Règle, me-
sure ; Vouloir asseoir les autres à soîi compas.
— Loc. fam. A» compas ou Par compas. Avec
une exactitude méticuleuse : Vouloir tout faire
AU compas. Il Avoir le compasdans l'œil. Ajipré-
cier à l'œil, avec rapidité et justesse, les
dimensions dos objets.
— Archéol. Trait courbe dans un tracé fait
au compas, que ce soit l'ensemble d'une circonférence, un
segment; etc. il Compartiment à enceinte courbe, dans un
D'argent
au compLii» ouvert
d'azur, les poiutea
dirigées vers le
chef.
Compas à coulisse.
1S5
parti d'ornements : Et sont lesdits ronds à compas figurés
de plusieurs mystt'res (ir»64). Il S'entend aussi pour l'ou-
verture d'angle do doux arlialôtriors op-
posés l'UQ à l Ulltl'O.
— Blas. Mouble d'armoirios trè« rare,
qui représente un compas.
— Manôg. Ecartoineut dos bipùdcs de
devant avec ceux do derrière du choval.
— Mar. V. la partie oncycl.
— Techn. Nom de divers instruments,
employés pour procéder à des mesu-
rages, par plusieurs catégories d'ou-
vriers. Il Compas à verge, Instrument ser-
vant à tracer de grands cintres, ii Grand
compas. Instrument servant à tracer les
plus grands compartiments d'un panneau.
Il Compas d'épaisseur, Compas à branches
recouroées do manière ù. présenter leur concavité, par
rapporta l'axe vertical, passant parle point d'articulation
et, dans d'autres
cas, leur con-
vexité , alin de
mesurer le dia-
mètre extérieur
d'un corps ou lo
diamètre inté- » ^ . .,„„„„
rieur d'un tube, ï ^^■"P^'' ^ ^"S"
d'uncvlindre. (On
appelle encore cet instrument compas de calibre ou cotnpas
sphérique.) \\ Compas à excenti-ique. Sorte de compas au
moyen duquel, dans le dessin d'une carte géographique, on
trace les petits cercles qui indiquent l'emplacement des
villes. Il Compas à ressort, Instrument formé de deux
branches qu'une lame de ressort réunit. (L'écartement entre
ces deux branches est maintenu tixe par une vis de rappel.)
Il Compas fixe, Outil dont on se sert pour mesurer les bois
en grume et autres, et qui est formé de deux branches à
pointes lixes. {Ce compas porte des divisions tracées au dos
des branches.) ii Compas quart de cercle. Instrument auquel
on maintient un écartement fixe à l'aide d'une vis de pres-
sion qui serre l'arc de cercle dans une mortaise traversant
d'outre en outre la seconde branche, il Instrument de joail-
lier pour mesurer les pierres fines mises de taille, il Compas
de cordonnier^ Rè-
gle divisée portant
un index mobile, et
servant à mesurer
la longueur du
pied. Il Compas à
coulisse, Instru-
ment analogue au
précédent, mais ,^_
plus perfectionné,
employé pourmesurerlescyliodres, les sphères, etc. iiCom-
/>a-sdit maître à danser. Sert à prendre les mesures inté-
rieures entre les parois de certains ouvrages.
Il Compas d'appareilleur. Formé par deux rè-
gles, articulées à l'une de leurs extrémités, et
terminées aux autres bouts par des pointes en
fer. (Les appareilleurs en font usage pour tra-
cer des perpendiculaires, pour tracer des
épures, etc.) ii Compas de charpentier ou Corn-
vas de poche, Compas constitué par deux tiges
plates en for articulées à l'une des extrémités.
( Le charpentier l'emploie pour tracer les
coupes, etc.) ii Compas de menuisier, Instru-
ment analogue au précédent. (Les menuisiers
lui donnent à tort le nom de fausse équerre.)
il Compas de chapelier. Sorte de coulisse gra-
duée avec laquelle les chapeliers prennent la
mesure d'un chapeau, ii Compas br\sé. Compas
formé de deux lamss fixées par leur milieu et
servant au doreur sur tranches, ii Compas de
fondeur de cloche. Règle de bois portant un talon de cro-
chet, dans lequel on introduit le bord do la cloche, il Compas
de tonnelier. Compas en bois avec pointes en fer, à l'aido
duquel les tonneliers tracentles
fonds des tonneaux, ii Charnière
à tête de compas, Charnière qui
est ainsi nommée parce que ses
noeuds s'engrènent l'un dans
l'autre, à plat, comme les bran-
ches d'un compas, il Compas de
relèvement. Sorte do boussole
cylindrique employée pour les
lovés topographi(juos.
— Modol. Compas à trois bran-
c/ies, Instrument possédant trois
branches articulées et qu'em-
ploient les modeleurs et les
sculpteurs pour la mise au point
d'un bas-relief. (On emploie en- ^ . . . ^
coro le compas à trois iVrancI.cs *^'^'"P" ^ *••"" branches,
lorsqu'on veut reproduire fidèlement lo modèle d'une sculp-
ture délicate.)
— Enxycl. Géom. I/mvention du compas était attribuée
par les anciens ii Talaiis, neveu de Dédale; aujourd'hui,
cet instrument, très commun, afifecto des formes très va-
riées, suivant l'usage auquel on le destine : à deux pointes,
droites ou courbes, avec pointes do remise et tire-l^pie ; i
trois pointes, pour lover les sommets d'un triangle, etc.
— Compas de proportion. Co compas semble avoir été intro-
duit simuitanémont par Galilée et son disciple Balthasar
Capra : il se compose do
deux règles, OA et Olî, di-
visées en parties égales,
mobiles autour <ie la char-
nière O. Pour obtenir, par
3
exemple , les - d'une lon-
gueur donnéo, il suf/ît d'é-
carter les branches do
sorte que la distance CD dos
doux divisions marquées r>
soitégaleàcotto longueur;
la longueur cherchée est fi-
gurée par la distance EF
des doux divisions 3, et ceci résulte immédiatement do la
similiiudn des triangles do sommet O.
On no possédait pas, alors, d'instruments spéciaux t
chaque problème, et, pour les cordes et la mesure dos an-
COMPAS
COMPATRIOTE
gles, l'inscription des polygones réguliers, les sinus, tan-
gentes, etc., on faisait autant d'échelles dirt'érentes sur les
côtés O A etOB.V.OzANAM [Usages du compas de prupurtion).
— Mar. L'origine de la boussole marine, ou compas,
paraît incontestablement devoir remonter aux Chinois,
('et instrument parvint chez les Francs par l'intermé-
diaire des Arabes qui, selon Baïlak, l'utilisaient déjà au
xm' siècle. Quant aux variations do l'aiguille, elles parais-
sent avoir été ignorées des Européens jusqu'au 13 sep-
tembre 1192, jour où Christophe Colomb, à deux cents
lieues do l'île de Fer, s'aperçut que l'aiguille déviait de la
polaire do 6* vers l'O.
Mais les Européens, surtout en France, ont été des
précurseurs pour la suspension de l'aiguille sur pivot
et toutes les
autres amélio-
rations ; l'ai-
guille, recou-
vertede sa rr>se
graduée, est
renfermée
dans une boîte
cylindrique en
cuivre, dite cu-
vette, fermée
des deux côtés
par des glaces
circulaires pla-
nes. Au centre
de la glace in-
férieure, une
colonne do cui-
vre porte à son
extrémité une
pointe d'acier
trempé, sur la-
quelle vientre-
poser le cône
d'agate serti
au centre de
l'aiguille. Le
tout est sus-
pendu dans
l'habitacle à
l'aide d'une
" suspension
de Cardan ".
En 1874, Duchemin imagina d'augmenter la force direc-
trice par l'addition de deux aimants, recourbés en demi-
cercle, dont les pôles viennent se superposer à ceux de l'ai-
guille, dispositif qu'il a fallu abandonner à cause de son
oids. Ennn, sur les petits bâtiments et les embarcations.
Compas :
relèvement
A, do route; B, compensé; C, de
D, d'embarcation ; E, renversé ;
G. ligne de foi.
la stabilité de l'aiguille est insuffisante ; pour enrayer les
oscillations anormales, on a imaginé d'immerger l'ensem-
ble dans un mélange d'eau et d'alcool ; l'aiguillo pèse alors
h pointes
sèches.
porte-
crayoD,
Compas
à quart de
de cercle, réduction.
d' (épais-
seur.
inaitrp
ti danser.
Compas de proportion.
beaucoup moins sur son pivot et éprouve un frottement
amortisseur : c'est la boussole ou compas liquide.
— Compe7isation des compas. La rose d'un compas doit
ôtro sensible et stable, ce qui exige, vu la légèreté des
aiguilles : 1° une période très courte autour dos axes hori-
zontaux; 2" une période aussi longue que possible autour
do l'axe vertical. Sir William Thomson (lord Kelvin) est
parvenu, d'une façon parfaite, à surmonter les difficultés
(pli proviennent des causes perturbatrices dans les indi-
cations de la boussole : pour la rose de 0'°,25, il emploie
huit aiguilles parallèles, comme des aiguilles à tricoter,
formant les cordes symétriques ot équidistantos dans une
circonférence de 0*,09 do diamètre. Pour avoir un grand
moment d'inertie, il emploie une mince cornière en alu-
minium, que vingt-quatre rayons, cordonnets on soie,
rejoignent ù un anneau central qui reçoit lo côno de sus-
pension en saphir, reposant sur une fine pointe en osmium
d'iridium. L'ensemble pèse IW,5 environ. Los oscillations
anormales sont amorties par une cuvolto inférieure, qui
renferme une huile visqueuse.
Mais les navires moiiornes renferment des aciers, des
fers durs ou dos fers doux ; les aciers, pendant la construc-
tion, acquièrent une aimantation permanente, et la partie
qui était dirigée vers lo S. sur les chantiers attire lo pôle
nord do la boussole; quant aux fers doux, ot selon l'orien-
tation, ils s'aimantent par induction d'une façon variable,
suus l'influence du magnétisme terrestre. Flmders avait
proposé de détruire cette influonco par une colonne vor-
ti(!alo de for doux, d'oi"i lo nom do barre de Flindei's, quo
Ion rolroiivo dans lo compas Thomson. Los plus grands
progrès théoriques allaient éiro réalisés par les travaux
de Poisson et aussi de Airy et Smith.
Pour etfoctuer la compensation du compas ou annuler
los elTcls perturbateurs, Thomson établit, à la base do
l'habitacle, un massif percé do trous, dans le sons do la
quillo ot dans le sons normal, où l'on pont introduire do
petits barreaux aimantés; autour, sur un cercle, doux
équorros, l'une à tribord, l'autre A bâbord, peuvent cha-
cune recevoir une sphère crouso do for doux, et une glis-
sière permet de régler leur distance i\ In rose. Enfin, un
tube vertical peut recevoir doscylindrosdo fer doux (barro
do Flindors) ; on peut ainsi compenser lelff't des fers ver-
ticaux qui sont il bord, le roslo de l'appareil compensant
celui des fors horizontaux; le déflecteur permet mémo do
régler le compas sans le recours aux points de repère
oxtérioura.ot le compas reste pour longtemps un instrument
do précision quo l'on pont régler dans les longues traver-
sées où los variations do l'inclinaison magiiéliquo sont
sonsiblos.
Compas, constellation méridionale formée par Lacaillo,
rfit Située entre lo Centaure et le Triangle. La plus belle étoile
de cotte constellation n'est que de quatrième grandeur.
COMPASCUITÉ {Icon-pa-sku — du lat. cum, avec, et pas-
cuum, pâturage) u. t. Ane. dr. coût. Droit de pacage commun
à plusieurs communautés, à plusieurs villages.
— Encycl. La compascuité, dans les pays de droit écrit,
correspondait à la vaine pâture des pays coutumiors. La
loi des 28 soptembro-6 octobre nai proscrivit ce droit
quand il n'existait que comme pure faculté, et ne l'admit
qu'autant qu'il était fondé sur uno loi, un titre ou un
usage immémorial.
COMPASSAGE {/con-pa-saj") n. m. Division ou mesurage
au compas, il Classement des cartes à jouer par séries de
points ou valeurs, etc. Il Action de compasser un canon
d'arme à feu.
COMPASSEMENT(^on, man) n. m. Action de compasser,
résultat do cette action : Le compassement d'une carte,
des fourneaux d'une mine. Il Sorte de grande règle gra-
duée, servant à espacer d'une manière régulière Tes deux
fourneaux d'une mine.
— Fig. Régularité trop étudiée : Le coMPASSEMiiNT d'un
discours.
COMPASSER {kon-pa-sé — du lat. pop. compassare ; de
cum, avec, et rpassus, pas) v. a. Tracer avec exactitude,
avec justesse, avec symétrie : Compasser les allées d'un
jardin, il Mesurer ou diviser au compas : Compassisr un
dessin, une carte.
— Fig. Calculer, combiner : On a beau compasser dans
son esprit tous ses discours... (Boss.)ii Mesurer, régler avec
un certain apprêt, une certaine raideur : Compasser sa
démarche, ses pai'oles. Compasser ses phrases, son style.
— Armur. et artill. Compasser le canon d'une arme à
feu, En vérifier l'épaisseur au moyen d'un compas d'épais-
seur à grande branche.
— Arqueb. anc. A l'époque où los arquebuses et les
mousquets à mèche étaient en usage, Co7npasser la inèche
d'une arquebuse, signifiait Ajuster la mèche allumée dans
le serpentin à la longueur convenable poui- atteindre
l'amorce.
— Mar. Compasser la carte, Y pointer la position ac-
tuelle du navire, faire le point.
— Min. Co/npasser les feux. Disposer les saucissons
dans le but d'allumer tous les fourneaux à la fois.
— Techn. Compasser un livre, Le mesurer au compas»
avant d'en rogner la tranche.
Se compassé/', v. pr. Devenir compassé.
— Syn. Compasser, affecter, composer, étudier, etc.
V. AFKECTÉ.
COMPASSEUR {kon-pa-seu7-) n. m. Celui qui compassé;
qui parle ou agit d'une manière compassée.
COMPASSIER ikon-pa-si-é) n. m. Fabricant de compas
et autres in^iruments do mathématiques.
COMPASSION [kon-pa-si — lat. compassio ; de cujn, avec,
et pati, supin passum, soutfrir) n. f. Sentiment pénible quo
nous fait éprouver le malheur d'autrui : La compassion sert
d'aiguillon à la clémence. (Montaigne.) n Faire corupassion.
Inspirer la compassion ; ne mériter que du mépris, n Etat
de compassioJi, État de celui qui est à plaindre. (Vieux.)
— Compassion de ta saiJite \ ierge. Fête célébrée en l'hon-
neur des souffrances de Marie, le vendredi avant le diman-
che des Hameaux. (Elle fut instituée par lo concile de Co-
logne, et approuvée par Benoît XIII, en 1725.)
— Syn. Compassion, commisération, miséricorde, etc.
V. COMMISÉRMMnN.
— Anton. Dureté, insensibilité, indifférence, sécheresse
de cœur.
COMPASSIONNER[A:o«;j<i-5(-o-H('](SE), v. pr. Se prendre
de compassion : Je me compassionne fort aisément des af-
flictions d'autrui. (Montaigne.) [Vieux.]
COMPATERNITÉ(A-oTi, tér'-ni — du prof, corn, ot de pa-
ternité) n. f. Alliance spirituelle contractée aubaptiMiie.
— Encycl. La coinpateniité est la parenté spirituelle quo
le parrain et la marraine contractent avec lonfant qu ils
ont tenu sur los fonts baptismaux et avec son père et sa
mère. La compatoruitô constitue, au point do vue ecclé-
siastique, un cmpêchoment prohibitif du mariago ontr»
ceux qu'elle unit. Pour qu'elle existe, il faut quo le parrain
et la marraine aient réellement tenu l'oufaut au moment
do son baptême.
COMPATIBILITÉ {kon) n. f. Qualité par laquelle deux
ou plusieurs choses pouvont subsister ensemble rCoMPAri-
niLiTE d'humeur. CoMPATiaiLtTÊrft: deux fonctions, n Lettres
de cotnpatit/ilité. Lettres royaux qui autorisaient lo cumul
do doux charges reconnues incompatibles.
— Anton. lucompatlblUté, dlscouvenance.
COMPATIBLE (A-o;i) adj . Pouvant subsister onsomblo '.
Humeurs, Cltan/is qui ne sont pas compatibles.
— Anton. Incompatible, disconvenant.
COMPATIR {kon — du lat. cum, avec, ot pati, soutfrir) v, n.
S'apitoyiT sur, prendre uno part douloureuse ù : Lorsqu'on
a souffert de.t mêmes épreuves, on compatit mieux aux dou-
leurs d'autrui. (A. do La Forge.)
— Supporter patiemment, être indulgent pour : Com-
patir aux erreurs des hommes, être indulgent pour leurs fai-
blesses, ce sont là les devoirs de chacun de jwus. (De Ségur.)
— Etre compatible : L'ambition et le repos ne peuvent
compatir ensemble. (Montaigne.) ii S'accorder, étro en har-
monie : Ceux qui font sonner plus haut tes défauts de leurs
frères sont ceux mêmes avec qui personne ne peut compatir.
f .Mass.) [Vx ilans ces doux sons.]
COMPATISSANCE {kon-pa-ti-sanss) n. f. Disposition &
com|)atir. ii Action do compatir, compassion.
COMPATISSANT (kon-pa-li-san), ANTE adj. Qui compa-
tit, qui est porté i\ la compassion : (fnc heureuse digestion
irn(/ compatissant. (IL 'laine.) ii Inspiré par la compas-
sion ; exprimant la compassion : iioins co-Mpatissants.
Larmes compatissanti s.
— Anton. Dur. indltféront, Insensible, sec.
COMPATRIOTE {hm — lat. compatriota; de cum. avec,
et patria, patrie) n. Personne née dans lo m<^mo pays, oui
a la mémo patrie : Les Français se plaisent ù vanter les
étrangers aux dépens de leurs compatriotks. (Castil-lïlaio.)
Il Habitant do la m^mo contrée, de la mémo villo ou du
mémo village ; .\os compatriotes de la Provence.
COMPATRIOTISME — COMPETENCE
— Fig. Se dit des personnes unies par un lien moral
compar^le à celui de la patrie commune : Les gens de-
génie sont toujours compatriotes entre eux. iM"* de Staël.)
COMPATRIOTISME {kon, tissjn') n. m. Qualité de com-
patriote; sentiments de compatriote.
COMPAYRÉ (Gabriel), philosophe et homme politique
français, né à Albi en 1843. En 1874, il fut appelé à la
chaire de philosophie de la faculté des lettres de Tou-
louse ; dès cette époque, il consacra ses grands efforts à
la science de l'éducation. En 1881, il fut élu député par
le département du Tarn. Son mandat, renouvelé en 1885,
ne le fut pas en 1889. Il entra alors dans l'administration
et devint recteur do l'Université de Lyon. Outre ses thèses,
il a publié : Histoire critique des doctrines de l'éducation
en France depuis le xvi' siècle (1879) ; Eléments d'éducation
civique et morale (1880); l'Instruction civique (1883); His-
toire de la pédagogie (18S4); Cours de pédagogie théorique
et pratique (1885); Notions élémentaires de psychologie
(1886); Cours de morale tkéoi-ique et pratique (1887). Il a
publié une traduction de la Logique aéductive et inductive
de Bain (1875), et une de l'ouvrage de Huxley: Hurne, sa vie,
sa philosophie (1880).
COMPELLATIF, IVE {kon-pèl' — du lat. compellare, supin
compellatum, interpeller) adj. Qui sert à interpeller; qui
indique l'interpellation : Ofié! est une interjection compei.-
LATivE. Il Se dit quelquefois des mots comme nwnsieur,
mon cher, etc., par lesquels on Interpelle la personne à
qui l'on adresse la parole.
— n. m. Phrase, proposition compellative, comme : Je le
veux, je le veux, m'entendez-vous ? Dites donc, ynon ami,
VOtILEZ-VOUS M'ÉCOUTER?
GOHPELLE INTRARE (« Forcez-les d'entrer "), paroles
tirées d'une parabole de l'Evangile. — Un homme prépara
un grand festin auquel il invita beaucoup de monde. Et, à
l'heure du repas, il envoya son serviteur dire à ceux qui
étaient invités de venir, parce que tout était prêt. Mais
tous, comme de concert, commencèrent à s'excuser sous
divers prétextes. Le serviteur, étant revenu, rapporta tout
ceci à son maître. Alors, le père de famille dit à son ser-
viteur : n Allez sur la place et dans les rués de la ville, et
amenez ici les pauvres, les infirmes, les aveuf^les et les
boiteux. — Seigneur, répondit le serviteur, j ai fait ce
que vous m'avez commandé, et il y a- encore de la place. »
Le maître lui dit : n Allez dans les chemins et le long des
haies, et forcez les gens d'entrer, afin que ma maison soit
remplie; car je vous déclare que nul de ceux que j'avais
invités ne sera de mon festin. "
Dans l'application, ces mots Compelle intrare caracté-
risent la violence que l'on se croit en droit d'exercer sur
une personne pour la forcer à faire une chose que l'on
juge avantageuse pour elle.
GOMPENDIAIRE (kon-pan-di-èr' — lat. coynpendiarius ;
de compendiiim, abrégé) n. m. Auteur d'abrégés. (Se dit
très peu et toujours en mauv. part.)
GOMPENDIEUSEMENT [kon-pan, ze-man — lat. compen-
diose ; de compendium, abrégé) adv. Brièvement, succinc-
tement : Les savants nous ont donné compendikdsement la
philosophie du commerce. (Proudh.) [Ce mot semble fait
tout exprès pour le style burlesque, par sa manière d'expri-
mer longuement qu'une chose se fait en abrégé. Une faute
très fréquente consiste à employer cet adverbe dans le
sens de longuement, avec détail. On lui donne alors la signi-
fication diamétralement opposée à celle qu'il a en réalité.]
COMPENDIEUX {kon-pan-di-eù) , EUSE [lat. compendio-
sus ; de compendium, abrégé] adj. Abrégé, dit en peu do
mots : Les formules algébriques ne sojit pas la vérité, J7iais
une expression compendiedse de la vérité. (Boss.) [Vx.]
COMPENDIUM [kon-pin-di-om' ~ moi lat.) n. m. Didact.
Abrégé : Etudier la philosophie dans un compendium d'éco-
lier, il PL Des CONPENDILM.
— Fig. Résumé typique, image en abrégé.
— Mobil. Meuble qui, dans les écoles, renferme uno
collection complète de mesures métriques.
COMPÉNÉTRATION {kon, si-on — du préf. com, et de pé-
nétration) n. f. Pénétration mutuelle : La compénétration
de l'âme et du corps.
COBOPENSABLE {kon-pan) adj. Qui peut être compensé :
Le calme de la conscience n'est pas co.mpensable. (Boiste.)
COMPENSANT {kon-pan-sa7i), ANTEadj. Qui compense,
qui est propre à compenser ; Les biens et les maux sont
équilibrés par des biens et des maux compensants. (Peu us.)
COMPENSATEUR, TRICE [kon-pan] adj. Propre à com-
penser ; qui fournit une compensation : Moyens compen-
sateurs.
COMPENSATEUR (kon-pan) n. m. Qui procure une com-
pensation : Le contrôle universel est le seul et puissant com-
pensateur de toute constitution vicieuse. (Mirab.)
— Ch. de f. Dans les transmissions à distance. Ba-
lancier que l'on intercale entre le levier de manœuvre et
l'aiguillage, de telle sorte que tout raccourcissement ou
tout allongeraemont produit, de chaq^ue côté de ce balan-
cier, sur la tige ou le fil de transmission, se trouve corrigé
par l'inclinaison plus ou moins grande que prend le balan-
cier autour de son axe, la tige ou le fil se trouvant relié
à chacune des extrémités de ce balancier.
— Electr. Lame de cuivre à courbure variable dans un
circuit do grande portée, sur les toits, pour !a chaîne du
paratonnerre, afin de compenser, par uno ouverture va-
riable do ce compensateur, les effets de dilatation qui
amenaient fréquemment, autrefois, des solutions de con-
tiDuité dans les différentes parties du paratonnerre.
— Mar. Compensateurs magnétiques. Ensemble des ai-
mants, globes de fer doux, barre de Flinders, permettant
de compenser le compas.
— Pnys. Compensateur ou adjectîv. Pendule compensa-
teur. Nom donné à divers appareils destinés à corriger les
dilatations et contractions du pendule, par des dilatations
et des contractions en sens contraire, de façon que la dis-
tance, du point do suspension au centre d'oscillation, reste
toujours la même. (V. balancier.) ii Compensateur magné-
tique. Appareil (jui corrige les déviations produites dans
la direction de l aiguille do la boussole par le fer employé
dans la construction d'un navire.
COHPENSATIF, IVE [kon-pan) adj. Qui produit la com-
pensation.
COMPENSATION (kon-pan, si-on) n. f. Action de com-
penser, de coutre-baîancer : La compensation du mal par
le bien. \\ Dédommagement : Il y a des psi'sonnes pour les-
quelles les peines delà vie sont sans compensation. (Custinc.)
— Biol. Compe}îsalio7i de ci-oissance. Loi biologique for-
mulée par Geoffroy Saint-Hilairo et Goethe : " Afin de pou-
voir dépenser d'un côté, la nature est obligée d'économiser
de l'autre. » (Gœthe.) Ex. : Quand une vache produit beau-
coup de lait, elle n engraisse pas; quand une variété de
choux produit un feuillage nutritif, elle ne produit pas de
graines oléagineuses, etc. (Darwin a essayé d'interpréter
cette loi au moyen de la sélection naturelle; elle se ra-
mène plus simplement à la corrélation [v. ce mot], fatale
dans un milieu limité.) V. balancement organique.
— Bours. Substitution, opération par laquelle, dans un
marché à terme, uno personne qui se trouve à la fois ven-
deur et acheteur se substitue à son vendeur auprès de
son acheteur, il Cours de compensation. Cours convention-
nel auquel tous les acheteurs et tous les vendeurs d'une
valeur pendant le mois précédent restent acheteurs ou
vendeurs de la môme valeur pendant le mois suivant.
— Comm. et bours. Dans un marché à terme, on appelle
compensation toute substitution d'un acheteur à un autre.
— Dr. Extinction de deux dettes se produisant lorsque
deiLX personnes sont réciproquement créancières et débi-
tr-ices l'une de l'autre : La compensation s'opère de plein
droit. { Acad.) li Compensation de dépens. Décision du tribunal
qui condamne chacune des deux parties à payer les frais
qu'elle a faits.
— Mar. Tables de compensation ou de déviation. Tables
au moyen desquelles on peut se passer de compensateurs
magnétiques, parce qu'elles indiquent pour tous les rhumbs
de vent les déviations correspondantes des compas du
bord, il Compensation des compas. V. co.mpas.
— Mécan. Horloge, Montre de compensation, Horloge,
Montre, munies d'un pendule compensateur. V. pendule.
— Philos. Systt/ne des compensât iojis ou simplement
Compensation, Système d'après lequel les biens et les maux
seraient également compensés, et produiraient en somme,
pour tous les hommes, un état équivalent.
— Encycl. Bours. Lorsque dos achats et des ventes à
terme ont été faits, pour le compte d'une même personne,
chez deux agents de change différents, on règle cette dou-
ble opération par ce qu'on appelle, en langage de bourse,
une compensation. Pour faciliter ces règlements, les agents
de change établissent, pour chaque liquidation et pour
chaque valeur, un cours de compensation, pris parmi ceux
qui ont été faits à la Bourse le jour de la liquidation.
— Dr. La compensation fut admise de bonne heure, à
Rome, dans les actions de bonne foi pour dettes nées
ex eadem causa; mais, dans les actions de droit strict,
elle n'eut d'abord que deiLX cas d'application : compensatio
de Yargentarius, deductio du bonorum emptor. Marc-Aurèle
permit d'user de l'exception de dol pour faire valoir sa
propre créance, même ex dispari causa, dans les actions
de droit strict, ce qui fut étendu aux actions de bonne
foi. Justinien décida que la créance opposée par le défen-
deur devait être liquide et que la compensation aurait lieu
Ipso jure, c'est-à-dire qu'elle devenait un moyen de défense
ordinaire, au lieu d'être une exception.
Judiciaire à Rome, la compensation est légale sous le
Code civil (art. 1289 à 1299). Comme conditions, les deux
dettes doivent avoir pour objet une somme d'argent ou
des choses fongibles de même espèce, être liquides et exi-
gibles ; enfin, le créancier de l'une doit être débiteur per-
sonnel et principal de l'autre, et. réciproquement, lo créan-
cier de cette dernière doit être débiteur personnel et
principal de la première. La compensation opère extinction
de plein droit, comme un payement, par la seule coexis-
tence des deux dettes. La compensation facultative est
celle qui s'accomplit par la volonté de l'une des parties,
en l'absence d'une des conditions ordinaires. La compen-
sation judiciaii^e est celle qui peut être opérée par le juge
sur la demande reconventionnelle de la partie dont la
créance ne réunit pas encore les conditions de la com-
pensation légale.
— Procéd. civ. Compensation des dépens. Les dépens,
qui sont généralement mis à la charge de la partie qui
succombe, peuvent être exceptionnellement répartis par
le tribunal entre les deux plaideurs : c'est ce qu'on appelle
compensation des dépens. Ello a lieu lorsque les parties
sont parentes à un certain degré (conjoints, ascendants,
descendants, frères et sœurs, ou alliées au même degré),
ou si elles ont succombé respectivement sur certains chefs
(C. proc, art. 13]).
COMPENSATIONNISTE(A:o«-;)n«-sa-5i-o-nmr)n. m. Par-
tisan des compensations, en matière de droits de douane.
COMPENSATIVEMENT [kon-pan) adv. D'une manière
qui établit compensation.
COMPENSATOIRE {kon-pan, to-ar') adj. Qui compense,
qui établit une compensation : La propriété a pour condi-
tiotï compensatoire le glanage datis les champs, te ratelage
dans les prés, le grappillage dans les vignes. (Proudh.)
COMPENSER (A-on-jjan — lat. compensare ; do cuin, avec,
etpendere, supin pensum, peser) v. a. Balancer, équilibrer,
corriger : Le gain compense la perte, il Dédommager de :
// faut COMPENSER l'absence par le souvenir. (J, Joubert.)
— Bours. Se dit d'un agent de change qui lève des titres
contre espèces chez un autre agent, ou qui fait livraison
de titres contre espèces.
— Dr. Compenser une dette, La solder au moyen d'uno
créance, ii Cotnpenser les dépens. Mettre à la cliarge de
chaque partie les frais qui lui sont propres.
Se compenser, v. pr. Etre compensé l'un par l'autre.
COMPÉRAGE {kon, raj') n. m. Qualité de compère;
rapport de compère à comoère, ou de compère à commère.
Il Se dit quelquefois de l'affinité spirituelle qui existe entre
la personne baptisée, lo parrain, la marraine, lo père et la
mère.(V. compere.) [Dans un style moins familier, on dit
compaterniti^-.] Il Intelligence entre doux compères, ontro
deux personnes qui s'entendent pour en tromper d'autres :
Le coMPÊHAGE est de règle dans tous les métiers.
COMPÈRE (kon — du préf. com, et do père) n. m. Nom
que l'on donne à celui qui a tenu un enfant sur les fonts,
vis-à-vis du père, de la mère et de la marraine, et au pèro
vis-à-vis du parrain et do la marraine, n Nom d'amitié que
les personnes du peuple, et surtout celles de la campagne,
se uonncnt et surtout se donnaient entre elles. (Les fabu-
listes l'emploient en parlant des animaux.)
156
— Bon vivant, homme très gaî, ou très malin, etc. : Un
joyeux COMPÈRE. Un gros compère. Un bon compère. Un
rusé COMPERE. Il Individu qui s'entend avec un escamoteur,
pour Taider dans l'exécution de ses tours, en se mêlant au
public, dont il est inconnu, ii Complice en supercheries :
En fait de gouvernement, il faut des compères; sans cela^
la pièce ne s'achèverait pas. (Napol. I*'.)
— Fani. Eti'e compère et compagnon. Etre comme insé-
parables; s'accorder parfaitement.
— Pop. Compère cochon. Personne d'une familiarité
basse ou déplacée.
— PROV. : Tout se fait par compère et par commère.
V. COMMÈRE.
Compère (Louis), musicien français, né vers le milieu
du xv siècle, mort à Saint-Quentin en 15 1 8, fut l'un des
plus fameux contrapontistes de ce temps. On ne connaît
que peu de compositions de cet artiste : chants à quatre
voix, motets, chansons italiennes, etc., mais elles suffisent
pour faire apprécier son talent fort distingué.
COMPÈRE-LORIOT [kon, ri-o) n. m. Ornith. Nom vul-
gaire du loriot commun, n Syn. do orgelet. V. ce mot.
(PI. Des compères-loriots.)
COMPÉRENDINATION [kon-pé-rin, si-on — du lat. cum,
avec, et perendinatio, remise au surlendemain) n. f. Dr.
rom. Dans la procédure du sacramentum, Promesse réci-
proque des parties de se retrouver le surlendemain devant
le juge.
— Ane. dr. Remise d'un jugement à trois jours, il Assi-
gnation à comparaître sous trois jours ou le surlendemain.
GOMPERSONNIER [kon-pèr-so-ni-é — altérât, de l'anc.
franc, comparçonnier; de cum, avec, Qtparçon, part, dérivé
du lat. partitio. [La forme ac-
tuelle est due à une confusion
avec le mot personne]) n. m. Ane.
dr. coût. Associé solidaire, pour
la tenure d'une terre, avec rede-
vance au seigneur, ii Cohéritier.
(On a dit aussi comparsonnier.)
— Par ext. Personne qui vit
ou agit habituellement avec une
autre ; Le mai'quis d'Effiat, le com-
PERSONNiKR du chevalier de Lor-
raine... (St-Sim.) [Inus.]
COMPES [kon-pèss — mot lat.;
de cum, avec, et pes, pedis, piedj
n. m. Antiq. rom. Entraves de
fer qu'on mettait aux pieds des
esclaves. (On a souvent repré- Compes
sente l'Amour enchaîné au moyen
du co}npes.) \i Instrument de torture employé au moyen
âge.
COMPÉSIER (kon-pé-zi-é) v. a. Dr. anc. Inscrire au
compoix ou cadastre : Compésier une iei^re, une maison.
COMPETA, comm. d'Espagne (Andalousie [prov. de
Malagajj, dans la sierra do Alhama; 3.200 hab. Minote-
ries, distillerie d'eau-de-vie.
COMPÉTEMMENT [koyi, ta-man) adv. Avec compéteuce,
d'une façon compétente : Rien n'est plus contradictoire que
de prétendre reyjrt'^e/i/er compétemment la nation. (Mirab.)
COMPÉTENCE [kon, tanss — lat. competentia; de com-
petere, compéter) n. f. Dr. Droit de juger, de connaître :
Compétence criminelle, commerciale, civile. Décliner la
compétence.
— Par ext. Tribunal compétent.
— Par anal. Aptitude à faire, à décider, à juger: Au-
jourd'hui, il est peu de gens qui ne croient que la littéra-
ture est de leur compétence.
— Compétition, rivalité, conflit de préséance : La moin-
dre ombre de compétence avec itn fils de France a un grand
air de ridicule. (De Retz.) [Vieux en ce sens.]
— De compétence. Do mise, convenable : Un habit de
COMPÉTENCE. (lUUS.)
— Encycl. Dr. Compétence administrative. Ce mot dési-
gne l'étendue des pouvoirs de juridiction conférés à cer-
tains fonctionnaires de l'ordre administratif. Les règles
de cette compétence reposent sur le principe de la sépa-
ration des fonctions judiciaires et administratives : il est
défendu à chacune des deux autorités de s'immiscer dans
les attributions de l'autre. Les juges civils ne peuvent
pas entraver l'exécution de mesures prescrites par l'ad-
ministration, et ils doivent se déclarer incompétents lors-
que l'action engagée devant eux contre un fonctionnaire
les conduirait à apprécier un acte d'administration; ils
ne sont compétents que pour juger des faits personnels.
L'ensemble des difficultés et des contestations dont la
connaissance appartient aux tribunaux administratifs
forme le contentieux administratif.
Compétence civile et commerciale. On entend par cette
compétence l'aptitude d'un tribunal à connaître d'une
action ou d'uno défense. On distinguo : 1» la compétence
ratione ynaterix ou absolue, qui est l'aptitude, pour les
tribunaux d'un certain ordre, de connaître certaines caté-
gories d'affaires ; 2" la compétence ralione personse ou
relative, qui est l'aptitude, pour l'un des tribunaux d'un
certain orare, de connaître d une affaire, à l'exclusion des
autres tribunaux du même ordre. Lorsque les règles do
compétence n'ont pas été observées, on dit que le tribu-
nal saisi est « incompétent, o Les règles do la compétence
ratione materiss sont d'ordre public; celles do la compé-
tence ratione persotix n'ont été établies qu'en vue d'inté-
rêts privés. Nous parlerons, sous les noms des diverses
juridictions, de leur compétence ratione viaterise. Mais il
faut distinguer, à cet égard, les juridictions de droit com-
mun (tribunaux d'arrondissement, cours d'appel), qui sont
compétentes pour toutes les affaires que la loi ne leur a
pas enlevées, et les juridictions d'exception, ne pouvant
juger que los procès qui leur sont directement attribués.
(En ce qui concerne la compétence ratione personœ, v. ac-
tion. — Pour la compétence en matière commerciale,
v.TRiDONAL de Commerce.)
Compétence criminelle. La compétence en matière cri-
minelle est la détermination des attributions de chacune
des juridictions au point de vue de la poursuite, do
l'instruction, du jugement et do l'exécution du jugement.
La compétence que soulève toute infraction est déter-
minée par la nature du fait {ratione iiiateri^v), la qualité
des liorsonncs {ratione personx), les circonstances do lieu
{ratio7ie loci). A raison des personnes, il peut y avoir des
157
juridictions d'oxcoption, on dos formalités préalables. A
raison du heu, un mônio délit est suscoptinle d'être dé-
féré à trois juridictions : lieu où il a éié accompli, lieu
où réside le prévenu, lieu où il a été trouvé. Si, pour ce
motif, plusieurs tribunaux étaient saisis on même temps,
on ferait un rèylement de juge"!. Certaines circonstances
modifiont aussi les règles ordinaires de t'ompéteuce : na-
tionalité, connexité, complicité. (Nous renvoyons, pour la
i umpétence ratione materiœ, aux noms do 'chacune des
iuridictions.)
— C. de just. milit. Compétence des tribunaux militaires.
Môme envers leurs justiciables, la compétence des tribu-
naux militaires ne s'étend qu'à la punition des crimes ou
délits ; ils no peuvent prononcer sur les actions civiles que
ces crimes ou délits pourraient provoquer. Exception, tou-
tefois, pour les prévôtés qui peuvent prononcer sur dos
demandes en dommages-intérêts.
En temps do paix, la compétence des conseils de guerre
s'étend, pour tous crimes ou délits, militaires ou autres,
sauf le cas do complices civils, aux militaires ou assimilés,
en activité do service.
Cette compétence ne s'étend que pour les criines et
délits militaires aux militaires en congé ou en permission,
ou recevant un traitement de l'Etat, sans être employés
fiar lui à proprement parler ; elle s'étend, en outre, à tous
es délits d'insoumission.
Si un justiciable des conseils de guerre est prévenu en
même temps d'un crime ou délit relevant des tribunaux
ordinaires, il doit être d'abord jugé pour le fait entraînant
la peine la plus grave, et, en cas d'égalité, il doit l'être
d'abord parle tribunal militaire.
Eu temps de guerre, la compétence des conseils de
guerre embrasse, outre leurs justiciables du temps de paix,
tous les individus employés par l'armée ou autorisés à
la suivre.
La compétence des conseils de revision s'étend à tous les
jugements des conseils de guerre, sauf suspension du re-
cours en revision aux armées et dans les places assiégées
ou investies. Ces conseils ne jugent pas au fond, mais exa-
minent seulement si les formalités prescrites ont été obser-
vées en ce qui touche la composition du conseil de guerre,
sa compétence, l'application de la peine et tous les détails
de procédure.
— Anton. Incompétence.
COMPÉTENT (Ao«j tan), ENTE adj. Qui a qualité pour
connaître, pour juger, commander, plaider, etc. : Tri-
bunal, Critique compétent. Partie compétente, ii Légal,
déterminé par la loi : Age compétent pour tester, pour con-
tracter.
— Portion compétente. Dr. Part à laquelle des héritiers
peuvent prétendre dans un bien.
— Substantiv. Nom que l'on donnait aux néophytes
chrétiens d'un certain degré.
— Anton. Incompétent.
COMPÉTER {kon — du lat. competere, dans le sens d'Ap-
partenir. Change é en è devant une syllabe muette : Je
compète. Qu'ils compétent; excepté au *fut. de l'iud. et au
cond. prés. : Je compéterai . Tu compéterais) v. n. Appar-
tenir comme compétence : Affaire qui ne compète pas à
un tribunal, il Appartenir do droit : L'aubaine compète au
propriétaire. (Proudh.)
COMPÉTITEUR, TRICE [kon — du lat. competitor, trix ;
de cam, avec, et pe.tere, supin petitum, demander) u. Per-
sonne qui revendique un objet également revendiqué par
une autre : Deux compétitkurs à l'empire.
— adj. : Les princes compétiti%uhs.
— Syn. Compétiteur, concurrent, contendant, émula-
teur, émule, rival. Compétiteur so dit quand le but à at-
teindre est une clioso susceptible d'être briguée, quand
celui qui y tend commence par poser sa candidature.
Concurre7it suppose une chose réservée au plus dign*?, à
celui qui surpassera tous les autres; il fait allusion aux jeux
anciens, où une récompense était promise comme prix do
la course. Contendant suppose la discussion, le débat
entre les juges à convaincre par la force des arguments.
Emule et rival désignent quelque chose de plus général ;
ils supposent un état de lutte habituel et Venvie de se
surpasser, non dans une circonstance particulière, mais
pour acquérir une supériorité durable. Emule présento
cette idée du côté louable et comme stimulant rénergio
propre à chacun; rival, au contraire, la présente d'une
manière défavorable et comme participant plus ou moins
de la jalousie. L'émulateur est celui (jui cherche à so
montrer Vémnle; il ne se croit pas l'égal do ceux qu'il
rend pour modèle, il entre .seulement dans la voie où ils
ont précédé et il s'efforce do marcher sur leurs traces.
COMPÉTITION {kon, ti-si-on — rad. compétiteur) n. f.
Revendication du même objet : Le prolétariat arrive de
toute part a la co.mpétition du pouvoir. (E. Littré.)
— l)r. anc. Compétence do connaître et déjuger.
COMPIANO, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Parme,)
sur le Taru, alduont du Pô ; 2.000 bab. Mines de fer.
COMPIÈGNE liât. Compendium), ch.-l. d'arr. do l'Oise,
Bur l'Oise, on aval du contluent do l'Aisne, à 5i kilom.
de Boauvais; 15.225 hab. {Compiéf/nois, oises.) Ch. do f.
Nord. Tribunaux de l" instance et do commerce {cour
d'appel d'Amiens), justice do paix, inspection des forêts,
5" suDdivision militaire du 2" corps d'armée. CoHège com-
munal, bibliothèque. Construction do bateaux, fabriques
do cordages pour agrès, de tuyaux do drainage; com-
merce important do toiles <ie chan-
vre, do sabots, planches, charbon de
terre et produits agricoles; bonne-
terie, féculorie, brasseries.
Kostos d'anciens remparts; tour
(xii" s.) à demi écroulée, sur \-
bords do l'Oise, dite tour de Je.on
d'Arc; porto; chapollo con.strni'
on 1552 sur los dessins do Philiboii
Dolorme. Eglise Saint-Antoino, on
partie du xn" siècle, en partie du
xvi», renfermant un baptistère du
XI" siècle. Eglise Saint - Jacques ,
chœur du xiii" siècle, chapelles et
tour Honaissance, bénitier du xii' siè-
cle, tableaux de Philippe do Cham.
paigne, de Mignard. Ilôtol do ville, un des plus charmants
spécimens do l'art do la Kenaissanco sous Louis XIÏ,
contenant lo musoo Vivouel. Sur la place, statue do
F,
Hôtel de ville de t'ompiègne.
Jeanne d'Arc, par Leroux. l'atrie do Pierre d'Ailly,
prélat et universitaire. — L'arrondissement a 8 cant.,
157 comm. et 95.009 hab. ; le canton, 12 comm. et 2-1.304 hab.
— Histoire. Compiègne remonte probablement à répo(|uo
gallo-romaine. Mentionnée pour la première fois dans un
diplôme de Chiidobort P' (557), cette ville fut le siègo de plu-
sieurs assem-
blées ou conci-
les. Louis lo
Débonnaire y
fut déposé par
SOS tils rebel-
les (832). Char-
les le Chauve
agrandit Com-
piègne; il en
fut comme le
second fonda-
teur. Il créa
l'abbaye di;
.Saint-Corneille,
qui posséda la
principale sei-
gneurie de la
ville, acquit
des richesses
considérables,
fut réformée
par Suger, et
se réunit on
1656 au Val-de-
Gràce. La ville,
érigée en com-
mune dès 1 153,
envoya ses mi-
lices commu-
nales à la ba-
taille de Bouvi-
nes, et reçut
de Philippe
Auguste, pour
prix de ses ser-
vices, la devise : Eegi et regno fidelissima. Charles V, fuyant
Paris soulevé par Etienne Marcel, tint à Compiègne" des
états généraux en 13dS. Jeanne d'Arc y fut prise dans une
sortie contre les Bourguignons (24 mai 1430).
Le château de Compiègne a été construit dans sa plus
grande étendue sous Louis XV. par Gabriel, qui utilisa
les restes de châteaux anciens (le dernier datait de
Charles V); une galerie d'honneur fut ajoutée par Napo-
léon I". Ce château avules fêtes du mariage de Louis XVI
et de Marie-Antoinette, du mariage de Napoléon I"^ et de
Marie-Louise d'Autriche ; les réceptions intimes, chasses,
représentations théâtrales du second Empire.
Forêt de Compiègne ou de Cuise (lat. Cotia Sylva).
Cette forêt a 14.500 hectares de superlicie et 94 kilomètres
de circuit, entre l'Oise, l'Aisne et l'Autonne. On y a décou-
vert environ quarante stations préhistoriques et des édi-
fices gallo-romains à Champlieu. Les rois francs firent
de la forêt de Cuise leur terrain de chasse préféré. Une
route romaine, dite chaussée de Brunekaut, traversait la
forêt de Compiègne. François I", puis Louis XV y firent
ouvrir de nouvelles routes. Il y en a aujourd'hui trois cent
cinquante-quatre. La forêt est surtout composée de hêtres,
do chênes et de charmes. Nombreux villages et hameaux,
dont les principaux sont : Saiut-Jean-aux-Bois, ancien
prieuré non loin des ruines de l'ancienne villa mérovin-
gienne de Cuise; Pierrefonds, avec son célèbre château.
Compiègne (Louis -Eugène -Henri Ddpont, marquis
de), voyageur et écrivain français, né à Fuligny (Aube)
en 1846, mort au Caire en 1877. D'abord auditeur au conseil
d'Etat, il se conduisit vaillamment pendant la guerre de
1870-1871 ; puis, entraîné par son goût pour les voyages, il
so consacra à l'exploration do l'Afrique équatoriale, entre
le Gabon et l'estuaire du Congo. En compagnie d'Alfred
Marche, il remonta lo cours inexploré de l Ogôoué jusque
chez les Osyéba ; mais il dut alors renoncer à poursuivre
sa route vers l'E. et regagner la côte (1873-1874). Cou-
ronné pour ce voyage par la Société de géoçraphio, Henri
do Compiègne se rendit en Egypte, oii il devint secrétaire,
puis président de la Société àe géographie du Caire. Il fut
tué en duel par un Allemand, nommé Mayor. On a de lui
trois ouvrages intéressants :/*.'l/"rj7»e^7Urt/Ôi-irt/t;. Gabonais,
Pafionins, dallois [ifilS); l'Afrique équatoriale. Okanda, Uan-
goucns, Osyéba {lS15); Voyages, chasses et guen^es {lil6).
COMPILATEUR (kon), TRICE [du lat. compilator, trix] n.
Personne qui compile (on bonne ou en mauvaise part) : On
n'exige point du génie du coMPiLATiiUR, mais on lui demande
du goût. (Du Rozoir.)
— n. : Moraliste comph-Atecr.
COMPILATION [kon, si-on) n. f. Action de compiler : La
COMPILATION peut être une occupation 1r1fcfre5janfe.11 Résultat
do cette action ; recueil d'ouvrages ou do morceaux de di-
vers auteurs : Les compilations de Grotius ne méritaient
pas le tribut d'estime que l'ignorance leur a payé. (Volt.)
— Parext. cl au fig. Ramassis de choses entassées sans
choix, mal digérées, etc. : L'histoire n'est qu'une vaine com-
pilation.
— Encycl. On donno le nom do compilation à dos ou-
vrages littéraires ou sciontillques composés d'après un plus
ou moins grand nombre d'ouvrages antérieurs, dans le
but soit do vulgariser les connaissances en los présentant
dans un ordre clair et logique, soit do les condenser afin d'en
olfrir l'ensemble ù l'esprit, soit encore do les faire servir au
développement d'une idée générale ou d'une doctrine par-
ticuliôro. L'exécution d'une bonne compilation présente
donc do rôûlles difficultés et il y faut apporter uos qua-
lités nombreuses : science étendue, mémoire tenace, goilt
éclairé, rectitude du jupemont, largeur do rintolligouoe.
Parmi los bonnes compilations, nous citerons los Annales
ecclésiastiques do Uaronius, lo Glossaire do Du Cango, les
recueils aes /Jistoricns de Erance do Duchosno et doin
Bouquet. L'Encyclopédie du xviii* siècle ollo-même n'est
souvent qu'une compilation supérieure, A laquelle so n\(^-
Jent des morceaux d écrivains de génie. De nos jours, les
compilations se sont multipliées avrc dos mérites divers.
Leur nombre s'explique par lacuriosité intellectuellequele
développement de l'instruction a éveillé dans los musses,
d'une part, et de l'autre nar l'impossiliillié où se treuveiu
mémo los plus savants uo tout conuuitro. par le besoin
COMPETENT — COMPLAINTE
qu'ils éprouvent d'avoir sous la main un répertoire intel-
ligemment dressé dos connaissances humaines.
— SvN. Compilation, collection, ramas, etc. V. cOLLtîC-
TION.
COMPILER {kon ~~ lat. compilare; du préf. com, et du lat.
pilare, voler) v. a. Mettre ensemble des choses prises çà ol
là, et no formant pas un tout homogène : Compiler un gros
volume. Il Absol. taire des compilations.
— Allus. LiTT. : Il compilait, compilait, compilait, Vers
do Voltaire dans la satire du Pauvre diahle, contre l'abbé
Trublct. Ce vers comique ost appliqué généralement aux
mauvais compilateurs, aux plagiaires qui so parent des
dépouilles d'autrui. Voici le passage dont il fait partie :
Au peu d'esprit que le bonhomme avait
L'esprit d'autrui par complément servait.
Il entassait adage sur adage,
Il compilait, compilait, cominlait.
COMPISSER {kon) v. a. Arroser de son urine. (N'est em-
ployé que dans le style burlesque.) — Intransitiv. Uriner
fréqueninient.
COMPITAL, ALE, AUX (du lat. Comp(/rt/i>; de C07?i^ffjan,
carrefour) adj. Autiq. rom. Qui a rapport aux compitales :
Jeux COMPITAIX.
COMPITALES (A-on — du lat. compitalia) n. f. pi. Antiq.
rom. Fêtes des lares compitales, protecteurs des carre-
fours et des rues qui y aboutissaient.
— Encycl. Elles so célébraient à une date variable, mais
un peu avant les saturnales. Les paysans venaient déposer
devant l'autel des jougs brisés, symbole du travail terminé:
on apportait auxlares des gâteaux, des bandelettes, de pe-
tites poupées en laine (mani>), représentant les membres
de la famille, qu'on priait les lares d'épargner. Les esclaves
étaient chargés de ces sacritices; aussi en attribuait-on
l'origine à Servius Tullius, qui était, disait-on, tils dune
esclave. Toutes sortes de jeux se donnaient aux carrefours,
et l'on portait processionnellement les statuettes des lares.
Des collèges se formèrent à cet effet, dont les jnagistri lini-
rent parse recruter parmi les hommes riches et'influents,
qui liront de leur charge un moyen d'intrigue politique.
C'est pourquoi ces collèges furent supprimés par Jules
César. Plus tard, Auguste rétabht les coi7ipitalia, en y ad-
joignant le culte de son propre génie {genius A ugusti), mais
les collèges demeurè/ent interdits. Les compitalia se célé-
brèrent alors le l" mai et le l" août. Cependant, les calen-
driers do la fin de l'empire les inscrivent à la date des 3,
4 et 5 janvier.
COMPiTALlGE(*on} adj. Qui appartient aux fêtes com-
pitales.
COMPITUM {ko7i, tom') n. m. Antiq. rom. Point de ren-
contre de deux ou plusieurs routes; carrefour. 11 Petit
temple élevé en cet endroit.
COMPLAIGNANT {kon-plè-gnan [gn mil.]), ANTE adj.
Qui so plaint en justice : Etre complaignant.
— Substantiv : La requête du complaignant. (Vieux.)
COMPLAINDRE {kon-plindr") v. a. Plaindre, montrerde la
compassion pour: Complainurehh animal qui souffre, ty s..)
Se complaindre, v. pr. Se plaindre. (Vieux.)
COMPLAINTE {kon-plint') n. f. Plainte, action de se com-
plaiudre. (Vieux mot qui se dit encore, mais très familière-
ment, et par allusion aux chants plaintifs qui portent le
même nom) -.Finissez donc vos complaintks.
— Chant populaire, contenant un récit lamentable ou
pieux : La complainti; du Juif-Errant, de Geneviève de
Bradant, de Eualdès, etc.
— Dr. Action possessoire, tendant à faire cesser un
trouble de possession. 11 Complainte en cas de saisine et de
îwuvelleté. Nom que l'on donnait à cette même action pos-
sessoire dans l'ancien droit français. Il Complainte en ma-
tière bénéficiaire. Se disait, dans le même sens, à propos
de la possession disputée d'un bénéfice.
— Gramm. arabe. Proposition compellalive.
— Syn. Complainte, doléance, jérémiade. Une cû»i-
plainte est l'expression importune do plaintes insipides
ou dénuées do tout fondement. Vncdoléance est une plainte
timide ou relative ù de petites choses. Une jérémiade ost
une suite de plaintes qui fatiguent par leur longueur, par
leur monotonie.
— Encycl. Littér. L'objet de la complainte a varié, ainsi
que lo ton, ù diverses époiiues. D'abord, née de l'élégie,
la complainte pleura sériouseniont, et, sur dos airs faciles,
maisdouloureusoment monotones, répandit parmi lo peuple
dos sentiments patriotitjues ou pieux, et perpétua le sou-
venir d'illustres infortunes. Tollo fut la complainte au
moyen &ge. Changée en poème satirique au x.vi« siècle,
elle devint burlesque sous Louis XV. On l'employa surtout
pour raconter los forfaits des criminels condamnés à
mort ; mais on lui donna un ton constamment irouii^uc,
qui, loin d'éveiller la commisération ou l'horreur, lit naitro
lo riro et la moquerie. Ce genre déplorable, se trouvant
en harmonie avec l'esprit français, devint lo genre déti-
nitif do la complainte; mais genre et chose tombent do
plus en plus en désuétude.
— Dr. La complainte peut être formée par quiconi)^uo
possède un imuumblo ou exerce un droit réel immobilier
(usufruit, servitude, oto.) à leirot de faire cesser un trouble
do droit ou do fait apporté À sa possession. Eu droit ru-
main, l'interdit uti possidelis remplissait le mémo but. La
complainte exige pour son admission, comme l'interdit,
uno possession paisible, publiuue, et ù titro non jtrécairo;
do plus il faut qu'elle soit annale, condition qui n était pas
exigée pour l'interdit et qui est empruntée aux usages
fermaniques. La complainte doit être intentée dans l'aunéo
u trouble [C. de nroc, art. 2Li). Cette action est de la com-
pétence du juge ae paix (loi du 25 mai 1:SJS, art. G).
Complainte du pauvre Commun et des pauvres
laboureurs de Franoe (la), poémo historique, d'.VIain
Chartier. — C'est lo tableau navrant dos calamités, guerre,
famine, impôts écrasants, qui pesaient sur les campagnes,
au temps do Charles VI et do Charles Vil. I-a peinture
ost émouvanto. Kilo fait lo plus grand honneur au poète
a ni ose. au sein même do la cour, élever la voix ou faveur
es opprimés.
Complaintes du Désert. On appelle do ce nom des
chansons populaires, composées au xviu* siècle, sur la
capture et 1 exécution de certains uiinistros protestants.
I.os plus célèbres sont celles qui sont consacrées A la mort
de Roussel (17Ï8\ do Desubas (l7lti). de Hone/ot (1754), do
Lafage (I7r.l}. A défaut do mérite littéraire, elles ont uno
naVvoté rudu et un profond sontimout religieux.
COMPLAIRE — COMPLEXION
Nous les possédons en français ; mais il est probable [
que la plupart d'entre elles ont été primitivement compo-
sées en dialecte languedocien.
COMPLAIRE [kon-plèr' — du lat. comptacere ; de cum,
avec, ci placere, plaire. Se conjure comme p/aire) v. a.
Acquiescer pour faire plaisir : Commencez par vous faire
aimer, afin que chacun chei'che à vous complaire. (J.-J.
Rouss.) , . .
Se Comp/aiVe, v. pr. Se plaire, trouver son plaisir, sa
satisfaction : Il faut que l'hisloiien se complaise à peindre
plus qu'à analyser. (De Barante.) ii Plaire, faire plaisir, être
a'^Téable l'un à l'autre : Toute l'étude de Paul et de Virginie
éFait de SE COMPLAIRE. (B. de St-Pierre.)
— Gramm. Le participe cortiplu est invariable dans les
temps composés du verbe réfléchi se complaire : Elle s'est
COMPLU dans ses propres pe7ïsées.
Stn. Complaire, plaire. Plaire marque un fait tout
simple, celui d'être agréable, qui se produit sans clfort.
Complaire, c'est plaire à force (l'attentions et en s'accom-
modant- constamment à l'humeur de celui dont on veut
gagner les bonnes grâces. Quand on se plaît à quelque
chose, on y a goût, on l'aime simplement ; quand on se
complaît dans une chose, on l'aime à l'excès, on veut ab-
solument y rester.
— Anton. Blesser, choquer, déplaire, désobliger, tâcher,
froisser, irriter, mécontenter, oftusquer, vexer.
COMPLAISAMMENT {kon-plè-za-ma7i) adv. Avec plai-
sir : Jieyardcr COMPLAISAMMENT un tableau, ii Pour fairo
plaisir : Accompagner cûmplaisamment un vieillard.
COMPLAISANCE (A-on-p^ê-ran5s) n.f. Disposition de l'âme
qui nous porte à condescendre aux désirs, à approuver les
actes et les opinions d'autrui : La complaisa>xe est néces-
saire dans la société, mais elle doit avoir des bornes. {La
Rochef.) Il Acte inspiré par cette disposition : ^es complai-
sances mutuelles. Avoir des complaisances pour quelqu'un.
— Plaisir, satisfaction : Pk'ous parlons de nous avec ctiM-
PLAiSANCE. (Beauchéue.) ii Dans le style biblique, Amour,
affection : C'est ici mon Fils bien-aimé', en qui j'ai mis toutes
mes COMPLAISANCES. (Evangile.)
— Billets de complaisance, Effets souscrits sans cause
réelle et sans remise effective de valeur, dont l'unique
but est de fournir au prétendu bénéficiaire un moyen de
se procurer des fonds, en escomptant ce papier fictiC (La
fabrication des billets de complaisance tombe sous le coup
de l'article 147 du Code pénal, qui en punit les auteurs
des travaux forcés à temps.)
— Loc. div. : />e complaisance, Complaisant, amical, bien-
veillant : Un prêt de complaisance-:. Il Par complnsance.
Pour faire plaisir. Il Avoir la complaisance de. Etre assez
bon, assez obligeant pour.
— Féod. Loyaux aides que le seigneur recevait de ses
vassaux, lorsque son fils aîné était fait chevalier, lorsqu'il
mariait ses enfants, lorsqu'il entreprenait le voyage d ou-
tre-mer, lorsqu'il était prisonnier et qu'il fallait le racheter.
— Syn. Complaisance, condescendance, déférence. La
complaisance ne suppose aucune différence do rang ; c'est
l'empressement à faire ce que les autres désirent, la dou-
ceur avec laquelle on se prête à leurs goûts, à leurs vo-
lontés. La condescendance suppose une certaine supério-
rité chez celui qui veut bien consentir à faire ce qu'il
pourrait légitimement ne pas faire. Enfin, la déférence
est la qualité d'un inférieur qui s'abstient par respect de
faire ce qui pourrait déplaire à son supérieur, soit par le
rang, soit par le talent, soit par l'âge. On est comphnsunt
pour ses amis, pour ses voisins. On a de la condescendauce
fiour les jeunes gens, pour un vieux domestique. On a do
a déférence pour les vieillards, pour un homme illustre.
— Anton. Désobligeance, malveillance, taquinerie.
COMPLAISANT {kon-plè-zan), ANTE, adj. Porté à la
complaisance, cherchant à complaire : Un homme com-
plaisant. Une humeur complaisante., il Qui dénote la com-
plaisance : Regards, Sourires complaisants.
— Fig. Qui se plie facilement, dont on tire aisément ce
qu'on veut '.Il n'y a pas d'ami plus fidèle, plus complai-
sant et plus utile qu'un bon livre.
— Substaniiv. Personne nui a, qui montre une basse
complaisance : Les gens en place souffrent à peine des ainis
et ne veulent que des complaisants. (Duclos.) ii Personne
qui se prête aux intrigues galantes d'une autre : Mari qui
est le complaisant de sa femme.
— A.NTON. Désobligeant, inolEicieux, malveillant, taquin.
COMPLANT [kon-plan) n. m. Vitic. Ceps de vigne plantés
régulièrement en terre et occupant la superficie de plu-
sieurs champs, il On dit aussi plant.
— Arboric. Ensemble de pieds de jeunes arbres plantés
à la distance voulue dans le sol. iiOn dit mieux plant.
— Encycl. "ÙT.Bailà comptant. Il existe dans les cantons
de l'arrondissement de Nantes, situés sur la rive gauche de
la basse Loire, deux sortes de vignes qui se distinguent
par leur mode d'exploitation : les vignes franches et les
vignes à comptant. Les premières sont, comme dans tous
les pays vignobles, entièrement dans la main de leurs pro-
priétaires. Les vignes à comptant sont soumises à un
régime spécial, le hait à comptant, en vertu duquel le pro-
priétaire cède, sans limite de durée, son terrain à un
cultivateur, dit comptanleur, colon ou vigneron à comptant,
moyennant deux conditions caractéristiques : 1° d'y plan-
ter ou y entretenir des vignes ; 2" de verser au bailleur uno
redevance de la moitié, du tiers ou du quart de la récolte.
L'origine du bail à comptant remonte aux premiers siècles
du moyen âge. La location est toujours faite ». à perpé-
tuité », et dès lors le bail àcomplant ne prend fin que par
la perte do la vigne. Ce contrat spécial n avait jusqu'à nos
iours donné lieu à aucune contestation, et le caractère do
perpétuité, d'hérédité du bail à comptant était si bien admis
par les intéressés que le colon pouvait, tout comme le
propriétaire, disposer de sou droit par vente, legs et dona-
tion. Les difficultés sont venues avec le phylloxéra qui a
détruit la vigne. Les propriétaires et les colons s'adressè-
rent, pour le règlement do leurs droits, aux tribunaux,
puis au parlement. Comme les tribunaux, celui-ci déclara
madmissiblo la copropriété des colons à comptant, mais il
chercha à concilier leurs intérêts avec les droits des pro-
priétaires. La loi du 8-11 mars 1898 a été le fruit de ces dé-
libérations. Aux termes de cotte loi, le colon dune vigne
à.com;)/an/phylloxéréo, dont la moitié des ceps est devenue
improductive, peut reconstituer cette vigne, sans que le
caractère du complant soit modifié. Il a quatre ans pour
faire cette reconstitution en plants américains greffes. II
pont d'ailleurs.avant comme après la reconstitution, céder
son droit à un tiers, après avoir prévenu le propriétaire.
Si ce tiers n'est ni l'ascendant ni le descendant du com-
planteur, le propriétaire peut, à prix égal, user du droit do
préemption.
COMPLANTER (kon) v. a. Planter, couvrir de plantations
des champs bmitrophes : Complanter une terre d'oliviers,
de ceps, de mûriers.
— V. n. Féod. Percevoir le droit de complant.
COMPLANTERIE (kon,ri) n.f. Terrain soumis au droit de
'cniiqilant. il Dé^^igiiait aussi le droit de complant lui-même.
COMPLANTIER [kon, ti-é) n. m. Celui qui avait le droit
do planter sur les terres d'un autre, il Preneur à complant.
COMPLECTIF, IVE {kon-vlèk' — du lat. complecti, em-
brasser) adj. Bot. Se dit d un mode de préfoliation dans
lequel les feuilles, s'embrassant les unes les autres, se re-
couvrent par les côtés et par le sommet.
COMPLÉMENT {kon, man — lat. comptementum ;de coyn-
plere, remplir) n. m. Ce qui complète l'objet auquel on
l'ajoute : L'histoire de la pnilosopliie est le complément de
ia phifosophie. (Géruzez.)
— Arithra. Complément arittimétique, Nombre qu'il faut
ajouter à un autre nombre pour avoir une puissance de
10 immédiatement supérieure à ce nombre. Ainsi le com-
jdément arithmétique de 39 est 61, nombre qu'il faut ajou-
ter à 39 pour avoir !00, deuxième puissance de 10, etc.
11 Complément d'un togariltime. V. logarithmk.
— Astron. Complément de la tiauteur d'un astre, Sa
distance au zénith, distance qui, ajoutée à la hauteur do
l'astre au-dessus de l'horizon, donne un arc de 90».
— Dr. Actes de complément. Actes juridiques qui ne
contiennent que l'exécution d'actes antérieurs.
— Fortif. Complément de courtine. Addition d'une demi-
gorge à chaque extrémité de la courtine.
— Géom. Complément d'un arc. Arc qu'il faut lui ajouter
pour avoir un arc do 90». ii Complément d'un angte. Angle
qu'il faut lui ajouter pour avoir un angle droit ou un anglo
de 90".
— Gramm. Mots qui servent à compléter l'idée exprïméo
par d'autres mots, ii Complément circonstanciel. Celui qui
détermine le sens par l'addition d'une circonstance de lieu,
do temps, de manière, etc. : Benverser sur le sol. Par-
tir PAR LE chemin DE fi-:r. Titer quelqu'un d'un coup
d'épée. S'essuyer avec son mouchoir, ii Complément gram-
mat'ical, Complément exprimé par un seul mot. n Complé-
ment logique, Complément exprimé en plusieurs mots.
Il Complément déterminatif, Celui qui complète le sens en
le déterminant : La vie de l'homme es^ a'une durée très
variable, il Complément qualificatif, Celui qui complète le
sens à l'aide d'une qualification : Les tiommes vERTUiiU-X.
sont ordinairement modestes, w Complément objectif. Celui
sur lequel tombe directement le rapport exprimé par le
mot qu'il complète : Aimer la vkrto. Penser A Dieu. Sortir
DU BAL II Complément direct des verbes. Celui qui reçoit
directement l'action transitive du verbe : A/mer son père.
Il Complément indirect des verbes. Celui qui reçoit indirec-
tement l'action du verbe : .S'arfres^er A quelqu'un. {V. nom
{déterminatif, explicatif, appositif]) ; adjectif; pronom;
verbe {direct, indirect, circonstanciel); adverbe.
— Mus. Complément d'intervalle. Différence avec l'octavo
d'un intervalle moindre que l'octave : La quarte est le
complément de la quinte, et vice versa.
— Stn. Complément, supplément. Le complément est ce
qu'on ajoute à une chose incomplète, pour qu'elle soit
entière, pour qu'il n'y manque rien. Le supplément est ce
qu'on ajoute à une chose qui paraissait déjà complète à un
certain point de vue, mais qu'on juge convenable d'étendre
encore. Le complément est une partie essentielle de l'ou-
vrage, mais qui se place après toutes les autres; le sup-
plément n'est qu'un accessoire, il n'est pas d'une nécessité
indispensable ; au moins il ne l'est pas pour tout le monde.
COMPLÉMENTAIRE {kon, man-tèr') adj. Qui sert do
complément : Ites sommes complé-
mentaires.
— Arithm. Nombre complémentaire.
Celui qui est le complément d'un autre
nombre.
— Chronol. Jours complémentaires.
Jours, au nombre de cinq ou six,
qu'on ajoutait aux douze mois de l'an-
née républicaine , pour compléter le
nombre de 365 ou 366, les mois n'étant que de trente jours.
— Géom. Arc, Angle complémentaire. Ce qui manque à
un arc, à un angle, pour valoir 90".
— Gramm. Proposition complémentaire. Proposition ser-
vant de complément.
— Pbys. Couleui's complémentaires. V. couleur.
COMPLET {kon-plé), ETE [du lat. completus, rempli] adj.
A qui rien ne manque; qui a toutes ses parties ; Un ré-
giment complet. Habillement complet. Succès complet.
Il Plein, rempli, ne pouvant plus rien tenir : Omnibus
complet.
— Pop. Tout à fait ivre.
— Fig. Qui a toutes les qualités désirables : Les hommes
complets sont rares. \\ Qui ne laisse rien à désirer : La
fête fut complète.
— Arithm. Quotient complet. V. fraction continue.
— Algèbr. Intégrale complète. Un système d'équation aux
différentielles totales du premier ordre a uno intégrale
complète quand elle a une solution renfermant autant do
constantes arbritaires que do fonctions inconnues, n h'in-
tégrale complète d'une équation aux dé7Uvées partielles du
premier ordre d'une fonction renfermant Ji variables est
une intégrale renfermant n constantes arbitraires.
— Hist. nat. Qui a tous ses organes, qui a atteint tout
le développement qu'atteignent ordinairement les indivi-
dus appartenant à la même catégorie : Fleur complètic.
Insecte complf.t. ii Lan-cs demi-complètes. Se dit des larves
dos orthoptères, des hémiptères et de quelques névro-
ptèrcs.
— n. m. Etat de ce qui est complet, do co qui atteint
la grandeur ou le nombre fixé : Viltars assura le roi que
tous ses bataillons excédaient le complet de cinquante
hommes. (St-Sim.) |i Vêtement d'homme dont le pantalon,
le gilet et le veston, sont do la même étort'e :
I/homme actuel, sublime & l.i fois et mesquin,
Eat vêtu il'un complet, comme un Américain.
Tu. DE Banville.
— Complet de la masse individuelle. Somme fixée par le
rôglomont qui no doit pas dépasser l'avoir à la masse do
158
l'homme de troupe, à qui l'excédent du fonds de masse sur
ce complot est payé trimestriellement â titre dedécompte.
La masse individuelle n'existe plus que dans certains corps
(spahis, sapeurs-pompiers, gendarmerie).
— Loc. adv. : Au complet. Au grand complet. Sans que
rien y manque ou puisse s'y ajouter : Régiment au com-
plet. Salle AV GRAND complet.
— Syn. Complet, entier, total. Complet fait penser à
des parties qui ont été ou qui ont pu être réunies l'une après
l'autre, et il marque que toutes les parties nécessaires
ont été réunies et subsistent ensemble. Entier présente
l'objet en lui-même et le montre comme intact, comme
n'ayant subi aucune perte, aucune atteinte. Total se dit
proprement d'une chose qui en affecte une autre dans
toutes ses parties ou qui en comprend plusieurs autres
sans en excepter une seule. Un habillement complet ren-
ferme tous les vêtements partiels nécessaires pour habil-
ler. Une entière confiance est celle que rien n'a jusqu'ici
ébranlée. Une ruine totale est celle qui n'a épargné aucune
partie de la fortune, qui ne laisse rien subsister.
— Anton. Inachevé, incomplet.
— Encycl. Intégrale complète. V. intégration.
COMPLÈTEMENT ( kon, 7nan) adv. D'une manière com-
plète.
— Anton. Incomplètement.
COMPLÈTEMENT (Ao?i, man) a. m. Action de compléter :
Le comi'Lktkment d'un ouvrage. {Peu usité.)
COMPLÉTER {kon. — Change é en è devant une syllabe
muette :'Je complète. Qu'ils complètent ; excepté au fut. do
lind. et au prés, du condit. : Je compléterai. Vous complé-
teriez) v. a. Rendre complet, ajouter ce qui manque à :
Compléter uyt envisage dépareillé, une somme insuffisante.
Il Compléter quelqu'un. Lui donner ce qui lui manquait pour
en faire un être parfait en son genre : L'élément poétique
complète l'h'ûiime. (Vinet.)
Se complétePf v. pr. Devenir complet : Travaux qui
sii coMPi.iiTENT à vue d'œit. il Se rendre complet mutuelle-
ment : L'homme et la femme doivent se compléter l'un par
l'autre. {M"" Romieu.) ii Compléter un ouvrage, une col-
lection quo l'on possède : Tout collectionneur voudrait se
compléter.
— Pop. Achever de s'enivrer.
— Anton. Décompléter.
COMPLÉTIF, IVE {/>on) adj. Servant de complément:
Proposition complétive, ii Cas complétif. Pronom person-
nel servant de comi)lément, comme oans les exemples
suivants: Dites-uoi. Voyez-L.&. Par Lvi. Anpi'ès de nous.
(Dans les langues qui ont des cas, on donne le même nom
à tous ceux de ces cas qui peuvent affecter un complé-
ment, comme le génitif, le datif, 1 accusatif et l'ablatif.)
— Dans le langage général. Qui complète: Activités
complétives les unes des autres.
COMPLEXE {kon-plèkss — du lat. comptexus; part, passé
de coï»/)/(.'f /i, embrasser) adj. Contenant plusieurs parties ou
plusieurs éléments : Question complexe. Idées complexes.
Il Homme complexe. Homme dont l'esprit, la conduite,
le caractère offrent des qualités diverses et opposées.
— Algèbr. Quantité complexe. Quantité imaginaire.
V. imaginaire.
— Arithm. Nombre complexe. Nombre non soumis à la
numération décimale, comme 6 heures 20 minutes 12 se-
condes ; 30 degrés 11 minutes 35 secondes.
— Dr. crim. Question complexe. Question qui demande
plusieurs réponses du jury.
— Géom. Système de lignes droites, satisfaisant à une
condition donnée.
— Gramm. Modifié par un ou plusieurs autres mots :
Sujet, Attribut complexe. Ex. : Le désir de plaire doit
être visible, mais non pas affecté. Le travail est le père de
l'abondance et de la joie. I^e désir de plaire, sujet com-
plexe ; le père de l'abondance et de la joie, attribut com-
plexe.
— Miner. Cris/al complexe. Celui dont la structure n'ap-
partient pas à un seul système.
Le complexe, n. m. Ce qui est complexe, composé de
plusieurs parties ou de plusieurs éléments : L'fiomme pro-
cède toujours du simple au complexe. (E. Pelletan.)
— Anton. Incomplexe, simple.
— Encycl. Géom. On donne le nom de complexe de
droites à tout système de droites de l'espace :
X = az -\-p
y = bz-\-q;
les paramètres abp q étant liés par une seule relation, ou,
plus généralement, ces paramètres dépendant de trois
paramètres arbitraires. Par chaque point de l'espace
passent une infinité de droites du complexe, qui forment
un cône appelé cône du complexe.
Les droites du complexe, situées dans un plan, enve-
loppent une courbe que l'on appelle courbe du complexe.
La droite du complexe se projette sur le plan do xy sui-
vant une droite qui a pour équation : bx~ny = bp-ag. Si les
paramètres a, 6, p. q, bp-aq sont liés par une relation du
premier degré, on dit que le complexe est linéaire; si la
relation entre les paramètres est du second degré, le com-
plexe est dit de second ordre ou do seconde classe, etc.
Dans sa Nouvelle Céométrie, Plticker étudie principale-
ment les complexes linéaires du premier et du second
ordre. Darboux s'est aussi occupé des complexes et a
démontré quo, toutes les fois qu'on sait trouver un sys-
tème de surfaces normales aux droites d'un complexe, on
sait trouver toutes les surfaces dont les normales appar-
tiennent au complexe : en particulier, le complexe des
droites qui coupent quatre surfaces homofocales en quatre
points, dont le rapport anharmonique est constant et égal
à celui des surfaces, se compose de droites normales à
une série do cyclides. On saura donc trouver toutes les
surfaces dont les normales font partie du complexe.
Picard a étudié diverses applications dos complexes
linéaires. Il a fait, notamment, l'étude des courbes dont les
tangentes api)artienncnt à un complexe linéaire, et celle
dos surfaces réglées dont les génératrices appartiennent .
A un complexe linéaire . II a montré que la recherche des
lignes asymptotiquos d'une surface réglée dont les géné-
ratrices appartiennent à un complexe peut être ramenée
à une quadrature.
COMPLEXION Ikon-plè-ksJ) n. f. Agencement dos par-
ties qui riMutjurcnt ;i former le tout : Pur ma nature, j'en-
i tends la compi.exion de toutes les choses que Dieu m'a
159
■ionnA's. (Desc.) Il Constitution, tempérament : Comi-lkxio.n
iébile, robuste. „ . - . a- .■
— Fig. Humour, caractère : On nest pumt effronté pm
:hoix, mais ;jrtr coMPi.HXiON. (LaBruy.)
— Mus. auc. Mot qui exprimait, à la lin d une période,
(lu'il fallait en ropremlre le commencement. .
— Plulos. Comptexiott des termes, Ktendue do leur signi-
fication. Il On dit plus ordinairement comi'RKHENSIon.
— Rhôtor. Sorte do ropétiiion, dans laquelle les mom-
hres do la période commencent par les m<^mes termes et
so terminent aussi par les mémos termes, Kn voici uiï
exemple : Tous les hommes sont sages enpnncipe, puistjnc
(ous cherchent le bonuedr; tous les hommics snnt avexiqle^
dans la pratique, et nul d'entre en.r n'arrive à distinguer le
uonuedr; mais de tods mis hom.mhs le plus fou est celui
qui vend son indépendance, et, pour être heureux, ne trouve
d'autre secret que de renoncer au vi-ai uonhkur.
— Syn. Complexlon, coastitution, naturel, tempérament.
Dans lo sons physique, la cotnplcxion est l'état de santé
qui résulte do l'ensemble et de la naturo des humeurs,
surtout quand cet état n'est pas considéré sous le rapport
de la force; la constitution résulte surtout de la force ou
do la faiblesse des membres, elle est en quelque sorte
visible ; le tempérament se rapproche beaucoup de la com-
plexion, mais on y attache ordinairement l'idée de force
ou do vigueur. Dans le sens moral, naturel exprime li-s
qualités du caractère, la disposition au bien ou au mai.
la trempe do l'esprit; complexion marque une tendance
douce, qui ne se produit pas au dehors i)ar des éclats, par
dos saillies; tempérament désigne quelque chose de pas-
sionné, ou'il est difficile de contenir. Enfin, naturel ne s em-
ploie qu au sens moral, et constitution au sens physique.
COMPLEXIONNER {kon-plè-ksi-o-né) v. a. Douer d'une
comploxion. former le tempérament : Les causes qui com-
i>LExioNNi!:NT Ics cufanls sont extrêmement multiples.
COMPLEXITÉ {/con-p/è-ksi) n. f. Etat de ce qui est com-
plexe : La COMPLEXITÉ des sentiments.
COMPLEXUS {kon-plâ-ksiiss — du lat. complexus, entre-
lacé! n. m. Nom de deux muscles pairs de la région cer-
vicale, dont les fibres sont entrelacées.
— Enctcl. Les complexus sont au nombre de deux paires :
les grands et les petits complexus. Le grand complexus ou
//rand occipito-vertébral, inséré en haut sur l'occipital, en
lias sur les six dernières vertèbres cervicales et les quatre
premières dorsales, allongé, aplati, plus largo en haut quen
bas, garnit la partie postérieure du cou, et est recouvert
par le trapèze, le splénius, le long dorsal, le transversaire
du cou, le petit complexus.
Le petit complexus ou temporo-vertébral, situé un peu
au-dessus et en dehors du précédent, s'insère, en haut, au
sommet de l'apophyse raastoïde du temporal; en bas, aux
tubercules postérieurs des quatre dernières vertèbres cer-
vicales.
Les grands et petits complexus sont extenseurs de la
tète, qu'ils renversent en arrière et de leur côté, ou direc-
tement en arrière, si ceux des deux côtés agissent en-
semble.
COMPLICATIF, lVB[Jcon) adj.Qui complique . Procèdes
COMPLICATIFS.
COMPLICATION [kon, st-on — lat. cnmplicatio; de cum.
avec, et plicare, supin plicatum, plier) n. f. Etat de ce (]ui
est compliqué ; objet qui complique ; multiplicité do parties
ou d'accidents: La complication d'une machine, d'un calcul.
L'ambiguïté nait de la complication. {De Gérando.)
— Dr. crim. Aggravation : Quand, au lieu de vol simple,
il y a vol qualifié, c'est une complication.
— Enhycl. Pathol. En pathologie générale, le mot coï«-
plication désigne des lésions ou des accidents secondaires
non indépendants de la maladie, mais ne rentrant pas
dans la définition même de l'espèce morbide. On conçoit
que, suivant la définition donnée de la maladie, un symp-
tôme puisse être considéré ou non comme complii alion ;
par exemple, la broncho-pneumonie dans la rougeole, les
paralysies dans la diphtérie, etc.
En pathologie chirurgicale, la distinction entre le sj'mp-
tôme et la complication est ordinairement plus nette, parce
que la définition de la lésion considérée commo principale
est plus précise. Une fracture est compliquée si elle est
accompagnée de contusion, do rupture vasculaire, de
plaie, etc.
COMPLICE (kon — du lat. complex, icis, proprem. " plié
avec, uni ") n. et adj. Qui participe au crime, au délit,
à la faute d un autre. (Prend pour complément le nom de
l'action ou de la personne qui la commet) : Le complub
d'un vol, d'un voleur. ,\ Par ext. S'emploie môme quand il
n'existe pas une idée de culpabilité, mais qu'il y a simple-
ment mystère, secret : Se faire le comvlwï: d'une itiarieusc.
d'une plaisanterie.
— Fig. Qui aide, qui favorise, qui coopère : La loi est
COMPLICE de nojnbreuses spoliations.
COMPLICITÉ [kon] n . f. Qualité de cornplico ; coopération
du complice : Faire acte de complicité. Etre de compliciti^:.
~ Fig. Connivence, coopération, action commune ; //
s'établit une sorte de complicitk etitre tes erreurs.
— Encycl. En droit pénal, la complicité est la participa-
tion àun crime ou à un délit ; non point, toutefois, la partici-
pation directe et immédiate, telle que celle des auteurs ou
coauteurs, mais seulement la participation indi|ecte ou
accessoire. Pour qu'il y ail complicité punissable, il faut ;
l» que ta coopération au crime ou au délit résulte d'un
fait positif; 8" qu'elle ait été volontaire et consciente;
3° quelle se soit réalisée par l'un des modes limitative-
mont déterminés par la loi.
Los faits constitutifs do la complicité sont énumérés et
caractérisés par les articles 60,61 et 62 du Code pénal. Ci-s
textes considèrent comme complices : l" ■■ ceux qui, pai
dons, promesses, menaces, abus d'autorité ou do pouvoir,
machinations ou artifices coupables, auront provoqué" îi
l'action qualifiée crime oudélit; Z^coux (jui auront «donno
des instructions pour la commettre ■• ; 3"* » ceux qui auront
procuré des armes, des instruments, ou tout autre moyen
qui aura servi à l'action, sachant (jn'ils devaient y servir» ;
i* u ceux qui auront, avec connaissance, aidé ou assisté
l'auteur ou les auteurs do l'action, dans les faits qui l'au-
ront préparéo ou facilitée, ou dans ceux (jni l'auront con-
sommée Il ; 5" <i ceux qui, connaissant lu conduite crimi-
noUo dos malfaiteurs exerçant dos brigandages ou don
violences contre la sûreté do l'Etat, lu j[iaix publique, les
personnes ou los propriétés, leur fournissent, habituelle-
COMPLEXIONNER
COMPORTE
ment, logement, lieu do retraileoiulo rùunion » ; 6» « ceux
c|ui, sciemment, auront recèle, en tout ou en partie, dos
choses enlevées, détournées ou obtenues à l'aide d'un
crime ou d'un délit ".
Aux termes do l'aniclo 59 du mfmo Code, les complices
d'un crime ou d'un dcht encourent, en principe, « lami^mo
peine» ([uc l'auteur principal, c'est-à-dire une peine du
ni(>ino ^'cnre, et non point une peine égale on durée.
COMPLIÉ, ÉE (/io«) adj. Uot. Replié sur lui-même :
Fiuilles COMPLIKKS.
COMPLIES {koii-pll — Au lat. compléta', complètes) n. f. pi.
Dernière des heures de l'oftico canonial. (Il est à remar-
i|uer i|ue ce mot pluriel, comme les mots analogues ; ma-
nnes, laudes, vêpres, peut ôtre précédé do la préposition
à : Aller À complies ou aux complies, et être employé sans
article : Chanter complies.)
COMPLIMENT (kon, man — de l'ital. compUmenio; pro-
prem. « accomplissement » [d'une formalité do politesse])
n. m. Félicitations : Adresser des compli.ments ti quelqu'un
sur son succès. Faire compliment à quelqu'un, il Eloge Hat-
leur qui doit être tourné avec grâce, avec esprit : la plu-
part des femmes aiment beaucoup les compliments. (E. Ver-
gniaud.) Tourner un compliment.
— Compliment du roi. Compliment qui, comme les "jeux
de prince ", n'est agréable qu'à celui qui le fait. (Vietiv »
'— Fam. Rengainer son compliment. Revenir sur une
démarche qu'on était sur le [toint de faire ; ne pas achever
ce qu'on avait envie de dire.
— Kthol. Discours solennel qu'on adresse à une personne
d'un rang élevé : Ambassadeur lisant le compliment au roi.
Il Petit discours qu'on adresse à une personne le jour do
sa fête, ou dans une circonstance heureuse ou solennelle
de sa vie : Enfant récitant un compliment à sa mère.
— Paroles de civilité prononcées dans une occasion
quelconque : Présenter ses compliments à quelqu'un, il Dé-
monstrations cérémonieuses : Pas de compliments, s'il
vous plait; allons au but. nR3Lppel de souvenir adresse à
des personnes absentes : Mes compli.ments chez vous.
— Par antiphrase. Paroles, propositions désagréables,
désapprobation : Un sot, un méchant compliment. Je vous
en fais mon compliment !
— Loc. : Sans compliment. Franchement, sincèrement.
Il Compliments de condoléance, Paroles sympathiques par
lesquelles on exprime à une personne la part qu'on prend
à son malheur.
— Théàtr. Autrefois. Harangue qu'un acteur faisait
au public, à la clôture et à la réouverture du théâtre, et
dans laquelle il rendait compte de la situation de la troupe,
passait en revue les pièces don nées dans l'année, vantait les
œuvres en préparation, faisait l'éloge des comédiens morts
ou retirés, sollicitait la bienveillance du public pour les
débutants, etc. {cet usage prit fin sous la Révolution.
Néanmoins, il semble qu'on en retrouve quelque trace
dans certains prologues d'ouvertu7-e qui se débitée ta l'inau-
guration d'une salle nouvelle.)
— Prov. : A sot compliment point de réponse, Le silence
QSt la meilleure réponse à une injure.
— Anton. Injure, invective, personnalité, sarcasme.
COMPLIMENTAIRE {kon,man-lèr') n. m. Se disait autre-
fois d'une personne à qui l'on donnait une procuration géné-
rale en matière commerciale.
• COMPLIMENTER [kon, man-té) v. a. Faire un compli-
ment : Nonce qui complimente un roi. n Adresser des
félicitations ou des éloges à : Complimenter une femme.
Il Absol. Faire des politesses cérémonieuses : Perdre le
temps à COMPLIMENTER.
COMPUMENTEUR [kon, man). EUSE n. et adj. Qui fait
beaucoup de compliments : Un complimenteur enii"ye"-r.
Cousine complimenteuse, ii Qui contient, qui exprime un
compliment : Complimenteuses réponses. Regards com-
plimenteurs.
COMPLIQUER [kon, ké — du lat . complicare ; de ciim, avec ,
et plicare, piler) v. a. Rendre moins simple, charger de
détails, d'accessoires i Compliquer une machine, une
maladie.
— Fig. Rendre confus, embarrassé : C'est notre igno-
rance qui complique toutes choses. (Lamenn.)
Compliqué, ée part. pass. du v. Compliquer.
— Qui présente des complications : Mécanisme compli-
qué. Calcul compliqué. Maladie compliquée.
— Granim. arabe, Verbes compliqués, 'Verbes infirmes
qui ont, parmi les radicales, les lettres waw et ya. il Verbes
compliqués avec intervalle, Ceux où los lettres traie et
t/a sont la première et la troisième radicale, ii Ver4e.5Com-
l)liqués avec contigiiilé. Ceux où les mêmes lettres sont la
deuxième et la troisième radicale.
Le compliqué, n. m. Ce qui est compliqué : Plus l'homme
est barbare, plus le compliqué lui plait. (V. Hugo.)
— Anton. Simple.
Se compliquer, v. pr. Etre, devenir compliqué : Plus on
a de dignités et Je fortune, plus la vie sk complique.
— Fam. Se comoinor, prendre un nouveau carautèro
qui s'ajoute aux précédents : Un air de bassesse qui se
COMPLIQUE d'un air d'autorité.
— Anton. Simplilier.
COMPLOT (kimplo ~ du préf. coin, et do l'anglo-saxon
plot, intrigue) n.m. Préparation secrète d'une action que
l'on veut diriger en commun contre ([uelqu'un : Le com-
plot n'est qu'une tentative de crime, souventméme un simple
projet de tentative. (Guiz.)
Celui qui met un frein b la fureur det llol*
Sait aussi des méchants arrAter les complots.
Racine.
11 Brigue, cabale. (V. drioue.) Il Par ext. Projet quelconque
mené secrètement et de concert : Fni're le complot d'aller
déjeuner sur l'herbe, il Mettre quelqu'un dans le complot,
I, 'instruire do ce qui se trame en secret.
— Dr. pén. Lo complot est la résolution, concertée et
arrêtée entre deux ou plusieurs personnes, ilo commettre
un crime contre la sûreté intérieure de l'Etat (C. pén.,
art. 8rt-yi). 11 n'est que la préparation du crime, tandis
que Vattcntut en est l'exécution ou la tentative. La loi
punit lo complot, bion qu'il n'y ait même pas do comnien-
I oment d'exécution ; c'est une dérogation au droit commun.
Lo Code do 1810 punissait de mort l'attentat et le complot.
La loi du 88 avril 18:12 distingua l'attentat, pour leipiel la
peine de mort fut maintenue, du complot, qui fut puni do
peines moins sévères, graduées d'après lo développement
même de l'infraction. Ayant en partie perdu leur applica-
tion en 18-18, los articles 86 et suivants furent de nouveau
rendus exécutoires par la loi du 10 juin 1853. Depuis 1870,
on s'accorde à admettre que ces dispositions restent
intactes, en tantqu'ellossont conformes à l'ordre politique
actuel. Le complot sera donc la résolution ayant pour but
do détruire ou de changer la formo du gouvernement,
d'oxciter les habitants à s'armor contre l'autorité du chef
de l'Etat ou les uns contre los autres, àse livrer à la dé-
vastation, au massacre et au pillage. La proposition, faite
et non agréée de former un complot, simple délit, est
punie d'un emprisonnement do 1 à 5 ans. yi la proposition
est agréée, il y a complot, et la peine est la détention.
Si lo complot est suivi d'un acte préparatoire de l'exécu-
tion, la peine est la déportation. Enfin, l'exécution ou la
tentative constituent Vattentat, qui est puni de la déporta-
tion dans une enceinte fortifiée (C. pén., art. il ; art. 01
modifié par la loi du 8 juin 1850).
COMPLOTER {kon — rad. complot) v. a. Préparer, dé-
cider secrètement et de concert : Comploter la ruine de
quelqu'un. Comploter une partie de campagne, ii Absol.
Faire des complots : Blanqui complota toute sa vie.
Se comploter, v. pr. Etre comploté.
COMPLOTEUR, EUSE [kon) n. Celui, celle qui complote.
COMPLU i>art. pass. du v. Complaire. V. complaire.
COMPLUTE (bible de). Bibliogr. V. bible.
COMPLUVIUM {kon, vi-om' — mot lat. formé de cum,
avec, et plmia, pluie) n. m. Antiq. rom. Ouverture carrée
pratiquée au milieu du toit de l'atrium, et dans laquelle
les égouts des combles, inclinés vers l'intérieur, venaient
déverser les eaux de pluie. (Celles-ci tombaient dans un
bassin central appelé impluvium.)
COMPOIDS ou COMPOIX {kon-po-a — du préf. com, et de
poids] a. m. Autrefois, dans certaines provinces, Registres
publics servant à établir l'assiette de la taille et autres
impositions.
Encycl. Ces registres étaient de deux sortes. Le
compoix terrien servait à la répartition, sur les fonds, des
impositions que les Etats avaient réparties entre les dio-
cèses. Le compoix cabalisle était dressé par des pru-
d'hommes dans les pays od une partie de l'imposition devait
être supportée par les habitants à raison de biens d'une
autre nature que des fonds et à raison de leur industrie.
COMPON {kon — altérât, do coupon) n. m. Blas. Division
de forme carrée, partie d'une componure. V. componé.
COMPONCTION {kon-pon-ksi — bas lat. compunctio ; de
compungere, supin compunctum, poindre) n. f. Douleur
causée par le regret d'avoir olfensé Dieu : On vit ce grand
roi porter au pied des autels la componction et l'humilité
d'un pénitent. (Mass.)
— Par ext. Gravité, recueillement. (Se dit souvent par
ironie) : Aroir un air de coMPONtrrioN.
— Syn Componction, attrition, contrition, remords,
repentir. V. attrition.
COMPONÉ, ÉE {kon — rad. compon) adj. Se dit des pièces
en bordure, pal, bande, sautoir, barre, fasce, divisées
en compartiments carrés de métaux ou
d'émaux dilîérents. (Lorsque, dans la bor-
dure componée d'un écu fascé, les com-
pons de métal correspondent aux fasces
d'émad, cette bordure est dite contre-
componée.)
COMPONENDE (Aon, nand' — du lat.
componcndus, devant être déposé) n. f.
Offrande à remettre au pape, en retour
de certaines grâces qu'il accorde. Il Bureau
qui reçoit ces offrandes.
COMPONENT (Aon, nan), ENTE [du lat.
cum, avec, et ponere, placer] adj. Se dit
des roches dans lesquelles so trouvent des vestiges do
substances ou do corps hétérogènes, tels que fossiles, em-
preintes, etc.
COMFONG, terme do la géographie du Cambodge, si-
gnifiant • marché •, et entrant dans la composition d'un
grand nombre de bourgs, dont les principaux sont : Com-
P0NG-C/inan<7. province de Poursat, sur la rivière qui
écoule los eaux du Grand-Lac dans le Mékong (marché
important do poteries, commerce de riz); CoMi'ONG-.S'(îm,
sur la rivière du même nom, province de Poursat, cb.-l.
de district (riz et gommesl ; CoMPONG-TAorn, sur le Stoung-
Sen, affluent du tirand-Lac, ch.-l. do la province do Com-
pong-Soaï (riz, gommes et cocotiers); etc.
COMPONIUM (Aon, ni-om' — du lat. componere, compo-
ser) n. m. Instrument inventé et construit, on 18Î0, par
un mécanicien hollandais nommé Winkol, et que son
inventeur adaptait à un petit orgue.
— Encvcl. Par l'effet d'un mécanisme ingénieux, cet
instrument pouvait, sur un thème donné, qu'il produisait
tout d'abord , improviser à l'infini des variations qui ne
so répétaient jamais. L'évaluation du nombre de varia-
tions iiuo peut exécuter le coniponium a été soumise au
calcul, et a donné pour résultat le chill'ro suivant :
11,513,101,557,711,527,824;
c'est-à-dire qu'en supposant qu'il faille cinq minutes pour
l'exécution d un morceau, il fallait «lus de 138 trillions
d'années pour épuiser toutes les combinaisons.
COMPONURE {kon — rad. componé) n. f. Pièce héral-
dique en bordure, en pal, etc., divisée on carrés égaux en
tout semblables aux points
do l'échiqueté.
COHPONY ou COGON,
fleuve côtier de l'Afrique
occidentale (Guinée franc. \
né dans lo Fouta-Djallon.
Lo principal établissement
situé sur ce cours d'eau est
Kandiafara.
COMPORTE(Aon — du lat.
fnni, avec, et por/(irt', porter.
(Ne s'emploie guère qu'au plur.)) n. f. Œnol. Mot ancien
désicnimt de vastes seaux ou baquets do forme irrégulièrc
nue l'on attache aux deux c6lés d'une bête de somme, et
qui sout destinés A transporter do l'eau ou dos raisins, au
moment dos vendanges.
D'argent 11 la
fasce componée
de cinq points
d'or et d'iizur.
Comporte.
COMPORTEMENT — COMPOSITION
— Agric. Cuve de bois qui sort au transport dos liquides
et aussi à celui de la vendange, dans diverses contrées du
midi de la France.
COMPORTEMENT {kon, mail) n. m. Manière dom on se
comporte. (Vieux.)
COMPORTER {kon ~ du préf. com, et do porter) v. a.
Admettre, soutTrir, permettre, autoriser : Aucune sUuatio7i
ne COMPORTE l'orgueil Jii l'insolence. (Napol. I"^)
Se comporter, v. pr. Se conduire : Siî comporter en
honnête homme, il Agir, marcher, fonctionner (on pariant
des choses) : Un navire se comporte «ia^ arec telle voilure,
et SE COMPORTE bien avec telle autre.
— Dr. Etre, se trouver : Le tout livrable tel qu'il se
COMPORTl-;.
— Anton. Rejeter, repousser, exclure.
GOMPOS SUI [kon-pos$-su-i), expression latine qui si-
gnifie maître de soi, et qu'on emploi© quelquefois avec ce
sons en français : Dans une discussion, il est rare que chaque
adversaire reste compos sui.
COMPOSANT (A-on, zan). ANTE adj. Qui entre en compo-
sition, oui sert à composer : Les corps composants d'un sel.
Les étoiles composastks d'une étoile double.
— Mécan. Forces, Vitesses composantes ou substantiv.
Composantes. Forces, Vitesses qui concourent à produire
!e mouvement.
— n. m. Objet qui sert à composer : Les composants de
l'eau, de l'air, ii Anton, résultante n. f. (force).
COMPOSÉ (kon) n. m. Ce qui est composé : La saine
littérature préfère le simple, mais peut s'accoimnoder du
COMPOSÉ. Il Corps formé par la combinaison de plusieurs
autres : L'eau est un composé d'hydrogène et d'oxygène.
— Fig. Réunion d'éléments divers : La Fontaine était
vn composé de malice et de naiveté.
COMPOSÉES (A-on) n. f. pi. Famille de plantes monopé-
tales, à insertion épigyne, et l'une des plus considérables
parmi les végétaux phanérogames. — Une composée.
— Enctcl. Bot. La famille des composées ou synanthé-
rées comprend des arbres, des arbrisseaux et surtout des
plantes herbacées, à suc aqueux ou lactescent, à feuilles
ordinairement alternes, plus rarement opposées ou verti-
cillées. Les fleurs sont groupées en capitules ou cala-
CoMPOSÉEs : Artichaut (a, capitule, b, fleuron, c, fniii) ; — MArgiie-
rite(d, capitule, e, fleur ligulée. f, fleurtubuleusp.ff, fr;iit};— Blpuet
(h, capitule, i, fleur stérile, j, fleur fertile [k, la même, coupée
longitudinalement], /, fruit); — m, fruit du si-neçon ; ?i. fruit du
piissenlit; o, fruit du souci-
thides, que les anciens botanistes ont pris pour les véri-
tables fleurs, et qu'ils ont appelés pour ce motif /leurs
composées. Chacun de ces capitules est entouré d'un invo-
iucre, formé d'un ou de plusieurs rangs de bractées ou
folioles (l'artichaut en offre un exemple bien connu). Ces
capitules sont axillaires ou terminaux, tantôt solidaires,
tantôt diversement groupés en corvmbe, en panicule, en
grappe, en épi, etc. Ainsi, ce que Ton appelle vulgaire-
ment la fleur dans le dahlia, la reine-marguerite, le
souci, etc.. est en réalité une réunion de fleu"rs ou une
inflorescence. Les fleurs sont insérées sur un réceptacle
(clinanthe ou phoranthe), de forme variable, concave,
plan, convexe ou conique. Elles alfectent elles-mêmes doux
formes principales : les unes sont en tube {/leurs tnbu-
teuses, /leurons des anciens botanistes), les autres en lan-
.guette {/leurs ligulées, demi-/leurons des anciens) ; elles
sont hermaphrodites ou unisexuées. Le centre du capitule
s'appelle disque. Le capitule est homogame, quand toutes
les fleurs présentent le même état sexuel ; il est dit hcté-
rogame dans le cas contraire. On dit encore qu'il est ho-
mochrome ou concolore, quand toutes ses fleurs sont de
même couleur, comme dans le cliardon, le souci, la chico-
rée; hétérochrome ou discolore, quand les fleurs du dis-
que sont d'une couleur autre que celle de la circonfé-
rence, comme dans la pâquerette, le chrysanthème des
champs. Les fleurs d'un capitule sont toutes en tube,
comme dans le chardon, ou toutes en languette, comme
dans la chicorée, ou bien les fleurs du disque sont en tube
et les autres en languette, comme dans la pâquerette.
Les fleurs des composées ont un calice à tube adhérant
à l'ovaire, à limbe se développant ordinairement en ai-
grette soyeuse, souvent réduit à un rebord entier ou
denté, membraneux, quelquefois nul; une corolle tubu-
leuse ou ligulée (fleuron ou demi-fleuron), insérée au som-
met du tube du calice; cinq (rarement quatre) étamines,
soudées par leurs anthères en un tube que traverse le
style ; un ovaire infère, à une seule loge uniovulée, sur-
monté d'un style simple terminé par un stigmate bifide.
I:.cs fruits sont des akènes ordinairement couronnés par
lo tube du calice, transformé en aigrette plumeuse, comme
dans le pissenlit, le salsifis. La graine est dressée ; son
tégument propre est ordinairement soudé avec le péri-
carpe; l'embryon est droit et dépourvu d'albumen.
_ Ija. famille des composées renferme un nombre immense
d'espèces. Nous citerons les carduées, mutisiées, cicho-
riéeg, vcmonires, antérêes, calenduléea, h'dianthécs et quel-
ques tvpes amoindris du groupe des ambrosiées.
— I^aléont. I^es premiers représentants fossiles decom-
p09é€9 datent de l'oligocène inférieur d'Aix.
COMPOSER {kon — du lat. componere; do cum, avec, et
ponçre, placer) v. a. Faire, former, on assemblant des par-
tics ou ojiérant un changement de forme : Composkr im
remède. Composer un ministère. Il Faire (en parlant d'une
œuvre d'art ou d'une œuvre littéraire) : Composer un
drame, un tableau, une valse, tl Absol. Travailler à une
œuvre littéraire ou à une œuvre d'art : Se mettre au piano
pour COMPOSE». Il En peinture, en dessin, Grouper d'une
façon habile les personnages et les accessoires : Savoir
peindre ne suf/it pas pour savoir composer.
— Par ext. Former, être la matière do, entrer en compo-
sition de : Tout ce qui compose une toilette doit être par /ai -
tement assorti, il Regarder, admettre comme composé de.
Il Produire, procurer : Le mal que l'envieux sait causer ne lui
compose pas même un bonheur selon ses vœux. (M™" de Staël.)
— Fig. Arranger, apprêter, régler : Composer so7i
visage, son maintien, ses paroles.
— Fam. Composer des almanachs, Faire des prédictions
sans fondement.
— Fond, et typogr. Assembler et polir sur le compos-
teur les caractères d'imprimerie, ii Former, en assemblant
des caractères sur le composteur : Composer ce7U 7nots.
Il Composer un pâté. V. pâté.
— Mécan. En parlant des vitesses et des forces, Cher-
cher leur résultante.
— A signifié autrefois : 1" Comparer; 2» Régler, réfor-
mer, corriger : Avez-vous su composer vos 7nœurs ? Vous
avez plus fait que celui qui a composé des livres. (Mont.)
— v. n. Faire une composition, travailler à une œuvre
de concours : Composer en thème.
— Assembler des caractères sur le composteur : Ouvi'ier
qui COMPOSE vite et bien.
— Capituler : Ville qui dema7ide à composer, ii Par ext.
Faire des concessions pour s'accorder : Il /aut composer
avec les sots, comme avec un ennemi supérieur en nombre.
(A. Karr.) ii Fig. Biaiser, faiblir : Composer avec sa con-
science.
Composé, ée part. pass. du v. Composer.
— Fig. Alfectant ou dénotant une certaine gravité, une
excessive retenue ; 6'ïi hom7ne composé. Un maintien com-
posé.
— Algèbr. Quantité composée, Celle qui renferme plu-
sieurs termes.
— Archit. Chapiteau composé. Chapiteau réunissant
divers ordres, particul. l'ionique et le corinthien. (Dans
ce dernier cas, on dit plus ordinairement composite.)
— Arithm. Raison co7nposée ou Rapport composé. Se
disait autrefois du produit de deux rapports. Il A'oî»6j'e
composé, Celui qui contient des entiers et des fractions. (On
dit plutôt NOMBRE FRACTIONNAIRE.) Il Intérêts composés, Inté-
nHs qui s'ajoutent annuellement au capital pour fructi-
fier avec lui.
— Bot. Se dit d'un organe formé par la réunion do
plusieurs organes similaires, dont chacun peut être consi-
déré comme un tout complet : Une feuille composée. U7ie
/leur COMPOSEE. Un fi-Jiit composé.
— Chira. Corps cmiiposé ou substantiv. Composé, Corps
qui résulte de la combmaison de deux ou de plusieurs autres
corps : Le corps composé est celui dont on sépare deux ou
plusieurs substances douées chacune de propriétés di/fé-
7'entes. (Pelouze.)
— Chorégr. Pas co77îposé. Pas formé de plusieurs pas
simples.
— Gramm. Mot composé ou substantivement Co7Jiposé,
Mot formé de plusieurs autres, comme transporter
(trans-porter). Se dit particulièrement des mots formés de
plusieurs mots entiers, que l'usage n'a pas encore complè-
tement fondus en un seul, et qu'on sépare par un trait
d'union, comme : Essuie-7nain, arrière-ban. il Coiiiposé
de dépendance, Mot composé dont le second élément (sub-
stantif ou adjectif) est précédé d'un substantif qui lui sert
de complément comme anthropophagie, il Co^nposé de jux-
taposition ou copulatif. Celui dont les éléments sont sim-
plement unis, sans que l'un soit dans la dépendance de
l'autre, comme androgyne, chrysochalque, crinoline, etc.
tl Composé possessif. Adjectif dans lequel l'un des éléments
est qualifié par l'autre, comme albipenne, polyglotte, calli-
graphe, etc. ii Composé détei-minatif. Composé formé par
un substantif précédé d'un adjectif qui le détermine, comme
polype, 7nic7'ozoaire, etc. il Composé intimement C07nbiné.
Dans la grammaire arabe. Celui dans lequel les deux
composants ont perdu leur valeur et n'ont ensemble qu'un
sens qui en est mdôpendant. il Syllabe composée. Dans la
grammaire hébraïque. Syllabe terminée par une lettre
mobile, ii Temps co7nposé, Temps de verbe qui se conjugue
avec le participe passé précédé d'un auxiliaire : Les passés
défi7\i, i7idé/ini, antérieur, plus-que-parfait sont des temps
composés. (V. AUXILIAIRE.) Il Proposition composée. Celle
dont un des termes est composé, comme les suivantes :
Scipion et A7mibal s'admiraie/it l'un l'autre. L'ho7ïneur l'etn-
porte de beaucoup sur la gloire. (D'après quelques gram-
mairiens, la proposition composée est une phrase formée
de plusieurs propositions coordonnées, dont une ou plu-
sieurs dépendent d'une proposition principale, comme dans
l'exemple suivant : Le succès que l'on obtient n'est pas U7ie
justi/ication des moyens que l'o7i a e7nployés.)
— Mamm. Deîits demi-composées, Celles dont l'ivoire ne
pénètre pas ses replis jusqu au centre de la dent.
— Mar. Ordre composé, Disposition des vaisseaux sur
deux ou plusieurs lignes. (Tels sont l'ordre de chasse ou de
retraite, et l'ordre de marche sur deux ou trois colonnes.)
— Mécan. Machine composée. Machine formée d'un
assemblage de pièces, par opposition aux 77ia^hi7ies si7n-
ples qui, comme le levier et le coin, ne sont formées que
d'une seule pièce.
— Miner. Se dit des cristaux qui appartiennent à plu-
sieurs systèmes de formation, n Famille de roches formées
de minéraux d'espèces ditférentes.
— Mus. Intej'valle composé ou Intervalle 7'edoubU, In-
tervalle de plus d'une octave : La neuvième, la dixiè7ne, la
douzième sont des intervalles composés qui, ra7nenés au
simple, do7inent sans changer de 7iatnre la seconde, la tierce
et la quinte, il Mesure composée ou Mesure ternaire. Mesure
dont chaque temps est formé d'une valeur divisible par
trois ; Les 7nesures composées les plus usitées so7it les 771e-
su7'es à six-huit, à 7ivuf-huit, à douze-huit. wJeux composés.
Jeux d'orgues distincts, maïs que les mêmes touches font
jiarlor sur un seul registre, do fa'.'on qu'il est impossible
de les faire parler séparément.
— Philos. Sens composé, Sens delà proposition considé-
rée dans son ensemble. (Se dit par opposition 0.11 se7is divisé.)
— Physiq. Pendule co77\posé, Pondulo réel, matériel,
ayant dos parties diverses et pesantes, par opposition au
pendule simple ou idéal, qui serait formé d'un fil rigide
et inextensible, sans pesanteur ni épaisseur, portant un
point pesant.
— Prosod. Pied co7nposé. Pied formé do quatre syllabes
ou plus, et mic certains grammairiens décomposent on
plusieurs pieas.
— ZooX. Accouplement composé, Accouplement réciproque
160
avec un seul animal, ou simultané avec deux, comme cela
a lieu chez les animaux hermaphrodites.
Se composer, v. pr. Etre composé : La vérité se com-
pose de vérités qu'il faut dire et de vérités qu'il /aut taire.
(Rivarol.) 11 Composer son extérieur, ses paroles, ses ac-
tions. Il Se donner, en parlant, des apparences qui s'ob-
tiennent à l'aide d'une certaine dissimulation : Les gens
du monde savent presque tous se composer un visage de
circonstance. {L. -3 . Larcher.)ii Composer à soi, se procurer,
faire pour soi : Se composer une petite existence délicieuse.
Il Se créer par l'imagination : Se composer un bonheur
sans 7nélange.
— Anton. Analyser, décomposer, dissoudre.
GOMPOSEUR {kon, zeur') n. m. En mauvaise part, Indi-
vidu qui compose : Un composeur de 7-o7nans, d'ariettes.
COMPOSEUSE {kon, zeuz') d. f. Typogr. Organe de la
machine composeuse, faisant revenir les éléments typo-
graphiques, pour les assembler dans le composteur. 11 Ma-
chine à composer. V. composition.
COMPOSITE {kon — du lat. compositus, composé) adj.
Archit. Se dit de ce que l'on appelle improprement le cin-
quième ordre d'architecture, qui se compose de l'ionique
et du corinthien : Ordre, Chapiteau composite. L'arc de
Septime-Sèvère , à Rome, est décoré de huit colo?ines canne-
lées d'ordre composite. (H. Beyle.) n Appartenant à plu-
sieurs ordres : Une /açade composite. (On dit plus ordi-
nairement composé dans ce dernier sens.)
— Fig. Mêlé, composé, formé d'éléments divers : Di-
de7'ot est un génie de l'ordre composite. (Rivarol.)
— Algèbr. Quantité composite. Se dit quelquefois pour
QUANTITÉ COMPOSÉE.
— Arithm. Nombre composite. Se dit quelquefois pour
NOMBRE COMPOSÉ. Il Raison composite. Se dit quelquefois
pour RAISON COMPOSÉE.
— n. m. : Le composite, Ordre composite.
— n. f. Philos. Dans la langue de Fourier, Passion des
entraînements : La composite est l'opposé de la cabaliste.
— Photogr. Méthode photographique permettant d'ob-
tenir le type d'une famille, d'une tribu, d'une race, d'une
maladie, d'une signature, etc., imaginée par H. Spencer
et F. Galton.
— Encycl. Archit. L'ordre composite n'est qu'une alté-
ration de l'ordre corinthien : il ne se distingue, en efi'et,
do ce dernier que parla composition de son chapiteau, où
les volutes ioniques et une échine taillée
en oves sont superposées aux ornements
du calice corinthien. Ce sont les archi-
tectes du XVI* siècle qui ont imaginé de
faire un ordre spécial de cet amalgame de
formes, dont ils avaient remarqué un
exemple dans l'arc de Titus. En réalité,
les artistes romains n'ont pas eu la préten-
tion d'y ajîpliquer un nouveau système ar-
chitectonique. En efifet, pour la décoration
comme pour l'ordonnance, on ne voit pas
que le style composite difl'ère plus du style
corinthien que les diverses variétés de ce
dernier ne diffèrent ordinairement entre
elles.
Le chapiteau corinthien, par la variété
de ses aspects, par la facilité d'en modifier
au gré de l'allégorie la décoration, par la
richesse des sculptures qu'il comporte, fut
celui qui servit le mieux le goût des ar-
cliitectes pour les symboles et la magnifi-
cence des attributs; aussi voyons-nous des
variétés innombrables de chapiteaux dont le
type primitif disparaît presque entièrement
sous les emblèmes dont ils sont chargés. Du
changement d'ornement, motivé par le plai-
sir ou le besoin de l'allégorie, on passa au
changement même de la forme essentielle.
Après avoir vu des dauphins, des tritons,
des trophées, dans la composition d'un cha-
piteau corinthien, on vit des volutes ioni-
ques, sans s'inquiéter du motif qui les y
amenait. Le composite est donc un sys-
tème bâtard, parasite, qu'on ne saurait
ériger en ordre spécial. Cependant, il a été
appliqué à un grand nombre d'édifices mo-
dernes, et les règles en ont été posées par
des maîtres célèbres, au nombre desquels
il nous suffira de citer Baldassare Peruzzi, Scamozzi, Ser-
lio, Philibert Delorme, etc.
— Photogr. Supposons qu'on ait photographié trente in-
dividus de la même famille, les trente photographies étant
de la même grandeur, et supposons qu'il faille 90 secondes
pour obtenir, dans des conditions déterminées, une repro-
duction photographique d'un de ces portraits. Si nous fai-
sons défiler successivement ces portraits devant l'objectif,
dans des conditions identiques, et en posant trois secondes
pour chacun d'eux, seuls les traits communs aux trente
portraits impressionneront la plaque sensible, puisque
seules ces parties communes auront eu le temps de pose
nécessaire. Le cliché que l'on obtiendra ainsi permettra
de tirer des épreuves dont chacune sera en quelque sorte
la moyenne des trente portraits et représentera le type
de la famille constituée par ces trente individus.
COMPOSITEUR {kon) n. m. Personne qui compose des
œuvres d'art ou de littérature. 11 So dit particulièrement
do celui qui compose de la musique ; Lulli s'éleva au-dessus
de tous les compositeurs de son temps. (Rameau.)
— Dr. Amiable compositeur, Celui qui est chargé de ter-
miner à l'amiablo un diff'érend entre deux personnes, de
les amener à composer ensemble. V. arbitrage.
— Télégr. électr. Appareil que l'on emploie pour dé-
couper dans du papier les ouvertures qui serviront à trans-
mettre automatiquement des signaux parle fil télégraphi-
que. (On donne à cet appareil le nom de co^npositeur pe7'-
/orateur.) 11 Co7npositeur pcr/orateur à main, Appareil ana-
logue au précédent, mais que l'on fait fonctionner à !a main.
— Typogr. Appareil destiné à opérer mécaniquement la
composition typographique. V. composition.
COMPOSITEUR, TRICE {kon — rad. composer) n. Ouvrier,
ouvrière qui assemble les caractères d'imj>rimerie pour en
former successivement des mots, des lignes et dos pages.
COMPOSITIFLORE {knn —du lat. compositus, composé,
et /lus, /loi^is, fi(!ur) adj. Qui a des fleurs composées.
COMPOSITION (kon, s-j-on)n. f. Action de composer : La
COMPOSITION d'une machi7ie, d'un roman. Dans le /eu de la
161
COMPOSITION. Il Art do composer; résultat du travail do lii
composition, mauièro dont les parties sout assembles :
U ij a, tlniis tout oiivraf/e île poiKsic, tteiix sortes d'intérêt :
celui (tu sujet et celui de la coMPusrrioN. (DeliUe.)
- Nature des parties ot manière dont elles composent
lo tout : La composition d'uve arnu^e, d'un tribunal, d'une
tisseNitth'cd'unoni/uent. il Far oxt. Objot, ouvrage compose;
tnisiMuljlo dos parties qui le composent : La tragédie fut
d'abord une composition relitjiense. (B. Const.)
— Disposition à composer, à capituler : Un homme de
bonne, ae facile composition. Il Recevoir à cotnposition.
Accorder une capitulation à. Il Entrer en composition, Faire
dos concessions, se prêter à un aocomraodomont. H Kig.
Bénignité : Maladie de bonne composition. (^M"" de Sév.)
— Aritli. Composition des rapports. Addition ou sou-
straction dos termes de rapports égaux, qui détruit l'an-
cien rapport, sans détruire 1 égalité dos doux rapports. .Si,
a c . . aztb c±d
par exemple, on a j = -j, on pourra écrire — — = — j— .
— B.-arts. Art ou action de grouper les différentes par-
ties du sujet : Tableau qui brille par l'éclat des couleurs plus
que par la composition.
— Chim. Combinaison intime, molécule à molécule, de
deux ou plusieurs corps formant ensemble un corps com-
posé. (Se disait autrefois pour Mélange) : La poudre à canon
est une des plus siinples compositions de la chimte. (Cuv.)
11 Proportion des éléments qui entrent dans un corps com-
posé : /-a composition de l'eau.
— Enseign. Devoir donné à dos écoliers comme ma-
tière de concours pour les places ou pour les prix : Les
compositions de fin d'année.
— Fonder, de caractères. Opération qui consiste à
arranger les lettres dans de grands composteurs, alin do
pouvoir en travailler un certain nombre à la fois : La com-
position se fait par sortes.
— Gramm. Manière dont un mot est composé, dont les
mots simples sont unis pour former des mots composés.
— Hist. Compensation pécuniaire, pour un outrage por-
sonnol, donnée à la personne outragée ou à sa famille :
La composition était, chez les Germains, fi.rée d'après le
wcrgeld ou valeur des individus tarifée par la loi.
— Logiq. Art de disposer les idées dans l'ordre que leur
assigne leurnature propre ou la raison qui les fait assem-
bler. Il Sophisme de composition, Sophisme qui consiste à
aftirmer dans un sens général ce qui n'est vrai que dans
un sens particulier, et spécialement à attribuer un sens
rigoureux à des propositions inexactes dans leur généra-
lité, mais auxquelles l'usage vulgaire attribue un sens
vrai et restreint ; ainsi le célèbre argument : Tous les Ci-é
tois sont menteurs. Or vous êtes Crélois. Donc vous men-
tez, etc., est fondé sur deux sophisjnes de composition ; U-
premier : Tous les Cretois sont 7ne7iteurs, ce qui, dans la
pratique vulgaire, désigne la rfénéralité et non la totalité
des Cretois ; le second : Donc vous mentez, qui admet
comme sous-entendu quelquefois, et non actuellement,
comme on le fait dans l'argument.
— Mar. Rançon payée pour un navire capturé.
— Mécan. Composition des forces, des moin'eynents, des
vitesses, etc. Opération ou calcul servant à déterminer la
résultante des forces, des mouvements, des vitesses, etc.
— Mus. Art d'assembler les sons d'après les règles de
l'harmonie ot du goût ; Le piano facilite la composition.
— Philos, Synthèse : Dans toutes les sciences, comme
en arithmétique, la vérité ne se découvre que par des com-
positions et des décompositions. (Condill.)
— Techn. Alliage de métaux imitant l'argent : Des cou-
verts en composition, ii Mélange des matières premières
ni servent à faire le verre : La composition varie suivant
fes objets que l'on veut fabriquer, mais il faut toujours
y introduire plusieurs bases.
— Télégr. électr. Composition de Chatterton, Mélange
isohmt composé de gutta-percha, de goudron do Slock-
holin, de résine, que l'on emploie, à cause de Tadhérence
que produit cotte composition, entre le conducteur des
câbles et les diverses parties de l'enveloppe.
Composition Wray, Composition isolante pour les câbles,
dans laquelle il entre de la gomme iaque, du caoïitclioue
saupoudré do silice ou d'alumine, et un neuvième environ
de gutta-percha.
— Ty pogr. Action do rassembler dos lei très dans le com-
postour ; résultat de cette action, n Atelier où se fait co
travail : Porter w« ouvrage à lu composition.
— Zool. Unité de composition. V. uniti':.
— Enctcl. Artmilit. Co7npo.<ii fions éclairantes, fusantes,
incendiaires. Compositions employées dans les arlilices do
Tartillorio et obtenues on mélangeant intimement diffé-
rentes substances finement triturées, suivant les résultats
qu'on veut obtenir. Les compositions éclairantes, destinées
à charger les /lambeaux et les balles à feu. sont surtout
composées do chlorate do potasse et do nitrate do baryte
ou do nitrate do strontiano, suivant qu'on veut obtenir une
lumière verte ou rouge. Los compositions fusantes servent
pour charger les fusées des obus ot autres projectiles
creux, don t on veut déterminer l'éclatement après un temps
do parcours donné. Elles consistent en charbon, poudre et
salpôtro. C'est par la régularité du tassement qu'on leur
donne la vitesse et l'uniformité do combustion voulues. Kn
Bo servant, pour renfermer la composition, do tubes on
plomb qu'on passe à la tîlière une fois remplis, afin de les
amener an diamètre do 4 miUiinètres, on obtient iftio vi-
tesse do combustion de U millimètres y par seconde.
Les compositions incendiaires sont un mélange do nitrate
de baryte, de soufre, do pulvôrin et do résine.
— Typogr. Lo compositeur, placé devant sa casse, tient
do la main gaucho le composteur, et de la droite saisit les
lettres pour los placer dans cet instrument. Après avoir
lu et retenu quelques mots du manuscrit, il prend succes-
sivement chaque lettre et la place dans le composteur, lo
cran en bas et en dedans ; il rotioiit avec lo pouce gaucho
les lettres assemblées.
truand lo nombre des mots est suffisant pour former une
ligne, l'ouvrier examine si le mot commencé jumii mirer
tout entier dans la ligne ; s'il est trop long, il on reporte
une partie à. la ligne suivante, on ayant soin do ne diviser
les mots que d'après la règle typograpliicjue. Maïs, los
lignes devant (^tre rigoureusement do la mAme longueur,
il augmente ou diminue les blancs qui séparent los mots.
C'est Wjusiificntion.
Dès qun la ligne est justifiée, on compose la suivante
on la séparant de la première pur une interligne, on [>ar
un fllot ou porto-li(^no. Quand lo conipobtour Obt pluiu, un
111.
COMPOSITUM — COMPRÉHENSION
le
enlève la composition et on la place sur une qalée. On con-
tinue jusipi'à ce quo l'on ait sur sa galôo lo nombre do
lignes convenu pour fairo uno page ou un p:u[uet, quo l'on
serre avec uno Rcolle ot que l'on place sur un morcejui do
papier double appelé porte paijv ; puis chacun de ces
pa(|uets est disposé sur uno tablette ad hoc installée
sous cbaquo casse. Quand il y a assez de composition
i)our utio fouille, le metteur en pages réunit les paquets
pour fairo la mise en pages, puis place chaque page
sur lo marbre, sorte do tablo on fonte ; il les range dans
l'ordre qu'elles doivent occuper à l'impression ; c'est \'un-
liosition. Les pages sont alors entourées d'un châssis
formé do quatre barres do fer, qu'une barre transversale
partîige dans le milieu. Ensuite, il piaco los f/arniturcs
séparant les pages les uues dos autres. On serre détiniti-
vemcnt le tout au moyen de coins que l'on enfonce avec
un marteau. Chaque feuille est partagée en deux parties,
qu'on appelle formes ; l'une d'elles, appelée côté de pre-
mière, constitue le rocto ; l'autre, dite côté de seconde ou
côté de deux, est lo verso.
Ces opérations terminées, le metteur en pages enlève
les formes et les passe à l'imprimeur, afin qu'il en tiro une
épreuve ou première typographique. Remise au correcteur,
qui indique les fautes, cette épreuve est renvoyée aux
typographes, qui corrigent, ou so servant soit de petites
pinces en fer, soit, plutôt, d'une pointe emmanchée, ahn
de soulever la partie de la ligne à corriger. Eniîn, les
formes sout resserrées ot reportées à l'imprimeur ; on tire
alors une seconde éprouve, que l'on envoie à l'auteur.
— Composition mécanique. Ou a, à maintes reprises,
cherché à substituer à la composition manuelle la compo-
sition mécanique. Young ot Delambre ont été les premiers
à imaginer uno machine, dénommée par eux ^mno-Zy/ïe, qui
n'a pas donné de résultats pratiques. Des inventeurs alle-
mands et anglais, parmi lesquels Kastenbein, Hattersley,
Mackie, etc., ont construit des machines à composer, mais
aucune d'elles n'a jusqu'à présent donné des résultats bien
pratiques, y compris celle de l'Américain Brackelsberg.
COMPOSITUM (kon, tom' — du lat. cojupositus, composé)
n. m. K[v>emblo des moyens d'un chanteur : Cet artiste a
un superbe compositum.
COMPOSSIBLE (du lat. cum, avec, et possible) adj. Philos.
Dont l'existence n'est pas exclue par l'existence d autre
chose : Le maximum de bi^nheur compossible avec l exis-
tence d'un monde fini. \\ Substautiv. : Des compossiblks.
COMPOST [kon-posst' — du lat. compositum, composé)
n. m. Vieux mot qui signiriait Calcul, calendrier, composi-
tion, recueil, ei se prenait dans le même sens que compdt.
— Agric. Mélange entassé de terre, de résidus organi-
ques et de chaux ou de matière calcaire, qu'on prépare
en vue de la fertilisation du sol, et qu'on maintient à cet
effet dans un état constant d'humidité, tout en lui assurant
ime aération et une homogénéité suffisantes par des façons
à la bêche ou tous autres moyens. De cette manière, le
mélange se transforme peu à peu en terreau, sous l'effet
de certaines réactions cliimiques et fermentations.
— Mar. anc. Ensemble des calculs relatifs à la naviga-
tion : Savoir le compost. (Ce mot n'est plus employé.)
— Encycl. Agric. De préférence, on doit jeter au com-
post les débris organiques hors d'usage, dont la décompo-
sition est difficile (cuir, chiffons de laine, plumes, rognures
de corne, etc.), ainsi que ceux pouvant renfermer des
germes vivants, qu'il faut éviter d'incorporer tels quels au
sol (mauvaises herbes en graines, criblures, pailles ot dé-
bris divers, auxquels peuvent être mélangés dos œufs d'in-
secte ou dos spores de champignons parasites).
La chaux mélangée réagit tout d'abord sur la matière
organique, qu'elle transforme partiellement en humus ou
acide huraiquo; puis elle so trouve neutralisée, soit en se
combinant à l'acide humiquo, soit on passant à l'état de
carbonate de chaux ou calcaire. Dès lors, toutes les con-
ditions favorables étant réalisées à cetetrel, il se produit
dans lo compost une abondante nitrification de l'azote
organique : en d'antres termes, la matière organique
achève de so transformer profondément, et les principes
utiles qu'elle renferme deviennent ossontiellemont assi-
milables par les [)lantes. V. nitkification.
GOMPOSTELA, ancienne ville du Mexique (Etat de
Jalisco), non loin de l'océan Pacifique ; fi. 085 hab. Mines
d'argent dans les environs. Fondée en 1531, elle devint lo
siège d'un évécbé, transféré plus tard ù Guadalaxara.
Cli.-l. d'un district peuplé do 12. UO hab. — Bourg do la
Malaisie (Philippines [llo Cébu]); S.iOO hab.
CoMPOSTELA (Santiago de) ou Saint-jacques-
DE-GOMPOSTELLE, ville d'Espagne. V. SANTlA<ii>.
COMPOSTER [kou'pu-sté) v. a. Amender les terres avec
du couii'ust : CoMPOSTKK une terre.
COMPOSTEUR {kon-po-steur' — du lat. componere, supin
compostant, composer) n. m. Typogr. Sorte do règlo ou lamo
coudée, à angle droit dans toute sa longueur, formée ù
l'une do ses extrémi-
tés par un plan, sur
laquelle lo composi-
teur assemble ses ca-
ractères, do façon à
former dos lignes éga-
les, au moyen d'une
pièco mobile, qu'il a
nxéo à la longueur vou-
lue. (On faisait usage,
autrefois, du compos-
teur à la française no
con»enantqu'uno ligne.
Depuis longtemps, on
so sort du composteur à
la flamande, dans le-
quel lo compositeur
peut former plusieurs composteur; composteur Onns tn main
lignes.) du couiposUcur.
— Fonder, en carac-
tères. Kèglo do bois munie d'un rebord, sur laquelle on
range les lettres d'un mémo caraetèro, afin do s'assuror
(tu'elles sont d'égalo épaisseur, ot pour les soumottro ù.
l opération do la coupure.
— Techn. Baguette omplovéo dans lo tissage dos étoffes
do soie, pour conserver la régularité do l'onvorguro ot do
l'entaquago.
COMPOSTO (/cofi-po-sto) n. m. Enduit composé d'un mé-
lange do menus frogmouts do murbrei do porphyro ou
d'autre pierre, que l'on amalgame avec des mortiers de
ciment ou de pouzzolane, pour former une air© et tenir
lieu do pavage.
COMPÔT {kon-pô) n. m. Art sténographiriuo qu'on eusoi-
giiail autrefois dans les écoles ecclésiastiques.
COMPOTATEUR {kon — lat. compotator ; do cum, avec,
et potare, supin potatum, boire) n. m. Compagnon de bou-
teille, buveur de compagnie. (Vieux.)
COMPOTATION [kon, si-on — rad. compotateur) n. f.
Ai-tioii de huiro ensemble. (Vieux.)
COMPOTE {kon-pof — du lat. compositus, composé) n. f.
Plat do fruits cuits à l'eau et au sucre : Compote d'abri-
cots, de pommes, de pêches, w Fa-
çon d'accommoder les pigeons :
CoMPOTii de pigeons. Pigeons en
COMPOTR.
— Par anal. Mets en compote,
Mets trop cuit.
— Fam. En compote et autre-
fois A la compote. Tout meur-
nri , tout mal accommodé, en
marmelade : Ai'o)> les yeux en
CUMPOTK.
COMPOTIER {kon, ti-é) n. m.
Sorte do coupe à pied, en por- Compotier,
celaine, cristal, etc., dans la-
quelle ou place des fruits, des crèmes ou des compotes,
pour les servir sur la table. Il Contenu de ce plat : Manger
un COMPOTIER de fraises.
COMPOUND {kon — mol angl. signif. composé] adj. invar.
Se dit de certains organes ou appareils associés.
— Art milit. et Mar. Plaque compound. Type de blin-
dage primitivement construit à Sbeffield. (Il so compose
de plaques do fer et d'acier soudées entre elles.)
— Electr. Fil compound. Conducteur télégraphique com-
posé d'une âme d'acier et d'une enveloppe de cuivre.
Il Enroulement compound. Modo d'enroulement des induc-
teurs dans les machines dyuamo-élcctriques, assurant
toujours une différence do potentiel, n Dynamo co7y\pound.
Machine dynamo-électrique à enroulement compound.
— Mécan. Machine compound. Machine à vapeur dont
il existe de très nombreux types, et qui dérive du type
\Voolf. (Ce sont des machines ayant deux cylindres de
dimensions inégales. La vapeur pénètre d'abord dans le
Machine compoimd*
le petit [A], ot, après avoir exercé son travail utile sur lo
piston, vient se détendre sur le piston du grand cylin-
dre [B]. Ces machines sont dites - ù triple >■ ou « ;\ quadru-
ple expansion «, lorsqu'elles possèdent trois ou quatre
cylindres, dans chacun desquels agit successivement la
vapeur.)
COMPRÉHENSEUR {kon-pré-nn — du lat. comprehen-
dere, supin comprehensum, comprendre) n. m. Théol. Créa-
ture jouissant ao la vue parfaite de Dieu.
COMPRÉHENSIBILITÉ {kon-pré-an) n. f. Etat de co qui
est ciiiitpn-hcii-^iMe ; .ipiitudo Ù être compris.
COMPRÉHENSIBLE {A-OH-pr^'-nji — lat. comprvhensibilis;
de comprehendere, supin comprehensum, comi)rendro) adj.
Qui peut être compris : Proposition compkkuensiulu.
— Anton. Incompréhensible.
COMPRÉHENSIF, IVE {kon-pré-an — lat. comprehensi-
vus; de comprehendere, supin comure/ie»isij"i. comprendre)
adj. Qui ombrasse, qui contient : Ze mot tiers état est évi'
demment plus étendu, plus compbkuknsik que celui de com-
mune. {Guizot. ) Il Intelligent, qui comprend : L'esprit
critique est, de sa nature, facile, insinuant, mobile et coM-
PRKiiKNSiK. (Sto-Bouve.)
COMPRÉHENSION (Aon-prff-nn — rad. compréhensif) n. f.
Faculté ou action de comprendre : L'homme ne vit au
complet que par le développement de ses facultés d'examen et
de coMPRÉHKNsioN. (O. Saud.) n So dit particulièrement
d'une vue intellectuelle et adéquate : La comprkhknsioN
des mystères est réservée à l'autre vie. (Acad.)
— Log. Compréhension des termes. Totalité des carac-
tères renfermés «lans une idée géiu^ralo.
— Rhélor. Sodit quelquefois pour mktonymik, otsvNKO-
noQt'B.
— Théol. Syn. do vision béatitlquo.
— Kncvcl. Log. Compréhension des termes. La compré-
hension d'un© idée générale désigne l'ensemble dos carao-
lèros que comprend cette idée. Or, plus on est près de I in-
dividu, plus il y a de caractères réunis. Le mol « droniu-
dairo » a plus do compréhension quo celui d'" animal ^^ . parco
quo, pour étro dromadaire, il faut étro animal, vertébré,
mammifère, etc. En revanche, il y a plus d'animaux quo do
vertélirés. plus do vertébrés que do mammifères, plus do
mammifères quo do dromadaires. Une idée s'étend A d'au-
tant plus d'êtres qu'elle réunit moins do carartères. C osl co
qu'on exprime en disant quo la compréhension et l'exlonsion
d'une idoo générale sont ou raison inverse l'une do 1 autre.
2J
COMPRÉHENSIYITÉ — COMPRIMER
COMPRÉHENSIVITÉ (kon-pré-an) n. f. Philos. Etendue
de la faculté de compreadre, de concevoir.
— Phrôiiol. Organe do la comprélieusiou.
GOMPREIGNAG, comni. de la Haute-Vienne, arr. et &
29 kil. de Bellac, près du Vincou, affluent de la Gartempo ;
2.16T hab. Commerce de vins ; tilature de laine.
COMPRENABLE {kon) adj. Compréhensible. (Peu usité.)
COMPRENDRE {kon-prandr' — lat. comprehendere; de
cum, avec, et prehendere, prendre) v. a. Contenir, renfer-
mer en soi : Programme qui comprend les lettres et les scieii-
ces. Il Faire entrer quelque chose dans un ensemble comme
en faisant partie : Comprendrk des yneubles dans un iiivcn-
taire, une armée dans une capitulation.
— Fig. Pénétrer, saisir par l'inteUigence : Comprendre
la pensée d'un auteur.
Va oracle jamais ne se laisse comprendre. Corneille.
Comprendre une langue étrangère. Eu saisir le sens,
quand on l'entend ou qu'on la lit. il Sexpliquer la nature
ou la raison d'être de quelque chose, s'en rendre compte :
Comprendre son devoir. Comprendre la conduite de quel-
qu'un, w Comprendre quelqu'un: y Savoir interpréter ce
qu'il dit; 2" Approuver sa cooduile.
— Faire comprendre. Faire que les autres comprennent;
montrer, prouver.
— Fam. et absol. Il la comprend, Il nest jamais embar-
rasé ; il ne se tourmente de rien.
Le comprendre, n. m. L'action de comprendre : Le com-
prendre est la mesure du croire. (Bayle.)
— Anton. Exclure.
Compris (kon-pri), ise part. pass. du v. Comprendre.
— Fam. Compi'is! Expression elliptique qui signilie J'ai
compris, C'est compris.
— Y compris, Aon compris, En y comprenant, Sans y
comprendre.
— Gramm. Xon compris et î' compris sont invariables
quand ils précèdent le substantif et qu'ils signifient A l'ex-
clusion de. En y cojnprenant : Trois cents personnes, Y com-
pris (oh non compris) une dizaine de petites filles. (Si le
substantif était placé avant, compris s'accorderait avec
lui ; Les femmes non comprises.)
— Anton. Incompris.
SecomprendrCj V. pr. Etre contenu, renfermé dans. uEtre
saisi par l'esprit: Chose qui «e se comprend /jos. n Compren-
dre soi-même ce qu'on dit, ce qu'on fait ou ce qu'on est : Je
me COMPRENDS. Il Comprendre, saisir, apprécier les paroles
ou les actes l'un de l'autre : Les hommes ne se comprennent
fas les uns les auti^es. (Vauven.) îi S'entendre, s'accorder
un avec l'autre : Deux cœurs faits pour se comprendre.
— Syn. Comprendre, concevoir, entendre. Comprendre,
c'est saisir uoe chose dans toutes ses parties et dans son
ensemble. Concevoir, c'est se faire une idée nette d'une
chose ; créer daus son esprit la pensée qui en est l'exacte
représentation. Entendre ne suppose que l'intelligence des
termes ; une phrase correcte est facile à entendre, mais,
si elle e-^primo une haute pensée philosophique, il peut
arriver qu'on l'entende sans la comprendre.
COMPRENETTE (kon, net') n. f. Fam. Intelligence. Il A^e
pas avoir la cumprenelte facile. Comprendre difficilement.
COMPRESSE {kon-pi-èss — du lat. comprimere , snp'in
compressnm, comprimer) n. f. Pièce de linge de petite di-
mension servant aux pansements.
— Enctcl. La compresse, sèche ou humide, est une pièce
essentielle dans les pansements. Elle est faite de linge
usé, de gaze, d'étoffe souple; elle sert tantôt à absorber
les liquides qui s'écoulent d'une plaie, tantôt à exercer
une légère compression sur le point malade, tantôt enfin
à porter le topique appliqué. Elle est ordinairement re-
couverte par d'autres pièces de pansement, notamment
par du taffetas gommé, quand elle est humide et main-
tenue par une bande.
COMPRESSEUR {kon-pré-seur' — du lat. comprimere, su-
pin compressum, comprimer) n. m. Qui comprime, il Instru-
ment ser\'ant à comprimer : Les compres-
seurs des chirurgiens.
— Mécan. Appareil destiné à compri-
mer un gaz, l'air notamment, à une pres-
sion voulue.
— adj. m. Qui sert à comprimer : Appa-
reil compresseur. Il Fig. Qui exerce une
contrainte : Règlement compresseur.
— Enctcl. Chir. On a donné le nom de
compresseurs à des appareils mécaniques do
formes très variées, employés à exercer une
compression plus ou moins considérable sur
un ou plusieurs points des tissus du corj>s
humain. Leur emploi est très fréquent on
chirurgie, et répond à des indications si
variées qu'on peut les rapporter à plusieurs
catégories comprenant : 1" des appareils
orthopédiques-; 2" des appareils mécaniques à fractures ;
3" les appareils contenteurs des hernies (v. bra.yer) ; 4" les
compresseurs proprement dits, appareils mécaniques do
compression médiate, spécialement construits pour opérer
une compression permanente ou intermittente sur le trajet
des artères, lorsqu'on veut y interrompre le
cours du sang, tels que le garrot, le tourni-
quet de J .-L. Petit, le compresseur de l'aorte
ae Nélaton {fig. l), le compresseur à pres-
sion continue de Charrière {fig. 2), entin la
bande d'Esmarch.
— Mécan. Les compresseurs sont actuelle-
ment très employés pour fournir l'air com-
primé, dont les applications sont aussi im-
portantes que variées. Ils se composent de
deux parties distinctes : le compresseur pro-
prement dit, qu'actionne un moteur à va-
peur quelconque, et, on second lieu, dos ap-
pareils permettant d'utiliser l'air comprimé
pour la production d'un travail déterminé.
Il «xiste un très grand nombre do com- pi^. 2.
presseurs à air, mais les divers systèmes
se rapportent tous, on principe, au compresseur théorique
firoprement dit, se composant d'un cylindre, dans lequel
& piston, tout en comprimant dans un récipient l'air qui
se trouve à sa partie supérieure, aspire on mAmo temps
l'air atmosphérique extérieur. Des tuyaux do distribution
conduisent l'air comprimé du réservoir dans les différents
appareils qui doivent l'utiliser.
Les principales applications dos compresseurs h air
sont :1a perforation des roches dures pour la coustruc-
Fig. I.
Compresseur trair.
tion des tunnels, l'exploitation des tramways à air com-
primé, le fonctionnement des horloges pneumatiques, etc.
— Compresseur hydraulique. Ce compresseur est formé
d'un cylmdre horizontal, qu'une bâche à eau entoure com-
plètement. (A cliaque extrémité de l;i bâche sont ménagées
des chapelles mûmes de soupapes : l'une d'aspiration, do
forme rectangulaire; l'autre de
refoulement, qui est conique. Dans
ce système de compresseur, la
tige 'du piston hydraulique se
trouve directement reliée à la
tige du piston à vapeur. Les bé-
liers hydrauliques ont beaucoup
de similitude avec les compres-
seurs.)
— Ponts et ch. V. bouleau.
COMPRESSIBILITÉ {kon-pré-si)
n. f. Caractère de ce qui est com-
pressible,
— EncYcl. Phys. La compressibi-
liléestla. propriété que possèdent
tous les corps de céder à la pression on diminuant de volume.
— Corps solides. Un solide, uniformément pressé sur
toute sa surface, reste semblable à lui-niêmo et subit une
duninution de volume proportionnelle à la pression, et
qui disparaît avec la pression, si celle-ci n'a pas dépassé
une certaine limite : le coefficient de compressioilité k est la
diminution de l'unité de volume pour un accroissement de
pression 1. On a entre k, la pression Ppar unité de surface,
le volume V initial et le volume V final, la relation \" = V
(l — /fP). k peut être calculé au moyen des coefficients
d'élasticité.
Un parallélépipède, pressé sur une de ses faces, se rac-
courcit et finit par so briser, si la pression dépasse une
certaine limite. On conçoit l'intérêt qu'il y a à connaître
cette limite pour les matériaux de construction. La com-
pressibilité des solides est très faible : 1'^'"^ de for perd à
peine 2""" quand la pression augmente do 1 atmosphère.
— Liquides. La démonstration nette et la première me-
sure de la compressibilité d'un liquide sont dues à John
Canton (1761). l-.e volume reprend toujours sa valeur ini-
tiale quand la pression cesse d'agir, ouolle qu'ait été sa
valeur. On définit coinme pour les soliues le coefficient de
compressibilité. Ce coefficient : 1° est d'autant plus petit
que la pression initiale est plus forte : 2" rapporté à une
même pression, il croît avec la température pour tous les li-
quides, l'eau exceptée ; pour l'eau, il décroît d'abord, passe
par un minimum, et croît ensuite (Amagat). Cette anoma-
lie, liée à l'existence du maximum de densité, s'atténue aux
pressions élevées; au-dessus de 3-000 atmosphères, l'eau
rentre dans la loi commune. Les liquides sont plus compres-
sibles que les solides : l""""* déther à 0= perd 147""' quand la
pression passe de 1 à 2 atmosphères ; la compressibilité de
l'eau est 3 fois plus faible ; celle du mercure, 60 fois plus
faible environ, se rapproche beaucoup de celle des métaux.
— Gaz. Les gaz sont très compressibles ; la loi de com-
pressibilité, donnée d'abord par Boyle (166I) et Mariette
(1776), peut s'énoncer ainsi : A température constante, le
produit du vo-
la me "V d'une
masse gazeuse
par sa pression
P est constant.
Kegnault, le
premier, a
montré ( 1841 )
quelalûi,àpeu
près exacte au
voisinage delà
pression ordi-
naire pour les
gaz peu liqué-
fiables, ce qui
permetde l'uti-
liser dans les
applications,
n'est en réalité qu'une loi limite, définissant un état idéal,
l'état gazeux parfait, dont les gaz connus se rapproclient
d'autant plus qu'ils sont plus éloignés du point critique.
(V. LIQUÉFACTION.} D'après Regnault, tous les gaz, sauf
l'hydrogène, se compriment plus que ne l'exige la loi, entre
1 et 27 atmosphères. On peut représenter la loi de com-
pressibilité à température constante par uue courbe, dont
les abscisses sont les pressions, et les ordonnées les valeurs
du produit P V. La loi de Mariette serait représentée par
une horizontale A M ; une branche descendante accuse une
compressibilité plus forte et croissante ; une branche mon-
tante, une compressibilité plus faible et décroissante. On
connaît aujourd'hui les isothermes d'un grand nombre de
gaz entre 0*» et 200", jusqu'à 3.000 atmosphères. Elles pré-
sentent les trois types ci-dessus. C se rapporte à un gaz
au-dessous du point critique : la partie ab correspond à
l'état gazeux ; èc à la liquéfaction sous la pression O^ ;
cd à l'état liquide. C se rapporte à un gaz voisin du point
critique, et C*' à un gaz éloigné du point critique. Ces der-
nières courbes montrent l'existence d'un maximum de com-
pressibilité plus accusé sur C que sur C". On remarquera
qu'au voisinage de ce maximum, la courbe étant presque
confondue avec sa tang^ente horizontale, le gaz suit la loi
de Mariette. Les expériences do Regnault ne lui avaient
fourni que des portions telles que c'' d" pour l'hydrogène,
/" /i" pour les autres gaz ; â la température ordinaire, en
effet, l'hydrogène a dépassé son maximum de compressi-
bilité; les autres gaz étudiés par Regnault ne l'ont pas
atteint sous 27 atmosphères.
Il faut ajouter que les gaz fortement comprimés acquiô-
rcint dos propriétés voisines do celles des liquides. Ainsi,
sous 3.000 atmosphères, la compressibilité do l'oxygène
est à pou près égale à colle do l'alcool, et sa densité lé-
gèrement supérieure à celle do l'eau.
— Anton. Incompressibilité, dilatabilité, élasticité, ex~
pansibiUté.
COMPRESSIBLE [kon-prè-sibV — du lat. comprimere,
supin compressum, comprimer) adj. Qui peut être comjjrimé.
dont on peut réduire le volume par compression : Les gaz
sont très compressibles.
— Fig. Elastique, susceptible do recevoir plus ou moins
d'étendue: Le langage dipto7natique est coMVimniiïaLii comme
l'air. (Marmontel.)
— Anton. IncompreBslble. — Dilatable, élastique, ex-
pansible, extensible.
162
GOMPRESSICAUDE [kon-prè-si-kôd' — du lat. compres-
sus, comprimé, et cauda, queue) adj. Zool. Qui a la queue
comprimée.
COMPRESSICAULE [kon-prè-s'i-kôV — du lat. compres-
sus, coinpnnié, et caulis, tige) adj. Bot. Qui a la tige
comprimée.
COMPRESSIF {konprè-sif), IVE [rad. compression] a,d}^
Qui sert à comprimer : Bandage, Appareil compressif.
— Fig. Qui comprime, qui exerce une contrainte : Une
autorité compressive. iJes mesures compressives.
— Anton. Extensif, ive.
COMPRESSIMÊTRE [kon-pré-si-mètr' — de compression,
et du gr. mélrun, mesure) n. m. En T. de chir., Ruban de fil
ou cordon qu'on applique immédiatement sur le corps au-
dessous d'un bandage, pour s'assurer du degré de com-
pression exercée par l'appareil.
COMPRESSION [kon-prè-si — lat. compressio; de com-
primera, supin compressum, comprimer) n. f. Phys. Action
mécanique qui réduit un corps à un moindre volume, en
rapprochant les unes des autres les molécules qui le com-
posent. Il Etat qui résulte de cette action : 7'oute explosion
produit une compression de l'air ambiant. (Raspail.) 11 Ma-
chine de compression, Macliine propre à comprimer l'air.
Il Pompe de compression. Pompe à l'aide do laquelle on peut
comprimer les gaz. 11 Fontaine de cnjnpression. Appareil
par lequel on produit un jet d'eau par la force d'expansion
do l'air comprimé-
— Fig. Contrainte, action qui empêche une expansion :
Plus la COMPRESSION u été violente, plus la réaction se
montre terrible. (B. Const.)
— Art milit. Globe de compression, Nom donné, dans la
guerre de mines, à certains fourneaux fortement chargés,
destinés à produire un puissant efiet, non pas à la surface
du sol, mais dans la terre même, pour atteindre et détruire
les contre-mines de la défense.
— Encycl. Arcliit. Les effets que produit la compres-
sion sur les corps solides dépendent essentiellement de
leur constitution et de leurs proportions ; ils s'appellent
écrasement simple lorsque la hauteur est dans un rajiport
convenable ; écrasement avec flexion quand la longueur est
très grande comparativement à cette section.
— Chir. La cojnpression est un moyen chirurgical d'un
emploi très commun, notamment pour combattre l'œdème,
les varices, les tumeurs ércctiles, les kystes, les engor-
gements inflammatoires, les épanchements, les extrava-
sations; pour maintenir les organes hernies, déplacés ou
hypertrophiés, les fragments des os fracturés, les sur-
faces articulaires, pour arrêter le cours du sang dans une
artère, pour calmer certaines douleurs névralgiques, pour
faciliter la réunion des tissus en eas de plaie accidentelle
ou opératoire. On distinguo trois procédés principaux de
compression : 1» la compression par les bandages simples,
2" la compression par les appareils
mécaniques (v. compresseur), et
3" la compression digitale, c'est-
à-dire celle qui se fait à l'aide
des doigts.
— Min. Nom donné à un four-
neau de mine surchargé.
— Physiq. Pour les effets de
la compression, v. compressibi-
lité, FUSION.
— Pompe de compression. On
appelle ainsi un appareil destiné
à comprimer l'air dans un réci-
f)ient. On a construit pendant
ongtJmps des machines à deux
pistons comme la machine pneu-
matique ordinaire ; on ne se sert
jdus, aujourd'hui, que de machi-
nes à un seul cylindre. La plus
simple de ces machines est la
jîompe à main ; elle se compose
d'un corps de pompe dans lequel
peut se mouvoir un piston plein.
Ce corps de jiompe possède à sa
base deux tubulures horizontales
nimiii"'ii
Machine de compression
(pompe ù. main).
chacune de ces tubu-
lures est munie d'une soupape, et les deux soupapes sont
disposées de façon à agir en sens contraire : l'une servant
à aspirer le gaz dans un réservoir, la seconde à refouler
ce gaz dans un récipient.
Il est facile d'établir la relation qui existe entre le vo-
lume C du corps de pompe, le volume R du récipient, la
pression initiale Ho dans le récipient, la pression H dans
le réservoir et la pression liiiale H„ après ji coups de
piston. Le piston étant au haut do sa course, si on
l'abaisse, la loi du mélange des gaz donne :
H,R = H.R -h HC,
H, étant la pressiun dans le réservoir après un coup de
C
H, = Ho H- H — - ; on aura de mémo :
R
piston; par suite :
II. =
par suite :
H
— Espace nuisible. Dans les machines les mieux con-
struites, il existe toujours un petit espace sur le contour
de la partie inférieure du piston, où se loge une certaine
(]uantitô do gaz quand lo piston est au bas de sa course :
c'est l'espace nuisible. Si c est cet espace nuisible, X la
pression limite, on voit que la soupape de refoulement ne
s'ouvrira plus quand on aura Xc = CH ; la pression limite
, CH .... ,1 1
est donc — : en réalité, elle n est jamais attemte.
— Anton. Dilatation, expansion, extension.
COMPRÊTRE {kun-prétr' — du préf. com, et de prêtre)
n. m. Collègue dans lo sacerdoce. (Titre que les évêques
donnaient autrefois à leurs prêtres.)
COMPRIMABLE adj. Syn. peu usité do compressible,
COMPRIMANT (Awi, 7nan), ANTE adj. Qui comprime:
Force COMPRIMANTE.
COMPRIMER {kon — lat. comprimere, même sens) v. a,
Ki'iliure p.tr la pression le volume de : Comprimer un ga-.
Il lîcs-.errer, presser: Comprimer une artère.
— Fig. Opprimer, oppresser : La peur nous comprime
pendant tout le cours de notre existence. (Alibcrt.) Il Empô-
Comprimeur
163
chor d'agir, d*<^clator, de se manifester : Compiïimkr ses
Inrincs, sa colt^-e. Compiumiir l'opinion, les factions.
Comprimé, ée part. pass. du v. Comprimor.
— Art niilit. Pomlrc comprimi'e, Nom donné à l'ancionno
Eoudro à canon dont, au moyon d'uno presse liydrauli<[uo,
;s grains étaient agglomérés do façon que la cl'iargo d'une
bouche à fou no formât plus qu'un seul bloc do forme
prismati<[Ue et percé d'uno ouverture en son centre. (La
poudre ainsi comprimée avait certaines propriétés do com-
bustion avantageuses, mais perdait une partie de sa force,
co qui obligeait à augmenter lo poids de la charge.)
— Hist. nat. S'emploie, par opposition à dépriiné, pour
indiquer l'aplatissoment latéral. Ainsi, un merlan est com-
primé, tandis ([u'une beaudroio est déprimée.
— n. m. Pharm. .Sorte de petites pastilles dans la com-
position desquelles entrent des sels eSctraits de sources
minérales : Un comi'iïimé de chlorate de potasse.
Se comprimer, v. pr. Etre comprimé, resserré, il Etre
compressiido : Certains gaz si-: compriment indéfiniment
sans passer â l'état liquide, il Fig. Etre retenu, refoulé,
réprimé : Les passions se iompriment difficilement.
— Anton. Dilater, étendre.
COMPRIMEUR {knn) n. m. Appareil dont on se sert, dans
certains moulins, pour aplatir le grain par compressiou,
avant de le soumettre
à l'action des moules.
— Encycl. Le com-
primeur a , en outre,
pour but d'écraser et
de transformer on pous-
sière les matières étran-
gères, les pierres , par
exemple, qui peuvent
se trouver mélangées
au grain. C'est une sorte
de laminoir qui est com-
f»osé de deux cylindres
isses, dont les axes se
trouvent placés dans
un même plan horizon-
tal. Une trémie à regis-
tre distribue lo grain
sur toute la longueur des deux cylindres et dans l'intorvallo
qui les sépare, intervalle que 1 on fait varier à volonté.
COMPROMETTANT {kon, mé-tan), ANTE adj. Propre à
compromettre : Des paroles compromettantes.
COMPROMETTRE {kon, mètr' ~ lat. compromitlere ; de
cutn, avec, et pronnitere, promettre. Se conjugue comme
promettre) v. a. Exposer , mettre en péril ; Compro-
mettre sa santés sa fortune, il Diminuer le crédit, l'hon-
neur, la réputation de : L'hospitalité violée sur le Bellô-
rophon compromettra à jamais la foi anglaise. (Napol.)
Il Spécialem. : Compromettre une femme. Donner lieu de
mal penser d'elle.
— V. n. Faire un compromis : Compromettre sur tous
les chefs du pi-ocès.
— Dr. Stipuler qu'on soumettra une contestation donnée
à des arbitres : Les mineurs n'ont pas capacité pour com-
promettre.
Compromis (mi), ise part. pass. du v. Compromettre.
— Adjectiv. : Un homme compromis.
Se compromettre, v. pr. S'exposer, se mettre en péril :
Les sots ne méritent pas que les sages se compromettent
pour les éclairer. (Cherbuliez.) li Exposer son crédit, sa ré-
putation, son honneur, sa dignité : Quand un amant discret
ne compromet pas une femme, c'est souvent elle-même qui se
compromet. (Goddet.) it Se compromettre avec. S'avilir on
s'abaissart jusqu'à : Se compromettre avec la canaille.
COMPROMIS {kon, mi — rad. compromettre) n. m. Dr.
Contrat par lequel deux personnes cjui sont en désaccord
décident de soumettre leur différend à des arbitres, au lieu
de s'en rapporter à la justice. (La juridiction ainsi volon-
tairement conférée par les parties à dos particuliers est
dite arbitraqe) : Accepter un compromis. V. arhitrage.
— Dans \e langage ordinaire. Accommodement, arran-
gement fondé sur des concessions mutuelles : La vie n'est
presque faite que de compromis.
— £!n compromis, En arbitrage : Affaire mise kn com-
promis entre les mains de... w En litige : Droits en compro-
mis rfe;5iii5/o«(7^em/).î. Il En dissentiment: Père en compromis
avec ses enfants, ii En saisie : Mettre un bien en compromis.
Il En péril : Vie en compromis. (Ces termes ont vieilli.)
— Ilist. Compromis de Dréda ou Ligue du compromis.
Confédération formée entre les nobles des Pays-Bas, en
1566, ponr empocher l'établissement de l'inquisition et
protéger la liberté do conscience.
— Encycl. Le compromis est une variété de contrat
judiciaire; il est aussi, dans une certaine mesure, une
sorte de transaction, puisqu'il est destiné â mettre lin à.
un procès ; mais, à la différence do la transaction qui lo
termine do suite par dos concessions réciproques, il no
fait qu'organiser un mo^en de le terminer, en désignant
un juge autre que celui du droit commun, sans que les
parties aient rien abandonné do leurs prétentions. Ce n'est
fias au Code civil, â côte des autres contrats, que le légis-
ateur a donné les règles du compromis, mais dans lo Code
do procédure (art. t003 et suiv.) au titre des Arbitrages.
Il no faut pas confondre le compromis avec la clause corn-
promissoin;. V. coMi'UOMissoiRE (clause).
C0MPR0MI3SAIRE {kon, miser') n. m. Arbitre choisi ù
la suiin d lin ••onipromis.
COMPROMISSION {kon, mi-si-o7i) n. f. Action do com-
pronn'itrci quelqu'un ou do se compromettre soi-même;
état qni en résulte : La politique entraîne toujours des
COMIUlnMISSIONS.
COMPROMISSIONNAïRE {kon, mi-sî-o-ndr') adj. Qui a
rapport à un '^oinprumis : Acte compromissionnairk.
COMPROMISSOIRE {kon, mi-so-ar' — rad. compromis)
adj. Il t'iitusc compromissoire. Dr. Clause par laquelle dos
contractants sti^iulent que les difficultés qui pourront sur-
tir sur l'exécution do leur contrat seront tranchées par
os arbitres qu'ils so réservent do nommer.
— Encycl. Une jurisprudence constante so prononce
aujourd'hui pour la nullité de cette clause, contraire à
l'articlo lOOrt du Code de procédure, qui exige, à peine do
nullité, dans le compromis, la désignation des noms des
arbitres et de» objets du litige. Toutefois, on matière
d'assurances mariiimos, la doctrine tend à considérer
comme licite la clause compromissoire.
— Peino compromissoire, Peine prononcée par arbitre.
COMPRIMEUR
COMPTANÎ
Compsocère
{gT. d'un tiers).
COMPROTECTEUR {kon, té-kteur') adj. So disait des car-
dinaux a qui était confié le patronage do certains ordres
religunix.
COMPROVINCIAL, ALE, AUX [kon] adj. Qui est de la
même provinct? ecclésiastlqtie.
— Siib-stantiv. Evoque do la mémo province.
COMPS, ch.-l. de cant. du Var, arrond. et à 20 kilom. de
Dragnignan, près del'Artliby; 613 hab. Ruines d'un châ-
teau des templiers. Grottes au bord
dol'Artuby. — Le canton a 10 comm.
et 2.337 hàb.
COMPSANTHE n. m. Bot. Syn.de
TKIeYRTIDE. (Ou dit aUSSi COMPSOA.)
GOMPS-LA- GRAND-VIL LE,
comm, do l'Aveyrou. arrond. et ;i
13 kilom. do Kodez, près du Viaur;
ySi hab. Minoterie.
COMPSOCÈRE ou COMPSOCERUS
{kun-pso-sé-russ) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères longicornes, fa-
mille des cérambycidés, comprenant
dos capricornes de taille moyenne,
d'un jaune vif, avec les élytres bleus
ou violets, et les antennes ornées
d'une houppe de poils noirs. (On
connaît une douzaine d'espèces de compsocères; toutes
sont de taille moyenne et habitent l'Amériquo du Sud.)
COMPSOGNATHEou
GOMPSOGNATHUS [ko7i-
jiso, tiiss [gn mil.]) n. m.
Genre de reptiles fossiles
dans les schistes titho-
niques de Kelheim , et
dont on ne connaît qu'une
seule espèce, représentée
par un exemplaire encore
utii(iue. Ce curieux ani-
mal était assurément le
dinosaurien qui se rap-
prochait le plus des oi-
seaux.
COMPSOGNATHIDÉS
(kuii-pso [gn mll.jjn. m. pi.
Famille de reptiles
théropodes, compre-
nant les compsognathes.
— Un COMF'SOGNATHIDÉ.
COMPSUS [kon-psuss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
rhynchophores, famille des curculionidés, comprenant de
beaux charançons, de taille moyenne,
blanc de craie ou vert doré, répandus
dans toutes les régions chaudes de
l'Amérique. On en connaît une cin-
quantaine d'espèces.
GOMPTABILIAIRE {kon-ta, èr') adj.
Ayant rapport â la comptabilité :
E'rreur comptabiliaire.
Compsogiialhe.
COMPTABILIAIREMENT {kon-ta.
èr') adv. Relativement à la compta-
bilité : Comptaufliairement /jar/aH^
COMPTABILISER {kon-ta) v. a.
Opération consistant à appliquer les
règles do la comptabilité et les cal-
culs de l'arithmétique, soit en orga-
nisant, soit en tenant les comptes
relatifs aux produits du travail et aux transformations du
capital, c'est-à-dire les comptes des opérations de produc-
tion, d'échange, de consommation ou d'administration, que
poursuivent les commerçants et les non-commerçants.
COMPTABILITÉ {kon-ta — rad. comptable) n. f. Ensem-
ble des comptes d'uno administration publique ou parti-
culière : Comptabilité en régie, ti Dans une administra-
tion, Service spécialement chargé des dépenses : Chef
</e COMPTABILITE au chemxn de fer du Aord. il Comptabilité-
matières ou Comptabilité en matières, Collo qui se rapporte
aux marchandises, aux objets matériels en magasins.
Il Comptabilité-demers ou Comptabilité en deniers, Collo
qui concerne spécialement le mouvement des fonds.
— Encvcl. Comm., ind. et lin. La comptabilité est la
science qui a pour objet la conception et la coordination
rationnelles des comptes relatifs aux produits du travail
et aux transformations du capital. U existe deux manières
de tenir les comptes : i** en partie simple; 2"» en partie
double. Toute opération do vente suppose deux personnes :
une ([ui litfrc, Vautre qui reçoit. Par la comptabilité en
partie simple, lo commerçant n'établit lo compte que do la
personne à qui il vend ou do qui il reçoit c'ost-à-dire que
sa comptabilité ne se compose que des comptes de ses
acheteurs à terme et do ses fournisseurs. An contraire,
la comptabilité en partie double ou digraphie fait, dans
toute ojiération, lo compte du commerçant qui livre ou
qui reçoit, et celui de la personne qui reçoit ou qui livre
inversement, c'est-à-dire que lo commerçant est repré-
senté par des comptes : caissk, ekfets, magasin, etc.»
auxquels on inscrit co f^u'il reçoit ou co qu'il livre, on
même temps que l'on inscrit au compte du vendeur co
<iu'il livre, de l'acheteur co qu'il reçoit; d'où lo qualili-
catif do partie double, par 0()position ù partie simple.
11 <lécoulo do ce qui précède que la comptabilité en partie
double est le seul modo complet de tenir les comptes. La
conijitaliilité ù partie simple ou unipraphie est en contra-
diction avec la loi qui veut que lo journal du commerçant
contienne, sans exception, les comptes de ses opérations.
Au contraire, la rfï^rfl^/nV permet d'obtenir, par des comptes
i)ion coordonnés, la situation permanente dos entreprises,
mémo les plus complexes, ainsi que les prix de revient
exacts dos industries de production et do fabrication.
— Comptabilité publ. l,a comptabilité putilique est l'en-
semhlo des règles applicables à la gestion des deniers
publics ou, plus spécialement, la branche do l'administra-
tion préposée ù cette gestion.
— Principes généraux. (V. ordonnance du lA sept. 1828,
instruction générale du ÎO juin 1859, décret du 31 mai
lKfl2, etc.) Aucune recette, aucune dépense no peut ôtro
faite que dans les limites déterminées par lo budget ou
dos décisions postérieures légalement prises. L'accom-
idissement des services d'un budget s'oiroctue dans une
jiériodo dite e.rercicr, qui part, en principe, du l*' janvier
d'uno année et peut se prolonger au delà du 31 décembre
pour la liquidation, l'ordonnancement et le payement des
dépenses engagées. Deux sortes d'agents concourent aux
opérations budgétaires : l'ordonnateur et le comptable.
Lo premier, administrateur (ministre, préfet, maire, etc.),
délivre des ordres de recette, engage, liquide, ordonnance
les dépenses (ordonnances directes ou de délégation, man-
dat), sous sa responsabilité morale. Le second, chargé de
l'acte matériel de recette ou de payement, est responsable
de ses biens personnels (cautionnement, hypothèque) des
recouvrements à faire et de la validité des payements.
Conséquemmont, il doit refuser de payer une dépense qui
n'est pas appuyée dos pièces justiticatives réglementaires,
ou qui dépasse les crédits. Toutefois, l'ordonnateur peut
briser la résistance du comptable par un ordre formel
(droit de réquisition), qui dégage la responsabilité do ce
dernier. En revanche, il est interdit à l'ordonnateur de
s'ingérer dans lo maniement des deniers, sous peine d'être
déclaré comptable occulte. (V. plus bas.) L'ordonnateur et
le comptable tiennent des écritures qui se contrôlent ré-
ciproquement. Les comptes des ordonnateurs, essentiel-
lement budgétaires, embrassent la période de Texercico
avec sa prolongation au delà du 31 décembre. Les comptes
des comptables — outre les opérations budgétaires qu'ils
présentent par exercice pour en faciliter le rapproche-
ment avec les comptes des ordonnateurs — contiennent
des opérations de trésorerie et s'arrêtent au 31 décembre ;
leur résultat doit correspondre à la situation de caisse à
cette dernière date. Les comptes de l'ordonnateur sont
vérifiés administrativement et ont pour sanction l'appro-
bation de l'autorité administrative ou le vote des Cham-
bres s'il s'agit du budget de l'Etat {loi de règlement). La
gestion du comptable est soumise au contrôle permanent
de ses supérieurs et de l'inspecteur des finances. Ses
comptes, appuyés des pièces au vu desquelles il a effec-
tué les recettes ou les payements, sont jugés par le con-
seil do préfecture ou la Cour des comptes et aboutissent
à un quitus ou à uu reversement d'espèces. En ce qui
concerne les finances de l'Etat, les opérations des ordon-
nateurs sont centralisées dans les divers ministères, où
elles servent à former les comptes ministériels (comptes
d exercice). D'autre part, toutes les opérations des comp-
tables du Trésor (trésoriers payeurs généraux, caissier
payeur central, comptables spéciaux et des régies finan-
cières, payeurs d'armées, etc.) sont relevées au ministère
des finances par la directioti de la comptabilité publique,
oui surveille la gestion des deniers publics et prescrit
aans ses circulaires les règles de comptabilité, et par la
direction générale du mouvement des fonds, qui répartit les
sommes nécessaires sur tous les points du territoire. Ces
opérations sont résumées dans le compte général de l'ad-
ministration des finances (compte de gestion). La Cour des
comptes, qui a vérifié sur pièce les comptes des comp-
tables du Trésor, en affirme la conformité avec le compte
général des finances et les comptes des ministres.
— Comptabilité occulte ou de fait. Toute personne autre
que le comptable qui, sans autorisation légale, s'ingère
dans le maniement des deniers publics, est, de ce seul
fait, constituée comptable (décr. du 31 mai 1S62, art. 25).
Ainsi l'ordonnateur qui, se substituant au comptable,
opère une recette au nom de l'Etat, d'un département,
d une commune, d'un établissement de bienfaisance, etc.,
qu'il en conserve le montant ou en fasse emploi, est do
ce seul fait constitué comptable occulte. Il en est de
même de toute personne (^ui, au moyen de mandats fic-
tifs, se rend maîtresse d uno somme supérieure à celle
qui est réellement due. Pour qu'il y ait comptabilité oc-
culte, il faut un maniement réol de deniers publics. Lo
comptable occulte est tenu aux mêmes obligations que lo
comptaljle régulier; il esi appelé à rendre compte devant
la juridiction financière qui juge les comptes ilu compta-
ble régulier (Cour des comptes, conseil de préfecture);
hypothèque légale peut être prise sur ses biens. Son
compte est soumis à l'approbation de l'assemblée qui voto
lo budget et à celle de l'autorité administrative; rune ou
l'autre peuvent rejeter la dépense. Il est finalement dé-
claré quitte ou on débet par le juge du compte.
— Comptabilité-matières. V. matière.
COMPTABLE (kon-tabV) adj. Qui ados comptes à rendre
ou à tenir : Agent, Officier comptablk. Comptable des de-
niers publics. Il Qui appartient, (|ui a rapport aux agents
comptables : Place, Emnhi comptable.
— Par ext. Kesponsanlo : Le garçon de café est çO'sivTX'
BLE de tout ce qu'il casse. (G. Sand.)
— Comm. Quittance comptable. Quittance en forme et
pouvant être portée en compte.
— n. m. Personne qui sait tenir des comptes : Tous les
économistes ne sont pas bons comptables.
— Encvcl. Dans l'acception générale du mot, un comp-
table est toute personne instruite dans la science des
comptes et dans l'art de les organiser et de les tenir.
On distinguo plusieurs sortes do comptables, savoir :
1" le comptable a'origine, c'est-à-dire tout individu tenant
lui-même sa comptanilité ou la faisant tenir par un pro-
fessionnel, mais qui en est responsable personnellement
vis-à-vis des tiers. Ainsi, un banquier est responsable des
comptes que dressent ses employés ; 2* lo comptable de
profession, cpii est la personne clioisio par le comptable
d'oripino pour le suppléer, moyennant rémunération, dans
lo soin de tenir ses comptes ; 3*" le comptable gardien de va-
leurs : caissier, magasinier, trésorier, officier payeur, etc.,
commis à la gardo do valeurs : argent, titres, marchan-
dises, etfols, à charge par lui d'en rendre compte.
COMPTAGE (kon-taf) n. m. Action do compter dos objets
quelconques ou des personnes,
— En T. d'eaux et for., Action do compter et d'estimer
les arbres d'uno future coupe.
COMPTANT (kon-tan) adj. En espèces livrées sur-le-
champ : Pe l'argent comptant. Payer à beaux deniers
comptants.
— Fig. Argent comptant. Chose assurée, d'une valeur
certaine : Une promesse de lui. c'est de /'aruknt comptant.
Il Pour argent comptant, Naïvement, simplement, avec
la plus entière bonne foi : Débiter à un naïf des fables qu'il
prend rooR arornt comptant, ii At'orr de l'esprit argent
comptant. Avoir l'esprit prompt, la réplique vivo.
— n. m. Argent comptant: La voilà seule, sans ressour-
ces, sur le pavé de Paris, avec un compt.vn v des plus min-
ces. (Sto-Bouve.)
— Acquits et Ordonnances de comptant, OrdonnanccR
pour des <lépenses dont le motif n'était pas connu do I*
COMPTE
Chambre des comptes : Le roi se bornait à écrire sur les
ORDONNANCES DE COMPTANT : n Js SttJS U motif de Cette
dépense. v> {Chémol. )\\ Petit comptant. Bureau du trésor
royal où 1 on ne payait que les sommes au-dessous de
1.000 livres, ii Grand comptant , Bureau du trésor royal où
l'on pavait les sommes de 1.000 livres et au-dessus.
— Adverbial. Conim. En espèces et sur-le-champ ; Payer
COMPTANT. Acheter, Vendre comptant, il A Paris, daus le
commerce du demi-gros, En espèces, et six semaines au
plus après la Uvraisoa. ii Payer comptant-compte, ou comp-
tant â livrer, ou comptant sur balle, Payer aussitôt après
que la marchandise a été agréée et pesée, avant même
qu'elle soit enlevée.
— Fig. Immédiatement et d'une façon équivalente : Le
plaisir de faire du bien 7ious paye comptant de notre bien-
fait. (Mass.)
— Anton. A crédit, à terme.
— Gramm. Certains auteurs font accorder comptant
adjectif; d'autres le laissent invariable.
— Encycl. Bours. Sous le nom de marchés au comptant,
on désigne les négociations d'effets pour lesquelles, à
l'inverse des marchés à terme, le donneur d'ordre doit, si
l'agent de change l'exige, remettre à ce dernier, avant
toute négociation, les effets ou valeurs à négocier ou les
fonds destinés à acquitter le montant de la négociation
(art. 58 du décret du 7 oct. 1890).
Les effets au porteur ou transmissibles par voie d'en-
dossement, négociés au comptant, doivent être livrés par
l'agent vendeur avant la cinquième bourse qui suit celle
de la négociation (art. 42 du règlement particulier des
agents de change du 3 déc. 1891).
Les fonds provenant de la vente de ces effets doivent
être à la disposition du donneur d'ordre le surlendemain
du jour de la négociation, ou, s'ils n'ont été livrés qu'a-
près cette négociation, dès le surlendemain du jour où ils
ont été remis à l'agent de change (art. 43, id.).
— Comptât). Ce qui se paye au moment de la livraison
est le comptant-compte. Entre commerçants, les règle-
ments au comptant se font à la fin du mois, ou même à la
fin du mois qui suit la livraison. On distingue le comptant
net, et le comptant avec escompte.
COMPTE {konf — étymologiquement, môme mot que
conte, dans lequel on à rétabli le groupe mp du latin.
[V. conte].) n. m. Action de compter ; opération par laquelle
on se propose de trouver un nombre dont les éléments sont
donnés : Paire le compte de son argent. Il Résultat de cette
opération, nombre ; Compte e.Tact.
— Sorte de tableau des sommes déboursées ou à dé-
bourser, reçues ou à recevoir : Tenir ses comptes en règle.
Il Facture, mémoire, énumération de fournitures faites et
des sommes dues en conséquence : Solder son compte.
— Fig. Avantage, intérêt, plaisir. : Les fripons trou-
vent leur compte dans la bonne foi des honnêtes yens.
— Comptes faits. Ouvrage qui donne des calculs tout
faits : Les comptes faits de Barrême.
— Ligne de compte. Les résultats généraux des comptes
de gestion des comptables publics doivent être disposés
d'après des règles déterminées par divers décrets ou
règlemeDts. (La forme réglementaire dans laquelle ces
résultats sont présentés constitue la ligne de compte.)
Il Mettre en ligne de compte. Faire entrer en ligne de
compte. Prendre en considération.
— Compte administratif, Compte des recettes et des dé-
penses d'un exercice, présenté : au conseil général par le
préfet, ordonnateur des dépenses départementales ; au
conseil municipal par le maire, ordonnateur communal ;
par le président de la commission administrative des
établissements de bienfaisance, ordonnateur hospitalier ;
par les proviseurs des lycées, les doyens des facultés et
les recteurs, ordonnateurs des lycées, facultés et univer-
sités; par le président du conseil de fabrique.
— Compte de gestion, Compte des'opérations en recottes
et en dépenses faites, pendant un exercice : par le
trésorier-payeur général , comptable du département;
Sar les receveurs municipaux et hospitaliers, comptables
es communes et des établissements de bienfaisance;
par les économes des lycées et les agents comptables des
facultés et universités; par le trésorier marguillier,
comptable du conseil de fabrique.
— Compte rendu, Relation, rapport, exposition : Le
COMPTE RENDU des séances de la Chambre, aune représen-
tation théâtrale, d'un livre.
— Admin. Cour des comptes. V. codr.
— Eaux et for. Bois de compte, Bûche de compte, Bois
coupé d'une longueur et d'une grosseur à peu près régu-
lières, et dont les bûches. se comptent, au lieu d'être me-
surées.
— Manufact. Unité formée de plusieurs unités simples,
que l'on emploie pour la commodité du calcul : Vous avez
vingt-cing comptes de quatre, ce gui fait bien cent, ii Lo
compte est le nombre de cent fils compris dans la largeur
d'une pièce d'étoffe ou de toile.
— Méirol. Monnaie de compte, Unité conventionnelle
dont on se sert dans les comptes, mais qui n'est pas re-
présentée par une monnaie réelle, comme l'écu de trois
francs, qui n'existe pas en France : Une somme de cent écus.
— Loc. div. De ou Tout compte fait. Tout considtTé- il
Compte rond, Nombre simple, facile à retenir ou à calcu-
ler, et qui n'est pas compliqué, soit d'un certain nombre
d'unités ajoutées à une série d'unités d'un ordre supérieur,
si le nombre est fort, soit d'une certaine fraction ajoutée
à un nombre entier, si le nombre est plus petit : Cent cin-
quante mille trois cents francs, c'est cent cinquante mille
francs, compte bond, il Compte borgne. Compte compliqué
ou mal fait, presque toujours volontairement et dans un
but do fraude, ii Compte de cuisinière, Compte mal tenu ou
fortement majoré, il Compte d'apothicaire. Compte dans
le<{uel le prix des articles est encore plus exagéré que
dans le précédent, il Bon compte, Bon marché : Le bon
compte est souvent le mauvais compte de l'acheteur. — Faire
bon compte. Vendre à bon marché. — A bon compte, A
bon marché, pour peu d'argent : Vendre, Acheter À bon
compte. S'amuser  bon compte. — Sans grande peine;
«ans beaucoup do mal : Les financiers s'enrichissent K bon
COMPTE. — Pour tout de bon :. Notre sang coulait k bon
COMPTE, et nous nous affaiblissions à vue d'ml. (Le Sage.) —
En déduction de ce qui est dû : Prenez cinquante francs k
BON COMPTE, li De bon compte, Kn comptant exactement,
tont au moins : Etre dp bon co.mpte, Etre loyal en affaires,
payer exactement ce qu'on doit. — Etre franc, sincôro.
H Tourner a compte, Etre avantageux.
— Ace compte, A ce compte-là, D'après ce raisonnement.
uAucompte (/e, Suivant l'opinion, le dire de : A roire compte.
Il Au bout du compte. En fin de compte, Après tout, en défi-
nitive. Il De compte à demi ou A compte à demi. En parta-
geant les bénéfices. Il Sur le compte de, Au sujet de, pour
ce qui concerne, ii Prendre, Mettre sur son compte. Faire
inscrire sur son compte, se déclarer prêt à payer pour
d'autres, et fig. : S'attribuer, accepter la responsabilité de.
Il Mettre sur le compte de. Attribuer â : Muttre une faute
SUR LE compte DE Son Camarade, ii Pour le compte de. Aux
profits et dépens de : Faire le commerce pour le compte
D'autrui. — Pour l'avantage, l'intérêt de : Pas de solida-
rité, dit l'égoïste; chacun pour son compte ici-bas. |i Pour
le compte de. Quant à, pour ce qui est de : Pour le compte
DE Corneille, il est fort inégal, il Laisser une marchandise
pourcompte, La refuser, sans indemnité pour le fournisseur
ou l'expéditeur, parce qu'où ne lui trouve pas les qualités
requises. Il Par compte, Successivement, à mesure qu'on en
a besoin, il Etre de compte. Etre à compter, mériter d'être
compté. Il Etre loin de compte, Etre en désaccord de beau-
coup sur un compte ou sur un sujet quelconque, n Aiwir
son compte, En avoir pour son compte. Etre fort maltraité.
— Etre complètement ivre, il Avoir ses comptes à jour, Avoir
ses comptes bien réglés et offrant le moyen d'une vérifica-
tion facile et immédiate, ii Demander son compte. Faire ré-
gler le compte de son salaire pour quitter le service d'une
personne. Il Recevoir ses comptes. Etre congédié, ii Donner,
Faire son compte à quelqu'un. Le payer et le renvoyer. —
Donner son compte à quelqu'un. En donner à quelqu'un pnnr
son compte, Le malmener, le traiter rudement, ii Trouver
son compte à, Avoir profit, avantage à. il Ouvrir un compte à
quelqu'un. Lui consacrer une place sur le livre de comptes.
Il Avotr un compte ouvert chez quelqu'un. Prendre chez lui
à crédit. Il Avoir en compte, Avoir à sa charge, pour rendre
compte à réquisition, ii Passer en compte. Inscrire au débit
ou au crédit de quelqu'un. — Etre attribué à quelqu'un,
compté à l'avantage de quelqu'un, il Passer, Etre nus sur
le compte de. Etre attribué à. il Arrêter un compte, Le ré-
gler, le fermer avec le projet de n'y plus rien ajouter ou
d'en ouvrir un nouveau, ii Bégler un compte. Par allusion
au trait qu'on tire à la règle sous l'addition. Le fermer
pour en balancer l'avoir et le doit et mettre le résultat en
évidence. — S'acquitter, il Bégler ses comptes. Fermer ses
comptes pour balancer son « doit » et son « avoir » et mettre
à jour la situation générale. — Mettre ordre à ses affaires.
— Fig. Rendre raison de ses actions : Régler ses comptes
avec la Justice divine, il Compte à rendre ou simplement
Compte, Justification de sa conduite, compte rendu de sa
gestion, il Rendre ses comptes, Présenter ses comptes à la
vérification de qui de droit. — Présenter l'état des biens
que l'on a administrés : Rendri^ ses comptes de tutelle.
11 Rendre ses comptes, ses derniers comptes, Isionvit. Il Rendre
compte de, Exposer, analyser ; Rendre comptic D'unepiéce
de théâtre. — Rapporter, 'racont3r : Rendre compte de ce
qui s'est passé. — Expliquer, justifier ; être interrogé sur,
être puni ou récompensé pour : Ri^ndre compte de ses ac-
tions. Il Rendre bon compte de. Avec un nom de personne,
Rendre un bon témoignage en faveur de : Rendre bon
compte D'un employé. \\ Vous m'en rendrez bon compte, Vous
me le payerez, ii .S'e rendre compte de. Apprécier, se rendre
raison de. Ii Devoir compte de. Etre tenu â : La magnanimité
ne DOIT pas compte à la prudence de ses motifs. (Vauven.) —
Etre responsable devant : J'en dois compte au Sénat. \\ De-
ma7ider compte de. Demander l'explication, la justification
de. Il Faire son conrpte, Compter, fonder des prévisions ou
des espérances : En tout ce qui est douteiLX, le seul moyen
d'agir avec assurance est de fairi; son compte sur le pis.
(Louis XIV.) Il Faire son compte que. Faire état que, avoir
la pensée que : J'avais fait mon compte que vous vien-
driez. Il Faire compte ou Faire son compte de. Se proposer
de, se décider à. il Faire le coynpte de, Etre à l'avantage
de ; Le communisme ferait lk compte de tien des gens.
Il Tenir compte de, Oiivrir un compte au sujet de. — Comp-
ter, prendre en considération. — Dédommager; et au fig.
Savoir gré, être reconnaissant : Tenir compte de Vinten-
tion. 11 Ne tenir compte ni ynesure. Ne prendre aucun soin
de ses affaires. Il Tenir ou Faire compte de. Faire cas do :
Tenir compte itun avis, il Savoir, Entend}'e bien son compte,
Connaître son droit, ses intérêts, il Son compte est bon ou
Son compte sera bientôt réglé, U peut s'attendre à être
châtié, maltraité.
— A compte, En déduction d'un compte plus considé-
rable 1 Recevoir 20 francs k compte, u A crédit, parce que,
dans ce cas, il y a compte ouvert : Prendre des marchan-
dises k compte. V. acompte.
— pROv. A chacun son compte, U faut donner à chacun
ce qui lui est dt'i. ii Chacun veut avoir son compte, Per-
sonne ne s'endort sur ses propres intérêls. ii Erreur n'est
pas compte, Il est toujours à ijropos de roctifier un compte
inexact, ii Les bons comptes font les bons amis, Pour rester
amis, il faut avant tout s'acquitter exactement do ce que
l'on se doit l'un à l'autre. i| A tout bon compte revenir, On
doit, si l'on a fait bon compte, ne pas faire difficulté de
laisser recommencer le compte.
~ Enctcl. Comptab. Il existe deux sortes de comptes :
les comptes arithmétiques, et les comptes digraphiques ou
comptes d'une comptabilité tenue en partie double.
Le compte digraphique ou double est l'état disposé
par doit et avoir, résultant do l'inscription méthodique
d'un ou plusieurs comptes arithmétiques exprimant des
échanges de valeurs. (Cet état porte le nom soit d'une
personne, comme Pierre, Pacl, Léon, soit d'une chose,
comme caisse, magasin, effets, frais généraux.)
— Compte collectif . Les comptes collectifs sont aujour-
d'hui do plus en plus usités dans la comptabilité des
maisons do commerce, d'industrie et de banque, pour
représenter et résumer au grand-livre général des séries
de comptes do mémo nature, comme clients, fournis-
seurs, outillage, etc., que l'on ouvre dans un ou plu-
sieurs gratids-livres particuliers. Les comptes collectifs
facilitent la division du travail comptable, simplifient la
balance d'ensemble et fournissent des contrôles très utiles.
— Compte à fjê, à ijS. à 1(4. Ces comptes relatent les opé-
rations que font en participation deux, trois, quatre, etc.,
personnes, lesquelles so sont engagées préalablement à
partager les bénéfices et à supporter les pertes do la
spéculation poursuivie.
— Compte d'ordre. Los comptes d'ordre sont des
comptes transitoires ou permanents qui permettent d'ex-
primer exactement les opérations économiques et les
résultats qu'elles donnent. L'emploi raisonné de ces
comptes caractériso la comptabilité élevée progressive-
164
ment â l'état de science des comptes, d'art empirique
qu'elle était précédemment.
— Compte de retour. Un compte de retour est l'état
établi sur une formule spéciale contenant l'énumération
des sommes à rembourser par suite du non-payement
d'un effet constaté par un protêt, à savoir ; capital de
l'effet, frais de protêt, intérêts, rechange, timbre de la
retraite, lettres, etc.
— Compte courant. Un compte, entre deux individus,
est dit courant, du moment qu'il contient une suite, un
courant d'opérations. On distingue le coinpte courant simple
et le^compte courant et d'intérêls. Le compte courant simple
est l'état dressé par doit et avoir des opérations exprimées
en monnaie de compte, qui se poursuivent entre deux in-
dividus durant une certaine période, dont la durée est dé-
terminée par la volonté des parties, et au bout de laquelle
l'arrêté du compte fixe la somme dont l'une des parties est
redevable à l'autre, quant aux capitaux mouvementés
dans le compte. — Un compte courant et d'intérêts est un
état dressé par doit et avoir des mouvements de capitaux
qui se produisent entre doux individus durant une certaine
période, dont la durée est déterminée par la volonté des
parties, et au bout de laquelle l'arrêté du compte ùxe la
somme dont l'une des parties est redevable à l'autre, non
seulement quant aux capitaux mouvementés dans le
compte, mais encore quant aux intérêts de ces capitaux et
quant aux changes, commissions, etc., dont le taux et la
réciprocité ont été préalablement fixés par convention ou
tarifs respectivement consentis.
Les méthodes usitées pour étabhr les comptes courants,
avec intérêts, sont au nombre de trois, savoir :
1" La méthode hambourgeoise ou par soldes;
i" La méthode directe ou progressive ;
;i° La méthode indirecte ou rétrograde.
La méthode hambourgeoise consiste simplement à cal-
culer les intérêts d'une somme inscrite à un compte, jus-
qu'au jour ou une autre somme vient s'ajouter à ce
compte. Exemple :
1» M. Lefort me remet une somme de fr. 8.000 le 5 jan-
vier ; je lui verse fr. i.500 le 25 janvier. Nous sommes
cotwenus d'un intérêt réciproque de 6 p. iOO.
A la date du 25 janvier, je puis savoir ce que je dois à
Lefort; il suffit que j'ajoute à la première somme les inté-
rêts courus du 5 au 25 janvier. Soit vingt jours d'intérêts
â 6 p. 100 sur fr. 8.000 = 26,66.
J'obtiens Fr. 8.000 ■> (valeur 5 janvier).
Intérêts de 20 jours. 2t),6fi
Je lui remets . . .
Je lui dois
8.026,66 (valeur 25 janvier).
1.500 ■>
Fr. 6.526,66 (valeur 25 janvier).
Le compte se trouve ainsi arrêté lo 25 janvier à
6.526 fr. 66 c.
2" Le 5 février, M. Lefort me remet un effet au 34 fé-
vrier de fr. 2.500.
Pour réunir cette somme à la précédente, il est néces-
saire que je les ramène toutes deux à la même échéance;
dans ce but, j'ajoute 30 jours d'intérêts, soit du 25 janvier
au 24 février, sur 6.526 fr. 66 c. :
Solde précédent. . . Fr. 6.526,66 (valeur 25 janvier).
Intérêts de 30 jours. 32,63
Il me remet.
Je lui dois . .
6.559,29 (valeur 24 février).
2.500 »
Fr. 9.05'.>,29 (valeur 24 février).
et ainsi de suite, pour toutes les opérations. Chaque remise
se combine avec le solde précédent et avec les intérêts
courus sur ce solde, au taux convenu, pour produire un
solde nouveau, valeur du jour de la dernière remise. Dans
la pratique, on porte les intérêts dans une colonne à part,
au lieu de les comprendre dans le solde, comme nous
venons de le faire pour les besoins de la démonstration.
La méthode directe consiste ; 1° à compter les jours
écoulés depuis la date de l'échéance (exclusivement) de
chaque somme jusqu'à celle (inclusivement) de l'arrêté
du compte ; 2** à calculer les intérêts courus et à les
inscrire dans la colonne des intérêts; 3" à faire la différence
des intérêts et à la porter comme balance du côté le plus
faible ; 4*' à faire le total des capitaux du débit et de ceux
du crédit, à tirer la différence de ces capitaux et à la
porter comme balance du côté le plus faible; 5<* à addi-
tionner les colonnes de totaux et d'intérêts qui doivent
alors présenter des totaux égaux.
Dans la méthode indirecte, au lieu de calculer directe-
ment les intérêts courus, de réchéance des capitaux à
l'arrêté du compte, on calcule d'abord les intérêts non
courus de l'échéance des capitaux du débit et du crédit à
la date de l'ouverture du compte; puis, la date de la clô-
ture du compte étant fi.xée, on calcule l'intérêt de la
balance des capitaux sur toute la durée du compte. La
différence entre les intérêts 7ïon couy^us et les intérêts de
la durée totale du compte exprime alors les intérêts courus.
C'est ce qu'un exemple achèvera de faire comprendre.
Supposons, dans un compte semestriel du 31 décembre
au 30 juin suivant, calculé à 6 p. 100, la somme de
1 .000 francs à l'échéance du 8 mai. Par la méthode directe,
on compterait :
Fr. 1.000 du 8 mai au 30 juin = 53 jours = fr. 8,83,
tandis que, par la méthode indirecte, on compterait :
Fr. 1.000 du 31 décembre au 8 mai = 128 jours = fr. 21,33,
intérêts non courus.
Fr. 1.000 du 31 décemb. au 30 juin = 181 jours = fr. 30,16,
intérêts de la durée du compte.
Différence Jours 53 Int. courus 8,83.
En résumé, par la méthode hambourgeoise, le compte
est arrêté à chaque opération. On calcule l'intérêt couru
do l'échéance d'une remise à l'échéance de la remise sui-
vante, et ainsi de suite. Par la méthode directe, au lieu
d'arrêter le compte à chaque remise, on attend la fin du
trimestre ou semestre ou toute autre date, et l'on calcule
les intérêts courus de l'échéance do chaque somme à la
date de l'arrêté, en vue d'obtenir un solde unique à cette
date, capitaux et intérêts compensés. Par la méthode
indirecte, la compcn.sation s'obtient inversement : les
intérêts courus sont la différence entre les intérêts do la
balance des capitaux pendant la durée totale du compte,
et les intérêts non courus des mêmes capitaux, do la date
de l'ouverture du compte à celle de leur échéance. Ajou-
165
tons que cotto domiôro méthode est la plus généralement
employée.
— Polit. Lo compte rendu des débals parlementaires, éta-
bli sous lo controTo des Chambres, fui sommaire do nsu,
à 1811 ; plus complet, analytique, jusqu'en 1848 ; sténogra-
phiquo et m extenso, à partir de cotto date. Liberté com-
plète fut d'abord laissée aux journaux do lo faire suivant
leurs convouaiict'S. L'Kmpire rendit obli^-atoire la repro-
duction du compte rendu ofticiol. Depuis sa chuto, on est
revenu au réyime de la libortô.
Lo Congrès et les Chambres font établir trois comptes
rendus : i" un compte rendu ttHégraphique, sommaire, afti-
ché dans la salle des Pas perdus do chaque Chambre,
transmis ù leurs présidents individuellement, aux minis-
tres, au président de la République et au syndicat de la
presse do Paris ; 2" un compte rendu analytique, imprimé
et mis le soir à la disposition des journaux de Paris et de
province (ces deux catégories établies parles secrétaires-
rédacteurs dos Chambres); 3" un compte rendu sténoyra-
phique in extenso, publié au «Journal officiel », avec les
scrutins, les exposés de motifs et les rapports sur les
projets et propositions de loi, dont la réunion forme les
Annales parlenifntaires.
Comptes du monde adventureux (les), recueil de
cinquante-quatre contes parus en I5fi5, sous la signature
A. b. S. D., initiales d'Antoine de Saint-Denis, 1 un des
secrétaires de la reine Marguerite de Navarre, sœur de
François I". Ces récits, qui se rapprochent de XHepta-
méron et des Hécréations et joyeux devis, de Despériers,
sont pour la plupart enjoués, spirituels, avec uue ten-
dance marquée à la satire dirigée contre' les moines et
les ecclésiastiques. Ils ont été réédités par Félix Franck
(187S).
COMPTE-CALIX (François-CIaudius), peintre français,
né à Lyon on 1813, mort en 1880. Il suivit les cours de
l'Ecole des beaux-arts de sa ville natale, puis il débuta
à Paris, au Salon de 1840, par deux tableaux de genre:
la Sœur cadette, et la Ressemblance. Depuis lors, il a exé-
cuté un nombre considérable de tableaux
de genre, des toiles historiques, des
paysages, des portraits, etc. Cet artiste
possède un talent agréable et fin, élé-
gant et spirituel. Rappelons, parmi les
œuvres qu'il a exposées : 6'a(>î^e £'/(5a6e^/i
de Hongrie, l'Amour au château, l'Amour
à la chaumière. Pauvre mère, les Biches
effarées, le Départ des hirondelles, le Jour
'^^■^ "'«'•'^' Compto-ms.
COMPTE-FILS (^o«^'-;Çr) n. m. Espèce
de loupe qui sert à compter les fils de la chaîne ou de la
trame, sur un petit échaniillon du tissu, ii Plaque circulaire
en métal, dont les bords sont découpés en crans de diverses
grandeurs. (PI. Des comptk-fils.)
COMPTE-GOUTTES {kont'-goiit') n. m. Pharm. Instru-
ment servant à mesurer les petites doses de
liquide par le dénombrement des gouttes.
Il PI. Des COMPTE-GOOTTKS.
— Encycl. Les compte-gouttes servent sur-
tout aux médecins, aux pharmaciens, aux
chimistes, aux parfumeurs. Les plus simples
se composent d une pipette de verre, pourvue
ordinairement d'un aspirateur en caoutchouc.
Ou introduit la pointe de la pipette dans le
liquide, l'aspirateur étant comprimé entre le
pouce et l'index, puis on cesse de presser
Four laisser monter le liquide ; enfin, on retire
instrument et on en fait écouler le liquide
goutte à goutte, par une pression g;raauée.
Le poids des gouttes d'un même liquide ne dépend que
dans une très faible mesure des dimensions de l'orifice;
il dépend surtout, de la nature du
licjuide, de sa température, de son
état électrique. Dans la pratique,
la température et létat électrique Compte-gouttes,
ne subissant que do faibles variations, on le considère
comme constant pour un liquide déterminé.
COMPTE-PAS {kont'-pa) n. m. Instrument en forme do
montre, qui sert à compter les pas de celui qui le porte,
et à évaluer le chemin qu'il a parcouru. (Le cadran est di-
visé en cent parti f s, i\m équivalent chacune à un double pas.
Un mouvementd'horlogorie,que règle le mouvement même
du marcheur, actionne une aiguille qui marque les unités
et les centaines.) il On l'appelle aussi podomètre, ou encore
ODOMÈTRK. V. rODOMfîTRE. (PI. DcS COMPTE-PAS.)
COMPTER [kon-té — du lat. computare, môme sens, qui
avait d'aburd donné ro»^t'r)v. a. Dénombrer, faire le compte,
cherchorlenombredo:CoMPTERrfe/'ar(/ett^,st'samis. il Met-
tre en compte : A'epas compter les centimes, n Comprendre
dans un calcul : L'Egyplenourrissait autrefois vingt millions
d'habitants, sans c:(»mptek les Itomains. (Thiers.) il Tenir
compte de : Servez donc ce rui immortel et si plein de mi-
séricorde, gui vous COMPTERA un soupir et un verre d'eau
donné en son nom. (Boss.)
— Par oxt. Payer, donner (en parlant d'une somme
d'argent) : Comptior cent mille francs à quelqu'un, ii Donner,
accorder en général : Nous ignorons ce que l'avenir nous
comptera. Il Donner avec parcimonie ; Compter les mor-
ceaux à quelqu'un.
— Avoir atteint : Compter vîyigt printemps, w Compter
dix, vingt années de service, Avoir servi l'Etat pendant dix,
vingt années. Ii Couienir, posséder : Ville qui comi'TK deux
ntillio7is d'habitants.
— Evaluer, réputor, regarder comme : Un homme est
maître de la vie des hommes, quand il compte pour rien la
sienne. (Kén.)
— Arfj;. des théâtr. Compter des pauses. Dormir. Il Arg.
des marins. Compter ses chemises, Vomir, par suite du mal
de mer.
— Comm. Compter par bref, Compter sommairement ot
sur de simples bordereaux ou mémoires.
— J(Mix. Compter a la muette. A divers jeux do cartes,
Ne pas marquer les points do ses levées.
— Mus. Passer des mesures sans chanter ni jouer.
— V. n. Calculer, savoir le calcul : Compter comme
liarrâme. Il Calculer son intérêt : Les hommes savent comp-
ter, très peu savent apprécier. (Turgot.) n Savoir compter.
Etre attentif à ses intérêts, ii Sans compter, A pleines
mains, ii Ne pas compter après nuelqu'un, Accepter de con-
fiance ce qu'il rlit eu croit.
— Se proposer do ; Que comptbz-uo»« faire ? Il Avoir
COMPTE-CALIX — COMPTEUR
pour sûr, regarder comme certain : Je compte bien que
vous viendrez.
— Etre compté, faire nombre : La dernière syllabe d'un
vers français ne compte pas lorsqu'elle est muette. \\ Etre
do compte, valoir la peine d'être compté : Les événements
ne comptent que pour ceux qui en pâtissent ou qui en pro-
fitent. (Chateaubr.)
— Passer pour, tenir lieu de : A table, un gros mangeur
compte pour deux.
— Compter de. Dater de, commencor à, compter en com-
mençant à ; L'accession au trône est une seconde naissance :
on ne compte que de ce moment. (J. de Maistre.) Il A comp-
ter de, A dater de, à partir de.
— Compter sur. Faire fond sur, mettre sa confiance ou
son espoir en : Qui peut compter soR /t" lendemain ? {Mass.)
.Avant tout, compte sur toi.
— Compter par, Egaler au nombre de : Compter ses
prospérités par les jouis de son règne. (Mass.) \\ Compter
pour ou au nombre de, ou au rang de, ou parmi, Mettre
au nombre de. Il Compter sans, Ne pas tenir compte de.
Il Sans co//i;j/e7'. Généreusement, largement, il Ne compter à
rien quelque chose, N'en pas faire cas. il Compter avec,
Tenir compte de, donner de l'importance à : L'électeur est
une puissance avec laquelle il faut compter. — Etre mé-
ticuleux avec, ne rien passer à : Je compterai avec vous,
puisque vous comptez avec moi. il Compter avec soi, Comp-
ter en soi-même, faire une sorte d'e.xamen de sa conduite :
Comptons avec nocs-mêmes, avant que Dieu compte avec
nous. (Mass.) — Veiller sur sa propre conduite, réfléchir
mûrement avant d'agir : Jeune, on compte bur soi; vieux,
oîi compte avec soi. il Compter ses pas, Marcher avec une
lenteur, une gravité affectée, n Compter tous les pas de
quelqu'un, Exercer sur sa conduite une surveillance exces-
sive. II Compter le temps, les jours, les heures, les inoments.
Les voir s'écouler avec impatience.
— PROV. : Qui compte santon hôte (ou sans l'hôtel compte
deux fois, Quand on fait des calculs sans consulter les inté-
ressés, on s'expose à des mécomptes. Il On compte les
défauts de l'homme qu'on attend, Celui qui se fait attendre
indispose les gens et leur fournit l'occasion de mal parler
de lui. Il II ne faut pas compter sur les souliers d'un mort
pour se mettre en route, Il ne faut pas fonder ses espé-
rances, baser ses projets sur un héritage, li Brebis comptées,
le loup les mange, Les précautions qu'on prend sont sou-
vent inutiles.
Compté, ée part. pass. du v. Compter.
— A /)ascom/)^^s, Lentement, soIennellement.il Fig. Avec
une lente régularité ; d'un pas lent et sûr : La vertu ne
marche qu'k pas comptes. (Boss.) il Tout bien compté et ra-
battu. Tout examiné.
Se compter, v. pr. Etre compté: La danse peut se
compter parmi les arts. (Volt.) il Compter combien de per-
sonnes se trouvent réunies, n Se mettre au nombre de :
Permettez-moi de me compter comme votre ami. il S'éva-
luer, s'estimer, s'apprécier ; Se compter pour n'en. iiAbsol.
Faire cas de soi : La plupart des hommes ont le défaut de
se fï'op compter. (Chateaubr)
— Syn. Compter, calculer, supputer. V. calcttler.
COMPTEREAU [kon-te-rô) n. m. Fam. Petit compte.
COMPTEUR [kon-teur'), EUSE n. Celui, celle qui compte.
COMPTEUR {kon-teur') n. m. Mécan. Nom donné à divers
appareils destinés à mesurer, à compter et à enregistrer
certains etfets mécanif^ues. (Les principaux appareils qui
reposent sur ce principe fondamental comprennent les
compteurs à gaz, les compteurs à eau, les compteui-s de tours,
les compteurs de voitures, les compteurs de vapeur, les comp-
teuis d'électricité, les compteta\t pour entrées, etc.
— Arithm. Compteur universel, Machine à calculer.
— Mar. Montre à secondes très exacte, dont on fait usage
pour remplacer le chronomètre, lorsqu'on no veut pas dé-
placer celui-ci, de crainte d'en contrarier la marche.
— Mus. Partie d'un orgue.
— Encycl. Mécan. Compteur à gaz. On nomme ainsi un
appareil qui est destiné à mesurer ou à enregistrer les
(inantités de gaz consommé ou fabriqué, en se reportant
au litre, décalitre, hectolitre et métro culie. 11 existe deux
sortes de compteurs à gaz : lo compteur d'abonnés, servant
à mesurer, chez le
particulier qui
consomme le gaz,
la quantité jour-
nellement em-
ployée, et le comp-
teur de fabrication
eu d'usine, qui en-
registre les quan-
tités do gaz que
ji rodu i t cette
usine.
Il existe un
gran<l nombre de
compteurs d'abon-
nés et, parmi les
principaux types,
nous citerons : lo
compteur normal,
lo plus fréquem-
ment employé; le
compteur à niveau
constant; \o comp-
teur compensateur Scholefield ; lo compteur compensateur
Clegg ; le compteur à bàc ho d' évaporât ion Houget ; locompteur
à bâche de saturation J. lirunt; le compteur à mesure inva-
riable Siry et Lizars ; lo compteur sec J. Malam, perfec-
tionné successivement par Hagardus, puis par Detries et
eiilin par (.'roll ; le compteur aspirateur, etc. Nous nous
bornerons A examiner parmi tous ces tyi>es le compteur
normal.
L'organe le plus important du compteur normal, comme,
du reste, dos divers autres compteurs, ost lo tambour,
ajipolé aussi isolant; ilconstituo l'appareil mesureur. Il se
meut lians une jietite caisse cylindrique contenant une
quantité d'eau (pu atteint un niveau déterminé. En tournant ,
le tambour communique son mouvonïont A un mécanisme
actionnant les aiguilles do plusieurs cadrans, qui enro-
gistront la quantité de gaz traversant lo compteur. Natu-
rellement, le fonctionnement du tambour no se produit
nu'autant qu'il y a consommation do gaz ; si les robinets
des brûleurs sont fermés, le gaz cesse de faire mouvoir ce
tambour. Un compteur comprend, en outre, un certain
uoinhre d'orguuuu Nocondaires, que nous nous bornerons ik
Compteur h gaz d'usine*
ônuméror. Tels sont : le tube d'introduction d'eau, le siphon,
la soupape d'introduction du gaz et le flotteur, la garde
hydraulique, lo mécaniame enregistreur ot lo cliquet d'arrêt.
Le principe de la construction du compteur de fabrication
ost, à très pou do chose prés, celui du compteur normal
pour abonnés; sesdimensions
ditl'èrent : elles sont beaucoup
plus considérables.
Compteur à payement préa-
lable. On appelle ainsi un
compteur auquel est adapté
un mécanisme distribuant au-
tomatiquement le gaz payé
d'avance, par l'introduction
d'une pièce de monnaie dans
l'appareil.
— Compteur à eau. Les
compteurs ù. eau, d'un très
grand nombre de systèmes,
peuvent se diviser eu trois
groupes principaux, renfer-
mant les différents types
créés .• compteurs a comparti-
ments extensibles, compteurs à
piston mobile, conipteurs a
mouvetïient rotatif.
a) Les premiers sont consti-
tués par des diaphragmes,
avec membranes en caout-
chouc ou en cuir, présentant
une souplesse sufrisante pour
se gonfler quand le comparti-
ment se remplit d'eau et se —
dégonfler quand l'eau s'en
échappe. Un encliquetage
transmet au mécanisme actionnant l'aiguille du cadran
enregistreur les mouvements alternatifs qui se produisent.
Parmi les compteurs de cette
catégorie, on doit citer le plus
connu et le plus employé, celui
imaginé par Oury.
b) Les seconds possèdent un
piston doué, à l'intérieur d'un
cylindre, d'un mouvement alter-
natif de va-et-vient. Comme dans
une machine à vapeur, des ti-
roirs amènent l'eau successive-
ment sur chacune des faces du
piston, et ouvrent ou ferment
les orirîces d'introduction ou de
sertie. Les compteurs à piston
mobile dans un cylindre les plus
remarquables sont, par ordre
chronologique : le compteur
Jiobertson-Èrisson, le cotnpteur
Kennedy, le compteur Coquart,
le compteur Larmajuiud, le comp-
teur à quatre cylindres Sainain,
le compteur Houx; enfin, le compteur Frager qui, de tous
les appareils similaires connus, est celui qui présente le
plus de régularité dans son fonctionnement,
c) Les compteurs à mouvement rotatif se composent, en
général, d'une sorte de turbine aux dimensions réduites,
qui tourne, autour d'un axe vertical, dans une enveloppe
cylindrique. L'eau amenée au-dessus de la couronne de
là turbine, lui imprime un mouvement de rotation plus ou
moins rapide, suivant sa pres-
sion. Le fonctionnement de ce
genre de compteur laisse à dé-
sirer,sous le rapport de l'oxaoïi-
tude du volume d eau enregistré.
Le type des compteurs à mou-
vement rotatif est le compteur
Siemens.
— Compteurs de tours. Les
compteurs de tours sont dos
appareils employés pour enre-
gistrer le nombre do tours (juc
lait l'arbro moteur d'une ma-
chine ù va^)eur, pondant un laps
de temps Iixé. Tous, ou presque
tous, comprennent un nombre
plus ou moins considérable do
cadrans, qui représentent les
unités, les dizaines, les cen-
taines, les mille, et ainsi de suite. Le plus ancien ost le
compteur de tours de Ganiicr; celui de Martin; le vétoci-
métre Oeschiens ; ceux de Madaniet et d'AshIer ; le gyro-
yraphe de Joublin, etc. On les appelle aussi cinémomètres.
— Compteurs de voitures. Les compteurs ayant pour but
de contrôler, en l'enregistrant, le nombre des voyageurs qui
successivement ^-r,
liénétrent dans ^éjL
une voilure pu-
blique, tramway
ou omnibus, sont
assez nombreux.
Lo plus usité de
tous est celui (jne
l'on voit rnsiallé
ù portée de la
mam du conduc-
leui'tiu reL e\ cur.
Compteur h eau.
Compteur ilo tour».
Compteur Jo volturo
En nppuvanl sur un levier de maiiuMivre terminé par un
boulon, ou met on mouvenuMit le mécanisme du compteur
nui. tout en faisant résonner uu timbre de centréle, tait
éirulemoiit apparaître, dans une plaque découpée, dos
chiflVes dont la somme nugmoute ù chaque vonuo d uu
COMPTEUSE
COMTE
Compteur (l'électricité.
nouveau voyageur. II faut aussi mentionner le compteur
horaire, destiné à fractionner le prix de la course, en tenant
compte du temps employé pour le trajet.
Compteurs de vapeur. Ils servent à enregistrer le débit
de vapeur en l'indiquant, soit au moyen d'un cadran, soit
encore par le tracé sur un cylindre d'une courbe de débit. (Le
compteur do vapeur le plus employé est celui de Parenty.)
-^ Compteurs d'électricité. Les 'compteurs d'électricité
peuvent se rapporter à trois types : les compteurs de guan-
tité on coulombmètres ; ]cs compteurs de force électro-motrice
ou. voltmètres; les compteui's d'é?ierfjie électrii^ue ou u-attînè-
très. 11 existe de nombreux types de la première catégorie,
fondés les uns sur Vëlec-
iroljjse, les autres sur les
actions électromagnéti-
ques ; les premiers ne
sont que des modifica-
tions de l'ancien volta-
mètre; les autres sont
des ampèremètres, com-
binés avec des chrono-
mètres.
Les appareils de la se-
conde catégorie n'exis-
tent guère pratiquement .
bien qu'ils puissent ser-
vir à suivre la variation
du potentiel pendant la
charge et la décharge des
accumulateurs. C'est un
appareil qui rappelle le
galvanomètre de Deprcz. Quant aux compteurs du troi-
sième genre, ils servent à mesurerlaforce électro*motrice.
L'un dos plus remarquables est celui de Marcel Deprez. On
peut citer également les compteurs d'Aron, de Siemens,
de Vernon-Boys, d'Ayrton, etc.
— Compteurs pour enti-ées. Sorte de tourniquets d'un
usage fréquent dans les expositions publiques, sur les
champs de courses, etc. Ils sont munis d'un déclic comptant
les visiteurs, dont un seul peut passer à la fois. V. tourni-
QUiiT.
COMPTEUSE {kon-teuz') n. f. Ouvrière des fabriques de
papier, qui assemble en mains les feuilles de papier.
COMPTOIR [kon-to-ar' — rad. compter) n. m. Comm. et
îîn. Sorte de tat)le massive, de bois ou de métal, sur laquelle
les changeurs comptent l'argent, les marchands étalent
leurs marchandises, les débitants de boissons servent leurs
consommations, etc. il Demoiselle, Dame de comptoir. Fille
ou Femme qui est au comptoir pour servir les pratiques ou
faire la recette.
— Succursale de la Banque de France : La Banque a
des COMPTOIRS dans les principales villes, il Nom donné à
divers établissements do crédit public : Le Comptoir
d'escompte, ii Etablissement de commerce, de banque, etc.,
fondé, par une puissance ou par des particuliers, dans les
pays d outre-mer : Les Anglais ont des comptoirs partout
où ils n'ont pas de grandes coIojups.
— Techn. Lieu d'une fabrique de tissus où sont dépo-
sées les matières premières, et où l'on en fait la distribu-
tion aux ouvriers.
— Encycl. Arcbéol. Le mot comptoir, anciennement,
s'entendait de plusieurs manières ; soit qu'il s'agît d'une
table à compter, d'une salle où l'on travaillait, d un jeton
de compte, ou d'un ofiicier de la chambre des monnaies.
Les comptoirs du moyen âge, en tant que tables, portaient
souvent gravées sur leur surface des tables arithmétiques,
et aussi des logcttes creusées pour les espèces.
— Fin. Comptoir d'escompte. La création de cet établis-
sement de crédit fut l'œuvre du gouvernement provisoire
de 1848. La révolution de Février avait protondément
affecté le crédit public. Les retraits do fonds, inspirés par
la panique, avaient fermé les guichçts des banques; le
cours forcé dos billets de la Banque de France avait été
décrété; le payement des bons du Trésor, le rembourse-
ment des fonds de caisse d'épargne suspendus; la rente
était tombée à 50 francs. Le gouvernement crut remédier
à la crise en provoquant, par décret du 7 mars, la créa-
tion, en province et à Paris, de comptoirs d'escompte dont
le capital serait fourni par tiers : en bons du Trésor par
l'Etat; en obligations par les départements et les com-
munes, à titre do garanties; en numéraire par les asso-
ciés souscripteurs. Soixante établissements furent ainsi
créés. Ils disparurent peu à. peu, avec les circonstances
qui les avaient fait naître, après avoir rendu d'incon-
testables services, sans avoir compromis ni leur capital,
ni les garanties de l'Etat ou des communes.
Le Comptoir d'escompte de Paris leur a seul survécu.
Il s'est successivement transformé. En 1889, à la suite
de spéculations malheureuses sur les métaux, engagées
par son directeur, Denfert-Rochereau, et du suicide de co
dernier, il dut liquider. L'apport de son actif fut fait à
une société nouvelle, constituée le 4 juin 1889, pour cin-
quante ans, au capital de 100 millions de francs, divisé en
200-000 actions, entièrement libérées, de 500 francs, et régie
par un conseil d'administration de huit à «luinzc membres.
COMPTON (sir William), général anglais, né en 1625,
mort à Londres en 1663, (ils d'un officier uo Charles 1*^% qui
périt à la bataille d'Hopton Heath, en iCii. A dix-huit ans,
il recevait do Charles I" le commandement d'un régiment,
et il se distinguait à la bataille do Banbury (1G43). Lieu-
tenant gouverneur de cette ville, il y subit l'assaut des
Parlementaires, et, à force d'héroïsme, parvint à s'y main-
tenir jusqu'au 8 mai 1G4G. Il déploya les m^;mcs qualités
au siège do (jolchestcr, où P'airfax no put entrer qu'on
affamant la place (IC48). Aussi Cromwell 1 avait-il on haute
estime. Compton, en 1C52 et 1659, prit une part active à
toutes les intrigues en faveur de la Kestauration, ce qui le
fit emprisonner  deux reprises (1655 et 1658). Après la
Restauration, Charles II le nomma maître do l'artillerio.
Compton fut député de Cambridge à la Chambre des com-
munes, en 1660-1661.
Compton (Henry), évfiqnc anglican, né à Compton
(comté de Warwickj en 1632, mon à Fulliam en 1713.
Après un long voyage sur le continent (IC52-1660), il entra
dans l'armée, qu'il quitta bientfit pour se consacrer à
l'Etlise. En 1674, il était évoque d'Oxford; en 1675, évéque
de Londres. ÏCn 1676, il entrait au conseil privé. Charles II
le chargea do l'instruction de ses nièces, Mario et Anne,
qui furent reines d'ADglctorro. Compton, dans l'administra-
tion do son diocèse, se montra protestant rigide. Aussi
déphit-il fort à Jacques II. qui le suspendit de l'exercice do
ses fonctions(1685). Compton, blessé, se retira à Fulham, et
lit une propagande active en faveur de Guillaume d'Orange,
qu'il couronna à Westminster (1689). Il eut peu d'influence
sur la nouvelle cour, mais il regagna toute sa faveur à
l'avènement de son ancienne élève, la reine Anne, qui le
nomma, en 1702, aumônier de sa maison. On a de lui d'assez
nombreux écrits, entre autres : Life of donna OUjmpia
Maldachini (1667), traduit de l'italien, et des Episcopalia
(1686), qui sont un recueil de ses mandements. Compton
était un botaniste distingué, et il avait créé de curieuses
collections de jilantes.
GOMPTONIE [kon-pto-ni) n. f. Bot. Section du genre
mijrica.
COMPTONITE {kon-pto — de Compton, n. pr.) n. f. Sili-
cate naturol, zéolite sodico-calcique ; variété de thomso-
nito, qui se présente, en petits sphéroïdes groupés ou en
cristaux courts, dans les oasaltes d'Eisenach, en Saxe, et
dans un trapp grisâtre de Bohême.
COMPTORISTE {kon-to-risst' — rad. comptoir) n. m. Ce-
lui qui tient un comptoir, il Celui qui est habile à tenir des
comptes. (Peu usité.)
COMPULSATION (kon, si-on) n. f. Action de compulser
(Peu us.) Il (Quelques-uns disent compdlsion.
compulser {kon — du lat. cum, avec, et pulsare, supin
pulsattim, pousser) v. a. Obliger un notaire ou autre ofii-
cier pulilic, en vertu de lettres obtenues en chancellerie,
à délivrer des actes dont il garde les minutes, ii Se faire
montrer une pièce chez un ofticier public, ii Examiner at-
tentivement, feuilleter avec soin, en parlant de livres ou
de manuscrits : Compulser des dossiers.
COMPULSEUR (kon) n. m. Individu qui compulse : Un
coMPCLSEUR de dossiers.
— Ane. art milit. Ofticier ou serre-file, chargé de pousser
les soldats au combat.
COMPULSIF, IVE {kon — du lat. compellere, supin cotn-
palsum, pousser; adj. Qui pousse, qui contraint, qui oblige :
J-orce COMPULSIVE.
COMPULSION (^071 — rad. compulsif) n. f. Impulsion
violente, contrainte. Il Action de compulser. (Peu usité.)
COMPULSOIRE {kon, so-ar' — rad. co7npulser) n. m. Dr.
Procédure employée pour obtenir communication d'un
acte dans lequel on n'a pas été partie, et qui est chez un
dépositaire public, ii Vérification de livres do commerce.
— Ane. dr. Lettres de compulsoire, Autorisation de com-
pulser un dossier ou un acte, il Ordre donné au dépositaire
de titres de les laisser compulser.
— Encycl. Les articles 846 et suivants du C. de proc.civ.
règlent la façon dont un tiers peut être autorisé, au cours
d'une instance, à prendre connaissance d'un acte chez un
dépositaire public, et à s'en faire délivrer une copie ou
un extrait. C'est une dérogation à la loi du 25 ventôse
an XI sur le notariat. Il faut, pour la justifier, un lien
direct et sérieux entre la pièce dont on demande commu-
nication et l'olijot du litige.
COMPURGATEUR [kon — du lat. cum, avec, et purgare,
supin imrgalum, purger) n. m. Ane. dr. Témoin à décharge.
COMPUT {kon-puV — du lat. computare, compter) n. m.
Calcul servant à dresser un calendrier, et particulièrement
le calendrier des fêtes mobiles : Les premiers chrétiens sui-
virent le coMPUT de l'empire, il On a dit aussi compost.
— Encycl. Le mot comput est entré dans la langue lors
de la promulgation du calendrier grégorien. Le comput
renferme le nombre d'or, [e cycle solaire, l'indiction romaine,
Vépacteei les lettres dominicales. V. calendrier.
COMPUTATION {kon, sî-on — du lat. compittatio. mémo
sens) n. f. Supputation du temps, faite dans le but do
drosser un calendrier.
— Dr. Computation d'un délai, Fixation de ce délai.
— Encycl. En droit romain, on appelait computatio civilis
le mode de calcul des délais qui consistait à compter sim-
plement les jours de die ad diem, et non de momento ad
momentum {computatio naturalis). Quand le délai devait
faire perdre un droit, il n'était censé terminé qu'à l'expi-
ration du dernier jour.
COMPUTER {kon — rad. coynput) v. a. Supputer, comp-
ter : Napoléon ne sut ni compotek les jours, ni prévoir
l'effet des climats. (Chateaubr.) [Peu usité.]
COMPUTISTE {kon, tisst' — rad. computer) n. m. Celui qui
travaille à dresser le calendrier ecclésiastique. Il A Rome,
Officier (|ui i>orroit les revenus de la chambre apostolique.
GOMRIE, ville d'Ecosse (comté de Perth), sur l'Earne ;
1.900 hab. Exploitation d'ardoises. A 2 kil. S. de Comrie,
restes d'un camp romain qu'on suppose avoir été le camp
d'Agricola.(Les environs de Comrie sont exposés aux trem-
blements de terre.)
GOMTADIN, INE {kon), personne née dans le comtat
Veuaissin, ou qui Iiabite co pays. — Les Comtadins.
— Adjectiv. Qui appartient à ce pays ou à ses habitants.
Tradition comtadini;.
COMTAL, ALE, AUX {ko7i-tal') adj. Qui appartient aux
comtes ou à un comte : Cou7'onne comtale. Ville comt/^le.
COMTAT {kon-ta) n. m. Se dit pour Comté, mais seule-
ment pour désigner le comtat Venaîssin.
CoMTAT (le) [ou comtat "Venaissin] et comtat
D'Avignon, petits pays de l'ancienne France, encla-
vés dans la Provence, et qui restèrent terres papales
jusqu'en 1791. Le comtat d'Avignon so bornait à la ville,
où sont papes résidèrent de 1305 à 1378, et à son immé-
diate hanlieue; mais le comtat Venaissin comprenait plus
de 180.000 hectares, et il a fourni plus de la moitié du
département do Vaucluse ; il tirait son nom de Vonasque
I {vintlascinum). C'est uno contrée splendide, avec avant-
monis dos Alpes — tels lo majestueux Ventoux (1.912 m.),
le Lubéron (1.125 m.) — et plaines magnifiques, arrosées
par des canaux tirés du Hhône, de la Durance et de la
merveilleuse rivière de Vaucluse, la Sorgue.
comte Ucont' — du lat. coynes, itis, compagnon, et plus
! tard " comte «) n. m. Sénateur choisi pour conseiller, du
temps dos premiers empereurs romains, ii Au temps du
Bas-Empire, Dignitaire du palais, n Chef militaire comman-
dant uno province, n Comte des largesses sacrées, Chef dos
finances de l'Etat, ii Comte du trésor privé. Ministre des
revenus et des deniers do l'empereur, ii Comtes des domes-
tiques, Titre dos deux commanaants de la garde impériale.
Il Comtes du palais, Officiers attachés au service de l'em-
166
pereur. (C'étaient ordinairement des eunuques.) il Comte
palatin, Premier titre que portèrent les ducs de Bavière.
— En France, jusqu'à Charlemagne, Dignitaire qui
gouvernait une certaine étendue de paj's, sous l'autorité
du roi : Les comtes de Charlemagne. Il Comte du palais ou
Comte palatin. Chef suprême de la justice, n Comfe de
iétable. V. connétable. — A l'époque de la féodalité.
Vassal du roi qui gouvernait d'une façon à peu près indé-
pendante une seigneurie appelée »■ comté » : Le comte de
Corbeil et de Melun. Les comtes de Bretagne, il Comte-
pair, Comte grand feudataire de la couronne : Les comtes-
pairs de Toulouse, de Flandre, de Champagne. \\ Depuis la
féodalité et jusqu'à nos jours, Simple titre de noblesse,
intermédiaire entre ceux do <i marquis " et de « baron ".
Il Comte es lois, Ancien titre honorifique des professeurs
émérites de la faculté de droit, à Toulouse.
— Arg. Menteur {par jeu de mots sur conte, histoire
inventée}, il Comte du canton, Geôlier, ii Comte de caruche,
Porte-clefs.
— Démon. Comtes de l'eiifer, Démons d'un ordre supé-
rieur, qui commandent de nombreuses légions de diablo-
tins, et qu'on peut évoquer à toute heure du jour dans un
lieu sauvage, disent les démonologues.
— .Encycl. Epoque romaine. Dans l'empire romain, les di-
gnitaires de l'administration provinciale, puis les empe-
reurs, étaient entourés de conseillers particulièrement atta-
chés à leur personne, qui les « accompagnaient » ; ce furent
les comtes. Leurs attributions devinrent de véritables fonc-
Signt's distiDclifs du comte :
1. Tofiue (î»*" Enipirej; 2. Heaume (xni'-' s); 3. Couronne.
tions. Ils étaient hiérarchisés en trois classes. D'autre part,
on distinguait, parmi les comtes, ceux qui étaient revêtus
d'un commandement militaire, ceux qui étaient chargés de
l'administration provinciale, enfin ceux qui étaient attachés
à l'administration centrale, correspondant à ce que nous
appellerions aujourd'hui des cbefs de bureau. On trouvera
lo détail de ces dignités dans la Notifia dignitatum et
administrationum omnium m partibus Oi'ieniis et Occidenti
(Bonn, 1839-1853).
Epoque byzantine. L'administration byzantine conserva
les cadres do l'administration romaine ; mais le titre de
H comte >' perdit de son importance en se multipliant. Dans
l'organisation militaire, il tomba jusqu'à ne plus désigner
qu'un grade inférieur. Dans les services de l'administration
centrale, seul le directeur des haras conserva le titre de
<■ comte 11. Dans l'administration provinciale, on trouve
encore le comte de la tente, chargé des approvisionne-
ments, le comte des aqueducs, et le comte des mines.
Mojfen âge et temps modernes. Sur la fin de l'empire,
l'administration romaine plaea à la tête de chacune des
subdivisions provinciales appelées civitates (cités) un
fonctionnaire, chargé à la fois de l'administration civile
et de la défense militaire. Ce furent les comtes. L'orga-
nisation fut maintenue par les rois germains. Le comte
de l'époque mérovingienne concentre dans ses mains
tous les pouvoirs : financiers, administratifs, judiciaires
et militaires. Avec les rois carolingiens, l'autorité des
comtes gagna plus de force encore et plus d'importance.
Le nombre des comtes alla, en outre, en augmentant,
avec le morcellement des circonscriptions à la tête des-
quelles ils étaient placés. Cependant, sous les derniers
Carolingiens, le pouvoir royal se désorganisait : les fonc-
tions de comte devinrent un véritable bénéfice, qui se
transmit à titre héréditaire ; elles devinrent un fief. L'im-
portance des comtes fut d'ailleurs variable, depuis les
grands feudalaires, comme les comtes de Flandre et do
Champagne, jusqu'à de simples hobereaux, comme les
comtes âo Corboil et de Dammartin. Les comtes possé-
daient, en totalité ou en partie, les droits régaliens :
haute, moyenne et basse justice, droit de battre monnaie,
droit de guerre, etc. Quand le pouvoir royal, sous les pre-
miers grands capitaines, reconstitua son autorité, ce fut
au détriment des comtes, jusqu'à ce que, finalement, à
l'entrée de 1 âge moderne, la rovauté fiit parvenue à sup-
primer leurs droits régaliens. La royauté s'arrogea si-
multanément le droit do créer des comtes : ce n'était
])lus qu'un titre, que la Révolution supprima. Il réappa-
rut sous l'Empire, et, de nos jours, un grand nombre de
familles se décorent do ce titre. (Sous l'empire, les comtes
portaient une toquo de velours noir retroussée de contre-
hermine avec porte-aigrette d'or et d'argent surmonté do
cin(| plumes.) La couronne de comto vue de profil, telle
qu'elle est lignrée sur les blasons, se compose de neuf
grosses perles.
Comte de Toulouse (i.e), roman de F. Soulié (1834).
[Fait partie de la série de romans historiques, publiée sous
le titre do Bomans du Languedoc] — Albert de Saissac, en
revenant do Terre sainte, apprend que son château est dé-
truit, quo son vieux père a été mutilé, sa sœur outragée,
puis égorgée. Il cherche à tirer de ces forfaits une ven-
geance éclatante. Le récit est intéressant, le style concis
et énergique.
Comte de Monte-Cristo (le), roman d'Alex. Dumas
(1845). V. Montk-Cristo.
Comte d'Egmont (le), tragédie de Gœthe (1775), un
do ses chefs-d'œuvre dramatiques. — La scène se passe à
Bruxelles, au moment où Philippe II, inquiet de la popu-
larité du prince d'Orange et du comte d'Egmont, qu'il
soupçonne de favoriser secrètement la Réforme, envoie
le duc d'Albe remplacer Marguerite do Parmo comme
gouverneur des Pays-Bas. Le prince d'Orange, hommo
prudent, exliorto le comte à partir avec lui avant l'arri-
vée du duc d'Albe; mais d'Egmont refuse pour rester au-
près des habitants do Bruxelles, qui le considèrent commo
le défonsour do leurs libertés. D'ailleurs, il aime une jouiio
fille, Clara, née dans les rangs de la bourgeoisie, et, près
d'elle, il so repose des inquiétudes et du souci des affaires.
»
1G7
Lorsiiuo Egmoiit, attiré dans un piôgo, est jetrt on prison
par lo diu; J'AIbo, Clara rassemble les citoyens t^pou-
vantôs, leur rappelle leur ontlionsiasuie pour le cumto et
Uuu's sennoiils, mille fois répètes, do vivro à ses côté»
DU do mourir pour lui. La jeune lïUo no peut ])arvonir à
éloctrisor ces cu^urs làclies et timides, et se tue pour no
pas survivre à celui qu'elle aime. Egaient périt, et lo (ils
du duc d'Albo, Ferdinand, qui a servi à son insu à attirer
Egmunt dans lo guet-apons, devient lo cliâtimeut de son
pure, à qui il reproclio son infamie. Parmi les plus beaux
morceaux de cette tragédie, on cite la scéno entre le dm;
d'Albo et Egmont, scène dovonuo classique, et celle où
Clara appelle vainement aux armes les citoyens. Les per-
sonnages, les caractères sont supérieurement dessines.
Comte Ory (lk), opéra en deux actes, paroles de
Scribe et Dolestre-Poirson, musique de Rossmi, repré-
senté à l'Opéra le 20 août 1828. Cet ouvrage se composait,
pour les paroles, d'un vaudoville du mémo titre et dos
mêmes auteurs, et, pour la nmsique, d'un opéra italien de
circonstance, il Viaggio a lieiins, écrit ù. l'occasion du sacre
de Charles X, et représenté au Tlioàtre-Italien en 1825.
Soribô et Poirson donnèrent plus d'ampleur à leur premier
ouvrage, Kossiui remania sa partition, à laquelle il ajouta
un duo, dos chœurs, un trio et un finale. La pièce, du genre
comique, est fort amusante et la musique est délicieuse.
Comte Ory (li-;), ancienne romance qui raconte une
légende picarde remontant au xiv" ou au xv" siècle. Il
n'en restait que quelques fragments lor.sque Laplaco en
remplit les lacunes, en rajeunit le langage, et la publia en
1785. Elle rime par assonances. Le comte Ory et quatorze
de ses chevaliers se déguisent en religieuses et réussissent
à s'introduire dans le couvent de Farmoutier, dont ils
séduisent l'abbesse elles nonnes. Voici le premier couplet :
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entde
±y =-
Farmoutier
pour
plaire aux non-Jies et pour les dè"Sen-'nu''----_yer
Comte (François-Charles-Louis), publiciste , né à
Saintc-Enlmie (Lozère) en 1782, mort en 1837. Avocat, il
fonda en 1814, avec Dunoyer, un périodique, le Censeur,
où il défendit avec vigueur les idées libérales sous la pre-
mière Restauration, pendant les Cent-Jours et sous la se-
conde Restauration. Poursuivi, frappé d'amendes, le Cen-
seur devint un journal quotidien en 1819 et se fondit, en
1820, avec 11 le Courrier français». Comte, condamné à deux
ans de prison, passa en Suisse, puis en Angleterre, et revint
en France en 1825. Après 1830, il fut nommé procureur du
roi à Paris, puis député de la Sarthe et (1832) membre de
l'Académie des sciences morales, dont il devint secrétaire
perpétuel. Les principaux ouvrages de ce rcmari|uab!e
écrivain sont ; Traité de législation (1826), livre qui obtmt
le prix Montyon, et Traité de la propriété (1834).
Comte (Louis-Christian-Emmanuel-Apollinaire), pres-
tidigitutcur et ventriloque, né à Genève en 1788, d'un père
français, mort à Rueil (^S.-et-O.) en 1859. Destiné daburd à
l'étude du droit, il se laissa entraîner à sa passion pour
la magie blanche, et acquit sous ce rapport une telle célé-
brité qu'il obtint de Louis XVIII lo titre de " i)hysicien du
roi ".Cette célébrité grandit encore dans ses voyages, et
il obtint des faveurs du roi de Prusse et de divers autres
souverains. Son habileté était en effet prodigieuse, et nul
prestidigitateur ne l'a dépassé dans ses tours d'adresse,
comme aussi dans ses boniments, ses lazzis et ses mysti-
fications. Comte ouvrit, à Paris, on 1812, un théâtre qui
devint le théâtre Cornue. V. Comtk (théâtre).
Lo récit des meilleurs tours de ce prestidigitateur se
trouve dans un livre intitulé : Voyages et séances anecdo-
titums de M. Comte, de Genève (Paris, 181G).
Comte (Isidore-Au(/as/e-François-Marie), mathémati-
cien et philosophe, né à Montpellier en 1798, mort à Paris
en 1857. Il entra à l'Ecole polytechnique l'un dos premiers
do la promotion de 1814, et, en étant sorti sans fonctions
par suite d'un licenciement momentané do l'Ecole, il se
livra à l'onsoignemont des mathématiques. En 1818, il devint
le disciple de Saint-Simon, avec lequel il se brouillaon 1824.
Il se maria, en 1825, avec M"' Massin. L'année suivante,
il entreprit de développer dans un cours sa doctrine per-
sonnelle ; mais il fut frappé,
après les premières leçons,
dune attaque d'aliénation
mentale. Il put reprendre, on
1828, ses travaux et son cours.
Il obtint, en 1832, une place
do répétiteur à l'Ecole poly-
technique ; en 1837, il y tut
nommé, en outre, examina-
tour. Ses ressources étant très
minimes, il donnaitdcs leçons
à l'institution Lavillo. Malgré
toutes ces occupations, il fit
un cours gratuit d'astronomie
dans une mairie do Paris, de
1831 à 1848. En 1832, il avait
vainement sollicité do Guizot
unochairo d'histoire générale
des sciences, dont il proposait
la création au Collège do
France. En 1844 ot 1845, il
perdit ses ileux places do l'Ecole \
dut se retirer de l'institution Lavilfo. A partir do co mo-
ment, il vécut surtout des contributions do ses amis. En 1842,
il s'était séparé do sa femme pour incompatibilité do carac-
tère ; il était en correspondance avec oUo ot lui servait uno
pension.
Il avait publié, do 1839 à 1842, son Cours de philosophie
positive (6 vol.), La méthode qu'il y préconise consiste à
no s'occuper que dos faits ot de leurs relations; les faits
sont les pliénom6n<(S qu'on peut constater par l'expé-
rience ; la seule expérieiic.o est colle des sons, la psyctio-
louio est impossible ot la coiniaissanco do l'homme si^
réduit À la pli^siulogio. Loh soûles relations entre les
Aiigutttc Comle.
ytocliniquo ot, on 1848,
faits dont l'étude soit légitime sont colles do succession
et de simultanéité dans l'espace; Comte rejette l'étude
des relations de cause ù etfot et de moyen à lin. Il pose
la loi des trois états : tliéologiquo, métaphysique, positif,
donne sa fameuse classilication dus sciences en sciences
abstraites ot sciences concrètes, dont la généralité et la
complexité croissent en raison inverso l'une de l'autre,
réduit la morale à. l'altruismo ot me l'idée du droit.
A partir do 1845, Comte tenta do tirer de sa philosophie
une religion. Il émit successivement les idées de Istvîer'ye-
mère, de l'adoration do l'Immanité, do l'urganisation do
la société par la science. Plusieurs de ses amis explitjuè-
ront ce retour au mysticisme par uno crise nerveuse et
par la passion platonicpie que lui in^^pira M"" Clotilde do
Vaux. 11 sHnstitua grand prêtre do I Humanité, et mit en
pratique, au milieu de quelques disciples, la nouvelle reli-
fion. Au Deux-Dccembre, il donna son adhésion au coup
'Etat; Littré, qui n'approuvait pas sa doctrine modifiée,
se sépara de lui. Comte mourut d'un cancer à l'estomac,
laissant un testament volumineux par lequel il instituait
treize exécuteurs testamentaires et les chargeait de con-
server son appartement de la rue Monsiour-le-Princo •
comme premier siège du culte de l'Humanité.
Comto a publié : Traité élémentaire de géométrie analg-
tique (1843); Traité philosophique d'astronomie populaire
(1844); Discours sur l'esprit positif {\Sii); Circulaire pro-
posant une association libre pour l'instruction du peuple
dans tout l'Occident européen (1848); Calendrier positiviste
(.1849); 6'yslème de politique positive (1852-1854); Biblio-
thèque positiviste (IS5\); Catéchisme positiviste {IS^'2); Appel
aux conservateurs (1855); Synthèse subjective (185G). Ses
exécuteurs testamentaires ont publié : Lettres à M. Valat,
professeur de mathématiques (1870); Lettres à Stuart Mill
(1877); Opuscules de philosophie sociale (1883); Testament
d'Auguste Comte (1884).
— BiBLiOGR. : D'' Robinet, Notice sur l'œuvre et surlavie
d'Auguste Comte (Paris. 1860); Emile Littré, Auguste Comte
et la philosophie positive (1863).
Comte (Joseph-Achille), naturaliste français, né à
Grenoble eu 1802, mort à Nantes en 1866, fut successive-
ment professeur, chef de bureau au ministère de l'instruc-
tion publique et directeur de l'Ecole préparatoire à l'ensei-
gnement supérieur, à Nantes. Ses principaux ouvrages
sont : Recherches anatomiques et physiologiques relatives à
la prédojninance du bras droit sur le bras gauche (1828) ;
Hègne animal de Cuvier, disposé en tableaux méthodiques
(1832-1841): Cahiers d'histoire naturelle (1836-1845), avec
Miloe-Edwards; Œuvres complètes de Duffon^avec tes suites
0846); Traité complet d'histoire naturelle {\8AA-\MS); A/usée
d'histoire naturelle (1854): etc. — Sa femme. M"* AcuiLLii
Comte, née Aglaé de Bodcauville, et veuve en pre-
mières noces de J.-L. Laya, a publié un Eloge de il/"-' de
Sévigné (1840), des comédies, etc.
Comte (théâtrk). Ce petit théâtre, fondé par le presti-
digitateur Comte, n'était d'abord qu'un spectacle de curio-
sités dont son fondateur faisait en grande partie les frais,
avec ses séances de magie blanche et de fantasmagorie.
Il s'installa dans la salle de l'ancien théâtre des Jeunos-
Elèves, rue Dauphine, d'où, on 1817, il passa dans l'an-
cienne salle du cirque Franconi, rue du Mont-Tliabor,
puis, peu après, à 1 hôtel des Fermes, rue du Bouloi. Il
s'était appelé premièrement Théâtre de physique a}ntisante,
venlriloquie, magie; il prit alors le titre do Théâtre des
nouveautés. Comte finit par obtenir l'autorisation de faire
jouer des petites pièces par des enfants. Il alla alors s'é-
tablir au passage des Panoramas, et son théâtre prit à
celte époque le titre de « théâtre des Jeunes-Elèves ».
Encouragé par le succès, Comte fit enfin construire, au
passage Choiseul, une salle expressément pour lui, sallo
dont il prit possession en 1827. C'est colle-là môme <i^ui,
considérablement agrandie plus tard, sort aujourd'hui ù.
l'exploitation du théâtre des Bouffes-Parisiens.
Le petit théâtre Comte, dont l'existence se prolongea
jusque vers 1855, plusieurs années après que son fonda-
teur l'eut abandonné, a formé un certain nombre d'artistes,
dont plusieurs se firent plus tard une renommée sur les
grandes scènes parisiennes.
COMTÉ {kon) n. m. Territoire sur lequel un comte
exerçait son autorité. (Lo mot comté était féminin autre-
fois ; et il l'est resté dans Franche-Comté.)
— Conseil de comté {singl. county council). Dr. angl. Assem-
blées élues, composées d'un président, d'adjoints {atder-
men) et do conseillers, qui ont été créées on 1888 ot exer-
cent des attributions qui, auparavant, appartenaient pour
la plupart aux juges do paix.
— Encycl. France. Avec la formation féodale, lo mot
cornet* désigna le fief auquel était attaché le titre de
<■ comte " . Le comté mérovingiou correspondait, comme su-
perficie, à l'ancienno civitas romaine. Il était divisé en pagi,
ot souvent lo nom de pay us qsI applicpié au comté lui-même.
Sous les Mérovingiens, il y eut en (îaulo 120 comtés; ils
allèrent se morcelant, et l'on en compta 800 sous les Caro-
lingiens. La féodalité rendit les comtés héréditaires dans
les familles. Un certain nombre d'usurpations de titres se
produisirent ; â partir du règne do Philippe le Bel, les rois
créèrent des comtes: les comtés no corrospondirent plus
du tout aux anciennes civitates romaines. Les comtés los
plus importants furent subdivisés dans lo Nord en bail-
liages ot prévôtés; dans lo Midi, on sénéchaussées ot vi-
guories. Los comtés formeront do petits Etats dans l'Etat,
mais dont l'autonomie fut insensiblement absorbée par lo
pouvoir royal. Sous l'ancien régime, ce no furent plus quo
des domaines décorés d'un titre. La Révolution supprima
tous los comtés : il n'y eut plus, dés lors, distinction entre
los terres nobles ot les terres roturières.
Angleterre. Le comté est uno division administrative do
la Grande-Brotapne, mais son organisation varie avec
les grandes divisions du territoire : Anglotorro ot pays do
Galles, ICcosse, Irlande.
I/Angloterreet lo pays do Galles renferment 61 comtés.
Dans chacun d'eux, la"couronno est roprésontéo par un
lord-lieutonani. Los jiouvoirs exécutifs sont dévolus i\ un
sliérif; il y a encore un sous-sliérif, un clore do ])aix,dos
coronors et autres fonctionnaires. A côté do ces fonction-
naires existe un conseil élu, du " conseil do comté «, qui
nomme dos aldormon ot a d'autres attributions impor-
tantes.
L'Eeosso comprend 33 comtés. Jusqu'à 1889, l'admi-
nistration do ces comtés dilVérait assez notablement de
celle des comtés anglais. Elle s'en rapproche maintenant
beaucoup, sauf quo lus aldormou s'appuUout baillis, ou los
COMTE — COMUS
maires, prévôts. En Irlande, oii il y a 32 comtés, l'admi-
nistration locale n'ost pas conliéo à un conseil élu. La
principale autorité du comté est le grand jury, dont les
pouvoirs cessent avec clia<iuo session d'assises. Les villes
ont, pour la plupart, non pas dos conseils municipaux,
mais dos commissaires (pii ont lo pouvoir do lover des
taxes pour le payement des frais administratifs.
Au point de vue électoral, los comtés, au nonihro de 82,
nomment 377 députés à la Cliambro dos comniiuios, soit ;
Anj^'loterro et Galles 253, Kcosso 39, ot Irlande 85.
COMTE-PAIR n. m. Hist. V. PAIR.
COMTÉ-PAIRIE n. f. Hist. V. PAIUIE.
COMTESSE {Icon-téss) n. f. Femme qui possédait ua
conuu. 11 Keuimo ou veuve d'un comte.
Comtesse d'Escarbagnas (la), comédie do Molière,
en un acte et en prose, représentée pour la première fois
devant le roi à Saint-Germain, en 1G71. La Comtesse d'Es-
carbtujnns fut improvisée en huit jours, sur l'ordre da
Louis XIV, pour encadrer une pastorale : l'ensemljle du
spectacle comprenait sept actes. Réduite en un acte, elle
fut jouée, en 1672, sur le théâtre du Palais-Royal. L'in-
triguo est presque nulle ; mais la pièce, quoique bâtie à la
hâte, n'en contient pas moins uno peinture fort vive des
ridicules de la province.
— Par plaisant., on donne le nom de Comtesse d'Escarha-
gaas à une personne entichée desa noblesse jusqu'au ridictile.
COMTIFIER (kon) v. a. Fam. Faire comte.
Se comt/fler, v. pr. Se faire comte, se donner le titre do
comte., On trouve aussi comtiser et se comtiser (l'un et
l'autre très peu usités.)
Comtois, OISE (kon-to-a, az'), personne néo en Franche-
Comté ou qui habite ce pays. — Les Comtois.
— Adiectiv. Qui appartient à ce pays, ou à ses habi-
tants : Les franc/lises comtoises.
— Enctcl. Econ. rur. Hace chevaline. Les chevaux com-
tois habitent les deux côtés de la chaîne du Jura, en
France ot en Suisse. A. Sanson les classe parmi los va-
riétés do sa « race germanique ». Les l'ornies. la constitu-
tion, la vigueur du cheval comtois laissent à désirer.
Hace bovine. Les bœufs comtois constituent deux varié-
tés bien distinctes de la race bovine jurassique do A. Sanson.
I^a variété tourache habite, en France, les montagnes de
l'Est, depuis les Vosges jusqu'aux Alpes. ïaiUe élevée,
squelette volumineux et membres grossiers, cornes robus-
tes, peau épaisse et dure, pelage rougeâtre ou jaunâtre
marqué de tache blanches. C'est avec le lait des vaches
touraches qu'on fabrique, dans les fruitières du Jura, le
fromage dit « do Gruyère ». Les bœufs, achetés en gran-
des quantités par les .départements du nord, manquent
d'ardeur au travail, mais ils s'engraissent facilement. La
variété femeline (vallées de la Hauto-Saône, du Doubs, de
rognon) a le squelette plus hn et les formes plus syelles
que la précédente, mais sa taille est plus élevée. L'enco-
lure est grêle, les cornes sont lines, lo pelage est de cou-
leur " froment ». Les femelins, qui sont particulièrement
aptes à la production de la viande, alimentent les bouche-
ries de Lyon.
Comtois (hattru). Arg. Mentir, faire des contes.
COMTOR [kuyi) n. m. Nom que l'on donnait, dans quel-
ques comtés, au vassal immédiat du comto.
— Encycl. Le titre de comtor tomba peu à peu on désué-
tude. Quelques hefs de comtorat subsistaient cependant
encore, vers la lin du xvill' siècle, dans lo Kouergue et dans
le Gévaudan, qui lui était contigu, bien que cotte contrée,
ainsi que le Volay au N., et le Vivarais à l'E., appartint à
la province do Languedoc. Le comtor, vassal immédiat du
comto, mais inférieur au vicomte, prenait ensuite rang do
droit avant tous les autres seigneurs. Sa femme portait lo
titre de » comtorosse » ou u comtorisse » .
COMTORAT {kon. ra) n. m. Fief, titre do comtor : Le
co.mtokat tétait un fief de dignité.
COMTORESSE (ion, rèss) n. f. Féod. V. comtor.
COMUNANZA, comm. d'Italie (Marches [prov. d'Ascoli
Piccnoi), sur le llouve côlior Aso ; 3.100 hab.
COMUNERO ou COMMUNERO (lit! — mot espagn. formé
de comiino, commun) n. m. Hist. Habitantd'uneconimuno,
on Espagne, il PI. Des comcnkbos (ou communhhos).
— Encycl. I..os coiminei'os ont été do bonne heure pourvus
de fueros ou chartes de privilèges par les rois, qui encou-
rageaient ainsi leurs sujets à aller, au péril de leur vio,
s'établir dans los contrées nouvellement conquises sur los
Maures. Leur nom est resté célèbre, surtout par leur ré-
volte de 1520 contre lo roi Charles l"(lo futur Charles-Quint),
qui avait irrité la nation par sos préférences pour les Fla-
mands, ses demandes do subsides et son départ pour la
Flandre. L'insurrection éclata dans plusieurs viUos (Ségo-
vie. Valence, Tolédo), â la suite d'une demande d'impôts,
et se propagea dans la Castillo et plusieurs autres pro-
vinces. Commandés par Juan de Padilla, los comunoros
vainquirent les troupes royales, s'emparèrent de Jeanno
la Folle, mèrodo l'empereur, et tirent prisonnier lo réi;cnt
Adrien d'Utrecht. Mais los comunoros furent bientôt aban-
donnés par los nobles qui les avaient soutenus d'abord et
furent écrasés à Villalar, on 1521. Padilla l'ut exécuté.
Sa veuve. Maria Padilla, se maintint quelque temps en-
core dans Tolède. Do 1821 ù 1823, los membres d'une so-
ciété socrète se rattachant à la charlionnerio prirent lo
nom do comunoros ou fils Je Padilla. Un de lours chefs.
Fierez Estrada, l'ut ministre de Ferdinand VII, ou 1823.
COHUNIDAD (c/ikC — mot espagn.) n. f. Nom donné à
certains corps municipaux d'Espagne, dont les membres
étaient élus pour trois ans. il PI. Ves comunidauks ((Wm).
COMUS, diou subalterne, admis dans l'Olympe, avec
Momus. pour divertir los grands dieux. Il présidait a In
toilette, aux festins, ù l'amour matériel ; onlin, A toutes los
jouissances do la sensualité. On lo représentait jeune, cou-
ronné do roses ot la fuco omiiourpréo par lo vin.
COMUS (Nicolas-Philippe Luduo, dit), savant pliysi-
cien. V. LiaiRU.
COMUS, escamoteur célèbro dont on ignore lo véritablo
nom mort on 1820 ot qui prit co psoudonymo pour établir
uno confusion avec Lodrn-Comus. Il s inlituliiit le Premier
l'hu.iirirn de /•'iiiiiec et il eut une grande vogue, grAco A
l'adresse avec Inquollo il exécutait dos tours do caries ,-l
autres lours, uolamineul celui du vorro do viu changé oii
CON — CONCENTREMENT
fleurs. Il inventa un coup de piquet permettant de gagner
à coup sûr. 11 mourut dans la gêne, éclipsé par un nouveau
concurrent : Conus. V. ce nom.
CON (du lat. cum, avec), modification du préfixe com.
Y. COM.
CON {mot ital.) prép. Avec. (Usité dans quelques locu-
tions relatives à la musique et qui indiquent l'expression
ou le mouvement qu'il faut mettre dans un morceau.) Can
anima. Avec âme. il Con brio. Avec éclat, il Con espressiorie.
Avec expression, il Con iroto. Avec plus de mouvement,
moins de lenteur, ii Con amore. Avec un soin passionné,
avec une persévérance inspirée par l'attrait. (Cette der-
nière expression s'emploie pour tous les arts.)
GONA, comm. d'Italie (Vénétie [prov. de Venise]); 4.000 h.
CONAC n. m. Linguist. V. konak.
CONADON n. m. Dans le Midi, Sorte de fossé plein
d'eau, dans lequel on met les pieds de chanvre femelle,
pour que les graines achèvent d'y mûrir.
CONARDJI n. m. Linguist. V. konak dji.
GONAKI (Constantin), homme d'Etat et poète roumain,
né en Moldavie en 1777, mort en 1849. En dehors des
langues classiques, il possédait à fond le grec moderne,
le turc et le français, qu'il avait appris chez un réfugié
français. Il occupa divers postes importants dans l'admi-
nistration du pays, et fut chargé, en 1832, de la rédaction
du règlement organique. Deux ans après, il fut un des
prétendants au trône de Moldavie, qui échut à Michel
Stourdza. Dès lors, il renonça à la vie politique et se retira
dans ses terres, où il s'adonna à la littérature. Comme
poète, Conaki compte parmi les plus célèhres de son épo-
que. Ses poésies ont paru d'abord en 1826, publiées par sa
fille sous le titre : Poésies, compositions et interprétations.
puis, en 1888, par les soins de son neveu Vogoridès-Conaki.
GONAKRT, ch.-l. de la Guinée française. V. Konakry.
GONAMAMA ou GOUNAMAMA, petit fleuve côticr de
la Guyane française, à l'embouchure duquel s'établirent,
en 162S, les premiers colons français du pays, il On l'ap-
pelle aussi C0N.\NA.MA.
GONAN MÉRIADEC, personnage légendaire de Bre-
tagne, qui aurait été l'un des chefs des Bretons insulaires
et aurait envahi la péninsule armoricaine à la lin du
iv« siècle. Il aurait, dit-on, pris le titre de roi et fait la
guerre aux Romains. C'est bien là une légende, car les
Bretons insulaires sont venus en Armorique non en con-
quérants, mais par petits groupes.
GONAN I", dit le Tors, comte de Rennes, mort en 992.
Fils de Juhel Bérenger, il prétendit régner sur la Bretagne,
livra bataille, à Conquereuil, à l'évêque Guérech, comte
de Nantes, sans obtenir un succès décisif, s'empara ensuite
de Nantes; mais, attaqué dans cette même plaine de Con-
quereuil par le comte d'Anjou, Foulques N'erra, il y trouva
la mort.
GONAN II, duc de Bretagne, né en 1040, mort en 1066.
Il avait trois mois seulement quand il succéda à son père
Alain "V. Son oncle, le comte de Penthièvre, alluma la
euerre civile. Conan, devenu majeur, en triompha, mais
eut ensuite pour adversaire le duc de Normandie, Guil-
laume, et mourut empoisonné.
GoNAN m, dit le Gros, duc de Bretagne, né en 1089»
mort en ii48.ll succéda, en 1112, à son père Alain-Fergent»
et son règne fut marqué par des guerres civiles et religieu-
ses. D épousa Mathilde, fille du roi d'Angleterre, Henri I''^
GONAN IV, dit le Petit, duc de Bretagne, né vers
1137, mort en ini. Fîis d'Alain le Noir et petit-rils par sa
mère de Conan lïl, il devint duc de Bretagne en 1156,
après une période de troubles et de compétitions. Il appela
contre les seigneurs bretons le roi d'Angleterre, Henri II,
qui lui prit une partie de ses Etats, et un de ses compéti-
teurs, Eudes, aidé par la France, lui enleva Vannes et la
Cornouailles. Réduit au comté de Rennes, il dut aban-
donner sa couronne à Gcoflroi Plantagenet, en 1169.
CONANDRON n. m. Genre de gesnéracées-cyrtandrées,
dont lespêce connue est une herbe du Japon.
GONANI ou GODNANI (de Conani ou Counani, riv. de la
Guyane, sur les bords de laquelle croit la plante) n, m. Bot.
Nom, â la Guyane, des phyllanthes.
CONANTHÊRE n. f. Genre de liliacées, renfermant une
herbe du Chili.
CONARD (nar') n. m. Membre d'une société joyeuse qui
célébrait les jours gras, à Rouen, par toutes sortes do
boutfonneries. (Elle prit naissance au xv* s., spécialement
dans la basoche, et dura jusqu'au xvii*.)
CONARION {du gr. kônos, cône) n. m. Anat. La glande
pinéale. (Vx mot.)
CONARITE n. f. Hydrosilicate naturel do nickel, trouvé
à Rôttis. Il On dit aussi comarite.
GONAXA, héros d'une légende du xiv» siècle, qui roule
sur l'ingratitude des enfants. — Conaxa a fait abandon de
tous ses biens à sa fille, pour la marier; sa fille et son gendre
lui rendent alors l'oxistenco insupportable, et il fait pitié à
tout le monde. Un voisin lui confie quelques centaines d'écus
et lut coosoiile do les compter et de les recompter, la nuit,
3uand il est enfermé dans son galetas. La fille et le gendre
ressent l'oreille, croient qu'il a conservé en cachette un
trésor et se remettent à le choyer ; il vit ainsi encore long-
temps et, à sa mort, on ne trouve dans son coifre-fort qu'une
grosso pierre que Conaxa lègue aux pères assez imbéciles
pour se dépouiller de leur vivant. Sur ce canevas, Etienne
a brodé son excellente comédie des Deux gendres.
GONCA délia Campania, comm. d'Italie (Campanio
[prov. 'le t;as<;rtfjj; 2.750 hab.
CONCAMÉRATION {ai-on) n. f. Archit. Voûte, arcado ou
cintro quelconque. (Se disait particulièrement d'un pas-
sage voûté, ménagé derrière le maître-autel d'une église.)
n Itemi-eoncamération, Voûte n'ayant que la moitié do la
courbe, l'antre consistant en un pied-droit.
— Conchyl. Loge d'une coquille cloisonnée.
— Phys. Nom douné par Bernouîli, en acoustique, à la
partie de la colonne d'aîr comprise cotre doux ondes so-
nores successives.
CONCAPITAINE ^/*^7i' — dri préf. con. et do capitaine)
n. m. Anci<Tiriom. Officier qui parta;.'eait avec un autre
les fonctions do capitaine dans la même compagnie.
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Armes
de Concarneau.
Concasseur.
Concarneau, ch.-l. de cant. du Finistère, arrond. et à
22 kil. de Quimper, dans un petit estuaire s'ouvrant sur la
baie de la Forest; 6.500 hab. (Concarnois, oises.) Ch. de f.
Orléans. Quartier do l'arrondissement maritime de Brest.
Port du littoral breton, le plus actif, après Douarncnez, pour
la pêche de la sardine et du maquereau. La pêche occupe
les deux tiers de la population. Usines de conserves de
sardines; grand établissement de pisciculture dans les
rochers de la pointe Sainte-Croix.
— Le canton a 4 comm. et 17.345 hab.
Concarneau comprend deux par-
ties principales : la Ville close, si-
tuée dans un îlot, entourée de vieux
remparts, est la ville primitive. Un
pont-levis l'unit, à 10., au faubourg
de Sainte-Croix, quartier aujour-
d'hui le plus important, à TE., au
chenal de Lanriec. La rade n'est
accessible qu'aux petits bâtiments.
La ville de Concarneau fut prise
d'assaut sur les Anglais par Du
Guesclin (13"3). Considérée au
xvi« siècle comme la quatrième for-
teresse de la Bretagne, elle fut disputée par les huguenots
à la Ligue, qui en resta maîtresse, en 1576. Les principales
améliorations de son port datent de 1820.
CONCASSAGC (ka-saf) n. m. Action de concasser les
corps durs, les grains, etc. il On dit aussi concassation n. f.
CONCASSEMENT {/nan) n. m. Concassage excessif, pul-
vérisation.
CONCASSER (du préf. con, et de casser) v. a. Réduire
en petiies parties, mais non en poudre, des matières dures
ou sèches : Con'casskr des fèves, du sucre.
Se concasser, v. pr. Etre concassé.
concasseur (rad. concasser) n. m. Machine-outil que
l'on emploie pour broyer en menus fragments les matières
dures. (On dit aussi broyeur.) n Instrument qui sert à
diviser les substances dures
destinées à la nourriture du
bétail, notamment les graines
et les tourteaux.
— Adjectiv. : Cylindre coN-
CASSEOR.
— Encycl. Agric. Le con-
casseur se compose d'une tré-
mie conique, fermée à la par-
tie inférieure par un premier
cylindre cannelé, et de deux
autres cylindres en fonte pla-
cés parallèlement dans un
même plan horizontal, striés
obliquement parrapportàl'axe,
dans les bons modèles, et tour-
nant en sens contraire pour
agir comme un laminoir. Les
graines à écraser, étant jetées
dans la trémie, tombent sur le premier cylindre, nommé
distributeur, qui les entraîne dans son mouvement de
rotation et les projette sur les cylindres concasseurs
placés immédiatement sous lui.
Il existe d'autres systèmes dans lesquels la partie essen-
tielle de l'instrument est constituée, soit par un seul cy-
lindre concasseur armé de dents et de cannelures tran-
chantes, soit par un plateau conique et strié à la surface,
mais qui tournent (que ce soit le cylindre ou le plateau)
vis-à-vis d'une partie fixe ou contre-plaqué, généralement
garnie de dents ou de stries.
concaténation [si-on — rad. concaténé) n. f. Philos.
Enchaînement : La concaténation des causes et des effets.
(Peu usité.)
— Rhét. Figure qui consiste à lier plusieurs membres
d'une période au moyen d'un ou de plusieurs mots que l'on
emprunte au membre précédent. Ex. : Le monde politique
est un cercle vicieux, cercle dans lequel l'anarcJiie eiigendre
la tyrannie ; la tyrannie fait naître ta révolte, et la révolte
conduit à l'anarchie.
CONCATÉNÉ, ÉE (du préf. con, et du lat. catena, chaîne)
adj. Il Riines concaténées. Suite de vers dont chacun com-
mence par le dernier mot ou la dernière syllabe du pré-
cédent. (Vieux.)
GONCA VATION {si-on) n. f. En pathol., Gibbosité anté-
rieure do la poitrine.
CONCAVE (lat. coiicavus ; de cum, avec, et camis, creux)
adj. Creux en dedans, moins proéminent au centre que sur
les bords : SuJ'face concave.
— Physiq. Miroir concave. Miroir à surface concave,
qui a, entre autres propriétés, celle de faire converger
les rayons lumineux et caloriques, il Verre piano-concave
ou plan-concave. Verre dont une surface est concave,
l'autre plane, et qui a la propriété de faire diverger les
rayons qui le traversent, ii Verre biconcave ou concavo-
concave. Celui dont les deux faces sont concaves et qui
jouit d'un double pouvoir divergent, il Ve/^re concavo-con-
vexe, Celui qui a une face concave et l'autre iionvexe, le
rayon de la dernière étant plus grand que celui de la per-
mière, ce qui lui donne un pouvoir divergent moindre que
celui des verres plans-concaves, ii \erre convexo-concave.
Celui qui a une face convexe, l'autre concave, le rayon
de la dernière étant plus grand que celui de la première,
ce qui lui donne un pouvoir convergent moindre que celui
des verres plans-convexes.
— Gramm. arabe. Verbes co7icaves, Verbes imparfaits qui
ont pour seconde radicale un waw ou un ya : Les VKRuiis
dits CONCAVES et géminés restent bilitères et monosyllabiques.
(Renan.)
— n. m. Côté convive : Le concave d'une lentille, d'un
globe. (Vieux.)
— Anton. Bombé, convexe.
CONCAVER (rad. concave) v. a. Creuser : Concaver des
pierres. iVieux.)
GONCA VIFOLIÉ, ÉE (du lat. coîïcavus, concave, et folium,
fouille) adj. Bot. A leuilles concaves.
CONCAVITÉ n. f. Côté concave : La concaveti^: d'une leji-
tille. Il Cavité : Les concaviti^.s de la roche humide.
— Encycl. Géom, Une courbe tourne sa concavité du
côté où elle-même se trouve par rapport A sa tangente : or.
si l'on mène à une courbe deux tanfjentes inlininiont voisi-
nes, l'arc de la courbe, compris entre les doux points de
18 — OT
168
contact, sera contenu dans l'angle obtus desdeux tangentes;
la concavité d'une courbe en un de ses points est donc tour-
née du coté vers lequel s'incline la tangente â cette courbe,
lorsqu'on déplace infiniment peu le point de contact.
Lorsque la courbe supposée piano est rapportée â des
coordonnées rectilignes, le coefficient angulaire de sa
tangente est -7^, la courbure de la courbe est donc dirigée
du côté des y positifs ou du côté des y négatifs, selon que
dx
croît ou décroit en même temps que x, c'est-à-dire selon
, , - . , du d'x . .
que la dérivée de -f- ou -rp est positive ou négative.
Les points où -r-^ devient nulle ou infinie et n'a, par
conséquent, pas de signe, sont des points singuliers.
Lorsque la courbe est rapportée à des coordonnées
polaires, p et tu, on détermine le sens de sa courbure en
comparant les dérivées secondes de p par rapport à u,
fournies au point de contact par les équations de la courbe
et de sa tangente.
GONCAVO-CONCAVE, CONCAVO-CONVEXE adj. Phys.
V. CONCAVE.
GONCEAU {ko)i-so) n. m. Syn. de mêteil, dans quelques
cantons de la Bourgogne.
CONCÉDER (lat. concedere; de cum, avec, et cedere,
céder. Change t! en ë devant une syllabe muette : Je con-
cède. Que tu concèdes; excepté au fut. et au cond. prés. :
Je concéderai. Tu concéderais) v. a. Octroyer, accorder par
jjrivilège : Concéder l'exploitation d'un rnonopole. 11 Cécier,
donner ou permettre par concession : Concéder une colo-
nie. Concéijer quelque chose à l'opinion publique. \i Accor-
der, convenir, admettre : Concéder qu'on a eu tort.
Se concéder, v. pr. Etre concédé.
— Anton. Dénier, s'opposera, refuser, rejeter, repousser.
CONCEDO {se — mot lat. qui signif. Je l'accorde, et que
l'on emploie parfois en français). Ce mot a toujours une
certaine allure pédanlesque, et il s'employait surtout
comme formule dans l'ancienne argumentation scolasti-
que : La guerre est quelquefois nécessaire, concedo ; mats
on doit tout tenter pour l'éviter.
CONCÊDON n. m. Deuxième chambre du filet de pêche
appelé bourdigue.
CONCEIÇÀO, mot portugais signifiant conception et qui,
comme son équivalent espagnolco;/ce^cïon, se rencontre fré-
quemment dans les noms géographiques du nouveau monde.
CONCEIÇAO, municipe du Brésil [prov. de Minas-Ge-
raes], près de la source du dîo Santo-Antonio ; 30.000 h. (en
8 localités), généralement occupés aux mines d'or et de fer.
CONCÉLÉBRER (du préf. con, et de cél/'brer) v. a. Célé-
brer avec, dire la messe ensemble : Le nouveau prêtre et
l'évêque concélèbrent la messe.
Se concélébrer, v. pr. Etre concélébré : La messe qui se
CONCÉLÈBRE le jour de l'ordination.
GONGELHO n. m. Nom d'une division administrative
portugaise, inférieure au district.
CONCENTAINA ou COCENTAINA, ville d'Espagne
(Murcie [prov. d'Alicantej), sur le fieuve côtier Serpis ;
7.755 hab. Fabriques de papier, filatures de lin, lainages,
soieries; distilleries d'eaux-de-vie, tuileries, briqueteries.
Ville très ancienne, enlevée aux Maures par don Javme
d'Aragon. — Pop. du district du Concentaina : 25.126 hab.
CONCENTRABLE {sa7)) adj. Qui peut être concentré :
Lîqindf Iri's concentrable.
CONCENTRALISATION {san, si-on) n. f. Centralisation
énergique, complète.
CONCENTRATEUR {san)n.m- Techn. Appareil de concen-
tration des liquides et particulièrement des sirops. ;i Sorte de
culot formé d un mince treillage métallique, dans lequel on
place le plomb de chasse avant d'introduire le tout dans la
cartouche, et qui s'oppose àl'écartement des grainsde plomb.
— Adjectiv. : Appareil concentrateur.
CONCENTRATION {san, si-07i) n. f. Action de réunir en
un centre ou dans un milieu moins vaste ; état de ce qui
est concentré : La concentration de la chaleur, des rayons
solai?-es. n Opération qui a pour but d'augmenter la densité
de certains mélanges en soustrayant, par un procédé quel-
conque, une partie des liquides les moins denses : La con-
centration des sirops. 11 Action de réunir sur un point les
personnes qui se trouvaient éparses : La concentration
des troupes.
— Fig. Réunion de forces qui agissaient séparément :
La concentration des pouvoirs augmente leur puissance
et multiplie leuj's inconvéyiients.
— Art milit. Concentration du feu ou du tir. Opération
qui consiste à diriger, sur un même objectif, le feu de
plusieurs unités d'infanterie ou d'artillerie, qui peuvent
être elles-mêmes soit groupées, soit plus ou moins éloi-
gnées les unes des autres.
— Pathol. Concentration du poids. Etat du pouls dont les
battements sontpeu sensibles. 11 Concen/?-a //on ries /■o;'ce5. Af-
flux considérable du sang dans certains organes importants.
— Philos. Acte de la volonté par lequel nous appli(|uonsà
un objetdéterminé l'énergie d'une de nos facultés. 11 D'après
Jouffroy, Mouvement de réaction par lequel la sensibilité,
désagréablement atfectée, se replie sur elle-même.
— Anton. Diffusion, dissémination, dispersion, éparpil-
lement.
— Encycl. Art milit. On entend par concentration, dans
le langage do la tactique ou de la stratégie, la réunion,
sur un même point, des forces dont on dispose, pour les
faire ac^ir et en obtenir le maximum d'efi'et. Le mot "con-
centration » est aussi employé pour désigner l'opération
qui, au début d'une guerre, doit suivre immédiatement la
mobilisation, et que l'on confond trop souvent avec elle.
I.,a mobilisation consiste, en réalité, non point à mouvoir
les unités, mais à les rendre mobiles, en leur donnant tout
ce qu'il leur faut, comme hommes, chevaux et matériel,
pour qu'elles soient en état de se mouvoir. C'est après
avoir ainsi mobilisé les troupes qu'on les concontro, en
les amenant, de leurs garnisons, sur les points où doit
avoir lieu leur réunion eu armées d'opération.
CONCENTREMENT \sa7i-tre-man) n. m. Action de se con-
cenir<T : étal de *e tiui est concentré. (luus.)
— Fig, Attendre avec inquiétude. (Vieux.)
169
CONCENTRER {snn — du préf. con, et do centre) v. a.
Réunir au même rontrc, diriger vers lo mii^mo contre, lo
in(>nio point ; Les lentilles biconvexes conckntbknt « leur
foijer les rayons dit soleil, il En parlant d'un liiiuido qui
tient des matiCires en dissolution ou on suspension, Dimi-
nuer la proportion do ce liquide : Concentrkiï de l'alcool,
des acides. \\ Appeler, réunir dans un espace moins vaste :
CoNCKNTitKR des troupcs. Il Rassomblor, accumuler : Con-
cRNTaiîR toute l'autorité dans une seule main.
— Fig. Hamenor à un seul objet ; réunir au môme point :
La mafernitd concentre toute la vie de la flemme dans la
famille. (Hautain.) il Refouler, cacher, dissimuler : Con-
<-kntri-:r .sa haine, sa colère, sa douleur.
Concentré, ée part. pass. du v. Concentrop.
— Pathol. Pouls concentré. Pouls dont les battements
sont peu développés : Le rouLS concentré peut offrir de
la dureté ou de la mollesse. (Focîllon.)
Se concentrer, -v. pr. Etre concentré, devenir concentré:
La misi^re se répand davantage à mesure que l'industrie se
CONCENTRE. (Froudll.)
— Fig. Réunir ses efforts, son action t L'attention
est la faculté par laquelle l'esprit tend vers un objet et
s'y CONCENTRE, (fréruzcz.) Il Se renfermer en soi-mémo,
cacher ses sentiments : Les timides se concentrent.
— Anton. Disséminer, disperser, éparpil- ^ — .^.^^
1er. — S'épancher. Z*^ >.
CONCENTRIQUE {san) adj. Géom. So dit f f^. \
d'une ligure ayant môme centre qu'une \ V y /
autre Hgure : Cercles concentriques. \ ^ y
CONCENTRIQUEMENT {sa7i) adv. D'une
manière concentrique. Circonférences
, , concentriques.
CONCENTUS {sin~tuss — mot lat.) n. m.
Musiq. Accord, il Autref. Chant à l'unisson ou à l'octave.
CONCEPCION, ville du Paraguay, sur le Paraguay ;
9.955 hab. Petit port fluvial par ou s'exportent des bois,
des cuirs et surtout le maté ou thé du Paraguay.
GoNCEPCION, ville de Colombie (dcp. de Santander),
près du rio Servira; 6.000 hab. Eaux thermales.
CONCEPGION, ville de l'Océanie (Philippines [ile de
Luçon]), dans la plaine de la Pampanga; 13.580 hab.
GONCEPCION, ville du Pérou {départ, de Junin^, près
du rio Mantaro, émissaire du lac do Chinchaycocha ;
4.Û00 hab.
CONCEPCION, ville du Chili, sur le Pacifique, à l'em-
bouchure du Biobio ; 24.200 hab. Fondée en 1550 par Val-
divia, cette ville est un port important ; elle a été plusieurs
fois dévastée par des tremblements de terre, notamment
en 1751 et en 1823. — La province du même nom, dont elle
est la capitale, est, au point de vue agricole, l'une des plus
riches de la république Chilienne. Jouissant d'un chmat
doux et humide, elle produit en abondance les céréales
et les fruits de toute espèce; elle a une superficie de
9.155 kilomètres carrés et une population de 244.850 hab.
CONCEPCION-DE-LANDA , ville du Mexique oriental
(Etat de Queretaro), sur le revers nord-est du cerro Tau-
cama; 4.s?5 hab.
CONCEPCION-DEL-ORO, petite ville du Mexique cen-
tral (Etat de Zacatecas) ; 3.320 hab.
CoNCEPGiON-DEL-URUGUAY OU simplement Uru-
guay, ville do la république Argentine, sur Vrruquaj/ ;
10.000 hab. Foudée en 1778, elle fut, jusqu'en 1863, Ja ca-
pitale do la province d'Entre-Rios. Belle église ; collège
national, construit en 1850, où jusqu'à quatre cents élèves
ont été entretenus aux frais du gouvernement. Lo port de
la ville est formé par un bras de l'Uruguay.
CONCEPT [sept' — du lat. conceptus, conçu) n. m. Philos.
Idée, objet conçu par l'esprit : une abstraction n'est qu'un
CONCEPT. (Acad.) Si l'on veut se former une idée ou concept
de la partie, il faut la séparer de son tout. (Boulainvilliors.)
Il Faculté de concevoir : ..Vous avons de ce phénomène un
illustre exemple dans G. .Sand, en qui revivent la force, la
puissance et le concept du maréchal de Saxe, de qui elle
est petite-fille naturelle. (Balz.) [S'employait autrefois dans
le langage ordinaire.]
— Encycl. Les savants français ont créé le mot concept
pour traduire le fameux begri/fiXa la philosophie kantienne,
et qui s'applique à. toute notion générale sans être absolue,
lis l'ont trouvé nécessaire, le mot idée ayant été réservé
par Kant aux données absolues de la raison, et celui d'in-
tuition aux données des sens. Dans le genre do notions que
ce terme nouveau exprime, l'esprit rassemble (lat. capere
cum, allom. bcgreifen) plusieurs attributs divers ou plu-
sieurs attributs particuliers dans un type commun. Kant
divise les concepts en trois classes : l»1es concepts purs de
l'entendement : ce sont les catégories; 2« les concepts empi-
riques, qui doivent tout à l'expérience, comme la notion
générale de couleur ou déplaisir; 3'' les cunrcpfs mixtes, qm
résultent à la fois de l'expérience ot de l'ontondcmont pur.
CONGEPTACLE (sê-p'takl' — (in lat. concept aculum, réser-
voir) n. m. Bot. 8e dit d'une cavité contenant les organes
de la reproduction et communiquant avec l'extérieur par
un étroit oriflce arostiole, chez beaucoup de cryptogames
(fucus ou varechs, floridées, etc.).
CONGEPTACULAIRE [sè-pta, lèr)3i<\}. Bot. Qui a rapport,
oui appartient au concoptacle : Cavité coNCEPTACULAinE.
fructification conceptaculaire.
CONCEPTACULIFÈRE [sè-pta, fèr' — do conceptacle, ot
du lat. ferre, porter) adj. Bot. Muni do concoptaclos : Al-
gues concf.ptaculifères.
CONCEPTEUR (.s'}-/>(eHr'), TRICE [dulat. concipere, supin
concrptum, concevoir] n. Personne qui conçoit : Ac con-
rEPTiîtiR d'une idée, (Peu us.) il Adjoctiv. Qui accomplit
l'acte physiologique de la conception : L'individu fÉcon-
i)ATKMa et l'indiridu conckptedr. (Pou us.)
CONCEPTIBILITÉ {sè-pti) n. f. En philos., Propriété de
ce qui est conrcptible.
CONCEPTIBLE [sé-plibl' — du lat. concipere, supin con-
ceptum, concevoir) auj. Qui peut ûtro conçu : l'hénomènc
CONCKI'TinLE. l'ait C0NCKPTIHLK,
CONCEPTlF(«(^/)^'/0, lVE[du lat. conciperc, .supin concep-
tum, coniMwoir] adj. Apte ù concevoir : /'aci(//(.'coNciii'Tni:.
CONCEPTION {sé-psi-on — lat. conccptio ; do conciperr,
supin conccptum, concevoir) n. f. Physiol. Dans l'acte do la
Or-lre de N.-D.
de la Conception d3
Vîlla-Viçûsa.
génération, Action do l'organo femelle qui développe un
gorme fourni par lo mûlo : Jacob fit mettre des baguettes
de diverses couleurs devant ses brebis, afin qu'au momerit de
la conception, elles eussent des agneaux tachetés. (Sacy.)
Il Fait d'ôtro conçu, de recevoir l'existence dans le soin do
sa mère : Chacun a en soi, dès sa conception, la cause qui
le détruit. (Volt.)
— Fig. Faculté de saisir par l'esprit les idées : Avoir la
coNCKPTiON lente, vive, n Acte par lequel on saisit une idée ;
objet conçu, idée : Toute pensée est conception et expres-
sion de quelque chose. (Boss.) Il Acte de l'esprit qui crée,
qui imagine : Les quatre-vingt-une années qui s'écoulèrent
de Hugues Capet à Philippe P^ furent des auîiées de con-
cKPTioN, de travail, d'éducation première. (Chatoaubr.) il Ob-
jet créé, imaginé par l'esprit humain : Les caractères alpha-
hétiques sont une de nos plus belles conceptions, ii Manière
dont un objet est conçu par l'esprit, dont son ensemble est
disposé par l'imagination : Conceptions artistiques.
— Théol. Conception immaculée de Marie, Dogme de foi
catholique, d'après lequel la vierge Marie, mère de .lésus,
a été conçue sans le péché originel, il Fête dans laquelle
l'Eglise catholique célèbre le souvenir do ce fait.
— Stn. Conception, entendement, intelligence. La co?i-
ception est la faculté de saisir les choses et de s'en former
une imago, une idée nette ; on la représente souvent
comme vive, prompte, h'entendement est la faculté de
comprendre, considérée comme quelque chose de passif,
qui reçoit et garde les connaissances ; on dit figurémeni
([ue l'entendement est large ou étroit, ouvert ou bouché.
h' intelligence est active comme la conception, mais son
action est moins prompte, plus réfléchie, plus pénétrante.
— Encycl. Physiol. V. frcond.^tion.
— Hist. relig. h Deux ordres militaires ont été fondés
sous le vocable d'ordres de la Conception ; le premier en
1617 par Ferdinand I", duc de Man-
toue, et Charles de Gonzague, duc de
Clèves. Urbain VIII le confirma en 1625.
Il n'existe plus. Le second, fondé le
G février 1818 par Jean VI, roi de Por-
tugal, est encore en faveur dans ce
royaume : c'est l'ordre de N.-D. de la
Conception do Villa-Viçosa.
2* Bebgieuses de la Conceptiott, Ordre
fondé en 1484 par Béatris de Silva, no-
ble Portugaise, et approuvé par Inno-
cent III (1489) qui lui imposa la règle do
Cîteaux. En 1501, Alexandre VI soumit
à la direction des franciscains cet or-
dre, qui avait adopté la règle de sainte
Claire. En France, depuis la définition
du dogme de l'Immaculée Conception,
plusieurs congrégations ont pris ce nom.
On compte, parmi les hommes : les oblats de Marie imma-
culée, les prêtres de l'Iminaculée Conception, les religieux
de l'Immaculée Conception ; parmi les femmes : les sœurs de
l'Immaculée Conception, les sœurs de sainte Marie l'mwia-
culée, les bénédictines de l'Immaculée Conception.
— Iconogr. Conception immaculée de la Vierge. Bien
longtemps avant d'être un dogme, la croyance à l'imma-
culée conception de la Vierge a été exprimée d'une façon
fort transparente dans les monuments do l'art. L'action do
briser la tête du serpent a été ainsi adoptée très ancienne-
ment comme un emblème de la pureté originelle de Marioi
etceteml)lènie
s'est per|)étué
jusqu à nous.
Ce mystère a
été exprimé
naïvement
dans un ta-
bleau du com-
mencement ■
xv*" siècle i,'
est à l'égli
Saint -Etieiiii
de lîeau'va ;
et dans un ta-
bleau que pos-
sède t'église
Saint-Bertran i
dcComminf-T-
ainsi que d;iii ^
une grande i"i
lo dumnséc'i'
Offices, long-
temps attri-
buée à Craycr.
Nous pour-
rions rappeler
encore, sur ce
sujet, une es-
quisse do V.i
sari (Offices : ;
un tableau do
Girolamo Maz-
zuola (Parme);
une pointure de
Carlo Maratio
( Vienne); une
autre de Sasso-
fcrrato, au mu-
sée Brera (Mi-
lan) ; do nombreuses compositions do Murillo. Parmi les
autres peintres do l'école espagnole dont on possède dos
Immaculées Conceptions, nous nommerons : Juan do Juanos
(Grenade), Ribora (Madrid), Antonio Palomino (Madrid),
Augustin dol Castitlo (Cordouo), Valdos Leal (Sévillo),
Fr. Pachoco (Sévillo), etc. Dos tableaux sur lo m^mo sujet
ont encore été peints par lo Tintoret, lo Corrègo, le Guide,
Giov. Valosio, Kubens (Madrid^ lo Cortono, (i.-lî. Tiepolo
(Madrid), etc. Uno statue de marbre (isio'', par Armand
Toussaint, représonto la Vlergo contemplant lo lis. La
proclanïation du dogme do V/mmacutée ConceiUion a fait
naître un grand noml)ro d'œuvros d'art, parnii les<pudlos
nous nous contenterons de citer : la coupole de la chapello
du grand séminaire do Blois, par Maurice do Vaines ; uno
grande frise de l'église Nolro-Damo do Bon-Port, & Nantes,
p.ir II. Lo Ilénufi', etc.
— I^hilos. Tandis que, dans te langage ordinaïro, lo mot
cnnccfition est un synonyme vogue des mots idée, jugement,
théorie, pris au sens le plus largo, il n'u, on philosophie,
qu'un soûl sona légitime. Il désigno l'opération par laquetlo
L.1 Conc'pilon, tï'«pr*aTiOi>()lo.
CONCENTRER — CONCERT
l'osprit se forme des concepts, c'est-à-diro des idées quî
peuvent être dénuées do toute réalité objective, et qui sont
crééo.s par un travail propre do la pensée. Vuand il s'agit
dune simple possibilité, la conception s'appelle hi/pothèse;
quand il s agit d'une simple idée abstraite et générale, elle
s'appelle abstraction ou généralisation ; selon qu'elle porto
sur le passé ou sur des éléments artificiellcnioPt combi-
nés, on la nomme mémoire ou imagination,
— Théol. D'après l'enseignement do la théologie ca-
tholique, ÏPnmaculée Conception est le privik'-i^'e en vertu
duquel la sainte Viergo a été exemptée, an moment môme
de sa conception dans le sein de sainte Anne, samèro, de
la taclie du péché originel, commune à toute la postérité
d'Adam. Cette croyance existait depuis longtemps lians
l'Eglise. Combattue par les dominicains, défendue par Scot
et son école, puis par les iésuites et la Sorbonno, elfe devint
de plus en plus chère à la piété dos fidèles, et, avec l'as-
sentiment et sur la prière de tout l'épiscopat, fut érigée en
dogme de foi par le pape Pie IX, dans la bulle bieffabilis,
le 8 décembre 1854. Voici les termes mémos de la définition ;
'I Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine
qui enseigne que la bienheureuse vierge Mario fut, dans le
premier moment de sa conception, par uno grâce et un
privilège singulier de Dieu tout-puissant et en vue des
mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, préser-
vée intacte de toute tache du péché originel, est révélée de
Dieu, et que, par conséquent, elle doit être crue fermement
et constamment par tous les fidèles. » Par suite do cette
grâce spéciale, lasainteViergeéchappaà la concupiscence
et à la malédiction qui pèse sur la postérité d'Adam;
elle eut, suivant l'expression de Bossuot, « une chair sans
fragilité, des sens sans rébellion». Cependant, elle béné-
ficia de la Rédemption, et c'est en vue des mérites de
Jésus-Christ que ce miraculeux privilège lui fut accordé.
Les théologiens donnent de ce mystère plusieurs raisons
de convenance. La première est tirée de la maternité di-
vine de Marie : la mère de Jésus devait être si pure
qu'aucune souillure, même involontaire, no pouvait tacher
son âme. La seconde ressort de la part que Marie a prise
au mystère de la Rédemption, no convenait-il pas que la
créature, privilégiée entre toutes, par qui nous arriva la
grâce de la Rédemption, en éprouvât elle-même l'effica-
cité, avant toutes les autres créatures rachetées? Deux
passages de l'Ecriture sont ordinairement cités comme
contenant une allusion implicite à l'immaculée conception
de Marie : le texte de la Genèse (III, 15), qui nous montre
la femme écrasant la tète du serpent ; ensuite, les paroles
de la salutation que l'ange Gabriel prononça, en annon-
çant à Marie qu'elle serait mère do Dieu : " Je vous salue,
pleine de grâce, u (Luc, I, 28.)
Conception (baie de i.a), grande baie formée par
l'océan Atlantique, sur la côte septentrionale de l'ilo do
Terre-Neuve, partageant en deux la presqu'île d'Avallou.
Sur ses bords est le port dit « Harbour-Grace ». Centre
considérable de pêcheries.
CONCEPTIONNAIRE {sè-psi-o-nèr') n. m. Théologien qui
soutenait la conception immaculée de Marie, avant la déci-
sion qui a fait de ce dogme un article de foi catholique.
CONCEPTIONNEL (sè-psi-o-nèl), ELLE adj. Qui a rapport
aux conceptions, qui a le caractère d'un concept.
CONCEPTIONNISTE {sè-psi-o-nisst') n. m. Membre d'une
société politique et religieuse qui. on Espagne, sous Fer-
dinand VII, cherchait à imprimer à la politique une direc-
tion réactionnaire et cléricale.
CONGEPTISTE {sè-ptisst' — du lat. concipere, supin con-
ceptinn, concevoir) n. m. Nom donné, eu Espagne, aux
culiistes outrés, poètes qui n'admettaient que des figures
inusitées.
CONCEPTIVITÉ {sè-pti — du lat. concipere, supin con-
ceptum, concevoir) n. f. Faculté de concevoir, fécondité do
la femelle.
CONCEPTUALISME (sè-ptu, lissm' — rad. conceptuel)
n. m. Doctrine philosopliiquo d'Abélard, qui professe que
luniversol existe dans les choses mêmes, et que, séparé
des choses, il n'est ni une réalité en soi, comme lo veulent
les réalistes, ni un simple mot, comme lo soutiennent les
;iurainalistes, mais uno conception do l'esprit, qui exprime
:a nature essentielle de la pensée.
— Encvcl. V. scolastique (philosophie).
CONCEPTUALISTB {sè-ptu , lisst') n. Partisan du con-
.opiualisme : Les conceptuaxistks regardaient les notions
ijénérates comme de simples concepts subjectifs, n'ayant
ucune réalité objective hors de l'entendement gui les con^
oit. (Hugonin.)
— adj. : Système conceptcaliste.
CONCEPTUEL, ELLE (s('-p^(-^/' — du lat. concipere, supin
nceptum, concevoir) adj. Pliysiol. Relatif â la conception ;
ni appartient à la conception : Acte conceptcel.
— Philos. Relatif, contorme au concoptualisnio : L'idée
'uveraine est à la fois conceptuelle et réelle. (H. Martin.)
CONCEPTUS {sè-ptuss) [mot. lat.] n. m. Produit do la
oncoption, do la fécondation; l'couf fécondé.
CONCERNANT [sèr-nan) prép. Par rapport ù, au sujet
do : Avoir à parler à quelqu un concernant un projet.
CONCERNER [sèr-né — lat. conccrnere ; do cum, avec, ot
cernerc, voir) v. a. et unip. Toucher, regarder, importer A :
L'armée doit se tenir à part des araires publigues, dans tout
ce qtti concerne leur direction habituelle. (M"" do S(aël.)
— Syn. Coocernor, regarder, toucher. Concerner mar-
que un rapport plus étroit que regarder, et /oticAtfr dil
plus encore que concerner; if s'nppliquo aux intérêts les
plus chers, aux besoins les plus intimes.
CONCERT [sèr — do l'ilal. concerto) n. m. Exécution par
un plus ou moins grand nombre dartisios, soit chuniours,
soit instrunieniistes, do divers morceaux ou composilious
do musique vocale ou instrumontalo. Il y a des concerts do
divers genres : concerts symphoniques, concerts d'oratorio,
concerts spirituels (composés do musique roligiouso), fon-
cer/* de virtuoses, concerts de musique de chambra, de
musique militaire, otc. Il Lieu où l'on onlond cette exécu-
tion : Aller au coNCunT.
— Par anal. Chants d'hommes ou d'oiseaux : /-w coN-
CKBTS du rossignol.
— Poét. Cluinls do poètes, poésies.
— Par oxt. Knsoniblo 1" do bruits simultanés : Le sau-
vage coNCBRT des wnts, de ta grêle, de la foudre; *• do
22
COxNCERTANT — CONCEVABLE
manifestations émises à la fois et d'un commun accord :
Un CONCERT d'éloges, de cris.
— Fig. Accord, entente : Le concert européen.
— Concert npirituel. Autrefois, Concert public donné
pendant la semaine sainte, et qui se composait on grande
partie de morceaux religieux, ii Aujourd'hui, Concert ex-
clusivement composé de morceaux religieux.
— Café-concert. V. café.
— Loc. adv. : De concert. Ensemble et avec entente :
Travailler db concert, il Sans concert, Sans s'être en-
tendus, concertés. (Peu us.)
— Encycl. Mus. Les concerts publics ne remontent
guère au delà du xvni'' siècle. Jusqu'alors, les concerts
étaient un luxe que se permettaient seuls les souverains,
qui enlretenaieni à grands frais des compagnies de mu-
siciens. (V. CH.\MBRK [musique de la\l
Aujourd'hui, outre les concerts qui sont donnés par des
artistes désireux de se faire connaître individuellement
comme virtuoses ou compositeurs, il existe, dans les gran-
des villes, des sociétés d artistes qui, chaque hiver, dans
des séries de concerts, font entendre de grandes œuvres
classiques ou modernes.
A l'étranger, on peut signaler les fameux concerts du
Gewandhaus de Leipzig, ceux du Giirzenich de Cologne,
les concerts du Conservatoire et les concerts populaires
de Bruxelles, les Monday popular concerts de Londres et
les Saturday concerts, la Société orchestrale de la Scala
de Milan, la Société des concerts de Madrid, etc.
— Concert spirituel. Au xviii* siècle, les théâtres étaient
tenus de chômer à chacune des grandes fêtes religieuses,
et, de plus, faisaient une clôture de trois semaines, qu'on
appelait « clôture de Pâques », depuis le dimanche de la
Passion jusqu'au lundi de la Quasimodo. La haute société
se trouvait, pendant ce temps, entièrement sevrée de dis-
tractions artistiques, et c'est pour remédier à cette situa-
tion que François Philidor demanda et obtint le privilège
d'un établissement, auquel il donna le nom de « Concert
spirituel i», dont les séances, qui auraient lieu pendant les
relâches et la fermeture des théâtres, seraient consacrées
à la musique religieuse et instrumentale. Le Concert spi-
rituel, dont le personnel était pris, en très grande partie,
dans celui de 1 Opéra et de la musique du roi, fit son inau-
guration le 18 mars 1725, dans la salle du château des Tui-
leries. Il y subsista jusqu'en 1791. Le Concert spirituel fut
célèbre par toute l'Europe, et les artistes étrangers les
plus fameux tenaient à honneur de s'y faire entendre.
— Concert des amateurs. Fondé vers 1775 par un fer-
mier général, nommé do La Haye, et par le baron d'Ogni
fils, surintendant des postes, lï était organisé par sou-
scription entre des amateurs riches, et l'on n'y payait
point à la porte. Il avait pour directeur Gosse, et pour
premier violon le chevalier de Saint-Georges. C'est au
Concert des amateurs qu'on entendit-, pour la première
fois à Paris, des symphonies avec instruments â vent. Les
séances du Concert des amateurs se donnaient dans l'hôtel
de Soubise, situé rue de Paradis, au Marais.
— Concert de la loge olympique. C'est en 1779 ou 1780
que ce concert prit naissance. L'orchestre, qui avait pour
chef Navoigille, présentait une réunion cle talents do
premier ordre. Les organisateurs de ce concert avaient
fait un traité avec Haydn, pour qu'il écrivît expressément
à leur intention six symphonies nouvelles, qui furent exé-
cutées avec une rare supériorité, et dont le succès fut écla-
tant. Le Concert de la loge olympique disparut en 1789.
— Concerts du Conservatoire. La Société des Concei'ts
du Conservatoire, dont le personnel est exclusivement
composé d'anciens élèves do cet établissement, a été
fondée en 1828, à l'instigation de Cherubini et d'Habeneck.
Depuis lors, elle n*a cessé de fonctionner. Le personnel
de la Société des concerts comprend 85 instrumentistes
et 70 chanteurs pour les chœurs.
— Concerts populaires. Les concerts populaires de mu-
sique classique furent fondés en I86i par Pasdeloup, qui
voulait offrir au peuple, pour un prix modique, l'exécu-
tion des chefs-d'œuvre de la musique symphonique. Il
choisit la salle du Cirque d'hiver, qui pouvait abriter plus
de 4.000 personnes, et commeni;a ses concerts en iseï
avec le plus grand succès. Aux chefs-d'œuvre des maîtres
Pasdeloup joignit bientôt des œuvres de jeunes composi-
teurs français.
— Concerts Colonne. Colonue fonda, en 1871, une nou-
velle entreprise de concerts symphoniques, dite Concert
national, dont les séances avaient lieu à l'Odéon, et qui,
quelques années plus tard, prit le titre d'Association ar-
tistique et se transporta dans la salle du théâtre du Châ-
telet. Les concerts Colonne, qui se donnent le dimanche,
dans la journée, se sont fait, à côté du grand répertoire
classique, une sorte de spécialité de la musique de Berlioz.
— Concerts Lamoureux. Lamoureux fonda la Société des
Nouveaux-Concerts, dont les séances eurent Heu d'abord
dans la salle du théâtre du Château-d'Eau, puis dans le
cirque des Champs-Elysées. Lamoureux s'est surtout donné
pour tâche de populariser les œuvres de Richard Wagner.
— Iconogr. Les artistes ont souvent représenté des con-
certs. Parmi les nombreuses compositions que l'art an-
tique nous a léguées sur do pareils sujets, il nous suf-
fira do signaler une peinture et une mosaïque qui ont été
découvertes à Pompéi, et qui sont toutes ueux au musée
de iNapIes-
L'art chrétien a représenté fréquemment des concerts
d'anges : on en voit dans la plupart des Couronnements de
la \lerge; par exemple, dans les peintures de R. del Garbo
et Fra Angelico, qui sont au Louvre, ei dans le beau bas-
rclief de la Renaissance, qui se voit dans la cathédrale
de Bayonne. Après les concerts religieux, il faut citer les
CODCcrts profanes : un tableau do Poussin, au Louvre,
nous offre un Concert d'Amours. Une composition du Tin-
toret, que possède ie musée de Dresde, représente un
Concert de femmes nues. Le Giorgione a peint souvent des
concerts. L'un est au Louvre, et représente aussi des
femmes dévêtues. Dans ce dernier tableau, les quatre per-
sonnages principaux ressortent vigoureusement sur le
fond du paysage. La netteté des types, la chaleur des car-
nations, la' gaieté du paysage font de cette peinture une
œuvre'de premier orare. Dans le môme musée, on peut
voir lo Concert sur l'eau, d'Anuibal Carracho, et le Concert
dam un parc, du Primatice. Des concerts en chambre
ont été peints par lo Caravage, Valentin, Jacques Bassan
(Offices;, le Pordenono(Munich), Leonello Spada(Louvre),
Bencdctto Castigllone (Madrid), Jordaens, Jean Steen,
Honthorsl, Th. Kombouts (Munich), Daniel Soghers (col-
lection Madra20, à Madria), Terburg, Brauwor, Mic-ris,
Adrien van Ostade (Madrid), Isaac van Ostade (Madrid),
Teniors (Berlin), etc.
Citons encore : le Concert champêtre, gravé, d'après Wat-
teau, par B. Audran le jeune et par P. Aveline, délicieux de
Cunc^rt champêtre, ti aiire» le Giorgiooe (Louvre,
frâce poétique et de charme ; le Concert amoureux, gravé,
"après Pater, par P. FiHunil. etc.
— Syn. Concert, accord.
— Anton. Charivari, désaccord, discorde.
CONCERTANT {sèr~tan), ANTE n. Personne qui chante
ou joue dans un concert.
— n. f. Morceau de musique concertante : Ecrire uiie
CONCERTANTE.
— Adjectiv. Qui chante, qui exécute un chant, qui n'est
pas de simple accompagnement : Les grands effets dépen-
dent de l'homogénéité des parties concertantes. (Scudo.)
— Musique, Symphonie concertante, Celle dont les parties
chantent ou jouent alternativement : Tous les quatuors de
Haydn, de Mozart, de Beethoven sont concertants.
— Enctcl. Concertant se disait autrefois du chanteur
ou de l'instrumentiste qui se faisait entendre dans un con-
cert. Plus tard, on substitua à ce mot celui do concertiste.
Aujourd'hui, on n'emploie plus guère ni l'un ni l'autre.
« Concertant » se dit particulièrement d'un morceau dans
lequel deux ou plusieurs parties brillent à tour de rôle.
Les duos de violons de Viotti sont concertants, les deux
■parties étant alternativement prédominantes. Les trios,
les quatuors et les quintettes de Haydn, Boccherini, Mo-
zart, Beethoven, sont essentiellement concertants. Plu-
sieurs compositeurs ont écrit des symphonies concertantes
pour deux ou plusieurs instruments principaux, générale-
ment accompagnés par l'orchestre. Il faut citer les sym-
phonies concertantes de Maurer, Rodolphe Kreutzer, Éail-
ïot, Alard, Charles Dancla, Devienne. Ozi, Gebauer, Ber-
nard Roraberg, des frères Romberg, etc.
Les Italiens appellent peszi concertati (morceaux con-
certés ou concertants) ce qu'on appelle « morceaux d'en-
semble » dans les opéras français, c est-à-dire les morceaux
(trios, quatuors, finales), parfois avec chœurs, où les voix
concertent entre elles dans un ensemble, soit puissant, soit
harmonieux, dont le développement forme comme un vé-
ritable concert.
CONCERTER {sèr-té) V. a. Préparer de concert, combi-
ner ensemble : Concerter une expédition.
— Kig. Régler, composer : Concerter son maintien.
— V. n. Prendre part à l'exécution d'un concert.
— Fam. Parler à l'envi. il S'entendre, se concerter, il Agir
de concert. (Inus. dans ces derniers sens.)
Concerté, ée part. pass. du v. Concerter.
— Mus. Morceau concerté, Morceau d'ensemble, dans
la musique italienne, ii Style concerté. Style de musique
d'église plus brillant que le style religieux ordinaire.
Y. concertant.
Se concerter, v. pr. Délibérer sur un projet qu'on veut
exécuter de concert.
CONCERTINA {sèr') n. m. Instrument imaginé, un peu
après 1830, par le facteur Debain, et qui tenait à la fois
de l'accordéon et de l'harmonium. (On ne s'en sert plus
guère aujourd'hui.)
CONCERTINO {sèr') n. m. Diminutif de Concerto, il PI.
Des coNCERTiNOs. (Quelques-uus emploient le pluriel ita-
lien CONCERTINI.)
— Encycl. C'est un solo d'instrument, beaucoup moins
développé que le concerto, d'une forme un peu indéter-
minée, accompagné généralement par le piano, et plus
rarement par l'orchestre. Le concertino est surtout en
usage pour les instruments â vent : flûte, clarinette, haut-
bois, etc.
CONCERTISTE [sèr-tisst') n. m. Musicien qui prend part
à l'exécution d'un concert.
CONCERTO {sèr — mot ital.) n. m. Symphonie écrite en
vue de faire valoir un des instruments qui l'exécutent : Un
CONCERTO de flûte, de violon , de piano, etc. ii Concerto grosso,
Nom que l'on donnait, au xviii* siècle, à des symphonies
dans lesquelles il y avait un violon principal, accompagné
de tout un orchestre, il Concerto doppio, Celui qui admet-
tait deux instruments principaux, jouant ensemble ou alter-
nativement. Il Concerto da caméra, Nom que l'on donnait
au concerto qui n'était accompagné que par une basse.
Il PI. Des CONCERTOS. (Quelques-uns emploient le pluriel
italien concerti.)
— Encycl. Le mot concerto vient d'Italie, où il signifie
concert, et où il a été généralement remplacé, dans cette
acception, par le mot accndemia. Il a pris la signification
qu'on lui attribue aujourd'hui, dans toute l'Europe musi-
cale, des premières compositions de Torelli {concerti da
caméra) et de Corolli (concerti grossi), qui étaient des con-
certs pour trois instruments prépondérants avec accom-
pagnement d'autres instruments. On fit ensuite des conrt'Ws
ou concertos pour un instrument solo avec accompagne-
mont d'orchestre, et le mot est ro.sté dans cotte acception.
Lo concerto no diffère pas beaucoup de la sonate, mais
il prend une ampleur particulière par lo fait do l'emploi
do l'orchestre, qui vient se joindre à l'instrument solo.
170
A l'origine, cet orchestre, à part les tutti, était presque
toujours accompagnant ; avec Beethoven, l'orchestre a
pris une véritable importance symphonique. h'allegro de
coJicerto, c'est-à-dire le premier morceau, n'est pas divisé
en deux reprises, comme celui de la sonate. 11 débute par
un grand tutti d'introduction qui prépare deux, parfois trois
solos, reliés entre eux par des tutti beaucoup plus courts.
Le second morceau, andante ou adagio, ne diffère point de
celui de la sonate. Quant au finale, c'est généralement un
rondo, entrecoupé d'entrées ou de réponses d'orchestre, et
la strette le termine avec un vigoureux ensemble, où celui-
ci se mêle à l'instrument solo.
C'est au violoniste italien Torelli qu'on attribue l'origine
dos concertos. Jean-Sébastien Bach, Hœndel et Philippe-
Emmanuel Bach, Mozart, le violoniste Viotti ont écrit de
belles œuvres dans ce genre. Après eux, il faut citer Vieux-
temps, Dussek, Hummel, Charles Czerny, Ferdinand Ries,
Chopin, Schumann, Moschelès. Thalberg, Ferdinand Hil-
ler, Henri Herz, qui se sont distingués dans ce genre de
composition.
Les cinq concertos de Beethoven sont autant de chefs-
d'œuvre (qui se rapprochent beaucoup de la symphonie), et
le rclèbre concerî-slûck de Weber est une merveille.
yaiiit-Saëns a écrit quatre fort beaux concertos de piano.
CONCESSEUR {sè-seur' — du lat. cojicessus, concédé)
adj. et n. m. Qui concède : Le gouvej'nement s'est fait con-
CESSEUB de mines, de canaux, de chemins de fer.
CONCESSIBLE [sè-sibV) adj. Qui peut être concédé:
Des terrains concessibles.
CONCESSION [sè-si-on — lat. concessio; de concédera,
supin concessiim, accorder) n. f. Action d'accorder par pri-
vilège, de donner, d'octroyer un fonds ou une exploitation :
Conckssions de terrains, de ynines. — Par ext. Objet qui
fait la matière de la concession : Les concessions se ven-
dent plus ou moins cher, selon la nature du teirain. n Dans
les colonies. Portion de terrain que le gouvernement aban-
donne â des particuliers pour la mettre en valeur.
— Fig. Action de céder de son droit ou de son opinion :
L'amitié réclame des concessions mutuelles. (Théry.)
— Admin. Acte passé de gré à gré entre une adminis-
tration et des particuliers ou des compagnies, pour l'exé-
cution de certains travaux que l'on ne donne point par les
voies ordinaires de l'adjudication au rabais : Concession
de che7ïiiyis de fer, de ponts, de canaux, ii Terrain vendu ou
loué, temporairement ou définitivement, pour servir de sé-
pulture dans un cimetière : Concession à perpétuité.
— Blas. Ai'mes de concession, Armes octroyées par un
prince, pour être ajoutées à celles de la famille, et con-
tenant des pièces empruntées aux armes mêmes du prince.
— Dr. Anénation d'un immeuble ou d'un droit réel.
— Rhétor. Figure qui consiste à accorder à son adver-
saire quelque chose qu'on pourrait lui contester, pour
montrer qae, malgré cela, ou a encore raison contre lui.
— Syn. Concession, cession. V. cession.
— Encycl. Admin. Dans la langue du droit administra-
tif, le mot concession a plusieurs acceptions. On distingue :
1" la concessio7i domaniale, ou l'abandon fait par l'Etat â uu
particulier, une commune, un département ou un établis-
sement public, pour en jouir temporairement ou pour en
disposer à titre de propriétaire iucommutable, de choses
dépendant du domame public ; 2° la concession administra-
tive, ou autorisation donnée par l'Etat, les départements
ou les communes, d'exploiter certaines industries (eaux
minérales, mines, gaz, électricité, etc.) ou services publics
(voitures publiques, eaux potables, marchés d'approvision-
nement, etc.) : 3" la concession de travaux publics, celle
par laquelle l'Etat confie à des particuliers, ou à des
sociétés, le soin d'exécuter à sa place certains travaux
d'utilité publique, comme les ponts, les canaux et les che-
mins de fer ; 4"* la co7icessio7î coloniale autorisant l'exploi-
tation, par des particuliers ou des sociétés, de territoires
inoccupés, dans les colonies frani^aises.
La concession est un mode d'appropriation des terres
fréquent dans les pays neufs. L'Etat ou la colonie, pro-
priétaire des terres vacantes, peut en disposer, soit en les
vendant, soit en les concédant gratuitement, â des condi-
tions déterminées.
CONCESSIONNAIRE (sé-si-0-nèr') n. Individu qui a ob-
tenu une concession.
— Adjectiv. : Une société concessionnaire.
CONCETTO {tchè-to — mot ital.) n. m. Pensée qui a du
brillant, de l'inattendu surtout, et qui est entachée d'affec-
tation : Le CONCETTO est le clinquant de l'esprit. (Le sin-
gulier est employé moins fréquemment que le pluriel con-
CETTI.)
— Encycl. L'Espagne et l'Italie sont les pays d'origine
du co7icetto. Mais, en Italie, le mot n'a pas toujours un
sens défavorable; il équivaut seulement à préciosité. Or
la préciosité peut avoir son charme, son mérite. C'est
ainsi que l'on trouve chez Dante, Pétrarque, lo Tasse, etc.,
des concetti qui plaisent. En France, l'idée de préciosité
attachée à ce mot s'aggrave de ridicule. Au xv siècle,
les concetti fleurirent sous la plume de Tabaldeo, de Sera-
fiuo deir Aquila, e tutti quanti. Ils eurent leur épanouisse-
ment complet au siècle suivant, avec le cavalier Marine,
qui les importa en France. Ils eurent tant de succès, qu'on
les retrouve parfois dans les vers des plus grands clas-
siques, surtout dans Corneille, qui, dès longtemps, avait
des accointances espagnoles. Pour Molière, chez qui la
verve comique autorise des libertés spéciales, la chose
n'a rien de surprenant; mais l'impeccable Racine lui-
même fait dire à Pyrrhus, dans Andromaque :
Brûl4 de plus de feux que je n'en allumai,
vers dans lequel le mot feux est pris une première fois
dans le sens métaphorique de passion amoureuse, une
seconde dans son acception propre, sans que rien ait pré-
paré à cotte virevolte. A côté de ces maîtres. Voiture,
Bernis, Cotin, Saint-Amant sèment à pleines mains les
concetti. Tbéophile do Viau lance, en parlant d'un poi-
gnard souillé du sang do son maître, l'apostrophe célèbre :
Il en rougit, le traître ! . . .
Au xviii* siècle, les Dorât, les Marivaux, les Dumoustïer
continuèrent à cultiver le concetto. Après eux, il déclina.
Mais l'école romantique le remit en faveur, et, de nos
jours, on peut dire que les préciosités voulues — alias
"concetti — s'épanouissent presque à toutes les pages do
certains poètes ou prosateurs en vogue.
CONCEVABLE adj. Qu'on peut concevoir, imaginer :
Tout ce qui est nettement concevable est exécutable*
171
{(i. Sand.) Il Quo l'on peut comprondro, expliquer : De tous
Ivs travers de l'esprit humain, le moins concevable est
i'urf/ueil. (Boisto.)
— Anton. Inconcevable.
CONCEVABILITÉ n. f. Qualité do ce qui est concevable.
CONCEVEIBA {sé-ifè-i— mot guyanais) n. m. Bot. Gonro
ilouptiorbiaoées, comprenant quatre esi>ôcos do l'Amôri-
<(U0 tropicale et de l'Afrique occidentale.
CONCEVOIR {vo-ar' — du lat. concipere; do cum, avec,
ot capere, prendre. Je conçois, tu conçois, il conçoit, nous
concevons, vous concevez, ils coiiçoivent . Je concevatSf nuits
concevions. Je conçus, nous conçûmes. Je concevrai, nous
concevrons. Je concevrais, nous concevrions. Conçois, con-
cevons. Que je conçusse, que nous conçussions. Concevant.
Conçu, ue) v. a. Former en soi, par l'effet do la féoouda-
lion, le premier germe d'un ôtre vivant : Concevoir un
t'ifant.
— Fig. Former, préparer eu soi; commencer à éprou-
ver : Concevoir un projet, des espérances, de la haine, de
l'umour. Avaîit d'exécuter, il faut concevoir, ii Comprendre,
.saisir : Chacun conçoit les a/faires selon sa capacité-. (^Riche-
lieu. 1 Il Se représenter par la pensée, se faire une iaée do :
.Si l'Ame n'existait pas, comment conckvoir la religion,
l'amour pur, l'amitié, l'espérance, la pitié? (Fén.)
— Fam. Je ne vous conçois pas, Je ne comprends pas
votre conduite.
Se concevoir, v. pr. Etre conçu, avec tous les sens pré-
cédents.
— Syn. Concevoir, comprendre, entendre. V. compren-
dre.
— prov. littêr. :
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement.
Vers de Boileau qui se trouve dans le passage de l'Art
poétiQue (chant I"), où le législateur du Parnasse recom-
ijiaude la clarté.
CONCHA [ka — mot lat. qui signifie coquille) n. f. Archit.
Ancien nom de Tabside.
CONCHA {don Manuel guttierez de La), marquis del
DcERO, général et homme politique espagnol, né à Madrid
■on 1808, tué à la bataille de Muro en 1874. Il prit part aux
^'uerres contre la domination française, puis passa en
Amérique, où les colonies espagnoles s'étaient soulevées.
(Juand elles furent perdues pour l'Espagne, de La Coucha
revint à Madrid. Après la mort de Ferdinand VII (1S33J, sous
la régence de la reine Christine, il mit son épée au service
de lajeune reine Isabelle, combattue par le parti carliste.
Plus tard, tout en restant fidèle à la reine contre les car-
listes, il varia un peu dans ses opinions politiques. D'abord
partisan d'Espartero, qui tomba en 1843, il se rallia à Nar-
vaez, dont le gouvernement fut ultra-conservateur; puis
il se rapprocha des libéraux, et, quand Espartero revint
au pouvoir, il fit partie de son gouvernement. A la chute
d'Isabelle, en 1868, il se retira de la vie politique. En 1874,
pendant la nouvelle guerre carliste, le maréchal Serrano
rit appel à son dévouement. 11 reprit du service, mais il
fut tué à Muro, près d'Estella.
CONCHA {don José guttierez de La), marquis de La
Habana, général et homme politique espagnol, né à Car-
dova de Tucuman {Buenos-Avres) en 1812, mort à Madrid
«n 1895, frère du précédent. ll fit ses premières armes con-
tre les colonies révoltées d'Amérique, et revint en Espagne
pour défendre le trône d'Isbelle contre les carlistes. Etant
entré dans l'opposition libérale, il s'expatria et vécut à Bor-
deaux sous le gouvernement de Narvaez, mais rentra en
Espagne lorsque, en 1854, O'Donnell arriva au pouvoir.
Nommé, en 1862, ambassadeur à Paris, il démissionna bien-
tôt, et revint en Espagne se mêler à la politique active ; en
1863, il fut nommé ministre de la guerre. liavait fini par so
rallier à la politique autoritaire et théocratique, représen-
tée par Gonzalès Bravo, et était devenu aussi impopu-
laire que ce dernier. Son influence précipita la crise de
186S, qui aboutit à la déchéance d'Isabelle II. En effet,
il fut chargé de tenir tête à la révolution à Madrid, mais
son impopularité aggrava la situation, et le gouvernement
de la reine fut renversé. José de La Concha fut, à doux re-
prises, capitaine général de Cuba ; d'où son titre do « mar-
quis de La Habaûa ». Dans ces fonctions, il se signala par
sa dureté et ses exactions.
CONCHACÉS {ka) n. m. pi. Sous-ordre de mollusques
lamellibranches { pélécypoiîes ), comprenant les formes
ayant le manteau percé de trois orifices, dont les deux
postérieurs donnent passage aux siphons, ayant les bran-
chies inégales, etc. (Les conchacés comprennent les familles
suivantes : nuk/aloaontidés, pachydomidés, vénéridés, pétri-
culidés, fflaucfmomijidés, cyrénidés, cyréncllidi'-s, unaulini-
dés, unicardiidés, tancrédiidés, donacidés, psammoOiadés,
solrnitlés.) — Un conchacé.
CONCHAIRAMlDlNE{A:on-A^}D.f. BaseC"H"Az»0',H'0,
isomère de la chairamine, de la conchairamine ot de la
chairamidine, qui se trouve avec ces dernières dans
l'écorce d'une espèce do quinquina.
CONCHAIRAMINE n. f. Chim. V. CONCBAlRAMiniNE.
CoNCHALI, ville du Chili {prov. de Valparaiso [départ,
do guillotaj), sur lo rio côtior de Aconcagua; 2.24» hab.
CONCHE {konk' — du gr. kogkhê, coquille) n. f. Conque,
coquille. (Vieux.)
— Mar. Dans lo Saintonge, Baîo, anse, crique : La
grande conchk. La conche de Pontaillac.
— Métrol. anc. Mesure do capacité pour les liquides,
usitée chez les Athéniens. (Elle équivalait à y',225.)
— Tochn. Dans les marais salants, Deuxième réservoir
où s'évapore l'eau salée.
CONCHE (de l'ital. concio, môme sons) n. f. Ajustement,
habiMomeni. II P^tat, situation, manière d'ûtro : Son affaire
fsl i-n lionne conchk. (Vieux.)
CONCHES ou GONCHES-EN-OUCHE (lat. Conchx),
ch.-l. do cant. do l'Euro, arrond. et à 17 kilom. d'Evreux,
dominant la vallée du Rouloir, affluontdo l'Iton ; 2.157 hab.
Ch. do f. Ouest. Bibliothèque (quelques manuscrits pré-
cieux), hauts fourneaux, forges, moulins ù blé et à tan,
eaux minérales froides. Forêt de Conches au sud-ouest.
Kostos d'anciennes fortifications, ruines d'un donjon du
XI» siècle et d'un château du xiii', aménagées en prome-
nade publique. Eglise Sainte-Eoi du xv" ou xvi* siôclo
(partie du xir s.), avec do belles verrières.
CONCEVABILITÉ
CONCIERGERIE
L'origine du bourg était une abbaye bénédictine, fondée
nii XI' siècle et détruite par la Révolution. Parmi les
soigneurs de Conches, il faut cnav les comtes d'Artois
^xiii" s.), Charles lo Mauvais, roi de Navarre (xiv's.), les
ilu<-s de Bouillon {xvii« s.j. — Le canton a 26 comm. et
s. '.'-.M hab.
Conches, écrivain français. V. FuniLLET de Conches.
CONCHICOLE [ki-koV — du lat. co7icha. cofjuillo, et co-
l'-rr, liabiler) aJj. Qui habite une coquille bivalve, il Qui
vit sur ou dans une coquille bivalve.
CONCHIER V. a. Souiller de ses excréments. {Bas et
peu usité. I 11 Fig. Souiller, salir : Les critiques ne peuvent
/titre autre chose que conchier et gâter les ouvrages des
antres. (Tli. Gaut.)
Se conchier, v. pr. Se salir do ses propres excréments,
CONCHIDIINÉS {ki) n. m. pi. Tribu de molluscoïdes
brachiopodes, comprenant les rhynchonellidés, qui ont
les plaques dentales en forme daiîgets bien accentués et
ù hautes cloisons. — Un conchidiiné.
CONCHIFÈRE (ki — du ÇT. kogkhé, coquille, et phêrein,
porter) adj. Qui est muni dune coquille à deux valves.
CONCHIFORME (ftz — du lat. coHcAa, connue, et de forme)
adj. Qui a la forme d'une coquille, il On dit aussi conchy-
L loi DE.
CONCHILE n. f. Géom. Syn. peu usité de conchoÏde.
CONCHILLE {H mil.) n. m. Nom vulgaire du chêne à
kermès.
CONCHINIEN, ENNE [ki-ni-in. en' — rad. eoncke) adj.
Qui se rapporte à la conque de l'oreille, au cartilage de
la conque ; Muscle conchinien.
CONCHININE n. f. Chim. V. conquinine.
CONCHIOLINE [ki] n. f. Substance retirée de la coquille
et de la muqueuse ipii agglutine les œufs de certains
mollusques, et qui ressemble à la kératine ou à lepi-
dermose.
CONGHION n. m. Bot. Syn. de hakée.
CONCHIOSAURE OU C0NCHI05AURUS (ki, SÔ-russ —
du gr. koijkliion, coquille, et saiwvs. lézard) n. m. Genre de
reptiles sauroptérygiens, voisins des nothosaures, et fos-
siles dans les terrains triasiques d'Allemagne.
CONCHITE {kif — du gr. kogkhilès, qui porte des em-
preintes de coquille) n. f. Partie d'une roche fossilifère,
qui, en pénétrant, à l'état de vase, à l'intérieur d'une co-
quille morte, en a pris le moulage interne et s'y est dur-
cie avant la disparition du test. (Le calcaire grossier est
souvent pétri d'empreintes de ce genre.) ii Co-
quille fossile, en général. (On dit aussi coN-
chyliomorphite. I p'^^VftV
CONCHO-ANTHÉLICIEN {ko, si-in) adj. et
n. m. Se dit du muscle concho-anthélix.
CONCHO-ANTHÉLIX \^ko, likss) n. m. Petit
muscle (jui va de la conque à l'anthélix.
CONCHOCARPE n. m. Bot. Syn. de galipê.
CONCHODERME OU CONCHODERMA \ko-
di'r') n. m. Genre de crustacés cirripèdes, fa-
iiiillo des lépadidés, comprenant des anatifes
souvent d'assez grande taille, dont les valves,
au nombre de deux à cinq, sont petites, écar- derme*
tées, et dont le manteau membraneux est
muni de pièces calcaires. (Les conchodermos sont ré-
pandus surtout dans les mers chaudes; ils se fixent sur
les animaux marins, la carène des vais-
seaux, etc.;
CONCHODON {ko) n. m. Sousgonro
do mégatodon (mollusques lamelliDran-
ches), comprenant des coquilles symé-
triques, à valves égales, épaisses, la
droite ayant une grande dent arrondie
on avant. (Les conchodons sont fossiles
dans le lias inférieur; l'espèce type est
le conchodon infraliasicus.j
CONCHŒGIE ou CONCHŒCIA {kè-si)
n. f. Genre de crustacés eutomostracés ostracodes, fa-
mille des halocypridés, comprenant do très petites formes
marines, dont la carapace, en for-
me de coquille bivalve, est demi-
membraneuse. {Les quelques es-
pères connues nabitent les mors
d'Europe.)
CONCHO-HÉLIGIEN {ko, si-in)
adj. ot n. m. Se dit du muscle con-
cho-hélix.
CONCHO-HÉLIX 'A-o. /iJtw) n.m.
Prtii mus. le de 1 oreille, qui va do la conque à l'bélix.
CONCHOIDAL, ALE. AUX (Ao — du gr. kogkhé, coquille,
et enlos, aspect) adj. En forme do coquiUo : Agrégats con-
cnoÏDAUx. Il On dit aussi concuoïdb.
— Géom. Qui a rapport à la conchoïde.
— Lithol. et miner. Se dit do la cassure d'un minéral,
(piand la surface des fragments, étant concave ou con-
vexe, est sillonnée par des stries courbes ot concentri-
ques, semblables ù celles de certaines coquilles. (Cotte
cassure s« produit assez souvent chez les roches sili-
ceuses très homogènes, comme lo silex, ot chez coriains
grès et calcaires très durs ot très compacts.)
CONCHOÏDE {ko — du gr. kogkhoeidés, mômo soDs) adj.
Qui ressemble A une coquille.
— Cassure conchoUie. Slinér. V. concuoÏdal.
CONCHOÏDE {ko — mAmo étymol. qu'à l'art, précéd.)
n. f. Géom. Courbe, lieu des points quo l'on obtient en
menant par un point tixo une sécante variable qui rencon-
tre uno droite ou une courbo on un point à partir duquel
l'on porto constamment une longueur coostunto do part
et d'autre.
— Archit. Profil d'un fût do colonne.
— Encvcl. Géom. La distance peut Otro portée dans
l'un ou l'autre sens, à partir du point variable d'intor-
sertion, et la mise en équation no pormot pas la dis-
tinction.
La construction do la tangoDto ft la coneholdo fournit
Conchodon.
Conchœclo (très gr.).
une apphcation de la théorie do la rotation des figures
planes «u du centre instantané de rotation. V. rotation.
Soient AB la courbe directrice, P le pôle autour du-
uuel tourne la sécante PN ; P est Hxe, N décrit la courbo
AB, m et M' décrivent laconchoido. Construisons la tan-
gente à la courbe on M : si' la transversale se meut de
manière que les points N et M décrivent AB et la con-
choïde, celui qui se trouve actuelle-
ment en P glissera en même temps
dans la direction PN', Lo centre in-
stantané de rotation de la droite sera
donc le point de rencontre C de la
normale en N à la courbe donnée AB
et de la perpendiculaire en P à la
transversale PNM. CM sera, par con-
séquent, la normale à la conchoïde, et MT, perpendicu-
laire sur cette normale, sera sa tangente.
CONCHOLEPAS {ko-lé-pass) n. m. Genre de mollusques
gastéropodes cténobrauches, famille des muricidés, com-
prenant des animaux marins pareils aux pourpres, mais
à coquille ovale, plate, à spire très courte et non sail-
lante.
— Encycl. Les concholepas, dont on ne connaît guère
qu'une espèce {concholepas Peruviana), répandue sur les
côtes américaines, du Pérou à la Pata-
gonie, ont des représentants fossiles
dans le miocène de "Touraine {concholepas
Deshayesi).
CONCHOPHORE {ko — du gr. kogkhé,
coquille, et phoros, qui porte) adj. Qui
porte une coquille bivalve.
CONCHOPHYLLE n. m. Bot. Syn. de
DISCUIDIE.
CONCHOPHTHIRIUS(A:o,/ïi-n-l(55)n.m.
Genre d'infusoires holotriches, famille des Concboicpas.
paramécidés, caractérisé par l'induratton
de leur revêtement cuticulaire et leur pharynx bien diffé-
rencié. (Les conchophthirius sont dos microorganismes,
parasites sur divers animalcules aquatiques.)
CONCHOS {RIO DE LOS), rivière du Mexique, arrosant
l'Etai de Chihuahua. Née dans la sierra Madré, elle se jette
dans le rio Grande del Norte, après un cours de 700 kil.
environ. Elle reçoit plusieurs affluents, dont l'un arrose
Chihuahua.
CONCHULA {ku) n. f. Genre de mollusques gastéropodes
cténobrauches, famille des delphinulidés, comprenant des
formes voisines des sceliostomes et en différant par l'ou-
verture parallèle à l'axe de la coquille. (Les conchula sont
fossiles dans le dévonien de l'Eifel.)
CONCHYLIEN {ki-li-in) n. m. Un des deux étages par
lesquels d'Orbigny divisait le système triasique. (Le con-
chylien comprenait le grès bigarré et le muschelkalk ou
calcaire oonchylien. Il ne restait, à la partie supérieure
du trias, que le keuper, auquel il donnait le nom de $ali-
férien.)
CONCHYLIEN, ENNE [ki-li-in, èn—Hw gr. kogkhulion,
petite coquille) adj. Miner. Qui contient des coquilles :
Calcaire conchylien.
CONCHYLIFÈRE adj. Syn. de concum-èrk.
CONCBYLIOÏDE [ki — du gr. kogkhulion, coquille, et
eidos, aspect) adj. Qui ressemble à une coquille. {Peu usité.)
CONCHYLIOLOGIE tA'i, ji — du gr. kogkhulion, coquille,
et logos, discours) n. f. Branche «le la zoologie qui traite
dos mollusques. (On dit mieux maintenant malacoloc.ik,
en laissant au mot » conchyliologie » le seusplus restreint
de science des coquilles. Ccst ainsi qu'eu dit : une collec-
tion de CONCHYLIOLOGIE.)
CONCHYLIOLOGIQUE {ki,jik') adj. Ilist. nat. Qui a rap-
port à la conchyliologie ou aux coquilles : Ouvrage con-
CHVLIOLOGIQCE. .S'oCléfeCONCUYHOLOûIQDK. CollcClionS COH-
CHYLIOLOGIQCES, OlC.
CONCHYLIOLOGISTE [ki, jisst') n. m. Naturaliste qui
s'occupe de la conchyliologie : Il est nécessaire, pour le
CONCHYLIOLOGISTE, rfe sc tenir à la fois au courant des
travaux relatifs aux mollusques vivants et fossiles. (Fischer.)
CONCHYLIOMORPHITE n. f. Géol, "V. CONCUITE.
CONCHYLIOPHORE [ki — du gr. kogkhulion, petite co-
quille, et phoros, qui porte) adj. Qui porte dos coquilles.
CONCHYLIOTYPOUTHE {ki) n. f. Empreintes fossiles
que l'on trouve dans .certaines roches sédimcntaires et
qui sont caractérisées par un vide séparant lo moule
interne du moule externe. (Ce vido résulte do la dissolu-
tion du corps fossile.)
CONCIERGE {si-erj' — du bas lat. eonsergius, altérât.
do conservius, serviteur) d. Personne préposée ù la garde
d'une maison, q^ui reçoit du propriétaire un salaire et un
logement gratuit appelé loge, à charL;o par elle d'entre-
tenir la maison en état de propreté, d ouvrir et do former
la porto d'entrée, de monter les lettres des locataires, do
donner les indications utiles aux visiteurs, etc. ii Employé
salarié qui a des fonctions analogues aux précédentes dans
uno prison, un monument public, etc.
— Fig. Moyen de garde, de surveillance active : Le
bon sens est /^concierok de l'esprit. (D. Siern.)
— Hist. Officier do la maison du roi, nui, de Hugues
Capet ik Louis XI, habita lo Palais de la Cité, jouit d une
multitude de droits et prérogatives, ot dont les principales
fonctions consistaient A faire exercer par ses baillis ■> touto
justice et seigneurie basse et moyenne *. (La charge fut
d'abord conliéo ù d'illustres capitaines ; mais, dès la lin du
xii* siècle, on la voit péricliter. Louis XI réunit les fonc-
tions de concierge et do bailli pour les conller A son mé-
decin Jean Coitier. Par un édit do 17U, lo ChÛtelet lut
chargé do connaître des causes qui rossortissaiont an-
ciennement du concierge.)
CONCIEROEIUE {si-th^Je-rt) H. f. Auirof. Etendue do la
juridiction du concierge {ofticier du roi), il Auj. Charge de
concierge, garde d'une porte, n Logemeul d'un concierge.
OoncierKorle (la), à Paris. Au temps oit le Palais do
justice de Paris était exclusivement l'une des résiden.'os
de« rois de Franco, l'usage s'introduisit de donner le nom di^
. conciergerie • aux bAtiments occupés par l'oflbier royal
quo ioa uommait concierge, puis builli du palais. Daun»
COJsCILE — CONCINI
leur état actuel, les parties les plus anciennes de ces bâ-
timents remontent au milieu du xiu< siècle; certames
d'entre elles sont appelées cuisines de saint Louis, sans
qu'on puisse affirmer l'exactitude de cette destmation. Du
iême temps aussi datent les trois tours pointues, d'aspect
si pittoresque encore, malgré la restauration complète
dont elles ont été l'objet au milieu du xix' siècle; celle
de droite, en entrant par le quai de l'Horloge, est due
tour de César (on ne sait pourquoi) ou de Alonlgomery,
du nom du comte de Montgomery. qui y fut enfermé, non
pour avoir fait une blessure mortelle à Henri II, mais à la
suite d'une honteuse défaite subie par lui en Kormandio
en 1574 ; la tour de gauche est la tour Bombée, dénomina-
tion inexpliquée. .
Quand les rois de France eurent cesse, vers 1360, d ha-
biter le Palais de la Cité et en lîrent le siège des cham-
bres souveraines de justice, la Conciergerie devint une
prison, ce qu'elle est restée. Sans s'arrêter aux prisonniers
de temps anciens, on peut dire que, pendant la Révolution ,
le tribunal révolutionnaire remplit la Conciergerie de de-
tenus, qui ne faisaient guère qu'y passer pour, de là,
monter sur l'échafaud : leurs noms sont dans toutes les
mémoires : Marie- Antoinette, M»- Elisabeth, sa belle-sœur,
Malosherbes, BaiUy, Danton, M»' Roland, pour ne citer
que les principaux. Depuis, il faut nommer M. de Lava-
lette, sauvé par sa femme, le maréchal Ney, Louvel, les
quatre sereents de La Rochelle, le prince Louis-Napoléon,
alors quif intriguait contre Louis-Philippe, et, en IS90,
un autre prétendant, le duc d'Orléans (Louis-Philippe-
Robert . Ces prisonniers pohtiques ne sont que l'exception.
En principe, les hôtes de la Conciergerie sont les accusés
de droit commun, qui n'y séjournent que durant le temps
de leur procès.
CONCILE (sif —du lat. concUium, assemblée) n. m. As-
semblée d'évêques et de théologiens, réunis pour décider
des questions de doctrine et de discipline ecclésiastique.
Il Concile général, plénieroa œcuménique, Celui auquel tous
les évêquès sont convoqués, il Concile national. Celui au-
quel sont appelés tous les évéques d'un Etat. Il Concile
provincial. Celui auquel on appelle les évoques dune pro-
vince ecclésiastique, il Concile diocésain. V. st.node.
— Par est. Collection des actes d'un concile : On prépare
une nouvelle édition des conciles.
Fam. Réunion, assemblée quelconque.
— Enctcl. Théol. et hist. ecclés. D'après l'enseignement
des écoles catholiques, l'institution des conciles eut pour
fondement la promesse de Jésus-Christ (Matth., XXvIII,
301. « Là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je
serai au milieu d'eux; . pour raison d'être, la nécessité
où furent les évêques de se concerter afin de maintenir
l'imité de foi et de discipline ; pour prototype, l'assemblée
apostohque, qui se tint à Jérusalem (Ac^., XV, 6-30) et
trancha, après milre délibération, la question des obser-
vances légales. Toutes les affaires qui regardent le gou-
vernement spirituel des âmes ressortissent des conciles.
comme la délinition des articles de foi, la condamnation
des hérésies et des hérésiarques, l'établissement des lois
ecclésiastiques ou les moditications à apporter à la disci-
pline. Les évéques, les abliés mitres, les cardinaux de
tous les ordres ont seuls droit d'y siéger et d'y délibérer.
Les simples prêtres n'y sont admis qu'à titre de conseil-
lers ou théologiens, de secrétaires ou notaires. Les laïques
et, en particulier, les souverains ou leurs ambassadeurs,
ont souvent assisté aux délibérations, mais uniquement en
qualité d'auditeurs respectueux ou de défenseurs. C'est
ainsi qu'à Nicée, Constantin s'est qualifié lui-même d'évégiie
extérieur. Les décisions des conciles se nomment « dé-
crets » ou t canons »; les formules de condamnation se
terminent ordinairement par ces mots ; qu'il soit aiiathéme!
Tous les évéques qui ont pris part aux travaux d'un con-
cile en signent de leur propre main les actes et sont
désignés par le nom de Pères.
Il faut distinguer les conciles généraux et les conciles
particuliers.
Les conciles généraux ou œcuméniques (du gr. oUoj-
liivuoî, qui appartient à toute la terre habitée, universel)
sont la représentation de l'Eglise universelle, composée de
l'épiscopai, qui en est le corps, et du pape, qui en est la
tête. Tous les évêques y sont donc invités ; le pape les
convoque, les préside lui-même ou les fait présider par
ses légats : c'est à lui qu'appartient le droit de transférer
les conciles dans un autre lieu, de les proroger ou de les
dissoudre, s'il en est besoin. C'est enfin le pape qui con-
firme leurs décrets et les publie. La tenue d'un concile
général est ordinairement accompagnée d'une grande so-
lennité; les réunions particulières ou congrégations, les
séances publiques ou sessions commencent et finissent
par la prière ; chaque Père émet son avis à l'appel de
son nom. La formule de l'acquiescement est placet (il me
plait); la discussion a lieu en latin. Pour qu'un concile
soit réputé œcuménique, il n'est pas nécessaire que tous
les évêques soient réellement présents : il suffit que le
pape puisse avoir la conviction morale que tous les
évêques aient été avertis de la convocation du concile.
D'ailleurs, les évêques qui sont légitimement empêches
peuvent se faire représenter. Une seule fois, au concile
du Vatican, en 1870, la majorité des évêques catholiques
alors existants ont siégé. Quand elles ont été confirmées
par le pape, les décisions des conciles œcuméniques en
matière de foi sont irréformables : elles sont le plus haut
exercice de l'infaillibilité de l'Eglise. Les lois que portent
ces mêmes conciles obligent tous les fidèles et tous les
pasteurs sans exception ; le pape seul, pour des raisons
très graves, pourrait les moduler ou dispenser do s'y sou-
mettre.
Les conciles particuliers ne représentent qu une partie
de l'Eglise : on les appelle nationaux, lorsqu'ils compren-
nent les évéques de toute unenation .provinciaux, lorsqu'ils
sont composés des évéques d'une province. Les conciles
particuliers ne peuvent être réunis sans l'assentiment du
pape. Ils sont convoqués, soit par le pape lui-même, soit
fiar un de ses légats, soit par le primat ou patriarche de
a nation, soit par le métropolitain de la province. 11 y a
peine d'excommunication contre un évêquo qui, sans rai-
son, ne répondrait pas à la convocation. Les actes des
conciles particuliers doivent être soumis au pape qui,
après examen, confirme ou infirme leurs décisions. Les dé-
crets rpi'ils portent en matière de foi no deviennent irré-
formables que si le pape leur donne ce caractère; leurs
canons de. discipline n'obligant que les fidèles soumis à la
juridictioà des Pires, qui les ont institués..
Les règles que nous venons d'exposer, strictement ob-
servées depuis le vi' siècle, ne l'ont pas toujours ete avec
la même ritrueur dans les premiers temps. Ainsi, par exem-
ple, les patnarches et les métropolitains avaient des droits
très étendus pour la convocation et la tenue des conciles
particuliers; d'autre part, les empereurs d'Orient se per-
mirent, même à léeard des conciles généraux, des in-
gérences qui, aujourd'hui, paraîtraient excessives. Mais
deux faits ressorient clairement de l'histoire ecclésiastique :
jamais concile n'a prévalu contre l'autorité des papes, et
l'Eglise n'a reconnu que les conciles qu'ils ont confirmés.
Quant au rôle joué par les conciles au moment du grand
schisme, v. Consta.n-ce et Bàle (conciles de).
Voici la liste des conciles généraux :
1° Le premier concile de Nicée (325);
2" Le premier concile de Constantinople (381);
3" Le concile d'Ephèse i431);
4" Le concile do Chalcédoiue (451);
5° Le deuxième concile de Constantinople (553) ;
6° Le troisième concile de Constantinople (681) ;
7* Le deuxième concile de Nicée (787);
8" Le quatrième concile de Constantinople (889) ;
9" Le premier concile de Latran (1123);
10° Le deuxième concile de Latran (1139);
11° Le troisième concile de Latran (1179) ;
12° Le quatrième concile de Latran (1215);
13° Le premier concile général de Lvon (1245) :
14° Le deuxième concile général de Lyon (1274);
15° Le concile de Vienne 11311);
16° Le concile de Constance (1414), dans les canons qui
ont été confirmés par Martin "V^ ;
17» Le cinquième concile de Latran (1512);
IS» Le concile de Trente (1545-1563);
19° Le concile du Vatican il870) ;
Le concile de Bâle (1431-1449), transféré à Florence
(1434), n'est pas regardé comme œcuménique.
L'Eglise grecque orthodoxe ne reconnaît que les huit
premiers conciles, tenus avant sa séparation d'avec l'Eglise
romaine.
(Pour les détails sur les conciles œcuméniques et pour
les principaux conciles provinciaux, v. les noms des lieux
où les conciles ont été tenus.)
— BiHLioGB. : « Collection royale des conciles » (Pans,
1644); . Collections de Labbé, Cossart et Bahize « (Pans,
1083) ; Hefele, Histoire des conciles, trad. par l'abbé Delarc
(Paris, 1869-1876).
— Rel. bouddh. Conciles bouddhiques. A peine Çâkya-
mouni était-il mort que des dissensions doctrinales se
déclarèrent dans le Sangha (communauté bouddhique),
sur le fond même de la doctrine. Un premier concile so-
lennel ramena l'unité.
Cent ans plus tard, des réformes, tendant à atténuer
les rigueurs de la discipline et menaçant de corrompre
toute la communauté, les orthodoxes provoquèrent la réu-
nion d'un second concile (vers 380 av. notre ère).
Mais l'hérésie n'avait pas été arrêtée. Pour y mettre
un terme, le roi convoqua (en 244 ou 242 av. J.-C.) un troi-
sième concile.
Vers le milieu du 1" siècle de notre ère, un quatrième
et dernier concile pour l'adoption des doctrines de l'école
Mahàyâna se réunit à Djàlandhara.
CONCILIABILITÉ n. f. Qualité de celui qui a l'esprit de
conciliation, ou d'une chose conciliable.
CONCILIABLE adj. Qui peut se concilier : Opérations
qui ne sont pas conciliables.
— Anton. Inconciliable.
CONCILIABULE (lat. conciliabulum ; de conciliare. con-
cilier) n. m. Hist. rom. Lieu où les préteurs, les propréteurs
et les proconsuls tenaient leurs assemblées pour rendre la
justice. Il Place de Rome où les habitants de la campagne
se réunissaient, à époques fixes, pour traiter leurs atïaires
et terminer leurs différends.
— Par eit. Assemblée de gens qui délibèrent à mauvaise
intention : Ce coNciLiABtjLE où la mort de Jésus fui résolue...
(Bourdal.)
— Fam. Assemblée quelconque : Tenir un conciliabule.
— Hist ecclés. Assemblée de prélats n'ayant pas auto-
rité pour délibérer. .
— Encycl. Hist. ecclés. Il y a conciliabule chaque fois
qu'une réunion d'évêques, assemblés pour déhbérer en ma-
tière ecclésiastique, est dépourvue des caractères essen-
tiels et nécessaires aux véritables conciles; spécialement,
quand elle n'est pas convoquée et que ses décisions ne
sont pas confirmées par le pape. Parmi les conciliabules
célèbres, on cite le synode d Ephèse, en 447, sous l'empe-
reur Théodose II, qui est appelé aussi le brigandage
d'Ephèse; le svnode de Rimini, en 359; le synode de Pise,
en 1409 ; l'asse'mblée de Bàle, à partir de la vingt-cinquième
session (1437).
CONCILIAIRE {li-èr') adj. Qui a rapport à un concile ou
aux conciles : Décrets conciliaires.
CONCILIAIREMENT {li-è) adv. En concile : Evêques
CONCILIAIREMENT assemblés. (Peu usité.)
CONCILIANT (li-an), ANTE adj. Qui porte ou qui aide à
concilier : Homme conciliant. Paroles conciliantes.
— Syn. Concihant, conciliateur. Conciliant se rapporte
au caractère ; il marque un esprit de douceur qui rend
propre à concilier, plutôt que l'action même de concilier.
Conciliateur se ramiorte au rôle actif que joue celui qui
concilie : On dit : Humeur douce et conciliante; éloquence
persuasive et conciliatrice.
— Anton. Blessant, choquant.
CONCILIATEUR, TRICE {da lat. conciliator, trix, mémo
sens) n. Personne qui travaille à concilier, qui est chargée
de concihor.
— Dr. Conciliateur des antinomies. Nom qu'on donnait
autrefois aux jurisconsultes qui s'étaient occupés de mettre
d'accord les lois qui paraissaient opposées. Il Juge conci-
liateur. Juge chargé do mettre l'accord entre les parties.
(On dit aujourd'hui jdqe de paix.)
— Adjecliv. : Esprit conciliateur. Paroles conxilia-
TBICES.
— Syn. Conciliateur, conciliant. V. conciliant.
— Encycl. En Italie, le conciliateur est un magistrat
populaire chargé do concilier les différends de peu d'im-
portance, et dont la compétence ne s'étend qu'à des contes-
tations au-dessous do 30 francs. Il est choisi parmi les
membres les plus estimés du corps municipal. 11 no reçoit
ni traitement ni indemnité, mais il est investi d'honneurs
172
et entonré de marques de respect. Il a mission d'arran-
ger et, au besoin, de trancher les différends, séance te-
nante et sans frais. Les décisions qu'il rend, lorsque, par
exception, .il ne concilie pas, sont immédiatement exé-
cutoires.
CONCILIATION (si-on) n. f. Disposition à concilier, ac-
tion de mettre d'accord des personnes divisées : Des paroles
de CONCILIATION. Un esprit de conciliation. On fait tou-
jours une sottise en rejetant les moyens de conciliation.
iRivarol.)
— Action de faire cadrer des choses qui paraissaient
opposées ; La conciliation des textes.
— Dr. Action d'un juge sur les parties, pour arriver à les
mettre d'accord : Citer quelqu'un en conciliation. Procès-
verbal de iion-coNCiLiATioN. La conciliation est l'attribution
principale du juqe de paix. Il Bureaux de conciliation. Tri-
bunaux de conciliation, établis en 1791 pour tenter de met-
tre les parties d'accord, avant qu'elles en vinssent à un
procès. „ .,. ^.
— Encycl. En procédure, on appelle conciliation (essai,
tentative ou préliminaire de), la formalité imposée aux
parties de se présenter devant le juge de paix concilia-
teur pour tenter un arrangement avant de commencer un
procès ; que les affaires soient de la compétence du juge
de paix, ou de la compétence des tribunaux d arrondisse-
ment (C. proc, art. 48 à 58i. .
En principe, toute demande est soumise à la concilia-
tion ; cependant, trois conditions sont exigées. Il faut qiie
la demande soit : 1° introductive d'instance ; 2° susceptible
de transaction ; 3° en première instance devant les tri-
bunaux d'arrondissement. D'autre part, sont dispensées
du préliminaire de conciliation : 1° les demandes requé-
rant célérité (loyers, saisies, etc.) ; 2» celles formées contre
plus de deux défendeurs. , , , , ■ ,
Le juge compétent est, en règle générale, celui de
l'arrondissement (à Paris), ou du canton où réside le dé-
fendeur. „ , . 1
Les demandes de conciliation sont formées par simple
avertissement, dans le cas où l'affaire est de la compétence
de la justice de paix ; dans les autres cas, il faut avoir
recours à un exploit d'huissier nommé citation. Les parties
comparaissent en personne ou par mandataire. Si 1 une des
parties ne comparaît pas, elle encourt une amende de
10 francs. . .
— Conciliation entre patrons et ouvriers. La conciliation
est la phase initiale de la procédure facultative d'apaise-
ment que la loi du 27 décembre 1892 a inaugurée en matière
de différends collectifs entre patrons et ouvriers ou em-
ployés. Elle précède nécessairement l'arbitrage et donne
lieu à la réunion d'un comité de conciliation.
OONCILIATOIRE (/o-ai-') adj . Destiné àconcilier: il/eswres
CONCILIATOIRES.
CONCILIER jdu lat. conci/iare. — Prend deux ! de suite aux
deuxprem.pers.pl. de l'imp. de l'ind. et du prés, du subj. :
Aous conciliions. Que vous conciliiez) v. a. Mettre d ac-
cord, établir l'entente et la paix entre : Une complaisance
mutuelle concilie ordinairement les volontés. (St-Evrom.)
Il Faire accorder, en parlant des choses qui étaient ou pa-
raissaient contraires ou disparates ; allier, faire aller en-
semble : Les femmes concilient à merveille le monde et
l'Eglise, la pénitence et le plaisir. (L. Jourdan.) n Montrer,
saisir l'accord de : Concilier des textes, n Attirer, gagner,
procurer : Exorde qui concilie à l'orateur la bienveillance
de l'auditoire. .
Se concilier, v. pr. Etre concilié ou conciliable. n be
mettre d'accord, ii Attirer, gagner à soi.
— Syn. ConciUer, accorder. V. accorder.
CONCINI (Concino), comte dei.la Penna, maréchal
d'Ancre, né à Florence, mort à Paris en 1617. Il se rendit
en France à la suite de Marie de Médicis, épousa une
femme de chambre de la reine, Léonora Dori, dite Galigai,
et, grâce à l'empire que celle-ci ne tarda pas à prendre sur
l'esprit de Marie de Médicis,
exerça la plus grande action
dans les conseils du gouver-
nement. Il employa son in-
fluence à gagner une fortune
immense ; l'année même de la
mort de Henri IV, il achetait
le marquisat d'Ancre et la
charge de premier gentil-
homme de la chambre. Il eut
successivement le gouverne-
ment d'Amiens et de Norman-
die et, en 1614, auscandalede
tous les hommes de guerre, le
bâton de maréchal. A partir de
ce moment, il fut en réalité le
premier ministre du royaume,
et favorisa ainsi les débuts
de l'évêque de Luçon, qui fut
dans la suite le cardinal de Ri-
chelieu. Le gouvernement de Concini.
Concini était surtout orienté
vers ses intérêts personnels. Une ligue de mécontents se
forma : on la désarma par le traité de Loudun (1616)
en t^orgeant les chefs d'honneurs et d'argent (7 millions
de iTvres). Mais Coudé, qui avait été le chef de la ligue,
ne tarda pas à élever des prétentions nouvelles. Concini,
à l'instigation de l'évêque de Luçon, fit, cette fois, preuve
d'énergie et le fit emprisonner. Auprès de Lonis XIII avait
grandi la faveur d'un jeune cadet de Provence, Albert do
Luynes, fils d'un officier de fortune. Il était « maître de la
volerio du roi • , et, camarade de jeux et de plaisirs, prit sur
l'esprit du jeune souverain une influence prépondérante.
Louis XIII ordonna l'arrestation de Concini. Vitry, capi-
taine des gardes du corps, fut chargé de l'opération. Sur
le pont dormant du Louvre (un), Concini fut appréhendé,
et, comme il fit mine de résister, on lui cassa la tête à
coups de pistolet. Sa femme, Galigaï, fut impliquée dans
un procès de sorcellerie et condamnée au bûcher. L'exé-
cution eut lieu la même année. .
Conoiones latinœ, c'est-à-dire Harangues latines.
livre classique que l'on traduit dans la classe de rhéto-
rique, dans les lycées. Ce recueil a été formé au xvi> sièclo
par le célèbre itnprimeur H. Estienne ; il se compose d'un
choix de discours empruntés à Tite-Livo, Quinte-Curce,
Salluste, Tacite, et forme comme un résumé oratoire d his-
toire romaine, en même temps qu'il ofi're d'excellents
modèles d'éloquence. Des remaniements et dos rééditions
173
do cot ouvrage ont été souvent donnés. On peut citor los
Conciones do Naudot, Julien Girard 1^186-1), P.(iuiraud(i8i»6).
CONCIS {si), ISE [du lat. coiicisus, coupù et concis] adj. .
Qui a de la concision, qui est exprimé ou pou de mots ;
Sti/le CONCIS. Les maximes doivent être courtes et concisks.
(La Bruy.) Il Qui exprime sa ponséo ou pou do mots : Uii
l'crivaiii CONCIS.
— Syn. Concis, précis, exact, bref, court, etc. V. bref,
Ot CONCISION.
— Anton. Diffus, lâche, prolixe, redondant, verbeux.
CONCISION [si-zi-on — lat. conctsio ; do coiicisus, coupé)
n. f. Qualité do ce qui est dit complôtemont on peu de mots
et do celui qui s'exprime do cette manière : La concision
du style de Tacite. La concision de La Bruyère est pit-
toresque.
— Kncycl. Littér. La concision, qualité maîtresse, sup-
pose chez récrivaiu un double et précieux don : la faculté
d'embrasser d'un regard largo et rapide tout un horizon
d'idées; le pouvoir de les évoquer ou do les rendre sous
une forme à la fois nerveuse, incisive et lumineuse.
On voit dés lors combien concision dit plus que p7-écision
ot que brièveté. Tel, qui est bref, reste obscur; car, do ce
que l'on emploie peu de mots, il ne s'ensuit pas forcé-
ment qu'on soit clair. Plus fréquent môme est le résultat
opposé. D'autre part, on peut se montrer précis, c'est-
à-dire choisir uniquement les termes propres, les expres-
sions rendant exactement la pensée, et, par le fait même,
être long.
Offrant de si nombreux et si rares avantages, il n'est
pas surprenant que la concision se remarque dans les
plus beaux passages des meilleurs écrivains. Et, quand un
auteur, même secondaire, la rencontre d'aventure, il égale
aussitôt, pour la durée d'un éclair, les maîtres. Tel Tlio-
mas Corneille trouvant dans sa tragédie le Comte d'Essex
ce vers que pouvait lui envier son illustre aîné :
Le crime fait la honte, et uoq pas Téchafaud.
En Grèce, Thucydide, Aristote furent concis; à Romo,
Tacite, Juvénal, Perse; en France, Pierre Corneille en
quelques répliques d'airain, Bossuet parfois, La Roche-
foucauld souvent, La Bruyère presque toujours; et en-
core Montesquieu, qui, en parlant des Romains, se rap-
proche de l'auteur des AnJiales. Enfin, de tous les grands
classiques français, le plus concis, peut-être, est Pascal.
— Anton. Diffusion, prolixité, redondance, verbiage,
verbosité.
CONCITOYEN, ENNE {si-toa~i-in, en') n. Citoyen de la
même ville, du même pays : L'ambitieux 7ïe croit point a
la vertu ni au mérite de ses concitoyens. (Millot.)
— Fig. Qui a les mêmes sentiments que d'autres per-
sonnes, qui se comporte avec elles comme avec des
concitoyens :
Je suis concitoyen de tout homme qui pense.
Lamartine.
CONGITOYENNETÉ [toa-ié-ne) a. i. Qualité de conci-
toyon. (Inus.)
CONGLAMATION {si -on — lat. conclamatio ; de cum,
avec, Qlciamare, supin clamatum, appeler) n. f. Dans l'an-
tiquité romaine, la première des fcéremonies funèbres.
— Encycl. Quand un Romain venait d'expirer, ses pro-
ches, réunis autour du lit funèbre, lui fermaient les yeux
et la bouche, puis ils
l'appelaient à plu-
sieurs reprises par
son nom, atin de bien
constater qu'il avait
cessé de vivre. Enfin,
on lui adressait le
dernier adieu : » Ave,
vale, extremum vale^ a
c'était la conclama-
tion. Le mot s'em-
ployait couramment
pour dire qu'une af-
faire était terminée.
Ou disait : « Concla-
matum est! » c'est-à-dire,
CONCIS — CONCOMBRE
le cardinal-doyen fait sonner une cloche, ot, à partir do ce
moment, personne no peut ontror au conclave ot personne
n'en peut sortir. Si un cardinal sortait, il ne serait plus
admis à rentrer et no participerait pas à l'élection. Les
portos et los fenêtres du palais sont murées, sauf, dans
cliatiuo chambre, une petite ouverture nccessairo pour
donner du jour. Les cellules n'ont qu'une sortie sur le cor-
ridor. Los entrées du palais sont normétiquement closes,
excepté l'entrée principale, où veille un poste nombreux,
sous les ordres du maréchal du conclave. Les cardinaux no
reçoivent leurs aliments que par quatre tours, semblables
à coux des monastères de religieuses, et après que les
gardions se sont assurés qu'aucun écrit n'a été glissé dans
los plats. Après chaque repas, les tours sont formés et
scellés. D'après les anciens règlements, si, après trois
jours, l'élection n'avait pas eu lieu, le menu des cardinaux
devrait être réduit à un seul plat; après cinq jours, on ne
devrait plus leur servir que du pain, du vin et de l'eau.
Outre les conclavistes, qui sont ordinairement deux par
cardinal, un ecclésiastique ot un valet laïque, il y a, à
l'intérieur ; six maîtres de cérémonies, trois clercs sacris-
tains, un confesseur, deux secrétaires, doux médecins, un
pharmacien avec deux aides, un chirurgien, quatre bar-
biers, vingt-quatre valets, un menuisier, un serrurier et
un maçon, avec un aide chacun, un vitrier, un plombier,
plus des cuisiniers avec des garçons.
Les cardinaux disent la messe dans une des pièces de leur
appartement, qui contient un autel, ot se réunissent deux
fois par jour, le matin et le soir, dans la chapelle Sixtine,
pour procéder au scrutin, après avoir juré chaque fois
sur l'autel qu'ils procèdent sans brigue ni vue humaine.
Pendant toute la durée du conclave, les affaires de l'Eglise
les plus urgentes sont expédiées par le cardinal-doyen,
assisté de trois autres cardinaux : il communique avec
les ambassadeurs des puissances catholiques, à travers un
guichet pratiqué à une petite fenêtre.
Depuis les constitutions de Grégjoire XV, en 1621 et
en 1622, l'élection du pape doit avoir lieu par le scrutin,
complété Quelquefois par l'accession. Les cardinaux, après
avoir prête serment de voter suivant leur conscience, dé-
posent dans un calice un billet plusieurs fois replié sur lui-
même et contenant, dans un premier pli. le nom de l'élu,
dans un second pli, le nom de l'électeur. Les premiers
plis sont décachetés d'abord; si aucun candidat n a obtenu
ses deux tiers des voix, les billets sont aussitôt brûlés. Si
un cardinal a réuni la majorité exigée, on décachette les
seconds plis, et, après vérification des votes émis, le nou-
veau pape est proclamé. Quand l élection traîne en lon-
gueur, on peut recourir à l'accession, c'est-à-dire que, le
scrutin n'ayant pas donné de résultat, chaque cardinal
rédige un second billet. Là, ou bien il déclare n'accéder
à personne {accedo nemini)^ ou bien il se rallie à un can-
didat différent de celui pour qui il a voté d'abord, et qui
a obtenu au scrutin un certain nombre de suffrages. On
additionne les voix recueillies de cette façon avec celles
que le scrutin a réunies, et, si un cardinal en a les deux
tiers, il est proclamé pape.
Pie IX, dans la bulle Consulturi , demeurée secrète de
son vivant, réclame, pour la validité do l'élection, la pré-
sence au moins de la moitié plus un de tous les cardinaux
vivants et les deux tiers des voix des votants.
On sait que la foule massée sur la place de Saint-
Pierre reconnaît s'il y a élection à la fumée qui sort du
CoQclamatioo, bas-relief (Louvre).
C'en est fait, c'est fini. "
CONCLAVE {du lat. cum, avec, et clavis, clef; jiarce que
les cardinaux ne peuvent sortir de ce lieu avant que
l'élection soit faite) n. m. Lieu où s'assemblent les car-
dinaux pour élire un pape : Entrer au conclave. Il Assem-
blée de cardinaux réunis pour l'élection du pape : Conclavk
très divisé.
-^ Conclave de..... Conclave où toi papo a été élu : Le
CONCLAVE DE Pie IX.
— Antiq. rom. Pièce d'habitation qui ne servait pas do
passage, ot que l'on pouvait fermer sans gôner la circu-
lation dans le reste de la maison.
— Hist. Assemblée de chevaliers do Malte, réunis pour
l'élection du grand maître.
— Encycl. Hist. eccl. Au sons propre, los conclams ne
datent que du règlement fait par Grégoire X, dans la cin-
quième session du deuxième concile do Latran , pour
1 élection dos papes (1274). A la mort de son prédécesseur
Clément IV, los cardinaux, réunis à Viterbe, avaient laissé
lo saint-siège vacant depuis le 22 novembre 1268 jusqu'au
1" septembre 1271. On sait que, depuis le xi" siècle^l'élec-
tion du pape appartenait aux soûls cardinaux. Pour forcer
coux do Viterbe à s'entendre. Hoynier Gatto, gouvernour
do la ville, sur les instances do saint lîonavonturo, los
enferma dans un palais dont ils no devaient pas sortir
avant d'avoir terminé l'élection. Grégoire X fit uno loi de
colto mesure accidentelle. Il décida que, le dixième jour
après la mort du pape, ou lo lendemain do sa sépulture,
les cardinaux se réuniraient dans la ville môme où il aurait
oxiiiré, ot resteraient enfermés jusqu'à co qu'ils eussent
élu son successeur. Lo nom de conclave (du lat. cum clave,
sous clof) fut donné tant à la réunion des cardinaux, qu'au
lieu où ils étaient enfermés. Malgré la décision do Gré-
goire X, l'usago a prévalu do tenir lo conclave à Homo,
sauf le cas de force majeure, même si lo papo ost mort
ailleurs. On fait construire, on cloisons do sapin, dans une
dos galeries du Vatican, autant do cellules qu'il doit y
avoir de cardinaux présents, sur los soixanto-dix dont so
compose lo sacré collège, quand il ost complot. Ces cel-
lules ont quatre métros sur trois. Ou los numérote, et elles
sont tirées au sort. Lo premier jour, avant tout scrutin, les
cardinaux peuvent recevoir dans h urs cellules la visite
dos prélats ot dos ambassadeurs. Mais, dè.s lo suir mémo,
conclave. Mais elle s'y trompe quelquefois, ot voici com-
ment. Dès que la révision au scrutm ost terminée, tous
les bulletins sont brûlés, séance tenante, dans un poêle
placé à l'embrasure d'une fenêtre ou dans quelque coin do
la chapelle. S'il n'y a pas élection, cotio combustion se
fait avec quelques poignées de paillo humide, do façon à
produire la fameuse sfumata guettée au dehors par lo
f)euple. Si, au contraire, l'élection est consommée, los bul-
etins sont brûlés néanmoins, mais sans paille humide.
C'est uno rapide flambée qui no donne qu uno fumée in-
visible ou douteuse, sur la<piollo la foule discute parfois
jusqu'au moment de l'annonce définitive. Cette annonco
est faite à la foule du haut d'une galerie do Saint-Piorre
Sar lo premier cardinal-diacre. Celui-ci lance on outre
ans l'espace des morceaux de papier portant lo nom
de l'élu.
— liiDLiOGR. : Lucius Lector, le Conclave {Vavis, 189^).
Conclaves depuis Martin "V jusqu*à Pie EX (His-
toire niPLOMATiyUK DKs}, pur Pctlruocolli dolla Gatiiua,
en italien. Cet ouvrage, publié on 18('. i, contient le récit,
d'après uno foule de documents, des faits qui ont précédé,
accompagné, suivi chaque conclave. L'autour croit recon-
naître, à côté do l'autorité pontificale, l'oxistenco ot les
progrès d'un mouvement puissant, qui tendait à grouper
les différents peuples d'Italie et à les pousser à l'unité. Il
annonco que Pie IX n'aura pas de successeur. On sait
que los événements n'ont pas justifié cetto prophétie.
CONCLAVISTE {visst') n. m. Cardinal enfermé au con-
clave, et, plus souvent, Ecclésiastique ou laïque qui l'y
accompagne pour le servir.
CONCLUANT {hlu-tin), ANTE adj. Qui m6no à la conclu-
sion ; qui prouve d'une manière forte et décisive : Des rai-
sons, Des expériences fONCLOANTics.
— Anton. Improbant, inconcluaDt, sophistique.
CONCLUDC n. f. Sorte do pùtéo fabriquée avec do la
moelle, du sucre et do la cannelle, qu'on donnait aux oi-
seaux de haut vol, pour los exciter à la chasse.
CONCLURE {du lat. concludcre : de cum, avec, cl clau-
dere, cloro : Jù conclus, nous concluons. Je concluais, nous
concluiotts. Je conclus, nous conclûmes. Je conclurai, nous
conclurons. Je conchrais, nous conclurions. Conclus, con-
cluonSf concluez. Que je conclue, que nous concluions. Que
je conclusse, que nous conclussion-
du, ue) V. a. Ri
Concluant, ante. Con-
^ er, résoudre d'une manière définitive :
Conclure un traité, la paix. Concldre xtn mariage. Il Déci-
der après déhbération : Conclure de partir, n Finir, ter-
miner : Milton est le premier qui ait conclu l'épopée par
le malheur du principal personnage. (Chateaubr.) ii Déduire
comme conséquence : Il ne faut pas conclure au particu-
lier au générai.
— Conclure à, Opiner, se prononcer pour : Conclure à
la mort, il Conduire à : L'ignorance et la misère concluent
fatalement k la maladie et k la mort. (Latena.)
— Dr. anc. Conclure au greffe. Passer un appointoment
au greffe sur des procès par écrit, pour décider qu'il a été
bien ou mal jugé, formalité à laquelle étaient astreints les
procureurs desappelants, faute de quoi intervenait un arrêt
par défaut confirmant la dernière sentence. V. conclusion.
Se conclure, v. pr. Etre conclu, avec les divers sens du
verbe conclure.
— Stn. Conclure, induire, inférer, déduire. Conclure,
c'est, d'une manière générale, tirer la conséquence qui
termine un raisonnement. Inférer, c'est conclure du par-
ticulier au particulier; induire, c'est conclure du parti-
culier au général, et déduire, c'est conclure du général au
particulier.
CONCLUSIF, rVE adj. Qui contient une conclusion :
Proposition conclusive.
— Gramm. Conjonction conclusive. Celle qui indique uno
conclusion, comme donc, ainsi, partant.
CONCLUSION n. f. Action de conclure, de terminer; ré-
sultat de cette action : Conclusion d'un traité, d'un
mariage. La conclusion d'un livre, d'un discours, il Résul-
tat d'une délibération, il Conséquence déduite d'un raison-
nement, d'une démonstration : Conclusion mal tirée.
— EUipt. : Co7iclusion, Voici ce qu'il faut conclure ; voici
ce qui arriva à la fin.
— Dr. Au plur. Expression des demandes, des préten-
tions : Prendre, Déposer des conclusions, n Conclusions
conformes, Conclusioyis contraires. Conclusions du ministère
public conformes, contraires à l'arrêt rendu, ii Appuinte-
ment de conclusions, Appointoment qui s'ordonnait en
appel, dans une affaire jugée eu première instance par
forclusion, ou après des productions respectives. Il Arrêt
de conclusion, Appointoment à fournir griefs et réponses,
servant à mettre en état un procès par écrit. (Vieux.)
— Liturg. Nom donné, par saint Grégoire, à l'oraison
qu'on appelle aujourd'hui pt>si-co7»muHion.
— Philos. Proposition d'un argument qui se déduit des
autres, appelés prémisses ; Baisonrier est faire voir l'aiia-
logie de /a conclusion «l'ec les donyiées primitives. (L.'^'inel.)^
— Rhétor. Dernière partie d'un discours, appelée aussi
péroraison.
— Syn. Conclusion, conséquence. La conclusion est la
proposition à laquelle aboutit lo raisonnement. La consé-
quence est le lien logique qui permet de passer des pré-
misses à la conclusion. Une conséquence est fausse quand
elle ne résulte pas bien des principes ; uno conclusion est
fausse quand elle est par elle-même l'énoncé d'une erreur.
— Anton. Prémisses, début, préliminaires.
— Encycl. En T. de palais, on appelle conclusions les
demandes qu'on forme contre une partie ou les objections
que le défendeur oppose en réponse. Les conclusions sont
la partie essentielle de la procédure.
Les conclusions sont principales ou subsidiaires. Les
principales contiennent les prétentions qu'elles désirent
voir admettre en premier lieu par lo tribunal. Los subsi-
diaires comprennent les prétentions plus modestes, pour
le cas où le tribunal n'accorderait pas les principales.
Les conclusions sont exceptionnelles, lorsqu elles ne
touchent pas au fond môme du litige, et au fond, lors-
qu'elles entrent dans le vif du débat.
Enfin, on nomme coriclusions reconventionnelles celles
prises par le défendeur contre le demandeur.
On appelle aussi coyiclusions l'opinion émise à l'audience
par le ministère public, en matière civile.
CONCLUSUM [zom' — mol lat. qui signif. chose conclue)
n. m. Hist. Décision de certaines assemblées, comme la
diète germanique, ou lo conseil aulique.
— Par ext. Résolution d'une assemblée quelconque.
— Diplom. Note résumant des débats, dos demandes,
des allégations.
GONCO, comm. d'Italie (Vônétie fprov. de Vicence]\ à
la source de la Liverda, affluent du bacchigliono ; 3.900 h.
CONCOCTEUR, TRICE (du lat. concoquere, supiu con-
coctum, cuire) adj. Favorable à la digestion.
CONCOCTION {ko'ksi — rad. coneocteur) n. f. Digestion
des aliments dans l'estomac. Il Autrof. Maturation des hu-
meurs.
— Dans lo langage vulgaire. Action de faire cuiro : La
CONCOCTION des œufs. (Brill.-Sav.) [Inus.]
CONCOLITAN, chef gaulois du m* siècle avant notre
ère. 11 fut mis, avec Aneroëst, on 225, à la tôlo dos Gé-
sates, confédération formée do diverses peuplades des
Alpes. Appelé par los Boii et les Insubros, il envahit
l'Italie, battit uno armée romaine près do Fésules ; mais,
bientôt après, il so vit attaquer à la fois par los légions
d'-'Einilius et celles d'Attilius Rogulus. Après une lutto
acliarnée, Concolitan fut pris avec 10.000 dos siens, et
conduit à Romo, où il figura dans lo triomphe du vain-
queur. Il mourut en prison.
CONCOLORE (du lat. cum, avec, ot color, couleur) ac^.
Qui a uno couleur uniforme : Papillon coNCOLORK.
CONCOMBRE {konbr' — lat. cucumis, cris, même sons)
n. m. Genre do plantes, do la famille dos cucurbitacéos,
tribu des cucumérinées : Le concomdrk se cultive exac-
tement de la mâme manière que le melon. (Raspail.) Ii Fruit
comestible de la môme plante : Salade de ct>NCOMimKs.
CoNcoMBBK/'rtm. Il Concombre marron. Nom vulgaire d uno
espèce do cucurbitacéo , dont lo nom scioulifiquo est
cucMmM anguria, originaire dos Antilles. Il Concombre
d'dnc. Nom commun do ïechallium ctaterium. Il Concombre
de Malte, Nom vulgaire do cucurbita pepo. Il Concombre
sauvage. Nom vulgaire do la melothria penduta provouuut
de la Guvane.
— Faiù Nigaud, niais, ii On dit plus souvent cornichon.
— Kchin. Concofnbre de mer. Nom vulgaire do dilférentes
espèces d'échinodormes et d'holothuries, qui ont la lormo
allongée d'un concombre.
— Moll. Nom vulgaire do la voluto glabre.
— Comm. V. la partie oncycl.
CONCOMITAMMENT
CONCORDAT
— En'ctcl. Les concombres sont des plantes annuelles,
à tiges couchées et munies de vrilles. Les fleurs sont assez
grandes, jaunes. Le fruit est une péponide plus ou moins
volumineuse, charnue, à écorce plus ou moins épaisse,
renfermant de nombreuses graines.
Les espèces, assez nombreuses, que renferme ce genre
sont, pour la plupart, originaires des régions chaudes et
tempérées de l'Asie, de rAfrique, de l'Australie et de
l'Amérique. La plus intéressante
est le concombre melon (cwck-
mis melo), connu sous le nom de
rnelon. La plante qui porte plus
spécialement, en France, le nom
de n concombre ■> est celle que les
botanistes nomment cucumis $a-
tivus. Elle a des feuilles larges,
découpées, rudes au toucher,
d'un vert foncé: un fruit cylin-
drique, le plus souvent allongé,
à écorce mince, lisse ou parse-
mée de verrues épineuses , à
chair plus ou moins blanche.
Originaire des Indes, le concom-
bre est cultivé de temps immé-
morial dans les jardins potagers.
11 a produit plusieurs variétés,
entre autres : le concombre blanc Concombre.
hâtif, à fruit blanc verdâtre; le
concombre à cornichon, vert foncé et rugueux à l'âge où on
l'emploie, plus tard jaune foncé et presque lisse. Dans le
nord de la France, le concombre se cultive sur couche,
comme les melons; mais dans le centre, et à plus forte
raison dans le midi, il réussit en pleine terre. Sa chair
est blanche, peu sapide et peu nutritive ; on le mange cru,
en salade, fortement assaisonné, ou bien cuit au gras ou
au maigre et associé aux viandes rôties. La pulpe du
concombre est usitée en médecine; on l'emploie comme
topique. Les graines font partie des quatre semences
froides majeures; on les associe aux amandes douces pour
faire des émulsions calmantes et rafraîchissantes.
Le concojJibre serpent {cucumis flexuosus) doit son nom à
la forme de ses fruits, longs quelquefois de l mètre et
bizarrement contournés. Le concombre papengaie ou pi-
gonde {cucumis acutanguhts) se trouve dans toutes les ré-
gions chaudes et tempérées de l'Asie. Il se reconnaît à
ses fruits allongés et marqués de dix angles tranchants.
On les mange cuits sur la braise, ou bien avec le riz, on,
mieux encore, assaisonnés en salade. Lors de la maturité
parfaite, la pulpe se dessèche, devient ribreuse, tandis
que l'écorce durcit et permet d'en faire de petits vases.
Le concombre arada {cticutnis anguria) est cultivé et très
estimé à la Jamaïque. Le concombre délicieux {cucumis
deliciosus), dont la patrie primitive est inconnue, se cul-
tive beaucoup en Portugal. Sa chair est blanche, fort
odorante, d'une saveur très délicate et agréablement
parfumée; elle est recouverte d'une écorce panachée
d'un jaune plus ou moins foncé. Le fruit, ovoïde arrondi,
est de la grosseur d'une pomme reinette: il se distingue
du melon par les poils courts de son enveloppe. Le con-
combre de Perse (cucumis Dudaim) a, au contraire, une
chair blanchâtre, molle et un peu fade, mais dont l'odeur
est fort agréable.
Plusieurs concombres sont cultivés comme plantes
grimpantes d'ornement; nous citerons, entre autres, le
concombre métulifère {cucumis )netulifertis)y dont les fruits,
d'un beau rouge écarlate, produisent un charmant eflTet.
A ce genre appartient encore la coloquinte.
— Comm. Avec la pulpe du concombre, on prépare divers
cosmétiques appelés pommade de concombre, qui ont la
propriété d'assouplir la peau, de l'adoucir et de faire dis-
paraître ces légères couperoses qui se montrent quelque-
fois sur le visage. Le plus renommé de ces cosmétiques,
le plus en usage, est composé de vaseline au benjoin, de
spermaceti et de suc de concombre.
CONCOMITAMMENT \ta-man)a.A\. D'une manière conco-
mitante, par concomitance.
CONCOMITANCE {tanss — du lat. concomitari, accompa-
gner ; de cum, avec, et cames, itis, compagnon) n. f. Con-
cours, existence simultanée de deux choses : La concomi-
tance de deux phénomènes.
— Par concomitance. Théol. Par la nature inséparable
de deux objets : Le sang de Jésus-Christ, dans l'eucharis-
tie, est êous l'espèce du pain par concomitante. (Acad.)
GONCOBnTANT (tan), ANTE [lat. concomitans ; de con~
comtVari] adj. Existant simultanément avec un objet prin-
cipal : Faits concomitants. (On dit concomitant de : Cir-
constances CONCOMITANTES D'un pJiénoméne.)
— Mus. Sons concomitants. Sons accessoires qui accom-
pagnent toujours le son fondamental : Tout son est accom-
pagné de trois autres sons harmoniques, concomitants ou
accessoires. (J.-J. Rouss.)
— Pathol. Symptômes concomitants. Symptômes acces-
soires, mais importants, qui accompagnent une maladie.
— Théol. Grâce concomitante. Grâce divine qui accom-
pagne toutes les actions.
CONCON D. m. Plante indéterminée, que les habitants
de la Guinée employaient broyée avec de l'huile, pour
se frotter les jambes et détruire les parasites qui y péné-
traient.
GONCONE (Giuseppe), compositeur et professeur ita-
lien, né et mort à Turin (I81Û-18G1), fit représenter dans
cette ville, en 1836, un opéra intitulé ; un Episodio di san
Michèle. Il alla, en 1837, s établir à Paris, et se livra à l'en-
seignement du chant, tout en publiant, outre un nombre
considérable de romances et mélodies vocales, plusieurs
recueils de leçons do chant, d'exercices et de vocalises
pour les diverses voix d'hommes et de femmes. Concono
retourna en 1848 ù Turin, où il obtint la charge d'organiste
de la chapelle royale.
CONCORD, nom de plusieurs villes des Etats-Unis d'A-
mérique : r capitale du New-Hampshire et chef-lieu du
comte de Morrimac, sur lo Merrimac ; 17.000 hab. Centre
d'an commerce important, alimenté par une industrie
active, pour laquelle on a utilisé la force motrice du Mer-
rimac. Fonderies ; fabriques de meubles, de harnais et
de wagons considérables : on v travaille aussi lo marbre
et le granit. H^tol de ville, Palais de justice, Capitule,
prison, asile d'aliénés. Fondée en l'iTy, cette ville s'appela
jusqu'en 1705 liumford. — 2" Dans l'Etat de Massachu-
setts ?t le comté do Middlcscx, à la jonction des deux
rivières qui forment le Concord River ; 4.430 hab.Ville sans
industrie, mais célèbre par la beauté de son site, qui a
déterminé plusieurs des nommes les plus remarquables de
l'Union â s'y tîxer. Sur son territoire eut lieu la bataille de
Lexington, le 19 avril 1775. — Z" Dans la Caroline du Nord,
chef-lieu du comté de Cabarrus, entre les deux bras du
Rock Creek, affluents de droite du Yadkin ; 4.340 hab.
Dans les environs, gisements d'or, de cuivre, de galène et
de blende. — 4" Dans le Tennessee et le comté de Knox,
au S.-O. de Knoxville ; 2.360 hab. Carrières de marbre.
Petite industrie.
CONCORDAMMENT {da-man — rad. concorder) adv.
Avec accord : Parier concordamment. (Peu usité.)
CONCORDANCE {danss — rad. coJ}Corder) n. f. Accord,
conformité : // n'y a pas de politique qui soit grande, si
elle n'a pus de concordance avec les intérêts généraux de
l'humanité. (Mîch. Chev.)
— Chronol. Concoj-dance des calendriers. Tableau où l'on
met en regard le calendrier grégorien et le calendrier ré-
publicain, afin qu'on puisse aisément passer de l'un à
l'autre, pour la fixation des dates.
— Ecrit, sainte. Ouvrage montrant la suite et l'accord
dos quatre textes évangéliques, rapprochés et fondus en-
semble. Il Table alphabétique des mots employés dans la
Bible, avec indication des textes qui les contiennent.
— Gramm. Accord syntaxique : La concordance de
l'adjectif et du substantif, du verbe et du sujet. Concor-
dance des temps. (V. temps), ii Syntaxe de concordance.
Celle qui donne les règles de l'accord, par opposition à
la syntaxe de détermination ou de régime. {On dit plutôt
SYNTAXE d'accord.)
— Mus. anc. Syn. de consonance.
— Anton. Discordance.
— Enctcl. Ecrit, sainte. I. Concord.\nce de la Bible.
On donne ce nom à des dictionnaires qui contiennent,
rangés par ordre alphabétique, tous les mots de la Bible,
avec l'indication des versets où ces mots se rencontrent :
1° Concordances latines. La plus ancienne de toutes est
celle de saint Antoine de Padoue, mort en 1231. Elle a
pour titre : Concordances morales de la sainte Ecriture. Le
cardinal Hugues de Saint-Cher en composa une plus com-
plète, à laquelle il lit travailler, pendant plusieurs années,
cinq cents moines de l'ordre de Saint-Dominique : elle fut
publiée en 1543 à Bàle et plusieurs fois réimprimée. La
plus récente et la meilleure est celle de Dutripon : 6'oîi-
cordantise Biblir,T sacra-, Vulgalsc editionis (Concordances
de la sainte Bible, d'après la" Vulgate) [Paris, 1838].
2" Concorda7ices grecques. Henri Estienne, après avoir
divisé en versets le texte grec du Nouveau Testament,
en publia une Concordance (Paris, 1594 et 1624).
Des Concordances plus modernes, la meilleure est celle
de Bruder (Leipzig, 1842). Il existe une Concordance de
la version des Septante, composée par Abraham Tromm,
et imprimée à Ulrecht en 1718.
3* Concordances hébraïques. Le rabbin Nathan fit la pre-
mière en 1524. La plus récente est celle de Jules Fiirst,
parue à Leipzig en 1840.
4" Concordances françaises. La plus ancienne fut publiée
à Genève en 1564, et généralement attribuée à Calvin,
qui mourut cette même année. Il en existe une plus mo-
derne, c'est celle de Duverger {Genève, 1839-184ij.
Ces Concordances ont été imitées pour le Coran. On
peut citercelle de Calcutta (ISU), et celle de Leipzig (1842).
II. On appeHe aussi Concordances les ouvrages qui ont
pour but de présenter, dans un récit unique, les faits ra-
contés par les quatre évangélistes et d'en harmoniser les
divergences apparentes. Saint Augustin, après Tatîen, a
entrepris ce travail et posé les principes qui, plus tard,
ont guidé les exégètes catholiques et, en particulier, Ger-
son. De nombreux écrivains protestants ont traité ce
même sujet, mais en se plaçant à des points de vue diffé-
rents. On peut citer : Osiander (1537), défenseur zélé de
l'inspiration divine ; Chemnitz (1593), Bengel (1734), parti-
sans d'une interprétation plus libre ; enfin, Storr (1794) et
surtout Wiseler (1843), et Tischendorf (1854), représen-
tants de la critique la plus hardie.
CONCORDANT (rfrtn) n. et adj. S'est dit de la voix d'homme
intermédiaire entre la voix de ténor et la voix de basse, qui
se trouve formée des sons les moins élevés du ténor et les
moins graves de la basse. (Ce mot a été remplacé par celui
de baryton. On l'écrivait, comme ce dernier, sur la clef de
fa quatrième ligne, parfois même sur la clef de fa troisième
ligne.)
CONCORDANT {dan), ANTE [rad. concorder] adj. Qui
s'accorde, qui est conforme : Des témoignages concordants.
Des présomptions concordantes.
— Dr. anc. Mariage concordant. Celui où la bonne har-
monie régnait entre les conjoints.
— Littér. Vers concordants. Vers ayant une partie qui
leur est commune et une partie distincte, et qui sont des-
tinés à être chantés â la fois par plusieurs personnages ;
iDieu sait s'il reviendra.
Le ciel vous le rendra.
Coure après qui voudra.
— Anton. Discordant, disparate, dissonant.
CONCORDANTIEL, ELLE {si-èl') adj. Destiné à éta-
blir une concordance ; Tableau concordantiel des calen-
driers.
CONCORDAT {da — dii lat. concordare, supin concorda-
tum, concorder) n. m. Hist. Traité passé, entre le pape et
un souverain, pour régler les intérêts religieux dans les
ICtals do ce dernier : Le concordat de Trançois i•^ Le
concordat de iSOI.
— Se dit absolum. du concordat de 1801 : Observer le
Concordat.
— Se disait autrefois d'un Accord entre les officiers
d'un régiment pour payer une prime à ceux d'entre eux
qui, occupant un grade supérieur, prenaient leur retraite
et procuraient ainsi aux autres des chances d'avance-
ment : Les concordats furent prohibés à l'époque où l'on
s'occupa de réprimer la vénalité des emplois. (Do Chesnel.)
— Dr. comm. "V. la partie encycl.
— Enctcl. Hist. On nommait autrefois concordats \e&
transactions conclues, soit entre divers prétendants à un
mémo bénéfice, soit entre lo supérieur d'un monastère et
ses religieux. Ce nom fut appliqué, dans la suite, aux traités
qui règlent les rapports réciproques de l'Eglise et de l'Etat,
et qui sont consentis par le pape et les gouvernements
civils.
Lo plus ancien concordai est celui de Worms (1U2),
174
I entre le pape Calixte et l'empereur Henri V. L'empereur
renonçait à donner l'investiture des bénéfices ecclésias-
tiques par la crosse et l'anneau; le pape lui permettait
de la donner par le sceptre, et lui concédait le droit de
régale. Ce traité mit tin â la lutte du sacerdoce et de
l'empire.
Le Concordat germanique {liGl), conclu entre le pape
Pvicolas V et l'empereur Frédéric III, et approuvé partons
les souverains allemands, maintint les élections dans les
chapitres et les monastères, réservant au pape la confir-
mation des élus.
En France, on compte quatre concordats, soit conclus,
soit au moins tentés entre le saint-siège et les divers gou-
vernements.
— Concordat de i5f6. La pragmatique sanction de
Charles VIT (1438) reconnaissait aux chapitres des cathé-
drales le droit d'élire les évêques. interdisait les annales.
sortes d'impôts perçus par le pape sur les églises, et sou-
mettait les bulles pontificales et les canons des conciles
à l'approbation du roi. Cet acte avait toujours été, delà
part de la cour de Rome, l'objet de vives réclamations.
François ï"" consentit à l'abroger, et à signer, on 1516, avec
le pape Léon X, un nouveau concordat, qui enlevait aux
chapitres le droit d'élire les évêques et conférait au roi
celui de les nommer, réservant l'institution canonique au
saint-siège. Les annates et les appels à Rome étaient
rétablis. Le clergé français, l'Université de Paris n'ac-
ceptèrent ce concordat qu'avec répugnance ; le parle-
ment s'y montra toujours opposé. Il resta cependant en
vigueur jusqu'à la Révolution. La constitution civile du
clergé, qui lui fut substituée par l'Assemblée constituante
(12 juin. 1790), devint l'occasion d'une guerre violente contrf
le clergé et la religion catholiques. Cet état de cho?;cs s.^
prolongeantavec des alternatives d'exaspération et d'upai-
sèment, le général Bonaparte, devenu premier consul, ré-
solut d^- mettre fin.
— Concordat de iSOI . Des négociations laborieuses fu-
rent entamées avec la cour de Rome : l'abbé Dernier et
de Cacault y prirent part au nom du gouvernement fran-
çais; Spina'et le cardinal Consalvi au nom du pape. Plu-
sieurs fois sur le point d'être rompues, elles réussirent
enfin. Le concordat fut signé le 15 juillet 1801, converti en
loi le 8 avril 1802 et solennellement publié le 18 avril, jour
de Pâques. Ce traité célèbre préside encore aujourd'hui aux
relations entre lo gouvernement français, le saint-siège et
le clergécatholiquë. Il contient dix-sept articles. Le premier
reconnaît la religion « catholique, apostolique et romaine "
comme « la religion de la grande majorité des Français <■ ,
assure son libre exercice et la publicité de son culte,
sous la seule réserve des « règlements de police u néces-
saires pour la tranquillité publique. Les articles 2 et 3
décident qu'une nouvelle circonscription des sièges épis-
copaux sera faite, et que les anciens titulaires seront, de
bon gré ou non, remplacés par de nouveaux. Les articles
4 et 5 transfèrent au Premier Consul le droit de nommer
les évêques, réservant, comme dans le concordat de 1516,
l'institution canonique au pape. D'après les articles 6 et 7,
les évêques et les ecclésiastiques du second ordre devront
prêter serment au gouvernement. Les articles 9, 10 et
11 reconnaissent aux évêques le droit d'établir la cir-
conscription des paroisses, de nommer les curés et les
chanoines de leur chapitre avec l'approbation du gouver-
nement. Un séminaire est établi dans chaque diocèse.
L'article 12 rend aux évêques les églises non aliénées et
nécessaires au culte. L'article 13 ratifie la vente des biens
du clergé et déclare que leurs possesseurs ne pourront
être inquiétés. L'article 14 assure, en retour, un traitement
convenable aux évêques et aux curés; l'article 15 annonce
pour l'avenir des dispositions légales devant permettre
aux fidèles de faire des donations en faveur des églises.
Les articles 16 et 17 reconnaissent au Premier Consul et
à ses successeurs les mêmes droits et prérogatives dont
jouissaient autrefois les anciens rois, à condition, toute-
fois, qu'ils soient catholiques. Dans le cas contraire, un
nouveau traité serait nécessaire.
Dqs articles organiques furent adjoints par le gouverne-
ment au traité conclu avec le saint-siège, et publiés en
même temps que lui.
Ce concordat aété, et estencore, l'objet d'appréciations
diverses. Ses adversaires soutiennent qu'il n'a jamais été,
dans la pensée de Napoléon, qu'un instrument de règne,
un moyen d'exercer une pression sur la cour de Rome et
de transformer le clergé en un corps de fonctionnaires de
l'Etat. Ses partisans font remarquer qu'il a rétabli l'ordre,
la paix et la hiérarchie canonique dans l'Eglise de France,
renoué les relations officielles entre le pape et le gou-
vernement français, inauguré entre les deux pouvoirs un
accord qui a persisté à travers les révolutions et les
grands événements de la politique.
— Concordat de iSfS. C'est le nom que Napoléon I" fit
donner dans le t. Moniteur», aux concessions qu'il avait ar-
rachées à Pie VII, prisonnier à Fontainebleau, et que le
pape désavoua, dans sa lettre du 23 mars delà même année.
— Co7îcordat de fSH. On appelle ainsi un traité conclu,
le 16 juillet 1816, par le comte de Blacas, au nom de
Louis XVIII, et le cardinal Consalvi, représentant Pie 'VU,
mais que les Chambres françaises refusèrent de ratifier
en 1817. Les dispositions relatives à la création de nou-
veaux évôchés furent seules conservées, et. après modifi-
cation, sanctionnées par la loi du 9 juillet 1821.
La plupart des autres Etats de l'Europe ont conclu des
concordats avec le saint-siège. Ainsi, la Bavière en 1817 ;
la Prusse en 1821; le Wurtemberg et le grand-duché de
Bade en 1807; l'Autriche en 1855, l'Espagne en 1851. La
Belgique est restée soumise au régime du concordat de
1801, bien qu'elle forme un Etat indépendant de la France.
— BiBLiOGR. : de Pradt, les Quatre concordats (Paris,
1818-1820); d'Haussonville, l'Eglise 7'omaine et le Premier
Empire (Paris, 1868-1870); P. Theiner, Histoire des deux
concordats..., conclus en fSOl et f SOS par Napoléon Bona-
parte et le saint-siège (Bar-le-Duc, 1869-1870); Consalvi,
Mémoires du cardinal Consalvi (Paris, 1S64).
— Dr. comm. Le concordat est une convention inter-
venue entre le failli et la majorité de ses créanciers, et
dont l'effet est de remettre le failli à la tête de ses affai-
res. Il faut la majorité en nombre et une majorité en
sommes, qui, depuis la loi du 4 mars 1889, est non plus
des trois quarts, mais des deux tiers. Le concordat doit
être homologué par le tribunal de commerce. II ne peut
pas être accordé à un banqueroutier frauduleux. Le con-
cordat fait cesser le dessaisissement, fait revivre les
poursuites individuelles des créanciers et améliore la po-
173
sitiou du failli par los romisos qui lui sont consontios. Il
poul ôtro aiiiiulô pour cause do dnl, ou ai)ros condamna-
tion pour bauiiueruuto l'raudulousi?, ou résolu pour inoxé-
cutu)n des conditions. Lo concordat par abandon d'actif
{loi du 17 juill. 1850) lib6ro le failli, raoyounant l'abandon
do tout ou partie do son actif.
CONCORDATAIRE {ith'') n. m. Ecclésiastiquo qui avait
accepté le concordat do 1801. (On dit aussi concordatiste.)
— Adjoctiv. : £'t'(?ffue concordatairl;. h Qui a rapport au
concordat do 1801 : Il y a un corps de doctrine qui s'appelle
les lois CONCORDATAIRES. Il l'ailii concordataire, FailU qui
a obtenu un concordat.
CONCORDE ^lat. concordia; de cum, avec, et cor, cordis,
cœur) n. f. Union dos esprits qui produit la paix : La con-
corde est un besoin du cœur humain. (Lamart.)
— Kcrit. sainte. Concorde évanijèliqae, Ouvrage dans
leauol on fond en un soûl récit les textes des quatre évan-
gélistes, en s'ertorcant de les concilier.
— Hist. velig. Formulaire de concorde, Ecrit dirigé contre
los zwingliens, et ajouté par los luthériens à la confession
d'Augsbourg.
— ANTON. Désaccord, discorde, dissension, dissentiment,
dissidence, division, mésintelligence, scission, zizanie.
Concorde (fêtes de la). Trois solennités de l'Iiistoire
nationale, en France, ont porté co nom. La première eut
lieu au Champ-de-Mars, pendant la Révolution : elle con-
sista dans un cortège parti de la Bastille et composé do
chars et statues allégoriques de la Liberté, de l'Agricul-
ture, du Commerce, de l Armée et de la Marine. La se-
conde, le 20 avril 184S, fut célébrée sur la place de l'Etoile :
les chefs du gouvernement, groupés sous l'Arc de triom-
phe, distribuèrent les drapeaux aux troupes et assistèrent
à leur défilé, qui ne dura pas moins de douze heures. Enfin,
le 21 mai suivant, une autre fête de la Concorde eut lieu
encore au Champ-de-Mars, en l'honneur des gardes na-
tionales de province.
Concorde (pont de la), à Paris, entre la place de la
Concorde et le palais de la Chambre des députés. Sa con-
struction, ordonnée par édit du 7 septembre 1786, fut en-
treprise au commencement de 1787, sur les plans de Per-
sonnet. La pose de la première pierre eut lieu en grande
cérémonie dans le cours de 1788, les travaux de fondatiou
dans le Ut du fleuve ayant occupé entièrement l'année 17S7.
On le dénomma alors pont Louis XVL L'œuvre ne fut en-
tièrement achevée qu en 1793. La décoration du pont, ap-
pelé depuis 1795 pont de la Concorde, comportait douze
statues d'hommes célèbres qui, jugées trop massives,
furent transportées dans la grande cour du château de
Versailles.
Concorde (place delà), à Paris, la plus belle, peut-être,
des places du monde entier, date de 1748. Louis XV venait
d'être gravement malade, et les Parisiens décidèrent de lui
élever une statue équestre, pour célébrer son rétablisse-
ment. Le roi donna à la ville (par lettres patentes expédiées
en 1757), pour édifier cette statue, l'emplacement situé à
l'extrémité du jardin des Tuileries. La statue, œuvre de
Bouchardon, achevée par Pigalle, fut inaugurée solennelle-
ment le 20 juin 1763 ;elle excita peu l'admiration. Aux angles
du piédestal se dressaient la Paix, la Prudence, la Force
et la Justice, ce qui inspira le malicieux distique que voici :
Oh ! la belle statue ! Oh ! le beau piédestal !
Les Vertus sont ù. pied, le Vice eat ft cheval!
Le meilleur architecte do l'époque, Gabriel, compléta
la décoration de la place en construisant les deux belles
façades monumentales que sépare la rue Royale. Celle de
fauche, destinée d'abord à être hôtel des Monnaies, est
evenue successivement hôtel de Coislin, hôtel Clisson,
hôtel de Plessis-Bellièvre,le garde-meuble de la couronne;
l'Automobile-Club i'occupe depuis lo mois
d'octobre 1898. Le palais de droite est le
siège du ministère de la marine.
La place portait alors le nom do Louis XV.
Le 12 août 1792, la statue du roi fui abat-
tue et remplacée par une image do la Li-
berté. En même temps, la place reçut lo
nom de «place de la Révolution n. L'écha-
faud s'y dressa en permanence pendant la
Terreur. Parmi les plus illustres têtes qui y
tombèrent, il faut citer celles de Louis XVI
et de Marie-Antoinette, do M"* Roland, do
Louis-Philippe-Egalité, de M""" du Barry,
des brissotins.etc. Une loi du 26 octobre 1795
lui donna le nom de place de la Concorde.
Sa décoration date du règne do Louis-
Philippe. C'est on 183G qu'y turent installés
l'obélisque do Louqsor, los doux fontaines
monumentales, les huit statues do villes :
Lyon, Marseille, Bordeaux, Rouen, Nantes,
Lille, Strasbourg, Brest. Colles de Stras-
bourg et do Lillo sont l'œuvre do Pradior.
A l'entrée de l'avenue des Chanips-Elvsées,
se drossent les Chevaux dits de Marly,
sculptés par Guillaume Coustou. Ils font
vis-à-vis à la lieyiommée et au Mircure do
Coysovox, souvent désignés sous lo nom do
Chevaux aiW's, à l'enlréo dos Tuileries.
CONCORDATAIRE
COxNCOURS
Concorde. (Statue an-
tique. Musée Pic Cle-
meattuo.)
proiio do navire et un scoptro ou uno corno d'abondance.
C'était là la personnification de la Concorde civile. La
Concorde militaire était représentée vêtue d'une longue
tuni(iue, debout entre deux éten-
dards. Un petit bas-relief du Louvre
nous oti'ro la première de ces figu-
res allégoriques : la sculpture eu
est simple et d'un assez bon carac-
tère. Une statue de marbre, plus
Iietito que nature, qui faisait autre-
tois partie do la collection du che-
valier d'Azzara, ambassadeur d'Es-
pagne à Rome, et qui a été publiée
par Visconti dans le « Museo Pio
Clemontino " , par Clarac dans lo
Il Musée de sculpture ", présente
beaucoup d'analogie avec la figure
du bas-relief du Louvre.
Concorde (saint), il étaitprêtre
à Spulète lorsqu'il subit le martyre,
sous le règne d'Antonin, vers 175.
— Fête le i" janvier.
CONCORDER v. n. Vivre d'accord,
s'entendre : Epoux qui ne peuvent
pas CONCORDER. Il S'accordor, no pas
être contradictoire : Témoignages
qiii CONCORDENT parfaitement. \\
Avoir ensemble des rapports d'éga-
lité, de similitude ou de convenance réciproque ; La mo-
dération CONCORDE avec la justice. (De Gérando.)
— En T. de comm., Entrer en concordat. (Se dit d'un
commerçant qui obtient son concordat de l'unanimité des
créanciers.)
— Anton. Discorder.
Concordia, planète télescopique, n" 58, découverte
par Luther, eu 1860.
Concordia, village des Etats-Unis (Etat de Kansas^i.
sur le Republican River, branche du Kansas; 3.200 hab.
Ecole normale de l'Etat du Kansas. Ch.-l. du comté de
Cloud. — Ville de la république Argentine (prov. d'Entre-
Rios), près de l'Uruguay; 11.500 hab. [C'est la troisième
ville commerciale (maté, cuirs, viandes) de la république.]
Ch.-l. d'un département peuplé de 24.500 hab.
Concordia ou Tapado, bourg du Mexique (Etat de
San Luis Potosij ; 4.255 hab.
Concordia ou San-sebastian, ville du Mexique
(Etat de Sinaloa), près du lleuve côtier de Mazatlan ;
7.350 hab. Ville fondée par les Espagnols vers 1531. Cb.-l.
d un district peuplé do 12.275 hab.
Concordia - SAGITTARIA , ville d'Italie (Vénétie
[prov. de Venise]); 3.000 hab. Ville très ancienne et im-
portante sous les Romains, et qui fut autrefois le siège
d'un évéché transféré depuis à Portogruaro.
Congo RDI A-SU LLA-SECCHIA, comm. d'Italie (Emilie
[prov. de Modène]), sur la Sccchia; 10.000 hab.
Goncordiœ Formula (Formule de Concorde), sep-
tième et dernier livre symbolique de l'Eglise luthérienne.
L'électeur Auguste de Saxe, partisan de Luther, convoqua
les théologiens de cette opinion dans un couvent de Tor-
gau (1576). C'était la sixième tentative faite pour réunir
dans une confession commune los luthériens, les pbilip-
pisies et les calvinistes. Le résultat des délibérations de
ce congrès, connu sous le nom de Livre de Torgau, fut
soumis aux diverses Eglises luthériennes, qui renvoyè-
rent leurs critiques. L'électeur convoqua alors (il mars
1577), dans le cloître do Bergen, près de Magdebourg, les
Concorde (tui^iÀtre de la), l'un des «
innombrables théâtres qui virent lo jour à
l'époque de la Révolution. Fondé par un acteur nommé
Bouillot au milieu d'un quartier assez mal choisi, dans la
rue Renard, il n'attira quo médiocrement los amateurs.
La salle était petite, mais assez jolie. Co petit théîltro
parut et disparut en 1791.
Concorde (ordre de la). En Espagne, cot ordre fut
fondé on 12<j1, par Ferdinand, roi do Castillo ot do Léon,
eu mémoire do ses victoires sur los Maures. Il disparut
après la mort du roi. Un autre ordre do la Concorde fut
fondé en 1060, par Chrétion-Ernost, marquis do Brande-
bourg, on mémoire de la paix dos Pyrénées et du traité
d'Oliva. qui vouait d'être conclu. Au xvm* sièclo, il fut
remplacé jiar l'ordre do l'Aigle-Kougo.
Concorde (la). Mythol. Déosso romaine, qui corres-
pond à l'Homonola des Grecs. EIlo était fillo do Jupiter ot
doThémis. Son templo le plus célèbre, dont il rosio des
ruines, était situé sur lo Forum, au pied du Capitolo.
— Iconogr. Los anciens représentaient la C'oHCorrfo sous
la figure d'uno femmo assise, portant dans ses mainii uno
branche d'olivior ot un caduooo, plus ordinairement uno
Place do la Concorde,
trois éminoDts théologiens Chomnitz, Androie ot Solnoc-
ker, pour procédera la révision du Livre de Torgaii. Dans
leur promiôro session, ils prépareront VEpitome et la
Solida Declaratio, qu'ils complétèrent on mai. dans une
session â laquelle furent admis Musculus, Cornerus et
Chylraiis. Cos doux professions do foi, dont la dernière
est la plus complète, constituent la Formule de Concorde.
Cette Formule fut tout d'abord acceptée par trois élec-
teurs (dont doux la répudièrent bientôt), vingt ducs ot
margraves, vingt-quatro comtes ot trente-cinq villes libres.
Elle fut rejotéo, pour des motifs dogmatiques ou politi-
ques, par une minorité notable d'Etats. Do nos jours, elle
a poruu, dans prosquo toutes los Eglises luthériennes, son
caractère obligatoire, et oUe no figuro presque jamais
dans los ongagemouts dogmatiques imposés aux pasiours.
CONCORtS. comm. du Lot, arr. ot & 13 kilom. doGour-
don, près du Céou ; 1.018 hab.
Concoret. comm. du Morbihan, arr. ot à 25 kilom. de
Pi<f<^rmel, sur lo Doipt, sous-»flluout do l'Oust par l'ivol;
1.140 hab. Aux environs, ohAtoau do Compor.
GONCOREZZO, comm. d'Italie (Lombardie [prov. do
Milan;), sur un sous-afUueut du Pô, par le Lambro ;
3.000 hab.
concourant (mfî), ANTE adj. Qui concourt : Lignes
concouuantes.
— Mécau. Forces concourantes. Colles dont les directions
convergent vers un niônio point.
— Géom. Lignes concourantes^ Lignes qui tendent à so
rencontrer.
CONCOURINE n. f. Drogue employée pour la tciuturo
en jaune.
CONCOORIR(dnlat. concurrere;decum, avec, et cwrrcre,
courir. — Se conjugue comme courir) v. n. Tendre vers lo
môme but, travailler ensemble au même objet, contribuer
pour sa part : Toutes les sciences concourent à civiliser l.i
(erre. (J. Droz.) il Coïncider, exister simultanément : Evé-
nements qui CONCOURENT. (Vioux.) Il Rlvallser d'efforts j)Our
obtenir un même objet : Concourir pour le grand prix de
Home. Concourir pour une chaire de droit, de médecine.
Il Se dit aussi des ouvrages envoyés au concours : Tableau
qui a concouru pour le grand prix, il Travailler à uno
œuvre de concours : Les écoliers concourent à la fin de
l'antiée scolaire. Il Avoir des droits rivaux ou des titres
égaux : Tous les officiers de la même arme coNcouRiiNT pour
l'avancement.
— Dr. Se dit, en parlant des créanciers, quand leur hy-
pothèque est do même date.
— Dr. ecclés. Se dit de deux provisions de la îour de
Rome pour un bénéfice, lorsqu'elles sont datées du mémo
jour, auquel cas elles sont nulles toutes deux.
— Géom. Se diriger sur un môme point, de manière à
se rencontrer : On appelle parallèles les lignes situées dans
un même plan et qui ne concourent point. (On désigne
quelquefois le point d'intersection de deux lignes sous lo
nom de point de concours de ces doux lignes ; mais c'est
surtout lorsq^ue plusieurs lignes passent en un même
point qu'on dit qu'elles concourent en ce point. Ex. : Les
hauieurs d'un triangle concourent en un même point.)
CONCOURME n. f. Drogue dont on se sert pour teindre
en jaune, il On dit aussi concourine, mais par suite d'uno
faute typographique. (Cette orthographe défectueuse me-
nace de devenir générale.)
CONCOURS {cour' — lat. concu7'sus; de cum, avec, et
cursus, course) n. m. Affluence de gens qui se portent en
grand nombre sur un même point : V^n grand concours de
peuple. Il Rencontre, coïncidence : Un concours de sons
désagréables, de drconstaiices rnalheureuses. il Coopération,
aide; action simultanée de plusieurs personnes ou de plu-
sieurs choses qui tendent au même résultat : Prêter son
coNCOVRsy Demander le concours de l'Etat, w Lutte entre
personnes qui se disputent un môme prix : Obtenir la pre-
mière place au concours. Chaire inise au concours, il Exhi-
bition solennelle des travaux accomplis par des concur-
rents, discussion de leur mérite relatif, distribution do
prix aux plus méritants : Concours régional.
— Fig. Suite d'elforts rivaux tendant à un mémo but :
La ne n'est plus une fête dont o« Jouit, mais un concours
où l'on rivalise. (Ste-Beuvo.)
— Concours général ou simplement Concoui'S, Compo-
sition qui a lieu chaque année entre les premiers élèves
des diverses classes ues lycées ot collèges de Paris ou
dos départements.
— Concours de beauté. V. la partie encycl.
— Admin. Intervention financière dans dos travaux
publics, etc. : Concours de l'Etat, des communes.
— Admin. occlés. Dispute ou examen qui se fait à Rome,
pour obtenir certains bénéfices vacants.
— Agric. Concours agricole. Expositions périodiques
organisées par des sociétés d'agriculteurs, dans le but do
récompenser ceux qui font figurer dans ces concours dos
produits rares et vraiment remarquables. (Ces réunions
sont do diverses natures ; c'est ainsi que l'on compte les
concours d'animaux reproducteurs et d'animaux gras, do
machines et d'instruments agricoles.)
— Dr. Compétition, prétention au môme droit : Concours
entre créanciers. Concours de privilèges.
— Philos. Concours divin, Participation do l'Etro su-
prême au mouvement de la matière.
— Svn. Concours, aUluence, foule, multitude, presse.
V. AFFLUKNCE.
— Encycl. Philos. Aux yeux de la scolasliquo, la ma-
tière, étant sans vie, était," par conséquent, sans mouve-
ment propre; elle ne pouvait so mouvoir quo parl'inter-
\eniionde l'Etro suprême. Mais cet Etre uUîni, créateur
■t moteur do toutes choses, agissait-il sur elle médiate-
"lent, ou immédiatement? Se contoutait-il de donner uno
luis pour toutes A. la matière la capacité do so mouvoir,
ou bien exerçait-il uno influence dirocio sur tous ses
mouvements? Telle est la question qui, sous lo nom do
concours divin, a été tant agitée au moyeu âge. Saint
Thomas d'Aquin ot la plupart des scolastiques so pro-
noncent pour la douxiômo solution.
— Agric. Concours agricoles. Actuolloment, il existe ou
Franco, organisés par l'administration do l'agriculturo :
un concours général à Paris, des concours on province
.[ualiliés de >> régionaux », des concours hippiques, dos
concours do primo d'honneur et do prix culturaux, etc.
Concours général agricole. Il a liou annuoUomont ik
Paris, ot constitue une vaste exposition agricole et hor-
ticole, comportant l'exhibition d'animaux do boucherie,.
d'animaux reproducteurs màlos ot femelles, d'animaux vi-
vants de basse-cour, do volailles mortes, do plantes do
grande culture ot maraîchères, plantes dornemont, (leurs,
fruits frais ot socs, semences, entrais, produits dos laiteries
ot fromageries, vins, liuilos, miols, ciros, maiériel pour
renseignement agricole, instruments ot machines cultu-
rales, etc. Ceux de 1897 ot do 18i)8 ont ou liou dans la Ga-
iorio dos machines. .
Les récompenses décernées aux exposants daumioux
sont, outre un certain nombre do nrixdhonneur.dos priiuos
on argent de valeur variable ot de simples mentions.
Les exposants dos produits agricoles divers peuvent
recevoir des médailles d'or, d'argent ou do bronze. Ou
décerne pour les vins dos diplômes do médailles. Les
exposants d'instruments et machines ne sont pas récom-
pensés ; un considère qu'il s'agit, en ce qui les concerne,
non d'un concours, mais d'une exposition, qui est en mémo
temps un moyen de réclame ot do vente. Au coiu'onrs
do ismi, l'adniiuistralion do l'acriculture a, cependaiU,
voulu récompouser par dos médailles los coustructeurs doa
CONCRAIRE - CONCtPISCENCE
meilleurs appareils ioventés pour prévenir les accidents
occasionnés par les machines à battre.
Le concours général agricole rapporte à 1 Etat une
centaine de mille francs, résultant du produit des entrées.
11 lui coûte à peu près tjuatre fois autant. Le jury compte
environ 600 membres, divisés en plusieurs sections.
Concours régionaux. Ils datent de 1S51 : leur organisation
a subi des modifications diverses. Us sont actuellement
au nombre de cinq par année, et, comme tout propriétaire
peut présenter ses animaux dans tel de ces concours qu'il
fui convient (mais dans celui-là seulement), il en résulte
que la dénomination de régional na plus de raison d'être
aujourd'hui.
On expose dans les concours régionaux des animaux re-
producteurs, des produits et des instruments et machines
agricoles. Les exposants d'animaux peuvent recevoir des
prix en argent accompagnés de médailles, et le jury
attribue, en outre, des prix d'ensemble s'appliquant à une
bande d'animaux. Les autres exposants qui en sont jugés
dignes reçoivent des médailles ou des diplômes de mé-
dailles, exception faite pour les exposants de machines,
dencrais, de tourteaux, et généralement d objets ou de
prod'ùits qui se vendent à la culture. ,. .c
Les animaux, instruments et produits invendus, beneh-
cient au retour, de la eratuité du transport. L'Etat prend
à sa charge les prix et" médailles et les frais généraux du
concours, mais ses frais d'aménagement incombent à la
ville où il a lien. Celle-ci perçoit pour son compte le prix
des entrées. ...... ■
Concours hippique. Fondé en 1S66 par la Société hippique
de Paris, ce concours eut lieu annuellement au Palais de
l'Industrie jusqu'en 1898, date à laquelle il a été transporté
à la Galerie des machines du Champ-de-Mars. Il consiste
en exercices d'équitation pour jeunes gens, en saut d'ob-
stacles pour ofiiciers et centlemen, en présentation de
chevaux attelés seuls ou appariés par couples. Le concours
hippique ou ■ l'Hippique », comme on l'appelle ordinaire-
ment, est, par excellence, une réunion mondaine.
Concoursde primes d'honneur el de prixcultiiraux.y. PRIME
d'honneur.
B.-arts. Les Grecs établirent de bonne heure des con-
cours. Dès le siècle de Périclès, un concours de peinture
{eertamen picturs) fut institué à Corinthe et à Delphes.
Apelle prit part â un concours, où le sujet proposé était
un cheval.
A la même époque, eut lieu un concours auquel le pein-
tre Aétion se présenta avec un tableau dont le sujet était
le Mariage d'Alexandre et de Boxane.
B y avait aussi des concours d'architecture et des con-
cours de sculpture. Les Athéniens voulaient consacrer
une statue à Vénus. Agoracrite et Alcamène, tous deux
élèves de Phidias, tirent chacun une Vénus : celle d'Alca-
mène fut reçue ; Agoracrite reprit la sienne.
Rome emprunta 'sans doute à la Grèce le principe des
concours ; mais il est probable que ce moyen de favoriser
les progrès de l'art ne fut guère usité après la chute de
liberté romaine. Les Césars proférèrent à ce système équi-
table une répartition des commandes inspirée par la faveur
seule. Nous voyons reparaître les concours en Italie, vers
la fin du moven âge. Les membres de la fabrique du Bap-
tistère de S'aint-Jean, à Florence, en ouvrirent un pour
l'exécution d'une porte destinée à servir de pendant à celle
de N'icolas de Pise. Un concours ayant été ouvert à Flo-
rence, sous Côme I*', pour l'exécution d'une fontaine monu-
mentale, des modèles furent présentés par Jean Bologne,
Benvenuto Cellini, Dante et 1 Ammanati. Celui-ci obtint la
commande, grâce à l'appui du grand-duc; sa fontaine est
assurément une œuvre remarquable ; mais nous savons par
Vasari que les projets de ses concurrents avaient été jugés
supérieurs au sien par le public florentin.
Ce n'est guère que depuis le milieu du six' siècle
que l'on a songé à entourer les concours de garanties
nécessaires d'indépendance et d'impartialité. Le système,
qui paraît le plus équitable de tous, et qui a prévalu pour
la formation du jury des expositions annuelles, consiste à
déférer le jugement des concours à un jury plus ou moins
nombreux, composé d'artistes et d'amateurs, et élu par
les concurrents eux-mêmes. Pour ce qui est de la distribu-
tion des travaux publics, elle est laissée à la discrétion
absolue du gouvernement. Toutefois, lorsqu'il s'est agi, no-
tamment, de confier les travaux du nouvel Opéra, on a
ouvert des concours, et, à des dates plus récentes, pour
l'exécution de monuments de moindre importance, on use
volontiers de ce système, qui met souvent en lumière un
débutant on un inconnu. Quant aux concours d'école mul-
tipliés à l'infini dans certains établissements, on ne peut
qu'en réprouver l'abus. Le concours stimule, sans doute,
mais le surmenage auquel se livrent les concurrents nuit
à leur formation intellectuelle.
— Enseign. Concours académiques. Chaque année, les
diverses académies décernent un grand nombre de prix,
pour la plupart ensuite d'un concours. La liste des prix
mis au concours et le montant de ces prix se trouvent
dans l'Annuaire de l'Institut, et les conditions à remplir,
pour quelques concours particuliers, se trouvent dans des
programmes publiés annuellement et distribués au secré-
tariat de l'Institut, qui les distribue à toute personne qui
en fait la demande.
Concours général entre les élèves des lycées et collèges
de Paris et de Versailles. L'origine du concours général
remonte à 1747; mais, après une interruption pendant la
période révolutionnaire, il fut rétabli en 1808, à peu près
dans les conditions où il existe encore aujourd'hui. Ce
concours a lieu, chaque année, entre les élèves des lycées
et collèges de Paris et de Versailles, pour les classes de
mathématiques spéciales, de philosophie, de mathémati-
ques élémentaires, de rhétorique, de seconde, de troi-
sième et de quatrième, et la distribution des prix se fait,
on général, le premier lundi du mois d août. Les lauréats
des trois prix d'honneur l'mathématiques spéciales, phi-
losophie, discours français) sont invités au dîner, suivi
de réception, qui a lieu le soir chez le ministre de l'in-
struction publique.
Concours général des lycées et collèges des départe-
ments. Après avoir subi des alternatiVes diverses, depuis
1880 un concours existe entre les premiers élèves des
lycées et collèges départementaux; des prix particuliers
sont affectés à ce concours. Mais on établit un classe-
ment commun entre les lycées et collèges des déparle-
ments et ceux de Paris, ot le résultat en est proclamé
chaque année  la Sorbonnc.
— Estbét. Concours de beauté. Cette institution parait
fort ancienne en Grèce; et peut-être y est-il déjà fait
allusion dans l'Iliade. .\ l'époque historique, des concours
de beauté ou Kaltisleia sont mentionnés en divers pays :
pour les femmes, il Tenedos, à IHeraion de Lesbos, et chez
les Parrhasiens d'Arcadie à la l'été de Démèter: pour les
hommes, à Elis, pour la fête d'Athéna. L'origine de cette
institution paraît être dans une idée religieuse. Pour cer-
taines fonctions du culte, on devait avoir un corps sans
défaut : d'où la nécessité de choisir les plus beaux hommes
ou les plus belles femmes, et, pour cela, de les faire con-
courir entre eux. — Encore aujourd'hui, des concours de
beauté pour les femmes ou les petits enfants sont insti-
tués dans certains pays.
CONCRAIRE {k-rér — rad. concret) v. a. Former un tout
concret de. ,11 est opposé à abstrairb.)
CONCRIXR (du préf. cou, et de créer) v. a. Créer, pro-
duire enscmlile : Concréer une œuvre. (Peu usité.)
Se concréer, v. pr. Se créer : Le miel se concrée d'une
humeur douce. (Malherbe.)
CONCRÉFIER (de concret, et du lat. facere, faire' v. a.
Rendre concret : Concrêfier des matières.
Se concrêfier, v. pr. Devenir concret.
CONCREMIERS, comm. de l'Indre, arrond. et à 6kilom.
du Blanc, sur l'Anglin; 916 hab. Château de Roche.
CONCRESCENCE {krèss-sanss — du lat. cum, avec, et
crescere, croître) n. f. Croissance en commun de plusieurs
organes.
— Enctcl. Lorsque deux ou plusieurs organes naissent
côte à côte en des points très rapprochés, ils peuvent croître
en commun de manière à ne former qu'une seule masse :
c'est le phénomène de la concrescence. Il peut porter sur
les racines, les tiges, les feuilles, sur les pièces différentes
d'un verticille floral, sur les différents verticilles d'une
même fleur, etc.
CONCHESCENT {krèss-san), ENTE adj. Se dit des organes
alTectés par le phénomène de la concrescence : Les pétales
de la primevère sont con-crescents. L'axe de l'inflorescence
du tilleul est concrescent avec sa bradée mère.
CONCRESCIBILITÉ {krèss-si) n. f. Qualité de ce qui est
concrescible : La concrescibilité du sang est plus grande
chez l'homme adulte que chez l'enfant. (Dupuytren.)
CONCRESCIBLE {krèss-sibl') adj. Qui peut se concrêfier :
Le cristallin est formé d'une matière albumineuse, concres-
cible par l'alcool et la chaleur. (Richerand.)
CONCRET (Atc), ETE [lat. concretus : de cum, avec, et
crescere, supin cretum, croître] adj. Epais, condensé, non
liquide : Une matière coxcRt:TE.
— Par ext. Formé de plusieurs parties, composé : La
molécule même est un objet conxbet.
— Arithm. Nombre concret. Celui qui est accompagné
de la détermination de l'espèce des unités, comme quatre
soldats, vingt écus, cent ans, par opposition aux nombres
abstraits, comme quatre, vingt, cent.
— Gramm. Verbe concret. Verbe contenant en lui le
verbe substantif et l'attribut, comme aimer (être aimant).
Il On dit aussi verbe attributif.
— Log. Déterminé, précisé, exprimant un objet parti-
culier, individuel, par opposition à abstrait : Corps et rond
sont des termes abstraits, corps rond est un terme concret.
— Philos. .Science concrète. Science ayant un objet par-
ticulier et déterminé dans l'espèce, comme l'anatomie, la
botanique, par opposition aux sciences abstraites, qui ne
s'occupent que de lois générales, comme la métaphysique
et la logique.
— n. m. Objet concret; état de ce qui est concret : On
va du concret à Tabstrait par cette opération bien connue
qu'on nomme Vabstraction. {X. Cousin.)
— Chim. Corps solide ; L'antimoine est un concret na-
turel, et le savon un concret artificiel. (Harris.) [Vieux.]
— Techn. Nom d'origine anglaise, donné à une espèce
de béton dans la composition duquel entrent de la cendre,
du ciment et du sable.
— Anton. Abstrait.
— Enctcl. Le concret est, pour ainsi parler, la matière
brute à laquelle l'intelligence donnera ensuite une forme.
Dans la nature, il n'y a que du concret; dans l'esprit, il n'y
a que de l'abstrait, t'ne chose concrète peut être touchée,
palpée, sentie; elle n'est jamais connue, elle n'est même
proprement jamais perçue. Pour percevoir, il faut non
seulement subir l'impression d'un contact avec un objet,
mais se faire une idée de cet objet, le considérer comme
existant de telle ou telle manière, il faut enfin le trans-
former en une idée abstraite, ne fût-ce qu'en lui donnant
un nom. Si je dis ; un homme, j'emploie une idée abstraite ;
car, ce qui existe réellement, ce n'est pas un homme en
général, c'est tel homme en particulier, avec tel ensemble
de qualités caractéristiques. Le concret est donc toujours
particulier, par rapport à l'abstrait, qui représente au con-
traire le général, à un certain degré. — Pour le passage
du concret à l'abstrait, qui constitue l'acte essentiel de la
pensée, V. les mots abstraction, GÉNÉRALISATION, et PENSÉE.
CONCRÉTER (change ^ en é devant une syllabe muette :
Je concrète. Qu'ils concrètent ; excepté au fut. de l'ind. et
au prés, du condit. : Je concréterai. Vous concréteriez) v. a.
Rendre concret, solide; durcir, épaissir :ie/'ro!'rf concrète
la plupart des liquides, ii Réunir en un tout concret, donner
un caractère concret à.
Se concréter, v. pr. Devenir concret à.
CONCRÉTION {si-on) n. f. Action de devenir concret :
L'élévation de la température est une cause qui s'oppose à la
CONCRÉTION du Sang. (Dupuytren.) ii Corps résultant d'une
concrétion, de l'épaississemént d'un liquide ou de l'agrégat
des solides tenus en suspension : Les stalactites sont des
CONCRÉTIONS calcaires.
— Fie. Manifestation, traduction sensible, matérielle :
La guillotine est la concrétion de la loi. (V. Hugo.)
— Bot. Dépôt do molécules inorganiques qui se forme
dans les végétaux, et qu'on observe surtout dans la tige
des graminées, dans la chair des poires, etc.
— Chir. Adhérence dos parties qui sont naturellement
divisées : La concrétion despaupières.
— Enctcl. Méd. V. calccl.
— Miner. Les concréd'on* minérales résultent delà con-
centration, par séparation moléculaire, des éléments d'une
substance minérale, qui se groupent en certains points de
la roche qui les contenait à l'état disséminé: ils forment
alors des rognons amorphes, plus ou moins tuberculeux,
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comme le silex pyromaque, noyé dans Ta craie, l'opale
mènilite. dans les marnes du gypse, etc.; ou bien des
masses mamelonnées, comme la caJcédoine dans les géodes.
CONCRÉTIONNAIRE {si-o-nèr') adj. Disposé en con-
crétion.
CONCEIÉTIONNÉ (si-o-nt^), ÉE adj. Géol. Qui a été formé
par inliltration ou par dépôts successifs.
— Minér. Qui a le caractère d'une concrétion.
CONCRÉTIONNER [sî-o-né] (SE) V. pr. Se mettre à l'état
•le concrétion.
CONCREU n. m. Dr. anc. Mot employé, dans quelques
ordonnances, pour désigner les fruits d'une terre labourée.
CONÇU, UE part. pass. du v. Concevoir.
CONCUBIN, INE (du lat. cum, avec, et cubare, coucher)
adj. Qui a rapport au concubinage, qui est de la nature du
concubinage : Union coNcreiNE. (Inus.) il Qui vit en concu-
binage : Epoux CONCUBINS.
— "Substantiv. : Des concubins.
CONCUBINAGE {naf — rad. concubin) n. m. Etat d'un
homme et d'une femme qui vivent ensemble maritalement,
sans être mariés.
— Fig. Rapports familiers et sans règle : Les monomanes
vivent avec leur fantaisie dans un heureux concubinage.
— Enctcl. Dans l'ancienne France, le concubinage fut
traité avec sévérité. Plusieurs coutumes, et surtout l'or-
donnance de I629,avaientdéclarénulles les donations entre
concubins.
CONCUBINAIRE {nèr') n. m. Homme qui vit avec uno
concubine, i PI. Personnes qui vivent ensemble en concu-
binage.
— Adjectiv. : Maris concubinaires. ii Qui a rapport au
concubinage : Habitudes concdbinaires.
CONCUBINAIREMENT {nè-re) adv. En concubinage :
Vitre CONCUBINAIREMENT.
CONCUBINAT (na — du lat. concubinatus) n. m. D'une ma-
nière générale, Etat de deux personnes vivant maritale-
ment, sans être mariées, il En dr. rom., Mariage avec une
personne d'une condition inférieure. V. concubinage.
— Encycl. Le concubinage est une union irrégulière qui
a été fréquente dans l'antiquité. Chez les Grecs, le concu-
binage n'entraînait aucune déconsidération, et était dans
une certaine mesure reconnu par les lois; les enfants res-
taient en dehors de la famille légale, mais pouvaient acqué-
rir de leurs parents la qualité de citoyens.
A Rome, le caractère du concubinage, appelé plutôt
concubinat, a été controversé. Une opinion traditionnelle,
qui a eu des partisans jusque de notre temps, admet que
le concubinat romain aurait été un véritable mariage infé-
rieur, une sorte de mariage morganatique, produisant cer-
tains etfets civils. D'après une autre doctrine, développée
notamment par Paul Gide en isso. le concubinat n'aurait
été qu'un concubinage ne tombant pas sous les lois pénales
comme le stuprum. mais sans effets civils propres et no
créant pas de relation légale entre les enfants et leur père.
Sous Justinien. il fut permis au père de légitimer les enfants
issus du concubinat, et le concubinatus prit une importance
juridique qu'il n'avait pas précédemment: la concubine
eut même un droit de succession, très limité d'ailleurs.
CONCUBINE (lat. concubina ; de cum, avec, et cubare,
coucher) n. f. Femme qui vit maritalement avec un homme
auquel elle n'est pas mariée : Darius se faisait suivre par
trois cent soixante-ciiw concubines. (Vaugelas.)
— Dr. rom. Femme légitime, d'après une opinion tradi-
tionnelle, mais de condition inférieure à celle du mari.
V. CONCUBINAGE.
CONCULCATEUR, TRIGE (rad. concuîquer) n. Personne
qui foule aux pieds qui opprime : Un conculcateub de
peuples. (Peu usité.)
CONCULQUER {ké — lat. conculcare ; de ctun, avec, et
calcare, fouler aux pieds) v. a. Fouler aux pieds. Il Ter-
rasser, anéantir. (Vieux.)
CONCUPISCENCE (pm-san« — lat. concupiscentia ; de
concupiscere, convoiter) n. f. Penchant à jouir des biens
de la terre, et particulièrement des plaisirs sensuels : La
CONCUPISCENCE, c'est uH attrait qui nous fait iiicliner à la
créature, au préjudice du Créateur. (Boss.)
— Par ext. Autrefois, Ardeur, passion :
Nous aimons les bijoux avec concupiscence.
Reonard.
— Théol. Attrait naturel, qui a quelque chose de sen-
sible et d'égoïste : La concupiscence, qui est l'amour-
propre, peut être vaincue, 7nais non pas éteinte, ni entière-
ment désarmée. (^Boss.t
— Encycl. Théol. Il n'est pas de religion ni de philo-
sophie qui ne se soient occupées des passions. La morale
bouddhique les considère et les proscrit toutes, quelles
qu'elles soient, comme appartenant au domaine de la maia,
c'est-à-dire de la vanité. Les stoïciens condamnaient égale-
ment l'appétit sensible auquel ils reprochaient de troubler
la paix du sage. Les épicuriens, au contraire, ne voulaient
retrancher aucune des forces de l'àme humaine et faisaient
de la conformité à la nature la règle de la vie et de la
vertu. La doctrine catholique est tout autre : elle constate
dans l'homme des penchants qui le portent vers les biens
sensibles. Ces penchants ne sont pas radicalement ma.u-
vais; contenus et dirigés par la raison, ils devaient, d'a-
près le pian divin, être pour la volonté d'utiles auxiliaires.
Mais le péché originel a rompu l'équilibre de l'àmo hu-
maine : tout ce qu'a perdu la volonté alfaiblie, l'appétit
sensible l'a gagné ; dès lors, non content de servir, il aspire
à dominer ; c'est ce dérèglement qui a reçu le nom de con-
cupiscence. Ainsi entendue, la concupiscence est considérée
comme l'ennemie de notre salut. Elle est, d'après saint
Paul (Rom. VII, 7), une loi de péché contraire à la loi de
Dieu. Jean (I.Ep. ii, 26), dans une analyse profonde, la dé-
compose en trois éléments : là concupiscence de la chair, la
concupiscence des yeux, l'orgueil de la vie; saint Augustin
en résume les caractères en un mot : ^ l'amour de soi jus-
qu'au mépris de Dieu. « Le baptême ne détruit pas la concu-
piscence, mais il arme la volonté d'une force nouvelle.
L'àme humaine devient, alors, le théâtre d'une guerro
acharnée : d'un côté la concupiscence, do l'autre la grâce
divine : entre les deux, la volonté libre, qui doit triompher
de la première avec lo secours de la seconde.
Dans le langage de l'école, la concupiscence antécédente
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désigne les mouvoments prime-sautiors do la passion qui,
préct^dant l'action lio la volonté, no peuvent ôtro imputes
àriioniine et u'ont rien de coupable ; au coiitraii'o, la cun~
cHpiscence cousëtjutiite désigne les impulsions sensibles
aux(iuolles lavolunté a donné librenïont son conscntonient
otqui, par conso(juent, sont dos fautes, quand elles ont eu
pour résultat la transgression d'un comniaudement.
— BiBLiortR. : lîossuot, Traité de la concupiscence.
CONCUPISCENT [pis-san), ENTE adj. Qui a do la concu-
piscence : Une rîme concdï'isckntk. ii Insi>iré par la concu-
piscenco : PavuUs, Œillades concupisckntks.
CONCUPISCIBLE {piss-sibl') adj. Inspiré par le désir do
la ptjssession : Les philosophes appellent appétit coNcurts-
ciULii celui où domine le dt-sir. (tîoss.) [Vieux.]
CONCURÉ {du préf. con, et do curé) n. m. Prétro qui
exerçait la charge do curé, concurremment avec d'autres.
CONCURREMMENT {m-mrtnj adv. En concurrence, d'une
façon rivale : La plus petite chose, poursuivie concurrem-
ment, divise les hommes. (De Bonald.) Il Ensemble, de con-
cert : Il faut que le criininel, concurremment avec la loi, se
choisisse des juges. (Montesq.)
CONCURRENCE {ranss — du lat. concurrere, concourir)
n. f. y'est dit pour Rencontre d'idées, d'expressions : Que
si ion rencontre des concurrences dans mes vers, qu'on ne
les prenne pas pour des larcins. (Corneille, préface do Cli~
tandre.) il Auj. Compétition, prétentions rivales à un même
objet : Â'tre en concurrence.
— Fig. Rivalité morale: L'émulation^ cette concurrence
des âmes, est l'aiguillon de la perfectibilité. (Portalis.)
— En concurrence. Autrefois, Douteux, mis en question :
Grâce JL Dieu, mon bonheur n'est plus en concurrence.
MOUEKB.
— Jusqu'à concuT^'ence de, Jusqu'à ce que telle limite
soit attemte : Payer cinquante francs par mois, jusqu'à, con-
currence de mille francs.
— Biol. Concurrence vitale. Expression employée sou-
vent en France pour représenter la lutto pour l'existence
ou struggle for life.
— Conim. Rivalité entre entrepreneurs, fabricants ou
commerçants, pour l'exécution des travaux ou la vente
des produits : C'est la concurrence gui met un Juste prix
aux ynarchandises. (Montesq.)
— Dr. Egalité de droits : Créanciers qui, par la date de
leurs créatices, viennent en concurrence, il Droit qui ap-
partient à différents juges ou officiers publics de connaî-
tre d'une affaire.
— Econ. polit. Compétition s'établissant entre individus
qui aspirent aux mêmes avantages et s'efforcent de les
obtenir.
— Liturg. Concurrence d'office. So dit lorsque avec les
secondes vôpres d'une féto double concourent les premières
vêpres d'une autre féto double qui doit se célébrer le jour
suivant.
— Encycl. Biol. L'expression concurrence i'i7a/e est pré-
férable à l'expression plus imagée lutte pour l'existence,
précisément parce que cette dernière expression est trop
imagée et a quelquefois, par suite, amené à mal com-
prendre la théorie de Darwin. Ce n'est que dans des cas
très spéciaux que la concurrence vitale se traduit par
une lutte réelle, par un véritable corps à corps. En par-
ticulier, dans le règne végétal, cette image de lutte est
tout à fait impropre ; elle conduit, d'ailleurs, à considérer
la sélection naturelle comme résultant de la persistance
du plus fort, tandis qu'elle résulte, en réalité, de la persis-
tance du plus apte dans les conditio7is considérées. Voici,
par exemple, une pelouse à sol acide et ombragé; les
graminées y disparaissent rapidement, sous lonvahisse-
ment progressif dos mousses. Direz-vous que la mousse
est plus lorto que le gazon? Evidemment, non; amendez
la pelouse et coupez les arbres qui l'ombragent; les gra-
minées feront, à leur tour, disparaître la mousse. C'est
donc que les graminées sont plus aptes dans les der-
nières conditions (soleil, terre alcaline), et les mousses
dans les premières (ombre, terre acide) ; aussi les mousses
l'emportent-elles dans le premier cas, les graminées dans
le second, et, dans chaque cas, la concurrence vitale dé-
termine la persistance du plus apte.
— BiBLioGH. ; Darwin, l'Origine des espèces par sélec-
tion 7iaCurelle (Londres, 1859).
— Dr. comm. Concurrence déloyale. On appelle ainsi
tout acte fait de mauvaise foi par un commerçant, dans
le but d'amener une confusion, à son prolit. entre ses
produits et ceux d'un établissement rival, ou do détour-
ner la clientèle de ce rival en dépréciant ses produits ou
en lui dérobant ses secrets commerciaux ou industriels.
Plusieurs lois punissent comme délits correctionnels les
faits les plus graves : la loi du 28 juillet 182t, relative au
nom industriel; la loi du 5 juillet 18i-i, sur les brevets d'in-
vention ; la loi du 23 juin 1857, sur los marques do fabri-
que ; celle du 30 avril 1886, qui vise les fraudes concernant
los récompenses obtenues dans les expositions indus-
trielles. Les faits non prévus par la loi pénale constituent
spécialement los faits do conrurrenco déloyale. Ils sont
très variables et engendrent une action en dommages-inté-
rêts,fondée sur l'article 1382 du Code civil. La concurrence
déloyale suppose la fraude. S'il y a ou préjudice sans in-
tention mauvaise, il peut bien y avoir lieu A dommages-
intérêts, mais c'est seulement un quasi-délit (art. iSy;}).
— Polit, et philos. Conformément aux lois qui régissent
toute matière, la concurrence a été jusqu'ici, dans les .so-
ciétés humaines comme ailleurs, i'ûmo et le principal fac-
teur du progrès ; chaque être, sous son aiguillon, pour vivre
et so perpétuer, s'offorçant do so surpasser, de remporter
la palme uo la suiirématio. Aussi bien ne saurait-on s'éton-
ner, dès lors, qu a mesure que l'on monte dans la hiérar-
chie dos corps vivants, on voie croître on nombre et so
compliquer les conditions do la lutto. C'est ainsi que, chez
les organismes les plus élevés, los rapports très complexes
qui Unissent para'établirengondrent a la longue une atmo-
sphère nouvelle; le mondo moral apparaît avec tout son
cortège d'éléments <lun ordre supérieur, dont los offols,
souvent, sont aussi |)uissants qu'inattendus.
Et cependant, mémo ainsi aéponilléo do ses attributs
do violence ou do barbarie, la concurrenco serait, ù. elle
seule, un très imparfait agent do civilisation. Une inven-
tion, une utilité no peut devenir un progrès qu'à la condi-
tion do passer île 1 iinlividu qui l'a trouvée à la commu-
nauté par uno Horto d'incorporation. En d'autres termes,
ce qui constitue un progrès, co n'est ui uno richotiHO, ni
CONCUPISCENT
CONDAT
uno invention, ni uno maxime, mais seulement l'utilisa-
tion sociale qui on est faite. Il on résulte (jue le caractère
do la civilisation, c'ost-à-diro do l'évolution sociale, est
désormais bien plutôt de lutter contre la concurrence, et
pour ainsi dire do la nier, depuis quo l'homme moral a
apporté un principe nouveau ilo progrès, celui qui, do
plus en plus, fera graviter son espèce dans un sens opposé
a la matière bruto : lo principe de solidarité.
CONCURRENCER (raii-sé) v. a. Fairo concurrence à.
CONCURRENT (ran), ENTE [du lat. concurre/is, con-
couraiitj u. Personne qui poursuit le môme but qu'une
autre avec des prétentions rivales. (Se dit particulière-
ment dos entrepreneurs, fabricants, négociants ou com-
merçants, qui font concurrenco à ceux de la même profes-
sion) : Plus la concurrence se développe, plus elle tend à
réduire le nombre des concurrents.
— Adjectiv. Qui concourt au même but : Actions har-
jjwniques et concurrentes. (Richorand.) il Qui fait concur-
rence : Jridustries concurrentes.
— Jours concurrents. Chronol. Jours excédant, chaque
année, le nombre entier des semaines, et s'accumulant
jusqu'à donner une semaine entière : Le nombre des jours
CONCURRENTS cst d'un OU de deux, selon que l'année est
commune ou bissextile. (Ces jours sont ainsi appelés, parce
qu'ils suivent le cycle solaire et concourent avec lui.)
— Syn. Concurrent, compétiteur, contendaot, etc.
V. COMPETITEUR.
CONCURRENTIEL, ELLE {ran-si-èl') adj. Qui fait con-
currence : Co>iipaijnies CONCURRENTIELLES.
CONCURRER v. n. Concourir : Actions qui concurrent.
(Corneille.) [Vieux.]
CONCUSCONINE {kuss) n. f. Alcaloïde C"H»*Az'0*, iso-
mérique avec la cusconine, extrait d'une espèce de quin-
quina.
CONCUSSION (lat. concussio ; de concutere, supin con-
cussum, secouer) n. f. Secousse, ébranlement. (Vieux.)
— Fig. Malversation dans l'exercice d'une fonction pu-
blique, et plus particulièrement dans le maniement des
deniers publics.
— Encycl. Dr. La concussion était autrefois punie avec
la plus grande rigueur. A Rome, la loi des Douze-Tables
la frappait de la peine do mort. Le code Justinien ordonnait
la restitution du quadruple, indépendamment du bannis-
sement perpétuel. Eu France, sous Philippe IV, Louis X
et Charles IV, la concussion fut punie de mort. L'ordon-
nance de Blois (1579) prononçait la même peine contre
les officiers de justice qui exigeaient des salaires plus
élevés quo ceux alloués par les tribunaux. Sous Riche-
lieu, Marillac, et, plus tard, Lally-Tolendal ont été exécutés
comme concussionnaires.
La concussion est aujourd'hui prévue par l'article 174
du Code pénal, modifié et complété par la loi du 13 mai
1863. Trois éléments constituent l'infraction : abus d'au-
torité, illégalité de perception, mauvaise foi de l'agent.
La concussion est tantôt un crime, tantôt un délit. La
pénalité est graduée d'après la qualité du coupable et
l'importance des sommes indûment perçues. Si la percep-
tion illégale a été supérieure à 300 francs, et que l'inculpé
soit un fonctionnaire ou un officier public, le fait est un
crime puni de la réclusion; si l'inculpé n'est qu'un com-
mis ou préposé, il y a délit, puni de deux à cinq ans d'em-
prisonnement. Pour une perception inférieure à 300 francs,
le fait est toujours un délit, puni d'un emprisonnement de
deux à. cinq ans, si l'inculpé est un fonctionnaire ou ofticier
public ; d'un an à quatre, s'il est commis ou préposé.
CONCUSSIONNAIRE (si-o-nér) n. m. Fonctionnaire cou-
pal)le de concussion : Les concussionnaires sont phts cou-
pables que les faïur monnayeurs.
— Adjectiv. : Juge concussionnaire.
GONDAL, comm. de Saône-et-Loire, arr. et à 22 kilom.
de Louhans, sur lo Besançon, près do son confluent avec
le Solnan, dans la Bresse louhannaise ; 908 hab. Tuileries.
CONDALIE {li) n. f. Genre do rhamnacéos, dont on con-
naît uno dizaine d'espèces, des
régions chaudes do l'Amérique.
CONDALIUM [li-om' — du gr.
kondulos, articulation) n. m.
Anneau que les Romains por-
taient à la première articula-
tion do l'index.
CONDAMINE n. f. Nom do
la terre végétale, dans uno
partie du midi do la Erance.
GONDAKINE (La), savant français. V. L\ Condamine.
GONDAMINE-CHÂTELARD, comm. dos Basses- Aines,
arr. et i 13 kiloni. de Barcelonnctto, au coutluont du Par-
paillon et do rUl)ayo; 1.245 hab.
CONDAMINÉE (n^ —de La Condamine, n. pr.) n. f.Gonro
de rubiaccos, tribu àcscondaminées, comprenant plusieurs
es]ièces, qui croissent au Pérou, A. ta Nouvollo-Gronado
et en Bolivie : La conoaminée tinctoriale est cultivée en
l'Europe. (G. Lemairo.)
CONDAMINÉES {né) Tï. f. pi. Tribu do rubiacéos, com-
prenant les vucondaminéeSf portlandiées et pinckncyées. —
Une coNDAMiNi-n:.
CONDAMNABLE (da-nabl') adj. Qui mérite d'êtro con-
damné ou birtnié; //omme conhamnauI-K. /Ic^^condamnaui.k.
— Anton. Excusable, JuBtltlnblo. louable.
CONDAMNATEUR (dii-na) n. m. Celui qui condamne ou
(pu a condamné : Les condamnatudrs de Calas.
CONDAMNATION {da-na-si — lat. condemnatio; do co?i-
dvmnarc, supin condemnatutn, condamner) n. f. Sontonco
judiciaire qui obtigo & uno exécution civilo ou pénalo :
Condamnation (^Mn troleur, d'un livre hérétioue. Condamna-
tion aux travaux forcés, il Poîno À laquelle on est con-
damné : Subir sa condamnation.
— Fig. BIAmo, désapprobation : L'amour-nroprc souffre
plus patiemment la coniiamnation de nos goûts que de nos
o^)jni'ont.(LaRochof.) ii Objetdont la comparaison ou l'iden-
tité avec un autre porto A blftmer, ii condamner co der-
nier : Le même Evangile qui sera le salut et la rédemption
des uns sera la condamnation des autres. (Mass.)
— Subir condamnation. Ne pus interjeter appol de lu
A, condalium.
sentence de ses juges, il Passer condamnation. Accepter
d'avanco un jugement en faveur de la partie adverse. —
Fig. Avouer son tort ou renoncer à se défendre. (On disait
autrefois Prendre condamnation.)
— Dr. Condamnatiim contradictoire, Cello qui est portée
après quo les deux parties ont posé leurs conclusions
respectives, il Condamnation par défaut, V. défaut, h C'on-
damnat ion par contumace. \ . contumack. Il Condamnation
par corps. Celle qui prononce une poino afflictive; pat
exemple, la prison ou la mort, n Condam?iution afflictive,
Celle qui prive lo condamné de certains droits civils ou
politiques. Il Condamnation ad omnia citra mortem. Se disait
autrefois de la condamnation aux plus grandes peines, la
mort exceptée, il Condamnation volontaire. So disait, on
Hollande et en Belgique, d'un Jugement qui confirmait un
contrat intervenu entre les parties durant le procès.
Il PI. Frais et dépens do justice auxquels ou est cou-
damné : Payer ses condamnations.
— Encycl. Dr. rom. Dans le système formulaire, la
condemnatio était la partie de la formule dans laquelle le
magistrat donnait au juge le pouvoir de condamner ou
d'absoudre. La condemnatio se trouvait dans toutes les
formules, sauf les pryjudiciales formula?, où le demandeur
ne demandait au juge que la constatation d'un fait. Toute
condamnation étant pécuniaire, la condemnatio conférait
seulement au juge le droit de condamner à une somme
d'argent ; mais l'introduction de la clausula arbitraria
permettait de remédier aux inconvénients de cette règle.
I^orsque la condemnatio était certas pecunirp, le juge n'avait
aucun pouvoir d'appréciation ; lorsqu'elle était incertx
pecunix, le juge estimait le montant de l'intérêt en litige.
— C. de just. milit. La condamnation ne peut être pro-
noncée, par un conseil de guerre composé de sept mem-
bres, qu'à la majorité de cinq voix contre deux. Autrement,
l'accusé bénéficie de la « minorité de faveur u. Les cir-
constances atténuantes peuvent, quand il y a lieu, lui être
accordées à la simple pluralité des voix. Mais, pour toutes
les circonstances aggravantes et autres questions suscep-
tibles d'être posées au conseil, telles que discernement et
application de la peine, elles ne peuvent être résolues
contre l'accusé qu'à la majorité de cinq voix contre deux.
La condamnation est exécutoire dans les vingt-quatre
heures, sauf recours en revision, et dans les vingt-quatre
heures après rejet de ce recours.
La condamnation à la peine de mort entraîne la dégra-
dation, lorsqu'elle est prononcée en vertu des lois pénales
ordinaires, de même que toute condamnation aux tra-
vaux forcés, à la déportation, détention, réclusion ou au
bannissement.
Toute condamnation prononcée contre un officier, par
n'importe quel tribunal, pour l'un des délits prévus par les
articles 401 à 403, ou 405 à 408 du Code pénal, entraîne
la perte du grade.
— Anton. Absolution, acquittement, décharge, justifi-
cation, libération.
CONDAMNATOIRE {da-na-to-ar') adj. Portant condam-
nation : Sentence condamnatoire.
CONDAMNÉ {da-né), ÉE n. Personne frappée d'une con-
damnation : Conduire un condamné en prison.
— Toilette du condamné. Préparatifs qui précèdent
l'exécution par la guillotine, et qui consistent dans un
ensemble de précautions prises sur le condamné même,
pour qu'il soit hors d'état do résister et quo l'instrument
du supplice agisse sans obstacle.
CONDAMNER {da-né — du lat. condemnare ; do cum, avec,
et damnare, condamnera v. a. Déclarer coupable et frapper
d'une peine : Jl vaut mieux hasarder de sauver un coupable
que de condamnkr un irmocent. (Volt.) fOn a dit condamner
de, au lieu de condamner à; en style ao palais, on dit en-
core condamner en. quand il s'agit d'une condamnation
pécuniaire.] n Blâmer, désapprouver, se prononcer contre :
Les hommes condamnent le soir ce qu'ils ont approuvé le
matin. (Frédéric IL)
— Interdire l'usago do : Condamner un livre. Mot dont
l'usage a condamné l'emploi, il Déclarer hors do service :
Matériel comdamnb. (So dit particulièrement en parlant
d'un navire.)
— Déclarer perdu sans ressource, en parlant d'un ma-
lade : Beaucoup se sauvent, que les médecins avaient con-
damnés.
— Servir, par comparaison, à la condamnation do ; ser-
vir do prouves contre : Le monde n'a jamais aimé ta vérité,
parce que la vérité a toujours condamné le monde. (Mass.)
Il Déterminer la condamnation do : Témoignage gui con-
damnk un accusé.
— Vouer, astreindre, réduire : Le despotisme condamne
les hommes à déguiser leurs vertus, (B. Const.)
— Bouchep, obturer : L'impôt des portes et fenêtres fait
condamner beaucoup d'ouvertures, ii Fig. Condamner sa
porte. Déclarer qu'on no recevra personne, n A bord, Con-
damner un panneau, Kn interdire l'usage.
Se condamner, v. pr. Ktre condamné : Suivant la puis-
sance du coupable ou l'intérél des jufjes. le crime SK con-
damnk ou s'absout. II Se désapprouver mutuellement, n Se
désapprouver, so bl&mer soi-même; donner dos preuves
contre soi : Siî condamni-:r par ses propres discours. \\ S'as-
treindre, se réduire : Sr. condamner nu silence.
— SvN. Condamner, blâmer, censurer, critiquer, dés-
approuver, épiloguer, Irondor, Improuver, reprendre,
réprimander, réprouver, trouver A redire. ^'. hi.àmkr.
— .Anton. Absoudre, acquitter, Uécharger, disculper,
excuser, Innocenter, justifier, libérer, relaxer.
CONDAPILLY ou Kondapalu, ville do l'Indo an-
glaise (district do Kistna [pré.sid. de Madras]\ sur le lleuvo
côtier Krichna ou Kislna ; 4.2iio hab. Ville en décadence
(autrefois place forto importante), qui Ait assiégée six
fois entre ll7l et 1700.
CONDAT, comm.doïaCorrône, nrrond. et A 29 kilom. d6
Tulle, prés du coniluent du Ganaveix avec lo Bradascou;
1.747 hab. — Comm. du Puv-de-néme. arrond. et A HO kil.
d'Ambert. dans les monts Dohirc. sur le Latroux, «fduont
de l'Kau-Mére : *.iRJ hab. Améthystes. — Comm. du Puy-
do-OAmn. arrond. et i\ ^7 kilom."do Hiom, sur le ruisseau
do Tix,afIîuentduSioulet; i.ïOShab.—Comm.do la Haute-
Vienne, nrrond. et Ù4 kil. de Limoges, prés do la Vienne;
l.ï3(î hab. (lisenients de kaolin. Fabriques d'émaux ot do
porcelaine; enilocliago de laines.
GoNDAT ou CoNDAT en Fônlers, comm. du Can-
tal, nrrond. et A 48 kilom. de Mur;U, pri»s du coniluent do
^3
Armes de la famille
de Coudé
CONDAT — COi\DE
laKue et de Ja Santoire ; 2.596 hab. Aux environs, sources
minérales ; scieries dans les .sapinières voisines. Ruines
de l'abbaye de Féniers (ordre de Cîteaux), fondée dans le
XII* siècle. Uue pyramide basaltique, appelée la Roche-
Pointue, s'élève dans le Ut de la Santoire, près de Condat.
Belle grotte.
Condat (J.), littérateur français. V. Chapelot.
CONDATE n. m. Ane. géogr. Mot celtique, signifiant
« confluent ", dont on a fait le nom d'un certain nombre de
villes de l'ancienne Gaule. (De là est venu le mot condé,
qui désignait aussi, et qui désigne, encore aujourd'hui, plu-
sieurs villes de France.)
Gond AT-LA-M ONT AGNE, nom de la ville de Saint-
Claude, pendant la Révolution.
CONDE (José-Antonio), orientaliste et historien espa-
gnol, né dans la province de Cuenca vers 1765, mort en
1820. Il fut archiviste au ministère de l'intérieur et biblio-
thécaire à TEscurial sous le roi Joseph. Il s'est occupé
exclusivement de recherches sur les Arabes d'Espagne.
Il a publié plusieurs ouvrages tirés de manuscrits arabes :
Abu Abd-Allak Muhammad bon Muhammad al sharif al
Edrisi. Descripcinn de Espana (1799); Histovia de la domi-
naci'in de los Arabes en Espana, sacada de varias ma}iu-
scritos y ynemorias arabitjas (1S20-1S21).
CONDÉ (peut-être une apocope de concéder) n. m. Arg.
Permission, faveur, accordée généralement par le maire,
pour les jeux, les exhibitions, etc., dans les foires et sur b
voie publique, il Grand condé, Préfet. Il Petit condé, Maire.
Il Demi-condé, Adjoint au maire, il Condé franc OMaffranchi,
Fonctionnaire facile à corrompre.
GoNDÉ (Jean de), écrivain du xni* siècle. On ne connaît
de lui que ses œuvres, d'ailleurs très remarquables, les-
quelles consistent en quelques pièces en prose, quelques
vers et deux Mystères. Citons une pièce satirique : Cha-
noinesses et Bernardines.
GoNDÉ. La seigneurie de Condé, d'abord domaine do
la maison des sires d'Avesnes, passa ensuite dans la
maison de Luxembourg. Marie de
Luxembourg, veuve de Jacfjues de
Savoie, tille et principale héritière
de Pierre de Luxembourg, comte do
Saint-Paul, la porta dans la maison
de Bourbon, en épousant en secondes
noces, en 1487, François de Bourbon,
comte de Vendôme, père de Charles
de Bourbon, duc de Vendôme, péi!
lui-même de Louis de Bourbon, au
leur du rameau do Bourbon-Condé,
dont les deux derniers représentants
furent Louis-Henri-Joseph, prince de'
Condé, plus connu sous le nom de duc
de Bourbon, trouvé pendu dans sa
chambre en 1830, et le tils de ce dernier, le duc d'Enghien,
fusillé à Vincennes en 1804.
Les membres de cette famille sont célèbres par le rôle
actif qu'ils ont joué dans les troubles religieux et politi-
ques, et dans notre histoire militaire.
— BiBLioGR. : duc d'Aumale, Histoire des princes de
Condé (Paris, 1869 et suiv.).
GONDÉ (Louis I" DE Bourbon, prince de), tige de la mai-
son de Coudé, né à Vendôme en 1530, mort en 1569. Il était
le cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme,
et l'oncle paternel de Henri IV. Le prince de Condé com-
mença la fortune de sa maison pendant les guerres du
règne de Henri II. A l'avène-
ment de François II, il se jeta
dans le calvinisme, dont l'esprit
austère contrastait avec la li-
cence de ses mœurs, dans l'es-
poir d'attacher sa fortune aux
chances du triomphe de ce
parti. Il y était entraîné aussi
par esprit de rivalité contre les
Guises, dont l'influence toujours
croissante lui semblait inju-
rieuse pour les princes du sang
et dangereuse pour le pays.
Bien qu'il eût solennellement
nié toute participation à la
conjuration d'Amboise, il fut
aux états généraux d'Orléans,
livré à une commission qui le
condamna à mort (1560). La
mort du roi sauva le prince.
Après le massacre de Vassy
(1562), Condé se mit à la tête
des protestants commença la guerre civile par la prise
d'Orléans et livra Le Havre aux Anglais, pour obtenir des
secours d'Elisabeth. A la bataille do Dreux, il fut blessé
et fait prisonnier, puis rendu à la liberté par le traité
d'Amboise (1563), reprit les armes en 1567. tenta de sur-
prendre la reine mère oilo roi à Meaux, livra au conné-
table de Montmorency la bataille do Saint-Denis (1567),
restée indécise, tit do nouveau la paix avec la cour lors
du traité de 1568, et fut rejeté dans la guerre civile par
une tentative avortée d'arrestation. Blessé à la bataille
de Jarnac et fait prisonnier, il fut assassiné par Mun-
tesqniou, capitaine des gardes du duc d'Anjou, qui lui
cassa la tète d'un coup do pistolet. Ce prince était aussi
spirituel que brave, mais d un caractère violent. Il était
d ailleurs de chétîve apparence et bossu.
GoNDÉ (Henri I*"^ de Bourbon, duc d'Enghien, prince
de), tils du précédent, né à la t'erté-sous-Jouarro en 1552,
mort en 1588. Au lendemain de Jarnac, il vint à l'armée
réformée avec son cou.sin Henri de Navarre (depuis
Henri IV), sous la direction de l'amiral Coligny. Lors du
massacre do la Saint-Barthélémy, mis en demeure par
Charles IX de choisir entre la messe ou la mort, il promit
d'abjurer. Vers la fin du règne de Charles IX, il s enfuit
en Allemagne, leva quelques troupes, et rentra en Franco
pour recommencer les guerres religieuses. Il combattit
bravement ù Coutras (1587), et mourut l'année suivante à
Saittt-Jean-d'Angély ; on dit qu'il fut empoisonné.
Condé (Henri II DE Boorbon, duc d'Enghien, prince
db), fils posthume du précédent, né à. Saint-Jean-d'Angoly
on 1588, mort à Paris en 1646. Henri IV, son parrain, le
fit élever dans le catholicisme, et lui fit épouser, en 1609,
Louis l"' de Coudé.
Charlotte-Marguerite de Montmorency, dont il était lui-
môme épris. Pour soustraire sa jeune femme aux pour-
suites du roi, Condé s'enfuit à l'étranger, et ne revint en
France qu'après la mort de ce prince. Son ambition, ses
intrigues et ses révoltes troublèrent les premières années
du règne de Louis XIII. Malgré d'énormes sacrifices, la
régente ne put le satisfaire et finit par le jeter à Vincennes,
où il resta trois ans. Il combattit ensuite les protestants
dans le Midi avec plus de bravoure et de zèle que de talent
véritable. Discipliné par Richelieu, il se montra dès lors
le plus soumis aes courtisans et entra au conseil de ré-
gence après la mort du roi. Avide d'argent et de faveurs,
il avait accepté pour son fils, le duc d'Eugliien (plus tard
le grand Condé), la main d'une nièce du cardinal. Il avait
été chargé de quelques opérations dans la guerre de Ca-
talogne.
GoNDÉ (princesse Marie de). V. Clèves.
CoNDÉ (Louis II DE Bourbon, prince de), surnommé
le Grand Condè, l'un des plus grands capitaines du
xvu" siècle et le plus illustre des Condés, né à Paris en
1621, mort à Fontainebleau en 1686. Il porta, du vivant
de son père, le titre de duc d'Enghien, et fut marié en
1641 à une nièce de Richelieu. Il fit ses premières armes
à dix-neuf ans; il en avait à peine vingt-deux lorsqu'il
reçut le commandement des troupes chargées de repous-
ser les Espagnols des frontières françaises du Nord et rem-
porta la victoire de Rocroi (1643), couronnant son succès
par la prise de Thionvillo et de qiielques autres places.
L'année suivante, il alla joindre Turenne à l'armée d'Al-
lemagne, tenue en échec par un grand homme de guerre,
Mercy, qu'il battit dans les journées sanglantes de Fri-
bourg (1644). L'occupation d'une partie du Palatinat, la
prise de Mayence, de Landau et de plusieurs autres pla-
ces, la victoire de Nordliugen (1645'), suivirent et complé-
tèrent les grands combats de Fribourg. L'année suivante,
le duc d'Enghien, devenu ])rince de Condé par la mort de
son père, après une suite d'opérations dans les Pays-Bas,
recevait la capitulation do Dunkerque et restituait cette
place importante à la France. Il fut ensuite envoyé en
Catalogne (1647), mais échoua au siège de Lérida. En
1648, il répara ses revers d'Espagne par des victoires en
Flandre, écrasa à Lens les restes de cette redoutable in-
fanterie espagnole, dont il avait brisé le prestige à Ro-
croi. et hâta par ses succès la conclusion du traité de
Westuhalie. Jeté au milieu des intrigues de la Fronde, il
prit d'abord parti pour la cour, assiégea et prit Paris,
mais mit ses services à un si haut prix que la reine et
son ministre, poussés à bout, et connaissant d'ailleurs ses
intrigues secrètes, le firent arrêter et enfermer à Vin-
cennes (1650). Il sortit de prison au bout d'un an, ne
respirant que la vengeance, et se mit à la tête d'une
nouvelle Fronde. Il s'établit
à Bordeaux, dans son gou-
vernement , entame des
négociations avec l'Espa-
gne, met le Midi en feu, et,
malgré quelques écliecs,
marche sur Paris et livre
à Turenne le sanglant com-
bat du faubourg Saint-An-
toine, où le canon de la
Bastille, tiré sur les troupes
royales par ordre de Made-
moiselle, fille de Gaston,
le sauva d'une défaite im-
minente et lui permit d'en-
trer dans la capitale. Ce-
pendant, au moment où il
semblait triompher, sa
cause était perdue. Aban-
donné d'an grand nombre
doses partisans, serré de
près par Turenne , lassé
peut-être d'une guerre sans issue, il s'enfuit dans les
Pays-Bas et se jeta dans les bras des Espagnols, qui lui
donnèrent un commandement dans leur armée (1653). On
vit alors le vainqueur de Rocroi, mercenaire à la solde
de Philippe IV, tourner ses armes contre sa patrie et
dévaster les provinces françaises du Nord. Dans cette
triste guerre, où il eut Turenne pour adversaire, il ne fut
d'ailleurs que rarement heureux, essaya inutilement de
reprendre Arras et ne put empêcher don Juan de perdre la
bataille des Dunes (1658). A la paix des Pyrénées, Condé
fut rétabli dans ses honneurs et dignités- Il fut, avec l'as-
sentiment du roi, candidat au trône de Pologne, mais les
négociations, poursuivies pendant huit ans (1660-i66s), ne
purent lui assurer la succession de Jean-Casimir. Chargé
de l'invasion de la Franche-Comté en 1668, il fit, en trois
semaines, la conquête de cette province, commanda l'un
des quatre corps destinés à agir en Hollande (1672), fit ca-
pituler Wesel et plusieurs autres places, écrasa le prince
d'Orange à Senef (1674), et lui fit lever le siège d'Oude-
narde. Après un nouvel échec au trône de Pologne, il fut
envoyé en Alsace après la mort de Turenne, pour défendre
cette province contre MoutecucuUi (1675). Ce fut sa der-
nière campagne. Vieux et perclus dégoutte, traité d'ailleurs
assez froidement par Louis XIV. il passa ses dernières an-
nées dans sa somptueuse retraite de Cliantilly, entouré de
poètes et de littérateurs, et livré à la fin de sa vie aux
mspirations religieuses de Bossuet, qui devait faire en-
tendre sa grande voix sur son cercueil, et consacrer sa
gloire pour la postérité.
Condé est un des plus grands noms de l'histoire militaire
de la France. Quand il cessa de commander aux armées,
surtout vers la fin de sa vie, il donna à ses contemporains,
rimpres.sion d'une âme noble et élevée. Il le fallait pour
faire oublier les violences de sa jeunesse et les erreurs
do sa maturité. Il est certain que la magnifique oraison
funèbre de Bossuet a singulièrement idéalisé los traits
du caractère do ce grand capitaine.
GONDÉ Ulenri-Jules dk Bourbon, prince de), fils du
précédent, né et mort à Paris (1643-1709). Tout enfant, sa
mère lui fit jouer un rôle dans la Fronde. Plus tard, il com-
battit avec son père dans les raugs des Espagnols, rentra
en grâce en mémo temps que lui, le suivit dans les cam-
pagnes de Franche-Comté, do Hollande et du Rhin, ot lui
sauva la vie à Senef. Il avait épousé, en 1663, au moment
où l'on songeait à lui, à défaut do son pore, pour le trône
do Varsovie, Anne do Bavière, princesse palatine, nièce
de la reine do Pologne, Mario de Gonzague.
CoNDÉ (Louis III DH Bourbon-), v. Bourbon-Condk.
Louis II de CoDdé.
i78
Condé (Louis-Henri, duc de Bourbon, prince de).
V. Bourbon.
GoNDÉ (Louis-Joseph de Bourbon, prince dk), général
en chef de l'émigraliun, né à Paris en 1736, mort en 1818.
Après avoir hérité de la plupart des charges de son père
Louis-Henri de Bourbon, et reçu le gouvernement de la
Bourgogne, il fit avec distinction la guerre de Sept ans.
Pendant la longue paix qui suivit, il partagea son temps
entre son gouvernement de Bourgogne, l'embellissement
de Chantilly et la construction du Palais-Bourbon. Lié
avec les littérateurs du siècle, il passait pour un prince li-
l)éral. On le vit prendre part à l'opposition du parlement
contre Maupeou, mais il s'éleva avec énergie contre les
réformes militaires de Saint-Germain et, lors de l'Assem-
blée des notables (1788), il fut un des princes du sang qui
signèrent le fameux Mémoire contre le redoublement du
tiers aux états généraux. Aussitôt après la prise de la Bas-
tille, il sortit de France pour commencer contre la Révolu-
tion une longue, mais impuissante croisade. Mis â la tête
de l'armée de gentilshommes formée à Coblentz, il fut
tenu à l'écart pendant la campagne de 1792, combattit
sous les ordres de Wurmser, dans celle de 1793, resta can-
tonné le long du Rhin pendant les années 1794-1795, par-
vint à séduire Pichegru par de brillantes promesses, passa
tour à tour à la solde de l'Angleterre, de l'Autriche et de
la Russie, et dut, en 1801, présider lui-même à la disso-
lution de son corps d'armée. Il se rendit en Angleterre,
où il vécut obscur, avec la princesse douairière de Mo-
naco, qu'il épousa en secondes noces. Rentré en France
en 1814, il reprit sa charge de grand maître de la maison
du roi, à laciuelle Louis XVIII joignit le titre de " colonel
général de 1 infanterie française ".
GONDÉ (Louis-Henri-Joseph, duc de Bourbon, prince
de), le dernier des Condés, né en i756, mort en 1830, fils
du précèdent. 11 assista au siège de Gibraltar, mais n'y joua
3u'un rôle d'apparat. Lors de la convocation de l'Assemblée
es notables, il signa avec son père la fameuse protesta-
tion des princes contre les idées nouvelles et le suivit dans
l'émigration. Il servit sous ses ordres dans Varmée de
Condé, et se retira en Angleterre après le licenciement de
cette armée. En 1814, il rentra en France avec Louis XVIII,
fit de vaines tentatives, lors du retour de l'île d'Elbe, pour
soulever les départements de l'Ouest, et se vit contraint
d'accéder à une capitulation et de s'embarquer pour l'Es-
pagne. Pendant la Restauration, il vécut écarté des aff'ai-
res. Confiné dans sa petite cour de Saint-Leu ou de Chan-
tilly, il faisait de la chasse son unique occupation. Lors de
la révolution de 1830, il reconnut sans difficulté son neveu
comme roi des Français.
Le faible vieillard était alors entièrement dominé par une
Anglaise, Sophie Dawes, née Clarke, dont le passé était
assez équivoque, et qu'il avait mariée à un gentilhomme
de sa maison, le baron de Feuchères, loyal soldat, dont la
bonne foi trompée servit à couvrir pendantquolque temps
le scandale d'amours adultères. Sous sou influence, le
prince se décida à rédiger un testament par lequel il insti-
tuait le duc d'Aumale son légataire universel et assurait
à la baronne, soit en terre, soit en argent, un legs d'environ
10 millions (30 août 1829). Le 26 août 1830, te prince se
coucha, comme à l'ordinaire, au château de Saint-Leu, où
il était momentanément; on le trouva pendu, ou plutôt
accroché â l'espagnolette de la fenêtre, par deux moucboirs
passés l'un dans l'autre, les genoux ployés, les pieds traî-
nant sur les tapis. Cette circonstance semblaitécarter l'hy-
pothèse du suicide et frappa tous les assistants. Les princes
deRohan, héritiers collatéraux, intentèrent à M"* de Feu-
chères un procès en captation, que d'ailleurs ils perdirent.
Jamais le redoutable problème ne fut éclairci.
GondÉ (Louis-Antoine-Henri de Bourbon-), fils du
précédent, connu surtout sous le nom de duc d'Enghien.
V. P^NGHIEN.
GondÉ ( Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans ,
duchesse de Bourbon, princesse de), plus connue sous le
nom de duchesse de Bourbon, née à Saint-CIoud en
1750, morte à Paris en 1822. Elle était fille de Louis-
Philippe, duc d'Orléans, petit-fils du régent, et de Louise-
Henriette de Bourbon-Conti. Sa beauté fit, en 1770, une
vive impression sur le duc Louis-Henri-Joseph de Bour-
bon-Condé, qui l'épousa, lo 23 avril 1770. De ce mariage na-
quit, en 1772, à Chantilly, un fils, qui fut le duc d'En-
ghien. Bientôt, l'inconduite du duc amena une séparation
entre les deux époux.
La duchesse de Bourbon prit go(it aux doctrines de
quelques mystiques de la fin du siècle. Elle connut dom
Gerle, Catherine Théot, Suzanne Labrousse.
Au mois de mai 1793, la duchesse de Bourbon fut relé-
guée, avec le reste de sa famille, au fort Saint-Jean, à
Marseille, et, lors de la déportation de fructidor an V, la
loi du 19 de ce mois (5 sept. 1795) prononça son exclusion du
territoire de la République, en lui accordant une pension
annuelle de 50.000 francs. Laduchesse de Bourbon se rendit
alors en Espagne avec la duchesse d'Orléans, sa belle-sœur
(mère du futur roi Louis-Philippe). Elle fixa sa résidence
en Catalogne, à Soria, près de Barcelone, et s'y livra aux
bonnes œuvres.
Rentrée on France à l'époque de la Restauration, la
duchesse de Bourbon continua de vivre séparée de son
mari. Elle avait établi dans son hôtel, rue de Varennes,
un hospice, dit hospice d'Enf/hien, pour recevoir des pauvres
malades, et elle l'avait confié à des sœurs de chanté. Elle
vécut ainsi loin de la cour dans la jtratique de ses théories
charitables. La duchesse de Bourbon avait beaucoup écrit.
Outre deux volumes cités par l'abbé Lambert et des Mé-
moires dont on n'a pas de traces, elle a laissé : Correspon-
dance entre madame de Bourbon et M. Ruffin sur leurs opi-
nions religieuses ; Suite de la correspondance entre madame
de Bourbon et M . Ruffin el divers petits contes moraux de ma-
dame de Bourbon. Ces deux ouvrages, imprimés probable-
ment à Barceloue, sont devenus aujourd'hui fort rares.
GoNDÉ (Louise-Adélaïde ue Bourbon, M"" de), sœur do
Louis- Henri-Joseph, née â Chantilly en 1757, morte en 1824.
Elle était destinée au comte d'Artois, puis fut nommée,
on 1786, abbesse de Remiremont. Ayant émigré avec sa
famille, elle passa l'époque de la Révolution dans divers
couvents on Suisse, en Autriche, en Russie et en Pologne,
où elle fit profession religieuse en 1802 ; se rendit en
Angleterre après la mort du duc d'Engliien, revint à Paris
en 1815, et reçut de Louis XVIII la maison du Temple, où
elle établit l'institution do l'Adoration perpétuelle. Sa cor-
respondance chastement amoureuse avec de La Gorvaisais
179
(nstî-nST) a été publiée par Ballanche et, en dernier Heu,
par Paul Viollet (Paris, 1878).
Condé (HiSTOTKK DKS PRINCES DK), penduut IcS XVI* et
xvii' siècles, par lo duc d'Aumale [ I8(iy-isïi2j. l/I/istoire
des princes tie Condé est uiio dos plus rouiarrjualilcs pro-
ductions do l'ëcole historii|UO contemporaine, et on ne peut
quo regretter qu'elle s'arrt^lo à la mort du grand Comté.
Kiicoro que la phrase soit un peu hachée, lo récit est
presque toujours vil" et entraînant, plein de vie. Des mor-
ceaux brillants s'y détachent. L'auteur oxcello dans lo
portrait et dans le tableau militaire, où ses connaissances
techniques le servent à niorveillo. L'ouvrage ne vaut pas
souloniout par la forme ; lo fond est, en général, solide et
puisé aux bonnes sources, notamment aux précieuses
archives do Chantilly. Bien que l'on sente parfois que
d'autres ont été employés à la recherche des docu-
ments sur lesquels a travaillé l'auteur, on sent aussi que
celui-ci a su se rendre, par une connaissance profonde do
son sujet, le contemporain des hommes et des choses dont
il parle.
Condé (Mdséiî). Eq 1898, fut ouvert au public, à Chan-
tilly, le rauséo Condé, formé des collections quo le duc
d'A'umale avait léguées à l'Institut, en même temps que
son château: chaque objet se trouvait disposé aux places
que le duc lui-même avait indiquées par ses dernières
volontés. Ces collections ne renferment pas moins de cinq
cent cinquante tableaux, trente émaux, deux cent quatre-
vingts miniatures, deux cents bijoux et pierres précieuses,
cinquante statues, deux mille six cents dessins, trois mille
estampes, trois mille six cent quatre-vingts médailles,
quatorze cent cinquante manuscrits, vingt-quatre mille
volumes, cinq cents objets mobiliers (meubles, bronzes,
porcelaines, armes, etc.} ; et, en outre, de vastes recueils de
chartes-archives et correspondances autographes. Parmi
ces innombrables œuvres d'art se distiuguent, au premier
rang, les Trois Grâces et la Vierge de la jnaison d'Orléans,
par Raphaël, Esther et Assiiérns, par Filippino Lippi, des
bas-reliefs de Jean Goujon dans la chapelle, quarante
miniatures do Fouquet, le Livre d'heures du duc de Berrj.
— Poussin, Ingres, Delacroix, Prud'hon, sont largement
représentés dans ces collections. Les appartements du duc
et do la duchesse d'Aumale ont été annexés au musée,
sans que rien ait été changé à leur distribution.
Condé, contre-amiral français, né à Auray en 1752, mort
à Pontivy en 1822. D'abord pilotin sur un navire de la Com-
pagnie des Indes, il devint lieutenant de frégate (1778) et
commandant du Saumon (1780). Il fit la camjiagne de
Sierra-Leone, quitta ensuite la marine militaire et n'y
rentra t^u'en 1792. Capitaine du Ça-ira, il résista doux
jours à neuf vaisseaux anglais et 'fut acclamé par l'équi-
page quand il se rendit prisonnier. Nommé chef de divi-
sion (1796), il commanda le Brave, de 1803 à 1806. Attaqué
dans les Antilles par sept vaisseaux anglais, il ne se ren-
dit qu'après une résistance énergl(iuo. Il revint en France
en 18U, fut nommé contre-amiral, et député pendant les
Cent-Jours.
CONDÉE n. f. Bot. Syn. de hyptide.
GoNDÉ-EN-BRIE, ch.-l. de cant. do l'Aisne, arrond. et
à 15 kilom. de Château-Thierry, au conduent de la Dhuys
et du ï^urmelin ; 70S bab. Ch. de f. Est. Bourg très ancien,
qui possédait avant la Révolution un couvent de Picpus.
Ruines d'un château célèbre. — Le canton a 27 comm. et
9.087 hab.
CONDÉ-FOLIE, comm. de la Somme, arrond. et à 24 kil.
d'Amiens, non loin de la Somme ; 1.154 hab. Tourbières ;
fabriiiue de toiles.
GONDEGA, bourg de l'Amérique centrale (Nicaragua
[départ, do Ksteli;;); 4.000 hab.
GONDEIXA A Nova, comm. du Portugal (Beira [dis-
trict de CoinibreJ); 1.G20 hab. Eaux minérales. Fontaine
abondante d'Alcabideque. Ch.-l. d'un concelho peuplé do
11.617 hab. — A la localité do Condeixa a Nova s'oppose
celle, toute voisine, de Condeixa a Veltia; L800 hab.
CONDEMNADE [dèm-nad') n. f. Ancien jeu de cartes se
jouant avec un jeu de trente-deux cartes et entre trois per-
sonnes. (La marche de la condemnade était analogue à
celle de l écarté actuel, sauf qu'il n'y avait pas de demande,
chacun dos partenaires jouant avec ses cartes ou passant
en mettant un jeton au panier. Les gagnants se parta-
geaient l'enjeu, au prorata des levées qu'ils faisaient.)
CONDENSABILITÉ [dan) n. f. Propriété do ce qui est
condensable : La C(inijensaijilitk des gaz.
CONDENSABLE [dan) adj. Réductible à un moindre
volume : GfC condensablks.
CONDENSANT (<-Mrj-jrt«),ANTEadj. Qui condense, ti Force
condensante, Rapport entre la quantité d'électricité que
possède, dans un condensateur, lo collecteur mis on com-
munication avec une source, quand lo plateau condensateur
en est voisin, et la quantité d'électricité qu'il prendrait s'il
était seul.
GONDÉON, comm. do la Charente, arrond. et à 8 kilom.
do Barljezioiix, prés de la source du Condéon, sous-
affluent du Né; 929 hab. .Source ferrugineuse. Scieries;
moulins. Eglise du xii" siècle.
CONDENSATEUR [dan] n. m. Physiq. Appareil dans
lequel on opèro la condensation des gaz, soit par une
pression mécanique, soit par un simple refroidissement.
II Appareil propre à accumuler et à rendre sensibles de
très DOtitos quantités d'électricité : La bouteille de Lei/de
et l'électropliore sont 1rs condknsatkurs les plus connus.
Il Système optique, employé principalement dans les lan-
ternes magiques ou les lanternes à projection, pour con-
centrer sur une surface déterminée les rayons émis par
une source lumineuse, il Condensateur de forces. Appareil
destiné à accumuler les puissances du moteur et à en
régler ensuite la dépense. (Les montres et les horloges
sont nécessairement munies d'un appareil do co genre.)
— Tochn. Appareil au moyen duquel on opèro l'élimina-
tion du goudron dos huiles lourdes provenant de la distilla-
tion do la houille, ii Appareil en forme do récipient ik sur-
faces multiples, employé pour refroidir les vapeurs de
ditTéronts liquides et les liquéfier, ii Appareil spécial, des-
tiné à distiller l'oau do mor afin do la transformer on eau
doucn.
— Adjoctiv. So dit dos appareils propres à produire une
condensation : Etectroscope coNDKNSATiitni.
CONDE
CONDE-SMENDOU
Condensateur-
— Encvcl, Eloctr. L'expérience montre que la capacité
d'un conducteur électru|ue augmente quand on lo place
auprès d'un autre conducteur chargé d'électricité do nom
contraire. Un tel ensemble porte lo nom do condensateur. Il
est caractérisé par deux conducteurs que sépare un isolant
ou diélectrique.
La bouteille de Leyde, l'électrophore, sont des conden-
sateurs ; il en est de même d'un câble sous-marin. liCs
condensateurs les plus fré-
quemment employés dans
1 industrie, soit dans la con-
fection des bobines d'induc-
tion, soit pour constituer les
étalons do capacité, se com-
posent de feuilles d'étain
séparées par des feuilles
isolantes (papier, mica, etc.)
ou de lames minces do mica
ou de verre recouvertes d'un
dépôt électrolytique d'ar-
gent formant conducteur.
Ou a également construit,
pour l'usage de certaines distributions à courants alter-
natifs, des condensateurs à isolant liquide (pétrole, huiles
végétales, etc.).
La capacité d'un condensateur dépend : 1" de la forme et
des dimensions des plaques métalliques ou armatures;
2° de la ténuité de la couche du diélectrique qui les sépare ;
3' de la capacité inductive spécifique de ce diélectrique.
La capacité d'un condensateur plan est donnée en unités
électrostatiques G. G. S. par la formule suivante :
2 7- e
S étant la surface d'une des armatures en centimètres
carrés, e l'épaisseur de la lame d'air isolante, k la capa-
<ité inductive spécifique du diélectrique (pour l'air A* = 1).
Cette formule suppose que la distribution électrique est
uniforme ; or, cela n'aurait lieu que si les plans étaient
illimités ; en réalité, la densité électrique est toujours plus
grande sur les bords. Certaines formes de condensateurs
permettent d'annuler cette cause d'erreur; tel est le mo-
dèle de lord Kelvin, qu'on appelle condensateur à anneau
de garde.
L'anneau de garde consiste en une couronne plane qui
encadre exactement, sans le toucher, le disque métallique
constituant l'une des armatures du condensateur. Cette
disposition revient donc à détacher la portion nuisible de
iarmature, sans altérer la distribution sur la partie utile.
Les condensateurs étalons qui servent dans les mesures
industrielles ont généralement une capacité de 1 micro-
larad souvent divisé en quatre sections : 0,1 ; 0,2 ; 0,2 , 0,5
de microfarad.
La capacité d'un condensateur sphérique est représentée
par :
C = AR.
où R et r sont les rayons des deux sphères concentriques,
c l'épaisseur (R — r) do la lame isolante. Le pouvoir con-
densant est donc -, puisque la capacité de la sphère exté-
rieure seule serait R.
La capacité d'un condensateur cylindrique QSite'pTésQïiXéQ
S
par :
■■k-
S étant la surface du cylindre intérieur, et e l'épaisseur de
la lame isolante.
— ('ondensalcur chantant. On désigne ainsi un conden-
s.iteur à feuilles d'étain dont les armatures no sont ni
collées ni comprimées. Lorsqu'on met les deux armatures
do ce condensateur en relation avec le circuit induit d'une
bobine d'induction dont lo fil inducteur est intercalé, ainsi
qu'un microphone interrupteur, dans lo circuit d'une pile,
il suffit do chanter ou de jouer un air de musique devant
lo microphone pour quo le condensateur répète ce chant
ou cet air de musique; mais il ne peut pas reproduire la
parole.
— Condensateur parlant. Si l'on charge d'électricité le
condensateur chantant on intercalant dans le circuit in-
duit de la bobine quelques éléments do pile, on lo trans-
forme on condensateur parlant, qui peut être employé
comme récepteur téléphonique. La charge du condensa-
teur peut se faire aussi à l'aido de la pile, qui actionne lo
microphone en prenant sur elle une dérivation.
CONDENSATir, IVE (dan) adj. Propre à produire la
condensation.
CONDENSATION [dan, si-on) n. f. Physiq. Action do
condenser; résultat do cette action : La condensation
des gaz. La condensation de l'air s'opère par ta pression.
( Acad.) Il Condensation électrique, .accroissement de charge
électrique qui s'obtient à l'aide du condensateur.
— Fig. Energique concision : Conoensation de la penst^e.
— Art milit. Condensation de colonne. Mouvement qui
réduit autant que possible l'espace occup*'i par la colonne.
— Embryog. Fusion des doux éléments mâlo et femelle,
d'où résulte pour l'œuf une activité particulière oécossaire
à son développement.
— Anton. Dilatation, raréfaction.
~ Encycl. Phys. On emploie principalement on phy-
sique lo mot condensation pour désigner lo retour d une
vapeur à l'état liquide. C'est par la condensation do la va-
peur d'eau contonue dans l'air quo so produisent les phé-
nomènes do la rosée, du givre, du serein. C'est la comien-
saiion do la vapeur d'eau contenue dans la couche d'air
(pli environne la surface d'uno bouteille qu'on vient do
monter de la cave, qui produit, en été, lo ternissemcnt
momentané du verre. La condensation d'uno vapeur s'ob-
tient par pression ou par refroidissement.
On nomme point de condensation d'une vapeur, pour
chaque température, la tonsion maximum qirello peut
supporter ik cette température. \V. vai'EDB.) ii Ilygromètra
de condensation. V. nvanoMÈTiiiî.
— Mécan. Condensation de la vapeur. La vapeur mise on
contact avec un corps froid a la propriété do so con-
denser, do so liquéfier très rapidement. La condensation
peut avoir lieu : par abaissement do température, par in-
jection, par eontaot, par compression.
La condensation par injection s'obtient en faisant arriver
un jot d'eau froido dans !o vaso qui renferme la vapeur.
Lu coiKh'usaiion par contact a lieu lorsqu'on refroidit
re,\térinur du vaso ou des tuyaux où circule la vapeur.
La condensation par compression s'obtient par une
compression graduelle et continue exercée sur la vapeur,
ù. l'aide d'uno puissance mécaniciue :
1° Machines à condensation. Dans co genre de machines,
la vapeur, après avoir agi sur le piston, est évacuée dans
le condenseur pour y ôtro liquéfiée. Les appareils qui sont
nécessaires pour opérer la condensation sont : le conden-
seur, la pompo à air et l'injoctour.
2" Machines sans condensation. Dans co système, la va-
peur, en sortant du cylindre, s'échappe à 1 air libre.
CONDENSER {dan — lat. condensare; de aim, avec, et
densus, serré) v. a. Réduire à un moindre volume : Le froid
coNDENSK l'air.
— Fig. Exprimer d'une manière concise : Tacite con-
dense sa pensée.
— Art milit. Condenser une colonne, En serrer les rangs
et les files, do façon à lui faire occuper moins d'espace.
— Electr. Condenser l'électricité. Rassembler, au moyen
de deux conducteurs séparés par un diélectrique, une
charge électrique bien supérieure à celle qu'ils auraient
rei^ne isolément.
Condensé, ée part. pass. du verbe Condenser.
— Bot. Se dit quelquefois des végétaux qui ont leurs
fleurs ou leurs rameaux très serrés : Sphaigne condensé.
Athamante condensée.
Se condenser, v. pr. Augmenter de densité, diminuer
de volume.
— Fig. Se concentrer, il Circonscrire et accroître son
action, par allusion à la force d'expansion des gaz, que
l'on augmente en les comprimant.
— Anton. Dilater, disséminer, éclaîrcir, éparpiller, ra-
réfier.
CONDENSEUR [danseur') n. m. Récipient dans lequel
on reçoit et on liquéfie la vapeur, après qu'elle a agi sur le
pistou d'une machine à
vapeur, il Appareil que
traverse le gaz d'éclai-
rage, et dans lequel il
se condense et aban-
donne le goudron et
l'eau ammoniacale qu'il
contenait.
— Encycl. Le conrfeH-
seur peut avoir une
forme quelconque; on
lui donne, lo plus gé-
néralement, une capa-
cité égale à celle de la
pompe à air.
Les formes et dis-
positions des appareils
décondensât ion varient
suivant les machines
auxquelles on les ap-
plique. Il en existe de
Condenseur par contact.
dilférents types. Le plus ancien est le condenseur de Watt,
appareil dans lequel s'opère un mélange do vapeur ayant
agi sur le piston et d'eau froide. Les condenseurs par sur-
face sont des sortes do réfrigérants, composés de nombreux
tubes horizontaux, enfermés dans un récipient en fonte.
L'eau froide circule à l'intérieur des tubes et la vapeur se
condense au contact de leurs parois extérieures.
Les condenseurs par surface, avec cirrulation d'air sont
des appareils dans lesquels, l'eau froido circulant dans les
tubes est remplacée par un courant d'air.
Les condenseurs par surface à air humide sont composés
de tubes do fer superposés
(juo de l'eau froido arrose
intérieurement do manière
à liquéfier la vapeur conto-
nue dans les tubes; cette
condensation est activée
par un courant dair froid.
Sur les navires, actuelle-
ment, pour obtenir de l'eau
parfaitement pure, on re-
cueille les produits do la
condensation dans un ré-
servoir séparé de l'eau re-
froidissante. C'est le con-
denseur par surface. L'eau
do mer circule sans inter-
ruption dans dos tubes au-
tour desquels arrive la
vapeur. Un condenseur par
surface ne doit avoir aucune fuite, sans nuoi lo volume
d'eau est trop grand dans la chaudière et l eau est salée.
Si le condenseur est avarié, i) faut évacuer à l'air libre,
condition déplorable do fonctionnement.
CONDBNSEUSE (dan-seuz') n. f. Nom sous lequel on
ésigne quel ' " - - - ■■ • - .■ . .
dcnsation do
CONDESCENDANCE [dt^ts-san-danss) n. f. Acto ou habi-
tude de complaisance, qui nous fait accorder à autrui co
quo nous avions le droit de lui refuser : La condesckn-
panck est fille delà charité. (S. François do Salos.)
— Syn. Gomplalsance, déférence. V. comi'i.aisancb.
— Anton. Désobligeance, malveillance, hauteur, fierté,
rigueur.
CONDESCENDANT (dêss-san-dan), ANTC adj. Porté iV
la condrsct'iidanco : La b>
CI^NDANT.
Condenseur par surface-
désigne quelquefois un appareil destiné & opérer la con-
io la vapeur, du gaz d'éclairage, etc.
bonté suppose un esprit condks-
CONDESCENDRE {di^ss-sandr' — Int. condeseendei'C ; do
cum, avec, et (/c.tct'm/ere, descendre. So conjugue comme
descendre) v, n. Faire acto do condescendonco, consentir,
accéder : Les écrivains qui conoksckndknt rt former le cor-
tège du pouvoir sont généralement médiocres et subalternes,
(li. Const.) I! Supporter, accueillir avec bonté : Condks-
CKNDiiK au.v faifilvs.tes de -^es amis,
— Dr. ano. Condescendra sur quelqu'un, So décharger
sur lui de la tutelle dont on avait été chargé soi-mémo.
CONDESCENTE {déss-sant') n. f. Dp. nnc. Action do con-
deseendre, c"esl-i\-diro Acto do celui nui, appelé A la tu-
telle pur les parents du mineur, se déchargeait de cette
tutelle sur un parent plus proche ou plus intéressé & la
fortune du mineur.
GoNDÉ-SMENDOU, comm. d'Algérie, nrrond. do Cens*
tnntino ; 12.310 hab. Minoteries; pcntro vitirole.
CONDÉ-SUR-HUINE - CONDITION
Armes
de Condi sur-1'EscBut.
Armes de
Condé-sur-Noireau.
CONDÉ-SUR-HUÎNE, comm. de l'Orne, arrond. et à
30 kilom. de Moriagne, sur la Corbionne, près do son
confluent avec ï Uulne ; 1.225 hab. Cil. de f. Ouest. Bri-
ques, tuiles ; minoterie.
GONDÉ-SUR-ITON, comm. de l'Eure, arr. et à 20 Idlom.
d'Evreux, snr \'/ton; 776 hab. Ch. de f. Ouesl. Ce bourg
était autrefois le centre d'une
grande fabrication de fer. Au
XII" siècle, Condé-sur-lton était la
propriété de l'évétjue d'Evreux.
On y remarquait un tort beau châ-
teau, qui fut restauré au xvi* siècle
par Ambroise le Veneur, évoque do
cette ville.
CoNDÉ-soR-L' Escaut, ch.-l.
decant. du dép.du Nord, arrond. et
à 12 kilom. de Valenciennes au
confluent de la Hayno et de l'Es-
caut ; 4. 4SI hab., entourée de forti-
fications. Ch. de f. Nord. Collège
communal. Industries diverses :
chantiers de construction de bateaux, clouteries, corroi-
ries tanneries. Mouvement de batellerie considérable,
surtout pour le transport des charbons. Cette ville pos-
sède un ancien château, bâti en 1411
par Jean de La Hamaide, un hôtel
de ville du xvin' siècle, un arsenal,
une église bâtie en 1751 avec clo-
cher à carillon.
Prise par Philippe d'Alsace en
1124, elle tomba au pouvoir de
Louis XI en 1478, fut enlevée aux
Français par Maximilien, et prise
tour à tour par le comte d'Harcourt,
Turenne, Condé et Louis XIV. —
Le canton a 10 comm. et 28.462 hab.
CONDÉ-SUR-NOIREAU, ch.-l. de
cant. du Calvados, arr. et à 25 kilom.
de Vire, au confluent de la Druance et du Noireau;
6.663 hab. [Condéens, eniies.) Ch. de f. Ouest. Nombreuses
filatures de coton, tissage; foires fréquentées; commerce
de bestiaux et de draps. On y remarque l'église Saint-
Martin, avec une porte du xiii' siècle, les restes du donion
de l'ancien château et la statue de Dumont d'UrvilIe.
Cette ville fut le siège d'une grande châtellenie ; prise
par les Anglais en 1417, elle resta entre leurs mains jus-
qu'à 1449. — Le canton a 11 comm. et 11.587 hali.
CONDÉ-SUR-SARTHE, comm. de l'Orne, arr. et à 4 kil.
d'Alençon, près de la Sarthe ; 931 hab. Granit, kaolin.
CONDÉ-SDR-VIRE, comm. de la Manche, à 7 kilom. de
Saiui-Lô, près de la l'ire; 1.566 hab.
CONDETTB, comm. du Pas-de-Calais, arr. et à 9 kilom.
de Boulogne, non loin de la Manche, près do la forêt
d'Hardelot ; 1.119 hab. Fabrique de toiles à voiles. Château
de Florincthun.
CONDIACRE {du préf. con, et de diacre) n. m. Titre donné
autrefois aux diacres par les évêques.
CONDICTION (dik-s!-on — lat. condictio ; de cnm, avec,
etdicei-e, supin diclum. dire) n. f. Dr. rom. Action person-
nelle par laquelle un demandeur soutenait qu'on devait
faire ou lui donner quelque chose.
Encycl. La condictio a été d'abord une des formes
des actions de la loi, introduite par les lois Silia et Cal-
purnia pour les obligations ayant pour objet de donner
une somme d'argent déterminée ou une autre chose cer-
taine. Sous la procédure formulaire, on a donné lo nom
de coiidicfio à l'action qui sanctionnait de nombreuses
obligations contractuelles ou quasi contractuelles, ayant le
caractère de droit strict ; mais toutes les actions de droit
strict n'étaient pas des condictiones. La condictio naissait
do contrat de stipulation ayant pour objet un certum {con-
dictio certu pecunin et Iriticaria), du muluum et du contrat
lilteris. Comme sanction d'obligations quasi ex contractu,
on trouvait les condictiones données sur le fondemeut d'un
enrichissement sans cause : indebiti, sine causa, ob rem
dati, ob turpem causant, furliva. A cette liste s'ajoutèrent
les condictiones de création récente, sanction dos pactes
légitimes.
CONDIGNE {gn mil. — lat. condignus; de cum, avec, et
diantis, digne) adj. En théologie. Digne do la faute, pro-
portionné à la faute : Peine condigne. Satisfaction con-
DicNK. D Equivalent, exactement proportionné à la récom-
fiense : Mérite cosdigne. n Condigne à. Digne de. (Cette
ocution est aujourd'hui inusitée.)
CONDIGNEMENT {gn mil.) adv. D'une façon condigne :
Mériter, Satisfaire condigsement.
CONDIGNITÉ (j/n mil. — rad. condigne) a. f. Egalité,
exacte proportionnalité du mérite à la récompense ou de
la satisfaction à la faute.
GONDILLAC, comm. de
la Drôme , arrond. et à
15 kil. de Montélimar, sur
un rocherescarpé;148hab.
Ch. de f. P.-L.-M. Eaux mi-
nérales, connues dès l'épo-
que romaine, puis oubliées
et découvertes de nouveau
en 1845. Ancien château.
CONDILLAC (Etienne
BoN.N'oT dej, abbé de Mu-
reaux, philosophe français,
né â Grenoble en 17ir»,
mort à l'abbaye de Flux en
1780. Il s'adonna de bonne
heure à la philosophie spé-
culative, hmmené à Paris
par son frère, l'abbé do Ma-
nly, il s'y lia avec Dide-
rot, J.-J. Rousseau, Duclos, Condillac.
sansqucsesrelations l'aient
jamais amené à tirer de ses propres doctrines les consé-
quences morales et religieuses que ses disciples leur ont
prêtées. En 1746, il publia VJiesai sur l'ongine des con-
naissance» humaines; sa pensée n'est pas encore fixée sur
tous les points : il reproduit encore la doctrine de Locke
et admet, avec lui, deux sources do la connaissance : la
du
sensation et la réflexion. En 1749, il donna le Traflé des
systèmes, essai de réfutation de Descartes, Spinoza et
Leibniz. Le Traité des sensations parut en 1754, suivi, en
1755, du Traité des animaux. Condillac n admet plus qu une
seule source de la connaissance : la sensation, qui, en se
transformant, explique tout. L'attention n'est qu'une sensa-
tion dominante ; la réflexion n'est que la sensation se sen-
tant elle-même ; lo jugement et le raisonnement sont des
combinaisons de sensations ; le • moi » n'est que la somme
des sensations présentes et de celles que la mémoire rap-
pelle. Condillac eut vite une grande réputation de philo-
sophe et J'érudit : il fut choisi comme précepteur du prince
do Parme, pour l'éducation duquel il composa son cours
d'études de 1709 à 1773. Ce cours renferme ; la Cranunaire,
l'Art d'écrire, l'Art de raisonner, l'Art de penser, l Histoire
générale. Les quatre premiers volumes contiennent la
Logique de Condillac. Toutes nos sensations sont les signes
des choses, et nous les représentons elles-mêmes par des
représentations plus subtiles, les mots, qui deviennent les
signes de ces signes : une science est une langue bien
faille, et les lois du langage ne sont autre chose que les lois
mômes de la logique, exprimées sous une forme concrète.
Condillac fut élu à l'Académie française, en 1768. On a en-
core de lui : le Commerce et le Gouvernement considères
relativement l'un à l'autre (ma); (a ioffiîue(1777). En 1798,
parut, par les soins de Laromiguière, une édition com-
plète de ses œuvres en trente-deux volumes; elle contient
une œuvre posthume intitulée : la Langue des calculs, et
qui est une des plus remarquables de l'auteur.
CONDILLACIEN, EllNE[di-lln-si-iii, en' [Zi mil.]) adj. Re-
latif aux idées, aux opinions philosophiques de Condillac.
— n. Partisan des idées do Condillac. il On trouve aussi
CONDILLACISTE.
CONDILLACISME {di-Ua-sissm' [H mil.]) n. m. Système
philosophique de Condillac.
CONDIMENT {man — lat. condimenlum ; de condire. as-
saisonner) n. m. Ingrédient ajouté aux aliments pour en
relever la saveur : Le condiment le plus universellement
répandu, c'est le sel.
— Fig. Ce qui donne un attrait piquant : Les romanciers
anglais emploient souvent le condiment du mystère.
— Enctcl. Hyg. V. assaisonnement.
CONDIMENTAIRE (man-tèr) adj. Qui a rapport aux
condiments : L'emploi condimentaire de cette substance.
CONDIMENTEUX (man-tei'i), EUSE adj. Qui est de la
nature des condiments; qui est propre aux condiments
Zes sucs coNDiMENTEDX. L'influence condimentecse
sucre.
CONDISCIPLE (di-sipV — lat. condiscipulus ; de cum,
avec, et discipulus, disciple) n. m. Elève des mêmes
maîtres ou du môme établissement : Le condisciple, c est
la société qui commence, la vie sociale, ses devoirs et ses
droits. (Dupanloup.)
CONDIT (rfi — du lat. condire, supin conditum, assai-
sonner)n. m. Substance végétale, comme orange, cédrat,
angélique, etc., pénétrée et glacée de sucre cristallise, ou
conlite au miel, il Substance pharmaceutique préparée de
la même façon. Il Composé de vin, de miel, de poivre et
de quelques autres aromates.
CONDITION {si-on — lat. conditio; de condere, supin
conditum, établir) n. f. Position sociale de l'homme, rela-
tivement au hasard de la naissance, ou des circonstances
dont il se trouve entouré, dos professions qu'il exerce,
des ressources dont il dispose, des maux qu'il souffre, etc. :
La CONDITION de noble, de roturier, de riche, de pauvre,
d'ouvrier, de paysan, n Se disait autrefois ellipt. pour Con-
dition de noble, noblesse ; La condition ne donne pas des
vertus. [heSdige.)
— Place de domestique : Entrer en condition.
_ Par ext. Situation, manière d'être, en parlant des
choses : La condition des choses humaines, ii Circonstance :
Les conditions de chaleur, d'humidité, d'aération varie-
ront suivant les différents a:imuts. (Martins.)
— Base fondamentale ; qualité requise ou nécessaire :
La date est une des conditions du testament.
— Clause restrictive : Mettre des conditions a son
consentement, il Arrangement, stipulation ; Les conditions
d'un traité, d'un contrat. V. la rubr. Dr.
_ Loc. div. Faire ses conditions. Faire connaître â
l'avance ses prétentions , ce qu'on veut obtenir, il Dic-
ter des conditions, Les imposer. Il Etre de pire condition.
No pas mériter ou obtenir les mêmes égards.
_ A condition ou A la condition de ou 511e, Avec néces-
sité de, étant convenu, stipulé que : Attendre est sage,
i condition D'attendre quelque chose. (De Broglie.) 11 Ab-
sol : A condition, Sous certaines réserves : Accepter,
mais À cONnlTIoN. — Dans le commerce, A condition ou
Sous condition, signifie : A charge pour le vendeur de re-
prendre l'objet vendu, s'il ne satisfait pas 1 acheteur.
11 Sans conditions. Sans mettre à son acte aucune restric-
tion, sans faire aucune réserve : Ennemi qui se rend sans
conditions. Il Sous condition. En réservant une condition
dont l'inaccomplissement délierait de l'obligation contrac-
tée. — En théologie, et en parlant des sacrements, Sous
condition signifie. Avec une restriction dans la pensée
do celui qui administre le sacrement, de sorte que le sa-
crement ne soit pas conféré si la condition posée n est pas
accomplie : Baptiser, Absoudre socs condition. — Fam.
Baptisé sous condition. Afl'reusement laid ou sot, comme
un être douteux entre l'animal et l'homme, et qu on ne
pourrait baptiser que sous la condition : » Si tu es un
nomme. " . ,
— Dr. Ensemble et étendue des droits : La condition
des époux. La con.iition du créancier et du débiteur. 11 Evé-
nement futur et incertain, de l'existence ou de la non-
oxistcnce duquel on fait dépendre soit l'accomplissement,
soit la résolution d'une disposition ou d'une obligation.
ilSo dit aussi do la Clause elle-même qui fait de 1 événe-
ment une cause do suspension ou de résolution. Il Se dit
encore, mais improprement, des Charges accessoires et
personnelles qui ne constituent ou' un mode des disposi-
tions ou des obligations, n Condition casuellc. Celle qui
dépend du hasard et qui n'est nullement au pouvoir du
créancier ou du débiteur. 11 Condition potestative, Colle qui
dépond de la volonté do l'une ou do l'autre des parties
contractantes, n Condition mixte. Celle qui dépend à la
fois de la volonté d'une des parties et de celle d un liers,
comme serait le cas, stipulcS comme condition, d'un legs
180
du mariage du légataire avec une personne désignée au
testament. Il Condition crpresse, Celle qui est exprimée
dans la loi ou dans l'acte. Il Condition tacite. Celle qui n'est
pas exprimée, mais qui résulte de la nature du contrat.
Il Condition de droit, Condition fixée par la loi elle-même et
qu'il est inutile do stipuler dans un contrat, n Condition de
fuit, Celle qui est stipulée dans l'acte et qui résulte de la
volonté des parties contractantes. Il Condition de présente.
Celle qui se rapporte au temps présent, il Condition de fu-
tiiro. Celle qui se rapporte à l'avenir, il Condition suspensive.
Celle qui suspeud 1 exécution d'une disposition ou d'une
obligation jusqu'à la réalisation du fait prévu. Il Condition
résolutoire, Celle qui opère, lorsqu'elle s'accomplit, la révo-
cation de roblif,'ation ou de la disposition. 11 Condition posi-
tire. Celle qui dépend do l'accomplissement d'un fait. Il Con-
dition négative. Celle qui dépend du non-accomplissement
d'un fait. Il Condition sine qua non, Stipulation ou cir-
constance indispensable, et dont l'inaccomplissement ou
l'absence résout l'obligation ou rend la chose impossible :
Le libre consentement des parties est une condition sine
QOA NON des contrats. „ ,. , , . , . j
— Féod. Condition des terres. Qualité de nobles et de
roturières autrefois donnée aux terres. .
— Philos. Principes des conditions d'existence, Principe
philosophique d'après lequel, rejetant l'étude des causes
finales, on s'attache à celle de la nature ou de la manière
d'être des choses.
— Techn. Condition des soies. Etablissement de dessic-
cation et de vérification pour les soies, n Mettre des soies
à la condition. Les mettre à l'air pour les faire sécher.
— Turf. En bonne condilinn. Se dit du cheval qui est
parfaitement préparé pour la course, c'est-à-dire qui a les
muscles fermes et bien développés, et qui est débarrassé
de la graisse et des fluides blancs inutiles. 11 Par ext.,
cette locution s'applique à un lutteur, à un cycliste, etc.
— Syn. Condition, état. La condition se considère par
rapport à d'autres ; elle se rattache à l'idée de plus ou de
moins, à celle de rang. L'e/a(, c'est la manière d être en
elle-même, ou bien c'est la situation fixe qui résulte du
genre de vie habituel. On dit : L'inégalité des conditions ;
les devoirs de chaque état.
Syn. De condition, de qualité. Un homme de condi-
tion est celui qui occupe un rang élevé, soit par la nature
de ses occupations, soit par sa fortune. Un homme de qua-
lité appartient de naissance à la noblesse, mais il peut
être pauvre ou occuper un emploi subalterne.
— Encycl. Dr. La condition est une modalité des obli-
gations ; elle consiste dans un événement futur et incer-
tain, à l'arrivée duquel les parties ont subordonné soit la
naissance, soit l'extinction d'un droit. La condition est
suspensive lorsque c'est la naissance d'un droit qui dépend
do f arrivée de 1 événement; résolutoire lorsque 1 événement,
s'il arrive, amène la perte ou la résolution d'un droit. La
théorie de la condition est presque la même, dans le droit
romain et lo droit français. On rencontre cette modaliié
dans les contrats (C. civ., art. U68-1I84) et dans les legs
(art. 1040-1041), dans les institutions d'héritier. Le droit
romain, qui ladmottait aussi dans les institutions d héritier,
la prohibait dans les actus legitimi (mancipation, acceptl-
lation, addition d'hérédité). De même, aujourdhui, la re-
connaissance d'enfants naturels, l'acceptation d'une suc-
cession, ne peuvent recevoir aucune condition. Un eHet
toujours attaché à la condition est la rétroactivité. Si la
condition est suspensive et se réalise, c'est du jour du
contrat que les parties sont liées : si elle vient à deiaillir,
elles n'auront jamais été tenues. Si la condition résolutoire
se réalise, les choses seront remises au même état que si
l'obligation n'avait jamais existé ; si elle vient à défaillir,
l'obligation aura produit son plein efl'et. Au cas de condi-
tion suspensive, pendente condicione, l'obligation n existe
pas encore ; cependant, le contrat produit déjà quelques
efl'ets ; le droit qui est l'objet du contrat est inaliénable et
transmissible, mais sous condition. Les aliénations et
constitutions de droits réels, consenties par un acquéreur
sous condition suspensive, sont validées ou anéanties ré-
troactivement, selon que la condition arrive ou vient à dé-
faillir. Des effets analogues, mais inverses, se produisent
au cas do condition résolutoire.
— Biol. Conditions de vie. Les plastides ou cellules,
c'est-à-dire les corps doués de lie élémentaire (v. ce mot),
manifestent leur activité chimique de différentes manières,
dans des milieux différents. On peut ramoner à trois types
nettement définis les modes d'existence des plastides. ot
tous les phénomènes bioloqiques, sans exception, se rédui-
sent à une association, à une succession do ces trois types
ou modes d'existence ; ■ -e i ■
i' Condition d'assimilation ou Vie élémentaire manifestée.
Cette condition est la seule caractéristique des plastides.
Dans tout milieu qui la réalise, les substances plastiques
des plastides sont l'objet d'une augmentation quantitative,
par suite de leur réaction même avec le milieu. Cette aug-
mentation quantitative ou assimilatoire sépare nettement
les plastides des corps bruts, lesquels se détruisent tou-
jours en tant que composés définis, chaque fois qu ils reagis-
sent Il peut y avoir, pour chaque espèce plastidaire, plu-
sieurs milieux réalisant cette condition ; 1 assimilation s y
produit rigoureusement ; seules varient avec le milieu la
rapidité de l'assimilation et les substances accessoires qui
en résultent.
2» Condilinn de destruction ou de variation. Cette con-
dition est réalisée dans tous les milieux autres que ceux
de la condition précédente, dans lesnuels les plastides
sont à l'état d'activité chimique. Les substances plastiques
corps bruts ordinaires; si donc cette condition se prolonge
sufrtsamment, il v a destruction totale du plastide ou mort
élémentaire. Si elle est, avant la destruction complète,
remplacée par la condition d'assimilation, il y a variation
quantitative. Quelquefois, la mort élémentaire d un plastide
donne naissance à un plastide d'une autre espèce (varia-
tion qualitative).
3» Condition de repos chimique ou Vie latente. Le repos
chimique absolu est rarement réalisé, sauf peut-être pour
certaines spores. Le plus souvent, on donne le nom de
i. vie latente » à un état de destruction chimique extrê-
mement lente. ,
Les trois conditions précédentes sont relatives aux pias-
tidos considérés isolément ; bien plus complexes sont les
conditions de vie pour les êtres poiyplastu aires. Elles peu-
vent toujours se ramener, en dernière analyse, à une asso-
ciation des trois conditions précédentes pour les divers
plastides constitutifs des êtres considérés, mais cette
I
181
analyse ost loujours difficile, souvent impossible dans l'tHat
actuel do la suiouoo. Les travaux do Lamarclc, de Darwin
et do tuute rtV-olo translbrniisto, sans distinction d'opi-
nion, ont montré l'importance considérable du rôle des
conditions do vie dans la formation dos espèces.
— Matbôm. Une condition so traduit, en mathématiques,
par une relation ou équation entre liss données et los in-
connues do la question qu'on so propose de résoudre.
Les conditions d'un problème équivalent aux équations
qui oxprimont que los vôrilicatious auxquelles il faudrait
soumettre les valeurs des inconnues, pour s'assurer qu'elles
sont bonnes, réussiraient toutes ensemble ; ces équations
sont la traduction, on langue algébri([ne, dos conditions
indi(|uées dans l'énoncé, ot c:o sont ces équations qu'il
faut résoudre pour parvenir aux solutions que comporte le
problème.
Le mot « condition ", on géométrie, ost souvent employé
dans le sens d'élément. Un certain nombre d'éléments ou
de conditions sont nécessaires pour déterminer une figure
géométrique. Ainsi, par exemple, un triangle est déterminé
par SOS trois côiés, ou un coté et deux angles, ou ses trois
îiautours, etc. ; c'est pourquoi on dit qu'un triangle est dé-
terminé jiar trois conditions. Il faut deux points, ou deux
conditions, pour déterminer une droite dans un plan; il en
faut trois pour déterminer un cercle, quatre pour une para-
bole, cinq pour uuo ellipse ou une hyperbole, etc. De même,
il faut trois points ou conditions pour déterminer un plan,
quatre pour une sphère, neuf pour une surface quelconque
du second ordre.
Le nombre de points ou de conditions nécessaires pour
déterminer une courbe piano d'une espèce donnée ou une
surface d'une espèce donnée est le nombre do constantes
indépendantes qui entrent dans son équation la plus géné-
rale, puisc^uo chaque condition fournit une relation entre
ces conditions.
Une relation de position peut entraîner deux, trois, etc.,
relations algébriques, c'est-à-dire deux, trois, etc., condi-
tions bien distinctes. Ainsi, donner le centre, ou l'un des
sommets, ou l'un des foyers, ou un axe, d'une courbe du
second ordre, équivaut à donner deux points non particu-
liers de la courbe ; c'est pourquoi on dit que le centre, ou
l'un des sommets, etc., comptent pour deux conditions.
Donner le centre d'une courbe du troisième degré serait
donner quatre conditions, parce qu'il faut déjà qu'une
courbe du troisième degré soit particularisée par deux
conditions pour qu'elle puisse avoir un centre.
— Philos. Selon Cuvier et Flourons, le principe des
conditions d'existence n'est autre chose que le principe des
causes finales : « Comme rien ne peut exister, dit le pre-
mier, s'il ne réunit les conditions qui rendent son existence
possible, les différentes parties de chaque être doivent
être coordonnées de manière à rendre possible l'être total,
non seulement en lui-même, mais dans ses rapports avec
ceux qui lentouront... Les espèces sont mutuellement né-
cessaires, los unes comme proie, les autres comme des-
tructeur er, modérateur de propagation. On ne peut pas se
représenter raisonnablement un état de choses où il y
aurait des mouches sans hirondelles, et réciproquement. »
L'école positiviste , avec Littré et Robin , s'est élevée
contre ce principe : elle conserve l'idée des conditions
d'existence dont elle fait un résultat de l'observation, et
rejette l'idée de finalité, comme subjective et illusoire.
D'autres penseurs, assez nombreux, font remarquer que
la notion de finalité ne consiste pas nécessairemeni à
considérer les milieux cosmiques comme appropriés aux
organismes vivants, mais aussi à regarder les orga-
nismes comme appropriés aux milieux. Dans co second
sens, l'idée do Cuvier et de Flourens échappe à bien des
objections.
CONDITIONNAUSME {si-o-na-lissm' — rad. condition-
nel) n. m. Doctrine^philosophique ou théologiquo, d'après
laquelle l'immortalité do la personne humaine serait
conditionnelle, c'est-à-dire acquise et méritée par le bon
usage de la vie présente, ot non inhérente à la nature de
l'âme.
— Encycl. Philos, et théol. Philosophiquement, le con-
ditionnalisme s'oppose à la fois à la négation de toute vie
future et à la théorie qui déclare l'immortalité essentielle
à l'âme. En théologie, il s'oppose à la doctrine des peines
éternelles ot à celle du salut linal universel. Il voit dans la
vie une conséquence do la moralité, ot dans la mort l'abou-
tissement du mal ou du péché. Cotte théorie philosophique,
qui est colle de Lambert et do Konouvier, a pénétré chez
IJeaueoup do théologiens protestants, qui voient dans la
communion avec le Christ lo principe do vie indestruc-
tible. Lo conditionnalisme a conquis récomment l'adhésion
de nombroux protestants, surtout aux Etats-Unis. Dans los
pays do langue française, il a ou pour principal défenseur
ÎPétavcI-Ollif, (jui lui a consacré plusieurs livres.
CONDXTIONNALISTE (si-0-na-lisst') adj. Qui so rapporte
au conditionnalisme : Doctrine condiïionnauste. Théolo-
tjien CONIHTIO.NNALISTE.
— n. Partisan du conditionnalisme ou do l'immortalité
conditioniK^llo.
CONDITIONNALITÉ (si-o-nà) n. f. Etat do ce qui est
conditiunnol : (Jni dit délcnnination dit rapport, condition-
NALiTi^, ex(iéricncc. (Proudh.)
CONDITIONNEL, ELLE [si-o-nèV] adj. Dépoudant^l'uno
condiii.m : l^njs conihtionnkl.
— Dr. So dit d'uuo disposition ou d'une obligation
dont racconiplissement ou la résolution dépend d'un évé-
noniont futur ot incertain : C/au«ecoNi)iTiONNiiLLE.V. con-
dition.
— Gramm. Mode conditionnel, Modo dans lequel l'affir-
mation ost soumise à une condition : Je viendrais chez
voua si... Je serais parti si...\\ Proposition condition-
nelle, Proposition subordonnée qui exprime une condi-
tion, comme collos que nous soulignons dans los exem-
ples suivants : Si vous voulez, je veux aussi. Je parlerai,
pourvu qu'il se taise.
— Log. Sytlof/isme conditionnel, Celui dont la majeure
ost une proposition conditionûollo, comme lo suivant : Si
Dieu existe, il est éternel. Or Dieu existe. Donc, Dieu est
éternel.
— /'Snf/af/i^a conditionnels. V. KNGAGfî.
— n. m. Modo comlitioniiol ; La conditionnel présent.
— Théol. Evénement contingent, qui serait résulté do
certaines conditions qui n'ont ]ius été posées : Dieu seul a
la science campUto des conditionnki.r.
~ Anton, Absolu, formol, Inconditionnel,
CONDITIONNALISME — CONDORCET
— Encycl. firamm. Hist. Etymoloçiquemont, le condi-
tionnel est un imparfait du futur -.j'aimerais correspond à
amare habebam, qui signifiait à pou près, dans la basse
latinité, je devais aimer. Lo conditionnel, à l'origine, avait
donc surtout une valeur temporelle, ot équivalait à un futur
dans lo passé. C'est un sons qu'il a encore dans les pro-
positions subordonnées; par ex. : // se demandait ce qu'il
ferait, c'est-à-dire ce qu'il devait faire. Lo conditionnel
passé a aussi conservé la valeur d'un temps dans les pro-
positions subordonnées : il est coniino un futur antérieur
transporté dans le passé; par ex. la phrase: Il dit qu'il
aura fini quand on vietidra, transportée dans le passé, de-
vient : // disait qu'il aurait fini quand on viendrait. Mais, en
outre, le conditionnel a pris la valeur d'un mode, pour expri-
mer une idée que lo latin rendait par le suljjonctit. Il indique
alors, que l'action est possible et, de plus, qu'elle est géué-
ralenuînt soumise à une condition.
Emploi. Ce mode a plusieurs temps : un présent et
deux passés. Le conditionnel présent exprime une chose
{[ui arrivera dans un temps présent ou futur : Je ferais
actuellement votre affaire, si vous m'en aviez parlé plus tôt.
Je FicRAis votre affaire avant qu'il fût peu, si elle dépendait
uniquement de 7noi. Les conditionnels passés e.xpriment éga-
lement un événement futur, mais que l'on considère comme
devant être passé à l'époque où la condition lui permettra
de s'accomplir. Le fait que le plus-que-parfait du subjonc-
tit\ j'eusse aimé, sert de conditionnel passé aussi bien que la
forme _;""auj'a/* aimé, est un souvenir do l'ancienne parenté
du conditionnel et du subjonctif. Outre ces deux formes
passées du conditionnel, il y en a doux autres qui expri-
ment un passé antérieur, et qui marquent que la chose
aurait dû se faire dans un temps passé, et qu'elle au-
rait été passée à l'égard de ce temps passé : y aurais Etj
dîné ou /"eusse eu dîné avaJtt 7nidt, si l'on ne fût venu
me déranger.
Le conditionnel appelant toujours une condition, cette
condition est ordinairement exprimée par si : Je termine-
rais cette affaire, si je le pouvais. Après si, on emploie
l'imparfait de l'indicatif, au lieu du conditionnel; l'usage
ne permet pas, comme autrefois et comme cela a encore
lieu dans quelques provinces de l'Ouest, de dire : Si je le
POURRAIS ; Si je le saurais. La condition qui doit se trouver
dans toutes lés phrases oii existe un conaitionnel est (|uel-
quefois sous-entendue : Vos lettres me plairaient d'un
inconnu ( M"« de Sév. ), c'est-à-dire : Vos lettres me plai-
raient, même si elles venaieiit d'un inconnu. Le condi-
tionnel ne marque parfois rien de plus que la possibilité,
et se trouve employé pour exprimer un doute, une excla-
mation, une question, un étonnement poli, etc. : Quoi! il
en serait ainsi !
CONDITIONNELLEMENT [si-o-nêV) adv. Sous une condi-
tion : Accepter condetionnelli^ment.
— Anton. Absolument, formellement.
CONDITIONNEMENT (si-o-ne-man) n. m. Action de con-
ditionner : Le bon conditionnement des textiles, il Etablis-
sement où l'on exécute cette opération.
— Enctcl. Le conditionnement est une opération que l'on
fait subir au coton, à la laine et à la soie, dans des établis- ■
sements appelés conditions ou conditionnements, pour les
amener à un état de dessiccation complète, dans le but
de déterminer les quantités d'eau qu'on a ajoutées artifi-
ciellement, ou que ces matières textiles ont absorbé au
contact de l'air humide. La soie est tellement hygromé-
trique qu'il est de toute nécessité do tenir exactement
compte de l'eau qu'elle peut contenir et qui augmente son
poids. On emploie, pour obtenir la dessiccation voulue
de la soie et l'amener à no plus contenir que la quantité
normale de 8 p. 100 d'eau, des appareils spéciaux connus
sous le nom de dessiccateurs. On obtient lo résultat voulu
eu rapprochaut du poids primitif d'un échantillon, avant
son traitement, celui de ce mémo échantillon, nettoyé ot
desséché au degré voulu.
CONDITIONNER {si-o-né)v. S.. Comm. Faire, fabriquer
dans do bonnes conditions : Conditionner des marchandises.
— Cuut. anc. Conditionner un héritage. Stipuler qu'il
no sera point soumis aux règles établies par la loi muni-
cipale sur les successions, et accorder la faculté d'eu
disposer.
— Dr. Charger do clauses, do conditions, en parlant d'un
acte. (So disait autrefois pour les etfots do commerce.)
— Tochn. Soumettre à la dessiccation ou parlant de la
soie, do la laine, du lin ou du coton, pour en déterminer
la valeur rôello.
ConditiOfiné, ée part. pass. du v. Conditionner.
— Fig. Bien complet, bien caractérisé, d'une naturo
bien dotorminéo : Une dncrie bien conditionnée, h Fam. En
parlant dos personnes, Plein do bonnes qualités.
— Pop. Kepu : Nous nous levâmes de table tous assez bien
conditionnes. (Lo Sage.) [So dit particul. do quoiqu'un
(jui ost coniplôtoment ivre.)
— Féod. Homme conditionné ou substantiv. Conditionné,
Muinmortablo, homme do condition sorvilo.
— Philos. Fait conditionné. Dans lo systômo do Kant,
Fait résultant de certains autres qui sont pour lui des
conditions ossentiollos : lout kait est conditionné, hors un
seul, qui est le principe de tous les autres.
— n. m. Fait conditionné : La relation de la condition
au conditionné est plus générale que celle de la cause à
l'effet.
— Encycl. Philos. Lo mot conditionné a été introduit
dans la langue philosophique par Kant ot pur ses traduc-
teurs français. Il n'y a pas do mot, en efi'ct, (|ui puisse lo
remplacer exactomont, pas mémo celui do conditionnel, et
l'idâo qu'il exprimo ost une des notions fondaïuontalus do
la philosophio de Kant. La rolaiiou do condition à condi-
tionné s'est substituéo, dans cotte doctrine, au rapport do
cause à ctfot. La condition do Kant est plus générale ot
plus vague aue la causalité proprement dite; oUo dési-
gne tout antécédent nécessaire pour qu'un fait ultérieur
s'accomplisse; uno choso peut donc ôtro condilionuéo
par une autre, sans ou ôtro Voiret.
Se conditionner, V. pr. Etre fabriqué; Atro soumis à la
dessiccation, on parlant des soies ot autres textiles.
GONDITOR, dieu champôtto dos Romains, qui voillaît
à la conservation dos grains après la moisson.
CONDITORIUM {ri-om' — mot Int, ; do conditus, caché)
n. m. Antiq. rom. Cavoau dans lequel on enfermait dos
morts sans* los briller, ii Cori-uoil dans lequel on los plu-
vait. Il Magasin où l'on gardait los machiuos do guerre.
Il Au moyen Age, Arnioiro.
Armes de Condum.
CONDJEVERAM, ville de l'Inde anglaise (présid. de Ma-
dras (distr. de TcliongalpatJ), sur la Vegavali, affluent de
laPalar ;42.r..'i0 hab. Uno dos villes sacrées du sud do l'Inde.
Ce fut la capitale du Dravida, puis un grand centre boud-
dhiste, avec de nombreuses pagodes. Clive l'enleva aux
Fran<;ais, on 1751.
CONDOFURI, comm. d'Italie (Calabre [prov. do Roggio
di CalabriaJ), non loin de la mer Ionienne; 2.550 hab.
Vers à soie.
CONDOLÉANCE {^lé-anss — du lat. condolere, so con-
douloir) n. f. Témoignage de regrets, de participation à
la douleur d'autrui : Lettres, Sentiments de condoléance.
Il On dit aussi Offrir, Présenter ses condoléances.
CONDOLÉANT {lé-an), ANTE adj. Qui fait des condo-
léances : Je fermai la porte à quiconque m'avait trahi, je
l'efusai la foule condoléante. (Chateaubriand.)
CONDOM {dom' — du nom do l'inventeur) n. m. Sac en
baudruche ou en caoutchouc, employé comme préservatif
. dans los rapports sexuels.
— Encycl. Les condoms primitifs, dont on attribue l'in-
vention à un hygiéniste anglais du xviii" siècle, étaient
invariablement faits de baudruche spéciale (cœcum do
mouton). Aujourd'hui, on les fait aussi en caoutchouc la-
miné. La fragilité de ces engins les rend souvent ineffi-
caces.
GONDOM, ch.-Iieu d'arrond. du Gers, à 36 kilom. d'Auch»
sur la liaïse ; 7.045 hab. {Condomois, oises.) Collège commu-
nal, bibliothèque publique de 5.000
volumes. Grand commerce de blés
et farines , de vins, d'eaux-de-
vie d'Armagnac. Batellerie, sur la
Baise, qui y devient navigable.
Eglise Saint-Pierre, jadis cathé-
drale d'un évêché dont Bossuet fut
quoique temps titulaire : c'est un
assez bel édifice, qui date du pre-
mier quart du xvi* siècle. Fondée
au viu* siècle, la ville de Condom
fut ruinée en 840 par les Normands,
occupée par les Anglais pendant
la guerre de Cent ans, et sacca-
gée, en 1569, par les protestants à
la têto desquels était Montgomery. Patrie du ministre do
Louis-Philippe, de Salvandy. — L'arrondissement a 6 cant.,
S8 comm., 60.853 hab.; le canton, 12 comm. et 11.827 hab.
Condom, comm. de l'Aveyron, arrond. et à 20 kilom.
d'Espalion, sur un plateau au-dessus des gorges de la
Boralde Flaujaguèse, affluent du Lot; 948 bal).
CONDOMA n. m. Nom ancien des antilopes du genre
strej)sicéros, vulgairement appelées coudons. V. strepsi-
CÊROS et CUUDUD.
CONDOMINIUM (Hi-om') n. m. Droit de souveraineté,
exercé en commun par deux ou plusieurs puissances sur
un pays.
— Encycl. On peut citer comme type de condominium :
en Europe, la possession simultanée des duchés danois par
la Prusse et 1 Autriche, après la guerre contre lo Dane-
mark (1864); hors d'Europe, l'état de choses établi aux
Nouvelles-Hébrides par la convention de 1887, qui a donné
à la France et à l'Angleterre des droits égaux sur ces îles.
Le condominium est d'un caractère essentiollomont provi-
soire ot aboutit, le plus souvent, à la possession complète
et exclusive par un seul pays.
Condomois (le), petit pays de l'ancienno France, dans
la province do Gascogne, autour do Condom et de Nérac,
chez les antiques JVitiobriges, et aujourd'hui dans lo dé-
partement du Gers pour environ 45.000 hoctaros, ot dans
celui du Lot-et-Garonne pour 53.000. Cette région produit
des vins ot des caux-do-vic. (Hab. : Condomois, oises.)
CONDOR (mot espagn. ; du péruvien cuntur) n. m.
Grande espèce do vautour, appartenant au goure sarco-
ramphe {sarcoramphus
gryphus), qui habite l'Amé-
rique méridionale, notam-
ment dans les Andos.
— Encycl. Ornith. Lo
condor mesuro i métro do
long ot 3 mètres au moins
d'envergure ; son plumage,
noir, ost varié do gris vi
d'isabello sur les ailes. Il sr
nourrit do cadavres, sur
tout de mules ot do che-
vaux; mais on lui a fait uno
telle chasse qu'il ost main-
tenant rare partout ot no
fréquente guère qtio lo
sommet des plus liantes
montagnes. C est l'oiseau
qui vole le plus haut; il
s élève ù. dos hauteurs im-
menses. On l'a accusé d'at-
taquer les hommes ; il ost
à peine prouvé ou'il fasse
dos dég&ts dans lo petit bétail. Son histoire a été long-
temps entourée do fables, ot, bien que sa taille ot sa forco
soient extraordinaires, on los a fort cxaçéréos. Comme les
belles plumes raidos du condor ont oté demandées ou
plumasserio,on a fait do jjrands massacres de ces vautours,
([ui disparaîtront prochainemont, si l'on on croit les voya-
geurs bien renseignés. — V. saucokampue, pour los carac-
tères ot les mœurs.
CONDOR n. m. Monnaio chiliouno, dont la valeur est
d'environ is francs. (Dans la Nouvollo-Grenado, lo condor
vaut un )»uu plus do 50 francs. )
CONDORCET (Mario -Jean -Antoine -Nicolas Caritat,
marquis pi:), philosophe, mathématicien ol hommo poli-
tique fiançais, né on 1743 A Hibomont (Aisne), mort à
Bourg-la-Hoine en 1794. Apparionant â uno grande fa-
mille du nauphiné.CondoiTot tlt do brillanlos éludes cho/;
los jésuites du collège do Navarre. A seiïo ans, il soutint
avoc succès uno thèse do mathématiques, en présence de
d'Alombort, Chiiraut ot le géométro Fontaine, qui l'engage-
ront â faire dos ioioucovi sa carrière. A dix-sopt ans, il d«^dia
À Turgot un opuscule intitulé : une Profession de foi, qui
inaugura sos rotations avec lo graud ministre. La pro-
CONDORCET — CONDUCTEUR
raière œuvre scientifique de Condorcet : Essai sur te
calcul intégral (1765), suivie d'un mémoire sur le Problèine
des trois corps (1767), lui ouvrit les portes de l'Académie
des sciences (1769), dont il devint secrétaire perpétuel
en 1773. II publia pendant cette période les Eloges des
académicieixs morts avant i699, et il continua par ceux
de d'Alembert, Buffon, Euler, Franklin, etc. En 1774,
Turgot le nomma inspecteur général des monnaies : il
publia alors différents écrits relatifs à l'économie politique.
En i777,Condorcetobtintun prix proposé parl'Académiede
Berlin sur la. Théorie des comètes. Entre temps, il fournit des
articles à n l'Encyclopédie n , écrivit les Lettres d'un théolo-
gien, publia une édition des Pensées de Pascal, des Lettres
d'Eider, etc. En ni>2, il entra à l'Académie française et
fit paraître, sous le pseudonyme de Schwaktz, des Jié-
flexions sur l'esclavage des nègres, puis, de 1785 à 1789, la
première édition des Œuvres complètes de Voltaii-e (édi-
dition de Kehl\ nuil fit précéder d'une étude biogra-
phique. 11 y porta les idées et les passions du parti philo-
sophique de son temps. En 17S8, Condorcet publia une
brochure sur les Atlrilfutions des assejublées primyiciales,
qui le désigna à l'attention des hommes politiques. La
réunion de la Consti-
tuante de 1789 acheva de
l'engager dans cette di-
rection ; il entreprit, avec
Cérutti, la publication de
]a n Feuille villageoise ».
Elu député do Paris à
l'Assemblée législative
(1791», il en fut le secré-
taire. Elle le choisit pour
président, en 1792. Ses
fonctions lui laissèrent le
temps de faire un remar-
quable rapport sur l'in-
struction publique et Je
manifeste adressé à l'Eu-
rope pour expliquer les
motifs de la suspension
de Louis XVL En 1793,
au moment du procès du
roi, la Convention était '
occupée à préparer un Condorcet.
projet de constitution qui
était précédé d'une introduction de Condorcet, conçue
d'après les idées de la Gironde. Ce fut sa perte. La Mon-
tagne le fit décréter d'accusation comme les girondins.
Grâce au dévouement d'amis inconnus et de sa femme,
Condorcet put se dérober pendant huit mois aux recher-
ches. Mais, ayant appris que ceux qui lui donnaient asile
étaient exposés à être poursuivis, il quitta sa retraite.
Arrêté à Clamart et transféré à Bourg-la-Reine, il s'empoi-
sonna dans sa prison, à l'aide du poison contenu dans le
chaton d'une bague, qu'il tenait de son beau-frère Cabanis.
Pendant sa réclusion forcée, Condorcet écrivit son ouvrage
le plus important : Esquisse d'un tableau historique des
progrès de l'esprit humain ^1794).
Dans toutes les situations qu'il a traversées, Condorcet
a montré un caractère élevé, bon et juste, en même temps
qu'une vaste intelligence. On peut dire que, sur bien des
points, il a devancé son siècle. Outre les ouvrages cités
plus haut, Condorcet avait publié un grand nombre d'écrits
sur les sujets les plus divers ; entre autres, le Moyen d'ap-
prendre à compter siire/nent et avec facilité, destiné aux
écoles de la République.
Condorcet (M™* Sophie de Grouchy, marquise de),
femme du précédent, sœur du général de Grouchy et de
M"* Cabanis, née en 1764, morte à Paris en 1822. Elle
épousa, en 1786, le marquis, dont elle partagea les opinions
lîoérales. Belle, instruite, elle fut une des reines intellec-
tuelles de la société parisienne, et, lorsque les circon-
stances l'exigèrent, elle se montra toute dévouée à son
mari; pour le voir, elle risqua pendant huit mois chaque
jour sa liberté. Aussitôt après 1 arrestation de Condorcet,
elle fut elle-même jetée en prison et n'en sortit qu'à la
chute de Robespierre. Elle dut pourvoir, par son travail,
à sa subsistance. La crise révolutionnaire passée, elle put
reprendre son rang; sous le Consulat et l'Empire, son
salon réunissait tous ceux qui étaient restés fidèles aux
idées libérales. M°" de Condorcet a publié une traduc-
tion do l'ouvrage d'Adam Smith intitulé : Théorie des sen-
timents moraux (1798), auquel elle ajouta huit Lettres sur
la sympathie.
CONDORI n. m. Bot Syn. de adénanthère, genre de
légumineuses : On trompe en Chine et aux Moluques une
variété de condori. (V. de Bomare.)
CONDORMANT {man — du lat. cum, avec, et dormire,
dormir) n. m. Membre d'une secte (pii autorisait la pro-
miscuité des sexes, et qui a duré du xiii' au xvi* siècle.
GONDORNIS (niss) ou FEN {fèn') n. m. Monnaie chinoise,
dont la valeur est la centième partie d'un taël, c'est-à-dire
8 centimes environ, u Dans le mémo pays, poids de op",375.
— Au Japon, une ancienne monnaie portait le même
nom. Il En poids, OB',368.
GONDORTES [dort') n. f. pi. Faisccau do roseaux, ser-
vant à la construction des bourdigucs.
CONDOTTIERE {do-ti-é-ré) n. m.; pi. GONDOTTIERI
[mot ital-, formé du lat. conducerc, supin conductum. servir
à gagej. Chef de partisans ou do soldats mercenaires en
Italie; soldat mercenaire en général : S'il faut en croire
Machiavel, len condottikhi étaient en général plus vantards
que redoutables. (De Chesnel.) n Bandit des Apennins, au
XVII' siècle.
— Par cxt. Personne qui agit hardiment et sans règle :
Un brillant condottikbb de plume. (Balz.)
— Encycl. Les condottieri étaient des aventuriers qui
jouèrent un rôle capital dans les guerres de l'Italie du
moyen âge. La mollesse de la grande masse du peuple
itafieD, la peur que les républiques avaient do voir 1 un
de leurs citoyens s'élever par la gloire militaire à la dic-
tattire, et enfin l'impossibilité, pour ces petits Etats, d'en-
tretenir des armées permanentes en dehors du temps de
guerre, multiplia en Italie la pratique des troupes mer-
cenaires, qu'on payait pour soutenir les querelles des
républiques et qu on licenciait, sitôt la guerre terminée.
il y a. trois périodes dans l'histoire des condottieri. Ils
paraissent d'abordàla faveur de la guerre entre les guelfes
et les gibelins, et ce no sont encore, à cette époque,
que de véritables bandes do brigands, tous étrangers, sans
Condottiere.
aucune attache dans le pays, et assez faciles à manier
pour les gouvernements qui les employaient. Ils venaient
généralement d'Espagne, d'Allemagne ou d'Angleterre, et
menaient une existence plutôt précaire. L'Espagnol Ray-
mond de Cardone et l'Anglais John Hawkwood se distin-
guèrent, à cette époque, par leur
fidélité au parti guelfe.
Dans la seconde moitié du xiv* siè-
cle, les condottieri prennent une
organisation régulière et perma-
nente. C'est l'époque héroït^ue, celle
de la grande compagnie, dont les
chefs, disposant de ressources con-
sidérables, peuvent nourrir de
grandes ambitions personnelles et
s'élever le plus souvent au rang
des princes. Albéric de Barbiano
fonde la compagnie de Saint-Geor-
ges; Attendolo Sforza fonde une
maison appelée â régner un jour
sur Milan.
Mais la profession devient un mé-
tier peu rocommandable. Les con-
dottieri trahissent indifférommeut
toutes les causes , ne songeant
plus qu'à tirer bon parti de leurs
pillages et de leurs trahisons, et à
épargner la vie de leurs hommes,
qui constituent pour eux un véri-
table capital : c'est la décadence. L'art militaire, le cou-
rage s'avilissent. A Zagonara (1423), il n'y a que trois
morts ; à Molinolla (1467), pas de mort du tout ; même ré-
sultat à la bataille de Castracaro, qui dura près d'une jour-
née ; enfin, à colle d'Anghiari, on ne compta qu'un homme
renversé de son cheval, et qui mourut des suites de l'acci-
dent. Lescondottieri, devenus de vrais soldats de parade, dis-
parurent lorsque, au cours des guerres d'Italie, les Français
et les Suisses commencèrent à faire la guerre pour de bon.
GONDOUBLÉ, ÉE adj. Bot. Syn. de condoplicatif, ive.
CONDOULOIR (SE) [lat. condolere ; de cum, avec, et
dolere, pousser des plaintes], v. pr. S'associer à la dou-
leur de quoliju'un : Les avares se lùsitent pour SB condou-
LOIR ou se congratuler. {M""^ de Créqui.) [Vieux.]
CONDOUMANI n. m. Bot. Syn. de condori.
GONDREN (Charles de), théologien français, né à
Vaubuin, près de Soissons, en 1588, mort en 1641. Il
succéda, en 1629, au cardinal de Bérulle comme général
do la congrégation de l'Oratoire, déploya une grande
habileté dans des négociations difficiles, et refusa, par
niudcstie, plusieurs archevêchés, ainsi que le chapeau do
cardinal. Il fonda le collège de Juilly, en 1639. Il a laissé
des ouvrages de piété, des />iscours et lettres (1644-1648).
GONDRIEU (lat. Conderatum civitas), ch.-l. do cant. du
Rhône, sur le Rhône, au pied des contreforts du Pilât, arr.
et à 44 kilom. de Lyon ; 2.149 hab. Ch.de f. P.-L.-M. Arbres
fruiiiers; vignobles importants et grand commerce de vins.
V. l'art, suiv.) — Le canton a 10 comm. et 9.171 hab.
Fondée par une colonie d'Helvètes sous Jules César,
cette ville fut entourée de murailles, vers le xii" siècle,
par l'archevêque do Lyon, Reynaud de Forez. (Quelques
ruines d'un château bâti à la même époque subsistent
encore.) Sa position en ayant fait un point stratégique
important, elle fut le théâtre de sanglants combats pen-
dant les guerres de religion, à la fin du xvr siècle. Les
bateliers de Condrieu étaient célèbres par leur audace et
leur habileté.
GONDRIEU n. m. Vin blanc des côtes du Rhône ; Une
tioateiLle de condrieu.
— Encycl. Récolté à Condrieu (Rhône) et dans une
partie des communes de Saint-Michel et Vérin (Loire),
lo condrieu est un vin plein de sève, capiteux, soc, d'un
guùt très agréable, et dont les qualités se développent
beaucoup en vieillissant. Le cépage qui le fournit est le
vionnier. Les vignobles de Condrieu, situés sur un plateau
granitique exposé au S.-O-, ont une superficie d'environ
SO hectares, tant daus lo département du Rhône que dans
celui de la Loire. Ils ont eu à souffrir de l'invasion du
phylloxéra, mais ont été reconstitués, grâce à des soins
intelligents. Leurs principaux crus sont : Château-Grillct,
Ciicry, Lcaud, etc.
CONDRILLG n. f. Bot. V. CHONDBILLE.
CONDRODITE n. f. Silicate naturel de magnésie. Syn.
de cnoNORODlTE.
GONDROZ, région très fertile de la Belgique, comprise
entre la Meuse, l'Ourthe et la Lesse, divisée en Bas-Con-
droz, dont la principale localité est Huy, et Haut-Condroz,
dont les principales villes sont : Ciney, Binant et Roche-
fort. Le nom de cette contrée est fort ancien, puisque
César donnait déjà à ses habitants le nom de Condrusi.
GONDRUSES (lat. Condrusi), peuple de la Gaule (Ger-
manie II*), sur la limite de la forêt des Ardennes, dont le
territoire forme aujourd'hui la partie orientale de la pro-
vince belge de Namur. — Un, une Condruse.
CONDUCIBILITÉ n. f. Syn. de conductibilité.
CONDUGTANGE (ktanss) n. f. Terme usité en électricité
depuis le congrès do Chicago (1893), pourdésigner l'inverse
de la résistance, do môme que la conductibilité(ou conduc-
tivité) est l'inverse de la résistivité. Il y a, entre la conduc-
tance et la conductibilité, la difl'érence qu'on faisait autre-
fois entre la conductibilité et la conductibilité spécifique.
— Encycl. La conductance d'un corps dépend de ses di-
mensions et de l'une dos propriétés physiques de ce corps,
qui est sa conductibilité électrique. Par exemple, un fil do
section transversale 5 et do longueur /, pris dans un corps
do conductibilité y, a une conductance C qui est donnée
par la relation : 0= y.
L'unité pratique de conductance est lo mho : c'est la
conductance d'un fil dont la résistance est égale à un
ohm; elle vaut 10-* unités du système électromagnétique
C.G.S. Cette unité n'a guèrQ d'emploi.
La notion de conductance permet de simplifier certaines
expressions, dans lesquelles on la substitue à la résistance.
La loi dos circuits dérivés s'énonce ainsi : lorsque plu-
sieurs circuits sont montés en dérivation, la conductance
de l'ensemlde est égale à la somme des couductauces do
chacun d'eux.
182
Ou a, on effet, d'après la loi d'Ohm, pour chaque circuit,
ii = EC, ia = ECi, tj = EC,
d'oïl
Ï^EC = i,'\-i,-\-i,+ = E(C,-1-C,-|-C,-1- )
et, par conséquent ;
C = C,-HC, + C,-f
CONDUCTEUR, TRICE (lat. cotiductor ; do conduccre,
supin conductum , conduire) n. Guide; personne qui con-
duit : Le CONDUCTEUR d'une barque, d'une voiture. (V. la
partie encycl.) il Personne qui exerce une direction sur les
actions ou sur l'esprit des autres : Les conducteurs des
peuples.
— Employé chargé des rapports avec les voyageurs,
dans une voiture publique : U7i conducteur d'omnibus.
— Par ext. Objet dont on se sert pour se conduire.
Il Livre contenant les indications nécessaires pour guider,
dans une localité, les personnes qui ne la connaisseut pas :
Le CONDUCTEUR de L'étranger dans Paris.
— Fig. Moyen de transmission, de communication, de
préservation : Un ami véritable est, au pied de la lettre,
un CONDUCTEUR QUI soutire les peines. (J. do Maistre.)
— Art milit. V. la partie encycl.
— Chir. Instrument que l'on employait autrefois, dans
l'opération de la taille par grand appareil.
— Constr. Conducteur des travaux. Sorte de contremaître
qui dirige les travaux et surveille le personnel do l'en-
treprise.
— Electr. Conducteur de l'électricité, Appellation donnée,
pour la première fois, vers le commencement du xix* siè-
cle, au corps susceptible d'égaliser le potentiel entre
deux points électrisés qu'il lelie. ii Conducteur de première
classe. Conducteur électrique dans lequel il n'y a pas de
décomposition électrolytique. il Conducteur de seconde
classe. Conducteur dans lequel il se produit des décom-
positions électrolytiques. il Conducteur secoJidaire de la
machine électrique, Conducteur de capacité suffisante pour
recueillir et emmagasiner l'électricité produite dans la
machine électrique à frottement.
— Hist. Conducteur de la haquenée du gobelet, Of^c'iev
commensal de la maison des rois de France, qui faisait
porter en campagne, sur un cheval de bât, du linge, du
pain, des fruits, des confitures, une tasse pour le roi, une
tasse à faire l'essai, un coulcau, du sel, le couvert du
dîner et celui du souper du roi, en prévision du cas où
sommiers et charrois ordonnés à cet cflct n'arriveraient
pas à temps.
— Ichtyol. Conducteur du requin, Nom vulgaire du gasté-
rostée conducteur, ii Conducteur des églefins, Nom vulgaire
du capelan.
— P. et chauss. Employé qui dirige le travail des pi-
queurs. Il Conducteur ejnbrigadé, Couducteur des ponts et
chaussées à titre permanent.
— Phys. Corps susceptible de transmettre d'un point à
un autre de sa masse la chaleur ou l'électricité : Lhydro-
gèneest un gaz bon conducteur de la chaleur et de l'élec-
tricité, il En général. Corps servant à la transmission d'un
fluide ou d'une action : Les sens sont les rayons du foyer,
les conducteurs de l'acte vital. (Bautain.) it Cylindre mé-
tallique isolé, qui fait partie d'une machine électrique, et
qui est disposé de façon à sélcctriser, lorsqu'on met lo
plateau de verre en mouvement : Beaucoup de machines
électriques ont un double conducteur. Il Nom que l'on a
donné aux paratonnerres, à l'époque de leur invention.
— Typogr. Conducteur de presse, Ouvrier chargé de
mettre en train une presse mécanique, d'en surveiller le
travail et de remédier aux accidents qui peuvent survenir :
Pour être un bon conducteur, il faut être à la fois impri-
meur et mécanicien.
— adj. m. Qui conduit: Canonnier conducteur. Il Dont
on se sert pour se conduire ; 7^*7 conducteur. Il Fig. Qui
sert à guider, à indiquer une suite de moyens à prendre :
Une table bien faite est un fil conducteur qui dirige et fa-
cilite les recherches.
— Bot. Tissu conducteur. Tissu du style et du placenta
à travers lequel pénètre le pollen, lorsqu'il s'allonge en
boyaux pour aller féconder les ovules.
— Electr. Corps bon conducteur. Corps qui, mis au con-
tact avec une source électrique, s'électrise aussitôt sur
toute sa surface. Il Corps moyen conducteur, Corps dont
les propriétés conductrices lui assignent une place inter-
médiaire entre les bons et les mauvais conducteurs. Il Corps
?ion conducteur. Corps qui arrête la propagation des mani-
festations électriques.
— Ency'cl. p. et chauss. Les conducteurs sont, dans
l'administration des ponts et chaussées, les fonctionnaires
placés immédiatement sous les ordres des ingénieurs des
ponts et chaussées, et qui sont chargés de diriger l'exécu-
tion des travaux de toute sorte, terrassements et construc-
tions, dont l'entreprise appartient à l'Etat, tels que routes,
ponts, aqueducs, viaducs, canaux, etc. Ils ont sous leurs
ordres les piqueurs et autres agents subalternes de la môme
administration. Aujourd'hui, les conducteurs dos ponts et
chaussées peuvent acquérir le grade d'ingénieur, après
avoir subi des examens théoriques et pratiques qui néces-
sitent de leur part des connaissances étendues, analogues
â celles des ingénieurs sortis do l'Ecole polytechnique.
— Ch. de f. On appelle conducteur d'un train un agent
qui est chargé de transmettre au mécanicien l'ordre de
mise en marche d'un convoi, ordre qu'il reçoit du chef
de gare ou du chef de station, lorsque l'houre réglemen-
taire a sonné. Le conducteur du train est tenu do ne trans-
mettre l'ordre du départ qu'après s'être assuré que tous
les voyageurs sont montés dans les voitures.
— Art milit. Conducteurs d'artillerie. Ce nom était donné
autrefois à des sous-officiers d'artillerie spécialement
chargés de la conduite des convois et du matériel de l'arme.
Ils disparurent à la réorganisation de 1825, et leurs fonc-
tions revinrent alors en partie aux sous-officiers chargés
do la garde des magasins, et qui sont devenus les gardes
d'artillerie. Le nom de conducteur ou canonnier conaucteur
est donné maintenant, par opposition à canonnier nervani,
à ceux des soldats d'artillerie qui, depuis la réorganisation
do 1829, sont chargés do cojirfit're les chevaux de trait; rôle
qui, avant cette date, était rempli par des hommes appar-
tenant au train d'artillerie.
Les conducteurs d'équipages ( qu'il ne faut pas confon-
dre avec les conducteurs du train des équipages) sont
les hommes chargés de conduire les voitures ou bÔles
de somme afl'ectéos à chaque corps de troupes, et qu'on
appelle les "équipages" do ce corps. Ces hommes font
partie do l'efi'ectil réglementaire du corps auquel ils sont
183
attachés. En outro, les corps dos différentes armes four-
nissent des conducteurs d"o([uipag(>s aux quartiers ^6n<i-
raux des brigades, divisions, corps d'arniêe, etc., pour
conduire les voitures nui leur sont attribuées.
Conducleur de mise de feu. Ce nom est donne aux engins,
pyrotocliniqnos ou électriques, c'ost-ù-diro cordeaux com-
bustibles ou lils métallitiups, (jni servent ù transmettre, à
distance, le feu aux l'ournoaux do mine ou charges d'explo-
sifs iiuolcon(nios, destinés à. fairo sauter un obstacle.
CONDUCTIBILITÉ (rad. conductible) n. f. Propriété
? n'ont les corps do transmettre, avec plus ou moins de
acilito, d'un point à un autre de leur masse, la chaleur
ou l'électricité.
— Encvcl. On distinguo la conductibilité thermique ou
calorifique et la conductibilité électrique.
— Conductibilité thermique. Les corps transmettent la
chaleur avec plus ou moms de facilité, suivant leur na-
ture. En général, on peut dire que les métaux sont bons
conducteurs de la chaleur, alors que le bois, le verre, le
caoutchouc ne la conduisent que très peu. Lorsque l'on
considère la propagation do la chaleur dans la masse d'un
corps, on n'a à s'occuper que de ce qu'on appelle la con-
ductibilité intérieure, et, lorsque, au contraire, on veut
connaître la quantité do chaleur qui se propage par la
surface de séparation de ce corps et du milieu voisin, il
faut faire intervenir une nouvelle propriété, qui est la
conductibilité extérieure.
Il) Conductibilité thei-^nique intérieure. La théorie des
pliénomônes do transmission de la chaleur dans les corps
a été donnée par Fourier; elle est basée sur l'unique hy-
pothèse du rayonnement moléculaire. Si l'on considère deux
molécules très rapprochées 771, m', on admet que la molé-
cule la plus chaude cède à l'autre une quantité de chaleur
qui, pour un temps donné, est proportionnelle à la diffé-
rence do température ((,—',) des deux molécules et à une
fonction f{r) de la distance qui les sépare.
En s'appuyant sur cette hypothèse, on peut calculer la
quantité de chaleur qui traverse un mur dont les deux
faces sont à des températures différentes : elle est donnée
X T
par la relation : Q = K — -'.dans laquelle T, et T, re-
présentent les températures des deux faces du mur, e son
épaisseur, et K le coefficient de C07iductiùilité thermique
intérieure, qui dépend uniquement do la matière qui con-
stitue le mur. C'est le problème connu en physique sous
le nom de problé7ne du Hiur.
b) Conductibilité thermique extérieure. Si, au lieu de con-
sidérer un mur, on considère une barre homogène dont
les extrémités sontà des températures différentes, il y aura
transport de chaleur, non seulement d'une extrémité vers
l'autre, mais encore de chaque point de la surface vers
l'atmosphère environnante. Dans ce cas, la température t,
en chaque point de la barre, est donnée par la relation :
( = Ae'"-j-Be-'"
où A, B et a sont des constantes, e la base des logarithmes
népériens, et x la distance du point considéré à l extrémité
chaude de la barre. Dans le cas d'une barre infiniment
longue par rapport à son diamètre, l'expression se réduit à :
t = Te"^,
C'est la loi de Biot et Lambert; T est l'excès de tempé-
rature de l'extrémité chaude sur l'air ambiant.
Le coefficient a contient les deux coefficients de con-
ductibilité K intérieure et H extérieure, ainsi que la sec-
tion s et le périmètre p de cette section :
CONDUCTIBILITÉ — CONDYLIEN
•V
Hp
Ks'
— Conductibilité électrique. On appelle conductibilité
électrique d'un corps, ou conductivité, ou conductibilité
spécifique, la conductance d'un corps de 1 centimètre carré
de section et de l centimètre de longueur. En effet, la con-
ductance 0 étant : C= ^^ ,
si l'on fait 5= 1 et /= 1, on a 0 = ^.
Les corps bons conducteurs de la chaleur sont aussi
bons conducteurs de l'électricité et inversement. Tous les
métaux, entre autres, conduisent facilement l'éiectricité,
mais à des degrés cependant très différents.
On exprime quelquefois la conductibilité des corps en
la rapportant à celle dun cuivre pur préparé par Matthie-
sen, ot en donnant à cotte conductibilité type la valeur
100. On fait aujourd'hui industriellement du cuivre dont
la conductibilité est de 5 à 6 p. lOO supérieure à celle de
cet étalon, et, comme on conçoit ([u'il puisse ôtre fait mieux
encore, il est difficile de considérer comme bien solide
une pareille base. Généralement, la grandeur de la con-
ductibilité électrique est donnée par son inverso : la ré~
sistivité.
— Conductibilité moléculai7-e. Si l'on détermine la conduc-
tibilité électrique d'une dissolution d'un sel dans l'eau en
fonction de la concentration, on constate quo cotte con-
ductibilité diminue, à mesure que la dilution augmente,
jusqu'à devenir nulle pour l'eau pure. I/obsorvation montre
que ce qu'on appelle la conduitibilité 7noléculaire d'une so-
lution ou le quotient de sa conductibilité par le nombre de
molécules-grammes quo (Contient un litre, n'est pas nu
nombre constant, mais t)uil croît lorsque la conductibilité
diminue, c'est-à-diro que la dilution augmente. Ces* un
des phénomènes qui ont servi de base à la théorie do Vio7ïi-
sation des sols au sein de leur solution.
— Conductibilité mnqnétique. Ce nom a été donné par
Jamin à la propriété dos tensions magnétiques de s'équili-
brer en deux points,
CONDUCTIBLE (du lat. conducere. supin condnctum,
conduire) adi. S'est quelquefois employé pour coNnucrKim.
Il Conductible signifie proprement susc-eptible d'être con-
duit, et s'appli(|uerait plutôt à l'électricité ot ù la chaleur
clles-mOmes, qui seraient conductibles.
CONDUCTION {Icsi-on — du lat. conductio; de eum, avec,
et ducere, supin ductum, conduire) n. f. Dr. rom. Action
do louer, de prendre à loyer.
— riiys. S'einploio quelquefois pour désigner le passage
de la clialeur ou do 1 électricité à travers les corps cou-
ducteur.H.
— lOIoctr. Co7iduction électrolijtiaue. Modo do transmis-
sion do l'électricité admise par I-araday dans un circuit
où il peut 80 produire dos clécompositions ot des transports
éloctroiy tiques, il Conduction t'/cc(W^uc, Transmission élec-
trique par contact, par les molécules d'une barro métal-
lique pur exemple.
CONDUIRE (du lat. conducere; de cion, avec, et ducere,
mener : Je conduis, nous co7iduisons. Je conduisais, iioiis
conduisions. Je co7iduisis, 7wus conduisi7nes. Je conduirai,
nous condui7-o)is. Co7iduis, conduisons, conduisez. Que je
conduise, que7wus conduisions. Conduisant. Conduit, te)v. a.
Mener avec soi : Coniuiire un enfant à l'école. Conudiri:
des troupeaux aux champs, n Faire arriver à un but, faire
arriver à un résultat : Conduire a la fortune, à la (flaire.
L'envie reiid iitjuste; e^/e conduit à la Aaine.(M'"*deGenlis.}
Il Accompagner par honneur : Conduire U7ie dame. 11 Diri-
ger, guider, régler la marche de : Conduire une voitiwe.
U7ie barque, une armée. Conduire la ynain d'tm écolier, les
pas d'un aveugle. Il Avoir le soin, la direction do : Conduirk
une affaire, une intrigue, un complot. \\ Servir à diriger :
Suivre un flambeau qui conduit. Il Diriger la conduite de :
Ecoutez la voix de celui qui voils conduit. Il Inspirer, servir
de motif à : L'intéi'êt conduit la plupart des hoinmes. 11 Di-
riger l'exécution de : Conduire des travaux. 11 Transporter
d'un lieu dans un autre: Conduire rfe5marc/ia?îri(5es(/ePar(A'
à Bordeaux, il Pousser, faire arriver jusqu'à : Conduire un
canal jusqu'à Toulouse. Il Servir de voie pour aller : Chemin
qui CONDUIT à la ville.
— Fam. Conduire la barque, Etre à la tête d'une affaire,
la diriger.
— Loc. div. : Conduire une fe77\7ne à l'autel, L'épouser,
Il Conduire à sa fin. Achever, terminer. 11 Conduire de l'œil,
des yeux, du reyard. Suivre du regard, sans perdre de vue ;
surveiller attentivement.
— Arboric. Conduire U7i arbj'e, Tailler ses branches de
manière à lui donner une forme déterminée. 11 Conduire
une forêt. Aménager une forêt de telle sorte qu'il y soit
pratiqué des coupes annuelles régulières.
— ■ Comm. Conduire lui tissu bois à bois. C'est le mesurer
à l'aide d'un mètre sans tendre l'étoffe, en lui laissant la
tension naturelle de la trame et de la chaîne.
— Electr. Propager d'un point à un autre les manifes-
tations électriques.
— Fauconn. Conduii'e l'oiseau, Dresser le faucon con-
venablement, de manière qu'il chasse bien.
— Géom. Faire passer : Conduire une ligne par deux
points donnés.
— Littér. Disposer la succession dos faits et l'emploi
des moyens : Auteur qui excelle à conduire une ijit7'igue.
— Manèg. Conduire un cheval étroit ou large. Se dit sui-
vant que le cavalier fait décrire à sa monture un cercle
de petit ou de grand rayon. 11 Conduire un cheval de la
mam, Le faire changer de main.
— Techn. Conduire la pieri'e. L'amener sur des rouleaux
jusqu'à l'ouverture de la carrière. 11 Conduire un mur, Pro-
longer la construction de ce mur jusqu'en un point bien
déterminé. 11 Conduire l'eau. Distribuer l'eau au moyen de
conduites, après l'avoir amenée à un point voulu.
Conduit, ite part. pass. du v. Conduire.
— Constr. Travaux conduits. Travaux que le conducteur
de travaux dirige intelligemment.
— Peint. Jours bien conduits. Jours bien distribués.
Se conduire, v. pr. Etre conduit. Il Marcher, diriger
ses propres pas : V l'oir tout juste assez pour se conduire.
Il Se comporter, diriger, régler sa conduite.
— Syn. Conduire, administrer, diriger, gérer, gouverner,
régir. V. administrer.
— Conduire, guider, mener. Conduire et mener sentent
l'autorité; guider marque Tinstruciion, les lumières. On
conduit celui qui, seul, ne saurait où aller, ou qui n'ose
pas aller seul; on guide celui qui craint de s'égarer; on
mène celui qui résiste au mouvement, ou qui ne connaît
pas môme le but. De plus, guider ne se dit que des per-
sonnes, co7iduire et mener peuvent so dire des choses;
alors, conduire suppose une certaine habileté, mener mar-
que une espèce de violence : conduire une maison, uu
char; 7nener une affaire rondement.
GONDUISEUR(rad. condim-e) n. m. Conducteur. (Vieux.)
— Eaux ot for. Commis de marchand de bois, veillant
aux intérêts de son patron dans une coupe.
— Techn. Ouvrier ardoisior qui conduit le bassicot.
CONDUISOIR (so-ur*— rad. co7ïduire) n. m. Dans les cor-
derios. Long bâton destiné à conduire un fil de caret quo
l'on passe dans le trou pratiqué à l'une de ses extrémités.
CONDUIT ( rfu-i) u^Autref., Conduite, direction. 11 Auj.,
Petit canal ou tuyau servant à l'écoulement d'un liquide ou
d'un gaz : Un conduit souterrain. Les condoits du gaz
d'éclairage. Un conduit e« fonte, en maçon7ierie. Il Passage
souterrain. (Inusité.)
— Anat. Nom donné à divers canaux : Conduits lacry-
maux. Il Conduit auditif. Canal qui s'étend de la conque au
tympan de l'oreille, n Conduit de Pecauct ou thnracique.
Gros tronc qui reçoit tous les canaux lymphatiques.
— Arcliit. Conduit à vent. Canal amenant aux apparte-
ments de l'air frais pris dans les parties basses d'un édifice.
— Mar. Poulie servant do support ot de passage à une
manœuvre.
— Mus. Tubo qui, dans l'orgue, est destiné & mener lo
vent des soufAots dans les sommiors. n Dans l'ancienne
musique. Motet, chant d'église à plusieurs parties harmo-
niques : Celui qui veut faire un conduit doit t'uC d'abord
trouver uti chant aussi beau que passible, puis l'employer
Î<our Composer un déchant. (Francon.) 11 A signifié aussi
*artie principale d'un contrepoint, thème, sujet.
— Tochn. Appui d'un outil, n Petit tubo pour recevoir
le lil tle for dune sonnette. 11 Espace vido ménagé pour lo
passage do l'air froid, sous la plaque du foyer d'un po^le.
CONDUITE n. f. Action de conduire, de mener, do diri-
ger, do gouverner : La conduite d'une armée, des trou-
peaux, des affaires, de travaux. Il Action d'accompagner
quelqu'un pour lui fairo honneur ou pour lui donner une
mar<iue d'affection : Etre chargé de la conduite d'un am-
bassadeur. Faire la condditk à des conscrits. 11 Plan, ar-
rangement, distribution, onchaînomont : La conduite d'une
pièce de théâtre, des jours d'un tableau,
— Fig. Action ou manière d'agir, do so conduire, do
diriger ses propres actes : Les gens heureux croient tou-
jours avoir rai.son. quand la fortune soutient leur con-
duite. (La Uochef.) Il Ahsol. Sagesse, prudence : At'oiV de
la CONDUITE. Un esprit d'ordre et de conduite est indis-
pensable dans les affaires.
— Art milit. V. la partio oncyol.
— (;onsir. Tuyau de conduite ou simplement Conduite.
Tuyau ou uqueiluc do petite dimeusiou amenant les eaux
à un endroit déterminé. 11 Action de diriger les travaux d'un
cliantier de terrassement, do charpente, de maçonnerie.
— Mar. Frais do route qu'on paye aux marins, pour se
rendre au port d'ombarquement ou de station. 11 Appareil
quolconquo qui dirige une manœuvre. V. conduit.
— Mus. anc. Conduite rythmique ou simplement Ryth-
mique. V. ce dernier mot.
— Techn. Partie excédante d'un fût d'outil de menui-
sier, pour l'empêcher de descendre trop, n Sorte de canal
ménagé sous un parquet, pour conduire l'air extérieur
jusquau foyer d'une cheminée, afin d'obliger la fumée à
monter. 11 Grosse pièce qui, en horlogerie, sert pour trans-
mettre le mouvement à distance.
— Théol. Action divine; dessein de Dieu : La conduite
de Dieu sur la vie et la maladie. (Pascal.) Les conduites de
Dieu sur vous. (Bossuet.)
— Peint. Ordonnance satisfaisante d'un tableau.
— Loc. prov. (Fam.l : Aclieter u7ic conduite. S'amender.
H Faire la conduite, Cnasser avec voies de fait, n Faire à
une persoTuie la co7iduite de Grenoble, La reconduire à coups
de bâton et à coups de pierres. [L'origine de ce dicton po-
pulaire est assez incertaine. On a proposé une aventure
arrivée à Rlchelet, l'auteur du fameux Dictionnaire des
rimes et du Dictionnaire frajiçais {IGSO), dans lequel il avait
trouvé moyen de faire paraître, en mainte occasion, l'ani-
mosité singulière qu'il nourrissait contre les Grenoblois.
Ayant commis plus tard l'imprudence de se rendre dans
leur ville, il y aurait été reconnu et accueilli à coups de
bâton.]
— Enctcl. Techn. On nomme conduite d'eau ou de gaz
un ensemble de tuyaux emboîtés les uns dans les autres
et qui ont pour but de conduire l'eau ou le gaz, en partant
d'un réservoir, pour se rendre à tous les points où le fluide
doit être utilisé. Des règles bien déterminées régissent le
calcul du débit des conduites et soumettent leur installa-
tion à certaines conditions que l'on doit observer, suivant
que l'on doit distribuer un gaz ou un liquide.
— Art milit. Conduite du feu. C'est l'art de diriger le feu
d'une troupe de façon à obtenir le maximum d'effet, tout
en consommant le moins possible de munitions. Cet art a
une importance plus grande encore aujourd'hui qu'autre-
fois, en raison de l'énorme consommation que permet lo
tir rapide des armes actuelles. La co7iduite au tir est, pour
l'artillerie, quelque chose d'analogue. Il ne faut pas la con-
fondre avec le i-églage du tir.
Conduite des tei^rasse/nents. C'est l'art d'exécuter les
travaux de construction d'un ouvrage do fortification do
campagne, d'après les circonstances où on se trouve et
le temps dont on dispose, de manière à obtenir le plus
vite possible un abri défensif utilisable, que l'on complète
et perfectionne ensuite si le temps le permet, en opérant
par périodes, dont chacune produit un résultat qui s'a-
joute à ceux précédemment obtenus.
Conduite des voitu/'es, de9 7nulets de bât. C'est l'instruc-
tion donnée aux hommes de l'artillerie et du train des équi-
pages, pour leur apprendre à conduire, soit en selle, soit
eu guides, etc., les voitures et bêtes de somme employées
dans ces troupes.
CONDUPLICABLE adj. Bot. Qui peut être condupjiqué,
sans enfermer la foliole ou le pétiole commua : j^otiole
CONDUPLICABLE. Pétiolc CONDUPI.ICABLE.
CONDUPLIGATIF, IVE (du lat. conduplicare, supin con-
dupltcatum, plier ensemble) adj. Bot. Se dit d'un mode de
préfoliation dans lequel les feuilles sont plièes dans leur
longueur et placées côte à côte sans s'embrasser, comme
dans le bourgeon du hêtre : Folioles conduplicatives. 11
Se dit aussi des cotylédons qui présentent la même dispo-
sition dans l'embryon. 11 On dit aussi condupliqué, ék, et
CONDOUBLÉ, EE.
CONDUPLICATION ($i-on) n. f. Etat de ce qui est condu-
plicatif : CONDUPLICATION des folioles, des cotylédo7is.
— Rhét. Répétition d'un mot au commencement ou â
la fin d'une phrase.
CONDUPLIQUÉ, ÉE adj. Bot. Syn. do conduplicatif, ive.
CONDURANGO i.do condur-angu, liane du condor) n. m.
Nom vulgaire de diverses plantes do l'Amérique du Sud.
— Encyci.. Les espèces désignées sous lonom de condu-
ranyo ont une action physiologique qui consiste en une
suractivité do la circulation amenant do la diurèse et une
sudation abondante ; mais aussi des vertiges ot dos trou-
bles do la vue.
CONDURRITE (de Condurrow, mino du comté de Cor-
nouaillos. où l'uD a trouvé cette substance) u. f. Variété
d'arséniuro naturel de cuivre.
CONDY n. f. Mesure do capacité indienne, d'une conte-
nauco d'environ -t^S.
CONDYLARTHRÉS n. m. pi. Groupe do mammifères
fossiles, comprenant les coryphodontos ot phénacodontes,
ot dans lesquels on a voulu retrouver les ancêtres proba-
bles des ongulés. (Los condylarthrés présentent dos rap-
ports avec les damans et les éléphants, ot aussi avec les
porcins. Leurs débris so trouvent dans les formations
éocèncs do l'Amérique centrale.) — Un condylarturé.
CONDYLE (du ^T. kondulos, môme sens) n. m. AnaC.
Extrémité articulaire d'un os ayant la forme d'uue portion
d'ovoVde allongé.
— Antiq. gr. Lo mot kondylos, nom de la seconde pha-
lange du doigt médius, a été quelquefois employé par les
Grecs uour désigner une mesure do longueur égale à doux
doigts (îaxTU>,oO.
— Encycl. Les vrais conrfy/es, ceux qui rentrent exacte-
mont dans la définition, sont ceux du maxillaire inférieur
ot ceux do l'occipital. Les cavités qui les reçoivent sont
dites « glénoïdes ". On donne aussi le nom do « condylo - à
l'éminenco articulaire do l'humérus qui regarde la tête du
radius, et aux deux éminencos articulaires do l'extrémilô
inférieure du fémur (condvlo interne, condylo oxlorno) qui
s'urticuleut avec le tibia. Lo carpo forme aussi un condyla
articulé avec le radius.
CONDYUE {IS — du gr. kondulos, condylo) a. f. Bot. Nom
donné à l'anthéridio dos chara.
CONDYLIEN, ENNE {It-in, en') adj. Qui so rapport© & uu
condylo.
— 'Articulation condylienne. Sorte do diarthroso dans la-
quollo les surfaces articulaire» sont uu condylo et uno
cavité glénoVde (occipito-atloïdiouno, tomporo-maxillaire,
radio-carpienno).
— rroii con(/y/iCH, Orilicos do l'occipital placés ou avant
CONDYLOCARPE
CONEMAUGH
et en arrière des condyles de cet os. Les antérieurs qui
sont les plus importants donnent passaee aux nerfs de la
douzième paire crânienne {grand hypoglosse}.
CONDYLOCARPE n. m. Genre d'apocynacées, tribu des
plumériées, comprenant des lianes vofubilcs et souvent
très élevées de lAmérique tropicale.
Syn. de skquoia, et de taxodium.
CONDYLOCARYE n. f. Bot. Syn.
de KAPISTRE.
CONDYLODÈRE OU CONDYLO-
DERA {dé) n. m. Genre dinseotes
orthoptères sauteurs, famille des lo-
custiaés, comprenant une forme à
corps allongé, à corselet atténué en
avant, noueux.
— Encycl. Par leur aspect géné-
ral, leur taille, leur coloration bleue,
leurs antennes grêles, leurs pattes
longues et fines, les condyhdères,
que leurs affinités zoologiques rap-
prochent des éphippigères, imitent
absolument les insectes coléoptères
du genre tricondyle (cicindélidés) et
aussi les collyris. La seule espèce
connue, condylodera trxcondyloides,
bleue, avec le thorax et la tête variés
de pourpre, est aptère, ou plutôt n'a que des élytres et
des ailes rudimentaires. Longue de 20 millimètres, elle
habite Java.
Condyiodère
(réé. d'un tiers).
CONDYLOÏDE (du gr. kondulos,coTiày\e, et eidos, aspect)
adj. Anat. Qui a h ■* " ' ' " '
LOÏDE.
la forme d'un condyle : Èminence condy-
CONDYLOÏDIEN, ENNE (rfi-ÏH, en') adj. Anat. Qui avoi-
sine le condyle.
CONDYLOME (du gr. konduluma, renflement) n. m.
Excroissance charnue douloureuse, d'ori-
gine vénérienne, qui siège le plus sou-
vent à l'anus ou au voisinage des parties
génitales.
— Enctcl. L'aspect du condylome va-
rie et donnaJieu à des dénominations popu-
laires variées : crête-de-coq, chou-fleur. Lo
traitement consiste dans l'excision, au
moyen des ciseaux ou du thermocautère.
CONDYLOSTOME ou CONDYLOSTOMA
{stoj n. m. Genre d'infusoires hétérotri- condvlostome
ches, famille des spirostomidés, compre- /^j.. 15 fois),
nant des formes allongées, dont la bouche °
est bordée par une membrane ondulatoire et une série de
cils. (Le condylostoma païens est le type de ces animal-
cules qui vivent dans l'eau.)
CONDYLURE n. m. Genre de mammifères insectivores,
famille des talpidés, compre-
nant des taupes munies d'une
queue longue et à museau ter-
miné par une couronne de ten-
tacules en étoile. [On no connaît
qu'ime espèce de condylure (con-
aylurus cristafus), de la taille
d une taupe, à pelage d'un brun
roussâtre,répandue dans l'Amé-
rique du Nord. C'est la taupe
étoilée des vieux auteurs.]
CÔNE (du gr. kônos, lat. co-
nus, mot qui signifie pi'n. r-étine,
pomme de pin) n. m. Géom. So-
lide engendré par une droite variable, passant constam-
ment par un point fixe et s'appuyant sur une courbe direc-
trice quelconque dans l'espace, n Côîie de révolution. V. la
Condylure.
1. Càae droit ; 2. CÔne oblique ; 3. Cône rectangle ; *. Tronc de côoe.
partie encycl. il CÔne circulaire, Celui dont la directrice est
une circonférence. Il C(Jnerfroï7, Cône dont l'axe, c'est-à-dire
la ligne qui joint le sommet au centre de la base, est per-
pendiculaire à la base, ii Cône oblique. Celui dont 1 axe
est oblique sur la base, n Cône rectangle. Cône circulaire
droit, dont l'axe est égal au rayon de la base, auquel cas
deux génératrices menées par les extrémités d'un diamètre
de la base forment au sommet un angle droit, ii Cône
acutangle. Celui où. Taxe étant plus grand que le rayon,
i'anglo indiqué ci-dessus est plus petit qu'un droit, it Cône
obtusangle. Celui où l'axe est momdre que lo rayon, et
I angle ci-dossus indiqué plus grand qu'un droit, ii Tronc
de cône. Solide que l'on obtient en retranchant d'un cône
la partie comprise entre lo sommet et une section plane
de la figure.
— Par anal. Objet d'une forme qui rappelle celle d'un
cône géométrique : La queue de ta comète est un cônb
creuj:. (Arago.)
— Arbonc. Forme d'arbres fruitiers en plein vont, con-
sistant on une tige verticale, garnie do branches latérales
dont la longueur diminue pro-
gressivement depuis la base jus-
qu'au sommet de l'arbre : Les
arf>re» en cônk ont un aspect très
séduisant. (A. Dubreuil.)
— Astroh. Cône d'ombre. Om-
bre en forme de cône projeté©
par une planèto, dans la direc-
tion opposée à celle du soleil : Il
y a éclipse totale de soleil pour
tout point de la terre qui se
trouve dans le cône d'ombre de
la lune.
— Bot. Frnitdos conifères, tels
guo le pin, lo sapin, etc. : La
forme des cdNES est toujours plus
ou moins ovale. (Bosc.) il Syn. do
BTBOBtLR. V. coNipfcRRs. Il Partie du houblon employée
dans les infusions et dans la fabrication de la bière. \\ Cône
Cône : a, de pin ; fi, de cy-
préi; e, de houblon.
Développement latéral
du cône.
d'or. Nom vulgaire d'une espèce d'agaric de couleur jaune,
quo l'on trouve dans les environs do Paris.
— Brass. On appelle cône la fleur du houblon qui entre
dans la fabrication de la bière.
— Mar. Signal de forme conique hissé aux sémaphores,
pointe eu haut ou pointe en bas, pour signaler le mauvais
temps.
— Optiq. Cône de lumière. Faisceau de rayons diver-
gents formé en arrière d'un point qui leur est commun :
Hl se forme, en arrière d'une lentille convergente, rfeux cônes
de lumière opposés par leur sommet.
— Techn. Moule de fonte ou de fer, ayant la forme d'un
cône creux et qui est destiné à. recevoir soit des métaux
en fusion, soit du sucre liquide.
— Encycl. Géom. On nomme généralement cône une
surface engendrée par une droite assu-
jettie à passer par un point fixe, et dont
le mouvement doit, d'ailleurs, être réglé
par une condition spéciale. Cette condi-
tion que doit remplir la droite mobile
peut être de rencontrer toujours une
courbe donnée, qui prend alors le nom
de directrice du cône, ou de rester tan-
gente à une surface donnée, auquel cas
le cône est dit circonscrit à la surface
donnée.
On nomme plus particulièrement trian"?e rectan-
'■ côoe » la surface engendrée par une gie générateur,
droite mobile tournant autour d un axe
fixe qu'elle rencontre toujours au même point, en faisant
avec lui un angle constant. C'est le
cône de révolution.
Plus particulièrement encore, on
désigne sous le nom de >■. cône » la
surface précédente limitée à une sec-
tion faite perpendiculairement à son
axe, ou même le volume compris
entre la surface ainsi limitée et le
plan de base. On a ainsi le cône étu-
dié en géométrie élémentaire.
La surface latérale de ce cône,
qu'on peut assimiler à celle d'une
pyramide régulière, a pour mesure
la moitié du produit des mesures do
la circonférence de la base et du côté, arête ou apo-
thème, tKI.
La mesure de son volume, déduite de celle du volume
de la pvramide, est : — «R'/i.
La surface latérale du tronc do cône compris entre deux
plans perpendiculaires à son axe est u (R-l-r) /; le volume
de ce ironc est : -- TcA(R*-î-r'4-Rî').
— Géom. anal. L'équation en coordonnées rectilignes
d'un cône rapporté à son sommet pris pour origine est né-
cessairement homogène par rapport aux trois variables x,
y, z, parce que les trois coordonnées d'un point de la
surface doivent pouvoir subir une transformation propor-
tionnelle, dans un rapport arbitraire, sans que le point
représenté par les valeurs ainsi modifiées de x, de y, et de z
cesse de représenter un point de la surface du cône.
Réciproquement, toute équation homogène entre trois
coordonnées rectilignes, x, y, z, représente une surface
conique, parce que, les trois variables liées entre elles
par une pareille équation pouvant subir une mutation pro-
portionnelle arbitraire, tous les points de la droite qui join-
drait l'origine des coordonnées à un point de la surface
appartiennent à cette même surface.
Les sections faites par les plans parallèles dans un
cône sont toutes semblables, d'après la définition même de
la similitude; les tangentes menées à ces sections, aux
fioints situés sur une même génératrice, sont donc paral-
éles, et, par suite, contenues dans un même plan ; ce plan
est le plan tangent au cône, le long de la génératrice
considérée. Un plan tangent à un cône le touche donc en
tous les points de la génératrice qui passe par le point de
contact. — Les sections du cône do révolution, ou plus
généralement du cône du second degré, par des plans, por-
tent le nom de coniques. V. coniqur.
— Géol. Cône de déjection. On désigne ainsi l'ensemble
des matériaux apportés par un torrent de montagne, au
point où il débouche dans une vallée. En ce point, les blocs,
pierrailles et graviers, rencontrant une pente plus douce
et un espace plus vaste, se déposent en un large éventail.
Généralement, les éléments les plus gros se rencontrent à
la partie supérieure du cône, les galets et pierrailles vont
un peu plus loin ; les graviers, plus légers, sont entraînés à
la suite, et les boues, facilement transportables, en forment
la base. Mais cette structure des cônes de déjection est
assez fréquemment bouleversée par les crues des torrents.
Cône d'éboulement. On appelle ainsi un amas de maté-
riaux qui se présentent en forme de cônes, à la base des
montagnes, et qui résultent de la dégradation continue
des sommets, par l'action répétée du gel et du dégel. Los
cônes d'éboulement contribuent au comblement des lacs.
Cône volcanique. Quelques canes volcaniques sont en-
tièrement formés de laves; c'est le cas du Mauna Loa et
du Mauna Kea; mais il s'agit, le plus
souvent, de cônes de débris formés'autour
do l'orifice du cratère par l'accumulation
do scories, de lapilli, de cendres, rejetées
pondant les éruptions. Lo cône de débris
le plus remarquable est celui du Cotopaxi,
qui a une hauteur do 2.000 mètres et une
régularité géométrique. En Franco, les
anciens volcans d'Auvergne présentent de
jolis petits cônes, parmi lesquels il faut
citer celui du Pariou.
— Mécan. La forme conique est em-
ployée avec avantage comme organe de
mouvement ; les principaux sont : lo rône
de friction, les cônes-poulies, les tambours
coniques, les roues coniques à contact et à
frottement de roulement, les engrenages
coniques, les pendules coniques, etc.
1" Cône de friction. Le côno do friction
est un appareil d'embrayage, composé de
doux cônes métalliques pouvant se péné-
trer l'un l'autre, et quo l'on emploie pour communiquer lo
mouvement de rotation d'une pièce à une autre.
S"» Cônes-poulies et Tanihours coju'ques. Pour changer
Cône-poiilie.
Cône de friction.
Roue conique.
184
instantanément la vitesse du mouvement, on emploie di-
vers appareils auxquels on donne les noms de cônes-pou-
lies et de tambours coniques. Ces or-
ganes consistent dans deux systèmes
de poulies et de cônes allernés, réunis
par une courroie de transmission et
ti.vés sur deux axes parallèles. Pendant
la marche, on peut faire passer la cour-
roie d'une poulie sur une autre, afin
d'avoir une variation dans la vitesse.
3" Houes coniques à contact et à frotte-
ment de roulement. Dans certaines ma-
chines à grande vitesse, on emploie des
roues coniques à friction pour trans-
mettre le mouvement à des axes non
parallèles. Le cône qui conduit so fait
en fonte, et celui qui est mené se com-
pose de rondelles de cuir serrées for-
tement entre deux plaques de fonte; ces deux pièces sont
tournées sur leur contour.
— Cône de résistance. Le nom de « côno de résistance «
ou « de réaction » a été donné
par Moselev au cône formé
par l'ensemble des directions
que peut prendre une force
quelconque appliquée sur un
plan quelconque, comprises
entre les angles limites du
frottement, qu'il appelle an-
gles limites de résistance ou de
réaction, avec la condition
que cet effort se transmette en
un autre point qui réagisse.
CÔNE n. m. Genre do mol-
lusques gastéropodes, type de la tribu des coninés, et dont
le nom scientifique est cuuiis.
— Encycl. Les cÔ7ies sont des animaux marins, à pied
étroit, tronqué
en avant, obtus
en arrière ; à
tentacules ocu-
lifèrcs grêles, à
siphon saillant.
Leur coquille,
conique, allon-
gée, souvent re-
couverte d'un
épiderme feu-
tré, est, sous
ce revêtement,
ordinairement
marq uée do
dessins bruns
sur un fond de couleurs vives. On connaît plus do 500 es-
pèces de cônes, réparties dans les mers chaudes (une seule
habite la Méditerranée), ou fossiles (150 dans les terrains
tertiaires). La tailla des cônes est moyenne, dépassant ra-
rement 15 centimètres de long.
CÔNE, ÉE adj. En forme de cône (en parlant des co-
quilles, coquillages, etc.).
CÔNE-ANCRE n. m. Sac conique traînant et s'emplissant
d'eau, et servant d'ancre aux aérostats, dans les ascensions
au-dessus de la mer. (Cet engin
a été imaginé par Sivel: il se
vide en le retournant.) Il PI. Des
CÔNES- ANC RE s.
CONECTE (Thomas), carme,
né à Rennes dans le xiV siècle,
brûlé à Rome en 1434. Il eut
un prodigieux succès comme
prédicateur, réforma les cou-
vents de son ordre, puis alla en
Italie. Ses éloquentes déclama-
tions contre la dissolution du
clergé et de la cour de Rome lui
attirèrent des ennemis : il fut
accusé d'hérésie, et périt dans
les flammes.
CONECUH, rivière des Etats-
Unis, qui arrose l'Etat d'Alabama, s'unit au fleuve côtier
Escambia, dont elle est le principal affluent. Elle donne
son nom à un comté de l'Etat d'Alabama.
CONEGLIANO, ville d'Italie (Vénéiie [prov. de Trévisel),
sur leMonticano, affluent de la Livenza; 8.940 hab. Ecolo
de viticulture et d'œnologie. Fabrication do soieries et
draps. Vieille enceinte de murailles, ancien château fort.
Eglise Saint-Léonard, avec tableaux du peintre Giovanni-
Battista Cima, dit le Conegliano. Le titre de <> duc de Co-
negliano » fut donné par iS'apoléon P"" au général Moncey,
en 1806. — Pop. du district de Conegliano : 51.950 hab.
Conegliano [Giovanni-BattistaCiMA, dit le), peintre
italien, né à Conegliano vers 1460, vivait encore en 1517.
Il adopta la manière de Giovanni Bollini, ce qui a fait
croire qu'il avait reçu des leçons do ce maître. Ses œuvres,
exactes et gracieuses comme celles de Bollini, ont, il est
vrai, moins de délicatesse ; mais, d'un autre côté, elles
l'emportent par l'éclat du coloris et le mouvement des
figures. Dans la plupart de ses compositions, Conegliano
a reproduit la colline couronnée d'un vieux château au
pied de laquelle se trouve sa ville natale. Parmi les ta-
oleaux de cet artiste, rappelons : la Madone enlj-e saint
Jacques et saint Jérôme, à Vicence ; saint Jean- Baptiste;
Constantin et sai^ite Hélène soutenaytt ta croix; Tobie;
saijit Jacques et saint NicolaJ!. dans diverses églises de
Venise. Il existe des œuvres de ce maître à Milan, à Mu-
nich, à Dresde. Lo Louvre possède de lui : la Vierge et
l'enfant Jésus adorés par la Madeleine et saijit Jean.
Conegliano (duc de), général français et maréchal
de l'Empire. \. Moncey.
CONÉINE n. f. Chim. V. conicine.
Conejera, petite île déserte du groupe des Baléares,
conttMiant une lirodigieuse quantité de lapins, ce qui lui a
valu son nom (de conejo, lapin).
Conemaugh, ancienne ville dos Etats-Unis (Etat do
Pensylvanie), sur le Conemaugh, affluent de l'Alléghany.
Kilo est actuellement annexée à la ville voisine de Johns-
town. — Un lac du même nom existe dans lo haut bassin
du Conemaugh.
Cône-ancre.
Coui'pate.
i85
CONÉMON n. m. Espèce do coacombro du Japon, n On
liil aussi CONOMON, ot cuïnnomun.
CONÉPATE OU CONEPATUS (;i(', tiiss) n. m. Gonro do
mamimtoros carnivores, famillo dos mustôlidos, compre-
nant dos niouf-
i'ettos lie l'Anié-
i-u{Uo c o n t r al o
ot niéridionalo ,
dont ou connaît
quatre espèces.
{ Celle qui re-
munto lo plus au
N. est lo conepa-
tus Mapunlo de
Californio ; colle cnu descend lo plus
HamhûhUi, do Ja Terre do Fou.) V. moufette.
_ CONESSINE [nèss) n. f. Alcaloïde C*'H*"A2', tiré de
l'écorco do wrightie {wriglUia antidysenterica). Syn. do
Wliir.HTINE.
CONEY(lo), rivière néo dans le département des Vosges,
dans nn étang dos environs do Xortigny ; elle entre dans
lo dôpartcmcnt de la Haute-Saône, et se jette dans la
Saôiio à Curre, après un cours do 52 kilomètres.
CONFABULATEUR, TRIGE n. Celui, colle qui confabulo.
(Vieux.)
CONFABULATION {si-o?i) n.f. Action de confabuler, cau-
serie. (Vieux.)
CONFABULER (du lat. confabnlari; do cum, avec, et fabu-
lai'i. causer) V. n. Se livrera des causeries familières. (Vx.)
CONFALON n. m. Féod. V. gonkalon.
CONFALONIER n. m. Féod. V. GONFALONIER.
CONFALONIERI (comte Frédéric), patriote italien, né
à Milan en 1776, mon à Hospenthal (Suisse) en 1846. Sa fa-
mille était dévouée à l'Autriche. Lui, au contraire, consacra
sa vie à l'alfranchissement de sa patrie. En 1814, il souleva
les Lombards contre les Français, puis il conspira contre
l'Autriche. Il fut l'àmc de la conjuration des Fédérés, qui
aboutit aux tentatives d'insurrection do 1820-1821. Malade,
arrêté en 1821, il fut condamne à mort en 1823; mais sa
femme, Teresa Casati, obtint la commutation de sa peine
en celle du carcere dura perpétuel. Il refusa constam-
ment, malgré les otTres de pardon, de dénoncer certains
complices, et surtout le prince do Carignan (plus tard le roi
Charles-Albert) que les conjurés voulaient faire roi d'Ita-
lie, et fut enfermé au Spielberg. Sa femme ayant tenté
de le faire évader, il refusa, pour rester avec ses compa-
gnons. Teresa mourut de chagrin, en 1830. Confalonieri fut
mis en liberté en 1836 et vécut encore dix ans.
CONFARRÉATION {si-on — du lat. confaJTeatio ; de cum,
avec, et far, farris, farine) n. f. Dr. rom. L'un des modes
d'établissement de la marnis.
— Encycl. Des trois formes usitées pour établir la ma-
nus, la, confajTeatio était lo seul mode solennel. C'étaitune
cérémonie religieuse, consistant dans l'otfrande à Jupiter
d'un pain d'épeautre {farreas partis) et la prononciation de
paroles sacramentelles, en présence de dix témoins, du
grand pontife ot du flamine de Jupiter. On peut y voir un
véritable mariage religieux, associant la femme au culte
du mari. Ce mode parait avoir été réservé aux patriciens.
CONFECTEUR ifck'— du lat. confector; de conficere, supin
conffctum, achever, tuer) n. m. Antiq. rom. Bestiaire, gla-
diateur qui achevait et dépouillait les animaux.
CONFECTION [fèk-si) n. f. Action do faire complète-
ment : La CONFECTION d'une route, d'un habit, d'une pom-
made, d'une loi, des listes électorales.
— Drog. et pharm. Préparation pharmaceutique pâteuse
d'une poudre avec du miel ou du sirop.
— Techn. Fabrication on grand d'objets prêts à servir
et non commandés. (Cette expression désigne principale-
ment l'industrie relative au vêtement.) tt Objets ainsi con-
fectionnés : Acheter une confection, n Liou où se font et
celui où se vendent les objets confectionnés : Passer à la
confection.
— Enctcl. Industr. La confection est une industrie qui
consiste à fabriquer des vêtements divers à l'avance, et
généralement en faisant usage do la machine à coudre,
au lieu d'employer la coulure à la main. La confection
comprend deuxoranches, trois au plus, nui sont : la con-
fection pour femmes, la confection pour nommes, la con-
fection militaire. Cette industrie date surtout de 1848.
— Admin. milit. La confection des effets d'habillement
est confiée à l'entreprise par des marchés temporaires. La
Franco, y compris l'Algérie ot la Tunisie, est divisée en
treize arrondissements do fourniture, dont il no peut être
adjugé plus de doux au même entrepreneur ou à la même
société. A chaque arrondissement — qui dessort uno ou
deux régions do corps d'arméo — correspond un atelier de
confection établi près du magasin général ou central d'ha-
billement do rarrondissomcnt. Celui do Paris dessert par
exception doux arrondissements. Les autres sont à : Lille,
Kenno.s, Bourges, Besançon, Nantes, Bordeaux, Clormont-
Ferrand, Lyon, ^L'lrseillo, Toulouse et Alger.
CONFECTIONNEMENT { fêfcsi-o-ne-man) n. m. Action
do confectioinuT ; état de ce qui est confectionné.
CONFECTIONNER {fà-hsi-o-né) v. a. Faire complffto-
iiient : Coni-k(ti»)Nni:b hh plat, une machine, un budget.
— Apprêter, parer, plier pour la vente.
Confectionné, ée part. pass. S'emploie pour désigner
des objets et surtout des vêtements faits d'avance, sans
être commandés spécialement pour quelqu'un : Lea vâte-
înents confkctionni'cs coi'ttetit rneilleur marché que les vête-
ments sur nicftia-p.
Se confectionner, v. pr. Etre confectionné, ii Confec-
tionner pour son usage : SE confkctionnkr une robe.
CONFECTIONNEUR (fé-lcsi-o-ncur'), EUSE n. Personne
qui (unifectioiitus ijui fait lies confections, n On trouve aussi,
mais rarement, co.nkkctionnaihk.
CONFÉDÉRATEUR, TRICE adj. Qui organise, qui établit
une (onlédération : /Ctat coNKrcnÊKATBUÏt. il Qui concourt,
(jui est apte à l'ornier une confédération : Esprit conkiïdé-
RATlîOR. Tendances (:onfi^:i>Ékatuicks.
— Substantiv. : lies confédérateurs qui bc retirent de
la co.ifrth'rntiiin.
CONFÉDÉRATIF, IVE udj- Qui appartient, qui a rajiport
& uno coufédéruiiuu : Armée cONFiiDÉRATivu.
Ul.
CONFÉDÉRATION {s'i-oyx) n. f. Union de plusieurs Etats
qui se suiimottont ù un pouvoir général, tonton conser-
vant un gouvernement particulier : La Confedkhation
helvétique, il Nom que l'on donnait, en Pologne, alix asso-
ciations armées qui se faisaient entre nobles.
— Par oxt. Ligue, association : /.e peuple latin est une
CONFKOKUATION des vjUes lafi/ies. (Guizot.)
— Syn. Confédération, alliance, ligue. V. alliance.
Confédération helvétique, v. Suisse.
Confédération des princes (la) [en allem. Fiirsien-
bii7id\ fut signée à Berlin le 23 juillet 1785, par la plupart
des Etats allemands, sous l'inspiration do Frédéric II,
dans le but de s'opposer aux vues d'agrandissement de
l'empereur Joseph II, qui voulait céder les Pays-Bas à
l'Electeur palatin on échange de la Bavière.
Confédération du Rhin. A la suite de la campagne
do 1805, dont la conséquence immédiate fut la suppression
du saint-empire romam germanique, Napoléon I"" songea
à réorganiser l'Allemagne occidentale. Le 12 juillet 1806,
il rit signer à seize princes allemands, parmi lesquels les
rois de Bavière et de Wurtemberg, un pacte les groupant
en une confédération qui reconnaissait pour protecteur
l'empereur des Français, concluait avec lui une alliance
militaire perpétuelle et se gouvernait au moyen d'une
Diète siégeant à Francfort et composée de deux collèges.
Par suite d'accessions successives, la Confédération com-
prit, en 1809, 37 membres, engloba 14.680.900 habitants,
et disposa d'une armée de 120.000 hommes. Elle disparut
à la suite du désastre de Leipzig (1813).
Confédération germanique. On désigne ainsi le
corps politique que constituèrent les Etats allemands, de
1815 à 1866, après la chute de Napoléon, dont les guerres
avaient mis fin au vieil empire germanique. La Confédé-
ration nouvelle eut pour acte de naissance le pacte fédéral
du 8 juin 1815 ; ses membres étaient, outre les souverains
des Etats allemands proprement dits, l'empereur d'Au-
triche pour ceux de ses Etats ayant fait partie de l'ancien
empire, le roi de Danemark pour le Holstein, le roi des
Pays-Bas pour lo grand-duché de Luxembourg. L'Autri-
che, comme le plus ancien et le plus influent des Etats
confédérés, avait la présidence de la Confédération. Le
pacte fédéral laissait à chaque Etat son indépendance et
son autonomie, son propre gouvernement et aussi son
propre parlement, lorsque, après 1830, et surtout après
1843, les divers souverains allemands furent obligés d ad-
mettre les institutions libérales. Mais il y avait une re-
présentation générale des intérêts communs à tous les
Etats de la Confédération : ce fut la Diète fédérale, qui
siégeait à Francfort, et qui se composait, non de repré-
sentants élus par le suffrage populaire, mais de plénipo-
tentiaires désignés par les divers souverains confédérés.
Cette Diète prenait des décisions pour régler les affaires
communes, et représentait aussi la Confédération à l'é-
tranger, chaque Etat conservant cependant le droit d'avoir
sa propre représentation diplomatique.
La Confédération germanique portait en elle deux germes
do destruction qui devaient la perdre : l'anarchie, résul-
tant de l'impuissance du pouvoir central, la Diète de
Francfort n'ayant jamais rien pu faire de grand ni d'utile ;
et, surtout, 1 antagonisme de la Prusse et de l'Autriche,
qui se portaient mutuellement ombrage. Bismarck, qui
voulait émanciper la Prusse do l'Auiricne, et reconstituer
l'unité impériale à son profit, comprenait qu'il n'attein-
drait ce but qu'en brisant la Confédération germanique et
en en faisant sortir l'Autriche. Il y parvint en provoquant
la guerre de 1866, qui se termina par la défaite do l'Au-
tricne à Sadowa ot par la dissolution de la Confédération.
— BiBLiOGR. : Kaltenborn , Geschichte der deulschm
Bundesverhàltnisse und Einheitsbeslrebungen, von iSOG bis
1856 {Berlin, 1857); lise, Geschichte der deutschcn Bun-
desversammlunfj (.Marbourg, 1860-1862).
Confédération de L'Allemagne du Nord.
EUo remplaça la Confédération germanique dissoute par
la guerre do 1866, et en différa très scnsiblemont. Elle no
comprenait plus ni l'Autriche ni les Etats allemands au S.
du Mcin : Bavière, Wurtemberg, Bade, Ilesse-Darmstadt,
mais seulement les Etats au N.du Mein, dont lo plus impor-
tant était la Prusse, agrandie, après iiladowa, du Hanovre,
de la Hesse électorale, du Nassau et de Francfort. Un seul
Etat, lo royaume do .Saxo, pouvait, très imparfaitement,
faire contrepoids à la monarchie prussienne. J^'énormo
supériorité do la Prusse devait entraîner une première
dilférenco entre la nouvelle Confédération ot l'ancienne :
la nouvelle, plus centralisée, serait, on quelque sorte,
uno Prusse agrandie, entourée d'Etats vassaux, sinon lé-
galement, du moins pratiquement. Effectivement, la prési-
dence do la Confédération appartenait à la Prusse, comme
autrefois à l'Autriche ; io roi de Prusso était, d'autre part,
le chef suprême de l'armée, qui était uno institution uni-
taire, et non plus un conglomérat do contingents plus ou
moins indépendants. D'autres services d'intérêt commun
étaient également unifiés, accentuant lo caractère décen-
tralisation du nouvel Etat: la marine, les douanes, les
postes ot télégraphes, etc. Une autre différence essenliollo
entre la nouvelle Confédération ot l'ancienne consistait dans
la représentation fédérale. La Diéle fédérale île Francfort,
qui était lo pouvoir central do la Confédération germani-
que, no so composait que des représentants des souve-
rains, à l'exclusion do ceux de la nation. Par contre, dans
la Confédération do l'Allemagne du Nord, lo pouvoir fé-
déral so composait do deux organes : le Conseil fédéral,
qui correspondait exactement ù, l'ancienne Diète, puis lo
lieichstag, qui représentait la nation, et qui était élu nu
suffrage universel. Ij'accord do ces doux pouvoirs était
nécessaire pour la promulgation dos lois fédérales, on
sorte quo rien no pouvait so faire contre le vœu do la
nation, ni contre la volonté dos souverains. Ainsi, la nou-
velle Confédération n'était ]>as seulement plus unitaire
quo l'ancienne ; elle était aussi plus démocratique. Son
caractère unitaire était encore accentué pur ce fuit quo
les lois fédérales avaient lo pas sur les lois particulières,
car, chaque Etat conservant son autonomie, il uvuit aussi
sa législation propre. Celte nouvelle combinaison, quelque
idéale qu'elle fût pour Bismarck, puis(|u'ollo représentait
un régime essentlelloment prussien, ne devait être, cepen-
dant, qu'éphémère, car, en 1871, anrès la guerre franco-
allemande, elle fut remplacée par remniro allemand r<>s-
tauré. Mais Bismarck s'était arrangé uo manière quo le
caractère de son u'uvro no fût pus motlilié sensiblement.
Entro UOO ot 1870, il avait conclu, uvoc les Etatii au S.
CONÉMON — CONFÉRENCE
du Mein, des traités d'alliance, en sorte qu'il était sûr do
leur concours quand il voulut frapper la France. La guerre
terminée, il sut leur faire adopter, pour lo nouvel empire
restauré, les mômes institutions quo colles de la Confé-
dération du Nord. La seule différence essentielle, entre
lo nouvel empire et la Confédération qu'il remplaçait,
consistait en ce qu'il était composé d'un plus grand nombre
d'Etats,en sorte quo l'hégémonie prussienne, tout on subsis-
tant comme par le passé, était cependant moins accentuée.
— BiuMooH. : Hier.somonzel, die Verfassu7w des Nord-
deulschen Bandes (Berlin, 1867-1870).
CONFÉDÉRER [lat. confœderare; de cum, avec, et /"œrfu*.
eris, alliance. — Change le second é en è devant une syl-
labe muette : Je confédéré. Qu'il confédéré; excepté au
fut. et au cond. : Je confédérerai. Tu con fédérerais) v. a.
Kéunir en confédération, liguer : C'est l'unité d'intérêt qui
CONFEDERE les peuples.
Conféàéréj ee part. pass. du v. Confédérer.
— Hist. nat. Zoophytes confédérés, Zoophytes réunis à
leur pied par une partie commune.
— n. m. pi. Etats, peuples, individus confédérés : L'ar-
mée des confédérés. Trahir ses confédérés, ii Aux Etats-
Unis d'Amérique, Etats ligués contre le gouvernement
fédéral : Les confédérés 07it battu les fédéraux sur le
Potomac.
Se confédérer, v. pr. Se réunir en confédération, se
liguer : Schiuitz, Uri et Unteinoalden sont les premiers can-
tons suisses qui se coNFÉnÉBÈRENT. Il Avec suppression du
pronom réfléchi : M. de Turenne faisait confédérée far-
inée contre la cour. (Abbé de Choisy.)
— Fig. S'unir, s'associer dans un but commun.
CONFÉRENCE {ranss — lat. conferentia ; de conferre,
comparer) n. f. Action de rapprocher doux objets pour
les comparer ; Conféricnce des textes.
— Discussion, examen que font plusieurs personnes
d'une question qu'elles cherchent à décider : Médecins
qui ont entre eux une longue conférence.
— Réunion de personnes discutant sur un objet con-
venu, et particulièrement de diplomates qui traitent des
questions d'intérêts communs à plusieurs Etats : La con-
férence de Paris, n Réunion de personnes qui discutent
des questions relatives à leurs études communes : Confé-
rence des avocats. Conférences ecclésiastiques.
— Leçon publique sur un objet d'étude, ii Discours pro-
noncé dans une réunion, sur des matières dont la connais-
sance est jugée utile au public.
— Dr. Nom que l'on donnait, avant 1789, à des réunions
dans lesquelles les tribunaux réglaient les différends sur-
venus à l'occasion de leurs juridictions.
~ Hist. relig. Chez les méthodistes anglais, Nom do
l'autorité ecclésiastique suprême, constituée par un corps
de 240 ministres et de 240 laïques. (Elle fut instituée en
1744 par John et Charles Wesley.)
— Théol. Discours religieux prononcé avec des formes
moins solennelles que celles du sermon, et sur un objet
plus ou moins philosophique : Les conférences de Lacor-
daire. Il Discussion publique, dans laquelle deux ecclésias-
tiques se posent et résolvent des questions de dogme et
de morale. (On appelle avocat du diable celui qui est chargé
de faire des objections.) n Livre qui contient des comptes
rendus de conférences ecclésiastiques ou des discours re-
ligieux appelés « conférences B : Le premier volume des
Conférences de La Luzerne.
— SvN. Conférence, colloque, etc. V. colloque.
— Encvcl. Dr. des gens. On désigne sous le nom de
conférence une réunion de représentants d'Etats chargés
d'examiner, de débattre, do trancher, par un traité à sou-
mettre ensuite à la ratification do leurs gouvernomonts,
une question dont la solution intéresse ces Etats. Dos
réunions de ce genre sont parfois, cependant, qualifiées de
a congrès u. Les gouvernements sont portés à donner le
nom de « conférences w aux réunions diplomatiques où sont
traitées des affaires d'un intérêt secondaire, spéciales ou
techniques; ils réservent plutôt lo terme » congrès » pour
celles qui ont uno grande importance, uno grande solen-
nité, soit en raison dos questions à discuter, de la pré-
sence dos souverains, du nombre des Etais représentés,
soit encore on raison du rang élevé des plénipoienliairos :
ministres dos aifaires étrangères, ambassaucurs.
Los conférences diplomatiques ont été innombrables,
dans lo courant du \i.\' siècle. Les principales sont :
La Conférence p'.Ki- la protection de la propriété indus-
tricllv, réunie à Paris le 4 novembre lS80,ot qui a élabora
la convention inieruationate réglant la matière et signée
à. Paris le 20 mars 1883 par un grand nombre d'Etats ;
La Conférence pour la protection de la propriété litté-
raire et artistique, ouverte à Borne on septembre 1884 et
qui aboutit, après plusieurs réunions successives, à la
convention de Berne du 9 septembre 1886, signée égale-
ment par un grand nombre d'Etats ;
I<a Conférence de Berlin, tenue on 1885 et clôturée lo
2C. février do la même année, relative à la navigation du
Niger et du Congo, ainsi qu'aux conditions A remplir pour
rendre effectives tes occupations de territoires en Afrique;
La. Conférence antiesctavagiste de liruxelles, du \6 no-
vembre 188tf au 2 juillet 1890, qui s'est oJforcéo d'établir
les mesures les plus propres à enrayer le fléau do l'escla-
vage et do la traite en Afrique ;
La Conférence de licrne pour les transports inlernalio-
naux de vuirchundises par chemins de fer do 1S90, A la-
quelle on doit l'élaboration de la convention du 14 octobro
IS90, qui constitue une véritable législation inlornatio-
nale dos transports par voies ferrées ;
La Conférence sanitaire de Venise, ouverte lo 5 janvier
18i»2 (EUo rédigea la convention du 31 innvior 1893, qui
édicté les mesures A prendre par los Etats signataires
contre l'invasion dos épidémies);
LaC'0H/(frcnCC</e/apnÙ*{l.S99).V.DKSAnMliMliNT,LAHAYK.
— HiDLiotiR. : Calvo, le /hvit international théorique tt
pratique (Paris, ÎV* éd., 1890) ; Poinsainl, Etudes de tirait iti-
lernational conventionnel {l*nvis, I8i>4).
~ Dr. parlement. I^orsqu'un projet de loi voté par Tuno
dos deux Chambres a été nwdillé par l'aulro, la promièro
peut déciilor qu'une conmiission sera cbargéo d'outrer en
conférence ovec une oommissiou désignée par lu socondo,
à l'effet de s'entendre sur un texte coiunmn. Les condi-
tions de ces conléroncos, lour procédure, sont réglées par
los articles \'iV et 130 du règlement du Sénat, M4, 145 et
140 du règlement de la Chambre des députés,
— Adimn. Conférences intriitéfiartenieutnles. Roux OU
plusieurs cousoils géuérau.Y pouvoui provoquer entre eux,
24
CONFÉRENCE — CONFESSEUR
Î>ar l'entremise de leurs présidents et après en avoir averti
es préfets, une entente sur les objets d'utilité départe-
mentale compris dans leurs attributions et qui intéressent
à la fois leurs départements respectifs. Ces questions d in-
térêt commun doivent être débattues dans des conférences
où chaque conseil général est représenté soit par sa com-
mission départementale, soit par une commission spéciale
nommée à cet effet. Les décisions qui y sont prises ne sont
exécutoires qu'après ratification par tous les conseils inté-
ressés. (Art. 89, 90 et 91 de la loi du 10 août 1S71.)
Conférences intercoinmunales. Les conseils municipaux
peuvent également, sous le contrôle de l'administration
supérieure, par des commissions intercommunales choi-
sies dans leur sens, qui confèrent sur les décisions à sou-
mettre à chacune des assemblées intéressées, se concer-
ter sur des objets d'intérêt commun. (Art. 116, 117, 118 de
la loi du 5 avril 1884.)
— Enseigu. Conférences pédagogiques. On nomme ainsi,
dans l'enseignement primaire, des réunions périodiques
d'instituteurs, ayant lieu au chef-lieu de canton, sous la
présidence de l'inspecteur primaire. Instituées en 1835,
elles eurent des fortunes fort diverses, jusqu'en 1878,
époque à laquelle elles furent régularisées et réglemen-
tées par une circulaire ministérielle. Elles ont pour objet
l'étude de diverses questions pédagogiques fixées par l'in-
specteur d'académie. Les sujets à traiter doivent ôtre
fixés assez longtemps d'avance pour que les instituteurs
puissent en proparer la solution. C'est aussi dans une con-
férence spéciale que les instituteurs et institutrices de
chaque canton arrêtent la liste des ouvrages dont ils pro-
posent l'adoption dans les écoles publiques.
Les maîtres de conférences, dans les diverses facultés,
sont chargés, soit de compléter, par des leçons auxi-
, liaires et d'un caractère plus intime, les cours des pro-
fesseurs titulaires, soit de professer une branche de 1 en-
seignement pour laquelle ils ont des aptitudes spéciales,
ou qui n'est pas représentée dans l'établissement auquel
ils sont attachés.
Conférences publiques. On entend aujourd'hui par confé-
rence une sorte de leçon familière sur une question de mo-
rale, de politique ou de littérature, qui peut intéresser le
public. Ce genre, qui a d'ailleurs quelque rapport avec les
fl lectures » d'Angleterre, fut introduit en Franco par Des-
chanol, qui, après le coup d'Etat du Deux-Décembre,
l'avait pratiqué en Belgique. Un peu plus tard, Albert Le
Roy ouvrit, rue de la Paix, une salle où se firent entendre
Jules Simon, Pelletan, Brisson, Legouvé, etc. En 1867, fut
ouverte celle du boulevard des Capucines. Vers la même
époque, Ballande jouait dans ses matinées de la Gaité des
pièces de théâtre oubliées ou peu connues, dont la repré-
sentation était précédée d'une conférence. Sarcey y fit
plus d'une fois applaudir sa parole alerte et sans apprêt.
Depuis ce temps, les conférences se sont multipliées. Si-
gnalons notamment celles de l'Odéon. Brunetière donna
là, en quinze séances, un tableau de l'évolution dramatique
en France. Aujourd'hui, on en fait un peu partout : celles
de la Bodinièro attirent toujours un public nombreux do
lettrés et d'érudits. Certains conférenciers français vont
même à l'étranger, en Angleterre, en Belgique, en Hol-
lande, aux Etats-Unis. Il entre sans doute dans le goût des
conférences un peu de mode et quelque snobisme. Mais
elles n'en sont pas moins utiles. Même, si la composition
ordinaire du public oblige à traiter les sujets dune ma-
nière un peu superficielle, elles contribuent pourtant à
entretenir et à développer le goût des choses de l'esprit.
— Relig. 1. Les conférences ecclésiastiques ont été insti-
tuées vers le ix* siècle. On les trouve ordonnées et régle-
mentées par les derniers capitulaires de Chariemagne,
les ordounances d'Hiucmar, archevêque de Reims (840)
et de plusieurs évêques du même temps, les canons des
conciles d'Exeter ( 1 13i) et de Londres (1237). Elles avaient
pour objet de maintenir dans le clergé séculier le zèle
Sour les études sacrées. C'est pourquoi le premier jour
e chaque mois (d'où le nom de calendes donné sou-
vent autrefois aux conférences), les vicaires et les curés
d'un même doyenné devaient se réunir chez le doyen ou
l'archiprêtre, pour discuter des questions de dogme, do
morale ou de liturgie : le résultat de la délibération devait
être commuDiqué à l'évêque. Quand la conférence (en lat.
coliatio) tombait un jour de jeûne, ceux qui y prenaient
part étaient autorisés, à cause de la fatigue du déplace-
ment, à prendre un peu de nourriture. C est l'origine de
la collation ou second repas plus léger que le premier,
permis les jours do jeûne.
Les conférences paraissent être tombées en désuétude,
au commencement du xiv" siècle. Le concile do Trente re-
commanda aux évêques de les rétablir. Saint Charles Bor-
romée, archevêque de Milan, déploya un grand zèle pour
les faire refleurir dans son diocèse. Son exemple fut imité
par les évêques d'Italie, de France et des Pays-Bas. In-
terrompues en France par la Révolution, les conférences
ecclésiastiques sont actuellement en usage dans tous les
diocèses. Chaque année, l'évêque publie un programme des
questions de aogme, de morale, d Ecriture sainte et d'his-
toire ecclésiastique qui doivent être traitées par écrit. La
réunion a lieu chez le curé-doyen ou, dans les grandes
villes, chez un curé désigné par l'évêque, ou, quelquefois,
tantôt chez un membre do la conférence, tantôt chez un
autre. On dît alors que les conférences sont ambulantes.
Chaque membre de laconférenco est appelé à faire à son
tour un travail sur une des matières désignées. Une liste
des présents et des ab.sents, dressée par le secrétaire, est
envoyée à l'évôché, avec un procès-verbal de la réunion.
On nomme conférences du cas de conscience les réunions
que le clergé do Paris tient quatre fois par an dans l'église
Sainl-Roch, pour y discuter eu présence de l'archevêque
des questions do morale présentées sous forme do cas do
conscience.
IL On nomme au.9si conférences une série de discours
apologétiques de la religion et do la doctrine catholiques,
prononcés depuis lo commencement du xix" siècle, par des
orateurs célèbres. L'abbé do Frayssinous, depuis évoque
d'Hcrraonolis. inaugura ce genre nouveau de prédication
dans l'église des Carmes, à Paris, très peu do temps après
le Conconlat. Continuées dans la chaire de Saint-Sulpico,
ces conférences attirèrent uno foule nombreuse. L'orateur
les a publiées en 1825, après les avoir retouchées : elles con-
tiennent une apologie raisounéo dos dogmes catholiques.
Lo second conférencier, par ordre de date, fut l'abbé
Lacordaire. Déjà, en 1834, Lacordaire avait donné, dans la
chapelle du collège Stanislas, dos conférences qui avaient
eu un grand retentissement. Sur la demande do Frédéric
Ozanam, fondateur de la société de Saint-Vincent-de-Pau!,
Mei^deQuélen confiaà Lacordaire la chaire de Notre-Dame,
qu'il occupa en 1835 et eu 1836, enfin de 1843 à 1851. En
1854, il Compléta son œuvre en prêchant à Toulouse. Ses
conférences, publiées en 1857, ont conservé quelque chose
de l'éclat et de la fougue de sa parole.
Le P. de Ravignan occupa la chaire do Notre-Dame de
1837 à 1846, dans le temps où Lacordaire la laissait libre.
Un autre jésuite, lo P. Félix, prit pour sujet des confé-
rences qu'il prêcha à Notre-Dame, de 1856 à 1869 : le Pro-
grès par le cliristiaJiisme. Les conférences du P. Félix ont
été publiées en 1869.
Les conférences de Notre-Dame ont continué d'attirer
pendant le carême et pendant l'Avent, un grand nombre
d'auditeurs. Le P. Hyacinthe Loyson, avant de rompre
avec l'Eglise catholique, le P.Monsabrépendant vingt ans,
et M^"" d'Hulst après lui, ont prononcé des conférences qui
ont été aussi publiées, et où ils ont soutenu avec talent
l'honneur d'une chaire illustre.
Conférence avec M. Claude, lyiinistre de Charenton, sur
la mftttère de l'Eglise, par Bossuet (Paris, 1682). Cette con-
férence eut lieu en 1678, à l'hôtel de Roye, sur la demande
de M"" de Duras, qui depuis se convertit au catholicisme.
La discussion eut pour objet l'autorité de l'Eglise. Bossuet
y déploya toute son érudition et son éloquence. Claude ne
fut pas indigne de son adversaire. Il publia lui-même une
Réponse au livre de M. de Meaux (Pans, 1683).
Conférence (^porte de la), à Paris. Uue inscription
apposée par la ville de Paris, en 1889, sur la balustrade de
la terrasse des Tuileries dite du » b&rd de l'eau », tout près
de la place de la Concorde, indique que là se trouvait la
porte de la Conférence, élevée par Pidoux en 1632, dé-
molie en 1730. Cette porte, d'un aspect monumental, était
la troisième qui ait été ouverte sur la rive droite de la
Seine; la première, datant de Philippe Auguste, était
située à l'extrémité du Louvre; la deuxième, dite « Porte
neuve " , appartenait à l'enceinte de Charles V et s'ouvrait
à hauteur des guichets du Carrousel. La porte de la Confé-
rence faisait partie de l'enceinte bastionnée commencée
en 1563, achevée seulement sous Louis XIII. Elle devait
son nom aux conférences qui eurent lieuàSuresnesen 1593,
entre Henri IV et les ligueurs. Ce nom s'est conservé dans
celui de » quai do la Conférence ", entre les ponts de la
Concorde et de l'Aima, parallèle au Cours-la-Reine.
Conférences et Discours synodaux sur les prin-
cipaux devoirs des ecclésiastiques, par Massillon,
puDliés par son neveu (i746, 1753). Massillon prêcha ces
conférences au séminaire de Saint-Magloire, à Paris,
quand il en était le supérieur, et dans celui de Clcrmont,
lorsqu'il fut évêque de cette ville. Les Discours synodaux
ont été prononcés dans les synodes annuels du diocèse
de Clermont. L'objet des unes et des autres est la forma-
tion du prêtre, le développement de l'esprit sacerdotal, les
devoirs du ministère, les défauts à éviter, les abus à. com-
battre. Massillon y exprime, dans un stylo qui no le cède
en rion à celui du Grand et du Petit Carême, les préoccu-
pations et la sollicitude d'un pasteur digne de l'évangile.
Conférence (île de la), v. Faisans (île des).
CONFÉRENCIER {ran-si-é) V. n. Faire une conférence.
CONFÉRENCIER {ran-si-é), ÈRE n. Membre d'une con-
férence d'étudiants ou d'ecclésiastiques, il Personne qui
préside une de ces conférences, il Orateur qui parle dans
une réunion, qui fait une conférence.
CONFÈRENT (ran) n. m. Dignitaire que la république
de Venise choisissait, en certains cas, pour conférer avec
les ambassadeurs.
CONFÉRER (du lat. cojt ferre; de cum, avec, et ferre,
porter. — Change ^ en è devant une syllabe muette : Je
confère. Que tu confères; excepté au fut. et au cond. : Je
conférerai. Tu coiiféi-erais) v. a. Comparer, collationner :
Conférer rf es textes, des passages. (S'écrit en abrégé «Cf ».)
— Conférer des épreuves. Typogr. Les comparer pour
voir si les corrections indiquées sur l'une ont été faites
sur l'autre, il On dit, plus ordinairement, reviser.
— Accorder, donner, communiquer : Conférer i(7ie
dignité.
— V. n. Tenir conférence, s'entretenir : Conférer avec
son avocat.
— Antref. Contribuer, concourir.
Se conférer, v. pr. Etre conféré, ii Donner à soi-même :
Les prêtres se confèrent à eux-mêmes
le sacrement de l'eucharistie.
— Syn. Conférer, déférer. Conférer,
c'est donner un titre, confier une charge
selon les formes ordinaires, et parce
que, la charge étant vacante, il faut
nommer celui qui doit la remplir. Déférer
annonce quelque chose d'extraordinaire :
c'est un mérite éclatant qu'on veut ré-
compenser, c'est un pouvoir nouveau
qu'il faut créer, à cause de certaines
circonstances exceptionnelles.
CONFERVACÉES {fèr') n. f. pi. Fa-
mille de chlorophycées, à laquelle
appartient lo genre conferve. — Une
CONFERVACÉE.
— Encycl. Les confervacées sont des
algues vertes à thalle pluricoUuIaire et
ordinairement lilamenteux, dont la plu-
part vivent dans les eaux douces. Elles
se multiplient généralement par des
zoospores. Leur œuf se forme tantôt par
isogamie, avec gamètes mobiles et bici-
liés (conferve), tantôt par hétérogamie,
avec oosphère immobile etanthéro-zoïde (formation de l'œuf
mobile (œdonogo). «^hez rredosonium
^ ^ ' ciliatum).
CONFERVE ifêrv' — lat. conferva; de
conferverc, souder, parce que les anciens attribuaient à
ces plantes la vertu de cicatriser les plaies) n. f. Genre de
végétaux cryptogames, de la famille dos algues, et type
de la tribu des confervacées : Les conferves habitent toutes
les tners et les eaux douces. (C. Montagne.)
— Encycl. Los conferves sont des végétaux filamon-
tou.x, simples ou rameux, cylindriciuos, flexibles, mem-
braneux, transparents, divisés par des cloisons transver-
sales on articles remplis de matière verte, rarement d'une
autre couleur. Ces algues flottent ordinairement en mas-
ses plus ou mains volumineuses sur les eaux douces.
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plus rarement sur les eaux salées; d'autres fois, elles
sont fixées par l'une de leurs extrémités sur les rochers»
les sables, les corps inertes, ou même sur d'autres plan-
tes. Elles commencent à végéter au printemps, et conti-
nuent ^ se reproduire pendant une partie de l'été. La
reproduction ou la propagation ne se fait pas de la même
manière dans toutes les espèces, et les auteurs ne sont
même pas d'accord sur ce point. Elles se multiplient avec
une prodigieuse facilité.
CONFERVICOLE {fèr' ~- de conferve, et du lat. colère,
habiter) adj. Hist. nat. Qui croît ou qui vit parmi les con-
ferves.
CONFERVIFORME [fèr' — de conferve, et forme) adj . Qui
ressemble aux conferves.
CONFERVITE [fèr') n. f. Genre d'algues fossiles, analo-
gues aux conferves.
CONFERVOÏDE [fèr" — de conferve, et du gr. eidos, as-
pect) adj. Bot. Qui a l'apparence, la forme extérieure
des conferves : Dans les lichens, la couche médullaire supé-
rieure repose sur un organe filamenteux confebvoïde, qu'on
nomme hypothalle.
CONFERVOÏDÉES n. f. pi. Algues chez lesquelles les
articles qui les constituent, après avoir nourri la plante,
remplissent les fonctions de la reproduction. — Une con-
FhRVOÏDÉE.
— Encycl. La multiplication des confervoîdées peut se
faire : l'par formation de zoospores (chez un grand nombre
de ces algues, les utricules se rompent brusquement et
projettent avec impétuosité les spores) ; 2" par duplication
(les filaments se divisent, soit latéralement, soit longitu-
dinalement); 3" au moyen de zygospores, c'est-à-dire par
concentration de la substance endochromique de deux
cellules voisines (c'est un phénomène de conjugaison). Les
confervoîdées se divisent en : confervacées, ulvacées, nosto-
clnnées, hydrodictées et conjuguées.
GONFÈS, ESSE (fé, fèss — du lat. confessus ; de confiteri,
supin confessum, avouer) adj. Qui s'est confessé : Mourir
confès. (Vieux.)
— n. m. Confesseur. (Vieux.)
CONFESSANT {fé-san), ANTE n. Fam. Personne qui
confesse.
CONFESSE ifèss) n. f. Confession, action de se confes-
ser. (Usité seulement avec les prépositions à et de) : Aller
à confesse. Etre à confesse, \enir de confesse.
CONFESSER [fé-sé — rad. confe.ise) v. a. Avouer, recon-
naître : Confesser ses torts.~On dit parfois familièrement,
dans ce sens : Confesser la dette, ii Proclamer, reconnaître
hautement : Confesser sa foi. Les 7narlgrs, au milieu des
tourments, confessaient Jésus-Christ. ii Avouer à une per-
sonne compétente, pour obtenir l'absolution : Confesser
ses péchés.
— Fig. Sonder, chercher, arriver à connaître : Les bons
médecins confessent leurs malades.
— Fam. Confesser quelqu'un, Le faire parler, lui tirer
subtilement des aveux.
— Recevoir la confession de : Dans plusieurs commu-
nautés de femmes, les abbesses consei'vèrcnt longtemps l'usage
de CONFESSER leu7's religieuses, il S'emploie] aussi absolu-
ment : Ce prêtre ne confi';sse pas.
— Loc. PROV. : C'est le diable à confesser, C'est difficile
comme d'envoyer le diable à confesse, ou comme de dé-
brouiller en confession les péchés du diable.
Confessé, ée part. pass. du v. Confesser.
— pRov. : Péché confessé est à moitié pardooDé, La
franchise appelle l'indulgence.
Se confesser, v. pr. Etre confessé, avoué : Il est des
pêches aimables qui se confessent sans répugnance, il S'a-
vouer, se reconnaître soi-même ; Se confesser coupable.
Il Faire l'aveu de ses fautes et, spécialem.. Avouer ses
péchés à un prêtre, pour en recevoir l'absolution : La plu-
part des pécheurs passent leur vie à offenser Dieu et à se
CONFESSER. (Clément XIV.)
— Loc. prov. : .'Se confesser au renard, Faire des confi-
dences à qui peut en abuser, comme la poule qui se con-
fesse au renard déguisé en prêtre, dans le Roman de Renart.
— Anton. Dénier, disconvenir, nier, protester. — Cacher,
dissimuler, taire.
CONFESSEUR {fé-seur') n. m. Chrétien qui a confessé
sa foi au péril de sa vie, sans avoir été livré à la mort : Par
la nature même des choses, les confesseurs et les martyrs
doivent précéder les docteurs. (J. de Maistre.) il Saint qui,
dans l'office, n'a pas de titre particulier pour le distinguer,
n'étant ni apôtre, ni martyr : Les saints confesseurs
de la foi,
— Prêtre qui entend les confessions. Il Par ext. ot fam.
Personne à qui l'on peut, l'on doit même tout dire : Le
médecin, l'avocat sont des confesseurs.
— Fam. Confident.
— Hist. Confesseur du roi, Officier commensal ecclé-
siastique chargé d'entendre la confession du roi, et ayant
titre de quatrième ecclésiasti(jue de la cour. (Il avait les
causes commises aux requêtes de l'hôtel ou du palais, et
jouissait du droit d'être réputé présent aux bénéfices dont
il était pourvu.)
— Liturg. Ancien nom des chantres.
— Adjoctiv.Quiacoufessé lafoi : La vraiecroix estportée
par quatre évêques confesseurs et martyrs. (Chateaubr.)
— Encycl. Liturg. Dans le style liturgique, le nom de
confesseurs est donné à tous les saints honorés d'un culte
public, qui ne sont ni apôtres, ni înartyrs. Il y a les con-
fesseurs pontifes, les confesseurs docteurs, et les confes-
seurs 7ion pontifes. Le culte des confesseurs a été en usage
dans l'Eglise, dès le iv" siècle. A cette époque, leurs noms
furent insérés dans les triptyques, et on célébra leurs
fêtes. Actuellement, il existe au commun du bréviaire
romain un office différent pour les confesseurs pontifes
et pour les confesseurs non pontifes. Les ornements que
revêt le prêtre pour dire la messe, en l'honneur des uns
comme des autres, sont de couleur blanche.
— Dr. canon. Le ministre du sacrement de pénitence
qui entend les confessions des fidèles pour leur donner
1 absolution se nomme confesseur (en latin confessarius).
Primitivement, l'évêque et son pénitencier étaient les
seuls confesseurs de chaque diocèse ; ils le sont demeurés
pour les confessions publiques, tant que l'usage en per-
sista. De bonne heure, l'évêque autorisa un certain nom-
bre de prêtres à recevoir les aveux secrets des fidèles. A
mesure que les paroisses s'organisèrent, les curés devin-
rent do droit les confesseurs do leurs paroissiens. C'est
187
encore d eux c|iio le quatrième conrilo lie Latran ordonne
do lairo la contcssioii aiiuuello (ju'il proscrit. Lo jiapo ot
les ov<*iiuos ouront toujours la lacullA do clioisir oux-mô-
mos lour^ conlcssour. Primitivoulout, les prfttrcs no pou-
vaient s'adrossor qu'aux confossours ([uo révt^iiuo lour
désignait; mais, à partir do la tin du xiii- siècle, on lour
laissa la liberté do les choisir oux-niémos. Somblablo lati-
tude fut accordée aux rois do Franco par les papes du
XIV" siècle, GrégoiroX, Clément VI, Urbain V, GrégoireXI.
Auparavant, ils devaient demander uu confesseur a 1 ev6-
que du lieu où ils se trouvaient.
Les abbés confossaiont leurs religieux dans les règles
los plus anciennes; peu i pou les moines, toujours obligés
de déclarer à l'abbé les lautes contre la règle, purent accu-
ser leurs péchés à d'autres prêtres. Eu.x-mêmes, dès le
viir siècle, commencèrent à entendre les confessions des
lidèles. Les grands ordres mendiants du xu' siècle reçurent
du pape le pouvoir do confesser tous ceux qui s'adresse-
raient a eux, toutefois, après avoir demandé l'autorisa-
tion do l'évéque du lieu. Actuellement, les pénitents sont
libres de choisir à leur gré un confesseur parmi les prê-
tres approuvés. On nomme ainsi les prêtres séculiers, à
qui lour évoque a conféré lo droit d'administrer le sacre-
ment de pénitence, et les religieux que leurs supérieurs
ont chargés do ce ministère avec l'agrément de levéque.
L'Kglise enseigne au confesseur qu'au tribunal de la
pénitence il est juge, médecin et père : juge, il doit dis-
cerner les fautes et les dispositions du pénitent, porter la
lumière dans sa conscience et l'aider à se condamner lui-
même ; médecin, il faut qu'il cherche et trouve les remèdes
que réclament les maladies morales, sachant mettre le
fer dans les plaies ot ordonner les sacrilices nécessaires;
père, il a surtout pour mission de consoler, de soutenir et
d'encourager ; sa toute-puissance est faite de miséricorde ;
il est lo ministre du pardon. L'autorité ecclésiastique a
toujours veillé avec sollicitude sur l'exercice de la charge
de confesseur. Le pape Benoît Xl'V, en particulier, a
pris des dispositions sévères pour maintenir toujours les
prêtres à la hauteur de leur mission. Il n'y a pas de fonc-
tions dont la dignité soit sauvegardée par des règlements
plus rigoureux.
— Confesseurs des religieuses. Les religieuses cloîtrées
ont ordinairement un confesseur ordinaire, qui est ou non
l'aumônier du couvent, et des confesseurs extraordinaires,
à qui elles doivent se présenter, soit tous les mois, soit
plus ou moins souvent, suivant ce que la règle de l'ordre
prescrit en cette matière.
— Hist. Confesseurs des rois. C'est Henri IV qui, le pre-
mier des rois do France, choisit pour confesseur un jésuite,
le P. Cotton ; son exemple a été suivi par ses successeurs
immédiats. Sous Louis XIV, le confesseur du roi fut chargé
de la feuille des bénédces, c'est-à-dire delà proposition des
candidats pour les bénélices dont le roi avait la nomina-
tion. Louis XIV eut successivement pour confesseurs le
P. Ferrier, le P. Lachaise et le P. Le Tellier ou Tellier,
diaprés Saint-Simon. C'est le P. Pérusseau qui cterça,
d ailleurs fort honorablement, la charge de confesseur do
Louis XV, tant que Louis XV se confessa.
Confesseur de la reine Marguerite (le). Nom
donné à I auteur anonyme d'une histoire de saint Louis,
qui fut écrite entre 1297 ot 1307. — Cet ouvrage, rédigé
surtout dans un dessein d'édification, est précieux parce
qu'il suit de près les enquêtes pour la canonisation de saint
'ouïs, dont le texte est aujourd'hui perdu.
l
CONFESSION (fé-si-on — rad. confesser) a. f. Aveu : La
CONCESSION généreuse et libre énerve le reproche et désarme
I injure. (Montaigne.) ii Aveu général do ses fautes ; Pour
moi, je veux faire ici ma confession sans détour. (J.-J.
Kouss.) — Se dit particulièrement de l'aveu des péchés
fait aux prêtres catholiques avec l'intention d'en obtenir
l'absolution : Le triLunal de la confession, h Action d'en-
tendre les aveux d'un pénitent, en parlant du prêtre :
Faire la confession d'un criminel.
— Confession générale, Celle qui s'étend aux péchés do
la vie entière, il Confession auriculaire ou privée. Celle qui
est faite en secret à un prêtre, ii Confession publique, Celle
qu on faisait autrefois devant le peuple assemblé.
— .S'ceau ou Secret de la confession. V. la partie encycl.
II Fam. : Confier une chose d quelqu'un sous le sceau de la
CONFESSION, La lui dire en lui recommandant le secret lo
plus rigoureux.
— Billet de confession. V. la partie encycl.
, — Plu""- Ouvrage contenant des aveux sur la vie do
1 autour: Les Confessions de saint Augustin, de J.-J. Ilous-
seau.
— Archéol. V. la partie encycl.
— Dr. Diviser ta confession, Prendre et laisser dans les
aveux d'un accusé : Jl ne faut pas diviser la confession.
— Liturg. Afiirmation publique do sa foi : Le spectateur
céleste de notre confession nous rendra nos corps plus qlo-
rieux etnlus éclatants. (Mass.) il Formule catholique d'aveu
des péchés, aussi appelée Confiteor, parce quelle com-
mence par ce mot. ll Confession de foi ou simplement
Confession, Tableau résumé dos articles qui contiennent
la déclaration do la foi d'un individu ou d'une Eglise.
— Khét. Figure qui consiste dans un aveu fait â son
adversaire. Ex. : L'accusé avait tort, j'en conviens ; mais
la faute est-elle condamnée par la loi ?
— Loc. pRov. : On lui donnerait le bon Dieu sans coaJes-
slon, bon extérieur inspire toute conliance. au point qu'on
croirait qu il n'aurait pas besoin do so confnssor avant de
communier. (No se dit guèro qu'on mauvaise part, d'une
personne hypocrite.)
— Syn. Confession, aveu. V. aveu.
— Anton. DénégaUon, déni, dIssimulaUon, négaUon.
protestation. ^ '
— Encycl. Tliéol. La confession, ou aveu des péchés fait
à un prêtre approuvé, est une des trois conditions néces-
saires pour recevoir d'une manière efllcaco lo sacrement de
péniteuco. L aveu des fautes était pratiqué, sous différentes
formes, dans los religions antiques do la Perse do l'Inde
ot de 1 extrême Orient : il était certainement imposé dans
une certaine mesure, à ceux qui se faisaient initier aux
mystères d'Elousisot de Samothrace. Mais, nulle part il
no so présente à nous avec la rigueur quo lui a donnée la
religion catholique. Le principe do la confession est ren-
fermé dans ces paroles que Jésus-Christ a adressées à ses
iipfttres (Jean, XX, v. 22) : . Les péchés seront remis à ceux
aqui von» les remettrez; ils seront retenus ù ceux à qui
vous los retiendrez. . Le pouvoir de juger les péchés sup-
pose pour lo ministre do Jésus-Christ lo droit do los con-
naître ot, pour lo pénitent, le devoir d'en faire l'aveu. C'est
co qu'a compris ot pratiqué dès les pormiers jours l'Eglise
chrétienne. Ceux qui avaient commis des fautes graves
étaient exclus de la communauté des tidèlos, mais ils pou-
vaient y rentrer après avoir fait pénitence. Or la pre-
mière des conditions imposées au pénitent était la décla-
ration do sa faute, faite en public dans les premiers temps,
en secret dans la suite.
C'est d'après cet aveu quo lo pécheur était soumis à
celui des canons pénitentiaux qui regardait sa faute. Il est
à remarquer que les Grecs et toutes les sectes orientales,
les arméniens, les coptes, les monophysitos et los nesto-
riens, en se séparant do l'Eglise catholique, ont conservé
la confession.
La confession doit être humble, c'est-à-dire accompan-née
de repentir et faite en vue de recevoir l'absolution ; m-ale,
c'est-à-dire prononcée distinctement par les lèvres ; com-
plète, c'est-à-dire comprenant tous les péchés, au moins
mortels, dont le pénitent se souvient. L'omission volon-
taire d'une faute grave rend la confession sacrilège, si elle
a été suivie de l'absolution. Une impossibilité physique
comme une infirmité, peut autoriser le pénitent à se con-
fesser par signes ou par écrit.
Une confession est dite publique, quand elle a dos témoins ;
secrète ou auriculaire, quand elle est faite au prêtre seul.'
La confession auriculaire est seule imposée aux fidèles.
On nomme confession générale celle qui contient l'aveu
des fautes de toute une vie ; particulière, celle qui ne re-
monte que jusqu'à la dernière absolution reçue. Il a tou-
jours été admis dans l'Eglise que le chrétien qui avait
commis une faute grave devait la déclarer au plus tôt; de
plus, les fidèles se confessaient avant de communier et
dans le temps de pénitence, comme le carême. Le qua-
trième concile de Latran (1216) ordonna à tout fidèle de
l'un et l'autre sexe, qui aurait atteint l'âge de raison, de se
confesser au moins une fois l'an et de communier au temps
de Pâques, sous peine d'excommunication durant sa vie et
de privation de la sépulture chrétienne après sa mort. Mais
les fidèles sont exhortés à se confesser beaucoup plus sou-
vent. Car, aux yeux de l'Eglise, les avantages de la con-
fession suivie de l'absolution, c'est, outre la grâce sacra-
mentelle, l'apaisement des remords pour le passé, l'amen-
dement pour l'avenir, le relèvement moral de l'individu,
une garantie de sécurité pour la société par l'extinction
des haines et la réparation des torts.
Luther, après Wiclef, rejeta l'institution divine ot l'obli-
gation de la confession, mais il en permit l'usage aux
enfants et aux jeunes gens. Calvin fut plus radical et abo-
lit complètement tout aveu des péchés fait à un homme.
Cependant, à plusieurs reprises, et en particulier à Nurem-
berg en 1552, à Strasbourg en 1670, des synodes protes-
tants ont réclamé le rétablissement de la confession. En
Angleterre, un mouvement si puissant s'est dessiné en ce
sens parmi les puséistes que cent évêques anglais, réunis
à Londres en 1878, ont cru devoir faire appel à toute leur
autorité pour y mettre obstacle.
Sceau de la confession. On nomme ainsi l'obligation ri-
goureuse imposée au confesseur de ne rien dévoiler, sans
la permission du pénitent, de ce qui a été dit dans une
confession sacramentelle. Le prêtre qui aurait manqué à
ce devoir, un des plus graves de son mini.stère, serait des-
titué de ses fonctions. Aucune raison : ni la sécurité de
l'Etat, ni le bien de lEglise, ni le péril personnel du con-
fesseur, ne peut jamais autoriser la révélation do péchés
accusés au confessionnal. On sait quo saint Jean Népomu-
cène aima mieux mourir quo de faire connaître à l'em-
pereur Wenceslas la confession de l'impératrice Jeanne.
Billet de confession. On appelle ainsi le billet que le
confesseur donne à son pénitent pour attester qu'il la en-
tendu en confession. Au moment de la révocation de l'édit
de Nantes, ce billet fut exigé dos calvinistes nouvellement
convertis; il fut encore imposé, après la publication do la
bullo Unigenitus, à tous ceux qui étaient soupçonnés de
jansénisme. Actuellement, en France, il est demandé aux
futurs époux qui se présentent devant lour curé pour con-
tracter mariage.
Denier de confession. On désignait do ce nom une of-
frande en argent quo les pénitents remettaient autrefois à
lour confesseur ot qui faisait partie du casuol. Cet usage,
depuis longtemps, est aboli dans l'Eglise catholique; if a
persisté [larmi les luthériens, pour qui, cependant, la con-
fession n est qu'une pratique tolérée.
— ; Archéol. Confession des martyrs. Dans les auteurs
anciens, ce mot indiquait le lieu où le corps d'un martyr
avait été inhumé ; il fut plus tard appliqué à l'autel bâti au-
dessus do co tombeau dans la crypte des anciennes églises,
comme ceux que l'on voit encore à Rome dans les cha-
pelles souterraines do SaintPrisquo, do Saint-Sylvestre
ot de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Enfin, ce mémo nom
fut encore donné à l'autel élevé dans la basilique même
ot indiquant à tous les regards, par ses vastes proportions,
lo point précis do la crypte où reposaient los ossements
du martyr. Dès lo ii- siècle, une confession avait été érigée
au-dessus du tombeau des apôtres saint Pierre et saint
Paul, au Vatican ; plusieurs fois transformée, elle est
maintenant' comprise dans la basilique de Saint-Pierre.
Chez les écrivains ecclésiastiques, les mots confession des
martyrs ont souvent pour synonymes les expressions me-
moria ou martgricum : on los trouve parfois employés pour
désigner, par extension, la basilique ollemémo qui con-
tient le corps du martyr.
— ^ Roi. bouddh. Dans l'Inde, la confession publique ou
auriculaire parait remonter ù une très haute antiquité;
les lois do Manou l'imnoseut dans certains cas graves. On
la trouve également chez les djains, avec un caractère ré-
dempteur plus marqué, car elle se complèto do l'absolu-
tion. La confession a été érigée en institution dogmatique
par le bouddhisme. Dans lo Vinai/a se trouve une formule
détaillée do confession devant l'àssenibléo dos religieux.
Elle avait exclusivement un caractère d'expiation, mais
n'olfaçait pas los péchés; on lui donna ensuite une très
grande efhcacito pour obtenir le salut. C'est sous cette
forme im'nn la trouve encore au Tliibet, en Chine ot au
Japon. Nulle part, d'ailleurs, dans ces pays, la confossion
n'est obligatoire pour les laïques.
Confession d'Augsbourg. 'V. AuosDounn (Confes-
sion d').
Confession d'Emden. V. Emdbn (Confossion d').
Confession d'un Enfant du siècle (la), par Alfred
do Musset. La Confession d'un Knfnnt du siècle fut pu-
bliée on U36. Musset avait alors vingt-six oiis. Il y raconto
CONFESSION
l'histoire à peine déguisée do sa liaison avec George
Sand, histoire dont co livre est, pour le fond même, une
relation fidèle. Nous louerons avant tout la sincérité du
poète et, mieux encore, la délicatesse avec laquelle il
donne le beau rôle à la jeune femme, qui n'était pourtant
pas sans avoir aussi des torts.
Octave, né en isio, type d'une génération inquiète et
précocement soucieuse, est trompé par sa maîtresse, la
quitte, puis cherche à étourdir son désespoir par la dé-
bauche. Ce sont les deux premiers livres. Dans le troi-
sième, on lo voit s'éprendre de M-« Brigitte Pierson
jouno femme douce, grave, pieuse, qui, bientôt, est tou-
chée de son amour. Rien de plus frais, de plus suave
que 1 Idylle de cette passion naissante. Avec le quatrième
commencent, presque aussitôt, les doutes, les soupçons
les inquiétudes par lesquelles Octave semble pron.lre'
plaisir à torturer son cœur et celui de sa maîtresse. Mussot
veut montrer, en écrivant sa propre histoire, quo la dé-
bauche rend pour toujours incapable d'aimer. Octave
corrompt lui-même son bonheur par des jalousies fantas-
■ ques, par des caprices dépravés, souillo soc amour par
les ressouvenirs involontaires du libertinage qui l'a pré-
cocement flétri. Enfin, dans le cinquième livre, apparaît
un troisième personnage, Smith (autrement dit Pagcllo),
que Brigitte, lassée finalement d'Octave, se prend à ai-
mer. Octave, descendant au fond de lui-même, se recon-
naît coupable de tout le mal, et il laisse partir la jeune
femme avec Smith, en • remerciant Dieu que, de trois êtres
qui avaient soufi'ert par sa faute, il ne reste qu'un mal-
heureux n.
La Confession d'un Enfant du siècle est une des œuvres
les plus caractéristiques du temps. Œuvre inégale, à
laquelle on peut reprocher soit, pour la composition, uu
certain décousu, soit, pour le style, bien des pages am-
poulées et déclamatoires, elle renferme aussi quelques
parties supérieures; toute l'idylle, par exemple, qui est
d'un exquis poète, et, çà et là, maints chapitres, sans
compter un grand nombre de réflexions et do ma.ximes dé-
tachées, qui dénotent un observateur des plus pénétrants.
Confession, par le comte Léon Tolsto'i. L'ouvrage a
été écrit en 1882. C'est une sorte d'autobiographie morale.
L auteur nous y indique par quelles phases il a passé
avant d'adopter la philosophie religieuse qui finit par
donner la paix à son cœur. Las do la gloire militaire,
puis des lettres, cherchant avec angoisse le sens de la
vie, son mariage et le bonheur qu'il y trouve le distrayent
pendant quinze ans du redoutable problème. Mais, au
bout de ce temps, ses inquiétudes et ses perplexités so
réveillent. Il demande aux savants, aux philosophes, le
secret de la destinée humaine, et la science ne lui ap-
prend rien, et toutes les philosophies le conduisent fata-
lement au pessimisme. Il se tourne alors vers les religions,
qui, seules, donnent au peuple la force de vivre, et prend
le parti de croire ce que croit le peuple. Mais il lui sem-
ble que les diverses Eglises détruisent l'unité d'amour par
une orthodoxie étroite, et que, dans toutes, le faux ot lo
mal se mêlent au vrai et au bien. La tâche qui lui reste,
c'est de séparer le vrai du faux, le bien du mal. Un autre
livre. Ma religion, publié l'année suivante, expose quelle
est, après cette épuration, la foi de Tolstoï, cette foi qui
le fait vivre.
Confessions helvétiques. La première , appelée
Confession de Bàle, fut rédigée en 1530 par Zwingli pour
les protestants de Suisse, et adoptée en 1534 à Bâle. I^a
seconde, rédigée en 1566 par Th. de Bèze et Bullinger, est
encore en vigueur aujourd'hui. Elle reçut l'adhésion des
Eglises d'Ecosse, de 'France, do Hongrie et de Pologne.
Elle n'admet que l'autorité de la Bible en matière de foi,
enseigne la prédestination, ne reconnaît que deux sacro-
monts : le baptême et la Cène, ot condamne les images.
Confessions de saint Augustin. V. Auodstin.
Confessions (les), de Jean-Jacques Rousseau. Quand
lo libraire Rey, d'Amsterdam, lui suggéra la première
idée do co livre, Rousseau, tout d'abord, craignit de « com-
promettre le secret d'autrui • ; mais c'était une idée trop
conforme à son humeur pour qu'il hésitât bien longtemps.
Dès le début de 1765, après son départ de Montmorency,
il se mit à l'œuvre. Six ans après, le manuscrit était ter-
miné. Les six promior-s livres parurent en 1781 et les six
derniers en 1788, mais avec beaucoup do coupures. En 1795,
l'ouvrago fut publié dans son intégrité.
Rousseau y raconto l'histoiro de sa vie jusqu'à l'an-
née 1765. La promièro partie va jusqu'en 1711. Il vou-
lait s'arrêter là. Mais, • après doux ans de silence et
do patience ., il reprit la plume, croy.ant nécessaire do
répondre à ses ennemis, et, du reste, so promettant, pour
rassurer sa conscience, do ne laisser paraître la deuxième
partie qu'en 1800. Il y a dans les Confessions autre chose
que des faits. Ce n'est pas seulement l'histoire do sa vio
que nous raconto Jean-Jacques, c'est aussi, c'est surtout
« l'histoire de son âme ».
Les Confessions sont l'ouvrage le plus caractéristiquo
de Jean -Jacques, considéré comme l'initiateur du
XIX' siècle sentimental et littéraire. Co livre marque,
plus qu'aucun autre, l'avènement du « moi •, qui devait
régner sans partage dans la littérature romantique. Lo
• moi » do Rousseau nous y est plus d'une l'ois gâté par
l'orgueil, par une misanthropie chagrine et ulcérée, par
les écarts d'une imagination maladive; sa sincérité, d'ail-
leurs, tourne au cynisme, quand il nous dévoile corutines
taches, dont il eût bien pu garder pour lui le secret. Mais
nous y retrouvons aussi ce qu'il y a en Rousseau do plus
touchant, do plus prestigieux : nous y retrouvons, sans
aucune traco do déclamation ou do sophisme, sa tou-
drosse, sa générosité native, sa candide uonhomio, son vif
instinct do la vie intimo et iloiiicstiiiuo, son amour de la
nature, son goût do la mélancolie et do la rêverie, ot cha-
cun de ces sentiments lui a inspiré des pitges qui comptent
entre les plus gracieuses de son œuvre, ou los plus élo-
([uontes ot les plus profondément émues.
Confessions d'un Anglais mangeur d'opium
[Confessions of an Engii^h opium caler], par Thomas do
Quincey ^Londres, 1821, 1822, 1850). Co livre humorisiiquo
est une sorte d'autobiographie. Songe ot réalité, sagesse
ot folie, soulfranco et béatitude, vérité ot fiction se cou-
fondcnt dans ces divagations d'un homme qui fut réello-
ment l'esclave de l'opium. Los Confessions furent traduites,
dès 1 828, par Alfred do Mussot {l'Anglais mangeur d'opium,
par A. I). M.); mais cette traduction l'autaisislo d'un
écolier do <lix-huit ans no fait pas partie dos «i^uvres
CONFESSIONNAlUE — CONFINER
Confessionnal (xv* s.
Confessionnal.
complètes du poète. Charles Baudelaire, dans ses Paradis
artificiels, analyse les Confessions d'une manière très
complète, et en donne des extraits littéralement traduits.
Ce livre passe pour être le chef-d'œuvre de Quincey.
C'est une œuvre d'une incontestable originalité, létude
d'un était pathologique singulier. L'auteur a de la sensi-
bilité, et sou goût poétique l'arrache fréquemment aux
fantaisies dans les-
quelles l'entrainent ses
théories philosophi-
ques. Sa prose est tou-
jours mélodieuse, mais
son humour parait
quelquefois affecté.
CONFESSIONNAIRE
{fé-si-0-nèr' } adj. Qui a
rapport à la confession
religieuse ; Docteurs
coNFESsioNNAiRBS. (Cal-
vin.) [Vieux.]
CONFESSIONNAL
{fé-si-o-7îal' — rad. con-
fession) n. m. Meuble d'église, dans lequel le prêtre ca-
tholique s'enferme pour entendre la confession du péni-
tent: Dans Saint-Pierre, il y a
des CONFESSIONNAUX pour tous
Us idiomes. (Th. Gaut.)
— Fig. Confession : Wences-
las faisait noyer les prêtres gui
refusaient de lui livrer le secret
du CONFESSIONNAL. (V. HugO.)
— Par ext. Grand fauteuil
pour les malades.
— Encycl. Le confessionnal
se compose ordinairement de
trois compartiments. Celui du
milieu renferme un banc sur
lequel le prêtre s'assoit, et
communique avec les deux au-
tres par des ouvertures en
forme de treillis ou de gril-
lages, que des volets peuvent
fermer. Les deux comparti-
ments de côté sont destinés
aux fidèles et contiennent un
prie-Dieu surmonté d'un cru-
cifix. Les confessionnaux ne
datent que du xvi' siècle; avant cette époque, les confes-
seurs se plaçaient sur des bancs de pierre aménagés à cet
effet, et les pénitents s'agenouillaient auprès d'eux. Un
prêtre ne peut pas entendre la confession d'une femme en
dehors du confessionnal, sauf le cas de maladie.
CONFESSIONNALISMB Ifé-si-o-na-lissyn') n. m. Attache-
ment étroit à une confession religieuse.
CONFESSIONNEL, ELLE (fé-si-o-tièr) adj. Qui a rapport
à la confession de foi : Symbole confkssionnkl. Article
CONFESSIONNEL.
CONFESSIONNISTE {fé-si-o-nisst') n. m. Luthérien adhé-
rant à la confession d'Augsbourg.
CONFESSOIRE {fé-so-ar — rad. confesseur) adj. Dr. Qui
contient une répétition du droit do servitude : Intenter
une action conff.ssoire.
— Enc-ycl. En droit romain, Vaction confessoii'e, action
réelle civile, était donnée au titulaire d'une servitude pré-
diale ou personnelle, contre tous ceux qui contestaient
l'existence de la servitude ou en entravaient l'exercice. On
donne, aujourd'hui encore, le nom d'« action confossoire »
à celle par laquelle un usufruitier fait reconnaître son
droit, et à celle qui compète au propriétaire de Thé-
ritage dominant, pour faire reconnaître l'existence de la
servitude. On applique, par analogie à cette action, les
règles relatives à la revendication.
CONFESSUS {fèss-suss — mot lat. qui signifie confessé)
n. m. Archit. Ancien nom des absides de basilique.
CONFETTI ifét'-ti — plur. de l'ital. confetto, dragée)
n. m. pi. Petites boules de plâtre que, durant le carnaval
(en Italie et à Nice), on se jette des fenêtres, des balcons
et du haut des voitures, etc. ii Petites rondelles très minces
de papier multicolore, qui servent au même usage et
qu'imagina le négoce parisien. (Quelques-uns disent au
Sing., un CONFETTI.)
CONFIABLE adj. Qui peut être confié : Secret qui n'est
pas CONFIABLE.
CONFIANCE [fi-anss — du lat. confidentia)n. f. Disposition
de l'âme qui fait que l'on se fie à quoiqu'un ou à quelque
chose, que l'on compte sur quoiqu'un ou sur quelque chose :
Avoir CONFIANCE en Dieu, en l'avenir. Il Se dit particulière-
ment de la disposition des esprits à se fier aux autorités
constituées, de la sécurité inspirée par la situation : La
CONFlANCK s'en va.
— Sentiment de l'honnêteté des autres, qui nous porto
à nous livrer à eux, à leur abandonner ce dont ils pour-
raient abuser contre nous : La confiance est l'estime de
toi étendue aux autres. (Latcna.)
— Conviction, persuasion, espoir : La confiance de
vaincre est nécessaire pour vaincre, tl Avoir confiance que,
Compter que. (Vieilli.)
— Assurance do caractère ; franchise, liberté d'allure :
Aborder quelqu'un avec confiance. Parler avec confiance.
H Estime que l'on a pour son propre mérite ; présomption ;
J'admire le babil et l'air <le confiance
I>e ce* tnesBieurs h. peine échappé» de l'enfance.
C. d'Uari.evillb.
— Dr. Faire confiance. Se fier en.
— Homme, Femme de confiance. Homme, Femme à qui
l'on se confie complètement pour la direction de certaines
affaires, il Place de confiance. Place qu'on ne donne qu'à
des personnes à qui l'on se fie complètement, n Maison de
confiante, Titre que se donnent certaines maisons do com-
merce, pour persuader au client qu'il peut acheter sans
crainte d'être trompé.
— Loc. aijv. : En conllance, En toute liberté et sécu-
rité : Acheter kn confianck. ii De confiance, Sans hésita-
tion, sans crainte, sans défiance.
— Anton. Déliance, méllance, suspicion.
CONFIANT (fi-an), ANTE adj. Porté à se confier, à don-
ner sa confiance ; qui no se défie pas : L'ignorance est
confiante et crédule, il Présomptueux : Un jeune Homme
confiant et plein de lui-même.
— Substantiv. Personne confiante : L'abbé Terrai a dé-
couvert la secte des confiants et des défiants.
— Anton. Défiant, méfiant, ombrageux, soupçonneux.
CONFIDEMMENT yda-man) adv. En confidence : Parler
CONFIDliMMKNT.
— Syn. Confidemment, confidentiellement. Dire une
chose confidemment, c'est la dire comme une confidence,
comme une chose qui doit rester secrète ; la dire confi-
dentiellement ne suppose pas un si grand désir de secret;
c'est parler d'une manière non publique, comme s'il s'agis-
sait d'une chose qui ne peut intéresser que des amis.
CONFIDENCE {da7iss — lat. confidentia; de cwn, avec,
et fides, foi) n. f. Communication intime et secrète : Faire
une coNFiDENCK. Les confidences s'attirent. (Balz.) il Se-
cret, connaissance de ce qui est gardé secret : Etre dans
la confidence d'un projet, n Autref., Confiance.
— Fausse confidence. Révélation fausse, faite dans le
but d'attirer quelqu'un dans un piège : On fait souvent de
FAUSSES CONFIDENCES pour en obtenir de véritables.
— Dr. canon. Accord secret et illicite, par lequel une
fiersonne obtenait et gérait un bénéfice dont elle laissait
es fruits à une autre.
— En confidence, loc. adv. Secrètement; comme chose
secrète.
Confidence (la), tableau de Meissonier (1857). Deux
hommes, en costume du xvii!' siècle, sont assis à une table
garnie de fruits et do flacons. La physionomie, le geste,
La ConriJonct', d'après Meissonier,
la pose des deux personnages sont d'une vérité extrême :
il est à regretter seulement que la peinture soit déparée
par un ton rougeâtre qui se rapproche du vernis de la por-
celaine. — Il a été fait beaucoup d'autres tableaux sous ce
titre : la Confidence. Le plus charmant est celui de Carie
Vanloo, qui a été gravé par Beauvarlet.
Confidences (1849), par A. de Lamartine. Sous ce titre,
ce sont des confessions de jeunesse que le poète a pré-
tendu donner au public. En réalité, c'est plutôt une médi-
tation en prose, coupée d'épisodes évidemment enjolivés,
arrangés au caprice de la plus brillante imagination.
L'auteur raconte d'abord son enfance et se peint lui-
même avec une charmante fatuité quasi féminine. Le
morceau capital du livre est l'épisode de Graziella. V. Gra-
ZIELLA.
Lamartine, dans un autre livre, a fait au public de Nou-
velles confidences (1851), en racontant l'événement le plus
considérable de sa jeunesse, l'histoire poétique de ses
amours avec Elvire. Y. RaphaÊl.
Ces réminiscences ont du charme; ces tableaux, de la
fraîcheur. Mais les Confidences présentent deux défauts :
trop d'importance attachée au moi du poète, si intéres-
sant soit-il, qt, de plus, une certaine froideur résultant de
ce que le lecteur se trouve en face non d'une action qui
se aéroule, mais d'une exhumation de souvenirs.
Confidences (les), opéra-comique en deux actes, pa-
roles d'Hofi"mann (qui garda d'abord l'anonyme), musique
de Nicolo Isouard, représenté à l'Opéra-Comique le 30 mars
1803. Cet ouvrage obtint un vif succès à son apparition :
le livret, amusant et gai, était fort aimable ; la musique,
où l'on peut signaler surtout, parmi les morceaux d en-
semble, un très joli trio d'hommes et ie finale, était char-
mante, et l'interprétation excellente.
CONFIDENT {dan), ENTE [lat. confidens, qui se confie]
n. Personne à qui l'on se confie, à qui l'on communique
des secrets : Ayez beaucoup d'amis, et peu de confidents.
(Apollonius do Tyane.)
— Par ext. Personne qui connaît certaines choses in-
connues dos autres : La nature a, comme les rois, beaucoup
d'observateu7-s et peu de confidents. (Boiste.) ■
— Fig. Interprète secret :
Uu geste confident de notre intelligence.
Racine.
— Art dramat. Personnage subalterne à qui les princi-
paux personnages font leurs confidences, qui arrivent ainsi
jusquaux spectateurs; rôle de ce genre; acteur qui le
remplit : Jouer les confidents.
— Adjectiv. A qui l'on fait des confidences : Etre trahi
par SCS amis les plus confidents. (Inus. auj.)
— Encycl. Art dramat. Les confidents sont des person-
nages do l'un ou de l'autre sexe, (pii, dans la tragédie clas-
sique française, figurent comme simples témoins des senti-
ments et des desseins des héros principaux. Ils n'ont géné-
ralement qu'une part indirecte à l'action. Les confidents,
dont on a souvent abusé, ont été imaginés principalement
pour faciliter les expositions, permettre aux caractères de
se développer ot diminuer le nombre dos monologues. La
nature môme de leur mission devait vouer à l'ennui ces
personnages sans individualité, tout de convention. Lo
théâtre antique n'a pas eu besoin de confidents ; les per-
sonnages avaient un intcrlocutcurou au moins un auditeur
permanent, lo chœur. Los autours modernes l'ont remplacé
par lo confident. Quand il faut instruire lo spectateur des
divers sentiments et des intentions du héros, lo confident
sert do prétexte. L'art consiste à donner aux confidents
une raison d'/^tro au moins apparente, à. leur ménager, par
188
exemple, quelque passion personnel. :, qui influe sur les
partis que prennent les personnages principaux. Racine a
réussi quelquefois à leur créer un caractère. Narcisse est
d'une méchanceté tragique ; c'est un rôle plein de relief.
Œnone sauve Phèdre de l'horreur qu'elle inspirerait si elle
accusait elle-même Hippoljte. Quelquefois, le confident
hérite du rôle que jouait le « messager -> dans la tragédie
grecque : c'est à lui qu'échoit le récit à faire, en un mor-
ceau artistenient narratif ou descriptif; celui do Théra-
mône dans Phèdre, est célèbre.
CONFIDENT {dan — rad. confidence) n. m. Siège capi-
tonné, à dossier bas, généralement en forme d'S et disposé
de façon que les personnes
placées en sens opposé puis-
sent se parler facilement à
l'oreille.
CONFIDENTER ( dan ~ té )
V. n. Etre en confidence.
(Vx et inus.)
CONFIDENTIAIRE {dan~si-
êr'} n. m. Dr. canon. Ecclé- Comideut-
siastique qui tient un béné-
fice en confidence, par substitution illégale : Le roi ne
souffrit plus que les séculiers possédassent des bénéfices,
sous le nom de confidentiaibes. (Volt.)
— Par anal. Personne substituée pour transmettre un
bien à une autre personne que la loi n'autorise pas à l'ac-
cepter. Il On dit plus souvent fiduciaire.
CONFIDENTIEL, ELï^{dan-si-èl') adj. Dit, fait, commu-
niqué en confidence: Conversation confidentielle. Avis
confidentiel.
CONFIDENTIELLEMENT (dan-si-èV-man) adv. En con-
fidence.
— SvN. Confidemment. V. confidemment.
GoNFIENZA, bourg d'Italie (Lombardie [prov. de Pa-
vie]), sur la Sesia ; 3.000 hab.
CONFIER (du lat. confidere, avoir confiance. — Prend
deux / de suite aux deux prem. pers. plur. de l'imp. de
l'ind. et du prés, du subj. : Nous confiions. Que vous C07i-
^/e;)v. a. Remettre, livrer àlagarde, aux soins de : Confier
uu dépôt. Confier ses intérêts. \\ Faire confidence de : Con-
fier ses peines, c'est les alléger.
— Poétiq. Livrer, abandonner, mettre dans ou sur :
Confier des sei7ie7ices à la terre, ses secrets au papier, sa
desliiiëe au hasard.
Se confiep, v. pr. Etre confié, il S'abandonner, n Donner
sa confiance; faire des confidences. Il Se faire des confi-
dences mutuelles.
— RiiM. Se co7ifier à, Se co7ifier en ou dans. Se confier sur
sont synonymes dans la plupart des cas. Toutefois, se
co7ifier à signifie particulièrement faire une confidence :
Je ME confie à vous, gardez-moi le secret. — Se confier en ou
dans signifie Mettre son espérance en, ne pas douter du
concours, de l'aide de : Se confier en ses amis. — Se confier
sur exprime une confiance pratique, une confiance qui est
la raison déterminante do l'acte : Se confier sdb de faux
calculs. (Co dernier est peu usité.)
— Syn. Se confîer, se fier. Comme synonyme de se fier,
se confier exprime une confiance plus absolue : on se confie
on Dieu, on met en lui toute sa confiance ; on se fie à un
dépositaire, à la probité d^ quoiqu'un. D'un autre côté, se
confier peut signifier simplement dire une chose qui doit
rester secrète, et se fier n'a pas le même sens.
CONFIGURATION {si-on — rad. configure?-) n. f. Figure
et disposition des parties, qui donnent la forme à l'ensem-
ble : La configuration de la terre.
— Fig. Forme sensible : Le monde est la configuration
de la parole. (H. Heine.)
— Astrol. Conjonction des planètes ; aspect mutuel de
ces corps.
— Astron. Situation relative des corps planétaires, mar-
quée pour nous par la figure que forme leur disposition :
La CONFIGURATION des salellites de Jupiter.
— Stn. Contigu ration, conformation, figure, forme. Con-
figuration et confur/nation ne s'emploient guère que dans
le langage scientifique ; le premier se dit des plantes, des
minéraux; le second des animaux surtout. Foi-me et figure
sont du langage usuel ; le premier exprime quelque chose
de concret, on ne conçoit la forme qu'appliquée à l'objet
lui-même ; la figure est quelque chose d'idéai, le géomètre
raisonne sur des figures. La figure ne frappe que les yeux,
la forme est palpaWe.
CONFIGURER (lat. configurai'e ; de cum, avec, et figura,
figure) V. a. Donner la forme, la figure à : C'est le rriouve-
me7it de rotation qui a configuré notre tei're.
— Fig. Figurer, représenter, symboliser : Tels person-
7iages contei7ipo7'ains configurent le mal social dans toute
sa virule7ice. (Peu usité.)
— En T. de théol. mystiq.. Assimiler, rendre semblable
ou conforme ; L'abnégatio7i de la volonté 7ïous configure
à la mort de Jésus-Christ.
CONFINAGE n. m. Bomes, limites. (Vieux.)
CONFINEMENT (mrtn) n. m. Action de confiner; état
qui on résulte, exil, n Prison. (Vieux.)
— En T. de dr., Isolement des prisonniers, emprison-
nement cellulaire : En Amérique, le confinement est une
peine légale.
CONFINER (rad. confins) v. n. Etre sur les limites com-
munes, toucher : Les Pyrénées confinent à la F7'ance et à
l'Espagne.
— Fig. Etre très voisin, presque semblable : Tout, ici-
bas, CONFINE au bien et au 7nal. (Renan.)
— v. a. Limiter, borner : Bois qui confine une terre.
— Reléguer, renfermer : Confiner un vieillard dans sa
chambre. Air confiné.
— Fig. Borner, resserrer dans d'étroites limites : Les
mathématiques confinent l'intelligence dans une seule étude,
celle de la 7nesure et de la quantité. (Andrieux.)
— A signifié Finir, terminer.
Se connner, v. pr. Se retirer, s'isoler : Se confiner à
la campagne.
— Syn. Confiner, reléguer. Confiner emporte l'idée do
limites étroites dans lesquelles on oblige à se renfermer.
Ileléguer exprime surtout l'idée d'ôloignemont. Celui que
l'on confine est quelquefois envoyé dans une prison ; celui
qu'on reti-gue conserve une liberté plus grande ; mais lo
189
lieu qu'il iloit habîtor est déterminé et choisi de manière
qu'il ni." jtuisso plus iiuiro.
CONFINITÉ (rad. cotifins) a. f. Communauté do limites :
La coNKiMTK de deux provinces.
CONFINS ^dii lat. confims, ayant la mÔme limite) n. m. pi.
Frontiùi'o communo à deux pays ; Les confins de l'Europe
et de l'Asie, il Borno, limite extrême, au prop. et au fig. :
Jl n'est donné à personne d'arriver aux CONI-'INS de ta
science. (J.-B. Sa_v.) il Confins de la ferre. Parties do la
tori'o les i>lus éloignées : Aller jusf/u'aux confins de la
terre. {Colto expression est fondée sur l'ignorance où l'on
était, autrefois, do la forme réelle do la torre.)
— Fig. Point intermédiaire, formant comme un passage
entre deux époques, deux Etats, deux objets do nature
dirtoronto : Les confins de la vie et de la mort. Les confins
de la joie et de la douleur.
— Confins mililaires. Hist. Ancienne division adminis-
trative et militaire do Tenipiro austro-hongrois, qui avait
été organisée en 1807 entre la Dravo et la Save, pour em-
pêcher les incursions turques et comme défense sanitaire.
(Depuis 1875, les territoires des confins forment six dis-
tricts : Peterwardein, Semlin, Brod, Gradiska, Petriuia,
Ogulin, qui font partie du gouvernement de Croatie-SIa-
vonie [monarehio transleithane], et dépendent au point
de vue militaire du commandement général d'Agram.
V. Ckoatuv.)
CONFIRE (iu lat. confîcere, achever, parfaire : Je confis,
nous confisons. Je coiifisais, 7ious confisions. Je confis, nous
confîmes. Je confirai, 7ious confirons. Je confirais, nous con-
firions. Confis, confisons. Que je confise, que nous confi-
sions. Que je confisse, que nous confissions. Confisant, ante.
Confit, ite) v. a. Faire macérer des substances végétales
comestibles dans un liquide qui les pénètre et les conserve :
CoNFiBË des pêches, des olives, des cornichons. Confire au
sucre, au vinaigre, à l'huile.
— Fam. Garder très longtemps, ne pas faire usage do :
Les bibliomanes achètent des livres pour les confire.
— Tochn. Confire les peaux, Les tremper dans la pré-
paration appelée " confît ", pour les cbamoiser.
Confit [fij, ite part. pass. du v. Confire.
— Adjectiv. Plein d'un objet qui est supposé, par plaisan-
terie ou autrement, jouer le rôle du sucre: Confit cji dévo-
tion. Confit rfe jnystères. La conduite de MazaHn était absur-
dement confite en félonie. (St-Simon.) ii Par plaisant. Tem-
péré, adouci : Les refus ne valt'nt rien que confits. (Costar.)
— n. m. Art culin. Dans plusieurs départements. Pièce
de viande, de volaille, conservée dans de la graisse : Alan-
(/er du CONFIT d'oie.
Se confire, v. pr. Etre confit : Les câpres se confisent
au vinaigre.
CONFIRMAND {man), ANDE n. Personne qui va rece-
voir le sacrement de confirmation.
CONFIRMATEUR, TRICE n. Individu, Chose qui con-
firme : Le CONFIRMATEUR d'une ywuvelle.
CONFIRMATIF, IVE (lat. confinnativus ; de confirmare,
supin confinnatutn, confirmer) adj. Propre à confirmer ; qui
confirme : Bref confirmatif d'une ordonnance.
— Acte confirmatif. Dr. Acte par lequel une personne
valide une obhgation entachée d'un vice qui pourrait mo-
tiver à son pront une action en nullité ou en rescision.
CONFIRMATION {si-on — rad. confirmatif) n. f. Acte qui
certifie l'exactitude d'une chose déjà connue : Nouvelle gui
a besoin de confirmation, u Acte qui maintient, qui ratifie
un acte déjà accompli : Sentence qui est une confir.mation
pure et simple d'un premier jw/ement.
— Diplom. Charte de confirmation. Acte confirmant une
donation.
~ Dr. milit. Confirmation de jugement. Sentence d'un
conseil do révision confirmant un jugement renvoyé de-
vant lui.
— Ilist. Confirmation de noblesse, Edit ou jugement qui
confirmait !e privilège de la noblesse à des personnes oui
en avaient joui, mais qui passaient pour l'avoir perdu,
par dérogeance ou autrement. (Une taxe étant due dans
ce cas, le trésor imagina parfois de provoquer des en-
quêtes, dans le seul but de faire rendre des jugements do
confirmation, et do percevoir des taxes.)
— Rhétor. Partie du discours dans laquelle on donne la
preuve des faits avancés dans l'exposition, ii Confirmation
directe. Preuves à l'appui de la thèse, il Confirmation indi-
recte. Réfutation des objections.
— Théol. Sacrement do l'Eglise qui est destiné à con-
firmer, à compléter la grâce conférée par le baptême, en
communitiuant le Saint-Esprit et tous ses dons.
— Encycl. Dr. civ. La confirmation est un acte juridique
par lequel unepersoimo fait disparaître les vices dont se
trouve entachée une obligation contre laquelle elle eût pu
se pourvoir par voie de nullité ou de rescision. La conlir-
mation suppose donc un acte simplement annulable ou
rescindable (C. civ., art. 1338); elle no pourrait donner
aucune valeur à un acte inexistant. La confirmation n'est
valable (lue si elle a eu lieu avec connaissance du vice
dont l'obligation était entachée et avec l'intention do le
réparer. Enfin, ollo n'intervient utilement qu'après la ces-
sation do l'état do choses d'où procède le vice. La confir-
mation peut ôtro expresse ou tacite. La loi appollo aussi
cet acte ratification, mais il vaut mieux réserver cette
expression pour l'approbation donnée après coup aux
actes d'un gérant d'atrairos. La confirmation est souîïiise
à quelques règles spéciales en matière de mariage.
— Hist. Le droit royal de co«/irma(/ûn, dû à l'avènemont
des rois do Franco, était basé sur ce que les rois, en rece-
vant les hommages de leurs sujets, devaient confirmer les
privilèges, droits et franchises, dont ceux-ci étaient on
possession. C'était un droit domanial, qui s'oxereait sur
tous les sujets ayant des domaines. Gratuit dans l'origine,
il devint ensuite un véritable impôt.
— Rhétor. Quand on veut faire triompher son opinion,
il faut l'appuyor par des raisons plausibles ; if nous
faut consolider co que nous avons établi dès l'abord
dans la proposition. Los Grocs nommaient ptSaiwiiiî (do
pïSauiv, fortifier), les Latins, confirmatio, la partie du dis-
cours qui correspondait à co besoin. Dans le discours, la
confirmation vient ordinairement après l&narration, (piaud
il y on a uno; sinon, elle suit immédiatement la proposi-
tion. Kilo est intimement liée à la réfutation, qui tantôt se
place avant, tantôt après elle. Au reste, la conlirmation
est toujours la iiartie principale du discours : il faut y
rassembler tons tes artjuments qui peuvent agir sur l'au-
ditoire. Il faut tonir compte, non seulement du choir, mais
CONFINITE — CONFITURERIE
encore de Vordre des arguments. On peut mettre on avant
les plus forts, puis les tairo suivre dos plus faibles. Mais
l'auditeur a le temps d'oublier les bonnes raisons «[ui l'ont
frappé d'abord; il se souvient dos mauvaises qui l'ont
frappé à la fin. Il est préférable do commencer par les
preuves les plus faibles pour s'élever successivement jns-
(pi'aux plus fortes. L'intérêt va en croissant ; l'auditeur,
entraîné, s'abandonne à l'orateur. On peut aussi débuter
par des arguments solides, puis réunir on un groupe les
arguments ([u'il est plus aisé de renverser; enfin, ou ter-
mine par les arguments les plus victorieux; c'est la mé-
thode préférée de Cicéron. Quintîlien appelle cette dispo-
sition homérique, parce qu'elle rappelle l'ordre dans lequel
Nestor range ses troupes, dans Horaè^'o {Iliade, IV, 297).
— Théol. Voici, sur ce sacrement, la doctrine de l'Église
catholique. La confirmation est un sacrement qui donne
à ceux qui le reçoivent le Saint-Esprit avec l'abondance
de ses dons, les rend parfaits chrétiens et leur confère
la force de confesser la foi de Jésus-Christ, mémo au
péril de la vie. Le nom mémo de ce sacrement, appelé
aussi par les Pères imposition des mains, onction, chrême
du salut, indique qu'il est comme le complément et le
couronnement du baptême. Plusieurs passées des Actes
et notamment les chapitres VIII, v. 14-17; XIX, 5 et 6,
montrent les apôtres conférant le Saint-Esprit aux nou-
veaiLx baptisés par un rit sacré, désigné tantôt sous le
nom d' n imposition des mains » , tantôt sous celui d'« onc-
tion u. Evidemment, les apôtres n'administraient ce sa-
crement que parce qu'il avait été, comme les autres, insti-
tué par Jésus-Christ, et leurs successeurs l'ont conféré sans
interruption jusqu'à nosjours. Le témoignage des écrivains
les plus anciens, et en particulier de Tertullien et de saint
Cyprien, est formel sur ce point. Il nous apprend, en même
temps, que les premiers chrétiens recevaient la confirma-
tion immédiatement après le baptême. L'évêque est le mi-
nistre ordinaire de la confirmation ; cependant, le pouvoir
de l'administrer peut être délégué à un simple prêtre, par le
pape, ce qui arrive en pays de missions. La confirmation
imprime en celui qui la reçoit un caractère ineffaçable : elle
ne rend pas la grâce sanctifiante perdue par un péché mor-
tel, mais l'augmente dans ceux qui la possèdent déjà, et leur
communique les dons du Saint-Esprit, qui sont la sagesse,
l'intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la
crainte de Dieu. La matière de ce sacrement consiste dans
l'onction du saint chrême, faite sur le front en forme
de croix, et l'imposition des mains de 1 evêque. La forme
consiste dans ces paroles : n Je te marque du signe de la
croix, et je te confirme du chrême du salut, u Dans l'Eglise
grecque, l'évêtiue dit seulement : « Voici le sceau du don
du Saint-Esprit, a Le nouveau confirmé reçoit, en même
temps, un léger soufflet; c'est un symbole destiné à lui
apprendre que son devoir est d'être disposé à tout souffrir
pour Jésus-Christ. Autrefois, il devait être accompagné
d'un parrain ou d'une marraine, qui contractaient soit avec
lui, soit avec ses père et mère, la même affinité nue les
parrains et marraines du baptême. Cet usage tend à re-
vivre en plusieurs diocèses. La confirmation n'est pas
absolument nécessaire au salut; mais, ne pas la recevoir
par négligence, pourrait constituer une faute grave. Le
confirmana doit être baptisé et en état de grâce; il faut,
de plus, qu'il soit instruit des principaux mystères de la
religion. Pourtant les Grecs confirment les enfants immé-
diatement après le baptême. Mais l'usage do l'église latine
est d'attendre qu'ils aient l'âge de raison, et mémo, en
France, où la première communion se fait de dix à douze
ans, la confirmation est reculée jusqu'après cetto époque.
Tournée de confirmation. On nomme ainsi la visite que
l'évoque doit faire dans les paroisses de sou diocèse, pour
y donner la confirmation.
Confirmation ecclésiaslique. On appelle do co nom l'agré-
ment donné par un supérieur ecclésiastique à celui qui
est élu ou nommé à une fonction vacante. Elle s'appelle
aussi « institution canonique ». C'est le pape seul qui pos-
sède le droit de confirmer les évoques nommés en France
ftar le gouvernement. La confirmation est aussi l'acte par
oquel Te pape approuve et sanctionne les canons d'un con-
cile, soit général, soit particulier, ou la règle d'un ordre
religieux.
Confirmation civile. On désigne parfois ainsi l'agrément
donné par un souverain ou par le chef d'un Etat à la
collation d'un bénéfice : mais ce terme est impropre; on
doit lui préférer celui d'" approbation"; plus spécialement,
encore, on dit que telle nomination a été agréée. L'appro-
bation ou l'agrément du gouvernement, on France, est obli-
gatoire pour la nomination des curés, non dos desservants,
et aussi pour colle des vicaires généraux.
Confirmation protestante. Les premiers réformateurs ont
rejeté le sacrement de confirmation ; mais ils ont appliqué
co nom à l'acto ecclésiastique par lequel les jeunes gar-
çons et les jeunes filles sont déclarés, après examen préa-
lable, aptes à prendre part à la Cène.
CONFIRMATOIRE (to-ar) adj. Propre à confirmer : Dé-
claration CONFIKMATOIBE.
CONFIRMEMENT {i7ian) a. m. Etat do CO qut est coa-
firmé. (Vi-mx.)
CONFIRMER (lat. cnnfirmare; de cum, avec, et finnare,
rendre ferme) v. a. Fortifier, assurer : Confirmer quel-
qu'un dans ses résolutions. Les persécutions ne servirent qu'à
coNFiRMKR l'Eglise naissante. (Acad.) ii Appuyer la vérité
d'une chose déjà connue ou soupçonnée : Conkirmf.r des
soupçons. Evénement qui confirme des prévisions, il Sanc-
tionner, ratifier : Arrfit confirmant un jugement de pre-
mière instance. i-'us(i/;e confirme les a6u*. (Turgot.)
— Kolig. Conférer lo sacrement do la confirmation à :
Confirmer des enfants, ii Absolum. : C'est régulièrement
aux évâques qu'il appartient de C()NFIR.mkk. L'évêque seul a
le pouvoir de confirmer, n Pop. Souflletor, à causo du
léger souftlol que donne l'évéquo on confirmant : Confir-
mer quelqu'un sur tes deux Joues. \\ Confirmeren grâce, Affer-
mir dans la grâce, accorder la grâce do la persévérance.
— Manèg. Confirmer un cheval. Achever do lo dresser.
Confirmé, ée part. pass. du v. Confirmer.
— n. Personne qui a reçu la confirmation ; Les confir-
mes récitent le Pater. TAvo et le Credo.
Se confirmer, v. pr. Etre conllrmé. ii S'affermir.
— Impers. Devenir plus cerlain : // se confikmk que...
— Syn. Conlirmor, altormlr, cimenter, rnllermlr, Boaller.
V. affkumiu.
Conltrmer, affirmer, nnnuror, attester, avancer, oorti-
llor. confirmer, u">'uiitlr, prétendre, promottro, répondre,
soutenir. V. affiummr.
- Anton. Contredire, dédire, démentir, dénier, désa-
vouer, nier, rétracter. — Abroger, annuler, casser, iuiir-
mer, invalider, rapporter, réformer.
CONFISABLE adj. Qui est propre à être confit : Fruits
coNFisAHi.Es. (Peu usité.)
CONFISCABLE {fi-skabl') adj. Susceptible d'être confis-
qué : Marchandises confiscabi.es.
CONFISCANT {fi-ska7i), ANTE adj. Qui confisque.
— Dr. téod. Sur qui la confiscation pouvait tomber.
CONFISCATEUR,TRICE(;î-5A-a)n. Individu qui confisque.
CONFISCATION {fi-ska-si) v. a. Action de confisquer.
Il Pariicul. Disposition qui prive de tous leurs biens cer-
tains condamnés ou leurs héritiers : Soun Louis XI, la con-
fiscation suivait toujours le supplice. Il Par ext., Bien con-
fisqué : Donnera une personne la confiscation d'une autre.
— Féod. Droit de confiscation, Droit pour le seigneur
do confisquer les biens du vassal révolté ou coupable de
désaveu, ii Confiscation de fief, Réversion du fiel servant
au fief dominant, dans le cas d'indignité du vassal.
— Encycl. La confiscation est l'attribution au Trésor, et,
dans quelques cas, aux parties lésées, de tout ou partie
des biens d'un individu condamné pour certaines infrac-
tions à la loi. Cette peine, essentiellement barbare, re-
monte à l'origine même des sociétés : à Athènes et à
Rome, c'était le châtiment le plus naturel ; les empereurs,
ensuite, s'en emparèrent pour se venger do ceux qui leur
étaient opposés, et aussi pour remplir leur trésor épuisé.
De l'empire romain, elle passa dans la législation fran-
çaise et fut adoptée avec un égal empressement par le
régime féodal et par la royauté ; dans les discordes civiles
et religieuses, tous les partis abusèrent successivement
de cette arme terrible. Abolie par la Révolution française,
la confiscation générale fut rayée définitivement du Code
français par l'article 66 de la charte du 4 juin 1814.
Subsiste seule, aujourd'hui, la confiscation spéciale qui
ne frappe que certains biens, et dans des circonstances
formellement prévues par le législateur (art. 1 1 du C. pén.
pour les crimes: art. 470 du C. pén. pour les contraven-
tions). Elle s'applique soit au corps du délit, soit aux cho-
ses produites par le délit, soit à celles qui ont servi ou
qui ont été destinées à le commettre. Elle suppose que le
prévenu n'est pas dessaisi des objets, et, sauf l'exception
de l'article 16 de la loi du 3 mai 1844 sur la chasse et
celles en matière de contributions indirectes, les tribu-
naux n'ont pas le droit d'exiger le payement de la valeur
des objets confisqués. Lorsque la confiscation profite au
Trésor, le recouvrement en est opéré par la Direction do
l'enregistrement et des domaines, ou par l'administration
poursuivante. Lorsqu'elle profite à la partie lésée (contre-
façon, etc.), c'est à celle-ci à en faire le recouvrement.
La confiscation est encore en vigueur aujourd'hui en Rus-
sie, en Autriche et même en Angleterre.
CONFISERIE (ze-rî) n. f. Art du confiseur : Substance em-
ployée en CONFISERIE. Il Produit de l'art du confiseur : Man-
ger des CONFISERIES. Il Atelier et magasin do confiseur :
Confiserie bien achalandée.
— Usine où l'on prépare les sardines à conserver.
CONFISEUR, EUSE n. Personne qui fabrique des friandi-
ses dont le sucre est la base, comme bonbonnerie, pastil-
lage, gommes et pâtes, fruits glacés ou confits, etc. V. bon-
bons.
— adj. : Marchand coiiFiSEVv..
CONFISQUER {fi-ské — du lat. confiscare; de cum, avec,
et fiscus, fisc) V. a. Saisir au nom du fisc ou d'un tiers :
Confisquer des marchandises.
— Fam. Prendre, détourner, n Oter à des écoliers des
objets dont ils abusent : Confisquer un couteau, des billes.
— Dr. anc. Qui confisque le corps confisque tes biens, La
peine de mort entraîne la confiscation des biens.
— Féod. Confisquer son fief. Refuser foi et hommage à.
son seigneur.
Se confisquerf v. pr. Etre confisqué.
CONFIT {fi) n. m. Techn. Mélange aigri d'eau et do
son ou de larine d'orge, dans lequel les mégissiers, les
chamoiseurs et les maroquiniers mettent les peaux pour
les faire confire, u Immersion des peaux dans ce baiu.
Il Cuve dans laquelle on met co bain.
— Econ. rur. Mélange d'eau et do son pour la nourri-
ture des porcs et do la volaille.
CONFITEOR {té — mot lat. qui signifie : Je confesse)
n. m. Formule do confession des péchés en usage dans
l'Eglise catholique, et commençant par le mot qui lui a
donné son nom : Dire son confitkoh. il PI. Des confiteor.
— Fam. Dire son confiteor. Faire l'aveu do sa faute; ex-
primer son repentir.
— Encycl. Le confiteor est on usage dans l'Eglise catho-
lique depuis le via* siècle : sa forme actuelle a été fixée
au troisième concile do Ravenno, on 1314. Lo prêtre lo
récite au commencement de la messe, et aussi avant d'ad-
ministrer lo sacrement d'extrémo-onction et do donner
l'absolution générale. Lo servant ou le clerc qui accom-
pagne le prêtre lo récite & son tour au début do la niesso
et quand la communion doit être donnée. Il fait partie do
l'office de Complies et do celui de Prime, aux fêtes et aux
fériés qui ne sont pas du rit double. Enfin, tout fidèle qui
se présente au confessionnal doit on réciter la première
partie avant l'accusation de ses péchés, ot la seconde eu-
suilo. En disant les mots mea culpa (« c'esi ma faute >•),
on se frappe la poitrine en signe do repentir.
CONFITURE (rad. confit) n. f. Fruits ou autres matières
végétales que l'on fait confire dans un sirop.
— Fig. et fam. En confiture, Brisé, moulu. Il On dit plutôt
EN COMÏ'OTB. V. COMPOTE.
— Pop. Excrément : Marcher dans ta confïtprk.
— Arg. des cercles. Gratification donnée par les joueurs
au caissier, au garçon, etc., qui leur ont prêté do l'argent.
— Art culin. Assaisonnement. (Vieux.)
— Encyci.. Los confitiu'es, suivant lo degré do cuisson
qu'elles reçoivent, so divisent en sèches ou liquides; mais
10 confiturier ne s'occupe, habituellemont, que do ces der-
nières, qu'il partage on trois classes : confitures vropre-
ment ditex. marmelades et gelées, ot il abandonne la con-
fection des autres au confiseur.
CONFITURERIE (ri) n. f. Art do préparer los conflturos:
Homme crprrt dans la coNFiTinriiiK. Il Lieu où l'on fa-
brique des confitures : Porter des fruits à la coNFrrURKUlB.
11 Confitures : .V.iuyiT rfr* coNFiruiiKHiKS.
CONFITURIER — CONFORTABLE
CONFITURIER (n'-é), ÈRE n. Personne qui prépare ou
vend des confitures.
— Pop. Vidangeur.
— adj. : Apprenti confiturier.
CONFLAGRATION [si-on — lat. confîagratio ; de cum,
avec, et flayrare, supin flaqratum, brûler) n. f. Embrase-
ment sur une grande étendue : Néron fit accuser les chré-
tiens de la co.sFLAGRATioN iîc Rome. (Furetière.)
— Fig. Etfervescence des passions politiques.
CONFLAN,CONFLANS,CONrLANT(y/an)n.m. Anciennes
formes du mot conklu ent , qui sont restées comme noms pro-
pres de plusieurs localités.
CONFLANS^/Zrtn") n.m.Bellepierre tendre, que l'on extrait
des carrières de calcaire grossier de Conflans-Sainte-Hono-
rine. ^On l'emploie dans les constructions, à Pans.)
GONFLANS, ch.-l. de cant. de Meurthe-et-Moselle, arr.
et à 13 kilom. de Briev, au confluent de lOrne et de l'Iron;
621 hab. Ch. de f. Est. Tannerie, teinturerie. Commerce
de bois et de houille. Vieux château transformé en caserne
de gendarmerie. — Le canton a 25 comm. et 7.682 hab.
GONFLANS, bourg do la Savoie, situé sur une hauteur,
au confluent do l'Isère et de l'Arly, forme, avec IHôpital,
la petite cité d'Albertville; 1.443 nab. Vieux château pris
par François I", en 1536. Aujourd'hui, importantes batte-
ries dominant l'Isère.
GoNFLANS, comm. de la Marne, un peu en aval du
confluent de l'Aube et de la Seine, arrond. et à il kilom.
d'Epernay ; 702 hab.
CONFLANS ou Gonflent (le), ancien pays de France,
dans la province de RoussiUon. Il ne fut rattaché au ter-
ritoire français qu'en 1659. C'est la vallée moyenne du Têt .
Les principales localités étaient Espira-en-Conflans et Vil-
lefranche, petite place forte. Le pays forme aujourd'hui
trois cantons des Pyrénées-Orientales.
GONFLANS (famille de). Engilbertde Brienne, troisième
fils de Gautier I", comte de Brienne, et d'Eustache, com-
tesse de Bar-sur-Seine, eut en partage la seigneurie de
Conflans (Marne). 11 fut la tige de la famille de Conflans,
qui conserva cependant les armes de Brienne. Engilbert
vivait au commencement du xii* siècle. La branche directe
s'éteignit en la personne d'Eustache de Conflans, seigneur
d'Es toges, qui vécut dans la première moitié du xiv« siècle.
GONFLANS (Jean-Chrétien de Wattbville), général
français, né en 1658. mort en 1725. Maréchal de camp en
1703, lieutenant général en 1710, il se distingua particu-
lièrement dans les campagnes do Flandre.
Conflans (Hubert de Bbienne, comte de), marin fran-
çais, né en 1690, mort à Paris en 1778.. Il était lieutenant de
vaisseau en 1729, fut fait vice-amiral en 1756, et maréchal
de France en 1758. A l'âge de soixante-neuf ans, il fut placé
à la tête de la flotte qui eut à combattre les Anglais, et
se fit battre à Quiboron (1759). Ce fut l'échec du projet
de descente en Angleterre formé par le gouvernement de
Louis XV.
Conflans (Louis de Brienne de), marquis d'Armen-
tières, général français, né en 1711, mort en 1771, désigné le
plus souvent sous le titre de maréchal d'Armentières.
Premier gentilhomme du duc d'Orléans en 1717 (à Tâge de
six ans), mousquetaire en 1726, il se distingua en Italie,
en Bohême, en Alsace et en Flandre. Lieutenant général
en 1746, il se battit sous les ordres du maréchal de Saxe.
Après sa campagne en Allemagne (1757), il reçut le com-
mandement des évêchés de Metz, Toul et Verdun en 1761,
et fut, en 1768, nommé maréchal de France.
Gonflans-l' Archevêque, écart de la comm. de
Charenton-le-Pont (Seine), qui en est séparée par la petite
localité des Carrières, sur la riva droite de la Seine;
600 hab. Une communauté de religieuses habite aujour-
d'hui l'ancien château, construit au xvn* siècle et légué
par l'archevêque François de Harlay aux archevêques de
Paris. Il fut pillé en 1831, en même temps que le palais
archiépiscopal. V. art. suiv.
Conflans (traité de), traité qui fut négocié à Conflans-
l'Archevèque (arr. de Saint-Denis), le 5 octobre 14G5, entre
Louis XI d'une part et les chefs de la ligue du Bien public
de l'autre. L fut rendu définitif par le traité signé à Saint-
Maur, le 29 octobre suivant. Le traité était désastreux pour
la couronne de France : chacun des chefs révoltés arrachait
un lambeau au domaine ou au pouvoir royal. " Les princes,
dit Comines, butinèrent le monarque et le mirent au pil-
lage. » Le peuple, pour le bien duquel s'était, en appa-
rence, formée la coalition des grands, était oublié, et, de ce
jour, il appela la ligue « ligue du Mal public ». Le traité
avait été la conséquence de la bataille indécise de Mont-
Ihéry (16 juill.); elle avait effrayé Louis XI, qui n'était
rien moins qu'homme de guerre. Il est vrai que, grâce à
son habileté rusée, Louis XI ne tarda pas à trouver les
moyens de revenir sur ce qu'il avait accordé.
CONFLANS-SAINTE-HONORINE, comm. de Seine-et-
Oise, arr. et à 22 kil. de Versailles, sur la Seine, non loin
du confluent do l'Oise; 2.701 hab. Ch. de f. Ouest. Culture
du chasselas. Carrières do calcaire. Eglise ogivale, avec
clocher du xii" siècle.
CONFL£ n. m. Comm. Balle de poivre lourd.
GONFLENTI, comm. d'Italie (Calabre [prov. de Catan-
zaroj, non loin de la mer Tyrrhéuienne ; 3.400 hab.
CONFLIT (fli — du lat. conflictus; de confliqere, supin
conflictum, heurter) n. m. Linguist. Combat : Un confmt
sanglant, il Lutte quelconque : Àe conflit des passions, des
intérêts. Il Compétition, action de se disputer un droit qu'on
so conteste réciproquement : Un conflit de pouvoirs, de
préséance.
— Dr. V. la partie encycL n Tribunal des conflits, Juri-
diction chargée de décider quel est le tribunal compétent,
au cas do conflit d'attribution.
— E.scYcL. Dr. On appelle conflit la lutte qui s'élève
entre deux tribunaux qui, tous doux, revendiquent ou re-
poussent la m^mc affaire. Le conflit est dit positif dans le
premier cas, n''f/atif dans le second.
Considérés quant à leur origine, les conflits sont de
deux sortes : conflits de juridiction, et conflits d'attri-
bution.
Il y a conflit de juridiction lorsque la lutte s'élève entre
deux tribunaux appartenant l'un et l'autre à l'ordre judi-
ciaire ou à l'ordre administratif. Il y a conflit d'attribution
lorsque la lutte s'établit entre un tribunal de l'ordre judi-
ciaire et un tribunal de l'ordre administratif.
Les conflits de juridiction de l'ordre judiciaire prennent
fin par un règlement de juges qui est fait par un tribunal
supérieur à celui duquel relèvent les deux juridictions en
lutte, tribunal de l"> instance, cour d'appel ou cour de
cassation (C. proc. civ., art. 363}. Les conflits de iuridic-
tion de l'ordre administratif sontjugés par leconseiid'Etat,
jouant le rôle de tribunal de cassation. Quant aux conflits
d'attribution, ils sont jugés par le tribunal des conflits.
Dans l'ancien droit, c était le roi qui statuait en conseil
sur les conflits. Une loi dos 7-14 octobre 1790 déféra lo
jugement des conflits au roi en son conseil des ministres,
sauf recours au pouvoir législatif. Le droit de juger le con-
flit a appartenu successivement , de l'an III à 1 848, au Di-
rectoire, au premier consul, à l'empereur, au roi. Les deux
ordonnances du 1" juin 1828 et du 12 mars 1831 sur les
conflits sont encore en vigueur. La loi des 3-8 mars 1849
organisa le tribunal des conflits, que la constitution de 1848
avait décidé de créer. Celle de 1852 rendit le jugement
des conflits au chef du pouvoir exécutif en conseil d'Etat.
Enfin, la loi du 24 mai 1872 consacra de nouveau l'institu-
tution du tribunal des conflits. Ce tribunal est composé du
garde des sceaux, président, de trois conseillers d'Etat
en service ordinaire, élus par leurs collègues, de trois
conseillers à la Cour de cassation, nommés par leurs col-
lègues, de deux membres et de deux suppléants, élus par
la majorité des juges précédents. Tous sont élus pour
trois ans et rééligibles.
Le droit d'élever le conflit n'appartient qu'à l'autorité
administrative; c'est le moyen, pour elle, de faire res-
pecter le principe de la séparation des pouvoirs. Il no
peut être élevé en matière criminelle. En matière correc-
tionnelle, il faut que la connaissance du délit ait été attri-
buée par une loi à l'autorité administrative, ou que la
décision à rendre par l'autorité judiciaire dépende d'une
question préjudicielle devant être tranchée par l'autorité
administrative. En matière civile, le conflit peut être élevé
devant les tribunaux civils de 1" instance et les cours
d'appel, mais non devant les tribunaux de commerce ou
les justices de paix. Le préfet invite le tribunal, au moyen
d'un déclinatoire d'incompétence, â se dessaisir de l'affaire.
Si le tribunal ne rend pas un jugement conforme au dé-
clinatoire, le préfet prend un arrêté de conflit à la suite
duquel lo ministre de la justice saisit le tribunal des con-
flits. Le jugement motivé du tribunal des conflits confirme
ou annule l'arrêté de conflit.
CONFLUANT [flu-an ~ du lat. confluens , coulant vers
le même lieu) n. m. Nom donné à des moines do quelques
couvents d'Italie, qui ne se réunissent dans leurs monas-
tères qu'à certaines époques de l'année.
CONFLUENCE {flu-anss) n. f. Caractère des maladies
éruptives, qui consiste en ce que les pustules, papules,
vésicules ou taches se touchent et se confondent : La con-
fluence de la petite vérole est rare chez les sujets vaccinés.
CONFLUENT {flu-an — du lat. confluens, coulant ensem-
ble] n. m. Géogr. et géol. Point de rencontre de deux cours
d'eau, dont l'un se jette dans l'autre : Le confluent de la
Seine et de la Marne.
— Anat. Point de rencontre de deux vaisseaux soudés
l'un à Tautre : CoNi-LUiiNT de deux veines, de deux artères.
11 Confluent du sinus de la dure-mère, Sorte de réduit que
forment, par leur réunion, les trois grands replis de la
dure-mère, au-devant do la protubérance occipitale in-
terne. (On l'appelle aussi prkssoir d'Hébophii.e.)
— Hist. nat. Se dit des organes qui se réunissent et se
confondent par l'une des extrémités : Feuilles co:iFh\jENTES.
Lobes coNFLUKNTS. Cotylédons confluents.
— Miner. Aragonite confluente. Variété d'aragonite pris-
matique, composée de plusieurs octaèdres cunéiformes,
dont les parties saillantes se réunissent vers les bases
en un seul corps.
— Encycl. Géol. La jonction de deux cours d'eau ne pré-
sente jamais une largeur égale à celle de ces deux cours
d'eau réunis, mais leTit s'approfondit et la vitesse du cours
est plus grande ; c'est ce qui assure l'écoulement normal
des eaux. A la pointe du confluent, il se forme, comme à
l'extrémité aval des îles, un dépôt qui tend à prolonger
cette pointe.
CONFLUENT {flu-an), ENTE adj. Pathol. Dont les élé-
ments sont très rapprochés et comme confondus, en parlant
des éruptions : Mirabeau fut défiguré, à l'âge de trois ans,
par une petite vérole maligne et confluente.
CONFLUER (lat. confluere; de cum, avec, et fluere, cou-
ler) V. n. Se joindre en un même cours, en parlant do deux
rivières : Le Rhône et la Saône confluent à Lyon.
— Par ext. Se diriger à la fois vers le même point :
De tous les points du monde, les étrangers coï^flvi^î^t à Paris .
— Fig. Arriver à la fois, tendre ensemble vers le même
but: Toutes les aspiratio7is de l'homme conFLVE^T au bonheur .
GONFOLENS {la7i) [lat. Confluentes], ch.-l. d'arr. de la
Cliarente,à 5G kil. d'Angoulême, au
confluent do la Vienne et de laGoire ;
3.123 hab. Ch. de f. Orléans. Tribu-
nal do r" instance; bibliothèque et
collège communal. Situé aux con-
fins des granits limousins et des
terrains secondaires du Poitou,
Confolens n'a d'autres industries
?ue celles des cuirs et des gants, et
ait un médiocre commerce de bois
merrains, châtaignes, grains et bé-
tail. Plusieurs églises romanes ,
ruines d'un château féodal et d'une
commanderie. Cbapellc Saint-Bar-
thôlemy ; menhir du Repaire. —
L'arrondissement a 6 cant., 66 comm. et 66.240 hab.; lo
canton Nord, 8 comm. et 7.841 hab.; le canton Sud, U comm.
et 13.578 hab.
CONFOLENSITE {lan) n. f. Argilo très impure, quo l'on
trouviî dans la Charente. Variété do montmorillonito.
CONFONDANT f(/a»)< ANTE adj. Qui confond, trouble
profondémcMit : Humiliation confondante.
CONFONDRE (du lat. confundere; do cu7n, avec, et fiin-
dere, fondro) v. a. Mêler, brouiller, de façon â rondro in-
distinct : Hivirres gui confondent leurs eaux, il Troubler,
rendre confus pour les regards : La distance confond les
Conformatt'ur.
Armes de Confoleus.
190
formes et les couleurs, il Troubler, déranger l'ordre de :
Hérode confond à son gré la succession des pontifes. (Boss.)
Il Ne pas distinguer, prendre l'un pour l'autre : Beaucoup
de gens confondent la fortune avec le mérite, ii Absol. :
Vous confondez : ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
— A signifié Ruiner, détruire : Ouragan qui confond
les récoltes. Il Auj. Abattre, rendre impuissant, déjouer :
Confondre les factieux, n Rendre confus soit en stupé-
fiant, soit en réduisant à un silence humiliant : La Trinité
confond 7\otre petitesse. (Chateaubr.) Fais bien, tu auras
des envieux ; fais mieux, tu les confondras. (Prov. espagn.)
— Fig. Associer, identifier : Confondre ses intérêts.
Confondu, ue part. pass. Troublé, comme honteux : Etre
confondu des bontés de quelqu'un.
— Syn. Confondu, confus. Confondu fait toujours pen-
ser à une action dont il marque le résultat; confus ex-
prime simplement l'état : Un amas confus d'objets dans
une chambre; une chambre où. tout est confondu. Au fig.,
la même difl'érence subsiste; confus veut dire honteux,
confondu signifie rendu ou devenu confus.
Se confondre, v, pr. Se mêler, se brouiller, il Devenir
confus, indistinct, il Tomber dans le désordre : Turenne
meurt, tout sic confond. (Fléch.) il S'unir, so trouver uni
d'une façon intime : Dans le maringe, les cœurs se con-
fondent peu à peu. \\ Se troubler, s'égarer, devenir inca-
pable de distinguer : Il y a des difficultés auxquelles plus
on pense, plus on .se confond. (Boss.) Il Devenir interdit ;
Se CONFONDRE dès le premier
reproche, n Se tromper : // est
très possible que je me confonde.
(iM""" de Sév.) [Vieux.] Il S'humi-
lier, s'abaisser : 0 rois, confon-
dez-vous dans votre grandeur.
(Boss.) Il Se confondre en. Mul-
tiplier, faire avec excès : Se
confondre en excuses.
— Anton. Discerner, distin-
guer, particulariser, séparer «
démêler.
CONFORMATEUR n. m. In-
struiiieiii luii sert à prendre la
conformation de la tête pour la
fabrication ou l'essayage d'un
chapeau.
CONFORMATION [si-on —
lat. niiifnrnnitiu. même sens) n. f. Manière dont sont assem-
blées les parues d'un corps, et particulièrement d'un corps
organisé ; // résulte, pour l'éléphant, plusieurs inconvénients
de sa CONFORMATION bizarre.
— Fig. Ensemble de penchants moraux : L'esprit mi-
santhrope est un vice de conformation morale. (Bonnin.)
— En T. de chir., Réduction des os fracturés ou luxés.
(Vieux.)
— Syn. Conformation, configuration, etc. V. configu-
ration.
CONFORME (lat. conformas ; de cum, avec, et foi-ma,
forme) adj. Semblable de forme : Copie conforme à l'ori-
ginal.
— Fig. Qui correspond, oui convient, qui s'accorde :
Nulle loi n'est légitime, si elle n'est conforme à la justice
et à la vérité. (Guizot.)
— Dr. Pour copie conforme, Formule par laquelle on
atteste qu'une copie reproduit exactement l'original.
— Math. Représentation coyiforme. V. rephésentation.
— Anton. Dérogatoire, différent.
CONFORMÉMENT adv. D'une manière conforme:
L'homme est né pour travailler toujours, jnais conformé-
ment à ses aptitudes. (G. Sand.)
CONFORMER V. a. Donner la conformation à : Les eaux
ONT CONFORMÉ la surfacc du globe, il Rendre conforme :
La politesse cotiFORHE les dehoj-s aux conditions. (La, Bruy.)
Se conformer, v. pr. Se rendre conforme, il Conformer
sa volonté, se soumettre : // faut, quand on agit, se con-
former aux règles. (J. Joubert.)
CONFORMISTE {missf — rad. conformer) n. Hist. relig.
Personne oui professe, en Angleterre, la religion domi-
nante ; les dissidents s'appellent jion-conforntistes : L'Eglise
anglicane 7net les calvinistes puritai}is au nombre des non-
conformistes. (Boss.)
— adj. : Eglise conformiste.
CONFORMITÉ n. f. Etat de ce qui est conforme, de ce
qui s'accorde : La conformité des humeurs, des intérêts.
Il Volonté conforme, soumission : C'est la conformité à
la volonté de Dieu qui fait tout le prix de nos sacrifices.
(Mass.)
— En confurmité de. Conformément à.
— En T. d'hist. rel.. Profession de la religion dominante,
en Angleterre. (La dissidence s'appelle non-conformité.)
— Syn. Analogie, ressemblance, similitude. V. analogie.
Conformité du langage français avec le grec
(Traite de la), ouvrage philologique de Henri Estienne,
imprimé en 1565. — 11 est divisé en trois livres, dont le
plus important, le deuxième, traite des locutions et des
idiotlsmes communs aux deux langues. L'auteur v soutient
une thèse qui était chère à sou patriotisme : J'uu débat
de grammaire il fait presque une (|uestion nationale.
Pour ce grand maître, le grec est le langage le plus par-
fait que les hommes aient jamais parlé, et la langue fran-
çaise (celle du xvi" s.), étant la langue ia plus voisine et la
plus proche de cet idiome, a droit au premier rang parmi
les langues modernes. Par suite du progrès de la linguis-
tique, ce traité est maintenant arriéré et incomplet ; mais
les observations justes dont il est semé ont contribué â
l'intelligence des mots, et les conjectures, les hypothèses,
fondées sur une foule de faits curieux, ramènent ia langue
française à la source féconde de l'idiome grec, où les
Racine, les Fénelon et les Chénier ont puisé avec tant
de succès.
CONFORT {for') n. m. Aide, assistance. (Vieux.)
CONFORT {for — mot que les Anglais avaient emprunté
au français et nui lui est revenu) n. m. Ensemble des moyens
qui procurent le bien-être matériel : Le co^^fort, en Angle-
terre comme ailleurs, reste le privilège de quelques-iins.
CONFORTABILITÉ n. f. Qualité de ce qui est confor-
table.
CONFORTABLE adj. Qui contient ou qui procure lo
confort : Maison confortable. Vie confortable, n Par
ext., Qui vit dans le confort : Bourgeois confoutaules.
191
CONFORTABLEMENT — CONFUS
Coafortablea : 1. Puutoullo ;
— 11. ni. Coutort : Le confortable est partout et nulle
part; dès qu'il y manque quelque chose, il a cessé d'exisler.
Il Sorte do fauteuil rembourré et
capitonné, dont lo bois est rocoa-
vert par l'étorto. ii Nom iamilior
donné à dos pantoufles iourréos à,
tif^os nioutaiiiiîs.
CONFORTABLEMENT adv. Duno
mani<>ro cuu-
fortablo : Mai-
son , Chambre
CONKORTABLB-
MKNT meublée.
Vivre CONFOR-
TA B L i: M E N T .
GONFORTANCE [tanss) n. f. Appui, soutien, n Consola-
tion. (Vieux.)
CONFORTANT {tan), ANTE adj. Propre à conforter :
Potion CONFORTANTE.
— n. m. Remède confortant : Malade qui a besoin de con-
fortants.
— Ai^TON. Débilitant, ante.
CONFORT ATTF, IVE adj. Qui cooforte, destiné à con-
forter : Des sucs confortatifs.
— Constr. Qui consolide une construction quelconque.
— n. m. : Un remède confortatif. ii Fig. Ce qui donne
ou augmente la force, l'énergie de l'âme.
CONFORTATION (si-on) n. f. Action de conforter : Cela
est bon pour la confortation des nerfs. (Acad.)
— P. et chauss. Réparation faite à un édiiice, dans le
but de le consolider.
CONFORTE-MAIN {min — de conforter, et main) n. f.
Dr. féod. Commission royale ayant pour but de conforter
ou corroborer la saisie, faite par un seigneur non justicier,
du fief de son vassal ou d'un héritage censuel. (Usitée
surtout dans l'Angoumois, l'Auvergne, le Borry et le Blé-
sois, la conforte-main tomba en désuétude à la fin du
xvin' s.) Ii PI. Des confortk-main.
CONFORTEMENT (man) n. m. Confortation. il Soulage-
ment. 1! Satisfaction. (Vieux.)
CONFORTER (rad. confort) v. a. Rendre ou augmenter
les forces, l'énergie vitale : t'n doigt de vin conforte l'es-
tomac.
— Fig. Ranimer, relever l'énergie, le courage: Une bonne
parole confortk le cœur.
Se conforter, v. pr. Etre conforté, ii Conforter à soi.
— Fig. S'atfermir contre.
— Anton. Débiliter, déconforter.
GONFRANÇON, comm. de l'Ain, arrond. et à 14 kilom.
de Bourg, dans la Bresse, sur un affluent du Mentbon ;
1.125 hab. Clmteau de Loriol.
CONFRATERNEL, ELLE {tèr-nèV) adj. Relatif à la con-
fraternité; digne de confrères : Rapports confraternels.
CONFRATERNITÉ [ter') n. f. Etat de confrères ; rela-
tions entre confrères ; rapports d'amitié fondés sur une
similitude d'état ou de situation : Il existe une confrater-
nité naturelle entre tous les sacerdoces. (B. Constant. 1
— Dr. anc. Confraternité de coutumes, Usage où l'on était,
en Flandre, de régler la succession d'après la coutume de
la ville dont le défunt était bourgeois, et do déférer aux
tribunaux de la même ville toutes les difficultés relatives
à cette succession.
CONFRÈRE (du préf. con, et de frère) n. m. Membre
d'un m^me corps, d'une même association : Les lois de l'Aca-
démie défendent aux académiciens d'écrire ou de faire écrire
contre leurs confrîîres. (La Bruy.)
— Fam. Confrère de la lune. Mari trompé, par allusion
aux cornes du croissant de l'astre.
— Confrère en, S'occupant également de; également
disciple de : Confrère en Apollon. Confrère en littéra-
ture, EN érudition.
— Hist. littér. Confrères de la Passion, Membres de la
confrérie du même nom. V. confrérie de la passion.
— Hist. rel. Clerc de l'Oratoire, qui n'est pas encore
prêtre.
— Allus. littkr. : Si mes confrères savaient peindre,
Hémistiche do La Fontaine. V. pkindre.
— Syn. Conlrère, collègue. V. collègue.
CONFRÉRIE (ri — rad. confrère) n. f. Association pieuse :
Une confrérie de pénitents.
— Par ext. Corps d'individus unis par un lien quelcon-
que : Le noir est la couleur de la confrérie des bateliers.
(G. Sand.) n Molière fait dire à un mari trompé i
Kn tout cas, ce qui peut m'ôter de fjlcherlc.
C'est (jue je ne suis pas aeul de ma confrérie.
— llist. Confrérie de Dieu, Association do personnes
pieuses de toutes les classes, formée en Normandie, au
XI" siècle, pour poursuivre ceux qui troubleraient l'Eglise
ou l'Ktat. Il Confrérie àlanclœ, Association formée on 1210
contre les albigeois par Foulques, évoque do Toulouse, ot
Simon de Montfort. Il Confrérie noire, Association formée
par le comte Raymond VI pour défendre les albigeois.
Il Confrérie du cordon, Association do ligueurs, qui tenait
SOS réunions dans l'église Saint-Gervais. (Son règlement,
imprimé en 1500, nortait que les confrères devaient jurer
do vivre dans la toi (^atb(Mi([UP, dans l'obéissance au*car-
dinal do Bourbon, prétendu roi do France sous le nom de
Cliarlcs X, ot à son lieutenant le duc do Mayenne. Elle
disparut lors do l'entrée de Henri IV à Paris.)
— Encycl. On nomme confrérie (on latin confraternitns)
une réunion de personnes pieuses qui s'engagent à rem-
plir en commun certaines pratiques do religion ou do cha-
rité. Une archiijonfrérie est une confrérie mère, à lafjuolle
plusieurs autres sont affiliées. L'une des plus anciennes
confréries parait être colle que Odon, évêquo do Paris,
fonda on 1208, sous le vocable de Notre-Dame; elle avait
pour président l'évèquo de Haris, et pour doyen un des
princijiauK magistrats du parlement; elle compta parmi
SOS miîmbres un grand nombre do princes, do gontils-
hommos. do notables bourgeois, ot ninmo le roi Louis XL
Le jour do l'Assomption, tous les confrères do Notre-Dame
suivaient à pied, dans les rues de la ville, uno procession
qui attirait une foule do curieux. En outre des confréries
tio pénitents, ch&nuù corporation do métier était unio t
nno confrérie avec laquelle il ne faut pas la confondre;
la corporation avait [>our but la défense des intérêts ma-
térit.-ls <li^H artisans ou des marchands; l'objet do la con-
frérie était d'ordre spirituel. Les confréries devaient être
approuvées par l'évoque, autorisées et surveillées par les
l)arlouients ; elles pouvaient acquérir, posséder ou gérer
des biens propres qui étaient considérés comme biens
ecclésiastiques.
La loi du 18 août 1792 abolit toutes les confréries, ot
aucun acte législatif no les a rétablies. Cependant, depuis
la Restauration, beaucoup do confréries ont été instituées,
mais ce sont de simples associations pieusos, n'ayant
aucune capacité légale. La plus célèbre de toutes est
l'archiconfrérie de Notre-Damo-dos-Victoires, fondée en
I83G par l'abbé Desgenettes. Toutes les paroisses ont pour
los jeunes tilles pieuses une confrérie de la Sainte-Vierge.
Beaucoup de confréries ont été fondées â Rome, depuis
lo XIII' siècle, avec l'autorisation des papes ; la plus ré-
pandue est celle du .Stapulai7-e.
Confrérie de la Passion (la), composée de bourgeois
ot d'artisans de Paris, est la plus célèbre des corporations
dramatiques du moyen âge. Elle était vouée à la repré-
sentation de drames sacrés, et notamment du mystère de
la Passion. Le document le plus ancien qui la concerne
(mais qui démontre son existence antérieure) est uno dé-
fense qui lui est faite par le prévôt de Paris (3 juin 1398)
de représenter n aucun jeux de personages ». Elle en
appela au roi et, en 1402, obtint non seulement l'autorisa-
tion demandée, mais un véritable monopolo. Les confrères
exploitèrent ce monopole durant plus d'un siècle à l'hô-
pital de la Trinité, près de la porte Saint-Denis, établis-
sement destiné primitivement à héberger les pèlerins et
voyageurs arrivant à Paris après la fermeture des portes.
C'est un souvenir confus do ce fait qui se retrouve dans
les fameuï vers de Boileau :
De pèlerins, dit-on, une troupe crossière
En public, à Paris, s'y montra la première.
Ils s'adjoignaient souvent d'autres confréries; notam-
ment, celle des Enfants sans souci, qui représentaient sur
la même scène des moralités, des soties ou des farces.
En 1539, ils émigrèrent à l'hôtel do Flandres, puis, on
1548, à l'hôtel de Bourgogne, rue Mauconseil. Ils y étaient
à peine établis quand le parlement, qui depuis longtemps
les voyait de mauvais œil, rendit un arrêt {17 nov. 1548),
qui, tout en maintenant leur privilège, leur interdisait de
jouer des Mystères sacrés, c'est-à-diro les privait, en fait,
de leur répertoire. C'est contre cette situation sans issue
que les confrères se débattirent durant près d'un siècle.
Après avoir essayé de jouer dos pièces profanes, ils firent
exploiter leur privilège, moyennant un droit fixe, par une
troupe de comédiens. Ceux-ci, locataires forcés des con-
frères, protestèrent de bonne heure (dès 1615) contre cette
redevance. Après un demi-siècle de lutte, ils finirent par
l'emporter : un arrêt rendu par Louis XIV, en décem-
bre 1676, déclara dissoute la société de la Passion, et attri-
bua ses biens à l'Hôpital général, auquel les comédiens
durent payer la redevance qu'ils acquittaient auparavant
envers les confrères. C'est l'origine du célèbre droit des pau-
vres, auquel les théâtres français sont encore astreints.
Confréries religieuses musulmanes. Les confré-
ries musulmanes eurent primitivement pour but de fournir
à leurs adhérents le moyen de vivre saintement et, en
s'écartant des erreurs du vulgaire, d'arriver facilement
aux béatitudes du paradis; mais elles ne tardèrent pas à
se transformer en sociétés secrètes à tendances politiques
et à réunir leurs adeptes dans uno sorte de franc-maçon-
nerie occulte. De la Syrie et de l'Egypte, elles se répan-
dirent dans tout le monde de l'islam; la secte des fati-
mites , celle des assassins, celles, plus modernes, des
wahabites et des mahdistes ne sont pas autre chose que
des confréries au même titre que les ordres do dervicnos
qui pullulent en Perse et en Asie Mineure.
L'Algérie compte un certain nombre de ces sociétés,
qui sont en général défavorables à l'occupation française.
Toutes ces confréries cherchent à établir une sorte do
théocratie universelle, dont leur chef serait le souverain ;
mais leur multiplication est tellement facile qu'elle empê-
chera toujours leur fusion sous une autorité uni(iuo; on
offot, l'homme qui veut devenir chef d'une confrérie n'a
qu'à se livrer à quelques austérités, et, après avoir ainsi
acquis uno réputation de sainteté parmi ses compatriotes,
il lui suffit d'annoncer qu'il a vu le Prophète on rêve ot que
celui-ci lui a révélé une nouvelle prière dont l'efficacité
est certaine pour conduire au paradis; cette prière est
nommée tarika, chemin, ou leerd, mot d'ordre; il devient
chcikk-et-tarika, prince du chemin (snirituol) ou kfuilifa-el-
loerd, prince du mot d'ordre. Los adhérents qui viennent
se grouper autour de l'habitation ou zaouya du chef re-
çoivent le nom de khouans " frères o. Leur nombre est illi-
mité, ot ils sont certains do pouvoir compter on toute occa-
sion sur l'appui do tous les autres membres do la confrérie ;
mais, on retour, ils doivent une obéissance passive aux
ordres du cheifch-et- tarika et à ceux do son mokaddem ou
lieutenant. Ils sont tonus aux obligations suivantes : le
renoncement au monde, la retraite, la veille, lo jertno,
l'assiduité aux réunions do la confrérie, lo payement d'une
redevance d'ailleurs très faible, un don au chef, ot la ré-
citation do la tarika; cotte dorniôro obligation est absolu-
ment indispensable : les kfiouans portent tous un chapelet
composé do quairo-vingt-dix-nouf grains.
Voici les noms des principales confréries du mondo
musulman sunnito :
Ordre de Sidi-Abd-el-Kader-el-Djilani, dont lo siègo ost
à Bagdad. (Il obéit aux ordres du sultan do Constantî-
noplo ; il a uno influence considérable dans Vhinterland
do l'Algérie) ; ordre do Sidi-Mouleij-Tayleb, fondé au Maroc
il y a un peu plus do trois siècles. (Lo siègo est à Tanger :
il a uno grande influence au Maroc) ; ordre do Sidi-Ahmed-
Tidjani, dont lo siège est près de Laghouat, à Ain-Mudhi.
(Cette confrérie a pour affiliés beaucoup do Tunisiens et los
Populations du pays de Ségou, ainsi qu'un crand nombre
o Touareg); orarÔ Ao Sidi-M'-hammcd-ibn-Ab-dar-Itahman,
fondé dans los premières années do co siècle. (Ii compte
beaucoup do sectateurs en Kabylio); ordre do Sidi-Moham-
med-ibn-Aï8sa, fondé â Mequinoz, au Maroc, il v a environ
trois siècles. (Les Aïssaouas y sont afilliés) ; ordre des Der-
kaoua, fondé au siècle dornieV, au Maroc ; ordre des Oulvd-
Sidi-Cheikh, fondé au commencement du xvii* siècle; ordre
do Sidi-eS'Senoussi. fondé par Sidi-Abd-el-A/iz-ol-Dobbagh
& Fez, ù la fin du xvii" siècle.
Ces deux dernières confréries ont un très grand nom-
bro d'adeptes, on Algérie et dans la régonco ao Tunis.
— BiOLioOR. : do Novcu, les Khounns (Paris, 184M;
Brossolard, les Khouans (Alger, 1859); Pasca, ta Confrérie
musulmane des Senoussi (1880); Duvoyrier, la Confrérie
religieuse musulmane des Sidi-es-Senoussi et son domaine
géographique (Paris, 1884) ; Rinn, Marabouts et Khouans
(Alger, 1884); Eepont et Coppolani, les Confréries reli'
gieuses musulmanes (Alger, 1898).
CONFRICATION {si-on — du lat. confricatio, même sens)
n. f. Réduction on poudre par lo frottement, il Expression
des sucs végétaux opérée avec les doigts.
CONFRONTATION {si-on) n. f. Action do confronter :
Confrontation de l'accusé et des témoins. Confrontation
des écritures.
— Confrontation réelle. Dr. anc. Celle où lo témoin était
mis en présence de l'accusé, n Confrontation littérale ou
fictive. Celle qui consistait à faire connaître à l'accusé lo
témoignage écrit d'un témoin absent ou décédé, n Confron-
tation par tourbe. Celle où le témoin soupçonné de fraudo
ou d'erreur était mis en présence de plusieurs personnes,
pour qu'il eût parmi elles â reconnaître et à désigner l'ac-
cusé.
CONFRONTEMENT {man) n. m. Action de confronter.
"(Peu usité.) Il On dit confrontation.
CONFRONTER (du préf. con, et de front) v. a. Mettre
en présence pour vérifier le dire des uns par le dire des
autres : Confronter des accusés, des témoins, ii Comparer:
Confronter des textes, des écritures, des étoffes.
— v. n. Etre attenant : L'Egypte, du temps des Perses, ite
confrontait ;îojHf à la mer Hougc. (Montesq.) [Vieux.]
Confronté, ée part. pass. Blas. Syn. de affronté, êe.
Se confronter, v. pr. Etre confronté.
CONFUCIANISME {tûssm') n. m. Nom par lequel les
Européens désignent la doctrine do Khoung-fou-tseu ou
Confucius, religion orthodoxe de l'Etat, en Chine. Les
Chinois la nomment Jou-kïaô, « secte de Jou ». V.Chine.
(Religion.)
Confucius {Khoung-tseu ou Khoun^-fou-tseu n maître
ou docteur Kboung u), philosophe, historien et homme
d'Etat chinois, naquit en 551
avant notre ère, dans lo
royaume de Lou (dont son
pèVe, Chou-liang-ho, était ta-
fou ou gouverneur), d'une an-
cienne famille du nom de
Khoung, qui passait pour ap-
partenir à la famille du fon-
dateur de la dynastie Tchéou
(1134 av. J.-C). Dès lo plus
jeune âge, il avait uno telle
réputation d'intelligence, de
savoir et de droiture, que le
roi de Lou n'hésita pas à lui
confier des fonctions impor-
tantes. Mais il s'en démit
volontairement, et il se voua
définitivement à l'éducation
des peuples et des gouver-
nants, à laquelle il voulut se
préparer par l'étude lecture
approfondie des A'in^s (livres
canoniques) et de ce qu'on
appelait alors les six arts libéraux : musique, cérémonial,
arithmétique, calligraphie, escrime et art de conduire un
cliar. Bientôt, les souverains des petits Etats qui se parta-
geaient la Chine se disputeront los leçons du sago qui en-
seignait l'art do gouverner en se faisant aimer des peuples.
Après do longs et pénibles elforts, désespérant, bien ou'il
eut de nombreux adeptes, de faire triompher ses idées,
ayant vu mourir sa femme, son fils ot Yen-hoci, son disciplo
préféré, Confucius rentra dans sa patrie, où il consacra lo
reste do ses jours à enseigner sa doctrine (il eut jusqu'à
3.000 disciples), à reviser des kings, ot à mettre la dernière
main à ses ouvrages d'histoire et de philosophie. Il mourut
à l'âgo de soixante-treize ans, en 479 avant notre èro. Ses
doctrines, propagées par ses disciples, devinrent la bas©
do la civihsation chinoise, la règle politique suivie par
toutes les dynasties qui se sont succédé jusqu'à nos jours.
Les empereurs lui derernèrent dos honneurs presque di-
vins, et, dans toutes les villes do la Chine, on a élevé au
saint philosophe des temples où, aujourd'hui encore, il
reçoit un cuJto do vénération comme bienfaiteur do la
nation.
Lo caractère saillant do la philosophie do Confucius, toi
qu'il se dégage do ses ouvrages (lo Ta-hio n Grande étude « ,
lo Tchnung-young « Fixité dans lo milieu « et le Lun-yu
n Dialogues moraux »), est un bon sens pratique, utilitaire,
presque terre à terre, et un grand amour de l'humanité.
Tout son svstèrao repose sur les dovoirs réciproques dos
hommes, classés par lui en relations entre princo ot su-
jets, entre pôro et enfants, entre concitoyens. Lo respect
Confucius,
feè^ «-;
i-^î
Portique du («mplo lio Coufui-lus, h K-kin.
des parents, dos ancôtros, du nom, ost lo fondcuiont do la
famnio, Cl, ces m6nies principes, il les applique au gou-
vornonu'nt. ... , . , , . . .,i..i
Lo senl culte siir lequel il insiste viSritalilouient est celui
dos ancêtres, dont il fait la vraio religion nationale, et
il semlilo nuo, pour lui, lo Cliang-Ti ot le» autres dieux
no soient que los esprits dos promiors ancêtroa do la
nation.
CONFUS (fn), USB [Ittt. eonfumit; de for0im/«r-e. supin
confusum, confondre] adj. Indistinct, formé do parties ou
CONFUSASTREE — CONGELATION
d'éléments mêlés, sans ordre : Amas confds de dt*bris.
Sotis CONFUS. Une vue confuse, h Obscur, embarrassé :
Langage, Style, Discours confus. Idée confuse. Souvenii's
CONFUS. Il Honteux et troublé : Ceux qui vo7it droit ne sont
jamais confus. (Fén.) il Qui rougit par modestie : Etre tout
CONFUS des bontés, des éloges de quelqu'un.
— Dr. Uni, confondu en un seul : Des droits confus en
une personne.
— n. m. Ce qui est confus : L'obscur est l'opposé du clair;
le CONFUS, l'opposé de l'ordonné. (Tissot.)
— Syn. Confus, confondu. V. confondu.
— Anton. Clair, déterminé, distinct, explicite, net, or-
donné, précis.
CONFUSASTRÉE OU CONFUSASTR^A (zass) n. f. Genre
de madrépores, famille des asiréidés, tribu des astréinés,
comprenant des polypiers à éléments unis par leurs côtés,
avec les cloisons bien développées, pas de coluraelle, etc.
(Les confusasirées sont fossiles dans les terrains juras-
siques et crétacés ; elles abondent dans les récifs coralliens
intraliasiques des crêtes, dans la région alpine.)
CONFUSÉMENT adv. D'une façon confuse, troublée, in-
distincte.
— Anton. Clairement, distinctement, explicitement, net-
tement, précisément.
CONFUSION (du lat. confusio, même sens) n. f. Etat de
ce qui est confus, troublé, désordonné, mis pêle-mêle : Une
confusion d'objets de toute sorte, ii Trouble, désordre : Dans
les confusions d'une guerre civile, un brouillon est à crain-
dre. (Patru.) li Défaut de clarté, de netteté : La confusion
du style naît de celle des idées.
— Action de confondre, de prendre une chose pour l'au-
tre : Faire confusion. Confusion de dates, ii Réunion : Con-
fusion du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
— Embarras causé par la honte, la timidité, la modestie :
La CONFUSION des timides résulte presque toujours d'une
blessure de l'amour-propre.
— Profusion : Grande confusion de mets. (Acad.) [Vx.]
— Chronol. Année de confusion. Première année de la
réformation du calendrier par Jules César, année à laquelle
on donna 445 jours.
— Dr. Union de diverses matières appartenant à des
propriétaires différents. (V. mélange.) il Réunion en uno
même personne de droits actifs et passifs concernant un
même objet, ii Réunion de droits différents, et dont l'un
implique l'autre, sur un même objet, il Confusion des patri-
moines, Confusion des biens et des dettes d'une personne
décédée, avec les biens et les dettes de son héritier.
Il Confusion de part. Impossibilité de reconnaître le père
d'un enfant né plus de six mois après que la mère a con-
tacté un second mariage, et moins de neuf mois après la
mort du premier époux. (Pour ce motif, la femme ne peut
se remarier que dix mois révolus après la dissolution du
mariage précédent.)
— Hist. sainte. Confusion des langues, Etat oïl se trou-
vèrent, d'après le récit biblique, les ouvriers qui construi-
saient la tour de Babel, lorsque Dieu, pour empêcher
l'exécution de leur projet impie, leur fit parler tout à coup
toutes sortes de langues différentes, ii Fam. Impossioilité
de s'entendre : Tomber dans la confusion des langues.
— Pathol. Maladie des yeux attribuée au mélange des
humeurs.
— Loc. ADV. : En confusion, En désordre, au hasard :
Quand cltacun fait ce qu'il veut et ti'a pour règle que ses dé-
sirs, tout va EN CONFUSION. (Boss.) Il Confus, honteux : Je
suis EN CONFUSION pour lui. (Mol.) Il A profusion. (Vieux.)
Il A la confusion de, A la honte de.
— Syn. Confusion, honte. La honte est intérieure, la
confusion est extérieure ; l'une est le sentiment d'une âme
qui a conscience d'avoir commis une faute, l'autre est le
trouble qu'on éprouve quand on voit sa faute connue.
— Anton. Clarté, netteté, précision.
— Encycl. Dr. La réunion, aux mains d'une même per-
sonne, de deux droits réels, dont l'un implique l'autre, en-
traine extinction de ce dernier. Il en est ainsi de l'usufruit,
quand les qualités d'usufruitier et de propriétaire sont
réunies sur la même tête ; dans ce cas, on dit plutôt cotiso-
lidation. U en est de même de toute servitude foncière,
lorsque le fonds à qui elle est due et celui qui la doit sont
dans la même main (C. civ-, art. 705).
La réunion en la même personne de la qualité de créan-
cier et de colle de débiteur, appelée aussi confusion, a pour
effet d'éteindre la dette et la créance (C. civ., art. 1300).
La confusion se produit lorsque le créancier succède, à
titre universel, au débiteur, ou inversement. Quand un co-
débiteur solidaire hérite d'un créancier, ou réciproquement,
la créance et la dette no sont éteintes que jusqu'à concur-
rence de la part du codébiteur qui a hérité du créancier
ou auquel le créancier a succédé.
La confusion oui s'opère dans la personne du débiteur
principal libère la caution ; mais la libération de celle-ci
par la confusion n'entraîne pas l'extinction de l'obligation
principale.
^ La confusion n'éteint que les droits dont elle rend
l'exercice impossible. Ainsi elle empêche le payement
effectif de la dette; mais la créance éteinte par confusion
doit être comptée dans le calcul de la réserve et de la
quotité disponible. L'acceptation sous bénéfice d'inventaire
empoche la confusion de so produire,
— Confusion des patrimoines. Lorsq^u'un héritier a accepté
purement et simplement uno succession, ses biens et ceux
da défunt se confondent, ainsi que leurs dettes respecti-
ves, de telle sorte que l'héritier est tenu, même sur ses
propres biens, d'acquitter les obligations du défunt, et
que les créanciers du défunt subissent le concours de
ceux de l'héritier. La confusion cesse, au cas d'accep-
tation sous bénéfice d'inventaire et do séparation de pa-
trimoines.
CONFUSIONNER (zi-o-né) V. a. Pop. Rendre confus, faire
rou^'ir.
CONFUTATION {si-on ■
(Vieux.,!
■ rad. confuter) n. f. Réfutation.
CONFUTER fdu lat. confutare, môme sons) v. a. Réfu-
ter. (Vieux.)
Gong, ville d'Irlande (Connaught [comtés de Mayo et
Galway]); 5.200 hab. Belles ruines de l'ancienne abbaye
fondée ùar saint Féchan en C64. Cong était jadis la rési-
dence des rois de Connaught.
CONGALL ou GONALL. Trois rois do co nom ont régné
sur les Scots de la province de Dalriada : Co.noall I", dans
Congés : 1. Antîq. rom. ; 2. Distill.
le premier tiers du vi« siècle ; — Congall II, mort en 574,
qui donna le fameux monastère d'Iona à saint Columkille;
— Congall III, roi de Dalriada, de 642 à 660.
GONGALL ou GOMGALL (saint\ né en 516, mort en 620.
Issu d'une famille souveraine chez les Pietés d'Irlande, il
séjourna quelque temps en Bretagne, puis revint dans sa
patrie, où il fonda, en 558, au bord de la mer, à l'embou-
chure raéridionaie du golfe de Belfast, le célèbre monas-
tère de Bangor, ou Bonchor. Il donna une règle, écrite en
vers irlandais, à cette communauté, dont les trois mille
frères, divisés en sept chœurs alternatifs, cliantaient jour
et nuit les louanges do Dieu. C'est à Bangor que fut élevé
saint Colomban. — Fête le 10 mars.
CONGE [konj' — du lat. congius, même sens) n. m. Antiq.
rom. Unité de mesure de capacité pour les
liquides, valant un peu plus de 3 litres.
— Comm. Variété de
thé noir.
— Distill. Appareil
composé d'un vase her-
métiquement clos,
dans lequel on chauffe
les liqueurs pour les
vieillir.
— Min. Récipient
en bois, dans lequel on
verse le minerai pourle
mesurer, avant de le
jeter dans le gueulard
d'un haut fourneau.
— Pêch. Vase pour mettre l'huile de foie de morue, à
Terre-Neuve.
CONGÉ ijé — du lat. commeatus, même sens) n. m. Per-
mission, autorisation : iVe pouvoir rien sans le congé de
quelqu'un.
— Signification de se retirer : Donner congé à un domes-
tique, à un locataire, ii Signification de renoncer à certains
rapports ou à certaines prétentions : Do/mer congé à tous
ses amis, ii Signification de l'intention où l'on est de se
retirer : Domestique qui donne son congé. Donner congé d
S071 propriétaire, n Par ext. Feuille, titre par lequel le pro-
priétaire signifie son congé au locataire, ou réciproque-
ment : La concierge m'a re?nis mon congé, il Exemption de
travail ou de service, autorisation de s'absenter : Ecolier
qui a trois jours de congé. Donner congé à des ouvriei's.
Fonctionnaire en congé.
— Loc. div. : Prendre congé. Demander la permission de
se retirer; accomplir les politesses qu'on fait d'ordinaire
à une personne que l'on quitte; se sé\ia.TeT.\\ Prendre
congé de. Renoncer à, se retirer de : Prendre congé des
affaires. \\ Prendre son congé. Se retirer du service mili-
taire ou d'un autre service quelconque, et, fig., Se retirer,
renoncer à ce que l'on faisait.
— Admin. mar. Congé maritime. Sorte de passeport
donné à un navire qui va prendre la mer. (Il fait partie
des papiers de bord et contient les renseignements qui
permettent de reconnaître l'identité du navire.)
— Admin. milit. Cessation du service militaire actif,
soit définitive, soit momentanée, mais dépassant 30 jours.
(Au-dessous de 30 jours, c'est une permission. On appelle
aussi congé le titre qui atteste la suspension ou la cessa-
tion du service. Les conditions des congés sont détermi-
nées par les articles 16 et 17 du décret du 9 nov. 1S53.)
Il Durée légale du service : Soldat qui est à la fin de son
CONGÉ. Il Congé définitif on absolu, Libération définitive du
service militaire. wCongé renouvelable, Congé que l'on peut
faire prolonger, mais qui expire s'il n'a été renouvelé en
temps utile, il Congé d'ancienneté, Libération définitive ac-
quise de droit par le temps que l'on a passé au service, il
Congé de réforme ou de j'envoi. Renvoi du service pour inca-
pacité reconnue, il Congé de libération. Renvoi du service
après que le temps du service légal est expiré, il Congé de
passe. Autorisation de passer d'un corps dans un autre
corps. 11 Congé de convalescence. Congé accordé par l'auto-
rité militaire, et sur la demande des chirurgiens d'un hô-
pital, à un homme qui relève de maladie.
— Antiq. rom. V. la partie encycl.
— Archit. Raccordement du fut et de la ceinture d'une
colonne, opéré au moyen d'un
quart de rond creiLx.
— Diplom. Audience de congé.
Dernière audience qu'un sou-
verain ou chef d'Etat accorde
à un personnage diplomatique,
avant son départ.
— Techn. Raccordement d'une
moulure et d'un parement; rac-
cordement de deux plans au
moven d'une surface concave.
Il Outil de menuisier, au moyen
duquel on pratique ce raccordement, n Renfort éviJé, dans
une pièce de serrurerie.
— Pbov. : Pour boire de l'eau et coucher dehors, on ne
demande congé à personne, Pour user do ce qui no coûte
rien, on n'a pas besoin d'autorisation.
— Encycl. Antiq. rom. Dans l'armée romaine, le congé
{missio).on autorisation de quitter l'armée, pouvait prendre
cinq formes : 1" le congé temporaire {inissio temporaria ou
commeatus), qui permettait de
s'absenter de la légion pendant
un temps déterminé. (Tout soldat
Congé (techn.).
qui ne rentrait pas dans les délais //
fixés était puni comme déserteur.
Co congé n'était jamais accordé
en temps d'expédition) ; 2° le conqé . „„„„* /<.„„>.!* \
honorahle {missio honesta), par A, congé (ai-chit.).
lequel était libéré tout soldat qui avait accompli son temps
de service (20 ans dans la légion, 16 ans dans les cohortes
prétoriennes, 25 ans dans les troupes auxiliaires ou na-
vales); 3" le congé de faveur (ynissio gratiosa), accordé à
titro d'exception par le général, et qui pouvait être annulé
par les censeurs ; 4*' le congé motivé par des raisons de
santé {missio causarJa); 5" le congé d'infamie {missio igno-
miniosa), sorte de dégradation militaire, qui consistait à
renvovor do l'arméo un soldat qui s'était rendu coupable
d'un délit criminel.
— Ane. dr. Conqé de cour. Le congé do cour, dans l'an-
cienne procédure, était le renvoi du défendeur, lorscpio le
demandeur no poursuivait pas son action. C'était, comme
on disait, une simple rvlacre do l'assignaiioû, permettant au
défendeur de se retirer indomno du procès, mais laissant
192
tout à fait intacts, quant au fond, les droits allégués à
tort ou à raison. Le demandeur pouvait donc intenter une
nouvelle instance contre le défendeur, sauf à payer les
dépens de la première.
— Dr. act. Congé ou Défaut-congé. Ce qu'on appelle au-
jourd'hui défaut-congé correspond à l'ancien congé de cour.
C'est le défaut du demandeur {C. proc. civ., art. 154). Le
jugement par défaut-congé est celui par lequel l'avoué du
défendeur obtient défaut contre celui du demandeur et
peut obtenir pour son client un congé, c'est-à-dire l'ex-
tinction de l'instance, sans que le procès ait été jugé au
fond. Mais le défendeur peut-il, ne so contentant pas d'un
simple renvoi, exiger que le tribunal juge le fond du pro-
cès? La question est controversée, mais on décide géné-
ralement qu'il en a le droit. Si le défendeur préfère prendre
ce parti, le demandeur étant un défaillant, aura le droit de
faire opposition au jugement qui a statué sur le fond par
défaut, toutes les fois qu'il lui a fait perdre le procès en
tout ou en partie.
— Fisc. On donne le nom de congé, en matière de con-
tributions indirectes, à l'une des expéditions de la régie
qui doivent être levées à chaque déplacement de boissons.
Le congé accompagne les boissons dont le droit a été
payé au départ, à la différence de Vacgnit -à- caution,
délivré lorsque le droit n'est payable qu'à la destination,
sous la garantie d'une caution. La loi du 28 avril 1816
laisse aux expéditeurs le choix entre les deux procédés.
En matière de douanes, on emploie aussi tantôt le congé,
tantôt l'acquit-à-caution, d'après la distinction ci-dessus,
dans le rayon des douanes appelé rayon-frontiêre.
CONGEA {je) n. f. Genre de verbénacées, tribu des
symphorémées, renfermant des arbustes grimpants, to-
menteux, do la Birmanie et de la presqu'île de Malacca.
CONGÉABLE [je — de l'anc. franc, congéer, congédier)
adj. Se disait d'un bail ou d'une tenure résiliable à la vo-
lonté du propriétaire, ii Auj. Bail à domaine congéable ou à
convenant, Convention par laquelle le propriétaire d'un
fonds cède à un tiers, contre payement d'un fermage appelé
rente convenancière, la jouissance du sol et des édifices et
supcrfices qui s'y trouvent, en conservant la faculté de
congédier le preneur au temps convenu, ou même à toute
époque, moyennant le remboursement du prix des édifices
et superfices.
— A qui l'on peut donner congé : Il est une certaine quan-
tité de commis, gui, quoique congéable à merci, veut rester
en place. (Balz.) [Peu usité.]
CONGÉDIABLE (J(f — rad. congédier) Sià}. Qui est dans les
conditions voulues pour obtenir son congé : Les hommes
coNGÉDiABLiiS reçoivent une feuille de route.
— n. m. Soldat congédiable ; Congédiables qui atten-
dent l'autorisation du départ.
CONGÉDIEMENT ijé-di-man) n. m. Action de congédier:
Le coNGKDii-JMENT d'un équipage.
CONGÉDIER {je — rad. congé. Prend deux i de suite aux
deux prem. pers. plur. de l'imparf. de l'ind. et du prés, du
subj. : Nous congédiions. Que vous congédiiez) v. a. Ren-
voyer, ordonner de se retirer : Congédier une bonne, n
Donner à des soldats ou à des marins Tordre ou la permis-
sion de rentrer dans leurs foyers, n Donner une audience
de congé à : Congédier un àjnbassadeur. n Engager à se
retirer : Congédier une assemblée, ii Signifier à quelqu'un
lintention où l'on est qu'il renonce à certaines espérances :
Congédier un prétendu.
— Fig. Supprimer, faire disparaître : Le penseur ne
peut CONGÉDIER l'homme. (Vinet.)
— Fauconn. Congédier un oiseau. Renoncer à s'en servir
pour la chasse.
Congédié, ée part. pass. du v. Congédier.
— n. m. Soldat congédié.
CONGÉE n. f. Bot. Syn. de congea.
CONGÉLABILITÉ {je) B. f. Etat, caractère de ce qui est
congelable ; La congelabilité de l'eau.
CONGELABLE {je ) adj. Qui est susceptible de se conge-
ler : L alcool n'est pas congelable aux températures ordi-
naires.
CONGELANT {je-lan), ANTE adj. Qui congèle, qui est
propre à congeler : Mélange congelant.
CONGÉLATEUR {je) n. m. Appareil pour
congeler les liquides, l'eau en particulier,
au moyen d'un mélange réfrigérant qui
entoure le liquide contenu dans un réci-
pient central. (Cet appareil est familière-
ment appelé glacière des familles.)
CONGÉLATIF, IVE (je) adj. Propre à
produire la congélation.
CONGÉLATION {je, si-on — rad. COh-
f/eler) n. f. Passage d'un corps de l'état liquide à l'état
solide : La température de congélation de l'eau sert de base
à l'échelle thermométrique. Il Action de provoquer ce pas-
sage : Procédera la congélation de...
— Abusiv. Epaississement de certaines liqueurs : Con-
gélation de l'huile.
— Par ext. Désorganisation produite par l'effet d'une
température très basse : La congélation des plantes. La
congélation du riez.
— Fig. Inertie, apathie : Il y a de la congélation dans
le désespoir. (V. Hugo.)
— Archit. Ornement qui imite des stalactites ou des
glaçons.
— Enctcl. Phys. Quand un corps, perdant de sa cha-
leur par refroidissement, arrive à une température conve-
nable pour passer de l'état liquide à l'état solide, l'on dit
(|u'il y a congélation. On peut, sur un liquide qui se con-
gèle, faire les remarques suivantes :
1» Pour chaque espèce chimique, la congélation se pro-
duit à uno température déterminée, fixe, la même que
colle de la fusion. Cotte température varie avec la pres-
sion supportée par le corps et son état de pureté : do
même, Gay-Lussac a pu porter à — IZ" do l'eau préservée
du contact de l'air par uno couche d'huile. V. fosion,
CRYOSCOPlE, SURKCSION.
2" Pondant toute la durée do la congélation, la tempo-
rature do la masse qui so solidifie reste invariable.
3" En so congelant, le corps dégage une quantité do
chaleur égale à celle qu'il absorberait si, éta;it solide, il
se liquéfiait.
Congélateur.
193
A" En se conpolant, los corps changont do volume : en
règle générale, Te volume dimuiuo, sauf pour l'oau, la fonto,
le bismuth, otc. ; gônôraloinont, aussi, une «Môvation de
pression élève la tompôraturo do congélation comme un
abaissement de pression l'abaisse, sauf i)Our la glace, où
les phénomènes sont à l'inverse.
Quelques li(|uides d'origine organique ont résisté aux
procédés connus do congélation, qui sont : i" les mélanges
réfrigérants; 2" l'abaissement de température produit par
lévaporation rapide d'une série d'autres liquides.
— Industr. Congélation des boissons alcooliques faibles.
La congélation est devenue la base d'une méthode géné-
rale de concentration des boissons alcooliques. Cette
méthode est due à Tellior, qui l'appliqua pour la première
fois en 1872. Melsens, de l'Académie des sciences do Bel-
gique, se livra ensuite, sur le môme sujet, à des expériences
par lesquelles il augmentait la teneur en alcool et en prin-
cipes nutritifs des bières, transformées ainsi en adjuvants
susceptibles d'applications dans les hôpitaux.
Congélation de l'eau-de-vie. Melsens a fait d'intéressantes
observations sur la dégustation des liqueurs alcooliques
congelées. Ces boissons, solidifiées, procurent par leur
contact avec les muqueuses de la bouche et de la langue
une sensation de froid très agréable, permettant d'appré-
cier plus facilement la finesse et la qualité de l'alcool sou-
mis à cet essai.
— Œnol. Congélation des vins. La congélation, usitée
comme procédé d'amélioration et de conservation des vins,
donne de bons résultats pour les vins ordinaires. Elle pré-
cipite, d'un seul coup, une partie des matières colorantes
azotées, du tartre, des matières gommeuses et le ferment
alcoolique, ainsi que les autres germes de décomposition,
tandis que ce résultat ne s'obtient ordinairement qu'après
de nombreux collages et soutirages. Le vin à congeler est
placé dans un récipient en fer-blanc étamé que l'on appelle
sabotière. La sabotière est mise dans un grand vaisseau et
entourée de glace et de sel dans la proportion de 50 kilo-
grammes do la première pour 4 kilogrammes du second.
La température, que l'on fait rarement descendre au-
dessous de 120, e5t maintenue pendant plusieurs heures,
après quoi le vin est dépoté à l'aide d'une pompe douce.
Au bout de quelque temps, on constate que les vins reposés
ayant subi la congélation ont gagné du corps, de la solidité,
sans avoir perdu de leur bouquet, et qu'ils ne sont en rien
comparables aux vins non opérés de la même cuvée.
— Physiol. La congélation des tissus vivants est compa-
rable à l'action d'une brûlure ; et, comme cette dernière,
elle peut déterminer la rubéfaction, les phlyctènes et les
ulcérations, et même la mortification des parties atteintes.
Il faut distinguer l'action locale de l'action d'ensemble,
qui impressionne la synergie, le corps tout entier. Dans
le premier cas, on a les engelures, qui présentent des
degrés très variables, mais pour lesquelles le traitement
pïcriaue parait donner de bons résultats. Les congéla-
tions locales, qui frappent naturellement les parties excen-
triques (membres, oreilles, nez), se rencontrent surtout
dans les pays très froids, comme la Russie, la Norvège,
la Sibérie, le Canada. Elles déterminent une induration
de la région, par suite de la prise des liquides qu'elle
renferme. En cette occurrence, il faut recourir aux fric-
tions froides (eau, neige) pour éviter la mortification défi-
nitive des tissus. Quand le fonctionnement synergétique
du corps est atteint, il y a engourdissement, faiblesse,
somnolence, ralentissement marqué de la circulation, avec,
parfois, des accidents épileptiformes précédant la mort. Il
faut, alors, recourir encore aux frictions froides et admi-
nistrer ultérieurement des boissons aromatiques. L'alcool,
par l'hypothermie et la narcose qu'il entraîne, peut préci-
piter et aggraver les accidents de froidure. On doit donc
recommander aux personnes exposées à des températures
très basses d'éviter les boissons alcooliques, l'immobilité,
et de lutter, par tous les mo3'ens possibles, contre l'en-
gourdissement et la somnolence. La caféine, la théobro-
mina donnent à cet égard de bons résultats.
La congélation de la peau soit au moyen do mélanges
réfrigérants, soit par la vaporisation de liquides très vola-
tils {chlorure de méthyle, ethor, etc.), est utilisée par les
chirurgiens comme moyen d'obtenir une anesthésie loca-
lisée.
CONGELER (je — lat. congelare ; de cuni, avec, et gelare,
geler. Change l'e muet du rad. on è ouvert devant une
syllabe muette ; Je congèle. Tu cortgèleras) v. a. Solidifier
par le froid, on parlant d'un corps qui est liquide à la
température ordinaire : Il faut une température très basse
pour coNGELiiR le inercure.w Abusiv. Coaguler, figer : Un
froid urdinaire coNai^LE l'huile d'olive.
Se congeler, v. pr. Etre congelé, ii Abusiv. Se coaguler.
GONGÉMENT (jé-man) n. m. Congé qui était donné par
le seigneur à un teneur congéablo : Droit de congémknt.
GONGÉMINATION {je, si-on — du lat. cum, avec, et gemï-
nati», action de doubler) a. f. Formation double et simul-
tanée.
CONGÉNÈRE {je — lat- conffener; de cum, avec, et ye-
nus, enn, genre) adj. Do môme genre -.Plantes, Animaux,
Substances cong^:ni-;rks. {On dit plus rarement congénkri-
QDE.) Il Appartenant à une nn'^me famille, ù une mémo caté-
gorie : Mots, Idiomes coNGKNÎ:niiS.
— Anat. Muscles congénères^ Ceux qui concourent, à
produire le môme mouvement.
— Physiol. /lybndité congénère, Hybridité produite par
des animaux appartenant à dos espèces ditférentos du
mémo genre.
— II. m. Objet du môme genre : La truffe est un cham-
pignon souterrain qui se produit comme ses congùnkrks.
(Martins.)
— Anton. Antagoniste {on parlant dos muscles).
CONGÉNIAL, ALE, AUX {Je — du lat. cum, ave<-, et gc-
niiix, génie) adj. Propre, conforme au génie, à la nature do
quelqu'un : liunapartc se tourna vers l'Orient, doublement
CONOÉNIAL à sa nature par le despotisme et l'éclat, (Châ-
teau br.)
CONGÉNIALITÉ {je) n. f. Caractère do ce qui est con-
gé niai.
CONGÉNITAL, ALE. AUX (je — du lat. cum. avec, et qrni-
tus. ongniidréi adj. Né avoc, app4)rté on naissant ; .Mala-
dies, A (ferlions cuNGÉNiTALKS. || Ou dit aussi, abusivom.,
CONGICNIAL.
CONGÈRE [jèr' — du lat. congeries, amas) n. f. Dans
quelques provinces, Amas de neige outasbéo par lu vent.
Congérie.
C0Ng£rie ou CONGERIA {jé)n. f. Sûus-gonre de drois-
sensia (mollusques lamellibranches, famille dos mytilidés),
comprenant des coquilles globuleuses d'assez grande taille,
fossiles dans le tertiaire d'Autrit'he.
(Ija congeria conglobata, de la gros-
seur d'une pomme, est du tertiaire do
Vienne.)
CONGÉRIE {jé-rt — lat. congeries;
de congerere, entasser) n. f. Entasse-
ment, masse informe et sans ordre.
(Vieux.)
— Auc. rhét. Accumulation.
CONGÉRINÉS {je) n. m. pi. Tribu
de poissons physostomes apodes, fa-
mille des murénidos, comprenant les congres ou anguilles
de mer, repartis dans les genres : congre, urocongre, fiété-
rocongre, némichthys, saccopharynx, etc. (Des formes fossi-
les existent dans los terrains tertiaires.) — Un congériné.
CONGESTIBLE(J(f-5(i6/") adj. Qui est susceptible de con-
gestion.
CONGESTIBILITÉ {jé-sti)Q.î. Prédisposition d'un organe
à se congestionner.
CONGESTIF {jé-stif), IVE [du lat. congestus, entassé,
ramassé] adj. Réuni en tas; réduit dans un petit espace.
~ Bot. Se dit d'organes étroitement réunis, rapprochés.
— Pathol. Relatif à la congestion : Prédispositions con-
gé stiv es.
CONGESTION {jé-sti) n. f. Afflux, dans une partie cir-
conscrite du corps, dans un organe, du sang ou de tout
autre liquide.
— Fig. Tension intérieure ou secrète, de nature à pro-
duire des désordres soudains : Ces congestions cérébrales
qu'on appelle révolutions. (E. de Gir.)
— Encycl- La congestion peut provenir de plusieurs
sources : soit d'une pléthore dans la circulation artérielle
{congestion active), soit d'un embarras, d'une stase, dans
la circulation de retour {congestion passive). Dans tous les
cas, le tissu congestionné augmente de volume, le sérum
du sang s'extravase dans le tissu cellulaire, et l'œdème
apparaît. La turgescence des vaisseaux amène parfois
leur rupture, et il y a hémorragie Jocale ou diffuse. Les
symptômes sont fort variables, et il est nécessaire par suite
de traiter séparément la congestion des principaux organes.
— Congestion pulmonaire. La congestion des poumons
apparaît dans certains états dyscrasiques : la goutte, l'ar-
tnritisme y prédisposent. Fréi^uente dans la tuberculose,
dont elle annonce parfois le début, elle est de règle dans
la rougeole, la grippe, la fièvre typhoïde. Considérée
comme congestion active, elle peut provenir d'une sup-
pression d'un flux sanguin habituel [menstruatiori, hémor-
roïdes, etc.), ou encore d'un réflexe nerveux consécutif à
un froid vif, à des brûlures étendues. Comme congestion
passive, elle n'est pas rare chez les vieillards restés long-
temps dans le décubitus dorsal.
L oppression, un sentiment de gêne dans certains points
de la poitrine, une toux avec crachats striés de sang en
sont les principaux signes. Les vomitifs, les révulsifs
tiennent une large place dans le traitement.
— Congestion hépatique. Elle résulte le plus fréquemment
d'une entrave de la circulation cardio-pulmonaire (affec-
tions cardiaques), ou encore de maladies du tube digestif.
Le foie augmente de volume, il devient douloureux spon-
tanément ou à la pression. Les saignées, les dérivatifs
sont précieux pour vaincre cette pléthore.
— Congestion de ia ra/e. Elle existe dans presque toutes
les maladies infectieuses, mais atteint un grand dévelop-
pement chez les paludéens et les tvphiques.
— Congestion utérine. Normale fors des menstrues, elle
peut devenir clironiquo, donnant lieu à des pesanteurs
abdominales, à la dyspepsie et à des phénomènes nerveux
divers. Ce sont encore les saignées locales, les purgatifs
qui sont indiqués.
CONGESTIONNEL, ELLE {jè-ati-o-nêV) adj. Qui a rapport
à ia congestion, qui la produit.
CONGESTIONNER {jé-sti-0-né) v. a. Causer une conges-
tion dans : La chaleur à la tête congestionne le cerveau.
Se congestionncp, v. pr. Devenir le siège ou la mattôro
d'une congestion : Organe qui se congestionnk.
CONGIAIRE iji-èr'— du lat. congius , boisseau) n. m.
Antiu. rom. Vase qui tient un congé, n Largesse faite au
peuple romain, à l'occasion do certains événements.
— Ailjectiv. : Libéralités congiairrs.
— Encycl. Lo congiaire (congiarium) consistait à l'ori-
gine en un conoiJM do vin, d'huile ou do sol, mais la mesure et
la nature des denrées distribuées se modîtièrent ; on donna,
en outre, des vêtements, de la viande, même do l'argent, tou-
tefois lo nom resta. On attribuait la première de ces distribu-
tions, à Rome, au roi Ancus Marcius. Sous l'empire, on ap-
pelait do7iativum le don fait
à l'armée ; congiarium, le
don fait au peuple. Le con-
giaire n'était pas distribué
réçuiièrement. On le don-
nait ii l'occasion de quolc^uo
grand événement; victoire,
triomphe, avènement d'un
prince, otc. Los personnes
oui recevaient le congiairo
étaient les mémos qui
avaient droit au blé do
l'annono. Les distributions
furent , certainement , un
moyen de gagner la faveur
populaire, mais on a beau-
coup déclamé & leur sujet,
sans's'apercGVoir quo île telles Institutions répondaient,
d'une manière en^'ore rudimoutairo,ù l'institution actuollo
de l'Assistance publiciue.
CONGLACIATION {si-on — du préf. con, et do glacer) u. f.
Conversion on glaco. (Très pou usité ; ou dit plutôt comoù-
LATlON.)
CONGLETON (lat. Condalc Cornauiorum), villo d'Angle-
terre [comté de Chester], près du Dane, aflluout du Woavor ;
lif.ooo liab. Filatures do soio ut do cotun.
CONOLOBATION {st-on — rad. conglobe) n. f. Action d'on-
tûssiT. daccunuiler.
— Eu T. de rliétor.. Accumulation de preuves nour un
mémo objet à dùmonlrur; Uéveloppomont d'une idoo.
Monoalo repré««ntant la dlstri-
butloa d'un congiaire.
CONGELER — CONGO
CONGLOBER (lat. conglobare ; de cum, avec, et globus,
boule) V. a. Entasser, accumuler.
Conglobé, ée part. pass. du v. Conglober.
— Anat. Glandes conglohées. Ancien nom dos ganglions
lymphatiques.
— Bot. Ramassé en boule : Feuilles conglobkes.
— Rhétor. Accumulé par conglobation : Arguments coa-
GLOBÉS.
Se conglober, v. pr. Se réunir on boule, on masse.
CONGLOMÉRAT {ra — du lat. conglomerare, entasser)
n.m. Roche résultant do l'agglutination do matériaux dé-
tritiques divers.
— Enctcl. Les matériaux, primitivement meubles, qui
ont formé les conglomérats , ont été soudés par le dépôt
de substances calcaires ou siliceuses, produit par les eaux
d'intîltration dans leurs interstices.
Le nom de " conglomérat n s'applique aux roches résul-
tant de la réunion de matériaux grossiers, et le nom do
grès est réser\'é aux matériaux très tins. 11 y a deux sortes
.de conglomérats: Xcs poudingues yàoMt les éléments sont des
cailloux roulés ou galets, et le^brèches, dont les fragments
agglutinés sont anguleux.
Conglomérat ossîfère. Couche découverte en 1836 par
Ch. d'Orbigny, à Meudon. (Cette couche, qui forme la base
du terrain tertiaire, repose imédiatement sur le calcaire
pisolithique. Elle a fourni de très intéressants débris d'ori-
gines marine, fluviaf.ile et terrestre, parmi lesquels il faut
signaler : reptiles, pachydermes, carnassiers, etc.)
CONGLOMÉRATION fsi-on)n. f. Action de conglomérer;
état qui en résulte : Des roches funnées d'une conglomk-
RATION de substances diverses.
— Par ext. Action de réunir beaucoup do personnes
dans un espace relativement étroit.
CONGLOMÉRATIQUE adj. Contenant dos conglomérats.
CONGLOMÉRER (lat. conglomerai'e ; de cum, avec, et
^^07711(5, pelote. — Change ^en è devant une syllabe muette :
Je conglomère. Que tu conglomères ; excepté au fut. et au
prés, du cond.: Je conglomérerai. Tu conglomérerais) v. a.
Réunir en une seule masse : Conglomérkr des particules
de matière.
Congloméré, ée part. pass. du v. Conglomérer.
— Anat. Glandes conglomérées. Se dit de toutes les
glandes réunies en grappe sous une enveloppe commune.
— Miner. Formant un conglomérat.
Se conglomérer, v. pr. S'entasser en une seule masse.
— Par ext. Se réunir de façon à former un corps : Par-
ties qui SE CONGLOMÈRENT.
CONGLUATIF, IVE (du préf. con, et de glu) adj. Méd. Qui
rend gluant, visqueux. (Peu usité.)
CONGLUTINANT (»a7i), ANTE adj . Propre à conglutiner :
Substance conglutinante. li Ou dit aussi conglutinatif.
— Substantiv. : Les congldtinants.
CONGLUTINATIF, IVE adj. V. CONGLDTINANT, ANTE.
CONGLUTINATION {si-on — lat. conglutinatio, même
sens) n. f. Action de conglutiner; élat qui en résulte : La
CONGLUTINATION des humeuis. La conglutination des lèvres
d'une blessure.
CONGLUTINE (du lat. conglutinare, coUerJ n. f. Substance
albuminoide d'origine végétale. (On peut ia retirer assez
facilement des graines de lupin.)
CONGLUTINE, ÉE adj. Bot. Se dit des organes collés
ensemble.
CONGLUTINER (du lat. conglutinare; de cum, avec, et
gluten, inis, glu) v.a. Epaissir et rendre visqueux comme la
glu : Conglutiner des liquides. Conglutiner les humeurs.
— Méd. Souder, faire adhérer : Conglutiner les bords
d'une plaie.
Se conglutiner, v. pr. Devenir conglutiné.
CONGLUTINEUX {neù), EUSE adj. Gluant, visqueux : Des
humeurs conglutinecses.
CONGNETTE {gnèf [gn mil.)) n. f. Variété do raisin noir.
CONGO n. m. Comm. Sorte do thé d'Afrique.
— Linguist. Idiome parlé par les habitants du Congo :
Le CONGO est peu sonore.
Congo, grand fleuve de l'Afrique centrale, appelé aussi
Zaïre ouLivingstone. Il a plus de 4.000 kilom. do longueur
et draine un bassin do s.sûo.ooo kilom. carr.
Jusqu'au XIX* siècle, on ne connut guère du Congo quo
son embouchure, découverte par lo Portugais Diego Cam
on 1485. Livingstone (1871) et Camoron (1874), en explo-
rèrent le cours supérieur. Stanley enlin lo descendit jus-
qu'à la mer (1876-1877), et en dressa la première carto, quo
nombreux voyageurs et officiers de l'Etat indépendant du
Congo ont depuis complétée.
La branche initiale du Congo est la rivière Louboudi,
dont la source, voisine do celle du Zambèze, se trouve au
mont Kaomba. Le fleuve coule vers le N.-E., puis vers
lo N., dans une vallée encaissée, coupée par des rapides
sur plus do 400 kilom. Puis son cours, devenu navigable,
se déroule, sur une longueur do 5iî0 kilom., au milieu d'une
vaste plaine, ancien fond lacustre, où il présent© de
grandes expansions, comme lo lac Kassali, ot forme une
double série de lagunes sur sos rivos. Il reçoit dans cette
région dos affluents nombreux : lo Nrilo, lo Lourtia, lo
Louapoula, qui se nomme d'abord Tchanibézi, ot traverse
les lacs Bangouéolo et Moéro ; le Loukouga, émissaire
du lac Tanganyika, dans lequel se déverso le lac Kivou.
Un peu plus loin, le Congo descend à une seconde ter-
rasse du plateau, par uno série de rapides do 1Î5 kilom.
de longueur, dans des gorges étroites; après quoi, il pour-
suit librement son cours vers lo N. C est lo Louâlaba
décrit par Livingstone, largo do l.îoo mètres à l'étiago.
do plus do 4 kilom. en crue, et profond aux eaux basses
de plus do 5 mètres. Enfin, après avoir franchi los grands
rapidos'nommés Stanley- Faits (chutes do Stanley), il pé-
nètre dans lu grande pîaino qui constitue le fond de son
bassin. II y coule sur plus do 1.500 kilom. en sinfléchis-
sant de plus en plus vers 10., puis vers lo S.-O, C'est une
immense nappe d'eau, s'étalant outre deux rivos couvorles
par la luxuriante végétation équatorialo, semée dtlos
nombreuses, et dont ia largeur atteint jusqu'à 4r> kilom.
au sommet do In courbe qu'il décrit vers lo N. IV grands
fleuves viennent lo rejoindro : lAroubouimi, le Roubi, lo
Moncalla, l'Oubangui. le Snngha. lo Likonala, l'Alima.
ù droite ; le Lonmmi. le Loulongo, le KassaY. A gaucho, ort
se trouvent aussi los lacs Tumba (ou Mantoumba) ot
Léopold-II.
25
CONGO
Pais le Congo se rétrécit. Large encore de 8 kilom.
près de Bolobo, il n'a plus que 1.500 mètres vers 1 em-
bouchure du Kassaï, mais sa profondeur atteint jusqu à
•Ï5 mètres, et son courant est très rapide. Des collines de
plus en plus élevées apparaissent sur ses bords, premiers
contreforts des monts de Cristal. Après une dernière ex-
pansion, le Stanley -Pool, le Congo se précipite avec
violence dans une gorge profonde se resserrant parfois
jusqu'à 400 mètres, et descend vers la mer par un gigan-
tesque escalier de rapides et de chutes, que Stanlev nomma
chutes de Livingstone.
A Matadi, le Congo redevient navigable, et bientôt com-
mence son estuaire, large à l'extrémité de 13 kilom. Il
apporte à l'océan Atlantique près de 80.000 mètres cubes
d eau par seconde, et telle est la force de cette masse que
le fleuve continue sa route vers le N.-O au milieu de la
mer même, creusant un profond estuaire sous-marin. L'eau
reste douce à 20 kilom. de la côte.
Coulant dans la région équatoriale, le Congo reçoit des
affluents des deux hémisphères. Il a, par suite, deux crues ;
l'une à la saison des pluies de l'hémisphère Nord, l'autre
pendant la saison humide de l'hémisphère Sud.
divers noms (Kaomba, Mitumba, Kibala, etc.), jusqu au lac
Tanganyika ; il se continue le long de ce lac où se trouvent
quelques hauts sommets, le long du lac Kivou et du lac
Albert-Edouard, que sépare une chaîne volcanique (3.000
à 4.000 m.), et le long du lac Albert, au delà duquel la ligne
de partage du Congo et du Nil diminue considérablement
d'altitude (700 à 800 m.) ; 2", à l'O., les chaînes dites . des
monts de Cristal ■, qui, courant parallèlement à la côte,
entravent le cours du fleuve par une longue suite de chutes
et de rapides. , ,.„ ■ i j
— Hydrographie. Le territoire de 1 Etat est situé dans
trois bassins fluviaux : celui du Congo, en très grande par-
tie • celui du Nil, par le lac Albert-Edouard et la rivière
Semliki, et celui du Tchiloango, petit fleuve côtier de la
région du bas Congo. Malgré les chutes qui, en certains
points, en entravent le cours, ces rivières présentent une
immense étendue de voies navigables.
_ Climat. La moyenne annuelle de la température dans
les régions de faible altitude est d'environ 26» C. à la cote
et 28» vers le centre ; elle est moindre à des altitudes plus
élevées. Ainsi, dans la région montagneuse du Sud-Est. à
1.000 mètres d'altitude, elle n'est plus que de 23». Cette
Carte du Congo.
Congo (Etat isdépesdant dd), vaste région s'étendant
au centre de l'Afrique, entre les territoires du Congo et de
l'Oubangui français, du Bahr-el-Ghazal, de l'Afrique orien-
tale anglaise, do l'Afrique orientale allemande, de l'Afri-
que centrale anglaise et les territoires portugais d'An-
gola et Cabinda. La superficie est d'environ 2.150.000 kilo-
mètres carrés.
— Géologie. Le bassin du Congo présente une grande
dépression, entourée d'une zone montagneuse et de roches
primitives, plissées et redressées. Dans la dépression se
sont déposés horizontalement des conglomérats, des grès
et des schistes rouges. Ensuite, ces sédiments furent re-
couverts par les grès blancs friables qui tapissent tout le
centre du Congo; enfin, ce soubassement rocheux fut trans-
formé, ou fut couvert de dépôts superficiels par l'altéra-
tion des roches du sous-sol sous l'action des agents météo-
riques, par le ruissellement ou par lesalluvions des cours
d'eau ; ces formations sont argileuses ou sableuses, sui-
vant la nature du sous-sol, et prennent, on général, nu
aspect particulier, une couleur rouge duc à l'oxydation des
matières ferrugineuses, ou rouge brun, par le mélange
d'humus noir.
— Orographie. Le territoire de l'Etat, comprenant en
grande partie le bassin du fleuve Congo, descend de tous
cotés des montagnes qui en forment la périphérie, mais il
suit une pente générale vers l'O., c'est-à-dire vers la ligne
de plus grande dépression, marquée par le cours inférieur
du Congo et de son affluent l'Oubangui. Il présente deux
systèmes montagneux : 1», au S.-E. et à l'E., un important
niassif (altit. 1.500 à I.SOO m.) qui, partant de la ligne de
séparation des eaux du Congo et du Zambèze, s'étend sous
moyenne varie peu suivant les saisons. Le plus souvent, le
mois de février est le plus chaud, et le mois de juillet le
moins chaud. C'est la quantité de pluie, plutôt que la tem-
pérature, qui diflTérencie les saisons. En général, il y a une
grande saison de pluie (qui est aussi celle de la plus grande
chaleur) et une grande saison sèche, séparées par un inter-
valle de petite saison de sécheresse et de pluie. Leur difi'é-
rence est faible à l'équateur ; elle est influencée aussi par
l'altitude du sol et par la densité de la forêt. Il tombe le
plus d'eau en novembre et décembre et en mars et avril.
— Les vents prédominants sont ceux du S.-O. et d'O.. dans
le bas Congo, et assez loin dans le haut; ceux d'E. , au
centre et à l'est. Les orages sont très fréquents, principa-
lement d'avril à novembre.
— Productions minérales. On a constaté que le cuivre se
trouve en abondance dans le Sud-Est; l'étain est signalé
sur l'Oubangui et l'Ouellé ; le fer se rencontre à peu près
partout. Il y a de nombreuses variétés d'argiles.
— Flore. La végétation se présente sous deux formes
générales : la forêt et la savane. La forêt vierge, qui
renferme d'innombrables essences, occupe tout le contre
du territoire; elle est limitée au N. et au S. par les sa-
vanes, qui sont généralement couvertes de hautes grami-
nées. Parmi les principaux végétaux se trouvent diverses
espèces do palmiers ot do cotonniers ; l'élaïs, l'arachide,
les plantes à caoutchouc, très abondantes; le cocotier, le
bananier, le dattier, le manguier et des produits de cul-
turc : maïs, riz, sorgho, manioc, caféier, canne à sucre,
tabac, etc.
— Faune. Les principales espèces animales sont : 1 élé-
phant, le rhinocéros et l'hippopotame, le léopard, la pan-
194
thère, l'hyène et le chacal; de nombreuses espèces de
singes et d'antilopes, une grande variété d'oiseaux, d'in-
sectes et de poissons; des crocodiles dans toutes les
rivières, des lézards, des serpents du genre boa ou
python; parmi les animaux domestiques: la poule, la
ciièvre et le mouton, qui sont très répandus ; le bœuf, le
mulet, l'âne et le cheval.
— Population. On trouve, encore aujourd'hui, une race
d'hommes do petite taille (l",4o), de couleur foncée, dis-
séminés par petits groupes dans la forêt (sur le Roubi,
l'Arouhouimi, lo Lomami, le Sankourou, etc.). A une époque
très ancienne, un mélange de Nigritiens et de Chamites
forma le peuple bantou, qui occupe aujourd'hui la plus
grande partie de l'Afrique centrale, et est divisé en un
très grand nombre de peuplades. Enfin, on distingue
au N. un troisième élément, les Nouba, dont font partie
les habitants du bassin de l'Ouellé. D'après les constata-
tions faites dans beaucoup de parties du territoire de
l'Etat, on en évalue la population totale à 25 ou 30 millions
d'individus. Les blancs établis dans les postes de l'Etat et
dans les factoreries sont, pour la plupart, de nationalité
belge.
— Création de l'Etat du Congo. Une conférence géogra-
phique internationale fut réunie à Bruxelles, du 12 au
14 septembre 18"6, par l'initiative et sous la présidence
du roi des Belges, Léopoldll. Le but de cette association
était d'organiser, sur un plan
international commun, l'explo-
ration et la civilisation de l'A-
frique centrale, par l'établisse-
ment de stations scientifiques
et hospitalières entre le littoral
et l'intérieur du continent, et
)ar l'extinction progressive de
la traite et de l'esclavage. Ses
rouages fondamentaux étaient :
1» une commission internatio-
nale, composée des présidents
des Sociétés de géographie et Drapeau de l'Etat du Congo,
de deux délégués pour chaque
pays représenté à la conférence ou adhérant à son pro-
gramme ; 2» un comité exécutif, organisme permanent, gou-
vernement de l'Association, chargé de diriger les entre-
prises et les travaux et de gérer les fonds ; 3» des comités
nationaux, ayant la tâche de vulgariser, de populariser
dans tous les pays le programme de l'œuvre et de recueillir
des souscriptions. . . .
Quatre expéditions organisées pari Association (juin 18 . 7
à juin. 1880), furent dirigées dans la zone équatoriale com-
prise entre la cdte orientale d'Afrique et le lac Tanganyika,
sur les rives duquel furent érigées les stations de Karema
et de Mpala. . ,.., ■
Mais Stanley, de retour de sa traversée de 1 Afrique
(aoiit 1S.77), ayant vanté au roi des Belges les immenses
richesses naturelles du bassin du Congo, avait oriente
dans cette direction les vues de Léopold II. Celui-ci reu-
nit à Bru.velles, le 25 novembre 1878, des notabilités
belges et étrangères, qui créèrent le Comité d'études du
haut Congo, ayant en vue la pénétration en Afrique par
l'ouest, dans un but non seulement scientifique et humani-
taire, mais aussi commercial.
Stanley dirigea la première expédition, et, de 1879 à
1883, un grand nombre de stations furent établies dans le
bassin du Congo. , . . . , /- ■,,-!■,
V Association internationale africaine et le Comité <( étu-
des du haut Congo disparurent alors, absorbés par 1 Asso-
ciation internationale du Congo, qui adopta leur programme,
mais en y joignant une idée politique : celle de taire re-
co.inaitre et accepter, par les Puissances, sa souveraineté
dans le bassin du Congo.
A la suite des négociations diplomatiques entamées
dans ce but, la France et l'Allemagne se mirent d'accord
pour provoquer la réunion de la mémorable conférence
africaine qtii s'ouvrit à Berlin, le 15 novembre 1884, et dont
l'acte général, signé le 26 février 1885, mit fin à 1 Associa-
don internationale, en constituant l'Etat indépendant du
Congo sous la souveraineté du roi des Belges.
— BIBLIOGB. : Emile Banning, l'.ifrigue et la Conférence
géographigue de Bruxelles (Bruxelles, 1877) ; Albert Cha-
paux, le Congo historique, diplomaliqiie ,physigue , politi-
que, économique, humanitaire et colonial (Bruxelles, 1894).
— Gouvernement. Le roi souverain exerce le pouvoir
législatif et le pouvoir exécutif. Il est aidé d'un gouver-
nement central à Bruxelles et d'un gouvernement local
à Borna. Le gouverneipent central est place sous la direc-
tion d'un secrétaire d'Etat; il est di-
visé en trois départements : atTaires
étrangères et justice, finances, inté-
rieur, gérés chacun par un secré
taire général
Le gouvernement lo-
aûét'àblià Boma, est placé sous la
haute direction, d'un gouverneur gé-
néral, de qui relèvent tous les ser-
vices administratifs et militaires. Il
est assisté d'un vice-gouverneur gé-
néral, de plusieurs inspecteurs
d'Etat, d'un secrétaire général et de
plusieurs directeurs, dont les services
sont : justice, transports et travaux
publics , intendance, agriculture et
industrie, travaux de défense, force
publique, finances. Le territoire est
divisé en quatorze districts, dont deux (Quelle et Stanley-
Falls) sont subdivisés en zones ; ils sont placés sous 1 au-
torité de commissaires de districts. De nombreux postes
militaires et des stations sont répartis dans toutes les
parties de l'Etat.
— Commerce. Les principaux produits exportes sont :
le caoutchouc, l'ivoire, la noix palmiste, l'huile de palme,
les bois, le copal. Les principaux articles importes sont :
tissus, denrées alimentaires, métaux, rails, machines, etc.
Le commerce est, en grande partie, entre les mains do
puissantes sociétés belges.
— Voies de communication. Les communications avec
l'Europe sont assurées par des lignes de navigation ré-
gulières belges, allemandes, anglaises, françaises et por-
tugaises. L'estuaire du Congo présente trois ports en eau
profonde : Banana, Boma et Matadi, bien abrités et tou-
ours accessibles aux navires de mer. Une ligue de chemin
de fer de 388 kilomètres, inaugurée en 1898, re le le port do
Matadi au Stanloy-Pool ; à partir de ce point, le Congo est
uavigahlc et présente avec ses affluents un mcomparabla
Arnlûiries
de l'Etat du Congo.
Ordre
du Lion du Congo,
193
réseau fluvial, sillonné par une cinquantaine de bateaux
ù vapeur. Entiu, entre divers contres importants, existent
oncoro dos lignes de porlago t|uo remplaceront les voies
tcrroos. Une ligne télégrauliiquo partant de Honia va
roiuindre le lac Tanganyilca; une ligue tôloplionique
loiii,'o le cliomin de fer; ohtin, l'Ktat du Congo fait partie
do l'Union postale.
— Bihliûgr. : Masui , l'Etat indépendant du Congo à
riCrpusitiun de Hriixelltis (Bruxelles, 1897) ; Congrès Jiatio-
nal a hygiène et de climatologie médicale de la Belgique et du
Congo (isyS); Helations de voyages de Stanley, Coquilkat,
Hecker, Chavanries, etc.
Congo {ordre royal du Lion nu), institué le 28 juil-
let isyi par LéopoM II, roi dos Belges et du Congo. Le
ruban est rouge, oorde d'une raie jaune
pâlo entre doux lisérés bleus. L'ordre
fomprond six classes, dont une, la plus
basse, do médaillés.
Congo (royaume de), ancien Etat
africain, sur la rive gauche du bas
Congo, entre la Mpozo et la mer.
Les Portugais en apprirent l'existence
on 1485, lors de la découverte du fleuve
Congo. En 1490, ils envoyèrent une pre-
mière ambassade au enef d'Ambassi,
(lui se fit baptiser et dont la résidence
tut appelée San-Salvador. On ne connaît
que par dos légendes l'histoire de ce
royaume où pénétrèrent des mission-
naires et quelques commerçants por-
tugais au XVI" siècle. En 1627, le chef
de San-Salvador se souleva et chassa les Européens qui
gardèrent seulement Saint-Paul-de-Loanda.
L'ancien royaume de Congo fait actuellement partie du
Congo portugais.
Congo français ou Ouest africain, colonie fran-
çaise de l'Afrique occidentale, limitée au N.-O. par la
culonie allemande du Cameroun, à l'O. par l'Atlantique, au
y. et à l'E. par le territoire portugais de Cabinda et l'Etat
indépendant du Congo, dont elle est séparée par l'Oubangui,
puis par le Congo jusque près de Manyanga. Au N., sa
frontière n'est pas lixée vers le bassin du lac Tchad. Au
N .-E-, une ligne partant de Bangui la sépare des territoires
français du haut Oubaugui, qui ont, depuis 1894, une admi-
nistration autonome. V. Ocbangui.
Les Français s'installèrent, pour la première fois, en
1S38. à l'estuaire du Gabon. En 1848, Libreville était fon-
dée. Mais la colonie fit peu de progrès jusqu'à l'arrivée de
Savorgnan de Brazza, qui, à partir de 1875, entreprit l'ex-
§!oration de l'arrière-pays, et conquit pacitiquemont à la
'rance d'immenses territoires.
Le Congo français forme la partie occidentale du plateau
africain. Après une zone littorale basse, formée d'alluvions,
d'environ 60 kilomètres de large, on rencontre une région
montagneuse s'étendant le long de l'Atlantique, s'élevant
on gradins, et constituée par des masses cristallines an-
ciennes, recouvertes souvent par des grès blancs ou rouges.
Les terrains anciens apparaissent surtout vers la bordure
extérieure du plateau, où ils forment des massifs assez
élevés, surtout au N. du Gabon {monts de la Mitre, monts
de Cristal, 1.500 m.). Plus au S., l'altitude n'est guère que
de 700 à 800 mètres. Vers l'intérieur s'étendent de vastes
plateaux, où les sables s'accumulent on dunes élevées.
Enfin, à l'E-, on trouve une vaste plaine alluviale, de 300
à 400 mètres d'altitude, marquant le fond du bassin du
Congo.
L année se divise, dans tout le pays, en doux saisons :
sèche en hiver, humide on été. Mais, comme l'équateur
traverse le Congo à peu près en sou milieu, il n'y a pas
correspondance entre les saisons au N. et au S. Lors-
que, de juin à octobr,e,los pluies tombent au N., la séche-
resse règne au S. La quantité de pluie augmente le long
du littoral, du S. vers le N., et de la côte vers l'intérieur.
La partie centrale, voisine du Congo et de l'Oubangui,
reçoit presque toute l'année des pluies abondantes. La
température reste constamment élevée : 25* à 26" en
moyenne. Le thermomètre marque rarement moins do 15" et
ne monte pas au delà de 35°. Les variations sont moindres,
dans les régions les plus humides et pondant la saison des
pluies.
Les cours d'eau sont, à l'O., les tributaires directs do
l'Atlantique : le Campo, le San-Bonito, lo Mouny, tor-
rents impétueux descendant les pentes rapides dos monts
de Cristal entre des rives abruptes. Il en est de mémo
pour le Como qui se jette, ainsi quo lo Ramboé, dans lo
vaste estuaire'du Gaijon. L'Ogôoué est un puissant fleuve
de 1.280 kilom. de long, plus abondant quo le Hhin, for-
mant un grand arc do corcle ouvert au S., et se terminant
dans l'Atlantique par un immense delta. Puis viennent lo
Homboé, le Nyanga, enfin le Niari-Kouilou (500 kilom.),
dont la valléo est la voie la plus directe entre la côte ot
Brazzaville.
Les flouvos de l'intérieur, affluents du Congo, nés dans
la région montagneuse, sont tous, dans leur cours supé-
rieur, barrés par des rapides. Mais leur cours inférieur
est lent et paisible dans la grande plaino centrale. Toiles
la Lélini, l'Alima, la Mossaka, la Sanga, grand fleuve do
700 kilomètres, enfin l'Oubangui qui, avec le Congo, limite
la colonie.
La côte se développe sur une longeur do 1.300 kilomètres
environ, basse, insalubre, coupée do marigots ot de lagu-
nes. Son point le plus occidental est le cap Lopez. L'es-
tuaire du Mouny, la baie Corisco, le Gabon, la baie do
Loaiigo, en sont les accidents les plus remarquables.
L'immense territoire du Congo, récemment occupé par la
Franco, est encore peu exploité. On y a constaté la pré-
sence du fer, du manganèse, do l'éiain, du cuivre, du
plomb, du sel, etc. La végétation est très richo, surtout
dans la région atlantique mieux arrosée ot dans la plaino
du contre, où commence la grande forêt éciuatoriale. Los
bois de construction, d'ôbénisterie ot do temturo, y abon-
dent (ébône, okoumé, bois rouge, etc.). La liane à caout-
chouc s'y trouve ù. l'état sauvage ot commence t Atre
cultivée, ainsi que le palmier à huile. Lo café, lo cacao,
lo coton, la vanille, la vigno, lo riz, lo tabac, la canne h
sucro y réussissent parfaitement à côté dos végétaux em-
ployé» depuis longtemi)S par les indigènes : banane, ma-
nioc, ignames, jmtates, maïs, mil, etc. La colonie oxportu
surtout du caoutchouc, des bois précieux, do l'ivoiro, des
noix ot do l'huile de palme. Kile importo d(^s armes, de la
poudre ot des produits manufacturés d'Europe. Lo com-
merco est, on grande partie, entre les mains d'étrangers.
Los voies do communication manquent.
Il est impossible d'évaluer le cliifiVo do la population du
Congo. Los habitants sont nègres, la plupart do race ban-
touo, on général fétichistes, ot parfois anthropophages. Les
principales tribus sont les M'Pongoué du Gabon, les Baka-
lais,les Obamba de l'Ogôoué.les Batékés voisins du Congo,
les Bafourous sur l'Alima et le Sanga; les M' fan ou Pahouins,
envahisseurs venus des contins du bassin du Nil; les Ba-
bongas ou Okoas, nains cliassours, parents des pygmées
d'Atrique centrale, disséminés vers le Gabon, l'Ogôoué
et la Sangha. Quant aux Européens, ils sont peu nom-
breux : administrateurs, missionnaires, commerçants, grou-
pés autour des postes français. Les principaux centres
sont : Libreville, N'Djolé, Francevillo, Loango, Brazza-
ville, etc. — Un décret du 30 septembre 1897 a organisé
l'administration de la colonie. Elle a à sa tête un commis-
saire général du g:ouveruement et un lieutenant gouverneur
du Cungo français avec un conseil d'administration.
Congo portugais. c'est l'une des cinq divisions admi-
nistratives ou " résidences » de la colonie portugaise
d'Angola, sur la côte occidentale d'Afrique. Elle est furmée
par 1 enclave de Cabinda, comprise entre la colonie fran-
çaise du Congo et l'Etat indépendant du Congo. Ses limites
ont été fixées par la convention franco-portugaise du
12 mai 1886, et par la convention conclue le 25 mai 1891
entre le Portugal et l'Etat du Congo. Elles lui donnent
70 kilomètres de longueur du N. au S., sur une largeur de
50 kilomètres. La superficie totale du Congo portugais est
de 3.900 kilomètres carrés, sa population est de 50.000 habi-
tants. Le climat en est très sain, comparativement à cer-
taines régions du littoral voisin. Le sol, extrêmement fertile
et bien cultivé, produit en abondance des bananes, des
ananas, de la casse, des ignames, du mais et de la canne
à sucre.
Villes principales : Cabinda, chef-lieu du Congo portu-
gais, résidence d'un gouverneur et siège de l'une des cinq
cours principales de justice de la colonie d'Angola; Lan-
dana, une dos grandes stations de factoreries de cette
partie de la côte.
Congolais, aise ou Congolan, ane, personne née
au Congo, ou qui habite ce pays. ^ Les Congolais, ou
CONGOLANS.
— Adjectiv. Qui a rapport à cette contrée ou à ses
habitants : Les mœurs congolaises, ou congolanes.
CONGONHA (nom de pays) n. m. Nom brésilien d'une
plante du genre ilex {ilex Paraguaiensis). Elle fournit le
thé connu sous le nom de maté ou thé du Pay-aguay. (Ce thé
contient la théine dans la même proportion que le thé
chinois; mais il fournit aussi une petite quantité d'huile
aromatique et de tanin.)
CONGONHAS, nom de diflTérentes localités des Etats-
Unis du Brésil, dont la plus importante est, dans l'Etat
de Miiïas-Geraes, Congonhas do Pilar. Sur son territoire
est la mine d'or de Morro-Velho.
CONGOS, nègres de grande taille, à caractères nigri-
tiquos très accusés, qui ont été refoulés par les Bakalais
au sud de l'Ogôoué. Leur type n'est pas homogène : on
rencontre assez fréquemment des individus à tête courte,
au milieu d'autres à «râne allongé. A peine couverts d'un
pagne, ils s'ornent de colliers, d anneaux aux oreilles, aux
bras et aux jambes. Leur intelligence est assez vive, et ils
deviennent des ouvriers habiles. Ils sont polygames et
fétichistes. ^ Un Congo.
GONGOSTO, comm.
2.000 hab. Moulins.
CONGRATULANT (/(j?(), ANTE adj . Porté à congratuler:
Humeur congratulante, ii Dont on se sert pour congratu-
ler: Paroles congratulantes.
CONGRATULATEUR, TRICE n. Fam. Celui, celle qui
congratule, qui aime à congratuler: Un congratulateur
obstiné.
— adj. : Juges CONGR\TULATEURS.
CONGRATULATION {si-on -~ lat. eongratulatio, mômo
sens) n. f. Action de congratuler : Les congratulations
ont été et sont encore en usage chez tous les peuples.
(St-Prosper.)
— Syn. Congratulation, félicitatlon. Les félicitations sont
des paroles obligeantes, des compliments qui semblent
annoncer qu'on prend part au bonheur dos autres; les
congratulations sont des marques d'un intérêt plus réel,
elles annoncent qu'on est réellement heureux de ce bon-
heur. Mais l'usage a presque abandonné ce dernier mot,
au moins dans lo langage sérieux.
CONGRATU LATO IRE {to-ar') adj . Qui a rapport  la con-
gratulation ; destiné à congratuler : EpUre congratula-
toire. (Ne s'omploio plus sériousomont.)
CONGRATULER (lat. congratnlari ; de cum, avec, ot
gratus, agréable) v. a. Féliciter, compUmontor sur un heu-
reux événement. (Ne s'emploie plus sérieusement.)
Se congratuler, v. pr. Se féliciter soi-mémo. ii Se féli-
citer réciproquement.
CONGRE n. m. Genre de poissons physostomos, type do
la tribu des conQ'h'inés, renfermant de grandes anguilles
marines à peau nue, sans écailles, à narines s'ouvraut
par des tubes __
courtsauboutdu
musoau.
— Encyci-.Los
congres, dont on
connaît quatre
espèces répan-
dues dans pres-
que toutes les
mers, sont repré-
sentés par le
congre commun
[couger conger ou
vulfjaris ), qui se rencontre depuis les régions boréales
jusqu'en Australie. C'est une grosso ot forte anguille pou-
vant atteindre 3 métros do long, ot dont la chair fado et
sans finesse est, cependant, un aliment répandu, à cause
do son faible jirix. Les congres se tiennent dans les (Issuros
dos rochers ; ils dévorent tout ce qui passe à leur portée ot
se repaissent fréquemment des cadavres do noyés. Les
pécheurs s'en emparent au moyen do forts hameçons ou
do tridents. On a jadis décrit comme dos espèces parti-
culières les formes larvaires do cos poissonii sous lo nom
d'Espagne (Léon [prov. de Léon]);
CONGO — CONGREGATION
do leptocéphales (leptocephalus), sans s'apercevoir que
c'étaient des congres qui n'avaient pas atteint leur com-
plot développement. Au reste, leurs métamorphoses sont
encore inconnues.
CONGRE n. ra. Pêch. Sorte de vivier qu'on installe, dans
les rivières, au moyen de pieux jiresquo jointifs qu'on y
enfonce, il On dit aussi congriek, et congrois.
— Ane. coût. Droit de congre, Droit d'établir un congre
dans une rivière.
CONGRÉAGE {gré-af) n. m. Action de congréer.
CONGRÉER (du lat. congregare, rassembler) v. a. Entou-
rer un cordage de marine
avec dos brins peu épais,
pouren faire disparaître les
vides entre les torons.
CONGRÉGANDINE n. f.
Religieuse de la congré-
gation de Notre-Dame.
GONGRÉGANISME ,, , ^
inissm') n. m. Système et Mam«re de congréer un cordage
esprit politique et rehgieux de la Congrégation, sous la
Restauration.
CONGRÉGANISTE {nissf — du lat. congregare, rassem-
bler) n. Rel. Membre d'une congrégation religieuse. (On a
dit aussi, mais rarement, congrégationnaire.) ii Chez les
jésuites, Se dit d'un écolier ou d'un homme qui appartient
à la Société.
— Hist. Sous la Restauration, Membre de la Congréga-
tion ou partisan de ses doctrines politiques.
— adj. : Doctrines congréganistes. ii Ecole congrêga-
iiiste, Ecole dirigée par les membres d'une congrégation
religieuse.
CONGRÉGATION [si-on — lat. congregatio ; de congre-
gare, supin congregatum, assembler, réunir ; dérivé lui-
même de cum, avec, et de gj'ex, gregis, troupeau) n. f.
Assemblée, réunion.
— Sorte de confrérie formée entre personnes pieuses,
sous l'invocation d'un saint : La congrégation de la Sainte-
Vierge. Il Lieu où se réunit une congrégation : Aller à la
congrégation. Il Association d'ecclésiastiques soumis à uno
même règle, sans former cependant un ordre religieux ;
La CONGREGATION des jésuites. (On dit plutôt la Société.)
Il Chez les jésuites. Espèce de confrérie d'écoliers, d'arti-
sans, de bourgeois, il Nom que l'on douuo quelquefois aux
ordres religieux eux-mêmes, n Nom douné par quelques
Eglises protestantes à certaines divisions ecclésiastiques :
Chaque congrégation élit ses ministres.
— Admin. eccl. Commission de cardinaux, chargés de
certaines affaires ecclésiastiques : La congrégation de
l'index.
— Chim. anc. Agrégation imparfaite, dans laquelle les
molécules n'adhèrent point ensemble, mais se touchent
seulement par un point.
— Hist. Sous la Restauration, Association religieuse qui
eut une influence politique considérable. V. la partie oncycl.
— Relig. Congi'égation des fidèles. Ensemble des mem-
bres de l'Eglise catholique. (Peu usité.)
— Enctcl. Hist. eccl. Congrégations religieuses. Le mot
congrégation désigne, chez les écrivains ecclésiastiques,
une association religieuse dont les membres, hommes ou
femmes, ne font pas de vœux soleuncls, mais des vœux
simples, soit temporaires, soit perpétuels, ou même ne sont
liés que par un engagement ou une promesse d'obéissance,
qui ne va pas jusqu'au vœu. Une congrégation, au çoint de
vue canonique, diffère donc d'un ordre religieux. Lorigino
dos congrégations est relativement récente. Les plus an-
ciennes ne remontent qu'au xvu* siècle. Voici les noms et
lo but de quelques-unes des congrégations qui, fondées à
diverses époques, existent encore en Franco :
Congrégations d'honunes. Pour la direction dos grands
séminaires : la Compagnie de Saint-Sulpice ou sulptciens ;
pour la formation des missionnaires : la Congrégation du
Saint-Esprit, les prêtres des Missions étrangères, la Société
des Missions de Lyon; pour les miaisious ot les séminaires :
les prêtres de la Mission ou lazaristes; pour les missions,
la prédication à l'intérieur ot renseignement ; les prêtres
de Jésus et de Marie ou eudistes, les l'éres de l'Oratoire ou
oratoriens ; etc.
Congrégations de femmes. Lour nombre est considérable.
Voici les noms do quelques-unes, choisies parmi les plus
connues. Pour renseignement : les sœurs de la Doctrine
chrétienne, les daines de Saint-Maur, les dames du Sacré-
Cœur, les sœurs de l'Instruction chrétietmc, les sœurs de
Saint-Joseph de Cluny; pour lo soin dos pauvres ot des
malades : les petites sœurs des Pauvres, les sœurs gardes-
malades de i\otre-Dame-de- lion-Secours, etc. ; pour Vensei-
gnomcnt et les œuvres de charité : les sœurs de Saint-
Joseph, les filles de la Charité oix sœurs de Saint- Vincent -
de-Paul, los filles de la Sagesse, etc. ; pour la sauvegarde
dos filles repenties ; VJnstitut du Bon-Pasteur, etc.
Pour qu'une nouvelle congrégation soit rôgulièromont
fondée, il faut que les statuts soientapprouvés par l'évCipio
du diocèse. Quand la conj^'régation coiniuence à prendre do
l'importanco, l'approbation du pape est demandée. Aucun
nouvel établissement d'une congrégation déjA existante no
peut être fait sans l'autorisation de l'évéuuo du liou.
Pour co qui est do l'autorité civile, il est dit par la
loi organique du 18 germinal au X ot par le décret du
3 messidor an XII quaucuno congrégation roligiouso, soit
d'hommes, soit do fommos, no peut séiablir ou Franco,
sans uno autorisation préalable.
Aujourd'hui, au point do vue civil, la situation dos con-
gr.'gations est la suivante : i» sous co nom, la jurisprudence
iiiodorne confond los associations A qui il appartient véri-
tal)lement ot les anciens ordres religieux qui ont été peu
i\ peu rétablis; 2" depuis le Concordat, toutes les lois ci-
viles ont proscrit ou, du moins, refusé do roconnattro les
vœux porpituols. Un grand nombre de congrégations se
contontèront de se mettre en règle avec l'autorité ecclé-
siastique et cherchèrent, on constituant des sociétés ci-
viles, un modus vivendi qui leur permît d'oxistor ot de
s'accroître. Quatre congrégations d'hommos soulomont
demanderont et obtinrent d'être reconnues légalement. Co
sont : la congrégation des Lazaristes, oellos do Missions
étrangères, du Saint-Esprit el hi compagnie do Saiin-
Sulpico. A cos congrégations il faut ajouter : l'Institut des
frères dos écoles chrétiennes, ot diverses autres tnsltiu-
lions du même gonro. L'oxistonco légale dos institutions
ensoignantos a paru à quolqucs-uns conllrmée indirocto-
GONGRÉGATIONALISME — CONGRUENCE
ment par la loi du 15 mars 1850 sur la liberté d'enseigne-
ment. Un plus grand nombre de congrégations de femmes
ont été reconnues. La loi du 29 mars 1880 obligea les
jésuites à se disperser sans condition, et donna trois mois
aux autres congrégations pour demander et obtenir l'au-
torisation légale. Celles-ci, ne s'étant pas rendues à cette
injonction, furent à leur tour dispersées par la force. Quel-
ques années après, les religieux expulsés rentrèrent peu à
peu dans leurs établissements, qui se reconstituèrent.
En ce qui regarde le tîsc, les congrégations payent :
1» les impôts ordinaires; 2" l'impôt spécial dit de main-
morte; 3* l'impôt de 4 p. 100 sur leurs revenus, tous leurs
biens, meubles et immeubles, étant réputés leur rapporter
5 p. 100; 4" l'impôt dit droit d'accroissement.
Congrégations pieuses, La Congrégation. Vers la fin de
l'année 1560, un professeur de la compagnie de Jésus au
collège Romain, le P. Jean Léon, forma une association
déjeunes gens à qui il donna un règlement; elle devint le
centre de beaucoup d'associations semblables qui lui
furent affiliées. Fort répandues en France, elles dispa-
rurent lors de la dispersion des jésuites, au svai* siècle.
En 1801 , se reforma une congrégation de la Sainte-Vierge
qui. affiliée à la congrégation du collège Romain, compta
parmi ses membres : Laënnec, Augustin Caucliy, le duc
Matthieu de Montmorencj'. L'association, frappée par
Napoléon, prit un grand développement sous la Restau-
ration. Do Montlosier l'attaqua et la dénonça comme un
péril public dans son Mérnuire à consulter sur un système
politique et religieux tendant à renverser la religion, la
société et le trône (1826). Ce mémoire eut un grand reten-
tissement. On accusa la Congrégation d'avoir pris de
ricLfluence dans le parlement, l'administration, 1 armée,
les écoles et même les ateliers, et d'être devenue ainsi
une véritable puissance politique, dont dépendaient toutes
les places, les honneurs et les faveurs. La chute de
Charles X entraîna celle de la Congrégation. Quant aux
congrégations pieuses proprement dites, elles furent re-
constituées plus tard. Dès Tannée 1852, les jésuites éta-
blirent, dans leur collège de Vaugirard, récemment fondé,
une congrégation déjeunes gens, et, depuis, ces congré-
gations se sont multipliées sous divers noms.
Congrégations roJnai7ies. On nomme ainsi des commis-
sions permanentes do cardinaux, que les papes ont insti-
tuées pour l'expédition des aff'aires de l'Eglise. On en
compte vingt. Le pape en préside en personne quatre :
1" la Congrégation de l'inquisition romaine et universelle du
saint-office, instituée par Paul III (1542), pour l'examen des
causes d'hérésie : elle se compose de dix cardinaux ; 2° la
Congrégation du consistoire, établie par Sixte V (1587) pour
toutes les affaires que le pape conclut en consistoire, par-
ticulièrement l'institution des évêques : elle compte cinq
cardinaux ; 3" la Congrégation de la visite apostolique, insti-
tuée par Clément VUI (1592) pour le gouvernement du
diocèse de Rome : elle est formée àe trois cardinaux ;
40 la Congrégation de l'état des réguliers, fondée par Pie IX
(1847) pour le maintien de la règle dans les ordres reli-
gietix : elle n'a qu'un seul cardinal. Les seize autres con-
grégations sont chacune sous la présidence d'un cardinal
qui a le titre de préfet. Nous citerons la Congrégation de
la propagande; la Congrégation des rits; la Congrégation
de l'index.
Toutes les congrégations romaines portent le titre de
sacrées; elles ont chacune un sceau, confié à la garde d'un
archiviste ; un secrétaire dresse les procès-verbaux des dé-
libérations et porte les décrets à la connaissance du pape.
Outre les cardinaux, il y a, dans chaque congrégation, un
certain nombre de consulteurs, choisis soit dans le clergé
séculier, soit dans le clergé régulier. Toutes les affaires
se traitent par écrit; les parties intéressées peuvent se
faire assister, ou même représenter par un avocat. Les
congrégations romaines jugent sans appel ; suivant l'ex-
pression de Benoit XIV {Institutions, LXXVIII, 8), elles
sont l'organe même du pape ; leurs -décisions, quand elles
ont été revêtues de la signature pontificale, doivent être
considérées comme émanant de la chaire de saint Pierre.
Cette doctrine est aujourd'hui celle de toute l'Eglise, et
les décrets des congrégations sont respectés et obéis dans
loute la catholicité. L'ancien parlement se refusait abso-
lument à reconnaître l'autorité des congrégations; jamais
ma de leurs décrets ne fut enregistré par lui. .actuellement,
les actes des congrégations sont communiqués directe-
ment par les évêques aux fidèles et ne donnent naissance
à aucun conflit avec le gouvernement.
CONGRÉGATION AUSM£ [si-o, lissm') n. m. Secte des
congrégationalistes; leur système religieux.
CONGRÉGATIONALISTE {si-0, lisst') n. m. Dans les pays
anglo-saxons. Partisan d'un système ecclésiastique, qui
fait de chaque Eglise locale une petite république ne rele-
vant que d elle-même.
— Adjectiv. : Eglise congrégationaliste.
— Enctcl. Sous le règne d'Elisabeth, les puritains per-
sécutés se séparèrent de l'Eglise anglicane et constituè-
rent dos communautés particulières. A la suite de Robert
Browne, ils en vinrent pou à peu à professer que toute
association de chrétiens a le droit de prendre le nom
d'Eglise, que chaque Eglise est une société religieuse dis-
tincte, indépendante de toute autorité spirituelle : évêques,
conciles ou synodes, prononçant en dernier ressort sur
ses affaires intérieures. Persécutés sous les Stuarts, ils
ont fait des progrès constants depuis l'avènement de la
maison d'Orançe. Ils ont fondé, en 1830, une Union qui
tient doux sessions par an, et qui n'a d'autre but que d'éta-
blir un lien fraternel entre leurs Eglises.
CONGRÉGATIONNAIRE n. Syn. peu usité do CONGRÉGA-
:."ISTE.
CONGRÉGATIONNISTE [si-o-nisst') D. Partisan des con-
grégations religieuses.
CONGRÉGÉ 0^), ÉE adj. RéuDÎ en tas.
CONGRÉGÉE(yé)n.f.Ursuline qui ne faisait pas de vœux.
CONGRÈS 'grè — du lat. congressus, réunion) n. m. Réu-
nion de personnes, venues do divers points, et délibérant
sar des sujets d'intérêt commun.
— Fig. Assemblage : ^ui' peut se figurer le congbÎvS de
migrainet, de vapeurs et de nerfs qu'offrirait une assemblée
féminine et légiférante ? {F. Mornand.)
— Assemblée politique, diplomatique, scioDtiiiqae, etc.
V. la partie encycl.
— Encycl. I. Congrès diplomatiques. En langage diplo-
matique, le mot congrès désigne une réunion do plénipo-
tentiaires, qui doit nno importance spécial© soit aux ques-
tions à discuter, soit à la présente ae souverains on a autres
personnages de marque.
Parmi les congrès les plus célèbres, il faut citer : les con-
grès de Munster et d'Osnabruck (I641-ie48), qui amenèrent
la paix de Westphalie; le congrès de Fi'e/iTie (1814-1815),
réeiant les affaires de l'Europe; le congrès d'Aix-kt^ha-
pelle (1818), déterminant les conditions de l'évacuation de
la France par les armées alliées; le congrès de Ley bac h
(1821), constituant une ligue de la Russie, de la Prusse et
l'Autriche contre les idées libérales; le congrès de Vérone
(1822), qui chargea la France d'intervenir en Espagne
contre la révolution ; le congrès de Paris (1856), qui mit fin
à la guerre de Crimée ; le congrès de Berlin (1878), qui réta-
blit la paix entre la Russie et la Turquie ; le congres pana-
méricain (1889-18901, par lequel les États-Unis essayèrent
d'établir leur hégémonie sur toute l'Amérique.
II. Congrès internationaux. On range dans cette caté-
gorie les congrès dont l'initiative revient aux Puissances,
mais dans lesquels, au lieu de traiter des ciuestions de
territoires ou do rapports d'Etat à Etat, on s occupe plus
spécialement de fixer certaines règles du droit des gens.
Tels furent : le congrès de Genève (1863), d'où sortit la
convention internationale du même nom, neutralisant en
temps de guerre les blessés, les ambulances et les services
sanitaires; — le congrès tenu en 1874, à. Bmxellcs, sur
l'initiative du gouvernement russe, dans le but d'établir
un code de la guerre qui en rendit les coutumes plus
humaines ; — le congrès de Saint-Pétersbourg , qui, en 1878,
prononça notamment l'interdiction des balles explosibles.
III. Congrès législatifs. On désigne sous ce nom : 1°, eu
France, la réunion du Sénat et de la Chambre des députés
en Assemblée nationale, pour procéder à rélcction du pré-
sident de la République ou à la revision de la Constitution ;
— 2", aux Etats-Unis, les deux assemblées, Sénat et Cham-
bre des représentants, qui constituent le pouvoir législatif;
— 3", l'assemblée des représentants du peuple belge qui,
en 1830, décida de la forme du gouvernement.
En France, les séances du Congrès ont lieu à Versailles,
dans la salle des séances de la Chambre des députés (art. 3 de
la loi du 22 juill. 1879). Elles sont publiques. Comme toutes
les assemblées délibérantes, le Congrès a besoin d'un rè-
flement pour fixer la procédure de ses délibérations et la
iscipline de ses séances. N'ayant pas le temps d'en arrê-
ter un, le Congrès de 1879 a adopté celui de l'Assemblée
de 1871. Il va de soi que sa décision n'engageait que lui et
qu'à chacune de ses réunions, le Congrès, dont la compo-
sition sera presque toujours nouvelle, a le droit d'adopter
tel autre règlement qui lui convient. Le Sénat a une do-
tation, la Chambre dos députés en a une, et toutes deux
sont annuellement prévues au budget. Les assemblées de
revision n'en ont pas. Le Congrès de 1S84 a pourvu à ses
dépenses en décidant, le jour même de sa séparation, le
13 avril, qu'elles seraient couvertes au moyen d'un pré-
lèvement do 80 francs sur l'indemnité de chacun des mem-
bres du Sénat et de la Chambre.
IV. Congrès divers. En dehors des congrès législatifs
ou diplomatiques, il convient de citer quelques congrès
réunis sur une initiative privée, en vue de discuter des
intérêts politiques, sociatix, professionnels, etc. : le congrès
de la Société des amis de la paix, réuni à Londres en 1847,
en vue de propager le principe de la paix universelle;
les congrès socialistes de l'Association internationale des
travailleurs, tenu à Londres en 1862; de l'Association in-
ternationale pour le progrès des scierices socm^es, à Bruxelles
(1862); des Etudiants, à Liège (1865) ; les congrès ouvriers
de Paris (1876), de Lyon (1878), de Marseille (1879), de
Paris (1886): ce dernier était international; le congrès
économique de Lubeck (1871), qui se prononça pour la
suppression des droits de douane ; celui de Vienne (1873),
qui s'occupa des brevets d'invention ; celui d'Anvers (1892),
qui discuta la législation douanière et la réglementation
du travail ; les congrès do statistique ; le congrès litté-
raire de 1878, tenu à Paris sur l'initiative de la Société des
gens de lettres; le congrès international de la propriété
artistique (1878-1879); les congrès pédagogiques tenus en
Allemagne (1851), en Italie (1865), en Suisse (1866), en Bel-
gique (1871), en France (1878); les congrès des Sociétés
savantes; les congrès scientifiques, dont le premier eut
lieu en Allemagne en 1828, et qui, en Angleterre depuis
1832, en France depuis 1833, se réunissent annuellement
sous les directions respectives des Associations britan-
nique et française pour l'avancement des sciences; les
congrès professionnels des meuniers (1892), des verriers
(1892), du bâtiment (1893), des mineurs (1893) ; les congrès
agricoles, horticoles, féministes, de tempérance: les con-
grès tenus par les catholiques pour la sauvegarde des in-
térêts religieux (ceux-ci diffèrent d'autres assemblées qui
paraissent avoir un objet analogue, comme les conciles et
les synodes, soit parce que leur objet est beaucoup plus
étendu, soit parce que les laïques y prennent part, soit
parce que leurs décisions ne sont pas obligatoires pour la
conscience des fidèles).
CONGRÈS igrè — du lat. congressus, coït) n. m. Dr. anc.
Expérience légale, faite en présence de témoins peur con-
stater si le mari était, ou non, impuissant, lorsque la
femme s'appuyait sur cette impuissance pour demander
la nullité du mariage.
— Encycl. L'épreuve du congrès avait lieu devant des
témoins nommés par les juges. La procédure réaliste et
grossière du congrès s'introduisit au xiv« siècle. L'affaire
célèbre du marquis de Langey donna lieu â un arrêt du
parlement de Paris du I6 février 1677, qui défendit le
congrès; mais le principe de la nullité du mariage pour
cause d'impuissance fut maintenu.
Congrès de Vérone (le), par Chateaubriand (1838).
— C'est le titre d'un ouvrage dans lequel Chateaubriand,
représentant de 1? France au congrès de Vérone (1822),
expose le rôle prépondérant qu'il y a joué et défend con-
tre les critiques du parti libéral les mesures qu'il y a fait
adopter. D'après lui, l'intervention de la France en Espa-
gne devait avoir pour avantage de la dégager de toute
complicité avec la Révolution, de lui restituer son ascen-
dant perdu sur l'Europe, de consacrer la Restauration
Far le prestige de la gloire militaire, et de détourner
activité des esprits vers les brillantes aventures. L'ou-
vrage, plus sobrement écrit quo les œuvres d'imagina-
tion de l'autour, a une grande valeur littéraire, et cer-
taines des dépêches qu'il contient peuvent passer pour des
modèles de style diplomatique.
CONGRESSION (grè-si-on — lat. congressiOf môme sens)
n. f. Accouplement du mâle et do la fomello.
196
GONGRESSIONNEL, ELLE (grè-si-o-nèl") adj. Qui se rap-
|.orte â iin congros.
CONGRESSISTE {grè-sisst') n. Partisan d'un congrès.
CONGRÉURE n. f. Mar. Syn. de congréage.
CONGREVE (William), poète dramatique anglais, né
dans le Yorkshire en 1670, mort en 1729. Il débuta en 1693
par une comédie, le Vieux Garçon, qui eut un brillant
succès; puis il fit jouer : le Fourbe, le Train du monde.
Amour pour amour, la Fiancée en deuil, le Chemin de la
rie, etc. I! s'y montre original, spirituel, habile à conduire
une intrigue, écrivain élégant; mais ses caractères tien-
nent plus do l'art que de la nature. Ses œuvres ont été
traduites en français dans les Chefs-d'œuvre des théâtres
étrangers.
GONGREVE (sir William), ingénieur et général anglais,
né dans le comté de Middlesex en 1772, mort à Toulouse
en 1828. Il était officier d'artillerie lorsqu'il inventa, en
1804, la fameuse fusée à laquelle il doit sa célébrité. On
lui doit aussi l'invention de procédés perfectionnés pour
la fabrication de la poudre, l'amalgamation des métaux,
l'impression des billets de banque, l'impression simultanée
en plusieurs couleurs, etc. Congreve devint général d'ar-
tillerie et surintendant de la fonderie de Woolwick. Ayant
été impliqué dans certaines opérations financières dou-
teuses (1826), il se retira en France, où il mourut fort
riche. On lui doit un Traité élémentaire sur le montage de
l'artillerie de ynarine (1812).
Congrève (fusée à la). Du nom du colonel anglais
sir W^. Congreve, qui apporta d'importants perfectionne-
ments aux fusées de guerre. V. fusée.
Congreve (Richard), philosophe et écrivain anglais,
né en 1818, entra en relations avec Auguste Comte, et
fut, pendant longtemps, l'unique chef de l'école positiviste
en Angleterre. Congreve n'appartint à aucun parti poli-
tique. Ses principaux ouvrages sont : la Politique d'Aris-
tole (1855) ; l'Empire romain a Occident (1855) ; l'Inde ; ordre
et progrès, XTa.à\x\t Qu français (1858) ; Catéchisme de reli-
gion positive (1858); Elisabeth d'Angleterre [\^&2)\ Essais
politiques, sociaix et religieux (1874); l'Angleterre et la
Turquie, traduit en français (1877); etc.
CONGRIER {gri-é)n. m. Sorte de vivier. V. congre.
GONGRIER, comm. de la Mayenne, arr. et à 35 kilom.
do Cliâteau-Gontier, près du Chéran, afûuent de l'Oudon ;
1.247 hab. Moulins, tannerie.
CONGROIS n. m. Péch. Syn. de congrier, et de congre.
CONGRU, UE (du lat. eongruus , qui s'accorde, qui
convient) adj. Exact, convenable, ayant les conditions
voulues : Se servir de termes congrus. Avoir des connais-
sances CONGRUES. Il Apte, capable," compétent, en parlant
des personnes.
— Portion congi'ue. Revenu nécessaire à la vie et à l'en-
tretien de celui qui remplit une charge ecclésiastique et,
spécialement. Pension annuelle payée par le bénéficiaire
au prêtre qui desservait son bénéfice. (Cette pension n'é-
tait fréquemment, avant le concile de Trente, que le sei-
zième des revenus du bénéfice; le concile décida qu'elle
en serait environ le tiers.) 11 Par eit.. Rente, traitement,
salaire à peine suffisants pour vivre : Etre réduit à la
PORTION CONGRUE.
— Arithm. anc. Qui est en rapports de congruence :
Nombres congrus. (On disait aussi congruent.)
— Géom. anc. Qui est égal, qui coïncide : Triangles con-
grus. (On disait aussi congruknt.)
— Théol. Grâce congrue. Grâce appropriée aux circon-
stances et à l'état d'âme de celui qui la reçoit. (V. con-
gruisme) : Je suppose que la direction du Verbe n est effi-
cace que comme la grâce congrue. (Fén.)
— Anton. Incongru.
CONGRUAIRE {gru-èr') n. m. Desservant ou curé qui
touche la portion congrue.
CONGRUENCE {gru-anss') n. f. Accord, convenance.
(Inusité.)
— Arithm. V. la partie encycl.
— Géom. anc. Egalité, coïncidence ; La congruence de
deux figures.
— Encycl. Arithm. Deux nombres entiers, a, b, positifs
ou négatifs, sont dits congrus par rapport à un troisième
nombre M, si leur différence est divisible par ce nombre M.
Le diviseur M est appelé le module; a, b, sont dits résidus
l'un de l'autre, suivant le module M. Pour exprimer q^ue
a et 6 sont congrus suivant le module M, il faut écrire
a = 6 ± multiple de M, ou, en suivant la notation de Gauss,
aBb (mod. M). Cette formule s'appelle une conoruence.
On démontre que l'on peut ajouter, retrancner, multi-
plier membre à membre deux ou plusieurs congruences
de même module. On peut aussi multiplier une congruence
par un nombre entier, ou la diviser par un nombre entier
premier avec le module, de telle sorte que, si l'on a
a^b (mod. M), on aura aussi f{a) = f[b) [mod. M], où f{x)
est un polynôme entier et rationnel en x, dont les coeffi-
cients sont des nombres entiers. Le théorème de Fermât,
qui est une des propositions fondamentales de la théorie des
nombres, est représenté par la congruence
a'^"*— lE(mod.;)),
où p est un nombre premier et a un nombre entier non di-
visible par/ï. De même la congruence
1,2,3,... (^—l)e = i (mod. p),
oùp est un nombre premier, constitue une propriété exclu-
sive de nombres premiers.
— Géom. Congruence de droites. Si l'on a six quantités :
L, M, N, X, Y,Z, telles que l'on ait LX-1-MY-FNZ = 0, ce
sont les coordonnées homogènes de la droite qui a pour
équations Zj/— Y; = L, Xz—Zx = M, Yx~ Xg = N, x. y, j étant
les coordonnées cartésiennes d'un point par rapport à trois
droites quelconques, ox, oy, oz. Si l'un suppose deux autres
conditions établies entre les coordonnées homogènes d'une
droite, on a, par définition, une congruence dedroites. Ainsi,
les tangentes communes à deux surfaces, les cordes d'une
courbe gauche, les droites qui coupent deux courbes don-
nées, les normales à une surface forment des congruences
de droites.
On démontre que toute congruence de droites est formée,
on général, de droites tangentes à deux surfaces appelées
surfaces focales qui peuvent dégénérer en courbes; par
exemple, la congruence dos normâes aux surfaces cychdes
est formée de droites rencontrant constamment une ellipse
et une hyperbole focales l'une de l'autre. Vordre d'une
197
congruonce est !e nombre do droites issues d'un point ; la
classe est le nombre de droites situées dans un plan.
CONORUENT [gni-aii), ENTE [du lat. congnieiis; de con-
i/ruere, convenir] adj. Convenable, ()roportionué, en rap-
port avec : (Jue dites-vous de ma petite oie ? La trotivez-votis
CONGRUBNTK à l'kilôit 1^ (Mol.) [VioUX.]
— Ane. matbém. Syn. de congro, de.
— Algebr. n.b,a',{j' étant des constantes, z une fiuantit(^
imaginaire, si à - on fait correspondre z' jiar la relation
_, ^ az + b
■juand le point dt^lini par z di^crira une certaine figure, le
point délint par z' décrira une autre figure ; ces deux figures
^ont dites congruentes.
CONGRUISME (gru-issm') n. m. Doctrine d'après laquelle
Dieu accorde à Wiomme la grâce congTue, c'ost-à-dire
appropriée aux circonstances, au temps et à l'état d'âme
de celui qui la reçoit.
— Encycl. D'après la doctrine catholique, la grâce est
tellement nécessaire à l'iionime que, sans elle, il ne peut
rien faire qui soit utile à son salut. Elle lui est donnée
par Dieu toutes les fois qu'il en a besoin ; mais, tantôt la
grâce obtient la coopération de l'homme et l'aide à pro-
duire uD acte vertueux et méritoire, tantôt l'homme lui
résiste et commet un péché. Dans le premier cas, la
grâce est appelée efficace; dans le second cas, suffisante.
Sont-ce là deux grâces de nature ditférente, ou bien n'y
a-t-il qu'une seule et même grâce, à laquelle l'homme
Earfois obéit, parfois résiste, au gré de son libre arbitre?
a question est livrée aux controverses des théologiens.
Les thomistes soutenaient la première opinion; les moli-
uistes, la seconde. Après do longues et vives discussions,
le pape Paul V, en 1607, refusa de trancher le problème.
Vers cette époque, fut proposée par plusieurs docteurs,
entre autres Vasquez, Bellarmin et Suarez, une opinion
qui admettait les mômes principes que le molinisme, mais
avec une modification notable. On rappela lo congruisme.
D'après ses partisans, ce qui rend la grâce efficace, c'est
que Dieu nous la donne de la manière et sous la forme
qu'il prévoit être opportunes, pour que le libre consente-
ment de notre volonté s'ensuive certainement. Dieu agit
comme un père qui, connaissant les secrets ressorts du
cœur de son enfant, les touche sans les violenter, et ce-
pendant sait les gouverner à son gré. Ainsi, disaient les
congruistes, sont à la fois sauvegardées la prescience di-
vine, l'action de la grâce, la liberté et la responsabilité
ijumaines. Ce système est en faveur aujourd'hui.
CONGRUISTE (grii-isst') n. Partisan du congruisme.
— Adjcciiv. : Doctrines congruistes.
CONGRUITÉ (lat. congruitas, même sens) n. f. Etat de ce
qui est congru, convenable, proportionné : La congruité
des termes. (Peu usité.)
— En T. de théoL, Efficacité de la grâce combinée avec
le libre arbitre.
CONGRÛMENT adv. Dnne manière congrue, propor-
tionnée ; Vivre congrûment. Il Pertinemment, en homme
qui s'y connaît : Parler congrûment sur une question.
CONHYDRINE n. f. Alcaloïde que l'on extrait de la ciguë.
— Encycl. La co)>hydrine, CH'^AzO, est un alcaloïde
oxygéné, solide et volatil, qui existe dans la ciguë en
même temps que la conicine, dont eUe difi'ère par les élé-
ments do l'eau. Elle cristallise en lames fortement irisées,
fondant à 126»; ses solutions aqueuses et alcooliques ont
une forte réaction alcaline et neutralisent les acides pour
former des sels; son action physiologique est narcotique,
mais moins puissante que celle de la conicine.
GONI (ital. Cuneo), ville d'Italie [Piémont], ch.-l. do la
province de Coni, ad confluent du Gesso et do la Stura;
29.814 hab. Evèché suffragant de Turin. La fabrication des
étolfes de laine et de soie y est assez active.
Coni, autrofois fortifiée, commandait la route du col do
Tonde vers Nice ; elle fut prise trois fois par les Français :
en 1744, en 1796 et 1800.— Pop.du circondario: 187.600 hab.
La. province de Coni a une superficie do 7.746 kilom. carr.,
et une poimlation de 659.100 hab.
CONIANDRE n. f. Bot. Syn. de rhynchocarpe.
CONIANDRÉES n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille
des cucurbitacées , avant pour
type le genre coniandre. — Une
tONIANDREE.
GONIANTHE n. m. Suction du
genre juugcrmannio.
CONIATE on CONIATUS (tuss)
n. m. Genro <l'inscctos coléoptères
rhvnchophoros, famillo des cur-
culionidés, tribu des hypérinés,
comprenant do jolis petits charan-
çons aux yeux ronds, à ongles ro-
bustes.
— Encycl. Los coniates n'ont
que quel(|ucs millimètres de long;
leur livrée, à couleurs vives et tranchées, est pollincuso ;
les douze espèces connues, répandues dans la région
circaméditerranôenno et lo ïurkostan, vivent sur 1Ô9 ta-
raariscinées.
CONICÉIDINE n. f. Base C"H"Az', que l'on obtient en
faisant bouillir l'oxycouicéino avec de la potasse alcoo-
liijuo.
CONICÉINE n. f. Se dit do chacnne dos trois bases
i^omériques C*H"Az, dérivant de la conicine.
CONICÈRE on CONXCERA {se) n. m. Gonro d'insectes
diplèrt'S brachycères, famillo des phoriilés, comprenant
des moucherons â t^-te ronde, à corselet globuleux, â
viistos ailes. (Ils ne dépassent guère 2 millimètres et demi
do long, et vivent sur les fleurs.) Citons lo couiccra atru,
petite mouche noire do l'Europe centrale.
CONICHALCITE ikal-sit') n. f. Arséniato hydraté naturel
do cuivre. Variété de liroconitc.
CONICHRITE (/cn7') n. f. Ilydrosilicate naturel de man-
ganè.se,
CONICINE {sin") n. f. Principe actif du poison extrait do
la cigné. il Ou l'appullo aussi conine, cominis, conêine, ot
CICUTINK.
CONGRUENT
CONIOPTERYGIDÉS
Coulatc [gr. 5 fois).
— Encycl. La conicine est un alcaloïde volatil non oxy-
géné, qui a été découvert en 1827 par Giesocke, dans la
grande ciguë : on peut retirer 10 grammes do conicine de
l kilogramme de fruits verts de ciguë, ou de 5 kilogrammes
do fruits desséchés, ou de 120 kilogrammes de feuilles.
Liquide incolore, oléagineux, de densité 0,873 à 15",
bouillant à IGS** sous la pression atmosphérique, la coni-
cine est très altérable au contact de l'air et ne tarde pas
à se colorer en brun. C'est une base qui, comme l'ammo-
niaque, émet des vapeurs quand ou en approche une ba-
guette imprégnée d'acide clilorhydriqne ; elle s'unit, en
ettet, aux divers acides pour former dos sels neutres dont
la plupart sont difficilement cristallisablos.
La composition de la conicine est ro[irôsentée par la
formule C'H'°Az: ses propriétés vénéneuses, sa grande
stabilité, sa propriété do former des dérivés iodés par
l'action du periodure de potassium ou de l'iode libre, font
classer la conicine parmi les dérivés pyridiques.
Quant aux effets physiologiques de la conicine, ils sont
extrêmement intenses ; 10 centigrammes de cet alcaloïde
suffisent pour donner la mort, précédée de stupeur, assou-
pissement, syncope, ralentissement du pouls, refroidisse-
ment, troubles dans la vue, embarras de la langue, nau-
sées. En thérapeutique, la conicine est employée contre
les engorgements chroniques et contre les cancers.
— Paracuiiicîne. La paraconicine est un produit qui a
même composition que la conicine, et qui s'obtient en
chauffant ensemble de la butyraldéhyde et de l'ammo-
niaque; on obtient d'abord une dibut^'raldine CH'^AzO,
isomérique avec la conhydrine. La dibutyraldine se trans-
forme sous l'action de la chaleur en eau et paraconicine;
cette paraconicine est un produit jaune, aussi vénéneux
que la conicine, et qui, sous l'action de la chaleur, se
transforme en paradiconicine C^H'^Az,
CONICIQUE adj. Se dit d'un acide dont on prépare le
chlorhydrate à partir de la conicine.
CONICITÉ (du lat. conus, coni, cône) n. f. Forme conique.
— Chir. Conicité du moignon. Etat d'un moignon conique.
— Encycl. Ch. de fer. Dans les chemins de fer, pour
faciliter le passage des véhicules dans les courbes, on a
recours à un artifice qui consiste dans la combinaison du
jeu des boudins des roues et de la conicité de la jante. On
obtient ce résultat en donnant une faible inclinaison au
profil extérieur des roues. Cette conicité varie suivant
les contrées de l/lO" à 1/20". La disposition prise, qui
est en même temps combinée avec le calage des roues
sur l'essieu, a aussi pour but d'assurer la stabilité des
véhicules, même dans les vitesses les plus grandes.
Cependant, dans les machines à six roues, la conicité
qui favorise le roulement des roues extrêmes détermine,
sur celles du milieu, des frottements plus considérables
que si leur jante était cylindrique.
CONIDÉS n. m. pi. Famillo de mollusques gastéropodes
cténobranches, comprenant les cônes et genres voisins.
(Les conidés se subdivisent, d'après la forme de leur
opercule, en f|^uatre tribus : coninés, clavaiulinès, pleuro-
tominés, inatigiliinés.) — Un CONIDÉ.
CONIDIE {di — du gr. konis, idos, poussière) n. f. Spore
de champignon née sur un appareil sporifère accessoire
chez des espèces possédant
un autre appareil de repro-
duction par œuf ou par spore
plus différencié.
— Encycl. Beaucoup das-
comycètes, par exemple,
possèdent, outre leurs asques,
un appareil conidien produi-
sant des co'iidtes : l'oïdium do
la vigne est un appareil conidien d'ascomycète. Comme
un grand nombre d'appareils reproducteurs, analogues
aux précédents, existent, sans que l'on ait démontre qu'ils
appartiennent â des ascomycètes ou des basidiomycètes,
les spores qu'ils produisent sont également appelées
a conidies » .
CONIDIOPMORE (de conidic, ot du gr. phoros^ qui porte)
adj. M()t-t^>ni [torte aos'conidies.
CONIDIQUE adj. Qui appartient aux conidics ; qui les
concerne.
CONIFÈRES n. m. pi. Famille do phanérogames gym-
nospermes, caractérisée par lo groupement des fruits en
cône. — Un conifèrb.
— Encycl. Les conifères sont des arbres dont lo tronc
épaissit par couches annuelles ot concentriques: lo bois
est formé de trachéidos à ponctuations aréolées; les
feuilles sont ordinairement étroites et persistantes (ar-
bres verts) ; tous leurs organes sont riches en résine,
contenue dans dos canaux sécréteurs. Los fleurs dos co-
nifères sont unisoxuécs et, le plus souvent, monoïques,
La fleur mâle est
constituée par un
axo qui supporte
une série spiraléo
d'écaillcs fertiles
(étamines ), dont
chacune forme à sa
face dorsale un pe-
tit nombre do sacs
poiliniqnos. Les
carpelles ouverts
naissent doux par
doux â l'aissello do
chaque bractée du
rameau femelle;
concrescents bord
â bord, ils sont les
deux premières
feuilles du rameau
axillairo do cette
bractée ; chaque
pistil, ainsi constitué, forme â lui seul nno fleur femolle;
le rameau femelle est donc uno inflorosconco ou éui.
Chaque carpelle porte ordinairement, sur sa face dorsale,
un ou plusieurs ovules ronformant plusieurs corpuscMios.
Après la fécondation, les écailles femelles so liguiflont
et so rapprochent do manièro i\ former lo oAiio dans lequel
les ovules se transforment en graines, disséminées ensuito
par l'écartomenl dos écailles.
La famillo dos conifères comprend trois tribus : los
abitUini'f», â cônes formés do nombreuses écaillos ol â
ovules pendants (pin, épicéa, sapin, cèdro, mélézo, otc);
, Conidie : 1. De r<«tdium ;
2. De mortîerella.
Conifftrei : a. n«ura miVIot ; b, Atamlne Iso-
lée; c, ilflurArcmoUos: d. r1«url«ul<^r; «.cAdo
montraot les gr,iliii'i ; /, grniuc.
los cuprcssinées, à cônes formés d'écaillés peu nombreuses
et à ovules dressés (cyprès, thuya, genévrier, eta); les
(axinées, dépourvues de cônes et ayant l'ovule dressé et
terminal (if, ginkgo, etc.).
Répandus dans le monde entier jusqu'à la limite de
la végétation arborescente, los conifères s'accommodent
particulièrement des climats tempérés, ot leurs espèces
tropicales vivent surtout sur les hautes montagnes.
Los conifères semblent dater do la fin de l'époque dé-
vonienne; ils ont été nombreux à toutes les époques
suivantes, et ont prédominé dans la végétation forestière
de la période triasique et du conimencemont de la période
jurassiûue. Ils donnent dos bois de construction incorrup-
tibles, dos résines, des essences, des goudrons.
CONIFÉRINE n. f. Glucoside contenu dans les feuilles
de certaines espèces de couifères. h Syn. glucosioe coni-
KÉRYLIQUK, LARICINE, ABIÉTINE.
— Encycl. hviconiférine, C'*H"0», est un corps cristal-
lisé en aiguilles incolores, pou solublos dans l'eau froide,
solubles dans l'alcool, insolubles dans l'éther; elle est
lévogyre. Ce corps a été découvert par Hartig dans le
larix Europsea et, depuis, dans d'autres conifères, et par
von Lippmann dans les asperges et les tissus lignifiés de
la betterave. Lémulsine le dédouble eu glucose et en
alcool coniférylique.
CONIFÉRYLIQUE adj. Se dit d'un alcool C'"H"0», qu'on
obtient par le dédoublement de la coniférine sous l'action
de l'êmulsine.
CONIFLORE (de cône, et du lat. fîos, floris, fleur) adj. Qui
a des fleurs disposées en cône.
CONIFORME adj. En forme do cône. (S'emploie surtout
en liistoire naturelle, mais on dit plutôt coNi<iDE.)
CONIINE n. f. Chim. Syn. conicine.
CONIL, CONILLEAU, CONILLEUR n. m.; CONILLIÈRE
n. f. ; CONILLER v. a. V. ces mots avec deux n.
GONIL, bourg d'Espagne (Andalousie [prov. de Cadix]),
sur l'océan Atlantique ; 5.600 hab. Mines de soufre, salines
ferrugineuses et sulfureuses; fabriques d'eaux-de-vie et
de liqueurs ; pêche de thon et d'ancnois.
CONILE, CONULE, CONYLE n. m. Noms anciens de
diverses labiées aromatiques, telles que les origans.
GONILLE {Il mil.) n. f. Partie des galères, aux xvi» et
XVII* siècles, qui s'étendait du tambouret au premier rang
des rameurs. (La conille occupait un espace de 3 mètres
de long sur la couverte; elle communiquait avec l'arrière
par la coursive.)
CONILLER [U mil.) V. a. Dans la marine du Levant, co
verbe était synonyme de rentrer, il Conilier les rames.
Les rentrer en dedans de la galère.
CONILOCÈRE {sèr') ou CONILOCERA {se) n. m. Genre de
crustacés isopodes-euisopodes. famille des cymothoïdés.
comprenant des formes cylindriques, allongées, de taille
petite ou moyenne, â pattes postérieures grêles. (L'espèce
t^'pe de ce genre, couilocera cylindracea^ habite l'Océan.)
CONIMA n. m. Chim. Sorte de résine aromatique, qui dé-
coule dun arbre de la Guyane anglaise.
— Encycl. La résine coniyna. produite par Vîcica hepta-
phylla (Aubl.) et étudiée par Stenhouse et Grèves, répand
une odeur agréable d'encens. Elle contient uno essence vo-
latile, une substance cristallisable ot des corps amorphes.
CONIMÈNE n. m. Hydrocarbure C* H'*, doué d'une
agréable odeur aromatique, que l'on prépare en distillant
la résine conima dans un courant de vapeur d'eau, et recti-
fiant sur le sodium l'huile essentielle ainsi obtenue.
CONINÉS (rad. côt\e) n. m. pi. Tribu de mollusques gas-
téropodes, famillo des conidés, caractérisée par 1 opercule
droit, étroit, en forme d'ongle, et comprenant les genres :
cône, conorbis. genotia, pusionella, colomôaire. — Un comné.
CONINCK (Frédéric de), armateur ot écrivain fran<;ais,
né à Copenhague en 1805. mort au Havre en 1874. Il fonda
dans cette dernière ville uno importante maison de com-
merce, créa une maison de santé, un hôtel pour les
mousses, etc., et se simiala comme un chaud partisan du
libre-éohango et un zélé protestant. On lui doit un assez
grand nombre d'écrits d'ordro économique ou de politique
religieuse.
CONINE n. f. Chim. Syn. do conicine.
GONIOCARPÉES n. f. pi. Ordre de lichens, avant pour
types les groupes algosi, fungosi et lichenosi. — Une coNio-
CARI'ÉE.
CONIOCYBE {sib') n. m. Genro de lichens, trilm dos ca-
lyciées, compreuant trois espèces qui croissent eu Europe,
s'ur les vieux bois et sur les écorces.
CONIOCYMATIENS [si-ma-ti-iti) n. m. pi. Ordre do li-
chens, comprenant ceux dont les corpuscules reproducteurs
sont â découvert. — Un coniocymatïkn.
CONIOCYSTE {sissf — du gr. konis, poussière, et kustis,
vessie) n. m. Organe qui, chez quelques algues do la tribu
des siphonoes. notamment dans les
codions, remplit les fonctions do
oonceptaclo.
CONIOMYCÈTE [sèl') n, m. Classe
do champignons, renfermant les
genres généralement ontophytos.
Syn. do kntophytk.
CONIONTIS(/i's*)n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères hétéromères, fa-
mille des tenébrionidés, tribu des
crvpticinés, comprenant des formes
no"ires allongées, ovales ou cylindri-
ques, de taille petite ou moyenne. ^
— Encycl. Les coniontt's, dTont on coiilonUB(gr.d'«n tlrrs),
connaît une dizaine d'espèces, habi-
tent la Californie et l'est dos montagnes Kocheuses, Lo
conioiilis Escfutcholtzi, do Californie, est noir, grisftlro, ot
long de 12 millimètres.
CONIOPSIDB(de cône, et du gr. opsis, idos, apparence) adj.
En r. doi'tiq.. Se dit do certaines lentilles très épaisses,
un peu déprimées vers lo milieu, pour faire disparaître
laberratHMi de sphéricité.
CONIOPTERYGIDÉS n. m. pi. Famille d'insectos névro-
ptéres planiponnos, comprenant de trt>s petites formes
voisines des liémérobes, et tiuo l'on avait jadis oonfonduos
avec les cochenilles. Genres principaux : cofiiopU'ryT ot
alcuronia. — Un cttNiorTÈRYUiniî.
CONIOPTÉRIX — CONJONCTIF
CONIOPTÉRIX ( pté-j'ikss) n. m. Genre d'insectes névro-
ptères, type de la famille des coyiiopU-njgidés, dont les
quelques' espèces habi-
tent rhémisphère boréal
et ressemblent à des pu-
cerons.
— Enctcl. Les conio-
ptéryx ont une tête molle,
ronde, sans ocelles ; leurs
ailes, couvertes d'une
pulvérulence blanchâtre,
sont enroulées autour du
corps. Nous citerons le
coniopteryx tineifoT^mis
(Europe boréale), leconïo- Cooioptérix (gr. 3 fois).
pteryx vicîna (Amérique
dayord], Vateuronia T^es^wood* (Etals-Unis), forme voisine.
CONIOSÉLIN n. m. Bot. Sjn. de ligustique.
CONIOSPORE fdu gr. konios, poudreux, et spora, spore)
n. m. Terme par lequel on désigne les fructifications coni-
diques des champignons.
CONIOSPORE, ÉE {spo — rad. coniospore) adj. Se dit des
champignons qui ont des fructifications conidiques.
CONIOTHALAME (du gr. konis, poussière, et thalamos,
lit) adj. Se dit des lichens dont les apothécies ouvertes se
résolvent en sporidies nues.
CONIOTHÈQUE (du gr. konis, poussière, et tlièkê, loge)
n. f. Bot. Nom donné au.\ loges de l'anthère qui renfer-
ment le pollen ou poussière fécoudante.
CONIOTHYRIUM [ri-om') n. m. Genre de champignon*
sphEeronèmes.
— Encycl. Le coniothyrium diplodiella est un parasite
microscopique de la vigne. II fructifie dans la peau des
grains qu'il a détruits en formant, comme le black-rot,
des conceptacles qui font saillie à la surface, mais qui
sont incolores, au lieu d'être noirs comme ceux du black-
rot : il en résulte que les grains attaqués sont de couleur
pâle et terreuse. A cause de l'aspect des grains, on a pro-
posé de dénommer cette maladie " rot blanc ■> ou >^ rot pâle « .
Une autre particularité du cojûothyrium diplodiella est
de se développer abondamment sur le pédoncule et la
rafle de la grappe, avant de se propager sur les grains. 11
arrive, en conséquence, que des grappes déjà presque
mûres se détachent du sarment, tombent et pourrissent.
Les vignes atteintes de rot blanc peuvent être traitées
au sulfate de cuivre (bouillie bordelaise, eau céleste, etc.).
CONIQUE (du gr. kônikos ; de kô>ios, cône) adj. Ayant la
forme d'un cône : Une éminence conique. Un fruit conique.
Il Qui appartient à un cône : Surface conique.
— Chir. Moignon conique. Celui dans lequel l'os fait
saillie et tend la peau en forme de côno ; plus générale-
ment, moignon imparfait.
— n. f. Géom. Coniques ou Sections coniques. Courbes
(cercle, ellipse, parabole et hyperbole) que 1 on obtient en
coupant un cône par divers plans diversement situés par
rapport à l'axe et aux génératrices : Traité des coniques
(ou des sections coniques).
— Mécan. Pendule conique. Syn. de régulateur.
— Encycl. Géom. On nomme coniques les sections planes
d'un cône du second degré. L'équation générale des coni-
ques eu coordonnées rectilignes est :
AT' + 2Bxy + CT/'-|-2Djr + 2Eî/-f-F = 0.
Pour discuter la nature de la courbe, on résout l'équa-
tion générale par rapport à y.
Supposons d abord C ^ 0 ;
Ex -f E
tW^^'-
y =
ce qu'on peut écrire :
B J- + E +
Si C = 0,
AC)3:' + 2 (BE-CD)x + (E'-CFj
0^:
Mx' + SNx + P.
!/ = — ■
Ax' + SDx + F
=ax+p+ ■
2'Bx + E) ' "^ '^ 2(Bx+ E)
Eu effectuant la division, on trouve :
— AE'-FB' + 2BDE
^= b5 ■
L'équation se met alors sous la forme :
2 (y-dx-?) {B X -f E) = T.
Le tableau ci-dessous résume la discussion ;
N'-MP> 0 ellipse réelle.
N*-M P ■< 0 ellipse imaginaire.
N'-M P = 0 ellipse réduite à un pDint.
N'-M P 7^ 0 hyperbole.
Ct^O \ N»-MP = 0 deux droites
concourantes-
M <; 0 genre sllipse
M = 0 genre parabole
C = 0
Ct^o
C = 0
donc
B = 0
M > 0 genre hyberbole {
■)• 7^ 0 hyperbole.
Y = 0 deux droites con-
courantes.
N?^ 0 parabole.
N = 0 P>- 0 deux droites
parallèles réelles,
N = 0 P <0 deux droites
parallèles imaginaires.
N = 0 P = 0 deux droites
parallèles confondues.
E ^ 0 paraholc.
I)'-AK>Odeux
droites paral-
lèles r/;elh'8.
D'-AF<Odeux
droites parallè-
les imaginaires.
D'-AF= 0 deux
droites parallè-
les confondues.
La nature do la courbe dépend donc du signe do B»-A C.
La quantité N'-MP peut s'écrire :
C AE'-2BDE-f CD»-f-F
(B'-ac)J
que l'on pose égale à C. ^.
Il est facile do vérifier sur le tableau que & = 0 ox-
pritno la condition nécessaire et suffisante pour que la
conique se réduise à un système de deux droites. L'équa-
tion générale d'une conique contient cinq paramètres va-
riables, les rapports de cinq des coefficients au sixième.
Ce qui montre qu'il faut cinq conditions pour déterminer
une conique, par exemple cinq points ou cinq tangentes.
Si Ion rapporte une conique à des axes convenable-
ment choisis, on obtient des équations sous formes ré-
duites, qui permettent d'étudier avec plus de facilité les
propriétés des coniques. Ces propriétés, fort nombreuses,
sont: en géométrie, les perspectives du cercle; en astro-
nomie, les orbites des planètes et des comètes; d'une
façon plus générale, en mécanique, les trajectoires de
points attirés vers un centre fixe, en raison inverse du
carné de la distance.
— Lithol. Cassure conique. On appelle ainsi la cassure
d'une roche, quand les fragments détachés par le choc
mettent à nu la surface d'un cône ou d'un conoïde d'une
certaine épaisseur. La cassure conique s'obtient assez sou-
vent lorsqu'on frappe un coup sec perpendiculairement à
la surface extérieure d'une roche bien compacte et bien
homogène. Le choc produit â l'intérieur une fissure conique
dont le sommet se trouve au point où l'on a frappé. Le
grès lustré de Domont (Seine-et-Oise) a fourni de beaux
exemples de cassures coniques.
COMIROSTRE [rosstr'] ou CONIROSTRUM [strom') n. m.
Genre de passereaux ténuirostres, tribu des cœrébinés,
comprenant des oiseaux à bec droit en cône allongé, à
tarses grêles et longs.
— Encycl. Les coniros-
ires sont propres à l'A-
mérique du Sud; on en
connaît sept espèces, de
petite taille et ae colora-
tion assez terne. Le coni-
rostre cendré {coniros-
trum cinereum) habite la
Bolivie.
CONIROSTRES [rosstr')
n. m. pi. Sous-ordre de Conirostre.
passereaux, comprenant
ceux qui, comme les moineaux et les alouettes, ont un bec
court, conique, robuste, et une tête assez forte sur un cou
court; les pieds, courts ou moyens, sont à quatre doigts :
trois en avant, dont deux réunis à la base; les tarses
garnis de scutelles en avant. — Un conirostre.
— Encycl. Les coniroslres sont des oiseaux chanteurs,
de petite taille, mais do formes robustes; leur plumage
est souvent de nuances brillantes et tranchées chez les
mâles. Ils vivent ordinairement par bandes nombreuses
et s'abattent en masse sur les récoltes; mais, à certaines
époques de l'année, ils se nourrissent d'insectes; leurs
dégâts sont compensés ainsi par quelques services. Ils
nichent souvent au voisinage de l'homme et construisent
leurs nids avec art ; les femelles couvent seules, mais le
mâle concourt à l'alimentation de la couvée. Les coniros-
tros comprennent plusieurs centaines d'espèces, réparties
dans toutes les régions du globe ; les formes fossiles ap-
paraissent dans les brèches osseuses récentes. Quatre
familles principales composent ce sous-ordre : alaudidés.
fnngillidcs, tanagridés, plocéidés.
GONISALOS. Myth. gr. Divinité athénienne, d'un ca-
ractère obscène, comme Priape cliez les Romains.
CONISBROUGH OU CoNISBOROUGH, bourg d'Angle-
terre (comté d'York), près de la rivière Don, affluent de
rOuso ; 2.700 liab. Ancienne résidence des rois saxons.
CONISTÉRION [Sté — gr. konistêrion ; de konis, poussière)
n. m. Antiq. Lieu du gymnase où les athlètes se frottaient
de poussière.
CONISTONITE [sto — de Coyiislon, n. de lieu) n. f. Oxa-
late naturel de chaux. Syn. de whewellite.
GONITE n. f. Bot. Syn. de bucklandie.
— Miner. Carbonate naturel de magnésie. Variété cal-
cifère de giobertite.
CONIUM (om*) n. m. Nom scientifique de la ciguë.
— Encycl. Le conium est un genre d'ombellifères-am-
minées, renfermant des herbes bisannuelles, glabres, éle-
vées, dont la grande cigué [conium maculatum) est le type.
CONIVALVE (de cd«e, et valve) adj. Qui a une coquille
conique.
GONIZE n. f. Bot. Syn. de conyze.
GONJECTATEUR [jèk' — du lat. conjicere, supin conjec-
tum, jeter ensemble) n. m. Individu qui se livre à des
conjectures. (Inus.)
CONJECTURAL [jèk'), ALE, AUX adj. Fondé sur des
conjectures : La phrènologie est une science conjecturale.
Il Porté à faire des conjectures : Génie conjectural.
— Anton. Certain, constant, positif.
CONJECTURALEMENT [jèk') adv. Par conjecture.
GONJECTURATIF (>7i-'}, IVE adj. Qui fait conjectu-
rer. (Vit.'ux.)
GONJECTURATION [jèk', si-on) n. f. Action de conjec-
turer. (Peu usité.)
CONJECTURE [jèk' — lat. conjectura ; de cum, avec, et
jacere, jeter) n. f. Supposition fondée sur des données
incertaines : Faire des conjectures. 5e livrer à des conjec-
TORES.
— Syn. Conjecture, présomption. La conjecture n'est
qu'une inclination à croire d'après les apparences; la
présomption est une croyance incomplète qui s'impose à
nous par la force des choses.
CONJECTURER [jèk' — du lat. conjecturare , mÔrae
.sons) v. a. Présumer, juger sur des conjortures. Il Faire
des conjocturps : L,e médecin en est souvent réduit à conjec-
turer. '^Bourdal.)
Se conjecturer, v. pr. Etre conjecturé.
— Syn. Augurer, présumer.
CONJECTUREUR (jek") n. m. Individu qui aime à se li-
vrer à des conjectures.
GONJO. comm. d'Espagne (Galice [prov. do la Coro-
gnoj) ; 7.000 hab.
CONJOXNDRE (jou-indr' — du lat. C07ijungere. Se con-
jugue rommn joindre) v, a. Joindre, unir. (Pou us.) Il Unir
par le mariage.
ans l'échelle
198
Conjoint [joif-in], Ointe part. pass. du v. Conjoindro.
— Arithm. Hègie conjointe. Opération qui a pour but do
déterminer les rapports de deux grandeurs dont les rap-
ports avec d'autres grandeurs sont connus. V. conjointe.
— Dr. Uni dans le même droit : Légataires conjoints.
Il Legs conjoint, Legs fait à plusieurs héritiers, n Uni par
le mariage. (En ce sens, il signifie chacun des époux
considéré par rapport à l'autre, et s'emploie substan-
tivement) : Les apports des conjoints. Le conjoint sur-
vivatit.
— Géom. Lignes conjointes. Se dit, dans les conioues à
centre, des diamètres tels que, si l'on prend ces lignes
comme axes de coordonnées, les coefficients des termes
en x^ et u' dans la nouvelle équation de la courbe soient
égaux ; Êans l'ellipse, les diamètres conjugués égaux sont
des lignes conjointes.
— Hist. nat. Syn. de agrégé.
— Miner. Adhérent dans le sens de !a longueur : Ara-
gonite conjointe.
— Mus. Anciennement, Se disait, à propos du tétra-
corde, lorsque la corde la plus grave était à l'unisson de
la corde la plus aiguë venant immédiatement au-dessous
de ce tétracorde, ou, réciproquement, quand la corde la
plus aiguë du second tétracorde était à l'unisson de la
corde la plus grave du premier, il Dans la langue musicale
moderne, on appelle degrés conjoints des degrés de la
gamme qui se succèdent immédiatement dans l'échelle
diatonique, comme do ré, ré mi, mi fa, etc.
— Paléogr. Lettres conjointes. Lettres
unies et formant ensemble un seul carac-
tère dans lequel les formes des lettres se
trouvent plus ou moins altérées.
— Pathol. Maladies conjointes. Celles qui
se rencontrent ensemble chez le môme ma-
lade. Il Signes cotijoints, Signes nécessaires
d'une maladie, ceux qui l'accompagnent
invariablement.
Se conjoindre, v. pr. Etre conjoint. Lettres
— Encycl. Droits du conjoint survivant. conjointes
Aux termes de l'article 467 du Code civil, (dej.
modifié par la loi du 9 mars 1891, lorsque le
défunt ne laisse ni parents au degré successible, ni en-
fants naturels, les biens de sa succession appartiennent
en pleine propriété au conjoint non divorcé qui lui survit,
et contre lequel n'existe pas de jugement de séparation
de corps passé en force de chose jugée.
Lorsqu'il est dans les conditions ci-dessus, l'époux sur-
vivant qui ne succède pas à la pleine propriété a, sur la
succession du prédécédé, un droit d'usufruit fixé comme
suit : à un quart, si le défunt laisse un ou plusieurs en-
fants issus du mariage; à une part d'enfant légitime le
moins prenant, sans qu'elle puisse excéder le quart, si le
défunt a des enfants nés d'un précédent mariage ; de moi-
tié, dans .ous les autres cas, quels que soient le nombre
et la qualité des héritiers. Le calcul sera opéré sur une
masse faite de tous les biens existant au décès du de cujus.
auxquels seront réunis fictivement ceux dont il aurait dis-
posé soit par acte entre vifs, soit par testament au profit
de successibles sans disjtense de rapport.
Mais l'époux sun'ivant ne pourra exercer son droit que
sur les biens dont le prédécédé n'aura disposé ni par
donation ni par testament, et sans préjudicier aux droits
de réserve ni aux droits de retour. Il cesserait de l'exercer
au cas où il aurait reçu du défunt des libéralités ; si
ces libéralités sont inférieures à la part qui lui est attri-
buée par les dispositions ci-dessus, il ne pourra réclamer
que le complément de son usufruit. Jusqu au partage défi-
nitif, les héritiers peuvent exiger, moyennant sûretés
suffisantes, que l'usufruit de l'époux survivant soit con-
verti en une rente viagère équivalente. S'ils sont en
désaccord, la conversion sera facultative pour les tribu-
naux.
En cas de nouveau mariage, l'usufruit du conjoint cesse,
mais seulement s'il existe des descendants du défunt. Les
formalités à remplir par l'époux survivant sont formulées
dans les articles 769 et suivants du Code civil.
CONJOINTE [jou-int') Q. f. La conjointe est une règle
de trois, qui a pour but de déterminer la valeur d'une
quantité en fonction d'une autre, laquelle dépend elle-même
d'une troisième, et ainsi de suite, jusqu'au rapport entre
la dernière quantité et la première.
Exemple : Combien de rente de S p. 100 peut-on acheter
ax'ec un capital de 9.3'24 francs quand le cours est à 103,35 ?
On pose ainsi cette conjointe : Combien aura-t-on de
rente pour 9.324 francs, sachant que pour fOS,25 on obtient
3 francs de rente?
CONJOINTEMENT (jou-in) adv. Ensemble, de concert»
en même temps.
— Legs fait conjointement. Legs commun à plusieurs
légataires.
— Anton. Isolément, à part, séparément.
CONJONCTEUR-DISJONCTEUR n. m. Electf. Syn. do
COUPLEUR.
CONJONCTIF, IVE (lat. conjunctivus ; de conjungere,
supin conjunctnm, joindre) adj. Qui sert à unir.
— Bot. Insertion conjonctive des étamines, Mode d'inser-
tion dans lequel les étamines sont fixées sans décurrenco-
à la face externe ou latérale du disque sur lequel les
pétales eux-mêmes sont soudés.
— Gramm. Qui sert à lier des mots ou des propositions :
Et, ni, ou sont des particules conjonctives, n Locution con-
jonctive, Réunion de plusieurs mots ayant la valeur d'uno
conjonction, comme bien que, c'est pourquoi. \\ P)'oii07yis ou
Adjectifs cotijoncfifs, Pronoms ou Adjectifs qui jouent le
rôle d'une conjonction, comme qui, que, dont, lequel. Il Temps
ronjonctif ou substantiv. Conjonctif. Se dit quelquefois
pour subjonctif : L'imparfait du conjonctif. (Pour ce qui
regarde les pronoms conjonctifs ou relatifs, v. pronom.)
— Gramm. hébraïque. Se dit do l'accent tonique déter-
minant un rapport grammatical.
— Histol. Se dit d'un tissu dont la fonction est de réu-
nir ou do soutenir les autres tissus organiques des cellules
ou plastidos et des fibrilles qui constituent ce tissu : Tissu
conjonctif; cellule conjonctive; fitn-ille conjonctive.
— Ijog. Syllogisme conjonctif. Celui dont la majeure
contient foute là conclusion : .S'i l'àtne est simple, elle est
immortelle. Or elle est simple. Donc elle est immortelle.
— Anton. Disionctil, ive.
— En<:ycl. Le tissu conjonctif est primitivement formé-
do cellules nues qui déposent pou à peu autour d'elles une
199
substaïK-o résiduelle. Celle-ci tinit par former la trame,
la cliarpeuie ilu tissu conjouctif, cl on l'appolle pour cola
subslnnce fondamentale; elle se moUilIo progrossivomont
et se transforme en fibrilles conjunotives et en libres
èlasiiquos. Los tissus osseux et cartilat^'inoux no sont
yuèro que lies variétés du tissu conjouctif <)ui, dans la
série animale, remplit souvent les mômes fonctions
qu'eux. Le tissu conjonctif, en elfet, ne remplit pas seu-
lement la fonction de tissu de remplissage (tissu cellulaire
sous-cutano), de liaison (aponévroses, tendons); il forme
des organes de soutien.
CONJONCTION [ksi-on — lat. conjunctio, même sens)
II. f. Action d'unir; union. (Peu usité dans ce sens général.)
Il Keucùutro, réunion : Une extraordinaire conjonction
de talents.
— Particulièrem. Union charnelle, coït : Conjonctions
iUicites. . .
— Astrol. Se disait particulièrement de l'ioterposition
-iirecto d'une planète entre la terre et une autre })lanète :
Il a rencontré une conjonction heureuse dans les signes cé-
lestes. (Balz.)
— AstroQ. Situation de deux ou plusieurs astres dont
les centres se trouvent, avec le centre do la terre, dans
un plan perpendiculaire au plan de lécliptique. il Conjonc-
tion apparente, Celle qui a heu lorsque les astres ont seu-
lement la même longitude, il Conjonction vraie. Celle oui a
lieu lorsque les astres ont à la fois même longitude et
même latitude, il Conjonction géocentrique. Celle qui est
vue de la terre, ii Conjonction kéliocentrique, Celle que l'on
observerait si l'on était au centre du soleil.
— Gramm. Mot invariable qui sert à joindre les propo-
sitions {comme si, que, car) ou les mots jouant dans la
proposition un rôle identique (comme et, ni, ou), il Conjonc-
tion copnlative. Celle oui n'ajoute aucune idée à celle
d'union, il Conjonction alternative, Celle qui ajoute à l'idée
de conjonction une idée d'alternative entre les mots unis,
comme ou. ii Conjonction de coordination, Colle qui joint des
propositions ou des mots ayant le mômo rôle grammatical.
Il Conjonction subjonctive on subordonnée, Celle qui indique
que la deuxième proposition est une subordonnée de la pre-
mière, comme quoique, il Conjonction conditionnelle. Celle
3ui, outre l'idée d'union, implique une idée de restriction,
e condition, comme si. ii Conjonction simple, Celle qui est
exprimée par uu seul mot. Il Conjonction composée, Syn.
do locution conjonctive.
Les principales conjonctions sont : ainsi, aussi, car, ce-
pendant, comme, donc, et, lorsque, mais, néanmoins, 7ii,
ou, or, partant, pourquoi, puisque, quand, que, quoique, si,
sinon, soit, toutefois, etc.
— Mus. anc. Corde commune à deux tétracordes consé-
cutifs.
— Paléo^r. Réunion de plusieurs lettres en un seul
caractère; ligature.
— Rhétor. Répétition d'une même conjonction qui lie
tous les membres d'une période.
— Encycl. Astron. Soient : S la position du Soleil et, à
un même instant, T celle de la Terre, V ou V, celle de
.Vénus, par exemple ; le Soleil et Vénus, vus de la Terre,
ont alors la même longitude et sont dits en conjonction
inférieure ou supérieure. Au bout d'un même temps, la
Terre étant venue en T', Vénus sera en V ou V',, vue
dans la direction T'Y' ou TV\, que l'on obtient en im-
primant à la direction primitive TV un mouvement de
rotation rétrograde ou direct. Ainsi : Dans le voisinage de
la conjonction inférieure ou supérieure, Vénus, vue de la
Terre, est animée d'un mouvement rétrograde ou direct.
Avec ce système de Copernic, on explique donc aisé-
ment les anciens piiénomènes de stations et rétrogra-
dations des planètes.
La conjonction entraîne le phénomène des phases, pour
les planètes comme pour la Lune; parfois aussi, pour
Mercure et Vénus, leur passage devant le Soleil, le pas-
sage de Vénus on particu-
lier, étant de la plus haute
importance pour la déter-
mination de la parallaxe du
Soleil. Pour Jupiter, ce phé-
nomène, associé aux éclipses
des satellites, a permis la
détermination de la vitesse de
la lumière. Pour la Lune,
on dit qu'elle est nouvelle, au
moment même de la conjonc-
tion; à chaque conjonction il
y aurait encore éclipse du
Soloil si la Lune restait dans
le plan do l'êcliptiquo; mais,
à cause de l'oroito lunaire excentrique et inclinée, ces
éclipses sont partielles, annulaires ou totales. Les éclip.ses
totales sont très rares ; la dernière, visible à Paris, eut liou
en 1724, et la prochaine n'aura liou qu'en 2026.
Dans une même année, il y a au plus sept éclipses, dont
cinq ou quatre du Soloil ; il y en a au moins doux, et, quand
il ny en a que deux, ce sont dos éclipses de Soloil. L'étude
des éclipses avait conduit les Chaldéens à une période de
223 lunaisons, ta ans, 11 jours, dito saros, au bout do
laquelle les (Conjonctions et les éclipses se roprésontont
ilans le même ordre.
GONJONCTIONNEL, ELLE (/MJ-o-n*^/') adj. Tenant do la
conjonction : Fiwme conjonctionnelle. •
CONJONCTlONNELLEMENT [ksi-o-nèV) adv. A la ma-
nière ou l*ar le moyen des conjonctions : Des mots unis
■CONJONCTl(>NNI-:LI.i;MliNT.
GONJONCTIVAL, ALE, AUX adj. Anat. Qui a rapport
à la conjuiutive : Membrane conjonctivale.
CONJONCTIVE (du lat. conjungere, supin conjunctum,
joindre) n. f. Muqueuse qui recouvre la laco postérieure
lies paupières et la face antérieure du globe oculaire.
— Gramm. V. conjonctive (locution) à l'art, conjonctif.
— Encycl. Anat. La conjonctive, ou se réfléchissant des
paupières sur l'œil, forme un cul-de-sac circulaire, atrocté
par moitié ù chacune des paupières supérieures (cul-do-sac
conjonctival supérieur) et inférieures (cul-do-sac conjonc-
tival inférieur); vers l'anglo interne oculaire, oUo recouvre
la caroncule lacrymale ot donne naissatico à la membrane
<:lignotanto, rudimeutairo chez l'Iionimo, bien développée
chez certains animaux. Enfin, la conjonctive elle-niêmo
présente une [)urti<i palnébralr, ù cliorion dense ot vascu-
lairo. ot une partie oculaire, mince et transparente, dnnl
l'épithéiium, à cellules cylindriques ot polyédriques stra-
CONJONCTION — CONJUGAISON
titiéos, se continue sur la cornée. La conjonctive est
innervée par des tilets ciliaires: elle reçoit des artères
dos palpébrales et dos ciliaires et présente des papilles et
des glandes, dont les unes sont en grappes, ot dont les
autres paraissent constituer dos follicules clos. Ces
glandes sécrètent un mucus qui fai-ilito lo glissement do
la conjonctive et qui coagule par l'alcool, l'acide acétique
et l'eau. V. œil.
— Pathol. La conjonctive est exposée, par sa nature et
sa situation anatomique, à un grand nombre de lésions :
l'inflammation (v. cuNJONcriviTii), qu'elle soit déterminée
par une infection directe ou secondaire (conjonctivites
exanthématiquos, dipthéritiques, catarrhales, etc.), ou par
la présence de corps étrangers (poussières, escarbilles,
parcelles de métal, petits insectes, etc.); les brûlures par
projections de corps chauds ou de caustiques (acides,
alcalis), qui produisent, en outre d'une conjonctivite
intense, la nécrose de la cornée et l'adhérence des conjonc-
tives (v. SYMBLÉPHARON) ; los épanchemonts sanguins et
ecchymoses, par suite de contusions ou d'efforts (vomis-
sements, quintes de coqueluche); les entozoaires (filaire
de Médine, cysticerquej; la dégénérescence amyloïde,
les chémosis séreux ou phlegmoneux (v. chêmosis), l'em-
physème sous-conjonctival, l'hypertrophie, le cancer, les
épithéliomes, kystes, tumeurs dermoides, polypes, lipo- .
mes, pinguecula ; le ptérygiun; le xérosis, etc.
CONJONCTIVEMENT adv. D'une façon conjointe.
CONJONCTIVITE n. f. Inflammation de la conjonctive.
— Encycl. On peut distinguer les conjonctivites simples
des conjonctivites infectieuses. Parmi les premières, il faut
mentionner : la conjonctivite chronique ou hyperhémiquc,
qui résulte surtout de la fatigue ou d'une irritation arti-
ncieile (on la combat par le repos et les lotions chaudes
à l'eau boriquée) ; la conjonctivite /jus/u/ewse ou dystro-
phigue, qui se rencontre de préférence chez les enfants
délicats, les jeunes filles chlorotiques, anémiques, scrofu-
leuses (le traitement local doit, ici, la plupart du temps,
céder le pas au traitement général); enhn, la conjonctivite
granuleuse, d'origine parfois traumatique, et dont le trai-
tement est surtout chirurgical (cautérisation, raclage des
granulations, excision du cul-de-sac conjonctival, etc.)-
Les conjonctivites infectieuses sont souvent beaucoup
plus graves; elles dénotent tantôt le début de l'infection,
tantôt son apogée. On les rencontre dans le coryza, les
bronchites et presque toutes les infections à pneumocoques,
dans les fièvres exanthématiquos (conjonctivite exantbé-
matiquei, rougeole, variole, scarlatine, érysipèle, et comme
complication grave, la plupart du temps, par auto-infec-
tion, dans la diphtérie, la gonorrhée, la leucorrhée. Dans
tous les cas, le chémosis, lo symblépharon, l'abcès et la
suppuration de la cornée ne sont pas rares. Les mesures
antiseptiques les plus rigoureuses sont donc nécessaires
(collyres au nitrate d'argent, au borax, au sublimé corro-
sif, à l'eau o.xygénée, au permanganate de potasse). Il faut
rapprocher de ces conjonctivites infectieuses la conjonc-
tivite épidémique des armées et des pays chauds (qui en-
traîne parfois la paracentèse de la chambre antérieure et
la pratique d'une pupille artificielle), et Vophtalmie des
nouveau-nés, également contagieuse, et qui, bien que bé-
nigne presque toujours, exige néanmoins les soins immé-
diats (lotions au sublimé corrosif à i p. 2.000, au perman-
ganate de potasse à 1 p. 1.000, au biioduro de mercure à
1 p. 4.000), pour éviter l'établissement do l'état catarrhal
et la contagion.
CONJONCTURE (du lat. cum, avec, et junctura, liaison)
n. f. Concours de circonstances, occasion \ Il y a peu de
CONJONCTURES OÙ il ne faille tout dire ou tout cacher.
(La Bruy.)
— Syn. Conjoncture, circonstance, occasion, occurrence.
V. CAS.
GONJOUIR (du préf. con, et do jouir) v. n. Jouir, se
réjouir avec quelqu'un : L'homme est mil par un attrait
intérieur pour son semblable, par une secrète sympathie qui
le fait aimer, coNJOUiR et condouloir. (Proudh.) [Vieux.]
Se conjouÎP, v. pr. Se réjouir avec quoiqu'un. (Vieux.)
11 On a dit, plus anciennement cucorc, sk conjoyer.
CONJOUISSANCE (_/o«i-5a»4's) n. f. Joio inspirée par la
joie des autres; jouissance que l'on partage. (Vieux.)
CONJOUISSEMENT (joui-sman) n. m. Congratulations,
félicitations mutuelles. (Vieux.)
CONJUGABLE adj. Qu'on peut conjuguer : Verbes conjc-
GAULtS.
CONJUGAISON {ghè-zon — rad. conjuguer) n. f. Gramm.
Tableau de toutes les formes et désinences d'un verbe,
suivant les voix, modes, temps, personnes et nombres : La
CONJUGAISON est cc qui offre le plus de cfuitnp aux variations
dialectiques, il On a classé les verbes on un certain nombre
de conjugaisons, suivant les types principaux auxquels on
► los a rapportés : Première, deuxième, troisième, quatrième
CONJUGAISON. Il Conjugaison rétjulière, Colle qui est entiè-
rement conforme à l'un des types adoptés, ii Conjugaison
irréqulièrc, Collo qui s'écarte do ces mêmes types. Il Con-
jugaison simple ou synthétique. Celle de la forme active
pour les verbes actifs et neutres, et de la formo unique
pour le verbe être, formes qui n'admettent pas d'auxi-
liaires dans les langues precmio et latine, il Conjugaison
composée ou périphrasiique, Celle dos verbes passifs et de
tous les autres qui admettent l'auxiliaire dans quelques-
uns do leurs tomiis. il Conjugaison passive. Celle de la forme
qui exprime un sens passif, il Conjugaison réfléchie ou nw-
nominate. Celle dans laquelle lo verbe est précédé d'un
pronom personnel, son régime vrai ou apparent, comme
Je me blesse, Je me rcpens.
— Anat. Conjugaison des nerfs. Se disait autrefois nour
Paire do nerfs, il Trous de conjugaison, Ouvertures laté-
rales de la colonne vertébrale, donnant passage ù. des
paires do nerfs.
— Art milit. Conjugaison des hausses. Emploi smiul-
tané de plusieurs /uih«W par une mémo troupe, pour aug-
menter la profondeur do la zone battue, quand on so trouve
obligé d'ouvrir, sans réglage préalable du tir, lo fou cuutro
un but dont la distance n'est pas connue.
— Blol. Forme la plus simple do la reproduction soxuollo.
— KncvcL. I..exicol. Do la conjugaison dans les langues
indo-européennes. Tous les verbes, chez les peuples aryens,
80 conjuguent de la mémo manière, c'esta-dire qu'ils
adoiilent on principe les mêmes terminaisons personnelles.
Mais ces teriniiuiisons présiMiteiit, dans leur réunion avec
lo rudicut, dos dilféroucos do formo uoustituuut plusieurs
classes. C'est ainsi que les grammairiens indiens ont dis-
tingué dix séries dans la conjugaison sanscrite, et les
grammairiens romains quatre conjugaisons. La gram-
maire grecque ne compte que deux conjugaisons. La base
de toute conjugaison est la désignation des personnes :
celle qui parle, celle à qui l'on parle, celle do qui l'on parle.
Los désinences pronominales, diversement nuancées d'a-
près les gradations logiques, persistent, toujours recon-
uaissables à travers los temps, les modes et les voix. Lo
temps a trois grandes phases : présent, futur, passé. La
voix est active, réfléchie ou passive ; le mode peut être
afrtrmatif, dubitatif, impératif, indéfini, et marquer d'au-
tres degrés encore, selon la nature do chaque langue.
La conjugaison grecque présente l'ensemble imposant
de six modes, dont chacun contient cinq à six temps,
sept à certains modes, développés dans les trois per
sonnes et les trois nombres, et reproduits dans les deux
voix. La conjugaison latino ne distingue que deux nom
bres : singulier et pluriel; mais elle possède, dans l'indi-
catif et le subjonctif, deux séries de six temps; et chacun
de ces temps et de ces modes se répète dans la voix active
. et dans la voix moyenne ou passive.
De la conjugaison frariçaise. Dans toutes les langues
romanes, on retrouve la conjugaison latine. L'effacement
des syllabes terminales, il est vrai, empêchait de main-
tenir certaines formes. On était donc forcé de remplir les
lacunes à l'aide de périphrases. Lo passif latin a été sup-
primé et remplacé par la combinaison du participe passé
avec le verbe être. Les verbes déponents avaient déjà
perdu la forme déponente dans le latin vulgaire et adopté
la forme active.
En fait de modes, le supin et le gérondif ont disparu;
un nouveau mode, le conditionnel, a été créé. Les temps
passés cessent d'être exprimés par des désinences, et de-
viennent des temps composés de l'auxiliaire avoir et du
participe passé ; la formation du futur a lieu à l'aide do
Fauxiliaire avoir.
Les verbes français sont répartis en quatre conjugai-
sons, suivant la terminaison de l'infinitif. La première
conjugaison comprend les verbes terminés en er; la se-
conde conjugaison, ceux terminés en ir; la troisième con-
jugaison, ceux terminés en oir; la quatrième conjugaison,
ceux terminés en re. La première conjugaison comprend,
à elle seule, les neuf dixièmes des verbes français.
Première conjugaison (er). Cette conjugaison correspond
à la première conjugaison latine en are-
Deuxième conjugaison (ir). Les verbes de la seconde
conjugaison française peuvent être divisés en deux caté-
gories : l** les verbes qui suivent à tous les temps et à
toutes les personnes la quatrième conjugaison latine en ire
comme venir [ventre), etc. ; 2" les verbes qui proviennent
des verbes inchoatifs latins, tels que DV^escere, flokcs-
cere, iMPescere, GEMiscere. Ces verbes sont caractérisés
par la forme se, qui s'intercale entre le radical et la ter-
minaison, et qui, avec la voyelle finale du radical {a, e,
0, i)y est devenue is ou iss en français : for-esc-o, fieur-is;
flor-esc-ebam , fleur-iss-ais. Cette particule perdit toute
valeur inchoative, et s'ajouta aux verbes latins qui n'au-
raient pu donner, en français, que des formes trop écour-
lées. En même temps que la langue française adoptait
la forme inchoative en iss pour : l'indicatif présent, l'im-
parfait, le participe présent, le subjonctif et l'impératif,
elle la rejetait pour l'infinitif, le futur et le conditionnel,
formés de l'infinitif, pour le parfait de lindicaiif ot celui du
subjonctif.
Troisième conjugaison (oir). La conjugaison des verbes
français en oir répond à la seconde conjugaison latino
en ère : hab-ere, avoir; deb-cre, devoir.
Quatrième conjugaison (re). Cette conjugaison corres-
pond à la troisième conjugaison latino (leg-ere).
Dans ces différentes conjugaisons latines, il faut tenir
compte de Vanalogie^ dont ï'actiou troublante a fait passer
certains verbes d'une conjugaison à une autre. Les con-
jugaisons des verbes en cj* et des verbes inchoatifs en ir
fournissent sans cesse de nouveaux verbes; les conju^'ai-
sons des verbes en i>, non inchoatifs, et do ceux en oie et
en re, ne servent plus à fournir aucun verbe : les premières
sont dites vivantes, et les secondes mortes.
La plus grande partie des verbes dits à tort irrégtdiers ,
sont oes verbes dont le radical varie, suivant les ^ler-
sonnes ou les temps, à la suite du déplacement do 1 ac-
cent tonique. Le latin movet, où l'o est tonique, donne
meut; movere, où. l'o est atone, donne mouvoir. D'autres
fois, lo radical du verbe est modilié par la présence do
certaines consonnes ou voyelles dans la flexion. Mais
toutes ces variations du radical sont parfaitement régu-
lières et conformes aux lois phonétiques.
— Biol. Dans la véritable conjugaison, il y a fusion
complète de deux cellules en une soûle, qui prend lo nom
d'œuf et est lo point do départ d'un ôtre nouveau. Les
doux cellules qui se conjuguent prennent le nom do ga-
mètes. Le plus souvent, la conjugaison s'observe dans
des espèces qui sont aussi susceptibles do se reproduire
par spores asexuées, ot il n'y a pas, on général, de diffé-
rence morphologique très marquée entre les gamètes et
les spores. Cependant, los dernières peuvent so multi|dicr
par elles-mêmes, tandis que los gamètes ont besoin, pour
cola, de so conjuguer deux à deux. Ou s'explique cette dif
féronco par une comparaison légitime avec la fécondation
des êtres supérieurs. Chez ces êtres, on etVct, ou constate
morphologiquement, dans la maturation des pioduits
sexuels, la disparition do certains élé- ^m i
monts constitutifs, qui transforment les T:.V\n r '.-\
proïtuits sexuels enptastides incomplets,
incapables do vivre par eux-mêmes,
mais susceptibles de so compléter l'un
par l'autre. Kien n'ompécho iVadmettre
qu'il en est do mémo pour los gamètes
qui se conjuguent, avec cotte seule dif- '
ierence que la disi>aritiou dos éléments
n'est pas visible choa eux, ces élémonis
étant miscibles avec lo reste dos sub-
stances plastiques, ot n'ayant pas de ^
morpliologio propre. Et, en ortol. les / , ^
gamètes qui doivent se conjuguer sat- > j-
tirent ruurautrecommelesélémeutsdo Konuatlo»
sexe différent chez les êtres supénours. j/Z-K^^lf^HîtA"
On dislingue deux sortes de conju- gyra(A, U, C, trots
gnisons : l'isogauiio ot l'hétérogamie. phnsosaiicccisivct).
Dans lo premier, tes gamètes des doux
sexes sont morphologiquement ulonliquos. Cocas estasse»
rare ^grégarinos, quelques algues).
CONJUGAL — CONNAISSANCE
Fig. 2. Fécondation
(l'uue oosphère de fu-
cus par les anthéro-
zoïdes.
D'une façon conjugale ;
Dans la deuxième, on trouve tous les passages entre
l'isogamie presque pure (comme chez les spirogyra [fig. \'
où les deux gamètes ne diffèrent que parce que l'un se
déplace tout entier vers l'autre, qui est immobile), et une
différenciation sexuelle comparable à colle des êtres supé-
rieurs (comme chez les fucus [fiy. 2],
dans lesquels il y a une véritable
oosphère et des anthérozoïdes mo-
biles).
Dans le phénomène de la conju-
gaison, il y a fusion des deux gamètes,
noyau à noyau et cytoplasma à cyto-
plasma, et cette fusion est générale-
ment accompagnée d'une contraction,
le volume de l'œuf étant inférieur à la
somme des volumes des gamètes.
Chez les infusoires ciliés, ou dit sou-
vent qu'il y a conjugaison; c'est une
expression fautive, d abord parce qu'il
n'y a pas fusion complète des gamètes, ensuite, parce que
la formation de ces gamètes est le résultat d'une division
réductrice, tout à fait comparable à colle dos produits
sexuels des êtres supérieurs.
CONJUGAL, ALE, AUX i^lat. conjugalis; de cum, avec,
et Jiigurn, joug; adj. Du mariage, qui a rapport au ma-
riage : Union cosjugai^b. Foyer conjugal. Foi, Fidélité con-
JtGAI.E.
— Spéciaiem. Devoir conjugal. Obligation pour chacun
des deux époux de se prêter à l'union charnelle lorsque son
conjoint le désire : Le refus du dévoie conjugal est une
cause de divorce.
— n. m. Fam. Mariage; caractère propre au mariage :
Tourner au conjugal.
CONJUGALEMENT adv
époux.
CONJUGALITÈ n. f. Etat conjugal.
CONJUGATIF, rvE adj. Qui a rapport à la conjugaison :
Formes conjcgatives.
CONJUGUÉES ighé) n. f. pi. Famille de chlorophycées
qui se reproduisent exclusivement par conjugaison. ~
Une CONJUGUÉE.
— Encycl. Les conjuguées sont des algues vertes d'eau
douce à thalle pluricellulaire, filamenteux et jamais rami-
fié. Les chloroleucites ont souvent, chez ces plantes, une
forme remarquable : un ruban spirale (spirogyre), un
corps étoile (zygnème, zygogune). une plaque axile (mé-
socarpej, etc. Jamais les conjuguées ne produisent de
spores ; elles forment leur œuf par la conjugaison do deux
gamètes semblables, captifs et immobiles, avec isogamie
parfaite (zygogone, mésocarpe) ou imparfaite (spirogyre,
zygnème.)
CONJUGUER ighé — lat. conjugare, réunir ; de cum,
avec, etjugunt, joug) v. a. Enoncer, dans un ordre convenu,"
toutes les formes dont un verbe est susceptible, suivant
les voix, les modes, les temps, les personnes et les nom-
bres : Conjuguée des verbes.
— Fam. Faire ou manifester l'action indiquée par un
verbe : Celui gui sait conjuguer le verte avoir est un
aigle en finances. (Mirab.)
— Unir, joindre : Conjuguer le travail industriel et le
travail agricole.
Conjugué ighé), ée part. pass. du v. Conjuguer.
^ Algèbr. Imaginaire conjuguée. V. imaginaire.
— Ânat. JS'erfs conjugués, Ceux qui concourent à la
même opération ou à la même sensation.
— Bot. Se dit des feuilles qui portent, sur un pétiole
commun, une ou plusieurs paires de folioles opposées.
li Se dit aussi des végétaux cryptogames, de la famille
des algues, chez lesquels deux filaments développés pa-
rallèlement s'unissent par des mamelons ou tubes trans-
versaux.
— Chim. V. la partie encycl.
— Géom. Diamètres conjugués, Diamètres d'une courbe
tels que l'un est parallèle aux cordes que l'autre divise
en deux parties égales : Le grand et le petit axe de l'ellipse
sont des DIAMÈTRES CONJUGUÉS. Il Substantïv. : Les conju-
guées d'utie ellipse, c'est-à-dire Les lignes conjuguées.
Point conjugué. V. acnodal. il Points conjugués harmo-
niques. V. HARMONIQUE.
Points conjugués par rapport à une conique. On appelle
ainsi doux points tels que l'un d'eux est situé sur la polaire
de l'autre, ii Points conjugués par rapport à une quadrique.
On donne ce nom à deux points tels que l'un d'eux est situé
sur le plan polaire de l'autre, ii Diamètres conjugués d'une
conique, d'une quadrique. V. diamètre.
Droites conjuguées par rapport à une conique. Droites
telles que le pôle de Vune est situé sur l'autre, il Droites
conjuguées par rapport à une quadrique, Droites telles que
les plans polaires de tous les points de l'une contiennent
l'autre.
Plans diamétraux conjugués d'une quadrique. On désigne
ainsi trois plans tels que chacun d'eux partage en deux
parties égales les cordes parallèles à l'intersection des deux
autres.
Jigperbole» conjuguées. V. hyperbole.
J/tfperbololdes conjugués. V. htperboloïde.
Tanyentet conjuguées. V. i.ndicatrice.
Lignes conjuguées sur une surface. Deux familles de
courbes tracées sur une surface forment un réseau de
lignes conjuguées lorsque, en chaque yjoint d'intersection
de deux do ces lignes, les tangentes sont conjuguées.
— Gramm. Mots conjugués. Mots ayant le môme radical
et exprimant la même idée fonda-
mentale, comme âme, animal, animé,
animation. \\ Substantïv. : Les con-
jugués.
— Grav. Pierre conjuguée, Pierre
sur laquelle on a gravé des tètes
presque superposées ot ayant leurs
profils [>arallèles.
— Mécan. Machines conjuguées.
Machines unies pour concourir au
même travail.
— Physiq. Foi/ers conjugués d'une
lentille. Système des deux points
tels qu'un faisceau do rayons parti
de l'un se concentre à l'autre.
— Encvcl. Chim. Composés conjugui'-s. Cette expression,
introduite en chimie par Dumas et Piria (1842), n'a plus
aujourd'hui qu'im intérêt historique. Gerhàrdt, dès 1839,
Pierre conjuguée.
désignait sous le nom de copules des composés formés par
accouplement de bases ou d'acides oxygénés avec des
corps autres que des oxydes métalliques, sans que leur
capacité de saturation soit altérée. C'H'^jSO*, résultantde
l'action de l'anhydride sulfurique SO* sur la térébenthine
C'"!!'*, était copule. Dumas, re])reuaut cette idée, désigne
comme acide copule ou conjugué tout acide provenant de
l'union de deux ou plusieurs acides unis sans aucune
perte de basicité. Par exemple, l'acide bibasique, produit
par l'action de SO* sur l'acide acétique, alors écrit C^H'O.
était conjugué C*H*0,SO*. Mais les acides alors considérés
étaient les anhydrides acuels : on ne tenait pas compte
de l'eau. L'action était, en réalité :
C'H'O' + SO'H' = C'H'0%SO» -J- H'O.
acide acide conjugué. eau.
acétique. sulfurique.
Aussi Gerhàrdt, en 1845, étendit sa théorie, donnant le
nom de n conjugué n à tout corps formé par l'union de deux
corps avec élimination d'eau, et capable de reproduire les
corps originaires, en fixant de nouveau, les éléments de
l'eau. Les composés les plus différents,' éthers. amides,
sels, furent ainsi classés dans les corps conjugués. Actuel-
lement, tous ces faits s'expliquent par les lois de substi-
tution ; l'acide conjugué de l'acide sulfurique et de l'acide
acétique n'est pas formé par l'accouplement do l'anhy-
dride SO» avec l'acide acétique C'H'0*,SO*, mais dérivé
de l'acide acétique par substitution à un hydrogène du
groupe acétyl du radical (SO*,OH)' ; les deux fonctions
acides (OH) sont conservées :
SO' ( OH + CH'.CO-OH = CH' ^ so?OH + ^^^-
acide acide conjugué eau.
sulfurique. acétique. bibasique.
Se conjuguer, v. pr. Etre conjugué : Chanter se conju-
gue comme aimer. \\ Se conjuguer sur, Suivre la conjugai-
son de : Adorer se conjugue sur aimer.
— Astron. Se mettre en conjonction : Planètes qui vien-
nent SE conjuguer.
CONJUNGO ijon — mot lat. qui signifie j'unis, et par
lequel commence la formule du mariage religieux) n. m.
Fam. Formule du mariage : Prononcer le conjcngo. il Ma-
riage, union conjugale : Se lancer dans le conjungo, ii
Disposition à se marier : Cet homme-là se remariera, et
plus tôt que plus tard; il a du conjungo dans l'œil. (E. Au-
gier.)
— En T. de diplom., Ecriture sans ponctuation et sans
espaces.
CONJURATEUR, TRICE (du lat. cum, avec, et iurare,
supiïijuratum, jurer] n. Personne qui forme avecd autres
une association dont les membres s'engagent à agir en
commun dans un but déterminé, et particulièrement contre
un pouvoir établi.
— Personne qui s'attribue le pouvoir surnaturel de con-
jurer, d'empêcher ce qui est capable de nuire : Un conjc-
RATEUR de dénions.}'. A.d}ecûv. : Intervention conjdratbick.
— Syn. Conjurateur, conjuré. Conjurateur éveille l'idée
d'action, d'organisation agissante; conjuré semble n'ex-
primer que lêlat.
CONJURATION {si-on) n. f. Action de se conjurer : La
conjuration d'Amboise.
— Par ext. Ligue, action menée de concert, en bonne
ou en mauvaise part : Utie conjuration d'hommes éclairés.
A peine le liasara a t-il mis quelqu'un e7i place, qu'il devient
l'objet d'une conjuration riV^oiy**s. (Duclos.)
— Antiq. Chez les anciens Romains, Serment solennel
que faisait le peuple, assemblé au Capitole, de mourir
pour la patrie.
— Magie. Action d'écarter, do conjurer, par des moyens
surnaturels, les effets d'une iufluence maligne, ii Paroles
magitiues dont on se sert pour conjurer : Prononcer de
terribles conjurations, ii Prières, exorcismes destinés à
mettre en fuite le démon.
— n. f. pi. Supplications pressantes ; Les sanglots et
les CONJURATIONS ne purent le fléchir. (Acad.)
— Fig. Ensemble de moyens concourant à empêcher ou
à détruire quelque chose : Les débauches de la jeunesse
sont autant de conjurations contre la vieillesse. (F. Bacon.)
— Stn. Conjuration , brigue , cabale , complot , etc .
V. BRIGUE. — Conjuration, charme, etc. V. charme.
— Encycl. Polit. V. conspiration.
— Antiq. rom. Aux jours de grand danger, le consul
montait au Capitole et y plaçait un drapeau rouge pour
servir de ralliement aux cavaliers, un drapeau bleu pour
l'infanterie. Les citoyens se rassemblaient aussitôt, et
prononçaient ensemble (conjurare) le serment militaire
qui, dans les circonstances ordinaires, était prêté indivi-
duellement.
— Magie. Ce ftU dans l'antiquité, pendant des siècles,
une croyance gén*érale, qui n'est d'ailleurs pas complète-
ment éteinte aujourd'hui, que l'homme, au moyen de cer*
taines paroles et de certaines opérations, qui recevaient
le nom de conjuration, pouvait influer sur la volonté des
dieux et celle des génies ou esprits. Moyennant ces con-
jurations faites dans les termes consacrés et suivant la
formule, l'homme, croyait-on, pouvait se défendre effica-
cement contre la puissance des divinités malfaisantes, et
forcer à l'aider les divinités favorables ou indifférentes.
Connaître les paroles et les formules nécessaires consti-
tuait l'art de la magie. Ces pouvoirs imaginaires, que
certains hommes s'attribuaient sur les puissances de la
nature, avaient pri^ surtout de l'importance dans les cultes
orientaux, qui, pour la plupart, admettaient un antago-
nisme entre le dieu créateur et conservateur du monde
et un esprit destructeur et malfaisant. Le type de ces cultes
est la religion perso du mazdéisme, qui, d'une part, admet-
tait l'existence du dieu du bien, Ormazd, ot do l'autre celle
d'Arihman, génie du mal, qui contre-balançait, pour un
temps très long au moins, la puissance ot la volonté du
premier.
Conjurationd'Amboise.V. Amboise (conjuration d").
CONJURE {rad. conjurer) n. f. Conjuration, ii Injonction.
(Vieux mot.) [On disait aussi conjurkmknt].
— Dr. féod. Semonce et conjure, Expression qui dési-
gnait, dans les Pays-Bas, une convocation faite à dos feu-
dataires ou consiers, pour juger une affaire qui leur com-
pétait. (Les baillis ot prévôts qui ropréson talent les ducs
et comtes n'avaient pas le caractère déjuges, et c'était
eux qui faisaient injonction aux juges composant la jus-
tice seigneuriale do procéder au jugement dos procès.)
200
CONJURER ;du lat. conjurare; de cum, avec, ei jurare,
jurer) v. a. Comploter, projeter par complot ou de concert :
Conjurer la perte de quelqu'un.
— Tendre à la fois à empêcher ou à détruire quelque
chose : Conjurer un accident.
— Particulièrem. Exorciser, chasser par des prières :
Conjurer les démons. i\ Détourner, empêcher par des
moyens magiques ou surnaturels : Conjurer l'orage, la
tempête, la foudre, il Empêcher, détourner par des moyens
quelconques : Conjurer la colère de quelqu'un.
— Supplier avec instance : Conjurer quelqu'un de se
taire.
— Fig. Méditer la ruine, la destruction de quelque
chose ; Descartes osa conjurer tout seul avec son génie
contre les anciens tyrans de la raison. (Gucn.)
— v. n. Comploter; agir de concert contre quelqu'un.
— Conjurer ae (suivi de l'infin.). S'entendre par conju-
ration pour : Conjurer de servir quelqu'un. (Inus.) n Conju-
rer a, Former une conjuration contre : Conjurer k la
ruine de sa patrie. (Inus.)
Conjuré, ée part. pass. du v. Conjurer.
— n. Personne qui prend part â une conjuration ; Une
liste de conjurés.
— Syn. Conjuré, conjurateur. V. conjurateur.
Se COt)jurer, v. pr. Se liguer par un complot ou autre-
ment.
— Syn. Conjurer, implorer, invoquer, prier, supplier.
Prier est celui de tous ces verbes qui exprime de la ma-
nière la plus simple l'idée de s'adresser à quelqu'un pour
lui demander quelque chose. Conjurer, c'est prier avec
force, en employant tous les moyens propres à toucher.
Supplier exprime aussi une prière très vive, mats en même
temps cette prière est humble, on est à genoux ou on est
prêt à s'y mettre. Implorer, c'est demander avec larmes,
ou au moin-3 avec un vif sentiment de sa faiblesse, de sa
misère. Invoquer, c'est appeler à son secours, et cet appel
suppose souvent la prière, mais il ne la suppose pas
nécessairement; celui qui invoque une loi pour montrer
son droit ne prie pas, il ne fait que désigner l'objet sur
lequel il compte appuyer ses prétentions.
CONJUREUR n. m. Individu qui conjure par des exor-
cismes ou des sortilèges : Un conjureur de tempêtes.
GONLIE, ch.-l. de cant. de la Sarthe. arr. et à 20 kilom.
du Mans, à la source de la Gironde, affluent de la Vôgre ;
1,728 hab. Ch. de f. Ouest. Briqueterie. — Le canton a
15 comm. et 11.933 hab.
Un camp fut inâtallé, en 1870, à Conlie, par de Kératry,
nommé parGambettaau commandement en chef des gardes
mobiles, gardes nationaux mobilisés et corps francs des
départements de l'Ouest, groupés sous le nom de forces
de Bretagne. C'est là que le général d'Aurelle de Paladines
forma l'armée de la Loire.
GONLIÈGE, ch.-I. de cant. du Jura, arr. et à 3 kilom,
de Lons-Ie-Saunier, sur la Vallière; 879 hab. Ch. de f.
P.-L.-M. Vins estimés. Eglise construite en 1393 et agran-
die au commencement du xvii* siècle. Aux environs, ves-
tiges du camp romain de Coldres, et église Saint-Etienne,
l'une des plus anciennes delà Séquanie. — La canton a
17 comm. et 6.722 hab.
CONNAISSABLE {ko-né-sabl') adj. Qui peut être connu,
reconnu : Le cardinal n'est pas connaissable. (M"" de
Sév.)
CONNAISSANCE [ko-nè-san$s) n. f. Faculté de connaître;
discernement : Etre en âge de connaissance, ii Notion,
idée de l'existence, des propriétés ou des qualités d'une
personne ou d'une chose : L'humilité n'est rien autre chose
que le parfaite con.naissance de soi-même. (Bourdal.)
— Conscience do sa propre existence et des objets exté-
rieurs : Perdre connaissance. Beprendre connaissance.
L'âge de connaissance, ii Savoir, instruction : Avoir de
grandes connaissances en mathématiques. Les connais-
sances rendent les hommes doux. (Moutesq.) [Ne s'emploie
guère qu'au plur. dans ce sens.J ii Liaison qui s'établit entre
personnes qui ont eu l'occasion de se voir : Faire, Liei-
coNNAissANCE avec quelqu'un. ïienouveler connaissance.
Il Personne, Figure de connaissance, Personne que l'on con-
naît. Il Pays de connaissarice. Lieu où l'on rencontre des
personnes que l'on connaît, où l'on entend, l'on voit des
choses familières. Il De ma connaissaîice ou A ina connais-
sance, A ce que je sais, il £"» connaissance de cause. Pour
des motifs connus; pertinemment, en homme qui s'y en-
tend. Il Avoir connaissance, Savoir, être informé, il Avoir
une grande connaissance de. Connaître beaucoup, se con-
naître beaucoup en. ii Faire tort à ses connaissances, Dire.
faire quelque chose qui donne une idée trop peu avanta-
geuse des connaissances que l'on a. ii Donner connaissance.
Informer, donner à connaître, ii Prendre connaissance. Lire,
examiner, étudier, ii Venir à la connaissance de quelqu'un.
Etre appris de lui.
— Fig. Usage des choses; relation qui s'établit entre
elles et les personnes : Faire connaissance avec un vin, un
pays, la prison.
— Par ext. Personne avec qui l'on a une certaine liai-
son : Dans le monde, on a beaucoup de connaissances et
peu d'amis. (M"' de Staél.)
— Pop. Galant ou bonne amie : Faire un cadeau à sa
connaissance.
— Avoir connaissance de. En T. de mar-, Apercevoir,
distinguer.
— Dr. Droit de connaître, de décider : François I*' ôta au
parlement la connaissance de ce qui concerne les évèchés.
— Hist. La certaine connaissance et science royale, La
supériorité d'intelligence que l'on accordait autrefois aux
rois, comme un privilège de leur rang.
— Météor. Connaissance des temps, Almanach à l'usage
des marins, publié par le Bureau des longitudes. V, l'art.
spécial.
— Théol. et écrit, sainte. Union charnelle de l'homme
et do la femme.
— Véner. Marques du pied de la bêle et autres signes
qui servent d'indication au veneur sur l'espèce, la taille,
le sexe et l'âge de l'animal, il Avoir connaissaiice. Kn-parlint
du limier, Trouver la trace de la bête.
— Encycl. Philos. La théorie de la. conriaissance relève
à la fois de la psychologie, de la logique ot de la méta-
physique. Les divers problèmes psychologiques relatifs
à la connaissance peuvent se classer de la façon sui-
vante, l'activité inlenectuclle étant à la fois une et com-
plexe et l'analyse permettant d'y distinguer plusieurs
opérations : l" L'esprit acquiert spontauéniont les pre-
201
miôros donru^es et comme les mîitôriaux do son travail :
»'0 sont là los facultés on fonctions (les doux mots sont
fiour nous synonymes} d'acquisition ; ellos roniuronnont
a perception externe, qui, s'effoctuant à l'aitlo nos sens,
nous met on rapport avec les objets oxtériours, l'univers
physique, et la perception interne, qui a pour instrument
la t;onscience et nous fait saisir le " moi ». 2» Los ma-
tériaux spontanément acquis sont conservés et repro-
duits : l'esprit retrouve ses états déjà éprouvés, on les
reconnaissant ou non comme tels : c'est la mémoire à ses
différents degrés; ces états se lient los uns aux autres
et reparaissent ensemble : c'est l'association dos idées.
3" L'esprit combine à son gré ces matériaux et en forme
des constructions originales : c'est l'imagination, i" Entin,
il les élabore pour en faire de vraies pensées; en les ana-
lysant et comparant, il crée les idées abstraites et géné-
rales, et, enctiainant ces idées entre elles, il forme les
jugements et les raisonnements à l'aide do principes
directeurs, dont il faut étudier la nature, la portée et
l'origino.
La logique est l'étude des conditions qui font que la
connaissance est réellement connaissance , c'est-à-dire
vraie : elle détermine, d'une part, les conditions de la vérité
qui dépendent de la seule forme de la pensée, abstraction
faite de sa matière, et, d'autre part, celles qui dépendent
do la matière de la pensée et qui, par suite, varient plus
ou moins d'une science à l'autre.
Le problème métaphysique se résume souvent en cette
question : quelle est la portée de la connaissance? Dans
l'antiquité, les réponses se ramènent à trois principales :
le dogmatisme, le scepticisme, le probabilisme. Dans la
philosophie moderne, le dogmatisme et le scepticisme sont
toujours en lutte; mais, le probabilisme ancien ayant dis-
paru, d'autres théories ont pris sa place : le relativisme,
le criticisme, le positivisme. D'autres fois, les discussions
métaphysiques portent surtout sur l'origine de la con-
naissance : les solutions diverses et soutenues tour à tour
se groupent, suivant la part faite ou refusée aux éléments
à priori, sous ces deux titres : empirisme ou sensatio-
nisme, et rationalisme.
— Syn. Connaissance, notion. Notion désigne un simple
aperçu, une vue générale et sommaire, ou partielle et
imparfaite. Connaissance se dit de ce qu'on sait d'une
manière nette, après étude ou mûr examen.
— Anton. Ignorance.
Connaissance de Dieu et de soi-même (Traité
DE la\ ouvrage de Bossuot qui fait partie <le la série de
traités composés pour l'éducation du Dauphin. Dans les
cinq chapitres qui constituent l'ouvrage, Bossuet traite
successivement du corps, de l'âme, de 1 union de lame et
du corps, de l'existence de Dieu, des différences qui exis-
tent entre l'homme et la bête. Tout en se montrant car-
tésien d'esprit et de méthode, il conserve beaucoup de la
tradition de l'école. Le fond de sa psychologie appartient
à Aristote, qu'il avait étudié à travers saint Thomas, et
sa métaphysique est très platonicienne, grâce à l'influence
de samt Augustin et de saint Anselme. L'intérêt essentiel
de l'ouvrage est dans la façon dont Bossuet combine ces
inspirations assez diverses.
Connaissance des temps et des mouvements
célestes. Le fon<iateur de l'Observatoire de Paris, l'abbé
Picard, publiait sous ce titre, en 1679, un ouvrage ano-
nyme, origine d'une publication annuelle non interrompue
depuis; en 1684, à. la mort de Picard, le plan en fut con-
tinué par divers académiciens, principalement Lalande.
La Conîiaissance des temps a subi, à différentes époques,
des modifications destinées à la rendre plus précieuse
pour les astronomes par les renseignements qu elle ren-
ferme, et plus utile aux marins, grâce aux données qui
leur permettent de déterminer aisément leur position.
Cependant, cet ouvrag^e n'ayant pas réalisé tous les pro-
grès désirables, on lui préféra bientôt le IVaittical tUma-
nach, ouvrage anglais analogue fondé en 1767.
En 18GÛ, Le Verrier s'efforça vainement d'appeler l'at-
tention sur l'insuffisance et les défauts do la Connaissance
{les temps; il se heurta à de hautes personnalités, mem-
bres du Bureau des longitudes, à qui revenait le soin do
cette publication. Aujourd'hui, la Connaissance des temps
est de plus en plus négligée pour la navigation. Elle ren-
ferme principalement : les longitudes et latitudes du so-
leil, rapportées à l'équinoxe moyen de l'année et à l'équi-
noxe apparent do clia(|uo jour; lès coordonnées rcctilignes
équatoriales et leur réduction à l'équinoxo apparent pour
midi moyen, ainsi que diverses données facilitant le calcul
des planètes et dos comètes; un tiers de l'ouvrage est
occupé par des données relatives à la lune : ascensions
droites, déclinaisons, longitudes et latitudes géocentri-
<iues. On y trouve aussi les coordonnées héliocenlriques
des grosses planètes; lo catalogue des étoiles fondamen-
tales et, d'après J^augier, dos circumpolaires; calcul et
tabloau d'éclinsos, d'après la méthode de Plaosen; posi-
tions des satellites de Jupiter ; etc.
Connaissances humaines (Essai sur l'orioinr
DKS), premier ouvrage de Condillac, pultlié en 1716, et
eolui qui fonda sa renommée. Dans uno première partie,
il traite « des matériaux do nos connaissances et particu-
lièrement des opérations de l'ânio » : dans une seconde,
" du langage et de la méthode «. Condillac pose la sensa-
tion comme source unique de nos pensées ; il oxpliqt» par
elle tour à tour la perception, la conscience, l'attention
et la mémoire; il esquisse sur l'origine du langage uno
théorie qui prépare celle de la psychologie contempo-
raine; étudiant ensuite les rapports du langage et do la
pensée, il conclut que la perfection du premier est la clef
du progrès dans les sciences. Dans cet ouvrage, Condillac
ne tire pas encore toutes los conclusions auxquelles il arri-
vera dans le Traité des sensations (1751); il maintient en-
core aux facultés de l'âme une sorte d'existence substan-
tielle; dans son livre suivant, il résoudra los facultés en
les mêmes éléments qui lui servent ici à expliquer les
connaissances.
' CONNAISSANT (né-san), aNTE adj. Qui connaît, qui a
des connaissances, instruit ; La comtesse de Maure axHÙt
un esprit capable, instruit, connaissant et extraordinaire
en tontes choses. (Tallomant.) [Vieux.)
— tiens à ce connaissants. Personnes qui se connaissent
à cela, gens experts. (Vieux.)
CONNAISSEMENT {nès8-man) n. m. Sorte do lettre de
voiture rnarrttrni',
— Encycl. \ m connaissement (i%t l'acto, on quatre oxom-
III.
CONNAISSANT — CONNECTICUT
plaires, qui contient, de la part d'un rnpitainode navire,
l'iniiicalion et la reconnaissanr'O ihïs inariliandises char-
gées à son bord. Le connaissement est soumis au timbre.
11 est au porteur, ou à personne dénonnnéo, ou A ordre.
11 est tran.smissible par endos. C'est tout à la fois un tiire
représentatif do marchandises, un instrument do mobili-
sation de ces marchandises, comme le warrant, un instru-
ment de crédit et de règlement à terme, comme la lettre
de change, et un document de transjiort.
CONNAISSEUR {nè-aeur), EUSE n. Personne qui est ex-
perte en (luehiue chose, qui s'y connaît : Faire le connais-
SEDR. Avec cinq ou six termes de l'art, on se donne pour
CONNAISSEUR en musique, en tableaux. {La Hruy.)
— lion connaisseur, Veneur qui, sur les simples con7iais-
satices, juge bien l'âge et le sexe de la bèto, sans l'avoir
vue.
— Adjectiv. : Des rpf/ards connaisseurs.
— SvN. Connaisseur, amateur. V. amatkur.
CONNAÎTRE [ko-nr/r' — du lat. cognoscere, m^me sens :
Je connais, tu connais, il cannait, noits connaissons, vous
co7inaissez, ils connaissent. Je connaissais, nous connaissions.
Je connus, nous connûmes. Je connaîtrai, nous connaîtrons. Je
cotmaitraiSt nous connaîtrions. Connais, connaissons, con-
naisses. Que je connaisse, que nous connaissions. Que jecon-
nusse , que nous connussions. Corviaissant. Connu, ue. [Comme
tous les verbes en aitre, il prend un accent circonlloxe sur
l'i devant un t]) v. a. Savoir, avoir la connaissance de :
Connaître l'adresse de quelqxi'un. ii Avoir une notion do
l'existence ou de la nature, do l'individualité de; savoir le
nom de : On ne coAnaît que ce qu'on aime; on ignore presque
toujours ce qu'on hait. (G. Sand.) ii Discerner, distinguer :
CoNNAÎTRK à peine sa main droite. Il Se dit dos choses aux-
quelles on attribue par métaphore une sorte do discerne-
ment :
Le fer ne connaîtra ni le sexe ni râg:e. Racine.
Il Etre versé dans : Connaître l'anglais, w Savoir se servir
de : Connaître i'ëpée, le violon. \\ Avoir des connaissances, do
l'instruction; savoir : L'homme veut connaître, connaître
toujours plus. (Lamenn.) il Etre initié aux habitudes, au
caractère, aux qualités morales de : La femme connaît
mieu.T l'homme que l'homme ne connaît la femme. (M""* d'Ar-
gent.) li Avoir des relations avec : Quiconque a connu
d'Alembert attestera, comme moi, qu'il était d'une probité
rigide et scrupuleuse. (Laharpe.) ii Dans le style biblique.
S'unir charnellement à : Adam connut Eve, qui conçut et
enfantai Cain. il Jouir de, posséder : Le stijle arabe a une
ampleur que ne connurent point les langues sémitiques
plus anciennes. (Renan.) ii Expérimenter, éprouver, pra-
tiquer : Connaître la haine, le /nalheur. n Tenir compte de ;
admettre, reconnaître ; A'e connaître que la justice. iXe
pas connaître de maître. \\ Etre soumis à, s'assujettir à :
Langue qui ne connaît pas de frein. Passion qui ne con-
naît pas de loi.
— En T. de manèg.. Obéir à : Cheval qui ne connaît ni
le mors, 7ii la voix, ni l'éperon.
— Pop. Connaître le numéro, Etre roué, habile, expéri-
menté. (Ne se dit plus guère; a été remplacé par La con-
naître, La connaître dans les coins.) i\ Connaître le numéro
de quelqu'un. Etre instruit de ses habitudes, de son carac-
tère, de ce qu'il vaut.
— Loc. div. : JVe rien connaître, Etre sourd, insensible à
tout : Quand on est en fureur, on ne connaît plus rien.
Il Connaître son monde. Apprécier à leur juste valeur les
personnes à qui l'on a atiaire. li Se faire connaître. Dire
son nom, faire savoir qui l'on est. — Se faire apprécier;
acquérir de la réputation : Caton sk fit connaître de
bonne heure par son amour pour la liberté. — Se manifes-
ter, devenir connu ; La vérité se fera connaître, il Con-
naître quelqu'un de vue. Se souvenir do l'avoir vu, sans
savoir son nom. ii Ne plus connaître quelqu'un, Le regar-
der comme étranger; le renier; le trouver changé au point
qu'il on est méconnaissable, il EUipt. et très fam. Connais
pas! Je ne connais pas cela ou cotte personne-là. ii Je ne
le connais ni d'Eve ni d'Adam, Je ne lo connais en aucune
façon. Il II ne connaît ni Dieu ni diable. C'est un homme
sans foi, un mécréant, n /e ne connais que cela. C'est le
seul parti à prendre, la seule chose ijue je sois disposé à
admettre, ou : Je suis très bien informé sur la personne,
la chose dont on parle.
— Allus. litteb. : A l'œuvre on connaît l'artisan, Vers
de La Fontaine dans la fable intitulée les Frelons et tes
Mouches à miel. Il esl devenu proverbe et signifie : Les
paroles, los vantardises ne prouvent rien ; ce sont les
actes, les œuvres qui permettent d'apprécier les gens.
— On ne peut désiror ce qu'on ne connaît pas.
Vers do Voltaire, dans Zaïre, acte t", scène V. C'est
Zaïre olle-mèmo qui lo dit on réponse à sa contidonto
Fatimo lui demandant si elle préière Solymo aux rives
do la Seine. (Ce vers est la traduction do ces mots d'Ovide
dans « l'Art d'aimer » : Ignoti nulla cupido. Dans TappU-
cation, il s'emploie pour signifier qu'il faut avoir quoique
idée d'un objet, ou du moins savoir qu'il existe, pour lo
désirer.)
— Connals-tot toi-même, Inscription gravée sur lo fron-
ton du lomple do Delphes, et dont Socrate avait fait sa
maxime favorite. On la cite quelquefois, sous sa forme
grecque : rvc>9i «auMv (ou latine : nosce tk ipsum).
— Mes pareils h deux foU ne «o font pas connaître,
Vors do Corneille.
— Anton. lonorer, méconnaître.
— V. n. Dr. Connaître du. Prendre connnissanco d'une
question et la juger : Tribunal auquel il appartient i/'kn con-
naître. Il Fig. Avoir droit do so prononcer sur; prendre
connalssaneo de ; L'esprit de critique connaît des délits
contre le goût et les porte au tribunal du ridicule. (Hivarol.)
Lo COf)f}Aitre n. m. La connaissance, l'exercice do la
faculté de connaître : Le connaître est le but suprême de
toute la science. (E. Littré.)
Conf\u, ue part. pass. du v. Connaître.
— Ellipt. et pop. Connu 1 On sait ce que cela vont aire.
Il Ni vu ni contiu, On ne sait co (luo cela est devenu, ou
bien, On ne sait ce que cela signitte. ou bien encore. N'en
disons mot, faisons comme si nous l'icnorions.
— Loc. prov. : lùrr connu comme le loup blanc, Etre très
connu, parce qu'un loup blanc, s'il y on avait un, so dis-
tinguerait facilement des animaux do son espèce.
— n. m. Ce qui est connu : On ne peut instruire qu'en
conduisant du connîj A /'inconnu. (Conaill.)
— n. f. Mathém. QuaniUô connue ou donnéo comme
telle : L'objet d'une science est proprement un problème qui,
comme tout problème à résoudre, a pour données des con-
nues et des INCONNUES. (Condill.)
— Anton^ Ignoré, inconnu, méconnu, obscur, oublié.
Se connéiître, v. pr. Etre connu, discerné, jugé, appré-
cié : Le brave ne se connaît qu'à la guerre, le sage que
dans la colère, l'ami que dans le besoin. (Sentence persane.)
— Impersonnell. Etre reconnu, jugé : Il se connaît (/«e
vous allez vous marier. (Vieux.) il Avoir une idée exacte do
sa naissance, de sa position; avoir une idée juste do sa
propre nature, de ses qualités, de ses défauts : Celui qui se
CONNAÎT bien a beaucoup de facilité pour connaître les autres.
(Renouard.) n Ae plus se connaître. Etre hors de soi. Avoir
perdu connaissance : Malade qui ne se connaît plus, ii A'e
connaître a, en ou dans, Etre connaisseur en fait de.
— Héciproq. Avoir connaissance l'un do l'autre : Les
amants peuvent s'aimer avant de se connaître; les époux
doivent se connaître avant de s'aimer. (Boisto.)ii Etre en
relation; se traiter en personnes de connaissance : Sou-
vent, grâce à la politique, les plus proches parents ne se
^ CONNAISSENT /)/«*.
GONNAN (François de), seigneur de Coulon, juriscon-
sulte, né à Paris en 1508, mort en 1551. Il s'acquit uno
grande réputation et fut maître des requêtes sous Fran-
çois I". On a de lui des Coinmentaria juris civilis, publiés
en 1552.
CONNARACÉES {ko-na, sé) n. f. pi. Famille de plantes
dicotylédones, ayant pour type le genre connaret. ~- Une
connÀracêe.
— Encycl. La famille des connaraeées, placée par Bâil-
lon entre les rosacées et les légumineuses, comprend plu-
sieurs espèces, vivant dans les régions chaudes du globe,
excepté dans l'Australie tropicale.
CONNARET [ko-na-rè) ou CONNARUS {russ) [du gr.
konnaros, espèce d'arbrisseau épineux] n. m. Genre de la
famille des coîinaracées, comprenant des espèces qui crois-
sent dans les régions tropicales do l'Asie et de l'Amé-
rique. (On dit aussi connare.)
CONNATUREL, ELLE {kon'-na, rèl') adj. De la môme
nature qu'un autre.
CONNAUGHT, la plus petite des quatre provinces de
l'Irlande. Superf. : n.'SS kilom. carr. ; "24.774 hab. Cette
province s'avance dans l'Atlantique sous la forme dune pé-
ninsule rectangulaire, aux côtes rocheuses, déchiquetées
d'une manière bizarre, bordées d'une intinitô d'ilcs. comme
Achill, Clare, Aran, avec les baies de Sligo, Killala, Do-
negal, Clew, Kilkieran, Galway, etc. La partie orientale
de la province, au sol peu fertile et mal cultivé, est par-
semée d'une foule de marais et do tourbières. La partie
occidentale est montueuse, parcourue par de petites chaî-
nes, comme les monts de Conuemara (hauteur maximum,
800 mètres); celles-ci sont bordées vers l'E. par une série
do lacs aux bords découpés et pittoresques (lacs Conn,
Mask, Corrib). Le pays est longé à la frontière orientale
par le Shannon, traversé par les aftîuenis de cette
rivière, le Boyle, le Suck, et par d'autres fleuves qui se
jettent directement dans la mer, le Moy-Uivor, etc. — Le
Connaught est uno des régions les plus pauvres de l'Ir-
lande ; la population, presque tout entière d'origino cel-
tique, est misérable et ignorante.
CONNAUX, comm. du Gard, arrond. et à 19 kilom.
d'Uzès, non loin de la Tare ; 989 hab. Ch. de f. d'Alais au
Rhône. Mines de lignite. Fabrique de balais. Fontaine do
Tabiou.
CONNÉ {kon'-né),ÉE [du préf. con, et de ntHadj. Pathol.
Inné, congénital, en parlant d'une maladie. (Peu usité.)
— Bot. So dit des feuilles opposées qui sont soudées
par la base, comme daus la caruère, la grande geniiane,
le chèvrefeuille.
— Entom. Soudé au delà du milieu, on parlant de la
mâchoire des hyménoptères.
GoNNEAU (Henri), médecin français, né à Milan ou
1803, mort à Porta (Corse) en 1877. D'abord secrétaire
de Louis Bonaparte, ex-roi de Hollande, il exerça la mé-
decine à Rome, à Marseille, puis devint médecin dans la
maison de la reine Ilortense. Lo prince Louis-Napoléon
so l'attacha, et trouva en lui un dévouement qui ne faillit
jamais. Conneau partagea la captivité du prince au fort
de Ham, prit une grande part â son évasion, ot subit,
pour co fait, une condamnation (1840). Lors du rétablis-
sement do l'Empire, il fut nommé premier médecin do
l'empereur, clief du service do santé do la maison impé-
riale, membre du Corps législatif (1852), sénateur (18ii7).
Il fut membre de TAcadéniie de médecine.
GONNEAUT, ville des Etats-Unis {Etat d'Ohio). près
du lac Erié . sur son tributaire le Co/i»fnu<-Croek;
4.810 hab. Petit port. Les premiers colons do l'Etat d'Ohio
y débarquèrent, en 1796.
CONNECTER (kon'-7iè-kté — lat. connectere; do cum,
avec, et ncctere, lier) v. a. Unir, assembler.
— v. n. So lier l'un à l'autre. (Inus.)
Se connecter, v. pr. Avoir do la conncxité.
CONNECTEUR {kon'-né-kteur')n. m. Nom donné par Van
Rysselberghc A un condensateur d'un domi-microfarad»
établissant, dans un poste intermédiaire, une liaison en-
tre l'entrée et la sortie d'un tU télégraphique, utilisé on
mémo temps pour la conversation téléphonique.
CONNECTICULE [kon'-nék') n. m. Organo corné, auquel
tient lo lilot des étamines dos asclépiades et de certaines
orchidées, ii Nom donné par quelques auteurs à l'anneau
élastique des fougères.
GONNECTICUT, un dos treize Etats primitifs dos Etats-
Unis do l'Amériquo du Nord, ot un des six qui formonl la
Nouvelle-Angloterro. Superf. : l«.30«kil.cnrr. ; 800.000 liab.
Terrains cristallins, traversés par places par des basaltes
et coupés on doux parties par uno nando centralo do trias
orientés N.-S., qui furent jadis recouverts par lo grand
glacier du nord dos Ktais-Uuis. L'altitude moyenne du
Cennecticut, largement coupé nar des vallées bien ou-
vertes, n'est (|uo do 150 mètres. l>a seule partie vraiment
Qccidontéo est une sorte de plateau situé au N. t> . par-
couru par quatre rangées do collines entre les»iuelles cou-
lent l'Housatonic et lo Conneclicul, t|ui traverse l'ICtin
dans sa punie médiane. Les côtes, habitées par de iiom-
broux pécheurs, ne nrésentont ims do grandes anlrii- -
tuositds, mais les onïbouchuros dos rivières y foiment do
^2G
CONNECTICUT — CONNIVENCE
bons ports. Le climat est salubre et tempéré. Cependant
lo réf;ime des vents amène des froids assez vifs en hiver,
quelcjuefois de brusques changements de température,
avec d'assez grands extrêmes de froid et de chaleur. Tem-
pérature moyenne on hiver, — 4°, 6 ; température moyenne
de l'été, + 22M.
Dans le Connccticut, il y a 53 p. 100 de champs et de
prairies, 23 p. 100 de forêts; le reste des terrains est ro-
cheux et infertile. Du reste, le sol n'est pas, en général,
favorable à la culture ; mais, partout où il s'y prête, on en
tire admirablement parti. Il y a de belles forêts et de vastes
pâturages dans le nord-ouest et dans l'est. On récolte des
quantités importantes de maïs, de riz, d'avoine, de pommes
de terre, de seigle, de froment, de vin, de fruits, de tabac.
L'élève du bétail est assez développée. Néanmoins, dans
l ensemble, le Connecticut n'est pas un pays essentielle-
ment agricole. Ce qui fait son importance exceptionnelle,
c'est son industrie, remarquable surtout par son extraor-
dinaire variété ; on y compte, bien qu'il ne soit pas très
étendu, environ 7.000 établissements industriels. Les prin-
cipaux centres sont : Hartford, New-Britain, Menden,
Middletown, Norwich, New-Haven, Waterbury, Bridge-
port, Daubury. Au premier rang vient l'industrie métallur-
gique ; fer, cuivre, acier; ensuite la cordonnerie, la soie-
rie; l'industrie des lainages et des cotonnades, des con-
serves de viande; la fabrication de tapis, d'instruments
de musique, de wagons, de machines à coudre, de corsets ;
la minoterie, les scieries, les constructions navales, etc.
Le commerce est considérable ; il se fait par de nombreux
chemins de fer et canaux, et par d'excellents ports : Fair-
field, Ne\r-London, Stonington, et surtout New-Haven. Par
suite de toutes ces conditions, les habitauts du Connecticut
sont regardés, en Amérique, comme représentant l'esprit
yankee de la manière la plus parfaite. Ecole normale à
New-Britain, université wcsleyenne à Middletown: à
New-Haven, Yale Collège et Hopkin's Collège : académie
de Norwich, etc. La constitution du Connecticut a été
établie définitivement en iSlS. Gouverneur, représen-
tants, sénateurs sont élus pour un an. Il y a encore une
haute cour de cassation et une haute cour suprême. Il se
divise en 8 comtés et a pour capitale Hartford.
Connecticut, fleuve côtier des Etats-Unis d'Améri-
que, sorti d'un petit lac situé aune altitude de 762 mètres,
qui franchit plusieurs seuils par des rapides et par des
cascades et se jette dans le canal de Long-Island, Ses
affluents sont : à droite, le Deerfield, lo Westfleld, le Far-
mington ; à gauche, le Chicopee et le Miller's River. Sa val-
lée, largement ouverte, est célèbre par sa beauté, par son
aspect riant et gracieux. De nombreuses industries s'y
sont installées. Pour la navigation, les rapides du fleuve
ont été contournés par des canaux.
GONNECTIF, IVE [kon'-nèk' — rad'. connecter) adj. Qui
sert à unir.
— Tis&u connectif. Anat. Syn. de tissu lamineux.
CONNECTir [kon-hék'— même étymol. qu'à l'art, préc.)
n. m. Bot. Partie de l'anthère qui unit les deux paires de
sacs poUiniques.
— Encycl. Le connectif est la portion médiane de l'an-
thère, qui en comprend la nervure. Il est souvent assez
long, de manière à réunir les sacs polliniques dans toute
leur étendue, qu'il soit étroit (renoncule), ou large (asca-
rel); mais il peut être très court. Si, alors, il demeure
étroit, les deux moitiés de l'anthère s'écartent par leurs
extrémités, de manière à simuler un X (graminées); si,
au contraire, il s'élargit beaucoup, il supporte les deux
paires de sacs polliniques à la façon d'un fléau de ba-
lance (mercuriale).
CONNELLITE (ko-nèl') n. f. Chlorosulfate naturel de
cuivre, qui se présente en petites aiguilles bleues.
CONNELLS VILLE, bourg des Etats-Unis (Etat do Pen-
sylvanie,. sur le Youghiogheny, affluent de la Monon-
gahela: 7.800 hab. Mines de charbon; fonderie de fer et
de bronze ; fabrication de voitures; tannerie.
GONNERRÉ, comm. de la Sarthe, arrond. et à 25 kil-
du Mans, sur l'Huine; 2.323 hab. Ch. de f. départemental
de Mamers à Saîul-Calais. Tanneries, fabrique de toiles.
Commerce d'œufs, de fruits et de grains. — Le 9 janvier
1871, engagement entre les Fran<;ais et les Allemands, à la
suite duquel les troupes françaises se retirèrent sur
Montfort et Ponl-de-Gennes.
GONNERSVILLE, bourg des Etats-Unis (Etat d'Indiana),
sur lo White-Water, sous-affluent de l'Ohio ; 6.525 hab. Fa-
briques do meubles, minoteries.
CONNÉTABLE [h-Q-né — du bas lat. conestabidus, corrupt.
de cornes stabuli)u.m. Dans les premiers temps de la monar-
chie française, Premier officier de la maison du roi et do
celle de ses principaux feudataires. n Plus tard, jusqu'au
xvir siècle, Commandant général des armées en France.
Il Sous Napoléon l". L'un des grands dignitaires de l'Em-
pire. Il Titre héréditaire, dans certains pays.
— S'emploie quelquefois pour constable.
— Ane. art milit. Gouverneur d'une place forte, li Offi-
cier chargé de la distribution dos munitions nécessaires
pour le service du canon.
— Dans les ilcs norman-
des. Officiers paroissiaux,
électifs, chefs de l'adminis-
tration et de la police dans
leur paroisse.
— n. f. Femme d'un conné-
table.
— E.NCYCL. Sous l'empire
romain, le comte de l'établo
{eomes stabuli) était un des
plus hauts dignitaires^ La
fonction fut conservée par
les rois mérovingiens, et
le connétable prit une place
importante dans l'Etat; sous
les Carolingiens, il apparaît
nettement comme chef mi-
litaire; sous les Capétiens,
il est un des cinq grands officiers do la couronne : sénéchal,
cbambricr, connétable, boutcillcr et chancelier. Les rois
n'étaient pas seuls à avoir à la této de leur cour ces cinq
graodsofnciors: le duc de Bourgogne, le comte de Toulouse,
le comte de Poitiers, le comte de Boulogne, etc., avaient
autour doux leurs grands officiers et, parmi eux, lo conné-
table.Quand, àla mort do ThibautdeBlois, Philippe- Auguste
Armoiries de conoétabic.
TlHIIIIHHilllHininiBnBo
Epée de cérémonie des coanétablcs.
sunprima (1191) l'office de sénéchal, qu'il considérait comme
redoutable pour la royauté, le connétable fut placé à la
tête de toute l'organisation militaire. La charge de conné-
table fut à son tour supprimée, pour une raison analogue,
à la mort du
duc de Lesdi-
guières (1627),
par Richelieu.
L'insigne du
connétable
était une épée
nue, qu'il rece-
vait des mains du roi et qu'il portait devant celui-ci, dans
la cérémonie du sacre. Cette épée était reproduite dans
sou écu, la pointe eu haut, tenue par une main armée
d'un gantelet et sortant d'une nuée. Napoléon I'^^ à son
avènement, créa un grand connétable (son frère Louis) et
un vice-connétablo (Berthieri.
Le titre de " connétable " désigna encore des officiers
secondaires, chefs de compagnies, aux xiv* et xv* siècles,
et, dans les villes du Nord, les commandants des compa-
gnies fournies par les corporations d'arts et métiers.
Dans l'Aquitaine anglaise, on appelait « connétable de
Bordeaux » un clerc, personnage qui avait dans ses mains
toute l'administration financière. Le titre lui venait de ce
que le siège de son administration était au château de
Bordeaux, dont il se trouvait, par le fait, être le capitaine
ou connétable.
CONNÉTABLIE [ko-né, bit) n. f. Juridiction d'un connéta-
ble et, plus tard, des maréchaux do France, il Tribunal où
elle s'exerçait. (On a dit aussi connétablkrik.)ii Par ext.,
Personne de la counétablie. (On ajjpela aussi connétablie
des compagnies de fantassins ou de cavaliers qui furent
formées au xiv" siècle.)
— Encycl. Cette expression ne s'est pas tant appliquée
à la charge dont était revêtu le connétable de France
qu'à la juridiction dont il était investi, et qui subsista sous
ce nom, après même que l'office de connétable eut été sup-
primé. Elle instruisait et jugeait les délits des gens de
guerre en service, ainsi que des malversations dont pou-
vaient 56 rendre coupables des officiers de guerre. Le
connétable était assisté des maréchaux de France, d'où
l'expression n connétablie et maréchaussée de France».
Quand le connétable fut supprimé, les maréchaux demeu-
rèrent. Le tribunal de la connétablie formait l'une des
trois tables de marbre du tribunal du Palais. Les appels
étaient portés au parlement. Il ne faut pas confondre la
connétablie avec le tribunal des maréchaux de France,
établi pour juger les questions de point d'honneur, éviter
les duels, etc.
CONNEWITZ, ville d'Allemagne (Saxe), sur la Pleisse,
affluent de l'Elster; 7.û00 liab. Fabriques de compteurs à
gaz, manufacture de tabac, etc. Cette ville est considérée
comme un faubourg de Leipzig.
CONNEXE {kon-nèkss — lat. connexus; de cum, avec,
et nectere, supin nexum, lier) adj. Lié, uni : Ce sont deux
choses coNNiiXES que l'esprit national et la langue natio-
nale. (Littré.)
— Bot. Feuilles connexes. Celles dans lesquelles les
pétioles opposés se soudent par la base.
— Géom. Su?-face connexe. V. coNNiiXioN.
— Miner. Se dit des cristaux dans lesquels les diverses
faces remplacent les bords d'une forme dominante : Ba-
ryte sulfatée connexk.
CONNEXION (A:on'-;i^'-A'5i)n. f. Action de rendre connexe ;
état qui en résulte, liaison : La connexion des idées. Telle
est la CONNEXION ent7-e l'intelligence et la liberté, que, la
liberté étant donnée, elle s'accroît de tous les progrès de la
2)ensée. (J. Simon.)
— Anat. compar. Principe des connexiojis. Celui d'après
lequel tout organe existant, même à l'état rudimentaire,
chez plusieurs animaux, s'y retrouve toujours dans des
conditions analogues, et jamais transposé.
— Dr. V. CONNEXITÊ.
— Géom. V. la partie encycl.
— Mécan. Machine à conhexio7ï directe, Machine dans
laquelle l'action motrice se transmet directement sur
riiélice sans le secours d'engrenages.
— Syn. Connexion, affinité, alliance, connexité, liaison,
union. V. affinité.
— Encycl. Philos., anat. et zool. Principe de la fixité
des co7inexions. Ce principe a été mis par Etienne Geof-
froy Saint-Hilaire à la base de ce qu'on a appelé depuis
« anatomie philosophique « ou « philosophie anatomiquo ».
Ce qu'il faut considérer, d'après Geofiroy Saint-Hilaire,
pour établir la ressemblance typique des êtres, ce n'est
pas la fonction des organes, ni leur forme, ni leur
structure, ni leur grandeur : c'est leur position relative,
leur dépendance mutuelle; en un mot, leur connexion. De
l'identité des connexions résulte l'unité du type. Le singe,
l'homme, l'éléphant, l'oiseau et le poisson se ramènent
à un seul et même type, parce que le corps de ces divers
animaux est composé d'un certain nombre de pièces pla-
cées, les unes par rapport aux autres, dans le même
arrangement. Par suite, les animaux de même type peuvent
être considérés comme un seul animal, dont les pièces
constitutives sont les mêmes dans toutes les espèces,
malgré les nombreuses variétés de forme que leur déve-
loppement inégal imprime à leurs composés. De là résulte
une conception abstraite de chaque organe. Grâce au
principe des connexions, le mot sternum, par exemple,
devient un nom collectif, désignant un assemblage de di-
verses parties osseuses, qui forment la partie inférieure do
la poitrine et qui contribuent, suivant leur degré respectif
de développement, aux usages généraux de l'organe qu'elles
constituent. Comme pièce intégrante d'un type, un organe
peut être déformé, atrophié, employé à dos fonctions di-
verses; il ne peut jamais être ni supprimé, ni transposé.
Du principe des connexions résulte celui do l'importance
des organes rudimontaires;sans la considération de ceux-
ci, il est impossible d'avoir des connexions réelles et par
là do marquer la correspondance réelle des organes dans
les diverses espèces. Enfin l'étude de ces organes rudi-
mentairos montre qu'ils coexistent toujours avec d'autres
très développés ; on ne tarde pas à découvrir qu'une pièfo
d'un système n'acquiert jamais une prospérité extraordi-
naire sans qu'une autre du même système n'en soulfre
dansuno môme raison; do là lo principe du balancement
des organes.
Ces trois principes réunis forment la théorie dite des
analogues. C'est do cette théorie et des principes qu'ollo
202
suppose que Geofl'roy Saint-Hilaire a été conduit à l'hypo-
thèse d'unité de composition organique, c'est-à-dire d un
type commun à toute la série des organismes. Mais la
théorie et l'hypothèse sont distinctes; celie-ci peut être
ébranlée sans que la première le soit. Qu'il existe plusieurs
plans de comjfosition, comme d'aucuns le soutiennent, et
non pas un seul, comme le pensait Geofll'roy; ce n'est pas
une raison pour que le principe des connexions ne s'appli-
que pas à chacun des types dans toute son étendue.
— Géom. On dit qu'une surface est connexe s'il est pos-
sible de joindre deux points quelconques de cette surface
par un trait continu situé tout entier sur la surface. Dans
le cas d'une surface fermée, on commencera par lui pro-
curer un bord à l'aide d'une fente ou d'un petit trou.
Chaque coupure, comme un coup de ciseau, fournit deux
nouveaux bords, et la coupure, si elle s'arrête au besoin en
un point antérieur de son trajet, ne peut se traverser : la
coupure doit toujours aller d''un bord à un autre.
Une surface est alors dite simplement connexe lorsqu'il
est impossible de tracer une coupure sans morceler la
surface; sinon la surface est à coyinexion multiple. La
sphère, la surface d'un cercle ou d'un plan sont simple-
ment connexes; le tore, lui, peut être afl'ecté de deux
coupures, sans être morcelé. Un cercle, percé de 3 trous
A, B, C, peut supporter au plus 3 coupures : Aa, Bft,
Ce. La délinition précise de 1 ordre de connexion d'une
surface repose sur les proprié-
tés suivantes : 1° Une sur-
face S, simplement connexe,
est décomposée en deux mor-
ceaux simplementconnexes par
une coupure; 2" Si, au moyen
de n coupures successives,
on décompose un système S
de surfaces en a morceaux
simplement connexes, la difl"é-
rence n-o est constante pour
le système de surfaces consi-
déré. On appelle alors ordre
de connexion d'une surface le
nombre N = n — a -f- 2 . Une
aire plane à p contours est,
en général, une surface connexe d'ordre p et, à l'aide de
p — 1 coupures, on peut transformer une surface p fois
connexe en une surface simplement connexe.
On peut encore remarquer que l'ordre de connexion
d'une surface formée est un nombre impair, et si l'on pose
N = 2ç -|- 1 ; j est le genre de la surface.
On en déduit aussi immédiatement une généralisation
du théorème d'Euler reliant les nombres de sommets,
arêtes et faces d'un polyèdre, et, en général, l'étude de la
connexion des surfaces est du plus haut intérêt comme
application aux surfaces'de Rieniann et à la théorie des
fonctions algébriques et de leurs intégrales.
— Analyse. On appelle connexe alf/ébrique une équation
homogène entre xyz et Et^Ç, xyz étant les coordonnées ho-
mogènes d'un point, lr,X, les coordonnées homogènes d'une
droite. Le degré de l'équation en x, y, z est le degré du
connexe, le degré de l'équation en 5) i] et I^ est la classe du
connexe.
CONNEXITÉ (ko-nè-ksi) n. f. Etat de connexion ; L'esprit
de chaque peuple et sa langue sont dans la plus étroite con-
NEXiTE. (Renan.)
— EnT- dedr., Liaison qui existe entre deux causes, et qui
exige qu'elles soient soumises aux mêmes juges et déci-
dées par un mémo jugement.
— Syn. Connexité, affinité, alliance, connexion, union.
V. AFFINITÉ.
— Encycl. Dr. En droit, la connexité est le rapport exis-
tant entre plusieurs affaires qui demandent à être décidées
par un seul et mênie jugement.
En matière civile, l'article 17 1 du C. de proc. dispose: «S'il
a été formé précédemment, en un autre tribunal, une de-
mande pour le même objet, ou si la contestation est connexe
à une cause déjà pendante en un autre tribunal, le renvoi
au tribunal premier saisi pourra être demandé et or-
donné. 11 D'autre part, la doctrine et la jurisprudence
admettent que, Botamment, il y a connexité : 1*" lorsque
l'instance formée en dernier lieu se rattache à une instance
précédemment engagée, en ce sens qu'elle n'est qu'un
accessoire de celle-ci ; 2" lorsque la solution du procès
déjà pendant doit nécessairement réagir sur la décision
de la seconde instance.
En matière criminelle, l'article 227 du C. d'instr. crim. in-
dique, à litre énonciatif, les principaux cas de connexité,
dans les termes suivants ; " Les délits sont connexes, soit
lorsqu'ils ont été commis en même temps par plusieurs per-
sonnes réunies ; soit lorsqu'ils ont été commis par difte-
rentes personnes, même en différents temps ou divers
lieux, mais par suite d'un concert formé à l'avance entre
elles; soit lorsque les coupables ont commis les uns pour
se procurer les moyens de commettre les autres, pour en
faciliter, pour en consommer l'exécution, ou pour en
assurer l'impunité." La connexité a pour effet d'entraîner
la jonction des procédures auxquelles les diverses infrac-
tions ont donné lieu.
CONNIFLE {kon'-nifl') n. f. Mollusque testacé comestible.
CONNIL [ko-nil') ou CONIL [du lat. cuniculus, même
sons] n. m. Agric. Ancien nom du lapin, il On disait aussi
CONNILLE ou CONILLE, CONNIN OU CONIN.
— Fig. Intrigue, il Embarras. (Vieux.)
— Blas. Le lapin.
CONNILLEAUouCONiLLEAU (ko-ni-llo [/îmll.] — dimin.
de connil) n. m. Lapereau. (Vieux.)
CONNILLER OU CONILLER {ko-ni-lté [Il mil.]) V. n. Se
cacher comme les lapins. (Vieux).
CONNILLEUR ou CONILLEUR {ko-ni-lleu)'' [//mil.] —
rad. connd) n. ni. Homme qui se cache, poltron, n Homme
qui use de subterfuges. (Vieux.)
CONNILLIÈRE ou CONILLIÈRE {ko-ni-lUr [Il mil.]) n. f.
Clapier; garenne. (Vieux.)
— Fig. Subterfuge : Nous cherchons des CONILLIÈRES en
la fausseté pour ?wus accorder. (Montaigne.)
CONNIVENCE {ko-7u-vanss — lat. connirentta; de conni-
verc, fermer les yeux) n. f. Complicité, action de favoriser
quelqu'un pour lui épargner un châtiment ou pour l'aider,
au moins en ne l'arrêtant pas, dans l'accomplissement
d'une action ordinairement coupable : Le silence est quelque-
fois une CONNIVENCE criminelle.
— Syn. Connivence, complicité. V. complicitô.
203
CONNIVENT [ko-iii-vaii., ENTE adj. Tondant à se rap-
pruchor.
— Anat. Valvules cotmiventes. Replis muquoux (juo prr-
sontu l'inteslin grôlc, à. partir du milieu du duodénum ot
dont la fonction paraît être do ralentir le cours du clijlo
pour favoriser la digestion et l'absorption.
— Bot. Se dit des organes similaires (|ui se touchent par
le sonnnot, et Cjuolnuofois des plantes i|ui ont des organes
otfraut ce caractùro ; /''euilles, Anthères cumnivuntiîs. Ctisus
CONNIVENT.
— Entom. Ailes conniventes, Ailes de lôpidoplères, qui,
étant redrossées, so touchent par quelqu'une de leurs
parties.
CONNIVER (Ao-ni — rad. connivence) v. n. Aider, favo-
riser, au moins par son silence ou son inaction : La plupart
du temps, les parents connivent eux-mêmes aux ilt'surdrcs
liai n^sultent des unions mal assorties. (Portails.) il Etre de
complicité.
CONNOCHŒTES {kon'-no-kè-tèss) n. m. Nom scientifl-
4U0 des antilopes du genre gnou, que l'on emploie comme
synonyme de catoulkpas. V. gnou.
CONNOR, village d'Irlande (Ulster [comté d'Antrim;);
6.600 hab. Ville autrefois importante. Siège d'un évèclie
fondé au vi' siècle, ot réuni en 14-11 à celui de Devon. Dé-
faite des Anglais par Edward Bruce, en 1315.
CoNNOR (Bernard), médecin et philosophe irlandais,
né vers 1666. mort en 1698. Après avoir été médecin de So-
bieski en Pologne, il devint professeur à Oxford, puis à
Camiiridge, et membre de la Société royale de Londres.
Nous citerons do lui : Evangelium medœi seu Medicina
mystica de snspensis naturs: legiùus (Londres, 1697), curieux
ouvrage qui le lit accuser d^athéisme, et dans lequel il
cherche à donner une explication naturelle des miracles
bibliques relatifs au corps humain.
CONNOTATIF, IVE {kon'-no — du lat. cum, avec, et no-
tarc, supin notatum, noter) adj. Indiquant à la fois l'idée
secondaire et l'idée principale : Termes connotatifs.
— n. m. : Les connotatifs. (Ce nom a été donné par
Beauzée à l'article le, la, les.)
CONNOTATION (kon'-no, si-on — rad. connotatif) n. f.
Sons plus général qu'on peut attribuer à un terme abs-
trait, outre'sa signincation propre.
CONNUBIAL, ALE, AUX {kon-nii — du lat. connubium,
mariayei alj. Qui a rapport au mariage. (Vieux.)
CONNUBIUM (^i'-om')n.m.Mot latinqui signifie mariage.
CONOBÉE n. f. Bot. Genre de scrofulariacées-gratïolées,
comprenant sept espèces américaines.
CONOBRER V. a. Arg. Connaître.
CONOCARDIUM \di-om') n. m. Paléont. Genre de mol-
lusques ]iél'M y|>'j'ios (lamellibranches siphonîens), famille
des oaidiides," <;omprenant des coquilles épaisses, à con-
tour irrégulier, avec un grand rostre souvent prolongé eu
lame d'épée. (Les couocardium sont répandus du silurien
au carbonifère.)
CONOCARPE (du gr. kânos, cône, et karpos, fruit) n. m.
Bol. Genre de combrétacées, tribu des terminaliées, réuni
par Bâillon aux terininalies.
CONOCARPODENDRONn.m.Bot.Syn.deLEDCODENDHON.
CONOCÉPHALE n. m. Bot. Genre d'ulraacées, de la
série des artooarpécs, comprenant sept espèces grim-
pantes de l'Asie et do l'Océanie tropicales. Il Genre de
marchantiéos, réuni au genre fégatelle.
— Entom. Genre d'insectes coléo-
ptères rhynchophorcs, famille des cur-
culionidés, comprenant de grands cha-
rançons à tète eu cône allongé, avec le
rostre long, robuste, dilaté au milieu et
au bout.
— EnctcL. Entom. Les conocépha-
les, dont on connaît trois ou quatre
espèces propres à Madagascar et aux
Mascareignes, sont allongés, noir va-
rié de rouge, couverts d'une pruinosité
grisâtre; certains sont complètement
rouges [conocéphale de Gyllenhalj.Le co~
nocôphale de Guérin {apiocepkalus (îue-
rini) vit à Madagascar. Le nom do apio-
ccphalns doit t^ire préféré comme plus ancien, et celui de
conoct-phale s'a|'pliquer à un genre d'insectes orthoptères.
CONOCÉPHALINÉSn. m. pi. Tribu d'insectes orthoptères
sauteurs, iamilli' des locustidés, comprenant des sauterelles
à long oviscapte droit, en épée, et à tête haute présentant
un tubercule conique sur le front. Genres principaux : cono-
céphale, méifalod<m. — Un conocéi>hai.ini!:.
CONOCEPHALUS {sé-fa-luss) ou CONOCÉPHALE 11. m.
Genre d'insectes
orthoptères ,
type de la tribu
dos conocépkali-
néa, comprenant
des formes grê-
les, do taille
moyenne , do n t
l'espèce type est
le cunocephalus
CONNIVENT
CONOPS
Conoccplialiis (gr. nat.).
mandibularis do la France méridionale. (Ce conocé^halus
est d'un beau vert; il est long do 25 millimètres, et vit
dans les lieux arides du littoral circainôditerraiiéen.)
CONOCHILE (/(//■) ou CONOCHILUS iki-luss) n. m. Genre
devers rotateurs, famille des Uoscularidés, comprenant dos
animah-ules d'eau douce formant des colonies llottantos
qui semldentdes granules gélatineux. (Les femelles seules
sont ainsi agglomérées ; les milles nagent librement autour.
Le connchl/us volvox, de Eranco, est le type de ce genre.)
CONOCUNE n. f. Bot. Syn. de EurAToiRK, ot do stro-
IHKT.lNKfN.
CONOCLYPÉIDÉS n. m. pi. Famille d'oursins irrégu-
liors, compi-eiiaiit les genres cono-
clifpcs et nrirh/p'-ns, ayant pour ca-
ractères (•cjiiiriiiiiis lo test bombé,
ovoïde ou rond, les pétales très ou-
verts vers le bas,lo tour do la bouche
pcntagonaI,elc.— £/«coNOCLYPÉiDK.
CONOCLYPEUS ( pé-u-u) n. m.
Paléont. Genre d'oursins, type de
la raniillo des conocltjpéidés, qui sont romarquablos par
Conoclyiicu».
Conogiiathe
(gr. 2 fois).
leur grande taille, leur forme en haute coupole, leurs
petits tuljercules.
— Encycl. Les conoclypeiis se trouvent depuis lo cré-
tacé jusqu'au miocène; ils sont particulièrement abon-
dants dans l'éocène. On a rapporté à ce genre une espèce
vivante [conocbjpcus Sigesbeei), qui doit rentrer près des
échiuolainpas.
CONOCRINE OU CONOCRINUS (nuss) n.
Genre de crinoides, syn. de rhizocrinus.
CONODON n. m. Genre de pois.sons
acantliupieres , famille des pristinomali-
dés, caractérisé par une rangée do dents
coniques aux deux mâchoires.
— Encycl. Les conodons sont de taille
moj^enno ; l'esTièce type est le coTiodon
nobilis, de la Jamaïque, lon|j de 24 centi-
mètres, argenté, avec sept bandes verti-
cales brunâtres descendant sur les flancs,
et les nageoires brunes.
CONOGNATHE ou CONOGNATHA n. m.
Genre d'insectes coléoptères serricornes,
famille des buprestidés. tribu dos bupres-
tinés, comprenant des formes à tète pro-
longée en museau, à thorax lisse, ayant en dessous une
longue saillie.
— Encycl. Les conoffnathes sont de magnifiques bu-
prestes à ély très régulièrement striés, brillant des nuances
les plus vives. On en connaît une cinquantaine d'espèces,
habitant l'Amérique du Sud.
CONOHORIEn.f. Syn.de RiNORÉE. i! On dit aussi conorie.
CONOÏDAL, ALE, AUX (rad. coîîoïde) adj. Moll. Qui
ressemble à un cône : Mollusques conoïdaux.
— Bot. Qui se rapproche de la forme d'un cône.
CONO'iDE (du gr. kôîios, cône, et eïdos, aspect) adj. A
peu près semblable à un cône.
— Anat. Ligament conoide, Ligament qui attache la
clavicule à l'apophyse coracoïde. ii Dents conoldes, Dents
canines. 11 Corps conoïde ou n. m. Conoide, Glande pinéale.
— Géom. Surface conoide ou n. m. Conoide, Surface
engendrée par une droite assujettie à s'appuyer constam-
ment sur une droite tixe, à rester parallèle à un plan fixe,
et à satisfaire à une troisième condition quelconque. (Les
géomètres grecs désignaient, sous le nom de conoide, le
solide engendré par une section conique tournant autour
de son axe.)
— Miner. Se dit de la cassure d'un minéral, quand les
fragments présentent en relief ou en creux la surface
d'un cône ou d'un conoïde d'une certaine épaisseur. 11 On
dit aussi conique.
— Moll. Qui est de forme conique : Bélice conoïde.
— Encycl. Géom. Dans un conoide, le plan fixe est
appelé plan directeur. Le conoïde est droit ou oblique, sui-
vant que la droite fixe est perpendiculaire, ou non, au plan
directeur. Le plus simple des conoïdes est l'hélicoïde
gauche, engendré par le mouvement d'un rayon d'un cy-
lindre de révolution, dont l'extrémité décrirait une hélice.
Citons encore \o pai'aùoloide hyperbolique, conoïde à deux
plans directeurs.
Si l'on prend la directrice rectiligne pour axe des z et
le plan directeur pour plan des xy, la génératrice sera
représentée par deux équations de la forme ;
.-=., i=p;
X
le mouvement de la génératrice sera d'ailleurs réglé par
une condition ç (a, ^) = 0;la surface conoïde aura donc
jiour équation :
'(.-i)
En général, si P = 0 Q = 0 sont les équations do la di-
rectrice rectiligne, H = 0 celle du plan directeur, on
démontre aisément que l'équation du conoïde est de la
forme
(J«)
0.
et, réciproquement, toute équation de cette forme repré-
sente un conoïde.
CONOÏDES n. m. pi. Famille de gastéropodes, composée
du seul genre cône. — Un conoïde.
GONOLLY (Jean), médecin aliéuiste anglais, né à Mar-
kct-Rusen (comté de Lincoln) en 1795, mort on 1866.
Professeur de médecine à. Londres, de 1828 à 1S30, il fut
nommé médecin en chef de l'asile de Middlesex, à Han-
well, où il appliqua, pour la première fois en Angleterre,
aux aliénés (i839) le système de thérapeutique appelé
no restraint-syatem, et qui consiste à supprimer les moyens
coercitifs mécaniques. En 1813, il donna sa démission do
médecin en chef; il fut l'un des fondateurs do l'asile des
idiots d'Earlswood. Son célèbre ouvrage the Treatcment of
the insnne without rnechanical restrautts (Londres, 1856)
provoqua de vives discussions parmi les aliéuistos; mais
sa méthode finit par ôtro adoptée dans les principaux Etats
de l'Europe.
CONOMINATION (si-on — du préf. co, Ot do nomina-
tion) n. f. Indication simultanée de plusieurs personnes,
do plusieurs objets, ayant quelque rapport entre eux.
CONOMITRE n. m. Genre de mousses, tribu dos fissiden-
tées, comprenant des espèces qui vivent dans lob eaux
courantes, et dont uno seule habite l'Europe.
CONOMORPHE {morf) n. m. Genre d'ardisiacéos, com-
prenant des arbustes américains.
CONON, général athénien (fin du v" s.-commoucemont
du iv s. av. J.-C). Il commanda une floue en 413. Il
remplaça Alcibiado en -iOO, et se laissa bloquer par l'ami-
ral Spartiate Callicratidas dans la raie de Milylène. Dé-
livré par lu victoire d'une autre flotte athénienne aux
iles Arginuses, il fut un des amiraux vaincus in ^i^gos-
Potamos (-tosl, so réfugia à Chypre avec huit vaisseaux,
puis profita de la guerre entre les Lacédénioniens ot les
Perses pour obtenir de ces derniers une flotte. Il battit
Pisundro devant Cnido (391). cl chassa de toutes les
villes maritimes les luirmostcs lacédémonions (3D3). 11
se rendit ensuite ù. Athènes, où on l'accueillit avec en-
thousiasme. Il relova les murs do la ville (3i>î). Alarmés,
les Spartiates intriguèrent à leur tour auprès du roi de
Perse. Pour prévenir letrot de ces menées, les Atliénicns
députèrent Conon à. Sardes, oiï lo satrape Tiribazo lo fit
jeter en prison. Suivant les uns, Conon fut mis àmort ; sui-
vant d'autres, il s'enfuit â Chypre, où il mourut. Il fut lo
père de Timothéo.
Conon (contre), un des plaidoyers civils do Domos-
tbène, composé vers 354. Ce discours a été écrit pour
Ariston, citoyen d'Athènes, contre un autre citoyen
nommé Conon. Les deux adversaires avaient été tous deux
hoi)lites ot en garnison â Panade. Conon n'avait cessé
do persécuter Ariston et d'exciter contre lui les cama-
rades. Il avait continue ses tracasseries, alors même que
tous deux étaient rentrés dans la vie civilo; oi, un jour,
il avait frappé sa victime dans une rue d'Athènes. C'est do
tout cela qu'Ariston, un honnête et doux jeune homme,
demande justice. Dans le cours de son e.xposé, Démos-
ilièno trace une série de charmants tableaux de mœurs.
Conon de Samos, astronome et géomètre grec (m* s.
av. J.-C.). Il fut lié avec Arcbimède, qui lui dédia plu-
sieurs ouvrages de géométrie. Il vécut à la cour de
Ptolémée IV Evergète. La reine Bérénice ayant con-
sacré sa chevelure dans un temple d'Aphrodite, cotte
oftVande vint à disparaître : Conon déclara le reconnaître
au ciel, et donna le nom de Chevelure de Bérénice à une con-
stellation. Il avait composé sur l'astronoraio sept livres
qui étaient dédiés à Ptolémée Evergète, et qui ont été
utilisés par Hipparque. Il passe pour l'inventeur do la
courbe appelée spirale d'Archimède. Il fit un calendrier où
étaient marqués les levers et les couchers des étoiles, avec
pronostics météorologiques.
Conon, grammairien grec, qui vivait à Rome au
temps de César et d'Auguste. Il composa un recueil do cin-
quante narrations mythologiques et historitiues, qu'il
adressa au roi de Cappadoce, Archélaos Philopator. Pho-
tios nous en a transmis des extraits dans sa Bibliothèque.
Cet ouvrage de Conon était une compilation de mythes et
de récits légendaires, surtout de récits relatifs à la fonda-
tion des colonies.
Conon, évêque de Tarse, en Cilicie, qui vivait dans la
seconde moitié du vi« siècle. Tout ce qu'on sait sur son
compte, c'est qu'il devint le chef d'une secte d'hérétiques
qui , de son nom, s'appelèrent co?ïoni^es. (C'était une branche
peu importante des monophysites. On n'en trouve plus do
trace dès la fin même du vi« s.)
Conon, pape de ese à esv. Vieillard vénérable, mais
d'une énergie insuffisante, il ne put rien contre les fac-
tions qui agitaient l'Eglise. Le seul
acte remarquable de son pontificat
est la mission qu'il donna à saint
Kilian. évêque d'Irlande, pour la con-
version de la Germanie.
CONONITE n. m. Hérétique. V. Co-
non.
Conopalpe (gr. 3fois).
CONOPALPE ou CONOPALPUS
{pnss) n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères hétéromères, famille des mé-
landryidés, comprenant des formes de
taille moyenne, allongées, assez cylin-
driques, vivant dans les arbres pour-
ris. (On connaît deux ou trois espè-
ces de conopalpes, propres à l'hémis-
phère boréal. Le conopalpus testaceus de France, rare par-
tout, est d'un roux ferrugineux.)
CONOPÉ ou CANOPÉ (du gr. kônôpeion, tente, draperie)
n. m. Antiq. Moustiquaire ou rideau pour so proserver
de la piqûre des moustifi^ues ; L'umgc des coNopÉs venait
d'Egypte. (Chéruel). 11 Dais, ombrelle. 11 Sorte de dais, de
pavillon, qui, d'après la liturgie romaine, abrite le taber-
nacle. (Expression très ancienne ot qui semble disparaître
do la langue courante au xvi' s.)
CONOPHALLE n. m. Genre d'aroïdées-pythoniées, renfer-
mant dos espèces de l'indo et des grandes iles avoisinautes.
CONOPHARYNGIE {rin-jt) n, f. Section du genre labenur-
montana.
CONOPHOLIDE n. f. Genre d'orobanchacées, renfermant
des plantes parasites dos régions chaudes de rAmériquo
du Nord.
CONOPHORE n. m. Genre d'insectes coléoptères rhyn-
chophores , famille dos curculionidés , tribu des lobo-
irachélinés, comprenant des charançons d'assez grande
taille, à rostre allongé, aux yeux vastes, ovales, peu sail-
lants, à corps oblong. (Los conophores sont d'un brun rou-
geùtre, pubescents, couverts d'une effloroscence grisâtre.
La seule espèce connue, coHopAoï'us aWirfus, habite lo cap
de Bonne Espérance.)
CONOPHTALME (du gr. kônos, cône, ot ophthalmos, œil)
adj. Zool. Dont les yeux sont on forme de cône.
CONOPIDÉ3 n. m. pi. Famillo d'insoctes diptères bra-
chycèros, comprenant les genres conops, myopa, etc.. Ions
caractérisés par leur tronqie cylindrique saillante, toujours
coudée au moins une fois, terminée par des lames chiti-
neusos.(Les conopidés sont des mouches de taille moyenne,
de formes élégantes ; leurs larves sont parasites des bour-
dons, des guêpes ou dos criquets.) — un conoimd^.
CONOPODIUM [di-om') n. m. Herbe glabre, do la famille
dos ombellifères. tribu des amminéos, que l'on trouve dans
les régions tempérées, et surtout aux environs de Pans.
CONOPOPHAGE OU CONOPOPHAGA n. m. Genre d'oi-
seaux passereaux dent {ros-
tres, famillo des forniicari-
idés, tribu des formicariinés,
comprenant dos formes à
bec court, large, aplati et
crot'hu; ù patios hautes et
longues; à ailes courtes, H
queue nulle. N, ,
— Encycl. Les conopopha- ' O"
(fcs, dont on connaît unedou-
raine d'espèces propres A
l'Amérique du Sud Irupioale,
sont do la taille d'un moi-
neau, bruns ot roux, variés
de noir, avec le vonlro blanc.
Insectivores, ils courout ot sautillout dans les grandes
forêts.
CONOPS {nopss) 11. m. Genre d'insoc(os diptère.*!. t\ po do
la famillo dos conopûii'â, oompronuut dus mouches âiroitos,
Cunopophcigt).
CONORRIS — CONRAD III
à grosse tête, à abdomen en massue, à livrée rousse, jaune
ou ferrugineuse, avec des bandes brunes, rappelant celle
des guêpes.
— Encycl. On connaît un grand nombre d'espèces de
L-onops. Trente habitent l'Europe; entre autres, le conops
rufipes, roux et ferrugi-
neux, avec des bandes noi-
res, commun en France,
parasite des criquets
(œdipoda); le conops gua-
drifasciatus^ dans les
bourdons, etc. Les couops
femelles pondent leurs
œufs sur ces divers insec-
tes; les larves pénètrent
dans l'abdomen et y vi-
vent comme celles des
ichneumons pour eu sortir
à letat parfait. „ , „ ,. - ,
^ ■ Conops (gr. 2 lois).
GONORBIS {biss) n. m.
Genre de mollusques gastéropodes cténobraucbes, famille
des conidés, comprenant des cônes fossiles dans les ter-
rains éocènes, et caractérisés par leur forme biconiquo,
leur spire élevée, la lèvre échancrée près de la suture.
^Le type de ce genre est le conorbis dorinUor, petite co-
quille del'éocène de Barton.)
GONOSPERME [spèrm] n. m. Genre de protéacées, com-
preoani des espèces d'Australie.
GONOSPERMÉES [spèr) n. f. pi. Tribu de protéacées,
ayant pour type le geure coiiospenne. — Une conospermée.
GONOSTÉGIE {slé-ji) n. f. Genre de mélastomacées,
tribu des miconiées, comprenant plus de vmgt espèces,
qui croissent dans l'Amérique tropicale.
CONOSTÈPHE [sti^f") n. m. Genre d'épacridées, tribu des
styphéiiées. renfermant une seule espèce qui croit dans
le' sud de l'Australie.
GONOSTOMB [stom') n. m. Genre de mousses, de la tribu
des bartramiées, vivant dans les régions froides.
CONOSTYLE {stil') n. m. Genre d hémodoracées, crois-
sant dans le sud de l'Australie, il Syn. de conomokphe.
GONOTÈLE ou GONOTELUS [té-luss) n. m. Genre d'in-
sectes coléo[)tères clavicornes, famille des nitidulidés,
comprenant des formes très petites, allongées, à abdomen
découvert, pointu, à élytres courts. (Les conotèles ressem-
blent à de petits stapliylins ; on eu connaît une douzaine
d'espèces, propres à rÂmérique centrale et méridionale.
Le conotelus cotiicus des Antilles est brun.)
GONOTEUTHIS {tiss) a. m. Paléout. Genre de mollusques
céphalopodes dibranchiaux, sous-ordre des décapides, fa-
mille des bélemnitidés, comprenant des formes fossiles
dans le terrain aptien de France et le gault d'Angleterre,
et qui ne sont connues que par des débris de phragmocône.
CONOTHAMNE n. m. Bot. Section du genre mélaleuque.
GONOTRACHELUS [ké-lnss) n. m. Genre d'insectes co-
léopières rhyncbopbores, famille des curculionidés. tribu
des cryptorbynchinés, comprenant de petits charançons
grisâtres ou roux, caractérisés par leurs antennes à mas-
sue ovale, à articles distincts, leurs cuisses postérieures
courtes. (Les conotrachelus, dont on connaît cent vingt-
cinq espèces, n ont, en général, que quelques millimètres
de long ; ils habitent l'Amérique du Sud.)
CONOTRICHIE n. f. Bot. Syn. de manettie.
CONOTTES n.f. pi. Nom donné, dans quelques localités,
aux deux bras de la charrue.
GONPAN n. m. Métrol. V. compan.
CONQUASSANT {koua-san), ANTE [du lat. conquassans,
secouant fortement] adj. Méd. gui. brise, qui abat, qui
rompt les forces. (Se dit particulièrement des douleurs
vives de la pariurition.)
GONQOASSATION [koua-sa-si-on) n. f. et CONQUASSER
(koua-sé) V. a. Syn. inusités de concassation et de cun-
CASSEB.
GONQUE (du lat. concha; gr. konhhê, coquille) n. f.
Moll. Grande coquille bivalve, dont le genre n'est pas bien
précis, mais que l'on peut cependant rapporter presque
toujours aux tridacnes ou bénitiers. Il Animal qui habite
ces coquilles, il Conque de Vénus, Nom
de plusieurs coquilles du genre Vénus
et dune bucarde. — Nom impropre des
porcelaines ; Conque de Vénus épineuse.
CONQCE DE VENDS mâle. CONQCE DE
VÉNUS orientale. Il Conque iuilée, Bu-
carde isocarde, il Conque exotique, Bu-
::arde contessie. il Conque sphérique,
.Nom vulgaire de quelques coquilles du
fenre tonne, n Conque de Neptune ou de
'riton. Grand triton, n Conques anati-
fèreu, Ancien nom des anatites.
— Parext. Objet ayant la foi-me d'une
conque : Les conques d'une fleur, il Vase
ayant la forme d'une conque : Une
CONQUE en arqeni.
— Anat. Cavité profonde du pavillon
do l'oreille, où s'ouvre le conduit auditif. Conque.
— Antiq. rom. Mesure do capacité
équivalente à la moitié du cyathe, ou à un peu plus de ot,02.
— Archit. Ancien nom de l'absido ou partie semi-circu-
laire qui termine la grande nef d'une église.
— Artill. anc. Grosse pièce d'artillerie, plus large vers
la bouche qu'à la culasse.
— Bol. Conque marine, Tremelle coriace qui croît sur
lo saule. Il Conque oreille. Groupe incohérent de champi-
gnons dont le chapeau est contourné en formo d'oreille.
Il Conque oreille frisée^ Espèce do tremelle qui croît sur
ïe frêne et le noyer.
— Min. Petite caisse en bois, dans laquelle on place le
ainerai riche à mesure qu'on le recueille, i)our lo trans-
Eorter ensuite, soit directement au four, soit simplement à
X chambre d'accrochage, suivant la disposition de la mine.
— Mus. Longue coquille recourbée ou en spirale, dont
sonnaient les tritons, d'après la Fable, il Gros buccin qu'on
perce à son extrémité et dont on tire dos sons très in-
tenses, li Instrument on usage dans les armées chinoises,
pour les appels et le signal do la retraite.
— Verr. Nom sous lequel on désigne un vase en verre
de forme spéciale, rappelant celle d un coquillage.
— n. f. pi. Famille de coquilles bivalves, de formes régu-
lières : CoNQUfcJS fluviatiles, marines. — Une conque.
— Encycl. Kelig. Conque sacrée. On appelle ainsi une
grande co<iuille marine, du genre turbinella râpa, qui se
pêche surtout sur la côte orientale do Tlndoustan. Elle a
longtemps servi de trompette de guerre et sert actuelle-
ment encore d'instrument de musique religieuse dans
l'Inde, dans toute l'Indo-Cliine, au Japon et au Thibet. Les
Hindous, qui la nomment çankha, l'ont donnée pour attri-
but à plusieurs de leurs divinités. La conque la plus re-
cherchée est celle qui a ses volutes dirigées de gauche
k àToiiQ [dakshinâvartta), anomalie d'ailleurs très rare:
elle est tenue pour sacrée, et se paye, aujourd'hui encore,
jusqu'à mille roupies et plus. V. çankha.
GONQUÉRAMMENT {ké-ra-mau) adv. En conquérant.
^luus.)
CONQUÉRANT iké-ran), ANTE Trad. conqitéiir] adj. Qui
fait ou a fait des conquêtes : Tout peuple conquérant «em
conquis. (Latena.)
— Fam. Se dit de ceux qui prétendent faire la conquête
des dames : Prenrfre «n air conquérant. Al'oîV des inteïi-
tions conquérantes.
— n. Personne qui fait, qui a fait des conquêtes : Toul
conquérant est un fou. (J.-L. Mabire.)
— Fig. Personne fiére, hautaine, qui a un air vain-
queur, UQ air dominateur, il Ce qui exerce une sorte de
domination : La pensée est une conquérante.
— Fam. Personne qui fait des conquêtes parmi les indi-
vidus d'un autre sexe : Si j'avais à revivre, je voudrais être
une aimable conquérante. (Fontenelle.)
CONQUÉRANTS {ké-ra7t) n. m. pi. Hist. relig. Nom donné
aux anabaptistes dont Muncer était le chef. -^ Un conqué-
rant.
CONQUEREUIL, comm. de la Loire-Inférieure, arrond.
et à G2 kilom. de Saint-Nazaire, près du Don ; 1.510 hab.
Ch. de f. Ouest. Ardoisières. En 982 et 992. défaites de
Conan, comte de Rennes, par Guérech, comte-évéque do
Nantes, d'abord ; puis par Foulques Nerra, comte d'Anjou.
CONQUÉRIR {ké — du lat conquirere, rassembler i Je
conquiers, nous conquérons, vous Cù7\quérez, ils conquièrent.
Je conquérais, nous conquérions. Je conquis, nous conquîmes.
Je conquerrai, Jious conquerrons. Je conquerrais, nous cou-
quen'ions. Conquiers, conquérons, conquérez. Que je con-
quière, que nous conquérions, que vous conquériez, qu'ils
conquièrent. Que je conquisse, que nous conquissions. Con-
quérant. Conquis, ise) v. a. Soumettre par la force des
armes, et, au tig., Obtenir par ses efforts, amener à soi,
gagner: Conquérir des provinces, c'est bien; conquérir
des esprits, c'est mieux. (V. Hugo.) Conquérir le ciel, l'es-
time.
— Par ext. Se procurer la possession de, étendre sa dom i-
nation sur ; Conquérir sur la mer l'emplacement d'une ville.
Conquis (ki), ise part. pass. du v. Conquérir.
— Fam. Trniler en pays conquis. Traiter avec hauteur,
sans ménagement : Des atnis indiscrets qui traitent votre
maison en pays conquis.
— Substantiv. : Les conquis. Les peuples, les hommes
soumis par un conquérant.
Se conquérir, v. pr. Etre conquis, li Faire la conquête
l'un do l'autre.
Conques (lat. Conckse), ch.-l. de canton de l'Aveyrou,
arroud. et à 30 kilom. de Rodez, près du Dourdou, afrtueut
du Lot; 1.117 hab. A Conques était une abbaye que les
Sarrasins ruinèrent, et que l'ermite Dadon rétablit avec
l'appui de Louis le Débonnaire, alors roi d'Aquitaine
(vers 800). Elle dut
son importance à la
possession des reli-
ques de sainte Foy,
vierge chrétienne
martyrisée à Agen.
Ces reliques valu-
rent au monastère
de Conques de
grands biens jus-
qu'en Alsace, en
Angleterre, en Espa-
gne. L'abbé de Con-
ques prit rang im-
médiatement après
les évêques de la ré-
gion. L'église de
Conques, monument
historique, fut con-
struite au XI' siècle
(1035-1107) poursor-
vir d'église au mo-
nastère.C'est un des
plus beaux spéci-
mens de l'art roman
auvergnat. On admire surtout son chevet orné de cinq
absidioles, ses trois clochers et le tympan du portail où
est sculpté un dramatique jugement dernier. On peut
citer aussi son trésor qui renterme des pièces d'orfèvrerie
très anciennes, lo reliquaire appelé A de Charlemagne,
une statue en vermeil do sainte Foy. — Le canton a
6 comm. et C.728 hab.
Conques, ch.-l. de cant. de l'Aude, arrond. et à 7 kil.
de Carcassouno, sur l'Orbiel, affluent de l'Aude ; 1 .53 1 hab.
Restes d'un donjoa du xiv« siècle. Eglise gothique. Les
seigneurs de Concfues, vassaux des vicomtes de Carcas-
sonne, furent dépossédés par la croisade des Albigeois.
La ville, administrée dès lo xiv" siècle par des consuls,
prospéra aux xvii» et xviiP siècles, grâce à des fabriques
do drap. — Le canton a 10 comm. et 5.352 hab.
CONQUET (LeJ [Saliucanus portus de l'époiiue gallo-
romamej, comm. du Finistère, arrond. et à 27 lîilom. de
Brest; 1.595 hab. Quartier du 2" arrondissement maritime.
Elève do bestiaux et particulièrement de chevaux. (On ap-
pelle chevaux du Conquet les chevaux élevés sur le littoral
de cette extrémité de la Bretagne.) Usines où l'on extrait
des herbes marines la soude et l'iode. La mer qui baigne
Le Conquet est parsemée d'iles (Ouessant, Molène, etc.),
d'écueils qui, avec les traces de forêts submergées, trou-
vées au Conquet dans la plage des Blancs-Sablons, at-
testent que lo Fuur, passage entre la Manche et l'Atlan-
tique, a été produit par rôt)oulement des terres. — A 2 kil.
an S., les ruines do l'abbaye do Saint-Matfliieu et un phare
couronnent la pointe la plus occidentale de la France.
Eglise de Conques.
204
CONQUET (ké — du lat. conquisitum, eu anc. franc, con-
QUEST) n. m. Dr. Chose acquise par industrie.
~ Adjectiv. : Les biens sont propres^ ncuvÈxs ou coti<ivkTs.
(Montesq.)
— Encycl. Dans notre ancien droit, on appelait conguêfs
les biens acquis pendant la communauté existant entre h;
mari et la femme, tandis que les acquêts étaient ceux
acquis avant le mariage. D'où l'adage : Conquèts se font
par deux, acquêts se font par un. Aujourd'hui, on dit in-
différemment conquèts ou acquêts de communauté pour
désigner les biens qui entrent en communauté durant lo
mariage, et les distinguer des propres.
CONQUÊTE (^e7' — même étymol. qu'à l'art, précéd.) n.f.
Action de conquérir dans tous les sens de ce verbe : La
cONQUÈTK d'un royaume, d'un cœur. JSotre lan<jue et nos
belles-lettres ont fait plus de conquètks que Charlemai/ue.
(Volt.) Il Résultat de cette action, chose ou pays conquis ;
En moins d'un an, Napoléon perdit toutes ses coNQUÊTiiS.
— Spécialem. Action d'inspirer de l'amour, il Fam. Per-
sonne dont on a conquis le cœur : Mener sa conquête au
théâtre.
— Pays de conquête. Pays conquis. Il Vivre comme en
pays de conquête, Vivre eu maître, commander, ne pas se
gêner, n Air de conquête. Air vainqueur, air suflisaut et
prétentieux, particulièrement en amour.
— Hist. Place de la Conquête, Nom que Napoléon I*' fit
donner à la place Vendôme, à l'époque de l'érection de la
colonne qui en occupe le centre.
— Hortic. Nom de quelques variétés et de tulipes.
— Allus. littér. :
Et par droit de conqw'te et par droit de naissance,
Vers qui se trouve au début de la Henriade, de Voltaire,
et qu'il a pris mot pour mot dans le poemo de Henry le
Grand, par l'abbé Cassagne. (Dans l'application, ce vers
signifie qu'on a sur une cTiose des droits indiscutables.)
— La plus noble conquête que rbomme aitiamaisfaite...,
Allusion au début d'un morceau fameux de Buffon, sur lo
cheval. (Dans l'application, ces mots se disent, sur un ton
familier, de toute chose dont on veut exagérer plaisam-
ment l'importance. En parlant d'un mauvais cavalier, on
retourne quelquefois la citation, et l'on dit : La plus noble
conquête que le cheval aitjaynais faite, c'est l'homme.)
CONQUÊTER {kè-té — rad. conquête) v. a. Conquérir.
(Vieux.)
CONQUETTE (kèt') n. f. Nom de plusieurs variétés d'œil-
lets.
CONQUINAMINE (Ai) n. f. Alcaloïde qui se trouve dans
une seconde écorce de certains arbres à quinquina.
CONQUININE (ki) n. f. Nom donné quelquefois à la
quiuidino. Il Ou écrit aussi conchinine.
CONQUISITEUR {ki-zi — lat. conqitisilor ; de conquirerc,
supin conquisitum, chercher) n. m. Antiq. rom. Officier qui
était chargé do rechercher ceux qui tentaient de se
soustraire au service militaire, et de leur faire prêter le
serment.
GONQUISTA (Basco, comte he La), marin espagnol.
V. La Con(juista.
CONQUISTADOR [ku-iss — mot espagn. signif. conqué-
rant) n. m. Nom donné aux aventuriers espagnols qui, à
différentes reprises, allèrent
conquérir l'Amérique. Il PL i>e5
conquistadores {rèss).
Conrad ( saint ) , prélat
allemand, mort en 976, appar-
tenait à l'illustre maison des
Guelfes. Il fut élu évêque do
Constance en 934, fonda des
églises et un hôpital, et laissa
ses biens aux pauvres. Con-
rad fut canonisé sous le pon-
tificat de Calixte II, vers 1123.
— Fête le 26 novembre.
Conrad F% roi de Germa-
nie (911-918), tils de Conrad
de Lahngau, duc de Franco-
nic, et de Glismut, fille d'Ar-
nulf. Premier roi élu en de-
hors des Carolingiens, il ne
put se faire reconnaître des
Saxons, Bavarois et Alamans.
Il ne fut pas plus heureux
contre Henri l'Oiseleur en
Thuringe (912), ni contre Reiner de Lorraine. Il désigna
pour son successeur son adversaire Henri l'Oiseleur. La
féodalité se constitua définitivement en Allemagne sous
son régne,
Conrad II, dit le Salien, empereur, né vers 990, élu
roi en 1024, couronné empereur le 26 mars 1027, mort à
Utrecht ou 1039- C'est le fondateur de la dynastie franco-
nienne. 11 succéda à Henri II, et fit de nombreuses guerres
pour pacifier l'Allemagne. En 1026, il prit la couronne do
fer à Milan et, après son couronnement à Kome, il dut
revenir étouffer des révoltes en Alamanie, Rhétie et Ba-
vière. Il fut moins heureux contre la Pologne. Eu 1036, il
fut appelé à réprimer des troubles qui avaient éclaté en
Italie, mais son armée fut décimée par la maladie et il
dut repasser les Alpes, tint une dièie à Soleure, où il fit
jurer fidélité à son fils Henri, couronné roi de Bourgogne,
puis il parcourut l'Allemagne, rétablissant la p»'x partout,
et mourut peu après.
Conrad m, de Holienstaufen, empereur d'Alle-
magne, né en 1093, élu le 7 mars 1138, mort à Bamberg
le 15 février 1152; c'est le fondateur de la dynastie dos
Hohenstaulen. A la mort de Henri V, les grands élurent
Lotbaire, duc de Saxe. La guerre éclata entre les grands,
(|ui voulaient dépouiller les Hohenstaufeu de l'héritage
privé des empereurs franconiens, et l'empereur appuyé sur
les Welfs et les Zxhrimjen. Conrad prit le titre de » roi »
(1127), se fit couronner à Monza et excommunier par le
pape. C'est là l'origine de la querelle dos guelfes et dos
gibelins. Conrad se réconcilia avec Lothaire. et, après la
mort de celui-ci, il fut élu et couronné A Aix-la-Chapelle.
Mais la lutte continua entre Conrad et Henri de Saxe, qui
fut dépouillé de la Saxe, puis de la Bavière. Une^ récon-
ciliation eut lieu, mais ne fut que temporaire. En 1147,
Conrad prit la croix, mais ses soixanto-dix mille cavaliers
Conrad I''
(Bibliothèque nationale).
205
lurent liécimôs on Asie Miaouro. II rejoignit lo roi do
Kraïuo ou Palestine, ot, après l'ôchoc delà croisade, re-
vint découragé tm Allemayuo.
Conrad IV, omporour d'Allomagno, nô à Acdha on
152S, rui des Romains on 1237, cnipcrour on 1230, mort ù
Luvi'llû on 1251. Fils de Krëdoric II, il ont à lutter contre
TAïUicésar Kaspo, qui le battit à Francfort (1216), contre
(iuillaumo do Hollande, qui lo battit égalomont à Oppcn-
lioiin (1251). Kxcommuoiô par lo pape, qui prôcha une
croisauo contre lui, il redescendit en Italie, reprit lo
royaume do Naples soulevé, ot mourut peu après do la
lièvre, laissant un tils de deu.v ans, Conradin.
Conrad V on Conradin, le dernier des Hohenstau-
t'on,ducdo Souabe, no à Wolfstein, près Laudshut.en 1252,
décapité à Naples eu 12*iS. Fils de Conrad IV et d'Eléonoro
do Bavière, il fut élevé à la cour do Bavière. Appelé par
les gibelins, il se rendit en Italie avec .son ami Frédéric
do Bade, pour reconquérir le royaume de Naples. Excom-
munié par lo pape, il s'empara de Rome ; sa riotte, alliôo a
celle des Pisans, fut victorieuse. Il marchait vers Luceria,
qu'il voulait débloquer, quand Charles d'Anjou le vainquit
à Tagliacozzo (23 août 126àl. Arrêté dans sa fuite par le
baron Frangipani, il fut livré à Charles d'Anjou, qui le tint
enfermé avec ses compagnons, avant de le livror à un simu-
lacre de tribunal qui le condamna à mort. L'exécution eut
lieu en présence do Charles d'Anjou et devant un immense
concours de peuple (oct. 1268) à Naples; neuf autres do
ses amis furent exécutés avec lui. Ce meurtre fui la cause
première des Vêpres sicilwnne$.
Conrad le Pacifique, roi de la Bourgogne trans-
iurane et de Provence (mort en 993), succéda à son père,
Rodolphe II, en 937. Son règne ne fut signalé que par la
destruction, en 950, des bandes de Sarrasins et de Hon-
grois qui dévastaient le pays. Il avait épousé en secondes
noces (95S) Mathilde, fille àe Louis d'Outremer.
Conrad de Mayence (ou Conradus episcopus),
chroniqueur allemand, vivait vers 120i). On a do lui :
ChronicûH rerum moguntiacarum, qui va de 1140 à 1251.
Conrad, évêque d'Utrecht, né en Souabe, assassiné à
Utrecht le 14 avril 1099. II avait été précepteur de l'empe-
reur Henri IV, dont il prit le parti contre Grégoire VIL 11
a laissé : Pi'o imperalore contra papam.
Conrad de Souabe, général allemand, qui se distin-
gua durant les guerres contre les guelfes d'Italie, à la tin
du XII' siècle, et dont les Italiens disaient qu'il avait une
jnosca iH cen-ello (» une mouche dans la cervelle "). Mar-
quis d'Anoône et prince de Ravenne (1172), il obtint, en
1195, le duché de Spolète.
Conrad, marquis DE Tyr et DE MoNTFERRAT, fils de
Guillaume III, dit le «Vieux ». Après avoir pris part aux
guerres d'Italie contre Frédéric I", il s'embarqua pour la
Syrie (U8Ô;. Il forea Saladin à lever le siège de Tyr, et,
après avoir rejoint l'armée des croisés devant Antioche, il
allait être nommé roi de Jérusalem, quand il fut poignardé
par des émissaires du Vieux de la Montagne (1192).
Conrad (le clerc) [der Pfaffe Konrad], ecclésiastique,
originaire de la Franconie rhénane, qui composa à la cour
de Henri le Superbe, vers 1135, sa célèbre Chanson de lio~
land [liolandslied], ou plutôt adapt-a en allemand le poème
français do ce nom. Conrad est le premier de cette nom-
breuse lignée de poètes-traducteurs allemands qui firent
fiasser dans leur langue les œuvres importantes de la
ittérature française du moyen âge. Conrad, qui savait
médiocrement le français, a altéré assez sensiblement le
caractère de son original. L'idée patriotique a disparu de
son oeuvre, ce qui s'explique aisément, la « dolce Franco «
n'étant pas sa patrie. En revanche, son Charlemagno est un
empereur allemand. De plus, Conrad a transformé la lutte
de races en une guerre religieuse, une sorte de croisade. 11
a aussi fait à l'idée religieuse une part plus importante que
le trouvère français. Malgré ces modifications, lo poème de
Conrad présente un enchaînement logique et clair. Il se
distingue aussi par la simplicité, la variété et le charme
de la Tangue. Conrad est vraisemblablement l'auteur de
la Chronique des empereurs {Kaiserchronik).
Conrad de Fussesbrunnen. poète autrichien qui,
outre des poésies profanes aujourd'hui t^erdues, écrivit ,
vers 1210, une Enfance de Jésus {Kindlieit Jesu).
Conrad de Furstenberg, mort en 1227, abbé général
do l'urdre de Citeaux (1217), cardinal et évcquo do Porto
(1219), prêcha la croisade contre los albigeois ot une aussi
contre les musulmans. On a do lui : ConstUutiones in Ge)'-
mania pro cleri rcformatione ot De erroribus Albigensium.
Conrad de Lichtenau, chroniqueur allemand, mort
on 12U). 11 appartenait à une vieille famille souabe, fit un
séjour assez long à la cour impériale avant d'Ôtro nommé
abbé du couvent des prémontrés d'Ursperg (1215), où il
continua lo Chronicon d'El^kebardt d'Ursperg, do 1101 à
1229 (Mon. ijcrm. hist., Scriptot^es XXIIJ).
Conrad le Roux, duc de Lorraine, de 944 à 953,
gendre d'Otton 1'% roi do Germanie. Ayant suivi LuidolC,
duc do Souabe, dans sa révolte contre co roi, il fut dé-
pouillé de sou duché. Il appela à son secours los Magyars,
qui dévasteront la Lorraine. Eu 954, il se récouci!ia«avoc
ôtion I", qui lui rendit ses domaines de Franconie, mais
non son duché do Lorraine. Il fut tué aux côtés du roi, en
combattant los Magyars à. la bataille du Lechfold (955).
Conrad, comte de Hochstadkn, archevêque doCologno
(1238-1261), prit parti pour Grégoire IX contre Frédéric II,
ot eut à lutter contre tous ses voisins, couronna Guil-
laume do Hollande (1248), se brouilla avec lui, tit élire
Ricliard do Cornouailles (1257) et lo couronna à. Aix-la-
Chapelle. Il augmenta la puissance ot la richesse des
archevêques, et lutta avec succès contre Cologuo qu'il
soumit enliérement à son pouvoir (1259).
Conrad de "Wurzbourg, poète allemand, mort &
Bâle en 1287. Conrad s'essaya dans les genres les plus
divers, depuis le grand poème épique {Guerre de 7'roic),
qui ne lui réussit guèro, son esprit manquant de tu
vigueur nécessaire pour dominer une vaste matière, jus-
qu'à ta clianson. Il excella dans la nouvelle : VKtnpfreur
Olhon, où il raconte un acte do courage du chevalier
hoiiri do Kempten ; la Lt't/ende du crur, dont lo sujet est
l'histoire bien connue d'une fommo £i qui son époux fuit
manger lo cœur do son amant; Enr/vlnart et hngetlrut,
exemple d'admirable amitié ; la Récompense du monde, ex-
position allogorinue des déceptions réservées à ceux qui
recherchent les joies de la terre ; Loltenyrin, version de
la légende française du Chevalier au ciji/ne, sont autant
d'œuvres intéressantes, écrites dans un style aisé et avec
un très grand souci de la versification. Ces mérites se
roncontreul aussi dans ses légendes pieuses {Alexis,
Silvestre, Pantaléon)y et dans sa For<je d'or, poème en
l'honneur de la Vierge. Conrad n'est peut-être pas l'auteur
du Tournoi de JVanlts, qui lui a été longtemps attribué.
Conrad d'Aromenhusen, moino suisse qui écrivit
en 1537 son Livre des échecs (Schachzabolbucn), le plus
populaire dos poèmes allégoriques allemands se ratta-
chant au jeu d'échecs.
Conrad d^Heresbach, théologien allemand, né à
Heresbach en I4y6, mort en 1576. Il fut précepteur, puis
conseiller intime de Guillaume de Clèves, entra en corres-
pondance avec Erasme, et c'est dans une lettre qu'il lui
écrivit que se trouve la lielatiofi de la prise de Munster
par les anabaptistes, en 1534. 11 a laissé quelques ouvrages,
uotamment : Libri duo de educandis principum liberis {Fvaac-
fort, 1592).
Conrad de Marbourg, dominicain allemand, mort
en 1233. Il fut confesseur du landgrave Louis de Thuringe
et de sa femme Elisabeth, puis fut nommé, par Grégoire IX,
inquisiteur pour l'Allemagne (1332). Il se signala par la
vivacité de son zèle contre les hérétiques, et périt assassiné
dans une embuscade. On a de lui ; Epistola ad papam de
miraculis Sanctx Elisabeth^ (Cologne, 1653).
Conradi (Jean-Georges), musicien allemand, né dans
la seconde moitié du xvii* siècle, fut maître de chapelle
à Œttmgen, 11 fut, dit-on. l'un des premiers compositeurs
qui firent jouer des opéras allemands sur lo théâtre de
Hambourg, où l'on ne connaissait jusqu'alors que les
opéras italiens. Quelques-uns de ses ouvrages obtinrent
d éclatants succès. On cite, parmi les plus importants :
Ariane (1691); Dïogéne (1691); Numa Pompilms (l69l);
Carolus maynus (1692); Jérusale7n, première partie (1692);
Jérusalem, deuxième partie (1692) ; Sigismona{l693)] Gen-
séric (1693), et Pygmalion \,1&9Z).
Conradi (Auguste), musicien allemand, né et mort à
Berlin (1821-1873), fut élève en cette ville de Rungenhagen.
Maître de chapelle à Stettin en 1849, il fut successivement
chef d'orchestre du théâtre de Kônigstadt à Berlin, puis à
Dusseldorf, à Cologne, et enfin au théâtre KroU, de Berlin.
Il a fait représenter à Berlin les opéras suivants : Hube-
zahl (I847J; Muza, dernier prince des Maures (1855); la
Madone Sij-tine (1864); le Valet Rupert i\86ô); Voilà bien
les femmes (1867) ; Dans les vignes du Seigneur (1867); etc.
On connaît encore de cet artiste ime quantité d'œuvres
musicales diverses.
GONRADIE (di — de Conrad de Gesner, natural. et mcd.
suisse) n. f. Bot. Syn. de pkntaraphie, macranthère,
et TOFIKLDIE.
CoNRADlN. Hist. V. Conrad V.
CoNRADiN DE BoRNADA, dit le Bienhoureux,
dominicain italien, né près de Brescia en 1392, mort en
1429. La peste ravageait Bologne, lorsque, cette ville étant
entrée en guerre avec le pape, il publia l'intordit lancé
contre elle par ce dernier, et accusa les Bolonais d'attirer
sur eux, par leur conduite envers le souverain pontife, le
fléau qui les décimait. Les Bolonais le jetèrent alors en
prison. H fut emporté, quelque temps après, par la peste.
On l'a appelé le Bienheureux, bien que l'Eglise uo lui ait
pas décerné ce titre.
CONRADINE n. f. Genre de labiées-saturéinées-mélis-
sées, dont la seule espèce conaue est un sous-arbrisseau de
la Floride.
CoNRARD (Olivier), cordelier et poète français, né dans
le Gâtinais, vivait au xvi* siècle. Il se fit connaître par
des Poésies latines (Paris. 1530). Le plus curieux de ses
ouvrages est son Miroir des pécheurs (Paris, 1526), écrit
en latin, et qu'il traduisit lui-même en vers français.
CONRART (Valentin), littérateur dans lo salon duquel
prit naissance l'Académie française, né à Paris en 1603,
d'une famille calviniste, mort en 1675. Ignorant lo grec ot
lo latin, mais très versé dans los langues italienne et espa-
gnole, habitué de l'hôtel do Rambouillet et, plus lard, des
samedis de M"* de Scudèry, il réunit, dans sa maison de
la rue Saint-Martin, Chapelain, Godeau, Gombault, les
doux Habert, Malleville et Sorisay, dont Richelieu fit les
premiers membres de la Compagnie. En 1635, lorsiju'ello
eut été constituée par lettres patentes, Conrart on fut élu
secrétaire perpétuel ; il était aussi conseiller et secrétaire
du roi. Conrart a passé sa vie à lire ot à compiler, mais
il n'a presque rien publié. Il a laissé des manuscrits au
nombre do dix-huit volumes in-folio et do vingt-quatre
in-4'', déposés â la bibliothèque do l'Arsonal, et dont
L. Paris a donné la table dans te Cabinet historique. Talle-
mantdos Réaux, Liniôro, Boiloau ont été sévères pour cet
excellent homme, qui a mérité, par sa bienveillance, la pu-
reté de son goût et la droiture de son jugement, l'amitié
fidôlo et les éloges de la plupart do ses contemporains.
— Allds. LiTTÉK. : Imiter de Conrart le allencfl prudent.
Aphorisme tiré d'un vers do Boiieuu dans sa première
épitre. {Lo satirique a dit " J'imite de Conrart... ■ D'après
lui, c'était dans ta crainte de no rien donner do bon que
Conrart no publiait rien. Ce " silence prudent « est devenu
proverbial ; on l'applique À tous ceux qui, pour une raison
ou une autre, ont la précaution do se taire.)
CONRINO (Hormann). érudit hollandais, né ù Nordon
(Frise orientale) en 1606, mort en 1681 à Helmstodt. Il
connaissait à fond la médecine, le droit, la théologie, l'his-
toire, la physique, la philologie, etc., fut nommé, en 16H2.
professeur do philosophie & Helmstodt, et écrivit environ
deux cents ouvrages, qui ont été réunis on partie sous le
titre de : Opéra omnia ilïrunswick, 1730). Louis XIV lui lit
une pension. — Une de ses filles, Marik-Sophik, épousa
lo docteur Schelhnmmor, et composa dos poômos, des ou-
vrages sur l'économio domestique, etc.
CONRINOIE Iji ) n. f. Genre do crucifèros-chétranthéos-
sisyiiibnnées, ronformant des herbes do l'Europe méridio-
nulo el de l'Asie occidenialo.
CONROY iro-a) ». m. Nom donné, dans le contre do lu
France, ù des terres très argileuses ot imperméables aux
eaux pluvialofi.
CONRAD IV — CONSANE
CONSAARBRUCK, village d'Allemagne (Prusse-Rhé-
nanei, près du confluent de la Sarre ot de la Moselle ;
1.200 liab.— Pendant la guerre do Hollande sous Louis XIV,
les Français avaient enlevé Trêves à l'Electeur. Le duc
Charles de Lorraine et les deux princes de Brunswick se
coalisèrent pour rendre cette ville à son possesseur. A la
tèto de 20.000 hommes, ils attaquèrent (16*5) le maréchal
do Créqui, commandant 15.000 hommes, dont le camp était
établi près de Consaarbriick, au confluent de la Sarre et
de la Moselle. Créqui, vaincu, se jeta dans Trêves; mais
la ville dut se renoro peu après, ot le maréchal fut fait
prisonnier.
CONSACRANT {h-an), ANTE adj. Qui consacre : Paroles
CONSACRANTES. (BûSS.) EvêquC CONSACRANT.
— Substantiv. : Le consacrant et le consacré. (On dit
plus souvent consêcbateur.)ii Prêtre qui consacre le pain
et le vin : Le consacrant se comynunie lui-même.
CONSACRER (lat. consecrare ; de cum, avec, et sacrare.
sacrerj v. a. Bénir avec certaines prières qui rendent
une personne ou un objet apte à être voué à un service
"religieux : Consacrer un prêtre, une église, un cimetière,
un calice, il Dans la religion catholique. Changer, par les
paroles sacramentelles, au corps et au sang de .1 ésus-Christ :
Consacrer le pain, le vin, des hosties. — Absolum. : Le
prêtre ne consacre pas le vendredi saint, ii Rendre au-
guste, vénérable : Consacrer toutes ses actions par la
sainteté du but qu'on leur assigne. :i Regarder comme sa-
cré : Qui le premier a consacré un chat ? — C'est apparem-
ment celui qui était le plus incommodé des souris. (Volt.)
— Fig. Sanctionner, affermir, rendre durable : L'usage
consacre l'abus.
— Co)isacrer à. Vouer, dédier par des prières spéciales :
Consacrer u«e chapelle À la Vierge, ti Dévouer, employer,
appliquer à : Consacrer tout son temps av travail.
Consacré, ée part. pass. du v. Consacrer.
— Substantiv. Personne qui a reçu la consécration : Les
CONSACRÉS.
Se consacrer, v. pr. Etre consacré : Les églises se
CONSACRENT par de longues cérémonies, il Consacrer sa per-
sonne, la vouer à des fonctions saintes : Se consacrer à
Dieu. Il Se vouer, s'appliquer exclusivement : Se consacrer
à l'étude. Il Garder pour soi, se réserver : Part de butin
que les chefs se consacraient.
— Syn. Consacrer, sacrer, dédier, dévouer, vouer. Sacrer
est absolu: il marque une cérémonie religieuse par la-
quelle on confère un caractère : on sacre un roi, un évêque,
on ne les sacre pas à quelque chose. Consacrer est relatif;
il est presque toujours suivi du nom de l'être, de l'objet
auquel on consacre, ou bien il en appelle l'idée dans
l'esprit. Cependant, on dit absolument qu'une hostie est
consacrée; mais, alors, le mot prend une signification
différente, spéciale, puisqu'il entraine l'idée d un chan-
gement de substance. Consacrer, c'est affecter à Dieu
ou à son service d'une manière toute particulière ; c'est
encore rendre propre à quelque chose. 1 y employer d'une
manière complète : on consacre à Dieu'la religieuse qui
renonce au monde; on consacre uno journée tout en-
tière à faire un certain travail. Dédier exprime plutôt
l'idée d'un hommage : on dédie à. la Vierge, aux saints;
on dédie un livre à quelqu'un. Vouer et dévouer annoncent
un renoncement, un dépouillement ; ce qui est voué ou
dévoué ne s'appartient plus, ou on renonce à sa posses-
sion ; mais, quand on dit vouer, le renoncement est simple ;
dévouer suppose un sacrifice, uno abnégation totale : deux
personnes se vouent l'une à l'autre par lo mariage; Eus-
tache do Saint-Pierre se dévoua pour sa patrie.
CONSALVI (Hercule), cardinal et homme d'Etat, né à
Rome en 1757, mort en 1824. Il remplit avec talent, àRome,
les fonctions déjuge au tribunal de la signature, d'auditeur
de rote (1792), enfin de ministre des armes (1797). Accusé
injustement d'avoir été l'instigateur du meurtre du gé-
néral Duphot (2 sept. 1797), il fut emprisonné par les Fran-
çais dans le château Saint-Ange. Secrétaire du conclave,
à Venise, il fut, avec le cardinal Maury, lo promoteur do
l'élection do Pie VU, qui, rentré à Rome, le nomma cardi-
nal o( secrétaire d'Etal ^iSOO). Après l'échec de la mission
de Mï' Spina, Consalvi, de
concert avec le diplomaio
Cacault , Sô rendit eu hâte à
Paris. Reçu solennellement
par les trois consuls, lo
22juin 1801, il déploya, dans
les négociations (difficiles
qui suivirent , un mélange
ae fermeté et de prudonoo
grâce auquel lo Concordat
lut conclu lo 15 luillot ISOl.
Ayant encouru la colère de
Napoléon nar l'énergie avec
laquelle il soutint Pie VU
daus la défense des intérêts
do riigliso et do l'indépen-
dance du saint-siège, il so
démit do ses fonctions de so-
croiuiro d'Etal 1 17 juin 1S06).
ijuand lo papo fut amené do
force on Franco (1809), Con-
salvi fut, â son tour, mandé
â Paris, puis interné â
RoimsetàMézières,oironduùlaIihoriéon 1813. 11 fut plus
tard rcprésentanldu saint-siège â Paris, o( prit pari au con-
grès de Vienne, où il obtint la restitution de la plus grande
partie dos Etats noniiticaux ot la confirmation du droit do
préséance accordé aux nonces aposioli(iuos sur tous les
ambassadeurs. Jusqu â la fin du règne do Pie VII, lo car-
dinal Consalvi gouverna les Etals do l'Eglise. La pro-
mulgation du Code do procédure civile ot du Codo do
commerce, la répression des troubles â Rome et du bandi-
tisme dans la campagne, entre autres actes, lui nierilôront
lo surnom de » grand cardinal-, quo les Romains lui ont
donné A la mort de Pio VII (23 sept. 1S23^ Consalvi se
relira dans sa villa de Porto d'Aniio. Il était rappelé aux
affaires par Léon XII, lorscju'il mourut. Il légua sa mo-
deste fortune on partie aux pauvres, en partie aux enlanis
de Cimarosa. Consalvi n'éiaii pas nréiro; il n'avait jamais
voulu recevoir d'autre ordre sacré iiuo le diaconat.
— Biui.iOûB. : Crétinoau-xiolly, .Mémoires du cai-dutat
Cirnsnlri (Paris, 1864); Artaud do Montor, Vio du pope
Pie Vil iPuris, 1S37).
C0N3ANC a. f. Bot. Syn. do scdulairk.
Cardinal Coasalvl.
CONSANGUIN — CONSCIENCIEUX
CONSANGUIN igliin). INE [lat. consatiguineus ; de ciim,
avec, et sanguis. inis. sang, adj. Parent du côté du père.
(Se dit surtout des frères et des sœurs qui oat le même
père, et non la même mère) : Il fêtait permis, à Athènes,
d'épouser sa sœur consanguine. (Montesq.)
— n. m. pi. Frères consanguins, sœurs consanguines.
(On dislingue les frères consanguins, les utérins et les ger-
viains.)
— Encycl. Mariages consanguins. V. consanguinité.
CONSANGUINITÉ [gu-i — rad. consanmiin)n.î. Parenté
du coté du père : Le deuJ-ième degré ae consanguinitk.
— Fig. Parenté, fraternité morale : La langue est une
sorte de CQSSAyGiiniTÈ entre les peuples. (Lakanai.)
— Dr. canon. Parenté, tant du côté du père que du côté
de la mère : L'Eglise a étendu l'empêchement de mai'iai/e
par CONSANGUINITÉ Jusqu'aux oncles et nièces, neveux et
tantes, cousins et cousines.
— Econ. rur. Origine des animaux domestiques qui
sont obtenus en alliant entre eux des individus directe-
ment provenus des mêmes parents.
— Kncycl. Phvsiol. et hyg. La consanguinité, qui, pour
l'hygiéniste, n'est autre chose que la parenté tant du coté
de la mère que du côté du père, n'est pas défectueuse
dans les espèces animales, par suite du choix des repro-
ducteurs, pas plus qu'elle n'est nocive dans l'espèce
humaine lorsqu'il n'y a pas de tare héréditaire. On peut
citer, en effet, des communes saines, à mariages consan-
guins répétés entre les habitants, depuis des siècles.
Mais, dans la pratique habituelle des unions, la patho-
logie des futurs époux n'entrant pas en ligne de compte.
la consanguinité transmet les caractères les plus fixes, et
notamment la pathologie individuelle, qu'elle double ainsi
en quelque sorte. Les sourds-muets semblent être les
produits les plus fréquents de ces unions, mais les statis-
tiques tendant à le démontrer sont obscures et mal faites.
La loi a restreint dans une certaine mesure les mariages
consanguins, et l'hygiène, tout en trouvant rationnelle
celte restriction, ne l'exige que dans les cas d'une héré-
dité ainsi susceptible d'être multipliée par les descen-
dants. Chez les métis, les mariages consanguins les ra-
mènent en arrière, c'est-à-dire à la race nègre.
CONSCIEMMENT {kon-sia) adv. D'une manière con-
sciente.
CONSCIENCE {kon-si-anss — lat. conscientia; de cum,
avec, et scire, savoir) n. f. Sentiment naturel de notre
être, de ses facultés et de ses actes. (Les philosophes ap-
pellent ce sentiment conscience psychologique, méta-
physique, ou SENTIMENT DU MOI.) H Sentiment intime d'un
fait ou d'un objet e.\térieur : iS'avoir pas conscience de
ce qui se dit autour de soi. Il Sentiment intérieur de la mo-
ralité des actes : Quand la bourse se rétrécit, la conscience
s'élargit. {Contes d'EutTa.pe.)[E.n philosophie, ce sentiment
s'appelle conscience morale, ou sens moral.] — Se dit de
la manière dont les hommes ou une classe d'hommes dis-
tinguent le bien du mal : La conscience publique, n Moyen
quelconque qui aide à discerner le bien du mal moral : Lu
véritable ajni est une seconde conscience, il Amour du bien
inspiré par la connaissance naturelle que nous en avons :
Avoir de la conscience, homme sans conscience, il Ame,
considérée par rapport à l'état nui résulte pour elle de la
moralité des actes accomplis : Faire l'examen de sa con-
science, il Pensées secrètes, sentiments cachés : Pénétrer
dans les consciences. Interroger les consciences, ii Foi,
croyances religieuses : La liberté de conscience est le
fondement de toutes les autres libertés. (J. Simon.) il Soin
minutieux : Travail dans lequel il y a plus de conscience
que de talent.
— Pop. Estomac : 5e mettre une aujie de boudin sur la
CONSCIENCE.
— Loc. div. : Conscience large. Penchant à excuser faci-
lement le mal chez soi ou chez les autres, ii Fausse con-
science, Conscience qui se trompe aisément dans l'appré-
ciation du bien et du mal. n Mauvaise conscience. Etat de
la conscience d'une personne qui a fait le mal. w Affaire de
conscience. Obligation imposée par le besoin d'accomplir
un devoir ou de mettre sa conscience en paix, ii Dans ma
conscience. En mon âme et conscience. Dans ma conviction,
comme je le crois et le sens, n Sur mon honneur et con-
science, Formule de serment que prononce le jury, avant
de rendre son verdict, il En conscience. En sûreté de con-
science. En bonne conscience. Sans que la conscience soit
blessée. — En bonne conscience signifie encore. En toute
franchise, en vérité, ii illettré la main sur la conscie7ïce,
Juger sincèrement, parler franchement. — EUlpt. La main
sur la conscience, En parlant avec toute franchise. Il Avoir
sur la conscience. Etre coupable de ; sentir comme un poids
sur son cœur; éprouver le besoin de dire, de se venger,
de se soulager de. ii Mettre sur la conscience, Rendre res-
ponsable de. ii.4i'oir la conscience nette, Etre exempt de
blâme, do reproche, il Se faire ou Faire conscience de, ou
une conscience de. Se faire scrupule de, regarder comme
une action mauvaise ou indélicate, n C'est conscience ou
C'est une conscience de, C'est une action qui offense la con-
science que de. Il Vendre sa conscience, Acheter les co7ï-
sciences. Sacrifier à des intérêts coupables son devoir ou
son penchant naturel vers le bien; payer un pareil sacrifice.
Il Opprimer les consciences, Etoutler la libre manifestation
des sentiments, des opinions, des croyances, n Par acquit
de consc'iertce, Néglif^emmcnt, comme quelqu'un qui en
fait tout juste assez pour ne pas commettre une faute po-
sitive.
— Physiol. Double conscience, Etat somnambulique dans
lequel on a en quelque sorte deux existences distinctes,
ignorant pendant le sommeil ce qu'on a fait pendant la
veille, et réciproquement.
— ïechn. PJaoïie d'acier cintré ou morceau de bois dou-
blé de tôle, que l'on applique sur la
poitrine, et qui est percé de trous
dans l'un desquels porte la tête du
foret quand on fore à l'archet, n On
l'appelle aussi violon, palette k
FOBKR, PLASTRON, etC.
— Théol. Examen de conscience,
Préparation à la confession, qui con-
siste dans la recherche des péchés Conscience (tcchn.).
que l'on a commis, n Cas de con-
science. Question difficile de morale religieuse. ii Se faire
■un cas de conscience d'une chose. S'en faire scrupule.
Il Conseil de conscience. V. conseil 'partie encycl.).
— Typogr. Travail non taxé pour la quantité, mais
soalemeot pour la durée : Pour les travaux qui exigent
des soins exceptionnels, tous les cotnpositeurs sont mis en
conscience. Il Compositeurs qui travaillent en conscience :
La CONSCIENCE corrige ordinairement les tierces, il Lieu où
se fait le travail en conscience : Aller ù la conscience.
— Anton. Inconscience, insu.
— Encycl. Psychul. En psychologie, on entend par le
mot conscience la connaissance que l'esprit a de lui-même.
Elle présente trois caractères principaux : 1*' Elle est le
type de la connaissance immédiate ou intuitive; il n'y a
pas à distinguer ici le sujet et l'objet, ils ne font qu'un.
2" Elle est la forme commune de tous les phénomènes
psychologiques. 3» La conscience est essentiellement per-
sonnelle, impénétrable ; on ne peut avoir conscience que de
ce qui se passe en soi ; pour connaître directement ce qui
se passe en autrui, il faudrait s'identifier à lui.
On distingue la conscience spontanée, ou la simple in-
formation plus ou moins vague qui accompagne tous les
actes de notre vie psychologique, et la conscience réflé-
chie, c'est-à-dire l'acte par lequel l'esprit se replie sur lui-
même et se prend pour objet. La conscience présente les
degrés les plus divers, depuis la claire lumière de la ré-
flexion jusqu'au sentiment le plus obscur. Tandis qu'on
s'accorde en général à dire qu'elle n'existe pas à part
des phénomènes, c'est une question controversée de savoir
s'il n'y a pas de phénomènes psychologiques qui existent
à part de la conscience, qui soient inconscients. V. incon-
scient.
Le problème de la nature et de la portée do la con-
science n'a pas été soupçonné par les philosophes anté-
socratiques. Le « Counais-toi toi-même » de -Socrato est,
plutôt une règle de morale et de logique qu'un principe
de méthode psychologique. Platon a mis au centre de
tout l'étude de l'esprit lui-même; mais, s'il insiste sur
les différentes opérations de l'esprit, il ne considère pas à
part la forme commune des phénomènes psychologiques.
Aristote, sans nommer la conscience, a signalé son rôle
dans la connaissance ; elle enveloppe, d'après lui, tous
les faits intérieurs, et la pensée de la pensée est l'esprit
prenant la pleine possession de lui-même. Les stoïciens
donnent eulin son véritable nom (suvtlSr.ffti;) à cette faculté ;
ils la définissent une sorte de tact intérieur par lequel
l'âme perçoit sa propre tension. Le néoplatonisme traite
la conscience comme une connaissance d'ordre inférieur;
comme elle implique la dualité du sujet et de l'objet, elle
est au-dessous de l'extase mystique, dans laquelle on saisit
l'unité. Au moyen âge, 1 école revient à la théorie d'Aris-
tote ; nous no sentons qu'à la condition de sentir que nous
sentons, nous ne comprenons qu'à la condition de com-
prendre que nous comprenons.
Descartes fait de la pensée l'essence de l'âme, et il en-
tend par elle la couscience : « Par le nom de pensée, je
comprends tout ce qui est tellement en nous que nous
l'apercevons immédiatement par nous-mêmes et en avons
une connaissance intérieure ; ainsi toutes les opérations
de l'entendement, de la volonté, de l'imagination et des
sens sont des pensées. " Malebranche ne fait pas de la
conscience une faculté séparée, mais il considère la
connaissance qu'elle nous donne comme une sorte d'ex-
périence qui participe à toutes les imperfections de toute
expérience. Spinoza ne montre pas pour elle une plus
grande faveur. Leibniz, au contraire, voit dans la per-
ception du moi par lui-même une double révélation ; celle
de ce qu'est l'âme dans son essence, et celle de la vraie
nature de la substance. C'est aussi Leibniz qui ouvre la
voie à toutes les études sur l'inconscient. Hume se place
délibérément aux antipodes de ce métaphysicien. Il es-
time que l'esprit, dont nous n'avons aucune impression
particulière en tant que substance distincte de ses états,
nous est totalement inconnu ; nous n'atteignons que des
phénomènes. Kant se sert de formules analogues, mais
dans un sens nouveau. La conscience est, pour lui, une
sorte de sens intérieur, et ce sens intérieur est soumis,
comme tel, à une forme a priori, et par suite n'atteint
pas l'être lui-même. L'école écossaise, avec Reid et Du-
gald-Stewart , sépare la conscience des phénomènes
qu'elle nous fait connaître ; elle ne sixisit, d'après eux, que
des phénomènes, et c'est par induction, et non directe-
ment, que nous obtenons les idées de substance et do
cause. Hamiltou soutient contre eux que la conscience
n'est pas une faculté distincte, mais qu'elle enveloppe
toutes les opérations de l'esprit; d'autre part, il insiste
sur la dualité qu'elle implique toujours: toute représen-
tation suppose â la fois un sujet et un objet; il ne peut y
avoir conscience sans union de ces deux facteurs, et, par
suite chacun d'eux existe seulement tel qu'il est, par rap-
Fort à l'autre. Toute connaissance est donc relative, et
être en soi nous échappe. C'est précisément le contraire
de ce qu'affirment Maine de Biran et surtout ses disci-
ples. Maine de Biran attribue à la conscience, par l'inter-
médiaire du sentiment de l'effort, l'origine des idées de
force et de cause, et ses disciples voient en elle la révéla-
tion même de ce qu'est l'être en soi. A cette métaphysique
s'oppose l'empirisme contemporain, d'après lequel la con-
science ne nous fait connaître que des phénomènes et ne
permet d'étudier que leurs rapports, et d'après lequel,
enfin, elle n'est pas elle-même un fait primitif, mais seule-
ment le sentiment d'une différence. Actuellement, il y a
des représentants pour la plupart des théories que nous
venons de signaler dans la philosophie moderne. Celles de
Kant, de Hamilton, de Maine de Biran, de Spencer, se
partagent les esprits.
— Morale. Tandis qu'en psychologie la conscience con-
siste en une constatation de ce qui se passe en nous, elle
a pour le moraliste un tout autre sens. On pourrait, à ce
nouveau point de vue, la définir la /"onc^^o» d'appréciation.
Les jugements qu'elle porte ont pour objet, non pas seu-
lement les faits comme tels, mais leur valeur. On distin-
gue, dans les pht^^nomènes de la conscience morale, des
idées et des sentiments. Les idées ou notions quelle im-
plique sont d'abord colle du bien ou de l'idéal moral, au-
âuel l'action est conforme ou non, et celle du devoir ou
e l'obligation, ou encore de la nécessité d'accomplir ou
d'éviter cette action. L'action une fois faite, apparaissent
les idées d'approbation ou de blâme, de mérite ou de
démérite. Ces idées donnent lieu à des jugements, et ces
jugements sont accompagnés de sentiments plus ou moins
vifs: satisfaction morale ou remords, estime ou mépris, etc.
Doux problèmes principaux se posent à propos de la
conscience : d'abord celui de sa nature. Pour les uns,
en particulier pour l'école écossaise, elle est un sens mo-
ral, un instinct qui nous fait distinguer le bien et lo mal
par un sentiment immédiat. Pour d'autres, elle est un
206
résultat de l'expérience ; mais, tandis que certains l'expli-
quent par l'expérience individuelle, grâce à l'associa-
tion des idées et de l'habitude, Herbert Spencer en rend
compte par l'expérience accumulée de l'espèce , et la pré-
sente comme un instinct lentement formé et transmis par
l'hérédité. Enfin, d'autres, plus ou moins fidèles à la
pensée de Kant, l'identifient avec la raison prononçant
dans l'ordre pratique. Les divergences d'appréciation
morale suivant les temps et les lieux ont fourni matière
à des discussions qui se rattachent au problème de la
nature de la conscience. Les adversaires de l'a priori in-
voquent ces divergences à l'appui de leur négation ; ses
défenseurs les expliquent en distinguant la forme de la
loi et son contenu : les hommes sont d'accord sur la
réalité d'une obligation, ils ne différent que sur l'objet
de cette obligation; l'idée d'un devoir est universelle et
a priori, tandis que la détermination du devoir est en
partie empirique et par suite variable.
Le second problème qui a divisé les philosophes est
celui de l'autorité de la conscience. L'école écossaise dé-
clare la conscience infaillible. I-'empirisme, évolution-
niste ou non, est accusé d'aboutir au scepticisme moral,
quoique Stuart MiU et Spencer, à tort ou à raison, pré-
tendent conserver à la conscience toute son autorité.
Enfin, les rationalistes, criticistes et autres, distinguent
entre l'obligation en général qui a une valeur absolue et
les prescriptions particulières qui doivent être examinées
et critiquées dans chaque cas.
— Liberté de conscience. On entend par liberté de con-
science la faculté laissée à chacun d'adopter les doctrines
religieuses qu'il juge préférables, sans être inquiété par
la puissance publique. Pour les uns, cette faculté exige
seulement qu'on s'abstienne d'user de violence pour cher-
cher à conduire un homme à des croyances déterminées,
ou de le punir pour ne pas les avoir embrassées. Pour
les autres, elle s étend davantage : elle n'existe que si l'on
a le droit, non seulement de croire soi-même ce que l'on
veut, mais de manifester publiquement ce que l'on croit
en défendant sa foi et en attaquant au besoin celle d'au-
irui. D'autres, enfin, confondent la liberté de conscience et
la liberté des cultes. Pour eux, la première ne se conçoit
pas sans la seconde, et elle est violée dès qu'on ne pos-
sède pas la faculté de pratiquer, même en public, le culte
conforme à ce que l'on croit.
Les sociétés classiques de l'antiquité n'ont pas soup-
çonné la liberté de conscience, en quelque sens qu'on la
prenne. En Grèce, le pouvoir populaire a fait boire la
ciguë à Socrato et persécuté diversement beaucoup
d'autres penseurs. A Rome, l'autorité publique a torturé
et mis à mort des millions de chrétiens, qui refusaient
d'adorer ses idoles. Aux yeux de ces peuples, la reli-
gion nationale se confondait avec l'Etat : on outrageait
1 Etat en refusant de pratiquer sa religion.
Le moyen âge professa des idées analogues : l'Eglise
ne croyait pas quon dût tenter d'amener par la force les
infidèles à la foi, la foi devant être, à ses yeux, l'ouvrage
de la persuasion et de la grâce ; mais, pour les chrétiens,
elle regardait, et elle regarde, comme une faute toute
défaillance sur le symbole, n'admettant pas plus dans ce
cas, au for externe, l'excuse de la bonne foi, que la légis-
lation ne l'admet, en général, dans la violation du code.
De son côté. l'Ktat voyait dans cette faute morale un
délit social, et il la frappait en conséquence.
On sait que la liberté de conscience fut comprise par la
Révolution au nombre des droits de l'homme. Depuis, la
diversité des croyances parmi nous a amené les gouver-
nements, quelles'que fussent leurs préférences, à profes-
ser et à pratiquer généralement, à des degrés divers, la
liberté de conscience: ils tolèrent toutes les doctrines re-
ligieuses, en s'efforçant de maintenir la paix et le bon
ordre.
— Bibliogr. Outre les ouvrages des philosophes dont
il est question dans l'article, on consultera : J- Simon,
la Liberté de conscience (Paris. 1857); Fr. Bouillicr. la
Vraie Conscience (Paris, 1882); H. Bergson, Essai sur les
don7iées immédiates de la conscience (Parvis, 1889); L. Maril-
lier, la Liberté de conscience (Paris, 1890); P. Carus, le
Problème de la conscience du moi (Paris, 1893).
Conscience (Henri), écrivain flamand, d'origine fran-
çaise, né et mort à Anvers (Belgique) [1812-18S3J. Il servit
dans l'armée de 1830 à 1836, et commença à se faire con-
naître par des chansons. En quittant le service, il se fit
garçon jardinier pour vivre. Le parti catholique ayant
résolu de substituer l'idiome flamand au français comme
langue nationale, Conscience se dévoua à cette cause et
débuta par un ouvrage écrit en flamand, l'Année des tni-
racles (1837), qui eut un énorme succès; grâce à l'appui
du roi Léopold, il devint employé aux archives d'Anvers,
puis professeur à l'université de Gand (1845), précepteur
des enfants du roi et commissaire de l'arrondissement de
Courtrai. Doué d'une grande fécondité, Henri Conscience
écrivit en flamand des nouvelles et des romans historiques,
comme Jacques d'Artevelde (1840); la Guerre des paysans
(1853); Batavia J^l&oè) ; etc., mais il- doit surtout sa répu-
tation à ses scènes de la vie privée, à ses peintures rus-
tiques, à ses tableaux de mœurs pleins de fraîcheur et
de charme, à la vivacité et à la moralité de ses récits.
Parmi le grand nombre d'œuvres de ce genre qui, pour la
plupart, ont été traduites en français, nous citerons : les
Heures du soir {IS39] ; le Conscrit {iSôQ); le Gentilhomme
pauvre {iSbl); le Fléau du village (1855); le Jeune doc-
teur{l&60): les Drames flamands ilSôè); la Voleuse d'en-
fants (1870); le Gant perdu (1872); le Remplaçant (1875);
Argent et noblesse (1877); les Martyrs de l'honneur (l880);
les Serfs de Flandre (1882); etc.
CONSCIENCIEUSEMENT ikon-sian-sieu-ze) adv. Avec
conscience, d'une manière consciencieuse : Accomplir con-
sciencieusement 5(1 tâche.
CONSCIENCIEUX {kon-sian-sieû), EUSE adj. Qui a de la
conscience : Saint Louis était par-dessus tout un homme
C0NSC1ENC1ECX. (Guizot.) Il Qui est fait avec une louable
attention, qui est soigneusement travaillé : Un travail
CONSCIENCIKUX.
— Syn. Consciencieux, scrupuleux. Consciencieux se
prend toujours en bonne part- (Se dit de l'homme qui,
écoutant la voix de sa conscience, est juste dans toutes
SOS actions.) Scrupuleux renchérit quelquefois sur co?)-
sciencieux ; il désigne l'homme qui consulte sa conscience
dans les petites circonstances, qui ne se permet pas
l'action la plus insignifiante sans l'avoir pesée dans la
balance do l'équité; mais, aussi, il exprime souvent l'abus
207
lîo oetto vortu, ot alors, il montre l'homme comme s'atta-
chant minutiousemonl aux petits détails et pcrdaut do
vue quoltiueluis les devoirs plus importants.
CONSCIENCIEUX [kon-sian-sieû) n. m. pi. Nom donné à
des se^^taires do diverses époques, qui no reconuaissaient
d'autre ri'gio de conduite que leur conscience. — Un
coNSCiuNciuux. it On a dit aussi coNsriiîNTiAiRK.
— Kncycl. Les consciencieux ou conscientiaires consti-
tuaient une secte do libres penseurs du xyii" siècle, (jui
eut pour clief un étudiant en ihoologio du nom de Matthias
de Knutzen, né à Oldensworth, village du Holstoin. D'Iéna,
où il arriva en 1674, il répandit à. profusion des manuscrits
dans lesquels il exposait sa doctrine et celle de ses parti-
sans, (^u'il prétendait être très nombreux, non seulement
à lôna, mais encore à Rome, à Paris et dans toutes les
universités d'Europe. Il niait l'autorité do IKcriture, no
mettait point do ditférence entre le mariage et le concubi-
nage, et ne reconnaissait pour règle de la vie, pour légis-
lateur, pour juge, que la conscience. Le ciel et l'enter,
disait-il, no sont que des rêves : le ciel est la bonne
conscience de ceux qui sont en paix avec oux-m6mes ;
l'enfer est la conscience troublée.
CONSCIENT (ko'i-sian), ENTE [lat. consciens ; do cion,
aver, ot sctre, savoir] adj. Qui a conscience, notion, idée
do l'existence d'une chose ; Les fous ne sont pas CON-
sciiiNTS <(e leurs actes.
CONSCIENTIAIRE n. m. V. CONSCIENCIEUX (sectaire).
CONSCRIPTEUR {sh'i-pteiir' — du lat. cum, avec, et
scripfor. qui écrit) n. m. Docteur de l'université de Paris
qui allait au bureau, à la lin des délibérations, pour re-
cueillir et vérifier les avis.
CONSCRIPTIBLE {skrip' — du lat. cojiscriptus, conscrit)
adj. Qui peut être appelé par la conscription militaire.
— Substantiv. ; Les conscriptibles.
CONSCRIPTION {skri-psi — du lat. cum, avec, et scriptio,
action décrire) n. f. Autrefois, en France, Inscription au
rôle des jeunes gens parmi lesquels le sort désignait ceux
qui devaient être soldats, n Tomber à la conscnjHion, Etre
frappé par la conscription, Etre déclaré soldat en vertu de
la loi de la conscription.
— Encycl. La conscription est un mode de recrutement
de l'armée qui consiste à appeler, chaque année, au ser-
vice, les jeunes gens inscrits sur les listes de recense-
ment comme ayant atteint nn âge déterminé.
Conscription fut le nom originairement donné au sys-
tème établi par la loi du 19 fructidor an IV, pour rég'ler
les conditions du service militaire. Cette loi fut la pre-
mière qui posa le principe du service obligatoire et per-
sonnel : " Tout Français est soldat et se doit à la défense
de la patrie. » La loi prescrivit que le service serait dû de
vingt à vino^t-cioq ans ; les jeunes gens compris entre ces
deux âges tormant cinq " classes » annuelles, dont tous les
membres étaient inscrits ensemble sur des listes où ils
étaient classés par rang d'âge. Le gouvernement pouvait
puiser sur ces listes d'après ses besoins, en appelant
d'abord la plus jeune classe et en commençant, dans cette
classe, par les plus jeunes conscrits.
Moditiée, plus tard, par l'admission du remplacement et
l'adoption du tirage au sort, cette loi fut appliquée jusqu'à
la fin du premier Empire. Elle pesa lourdement sur le
pays. Aussi la conscription était-elle devenue odieuse, et
son abolition fut-elle un des premiers principes proclamés
par la charte de 18I4. V. recrutement.
CONSCRIPTIONNAIRE (skri-psi-o-nèr') n. m. Celui qui
est frappé par la conscription.il On dit plus souvent coNscurr.
GONSCRIPTIONNEL, ELLE { skri-psi-o-Jièl' ) adj. Qui
concerne la conscription : Opérations conscriptionnelles.
CONSCRIT {skri — du lat. conscriplus, écrit avec) n. m.
Jeune homme inscris au rôle de ceux qui doivent tirer au
sort pour le service militaire, n Soldat levé par la conscrip-
tion. Il Soldat non encore exercé au maniement des armes,
ou exercé depuis peu et maladroit. — Dans le langage
courant, Titre qui indique l'inexpérience ou la naïveté
sotte : 5e laisser tromper comme un conscrit.
— adj. m. : Pères conscrits, Titre donne aux sénateurs
supplémentaires créés par Romulus, et plus tard â tous
les sénateurs romains.
Conscrit de 1813 (Histoire d'un), roman d'Erkmann-
Chatrian (186-1). ~ Joseph Bertha est un pauvre jeune
homme de vingt ans, apprenti horloger, boiteux, qui se croit
sûr d'être exempté du service militaire, et n'a d'autre guide
en politique que son bon sens mis en éveil par son intérêt
personnel. Les auteurs rendent avec uno remarquable jus-
tesse son désespoir quand il est déclaré propre à la guerre,
.ses adioux à sa fiancée, sa loyale résistance aux conseils
de sa tante le poussant â la désertion, l'austère langage do
son patron qui maudit les excès do la guerre, mais adjuro
le jeune homme do faire son devoir. Des batailles tita-
nosques do cotte époque, Joseph Bertha no raconte quo
les épisodes auxquels il a été mêlé. Sa poignante narra-
tion, coupée do réflexions bien personnelles, produit uno
émotion intense, augmentée encore par le style franc,
simple, naïf, familier qu'affectionnent les auteurs. Tout
le récit, jusqu'au retour dans ses foyers do Joseph blessé,
s'appuio sur le contraste du deuil des familles avec !os
Te ùeum perpétuels qui célèbrent do ruineuses victoires.
Et les auteurs résolvent d'une façon heureuse, aïKani
quo faire se peut, le difHcile problème do combiner le pa-
iriotisme avec la haino dos combats.
CONSÉCRATEUR (lat. consecrator ; do cum, avec, ot
sacrare, supin sacrât um, sacrer) adj. Qui sacre un évêquo :
/'ttnftfr coNsÉcRATECR. Il Qui consacre, dans lo sacritico
do la mossc : Prêtre consécratkur.
— Substantiv. Evêquo oui sacro un autre évoque. Il Fig.
Ce qui donne uno sorte do sanction : Paris est le coNSE-
CKATKUR suprême de tous les talents. (L.-J. Larcher.)
CONSÉCRATION (si-on — rad. consécrateur) n. f. Action
do consacrer : La con.sécration d'une éijlise, d'un calice.
La coNsficttATioN du pain et du vin. Les paroles de la con-
sécration.
— Antiq. et numism. Apothéose d'un empereur ou d'un
prince romain, llguréo, lo plus souvent, sur los médailles
i>ar un aiglo qui prend son essor.
— Fig. Sanction, contlrmation ; Le despotisme a beau
faire, la libre volonté de l'homme sera toujours une con8É-
CHATtON nécessaire de tout acte humain. (Do Custine.)
— Encycl. liolig. La. consécration est un rit liturgique,
pur loquol on atrocto au sorvico do Diou uno personne ou
CONSCIENCIEUX
CONSEIL
uno chose qui, par là, cosse d'être profane et devient
sainte. Il y avait des consécrations chez los Grecs ot les
Komains; <lo son côté, la loi do Moïso décrit minutieuse-
ment les cérémonies de la consécration du grand prêtre,
et les livres historiques rapportent tous les détails de la
consécration du premier et du second temple. Dans la re-
ligion catholique, les principales consécrations sont la
consécration des autels, la consécration des évoques, la
consécration des espèces oncharistiqiies.
La consécration des autels est réservée aux ôvêques ot
consiste essentiellement dans des onctions faites avec lo
saint chrême sur une pierre contenant dos reliques et
destinée à recevoir l'hostie et le calice pendant le sacri-
fice de la messe.
La consécration des évêpies se fait, pendant la célébra-
tion de la messe, par trois évoques dont l'un est le consé-
crateur et les deux autres les assistants.
L'élu, après avoir lu à haute voix la confession do foi,
reçoit l'imposition des mains, les onctions du saint chrême
sur la tête et les deux mains; le consécrateur lui remet
ensuite les insignes épiscopaux : l'anneau, la crosse, la
mitre et les gants; enfin, il le fait monter sur son trône.
Quanta la consécration des espèces eucharistiques, elle a
lieu pendant la messe, au moment où le prêtre prononce
les paroles sacramentelles : Ceci est mon corps... ceci est
le calice de mon sang... C'est la doctrine de l'Eglise que le
pain et le vin sont, alors, changés au corps et au sang de
Jésus-Christ : les espèces ou apparences seules demeurent.
Le mot ■( consécration >. est parfois appliq^ué aux abbés,
aux prêtres et aux rois. C'est une impropriété d'expres-
sion. On doit dire la bénédiction des abbés, Vo7*dination
des prêtres, le sacre des rots.
— Les protestants appellent « consécration » l'acte par
lequel l'Eglise confère à un homme la charge d'un minis-
tère spécial. Tandis que les anabaptistes, les quakers et
les plymouthistes ont renoncé â la consécration, d'autres
Eglises ont conservé l'imposition des mains non seulement
à leurs pasteurs, mais à leurs anciens, à leurs diacres et
à leurs évangélistes. Les réformés et les luthériens la ré-
servent aux pasteurs. Cette cérémonie exige la présence
de trois pasteurs (il en faut sept quand le ministre doit
demander un poste de l'Etat). Elle lui donne le titre de
ministre et le droit d'administrer les sacrements; mais le
ministre n'est réellement pasteur que lorsqu'il est parti-
culièrement attaché au service d'une église locale et qu'il
a charge d'âmes.
— Numism. Monnaies ou Médailles de consécration. Sur
ces monnaies, Teftigie du personnage déifié est accom-
pagnée d'accessoires qui varient
suivant les époques : celle do
Jules César est surmontée d'une
étoile; d'Au^fUSte à Nerva, elh'
est ornée dune couronne plu^
souvent radiée que laurée ; de
Nerva à Gallien , elle est fré-
quemment nue ; enfin, sous Claude
le Gothique et plusieurs de ses
successeurs, elfe est ordinaire-
ment voilée. Les princesses im-
périales n'ont aucun caractère
particulier : Julie , fille d'Au-
guste , a seule une couronne
d'épis, comme Cérès; Sabine, les deux Faustine, Julia
Mœsa et Mariniana sont couvertes d'un voile. L'avers
représente un aigle s'envolant seul ou emportant l'âme
du défunt; un bûcher, un autel, un char conduit par doux
mules pour les femmes, et par quatre clievaux pour les
hommes; un phénix, emblème do l'immortalité, lo lecti-
stemium de Junon, enfin un temple. Sur les monnaies des
princesses, l'aigle est quelquelois remplacé par lo paon,
oiseau de Junon. La légende dv l'avers présente une des
épithètes divus, pater, mater, etc., accompagnant lo nom
de la divinité, et lo mot consecratio se voit au revers. Les
expressions meinorix felici , memorix Tternx se ren-
contrent parfois autour de laulel ot, sur les monnaies des
femmes, les légendes .rternitas et sidenbus recepta. Ces
honneurs étaient rendus en vertu d'un décret du sénat ;
aussi les pièces portent-elles en général : Ex S. C. [Ex
senatus-consulto, en vertu d'un sénatus-cousuïto.) On con-
tinua à décerner los honneurs divins aux empereurs,
même après le règne de Constantin, mais aucune monnaie
en faisant mention ne nous est parvenue. On connaît lo
fait par les récits d'Ausono et d'Eutropo.
CONSECTION {$é-ksi — du préf. con, ot do section) n. f.
Mise en pièces.
CONSÉCUTIF. IVE (du lat. consequi, supin conseattum,
suivre) adj. Qui suit, dans l'ordre du temps, dos choses
do même nature ; Dormir dix keu7'es consécutives, ii Qui
suit comme résultat : La ruine est consécutive à la pro-
digalité.
— Gramm. Propositions consécutives. Propositions subor-
données, qui expriment la conséquence réelle ou logique
de ce qui est exprimé dans la proposition {>rincipalo ;
elles sont généralement rattachées à celle-ci par des
locutions telles quo : de sorte que, si ou tellement... que,
trop... pour que.
— Patliol. Phénomènes, Accidents consécutifs. Ceux qui
se montrent après uno maladie ou sur la lin, ot qui n'en
sont pas los accompagnements nécessaires : L'insomnie
complète est un phénomène conskcutie assez fréquent.
CONSÉCUTION [ku-si-on — rad. consécutif) n. f. Rapport
de conséquence, do causo à ollot, d'antécédent â consé-
quent.
— Mois de consécution. Astron. Espace do vingt-nouf
jours ot demi, entre doux nouvelles lunes, c'ost-ù-diro entre
doux conjonctions de la Inno avec lo soleil.
CONSÉCUTIVEMENT adv. D'uno manièro consécutivo,
ilans l'ordre du ii'ni|is. ot sans interruption notable :
Essuyer consécutivemi NT trois défaites.
CONSEGUINAou COSEGUINA, ou CoSIGUINA, volcan
do rAinériune centrale tMcaraguu). dominant au S. l'on-
Iréo do la liaio do Fonsoca, on face du Conchagua; alti-
tude, l.uiu métros, l-'ormidablo éruption du 20 janvier 1836,
nui couvrit les régions voisines du condros jusqu'à uuo
ilistanco de i.>u kilomètres.
CONSEIOLE («'V/'') ou GONSËOLB n. m. Graines Ao se-
monce, constituées par un mélange A parties égales do
blé ot do soiglo, ou d'avoine ot do soiglo, quo l'eu sème
ousomblo. Il Ûu dit aussi conséual.
Consécration de Faustine.
CONSEIGNEUR {sè-gneur' [gn mil.] — du préf. con, et
de seigneitr) n. m. Dr. féod. Celui qui partageait avec
un autre la seigneurie d'un fonds, ii Ou dit plutôt cosEi-
ONiiUR. V. ce mot.
CONSEIL {sëy' — du lat. consilium, mémo sens) n. m.
Paroles quo l'on adresse à quoiqu'un, pour diriger sa con-
duite, sans iutoution de le contraindre : Donner, Demander,
liecevoir. Suivre un consiîil.
— Fig. Impulsion, causo de détermination : Ecouter les
CONSEILS de la sagesse, de la raison, de l'expérience. Il Pru-
dence, sagesse, pratique : Il ne laissait rien à la fortune
de ce qu'U po^wait lui ûter par coNsiiiL et par prévoyance.
(Boss.) Il Ensemble des vues qui dirigent la conduite ;
desseins : Les conseils de la Providence, n Réflexion, déli-
bération : Le CONSEIL doit précéder l'action.
— Personne qui conseille; conseiller :
Phorbas était du roi le const^il et l'appui.
Voltaire.
— Assemblée de gens réunis pour délibérer : Le conseil
des ministres. Le conseil municipal. \i Délibération, séance
"tenue par des personnes qui délibèrent : Assister au conseil.
Il Lieu où se tient cette séance ; 5e rendre au conseil.
— Loc. div. : Prendre conseil, Demander des conseils,
les provoquer, dans l'intention de les suivre, ii Etre de
bon conseil. Etre homme de bon conseil. Etre capable de
donner de bons conseils, il Tenir conseil, Délibérer en-
semble sur le parti à prendre.
— Grand Conseil. V., plus bas, conseil du roi. ii Conseil
aulique. V. aulique.
— Conseil des Anciens, Conseil des Cinq-Cents. V. An-
ciens, Cinq-Cents, h Cojïseil des Dix. V. Dix.
— Arboric. A7'bre des conseils, Nom vulgaire servant
à désigner le ficus religiosa ou figuier des pagodes.
— Dr. Avocat d'un accusé : L'accusé et son conseil, il Con-
seil de discipline, Conseil qui veille, dans certains corps,
comme ceux des avocats, des notaires, des avoués, etc.,
au maintien de la discipline et de la dignité du corps.
Il Conseil de l'ordre. Conseil do discipline de l'ordre des
avocats. ("V. avocat.) il Coyiseil des prud'hommes. V. prud'
homme. Il Conseil de famille, Conseil judiciaire. V. la partie
encycl.
— Fr.-maçonn. Conseil de Vordre, Un des pouvoirs
constitutifs du Grand Orient de France, ii Suprême conseil,
Atelier du plus haut grade conféré par le rit écossais et
qui dirige les loges appartenant â ce rit.
— Mar. Conseil d'amirauté, Conseil se réunissant autre
fois pour traiter les questions intéressant la marine. (V. ami-
rauté.) 11 Co7iseil de justice 7nariti/ne, Tribunal jugeant les
fautes moins graves que celles qui sont du ressort du
conseil de guerre, ii Conseil d'enquête. Sorte de tribunal
nommé par le ministre et ayant pour but do rechercher
les causes d'un accident et de siatuer sur ces causes.
Il Co/ised d'adininistration d'un navire. Réunion du com-
mandant, du second et du commissaire d'un bâtiment de
guerre ayant pour but de vérifier la gestion des affaires du
bord. Il Co7ïseil de sa7ité, Comité de médecins décidant du
besoin de repos quo peut avoir un malade, n Conseil des
prises. V. prise.
— Théol. Chose seulement conseillée, par opposition aux
choses de précepte : La virgi7iité est de conseil, la chas-
teté est de p7'écepte.
— Allus. i.ittér. : Conseil tenu par les rats, Allusion â
une fable où La Fontaine met en scène des rats qui prennent
une décision fort avantageuse pour lo salut de leur répu-
blique, mais que personne n'ose mettre à exécution.
— Pbov. : La nuit porte conseil. Lo calme et la soli-
tude de la nuit sont propres â nous inspirer de bonnes
résolutions, li A parti pris point de conseil, Quand queh|u'uu
est décidé â agir comme il 1 entend, il est mutile de lui
donner des conseils, n Ne pèche point qui pèche par coa-
seil, On ne mérite pas d'être blâmé lorsqu'on se trompe
après avoir pris conseil.
— Syn. Conseil, avertissemeot, avis. V. avertissement.
— Anton. Dissuasion.
— Encycl. Uist. Co7iseil de commerce. On donnait ce
nom â des corps consultatifs, dont la mission était d'aider
le roi dans la protection et la réglementation du com-
merce ot do l'industrie. La premièro assemblée de ce
genre fonctionna sous Henri \\', mais il n'y eut ensuite
rien de régulier dans ses réunions. Colbert lit détacher un
conseil de conwiei'ce du conseil des tinances; il fut recon-
stitué à la fin du xvii* siècle. ^Supprimé â la mort do
Louis XIV, il reparut sous lo nom do bureau du coint)terce.
En 1730, on créa au-dessus de ce bureau un nouveau con-
seil de commerce, qui était une section du conseil du roi,
et qui fut réuni, on 1787, â celui des tinances.
Conseil de conscie7ice. On appelle ainsi un conseil consti-
tué, pour la première fois, sous la régence d'Anne d'Au-
triche, pour éclairer le roi dans la direction dos atl'aires
religieuses, et principalement dans la distribution des
bénéfices ecclésiastiques. Ce conseil fut remanié après la
mort de Louis XIV, et, plus tard, lu direction de la feuille
des bénéfices fut attribuée â divers iirélats. — Plus tard
encore, on appela aussi do ce nom l un des sept conseils
qui furent établis en 1715. en vortu des réformes dans-
l administration centrale do l'Etat, dont le duc do Saint-
Simon était l'inspirateur. Il était composé d'un président,
d'un secrétaire ot de plusieurs conseillers. Du conseil do
conscience relovaient los affaires ecclésiastiques. On no
tarda pas â reconnaitro quo le remplacement des secré-
taires d'Etat par dos conseils n'était pas pratique; lo-
conseil do conscience fut supprimé dès 1718.
Conseil delphinal. C'était uno cour souveraine do justice
do l'ancienne province du Dauphiné, instituée au xiv* siècle
par lo dauphin Humbert II. En 1151, Louis XI, étant encore
dauphin, transforma ce conseil seigneurial en parlement,
et un édit do Charles Vil, en 1453, confirma loito mosuro.
Conseil d'en haut ou Conseil d'Etat d'en haut. On donnait
ce nom, vers le milieu du xvii* siècle. A la section poli-
liquo du conseil du roi. V., i^lus bas, conseil du roi.
Contetl de raison. On désignait ainsi uno commission
extraordinaire chargée par Henri IV, on I^97, d'une partio
dos attributions du conseil dos tinances, ot nolnniment
dune répartition nouvelle dans los rocottes et dépenses du
royaume. Ce conseil, dont lo porsonnol fut pris dans les
cours souveraines, fonctionna pou do temps.
Conseil d'Etal. C'est lo nom nui a rcmnlftcé, depuis
Honri 111, celui do « conseil privé », pour désigner 1 en-
semble du conseil du roi. Souvent lo mot n'a ét^ ai>pliqué
qu'à la section tlnancièro du conseil, ot, sous Louis XIV
ot Louis XV, à la socUou politique.
COiNSEIL
Co«se.7 d,i roi. Ce nom fut donné au conseil politique ou
de eou«rnément qui a tiré son origine, au xiv f>ècle, de
la ^Za régis ou cour du roi. Il apparaît dans les docu-
ëenïs officfels, au moms à partir de 1303, sous les noms de
nrand conseil, conseil étroit, conseil secret. Il ne tut regl
Srd par aucune règle fixe, et ne lut S^p^\°lf^^^^
régulièrement que sous Philippe le Long. En 1318, PI -
fhfpe V décida que le grand conseil se réunirait une io s
car mois (d'où ion nom do consilmm mcnsis). Sous Cliar-
les V et Charles VI, son organisation avait fait de grands
progrès. Il comprenait des conseillers en titre, nommes
paî^e roi, et des membres de droit; les uns représentant
L haute noblesse, comme les princes du sang ; 'es au res
à raison de leurs fonctions, c'est-à-dire les grands officiers
L là couronne. U y avait en outre un personnel auxiliaire
ou comprenait des maîtres des requêtes et des greffiers
ië grand conseil navait pas de siège nxe et se tenait là
où le trouvait le roi. Ce corps était à la fois conseil do
gouvernement, tribunal administratif suprême cour de
fassation et même tribunal ordinaire. Charles VIII en U97,
constitua une cour de justice proprement dite, distincte
de son conseil de couvernement, sous le nom de grand
conseil la secrion politique du conseil du ro, garSalcs
noms dé Tonseil étroit et de conseil secret, et prit celui de
'Tu' x''.;;-'tiècle,1e Vnsea privé se subdivisa en con.e,7
des affaires, section politique permanente ; conseil des
parcTnouvelle section judiciaire 9"' ^^ f ™'"Pr,vT
Cernent sous Charles I-X, ","""''f ';f./"f'^f 4 Tm
semble de ces sections forma le conseil d t-tf.el le nom
de conseil privé devint synonyme de conseil des pajties
Plus tard, le conseil des finances fut appelé conseil d Etat
^Rtclfeire'u diminua et réforma le personnel du con«,7
d-Etat, et répartit plus régulièrement le travai entre les
sections. La création du co;.sei( des affaires cl dépêches
sénara définitivement dans le conseil l'élément politique
de'^rétément administratif. Sous Louis XIV, on jfistingua
dans le conseil du roi quatre commissions: i" le conseif
d'Etat d-en haut, qui recueillit les attributions politiques
de 1-ancien conseil des affaires; r le conseil des dépêches.
pour l'administration intérieure, qui fut une transfoma-
?iin du conseil des affaires et dépêches; 3» le conse'l de'
finances; i' le conseil priré ou des parties, qui était tou-
ours la section judiciaire. Cette organisation subsista
jusqu'à la Révolution. La loi du 27 avril-25 mai 1.91, or-
ganisant les ministères, supprima par la le ccised du ,n.
Le conseil d'Etat devint un conseil des ministres et les
fonctions des autres sections de 1 ancien conseil furent
réparties entre les divers ministères et les fonctionnaires
'"coMC^ touî'erain. On appelait ainsi les compagnies judi-
ciaires qui furent établies, aux xvil" et xviii- siècles,
dans des provinces récemment anne.xees, pour temr Heu
de parlements et administrer la justice en dernier ressort.
Quelques-uns de ces conseils furent érigés en parlements
mais ceux d'Alsace, d'Artois, de RoussiUon et de Corso
subsistèrent sous ce nom jusqu'en ngo.
Conseil supérieur. On a appelé conseils supériew s des
juridictions que Louis XV, à l'instigation du chancelier
Maupeou, avait établies, en ml, à Arras, Laon, Chà-
lons, Blois, Poitiers et Clermont-Ferrand, pour remplacer
le parlement de Paris. Ils furent supprimés en U.i, lors
du rappel du parlement. „. , . • -
Conseil des troubles ou Tribunal du sang. C était une juri-
diction spéciale établie en 1568 par le duc d Albe, dans les
Flandres, pour connaître des méfaits commis contre le ro
et la religion. Les comtes d'Egmont et de Hornes furent
condamnés par ce tribunal et décapités à Bruxelles. En
trois mois, il n'y eut pas moins de dix-huit cents per-
sonnes mises à mort. „. , „ • *•..:+
— Gouv. Conseil des ministres. C'est de 181d qu on fait
dater le fonctionnement régulier du conseil des ministres
en tant que comité de gouvernement. La constitution c^o
1852 avant rétabli en fait un pouvoir sans contrôle, le
conseil des ministres cessa d'exister en tant que conseil
de gouvernement. Le sénatus-consulte des 8-10 septembre
1869 rétablit le régime parlementaire, et les ministres
délibérèrent de nouveau en conseil. La loi organique les
3'1 août-3 septembre 1871, celles des 16 s6ptembre-2 octobre
1871 13-19mars 1873 et la constitution des 25-28 février 1873
ont consacré l'existence légale du conseil des ministres.
Cette dernière a, en outre, proclamé sa responsabilité po i-
tique. Le conseil des ministres tient ses réunions sous la
présidence du président du conseil et en présence du pré-
sident de la République. Los délibérations sont secrètes,
et il n'est pas fait de procès-verbal. Le conseil des minis-
tres délibère sur toutes les questions importantes de poli-
tique intérieure ou extérieure. Le ministre compétent
exécute ses décisions. Certains décrets doivent, par excep-
tion, porter . décret délibéré en conseil des ministres j .
En cas do vacance de la présidence de la République, le
conseil des ministres est investi du pouvoir executit. Un
dehors des conseils des ministres, tenus sous la présidence
du chef do l'Etat, les ministres tiennent, hors de sa pré-
sence, des
conseils de
cabi net,
sortes do
conféren-
ces prépa-
ratoi res,
sans c a-
ractère of-
ficiel.
Conseil
d'E lat.
Placé à cô-
té du chef ,
de l'Etat, des ministres et, dans une certaine mesure, des
Chambres elles-mêmes pour préparer ou éclairer les dé-
cisions ; destiné d'autre part à être la clef de voûte du
contentieux administratif dans sa plus largo acception,
le conseil d'Eut occupe, dans l'organisation et la marche
des pouvoirs publics, une place prépondérante.
Son rôle, sous l'ancienne monarchie, était déjà considé-
rable. Sous des noms divers, il se rattachait au consisto-
rium ou conseil d'Ktat de l'empire romain. Au xiii' siècle,
;i y.t.,it tn,,in \'aAmin'nitrat\nn et toute la iuridiction.
forme moderne, qu'il a conservée dans ses grandes lignes
sous tous les régimes. .
Sans doute, le conseil d'Etat a ressenti le contre-coup
des révolutions, les unes accroissant son action, les autres
la réduisant ; mais il a survécu à toutes ces secousses,
avant acquis la fixité et l'autorité qui font la force des
institutions. Son rôle est double, car il est a la lois lo
grand conseil du gouvernement et le tribunal suprême
de la juridiction administrative. -i j.tr,,, „•„
Comme conseil de gouvernement, le conseil d Etat n a
pas de pouvoir propre, pas plus qu'd na d initiative. 11
n'est saisi que par le chef de l'Etat ou par les ministres,
et cotte consultation est
!{rne de conseiller d'Etat.
Médaille de coDsciller d'Etat.
:m ou conseil u Jjtai. Ue l ,;11HII1,J ii/mani. ji« «... ■-." —
1 était toute l'administration et toute la juridiction
puisque do son sein sont sortis la Cour des comptes comme
puisque do son sein sont sortis la ^our ues i^umpiwa v,«ii.i
le parlement de Paris. Supprimé par la Constituante, il
revoit lo jour avec la constitution de l'an VIII, sous la
nécessaire pour lui permet-
tre de donner son avis. Il
ne peut se saisir lui-même.
Soit que sa consultation
soit obligatoire en vertu des
lois ou règlements, soit au
contraire que le gouverne-
ment use de la faculté de le
consulter sur dos matières
où U peut se passer de son
intervention, les délibéra-
tions ont le caractère d'avis,
en ce sens qu'elles ne sau-
raient lier les pouvoirs pu-
blics qui les ont sollicitées.
Mais, dans la pratique ad-
ministrative, et en ce qui
concerne un certain nombre
de matières délicates, où le
gouvernement tient à s'é-
clairer comme à couvrir sa responsabilité, il est admis que
les avis du conseil d'Etat doivent être suivis, et ils le sont
généralement. . .
Comme tribunal suprême de la juridiction administra-
tive, le conseil d'Etat jouit pleinement d'un pouvoir pro-
pre. Il n'agit plus comme conseil, mais comme juge, et il
est à la fois juge en premier et dernier ressort, juge d ap-
pel, et juge de cassation. En ces diverses qualités, le rôle
du conseil d'Etat est considérable. Il est impossible d cnu-
mérer ses attributions multiples. Il suffira d'indiquer
quelques espèces, à titre d'exemple : comme juge en pre-
mier et dernier ressort, il statue sur les élections aux
conseils généraux, ainsi que sur les recours pour excès de
pouvoir ; comme juge d'appel, il statue sur les décisions
des conseils de préfecture et des conseils du contentieux
des colonies; comme juge de cassation, il statue sur toutes
les décisions des tribunaux administratifs, qui ne relèvent
pas de lui par l'appel, et qui peuvent être attaquées par
le recours en cassation.
Le conseil d'Etat est présidé par le garde des sceaux,
ministre de la justice, et, en fait, par un vice-président. Il
est divisé en cinq sections : une section du contentieux et
quatre sections dites administratives, où les affaires sont
réparties par ministères, plus une section « temporaire »
du contentieux. Le conseil d'Etat ne se réunit en assem-
blée générale, c'est-à-dire toutes sections réunies, que
pour les affaires exigeant cette formalité. Le personnel du
conseil d'Etat comprend, en outre du vice-président, des
présidents de section, du secrétaire général et du secré-
taire du contentieux, 25 conseillers d Etat en service or-
dinaire, 19 conseillers d'Etat en service extraordinaire,
qui ne sont autres que les directeurs généraux et direc-
teurs des divers ministères, 32 maîtres des requêtes, 18 au-
diteurs de 1" classe et 2j de 2" classe.
— BiBLioc.B. : Léon Aucoc, le Conseil d Etat avant et
depuis I7S9 (Paris, 1876) ; Delarbro, le Conseil d'Etat sous
la Constitution de IS75 (Paris, 1876). , , . ,
_ Admin. Conseil de préfecture. Institué par la loi du
28 pluviôse an VIII, pour jouer plus particulièrement au-
près du préfet, dans chaque département, le rôle de tribu-
nal administratif, le conseil de préfecture joint à ses attri-
butions contentieuses, spécialement déterminées par les
lois des attributions consultatives et de tutelle administra-
tive'. Il est, do plus, chargé de la répression de certains
délits, et ses membres sont revêtus d'attributions indivi-
duelles. — Orr/anisation. Il se compose de 9 membres dans
le département de la Seine, de 4 dans vingt-neuf départe-
ments, de 3 dans les autres; de 5 à Alger, de 4 à Constan-
tine et à Oran. Les conseillers sont nommés par décret ;
ils doivent avoir vingt-cinq ans au moins, être licenciés
on droit ou réunir certaines conditions d'aptitude (loi du
21 juin 1865, art. 2). Le conseil est présidé en principe par le
préfet, généralement remplacé par un conseiller ; à Pans,
par un vice-président en titre. En cas d'insuffisance du
nombre des membres pour délibérer (3 au minimum), il est
complété par des membres du conseil
général. Lo secrétaire de préfecture
joue le rôle de ministère public. —
Attributions contentieuses et répres-
sives. Le conseil est juge du conten-
tieux en matière de contributions di-
rectes et taxes assimilées, et, dans de
rares exceptions, de contributions in-
directes (contestations entre la régie
et les débitants de boissons [loi du
28 avr. 1816, etc.]) ; en matière de tra-
vaux publics et en certaines matières
assimilées (dessèchement des marais,
associations syndicales autorisées,
mines, pompes funèbres, etc.) ; en
matière de grande et petite voirie. En
ce qui touche la grande voirie, ses
attributions sont en outre répressives
(amende pour contraventions) ; il en
est de même relativement à la police
des chemins de fer, des ports de com-
merce, du roulage, etc. Lo conseil sta-
tue sur les contestations entre l'Etat
et les acquéreurs de biens domaniaux;
sur lo contentieux des opérations élec-
torales des conseils municipaux et
d'arrondissement ; sur certains re- ,
cours relatifs à la création d'établissements incommodes on
insalubres, etc. Il juge en premier ressort la comptabihtc
des communes, établissements de bienfaisance, fabriques
d'églises, dont les revenus ordinaires n'excèdent pas
30 000 francs. — Attributions de tutelle administrative. 11
donno l'autorisation d'ester on justice aux communes,
établissements de bienfaisance, fabriques, etc. — Attri-
208
butions consultatives. Le préfet peut demander l'avis du
conseil ; il lo doit dans certains cas (arrêtés pris en conseil
de- préfecture). — Attributions individuelles. Les conseillers
peuvent, s'il y a lieu, remplacer le préfet, le sous-préfet,
le secrétaire général de préfecture, être membres du
conseil de revision. — Procédure. Les séances du conseil
sont publiques et les débats oraux (décr. du 30 déc. 1862),
excepté en ce qui concerne la juridiction financière. La
procédure est réglementée par la loi du 22 juin 1889. Les
voies de recours sont l'opposition, la tierce opposition,
l'appel devant le conseil d'Etat et, en matière financière,
devant la Cour des comptes.
Conseil général. On appelle ainsi le conseil administratif
du département (loi du 29 pluviôse an VIII et loi du 10 aoiit
1871), composé d'autant de membres élus au suffrage uni-
versel qu'il y a de cantons dans le département ; chaque
canton élit un membre. — Eligibilité. Il faut avoir vingt-
cinq ans au moins, être domicilié dans le département ou
inscrit au rôle des quatre contributions directes ; pour les
cas d'inéligibilité, voir la loi de 1871 et celle du 23 juillet
IS91. Les conseillers, nommés pour six ans, sont rééligibles
tous les trois ans par moitié. Le conseil délibère sur des
art'aircs d'intérêt général, départemental et communal (re-
partition des impôts directs entre arrondissements, vote
des centimes additionnels départementaux, fixation des
centimes extraordinaires communaux, gestion des biens
départementaux, questions relatives aux chemins vicinaux,
revision des sections électorales, etc.). Il peut émettre des
vœux non politiques. — Attributions poliliguvs exception-
nelles. Si les Chambres sont illégalement dissoutes ou em-
pêchées de se réunir, les conseils généraux s assemblent de
plein droit pour élire des délégués qui, unis aux membres
du pouvoir exécutif, pourvoient d'urgence à 1 ordre public
et à l'administration générale du pays (loi du 15 févr. 1872).
Les conseUs généraux peuvent, sous certaines garanties
légales, être dissous par décret (loi de 1871, art. 35 et 36).
Le progrès des idées libérales et décentralisatrices a
amené la création successive de conseils généraux dans
la plupart des anciennes colonies françaises, où ces as-
semblées jouent un rôle particulièrement important.
Les conseils généraux créés, aux Antilles et à la Réu-
nion, par le sénatus-consulte du 3 mai 1854, n avaient à
l'origine que peu d'indépendance. Le .sénatus-consulte du
4 iuillet 1866 a augmenté considérablement leurs attribu-
tions en leur donnant notamment le pouvoir considérable
de voter les tarifs de douane et d'octroi de mer. En 1870,
on a décidé que les membres de ces conseils seraient élus
désormais au suffrage universel, et, depuis lors, on a
étendu à ces assemblées la plupart des dispositions libé-
rales de la loi du 10 août 1871 sur les conseils généraux ue
la métropole. (V. commission coloniale [decr. du 12 juin
18791 ) La Guyane (décr. du 23 déc. 1878), le Sénégal (décr.
du 4 févr. 1879), l'Inde française (décr. du 25 jaiiv. 1879),
Saint-Pierre et Miquelon, la Nouvelle-Calédonie (décr.
du 2 avr. 1885), les établissements de l'Océanie (décr. du
28 déc. 1S85) ont été successivement dotes d un conseil
général. Mais, depuis, une tendance différente paraît pré-
valoir. La loi du 11 janvier 1892 a considérablement ré-
duit les attributions de ces assemblées en matière doua--
nière, et un décret du 25 juin 1897 a supprimé le conseil
général de Saint-Pierre et Miquelon. „„ ■ ._
Conseil d'arrondissement. — Organisation (lois des 22 jum
1833 7 juillet 1852, 23 juillet 1870). U Se compose, dans
chaque arrondissement de sous-préfecture, d autant de
membres qu'il y a do cantons dans l'arrondissement et, en
tout cas, de 9 au minimum. Sont éligibles, au suffrage
universel, les électeurs âgés de vingt-cinq ans au moins,
domiciliés dans le département ou qui y payent une con-
tribution directe (décr. du 3 juill. 1848). Les cas dinca-
pacité ou incompatibilité sont énuméres dans la loi
de 1833, le décret de 1848, la loi du 23 jmllet 1891 (préfet,
employés de préfecture, conseillers généraux, officiers en
activité, etc.). Les conseillers élus pour six ans sont re-
nouvelés par moitié tous les trois ans. Le conseil est réuni
chaque année, par décret, en session ordinaire divisée
en deux parties. Dans la première, qui précède la session
du conseil général, il délibère sur les réclamations rela-
tives à la fixation du contingent de l'arrondissement dans
les contributions directes et sur les demandes en réduc--
tion formées par les communes. Dans la seconde qui suit
la session du conseil général, il répartit les contributions
directes entre les communes, selon les décisions du con-
seil général, sur les réclamations soulevées. 11 donne son
avis souvent obligatoire (loi du 10 mai 1838, art. 41) et
émet des vœux sur les affaires concernant 1 arrondisse-
ment. Ses membres peuvent remplacer le sous-préfet et
faire partie du conseil de revision. Ils sont électeurs sé-
natoriaux. Les décisions des conseils peuvent être suspen-
dues par le préfet ou annulées par décret.
Conseil municipal. Il se compose d un nombre de con-
seillers variant entre un minimum do 10 membres et un
maximum de 36, suivant la population des communes.
Dans les villes divisées en plusieurs mairies, ce nombre
est augmenté de 3 par mairie (loi du 5 avr. 18S4 art. 10).
Les conseillers exercent gratuitement leurs fonctions
(A Paris, ils s'allouent une indemnité annuelle de 6.000 Ir.)
Ils sont élus au suffrage universel, au scrutin de liste
(individuel à Paris ; 1 par quartier). Pour être éligible, il
faut être inscrit sur la liste électorale, être âgé de vingt-
cinq ans au moins, sauf les cas d'incapacité ou inéligibi-
lité (loi de 1884, art. 31 à 35). Les conseils sont élus pour
iiuatre ans et renouvelés intégralement, le 1" dimanche
do mai, dans toute la Frtance. Le conseil peut être dissous
iiar décret, ou suspendu (un mois au maximum) par arrêté
préfectoral. En cas de dissolution ou démission, il peut
être remplacé par une délégation nommée par décret. Ses
sessions sont ordinaires ou extraordinaires. Les premières
ont lieu quatre fois par an, à époque fixe. Le conseil nomme
le maire, président, et ses adjoints. Ses séances sont pu-
bliques en principe. Il règle les affaires do la commune. Ses
délibérations sont exécutoires par elles-mêmes ou sou-
mises à l'approbation de l'autorité supérieure iloi de 1884,
art 68). Il est appelé, parfois obligatoirement, à donner
son avis, ou il émet des vœux sur des questions d intérêt
local. Il nomme les délégués du collège électoral des sên.v
teurs. — Paris et Lyon. A Paris, l'organisation du conseil
est réglée par la loi du 14 avril 1871. Il y a quatre conseil-
lers par arrondissement. Le maire et les adjoints de ch.-ique
arrondissement sont choisis parle président de la Kèpu-
bliqiio. Le conseil élit son président. Les préfets de po-
lice et do la Seino assistent aux séances et sont çnt™»"^-
Les attributions du conseil sont définies par la loi du
209
17 juillet 1837, lo dôcrol du 25 mars 1852, la loi du 24 juillet
1867. — A Lyou, il y a un maire unique (loi .tu 21 avr. 1881),
17 adjoints, 54 conseillers élus suivant la rùglo ordinaire.
('unseil de fabrique. V. FAUKiguK.
Conseil presbt/téral. V. consistoiri-:.
— Admiu. col. Conseil supérieur des colonies. Lo conseil
supérieur des colonies est une assemblco puroniont consul-
tative, placi^o auprès du gouvornomont, et qui a pour mis-
sion do donner son avis sur les projets do loi ou do décrets,
ot, d'une manière générale, sur toutes les questions que lo
ministre des colonies juge bon do lui soumettre. Créé en
1883, le conseil supérieur a été réorganisé par un décret du
2y mai 18yo. Il comprond : l" les sénateurs ot les députés
des colonies; 2° 12 délégués élus pour trois ans par les
citoyens français habitant dans los colonies ou les pays
do protectorat, qui no sont pas représentés au sein des
Cliambros ; 3° dos membres de droit désignés à raison do
leurs fonctions; -l" dos mombres en nombre illimité dé-
signés par le ministre, à raison de leur connaissance si)é-
cialo dos questions coloniales; 5" des délégués nommés
par dos chambres de commerce et des sociétés savantes.
Il so divise en quatre sections : 1" colonies d'Amérique et
Réunion ; 2° continent africain ; 3" Indo-Chine ; 4" autres
colonies. Une commission permanente, plus facile à réunir
fréquemment qu'une assemblée nombreuse, a été créée
au sein du conseil supérieur en 1890.
Conseil colonial. Lo nom de conseil colonial a été donné,
à pJusieurs reprises, aux assemblées locales élues dans
les colonies françaises. Uno loi du 24 avril 1833, dans lo
but do doter ces colonies do leur autonomie administra-
tive, créa à la Réunion, ù. la Martinique, à la Guade-
loupe ot à la Guyane, considérées alors comme les quatre
grandes colonies, des conseils coloniaux, qui y rempla-
cèrent los conseils généraux. Ces assemblées, dont les
membres étaient élus pour cinq ans par un coUôgo élec-
toral censitaire, et dont los fonctions étaient gratuites,
f)oss6daienl des attributions fort étendues. Le conseil co-
onial était un véritable petit parlement local. Il votait le
budget de la colonie et rendait dos discrets coloniaux, qui
étaient la source ordinaire de la législation particulière à
chacune de ces colonies. Ces conseils coloniaux, auxquels
on reprochait des abus de pouvoir et des gaspillages con-
tinuels, furent supprimés en 1848, époque à laqucUo on se
proposait d'orienter la politique coloniale dans le sens de
l'assimilation.
Un conseil colonial a été créé, en Cochinchine, par un
décret du 8 février 1880. C'est le seul qui existe aujour-
d'hui dans les colonies françaises. Ses attributions sont
les mêmes que celles des conseils généraux des colonies.
Il n'en diffère que par son nom et par sa composition. A
côté de 6 conseillers français élus au suffrage universel,
on y trouve 6 Asiatiques, désignés par les notables indi-
gènes. 2 membres du conseil privé, nommés par décret,
et 2 délégués de la chambre de commerce de Saigon.
Conseil privé. Les conseils privés jouent, dans les colo-
nies françaises, un rôle analogue à celui des conseils de
préfecture dans les départements de la métropole. I-e
conseil privé est un conseil administratif, dont le gouver-
neur doit prendre l'avis dans un certain nombre de cas,
sans être, cependant, jamais tenu de s'y conformer. Sa
composition, qui varie légèrement avec les colonies, est
en principe la suivante; l" le gouverneur, président;
2" les principaux chefs d'administration ou de service;
3" deux habitants notables désignés par le gouvernement.
Certains chefs de service moins importants ont entrée au
conseil privé seulement lorsqu'il y est traité des matières
rentrant dans leurs attributions, et avec voix simplement
consultative.
Complété par l'adjonction do deux magistrats désignés
par le gouverneur, le conseil privé se transforme en tri-
bunal administratif, et prend le nom do conseil du conlen-
tieux administratif.. Eq cette qualité, il est juge de droit
commun en matière administrative et statue sur tout lo
contentieux administratif {décr. du 5 août 1881).
Les fonctionsdu conseil privé étaien t à Torigine beaucoup
plus étendues qu'aujourd'hui : c'était en quoique sorte le pe-
tit conseil d'Etat de la colonie ; mais le rôle de cette assem-
blée a été progressivement amoindri au cours duxix* siècle.
Le conseil privé n'existe que dans los colonies les plus
anciennes ou les plus importantes ; dans celltos qui n ont
encore qu'une organisation administrative rudimentaire,
il est remplacé par un simple conseil d'admiriistralion, dont
los attributions sont en général moins étendues.
— Instr. publ. Conseil supérieur de l'instruction publique.
La compositiou de ce conseil est la suivante : nommés par
décret : 9 membres, formant la section permanente {aux-
quels lo ministre ajoute 6 membres choisis parmi los élus)
ot 4 représentants de lonsoignomont privé; élus pour
quatre ans par hmrs collègues : 3y membres do l'ensei-
gneinont supérieur et secondaire ot 6 membres do l'on-
soi^nomont primaire. Lo conseil tient doux as.sombléos
ordinaires par an. Il donne son avis sur les projets do rè-
glement touchant à l'onsoigncment, à l'administration et à
la discipline, et il statue on appel, ot en dernier ressort,
sur los jugements rendus par les conseils académiques on
matière contentiouso ot disciplinaire ot sur ceux des
conseils départementaux do l'onsoignemont primaire por-
tant interdiction d'enseigner.
Conseil académique. Auprès du roctour, dans chaque
académie, so trouve un conseil composé do : 1", mem-
bres de droit : le rocteur, los inspecteurs d'acadcmio ;
2", membres choisis par le ministre : l proviseur do lycée,
1 principal do collège, 2 conseillers généraux ot 2'con-
soiUcrs municipaux, 2 membres do l'onseignomont libre
pour les affaires coutontiouscs ot disciplinaires concer-
nant cet enseignement ; 3". membres élus pour quatre ans :
4 professeurs agrégés dans les lycées et 2 professeurs
licenciés dans les collèges. Lo conseil tient doux sessions
ordinaires annuelles. Ses attributions s'étendent sur tout
ce qui concerne los établissements d'ensoignomont secon-
daire : avis sur los règlements, los budgets, l'administra-
tion, la discipline ; rapport annuel sur chacun d'eux ; jugo-
monts sur lo contentieux ot los peines disciplinaires, sauf
recours au conseil supérieur.
Conseil départemental de l'enseignement primaire. Il
y a, dans chaque département, un conseil cb^partomon-
tal composé do : l* le préfet, président; l'inspecteur
d'académie, vico-rrésidcnt; lo diroctour ot la directrice
dos écoles normales; 2 inspecteurs primaires désignés
par le ministre : 2' 4 membres du conseil général, 2 insti-
tuteurs ot 2 institutrices ot 2 membres de l'onseignomont
privé pour les affaires contontiousos ot disciplinaires (ù
Iji.
î*aris, 4 inspecteurs primaires, 8 conseillers généraux,
7 instituteurs ot 7 institutrices). Les réunions sont trimes-
trielles. — Attributions : l"* péUu(juyiques : roglomont inté-
rieur dos écoles publi()ucs, surveillance des programmes
et dos métliodes, avis sur los réformes à faire dans l'en-
soignenient, nomination dos délégués cantonaux, etc. ;
2" administratives : écoles à établir dans chaque commune
ot nombre des maîtres, titularisation des stagiaires, pro-
motions du personnel, récompenses honorittques, etc. ;
3" contentieuses et disciplinaires : application dos peines
disciplinaires los plus graves, avis préalable sur celles que
prononcent lo préfet et l'inspocteur d'académie, sauf la
coiisuro.
Conseil des universités. Chaque université est régie, tant
au point de vuoadministratif qu'au pointdo vuo linancior ot
disciplinaire, par un conseil do l'université. V. Université.
— Admin. niilit. Conseil supéj'ieur de la guerre. Un décret
do iS9i) règle, comme suit, la composition et lo fonctionne-
ment do ce conseil : membres de droit : le ministre do la
guerre, président; le chef d'état-major général do l'armée,
rapporteur permuneat;, membres titulaires, nommés par
décret, les généraux désignés pour commander désarmées
en temps de guerre. Quaud le conseil délibère sur la
création ou la suppression d'une place forte ou sur la dé-
fense des côtes, il doit s'adjoindre le commandant du corpa
d'armée de la région, les présidents des comités techni-
ques de rariillerie et du génie et les inspecteurs généraux
de ces deux armes, le chef d'étac-major fjénéral de la ma-
rine, linspecteur général de rariillerie de la marine et lo
préfet maritime de l'arrondissement. Los membres titu-
laires sont pourvus, en temps de paix, d'un commandement
de corps d'armée ou de gouvernement militaire, et affectés,
en principe, à l'un des corps à eux destinés on temps do
guerre. Le membre titulaire auquel est attribuée la vice-
firésidence du conseil supérieur est maintenu à Paris à.
a disposition du ministre. Les membres titulaires, dési-
gnés pour commander des armées en temps do guerre,
reçoivent, comme délégués du ministre, dès le temps do
paix, dos lettres de service, leur faisant connaître los corps
d'armée qu'ils doivent commander. Ils sont chargés, sur
des ordres spéciaux du ministre, de procéder aux en-
quêtes, inspections; d'assister aux grandes manœuvres
et aux voyages d'études des corps d'armée commandés
par des généraux membres du conseil supérieur, et d'en
prendre la direction. Ils ont alors le pas sur toutes les
autorités militaires de la région. En ce qui concerne les
propositions d'avancement dans le grade et dans la Légion
d'honneur, ils exercent les attributions conférées aux in-
specteurs d'armée.
Conseil d'administration. Il est institué dans tout co7-ps
de troupes {régiment ou bataillon ou escadron formant
corps) un conseil composé de cinq mombres: lo chef do
corps, président; le major, rapporteur ; le trésorier, se-
crétaire; l'officier d'habillement et un commandajit d'imité
administrative, c'est-à-dire de compagnie, escadron ou
batterie, désigné par rang d'ancienneté ot qui change le
1" janvier de chaque année.
Les conseils dirigent l'administration du corps et sur-
veillent les commandants d'unités administratives. Ils
poursuivent le remboursement des dépenses, vérifient les
recettes du trésorier, lui remettent les fonds nécessaires
pour la marche du service, font procéder à la réception
du matériel, arrêtent les registres de comptabilité.
Les conseils d'administration sont pécuniairement res-
ponsables des payements qu'ils autoriseraient à tort,
dos fonds dont ils reconnaissent l'oxistonco par l'arrêté
des registres des comptables, des erreurs qu'ils n'auraient
pas redressées en temps utile, etc.
Conseil de défense. Le conseil de défense est constitué
dans toute place forte, fort ou poste en état do siège, et
composé : du gouverneur de la place, do son adjoint s'il
en a un, des deux officiers commandant l'un l'artillerie,
l'autre lo génie ; des deux plus anciens colonels do la gar-
nison ou, à défaut, des deux plus anciens officiers du grade
lo plus élevé pris dans deux corps différents. Assistent aux
séances, avec voix consultative, les chefs dos services de
l'intendance et de santé. Lo conseil so réunit quand l'ordre
eu est donné par le gouverneur, à qui les rè(^loments n'im-
posent aucune obligation particulière à ce sujet. D'ailleurs,
la responsabilité du gouverneur demeure toujours entière,
quels que soient les votes du consoil, car il n'est nulle-
mont tenu do s'y conformer.
Conseil de discipline. Se nommo ainsi lo conseil chargé
do prononcer sur lo passage d'un soldat aux compagnies
de discipline. 11 ost convoqué par lo chef do corps quand
l'envoi d'un militaire ù. ces compagnies est demandé par
son commandant do compagnie (escadron ou batterie), le-
quel adresse à cot effet un rapport que transmettent, avec
leur avis, lo chef de bataillon ot le lieutenant-colonel. Lo
consoil ost composé d'un chef do bataillon (ou d'escadron^,
président; dos doux plus anciens capitaines ot dos doux
plus anciens lieutenants (les chefs directs ou hiérarchiques
do l'inculpé no pouvant toutefois on faire partie).
Quand le consoil s'est réuni, îl prend connaissance du
dossier; puis il entend le commandant du bataillon ou
froupo, ot lo capitaine do la compagnie (batterie, etc.) do
inculpé. Après quoi, colui-ci ost ogalemont entendu en
personne, pour présenter sa défense. Le consoil délibère
et formule un avis qui doit résumer clairement les expli-
cations ainsi fournies par l'inculpé. Si cot avis ost favo-
rable, compte on est simplement rendu par lo colonel au
général do origade. S'il ost délavorable, transmission hié-
rarchique on ost faite, avec avis dos autorités immédiates,
jusqu'au commandant do corps d'arméo, qui prononce.
Cost encore devant lo consoil do discipline qu'on fait
comparaître los caporaux ou si mples soldats commissionnés
dont la révocation ost domunuéo, de même que los sol-
dats proposés pour être maintenus au corps lors do la
libération do la classe, comme avant encouru plus do
soixante jours do prison ou do cellule pendant la durée
do lour borvico actif. Pour ces hommes, lo conseil fixe
lui-mémo lu durée do leur muintion éventuel. Dans les
autres cas, il n'émet (|u'un avis, d'après lotiuol lo comman-
dant do corps d'armée statue.
Conseils d'enquête. Ce sont los conseils chargés d'exa-
miner los faits pouvant entraîner la mise on réformo ou lu
révocation des officiors, sous-ot'ficters ou assimilés qui
leur sont déférés. Lour composition varie suivant lo grade
des coupables.
Conseil de sauté des armées. On nommo ainsi lo conseil
composé do médecins ot pharmaciens des armées, qui exa-
mine toutes los questions rolalivos ù. l'hygiène des troupes.
CONSEIL
Conseil de guerre. On appelle ainsi, dans uno arméo
eu campagne, une réunion dos principaux lieutenants du
commandant en chef, appelés par celui-ci à donner lour
avis sur la situation ot les mesures à prendre.
Dans le fonctionnoracnt de la justice militaire, un conseil
de guerre ost un tribunal institué pour juger los militaires.
La composition des conseils do guerre varie suivant lo
grade du militaire qu'ils ont à juger. Les conseils dits
permanents, établis, à raison do 1 par corps d'armée, au
chef-lieu do la région, sont constitués en vue de juger los
hommes do troupes, et leurs sept membres se composent
d'un colonel ou lieutenant-colonel, président, avec six
juges : un chef do bataillon ou d'escadron, deux capitaines,
deux lieutenants ou sous-lieutenants, et un sous-officier,
tous en activité et pris dans la région du corps d'armée.
Nommes par le commandant de corps d'armée, ils peuvent
être remplacés, eu principe, tous les six mois, et sont dési-
gnés à tour de rôle, d'après un tableau d'inscription établi
ad hoc. A chaque conseil de guerre sont attachés : un
commissaire du gouvernement, faisant fonction de minis-
tère public, et do même grade au moins que l'accusé, ot
un rapporteur, chargé do l'instruction des affaires, pris
parmi les officiers supérieurs, capitaines ou assimilés, en
activité ou en retraite. Ils sont nommés par le ministre
et doublés l'un et l'autre d'un ou plusieurs substituts, dé-
signés parmi les officiers on activité par le commandant
de corps d'armée. Enfin le personnel du conseil est com-
plété par un greffier, pris parmi les officiors d'administra-
tion de la justice militaire, un adjudant commis-greffier et
un sergent huissier-appariteur.
La composition du conseil est modifiée, selon qu'il y a à
juger un assimilé, un membre du corps do contrôle, etc.
En campagne, des conseils do guerre sont institués
aux armées ; ils sont, en principe, établis au quartier
général de chaque division et, s'il y a lieu, do chaque corps
d'armée. Ils ne se composent que de cinq juges dont les
grades sont déterminés suivant celui de 1 accusé, dans les
conditions indiquées plus haut. Mais ces conseils ne peu-
vent juger des accusés d'un grade supérieur à celui de
lieutenant-colonel. Pour les grades plus élevés, les conseils
doivent avoir la même composition qu'en temps de paix.
Conseil de revisit^n {justice inilitaire). On désigne ainsi
le conseil chargé d'examiner les pourvois formés contre
les jugements rendus par les conseils de guerre. Il y en
avait à l'origine un par division militaire. Mais, dès la
réorganisation de la justice militaire, en 1857, époque où il
fut même question de supprimer ces conseils pour charger
la Cour de cassation de la revision des jugements mili-
taires, leur nombre fut réduit à S, et, aujourd'hui, X n'y
en a plus que 2, l'un à Paris, l'autre à Alger.
Un conseil de revision se compose d'un président, gé-
néral de brigade, et de quatre juges : doux colonels ou
lieutenants-colonels et deux commaudants. Cette composi-
tion ne change pas aveu lo grade de l'accusé. Cependaut,
si le conseil de guerre dont le jugement ost attaqué avait
été présidé par un officier d'un grade supérieur à celui do
général de brigade, un président du même grade est dé-
signé pour le conseil de révision, où le général do brigade
passe alors au rang de juge, tandis que lo moins ancien
dos deux commandants se retire.
Los commissaires du gouvernement près des conseils
do revision sont des officiers supérieurs, nommés par lo
ministre de la guerre: ils peuvent avoir des substituts
nommés par le général commandant la région et pris parmi
les officiers en activité.
Dans une arméo en campagne, un consoil do revision
est établi au quartier généraldu commandant on chef; il
peut même en être institué d'autres, si c'est nécessaire.
Conseil de revision (l'ecrutement). C'est le conseil chargé
d'examiner, dans chaque département, les opérations du
recrutement, de prononcer sur les cas d'exemption ot do
dispense, ainsi quo sur l'aptitudo des jeunes gens au ser-
vice militaire, etc. Préside par lo préfet ou par lo secré-
taire général de la préfecture, il se compose d un conseiller
général, d'un conseiller d'arrondissemout ot d'un officier
général ou supérieur désigné par l'autorité militaire. Lo
conseiller général et le conseiller d'arrondissement chan-
gent au cours do la tournée du conseil, celui-ci ne devant
jamais comprendre des représentants élus du canton où
il opère. Lo conseil est assisté d'un sous-intendant, du
commandant de recrutement et d'un médecin désigné par
l'autorité militaire, d'un officier de gendarnierio ot dun
certain nombre de gendarmes. Lo sous-préfet de chaque
arrondissement, ainsi que les maires dos communes aux-
quelles appartiennent les jeunes gens examinés, assistent
aux séances et peuvent présenter des observations.
IjO conseil siège successivement au chef-lieu do chaque
canton ; plusieurs de ceux-ci peuvent, toutefois, être grou-
pés, par ordre du préfet, pour les opérations du consoil.
Les jeunes gens de la classe examinée, ainsi quo los
ajournés des classes précédentes, doivent se présenter au
conseil. Sinon, ils sont pris d'offico, à moins qu'ils n'aient
régulièrement obtenu un délai. Chacun peut indiquer
l'armo dans laquelle il désire servir. Chacun aussi doit
faire valoir, en produisant les pièces nécessaires, les
divers titres qu'il peut avoir aux dispenses prévues par la
loi. Faute do le faire, los droits do l'intéressé pourraient
so trouver périmés. Uno fois les listes de recrutement
arrêtées dans les divers cantons, lo consoil so réunit au
chef-lieu du département, et tient uno séance publique
où il ost prononcé détiuitivemont sur los dispenses deman-
dées à titre do soutien de l'amilte.
— Dr. civ. I. Conseil judiciaire. Les personnes auxquelles
il peut être nommé un consnil judiciaire sont los faibles
d'esprit ot les prodigues. Los luiblos d'esprit sont roux
dont los facultés mentales sont troublées, mais pas assez
gravement pour faire prononcer lour interdiction. Los pro-
digues sont ceux qui consomment en dépenses improduc-
tives, non soulemonl leurs rovonus, mais une portion «lo
lour capital. Los personnes pourvues d'un conseil judi-
ciaire no pouvont, sans son assistance, plaider, transiger,
emprunter, recevoir un capital mobilier ou on donner dé-
charge, aliéner leurs biens ni les grever d'hypothèques.
[C. civ., art. 491) ot 513). Los personnes qui pouvont de-
mander la nomination d'uu conseil judiciaire sont los
mémos quo celles qui peuvent deniuudor l'interdiction ;
la demande ost instruite ot jugée de la mémo numière.
IL Conseil de famille. Lo conseil dû fumilte est uno
assemblée de parouls. chargée do voilier aux intérêts do
membres de la famille qui sont dans un état d'incapacité.
A côté do la gestion active du lulonr, co conseil repré-
sente la fonotiou délibérante, simplomoui cousuliative.
27
CONSEIL — CONSÉQUENT
Cette institution remonte à l'ancien droit coutumior. Le
conseil do famille intervient dans des circonstances mul-
tiples. Eu dehors des points qui se rattachent à la gestion
tutélairc, c'est lui qui autorise le mariage des mineurs de
Tino't ei un ans qui n'ont plus d'ascendants, ou si ces der-
niers sont dans l'impossibilité d'exprimer leur consente-
ment. Quand une interdiction est provoquée, le consolide
famille intervient encore pour exprimer co7isuUativement
son opinion sur l'opportunité de cette mesure. Il donne
son avis quand il s agit d'émanciper un mineur de dix-
huit ans n'ayant ni père ni mère. Ses fonctions sont sur-
tout importantes en matière de tutelle. Il nomme les tu-
teurs dans les cas fixes par la loi. et, dans toute tutelle, il
nomme lo subrogé-tuteur. Il prononce, sauf recours au tri-
bunal civil, la destitution des tuteurs incapables ou indi-
gnes ; il contrôle la gestion des tuteurs, et son autorisation
est nécessaire pour valider la plupart des actes qui excè-
dent les limites do l'administration courante. V. tutelle.
Le conseil de famille (C. civ., art. 407 à 4i0) est composé,
non compris le juge de paix, de six parents ou alliés, pris
tant dans la comtnune où la tutelle sera oiivei'te que dans la
distance de deux myriamètres, moitié du côté paternel,
moitié du côté maternel, et en suivant l'ordre do proximité
dans chaque ligne. Le parent sera préféré à l'allié du môme
degré, et, parmi les parents de mémo degré, le plus âgé à
cefuinui lo sera le moins. Le siège du conseil de lamillc est
fixé d une façon définitive dmis la commune où la tutelle
s'est ouverte. Quelquefois il peut y avoir plus do six mem-
bres dans lo conseil de famille ; 'c'est lorsqu'il existe dos
frères germains (frères de père et de mère) et dos maris
des soeurs germaines du mmeur, en nombre supérieur à
six. Les seules femmes qui peuvent faire partie d'un conseil
de famille sont la mère ou les ascendantes veuves. A défaut
de parents en nombre suffisant dans la distance fixée par
la loi, on peut appeler des parents ou alliés domiciliés au
delà, ou même des amis du père ou do la mère du mineur.
La juge de paix fixe lejour de la délibération du conseil,
de manière à laisser aux parents, domiciliés dans la com-
mune ou dans le rayon de deux myriamètres an moins, un
délai de trois jours francs entre îa citation et la compa-
rution. On ajoute un délai d'un jour, à raison de trois
myriamètres de distance, pour ceux dont lo domicile est
plus éloigné. Le juge de paix préside les délibérations du
conseil de famille, avec voix délibérative et prépondé-
rante en cas de partage: les trois quarts au moins des
membres du conseil do famille doivent être présents ou
représentés par un mandataire porteur d'une procuration
spéciale.
— Franc-maçonn. On donne lo nnm de conseils à des ate-
liers d'un degré supérieur à la loge, comme lo conseil des
chevaliers d'Orient, qui dura de 1750 à 1773 et disparut
après la fondation du Grand Orient de France; le conseil
souverain des empereurs d'Orient et d'Occident; le suprême
conseil, originairement conseil dos grands inspecteurs géné-
raux du rit écossais ancien, l'atelier du plus haut grade
conféré par ce rit. Cet atelier est devenu une puissance
maçonnique reconnue par un certain nombre do loges. Il
y a des suprêmes conseils en France, on Angleterre, en
Ecosse, en Irlande, en Belgiq^ue, en Italie, etc. Quelques-
uns de ces conseils s'attribuaient au fond une suprématie
qu'ils ne devaient qu'aux titres pompeux qu'ils se donnaient;
aussi sont-ils tombés à peu près dans l'oubli.
Conseil de Pierre de Fontaines (le), ouvrage de
droit coutumier, composé vers 1253 par Pierre de Fontaines,
bailli de Vermandois, peut-être sur l'ordre de Louis IX,
dont l'auteur était conseiller, pour l'instruction de son fils.
L'auteur a fait des rapprochements entre le droit romain et
le droit coutumier, et cherché à mettre en harmonie les deux
législations ; mais il ne parle guère d'autres coutumes que
de celle du Vermandois. Le Conseil de Pierre de Fontaines a
été édité par Du Cange (Paris, 1668), et par Marnier (1845).
CONSEIL-DUMESNIL (Gustave-Antoine-Marie), géné-
ral français, né à Cologne, alors département de la Roër,
en 1813, mort en 1877. Sorti de Saint-Cyr, en 1832, dans
l'infanterie, il fut nommé, en 1845, professeur d'administra-
tion et d'art militaire à Saint-Cyr. Chef de bataillon, il prit
une part brillante aux campagnes de Crimée et d'Italie, et
fut promu général de division en 1869. Au début de la
guerre franco-aUcmande, il reçut le commandement de la
1'* division du 7* corps, assista à la bataille de Frœschwîller,
et fut fait prisonnier à Sedan.
CONSEILLABLE {sé-illabV [Il mil.]) adj. Qui peut être
conseillé : Df'marchequi n'est pas coysEïL.L.ABi.B.
CONSEILLEMENT(s^-i7r-nîan[;;mll.])n.m.Conseil.(Vx.)
CONSEILLER [sé-illé [Il mil.] — du lat. consiliari, même
sens) v. a. Donner des conseils à : Il faut coNsrnLLER les
autres d'après leur caractère plutôt que d'après le sien. (La
Rochef.-Doud.) ii Recommander : Consbiller le courage.
Conseiller de veiller. Conseiller le quinquina.
— Fip. Inspirer, servir de motif pour : La faiblesse co:^-
SKILLR 7a prudence.
Se conseiller, v. pr. Etre conseillé : Certains actes ne
doivent pas sk ON.sRiLr.ER. Il S'inspirer à soi-même cer-
taines façons d'agir : Avant de conseiller autrui, il faut
savoir se conseiller soi-même, il Prendre conseil l'un de
l'autre : Deux associés qui s'entendent et se conseillent
bien sont presque sûrs ae réussir.
— Anton. Déconseiller, détourner, dissuader.
CONSEILLER {sé-illé [Il mil.] — du lat. consiliarius,
mémo sens) n. m. Celui qui conseille, qui donne dos con-
seils : Un coNSEtLLRR expérimenté.
— Membre d'un conserl quelconque ; titre des juges de
certaines cours : Conseiller au parlement. Conskiller
d'Etat. Conseiller à la Cour de cassation, à la Cour des
comptes, de préfecture, etc. V conseil.
— Fig, Mobile persuasif, mais qui ne détermine pas né-
cessairement à agir : /-e devoir n est pas un conseiller,
c'est un maître. (Jules Simon.)
— Dans lo langage des précieuses du xvii" siècle. Con-
seiller des grâces, Miroir, il Mémo sens, sans acception ri-
dicalc :
Le conseiller muet dont 8c servent nos dames.
La PONTAINE.
— Conseiller au parlement, y. vsnLKMiitiT. Il Conseillera
ta Cour des monnaies. X. monn\ie.
— Adjcctiv. : Un valet conseillkr.
— Encycl. Conseillers d'honneur. On nommait ainsi des
conseillers du parlement qui, sans étro tenus à des fonc-
tions régulières, avaient droit (le séance. Il y avait les
conseillers d'honneur nés, tels les archevêques et évoques
des villes où il }' avait une cour du parlement, et ceux tiui
étaient nommés par le roi, tels les conseillers chevaliers
d'honneur, officiers créés sous le règne de Louis XIV. Les
titulaires devaient faire preuve de noblesse; ils siégeaient
en habit et manteau, avec lo collet et l'épée, au grand
conseil, à la cour des monnaies, dans la cour du parle-
ment. L'édit de 1702 en fixa le nombre à deux pourcnaquo
cour. Ils jouissaient des mêmes privilèges que les officiers
des cours, mais n'avaient que voix délibérative.
Conseiller du peuple (le), journal mensuel fonde
en avril 1849 par Lamartme, lorsque, à la suite de l'élec-
tion présidentielle où lo sulfrage universel lui préféra lo
prince Louis-Napoléon Bonaparte, il fut rendu à la vie pri-
vée. L'illustre écrivain se proposait, dans ce périodique,
d'éclairer le peuple, et d'empêcher la République de tom-
ber dans les excès qui l'eussent déshonorée aux yeux du
monde. 11 y fit d'abord l'historique do la révolution de 1848 ;
puis il donnait des conseils au sujet des élections, proposait
le travail comme base du crédit, s'élevait contre l'athéisme,
contre les exagérés qui no savent pas compter avec le
temps. Il fallait, à son avis, faire* la guerre aux factions,
laisser les idées so produire en toute liberté. Lo style du
" Conseiller » est d'une simplicité remarquat)le et bien
api)roprié au but poursuivi. Cette feuille dura trois ans ; lo
coup d'Etat mit fin à son existence.
CONSEILLER {sè-iUé) n. m. Nom vulgaire du rouge-
gorge.
CONSEILLÈRE {sè-îllèr' [llmW.] — fém. de conseiller)
n. f. Femme qui donne des conseils: Z7ne6on77e conseillère.
11 Membre d un conseil de femmes : Les conseillères d'un
couvent, il Femme d'un conseiller : Madame /a conseillère.
— Fig. Objet qui pousse à agir, qui détermine la con-
duite. (S'emploie au lieu do C0Ji5Ci7^er, lorsque le nom de la
chose est féminin) : L'histoire devrait être la conseillère
des rois. La colère est mauvaise conseillère.
CONSEILLEUR {sé-illeur' [Il mil.]), EUSE n. Donneur de
conseils, conseiller : Un conseilleur éclairé.
— Prov. : Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, Ceux
qui donnent dos conseils se montrent souvent hardis, im-
prudents, parce que leur personne, leur bourse, etc., no
sont pas en jeu.
GONSELICE, ville d'Italie (Emilie [prov. de Ravenne]) ;
e.750 hab. Centre de culture.
GONSELVE, bourg d'Italie (Vénétio [prov. do Padoue]),
surune dérivation de la Brenta ; 5.000 hab. Cultures maraî-
chères. — Pop. du circondario de Conselve : 29.000 hab.
GONSÉMINÉ, ÉE (du lat. cum, avec, et scminatus, ense-
mencé} adj. Se dit d'un terrain semé de graines de diverses
espèces.
CONSENS (sanss — du lat. consensits, consentement) n. m.
Dr. canon. Approbation donnée, à Rome, de la résignation
d'un bénéfice, n Jour du consens. Celui où cette approba-
tion est donnée.
CONSENSUEL, ELLE {san-su-èV — rad. corisens) adj. Dr.
Se dit d'un contrat formé par lo seul consentement des
parties, sans quj la manifestation do ce consentement
soit soumise à aucune forme. (Aux contrats consensuels
on oppose les contrats solennels ; mais ces derniers sont des
exceptions, les contrats étant, on règle générale, consen-
suels.)
CONSENSUS {siti-suss — mot lat.) n. m. En T. de phy-
siol.. Relation, accord dans les fonctions dos diverses par-
ties du corps : Le consensus vital.
CONSENTANT (san-tan), ANTE adj. Qui consent, qui
donne son adhésion : Parties consentantes. (S'emploie
surtout dans le langage de la pratique.)
— Gramm. 11 ne faut pas employer en pour i/ devant ce
mot. Au lieu do dire : // en est consentant, dites : Il Y est
consentant ou II T consent.
— Anton. Opposant, récalcitrant, résistant.
CONSENTEMENT {sa7ï~te-man — rad. consentir) n. m.
Acte par lequel on fait connaître quoron accepte Taccora-
plissement ou l'existence do quelque chose : Consente-
ment verbal. Consentement ;)ar ("cn^. u Adhésion, identité
de pensée ou d'opinion : On ne peut refuser son consen-
tement à ce qui paraît 7'evêtu du caractère de l'évidence.
— Fig. Accord, rapport do convenance : Le consente-
ment de toutes les parties de l'uyiivers. (Vieux en ce sens.)
— Du consentement de, Selon l'adhésion ou selon l'avis
unanime do.
— Dr. Consentement exprès. Celui qui est écrit ou exprimé
verbalement, il Consentement tacite. Celui qui est supposé
par la loi danis le cas où la volonté contraire n'est pas
exprimée.
— Physiol. Syn. de consensus.
— Syn. Consentement, acquiescement, adhésion, agré-
ment, approbation. V. ACQrii:scEMi.NT.
— Consentement, assentiment. V. assentiment.
— Anton. Nolition, opposition, refus, résistance.
CONSENTES [5(ji-(^ssJ (dii) adj. et n. m. pi. Antiq.rom.
Désigne un groupe de douze divinités formant, d'après la
religion romaine, le conseil suprême des dieux, préside
par Jupiter, ii Sing. deus et dea consens.
— Encycl. Ce culte est essentiellement romain; de
Rome, il se répandit dans tout l'empire, mais toujours
associé au culte de Jupiter Optimus Maximus ou Jupiter
Capitolin. Les dii consentes n'étaient jamais invoqués sépa-
rément, mais toujours ensemble. Le poète Ennius nous a,
on deu.x vers, conservé leurs noms :
Juno. Venta, Mincrva. Cerc.t, Diana. Vnnus, Mars,
Mercurius, Jovi', Neplunus, Volcanus, Apollo.
Ce sont, comme on le voit, les douze grandes divinités
de la mythologie gréco-latine. Les dii consentes avaient
à Rome", au pied du Capitob, à l'extrémité est du Forum,
un portique qui renfermait leurs statues dorées. Ce por-
ti(|ue, restauré au iv* siècle par Vcltius PrECtextatus,
préfet de la ville, existe encore. Les statues ont disparu.
CONSENTIR {san — lat. conscntirc ; de cum, avec, et
sentir-r, sentir, i)enser. So conjugue comme senti7-) v. n.
Faire adhésion, donner son consentement : Consentir au
mariage de son fils.
— Croire, admettre : L'argot, çt^ on y consente ou non,
a sa syntaxe et sa poésie.
— ï'ig. Concourir, agir d'un commun acccord, dans un
but unique : Toutes les parties rfe/'«»irers consentent. (Vx.)
— Gramm. On disait autrefois Consentir de avec un
210
verbe a l'infinitif. (Cette expression a vieilli, et consentira
a si bien prévalu que l'on dit généralement cnnsenfir à ce
que, au lieu daconsentir que, avec un verbe à un mode per-
sonnel.)
— Mar. S'emploie en parlant d'un navire, d'un mât,
d'une verçue, dune pièce do charpente qui a plié ou cédé
sous un cflort.
— V. a. Adopter, approuver, accepter : Consentir un
délai, une lujpothèque.
— Prov. ; Qui ne dit mot consent, Ne pas élever d'objec-
tion contre une chose, c'est y donner son adhésion.
~ Syn. Consentir, accéder, acquiescer, adhérer, sou-
scrire. V. ACCÉDER.
— Anton. S'obstiner, s'opposer, protester contre, se
refusera, regimber, résister, tenir tête.
GONSENTIUS (Piiblius) ou GONSENCE, nom porté
par trois personnages duv siècle. Le premier, né à Nar-
bonne, mort vers 450, composa, au dire de Sidoine Apolli-
naire, qui en fait un pompeux éloge, des poèmes, des tra-
gédies, des histoires, etc. — Son fils jouit de la faveur
de Valentinion 111, devint comte du palais, remplit une
importante mission auprès do Théodose lo Jeune, et alla
terminer ses jours à Narbonno. Ce second Consentius eut
un fils, qui se livra avec succès à la poésie lyrique. On ne
sait auquel de ces Consentius attribuer : Ars P. Consentit
V. C. de duabns parlibus orafionis. yiomine et verbo, traité
do grammaire publié par Stchard(Bâle, 1528), et Ai's de bar-
barismis et metajihasmis, publié par Buttmann (Berlin, 1817).
CONSÉQUEMMENT [ka-man — rad. conséquent) adv.
En raison do cola, en conséquence de cela : Un aèi^ostat
est plus léger que l'air : conseque.mment, il s'élève, n Avec
suite, en tenant compte do la liaison et de l'enchaîne-
ment logique des idées : Bien définir ses mots pour parler
CONSÉQUEMMENT. (BOSS.)
— Conséqueiinnent à. En conséquence de, scion la nature
de : Agir conséquemment à. ses priricipes.
CONSÉQUENCE {Icanss) n. f. Déduction tirée d'un prin-
cipe ou d'un fait à l'aide du raisonnement. (En logique,
on donne plus particulièrement ce nom à la conclusion
d'un syllogisme, considérée non point comme proposition
absolue, mais dans la manière dont elle est déduite des pré-
misses) : Le conséquent peut être vrai, et la conséquence
fausse.
— Par ext. Esprit de déduction, talent de dialectique :
C'est un difficile problème que d'allier la hauteur et la con-
séquence naturelle du philosophe avec la flexibilité d'esprit
et le bon sens du praticien. (Guizot.) n Suite dans les idées,
dans la conduite.
-^ Suite, résultat, fait amené par un autre : La douleur
est une conséquence nécessaire de la sensibilité physique.
— Importance, gravité, suite considérable ; Chose de
conséquence. Affaire sans conséquence, ii Pet^sonne de
conséquence. Personne importante par le rang qu'elle
occupe. Il Ilunune sans conséquence. Homme sur lequel on
no peut faire aucun fond, ou dont on no l'ait aucun cas.
— TiVcr à co»5eç»encc. Avoir une certaine gravité; être
de nature à engager l'avenir en établissant un précédent.
— Algébr. V. la partie encycl.
— Astron. Mouvement réel ou apparent d'une planète
d'orient en occident.
— Loc. ADV. : En conséquence, Conséquemment, en raison
de, par suite de cela : Les jaloux voient de travers et se con-
duisent EN conséquence.
- Loc. pbépo.5. : En conséquence de. En vertu, en raison
de ; conformément à : Etre vêtu et chaussé en conséquencb
DE la saison. (G. Sand.)
— Syn. Conséquence, conclusion. V. conclusion.
— Anton. Cause, principe. — Prémisses. — Inconsé-
quence.
— E.NCYCL. Logiq. La conséquence est une proposition
qui est tellement liée à une autre que, la première admise,
il faut nécessairement admettre la seconde. Avant de tirer
d'une proposition une autre proposition, c'est-à-dire une
conséquence, il est nécessaire de bien examiner le rap-
port de ces deux propositions, et de ne point se faire illu-
sion sur lour relation. Tirer une conséquence, c'est déduire,
et cela peut se faire immédiatement par la conversion
ou l'opposition des propositions, médiatement par lo syl-
logisme et ses dérivés.
— Mathém. Une équation est dite conséquence de deux
autres, lorsqu'elle est satisfaite pour tout système de
valeurs des inconnues satisfaisant aux deux autres.
Trois équations, à trois inconnues, dont l'une serait con-
séquence des deux autres, formeraient un système indé-
terminé.
Lo type général d'une équation couséquence de deux
autres A = 0, B = 0 est
A-i-XB = 0,
"/, désignant une fonction arbtirairo.
Au point do vue géométrique, une équation à deux
variables, couséquence de deux autres, représente un lieu
passant par les points communs aux lieux représentés par
ces deux autres équations.
CONSÉQUENT {kmi), ENTE [lat. consequens ; de co?iS€-
qui, suivre comme conséquence] adj. Qui raisonne ou agit
conséquemment, dont les actes ou les paroles sont une
déduction logique : L'esprit de l'homme est plus pénétrant
lyi/e conséquent. (Vauven.)
— Conséquent à ou arec, Conforme à, (jui agit confor-
mément à, qui est en rapport avec : Tous les êtres ont U7ie
or*7anîsa/ioïi CONSÉQUENTE À leur destination. (J.-J. Rouss.)
Il Conséquent de. Qui est la suite de : L'étendue n'est point
CONSÉQUENTE DE la pctisée. (BoulainvilUcrs.) [Peu usité,
et seulement dans lo langage philosophique.]
— Arithm. V. proportions.
— Gramm. Cet adjectif ne doit jamais ôtro employé
dans le sens de consnléralde, important. On ne dit pas:
Etre propriétaire d'une maison conséquente, mais d'une
ynaison considérable (ou importante).
— Mus. Nom que l'on donne parfois au contre-sujet de
la fugue, dont on nomme alors lo sujet antécédent.
— Phys. Points conséquents. Pôles intermédiaires qui
existent, dans certains aimants, entre les deux pôles prin-
cipaux. V. aimant.
— Anton. Inconséquent.
CONSÉQUENT {knn — même étymol. qu'à l'art, précéd.)
n. m. Ijogi(|. Seconde proposition d'un entliymème ou rai-
sonnement composé du doux propositions, dont la second©
est la conséquence do la première, qu'on nomme « an-
técédent I' : Un conséquent absurde ne peut être déduit
2H
loijiintemcnt que d'un antkcédknt /aitx. il Conclusion d'un
s_)'lU)fj:ismo oousiiioroo coinmu proposition absoluo, et iii-
iiôpon<iammout do son rapport avec les promisses : Ac
toNsi:-jUKNT peut èh'e vrai et la conséqueuce fausse; en
d'auh'fs termes : la conclusion peut être vraie en soi et comme
CiiNSKgiiKNT, /"rtiiçse comme conséquence ou dans In manière
dont elle est dthlntte. Il Dans la Loijique d'Aristoto, Tornm
qui peut Ôtro employa comino attnl)ut d'un autre : Les
sujets individuels, Socrate, Clêon, Calli-is, ne peuvent jamais
être qu'antécédents ; Les attributs les plus yénéraux ne peu-
vent être que coNsiÏQUiiNTS. (Brisobarro.)
— Gramin. Adjectif ou pronom relatif qui so rapporte
à un nom, à un adjectif ou à un adverbe, comme dans
Vhomme saiîk, Vhomme qui..., etc.
— Matliém. Second terme d'un rapport : Dans les rap-
ports -, r Set a sont les antécédents^ 5 et b les consêqoknts.
'^ 5 b
Dans une pi^oportion, le produit du premier antécédent par
le second <:o:iSKiiUE>iT égale le produit des deux autres termrs.
— RhtHor. anc. Lieu oratoire consistant dans les faits
qui ont suivi le fait principal.
— Par conséquent, loc. adv. En conséquence do, par
suite ; l'ar une déduction logique.
CONSÉQUENTIEL, ELLE {kan-si-èV) adj. Qui est la con-
stViuonio.
CONSERANS. (ÎOOgr. V. COUSKRANS.
CONSERVATAiRE(5èr-i'a-/èr')adj. Dr. Se dit ou parlant
de porsonni's qui gardent un droit de possession.
CONSERVATEUR, TRICE [sèr') n. Celui, celle qui con-
serve, qui a la mission ou la projjriété de conserver : Lr
peuple est le véritable conskiivatedr de la liberté. (Lamenn.)
— Dr. et admin. Consei^ateur des hypothèques. Fonc-
tionnaire chargé do l'exécution dos formalités prescrites
pour la conservation des hypothèques et la consolidation
des mutations de propriétés immooilières, ainsi que do la
perception des droits établis au profit du Trésor puldic
pour chacune do ces formalités. (V. UYFOTiifeQUE.) il Co»-
servateur des forêts, Fonctionnaire placé à la tête d'une cir-
conscription, appelée conservation des forêts, et charge
de veiller à tout ce qui concerne les forêts. {On appelle
aussi conservateurs des fonctionnaires spéciaux, chargés
de la garde de certains dépôts ou de la défense de cer-
tains droits : CoNSiiRVATiiUR (r^i/i musée, d'une bibliothèque,)
— Hist. Conservateur d'un traité , Tiers accepté par les
parties contractantes, pour veiller à. l'exécution d'un traité,
et le faire observer au besoin par la force des armes.
Il Grand co7iservateur de Malte, Grand fonctionnaire de
l'ordre, chargé de l'administration des fonds généraux.
Il Conservateui-s de la légitimité, Association royaliste fon-
dée sous la Restauration et dirigée contre le régime consti-
tutionnel adopté par Louis XVIII et ses successeurs.
— Politiq. Proprem. Partisan d'un système dans lequel
on cherche à assurer la continuation de l'état politique
ftrésent, en rejetant les révolutions qui le modifieraient
Dans le langage courant, se dit particulièrement pour Par-
tisan d'un régime monarchique ou impérial) : Lutte entre
les révolutionnaires et les coNSiiRVATEURS. [Eu Angleterre,
on les appelle 9,ussi tories. V. tory.]
Donne tout à. ceux-ci, rien à ceux-là : les uns
Seront conservateurs, et les autres tribuns.
PONSARD.
— adj. Qui conserve, qui cherche ou tend à conserver;
L'hygiène est à la fois présenmtrice et conservatrice.
— Chirurgie conservatrice, Celle qui s'etforce à conserver
la plus grande jiartie possible des organes de l'opéré, et
réduit les opérations et ablations au mijiimum : Chirur-
gien CONSlilRVATBDR.
— Sénat conservateur. Nom donné, on France, sous le
premier et sous le second Empire, au Sénat, premier grand
corps do l'Etat, chargé de veiller au maintien do la con-
stitution.
Conservateur (le), journal du parti royaliste intran-
sigeant sous Louis XVIIL II fut fondé en octobre 18is
et dirigé par Chateaubriand et Lamennais, qui traitait
plus spécialement les questions religieuses. 11 avait pour
principaux rédacteurs le cardinal de La Luzerne, de H«-
nald et de Castolbajac, un des membres les plus iullut-iits
do la " Congrégation ". De Genoude, Berryor, Lamartine,
y firent leurs premières armes. Le regret do la monarchie
absolue, l'opposition ardente à tout projet de réforme
dans lo sens libéral, telle fut la « ligne " politique inva-
riablement suivie par l'organe dos ultras. Son zùlo roya-
liste fut, d'ailleurs, bien mal récompensé : au moment'du
rétablissement de la censure, on 1820, « lo Conservateur »
dut cesser sa publication.
CONSERVATIF, IVE {sèr) adj. Qui a pour objet do con-
server : 'r<ms les règlements des ajiciennes maitinses sont
coNSKBVATiKS. (Sismondi.)
— n. m. |)1. Nom que les Anglais donnent quelquefois
aux tories ou (^unsorvatours.
CONSERVATION {sèr-va-si) n. f. Action do conserver,
de maintenir dans son état propre : Le despotisme est de
CONSERVATION périlleuse, w So dit particulièrement et ab-
solument de l'action qui prolonge la vie, qui la maintient,
qui la conserve : L'instinct de la conservation est inné dans
tous les animaux. (Alibert.)
— Etat d'un objet qui a peu ou point souffert, qui s'est
pou ou point altéré : La conservation d'une denrée ali-
mentaire, d'un tableau, d'un objet d'art.
— Dr. et admin. Fonctions d'un conservateur; admini-
stration régie par un cons^vatour; local où est établi le
service du conservateur : Im conservation des eaux et
forêts. La conservation des hypothèques, il Conservation
forestière, Division du territoire placée sous la surveillance
d'un conservateur des forêts, n Conservation de Lyon. An-
cien tribunal do commerce do Lyon.
— Politiq. Action de ceux qni s'opposent aux cliantro-
ments , et s'oll'orcont de maintenir l'ordre do choses
existant : L'esprit de conservation l'emporte souvent sur
l'esprit de progrès.
— Encyol. Oéom. Conservation du genre. V. genrk.
— Mécan. Conservation des forces vives. V. knekgie,
FORCE (vive).
Conservation du mouvement du centre de gravité. Quand
un corps so meut, lo contre do gravité du corps décrit
une trajectoire qui no dépond absolument que dos forces
extérieures; les forces intérieures pouvont changer brus-
quomont, lo contro de gravite ne modiiio en aucune fa^on
Bon mouvoniont. yuand une bombo viont à éclater, lo
CONSÉQUENTIEL — CONSERVER
contre do gravité dos différents éclats continue à décrire
sa trajocto;re, car les forces extérieures, qui .sont les poids
des différents éclats, n'ont pas été modifiées; lorsqu'un
éclat viont à toucher le sol, la résistance du sol intervient
ot la trajectoire du centre do gravité se modifie.
— Techn. Conservation des bois. On appelle ainsi une
opération qui consiste à soumettre les Dois à certaines
pniparations empochant l'altération on la dosLruction par
l'humidité ou les insectes. Il existe ditloronls procédL'S :
on premier lieu, l'application supcriiciollo d'agents jouant
le rôle d'antiseptiques, comme la. peinture, limmersion, la
carbo7iisation, puis la pression en vase clos, spécialement
employées avoc les bois secs, et \a pression à l'air libre,
que l'on applique aux bois on grume.
Los procédés par infiltration naturelle ou par déplace-
ment s appliquent tout spécialement aux bois encore sur
pied, ou que l'on vient d'abattre.
Conservation des pierres. La majeure partie des pro-
cédés on usage pour la conservation des bois sont égale-
ment applicables à la conservation des pierres. On emploie
principalement le procédé par peinture et celui par péné-
tration d'un liquide par pression en vase clos. On a troqvé
une métliode do conservation qui prime toutes les autres
et que l'on nomme sHicatisation. V. ce mot.
CONSERVATISME [sèr-va~tissm') n. m. Opinion des per-
sonnes qui appariionncnt au parti conservateur.
CONSERVATISTE {sèr-va-tisst') u. et adj. So dit des par-
tisans du conservatisme.
CONSERVATOIRE {sèr-va-to-aj'') adj. Qui conserve, qui
a pour but de conserver (usité dans le langage du droit) :
6'H/s/t; conservatoire. V. acte.
CONSERVATOIRE {sèr-va-1o-ar') n. f. Dr. anc. Tribunal
ou siège d'un conservateur : La conservatoire de l'Uni-
versité. Les juges à la conservatoire.
CONSERVATOIRE {sèr-va-tû-ar') n. m. Etablissement
fondé on vue de propager une science, un art, de former
dos sujets dans certaines spécialités, telles que la mu-
sique, le chant, les sciences applicables à lart et à l'in-
dustrie : Le conservatoire de musique. Le conservatoire
des arts et jnéliers. il Se dit absolument du conservatoire
de musique do Paris : L^n élève du Conservatoire.
— Pop. Mont-de-piété. Il Elève du conservatoire de la
Villetie, Mauvais chanteur.
— Encvcl. Mus. En Franco, outre le Con-servatoire na-
tional de musique et de déclamation de Paris, d y a huit
conservatoires qui, administrativement, ont le titro de
succursales de cet établissement, puis un assez grand nom-
bre d' « écoles nationales de musique «. Les huit conser-
vatoires sont ceux de Lille, de Toulouse, do Dijon, de
Nantes, de Lyon, de Nancy, de Rennes et do Perpignan.
Cinq inspecteurs, nommés par lo ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts, sont chargés de visiter pério-
diquement ces écoles.
— Conservatoire de Paj'is. Avant la création du Conser-
vatoire, l'enseignement du chant se donnait surtout dans
les maîtrises des églises, qui devinrent ainsi les pour-
voyeuses des théâtres de Paris et des provinces. Cepen-
dant, sur l'initiative du baron de Breteuil, ministre do
la maison du roi, on vit ouvrir, le 1" avril 1784, une Ecole
royale de chant et de déclamation, qui dépendait de
rÔpéra, et qui était surtout destinée à former dos sujets
pour ce théâtre. La direction en était confiée au compo-
siteur Gossec. Cette école subsistajusque vers 1791, mais
elle était alors bien déchue.
En ns9, un' capitaine d'état-major, Bernard Sarrette,
réunit quarante-cinq musiciens des gardes françaises, qui
venaient d'être licenciés (1789), et il en forma lo noyau do
la musique do la garde nationale, les soldant do ses de-
niers, les habillant et les fournissant d'instruments. Ce
n'est qu'en mai 1790 que la municipalité do Paris prit ce
corps à sa charge.
Sur les instances de Sarrette, la Commune do Paris prit,
à la date du y juin 1792, un arrêté portant établissement
de Y/Ccole gratuite de musitiue de la garde nationale j}ari-
siennc, école où furent employés les soixanto-dix artistes
du corps do musique, et où devaient Hro admis cent vingt
élèves âgés de dix i vingt ans, fils de gardes nationaux,
qui devaient être présentés par les soi.xanlo bataillons de
la garde nationale. Ces élèves devaient concourir au ser-
vice do la garde nationale et dos fêtes publiques. Lo
18 brumaire an U (8 nov. 1793), la Convention nationale
rendit un décret portant formation, dans la commune do
Paris, d'un Institut natio7ial de musii^ue composé de cent
(piinze artistes, pour l'exécution et l enseignement de la
iiHisi(|uo. Il devait coopérer à la <'élébration dos fétos
iiuinmales; il était chargé do former, dans toutes les par-
ties do l'art musical, six cents élèves, qui recevraient g-ra-
tuitetiient leur instruction. L'école était rue Saint Joseph.
Sarrette s'était assuré l'appui de Mario-Joseph Chénier,
qui présenta à la Convention un rapport tendant à la
création d'un conservatoire national do musiq^uo.
La Convention adopta le rapjiort de Chénior, et, dans
sa séance du IR thermidor an III (3 août 1795), elle rendit
un décret portant établissement d'un Conset'vatoire de
musique de Paris ; par ce mémo décret était supprimé
l'Institut national do musique, ainsi que l'Ecole royale do
chant et do déclamation, qui n'existait plus do fait.
Sarrette fut chargé, comme directeur, do l'organisa-
tion du Conservatoire. On nomma cinq inspoctoups do l'cn-
.seignement, nui n'étaient autres que Méhul,Grélry, Gossec,
Lesueur et Chorubini. Cot onsoiguemeut comprenait coût
([uinzo professeurs.
Lo Conservatoire, définitivomont fixé dans les bâtiments
des anciens Menus-Plaisirs du roi, rue du Faubourg- Pois-
sonnière, fut inauguré solennollemont lo i" brumaire an V
(22 oot. 1790); les classes ouvrirent une semaine après,
et aussitôt, trois cent cinquante et un élèves, accourus do
quarante-six départements, vinrent prendre leur part de
l enseignement.
Sous la Koslauration, on enleva nu Consorvatoiro son
titro, qni fut transformé on celui ti' Ecole royale de musique ;
on supprima son diroctour, l'administration étant confiéo
à Perno, lo bibliothécaire; enfin, on réduisit considérablo-
meiit son budget. Toutefois, on dut revenir sur cos mesu-
res. Un arrêté ministériel du 1" avril 1822, rendant à
l'Ecolo royale de musique sa dénomination première, nom-
mait Chorubini diroctour du <« Consorvatoiro royal do mu-
sique et do déclamation «. Chorubini, dont la direction
forme sut replacer l'éi-ole au rang qu'elle était digne déc-
ouper, ayant donné su démission peu ilo temps uvani .sa
mort, fut remplacé par Auber, en 1812. A Auber succéda
Ambroiso Thomas (1871), qui lui-mômo eut pour succes-
seur Théodore Dubois.
Il y a, au Conservatoire, un comité d'études musicales et
un comité d'étudos dramatiques. Chaque année, à la ren-
trée des vacances, il est procédé à un examen d'admis-
sion, pour remplir les vides produits dans les classes à la
suite des concours do lin d'année.
C'est du Conservatoire que sortent la plupart dos artistes
qui peujjlont, ou France, les scènes lyriques et littéraires :
Opéra, Opéra-Comique, Comédie-Française, Odéon, etc.;
les orchestres des grands théâtres et ceux des grands
concerts symphouiques ; c'est dans ses classes quo so
forment, avec la plupart des organistes et des maîtres do
chapelle, les nombreux professeurs qui vont partout ré-
pandant ses principes.
Conservatoire national des arts et métiers.
V. arts et métiers.
CONSERVATOIREMENT { sèr-va-to-a) adv. Dr. Dune
façon conservatoire, pour conserver : Opérer conserva-
toirement une saisie.
CONSERVE {sèrv') n. f. Substance alimentaire, préparéo
et conservée à l'aide de différents procédés : Conserves
de petits pois, de poissoJi, de gibier, ii Sorte de confiture
sèche, faite de substances végétales et de sucre : Con-
serve de violettes, de fleurs d'oranger, de l'oses de Provins.
~ Art milit. Pièce do fortification appelée aussi con-
tre-garde.
— Comm. Conserves alimentaires. Nom donné commer-
cialement à un grand nombre do substances alimentai-
res : viande, lait, œufs, légumes, fruits, etc., quo l'on pré-
pare de manière à les conserver pendant un laps de temps
assez considérable, sans qu'il se produise do corruption
dans leur masse.
— Hydraul. anc. Réservoir d'eau destiné à alimenter
des aqueducs.
— Mar. Navire avec lequel on fait route : Bâtiment qui
a perdu sa conserve.
— Pharm. Préparation d© consistance molle, cédant
facilement à la pression.
— De conserve, loc. adv. Se dit de navires qui navi-
guent ensemble, il Par ext. et fam. Do compagnie, en-
semble : Aller dk conserve au théâtre.
— n. f. pi. Besicles à verres plans ou presque plans,
souvent colorés, destinés à protéger la vue en adoucissant
l'éclat de la lumière : Porter des conserves.
— Archéol. On désignait sous ce nom, au xvii* siècle,
les petits écrans ovales ou rouds quo
l'on mettait devant les chandelles ci
les bougies pour en adoucir la lu-
mière. (Us étaient assez semblables
aux écrans dont on se sert encore au-
jourd'hui pour les tables de jeu, les
pianos, etc.)
— Fam. Les pièces du répertoire à
la Comédie - Française et à l'Opéra-
Comique.
— Encycl. Comm. Les conserves de
viande sont obtenues par différents pro-
cédés : dessiccation, fumage, salage ,con-
gélation, élimination de l'air, etc. Ce
■ dernier procédé consiste à placer dans
des bouteilles, bocaux ou boîtes do fer- ,
blanc, les substances à conserver, et â
fermer le récipient pour le soumettre à Conserve (xvii' s),
l'action de loau bouillante d'un bain-
marie. L'air s'échappe par une petite ouverture laissée
ad hoc ot qui, ensuite, est fermée définitivement. Quelques
antiseptiques sont employés : sel commun, biboiato do
soude, charbon, acide sulfureux, etc. On conserve surtout
le poisson par salage. Quant au lait, on lo concentre, après
y avoir ajouté du sucre dans la proportion de 1 ù 16. Ce
mélange est ensuite évaporé au bain-marie et, enfin, sou-
mis à un refroidissement énergique, dans dos boîtes quo
l'on clôt hermétifiuemont ensuite.
Les moyens les plus employés pour ta conservation des
fruits sont la* dessiccation et la cuisson avec du sucre.
Les légumes se conservent surtout par élimination do
l'air. U existe un très grand nombre do procédés pour
conserver les œufs; chaque commerçant possède sa mé-
thode particulière, plus ou moins efficace.
— Art milit. Les conserves jouent un rôle très impor-
tant dans lesapprovisiounementsmilitaires.il est indis-
pensable d'v recourir pour faire vivre les armées au cours
d'une campagne otau moment de la mobilisation.
Lo service des subsistances militaires emploie dos con-
sentes de viande, des salaisons, dos conseinjes de légumes
et des potages condensés.
ÏjOS conserves do bouillon concentré et do soupes à l'oi-
gnon ont pour objet do normottro do préparer prompte-
mont un potage quand, faute do viande fraîche, on ost
obligé do consommer dos conserves de viande. Ces con-
serves do potago sont préparéos ou tablettes do 40 gram-
mes, dont chacune forme aoux rations. Elles figurent dans
les petits vivres du sac.
On emploie enfin dos conserves do saucisses salées, for-
mées do viando de biwuf ot de porc hachée, entourée do
saindoux, qui permettent do préparer du bouillon ou du
ragoilt, on qui peuvent être consommées à froid. Elles
sont renfermées dans dos boîtes en for-blanc, dont cha-
cune ronformo dix rations do sr» grammes.
Los conserves no pouvant être gardées indéhuiment
en temps do paix, il faut les faire consommer de temps à
autre par los troui»os, pour renouveler les approvisionne-
ments. On admet quo les conserves no doivent pas ôtro
gardéos plus do quatre ou cinq ans nu maximum.
CONSERVER {sèr-vé — lut. conservant : do cum, avec, ot
icrr.nv "ardeii v. a. Maintenir dans son état naturel;
empêcher de finir ou do s'altérer : Consekveu des viandes.
Conserver sa santé, son teint, sa fortune, u En parlant dos
choses. Aider ;•! garder en bon état; Lunettes qu^ conskk-
vknt la vue. Il Faire vivre; continuer à avoir vivant : La
sobriété nous conserve. Il No pas perdre, continuer à pos-
séder, à jouir do ; uo pas so défaire do, no pas renoncer
à • Conserver son emploi, son rang, ses amis, ses habitu-
des Ce n'est pas tout d'acquérir, il faut savoir conskrvku.
— Conserver sa tête. No pas pordro son sang-tVoid, sa
présence d'esprit. Il ronstrrtT toute sa tête, Garder inlac-
les ses faculiés dans un Ago avancé, otc.
— Mai-. CouserxH'r l'avantage du wnt, Oartior le dessus
CONSERVITEUR — CONSIGNATION
du vent, Lutter de manœuvre avec un bâtiment de façon
à rester plus élevé que lui dans le lit du vent, c'est-à-dire
dans la direction d'où le veut souffle, il Co7ise7*ver un bdli-
ment, ime /lotte, une ile. Ne pas les perdre do vue, ma-
nœuvrer de manière à les suivre ou à les avoir en vue.
Il Conserver sa distance, en escadre ou en route. Rester à la
distance prescrite ou ne pas se rapprocher d'un navire en
vue. Il Conserver le vent. Rester auvent de quelque chose.
— Tvpogr. Consener une fomie, La mettre en réserve
après fe tirage, au lieu de la distribuer.
— v. n. Jeux. Au trictrac, Jouer son coup sans dégarnir
les cases qui forment le plein : Conservkr par impuis-
sance, par privilège.
— Art milit. et mar. CoJiserver en nr?née, en escadre.
Garder le poste que l'on occupait dans une colonne.
Se conserver, v. pr. Etre conservé, ii Ne pas perdre
sa santé, sa fraîcheur ; Les femmes de Paris se conser-
vent longtemps. \Gr. Sand.) il Veiller à sa propre conser-
vation. II Se maintenir dans un certain état : // faut vivre
en ermite pour SE CONSERVKR libre. (Rigault.) ii Garder pour
soi : Se conserver la ineilleure chambre, il Se maintenir,
garder l'avantage de sa position : Il faut être habile pour
se conserver entre deux- partis si opposés. {Sens vieilli.!
— Syn. Conserver, réserver. Cortsei'ver signifie garder
une chose en prenant des précautions pour qu'elle reste
intacte, pour que rien n'en diminue la valeur. liésey'ver in-
dique que, pour le moment, on s'abstient de s'en servir,
mais avec 1 intention d'y revenir plus tard ou do la garder
pour que d'autres s'en servent.
— Anton. Aliéner, céder, donner, vendre. — Dépenser,
dilapider, dissiper, gaspiller, perdre.
CONSERVITEUR {sèr') n. m. Serviteur d'une maison
considéré par rapport aux autres. (Vieux.)
GONSETT, ville d'Angleterre (comté de Durham), sur
le Derwent, affluent du Tyne ; 8.175 hab. Usines métal-
lurgiques.
CONSHOHOCKEN, ville des Etats-Unis (Etat de Pcn-
sylvanie), sur le Schuylkill ; 5.470 hab. Usines sidérurgi-
ques, tilatures de coton, de laine.— En face de cette ville
estWicsT-Consholiocken ou Mingo, séparée de Consho-
hocken par le Schuylkill; 1.6ti5 hab. Mêmes industries.
CONSIDENCE (danss) n. f. Affaissement de choses po-
sées les unes sur les autres.
CONSIDÉRABLE adj. Qui mérite d'être considéré à
cause de sa qualité, de son rang, do sa position, de son
importance : i/we personne considérable, ii Qui mérite
d'être pris en considération, d'être mis en ligne de compte :
Le bien n'est pas considérable loj'sgu'il est question d'é-
pouser une honnête personne. (Mol.) [Ce dernier sens a
vieilli ; on dirait aujourd'hui n'est pas à considérer.]
— Parext. Grand, important par le nombre, la force, la
valeur : Somme, Ouvrage, Foule considérable.
— Syn. Considérable, grand, important. Grand se rap-
porte aux objets considérés en eux-mêmes ; un espace est
grand par son étendue réelle ; une entreprise est grande
par sa nature même ; un homme est grand par le mérite
3ui est en lui. Considérable se rapporte à 1 estime qu'on
oit faire des choses, à l'idée qu'on s'en forme ; une entre-
prise considérable est celle qui attirera l'attention de beau-
coup de personnes, dont on parlera longtemps ; un hommo
considérable est celui que son rang, son crédit, ses ri-
chesses mettent en évidence. Entin, l'objet important l'est
par les suites qu'il peut avoir, par les intérêts qui y sont
attachés.
— Anton. Insignifiant, niédiocre.
CONSIDÉRABLEMENT adv. Beaucoup, d'une manière
très notable.
— Syn. Considérablement, abondamment, en abondance,
amplement, beaucoup, bien, copieusement, à foison, fort,
largement. V. ABuNDAMMiCNT.
CONSIDÉRANT [ran) n. m. Motif ^ui précède le dispo-
sitif d'une loi, d'un décret, d'un arrêté ; dispositif qui com-
mence souvent par le mot considérant.
— Fam. Motif, raison dont on fait précéder une conclusion.
Considérant (Jean-Baptiste), écrivain français, né
à Salins (Jura) en 1771, mort en 1827. Il s'enrôla comme
volontaire en 1792. Rentré dans la vie civile, il quitta de
nouveau ses études pour aller défendre, à Rome, quatre
de ses compagnons que Masséna avait traduits devant
un conseil de guerre pour avoir dénoncé les dilapidations
de certains généraux, et il les fit acquitter. Il fut ensuite,
en Espagne, aide de camp et secrétaire du général Mou-
ton. 11 quitta une seconde fois l'armée pour être nommé
secrétaire de la faculté de Besançon, puis professeur d'hu-
manités et bibliothécaire à Salins. En 1825, pour sauver
le collège de cette ville qui était la proie des flammes, il
laissa briîler deux maisons qui constituaient à peu près
toute sa fortune. Nommé professeur dans un collège du
Midi, il refusa de quitter sa ville natale, se priva ainsi
do toute ressource et mourut de chagrin. Il a publié une
traduction du licnard anglais de Gay (1808) et a laissé des
poésies ot des traductions manuscrites.
Considérant (Prospcr- Victor), fils du précédent, né
à Salins (Jura) en 180S, mort à Paris en 1893. 11 fut admis
à l'Ecole polytochniaue en 1826, puis à l'Ecole de Metz.
Entré dans le corps au gé-
nie, il y acquit rapidement
le grade de capitaine. Quel-
ques mois avant la révolu-
tion de i8:îo, séduit par les
doctrines do Fourier, il y
adhérapubliqucment en un
article inséré dans «le Mer-
cure de France ■ (13 mars
1830), puis il donna sa dé-
mission pour devenir l'apô
tro du fouriérisme. En une
série do conférences, et
dans les journaux " le Pha-
lanstère » et fl la Pha-
lange D (18^6), il exposa les
idées do Fourier : Vunilé
karmonienne remplaçant
l'oppressive civilisation;
l'organisation du phalan-
stère, oîi chacun, au profit
do tous, se livrerait à dos
travaux attrayants et passionnels; l'indéfinie perfectibilité
do l'ûtro humain ; mais il répudia certaines hypothèses.
Victor Coneidérant
telles que la transformation des animaux et celle do
l'homme pourvu de nouveaux organes au bout de quinze
mille ans, etc. Il publia aussi nombre d'ouvrages : Des-
tinée sociale (1834-1838); Débâcle de la politique (1836);
Manifeste de l'école sociétaire (1841) ; Exposition du système
de Fourier (1845) ; Principes au socialisme (1847) ; Théorie
du droit de propriété et du droit au travail [\M9,) ; le Socia-
lisme devant le vieux monde (1848) ; Mexique. Quatre lettres
au jnaréchal Bazaine (Bruxelles, 1868); etc. Il tenta, avec
l'appui financier de deux riclies disciples, des essais de
phalanstère oui ne réussirent point. Cependant, il fut
élu membre du conseil général de la Seine et conseiller
municipal de Paris. Après la révolution de février 1848,
élu représentant du peuple à l'Assemblée constituante, il
siégea à la Montagne. Réélu à la Législative, il prit part
à la tentative insurrectionnelle du 13 juin 1849, et fut con-
damné par contumace à la déportation. H s'était réfugié
en Belgique. Il passa do là en Amérique où il fonda, au
Texas, une commune sociétaire. L'insurrection du Sud
ruina cette entreprise. En 1869, Victor Considérant revint
à Paris. Il y vécut modeste, à l'écart de la politique, et y
mourut oublié.
CONSIDÉRATIF, IVE adj. Circonspect, attentif, pru-
dent. (^Vieux.)
— Etat considératif. Théol. ascét. Etat de l'âme qui
observe et réfléchit.
CONSIDÉRATION {si-on) n. f. Action de considérer, de
réfléchir, d'examiner, de peser : Juger après une grande
CONSIDÉRATION. (Boss.) Il Circonspection : A(?ir afec CONSIDÉ-
RATION.
— Raison, motif, réflexion pouvant déterminer l'action :
Le peuple ne juge pas des choses par des considérations
d'utilité et de 7'aison, mais par leur grand air. (Renan.)
— Estime, déférence, égards accordés à la position ou
à l'honorabilité d'une personne : Mériter la considération
de tous. La considération vaut mieux que la renommée.
(Chamfort.) ii S'emploie souvent comme formule de poli-
tesse, à la fin des lettres écrites à des égaux ou à des infé-
rieurs : Recevez l'assurance de ma considération distinguée.
— Loc. div. Homme de considération. Homme important
par son rang, sa réputation, son mérite, ii Chose de peu
de considération. Chose peu importante, qui ne mérite
pas de fixer l'attention, n A votre. A sa considération. Eu
égard à l'estime que l'on fait de vous, de lui. n En con-
sidération de, Par égard pour, eu égard à : Acqidtter un
accusé EN considération de ses antécédents, ii Mériter coji-
sidération, Avoir de l'importance, être assez grave pour
qu'on y réfléchisse, ii Prendre, Mettre, Faire entrer une
chose en considération. En tenir compte, y avoir égard :
Prendre en considération la grande jeunesse d'un cou-
pable.
— Cost. Espèce de panier fait de fer et rempli de crin,
que portaient autrefois les femmes.
— Politiq. Prendre en considération, Déclarer par un vote
qu'une proposition mérite d'être étudiée, et qu'il y a lieu
d'en délibérer: Prendre un amendemeyit en considération.
— n. f. pi. Examen critique, réflexions, observations
sur un sujet quelconque : Considérations sur les causes
de la grandeur des Homains et de leur décadence.
— Syn. Considération, réputation. La réputation est
proprement ce que les autres pensent de nous ; il y a une
bonne et une mauvaise réputation ; mais, quand le mot
est seul, il se prend en bonne part et approche, par le
sens, du mot célébrité; s'il ne suppose pas l'admiration
f)ublique, il suppose au moins que le public s'occupe de
a personne dont il s'agit, qu'il y pense, qu'il en parle sou-
vent. Considération exprime quelque chose qui tient de
plus près à la personne ; il impli(jue des égards, des res-
pects même ou au moins quelque chose qui en approche.
La réputation est surtout le fruit des talents, du savoir,
d'actions qui attirent les regards ; la considération résulte
du rang qu'on occupe, des services qu'on peut rendre,
soit parce qu'on est puissant, soit parce quon est riche.
— Considérations, notes, observations, pensées, ré-
flexions, remarques. Les considérations supposent de la
pénétration, do l'étendue dans l'esprit; elles s'enchaînent
selon un ordre logique et sentent un peu la dissertation.
Les notes sont des explications détachées : elles ont pour
objet d'éclaircir ou d'expliquer quelques points obscurs,
quelques passages difficiles. Les obsen^ations sont le ré-
sultat de recherches savantes ou profondes. Les pensées
sont simplement les choses venues à l'esprit et communi-
quées aux autres afin qu'ils les méditent. liéflexio7is s'appli-
que le plus souvent aux pensées qui ont été le fruit d'une
méditation intime et qui ont pour objet les mœurs ou la
conduite. Enfin les remarques sont les choses plus ou moins
intéressantes qui ont frappé l'esprit à la lecture d'un livre,
dans un voyage.
— Anton. Déconsidération.
Considération (De la) [De consideratione]. Le pape
Eugène III, qui avait été moine au monastère de Clair-
vaux, sous la direction de saint Bernard, avait demandé
à son ancien maître de lui continuer ses conseils. Saint
Bernard lui répondit en lui envoyant le traité De la consi-
dération (1150). Dans cet ouvrage, divisé en cinq livres,
l'abbé insiste surtout sur l'obligation qui incombe au
pape, même et surtout au milieu du tracas des affaires,
de ne pas négliger l'étude de son ûme ot la méditation
dos choses divines : c'est le double sens qu'il attache au
mot considération. Saint Bernard aborde ensuite, avec
une liberté vraiment apostolique, l'énumération des abus
qu'il conseille au pape de corriger. Il signale principa-
Icmi^nt l'énorme affluence des solliciteurs de toute sorte,
qui assiégeaient le souverain pontife et les cardinaux, et
leur faisaient perdre un temps précieux ; le peu de désin-
téressement que les légats apostoliques montraient dans
leurs fréquentes missions à travers la chrétienté ; enfin,
la part exagérée que les évoques prenaient aux procès
qui so plaidaient sans cesse devant eux et presque tou-
jours dans les églises, au détriment du ministère sacer-
dotal et trop souvent de la justice. Ce tableau, où la
sévérité de 1 anachorète s'allie ù la sagesse de l'homme
d'Etat, renferme une foule do détails d'uno grande impor-
tance pour l'histoire du xii' siècle.
Considérations sur les mœurs de ce siècle, ou-
vrage do Duclos (1751). Il fut très admiré, puisque le
grammairien Beauzée alla jusqu'à mettre l'auteur sur le
même pied que Montaigne, La Rochefoucauld ot La
Bruyère ; très critiqué aussi, notamment par la Correspon-
dance do Grimm, qui lui reproche sou « clinquant », et
son </ ton do prétention ", somme toute, son mauvais goût.
212
Laharpe estime Durlos un peu sec, mais lui reconnaît
l'esprit d'observation. C'est à peu près le jugement de
Sainte-Beuve, qui faitdes Considérations un recueil d'obser-
vations fines, de maximes vraies et de définitions exactes.
Il faut noter que Duclos ne considère guère que la so-
ciété parisienne, et, en particulier, ne s'arrête pas sur le
rôle des femmes. II insiste sur la puissance croissante des
gens do lettres, qui gouvernent 1 Etat, dit-il, parce que,
à la longue, ils forment l'opinion ; il est loin, toutefois, de
les estimer aptes à gouverner, car les affaires du gou-
vernement " ne demandent que de bons esprits " . Bien que
le livre soit semé de jolis mots, il manque d'agrément, il
est terne et ennuyeux. L'observation morale y est trop
continue ; les remarques communes y sont trop fré-
Ïuentes ; et l'on ne peut vraiment comparer Duclos à un
.a Bruyère, ou à un Montesquieu ; il n'est qu'un observa-
teur de second ordre, comme les Nicole ou les Charron.
CONSIDÉRÉMENT (rad. considérer) adv. Avec circon-
spcctiun, jifLidence : La raison doit aller considérément
d'une chosi- a l'autre. (Boss.) [Peu usité].
CONSIDÉRER (lat. considerare ; de curn, avec, et sidus,
eris, astre. — Change l'é fermé en è ouvert devant une
syllabe muette : Je considère; excepté au fut. de l'ind. et
au condit. prés. : Je considérerai. Il considérerait) v. a.
Regarder avec attention : Considérer les traits d'uyie per-
sonne, il Etudier, peser, approfondir, se préoccuper de;
remarquer, observer, faire attention à : // faut considérer
beaucoup de cfioscs aimnt de choisir une carrière.
— Se rapporter à, avoir pour but spécial : L'hygiène
CONSIDÈRE l'homme dans l'état sain, la thérapeutique dans
l'état de maladie. (Rostan.) il Avoir en estime, faire cas
de : La société commence a considérer un homme lorsqu'il
ne travaille plus. (E. About.)
— Cotisidérer comme. Regarder comme, réputer : Con-
siDÊRiiZ ^rt bienfaisance comme un devoir, et la reconnais-
sance coMMii une bonne fortune. (Beauchône.)
— Allus. littér. :
En toute chose il faut considérer la fin.
vers de La Fontaine. V. fin.
Considéré, ée part. pass. du v. Considérer.
— Spécialem. Circonspect, réfléchi : Il Ji'y a rien de
moins considéré que les enfants.
Se considérer, v. pr. Etre considéré, jugé, apprécié.
Il Se regarder soi-même avec attention : St; considérer
sans cesse dajis son miroir, ii Faire attention à soi-même,
réfléchir sur soi ; s'occuper de soi : C'est être bien malheu-
reux que d'être dans une tristesse insupportable aussitôt
qu'on est réduit à se considivRi-',r. (Pasc.) n Avoir pour soi-
même de la considération, de l'estime, il Se juger, so re-
garder comme : Se considérer comme supérieur à tous.
!i S'estimer nuituellement.
— Syn. Considérer, contempler, envisager, examiner,
observer, regarder, remarquer. Considérer une chose, c'est
arrêter son esprit à la regarder en elle-même, pour la
bien connaître telle qu'elle est. Contempler, c'est arrêter
ses regards sur une chose qu'on admire. Envisager, c'est
regarder en face, sans crainte, ou regarder sous une cer-
taine face, sous un point de vue particulier. Examiner
renferme l'idée d'épreuve, de vérification ; il s'agit de voir
si l'ohjet a toutes les qualités requises. Obsei'ver suppose
un travail de l'esprit, une étude ; on observe pour pouvoir
ensuite communiqueraux autres les résultats de son obser-
vation. Regarder exprime simplement l'action de tourner
ses regards ou son attention vers un objet. Remarquer
suppose une attention particulière, comme observer; mais
cette attention est moins intentionnelle, elle peut n'être
provoquée que par les faits eux-mêmes.
CONSIGE n. f. Dr. anc. Somme qui restait en cautionne-
ment dans les bureaux des droits du roi, en Provence.
— Livre des consiges. Livre où le maître des coches, à
Lyon, inscrivait les marchandises qu'on lui donnait à trans-
porter.
CONSIGNATAIRE (gna-tèr' [gn mil.]) n. m. Celui qui est
préposé à la garde des dépôts et consignations, il Individu
auquel on confie des marchandises, soit pour les garder en
dépôt, soit pour en opérer le placement.
— Encycl. En droit maritime, le destinataire qui ne re-
çoit pas les marchandises pour son compte, mais pour les
répartir entre diverses personnes dénommées, est appelé
aussi consignatuire. Le consignatairc de la cargaiso7i ne
doit pas être confondu avec le consignataii'e de la cot^ue,
chargé, au nom du propriétaire, de remplir les formahtés
administratives, do s'occuper du déchargement et de la
remise des marchandises, *t de payer le iret.
CONSIGNATEUR, TRICE {r/?( mil.) n. Personne qui met
des marchandises en consignation : Les marchandises
consignées demeurent toujours la propriété du consigna-
tedr et restent à ses risques et périls. (Teulet.)
CONSIGNATION {gna-si[gn mil.] — rad. consigner) n. f.
Dépôt fait par un dél)itcur dans un lieu ou dans une caisse
publique que la loi détermine, soit à titre de garantie,
soit à titre libératoire: Consignation d'un cautionnement.
— Dépôt de marchandises effectué dans le but d'obtenir
des avances ou d'en faire opérer le placement, il Objet
ainsi déposé : Retirer sa consignation.
— Marchandises à la consignation d'une personne. Mar-
chandises remises à une personne qui en devient le consi-
gnataire. V. consignatiîur.
— Consignation d'aliments. Autrefois, Dépôt préalable
d'uno somme destinée à l'alimentation d'un débiteur contre
lequel un créancier voulait exercer la contrainte par corps.
— Encycl. Dr. On se sert du mot consignation à l'occasion
de i)rêts pour lesquels l'emprunteurdoit déposer préalable-
ment uiio valeur supérieure à la somme qu'il reçoit, afin
de garantir les droits du prêteur.
De même, les adjudicataires de travaux pour l'Etat doi-
vent fournir une consignation dont le remboursement s'o-
père à leur profit, au fur et à mesure de l'avancement des
travaux. La consignation so fait à la Caisse des dépôts et
consignations.
En droit civil, on entend par « consignation » le dépôt
fait par lo débiteur, dans un lieu ou dans une caisse quo
la loi détermine, do ce qu'il doit au créancier, lorsque
celui-ci refuse de recevoir le payement. Le débiteur doit
tout d'abord faire des offres réelles. Les offres réelles ne
sont pas libératoires par elles-mêmes, mais, suivies de con-
signation faite en observant les conditions de l'article 1259,
elles libèrent lo débiteur (C. civ., art. 1257). La consigna-
tion arrête lo cours des intérêts, ot mot la chose consi-
gnée aux risques du créancier. S'il s'agit d'un corps cer-
213
tain, le dôhitour fait, sommation an rrc^anrici' de l'onlr-vor;
laulo lin quoi, il so l'ait désigner par justice un di'ipo.sitaii'o.
CONSIGNE {(jn mil. — Taà.cotisipnt'r) n. f. Adriiiii. miltt.
ProscnptioiKs spôcialos donnèos, non soulomoiil à une sou-
linollo, mais au cliot" d'uno troupo, on vuo do circonstances
particuliôros bion dôtorminôos, ot dont l'oxôcution ost plus
rigourouseniont impôrativo quo coUo d'un ordre propro-
mont dit : Donner une consigna. Lever la consigna. Obser-
ver la c:onsu;nk. Oublier, Violer la consignh.
— Par oxt. Ordre quelconque donné ù. un subalterne:
Donner à son dûinestique coNSltiNK de ne rcceroir pei'sonne.
Il Tal)loau sur lequel sont inscrits, dans les postes, les di-
vers points dont so compose la consigne, ii Petite armoiro
grillée, où l'on enferme les ordres du )our, dans les postes
militaires, il Détail écrit du mobilier d^un poste, il Nom que
les soldats donuont à. un crochet de fer qui, dans les corps
do garde, sort ù attiser lo feu. it Punition ou mesure par
laquelle on retient un soldat à la caserne.
— Par anal. Privation do sortie, dans les lycées, les
collèges 01 les écoles du gouvernement.
— Fig. Ordre pressant ot déterminé : La consigne de
sa conscience lui disait de iiiourir, et il 7nourait. (Laniart.)
— Fam. Manffer la consigne, Oul)lier le mot dordro ; no
plus se souvenir d'uno recommandation.
— Portier-consifjne, Surveillant charge d'ouvrir et de
former les portes d'un bâtiment militaire, d'en conserver
les clefs et do reconnaitro les étrangers qui entrent et
sortent.
— Ch. de f. Endroit do la gare où l'on met en dépôt des
bagages.
— Mar. Endroit où so place le fanal destiné au service
du bord, il Poste du caporal de garde dans le faux pont,
lieu d'où doivejit partir tous les feux d'éclairage, ii banal
de consifjne. Fanal du faux pont où l'on vient prendre tous
ces feux, il Factionnaire de la consigne, Factionnaire chargé
do la garde de ce fanal.
— Encvci,. Adrain. niilit. Le caractère propre d'une con-
signe, c'est qu'elle doit être respectée même par des mili-
taires supérieurs en grade à celui qui l'a donnée. Ce der-
nier seul ou ses chefs directs peuvent la modifier, ou
l'atténuer quand il y a lieu.
La consigne d'une sentinelle n'est qu'un cas particulier
de la consigne donnée ù une troupe. L'homme qui l'a reçue
doit, au besoin, employer ses armes pour la faire respec-
ter. Uno sentinelle ne doit donner à qui que ce soit com-
munication de la consigne qu'elle a reçue verbalement en
prenant son poste. Elle ne doit la répéter qu'en présence
du chef de poste ou du caporal do pose qui vient la relever.
La punition appelée consit/ne est la plus légère qui
puisse être infligée aux hommes de troupe. Pour les ca-
poraux et soldats, il n'y a que la consigne au Quartier,
qui comporte simplement l'interdiction de sortir uu quar-
tier en dehors du service. Pour les sous-officiers, il y a
trois sortes de consigne : i" après l'appel du soir : obliga-
tion de rentrer à la même heure que les simples soldats;
2" consigne au quartier ; interdiction de sortir pendant
toute la journée, sauf pour le service ; 3" consigne à la
chambre : c'est, pour les sous-officiers, ce que la salle de
police est pour les caporaux et les soldats.
CONSIGNE {(/n mil. — du préf. con, et de signe) adj.
Algèbr. anc. So disait des termes qui ont le même signe,
c'cst-à-diro qui sont tous positifs ou tous négatifs : Termes
coNsiGNKS. Le produit de deux tei'mes consignes est tou-
jours positif.
CONSIGNER {f/n mil. — du lat. eonsjgnare) v. a. Opérer
la consignation de ; mettre en dépôt ; Consignkr des mar-
chandises. Consigner mille francs chez son avoué, il En par-
lant des marchandises, Les enregistrer sur lo livre des
voituriers publics ou des chemins de fer. il Relater, citer,
rapporter, prendre en note : Consigner une réflexion sur un
carnet, il Donner une consigne : CoNSiGNiiR au.7: sentinelles
de faire feu après trois soinmations. n En parlant de soldats,
do marins, et, par ext., d'élèvos, Les empocher do sortir
par punition ou par mesure d'ordre ou do siiroté : Quand on
craint une insurrectJonj on consigne les troupes.
— Loc. div. : Consigner itn navire. Le mettre à la dispo-
sition de celui (lui doit en opérer le chargement, il Consi-
gner en papier. Déposer, au lieu d'argent, une obligation
de valeur égale, il Consigner quelqu'un à la porte ou A sa
porte, Défendre de lo laisser outrer, n Consigner sa porte.
Refuser de rect>voir qui que ce soit.
— Dr. anc. Consigner des aliments, Déposer uno somme
pour la nourriture d'un débiteur contre lequel on voulait
exercer la contrainte par corps.
Consigné, ée part. pass. du v. Consigner.
— n. .Soldat ou élôvo consigné : Les consignés se sont
mis en révolte.
" Aux consignés. Dans la cavalerie ot l'artillerio, Son-
nerie de trompette pour appeler les consignés.
Allegro
3 3* 3 3
Appel dcfl conslgnfîs.
— Consignés à l'hâpitaî. Los militaires détonus, qui se
trouvent on irailomont dans les hôpitaux, sont installés
dans des locaux spéciaux appelés salles des consignés, où
ils sont l'objet d'uno .surveillance particulière. Los autres
hommes de troupo pouvenf être envoyés dans ces locaux
en cas do mauvaise couduito, quand leur état do santé no
s'y oppose j)as.
Se consigner, v. pr. Etre consigné.
CONSILïO MANUQUE {Par l'habileté et par la maiti],
Dcvisi^ dduin'i- par Beaumarchais à Figaro, dans le Bar-
birr de Sérillr, acto P% SC. vi.
CONSIRE ou CONSYRC n. m. Bot. Ancien nom do la
grande consouilo.
CONSIMIUTUDE (du préf. con, ot do sitnilitude) n. f.
Eg.'ihLé; roiivenanoo mutuelle.
CONSISTANCE {stanas — rad. consistant) n. f. Etat d'un
corpH rclativomont A son mun((Uo do fluidité, & sa dureté,
ù. sa solidité : Consihtanck sirupeuse. Terrain, Sauco qui
n'a pas de consistance.
— Fixité, formoté, solidité qui assure la durée, garantit
\o succès, jonno dos qualités sérieuses : Affaire qui prend
di- la CONSISTANCE. L'adolescenco est l'époque où le juge-
nient prend de la iionsistance. (Tliéry.) il Fermeté do ca-
ractère (jui ompôclio le changement; crédit, considéra-
tion qui ou résulte ; Un homme sans consistance, ii iiruiC
sans consistance. Nouvelle qui ne mérite pas de crédit.
— Dr. Ce on quoi uno chose consiste; sa nature ou son
étendue : Héritage en consistance d'wie maison et de deux
terres. Un bois d'ujie consistance de cent hectares.
— Ilist. nat. Age, état où les animaux et les végétaux,
ayant acquis luur entier développement, cessent do croî-
tre sans cuninuMicer oncoro à décliner.
CONSISTANT (stan), ANTE [rad. consister] adj. Com-
posé do : Propriété consistante en bois, prés et plaines.
— Qui olTre uno certaine solidité : Chairs consistantes.
Sol consistant.
— Fig. Stable, solide, permanent, ii Ferme de carac-
tère, peu sujet à varier : Homme peu consistant. Il Fondé,
probable : Un bruit de guerre asses consistant.
— Hist. eccl. Nom quo l'on donnait, chez les premiers
chrétiens, à des pénitents qui assistaient à la célébration
des mystères, mais ne pouvaient communier.
CONSISTER {sié — lat. consislcre ; do cmn, avec, et
sistere, fixer} v. n. Se maintenir, durer par l'union dos
parties : Une Eglise ne peut consister, sinon qu'il y ait
des pasteurs qui aient la charge d'enseigner. (Féu.) [Vieux.]
— Coyisister en ou dans, Consister à, Se composer do,
avoir son essence ou sa raison dans, aboutir à : Le bon-
heur de la vie consiste dans la modération et le cahne.
{Selon.) Il Faire consister à, dans ou en. Mettre dans, attri-
buer à. prendre pour : C'est une ei'reur que de faire con-
sister le courage K ïie pas voir le danger.
CONSISTOIRE {s/o-ar' — du lat. d'église consisioriuin,
lieu do séjour; de consistere, s'arrêter) u. m. Assemblée
do ministres d'uno religion réunis pour discuter les inté-
rêts de leur Eglise : Consistoire catholique, protestant,
israélite.
— Fam. Réunion, assemblée quelconque : Consistoire
de beaux esprits. (D'Alomb.) Consistoire de sorcière. {Baïz.]
— Encycl. On appelait coyisistoire , dès l'époque des
empereurs romains, le Heu où s'assemblait le conseil
impérial et, par extension, ce conseil lui-même. Le moyen
âge étendit ce nom aux synodes, aux réunions d'échevins
et, en général, à toute espèce d'assemblée. Le conseil des
anciens rois de France s appelait le « consistoire royal » .
Aujourd'hui, le mot ne désigne plus que des assemblées
dont certains intérêts religieux sont l objet, et il est em-
ployé à la fois par les catholiques, les protestants et les
Israélites.
— Consistoij'es catholiques. En dehors de France, et sur-
tout en .^.llemagne , on distingue deux sortes de consis-
toires : les consistoires épiscopaux et les consistoires
pontificaux. Les premiers sont des assemblées ou dos
commissions permanentes, qui aident l'évêque dans l'ad-
ministration ae son diocèse ot dont les attributions no
sont pas d'ailleurs les mêmes dans tous les pays. En
France, les catholiques réservent ce nom aux consistoires
pontificaux, c'est-à-dire aux assemblées de cardinaux
convoquées pour affaire importante et présidées par lo
pape. Ces consistoires sont secrets ou publics. Dans les
premiers a lieu la préconisation des évoques, pour tout lo
monde catholique, et la nomination des différents digni-
taires de la cour pontificale. Les décisions sont secrètes,
et, suivant leur gravité ou leur caractère, on les proclame
ou non dans les consistoires publics. Ceux-ci sont plus
solennels. Lo pape y donne audience aux princes et aux
ambassadeurs. Ils ont pour objet particulier la canonisa-
tion des saints ot les grandes affaires d'intérêt général.
— Consistoires protestants. Dans l'ancienne constitu-
tion des Eglises réformées do Franco, on appelait « consis-
toire » un conseil composé des ministres, dos anciens et
des diacres, sous la présidence do l'un des ministres.
U correspondait à ce qu'on nomme aujourd'hui conseil
presbijtéral ; il veillait au maintien do la pure doctrine et
sur la conduite des fidèles, et exerçait sur eux un pouvoir
disciplinaire, qui pouvait aller jusqu'à roxeommunu-ation.
Lo décret do 1852, complétant ot modifiant la loi du
18 germinal an X, organise dans chaque paroisse uu
conseil prest)ytéral ; un certain nombre ne paroissi's for-
mont uno circonscription consistorialo : le conseil près-
byléral chof-lieu reçoit lo titre do consistoire ; pour on
exercer les attributions, il double lo nombre de ses mem-
bres laïques par l'adjonction de représentants des parois-
ses du ressort; en outre, chaque conseil prosbytéral du
ressort y délègue un de ses membres, et tous les* pasteurs
en sont membres de droit. La France compte lOl consis-
toires réformés, dont les chefs-lieux sont répartis dans
■12 départements.
Dans l'Eglise do la confession d'Augsbourg, depuis la
guerre do 1870, les doux inspections do Montbôliard ot
de Paris, demeurées seules françaises, ont été constituées
provisoirement sur le même pied que les synodes et
consistoires réformés. Do plus, un décret du 20 novem-
bre 1871 a créé lo synode général luthérien. La Franco
compte 6 consistoires luthériens, dont les chefs-lioux
sont dans 3 déparlements.
Il y a, en Algérie, 3 consistoires qui sont mixtes et
relèvent ù la fois do l'Eglise réformée ot do l'Eglise de
la confession d'Augsbourg.
En Allemagne, le mot de consistoire désigne souvent
la commission administrative qui est nommée par le sou-
verain pour gérer en son nom les all'airos concernant le
bion temporel ot spirituel des Eglises.
— Consistoires israétites. Los consistoires Israélites ont
été établis parle décret impérial du 15 mars 1808, modifiés
par l'ordonnance du 25 mai I8-H, ot définitivement consti-
tués par les décrets du 29 août Ii*G2 ot du 12 soplombro
i«72. Il y a deux sortes do consistoires : les consistoires
déparlomontaux ot lo consistoire central. Los premiers
correspondent aux circonscriptions entre lesquelles sont
distribués les Israélites do Franco : ils sont actuollcmont
au nombre do quatre ot ont pour sièges les villes do
Hayonne. du Uordoaux, do NuDcy ot do MursoiUo. lia
sont composes du grand rabbin de la circonscription ot do
quatre membres lulques choisis parmi Tassombléo dos
uotablos. Le consistoire administre les temples, les étu-
blissemiuits ot les associations pieuses ; il délivre les
diplômes du premier degré pour l exercice dos fonctions
de rabbin. Lo const.stoiro central siègo & Paris; il se
compose du grand rabbin do Franco ot do huit mcnibros
lalt|U08, élus pur los notables dus diirérentes circonscrip-
lions. Il ost Chargé do lu liuuto burvoillanco dos intérûtc
CONSIGNE — CONSOLATION
du culte israélite. Il délivro les diplômes du second degré
pour l'exercice des fonctions rabbiniquos et donne son
avis sur la nomination des rabbins départementaux. Il a
le droit do censure sur les rabbins des difi'ércntes classes.
CONSISTORIAL, ALE, AUX {sto) adj. Qui a rapport au
consistoire tenu par lo pape, u Qui concorno un consistoire
Israélite ou protestant.
— IJéné/ices consistoriaux, Evêchés, abbayes, bénéfices,
dont les bulles sont expédiées par voie do consistoire.
— n. m. pl. : Les consistoriaux, Los députés dos con-
sistoires protestants. — Un consistorial.
CONSISTORIALEMENT (sto) adv. En consistoire -.Décret
porté CoNSlsrORIALI':MENT.
CONSISTORIALITÉ {sto) n. f. Qualité de ce qui est
consistorial : La consistorialité d'tine assemblée de car-
dinaux. Il Forme observée dans les expéditions d'actes
émanant du consistoire.
CONSISTORIER (sto) v. a. Examiner, décider en consis-
toire.
CONSIVIA, épithète d'Ops, femme de Saturne, qui pré-
sidait aux semailles et aux plantations.
CONSIVIES fvî) n. f. pl. Antin. rom. Fêtes qu'on célébrait
au mois d'août, en l'honneur de la déesse Consivia.
CONSŒUR (du préf. coïi, et de sœur) n. f. Religieuse
du même couvent ou du môme ordre; femme appartenant
à la même confrérie.
CONSOLABLE adj. Qui peut être consolé : Peine con-
solaule. Une veitve très consûlable.
GONSOLACION, comm. de l'Océanie (Malaisie [archi-
pel des Philippines, île de Cébu]) ; 4.500 hab.
CoNSOLACiON del Norte ou La Chorrera, comm.
des Antilles (îledeCuba [prov. dePinardelKioj); 7.935 hab.
CONSOLACION del Sur, comm. des Antilles (île de
Cuba [prov. de Pinar del Rio]) ; 15.790 hab.
CONSOLANT [lan), ANTE adj. Qui console, qui est pro-
pre à consoler : Ayyii consolant. Héfîexion consolante.
— Vous n'êtes pas consolant. Se dit à une personne dont
les paroles sont tout à fait décourageantes, uniquement
propres à augmenter les regrets.
— Stn. Consolant, consolateur. Ce qui est consolant est
de nature à consoler ; on y trouvera de quoi se consoler
dès qu'on voudra y réflécliir. Ce qui est consolateur con-
sole réellement, actuellement.
— .\nton. Affligeant, attristant, chagrinant, désespérant,
désolemt, navrant, vexant.
CONSOLATEUR, TRICE n. Celui, celle qui console, qui
adoucit les peines : Les vrais consolatecrs sont rares.
— Fig. Objet propre à consoler : L'étude et l'amitié sont
de grandes consolatrices.
— adj. Qui console ; qui sert de consolation : Ami conso-
lateur. Espéi'ance consolatrice.
— Relig. Esprit consolateur ou substantiv. Le Consola-
teur, Le Saint-Esprit, w Ange consolateur, .\nge gardien,
qui, d'après l'enseignement catholique, veille sur nous,
qui nous console et nous soutient. (Se dit, par cxt., d'Une
ftorsonne d'un caractère doux et tendre, qui aime à conso-
er.) Il Consolatrice des affligés, Titre donné par les catho-
liques à la Vierge Marie.
— t>YN. Consolateur, consolant. V. consolant.
CONSOLATIF, IVE adi- Qui console, propre à consoler.
(Peu usité; on dit consolant en parlant des choses, con-
solateur en parlant des personnes.)
CONSOLATION (iïi-on — du lat. consolatio, môme sons)
n.f. Soulagement apporté à une douleur, à une aflliction,
ù uno peine : L'âme trouve de vastes consolations dans
l'étude et la méditation. ( M""* do Staël. J n Paroles dites
pour consoler : Consolations aff'ectucusrs.
— Joie, bonheur, douce satisfaction ; Enfant qui donne
de grandes consolations à ses parents.
— Par ext. Personne mémo ou chosQ qui console : Fils
gui est la consolation d'un vieillard. La foi est la conso-
lation des misérables. (Yauvcû.)
— Pop. Eau-de-vie : Un petit i'C»Tè de consolation.
Il Coutte de consolation. Café pour les uns, petit verre
d'oau-do-vie pour les autres.
— Féod. Solde que touchaient les vassaux royaux non
pourvus do bénéfices.
— Hist. eccl. Cérémonie par laquelle les manichéens
avaient remplacé la confession et lo viatique au moment
do la mort, il Lettres de consolation, Lettres qu'écrivait lo
pape aux évéqucs chassés do leur siègo par les persécu-
teurs et les héréti(|ues.
— Jeux. Fiche ae consolation. Primo que doit payer, à
certains jeux de cartes, le perdant qui a demandé à jouer.
Il Fig. Adoucissement à un malheur ; dédommagement ù
une perte : A défaut d'une bonne vue, comme hche de con-
solation, la baleine possède un excellent odorat. (Toussenol.)
Il Jeu de consolation. Jeu do hasard, qui s'appelait au-
trefois la parfaite, organisé la plupart du temps par des
filous. (On se sert pour ce jeu d'un carton séparé en six
compartiments. Los pontes mettent leurs enjeux sur la
case qui leur convient et lo banquier joue avec un seul
dé. U doit, tout en prenant pour lui les mises posées sur
les autres cases, payer uu gagnant cinq fois son enjeu.
La plupart du temps, il s'arrange de façon à faire gagner
lu case la moins chargée du tableau.)
— Tliéul. myst. Joie spirituelle, satisfaction intérieure.
— Anton. Allllcuon, chagrin, désespoir, désolation,
mortification, peine, tourment, vexation.
Consolation (Traité de l,\), composé par Cicéron
vers l'an r.t; avant J.-C, A l'occasion »le la mort do sa
Mlle. — Cet ouvrage, qui passait choa les Humains pour un
chef-d'œuvre, est au)ourd'hui perdu. Lo traité que l'on
possède sous ce titré n'est qu'un habile pastiche drt à
Sigonius do Modéno, qui prélendit avoir retrouvé l'œuvre
do Cicéron et publia la sienne on l5R:l; mais In super-
cherie fut dévoilée, et l'auteur en mourut do dépit.
Consolation à Holvie (Db laI. — Ilelvie, méro do
SéiuV|ue le philosoplie, avait vu successivement mourir son
mari, un oncle qu'elle chérissait, ot trois potits-lils. Enlln,
Sénéque, relégué en Corse, venait d'être arraché à sa ten-
dresse. Sénéuuo, apprenant qu'elle était inconsolable, lui
adresse cet écrit du fond de son exil. Il joint au raison-
nement philosophique tous les arguments que ta tendresse
(Uialo peut inspirer. - Sônôquo, écrit Diderot, s'y montro
CONSOLATOIRE — CONSOMMATION
SOUS une multitude de formes diverses; il est érudit, na-
turaliste, philosophe, historien, moraliste, rclii^ieux, sans
s'écarter de son sujet. » Ajoutons que cet ouvrage est, par
sa date, le plus aucion dû genre qui nous soit parvenu.
Consolation à Polybe, traité attribué à Sénèque. —
Polybe, affranchi et ministre de Claude, venait de perdre
son frère; Sénèque, alors exilé en Corse, saisit cette
occasion pour se rappeler à sa bienveillance et solliciter
son rappel. Il lui adresse une Coiisolation et l'exhorte au
courage en opposant son propre malheur à celui de Po-
lybe. Il adresse, en outre, à l'empereur Claude les plus
basses flatteries. Faut-il attribuer cet écrit â une défail-
lance do stoïcien exilé dans une contrée barbare, ou y re-
connaître, avec plusieurs savants, l'œuvre d'un faussaire?
La question n'est pas résolue. Remarquons, toutefois,
qu'une pareille faiblesse n'est nullement incompatible
avec le caractère de Sénèque. Nous savons en outre ciue,
durant son exil, il avait réellement écrit à Polybe une let-
tre fort humble. La Consolalwn à Polybe nous est parve-
nue incomplète.
Consolation à Marcia, traité de Sénèque. — Marcia
était fille de cet Aulus Cremulius Cordiis, qui, dans son
Bistoive, avait, suus Auçruste, osé appeler Cassius le der-
nier des Romains. Sous Tibère, Cremutius, accusé, se laissa
mourir de faim, et ses livres furent brûlés. Marcia, ayant
fierdu son fils, le pleurait depuis trois ans quand Sénèque
ui adressa cette Consolation, sans doute après son retour
d'exil. Ce traité fait autant d'honneur au philosophe que
la Consolation à Polybe avait paru au-dessous de lui.
Consolation à sa femme, lettre adressée par Plu-
tarque à Timoxène, sa femme, au sujet de la mort de
leur fille. — L'auteur essaye d'abord de consoler sa femme
en lui rappelant leur mutuelle tcndre.sse. Puis il fait l'élogo
de leur fille; il la déclare presque heureuse, car elle a pu
quitter sans regret une vie qu'elle connaissait à peine,
et son innocence est le gage de sa félicité présente. Cette
lettre, si naturelle et si tendre, est un des plus beaux
morceaux de ce genre que nous ait légués l'antiquité.
Plutarque, ici, oublie presque d'étaler son érudition ; il
prêche à sa femme la résignation, non plus avec l'appa-
reil des argumentations philosophiques, mais avec la sim-
plicité et i'émotion d'un lioinme que le malheur a frappé.
Consolation pliilosophique {De la), ouvrage de
Boëce, composé dans sa prison par le philosophe homme
d'Fitat, et le plus important de ses écrits- — La philoso-
phie lui apparaît sous les traits d'une déesse consola-
trice; elle vient le délivrer de ses chaînes et lui montre
du doigt la vraie patrie ou il va monter. Cette sorte do
dialogue comprend cinq livres où les vers se mélangent
à la prose. Aussi remarquable par l'élévation de la pen-
sée que par la beauté de la forme, la Consolation eut, au
movcn âge, une vogue immense. Souvent imitée et com-
mentée, ^elle fut traduite en plusieurs langues. La meil-
leure édition est celle de Cardale (Londres. 1828). La tra-
duction française donnée par Cottreau, en 1889, reproduit
les précieuses miniatures insérées dans l'exemplaire de
Charles VIII, imprimé en 1494. (Bibhoth. nat.)
Consolations à ApoUonios (les), lettre de Plu-
tarque à un ami sur la mort do son fils. — L'auteur résume,
à l'usage du malheureux père, les arguments ordinaires
des philosophes sur ce sujet : incertitude de la desti-
née lumaine; nécessité de prévoir la douleur, pour la
mieux supporter; la vie n'est qu'un dépôt; la mort n'est
pas un mal, elle est même un bien; félicité dos justes
dans l'autre existence, etc. Comme on le voit, c'est une
Consolation dans le goût de Sénèque et des stoïciens.
C'est l'œuvre d'un sage s'adressant ù. un .sage dont la rai-
son chancelle. Tout vient de la raison et va à la raison ;
mais le cœur n'est pour rien dans cette argumentation
remplie de citations, d'exemples tirés des historiens, des
Shilosùphes et des poètes. L'érudition y domine aux dépens
u sentiment.
CONSOLATOIRE (lo-ar) adj . Qui a pour but de consoler :
Epitre coNSoL.-iTOiKE. (Peu usité.)
Consolatrice des affligés (la) [Consolatrix afflicto-
rum\, sujet fréquemment traité par les peintres modernes.
Couture, dans la chapelle de la Vierge, ù Saint-Euslache
(Paris), a représenté de nombreux malades ou infirmes
auï pieds de la madone. Rappelons une composition du
même ordre par Claudius Jacquand, dans la chapelle do
la Vierge, à Saint-Philippe-du-Roule, gravée parBaudran ;
une peinture sur faïence émaillée, de Sébastien Cornu,
qui orne le tympan extérieur de la porte de l'église de
Saint-Leu-Taverny; une toile de Bouguereau (Salon de
1877); etc.
CONSOLE n. f. Archit. Pierre de taille ou pièce de bois
saillante, recourbée en forme d'S et qui sert à soutenir une
corniche, un chambranle, un vase, un buste, etc. : Les con-
soles d'un balcon, il Console renversée.
Celle dont le plus grand enroulement est
dans la partie supérieure, li Console ram-
pante. Celle qui suit la direction d'un plan
incliné, ti Console arasée. Celle dont les
enroulements affleurent les côtés.
— Ameubl. Meuble formé d'une tablo
portée par des pieds recourbés en spi-
rale ou en vo-
lute et ser-
vant à porter
des fleurs ou
des 0 b i e ts
d'art : Con-
80LK en mar-
bre, en boia
sculpté.
— Carr.
Saillie do ro-
cher, dans un
des angles
d'une ardoi-
bièrc.
— Musiq. . - t 1
Partie qui couronne une harpe, et qui renferme les che-
villes.
— Tcchn. Pièce de fer on forme do console, qui sert à
soutenir une rampe d'escalier. Il Nom que les charrons
donnent à doux morceaux do bois carrés, enchâssés sur
le lisoir do devant, et servant à supporter la coquille.
CoQtol(>8 : 1. Meuble (style Louis XV);
2. Archit. (coaaole de balcon).
Il Partie d'une pièce de bois taillée en pointe à l'un des
bouts.
— Télégr. Planchette en bois appliquée sur des murs,
pour y fixer l'isolateur qui supporte un fil télégraphique.
CONSOLEMENT {7nan) n. m. S'est dit quelquefois pour
Consolation.
CONSOLER (lat. consolari) v. a. Calmer les regrets, la
douleur de, faire goûter des consolations à : Consoler
l'infortune, le malheur. Peu de chose nous console, parce
que peu de chose 7ious afflige. (Pasc.)
Consolé, èe part. pass. du v. Consoler.
— Allds. HisT. : Racbel qui ne veut pas être consolée,
AUusiou â un mot des Ecritures, puur caractériser une
douleur qui ne peut et ne veut pas être consolée. V. Ra-
CHlvL.
Se consoler, v. pr. Eprouver, goûter de la consola-
tion, mettre fin à ses regrets : Pour se consoler de
tout ce que l'on souffre, il faut songer à tout ce que ion ne
souffre pas. ( M""" d'Epinay.) Il Etre consolé, soulagé,
adouci, en parlant des regrets : Les vraies douleurs 7ie se
CONSOLENT pus. Il So donDCT mutuellement des consola-
tions : Ceux gui souffrait doivent cherchera sk consoler .
— Anton. Affliger, ïûgrir, chagriner, envenimer, mor-
tifier, peiner, tourmenter, vexer.
— Allds. littéu. :
Et ces deux giaiids débris se consolaieJlt entre eux,
Vers de Delil'o. V. débris.
CONSOLIDABLE U'ij. Qui peut OU qui doit être consolidé.
CONSOLIDANT ((/a?/), ANTE adj. Se dit des substances
médicamenteuses qui ont la propriété d'affermir et de
cicatriser les chairs d'une blessure.
— n. m. Remède consolidant : L'existence des consoli-
dants fsl aujourd'hui généralement niée.
CONSOLIDATIF, IVE adj. Qui a la vertu de consolider.
CONSOLIDATION [si-oii) n. f. Action de consolider ;
état d'une chose consolidée, affermie : On ne s'est établi
sur le globe que quelque temps après sa consolidation.
(Buff.)
— Fig. Action de rendre stable, solide, durable : Veiller
à la CONSOLIDATION de sa fortune.
— Chir. Action par laquelle les chairs meurtries d'une
blessure se rapprocliout, s'affermissent, se cicatrisent.
— Dr. Réunion chez une même personne de droits
jusque-là séparés : La consolidation de l'usufî-uit avec la
nue propriété.
— Fin. Action do substituer un titre de rente, et particu-
lièrement de rente perpétuelle, à une dette d'autre nature.
— Télégr. électr. Affermissement d'un poteau télégra-
phique au moyen d'un second poteau posé en contre-fiche,
de haubans, etc. n Consolidation triangulaire d'un poteau,
Système de consolidation au moyen d'une contre-fiche,
reliée vers sa base avec une pièce de bois ou une tige do
fer faisant corps avec le poteau.
— Encycl. Ciiir. V. cal, et fracture.
CONSOLIDE n. f. Un des noms de la grande consoudo.
CONSOLIDEMENT {man) n. m. Action de consolider;
état de ce qui est consolidé. (Peu usité.)
CONSOLIDER (lat. consolidare ; de cum, avec, et solidus,
solide) v. a. Affermir, donner do la force, de la solidité :
Cunsolidur un mur, un échafaudage.
— Fig. Rendre ferme, durable : La liberté tue les inau-
vais gouvernements et consolidi; les bons. (L.-J. Larcher.)
— Dr. Réunir sur une même personne, en parlant de
droits jusque-là séparés : Consolider l'usufruit avec la
nue propriété.
— Fin. Substituer un titre de rente, et particulièrement
de rente perpétuelle, à une dette d'autre nature. (Dans le
budget français, la dette consolidée s'oppose à la dette
flottante, bien qu'une partie seulement de la rente fran-
çaise provienne de consolidations.)
— Méd. Consolider une plaie, une fracture. Rapprocher
les chairs ou les os de manière à favoriser leur cicatrisa-
tion ou leur soudure.
Consolidé, ée part. pass. du v. Consolider.
— Fin. Tiers consolidé, Mente consolidée. V. tiers, et
RENTE.
— n. m. : Acheter du consolidé, Rente consolidée.
— Encycl. Fin. On donne spécialement le nom de con-
solidés ou de fonds consolidés à la rente anglaise, parce
nue tous les produits d'impôts qui gageaient les emprunts,
décrits à l'origine dans une comptabilité très compliijuée,
furent, à un moment, réunis en un seul fonds.
Se consolider, v. pr. Devenir plus solide, n Fig. S'affer-
mir, devenir plus stable : La paix se consolide. Santé.
Fortune qui se consolident, il S'affermir, so soutenir,
s'étayer l'un l'autre : La liberté et le progrès se consoli-
dent mutuellement.
— SvN. Consolider, affermir, arrêter, assurer, attacher,
fixer. V. affkrmir.
— Anjon. Ebranler.
CONSOMMABLE (so-mabV) adj. Qui peut être consommé:
La production colleclive augmente incessamment la 7nasse
des choses consommables. (Proudh.)
CONSOMMATEUR {so-7na), TRICE n. Personne qui fait
usage de jtroduits quelconques : Ce sont les consomma-
teurs qui supportent les élévations de droits, il Personne
qui mange ou boit dans un établissement public : Les con-
sommateurs d'un restaurant, d'un café.
— Théol. Celui qui amène quelque chose à sa perfec-
tion : Jésus-Christ est l'auteur et le consommateur de
7\otre foi. (Acad.)
— adj, : Classes consommatrices.
— Anton. Producteur, trice.
CONSOMMATION [so-ma-si) n. f. Accomplissement,
ai'liévtîinent, perfection : Le triomphe de soi est la consom-
mation de toute philosophie. (Diogène.) il En mauv. part,
l*erpétralion ; La consommation (l'un crime.
— Usage que l'on fait des objets de tout genre. résultant
do la production : La consommation s'acc7'oit en raison de
la production.
— Par ext. Uï:ago qui amène la destruction de la choso
dont on use : La guerre fait une e^j'oyable consommation
d'hommes, n So dit particulièrement, on langage familier,
de l'action de manger ou de boire dans les établissements
{>ublics, et des objets que l'on v mange ou quo l'on y
)oit ; Faire une consommation. Prendre une conS(>mma-
214
TioN dans un café. — Fig. Faire une grande consomjiation
de tirades.
— Consommation du mariage , Uuion charnelle des
époux après la célébration nuptiale.
— Consommation des temps, des siècles, du monde, Fin,
anéantissoment du monde créé, de l'espèce humaine.
— Dr. Prêt de consonimation, Prêt do choses destinées
à être consommées. (Se dit par opposition à « prêt â
usage».)
— Dr. canon. En matière bônéficiale, Usage éteignant
le droit chez un patron laïiiue ou ecclésiastique qui nom-
mait à un bénélice.
— Econ. polit. Destruction de l'utilité créée par la pro-
duction : La CONSOMMATION n'est pas une destruction de
matière, mais une destruction d'utitité. (F. Bastiat.)
— Econ. rur. Farine de consommation , Celle que lo
paysan, le cultivateur consomme directement. On appelle
farine du commerce Celle qu'il achète.
— Fin. Impôts, Taxes de consommation. Droits que l'on
perçoit sur la production ou la vente des objets de l'in-
dustrie, il Droit de consommation. Nom do l'un des droits
qui se perçoivent sur les boissons.
— Encycl. Econ. polit. Economiquement, la consomma-
tion est la destruction de l'utilité d'une chose par l'usage.
Par les travaux successifs du cultivateur, du meunier et
du boulanger, un pain a été produit; en le mangeant, on
détruit sou utilité acquise de pouvoir servir à la nourri-
ture d'un individu : il n'est pas anéanti, mais transformé.
» Bien répartir et bien employer la richesse est plus im-
portant que beaucoup produire, » dit do Laveleye. L'éco-
nomie politique enseigne qu'il faut : P supprimer les
consommations nuisibles ou improductives ; 2" ne rien
s-îcrifler au superflu avant d'avoir satisfait au néces-
saire; 3" ne rien laisser perdre inutilement.
On peut distinguer les consommations privées, faites
par les particuliers, et publi'jues, faites par les pouvoirs
publics {Etat, province, commune, etc.), alimentées par
l'impôt et l'emprunt. D'après leurs résultats, on distingue
encore les consommations improductives (ce sont celles
qui ne donnent rien d'utile : la poudre brûlée dans une
guerre injuste, le bris d'objets utiles par caprice, etc.), et
les consommations reproductives (l'alimentation normale,
la fabrication industrielle). Pour pouvoir travailler, il faut
renouveler ses forces; pour construire une maison ou
une machine, il faut y employer des matériaux. Cette
consommation reproductive se subdivise, à son tour, en
consommation industrielle et consommation de jouis-
sance ; les distractions, les délassements modérés que se
permettent l'ouvrier comme l'ingénieur, le magistrat
comme l'instituteur, sont des consommations utiles, car
elles sont les frais ou les éléments de la production du
travail effectué ou du service rendu, aussi bien que les
aliments qu'ils absorbent.
■ Le luxe, forme spéciale de la consommation, a sa ra-
cine dans trois penchants naturels à l'homme : la sensua-
lité, la vanité, le goiit du beau; il no peut être approuvé
que lorsqu'il répond à un sentiment d'esthétique ou de
convenance sociale, et lorsqu'on ne s'y livre que dans
une limite proportionnée au revenu dont on dispose. Le
luxe est utile dans une société : il stimule les arts, mais
il m.irque souvent la décadence des peuples. D'ailleurs,
il est tout relatif: ce qui est luxe pour le pauvre peut
être le nécessaire pour le riche. Le luxe public, qui se tra-
duit par les monuments, les musées, églises, jardins, pro-
menades, élève le goût public, confine souvent à l'hygiène,
attache l'homme au sol ; il a pour principal inconvénient
de coûter cher et d'accroître l'impôt.
Ce que doit viser, avant tout, une bonne organisation
économique et légale de la société, c'est l'intérêt du con-
sommateur plutôt que celui du producteur ; il y a, toutefois,
une solidarité non négligeable entre ces deux individus,
car ils sont chacun, tour à tour, et producteur et consom-
mateur, qu'ils soient ouvrier ou capitaliste.
— Fin. Impôts de consommation. Les impôts de corisom-
mation frappent les produits que consomme le contribua-
ble (sucre, tabac, café, bougies, boissons alcooliques, etc.),
et au moment même où ces produits entrent dans la con-
sommation. Us sont déguisés, s'ajoutent pour la plupart
simplement aux prix d'achat, et par cela même sont payés
sans difficulté par les consommateurs. Ils atteignent
indirectement, mais imparfaitement le revenu, auquel ils
visent cependant à se proportionner. Les gouvernements
leur demandent leurs principales ressources, car ils sont
faciles à percevoir, et, dans les années de prospérité, ils
donnent des excédents budgétaires dont on peut disposer
immédiatement. Le principal reproche qu'on puisse leur
faire pratiquement, c est d exciter à la fraude.
— Sociétés de consommation. Ce sont des associations
coopératives formées, en général, par des personnes qui
unissent de modestes capitaux pour se procurer à meilleur
marché les choses nécessaires à la vie. Elles ont été con-
nues do toute antiquité ; mais ce n'est guère qu'au xix' siè-
cle, et par suite des progrès de la grande industrie, qu'elles
ont passé à l'état d'institutions sociales. Ces sociétés sont,
en général, organisées comme suit : des associés se grou-
pent et souscrivent un certain nombre d'actions. Le capital
est employé à louer un magasin et à acheter des mar-
chandises; l'administration est confiée à plusieurs asso-
ciés ou à des délégués salariés. Les marcliandises sont
revendues au détail et au comptant aux associés, non
pas au prix coûtant, mais au prix du marché, frais dé-
duits ; le bénéfice est réparti conformément aux statuts.
Bien entendu, c'est là la forme la plus simple de la so-
ciété do consommation, mais les contrats peuvent la faire
varier.
Les avantages que présentent ces associations sont les
suivants : bonne qualité des marchandises; obligation do
payer comptant, ce qui est indispensable pour la bonne
adininistration d'un ménage, surtout lorsqu'il est modeste ;
réparlition dos bénéfices qui, lorsqu'ils sont assez consi-
dérables, peuvent donner naissance àdes institutions toiles
que sociétés de secours mutuels, logements à bon marché,
versements à la Caisse d'épargne, etc.
Très prospères en Angleterre, qui cite avec orgueil les
Fijuitables pionniers de Hochdnle, association d'ouvriers
tisseurs, aujourd'hui à la tête d'un capital très important,
les sociétés do consommation so sont propagées en kWe-
magno sous forme do banques populaires. Il en est do
même on Italie et en Belgique. Peu nombreuses en Suisse,
en Autriche et eu Hollande, elles le sont moins encore
dans les pays Scandinaves, en Espagne et on Portugal.
En Franco, les sociétés de consommation se sont dévo-
215
loppées trôs loiitomont. mais elles y ont pris uno certaine
iniporlanco.
— Anton. Production.
CONSOMMER (îo-mi* — lat. consummare ; do cum,a\oc,
et sKinma, lin) v. a. Accomplir, achever, terminer : Consom-
MicR Sun irnvir. Consommkk son sacrifice. Il Kn mauv. part,
Commettre, perptitror : Consommi;r son crime. Consommer
la ruine de quelqu'un. Il Employer, détruire par l'usatîô :
CoNsoMMKR des denrées, du vin, de l'encre, du papier.
Il Absorber : Les confitures consomment beaucoup de
sucre. (Acad.)
— Fig. Dissiper, ruiner par l'abus : Consommer dans
l'oi.iiveté et la débauche sa jeunesse, sa santé, sa fortune.
Il Employer, exiger, user ôe : Il y a un sti/le qui ruine
l'esprit, tant il consomme de pensées. (J. Joubert.)
— Consonwter le tnariage. S'unir charnellement avec la
personne que l'on a épousée.
— Dr. Consommer son droit. En user, en obtenir l'effet,
lo résultat qu'on pouvait en attendre.
— Econ. polit. Détruire l'utilité d'une chose.
Consommé, ée part. pass. du v. Consommer.
— Parfait, accompli en son genre : Prudence consom-
mêk. i'n capitaine consommé.
— n. m. Bouillon qui, par uno longue et lento cuisson,
s'est emparé do tout le suc do la viande : Nourrir un ma-
lade avec ifes consommés.
— Syn. Consommé, accompli, parfait. V. accompli.
Se consommer, v. pr. Etre consommé, employé, usé.
Il Devenir consonmiè, so cuire lentement et complète-
ment, en parlant do certains aliments : Bouillon qui se
consomme lentement, il Avec suppression du pronom se,
après lo verbe faire : Faire consommer de la viaride. Faire
que le bouillon se fasse à petit feu et cuise assez long-
temps pour s'assimiler tout le suc de la viande.
— Fig. Etre accompli, achevé, terminé : Crime qui
s'est consommé dans la nuit.
— Syn. Consommer, consumer. Dans le sens où con-
sommer est synonyme do cunsuiner, il en diffère en ce
qu'il exprime une action dont le but est utile, tandis que
lo second désigne uno action nuisible et ordinairement
rapide. Une lampe consomme do l'iiuile ; une armée c-m-
somme tant de pain, de viande, etc., par jour; cette con-
sommation est nécessaire pour que la lampe éclaire, pour
que l'arméo subsiste. Un incendie a consumé vingt mai-
sons: l'armée ennemie consuma toutes les provisions que
le pays pouvait fournir : ce sont là des effets désastreux.
— Anton. Produire.
CONSOMPTIBLE {son-ptibl' — du lat. consumptus, con-
sommé) adj. Qui peut être consommé : Prodttits consomp-
TIBLES.
CONSOMPTIF {son-pHfi, IVE [du lat. consumptus, con-
sommé] adj. Se disait des caustiques propres à consu-
mer les chairs : Substances consomptives.
— n. m. Substance employée pour consumer les chairs :
L'usage des consomptifs. (Vieux.)
CONSOMPTION [son-psi — lat. consumptio; do consu-
mère, supin consumptum, consumer) n. f. Action de co qui
consume; état de ce qui est consumé: La consomption
par le feu îi'est pas une desti'uctio7i, mais une transfonna-
tion.
— Métall. Syn. de consommation, en parlant de com-
bustible : Dans ce fourneau, il se fait une consomption
très grande de combustible.
— Pathol. Amaigrissement morbide.
— Théol. Consomption des espèces (dans l'eucharistie),
Destruction de la substance du pain et du vin eucharis-
tiques.
— Encycl. Pathol. La consomption, qui est une des
formes de la cachexie, est la conséquence de plusieurs
maladies à évolution lente, telles que la tuberculose pul-
monaire, lo cancec, le saturnisme, etc.; elle est souvent
accompagnée d'une tièvre continue, très peu intense, à
laquelle on a donné le nom de fièvre hectique. Il arrive
fréquemment que les malades ne souffrent pas, mais un
affaiblissement général so fait sentir, les chairs dispa-
raissent progressivement, et les éminences osseuses font
saillie à travers la peau, (|ui est devenue terreuse.
Le traitement est subordonné à la maladie qui cause
la consomption; la suralimentation, quand elle est possi-
ble, peut au moins retarder lo dénouement fatal.
CONSONANCE [nanss — du lat. consonaîitia, mémo sens)
n. f. Mus. Accord do sons qui, entendus simultanément,
sont agréables à l'oroillo : Trop de consonances déplai-
sent. (Pasc.) 11 Chez les anciens. Accord d'octave, ii Conso-
nance Juste ou parfaite. Colle dont l'intervalle est invaria-
ble, comme pour l'octavo, la quinto, la quarte. Il Consonance
imparfaite, Celle dont l'intervalle peut être majeur ou mi-
neur, comme dans la tierce et la sixte, ii Consonance
simple, Celle dont la proportion ne peut être divisée par
un terme mitoyen, n Consonance composée. Celle dont la
proportion iiout être divisée par un terme mitoyen.
— Fig. Harmonie, accord agréable : Chaque ouvraqe
particulier de la nature présente, en différents genres, des
consonances, des contrastes, et forme un véritable concert.
(B. do St-P.)
— Gramm. Uniformité do son, dans la terminaison des
mots ou dos phrases : /i« prose, les consonances sont le
plus soutint choquantes.
— Littôr. Pièce do vers sur uno seule rimo.
— Anton. Dissonance.
— Encycl. Littôr. Los grammairiens latins composè-
rent dos traités véritables sur la consonance. Quintilion
en parle longuement au litre IX do V/tist. Orat. (ch. m,
§^ 45, T3, 76, 77). Chez les Latins, en effet, la consonance
n'était pas bannie du style sérieux; elle avait l'avantage
do mieux graver les préceptes dans l'esprit, on associant
l'oreille au travail do la mémoire. Elle donnait aussi plus
do vivacité, plus d'énergie au discours, en insistant for-
tement sur une idée importante, par la répétition des
mémos tours et la ressemblance des syllabes. Cicéron en
fait un usage constant dans ses plaidoyers.
Il serait facile do trouver dans les écrivains français do
nombreux exemples do consonances hourousos ; mais, en
général, à moins que ce no soit pour produire un effet
comique, l'oroillo française no supporte guère la conso-
nance.
Au XVI' siècle, on aimait beaucoup ces rcchorchos do
stylo et ces allitérations frivoles. Marot no s'en défondit
pas. Aujourd'hui, on no les tolère quo dans lo gonro léger,
dans la critiquo badine.
CONSOMMER
CONSPIRATION
— Mus. Ce qu'on appelle consonance est la relation
do doux sons qui, entendus simul-
tanément, produisent sur l'oreille
i II -- tf
uno impression agréable. Si vous
frappez sans préparation, sur un
piano, dos accords comme ceux-ci :
votre oreille sera péniblement affectée ; mais, si vous frap-
pez les accords que voici :
ci ^^
^m
"S ^ "^ ^^^^ -e-
rion plus ne la blessera. On voit donc quo les consonances
sont : la tierce, la quarte, la quinte, la sixte et l'octave.
Mais ces diverses consonances no le sont point au mémo
titre, et on les divise en consonances dites parfaites et en
consonances imparfaites. Les consonances parfaites sont
la quinte et l'octave, parce que ces deux intervalles don-
nent l'idée du repos et ont un caractère de conclusion
tonale; ensuite, parce qu'ils ne peuvent subir une altéra-
tion sans perdre aussitôt leur caractère de consonance
et sans so transformer en dissonance. Les consonances
imparfaites sont la tierce et la sixie, qui peuvent être
altérées sans perdre leur qualité de consonance. (A re-
marquer, toutefois, que la sixte augmentée se transforme
on dissonance, sa résonance donnant l'effet do la septième
diminuée.) Quanta la quarte, elle mériterait presque à elle
seule une place à part : en effet, quoique renversement do
la quinte, elle est moins douce à l oreille que colle-ci et ne
donne pas, comme elle, de repos, et, d'autre part, si elle
est augmentée, elle devient dissonance, et, si elle est di-
minuée, elle perd son caractère propre et se transforme
en tierce majeure.
Les successions de consonances parfaites sont rigou-
reusement défendues en harmonie; on bannit do même
les successions de quintes justes, parce C|u'elles sont dures
et que, de plus, elles donnent le sentiment de tonalités
différentes. On évite les suites d'octaves, parce qu'elles
sont pauvres et no donnent pas la sensation d'un inter-
valle. Il en est de la quarto comme de la quinte. Quant
aux successions de tierces et de sixtes, il vaut mieux no
pas les prolonger.
CONSONANT {7ian), ANTE [doit s'écrire avec un seul n,
d'après l'édition de 1S77 do l'Académie; mais le verbe
consonner, qui en est le radical, et par conséquent son
part. prés, consonnant, n'ont pas varié] adj. Mus. Qui
produit une consonance : Accords, InteiTalles consonants.
V. CONSONANCE.
— Gramm. Qui se termine par le même son : Afots con-
sonants. Phrases consonantes. ii Qui s'unit aux voyelles
pour former avec elles des sons articulés : Lettres con-
sonantes. (On dit plus ordinairement consonnes.)
— n. f. Mus. Grand instrument qui tenait do la harpe et
du clavecin, et dont l'invention est due à l'abbé Dumont.
— Gramm. Consonne, lettre qui s'articule avec les
voyelles.
— Anton. Dissonant, ante.
CONSONANTIQUE adj. Qui a lo caractère de consonne.
CONSONANTISME {tissm'} n. m. Système des consonnes
d'une langue.
CONSONNE (lat. consona; proprem. « qui sonne avec la
voyelle n) n. f. Gramm. Lettre qui ne représente pas un
sou, mais le mode d'articulation des voyelles qu'elle ac-
compagne, de façon qu'elle ne peut sonner ou être en-
tendue qu'avec une autre lettre : L'orthographe ancienne
n'aimait pas l'accumulation des consonnes. (E. Littré.)
— Adjectiv. : Lettres consonnes.
— Kncy'cl. L'union ou la combinaison d'une coyxsonne
avec une voyelle, qui produit une articulation, ne peut
se faire que par une seule émission do voix. Cette com-
binaison so fait pourtant d'une manière successive, et
l'oreille distingue très bien les éléments qui entrent dans
la combinaison.
Les consonnes peuvent être classées de différentes ma-
nières. Quand la consonne est émise avec un courant d'air
sonore, elle est dite sonore (ou faible), comme b, d, g;
quand elle est émise avec un courant u'air muet, elle est
sourde (ou forte), comme p, t, c. Lorsque lo courant d'air
s'échappe brus(|uement, la consonne est momentanée, in-
stantée ou explosive : b, p, t, d, c, g ; quand un obstacle la
force à passer lentement, la consonne est appelée conti-
nue, spirante ou fricative: f, s, r, r, m, n. Les momenta-
nées sont dites, bien improprement aspirées, quand leur
émission est accompagnée d'une forte expiration. Cer-
taines consonnes peuvent dovomr mouillées, comme l dans
quille ou n dans digne. Les consonnes sont dites vibra/Ues,
quand lo courant d'air est arrêté par la langue ot vibre
ou coule sur sos côtés {l, r) ; liquides, quand la prononcia-
tion en est coulante (/, hi. n, r); sifflantes, quand elles se
font entendre avec un sifflement, etc.
Les consonnes sont encore divisées en différentes clas-
ses, suivant l'organe qui sort le plus à leur formation;
ainsi, on appelle labiales {b, p, f, v) celles qui proviennent
des lèvres; linguales, celles qui sont produites princii)a-
loment par la langue; vélaircs ou palatales, celles que lo
palais contribue à former Ik, g); dentales, colles oui sont
produites surtout par les (lents [d, t); nasales, celtes qui
résonnent dans le nez [m, n), ot gutturales, celles qui sont
produites dans lo voisinage du gosier (c, k; g). Pour pou
qu'on veuille entrer dans le détail, il y a un très grand
nombre de classifications do consonnes et do termes pour
les désigner.
Le nombre des consonnes écrites no correspond pas, en
français, à celui des consonnes parlées. S'il y a, dans celte
langue, plusieurs consonnes qui produisent lo mémo son,
il y en a d'autres qui ne répondent à aucun son particu-
lier; tel est lo T, par oxomplo, qui n'est autre choso
qu'une lettre double. D'un autre côté, dos consonnes véri-
tables ne sont pas figurées par un caractère uniiiuo et spé-
cial comme cela a heu pour le ch de cheval, lo gn d'igno-
rer. Ce défaut existe plus ou moins dans to.itos les langues.
CONSONNER {so-né — du préf. cnn, et do sonner) v. n.
Former une consonanco : Des accords qui consonnknt par-
faitement.
— Fig. S'harmoniser ; /.c bouvreuil conRonnk et contraste
très agréablement avec l'épine blanche. (H. do St-P.)
CONSORRANI, ancien peuple do la Gaulo (Novompo-
pulanie), ii l'K. dos Convonie et au piotl dos Pyrénées,
qui II donné son nom au pays moderno do CoDsorans ou
Cousoraus. ti Sing. ConsouiÛnuh (mu^s).
CONSORT {soi-' — lat. consortium, communauté de biens ;
do cum, avec, et sors, sortis, sort) n. m. Terrain vague, sur
les contins do deux pays. (Pou usité.)
CONSORT {sor — mot angl.) n. m. En droit constitution-
nel anglais, co mot s'applique au mari ou à la femme d'un
souverain régnant, considéré non au point de vue de sa
capacité privée, mais bien do sa capacité politique et do
sa participation très limitée aux prérogatives royales.
— Encycl. La roino-eonsort [queen-consort) est ainsi
nommée pour la distinguer do la reine régnante {gueen-
regnant), qui tient sa couronne do ses droits personnels,
comme la reine Elisabeth ot la reine Victoria. Au point
do vue de ses biens, cette roine-consort est considérée
comme une feme-sole, c'est-à-diro une célibataire, indé-
pendante de son mari. Sos revenus lui sont personnels,
ainsi que les privilèges qui ont pu lui être attribués. Le
consort, notamment le mari d'une reine régnante, est le
sujet de son conjoint; il peut être accusé de haute trahi-
son. Le mari de la reine Victoria ne possédait aucun titre
honorihquo anglais et n'occupait à la cour d'autre rang
que celui qu'on lui laissait par courtoisie. En 1857, le titre
de priuce-consort lui fut octroyé par lettres patentes.
CONSORTIAL, ALE, AUX {sor-si) adj. Qui appartient à
une société de commerce.
CONSORTIUM {si-om' — du lat. consoj'tîum, ménage)
n. m. Association, société.
— Encycl. Econ. polit. Ce mot, qui primitivement si-
gnitîait association, société en général, a été employé
d'abord par les Allemands dans le sens d'une association,
d'un syndicat, d'une société en participation, au sens que
le droit français donne à ces mots, créé dans un but dé-
terminé et spécial; par exemple, un co7isortium de ban-
quiers destiné ù couvrir un emprunt d'Etat, avec l'espé-
rance de recueillir des bénéfices à provenir d'opérations
ultérieures. Co mot est passé, avec ce sens restreint, dans
la langue politique et économique générale, lorsque l'objet
de l'association est considérable, soit par l'importancfe de
la matière qui en est l'objet, soit par l'étendue des opé-
rations qu'elle embrasse.
— Bot. On appelle consortium une association do plantes
de natures dittérentes, formée dans un intérêt commun.
Les exemples les plus frappants de ce genre d'association
se trouvent chez les champignons dits « lichens u , qui, selon
Schwendener, établissent leurs ramilicaiions en contact
intime avec diverses algues terrestres, vivant, comme
eux, sur les pierres ou sur les troncs d'arbres. Telles sont
les algues inférieures des genres nostoc, palmella, proto-
coccus. Cette association est assez généralement recon-
nue, mais non encore à l'abri des objections.
Les racines des c^-cas cultivés dans les serres logent
souvent, dans leur couche superticielle, une algue (ana-
bxna) ; les tiges souterraines des gunnères, notamment du
gunnera scabra, abritent une autre algue {iwstoc). Le
corps des azoUes, qui flotte à la surface de l'eau, loge très
souvent aussi des anaba3na. Dans l'épaisseur même de la
membrane cellulaire d'une algue marine, le derbesia La-
mourouxii, vit et se ramilie abondamment une autre algue
d'un vert pur, Veniocladia viridis, etc.
CONSORTS [sor' — lat. consortes ; de cum, avec, et sors,
sortis, sort) n. m. pi. So dit des cointéressés dans une
même affaire de procédure criminelle ou civile, n Dans
le langage ordinaire. Se dit, mais en mauvaise part, de
ceux qui sont do la même société, de la même coterie, de
la même cabale ; Un tel et consorts.
— Hist. rcl. Société du tiers ordre de Saint-François,
fondée à Milan pour veiller à rexécution des legs pieux
faits en faveur des pauvres.
CONSOUDE n. f. Genre des borraginées, type des an-
chusées.
— Kncycl. On connaît une quinzaine d'espèces de con-
soudes, qui croissent en Europe et en Asie Mineure. La
grande consoude, ou consoude ofticinaJe [symphi/tum offici-
nale) est fort employée. Ses
fleurs servent aux mémos
usages que la bourrache : ses
racines sont employées pour
combattre les diarrhées et los
flux liéniorroïdaires.
CONSPECT n. m. Syn. inus.
do con.sim:ctos.
CONSPECTUS {spèk'-tuss —
mot lat. qui sienif. vue f/éné-
ralc) n. m. Tableau destiné A
donner uno idée générale, uno
vue d'ensemble : Les états de
situation, de dépenses, les re-
gistres, les livres de compte, etc.,
sont autant de conspectds.
GONSPIRANCE (spi-ranss —
rad. conspirer) n. f. Concours
d'action, ensemble do vues ot
de mesures. (Inus.)
CONSPIRANT (spi-ran),
ANTE adj. Qui aiîit dans le même sens et tond A produire
lo même effet : Forces conspirantks. (Vieux.)
CONSPIRATEUR, TRICE spi) n. Personne oui conspire :
// échappe toujours quelque éclair de l'dme acs coNsriRA-
TiiDRs. (Lamart.)
— adj . : 'foute branche cadette est née conspiratrice. (Bala.)
CONSPIRATION [spi, si-on — rad. conspirateur) n. f. Com-
plot secret tramé contre la chose ou los nersonnos publi-
ques : 6'ne«ONSpiKATioN qui hésite est peraue. (MachiavoL)
— Par exl. Cabale, intricuo dirigée contre un particu-
lier : liousseau se voyait l'objet d'une conspiration univer-
selle. (Sto-Benvo.)
— Fig. Concours, tendance simultanée; entente, ac-
cord secret : L'indulgence pour le vice est une conspiration
contre ta vertu. (Bartliél.) il Co».t/'i>(''t"» ('« silence. En-
tente pour no pas parler do quoique choso ou pour empo-
cher qu'on n'en parle.
— Hist. Conspiration de quinze ans, comédie de guinse
ans. Expression dont so sont souvent servis les royalistes
pour caractériser los luttes do l'opposition qui aboutirent
A la révolution do Juillet.
— SvN. ConBpIrntlon, brigue, cabale, etc. V. cauai.k.
— Encvcl. Polit. On est souvent porté i\ confondre 1a
conspiration avec la conjuration. ( epeiulanl, ces doux
tormosnosontpas tout A (jiit synonymes. D'abord, on peut
dire quo lu conjuration implique uno conspiration préa-
Consoudr : a, tt«\.\r ; b, graine.
CONSPIRER — CONSTANCE
lable. Elles forment avec l'attentat les trois actes succes-
sifs d'un môme drame : la conspiration prépare la conju-
ration, qui elle - même achève de tout disposer pour
l'exécution. D'autre part, la conspiration peut être l'œuvre
d'un solitaire, secondé parfois par un très petit nombre
de complices. La conjuration éveille plutôt l'idée d'un
groupement important de coopérateurs, liés par un ser-
ment secret, plus ou moins solennel, et dont la conduite
mystérieuse se justifie souvent par un but élevé et géné-
reux, comme la défense de la patrie, de la justice ou de
la liberté.
Los plus importantes sont : dans l'histoire ancienne, la
conspiration d'Harmodiuset Aristo^iton contre Pisistrate,
de Pélopidas contre les Spartiates de Thèbes, la conspira-
tion des Gracques, celle de Catilina, la conspiration de
Brutus contre César, de Cinna contre Auguste, des Pisons
contre Néron ; dans les temps modernes, la conjuration de
Marine Faliero contre le sénat de Venise, de Fiosque
contre les Doria, à Gênes, des Pazzi contre les Médicîs à
Florence, celle de Guillaume Tell coutre la tyrannie autri-
chienne, de Sidnej contre les Stuarts, la conspiration des
poudres; enlin, en France, la conjuration d'Amboise, la
conspiration de Cinq-Mars et de de Thon contre Richelieu,
les conspirations de Georges Cadoudal, d'Aréna, des géné-
raux Malet et Moreau contre Napoléon, et des quatre
sergents de La Rochelle contre le gouvernement de la
Restauration.
Conspiration des poudres. V. poudres (conspira-
tion des),
CONSPIRER [spi-ré — lat. conspirare ; do cum, avec, et
spirare, souffler) v. n. Tendre on commun, concourir, s'ac-
corder dans un même but ; Tout conspire à pervertir les
rois. (Fléch.) il Comploter ; prendre part à une conspira-
tion : Qua7id vous avez le droit de discuter tout, vous n'avez
pas le droit de conspirer. (E. de Gir.)
— Fig. Tendre ensemble à la ruine, au renversement de
qu^que chose : Les passions couBVïnE^T toutes contre l'inno-
cence. (Fléch.)
— v. a. Comploter, méditer, préparer en secret : Con-
spirer la 7'uine d'un Etat, la mort d'un ennemi.
CONSPUER {5/)U-^ — lat. conspuere, CTa.chev dessus; de
cum, avec, et spuere, cracher) v. a. Honnir, couvrir publi-
quement de mépris : Conspder un tyran, un livre, uiie pièce.
— Conspuez! Conspuez ! Cri que poussent les étudiants
quand ils manifestent contre quel(|u'un ou quelque chose.
— Stn. Conspuer, bafouer, honnir, etc. V. bafouer.
CONSTABLE {stabl' — mot angl., altérât, du mot conné-
table, dérivé du lat. cornes stabuli) n. m. Titre donné, en
Angleterre, aux officiers de police.
{S'est dit autrefois pour connétable.)
— Enctcl. Il a existé en Angleterre,
après la conquête normande, un offi-
cier de la couronne ayant, sous le titre
de lord hiyh constable, les mêmes attri-
butions que le connétable en Franco.
Cette dignité, devenue héréditaire, fut
un lourd fardeau pour la couronne, et
Henri VIII la supprima.
Actuellement, on appelle constables
les officiers de police établis en 1264
par Edouard I=^ et chargés de mainte-
nir l'ordre public, d'arrêter et d'empri-
sonner ceux qui le troublent, et d'exé-
cuter les ordres des juges de paix. Ils
sont pris parmi les citoyens et nommés
{»ar les cours de centurie [court-leet),
es paroisses ou les magistrats. On est
forcé, sous peine d'amende et de pri-
son, de servir comme constable ou de
se faire remplacer par un deputy-con- Constable
stable. Certaines professions seules
exemptent de cette obligation. Lés constables peuvent
requérir les assistants de leur prêter main-forte, ils con-
courent aussi à la formation des listes électorales, à la
convocation des juges de paix et des jurés, au recensement
de la population.
Les constables portent comme insigne un petit bâton
en métal, surmonté d'une couronne royale. Us sont tenus
de l'exhiber quand ils procèdent à un acte de leurs fonc-
tions. On les divise en nigh constables (hauts constables) et
petty constables {constables inférieurs); en cas d'émeute,
tout citoyen peut être requis en qualité de spécial constable.
En 1829, les anciens constables de Londres furent rem-
placés par cinq compagnies de police-constables ou po-
licemen.
Constable (Archibald), libraire-éditeur écossais, né en
1774, mort àEdimbourgen 1827. Il aacquisun renommérité
par sa générosité avec les auteurs, et par l'importance de
quelques-unes de ses publications. On lui doit, notamment :
la. Bemœ d'Edimbourg {isoz); Constable Miseellany, vaste
reeueil do livres instructifs ; une nouvelle édition do XEn-
cyclopsdia britannica; etc.
Constable {John), paysagiste anglais, nô à East-
Bergholt (Suffolk) en 1776, mon près de Londres en 1837.
Son père le destinait à l'état ecclésiastique; mais sir
George Geaumont, le fondateur de la National Gallery, le
décida à laisser son fils par-
tir pour Londres {i795). John
étudia chez Farrington, puis,
on 1799, il entra comme élève
à l'Académie royale. Il fit
de la peinture religieuse, do
1804 à 1809. Mais il se ravisa
vite et revint à ses cottages,
à. ses prés, à ses gras ter-
rains.
En novembre 1819, il était
nommé membre associé do
l'Académie royale. A peine
remarqués naguère, ses ta-
bleaux furent désormais fort
recherchés. Un marchand
français, qui en avait acheté
trois à l'Exposition anglaise,
les envoya à Paris au Salon
do 1824. C'étaient une Vue
prè* de Londres, un Canal en
Anfjleterre et \a. Charrette à foin. Ces trois peintures magni-
fiques firent grande sensation à Paris. I^cs élèves do David
ne cachèrent pas leur surprise, ni les romantiques leur
admiration. Le jury lui donna la médaille d'or. Trois ans
plus tard, en 1827, Constable exposa à la British Institution
l'un de ses chefs-d'œuvre, le fameux Champ de blé. Ce
tableau fut acheté par des admirateurs qui l'offrirent à la
National Gallery.
Constable perdit sa femme en 1828; ce lui fut un coup
terrible. En 1829, il fut enfin nommé membre de l'Acadé-
mie. En 1831, il peignit la Cathédrale de Salisbury, un de
ses chefs-d'œuvre, mais il souffrait toujours de son deuil
inconsolable. Le 30 mars 1837, il fut trouvé mort dans son
lit.
Constable n'a pas laissé un très grand nombre de ta-
bleaux, mais ses études sont innombrables, et toutes d'un
grand intérêt. L'art était alors tout entier orienté vers
l'antiquité ou vers l'académisme. Constable a su voir et
rendre la variété, la vie incessamment changeante au sein
de la nature. S'il n'a fait qu'à moitié école en son pays,
il a laissé dans l'art français une impression profonde, qui a
contribué au développement de l'école française de paysage.
Le musée du Louvre a reçu, depuis 1874, quatre toiles de
Constable. Cependant, malgré l'intérêt du Cottage et de
Y Arc-en-ciel, aucun de ces tableaux ne donne l'idée de la
grande manière du paysagiste.
CONSTABULAIRE {sla, 1er') adj. Qui tient, qui a rapport
aux constables : La force constabulairk.
— n. m. Gouverneur d'un château. {Vieux.)
CONSTAMMENT {sta-nian) adv. Avec constance, fer-
meté : Ily a différence entre souffrir la mort constamment
et la ynépriser. (La Rochef.) il Toujours, sans cesse, inva-
riablement : Le gouvernement de France a été constamment
arbitraire. (M™" de Staël.) il Certainement, assurément,
sans nul doute : Une iiouvelle constamment controuvée.
[Ce dernier sens a vieilli.)
— Syn. Assidûment, continuellement, incessamment,
sans cesse, sans relâche, toujours. V. assidûment.
— Anton. In constamment, quelquefois. ~ Rarement.
CONSTANCE {sfanss — lat. constantiu; do constare.
durer, persévérer) n. f. Force d'âme, fermeté qui nous
empêche de nous laisser ébranler par les peines et les
maux de la vie : La constance des sages n'est souvent que
l'art de renfermer leur agitation dans leur cœur. (La Rochef.)
— Patience, persévérance : Poursuivre un dessin avec
constance. Il Stabilité, fermeté, persévérance dans les opi-
nions, les idées, les sentiments, et particulièrement dans
l'amour d'une môme personne : La constance est U7ie fer-
meté raiso7inable dans nos setitiynents. (Vauven.)
— Reproduction non mterrompue du même fait : La
constance du rapport des sinus d'incidence et de réflexion.
(Arago.)
— Stn. Constance, fidélité- La constance est la persévé-
rance dans les mêmes sentiments, dans les mêmes goûts.
La fidélité suppose un engagement, un devoir plus ou
moins strict, et c'est l'observation constante de ce devoir.
On est consta7it dans ses affections; on est fidèle à ses
promesses.
— Anton. Inconstance, inconsistance, instabilité, légè-
reté, variabilité, versatilité. Infidélité, trahison.
— Encycl. Iconogr. Les anciens avaient personnifié
la Constance sous la figure d'une femme coiffée d'un
casque et armée d'une lance, ayant toujours l'iodex de la
main droite élevé à la hauteur et près du visage, dans
l'attitude de la méditation. On trouve cette figure sur
quelques médailles de l'empereur Claude. Les modernes
ont personnifié la Constance dans une femme qui, de la
main gauche, embrasse une colonne, emblème do la sta-
bilité, et étend la droite, armée d'une épée nue, au-dessus
d'un brasier ardent. La Constance a encore été repré-
sentée ayant les pieds posés sur une pierre carrée, sym-
bole de la fermeté. B. Picart l'a personnifiée, dans une
estampe, par une femme en costume militaire, assise sur
un rocher. Barfolozzi a ^ravé une figure allégorique de
la Constance d'après Cipriani. On en voit une autre
peinte par Blondel dans lo plafond d'une des salles du
Louvre; etc.
Constance du Sage (De la), traité philosophique de
Sénèque, composé après la mort de Caligula et adressé à
Annreus Serenus. Ce bon citoyen avait ressenti une pro-
fonde indignation des infâmes traitements infligés à Caton
par la multitude irritée. Sénèque, pour leconsoler, lui ex-
pose la doctrine stoïcienne sur les mjuros, qui ne peuvent
atteindre le sage et ne retombent que sur leurs auteurs.
Il fait l'apologie de la doctrine sto'icienne et il soutient
qu'elle n'est pas contraire à la nature ; cependant, l'exagé-
ration même de son exposé est loin de donner cette im-
pression. Le traité Z>e la Constance du Sage est écrit avec
éclat et abondance, et étincelle de belles pensées.
Constance, on allem. KonSTANZ (lat. Constantio),
ville d'Allemagne (gr.- duché de Bade), sur les bords du
lac de Constance, à l'endroit où le Rhin sort du lac ; 18.692 h.
Nombreux monuments : la ca-
thédrale, construite pour la pre-
mière fois en 1052, entièrement
rebâtie au xvi« siècle; l'église go-
thique de Saint-Etienne, datant du
xv siècle; la douane qui date du
commencement du xiv» siècle. Son
port, qui expédiait autrefois vers
l'Allemagne les marchandises em-
magasinées dans les entrepôts de
la ville, ne reçoit plus que les ba-
teaux à vapeur de plaisance qui
sillonnent lo lac. Elle a gardé ce-
pendant encore quelques fal)riques
d'horlogerie, de draps, mais elle
vend surtout des vins estimés, que lui fournissent les
vignobles des îles Reichenau et Mainau.
La population de Constance a beaucoup varié. De
10.000 habitants qu'elle avait au moment où le concile s'as-
sembla dans ses murs (MU), ello tomba à 4.000, au début
du XIX» siècle; elle est remontée depuis. Mais les routes
commerciales so sont déplacées, et Constance n'a pas re-
trouvé son ancienne prospérité. IVabord forteresse romaine ,
elle devint, au moyen âge, une villo impériale, puis passa,
en 1559, sous ladominatiôn de lamaison a Autriche. En 1805,
â la suite du traité do Presbourg, elle fut incorporée au
grand-duché de Bado.
Constance (paix de), traité si^né on 1183 par Fré-
déric Barberousso, nui reconnaissait l'indépondance dos
Villes lombardes ot leur permettait d'avoir des troupes,
Armes de Constance.
216
des fortifications, des tribunaux, en se reservant certains
droits sur l'élection dos magistrats.
Constance (concile de) [5 nov. 1414-22 avr. ni8].
La chrétienté éi.ait partagée entre trois papes : Gré-
goire XII (Angcio Corraro), Benoît XIII (Pedro de Luna),
Jean XXIII (Balthasar Cessa). Ce dernier se décida enfin
à convoquer dans la ville libre de Constance un concile
œcuménique. L'assemblée se réunit en novembre 1414 :
elle comprenait 29 cardinaux, 3 patriarches, 33 archevê-
ques, 150 évêques et prélats, 500 moines, environ 1.800 prê-
tres, dont un grand nombre de docteurs des universités et,
en particulier, de celle de Paris. Une triple tâche incom-
bait à l'assemblée : éteindre le schisme ; extirper l'hérésie
de Wiclef et des hussites, réformer l'Eglise. On décida
d'abord que l'on ne compterait pas les suffrages par tête,
mais que l'on voterait par nations (allemande, anglaise,
italienne, française); les simples prêtres eurent voix dé-
libérative, aussi bien cjne les évêques et les cardinaux.
L'Assemblée, entraînée par l'éloquence de Pierre d'Ailly
et de Jean Gerson, demanda à Jean XXIII son abdica-
tion. Jean, qui avait fini par s'y résigner, .s'échappa en-
suite de la ville â la faveur d'un déguisement. Un décret
fut alors rendu, qui déclarait l'obéissance au concile obli-
gatoire pour toute personne, y compris le pape, et Jean
tut déposé solennellement. Il so soumit enfin ot témoigna
du repentir. Grégoire XII abdiqua ensuite sans difficulté et
fut admis à siéger parmi les cardinaux. Seul, Benoît XIII
s'obstina ; mais, abandonné par les Espagnols, qui, en
entrant au concile, formèrent la,cinquième nation, il fut
â son tour déposé et excommunié (26 juill. 1417). Cepen-
dant, la doctrine de Wiclef ayant été proscrite, Jean Huss
fut cité devant le concile et condamné : il périt sur le bû-
cher(1415). L'année suivante(UiG), Jérôme de Prague, son
disciple, subissait le même supplice. Alors, une conmiission,
composée des cardinaux et de trente prélats choisis dans
les cinq nations, nomma à l'unanimité, le 1 1 novembre 1417,
le cardmal Colonna, qui prit le nom de « Martin V» , Le nou-
veau pape refusa de reconnaître le décret de la quatrième
session, qui déclarait le concile supérieur à toute auto-
rité, même pontificale. Il ne se crut pas lié par lo canon
qui, dans la même session, ordonnait au pape futur de
procéder, avant toute autre affaire, à la réforme de
l'Eglise. Toutefois, il promit de convoquer à Pavie, en
l'année 1423, un nouveau concile général.
— BiBLiOGR. : Théodoric Vrie, Magnum conciliui7i Constant.
(le Grand Concile de Constance), récit d'un témoin oculaire
publié à Francfort (1697) et à Leipzig (non).
Constance ilac dh), en allem. Bodensee. II occupe
dans la z-uio des collines préalpines, au N.-E. de la Suisse,
une dopresibiun transversale d'origine en partie glaciaire
comme celle du lac de Zurich. Sur 15 kilomètres de large
et 60 de long, les eaux du Rhin s'y accumulent, et y at-
teignent une profondeur maximum de 275 mètres. Les
rives sud du lac sont formées de roches calcaires assez
élevées, mais, au N. et au N.-O., ce sont surtout des dépôts
morainiques qui retiennent les eaux. La superficie est de
540 kilomètres carrés. En hiver, le lac ne gèle que par
exception, mais ses deux bras occidentaux, rUeberfin-
gersee et l'Untersec, se prennent souvent; lo second
presque régulièrement. Le foehn (vent du sud) y soulève,
surtout au printemps, dos vagues de tempête atteignant
parfois six mètres de hauteur ; en même temps, survien-
nent, à cause de la fonte des neiges, des crues de deux
â trois mètres. Néanmoins, la navigation y est très active,
par bateaux à vapeur principalement; car lo littoral est
riche (vignobles), partout peuplé, et partagé entre cinq
Etats, qui ont chacun leurs ports : le grand-duché de Bado
(Constance), le Wurtemberg (Friedriclishafen), la Bavière
(Lindau), l'Autriche (Bregenz), la Suisse (Romanshorn).
Les îles du Nord-Est, août la plus grande, Reichenau, ren-
ferme une célèbre abbaye, appartiennent au grand-duché
de Bade.
Constance, village africain de la colonie anglaise
du Cap, district de Capetown, situé au pied des pentes
orientales de la haute montagne de Constance. Ce vil-
lage est célèbre par ses vins muscats, considérés, après
ceux de Tokai, comme les meilleurs vins de liqueur
connus.
CONSTANCE [stanss) n. m. Vin récolté aux environs du
village de Constance (colonie du Cap).
— Encycl. Le constance rouge ou blanc est fourni prin-
cipalement par les clos de Haut-Constance et de Grand-
Constance. Ou estime particulièrement les vins de Pontac
et Frontignac, puis le stein, le hanepoot, le pee7i-grape, etc.
Dans le commerce, on donne le nom de constance, non seule-
ment aux vins produits par les vignobles de ce villag-e, mais
encore à tous ceux récoltés dans les localités voisines, et
dans l'isthme qui sépare la Falso-Bay de la Table-Bay.
Constance ou CONSTANT(saint),6vêque de Pérouse,
fut décapité jiour la fui, près de Foligno, au il" siècle. Le
culte de ce martyr, que l'Eglise honore le 29 janvier, est
très ancien en Italie. — Un autre saiyit Constance était
sacristain à San -Stéphane, près d'Ancône, au v" ou au
vr siècle. Saint Grégoire le Grand loue en particulier
son lininilité. Fête le 23 septembre.
Constance I" Chlore [c'est-à-dire le Pâle] (Flavius
Valcrius), empereur romain,
[lèro de Constantin le Grand,
né en Mœsie vers 225, mort à
York en 306. Vainqueur des
Sarmatos sous Carus, il fut
nommé César sous Dioclétien
et Maximien, ot, à ce titre, re-
conquit la Bretagne sur Allec-
tus, chassa les Francs du pays
des Bataves, ot gagna, sur les
Germains. les bataillesdc Lan-
gresetdo Vindonissa. Devenu
Auguste, il gouverna conjoin-
tement avec Galère et mourut
quinze mois après, à Eboracum
(York). 11 exerça le pouvoir
avec autant d'équité quo do
douceur, ot, pendant la persé-
cution de Dioclétien, se montra
tolérant envers les chrétiens.
Hélène , sa première femme ,
qu'il dut répudier pour épou-
Const;iiicc Clilnrci (biiBte
du Capitole).
.ser uno fille de Maximien , fut la mère do Constantin
Constance II tenant une Victoire,
d'après une miniature.
217
Constance II, empereur romain, né à Sirmium en 317,
ïiiurt on Cillcio on 301. A la mort de son père, Constantin, ,
il pariayca l'empiro avec ses frères, au nn^pris du tosta-
inoiit de l'empereur, i)ui
ilounait une partie do
I empire à sos neveux
l>almaco ot Annibalien.
Ceux-ci furent massacrés
parlossoldats, avec beau-
l'oup d'autres parents et
amis de Constantin. Cons-
tance eut en partage une
t-Tando partie de 1 Orient
ot l'Egvpte. Son règne
fut rempli par des que-
relles tliéoiogiquos, et il
se montra tantôt arien,
tantôt catholique. Il com-
battit les Perses sans ré-
sultats importants. Ayant
hérité do ses deux frères,
il battit l'usurpateur Ma-
gnenco en 351, tit mettre
à mort le jeune César Gal-
lus, nomma Jullien, frère
do Gallus, César pour les
tiaules, mais sans lui
laisser aucune liberté. L'ayant poussé à la révolte par ses
injustices, il allait le combattre, quand il mourut. Ce fut
lui qui flt transportera Rome l'obélisque d'Hélîopolis, qui
orno la place Saint-Pierre.
Constance m (Flavius Constantius), empereur ro-
main, morten 421. Originaire d'IUyrie, Flavius Constantius
devint général d'Honorius, et reçut les titres de comte,
puis de patrice. Il battit, à Arles, Tusurpaienr Constantin,
et parvint à débarrasser l'Italie d'Ataulf et de ses Gotlis,
en les envoyant en Aquitaine. En 416, il épousa Galla Pla-
cidia, sœur dHonorius et veuve d'Atault. En 121, il fut
associé à l'Empire avec le litre d'Auguste, mais il mourut
sept mois plus tard. Il fut père de Valentinien III et d'Ho-
noria, qui offrit sa main à Attila.
Constance, impératrice d'Allemagne et reine de
Sicile, morte en 1 198. Elle hérita de ce royaume à la mort
de son père, Roger 11(1189}. Mariée, en 1186, à Henri VI,
tils de Barberousse, c est par elle que les Hohenstaufen
entrèrent eu possession de la Sicile, mais après la mort
de Tancrède seulement. A la mort de Henri VI, elle se mit
sous la protection d'Innocent III, qu'elle nomma tuteur
de son fils Frédéric II.
Constance, reine d'Aragon et de Sicile, morte en 1302,
fille de Manfred, roi de Sicile, et de Béatrice de Savoie.
Elle épousa, en 1262, Pierre, roi d'Aragon, auquel elle ap-
porta ses droits sur la Sicile, et qui s en empara en 1283.
A la mort de son mari, elle tît couronner son fils Jacques
à Palerme (1285), malgré le pape, et se réconcilia avec
Charles d'Anjou.
Constance d'Aquitaine, qui aurait été la femme
du roi de France Louis V, puis de Robert le Pieux, n'a ja-
mais existé, ainsi que Charles Pfister l'a démontré dans
ses Etudes sur le règne de Robert le Pieux (Paris, 1885). La
cause et l'origine de la légende sont intéressantes : Robert
le Pieux épousa Constance d'Arles, fille de Blanche, femme
abandonnée du roi carolingien Louis V ; les chroniqueurs
firent de cette Constance la femme même de Louis V, qui,
dans son testament, aurait appelé Robert au trône en
unissant sa destinée à celle de la veuve qu'il allait laisser.
'I A une époque où la hiérarchie féodale était fortement
établie, on ne pouvait comprendre autrement que l'arrière-
petit-fils d'un soldat de fortune fût assez audacieux pour
enlever le trône aux descendants de Charlemagne. »
Constance D Arles, reine de Franco, troisième
femme do Robert le Pieux, morte au château de Melnn
en 1032. -Son histoire est demeurée obscure, malgré les
etforts des érudits. On sait que son père s'appelait Guil-
laume ; mais de quel Guillaume s'agissait-il? Selon toute
vraisemblance, de Guillaume, comte d'Arles. Constance
emmena du Midi une suite nombreuse et brillante, et
apporta à la cour du Nord les mœurs
plus délicates et efféminées de sa patrie.
Robert le Pieux, pourl'épouser, répudia
Berthe, fille du roi de Bourgogne, Con-
rad le Pacifique, et son mariage avec
Constance eut lieu dans les premières
années du xi* siècle. (La date exacte
n'est pas fixée.) La nouvelle reine était
de caractère acariâtre, et son union avec
Robert ne fut pas heureuse. Le roi
chercha même à faire rompre son ma-
riage. A partir de 1027, la reine s'éloi-
gna de la cour, et c'est, semblo-t-il, à
son instigation que Henri et Robert pri-
rent, on 1031, les armes contre leur père.
Constance de Castille (Elisa-
beth), roino de Frani-L', morte à Paris en 1160, fille d'Al-
phonse VIII, roi do Castille. Elle épousa, en 1154, Louis VII,
qui avait répudié, doux ans au-
[)aravant,Eléonore de Guyenne.
Louis VII conçu des doutes sur
la légitimité delà naissance do
sa fomme, et se rendit jusqu'en
Espagne pour les éclaircir. Il on
revint tranquillisé. Constî^^co
mourut en donnant le jour à sa
lillo Marguerite. Une statue
conservée i\ Saint-Denis passe
pour être colle de Constance de
Castille.
Constance Faulkon ,
aventurier grec. V. Constan-
tin.
ConSTANS (Jean-Antoinc-
Ernest), homme politique fran-
çais, né à Bôziersen 1833. Fils
d'un conservateur dos hypothè-
ques. Il débuta comme avocat â
Toulouse, fut successivement
professeur agrégé aux facultés do droit de Douai, do Dijon
(.'t, en 1872, do Toulouse, où il devint adjoint au maire. Ses
opinions républicaines lo firent révoquer par logouvornc-
IIT.
Médaille de Cons-
tance de Castille.
4 r
Constani.
mont de r » ordre moral». Elu, en 1876, député de la Haute-
Garonne, il prit place dans le groupe opportuniste. Réélu
en 1877, il fut nommé, le 28 décembre 1879, sous-socrétaire
d'Etat au ministère de l'intérieur (cabinet de Freycinet)
puis, lo 17 mai 1880, remplaça Lepèro à la této de ce dô-
liartomont. La fermeté do son administration lui valut do
conserver son portefeuille dans le cabinet Jules Forry
(23 sept. 1880-14 nov. 1881), oil il l'oxorça dans l'exécution
des décrets du 29 mars contre les congrégations. En 1881 ot
en 1885, Constans fut réélu député. Envoyé, en mai I88r.,
comme ministre plénipotentiaire à Pékin, pour la conclu-
sion du traité franco-chinois, il fut nommé, lo 3 novembre
suivant, gouverneur général de l'Indo-Chine. Démission-
naire le 14 septembre 1888, il fut chargé du ministère do
l'intérieur dans le cabinet Tirard (25 févr. 1889-17 mars
1 890). Il combattit avec une extrême énergie le boulangisme,
prononça la dissolution de la Ligue des patriotes, et présida
aux élections de 1889, qui furent une véritable défaite pour
les amis du général Boulanger. La fuite de celui-ci, qu'il
sut habilement provoquer, acheva de décapiter le parti.
Elu sénateur de la Haute-Garonne, le 29 décembre 1889,
Constans garda son portefeuille dans le cabinet de Frey-
cinet, qui succéda au cabinet Tirard (17 mars 1890-27 févr.
1892). En décembre 1898, il fut nommé ambassadeur à
Constantinople.
CONSTANT (stan), ANTE [lat. co7islans ; de constare,
supin constatum, durer, persévérer] adj. Qui a de la fer-
meté, de la résolution, de la résignation dans les peines
et la douleur : Etre constant dans l'adversité. Il Persévé-
rant, qui ne change, qui ne varie pas dans ses idées ou ses
sentiments, particulièrement dans son amour pour lamême
personne : Etre constant dans sa foi, dans ses convictions.
11 Continuel, durable, se reproduisant toujours : L'abnéga-
tion CONSTANTE est de l'héroïsme en détail. (M"' C. Bachi.)
— Dont on ne peut douter, avéré, certain : Un fait con-
stant.
— Géom. Quantité constante ou substantiv. Constante.
V. constante n. f.
— Mar. Vents constants, Ceux dont la direction est inva-
riable : Les vents alises sont des veyits constants.
— Syn. Constant, ferme, inébranlable, inflexible. "Con-
stant a plus de rapport aux sentiments ou à la passivité :
on est constant dans ses goûts ; on souffre avec constance
les maux qui ce peuvent être évités. Fermeté se rapporte
au caractère, à l'action, au commandement; quand on a
donné un ordre, il faut le maintenir avec fermeté. Iné-
branlable exprime la force avec laquelle on résiste à tous
les chocs, à tout ce qui pourrait faire changer, affaiblir
sa croyance ou modifier sa conduite. Inflexible se rapporte
surtout aux résolutions, à la volonté, et il présente cette
volonté comme restant toujours aussi absolue, aussi
entière, malgré tous les efforts possibles pour la faire plier.
— Constant, durable, permanent, stable. Ce qui est
constant ne se dément pas, ne s'altère pas. n'est pas
tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Ce ([ui est durable
existe longtemps, est longtemps sans périr ou sans dis-
paraître ; la folie durable peut avoir des intermittences,
mais les moments lucides qui peuvent survenir ne la font
pas disparaître pour toujours, elle existe encore et on la
verra bientôt revenir. Ce qui est permanent dure très
longtemps, quelquefois même éternellement, et sans in-
termittences. Enfin, une chose est stable quand elle est
bien assise, quand il y a dans sa manière d'être actuelle
des garanties sérieuses de durée.
— Constant, assuré, authentique, certain, évident, for-
mel, incontestable, indubitable, positif, sûr. V. asscrk.
— Anton, inconsistant, inconstant, infidèle, léger,
variable, volage, versatile.
CONSTANT {stan) prép. Pendant. (Vieux.)
— Dr. anc. Constant le mariage, Pendant la durée du
mariago.
Constant (saint). V. Constance.
Constant I" 'Flavius Julius), empereur romain,
le plus jeune des bis de Constantin le Grand. II reçut
en partage l'Illyrie, l'Italie et
l'Afrique, et y joignit la Macé-
doine ot la 'Grèce, après lo
meurtre do son cousin Dalmaco,
puis les Gaules, à la mort do
son frère Constantin (340). II
contribua au rétablissement do
saint Athanase, chassé par les
ariens ; mais il se déshonora
fiar ses débauches et ses vio-
encos. Au promior bruit de
la révolte de Magnence , il
s'enfuit vers l'Espagne; il fut
atteint et massacré, dans
les Pyrénées, par les cavaliers de l'usurpateur (350).
Constant II (Flavius Iloraclius), empereur d'Orient
((Vn-{;<î8). Sous son règne, la conquête arabo s'étendit sur
l'Egypte, la Syrie, Chypre, Rhodes, la Cilicio, l'Isaurie,
la Cyrénaïquo ot sur toute l'Afrique jusqu'à la Maurita-
nie, tandis que les Lombards se répandaient on Italio.
Pondant ce démembrement do l'empire, Constant s'occu-
pait de faire triompher lo monothéisme, qu'il protégea
contre la foi orthodo.ve. Il finit par quitter Constantinople,
avec l'intention do fixer son séjour à Home ; mais la crainte
des Lombards lui fit quitter, au bout do quolcines jours,
la Villo éternelle, après qu'il en eut pillé toutes les églises.
Il s'établit ù Svracuse ot se plongea dans la dôhaucne, no
se souvenant de sos Etats qtie pour les épuiser nar ses
exactions. Il fut tué dans son bain par un de sesoniciers.
I/ainéde ses fils, Constantin IV Pogonat, lui succéda.
Constant (Constant Wairy, dit), valet do chambre
do Napoléon I". né A Poruwels (Belgique) en 1778, mort A
lîretoiiil (Eure) en 1815. Fils d'un aubergiste, il t\it d'abord
«lonipsiiquo <lu comte de Lure. Celui-ci ayant émigré
en 1792. Constant outra comme commis "choz un né-
gociant de sa ville miinlo. En 1799, Il fut attaché au ser-
vice du prince Eugène de Bonuliarnais, puis devint,
l'année suivante, valet de chambre du Premier Consul,
qu'il no quitta plus jusqu'en 18H. Il le suivit dans toutes
ses campagnes. Une brouille survenue avec l'emperour,
A propos d'un règlement de comptes, quehiues jours après
l'abdication, empêcha Constant d'accompagner son mattro
A rilo d'Elbe. Il se retira A Breteuil (Euro), et perdit dans
do mauvaises afiaires presque tout ce qu'il possédait. A la
fin do la Uestauration, il consentit A raconter sos souvo-
Monnaift d'or
le Constant I»^
CONSTANCE — CONSTANT
nirs A Villemarest, qui les publia sous forme da Mémoires
et sous le nom do Constant.
Constant (Alphonse-Louis), écrivain français, né et
mort à Paris (1816-1875). Il entra dans les ordres, se signala
par une imagination exaltée et bizarre, publia la Bible de
la liberté et la Mère de Dieu, qui lui attirèrent une condam-
nation, puis devint partisan de l'évadisme do Gannoau.
En 1848, il épousa M"« Cadiot, connue plus tard sous lo
nom do Claude Vignon, et fit paraître, on 1851, un Diction-
naire de littérature chrétienne. Son mariage fut annulé sous
l'Empire, sur la demande do sa fomme. 11 so tourna alors
vers la magio et la kabbale, et, sous le pseudonyme
d'ELiPHAs LËvi, il publia plusieurs ouvrages, qui firent
un certain bruit ; entre autres : Dogme et rituel de la haute
magie (1854-1856); Histoire de la magie (1859); la Clef des
grands mystères; Philosophie occulte (1860). Dans les der-
niers temps de sa vie, il fit, pour vivre, le métier de frui-
tier et, au moment do sa mort, il témoigna du repentir pour
sa conduite, et revint au catholicisme.
Constant de REBECQUE(David), pasteur protestant
et professeur de théologie, né A Lausanne en 1638, mort
en 1733. Il appartenait A une famille d'origine française, qui
s'était expatriée A la révocation de l'édit do Nantes. 11
reçut l'ordination en 1662 et fut nommé pasteur A Coppet,
près de Lausanne, où il devint l'ami de Bayle. Il fut ap-
pelé en 1674 A Lausanne, comme professeur d'éloquence
latine. En 1702, il obtint la chaire de théologie, qu'il ne
c^uitta qu'à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. On a de lui :
l Ame du monde ou Traité de la Providence (l^eytio, 1679);
Erasmi colloquia familiaria, 7uinc en^endaioria, quibus acce-
dunt Dav. Constaiitii notée {GeaèYG, IdSO); Abrégé de politique
'Cologne, 1686), livre dont Bayle parle avec clogo. Il faut
ajouter A ces écrits plusieurs discours ou sermons. Constant
laissa trois fils. L'aîné, Marc-Rodolphe, entra au service
de la Hollande et s'attira la protection particulière du roi
Guillaume, qui le choisit pour son secrétaire do cabinet.
Le plus jeune, Samuel, né vers 1676, et connu sous le nom
de baron de Constant, devint adjudant général de lord Albe-
marle. Il laissa quatre fils, qui portèrent avec distinction le
monde cette famille, que Benjamin Constant devait illustrer.
Constant DE REBECQUE(Samuel),littérateursuisse,
né A Lausanne en 1729, mort en 1800, petit-fils du précé-
dent. Il suivit d'abord la carrière des armes, puis se tourna
vers les lettres. Il connut intimement Voltaire. Nous cite-
rons, parmi ses écrits : Camille (1785) ; Lanre de Germosan
ou Lettres de quelques personnes de Suisse (Paris, 1787),
tableau fidèle des mœurs et de la société de ce pays;
Itecueil de pièces dialoguées (1787); etc.
Constant de RebeCQUE (Benjamin), publiciste et
orateur, né A Lausanne en 1767, mort à Paris en 1830- II
appartenait A la famille des précédents. Il fit ses études à
Oxford, puis A Erlangen, enfin A Edimbourg. Ayant fait
A Lausanne, en 1794, la connaissance de Sf"* de Staël,
il la suivit A Paris, et il entra dans la politique active. Il
était (iu cercle constitutionnel do l'hôtel de Salm, dirigé
par M"»" de Staël, Talleyrand, Sieyès et autres politiques,
qui essaj'aient de réaliser, au profit de la Képublique, une
politique de juste milieu. Constant publia difierentes bro-
chures dans l'esprit de cette coterie. Elles ont été réunies,
en 1829, sous le ûtre do Mélanges littéraires et politiques.
Il setait fait naturaliser citoyen français, et entra au
Corps législatif après le coup d Etat du 18 brumaire. Ap-
pelé au tribunal par le premier consul, il fit iiresque aus-
sitôt de l'opposition, et fut éliminé (1802). Bientôt, Bona-
parte dispersa le salon de M"* de Staël, qui fut bannio
avec Constant. Celui-ci se fixa à Weimar, où il traduisit
Wallenstein, de Schiller. Il faisait de fréquents voyages
à Coppet, où était établie M"" de Staël. Cette liaison ,
qui n'avait pas toujours été exempte d'orages, se termina
par une rupture. Vers le même temps, il avait composé
plusieurs œuvres littéraires, son ouvrage : De la religion
considérée dans sa source, ses formes et ses développcmenls,
et son célèbre roman Adolphe. Rentré en Franco en 1814,
il écrivit dans le = Journal des Débats », où il soutint la
cause des Bourbosn. Toutefois, Napoléon, oui cherchait, A
sa rentrée en France, un point d'appui sur le parti libéral,
chargea B. Constant de rédiger VActe additionnel aux con-
stituions de l'empire, et le nomma conseiller d'Etat.
A la seconde Restauration, B. Constant se réfugia eu
Angleterre, revint en Franco l'année suivante, et reprit
avec éclat sa place dans l'opposition coustiiutionuollo.
Nommé député do la Sarthe en 1SI9, il déploya dès son
entrée A laCliambre, une éloquence brillanto, incisive, pé-
nétrante, d'une grande force do dialectique. Cependant, sa
santé s'épuisait par l'abus dos
plaisirs encore plus quo par lo
travail, et surtout par sa vie
désordonnée do joueur. Il avait
été un des 221 députés qui don-
nèrent la couronne à Louis-Pbi-
lippe. Ce prince lui fit un don
de 300.000 francs, qu'il accepta,
tout on faisant des réserves
pour son indépendance politi-
que. La mort l'emporta A la tin
do la mi*me année.
Outre les ouvrages cités dans
le cours do cette notice, on a
encore do Benjamin Constant :
Cours de politique constitution-
nelle ; Mémoires sur tes Cent-
Jours ; plusieurs recueils do
discours; enfin, Du polgthéi.'tmr
romniri, morceau qui fut détaché
do son ouvrage sur la religion.
Doué d'un esprit ingénieux
et vif, dune riche imagina- , . .
lion il était léger, sccptiquo, mobile, incertain, avec un
mélange singulier dégoïsmo et do sensibilité, do mépris
des hommes et d'humanité, do tendresse et^ d ironie, do
mélancolie précoco et d'amour du plaisir. En revanche,
en politique, et do mémo en religion, i avait dos idées
nettes et mémo intransigeantes; son libéralisme froid et
sec repoussait toute espèce do souvoraïuoté ; sa doctrine
est lo triomphe do l'individualisme.
Lo Journal intime do Benjamin Constant a été pubhé
en 1887 par Adrien Constant, descendant du célèbre ora-
teur Il est surtout rolatif A sa liaison avec M-' do Stnël.
On a également publié les Lettres de iU'njamm Constant à
.!/-• Itéciunicr {\9S\). A co recueil il faut joindre les UUrts
^28
Bonjfuoi» Conitant.
BeDJamia CuQStaot.
CONSTANT — CONSTANTIN
à il"' de Charrières (1894), et les lettres de Benjamin
Constant à sa famille (1888).
Constant (Benjamin, dit Benjamin-Constant),
peintre français (de la même famille que l'orateur Ben-
jamin Constant), né à Paris en 18-15. Il obtint, en 1866,
un prix municipal, qui lui permit d'entrer à l'Ecole des
beaux-arts de Paris (1867). Il eut pour maître Cabanel.
Cinq ans après, en 1872, il entreprenait avec Tissot, mi-
nistre de France, un voyage au Maroc, d'où il rapporta ses
premières toiles d'Orient, qui décelèrent tout de suite un
maître coloriste ( Vue de Tanger, etc.). Les Prisormiers ma-
rocains (musée de Bordeaux) lui valaient sa première
récompense (1875). En 1876, la superbe page Entrée de
Mahomet II à Constanlinople,
où palpite la chaleur de De-
lacroix, lui faisait décerner une
2' médaille. Puis ce fut la Soif
(1878), les Derniers liebelles (mu-
sée du Luxembourg), scènes
sinistres de sujet, éclatantes
de couleur, d'un éloquent con-
traste de forme et d'idée. Il
donnait ensuite , à partir de
1888, (e Passe-temps d'un kha-
life à Sérille, les Chérifas (à
Carcassonne), la Justice au ché-
rif. Un Beethoven (Sonate au
clair de lune), et un Orphée pré-
ludaient bientôt après à un
changement de manière, qui
se manifesta dans un plafond
pour l'Hôtel de Ville (Paris
convoquant le monde), exécuté
d'abord à la pointure légère,
et que l'artiste refit depuis à la
peinture forte, et transforma complètement. Pour la Nou-
velle-Sorbonne, l'artiste donna deux Prométhées (enchaîné
et délivré) d'une belle envergure, les ligures des Belles-
Lettres, des Sciences, et le groupe des Doyens. Benjamin
Constant, depuis lors, n'a cessé de songer aux grandes
décorations : l'une a pris sa place au plafond du nouvel
Opéra-Comique; l'autre au capitole de Toulouse, il a
donné une série de grands portraits d'une magnifique
maîtrise, sans compter celui de Mon fils André, qui valut
à l'artiste la médaille d'honneur (1896), et dont 1 Etat fit
l'acquisition. — Benjamin Constant entra à l'Institut
en 1893. Il s'est fait connaître aussi comme écrivain par
quelques bonnes études sur des peintres contemporains.
CONSTANTE [Slant') a. f. Mathém. Quantité qui conserve
toujours la même valeur. Il Nombre indépendant des va-
riables dans une équation. Il Quantité que l'on ajoute à une
fonction, après intégration, pour généraliser la solution, et
se déterminant quand on définit les conditions du problème.
— Arg. Dans l'argot des élèves de l'Ecole polytech-
nique, Elève externe, parce qu'il figure à la suite d'une
promotion, comme la constante après une intégrale.
— Electr. Constante de diéleclricilé , Rapport de la
quantité d'électricité sur la plaque collectrice duo con-
densateur à air à la quantité de cette électricité sur une
plaque d'un condensateur ayant un diélectrique donné.
— Phys. Donnée numérique expérimentale se rapportant
à une propriété d'un corps ou à un appareil, il Co7istante
d'un galranomélre. Déviation que produit le courant d'un
élément Daniell, pris comme étalon, dans un circuit dont
la résistance est égale à un megohm. ii Constantes rol-
tatques. Force électro-motrice et résistance d'une pile
regardées comme constantes.
— E.scTcL. Mathém. Une fonction analytique contient
toujours des constantes et des variables. Lorsque l'on dif-
férencie une fonction renfermant des constantes isolées,
ces constantes disparaissent, et alors, la différentielle ob-
tenue se trouve être la même que si la fonction n'eût pas
renfermé ces constantes isolées.
Par conséquent, lorsqu'on veut remonter de la dilféren-
tielle à la fonction ou, en d'autres termes, lorsqu'on veut
intégrer, il faut à l'intégrale ajouter une constante arbi-
traire, qu'on peut déterminer lorsque les données du pro-
blème indiquent la valeur particulière que doit prendre
l'intégrale pour certaines valeurs données aux variables.
La constante se représente ordinairement par la lettre C.
— Phys. Le poids spécifique, le point de fusion, le point
d'ébullition, la chaleur spécifique, les coefficients de solu-
bilité, de dilatation, d'absorption pour les diverses radia-
tions, etc., sont des données numériques des propriétés
d'un corps. Les constantes d'une pile (la force électromo-
trice et la résistance intérieure d'un élément"), la constante
d'un galvanomètre caractérisent un appareil déterminé.
Pour justifier le nom de constantes, ces valeurs numé-
riques devraient être tout à fait invariables; en réalité,
elfes dépendent des conditions dans lesquelles les phéno-
mènes sont observes, et l'indication précise de ces condi-
tions est, dans la plupart des cas, indispensable pour que
la valeur numérique donnée ait un sens.
CONSTANTI, comm. d'Espagne (Catalogne [prov. de
TarragoneJ), près du fleuve côtier Francoli ; 2.400 hab. Mi-
noteries ; fabriques de liqueurs, de voitures, tonnelleries.
CONSTANTIA (Flavia ■Valeria), fille de Constance
Chlore et sœur
de Constantin
le Grand, morte
avant 337. Elle
épousa, en 313,
'Valerius Lici-
nius, empereur
d'Orient. Elh
devint célcbr'
par sa beauK!-,
son esprit, se>
vertus, et par
la vive anec-
tioD qui ne
cessa de l'unir
 son frère ,
même après
que celui-ci
eut fait mettre
à mort son
époux. Dé-
vouée à l'arianisme, elle employa son crédit, vers la fin
de sa vie, à faire rappeler Arius, exilé à la suite du concile
de Nicée.
Monnaie Je Constantia.
CONSTANTIA OU CONSTANTINA (Flavia Julia), fille de
Constantin le
Grand e t de
F a u s t a , suc-
cessivemen t
épouse d'An-
nibalien, roi de
Pont, et du
César d'.\ntio-
che, Constance
Gallus. Elle se
fit l'instiga-
trice et la com-
plice des cri-
mes de son mari. Attirée à Rome par Constance, avec
Gallus, elle mourut en Galatie pendant le voyage (354).
Constantia (Flavia Maximal, fille posthume de Con-
stance II et de Faustine, née en 362, morte en 383. Elle
épousa, en 375, l'empereur Gratien, qui lui montra le plus
grand attachement. Ses vertus lui valurent d'être cano-
nisée par l'Eglise.
PAPKS
Constantin, pape de 708 à 715. il était originaire de
la Syrie. Il se rendit en Grèce sur une invitation de Jus-
tiuiên II, laquelle avait l'air d'un ordre redoutable. Mais
l'entrevue tourna au profit de l'Eglise. Justinien ayant été
tué dans une révolution et remplacé par Philippique Bar-
dane, Constantin refusa de reconnaître celui-ci et com-
battit ardemment les monothéistes, que Philippique sou-
tenait durant les deux courtes années de son règne.
Constantin (Tibèrel, antipape, fut intronisé à main
armée par son frère Totdn, duc de Nepi (767). Il contrai-
gnit l'évéque Georges à l'ordonner et à le sacrer (il était
laïque). Après l'élection d'Etienne III, Constantin fut tiré
de la retraite où il s'était réfugié et enfermé dans un mo-
nastère (768).
EMPEREURS
Constantin le Grand (Caïus Flavius Aurelius
Claudiusl, empereur romain, né à Na'issus en 274, mort à
Nicomédie en 337. Il était fils de Constance Chlore et
d'Hélène, première femme de celui-ci. Quand son père
entra, sous Dioclétien, dans la tétrarchie, Constantin fut
laissé comme une sorte d'otage à la cour de Nicomédie,
et fit contre les Perses ses preuves comme général. Après
l'abdication de Dioclétien, Constance devint Auguste, et,
bon gré, mal gré, Galère dut finir par laisser le jeune
homme aller le rejoindre. Constantin accompagna son
père en Bretagne; mais, à peine débarqué, Constance
mourait et les Soldats proclamaient son
fils à sa place. Galère n'accepta qu'à
demi cette acclamation, et Constantin
n'obtint, avec le titre de César, que le
quatrième rang. Il eut pour collègues
les deux Augustes Sévère et Galère,
et le César .Maximin Daïa, puis, pour
rivaux. Maximien Hercule, qui était re-
venu sur son abdication, et Maxence, le
fils de Maximien.
La première partie du règne de Con-
stantin (306-323), outre quelques grandes
et glorieuses expéditions contre les
Francs et les Gotns, malheureusement
souillées par d'inutiles cruautés, est
pleine de guerres civiles. Sévère pris
et tué par Maximien, Constantin s'allia
au vainqueur, qui lui donna le litre d'Au-
guste, avec la main de sa fille Fausta
(307). De son côté. Galère donnait pour
successeur à Sévère Licinius, tandis
que le César Maximin Da'ia, pour ne
pas demeurer en reste, se décernait à
lui-même l'augustat. De ces six Au-
gustes, Maximien, assiégé dans Mar-
seille, pris et mis à mort par son propre gendre Constan-
tin, disparut le premier (slOu Puis Galère mourut de
maladie (311). Alors, Constantin franchit les Alpes à la tête
de 40.000 hommes, traversa l'Italie en vainqueur et vint
battre aux Boches rouges (Saj-a rubra), près de Rome,
Maxence, qui l'attendait avec des forces supérieures.
statue
de ConstantÎQ
(Rome).
Monnaie d'or de Constantin I»
218
céder une partie de ses provinces, puis, quelques années
plus tard, se mettre à la merci du vainqueur. Constantin
parut d'abord en user généreusement avec son beau-
frère ; mais, se ravisant, il le fit étrangler. Désormais, il
régna seul (323).
A peine maître de Rome, Constantin promulguait, d ac-
cord avec Licinius, Yédit de M'ilan (313), qui établissait la
liberté religieuse et faisait rendre aux chrétiens leurs
biens confisqués. Cet acte politique autant que religieux,
au sortir des persécutions de Dioclétien, fut accueilli par
les chrétiens avec un enthousiasme sans bornes. La cou-
version de Constantin dut avoir lieu vers 323. Tout en
évitant de froisser et de persécuter les païens, il affirma
la victoire du
christianisme
par des actes
plus significa-
tifs : en 321 ,
il rendait obli-
gatoire le re-
pus du diman-
che; en 323, il
convoquait le
grand concile
de Nicée ( en
Bifhynie). Ro-
me, d'ailleurs trop éloignée des frontières, restait le foyer
du paganisme; de plus, le gouvernement de Constantin se
faisait de jour en jour plus monarchique. Pour tous ces
motifs, Constantin décida de donner à l'empire une capi-
tale nouvelle. Sous le nom de Constanlinople, l'ancienne
Bvzance, merveilleusement située sur le Bosphore, s'en-
richit dos dépouilles de la Grèce et de l'Asie, et devint le
siège d'un gouvernement absolu. Une noblesse nouvelle
est organisée; une savante hiérarchie de fonctionnaires,
dont l'empereur est le chef direct, dirige toutes les afl'aires ;
une étiquette minutieuse règne à la cour; les prétoriens
sont remplacés par une garde sévèrement disciplinée;
le sénat n'a plus que la valeur d'une haute cour de jus-
tice ; le consulat est un honneur exempt de charges.
Bien que son code pénal soit parfois d'une sévérité e.x-
tréme, Constantin fait revivre beaucoup de lois d'un
caractère humain. Pour diminuer l'influence du paga-
nisme, il interdit de consulter les oracles, il défend los
sacrifices à domicile, et tente de supprimer les combats
de gladiateurs. Mais sa gloire est ternie par des cruautés
qui ont inspiré des doutes sur la sincérité ou la profondeur
ae son adhésion au christianisme. Malgré ces taches, Con-
stantin mérite cependant le nom de Grand que lui a donné
riiistoire, parce qu'il a compris son temps et a su s©
meitre, avec une grande largeur d'esprit, à la tête du
mouvement qui emportait le monde vers des destinées
nouvelles. Il ne reçut le baptême qu'à l'article de la mort,
à Nioomédie, des mains de l'évéque arien Eusèbe. 'Tandis
que son corps était déposé à Constantinople dans l'église
des .\pôtres, Rome lui décernait l'apothéose comme aux
empereurs païens.
Durant la deuxième partie de son règne, il n'avait eu à
livrer que quelques combats contre les Goths et les Sar-
mates. Avant de mourir, il avait partagé l'empire entre
ses trois fils : Constance, Constant et Constantin II, et ses
deitx neveux, Dalmace et Annibalien. mais ces deux der-
niers furent massacrés avec cinq autres neveux de l'em-
pereur.
— BiBLioGR. : Aurelius 'Victor, les Césars; Eusèbe,
Histoire ecclésiastique ; de Broglie, l'Eglise et l'Empire
romain au iv siècle (Paris, 1856); Duruy, Histoire des Ro-
mains (t. VII, Paris, 1885); de Rossi, Roma sotterranea ;
Boissier, la Fin du paganisme (Paris, 1891).
— Iconogr. Rien ne fait mieux connaître l'état pitoyable
des arts sous Constantin que les quelques statues de ce
prince qui sont parvenues jusqu'à nous. La plus impor-
tante est celle qui a été trouvée dans les thermes de cet
empereur, et qui a été placée sous le péristyle de l'église
de Saint-Jean de Latran, à Rome; le style en est des
plus médiocres. Deux autres statues de Constantin le
Grand se voient au musée du Capitole. La galerie des
Offices, à Florence, possède un buste d'une exécution
médiocre, mais qui ne laisse pas d'être remarquable pour
l'époque : on observe dans les traits de l'empereur un©
Constantin victorieux de Maxence, d'après Raphaël.
Sarcophage de Conatantia, & Rome.
Maxence, mis on fuite, se noya dans le Tibre, au pont
Milvius (312). C'est pendant cette campagne que l'empe-
reur aurait eu la fameuse vision d'une croix lumineuse
entourée de ces mots ; 0 Par ce signe tu vaincras « (/"
hoc signo vinces), et que le Christ lui aurait ordonné de
se faire fabriquer un étendard à cette image, le labarum.
Quoi qu'il en soit de cette symbolique et populaire lé-
gende, relatée seulement par Eusèbe, Constantin entra
dans Rome comme maître unique de l'Occident, et dès
lors apparut comme l'espoir du christianisme, qu'il n'avait
cessé de favoriser en Gaule. L'année suivante, Maximin
Daïa, vaincu, s'empoisonnait et laissait Licinius, son vain-
queur, maître de l'Orient, comme Constantin l'était do
l Occident. L'entente scellée entre les deux Augustes par
le mariage de la sœur de Constantin avec Licinius ne fut
pas de longue durée. Licinius dut une première fois, en 314,
sorte de délicatesse, que Julien lui a reprochée comm©
une marque de mollesse et de vanité.
Parmi les représentations modernes de Constantin le
Grand, une des plus connues est une statue équestre duo
au ciseau du Bernin, et qui décore le vestibule de Saiiit-
Pierre de Rome. Mais rien n'égale la célébrité des pein-
tures exécutées dans les Chambres du Vatican, d'après
les cartons de Raphaël : la Bataille de Constantin ou
Constantin victorieux de Maxence, composition magnifique,
peinte par Jules Romain; Constantin apercevant la. croix
lumineuse, peinture du même; Baptême de Constantin, par
Francesco Penni, dit » le Fattore » ; Constantin faisant do-
nation de Rome au pape saint Sylvestre. Pietro Santi Bar-
toli a gravé une suite de douze pièces, en forme de Irises,
représentant VHisloire de l'empereur Constantin, d'après
Jules Romain. Gérard Audran a gravé, d'après Le Brun,
219
Constantin 11 (carnée du
cabmct de France).
Monnaie de Constantio IV.
la Hataille de Constantin contre Maxence, en 3 planchos,
Cl le Triomphe de Constantin ^ ou -4 planches. Un tableau
do Valdès Leal, qui est au mu-
s6o do Madrid, reuréseulo Con-
stantin en prière aevant la croix
iumiueuse. Harmi los artistes
oui ont peint le Baptême de
Constantin , outre lo Fattoro ,
nuus citerons Lorouzo Costa
(Of^'lise Sainto-Barbe, à Man-
toue), Martin do Vos (musée
d'Anvers), etc.
Constantin ii (Claudius-
Flaviusi-Jiiliusi, dit le Jeune,
empereur romain , tils aîné (lu
grand Coustantui, né à Arles
eu 316, mort en 310. Il fut
nommé César en 316, reçut
en partage, à la mort do son
père (337), los Gaules, l'Es-
pagne et la Bretagne insulaire,
provinces qu'il gouvernait déjà comme César depuis deux
années, et fut tué dans une embuscade, près d'Aquilée,
ou voulant s'emparer des Etats de son frère Constant.
Il ne laissa pas d'enfants.
Constantin m (Flavius Heraclius), empereur
dOrient, lîls d'Heraclius et d'Eudoxie, né en 612. Il par-
tagea le trùoe avec son frère Héracléonas. et mourut
après cent trois jours de règne (641), probablement em-
poisonné par sa belle-mère Martme.
Constantin iv, surnommé Pogonat ou le Barbu,
oniuereur b\zantin. né en 648, mort en 685. Au moment
où la mort de sou père Constant II, assassiné à Syracuse,
l 'appela au
trône (668), la
situation était
critique. Suc-
cessivement,
lejeune prince
dut écraser le
soulèvement
de Mizizios, en
Sicile, répri-
mer en Asie
dos révoltes
militaires,
faire tête aux Arabes qui, en Occident, envahissaient
l'Afrique byzantine, conquéraient en Orient la Crète, et,
pendant sept ans de suite (672-678), assiégèrent Constan-
tinople. L'énergie de l'empereur, la discipline dos armées
byzantines réorganisées, l'invention du feu grégeois obli-
gèrent enfin les musulmans à lever le siège et à signer la
paix. Sans doute, en Occident, les invasions des Avares et
des Slaves furent cruelles à l'empire, et la conquête de
la Mésie par les Bulgares (679) préluda à la formation du
premier royaume de Bulgarie. Mais la conversion des
Croates et des Serbes (678), en préparant la complète
hellénisation des Slaves; la tenue à Constantinople du
sixième concile œcuménique (681), en rétablissant l'unité
Teligieuse avec Rome, accrurent la force et le prestige
de 1 empire, et par l'indomptable énergie, l'activité infa-
tigable du prince, ce règne fut glorieux pour Byzance.
Constantin V, empereur byzantin, fils do Léon
l'Isaurien, né en 718, mort en 775. Associé dès 719 à l'em-
pire, il prit de bonne heure une part active au gouverne-
ment et contribua, en 740, au gam de la grande victoire
remportée sur les Arabes à Akroïnoo. Quand, en 741, la
mort de Léon III le fit seul empereur, il trouva l'empire
fort troublé par la politique religieuse de son prédéces-
■seur, et d'abord il lui fallut reconquérir, sur l'usurpateur
Artavasde, sa capitale et son trône (743). Puis il dut corn-
Imttre les Arabes, sur lesquels il obtint quelques succès. En
Europe il écrasa complètement los Bulgares à Anchialus
(763J, et remporta des succès contre les Slaves. En Italie,
toutefois, la prise de Ravenne par les Lombards amena
la perte de l'exarcliat (750) ; la querelle religieuse entraîna
la rupture définitive avec Rome, et l'intervention do Pépin
et do Charlemagne ruina les etforts byzantins pour ro-
•conçjuérir la péninsule. Malgré ces échecs, Constantin V
■avait pour longtemps raffermi, en Orient, le prestige de
l'empire.
A l'intérieur, sa vigoureuse administration rendit une
réelle prospérité à la monarchie. MalheureuseniLMit, la
querelle des iconoclastes troubla son règne plus profon-
dément encore que celui de Léon III, et Constantin pour-
suivit avec une sombre énergie la politique do sa dynas-
tie. Lo concile de 754 condamna les images, et lo prince
•exécuta ses décisions avec une rigueur qui, en 766, tourna
■on persécu-
tion. Les moi-
nes , surtout,
furent dure-
mont frappés,
et c'est ce qui
a valu à Con-
stantin V, do
la part de ses
adversaires,
par qui seuls
nous savons
son histoire,
tant d'insultants surnoms {Copronyme, CabalUnos). II fut
tyrannique et cruel dans sa foliii.jue religieuse, où, d'ail-
leurs, il faut voir plus qu'une simple quorollo théologi([ue ;
mais, comme empereur, il ne manq^ua ni d'esprit politiciuo,
ni do génie militaire-, ni de capacités administratives.
Constantin VI, empereur byzantin, fils de Léon IV,
né vï\ 771, déposé et aveuglé on 797. Il avait ù peino
<li\ ans (luand il succéda à son père {780}, et, pondant
<lix ans, il régna sous la tutelle do sa mère, l'ambitieuse
Irène, qui négligea son éducation pour l'écarter plus
longtom[)s du pouvoir. Un soulèvement militaire, en ren-
versant la régente, donna lo gouvernement à Constan-
tin (790); mais, sauf un grand courage personnel, il n'avait
bonté d'aucune dos qualités do ses ancôtres. Battu par
les Bulgares (792), par les Arabes, il devint bientôt iniim-
pulairo dans l'armée; Ja facilité avec laqtiello il se remit
snuH la tutelle d'Irène p92), acheva do lui aliéner la syni-
patljie. Lo mariage qu il contracta avec une dame d'hoii-
liour do l'impératrice, on soulevant l'opposition du parti
Monnaie do Constantin V.
onnaie de Constantin VU.
monastique, précipita sa chute et rendit aisée l'usurpa-
tion il'lrèiie, qui lui (it crever les yeux.
Constantin vu, surnommé Phorphyrogénète,
empereur byzantin, fils de Léon VI, né on 905, mort en
959. Devenu empereur en 913, sons la régence do ses tu-
teurs et de sa mère Zoé (913-920), il suliit ensuite, pendant
vingt-quatre ans (920-944), l'impérieuse autorité do son
collègue Romain Lécapène ; il no gouverna seul que de
9 4 4 à 9 5 9;
encore laissa-
t-il à sa femme
Hélène et à
ses ministres
tout le soin des
afi'aires. Tou-
tefois, le règne
de Ce n s tan-
tin VII fut glo-
rieux pour By-
zance. Tandis
que la mo-
narchie bulgare s'affaiblissait dans l'inaction, les géné-
raux byzantins repoussaient les Magyars et les Arabes et
rétablissaient le prestige des armes impériales; les bar-
bares du Nord : Petchenèques, Khazars, Russes (956) se
rapprochaient de Byzance chrétienne ; la prépondérance
de la monarchie s'étendait en Arménie et au Caucase.
Constantin contribua par ses goûts littéraires, par lajéor-
ganisation de l'enseignement public, par la protection qu'il
accorda aux lettres et aux arts, au grand spectacle que
l'empire présente au x* siècle. Lui-même fut peintre et
orfèvre, écrivain surtout. Il a composé, principalement
pour l'éducation de son fils, plusieurs ouvrages impor-
tants : le livre des Thèmes (vers 934) ; le Traité des céré-
monies (vers 953) ; la Vie de Basile (vers 959) ; enfin, le Livre
de l'administration (vers 953). Tous ces ouvrages sont pu-
bliés dans la « Byzantine » de Bonn (édit. Reiske, 1829).
En outre, Constantin VII fit composer toute une série de
compilations juridiques {Basiliuues), historiques, agri-
coles, médicales, militaires; il fit compiler, par Syméon
Métaphraste, sa collection de Vies des saints. Ainsi il
contribua à faire de Byzance le foyer des lettres et de la
civilisation.
— BiBLioGR. : A. Ranibaud, l'Empire grec au x* siècle :
Constantin Porphyrogènète (Paris, 1874).
Constantin viii, empereur byzantin, troisième fils
de Romain Lécapène. associé à l'empire par son père en
924. Il contribua, en 944, au renversement de Romain et
prit le pouvoir avec son frère Stéphane et son beau-frère
Constantin VIL Détrôné à son tour par ce dernier, exilé,
il fut tué en 946. (Ce prince n'est pas toujours compris dans
la série des empereurs byzantins, et le nom de Constan-
tin VIII désigne, d'ordinaire, le frère de Basile IL)
Constantin IX (ordinairement Vxn), empereur
byzantin, fils de Romain II, né en 960 ou 961, mort
eu 1028. Après avoir, comme son frère Basile, subi, pen-
dant sa minorité, la tutelle de sa mère, puis de Nicé-
phore Phocas et de Jean Tzimiscès. il prit réellement
le pouvoir, avec Basile II, en 976. Mais, enclin au plaisir,
amoureux d'une vie luxueuse et molle, plus occupé de
l'hippodrome que de l'Etat, il laissa à son trère toute l'ini-
tiative des afi'aires, et ne fut qu'un comparse couronné.
Quand la mort de Basile II (1025) le laissa seul empereur,
il fut plus lamentable encore. Il confia à d'incapables
familiers les plus hautes charges de l'Etat, écrasa d'impôts
ses sujets : sans doute, les traditions du précédent règne
assurèrent quelques succès extérieurs à son gouverne-
ment de trois années (1025-102S). mais sa faiblosso pour
ses filles, le mariage qu'il fit à son lit de mort contracter
à Tune d'elles, Zoé, préparaient une crise douloureuse
jiuur 1 emiiire.
Constantin x (ordinairement ixi, surnommé Mo-
nomaque, empereur byzantin (1042-1054). Gouverneur
du thème d'Hellade, il parvint au trône par son mariage
avec la vieille impératrice Zoé, fille de Constantiu VIII.
Par son gaspillage effréné,
par l'inâuence qu'il laissa
prendre à sa maîtresse Sclé-
raina, il fit scandale à Con-
stantinople. Son règne, malgré
les succès remportés sur les
Russes et les Petchenèques,
fut désastreux pour l'empire;
en Occident, los progrès dos
Normands consommèrent la
Sorte de l'Italie et le conflit
'ambitions qui éclata entre lo
pape Léon IX et lo patriarche
Michel Cérularius amena le
schisme définitif entre Rome
et Byzance (1054). En Orient,
l'annexion do l'Arménie (1015)
et los malatlresses de la poli-
tique financière laissèrent l'empire sans défense contre los
attaques dos Turcs Seljoukides, (^ui, on 1048, l'assailliront
pour la nromiôre fois. A l'intérieur, dos soulèvements,
ceux do George Maniacôs(l042), do Léon Toruikios (1047),
étalent, quoique réprimés, des symptômes graves. Toute-
fois, Constantin se maintint au pouvoir, mémo après la
mort do Zoé (1050) : il mérite, d ailleurs, quelque intérêt
par son amour dos lettres et la fondation qu'il nt, on 1045,
d'une écide de droit à Constantinople.
Constantin xi Ducas 'ordinairement X). omporour
byzantin (1059-1067). Parvenu au trône après l'abdication
d Isaac Com-
nène, il nojus-
tilia pas les
espérances
qu'il avait fait
concevoir dans
dos postes su-
bordonnés. Son
règne fut sur-
tout mare ué
jiar une réac-
tion contrtî l'a-
ristocratii' mi-
litaire, la nrépiindéraïu'e des bureaux dans l'adminisira-
tion, la. rétiuctiuii de rarniéo. On croyait se prémunir ainsi
contre la turbulouco dos barons; ou fuit, ou roudaii l'om-
Monnaie de Constantin XI.
CONSTANTIN
pire impuissant à se défendre. Les Turcs ravagèrent l'Ar-
ménie (10G4), les Coumans dévastèrent la Macédoine
(1065), les Magyars occupèrent Belgrade. Constantin laissa
faire, so complaisant dans les détails do l'administration
financière, qui devint fort posante, et dans la société
des savants et des rhéteurs. Il mourut, en 1067, à l'âge de
soixante ans.
Constantin XII, troisième fils du premier mariage
de Constantin XI Ducas, couronné empereur du vivant de
son père avec ses frères Andronic et Micliçl VIL Quand
ce dernier paryint au trôno (1Û71), Constantin semble
n'avoir eu nulle part, mémo nominale, au pouvoir, et
il refusa, en 1078, le pouvoir impérial, ([ue Michel, au
moment de l'usurpation de Nicéphore BotaniaLe, songea à
abdiquer en sa faveur. — Un autre Constantin, fils de
Michel VII, associé à l'empire dès sa naissance (lû74i, fut
relégué dans un monastère en 1078; mais, à lavèiiemoni
des Comnènes (1081), il futassocié de nouveau au trône ot
fiancé, pour légitimer la nouvelle dynastie, à la fille
d'Alexis, Anne Comnèoe. Il mourut jeune, avant que le ma-
riage fut accompli. (D'ordinaire, ces deux personnages ne
figurent point dans la liste des empereurs byzantins.)
Constantin xin Paléologue (ordinairement xi\
surnommé Dragasès, fils de 1 empereur Manuel II. né
en 1405, mort en 1453. Frère de l'empereur Jean VUl, il
fut successivement investi dos seigneuries d'Anchialos et
Mesembria, puis, en 1428, de la seigneurie de Glarentza,
dans le Péloponèse. De concert avec ses frères, il fit ren-
trer sous la domination des Grecs presque toute la Morée
franque; en 1443, il devint despote de Mistra; en 1444, il
occupa même Thèbes et Athènes. A la mort de Jean VIII
(1448), la volonté du sultan Mourad II l'appela àgouverner
les misérables débris de l'empire grec. Mais bientôt l'avè-
nement de Mahomet II (1451) menaça directement Con-
stantinople. Sans argent, presque sans soldats, abandonné
par l'Occident, combattu dans sa capitale môme par les
adversaires de l'union avec Rome, le dernier empereur
grec, avec neuf mille soldats à peine, se défendit héroï-
quement contre les Turcs. Il périt dans l'assaut suprême
(29 mai 1453), sur les murailles do sa capitale forcée : sa
tète, coupée, fut exposée sur la place de 1 Augustéon. Par
son courage, son énergie, ses hautes qualités, il avait jeté
ua dernier rayon de gloire sur l'empire grec mourant.
PERSONNAGES DIVERS
Constantin Harménopule, jurisconsulte grec.
V. Harménoitle.
Constantin Manassès, écrivain groc.V.MANAssès.
Constantin, usurpateur, mort en 411. Proclamé em-
pereur par les troupes de Bretagne (407), il soumit toute
la Gaule, fit d'Arles sa capitale, créa César son fils Con-
stant, qui établit en Espagne l'autorité de son père. Tan-
dis que Constantin, appelé en Italie par Honorius, com-
battait les Goths, un de ses généraux, Gerontius, so
souleva , proclama empereur Maxime et massacra Con-
stant. Constantin, de retour, fut assiégé dans Arles pen-
dant (|uatre mois, puis envoyé à Ravenne et mis à mort.
Constantin. Quatre rois d'Ecosse ont porté ce nom ;
Constantin I" (458-479). [Il eut à lutter pendant tout son
règne contre les Pietés et les Bretons] ; — Constantin II
\S58-874), successeur de son frère Donald V. [Il est surtout
célèbre par le code qu'il donna à ses sujets] ; — Constan-
tin m (903-943). [Attaqué par les Scandinaves, il leur
infligea une série de détaites. Mais, vaincu à son tour, il
se retira au monastère do Saint-Aodrews, oô il mourut,;
— Constantin IV (984-985). [Il se vit disuutor lo trône
par Kenueth ; il fut aèfait et tué après quelques mois de
règne.]
Constantin Céphalas. v. Cbphalas.
Constantin l'Africain, savant médecin, né ù Car-
tliage vers 1015, mort au Mont-Cassiu eu 1087. Après avoir
voyagé en Orient, il devint secrétaire de Robert Guiscard,
et finit par embrasser la vie monastique. Ce fut lui qui
restaura l'étude do la médecine çrocquo en Italie, ot qui
introduisit dans ce pays la médecine des Arabes. Ou a do
lui plusieurs traités dans deux recueils intitulés; Opéra con-
quisita undique (BûJe, 1539), et Operum reliqua (Bùlo, 1539).
Constantin (Vsovolodovitch), tsar do Russie, né
vers 1186, mort eu 1219. Il était fils do Vsevolod III,
grand prince do Vladimir. Nommé, on 1206, gouverneur
de Novgorod, il provoqua par sa tyrannie une révolte dos
habitants et dut être rappelé. Vsevolod lo désigna pour
son successeur, mais le père et le fils s'étaiit brouillés,
George, frère de Constantin, fut déclaré héritier de la cou-
ronne. A la mort de Vsevolod, Constantiu prit les armes
centrale nouveau tsar : cotte lutto fratricide so termina
par la défaite do George à Lipetsk (Ui7). Constantin l'en
dédommagea on le choisissant pour successeur. Il mourut
après Jeux ans d'uu règne pacifique.
Constantin (Louis), violoniste français, né ot mort
i Paris (I5fi5-1657), eut la réputation méritée d'être un des
plus habiles artistes de son temps. Il fit partie do bonne
heure de la musique particulière de Louis AlII et, en 1681,
succéda à Franeois Richommodans la charge singulière
do n roi dos violons et maître des ménétriers de la confré-
rie do Saint-Julien », charge uui avait été établie à Pai'is
en 1631, et confirmée par Cliarles VI dans une ontonnanco
du 24 avril 1407, et dans laquelle il eut pour successeur
Guillaume Dumanoir l", qiii lui-même laissa ce trône bi-
zarre ù. sou lils Guillaunu' llunianoir H.
Constantin ou Constance Faulkon. ou Phaul-
con, aventurier grec, né ùCustodo ^ile do Ceplialonio) on
1648, mis à mort on Siam en 1688. Il débuta par des opérn-
tions commerciales dans los Indes orientales; jeté nar un
naufrage sur la côte do Malabar, il rencontra un aniluissa-
dour du roi do Siam, naufragé comme lui, au(iuol il rendit
quelques services, en retour desquels il reçut un ouipbd à
la cour de Siam. Le premier ministre ètaui mort, Constan-
tin obtint sa place. Il rocliercba laido do lu Vranoo; ot do
li résulta d'abord un échange d'ambassades (1685), puis
(1087), la remise aux Frani;aisde Bangkok et Morguy, los
places les plus fortes du royaume. Menacés dans leur in-
dépendance, les Siamois s'insurgèrent, s'emparèrent de la
personne du roi et tuèrent Constantia Fuulkuu.
Constantin (Chorban), prinoo do Vnlachio (los»-
Uir.sl. Klu ù la suite d'un plébiscite, après la mort do
Matliieu Bassarabe, Constantni Cherban ne fut pas moins
forcé do payer aux Turcs la somme l'ttbutouso do 800.000 pioa»
CONSTANTIN — CONSTANTINE
1res. Epuisé, il voulut congédier plusieurs corps de mer-
cenaires. Mais ceux-ci se révoltèrent, et lo prince dut re-
courir à Racotzi le Jeune, prince de Transylvanie, qui délit
les mercenaires à Simplea. Constantin, reconnaissant, aida
Racolzi dans son expédition contre Casimir, roi de Pologne.
Mais Racotzi fut battu et entraîna dans sa chute le pnuce
de Valachie, qui fut remplacé par Mihnea III.
Constantin ( Pawlovitch ) , grand-duc de Russie .
deuxième fils du tsar Paul 1", né en l"";?, mort en 1831.
Son précepteur, le colonel Laliarpe, lui inspira un goût
très vif pour la carrière militaire. Il rit ses premières
armes en Italie sous les ordres de Souvarov, et prit part
aux campagnes d'Austerlitz (1S05), de Russie (1812) et de
France{1814), mais n'y joua qu'un rôle secondaire. En 1S15,
il fut nommé lieutenant général du rovaume de Pologne.
Marié d'abord à une princesse de Cobourg, il obtint, en
1820, de son frère le tsar Alexandre, l'autorisation de di-
vorcer pour épouser la comtesse Jeanne Grudzinska, Polo-
naise d'une grande beauté. Toutefois, il dut renoncer à
ses droits au trône au prolit de son frère Nicolas. Chassé
de Varsovie par l'insurreciion de 1831, il partit pour Saint-
Pétersbourg, mais en route, àWitebsk, il mourut du choléra.
Constantin (Marc), chansonnier et publiciste fran-
çais, né à Bordeaux en ISIO, mort à Paris en 18S8. Il
composa les paroles et la musique d'environ deux raille ro-
mances ou chansons, dont plusieurs, comme Jeanne, Jean-
nette et Jeauneton, sont devenues populaires. 11 a écrit aussi
les paroles de valses et de polkas célèbres, la Valse des roses
entre autres. Il collabora au « Petit Journal " et publia : Phi/-
siologie de l'amant de cœur {IS42)\ Histoire des cafës de Paris
{IS51); Manuel du savoir-vivre {\Sd1); le Nouveau Décnmi^ron
des jolies femmes (1859); les Bijoux de Jeannette, opéra-co-
mique en un acte, musique de Godard (1878).
Constantin (Nicolaiévitch), grand-duc de Russie, né
en 1827, mort à tzarskoïé-Sélo en 1892. Versé dans les
questions maritimes, il fut mis, pendant la guerre d'Orient,
à la tête de la dotte de la Baltique et, à l'avènement de
son frère Alexandre II. reçut lo titre de grand-amiral et
fut chargé de la direction supérieure de la marine. Il y in-
troduisit de nombreuses améliorations. Nomme, en 1862,
lieutenant général du tsar en Pologne, il provoqua, par la
rigueur de ses mesures, la terrible insurrection qui devait
aboutir à l'écrasement définitif de cette héroïque nation.
En 1SG5, il devint président du Conseil de l'empire. Lors-
que son neveu Alexandre II monta sur le trône, en 1881,
le grand-duc Constantin tomba en disgrâce et resta éloi-
gné de ia Russie pendant deux ans. La réconciliation
n'eut lieu qu'en avril 1883. Do son mariage, en 1848, avec
la princesse Alexandra de Saxe-Altenbourg sont nés qua-
tre fils : Nicolas [1850), Constantin (1858), Dimitri (1860),
Wjatchesslaw (1862, mort en 1879), et deux filles : Olga
(1851), mariée au roi de Grèce, et Wéra (1854), duchesse
Eugène Je Wurtemberg.
ConSTANTINA, ville d'Espagne (Andalousie [prov. de
Séville]), sur le versant méridional de la sierra Morena;
12.000 hab. Carrières de pierres ; mines d'argent; moulins
 farine et à huile; distilleries d'eau-de-vie.
CONSTANTINE, ch.-l. du départ, du même nom, à
A39 kilom. d'Alger, au-dessus du Rummel; 47.771 hab.
{Constantinois, oises), dont 18.387 Français.
Constantine s'élève en amphithéâtre (654 m. d'altit. à la
Casba) sur une presqu'île entourée de tous côtés par lo
Rummel, qui, après avoir reçu le Bou~Merzoug, on amont
de la ville, s'engage dans un ravin profond, véritable
gouffre où on l'aperçoit à peine et où il forme des cas-
cades. Deux ponts jetés sur ce ravin relient Constantine
aux hauteurs de Mansoura et de Sidi-Meçid, à l'E. ; à l'O.,
du coté de l'isthme, entre la butte de Coudiat-Ati.
Constantine est divisée en deux quartiers : le quartier
européen et le quartier arabe. Elle a
peu de monuments remarquables
(mosquées, palais d'Ahmed-bey), et ne
doit son intérêt qu'à sa situation pit-
toresque, qui l'a fait appeler la « cité
aérienne », et à sa couleur locale
assez bien conservée.
Constantine, la Cirta des Romains,
fut attaquée sans succès par le ma-
réchal Clausel en 1836, et prise, l'an-
née suivante, par le général Valée,
après un assaut pénible et héroïtjue.
Les principales industries indigè-
nes de Constantine sont le travail des
peaux (^tannerie, sellerie, cordonne-
rie) et la fabrication des tissus de
laine. Le commerce des grains, des
laines, des dattes et des huiles est assez actif. — L'arron-
dissement de Constantine a 30 comni. (22 comm. de plein
exercice et 8 comm. mixtes) et 457.748 hab.
Constantine (provinxe de), l'une des trois grandes
divisions administratives de l'Algérie, entre la province
d'Alger à l'O. et la Tunisie à l'E., comprenant la partie
orientale de la Grande-Kabylie, avec Bougie et la vallée
de l'oued Sahet ; la Petite-Kabylie, avec les deux grandes
chaînes des Babor (Dj.-Babor, 1.90» m.) et des Biban; les
massifs "de Djidjelli, de CoUo et de l'Edough, bordés au
S. par la chaîne numidique et par la dépression qui s'étend
entre cette chaîne et Constantine ; la basse plaine de Bône ;
les monts de Constantine et do Souk-Ahras. Puis viennent
les hautes plaines, entrecoupées de chaînes démantelées,
de Bordj et de Sétif, qui se continuent par les steppes des
Haractâs et d'Ain-Bcida, parsemées tfo lacs salés. Cette
zone intermédiaire « qui n'est plus la montagne et n'est
pas encore le plateau •> est bornée au S. parla chaîne des
Maadid et des Dirha, à laquelle succède la dépression du
Hodna(400m.). La chaîne saharienne comprend les raont'ô
du Zab, le grand massif do l'Aurès (2.312 m. au Chelia,
la plus haute cime do l'Algérie), le Djebol-Chorchar et les
chaînes de Tebessa.
Au S. de cette chaîne commence le bas Sahara algérien,
bassin de l'oued Righ et des grands chotts (31 m. au-des-
sous du niveau de la mer au chott Melghir) ; au delà s'éten-
dent les dunes de l'Erg oriental, et enlin les hammadaï>
rocheuses, qui conduisent jusqu'aux abords du plateau cen-
tral des Touareg.
Les principales rivières de la province de Constantine
sont l'oued .Sahel, grossi de J'oued Bou-Sollam, l'oued
El-Kébir, qui reçoit 1 oued Enndja et le Rummel ou Rouni-
zne) ; le Safsaf de PhilJppcville ; la Soybouso do Bône, qui
reçoit l'oued Cborf ; entiD} la province de Constantine corn-
Armes
de Constantine.
prend les cours supérieurs de la Medjerda et de son grand
affluent l'ouod Mellègue, qui vont finir en Tunisie.
Les côtes (environ 380 kilom. 1 comprennent les trois
grands golfes de Bougie, do Phihppevilte et de Bône. Les
principaux ports sont Bougie, Djidjelli, CoUo, Philippe-
ville et Bône.
La province de Constantine compte 1.874.506 habitants.
C'est celle des trois provinces où la population indigène
est le plus dense (,1.724.000). Les Français sont au nombre
de 82.000. Les Israélites sont nombreux. Les étrangers sont
surtout des Italiens et des Maltais.
La colonisation rencontre d'excellentes conditions dans
la province de Constantine, dans son ensemble mieux arro-
sée que les deux autres. La zone cultivable y est beau-
coup plus large et correspond à l'ancienne Numidie, occu-
pée par les Romains. Cependant, la colonisation n'y a pro-
gressé qu'avec lenteur; elle est surtout groupée dans la
plaine de Bougie, les environs de Philippeville et do Con-
220
Kader pour la province d'Oran. Malheureusement, il n'em-
mena avec lui que 7.000 hommes, divisés en deux bri-
gades, sous les ordres des généraux Trézel et de Rigny.
Partie de Bône lo 10 novembre 1836, cette petite colonne
n'arriva devant la place qu'après onze jours de marche,
sous une pluie torrentielle et glaciale. Toutes les atta-
ques furent rc])oussées : le commandant Richepanse fut
tué, Trézel blessé, et, le 23 novembre, épuisés de faim et
de froid, les soldats français durent battre en retraite sur
Bône. Clausel fut rappelé.
Son successeur, Damrémont, prépara une seconde expé-
dition, forte de 10.000 hommes, comprenant les quatre
brigades des généraux Trézel et Ruihières, du duc do
Nemours et du colonel Combes. Valée était à la tête de
l'arlillerie. Damrémont commandait eu chef. Le 6 octo-
bre 1837, les troupes étaient en vue de Constantine; mal-
gré le fou inten.so de la place, elles s'emparèrent du plateau
de Coudiat-Ati, sur lequel fut installée une batterie de
_ Préfecture
® Sous Préfecture
Q Chef lieu, de canton
o Commune
+ Evéché
600 Altitude en mètres
~~ Chemin de- fer
limite dêâeparfeml
A.
Tou jourt
Bégion ,des Dunes
( Erg oriental ) 1
stantino. Enfin, dans la plaine de Bône, ce sont les régions
do culture de la vigne. Les hautes plaines de Sétif et celles
qui leur confinent sont destinées à la culture des céréales.
La culture des dattiers est très développée dans la région
de l'oued Righ, grâce aux forages artésiens dus à des com-
pagnies françaises.
La province de Constantine est de beaucoup la plus
riche des trois provinces, au double poiut de vue forestier
et minier : elle possède de magnifiques forêts de chônes-
lièges, dos mines de fer (Mokta-el-Hadid), de zinc, de
plomb, de mercure, d'antimoine; les phosphates de chaux
de la région de Tébessa sont estimés.
La province do Constantine a plusieurs voies ferrées
qui se rattachent .\ la grande ligne Alger-Constantine-
Tunis, et vont rejoindre, vers le littoral. Bougie, Philippe-
ville et Bône ; vers lo S., Biskra par Batna, Aïn-BeVda et
Tebessa.
Lo dé/mirtement de Constantine compte 7 arrondisse-
ments : Constantine, Batna, Bône, Bougie, Guelma, Philip-
peville et Sétif. Il comprend en territoire civil ; 72 comm. do
plein exercice et 34 comm. mixtes. Le territoire militaire
compte 5 communes indigènes, peuplées do 202.011 hab.
Constantine (siiV.ns et wtiSK de). Après la prise
d'Alger, lo boy do Constantine, Hadj-Ahmed, autrefois
vassal du dey d'Alger, s'était rendu indéj)endant. Hotraii-
clié dans Constantine il bravait l'autorité française. Lo
maréchal Clausel résolut d'en finir avec cet ennemi non
moins dangereux pour l'Algérie occidentale qu'Abd-ol-
siègo. Le bombardement dura quatre jours. Tué en exami-
nant la brèche, Damrémont fut remplacé par Valée. L'as-
saut fut donné, le vendredi 13 octobre, par trois colonnes
d'attaque sous les ordres du lieutenant-colonel Lamori-
cière, des colonels Combes et Corbiu. A sept heures du
matin, Lamoriciere s'élance le premier sur la brèche, à
la léte de ses zouaves ; à peine a-t-il pénétré dans la ville
qu'une explosion formidable retentit : c'est la poudrière
aos assiégés qui saute, ensevelissant des centaines de sol-
dats sous ses décombres. L'ardour des colonnes suivantes
n'en est que plus excitée; mais les assiégés se défendent
avec furie ; lo colonel Combes est blessé à mort. Les sol-
dats no peuvent plus avancer quo maison par maison. Enfin,
après uno lutte do plusieurs heures, Constantine capitule.
Constantine (le Sié;ge dk), tableau d'Horaco Vernet,
au musée de Versailles. Le célèbre artiste a consacré à
la peinture de ce siège mémorable trois compositions me-
surant chacune 5 "",12 do hauteur; deux de ces toiles ont
5™, 18 de largeur; la troisième est large de 10°', 39.
Lo premier tableau nous montre les Kabyles yrpousst's
des hauteurs de Coudiat-Ati (oct. 1837J. Au sommet du
mamelon, lo duc de Nemours, entoure do ses officiers
d'ordonnance, s'élance à la poursuite de l'enuemi. Der-
rière ce groupe, accourt la légion étrangère. A droite, au
bas du mamolon, le lieutenant général Damrémont, com-
mandant en chef, suit l'action des yeux.
Lo deuxième tableau, oui est lo plus grand des trois,
représonto les Colonnes d'assaut se mettant en mouvement
221
(13 oct. 1837). L'artillorio, étahlio sur un lorrain défoncé
par los pluius, a ouvert une largo brèclio ilaiis los mu-
railles do la vilîo. A gaucho, la proraiùro colonne d'assaut, .
s'élance, conduite par lo liouteuaut-colonol Lamoricièro,
qui d'uuo main tient son ûpùo, et do l'autre indique la
brôclio. La batterie do brôclio, composée do quatre pièces
do canon, occupe toute la partie à droite du spectateur.
Kn tôto de la batterie, lo duc do Nemours, donne lo signal
de l'attaquo. Dans l'intérieur de la batterie, la douxiômo
colonne d'assaut est formée.
Le troisiùmo tableau représente la Prise de Co}is{antiiie.
La deuxième colonne d'attaque escalade la bruche. Au
contre, l'héroïque colonel Combes se rotourno vers ceux
qui lo suivent, et il élève eu l'air son képi, on criant:
H Tambours et clairons, la charge ! Vive le roi ! » Kn haut
do la brèche, le lieutenant-colonel Lamoricièrc, armé d'une
hache, étend le bras droit, auquel est suspendue son épéo,
et semble donner des ordres.
Nous n'avons nommé que les personnages principaux du
ces trois compositions; mais tous les braves (jui se signa-
lèrent alors dans le rang, simples soldats, caporaux, lour-
riors, grenadiers, indigènes, furent étudiés sur nature par
l'artiste, et placés par lui sur les panneaux de VersaillL-s.
Ces trois vastes compositions obtinrent un grand succès
au Salon de 1839, où elles furent exposées. Ce n'est pas que
la couleur soit très satisfaisante, ni le style très relevé. Il
no faut pas comparer, certes, ces peintures d'HoraceVornot
aux i5a/rt(7/e5 do Gros. Mais tous, artistes et public, furent
ravis de retrouver dans ces épisodes clairs et piquants
la traduction exacte du rapport du général en chef;
onUn, do reconnaître là des ligures connues el célèbres.
CONSTANTINE — CONSTANTINOPLE
Attaque de la pnrti
..-iilUfl).
Une autre toile d'Horace Vernet, représentant V Attaque
de Constantine par la porte intérieure du Ma.rché, a été
également exposée au Salon de 1839. Les zouaves et les
soldats de la ligne s'élancent pèle-môle vers la porte, où
les accueille le feu des Arabes. Debout, sous l'étroite
arcade, Lamoricière encourage de la voix et du geste ses
compagnons d'armes.
Constantine, village d'Angleterre (comté do Cor-
nouailles), sur lo fleuve côtier Gel ; 2.000 hab. Carrières
def^ranit; mines de cuivre et d'étain.
CONSTANTINEA (stan-ti-né) n. f. Genre d'algues gigar-
tinées, caractérisées par leur fronde caulescente, leurs
rameaux à surface plane.
GONSTANTINESCOU (Barbon), littérateur roumain, né
à Ploosci en 1839, mort à Bucarest en 1891. Ayant achevé,
à Leipzig, ses études commencées à Bucarest, il occupa
alternativement, en Roumanie, les chaires do philosophie,
d'histoiro ot do théologie, dirigea l'Ecole normale d'insti-
tuteurs, et fut, on 1885, doyen de la faculté de théologie. Il
a publié dos œuvres d'iiistoire, de théologie ot de pédago-
gie, entre autres : Istoria universalà a cvului mediu (His-
toire universelle du moyen âge); Confesinneo orlodoxa a
metrupolitului Pétri Movila, etc. Mais ses travaux los plus
originaux portent sur la littérature et la langue tziganes.
CONSTANTINHAFEN (ou PORT-CONSTANTIN), co-
lonie allemande, fondée en 18»6 sur la côte d(î la Terre de
rKmporour-Guillaumo (Océanio), dans la baio de l'Astro-
labe.
CoNSTANTlNI (Angelo), acteur italien, né à Vérone
vers 1655, mort en 1730. Engagé, en 1681, à la Comédio-
Italionne do Paris, il y remplit los rôles çrotos([uos do
j*/effie(iH.c'ost-â-dirod mtrigantetd'aventurior, remplaça,
en 1684, l'acteur Domiuiqug, se rendit à Brunswick on 16S7,
puis entra au service d'Augusto, électeur de Saxe ot roi
do Pologne, qui l'anoblit ot le nomma trésorier do ses
menus plaisirs. Tombé en disgrâce, il resta vingt ans cri
Frison, revint à Paris on 1728 et retourna, en 1729, on
taliô. Il nous reste do Gonstantini uno facétie intitulée ;
la Vie, les Amours et les Actions de Scaramuuchc (1695).
CONSTANTINIEN, ENNE {stan, ni-in,^n') adj. Qui appar-
tient à Constantin lo Grand.
Constantinien de Saint-Georçes (orork). Quel-
ques liistorions attril)uont à Constantm, après sa victoire
sur Maxniice ot l'apparition f|ui annonçait cotte victoire,
la fondation d'un ordre do ciievalerie, sons lo nom do
Milice constantinienne de Saint-deorijes. Quoi (|u'il on soit,
c'est on 1190 soulemont que l'histoire do cet ordre prend
corps, avec los statuts que lui donne l'omijoreur Isaac-
Angèlo Comnèno, Des Comnènes, la maîtrise do l'ordre
passa au duc do Parme on 1669, puis, par l'nccosHion do
don Carlos, tUs do Piiilii>pe V d'Esi>agno, duc do Purmo,
au trône de Naplcs en 1734, aux rOisdo Naples. Après 1815,
Mario-Louise, duchesse do l'arnio, rovondujua la grande
maîtrise, et l'on décida (juo l'ordre pourrait ètro conféré
par les dues de Parino ot par les rois do Naples. Depuis
l'unification de ITtalio, l'ordre disparaît par voie d'ox-
tinction. ija croix de Tordre ost rouge, bordée d'or, ler-
ininéo on llours do lis aux ([uatro branches qui portent
los lettres : I. H. S.\.{Inhocsiguovinces.) Lomonogrammo
constantinien surcharge la croix. An-dessous delà croix
est un saint Georges â cheval terrassant le dragon. Lo
ruban est rouge. Dans les grandes corémouies, les mem-
bres do l'ordre portent un costume particulier.
Constantinienne (basilujuic). On désigne sous co
lili-e la première basilique do Rome, bâtie ot ornée par
Constantin, et qui a été reconstruite sous lo nom do
Saint-Jean de Latran. Le Liber poutificalis donne des ren-
seignements très complets sur le luxo et la magnilicence
que l'omporeur avait prodigués dans cotte première basi-
li((ue chrétienne, et auprès desquels les splendeurs de
Saint-Pierre paraissent elfacées.
CONSTANTINO (don Bragance), fils de don Jaimo. de
Bragance, fut envoyé comme vice-roi à Goa en 1558, et
revint en Europe en 1561, après s'ôtro emparé de
Damâo et de la capitale du Jannapatnam. Constantine
était l'ami de Camoens.
CONSTANTINOGRAD, ville de la Russio d'Europe
(gouv. de Poltava), sur la Berestovaïa, polit affluent do
l'Orel ; 8.400 hab. C'était autrefois, sous le nom de Biélevs-
kaïa, une des cinq places formant la ligne militaire de
l'Ukraine, destinée à protéger les frontières contre les
invasions des Tartares. — Pop. du district de Constan-
tinoijrad : 190.265 hab.
CoNSTANTINOPLE, grande ville à la fois d'Europe et
d'Asie, capitale de l'empire ottoman, et spécialement do
la province européenne de Roumôlie, sur les deux rives
du Bosphore, à Tembouchuro de ce détroit fameux dans
la mer de Marmara, à 3-045 kilomètres do Paris par la
ligne de l'Orient-Express.
La ville possède 900.000 habitants, probablement, dans
une centaine de milliers de maisons, et surtout de bara-
3U0S, on y comprenant tous les faubourgs d'Europe et
Asie. Si l'on ne tient pas compte,
comme il est. d'usage, de l'asiatitiuo
Scutari et de ses annexes, il ne reste
guère que 750.000 Constantinopoh-
lains, dont 400.000 pour la ville pro-
prement dite, la Stamboul des Turcs,
et 350.000 pour Galata-Péra, la cité
" franque ", laquelle est bien plus
européenne, surtout grecque, que la
purement ottomane Stamboul. En
considérant les trois quartiers do
cette métropole, Scutari est absolu-
ment turc, Stamboul l'est presque
entièrement, avec Grecs et Juifs;
Galata-Péra mêle aux Osmanlis une
foule d'Hellènes et 25.000 Européens, dos Italiens principa-
lement. — Abstraction faite de Scutari, Consiantinople
ost bordée, à TE., par le Bosphore ; au S., par la mor de
Marmara; à l'O., elle confronte à la campagne roumélienne.
En face même de Scutari, un golfe du Bosphore pénè-
tre dans le terre-plein de la Roumélio. La célèbre Corne-
d'Or, quo deux ponts franchissent, a 450 mot. d'ampleur
moyenne, des profondeurs qui vont jusqu'à 45 met., 11 kil.
de longueur, et se termine en cul-de-sac à la vallée
des Eaux-Douces d'Europe, d'oi^ lui arrivent doux riviè-
res : l'Ali-Boy-Sou, jadis Cydaris, et lo Kiabat-Hané-Sou,
jadis Baràyzès. Elle coupe nettement la Constantinople
européenne on ses deux maîtres quartiers do Stamboul et
de Galata-Péra. Stamboul est compris outre la Coruo-d'Or
au N., lo Bosphore à l'E., la mer de Marmara au S. et
la ligne dos vieux murs do guerre à l'O., niuraillo » histo-
rique et guerrière ".qui n'a pas tout à fait 7 kilom.de lon-
gueur de la porte d'Èyoub, sur la Corno-d'Or, jusqu'au
château dos Sopt-Tours, sur la mer i- marmarienne ■>. Cette
défense terrestre fut
Armes
de Constantinople.
entre la Corne-d'Or et lo Bosphore. Là résident; ambassa-
deurs, grands commerçants, gros banquiers; là sont les
longues et belles ruos, les hôtels .somptueux ; là se lève, au
lieu culminant de Constantinople, à 110 mètres d'altitude,
la tour de Galata, haute do 4u mètres, et d'où la vue est
incomparable.
Constantinople u'est aucunement ville industrielle, au
vrai sens du mot; mais c'est une cité do puissant com-
merce.
Comme instruction publique : lycée impérial do Galata-
Séraï; école de médecine civile de Giil-Manô; école des
beaux-arts; école militaire supérieure de Pancaldi, réser-
vée aux élèves musulmans; écolo do médecine militaire
du Serai; école navale; école des arts et métiers; écolo
nationale grecque du Fanar; nombreuses écoles primaires
turques, grecques, catholiques, juives, arméuiennes. Par-
tout, Q le français est la base de l'enseignement ».
Comme presse : journaux en une foule de langues; en
turc, en turc et en français, on grec, en arménien, en an-
glais et en français; et plusieurs en français seulement.
Le germe de la « seigneuriale " Constantinople fut
l'humble Byzance, fondée vers l'an 658 av. J.-C, par des
habitants de Mégare oud'Argos, en une situation admira-
blement apte à favoriserla propagation au loin de la langue
et des idées hellènes. Byzance ne fut digne do sa destinée
qu'à partir de l'an 330, quand Constantin, qui lui donna
son nom, en fit la capitale de l'empire d'Orient. Prise, re-
prise et très souvent assiégée, elle devint, en 1204, la capi-
tale d'un empire latin, qui ne dura que cinquante-sept
années, et céda la place à un empire grec, pour moins de
deux siècles, jusqu en 1453. Dès lors, elle suivit le sort de
ses nouveaux maîtres les Turcs, el surtout elle fut la
pomme do discorde entre les n grandes puissances n euro-
péennes.
Les sièges que cette capitale eut à subir ont été nom-
breux et meurtriers. Le premier, un chef bulgare Za-
bcrgan, osa l'assiéger; malgré l'absence presque com-
plète de soldats, la population, ayaut à sa tête Bélisaire,
repoussa les Barbares et les mit en fuite (559). Moins d'un
siècle après, en 626, Chosroës, roi de Perse, assiégea la
ville, mais Héraclius put encore lo repousser. L'an 675,
Moawyia , premier calife omeyyade , envoya son fils
Yazid attaquer la ville. Constantiu IV put résister à ses
incursions, qui ne durèrent pas moins de six ans. Plus
tard, Constantinople eut à soulTrir des croisés. En 1195,
Alexis détrôna son frère Isaac l'Ange, et l'enferma, après
lui avoir fait crever les yeux ; le lils du malheureux empe-
reur, nommé Alexis comme son oncle, parvint à s'échap-
per, à intéresser à sa cause les chefs do la quatrième croi-
sade, alors à Venise, et à. leur faire promettre de délivrer
son père. En 1203, les 20.000 hommes de l'armée latine,
aidés de la flotte vénitienne, délirent 70.000 Grecs, et en-
trèrent dans Coustantinople, qu'ils pillèrent outrageuse-
ment, puis se cantonnèrent à Péra ot à Galata. Mais Mur-
suphle, ayant fait assassiner Isaac et son fils, tenta do
saisir le pouvoir. Les croisés firent de nouveau lo siège do
Constantinople, s'en rendirent maîtres et portèrent partout
la ruine et l'mcendie (1204). Ils mirent sur lo trône l'un des
leurs, Baudouin. Mais ce royaume latin dura peu. En 1261,
les Grecs se soulevèrent et chassèrent les Français, et ils
mirent sur le trône Michel Paléologuo, dont la postérité
régna jusqu'à la prise de Constantinople par Mahomet II.
En 1422 Amurat, sultan des Turcs, investit Constanti-
nople; mais, bion qu'il possédât une artillerie véritable,
due peut-être aux Génois, il dut battre en retraite à cause
d'une révolte qui éclata dans son empire. L'honneur de
prendre Constantinople était réservé à Mahomet II. La
ville, qui depuis longtemps constituait tout l'empire, ne
pouvait opposer quo 6 à 7.000 hommes aux 150.000 hommes
quo le sultan amena, en 1453, sous les murs do la malheu-
reuse cité. Malgré cotte disproportion do forces, l'ompo-
reur Constantin XI Paléologuo (Dragasès) fit une dôfonso
héroïque, mais il n'eut d'autre ressource que de so' faire
tuer dans les rangs ennemis. Avoc lui finit l'empire
d'Orient ■ les Turcs étaient maîtres de Constantinople,
d'où ils devaient inquiéter l'Europe jusqu'à nos jours.
très ébranlée ot çà et
là di.sloquée, renver-
sôo par lo tremble-
ment de terre do 1894.
Stamboul, lo quar-
tier archaïiiue do Con-
stantinople, n'a guèro
changé d'aspect en
notre âge ; on n'y élar-
git, on n'y redresse
dos rues (et encore
f)as toujours) qu'après
os terribles incen-
dies qui, de temps en
temps, dévoront dos
amas do ruoUos com-
bustibles. Bâtie,
comme Romo , sur
sept collines • à poino
perceptibles " , elle
roiiformo commo prin-
cipauxmonumonts: lo
Serai ou St'rail, lo pa-
lais tragique dos sul-
tans, à la pointe entre
la Corno-d'Or, lo Bos-
phore 0 1 la Mar-
mara, Il dans un dos
plus beaux sites du
monde » , là où fut
(exactement l'antique
Hvzanco ; Sainte-So-
phie, qui date<le l'eni-
perour Jnstinion , et
(jui , d'église byzan-
tine, ost devenue uno
très vaste iiios(|uéo ;
la Sublime- Porte, pa-
lais du ^rand vizir, du ministre de l'intérieur ot do colni
dns alTuires étrangères ; le Sthuiskit'rat on ministère do
la guerre, « avoc son énorme tour ot son inimenso mos-
([uéo do Soliman o; lo Phanar ou l'anar, quartier grec;
lo lialnta, ou (juartior juif ; etc.
GnlataPih'a, bien plus assaini, rectifié, européanisé
quo Stamboul, occupe dos cotuuux, plateaux ot pimnos
[Kadi Keuï*
Plan do Con«tnntino|.le : I. Vieiu K^rail; S. SuhUmo Porte : 3. Palala do IHebdonion; *• - ^
B. Tour ilo Gati.tn; 6. Grand Bftiar Hvieatun ; 7. SnliUe-Sophio ; 8. M.'squtfo .le Mahomet. ». Mov^uu^ Uo
Soiiiuaii cl rOaldt'uon ilu CItclkh-ul-Ulam ; 10. M»s(imV
Tour àv Hi»li«alr« ;
p-oopnip; o. 4«.-a.,'.«v- ... et; ». MoamU'tf
ilo S.*llra; il. Mosqué« d'Almiod ; 12. At-MiMaan.
Constantinople (kmpibk latin dk). On vorra â l ar-
ticle cHoisADKS comment los Occidentaux s emparèrent do
Constantinople, lo 12 avril 1204. peiulant la nuatrièmo
croisade. L'ompiro groc fut dépecé entro los \ énitions.
principaux autours do co coup do nmin. ol d'auiro pan
les Klamands. les Français, los Allomands et les Lom-
bards. Les Véniiions s'attribueront uno grande pariio do
CONSTANTINOPLE — CONSTER
Constantinople, les ports et les îles ; leur doge Dandolo
fut despotes, et Thomas Morosini, patriarche. Baudouin,
comte de Flandre, fut élu empereur, le 9 mai 1204. Boni-
face de Montferrat fut roi do Thessalonique. Les autres
chefs reçurent en tiefs des territoires et des villes. Mais
cet empire n'était pas né viable. Les Grecs méprisaient et
haïssaient les Latins ; le malheur les retrempa, leur donna
l'esprit de concorde, et les Latins, peu nombreux, pro-
fondément divisés, ne purent achever la conquête de
l'empire. Henri, frère et successeur de Baudouin, fut un
politique habile, mais Pierre de Courtenay , Robert de Cour-
tenay, Jean de Brienne, Baudouin II de Courtenay, ne
purent arrêter ni les invasions bulgares, ni les firogrôs des
dynasties grecques d"Epire et de Nicée. La prise de Con-
stantinople par Michel VIII Paléologue, empereur de Nicée,
et la restauration de l'empire grec (15 août 1261) n'éton-
nèrent personne. Les Etats français de la Grèce centrale,
comme le duché d'Athènes et la principauté d'Achaïe,
ainsi que les Etats vénitiens, eurent seuls de la vitalité et
subsistèrent longtemps.
— BiBLiOGR. : Du Gange, Histoire de l'empire de Constan-
tinople sous les empereurs français (uouv.édit., 1825-1826);
Buchon, Histoire des conquêtes et de l'établissement des
Français dans les Etais de l'ancienne Grèce (Paris, 1846).
Constantinople {conciles dk). De très nombreux
conciles furent tenus à Constantinople ; plusieurs ont
une grande importance dans Ihistoire de l'Eglise. Les
premiers ont trait à l'arianisme, qu'ils parurent d'abord
favoriser, mais que condamna, en 381, un concile de 150
évcques, qui est reconnu pour le II* concile œcuméni-
que. C'est ce concile qui, oans le symbole de Nicée, à
l'article o Nous croyons au Saint-Esprit », a ajouté ces
mots ; le Seigneur, le vivifiant, gui procède du Père, qui est
adoré simultanément avec le Père et le Fils, et glorifié avec
eiw, gui a parlé par les Prophètes. Le concile assura ensuite
au patriarche de Constantinople la préséance d'honneur
après le pape.
De l'année 383 à l'année 543, dix conciles furent réunis
qui intervinrent parfois avec passion dans les dissensions
intestines dont était déjà travaillée l'Eglise. Il faut citer,
en particulier, celui de 404, qui déposa saint Jean Chrysos-
tome, patriarche de Constantinople. Les troubles sus'cités
par la question des trois chapitres furent le motif qui déter*
mina l'empereur Justinien à convoquer, en 553, un con-
cile, qui fut le V* œcuménique. Ces trois chapitres dési-
gnaient les écrits de Théodore, évêque de Mopsueste, de
Théodoret et d'Ibas, tous trois suspects de nestorianisme,
mais cependant morts, depuis un siècle, dans la commu-
nion de 1 Eglise. Justinien (545) avait rendu contre ces ou-
vrages un édit, qu'il désirait ardemment voir confirmer
par lautorité ecclésiastique. Le pape Vigile réclamait lui-
même la convocation d'un concile. Celui-ci, composé de
165 évêques, condamna la persontie et les écrits des trois
évêques incriminés. Vigile approuva les décrets condam-
nant les trois chapitres et les canons qui furent ajoutés
contre les erreurs d'Origène (22 févr. 554).
En 565, 626, 639, 665, furent tenus des conciles plus ou
moins favorables au monothélisme. Cette erreur, qui trou-
blait tout l'Orient, fut définitivement condamnée par le
grand concile de 680-681 (VI« œcuménique). Ce concile
aéfinit solennellement qu'il y a en Jésus-Christ une volonté
divine et une volonté humaine. En 691, un concile do
213 évêques, tous orientaux, se réunit dans la salle du pa-
lais nommée Trullus (à cause do sa voûte en forme de
coquille) ; de là vient qu'il est ordinairement désigné par
l'expression in Trullo. Il établit la discipline qui régit
encore l'Orient, en permettant aux prêtres et aux diacres,
ordonnés après leur mariage, de vivre avec leurs épouses :
la Décessité du célibat fut cependant maintenue pour les
évêques. Le pape Jean VII renvoya, sans même les avoir
examinés (705), les actes de ce concile, si opposés à la dis-
ciplinade l'Eglise d'Occident.
Pendant près d'un siècle et demi fut agitée ensuite, dans
plusieurs conciles, la question du culte des images, qui ne
fut définitivement accepté que par le concile do 842, sous
la régence de Théodora.
Les années 854-879 furent remplies par la lutte que sou-
tint Ignace, patriarche de Constantinople, contre l'usur-
pateur Photius, que déposa le VIII' concile œcuménique,
réuni en 869 et approuvé par le pape Nicolas I".
Après la consommation du schisme par Michel Cérulaire
(1053-1054), il faut ciier le concile de 1277 qui, sous l'inspi-
ration du patriarche Jean Veccus, se prononça en faveur
de l'union avec l'Eglise romaine, et les conciles de 1283 et
de 1450, qui, au contraire, s'eiforcèrent de rendre le schisme
plus profond. Enfin, en 1638 et en 1643, deux conciles furent
tenus pour la condamnation de Cyrille Lucar, patriarche
de Constantinople, auteur d'une profession de foi calvi-
niste.
Dans la plupart de ces assemblées, les Grecs montrèrent
trop souvent cette subtilité intempérante, cet esprit de
dispute, qui est un caractère do leur race, et qui ne fit que
grandir sous le Bas-Empire.
— BiBLiOGR. : Héfele, Histoire des conciles, traduction
de l'abbé Delarc (Paris, 1869-1876).
Constantinople (Histoire de la cosqdéte de), par
Geoffroi de Villehardouin, maréchal de Champagne. Ccst
le récit de la quatrième croisade. A l'arrivée des croisés,
Alexis III s'enfuit (17 juill. 1203). Les croisés rétablis-
sent Isaac sur le trône de Constantinople, lui donnent
pour associé sou fils Alexis IV , et réclament l'accom-
plissement des engagements pris vis-à-vis d'eux par ceux
qui les avaient appelés à leur aide. Ces engagements,
ÂlexisIV ne peut les tenir. Le temps passe en négociai ions
et promesses nouvollos, jusqu'en janvier 1204, où Alexis IV
est renversé et détrôné par Alexis Ducas Mursuphle. Ces
faits décident les croisés à conquérir Constantinople et à
garder la ville pour eux. Constantinople est prise et mise
au pillage, lo 25 avril |204. Baudouin, comte de Flandre»
est proclamé empereur de Constantinople le 9 mai 1204,
l'emportant sur son compétiteur Boniiaco, marquis de
Montferrat, à oui Villehardouin s'était plus particulière-
ment attaché. L'empire fut partagé entre les chefs croi-
sés. Villehardouin fut même en possession de plusieurs
fiefb en Thessalie, avec le litre de maréchal de Roumanie.
Ce fut dans ses nouveaux domaines qu'il écrivit sa chro-
nique, également précieuse au point de vue historique et
littéraire, le plus ancien monument d'historiographie na-
tionale on langue française. Lo récit embrasse neuf années
(1199-1207) ; il s'arrête à la mort de Honiface de Montfer-
rat, marquis do Thossaloniquc, tué dans une embûcho par
les Bulgares. Le récit de "Villehardouin est, à proprement
parler, uno autobiographie; mais, parle caractère imper-
sonnel de l'auteur et 1 importance du rôle qu'il joua dans
ces événements, l'œuvre est réellement devenue l'histoire
de ces neuf années de la quatrième croisade. Le récit est
rempli de détails précis et caractéristiques, incomparables
pour l'étude des mœurs de l'époque. Le style est robuste
et coloré, très pittoresque. Villehardouin était écrivain de
tempérament et ne se souciait pas de faire de la littérature.
Le manuscrit original fut découvert au xvi* siècle, dans
les Pays-Bas, par un envoyé de Venise, François Conta-
rini. 11 en fut commencé une édition, en 1573, par le sénat
de Venise. Mais la difficulté de la publication arrêta l'im-
pression. Aujourd'hui, non seulement le manuscrit origi-
nal, mais tout ce qui avait été tiré de cette édition princeps
est perdu. Deux éditions furent ultérieurement publiées,
l'une à Paris, en 1585, l'autre à Lyon, en 1601. Ce qui en
fait encore aujourd'hui la valeur, c'est (qu'elles ont été
faites sur le manuscrit perdu. Paulin Pans a publié une
édition de Villehardouin pour la Société de Ihistoire de
France en 1838; mais la meilleure édition est celle de
Natalis de Wailly, accompagnée d'une traduction en lan-
gage moderne (Paris, 1874).
Constantinople (la Prise de) ou l'Entrée des croisés
à Constantinople, tableau d'Eugène Delacroix ( autrefois
au musée de "Versailles, aujourd'hui au musée du Louvre).
La ville vient d'être prise d'assaut : les
chefs croisés, ayant à leur tête Bau-
douin, comte de Flandre , sont arrivés
auprès d'un palais, d'où l'on arrache un
vieillard éperdu. Ils s'avancent fière-
ment, à cheval, au milieu des familles
éplorées et suppliantes. Au fond, sur
le Bosphore, s'etagent les maisons blan-
ches et les palais de Constantinople;
entre ces constructions éloignées et les
premiers plans, on aperçoit une mêlée.
Ce tableau, une des meilleures œuvres
de Delacroix, a été exposé au Salon
de 1841 , et à l'Exposition universelle
de 1855. C'est une des belles pages de
l'école française.
222
— Etre né sous une bonne, sous une mauvaise constella-
tion. Avoir en partage un sort heureux ou malheureux.
— Encycl. Astron. A cause de la faiblesse de leurs
déplacements angulaires relatifs, les étoiles paraissent
former des figures invariables sur la sphère céleste; de
loute antiquité, on les a groupées, pour les recon-
naître aisément, en constellations ou astérismes, à aspect
propre, dont le nom rappelle plus ou moins la forme.
Los étoiles les plus brillantes ont des noms particuliers,
et celles de chaque constellation, par éclat décroissant,
sont désignées par les lettres successives de l'alphabet
grec.
Mais les éclats sont beaucoup moins constants que la
forme : ainsi, au xvii* siècle, toutes les étoiles de la
grande Ourse étaient sensiblement aussi brillantes, tan-
dis que la plus voisine de la queue est, aujourd'hui, beau-
coup moins brillante (^ue les autres. Le compagnon de
l'étoile médiane du timon, appelé Alcor, est visible à
l'œil nu. Dans la constellation de Persée, existe aussi
une étoile variable célèbre, Algol» qui paraît affectée
d'un compagnon obscur.
La polaire, étoile de 2' grandeur, sert de point de re-
paire pour retrouver toutes les constellations ; son im-
portance tient à sa très petite révolution diurne, de sorte
uu'elle paraît immobile, extrémité de l'axe fictif autour
auquel tournent les autres. Dans l'hémisphère austral, il
Constantinople {vues de). Parmi
les peintres qui, depuis Decamps et
Marilhat, ont entrepris de fixer sur la
toile les vues éblouissantes de l'Orient,
beaucoup sont venus chercher leurs
inspirations sur les rives du Bosphore.
Il nous suffira de citer : Eugène Flan-
din, qui a exposé, en 1855, une Vue géné-
rale de Constantinople, le matin, eî une
autre Vue prise en face des mosquées de
Soliman et de la Sultane Validé; Th. Q\i-
din. Vue prise en face de Péra (Salon de
1840 et de 1855), une Vue prise du châ-
teau des Sept Tours; Bogoluboff, artiste
russe , une Vue prise du cimetière de
Galala-Seraï, au clair de la lune (Salon
de 1857); Durand-Brager, qui a peint
une Vue de la Corne d'Or (Salon de 1861) ;
Ziem, diverses vues de la Corne-d'Or, l'Entrée des Eaux-
Douces d'Europe (1859), les Navires du port saluant le
sultan au moment où il se rend à la mosquée; etc.
Constantinople (canal ou détroit de). V. Bos-
PHORi': et Balkans (carte des).
CONSTANTINOPOLITAIN, AINE {stan, tin, tèn — de
Constantinopolis, nom lat. de Constantinople), personne née
à Constantinople ou qui habite cette ville. — Les Constan-
TINOPOLITAINS.
— Adjectiv. Qui appartient à Constantinople ou à ses
habitants ; Lfs mœurs constantinopolitainks.
— Hist. Collège constantinopolitain. Collège fondé à
Paris par Philippe Auguste, pour les enfants grecs qui
devaient y étudier le latin.
CONSTANTINOVSKAÏA, localité de la Russie d'Europe
(territ. des Cosaques du Dcm), sur le Don ; 8.810 h. Port, vi-
gnobles. Ch.-l. du premier cercle du Don, peuplé de 155.200 h.
CONSTANTSA, ville de la Roumanie. V. Knotendje.
CONSTAT [sta — mot lat. ;
l'ind. de constare, conster) n. m
ou simplement Constat, Acte par lequel un huissier con
State un fait préjudiciable à une partie.
CONSTATATION [sta, si-on) n. f. Action de constater;
fait servant do preuve, examen aboutissant à une preuve :
La CONSTATATION d'un fait scientifique, il La chose consta-
tée : Les CONSTATATIONS d'un procès-verbal.
CONSTATER {sta — du lat. constare, supin C07istatum,
être constant, certain) v. a. Vérifier et établir Fexactitude
de, servir de preuve à : Constati^r un fait. Une charte ne
peut créer la liberté, elle la constate. (De Custine.) il Con-
signer dans un écrit, certifier par un acte authentique :
Constater un décès. (On dit aussi qu'un écrit, un acte
constate quelque chose.)
Se constater, v. pr. Etre constaté : Phénomènes qui se
constatent rarement.
~- Syn. Constater, avérer, vérifier. V. avérer.
CONSTELLARIA {stèl-la) a. m. Genre de bryozoaires
articulés, famille des chœtéidés, comprenant des formes
fossiles dans le terrain silurien, et ressemblant à des po-
lypiers couverts do saillies en étoiles. L'espèce type est
le constellaria antheloidea. (Ces bryozoaires sont encore
rangés par certains savants parmi les madréporaires de la
famille des monticuli^'oridcs.)
CONSTELLATION (stèl-la-si — lat. constellatio, même
sens) n. f. Grouj»c d'étoiles que sa figure distingue des
étoiles voisines, et que l'on se représente à part, sous un
nom particulier, pour s'aider à retrouver la partie du ciel
ou'elle occupe : La constellation du Bélier, de la Lyre,
des Pléiades.
— Fam. Groupe d'objets épars sur un petit espace,
comme les étoiles d'une môme constellation : Une constel-
lation de taches de boue sur un hafnt neuf.
— Pig. Groupe do personnes illustres ou très considé-
rées : Lamartine, Musset, Hugo, quelle constellation de
poètes '.
— Poét. Influence dos astres, réglant le sort do chacun
des hommes.
3' pers. sing. du prés, de
Il Procès-verbal de constat
Entrée des croisés à Constantinople, d'après E. Delacroix.
n'y a point d'étoile importante voisine du pôle, tandis
qu'il existe de très riches et très brillantes constellations.
La position de chaque constellation paraît au reste, à la
nii-me heure, modiliée en trois mois, u'un [uart de révolu-
tion autour de la polaire.
En tout lieu, il y a trois genres de constellations : les
circompolaires, visibles toute la durée de leurs révolu-
tions ; celles qui ont un lever et un coucher ; celles, enfin,
qui sont constamment invisibles.
Le poète Ausone a groupé le nom des constellations
zodiacales en deu.x vers :
Sunt : Aries. Taurus. Gemini, Cancer, L^o. Virgo,
Libraque. Scorjiius, Arcitenens, Caper, Amphora, Pisces.
Elles eut une importance toute particulière ; il faut y re-
chercher, très anciennement, l'origine du cadran solaire et
du préjugé de la naissance dans une bonne constellation ou
sous une bonne étoile.
Les principales constellations sont les suivantes :
1" Région polaire boréale. La petite Ourse, Cassiopée,
la Girafe, la grande Ourse, le Dragon, Céphée.
2" Région ooréale moyenne. AndromtJde, le Triangle,
Persée, le Cocher, les Gémeaux, le Lynx, le Cancer, le
petit Lion, la Chevelure de Bérénice , les Chiens de
Chasse, le Bouvier, la Couronne boréale. Hercule, la
Lyre, le petit Renard, la Flèche, le Cjgne, le Lézard.
Z" Région éguatoriale. Les Poissons, la Baleine, le Bé-
lier, le Taureau, l'Eridan, Orion, la Licorne, le petit
Chien, l'Hydre, le Sextant, le Lion, la Vierge, la Balance,
le Serpent, Ophiucus, l'Ecu de Sobiesky, l'Aigle, le Dau-
phin, le petit Cheval, le Verseau, Pégase.
4*' Région australe moyenne. Le Phénix, le Sculpteur,
le Fourneau, le Burin, le Lièvre, la Colombe, le grand
Chien, le Navire, la Poupe, la Carène, les Voiles, la
Boussole, la Machine pneumatique, la Coupe, le Corbeau,
le Centaure, le Compas, TEquerre, le Loup, le Scorpion,
le Sagittaire, le Télescope, la Couronne australe, le Ca-
pricorne, le Microscope, le Poisson austral, l'Indien, la
Grue.
5" Région polaire australe. Lo Toucan, l'Hydre mâle, le
Réticule, la Dorade, le Chevalet, le Poisson volant, le
Caméléon, la Croix du Sud, la Mouche, le Triangle aus-
tral, l'Oiseau indien, l'Autel, le Paon, l'Octant. V. ciel
(carte du).
CONSTELLER {stèl-lé — du lat. cum, avec, et Stella,
étoile) v. a. Parsemer d'étoiles : Qui a constellé le ciel
d'un nombre infini de mondes?
— Par ext. Parsemer : Décorations constellant unhabit.
Constellé, ée part. pass. du v. Consteller.
— Qui est en lorme d'étoile : Pierre constellée.
^- Aslrol. Anneau constellé, Anneau magique, fabriqué
sous l'influence de certaines constellations, ou qui en porto
les signes.
— Pharm. anc. Onguent constellé. Onguent que l'on fa-
briquait avec dos vers de terre desséchés et pulvérisés et
de la graisse d'ours ou de sanglier.
CONSTER {stè — lat. constare; de cum, avec, et stare,
être debout) v. impers. Etre constant, certain, établi par
une preuve : Je vais prendre acte de pos-icssiou pour qu'il
conste ostensiblement et ijéremptoircmcni en la cour de
223 ^
l'antériorité de mon droit. {Ch. Nod.) TN'ost plu5 guère
usitô 4U0 dans le stylo do la praticiuo.)
CONSTERNANT [slrr-iian), ANTE adj. Qui constorno :
CONSTERNATION {,stèr, si~on — nui. consterner) n. f.
Stupéraction, profond abattomont causé parun iHonnemont
douloiiroux : Jeter la consternation dans mie famille.
CONSTERNER {ster-nè — lat. consterncre ; do cnin, avec,
et .•iternfri', renverser) v. a. Au propre, Ronvorsor : Pen-
dant que les armées consternaient tout... (Montosi]uiou.)
jlnus.]
— Au fig., Jeter dans rabattement, dans une stupeur
donlourouso : Noiirelle qui constkrnk nn pays.
CONSTIPANT {sti-pan), ANTE adj. Qui constipe : Le
coin;/ est constipant. Il On dit plus ordinairomout astrin-
gent ou STYPTK'OE on médecine.
CONSTIPATION {sti, si-on — lat. constipatio, action dn
resserrer) n. f. Pathol. Etat de celui qui no va pas, ou qui
va difficilement à la garde-robe.
— Apic. Maladie des abeilles, qui se déclare ordinaire-
ment au printemps, et qui a pour cause, suivant les uns,
un abaissement de la température; suivant les autres,
l'hamidité de la ruche. (On recommande, pour la guérisoii.
l'emploi, par litre de sirofi do sucre, de 5 grammes d'une
dissolution alcoolique d'acide salicylique à 12»^05 par litre
d'alcool.)
— Encycl. Pathol. La constipation est la stase, darr
l'intestin, des matières fécales desséchées et dures. !.;'
rareté et la difficulté des évacuations intestinales peuvem
tenir à des causes très diverses. La constipation peut ctii
d'origine alimentaire, par suite d'une nourriture trop ricli
en principes azotés ; elle peut tenir à l'absence ou à l'in
suffisance de sécrétion des sucs intestinaux; à un défau;
de péristaltisme intestinal ; ou encore à un obstacle ména-
nique dû à une tumeur, à un rétrécissement intestinal
Enfin, certaines intoxications (saturnisme), ou dos mala
dies cérébrales et médullaires, ou même do simples ne-
vropathies, peuvent donner lieu à de la constipation.
Quelle que soit la cause do la constipation, elle est plu-
ou moins intense et, suivant les cas, constitue une indis
position insignifiante ou, au contraire, une maladie grave
A un degré prononcé, la constipation donne lieu à de-
pesanteurs dans le bas-ventre et de la céphalalgie; l'ap-
pétit se perd et les digestions deviennent difficiles.
— Thérap. Le traitement de la constipation habituelle
est très compliqué. Il faut user le moins possible de mé-
dicaments ; les purgatifs salés sont seuls permis poui
provoquer une selle abondante; les purgatifs drastique-
doivent être prohibés. C'est le traitement hygiénique qu
reste le meilleur remède. Il faut supprimer les causes d<
la constipation : alimentation vicieuse ou absence d'exer-
cice, et insister sur les aliments contenant de la cellu
lose, des détritus non digestibles, peu volumineux e
n'irritant pas la muqueuse. Le lavement d'eau bouillie peu
être pris impunément. Le massage, l'hydrothérapie, l'elec
tricité donnent de bons résultats.
CONSTIPER (sti — lat. constipare; de cum, avec, ot s(
pare, épaissir) v. a. Causer de la constipation à; Il fuh
éviter de constipiîr les enfants.
Constipé, ée part. pass. du v. Constiper.
— Fam. Contraint, anxieux, embarrassé : Aj'0(> un ai
CONSTIPÉ.
— Sulistantiv. Personne atteinte de constipation : Le
CONSTiPÉ.s sont souvcîit mélancoliques.
Se constiper, v. pr. Devenir constipé : Ceux qui se con
STIPENT aisément doivent éviter les aliments irritants.
CONSTITUANT {sti-tu-an), ANTE adj. Qui constitue, qu
forme la base ou l'une des parties essentielles d'un corp-
ou d'un tout quelconque : L azote fait une des parties co>-
STiTDANTEs de quelques plantes. (Libes.)
— Anat. Tissus constituants, Ceux dont l'ensemble form
le corps de l'animal ou du végétal.
— Dr. Qui donne pouvoir, procuration à un magistra'
d'agir en son nom et pour son compte : Kn outre, tcdi'
sieur constituant a déclaré... (Acad.) 11 Qui constitue une
dotation, une rente en faveur de quelqu'un : La personm
constituante. Il Substantiv. dans ces deux cas : Le consti
TUANT. La constituante.
— Géol. Parties constituantes. Celles qui sont dissémi-
nées à pou près uniformément dans une roche.
— Pliysiol. Aliments constituants, Ceux qui fournisson'
la matière dos tissus organiques.
— Politiq. Qui fait, décrète ou rêve dos constitutions
Tout philosophe constituant est gros d'un jacobin. (Kiva-
rol.)
— Hist. Assemblée constituante ou substantiv. Consti
tuante. Assemblée convoquée pour voter une constitution :
Z,' As s ÉMULÉE constituante dc 1789. /,' Assemblée consti-
tuante de iS'fS.
— n. m. Membre d'une assemblée constituante : Les con
STITUANTS de 1789.
— Syn. Constituant, constitutlt. Constituant so rapport»
au fait, à la réalité ; les parties constituantes d'un corp
sont colles qui le constituent réellement, qu'on y trouv>
nécessairement quand on le soumet à l'analyse. Constilti
tif HQ rapporte à Vidée, à la nature supposée des choses
les propriétés constitutives sont celles que l'on considèr.
comme ossentiollcs et sans lesquelles il faudrait changci
l'idée qu'on se fait d'une chose.
— Encvcl. Hist. Malgré le sons général du mot, on di
simplement les constHuantu pour designer les députés ù. \i'
Constituante do 1789. On dira, au contraire, les constituant'
do 1818. Los membres do la Convention n'ont pas été dési
gnés sous le nom do -■ constituants», sans ilouto parce qu'ils
n'ont pas eu seulement le pouvoir constituant, mais parce
que cette Assornljlée exerçait tous los pouvoirs.
CONSTITUANTE (ASSEMDLÉB NATIONAMt). V. AsSEMUI-Ûi:
NATIONALE CONSTITUANTE. Il Substantiv. : La Constituante.
CONSTITUCION, bourg do l'Uruguay (départ, do Salto).
;ur l'Unij^iiay ; Tj.ûoo liab. Tuileries, briquoterios.
CONSTITUCION ou NUEVA BiLBAO, ville rhi Chili
(prov. de Maule), sur le fiouvo cotiur RIaulo; 7.500 hab
Port. Collège international.
CONSTITUER (sti — lat. conatituere; do cum, avec, et
Htatuere, établir) v. a. Etre la base, être nartio consti-
tuante, o.ss(mtiello do : On appelle matière lassrmhtaqe de
/ou» U's corps qui CONSTITUENT la masse du monde. (Viroy.)
CONSTERNANT
CONSTITUTIONNEL
ti Former, composer : L'art (te conserver sa santé constitok
l'hijijiéne. iKostan.)
— Donner une constitution, une organisation à: Consti-
tuer une société, un ministère.
— Faire consister : Le catholicisme a constitué la vertu
da7is le sacrifice. 11 Etablir, mettre, placer en certain lieu ;
Les Chinois constituent leur empire au centre de la terre.
(Vieilli dans ces deux sons.) 11 Mettre, placer dans une cer-
taine situation : Constitui:r quelqu'un en état de suspicion.
11 Préposer, mettre à la tête île : ( onstitueh des autori-
tés a la tête d'un pays. \\ Constituer prisonnier. Mettre ou
état d'arrestation.
— Dr. Assigner, en parlant d'une somme à servir : Con-
stituer une dot, une rente sur des bie7ïs- fonds. w Constituer
une dotation, une rente à quelqu'un, La lui reconnaître, la
lui assurer par acte authentique. !i Constituer avoué, avocat.
Charger un avoué, un avocat do la conduite ou de la dé-
fense d'une affaire.
Se constituer, v. pr. Etre constitué, organisé, n Se pla-
cer dans une situation déterminée. 11 Se donner qualité de :
Se constituer partie civile dans un procès criminel. Il Se
mettre dans le cas de faire ou de subir certaines choses :
Se constituer en peinte, en frais, en dépenses, it Se former,
se choisir, se créer : Nation (^ui se constitue un gouverne-
ment. Il Se constituer prisonnier. Se présenter volontaire-
ment pour être mis en état d'arrestation.
CONSTITUT {sti-tu — du lat. constituere, supin constitu-
tujn, constituer) n. m. Dr. rom. Contrat par lequel on
s'obligeait à payer une somme d'argent. Il Clause de con-
stitut, Clause par laquelle le vendeur ou le donateur se
réservait l'usufruit de la chose vendue ou donnée.
— Constitut possessojre. Nom qu'ont donné les inter-
prètes du droit romain à une convention relative à la
possession et tenant lieu de tradition. (Elle intervenait
lorsqu'un aliénateur, le tradens, voulait conserver, à titre
de locataire ou d'usufruitier, la chose dont il s'agissait
d'opérer la tradition à l'autre partie, Vaccipiens. L'aliéna-
teur se dessaisissait de Vanimus domini, et se constituait
possesseur aliéna nomine, c'est-à-dire pour le compte de
l'acquéreur.)
— Pacte de constitut. Pacte que le prêteur avait muni
d'une action et en vertu duquel le déoitour d'une dette
préexistante ou un tiers s'engageait à payer cette dette
à un jour déterminé.
— Encycl. L'action qui naissait du pacte de constitut
était perpétuelle et appelée actio pecunix constitutx. Elle
avait été introduite à l'miitation d'une action civile, l'action
receptitia, donnée contre les banquiers qui s'engageaient à
fournir, pour le compte d'un client, une certaine prestation
à un jour déterminé. Le constitut, pour sa propre dette,
permettait de modifier le terme ou de changer le lieu du
payement ; il pouvait servir à rendre une dette perpétuelle
et transmissible, à munir d'action une obligation naturelle.
Le constitutum aliem debiii était soit une forme de nova-
tion {e.rpromissio), soit une forme de cautionnement pré-
sentant quelques avantages si on la compare à la fidéjus-
sion. Justioien a supprimé le receptitium et l'a fusionné
avec le constitut.
CONSTITUTEUR {sti) n. m. Celui qui constitue : Le
constituteur d'une rente. (Peu usité.)
CONSTITUTIF, IVE {sti — rad. constituer) adj. Qui sert
de fondement, de base essentielle à la formation ou à la
composition de : La divisibilité est une propriété constitu-
tive de l'étendue. (Acad.)
— En T. de dr.. Qui assure, établit un droit et on té-
moigne d'une façon authentique : Titres constitutifs de
propriété.
— Syn. Constitutif, constituant. V. constituant.
CONSTITUTION {sti-tu-si — rad. constitutif) n. f. Ensem-
ble des éléments essentiels, nature du tout ce qui résulte de
leur union : La forme et la matière entrent essentiellement
dans la constitution des corps. (Acad.) 11 Tempérament,
complexion du corps humain : Constitution débile, vigou-
reuse. Il Organisation, ensemble de lois naturelles ou posi-
tives qui régissent un corps ou une institution : La con-
stitution de la propriété est la base matérielle de l'ordre
social. (Enfantin.) Il Nature du gouvernement d'un pays:
ensemble des lois fondamentales qui déterminent la na-
ture et los fonctions du pouvoir, l'ensemble des droits et
des devoirs du peuple : Constitution monarchique, démo-
cratique. Co^stitutio:^ de t79f, de 1875.
— Par ext. Ensemble de lois et do règlements anciens
déterminant, dans un ordre do choses politiques, civiles ou
religieuses, les droits et les devoirs de chacun : Constitu-
tions canoniques. Constitutions féodales.
— Cout. Nom donné, pendant la Révolution, aux gour-
dins, ù propos des débats sur la Constitution : Acheter une
constitution.
— Dr. rom. Constitution des princes. Ensemble dos lois
émanées do la pure volonté dos empereurs.
— Dr, mod. Constitution d'avoué, d avocat. Acte par lequel
on donne i>ouvoir et procuration à un avoué, ù un avocat,
pour qu'ils prennent la défense ou la direction d'une affaire
de procédure. 11 Constitution de dot, Action do constituer
une dot. il Constitution de rente, de pension, de dotation.
Action do garantir par acte authentique une pension, une
rente, une liotaiion à une personne. (On employait autre-
fois absol. le mot constitution, dans te sons do constitution
do rente ou même de rente constituée.)
— Pathol. Constitution médicale, Rappert do l'état de
l'atmosphère avec les maladies régnantes.
— Phys. Etat, condition climatériquo do l'atmosphère
ou d'un pays.
— Syn. Constitution, complexion, naturel, otc.'V. com-
plexion.
— Encycl. Polit. La. constitution est la loi qui, dans un
pays, règle le modo d'exercice ou do délégation do la sou-
veraineté, c'est-à-dire la forme du gouvernement, les attri-
Imtions et le fonctionnement dos pouvoirs de l'Etat, les
droits essentiels des individus, ("nlln la participation des
citoyens à l'exercice de l'autorité, se réalisant ordinai-
rement au moyen du droit d'élection ou de sufi'rago. Il
n'est pas indispensable qu'une i-itnstitulion soit consignée
dans un acte léf^islatif unique; i-'est ainsi que les prin-
cipes fondamentaux du droit politiijue de rAnj;lel(MTe
reposent sur uno série <le litres et d'actes. Mais toutes
les lois pulitiuues qui ont ré^'i les peuples aux diverses
épo(|ue.s de 1 liisloire ne peuvent être regardées comme
des constitutions, et c'est pluti'H dans la période moderne
que l'ou trouve, & proprumeui parler, des coustilultous.
Une constitution est généralement une charte écrite, un
pacte entre la nation ot lo gouvernement, représenté, par
exemple, par un roi. Dans les Etats républicains, la consti-
tution n'est que l'ensemble des dispositions essentielles
réglant l'organisation et les rapports des grands pouvoirs
publics.
Les époques où sont apparues, chez los différents
peuples, les constitutions écrites, ont été surtout des
temps de crise et do ronouvellement, ot ces constitutions
ont confirmé sur certains points, mais abrogé ou modifié
sur d'autres, les institutions antérieures. Los constitutions
de l'Europe moderne reposent toutes, plus ou moins, sur
le principe de la souveraineté nationale; co sont des
systèmes politiques établissant lo gouvernement do la
nation par elle-même, ou, au moius, sa participation au
gouvernement. La constitution prend une importance
toute particulière dans les Etats fédéraux; dans une cer-
taine mesure, elle a lo caractère d'un traité.
(Voir, sur les constitutions des divers Etats, les para-
graphes qui leur sont consacrés aux mots : France»
Allemagne, Autriche-Hongrie, etc.)
— Méd. Appliqué à l'ctat des parties solides du corps»
le mot constitution n'était pas synonyme, à l'origine, du
mot « tempérament », qui s'appliquait aux humeurs. Les
doctrines solidistes ot humoristes ayant disparu, les deux
mots sont restés dans le langage vulgaire comme syno-
nymes. Us s'appliquent à la structure du corps dans son
ensemble, au point de vue de la santé.
— Co7istitution médicale. La découverte des microbes
pathogènes et l'étude des conditions de leur propagation
et de leur développement a un peu éclairci la question,
jusqu'alors mystérieuse, de la constitution médicale. Cette
constitution médicale résulte, en grande partie, de la pré-
sence de germes dans l'air ou dans l'eau et des conditions
physiques de l'atmosphère (température, hygrométrie,
état électrique).
Constitution civile du clergé, Règlement imposé
au clergé par la Constituante (décr. du 12 juill. et du
21 août 1790). — La Constituante voulut subordonner le
culte à l'Etat et considérer les évoques et les prêtres
comme des fonctionnaires laïques. Les diocèses étaient
répartis dans chaque département. L'élection des évêques
et des curés appartenait aux fidèles. Les prêtres élus de-
vaient aussitôt prêter serment à la Constitution. Les évê-
ques recevaient annuellement : celui de Paris, 50.000 li-
vres ; ceux des villes de .^O.OOO âmes et au-dessus,
20.000 livres: les autres, 12.000. Quant aux curés, leur
traitement était : à Paris, de 6.000 livres; en province, do
4.000 livres à 1.200, suivant les paroisses. La plupart des
membres du clergé refusèrent de se soumettre à la loi. à
laquelle ils reprochaient de toucher à des choses spiri-
tuelles, comme la nomination des curés et des évêques et
la délimitation des diocèses sans lo concours de l'Eglise.
Ou les appela n réfractaires « ou " insermentés t, par op-
position aux prêtres » assermentés « ou " constitution-
nels ". Un petit nombre de curés et quelques évêques,
parmi lesquels Talleyrand, acceptèrent la Constitution
civile du clergé. Les autres s'y refusèrent. La Législa-
tive vota un décret qui los expulsait de France (i"92),
malgré le veto du roi, qui provoqua les émeutes du 20 juin
et du 10 août. La Constitution civile du clergé fut défini-
tivement abandonnée en I801.
Constitutions politiques (Essai sur le pbincipk
gkniîrateur des), par lo comte J. do Maistre (Saint-Pé-
tersbourg, 1810). — Cet ouvrage, un des meilleurs de l'au-
teur, est le corollaire de ses Considérations sur la I-rance.
Le raisonnement est impuissant à nous guider en matière
politique ; et rien n'est plus absurde que d'imaginer
qu'une convention humaine soit lo principe des constitu-
tions. Il est hors du pouvoir do rhomme, l'histoire lo
prouve, qu'une constitution puisse être fait© ou écrite à
priori. Le sentiment religieux seul nous en donne l'ori-
gine. La souveraineté vient de Dieu, ot c'est lui seul (jui
crée les races royales eu leur communiquant une puissance
supérieure qui s impose aux hommes. I.es grands législa-
teurs sont des hommes hors ligne, qui n'appartiennent qu'à
la jeunesse des nations, et qui, par la faveur do Diou, coor-
donnent pour les hommes les vérités émanées do sa sagesse
et en font les bases dus constitutions.
CONSTTTUTIONNAIRE (sti, si-o-nér') n. m. Hist. rom.
Titre des officiers L-hargés do publier los constitutions
des empereurs et les codes.
— n. Hist. ecclés. Personne qui rcconnaissatt la bullo
ou constitution Unigenitus. Il Adjectiv. : Brancas était dévot
et constitutionnairk. (St-Sim.)
CONSTITUTIONNALISER {sti, si-o-na) v. a. Rendre
constitutionnel, convertir au régime constitutionnel; don-
ner un gouvernement constitutionnel à : Constitution-
NALiSER lin pays.
CONSTITUTIONNALISME {sti, si-o-na-lissm') n. m. Gou-
vernement constitutionnel ; doctrine politique dos parti-
sans de co gouvernement.
CONSTITUTIONN ALITÉ {sti. si-o-na) n, f. Etat, carac-
tère de co qui est constitutionnel : La constitutionnalitk
d'une loi, d'un décret. 11 Régime constitutionnel : La CON-
stitutionnalité est une force comprimée qui tend toujoui'S
à repousser l'obstacle. (M"» E. do Gir.)
CONSTITUTIONNEL, ELLE (sti, si-o-nèl') adj. Qui a np-
port a la constitution : Vice constitctionnkl.
— llist. Se disait des évêques et des prêtres qui avaient
fait acte d'adhésion à la constitution civile du clergé, dé-
crétée en 1190 par l'Assemblée constituante.
— Méd. V. partie oncyd. ij JJémorragte constitutionnelle,
V. HUMOPUYLIK.
— Polit. Qui est donné, réglé, établi par uno constitution ;
qui est conforme à ta constitution: Lois constitdtion-
NBLLKS. Monarchie constitutionnki.lk. Décret f^nï n'est pas
constitution nkl. Il Qui tient pour la constitution, pour le
régime constitutionnel : /.e/m»/! constiti'Tionnkl. h Sub-
stantiv. : /.r.VCONSTlTt'TIONNliLS.
— Anton. Antlconatltutlonoel, loconatitutionnfll, absolu.
Encycl. Méd. Le nom do maladies constitutionnelle.'!
a été donné ù des alfections ordinairement de longue du-
rée, rarement fébriles, dont l'existenoo est liée à un état-
particulier souvent originel ou héréditaire de l'organisme,
ot caractérisée, I» plus fréquemment, par des troubles
ctimplexes des principales fonctions de la vie organit(ue.
On peut citer, comme exemples de ces maladies : la chlo-
rose, l'hypocondrie, la goutte, l'arthritisnie, l'herpétisme^
le diabète, la svidiilis, le rachitisme, la tuberculose, lo
CONSTITUTIONNELLEME>T — CONSUBSTANTIATION
cancer. L'expression de maladie constitutionnelle n'est
d'ailleurs pas susceptible d'une définition scientifique
précise.
Constitutionnel (le). Fondé en 1815, sous le titre de
V Indépendant, il eut pour premiers rédacteurs quelques
épaves de 1793 : Gémond, l'un des anciens juges de Marie-
Antoinette, l'ex-dantoniste Rousselin, Jullien, ancien agent
de Robespierre, auxquels s'adjoignirent, un peu plus tard,
Evariste Dumoulin, Cauchois-Lemaire, les académiciens
Jay et Tissot. Thiers y fit ses premières armes. Les dix
dernières années de la Restauration furent pour • le Consti-
tutionnel » une époque des phis brillantes. Organe des
conservateurs libéraux, avec la Charte pour drapeau, il
jouissait d'une énorme popularité qu'accrurent encore les
procès dont l'accabla le gouvernement de Charles X.
Mais, après 1830, « le Constitutionnel » tomba rapidement
et dut liquider. 11 fut adjugé, en 1844, pour 432.000 francs
au D' Véron, qui le releva bientôt en appelant Thiers à la
tête de la rédaction, avec Cucheval-Clarigny, Reybaud,
de Rémusat, Duvergier de Hauranne comme collabora-
teurs. En 1849, " le Constitutionnel » prit parti pour le
prince Louis-Bonaparte, et fut, dès lors, abandonné par
■l'hiers. En 1852, le D' Véron le revendit 1.900.000 francs
au banquier Mirés, qui fit de l'ancien organe libéral une
des feuilles officieuses de l'Empire. C'est aujourd'hui un
organe conservateur-libéral.
CONSTITDTIONNELLEMENT {s(i, si-o-nH') adv. D'une
manière conforme à la constitution : Napoléon ne pouvait
gouverner coNsrrruTioNNELLEMENT. (Béranger.)
CONSTRICTEUR [strik' — du lat. conslringere, supin con-
slrictum, serrer) n. m. et adj. Se dit des muscles qui ont
pour fonction de resserrer circulairement certains canaux
ou orifices.
— E.N-CTCI.. Trois muscles du pharynx portent le nom
de constricteurs; on les distingue en constricteur inférieur,
moyen, et supérieur. Ces trois muscles ont pour action
commune d'élever et de resserrer le pharynx; ils con-
courent à la déglutition, et particulièrement à celle des
liquides.
— Constricteur du vagin. C'est l'analogue du bulbo-ca-
verneux chez l'homme. Ce muscle est pair, situé sur les
parties latérales de l'orifice vaginal. Naissant en arrière
de l'entre-croisement des fibres du sphincter de l'anus, il
se moule sur le bulbe du vagin, auquel il forme une sorte
de gaine, recouvre et croise l'ischio-caverneux et se ter-
mine dans les parties molles, aux environs du ligament
suspenseur du clitoris. Son action est de comprimer for-
tement le bulbe du vagin, de favoriser l'engorgement
érectile par la compression de la veine dorsale du clito-
ris, de tendre et d'abaisser cet organe.
— Constricteur de t'anus. C'est le sphincter de l'anus.
V. ce mot.
CONSTRICTEUR ou CONSTRICTOR {strik' — même éty-
mol. qu'à l'art, précéd.) n. m. [adjeetiv. Boa constricteur
(ou constrictor)]. Espèce de boa, ainsi nommé à cause
de la force avec laquelle il serre dans ses plis les ani-
maux qu'il veut étouffer, ii On l'appelle aussi boa devin.
— n. m. pi. Famille de serpents, qui a pour type le boa
constricteur.
CONSTRICTIF, IVE {strik' — du lat. constrictus, serré)
adj. Méd. tjui resserre : Action constbictive des muscles
du pharynx.
CONSTRICTION [strik-si — rad. constriclif) n. f. Pres-
sion circulaire qui diminue le diamètre des objets : La
suffocation s'opère par compression, et non par coNSTRlc-
TioN. (Raspail.)
CONSTRICTOR n. m. Zool. V. coNSTRiCTEnR, et boa.
CONSTRINGENT (strin-jan), ENTE [du lat. constringens ;
de conslringere, serrer] adj. Qui opère une constriction,
qui resserre circulairement ; L'action constringente des
corsets.
— Anton. Apéritif, laxatif, relâchant.
CONSTRUCTEUR {struk' — du lat. con-itruere, supin con-
strucLum, construire) n. m. Celui qui fait des constructions,
âui est versé dans l'ar* de construire : Un constructeur
e maisons, w .\djecti' : Mécanicien constructeur.
— Anton. Démolisseur.
CONSTRUCTIBILITÉ [struk' — rad. constructible) n. f.
Caractère de ce qui peut être construit : La co.'Jstructibi-
LlTÊ d'une équation.
CONSTRUCTTCLE (du lat. constructus, construit) adj.
Qui peut être construit : Figure ';onstructible.
CONSTRUCTIP, IVE (struk' — du lat. constructus, con-
struit adj. Qui est propre à construire : Propriété coN-
STRUCT1VE.
CONSTRUCTION (slruk-si — lat. constructio, même sens)
n. f. Art ou action ae construire : Construction d'un na-
vire, d'une machine. Connaître la construction. Il Manière
dont un objet est construit : De la construction dépend
la solidité, il Etat do ce que l'on construit actuellement :
liAliment, Vaisseau en construction, ii Edifice construit :
Une construction massive.
— Fig. Action de former, do combiner, de créer : La
construction d'un roman.
— Algèbr. Construction d'une équation, Opération qui
consiste à tracer diverses lignes traduisant les données
d'une équation pour en déterminer graphiquement les
racines.
— Géom. et géogr. Tracé d'une figure déterminée :
Construction aun angle, d'un carré, d'une côte, d'un
fleuve.
— (îramra. Arrangement, disposition des mots dans la
proposition et des propositions dans la période : On trouve
en hébreu une foule ae constructions en apparence peu
logique». (Renan.) il Faire la construction dune phrase,
Enoncer les éléments d'une phrase dans l'ordre logique
ui avait été troublé par les inversions propres au génie
e la langue (cette méthode est fort usit>'0 pour faciliter
la traduction des textes grecs et latins) : Dites tant qu'il vous
plaira que co^:8TRUcTION est destruction, vous n'avez que ce
seul moyen pour entendre te sens d'un auteur. (Du Marsais.)
Il Construction directe, hgique ou analytique. Celle où les
mots se suivent dans l'ordre logique exigé par la gram-
maire, c'est-à-dire où l'on énonce successivement le sujet,
le verbe et l'attribut : Les langues à construction directe
perdent moin» à, la traduction que le» langue» à inversion.
ï
(Rivarol.) n Construction inverse, transpositive ou figurée.
Celle où l'on admet, en faveur du sens, des inversions qui
troublent l'ordre grammatical des mots.
— Mar. Cale de conslruction. Cale sur laquelle se con-
struisent les navires, n Chantiers de construction. Ateliers
dans lesquels on travaille les pièces des navires, ii Sys-
tème de construction, Façon spéciale dont est construit un
navire, ll Direction des constructions navales. Bureaux et
personnel chargé de la construction des navires. (A la
tête, se trouvent les ingénieurs du génie maritime, dont
le chef se nomme directeur des constructions navales et
est assimilé à officier général. C'est le rouage essentiel
des arsenaux, et la charge qui leur incombe est considé-
rable.) Il Service chargé, dans l'arsenal, de tout ce qui in-
téresse la construction et la réparation des navires.
— Télégr. électr. Supports en fer, reliés solidement
entre eux, s'appuyant sur un mur afin de faire passer
par-dessus ce mur une ligne télégraphique.
— Anton. Démolition, destruction, renversement, sub-
version.
— Enctcl. Techn. Le mot construction a différentes si-
gnifications, suivant le point de vue auquel on se place. Il
désigne tout d'abord l'ensemble des connaissances indis-
pensables pour construire ; c'est ce que l'on nomme Vart
de la construction. Ce terme indique encore les différentes
catégories d'œuvres construites, en tenant compte de leur
nature ; on dit ainsi : une construction en bois, en pierre, en
fer. etc. Le mot « construction • s'emploie de même pour
classifier la destination des œuvres : construction civile,
militaire, urbaine, rurale, industrielle, etc.
— Archit. La construction est la partie de l'architecture
qui consiste à employer les matériaux en raison de leurs
qualités et de leur nature propre, de manière à satisfaire
aux conditions de solidité, de convenance et d'eurythmie
ou de beauté. Nous nous bornerons à rappeler succincte-
ment les caractères les plus saillants des constructions
grecque, romaine, romane et gothique, en renvoyant, pour
plus de détails, à appareil, arc, arc-boutant, chaînage,
CLOCHER, colonne, OGIVE, PILIER, VOÙTE, etc.
Les Grecs, résumant l'architecture orientale des pre-
miers âges, n'employèrent que la plate-bande dans leurs
constructions ; ils obtinrent la stabilité des vastes blocs
qui leur servaient de matériaux par l'observation judi-
cieuse des lois de la pesanteur, et ne firent pas usage des
mortiers. Les Romains adoptèrent l'arc et, par suite, la
voûte : de là la nécessité, pour eux, d'établir des points
d'appui présentant, par leur assiette et leur parfaite co-
hésion, des masses assez solides et homogènes pour ré-
sister au poids et à la poussée des voûtes.
Les constructeurs romans s'appliquèrent principalement
à développer l'organisme des voûtes. D'abord ils employè-
rent la voûte en berceau pour couvrir leurs grands édi-
fices : mais, au lieu de la maçonner en blocage, comme les
Romains, ils la construisirent en moellons bruts noyés dans
le mortier et posés comme des claveaux, ou en moellons
taillés et formant une maçonnerie de petit appareil ; ils ren-
forcèrent les murs de distance en distance par des contre
forts extérieurs et par des piles saillantes à l'intérieur ;
puis, au droit de ces points d'appui, ils établirent des arcs-
doubleaux en pierres appareillées. Ces arcs-doubleaux,
présentaient une certaine élasticité et se prêtaient au tas-
sement et à l'écartement des piles. Par la suite, les con-
structeurs romans remplacèrent les voûtes en berceau par
des voûtes d'arête barlongues ; ils conservèrent néanmoins
les arcs-doubleaux et bandèrent des formerets d'une pile
à l'autre, sur les murs, dans le sens longitudinal ; par ce
moyen, les voûtes reposaient uniquement sur les piles,
et les murs ne devenaient que des clôtures, qu'à la rigueur
on pouvait bâtir après coup ou supprimer. Mais le problème
qui préoccupait les constructeurs du moyen âge ne fut
résolu que par l'adoption de l'arc brisé ou en tiers-point.
Les architectes gothiques ne sont pas les inventeurs
de l'arc brisé, mais ils s'en sont servis en raison des res-
sources qu'il présente dans la construction ; et c'est seule-
ment dans le domaine royal et quelques provinces envi-
ronnantes, qu'ils ont su l'a'ppliquer à l'art de bâtir. A cette
époque (fin du xii" s.) il se forma une puissante école
laïque de constructeurs, protégée par l'épiscopat qui vou-
lait amoindrir l'importance des ordres religieux, possé-
dant les sympathies du peuple, admise par la féodalité
séculière. Cette école déploya dans ses constructions une
habileté pratique, une science, une logique qui méritent
la plus grande admiration. Ajoutons que les constructeurs
du moyen âge ont apporté un soin extrême dans le choix
de leurs matériaux et qu'ils ont soumis généralement leur
système de construction à la nature de ceux dont ils dis-
posaient.
— Art milit. La construction des fortifications et des
bâtiments militaires en général rentre dans les attribu-
tions du génie. Toutefois, l'artillerie construit elle-même,
à l'exception de ses casernes, tous les bâtiments néces-
saires à son service, tels qu'arsenaux, etc. Le service des
poudres et salpêtres construit également ses bâtiments,
et les services administratifs construisent aussi certains
de leurs magasins, parcs à fourrages, etc.
— Dr. Les constructions et ouvrages bâtis sur le sol
constituent l'une des formes de l'accession en matière
immobilière. En droit romain, la propriété du sol empor-
tait la propriété des constructions. On faisait de cette
règle deux applications. Le maître du sol qui avait con-
struit sur son sol avec les matériaux d' autrui était pro-
priétaire do l'édifice; lo propriétaire des matériaux
]iouvait seulement par l'action de tigno juncto obtenir le
double do leur valeur. Si l'on avait construit avec ses
matériaux sur le sol d'autrui, lo propriétaire du terrain
acquérait aussi l'édifice; le propriétaire des matériaux,
s'il était de bonne foi, pouvait avoir droit à une indemnité.
Des hypothèses semblables sont prévues par lo droit
français. La propriété du sol emporte la propriété du
dessus et du dessous (C. civ., art. 552). Le propriétaire
qui a construit sur son terrain avec les matériaux d'autrui
acquiert la construction p.ar accession; le propriétaire
des matériaux n'a droit qu'à une indemnité (art. 554). La
construction qu'une personne a faite avec ses matériaux
sur le terrain d'autrui appartient aussi au propriétaire du
sol. Dans ce cas, si le constructeur est de bonne foi, le
propriétaire du sol doit l'indemniser; s'il est de mauvaise
foi, le propriétaire peut garder la construction moyennant
certaines indemnités, ou contraindre le constructeur à la
supprimer.
— Gramm. Dans la construction d'une phrase, il im-
porte do distinguer le mouvement des idées et lo rapport
224
grammatical bu syntaxique des mots ; ee sont deux forces
indopendantes et qui peuvent même se contrarier récipro-
quement. Dans les langues anciennes, la construction était
libre : on pouvait placer les mots dans l'ordre que récla-
maient le sens et le mouvement des idées, sans trop se
préoccuper des rapports syntaxiques, qui étaient suffisam-
ment marqués par les terminaisons des mots; dans les
langues modernes, la construction est fixe : les rapports
syntaxiques sont marqués par un certain ordre des mots,
lequel ne peut être interverti en faveur du sens ou du pit-
toresque, au risque d'exprimer autre, chose que ce qu'on
veut dire. C'est ce qui arrive en français, où la construc-
tion est essentiellement directe et grammaticale, où le
verbe est toujours précédé du sujet et suivi de l'attribut
ou du régime.
Outre le mouvement des idées ot les rapports gramma-
ticaux, un troisième élément est à considérer dans la con-
struction : l'accentuation de la phrase ou du membre de
phrase. En français, l'accent le plus fort porte toujours
sur la fin de la phrase; aussi est-il naturel, lorsqu'il y a
plusieurs compléments, de placer les plus longs à la fin.
Dans les langues anciennes (grec et latin), il fallait tenir
compte, pour la construction, de ce fait que l'accentuation
portait sur le début et sur la fin de la phrase, de telle sorte
que le milieu demeurait dans l'ombre. Pour obtenir le
nombre oratoire, il convient de songer à cette accentua-
tion de la phrase dans l'arrangement des mots.
— Mar. Constructions navales. "V. navire.
— Malilém. Construction des expressions algébriques à
l'aide de la règle et du compas. On nomme ainsi le problème
qui consiste à construire graphiquement, à l'aide de la
règle et du compas, l'inconnue d'un problème, cette in-
connue étant exprimée algébriquement en fonction de
grandeurs données elles-mêmes graphiquement.
On peut, à l'aide seulement de la règle et du compas,
construire toutes les expressions algébriques qui ne con-
tiennent que les signes d'additions, de soustractions, de
multiplications, de divisions et d'extractions de racines
carrées, ou dont les indices sont des puissances de 2.
Au contraire, il est impossible de construire, à l'aide
seulement de la règle et du compas, les expressions algé-
briques qui contiennent des radicaux cubiques, cinquiè-
mes, etc. : il faudrait recourir pour cela à des macliines
plus compliquées, telles que celles que les Grecs avaient
imaginées pour résoudre les problèmes de la dujdication
du cube et de la trisection de l'angle.
— BiBLiooR. : Julien Petersen, Méthodes et théories pour
la résolution des problèmes de constructions géométriques,
traduit par O. Chemin (Paris, 1880).
CONSTRUCTIVITÉ [siruk' — rad. construii'e) n. f. Dans
le système de Gall, Faculté affective qui pousse l'homme
et lès animaux à bâtir ; Organe de la constructivité.
CONSTRUIRE (stru-ir — lat. constriiere ; de ciim. avec,
et struere, édifier) v. a. Bâtir, assembler les diverses par-
ties d'un édifice ou d'un appareil quelconque : Construire
une barque. II Par ext. Produire, former : il a fallu six cents
ans a la nature pour construire ses grands ouvrages. (BufT.)
— Fig. Combiner, disposer, créer : Construire un
poème.
— Astrol. Construire un talisman, En tracer les figures,
les caractères.
— Géom. et géogr. Tracer : Construire un polygone.
Il Construire une carte. Etablir sur le papier les données
obtenues au moyen d'observations pour représenter la
configuration du sol.
— Gramm. Construire une phrase. Disposer dans un cer-
tain ordre les mots qui la composent.
Se construire, v. pr. Etre construit, il Construire pour
soi-même, au prop. et au fig : Se construire une maison,
un idéal.
— Gramm. Entrer dans la construction d une phrase.
— Stn. Construire, bâtir, édifier. V. bâtir.
— Antox. Abattre, défaire, démolir, détruire, raser,
renverser, saper.
CONSTUPRATEUR (stu — TS.A. constuprer)a.m. Homme
qui viole une femme ou une fille. (Peu usité.)
CONSTUPRATION [stu, si-on — rad. constupraleur) n. f.
.\ciion de violer une fille, une femme. (Peu usité.)
CONSTUPRER {stn — lat. constuprare ; de cum, avec, et
sluprum, viuli V. a. 'Violer. (Peu usité.)
CONSUALIES {li) n. f. pi. Fêtes célébrées à Rome en
l'honneur du dieu Consus le 15 décembre, après les semail-
les, et le 21 août, après la moisson.
— Enctcl. L'autel du dieu, situé dans le cirque Maxime,
était recouvert tout le reste de l'année de terre gazonnée.
Aux consualies on le découvrait, et le flamen quinnahs.
entouré des vestales, y sacrifiait. Ce jour-là, les chevaux
et autres animaux de labour étaient laissés en liberté et
couronnés de fleurs. On se livrait à des divertissements
champêtres, elles pontifes présidaient à des courses de
chevaux et de chars données dans le cirque. Il y avait
aussi des courses de mulets.
CONSUBSTANTIALISTE {stan. lisst'} n. et adj. Se dit
d'un partisan de la consubstantialité.
CONSUBSTANTIALITÉ {slan-si-a — rad. consubstanliel)
n. f. Théol. Unité et identité de substance : Les ariens
niaient la consubstantialité du Fils avec le Père. (Acad.)
Enctcl. Les Pères du concile de Nicée, en 325, con-
damnèrent l'hérésie d'Arius, d'après lequel, dans la sainte
Trinité, le Fils, étant une créature, ne pouvait être de la
même substance que le Père. Pour préciser la doctrine
catholique, il fallait trouver un terme qui exprimât l'éga-
lilé absolue du Père et du Fils : le concile fit choix du
mot grec inoouaia, que traduisent le mot latin consiibstan-
tialitas et le mot français consubstanlialiW : il signifie que
le Père et le Fils n'ont qu'une seule et même substance.
Le même terme fut appliqué, dans la suite, au Saint-Esprit,
troisième personne de la sainte Trinité, en tout égale aux
deux autres.
CONSUBSTANTIATEUR, TRICE {stan-si-a) n. et adj. Se
dit d'un.- pors.innc (|ui croit le Verbe consnbstantiel à son
Père. Il Nom donné par les catholiques aux luthériens.
CONSUBSTANTIATION (stan-si-a-si — rad. con.iubstan-
tiel) n. f. Théol. Présence do Jésus-Christ dans I eucha-
ristie, qui laisserait subsister la substance du pain et du
vin, d'après lo système des luthériens, au lieu qu il n eu
reste que les apparences selon le dogme catholique.
22^5
CONSUBSTANTIEL, ELLE [stan-si-el' — lat. consuhstan-
tialis; de cuin, avec, ot substantia, sabstanco) adj. ïliôol.
Qui n'a qu'une seule ot niAme substance : Les trois per-
sonnes de la Trinité sont C0NSUBSTANT[iiLLKS.
— Par oxt. Qui no lait qu'un, qui est insi^parablo d'un
objet principal, qui on est partie iutôgranto : Les biens et
les 7nan.r sont tONSUBSTANni:LS à notre vie. (Montaigne.)
CONSUBSTANTIELLEMENT [stan-si-èl') a-iv. Tli(iol.
D'une laron cocisubstantielie : Le Fils est çotisuBsrxnTlKL-
lEMi'îNT un avec le Père. (Aoad.)
GONSUEORA, ville d'Espagno (Nouvelle-Castille [prov.
de TolùdeJ), sur l'Amar^uillo, sous-aflluent du Guadiana;
7.600 h. Fours à chaux, minoteries ; tuileries, briqueteries,
ConsuelO, roman, par George Saod (1842). — Petite
Espagnole élevée par des bohémiens qui l'ont prise on ne
sait où etabandonuée en Italie, Consuelo se fait remarquer,
par sa belle voix, du vieux maestro Porpora, qui lui donne
des leçons et la présente au comte Zustinianî, noble pro-
tecteur des arts. Celui-ci la fait débuter sur le théâtre,
où elle obtient un grand succès, ot en devient amoureux.
Mais Consuelo, lidèle à son attachement pour Anzolotto,
compagnon de sa première jeunesse, repousse les avances
du conue. Lors(iue Anzoletto l'oublie pour une rivale, elle
se prend d'un profond dégoût do la gloire. Kt peut-être
va-t-elle succomber aux tentations qui l'entourent, lorsque
Porpora l'envoie en Bohômo, dans une famille allemande,
les Kudolstadt, qui habitent le vieux château des Géants.
La dernière partie du livre nous peint les divers membres
de cotte famille, en particulier la jeune Amélie, pour
laquelle Consuelo doit être une aimable compagne en même
temps que sa maîtresse de musique. Ainsi l'auteur prépare
une dramatique histoire, qu'il raconte dans un autre ou-
vrage. Ce dernier, intitulé la Comtesse de Budolstadt, fait
suite à Consuelo, mais lui est inférieur.
CONSUÉTU DINAI RE [jièr' — du lat. consuetudo, inis,
habitude) n. Théol. Celui qui est dans l'habitude de faire
une ciiose, et particulièrement de commettre certain péché.
Il On dit aussi habitudinaire.
CONSUL (emprunté au lat. ; de consulere, veiller) d. m.
Hist. rom. Chacun des deux magistrats suprêmes de l'an-
cienne république romaine : Borne, ayant chassé les rois,
établit des CONSULS annuels. (Montesq.) il Consul perpétuel,
Titre que portèrent quelque temps les empereurs d'Orient.
— Dr. anc. Nom que l'on donna, au moyen âge, dans
certaines villes, aux magistrats municipaux, il Juges choi-
sis parmi les marchands et né^'ociants pour connaître
sommairement de certaines affaires commerciales : Les
tribunaux de commerce ont remplacé les juyes-co^svhs. Il Au
plur., Juridiction, tribunal des mêmes juges : Assigner quel-
qu'un aux CONSCLS.
— Hist. du moyen âge. Titre des rois maures d'Es-
pagne. Il Titre qui a été synonyme de comte, ii Titre de
certains seigneurs ligués, au ix' siècle, pour s'opposer
aux invasions des Normands, il Nom donné aux magistrats
municipaux des villes do la Gaule, sous les Romains et
les rois francs : Consuls de Toulouse, de Nimrs, de Vienne.
— Hist. mod. Magistrats suprêmes, créés en France
en 1799 : Le premier coNsuLpri7 le titre d'empereur en i804.
— Dr. intern. Fonctionnaire en résidence à l'étranger
et revêtu d'attributions qui lui permettent de protéger ses
nationaux, de sauvegarder leurs intérêts, de régler leurs
dilférends : /7n consul général. Un mce-coNSCL.
— Enctcl. Hist. et polit. Les consuls furent deux magis-
trats, élus pour un an, établis à Rome à la chute do la
royauté, l'an de Rome 244 (508). Les premiers furent
L. Junius Brutus et Tarquin CoUatin. Ils furent investis
de toutes les anciennes attributions de la monarchie {impe-
rium et potes tas). Tout acte
d'un consul pouvait être an-
nulé par l'opposition (interces-
sio) de son collègue. A l'origine,
les patriciens seuls pouvaient
être consuls. Ces magistrats
étaient les chefs de 1 armée,
centralisaient l'administration
de la justice et des deniers pu-
blics, convoquaient le sénat et
assemblaient le peuple, nom-
maient aux offices, et, enfin, on
publiait les lois en leur nom;
à plus d'un mille do Rome, ils
avaient droit de vie et de mort ;
mais, à leur sortie do charge,
ils pouvaient être mis en accu-
sation. Les consuls sortaient
précédés de douze licteurs por-
tant dos faisceaux ; on outre,
ils avaient la robe prétexte, un
bâton d'ivoire et la chaise ciirulo. Mais leur puissance
excita les jalousies dos plébéiens, et la loi Sacrée, en éta
hlissant dos tribuns, diminua le pouvoir des consuls. Plus
tard, on put élire des consuls plébéiens.
Auguste se fit donner la puissance proconsulaire, et
affaiblit le pouvoir dos consuls. Ou multiplia lo nombre
dos consuls suppléants; sous Commode, on vit à Homo,
dans une année, vingt-cinq consuls.
Les consuls ordinaires étaient ceux qui entraient on
exercice au mois do janvier ot donnaient leurs noms à
l'année; ceux qui entraient en fonction dans l'année, par
suite d'une vacance, étaient les coiisuls subrogés [consul
suffectus); ceux qui étaient simplement nommés pour
l'année suivante étaient les consuls désignés.
Il existait, à Rome, dCs fastes sur lesquels étaient in-
scrits les noms des consuls ordinaires ot ceux des consuls
subrogés. Après la division do l'empire, il y eut tantôt un,
tantôt deux consuls dans chaque capitale.
Dans lo midi do la Kranco, on donna, â partir du moyen
âge, le nom do «consuls» aux magistrats municipaux ; leurs
fonctions étaient les mêmes quo colles des écliovins dans
lo Nord. Par extension, on donna ce nom de consul aux
«yndics ot officiers dos communautés d'arts et métiers. Lo
corps dos consuls fut rom^)lacé, en 1789, par dos conseillers
municipaux.
Les consuls des marchands, appelés plus tard juges-
consuls, étaient dos ofliciors de iustico, choisis parmi les
marchands ot négociants d'une ville, ot chargés de connaîtro
dos contestations outre commerçants. Cotte juridiction,
a.\>pe)\éo juridiction consulaire, fut conservée en 1789, et ce
nom est donné, oncoro do nos jours, à la compôtonco dos
tribunaux do commerce, qui ont remplacé les jugos-consulii.
III.
CONSUBSTANTIEL — CONSULAT
CooBUl romain.
La constitution du n décembre J799 (22 frimaire an VIII)
confia le gouvornoment do la France à trois consuls, dont
lo premier promulguait les lois, nommait los membres du
conseil d'Etat, les ministres, les ambassadeurs, etc.; les
autres consuls n'avaient que voix consultative. Par le
séiiatus-consulte du 16 thermidor an X (i août 1802), ils
furent nommés à vie, ot par celui du 28 floréal an XII
(18 mai 1804), le Consulat fit place à l'Empire.
— Admin. milît. En matière de recrutement, les consuls
ont à. donner leur avis sur los demandes do dispense for-
mulées par los jeunes gens qui se réclament de l'article 50
do la loi du 15 juillet 1889, comme étant régulièrement éta-
blis à l'étranger, hors d'Europe, avant l'âge de 19 ans. —
Lorsque, avant l'âge de 30 ans, ces mêmes jeunes gens
veulent résider momentanément en France, ils doivent
aviser do leur déplacement lo consul, toujours chargé de
contrôler leur situation.
Do même, tout homme soumis encore aux obligations
militaires, et qui va se fixer en pays étranger, ou qui change
do résidence à l'étranger, doit aviser, au départ et ù l'ar-
rivée, lo consul ou agent consulaire, qui rend compte au
ministre. ^Décrets dos 21 fév., ÏO juill. et 18 sept. 1880;
■Jl mars 1882; 27 avr. 1883.)
— Dr. intern. Les premiers consuls paraissent avoir été
établis dans le Levant par les villes d Italie au xii" siècle.
Saint Louis fut lo premier roi français qui institua dos
consuls à l'étranger. On finit peu à peu par en établir chez
toutes les nations avec lesquelles on se trouvait en rap-
ports de commerce.
En France, le corps consulaire se compose de consuls
généraux, de consuls de première et de seconde classe ,
de consuls suppléants (autrefois élèves-
consuls), de vice-consuIs de première et
de deuxième classe. Au corps consulaire
se rattachent aussi trois classes de chan-
celiers et trois classes de drogmans et
d'interprètes. En outre, la France, ainsi
que les autres gouvernements, chois'.t
dans certains pays, pour la représenter,
des négociants ou notables indigènes.
L'admission dans les deux carrières diplo-
matique et consulaire est subordonnée à
un même concours.
Les attributions des consuls ne sont pas
les mêmes dans tous les pays. L'autorité
en vertu de laquelle ils les exercent s'ap-
pelle provision. Cette autorité doit être
autorisée par un exequalur, acte émanant
de la souveraineté territoriale. Les con-
suls sont charges de la protection géné-
rale du commerce français et de la navi-
gation nationale. Ils ont de nombreuses
attributions relatives à la navigation.
Us ont diverses fonctions administra- ,- -• -^.
tives et remplissent celles attribuées en ■ -
France aux officiers de l'état civil. Ils Consul de France,
reçoivent des testaments authentiques.
Ils peuvent avoir, selon les cas, une juridiction plus ou
moins étendue. Ils sont spécialement chargés de donner au
gouvernement toutes les informations politiques ou com-
merciales do nature à intéresser leur pays. Les consuls
jouissent, comme les agents diplomatiques, d'un certain
nombre de privilèges et d'immunités. V. immunité.
CONSUL n. m. Espèce de pétrel du Spitzberg.
Consul (Guillaume), jurisconsulte français, du xvii» s.,
fut avocat à Riom. Il est auteur d'une Paraphrase de
Basmaison sur la coutwne d'Auverytie (1667).
CONSULAIRE (/êr' — d\i]a.t. consularis, même sens) adj.
Hist. rom. <Jui a rapport aux consuls romains ou à leurs
fonctions : Les faisceaux consulaires. Il Homme consulaii'e
ou substantiv. Consulaire^ Celui qui avait rempli les fonc-
tions de consul. [11 a été employé dans le sens d'Homme
honoré, respecté : M. de Chateaubriand était devenu iho7n77ie
coNSULAiRK de tous les partis royalistes. (Lamart.)] Il Fa-
mille co7ïsulaire, Celle qui avait eu un consul parmi ses
membres, ii Province consulaire. Celle qui no pouvait avoir
fiour gouverneur qu'un consul ou un personnage consu-
airo.11A.7e consulai7-e, Celui où l'on pouvait se porter
candidat à la dignité de consul, il Anjiée co7isulaire. Temps
qui s'écoulait depuis l'entrée en fonctions de deux con-
suls, jusqu'à l'installation de leurs successeurs.
— Antiq. rom. Fastes coJisulaires, Tables do marbre
trouvées à Rome, et qui contiennent les noms des rois,
des consuls, dos tribuns militaires ayant pouvoir do con-
suls, des dictateurs, dos censeurs et dos maîtres de la ca-
valerie, jusqu'à l'an de Rome 754.
— Blas. Hache consulaire. Hache entourée d'un faisceau
de verges, comme celles que l'on portait devant los con-
suls romains.
— Dr. Qui concerne les anciens juges-consuls : Décision
CONSULAIRE. Tribunal consulairk. Il Fam. At-oiV la goutte
consulaire. Se disait autrefois, en plaisantant, d'un débi-
teur qui n'osait mettre lo pied dehors, do peur d'être ar-
rêté sur un ordre des juges-consuls.
— Hist. mod. Qui a rapport aux consuls de la Républi-
que française : La garde vo^&vlmru était formée de iiuatre
oataillons d'infantci'ie. (Thiers.)
— Numism. Mon7iaies consu-
laires ou n. f. Consulaires. y. la
partie encvcl.
— n. f. Ilist. Pièce de canon
à la bouche de laquotle le dey
d'AIgor fit attacher le consul
do l'rance, ot qui est aujour-
d'hui dressée comme une co-
lonne monumentale sur la place
d'armes do Brest.
— Encycl. Numism. On ap-
f telle monnaies co/isulaires cel-
és qui ont été frappées à
Rome sou.s la républicjue, parce
((u'ellos portent les insignes des triumvirs monétaires ap-
partenant ù des fainilles consulaires. C'est pourquoi on los
appelle aussi monnaies d''s familles romaines. Aucune no
portait l'imago d'un personnage vivant. César est lo pre-
mier qui ait représenté son effigie sur une pièce de mon-
naie. Mais, outre les figures los plus ordinaires do Home,
do J'allàs ou de Mars, avec los Ùioscnros, un attelage de
chevaux, ou une carène de navire au revers, les triumvirs
avaient lo droit do choisir telle effigie ({u'il leur plaisait.
Ha on usaient pour honorer la «émoiro soii d'un de leurs
Muiinaitf coiiBiiliilro
(lilat. rom }.
ancêtres, soit de quelque autre personnage. C'est ainsi fjue
Brutus figure sur les monnaies de la gens Junia, Scipion
l'Africain sur celles de la gens Comelia. Ces monnaies
fournissent un assez grand nombre de renseignements
historiques ot archéologiques, mais, aucun signe no per-
mettant do les dater, on les classe suivant l'ordre alpha-
bétique des noms dos familles. Elles n'ont en général pas
une grande valeur artistii(ue, sinon quelques types do la
deuxième moitié du V siècle avant J.-C.
CONSULAIREMENT (/^'r') adv. Suivant l'usago, à la ma-
nière des juj^os-cunsuls : Demande jugée consulaihement.
11 Avec la qualilé, lo rang de consul.
CONSULARITÉ n. f. Dignité de consulaire ou de consul
honoraire, quo les empereurs romains donnaient quelque-
fois à des personnes qui n'exerçaient pas et n avaient
jamais exercé les fonctions de consul,
CONSULAT [la — du lat. consulatus, même sens) n. m.
Hist. rom. Titre, dignité de consul, gouvernement consu-
laire : A Bo7ne, le consulat était la pre7nière des dignités.
Il Exercice des fonctions de consul : Le consulat de Cicé-
ron fut assez troublé.
— Dr. Dignité, fonctions déjuge-consul, n Dans certaines
villes, Ensemble des magistrats municipaux : Le consulat
d'Arles, w Consulat de la mer, Recueil de droit maritime.
V. consulat db la mkr.
— Hist. mod. Titre de consul de la République fran-
çaise. Il Fonction de consul dans un port étranger. 11 Rési-
dence do consul : Consulat bâti presque au bord de la
7)ter.
Consulat (le), gouvernement consulaire établi par la
constitution de l'an VIII, etqui s'étenditdu 9novembre 1799
au 18 mai 1804 : Histoire au Consulat. Le Consulat fut
une 7'estauration. (M""' de Staël.)
— Encycl. Bonaparte, alors dans toute la force de son
génie, avait profité de la lassitude générale pour ren-
verser le Directoire (18 brumaire). Trois consuls provi-
soires : Bonaparte, Sieyès et Roger-Ducos furent chargés
de faire une constitution. Inspirée par Sieyès, mais mo-
difiée par Bonaparte, la nouvelle constitution donnait
lo pouvoir exécutif à trois consuls {Bonaparte, Camba-
cérès et Lebrun), le pouvoir législatif au Corps législatif
et au Tribunat. Le conseil d'Etat préparait les lois. Un
Sénat conservateur veillait au maintien de la constitution.
Devenu premier
consul, Bonaparte
concentra tous les
jiouvoirs dans sa
main, n om ma les
fonctionnaires pu-
blics, au lieu de les
choisir dans les
listes de notabilités
qui avaient rempla-
cé les anciennes as-
semblées électora-
les, prit l'initiative
des lois, etc. Pour
assurer son auto-
rité, il rétablit l'or-
dre et la paix.
L'Angleterre, l'Alle-
magne, l'Autriche,
n 'ayant pas dé-
sarmé, il prépara une nouvelle campagne. Les succès
de Moreau en Allemagne (Hochstîedt. Hohenlinden), ceux
de Bonaparte en Italie (Moutebelio, Marongo), furent sui-
vis des traités de Lunéville (1801) et d'Amiens (1802). Le
PremierConsul profita de ses victoires
et des nombreuses conspirations diri-
gées contre lui pour se faire nommer
consul à vie. Supprimant peu à peu
les obstacles qui gênaient son action
personnelle, il gagna le Sénat à ses
intérêts, épura le Tribunat et sur-
veilla la presse. Secondé par Carnot,
Hortalis, Fouché. etc., il réorganisa
l'administration ; dans chaque dépar-
tement, un préfet, un sous-préfet, un
maire, remplaceront les municipalités <
libres. L'organisation judiciaire, mo-
difiée, devint ce (ju'elle est encore
aujourd'hui, (/impôt, rétabli, fut ré-
gulièrement perçu. En 1800, Mollion
créa la Banque de France. On acheva
lo Code civil. Pour se concilier les
nobles, le Premier Consul se montra
tolérant. Un concordat (I8OI) avait
rétabli lo culte; les royalistes, cepen-
dant, ayant comploté, il leur répondit
parlomourtroduducd"Knghienn804)
IjOS 0 jacobins » furent surveillés de
Srôs. Entouré d'une cour d'officiers et
o magistrats, pour lesquels il avait
créé l'ordre de la Légion d'honnour, Bonapary, plus puis-
saut qu'un roi do l'ancien régime, roçut, en 1804, le titre
d'empereur héréditaire (sônatus-consulte do l'on XII).
Consulat et de PEmpire (Histoirk du), par Tliiors,
publication commencée on 1845, terminée ou 18GÎ. C'est
l'épopéo impériale, racontée par un esprit clair, minu-
tieux, ot «ni croit ^tro impartial. Partant do l'o principe
contestable que le Consulat était un gouvernouient idéal,
Thiers accepte lo l8-Brumairo; mais, au moment où los
revers commencent, il montio « qu'il ne faut jamais livrer
la patrie à uu homme, u'importo l'hommo, n'importent les
circonstances ■ ; d'où nno contradiction fondamontalo.
Critique, Thiers accuoillo les légendes, ne contrôle pas
assez ses sources; il a le souci do l'oxactitude matérieHo,
mais no cherche pas toujours A sorror de près la vérité
morale. Historien, It n'essaye pas do dégager la significa-
tion des événements, d'examiner leurs résultats au point
de vue do l'histoire généralo de l'esprit humain. L'étude
do l'état intellectuel et moral de la France à cette épo-
que, l'opposition caractéristique do M"" de StaM et do
Chaleaubriand lui semblent moins dignes d'atlenlion que
l'histoiro-bataille. Moraliste, il reste neutre, sauf quand
les nécessités de l'apologie font dévier sa couscienco his-
torique. Pour justifier le dictateur, il est coniraint d'ap-
prouver tous los actes du despotisme impérial ; pour glo-
rifier lo conquérant, il lui faut excuser ses violations du
droit des gens et do la liberté individuelle. En somme, cotto
20
l.es trois consuls.
Costume do consul
(1801 (Bonaparte]).
CONSULAT —CONTACT
histoire est une narration brillante, éloquente , plutôt qu'une
œuvre d'une véritable portée philosophique et morale.
Consulat de la mer, recueil de lois et de jurispru-
dence maritimes, rédigé au moyen âge, et qui compre-
nait les règles et usages en vigueur dans les ports de la
Méditerranée. On n'est d'accord ni sur la date, ni sur le
lieu, ni sur la langue, ni sur le caractère de sa rédac-
tion originale. On fait varier la date, de la tin du xi' au
commencement du xv" siècle. C'est un recueil sans ordre,
comprenant 29" chapitres; les quarante-cinq premiers,
relatifs aux juges-consuls de 'Valence, semblent avoir été
ajoutés après coup. Il est probable, d'ailleurs, que le texte
primitif a été grossi d'additions successives. Le «Consulat
de la mer» ajoui d'une grande autorité jusqu'au xviii'siècle.
CONSULESSE (tèss) a. f. Femme d'un consul. (Inus.)
Consulta (la), palais du Ministère des affaires étran-
gères, à Rome. V. Consulte.
CONStJLTABLE adj. Que l'on peut consulter; qu'il peut
être utile de consulter : Un livre consultable.
CONSULTANT {tan), ANTE n. Personne qui consulte,
qui prend conseil : Cabinet envahi par les CONSIII.TANTS.
adj. Se dit d'une personne qui donne des consulta-
tions : Médecin, Avocat consultant. [Médecin consultant
se dit spécialement de celui que l'on adjoint au médecin
ordinaire du malade, pour conférer avec lui sur la mala-
die; avocat consultant, de celui qui, après examen d'une
affaire litigieuse, donne son avis sur la marche à suivre,
mais ne se charge pas de plaider.)
CONSULTAT {ta — rad. consulter) a. m. Conseiller, com-
missaire du pape. 11 A la cour d'Espagne, Conseil que le roi
tenait tous les vendredis, et dans lequel on lui rendait
compte de ce qui s'était passé dans les conseils de la semaine.
CONSULTATIF, IVE (rad. consulter) adj. Qui est appelé
à donner des avis, des conseils sur certaines choses : Co-
mité CONSULTATIF. Il Ai'oir voix consultative. Jouir du droit
d'émettre un avis, mais non do celui d'intervenir dans le
vote qui suit la délibération à laquelle on a pris part.
CONSULTATION {si-on) n. f. Action de consulter, de
demander un avis, un conseil ; // n'y a rien qui soit plus
mêlé de fraude que les consultations, parce que chacun
veut qu'on lui réponde selon sa passion. (Boss.) [Ce sens
est tombé en désuétude.] 11 Action d'éclairer par ses con-
seils : Donner une consultation.
— Délibération, e.xamen, étude en commun que 1 on fait
dans le but d'arriver à formuler un avis ou à donner une
décision : Une longue consultation.
— Dr. Avis écrit et motivé que fournit un jurisconsulte
ou un avocat sur une question de droit ou do procédure.
Il Mémoire adressé à un avocat pour lui exposer une
atTaire et lui demander ses conseils : Avocat qui répond a
une consultation, il Chambre, Banc, Pilier des consulta-
tions, Lieux du Palais de Paris oil les avocats consultants
attendaient leurs clients, n Consultalions de chanté. Celles
que des avocats désignés d'oflice donnaient gratuitement,
un jour par semaine, au Palais.
— Méd. Ecrit dans lequel un médecin formule son opi-
nion sur le caractère d'une maladie, et prescrit le traite-
ment à suivre, n Examen de plusieurs médecins sur les
caractères d'une maladie grave, et le traitement qu'il leur
parait convenable de prescrire au malade et résultat écrit
de cet examen. 11 Temps et lieu où un médecin reçoit les
malades pour les examiner et leur prescrire un traitement ;
Aller à la consultation.
— Encïcl. Dr. Dans le droit romain, les consultations
des jurisconsultes {resnonsa prudenlum) eurent, à certaines
époques, une autorité offlcielle qui liait le juge. Dans l'an-
cieuue France, les avocats consultants, que l'ordonnance
de 1344 distinguait des autres avocats, étaient appelés au
conseil du roi et jouissaient de certains privilèges. Au-
jourd'hui, il n'y a plus de jurisconsultes offlciels. Toute per-
sonne, sauf les magistrats et greffiers, peut donnerdes avis
sur une affaire. Dans la pratique, ce sont les avocats qui
donnent des consultations. La plupart cumulent la consul-
tation avec la plaidoirie ; on appelle avocats consultants
ceux qui s'occupent plus exclusivement de consultations.
Les consultations n'ont plus qu'une valeur doctrinale
et ne sauraient lier la décision du juge. Dans deux cas,
la loi exige une consultation écrite d'un avocat : la requête
civile est non recevable, s'il n'est signifié en tête une con-
sultation de trois avocats exerçant depuis dix ans au
moins près un des tribunaux du ressort de la cour dans
lequel le jugement a été rendu (C. proc. civ., art. 495);
de même, le tuteur ne peut transiger au nom du mineur
ou de l'interdit qu'avec l'autorisation du conseil de famille,
et l'avis de trois jurisconsultes désignés par le procureur
de la République (0. civ., art. 467, 2045). En vertu d'un
arrêté du 21 fri-
maire an XII,
les communes
ne pouvaient
transiger avec
des particu-
liers sur des
droits de pro-
priétéqu'après
une délibéra-
tion du conseil
municipal,
prise sur la
consultatio n
de trois juris-
consultes dôsi
gnés par le
préfet; mais
cette nécessité
d'une consul-
tation a et.
supprimée.
Consult
tion meci;
cale (laj. 11
existe sous co La conaultation, d'après Jan van Steen.
titre plusieurs . .
charmants tableaux hollandais, dont les principaux sont :
la Comultalion médicale, de Jan van Steen, à Amsterdam ;
même sujet, du même, à La Haye, à Munich, etc., et la
Consultation, chef-d'œuvre do "Pieter do Hooch, qui a
passé à la vcnto Narischkine en 1883, oil il a été vendu
160.000 francs.
CONSULTE (de l'ital. consulta, consultation) u. f. Action
de consulter, de demander des conseils. (Vieux.)
— Hist. Assemblée, conseil, cour de justice, en Italie et
ilans quelques cantons suisses : La consulte des finances.
La CONSULTE d'Etat. 11 Consulte sacrée. Cour de justice à
Rome.
— Encvcu Ce nom a été donné à divers corps consti-
tués. En 1802, une co«s«i(e extraordinaire délibéra à Lyon
sur la formation de la république Cisalpine. Dans le
royaume d'Italie, on créa, à la place du Ministère des
affaires étrangères, une consulte chargée de cette branche
d'administration. Il y a eu, à Rome, sous le gouvernement
pontifical, la sacrée Consulte, tribunal chargé de reviser
les jugements des autres tribunaux. A son retour à Rome,
on 1850, Pie IX établit une consulte des finances.
CONSULTER (lat. consultare, fréquentatif de consulere,
même sens) v. a. Autrefois, Examiner, donner des conseils
à quelqu'un, ou à propos de quelque chose : Consulter
une a/faire. — S'emploie encore absolument en ce sens :
Médecin, Avocat qui consulte tous les jours, n Demander
des avis, des conseils à : Consulter les médecins, un avo-
cat. Il Interroger, chercher à s'éclairer, à connaître quelque
chose au moyen de : Consulter les entrailles des victimes,
les astres, il Prendre pour guide, se régler sur, chercher
une règle de conduite dans : Consulter l'expérience, la
raison, le goût. Il Sonder, examiner avant d'agir : Consul-
ter ses forces, sa bourse. Il Chercher à tirer une déduction
de : Consulter la physionomie des assistants.
— Consulter son oreiller. Demander au repos de la nuit
des idées plus lucides; attendre au lendemain pour pren-
dre un parti.
— V. n. Conférer, s'entendre sur : Consulter avec le roi
au bien de l'Etat.
Se consulter, v. pr. Etre consulté. 11 S'interroger soi-
même, réfléchir, peser le pour et le contre avant de pren-
dre une détermination ou de se prononcer. Il Se demander
mutuellement des conseils; délibérer ensemble.
CONSULTEUR, TRICE n. Personne qui consulte, qui de-
mande des conseils : Un consulteur éternel qui ne sait
jamais ce qu'il doit faire. H Personne qui donne des conseils
ou des consultations : Les légistes, de simples consulteurs,
étaient devenus magistrats. (St-Simon.) [Ions.]
— En T. d'hist. eccl.. Docteur commis par lo pape
pour donner son avis sur des questions de foi ou de disci-
pline, pour procéder à l'examen de certains livres ou
de certaines propositions : Les consulteurs du saint-of-
fice. Il Chez les capucins. Religieux qui donne son avis au
général. Il Nom que l'on donnait, dans certaines congréga-
tions de femmes, aux religieuses qui étaient chargées
d'aider la supérieure.
CONSUMABLE adj. Qui peut être consumé : Des ma-
tières entièrement consumables par le feu.
CONSUMANT {man), ANTE adj. Qui consume : Des
flammes consumantes. Il Fig. Dévorant : La musique était
pour moiime passion consumante. (J.-J. Rouss.)
— En T. de méd., Caustique : Un onguent consumant.
(Peu usité.)
CONSUMER (lat. consumere; de cum, avec, et sumere,
prendre) v. a. User, ronger jusqu'à ce que la destruction
soit complète ou puisse être considérée comme telle : La
rouille finit par consumer le fer. u Par ext. User, affaiblir,
faire dépérir, abattre : Maladie qui consume un homme.
Il Fatiguer, épuiser graduellement : Les soucis, les douleurs
nous consument. 11 Eteindre, anéantir, faire cesser : La
guerre consume la vie de milliers de producteurs.
— Absorber, dépenser, diminuer, prodiguer, consom-
mer : Consumer tout son patrimoine. Il Employer, consa-
crer entièrement : Consumer tout son temps à un ouvrage.
Se consumer, v. pr. Etre consumé, n Dépérir. 11 S'épui-
ser graduellement, se fatiguer de plus en plus ; Se con-
sumer en regrets, en efforts inutiles, il S'éteindre, périr,
être détruit, n Dissiper sou bien, se ruiner : Se consumer
en procès. Il Se passer, s'écouler, être absorbé, entière-
ment employé : l'oute notre vie se consume en entreprises.
— Syn. Consumer, consominer. 'V. consommer.
CONSUMMATUM EST {Tout est consommé). Dernières
paroles do Jésus-Christ sur la croix, dans la traduction la-
tine de l'Evangile appelée la Vulgate. (Ces paroles trou-
vent de fréquentes applications après un désastre, une
ruine, une grande douleur, etc. ; La bataille de Pharsale
fut le CONSUMMATUM EST de la liberté romaine.)
CONSUMPTIBILITE {son-pti — rad. consumptible) n. f.
Caractère de ce qui peut être consumé : La consumptibi-
LITÉ du bois.
CONSUMPTIBLE (son-ptibV — du lat. consumptus, con-
sumé) adj. Qui peut être consumé : Matières consumpti-
BLES par le feu.
CONSURE n. f. Nom donné à un fardier qui, dans [cer-
taines parties de la France, s'emploie pour transporter
les pièces de bois.
CONSURÉE {ré) n. f. Quantité de bois que transporte en
une fois une consuro.
CONSUS, très antique divinité romaine agreste, dont le
nom vient soit de la racine qui a donné conserere, semer,
soit de conditus, caché. L'une et l'autre étymologie exprime-
raient ici la même idée. C'est par erreur que l'on a voulu
faire dériver consus de consilium et, par là, faire àe Cousus
le dieu du bon conseil. Elle s'expli<jue par la tradition qui
veut que ce dieu ait conseillé à Romulus l'enlèvement des
Sabinns pour donner des femmes à son peuple. Mais Consus
était déjà honoré, à cette époque, comme dieu champêtre
et. peut-être, comme dieu infernal. Les anciens lo rappro-
■ haient à tort du Poséidon Hippios des Grecs, avec lequel
U n'a de commun que les courses de chevaux et de chars
qui faisaient partie da ses fêtes, les consualies.
Conta (Basile), philosophe et liomme d'Etat roumain,
n.'- en ISiCi, mort à Jassy en 18K2. Après avoir fait ses
itudes à Jassy, il devint professeur de droit civil à l'uni-
viTsité de cette ville. Elu député en 1819, il fut ministre
de l'instruction publique l'année suivante. Démissionnaire
après six mois, il fut nommé membre de la Cour de cas-
sation. On a do lui : Théorie du fatalisme (ISIT); Origine
des espèces (1888); Premiers principes composant le monde
(1888); Introduction à la métaptiysique (1880); Eléments de
la métaphysique (1890).
CONTABESCENCE {bès-sanss — du lat. contabcscere, se
consumer) n. f. Consomption.
— Encyci.. Conlabescence n'est pas tout à fait synonyme
226
de consomption. Tombé en désuétude, ce mot a récemment
repris sa véritable acception et sert maintenant à dési-
gner la déminéralisation intense qui accompagne toutes
les maladies infectieuses, et notamment la tuberculose,
les lièvres exanthématïqucs graves, etc. Cette déminérali-
sation est, très probablement, d'après les recherches con-
temporaines, la cause immédiate des complications qui
atteignent les patients déjà frappés d'infection, car la di-
minution des principes minéraux altère le pouvoir bacté-
ricide du sérum et 1 activité de la phagocytose. Ou ne sau-
rait donc confondre la contabescence avec la consomption
vraie, qui est une des conditions de la maladie ou de l'af-
fection initiale et exprime son action sur la nutrition géné-
rale, sur la dystrophio et l'atrophie consécutive des tissus.
CONTABESCENT (bès-san),, ENTE [lat. contabescens ; de
conlabescere, se consumer] adj. Atteint de contabescence,
de consomption par déminéralisation intense, il Maladie
contabescente, Maladie qui entraîne la consomption par dé-
minéralisation.
CONTACE n. m. En T. de liturg.gr., Livre d'église,
missel, n Hymne fort courte. Il Archonte des contaces, Gar-
dien des livres d'église.
CONTACT {takf — lat. contactxts; de cum, avec, et tac-
tus, loucher) n. m. Etat des corps qui se touchent : Il
existe deux sortes de contacts : la contiouité et la cohésion.
(Lamenn.)
— Fig. Rapports de fréquentation, de proximité, d in-
fluence : Le CONTACT du vice souille la vertu.
—• Point de contact. Endroit par où des corps ou des
figures se touchent : Le point de
CONTACT de deux circonférences est ton- ^^ \
jours sur la droite qui joint lei/rs cen-
tres. Il Fig. Rapport de similitude :
Le peuple italien et le peuple espagnol
07ït plus d'un POINT DK CONTACT.
— Art milit. Contact des coudes,
Position que prennent les soldats qui
s'alignent dans le rang, en plaçant „ . . , „ „.„„, .
la mlin gauche sur la hanche gauche, , E^J^d'olte ™^Ûné
de façon que leur coude gauche j„urbe; 2. De deux
vienne au contact du coude droit de circonférences,
leur voisin de gauche. II Contact de
deux ai-mées ou troupes quelconques, amies ou ennemies,
qui se cherchent pour so mettre en rapport ou pour se
combattre. (Le contact se prend par la cavalerie d'eaipio-
ration ; il existe quand les avant-gardes lancées de part et
d'autre se rencontrent, c'est-à-diro lorsqu'il n'y a plus
nue 2 ou 3 kilomètres entre les deux armées ou troupes
qui se cherchent. C'est quand deux armées adverses ont
pris le contact que la période d'action proprement dite
succède à cello des mouvements.)
— Ch. de f. Contact fi.re, Appareil automatique placé
dans l'axe de la voie, à quelque distance en avant d'un
signal d'arrêt, et qui fait fonctionner, par un contact éta-
bli électriquement, le sifflet d'alarme de la locomotive,
lorsque le mécanicien, ne s'apercevant pas que le signal
est à l'arrêt, continue sa marche. Aujourd'hui, le contact
fixe agit directement sur le frein continu du train, le fait
fonctionner et arrête ainsi la marche du convoi. On donne
fréquemment le nom de crocodile à un contact fixe.
Electr. et télégr. Contact de transmission. Point où
le manipulateur d'un appareil télégraphique vient se met-
tre en contact avec l'une des extrémités du circuit de la
pile. Il Contact de réception. Point d'appui du manipulateur
Morse, à l'état de repos, sur l'enclume, qui établit ainsi
une communication entre la ligne, les électro-aimants de
l'appareil et la terre. Il Contact isolé. Point de la colonne
de translation où l'extrémité de la palette Morse prend
son appui, à l'élat de repos, sous l'action du ressort appelé
ressort antagoniste, n Contact de pile. Point de la colonne
de translation de l'appareil Morse, où l'extrémité de la
palette vient toucher un contact en communication avec
la pile, au moment où se produit l'attraction de cette
palette, a Contact de frottement. Contact de pièces dont
l'une, au moins, vient frotter contre l'autre et ravive le
métal. Il Contact de glissement. Contact produit par un
mouvement de glissement. Il Contact par pression, Contact
produit entre deux pièces pressées l'une contre l'autre.
Il Contact à pédale. Contact qui, pour être obtenu, exige la
pression du pied sur une pédale, il Contact à mercure, Sys-
tème dans lequel le mercure se déplace et produit un con-
tact sous l'influence du mouvement des aiguilles d'une
voie ferrée, n Contact par traction. Contact de pièces qui
sont tirées l'une contre l'autre.
— Géom. Contact de premier ordre. Celui où les figures
qui se touchent ont un seul élément commun. « Contact
du second ordre, Celui où les figures ont deux éléments
communs. Il Angle de contact ou de contingence. Angle
infiniment petit que font deux courbes ou une droite et
une courbe qui se touclient.
— Méd. Attouchement entre deux personnes dont 1 une
est atteinte d'un mal contagieux. Il Contact immédiat.
Attouchement direct d'une personne par le malade, il Co;i-
tacl médiat. Attouchement qui se fait non par le malade,
mais par des objets qu'il a touchés.
— Physiol. Impression générale du toucher.
— Physiq. et cliim. Contacts, Pièces de fer doux que l'on
met en contact avec deux aimants, pour leur conserver
leur vertu magnétique. Il Action, Phénomène de contact.
Action, Phénomène qui se produisent au contact de deux
corps.
— Syn. Contact, attouchement, tact, toucher. 'V. attou-
chement.
— Encïcl. Géom. Imaginons deux courbes C et C, ayant
un point commun M, que nous supposerons point simple
pour l'une et pour l'autre; on dit que les deux courbes ont
UD contact d'ordre m, au point M, s'il existe deux points Pet
P' infiniment voisins de M, l'un situé sur C, l'autre sur C,
tels que la distance PP' soit un infiniment petit, d'ordre
m + 1 par rapport à l'arc MP et à la corde MP.
Cette définition est la même pour les courbes planes
ou gauches, et on définit d'une façon analogue les condi-
tions de contact d'une courbe et d'une surface.
Quand une courbe a un contact de l'ordre le plus élevé
avec une autre, elle est appelée osculatrice.V . osculateur.
Pour deux courbes planes, si l'une des courbes est défi-
nie par /(t, y) = 0, l'autre à l'aide d'un paramétre t :
■r = ,(t). !/ = +('),
x„, Vo étant un point commun correspondant à ( = /„, la
condition nécessaire et suffisante pour qu'eu ce point los
F. (.x, y, z]
F. U, y, .-)
■0,
■ 0,
227
doux courbes aient un contact d'ordre m ost que la fonc-
tion f{f{t)Ai^)] f*t SOS dorivés jusqu'à l'ordre m s'an-
nulout pour i = (q-
Do môme, si doux courbes gauches sont déflnies par
et .7 = ç (n,
la condition d'un contact d'ordre m on un point ( = t^ est
que les fonctions F, [/^{O- ? (0. ■f (0), FJ/'(0> ?(').'{' (')] et
Itnu'S m promièros dérivées s'annulont pour t= t^
CONTADES lIjOUis-Goorgos-Erasmo, marquis, puis
duc DHt. maréohat de France, né au château do Montgoof-
frui (Aujou) on 1704, mort à Livry en 1795. II entra au ser-
vice dans le régiment dos gardes françaises et fut nommé
colonel du régiment de Flandre en 1734. puis du régiment
d'Auvergne. Il eut un rôle important dans les campagnes
dirigées^an Corse de 1737 à 1740, et fut nommé maréchal
do camp. Maréchal de France en 1758, il fut appelé au
commandement de larméo d'Allemagne en 1759; mais,
avant été battu à Minden, il fut remplacé par le maréchal
de Broglie. Lorsqu'il mourut, il était le doyen des maré-
chau.t de Franco. Il avait été fait duc en 1789, et il fut le
dernier duc créé par l'ancienne monarchie.
CONTADIN, INE (do l'ital. contadino ; de contado, pays)
n. Habitant do la campagne, paysan. (Peu us.)
CONTAGE {taf — du lat. contaginm. même sons) n. m.
Matière ou substance vivante, par laquelle se fait la trans-
mission des maladies virulentes ou contagieuses.
— Encycl. Avant les nouveaux développements de la
bactériologie clinique, on réservait le nom de coniages
à ceux de ces éléments vagues et inconnus appelés mias-
mes, qui produisaient certaines maladies contagieuses.
Cotaient donc des émanations provenant ou non de corps
vivants, et leur voie d'élection était la voie aérienne. Les
anciens médecins, sans avoir le nom, avaient déjà défini
la chose à propos do la peste et de la variole. Aujourd'hui,
le terme de « contage » est à peu près abandonné ; on ne
l'emploie plus guère que pour désigner, d'une manière
globale, imprécise, les éléments infectieux qui pénètrent
par les voies naturelles.
CONTAGIER {ji-é) v. a. Communiquer la contagion.
(Peu usité.)
CONTAGIEUX [ji-en), EUSE adj. Qui se transmet par
contagion : Maladie contagieusk. (Il ne faut pas conton-
dre contagieux avec infectieux.)\\Qm favorise , qui déve-
loppe la contagion : Air contagikux.
— Fig. Qui se communique, qui se transmet comme les
maladies contagieuses. (Se dit quelquefois en bonne part) :
La vertu est contacieusk comme le vice.
— Anton. Sporadique.
CONTAGIFÈRE ( Ji — du lat. contagium,cont!LgQ, et ferre,
porter) aiij. Qui porte ou transmet l'agent de la contagion,
et, par extension, les germes de toutes les infections :
Les linges souillés des iijphiques sont coNTAGiFÈRiiS. (Inus.)
CONTAGION {ji-on--\a.t. contagio; de cu/n, avec, et tan-
gere, toucher) n. f. Communication d'une maladie par le
contact médiat ou immédiat : Mal qui se prend, se gagne
par CONTAGION. Il Maladie contagieuse. (S est dit particu-
lièrement de la peste) : Fuir la contagion, il Cause, prin-
cipe matériel des maladies contagieuses : A'auireçitia/j/jorfe
la CONTAGION.
— Contagion vive ou immédiate. Celle qui a lieu par con-
tact immédiat. li Contagion morte ou médiate. Celle qui a
lieu par contact médiat.
— Fig. Transmission, communication qui se fait par la
fréquentation ou par quelque intluence morale : La con-
tagion de la peur, ii Se dit quelquefois en bonne part : La
vertu a aussi sa contagion.
— Encycl. Les maladies virulentes ou infectieuses peu-
vent naître par hétéro-infection ou par auto-infection. Dans
le premier cas, le germe morbifique provient immédiate-
ment de l'extérieur; dans le second, il existe en nous à
l'état normal, mais a profité d'une diminution de la résis-
tance vitale pour revêtir des propriétés pathogènes. L'hé-
téro-infectioo peut, à son tour, revêtir deux formes : i'jno-
culation, quand les bactéries ou les microbes pathogènes
pénètrent par etfraction (plaies vives et contusos), et la
contagion, quand ils pénètrent par les voies naturelles.
Dans la contagion, la contammation se fait soit par voie
directe, c'est-à-dire par le contact d'un sujet malade avec un
sujet sain qui contracte la maladie , soit par voie indirecte ;
elle a lieu alors médiatement, par des objets divers : vête-
ments, bardes, air, sol, eau, personnes qui servent de véhi-
cules aux germes pathogènes.
La contagion par contact direct est trop évidente et trop
certaine pour qu'il soit nécessaire d'insister. Il en est do
môme pour la transmission médiate, qui se fait par des
fiersonnes ayant soigné ou simplement approché dos ma-
ados, par dos chirurgiens ou leurs aides, par dos pièces
à pansement, par des instruments mal désinfectés ou
mal aseptisés, par des vêtements, des linges, des objets de
literie souillés. La contagion se fait encore souvent grâce
à la persistance dos germes infectieux dans les maisons,
dans les chambres, les tentures, les tapis, les parquets,
les vêtements, persistance qui est parlois extrêmement
longue et tenace ; elle se fait aussi par les véhicules divers :
voitures, fiacres, wagons, et par les lettres et les colis.
Cependant, les mesures énergiques do désinfection, prises
depuis longtemps, ont singulièrement restreint le mode
do propagation dos maladies infectieuses.
La contagion par l'air, qui représente l'oifet des viiasmrs
d'autrofuis, est beaucoup moins certaine. S'il n'est pas
douteux que la fièvre intermittente, beaucoup de tuber-
culoses pulmonaires, etc., reconnaissent cotte origine.
dans la plupart dos cas, cependant, le transport direct
par l'air no semble pas être réellement intervenu. C'est
ainsi que la transmission de la grijjpe, qu'on attribuait
d'abord au vent, no se fait, comme uno ooservaiion plus
attentive a permis do le constater, que par contagion
directe dos personnes ou dos objets. Il en ost do môme
pour la peste, qui, malgré la présence constatée des coc-
cobacillos dans les poussières atmosphériques, no se
transmet jamais réellement à distance, sans contact im-
médiat ou médiat. Au contraire, la transmission dos infec-
tions par l'eau ou par lo soi est absolument démontrée.
Pour la peslo, notamment, on sait que l'hétéro-infoetioii
80 fait lo plus souvent par inoculation dos bacilles dans
les écorchures ou les plaies dos i)iods et des jambes,
fréquentes chez beaucoup do ponulations asiatiques, qui
marchent pieds nus De môme le tétanos, lo charbon se
transmettent par les germes que présente le sol; lo cho-
léra, la fièvre typhoïde, la dysenterie par ceux que l'eau
renferme ; etc.
Il convient d'ajouter que, par définition même, il ny a
jamais contagion, au sens propre, dans les auto-infections.
— BiBLiOGK. : Duclaux, Microbes et maladies (Paris,
ISSl); Bouchard, TraUé de pathulugie générale^ t. I" et II
(Paris, 1895-1896); Roger, Introduction à l'étude de la
uu^decine (Paris, 1899).
CONTAGIONNAIRE {ji-o-Jièr') adj. So dit d'un médecin
qui soutient qu'une maladie est contagieuse.
— Substantiv. : Un contagionnairh.
CONTAGIONNER (j!-o-7j^) v. a. Infecter par contagion.
Se cont^èiont^er, v. pr. Gagner la contagion.
CONTAGIONNISME (ji-0-nissm') n. m. Doctrine qui ad-
met que les maladies contagieuses ou inl'oclieuses se
transmettent toujours par hétéro-infection, et n'apparais-
sent jamais spontanément par auto-infeitxon.
— Encycl. Le contagionnisme absolu est aujourd'hui re-
poussé par la majorité des médecins, depuis que l'on sait
quedesbacilles, vivant en parasites inotfensifs dansl'orga-
ni.sme, ne prennent un caractère pathogène que par suite
d'une diminution accidentelle de la résistance vitale. C'est
ainsi que le bacille typhique, qui existe normalement
dans le contenu intestinal, d après Reumlinger et Schnei-
der, ne devient pathogène qu'à la suite d'une fatigue,
d'un surmenage, d'un coup de froid, des mauvaises con-
ditions hygiéniques qui résultent de l'encombrement, etc.
Il en est de même pour le bacille de la diphtérie, pour le
pneumocoque, etc.
GONTAGIONNISTE(77-o-h/55/') n. m. Partisan de la doc-
trine du contagionnisme.
CONTAGIOSITÉ {ji) n. f. Caractère contagieux, ce qui
fait qu'une maladie est contagieuse, par opposition avec
iNocuLABiUTE : La CONTAGIOSITÉ du choléru, de la fièvre
typhoïde.
CONTAILLE {ta-ill [Il mil.]} adj. Se dit d'une sorte de
soie de qualité inférieure : Des soies contailles.
CONTAIRE {ter') n. m. Antiq. rom. Cavalier armé d'une
longue lance appelée contus, partie essentielle de l'arme-
ment dusoldatromain. (Le
mot contus ne désignait
primitivement que la lon-
gue perche munie d'une
pointe métallique, dont
les marins se servaient
comme d'une sonde et, au
besoin, pour diriger leur
bateau.)
CONTAMINABLE adj.
Qui peut être contaminé,
souillé. Il Qui peut commu-
niquerlacontagion: Contaire-
Objets contaminables.
CONTAMINATION {si-on— lat. con(amma/i'o, même sens)
n. f. Souillure ; Suivant la loi de Moïse, il y avait plusieut^s
sor/esrfe CONTAMINATIONS. (Acad.) Il Infection par une mala-
die contagieuse : Mesures contre la contamination.
— Littér. lat. Les Latins appelaient contaminatio un pro-
cédé de composition dramatique qui consistait à amalga-
mer la matière de plusieurs comédies grecques pour en
tirer une seule comédie latine. La cotttaminatio lut sou-
vent pratiquée par Térence.
— Encycl. Pathol. V. contagion.
Contamine (Gédéon, baron de), officier et manufac-
turier français, né àGivet en 1764, mort vers 1832, servit
dans les gardes du corps et émigraen 1791. A son retour, il
établit à Givet la première fonderie de laiton qui ait existé
on France, puis, en 1819, la manufacture de Fromolonnes,
d'oii sont sortis les premiers essais en grand d'application
du zinc aux arts et à l'industrie.
Contamine (Théodore, vicomte de), général français,
né à Givet en X773, mort vers 1845. Il fut fait prisonnier à
Trafalgar. Rendu à la liberté, il assura en partie le suc-
cès de la bataille de Wagram, en retardant la jonction
de l'archiduc Jean avec le prince Charles. Il reçut do
Louis XVIII. avec le titre de « vicomte « , le grade de maré-
chal do camp.
CONTAMINER (du lat. contaminare, même sens) v. a.
Souiller. Il Infecter d'une maladie contagieuse : Contami-
ner un pat/s. Vignes contaminées par le phylloxéra.
Se contaminer, v. pr. So souiller, ii Etre infecté d'une
maladie contagieuse.
Contant (Paul), botaniste et poète français, né à
Poitiers vers 1570, mort en 1632. Il voyagea, forma dos
collections et créa, à Poitiers, un cabinet d'histoire natu-
relle, ainsi qu'un jardin botanique. A la fois savant et
poète, il composa une sorte do poème descriptif, le ytir-
din et cabinet poétique de Paul Contant (1609), qui est rare
et recherché.
Contant d'Ivry (Pierre), architecte français, né à
Ivry-sur-Soine on 1698, mort à Paris on 1777. Il fut nommé
membre de l'Académie on 1726, et devint architecte du duc
d'Orléans. On lui doit, entre autres monuments, la plus
grande partie du Palais-Royal. Enfin, il avait fourni les
plans de la reconstruction do l'église do la Madcloino ù
Paris il7ij»), plans qui furent modifiés par Coulure.
CONTARENE n. f. Bot. Syn. do corymbium.
CONTARÉNIE {ni) n. f. i'ianto mal décrite, rapportée
aux verbénacécs ou aux scrofulariacéos.
Contarina, comm. dltalio (Vénôtie [prov. do Ro-
vigo|). sur lo Pô délia Maestra, non loin do la mer;
6.200 hab.
Gontarini. une des douze nremièros familles do la
république .le Venise , et dont les principaux membres
sont : Dominique Contariui , doge do 1043 à 1071. [Il
réprima une révolte de Zara, acheva l'église Saint-Marc
et bAiit le couvent de Saint-Nicolasl ; — Jacques Gonta-
rini, doge do 1275 à 1280. [Il réprima une révolte de
Triesto et força les AncAnais A reconnaître la supréma-
tie do VonisoJ ; — Andké Contarinl, dogo do l J:>7 U U82.
rit. Louise
e critique
CONTADES — CONTE
[Il siégea dans lo tribunal qui condamna Marino Faliero,
et termina la fameuse guerre do Chiozza en reprenant
la Chiozza et on capturant la Hotte génoise (1380)]; —
Ambroise Gontarini, ambassadeur eu Perse de 1473 à
1477. [11 publia une intôrossunto relation de son voyage :
il Viagqio delmatjnifico Ambroifio Cunianni (Venise, 1487)];
— Gaspard Gontarini, no en 1483 à Venise, mort à
Bologne en ir>42, prélat. [Il négocia la délivrance de
Clément VII on 1527, fut nommé cardinal en 1535, et
se consacra désormais à la réconciliation des catholiques
et des protestants, soit par la plumo {Cousilium de ancn-
danda Ecciesia, 1537), soit par la parole à la dièto de Ra-
tisbonne (1541). lia laissé de nombreux ouvrages, notam-
ment une Somme des conciles (Paris, 1543), et un traité
De niagistratibus et repubtica Veneta (Paris, 1543)]; — Simon
Gontarini, né à Venise en 1563, mort en 1633. [Il fut chargé
de diverses ambassades] ; — François Gontarini, doge
de 1623 à 1625; — Nicolas Gontarini, doge de 1630
à 1631 ; — Ludovic Gontarini, mort à Venise en 1653,
diplomate. [Il négocia l'accord avec la France dans
l'affaire de la Valteline, et l'arbitrage vénitien au traité
de Westphalie]; — Cuarlks Gontarini, doge de 1655
à 1656; — Dominique II Gontarini, doge de 1659 à 1674.
[Il signa la cession de Candie aux Turcs, en 1667] ; — Louis
Gontarini, doge de 1676 à 1684.
Gontarini (François), écrivain vénitien du xv" siècle,
fut professeur de philosophie à Padoue, ambassadeur de
la république auprès du pape Pie II et commandant d'un
corps d'armée chargé de secourir les Siennois. Il reste de
lui une BistoTÎa Étrurist, -piihUéo avec V Histoire de Flo-
rence de Jean-Michel Brutus (Lyon, 1568).
CONTARINIE (ni) n. f. Algue du genre carpophylle.
CONTASSERIE {rî — rad. conte) n. f. Petite nouvelle,
ragots.
Contât [(al (Louise), actrice, née à Paris en 1 760, morte
en 1813. Elle débuta, en 1776, à la Comédie-Française,
dans les rôles do coquette, et excella dans le rôle de
Suzanne du Mariage de Figaro (1784), d'Elmire du Tar~
tufe, de Célimène du Misanthrope, etc. Personne n'a inter-
prété Molière et Marivaux avec plus d'espr'' ' --:--
Contât fut incarcérée pendant la Terreur. Un
injuste de l'acerbe Geoffroy
lui rît prendre sa retraite",
en 1808. Elle épousa, à cette
époque, un neveu de Parny.
— Sa sœur, Emilie Gontat,
s'est fait aussi une belle ré-
putation au Théâtre-Fran-
çais (1785-1815), dans les rôles
de soubrette.
CONTAUR(Mr') n. m. Pièce
de bois qui, dans une galère,
était placée au-dessus de l'en-
ceinte. Il On dit aussi coNTA^T.
CONTE (rad. conter) n. m.
Récit plaisant de choses or-
dinairement imaginaires et,
plus souvent encore. Récit
familier d'aventures merveil-
leuses : Les CONTES qui ont
passé par la veillée en valent mieux. (J. Joubert.) il Contes
gras. Contes licencieux, u Contes de fées. Récits enfan-
tins oi> l'on fait intervenir des fées. — Fig. Récits ima-
ginaires, dépourvus do toute vraisemblance ; imaginations
brillantes, mais sans fondement : Les promesses de l'espé-
raitce ne sont, le plus souvent, que des contes de fées.
(On dit quelquefois, plus spécialement. Contes de Peau
d'âne, par allusion au conte de Despériers, reproduit par
Perrault.) il Conles de ma mère ou de la mère l'oie. Contes
de la cigogne. Recueils d'anciens fabliaux. — Fig. Récits
enfantins et dépourvus de vraisemblance, il Contes bleus.
Recueil do contes d'enfants qui se publiaient en brochures
à couverture bleue. — Fig. Récit imaginaire et sans vrai-
semblance; assertion ridicule.
— Discours mensonger, ou'une personne tient à une
autre, sérieusement ou par plaisanterie : Un grand faiseur
de CONTES. Il Conte en l'air. Mensonge, duperie. Il Conte
fait à plaisir. Récit invente de toute pièce. — On dit plus
spécialement, Conles d'enfants, de bonnes femmes, de vieil-
les, de grand'mères, contes borgnes, contes à dormir debout.
— Pop. Conte ton conte. Mens à ton aise, on no te
croit pas.
Enctcl. L'homme a toujours aimé les récits merveil-
leux et extraordinaires ; il s'est d'abord plu à écouter les
contes héroïques, c'est-à-dire les épopées ; puis, à mesure
que l'esprit s'aflina, lo contour prit pour objet do ses récits
les événements do la vie réelle, qu'il transformait au gré
do sa fantaisie, soit on leur donnant la couleur du mer-
veilleux, soit on les présentant sous uno forme satirique,
soit on recueillant les traditions populaires. Los contes
populaires eurent, chez les Grecs et les Romains, le mémo
succès que chez les peuples modernes, et l'on en trouve
do nombreuses traces dans Lucien et dans Apulée ; l'an-
neau de Gygès, la baguette magique do Circé, les trans-
formations de l'ftno, dans l'.lne de Lucien et dans l'Ane
(Cor d'Apulée; lo conte même, si gracieux, do ('.-Imoiir et
Psyché, n'ont rien à envier aux inventions qui ont rendu
célèbres les Mille cl une nuits. Les anciens avaient encore
une foule d'autres récits fabuleux peuplés do spectres et
de fantômes, tels que Lamia, ta Gorgone, Gella, la » olcuse
d'enfants, etc. , . „
L Orient est la patrie do ces contes pleins d aventures
extraordinaires, où lo merveilleux joue lo principal rôle;
ils furent popularisés au moyen âge par divers recueils,
tels que les traductions latines du Pantchalanlra. de
Vtlilonadc.^a, do Sindabad (llisloria .uplein sapienlium),
lo Vulonnthos, les Gesia Jtomanorum, les êlislonr lalinr,
singuliers ouvrages dans lesquels sont mêlées naïvement
l'histoire et la fable, où Romulus et Osnr coudoiout fami-
lièrement les Quarante voleurs, et qui ont donné naissance
aux fabliaux, ces contes vifs, joyeux, légers, égrillards
mémo, que les écrivains do toutes les nations ont tour a
tour mis * contribution durant plusieurs siècl«s.
Les Italiens furent les iironiieis à imiter les contours
français. lîoccace était lo lUs d'une Parisienne, et c est on
Franco qu'il prit un grand nombre des énisodes do son
Décnm^ron. Avant lui. Poggio Bracciolini ilo Poggo), dans
ses Facélies, écrites en latin, avait aussi très fréquommont
puisé ÙL la mémo source. Après Boccaco, les contour» lU-
Louise Contât
CONTE
, liens sont légion ; c'est Sacchetti et ses Nouvelles ; Cornaz-
zani et ses Prot^erbes en facéties (xv« s.); Bandello, dont
le recueil est encore plus considérable que celui de Boc-
cace; Kîrenzuola; Giraldi (Cinthio), les Hecatomitti; Para-
bosco. I />i/JoWt; Grazzini (il Lasca, le Cane; Strapparola,
les Facétieuses lYuits ; Cinthio delli Fabrizzi , Origine des
prinerbes vulgaires; Masuccio, il Novellino ; etc. Le bur-
lesque Batacchi et Casti (Nouvelles galantes), terminent,
au XVIII' siècle, cette longue série de conteurs qui se sont
très souvent imités les uns les autres.
Kn Angleterre, il faut citer surtout Chaucer et ses
Contes de Cantorbér^y, qui doivent beaucoup aux fabliaux
français et à Boccace, mais qui n'en sont pas moins des
chefs-d'œuvre de narration variée et spirituelle. Après
lui viennent Gower, Lydgate, Dryden, Prier, Hawkes-
wonh et enrîn Dickens, à qui ses Contes de Noël doivent
faire donner une bonne place dans ce genre de littérature.
En Allemagne, Hans Sachs est un des premiers qui
aient écrit des contes; Burkard Waldis, qui florissait
dans la première moitié du xvi« siècle, a inséré dans son
Recueil de poésies des contes libres et des nouvelles qu'il
a puisés dans Boccace. Hagedorn , Gellert, Zacharia,
Nicolay, Pfeffel. Langbein, Schubart, La Motte-Fouqué,
Clément Brentano. Wieland et Auguste Lafontaine mé-
ritent également d'être cités; mais i! faut surtout men-
tionner "Hotfmana et ses Contes fantastiques, qui sont
presque tous des chefs-d'œuvre; Tieck et ses Contes fan-
taisistes: plus tard, Sacher Masochavec ses Contes juifs et
petits-russiens (1879).
L'Espagne, moins féconde en conteurs que l'Italie, eut
cependant, dès le xii" siècle, la Disciplina clericalis, de
Pierre Alphonse, pleine d'imitations des livres orientaux;
puis le Comte Lucatior, de Juan Manuel, l'archiprêtre de
Mita, et queltjues autres. Au xvii' siècle, Cervantes écrit
ses Novelas ejemplares. De nos jours, il n'y a guère à men-
tionner que Antonio Trueba et ses Contes couleur de rose.
En France, les conteurs se succèdent sans interruption.
Après les fabliaux du xii" au xv* siècle, viennent les Cent
nouvelles Nouvelles, écrites par les familiers du roi Louis XI ;
les Serées, de Guillaume Bouchet; les Récréations et joijeuT
devis, de Bonaventure Despériers ; V ffeptaméron, de Mar-
guerite de Navarre ; les Contes d'Eutrapel, de Noël Du Fail ;
les Comptes du 77ionde adventureuœ, d'un secrétaire de Mar-
guerite de Navarre; le Moyen de pai'venir, de Béroalde de
Verville. Au xvii" siècle paraissent les Contes de d'Ouville,
les Contes de Perrault, les Contes des fées, de M""* d'Aul-
noy ; les Contes de La Fontaine, imités des fabliaux et de
Boccace, rattachent les conteurs du moyen âge à ceux
du xviii* siècle ; Voltaire. Piron, Grécourt,"Harailtoo, Mar-
montel, Voisenon. Durant la première moitié du xix* siè-
cle, le conte semble abandonné pour le roman; notons
cependant Berquin et ses Contes pour les enfants, Bouilly,
Charles Nodier, l'auteur de la Fée aux miettes, des Contes
de la veillée, des Contes fantastiques ; Jules Jantn, égale-
ment l'auteur de Contes fantastiques et de Contes nou-
veaiur; Balzac et ses Contes drolatiques, écrits dans la
langue de Rabelais; Chevigné et ses Contes rémois, imi-
tés de La Fontaine. De nos jours se sont révélés une foule
de conteurs excellents : Hégésippe Moreau, Em. Zola,
G. Flaubert, Alphonse Daudet. Jules Lemaître, Anatole
France, Armana Sylvestre, J.-K. Huysmans, Th. de Ban-
ville, François Coppée. G. de Maupassant, Erckmann-Cha-
trian, etc. ; mais, à quelques exceptions près, leurs com-
positions sont plutôt de petits romans que des contes
proprement dits.
Conte d*liiver (en angl. Wiji^er's Ta^e), comédie en cinq
actes de Sliakspeare. Cette pièce se divise en deux parties.
— Dans lapremière, Léootes» roi de Sicile, est jaloux do sa
femme Hermiono, et la fait emprisonner. La reine accouche
d'une fille dans son cachot; le roi considère cette enfant
comme illégitime et la fait exposer. A cette nouvelle, Her-
mione s'évanouit ; on la croit morte. Seize ans se sont écou-
lés quand commence la seconde partie du drame. Perdita,
fille d'Hermione, recueillie par des pâtres, est belle et
charmante ; le fils de Polyxène, roi de Bohême, en devient
amoureux; le roi découvre cet amour et les deux amants
s'enfuient en Sicile, chez Léontes, où tout s'éclaircit et où
l'on se réconcilie le plus heureusement du monde, grâce
au retour d'Hermione qui, pendant ces seize ans, s était
tenue cachée. D'après les travaux les plus récents, cette
pièce serait l'une des dernières de Shakspeare( 1610-1611).
Conte d'hiver, par Henri Heine. Ce conte (1845) est une
des meilleures productions de l'auteur. — Il marque une
espèce de renouveau littéraire chez Heine C'esten quelque
sorte l'histoire des impressions que lui laisse un voyage
en Allemagne, après une absence de douze ans. Quel admi-
rable cadre pour y loger sa raillerie, et dire leur fait à tous
les prétendus poètes! Heine en profite largement. Il n'ou-
blie pas non plus de décocher en passant quelques traits à
la France, qu'il vient de quitter.
Conte du tonneau (lb) [en angl. Taie ofa tub], satire
allégorioue de Swift (no-1). — Un nomme avait trois fils :
Pierre, Martin et Jean; Pierre (saint Pierre) représente
l'Eglise de Rome; Martin (Luther), l'Eglise d'Angleterre,
et Jean (Calvin), rE;;,'Iiso dissidente. Le père, en mourant,
laisse à chacun de ses fils un habit (la vérité chrétienne\
q^u'ils ne doivent modifier que s'ils en trouvent l'autorisa-
tion expresse dans son testament (la Bible). Cependant les
trois frères se sont répandus dans le monde, et, désireux
de plaire, veulent suivre la mode, et apporter quelques
changements à leur costume. Ils se livrent alors à des
interprétations spécieuses du testament, dont ils torturent
le texte, pour en tirer ce qu'il no contient pas, et pour y
découvrir à tout prix les mots : nœud d'épaule, galon, etc.
Des querelles s'ensuivent : Pierre se sépare à tout jamais
de ses deux frères, ei Martin et Jean finissent aussi par
suivre chacun une route différente. Si, à cette allégorie
transparente, dans laquelle Swift raille plus ou moins ou-
vertement toutes les religions, on ajoute des digressions
spirituelles sur la science, sur la vraie nature de la folie
et l'usage qu'un gouvernement soucieux du bien public
peut on tirer, etc., on pourra se faire une idée de cette
œuvre étrange, qui reste unique dans la littérature euro-
péenne. iTale of a tub [conte d'un tonneau] peut se tra-
duire par conte à dormir debout, conte bleu, mais le pre-
mier traducteur français, van Effers, a consacré le titre :
Cuntes DO tonneau.]
Contes do Boccace, plus connus sous lo nom do Déca-
MÉRON V. ce mot.
Contes de Strapparola. "V. Facbtii£D8U8 Nuits.
Contes (les) de La Fontaine. — Ecrits pour distraire
M"" de Bouillon, nièce de Mazarin, exilée à Château-
Thierry, ces contes sont, pour les sujets, empruntés à
toutes"les littératures, et luttent de perfection littéraire
avec Boccace, l'Arioste et les autres nouvellistes italiens.
La Fontaine y a ajouté sa note personnelle, qui est une
simplicité pleine de finesse, des traits délicats et naïfs, des
saillies gauloises à la mode de Villon, de Rabelais et de
la reine de Navarre. D'accord avec le lieutenant de police
La Reynie, qui avait voulu les faire interdire, Vauve-
nargues a sévèrement jugé les Contes. On ne peut nier le
caractère très libre de cet ouvrage, mais on doit l'expli-
quer par les traditions du genre et les goûts de la société
à laquelle ils s'adressaient, ainsi que le fait d'ailleurs
La Fontaine lui-même dans ses préfaces. Mais, morale à
part, il convient d'admirer l'agrément malicieux et le sel
des plaisanteries, la hardiesse nouvelle des expressions,
le charme continu du style. Dans aucune langue, l'art du
récit n'a été porto aussi haut.
Les Contes sont divisés en cinq livres imprimés : le pre-
mier en 1665, le second en 1667, le troisième en 167i à
Paris, le quatrième en 1675 à Mons, et le cinquième à
Paris en 1682.
Contes de Perrault. Ils parurent en 1697, sous le titre
d'Histoires ou Contes du temps passé, avec cet autre titre
au dos : Contes de ma mère Loye. — L'auteur, Charles
Perrault (l'adversaire de Boileau), les publia sous le nom
de son fils Perrault d'Armancour, âgé de dix ans. Ils
comprennent : la Belle au bois donnant, le Petit Chaperon
rouge. Barbe hleue, le Maistre Chat ou le Chat botté, les
Fées, Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre. Biquet à
la houppe, le Petit Poucet, contes en prose, auxquels il faut
ajouter trois contes en vers parus antérieurement : la
Marquise de Sahtsses ou la Patience de Grisélidis, les
Souhaits, et Peau d'àne. Ce sont des récits généralement
empruntés à la tradition populaire et recueillis sur les
lèvres des nourrices. L'invention en est charmante; le
réel s'y mêle agréablement au merveilleux; les person-
nages sont empruntés à toutes les classes de la société ;
rois, reines, princes, princesses, gentilshommes, et aussi
bourgeois, gens du peuple, une humble petite fille de
campagne ou les enfants d'un pauvre bûcheron, parfois
des animaux parlants; les bonnes fées, marraines géné-
reuses, président souvent à toutes ces destinées; elles
luttent contre les mauvaises fées et contre les ogres. La
rédaction de ces petits contes est simple et naïve, d'une
sécheresse enfantine, où perce à peine par endroits la
spirituelle malice de l'auteur. Aucune œuvre n'est plus
populaire ni plus vraiment nationale : depuis deux siècles,
tous les enfants de France sont et demeurent les fidèles
amis de Perrault.
Contes d'Hamilton, parus en 1730. Ces contes sont
au nombre de quatre : le Bélier, écrit en vers, et dont
Voltaire se plaisait à citer le début comme un modèle de
grâce ; Fleurd' Epine, les Quatre Facardins et Zénéide.
L'auteur les composa pour les dames de la cour, qui
rafl'olaient des Mille et une nuits, et se plut à enchérir
encore sur le genre de ce recueil en exagérant la bizar-
rerie des fictrons et en les poussant jusqu'à l'extrava-
gance. Il a très bien réussi ce jeu d'esprit.
Contes de Wieland. L'œuvre littéraire de Wieland est
marquée par deux périodes bien tranchées. Dans la pre-
mière, c'est un contemplatif d'une sentimentalité exagé-
rée, qui croit à l'âge d'or. Ce sentiment se traduit dans
les six premiers coules : Séi'éna, Mélînde, Sélim et Sélima,
le Mécontent, Balsora, enfin, Zémir et GuUndy, dont les
trois derniers ne sont pas indignes de Gessner. Pou à
peu, les déceptions de la vie, la lecture d'Horace, la
mise en contact avec des écrivains français du xviii" siè-
cle, firent tomber l'idéalisme de Wieland, et bientôt paru-
rent ses Contes comiques (1762), d'une forme exquise, mais
où le grivois et l'inaécent se donnent libre carrière. Ce
n'est plus Klopstock, c'est Voltaire et Diderot qui sont ses
maîtres. Ce n est plus le christianisme, mais les histoires
erotiques et équivoques du paganisme gréco-romain qui
inspirent sa muse. Les titres : Aurore et Céphale, Diane et
Fndymion et le Jugement de Paris en disent assez. En 1776,
il fit paraître les Contes d'hiver et les Contes d'été, qui, par
leur sobriété et leur intérêt, le mettent au-dessus de Gel-
lert. Dans ses Nourelles et historiettes, il retombe dans sa
manière légère. Enfin, en 1786, il publia un Choix de contes
de fées (Dschinnistan) , empruntés pour la plupart aux
littératures étrangères.
Contes, de Tieck. La fantaisie, l'imagination, l'ironie,
font de l'auteur un poète de premier ordre. Il prêta au
conte une forme dramatique et, au lieu de donner aux
légendes un tour mystérieux et prestigieux, il raconta,
par un contraste singulier et quelque peu choquant, les
aventures de Mélusine, du Chat botté, de Barbe-Bleue, etc.,
dans un style tout naturel et dépourvu d'artifice. Encore^
dans ses Contes populaires de Pierre Leberecht et dans son
Phantasus, il manque au sens véritable du conte, qui est
d'arracher l'homme aux tristesses de la réalité et de le
transporter dans le monde du rêve. Plus tard, il comprit
mieux la portée véritable du genre, et la couleur locale
qu'il lui prêta sut captiver même son siècle railleur et
sceptique.
En 1825, il changea de manière. Dans ses Histoires et
Nouvelles, il choisit comme sujet, non plus des miracles
du passé, mais les problèmes psychologiques du jour,
qu'if entremêle de digressions sur la pemture et sur la
musique. Il transporte ainsi le conte dans le domaine do
la philosophie, quelquefois même de la métaphysique.
Contes, de miss Edgeworth. Ces contes eurent un grand
succès, aussi bien en France qu'en Angleterre. Ils se com-
posent do plusieurs séries : Contes populaires pour les
jeunes qarçons et pour les jeunes filles (1S04); Contes de la
vie fashionable (1806); etc.. et forment un attrayant traité
do morale pratique. Parmi les plus connus, il faut citer :
V Histoire ac lord Glenthorn ou l'Ennui; Murad le malheu-
reux et Saladiti le Fortuné; Demain; Vivian ou les Maux
causés par la faiblesse de caractère et l'indécision d'esprit.
Ces contes sont écrits avec simplicité, et non sans vi-
gueur; le dialogue est spirituel ot la narration est pleine
de charme. Ce qui domino dans ces œuvres, c'est la grande
pureté dos pensées et dos sentiments.
Contes, du chanoine Schmid. Les plus importants sont
les Histoires bibliques (récits tirés de l'Ancien et du Nou-
veau Testament) [1801], et ses récits, tirés dos premiers
228
temps chrétiens : Geneviève de Brahant, Ida de Toggen^
bourg. Ses autres contes : Henri d'Eichenfels, les Œufs de
Pâques, le Ver luisant, la Corbeille de fleurs, la Croix en
bois, la Veille de Noël, sont de véritables petits chefs-d'œu-
vre, bien connus en France. La traduction de ces contes
en français par l'abbé Macker (Strasbourg, 1822 ) rendit
l'auteur très populaire en France, et suscita un grand nom-
bre d'imitateurs.
Contes, d'Hoffmann. Dans ses contes fantastiques,
Hoffmann donne une expression à ce mélange bien alle-
mand de l'idéalisme le plus exalté et du réalisme le plus
grossier, de la banalité quotidienne et du rêve le plus fan-
taisiste. L'imagination de Hofi'mann se révéla d'abord
dans sa Vie du maître de chapelle J . Kreisler et dans ses
Fantaisies à la manière de Callol. A ce groupe appartien-
nent : le Magnétisme, la Nuit de la Saint-Sylvestre, Don
Juan. Gluck. Ea 1817 parurent ses Contes nocturnes, dont
Ignace Denner, la Maison déserte, l'Eglise des jésuites;
plus tard apparaissent les Frères Sérapion, où Hoffmann
se met en scène lui-même, avec quelques amis, pour parler
littérature et philosophie; en 1820, les Contemplations du
chat Murr, sou compagnon, dont la mort lui porta un coup
terrible. Deux passions dominantes occupèrent le cœur de
Hoffmann: celle de l'Italie et celle de la musique. C'est lui
qui, le premier, tit exécuter en public les symphonies de
Beethoven. Il composait et exécutait lui-même en admi-
rable virtuose. Dans ses contes, il s'inspire beaucoup de
Jean-Paul Tieck, Chamisso, Arnim. Citons, parmi les meil-
leurs : le Majorât, le Sanctus, la Vie déserte, où éclate toute
sa passion musicale ; le Violon de Crémone, le Bonheur au
jeu ou la Puissance du hasard, le Spectre fiancé ou le Ma-
gnétisme, etc. Sur tous flotte le sentiment mélancolique de
la contingence des choses, invincible même pour les arts
les plus plastiques, comme la peinture ot la musique.
Parmi les traductions françaises, citons celles de Loève-
Veiniars, Toussenel, Marmier, Champûeury, de La Bédo-
lière, de Massé d'Egmont.
Contes, de miss Harriett Martineau (1833). Esprit sé-
rieux, miss Martineau n'a écrit ces contes que pour vul-
gariser ses idées sur l'économie politique et mettre en
action des théories sociales. Elle s'est acquittée de sa
tâche avec beaucoup de talent; ces récits réunissent, en
effet, les qualités littéraires des œuvres de fiction et l'exac-
titude scientifique. La Colonie isolée est le développement
de cette sentence : Travaillez, prenez de la peine; c'est le
fonds gui manque le moins. Dans Prospérité et désastre à
Gaweloch, la thèse est fondée sur la doctrine de Maithus;
la Coalition d'ouvriers à Manchester est une étude do
grèves. Citons encore : Pour chacun et pour tous (ques-
tions agricoles); l'Irlande; la Cousine Marshall (traite sur
le paupérisme); Berkeley le banquier (histoire du papier-
monnaie).
Contes (Trois), par Gustave Flaubert (i877). Ces trois
contes sont : un Cceur simple, histoire d'une pauvre ser-
vante de province ; la Légende de Saint-Julien-iHospita-
lier, fantastique légende, et Uérodias , suite d'éclatants et
fastueux tableaux. Ils nous montrent, sous ses différents
aspects, le talent de Flaubert, qui fut un réaliste et un
romantique. Le premier, comme Madame Bovary et l'Edu-
cation sentimentale, est l'œuvre du réaliste ; les deux
autres, comme Salairimbô et la Tentation de saint Antoine,
ont pour auteur le romantique. Dans tous les trois, Flau-
bert se montre l'admirable artiste auquel on ne peut re-
procher qu'une perfection trop soutenue et trop stricte.
Contes à Pïinon, par E. Zola (1S64). L'œuvre de l'in-
fatigable écrivain est si considérabl-e, que nous n'accor-
derions pas une mention particulière à ce volume, s'il
n'apportait dans l'ensemble une note tout à fait parti-
culière. A l'époque où il l'écrivit, le futur auteur de l'As-
sotnmoir, de N^ana, de la Terre, etc., voyait encore la na-
ture, la réalité, à travers un prisme, ou du moins on peut
le croire, car rien n'y fait pressentir les brutalités fu-
tures et voulues. Tous ces petits récits sont d'une délica-
tesse charmante. Ils eurent une suite, sous le titre de
Nouveaux contes à Nino7i (1885).
Contes aux heures perdues (les), du sieur d'Ou-
ville (r« édit., 1641), recueil d'aventures, d'anecdotes, de
bons mots rassemblés par d'Ouville, frère de Boisrobert.
— Les femmes, le mariage, les bons tours joués aux époux,
les ruses ingénieuses des amants occupent la majeure
partie de l'ouvrage, qui n'est pas, tant s'en faut, original.
L'auteur a puisé un peu partout, souvent dans les con-
teurs italiens, et quelquefois copié mot pour mot, sans en
rien dire, ses prédécesseurs français. Un choix de ses
meilleurs récits a été édité par Ristelhuber : l'Elite des
contes du sieur d'Ouville (1876).
Contes danois, par Andersen (1873). Tantôt l'auteur
arrange de vieilles légendes, comme dans le Briquet,
Petit Claus et Grand CJaus, le Coffre volant, ta Princesse
sur un pois ; tantôt il tire entièrement tout lo récit de
son propre fonds, et, ce qui n'est pas d'un mince mérite
en pareille matière, il fait preuve, en ce dernier cas, d'un
talent assez poétique, assez ingénu, pour que les seconds
ne soient pas inférieurs aux premiers. Détail à noter :
chez Andersen, l'ingénuité n'exclut pas l'humour, ou tout
au moins une sorte de mélancolie railleuse qui lui res-
semble fort.
Contes de Cantorbéry (en angl. Canterbury Taies),
poème, par G. Chaucer. C'est le chef-d'œuvre de ce poète
anglais. Ces contes sont précédés d'un admirable prologue,
dans lequel l'auteur nous présente une compagnie de pè-
lerins se rendant à Cantorbéry, au tombeau de saint
Thomas. Toutes les classes do la société figurent dans
cette galerie de portraits : le jeune écuyer, la prieure,
le marin, le clerc d'Oxford, le médecin, le pauvre curé de
campagne, la bourgeoise do Bath, le chevalier, etc. ; tous
sont dessinés d'un trait précis et caractéristique. Après ces
firésentatious, viennent les contes que Chaucer met dans
a bouche do ses pèlerins, et qui doivent charmer l'ennui
de la route. L'originalité de ces récits, c'est que l'on y
retrouve la tournure d'esprit de chacun des personnagcB :
lo clerc d'Oxford, sentimental et rêveur, choisit la tou-
chante histoire de Grisélidis, et le marin, une aventure
quelque peu égrillarde, i- Les personnages de roman, dit
Jusserand, dans son Histoire littéraire du peuple anglais,
les statues des rathédralos, les figures des missels avaient
été jusqu'ici grêles uu minces, ou gauches ou raidos. Voici
à présent, dans un livre anglais, une foule d'êtres vivants
pris sur lo fait, représentés au naturel, si bien qu'on croit
229
les voir ol que, lorsou'on los quitte, co n'est pas pour les
oublier. "
Contes delà Bécasse, par Guy de Maupassant( 1883).
C'est un recueil de nouvelles riches d'ironie. En écrivant
la preniiOiro , intitulée : Ce cochon de Morin , l'auteur
semble avoir voulu donner un pendant à son inoubliable
Boidf -de-Suif. A travers quelques-uns do ces courts récits,
où excellait l'écrivain, passe un sout'tlo dramatique ; mais
la plupart sont égayés d'une bonne humour railleuse.
Contes de l'Alhambra, par Washington Irving. Ces
contes ont été, pour la plu|iart, puisés dans les légendes,
les ballades et les traditions do la province do Grenade,
durant le séjour qu'y lit l'auteur américain. Ils furent pu-
bliés on 1832, ot eurent un .succès fort mérité. Ils sont amu-
sants et rappellent les Mille et une nuits. Le Lcys du Maure
est une narration parfaite qui, mieux (|u'un docte traité,
nous fait connaître les mœurs et les habitudes espagnoles.
Certaines parties du livre, dans lequel W. Irving nous
communique simplement ses impressions de voyageur,
sont d'un intérêt moindre que les récits eux-mêmes. Les
Contes de l'Alhambra ont été traduits en français par A. tio-
bry (Paris, 1832).
Contes ou Xuuvelles de la reine de Xavarre, recueil de
contes plus connu sous lo nom de Hkptaméron. V. co mot.
Contes d'enfants et de famille, dos frères Grimm,
œuvre qu'ils tirent paraître en commun. Ces deux illustres
philologues, qui ont reconstruit l'histoire de la langue et do
la littérature primitive en Allemagne, surent aussi parler
au cœur de 1 enfant. Ils recueillirent les légendes et les
mythes les plus touchants, empruntèrent au Folklore ses
traits les plus naïfs et y joignirent leur goût tin et dé-
licat. Ils poursuivirent, par ces contes, le même but que
Arnim, Brentano, Tieck, avec leurs chansons populaires
et leurs romans. Ils rendirent au peuple allemand tout en-
tier les légendes qui s'étaient rétugiêes dans les couches
inférieures. Ils se placèrent ainsi au rang des meilleurs
écrivains populaires, des Hebel, des Schraid, avec cet
avantage qu'ils apportent dans leur travail toute leur ri-
gueur scientitîque, et demeurent scrupuleusement fidèles
aux legs du passé.
Contes de Noël (les), par Charles Dickens, publiés
de 1843 à 18-16. Les histoires du coin du feu font partie,
en Angleterre, des réjouissances intimes do Nocl (Christ-
mas). Dickens consacra en quelque sorte cette coutume pa-
triarcale par ces contes, devenus classiques. Les medleurs
sont : l'Arbre de A'oè^ les Apparitions de Xoêl, le Grillon
du foyer, et surtout les Carillons de Noèl (ChristmasCarol).
Le héros de ce dernier récit est Scrooge, vieil avare impé-
nitent; il se convertit, et devient bon et généreux, sous
l'inlîuence d'une série de visions qu'il a dans un rêve
pendant la nuit de Noël. Ces contes ont été traduits en
français par Amédée Pichot.
Contes des fées, par M"" d'Aulnoy. Ces contes offrent
un agréable mélange de naïveté et de tinosse. Laharpe
les mettait au-dessus de ceux de Perrault. Los plus re-
marquables de ces contes sont : la Belle aux cheveux
d'or. Fortunée, le Dauphin.
Contes d'Espagne et d'Italie, recueil de contes en
vers, d'AltVed do Mussot (1831). II se compose d'un assez
long poème dont l'action se passe en Espagne, Don Paëz;
d'une comédie écrite avec une verve étincelanle . les
Marrons du feu ; d'un poème fantaisiste en octaves : Mar-
doclie. II a pour complément quelques pièces de vers res-
tées célèbres à divers titres, telles que la jolie romance
l'Andalouse, et la fameuse Ballade à la lune. C'étaient les
débuts du poète, âgé de vingt ans, et déjà il se manifes-
tait comme un maître par l'originalité de sa fantaisie, son
style plein de désinvolture et de naturel.
Contes deux fois dits (en angl. Twice told Taies), nou-
velles du romancier américain Nathaniel Hawthorne, pu-
bliées en deux séries : 1837 et 1842. Ces recueils font voir
la barrière <iui sépare les deux civilisations du Nord et du
Midi, et révèlent au lecteur français un monde moral tout
particulier, dans lequel son imagination erre dépaysée
comme une étrangère dans une contrée inconnue. « Pen-
dant qu'on lit ces contes, dit Montégut, une sorte de par-
fum, semblable à celui qu'exhalent les apprêts des funé-
railles, monte au cerveau et l'emplit de visions funèbres ;...
derrière les roses de la jeunesse pointent les laideurs de la
décrépitude; jeunesse, gaieté, beauté, jdoient et croulont
sous le vieillard qui est en nous dès notre enfance." Au
milieu do ces évocations lugubres paraissent, cependant,
quelques fantaisies pleines d'humour et de fraîcheur.
Contes dévots. Sous ce titre, les historiens do la lit-
térature du moyen âge ont rangé, à l'oxcmplo de Legrand
d'Aussy (dans son Recueil de fabliaux ou con/es [1779]), un
certain nombre do récits merveilleux dout l'édilication osl
le but, et la Vierge ou les saints les protagonistes. La
plupart de ces récits sont do simples traductions d'ou-
vrages latins, fondés eux-mômos sur dos écrits grecs ou
môme parfois indiens. Les deux recueils los plus impor-
tants .sont los Vies des Pères du désert ot les Miracles de
la Vierf/e, de Gautier do Coincy. Los Vies des Pères ((|ui
comprennent dans los rédactions complètes 74 récits)
avaient été d'abord écrites en copte ou on grec, puis
mises en latin vers lo iv« siècle; on on a doux traductions
(anonymes) du xiii" siècle : l'une en proso, l'autre on vors.
Lo recueil do Gautier do Coincy, écrit dans lo premier
tiers du xiii* siècle, a des sources très variées, réceiiï-
mont étudiées par Mussaiia (Mémoires de l'Académie de
Vienne [1887-96]). L'ospilt do co recueil consiste à pré-
jonter la dévotion à la Vierge comme une sûre garantie
contre tous les maux et môme contre les légitimes consé-
Suenccs des fautes et dos crimes : on y voit des voleurs,
es débauchés, dos impudiques, sauvés par l'intercession
do la Vierge, qu'ils n'ont pas cessé d'invoquer, sans qu'ils
paraissent avoir été puritics par le repentir. Ces récits,
imago lidèlo do la foi superstitieuse du moyen flf^-e, mais
où se reflète aussi uno simplicité de cœur touchante, sont
un des monuments les plus curieux do notre ancicnno lit-
térature.
Contes d'Hoffmann (lesj, opéra fantastique on quatre
actes, paroles do Jules Barbîor ot Micliel Carré; musique
do Jacques Offonbach, représenté à. l'Opéra-Comiquo lo
10 février 1881. L'idée était ingénieuse do réunir, dans
uno action scéniquc, trois dos plus jolis récits du conteur
allemand ot do les raitaclier à un sujet principal. Repré-
8oat6 treutu ans auparavant (31 luarii 1851) à l'Ûdéuu, sous
COiNTE
CONTEMPLATEUR
^.
forme do comédie, l'ouvrage semblait appeler tout natu-
rellement la musique. Les auteurs liront do leur comédie
un opéra, et confièrent celui-ci à Otfonbach pour en écrire
la musique. Mais le compositeur mourut avant d'avoir com-
plètement achevé son œuvre, et c'est Krnest Guiraud qui
se chargea de mettre au point et d'instrumenter la parti-
tion, qui comptait plusieurs pages I u-n venues.
Contes drolatiques, de Balzac. lis portent ce sous-titre
explicatif; Colliijez ès-abbales de Touraine, et mis en lu-
mière par le sieur de Balzac, pour l'esbattenient des Panta-
gruélisies et Jion auUres. Divisés on trois dizains, ils ont
paru de 1832 ." 1837; une édition postérieure est illustrée
de 425 dessins, dus à l'inépuisable fécondité et à la vervo
spirituelle de Gustave Doré. La liberté dont jouit le style
contemporain, quoique déjà fort grande, ne parut pas suf-
lisante à Balzac pour écrire ces contes plus que lestes ; il
rit celui de Rabelais, de Brantôme et de Béroalde do
ervillo. C'est une des œuvres les plus remarquables du
puissant romancier, et elle montre quelle étude approfondie
il avait faite des vieux conteurs français.
Contes du lundi, par Alphonse Daudet (1873). Dans
cette collection de petits tableaux de genre, les und ou-
vrent de piquantes échappées sur la fantaisie, d'autres
sont maniués au coin d'une originalité pénétrante, tous
sont d'une finesse exquise. L'un, intitulé la Dernière Classe,
lut très remarqué à son apparition.
L'auteur donna, en 1875, une édition augmentée de cet
ouvrage.
Contes d'un voyageur, de Washington Irving (Lon-
dres et New- York, 1824). Ils se divisent en quatre parties.
La première porte le titre de : Histoires singulières, par
u?i gentilhomme nervexx ; la seconde, celui de Buckthorne
et ses amis: elle comprend les types littéraires; la troi-
sième, sur les Bandits italiens, renferme notamment : les
At^etitures de la famille Popkins et l'Histoire du bandit
Chieftain; la quatrième, intitulée : Chercheurs d'or, se com-
pose de : le Diable et Tom Vi'alker, Kidd le Pirate etWolfert
Webber. Ce sont des tableaux très variés dans lesquels re-
vivent les vieilles coutumes.
Contes et discours d'Eutrapel (les), par Noël
DuFail (Rennes, 1556). Ce recueil, auquel l'auteur doit sa
célébrité, ne fut imprimé qu'après sa mort. II se compose
dune suite de récits et d'historiettes, généralement sati-
riques et facétieuses, que se racontent les uns aux autres
des amis réunis chez l'un d'eux, cadre ordinaire de ces
sortes d'ouvrages au xvi« siècle. Chez Noël Du Fail, nar-
rateur à la façon de Henri Estieane, la satire, le sans-
gêne, la gaieté du conteur sont tempérés par une certaine
gravité d esprit qui donne à son œuvre et à son style une
couleur originale et une physionomie spéciale. L'histo-
riette sert souvent à mettre en relief do sages conseils,
des préceptes de morale. Du même auteur, les Contes
nouveaux ou Baliverneries d'Eutrapel (1548), œuvre de
jeunesse, sont plus rabelaisiens que les Contes et Discours,
mais on y remarque à peu près les mêmes qualités.
Contes ou Histoires extraordinaires et Nouveaux
contes extraordinaires, par Edgar Allan-Poe. Poésie,
invention, efl'ets de stylo, enchaînement du drame, tout,
dans ces contes, est subordonné à une seule préoccu-
pation : le raisonnement; à une seule muse : la logique:
à un seul moyen d'agir sur le lecteur : le doute. C'est
toujours la même combinaison, qui met en opposition
un mystère impénétrable en apparence ot la raison qui
s'irrite contre le voile étendu devant elle, jusqu'au mo-
ment où, après d'incroyables déductions, elle sort victo-
rieuse de la lutte. Ces contes sont fort connus, grâce à la
remarquable traduction do Charles Baudelaire. Les plus
célèbres sont : le Scarabée d'or, véritable leçon do crypto-
graphie; la Descente du Mietstrom, histoire d'un pècneur,
qui, mathématiquement, si l'on peut dire, parvient à
s'échapper du gouffre norvégien; l'Assassinat de la rue
Morgue, qui prouve ce dont est capable uno intelligence
qui acquiert la force « conjecturale « ; le Mystère de Marie
lioget, très directement inspiré par VFssni philosophique
sur les probabilités, de Laplaco; (e Chat noir: un homme
est poursuivi par la vengeance d'un chat qu'il a éborgné ;
l'implacable animal le rend fou ot assassin, ot termine sa
persécution en dénonçant les crimes do son bourreau;
l'Homme des foules, enfin : « Co vieillard, dit l'autour, est
le génie du crime, il refuse d'Être seul. Il serait vain do
le suivre. <>
Contes milésiens, recueil de contes et do nouvelles,
composé au ii» siècle avant notre ère, par Aristide de
Milet. Lo rôle do cet écrivain parait avoir consisté sur-
tout à réunir de vieux récits populaires, qui depuis long-
temps circulaient on lonie. Déjà plusieurs épisodes de
VOayssée ou des poèmes cycliques {Aventures de Circé,
d'Hélène, de Médee, de Troïle et Cressida, etc.), comme
certains récits d'Hérodoto {Aventures de Candaule , de
Midas, etc.), présentent tous les caractô'ros des Contes
milésiens. Après les conquêtes d'Alexandre, ces fables
grecques se mêlèrent aux fables orientales. De ce mélange
sortiront doux genres littéraires : lo roman et le conte.
C'est probablement Aristide de Milot qui fixa les règles
de co dernier genre, où la peinture dos nneurs populaires
se compliquait d'aventures, do galanterie ot de sortilèges.
Ces Contes milésiens, tantôt délicats, tantôt très licen-
cieux, ont été très populaires dans le monde anti(jue. Vors
lo temps do Sylla, lliistorien Sisenna traduisit on latin
los Mitésiaque.t d'Aristide. Ovide y a pris sans douto l'idée
do plusieurs do ses Métamorphoses. Pétrone a emprunté A
co recueil son joli conte do la Matrone d'Ephèse et d'au-
tres épisodes. De la mémo source viennent l'Ane, conservé
dans los œuvres de Lucien, ot V.\ne (rord'Apuléo, qui n'est,
en grande partie, qu'un tissu d'histoires milésionnes.
Beaucoup de ces récits ont été reproduits, au moyen Age,
par les auteurs do fabliaux, puis adoptés plus tard par
Boccace. Shakspearo. Rabelais ot La Konlaino. L'histoire
même do Psyché parait avoir été, ù. l'origino, un conte
milésien.
Contes moraux, do Marmontol (1700). Parus ori-
ginairement dans H lo Mercure do Franco », ces contes
jouirent en leur temps d'une grande renommée ot l\iront
traduits dans toutes los langues euronéennes. On no los
lit plus guère. Los meilleurs sont : Alcxbiade, Soliman II,
le Scrupule, la Benjère des Alpes, ot surtout Annctte et
Lubin.
Contes moraux, do Moissner(l802). Moissner est un
dos promiurs reprùsoutauts du roman historiiiuo od Alle-
magne. U avait beaucoup étudié la littérature française,
mats il no lui prit ouo la fausse sentimentalité d'un Flo-
rian, très sensible aans ses Contes et dans ses Esquisses.
Heureusement pour lui, il s'inspira, dans ses Contes mo-
raux, de Wieland ot do son Obéron. C'est plutôt un recueil
de nouvelles que de contes, car lo merveilleux en ost abso-
lument absent. Les plus remarquables sont : le Chien de
Mêlai, qui, dans un cadro orientai, oppose la fidélité du
chien à l'infidélité dos hommes et dos femmes; les Filles
de Guillaume d'Albanak, étude dos mœurs britanniques
du IX" siècle; la Visite api'ès la 7nort, où deux amants se
sont promis do venir se revoir trois jours après la mort de
l'un ou do l'autre pour se renseigner sur l'autre monde.
Contes moraux^ d'Auguste La Fontaine (18I4). L'au-
teur a été surnomme le Bertjuin de l'Allemagne. Remar-
quable par sa naïveté et son émotion dans la peinture des
scènes ordinaires de la vio de lamiljo, il tombe assez sou-
vent dans une sentimentalité do mauvais goût. L'agré-
ment et l'aisance de son stylo ne fout pas oublier son
manque de grandeur et de finesse. Ses petits romans et
contes choisis sont fatigants par leur manie pédago-
gique et la place excessive qu'ils font aux questions d'édu-
cation. Citons, parmi les meilleurs : Charles et Emma;
le Journal de Charles; Emilie ; Walter; Vie d'un pauvre mi-
nistre de village ; etc. Les œuvres d'Auguste La Fontaine
ont été traduites en français.
Contes populaires, de Musaeus. L'auteur, Jean-
Charles-Auguste Musîeus, né à léna en 1785, avait hérité
de l'esprit voltairieu et sceptique de son temps. Ses Contes
populaires se ressentent, aux dépens de la foi naïve ot de
l'émotion, des théories encyclopédistes et matérialistes de
l'époque. Le monde mystérieux des gnomes, des elfes,
qu'il évoque, devient un prétexte d'attaques contre les phi-
losophes. Les plus jolis sont ceux qui gravitent autour de
Riibezahl ou Compte-Navets, le roi des gnomes. Son nom
vient d'une histoire d'amour, où il joua le rôle de dupa. Une
jeune fiUe, qu'il tenait captive dans son château, ne trouva
d'autre moyen de prendre la fuite que de l'envoyer comp-
ter les navets d'un champ voisin. Les autres contes dignes
d'être cités sont : la Nymphe de la fontaine, le Cheraieur
de trésors, tes Ecuyers de Roland, la Chronique des trois
sœurs et le Voile dérobé. De ce dernier. Scribe a tiré le Lac
des fées, le fameux libretto d'Auber.
Contes suisses, titre des premières Nouvelles de
Henri Zschokke. parues on 1824, traduites par Loèvo Vei-
mars, remarquables par leur variété. II en est de naïfs et
de touchants comme les Trous au coude; de fantastiques, à
la manière de Hoffmann, comme la Xuit de sabbat; d'au-
tres sont pleins d'allusions ironiques contre le gouver-
nement et la politique, notamment contre les mœurs du
règne de Louis XV. Telles sont l'histoire du diplomate C'est
possible et celle de Sait-on qui gouverne? intitulée aussi
Colas ; le Guet de nuit et les Deux étoiles, où perce une rail-
lerie mordante des cours des principicules d'outre-Rhin.
Rien ou presque rien de suisse dans ces Contes suisses.
Plus tard seulement, dans le Château d'Aarau et dans le
Fugitif du Jura, l'auteur décrit les mœurs de son pays
d'adoption.
Conte (Petrus), savant italien. V. Conti.
Conté (Nicolas-Jacques), chimiste et mécanicien fran-
çais, né près de Sées (Orne) en 1755, mort en 1S05. Venu
jeune à Paris, il s'y adonna à
la peinture et aux sciences, et
montra un génie inventif d'une
fécondité extraordinaire. Il in-
venta une machine hydrau-
lique, eut l'idée d'utiliser los
aérostats dans los opérations
militaires, et fut nommé, après
la bataille de Fleurus, com-
mandant des aérostatiers.
C'est pendant ses expériences
relatives à l'aérostation qu'il
eut l'œil gaucho crevé, à la
suite de l'explosion d'un ma-
tras rempli dhydrojzène. La
création au Conservatoire des
arts ot métiers est due à son
initiative. La plombagine
étant venue à manquer, par
suite des hostilités avec l'An-
gleterre, il découvrit la plom-
bagine artificielle et fonda une fabrique, dont les pro-
duits sont connus sous le nom de crayons Conté. Pendant
l'expédition d'Egypte, il rendit los plus grands services
en créant dos moulins, des fabriques, des arsonaux, etc.
A son retour en Franco, il eut la direction do la gravure
dos planches du grand ouvrage do l'exnédition, et il ima-
frina un procédé économique et expéaitif pour exécuter
os hachures des fonds, des ciels ot des masses des monu-
ments. D'un absolu désintéressement, il ne lira profit quo
d'une seule do ses inventions, celle do ses crayons.
CONTBINE {tèn') n. f. Forte charpente horizontale, par-
tant de la chardonnièro d'um^
porte pour en soutouir l'huis
sorio.
CONTEJEAN (Charles-Louis),
naturaliste français, né i\ Mont-
bétiard eu 1821. Docteur ôs scion-
cos, il devint, on 1860, prépara-
teur do géologio au Muséum,
puis professeur d'histoire natu-
relle, en dernier lieu à la fa-
culté de Poitiers. Contejean a
beaucomt voyagé à l'étranger. Ses principaux ouvrages
sont : Monni/'ranhie de l'étage kimméridicn du Jum, de la
France et de l Anf/lvtcrre {'\f>:>9) \ la lune rousse nti pays
de Montbéliai-d (1808); Eléments de géologie et de pa/t'oa-
tolngie (1871).
CONTEMPéRATION {tan. si-on — du Iftt. eontempf ratio,
mémo sens) n. f. En T. do Ihéol., Prédisposition qui pro-
vient do la grftco et incline la volonté sans la déterminer.
CONTEMPÉRÉ, ÉE \fan) ndj. Qui a do la modération.
CONTEMPLATEUR. TRICE (tan) n. Personne qui con-
temple ; observateur attentif: /.es coNTHMri,ATi:rus des
secrets de la nature. Les amis de Molière le nomm<\i<nt ù
juste titre le coNXKWi'LATiiOU. ^Do Baranto.) n Porsonno qui
fe
Al contoiuc.
CONTEMPLATIF — CONTENTER
se livre à la contemplation, à l'observation des choses pu- i
rement intellectuelles : Jésus-Christ veut des ouvriers fiiièles
et non pas rfes contemplateurs oisifs. {Boss.) — Adjectiv. :
Xénophon, plus soldat que coNTEMPr.ATEDR, aimait la place
publique d'Athènes. (Lerminier.)
— Syn. Contemplateur, contemplatif. Contemplateur max-
que une contemplation active et dont l'objet est presque
toujours déterminé. Contemplatif marine plutôt une dispo-
sition constante à s'abîmer dans la contemplation. Le pre-
mier est précis ; le second est vague tout en exprimant un
abandon plus complet à l'attrait qu'exerce la méditation
sur certains esprits.
CONTEMPLATIF, IVE {taii — lat. contemplativus, même
sens) n. et adj. Se dit de celui qui se plaît dans la con-
templation; qui aime à regarder, à observer, à méditer :
Eomme, Esprit contemplatif.
— Méd. Se dit de ceux dont l'attention se fixe trop for-
tement sur les idées religieuses, par suite d'une certaine
disposition à la mélancolie : Les contemplatifs dégénèrent
souvent en tnonomanes.
— Philos. Facultés contemplatives, Facultés intellec-
tuelles, par opposition aux facultés affectives ou actives.
Il Ecole contemplative o\x mystique. Ecole fondée, au xii'" s.,
par Hugues et Gérard de Saint-Victor, et qui lut comme
une sorte de réaction contre les abus de la dialectique sco-
lastique.
— Théol. myst. Se dit: l^d'un étatparticulierdans lequel
l'âme, devenue comme étrangère aux choses extérieures,
se livre tout entière à la contemplation de Dieu et des
choses célestes; 2» des personnes qui se livrent à la con-
templation mystique : Les contemplatifs, ti Now^eaux
contemplatifs, Nom que l'on avait donné aux quiétistes.
Il Vie contemplative. Vie exclusivement consacrée à l'orai-
son et à la mé'iitaiion. (Se dit par opposition à rie active.)
— Sts. Contemplateur. V. ce mot.
— Anton. Actif, pratique.
CONTEMPLATION [tan, si-on — rad. contemplatif) n. f.
Action de contempler, de regarder, d'observer attentive-
ment : La contemplation des astres. Etre en contempla-
tion devant un tableau.
— Habitude d'esprit qui fait rêver et méditer : Vivre
dans la contemplation, ii Fig. Attention profonde, étude
attentive, rêverie intellectuelle : C'est la contemplation
seule qui forme le génie. (M"" de Staël.)
— Théol. Etat mystique dans lequel l'âme, oubliant les
choses extérieures, tient ses regards délicieusement con-
centrés sur Dieu.
— En contemplation de, En vue de, en considération
de. (Vieux.)
— Enctcl. Phil. Dans la philosophie grecque antérieure
au néoplatonisme, contemptatioji est synonyme à'intuition
rationnelle ; c'est en ce sens, par exemple, qu'Aristote fait
de la vie théoréiique (littéralement : contemplative) le plus
haut degré de l'activité intellectuelle. A partir du néopla-
tonismeT la contemplation devient distincte de l'intuition :
tandis que celle-ci est un acte, la première est un état
dans lequel l'esprit, au lieu de connaître simplement l'ob-
jet, le possède, pour ainsi dire, et en jouit. Tous les
mystiques attachent une grande importance à la contem-
plation, qu'ils placent au-dessus de la pensée discursive
et au-dessous de l'extase. Dans la contemplation, l'âme ne
cesse pas d'être elle-même, de s'appartenir; dans l'extase
elle est unie à l'objet qu'elle contemple et comme absorbée
par lui.
— Rel. hind. La croyance en l'efficacité de la conte^n-
pîation ou de la méditation extatique, afin d'obtenir le
salut éternel et, subsidiairement, le pouvoir de faire des
miracles, est universelle dans toutes les religions de l'Inde.
Le bouddhisme a fait de la contemplation le seul moyen
efficace de parvenir à la sainteté et à la libération de la
renaissance. Le dernier degré de l'extase, le samâdhi, est
l'état de bonheur absolu ou de nirvana:
Contemplation de la nature, ouvrage scientifique
et philosophique do Charles Bonnet, publié en 1764-1765.
— Bonnet prétend appliquer avec rigueur le principe de
Leibniz, d'après lequel la nature ne procède pas brusque-
ment, et montrer que tous les êtres forment une chaîne
immense dont tous les anneaux se tiennent, depuis le plus
simple jusqu'au plus parfait : ce dernier type est l'homme,
dont l'âme est jointe à Dieu par l'intermédiaire des intel-
ligences célestes. Il y tire un grand parti des observations
de Haller et de Spallanzani ; il établit des rapports inaper-
çus avant lui entre l'économie végétale et l'économie ani-
male; il décrit avec éclat les mœurs industrieuses des
animaux. H accorde à l'animal comme à l'homme une âme
immortelle; il définit cette âme comme une âme physi-
que, formée d'une matière subtile, et par l'intermédiaire
de laquelle l'âme proprement dite, chez l'homme, commu-
nique avec le corps. Cet ouvrage est peut-être le plus célè-
bre et le mieux écrit de tous ceux du philosophe et
naturaliste genevois.
Contemplations (les), poésies do V. Hugo (185G).
Autrefois, tel est le titre du premier volume ; Aujourd'hui,
le litre du second. Le poète nous fait parcourir le chemin
de la vie entière, depuis le berceau, jusqu'au bord do la
tombe. D:.ns les pièces intitulées : Quelques mots à un autre,
A André Chénier, surtout dans la, liéponse à un acte d'accu-
eation, le poète nous dit comment et pourquoi il a voulu
être, et a été un réformateur littéraire. La partie politique
de ce recueil ne consiste que dans uno pièce ayant pour
titre : Ecrit en fS46, dans laquelle V. Hugo raconte par
quelles transformations i'cnfant royaliste est devenu
l'homme républicain. Toute une suite de morceaux est
consacrée à sa fille qui, le •* septembre 1843, se noya dans
la Seine avec son mari, Charles Vacquorio. Après être
resté pendant trois années courbé sous )e poids de son
immense douleur, le poète se réveille tout à coup et jette
un blasphème â la face de Dieu. Puis on voit le calme re-
venir peu à peu en l'esprit de V. Hugo, l'imago sombre
des dernières heures s'cnacor et faire place à la souriante
figure des premiers jours. C'est le poème de la douleur,
dans toutes ses phases, sincère et admirable. Là le poète
ne raconte que ce qu'il éprouve; il écrit sous la dictée do
son cœur. Dans la partie pliilosophiquo de l'œuvre, V. Hugo
se présente comme un prophète, et entoure d'un appareil
apocalyptique des idées qu il croit profondes et qui ne sont
souvent que hanalcs' Ce que dit la bouclœ d'ombre ; Saturne;
Au bord de l'infini). On pourrait encore ajouter les chan-
sons, les sourires, les propos d'amour, les fleurs rayon-
nantes éparpillées çâ et là, comme dans le livre iatuulû
l'Ame en fleur, auquel on a reproché d'être trop voisin des
pièces où le poète parle de sa fille morte.
Ce livre de V. Hugo a été accueilli avec une faveur mar-
quée et méritée. Jamais, peut-être, la forme n'avait été plus
pure, plus harmonieuse, bon style est alors arrivé à sa per-
fection : la métaphore y est colorée, puissante, juste et
évocatrice.
CONTEMPLATISME {tan, tissm') n. m. Etat des personnes
qui ont riialiitude de la contemplation. (Peu usité.)
CONTEMPLATIVE ME NT itan) adv. D'une manière con-
templative : Ame co.ntemplativemknt absorbée en Dieu.
CONTEMPLER {tan — du lat. contemplari, même sens)
v. a. Considérer, regarder attentivement : Contempler un
monument, une statue, les astres, ii Fixer attentivement sa
pensée sur : Pour bien user de la vie, il faut contemplkr
la mort. (Boiste.) il Absol. Se livrer à la contemplation
mystique : Passer sa vie à contempler.
Se contempler, v. pr. Se regarder, s'examiner, fixer
sur soi-même sa propre attention, n Se regarder, s'obser-
ver attentivement l'un l'autre.
— Syn. Considérer, envisager, etc. "V. considérer.
— Prov. iiist. : Soldats ! du haut de ces pyramides,
quarante siècles vous contemplent! V. siècle.
CONTEMPORAIN, AINE (tan-po-rin, rèn — lat. contem-
poraneus ; de cum, avec, et tempus, oris, temps) adj. Qui
est du même temps, qui vit ou a vécu â la môme époque :
Curneille et Milton étaient contemporains, il Qui existe,
ou a existé, ou a commencé d'exister dans le même temps :
L'inscription bilintjue du Pirée semble contemporaine
d'Alexandre. (Renan.) il Qui est de notre temps, du temps
actuel : Les auteurs, les artistes contemporains, u Qui a
rapport aux personnes vivant en môme temps ou actuel-
lement vivantes, qui appartient à ces personnes : L'in-
différence contemporaine.
— Littér. Histoire contemporaine. Histoire écrite dans
le temps même des événements qui y sont racontés : Toute
histoire qui n'est pas contemporaine est suspecte. (Pasc.)
Il Dans l'enseignement classique, La partie de l'histoire
qui concerne l'époque actuelle, depuis 1789.
— n. Personne qui vit ou a vécu dans le môme temps;
personne qui vit actuellement : Les contemporains de Pla-
ton. Nos contemporains.
Contemporaine (la), nom sous lequel on désigne une
aventurière célèbre. V. Saint-Elme (Ida de).
CON TEMPO RANÉITÉ {tan — rad. contemporain) n. f.
Existence dans un même temps, à une même époque :
PUisieuj's savants révoquent en doute la contemporanéité
d'Homère et d'Hésiode. (Acad.)
CONTEMPTEUR {tan-p(eur'), TRICE [du lat. contemptor,
trix, même sens] n. Personne qui méprise ou qui dénigre :
Zoile, le contempteur d'Homère,
— adj. Méprisant, dédaigneux : Uti esprit contempteur.
Des yeux. Des regards contempteurs.
CONTEMPTIBLE [lan-ptibl' — lat. contemptibilis, même
sens) adj. Vil, méprisable : Les biens contemptibles de
la terre.
CONTENANCE {nanss — rad. contenir) n. f. Capacité,
dimensions intérieures d'un vase, d'un vaisseau, d'un réci-
pient : La continance d'un tonneau. Naini'e de /a conte-
nance de cent tonneaux. Il Etendue, superficie : Parc d'une
C0NTENANCI-: de trois cents hectares.
— Attitude, maintien, posture, manière de se tenir :
Une CONTENANCE grave donne souvent un air d'importance
à un sot. (M"" de Lespinasse.)
— Loc. div. : N'avoir point de contenance, Ne savoir quelle
attitude se donner, être gêné, embarrassé dans son main-
lien. 11 Se tenir d'une fai^on trop libre, trop abandonnée,
inconvenante, ii Perdre contenance, Perdre son sang-froid;
être intimidé, embarrassé, n Faire
bonne contenance, Montrer, dans
une occasion difficile ou délicate,
du courage ou de l'aplomb, n Se
donner une contenance, S'etforcer
do déguiser, par son attitude,
l'embarras ou l'ennui que l'on
éprouve, ii Par contenance. Pour
se donner un maintien, uno atti-
tude occupée, exempte d'embar-
ras. 11 Servir de contenance. Se dit
des choses que l'on porte par
contenance.
— Archéol. Petit miroir que
les femmes portaient, au xvi" siè-
cle, attaché à un pendant de leur
ceinture, il Manchon de femme,
en usage à la même epoaue. ii Ecran que les dames te-
naient à la main, quand elles étaient assises près du feu,
pour garantir leur visage (même époque), il Garniture par-
tielle d'un lit, synonyme de " bonne grâce » (même époque,
jusqu'au xvii= s.).
— SvN. Contenance, maintien, port, prestance, repré-
sentation. Los doux premiers difl'èrent d'abord des trois
autres, en ce qu'ils tiennent à la volonté ou aux impres-
sions do l'âme, tandis que le port, la prestance et la repré-
sentation tiennent â la constitution du corps ou à des ha-
bitudes constantes. La conteyiance est la manière dont un
homme se tient dans une circonstance particulière : on
fait bonne contenance dans le danger, on montre par sa
contenance qu'on a peur. Le maintien est plus habituel,
mais il est toujours attribué plus ou moins â la volonté :
c'est un mérite d'avoir un maintien noble ou décent;
c'est une chose blâmable d'avoir un maintien vulgaire
ou immodeste. Le port no renferme pas seulement la
tenue, mais encore la démarche. Prestance se dit de la
tenue seule, mais il ne peut convenir à la petitesse. La
représentation est une tenue pleine de dignité, qui rend
propre à jouer un rôle dans un rang élevé.
CONTENANT {nan), ANTE adj. Qui contient, qui ren-
ferme ; Les vases contenants et les liquides contenus.
— n. m. Ce qui contient, ce qui renferme : Quand on
dit : a boire U7ie bouteille», on prend le contenant pour le
CONTENU.
— Anton. Contenu, ue.
CONTENDANT (tan-dan), ANTE frad. contendre] adj.
Qui est en dispute, en compétition avec un autre : Princes
CONTENDANTS.
— Dr. Parties contendantes. Parties qui sont en procès.
— Subatantiv. Compétiteur, concurrent, personne qui
A, contenance (xvio s,
230
prétend à la même chose que d'autres personnes : Mettre
d'accord les contendants.
— Syn . Contendant, compétiteur, concurrent , etc.
V. COMPETITEUR.
CONTENDRE {tandr — du lat. contendere, même sens)
v. n. Dit.pufer, rivaliser, être en concurrence. (Vieux.)
CONTENIR (du préf. con, et de tenir. — Se conjugue
comme tenir) v. a. Avoir une contenance, une étendue,
une capacité de : Tonneau qui contient 200 litres. Salle
qui contient 2.000 spectateurs, ii Avoir dans sa capacité,
dans son étendue, dans sa substance : L'air atmosphé-
rique contient de l'acide carbonique.
— Fig. Avoir en soi, ofi'rir, être composé en partie de :
Toute œuvre humaine contient une part d'eiTcur.
— Particulièrem. Arrêter, retenir, empêcher de s'éten-
dre ou d'avancer : Contenir la foule. Contenir la rivière
dans son Ut. Il Maintenir, modérer, réprimer, refouler,
empêcher d'agir ou d'éclater : Contenir quelqu'un dans
le devoir. Contenir ses passions, ses larmes, sa fureur.
— Art milil. Contenir l'e/inemi. Se dit de la mission im-
posée souvent à une troupe inférieure en nombre, chargée
de résister énergiquement à l'ennemi pour l'empêcher de
faire aucun progrès sur certains points et dans une cer-
taine direction, afin de permettre au reste de l'armée,
soit de se retirer après une défaite, soit d'exécuter telles
manœuvres jugées nécessaires pour préparer l'ofl'ensive.
Contenu, ue part. pass. du v. Contenir.
— Littér. Style contenu, Style dans lequel on a évité
l'exagération dans l'expression des sentiments.
— n. m. Ce qui est contenu, renfermé, compris : Le con-
tenant est plus grand que le contenu. || Teneur, ce qui se
trouve écrit : Le contenu d'une lettre.
— Anton. Contenant.
Se contenir, v. pr. Se limiter, s'astreindre, se renfer-
mer. Il Se retenir, se modérer, éviter de faire paraître quel-
que sentiment vif que l'on éprouve, de se livrer à quel-
que passion, il Se modérer, se réprimer mutuellement.
— Syn. Contenir, tenir. Le premier marque une conte-
nance de fait, le second une contenance simplement pos-
sible eu égard aux dimensions. Un vase tient tant de litres
quand il a été fait assez grand pour cela; il les contient
quand il est plein du liquide. Cependant, on dit, par ex-
ception, d'une salle de spectacle qu'elle contient deux mille
personnes, même quand elle est vide.
— Contenir, retenir. On contient une chose en réglant
son cours pour empêcher qu'elle ne s'écarte, qu'elle n aille
où elle ne doit pas aller ; on la retient en modérant sa
vitesse ou en l'arrêtant. Contenir, c'est mettre une digue
ou des bornes ; retenir, c'est mettre un frein.
CONTENT {tan), ENTE [lat. contentus ; de continerc,
supin contentum] adj . Qui a de la joie, qui est heureux, dont
les désirs sont exaucés : Les gens contents sont clairsemés
en tous pays. (Redern.) il Satisfait, qui approuve : Maître
content de son élève, il Qui se contente de, se borne â :
Content de so7i sort.
Qui vit content de peu possède toutes choses.
BOILEAU.
11 Non content de, Ne se contentant pas de, ne se bornant
pas à : Non costhnt de 7ie pas voiis louer, il vous blâme.
— Qui exprime le plaisir, la joie, la satisfaction ; Mitie
contente. Avoir l'air content.
— Content de soi. Qui s'approuve, qui s'applaudit, qui n'a
ou ne trouve rien à reprocher â sa conduite ou â sa per-
sonne : Il sert peu d'être content de soi-tnême, si l'o7i ne
contente les autres, a Etre content de sa personne, de sa petite
pcrsoyme. S'estimer beaucoup, être satisfait de soi-même.
— Loc. pROV. : Si vous n'êtes pas content, prenez des
cartes. îe dit â un homme qu'on ne tient ]ias â satisfaire.
{Peu UNité.) Il Est riche qui est content, Qui se trouve heu-
reux l'est, en etfet, et n'a pas besoin de richesses.
— n. m. Il Aroi'r son content. Avoir tout ce qu'on désirait,
être complètement satisfait. — Ironiq. Etre accablé, com-
blé de quelque chose de pénible : Avoir son content de
reproches, de coups.
— Jeux. Sorte de trente et un, ainsi nommé parce que
le joueur qui no veut plus échanger de cartes déclare qu'il
est content. (On joue le content en nombre indéterminé,
avec un ou plusieurs jeux de piquet. Ce jeu est une va-
riante du trente et un, avec cette seule différence que
pour celui-ci on fait usage d'un jeu complet, de cinquante-
deux cartes.)
— Syn. Content, aise, ravi. V. aise.
— Anton. Mécontent.
CONTENTEMENT {tan-te-maîï) n. m. Etat d'une personne
contente; joio, plaisir, satisfaction : Tout contentement
des mortels est mortel. {Montaigne.) En fan ts qui donnent du
co.ntentement à leur famille, il Action de se contenter, de
se tenir satisfait : La tempérance est un arbre qui a pour
racine le contentement de peu. (Delille.)
— Contentement de soi-même, Satisfaction intérieure que
l'on éprouve lorsqu'on est content do soi, lorsqu'on ne
trouve rien à se reprocher : La suprême jouissance est
dans le contentkmknt de soi. (J.-J. Rouss.)
— Eaux et for. Billet de contentement. Certificat délivré
autrefois par le receveur du domaine ou son commis,
pour attester qu'ils étaient contents de la caution présen-
tée par le marchand.
— Jeux. Parfait contentement. A l'ombre, Coup qui con-
siste à jouer sans prendre, avec cinq matadors.
— pROV. ; Contentement passe richesse, La joie dans la
pauvreté est préférable â la richesse troublée par les
chagrins.
— Syn. Contentement, satisfaction. Le contentement se
rapporte à l'àme, à la sensibilité; la satisfaction se rap-
porte à l'esprit, au goût; ou bien la satisfaction regarde
le passé, et le conteutoment regarde l'avenir. Celui qui
est satisfait a obtenu l'objet de ses désirs; celui qui est
content ne désire plus rien, il a tout ce qu'il lui faut.
— Anton. Mécontentement.
CONTENTER [tan-té) v. a. Rendre content, donner do
la satisfaciion : Contenter ses maîtres, ses parents. Il
Apaiser, calmer par des concessions, donner satisfaction
à : Contenter un solliciteur, il Désintéresser, payer : Con-
tenter ses créanciers.
— Fig. Satisfaire l'esprit, le jugement : liaisons qui He
coNTENTiîNT guère, il Satisfaire, plaire à (en parlant des
sens, des désirs, dos passions) : Musique qui ne contente
j)as l'oreille. Contenter la curiosité.
Se contenter, v. pr. Etre rendu content, satisfait, ii No
désirer rieu do plus ou de mieux : Se contenter de ce
231
qu'on a. Il So borner à, no pas faire autre chose que ; Se
cONTBNïKB tie sourire, il Satisfaire son envie, ses désirs :
Jl n'est rien tel en ce monde que de sii contkntkr. (Mol.)
— ALLUS. LtTTKR :
On lu' (UMit contenter tout le monJc et son père,
Vers do La Fontaine dans la fable le Meunier, son Fils
et iÀJtf.. V. MKUNIliR.
— Anton. Mécontenter.
CONTENTIEUSEMENT {ta7i-si-eâ-ze) adv. Avec conten-
tion. ;ivo(- disimii*, avec débat; par voie contentieuse.
(Peu usité.)
CONTENTIEUX (tan-si-eû), EUSE [du lat. content iosus ;
do contendcrc, supin contentutn, disputer] adj. Qui pr^te
à la dispute ; sur (|Uoi l'on dispute ou l'on peut disputer.
— Qui aimo à disputer, à contester : Humeur conten-
TIEUSK.
— Dr. Qui donne ou peut donner lieu à des procès ci-
vils: Affaire contkntieusk. h Juridiction contentieuse. Pou-
voir d'un magistrat ou d'un tribunal déjuger une affaire
qui suppose une contestation, par opposition à. juridiction
gracieuse, il Lieux contentieux. Ce qm fait la matière d'un
procès.
— n. m. Affaires contentieuses en général. (Se dit, en
stylo administratif, do tout ce qui est susceptible d'Ôtre
mis en discussion devant des juges) : Le conseil d'Etat est
le juge suprême de tout le contentieux admJnisti'atif.
Il Fam. Agence d'affaires : Acheter, Gérer un contentieux.
— Section du contentieux. Assemblée spéciale du conten-
tieux. V. CONSEIL (d'Etat).
— Conseil du contentieux des colonies. Conseil qui exerce
dans les colonies une fonction analogue à celle des con-
seils de préfecture en Franco et en Algérie.
— Encycl. Dr. On appelle contentieux administratif
l'ensemble des difficultés que soulève l'application d'un
acte d'une autorité quelconque. Le contentieux adminis-
tratif est confié àdesjuridictiousadministrativesdistinctes
des tribunaux de l'ordre judiciaire. Certaines affaires re-
lèvent du contentieux administratif par leur nature propre ;
d'autres, qui seraient naturellement de la compétence do
l'autorité judiciaire, ne relèvent du contentieux adminis-
tratif qu'en vertu de textes de loi.
Au point de vue de l'étendue des pouvoirs conférés
aux juridictions administratives, on distingue le conten-
tieux de pleine juridiction, à l'occasion duquel le juge
administratif statue au fond sur le litige avec pleins
pouvoirs ; le contentieux de l'annulation, qui autorise la
iuridiction administrative à annuler un acte ou un juge-
ment, mais sans le remplacer par une décision nouvelle ;
le contentieux de l'interprétation, qui confère à la juridic-
tion le droit de déterminer le sens et la portée d'un acte
administratif; le contentieux de la répression, qui permet
aux tribunaux administratifs de prononcer des peines
dans certains cas.
Les principaux organes du contentieux administratif
sont, en France, le conseil d'Etat, les conseils de préfec-
ture, le conseil du contentieux des colonies, la cour des
comptes, les conseils de revision, les conseils de l'instruc-
tion publique, les commissions de plus-value, en matière
de travaux publics, et les ministres (au moins dans des cas
spéciaux). Les préfets, les sons-préfets et les maires ont,
dans des cas, très rares, un pouvoir de juridiction ; encore
est-ce une question do savoir s'ils exercent véritablement
une mission do juge dans ces cas.
GONTENTIF, IVE {tan — rad. contenir) adj. Chir. Qui
sert à retenir, à maintenir en place : Bandage contentif.
CONTENTION {tan-si — lat, contentio, môme sens) n. f.
Contrainte quo l'on so fait, assujettissement auquel on
se soumet, effort tenté pour faire quelque chose ou pour
parvenir à quelque but : Ce n'est point ta gêne et la con-
tention qui font le véritable avancement. (Fén.) il Grande
application, effort prolongé de l'attention (On dit le plus
souvent contention d'esprit) : Trop de contention fatigue
l'esprit et même le corps.
— Débat, dispute : Etre ennemi de toute contention.
— Chir. Action des appareils contentifs.
— SvN. Contention, application, attention, médiation,
réflexion. V. application.
CONTENTOR {tm) n. m. Droit de registre, que perce-
vaient les audienciers et contrôleurs des chancelleries.
CONTENUE (nû) n. f. Mot qui, dans certaines contrées
de France, est lo synonyme de coNTiiNANCE, on parlant do
la superficie d'un champ, d'un terrain.
CONTEOR (rad. conter) n. m. Nom donné, au xV siècle,
à des jongleurs, chanteurs et musiciens ambulants.
— Dr. anc, En Normandie, Avocat ou procureur spé-
cialement chargé d'exposer aux juges les effets do la
cause.
GONTEPEC, comm. du Mexique (Etat do Michoàcan),
sur lo rio de Lerma, qui se jette dans le lac Chapala ;
12.7ti.i liab.
CONTER (du lat. cnmputare [v. compter]) v. a. Faire le
rénit do ; exposer, relater, faire connaître : Contkr un
fait, une histoire. Il Réciter de mémoire : Ecolier qui conte
sa fable.
— Poétiq. Exposer, on présence d'un objet inanimé :
Conter sa peine aux échos.
— Loc. fam. : Conter K^es raisons, ses petites raisons à
quelqu'un. Entrer avec lui dans des détails intimes et cir-
constanciés. Il Conter des sornettes, des fagots. Dire dos
choses vaines, frivoles, sans vraisemblance, ii Conter de
fil en aiguille, Kxposor point par point, sans rien ouI)Uer.
Il En conter. En conter de Ijelles, Raconter des choses
fausses, ridicules ou extraordinaires, il En conter à une
femme, Lui conter fleurette. Lui tenir dos propos galants,
lui faim la cour, il S'en faire conter. S'en laisser conter,
l'rAter l'ornillo A des propos galants. Il En avoir long à
conter. Avoir beaucoup de choses à dire, à rapporter.
Se conter, v. pr. Etre conté, ii Se faire mutuellement
le récit dci quelque chose.
— Syn. Conter, narrer, raconter. On conte pour l'amu-
sement ; on narre pour s'exercer sous le rapport du style ;
on raconte pour rinslrntnion.
— Ai, MIS. LiTTÉu. : Contez-noua un de ces contes que
vous contez b1 bien, l<'oi'mnle d invitation qui so reproduit
souvent dans les Mille et une nuits, et quo l'on répète
quelrpiofois sur In ton do ia plaisanterie pour prier quel-
qu'uu do raconter quol<(uo ctioso.
CONTENTIEUSEMENT
CONTT
CONTERIE {ri) n. f. Grosso verroterie de Venieo, qui
s'employait et s'emploie encore pour commercer avec
nombre de peuplades du continent africain.
Contes, ch.-l. de cant. des Alpos-Maritimos, arrond.
et à 13 kilom. de Nice, près du Paillon de Contes ; 1.688 h.
Tuileries, fabrique de pâtes alimentaires. — Le canton a
3 comm. et 4.748 hab.
GONTESCI, comm. de Roumanie (district do Teleor-
inanu) ; 2.250 hab.
CONTESSA (Christian-Jacques-Saiice), littérateur alle-
mand, nô à Hirschberg (Silésie) en 1767, mort en 1825. II
voyagea à l'étranger, s'occupa de commerce et de litté-
rature, fut emprisonné, en 1796, pour ses idées avancées,
prit, en i813, une grande part à 1 organisation de la land-
wehr contre Napoléon, et fut nommé alors conseiller de
commerce. On a de lui des ouvrages en vers et en prose,
remarquables par l'imagination et par le style. Les prin-
cipaux sont : le Sépulcre de l'amitié et de l'amour (Breslau,
1792); A/man=or (i808); Jeux dramatiques et contes {IS12'
1814), en collaboration avec son frère; Trois récits
(1823); etc. Ses /*oésies entêté publiées à Hirschborg(1826).
— Son frère, Charliss-Guillaume-Salick Gontessa, hé à
Hirschberg en 1777, mort à Berlin en 1825, s'occupa avec
un égal succès de littérature et de théâtre, de peinture et
de musique. Hoffmann a tracé son portrait sous le nom de
Sylvestre, dans ses Frères Sérapion. Ses Œuvres complètes
ont été publiées à Leipzig (1S26).
CONTESSA-ENTELLINA, ville du royaume d'Italie (Si-
cile [prov. de PalermeJ) ; 3.300 hab.
Contessina (la), opéra semi-sérieux en trois actes,
paroles d'Achille do Lauzières, d'après un livret français
de Saint-Georges et Jules Adenis, musique du prince Jo-
seph Poniatowski, représenté au Théâtre-Italien de Paris,
lo 28 avril 1868. Comme dans la Muette de Portici. il ^ a
un rôle de femme muette. Seulement, comme celle-ci n est
devenue muette que sous le coup d'une grande frayeur,
elle recouvre la parole au dénouement. La partition du
E rince Poniatowslti, quoique renfermant des pages aima-
les, est, dans son ensemble, dénuée d'originalité.
CONTEST, comm. de la Mayenne, arrond. et à 7 kil.
de Mayenne, au-dessus de la Mayenne ; 966 hab. Com-
merce de grains, miel et cire.
CONTESTABILITÉ {testa) n. f. Caractère de ce qui est
contestable : La contestabllité d'un droit, d'une propo-
sition.
CONTESTABLE {té-stabl') adj. Qui peut être contesté,
révoqué en doute: Fait, 0/)inton contestable.
— Anton, incontestable.
CONTESTA ELEMENT {té-sta) adv. D'une manière con-
testable. (Peu usité.)
CONTESTANT (tè-stan), ANTE adj. Qui conteste; qui
aimo à contester, à disputer, il Qui conteste en justice, qui
nie devant un tribunal le droit ou les allégations d'un au-
tre : Les parties contestantes.
— Substantiv. : Les contestants.
CONTESTATION {tè-sta-si — du lat. contestât io, même
sens) n. f. Action de contester, refus d'accéder aux allé-
gations ou aux prétentions de quelqu'un : La contesta-
tion d'un droit, il Débat de paroles, contradiction, opposi-
tion : Accepter sans contestation, n Débats, querelles
résultant de prétentions rivales : ie voisinage est une
source de contestations entre les Etats, comme entre les
particuliers.
— Dr. anc. Contestation en cause, Premier règlement ou
appointement sur les demandes ou défenses, en matière
civile, ou sur la confrontation en matière criminelle.
— Liturg. Ancienne partie de la messe qui, dans la li-
turgie gallicane, tenait lieu de préface, et dans laquelle
était exposé le mystère que l'on célébrait, ou la vie du
saint dont on faisait la fête.
— Loc. adv. Sans contestation. Incontestablement; sans
débat.
— Syn. Contestation, altercation, controverse, etc.
V. altercation.
CONTESTE [tèsst') n. f. Débat, dispute, procès. (Vieux.)
— Loc. adv. Sans conteste. Incontestablement, sans
contredit.
CONTESTER [té-sté — du lat. contestari ; de cum, avec,
et testari, témoigner) v. a. Ne pas admettre, ne pas re-
connaître, refuser d accéder à; revendiquer contradic-
toiremont : Contester un titre, une qualité à quelqu'un.
Il Par oxt. Nier, révoquer on doute : Contestkr un fait.
— Récuser, décliner la compétence do : Contester un
juré. Il Nior l'existence ou la validité de : Contester une
créance.
— V. n. Ktre en dispute, on discussion ; élever une con-
testation: Obéir, Payer «nns contester.
— Dr. Contester plus amplement. Procéder à une nou-
velle instruction, réitérer les débats sur dos faits qui no
paraissent pas suffisamment éclaircis.
— Gramm. Quand ce vorbe est employé négativement et
complété par une proposition amenée par la conjonction
que, le verbe de cette proposition secondaire peut prendre
ne sans qu'il y ait négation formelle dans la pensée : Je
ne conteste pas que vous n'ayez quelques motifs de vous
plaindre.
— Anton. Admettre, concéder, avouer, reconnaître.
Contesté, ée part. pass. du v. Contesior.
— Dr. Cause cotitestée. Celle quo l'on peut renvoyer,
celle sur laquelle il n'y a eu ni plaidoirie, ni règlement.
— n. m. Territoire sur Iciiuel doux ou plusieurs puis-
sances invoqucMit dos droits : Le contesté brésilien.
Se contester, v. pr. Ktre, devoir Aire contesté, nié, ré-
vocjué en doute, ii Contester l'un â l'autre, no pas recon-
naître l'un ù l'autre.
CONTESTEUR {tê-stcur') n. m. Celui qui conlesto, qui
aimo ù, contester.
CONTEUR, EUSE n. Celui, celle qui fait ou qui a l'habi-
tude do faire des contes, dos récits, des histoires : Un
CONTEUR agréable. Un conteur ennuucux.
— Conteur de fables, d'histoires, d^ sornettes, de chan-
sons, de fagots ou simplement Conteur, Meutour, homme
qui fait nos récits mensongers ou puérils.
— ('ontrur de fleurettes ou simplomont Conteur, Ilommo
qui cajole les femmes.
— Liltér. Ecrivain, autour de coûtes : Boccace ne s'est
pas fait faute de s'enrichir des dépouilles de nos COHTUURS.
(E. Littré.)
— adj. Qui aimo à conter ; qui est plein de récits :
Eli ci'PcIe un môme attrait rassemble autour de l'âtre
La vieiUeBbe cotilcuse ot l'enfance folâtre.
DSULLE.
— EnCYCL. V. CONTE.
CONTEXTE {tèkssV — du lat. contextus, enchaînement)
n. f. Texte <-onsidérô dans la liaison des idées qui lo com-
posent et par rapport au sens qu'elles empruntent les
unes aux autres : Passage qui ne peut être éclairci que
par le contkxte.
— En T. do dr.. Texte d'un acte public ou sous seing
firivé ; ensemble que forment par leur liaison naturelle
es ditférentes dispositions ou clauses dont un acte est
composé : Les actes notariés doivent être écrits en un seul
et même contexte. (Acad.) ii Unité de contexte. Suite non
interrompue exigée par la loi dans le texte des actes
notariés, excluant toute lacune et tout intervalle entre les
diverses parties de ces actes.
CONTEXTURE {tè-kstur' — du lat. contextus, assem-
blage) n. f. Union, mode d'agencement "des éléments qui
composent la masse des organes, de leurs parties et
des corps inorganiques : Contextore des os, des muscles.
CoNTEXTURE des vcgétaux. Les corps inorganiques n'ont
pas une véritable contexture. (Marjol.)
— Fig. Arrangement, agencement des parties qui con-
stituent un tout quelconque : Contexture d'un discours,
d'un poème.
— Eu T. do techn.. Enchevêtrement, enlacement plus
ou moins compliqué de fils et formé par l'entre-croise-
ment plus ou moins compliqué des fils de chaîne et des
fils de trame insérés par la navette. Les premiers se
nomment yÇ/-s ; les seconds duites.
— Syn. Contexture, texture, tissu, tissure. Contexture
et texture s'emploient presque toujours au figuré, et ils
expriment l'arrangement et l'enchevêtrement des parties
qui forment un tout ; texture suppose un arrangement plus
simple ; contexture porte à lespnt l'idée d'une plus grande
complication. Tissu et tissure ne s'emploient guère qu'au
Fropre, et alors, tissu désigne la chose tissée elle-même,
étoffe, tandis que tissure marque la manière dont la chose
a été tissue ; le tissu est beau, fin, grossier, précieux; la
tissure est lâche, serrée, inégale, etc.
CONTHEY, bourg de Suisse (canton du Valais), sur la
Morge, près de son confluent avec le Rhône ; 2.700 hab.
Vins estimés. Ch.-l. d'un district peuplé de 8.000 hab.
CONTHUY {tu-i] n. m. Etoffe mi-soie, mi-coton, à rayures
longitudinales, fabriquée à Constantiuople et à Brousse.
CONTI (autref. Conty) [maison de] Le bourg de Conty
fSomme) a eu des seigneurs particu-
liers, dont la lignée masculine pa-
raît s'être éteinte vers le milieu du
xiv' siècle. Isabelle, dame de Conti,
épousa vers 1375 Colard de MaiUy,
dont la descendante, Eléonore de
Roye, porta la seigneurie de Conti
dans la maison de France, en épou-
sant, en 1551, Louis I" de Bouroon,
prince de Condé, dont le fils cadet,
François, mort sans postérité, prit
le titre do marquis , puis prince
de « Conti ». Ce titre fut repris
par Armand de Bourbon, fils de
Henri II do Bourbon et cadet du
grand Condé, autour du rameau de Bourbon-Conti,
s'est éteint en 1814.
CoNTI (Louise-Marguerite de Lorraine, princesse de),
fille du duc Henri de Guise (le Balafré), née vers 1571,
morte en 1631. Elle épousa, en 1605, François de Bourbon,
prince de Conti, qui la laissa veuve en 1614. Avant comme
après son mariage, elle mena une vie fort dissolue, s'atta-
cha à Marie de Médicis, et partagea sa disgrâce sous le
ministère de Richelieu. On a d'elle : Adventures de la cour
de Perse (1629), roman allégorique ; mais il paraît douteux
qu'elle soit l'auteur de VHistoire des amours du grand Al-
candre (Henri IV), qu'on lui a longtemps attribuée.
GONTI (.\rmand de Bourbon, prince de), frère puîné
du grand Condé, tige de la branche de Conti, né à Paris
en 1629, lils do Henri II de
Bourbon et de Charlotte do
Montmorency, mort en 1666.
Il eut pour parrain le cardi-
nal de Richelieu, fut destiné
de bonne heure à l'Eglise,
ot reçut plusieurs abbayes
et d'autres bénéfices. Après
s'être laissé entraîner dans
la Frondo, il so réconcilia
avec la cour , épousa uno
nièce de Mazarin, reçut le
gouvernement do Guyenne,
commanda l'arméo do Cata-
logne, prit Viilofrancho, Puy-
corda ot la Cordagno (1055),
commanda l'armée d'Italie
on 1657, et échoua devant
Alexandrie. Devenu très reli-
gieux vers !a fin do sa vie, il
composa quohiuos écrits do
piété ; entre autres, un Traité
de la comédie et des spectacles selon les traditions de l'Eglise
(Paris, 1667).
CONTi (Louis-Armand de Bourbon, prince nn), fils
aîné du précèdent, né on 1661, mort en 1685. Il épousa uno
fillo naturelle de Louis XIV et de M"* do I>;i Vulhèro,
M"' de Blois, mena uno vie fort dissolue, rit dans l'armée
impériale la campagne de Honcrio contre les Turcs, et
prit uno part brillante ù. la baunUo de Grau (1G85).
CoNTi (François-Louis DK Bourbon, prince dk). princo
do La Koclie-snr-Yon, frère du précédent, né ù Pans ou
1664, mort en |709. Il prit p.irl, avec son frère aîné, à la
campagne do Hongrie, fut disgracié A son retour, obtint
cependant l'iiutorisation de prendre du service, combattit
A Fleurus (1690), à Sloinkerque (1092). ot so couvrit do
gloire A Norwinden (1693). Elu roi do Pologne après la
mort do Sobi^ski (1697), il s'embarqua, conduit par Jeun
Bart. aborda A Dunlïig, mais dut revenir ou Franco, après
Armes, de la fimille
de Conli
qui
Armand do Conti.
CONTI — CONTINENT
s'être vu supplanter par l'électeur de Saxe. Peu de temps
avant sa mort, il obtint le commandement de 1 armée de
Flandre. C'était un prince plein d'espnt et de séduction,
dont Saint-Simon a tait le plus brillant portrait.
CoNTl (Louis-Armand II de Bodrbon, prince de), fils
du précédent, né en i6!>5, mort en 1727. 11 épousa la prin-
cesse de Bourbon-Condé, prit p.art aux sièges de Landau
et de Kribourg, devint membre du conseil de régence
sous Louis XV, et reçut le gouvernement du Poitou.
CoNTI (Louis-François de Bocrbon, prince de), fils du
précédent, né en 1717, mort en 1776. 11 servit sous le ma-
îéchal de Bellc-Isle en Bavière (1741), reçut, en 1744, le
commandement de l'armée chargée d'opérer en Piémont,
emporta d'assaut les retranchements inexpugnables de
Villefranche et de Château-Dauphin, se couvrit de gloire
à la sanglante bataille de Coin, qui n'amena d ailleurs
aucun résultat décisif, et se distingua de nouveau dans
les campagnes d'Allemagne (1745) et de Flandre (1746).
M"' de Pompadour le lit écarter des grands commande-
ments. Dans la suite, il dirigea, après avoir été un moment
candidat au trône de Pologne, la politicjue occulte do
Louis XV, connue sous le nom de SecreC au Jioi, se nicla
aux querelles du parlement avec la cour, se montra 1 ad-
versaire des philosophes et contribua au renvoi de ïurgot.
CoNTI (Louis-François-Joseph de Bouebon, prince dei,
le dernier du nom, fils du précédent, né en 1734, mort
en 1814 II fit la guerre de Sept ans, se distingua aux ba-
tailles de Hastenbeck(n57) et de Crefcld (1758), fut le
seul prince du sang qui consentit à sanctionner les édits
de Maupeou, signa, en 1788, avec le comte d'Artois et les
Condés, le Mémoire contre la double représentation du
tiers aux états généraux ; il émigra, mais, rentré en 1790,
il prêta le serment civique, et resta absolument étranger
aux manœuvres du parti royaliste. Devenu suspect, malgré
tout, comme prince, il fut enfermé au fort Saint-Jean, à
Marseille, avec les membres de la famille d Orléans. 11
recouvra la liberté en 1795, mais dut sortir de France
après le 18 fructidor, par ordre du Directoire.
CONTI (Stéphanie-Louise de BOURBON-). V. BouK-
BON-CONTI.
CoNTI, illustre famille romaine, qui date du xi' siècle.
Elle a fourni à l'Eglise de nombreux cardinaux, et la di-
gnité de maître du palais apostolique fut longtemps héré-
ditaire chez elle. Elle avait obtenu de l'Empire le utre de
• duc de Poli ». Un de ses membres, Michel- Ange Conti,
fut pape de 1721 à 1724, sous le nom d'« Innocent XIII »
(v. ce nom) et se distingua par sa piété et son impartialité
entre les jansénistes et les jésuites.
CoNTI (Nicolas), voyageur italien du xV siècle, qui,
après avoir appris l'arabe en Syrie, visita, avec une cara-
vane partie de Damas, Babylone et Bassora, s'embarqua
sur le golfe Persique, et gagna la côte du Malabar. 11
passa ensuite à Ceyian, à Sumatra, parcourut 1 Inde et la
Chine méridionale, toucha à Java et revint enfin dans sa
patrie, en 1544. Ramusio a publié dans son recueil la
très intéressante relation de Nicolas Conti.
CONTIiGiovanno-Francesco), écrivain et savant italien,
néet mort àQuinzano, près de Brescia (1486-1557), connu
sous les surnoms de Quiuzano et de QuintianuS Stoa.
Il professa les belles-lettres à Padoue et à Pavie, se rendit
en France, où il fut le précepteur du duc d'Angouléme
(depuis François I"). et retourna en Italie avec Louis Xll.
h reçut à Milan la couronne poétique, puis devint pro-
fesseur de littérature à Pavie. 11 a composé en latin un
grand nombre d'ouvrages sur les sujets les plus divers.
CoNTi (Primo), en latin Petrus Cornes ou de Co-
mitibus.savant italien, né à Milan en 1498, mort en 1593.
Il acquit une grande réputation par son savoir, sa con-
naissance de plusieurs langues, son éloquence ; fut pro-
fesseur à Corne, et reçut la mission de combattre la Re-
forme en Allemagne, où il connut Erasme. De retour en
Italie il fut chargé de préparer les questions qui devaient
être soumises au concile de Trente, où il accompagna
l'évêque de Vintimille.
CONTI (Noël), en latin NataliS Cornes, érudit et
écrivain italien du xvi" siècle, né à Milan vers 1520, mort
en 1582. On a de lui : Mylhologiie sive Explicationes fahu-
larum (Venise, 1551); Eiegiarum libri VJ (1560); Umversx
historié (1572) ; des poèmes latins, des traductions, etc.
CONTI (Antonio Schinella), littérateur italien, né à Pa-
doue en 1677, mort en 1748. Il voyagea dans une partie de
l'Europe, et contribua à !a propagation du cartésianisme
dans sa patrie. On lui doit un poème : il Globo dt Venere,
des tragédies, des poésies, etc. Ses œuvres ont été publiées
à Venise (1739-1756).
CoNTI (Francesco), compositeur italien et un des plus
habiles virtuoses sur le théorbe qu'on ait connus, né à Flo-
rence, mort vers 1732. Admis à Vienne, en 1703, dans
l'orchestre de la chapelle impériale, il devint ensuite com-
positeur de la chambre de l'empereur, puis premier maître
Se cette chapelle (1722). Il a fait représenter à Vienne une
quinzaine d'opéras italiens, parmi lesquels : Clotilde, Alba
Cornelia, Teseo in Crela, Ciro, Don Chisciotte, Pénélope,
Griselda, Isifile, Galalea vindicala. Il a écrit aussi une
trentaine de cantates. On croit qu'il mourut en prison, à
la suite d'un scandale.
CONTI (Gioacchino), chanteur italien, né à Arpino en
1714, mort à Rome en 1761, prit le surnom do Gizziello,
par affection pour D. Gizzi, le maître qui lavait formé. Il
avait subi la castration et débuta à Kome vers 1 âge do
quinze ans avec un succès proditiieux. Aljrès s'être pro-
duit à Naples, il partit pour Londres, où I appelait liœii-
dol Pendant plusieurs années, il excita l'admiration du
public anglais. Il se fit entendre à Lisbonne, puis se rendit
â Naples où l'appelait le roi Charles III, qui venait do
faire construire le théâtre San-Carlo. En 1749, Gizzicllo se
rendit à Madrid où il obtint dimmenscs succès, retourna
à Lisbonne, où le roi de Portugal le combla de bienfaits,
puis, vers 1753, il prit sa retraite, et se fixa à Rome.
CONTI (Jean-Baptiste, comte du), poète italien, né à
Sandinara (Véuéticj en 1741, mort en 1820, fut avocat à
■Venise. Parmi ses œuvres, on remarque surtout son
poème : l'Jncoronazione délie imagine (1796), dont la ver-
sification est brillante et facile. Ses poésies complètes
ont paru à Padoue (1819).
GONTI (Carlo), compositeur italien, né et mort à Arpino
(1797-1868), fut élève du Conservatoire do Naples. Malgré
les succès qu'il obtint en faisant jouer une douzaine d opé-
ras, il abandonna do bonne heure la carrière de composi-
teur. Plus tard, nommé membre, puis secrétaire perpé-
tuel de l'Académie des beau-x-arts de Naples, il devint
professeur de contrepoint et de composition au conser-
vatoire de cette ville, et suppléa Mercadante. Parmi ses
ouvrages, il faut citer : la Paee desiderata, Misanlropia e
l'cntimentu, il Trionfo délia c/iustizia, rlnnocenza m peri-
qlio, ijli Aragonesiin Napoli et VOlimpiade. On connaît
aussi do lui nombre de compositions religieuses ; six messes
solennelles, deux messes de Beqmem, un Te Deim, un
Magnificat et beaucoup de motets, ainsi que des canzones
avec piano.
CoNTI (Charles-Etienne), ancien chef du cabinet de
Napoléon III, né à Ajaccio en 1812, mort à Pans en 1872.
D'abord avocat en Corse, il alla s'établir à Pans vers 1847,
et organisa une active propagande en faveur des idées na-
poléoniennes. Elu représentant du peuple à la Consti-
tuante, il s'afficha comme un des plus fougueux partisans
du prince Louis-Bonaparte. Conti ne fut pas réélu à la
Législative. Mais son dévouement à la cause bonapartiste
lui valut, après le Deux-Décembre, un siège de conseiller
d'Etat, et, â la mort de Mocquart, la haute situation do
chef de cabinet de l'empereur. Il fut nommé sénateur en
1868 Après le 4-Septembre, il se retira auprès de l'ex-im-
pératrice Eugénie. Eu février 1871, il fut élu représentant
de la Corse à l'Assemblée nationale; mais il n'y joua
aucun rôle.
CoNTI (Auguste), philosophe et homme politique ita-
lien, né à San-Miniato (Toscane) en 1822. Il s'éprit
d'abord do l'an dramatique et composa une tragédie : La-
ton d'Ulique, puis deux drames : Jeamie d'Arc et Buondel-
vwnte, qui obtinrent un certain succès. Use tournaensuite
vers la philosopliie spiritualiste, qu'il enseigna aux col-
lèges de San-Miniato et de Lucques, puis, en 1867, à 1 In-
stitut de Florence. Il fut élu en 1866 député de San-Minialo
au parlement italien; il se rangea parmi les catholiques
libéraux et démissionna en 1870, après la prise de Konio.
Ses principaux ouvrages sont : Evidenza, amore e /eilc
(1852); Histoire de ta pliilosophie (1856); Choses d'htstoirc
et d'art (1874).
CONTICH, comm. de Belgique, prov. et arrond. admin.
et jud. d'Anvers, sur un affluent de l'Escaut; 4.452 hab.
Tanneries, filatures de lin. Château.
CONTIGLIANO, comm. d'Italie (Ombrie [prov. de Pé-
rouse]), sur le Turano, affluent du Volino ; 3.500 hab.
CONTIGNATION {si-on — du lat. contignalio ; de cum,
awec.et'tigmim, poutre) n.f. Archit. Assemblage de pièces
de bois qui servent à soutenir ou à supporter.
— Astron. Bâti, sorte de charpente qui supporte un
grand instrument astronomique.
CONTIGNÉ, comm. de Maine-et-Loire, arr. et à 34 Icil.
do Segré, prèsdo laSartlie; 1.025 hab. Manoir de Gâtinos.
CONTIGNY, comm. de l'Allier, arr. et à 24 kilom de
Moulins, près de la Sioule, un peu en amont de son con-
fluent avec l'Allier ; 1.094 hab. Bons vins. Elevagede che-
vaux et de bestiaux.
a
CONTIGU, UË (du lat. contiguiis; do ciim, avec, et tan-
gcre. toucher) adj. Qui touche immédiatement, mais qui est
distinct : l^kambres coNTlGDi;s.
— Fig. Très voisin, qui a de grands rapports d analo-
gie ; Idées coNTioniis.
— Bot. Se dit des organes qu'on peut séparer du
végétal sans déchirer les tissus. (Tels sont les aiguillons
du rosier, les feuilles de l'orange, et en général tous
les organes articulés.)
— Géom. Angles contigus. S'emploie quelquefois pour
Angles adjacents.
— Syn. Contigu, adjacent, attenant, joignant, proche,
prochain, voisin. V. adjacent.
CONTIGUÏTÉ n. f. Etat, manière d'être de deux choses
nui sont contigues : La contigdïté de deux maisons, de
deux terrains. . . , . vi
— Anat. Diarlhroses de contiguité, Articulations mobiles.
— Chir. Amputation dans la contiguttf. Désarticula-
tion, amputation qui se fait, non en coupant les os, mais en
les séparant après avoir tranché les liens qui les unissent.
— Hist. nat. Voisinage immédiat do deux organes qui
se touchent, mais que l'on peut séparer sans déchirement.
CONTINENCE (nanss — du lat. coji(inere, contenir) n. f.
Contenance, capacité; étendue ; Continence d'un vase,
d'un champ. Mesures de continence. (Peu usité.) Il On dit
généralement contenance.
CONTINENCE {nanss — lat. continentia; de continerr.
contenir) n. f. Vertu par laquelle on s'abstient volontai-
rement des plaisirs de l'amour : Oliserrer la continence.
Vivre dans la continence, ia continence est plus difficile
aux hommes qu'aux femmes. (Bourdon).
— Svn. Continence, chasteté, pureté, etc. V. chasteté.
Anton. Concupiscence, impureté, incontinence, lasci-
veté, libertinage, lubricité, luxure.
— Encycl. La continence est, à proprement parler,
l'abstentiou de l'union des sexes. On peut donc être chaste
sans être continent, c'est-à-dire dans le mariage, comme
on peut être continent sans être chaste; la chasteté com-
portant aussi la pureté de l'âme. La continence, d après
la loi de Moise, devait être observée temporairement par
les prêtres et les lévites, pendant la durée de leurs fonc-
tions sacrées. Dans l'Eglise d'Occident, elle fut toujours
imposée aux évêques et aux prêtres, tant qu on leur per-
mit de continuer à habiter avec les femmes qu'ils avaient
épousées avant leur ordination. Dans l'Eglise d Orient, il
11 est pas permis aux prêtres mariés d'offrir le sacrifice
do la messe s'ils n'ont, auparavant, pratiqué la continence
pendant un laps de temps fixé par les canons. Enfin, la
continence a éié observée, soit par vœu, soit à titre de
pratique de vertu, par plusieurs saints engagés dans le
mariage, et en particulier par saint Edouard le Confes-
seur, roi des Anglo-Saxons, et par saint Henri, empereur
d'Allemagne. , ^ ,,
Mais, aux yeux même do l'Eglise, cola no peut être
qu'une exception rare, qu'on no saurait se permettre que
dans des circonstances tout à fait spéciales et pour de
très graves motifs, le mariage imposant des devoirs que
la conscience défond d'éluder-. . , ,
— Ali.ds. hist. Continence de Sciplon. Après la prise
de Carthagène, Scipion trouva ii:i grand nombre d otages
appartenant aux premières familles espagnoles, et que les
» - 00
232
Carthaginois avaient enfermés dans cette ville. • Quelques
soldats, dit Polybe, qui connaissaient bien le faible de leur
général, lui amenèrent une jeune fille d'une remarquable
beauté, dont, suivant les lois de la guerre, il pouvait
faire son esclave. Apprenant qu'elle était fiancée à un jeune
prince celtibérien nommé Allucius, qui en était vivement
épris, il fit venir celui-ci et lui dit : . Celle que vous devez
épouser a été parmi nous comme dans la maison de son
père et de sa mère. La seule reconnaissance que j exige,
c'est que vous deveniez l'ami du peuple romain. » Les
parents de la jeune fille, ayant été instruits de cet acte de
générosité du vainqueur, se présentèrent devant lui, appor-
tant pour rançon une somme considérable. Scipion l'ac-
cepta- puis, s'adressantà Allucius: «J'ajoute, dit-il, cette
somme à la dot de votre fiancée, acceptez-la comme un
présent de noces. ■ Le Celtibérien, pénétré de reconnais-
sance, alla faire des levées dans son pays, et revint quel-
ques jours après rejoindre Scipion avec un corps de
1 400 cavaliers. — On fait parfois allusion à la retenue du
iéune général, dont on lui fait un grand mérite, tout en
reconnaissant que la politique en fut le mobile inspirateur.
Continence de Scipion (la), tableau de Nicolas
Poussin, au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
Le général romain occupe un siège disposé sur une estrade,
eu plein air; il l'ait signe â Allucius, qui s'incline devant
lui qu'il peut emmener sa fiancée ; celle-ci, chastement
enveloppée dans de longs voiles, appuie la main sur son
cœur pour témoigner sa gratitude. Derrière Scipion se
tient une jeune femme qui, les bras levés, pose une cou-
ronne sur la tête du héros. Le Poussin avait tracé à Rome
une première esquisse de ce tableau, qu'il y avait laissée ;
il la recommença à Paris. — Le même sujet a été traité
par Jules Romain {National Calleryj, le Primatice (Lou-
vre), et Broughel de Velours (Pinacothèque de Munich).
CONTINENT (nan), ENTE [du lat. continens, qui retient]
adj Qui vit dans la continence, qui fait preuve de conti-
nence ■ Tel est continent qui n'est pas chaste. (Dider.)
Il Substantiv. Personne qui fait preuve de continence,
nui observe la continence : Les continents.
— Hist. relig. Nom donné à des hérétiques appelés aussi
encratiques, qui préconisaient la continence absolue et,
par suite, condamnaient le mariage.
— Patbol. Causes continentes. Celles dont 1 action se
continue durant toute la maladie, il Fièvre continente. Celle
dont l'intensité ne subit pas de variation sensible pendant
toute la durée de l'accès-
— Anton. InconUnent, lascif, liberUn, lubrique, luxu-
rieux, voluptueux.
CONTINENT {non — du lat. ciim, avec, et tenere, tenir)
n. m. Vaste étendue de terre qu'on peut parcourir sans
traverser la mer ; Le continent américain. Le continent
austral. Il Se dit quelquefois absolument pour désigner,
soit la partie continentale de l'ancien monde, soit seule-
ment la panie continentale de l'Europe, par opposition à
l'Angleterre et à d'autres lies : Tous les Anglais riclies vi-
sitent le continent.
— Ancien continent, Europe, Asie et Afrique. Il Nouveau
continent, l'Amérique. , ,. u- .
— Fig. Pavs intimement unis, dont les habitants ne
forment, pour ainsi dire, qu'un seul peuple : Aujourd'hui,
l'imprimerie et la navigation renaissent en un seul conti-
nent la totalité du monde habitable. (Ferry.)
— Encycl. Rien n'est plus élastique et moins défini que
ce mot de continent. L'Australie, bien qu'entourée d'eau
de tous côtés, est généralement classée au noml :e des
continents. Quelques géographes ont également appelé
Madagascar le . continent malgache ». Cette désignation
est donc réservée aux vastes étendues de terre, sans qu il
soit possible do déterminer exactement où se terminerîle
et où commence le continent.
On divise habituellement la masse des terres qui con-
stituent la surface du globe en deux parties : l'ancien et
le nouveau continent. L'ancien continent se subdivise, a
son tour, en trois parties : l'Europe, YAsie, l'Afrique; le
nouveau continent comprend l'Amérique du Nord et 1 Amé-
rique du Sud. Mais ce sont là divisions plus histonques
que géographiques. Ainsi, dans une répartition ration-
nelle des continents, l'Espagne devrait être classée, eu
raison de son climat, de sa population et de sa flore, avec
l'Afrique, dont elle a été accidentellement séparée, et non
avec l'Europe, dont l'isole la muraille pyrénéenne. D autre
part le Bosphore n'est également qu'un accident ne sépa-
rant'qu'en apparence l'Europe du continent asiatique.
Enfin l'Oural, loin d'être pour l'Europe une frontière
naturelle, ne constitue pas un rempart sérieux entre le
continent européen et l'Asie. En outre, l'Arabie et la cote
de la mer Rouge ont fait autrefois partie d un seul et
même continent, et le Maghreb est séparé du reste de
l'Afrique par l'immen<e étendue du Sahara, tandis que
le monde méditerranéen, au N. et au S. de cette mer inté-
rieure, constitue un tout homogène, à la faune, à la flore
et au'climat identiques. De même pourrait-on, peut-être
facilement, démontrer que l'Europe, par le chapelet des
îles Britanniques, l'Islande et le Groenland, se rattache
assez manifestement à l'Amérique, et qu'il y a eu, dans
tous ces parages, dislocation d'un continent qui s est en
grande partie effondré. „ . ... ji
De ce qui précède il résulte que 1 ancien continent dé-
signe tontes les régions connues, du moins en majeure
partie, avant les grandes découvertes delà fin du xv siè-
cle et le nouveau continent, les terres découvertes à
dater du voyage de Christophe Colomb. Une telle divi-
sion, absolument arbitraire, est excellente comme classi-
fication artificielle, mais il ne faut pas lui donner une
importance qu'elle n'a pas.
Les continents (par opposition aux mers) couvrent une
superficie do 138 millions de kilomètres carrés, dont 1 an-
cien continent occupe environ les doux tiers.
Si l'on considère sur la carte ces divers continents, il
se dégage un certain nombre d'analogies ou d'oppositions
qui permettentde les grouper d'une façon plus scientifique.
D'abord, il est évident que le relief du nouveau continent
est dans son ensemble perpendiculaire à l'équateur, pon-
dant que le relief central do l'ancien continent est sensible-
ment parallèle à ce même équateur. On pourrait même
dire, plus généralement, que les deux Amériques s étendent
du n: au S., tandis que l'Europe et l'Asie samincissent
lîcst également vrai que les continents et les océans
se correspondent d'une manière symétrique. Les océans
sont très ouverts au S. et vont en so rétrécissant vers
233
le N. Les continents, au i^onlrairo, s'élargissent et so
rapproi'lionl dans riiéniisphèro nord. On pourrait nionio
dire, avec quehiuo exagération, que l'iiémisplicre hurt^aj
appartient aux continents, l'hémisphère austral aux océans
qui s'y confondent.
Constatation plus curieuse encore ; tous les continents
{ ot c'est une loi génoralo <[ui ne sembla pas souffrir
d'exception) s'effilent du N. au S. Ainsi, l'Amérique du
Snd so termine par le cap Horn ; l'Afrique du Sud, par lo
cap de Bonne-Espérance; ot la Tasmauie cllo-mfîmo
(dépendance naturelle de l'Australie) par lo cap Sud. Si,
l'on examine, au m^mo point do vue, les continents dans
lo détail, la même règle s'applique avec une rigueur
presiiuo absolue. C'est ainsi ipio l'Europe et l'Asie se ter-
minent toutes doux par trois péninsules qui se prolongent
vers lo S. N'esl-il pas égahîment légitime de constater
que les continents du nord i^Ameritpie du Nord, Asie,
Europe) ont des formes beaucoup mieux découpées, des
côtes beaucoup plus dentelées que les continents du sud
CD général, massifs monotones et présentant sur tout
leur pourtour des côtes rigides et inhospitalières?
Enfin, il est intéressant d'observer que le continent
européen n'est, en quelque sorte, que la copie réduite du
continent asiatique. Tous deux ils ont un massif central,
d'où s ecliappent, dans des directions symétriques, dos
fleuves importants; mais les Alpes sont très inférieures
aux monts Himalaya; le Danune au Yang-Tsé-Kiang:
le Pô et le Rhône au Gange e*: à l'Indus. Tous deux ils
se terminent par trois péninsules; mais l'Espagne est
moins massive que l'Arabie; l'Italie moins étendue que
rindc; la péninsule des Balkans moins disloquée que la
péninsule indo-chinoise. Ce sont bien les mêmes lois,
comme l'a constaté Ritter, qui ont présidé à la forma-
tion des deux continents théori(|uement distincts. Le nom
d'Eurasie, créé par ce géographe pour désigner l'ensemble
des deux continents, éveillerait certainement dans l'esprit
une idée plus exacte de la réalité.
L'écorce terrestre n'a généralement qu'une très faible
épaisseur. Cette écorûp est, d'ailleurs, fréquemment
modifiée par les tremblements de terre, les volcans et
autres phénomènes thermaux. En dehors même de ces
secousses violentes, les continents semblent obéir à des
soulè\ements et à des abaissements réguliers qu'Elisée
Reclus a poétiquement comparés à la respiration humaine.
CONTINENT AUSTRAL. V. AUSTRALIE.
CONTINENT AUSTRAL, Nom SOUS lequel les anciens
désignaient une partie du monde, absolument inconnue
encore, qu'ils imagi-
nai en t comme un
continent faisant
contrepoids, dans
l'hémisphère austral,
aux terres qui e.xis-
taient dans Ihémi-
sphère boréal.
— Encycl. Ce n'é-
tait là qu'une conjec-
ture confuse, incer-
taine, ne s'appuyant
pas sur autre chose
que sur des présomp-
tions ; cette conjec-
ture ne persista pas
moins pendant l'an-
tiquitt) et le moyen
âge ; et, à l'aurore
des temps modernes,
les grandes décou-
vertes des Portugais
et des Espagnols
semblèrent justifier,
dans une certaine
mesure, l'hypothèse
traditionnelle. Jus-
qu'au xviii* siècle,
on crut à sa véracité, et on voulut voir dans les moindres
découvertes accomplies dans la mer du Sud autant d'amor-
ces du continent austral ; cette hypothèse était cependant
déjà bien ébranlée lors des voyages de James Cook.
1! resta toutefois quelque trace du préjugé ancien ; à l'hy-
pothèse du continent austral succéda, dés lo witi' siècle,
celle du continent antarctique, ot il n'a pas fallu moins
que les explorations de Dumont d'IIrville et do James
Clarke Ross pour en prouver l'inanité.
-' BiBLioGR. : A. Rainaud, le Continent aiw/î-ai (Hypo-
thèses et découvertes [Paris, 1893]).
CONTINENTAL, ALE, AUX {nati) adj. Qui appartient, qui
a rapport aux continents ; ((ui a lieu sur lo continent :
(htvri-e coNTiNKNTALE. Il So dit particulièrement do ce qui
a rapport au continent de l'Europe, par opposition aux
Iles Britanniques : L'Angleterre et tes puissances conti-
nentales.
— Suhstantiv. Nom donné quelquefois aux peuples (|ui
habitent lo continent européen : Z,es continentaux.
— Anton. Insulaire.
Continental (blocus ou système). V. blocus conti-
nental.
CONTINENT ALISER (nan) V. a. Transformer en conti-
nent, li Conformer aux idées, façonner à la civlli-salion du
continent européen.
Se continent^liser, v. pr. Prendre les idées, les habi-
tudes, les sysiLMues du «ontinont européen.
CONTINGEMMENT ija-man) adv. Philos. D'une manière
contingiMite : On sontivnt que l'être wlcessaire peut ayir
CONTINGEMMENT. ' BoulaiuviUicrs.) f Peu usité.]
CONTINGENCE (jnnss — du lat. contenqcnlin, mémo
sens) n. f. Eventualité, manière dont les choses arrivent :
.SV/on la ( ONTiNcjKNCE du cas. IJ'aprrs la continobnce des
affaires. (Peu usité.)
— Philos. Caractère de ce qui est contingent, do co qui
peut, être ou n'être pas ; La ponsihiliti^ d'errer, c'est la con-
FiNdENcE du mal. (F. Bastiat.) 'V. continuent.
— Géom. Angle de continqmce, C(^lui ([ui est formé par
doux tangentes' à une courbe infiniment voisines.
— Gnomon. Lifinc de cnutinficnce. Ligne qui coupe à
angle droit la ligne sous-stylairo.
Contingence des lois de la nature De \.\^. par
E. Bout roux 1 187 1 1. — C'est la thèse fraiiraiso ijue Huutroux
présenta et soutmt à la Sorboniio pour lo doctoral es
m.
lettres. L'objet ([u'il s'y propose est d'i'iablir ([ue la con-
tingence est au fond de la nature, que la nécessité qu'elle
présente on ses lois est relative ; ([u'il y a, à tous ses do-
grés, quehjuc élément nouveau (|ui n'est pas la reproduc-
tion nécessaire do l'état précédont. Ainsi, la conscience
s'ajoute à la vie, la vie s'ajoute à la matière; mémo dans
la matière inorganique , les propriétés physiques qui
constituent les corps s'ajoutent aux propriétés géomé-
triques qui constituent la matière ; ces propriétés géo-
métriques elles-mêmes contiennent plus que la simple
existence de quelque chose en général; enfin, l'être ou
l'existence ne saurait se déduire du possible. On peut dis-
tinguer dans l'univers plusieurs mondes qui forment
comme des étages superposés les uns aux autres. C'est
d'abord l'être envisagé dans son indétermination et comme
opposé au possible; puis viennent les genres, ensuite la
matière étendue et mobile, le monde mathématiijue ; au-
dessus du monde mathématique, les corps ou le monde
physique : au-dessus du monde physique, le monde orga-
nifjue et vivant ; enfin, au sommet de la liiérarchie,
l'homme ou le monde pensant. Boutroux parcourt cette
hiérarchie ; et l'on voit en chaque chapitre que la fbrme
de l'être dont il est traité ne peut se rattacher par un lien
de nécessité aux formes précédentes et inférieures, mais
qu'elle est caractérisée par quelque chose de contingent,
par une création nouvelle.
CONTINGENT ijan), ENTE [du lat. contingens, qui
arrive] adj. Casueï. incertain, éventuel, qui peut arriver
ou ne pas arriver, être ou n'être pas : Sous le règne de la
libei'lé, le bien est certain, le mal n'est que contingent.
(Bentham.) ii Substantiv. ou masc. : Le futur libre est essen-
tiellement im contingent.
— Dr. Portion contingente, Part qui échoit à chacun
dans un partage, ti Substantiv. : Réclamer son contingent.
— Philos. Vérilé contingente, Vérité qui est telle par
l'effet de circonstances qui auraient pu ne pas se ren-
contrer, et non par l'essence même des choses, comme
cela a lieu pour les vérités nécessaires, il Futurs contin-
gents. Evénements futurs dont la cause nécessaire n'est
pas posée d'avance, et qui, partant, peuvent ne pas avoir
lieu. Il Proposition contingente. Proposition énonçant une
chose qui peut être ou n'être pas.
— n. m. Admin. Nombre de soldats que chaque contrée,
chaque localité fournit ou est astreinte à fournir : Le con-
tingent des départements. Faire la répartition du contin-
gent.
— Monn. Contingent monétaire. Proportion des" diverses
Le continent austral, d'après une mappemonde du xvi* siècle.
natures de pièces do monnaie quo les directeurs doivent
fabriquer.
— Anton. Essentiel, nécessaire.
— Encycl. Philos. I-e terme contingent est opposé au
mot nécessaire. Le contingent, comme l'étymologie l'in-
dique, c'est ce qui arrive ot qui aurait pu ne pas arriver ;
il n'est jamais quo la réalisation de l'une des possibilités
qui coexistaient naguère à l'état indéterminé. On peut
iionc. détinir " contingent <• tout coqui ne nous est connu t|ue
par ot après une expérience; le nécessaire, au contraire,
nous est connu comme tel avant toute expérience.
Le mot « contingent ■> a été appliqué tour à tour aux
idées et aux choses. Une idée contingente, c'est une notion
d'expérience, une connaissanco empirique, un résultat do
la perception externe ou interne. LJne chose contingente,
c'est un être créé, qui aurait pu ne pas l'être ; c'est une
existence (pii a commencé, sans être la cause de son pro[ire
commencement; c'est, en un mot, une réalité (inie quant
au temps et quant à ses puissances, qui a reçu d'autrui
tout co qu'elle est. V. nkciîssairb, et jugkmknt.
— Art milit. La loi du 15 juillet 1889 dit que lo contin-
gent à incorporer est formé des jeunes gens inscrits sur
la première partie des listes de recrutement ; mais il faut
y ajouter aussi les dispensés, compris dans les deuxième
ot troisième parties de ces listes, ot qui sont incorporés
dans les mémos conditions, quoique ne devant servir
([u'une année.
Le contingent est mis à la disposition du ministre, on
France, le l" octobre. C'est do ce jour quo commencent
à courir les obligations militaires des citoyens reconnus
aptes au service. L'incorporation n'a généralement lieu
qu'une quinzaine de jours plus tard.
Un certain nombre d'hommes, destinés ù. être envoyés
en disponibilité après leur première année de service,
constituent la deuxième portion du contingent. Ils sont
désignés proportionuidlement sur la listo do tirage do
chaque canton, par ordre do numéros, en commençant
par les plus élevés.
Lorsqu'on a formé la listo des hommes qui doivent faire
partie du contingent, leur répartition entre les divers
corps de troupes a lieu par les soins des bureaux do recru-
tement, mii prononcent leur attectation déHniiivo.
-- Kin.On appelle coJi/im/cMr la part qui incombe ù chacun
dans la répartition d'un inipét «u dune charge quelconcjue.
En matière de contributions directes, le contingent ilo
chaque départomonl, tlxé par la loi do llnaucos, est ensuite
CONTINENT — CONTINUEL
réparti entre les arrondissements et les communes par le
conseil général ou d'arrondissement. En matière do tra-
vaux publics intéressant à la fois l'Etat, les départements
ou les communes, on entend par " contingent » la part pro-
portionnelle à fournir par chacun deux dans ces travaux.
Les contingents communaux sont les parts imposées sous
forme docotisatious aux contribuables de chaque commun©
en vue do la construction ou do l'entretien des chemins
vicinaux de grande communication, pour former un fonds
commun centralisé au budget dépariemental. Lo contingent
départemental est la sonïme prélevée sur le revenu da
chac^ue département, pour former un fonds commun ré-
parti par lo ministre do l'intérieur.
— Monn. Le contingent monétaire, c'est-à-dire le nombre
de pièces do monnaie pour chaque million de valeur, est
fixé au vingtième des pièces de 5 francs fabri(iuées, et,
pour les monnaies de bronze, ïe contingent a été lixé selon
des proportions variables, réglées d'après ce quo la circu-
lation peut exiger la nouvelle émission do petites mon-
naies en quantités plus considérables.
CONTINU, tJE (lat. continuas; de continere, contenir!
adj. Dont les parties ne sont pas séparées les unes des
autres, et se tiennent entre elles : Ligne coNTiNDE. Il Qui
n'est pas interrompu dans sa durée : itruit continu. Mou-
vement continu. Pluie CONTINUK.
— Archit. Piédestal continu. Soubassement, piédestal
unique, sur lequel repose toute une lîle de colonnes.
— Bot. Thalle uni, qui s'étale sur son sultstratnm sans
se fractionner. (Se dit aussi d'un axe, d'un pédoncule,
d'un fruit, etc., non articulés.)
— Dr. anc. Prolongation d'un compromis dont lo temps
était expiré.
— Dr. mod. Servitude continue. Celle dont le droit s'exerce
sans une reproduction d'actes volontaires, comme sont
les vues, les égouts.
— Fortif. Ligne continue (par opposition à ligne à iîiter-
valles), Ligne de défenses composée d'obstacles reliés
entre eux sans solution de continuité.
— Math. Fraction continue. V. kraction. h Fonction
continue. Fonction susceptible de varier aussi peu qu'on
voudra, pour des variations suftisamment petites des va-
riables. V. CONTINUITÉ.
— Miner. Se dit des corps dont les cristaux ont à leur
signe quatre exposants en proportion continue.
— Mus. Basse continue. V. bassu.
— Patbol. Fièvre continue. Fièvre qui se prolonge jus-
qu'à sa suppression complète, au lieu de se produire par
intervalles.
— Techn. Métier continu. Machine textile dont les di-
verses fonctions : étirage, torsion, renvidage, etc., ont
lieu sans interruption, n Substantiv. Fil do laine, de lin,
de coton, etc., qui est produit sans discontinuité : Les coN-
TiNt;s employés dans l'industrie cotonnière offrent de nom-
breuses modifications.
Le continu n. m. Philos. Tout co qui n'a point de di-
vision, d'interruption : Le continu est divisible à l'infini.
(Acad.)
— Stn. Continu, continuel. Ce qui est continu dure sans
interruption, ne cesse jamais. Co qui est continuel dure
longtemps, mais peut avoirde courtes interruptions. Une
pluie continue est celle (jui tombe toujours; une pluie
continuelle est celle qui, pendant longtemps, ne cesse quo
rarement et jjour des instants très courts.
— Anton. Coupé, discontinu, entrecoupé, intermittent,
interrompu, successif, suspendu.
CONTINUATEUR. TRICE n. Personne qui continue co
([u'uiie autre a conimencé : Volney parut être /e continu a-
tivUR d'Hérod'jtt. iL. Laya.)
CONTINUATION [si-on) n. f. Action de continuer, de
poursuivre ce qui est commence : Entrepremlre la conti-
nuation d'un livre, d'un tableau, d'un édifice, tl Action do
prolonger la durée d'une cJioso : Demander la continuation
d'un bail. Il Durée, permanence, co qui se continue : La
CONTINUATION de la gtien'e. ii Suite, prolongement : La con-
tinuation d'une rue, d'une allée, d'une muraille, n Choso
qu'on ajoute à une autre pour la continuer; partie supplé-
mentaire : Publier la co^Ti^i^ \Tio^ d'une histoire de France.
— Dr. anc. Continuation de communauté. Prolongation
des droits et obligations de la communauté entre les en-
fants et l'époux survivant, dans certains cas quo la loi
déterminait.
— Phys. Continuation du mouvement. Conservation do
la direction et de la quantité d'un mouvement re^u.
— SvN. Continuation, continuité. La continuation est
l'action de continuer une chose ; la continuité est l'état do
la chose elle-même qui est continue, parce que toutes ses
parties se tiennent sans interruption. La co«/mi«/é d'un
bruit suppose quo co bruit ne cesse jamais; sa continua-
tion signifie seulement qu'il ne cosse pas à un moment
donné, et qu'il se prolonge encore après.
— Continuation, auite. Continuation annonce un rap-
port tel, (|ue ce ipii précède ot co qui suit ne fout qu'un
même tout. Suite exprime un rapport moins étroit : la
suite peut n'être (m'un accessoire, une conséquence plus
ou moins directe. D'un autre côté, suite désigne la chose
mémo qui vient après une autre, et continuation peut
n'exprimer que l'action de celui (|ui continue un travail ;
un écrivain publie la SM(7e d'une histoire, il en entreprend
la continuation; celle-ci est plus ou moins diflicile, de-
mande plus ou moins do temps ; la suite a tant do volu-
mes, est bien ou mal écrite, etc.
— Anton. Cessation, cesse, dlscontlnuatlon, Interruption.
CONTINUE n. f. Appareil eiunhiy.- dans les lilaiures, par-
tageant la nappe de laine eu (ils tordus.
— .1 la continue, loc. adv. A la longue, avec le temps,
à force de continuer. (Vieux. ^
CONTINUEL, ELLE {nu-èV — rad. continu) adj. Qui duro
sans interruption; c(ui se renouvelle constamment : Tra-
vail coNTiNt i-:i.. Foire de roNTiNUKl.s e/forts.
— SvN- Continuel, continu. V. continu.
— Continuel, éternel, Immortel, perpétuel, seinpltornol.
Ce qui est continuel dure longtemps, et ne peut eessop
pour un temps fort court que pour reprendre aussitét. Co
qui est éternel n'a ni commencement ni tin. Ce qui est im-
mortel vit et no doit pas mourir. l\'rpétuct marque uno
duréo permanenîo ou persévérante, sans intorruption ot
sans reprises. EnHn, sempiternel présente l'idée {['éternel
avec une nuance défavorable : Des discussions shmimtiîU-
SIÎI.LKS.
— Anton. Momentaod, latarrompu.
30
CONTINUELLEMENT — CONTOURNER
CONTINUELLEMENT {mi-è-le) adv. D'une façon conti-
nue Uo.
— SvN. Continuellement, assidûment, constamment, in-
cessamment, sans cesse, sans ref^che, toujours. V. assi-
DÛMliNT.
CONTINUER (du lat. contimiare, môme sens) v. a. Pour-
suivre, ne pas interrompre : Continuer un travail, son
voyage, une liistoire. il Prolonger : Continokr une lif/ne,
une allée. Il Maintenir, conserver à queh|uun, faire durer
pour lui : CoNTiNDER à quelqu'un ses fonctions, il Conserver,
maintenir dans ses fonctions, dans sa charge : Continuer
quelqii'nu dans son emploi. (Acad.) il Etre le continuateur
de l'œuvre de; suivre les errements de : Crevier A con-
tinué Bollin.
— V. n. Durer, ne pas cesser d'être, ne pas sarrcter,
persister : Pluie, Gueire qui continuk. Il Ne pas s'inter-
rompre, ne pas cesser de parler ou d'agir : Vivre, ce n'est
pas seulement changer, c'est continuer. (P. Leroux.)
Il S'étendre, se prolonger : Chaîne de montagnes qui conti-
NUK jusqu'à la mer. Il Continuer à ou de. Persister à, ne
pas cesser de, ne pas se désister de : Continuez à tra-
vailler. Laisses parler et continuez d'agir. (LaBruy.)
— Gramm. Ou admet assez généralement que continuer
à exprime la persistance dans un acte commencé; conti-
nuer de. la persévérance dans une habitude prise; ainsi,
continuer à chanter sigmûeraii ne pas interrompre le cliant
que l'on a commencé, et contimier de chanter, ne pas
cesser de se livrer, par intervalles, à l'exercice du chant.
— Impersonnell. // continue à ou de. Il ne cesse pas de :
Il continue de pteuroir, de tonner.
Se continuer, v. pr. Etre continue, il Se prolonger,
s'étendre. Il Se perpétuer, il Se garder l'un à l'autre: Sk
coNTiNCER une estime mutuelle.
— Syn. Continuer, persévérer, persister. Continuer,
c'est simplement faire encore ce qu'on a tait jusque-là;
il a pour opposé cesser. Persévérer ajoute à la même idée
celle d'une constance prolongée. Persister suppose do la
fermeté, de l'énergie, et quelquefois de l'opiniâtreté; de
plus, il s'applique souvent à des actions particulières; on
persiste à aftirmer ce que d'autres nient; on persiste dans
un refus, etc.
— Continuer, poursuivre. Continuer marque simple-
ment l'addition que Ion fait à une chose pour la rendre
plus complète, pour en augmenter l'étendue; on peut
continuer ce qui a été commencé par un autre. Poursuivre
ajoute à cette idée celle de persistance dans le plan, dans
le but; on ne poursuit que ce qu'on a commencé soi-
même, et, dès le commencement, on a voulu aller jusqu'à
un point où l'on n'est pas encore; c'est pour y arriver
que l'on poursuit la cliose en question.
— Anton. Cesser, désemparer, discontinuer, interrom-
pre, renoncer, suspendre.
CONTINUITÉ (iat. continuitas, môme sens) n. f. Liaison
non interrompue, cohésion de toutes les parties : Conti-
nuité des atomes, des éléments, il Prolongement : Le Spitz-
berg parait être une continuité des terres de la côte orien-
tale du Groenland. (Butf.) Il Suite, série non interrompue :
CiJNTiNUiTÉ de paysages admirables, ii Durée, reproduction
continue, non interrompue : C'est surtout la continuité
des maux qui rend leur poids insitppoi'table. (J.-J. Rouss.)
1! Egalité, persévérance dans la façon d'agir : La fran-
chise est une continuité de caractère. (Duclos.)
— Solution de continuité. Séparation, division, isole-
ment de parties auparavant liées, continues: Une solu-
tion DK continuité dans la chaîne d'un paratonnerre peut
causer de graves accidents, w Fi^. Interruption; défaut de
liaison : Ife grandes maladies font parfois solution de
CONTINUITE dans la mémoire. (J.-J. Rouss.)
— Anat. Diarthroses de continuité. Articulations mobi-
les, dans lesquelles les os articulés ne sont pas en con-
tact immédiat.
— Chir. Amputation dans la continuité. Celle dans la-
quelle on scie l'os après la section des chairs.
— Littér. Continuité d'action. Règle qui défend d'inter-
rompre l'action par des épisodes qui ne se rattachent pas
du tout, ou pas suffisamment, à cette action.
— Math. V. la partie encycl.
— Philos. Loi ou Principe de continuité. Loi d'après
laquelle les changements qui surviennent dans les êtres
ne s'y produiraient que par degrés insensibles, et l'échelle
même des êtres ne serait qu'une série continue et graduée.
(Ce principe joue un grand rôle dans la philosophie do
Leibniz.)
— Syn. Continuité, continuation. V. continuation.
— Anton. Discontinuité, intermission, interruption,
suspension.
— Encycl. Philos. Dés nos premières expériences, nous
avons la notion d'objets distincts et semblables : do là
l'idée du nombre coneu comme une collection d'unités sé-
parées. Les grandeurs formées par de telles collections
sont dites di.^n'ftes ou discontinues. Mais, tandis que
beaucoup d'objets nous présentent ce caractère d'indivi-
dualité et do séj)aration, d'autres revêtent un caractère
opposé : par exemple, l'eau rpii remplit un vase. Ces gran-
deurs, qui ont la propriété de croître cl de décroître avec
continuité, qui no passent pas d'un état à un autre, si
voisin qu'on le suppose, sont appelées cmlinues ; dans
cette classe rentrent toutes les grandeurs géoniélriqucs
et celles que l'on consi<lôro en mécanique. A la notion
do grandeur continue se rattache celle de lu mesure.
Mesurer une grandeur continue, c'est déterminer le nom-
bre de fois qu'elle contient une certaine grandeur <ie même
espèce, prise comme terme de comparaison. Mesurées,
c'cst-à-dire exprimées numériquement au moyen d'une
unité conventionnelle, les grandeurs continues sont dites
des quantilêg. En désijjnant par le mot do « grandeur ■>
tout ce qui est susceptible d'augmentation ou de diminu-
tion, on est amené à constater des grandeurs continues
non mesurables, c'est-à-dire non divisibles en i)arties
égales; exemple: une sensation de douleur ou de plaisir.
Il faut donc distinguer deux espèces de continuités : la
rontinuilé quantitatirc. qui est celle des grandeurs mesu-
rables, et la continuité qualitative, qui est celle des gran-
deurs non mesurables.
Deux problèmes principaux se posent, parmi beaucoup
d'autres, à propos "le la continuité. Le premier consiste i
chercher comment on pourrait lier à des grandeurs mathé-
matiques toutes les autres grandeurs, exprimer en varia-
lions quantitatives tontes les variations dans les (jualités
des choses et faire ainsi tomber sons la loi du nombre ce
qui n'y tombe pas diroctomont : c'est ainsi rclfort do la
pxychopliysiqne. L'autre problème consiste à se demander:
i" si la distiuction de la continuité et de la discontinuité
est purement relative à l'imperfection de nos moyens de
counaitre, ou si elle est fondée sur la nature des choses;
2" dans le cas où elle est relative ànosmoyensdeconnaitre,
SI c'est la continuité ou la discontinuité q'ui est une illusion
d'optique intellectuelle ; 3« et, dans le cas où cette distinc-
tion est fondée dans la réalité, quelle part il faut recon-
naitre, dans l'ensemble des phénomènes, au continu et au
discontinu. C'est là le problème qui renaît sans cesse dans
l'histoire de la philosophie. Il est au fond des discussions
de Zéuon d'Eléê. Leibniz a été, parmi les métaphysiciens,
un de ceux qui se sont prononcés avec le plus de force
pour le continu. En France, Renouvier est celui qui a re-
pris avec le plus d'éclat la thèse du discontinu.
— Math. La notion de continuité dans les sciences se
rapporte à quatre ordres diHerents de faits, et par consé-
quent d'idées :
En premier lieu, la continuité des grandeurs. Elle ré-
sulte du caractère que présentent dans la nature une foule
d'objets; par exemple, la masse d'eau contenue dans un
vase est une grandeur continue, car elle a la propriété
do croître ou de décroître d'une manière insensible et
continue; elle ne saurait passer d'un état à un autre, si
voisin qu'on le suppose, sans avoir traversé une infinité
d'états intermédiaires. A cette catégorie de grandeurs
dites " continues » appartiennent les grandeurs géométri-
ques : longueurs, angles, aires, volumes, et celles que
Ion considère en mécanique, telles que la vitesse, la ré-
sistance, etc.
En second lieu, la continuité simultanée des effets et
des causes dans l'ordre physique, qui constitue de toute
nécessité Ihypothésn du physicien, du chimiste, du natu-
raliste, etc., "car on no peut imaginer qu'un effet puisse
varier sensiblement sans que la cause elle-même subisse
une variation.
En troisième lieu, la continuité des fonctions : en algè-
bre, on dit qu'une fonction f (x) est continue, lorsqu'on
peut trouver, pour toute valeur de x, un nombre h, tel
ffue la valeur absolue do la différence f {x ~ h) — f (x)
puisse être rendue plus petite qu'un nombre donnes à
l'avance et aussi petit que l'on voudra. Les fonctions que
l'on considère en algèbre élémentaire sont toutes conti-
nues, sauf pour une ou plusieurs valeurs de x. ces valeurs
étant on nombre limité. Cependant on a complètement
modifié la notion de continuité des fonctions, et par suite
leur nature, par l'introduction des fonctions de variable
imaginaire.
Enfin, en quatrième lieu, la permanence que présentent
dans leur forme essentielle les relations algébriques re-
latives aux phases successives d'un même phénomène et
qui subsiste même après une interruption passagère
d'existence éprouvée pour quelques éléments indispensa-
bles ou accessoires de la question mise à l'étude ; ce
principe de continuité ou de permanence des relations
métriques ou descriptives des figures a été introduit par
Poncelet, qui en a fait la base de son traité des propriétés
projectives des figures. Il admet que ces relations, appar-
tenant à une figure, demeurent dans leur forme explicite
applicables à toutes les situations possibles de la figure;
ce principe, dont il fait seulement une méthode d'induc-
tion, tient à ce que la ou les relations de la figure en
question sont susceptibles d'une autre définition, gui sub-
siste dans toute position de la figure. Par exemple, si l'on
cherclie le lieu géométrique des milieux des cordes d'une
circonférence qui passent par un point, on trouve, lorsque
le point est à l'intérieur de la circonférence, la circonfé-
rence entière décrite sur la droite qui joint ce point au
centre comme diamètre; cependant, il est évident (|u'uno
portion seulement do cette circonférence fait partie du
lieu, si le point est on dehors de la circonférence donnée.
Cette contradiction apparente tient à ce que le milieu
d'une corde est aussi lo pied de la perpendiculaire abais-
sée du contre sur la corde, qui, lui, subsiste pour toute
position de la cord-e.
— Dr. intern. Continuité de voyage. Le commerce res-
tant absolument libre entre les neutres, un belligérant
ne peut saisir de la contrebande de guerre à destination
d'un port neutre. Les ports de l'ennemi pouvant seuls être
bloqués, un navire ayant une destination neutre ne sau-
rait, d'autre part, être saisi pour violation de blocus. La
théorie de la continuité du voyage ou du voyage continu
déroge à ce double principe. D'après elle, en effet, les
articles de contrebande sont de bonne prise, quoique
chargés sur un navire dont la destination est neutre, s'il
v a lieu de supposer que, parvenus dans ce port, ils se-
ront placés sur un autre navire à destination de l'ennemi :
le belligérant peut les saisir dans l'une ou l'autre des
deux parties du voyage; en réalité, il n'y a qu'un seul
voyage. De même, d'après cette théorie, on a le droit de
saisir pour violation de blocus, dès son départ, le navire
qui so dirige vers un port neutre, si on a des raisons de
croire que son chargement sera, dans ce port, transbordé
sur un autre navire qui ira vers un port bloqué. — Il faut
noter que l'application de la théorie du blocus ne se con-
çoit ((ue si l'on n'entend pas la violation du blocus dans le
sens d'une violation réelle, que si l'on admet l'existence
du droit de prévention. C'est par les Américains, pendant
la guerre do Sécession, qu'a été faito la première ap-
plication d'une doctrine aussi arbitraire qui arrive, par
la vertu dune simple présomption, à supprimer entière-
ment U' crjinmerco des neutres.
CONTINÛMENT adv. Sans in-
terrui'tion, sans cesse.
CONTLA, ville du Mexique
(Etat de Thivcala); 5.86.^, hab.
CONTO n. m. Mérrol. anc.
Monnaie de compte portugaise^
qui vaut r..5r.r. fr. 55 c. Au Bré-
sil, la valeur du confo atteint
2.8:ii» frau'-s.
CONTOMONOBOLON (.lu gr. Contomonobolon.
konttfS, pieu, et muiiu/juton, sorte
de saut) n. m. Aiiti(|. gr. Exercice qui consistait à sauter
en s'a]qiil\:int sur une perrhe.
CONTONDANT Idan], ANTE [rad. confondre] adj. Qui
blesse par éi;rascinent sans iicrcer ni couper, qui occa-
sionno des contusions : Les bâtons, les massiies sont des
agents contondants.
— Anton. Perforant ou piquant, tranchant ou coupant.
Contorniates-
234
CONTONDRE (du lat. contundcre ; de cum, avec, et tun-
deri'. irapiicr. — Le part. pass. est contas, use) v. a. Con-
tusKUHier, meurtrir sans percer ni couper : Contondhe
bj>i chairs.
CONTOBÈSE n. m. Nom que l'on donnait aux membres
d'une secte d'albigeois.
CONTORNIATE (mot ital. ; de contorno, contour) adj.
Numism. Se dit de médaillons de cuivre, dont le contour
est terminé par un cercle de 2 à 5 millimètres de large, sé-
paré du champ
de la pièce par
une rainure re-
lativcmentpro-
fonde.
— n. m. Mé-
daillon contor-
niate : Un con-
tokniate.
— Encycl.
Les contornia-
tt'S sont tous
de bronze. Au
droit, ils portent une tête d'empereur ou de quelque per-
sonnage célèbre et, au revers, ils présentent des scènes
empruntées à la mythologie, surtout aux jeux du cirque.
La fabrication des contorniates semble avoir commencé
sous Constantin lo Grand et avoir été continuée jusque
sous "Valentinien III. Leur destination est tout à fait m-
connue. La plupart des archéologues pensent que ces
pièces ont été fal>riquées à l'occasion des jeux du cirque,
et (pi'ellcs sont des produits de l'industrie privée.
CONTORSILE (du lat. cum. avec, et tnrtus. tordu) adj.
Il Friiillr contorsde, Celle dont le pétiole est susceptible
de torsion.
CONTORSION (lat. contorsio; do cum, avec, et torsio,
torsion) n. f. Action de tordre ; La contorsion dnitc lame
métallique. (Peu usité.)
— Contraction irrégulière des mffscles, torsion dos mem-
bres : Contorsion des bras . Il Etat d'un corps ou d'un
membre ainsi tordu : Za contorsion de l'épine dorsale con-
stitue ce qu'on appelle vulgairement la bosse.
— Par cxt. Geste outre, attitude contrainte ou affectée :
La contorsion enlaidit.
— Fig. Etat outré, exagéré, contre nature, il 2>o?/»er
tine rotilorsion à la vérité, La fausser, la dénaturer.
CONTORSIONNER {si-o-né) v. a. Tordre, livrer à des con-
lursiuns : Contohsionnii;r ses membres.
Se contonsiofwer, v. pr. Faire des contorsions.
CONTORSIONNISTE(s/-o-nissr) n. Personne qui fait des
coiitursiuiis : Li's coNTORSioNNiSTics du cirque. Il Grimacier.
CONTORTÉES [lé) n. f. pi. Classe de plantes, renfer-
mant les genres «[ui ont une corolle gamopétale, en pré-
floraison tordue ou contournée. (Elle comprend les familles
suivantes : jasntinécs, oléacées, loganiacées, apocynèes, as-
cli'piadées, genlianées.) — Une contorték.
CONTOUR (du préf. con, et de tour) n. m. Circuit, en-
ceinte, ligne qui limite extérieurement un corps, une
figure, un objet quelconque : Le contour d'une colonne,
d'un dôme, d'une ville.
— Ligne dont la forme détermine celle des reliefs, dans
la nature aussi bien que dans les œuvres de l'art : Les con-
tours d'une draperie. Des contours arrondis, il Se dit absol.
de la Gorge d'une femme.
— Fig. S'applique au style : Style gin a des contours
moelleux, élégants, purs, mous, etc.
— Art milit- Garniture du drapeau et de l'épaulette.
— n. m. pi. Environs : Les contours de l^aris. (Vieux.)
— Anton. Intérieur, milieu.
— Encycl. On nomme contour apparent d'un corps la
ligne de contact de ce corps avec le cône dont les géné-
ratrices seraient tangentes à sa surface et dont le sommet
serait au point de vue ou à l'œil de l'observateur. Ce con-
tour est représenté par le système des deux équations do
la surface du corps et de la surface du cône circonscrit.
C'est ce contour apparent que figurent les dessins ordi-
naires ou perspectifs.
On nomme aussi « contour apparent " d'un corps par rap-
port à un plan la trace sur ce plan du cylindre circonscrit
au corps et dont les génératrices seraient perpendiculaires
au plan. C'est la ligne qui limite la partie du plan sur
laquelle se projettent les points de la surface du corps. Co
contour apparent est celui que l'on représente en géomé-
trie descriptive. Il se confond avec lo contour ajiparent
perspectif dans le cas particulier où le point do vue est à
une distaiH-e du plan du tatjleau.
CONTOURNABLE adj. Qui peut se contourner : Hois
CONTOUHNABLES.
— Fig. Flexible, dont on peut user de diverses façons :
La raison humaine est un outil souple, contournaule et
orromniiH/tihlc a foute figure. (Montaigne.)
CONTOURNAGE (nnf) n. m. Action do contourner, de
donner di's <-'.ntnurs forcés.
CONTOURNEMENT (mon) n. m. Action do conlourner
ou de se coutouiiicr ; manière dont une chose est contour-
née : /-escoNTOURNBMKNTS multipUés des longues vrilles du
concombre. (Dutrochot.)
CONTOURNER v. a. Donner un contour à, tracer les
contours de : i'ontournfr un bras. Contourner des volu-
tes. Contourner un vase.
— Donner des contours forcés, des attitudes peu natu-
relles à : Contourner ses figures. Contourner le torse
d'une statue. Il Fig. Tourmenter, forcer : Contourner ses
phrases, son style. Il Fausser, altérer ; Contourner la
vérité.
— Suivre les contours, faire le tour de : Le canal de
.'^uez dispense de coniournrr ('.Afrique pour aller aur Indes,
— Par ext. Déformer, rendre difforme: La chaleur con-
tourne le bois. Il Etre disposé autour de : Le lierre con-
lOiJRNK le tronc des arbres.
— ■ Métall. Arrondir une pièce quelconque.
— Moiin. t'unlourner une pièce, une médaille, La graver
en crciiv ;ivec un relief très jieu prononcé.
Contowrné, ée part. pass. du v. Contourner.
— Arlror. Se dit des branches qui s'écartent de la ligne
ilroitc, et que l'on doit rigoureusement supprime(', lors do
la taille.
233
— Blas. So dit dos animaux roprôsontés de prufil nt. i[iii
regardoiit à SLSnosti-o. (Tout ïc corps do riiiiiiiial poui,
6tri.'C0iituurriô, ou hion lo corns poul clrodiri^o a dcxUn,
ot la IriL' à siMiostro ; dans c" -' ■- • cas, la tôiu .sculo osi
dile contouiMiéc.) Il _
Attribut du i-liovron
ou du pairlo, dont la
pointe est d i r I y oo
vers loin dieu du daiu:
séueslro.
— Hot. So dit dos
parties ropliôos sur
olles-nic'nios ou j^fs-
nôos dans leur orois-
sauoo.
— Minier. So dit
dos sulislanccs dont
loscrisLauxsoniblont
avoir subi daus leurs
CONTOUimiATE
COiMllADICTEUR
D'argnit ft un lion
ranii>aijt ol cnii-
tuiiriiii lie gtieulos.
n'argciitîi iinbi^lit
passant de siiiople,
la 1616 coiitoiiniiÎL-.
Dr. auc. .Syu.
laces dos inlloxions qui ont plié ou
déplacii lours plans : Arayonile contoubnék. CImux car-
Ijonittéc coNTOURNi^i-:.
— Moll. CoijiitUf contournée, Co(iuiIIe on spirale.
— Nuiuisui. MMiiiUon conluiinii', M6Uaillon toui'uo on
crouv, avi'c un (-(m-cIû saillant sur les lioi-ds.
Se contourner, v. pr. Eii-c. devenir iiontourné. ii Se dé-
roniK'i-. Il Kuire des contorsions, contourner son cor[ts :
Clown ijiti .SK luNroUHisK de iniUe façons.
CONTOURNIATE adj. Nuniisui. Syn. do contorniatiî.
CONTRA 11. ni. Bot. Espèce d'armoiso. Syn. do suMtiN-
CtJ.M'LfA.
CONTRABOUT ou CONTRE-ABOUT
du ( (KN l'Hii-PAN. V. co mot.
CONTRACT ou CONTRACTUS, savant allemand. V.IIkr-
.M .\ N N .
CONTRACTABLE adj. Qui peut être contracté: Ohlk/a-
tiun coNriiAcrAULii. Il Qui peut so resserrer : Organe con-
TRACrAUI.i:.
CONTRACTANT [litiln), ANTE adj. Qui contracte, qui lait
un conirat : Ai's /jiii-iifs con rHACTANTliS. Il .Substantiv. -.Les
CuNTUAllWNTS.
CONTRACTATION {/da-si) n. f. Action de contracter, .le
faire un contrat ; Antérieurement à la contkactation du
mar'tatje. (Peu usité.)
— Dr. auc. Tribunal qui, dans quelques villes d'Espagne,
jugeait les questions relatives au commerce des Indes :
La cONTRAcrATloN de Cadix.
CONTRACTE (IralW — du lat. contraclns, resserré; de
cum, avec, et trartus, tiré) adj. «e dit, en grammaire, des
mots qui resserrent en une seule syllabe les syllabes que
leur donneraient les règles des déclinaisons, des con,u-
gaisons ou Je la syntaxe : Au et du sont, en français, des
articles contractes qui remplacent à le et do le. V. con-
tracter.
- Ciramm. gr. IVoms et Adjectifs contractes. Ceux dont
le radical est termine par dou.t voyelles qui so contractent
(nvà pour |iv<i-a), ou dans lesquels la première voyelle de la
désinence so contracte avec la voyelle tinale du radical
(riyo'jî ]iour Til^t-oî). Il Verbes contraries. Ceux dont le ra-
dical est terminé par les voyelles a, t ou o, qui se combi-
nent avec la voyoUo tliéniatiquo i ou o (ti|»«inîv pour
tqAà o-[Atv).
CONTRACTER {kté — rad. conlraction) v. a. Diminuer le
volume de : Le froid co.nthacte les cor/is. li Resserrer en
un moindre espace, raccourcir : La fureur contkacte les
muscles du visaf/e.
, — Prendre, par contrat ou autrement, l'ongagemeni,
I obligation de : Les mineurs ne sont pas aptes à contracter.
CoNTRACTi.;u maniage. Contkacti:» des dettes.
— Fig. Former, en parlant d'un lien moral : Contrai ter
amitié, ii Prendre, f'tro atteint de : Contuacteu une nmta-
die. Vin qui a contracte un mauvais ijoùt. ll Former en
soi : Contracter nnr habitude.
— Gramm. Kéunir en une sonU» voyelle, on une seule
syllabe;, deux on plusieurs voyelles ou'.syllabos.
Contracté, ée part. pass. du v. Contracter.
— Bot. So dit des organes qui sont naturellement ra-
masses sur eux-mêmes et comme tenus ù l'étroit : Conmc-
/j/ contracté. .Vectaire contracté.
— Gramm. Réuni eu une simule syllabe ou une seule
voyelle longue. Kn Cram-ais, les articles contractés sont :
ail (pour (i le), aux (pour ù lus), du (pour de le), des (pour
rfc /es). (Ou contracte l'article r 1« devant les mots pluriels :
niiT amis, des rillrs; 2" devant un mot in.asculiu sini;iilier
commençant par uno consonne ou un It aspiré : du villaiir,
au liunieau.)
— Wiiiér. D'ulécaèdrc contracté. Celui dont les bases
pontagnnales extrêmes sont comme rossorréos par lin-
clinaison dos faces latérales.
— Phys. So dit d'un corps dont lo volume a diminué, iiar
suite d'un abaissement de température.
Se contrucler, v. pr. Se resserrer, so raccourcir, ii E^l•(^
fait, en parlant d'un contrat ou d'une autre obligation.
II S acquérir : Les nices se contractent facilement.
— Fig. So concentrer ; Les qrands seii/neurs si-: contrac-
tent rfans leurs intérêts personnels. (M"' de Créqui.)
CONTRACTEUR n. m. Ustensile ou for qui sort do clie-
net, pour faire cuire des viandes à la brodie.
CONTRACTIF, IVE adj. Qui détermine une conlraction,
un resserrement: /''o/rc c«ntractive.
CONTRAcnLE (rad. con/mc(cc) ailj. Qui est susceptible
de contraction. (S'emploie surtout eu jilivsiologio» : La fibre
des muscles est costractilk. ii Aliusiv. <;ontractif, qui pro-
duit la contraction : La force contr\ctii.h des muscles.
— Anton. Dilatable, expansible, extensible.
CONTRACTILITÉ (rad. contractile) n. f. Faculté do so
contracter : Contractilité des fibres.
— Physiol. l'onlractilité animale, Nom donné par Bicbat
à la coiuractilité des muscles .soumis i la volonté : Les
sensations des objets extérieurs mettent en action la coN-
THACTII.ITÉ animai.k. ( Bicliat. ) II Contractilité orqanique.
Nom donné par lo même à la contractilité des muscles
dont l'ai'lion est iiidépenilante do la volonté: 11 est une
coniractililé animale et une contractilité ORtiANigni!, (Bi-
cliat.) [D'autres auteurs appliquent colle dénomination il
la contractilité de tons les tissus organiques : /.a ronirac-
titilé animale n'est que la contractiî.iti': oRcANiiitiB. (Flou-
rens.)) II Contractilité orf/anique insensible. Colle qui déter
iniiio les mouvements des vaisseaux capillaires et de
divers conduits exi-rérenrs, selon lilclint.
- - Anton. Dilatabilité, expansibilité, extensibilité.
- Kncvcl. Physiol. La coniraclililé est une proiiriélé
pli\ M.dyL:i(iue, commune aux muscles et à divers éléments
Nil iiniiih|iios ot qu'il no faut pas confondre avec Vélaslicité.
I.;i iniitraclilité se traduit par nu cbangemout de forme
non accompagné d'un iliangenient de volume. Dans le
muscle, en ctfet, comme le inoutrent les expériences clas-
siques, l'accroissonieut du petit axe compense exactement
la diniinulion du graud. Cette variation de forme, qui, née
à la plaque musculaire, se propage comme une ondo (onde
i:untractile), semble résulter d'une modirtcation daus l'ar-
raugomeiit moléculaire de la libre.
La contractilité n'est que la l'orme spéciale de l'irritabi-
lité daus lo muscle. Elle est donc indépendante dos con-
nexions nerveuses des libres. CI. Bernard, au moyen de
rempoisonnement par lo curare, qui laisse intactes la
conduction nerveuse dans le neurone et l'irritabilité mus-
culaire, mais qui rompt la contiguïté du neurone ot de la
libre dans la plaque motrice, a montré que l'application
dos excitants artiticiels, et spécialement do l'électricité,
suflit pour mettre ou jeu la contractilité du muscle.
L'anémie par ligature abolit la contractilité en enlra-
vant l'arrivée de l'oxygène et en favorisant l'accumulation
des ponoi/énes. La persistance de la contractilité varie,
dans une même espèce, avec les muscles. Cliez l'iiomme
et les mammifères, c'est l'orcillotte droite (ii/imiiim moriei,s
de Harvey) qui résiste le plus longtemps (loo heures chez
le ckien, d'après "Vnlpian).
— BiBLlOGR. : Cl. Bernard, Leçons sur les propriétés
des tissus rivants (Paris, 1865); 'Verworn, Allnemeine P/m-
sioloqie (léna, isilo).
CONTRACTION {ksi-on — lat. contractio; de contrahere,
supin coniraclum, contracter) n. f. Resserrement, rappro-
cliement des molécules d'un corps qui se retire sur liii-
niême, de façon à occuper moins de place : La contrac-
tion des muscles.
— Fig. Concentration ; action de se replier sur soi-même :
Le jeune homme est tout en déplacement, le vieillard tout
en CONTRACTION. (Virey.) ti Contrainte, action de contenir,
d'étouil'er : La contraction des désirs, des passions.
— Agric. Sorte de resserrement, produit sur les feuilles
et les autres parties des plantes par la sécheresse, les
piqûres d'insectes, etc.
— Gramm. Réduction do deux ou plusieurs voyelles, de
doux syllabes eu uno seule : La contraction Joue un f/rand
rôle dans les déclinaisons et les conjugaisons c/recques.
— Phys. Contractions de la veine fluide. Etranglement
que l'on observe sur une colonne liquide ou gazeuse qui
s'échappe par un orifice percé dans une paroi mince.
— Anton. Dilatation, expansion, extension, prolonge-
ment ou allongement. — En gramm.. Diérèse.
— ENcvtL. Pliysiol. Les exc}tanls du muscle détermi-
nent la manifestation de sa contractilité ou contraction,
consistant en un raccourcissement et un épaississement
du muscle, sans changement de volume. Dans la con-
traction ou secousse musculaire, on peut distinguer trois
temps : la période latente, temps qui s'écoule entre le <
moment do l'excitation et le début de la contraction ; la
période de raccourcissement, ot enfin la période de relâ-
chement.
La période latente est courte (5 à 10 millièmes do se-
conde).
Los périodes de raccourcissement et de relâchement
peuvent être égales (5 centièmes de seconde), mais la pé-
riode de relâchement est parfois doux ou trois fois plus
longue. Quand une excitation survient immédiatement
après une autre, la contraction, dans le second cas, est
plus forte que dans le premier, dans un troisième que dans
lo second, et ainsi di^ suite. Il en résulte ([u'une excila-
tiuii, trop faible isolément pour produire la contraction,
finit par l'amener, si on la répèle un certain nombre de
lois à des lulorvalles sufllsaniment rapprochés : c'est lo
phénomène de la sommation ou addition latente.
Si uno nouvelle excitation arrive pendant que le mus-
cle se contracte, il n'y a pas deux secousses successives,
mais uno seule, à la fois plus ample ot plus longue. Si
oiilln les excitations so succèdent assez rapidement pour
que la secousse ])réeédente ne puis.se s'achever, le niusclo
entre en contraction permanente on tétanos pitijsiuloqique,
imparfait, (luainl les secousses sont incomplètemeiit fu-
sionnées, parfait, quand elles le sont complètement ; elles
donnent, dans ce cas, un tracé rectiligne, jusqu'à ce que
la falifiuc du muscle l'abaisse, maigre la jiersistance des
excitations, en raison do la diininutiun conséquente de
1 excitabilité. Enfin, la succession des excitations détormino
une vibration du inu.sclo qui produit un bruit musculaire.
Les phénomènes précédents ont été étudiés surtout
grâce aux excitants artificiels, l'électricité entre autres;
mais l'observation de l'excitant physiologique conduit aux
mêmes conclusions. Toutefois, la contraction volontaire
est plus lento (8 à 10 contractions par seconde dans les
muscles phonateurs), ot plus longue que la contraction
artiticiollo ; ou outre, la contraction volontaire parait,
comme le croit Frédéricq, le résultat d'une fusion do se-
cousses ot non d'une secousse unique.
L'élasticité musculaire semble être la eu ise do la fu-
sion des secousses : lo lien élastique no transmet l'ed'ort
quo lorsipi'il y a subi un certain allongement. D'a]>rès
Bergonié. c'est & cet allongement ipie répondrait la pé-
riode latente du muscle. Cotte interprétation suppose
qu'il y a indépendance entre la conlractilité ot l'élasti-
cité, indépendance ipii ressort du paradoxe de Wrber.
La contraction musculaire est accompagnée de phéno-
mènes chimiques et notamment d'un dédoublement du
glucose (acide lacti(|iie) et d'une liydrulation du glyco-
gèno ; il se produit en outre dos oxydations qui aboutis-
sent â la formation d'acido carboniuuo. On trouve encore
do la créatino. de la créatinino ot de l'urée, car lo mus-
cle, tout on n'utilisant quo les hydrates do carbone qui on
résultent, .se nourrit en dédonblnnt les nlbnniinoldes.
ICnlln, l'assimilation du muscle semble aboutir ù du mi/osi-
'i"7('nc. lequel, A la |iériode de destruction et sons l'in-
lliience d'un ferment, donne une glubnlène cougnlablo, la
nij/osine, analogue A la librine. V. i ontracture.
— Bliii.ioiiii. : Roscnlbnl, les .\erfs et les .Vusclrs (Paris,
U7Si; Landois, J'hqsiologie humaine (Irmi. franc., i*nris,
1801 1.
— llyJruul. Contraction des veines liquides. Torricelli
(li;i3) a établi par cxporioncolo résultat suivant : En sup-
posant éyalité de pression sur la surface libre d'un liquide
':t à un orifice percé en mince paroi, ta vitesse d'écoulement
est indépendante de ta nature du liquide et proportionnelle
à la racine carrée de la cbari/e comptée sur le centre de
gravité de l'orifice. L'intensité de la pesanteur étant repré-
sentée par g, et la hauteur do la surlace libre au-dessus du
centre do gravité de l'urilice par A, on a» = 1/ ïi//i. Cette
règle a été démontrée par D. Beriiuulli. Le débit cal-
culé en opérant le produit de cette vitesse par l'airo de
lorilice no répond pas an débit
mesuré. Newton a observé quo,
pour un orifice circulaire, la soc-
liou de la vomo va en diminuant
jusqu'à une distance environ
égale au rayon ; au delà, la veiiio
tonne uno série de nteuds et de
ventres de moins on moins mar-
i|ués, et, grâce au mouvement vi-
bratoire de ses molécules, se dé-
sagrège en gouttelettes isolées
[fig. 1). Le rapport des débits me-
suré ot calculé est égal à celui des sections contractée et
réelle, ot vaut environ 0,68. La contraction a été étudiée
par Savart, nuis par Poncelet ot Lesbros : elle doit être
attribuée à la tension supcrfi-
ciclle(capillari té); car, si l'on l'ait
varier celle-ci
à l'aide de va-
peurs d'éthcr
on d'alcool se
dissolvant dans
le liquide, on
augmente le
débit, la vi-
tesse restant
constante . Si
l'oritice cesse d'être circulaire, la veine présente la parti-
cularité diterf'iniwsi"o»;on raison desdifîéreuces d'énergie
dans les tilets, la section se modifie suivant les distances
à lontice (fig. 2), les parties saillantes finissent par être
en regard des rayons minima; puis l'inversion se produit
de nouveau, et ainsi de suite.
La présence des ajutages modifie les résultats précé-
dents ; la théorie en est complexe. Si l'ajutage reproduit
la forme normale du jet (fig. i), on peut obtenir un ren-
dement voisin de celui calculé près de o,as
lieu J~ - -- '^- ■ - ....
do
d.
n lieu do 0,62. Un ajutage cylindrique peut i i.lj
onner un rendement plus élevé quo celui ,111
onné par l'orifice simple, on peut avoir O.SO; ' .M_j^^^
lais la vitesse à l'orifice est diminuée par >^^^=^~
suite d'un remous lent ù l'intérieur du tube 'l,f\^'
(fig. i) [Venturi, 1797]. Un ajutage conique M(L
divergent {fig. 5) peut permettre d'augmenter I ij
lo débit; et, à l'aide do combinaisons do „. ,.
cônes, il peut être possible de tripler la dé- = '''
pense calculée, grâce au vide produit par la veine en
s écoulant; ces ajutages sont employés dans les injec-
tours, élévateurs, souffieurs, etc.
CONTRACTUEL, ELLE [htu-èl'— du lat. contraclus, con-
trat) adj. Qui est stipulé par contrat; qui fait l'objet même
du contrat; qui a rapport à un contrat : Institution con-
tractuelle. Héritier contractuel.
CONTRACTUELLEMENT {ktu-é-lc) adv. Par contrat :
Clause établie contractuelleme.mt.
CONTRACTURE (lat. contractura ; de contrahere. supin
ronlractum. resserrer) n. f. Pathol. Rigidité durable, mais
involonlairo des muscles, liée soit à des lésions, soit à un
simple trouble du système nerveux. (La pseudo-contrac-
ture est. au contraire, liée ù nue modification du muscle.)
— Archit. Rétrécissement, diminution do l'épaisseur du
fut d'une colonne dans sa partie supérieure.
-- Encvcl. Pathol. Quand l'excitation est très forte, la
contraction et la déconiraction sont, au lieu de se succé-
der immédialenienf, séparées par un temps d'arrêt. On dit
alors ipi'il y a contracture, phénomène qut) présentent éga-
lement les muscles striés cl les muscles lisses. Cli. Kicîiot
paraît rattacher la contracture à Vonde secondaire, o\i re-
cuniractiou du muscle qui a été excité ot a été relâché en
partie.
La contracture pathologique, qui pont avoir uno dnréo
plus ou moins longue, reconnaft pour cause soit des
troubles de lanutriiiuii ou dos troubles circulatoires (fati-
gues prolongées, conlusions, mvosilc, le froid, les excita-
tions électriques ou certains médicaments comme l'or-
gotine), soit dos altérations ou des lésions du système
nerveux. On l'obsorvo dans les maladies cérébrales, spi-
nales (méningites cérébrales et cérébro-spinales, myéli-
tos, hémiplégies avec dégénérescences secondaires, téta-
nos, otc.) ot les névrites, dans la chorée ot l'hystério (elle
est alors passagère ou pormanente), dans les "lésions chi-
rurgicales des nerfs (tumeurs, abcès, fractures, luxations),
de la moelle (mal de Pott, conlusions), de l'encéphale
(encéphalite Iraumatiqiie), des muscles (iunammalious,
traumalisme, surmenage, anémie par ligature, spasmes
do l'urètre, do l'iesopliago, etc.), île la peau ot des mu-
ipiouses (bléphurospasmo, etc). La thérapeutique do la
contracture pathelogiquo estexclusivemeut |ialbogéniquu,
c'est-à-dire (pi'elle est subordonnée au traitomuut du trou-
ble ou de la lésion (pii la jirovoquo.
CONTRACTURER (rad. contracture) V. a. Arcliil. Rétré-
cir vers le haut, eu parlant du fiU d'une colonne.
— Pathol. Déterminer la coulractiiro d'un mnsclo.
Se cor>traciiirei; v. pr. Devenir contracture.
CoNTRADA, comm. d'italio (Cainpauio | prov. d'Avel-
liuo{); 2.1110 bail.
CONTRADETTE {iM' — do l'ital. contra, contre, et i/f//o,
dit) n. I'. Lu T. (le cliancoll. roui., Opposition, cuutra-
diction.
CONTRADICTEUR (lat. contradictor ; do contradicere,
snpin contradictum, contredire) n. Celui ou celle qui con-
tredit ; Aucune renommée no s'élève sans coNTBAntCTKt'K.s.
(Chateaubr.)
— Dr. Avocat qui plaide pour la partie adverse, il Aclo
sans contradicteur. Acte par défaut donné sans que les
parties inléressi'>es soient appelées.
— I''ncvcl. Dr. Ou appelle, dans uno certaine théorie,
contradicteurs légitimes, tous ceux qui auruiout qualité
CONTRADICTIOiN — CONTRALTO
pour représenter les autres iotéressés dans un procès en
réclamation d'état. Cette théorie est aujourd'hui aban-
donnée; elle avait pour elîet d'étendre l'autorité de la
chose jugée non seulement aux parties, mais à ceux qui
avaient été représentés par elles.
CONTRADICTION {ksi-oti) n. f. Action de contredire,
aftirmatioa contraire à ce qui a été dit: La contra-
diction doit éveiller l'attention et non pas la colère. (La
Rochef.)
— Action de se contredire, fait de se mettre soi-même
en opposition avec ce qu'on a dit ou fait précédemment :
Les CONTRADICTIONS d'ioi acciisé. L'esprit humain est la
CONTRADICTION mévie. (Moutcsq.)
— Fig. Opposition entre doux propositions ou dans les
conditions d un fait, dont l'une exclut nécessairement
l'autre : Etre et n'être pas implique contradiction. Un
cercle carré est une contr\1'ICtion.
— Particulièrem. Opposition, obstacle, empêchement:
Les CONTRADICTIONS 7i'empèchent pas l'homme fort d'arriver.
— Esprit de contradiction. Disposition à contredire:
Avoir Tesprit di^ contradiction, ii Plaisir de contrarier,
de faire le contraire de ce que les autres désirent : Faire
une chose par ksprit de contradiction, ii Personne qui
aime à contredire ou à contrarier : Beaucoup de fernmes
sont des esprits dk contradiction, ii Mettre en contradic-
tion. Faire tomber dans des contradictions ; montrer les
contradictions de ; faire voir des contradictions en : Tontes
les institutions qui mettent l'homme kn contradiction avec
lui-même ne valent rien. (J.-J. Rouss.)
— Dr. Contestation élevée contre un droit, une préten-
tion, une allégation.
— Dr. féod. Déclaration par laquelle un tenancier cen-
sitaire signiriait à son seigneur qu'il méconnaissait sa ju-
ridiction, et qu'il entendait posséder allodialement.
— Hist. sainte. Eaude contradiction. Eau que Moïse fit
jaillir du rocher d'Horeb, en le frappant de sa verge.
— Logiq. Opposition entre deux propositions contradic-
toires. V. contradictoire.
— Philos. Principe de contradiction. Loi de l'intelligonce
par laquelle nous jugeons faux tout ce qui implique à la
fois l'afiîrmation et la négation du même objet.
— Loc. adv. : Sans contrntliction. Sans opposition.
— Anton. Accord, concert.
— Enctcl. Philos. Le principe de contradiction exprime
une condition de la pensée. qu'Aristole a formulée do la
façon suivante : « Le même attribut ne peut pas, en même
temps, convenir et ne pas convenir au même sujet, con-
sidéré au même point de vue et sous les mêmes rap-
ports. " Kant en a donné un énoncé plus bref, mais dont
on discute la valeur : <■ Un attribut qui répugno à un sujet
ne convient pas à ce sujet. » Hamilion dit que ce principe
devrait se nommer principe de mm-conlradiction, puisqu'il
ordonne de ne pas se contredire. On a- répondu que ce
principe n'est pas un précepte, mais une loi, qui signifie
que le « contradictoire >• est le signe du « faux » . Ce principe
sert à apprécier soit les notions séparées, soit l'union
d'un sujet et d'un attribut, soit le rapport de la consé-
quence aux principes. Tandis que la plupart des métaphy-
siciens veulent faire un égal usage du principe de con-
tradiction et de celui de raison suffisante, Hegel a contesté
la valeur du principe de contradiction comme loi abso-
lue de la pensée ; il n'y a vu que la loi toute relative
de l'enlendemcnt, c'est-à-dire de la pensée discursive et
abstraite, qui n'est pas la pensée absolue : la pensée abso-
lue concilie les contraires par lesquels est obligée de pas-
ser la pensée discursive. A l'antipode de la doctrine do
Hegel se place celle de Renouvier et du néo-criticisme
français, qui veulent faire du principe de contradiction la
règle rigoureuse de toute métaphysique.
Contradictions économiques (Systlimi-; des) ou
Philosophie de la misère, par P. -G. Proudhon (Paris, 1846).
— C'est le livre capital de Proudhon. celui qui contient les
traits principaux de sa philosophie sociale. Il se compose
d'une critique systématique de la constitution de la société
moderne. Celle-ci repose essentiellement sur une série
d'antinomies qui s'engendrent l'une l'autre. Proudhon dé-
compose l'économie politique et analyse les antinomies
qui y sont contenues : la concurrence, nécessaire, détruit
la liberté et se détruit elle-même; le monopole qui en
résulte aboutit au bouleversement du travail ; le com-
merce, qui doit être libre, devient nécessairement protégé ;
la propriété privée, qui naît naturellement, devient le vol;
la communauté se détruit elle-même par les lois qui sont
nécessaires pour l'établir. L'économie politique qui pré-
tend supprimer la misère l'engendre, et la société se dé-
truit elle-même par la génération et le travail qui la per-
pétuent. 11 faut remplacer le système social actuel par
une loi nouvelle : » Ce doit être une loi d'échange, une
théorie de mutualité, un système de garantie qui résolve
les formes anciennes de nos sociétés civile et commerciale,
et satisfasse à toutes les conditions d'efficacité, de progrès
et de justice qu'a signalées la critique. »
CONTRADICTOIRE [kto-ar') adj. Qui est en contradic-
tion avec autre chose; qui implique contradiction : Une
tête vide et un (jabit intarissable ne sont pas deux choses
CONTRADICTOIRES. (Théry.) Proposition contradictoire ù.
— Dr. Se dit des jugements, des arrêts rendus sur les
plaidoiries ou les productions de pièces des parties, après
débat ou conclusions, par opposition à. ceux qui sont ren-
dus par défaut ou par contumace : Jugement, Arrêt con-
tbadictoire.
— u. m. Chose contradictoire, terme contradictoire ;
Parler et »e taire, oui et non, sont des contradictoires.
— n. f. Proposition contradictoire : La contradictoire
de chaque opinion est une vérité. (J.-J. Rouss.)
— Encycl. Log. Deux propositions sont dites contradic-
toires quand elles sont opposées à la fois en qualité et en
quantité, c'ost-ù-dire quand elles sont : l'une affirmative
universelle et l'autre négative particulière, ou bien l'une
négative universelle et l'autre affirmative particulière.
Exemple : Tous les hommes sont honnêtes -- quelques
hommes ne sont pas honnêtes. Si l'une est vraie, l'autre
est fausse ; si l'une est fausse, l'autre est vraie. Elles no
peuvent pas être vraies ou fausses toutes les deux en
même temps. Il faut éviter de confondre les propositions
• contradictoires • avec les propositions ■ contraires » ou
Bubcontraires.
CONTRADICTOI REMENT (kto-a) adv. D'une manière
contradictoire : Arrrf rendu contrahictoirement.
— Anton. Par contumace, par défaut.
CONTRAIGNABLE((7-p-9no6r[ffnmll.])adj. Dr. Qui peut
être contraint, par quelque voie de droit, à donner ou à
faire quoique cho^e : tu obli<jé est cûntraiunable par
toutes les voies de droit.
— Fig. Qui peut être contraint à quelque chose.
CONTRAIGNANT {trè-gnan [(/n mil.]). ANTE [rad. con-
traindre. ad|. Qui exerce de la contrainte; gênant, péni-
ble ; Des cohipaynies contraignantes. (M""" de Sév.)
CONTRAIGNEMENT {trè-gne-man [gn mil.) n. m. Action
de contraindre. iVieux.)
CONTRAIGNEUR [trè-gneur [gn mil.]) n. m. Celui qui
contraint. i^Vieux.)
CONTRAINDRE [trindr — du lat. constringere ; de cum,
axor, et strinr/ere^élre'mdre: Je contrains, tucontrains, il con-
traint, nous con/raiynons. vous contraignez, ils contraignent.
Je contraignais, nous contraignions, vous contraigniez. Je
contraigyiis, nous cojitraignimes. Je contraindrai, nous con-
traindrons. Je contraindrais, ?wus contraindrions . Contrains,
contraignons, contraignez. Que je contraigne, que nous con-
traignions, que vous contraigniez. Que je contraignisse, que
nous contraigjiissions. Contraignant. Contraint, ainte) v. a.
Serrer, presser, mettre à l'étroit : Haliit, Chaussure qui
contraignent au point de faire son/frir. CVieux.)
— Gêner, violenter (en parlant duno personne on de ses
goûts, de ses penchants, de sa volonté) : Jésus-Chi-ist pur-
lait à tous sans contraindre personne, et laissant à tous la
liberté. (St Athanase.)
— Contraindre à ou de, Obliger par la force, pousser
contre son gré à : Contraindre k l'obéissance. Contrain-
dre Dic quitter le pays.
— Dr. Obliger par les voies de droit : Contraindre quel-
qu'un par voie de justice, par justice. CoyTR\i:iDR]i par coj^^,
par saisie de biens.
— Prov. : La nécessité contraint la loi, La nécessité met
au-dessus de la loi, dispense de lui obéir.
Contraint [triji), ainte part. pass. du v. Contraindre.
— Fig. : Peintre dont la manière a quelque chose de con-
traint.
— Mus. Basse contrainte, Celle qui n'a qu'un motif très
simple, très court, et qui se répète dans tout le cours du
mnrceau.
Se contraindre, v. pr. Etre contraint : La pensée ne peut
SE CONTRAINDRE. (Boisto.) H Se faire violence, faire taire
ses goûts, son penchant, sa volonté ; empêcher la mani-
festation do ses sentiments : Qu'est-ce que savoir vivre?
C'est savoir se contraindre satis contraindre les autres.
(P. Bonheurs.) n Se contraindre à, S'astreindre à. u -S'e con-
traindre de. Se gêner pour, se priver de. (Peu usité.)
— - Gramm. Quand le verbe contraindre doit avoir pour
complément un infinitif, il demande la préposition à si
laction de contraindre est envisagée comme exigeant de
grands etforts; c'est, au contraire, la préposition rfe qu'on
emploie si cette action n'est considérable que dans son
résultat.
— Syn. Contraindre, forcer, nécessiter, obliger, vio-
lenter. Contraindre, c'est restreindre la liberté, no laisser
le pouvoir défaire qu'une seule chose qui n'est pas celle
qu'on préfère. Forcer suppose quelque chose d'irrésisti-
ble, une puissance qui pousse ou qui entraîne. Nécessiter,
ou rendre une chose nécessaire, ne s'emploie guère qu'en
théologie ou en philosophie, et il fait penser à la nature
même des choses comme s'imposant à la volonté ou à la
marche des faits. Oô/ft/f'?' rappelle l'idée d'une obligation
morale, d'un devoir. Violenter ressemble à forcer, mais il
exprime une force brutale, matérielle, et il suppose une
tentative ou, au moins, une pensée de résistance.
CONTRAINTE ((rmC— rad. contraint) n. f. Etat de gène
de ce qui se trouve à l'étroit : La contrainte de la rhaus-
sure, du corset, li Violence qui gêne ou détruit la liberté;
état de gène produit par cette violence : Exercer une coy-
trainte. Vivre dans la contrainte, ii Gêne imposée par la
bienséance ou par quelque autre motif, qui ne force cepen-
dant pas les actes et la volonté : La prudence et la discré-
tio)t tiennent souvent en contrainte l'amour de la vérité,
— Fig. Gêne imposée par les règles de l'art : La con-
trainte de la riyne, de la mesure.
— Dr. Acte qui a pour but de forcer quelqu'un à
faire ou à donner une chose : Contrainte par saisie de
biens, il Contrainte par corps. Voie d'exécution qui con-
siste à priver de la liberté la personne du débiteur, pour
le contraindre à remplir ses engagements : Exercer la
conirainte par corps.
— Fin. Mandement exécutoire, décerné contre un débi-
teur du fisc : Un porteur de contraintes.
— Encvcl. Dr. Au point de vue de l'imputabilité en
matière pénale, le mot contrainte s'entend de tout fait
physique ou moral ayant forcé l'agent, par une oppression
de 'sa volonté, à commettre un délit. Si la contrainte a été
irrésistible, il n'y a pas d'imputabilité : l'article 64 du Code
pénal précise qu'il n'y a ni crime ni délit " lorsque le pré-
venu a été contraint par une force à laquelle il n'a pu
résister ". Sinon, il y a lieu seulement à une diminution
do culpabilité, dont les juges tiennent compte dans l'ap-
plication de la peine, par la latitude entre le maximum et
le minimum, ou par une déclaration de circonstances atté-
nuantes.
D'autre part, on nomme contrainte par corps le droit
d'un créancier de faire emprisonner son débiteur, pendant
un certain temps, pour le forcer à acquitter sa dette : c'est
la saisie de la personne même. La contrainte par corps
a été abolie par la loi du 22 juillet 1867; actuellement,
elle n'est appliquée, en principe, que pour garantir le
recouvrement des condamnations pécuniaires (amendes,
restitutions, dommages-intérêts, frais) prononcées à rai-
son d'un crime, d'un délit ou d'une contravention. La
durée do la contrainte par corps varie suivant l'impor-
tance de la condamnation (de deux jours à deux ans) ; en
matière de simple police, elle do peut durer plus de cinq
jours. Le condamné peut éviter la contrainte en donnant
caution, et, s'il est insolvable, il est mis en liberté après
avoir subi la moitié de la peine.
Au point de vue fiscal, une contrainte est un mandement
décerné contre un redevaldo de deniers publics ou do
droits fiscaux, pour le mettre en demeure de payer et, ù
défaut do payement, donner ouverture aux poursuites.
CONTRAIRE [trèr — lat. contrarius; de contra, contre)
adj. Directement opposé : Les partis, I^es intérêts con-
traires. Courir en senit contraire.
— Qui se déclare contre, qui ne partage pas les avis,
236
les opinions de quelqu'un : Les hommes ne sonf contraires
à la raisoji que lorsqu'ils trouvent que la raison leur est
contraire. (Du Marsais.)
— Qui ne répond pas, qui n'est pas conforme, qui ne
s'accorde pas avec : Evénement coniraire aux prédictions.
Parole contraire à ta vérité, il Qui enfreint, blesse ou
ofl'ense : Le mal. pour bien des gens, c'est uniquement ce qui
est contraire a ta loi. Il Nuisible, défavoraule, qui n'est
pas propice : Le café est contraire aux personnes trop
nerveuses. wEunemi, opposé d'intérêt, cherchant à nuire:
Chacun de nous a quelqu'un qui lui est contraire.
— Etre contraire à soi-même. Etre en contradiction avec
soi-même; avoir des volontés qui se contrarient; agir
contre ses propres intérêts.
— Au contraire. Tout au contraire, loc. adv. Loin de là,
bien loin de là. tout autrement, ii So disait autrefois pour
Heciiiroquemont : Ils ont l'hiver quay^d nous avons l'été, et
ad contraire. (Vaugelas.)
— Au contraire de, loc. prép. A l'opposé de, contraire-
ment à : Le feu se répand en tous sens, au contraire des
autres éléments. (Volt.)
— Bot. Syn. de opposé.
— Conchyi. Syn. de sênestre.
— Dr. rom. Action contraire, Celle qui naît accidentel-
lement d'un fait postérieur au contrat. (Se dit par opposi-
tion à action directe.)
— Dr. Les parties sont contraires en fait. Se dit lorsque
les allégations sont tout à fait contradictoires, comme
lorsque le créancier soutient que le débiteur ne s'est pas
aL(|uitté, et que celui-ci prétend avoir payé, ii Défenses au
contraire. Réserve que l'on fait d'alléguer en temps et lieu
des raisons contraires à celles qu'a alléguées la partie
adverse.
— Log. Jugements, Pr-opositions contr^aires. Ceux qui
énoncent deux choses contraires comme : Tout homme est
juste. Tout homme est injuste.
~ Mar. Vent contraire. Celui qui, soufflant de la direc-
tion même que l'on veut faire suivre au navire, empêche
ce dernier d'aller directement vers son but.
— Mus. Mouvement contraire. Celui qui procède à la fois
du grave ù l'aigu dans la basse ou dans le chant, et de
l'aigu au grave dans lo chant ou dans la basse, ou
vice versa : Il y a trois mouvements : le inouvement direct,
le mouvement oblique et le mouvement contraire. (Catel.)
— n. m. Ce (jui est contraire, opposé à autre chose :
Les contrairI':s ne paraissent jamais mieux que lorsqu'on
les oppose à leurs contraires. (Bourdal.)
— Fam. Aller au contraire d'une chose. S'y opposer, y
contredire.
— Rhétor. Contraires, Lieu commun qui consiste à
prouver sa thèse en prouvant la fausseté et l'absurdité de
la thèse contraire.
— Allus. littér. : Les contrcûres se guérissent par les
contraires. V. contraria contrariis cl'Rantur.
— Encycl. Log. On nomme contraires-deux propositions
de même quantité, mais opposées en qualités. Ainsi, l'on
dit : « Toutes les facultés de l'âme sont des sensations
transformées ,» d'après Condillac. La proposition contraire
est ; « Aucune faculté de l'kme n'est une sensation trans-
formée. " II suit de là que, si l'une des deux propositions
contraires est vraie, l'autre est fausse, car elles s excluent
réciproquement. Néanmoins, toutes les deux pourraient
être fausses, et de la fausseté de l'une on ne peut conclure
la vérité de l'autre.
Les philosophes anciens ont beaucoup creusé cette
matière des contraires. Ils ont souvent vu, dans la loi des
contraires, le principe générateur des choses. Mais, sans
réfléchir que la loi des contraires est universelle, la plu-
part d'entre eux. ne considéraient qu'un des aspects infinis
de l'être pour bâtir sur ce fait partiel un système d'en-
semble. Ainsi ce principe générateur des choses, dont tout
dérivait, pour l'un c'était le chaud et le froid, le pair et
l'impair ; Empédocle l'avait trouvé dans l'amitié et la dis-
corde, c'est-à-dire dans l'attraction et la répulsion, deve-
nues, au siècle dernier, sous le nom de " sympathie >> et
d' ■! antipathie " , le programme d'une grande école de
philosophie morale. On attribue aux disciples de Pytha-
gore une liste des contraires, dont Aristote se serait servi
pour dresser sa table des Catégories. Quoi qu'il en soit,
Aristote est véritablement le législateur de la matière, et,
â plusieurs égards, les règles établies par lui continuent
de faire partie do la logique.
— Syn. Contraire, contradictoire, opposé. V. contra-
DICTOIRI':.
— Anton. Analogue, pareil, ressemblant, semblable. —
Avantageux, favorable, propice.
CONTRAIREMENT (frè-re-man) adv. D'une manière
contraire, en opposition.
CONTRALTISTE (tissf) n. et adj. Se dit des personnes
(|ui ont nue voix de contralto.
CONTRALTO ou CONTRALTE (mot ital.) n. m. La voix
la plus grave, la basse, chez les femmes : Le contralto
est dit haute-contre chez les jeunes yarçotis. \\ PI. Des con-
traltos, des contralti ou des contraltes.
— Encycl. Le contralto est au diapason de la voix
(lu ténor, qu'elle surpasse en étendue. Cette étendue est
d'au moins deux octaves, c'est- ^
à -dire du fa ou du sol au la. ^^
Le contralto, qui s'écrivait jadis
sur la clef à'ut seconde ligne,
s'écrit maintenant sur la clef
d'ut troisième. Il va sans dire
que certaines voix exceptionnel-
les ont une étendue beaucoup
plus considérable. On peut citer,
sons ce rapport, la Malibran, et surtout l'Alboni, qui fai-
sait une gamme du fa grave, tel qu'il est indiqué ci-dessus,
jusqu'à l'ut aigu du soprano; mais ceci est absolument
anormal, comme lo fameux ut diéze do Tamberlick.
La voix franche de contralto est relativement rare en
France, tandis qu'elle est fréquente en Italie. Aussi les
compositeurs italiens l'ont-ils beaucoup plus souvent
eniplo_vée, écrivant souvent pour contralto le premier
rôle masculin de leurs ouvrages, que les cliantouses
jouaient alors en travesti. La voix de contralto est, d'ail-
leurs, généralement d'une richesse, d'un velouté et d'un
moelleux remarc(uablos.
En France, lo plus ancien contralto connu est assuré-
ment la célèbre Maunin, illustrée par Tliéopliiio (iautior,
dont le bas-dessus (c est ainsi qu'on l'appelait alors] en-
thousiasmait les spectateurs de 1 Opéra, à la lin du xvii* s.
-ï^S~
Etemlue dp la voix
de contiaito.
237
Parmi los cantatrices fameuses par ce g-onro de voix.
il faut citer M""' iMaiulini, Korlondis, Mosca, Schiasntli.
ydiiHZ. Pasto, Pisaroni. Malihraii, AlliiTtazzi, Marietta
liraiiilulla, Albuui ot, [jIus prùs do nous, M""» Viai\lot,
Natuior-Didiét), Todosio, Borglii-Mamo, Vostvali, Grossi,
do Môrio-Lablaclio, Barbara Marchisio, otc.
CONTRANCHÉ, ÉE aiij. Se dit de iihros do oortains ar-
lu'os.i'unimo li- rliuniie. qui sout coiitournéos avi liou cl't'^i.ro
dri)ilcs, cuiiinu' d;iii,s k- cliône. (Los bois conirancUôs no
pouvi'iit servir inu' pour ïc cUnutWi^r.)
CONTRAPONTISTE, CONTRAPUNTISTE {pon-tissl') OU
CONTRE-POINTISTE \ ptiam-tissi' [do l'ital. cunlvappun-
[istn, uiouu- soiisil M. m. Compositour do uiusiiiuo qui con-
naît k's ré;;lo- du cuulropoint.
CONTRAPOSITION i.ti-on) n. f. Procédé in»lircct pour
opérer ki cun\ orsioii d'uuo proposition particuliôro néga-
tive. (EUo consiste à ramoner celle-ci à une particulière
aflirmativo, que l'on convertit ensuite) : fjueltiiies animaux
ne sont mis capables de sauter. Quelques animaux sont inca-
pables lie sauter. Donc quelques {êtres) i7icapables de sauter
sont des {i7iiinaux.
CONTRARIA CONTRARIIS CURANTUR (Les contraires
se guérissent pnr les contratrcs'-, iiiaxinio quo la médecine
classiijuo, la médecine des écoles, uppose à celle ipii est
devenue le prugraramo de l'homœopathio : Similia simili-
bus, Los semblables par les semblables.
CONTRARIANT (ri-an), ANTE adj. Qui se plaît à con-
trarier : Humeur coNTRARiANTii. Les enfants sont en fp-hiéml
CONTRARIANTS. 11 Qui est do nature à contrarier : IJes evé-
ne/nents contrariants.
— Substautiv. Persoune qui se plaît à contrarier : Une
CONTRAK!ANTIi;.
— n. m. Nom que l'on donna, en Angleterre, à ceux qui
prirent parti, avec le comte de Lancastre, contre le roi
Edouard II.
CONTRARIER (du lat. contrarias, contraire) v. a. Dire,
faire, vouloir lo contraire do; s'opposer aux paroles, aux
actes, aux volontés de : Plus une personne est borriéc. plus
elle est portée à contrarier les autres. (Vaniôro.) il Faire
obstacle, s'opposer ù : Vent qui contrarik ta marche d'un
navire, il Fâelier, inquiéter, causer du dépit à : Homme qui
aime à contrarikr.
— Contrarier les pétales. Disposer les pétales d'une fleur
artificielle de manière que chacun d'eux couvre la moitié
à peu près do doux pétales du rang qui précède celui au-
quel il appartient.
Se contrarier, v. pr. Eprouver de la contrariété : Per-
sonne qui SE CONTRARIE pour la moindre chose, il Agir
contrairement à ses principes, être en contradiction avec
soi-même. (Dans ce sens, se contredire vaut mieux.)
Il Se caiisor l'un à l'autre do la contrariété : Enfants qui
prennent plaisir à se contrarier. Il Ne pas s'accorder,
être en opposition; s'opposer l'un à l'autre : Mouve-
ments qui SI-: coNTRARiicNT. Il Etre placé altornativenient
en sens opposé: Les assises en pierre de taille doivent se
CONTRARIER.
— En T. de fumisterie, on dit que deux cbeminées se
contrarient, lors(pic, les tuyaux communi(|uant ensemble,
on ne pont faire du feu en môme temps daus les deux, à
cause do la fumée que l'une d'elles répand dans les appar-
tements.
— Anton. Aider, favoriser, contribuer.
CONTRARIÉTÉ ;du lat. contrarietas, même sens) n. f.
Oppusiiion entre des choses contraires : Contrariété
d'humeur, de volonté, de goûts, de sentiments, il Contra-
diction : JVous ne sommes que mensonge, duplicité, contra-
riété. (Pasc.)
— Ce qui contrarie; obstacle, traverse, difficulté, con-
tretemps; ennui, ^dépit qui en résulte : Eprouver mille
CONTRARIÉTÉS. Eprouver une vive contrariété.
— Esprit de contrariété. Disposition à contrarier.
— Dr. Allégation de faits contraires, sur lesquels on
donne un appointcment pour permettre aux parties do
faire preuve chacune do son côté, ii Appointement de contra-
riété, Appointomont donné dans le cas précédent, ii Contra-
riété d'arrêts. Opposition existant entre deux arrêts rendus
on dernier ressort sur la même cause.
— Peint. Contrariété de couleurs. Opposition heurtée,
emploi de couleurs dont le contraste est uhociuant.
CONTRASTANT (stan), ANTE adj. Qui contraste, qui
produit un (iJuLrasto : Figures, Couleurs contrastantes.
— l'In T. do miiiér.. Se dit des substances cristallisant
en rhomboïdes aigus qui offrent, relativement au noyau,
une inversion d'anglo rapportée à un rliomboïdo plus
obtus.
CONTRASTE {trassf — rad. contraster) n. m. Oppo-
sition cutro doux ou plusieurs choses dont l'une fait res-
sortir l'autre : Contraste d'ombres et de lumières. Con-
traste de caractères.
— Littér. Opposition entro des choses différentes uu
opposées, que l'on cherche à faire valoir l'une jiar l'autre :
Le rôle de l'imposteur et celui d'Ariste font contraste dans
le Tartufe.
— Phys. Contraste des couleurs. Phénomène (l'optique
a ni se produit chaque fois t|u'on regarde en mémo temps
eux oDJots colorés mis à côté l'un do l'autre.
— Encycl. Littér. Les contrastes sont des oppositions
destinées à. faire ressortir lo caractère propre de deux
choses différentes, par lo fait même de leur rapproche-
ment. Us excitent plus fytement l'attention; ils provo-
quent la comparaison, eu taisant parcourir rapidement les
idées accessoires : par ce moyen, l'on arrive à proeurer la
fdus ffrando quantité do sensations possible à la fois, avee
e moins d'efforts possible. Mais il tant que les contrastes
soient entro les idées d'un même genre. Il no suffit pas
quo le contraste soii vrai; il faut, uutro cela, quo le con-
traste soit nécessaire et qu'il paraisse tel.
Lo comique lui-même est jifoduit par un contraste.
Lo rire est excité quand il v a disproportion entre la
chose quo nous voyons et l'idée quo nous nous on for-
mons ; ontro ce que prétend être un personnage et co
qu'il est réollomont; ontro lo but qu'il poursuit et celui
qu'il atteint.
Les autours dramatiques, depuis Sophocle, ont obéi in-
Htinctivomoiit à la loi des contrastes on rapprochant dans
une mênio action dos caractères opposés. Toutefois, les
classiques <lo la tra^rédio n'ont pas poussé trop loin co
moyen, qui peut fucilomont dovouir un procédé artificiel.
Molière en a fait uu plus grand usage par une nécessité
même du genre comique.
L'çiulo romantique a usé avec prédilection dos con-
trastes dans lo drame; elle a partout introduit le laid
ù côté du beau, le grotos(jue à coté du sublime. Ma-
rion Delormo, jlétno par ses amours [lassces, redevient
pure par son amour jjrésent. Triboulet, bouffon à la cour
et pèr(' dans sa maison; Lueréoo Horgia, belle au physi-
que, difforme au moral, trouvent on eux-mêmes des oppo-
sitions Ijien tranchées.
- Philos. Le contraste a été observé d'une façon géné-
rale par les anciens philosophes, et il joue un rôle dans
leurs métaphysiques, notamment dans celles do Pytlia-
gore ot de Platon. 11 n'a pas été étudié scientifiquement
avant la Renaissance. Léonard do Vinci ost parmi les pre-
miers qui ont signalé son importance dans les phénomônes
de la visiun. On a, dés lors, distingué entre le contraste
successif et lo contraste sitnultané.
Le contraste se retrouve dans l'association des idées
antithétiques. Les phénomènes de ce genre peuvent être
provoqués soit par des causes extérieures au sujet {une
affirmation, une lecture, un événement, un discours, luio
action, etc.), soit par des conditions subjectives ou inhé-
rentes au sujet (une réminiscence, un songe, une sensa-
tion interne, etc.). Ils explit|uent certains faits de la psy-
chologie normale, l'esprit de contradiction, l'intluence a
contrariis qu'une personne exerce sur une autre, certains
changements rapides d'opinion, etc. En pathologie, ils
nous éclairent sur le délire de la négation, les auto-accu-
sations de quelques fous, les obsessions obscènes chez
des sujets adonnés à une vie très pure.
Parmi les philosophes qui ont étudié avec le plus de
détails les phénomènes et les lois du contraste, il faut
citer Helmnoliz et Hering en Allemagne, Ch. Henry en
France, S. de Sanctis en Italie.
^ Anton. Analogie, ressemblance, similitude.
CONTRASTER [sté] v. n. Etre en contraste, former con-
traste, être en opposition frappante : La majesté de la
nature CONTRASTE avec notre 7iéa7it. (L. Laya.) il A signifié
Contredire.
— V. a. Mettre en contraste : Contraster les caractères
est une des premières lois du théâti'C.
CONTRA-STIMULANT, CONTRA-STIMULATION. CON-
TRA-STIMUUSME, CONTRA-STIMULISTE, CONTRA-
STIMULUS. Méd. V. CONTRO-STIMl l.AM , f[i-.
CONTRAT [tra — du lat. contractas, même sens) n. m.
Accord intervenu entre deux ou plusieurs personnes, pour
charger une ou plusieurs d'entre elles do quelque obliga-
tion : Dresser, Éédiger, Passer un contrat. Les articles.
Les clauses d'u» contrat, il Acte authentique qui constate
cet accord, ii Spécialement, Acte notarié.
— Contrat Judiciaire, Accord conclu entre deux parties
devant le juge, et que celui-ci constate dans un jugement.
— Contrat de 7nanat/e, Convention destinée à régir les
rapports pécuniaires entre les époux ; acte notarié dressé
à cet effet. (S'emploie très souvent dans ce sens) : Il y a
des 77iaria(/es dont le contrat semble avoir été 7ninuté par
l'enfer. (0.xenstiern.)
— Par ext. Simple accord entre deux ou plusieurs per-
sonnes, fondé sur la seule bonne foi ; Entre gens d'/ion7ieur,
la parole est un contrat. (La Rochef.)
— Jeux. Nom donné à la fiche qui ost moins longue que
la fiche ordinaire. (On donne au contrat une valeur con-
ventionnelle égale à cinq, dix, vingt fois celle do la fiche
ordinaire.)
— Mar. Contrat de bienfaisa/tce. Prêt garanti sur des
objets embarqués, avec cette condition que, si ces objets
périssent, la somme prêtée no sera pas rendue, et donnera
droit à une prime dans le cas contraire.
— Politiq. Contrat social, Convention expresse ou tacite,
(jui. selon certains publicisles, régie les droits et les de-
voirs des citoyens entre eux et avec les gouverncnients.
— Syn. Contrat, accord, convention, marché, pacte,
traité. V. ACCORD.
— Encycl. Dr. Un contrat est, en général, un accord par
lequel deux ou plusieurs personnes établissent entre elles
un rapport de droit. Aux termes du Code civil (art. llOli,
c'est une convention par laquelle une ou plusieurs per-
sonnes s'obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner,
à faire ou à ne pas fai7'e quelque ihose.
A Rome, la force obligatoire des conventions découlait
de l'accomplissement de certaines formes solennelles. Ces
formalités étaient, à l'origine, celles du nexum ou de Vobli-
f/atio per xs et Ubram, et s'ai)j)liquaient à tous les con-
trats, principalement ù la vente. I*lus tard, on divisa les
contrats en (juatro classes, d'après la façon dont ils se
formaient : contrats re, formés par une tradition [mutuum,
commodat, dépôt, gage) ; ve7*bis, résultant do paroles pro-
noncées (stipulation, dictio dvtis, jusjui'andum lifjerli);
litteris, résultant do certaines écritures; consensu, formés
par le seul consentement (vente, louage, société, mandat).
Il faut remartiuer (luo les contrats verbis ot litteris étaient
des formes générales de s'obliger, permettant de donner
efficacité à. une convention quelconque; tel fut lo carac-
tère de la stipulation. Tous les contrats engendraient
dos actions à la différence des pactes. Certains pactes qui
furent munis d'actions par le prêteur ou tardivement par
la loi étaient comparables à dos contrats. Il en fut de même
des contrats innomés. Los contrats romains n'étaient pas
translatifs de propriété et de droits réels; il fallait em-
ployer des modes spéciaux pour transférer ces droits on
exécution du contrai.
Chez les peuples d'origine gormaniifue, certaines solen-
nités servaient à la transmission dos droits réols ot aux
conventions, conimo la rennso d'une paille Ifestuca). La loi
salique parle do la transmission "le la propriété per fvs-
lnca7n. La théorie romaine, en matière ue contrats, passa
dans le droit français, tout en rei;ovant quohjuos règles
nouvolles. Ainsi la divisiun romaino des obligations l'ut
abandonnée, et l'on n'admit point la distinction des cunvon-
lions ou pactes nus et des contrats. L'ancien droit français
avait maiittonu lo principe romain (pio la tradition ost né-
cessaire pour transférer la propriété ; mais on y considé-
rait souvent une tradition do droit comme suflisanio ; elle
résultait d'une clause de dessaisinc-saisinc. V. co mot.
Aujourd'hui, d'après loCodo civil, les contrats sont celles
des conventions par lesquelles on a on vuo du créer
(pnd(|ue obligation. On laisse le nom de « convention ■> à
celles qui ont objet d'éteindre des obligations. Cependani,
on emploie souvent inditféremmeni « contrat •• ot « con-
vonlion ••.
CONTRANCHE — CONTRAT
Los principales divisions des contrats sont : 1" synal-
lagmatiques, lorsque les contractants s'obligent rôcipio-
(luomoul les uns envers les autres ; unilatérau.r, lorsqu'il
n'y a d'engagement quo d'un seul côté ; g*» titre onéreux,
lorsque le contrat est intéressé de part et d'autre ; de
bienfaisance ou à titre gratuit, lors(|ue l'une des parties
reçoit un avantage dont elle no fournit pas la contre-va-
leur ; 'i" commutatifs ou aléatoires (subdivision dos con-
trats à titre onéreux) selon que l'équivalent fourni par
chaque partie à l'autre est dès à présent fixé ou suscep-
tible de varier (assurance); 4" consensuels réels o\\ solen-
nels, selon (|U0 lo consentement suffit, tju'il faut une pres-
tation ou que dos formalités sont prescrites à peine
d'inexistence du contrat ; 5° principaux ou accessuii-es,
selon qu'ils existent par eux-mêmes, ou se rattachent
nécessairement à, un contrat antérieur (cautionnement,
hypothèque).
Le code établit quatre conditions essentielles pour la
validité des contrats : lo consentement des parties, la
capacité de contracter, un objet certain, une cause licite.
Les vices du consentement donnant lieu à une action en
nullité sont : ren'eur, le dol, la violence, quelquefois la
lésion.
Les contrats ou conventions tiennent lieu de loi à ceux
qui les ont faits (C. civ., art. 1134). Les contrats ne pro-
Quisent pas seulement des obligations ; ils transfèrent par
eux-mêmes les droits réels, au moins dans les rapporis des
parties contractantes. A l'égard des tiers, s'il s'agit d'im-
meubles, il faudra une transcription. Les obligations qui
naissent des contrats peuvent être affectées de modalités
(terme, condition, alternative) ; pour ce qui concerne leur
extinction, v. obligation.
Enfin, pour ce qui regarde la preuve des conventions,
il est dit (art. 1315) que celui qui réclame l'exécution d'une
convention doit la prouver.
La loi reconnaît des engagements qui se forment sans
convention ; on les api)elle quasi-contrats.
— Dr. mod. Le contrat de mai'iage est la convention que
font les futurs époux en vue de régler leur association con-
jugale quant aux biens. L'existence de ce contrat est subor-
donnée à celle du mariage. En principe, les époux ont
toute liberté pour régler leurs conventions matrimoniales,
pourvu qu'elles ne soient contraires ni à l'ordre public ni
aux bonnes mœurs. Seraient contraires à l'ordre public
des clauses qui porteraient atteinte à la puissance mari-
tale, aux droits du mari comme chef de l'association, aux
droits résultant de la puissance paternelle ou à des dis-
positions prohibitives du Code. On ne peut pas, non plus,
dans un contrat de mariage, modifier l'ordre légal des
successions, ni se référer par simple renvoi au texte
d'anciennes coutumes. Les changements ou contre-lettres
passés avant la célébration du mariage sont soumis à,
quelques conditions (C. civ., art. 1390-131)7). La séparation
de corps et la séparation do biens mettent seules lin au
régime matrimonial avant la cessation du mariage. La loi
n'a pas fixé de règles générales relativement à la capacité
nécessaire pour passer le contrat de mariage. Elle ne s'est
expliquée que pour le mineur ; celui-ci, lors(iu'il est habile
à contracter mariage, peut faire son contrat de mariage
a\ec l'assistance des personnes dont le consentement est
requis pour le mariage. Les régimes matrimoniaux que
le Code civil organise sont : le régime on cn7ninunautéf le
régime à^exclusion de com7mmauté, le régime de sèpa/'ation
de biens, le régime dotal. Les conventions matrimoniales
pouvant être opposées par les époux aux tiers, il était
utile d'organiser un mode de publicité; il n'a été établi
que par la loi du 10 juillet 1S50. qui a proscrit de mention-
ner dans l'acte de mariage l'existonco du contrat de ma-
riage. Spécialement, pour les époux commerçants . une
publicité avait été ordonnée par le Code do commorco
(art. 07-70). V. COMMONAtiTÉ.
Contrat social (De) ou Pi'incipes du droit politique,
par J.-J. Rousseau (Amsterdam, 1762). — Ce traité célèbre
est un fragment de l'ouvrage plus considérable, projeté
par Rousseau, sur les institutions politiques. Le texte
jtrimitif du Contrat social est tiès différent de celui qui fut
publié. Laissant de côté la question do l'utilité des sociétés,
traitée dans lo Discours sur l'inégalité. Rousseau examine
selon quels principes on doit concevoir que. en droit, elles
ont pu s'établir : " Trouver une forme d'association qui
défcndo et protège de toute la force commune la personne
CI los biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'u-
nissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste
aussi libre qu'auparavant, » tel est le problème fondamen-
tal dont lo Contrat social donne la solution. Le contrat
social est non un fait, mais une supposition logique. Le
traité se divise on quatre livres, qui traitent : le premier,
de la formation des sociétés et du pacte social ; le deuxième,
de la souveraineté et do ses droits; lo troisième, du gou-
vernement ; lo quatrième, dos diverses institutions so-
ciales, telles qu'élections, hautes magi.stratures, etc. La
prédilection avec laquelle Rousseau songe au gouver-
nement genevois fait généralement attribuer A son
livre un caractère profondément démoeratiiiue, malgré
toutes les réserves dont il a accompagné sa pensée. Il
eut un grand retentissement ot, générah-ment mal com-
pris, il inspira la plupart des politiques de la Révolution
française.
Contrat de marlaee (lk^, roman de H. de Bal/ae,
daté do septembro-octobro I83.^, se rattache aux Scènes
delà vie pi-ivée, qui sont une des parties de l'ieuvre du
grand romancier.— » Le sujet do cette élude, dit l'auleur,
n'est pas dans la transition du garçon ù I liontme marié...
Cette uMivre retrace la grande comédie qui précède toute
vie conjugale, c'est-ù-diro la discussion A laquelle donnent
lieu les contrais do mariage dans toutes les familles nobles
ou bourgeoi.ses. • Voici comment la belle mère elle-mcuie,
M** Kvangolista, pose lo problème qui fait le fond mémo
du roman : « Etant donné que je ne puis, i>ar suite de mon
incurie, rendre A ma lille ses comptes do tutelle, ni lui
fournir une dot sans me dépouiller ; une, d autre part, num
futur gendre est amoureux do ma fille et me sait capable
de le pousser aux plus hautes charges politiques, je do s
faire signer lo contrat aux plus douces comlitions pos-
sibles. » Chacun des deux partis s'adjoint son noiaire :
Manerville. le fiancé, prend M* Malhias, de l'ancienne
école, ot M"' Evangelisla M' Solonot, de lu jeune. La ba-
taille se livre en partie double entre les deux hommes
d'affaires en même temps qu'entre Paul ot M*' Evangelisla.
Après plusieurs péripéties, dont le récit demanderait do
longs détails techniques, Paul l'emporio péouniairomenl,
CONTRATENORE
CONTREBANDE
mais bien malgré lui, grâce à M' Mathias ; moralement, il
est vaincu, car il a éveillé dans le cœur de sa bellc-mere
une haine qui réglera tous les actes de sa fcuime.
Tel est ce roman. Il montre combien Balzac a profité
des années passées chez l'avoué et chez le notaire, pour
s'initier à la procédure, qui tient dans ce roman une place
impo/tante et en détournera peut-6tro quelques lecteurs;
mais, surtout, il fait comprendre la place que l'argent dé-
robe à l'araour dans les préoccupations et les actes de la
société moderne. A ce titre, le Contrat de iiuiriaf/e, comme
ta Hecherche de l'absolu, comme les Paysatis, comme le
Cousin Potis, est signiticatil" du réalisme de Balzac.
Contrat de mariage (le), tableau de AVatteau, au
musée de Madrid. Les parties contractantes, le notaire et
les grands-parents, sont assis à une table, au Tond de la
scène. On reconnaît l'accordée à sa robe
blanche et à son bouquet. Son futur !a
considère avec admiration. De nombreux
assistants sont rangés à droite et à gaucho.
Le même sujet a été traité par ^an van
Steen (au musée de Brunswick), gravé par
J.-C. Baquoy ; par Ryckaert (musée de Ma-
drid); par Hogarth, à Londres, etc. Dan
la suite de tableaux intitulée le Mariage
la mode, un vieux marchand millionuairu
donne sa fille en mariage au fils d'un noble
ruiné. Ce dernier montre au négociant,
avec ostentation, son arbre généalogique.
Tandis que le fiancé regarde distraitement
d"un autre côté, la jeune fille écoute les
galanteries d'un jeune tal)ollion.
CONTRATENORE ou CONTRATÉNOR
n. m. Svn. peu usité de uaut!::-contri':.
CONTRAVARIANT n. m. Matii. V. inv.\-
RIANT.
CONTRAVENTION [vau-si — rad. con-
trevent)- ) n. f. Action d'aller contre l<s
jtrcscriptions d'un règlement, d'une lui ;
Eti^e eu CONTRAVKNTION. Commettre une con-
travention. Il Sitnple contraventioti. Infrac-
tion aux règlements de police.
— Encvcl. Dr. L'article l""du Code pénal
est ainsi conçu : n L'infraction que les lois
punissent de peines de police est une contra-
vention; l'infraction que les lois punissent de
peines correctionnelles est un délit ; l'infraction que les lois
punissent de peines aftlictivesou infamantes est un crime. >>
Cette singulière définition, qui n'a rien de scientifique ni de
moral, <|ui renverse l'ordre naturel des choses, se réfère aux
trois ordres de compétence qui attribuent les contraventions
aux tribunaux de police, les délits aux tribunaux correc-
tionnels, et les crimes aux cours d'assises ; c'est le seul côté
pratique par lequel elle puisse sejustifier, car elle n'a même
pas lo mérite de l'exactitude. Il existe, en effet, un grand
nombre de contraventions prévues et définies par des lois
spéciales et qui sont punies de peines correctionnelles
(douanes, presse, etc.), voire de peines criminelles (C. pén.,
art. 119, 199, 200). Les contraventions forment donc la iroi-
sièmo classe des faits punissables. Ce qui les caractérise
et les distinguo nettement des délits proprement dits, c'est
qu'elles existent par le seul fait de la désobéissance aux
prescriptions de la loi et des règlements, abs>traction faite
de tout caractère volontaire ou involontaire de l'acte, la
matérialité du fait suffisant pour motiver lappiicatiun de
la peine, sans qu'il y ait lieu de se préoccuper de l'inten-
lion, de la bonne ou mauvaise foi de ses auteurs. Les ma-
tières de police sont définies par l'article 4, titre XI, de la
loi des 16-24 aoiit 1790; les contraventions de police sont
établies par la loi et par des arrêtés que les maires, aux-
quels ia loi a délégué ce pouvoir, peuvent prendre sur les
matières qui cunstituci.t cette police. Ainsi, le quatrième
livre du Code pénal prévoit les infractions de police géné-
rale, et l'article Il de la loi du 18 juillet 1837 délègue aux
maires le droit de prendre des arrêtés sur les objets confiés
à leur vigilance et à leur autorité. Les peines de police
sont : I' un emprisonnement de 1 à 5 jours ; 2" une amende
de 1 à 15 francs; 3" la confiscation des choses saisies en
contravention. Il n'y a récidive, en celte matière, que lors-
âu'un premier jugement a été rendu par le même tribunal
ans les douze mois précédents ; la récidive aggrave la
peine dans les limites des peines de police. Les contra-
ventions sont divisées en trois classes (C. pén.. art. 47i,
•(75, 479) ; elles sont passibles d'une amende do l à 5 francs,
C à 10 francs et 11 à 15 francs, avec emprisonnement en
cas de récidive.
CONTRAVENTIONNEL, ELLE {van-si-o-ndl') adj. Qui a lo
caractère d'uio cuiuravention.
CONTRAYERVA (mot cspagu. formé de contra, contre,
et yerv'i, borbo) n. f. Espèce de dorsténie, dont la racine
est parfois employée contre la morsure dos serpents.
CONTRE (lat. conlra) prép. Dans la direction opposée à :
JVaf/cr coNTRK le co»r«7i/, ii Immédiatement en face; au
contact : Se lieurter front coutuv. front . Deux siètjes placés
l'un CONTRK l'autre, w En prenant pour but : Tirer contiu-:
leê vaiKseaiiT ennemis.
— Exprime : l" l'atlaquc, l'opposition, l'hostilité : Lutter
CONTRK le pow^oir. Af/tv contrk la loi ; 2** la défense, la
prulection. lo recours, le remède, le préservatif : Se pré-
munir cotiTRti un danffer. S'asxurer cc>>iTRK l'incendie; 3" la
proportion, la quantité relative, et signifie Sur, pour un
nombre do : // y a dix honimcs fini mattf/ent le revenu des
terres contrk un Uihoureur. (MoniOH<\,); 4» l'échange, le
roc : />e« liommrs n*' savent pas tout ce ifu'ifs f/af/neraient
à échanger Ifur éf/oï^me contrh un peu da solidarité.
— Aavif/uer contre vent et marée. Avoir le vont debout
et la mariée contraire, n Kig. Aller contre vent et marée.
Poursuivre obstinément ses projets, malgré toutes les diffi-
cultés, en déprt de tous les obstacles.
— Loc. div. : Tenir contre. Résister à : Ne pouvoir tenir
roNTBH des ennemis trop nombreux, ii Ai^oir contre. Avoir
pour ob.stacle, pour objection : Avoir contrk soi son passé.
Il Envers et contre tous. Malgré l'oiiposition de tout le
monde, il Elever autel contre autel, r'aire schisme, créer
une Eglise dans une Eglise, un parti dans un parti.
— Adverbial. En sens opposé, d'une façon contraire :
Parler pour et contrk. Voter contrk.
— Loc. adv. : Tout contre. Tout auprès : Appartement
Îdacé TovT contrk l/i cour, n Porte tout contre. Porte eritre-
lâilléc. il Ci-contre. V. ri. n Là contre, Contre cela : en oppo-
sition à la chose dont il s'agit : Qui diantre peut aller
i,À CONTRK? (Mol.) Il far contre. En revanche, par com-
pensation : Si plusieurs des essais de Baffun sont heureux,
quelques autres. I'AR contre, ne le sont pas.
—- Hem. Contre s'emjdoie comme préposition insépa-
rable dans xme foule de mots composés, dont les uns
prennent et les autres ne prennent pas de trait d'union. On
trouvera beaucoup d'entre eux à leur ordre alphabétique;
mais on peut eu créer indéfinin^'nt. (Le de contre ne
s'élide jamais.)
— Subslantiv. n. m. Ce qui est opposé : Soutenir le pour
et le CONTRK.
— Escrim. Parade faite avec l'épée, qui, partant du
point où l'on est en garde, revient s'y fixer après avoir
décrit un cercle : Contre de quarte, de sixte.
— Jeux. Eaire contre. Aux cartes, etc., on dit d'un joueur
Le contrat de ma
(ju'il fait contre, quand il déclare jouer contre un partner.
fl Fig. Faire opposition : Le parlement n'était occupé qu'à
faire contrk au réqent. (St-Simon.| [Vieux]. (Au billard,
le contre a lieu lorsque la bille poussée par le joueur so
trouve inopinément repoussée soit par la bille même sur
laquelle il a tiré, soit par la troisième.)
— Mar. Courir à contre. Tenir une route opposée. Il Etre
à contre, Tenir, avec le même vent, des bordées diffé-
rentes, de façon à se croiser, n Etre brassé à contre. Se
dit des voiles, lorsqu'on met le vent sur l'une et qu'on lo
conserve dans l'autre.
— Mus. Nom que l'on donnait anciennement aux voix
d'alto, parce qu'elles faisaient tes parties destinées à faire
harmonie contre une autre partie.
— Tecbn. Outil en forme de coin muni d'un manche, que
l'on emploie pour fendre le bois.
Contre un (le), traité de La Boëtie. V. servithiu:
VOLONTAIRE.
CONTRE-ABOUT ou CONTRABOUT n. m. Dr. anc. S\n.
Je cnNTRi>i'.\N. N'. ce mot.
CONTRE-ACCUSATION [a-ku , si-on) n . L Accusation por-
tée contre un accusateur : fiecourir aux subterfuffes de con-
TRE-AcctiSATiON. (Dn Hellay.) Il PI. Des contre-accosations.
CONTRE-À-CONTRE adv. Côte à côte, très près l'un de
l'autre, sans se touclior : Navires qui sont contre-à-contre.
(Peu usité.)
CONTRE-ALIZÉ adj. m. Se dit dt.s vents opposés aux
vents alizés : Vents contre-alizés. V. ai,izê.
CONTRE-ALLÉE (a-lè) n.f. Allée latérale, parallèle à une
allée principale, n P\. Des contrk-allêes.
CONTRE-AMIRAL n. m. Ofiicier général de marine,
dun grade immédiatement inférieur âcelui de vice-amiral :
Le grade de contre-amiral correspond au grade de général
de brigade, il Officier général de la marine anglaise ou
hollandaise, qui a lo troisième rang dans le commande-
ment d'une flotte. (PI. Lies contre-amiradx.)
— Par ext. Vaisseau qui porte le contre-amiral.
— Encycl. Lo grade de contre-amiral a son correspon-
dant dans presque toutes les marines, et le nom est à pou
près semblable aussi. Los contre-amiraux remplissent les
îonctions de commandants d'escadres lointaines ou de
divisions des escadres do France ; ils sont chefs d'état-
major et majors généraux des arsenaux, présidents de
commissions à Paris. Les contre-amiraux sont promus au
choix parmi les capitaines de vaisseau ayant trois ans de
commandement d'une unité de combat, ou deux ans de
commandement d'une division do trois navires. Lo contre-
amiral porte en petite tenue la redingote avec les mômes
boutons quo les officiers généraux et deux étoiles sur les
manches. La casquette, ornée de broderies, a deux étoiles
au milieu et do face. Les épauleltes sont à grosses tor-
sades on or, avec doux étoiles sur la patte supérieure. A
bord des navires, la marque distinctivc est un pavillon na-
tional portant deux étoiles blanches dans le bleu et hissé
au mhi d'artimon.
CONTRE-APPAUMÉE {n-pô-mè) adj. f. Blas. Se dit do la
main utivcrii- et muntiant le dos, la position ordinaire
étant de montrer la j)aume. (Très rare.)
CONTRE-APPEL(«/>é/)n.m.Artmilit. Appel militaire, fait
inopin<'niiTit un certain temps après l'extinction des feux,
pour s'assurer (pie les soldats n'ont pas quitté la casorno
après avoir répondu à l'appel du soir : Des coNTRE-Apf'RLs.
— Escr. Appui du pied droit, qui répond à l'appel do
l'adversaire.
GONTRE-APPLÉGEMENT {a-plëf-man) n. m. Dr. anc.
Opposition formée à la complainte de celui qui voulait rr-
couvror la possession d'un liéritage. il PI. Des contre-
AI'PLKOKMENTS. V. APPLÊGEMENT.
CONTRE-APPLÉGER \a-plé-jé. — Prend un c devant a
et o après b- rv : Je confre-npplégrni. Nous contre-appléqcuns)
V. a. l)r. ;ni''. S'opposer i la complainte de celui qui vou-
lait rentrer en possession d un héritage.
238
CONTRE-APPROCHESfrt-proc/i')n.L pi. Art milit. Travaux
analuj:iies â c<-u\ ijue lait l'assailiant pour s'ai»procber
d'une place ass»iégée.mais qui sont exécutés par la défense,
lorsque celle-ci croit devoir aller au devant de l'ennemi pour
s'enijiarer de quelque point avantageux, d'où elle puisse
domiuer ou prendre â revers les tranchées de l'attaque.
— n.m.sing. Constr. et arcbit. Syn. de contre-arêtier.
— Encvcl. Art milit. Les contre-approches doivent être
dirii^ées de façon à ne pouvoir être utilisées par l'assail-
lant, si les progrès du siège les font tomljer entre ses
mains. Aussi les assiégés no peuvent-ils en user qu'avec
beaucoup de discrétion. Elles constituent, «l'ailleurs, un
travail très pénible pour lo personnel de la garnison, à
qui la défense impose toujours de grandes fatigues.
CONTRE-ARC [arlc] n. m. Courbure opposée à l'arc, et
causée par le poids du grand màt et l'efi'ort des haubans
de la ba;-^.e carène, il PL Des contre-arcs.
CONTRE-ARCATURE n. f. Archit. Festons découpés en
plusieurs ï.êns. ii PI. Drs contre-arcatcres.
CONTRE-ARCHET (À) loo. adv. Mus. En poussant lar-
iliet quand il faudrait le tirer, en le tirant quand il fau-
drait le pousser.
CONTRE-ARÊTIER {ti-é) n. m. OU CONTRE-ARÊTIÈRE
Iti-èr') n. f. En T. de constr.. Ardoise ])récédant immédia-
tement celle qui est coupée obliiiuoment pour former l'arê-
tier. Il On dit aussi CONTRE-ArPROCHK.
CONTRE-ASSAILLIR {a-sa-ill [Il mil.]) V. a. Faire une
attaque opinj^ée â une autre attaque.
CONTRE-ASSEMBLÉE (a-san) n. f. Assemblée faite eu
oppusiliun à une autre assemblée : Tenir des contre-as-
SEMtJLHt:S.
CONTRE-A S SIÉGER {a-si-é) v. a. Assiéger à son tour :
< ■(>MKi.,-AssiÉ<iEK l'assiégeant.
CONTRE-ATTAQUE {a-tak") n. f. Action d'une troupe qui
passe brusquement de la défensive à l'ofl'ensivo : La cûn-
r ri:- attaque a lieu contre un des flancs de l'advei'saire au
niomeiit où il se porte à l'assaut, n Se dit, au pluriel, des tra-
vaux de défense que des assiégés opposent aux travaux
<rattat|ue des assiégeants : Des contre-attaques.
CONTRE-AUBE u. f. Petite aube placée en dedans et
on sens inverse de l'aube d'une roue hydraulique, appe-
lée roue de côté, pour rejeter le liquide loin de l'axe de la
roue, après qu'il a produit son elfet. Il PI. Des contre-
ALIBKS.
CONTRE-AUGMENT {ôg-7naji) n. m. Dr. anc. Gain de sur-
vie, qui consistait pour le mari à retenir une partie de la
dot de sa femme prédécédée. ii PI. Des contre-augments.
CONTRE-AVEU n. m. Aveu qu'on oppose à un autre
aveu : Faire des contre-avicdx.
— Anc. dr. Opposition du défendeur qui s'affirmait pro-
priétaire des meubles revendiqués.
CONTRE-AVIS (l'i) n. m. Avis contraire; révocation
d'un avis antérieur : Ecouter les avis et les contre-avis.
CONTRE-BALANCER (prend une cédille sous le c de-
vant a, o : Je coiitre-baliniçai. Nous contre-balançons) v. a.
Faire équilibre à ; Poids qui en contre-balance un autre.
Il Harmoniser, équilibrer, pondérer : Le peintre a besoin
de contrebalancer ses claii's, ses ombres, etc.
— Fig. Compenser, établir dans un équilibre moral ou
dans une sorte d'égalité : Les avantages de la liberté
contri:-balanci:nt ses inconvénients. (B. Const.)
Se contre-balar}cer, v. pr. S'équilibrer l'uu par l'autre.
Il Fig. Se compenser l'un par l'autre ; être égal l'un à
l'autre.
CONTRE-BALANCIER (si-é) n. m. Mécan. Balancier en
bois ou eu ler, attelé d'un côté à la maîtresse tige d'une
pom|ie, et chargé de l'autre de contre-
poids, f|uc l'on fait varier à volonté.
Il PI. Des contre-balanciers.
CONTRE-BANDE n. f. Blas. Bande
divisée en tlcux l'arties : l'une de mé-
tal, l'autre d'émail.
— Encycl. La contre-bande est for-
mée par deux demi-bandes, qui parfois
-•Jonl d'émaux difi'érents, mais qui, ré-
gulièrement, doivent être l'une de mé-
tal, l'autre d'émail.
CONTREBANDE (de l'espagn. contra-
bund'i; de contra, contre, et bando, ban,
ordonnance) n. f. Dr. pén. Introduction
clandestine de marchandises proliibées on soumises à des
droits duiit on fraude le Trésor : Faire la contrebande.
Marchandises de ooKTREBAtiiii-:, introduites en contbebandb.
Il Par ext. Marchandises ainsi introduites en fraude : UAli-
ment chargé de contrebande. Fumer de la contrebanui;.
— Fig. Introduction clandestine, frauduleuse, d'un
objet (juelconque. it Fam. Etre de contrebande. Se dit de
tout co qui n'est pas légitime, de tout ce qui n'est pas
permis, do tout ce qui se fait on cachette : Des amours
de contrebande, n Homme de contrebande , Visage de
contrebande. Personne qui s'est introduite dans une so-
ciété sans y être appelée, sans avoir aucun litre, ot qui,
pour cette i-aison, y inspire do la défiance.
— Dr. intern. Contrebande de guerre. Marchandises
propres à être utiles aux belligérants, et qu'il est interdit
aux neutres d'introduire dans les Etats entre lesquels
existe l'état de guerre ; Les armes, le saluêtrc sont contre-
bande DE GDERRE.
— Encycl. Dr. pén. Le mot contrebande désigne, dans
son acception la ])lus étendue, tout commerce fait au mé-
pris do lois fiscales ; mais il s'entend aussi [dus particuliè-
rement des contraventions aux lois de douanes. Dans ce
sons, il y a contrebande, par exemple, quand on importe
ou qu'on exporte clandestinement, par les frontières, des
marchandises prohibées ou sounii.ses à des droits, ou qu'on
fait circuler dans le rayon des frontières, sans expédition
délivrée par un bureau de douanes, des marchandises qui
doivent en être accompagnées. La répression de la con-
trebande a été très rigoureuse, à certaines époques ot
dans certains pays. Elle est auiourd'hni réglementéo par
la loi du 28 avrif 181G sur les liouanes, à laquelle il faut
ajouter celles du 13 floréal an XI et du 21 avril 1818. Los
licines ordinaires sont l'ciniirisonnemont, l'amende et la
contiscation. Les deux premières sont graduées d'oprès
la gravite des faits. S'il s'ajoute des circonstances aggra-
Cuui^A «Iriziir et
lYiiVffeiit, h. k\ con-
tre-baude de l'un
h l'an Ire.
239
CONTHE-LJANDE — CONTRE-COTICE
Contre-bandit
d'azur et d'argoiit.
vantos d'attrouponioiit et do port d'armos, il y a lîou i
appli<nun- los articles 209 ci suivants du Code pônul.
— Dr. mlcrn. Vers la liu du moynn iigo, on commonro
à voir des traittSs spiViaux intorvouir oiuro les bolligô-
rants ot los iioutres, coiicismimt los objets réputés « do
L-ontroIiando dt^ guerre ". Le traité des Pyronéos do tc:»9
ooiiliout une éimmératiou, qui out longtemps iuroo do loi.
IjO traité dUtrocht. de 1713, reprit, en los expliijuant, les
maximes du traité des Pyi'ènéos. Ces deux traites sont,
aujourd'hui cncoro, rogardés counno uno sorto do cliarto
complète sur la (picstion. Kn princi|)o, les objets de contre-
bande sont : les armes, los canons, les
projectiles, les munitions, la [Kindre, lo
saliiètro, le soufre, la dynamite, les ob-
jets d'équipement ot do* campement, ot
tous los instrumenis tabriiiuès à l'usage
de la guorro. On y ajoute les vivres, en
ce qui concerne les plac(îs investies. Lo
fait de oeutrebande entraino la saisie et
la conliscatioii des marcbandisos prohi-
bées, ot même des autres, si Tou y est
aulorisé par traité.
GONTRE-BANDÉ, ÉE adj. Blas. Se dit
do 1 éou bandé, o est-à-dirc recouvert de bandes on nombre
égal aux interstices du champ (trois) quand il est divisé
de telle sorte (pie les ilemi-bainles cor-
n-spoiidanies sont d'un émail dilïerent.
CONTREBANDIER l'/i-<'), ÈRE n. Dr.
crun. Personne qui fait la controbamle :
On coiulamntiit autrefois les contbkdan-
DIKRS aux (jalcres et même à la mort.
— Mar. Navire qui fait la contrebande.
Il Adjcctiv. : liàtimenl contrkbandiiir.
CONTRE-BARRE n. f. Blas. Barre
divisée en tieuv denii-barres : l'une do
métal, l'autre d email, il PL Oes coNTHii-
U.VRUKS.
CONTRE-BARRÉ. ÉE ai). Bias. So
dit de lécii barré , c'est a-dirc formé
de six partitions en barre et divisé par une ligue telle
(lue les demi -barres correspondantes sont d'uu émail
Qirt'ércnt.
CONTRE-BAS [bc — mot usité dans la
loc. adv. En contre-lias) n. m. En bas. dans
la partie basse, dans un niveau inférieur :
Poser en contkk-uas une pièce de con-
struction.
CONTRE-BASCULE [ba-skuV) n. f. Bas-
cule ou levier sii[qilémcntaire.dans un mé-
tier à tisser, il PI. Z>eS CONTRK-UASCULKS.
CONTREBASSE l'proprem. basse qui est a*;
contre le violoncelle, qui lui sert d'accom-
paf/)iement) n. f. Lo plus grand ot le plus grave des in-
struments de musique à archet : La (ONTREBASSii a la
jnème forme que le violoncelle, w Instrument de cuivre
dont le son est d'uno octavo au-dessous de la basse
ordinaire, n Par ext. Musicien qui joue de la contre-
basse.
— Enctcl. La sonorité de la contrebasse est à l'octave
inférieure de celle du violoncelle et du basson ; comme
ceux-ci, elle s'écrit sur la clef de fa, quatrième ligne,
mais, par conséquent, la note écrite est rendue à l'octave
basse. Autrefois, la contrebasse n'avait que trois cordes ;
Trnii.-lir lie cueil-
les (*t d'.irpciit. a kl
cunti'c-b;irr(> de l'un
à l'autre.
■ Contrc-barpé
geotet U'azur.
m
-&-
7): "
Notes
des troii cordes de l'ancienne
coiili-ubassc.
Notes des quatre cordes
de la contrebasse.
H=^
Etendue de In eoiitrebasse
h cordes.
la, ré, sol, accordées de quinte en quinte. On n'emploie
plus, aujourd'hui, que la contrcbasso à quatre cordes,
accordées de quarto en quarte : -j
sol, ré, sol, ré. ~=
I..a sonorité puissante et grasse,
ainsi que la gravité de son diapa-
son, font de la contrebasse le fon-
dement et coinmo la base de l'or-
chestre moderne, où rien nesaurait
la suppléer, et où elle est, par sa
fmissance même, comme lo régu-
aleur de la mesure. .Soit que le compositeur lui conserve
la marche grave et sévère qui est dans son rôle et dont
elle doit rarement so départir, soit qu'il l'unisse à la
masse symphoniquo pour exprimer avec jilus de force les
passions (piil veut peindre, la richesse et la rondeur do sa
sonorité, son rytlimo solide, plein do franchise ot de ma-
jesté, enlin, l'ordre admiraljlo
qu'elle sait maintenir dans la
marc lie de l'armée iiisi rumen-
taie , signalent sa présence.
On jieut l'isoler du violoncelle,
qu'elle redouble et renfor:o la
Slunart du temps, parfois mémo
o l'ensembh^ dos instruments ù.
cordes, pour combiner sa sono-
rité puissante avec cello des
instruments à vent qu'elle sou-
tient. On doit lui éviter, jusqu'à
un certain point, les traits ra-
{ddes, à cause de la lourdeur do
"archet et de la difticullé rela-
tive du <iémanché. Mais, dans
une situation pathéti(pie, lo tré-
molo des contrebasses, dont l'ef-
fet est saisissant, donne à. l'or-
chestro uno physionomie trou-
blée et menaeanto ; f|uant au
pizzicato, dr)nt limpression est
tantôt mystérieuse, lantùt dra-
matique sur cet instrument, on on peut tirer dos effets
d'tUH? rare intensité. La doubio cordo lui est il pou prés
interdiie.
La contrebasse on ciiivro est le plus volumineux et le
plus puissant do bous les instruments qu'emploient les
musiipios militaires. Il y a des contrebasses en si bémol
ot des contrtdi.'isses en »n' bémol. Leur éttMidue est colU»
des auiri'?, sa\horns. V. bassu, huulk, alto, etc.
GONTRCBASBIER n. m. Mus. V. contrkiia.ssistk.
Contrebaaic en cuivre.
Contrebasse
b. cordes.
m
Etendue du contreliassnn.
CONTREBASSISTE {bn-sisst')n. m. Artiste qui jouo do la
conti"el)asse. il On dit aussi contricuassc n. f.
— Kncyi L. Montéclair lit enlondro à I Opéra la première
contrebasse, introduite à rorchestre do
ce tliéàtro vers 1720 ou n2.'>, pour rem-
placer le violone, ou grande viole à
sept cordes; cncoro celte contrcbasso,
unique alors, no résonna-t-elle que lo
vendredi , qui était lo grand jour à
l'Opéra. Parmi les contrebassistes qui
out été do véritables virtuoses, on peut
citer Dragonetti et Bottosini. Drago-
netti, intime ami du grand violonistii
Violti, exécutait sur sa contrebasse
l'une des partitions des duos ipie Vioiti
é(;rivait pour deux violons. Quant à. Bot-
tosini, l'instrument dont il so servait
était de très petit format, et tenait lo
milieu entre le violoncelle et la contre-
basse ordinaire. Il pouvait, par consé-
3uent, obtenir une (jualité de son plus
ouce ot moins rauque qu'avec l'instru-
ment normal.
CONTREBASSON(/M-son)n- m. Instru-
ment, à vent en buis, à anche double,
avec pavillon, de proportions plus gran-
des que celles du basson, et sonnant à l'octave infé-
rieure de celui-ci, généralement du ré au la. t^Comme lo
basson, le contrebasson s'écrit q
sur la clef de fa quatrième ligne, :^±:
mais une octave au-dessus do la
note réelle. C'est l'instrument le
plus grave de l'orchestre.)
CONTRE-BATTERIE (ba-te-rî)
n. f. Art miiit. Groupement de
bour-lies à feu, établi pour mettre en échec les batteries
de l'ennemi, il PL iJes contri-:-batteries.
— Fig. Moyens qu on emploie pour déjouer quelque
manœuvre, quelque intrigue ; Dresser H«e contre-battisrii-:
contre les menées de ses ennemis.
— Techn. Réunion de lamettes ou ailerons supplémentai-
res, servant à faire manœuvrer les lisses du métier à tisser.
CONTRE-BATTRE V. a. Art milit. Battre à l'aido d'uno
contn-'lKiitiTio.
CONTRE-BIAIS ibi-p) D. m. En terme de tissage, Nom
de tout croisement qui a lieu dans le sens opposé à celui
du tors. Il On dit aussi contresens.
— A cnntre-biiiis, loc. adv. A rebours, en sens opposé
au sens direct : Scier du bois À contre-biais, il Fig. A re-
bours de ce qu'il faudrait faire : Prendre une a/faire À,
CONTRE-BIAIS.
CONTRE-BISEAU (so) n. m. Morceau de bois garni de
méial, qui ferme lo bas d'un tuyau d'orgue, n PL Des coN-
tre-bisi;al!X.
CONTRE-BITTES {bit') n. f. pi. Courbes disposées en
ari's-boutants, pour soutenir sur l'avant les montants des
bittes. Il On dit aussi taquets dk bittes.
CONTRE-BON-SENS (sa») n. m. Déraison.
CONTRE-BORD [bor'\ (À) loc. adv. A l'encontre l'un do
l'aulre ; ynvitfiier À contre-bord.
CONTRE-BORDÉE {dé) n. f. Bordée en sens oppose.
CONTRE-BOURGEON (70H) n.m. Bourgeon tardif qui fait
son apparition sur le cep, après (pie la gelée a détruit le
bourgeon primitif. 11 PI. Des c<intrr-bourgeons.
CONTRE-BOUT A NT {tan), ANTEadj. Qui contre-bouto ;
qui sert â contre-bouter : Des murs contrk-boutants.
— n. m. Pièce de bois qui, dans une construction, sort
d'appui : Des contre-boutants.
CONTRE-BOUTER v. a. Soutenir à l'aide d'un mur, posé
à angle droit, la poussée au vido d'un autre mur. Il On dit
quelquefois CONTUE-BDTER.
CONTRE-BRASSER v. a. En parlant des vergues. Bras-
ser en sens<-oniiairo : changer leur direction, pour ame-
ner le vent sur la voile, et contrarier
la marche du navire, soit dans un vire-
ment de bord , soit pour mettre en
panne.
CONTRE-BRETESSÉ {lè-sé), ÉE ou
CONTRE-BRETÉCHÉ, ÉE adj. BlaS. Se
dit d'uno nièce (lasce, bando, barre.
pal, etc., à nretessos, où los merlons des
créneaux sont opposés aux embrasu-
res, c'est-à-dire les pleins aux vides,
et réciproquement). [La disposition con-
traire caractérise les pièces breiessécs-]
CONTRE-BRODE n. m. Etoffe do cou-
leurs blaneho et noire. 11 Hassado ou grain do verre pour
collier, blanc et uoir. (Ou dit aussi
CONTRE -BKOnÉ.)
CONTRE-BURELÉ, ÉE adj. Blas. So
dit d'un ecu burelé, quand il est flivisô
par une ligne toile que les demi-burollos
op[tosées sont d'un émail ditréront.
CONTRE- BUTEMENT (man) n. m.
t'oiitrefort ilesdné a soutenir ou à ren-
forcer le mur d'un éditico. Syn. do con-
tre noilTANT.
CONTRB-BUTER v. n. Soutenir avoc
dos pièces do bois ou des contreforls. 11 On dit aussi contre-
noiiTEB.
CONTRE-CACATOIS ito-a) n. m. Voile carrée volante,
lusse-, dans b-s ^.m.'iiuIs clippers, au-dessus des cacatois.
CONTRE-CALQUER (kal-ké) V. a. Calquor sui* lo cnbpio
retourné, pour obtenir un dosstn en sons
contraire.
•Se contrecalquer, v. pr. Etro con-
ire-<alqu'*.
CONTRE-CANIVEAU (l'o) n. m. Pa\ <
placé ù roté d un caniveau ot sur lamém*-
ligno. Il PI. Des contuk-canivkaux.
CONTRE-CANNELÉ, ÉE adj. Blas.
Attribut d<»s pièces cannelées, quand
les nodosités sont alternées ot que les
rourbures sont ()pp()sées aux pointes.
CONTRE-CANON n. m. Canon faux,
Huppuhé ; cunuu sans valeur ot sans autorité : Ce qu'on
De pourpre h \r\
hnndc contre- lirc-
tesa<<c d'argent.
Contrc-btirelé de
giiuulos etd'nri;eiil.
'<^
IVrirRont h In fiineo
coiitre-cunnelt^o d<.i
gilviilei.
apprtle Ir corps du droit canonique renferme des CONTRE-
CA.NmNS. fliius. I
CONTRE-CAPION n. m. Dans la marine du Levant,
AlloiiLTc de ré(r;ivc de la galère. 11 PL Des contre-caimons.
CONTRE-CARÈNE n. f. Autrefois, Pièce de bois qui
élan n]j|iosi>e a la carène dans uno galôro. Il PL Des
ciiN rnE-i:AKKNi:s.
CONTRECARRE n. f. Action do contrecarrer, résistance,
opposition. (Vieux.)
— Au jeu de la bouillotte, Droit qu'a le second joueur
d'acheter lo privilège du carré en doublant de nouveau
l'enjeu t oxerrice de ce droit; enjeu qui on résulte : lia-
r/u-fer, Abandoumnr /a CONTRECARRE.
CONTRECARRÉ {/ca-ré) n. m. Au jeu do la bouillotte,
Second joueur, celui qui a doublé l'enjeu déjà doublé par
le premier.
CONTRECARRER (Ica-ré) V. a. Contrarier, s'opposer dï-
re'ieini-iii a : CoM iîecarrkr //i/t'/^'f'»» ; ses projets.
Se contrecRiTer, v. pr. Se contrarier, se faire obstacle
l'un à l'autre : Personnes qui prennent plaisir à se contre-
cauri:r mutuelletncnt.
— Au jeu do la bouillotte. Acheter le privilège du carré
en doublant l'enjeu déjà doublé par ce dernier : Je me
contrecarre.
CONTRE-CAUTION (/cS-si-on) n. f. Dr. Caution destinée
à garantir une auire caution, il PI. Des contre-cautions.
(On du plutôt ri-.RTIKICATEtIR DE CAUTION.)
CONTRE-CENS ("('i ').'■;) n.m. Dr.anc.Syn.decoNTRE-rAN.
CONTRE-CHAMBRANLE (ehan) n. m. Moulure rapportée
contre le clianibranie. pour le rendre plus solide ou plus
orné. Il PI. Des contre-chambranlks.
CONTRE-CHANGEMENT (,;e-??mïO n. m. Manœuvre du
cavalier qui fait décrire à son cheval uno équcrre à l'angle
de laquelle l'auimal change de côté, il PL Des contre-
changements.
CONTRE-CHANGER {je) V. a. Manèg. So dit du cheval
qui, après a%'oir dê-rit une éqtierre. change de côté.
^ Conim. Faire un échange commercial, dit /roc /lo»?' /roc.
CONTRE-CHANT {cfian] n. m. Dans un morceau de mu-
sique de style libre. Phrase chantante qui se fait entendre
après la phrase principale exposée d'abord, et qui se com-
bine harmoniquemeut avec elle. 11 PL Des contre-chants.
V. contrepoint.
CONTRE-CHARGE n. f. Poids quo le rubaoior ajoute à
son métier. 11 PI. Des contre-charges.
CONTRE-CHARME D. m. Mag. Charme destiné à empô-
ciier l'effet d'un autre charme : Des contrk-charmes.
^ Sylvie. Charme qui, en poussant, en fait périr un
autre de plus faibles dimensions.
CONTRE-CHÂSSIS {chà-si) n. m. Châssis de verre ou de
papier, qu'on applique devant un châssis ordinaire : Des
coNTRK-cH.issis. II Doublo viti'ago qu'on
mot quelquefois aux fenêtres des oran-
geries.
CONTRE-CHEVRON n. m. Blas. Che-
vron divisé, dont les deux parties oppo-
sées sontdediIï"éreutémail. II PLZ>es con-
tre-chevrons.
CONTRE-CHEVRONNÉ ( vro-né) , ÉE a Jj .
Blas. Se dit de léi-u chevronné, quand
il est divisé par uno ligue verticale, et
que les demi-chevrons correspondants
sont d'uu émail ou métal dili'érent.
CONTRE-CIVADIÈRE n. f. Autref., Voile tpi'on hissait
sur le bout -dehors du beaupré, et cpii se bordait sur la
vergue de civadiére. 11 PI. Des contrk-civadières.
CONTRE-CLAVETTE {vêt') n. f. Second© clavctto, quo
l'on pla<'e an-dessus d'uno prcmièro clavette pour empo-
cher celle-ci de se ilesserrcr. 11 PL Des contkiî-clavkti'ES.
CONTRE-CLEF (A'/c) n. f. Chacun des voussoirs posés
de chaque côté de la clef d'une voûte oti d'une arcade :
Des coNTRE-cLEFS. Il Coh/j'C-c/*-/" ex/rarfo55t'e, Voussoirs qui
ont la môme hauteur quo la clef.
CONTRE-COALITION (si-on) n. f. Coalition quo l'on
forme pour s'opposer à une autre coalition. it PL ^«contre-
COAI.ITIONS.
CONTRE-CŒUR n. m. Répugnance, aversion. 11 N'est
l^nére usité que dans la locution A contn'-cfrnr, loc. adv.
De mauvaise volonté, avec répugnance, contre son gré :
Faire une chose k con-
TIÏE-CŒUR.
— Boucher. Manie-
ment pair ou double,
chez lo bœuf et la va-
che, place près do
l'épaule.
— Ch. do f. Dans un
croisement do voies.
Pointe opposéeau cœur.
— Constr. Partie do
la cbeminéo qui est en-
tre los deux jambes,
depuis l'Atre jusqu'au
tuyau. Il Plaque qui recouvre celte partie ; Dis comue-
cdîURS en fonte.
— Anton. Do bon cœur, de gaioU do cœur, spontané-
ment, volontalremont, volontiers.
CONTRE-CONSTITUTION [sli, si-ott) n. f. Conslituliou
nouvelle, ipi'on iqqioso à uno autre constitution, il PL Des
CONTRE-CONSTITI'TIONS.
CONTRE-CORBEAU (bo) n. m. Anli
placé entre deux plus grands, recevan'
la retombée de deux arcs inscrits dans
un autre appuyé sur les grands modii
Ions ou corbeaux, il PI. Z>mcontbk-coi;
UKAI'X.
CONTRE-CORNIÈRE n. f. Piéco ■!
I101S qui sert i\ lier la eornièro et \-
eslains. n PI. /hs costri-: counikrks.
CONTRE-COTICÉi.v«').ÉEndj. Hhis. Se
dit de letu cod.é. quand il est divisé
on deux parties égales, do telle manière
que les denii-coticoa qui so corrospoûdout sout aoniaiJ
diUérout. (Assos roro.)
Cniitro-cUivroiuié
de lïueules et d'or
de buit pièces.
!t
>di!îon
K,
\
^..^^
CONTRE-COUP — CONTREFAÇON
C, contre-courbe-
CONTRE-COUP (cou) n. m. Clioc d"un corps, répercuté
par un :mtieooij)S : Parfois loie balle frappe contre un mur,
et blesse quelqu'un /lorcoNTRii-coup. il Effet produit par un
coup dans une partie autre que celle qui a été atteinte di-
rectement : Voiture heurtée contre le mur, et dont l'essieu
a cassé du contbe-codp. (PI. Des contre-codps.)
— Fig. Fait, événement, le plus souvent fâcheux, qui
est le résultat indirect d'un autre fait, d'un autre évéue-
raont : Les plus légères fautes ont de violents contrk-coups.
— Art vctér. Mouvement anormal du flanc, chez les
chevaux poussifs, il On dît aussi soubresaut.
— Cliir. Ebranlement qu'éprouvent certaines parties du
corps, par suite d'un choc qu'elles n'ont pas reçu direc-
tement : Le CONTRE-COUP est souvent plus dangereux que le
coup. (Acad.)
— Jeux. Au billard, Espèce de doublé qui se fait lors-
qu'une bille, ayant frappé sur une bande, rencontre une
autre bille, qui l'cavoie dans une blouse de la bando
frappée.
— Manèg. Saut imprévu que fait le cheval : Etre dé-
monté par'un cONTRii-LOCP. Il Syn. de sact-de-mouton.
CONTRE-COUPE n. f. Coupo en sens contraire de la
coupe toiali' dune voile, il PI. Des contre-coupes.
CONTRE-COURANT (ran) n. m. Courant en sens con-
traire d'un autre courant. Il PI. Des contre-courants.
— Fig. ïr^ens opposé, marche contraire.
CONTRE-COURBE n. f. Archit. Chacune des courbes
renversées qui terminent un arc
en tiers-pointàson sommet, et for-
ment l'extrémité supérieure d'un
arc en accolade : Des contrk-
COURBKS. Il On dit aussi CONTRIi-
COUROURE.
CONTRE-COURSE n. f. Course
en seii> opposé, ii PI. Des contre-
COLRSKS.
CONTRE-COUSSINET ( kou-si-
7ié) n. m. Mccan. Pièce de métal
qui sert à maintenir le tourillon
d'un arbre de transmission dans
sou coussinet, artn de supprimer
tout échauffement au groupement
du tourillon dans le coussinet : Des
contre-coussinets.
— Ch. de f. Dans les bielles de
locomotives, ou donne le nom de
coussinet de c/ef au contre-coussi-
net qui reçoit la clavette et la contre-clavette de serrage.
CONTRE-CRITIQUE {tik') n. f. Critique d'une critique ;
critique opposée â une autre critique. Il PI. Des contre-
CRITiyLES.
CONTRE-DAME n. f. Oreille mobile qu'on adapte à la
charrue, dans les Vosges, il PI. Des contre-dames.
CONTREDANSE {de contre, et danse) n. f. Quadrille,
sorte de danse vive et légère, dans laquelle les cavaliers
et les dames exécutent des pas en se faisant vis-à-yis :
Danser une contredanse, ii Air sur lequel cette danse s'exé-
cute : Jouer une contredanse, il Danse rustique en usage
en Angleterre, où elle est connue sous le nom de country-
rfance(dansedeIacampagno),ot qui fut importée en France
à répoquc de la Régence.
— Encycl. La contredanse comprend cinq figures, dont
chacune, autrefois, portait un nom particulier : !*• Panta-
lon; 2° Eté; 3" Poule; 4« Pastourelle {ou parfois la Tre-
nitz) ; 5" Boulangère. Depuis longtemps la contredanse a
changé de nom, et a fait place au quadrille.
CONTRE-DATER v. a. Dater autrement qu'on n'avait
fait d'abord : Contre-dater une lettre, tin acte.
CONTRE-DÉCLARATION {si-on) n. f. Déclaration con-
traire â une déclaration précédente. Il PI. Des contre-dé-
clarations.
CONTRE-DÉFENSE {fanss') n. f. Second moven do dé-
fense préparé en sus d'un premier moyen II PI. Des contiie-
DÉFENSES.
CONTRE-DÉGAGEMENT (je-man) n. m. Escr. Action de
dégager en mémo temps que l'adversaire dégage : Des
contkk-dégagements. Il Contre du contre-dégagement, Ac-
tion de détruire un contre-dégagement en dégageant une
seconde fois.
GONTRE-DÉGAGER [je) v. n. En T. d'escr., Dégager en
même temps que son adversaire.
— Activem. : Contre-degager l'épée.
Se contre-dégRger, v. pr. Même sens quo le neutre.
CONTRE-DÉNONCIATION {si-a-si) n. f. En T. de dr.,
Acte par lequel on notide au créancier de son propre dé-
biteur la dénonciation faite au dernier de la saisie-arrét
ou de l'opposition faite entre les mains du premier, ii PI.
Des contki>dénonciations.
CONTRE-DIGUE {dîgh') n. f. Di^ue supplémentaire, pla-
cée en arrière de la digue principale atin de consolider
cellc-ci. 11 Ouvrage en terre, en maçonnerie, destiné à cou-
solider la digue principale. {PI. Des contre-digues.)
CONTREDIRE {^e contredis, tu contredis, il contredit,
nous contredisons, vous contredisez, ils contredisent. Je con-
tredisais, nous contredisions. Je contredis, nous contre-
dimps. Je contredirai, nous contredirons. Je contredirais,
nous contredirions. Contredis, contredisons, contredise::. Que
je contredise, que nous contredisions. Que je contredisse, ^ue
nous contredissions. Contredisant. Contredit, ite) v. a. Dire,
affirmer le contraire de, des paroles do : Contredire une
assertion. Contredire un témoin. \\ Etre ou so mettre on
opposition avec, ne pas répondre à : Souvent lu vérité con-
tredit la vraisemblance. Il Traverser, contrarier, niettro
obstacle à, s'ojjposer à : Quipeat se flatter que la fortune ne
CONTREDIRA jamais ses desseins ?
— Dr. Combattre par des écritures les conclusions et les
moyens de la partie adverse : Contredire un moyen.
— Absol. : Aimer à contredire.
— V. n. Contredire à, Etre on contradiction avec, faire
opposition à, agir contrairement à : On n'ose contredire
À Vimpiété. (Fléc-h.)
Se contredire, v. pr. Ktre, se mettre en contradiction
avec soi-même, dire le contraire de ce qu'on a dit. ii Dire
chacun le contraire de ce que l'autre a clit.
— Fig. Etre contradictoire : Propositions qui SB contre-
disent.
— Syn. Contredire, dédire. Contredire exprime une oppo-
sition plus vague : c'est parler dans un sens opposé, dire
q^uelque chose eu désaccord avec ce qui a été dit. Dédire
signirte positivement dire le contraire, dire " non » après
" oui », ou " oui ■> après « non ». On se contredit quelque-
fois sans le savoir, par inadvertance, par maladresse ; on
se dédit quand ou reconnaît formellement qu'on s'est
trompé, qu'on a dit le contraire de la vérité. De plus, se
dédire signifie encore retirer une promesse qu'on a faite,
ou donner à entendre qu on no la tiendra pas.
— Anton. Appuyer, contirmer.
CONTREDISANT (;((/0,ANTE adj. Qui se plaît à contre-
dire : Homme contredisant. Humeur contredisante.
— Dr. Qui fournit des contredits : Partie contredisante.
— Substantiv. Opposant, personne qui contredit: L'Eglise
est incapable de s'éinouvoir de la malignité des contre-
disants. (Boss.)
CONTREDIT ((//) n. m. Action de contredire; affirma-
tion contraire, contestation : Je répondrai quelque chose
non pour faire des contredits, mats pour aider iws frères
à ouvrir les ycuT. (Boss.)
— Procéd. Réponse qu'un plaideur fait aux productions
de ses adversaires, dans certaines procédures : Elever un
contredit. Renoncer à un contredit.
— Sans contredit, loc. adv. Certainement, assurément,
sans qu'il y ait rien à dire contre.
— Encycl. Dr. Les parties appelées à faire valoir leurs
droits dans un ordre, une contribution, ou une liquidation,
peuvent, en observant certains délais, rédiger des con-
tredits, pour formuler leurs prétentions et leurs griefs.
Il faut }■ indiquer avec précision l'objet de la contestation.
CONTRÉE [trè — du lat. pop. contrata [s.-ent. regio];
de cotitra, en face, proprem. le pays qui s'étend devant
nous) n. f. Géogr. Etendue de pays considérée dans son
ensemble, à quelque point de vue" général : Chaque con-
trée a ses productions.
— Sylvie. Portion de forêt assignée aux usagers, pour
y mener paître leurs bestiaux ; La déclaration des contrées
doit être publiée aux municipalités. (Dict. forest.)
— Syn. Contrée, pays, région. Uue contrée est une partie
de la terre habitable considérée sous le rapport de sa fer-
tilité ou de sa stérilité, de ses richesses minérales, de la
nature de son terrain. Pays est également un terme gé-
néral; mais il s'emploie plus spécialement quand on veut
parler des hommes qui 1 naldtent, de leurs mœurs, du de-
gré de leur civilisation. Enfin, région fait penser à la situa-
tion géographique, au climat ; il appar-
tient proprement à la géographie phy-
sique. On dit : pays civilisé, barbare;
contrée riante, sauvage; région basse,
haute, froide, etc.
CONTRE-ÉCAILLE [ka-ill \U mil.])
n. f. En T. do bross., Partie intérieure
de l'écaillé; son envers.
CONTRE-ÉCARTELÉ, ÉE adj. Blas.
Se dit des i*' et 4«, ou 2' et 'S' quartiers
d'un écu écartelé, quand ces quartiers
sont eux-mêmes écartelés. ii Se dit d'une
bordure dont l'émail est alternative-
ment opposé à celui de l'écu écartelé.
CONTRE-ÉCARTÈLEMENT {man) n. m. Subdivision en
quatre parties de deux quartiers d'un écu écartelé.
CONTRE-ÉCARTELER (se conjugue comme écarteler)
V. a. Blas. Diviser en quatre quartiers, deux des quar-
tiers d'un écu écartelé.
CONTRE-ÉCHANGE {chanj') n. m. Echange : Faire des
contre-fahanges. (Peu usité.}
— En contre-échange, loc. adv. Par contre, en revanche.
CONTRE-ÉCHARNAGE («fy") n. m. Façon Que lemégis-
sier donne aux peaux destinées à faire la basane et la
peau blanche, cuiisisiant à passer sur la chair un couteau
rond dont la pression chasse l'eau contenue dans les pores.
CONTRE-ÉCHARNER v. a. Soumettre
les peaux à Tuperation du contre-échar-
nago : CoNTRi;-Kt harnicr des peaux.
CONTRE-ÉCORAGE (m/) n. m. Pêch.
Vérirtcation d'une opération d'écorago.
V. ÉCORAGE.
CONTRE-ÉCOTÉ.ÉE adj. Blas. Se dit
des pièces écotécs, ([uand la disposition
est analogue à celle des pièces contre-
bretes.sées.
CONTRE-ÉCROU n. m. Second écrou
vissé au-dessus du premier et l'empêchant do se dévis-
ser. Il PI. Des ( ONTRE-ÈCROUS.
CONTRE-ÉDIT {di) D. m. Edit qui annule un autre
édit. Il PI. 7>C.î CONTRE-ÉDITS.
CONTRE-EFFORT {é-for') n. m. Effort qui est opposé à
un autre ofi'ort. il PI. Des contre-efforts.
CONTRE-ÉMAIL {ma-ill [Il mil.]) n. m. Email appliqué
sur le côté conrave d'un cadran, ii PI. Des contre-emaux.
CONTRE-ÊM AILLER [ma-ill-é [Il mil.]) v. a. Emuiiler sur
le côté runcave, en pariant d'un cadran ; Contre-emailler
un cadran.
CONTRE-EMPLOI (an-plo-a) n. m. Dr. anc. Déclaration
par laijuelle un intimé, devant le parlement de Flandre,
attestait que les écrits par lui fournis â son premier juge
étaient suffisants pour sa défense, n PI. ZVes contre-emplois.
CONTRE-EMPOISE [an-po-az') n. f. Pièce do fonte ou de
fer qui sépare les tourillons du cylindre â étirer. Il PI. Des
CONTRE-EMPOISES.
CONTRE-EMPREINTE [an-print') n. f. En T. de géol.,
Rebef pruduii sur une roche par suite du dépôt, dans une
emjjreinic, d uno matière plastique pétrifiée postérieure-
ment et faisant corps avec la roche. (On a trouvé des
contre-empreintes de pieds d'oiseaux, de mammifères, de
gouttes de pluie, etc.)
CONTRE-ENQUÊTE lan-kèt') n. f. Enquête rontradie-
toire qui :i jimir iiut d'attaquer les résultats fournis par
Ecartelé, an 1 et
4 contre-écartel^ de
gueules etd'argent,
au 2 et J d'argent.
D'argent au pnl
contre-écoié d'azur.
une aiiii'
iirte. Il PI. Des CONTRE-ENQUÊTES.
CONTRE-ENTAILLE (a«-M->7/(// mil.]) n.f. Entaille faite
en scii^ inverse d une autre entaille, il PI. Des contre-
ENTAII,I.i;S.
CONTRE-ENTREPRISE 'an) n. i. Entreprise quo l'on
oppo-se à une autre, ii PI. Des contre-entreprises.
240
CONTRE-ÉPAULETTË (pô-lèf) n. f. Epaulelte dépour-
vue de fraiiLr<'>. l'UiLicmps portée sur les doux éjjaules,
au lieu dèpanlette^j, par les musiciens et les soldats dits
du centre. (Elle est encore le signe distiuctif de certains
grades : elle est portée, sur réjiaulo
droite, par les lieutenants et les chefs
de bataillon ou d'escadron ; sur
l'épaule gauche, par les adjudants et
les sous-lieutenants.) ii PI. Des con-
tre-épaulettes.
CONTRE-ÉPREUVE n. f. B.-arts.
Epreuve que l'on tire à l'aide d'une Contrc.épaulette
estampe fraîchement sortie do la
presse, et qui donne ainsi un exemplaire tourné comme la
planche, au lieu que les autres le reproduisent à rebours :
Tirer des coNTRii-ÉPREUviis. il Epreuve qu'on obtient de
certains dessins, en les soumettant à l'impression.
— Par ext. Empreinte, figure identique à une autre, mais
de sens inverse.
— Fig. Faible imitation : Une pâle contre-épreuve rf'im
magnifique poème.
— Politiq. Vote émis, dans une assemblée délibérante,
sur une proposition contraire à celle qui a d'abord été
mise aux voix : Procédera la contre-epreuve. ii Par anal.
Moyen de vérification que l'on emploie pour s'assurer de
l'exactitude d'une opération quelconque.
CONTRE-ÉPREUVER v. a. Faire une contre-épreuve
de: CuiN ire-épreuver une estampe.
CONTRE-ESCOUET [é-skou-é] D. m. Plèco de renfort,
servant à consolider les escoucts de la galère, aux xvi* et
XVII" siècles. Il PI. Des contre-escouets.
CONTRE-ESPALIER {é-spa-li-é) n. m. Ligne d'arbros
fruitiers, palissés sur des fils de fer ou sur un treillage,
en plein air et parallèlement à un espalier, n Nom que
l'on donne abusivement aux arbres taillés en éventail,
(juoique fort éloignés des murs, et dans toutes sortes de
Qirections par rapport à ces murs, ii PI. Des contre-
I'ISPALIERS.
— Encycl. Aujourd'hui, les arbres d'un contre-espalier
sont généralement pa-
lissés sur fils de fer ^^^i>>>^^>^<'-^^^^''':KK:^.-'7^
galvanisé. Ceux-ci sont
tendus horizontalement
sur des montants en
bois, ou de préférence,
sur des montants en fer
à T.
Le contre-espalier
offre, mais dans une
moindre mesure, les
mêmes avantages que
l'espalier. Sa hauteur
est variable suivant les
climats et les expositions; en outre, elle doit être propor-
tionnée à celle de l'espalier et à la distance qui existe entre
celui-ci et le contre-espalier. Cette distance est elle même
proportionnée à la hauteur du mur de l'espalier ; elle varie
d'ordinaire entre 2 et 3 mètres.
CONTRE-ESSAI (é-sè) n. m. Essai fait en sens contraire
d'un [trécédent essai, ii PI. Des contre-essais.
CONTRE-ESTAMPE n. m. Syn. de CONTRE-MOULE.
CONTRE-ESTAMPER (é-staî)) v. a. Frapper à faux une
pièce que Ion e>tamiie, ce qui la défigure.
CONTRE-ÉTAMBOT {tan-ho) n. m. Pièce de bois qui sert
à garnir intérieurement et à renforcer Tétambot dans sa
longueur, n PI. Des contre-étambots.
CONTRE-ÉTRAVE n. m. Assemblage de pièces de
charpente, appliquées sur le contour intérieur de l'étrave
pour lier ensemble les pièces qui la composent: La coN-
tre-étrave croise les écarts des pièces de l'étrave, et les
écarts de celles-ci avec les pièces de la quille. Il PI. Des
CONTRE-ÉTRAVES.
CONTRE-EXPERTISE (ê-kspèr') n. f. Expertise qui a pour
but d'en contrôler une autre. Il PI. Des contre-expertises.
CONTRE-EXPOSITION {ékss-po, si-on) n. f. Un des élé-
ments de la fugue, il PI. Des contre-exposition.s.
— Encycl. La. contre-exposition vient après le divertis-
sement, et elle est comme une sorte de reflet do l'exposi-
tion ; on y fait entendre d'abord la réponse, puis le sujet,
chacun une fois et accompagnés par le contre-sujet, eu
s'efforcant de ne placer ni l'une ni l'autre dans celle des
parties qui l'a fait entendre lors de l'exposition. Il arrive
parfois qu'on supprime la contre-exposition, et que, dès
lo premier divertissement, on procède à la modulation
dans le ton relatif.
CONTRE-EXTENSION (é-kstan) n. f. Action do maintenir
la partie supérieure d'un membre fracturé ou luxé, tau-
dis qu'on eu opère la réduction par extension, ii PI. Des
contre-extensions.
CONTRE-FACE n. f. Fortif. Contre-garde élevée en avant
d'une face de bastion pour la défendre, il PI. Des contre-
faces.
— Techn. Surface d'une meule do moulin qui n'est pas
courante, c'est-à-dire de la meule immol)ile. ii Maçonne-
rie de plâtre et de débris de pierre meulière qui forme la
contreface de la plupart des meules actuelles, c'est-à-
dire la partie opposée à celle qui, dans la meule, porte les
rayures et broie le grain.
CONTREFAÇON n. f. Action de contrefaire; imitation,
rcpro<luciion Irauduleuse : Contrefaçon d'iui livre, d'une
marque de fabrique. Etre condamné pour contrefaçon.
— Fig. Imitation maladroite, reproduction imparfaite :
l^es plus grands efforts de l'art sont toujours une contre-
façon de la natui'e. (Balz.)
— Par ext. Ouvrage qui est l'imitation ou la reproduc-
tion frauduleuse d"nn antre ouvrage: Gravure qui n'est
qu'une contrefaçon, ii Imitation frauduleuse d'un objet
ayant un caractère public et authentique : Conthefaçon
des monnaies, des billets de banque. (Dans ec sens, et on
T. de droit, on dit plutôt contrefaction.)
— Encycl. La contrefaçon est un délit. D'une manière
générale, ce délit existe toutes les fois qu'il y a atteinte
frauduleuse aux droits d'un auteur sur son invention.
On distingue les contrefaçons littéraires et artistiques, les
contrefaçons industrielles et commerciales.
241
— CONTRKI-'AÇONS LÏTTÉRAUIKS ET ARTISTIQUES. Ce SOUt leS
attoiiitos à la propriété littôriiiro ot artistique.
Nous devons, tuui d'abord, siynalor deux séries do
toxios répressifs spéciaux : 1° Lu contret'acoa des ou-
vrages drumain|ues (compositions lliéâirales et musicales)
a donné hou ù. une disposition particulière, l'articlo 428
du Code pénal, ainsi conçu : « Tout directeur, tout entre-
preneur do spectacle, toute association d'artisies, qui
aura l'ait représenter sur son thcùtro des ouvrages dra-
matiques au mépris des lois et rôglimients relatifs à la
propriété dos autours, sera puni d'une amende de ûo francs
au moins, do 500 francs au plus, et de la couliscatiou des
recettes. " 2** En matière artistique, les fraudes et usur-
pations de noms sont prévues par la loi du y février 1895.
L'ensemble des diverses dispositions légales qui con-
sacrent la propriété littéraire et artistique trouvent leur
sanction générale dans les articles 425 et suivants du
Code pénal. L'article 485 considère comme contrefaçon :
u toute édition d'écrits, de composition musicale, de des-
sin, de peinture ou de toute autre production, imprimée
ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et
règlements relatifs à la propriété des auteurs ». L'article
426 assimile à la contrefaçon : l" le débit des ouvrages
contrefaits; 2" l'introduction, sur le territoire français,
des ouvrages qui. après avoir été imprimés en France, ont
été contrefaits à l'étranger ; et, d'autre part, le décret des
28-30 mars i»58 assimile au débit et à 1 introduction en
France le débit, l'exportation ou l'expédition des ouvrages
publiés à l'étranger et contrefaits en Franco. La repro-
duction partielle ne constitue, en principe, une contre-
façon qu autant que les citations ou emprunts sont assez
étendus pour nuire à la vente de l'œuvre contrefaite.
Bien que l'article 425 prévoie seulement la contrefaçon
opérée par 1' « impression » et la « gravure « , il ne s'ensuit
pasque les autres moyens de reproduction soient licites : de
quelque façon quelle ait lieu, la reproduction est un délit.
Le droit de poursuivre le contrefacteur appartient à l'au-
teur ou à son cessionnaire, ainsi que, sans nécessité de
plainte préalable, au ministère public. Sur la simple ré-
quisition du propriétaire, et pour fournir la preuve de la
contrefaçon, le commissaire de police et, à défaut, le juge
de paix doivent procéder à la saisie des exemplaires con-
trefaits (lois des 19-24 juin. 1793, art. 3, et 25 prairial
an III, art. I"). L'article 427 punit d'amende le contrefac-
teur, l'introducteur et le débitant; de plus, il édicté que
la confiscation de l'édition contrefaite sera prononcée
tant contre le contrefacteur que contre l'introducteur et
le débitant, et que les planches, moules ou matrices des
objets contrefaits, seront aussi coutisqués. L'article 429
dispose que, toutes les fois qu'il y aura lieu à confiscation,
a le produit des confiscations, ou les recettes confisquées,
seront remis au propriétaire, pour l'indemniser d'autant
du préjudice qu'il aura souffert; le surplus de son indem-
nité, ou l'entière indemnité, s'il n'y a eu ni vente d'objets
confisqués, ni saisie de recettes, sera réglé par les voies
ordinaires i>.
— Contrefaçons industrielles et commerciales. Ce
sont les atteintes à la propriété industrielle et commer-
ciale. Cette matière comporte la contrefaçon des objets
protégés, soit par les brevets d'invention, soit par la lé-
gislation sur les dessins et modèles de fabrique, soit par
celle spéciale aux marques do fabrique et de commerce.
10 Contrefaçons des objets brevetés. Ces contrefaçons
sont prévues par les articles 40 à 49 de la loi du 5 juillet
1844. (V. BREVET.) Do la définition donnée par l'article 40
de cette loi il résulte que, pour qu'il y ait contrefaçon, il
faut qu'il existe un brevet valable, qu'il ait été porté atteinte
aux droits résultant du brevet et que cette atteinte ait été
portée par la fabrication ou l'usage de ce qui fait l'objet
du brevet. Le délit est frappé de peines graduées selon les
circonstances.
L'action correctionnelle pour l'application des peines
encourues ne peut être exercée par le ministère public
que sur la plainte de la partie lésée. Pour assurer la
constatation du fait de contrefaçon, le propriétaire du
brevet peut, en vertu d'une ordonnance du président du
tribunal de première instance, faire procéder par huissier
à la désignation et description détaillée, avec ou sans
saisie, des objets prétendus contrefaits; l'ordonnance est
rendue sur simple reiiuote ot sur la représentation du
brevet; lorsqu'il y a lieu à la saisie, cette ordonnance
peut imposer un cautionnement au requérant; celui-ci a
un délai de huit jours pour entamer les poursuites.
La confiscation des objets reconnus contrefaits et, le
cas échéant, celle des instruments ou ustensiles destinés
spécialement à la fabrication, doivent, môme en cas
d acquittement, ôtro prononcées contre le contrefacteur,
le receleur, l'introduciour ou le débitant. Les objets con-
trefaits sont remis au propriétaire du brevet, sans préju-
dice de plus amples dommages-intérêts et do l'affiche du
jugement, s'il y a lieu.
2" Contrefaçons des dessins et modèles de fabrique. Ces
contrefaçons tombent sous les prévisions do l'article 425
du Code pénal, où le mot « dessin » est employé dans son
sens le plus largo; elles s'apprécieut donc do la môme
manière quo les contrefaçons artistiques ot littéraires.
3° Contrefaçons des marques de fabrique et de commerce.
Ces contrefaçons sont régies parles articles 7 et suivants
de la loi du 23 juin 1857. Ici, il y a lieu de distinguer
doux catégories de délits divers : d'une part, la contre-
façon proprement dite (c'est-à-dire la reiiroduction servilo
ot brutale de la marque), l'usage d'une marque contre-
faite, l'apposition fraudulouso d une marcjuo appartenant
à autrui, enfin, la vente o« mise en vente des produits
revêtus d'une marque contrefaite ou frauduleusement
apposée; d'autre part, l'imitation frauduleuse de nature
à tromper rachetcur, l'usai^te d'une manjue frauduleuse-
ment imitée ou portant des indications propres ù tromper
l'achûteur sur la nature du produit, enfin, la vente ou
miso on vente dos produits revêtus d'une marque fraudu-
leusement imitée ou portant des indications propres ù
tromper l'acbetour sur la nature du produit. Les peines
encourues varient, selon les cas, do 50 francs d'ainondo
ù. 3 ans d'omprisomiemeiit. Les <iélinquants peuvent, on
outre, CHre privés, pendant un certain temps (dix ans au
plus), du droit de participer aux élections dos tribunaux et
chambres do commerce, des conseils do prud'hommes, etc.,
CONTREFACTEUR — CONTRE-GARDE
tels Houx
iiiino, ot, son in.sortion dans dilVéronts
ot lo tribunal pont ordonner l'iifficlia^o du jn^omont dan?
(iu"ir
journaux. Lo trihunut proscrit toiijours, niônio on eus
d'a(!(|uittonu*nt, la dostrucliun dos inartjuos l'raudulousos.
11 pout ordonnor la conliscation dos jtroduits, ainsi <|uo
ni.
celle dos instruments et ustensiles qui ont servi à com-
niettro lo délit.
Pour la description et la saisie des produits revêtus do
marques frauduleuses, mômes dispositions quo colles in-
diquées ci-dossus à propos do la contrelaçon dos objets
brevetés ; cependant, à dàlaut do tribunal dans lo lieu oii
se trouvent los produits à décrire ou à saisir, une ordon-
nance du juge de paix est sullisante; en outre, c'est sur
la présentation du procès-verbal constatant le dépôt de
la marque qu'mtervient l'ordonnance, et c'est dans un
délai de quinze jours quo lo requérant doit entamer les
poursuites. i.,es demandes eu dommages-intérêts relatives
aux marques sont portées devant los tribunaux civils et
jugées comme en matière sommaire; toutefois, si le con-
trefacteur est poursuivi en police correctionnelle et sou-
lève, pour sa défense, des questions relatives à la propriété
de la mai que, le tribunal correctionnel a compétence
pour statuer sur cette question de propriété.
CONTREFACTEUR n. m. Celui qui se rend coupable de
coutrefaf;ou : La loi punit les coNTREFACTEtJRS.
CONTREFACTION {fa-ksi) D. f. Dr. Falsification d'un
objet ayant un caractère public et authentique : La CON-
TRBFACTiON des monnaies, des poinçons de l'Etal, des effets
publics.
— Syn. Contrefaction, contrefaçon.
CONTREFAIRE {fèr'. — Se conjugue comme faire) v. a.
.Singer, copier, reproduire par imitation : Contrefaire
iiuelqu'im, la voix de quelqu'un. Il Imiter, reproduire par
contrefaçon ou par contrelaction : Contrefaire une signa-
ture. Il Par ext. Déguiser, dénaturer à dessein : Contre-
faire son écriture, sa voix. Il Décomposer, détigurer : Con-
vulsions qui contrefont tout le visaye.
— Feiudre d'être, se donner l'apparence de : N'y a-t-il
point quelque danger à contrefaire le mort ? (Mol.)
Contrefait, a/(e {fé, féf) part. pass. du v. Contrefaire.
— Ditl'orme : Homme contrefait, qui a les jambes con-
trefaites.
— Numism. Monnaie ou Médaille contrefaite. Imitation
d'une monnaie ou médaille antique.
Se contrefaire, v. pr. Etre contrefait, imité.
— Déguiser son caractère, se faire paraître ce qu'on
n'est pas : On ne peut pas SE contrefaîbe loni^temps.
— Syn. Contrefaire, copier, imiter, singer. Contrefaire
se prend en mauvaise part : il siguitie imiter par dérision,
par fraude, pour tromper, en violation des lois. Copier
signifie imiter servilement, reproduire trait pour trait.
Imiter est le mot qui peut servir dans toutes les circon-
stances pour désigner l'action d'agir en vue d'une ressem-
blance quelconque, et il s'emploie spécialement pour tout
ce qui est moral et bon. Singer est familier, il annonce
une imitation maladroite ou comique, qui amène des
contorsions, des grimaces, des etTorts réels ou alTectés.
CONTREFAISABLE (/'e-:a6/') adj. Qui peut être contre-
fait.
CONTREFAISEUR (fe-zeur), EUSE n. Celui, celle qui
imite plaisamment la voix , les gestes , la démarche : Un
excellent contrefaiseur d'animaux.
CONTRE-FANON n. m. Corde amarrée au milieu do la
vergue, du côté oppose à la bouline, et servant à carguer
un des côtés do la voile, il PI. Des contke-fanons.
CONTRE-FASCE n. f. Blas. Fasce divisée en deux
demi-fasces d'émaux différents. Il PI. Des contre-fasces.
CONTRE-FASCÉ {fa-sé), ÉE adj. Blas.
Se dit d'un écu fascé, lorsqu'il est divisé
par une ligne verticale, ot que les demi-
fasces correspondantes sont d'émail
différent.
CONTRE-FENDIS (fan-di — do contre,
et fendre) n. m. Une des divisions d'un
bloc d ardoise.
CONTRE-FENÊTRE n.f.Constr. Double Conlrc-fascé do
clôture d'une l'enôtro : Des contkk-fk- guouloa et d'or.
ni^.tres. ;0n dit aussi contre-chàssis.)
— Arcnéol. Panneau de bois se fermant devant une
fonêtro; volet, contrevent, volet intérieur, au xvii" siècle.
CONTRE-FENTE Ifant') n. f. Chir. Fento produite ailleurs
quo daus l'endroit où lo coup a porté : Des contre-fentes.
Il On dit aussi contre- fissure.
— Menuis.Nom quo l'on donne à une fonte nui se produit
inopinément dans un panneau, au moment où l'ouvrier pro-
cède ù la fermeture d'une fente existant déjùdans le panneau.
CONTRE-PEU n. m. Coustr. Plaipio métallique garnis-
sant lo fond d'une cheminée : Des contuf-feu.\ en fonte.
(On dit encore : costrk-cœcr de cheminée.)
— Bot. Nom vulgaire do l'nnim mnculatum.
— Eaux ot for. y\ction de brûler suivant la direction
d'un incendie do forêt des parties do bois ou
de bruyères qui laissent un vido que !o feu
no pourra franchir et qui arrêtera 1 incendie.
— Môtallurg. Courant do llammo opposé
au fou principal et diminuant son action.
CONTRE-FICHE n. f. Pièco de charpente,
posée oblu)ui'meiit pour arc-bouler un mur
repris en sous-teuvre. il Pièce do bois oui,
dans un comble ou uno forme, a pour but
do soulager l'arbalétrier, on lo raccordant
au poinçon. ( Dans les charpentes on fer,
la contro-llcho s'appoUo bielle.) [PI. Des
contre-fiches.] Conlre-floho.
CONTREFICHER (SE) [se conjugue commo
FiiiiEicl v. pr. Pop. Se moquer uo ipiehiu'un ou do quelque
clioso aussi cumplètoniont que possible. (S'omploio sur-
lout dans cotto locution : Je m'en fiche et je M'en contre-
FlCHK.)
CONTRE-FIL n. m. Sons contraire du fil, do la direction
normale : Le contre-fil de l'eau.
— A conlrefil. loc. adv. A rebours, on sons contraire :
TriuaiUer du bois k CONTRE-FIL.
CONTRE-FIN (A) loc. adv. Contre la lin, lo but qu'on
se [iropuse ; .l.(/ii-A CONTUU-FIN. (l'eu usité.)
CONTRE-FINESSE [ni'ss) n. f. Finesso
':.<'':i":
1, ■
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,; ;i',.'
fei,:,:.,:.
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^
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■ de CONTHK-FINI^SHK. Il Pf.'/)fS CONTHH-
iiutro liiu'Hso
I-INKSRlîS.
GONTRCFISION (du lat. co»/rn, contro, Ot /Î*H.', qni »<*
fie)n. f. Figure do rhétorique, par lai|uollo on airecto de la
confiance on uno personne ou en une chose, avec l'inten-
tion réelle d'inspirer de l'éloiguement pour elles. (Peu us.)
GONTREFISSURE n. f. Méd. V. CONTBli-KliNTE.
GONTRE-FLATTER [fîa-té) V. a. Répondre à uno flatte-
rie par uno autre.
GONTRE-rLEURDELISÉ, ÉE adj. Blas. Se ditdes pièces
torinméos par des ficurs de lis, lorsque los llourons sont
alternalivomont d'émail et do métal.
CONTRE-FLEURÉ, ÉE adj. Bot. Qui a des fleurons alter-
nés et opposés.
— Blas. Orné de feuilles d'aches, alternativement do
métal et d'émail, il Syn. de cONTRic-FLiiURoNNÉ, ée.
CONTRE-FLEURONNÉ ( ro-7ié ), ÉE adj. Blas. Se dit en
général des pièces ornées de fleurons alternés.
GONTRE-FOG n. m. Faux foc. il PI. Dps contre-focs.
CONTRE-FONTAINE {tèn) n. f. Sorte de barrage tem-
poraire, servant à éloigner les eaux d'une fontaine qui
s'échappent de celle-ci pendant le travail de réfection de
la fontaine, il PI. Des contrk-fontaines.
GONTRE-FORGER {je) V. a. Forger une barre de fer
alternativement sur le plat et sur le cnamp pour la dresser.
Se contre-forger, v. pr. : Cette pièce doit se contre-
FORGER.
GONTREFORT {for') D. m. Archit. Pilier servant d'appui
à un mur qui supporte quelque charge : Les contreforts
d'une terrasse, dune voûte, w Fig. Soutien, appui : L'héré-
dité est l'espoir du ménage, le contrbfobt de la famille.
(Proudh.)
— Fortif. Massif de maçonnerie perpendiculaire à la
direction d'un mur, et destiné à en augmenter la stabilité :
Les murs d'escarpe surtout sont poui'vus de puissants con-
treforts, noyés dans les te7'res que ces murs soutiennent
et qui rendent plus difficile l'exécution des brèches.
— Géogr. Chaîne secondaire de montagnes, qui naît sur
le flanc d une chaîne principale et semble l'appuyer : Gênes
est située au pied d'un contrkfort de l'Apejinin.
— Mar. Nom donné à do fortes pièces de bois servant
à lier les estains avec l'éiambot.
— Techn. Pièce de cuir qui sert à renforcer le derrière
d'une chaussure : Contrefort de. soulier, de botte.
— Typogr. anc. Morceau de bois posé sur le plancher,
et contenant le contre-sommier de la presse.
— Encyci,. Archit. et trav. publ. Les contreforts ont
' pour but d'augmenter la stabilité des murs, en même
temps que de supporter les pressions agissant en des
points déterminés a"une construction. En gé-
néral, les contreforts sont reliés à la maçon-
nerie; ils sont, cependant, quelquefois in-
dépendants. Us sont intérieurs quand ils se
trouvent placés contre la face de la construc-
tion, face sur laquelle se produit la poussée,
comme dans les murs de soutènement, les
murs de quais. Les contreforts extérieurs
sont placés contre la face opposée à celle sur
laquelle s'exerce la poussée, comme les con-
treforts construits derrière les culées des
arcs des ponts métalliques, ou encore les con-
treforts des murs d'églises. Les contreforts,
dans les deux cas, sont inclinés ou droits, à
section rectangulaire ou trapézoïdale.
L'épaisseur à donner aux contreforts, ainsi
qu'à la partie du mur qui est située entre deux
contreforts consécutifs, est déduite de for- tjoitireiort.
mules tirées de la pratique ou d'études théo-
rii|ues; il suffit do les appliquer. Généralomont, on dis-
tance les contreforts do quatre mètres en quatre niètres.
CONTRE-FOSSÉ {fo~sé) n. m. Sorte de fossé supplémen-
taire, ([ue l'on établit en avant du fossé d'une forteresse :
Des contri>kossi:s pleins d'eau.
CONTRE-FOULAGE {laf) n. m. En T. de typogr., Relief
produit par la retiration sur le côté déjà imprimé du pa-
pier. 11 Pi. Ues CONTRK-FOULAGES.
GONTRE-FOULEMENT Iman) n. m. En T. d'hydraul.,
Mouvement des oaux en sons inverso do rôcoulomont na-
turel. 11 PI. Dt^S CONTKE-FOULIiMENTS.
CONTRE-FRACTURE n. f. En T. do cbir., Fracture qui
se produit à un endroit difl'ôront du point frappé, il PI. IJes
contrk-fractures.
CONTRE-FRASAOE n. m. ou GONTRE-FRASE n. f. En
T. de boulang., Troisième ot dernière opération du pétris-
sage de la pùto servant à faire le pain, afin d'y faire péné-
trer de l'air, ii PI. Des conthe-frasagës ou contre-frases.
CONTRE-FRASER v. a. En T. de boulang., Faire subir
à la p.'iio l'opération du contre-frasago.
CONTRE-FRUIT {fru-i) n. m. En T. d'archît.. Diminution
progressive dans l'épaisseur d'un mur qui ost à l'aplomb
en dehors, mais qui, on dedans, diminue d'épaisseur do
bas en haut, n PI. Des contre-fruits.
CONTRE-FUGUE [fngh') n. f. En T. do mus., Fucuo où
l'imitation du sujet se fait par intervalles semblables et
de mémo valeur, on sens inverse, c'est-à-dire par progres-
sion ascendante là où elle ost descendante, descondanto
où elle est ascendante dans lo sujet. (V. fugce.) ii PI. Des
LONTRF-FLOfES.
CONTRE-GAGE {gaf) n. m. Dr. anc. Gogo quo l'on don-
nait à un créancier ou au soigneur commo garantie d'un
gage dû ou stipulé : Des contuk-oacïks.
— Dr. féod. Droit de contre-gage. Droit pour un seigneur
do saisir, par représailles, los liions d'un autre seigneur
ou dos vassaux <(e celui-ci.
CONTRE-GAGER (/(') V. a. Exiger un contre-gago de :
CONTRE-dAtiiiit un déoitrur.
CONTRE-OARDE n. m. Ofllcier do la Monnaie, qui était
chargé do recevoir les matiôroa destinées à la fonle.
11 PI. Des CONTRK-nARhKS.
— Encycl. Loftlco do contre-garde fut créé par Phi-
lippe Auguste, en 12U, pour exorcor uno surveillance gé-
nérale sur toutes les opérations inonétairos et tenir un
registre de toutes les monnaies d'or, d'urgent et do billon.
aiiporléos au change dos monnaies. Ces olilciers avaient
rang après les juges-gardes, qu'ils remplaçaient au besoin.
Louis XlV supprima, on IfllXi. les ofllces de contre-gardo,
01 créa à la place des oouirélours contro-gardes.
31
CONTRE-GARDE — CONTRE-MINEUR
Contre-garde d'épée.
CONTRE-GARDE n. f. Archit. Sorto de crèche quo
l'on ménage dans l'épaisseur de la maçonDerie d'une
pile de pont et qui est constituée par un parement en
pierres sèches : bes contre-gardes.
— Archéol. Ensemble des anneaux
et des branches qui correspondent,
dans la garde d'épée, à la paume ou au
dedans de la main. Dans les épées à
gardes compliquées, portées de 1560 à
1680 environ, la contre-garde esi sou-
vent symétrique des gardes. C'est elle
qui repose sur la hanche ou sur la
cuisse, quand l'épée est suspendue à
la ceinture; les gardes sont alors tour-
nées en dehors.
— Art milit. Ouvras© de fortifica-
tion placé en avant d^un bastion et
formé de deux faces parallèles aux faces du bastion ,
qu'elles ont pour mission de couvrir, afin d'empêcher d'y
ft.ire brèche ou d'y donner l'assaut. La contre-garde est en
terre ou en maçonnerie; elle est séparée du oastion par
un fossé. Ses faces peuvent être armées d'artillerie, comme
celles du bastion, dont le feu se trouve ainsi doublé.
Appelée aussi consen'e ou enveloppe, la contre-garde reçut,
de l'ingénieur hollandais Cohorn, le nom de couvre-face,
qui lui fut également donné plus tard dans la fortification
polygonale, où l'on en lit un usage plus étendu et quelque
peu différent de celui que l'on en fait dans la fortification
bastionnée.
CONTRE-GATTE n. f. En T. de mar., Retranchement
qui renforce la gatte. ii PI. Des contre-gattes.
CONTRE-GOUVERNEMENT (man) n. m. Sorte de gou-
vernement occulte qui contre-balance par son influence
l'autorité du gouvernement publiquement établi : Les con-
tre-gouvernements oîît le aéfaut d'être iiTesponsables.
CONTRE-GREFFE (grèf) n. f. Greffe pratiquée sur une
branche qui a été elle-même greffée. (Ce procédé est dit
aussi greffe sur greffe.) ii Pi. Des contre-greffes.
CONTRE-GREFFER((/r(?-/'tOv. a.Faire une contre-greffe.
CONTRE-GRIFFER {gri-fé) V. a. Fam. Contresigner.
CONTRE-GUET {qhè) n. m. Guet qui a pour but de sur-
veiller un autre guet, il PI. Des contre-guets.
CONTRE-HACHER V. a. Grav. et dessin. Croiser par des
hachures en sens contraire des hachures déjà existantes ;
Contre-hacheb un dessin pour augmenter la vigueur des
ombres.
CONTRE-HACHURE n. f. Grav. et dessin. Hachure qui
en croise d'autres -.Dessin couvert de contrf.-hachdres.
CONTRE-HARMONIQUE adj. Mus. Qui est opposé à
l'harmonie, aux règles harmoniques.
— Mathém. Proportion contre-harmonique. Se disait au-
trefois pour qualifier une proportion dans laquelle, étant
donnés trois nombres A, B, C, la différence entre le pre-
mier et le second est à la différence entre le second et le
troisième comme le troisième est au premier. Ainsi, les
nombres A, B, C sont en proportion contre-harmonique si
l'on a :
A — B _ C
B^^ ~ a"
Dans \di proportion harmonique, on aurait :
A— B _ A
B — C " C*
CONTRE-HATIER [ti-é] ou GONTRE-HASTIER [a-sti-é)
n. m. Archéol. Landier de cheminée, destiné à supporter
les broches. Syn. contre-ros-
tier. Il PI. Des contre-hâtibrs
ou C0NTRE-HAST1ERS.
CONTRE-HAUT [hô) n. m.
Côté, niveau supérieur. (N'est
usité que dans la locution sui-
vante) : En Contre-haut , loc.
adv. En haut , dans la partie
haute, à un niveau supérieur ;
Berge en contre-haut de. la
rivière.
C O N T R E-H E R M I N E n. f.
Blas. Fourrure qui est le con-
traire de l'hermine, c'est-à-dire
qui est de sable moucheté d'ar-
gent, tandis que l'hermine est un cnamp d'argent à mou-
chetures de sable, il PI. Dss contre-
hermines.
Contre-hastier.
CONTRE-HERMINE, EE adj. Blas. Se
dit d'un écu ou d'une pièce quelconque
qui est de sable moucheté d'argent.
CONTRE -HEURTOIR {to-ar') n. m.
Morceau de fer sur lequel frappe le
heurtoir, n PI. />e.s contbe-heurtoirs.
♦ * * r
Contre-hermine.
CONTRE-HILOIRE n. f. Bordage de
chêne entaillé de l'excédent de son
épaisseur sur les baux, près des hiloires,
de chaque côté des écoutilles. n PI. Des contre-hiloires.
CONTRE-HUS [kon-tru] n. m. Dans certaines régions
de la France, Partie inférieure d'une
porto do maison, disposée de telle
façon que l'on peut ouvrir la partie
supérieure, tanuis quo lo bas reste
fermé, ii Sorte de barrière à paroi
pleine et pc.» élevée, quo l'on place,
pendant la journée, en avant d'une
porte ouverte, pour empocher les ani-
maux de basse-cour de faire irruption
dans l'intérieur de la maison. (PI. Des
CONTRE-HL'8.)
' CONTRE-XMAGINER (ji) v. a. Ima-
giner par opposition.
CONTRE-IMBRICATION (in-6rï, «l'-
on) n. f. En T. darclut., Ornement en
forme de lamelles, figurant des écailles do poisson on re-
trait les unes sur les autres, ii PI. Des conthe-imbrications.
CONTRE-INDICATION f.îi-on) n. f. EnT.de méd.. Raison
tirée d'une circonstanco spccialo militant contre l'emploi
Contre-huB,
d'une médication, d'un traitement, d'un régime qui, d'autre
part, semblerait indiqué, ii PI. Des contre-indications.
CONTRE-INDIQUER (ké) v. a. Fournir une contre-indica-
tion, une raiso[i do s'abstenir de : L'état de faiblesse extrême
d'un blesse contke-indiqde toute opf^.ration.
CONTRE-INJURIER v. a. Injurier par représailles.
CONTRE-INSTITUTION [sti-tu-si) n. f. Institution oppo-
sée à une autre institution, il PI. Des contre-institutions.
CONTRE-INVECTIVE {vèk') n. f. Invective faite par re-
présailles : Répondre à des invectives par des contre-in-
vectives.
CONTRE-INVITE n. f. Au whist. Action de jouer une
couleur différente de celle qu'on avait d'abord jouée : Faire
une contre-invite, il PI. Des contri-:-invites.
CONTRE-JAMBAGE (jan-baf) n. m. Petit mur construit
contre les jambages des cheminées ou fourneaux de cui-
sine pour les renforcer : Des contre-jambages en briques.
CONTRE-JAN n. m. Au trictrac, 1» Nom de deux coups,
dont l'un s'appelle contre-jan de deux tables, et l'autre
contre-jan de mézéas; 2» Action de battre à faux. V. jan.
CONTRE-JAUGER [jô-jé. — Se conjugue comme jauger)
v. a. Reporter en d'autres points de pièces de bois, en se
servant du compas de poche, les lignes de tenons et de
mortaises déjà tracées, pour les reproduire avec exactitude.
CONTRE-JET (je) n. m. Endroit d'une pièce d'étain
qu'ont recouvert et maintenu pendant le travail les te-
nailles à paillonner. Il PI. Des coNTRii-jKTS.
CONTRE-JOUR n. m. Lumière qui éclaire un objet par
le côté opposé à celui par lequel on le regarde : Les
CONTRE-JOURS empêchent de voir nettement autre chose qui-
la silhouette des objets, w Demi-jour, lumière peu vive, dans
les endroits qui ne sont pas directement éclairés : Les
femmes aiment d'ordinaire le contre-jour. (Acad.)
— A contre-jour, loc. adv. Dans le sens opposé au jour :
Des objets placés à contre-jour, il Dans un faux jour, dans
un jour défavorable, et, particulièrement pour les ta-
bleaux, dans un jour dont la direction est opposée à celb'
que le peintre a donnée au jour de son tableau : Un tableau
placé k contrk-jour produit un effet faux et désagréable.
CONTRE-JUMELLES (mè/') n. f. pi. P. et ch. Grands pa-
vés qui se joignent deux à deux dans le milieu d'un fil
d'eau, d'une route, d'une rue, ou d'une chaussée déprimée
longitudinalement dans son milieu, de manière à former
ruisseau.
CONTRE-LAMES n. f. pi. Pièces du métier à faire la
gaze, consistant en dos tringles de bois qui servent à mou-
voir les lisses par l'intermédiaire des pédales.
CONTRE-LATTE n. f. Grosse tringle de bois ou latte
de fort calibre posée parallèlement aux chevrons, pour
soutenir les lattes d'un toit, n Contre-lattes de fente, Lattes
obtenues par éclat, qui servent pour les tuiles, ii Contre-
lattes de sciage, Lattes sciées que l'on emploie pour rece-
voir les ardoises.
CONTRE-LATTER (la-té) V. a. Garnir de contre-lattes :
CoNTRE-LATTER dos chevrous. Il Conire-latter une cloison,
La garnir de lattes des deux côtés.
Se contre-latter, v. pr. : Cette cloison devait se contre-
LATTER.
CONTRE-LATTOIR {la-to-ar') n. m. Outil dont se ser-
vent les couvreurs pour soutenir les lattes en
les posant et les clouant, ii PI. Des contre-
LATTOIRS.
CONTRE-LETTRE {lètr') n. f. Dr. Acte secret
par lequel on déroge à ce qui est stipulé dans
un acte ostensible, ii Changement apporté à un
contrat de mariage par un nouvel acte anté-
rieur au mariage. (PI. Des contre-lettres.)
— Encycl. Dr. Les contre-lettres, destinées
à rester secrètes entre les parties, ont pour but
de modifier les dispositions d'un acte ostensible.
Elles n'ont d'effet qu'entre les parties et no
sont pas opposables aux tiers (C. civ., art. I32l). contre-
Cet article ne vise pas les actes modifiant, après uttoir.
coup, une convention sérieuse et sincère au mo-
ment oii elle a été passée ; on suppose donc, ici, un premier
acte mensonger ou simulé. La contre-lettre peut avoir pour
objet de frauder le fisc par des déclarations fictives ; elle
est passible, en ce cas, d'une amende égale au triple du
droit qui aurait dû être perçu par l'enregistrement (loi du
22 frimaire an VII, art. 40). La jurisprudence déclare nulles
les contre-lettres faites à l'occasion de cessions d'offices ;
des peines disciplinaires peuvent être prononcées contre
l'officier public qui les a signées, et le nouveau titulaire
peut répéter les sommes versées par lui au-dessus du prix
agréé par le gouvernement. V-
On appelle aussi, mais inexactement, « contre-lettres »,
les changements apportés avant le mariage à des conven-
tions matrimoniales. Ces changements sont permis, à con-
dition quo toutes les personnes qui ont été parties au
contrat primitif soient présentes et y consentent. Ils doi-
vent, do plus, pour être opposables aux tiers, être rédigés
à la suite de la minute du contrat de mariage , et transcrits
sur toutes les copies de ce contrat (C. civ., art. 1396 et 1397).
CONTRE-LIGNAGE {gnaj' [pi mil.]) n. m. Action de tra-
cer, sur une pièce de bois qui doit être travaillée, des li-
gnes du côté opposé à celui sur lequel on a tracé le
lignage, afin de le reporter très exactement sur ce côté.
Il PI. Des CONTRE-LIGNAGES.
CONTRE-LIGNE n. f. Fortif. V. contrkvallation.
CONTRE-LIGUE {l>gh') n. f. Ligue opposée à une autre.
Il PI. Des contre-liguks.
CONTRE-LOBE n. m. En T. d'archit., Nom donné à de
petites arcatures en l'orme de lobes ouverts, qui garnissent
l'intérieur d'un arc, et lui donnent un profil dentelé à l'in-
térieur. 11 PI. Des CONTRE-LOBES.
CONTRE-MAILLE {ma-ill [Il mil.]) n. f. Sorte de filet do
pêiho en forme de tramaii, à doux nappes do mailles su-
perjioKéos. ii Maille de filet opposée à d autres mailles du
même filet. (PI. Des contre-mailluts.)
CONTRE-MAILLER (7na-î7;-^ [//mil.]) v. a. Doubler les
mailles de. ii Former doux nappes do muillos superposées :
Co.ntkk-maillek di:s fileta de pèche.
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CONTREMAÎTRE, ESSE [inètr, mè-trèss) n. Celui, celle
rjui dirige les ouvriers, les ouvrières dans un grand ate-
lier : Des contremaîtres vigilants. \\ Fig. Celui qui dirige,
gouverne, travaille en sous-ordre.
— n. m. Ancien grade des officiers mariniers, intermé-
diaire entre celui de quartier-maître et celui de second
maître. (Ce grade existe encore dans les arsenaux; les
contremaîtres viennent immédiatement avant les chefs
ouvriers.) il Contremaître de cale, Nom donné au quartier-
maître chargé de la cale à eau, ou de la cale à tilin.
CONTREMAÎTRE [mètr') n. m. Nom donné, vulgaire-
ment, à un petit oiseau exotique, dont le plumage rap-
pelle celui de la fauvette.
CONTRE-MANCHE n. f. Manuf. V. tissage.
CONTREMAND {man) n. m. Ane. dr. Exception, délai,
délense. n Excuse proposée pour faire remettre ou dif-
férer une assignation, ii Congé de locataire.
CONTRE-MANDAT {da) n. m. Mandat destiné à annuler
un autre mandat, ii PI. Des contre-mandats.
CONTREMANDEMENT (de-man) n. m. Action de contro-
mander ; révocation d'an ordre précédemment donné:
Donner, Décevoir un contremandement.
CONTREMANDER V. a. Révoquer, empêcher, arrêter
par un contre-ordre : Contremander sa voiture, un dîner.
Se contremander, v. pr. Etre contremandé.
CONTRE-MANŒUVRE n. f. Manœuvre opposée à une
autre manreuvre. ii PI. Des contre-manœuvres.
CONTRE-MARC {mark') n. m. Charpent. V. contre-
marque.
CONTREMARCHE n. f. Marche en sens contraire à celle
que l'on suivait précédemment, il Fig. Action qui a un but
détourné, opposé à celui qu'elle semble supposer.
— Art milit. Opération qui a pour but de mettre une
troupe dans une position contraire à celle qu'elle occupait.
— Constr. Hauteur de chaque marche d'un escalier;
planche qui forme cette hauteur.
— Mar. Evolution d'un ou plusieurs navires qui virent
bord pour bord.
— Techn. Nom des leviers qui, dans les métiers à tisser
à la main, actionnent les lisses et les relèvent, quand le
tisserand agit sur les marches ou pédales à portée de ses
pieds.
— Enctcl. Art milit. La contremarche est dite stratégique
quand elle s'applique à la position d'une armée entière ou
d'un grand corps de troupes. La contremarche tactique est
une manœuvre qui permet de disposer, face en arrière, sur
l'emplacement même qu'elle occupe, et dans le môme or-
dre, une unité telle qu'une compagnie, un bataillon, etc.
Cette manœuvre a disparu des règlements français.
CCNTREMARCHER v. n. Faire une contremarche.
CONTRE-MARÉE (ré) n. f. Marée qui suit une direc-
tion opposée à la direction ordinaire de la marée : Des
contre-marées. (Syn. de contre-codrant.) ii Démonter à
contre-marée, Arriveràun mouillage, dans une rivière par
exemple, avec le courant de marée contraire.
CONTREMARQUE [mark') n. f. Seconde marque qu'on
applique à un ballot de marchandises, à des ouvrages d'or
ou d'argent : Les marques et les contremarques des fa-
bricants. Il Fausse marque que les maquignons font aux
dents des chevaux qui ne marquent plus, afin de déguiser
leur âge.
— Archéol. Orfèvr. A partir du xvii' siècle, Poinçon do
la maison commune, appliqué par les gardes du métier sur
les travaux d'orfèvrerie pour la garantie. (On disait plutôt
poinçon de la maison commune ou des garaes du métier.)
— Charp. Nom que les ouvriers cliarpentiers donnent
aux traits ou marques qu'ils tracent sur les pièces de bois
façonnées et achevées, afin de les reconnaître au moment
du montage, ii On écrit aussi contremarc n. m.
— Numism. Signe gravé ou frappé sur une monnaie,
après la fabrication, soit pour modifier la valeur de cette
monnaie, soit pour lui donner cours dans uu pays autre
que celui où elle a été émise, soit, enfin, pour l'affecter à
un autre usage que celui auquel elle était primitivement
destinée,
— Théâtr. Second billet i|u'on délivre dans les théâtres
et salles de concert à ceux qui sortent avec l'intention
de rentrer avant la fin du spectacle.
CONTREMARQUER {ké) V. a. Apposer une contremarque
sur : Contremarquer uji ballot, une pièce de monnaie, les
dents d'u7t cheval.
CONTREMARQUEUR {keur'), EUSE n. Personne qui dis-
tribue des cuntromarques au théâtre ou dans un concert.
CONTRE-MESURE (À) loc. adv. En marquant la mu-
sique à contretemps.
CONTRE-MINE n. f. Mine pratiquée pour éventer uno
mino de l'cnnomi ou en empêclier l'effet : d^euser des
contre-m:n[-;s. (On dit quelquefois mine dkfensive.) il Mine
que l'on pratique sous les défenses de l'ennemi pour les
taire sauter. (On dit quelquefois mine offensive.)
— Fig. Manœuvres que l'on emploie pour déjouer uno
intrigue, une entreprise quelconque : La ine des cou7'S se
passe à creuser des mines et des contre-mines.
— Encycl. Art milit. On appelle ainsi, dans la guerre de
mines, exécutée au cours d'un siège, îe réseau de mines
employé par la défense pour s'opposer, en les éventant,
aux mines de l'attaque. Les contre-mines font, en réalité,
partie intégrante de la fortification, et les galeries en sont
préparées à l'avance. Un système de contre-mines, orga-
nisé par exemple en avant d'un bastion, se compose es-
sentiellement d'une galerie-enveloppe, établie le long de
la contrescarpe et reliée à la place par une communica-
tion généralement souterraine. A cette première galerie
se rattachent un certain nombre ^'écoutes, ou galeries diri-
gées en éventail vers l'extérieur. Elles sont souvent
reliées entre elles par des galeries transversales, d'oii
partent encore d'autres rameaux plus petits, à l'extrémité
desquels so trouvent les fourneaux.
CONTRE-MÏNER V. a. Creuser des contre-mines.
— FI;.,'. Itciniu-r par des moyens secrets : Alberoni uow-
/)(/coNTKi>MiNKR /('« battcries au régent. ^St-Simon.)
Se contre-miner, v. pr. Etre contre-miné.
CONTRE-MINEUR n. m. Celui qui travaille àuce contro-
mino. Il PI. Des contre-mineurs.
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CONTRE-MISSION {mï-si-on) n. f. Missiou roliyiouso ou
politii)uo qui afj;it en sons opposé d'une autre missiou.
Il VI. Des CONTUli-MISSIùNS,
CONTRE-MONT (mon) ou CONTRE-MONT (À) loc. adv.
Vers lo liatit, (Su dit spôcialemi'Ut d"uii l)atoau ijui renionto
le courant d"un fleuve, d'une riviùro.)
— Agric. Plantes à contre-mont. Celles qui, par erreur,
on été repiquées les racines on l'air et la tiye en terre.
il Labourer à contre-mont, Labourer à tort et à travers, au
lieu do tracer des sillons réguliers.
CONTRE-MORALE n. f. Principes immoraux dont on a
l'ait une sorte dn doctrine.
CONTRE-MOT [mo) n. m. Mot par loauol on doit ré-
pondre au mot d'ordre, il Second mot d'ordre dont on con-
vient pour prévoir le cas où le premier viendrait à être
connude l'ennemi. (PI. Des contrk-mûts.)
CONTRE-MOTIF n. m. Motif opposé à un autre motif :
Des coNrBK-MùïiKS détejvnmants.
CONTRE-MOULAGE {laf) n. m. Contrefaçon, opérée par
le moulage, d'un ouvrage de sculpture ; Des coiSTRii-Mou-
LAiiiis peu soignes.
CONTRE-MOULE n. m. Teclin. Moule qui enveloppe
lo motilo direct par une superposition, afln de lui donner de
la solidité ; />es contrk-moulks solides, ii Carton épais sur
lequel OU dispose, en relief ou en creux, des dessins qu'on
veut reproduire. (On dit aussi coNTRii-ESTAMPE.)
CONTRE-MOULER V- a. Faire le contre-moulage do :
CoNTKK-MocLER des sculptiires.
CONTRE-MOUSSON [mou-son] (À) loc. adv. Contre la
mousson qui règne: Aller, iVaviguer X contre-mousson.
CONTRE-MOYEN (moa-ij-in) n. m. Moyen qu'on emploie
pour empêcher l'effet d'autres moyens, il PI. Des contre-
MOYKNS.
CONTRE-MUR n. m. Petit mur adossé contre un autre
pour le soutenir, le consolider, ou en avant d'un autre
pour lui servir de défense ; Contre-murs d'une terrasse.
CONTRE-MURER v. a. Etayer, garantir par des contre-
murs. Il Entourer d'un second mur : Contre-murer une
place attaquée.
Se contre-murer, v. pr. Etre contre-muré, muni d'un
contre-mur.
CONTRE-NOTE n. f. Note diplomatique rédigée dans un
sens opposé à une note précédente, il PI. Des contre-notls.
CONTRE-ŒILLADE {eu-yad'} D. f. Œillade en retour d'une
œillade, n PI. Des contre-œilladivS.
CONTRE-ONGLE n. m. Véner. Le rebours du pied du
cerf, c'est-à-dire le talon pris pour la pioce quand on
relève l'empreinte, il PI. Des contri;-ongles.
CONTRE-OPÉRATION {si-on) n. f. Opération faite dans
le sons contraire d'une autre opération, ii PI. Des contre-
opérations.
CONTRE-OPPOSITION {sî-on) n. f. Fraction de l'oppo-
sition qui parfois s'en détache et vote contre elle ; Les
CONTRE-OPPOSITIONS sont précieuscs pour le gouverîiement.
CONTRE-ORDRE n. m. Ordre qui révoque un ordre pré-
cédemment donné, ii PI. Des contre-ordres.
— Etat opposé à l'ordre ; Sans unité, point d'ordre, dé-
sordre, CONTRE-ORDRE. (E. de Gir.) [Inusité.]
CONTRE-OUVERTURE n.- f. Chir. Ouverture, incision
pratiquée à l'opposito d'une ouverture naturelle ou d'une
plaie : Pratiquer rfes contre-ouvertures.
CONTRE-PAL n. m. Blas. Pal divisé en doux parties qui,
régulièrement, doiventétre l'une de métal, l'autre d'émail.
(^Dans la pratique, il y a des contre-pals
do deux métaux ou de deux émaux
diH'éroEits.)
CONTRE-PALÉ, ÉE adj. Blas. Se dit
de l'écu paie et divisé en deux parties,
(Les deux émaux du champ sont alter-
nés et figurent de l'une à l'autre.)
CONTRE-PAN n. m. Dr. anc. Nouvelle
hypothèque sur un fonds de terre, assi-
gnée on garantie d'une rente ou d'un
cens dû sur un autre fonds, ti Partie do
l'estimation d'un héritage donné à cens ou à rente, devant
servir au rachat conventionnel. (On disait aussi contka-
bodt ou contre-abodt et contre-cens.) [PI. Des contre-
pans.]
CONTRE-PANER {né) v. a. Dr. anc. Assurer par un
cùiitrc-pau : CoNTRE-pANER Une rente.
CONTRE-PANNETON n. m. En T. de techn.. Platine
évidée, ijui rcruit Iiîs jiannetons d'une espagnolette.
CONTRE-PAROI (ro-a) n. f. En T. de môlall., Face externe
des parois d'un fourneau -.Les contre-parois d'un fourneau.
CONTRE-PARTIE n. f. Double d'un registre sur lequel
oninscrittoutos les parties d'un compte, il Ecriture servant
de vérification : Des contre-parties.
— Fig. Opinion, sentiment contraire; objet ou sens op-
posé : La dépense doit avoir pour contre-partie ta recette.
— Jeux. Revanche : Jouons la contre-partie.
— Mus. Partie de composition opposée à une autre : La
basse est la contre-partie du dessus. (Acad.) ii Partie qui
sort do second dessus : Faire une contre-partie à un air.
— Techn. Ce qui reste d'un dessin do marqueterie lors-
qu'on l'a évidé pour en fai«e un ouvrage de rapport ou do
placage.
CONTRE-PAS (pa) n. m. Domi-pas qui sort aux mili-
taires à reprendre lo pas qu'ils ont
perdu.
CONTRE-PASSANT f/ï(ï-inH). ANTE
adj. r.las. So dit de i)lusieurs animaux
placés l'un au-dessus do l'autre ot pas-
sant dans un sons opposé.
CONTRE-PASSATION n. f. Comptab.
V. (.1>N1 Kl'.-IASSEMI NT.
CONTRE-PASSE n. f. En T. do tochn.,
Direction parallèle à la disposition des
veines d'un bloc do marbre.
— À c >ntrr-passo, loc. adv. Scier à
CONTRE-MISSION — CONTREPOINT
Contrc-palé d'azur
et crargent.
D'argf^nt b deux
lions d« j^UAUlt'n
contr»*pa8Bani)i.
contreqiasso, scier le marbre par tran
oho8 parallèles ft la direction des veines, sur foute la hau
teur du bloc
CONTRE-PASSEMENT (pa-se-mon) n. m. Rectification
faite, au journal et au grand-livre, d'une écriture qu'il y a
lien d'annuler ou de modifier. (On dit contre-passement
du préférence à contre-passation.)
CONTRE-PASSER (pa-sé) v. a. Faire un contropasse-
mciit.
Se contre-passer, v. pr. Se croiser, passer l'un devant
l'autre.
CONTRE-PÉDAGUE (dagh") n. f. Marchepied do banc
d'avant, dans la galère des xvi" et xvii" siècles. (Los mar-
chepieds des bancs où étaient assis les rameurs se nom-
maient pédagues, mais on appelait contre-pédague ceux
(|ui étaient posés à trois centimètres à peine au-dessous du
banc d'avant.)
CONTRE-PENSER {pan-sé ) V. n. Revenir sur sa pensée ;
avoir une pensée contraire à celle qu'on avait; changer
d'opinion ; avoir une pensée contraire à une autre pensée.
CONTRE-PENTE {panV) n. f. Techn. Pento oppo.sée à
une autre ponte, n Inégalité de terrain qui empêche l'écou-
lement des eaux ou les porte là où elles ne doivent pas
aller, n Inclinaison d'un chemin dans lo sens de la montée.
(Syn. do rampe en ce sens.) il Inclinaison latérale donnée
au sol des chemins ou des allées pour empêcher les eaux
d'y séjourner, ii Pente du terrain en général.
— Versant le plus abrupt d'une montagne ou d'une
chaîne de montagnes ; Gravir une montagne par la contre-
pente, au lieu de suivre la pente.
CONTRE-PERCER (sé) V. a. Percer dans un sens con-
traire : CoNTRE-PERCËR Une poutre.
CONTRE-PESER(r(^. — Prend l'accent grave sur le der-
nier e du radical, quand !a syllabe suivante est muette : Je
conlre-pèse. Je cojitre-pèseraij v . a. Faire contrepoids : Poids
qui coNTRE-PÈSE un autre poids.
— Fig. Contre-balancer, compenser, corriger, équivaloir
à: L'orgueil contre-pl:se toutes nos misères. (Pasc.)
CONTRE-PÉTITION (si-on) n. f. Pétition qui a pour but
d'empêcher le résultat d'une autre : Faire des contre-péti-
tions,
CONTRE-PÉTITIONNAIRE (si-o-Jiêr') n. Personne qui
fait, qui signe une contre-pétition, il PI. Des contre-
pétitionnaires.
CONTRE-PÉTITIONNEMENT (si-o-ne-man) n. m. Action
de contre-pêtitiouuer. ii PI. Des contre-pêtitionnements.
CONTRE-PÉTITIONNER (si-o-néj V. n. Faire des contre-
pétitions.
CONTRE-PETTERIE ou CONTREPÈTERIE { pé-te-rî —
de contre, et péter; proprement : opposer un son ridicule
à un autre) n. f. Sorte de lapsus par lequel, en interver-
tissant l'ordre des syllabes ou des lettres, on produit des
mats dont le sens est burlesque, ou qui n'ont pas de sens
du tout. (La coDtre-petterie consiste aussi, parfois, dans
le renversement des mots dans les phrases.) il PI. Des
contre-petteries ou contrepèteries.
— Enctcl. La contre-petterie peut être le résultat acci-
dentel du hasard, de l'ignorance — ou, au contraire, être
voulue, en vue d'une sorte de gageure littéraire. Elle fut
autrefois un amusement littéraire qui consistait à rendre
une phrase bizarre ou burlesque, en échangeant la lettre
initiale do deux au moins des mots qui la composaient. On
en voit de fréquents exemples au xvi' siècle. Les curieux
en trouveront dans le Pantagruel de Rabelais et dans lo
Moyen de parvenir de Béroalde de VerviUe. Nous nous con-
tenterons d'emprunter les suivants à Tabourot des Accords :
Il tiendra une vache. Elle fit son prix,
II viendra une tache. Elle prit bon lUa.
Il est un autre genre de contre-petterie qui a duré plus
longtemps. On ne l'a employé que dans l'èpigramme. Il
consiste à répéter les noms autant do fois qu'il y en a, en
les changeant chaque fois do place pour les faire se suc-
céder à la rime. Voltaire a employé co genre de contre-
petterie dans son épigrammo contre Danchot, Nadal et
feaint-Didier, à propos du Parnasse do Titon du Tillet.
CONTRE-PIED (pi-é) n. m. En T. do véner., Voie par
laquelle la béte est venue ot que l'on prend, par erreur,
au lieu do la voie quo la bôto continue, ii PI. Des contre-
pieds.
— Fig. Sens, direction, marche diamétralement opposéo
à uno chose, objet contraire ù. un autre : Le mystère de la
tristesse est le contrk-I'ikd de celui de la joie. (Lacord.)
— Loc. adv. A contre-pied, A rebours.
— Encvci,. Les veneurs et les chiens prennent ou suivent
le contre-pied toutes les fois qu'ils retournent du côté où
la htSio do monte est venue. <Ouand la terre est sèche, les
chiens prennent souvent locontro-picd; comme les traces
sont diffipjlos à distinguer, les veneurs los appuient la
plupart dû temps, au lieu do les rompro ot de los faire
revenir sur leurs pas.
CONTRE-PILASTRE [lasstr') n. m. Pilastre double,
placé vis-à vis d'un autro pilastre qu'il flanque, tl PL Des
CdNTRE-PII.ASTRES.
CONTRE-PIQUER (ké) v. a. Répondre à uno parole pi-
quante par une autre.
CONTRE-PLAINTE {pUnt') n. f. En T. do dr., Plainte
faiio en np[iosition â. uno plainte antécédente, il PI. Des
CONTRE-PLAINTES.
CONTRE-PLANCHE n. T. En T. do crrav.. Seconde plan-
cho, destinée A porter lo mordant surlos parties du dessin
laissées intactes par la première plaocho. Il PL Des con-
TIIE-PLANCIIES.
CONTRE-PLANTER v. a. Planter dos ttours auprès do
celles quo l'on a drjù planiéos pour los remplacer ù me-
sure. Il Intercaler des plantes entre d'autres végétaux, afin
d'utiliser toute la surlaco d'un champ.
CONTRE-PLATINE n. f. Pluquo do fer ayant la forme
d'un S, qui NO place du côté opposé îk la platine d'une
armn ii ton. pour empêcher quo la tète dos vis do la platine
no corrode lo bois n O'a l'appello aussi portk-vis, à oauso
do sa fonction, ot essb, à causo do sa forme. (PL Des
CnNTRE-PLATlNES.)
CONTREPLÈGS OU CONTREPLEIGE ipl^') lî. m. Dr.
anc. Caution fournlb par lo dcfeudour à uno action pos-
sessoîro. V. applkokmknt.
CONTREPLÉGER OU C0NTREPLEIGER(/?^/*-7V. —Prend
un e après le g devant a ot n : Je contreplégeai. Nous
contreplégeons) v. a. Certifier, un parlant d'une caution.
CONTREPOIDS (po-a) n. m. Poids qui fait équilibre à un
poids ou à une force; poids employé comme moteur dans
quelques machines : Les contrepoids d'une horloge, d'un
tour ne broche.
— Long bâton plombé aux doux bouts, dont les danseurs
de corde se servent pour garder plus aisément l'équilibre.
(On dit plus ordinairem. balancier.)
— Par ext. Equilibre : Tout demeure en contrepoids.
(Pasc.)
— Fig. Moyen de compensation et d'équilibro ; correctif:
Th^mi8, à, quoi bon la balance,
Si l'or y sert de contrepoiiU ?
— Manèg. Aplomb du cavalier sur la selle.
— Encycl. Mécan. Les contrepoids consistent en un
excès de matière, ménagé volontairement sur les pièces
tournantes ou oscillantes ot aussi sur celles qui tendent
à se soulever. Les contrepoids sont destinés à contre-balan-
cer l'action de certains organes comme les bielles, les tiges,
dont l'intervention reporte lo centre de gravité en dehors
du centre de rotation. Ils rétablissent la coïncidence de
ces deux centres. C'est pourquoi on fait usage de contre-
poids pour maintenir sur leur siège les soupapes de sûreté ;
pour faciliter dans les locomotives la manœuvre de l'ap-
pareil de changement de marche ; pour s'opposer au soulè-
vement des roues motrices de ces locomotives sous l'ac-
tion des bielles; etc.
CONTRE-POIL {po-al') n. m. Sens contraire à celui
dans lequel le poil est ordinairement couché : Prendre le
contre-poil.
— Fig. Opposé : Qu'est-ce que la raison ? Le contre-poil
de l'opinion du vulgaire. (M"* de Gournay.)
— A contre-poil, loc. adv. Dans le sens opposé à celui
dans lequel le poil est couché : Faire la barbe À contre-
poil. Etriller un cheval X contre-poil. Brosser un chapeau
X coNTRE-PoiL. Il Fig. et fam. A rebours, d'une façon oppo-
sée à la façon régulière, naturelle, ordinaire ; Esprit
X contre-poil. Prendre une affaire X contre-poil. ii Pren-
dre quelqu'un à contre-poil. Faire vis-à-vis de quelqu'un
le contraire de ce qu'il faudrait faire pour réussir; agir
avec lui autrement que son caractère ne le demande, do
manière à le choquer. (On dit aussi À, rebrousse-poil.)
CONTRE-POINÇON [pou-in-son) n. m. Tige ronde et
pointue de fer ou d'acier, dont les serruriers se servent
pour conire-percer des trous et river les pièces : i>es contre-
poinçons d'acier, n Tige d'acier présentant le creux d'uno
lettre ou d'une figure que l'on veut marquer en relief, au
lieu que le poinçon les marque en creux.
CONTRE -POINÇONNER {pou-\n-so-nê) v. a. Marquer à
l'aide du contre-poinçon.
CONTREPOINT {pou-in — 'liai, contrappunto, mémo sens)
n. m. Art de composer la musique à plusieurs parties.
11 La musique même qui est écrite en contrepoint.
— Mar. Bout de ralingue, ajouté au point des voiles sur
la ralingue même pour la renforcer.
— Encycl. Mus. On peut dire du contrepoint qu'il est la
base de l'harmonie et, eu bonne logique, c'est par lui qu'on
devrait commencer l'étude de celle-ci. La pratique du con-
trepoint assouplit la main de l'élève, le met aux prises
avec toutes les difficultés, et lui enseigne avec sévérité
les premiers éléments de l'art d'écrire.
C est du contrepoint qu'est née, au moyen âge, la science
de l'harmonie. Les premiers musiciens qui pressentirent
les lois de l'enchaînement des accords, de taçon à faire
marcher simultanément plusieurs parties chantantes, pro-
cédèrent du simple au composé, et songèrent d'abord à
faire concorder deux seules parties faisant entendre des
notes d'égale valeur. Et, comme les notes se figuraient
par des points, ils mettaient point contre point (punctutn
contra punctum), d'où, par élimination, lo terme de contre-
point, qui est resté en usage, môme lorsque, do compli-
cation en complication, lo contrepoint devint ce que nous
lo voyons aujourd'hui.
On en vint, en effet, à faire du contrepoint à plus do doux
parties, puis à ne plus lécriro uniquement avec des notes
d'égale valeur, puis à lo combiner successivement do di-
verses façons, de manière à. obtenir tous los elfots. En
réalité, le musicien qui veut faire entendre à la fois, har-
monieusement, plusieurs voix ou plusieurs instruments
ne peut agir quo d'une des façons que voici : 1" on don-
nant à chacune des parties dos notes d'égale durée; 2" en
donnant à l'une d'entre elles dos notes d une durée moin-
dre do moitié quo celles d'uno autro partie; 3» on rédui-
sant d'un côté les notes au quart do la valeur qu'elles
conservent d'autre part; 4» on faisant des syncopes dans
l'uno, tandis qu'une autre franpo les temps forts do la
mesure; 5* en entremf'lant ces divers genres do combinai-
sons, et on y joignant dos ornements ue ditférontos sortes.
(Ces cinq façons diverses d'opérer donnent lieu ù cinq es-
pèces de contrepoint, qui prennent les noms do contre-
point simple de première, de deuxième, do troisième, do
quatrième et de cinquième espèce.)
Dans lo contrepoint A deux parties, on no doit commen-
cer il la partie supérieure, ni par la tierce ni par la sixte,
ce qui n établirait pas la tonalité ; on no peut pas faire
succéder deux quintes, ni on montant, ni en descendant,
non plus quo doux octaves; doux tierces majeures sont
do mémodéfonduos, et l'emploi do la quarto est intordit;
enfin, il faut toujours terminer par l'octave.
La partie sur laquelle s'écrit lo contrepoint s'appolîo
chant donné, qu'elle soit destinée A la basse ou à la parlio
supériouro. — Cette cinquième espèce de contrepoint prend
lo nom do 'ontrepoint fhuri. On peut faire du contrepoint
à trois, (|uatro, cinq, six, sept ot huit parties.
II y a aussi lo contrepoint double, dont les conditions soûl
spéciales, ot qu'on appelle aussi contrepoint rcnversabic.
parce qu'une partie supériouro peut être transportée A la
basse, ot réciproquemont. Peu usité dans la composition
dramatiquo, co contrepoint trouve son emploi dans la inu-
siquo instrumentale ot dans la musique religieuse, où la
répétition et l'aUernanco d'uno idée mélodiipio dans los
diverses parties est une sourco do grands crtVts.
Si lo contrepoint peut étro renversé ù trois parties dilîé-
rontps, il prend lo nom do conlrcpoint triple; il devient corn
trepoinl quadruple s'il est ronvorsablo A quatre parties. Cr»
rouversomont peut s'ni-nSror do plusieurs façons. Lorsqu d
consiste on un simple déplacement A l'octavo dos partie»
CONTRE-POINTE — CONTRESCARPE
extrêmes, par conséquent avec les même notes, que la
partie grave passe à l'aigu ou réciproquement, on obtient
le contrepoint double à l'octave, le plus usité de tous et le
f)lus agréable à l'oreille. Puis on a le contrepoint double à
a quinte ou " douzième n, à la tierce ou « dixième >■, et
enfln ceux, beaucoup moins employés, à la seconde, à la
quarte, à la sixte, à la septième. Quand on emploie simple-
ment le terme de « contrepoint double », c'est toujours le
contrepoint à l'octave qui est sous-entendu.
Nous no ferons que mentionner ici certaines excentri-
cités dont le contrepoint fut jadis l'objet; nous citerons :
le contrepoint rétrograde ou allant à reculons, le contrepoint
par mouvement contraire, dans lequel les voix se mouvaient
Es. de contrepoint simple de première espèce ;
Le travail est le contre-
Ei. de contrepoint simple de seconde espèce :
Chant donné
'r
Ex. de contrepoint simple de troisième espèce :
Chant donné
— g — rj '
Ex. de contrepoÏQt simple de quatrième espèce
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Chant donné
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Ex. de contrepoi
Chant donné
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r|»rr|r|-||'Nl,l|J|,te
dans des directions opposées; lecoiitrepoint rétrograde con-
traire, qu'on pouvait tire également tel qu'il était écrit ou en
retournant le livre; le contrepoint inverse rontî'aire. le con-
trepoint saut*', \e contrepoint lié, le contrepoint obstiné, etc.
11 existe beaucoup de traités de contrepoint, dus à des
musiciens célèbres. Nous citerons, parmi les plus fameux:
le Musicien pratigue ou Leçons gui conduisent les élèves
dans l'art du contrepoint, par Francesco Azzopardi; Àrte
practica dî contrappunto, par Zarlino ; Saggio fondinnentale
practiro di contrappunto sopra il canto ferma, par Giam-
nattisia Martini ; Stiidi di contrappunto, par Fenaroli ; Arte
practica di contrappunto dimoslratn con esempi di l'ariî au-
tori, e con oaservazioni, par Giuseppe Paolucci ; Cours de
contrepoint et de fugue, par Cherubini ; l'raité de la fugue et
du contrepoint, par F.-J. Fétis ; et divers autres ouvrages do
Fux,Bononcini,Cerreto,Tevo,Penna,Mattheson,Spies,etc.
CONTRE-POINTE ipou-ini') n. f. Partie tranchante do
l'extréinité du dos de la lame dun sabre : Di^s contrk-pojn-
TKS affilées, il Escrime au sabre dans laquelle on fait usage
à la fois de la puinie et du tranchant, par opposition à
l'escrime à l'épée ou au fleuret, qui oadraet que l'emploi
de la pointe.
— Archéol. Se disait, au moyen âge, pour une couver-
ture de lit piquée. (Syn. coostk-I'Ointk. qui a fait par
corrupiioo conKT : pointk.) a «oito à armer, sorte de jaque
rembuurrée, de la nature des gambosuns, en usage au
Xiii' siècle, et capable do résister à la da^ue.
— Mar. Laize (|iii forme chacun des côtés d'une voile.
CONTRE-POINTER (pou-in) V. a. Techn. Pi(|uer de
points qui iraveri>ent l'étoffe : Contue-pointku une couver-
ture, une jupe.
— Fig. Contrecarrer, contredire : Prendre plaisir à
CONTRK-poiNTBR quel'/u'un, (Pcu usité.)
— Artill. Pointer contre un autre qui est pointé : Contre-
pointer un canon, un mortier, une batterie.
Se oontre-pointerf v. pr. Etre contrc-pointé.
CONTRE-POINTIER { pou-in-lî-é), ÈRE n. Ouvrier, ou-
vrière qui fait dos courtes-pointes ou autres ouvrages
contre-pointes, f Inusité.) il PI. Zïe«coNTRE-poiNTiKBS,KRKS.
CONTREPOI NTISTE n. m. Mus.Syn.decoNTRAPONTisTE,
et CONTRAI'L'NTISTi:.
CONTREPOISON (po-orzon) n. m. Remède que l'on avale
pour détruire l'effet du poison : Les icoNTKE poisons ddiiiûTit
pouvoir être jïr'is a fp" aride dèse Saris danger, (orfila.)
m
D'argent à une ju-
melle en fasce, con-
tre-poteuoée iiitt*-
rieurement de
gueules.
— Fig. Remède, correctif
POISON au vice. (Bonnin.)
— EncYCL. V. ANTIDOTE, EMPOISONNEMENT, POISON.
— Syn. Antidote.
CONTRE-POUCE n. f. Police secrète qui surveille une
police officielle et en contrôle les rapports, ii PI. i>es contre-
polices.
CONTRE-PORTE n. f. Constr. Porte légère, placée de-
vant une porte ordinaire pour abriter plus sûrement con-
tre le froid et le vent : Des contke-portes.
— Fortif. Double porte d'une place.
CONTRE-POSER v. a. Mal poser, poser à rebours :
CoNTRE-PosER des picrrcs. Il Porter inexactement sur un
livre : Contrk-poser des articles.
Contre-posé, ée part. pass. du v. Contre-poser.
— Blas. Se ait des pièces posées l'une sur l'autre dans
un sens différent, comme de deux dards dont l'un a la pointe
en haut et l'autre en bas.
CONTRE-POSEUR {zeur') n. m. Ouvrier qui aide au
poseur de pierres ou de briques, en lui passant ces ma-
tériaux dès qu'ils sont hissés sur l'échafaudage.
CONTRE-POSITION (si-on) n. f. Coraptab. Action do
contre-poser ; Des conthl-positions d'articles sur les livres
de commerce.
— Blas. Situation des pièces contre-posées.
CONTRE-POTENCE (tanss) n. f. En T. d'horlog.. Pièce
qui porte le bouchon sur lequel roule le pivot de la roue de
rencontre : Des contrk-potences de montres, de pendules.
CONTRE-POTENCÉ , ÉE {tan) adj. Blas. Se dit d'une
pièce potencée quand la disposition des
potences est aliornée.
CONTRE-POUCE n. f. EnT. debonnet.,
Pièce faisant partie du métier mécani-
que emplo} é pour la fabrication des bas.
Il PI. Des C0.NTRE-P0UCES.
CONTRE-POUSSER (SE) v. pr. En
T. de constr., on dit que les matériaux,
pierres ou briques , entrant dans la
constitution d'une vofite , se contre-
poussent lorsque, sous l'action de forces
simultanées contraires, elles conservent
sans dêchir la position qui leur a été
assignée, lors de leur mise en place.
CONTRE-PRESSION [prè-si-on ) n. f. Pression qui a lieu
en sens opposé dune autre pression, it PI. Des contbe-
PRKSSIO.NS.
— Encvcl. On dit qu'il y a contre -pression dans une ma-
chine à vapeur, lorsque, dans le cylindre, il se produit sur
le piston un otfori, contro-baJançant en partie celui qu'exerce
la vapeur venant du tiroir sur la face opposée de ce piston.
CONTRE-PROFIL n. m. En T. de techn.. Moulure qui est
en creux la reproduction dune autre moulure, comme est un
moule par rapj-ort à l'objet moulé, il Pl- Des contke-pkufils.
CONTRE-PRO FILER v. a. Entailler une pièce en sens
contraire dune autre pièce, de façon à pouvoir enchâsser
la première dans la seconde.
CONTRE-PROGRAMME n. m. Programme opposé à un
autre prugrainine. il Pl. Des contre-programmes.
CONTRE-PROJET [je) n. m. Projet que l'on oppose à
un autre ; projet formé pour en faire échouer un autre.
Il Pl. Des rONTHE-pROJETS.
CONTRE-PROMESSE {mèss) n. f. En T. dr., Acte par
lequel celui à qui une promesse est faite déclare quelle est
simulée, et qu'il n'en usera pas. ii Pl. Des contre-promesses.
CONTRE-PROPOS [pô) n. m. Propos que l'on tient pour
répondre à d'autres propos, ii Pl. Des contre-propos pi-
quants.
CONTRE-PROPOSITION [si-on)n. f. Proposition oppo-
sée à une autre, i; Pl. Des contre-propositions.
CONTRE-PROTESTATION {si~on) n. f. Protestation
opposée à une autre : l'aire des contre-protkstations.
CONTRE-PUITS {pu-j ) n. m. En T. d'art milit,, Nom donne
à des fourneaux de mine établis au-dessus de galeries souter-
raines dune place, et de telle sorte que leur explosion ne
puisse endommager ces galeries, tout en bouleversant le
terrain supérieur, ii Pl. Des contre-puits.
CONTRE-QUEUE {keû) ou CONTRE-QUEUE D'ARONDE
n. f. EnT.de fortif.. Galerie de défense, appelée aussi rave-
lin, en tenaille simple, moins large vers la campagne
que vers l'intérieur. (On employait autrefois ces ouvrages
auxquels on a renoncé aujourd'hui.)|tPl. /Ses coNTRE-QUEDES.
CONTRE-QUILLE {kill [Il mil.]) n. f. Sorte de quille che-
villée sur la lace supérieure de la quille proprement dite,
dans toute sa longueur, et qui sert, à la fois, à assurer la
liaison des parties qui composent celle-ci, en croisant ses
écarts, et à recevoir les entailles dans lesquelles entrent
les talons des varangues, il Pl. i^e^ coNTRE-Qnii.LES.
CONTRER v.n. EnT. de jeu, Annoncer qu'on tient contre
celui qui a le premier déclaré qu'il jouait : ^e contre.
CONTRE-RAIL {rày ) n. m. Second rail qu'on place
à côté (1 un piemier rail et à l'intérieur d'une voie ferrée,
notamment aux passages à niveau, aux aiguillages et
croisements de voies, etc. (En ces points, le contre-rail,
dont la longueur est égale à. celle de la partie que l'on
veut protéger, s'infléchit en plan à ses extrémités, qui
prennent le nom de pattes de lièvre, de manière à faciliter
aux boudins des roues l'entrée de l'ornière formée avec le
rail.) Il Pl. Des contre-rails.
CONTRE-RAISON [rè-zon] n. f. Raison nrposéc à une
antre raison, n ï^l. Des contre-raisons.
CONTRE-RAMPANT (ran-pan), ANTE
adj. Blas. Se dit quelquefois do deux lions
rampants, quand ils sont adossés ou af-
frontés.
Contreras (dom Juan SenenJ, gé-
néral espagnol, néetmortâ Madrid [1760-
1826). Il prit part, en 17S8, sous le prince
deCobourg, à la campagne austro-russe
contre la Turquie, ot se signala durant
la guerre de rindépendance, à Talavera
(1809) ot à Tarrajrono (iSU), où il fut
D'azvir à, deux
lions d'or contre-
ra'tupantb.
Contre-rondelle de
lauce.
fait prisonnier ; il sSsvada de France, et ne put rentrer on
£s|$agDC qu'eu UU.
244
CONTRE-RÉFORMISTE {misst') adj. Qui est opposé à
Ja réforme, ii Substantiv. ; Les contre-réformistes.
CONTRE-REGARDER V. a. Regarder celui qui regarde ;
regarder du côté opposé.
CONTRE-RÈGLEMENT (man) n. m. Règlement qu'on
oppuse à un autre règlement, et qui a pour but d'annuler
ce dernier, il Pl. Des (roNTRK-KÈOLEMKNTs.
CONTRE-REMONTRANT n. m. Hist. rel. 'V. REMONTRANT.
CONTRE-RETABLE n. m. Paroi formant le fond de l'au-
tel, et contre laquelle sont adossés le tabernacle, les gra-
dins et souvent un tableau ou une statuotte religieuse.
Il Pl. ^65 CONTRE-RETABLES. (Ou dit aUSSi CONTRE-TABLE.)
CONTRE-REVERS (ï-ér') n. m. P. et chauss. Côté du
ruisseau opposé au côté le plus large, dans une chaussée
creuse, n Pl. Des contre-revers.
CONTRE-RÉVOLUTION {si-on) n. f. Révolution politi-
que qui tend à détruire les résultats d'une révolution pré-
cédente. Il Pl. Des CONTRE-RÉVOLUTIONS.
CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE {si-o-nèr') adj. Qui est
favorable à la contre-révolution, qui tend à la contre-révo-
lution : Principes conthe-revolutionnaires. ii Substantiv.
Partisan de la contre-révolution.
C0NTRE-RÉVOLUTIONNAIREMENT(s/-0-nè)adv.p'unc
manière contre-révùluiionnasre ; par contre-révolution.
CONTRE-RÉVOLUTIONNER (si-o-né) V. a. Opérer une
conlre-révolution dans : Contre-rÉvoldtionner un pays.
CONTRE- RIPOSTE {possf) n. f. En T. d'escr.. Mouve-
ment d'épée opposé â une riposte : De vives contre-ripostes.
CONTRE-RIVURE n. f- Plaque de fer, que l'on met entre
le bois et la tête d'un rivet, afin de donner à celui-ci une
plus grande assiette sur le bois. Il Pl-
Des CONTRE-UIVDRES.
CONTRE-RONDE n. f. En T. d'art
niilit.. Ronde extraordinaire, com-
mandée dans le but de s'assurer que
les rondes ordinaires ont marché ré-
gulièrement, et de stimuler la vigi-
lance des sentinelles. Il Pl./>es CONTRE-
RONDES.
CONTRE- RONDELLE {dèV) n. f.
Archéol. Garniture de cuir habillant,
aux xv° et xvi' siècles, l'intérieur du
garde-main ou rondelle de la lance,
pour amortir le choc contre le gan-
telet. (Ce terme s'appliquait, dans la lance de joute, au
prolongement de cette rondelle qui habille la hampe, sur
une plus ou moins grande longueur.) ii Pl. Des contre-
rondelles.
CONTRE-ROSTIER n. m. ArchéoI. 'V. contre-hastier.
CONTRE-RUSE n. f. Ruse qu'on oppose à une autre.
Il Pl. /Vt'à CONTRE-RUSI-S.
Contres, ch.-l. de cant. de Loir-et-Cher, arrond. et
à 20 kilom. de Blois, sur la Bièvre, affluent du Beuvron,
en Sologne ; 2.586 hab. Pépinières, vanneries. Commerce
de grains et de volailles. Au presbytère, reste de l'ancien
château. Aux environs, ruines de l'abbaye de Cornilly.
Traité conclu avec les envoyés de l'archiduc Philippe
d'Autriche, en lôOô.— Le canton a 17 comm. et 14.964 hab.
CONTRE-SABORD {bor') n. m. Autrefois, Fenêtre qui
fermait un sabord : Fermer les contre-sabords.
CONTRE-SAISON {sè-zon) n. f. Végétation hors de la
saison normale ; pousses, fleurs ou fruits produits hors de
cette saison : Toutes les prijneurs sont des contre-saisons.
(Bosc.)
— A contre-saison, loc. adv. Hors de la saison ; Plantes
gui fleurissent À contre-saison.
CONTRE-SALUT {ht) n. m. Salut rendu immédiatement
à un bâtnnent ou ù. une batterie. Il Pl. Des contkk-saluts.
CONTRE-SANGLE n. f. et plus souvent CONTRE-SAN-
GLON n. m. Courroie clouée sur l'arçon de la selle, et qui
sert à arrêter la boucle de la sangle, ii Partie d'une sangle
formant oreille, et située à l'opposé du sanglon ou boucle-
teau . Il Courroie qui passe dans la boucle d'une sangle et
reçoit l'ardillon. (Pl. Des contre-sangles ou contre-
SANGLONS.)
CONTRESCARPE {trè-skarp') n. f. Dans un ouvrage de
fortification entouré d'un fossé. Talus qui se trouve du côté
de l'extérieur ou, comme on dit parfois, do la campagne.
(Le talus opposé est l'escarpe.)
— Encycl. La contrescarpe peut être soit à terre cou-
lante, soit revêtue en maçonnerie. Dans ce dernier cas, elle
rend plus difficile l'accès de l'ouvrage en ne permettant
pas aux assaillants de descendre aussi aisément dans le
fossé pour atteindre l'escarpe. Souvent, même, au lieu de
revêtir la contres-
carpe au moyen
d'une simple mu-
raille pleine , on
établit une galerie
d*" contrescarpe,
percée de meur-
trières, ce qui per-
met aux défenseurs
de fusiller à i^e-
vers les assaillants
descendus dans le
fosse.
La hauteur do la
contrescarpe doit
être calculée de fa-
çon à couvrir au-
tant que possible
entièrement le re-
vêtement en ma-
çonnerie de Vescar-
pe, pour empêcher
d'v faire brèche de
loin par dos coups directs. Maïs elle ne doit pas être trop
haute, afin do ne pas masquer les vues do cette escarpe sur
la campagne, ni gêner le tir des pièces dont elle est armée.
C'est pour cette raison que le sommet de l'escarpe se
raccorde avec le terrain extérieur par un talus à pente
dtfuce, dit glacis, quelquefois précédé d'un Chemin dijuiert.
La hauteur moyenne des cOntrcsi^arpos, daps le tràbé
de la fbrtîâcation fran'ç'aise, est d'c'nvirba 7 mètres.
antres.nrpe : i. Fortîllcation permaiiantc
(A. ciiiitrescarpe ; B. escarpe; C, chemin
couvert). — 2. Kortilication de campagne
(A, contrescarpe ; B, e&carpe).
Bulle d'or de Louis .\.II(Â, sceau ;
B, contre-eceau).
24S
GONTRCSCARPER {trè-skar') v. a. Munir d*une contres-
carpe : CONTRKSCARPKR HTl fossé.
CONTRE-SCEAU (so) ou CONTRE-SCEL (sèV) Q. m. Em-
prointc mipliniioo au revers d'un sceau. \\ PI. Des contiœ-
SCEAUX ou CONTRP.-SCI'ILS.
— Encvcl. I/usa{^e du contre-sceau fut inaug-uré par la
chancollorio do la cour do
Romo ; parmi les souve-
rains, co sont les rois d'An-
glotorro, Kdouard io Confos-
sôur et Ouillaumo lo Con-
quérant (xi" s.), qui en firent
usaj^o les premiers. Aussi
bien lo contre-sceau ne put-
il apparaître que ouand
l'usage s'Introduisit de sus-
pendre les sceaux aux char-
tes par des cordelettes, des
fils de lin ou de soie. Il n'y
avait pas do contre -sceau
À appliquer aux sceaux pla-
qués sur les chartes. Le
contre-sceau apparaît en
Franco avec le rogne do
Louis XIL Le sceau le re-
présente comme roi de
France, le contre-sceau
comme duc d'Aquitaine.
Lorsque, en 1154, l'Aqui-
taine devint la propriété de
Henri Plantagenet, le con-
tre-sceau disparut. II reparut en 1174. Le contre-sceau des
rois de France fut presque toujours soit une fleur de lis
unique, soit i'écu de France. A l'origine, le contre-sceau
fut aune dimension égale à celle du sceau principal; dans
la suite, il fut de dimension beaucoup moindre.
CONTRE-SCELLER (sè-lé) V. a. Mettre le contre-sceau.
CONTRESEING (sm— de contre, et seing) n. m. Chancell.
Signature que les ministres d'un chef d'État ou d'un sou-
verain constitutionnel ont le devoir d'apposer au bas des
actes émanés de celui-ci : Le contrksking ministt^riel est
comme la légalisation de la S'gnature du chef de l'Etat.
— Post. Enonciation, sur la suscription d'une lettre, de
la qualité ou des fonctions de l'expéditeur, lorsqu'à cette
qualité ou à ces fonctions s'attache le droit de franchise
postale : Le coNTRKSiiiNG doit, sauf exceptions, être for-
mulé à la main.
— Encycl. Chancell. On trouve des contreseings aux
actes émanés non seulement des chancelleries souveraines,
des papes, des empereurs et des rois, mais sur des chartes
seigneuriales. Dès 1 époque mérovingienne, on trouve la
souscription d'un référendaire auprès de la souscription
royale. Le contre-seing authentiquait et donnait force
légale à la signature suzeraine, d'autant que, lo plus sou-
vent, celle-ci n'était pas originale. A 1 époque où les
chartes royales furent scellées solennellement à la chan-
cellerie (xni* et xiV s.), le contreseing disparut. Jean le
Bon reprit l'usage de signer lui-même de son nom les
lettres closes ; sous Charles V, apparaît le contreseing du
secrétaire d'Etat. Les lettres de cachet étaient revêtues
de la signature royale et du contreseing d'un ministre,
mais le contreseing seul était original, et signitiait préci-
sément, selon la remarque de Malesherbes, que Vacte
délivré était conforme à la volonté royale.
CONTRE-SEMPLAGE {san) n. m. Dans l'industrie des
tissus, Actiun de disposer des dessins ou desefl'ets en quin-
conce. Il Dessins, effets disposés en quinconce et se repro-
duisant plusieurs fois.
CONTRE-SEMPLER {san)v. a. Disposer en quinconce dos
dessins, des effets pbur les étoffes, ii Reproduire le dessin
d'un semple sur un autre.
CONTRESENS (sanss) n. m. Sens contraire, direction
opposée au sens naturel, à la direction normale : Prendre
le coNTRKSKNS d'u7ie étoffe. Prendre, en naviguant, le CON-
TREsr:NS du vent, de la marée.
— Signitication opposée à la vraie : Pren/lre le contrk-
SEtiS des paroles de quelqu'un, il Traduction ou interpré-
tation fausse, erronée, s éloignant du véritable sons d'un
texte : Traduction pleine de <ontresens. ii Genre c|u<*lcon-
que d'interprétation qui décèle l'inintelligencode co qu'on
interprète : Acteur qui fait sans cesse des contresens.
— Fig. Acte, fait, objet opposé au bon sons, à la logi-
que, à la raison, il Prendre le contresens d'une affaire. En
prendre le contre-pied.
— A contresens, loc. adv. A rebours, dans une direction
opposée à la normale ; Coudre une dentelle À contresens.
Il Fig. Dans un sens contraire au véritable sens : Jouer
un rôle k contresens.
— A contresens de, loc. prép. Dans le sens opposé à :
Dans les républiques de l'aniiffuité, toutes les vertus étaient
k contresens dd cœur humain. (Lamart.)
CONTRE-SIGNAL (gn mil.) n. m. En T. d'art milit.. Signal
accossoiro (juo l'on donne après un premier, en reprodui-
sant celui-ci, pour on assurer la perception. (PI. Z)e5 con-
tre-signaux.) Il On dit quelquefois contre-signe.
CONTRESIGNATAIRE(3na-/t'r"f.f/H mll.))n.m. Celui qui
cuntrcsigno uii acio ; Les contresignataikes d'un décret.
CONTRESIGNER {gn mil.) v. a. Signer après celui dont
l'acte émane ; Contresigner un hrrrct. n Apposer sa signa-
ture sur un acte pour en aflosler l'authenticité, n Mettre lo
contre-seing sur l'onvnloppo dos lettres ou tles paquets qui
sortent dos bureaux d'une administration, pour les atl'rau-
chir des droits do poste.
Se coMresi^ner, v. pr. Etre contresigné.
GONTRESIGNEOR (gn mil.) n. m. Celui qui controsigno.
qui mcït un cunirosoing sur des lettres, des paquets, pour
les allrancliir d(!s droits do posto.
C0NTRE-SIGNinER(»7ftmll.) v.a. En T. do dr., Opposer
une signilication à uno autre.
CONTRE-SOL n. m. Abri formé le plus souvent par un
pot il fleur dont on a enlevé une partie dans lo sens de
aa longueur, et qu'on place devant corfaines plantes crai-
gnant lo soleil, pour los garantir contre l'action dO sos
rayons directs, il PI. Di.'3 contee-Sol.
C014trs*SOMMATION (so-ma-si)^ n. f. En T. do dr.. Acte
par lu'rjuol uno tl'or'co [tersoLuo appelée en garantie en ay-
CONTRESCARPER — CONTREVENT
pelle une quatrième pour se garantir à son tour : Des som-
mations et des CONTRE-SOMMATIONS.
CONTRE-SOMMER {so-mé) v. a, En T. de dr.. Faire uno
contre-sommation ù :Contre-sommkr »« répondant. \\ Faire
la contre-sommation de : Un garant contric-somme à son
vendeur toutes les poursuites dirigées contre lui.
CONTRE-SOMMIEH [so-mi'é) n. m. Techn. Peau dont lo
parcliomiuior couvre lo sommier sur lequel il rature les
peaux.
— Typogr. anc. Pièce de bois carrée, soutenant le som-
mier d une presse à imprimer.
CONTRE-SON Q. m. Son répercuté, n PI. Des contre-
sons.
CONTRE-SORTIE {tî) n. f. Offensive que prennent les
assiégeants pour repousser une sortie des assiégés : Des
coNTRii-SOBTiES vigourcuses.
CONTRE-SOUPIRER v. n. Soupirer à son tour, répondre
à des soupirs par d'autres soupirs.
CONTRE-STIMULANT {lan), ANTE adj. et n. m. Thé-
rap. V. CONTRo-STIMULANT.
CONTRE-SUJET {>è ) n. m. Mus. Elément constitutif et
indispensable de toute fugue construite régulièrement.
Il PI. Des contrl-sdjets.
— Encycl. Le contre-sujet est, en quelque sorte, un
second sujet, qui, dans la suite du discours fugué, vient se
juxtaposer au sujet et doit, par conséquent, s'harmoniser
avec lui à l'aide du contrepoint. Il y a quelquefois, dans
une fugue, deux et même trois contre-sujets, et c'est dans
la façon de les traiter et de les combiner avec io sujet et
la réponse qu'on reconnaît l'habileté du musicien. Parfois,
dans certains traités, on donne au contre-sujet l'appellation
de conséquent.
CONTRE-SURESTARIE {rè-sta-ri) n. f. En T. de dr. mar..
Dommages et intérêts pour la prolongation du retard dit
n surestarie » , au delà de la starie ou jours de planche.
CONTRE-SÛRETÉ n. f. Sûreté, garantie donnée en re-
tour d'une autre; garantie qui donne plus de sûreté à
une autre garantie : Exiger des conthe-sùri;tés.
CONTRE-TABLE n. f. Archit. Syn. de contre-retable.
CONTRE-TAILLE {tày') n. f. Grav. Tailles qui croisent
les premières tailles d'une gravure et forment avec ces
dernières des carrés ou des losanges, il Art ou action do
faire ces contre-tailles.
— Techn. Se dit d'une seconde taille en bois que le bou-
langer emploie pour contrôler la taille qu'il laisse à la
pratique et qui indique, par chaque encoche, le nombre
de pains livrés.
— Mus. S'est dit quelquefois pour Haute-contre : La
contre-taille ou haute-contre est opposée à /a taille.
CONTRE-TAIIXER [ta-yè) v. a. Grav. Couvrir de contre-
tailles : Contre-tailler une planche.
— Boulang. Marquer sur la contre-taille : Contre-
tailler deux kilogrammes de pain.
Se contre-tailler, v. pr. Etre contre-taillé : Les gravures
SE coNTRE-TAiLLENT fréquemment.
CONTRE-TASSEAU (ta-so) n. m. Bois qui supporte un
chevalet, n Pi. Des contre-tasseadx.
CONTRETEMPS (tan) n. m. Temps inopportun; action
inopportune; inopportunité : Le contretemps serait étrange
de chercher des roses sur la ne///e. (Pasc.) il Accident qui
dérange les mesures qu'on avait prises, les combinaisons
qu'on avait faites : La vie n'est qu'une suite de contradic-
tions et de CONTRETEMPS.
— Chorégr. Manière de retomber après un saut, qui
consiste à frapper le sol d'un seul pied : Les contretemps
sautés ne conviennent qu'à de jeunes pei'sonyies ou à des
personnes de moyenne taille.
— Escrim. Mouvement faux des doux adversaires qui
s'allongent en même temps et se portent un coup fourré.
Il Faute de l'un des adversaires qui saisit un temps faux
présenté à dessein.
— Gramm. Accent mal placé, qui tombe oi^ il ne doit
pas tomber.
— Manèg. Interruption do la cadence d'un cheval.
Il Passade subit de l'action à l'inaction, soit par la faute
du cavalier, soit par celle du cheval.
— Mus. "Temps faible de la mesure; partie faible du
temps : Observer les temps forts et les contretemps.
Il Manière de jouer certains passages sur le piano, dans
laquelle uno main fait trois notes et l'autre deux, ou l'une
(juatre et l'autre cinq.
— A contretemps, loc. adv. Mal à propos, en prenant
mal son temps : Parler, Agir k contretemps.
— Encycl. Mus. On appelle con jrtvmps : i» l'action
d'atta(|uer le son sur lo temps faible do la mesure, la
valeur du temps fort étant indiquée par un silence;
2" l'action d'attaquer le son sur la partie faible du temps
sans le prolonger sur le temps fort ou la partie forte du
temps (la valeur de ce temps fort ou do cotte partie forte
est également indiquée par un silence). Lo contretemps so
,r^yî'rl^\^m^ f^:iàtMiymn]
Divers oxpiiiplos de coiitrctoDipa.
rencontre surtout dans los accompagnements où la basse
frappe lo temps, tandis qu'il est marqué par les autres
parties.
Manquer la mesure, no point attaquer au moment pré-
cis, c'est jouer a contretemps. Cela produit uno cacophonie
et trouble l'ensemble. Certains compositeurs, no so ren-
dant pas compte des nécessités rythmiques, écrivent par-
fois ù contretemps ou â contre-nu-suro, on faisant résoudre
les cadences sur les temps faibles do la mesure. C'est 1&
un véritable défaut, dont l'effet est toujours fùcheux.
CONTRE-TENANT {nan) n. m. Champion qui, dans un
tournoi, so présentait pour jouter contre un dos tenants :
Les tenants et les contre-tenants.
CONTRE-TENIR V. a. Tochn. Soutenir uno planche par
derrière aven un marteau ou un maillot, tandis tine 1 on
frappe par devant pour enfoncer dos clous, ot cola dans
Io but d éviter lo pnrtc à faux.
— Mur. Lâcher, (lier avec roénagemont, en retenant ;i
demi ; Contkk-tenir unv oxanduvrc.
CONTRE-TERRASSE {tè-rass) n. f. Nom donné, en archi-
tecture, à une 1 errasse secondaire, située un peu en contre-
bas d'une terrasse principale, n PI. Des contre-terrasses.
CONTRE-TÊTE n. f. Opposition, résistance en face.(Vx,)
Il PI. Des CONTRE-TliTES.
CONTRE-TIMBRAGE (tin-braf) n. m. Action de contre-
timbrer. n PI. Des coNTRE-TiMBRAciES.
CONTRE-TIMBRE {linhr') n. m. Empreinte apposée sur
les papiers tiuibrôs pour indiquer une moditication dans la
valeur du premier timbre, n PI. Des contre-timures.
CONTRE-TIMBRER {tin)
timbre.
v. a. Marquer d'un contro-
1. Négatif; 2. Positif;
3. Contretype.
CONTRE-TIRER V. a. Faire la contre-épreuve d'une
estampe ou d'un dessin : Contre-tirer une estampe, un
dessin, il Copier trait pour trait, en calquant, une gravure,
un dessin.
CONTRE-TITRÉ, ÉE adj. Se dît des ouvrages d'or ou
d'argent dont le titre a été faussement indiqué par l'ap-
position frauduleuse d'un timbre officiel.
CONTRE-TORPILLEUR (// mil.) n. m. Petit bâtiment de
guerre doué d'une très grande vitesse, pouvant affronter
la haute mer et destiné à protéger les escadres en fai-
sant la chasse aux torpilleurs ennemis, n PI. Des contre-
torpilleurs.
CONTRE-TOUAILLE (a-ill [Il mil.]) n. f. S'entendait, au
XIV» siècle, des garde-nappes ou napperons modernes,
mis sur les grandes nappes pour les préserver. (Syn. de
contre-toilette et contre-touaillette.) 11 PL Des contre-
TOUAILLES.
CONTRE-TOUR n. f. Dans une bordigue. Chambre en
roseaux qui sert de décharge à la dernière tour, c'est-à-
dire où l'on fait venir le poisson, en le chassant des autres
tours. II PI. Des contre-tours.
CONTRE-TRAHISON n. f. Trahison opposée à une tra-
hison, Il PI. />(■* contrk-tbahisons.
CONTRE-TRAME n. f. Trame, intrigue opposée à une
autre : Des contri: trames habilement ourdies.
CONTRE-TRANCHÉE n. f. Tranchée ouverte par les as-
siégés, pour contrecarrer l'effet de celles des assiégeants.
Il PI. Des contre-tranchées.
CONTRETYPE n. m. Gaivan. Opposé du type. (Le
contretype est en creux quand le type est en relief, et en
relief quand le type est en creux.)
— Phot. Copie, négative ou positive, d'un cliché photo-
graphique; le plus souvent.
Copie négative inversée,
c'est-à-dire identique à
l'image du négatif original
donnée par un miroir plan.
CONTRE-VAIR OU CON-
TREVAIR {vèr') n. m. Blas.
Fourrure composée de ran-
gées de pièces en forme do
clochettes, les unes d'azur
et les autres d'argent ; les
clochettes d'azur opposées par la base aux clochettes
d'azur, et les clochettes d'argent aux clochettes d'argent.
(Le contrfi'Vair en pointe est celui dans lequel les bases
des clochettes sont opposées aux pointes des clochettes du
rang suivant. Dans le cotitre-vair opposé
en pointe les pointes sont opposées aux
pointes.)
CONTRE-VAIRÉ.ÉEl^ivf) adj. Blas. Se
dit d'un écu ou d'une pièce quelcontiue
qui est chargée de contrevair.
CONTRE-VAL (À) loc. adv. En des-
*'endant. (Vieux.)
CONTRE-VAIXUR n. f. "Valeur com-
merciale, donnée en échange de celle
qu'on reçoit, il PI. Des contre- valeurs.
CONTREVALLATION {si-on) n. f. Ligne fortifiée établi©
par une armée do siège on prévision des attaques que les
défenseurs de la place peuvent diriger contre ses positions
et pour se prémunir contre elles.
— Encycl. La contrevallation forme comme le pendant
et l'opposé do la ligiie de circonvallation, par laquelle l'ar-
mée assiégeante se protège contre les attaques éventuelles
d'une armée do secours venant do l'extérieur. La ligne de
contrevallation, qui so confond on réalité avec la ligne d'in-
vestissement, s'établit aujourd'hui à quatre ou cinq kilo-
mètres des ouvrages avancés do la place.
CONTREV ALLER v. a. Munir d'une contrevallation.
CONTRE-VAPEUR n. f. Dans les locomotives. Modo de
distribution do vapeur, obtenu au moyeu d'un appareil tiuo
l'on appelle changement de marche, et ((ui, agissant sur les
tiroirs, est employé à contresens ^c'est lo renversement
de la vapeur), pour arrêter un train lancé à grande vitesse.
Il PI. Des contre-vapecr.
CONTREVENANT {nan), ANTE adj. Qui contrevient,
qui est contraire, opposé, n Substantiv. Porsonuo qui con-
trevient : Les contrevenants payent l'amende.
CONTRE- VENGE AN CE {van-janss) n. f. Vengeance que
l'on tire d'une au: ro vengeance. I Pl.X'fSCONTKti-vENGEANCES.
CONTREVENIR (du lai. eontrarenire, mémo sons. — Se
conjugue comme t't*«ir, sauf qu'il prend l'auxiliaire avoir
dansles temps composés) v. n. .igircontrairement, déroger,
no pas so conformer : Contkkvknir aux ordres qu'on a reçus.
— SVN. Contrevenir, dëBobéir, enlrelndro, transgresser.
violer. Désobéir présente de la manière la plus simple
l'idéo contraire ù celle d'obéir. Conircvenir se dit surtout
do ceux qui no respectent pas uno prescription, particu-
lièrement les ordonnances do police. Enfreindre, c'est agir
contre une loi qu'on a faite ou qu'on a ae- _^
coptéo. 'J^ansgrcsser, c'est dépasser des !i- .
miles que marquaient des lois ou des rèçles Jl
importantes, et qui no devaient ^as être'
franchies. Enlln, violer marque la lorco o.\
cessivode l'action; il désigne un attentat,
uno atteinte audacieuse A co qu'il y a do
plus sacré.
— Anton. Accomplir, exécuter, obsorvor,
obtempérer, respector, so aoMmettre.sWvi-o.
CONTREVENT {lan) n. ni. Volet do
bois qui s'ouvre et bo forme en dehors sur une (Vn6tro.
Contre -vair.
t'oriUMv
CONTREVENTEMEKT - CONTRIBUTION
A, contrevent (xiv« s.).
— Archéol. Ecran tenu à la main pour se garantir le
visage du feu. (On voit courammont, dans les manuscrits
du moyen âge, des cuisiniers
tournaâtune broche de la main
droite et ayant un contrevent
dans la gauche.)
— Archit. Pièce de bois qui
sert à soutenir et maintenir on
place la charpente d'un beffroi.
— Constr. Pièce de bois qui,
placée obliquement entre doux
fermes d'une charpente et re-
liée au faitage et au poinçon,
les empêche de se déformer
dans le sens transversal sous
l'action du vent.
— Métall. Dans un haut four-
neau, Paroi du creuset opposée
à la tuyère, u Plaque de fonte qui forme ou recouvre cette
paroi.
CONTREVENTEMENT Iran-te-man) n. m. Assemblage
nui dans la construction des charpentes en bois ou en fer,
est 'agencé pour s'opposer à la déformation ou au renver-
sement d'uncomble,d'uno „ „ r, o n
ferme, d'un bâtiment. "^.^ i^— ^ 7.-1 .'^
CONTREVENTER (van)
v. a. Constr. S'opposer,
par l'installation d'une
combinaison de char-
pente, au renversement
possible d'une ferme :
CoNTRKVRNTiiE «Il Comble.
— Archit. Placer des
contrevents.
CO:<TRE-'VERGE (rèr/') A, contrevenlement
n.f. Baguette de bois ou
de fer qui, dans le tissage, sert à ouvrir la chaîne, en la sé-
parant par moitié, atin de faciliter le remondage. il PI. Des
CONTRE-VERGES.
CONTRE-VÉRITÉ n. f. Chose que l'on dit pour être en-
tendue dans un sons contraire à celui des paroles dont on
se sert : Il y a des gens qui ne louent ou qui ne blâment
que par des contre-vérités. (Acad.)
— Littér. Satire où l'on use surtout de l'ironie : Cha-
pelle et Bachaumont ont fait d'agréables contre-vérités.
CONTRE-VISITE n. f. Seconde visite ayant pour but
d'en contrôler une première : Des contre-visites de con-
scrits opérées à leur entrée au corps.
CONTRE-VOILE (ro-aV) n. f. Il Contre-voile d'étai. Voile
quadrangulaire gréée entre la voile d'étai de hune et la
voile de perroquet : Les contre-voiles u'étai s'appellent
aussi << fausses voiles d'étai ».
CONTRE-VOLTE n. f. Manœuvre à l'aide de laquelle
un cavalier, après avoir fait exécuter une volte à son che-
val, le rétablit face en tête, n PI. Des contre-voltes.
CONTRE-VOLTEB v. n. Faire exécuter une contre-volto
au cheval que l'on monte.
CONTRE-VUE n. f. Point de vue opposé : Prendre des
contre-vues, au lieu de regarder du même point.
CONTREXÉVILLE. Géogr. Comm. des Vosges, arrond. et
à 28 kilom. de Mireoourt, sur le Vair naissant-, 854 hab.
Ch. de f. Est. Pierre à bâtir. Eaux minérales.
— Thérap. Les eaux de Contrexéville appartiennent aux
bicarbonatées sulfatées, et sont caractérisées par la pré-
sence des sulfates, qui leur confèrent des propriétés laxa-
tives plus ou moins accusées. Il v a trois sources, dont la
plus usitée est la source du Pavillon. En voici les élé-
ments : Altitude, 350 mètres ; température, -H U" 5 ; miné-
ralisation totale, 2 V. 384 ; acide carbonique en volume,
ÀOCC; principe dominant (sulfate de chaux), 1 v. 165.
Elle renferme, en outre, des bicarbonates (chaux, ma-
gnésie, fer, lithine), des chlorures, des traces d'arsenic et
de fluor. Ces eaux sont puissamment diurétiques ; elles
délavent le tube digestif et ses annexes : foio, rems,
vessie, solubilisent l'acide urique et éliminent les graviers
et les mucosités. La source de la Souveraine est plus
franchement laxative. Les eaux de Contrexéville convien-
nent spécialement au traitement de la gravelle uriquo
sans goutte, de la goutte dans la forme chronique, de
l'arthritisme au début chez les graveleux, de la lithiase
biliaire et du diabète chez les dyspeptiques.
CONTRIBOABLE n. Personne obligée de contribuer aux
charges publiques par le payement de l'impôt : Les CON-
TRiBOABLBS travaillent pour satisfaire les besoins des fonc-
tionnaires. (F. Bastiat.)
— adj. Qui est sujet à contribution : favs.coNTRiBUABLE.
CONTRIBUANT [bu-an), ANTE adj. Qui contribue, qui
concourt. 11 Substantiv. Personne qui contribue auxcharges
publiques : Les contribuants. (Vieux.)
CONTRIBUER (lat. contribuere ; de cum, avec, et tri-
bucre, donner : Je contribue, nous contribuons. Je contri-
buait, nous contribuions, vous contribuie:. Je contribuai.
nous contribuâmes. Je contribuerai, nous contribuerons. Je
contribuerais, nous contribuerions. Contribue, contribuons,
contribuez. Que je contribue, que nous contribuions, que vous
contribuiez. Que je contribuasse, que nous contribuassions.
Contribuant. Contribué) v. n. Aider en payant : Contri-
buer pour un tiers, pour un quart, a une dépense.
— Par ext. Concourir, coopérer, participer : Contri-
buée au qain d'une bataille.
— Absol. Payer l'impôt ou une contribution do guerre ;
Le seul secret de faire contriuubk sans murmure est de
montrer le bon usage qu'on fait des contributions. (.J.-.I.
Rouss.) Il Etre contraint à payer, être rançonné dune
façon vexatoire : Les seigneurs du moyen âge faisaient im-
punément CONTRIBUER les voi/af/curs.
— Activ. Payer, fournir, en parlant d une contribution :
Contribuée ce qui est nécessaire pour satisfaire aux be-
soins de la patrie. (Fén.) 11 Donner, ajouter pour sa part :
L'interjection ne contribue rien à la liaison, a la forme
du discour». (Régiiicr-Dcsmarais.)
CONTRIBUTAIRE {ter') adj. Qui p?ye sa part d'une con-
tribution : CUo'lcns contbjbutaires'. 11 Qui a rapport à une
contribution -.Part coNTBiBLiAiiiE.
— Substantiv. : Les contriuuïaires.
CONTRIBUTE (du lat. cum, avec, et trllnis, tribu") n. et adj .
Se dit de ceux qui appartiennent à une mémo tribu.
CONTRIBUTEUR, TRICE n. et adj. ^Se dit do celui, de
celle qui contribue.
CONTRIBUTIF, IVE adj. Qui a rapport aux contribu-
tions
CONTRIBUTION (si-oii) n. f. Action de contribuer, pécu-
niairement ou autrement : Contribution owx charges d une
succession. ... a 1 •
— Mettre quelqu'un à contribution, Avoir recours à ui,
lui faire des emprunts d'un genre quelconque. « Meltre
une chose â contribution, La faire servir à ses vues, en tirer
parti ■ Mettre à contribution la curiosité publique.
— Dr milit. Ce que l'ennemi exige des habitants, quand
il occupe une région, une ville, etc. : Mettre le pays con-
ouis à contribution. V. la part, encycl.
— Fin. Part que prend chaque citoyen des charges com-
munes : Palier ses contributions. V. la partie encycl.
— Hist îittér., se, etc. Etude, dissertation sur, thèse :
Contribution à l'étude des champignons. Contribution o
l'histoire du droit. , j .t *-
— Procéd. civ. Procédure ayant pour but do répartir
les deniers saisis-arrêtés ou le prix des biens d un débi-
teur entre ses créanciers au marc le franc de leurs
créances, à moins qu'il n'y ait, pour quelques-uns d entre
eux, des causes de préférence ; Ouvrir une contribution.
Produire ses titres de créance à une contribution. (On dit
plus exactement, mais moins ordinairement, distribu-
tion PAR CONTRIBUTION. [V. DISTRIBUTION.]) Contribution
amiable. Celle qui a lieu entre les créanciers sans 1 accom-
plissement des formalités légales, et par un accord entre
eux. Il Contribution judiciaire. Celle qui s opère en justice
sous la direction d'un juge-commissaire et dans les formes
réglées par la loi. .
— Syn Contribution, imposition, Impôt, taxe. Imposi-
tion fait pensera l'action de l'autorité qui impose une
charge ; l impôt, c'est la charge, l'obligation de payer. La
contribution est la part que chacun est tenu de payer La
taxe est un impôt particulier établi sur certaines denrées.
— Encycl. Fin. Contributions publiques. L Etat prélève
une quote-part variable sur les ressources de chaque citoyen
pour assurer le fonctionnement des services publics. Cette
part contributive de chacun dans la dépense commune a
pris le terme générique de contributions.
Quand les contributions frappent directement la per-
sonne du contribuable par voie de rôle nominatif do coti-
sation, elles sont dites contributions directes. Les contri-
butions indirectes, au lieu d'être assises directement et
nominativement sur les personnes, reposent sur 1 exécution
de tels ou tels actes de la vie, à l'occasion desquels 1 Etat
impose un prélèvement à son profit.
La plupart des contributions directes sont des impots
de répartition, en ce sens que la loi fixe annuellement le
chiffre total du produit à percevoir, lequel est reparti
entre les contribuables, après une série de répartitions
entre le département, l'arrondissement et la commune, au
prorata du revenu imposable de chacun. Au contraire, les
contributions indirectes sont toutes, sans exception, des
impôts de «uod'M, c'est-à-dire dont l'assiette et la taxe sont
fixées uniformément pour tout le territoire. Directes ou in-
directes, les contributions ne peuvent être perçues qu en
vertu d'un vote législatif annuel ; mais, tandis que les pre-
mières ne donnent lieu qu'à une seule perception annuelle,
à raison do leur caractère nominativement personnel, les
secondes sont sujettes à perception aussi souvent que se
réalise le fait, l'opération susceptible d être taxée.
Quelle que soit leur origine, les recettes produites par
les contributions publiques, tant directes qu indirectes,
passent des mains dos comptables spéciaux, par le canal
Se= receveurs particuliers et des trésoriers payeurs gé-
néraux, dans les caisses du Trésor, qui les atlecte directe-
ment aux dépenses publiques. C'est ainsi qu est assurée
l'unité du budget de l'Etat, au milieu de 1 inhnie variété
des sources de recettes, se multipliant au fur et à me-
sure de l'augmentation des causes de dépenses.
Contribuliims directes. Au premier rang, dans le système
fiscal français, figurent les contributions directes, perçues
directement sur le contribuable en personne. Elles ont
divers caractères communs ; d'abord, celui d être divisées
en principal et en centimes, le principal étant la taxe ini-
tiale et le centime étant un supplément perçu en sus et
équivalant à un centime de ce principal. Le second carac-
tère est celui de l'annalité, toute contribution étant une
dette annuelle, due pour l'année entière et à raison d un
état de fait existant ou constaté au 1" janvier, quelles que
soient les modifications survenues au cours de 1 année. On
remarque en outre, que les contributions directes ne sont
exigibles qu'après publication du rôle, ou titre exécutoire,
rendu tel par le préfet, ainsi qu'après Venmi d'avertisse-
ments ou notification individuelle du rôle envoyée à chaque
contribuable; double formalité essentielle qui peut, à dé-
faut do payement fractionné suivant le nombre de mois
restant a courir à compter de la publication du rôle, donner
ouverture aux poursuil,es,d'.ibord administratives (somma-
tions sans frais et avec frais), puis judiciaires (commande-
ment saisie et vente des meubles et récoltes) exécutées
par des huissiers spéciaux, dits porteurs de contrainte.
Enfin, une dernière règle générale s'applique à toutes les
contributions directes : à savoir quo tout contribuable, qui
se croit imposé à tort ou surtaxé, peut former une dema.nde
en décharge ou réduction, dont il lui est loisible de saisir le
conseil do préfecture, avec appel devant le consoi <i Etat,
soit immédiatement, soit après avoir au préalable, par
une déclaration ii la mairie, tonte avec l'administration un
accord que le conseil de préfecture n'aurait qiià sanc-
tionner, , ,, ,
Il no faut pas confondre ces demandes on décharge ou
réduction, qui sont l'exercice d'un droit et qui ressortisscnt
au contentieux administratif, avec les demandes on remise
ou modératiou, lesquelles tendent à solliciter du préfet,
par la voie purement gracieuse, la remise totale ou par-
liollo de l'impôt. La suite donnée à ces demandes constitue
un acte d'administration qui, par son caractère gracieux,
échappe à tout recours contentieux. Tel est le cas pour les
demandes en remises formées en vertu do la loi du SI juil^
let 1897, art. 1", qui a opéré un dégrèvement partiel évalue
à 25 millions de f^rancs en faveur des petits propriétaires
fonciers. Dans notre système actuel d'impôts, les contribu-
tions directes proprement dites sont au nombre do cinq : la
contribution fontîière sur loS propriétés non bâties ; la con-
tribution porsonnoUe, mobilière; la contribution des ponos
246
et fenêtres (ces trois contributions étant des impôts de ré-
partition) ; la contribution foncière sur la propriété bâtie
et la contribution des patentes (ces deux dernières étant
des impôts de quotité). La répartition se fait à quatre de-
grés ■ entre les départements par la loi annuelle do finance
(v budget), qui fixe avec le produit total de l'impôt le con-
tingent départemental, entre les arrondissements par le
conseil général, entre les communes par le conseil d arron-
dissement, dont c'est pour ainsi dire l'unique fonction,
entre les contribuables de chaque commune par une com-
mission do répartiteurs composée do cinq contribuables de
la commune choisis par le sous-préfet, dont deux non do-
miciliés, s'il s'en trouve de tels, plus le maire et un ad-
ioint qui, dans les communes de plus de 5.000 habitants,
peuvent être remplacés par deux conseillers municipaux.
Cette commission ne peut délibérer qu'avec cinq membres
présents A Paris, c'est une commission spéciale nomnieo
p?r le préfet de la Seine qui fait la répartition.)
Le soin de déterminer exactement et de taxer la ma-
tière imposable appartient à une administration distincte,
la direction générale des contributions directes, qui centra-
lise à Paris et assure, dans les départements, le service
de l'assiette do l'impôt, établissant les matrices générales
ou registre permanent tenu par la commune avec indica-
tion nominative de chaque contribuable, les tenant au
courant par le travail des mutations, au moyen de tour-
nées générales ou spéciales, et dressant ensuite, pour être
rendus exécutoires par le préfet, les rôes qui sont la
renaus o,\ei;uLuuD3 ya, ^^ ^.^...-, - — - - -- -,
conio des matrices etquisontdits,suivantlecas,pnmi(i/^i
supplémentaires ou spéciaux. Là s'arrête la mission de
aaents de l'administration des contributions directes, et
le recouvrement .effectué par les i)erce/)(ei»-s leur échappa
entièrement. . .>!,-„„ r-^o*
Contribution foncière sur les propriétés non bâties. C est
l'impôt foncier proprement dit, impôt direct de réparti-
tion au premier chef, bien qu'une loi du 21 juillet 1894 a,it
posé le principe (art. 4) de sa transformation en impôt de
quotité. Cette contribution est assise sur le revenu net
imposable du sol. Fixé anuellemeut pour toute la France,
le contingent total n'a cessé do diminuer depuis un siècle ;
il était dé 200 millions de francs en ITJO, ressortissant au
taux de 16 p. 100 de revenu imposable ; à la suite de di-
vers dégrèvements, il a été ramené à 103 miUions environ.
Les répartitions par départements, arrondissements et
communes, ont été faites, pondant longtemps d après des
évaluations du revenu imposable de ces différentes cir-
conscriptions, telles qu'elles avaient été établies lors de
la répartition de 1821. Un tel système consacrait entre
les départements des inégalités choquantes, auxquelles
on demandait à remédier par la péréquation de 1 impot
foncier. Cette réforme n'a été que partiellement réalisée
par la loi du 8 août 1890, les départements payant plus
de 4 60 p. 100 de leur revenu imposable ayant cte ramenés
à ce taux par un dégrèvement, qui a abouti au chifire de
15 millions de francs à partir de fexercioe 1892.
Quant à la répartition entre les contribuables de chaque
commune, elle a pour base le revenu nei impomble ies
parcelles de chaque citoyen, calcule, déduction faite des
frais de culture, d'après la moyenne de quinze années, non
comprises les deux plus mauvaises et les meilleures.
D'ailleurs, tous les éléments de la réparution sont fournis
par le cadastre, dont les évaluations sont considérées
comme permanentes, malgré les variations que subit né-
cessairement le revenu imposable do chaque parcelle.
C'est ce qui explique que la revision du cadastre s impose,
avant toute transformation de la contribution foncière.
Toutes les portions du sol, à condition d être produc-
trices de revenu, sont assujetties à la contribution fon-
cière, notamment les dépendances du domaine public
(chemins de fer, canaux, etc.). L'impôt est du par le pro-
nriétaire ou l'usufruitier et, pour en assurer la rentrée, le
Trésor a un privilège sur les récoltes, fruits, loyers pro-
venant des biens soumis à la taxe. Des exemptions sont
prévues, soit permanentes (ex. : forêts de 1 Etat), soit
temporaires, et quand elles ont pour but d encourager les
améliorations agricoles (ex. : reconstitution des vignes
^Yoni'riTutwn foncière sur la propriété bâtie. Des lois
nouvelles ont transformé cette contribution en impôt de
nuotité, basé sur un tant pour cent de la valeur locative
imposable déterminée administrativement, sans interven-
tion du cadastre. La valeur locative imposable est la va-
leur locative réelle, déduction faite d un quart pour les
maisons et d'un tiers pour les usines, à raison du dépéris-
sement et des frais d'entretien et réparations. Cette éva-
luation est faite par l'admiuLstration qui procède par
évaluations générales pour toute la .France Go premie,
travail d'enfemble, imposé par la loi du 8 août 1885, a
révélé l'existence de plus de 9 millions do propriétés
bâties, évaluées en valeur locative à 2 milliards de francs
et en valeur vénale à 49 milliards. . , . .^ ...
La revision de cette évaluation générale doit avoir lieu
tous les dix ans. Dans l'intervalle des révisions, et en
présence d'une dépréciation portant sur 1 ensemble ou
une fraction notable des propriétés bâties d une commune,
une nouvelle évaluation peut y être faite aux frais de
cette commune. La fixité décennale de 1 évaluation ne
fait pas obstacle à la taxation des constructions nouvelles,
reconstructions ou additions, tiui sont imposées par com-
paraison avec les propriétés bâties de la commune.
Los voies de recours contentieux sont ouvertes au pro-
priétaire en cas do destruction totale ou partielle, do
conversion en bâtiment rural, ou de dépréciation excep-
iionnello; quant à l'inhabitation totale ou partiel c, elle
j.eut comporter par voie gracieuse la remise ou la mo-
dération do la taxe.
Fixé annuellement par la loi de finance, le taux de la con-
tribution foncière sur les propriétés liâties est maintenu
ius.iu'ici au cliillre de 3 fr. 20 c. pour 100. Sont frappes
'tous les édifices productifs de revenu, mcme les bâtiments
dépendant du domaine public, quand ils remplissent cette
condition (ex. : théâtres, marchés, abattoirs). I J a des
exemptions (lui sont ; ou permanentes (ex. : bâtiments
agricoles abritant récoltes ou bestiaux), ou temnoraiies
oSmstructions nouvelles ou reconstructions) pondant les
deux premières années, sur déclaration à la mairie dans
les qu.atro mois de l'ouverture des travaux.
Cintribution personnelle mobilière. Cost là un irnpôt de
répartition, destiné à atteindre l'ensemble du ■o^en■l du
contribuable à l'aide de deux taxes distinctes : la cote de
perso nctiei^t la cite dite mobilière, ha coto Pè.rsonneUe
est une capitalion duo par tout habitant, sans distmction
247
do nationalité (ex. : l'étranger) ou dé soxc (ox. : la foiïimo
vmivt', sôpart^o do corps ou tlivorcoo), à condition do vivre
do SOS ressourc<?s urupros (ex. : les enluiits, mf^me ma;
jours, vivant avec iours parents, los domestiques no sont
pus taxés). La cote mobilière tond à l'rapjïor l'ensomblo
du revenu de clia(|uo contribuable, on tant souloment qu'il
est révélé par la valeur locativo du logement occupé, telle
qu'elle est déterminée par les répartiteurs communaux.
La cote persouuolle équivaut à trois journées do travail,
dont l'évaluation est tixéo clia(|uo annêo par le conseil
général du département, dans les limites d'un minimum
de 0 fr. 50 et d'un maximum de i fr. 50, ce qui tait osciller
cotte taxo très légère en véritable impôt do quotité, de
1 t'r. 50 c. à 4 fr. 50 c. La cote mobilière, au contraire,
varie considorabloment d'une commune à l'autre, suivant
l'assiette et la quotité adoptées. D'après les évaluations
faites, sont exempts de la cute personnelle et mobilière les
officiers avec troupe, les sous-olliciers ayant un logement
en ville, ainsi que les pôro et mère de sept enfants mineurs
vivants, dont la contribution personnelle mobilière est égale
ou inl'êrieure à lO francs. Il en est de mémo des indigents,
désignés comme tels par lo conseil municipal.
Contribution des portes et fenêtres. Impôt de quotité
par son mode d'assiette, c'est en fait un impôt de répar-
tition. 11 est destiné à atteindre lo revenu du contribuable,
révélé par le nombre et la qualité des ouvertures de son
logement. La taxe porte sur toute ouverture pratiquée dans
un édifice pour faire communiquer l'extérieur avec l'inté-
rieur. Le tarif est établi en tenant compte de trois élé-
ments : d'abord la population des communes, lesquelles
sont subdivisées en cinq classes ; puis le nombre d'ouver-
tures, les maisons étant réparties en six classes ; enlin la
qualité desdues ouvertures, qui sont sériées en trois caté-
gories, suivant qu'il s'agit des portes et fenêtres du rez-de-
chaussée et des ouvertures des divers étages. Le tarif
ne distingue pas entre les maisons suivant les quartiers.
Aussi les grandes villes, Paris, Lyon, Bordeaux, sont-elles
régies depuis 1852 par des règles spéciales, qui tiennent
compte de cette difl'érence de valeur.
Toute maison, tout logement habitable est frappé,
même s'il n'est pas habité, et la taxe est due par le pro-
priétaire, sauf à la recouvrer sur le locataire. Il y a exemp-
tion pour les ouvertures des bâtiments destinés à un ser-
vice public, sauf dans le cas où ces bâtiments servent au
logement gratuit de fonctionnaires, qui payent dans ce cas
l'impôt. Dans l'intérêt de l'agriculture et de l'industrie, la
loi ne frappe que les ouvertures des locaux destinés à
l'habitation du personnel agricole et industriel.
Contribution des pntenies. Elle est destinée à frapper
le produit du travail au moyen de deux droits combinés,
dont l'un est fixe et porte sur la nature de la profession,
d'après la population de la commune, et dont l'autre est
proportionnel à la valeur locative du logement personnel
et des locaux industriels. Les patentes comprises dans les
rôles se subdivisent en quatre grandes catégories corres-
pondant aux tableaux annexés à la loi du 15 juillet 1880,
savoir; A. Commerçants ordinaires et artisans occupant des
ouvriers (leur nombre e^t de 1.500.000 environ); B. Hauts
commerçants (au nombre de 18.000); C. Industriels {au
nombre do 195.000); D. Professions libérales (au nombre
de 54.000). lesquelles sent uniquement soumises au droit
ftroportionnel, à raison du douzième ou du quinzième de
a valeur locative. Depuis 1830, une série de lois ont mo-
difié l'assiette et les tarifs de cette contribution.
Taxes assimilées. A côté des cinq grandes contributions
directes, il existe des taxes perçues dans des conditions
analogues et dénommées taxes assimilées aux contribu-
tions directes, en ce sens qu'elles sont établies au moyen
de rôles nominatifs, rendus exécutoires par le préfet. Les
principales sont : taxe des biens de main-morte; rede-
vances des mines; droit de vérification des poids et me-
sures/contribution sur les voitures, chevaux, viutets; taxe
sur les vélocipèdes; taxe sur les cercles; taxe militaire.
Contributions indirectes. Dans leur ensemble, et sans
les distinguer suivant leurs agents de recouvrement, les
contributions indirectes sont tous les impôts indirecte-
ment perçus sur les personnes sans rôle nominatif, ù
raison d'un fait, d'un acte ou d'une consommation, et aussi
souvent que l'occasion de la perception se reproduit. Ce
sont des impôts de quotité, dont le contentieux ressort à
l'autorité judiciaire. Comme dans les contributions di-
rectes, il faut distinguer, pour les contributions indirectes
les plus importantes, le principal et les décimes, lesquels,
s'ajoutant â la taxe initiale, constituent une élévation pure
et simple de l'impôt, sans en modifier l'assiette.
Suivant l'administration chargée de les recouvrer, on
divise les contributions indirectes on trois groupes, sa-
voir : 1* contributions indirectes proprement dites, per-
çues par les agents de ce nom, dépondant d'une direction
générale  Paris et de directions départemeutaies en
province, et frappant notamment les boissons, le sucre, ou
résultant du monoi)olo de la vente des tabacs, des allu-
mettes, des poudres à feu ; 2" droits do douane, ot 3" droits
d'enref/istrement, de timbre et d'hijpothi^que.
— BinLiOGR. : Stourm. le Budget (Paris, 189G, 3» édit.) ;
Léon Say. les Finances (Paris, isyr,) ; Houcard et Jèze,
Eléments de la science des finances (Paris, 1896).
— Dr. En procédure, on nommo contribution ou distri-
bution par contribution, la distribution ontro créanciers
des deniers provenant d'une saisie-arrêt pratiquée sur
leur débiteur ou d'une vente d'objets mobiliers lui appar-
tenant. Cette distribution se fait proportionnellement aux
créances, selon les règles édictées par lo Code do procé-
dure civile (titre XI du liw V, art. 050 à 672).
Lorsque les deniers arrêtés ou le prix des ventes no
suftisent pas, les créanciers et lo saisi sont tonus, dans
lo mois, (lo convenir de la distribution par contribution
(art. 656). Après l'expiration do ce délai d'un mois, si la
contribution ne s'est pas onérée amiablem(uit, les deniers
à distribuer doivent ôtro déposés ù la Caisse des dépôts
et consi^'nations (art. 659); c'est alors que commouco la
période judiciaire.
Un juge est commis pour diriger la distribution
(art. 058). Los créanciers sont sommés de produire, et la
partie saisie, do prendre communication dos pièces pro-
duites, ot, s'il y a liou, do contredire (art. 659). Lorsque lo
délai pour produire est expiré, lo juge commissaire doit
dresser l'état i>njvisoire do distribution, d'après les pièces;
la clôture do ce procès-vorbal e.st ensuite dénoncée, par
l'avoué poursuivant, au saisi nt aux créanciers produi-
«ants, auxquels un délai do quinze jours est accordé pour
contofttor U'tat des collocaiions (art. 603). S'il n'y a [twi
CONTRIBUTOlRE — CONTRÔLER
do èontostations, le juge-commissaire clôt définitivement
son procès-verbal, arrête la distribution dos deniers et
ordonne au greffier do délivrer dos bordereaux ou man-
dements aux créanciers, à la charge par eux d'affirmer
avec serment la sincérité de leurs créances (art. G65). S'il
s'élève des difficultés, le jugo-commissairo renvoie à l'au-
dience fart. eo6), et c'est après décision définitive qu'il
drosse 1 état définitif des distributions (art. 670).
— Hist. Contribution patriotique. Elle fut proposée par
Nockor, contrôleur général dos finances, le 7 septom-
bro 1789. Fixée au quart du revenu net de toute charge,
elle devait ôtro basée sur la simple déclaration du con-
tribuable, ot payée par tiers en trois années. Elle était
donc ossontiollement temporaire, u'est pour décider l'As-
semblée nationale à voter ce projet que Mirabeau pro-
nonça son admirable discours sur la banqueroute. L'inter-
vention du grand orateur fut décisive ; la contribution
patriotique fut adoptée d'urgence. Necker donna l'exem-
ple du sacrifice en simposant â 100.000 livres. Maïs ce
nouvel impôt rentra difficilement, et l'Assemblée, lo
27 mars 1790, dut décréter que les citoyens jouissant du
droit do vote, qui possédaient plus de 400 livres de revenu
net, n'assisteraient aux assemblées primaires (celles où
l'on choisissait les électeurs du second degré) que s'ils pré-
sentaient une preuve officielle de leur déclaration. Elle
décida également que la contribution patriotique serait
remboursée, dès que lo Trésor aurait retrouvé son fonc-
tionnement normal. Mais celte promesse ne fut jamais
tenue.
— Législ. milit. Co«(ri6u/îon rfe (/((erre. On appelle ainsi
une somme d'argent dont le payement est imposé par le
vainqueur au vaincu, soit à la fin d'uue guerre, auquel cas
elle prend plutôt le nom d'indemnité, soit au cours même
des hostilités, à titre de représailles ou pour tenir lieu de
réquisitions en nature. Les contributions sont admises,
sous toutes ces formes, par les lois actuelles de la guerre.
Elles sont frappées en général sur les communes et non
directement sur les habitants, auxquels l'armée achète
ensuite ce dont elle a besoin, avec l'argent que les contri-
butions lui ont fourni.
Puis les autorités locales elles-mêmes, et non plus
l'ennemi, répartissent entre les habitants les impôts à
payer pour faire rentrer dans la caisse communale le
montant de la contribution payée.
Contribution militaire. D'après la loi du 21 avril 1832, les
cas d'exemption ne concernaient que les officiers faisant
partie d'un corps de troupes. La loi du 26 décembre ÎS90
les a étendus aux officiers du service d'état-major. Elle n'a
laissé en dehors que les officiers sans troupe, les fonction-
naires et employés militaires et les officiers de gendar-
merie. L'exemption jue porte, d'ailleurs, que sur la taxe
personnelle et mobilière, et à la condition que le logement
occupé par l'officier ne soit pas d'une valeur locative supé-
rieure au taux réglementaire de son indemnité de logement.
Si la valeur locative surpasse le taux de cette indemnité,
l'officier est taxé pour l'excédent.
CONTRIBUTOlRE {to-ar') adj. Qui a rapport à la contri-
bution : Purtiun CONTRIBDTOIRK.
CONTRIBUTOIREMENT {to-ttr'-mayi) adv. Par forme de
contribution : Concourir contribctoirrmunt aux charges
de l'Etat.
CONTRISTANT {stan), ANTE adj. Qui centriste : Des
nour<elles contristantls.
CONTRISTATION (sta-si) n. f. Action de contrister.
CONTRISTER sté — lat. contristare; de cum, avec, et
tnstis, tristej v. a. Causer une grande tristesse, un chagrin
profond â : Contrister ses parents, le cœur de ses amis.
— Contrister le Saint-Esprit. Ascét. Retomber dans le
péché, perdre la grâce du Saint-Esprit après l'avoir
reçue.
Se contristept v. pr. S'affliger profondément, devenir
tout triste.
— Anto.n. Dérider, égayer, ragaillardir, ravir, réjouir,
transporter.
CONTRIT f/n), ITE [lat. con/n7i(5; de ciort, avec, ot tritus,
broyé j adj. Qui a la contrition, lo repentir de ses péchés :
Le pécheur contrit reçoit seul le pardon de ses péc/iés dans
la confession, il Paroxt. Mortifié, chagrin, repentant : Etre
tout CONTRIT d'avoir offensé un ami. \\ Qui exprime, qui mar-
que le regret, lo repentir, lo chagrin ; Visage contrit. Con-
tenance CuNTRlTl-:.
— Anton. Endurci. Impénitent.
CONTRITION (si-oH — lat. contritio ; de contritus. con-
trit) u. f. Regret d'avoir offensé Dieu : On distingue la cus-
Tinnoii parfaite et la contrition imparfaite ou attrition.
— Fam. Repentir.
— Encycl. Théol. D'après le concilo do Trente, la, con-
trition est l'un dos trois actes quo doit produire le péni-
tent pour recevoir efficacement l'absolution do ses péchés
dans le sacrement de pénitence. La contrition comprend
doux éléments : la douleur d'avoir commis lo péché et lo
ferme propos do ne plus io commettre à l'avenir. Quatre
qualités lui sont nécessaires : elle doit éiro sincère ou inté-
rieitre, puisque Dieu exige la douleur du cœur ot la conver-
sion de la volonté; surnaturelle, c'est-à-dire produite par
la grâco et inspirée par les motifs que la foi nous révèle ;
universelle, en ce sens quelle doit s'étendre, sans exception,
à tous les péchés, au moins mortels; enfin *oui»tT(n>ie. c'ost-
ù-diro que l'ime doit regarder ot détester le péché comme
le premier de tous les maux. — La contrition parfaite est
con<;uo par le motif de la charité, qui fait aimer Dieu
par-dossus toute chose, et détester lo péché parce qu'il
otrenso Dieu. La contrition imparfaite est inspirée par un
motif inférieur à la charité, comme la crainte do l'enfer
ou la Iionto du péché. La contrition parfaite rend la grftce
sanctifiante aux pécheurs, avant mémo qu'ils aient reçu lo
sacrement, pourvu qu'elle soit jointe, chez eux, au désir do
le recevoir. La contrition imparfaite no remet pas le péché
par ello-méme ; mais, si elle est unie ù un commencement
d'amour do Dieu, elle dispose ù eu recevoir l'absolution
dans lo sacremont de pénitonco.
Luther et Calvin, attribuant la justification & l'imputa-
tion exlérieuro des mérites do Jésus-Christ, niaient la
nécossité ot l'utilité do la contrition. Les jansénistes no
roconnaissaitMit quo la contrition parfaite,
— SVN. Attrition, componotlon, remorda, repentir.
— Anton. EndurolsBomont, Impénltenco.
GONTROOUEnRA, bourg d'Italie ( Abruzzos [pPOV. do
Torunio]), prèn du Tronlo ■ i 700 hub.
CONTRÔLABLE adj. Qui peut ou qui doit être contrôlé.
CONTRÔLAGE (laf) n. m. Admin. Actiou de contrôler :
Le coNTKÔi.AGK des opérations des receveurs.
— Vitic. Incision annulaire quo l'on fait à la vigno.
CONTRÔLE (contract. de contre, ot rôle) n. m. Registre
double que Ion tient pourservir à la vérification d'un rôle
ou d'un rogistro quelconque : Comparer le rôle elle con-
trôle. 11 Se disait particulièrement d'un double registre
qu'on tenait autrefois des expéditions dos actes de finances
et do justice. Il Droit payé pour l'inscription de certains
actes sur lo double registre appelé « contrôle » : Payer le
CONTRÔLE.
— Par oxt. Vérification, surveillance et examen de cer-
tains actes ou de certains faits : Tou; contrôle est le salut
de l'autorité qu'il limite. (E. Legouvé.)
— Fig. Censure, examen critique ; moyen de vérification :
La liberté de la presse est le contrôle des mœurs.
— Admin. milit. V. la partie encycl.
— Arg. Marque au fer rouge, que l'on faisait autrefois
sur le corps de certains condamnés.
— Ch. do f. Mission confiée aux ingénieurs de l'Etat
appelés ingénieurs du contrôle, et qui consiste à vérifier
la régularité du fonctionnement de l'exploitation. !i Opé-
ration exécutée par un agent ambulant du personnel des
compagnies de cnemins de fer, et qui consiste à s'assurer
auo les voyageurs sont munis de billets, etc. ii Contrôle
des signaux de nuit sur les voies ferrées. Système destiné
à s'assurer du bon fonctionnement des appareils à signaux
électriques.
— Monn. Service de l'administration des monnaies, où
se fait la vérification du titre des matières d'or et d'ar-
gent, il Apposition d'une marque particulière sur les
ouvrages d'or et d'argent, servant à notifier qu'elles ont
le titre exigé par la loi : 2'ous les ouvrages d'orfèvrerie sont
soumis au contrôle.
— Télégr.et électr. Contrôle des appareils télégraphiques,
Vérificatiou des appareils télégraphiques avant leur ac-
ceptation par l'Etat, ii Contrôle des lignes télégraphiques,
Opération à laquelle se livrent les contrôleurs télégra-
phistes, pour s'assurer du bon état des lignes télégraphi-
ques. Il Contrôle de l'épaisseur du zinc sur les fils télégraphi-
ques en fer, Contrôle consistant à plonger des échantillons
do fil dans une solution de sulfate de cuivre. (Si le fil est
bien galvanisé, il doit supporter quatre immersions avant
d'accuser, par un dépôt rouge de cuivre, l'apparition du
fer.)
— Théâtr. Bureau oii se tiennent les contrôleurs.
— Véloc. Bureau chargé de compter les tours de pisto
de chaque coureur, dans un vélodrome, ii Bureaux vo-
lants installés de distance en distance, pour inscrire
l'heure du passage de chaque coureur, dans une course sur
route.
— Encycl. Admin. Contrôle des métaux précieux, l" Con-
trôle des monnaies. L'Etat exerce un contrôle permanent sur
les monnaies, d'abord au moment de leur frappe à l'hôtel
des Monnaies et avant leur mise en circulation dans le pu-
blic, puis pendant la durée d'existence des difierentes
pièces monétaires. Ce contrôle, confié à la commission des
monnaies, se fait dans son laboratoire spécial, et il porte
aussi bien sur la bonne fabrication industrielle et artis-
tique des pièces que sur le titre de l'alliage, le i)oids, la
régularité des empreintes, la sonorité, etc. Lorsque le iré-
buchage révèle une altération — celle du poids par l'usure
en circulation est la plus fréquente — l'Etat a lo devoir
do refondre la monnaie dépréciée, car le frai lui incombe.
Des crédits annuels sont régulièrement alTectés à l'entre-
tien de la monnaie métallique française, ce que beaucoup
d'Etats négligent trop.
2" Contrôle de la garantie des matières d'or et d'argent.
Ce contrôle est dévolu aux agents de l'administration des
contributions indirectes, et donne lieu à la perception du
droit de garantie. Il s'exerce, dans l'intérêt du public, sur
les ouvrages des orfèvres, bijoutiers, joailliers, par les bu-
reaux do garantie, pour constater la quantité d'or et d'ar-
gent fins qu'ils contiennent. Ce contrôle se traduit par
l'apposition do poinçons spéciaux, très variables, sur les
objets examinés. V. poinçon.
— Admin. milit. Le mot contrôles (au pluriel) désigne
différents registres tonus dans les corps do troupes, les
bureaux de recrutement, etc.
On appelle contrôle de l'administration de l'arinée lo ser-
vice institué par la loi do 1882, qui a créé des fonction-
naires spéciaux pour exercer certaines attributions quo,
jusqu'alors, les intendants cumulaient avec la direction
des services administratifs.
Ce service a pour but de sauvegarder les intérêts du
Trésor, ou constatant si toutes les opérations adminis-
tratives ont été exécutées conformément aux lois, décrets,
règlements, etc., qui los régissent. Ce contrôle est exercé
par un corps spécial do contrôleurs.
— Mar. I)és le xvi* siècle, on trouve trace de la fonction
do contrôleur; mais c'est Colbert qui lui donna l'impor-
tance quelle a conservée, après d'assez nombreuses modi-
fications. Lo contrôle, exercé aujourd'hui par lo corps des
inspecteurs, vise la surveillance administrative et finan-
cière de la marine et des colonies. La hiérarchie se com-
pose d'inspecteurs généraux, d'inspecteurs en chef, d'in-
specteurs ot d'inspecteurs adjoints. Les inspecteurs do la
marine et des colonies forment doux corps ù part, so re-
crutant à pou près de ta mémo manière. Le contrôle dos
escadres est fait pur les commissaires d'oscadro qui pas-
sent des inspections trimestrielles.
CONTRÔLEHENT (man) D. m. Action do contrôler,
ti'exorcor un contrôle : Le contrôlbmknt des finances de
l'Etat.
CONTRÔLER v. a. Inscrire, porter sur lo contrôle ou
double rcj^'istre : Contrôli'R des crploits, des actes.
— Pur ext. Vérifier, examiner : Le droit de contrôler
ta dépense.
— Fig. Survoillor, souraotlro A uno censure, à un exa-
men critiquo : Jl n'est pas permis de contrôlbr les rois
dans ce qu'ils font. (Bossuot.)
— Admin. Poinçonner, mettre la marquo du coutrôlo
sur : CoNTKÔLKU des bijoux.
— Tochn. Contrôler la terre de pipe, IJi couper par
tranchos, pour voir si la couleur est égale partout.
— Intransitiv. So livrer ùdos censures, ù dos critiques :
Atioir la prétention de contrôlkr surtout.
Se contrôler, v. pr. Etro contrôlé, ii Examiner dans un
esprit do conjure los actes l'un do l'auiro,
CONTROLEUR — CONTROVERSE
CONTRÔLEUR, EUSE (rad. contrôle) n. Agent chargé de
survoilier les opérations des agents inférieurs, dans un
service public : Contrôleur des douanes. Contrôleur des
matières d'or et d'argent.
— Par est. Personne qui examine, censure, critique les
actions dautrui.
— Admin. Contrôleur général de l'audience de France,
Ofticier qui veillait à ce qu'on ne scellât point de lettre
tjui n'eût été présentée au garde des sceaux et contrôlait
les taxes, ii Contrôleur des guerres. Officier chargé de tenir
registre des revues des troupes royales, il Contrôleur gé-
néral des finances. Fonctionnaire qui avait en France l'ad-
ministration et la direction des finances du royaume.
— Admin. milit. Contrôleur de manufactures d'armes.
Préposé qui applique les marques aux pièces d'armes.
— Hist. Contrôleur général ae la maison du roi, Oflicicr
commensal de la maison des rois de France, chargé du
soin de la vaisselle d'or, d'argent et de vermeil.
— Ch. de f. Açent commissionné des compagnies de
chemins de fer, cliargé de s'assurer, en cours de route,
que les voyageurs ont les billets constatant qu'ils ont payé
leur placée et aussi qu'ils n'occupent pas un compartiment
d'une classe supérieure à. celle qu'indique le billet.
— Min. Agent appartenant à 1 administration des mines,
dont les fonctions sont similaires à celles des conducteurs
des poDts et chaussées.
— Télégr. éloctr. Agent chargé de surveiller l'état d'une
certaine étendue de lignes télégraphiques.
— Théâtr. Employé qui reçoit les billets, les contremar-
ques, dans un théâtre.
— Encycl. Admm. Contrôleur des contributions directes.
On nomme ainsi un agent du ministère des finances, chargé
de préparer, de surveiller et d'instruire la répartition in-
dividuelle des contributions directes. Avec les maires et
les répartiteurs, il fait le recensement des contribuables
et de la matière imposable. Il confectionne les matrices
des rôles, tient note annuellement des mutations, instruit
les demandes en décliarge ou réduction et les proposi-
tions de cotes irrécouvrables, lis sont 960 en France,
divisés en contrôleurs principaux {hors classe, Paris,
l" et 2" classes), ayant un traitement de 3.200 à 4.800 francs,
et en contrôleurs ordinaires (hors classe, l", 2', 3" clas-
ses*, recevant un traitement de 1.500 à 3.100 francs.
Contrôleur des co'itrtfmtîons indirectes. C'est un agent
du ministère dos finances, placé à la tête de chaque circon-
scription d'exercice urbain, qui comprend deux ou trois
postes gérés par des commis. Il surveille les opérations chez
les assujettis, vérifie les portatifs des employés, les recettes
particulières sédentaires, les recettes buralistes, les bu-
reaux d'entrée et d'octroi. 25 sont attachés au service
général, 77 au service des sucres et des distilleries. Leur
traitement varie de 3.000 à 3.500 francs.
Contrôleur des douanes. On désigne ainsi un agent du
ministère des finances, chargé de reconnaître les mar-
chandises importées, de les priser et de fixer les droits
auxquels elles sont assujetties. Leur nombre est de 84. Ils
reçoivent un traitement de 4.000 à 4.500 francs.
Contrôleur des tabacs. On appelle ainsi un agent du mi-
nistère des finances, préposé dans les manufactures à la
surveillance du matériel, des fournitures. Il contrôle les
écritures, l'inventaire annuel. Dans les magasins, il est
chargé de la comptabilité et de la tenue des écritures.
Le contrôleur des cultures fait le recensement des feuilles
et veille à ce qu'on n'en dérobe aucune. Il y a 28 contrô-
leurs dans les manufactures, 32 dans les magasins, 40 pour
les cultures. Us reçoivent un traitement variant de 3.500
à 4.500 francs.
Contrôleur gt'néral des finances. Deux contrôleurs gé-
néraux, subordonnés au surintendant des financ<'s, avaient
été créés par Henri II, en 1547; ils furent remplacés, eu
1554, par un contrôleur général unique. Eu lOGi, au mo-
ment de la disgrâce de Fôuquet, le contrôleur général prit
la direction des finances, et fut investi de toutes les fonc-
tions du surintendant, dont la charge fut définitivement
supprimée. Membre du conseil privé, le contrôleur géné-
ral, véritable ministre des finances, pouvait seul donner
l'autorisation nécessaire pour faire sortir les fonds des
caisses de l'Etat, et c'est lui (jui devait assurer la compta-
bilité du Trésor et la libre circulation dos fonds. A la fin
de l'ancien régime, l'Administration générale des finances
(tel était le nom donné alors au contrôfe) comprenait un très
grand nombre d'attributions diverses, en dehors de celles
relatives aux finances.
Contrôleurs de l'exploitation des chemins de fer. Ce sont
des agents du ministère des travaux publics. Un contrôleur
ffénéral est jjlacé à la tète du service de surveillance de
l'exploitation commerciale de chaque réseau. Il a sous ses
ordres des contrôleurs comptables. Des contrôleurs compta-
bles sont également attachés au contrôle do la voie, des
bâtiments et. avec des contrôleurs du travail, au contrôle
de l'exploitation technifino.
Contrôleurs à la garantie. Ce sont des agents de l'admi-
nistration des contributions indirectes, chargés, dans cha-
cun des bureaux de la garantie, d'appliquer, sur les ouvrages
d'or et d'argent, le poinçon du bureau et le signe indicatif
du titre dont ils doivent être revêtus. Le contrôleur titulaire
de chaque bureau en a la surveillance générale. Il vise tous
les états de recettes et de dépenses. Il a la garde dos
poinçons et les applique en présence de ses collègues et
du propriétaire dos objets à poinçonner. Son droit de con-
trôle s étend sur tous les établissements dans lesquels se
fabriquent ou se vendent les ouvrages d'or et d argent,
sur toutes les personnes qui participent à ces ventes ou
fabrications. A Paris, le service de la garantie comprend
32 contrôleurs, dont un spécialement atfecté â l'Hôtel dos
ventes, et un à chaque bureau de mont-de-piétô. Outre les
attributions des agents de province, les contrôleurs do
Paris sont encore chargés de poinçonner les ouvrages
étrangers, de démarquer les ouvrages français destinés à
l'exportation, et do se rendre journellement chez les mar-
chands et fabricants. Leur nombre s'explique par limpor-
tanco du ressort du bureau do Paris, qui comprend les
départements do Seino, Seine-et-Oiso, Soine-ot-Marnc,
Aube, les arrondissements do Chartres. Dreux, Nogont-lc-
Rotrou en Eure-et-Loir, ceux do Chiilons, ïioims, Vitry
dans la Marne.
— An miiit. Contrôleurs de l'administration de l'armée.
Créés par la loi du IG mars 1882, ils forment un corps spé-
cial ayant sa hiérarchie propre, sans assimilation avec les
grades do l'armée, mais rlont les membres jouissent des
avantages consacrés parla loi du ly mai 1834 sur l'état
des officiers. Le corps peut compter 80 membres, mais il
u'en existe, en réalité, que 52, savoir : 6 contrôleurs géné-
raux de 1" classe (à 19.908 fr.), au liou de 8 ; 9 de 2* classe
(à 13.320 fr.), au lieu de 12 ; 16 contrôleurs de i" classe
[à 10.404 fr.j, au lieu de 25, et 16 de seconde (à 8.784 fr.),
au lieu de 25 ; enfin, 5 contrôleurs adjoints (à 7.452 fr.), au
lieu de 10. Les contrôleurs ont un uniforme spécial, entière-
ment en drap bleu foncé, avec galons et broderies d'or.
Les contrôleurs ne relèvent que de leurs chefs propres
et du ministre dont ils sont les délégués. Ils procèdent
par vérification dos pièces, ou par inspections inopinées.
Ils n'exercent aucune action sur la direction ou l'exécution
même des services. Leur mission est de veiller à l'exécu-
tion des lois et règlements, de provoquer des explications
sur les faits ou actes qu'ils contrôlent, puis de rendre
compte au ministre. Il existe au ministère une direction de
contrôle, dont le directeur prépare et fait signer par le
ministre les ditférenles instructions concernant le fonc-
tionnement du contrôle.
Les contrôleurs se recrutent par voie de concours. Les
commandants, sous-intendants de 3* classe et les capitaines
d'au moins quatre ans de grade peuvent concourir pour
le grade de contrôleur adjoint; ils avancent ensuite exclu-
sivement au choix, trois ans au moins dans chaque grade
étant exigés pour passer au grade supérieur.
Peuvent être admis, en outre, directement dans le corps
du contrôle , des officiers généraux et supérieurs et des
membres do l'intendance : du grade de lieutenant-colonel
ou assimilé pour contrôleur de 2* classe; de colonel ou
assimilé pour contrôleur de 1" classe; de général de bri-
gade ou assimilé pour contrôleur général de 2' classe.
Pour les limites d'âge et pensions de retraite, les con-
trôleurs des cinq grades de cette hiérarchie spéciale sont
traités respectivement comme les officiers des cinq grades
de général de division à chef de bataillon inclusivement.
Contrôleurs d'armes. On appelle ainsi des employés d'ar-
tillerie portant même uniforme que les gardes, mais
n'ayant pas comme ceux-ci rang d'officier, bien que jouis-
sant des privilèges garantis par la loi du 19 mai 1831 sur
l'état des officiers. Ils sont cliargés des réception, vente et
entretien des armes portatives dans les manufactures et
les directions d'artillerie. Leur hiérarchie comporte cinq
classes, dont la dernière se recrute parmi les ouvriers des
manufactures d'armes ou les chefs armuriers de 1" classe.
La loi des cadres du 13 mars 1875 a fixé le nombre des
contrôleurs d'armes à 160, dont 4 principaux do i" classe,
16 principaux de 2" classe, 20 de 1" classe, 40 de 2" classe
et 80 de 3" classe.
— Mono. Contrôleur des monnaies et médailles. Il a existé
soOs l'ancien régime un contrôleur général des ?non7iaies de
France (édits de 1696 et 1717), chargé de tenir registre de
tous les fonds tirés desdites monnaies par le trésorier
général, de tous les payements faits par ce dernier pour
le compte du roi, et dô s'assurer de la conformité des
comptes du trésorier général et des directeurs particuliers
des monnaies. Le contrôleur et garde des médailles et jetons
tenait registre des foutes, détenait les clefs des balanciers.
Aujourd'hui, toutes les opérations de la régie sont sou-
mises à un contrôle permanent, organisé par le décret du
20 novembre 1879, à l'aide d'agents entièrement indépen-
dants des agents du service d'exécution, mais sans qua-
lité pour diriger ou suspendre aucune des opérations qu'ils
sont appelés â contrôler. Ces agents sont : 1" le contrôleur
principal, chef de tout le service du contrôle, spécialement
chargé de la vérification du poids et des empreintes des
espèces et médailles fabriquées, de la remise journalière
dos clefs des ateliers aux contrôleurs sous ses ordres, de
l'inventaire mensuel des lingots, espèces et matières exis-
tant dans la caisse du change, les ateliers et la salle du
monnayage ; 2° le contrôleur au chaw/e, qui constate, con-
tradictoirement avec le caissier, les entrées et les sorties
de matières et d'espèces, vise les bons, récépissés et reçus
délivrés par le caissier, et détient une des clefs de la caisse
du change ; 3** les contrôleurs aux fontes, laminages, décou-
pages, ajustages et blanchiment, qui tiennent compte des
matières remises â cliaque atelier, constatent les déchets
et établissent la situation â la fin do chaque journée, après
une vérification matérielle ; 4** le contrôleur au monnayage,
qui reçoit les flans, les remet aux ouvriers, transmet les
espèces monnayées à l'atelier de la vérification. Il est dé-
tenteur d'une double clef de la caisse où sont les matières
et du cofl'ro où .sont les coins; 5" le contrôleur à la gra-
vure, qui surveille toutes les opérations do l'atelier do gra-
vure, constate, contradictoirenientavecle graveur, l'entrée
et la sortie des poinçons, coins, viroles et bigornes, ainsi
que des matières employées à leur confection ou à leur
reproduction. II est dépositaire dos poinçons de repro-
<luction et des instruments fabriqués ; 6" le contrôleur à la
vente des médailles, qui constate l'entrée et la sortie des
médailles passées en délivrance, en vérifie et vise les fac-
tures.
Contrôleur des "wagons-lits (le), pièce en trois
actes, d'Alexandre Bisson (Nouveautés, 1898). — Georges
Godefroy, mari de Lucienne Monpépin, se résout secrète-
ment au divorce. Devançant les événements, il se donne
comme déjà divorcé chez les Charbonneau, qui habitent
Nangis, et dont il veut épouser la fille Rosine. Pour se pro-
curer la liberté d'aller faire sa cour, Georges Godefroy
raconte chez lui qu'il a été nommé contrôleur des wagons-
lits sur la ligne de l'Est. Or le hasard veut que la com-
pagnie ait réellement un contrôleur du nom de Godefroy
(Alfred). Ce dernier, devenu maître du secret de Georges,
en abuse pour faire la cour à sa femme et pour tourner â
sa confusion toutes les combinaisons inventées par le
mari en vue de favoriser son
divorce , ce qui donne lieu
à une série de quiproquos fort
comiques. Finalomont, Gode-
froy Alfred épouse Rosine, qui
ne se souciait aucunement do
Godefroy Georges, et celui-ci
rcvicntà Lucienne, qu'il n'avait
pas cessé d'aimer.
CONTRÔLEUR n. m. Appa-
reil destiné ù contrôler lo ser-
vice d'un employé ou lo fonc-
tionnement d'un instrument
dans les usines. (Ces appareils
sont mécaniques ou électriques) : Contrôleur de ronde.
Co.NTHÔLKUH de VOUtC.
— E.NcvcL. On construit également des contrôleurs de
niveau pour les réservoirs, des contrôleurs de vitesse, des
8—01
Vue oxtcrieiire du contrôlmir
de ronde de nuit.
Vue extérieiii o d'uii
contrôleur d'inoeudie.
248
cont7-ôleurs de feux de disques, des contrôleurs d'aiguilles,
des contrôleurs d'incendie. Ces derniers, par un dispositif
spécial, actionnent une sonnerie électrique prévenant le
gardien qu'un incendie vient d'éclater ; de plus, un cadran
indique rlieure du commencement
do l'incendie. Outre ces divers con-
trôleurs, il en existe un très grand
nombre d'autres.
CONTRO-STIMULANT {lan),
ANTE [du lat. cvntra, etde stimu-
lare, stimuler] adj. Méd. Se dit des
remèdes qui sont censés, dans la
doctrine de Rasori, ralentir l'action
vitale et combattre l'état de stimu-
lation : Des remèdes con i ro-stimd-
LANTS. Il On écrit aussi contre-sti-
mulant, ANTE.
— n. m. : Un contro-stimulant.
— Encycl. La médication contro-
stimulante a survécu, en partie, à
la doctrine du contro-siimulisme
qui lui avait donné naissance. Outre les bains froids dans
les maladies fébriles (fièvre typhoïde, scarlatine, pneu-
monie), que Brand a remis en honneur depuis quelques an-
nées, quoique leur emploi ne soit pas sans danger, il est resté
dans la matière médicale deux médicaments contre-stimu-
lants : l'antimoine (sous forme dénié tique, de kermès, d'oxy-
iodure d'antimoine) et le nitre (azotate de potasse). Ces mé-
dicaments sont employés à haute dose jusqu'à 1 gramme
pour l'émétique et jusqu'à 20 grammes pour le nitre.
CONTRO-STIIVIULATION {si-on) n. f. Etat opposé à la
stimulation.
CONTRO-STIMULISME {lissm')n. m. Méd. Système mé-
dical fondé sur l'Iiypothese que toutes les maladies, étant
produites par l'excès de stimulus, doivent être combat-
tues par les contro-stimulants.
— Encycl. La doctrine du contro-stiinulisme est aussi
appelée doctrine italienne ou doctrine du contro-stimulus.
Rasori, qui avait étudié le brownisme en Angleterre,
contribua beaucoup à répandre celui-ci. Mais il crut
s'apercevoir, au bout de quelques années de pratique, que
certains médicaments n'agissaient pas par stimulation,
mais bien par sédation ou contro-stimulation, et qu'un bon
nombre de maladies étaient causées, non par un abaisse-
ment de la force vitale, mais par son exaltation. Dans le
rasorisme, la diathèse sthénique, établie par Browu, prend
le nom de « diathèse du stimulus », l'asthénique celui de
u diathèse du contro-stimulus ». Mais ces deux diatlièses
subissent une mutation plus importante que le change-
ment de nom. La première, la plus rare pour Brown, de-
vient la plus commune pour les Italiens; la seconde, qui,
pour le réformateur écossais, présidait â presque toutes
les maladies, n'en caractérise plus qu'un petit nombre.
Kasori se proposa pour but principal la séparation en
deux ordres des agents modificateurs : les stimulants et
les contro-stimulants. Il en est résulté que l'école raso-
rienne a rendu un service inattendu à la thérapeutique,
en précisant avec un soin rigoureux l'action des médi-
caments à diverses doses et dans les conditions les plus
diverses.
CONTRO-STIMULISTE {sti, Usst') adj. En T. de méd..
Partisan du contro-siimulisme. It Adjectiv. : Doctrines
contro-stimclistes.
CONTRO-STIMULUS'(sii, luss) n. m. En T. de méd.. Etat
contraire à l'état de stimulation, d'excitation.
CONTROUVER (du préf. con, et de trouver) v. a. Inven-
ter â plaisir pour tromper : L'imagination invente les faits,
la fourberie les controdvk. (Boiste.)
Controtivé, ée part. pass. du v. Controuver.
~ Adjectiv. : L7i fait entièrement controové.
CONTROUVEUR, EUSE (rad. controuver) n. Personne qui
se plaît à forger des faussetés, des mensonges. (Peu usité.)
CONTROVERSABLE {vèr') adj. Qui est sujet à contro-
verse : Opinion coNTKOVERSABLt:.
— Anton. Incontestable, indiscutable, irrécusable, irré-
fragable.
CONTROVERSE [vèrss — lat. controvcrsia, même sens)
n. f. Dispute réglée ex professa sur une question ou une
opinion : L'inconvénient presque infaillible qui étcimise toutes
les conthoversks est la fureur des assertions générales.
(D'Alemb.) il Se dit plus particulièrement des disputes sur
■les questions religieuses, et surtout de celles qui ont lieu
outre les diverses communions chrétiennes. — Plus ra-
rement, Toute discussion sur une question religieuse :
Toute controverse religieuse paraît en France de mauvais
guùt. (Renan.) — Par ext. Art de discuter les questions re-
ligieuses; partie de la théologie où l'on argumente contre
les propositions soutenues par les dissidents et pour celles
que les dissidents combattent : Etudier la controversk.
— Encycl. Hist. eccl. En général, on appelle contro-
verse toute lutte intellectuelle dans laquelle sont débattues
deux opinions contradictoires. Toutefois, dans un sens plus
restreint, ce nom est réservé aux discussions sur dos ma-
tières religieuses. Dès les premiers temps de l'Eglise, il
y eut dos controverses entre les catholiques et les héréti-
ques : gnostiques, nestorions, monophysites, ariens, do-
natistes, pélagiens , etc. D'une manière générale , les
Pères des six premiers siècles furent tous des controver-
sistes. Aucun d'entre eux ne mit mieux en lumière la
vraie méthode do la controverse catholique que ne le firent
TertuUien et saint Augustin.
Les controverses entre théologiens catholiques pré-
sentent ce caractère particulier que, quelle qu'ait éié la
vivacité des discussions, tous se soumettent, quand la
question agitée est définie par le pape ou par un con-
cile. Les plus célèbres des controverses de ce genre sont
la querelle de saiat Cyprien et du pape saint Etienne sur
le baptême des hérétiques, les discussions des thomistes
et des molinistos, celles de Bossuet et de Eénolon sur le
quiétisme ; enfin, au xix" siècle, les débats qui ont précédé
la définition do l'infaillibilité pontificale. — De fréquentes
controverses ont, à plusieurs reprises, éclaté parmi les
protestants. II suffit de citer les luttes do Luther contre
tes anabaptistes, celles dos arminiens contre les gonia
riens, et, au xix" siècle, les dissensions qui séparent, en
Angleterre, les conformistes et les non-conformistes; en
Franco, les jiroti'staiits orthodoxes et les libéraux.
— Syn. Controverse, altercation, contestation, etc.
V. ALTERCATION.
249
ControvorsôS (lat. Co>ilfovevsiie), rocuoil de déclama-
tions do lordro judiciaire, form*^ pur Sônèquo lo pore.
C'est un VLSiMtal)le caliier do devoirs, avec matières et dé-
voloppomeuts. Co livre est précieux, en ce qu'il constitue
le seul document qui nous renseiLMio dune manière non
plus thtSoriquo, mais pratique, sur l'éducation ù Homo au
i" siècle. Ces débats lictifs portent sur des cas toujours
subtils, souvent invraisoml)lables. En voici un exemple :
Un homme a onltn'é deux fenmies dans la mÔme nuit. La
loi permet à la femme enlevée d'épouser le ravisseur, ou
de demander sa mort. L'une des doux plaignantes réclame
la mort ; l'autre veut épouser. Que décidera le juge? Et,
là-dessus, les rhéteurs les plus fameux rivalisent tour à
tour do subtilité pour ou contre chacune dos deux thèses.
L'un des attraits des Controversix est, en effet, de nous
faire connaître un grand nombre de rhéteurs célèbres. On
voit que lo rhéteur cherche plus à faire briller ses élèves
dans les lectures publiques qu'à les former à l'éloquence
pratique. Quelques savants ont voulu attribuer à la jeu-
nesse de Sénèquo le PhLlosophe le recueil des Conti'o
verses, mais leur opinion n'a pas prévalu.
— BiBLioGR. : Juste Lipse, De vero Controversiarum
auctoie: Cucheval, Histoire de l'éloquence romaine... (Pa-
ris, 1893).
CONTROVERSER [ver-sé) V. a. Discuter, mettre en con-
troverse, en doute : Point qu'on a longtemps controversé.
Il Soutenir une controverse : Conthoverser arec pas-
sion.
Se controverser, v. pr. Etre l'objet d'une controverse.
CONTROVERSISTE {vér-sisst'] n. m. ThéuloLrien qui
traite, qui excelle à traiter des sujets de controver-se re-
ligieuse.
— Par ext. Personne habile dans la discussion.
CONTUBERNALE (lat. contubernalis ; de cujn, avec, et
tnhenia, maison de planches) n. Antiq. rom. Esclave
(liomme ou leninie) marié à un autre esclave; homme ou
femme vivant avec une personne de l'autre sexe sans être
marié avec elle, il Jeune patricien qui accompagnait un
magistrat dans sa province, pour s'exercer sous lui à l'ad-
ministration. Il Soldat vivant avec neuf autres sous la
même tente.
— adj. f. pi. Se disait des divinités adorées dans lo
même lemidc : Divinités contudernales.»
CONTUBERNALITÉ (rad. contabemalf) n. f. Fraternité
d'armes, camaraderie.
CONTUBERNIUM (bèr-ni-om' — mot lat. ; de cum. avec,
et taberna, maison de planches) n. m. Antiq. rom. Tente
pour dix soldats, et, par ext., Habitation commune à plu-
sieurs personnes, n Mariage entre esclaves, ou entre une
fiersonne libre et une personne esclave, considéré par la
oi romaine comme une union de pur l'ait.
— Encvcl. Le seul eifet juridique du contubcmium était
la cof/natio servilis, qui, au cas d'affranchissement, entraî-
nait les mêmes empêchements au mariage que la cogna-
lion ordinaire, et même, sous Justiuien, une vocation
successorale. On a tendu de plus en plus à assurer le
maintien de ces unions, et à éviter de séparer les enfants
d'esclaves de leurs parents.
CONTUMACE (lat. contumacia; de cum, avec, et tumere,
être enflé, être orgueilleux) n. f. Opiniâtreté, résistance
inspirée par l'orgueil et l'obstination. (Vieux.)
— Dr. crim. Résistance d'un accusé qui refuse de com-
paraître devant le tribunal où il est appelé ; Etre en état
de coNTUMACii. Etre condamné par contu.\iace. Il Purger
sa contumace. Comparaître volontairement devant le juge,
après avoir été condamné par contumace.
— u. Celui, celle qui est en état de contumace : Un, une
CONTUMACE. Il Adjoctiv. : Accusé, Accusée contumace. (On
dit aussi contumax.)
— Dr. ceci. Celui qui refuse opiniâtrement d'obéir aux
ordonnances de l'Eglise.
— Anton. Comparant, ante.
— Encycl. Dr. La loi appelle contumace l'état de celui
qui, mis en accusation pour un crime comportant une
fieine affliclive et infamante, ne se présente pas devant
a cour d'assises dans les délais qui lui sont tixés, ou qui,
après s'être présenté ou avoir été saisi, s'évade avant le
verdict. On appelle contumace ou contumax celui qui se
trouve dans cet état. L'absence du prévenu pondant l'in-
struction préparatoire no donne lieu à. aucune mesure
extraordinaire ; l'état do contumace et la procédure parti-
culière ù. laciuello cet état donne lieu ne commencent qu'a-
près la mise en accusation. Cette procédure est réglée
par les articles -165 et suivants (C. instr. crim.).
Lorsque, après l'arrêt de mise en accusation, l'accusé
ne se présente pas dans les dix jours do la notillcation qui
on est faito à son domicile, le président do la cour d'as-
sises, ou le magistrat qui le remplace, rond une ordon-
nance, dite ordonnance de contumace, portant que l'accusé
sera tenu do se représenter dans un nouveau délai do dix
jours : faute, par 1 accu.sé, de se présenter dans ce nou-
veau délai, il est déclaré contumace.
La contumace produit trois effets principaux : la sus-
pension do roxercice dos droits do citoyen ; l'interdiction
de toute action en justice ; lo séquestre des biens, lesquels
sont régis par rAd.ministration dos domaines. Cotte sorte
de mise hors le droit, particulière à la procédure do con-
tumace, a pour but do contraindre indirectement l'accusé
à. obéir ÙL la justice.
L'accusé contumace est jugé sans lo concours du jury,
sans défiMisour, sur lecture do l'instruction écrite.
L'arrestation du conturtlaco ou sa constitution volontaire
comme prisonnier, avant la prescription do la peine,
anéantissent, de plein droit, la condamnation portée contre
lui, et il est procédé, dans les formes ordinaires, à de
nouveaux débats. Du jour do son arrestation ou do sa
comparution devant les magistrats chargés d instruire
contre lui, le contvimaco recouvre l'administration et la
jouissance do ses biens,
CONTUMACER (prend une cédille sous lo c devant A oto:
Je contumaçai. Nous contwnnçons) v. a. Déclarer contu-
mace. CoNTUMACKR un nccusé. (Peu usité.)
CONTUMACIAL, ALE, AUX (si-al') adj. En T. de dr,
crim., Qui se lait, qui a lieu par contumace : Procédure
contumaciale. (Pou usité.)
CONTUMAX [mah-H.t) n. et adj. V. coNTOMAcrc.
CONTUMÉLIEUSEMENT adv. D'uno manière mépri-
sante (luns.j
CONTROVERSER — CONVALESCENT
CONTUMELIEUX [li-eû], EUSE [lat. cuntumeliosus, ou-
trageant j adj. Qui offense, qui outrage. (Inus.)
GONTURSI, bourg d'Italie (Campanie Tprov. de Sa-
lernej), sur le fleuve côtier Scie; 2.900 hab. Eaux miné-
rales.
CONTUS {tu), USE [du lat. contusus, part. pass. do coji-
tu7idere, contondre] adj. Qui pn-sente une contusion.
~ Plaie contuse. Paihoî. Plaie produite par contusion,
avec déchirement des parties molles.
CONTUSER V. a. Frapper avec un instrument conton-
dant. (Inusité.)
CONTUSIF, rVE adj. Qui produit une contusion, qui est
ou semble produit par une contusion : Action contcsive.
Douleur contosive.
CONTUSION (lat. contusio, même sens) n. f. Pathol. Lé-
sion produite par un coup, un choc ou une compression
sans plaie des téguments. (Lorsqu'il y a en môme temps
solution de continuité de la peau, on ait plaie cuntuse.)
— Pharm. Action de broyer sous le pilon.
— Encycl. Pathol. Les'^contusiuns du crâne, du thorax
et de l'abdomen ont une évolution particulière et une gra-
vité spéciale, en rapport avec l'importance des organes
lésés. Au niveau des membres, on distingue quatre degrés
selon l'intensité du traumatisme, qui peut seulement dé-
terminer la rupture des capillaires du derme, ou bien,
dans certains cas, produire des fractures, des écrasements
et la déchirure des gros vaisseaux. La contusion peut s'ac-
compagner d'hématomes, de bosses sanguines ; elle est
constamment suivie d'une extravasation sanguine superfl-
cielle quiproduiirecc/t?/mose, vulgairement appelée «Bleu»
ou « coup noir «.
Le traitement des contusions consiste dans l'immobili-
sation, en bonne position, de la région contusionnée avec
compression ouatée, puis en applications chaudes, en
bains et massage. La médecine populaire fait grand cas
de la teinture d'arnica, de l'alcoolat do vulnéraire en ap-
plications ou en frictions, des compresses d'eau blanche ou
d'eau sédative.
Eu médecine légale, l'ecchymose prouve qu'il y a eu
contusion : on sait aussi que les contusions sur un cadavre
ne peuvent produire d'ecchymoses.
CONTUSIONNER {zi-o-né} V. a. Faire des contusions à :
Chute qui A contusionné foii^ le corps.
Se contusionner, v. pr. Se faire des contusions, ii Se
faire des contusions l'un à l'autre.
CoNTY, ch.-l. de cant. de la Somme, arrond. et à 20 kil.
d'Amiens, au confluent de la Selle et de la rivière des
Evoissons; 1.169 hab. Ce bourg fut jadis lo siè»e d'une
importante seigneurie, qui a donné son nom à une oranche
de la famille de Bourbon. (V. Conti.) Conty, dont le châ-
teau fut assiégé et détruit par les habitants d'Amiens
(1589), possède une église gothique du xvi" siècle. — Le
canton a 27 comm. et 8.583 hab.
CONUBIUM {bi-07n') n. m. Dr. rom. Terme qui désignait
l'aptitude d'une personne à contracter des jttstx nuptix,
c'est-à-dire un mariage dans les formes romaines, n Dési-
gnait aussi certains des éléments qui constituaient cette
aptitude : la liberté, la nationalité, l'absence d'empêche-
ments relatifs tenant à l'inégalité de rang, à
la parenté et à l'alliance, ou à certaines dis-
positions positives spéciales. (Le conubium mi
jus conubii était l'un des privilèges do la < n.
romaine. Los Latini prisci avaient, pour la
plupart, le conubium avec les Romains, mais
non les autres Latins ni les pêrégrins.)
CONULAIRE (lér')on CONULARIA n. f. Genre
de mollusques ptéropodes. type d une famille
dite des cunularidés, et compi*enantde grandes
formes fossiles du silurien au pormien des
deux mondes. {Les conulaires. avec leurs
coquilles minces, longues, pyramidales, sont
les géants des ptéropodes; la conularia inor-
nata peutAUoinaro 40 centimètres de hauteur.)
CONULÉON n. m. Bot. Syn. do siparune. -"""""'"^
CONURE n. m. Ornith. Genre d'oiseaux grimpeurs, fa-
mille des psittacidés, tribu des sitlacinés, comprenant des
perruches à bec fort, aussi largo que long, à queue co-
nique, plus courte que les ailes.
— Entom. Genre d'insectes coléoptères brachôlytros,
famille des siaphylinidés, tribu dos
tachyporinés, dont lo nom scienti-
tique est cotwsoma.
— Encycl. Ornith. La coloration
générale des conures est verte ou
laune, souvent variée de gris. On en
connaît une quarantaine d'espèces,
toutes do l'Amérique centrale et mé-
ridionale, réparties dans quinze sous-
genres. Lo conuro do Wagler (conu-
rus ou evopsitta Wagleri), du Vene-
zuela, qui est do la taille d'un pi-
geon, est vert avec lo front écarlato
et la poitrine variée do rouge.
— Entom. Los conures sont do pe-
tits staphyiins noirs ou bruns, variés
do roux ou do jauno, arrondis en
avant, oftilés en arrière, vivant dans
les détritus végétaux, les champignons. Ou on ccDDatt
une einquantaino d'espèces, réparties sur lo globe.
CONUS iCoTK ou Cottk, dit), habile oscamoiour, mort
en lH3r>. Il avait pris lo nom de Concs, pour établir une
confusion avec celui de CoMns, prestidigitateur renommé.
qui, lui-même, avait emprunté son pseudonyme à Ledru-
Comus. (C'était un homme fort adroit do ses mains. Con-
trairement à l'usago des escamoteurs, il n'avait, pour
l'exécution de ses tours, ni appareils, ni instruments. Des
cartes, des pièces de monnaie, dos gobelets et quoique»
objets empruntés aux spectateurs faisaient tous tes frais
de son programme.)
CONUS FUSORIUS {nu8S, ri-uss — mots lat. qui signif.
cf'tne qui sert a répandre) n. m. Creuset métallique on forme
do cêni\ que Ion employait A l'exlruction dos métaux.
CONVAINCANT (kan), ANTE adj. Qui est propre A con-
vaincre, i]ui donne la conviction : Jhen n'est plus difficile
que d'obtt'nir la preuve convaincantk d'un fait, (Grimm.)
Il Qui donne des raison» propres ii convaiacro : Orateur
convaincant.
Conuro {ge. 7 fols).
— u. m. Ce qui est de nature à convaincre ; ce qui donne
la conviction :
Tea judicieuses lumières
Répandent, au grâ des matières,
L'agrôablo et le convaincant.
DESI'ONTAINES.
— Anton. Improbant, inconcluant, sophistique.
CONVAINCRE (du prof, cun, et do XJaincre. — Je con-
vaincs, lu convaincs, il cotwainc, nous convainquons, vous
convainquez, ils convainquent. Je convainquais, nous con-
vainquions. Je convainquis, nous convainqu'cynes . Je convain-
crai, nous convaincrons. Je convaincrais , nous convain-
crions. Convaincs , convainquons , convainquez. Que je
convainque, que nous convainquions. Que je co7ivainquisse,
que nous convainquissions. Convainquant. Convaincu, ne)
v. a. Démontrer quelque chose comme vrai. (Vieux.) il For-
cer quelqu'un, par des démonstrations, à croire quelque
chose : Convainurk un incrédule. \\ Vaincre par le raison-
nement, faire cesser par des preuves : Convaincre l'obsti-
nation, l incrédulité de quelqu'un. \\ Donner des preuves
certaines contre, des preuves de : Convaincre quelqu'un
d'erreur, de folie, d'hypocrisie, de complicité.
Conva.it)CU, ue part. pass. du v. Convaincre.
— Dr. crim. Atteiiit et convaincu. Accusé et reconnu
coupable : Etre atteint et convaincu du crime de bigamie.
(Ces paroles sont une formule usitée dans les jugements
qui condamnent un accusé poursuivi pour un crime.)
Se convaincre, v. pr. Se persuader, acquérir la convic-
tion, il Se persuader l'un l'autre ; se prouver l'un à l'autre.
— Syn. Convaincre, persuader. Convaincre, c'est parler
à l'esprit, le forcera croire, en lui donnant des preuves
qui chassent le doute. Persuader, c'est parler au cœur,
inspirer une confiance qui détermine la volonté; c'est
aussi commander la croyance, mais toujours par l'inter-
médiaire de la volonté. Celui qui est conraincit croit parce
qu'on lui a démontré la vérité d'un fait; celui qui est
persuadé croit parce qu'il veut croire, parce qu'il lui
répugnerait de douter.
CONVALESCENCE {lèsssaiiss — rad. convalescent) n. f.
Etat d'une personne qui est sortie de maladie, sans avoir
encore recouvré les forces de la santé : Entrer en conva-
lescence. Je ne connais pas de plaisir plus doux que celui
de la coNVALESCENCi: : c'est une résurrection de tous les
sens. (B. de St-P.) li Fig. : La mélancolie est la convales-
cence de la douleur. (M«" Dufresnoy.)
— Admin. milit. Exemption temporaire de service jour-
nalier, accordée pour raison do santé; congé que l'on
accorde pour la même raison : Aller, Partir en convales-
cence.
— Arg. Surveillance de la haute police, les condamnés
qui y sont soumis étant considérés comme des malades,
dont l'état exige encore un certain traitement.
— Enctcl. Méd. La coiivalescence, qui succède à l'arrêt
du processus morbide, mais qui précède le retour de l'orga-'
nisme à son état physiologique et l'y conduit, est carac-
térisée par certains phénomènes : la réapparition de
l'appétit, qui souvent s exagère, par suite des réparations
organiques, et peut entraîner à des excès alimentaires dan-
gereux ; l'abaissement de la température, qui tombe parfois
au-dessous de la normale (36", 5 et même 30") ; enfin,
l'amaigrissement, qui semble augmenter au moment où la
convalescence s'établit, en raison de l'élimination intense
qui se fait par les poumons et les reins. Ces phénomènes
sont transitoires ; la température ne tarde pas à remonter,
l'amaigrissement disparait et fait place ù. un léger em-
bonpoint; même, chez l'adulte, on observe souvent une
augmentation du poids du corps comparativement à ce
qu'il était avant la maladie. Seul l'appétit peut se main-
tenir très vif un certain temps.
Le système nerveu.x, toujours profondément atteint, est
lo plus lent à revenir i son fonctionnement normal. Le
patient ne peut ni se tenir debout ni marcher; au
moindre mouvement, il éprouve un sentiment de fatigue;
un geste brusque, une émotion, uno excitation cérébrale
un peu plus forte, suffisent à provoquer du vertige, des
palpitations, uno élévation thermique (38', 5) duo, non À
une infection surajoutée, mais à l'incomplète synergie des
centres de la régulation thermique. On peut signaler
encore des troubles des organes des sens, surtout do la
vue et de l'ouïe. Tous ces phénomènes résultent de ta
destruction des neurones et des éléments contractiles au
cours do la maladie, sans assimilation compensairice. En
bien des points, la synergie est altérée ou détruite, et il
faut do nouvelles excitations et l'assimilation fonclion-
nelle concomitante, pour rétablir les connexions et per-
mettre do nouveau le fonctionnement normal do tous les
organes et appareils.
La durée de la convalescence est très variable; elle
dépond de la nature et de la forme do la maladie, do
l'Age et do l'état antérieur dos patients. La convalesconco
dos maladies clironiques est plus longue quo cello dos
maladies aiguës; la convalesconco d'une même maladie
est plus courte chez l'enfant quo chez lo vieillard ou l'in-
dividu affaibli.
Dans tous les cas, la convalescence peut Mre inter-
rompue par divers acciilonts : accès fébriles (qu'il ne
faut pas confondre avec les tièvrcs norvousos mentionnées
plus haut), dus à une rechute abortive de la maladie;
septicémie ou pyémio, ou encore infection d'un autre
organe (par exemple, pneumonie dans la convalesconco do
la rougeole), et enlin aggravation d'uno infection chro-
nique antérieure (par exemple, tuberculose aigué succé-
dant ù la rougeole chez un individu atteint de tuberculose
torpido, etc.). Ces accidents rotanlent la convalescence;
ils peuvent mémo aboutir à uno terminaison t^iiale.
Saut ces cas d'accidents ou de complications, lo traite-
ment do la convalescence ressort à peu près exclusive-
ment d'un.' hygiène physique ot morale soigneuse et
d'une ditMétique appropriée.
CONVALESCENT (léss-san), EUTZ [lat. convalescent;
do convalesccre. prendre des forces] adj. Qui rolôvo do
maladie, n Substantiv. : Les convalkscknts.
— Encvci.. Uospiccs des convalescents. Dès le Xiv» siècle,
les statuts do la confrérie du Saint-Esprit. A Kiris. accor-
dent des secours en arpent et en nature aux convales-
cents sortant do rHétel-Dieu. Sous cette inspiration,
une sallo do cet h.'*pital fut consacrée, pendant long-
temps, A ceux qui relovaiont do maladie, aux pèlerins,
aux voyageurs ot aux gens sans asile. Mais cotlo institu-
tion entraîna de nombreux abus, et, on ï^ftfl. l'administra-
tion dut faire expulser nainn milil^^ri les valides ot les
(il.
CONVALLAIRE — CONVENTION
vagabonds qui s'étaient peu à peu substitués auy vrais
convalescents.
Le premier véritable hôpital de convalescents fut
fondé, en 1640, rue de la Bûcherie, pour recueillir les
femmes et les filles convalescentes; les fondateurs en
firent don, en 1645, à l'Hôtel-Dieu, et, en 1659, le nombre
de lits, qui n'était primitivement que de douze, fut porté
à trente. Vers !a même époque, le cardinal Mazarin. voulut
fonder, dans le prieuré de Saiat-Julien-le-Pauvre, un vaste
hôpital de convalescents, qui devait s'appeler Hôpital de
Saint-Julien-le-Pauvre. Pour cette fondation, il donna de
son vivant et accorda par testament des sommes impor-
tantes; mais la mauvaise situation hygiénique de l'em-
placement choisi et diverses difficultés admmistratives
empêchèrent de donner suite à cette généreuse intention.
Depuis 1652, l'hôpital de la Charité possédait uno
maison de convalescence, fondée par l'évêque de Belley
et par Angèle de Faure et André Gervaise, ouverte aux
hommes seulement. Chaque convalescent recevait par jour
une livre de viande, deux livres de pain, des légumes et
une bouteille de vin. Cet hôpital existait encore au mo-
ment de la Révolution. A ce moment, d'ailleurs, des
salles de convalescence existaient dans la plupart des
hôpitaux; mais elles ne rendaient guère de services, en
raison de leur proximité des lieux d"infection. Les hôpi-
taux militaires avaient en partie, grâce à l'ordonnance de
1781, évité cet inconvénient en renvoj'ant leurs conva-
lescents dans des dépôts spéciaux situés de préférence
à la campagne et dans des lieux salubres et aér^s.
Pendant plus d'un demi-siècle, 1« seul progrès réalisé
fut de faire bénélîcier les sortants de lliôpital d'une partie
des revenus du legs Montyon (1826). En J837 et 1838, le
conseil général des hôpitaux repoussa la création dune
maison de convalescence, et il faut arriver au second
Empire pour voir réaliser une institution que le corps
médical réclamait depuis longtemps. En 1855, Napo-
léon III, frappé des dangers que couraient les ouvriers
malades, en passant sans transition de l'hôpital au travail,
décréta la fondation d'asiles destinés aux convalescents.
Le but de cette institution vraiment démocratique, était
de laisser aux convalescents le temps de réparer leurs
forces, et de leur permettre de ne reprendre leur travail
qu'après leur complet rétablissement.
Les asiles de Vinceunes et du Vcsinet, créés en exécu-
tion du décret du 8 mars 1855, furent d'abord réservés à
une catégorie définie d'ouvriers; mais l'assistance de ces
asiles ne tarda pas à s'étendre à tous les convalescents,
sans distinction dans l'origine de la maladie. On peut rap-
procher de ces asiles certains sanatoria, les maisons de
Berck, d'Amélie, de Forges, du Canigou, etc.
CONVALLAIRE {1er') ou CONVALLARIA n. f. Genre do
liliacées. tribu des convallarit'es, dont l'espèce type est
connue sous le nom de muguet {convallaria maialis).
GONVALLAMARÉTINE n. f. Composé obtenu en traitant
la convallamarine par les acides et les alcalis.
CONVALLAMARINE n. f. Glucoside extrait du muguet
par AValz ; on le retire des eaux mères de la convallarine.
CONVALLA RÉTINE n. f. Masse cristalline, obtenue par
le dédoublement de la convallarine en présence des acides.
CONVALLARIÉES [ri-é) n. f. pi. Section de la famille des
liliacées, ayant pour type le genre convallaire. — Une con-
VALLARIEB."
CONVALLARINE n. f. Glucoside extrait du muguet, se
dédoublant eu glucose et en un autre corps, la conval-
larétine.
CONVAJLLARITE n. f. Genre de végétaux fossiles, ana-
logues aux convallaires, et que l'on trouve dans le grès
bigarré.
CONVASSAL, ALE, AUX n. et adj. Dr. féod. Se disait de
celui, de celle, qui était vassal, vassale avec.
CONVEGTION OU CONVEXION {vè-ksi — du lat. cum.
avec, et vehere, supin vectum, transporter) n. f. Phéno-
mène qui se produit lorsqu'un corps chaud est plongé dans
un fiuiae, liquide ou gazeux.
— Encycl. Les parties qui viennent au contact du corps
s'échauffent et, en général, diminuent de densité; elles
sont alors déplacées par les parties du fluide de densité
différente de la leur, qui viennent au contact du corps, où
elles sont remplacées de la même manière. II se forme
ainsi, dans le fluide autour du corps chaud, ce qu'on ap-
pelle des courants de cnnvection.
En électricité, un phénomène analogue se passe : le
pouvoir des pointes n'est autre chose qu'un phénomène de
convection. Lorsqu'un corps chargé d'électricité est placé
dans l'air, par exemple, les parties gazeuses immédiate-
ment en contact avec lui se chargent d'électricité de
même signe que celle dont le corps est lui-même chargé,
et sont repoussées; les parties nouvelles qui les rem-
placent suoissent la même action, et ainsi de suite.
CONVEGTOR, dieu champêtre des Romains, qui prési-
dait au transport des grains et des gerbes.
CONVENABLE adj. Qui convient, qui est sortable : Faire
un mariage convknaiile. Il Qui est à propos, expédient :
Juger convenable de se taire, il Opportun, propice, favo-
rable : Ciioisir vn moment convenable.
— Décent, bienséant : Uve tenue, Une mise convenable.
Il Qui est décent dans sa tenue, dans ses manières : Jeune
homme peu convenable.
— Convenable à. Qui est approprié à : C'est vn grand
talent que de prendre toujours le ton convenablk ad sujet
qu'on a à traiter. (Grimm.)
— n. m. Ce qui convient, ce qui est décent, bienséant :
// faut un jugement exquis pour satsir toujours le cû.nvk-
tiABhK,et ne s'en point écarter. (Lavater.)
— Anton. Déplacé, disconvenant, Impertinent, Incongru,
inconvenant, Indu, inopportun, intempeatU, malséant, mal-
sonnant, mécréant, saugrenu.
CONVENABLEMENT adv. D'une manière convenable.
0 Convenablement a. Selon, conformément à : Agir conve-
NABLEMK.ST AUX vues de quelqu'un.
CONVENANCE (nanss — lat. convenientia ; de convenire,
convenir; n.f.Rapportdo conformité, accord : Convenance
de fortune, de caractère. L'aigle a plusieurs convenances
physiques et morale» avec le lion. (Buff.) il Qualité de ce qui
est convenable, approprié au but : Convenanxb et clarti^,
voilà les deux principales qualités de l'éloculion. (Barthél.)
— Bienséance, décence : Il faut toujours parler, agir
avec beaucoup de convenance, il Au plur., Bienséances
sociales : Observer, Respecter, Braver les convenances.
— Commodité, utilité particulière : Avoir une chose à
sa convenance. Travailler à sa convenance.
— liaisons de convenance. Motifs de pure bienséance.
Il Raisons plausibles, mais non démonstratives : Prouver
l'immortalité de l'âme par l'horreur que nous avons du
néant, c'est donner une raison de convknanck plutôt
qu'une véritable preuve. (Peu usité auj.)
— Mariage de co7ivenance. Mariage conclu sur des rap-
ports de naissance, de position, de fortune, plutôt que
d'après l'inclination des personnes que l'on unit.
— Dr. anc. Action de convenir, de s'accorder; conven-
tion. II Converiances de succéder apposées en contrat d'asso-
ciation, Clauses par lesquelles on convenait* dans un
contrat de société, que les associés se succéderaient.
— Littér. Convena7ice du style. Accord de l'expression
avec les idées que l'on exprime, le sujet que l'on traite.
— Rhétor. Convenances oratoires. Rapport du style, du
langage oratoire avec le sujet, la personne de l'orateur,
celle de l'auditeur et les autres circonstances sur lesquelles
il convient de régler son ton.
— Syn. Convenance, analogie, correspondance, rapport.
V. ANALOGIE.
— Convenance, bienséance, décence, etc. V. bienséance.
— Anton. Disconvenance, impertinence, inconvenance,
inopportunité, messéance.
CONVENANCIER isi-é) n. m. Féod. Celuià qui le seigneur
avait alloué une portion d'héritage.
CONVENANT (nan). ANTE adj. Qui convient, qui est op-
portun ou bienséant : Démarches convenantes. Ée tous les
esprits, le plus difficile . c'est l'esprit convenant. (F. Soulié.)
— n. m. Autrefois, Promesse, convention faite.
— Coutv anc. Nom que l'on donnait, dans la basse Bre-
tagne, à une tenue quelconque d'un domaine congéable,
censif, péager ou tout autre.
— Hist. Syn. de covenant, ante.
GONVÈNES (lat. Convenu), peuple de l'ancienne Gaule
[Novempopulanie], qui occupait la partie méridionale du
département actuel de la Haute-Garonne. Ch.-I. Lugdunum
Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges). — Un, une
CONVÈNE.
CONVENIR (lat. convenire; de cutn, avec, et venire,
venir. — Se conjugue comme venir) v. n. Autref., Venir
dans le même lieu, se rassembler, ii Etre d'accord, s'ac-
corder, concorder : Ce sont des témoiris fidèles ç?// convien-
nknt sans s'être entendus. — On dit dans le même sens
Convenir de on sur: Les hommes et les femmes conviennent
rarement sur le mérite d'une femm»", leurs intérêts sont
trop différents. (La Bruy.) [L'un et l'autre ont vieilli.]
— Co7\venir de ou que. Régler, arrêter ensemble : Con-
venir Dtm prix. Convenir que l'on s'écrira, n Convenir de.
Avouer, confesser, reconnaître la vérité de : Qui convient
T>E ses torts commence à en avoir moins. (Boiste.) il Convenir
à. Etre bienséant : La raillerie ne convient pas k ceux
qui sont élevés au-dessus des autres. (Fléch.)
— Impersonnell. Etre convenable, opportun, bienséant ;
Il ne convient à personne d'être arrogant.
— Etre propre, soriable, convenable, opportun pour,
approprié à : Place qui convient à un employé. La vio-
lence necoNviENT qu'au despotisme. (M"' de Staël.) ii Plaire,
agréer à : Ceux à qui tout le 7)ion'fe convient conviennent
rar^me7ît à tout le monde. (M""* d'Arconville.) n S'emploie
aussi absolument dans le même sens : Un hoi7ime habile
sent s'i7 convient ou s'il ennuie. (La Bray.)
— Gramm. S'accorder, être conforme par la désinence :
Il faut que le substa7itif et l'adjectif conviennent en ^enre
et en 7\07nbre.
— Logiq. Convenir à. Se rapporter à, se dire, pouvoir
être dit de : L'attribut convient au sujet.
— Rem. Ce verbe prend l'auxiliaire ai'ofr quand il signi-
fie être à sa convena7\ce, êt7-e convenable : Cet apparteme7it
aurait convenu à mon père s'il eût été moins c/ier. li II prend
l'auxiliaire être qiiand il veut dire demeurer d'accord : Ih
SONT convenus ue partir ensemble, il II s'emploie avec le
pronom personnel, comme verbe réciproque, et signifie
alors. Se plaire, s'accorder, être faits l'un pour l'autre :
Se ressembler peu est peut-être une raiso7i pour se convenir
beaucoup. (Beauchêne.)
— V. a. Dr. anc. Assigner ; former une demande contre :
Convenir sa partie.
Convenu, ue part. pass. du v. Convenir.
— Adjeciiv. En T. de diplom., tèlégr., etc.. Se dit d'expres-
sions employées avec une signification conventionnelle :
Mot convenu. Langage convenu. Ac/resse convenue.
— n. m. Ce qu'on a décidé d'un commun accord : S'en
te/iir au convenu. Il Ce qui est do convention : Saa-ifier la
nature à l'arbitraire, au convenu.
— Syn. Convenir, revenir. Co7ivenïr, c'est être conve-
nable, avoir toutes les qualités nécessaires. Revenir, c'est
plaire à la première vue, produire une impression favo-
rable. Il arrive souvent qu'une personne dont la figure
rei:ient n'a pas les qualités qu'on lui suppose; on cesse
alors de lavoir, parce que sa société ne convient pas.
— Anton. Disconvenir.
CONVENT {van — du lat. C07ive7itus, accord, assemblée)
n. m. Accord ; promesse ; condition, n Couvent, monastère.
Il Formalités légales nécessaires, en pays de nantissement,
pour le transfert de la propriété des immeubles. (Se disait
dansle Hainaut.) il Assemblée déjuges féodauxou fonciers,
dans laquelle se faisaient ces formalités. (Tous ces sens
sont vieux.)
— En T. de fr.-maconn.. Assemblée générale dans la-
quelle on traite des intérêts maçonniques concernant les
loges d'un pays, d'ui. rit, etc. : Les convents véritable-
ment franc s -maçonniques 7ie datent que de /7/7.
CONVENTICULE {van — \aX.conventiculum; de convenire,
supin co7iventu7n, so réunir) n. m. Petite assemblée, et
surtout petite assemblée séditieuse ou clandestine : Les
coNVENTicuLivS sout défcndus. (Acad.)
CONVENTION {van-si-on — lat. conventio ; de convenire,
sujun co7ivc7}tum, convenir) n. f. Accord conclu entre deu.v
ou plusieurs personnes ; Convention expresse, tacite, ve7'-
bale, par écrit, il Clause, condition do cet accord : Modifier
les conventions, h Acte dans lequel cet accord est consi-
gné : Déchirer la convention.
— Par oxt. Accord, sympathie, relations.
— Particuliérom. Règle ayant un caractère général, et
2.50
qui résulte, non point do la nature des choses, mais d'un
accord exprès ou tacite entre les hommes : Les conven-
tions sociales.
— De co77vention, Conventionnel, qui n'a de valeur ou do ,
réalité que par l'effet de certaines conventions : Signes de'
convention. Dessin db convention.
— Monnaie de conventio7i, Monnaie qui a cours dans
plusieurs Etats, d'après une convention passée entre eux.
Il Monnaie qui a cours, non pas avec sa valeur réelle,
mais avec une valeur supérieure qu'on est convenu de lui
donner : La dépréciation 7i'est possible que pour les mon-
naies DE CONVENTION.
— Conventions matrimoniales , Clauses arrêtées entre
les futurs époux relativement à leurs intérêts pécuniaires
et écrites dans leur contrat de mariage.
— Syn. Convention, accord, contrat, marché, pacte, traité.
V. ACCORD.
— Encycl. Dr. Une convention est l'accord des volontés
de deux ou plusieurs personnes, en vue de produire un
effet juridique, c'est-à-dire, soit d'opérer une translation
de propriété, soit de créer des obligations antérieures ou
de modifier des engagements déjà existants. La convention
prend le nom de contrat quand elle est translative de pro-
priété ou génératrice d'obligations (C. civ., art. llOi}. Dans
tous les autres cas, elle retient le nom générique de con-
vention.
Les conventions, qu'elles tendent, soit à former, soit ù
résilier des obligations, ne sont valides qu'autant qu'elles
réunissent quatre conditions : consentement des parties,
leur capacité, un objet ceriain, une cause licite (C. cîv.,
art. 1108).
Les parties peuvent former toutes sortes de conventions,
pourvu que celles-ci ne dérogent pas aux lois qui intéres-
sent l'ordre public et les bonnes mœurs (C. civ., art. 6).
Les conventions valablement formées tiennent lieu de
lois à ceux qui les ont faites (C. civ., art. 1134). Elles (/où'e«(
être exécutées de bo7ine foi, prescription qui fait allusion
à la disparition de l'ancienne distinction romaine entre les
(■ contrats de droit strict ■>, et les « contrats de bonne foi ».
Les règles relatives à l'interprétation des conventions
(art. 1156-1164) sont plutôt des conseils donnés aux juges
que des dispositions impératives. V. obligation, contrat.
— Dr. milit. Convention 7nilitaire. On appelle ainsi un
arrangement conclu, au cours d'une campagne, entre deux
armées ou fractions d'armées ennemies, et que rendent
souvent nécessaire certaines circonstances de la guerre,
telles qu'un échange de prisonniers, l'enterrement des
morts après une bataille, un envoi de parlementaires, etc.
L'observation de ces conventions n'est garantie oue par
la loyauté réciproque des contractants; mais les lois de
la guerre imposent l'obligation de respecter les accords
ainsi conclus, et il est très rare qu'ils soient violés. Cela
no provient même presque jamais que de malentendus.
Toutefois, il arrive que des généraux prétextent l'offre
d'une convention pour arrêter ou retarder les mouve-
ments de l'ennemi, et les commandants en chef d'armées
ont eu souvent à blâmer ceux de leurs sous-ordres qui se
laissaient ainsi leurrer par un adroit adversaire. Aussi les
règlements militaires détentes les nations déterminent-ils
strictement les droits de chacun en matière de conven-
tions, les cas et les termes dans lesquels celles-ci peuvent
être conclues, etc.
— Diplom. Conve7itinn de Genève. C'est la convention di-
plomatique conclue le 22 août 1864 à la suite d un congrès
dont la réunion était due aux efforts d'un philanthrx)po ge-
nevois, Dunant, et à Gustave Moynier, président de la So-
ciété d'utilité publique genevoise, secondés par le général
suisse Dufour. Composée de 36 mem-
bres, les militaires y étaient en majo-
rité; ses premières réunions eurent
lieu du 23 au 29 octobre 1S63, et
aboutirent à une série de résolutions
tendant à l'organisation, dans chaque
fays, de comités destinés à seconder
action des corps militaires de santé.
La convention de Genève fut signée
tout d'abord par les représentants de
seize Etats, parmi lesquels toutes les
grandes puissances, sauf l'Autriche
et la Russie, qui, d'ailleurs, y adhé-
rèrent plus tard, ainsi que le reste
des Etats européens et la plupart des Etats civilisés hors
d'Europe, tels que la Perse, le Japon, le Salvador, lo
Chili, le Pérou, et enfin le Venezuela ( 1894 ) , le Siam
(1895), la république Sud - Africaine (1896), l'Etat libre
d'Orange (1897).
Le texte primitif de la convention offrait des lacunes et
des défauts, que la guerre de 1866 fit reconnaître. Aussi
un nouveau congrès, tenu à Genève en 1868, a-t-il adopté,
à la date du 20 octobre, un certain nombre d'articles addi-
tionnels à la convention primitive ; mais ces derniers ar-
ticles n'ont pas été ofticiellenient ratifiés par les puissances
signataires, et n'ont pas le même caractère obligatoire que
les autres. Pourtant, dans la pratique, ils sont observés à
peu près de même.
La convention de 1864 comprend 10 articles :
Le l*"" proclame la neutralité des ambulances et hôpi-
taux militaires, aussi longtemps qu'il s'y trouve des ma-
lades ou blessés, cette neutralité devant cesser s'ils étaient
gardés par une force militaire ; le 2" admet au bénéfice
de la neutralité tout le personnel des hôpitaux et ambu-
lances : sanitaire, administratif, de transport, religieux,
tant qu'il fonctionnera et qu'il restera des blessés à se-
courir; le 3" spécifie que ce personnel pourra continuer
son service, même après occupation par l'ennemi, et so
retirer ensuite librement pour rejoindre son armée.
D'après l'article 4, le matériel des hôpitaux 7nilitaircs
tombé aux mains de l'ennemi devient sa propriété ; l'aïn-
bulance, au contraire, conserve son matériel.
L'article 5 assure le bénéfice de la neutralité aux habi-
tants qui portent secours aux blessés; leurs maisons sont
dispensées du logement des troupes et d'une partie des
contributions de guerre.
L'article 6 assure les mêmes soins aux blessés des doux
partis et réglemente leur renvoi, après guérison, s'ils sont
incapables de servir, ou s'ils s'engagent à ne pas lo faire
pendant la durée de la guerre.
L'article 7 détermine le drapeau et le brassard interna-
tional à fond blanc marqué d'une c7'oix 7^ouge.
L'article 8 laisse aux commandants on chef le soin do
régler les détails d'exécution de la convention.
D'après l'un des articles additionnels, la dénomination
!!i
■■
Drapeau
de la Convention
de Genève.
2S1
d'ambulance s'appliquera aux hôpitaux do campagne et au-
tres établissomouts temporaires qui suivtuit les troupes.
Convenlion de Samt-PétersbouTy . Cotto cûiivoiitioD a été
siguéo, io u tiôcembre 1868, par toutes les puissances
européennes, à la suite d'une conféronco provoijuéo par le
tsar Alexandre II, dans le but d'éviter l'oinploi, à la guerre,
» d'engins destinés à augmenter les calamités et les souf-
frances des nations, sans proHt pour lo succès tînal des
opérations ». Par cette convention, les contractants s'inter-
disent H l'emploi, par leurs troupes de terre ou do mer, do
tout projectile d'un poids inférieur à 400 grammes, qui
serait ou explosible ou chargé de matières fulminantes ou
intlammabloa ». Cette interdiction est justiliéo par des
« considérants » qui disent, en substance, que « le seul but
légitime do la guerre est l'atTaiblissement dos forces mili-
taires do l'ennemi ; que, pour l'atteindre, il suftit do mettre
hors de combat le plus grand nombre d'hommes possible,
et que ce but serait dépassé par l'emploi d'armes qui aggra-
veraient inutilement les souffrances de ces hommes, ou
rendraient leur mort inévitable «.
Cet engagement n'était obligatoire que pour les parties
contractantes, qui devaient inviter les autres Etats à y
accéder, mais n étaient pas elles-mêmes tenues de l'ob-
server au cours d'une guerre à laquelle prendraient part des
non-contractants. D'où l'impossibilité d'invoquer la con-
vention de Saint-Pétersbourg dans les guerres coloniales.
Convention militaire du 3 juillet i8i5. C'est l'acte qui
régla le sort de Paris et de l'armée française concentrée
sous les murs de la capitale, après la bataille de Waterloo.
Elle fut arrêtée au palais de Saint-Cloud, entre Bignon,
ministre provisoire des affaires étrangères, de Bondy,
préfet de la Seine, et le comte Guilleminot, chef d'état-
major de l'armée d'une part ; le général Blucher et le duc
de Wellington, commandants en chef des armées prus-
sienne et anglaise, de l'autre. Elle stipulait la retraite,
sous huit jours, de l'armée française, avec son artillerie et
ses bagages derrière la Loire, la protection des autorités
françaises parles troupes étrangères, l'engagement, pour
ces troupes, de respecter les propriétés privées et pu-
bliques n'ayant pas rapport à la guerre, ainsi que la li-
berté individuelle de tous les habitants de Pans. Enfin,
l'article 16 déclarait la convention commune à toutes les
armées alliées, sous condition de ratification par les puis-
sances dont ces armées dépendaient.
Conventions avec les grandes compagnies de chemins de
fer. V. cin;MiNS de fer.
CONVENTION {van~si-on — même étymol. qu'à l'art,
précéd.) n. f. polit. Assemblée de représentants du peuple,
formée exceptionnellement pour établir ou modifier une
constitution : La constitution des Etats-Unis a été rédigée
par une convention. (Acad.) il Local où la même assem-
blée tient ses séances ; Se rendre à lu convention.
— En Angleterre, Assemblée extraordinaire du parle-
ment en 1688 : Pendant la révolution de 1688, le parlement
d'Anf/leterre s'était constitué en convention.
— Dr. anc. Convemioris royales de Niraes, Juridiction
royale établie à Nîmes, pour connaître des exécutions
faites en vertu des obligations passées dans son ressort.
— Géogr. anc. Nom donné aux divisions de chacune des
régions de rEspag:n6 ancienne.
— Encycl. Poht. Aux Etats-Unis, le pouvoir législatif
et le pouvoir constituant sont nettement séparés. Aux
législatures appartient le pouvoir léç:islatif, aux conven-
tions le pouvoir constituant. Les attributions des conven-
tions assemblées sont si complètement différentes de
celles des législatures qu'on ne leur reconnaît pas le droit
de voter des fonds pour imprimer leurs procès-verbaux.
La constitution fédérative des Etats-Unis est l'œuvre
d'une convention. Les délégués de plusieurs Etats, as-
semblés en 1786, à Annapolis, pour préparer une législa-
tion commerciale, émirent le vœu qu'une convention fût
réunie pour resserrer les liens qui unissaient entre eux
les Etats. Cette ccnvention, assemblée on mai 1787 à
Philadelphie, acheva ses travaux en septembre. La consti-
tution élaborée par elle fut alors adressée par le Congrès
au gouvernement de chaque Etat, avec invitation de la
soumettre à l'examen de conventions populaires élues à
cet effet. Ces conventions se réunirent successivement, et
toutes approuvèrent le nouveau pacte fédéral (1788-1790).
— Il y a aussi des conventions tenues par les divers partis
politiques pour préparer l'élection du président des Etats-
Unis, d'autres pour examiner des questions d'intérêt gé-
néral, qui sont ensuite soumises aux législatures ou au
Congrès, pour être transformées en lois.
Convention ou mieux Convention nationale,
Assemblée politique française, (jui siégea du 20 septembre
1792 au 26 octobre 1795 : Aa Convkntion, »iO(^i/f rf l'nfrj/ic,
fut composée en grande partie de jeunes têtes. (Balz.)
— Encycl. Elue après le lO août, la Convention proclama
l'abolition do la royauté lo 2i septembre 1792, puis la
République. On y remarquait plusieurs groupes. Los gi-
rondins (Condorcet, Vergniaud), en majorité, s'opposaient
aux hébortistes comme Collet d'Herbois, aux montagnards
comme Marat, Danton, Robespierre. La Plaino oscillait
entre les deux partis. Après l'exécution do Louis XVI
(21 janv. 179,1), au momtmt où la
situation so compliquait à l'ex-
térieur, et où la guerre civile
éclatait en Vendée et en Bre-
tagne, les girondins virent dé-
croître leur popularité. La Con-
vention, sous l'influonco do
Danton, décréta alors rétablis-
sement du Tribunal révolution-
naire (10 mars 1793), ot, après
la trahison do Dumouriez, du
Comité de Salut public. Los
girondins, vaincus dans leur
lutto contre Marat, réussiront
à faire emprisonner Hébert,
mais, sous la pression du peuple, leurs principaux chefs
furent arrêtés fo 2 juin. La convention acceptait la tyrannie
du gouvernemfnt révolutionnaire. En mémo temps, elle
avait à lutter contre un Iriplo péril ; l'insurrection, l'in-
vasion ot l'anarcliie. Bientôt, les Vendéens furent vaincu*;
au* Mans ot à Savenay {déc. 1793), ot los victoires d'Hond-
schooto ot do Wattigoios, les succès do Picbogru à la
frontière, do Jourdan ù. Flourus (18 juin 1701\ do Moncoy
ot Dugommior aux Pyrénées, affirmèrent ù. loxtériour la
valdurdosarntfSbs franjaisos; mais.àrintériour.laTbrrour
commença avec la dictature coUoctivo du comité do Salut
CONVENTION — CONVERGER
Carte dos nmnibro»
de la CoQveotloQ (1792).
Cartes des membres de la Coaveutioa (17îi;]).
public, « centre unique du gouvernement ». Dos lo 2-1 juin,
pour mettre fin à l'agitation girondine dans les départe-
ments, la Con-
vention avait
édicté la Con-
stitution do
1793, qui no
fut pas appli-
quée. Après
1 assassinat
de Marat par
CharlotteCor-
day (13 juin.
1793), on prit
des mesures
extrêmes. Le procès de Marie-Antoinette, la loi dos sus-
pects, l'arrestation des 74 députés protestataires contre le
2-Juin, l'exécution des 21 chefs girondins (21 oct. 1793j
furent les principaux faits do cette sanglante période.
Robespierre, après s'être défait de Hénert et de Danton,
après avoir organisé la fête de l'Etre suprême, put se
croire le seul maître. Sa loi du 22 prairial, qui donnait
pleins pouvoirs au tribunal révolutionnaire, même sur
les conventionnels, le perdit. 11 fut renversé le 9 ther-
midor (27 juin. 1794). La loi du 22 prairial fut rappor-
tée, les lois de circonstance revisées, les pouvoirs des
comités révolutionnaires limités, et les collaborateurs de
Robespierre arrêtés. Mais l'œuvre de réaction fut entravée
par le peuple, qui envahit deux fois (12 germinal, l" prai-
rial} [!"' avr. 1795, 20 mai 1795] la Convention, en récla-
mant du pain, la constitution de 1793 et la liberté des
détenus. L'émeute ne fut qu'un moment victorieuse ; douze
jours après l'exécution des derniers montagnards, le tri-
bunal révolutionnaire était supprimé. A 1 extérieur, les
succès de Jourdan, Moreau, Michaud sur le Rhin, de
Pichegru en Hollande entraînèrent la signature des trai-
tés de Bâle (1795), qui donnaient à la France ses limites
naturelles, tandis que les royalistes étaient vaincus à Qui-
beron (20 juill. 1795) par Hoche, et la Vendée enfin pacifiée.
La Convention, après avoir réprimé l'agitation royaliste
de Provence et l'insurrection parisienne du 13 vendémiaire
an IV, vota la Constitution de l'an III, et se sépara le
4 brumaire an IV (26 oct. 1795). L'œuvre législative des
divers comités de la Convention (Carnet, Canibon, Camba-
cérès, Lakanal) fut considérable. La Convention décréta
la suppression des redevances et droits féodaux, le par-
tage des biens nationaux, l'abolition de l'esclavage dans
les colonies, la liberté descultes et la séparation de l'Eglise
et de l'Etat. Elle organisa l'instruction secondaire et pri-
maire, fonda les grandes écoles (Normale, Polytechni-
que, etc.). On lui doit encore le Code des délits et des peines,
et d'importants et nombreux décrets sur l'organisation mili-
taire et maritime. Par ses lois et ses institutions fondées
sur les grands principes républicains, elle porta un coup
définitif à la vieille société monarchique.
— BiBUOGR. : de Barante, Histoire de la Convention ;m-
tionale (Paris, 1851-1853); F.-A. Aulard, les Orateurs de
la Législative et de la Convention {Paris, 1885) ; les Histoires
de la dévolution par Thiers, Mignet, Micholct, Taine, etc. ;
H. Wallon, les Représentants du peuple en mission et la
Justice révolutionnaire dans les départements (Paris, 1888-
1890); Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public
(Paris, 1889-1890).
CONVENTIONNEL, ELLE {van~si-o-nèi) adj. Qui résulte
d'une convention. (Est opposé, en terme de droit, à légal ou
Judiciaire) : Bail conventionnel. Préciput conventionnel.
— Qui n'existe qu'en vertu d'une convention, qui n'est
pas fondé sur la réalité, la nature, la nécessite des choses :
Monnaie qui n'a qu'une valeur conventionnelle.
— Hist. Qui appartient à la Convention nationale ou à
sa politique : La tradition conventionnelle. (Pou us.)
— n. m. Membre de la Convention nationale ; Les con-
ventionnels se piquaient d'être les plus bénins des hommes .
(Chateaubr.)
CONVENTIONNELLEMENT {van-si-o-nè-le) adv. Par
convention, par suite do convention.
CONVENTUALISER {van — rad. conventuel) w. n. Fonder,
établir des couvents.
CONVENTUALITÉ {van) n. f. Etat des religieux ou ro-
ligiousos nui vivent ensemble sous une règle.
CONVENTUEL. ELLE [van-tu-èf — rad. convent, anc.
forme du mot couvent) adj. Qui appartient, qui a rapport
aux couvents, à un couvent : Régie convkntdellk.
— Maison conventuelle. Logis dos religieux ou reli-
gieuses, couvent. Il J/enseconutfHiut'/ie, Revonuducouvont.
n Messe conventuelle. Messe qui so dit dans lo cou-
vent et à laquelle assiste toute la communauté, n Assem-
blée conventuelle. Assemblée générale de tous los membres
de la communauté, il Prieuré conventuel. Prieuré où il y a
dos religieux, n Religieux conventuel ou substantiv. Con-
ventuel, Religieux qui habite dans un couvent. (On donne
particulièrement ce nom aux religieux de Saint-François,
(jui n'ont pas adopté la réformo des obscrvantins, ot qui
possèdent dos revenus.)
— Conventuelle rédemption. Géogr. Autrefois, Chacun
dos districts du l*araguay gouvernés par los jésuites.
CONVENTUELLEMENT (van-tu-è-le) adv. En commu-
nauté, selon les règles des couvents; dans la forme convon-
tuolle : Vivre coNviiNTUELLEMENT. Des religieuses conve-n-
TtîKLLKMENT assemblées.
CONVENTUS (vin-tuss) n. m. Dr. rom. Assises judi-
ciaires tenues périodiquement par lo gouverneur ou par
sou délégué, dans les principales villes do la province.
— Encycl. Co système, permettant aux plaideurs do
fairo juger plus facilement leurs causes, était analogue à
celui consistant, on Italie, dans l'onvoi par lo préteur do
prœfecti jure dicundo dans certaines villes. La pratique
des conventus, qui était usitée sous la république et au
commencement do l'empire, no parait pas avoir survécu
aux réformes do Dioclétion. Les conventus étaient desti-
nés à. l'expédition des procès civils. Le gouvorneur. ayant
lu juridiction dans la province tenait on principe ces as-
sises, mais il pouvait so fairo remplacer. Sous la répu-
blique, il déléguait ses questeurs, ses légats, ou mémo un
pr.T.fcclus fabrum ; sous l'ompire, dos légats. La session
comportai doux opérations distinctes : la diearum scriptio
ot la diearum xortttio, dont l'objet est trffs controvoïsé.
CONVERGENCE {v^r-jatiss) n. J'. Direction commune vors
un niV^mo point : Ln t*(t^■VltHOE^/cR de deuje lignes. Ln con-
VLKGUNCK des rayoHS réfléchis par un miroir concat'c.
— Fig. Concentration d'action : Le journal est le plus
puissant moyen de convergence que notre siècle convergent
ait trouvé. (C. Dollfus.)
— Biol. Ressemblances survenant entre des êtres diffé-
rents, sous l'influence do conditions do vie identiques.
— Math. En mathématiques, le mot convergeiiee est
employé pour exprimer l'idée de tendance à un but, vers
une limite, avec cette circonstance accessoire que le
concours n'aura jamais lieu, l'intorvallo laissé pouvant
seulement diminuer indéfiniment.
— Anton. Divergence.
— Encycl. Math. L'établissement des conditions ou des
caractères de convergence dos formules où se trouvent in-
diquées des opérations en nombre infini constitue l'une
des plus importantes questions do l'analyse transcendante.
Convergence des séries. V. série. Convergence des produits
en nombre infini. V. produit. Convergence d'une fraction
cotitinue. V. fraction.
— Phys. La convergence d'un miroir, d'une lentille, ou
d'un système dioptrique centré est mesurée par l'inverse
de la distance focale exprimée enmètres; elle est négative,
si lo système est divergent, positive, si lo système est con-
vergent.
L'unité de convergence, que l'on appelle dioptrie, est
la convergence d'un système qui a pour distance focale
1 mètre. Il en résulte qu'une lentille convergente, par
exemple, dont la distance focale est 2 mètres, a pour
convergence - dioptrie; une lentille de 0'°,20 de dis-
tance focale a pour convergence -
5 dioptries, etc.
Si l'on accole plusieurs lentilles infiniment minces, on ob-
tient un système dont la convergence est égale à la
somme algébrique des convergences des différents verres
pris isolément ; ainsi, en superposant trois lentilles de
-f 1, — 8, -(-9 dioptries, on obtient un système de
-î-1 — 8 + 9 = 2 dioptries. Si, en particulier, on superpose
deux lentilles, Tune convergente, l'autre divergente, d'un
même nombre de dioptries, Te système se comporte comme
une lame à faces parallèles (0 dioptrie); d'où le procédé
employé par les opticiens pour trouver le nombre de diop-
tries correspondant à un verre donné ; il suffit de cher-
cher le verre qui, associé à. la lentille en question, pro-
duit un système ne déviant pas la lumière.
C'est presque toujours en dioptries que les opticiens
numérotent aujourd'hui les verres de binocles. On se ser-
vait autrefois, et l'on se sert encore quelquefois, d'un
système tout différent : les verres do binocle étant li-
mités par des faces de même courbure, on leur donnait
comme numéro la valeur commune des rayons de cour-
bure, exprimée en pouces: la règle permettant de passer
de ce mode de notation au nouveau est la suivante : le
produit du numéro en pouces par le nombre de dioptries
est égal à 37.
— Art milit. Le mot conve7'ge7ice s'applique surtout aux
feux et plus particulièrement à ceux de rartîUerie. que
l'on peut, de très loin, faire agir sur les buts les plus divers,
ce qui permet de faire converger sur un mémo objectif le
tir de batteries souvent fort éloignées les unes des autres.
On y arrive par des procédés spéciaux.
On appelle aussi cojivergence, ou mouvement convergent,
l'opération par laquelle on fait arriver à un moment donné,
sur un même point du champ de bataille, des troupes de
diverses armes appelées de différents côtés.
— Biol. On peut comparer los phénomènes de conver-
gence, en biologie, à la ressemblance morphologique fac-
tice que l'on donnerait à des substances fusibles diffé-
rentes en les coulant dans un même moulo. Deux Êtres
que leurs propriétés chimiques , classent dans doux em-
branchements différents du règne animal peuvent, dans
des conditions mécaniques analogues, devenir difficiles à
distinguer l'un de l'autre. Cola arrive, par exemple, assez
souvent, dans la dégradation par parasitisme.
Les phénomènes de convergence sont une cause d'erreur
en classification, puisque la classification doit établir la
parenté réelle des êtres, ot non leurs ressemblances fac-
tices. Le plus souvent, les premiers phénomènes du dé-
veloppement embryogénique permettent d^éludor cette
cause d'erreur; par exemple, certains cirripèdes qui, à
l'état adulte, ont l'apparenco d'un sac informe, ont néan-
moins pu, grâce à leurs formes larvaires, être classés
parmi los crustacés, avec lesquels ils semblent, au premier
abord, n'avoir aucune analogie.
Il ne faut pas confondre les phénomènes de convergence
avoc'les phénomènes do mimétisme, y. co mot.
CONVERGENT (vèr-jan), ENTE adj. Qui converge : ii-
gnes convkrokntes. Rayons convergents.
— Fig. Qui so rapproche, qui se touche, qui a un but,
un résultat commun : Opinions convergentes, tl Qui con-
centre l'action : Groupements ciinverc.ents.
— Algébr. Approximation convergente. Approximation
obtenue par des corrections successives, en commençant
par les plus importantes, devant losquoUos les autres de-
viennent bientôt négligeables. Il Formule convergente . For-
mule contenant rindication d'opérations en nombre infini,
dans laquelle, au moins à partir d'un certain rang, la suiier-
position dos opérations indiquées fournit, pour la grandeur
ronrésentéo, dos valeurs oui no peuvent jamais croître
inaértniment, mais qui, do plus, convergent vors uno limite
uniquo : Vnc koiïmdlk dont la valeur tendrait périodiquement
tantôt vers une limite, tanltU vers une autre, ne serait pas
converoente. bien que toutes ses valeurs restent finies,
— Arlill. Feux convergents. Tir convergent. \. tir.
— Hist. natur. So dit dos parties qui tondent à so rap-
procher depuis leur base. .
— Phvs. Itai/ons convergents. Rayons qui s« dirigent
sur un même point : L^-s rot/ons parallèles réfléchis par
des miroirs sphériques concaves ne sont pas exactement
CONVERGENTS. Il Qui a la propriété do faire converger :
Lentille convi-rgente. ^l/iroir convergent.
— Anton. Divergent.
CONVERGER (je — lut. convergere ; do eum. avec, ot rti"-
fjt-rc so tonrnor, s'incliner. Prend un o après lo « devant a
ot o : Je convergeai, JVou* convergeons) v. n. Tondre vers un
mémo point, avoir uno mémo divcction: Presque tous lûs che-
mins (Ut fer français coy\'EBGKNT sur Paris. ^
v;,, ,- ,:i .iiMor. marcher vers un mémo liou : Troupes
guic- -ttjwptace.u S'o réunir on un mémo lieu :
YfjfK 'ous citNVEiauNT i'fir Paris.
_ i _ n même but, une nuMuo tondanco : La
COJNYERGINE — CONVERSION
volonté est le centre d'où part le rayonnement et oà tout
CONVERGE. (Bautain.)
— En T. dalg., Se dit d'une grandeur variable par rap-
port à une grandeur fixe, lorsque la première se rapproche
de plus en plus de la seconde, mais sans pouvoir l'atteindre,
la différence pouvant toutefois devenir indéfiniment pe-
tite. (On ne doit pas dire d'une grandeur qui tend à dépas-
ser toute limite d'étendue qu'elle converge vers l'infini,
parce que la convergence suppose le rapprochemeat par
degrés insensibles }
— Anton. Diverger.
CONVERGINÉ, ÉE (rad. converger) adj. En T. bot., Se dit
des nervures qui convergent, après avoir décrit une courbe
de part et d'autre de la nervure médiane, il Se dit aussi des
feuilles qui ont les nervures ainsi disposées : Nervitreft^
Feuilles converginfes.
CONVERS {vèr'), ERSE [du lat. coiwersus, converti] adj.
Se dit des religieux et religieuses qui ne chantent pas au
chœur, et sont chargés du service domesii(jue de la com-
munauté : Frère convers. Sœur converse.
— n. f. Sœur converse.
— Enctcl. Le nom de convers (conversi) apparaît pour
la première fois chez les écrivains du iv» siècle. Il désignait
aJ ors, d'une manière générale, tous ceux qui quittaient le
monde pour embrasser la vie cénobitique. II fut d'abord
appliqué aux moines qui, dans les commencements, étaient
tous laïques. Quand un certain nombre d'entre eux eurent
été élevés au sacerdoce, l'appellation de « convers » fut ré-
servée aux frères qui, n'ayant pas reçu les ordres, ne
chantaient pas au chœur, et restaient chargés des emplois
inférieurs. Le pape Pie V défendit par une bulle aux com-
munautés de femmes de recevoir des sœurs converses,
mais cette défense fut levée dans la suite. Actuellement, un
grand nombre do couvents de religieux et de religieuses
ont des frères convers et des sœurs converses.
CONVERS (vèr') n. m. Commerce amoureux. (Vieux.)
CONVERS [vèr') n. m. Nom que les pêcheurs de la Man-
che et du littoral de l'Océan donnent à la petite alose.
CONVERSABLE ad). Avec qui l'on peut converser agréa-
blement : // me semble qu'il n'y a plus dans le monde de
personnes coNVERSAfiLKS. (Voiture.)
CONVERSANO (lat. Cupersanum), ville d'Italie (Apulie
I^Pouille. prov. de Bari délie Puglie]), non loin de l'Adriati-
que; 12.000 hab. Siège d'un évèché suffragant de l'arche-
vêché de Bari. Belle cathédrale, château, séminaire, plu-
sieurs couvents. Vins, huiles, amandes, lin et coton. Ville
très ancienne, fondée, dit-on, par les Etrusques, Convei-
sano fut occupée par les Normands, qui en firent pendant
quelque temps le siège de leur gouvernement.
CONVERSANT ( vèr-san)^ ANTE adj. Qui converse avec
les hommes, avec le monde, qui vit dans la société. (Inus.)
CONVERSATION (vèr, sï-on — \at. conversatio ; dùconver-
son, converser) n. f. Entretien familier : Le secret de plaire
dans les conversations est de nepas trop expliquer les choses.
(La Rochef.)
La rontersation périrait de langueur
Sans ce tour amusant qu'un esprit tin lui donne.
C. Dblavione.
Il Art ou manière de converser : La conversation de Mon-
tesquieu était légère, agréable et instructive. (D'Alemb.)
— Changer la conversation. Changer de sujet de conver-
sation. Il Être à la conversation, Y prendre part, y prêter
attention, en suivre le cours.
— Conversation criminelle, Expression que la France a
empruntée à l'Angleterre pour signifier Rapports intimes
et adultères : Femme surprise en convi-^rsation criminklle.
— Conversation politique. Expression par laquelle on
désigne, dans le parlement anglais, une discussion qui ne
porte pas sur un projet de loi, mais qui tend seulement à
obtenir du ministère certaines explications.
— Maison de conversation. Etablissement où les bai-
gneurs, dans les villes d'eaux, se réunissent pour faire la
conversation, jouer, etc.
— Pièces de conversation. Nom que l'on donne, en Alle-
magne, aux comédies où l'on met en scène la haute so-
ciété. [| Opéras de conversation, Opéras comiques dans le
même pays.
— Encycl. Ce n'est que dans les sociétés polies, amies
du iuxe et du savoir, que prend naissance la conversation,
fille du loisir et de la curiosité de l'esprit. Dans l'antiquité,
on la trouve seulement à Athènes, où la vie est presqu'une
conversation continuelle, à l'Agora, au Prytance, à l'Aca-
démie. Ces philosophes qu'on rencontre à tous les coins
de la ville : les Diogène, les Socrate, les Platon, sont des
causeurs qui font la conversation avec ceux qu'ils veulent
initier aux conceptions philosophiques. Rien ne manque à
la conversation atliénienne, pas même l'influence des fem-
mes; les maisons des hétaïres font songer en quelque ma-
nière aux salons du xviii'^ siècle. Les banquets, eux aussi,
étaient un motif et un prétexte à conversation ; les Ba/i-
çuetaiie Platon, de Xénophon, d'Athénée, nous donnent une
idée de ces conversations.
h'urbanité romaine no fut que la tille dégénérée do Vat-
tieisme athénien. Les Romains étaient un peuple trop po-
sitif, trop occupé uniquement d'intérôis politiques pour
avoir ia liberté et la légèreté d'esprit nécessaires â la
conversation. Lorsque les arts de la Grèce eurent pénétré
 Rome, ils contribuèrent bien à répandre le goût des
choses do l'esprit, mais co fut seulement chez un petit
nombre : chez les Scipions, aux soupers de Ciccron, dans
les cntreticnsdo César. L'empire, en détruisant les grandes
Xamilles, ctouiTa co germe dans sa naissance- Quand vint
l'époque des délateurs, les paroles restèrent glacées sur
les lèvres, un silence général se fit â Rome.
En France, pendant toute la durée du moyen âge, nous
ne voyons pas qu'on ait pratiqué la convcr.sation, à la
prendre flans le sons où elle est entendue ici. C'est en Italn-
qu'elle commença à renaître, dans les cours brillantes de
Ferraro.d'Urbin, de Florence ou de Rome ; dans ces assem-
blées, que présidaient la reine do Naple.s, Léon X, ou
Laurent de Médicis, dont Boccace nous a conservé le sou-
venir dans son Dt'caméron, ot dont Balthasar Castigliono
nous a transmis la tradition dans son Courtisan. Aussi bien
est-ce d'Italie que nous vint lo goût do la conversation,
en môme temps quo celui des arts. Sous François I""', on
vit les trois Marguerites former autour d'elles une cour
dïstfrto et brillante. Ce mouvemont, arrôté un moment
par les querelles religieuses et Icï» habitudes soldatésquci
■de la cour du Béarnais, &e ranima au commencement du
xvii* siècle, et reçut de la société de l'hôtel de Rambouil-
let un élan qu'il ne devait plus perdre. C'est de cette époque
que date la société polie en France ; c'est à cette époque
aussi qu'est née la conversation française. Y. Rambouillet
(hôtel de).
Plusieurs salons s'étaient ouverts à côté de celui de
l'hôtel de Rambouillet, et ces réunions contribuèrent à
orner les esprits, à adoucir les mœurs, à fixer la langue.
Ils l'épurèrent aussi de nombreuses expressions dont la
licence disparut pour jamais.
Au xvir siècle, la conversation avait eu de l'influence
sur les mœurs et sur la langue; au xviii^,qui fut son apo-
gée, elle en eut sur les idées. C'est dans ces salons, conti-
nuellement pleins, que les esprits s'imprégnèrent des idées
philosophiques qui ont préparé la Révolution; l'aristocra-
tie de la naissance commençait à disparaître devant celle
de l'esprit.
La Révolution dispersa cette société où le sérieux se
mêlait au frivole, l'esprit à la débauche. Sous la Répu-
blique et sous l'Empire, on avait bien autre chose à faire
qu'à causer. Lorsque, dans la France paciliée, quelques
salons s'ouvrirent, il se trouva que la conversation était
un art oublié, et que son règne était fini. Les esiirits avaient
perdu cette grâce, cette légèreté, cette frivolité même, qui
ne sauraient se trouver quo dans une aristocratie. Les dis-
cussions politiques avaient remplacé les conversations ga-
lantes, philosophiques et artistiques, et l'influence crois-
sante de la presse vint bientôt diminuer la part de la
causerie des salons.
— Syn. Conversation, colloque, conférence, etc. V. col-
loque.
Conversations ou iTn^'e/ieHsrfe .l/"^ de Maintenon (les),
écrites " pour éclairer nos dames do Saint-Louis ». Publié
en 1757, réédité et revu par Monmerqué en 1828, cet
ouvrage est le plus parfait qui soit sorti do la plume de
M""* de Maintenon. Saint-Simon loue pleinement les Conver-
sations, et Sainte-Beuve les admire. Ces pages remarqua-
bles sont destinées à tracer aux jeunes filles de Saint-Cyr
leur conduite dans le monde. Elles traitent, entre cent
sujets, de la société, de l'habitude, de la lecture, du mariage.
On y sent le cœur net et la raison saine de la petite fille
d'Agrippa d'Aubigné, et aussi combien elle était faite pour
le gouvernement intérieur et domestique. Les Conversa-
tions ont été données dans l'édition des Œuvres complètes
de M'^" de Maintenon, par Th. Lavallée (Paris, 1S54).
Conversations d'Emilie, ouvrage d'éducation par
M"" d'Epinay, publié en 17S1. Il avait déjà paru en 1714,
sous ce titre : Conversations entre une mère et sa fille. Dans
cet ouvrage. M"' d'Epinay s'attache de préférence à
la culture morale de l'enfant ; elle donne indirectement des
conseils tirés de l'expérience personnelle et de l'observa-
tion ; les petits drames, pleins de naturel, dans lesquels
elle place ses leçons, la peinture naïve des qualités et
des défauts de l'enfance, un ton exquis, tout occupe avec
intérêt l'attention du lecteur. Emilie a bien de l'esprit,
fieut-être plus que n'en comporte son âge; et sa mère
ui en suppose quelquefois encore plus qu'elle n'en a : elle
lui donne des explications un peu savantes. Ce sont là les
seuls défauts que l'on puisse noter.
M"" d'Epinay composa ces conversations pour sa petite-
fille, M"" Emilie de Belzunce. Traduit en plusieurs lan-
fues, le livre de M"' d'Epinay obtint, en 1783, de l'Aca-
émie française, le prix Montyon, trois mois avant la
mort de son auteur.
CONVERSE [vèrss — du lat. conversus, retourné) adj. f.
Logiq. Se dit d'une proposition dans laquelle on prend le
sujet pour en faire 1 attribut, et l'attribut pour en faire le
sujet d'une autre proposition. Tel est l'exemple suivant :
L'étendue est divisible, le divisible est étendu, dans lequel
la première proposition est dite cojtverse.
— n. f. Proposition converse, il Très souvent on a ap-
pelé converse la proposition en laquelle la véritable con-
verse est convertie : Les grands hommes sont mes rois;
jnais ia CONVERSE n'a pas lieu ici; les rois ne sont pas
mes grands hoinmes. (Volt.)
— Géom. Proposition directe, par opposition à la réci-
proque : La RiiciPROQUE Ji'est vraie que si l'attribut de sa
CONVERSI! ne convient qu'au sujet de la même pi^oposition.
CONVERSE [vèrss) n. f. Partie du tillac où l'on a cou-
tume de se réunir pour faire la conversation. (VieiLx.)
CONVERSEAU (vèr-so) n. m. Pièce d'un moulin placée
au-dessus des archures, et qui se compose de quatre plan-
ches assemblées en forme de caisse sans fond ni cou-
vercle.
CONVERSER {vèr — lat. conversari ; de cum, avec, et ver-
sari, se trouver) V. n. Tenir conversation, causer familière-
ment : Celui qui ne sait pas bien écouter et répondre ne sait
pas CONVERSER. (Boiste.)
— Autref. Vivre, être en rapport de société :
Nous ne conversons plus qu'avec des ours affreux.
La Fontaine.
— Fig. Se mettre en rapport, en communauté d'idées :
Les livres sont un moyen de converser avec les morts et les
absents, il Converser avec soi-même. Méditer dans la soli-
tude : L'habitude de converser avec soi-même tend tou-
jours à rendre l'homme meilleur. (D'Holbach.)
CONVERSER {vi-r — du lat. cotivcrsus, retourné) v. n.
Dans la théorie milit., Faire une conversion.
CONVERSIBLE adj. Fin. et logiq. Syn. de convertible.
CONVERSIN fvèr') n. m. Extrémité d'un champ labouré
on travcr.s, tandis quo le reste du champ est labouré dans
lo sens do sa longueur.
CONVERSION ivrr' — lat. conversio ; de converlerc, supin
conversum, retourner) n. f. Action de tourner; mouvo-
ment qui fait tourner. (Peu usité).
— Par ext. Transmutation : L'alchimie cherchait la con-
version des métaux en or. il Simple changement dans !a
forme : Convkrsion des anciennes mesuj-'es. Conversion des
nombres fractionnaires en nombres entiers.
— Par anal. Changement, mutation : Conversion rfe^ou-
vernernent.
— Particulièrcm. Action de se convertir, passage d'une
religion aune autre que l'on croit étro la vraie : Saint Paul
fut l'instrument de la conversion des gentils. \\ Passage
d'une vie pou chrétienne à la pratique des devoirs reli-
gieux ou do l'incrédulité à la foi : La conversion est a
la fois unn mort et une naissance. (Vinéf.) — Kam. Adop-
tion d'une vie plus'sago, plus régulière : ia conversion d'un
déduite de ;
252
ivrogne est toujours accompagnée de rechutes. — "Pig. Chan-
gement d'idées, de principes ; Les places sont, en politique,
le plus si'ir moyen de conversion.
— Arithm. Proportion par conversion déraison. Se disait
de la proportion ;
a' ~ b'
S ~ Jl
o'" b''
Il Co?iv€i'sion d'un nombre, Autre manière de l'exprimer ;
Conversion d'une fraction ordinaire en décimales.
— Art milit. Changement de front, mouvement (jui
amène un corps de troupes à prendre une direction oppo-
sée, après avoir pivoté autour de l'une de ses extrémités :
Conversion â droite, à gauche, il Quart de conversion. Mou-
vement qui amène la tête du bataillon où était le flanc.
Il Conversion de pied ferme. Celle dans laquelle l'homme
autour duquel on pivote ne quitte point sa place.
— Astron. V. la partie encycl.
— Bours. Opération faite en sens inverse de celle précé-
demment engagée. Vous spéculez à la hausse, par exemple ;
la baisse s'accentue. Vous vous mettez à la baisse, géné-
ralement en doublant votre position, de façon à couvrir
votre perte en cas de réussite. En un mot, vous vous u re-
tournez n, pour employer le terme courant. C'est une
CONVERSION.
— Dr. Changement d'un acte, d'une procédure en une
autre : La conversion d'un procès civil en procès criminel.
— Fin. Réduction du taux de l'intérêt servi aux por-
teurs des titres de la dette publique.
— Liturg. Co7iversioi> de saint Paul, Fête qui se célè-
bre le 25 Janvier dans l'Eglise catholique.
— Logiq. Changement d'une proposition en une autre,
dans laquelle l'attribut de la première devient sujet, et
vice versa : Ex. Tout ce gui commence finira [Tout ce qui finit
a commencé).
— Mar. Mouvement circulaire, opéré par des bâtiments
évoluant ensemble.
— Mécan. On nomme centre de conversion un point
conventionnel autour duquel un corps en mouvement
tourne ou tend à tourner en décrivant une courbe.
— Méd. Conversion des maladies, Changement d'une
maladie en une autre maladie.
— Rhét. Sorte de répétition, qui consiste à terminer de
la même manière plusieurs membres consécutifs du dis-
cours.
— Encycl. Logiq. La conversion consiste à changer, dans
une proposition, le sujet en attribut et l'attribut en sujet,
.sans que la proposition cesse d'être vraie, si elle l'était
auparavant. Dans ce cas. on appelle la seconde proposi-
sition la « converse >■ de la première. Ainsi, quand on dit :
" Un carré est un rectangle qui a les côtés égaux, » on peut
opérer la conversion de cette manière : « Un rectangle qui
a les côtés égaux est un carré. » Quand on veut opérer
une conversion, il faut conserver à chacun des termes la
quantité qu'il avait dans la proposition primitive, et se
souvenir, pour cela, que, dans les propositions affirma-
tives, l'attribut est un terme particulier, tandis qu'il est
général dans les propositions négatives. D'où les règles
suivantes :
1 <* L'universelle affirmative se convertit en limitant
l'extension de l'attribut devenu sujet : « Tous les hommes
sont mortels. — Donc quelques êtres mortels sont les
hommes. " C'est la conversion dite par accident.
2» L'universelle négative se convertit par une simple
transposition : a Nul poisson ne respire par des poumons.
— Donc nul (animal) respirant par des poumons n'est pois-
son. » C'est la conversion simple.
3" L'affirmative particulière se convertit également par
une simple transposition ; « Quelques sages sont riches.
— Donc quelques riches sont sages. » C'est encore la
conversion simple.
4" La négative particulière ne se convertit pas : « Quel-
ques hommes ne sont pas médecins. » On ne peut dire que
ouelques médecins ne soient pas des hommes. On recourt,
dans ce cas, au procédé indirect de la contraposition.
— Astron. Conversion des tetnps. On considère, en astro-
nomie, trois mesures principales du temps : temps sidé-
ral, vrai ou moyen. La conversion des temps consiste, la
mesure d'un temps étant donnée, à passer en un autre sys-
tème. Le temps sidéral, ^g. angle horaire du point vernal
à chaque instant, en un lieu donné, ne varie pas d'une fa-
çon uniforme, suivant les déplacements de l'équinoxe, et
n'est pas approprié aux usages courants, réglés sur le
soleil. Le temps solaire vrai t^ ou temps vrai est l'angle
horaire du soleil. On a :
t^ = t^-\-a. ot a = L-fC-t-Q;
L est la longitude moyenne du soleil, d'ascension droite
a, constamment rapportée â l'équinoxe moyen, C Véqua-
tion du ceJib-e et Q la réduction à l'équateur. L'ascension
droite a se compose donc de deux parties ; l'une, L, varie
proportionnellement au temps ; l'autre, C-f-Q, est pério-
dique. Mais le temps vrai n'est encore pas uniforme; si
l'on imagine un soleil fictif, soleil moyen, dont l'ascension
droite a', partie non périodique de a ou longitude moyenne
du soleil, soit constamment rapportée à l'équinoxe moyen
de chaque instant, le temps moyen t ^^^ varie d'une façon
rigoureusement uniforme, et c'est, en tout instant, l'angle
horaire du soleil moyen. Ainsi, le temps est toujours un
angle horaire, et l'on a, pour faire la conversion :
^=^»-i-«' ^^ ^„-/„ = a-.'=L + Q;
relation dite équation du temps.
La " Connaissance des temps ■» et 1' « Annuaire du Bureau
des longitudes i) donnent tous les éléments nécessaires à
ces conversions, ainsi que celles des mois, Jours, heures
en fractions d'année ou do jour.
— Art milit. La conversion est lo mouvement d'une
troupe qui pivote sur une do ses ailes : celle-ci pouvant,
ou bien rester immubile, — c'est la conversion à pivot fixe ;
ou se mouvoir ellc-mcmo, — c'est la conversion à pivot
mouvaïit. Ce dernier mode de conversion est, aujourd'hui
surtout, le plus usité ; c'est même le seul applicable dans
l'artillerie opérant avec son matériel attelé.
IjO terme de •■ conversion i' s'emploie encore pour dési-
gner le déplacement général d'une armée ou d'un grand
corps de troupes dont une des ailes se porte en avant, pen-
dant quo l'autre reste à pou près immobile, ot que los par-
ties intermédiaires modifient graduellement leur position,
do manière à changer tinalcmont l'orientation au front.
2î)3
— Dr. Conversion de saisie. Lorsqu'une saisie immobi-
lière a été transcrite, k-s intorossos, c'ost-à-diro lo pour-
suivaut et lo saisi, peuvent obtenir du tribunal l'autori-
sation de l'aire vendre sur simples aononcos et afHclies.
C'est ce qu'on apnello lu conversion de saisie {C. proc,
art. 745 et suiv.)- Les demandes sont formées par simple
requête, signées dos avoués de tontes les parties, et doi-
vent contenir une mise à prix servant d'estimation. Le
jugement no doit pas être signifié, et n'est susceptible ni
d'appel ni d'opposition. Dans la huitaine, mention en est
faite, on marge de la transcription de la saisie. L'adjr.di-
cation a lieu devant un notaire ou devant un juge.
L'avantage de la conversion de saisie en vente volon-
taire est d'arriver, à moins de frais et plus promptement,
à la vente de l'immeuble exproprié.
— Fin. La réduction du taux do l'intérêt servi p.ux por-
teurs des titres de la dette publique se légitime par le
droit reconnu à tout débiteur, par la législation civile,
do so libérer de sa dette, et elle se justitie pai la néces-
sité de restreindre les charges des contribuables aussi
souvent que cela se peut. Mais, pour qu'une coJiversion
soit loyale, il ne faut pas qu'elle se transforme en une
spoliation capricieuse du crédirentier faite au nom de la
loi. Il faut donc qu'elle puisse être présentée au public
avec l'option pour le remboursement du capital nomina-
tif garanti, c'est-à-dire qu'elle soit facultative, et que le
crédirentier l'accepte de son plein gré : cette condition
n'est réalisée que lorsque le cours de la rente sur le mar-
ché libre a dépassé le pair. Un titre de rente, 3 1/2 p. lon
par exemple, n'est convertible que lorsque son cours en
bourse s'élève à 101, 102, 105, etc., parce qu'à ce moment
l'Etat débiteur peut se libérer valablement envers son
créancier en lui remboursant 100 francs de capital. Au
lieu de rembourser le capital, il propose une réduction de
l'intérêt, à 3 p. 100 par exemple, ce que les rentiers accep-
tent parce que le taux courant des placements n'est pas
alors supérieur à ce taux et qu'ils ne pourraient faire
d'autres placements plus avantageux. La France et l'An-
gleterre ont fait, depuis un siècle, de nombreuses conver-
sions.
Conversion de saint Paui (la). Ce sujet a été fré-
quemment traité par les maîtres. Citons, notamment, le
tableau de Murillo.au musée de Madrid; celui du Caravage,
àSanta-Maria-del-Popolo,àRome ; ceux de Palraale Jeune
(musée de Madrid) ; du Garofalo (galerie Borghèse); de
L. Giordano (àl'Escurial) ; de J. Bassan (musée de Dresde);
de Louis Carrache, à la Pinacothèque de Bologne ; etc.
Uans Baldung Grûn et Heemskerk ont
gravé i'un et l'autre une Conversion de (T
saint Paul, de leur composition.
CONVERSIONNER {vér-si-o-n(^ v. r<
Opérer la conversion de : Jamais pj-> .
na entrepris de me conversionnî ;.
(Proudh.)
CONVERSIONNISTE {vèr-si-o-nisst' ]
n. m. Partisan de la conversion des ren-
tes : Les coNVERSiONNisriiS et les non-
COiNVERSIONNISTKS.
CONVERSO (mot portug.) n. m. Mar.
V. CONVKRSE.
CONVERTENTE {vér-tanf — du lat.
converlens, retournant) adj. f. So dit
d'une proposition qui a été changée eu
uno autre par conversion : Proposition
CONVERTiiNTE. De toute proposition ani-
verselle, comme celle-ci : Tout homme
est UD animal, on peut tirer une propo-
sition coNVERTBNTB particulière comme
cette autre : Certains animaux sont des
hommes.
— n. f. Proposition convertente : Une
proposition particulière ne peut avoir une
coNVERTKNTE générale.
CONVERTIBILITÉ (rér'— rad. conrer
tible) Q. f. Qualité de ce qui est conver-
tible; propriété des choses qui peuvent
être converties, changées en d autres :
La coNviiRTiBiLiTË dcs valeurs en espèces est la vraie base
du crédit.
CONVERTIBLE (vèr — lat. cnnrcrtibilis ; de convcrterc,
convertir) ailj.c^ui peut être converti, changé, transformé :
Obligattons convertibles e» rentes. \\ On dit aussi conveh-
SIDLE.
— Proposition convertible. Logiq. Proposition que l'on
peut convertir sans qu'elle cesse d être vraie, c'est-à-dire
qui reste vraie lorsque du sujet on fait l'attribut, et do
1 attribut lo sujet.
— Anton. Inconvertible.
CONVERTIBLEMENT '.vèr') adv. D'une manière conver-
tible.
CONVERTIR {vèr — du lat. convertcre ; do cum, avec, et
verterc, tourner) v. a. Changer, transmuer, transformer ;
Les alchimistes prétendaient convertir les métaux en or.
— Fig. Métamorphoser, changer le caracti-rc de : L'es-
prit de parti convertit les juges en bourreaux. (Boisto.)
— Particulièrcm. Faire changer do religion, amener à
la religion que l'on tient pour vraie : Convi-;rtir les païens,
les idolâtres, les hérétiques, n Faire changer d'avis ou do
parti : Convkutib un réactionnaire.
— Fin. Changer lo taux do : CoNViiRTiR le 5 p. 100
en 4 1/2.
Converti, ie part. pass. du v. Convertir.
— Sulistantiv. Personne convertie : Les nouveaux con-
vertis ont quelquefois une ferveur indiscrète. (Do Bonalil.)
— Fam. Prêcher un ronvcrii. à un converti. Chercher à
convaincre quoli|u'un qui est déjà convaincu.
~ Bours. Joueur qui a fait une conversion,
— Hist. rolip. Nom quo l'on donnait, dans lo xvi« et lo
xvii* siècle, à des mendiants qui faisaient métier de cliaii-
t:er do religion, et qui savaient tiror do caresses aumônes
dos ûmos dévotes, it Nouveau.T convertis. Nom qui fut
donné, après la révocation do l'édit do Nantes, aux pro-
testants qui abjurèrent pour embrasser lo catholicisme.
Se convertir, v. pr. Etre changé ; transformé, ii Kntrei*
dan« la religion quo l'on tient pour vraio; revenir à la
pratique dos devoirs rclii^ioux, et, fam., à uno conduite
régulière, il Changer d'avis, de sentiment, «lo parti.
CONVERSIONNER — CONVOI
~ Loçiq. Etre la converse l'une do l'autre ; Proposi-
tions qui SE CONVERTISSENT.
— Anton. Pervertir.
CONVERTISSABLE {vèr-ti-sabl') adj. Qui peut être trans-
forma : 'l'ims les silicates sont convektissabi.f.s en verre.
" Qui peut être ramené à telle religion : Les jnusulmans
ne sont pas convertissables. ii Qui peut ètro ramené à la
pratique des devoirs religieux, ii Qui peut être corrigé :
Vn inenteur invétéré n'est plus convertissablk.
— Anion. Inconvertiasable.
CONVERTISSANT {vér-ti-san), ANTE adi. Qui conver-
tit, qui est de nature à convertir : La grâce convertis-
sante.
CONVERTIS SEME NT {v^èr-ti-sman)n.vix. Action de trans-
former : Le convertissement des valeurs en es^pèces. il On
dit plus ordinairement conversion, excepté pour les
valeurs que l'on convertit en espèces, et los obligations
que l'on convertit en contrat de constitution.
CONVERTISSEUR (vèr-ti-seur'), EUSE n. Personne qui
convertit les infidèles, les pécheurs, etc. (Ne se dit gu^re
que par ironie.}
— Fig. Moyeu de conversion : Le sabi'e est un mauvais
convertisseur. (Boiste.)
— En T. do comm., Celui qui se charge des convertisse-
ments en matière d'affaires ou de monnaies.
CONVERTISSEUR {vèr-ti-seur — rad. convertir) n. m.
Métall. Grande cornue métallique, doublée intérieurement
de matériaux réfractaires (garnissage acide ou garnis-
sage basique), et dans laquelle on oxyde, par un vif cou-
rant d'air, de la fonte pour la transformer directement
en acier. (Cet appareil a été imaginé par Bessemer. On
l'applique également, aujourd'hui, à l'alfinage du cuivre.)
V. ACIER.
— Techn. Appareil qui, dans les minoteries à cylindres,
transforme en farine les gruaux produits par le désagré-
gateur.
CONVERTOR (rè?** — du lat. convertere, changer) n. m.
Organe qui, dans une machine, transforme en mouvement
circulaire continu deux mouvements parallèles rectilignes
alternatifs. (La bielle motrice joue ce rôle.)
CONVEXASTRjEA {vè-ksass) n. f. Genre de madrépores,
famille des stilinacés, fossiles dans le trias, le jurassique
et le crétacé. {Les convexastraea abondent dans les massifs
coralliens de la région alpine [calcaires à lithodendron].)
l,a conversion ' i.
CONVEXE [vcicss — du lat. convexus, arrondi) adj. Bombé,
courbé en dehors : Verre, Lentille convexk.
CONVEXION n. f. Phys. V. convection.
CONVEXIROSTRE {vè-ksi-rosstr' — do connexe, et du
lat. rostrum, bec) n. et adj. Zool. Qui a lo bec convexe.
CONVEXITÉ {vè-ksi — lat. conrexitas ; do convcxus, con-
vexe). . f. Qualité de ce qui est convexo; saillie convexe,
surface bombée : La co:i\'K'X.iTÉ d'un globe, d'un verre, d'un
miroir.
— Enctcl. Math. Lo sons do la convexité d'une courbe
ost l'opposé du sens do la concavitt^. I..a convexité d'une
courbe ost donc tournéo du côté des y positifs ou du côté
d*v
dos g négatifs, suivant quo ■— ost négatif ou positif.
CONVEXO-GONCAVE (ué-A-so) adj. Qui est convexe d'un
côté ot concave do lauiro, la surface convoxo étant plus
bombée, c'est-à-dire a\ant un rayon plus court que la
surface concave.
CONVEXO-CONVEXE (vé-kso) adj. Qui est convexe dos
doux cùtés : IVrres convexo-convkxes.
CONVEXULE {vâ'ksul' — dimin. du lut. convexus, con-
vexe) adj. Légèrement convexe. (Peu usité.)
CONVt(du bas \:it.eonvilus pour co»m'c/u«, bonquot) n. m.
Action do convier. (Vieux.)
CONVICINE (du lat. cum, avoc, ot vicia, vosco) n. f. Al-
caloid» extrait do la vosco (l'icta saliva), on mAmo tonips
que la vicine.
CONVICT (liA/' — motangl., formé du lut. coriric/iK, con-
vaincu) n. m. Dr. pénal nngl. Individu convaincu d'un
crimo ot condamné soit ù. la prison {conviet prisons), soit
ù la déportation : L'Australie a tUé peuplée par des coNvicrs.
CONVICTION (ksi-on — lat. convictio ; do convincere,
supin cunvtctutn, convaincre) n. f. Etat d'une j^orsonno
cunvnincuo, adhésion d'un esprit entraîné parla turco dos
preuves ou dos motifs : La conviction agit sur l'entende-
ment, et la persuasion sur la f«^o/i/''. (D'Aguoss.) n Croyance,
opinion arrêtée et ruisoonéo : .U'oir des convictions.
— Par ext. Preuve convaincante : Avoir en main le^
convictions du crime. (Vieux.)
— Pièces de conviction ou à conviction. En T. de dr.,
Preuves matérielles d'un fait criminel.
~ Syn. Conviction, persuasion. V. convaincre.
CONVICTIONNEL, ELLE {ksi-o-7ièl') adj. Qui est rolatii
à la conviction; oui produit la conviction : Les étémenti
coNvicTioNNELS d unc a/faire criminelle.
CONVICTIONNELLEMENT (ksi-o-nè-le) adv. Avec con-
viction.
CONVIER (rad. convi. — Prend deux i do suite aux deux
prom. pers. plur. de l'imp. do l'ind. ot du prés, du subj. :
Wous conviions. Que vous conviiez) v. a. Inviter, prier,
engager à venir : Convier quelqu'un à un repas, à une noce,
à une fête.
— Par ext. Engager à, exciter : Le beau temps convib à
la promenade.
Ce n'est point à mourir que la gloire convif.
C'est à rendre sa mort utile ft. la patrie.
De Kellat.
Il On dit quelquefois : Convier quelqu'un de parler ; mais
cette tournure est peu usitée, et, probablement, elle serait
tombée tout à fait en désuétude sans le vers do Corneille :
Soyons amis, Cinna; c'est moi qui t'en convie.
— Stn- Convier, engager, induire, inviter. Convier sup-
pose une sorte d'intimité, une menace sentimentale, inviter
suppose toujours quelque chose de plus ou moins solennel,
de cérémonieux. Engager laisse entendre qu'on expose les
raisons qui doivent déterminer à agir. Induire se prend
presque toujours en mauvaise part; on induit au mal, on
induit à faire ce qui sera nuisiole ; on mri7eàune séance
académique, à une distribution de prix, à faire ime chose
qui demande de longs efforts, etc.
Convié, ée part. pass. du v. Convier.
— Subslantiv. Personne qui est invitée : L'exactitude
est la première condition des conviés.
Se convier, v. pr. Etre invité, ii S'inviter mutuellement.
Il S'inviter soi-même.
GONVIVANT [van — du préf. con, et de vivant) n. m. Nom
que l'on donne, dans certains couvents d'Italie, à des re-
ligieux qui vivent habituellement en communauté, par
opposition aux confluents, qui ne se réunissent qu'à cer-
taines époques de l'année.
CONVIVE (lat. conviva; de cum, avec, et vivere, vivre)
n. Personne qui prend part ou qui doit prendre part à un
repas : Le convive qui fait attendre l'amphitryon mérite
de trouver la porte de la salle à manger fermée. (Carême.)
— Hist. Convive du roi. Commensal de la maison du
roi, qui, par ses fonctions, était admis à la table du sou-
verain : La loi salique distinguait, chez les Francs, le con-
vive DD roi, pour la mort duquel elle donriait SOO sous d'or
de cor7ipositinn. (Montesq.)
— Poétiq. Personne qui prend part à une action consi-
dérée comme un banquet :
Au banquet de la vie. infortuné convive.
J'apparus un jour, et je meurs. Gilbert.
— Allus- littêr. Convive de pierre. Allusion à un
épisode merveilleux de la vie légendaire de don Juan.
7.
CONVIVIAL, ALE, AUX et CONVTVIABLE (du lat. coil-
vivium, festin) adj. Qui a rapport aux festins. {Ces mots,
ainsi que les deux suivants, ont été créés par Brillât-Sa-
varin, et n'ont guère été cmplo^'és que par lui.]
CONVIVIALITÉ (rad. contivial) n. f. Goût des réunions
joyeuses et des festins.
CONVIVIAT [vi-a] n. m. Qualité Je convive, présence à
un repas : Le plaisiv d'observer m'a sauvé des ennuis du
I oNvivi.vT. (Brill.-Savar.)
CONVIVRE v. n. Vivre avec. (Vieux.)
CONVOCABLE adj. Qui peut être convoqué : Les collèges
d'électeurs ne sont pas toujours facilement convocables.
— Subslantiv. Celui qui peut élro convoqué : Convoquer
tous les CONVOCABLKS.
CONVOCATEUR, TRICE n. et adj. Se dit d'une per-
sonne cbargêo do convoquer, ou d'un avis qui convoque :
Le roi est le convocateur naturel des états généraux.
(Mirab.) Circulaire convocatrick.
CONVOCATION {si-on — lat. coniiora/io, même sens) n. f.
.'Vction do convoquer : La convocatio.n des collèges électo-
rattx. Il Lettre, billet qui convoque : lïecevoir une convo-
cation.
— Anton. Dissolution.
— Encycl. Hist. roi. On nommait coHi'Oca/i'on* les deux
assemblées du clergé anglican, dont l'une se tenait ù Can-
torbéry, et l'autre à York. Elles étaient souveraines en
matière de législation ecclésiastique. Comme lo l'arle-
ment, elles comprenaient uno Cliambre haute et une
Cbambro basse. Au commoncoraont du xvm* siècle, leur
esprit d'indépendance déplut au gouvornonient, qui prit
l'habitude do les proroger chaque année, dès qu'elles
étaient réunies. GrAce aux efforts de Wilberforco, év^quo
d'Oxford. le clergé anglican est, depuis lo milieu du xix* siè-
cle, autorisé à tenir les anciennes convocations. Mais elles
ne sont plus que consultatives : c'est du Parlement qu'é-
manent tous les actes qui ont rapport a la l.'gislatiou
ecclésiastique. lù> France, dans l'ancien rëginio, les assem-
blées du clerqé avaient quelque ressemblance avec les coii-
vocalions anglaises. Elles se tenaient tons les cinq ans et
avaient pour objet principal le vote et la répartition des
subsides donnés au roi p.ir lo clergé. Quoique dépourvues
d'autorité canoni(|ue, elles s'occupaient aussi do questions
de doctrine ot do morale.
CONVOI ivo-a — subst. verbal ilo conmiier) a. m. Réunion
de voitures do transport qui chominent onscinblo et qui
ont la inéiiio destination : Diriger un convoi siii- /'<ii-ij.
II Ensemblo do voitures et do personrtos qui portent ot
accompagnent un corps au lieu do sa sépulture : De nos
jours, uraque tout te monde se découvre divanl un convoi.
— An milii. Réunion do chariots qui Iransporlem en-
semblo des liomiues, du matériel ou des munitions : t"oN-
voi de blasés, de munitions, de vivres. Il Escorte des inAmes
chariots : Aita<iurr, Battre un convoi.
— Cil. .le f. Suite de voilures reliées los unes aux autios
et entraînées par le même moteur : ^fanquer le convoi.
Il On dit plus ordinairomoni train.
CONVOIEMENT — CONVULSION
— Fin. Convoi de Bordeaux. Bureau du roi qui était éta-
bli à Bordeaux, pour percevoir les droits qui se levaient
sur quelques espèces de marchandises déterminées, trans-
portées par mer. ii Impôt perçu par le même bureau.
— Mar. Réunion de bâtiments de commerce, naviguant
ensemble et protégés par des navires de guerre, il Es-
corte formée par ces derniers navires, ii Lettre de convoi,
Lettre délivrée à chacun des navires de commerce du
convoi par le commandant de l'escorte, il Ordre de convoi,
Ligne de route suivie par les navires.
— Syn. Convoi, enterrement, funérailles, obsèques. Le
convoi est proprement l'acte de ceux qui font roule en-
semble pour accompagner le corps du défunt; c'est aussi,
par extension, la réunion des personnes formant cortège.
\Jenterrement est proprement 1 inhumation ; mais il signitie
aussi, par extension, tout ce qu'on fait à l'occasion de celte
inhumation. /'((?ieraï//e5 comprend toutes les cérémonies
qui se font en l'honneur d'un mort, et il annonce toujours
quelque chose de magnifique, de pompeux. Obsèques dési-
gne les mêmes cérémonies avec moins de pompe et en les
présentant surtout comme des marques de déférence et
de respect de la part de ceux qui suivent le corps.
— Enctcl. Convois funèbres. \ . funér.uli.es.
— Admin. milit. Aux armées en campagne, pour assurer
ralimentation des troupes, tout en leur donnant la mobi-
lité nécessaire, on a réparti les approvisionnements en
plusieurs échelons, dont le premier est porté par les
hommes (doux jours de vivres sur le sac) ; le second (deux
jours également) par le convoi 7-égimej} taire qui suit chaque
régiment, et le troisième (quatre jours) par les co7tvois
administratifs, atieclés aux grandes unités à partir de la
division d'infanterie ; soit un total de huit jours de vivres
à la disposition des troupes.
Viennent, enfin, les convois auxiliaires et de réquisition,
organisés par le service des étapes, et chargés de ravi-
tailler les convois administratifs, comme ceux-ci ravi-
taillent les convois régimentaires. En station, le ravitail-
lement se fait de l'avant à l'arrière, par le renvoi dans ce
sens des voitures vides; en marche, il s'effectue de l'ar-
rière à l'avant, les convois administratifs, par exemple,
amenant leurs voitures pleines jusqu'aux convois régi-
mentaires pour les ravitailler.
Le convoi régimentaire d'un régiment d'infanterie com-
porte 13 voitures; le convoi administratif à' nne à\vis\on
en compte 158 (dont 28 à 4 chevaux et 130 à 2 chevaux).
Pour réduire l'encombrement, les convois adminislratils
restent à un jour de marche au moins en arrière des com-
battants, et chacun d'eux est réparti en quatre sections,
dont les deux premières, dites « de ravitaillement >■, sont
poussées en avant quand il y a lieu de ravitailler les
convois régimentaires ; les deux autres sections sont dites
B de réserve " .
Les convois administratifs sont formés de voitures mili-
taires et de voitures de réquisition, et attelés par le trai7i
des équipages. Chacun de ces convois relève du sous-
intendant et du général commandant la division.
Les convois auxiliaires, rattachés au service des étapes,
sont composés de quatre sections, dont chacune porte un
jour de vivres pour l'effectif du corps d'armée. Ils sont
complétés, au besoin, par des réquisitions temporaires,
sur la demande du directeur des étapes au commandant de
la région.
Les convois éventuels de réquisition, affectés au service
des étapes, assurent, le long des ligues d'étape, d'un gîte
à l'autre, les transports qui s'effectuent : soit par convois
proprement dits, les équipages faisant le trajet à raison
d'une étape par jour; soit par relais alternatifs de voi-
tures, en transbordant le chargement à chaque étape sur
de nouveaux véhicules, les autres retournant en arrière
avec leurs attelages ; soit, enfin, par relais successifs : les
attelages avançant alors chaque jour d'une étape et les
voitures continuant le mouvement sans transbordement.
Ce dernier procédé donne le meilleur rendement et est
le plus avantageux à tous égards; mais chacun des sys-
tèmes doit être employé suivant les circonstances où il
convient le mieux.
A l'intérieur, s'il s'agit de transporter, pour les corps de
troupes et détachements qui se déplacent par étapes, soit
de menus bagages, soit des éclopés ou des prisonniers, etc.,
les voitures et attelages, ou les animaux de bât en pays do
montagne, sont fournis par prestations et alloués aux corps
d'après leur effectif, à raison d'im collier par 160 hommes
ou fraction de 160 hommes. Par collier, on entend une
voiture à un cheval, dont le chargement maximum est
évalué à 600 kilogrammes ou à cinq hommes, celui d'un
animal de bât étant de 120 kilogrammes.
— Ch. de f. On distingue plusieurs espèces de convois :
les convois rapides, qui, outre les fourgons contenant les
bagages des voyageurs, ne possèdent que des voitures
de luxe comme v^agons-lits, wagons-restaurants , etc. ;
les convois-express, ayant des voitures de première, de
seconde et quelquefois aussi de troisième classe ; les
convois-poste, dans lesquels on attelle, au milieu d'autres
véhicules, des wagons faisant le service des postes, les
correspondances étant distribuées en cours de route ; les
convois-omnibus, ayant des voitures des trois classes et
s'arrêtant généralement à toutes les stations ; les convois
mixtes qui ont des voilures à voyageurs et des wagons à
marchandises ; les convois à r.xarchandises, ne possédant
que des wagons contenant des marchandises lourdes ou
encombrantes ; les convois de ballast, transportant le bal-
last et le matériel nécessaire à la construction des voies.
CONVOIEMENT fuo-a-man — TSià. convoyer) n.m. Escorte
d'un convoi de bâtiments de commerce.
GONVOITABLE (t'o-a) adj. Désirable, que l'on convoite :
Un sort CONVOITABLE.
CONVOITER {vo-a — du lat. cupiditas, cupidité, forme
un peu éloignée, mais nui est assez bien justifiée par l'in-
termédiaire coveitier, aonl on trouve d'anciens exemples)
V. a. Désirer avec passion : Le duc de Guise convoitait la
couronne, ii Absol. Former, éprouver des désirs ;
Certe». je ne sai» pas quelle chaleur vous monte ;
Mais à convoiter, moi, je ne suis pa& si prompte.
MOLliiRE.
— Poéliq. Convoiter des yeux. Regarder avec passion,
avec un ardcni désir de possfîdcr.
— Prov. : Qui tout convoite tooit perd. L'avidité, qui fait
qu'on veut tout avoir, cmpècho do rion obtenir.
Se ConvoitQV, v, pr. Etre convoité.
— Syn. Convoiter, désirer, avoir envie, souhaiter, sou-
pirer après. Convoiter diffère des autres verbes en ce qu'il
présente ordinairement le désir comme une chose blâma-
ble ou excessive. Désirer exprime le sentiment bien pro-
noncé et durable qui nous porte vers un objet nettement
déterminé. Avoir envie exprime un sentiment moins dura-
ble qui tient un peu du caprice, de la fantaisie. Souhaiter,
c'est désirer vaguement, sans savoir précisément com-
ment la chose souhaitée pourra être obtenue. Soupirer,
c'est désirer avec langueur, en souffrant de ne pas pos-
séder encore. Un homme peu délicat convoite le bien d'au-
Irui ; un malade désire sa guérison ; un enfant a envie de
tout ce qui brille ; on souhaite un bien qui paraît difficile
à atteindre ; le prisonnier soupire après la liberté.
— Anton. Dédaigner.
CONVOITEUR, EUSE (vo-a) n. Personne qui convoite.
CONVOITEUSEMENT {vo-a) adv. Avec convoitise.
CONVOITEUX {vo-a-teii), EUSE adj. Qui convoite, qui
est sujet à la convoitise :
L'amour, comme tu sais, est un enfant gourmand,
Et, pour rassasier sa faim trop convoileuse,'
Je trouve des soupirs une viande creuse.
Ta- Corneille.
— Substantiv. Personne convoileuse : Les convoiteux
ne font nul cas de ce qu'ils ont.
CONVOITISE {vo-a — rad. convoiter) n. f. Désir immo-
déré de posséder une chose, une personne : Si l'être de
l'homme est borné, sa convoitise ne l'est pas. (Bourdal.)
]] Jeter un œil de convoitise; Voir, Begarder d'un o'il de
convoitise. Jeter un regard passionné, qui exprime un
avide désir.
— Syn. Avidité, concupiscence, cupidité. V. avidité.
GONVOL n. m. Action de convoler à un nouveau ma-
riage : Le philosophe Athénagore donnait au CONVOL la dé-
yiomination d'honnête adultère. (Teulet.)
CONVOLANT {lan), ANTE [rad. co7ivoler] adj. Qui con-
tracte un nouveau mariage. (Vieux.)
CONVOLER (du lat- convolare, voler avec) v. n. Voler
vers [un homme, une femme qu'on épouse] : Elles convo-
laient dans les bras d'un homme. (Molière.) L'usage, on
ne sait pourquoi, est de n'employer le mot <- convoler » que
lorsqu'il s'agit d'un nouveau mariage. Le verbe est ordi-
nairement accompagné d'un régime qui exprime la nature
de l'union : Convolek en secondes, en ti-oisièmes noces.
— Par anal. Prendre de nouveaux engagements con-
traires aux anciens : // est peu d'hommes politiques qui ne
trouvent au besoin d'excellentes raisons de convoler à de
nouveaux serinents.
— Par plaisant. Passer, changer de place ou de situa-
tion : Ze livre ayant déjà convolé en ti'oisième main...
(Scarron.)
CONVOLUTÉ, ÉE (du lat. convolvere, supin convolutu7)i,
enrouler)' adj. Bot. Se dit de tout organe enroulé sur lui-
même en spirale ou en cornet ; i^euinescoNVOLUTÉES. Co-
tylédons convolutés.
— Enlom. Ailes convolutées. Ailes qui enveloppent le
corps et lui donnent une forme cylindrique.
CONVOLUTE ou CONVOLUTA n. m. Genre de vers
rhabdocèles, type do la famille des convolutidés, compre-
nant des vers aveugles, et à tube digestif représenté par
un parenchyme mou. (Le convoluta infundibulum [mer de
Norvège], et autres espèces de la Baltique, en sont les
principaux représentants.)
CONVOLUTIF, IVE adj. Bot. Syn. de convoluté. (Se
dit particulièrement des feuilles et de la prôfoUation.)
CONVOLUTIDÉS n. m. pi. Famille de vers turbellariés
rhabdocèles, comprenant les genres convoluta, 7iadina,
schizoprora, caractérisés par l'absence, à pou près com-
plète, du tube digestif. (Los convolutidés sont des ani-
maux marins habitant les régions boréales.) — Un con-
VOLDTIDÉ.
CONVOLUTION {si-on — du lat. convolvere, supin convo-
lutum, rouler autour) n, f. Action de se rouler autour : Les
figures du Laocoon liées par les convolctions d'unse7'pent.
(Diderot.)
CONVOLVE (du lat. convolvere, enrouler) n. m. Bot.
Forme peu usitée du mot convolvdlus.
CONVOLVULAGÉ, ÉE {rad. convolvidus) adj. Bot. Qui
ressemble ou qui se rapporte aux liserons ou convolvulus.
CONVOLVULACÉES {se) n. f. pi. Famille de plantes di-
cotylédones, ayant pour type le genre convolvulus ou lise-
ron. — Une convolvulacee.
— Encycl. La famille des convolvulacées renferme des
plantes herbacées ou des arbrisseaux à tige ordinaire-
ment grimpante, volubile, sécrétant un suc laiteux et
portant des feuilles alternes, échancrées en cœur à la
base. Les fleurs sont souvent très grandes, solitaires ou
groupées en petits bouquets axillaires ou terminaux. Le
fruit est une capsule s'ouvrant ordinairement en deux ou
quatre valves, et divisée à l'intérieur en loges dont le
nombre varie d'une à quatre ; chaque loge renferme une
ou deux graines à tégument coriace ou membraneux. Cette
famille a des affinités avec les polémoniacées, les borra-
ginéos, les solanées.
Les convolvulacées habitent, pour la plupart, les ré-
gions équatoriales, particulièrement les bords de l'océan
Atlantique ; leur nombre diminue â mesure qu'on s'avance
vers les pôles. Presque toutes renferment un suc résinoïde,
qui possède des propriétés purgatives souvent très éner-
giques. Quelques-unes sont fréquemment employées en
médecine (scammonée, jalap. turbith) ; d'autres présen-
tent des parties soutoirraines charnues et féculentes, sus-
ceptibles d'entrer dans l'alimentation (batato ou patate).
La plupart sont de charmantes plantes grimpantes fort
recherchées dans les jardins, mais dont quelques-unes
exigent la serre chaude ou tempérée.
CONVOLVULÉES (rad. convolvulus) n. f. pi. Tribu de
plantes de la famille des convolvulacées, ayant pour type
le goure convolvulus (ou liseron). — Une convolvulki:.
GONVOLVUUFOLIÉ, ÉE fdu lat. convolvulus, liseron, et
folium, feuille) adj. Dont les feuilles sont semblables ù
celles du liseron.
CONVOLVULINE n. f. Substance résineuse qu'on retire
du jalap ofûcinal, ou du rhizome du convolvulus Schîedànus
2S4
CONVOLVULINÉES (rad. convolvulus) n. f. pi. Classe de
végétaux dicotylédones, qui comprend les familles des
convolvulacées, des sola7iées et dos polémoniacées. — Une
CONVOLVULINÉE.'
CONVOLVULINOL n. m. Chim. Syn. de convolvulino-
LIQUE.
CONVOLVULINOLIQUE adj. Se dit d'un acide qui prend
naissance quand on fait agir l'émulstne ou les acides
étendus sur l'acide convolvulique. Syn. convolvuunol,
RHODÉORÊTINOL.
CONVOLVULIQUE adj . Se dit d'un acide qui prend nais-
sance quand on soumet laconvolvuline à l'action des bases.
Syn. ACIDE RHODÉORÈTIQUE.
CONVOLVULOÏDE n. m. Bot. Syn. de pharditis.
CONVOLVULUS {luss) Ot CONVOLVULE n. m. Nom
scientifique du genre liseron, qu'il
tend à remplacer, même dans le lan-
gage vulgaire : Le convolvulus aqua-
tique fait éclater «e.s grandes flews
blanches sur le t7'onc du saule. [B. de
Saint-P.)
— Encycl. V. liseron.
CONVOQUER {ké — lat. convocare ;
de cum, avec, et vocare. appeler) v. a.
Inviter, par un ordre ou par un simple
avertissement, à s'assembler : Convo-
quer les Chajnbres, un co7icile, les col-
lèges électoraux.
Se convoquer, v. pr. Etre convoqué.
— Anton. Dissoudre.
CONVOYER ivù-a-iè — du lat. pop.
conviare ; de c»?», avec, et via, chemin.
Prend un i après y, aux deux prem.
pers. de l'imp. de Tind. et du prés, du
subj. : Nous convoyions. Que vous con- Convolvulus :
voyiez ; change y en i devant un e a, coupe de la fleur,
muet : Je convoie. Vous co7woierez.
Qu'ils convoient) v. a. Accompagner : Convoyer une dame
jusqu'à sa porte. (Vieux.) il Escorter dans un but do pro-
tection : Convoyer des navii-es 7na7'chands.
Se convoyer, v. pr. Etre convoyé.
CONVOYEUR {vo-a-ieur) n. m. Celui qui convoie, qui
escorte pour protéger.
— Art milit. et Admin. Agent spécial que l'autorité ci-
vile ou militaire charge d'accompagner un convoi. (On
donne aussi souvent ce nom aux conduc/eurs d'équipages.)
— Mar. Bâtiment qui forme l'escorte d'un convoi ou qui
en fait partie, il Adjectiv. : Bâtiments convoyeurs.
— Techn. Appareil que l'on emploie, dans les docks,
pour le transport automatique des grains. (Cet appareil
consiste en une sorte de large courroie sans fin, que fait
manœuvrer une machine à vapeur.)
GONVREAU ou GOUVREAU {vro) n. m. Nom vulgaire
d'une variété d'alose.
GONVULSER (du lat. convellere , supin cojwulsum, se-
couer, ébranler) v. a. Contracter convulsivement : Recher-
cher les causes qui convulsent les muscles.
Se convulser, v. pr. Etre convulsé.
CONVULSIBILITÉ (rad. convulsible) n. f. Aptitude à en-
trer en convulsion. (Se dit particulièrement des muscles
qui, dans Vépilepsie jackso7iienne, répondent à la zone
psycho-motrice occupée parla lésion.)
CONVULSIBLE adj. Qui est disposé aux convulsions.
CONVULSIF, IVE (du lat. convulsus, arraché) adj. Qui
est de la nature des convulsions : Mouvements convulsifs.
Il Qui est accompagné de convulsions ; Toux convdlsive.
Il Qui produit des convulsions : Médicaments convulsifs.
Il Qui a des convulsions : Main convulsive. (V. Hugo.)
— Par oxt. Qui a quelque chose de mécanique, de pure-
ment organique, d'involontaire comme les convulsions ;
Rire convulsif.
— n. m. Remède convulsif : Un convulsif.
CONVULSION (lat. convulsio, même sens; de co7ivulsus,
arraché) n. f. Mouvement brusque, irrégulier, involon-
taire des muscles : Les convulsions sont fréquentes chez
les enfants durant la prem/ère dentition. *
— Par ext. Mouvement violent, geste tourmenté : J^es
convulsions du désespoir, ii Cortorsion, geste outré ; Les
convulsions d'un pitre.
— Poétiq. Agitation violente, qui se produit dans la na-
ture : Les CONVULSIONS du globe.
— Fig. Action violente et soudaine qui amène de grands
troubles : Les co'svui.siovis politiques, ii Agitation inquiète,
efi'orts pénibles : Les convulsions de la mauvaise foi, qui
7te sait plus où se prendre. (M""* do Sév.)
— Hist. Contorsions auxquelles se livraient certains
sectaires du x\iii* siècle, à Paris, particulièrement dans
le cimetière de Saint-Médard : La folie des convulsions
avait achevé d'avilir les jansénistes en les 7-cndant iùdiculcs.
(D'Alemb.)
— Pathol. Convulsion tétanique. Contraction égaie et
permanente de tous les muscles. (V. tétanos.) ii Convul-
sion tonique. Ancien nom des contractions permanentes
des muscles, il Commlsions cloniqucs, Convulsions propres,
caractérisées par un état alternatif de contraction et de
relâchement des muscles.
— Encycl. Pathol. Les convulsions spnt des contractions
brusques et involontaires, tantôt durables et laissant alors
les régions atteintes dans une position fixe (convulsions
toniques), tantôt rapides, successives, donnant ainsi lieu
à dos mouvements saccades (convulsions cloniques). Le
type do la convulsion tonique est le tétanos; celui de la
convulsion cloniquo est la chorée ou danse de Saint-Guy.
Les convulsions sont générales ou partielles, rythmi-
ques ou irrégulières; elles sont dites quelquefois intei'nes,
quand elles ne se manifestent que par la raideur do la
tête, avec fixité des yeux et état demi-syncopal.
Les convulsions cloniques générales se rencontrent de
préférence chez l'eufant, soit au cours des infections,
soit à l'occasion de troubles digestifs, do la présence de
vers intestinaux, de l'apparition des dents, d'une émotion
un peu vive, douleur, colère, etc. Bfen quo banales, cfes
manifestations sont sous la dépeiidance d'un état nerveux,
le plus sbuvoul hérïflit'air'o. Il en est ^6 mémo chez
l'adulte, bien que les intoxications ou les infections, lo
253
strychnisme, par oxomplo, l'urémio, l'éclampsio puerpé-
rale, lo tétanos, otc, détorminont latalomeiit lapjmrition
dos conviilsioQS, puisciuo les ai::L'uts loxuiues (poisons ou
toxines) agissent principalement sur les contres médul-
laires et y produisent une liyperoxcitabilité trùs vivo. Au
nombre dos affections nerveuses qui amènent le plus
souvent les convulsions, il convient do citer les lésions
bulbaires, la méningite ot l'encéphalite, riiystério et sur-
tout Vêpilepsie jaksonicnne.
— Thérap. Les convulsions débutent, en général, brus-
quement et sont à peine précédées par dos mouvements
fébrillaires des muscles. Leur pronostic est beaucoup plus
grave dans les affections nerveuses qu'au cours des infec-
tions, chez les adultes que obez les enfants; maïs il faut
tenir compte non seulement do la période à laquelle les
convulsions apparaissent, des causes qui les provoquent,
mais aussi des dispositions du sujet.
Los convulsions constituent un syndrome, c'est-à-dire
un ensemble de symptômes insufrîsants par eux-mêmes
Sour caractériser une maladie. Leur thérapentiquo est
onc entièrement subordonnée à la cause. Toutefois, chez
les enfants surtout, et quand les convulsions ne sont pas
trop intenses, des lotions d'eau fraîche, quelquefois d'eau
éthérée, après déshabillage, suffisent pour calmer Taccès;
on peut aussi, dans le cas où l'accès est rebelle, faire
respirer un peu de chloroforme anesthésique. A cette
méuication accidentelle, il est bon d'ajouter, pour éviter
le retour des accidents, les bains et les préparations bro-
murées.
CONVUI£IONNAIRE {si-o-nèr') n. Pathol. Personne qui
a des convulsions : Un convulsionnaire. (Peu usité.)
— Hist. Nom donné à des fanatiques du xvm" siècle,
qui éprouvaient des convulsions , et s'infligeaient diver-
ses tortures, auxquelles ils prétendaient être physique-
ment insensibles.
— Encycl. Hist. La déposition de l'évêque de Senez
(1727), la défection de la plupart des évêques appelants,
l'acceptation pure et simple de la bulle ilnigenitus (1728)
par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, avaient
rais le désarroi dans le parti janséniste. Vers le commen-
cement de 1729, le bruit se répandit que des miracles
avaient été obtenus par l'intercession d'un simple diacre,
nommé François de Paris, mort en 1727. Paris, janséniste
fervent, avait souscrit le fameux appel, et ne s'était pas
rétracté. Habitant une cabane de planches au faubourg
Saint-Marcel, il se condamnait aux plus d.ures privations
pour consacrer aux pauvres ses dix mille livres de rente.
Avec la permission du cardinal de Noailles, un tombeau
avait été construit en son honneur, au cimetière de Saint-
Médard. Ce lieu ne larda pas à devenir témoin de faits
étranges. Dans la foule qui s'y rendait, des personnes,
tout à coup saisies de spasmes convulsifs, en proie à une
sorte de délire extatique, prétendaient prédire l'avenir.
D'autres se trouvaient ou se croyaient délivrées subite-
ment de leurs maladies. Une sorte de pèlerinage s'orga-
nisa : des infirmes furent apportés de tous les coins de la
France. Tous étaient agités de violentes convulsions : de
là le'nom de convulsiotinaires, qui leur fut donné. D'abord,
quelques membres du clergé se montrèrent favorables à
ces événements singuliers, qui leur paraissaient des mi-
racles. Colbert, évêque de îiiontpellier, janséniste déter-
miné, l'un des quatre premiers appelants, les approuva
officiellement ; vingt-trois cures de Paris présentèrent une
requête à l'archevêque de Paris, pour lui demander d'at-
tester les guérisons obtenues. Cependant, l'indécence et la
cruauté se mêlaient au fanatisme. Des femmes se soumet-
taient à de vrais supplices appelés secours, dans leur lan-
gage mystique. Déjeunes hommes, nommés secouristes, les
frappaient à coups de bûches et leur labouraient les chairs
avec un bâton pointu, désigné sous le nom de sucre d'orge.
Le biscuit était une pierre de cinquante livres, qu'on éle-
vait avec une poulie pour la faire retomber de tout son
poids sur la patiente. Plusieurs se firent attacher à des
croix; d'autres recevaient des coups d'épée. Un phéno-
mène apparut, qui alors troubla profondément les esprits,
mais qui, maintenant, est connu de ceux qui ont étudié les
crises d'hystérie : Vinsensibilité, soit totale, soit partielle,
que la plupart de ces infortunées montraient dans leurs
tourments. On y voyait, les uns l'action de Dieu, les autres
celle du diable. Le Parlement fit plusieurs enquêtes sur
ces désordres. L'archevêque do Paris rendit une ordon-
nance ot écrivit de nombreux mandements pour dénoncer
ces soi-disant miracles. En février 1732, la cour ordonna
d'entourer le cimetière de Saint-Médard d'une clôture et
en interdit l'entrée. Lo lendemain, on trouva sur la porto
co distique écrit par un plaisant :
De par le roi, défense à Dieu
De faire miracle en ce lieu.
L'enthousiasme, toutefois, no s'était point refroidi.
En 1733, à l'anniversaire de la fermeturo du cimetière,
on vit devant la porto plus do cinquante carrosses ot une
foule considérable de personnes do toute condition. Les
convulsio7is, d'ailleurs, continuèrent, mais en secret, avec
un redoublement d'extravagances. Une sorte do secte
s'organisa, qui eut ses chefs, ses réunions et une caisse
nommée la ooile à Perrctte. Ou vit des illuminés reconnaî-
tre lo prophète Elisée dans la personne d'un certain
Vaillant : on les nomma élisécns. Ils donnèrent naissance
à d'autres sectaires : les figuristes, les discernants, les
margouillistes, etc. Los cris et les contorsions furent ca-
talogués : on distingua les aboiements, les miaulements.
les sauts, etc. Un procès, devant lo Parlement on 1778,
révéla que la boite à Perrctte contenait alors onze cent
mille livres. La Révolution mit fin à ces désordres, en
détournant los esprits vers d'autres sujets.
Convulsionnaires de Tanger (lks), tableau dKu-
gôno Delacroix (1838). — Dans une rue bordée do maisons
à terrasses, une bande daïssaouas court hurlante ot folle
au milieu do la foulo qui s'écarte pour lui livrer passage :
los uns se mordent les bras, los autres trépignonl, hur-
lent, écument, se contorsionnent, suivis d'un chaouch A
cheval, qui veille sur leur dévotion épiloptiquo. Dos en-
fants regardent cette scène étrange avec une placidité
orientale; dos femmes, voilées do haïks blancs, sont do-
bout sur los terrasses des maisons. Il y a dans cette toile
une incroyable turbulonco do mouvement, quo personne
n'a dépassée ; il y a surtout uno couleui' chaude, trunspa-
ronto et légère, dont le cbarmo tempère co quo lo sujot
peut avoir do r*''pngiiant.
C0NVUL3I0NNARISME («i-o-na-riMm") n. m. Etat do
Nurcxcitution, sumblable à celui dos convulsionnaires ot
CONVULSIONNAIRE — COOKE
dans lequel les mouvements désordonnés du corps sont
lilus ou moins analogues au tremblement. Le convulsion-
narisnio so rencontre dans certaines sectes religieuses:
convulsionnaires de Saint-Médard, trorablours des Cé-
vennes, quakers, trembleurs d'Anna Lee, etc.
CONVULSIONNER {si-o-né) v. a. Donner des convulsions
à : L'électricité convulsionnk les muscles.
— - Par ext. Au prop. et au fig., Bouleverser, produire
dos changements brusques ot soudains dans : Le feu inté-
rieur A CQNVULsioNNR /c çlobc. La Jtévolution française a
CONVULSIONNÉ l'Eiu'ope.
Se convulsionner, v. pr. Tomber en convulsion, se livrer
à des mouvements convulsifs : La passion qui se convul
siONNE est souvent factice. (M"*' Romieu.)
CONVULSIONNISTE(si-o-«i«sf') n. Partisan dos convul-
sionnaires de Saint-Médard : Les convulsionnistes du
xviii* sii'cle.
CONVULSIVANT (vaJi), ANTE adj. Qui donne des convul-
sions.
CONVULSIVEMENT adv. D'une manière convulsive,
CONWAY ou AberconwaY, ville d'Angleterre {pays
de Galles [CarnarvonshireJ), sur la rive gauche de l'estuaire
où vient déboucher la rivière Conway ; 3.000 hab. Château
ruiné; pêche de harengs et huîtres.
CONWAY (Thomas), officier américain, né en Irlande
en 1733. mort en 1800. Sorte d'officier de fortune, il
servit d'abord dans l'armée française, et y devint colonel.
Il passa en Amérique en 1777, fut lieutenant de Du Cou-
dray sur VA7nphitrite, devint brigadier major de l'armée
de terre, s'associa aux intrigues ourdies contre Wash-
ington, et tomba dans le discrédit. Voulant essayer son
pouvoir, il envoya sa démission d'inspecteur général de
l'armée, haut grade que le congrès lui avait confié. A sa
grande stupeur, cette démission fut acceptée. Conway
s'en prit au général Cadwallader, avec lequel il se battit
en duel (1778). Il revint en France, rentra dans l'armée,
devint, en 1784, maréchal de camp et gouverneur de Pon-
dichéry. En 1789, il passa en Angleterre.
CONTBEARE (Henry), ingénieur et architecte anglais,
né à Brislington en 1823. Envoyé en 1849 dans l'Inde, il
exécuta des travaux pour fournir de l'eau à Bombay, et
construisit la belle église de Saint-Jean, à Patara. De re-
tour en Angleterre en 1855, il établit plusieurs lignes
de chemins de fer, et devint professeur à l'établissement
des ingénieurs de Chatham. En I87s, il alla se fixera Ca-
racas, où il a exécuté de remarquables travaux d'art.
CONTLÈNE n. m. Hydrocarbure toxique dérivé des al-
caloïdes de la ciguë.
— Encycl. On obtient le conylène, C*H'*, en chauifant
l'azoconhydrine avec l'anhydride phosphorique. C'est un
corps huileux, de densité 0,761. Le conylène, à un degré
moindre, a la même action physiologique que la conicine.
CoNYNGHAMfFrancis-Nathaniel, marquis di;}, homme
politique anglais, né à Dublin en 1797, mort en 1876. Il prit
part de bonne heure aux affaires publiques, se signala par
ses idées libérales, devint sous-secrétaire d'État aux
affaires étrangères dans le ministère Canning (1823-1826),
lord de la trésorerie de 1827 à 1830, pendant l'administra-
tion de Wellington, et siégea à la Chambre des lords, en
1832, après la mort de son père. Directeur général des
postes en 1834, le marquis de Conyngbam devint, l'année
suivante, membre du conseil privé, occupa la charge de
grand chambellan delà couronne de 1835 à 1839, et reçut
enfin le titre de vice-amiral de l'Ulster (1849).
CONYRINE n. f. Base organique résultant do la déshy-
drogénation de la conicine. Syn. de congrink.
— Encvci,. La conyrine, C*H"Az, qui diffère do la coni-
cine par 6 atomes d'hydrogène en moins, s'obtient en
chauffant lo chlorhydrate de conicine avec du zinc en
poudre. C'est un liquide incolore, à fluorescence bleu
clair, bouillant vers 167» ot régénérant la conicine par
hydrogénation.
CONYZE ou CONISA n. f. Famille des composées, tribu
des astérées, comprenant un grand nombre d'espèces ré-
pandues dans toutes les régions chaudes et tempérées du
flobe, et dont une est vulgairement connue sous le nom
o herhe aux puces, parce qu'elle fait périr ces insectes.
Il On écrit aussi conize.
CONYZÉES n. f. pi. Bot. Section d'astôréos bacchari-
dées, ayant pour type le genre conyze. — Une conyzéu.
CONYZOÏDE n. f. Bot. Section du genre carpésie.
GONZA della Campania, autrefois Compsa, ville
d'Italie (Campanio [prov. d'Avellinoj), près du fleuve côtior
Ofanto; 1.300 hab. ArohovAché ; belle cathédrale. Ville
très ancienne ; fut assiégée et prise par Narsès, on 554.
GONZE (Alexandre-Christian-Léopold), archéologue al-
lemand, né à Hanovre en 1831, a été professeur à Halle
(1863), à Vienne (1869) et à Berlin (1877). Il a beaucoup
voyagé en Orient, et a publié, entre autres ouvrages : un
Voyage dans les îles de la mer de Thrace (1860); Voyage
dans l'Uc de Lesbos (I865h Contributions à l'histoire àe la
sculpture grec(iue{l$69); les Dt^ but s de l'art en Gr^ce(1870);
Statues romatnes en fXutriche (1872-1873); /*•* Dieux et
les Héros de l'art grec (1874) ; /techerches archéologiques en
Samothrace (1875-1880); Jtésuliats des fouilles de fergame
(1880); etc.
GONZÉLATEUR, TRICE (du préf. con, ot do zélateur) n.
Personne qui est, avec d'autres, ùl la tète d'un parti.
COOBLIGATION {si-on — rad. coobligt^) n. f. Obligation
réciproque ou commune à plusieurs porsonoos.
COOBLIOÉ, ÉE (du pr6f. eo, et do obligé) &6j. Qui est
obligé avoc d'autres.
— Dr. anc. Défense d'attenter à sa personne, ses biens,
ses cautions et ses coobligés, Formule usité© autrefois on
faveur dos débiteurs quo la justice voulait protéger.
COOCCUPANT(o-A»-pan), ANTE n. Personne qui occupe
avoc uno ou plusieurs autres.
GOOK (John), navigateur anglais et riipitaine do fli-
bustiers du XVII* siècle, mort vers 1685, qu'il no faut pas
confondre avoc son ct^Iôbre homonyme Jamos Cook. John
Coolc commanda, on 1083, dans la nior 4u Sud, uno expédi-
tion do flibustiers au cours do laquelle son bAtimnnt, le
Bachelor'ê Dclight, parti do la Virginio, flt la courte sur
la côte d'Afrique, doubla le cap Horn et toucha à l'île
Juan-Fernandez.
John Cook établit ensuite aux îles Galapagos son quar-
tier général, y bâtit des magasins, dans lesquels il plaça en
dépôt uno grande quantité do farine qu'il avait prise sur
les Espagnols, et dressa do cet archipel une carte encore
estimée des navigateurs. Après la mort de John Cook, ses
compagnons reconnurent Edward Davis pour leur chef et
continuèrent à écumer los mers du sud jusqu'en 1688.
CoOK (Jamos), navigateur anglais, néon 1728 à Mar-
ton (comté de- Durham), tué en 1779 dans la baie de Kéala-
kekona (îlo Hawai). Apprenti mercier à Staithes, il sentit
s'éveiller en lui la vocation de la mer, s'embarqua comme
mousse à bord d'un navire charbonnier, puis entra dans la
marine royale. Il prit part à. la guerre do Sept ans en
Amérique, assista à la prise de Québec, mais se distingua
surtout par ses travaux d'hydrographie sur le Saint-Lau-
rent et à Terre-Neuve. Ses connaissances nautiques et
astronomiques, fortifiées par l'étude d'Euclide, le signa-
lèrent à l'attention du monde savant, et il fut choisi pour
diriger la mission chargée d'observer, Â ïaïti, le passage
de Vénus sur le soleil.
Dans ce premier voyage, sur YEndeavour {11&%-\1"\),
tout en ne perdant pas l'obiet spécial de sa mission, Cook
explore l'océan Pacifique, découvre les lies de la Société,
la Nouvelle-Zélande, relève la côte orientale de la Nou-
velle-Hollande ou Australie, et retourne en Angleterre par
l'océan Indien, ayant fortement entamé la croyance des
contemporains en l'existence d'un continent austral.
Pour en démontrer Tinanité, Cook entreprend un second
voyage (1772-1775). Avec ses deux navires, Adventure et
Résolution, il explore minutieusement l'océan Pacifique,
visite de nouveau les parages de Taïti ot de la Nouvelle-
Zélande, s'enfonce vers le pôle jusqu'à 71'' lO' de lat. S.,
remonte vers le tropique par l'île de Pâques, les Mar-
quises, les îles de la Société, les îles des Amis, précise la
position des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calé-
donie et, après un nouveau séjour à la Nouvelle-Zélande,
navigue entre le 54* et le 55* parallèle vers le cap Horn,
sans rencontrer la moindre trace d'une grande terre. Enfin,
du cap Horn au cap de Bonne-
Espérance, il ne cesse de navi-
guer en vue des glaces du polo.
En 1776, dans son troisième
voyage, Cook s'applique à vé-
rifier s'il est possible, ou non.
de naviguer aux extrémités
de notre hémisphère et, en
particulier, s'il existe un pas-
sage au N . , entre l'océan
Atlantiaue et la mer Paci-
fique. 'Traversant encore le
grand Océan, il découvre le
groupe des îles Sandwich,
explore la côte occidentale de
l'Amérique du Nord, à partir
du 45" degré de lat., longe la
presqu'île d'Alaska, pénètre
par le détroit de Behring dans
l'océan Glacial, où la banquise
l'arrête, par 70*», 44' de lat.
Revenu ensuite hiverner aux Cook.
îles Sandwich, il y périt,
assassiné par les indigènes. Ses lieutenants ramenèrent
en Angleterre la Resolution et le Discovery.
Cook a été, au jugement de Dûment d'Urville, le type le
S lus accompli du marin et du navigateur. Dans l'histoire
e la géographie, ses deux premiers voyages ont une im-
portance capitale. Ses voyages scientifiques de circum-
navication, s'ils ne sont pas les premiers, sont ceux qui ont
fait le plus progresser la connaissance du grand Océan,
qui en ont fixé la carte, et qui ont révélé l'existence d'un
hémisphère océanique sur le globe.
— BiBLiOGR. : Premier i^oyage, rédigé sur son journal et
celui de Banks, par Hawkesworth (l^ondres, 1773 [trad.
Suard, Paris, 1774]); Deuxième voyage, rédigé par Cook
lui-même (Londres. 1777 [trad. Suard, Paris, 1778]); 7>*oi-
sième foyai^e, rédigé par le lieutenant King (Londres, 1784
[trad. Demenior, Paris, 1785]); Société do géographie,
Centenaij-e de la mort de Cook (Paris, 1879).
GoOK (ARCHIPEL DU). V. Hebvey (archipel).
GoOK (détroit de), large do 80 kilomètres, entre les
deux lies do la Nouvelle-Zélande.
GoOK (entrée de), golfe sinueux du Pacifique, entre
les péninsules Kénaï et d'Alaska.
GOOKE (Edouard), jurisconsulte anglais. V. Cokk.
GOOKE (Thomas), poète et littérateur anglais, né à
Bentree (comté d'Essox) vers 1702, mort on 1756. H so
rendit à. Londres en 1722, composa des petits poèmes, des
chansons, dos pièces do théâtre, otc, ot publia, sous lo
titre de la Bataille des poètes (1725), un poèmo satirique
dans lequel II attaquait vivement Swift, Pope, otc. Co
dernier, pour se venger, plaça Cooko dans sa Dunciade.
CoOKE (Thomas), chanteur et musicien anglais, né A
Dublin vers 1782, mort à Londres en 1848. Il fut engagé ù
l'Opéra do Londres, d'où il passa au théâtre de Drury-Lane.
Plus tard, il y resta comme directeur do la musique, chef
d'orchestre ot compositeur. Cooko a fait représenter deux
opéras : Fi-édéric te Grand et le Procureur du roi. On con-
naît aussi de lui deux ouvertures, des chansons ot doux
méthodes élémentaires do chant ot do piano.
GoOKE (Thomas Pottkr), mime anglais, né vers 1786,
mort A Londres en 18S3. D'abord matelot, il joua sucoos-
sivomont A Kovalty-Thentro, au cirque d'Astley, au Ly-
coum, enfin à Covent-Gardeu, et devint un dos acteurs les
filus populaires do la scène anglaise. Ses créations dans
0 Duke Dorgan, do Bukston, Poil and my partner Joe,
d'Haires, the Lost Ship, de Tbomson Townsand, ourout uno
vogue prodigiouso.
CooKE (John Eston\ romancier américain, n6 à Win-
chester (Virginie) en 1830, mort on ISSfl. D'abord avocat,
il servit dans l'armée du Sud, pendant la guerre civile. Il
a surtout décrit les mœurs do la Virginie dans ses nou-
velles et ses romans. Nous citerons do lui : lias de cuir et
dr soir tl8r.4); la Jeunesse de Je^erson (1855); les Comé-
diens de Virginie (^1855); ta Vie de Slonewal Jackson (1860)^
la Vie de Jiùticrt È.L€e{\»ll); Histoirede l'ancienne colonie
(1879): les Bohémiens de la Virginia (1880); la \'trginiet
une histoire du peuple (issJi; etc.
COOKÉITE — COORDONNEES
COOKÉTTE (kou) n. f. Espèce minérale, résultant do l'al-
tération de la tourmaline Utbinifère.
GoOKHAM, localité d'Aogletorre (comté de Berks),
sur la Tamise; 7.000 liab.
COOKIE [koii'kî — du nom de Cook, navigateur angl.)
n. f. Bot. i>yn. de pimëlék.
CoOKSTOWN.ville d'Irlande (Ulster [comté de Tyrone]},
sur le Ballinderry, tributaire du lac Neagh ; 3.8o0 liab. Fa-
brication de toiles. Château de Killymoon.
COOKSTOWN ou CoOKTOWN.ville d'Australie(Queens-
land [comté de Banksj), au pied du 7)iont Cook, sur l'es-
tuaire de l'Endeavour; 2.980 Iiab. Pèclieries de biches de
mer et de perles de la mer de Corail.
COOLEET-MANEES {kou-tit'-mè-niss) D. m. Bot. Espèce
de cannelier de t^umaira.
CoOLEY (Thomas Mac Intyre), légiste américain, né à
Attica (Etat de New- York) en 1824. Avocat dans l'Etat du
Wichigan, il recueillit et publia les lois et coutumes de
cet Etat. Professeur de droit à l'université du Michigan
en 1859, il fut juge, puis président de la cour suprême de
cet Etat. Il a notamment publié : Law of tojration (1876) ;
Jmw of torts (i.9.':9) : General Principlesof Constitutional Law
in the United States (1883) ; a History of govemments (1885).
GOOLGARDIE, ville d'Australie (Australie occid.), sur
le bord d'un lac salant; 2.500 hab. Centre du bassin au-
rifère de Yilgarn. Ville fondée en 1892.
GOOLHAAS (Gaspard), théologien et pasteur protestant
allemand, né à Cologne en 1536, mort à Leyde en 1615.
Il se fixa à Leyde (1575), où il fut chargé d^ensei":ner la
théologie. Il soutint la nécessité de l'intervention de l'au-
torité civile dans l'élection des anciens et des diacres, et
rejeta la prédestination absolue. Le svnode de Middlebour^'
(1578) condamna les ouvrages de Coolhaas, qui fut destitué.
COOLIE [kou'li — angl. coolee ; de l'hindoustani kuli, la-
boureur loué à la journée) n. m. Nom donné aux Hindous,
aux Chinois et autres Asiatiques qui s'engagent, moyen-
nant salaire, pour aller travailler dans une colonie, ii Se
dit aussi des mdigènes qui sont engagés en Indo-Chine
pour porter les bagages et le matériel de l'armée.
— Encycl. Lors de l'arrivée des Français dans la région
?[ui est devenue l'Indo-Chine française, les transports se
aisaient exclusivement à dos d'homme, par suite de l'ab-
sence de roules. On comprenait dans chaque expédition
le nombre de coolies nécessaires au ravitaillement d'une
colonne de troupes un peu nombreuse. Aujourd'hui, des
chemins ayant été tracés, le nombre de ces auxiliaires en-
combrants et peu sûrs a diminué. Les réquisitions de coo-
lies sont adressées par l'autorité militaire au résident de
la province, qui s'adresse lui-même aux autorités indigè-
nes. Les coolies sont organisées militairement; chacun
d'eux porte sur un carré de toile blanche son numéro ma-
tricule et le numéro de sa section. Le doï (sergent) reçoit
une solde journalière d'un tiers de piastre ; le cal (caporal)
un quart de piastre; le coolie, enfin, un cinquième.
COOLSCAMP, ville de Belgique (Flandre occid.); 2.383 h.
GOOMANS (Jean-Baptiste), homme politique et publi-
ciste belge, né à Bruxelles en 1813, mort à Schaerlteek,
près Bruxelles, en 1896. Avocat, il entra dans le journalisme
etdéfenditlesprincipescatholiques.Nommé député en 1848,
Coomans se montra l'un des aaversaires les plus ardents
du parti libéral. On a de lui : une Histoire de la Beh/it/ue
{1836U les Communes belrjes (1848); quelques romans,
comme liichilde (1839); Baudoin Bras de Fer (1810);
le Moine Robert; la Clef d'or, etc., et des écrits politiques.
COOMB ou COMB n. m. Mesure de capacité en usage
en Angleterre, où elle équivaut à 1 hectol. 453.
GOOMBE (Guillaume), littérateur anglais, né eu 1741,
mort en 1823. Il acquit une véritable réputation par ses
écrits humoristiques et satiriques. Parmi ses productions,
toutes anonymes, nous citerons : la Diabotiade, poème
spirituel et piquant qui obtint le plus grand succès ; la
Danse de la mort et la Danse de la vie, poèmes agréables
et gais; le Diable boiteux eii Angleterre (1790); Tour du
docteur Syntaxe à la recherche du pittoresque ; Tour du doc-
teur Syntaxe à la recherche d'une femme; Histoire de Jo-
hanny Quod Genus (1813); etc.
GOON. Myth. gr. Fils d'Anténor et frère d'Amphida-
mas. Il périt de la main d'Agamemnon. Il était représenté
sur le coffre de Cypselos.
COOPER (Samuel), peintre anglais, né à Londres en
1609, mort en 1672. Il imita les Flamands, et en particu-
lier Van Dyck, avec tant de succès qu'on lo surnomma le
Petit Van Dyck. Il excella surtout dans les portraits :
on lui doit ceux de Charles I", d'Olivier Cromwell, du
duc d'York et d'autres grands personnages de 1" Angleterre.
GOOPER (Jean-Gilbert), écrivain anglais, né en 1723 à
Thurgarton, mort en 1769. Il a publié, entre autres ou-
vrages : la Vie de Socrate (1749), traduite en français par
Combes; Epitres d'Aristippe (1758); des poèmes et la
charmante chanson de 'Winifreda.
GoOPER (Samuel) théologien anglais, recteur de Mor-
ley et de Greal-Yelverton, dans lo comté de Norfolk, né
en 1738, mort en 1799. Il est surtout connu par ses ou-
vrages de controverse et de piété, parmi lesquels nous
citerons : Définitions et axiomes relatifs à la charité (l"Ci);
Explication de différents textes de l'Ecriture en quatre
dissertations; U$ Premiers Principes du gouvernement civil
et ecclésiastique esquissés dans des lettres au docteur Priest-
ley (1791); etc.
CoOPER (Richard), graveur anglais, né vers 1740, mort
vers 1815. Il grava d après le Corrègo, Van Dyck et sur-
tout Rembrandt, dont il reproduisait à merveille les jeux
de lumière. On estime également ses estampes à la manière
noire et à l'aqua-tinta. Son habileté comme pa^ysagiste le
fit surnommer par ses compatriotes le Poussiu britan-
nique ( Vue de Saint-Pierre de Home, du Colisée, de la
Campagne de Home, etc.).
GoOPER (Asiiey Paston), chirurgien anglais, né à.
Brooko (comté do Norfolk) en 1768, mort à Londres en
1841. Il fut chirurgien de l'hôpital de Guy a Londres, pro-
fesseur à l'hûpital Saint^Thomas, chirurgien do George IV
et de Guillaume IV. Professeur érudit, opérateur habile,
il pratiqua, lo premier, deux opérations remarquables : la
ligature de l'artère carotide et la ligature de l'aorte. Parmi
SCS écrits, très estimés, nous citerons do lui : Traité des
Fenimore Cooper,
hernies congénitales (1804); Traité des hernies crurales et
ombilicales {\i01); Traité des fi'actures et des luxations (li2i).
GoOPER (James Fenimore), romancier américain, né
à Burlinçton (New-Jersey) en'i789, mcrt en 1851. Il était
fils d'un juge, riche propriétaire, qui a fondé, dans l'Etat
do New-Yo"rk, Cooperstown (ville de Cooper). A l'âge de
seize ans, Fenimore interrompit ses études pour entrer
dans la marine. Après avoir navigué pendant cinq ans.
il revint chez son père. De 1826 à 1S29, il fut consul
des Etats-Unis à Lyon ; puis il parcourut l'Allemagne,
la Suisse et l'Italie, se livrant partout à des études de
mœurs. En 1832, il rentra définitivement dans son pays.
Entre temps, il avait publié plusieurs romans : Précau-
tion (1821), essai médiocre; lEspion (1821), où sont re-
tracées, sous les couleurs les plus vives, les glorieuses
luttes de l'indépendance américaine; les Pionniers (1823) ;
le Pilote (18-23); Lionel Lincoln (1825); le Dernier des
Mohicans (1826), son chef d'œuvre; la Prairie (1828); le
Corsaire rouge {li21); les Pui'i-
lains d'Amérique {li2S); l'Ecu-
meurdes mers (1828) ; le Bravo
ll$3l); the Heidemnauer{lS^2);
le Bourreau de Berne (1833);
le Lac Ontario, le Tueur de
daims (1842); les Peaux-Bou-
ges (1846). L'œuvre de Feni-
more Cooper embrasse bien
des sujets et bien des époques,
mais elle est surtout remar-
quable par le caractère natio-
nal, qui en constitue l'élément
nouveau; et, ce qu'on admirera
toujours dans ces romans,
c'est la reconstitution drama-
tique des mœurs naïves et fa-
rouches des tribus indiennes
à peu près disparues aujour-
d'hui ; c'est aussi la beauté du
paysage américain, des prai-
ries, des forêts vierges et de
l'océan. Les œuvres de Cooper
ont été traduites par Defau-
conpret (1838-1845). — La fille du romancier, Suzan Fkni-
MORK Cooper, a publié : Heures à la campagne (1850),
ouvrage dans lequel elle décrit Cooperstown.
GoOPER (Thomas), poète et journaliste anglais, né à
Lcicester en 1805, mort à Lincoln en 1892. Il fut condamné,
en 1842, à la prison comme agitateur chartiste, publia alors
des poèmes, des contes, etc., puis parcourut 1 Angleterre
et devint un des hommes marquants du parti radical.
S'étant fixé à Londres, il fit des conférences, et fonda,
en 1850, un journal, le Plain Speaker. Tout à coup ses
idées de libre penseur se modifièrent, et il devint prédi-
cateur baptiste. Parmi ses écrits au style plein de vigueur,
nous citerons : the Purgatory of suicides; Barons Yule
Feast ; des romans : Aldei'man Balph (1853); the Family
Feud (1854) ; un livre qui fit sensasation : Conditio7i of the
people of Éngland (lèiS); ses Mémoires (1872). et Works
(1878), le recueil complet de ses poèmes et poésies.
GoOPER (Ant. Asliley). V. Shaftesbury.
COOPÉRATEUR, TRICE (du lat. cooperator, trix, même
seus)n. etadj. Se dit d'une personne qui travaille ou agit
conjointement avec d'autres personnes : Les coopéra-
TEURS d'une entreprise. Agents cooPimATEURs.
— Coopérateur de la grâce. Théol. Celui qui contribue
à ce que la grâce divine ait en lui son effet ; qui répond par
sa bonne volonté aux mouvements intérieurs de la grâce.
COOPÉRATIF, IVE adj. Fondé sur la coopération de
plusieurs personnes, il Spécialem . Société coopérative.
V. COOPÉRATION.
— n. f. Fara. : ^'ne coopérative.
COOPÉRATION (si-on — du préf. co, et de opération)
n. f. Action de coopérer, action qui concourt avec une ou
plusieurs autres.
— Théol. Coopération de la ^rrfce.Action de la grâce qui
se joint à la volonté pour l'accomplissement du bien moral.
— Econ. soc. Sociétés de coopération ou Coopératives.
Sociétés d'ouvriers, fondées en vue d'une production en
commun, aux frais et au profit de la société.
— EiNCTCL. Econ. pol. La coopération est d'origine ré-
cente, mais ses progrès ont été très rapides. Elle a pour
base l'association des individus, et prend trois formes oien
distinctes. 1° Dans les sociétés de consommation, on se
propose la suppression des intermédiaires à l'achat des
produits ou denrées de consommation en se fournissant en
gros directement chez les producteurs; les coopérateurs
rachètent ensuite à la caisse générale de la société, au fur
et à mesure de leurs besoins, les marchandises, à peine
grevées de légers frais généraux, et les bénéfices provenant
de cette majoration des prix sont répartis entre les socié-
taires, au prorata de leurs achats. Cette forme de coopé-
ration s'est largement répandue ; elle s'est complétée par
l'action des syndicats ou des coopératives agricoles, qui
font collectivement non seulement les achats, mais encore
la vente des produits récoltés, et quelquefois le traitement
industriel de ces produits avant la vente : panification du
blé, préparation des conserves de fruits, etc. 2" Dans les
sociétés de crédit mutuel, les adhérents constituent une
caisse commune, destinée à leur consentir éventuellement
des prêts d'argent ou à escompter le papier qu'ils peuvent
être amenés à souscrire pour les besoins de leurs petites
industries. Ces sociétés sont très répandues à l'étranger;
en France, les syndicats agricoles les ont largement pro-
pagées parmi les cultivateurs depuis 1890. 3" Dans les
sociétés coopératives de production, les ouvriers associés
pour faire fonctionner une entreprise se proposent la sup-
pression du patron ou do l'entrepreneur, en fournissant
eux-mêmes à la fois le capital et le travail.
GOOPÉRATISME {tissm') n. m. Système qui a pour base
l'extension des associations coopératives : Le coopéra-
TiSMK est, pour beaucoup de bons espints, une des solutions
possibles de la question sociale.
COOPÉRATIVEMENT adv. D'une manière coopérative,
d'après lus règles des sociétés coopératives.
COOPÉRER (du lat. cooperari, travailler avec. — Change
Vé fermé du radical en ê ouvert devant une syllabe muette :
Je coopère. Qu'ils coopèrent; excepté au fut. do l'ind, et au
condit. prés. : Je coopérerai. Nous coopérfirions] v.a. Opérer
avec quelqu'un, joindre ses efforts, son action, aux efforts.
256
à l'action d'un ou de plusieurs autres ; Coopérer à la fon-
dation d'un ctabltssejnent.
— Fig. Contribuer, servir : Lespassions haineuses coopi;-
RENT à des catastrophes. (Alibert.)
— Théol. Coopérer à la grâce, Y correspondre, en écouter,
en suivre les inspirations et en assurer ainsi l'efficacité.
COOPÉRIE [kou — de Cooper, bot. angl.) n. f. Genre d'a-
maryllidacées, comprenant trois espèces qui croissent dans
le Texas.
GOOPER'S Greek ou BaRCOO, fieuve de l'Australie
intérieure, auquel on attribue 1.300 â 1.500 kilomètres de
cours. 11 se forme, dans le Queensland, du Barcoo et du
Thomson. Il coule N.-E.-S.-O., assez capricieux dans son
cours, décrit de longues boucles et se divise en un grand
nombre de branches, dont celle de Strzélecki, qui va se
perdre dans le lac Gregory. Abondant et rapide sur une
courte section de sa partie septentrionale, en montagne,
le Cooper's Creek s'assimile bientôt à tous les fleuves
pauvres et lents du plateau désertique et atteint pénible-
ment le lac Eyre du Nord.
GOOPERSTOWN, ville des Etats-Unis (Etat de New-
Vork), fondée par le père du romancier Fenimore Cooper,
à l'extrémité méridionale du lac d'Ostego; 2.G60 hab.
COOPERTORICM {pèr, ri-om' — du lat. coopertus, cou-
vert) n. m. En T. de iiturg.. Voile de soie qui servait au-
trefois à couvrir les dons offerts à l'autel.
COOPINIONNAIRE {o-nèi'') n. Personne qui a une opinion
commune avec une ou plusieurs personnes.
COOPTATION {si-on — du préf. co, et du lat. optatio,
option) n. f. Mode d'élection qui consiste, pour les
membres d'une assemblée, à se nommer eux-mêmes : Les
membres des Académies se recrutent par cooptation.
— Antiq. A Rome, Privilège qu'avaient les membres
d'un collège de se recruter eux-mêmes. (Ainsi se nom-
maient les pontifes.)
COOPTER V. a. Admettre par cooptation, recevoir dans
un corps avec dispense de quelqu'une des conditions d'ad-
mission : L'université de Paris coopta P'ierre Halley en
i64i. (Acad.) [Peu usité.]
COORDINATION {si-on — du lat. cum, avec, et orrfi-
natio, action d'ordonner, de classer) n. f. Action de coor-
donner; résultat de cette action : Une bonne coordination
dans une scietice est une véritable découverte. (Lamenn.)
— Biol. Agencement des parties du corps d'un être
vivant, grâce auquel peuvent s'accomplir les fonctions
nécessaires au mamtien de la vie de cet être.
— Gramm. Rapport qui existe entre plusieurs propo-
sitions coordonnées.
— Encycl. Biol. La coordinatiort est évidente chez tout
être vivant bien constitué ; on la constate chez le poussin,
aussitôt après son éclosion ; il se dresse sur ses pattes,
s'étire comme fatigué d'un long sommeil et se dirige vers
la mangeoire; il mange la pâtée préparée, il boit à petits
coups l'eau de l'abreuvoir, comme s'il savait faire tout
cela depuis longtemps. Voilà un exemple très simple et
très complet de coordination.
La coordination est essentielle au maintien de la vie. La
vie élémentaire des plastides d'un organisme se manifeste
par des réactions cuimiques qui ont lieu aux dépens du
milieu intérieur et tendant à modifier ce milieu. Or des
écarts trop considérables dans la composition de ce milieu
entraînant la mon élémentaire des tissus, il est indispen-
sable que celui-ci soit renouvelé sans cesse, c'est-à-dire
débarrassé de ses substances nuisibles et approvisionné
de substances utiles. La rénovation du milieu intérieur
exige une coordination merveilleuse, dont la destruction
entraîne forcément la mort. Mais il est évident que, dans
des conditions extérieures différentes, les actes nécessaires
à la rénovation du milieu intérieur seront différents.
L'explication de cette coordination admirable que l'on
constate chez les êtres supérieurs est la grande question
de la biologie. Beaucoup s'appuient, pour en rendre
compte, sur les principes combinés de Lamarck et de
Darwin ; le premier expliquant à leurs yeux le mode d'ac-
quisition des caractères nouveaux appropriés à des besoins
nouveaux, le second expliquant la persistance des seuls
individus adaptés aux conditions nouvelles. (L'hérédité
montre comment cette adaptation des individus se trans-
met à leurs descendants et se fixe dans l'espèce, au bout
d'un certain nombre de générations.) Mais c'est précisé-
ment dans la compréhension du mécanisme de l'hérédité
des caractères acquis que réside la plus grande difficulté
de la biomécanique. Des quantités de théories ont été
proposées à ce sujet sans qu aucune ait encore paru digne
digne de rallier tous les suffrages.
COORDONNABLE {do-nabV) adj. Qui est susceptible d'être
coordonné.
COORDONNANT (do-nan), ANTE adj. Qui coordonne.
— Granim. Syn. de copulatif, ive.
COORDONNATEUR (do-nn), TRICE adj. Qui coordonne :
Intelligence coordonnatrice.
COORDONNÉES (do-në) n. f. pi. [Ne s'emploie qu'au pl.j.
Géom. Eléments qui servent à déterminer la position a'un
point soit sur une surface, soit dans l'espace.
— Astron. Coordonnées géograpliiques. Coordonnées qui
servent à déterminer la position d'un point à la surface de
la terre. V. latitude, longitude.
Coordonnées verticales. Coordonnées qui servent à déter-
miner la position d'un astre par rapport à la verticale et
à l'horizon. V. azimdt, hauteur apparente.
Coordon7iées équntoriales. Coordonnées qui servent â
déterminer la position d'un astre par rapport à l'équa-
teur et à la ligne des pôles. V. ascension droite, décli-
naison.
Coordonnées écliptiques. Coordonnées qui servent à dé-
terminer la position d'un astre par rapport à Técliptique.
V. latitude, longitude.
— Encycl. Géom. S'il s'agit do déterminer la position
d'un point sur une surface, on peut astreindre ce point à
se trouver sur deux lignes tracées sur cette surface. Soit
A' A"... une première série de lignes correspondant à dif-
férentes valeurs u' u" ... d'une variable u ; et soit B' B"...
une seconde série de lignes correspondant à différentes
valeurs w' u''... d'une variable v. Un point quelconque do
la surface est déterminé par les deux lignes qui passent
par ce point, et les valeurs particulières qu'il faut donner
aux variables u et v pour avoir ces d&ux lignes s'appellent
les coordonnées du point. Pour qu'un système de coordon-
257
n<5os soit bion tl(5fîni, il faut qu'à une valeur donnôo pour u
ot uno valnur donnée pour v corresponde une position
unique du point ot rociproiiuomont.
S'il s'agit do dûtornimor la position d'un point dans
l'espace, on pont astreindre ce point à so trouver sur
trois surfaces. Soit A' A"... uno pronïiùro série do surfaces
correspondant à différentes valeurs h' ii"... d'une varia-
ble u; soit B' B"... une douxiômo série do surfaces corres-
pondant à différentes valeurs v' v"... d'une variable v ; et
soit C C... une troisième série do surfaces correspondant
à différentes valeurs «)' lo"... d'une variable w. Un point
quolcon(iuo de l'espace est déterminé par les trois surfaces
ii'ui passont par ce point, et los valeurs particulières qu'il
laut donner aux variables a v w pour avoir ces trois sur-
faces s'appellent los coordonnées du point. Pour qu'un
système de coordonnées soit bien défini, il faut qu'à une
valeur donnée pour u, une valeur donnée pour i\ une va-
leur donnée pour îc, corresponde une position unique du
point et réciproquement.
U en résulte que le nombre de systèmes de coordonnées
est infini et qu'il faut doux coordonnées pour déterminer
la position d'uu point sur
une surface , et trois
coordonnées pour déter-
miner la position d'un
point dans l'espace.
Coordonnées rectilî-
gnes plaiies. Soient deux
droites X'X et Y'Y con-
courantes tracées dans
le plan : la position d'un
point quelconque M du
Flan est déterminée par
intersection de deux
droites parallèles aux axes X'X et Y'Y. Les positions
de ces doux parallèles sont définies par les segments
OP, OQ qu'elles interceptent sur les axes; OP en positif
s'il est porté sur OX, négatif s'il est porté sur OX' ; OQ en
positif s'il est porté sur OY, négatif s'il est porté sur OY'.
Ces deux longueurs OP et OQ, affectées du signe convena-
ble, sont les coordonnées i^eciUignes du. voiniH; OP s'ap-
pelle Vx ou Vabscisse du point, O p Vtj ou 1 ordonnée du point.
Ce système de coordonnées est dû à Descartes, d'où
le nom de coordonnées carté-
siennes. Ces coordonnées sont
dites rectangulaires ou obliques,
suivant que les axes X'X et
Y'Y sont rectangulaires ou
obliques.
Coordonnées polaires planes.
Soit 0 un point hxe nommépâle,
et soit OX un axe fixe. La posi-
tion d'un point M du plan est
déterminée par l'intersection d'un cercle de rayon p ayant
pour centre le pôle, et d'une demi-droite O A partant du
pôle et faisant avec OX l'angle u, en convenant du sens
dans lequel on compte l'angle u à partir de OX. p et w
sont les coordonnées polaires du point M.
Coordonnées bipolaires. V. bipolaire.
Changement de coordonnées dans mi plan. Le problème
consiste à trouver les coordonnées d'un point M dans un
système (X'jX,, Y',Y,) connaissant les coordonnées du
point M dans un premier système (X'X, Y'Y) et la po-
sition des
Y,
COORDONNER
COPAUU
Y,
dans le premier système, et les angles o et 3 que font
0,X, et O.Y; avec OX; 6 désignant l'angle XOY, .r et 7/
les coordonnées de M dans le premier système, j-, ot y,
les coordonnées de M dans le second système, on trouve
en appliquant le théorème des projections :
_ ar, sin (0-a) -\- //, sin (0-^)
sin 6
1 sin a -|- î/j sin ^
M
ty
Si le premier système d'axes est rectangulaire, les for-
mules (le transformation devien-
nent :
X = « H- a:, cos a + î/i cos p
y = b ■\~ x^ sin a -{- i/» sin p.
Si le second système d'axes est
aussi rectangulaire, ^ ■= a + 90*",
ot los formules do transforma-
tion sont :
X = a + Xf cos a — y, sin a
7/ = 6 ■+■ a:, sin a -f y^ cos «.
f*our passer d'un système d'axes
rectangulaires à un système do
coordonnées polaires, eu prenant
comme pôle le point 0 et qpmmo axe polaire l'axe OX,
les formules sont : x = p cos u W = P sin w.
Coordonnées rectilignes dans l'espace. Soient trois plans
fixes : XOY, *
XO/ , ZOX
(|ui so cou-
Scnt deux à
eux sui-
vant les
droites X'X,
Y'Y, Z'Z.
Trois plans
mobiles pa-
rallèles àcos
Slans fixes
éterminont
par leur in-
tersection nu point M do l'espace. La position do cha(iue
plan mobile est donnée par lo sogmont qu'il intorcopto sur
l'une des droites X'X, Y'Y, Z'Z. Cos trois segments,
on, OK, OF, comptés positivement dans les directions
OX, OY. OZ, et négativement dans les directions opposées
OX', OY', OZ', sont les trois coordoJi7iécs rectilignes ou
cartésiennes du point M. Ou les désigne en général par
X, y, z. Ces coordonnées sont dites rectangulaires, si lo
trièdro OXYZ est triroctangle, obliques dans le cas con-
traire.
(.'oordoywécs polaires dans l'espace. Soit un trièdro trirec-
tanglo OXYZ, la position d'un point M do l'espace est dé-
terminée par la longueur p du rayon vecteur OM, l'anglo û
que fuit ce rayon vecteur avec l'axe OZ et l'angle j. du
plan ZOM avec le plan fixe ZOX. Si ON est la projection
do OM sur lo plan XOY, l'angle XON mesure l'angle
dièdre 0.. L'angle -^ est compté de 0» à 360" dans le sens
de la fiéclie (1). l'angle 9 est compté do 0" à 360° dans lo
sens de la flèche (2). 4-, 6, p
sont les coordonnées polai-
res du point M. Ces trois
coordonnées définissent les
positions do trois surfaces :
•^ lo demi-plan ZON, 9 un
cône de révolution ayant
OZ pour axe. p une sphère
de centre O et de rayon p.
L'intersection do ces trois
.surfaces donne le point M.
Changemcn t de coordon-
nées dans l'espace. — Dépla-
cement de l'origine. Si l'on passe d'un système OXYZ à un
second système O'X'Y'Z' dont les axes sont respective-
ment parallèles aux premiers et dirigés dans le même
sens ; si a, 3, y son* les coordonnées do la nouvelle origine
dans l'ancien système, x, y, z les coordonnées d'un point M
par rapport aux anciens axes ; j?', t/', s' les coordonnées
du môme point par rapport aux nouveaux axes :
ar = a-|-a;' !/ = p+!/' j = y+s'-
Changement de directions des axes. Supposons que l'on
change les directions des axes, l'origine demeurant la
même. Soient a, b, c les cosinus des angles que fait OX'
avec les trois axes primitifs OX, OY,OZ,et a', b',c' ;a", b'', c''
les quantités analogues pour OV, OZ', et enfin soient
■/,, ]x, V les angles YOZ, ZOX, XOY. En appliquant le
théorème des projections, on a, entre les coordonnées x, y, z
dun point M dans le premier système, et les coordonnées
x', y', z' du même point dans le second système, les rela-
tions :
j- + y cos V -f s cos ]j. = a œ' -{- a' y' -\- a" ;'
j: cos V + y -f- c cos \ = b x' + b' y' -\- b" z'
X cos [JL H- y cos >. -i- r = c ar' -}- c' J/' -f- c" =' ;
a, b, c ne sont pas arbitraires : il existe entre eux une
relation. Il en est de même entre a' h' c' et entre a" b" c''.
Quand les axes primitifs sont rectangulaires, les formules
de transformation deviennent :
X = a x' -{- a' y' + a'' z'
y = bx' -\- b' rf + b'' z'
s = ex' 4- C y' + c" z'
et les relations entre les cosinus :
a' -1-6' -f- c' =1
a'ï 4. 6'« 4_ c'» =1
a"» -t- //'' -j-c"' = 1.
Si les nouveaux axes sont rectangulaires, on a, en outre,
les relations :
a' a" -f- b'b" + c' c" = 0
a" a •\- b" b + c'^ c =0
a a' +6 6' -f c c' = 0.
Et, dans ce cas, on obtient facilement les valeurs des
nouvelles coordonnées en fonction dos anciennes :
x' = a X + b y -^ c z
y' = a' x -^ b' y -i- c' z
z' = a"x -{■ à" y + c' z
et ^es relations entre les cosinus ;
a« + rt'ï + «"> =1 6 c -t- 6' c' -f- 6" c" = 0
fti 4. &'> 4- b'" =1 c rt + c' a' + c"a" = 0
c« 4- c'* + c'" = 1 ab -i- a' b' -j- a'b" ~ 0.
Formules d'Euler. Les formules précédentes pour passer
d'un système rectangulaire à un autre système rectan-
gulaire sont symétriques par rapport aux' angles ; mais,
bien que ces angles soient
au nombre de neuf, il n'y
en a que trois qui soient
arbitraires, car ils sont
liés entre eux par six re-
lations. On peut détermi-
ner la position des nou-
veaux axes par rapport
aux anciens ; on se don-
nant l'angle -j- que fait OX
avec la trace OA du plan
X'OY' sur lo plan XOY,
l'angle 0 que fait lo plan
X'OY' avec lo plan XOY
et qui est égal à ZOZ',
enfin l'anglo ? de l'axe OX' avec la trace OA. Par trois ro-
tations successives on peut amener le système OXYZ à
coïncider avec le système OX'Y'Z', et Ion établit entre
los coordonnées jry ; d'un point M dans l'ancien sysiùmo
ot los coordonnées x' y' z' du mémo point dans lo nouveau
système, les relations :
X = x' (cos ff cos -^ — sin ç sin -f cos 9)
-\- y' (— sin ç cos ^ — cos 9 sin ^f- cos 6) -f z' sin 4' sin 9
y s x' (cos f sin ^^ + sin g cos 4 cos 9)
-I- y' (— sin ç sin ^l» + cos 9 cos 4- ces 9) — z' cos 4. sin 9
s = x' sin o sin 9 + y' cos ^ sin i -\- z' cos 9.
Coordonnées tétraédrimtcs. V. TiÎTRAlîitRiiiDK.
Coordonnées tangentielles. "V. tanckntk.
Coordonnées homogènes. V. iiOMOofcNK.
Coordonyiées trilinéaircs. V. tbilinkaiue.
COORDONNER (do-né — du préf. co, et do ordonner) v. a.
Disposer selon certains rapports, combiner dans l'ordre
assigné par la forme ou la nature des éléments : Coordon-
NKR des matériaux, des dates.
Coordonné, ce part. pass. du v. Coordonner.
— Orarum. Propositions coordonnées. Celles qui no dé-
pendent jias l'une de l'autre, nmis jouent le mémo rôle
dans la phrase. (Kilos peuvent être indépendantes ou
toutes également dôpondantos rolntivoniont A uno propo-
sition principale. Elles sont souvent jointes par des con-
jonctions dites de coordination [et, ni, ou, etc.].)
— Géom. V. COOROONNKKS.
Se coordonner, v. pr. Etre coordonné.
COORDONNOGRAPHE (do-no) n.m. Instrument qui sert
à dessiner mécaniquement la perspective.
COORG, petit Etat du Dckkan, tributaire de l'empire
anglais des Indes. Il est entouré presque entièrement par
les Ghates occidentales, qui le séparent do la présidence
de Madras et du Mysore ; 173.000 hab. Grâce à l'élévation
du sol, le climat y est relativement salubro. Capit. Mer-
kara (7.000 bab.). Cet Etat est régi par le même commis-
saire en chef que le Mysore, en résidence à Bangalore.
COORNHERT (Dirclc). Bîogr. V. Cornhert.
COORONGITE [ut' — de Coorong, nom d'une lagune de
l'Australie) 0. f. Matière minérale élastique, exclusive-
ment composée dhydrocarbnres, trouvée dans les dépres-
sions sablonneuses de certaines régions australiennes.
COOTE (sir Charles), comte de Modntrath, générai et
homme pohtique anglais, mort on IG6I. Député au parle-
ment irlandais, il fut nommé, en 1641, maréchal prévôt du
Connaught, où il réprima des insurrections. En 1645, il était
président du Connaught. Détesté par les Irlandais, il fut
assiégé dans Londonderry en 1649, Délivré par son frère,
il prit sa revanche à Carrîckfergus, où il battit les Ecos-
sais et les Irlandais, puis à Skirfold, où il battit de nouveau
les Irlandais, prit Galway et Sligo et accula le marquis da
Clanricarde à une capitulation. Le parlement le récom-
peusa de ses services en lui donnant de hauts emplois. A
la Restauration, Coote devint royaliste décidé et gagna
plusieurs villes d'Irlande à la cause do Charles U. Le roi le
créa comte de Mountrath (166I), et le combla d'honneurs.
CoOTE (sir Eyre), général anglais, né à Ash Hill (comté
de Limerick) en 1726, mort à Madras en 1783. Au service
de l'armée des Indes, dès 1754, il fut un des meilleurs
lieutenants de Clive, et eut une part prépondérante à la
victoire de Plassey. En 1760, il battait Lally-ïollondal à
Wandewash; en 1761, il s'emparait de Pondicliéry. Nommé
colonel (1765), il rentra en Angleterre et fut élu membre do
la Chambre des communes de Leicester (1768). En 1779, il
était pourvu du commandement en chef de l'Inde. Chargé
de réprimer la révolte de Hyder Ali, il le battit à Porto-
Novo (1781) et en cinq autres rencontres. Gravement ma-
lade, il fut obligé de regagner le Bengale, où il mourut.
COOTEHILL, ville d'Irlande (Ulster ("comté de Cavauj),
sur la petite rivière de son nom : 1.800 hab. Grand com-
merce de grains ; marchés de toiles.
COOTWYK ou CoOTWICH (Jean), voyageur et juris-
consulte hollandais, né à Utrecht, mort dansfa même ville
en 1629. Poussé par le goût des voyages, il visita l'Europe
de l'Ouest, du Centre et du Sud-Est, puis (à partir de 1598)
les principales îles de la Méditerranée, la Palestine, la Sy-
rie et l'Egypte. De retour en Hollande, il publia un curieux
Itinerarium Hierosolymttanum et Syriacum (Anvers, 1619),
aujourd'hui fort rare.
COP (Guillaume), médecin suisse, né à Bâle, mort en
1532, fut premier médecin de Louis XII et de François I"",
et l'un des restaurateurs de l'art médical en France. Il
n'a pas laissé d'ouvrages originaux, mais des traductions
des œuvres des plus célèbres médecins grecs. On a do
lui : Pauli jSginetx prxcepta salubria (1510); Hippo-
cratis prxsagiorum libri très (1511); Galeni de affectorum
locorum notitia libri sex (152S), et il a coo]>éré à la tra-
duction d'IIippocrate (1526). — Son tils Nicolas Cop,
d'abord professeur au collège Sainte-Barbe, devint rec-
teur de l'université de Paris eu 1533. Ayant défendu,
dans un discours, Marguerite de Navarre, qui avait
adopté les idées do la Réforme, il fut dénoncé au parle-
ment et s'enfuit à Bâle. Il finit ses jours dans l'obscurité.
COPA n. f. Antiq. rom. Fille qui fréquentait les tavernes,
où elle dansait et chantait pour gagner sa vie.
Copa, petit poème en vers élégiaques, attribué A Vir-
gile. — Une petite servante syrienne, coiffée d'une mitro
grecque, chante et danso dans la taverne fumeuse en s'ac-
compagnant des crotales. Elle invite los voyageursàoutrer
jouir de la fraîcheur, des fleurs, dos fruits, des boissons
fraîches quo l'auberge offre à ses visiteurs avec lo
reste. Ce poômo, qui no compte qu'une quarantaine do vers,
est d'un tour vif et enjoué. Il est possible que Virgile on
soit en effet l'auteur.
GOPACABANA. ville do Bolivie (prov. do La Paz), sur
larivo bolivienne du lac Tilicaca. Cotte localité fut un
lieu sacré avant la comiuéto du pays, et possède encore
aujourd'hui un sanctuaire catholique renommé.
COPAGINAIRE ( ji-nèr' — du préf. co, et du lat. paganus,
habitant d'uu village) n. m. Féod. Cotonancïer d'un mômo
domaine.
GOPAHIER n. m. Bot. V. copaïiîr.
GOPAHINE n. f. Principe extrait du copahu.
COPAHU (mot guarani) n. m. Nom d'une oléorésino,
fournie par plusieurs arbres du genre copaïor.
— Encycl. Le copnhu so relire, par incision, do divers
arbres du genre copaYer qui croissent au Brésil, au
Mexique et dans les Antilles; le coixn/crrr o/"/ïct»n/i's est
l'espèce la plus répandue, et il peut donner annuellement,
par deux ou trois incisions faites ù son éoorce, de i.'> à
18 kiIoç»rammes do produit.
On distingue, dans lo commerce, trois variétés princi-
pales de copahu : 1» le copnhu ordinaire du JMsii, très
II(piido, transparent, d'une couleur claire, d'une saveur
amèro ot désagréable, d'une odeur repoussante ; 2- lo
copahit de Cayenne, très rare, plus épais que le précédent,
dune couleur foncée, possédant uno odeur ngréaldo ot
uno saveur supportable ; 3° lo copnhu de Colombie ou de
A/aracaibo. se distiapuant des variétés précédentes en ce
qu'il laisse déposer liaus los vases qui le contiennent une
assez grande quantité d'une résine aride et cristallisée.
Le copabu est formé par uno huile volatile, qui tient en
dissolution deux substances résineuses. Do ces doux ré-
sines, lune, désignée sous lo nom d'acido copahtirique,
cristallisable dans le système ortborbombiquo, a mAmo
composition que la colophane C'IPHV ; l'autre est vis-
queuse et incristallisable. Quant i\ l'huile volatile, ello
est blanche, transparente, d'une densité égale h 0,078 ;
ello possède roiiour du ropabu, et bout A ïiîo".
1,0 copahu est très usité comme médicament contre la
33
COPAHURIQUE
COPENHAGUE
Copaier ; a, fleur grossie.
blennorrhée et la blennorra£:ie ; on l'emploie aussi comme
téniafuge. On le met sous forme de pilules, d'opials, de po-
tions, de lavements, etc. ; on l'associe souvent au cubèoe.
Ou l'emploie encore, sous forme de capsules, daus une en-
veloppe de gélatine ou de gluten, ou bien on le solidilie en
consistance pilulaîre, en Te mélangeant avec i seizième
de son poids de magnésie calcinée. On en donne de 1 à
15 grammes en vingt-quatre heures ; son usa^e prolongé
peut occasionner une éruption particulière qui, d ailleurs,
n'entraîne jamais de conséquences fâcheuses.
COPAHURIQUE adj. Chim. V. copahu.
COPAHUVATEa. m. Sel dérivant de l'acide copahuvique.
COPAHUVÈNEn.m. Hydrocarbure qui forme la majeure
partie du baume de copahu.
COPAHUVIQUE adj. Se dit d'un acide extrait du baume
de copahu.
GOPAÏER. COPAHIER ou COPAYER {pa-yé — du gua-
rani copayôrt, arbre à copahu) n. m. Genre de légumineuses-
césalpiniées, tribu des copaiférées, et dont le nom scienti-
fique est copaifera; il comprend une vingtaine d'espèces,
qui croissent dans l'Amérique et dans l'Afrique tropicales.
Il On écrit aussi copaïba ou copaïva.
— Enctcl. Le genre copaier renferme des arbres à suc
résineux, balsamique, à feuilles ordinairement paripen-
nées ; les fleurs
sont disposées en
grappes rameuses.
Le fruit est une
gousse comprimée,
bivalve, contenant
une oudeux graines.
Le plus remar-
quable est le co-
païer oflicinal {co-
paifera officinalis),
grand arbre touffu
à fleurs blanches,
dont la tige atteint
25 mètres de hau-
teur, et qui croît
dans l'Amérique du
Sud. Son bois, de
couleur rougeâtre,
est employé dans les constructions civiles. On en extrait par
incision ou perforation un suc résineuxappelé « copahu » ou
n baume de copahu ». Ces incisions sont pratiquées à l'ar-
bre avec une hache, et les perforations à l'aide d'une vrille.
Elles doivent pénétrer jusqu'au canal médullaire, d'où s'é-
chappe la matière résineuse à certaines époques de l'anuée.
COPAIN [pin) et moins bien COPIN [du préf. co, et de
pain (lat. pop. companio, qui a donné compagnon ; vx franc.
compaing, compain), proprem. « celui avec lequel on par-
tage le pain n] n. m. Fam. Camarade, compagnon préféré.
Il Camarade de collège avec lequel on met tout en commun.
(On emploie aussi, dans le même sens, le féminin coriNE.)
GoPAÏs (lac), appelé aujourd'hui Livadia ou Topo-
lias. Il occupe, en Béotie, le fond d'un do ces bassins fer-
més si fréquents dans le système du Pinde. Dans cette dé-
pression aboutissent plusieurs rivières, dont la principale
est le Céphise. A la saison des pluies (janvier et février),
ces rivières forment un lac de 230 kilomètres, qui dé-
borde quand ses émissaires souterrains (katavothres) sont
obstrués. Mais, en été, les eaux se perdent en grande
quantité par évaporation ou infiltration dans les calcaires,
et le lac se trouve réduit à un marais de 150 kilomètres,
où Ton ne voit, au miheu d'une splendide végétation, que
quelques flaques d'eau peuplées d'anguilles et d'oiseaux ;
dans la moitié restante, se pratiquent alors quelques cul-
tures de blé et de mais, par une maigre population de
3.500 habitants que décime la fièvre. En 1882, on a com-
mencé à dessécher le lac, par un système de canaux des-
tinés à conduire les eaux dans les lacs voisins Likéri et
Paralimini.
COPAÏVA n. f. Bot. Syn. de copaïer.
COPAL (mot espagn., d'origine mexic.) n. m. ou COPALE
n. f. Variété de résine, obtenue en incisant l'écorce de cer-
tains arbres originaires des contrées tropicales, ii Copal
dur. Sorte de résine d'origine madécasse. ii Fausse gomme
copal, Résine provenant d'Amérique,
— Miner. V. la partie encycl.
— EN'CYCL.Comm.On distingue plusieurs sortes de copal:
l" Le copal dur du commerce français, ou animé dure
orientale, qui est fourni par l'arbre appelé tanrouk-rouchi
{hymenêea verrucosa Lam.), de la famille des légumineuses.
Cet arbre, qui croît spontanément à Madagascar et sur la
côte de Zanzibar, est connu et cultivé à la Réunion, où
on le nomme copalier.
Ce copal se caractérise par sa dureté, sa couleur jaune
foncé cl par l'absence de f'acido succinique dans les pro-
duits de la distillation sèche.
L'emploi le plus important du copal est la fabrication
du vernis. La aureté de cette résine est la qualité qui la
fait rechercher pour cet usage,
2* L'animé orientale tendre ou copal tendre oriental. On
le trouve toujours mélangé au copal dur. 11 est plus so-
luble que celui-ci, et fournit des vernis moins colorés,
mais aussi moins solides. Le commerce parisien le dé-
signe généralement sous le nom de copal demi-dur, réser-
vant Je nom de copal tendre au dammar tendre que l'on
applique aux mêmes usages.
3* L'animé occidentale tendre, animé tendre d'Amt^rîque,
copal tendre d'Amérique. Cotte résine est celle que fournit
Vhymcnxa courbaril Lam., arbre très élevé qui croît dans
les contrées chaudes do l'Amérique, et dont le bois est
recherché pour l'ébénisteric commune. On en distingue
dans le commerce un grand nombre de variétés : ambre
blanc de Cayenne, ambre blanc dn Uràsil ou animé tendre
du Brésil en sorte, animé tendre de Hollande, copal tendre
du Brésil, résine animé de Cart/iago.
On a encore donné lo nom do a copal n à dos matières très
différentes des précédentes. Le copal tendre de Nubie
n'est autre chose que lo dammar friable ou dammar sclan.
Le copal de Santo de Guatemala est une résine fournie par
le rhus copallinum Lam., vulgairement appelé sumac ailé,
arbre do la famille des tércbinthacées ; elle nous vient
des Etats-Unis et du Mexique.
— Minéral. Le copal fossile ou résine de Highgate ost uno
résine jaune et brunâtre, très fragile, fondant facilement en
doDDant un liquide transparent et dégageant par l'action
de la chaleur une odeur très aromatique ; elle se distingue
facilement du succin en ce qu'elle ne donne pas d'acide
succinique quand on la distille. On la trouve en grande
quantité disséminée dans les argiles bleues de la colline
de Highgate, près de Londres ; on en a rencontré d'ana-
logues en divers endroits, mais ces résines no sont pas
employées pour la fabrication des vernis.
CoPALA. bourg du Mexique (Etat de Sinaloa), dans la
sierra do Nayarit, sur un affluent du fleuve côtier Cha-
matla; 3.540 liab.
GOPALCHI n. m. Ecorce amère d'une espèce de croton
faux china, employée comme fébrifuge.
COPALCHINE n. f. Principe amer de l'écorce do croton
pseudo-china.
COPALINE n. f. Chim. Principe immédiat du copal, sub-
stance dure, incolore, soluble dans l'éther.
— Pharm. Syn. de copalme, liquidambar. V. baume
(liquidambar.)
COPALINE n. f. Résine fossile, nommée aussi copal fos-
sile. V. COPAL.
COPALUN, INE adj. Qui a rapport au copal.
— Bot. Qui produit du copal.
— n. m. Bot. Nom spécifique du liquidambar, qui pro-
duit le copalme.
COPALME n. m. Pharm. Syn. de copaline
— Adjectiv. : Baume copalme.
GOPAN, localité ruinée de l'Amérique centrale (Hon-
duras), qui donne son nom à un département du Honduras,
dont lo chef-lieu est Santa-Rosa.
COPANATOYAG, viUago du Mexique {Etat de Gucrrcro);
7.000 liab.
COPANG {pangh') n. m. Monnaie d'or dn Japon qui va-
lait anciennement 52 fr., et 30 fr. au moment de la réforme
du système monétaire japonais, ii On écrit aussi copanz.
COPARTAGE(^aj') n. m. En T. de dr., Partage, distribu-
tion d'un bien entre iilusieurs personnes.
COPARTAGEANT ijan), ANTE n. et adj. Se dit des
personnes qui prennent leur part dans un partage : Les
copartageants. Les héritiers copartageants.
COPARTAGER ijé. — Prend un e après le g devant les
voyelles a et o : // copartagea. Nous copartogcons) v. a. Par-
tager avec une ou plusieurs personnes : Copabtager une
succession.
Copartagé, ée part. pass. du v. Copartager.
— Substantiv. Personue qui a une part dans un partage :
Les COPARTAGÉS.
COPARTIGIPANT {pan), ANTE n. et adj. Se dit des mem-
bres d'uno société on participation.
CO PARTICIPATION {si-07i) n. f. Participation commune
à plusieurs : La coparticipation des travailleurs dans les
bénéfices.
COPATERNITÉ n. f. Syn. do compaternité.
COPA'YER n. m. Bot. V. copaïer.
COPE (Charlcs-West), peintre d'histoire de l'école an-
glaise, né à Lecds en 1811. Il exposa ses premières œuvres
à l'Académie royale, en 1833. Les Derniers jours du cardi-
nal Wolsey, exposés en 1848, fondèrent la réputation del'ar-
tiste, qui entra la même an née à l'Académie royale. Le goût,
la distinction, des qualités d'observateur caractérisent
l'œuvre de ce maître. On lui doit de belles pages au palais du
Parlement : Edouard I/I accorde à son p.ls, le Prince Noir,
l'ordre de la Jarretière ; Le prince Henri reconnaît l'autorité
du juge Gascoigne ; les Fu7iérailles de Charles I" ; Lord
William Bussel quitte son épouse pour monter à l'échafaud ;
La milice bourgeoise fait une sortie pour débloquer Glouces-
îer assiégé par le prince Robert. Cope a aussi exécuté des
tableaux de genre délicatement composés.
CoPE (Edward Drinker), paléontologiste et naturaliste
américain (1840-1897). En dehors de ses remarquables tra-
vaux de paléontolo-
gie proprement dite,
Cope s'est surtout
illustré par ses tiiéo-
ries de biologie gé-
nérale; il a été le
chef de l'école néo-
lamarckienne de
l'Amérique du Nord.
Dans V é tude du
développement du
squelette des mam-
mifères, Cope s'est
eff'orcé de montrer
le rôle de la cméto-
genèse dans la for-
mation des esçèces.
Mais il ne sufht pas
que les caractères
soient acquis par les
individus, il faut en-
core qu'ils se trans-
mettent à leurs des-
cendants ; d'où la né-
cessité de l'hérédité
des caractères acquis
que le célèbre pa-
léontologiste a tenté
d'expliquer par la
théorie, aujourd hui
abandonnée, de la di-
plogénêse.
11 a fait intervenir
dans toutes ses ex-
plications biolo-
giques uno énergie
spéciale aux êtres
vivants, (lu'il a ap-
Fclée baliimisme ou
ocalisation do la
force do croissance.
Les considérations de Cope sur la cinétogcnèse l'ont, mal-
heureusement, amené à uno théorie invraisemblable do
l'influoncf créatrice de la conscience ou arclicsletism, qu'il
résume dans cette phrase : " I-a vie a précédé l'organisa-
tion. 1» L'œuvre de Cope est considérable; elle est résumée
dans un livre qu'il a publié à Chicago en 1896 ; the Pri-
mary Factors of or g anic évolution. V. cataorn^îse.
258
COPEAU {po — pour couPEAU, de couper) n. m. Morceau
do bois léger, que l'on détache avec le rabot ou un autre
instrument tranchant : Les copeaux sont très commodes
pour allumer le feu.
— Loc. fam. S'enlever un copeau, Se déchirer cruelle-
ment, s'enlever un morceau de chair sur quoique partie
du corps, n // fait plus de copeaux que d'ouvrage. Se dit
(l'une personne qui se donne beaucoup de peine sans faire
beaucoup de besogne.
— Techn. Lamelle de bois débitée à la scie, à une
épaisseur voulue, pour fabriquer un peigne, n Bans les
l'arriéres d'ardoises, Roche schisteuse débitée pour Ja
fabrication des ardoises, n Chez les troillageurs. Lamelle de
hois très mince dont on fait des ornements, il Dans les sa-
vonneries. Etat sous lequel les pains do savon sont utilisés
pour faliriquer les savons fins dits « savons de toilette ».
COPECK, COPEK, KOPECK ou KOPEK {pék') n. m.
Monnaie de cuivre en usage on Russie, et qui équivaut à
la centième partie du rouble argent, dont la valeur est
d'environ 4 frayées de notre monnaie. (Le copeck équivaut
donc à 4 centimes; il se subdivise eu 2 dcnuschkas ou
poUiskos, de 0 fr. 02 c.)
COPÉLATE ou COPELATUS {pé, tuss) n. m. Genre d'in-
sectes cùlêopières carnassiers, famille des dytiscidés,
comprenant des formes aplaties, petites, très striées;,
brunes ou fauves, vivant dans le» eaux
douces des régions chaudes du globe.
(On connaît une quarantaine d'c:>pèces
du genre.)
COPÉLATES n. m. pi. Ordre dos tuni-
ciers ascidiadés, comprenant les appen-
diculaires, petites ascidies ressemblant
à des larves et présentant aussi des
rapportsavec lesamphioxus.(Une seule
famille compose cet ordre : celle des ap-
pendicularidés, avec ses genres princi-
paux: oikopleure ou appendiculaire, fri-
iillaire et koîvaleskya.) — Un copèlatk.
Copenhague {pé-7iagh') en danois
Kjobenliavn, capitale du Danemark et du diocèse de
Seeland, située par 55", 43' de latitude N. et 10°, 14' de
longitude E. ; 380.500 hab.
Située sur la côte méridionale de l'île de Seeland et non
loin do l'extrémité sud du détroit du Sund,laville qui, autre-
fois, était contenue tout entière dans
l'île de Seeland, a débordé au xix'
siècle sur lîlo d'Amager. On distin-
gue donc, à Copenhague, l'ancienne
ville et la nouvelle, séparées ontro
elles par la grande rue de Gothers-
gade, et, autour de ces deux centres,
un certain nombre de faubourgs, dont
le plus important est celui de CIums-
tianhavn, que le canal de Kallobod-
strand met en relations avec la ville
proprement dite. Des remblais assez
épais défendent la capitale contre
l'invasion des vases et des sables;
car, nulle part, la côte n'a été plus profondément et plus
fréquemment remaniée que dans co détroit. Grâce aux
canaux qui la sillonnent dans tous les sens, Copenhague
évoque l'idée d'une Venise septentrionale ou d'une ville
hollandaise.
Parmi les monuments qui ornent les places, il faut citer
le palais de Charlottenoorg , ancien palais royal , qui
donne aujourd'hui asile à l'Académie des beaux-arts; le
théâtre, de construction plus moderne, et la statue équestre
du roi Christian V. Le château royal, résidence actuelle
de la cour, est .situé sur lo détroit de Kallebostrand ; enfin,
auprès du port, s'étend la place octogonale d'Amalienborg,
au milieu de laquelle se dresse la statue do Frédéric V.
Le musée Thorwaldsen, un des plus curieux qui exis-
tent, rappelle le souvenir et contient les œuvres princi-
Cop.*late{gr. 4fois).
Armes de Copenhague.
1. Notre-Dame. — 2. Eglise du Sauveur. — 3. Eithse Frédéric. — 4. BibliothC-fnie royale. — 5. Université.
— 6. Palais (lu Prince et Miisiïe national. — 7, Château de Rosenborg. — S. Château de Charluttenbors. —
9. Château de Christiansborg. — 10. Château d'Amalienboig:. — 11. Musée des beaux-arta. — 12. Tour ronde. —
13. Orteds Park.
pales do celui qui fut la gloire de la sculpture danoise.
Autrefois, ville do guerre, comme l'attestent ses anciens
remparts et sa citadelle, qui défendent les fameux pas-
sages du Suud, Copenhague est devenue essentiellement
uno villo de hixo et aussi uno ville iiulustriolle qui attire
peu à peu toute l'activité ot toutes les forces vives du
royaume. Son port est, d'ailleurs, commode et vaste.
259
Copenhague (sikcir, ot bomharuemknt dk), La capi-
tale du Dunomark a ôto assicgoo par les Anglais on 1801
cl on KS07. La promiùrii ag^rossion out pour cause la liq:uo
lio iioutralitô ai'uiotî lios puissances du Nord, l'orméo à 1 in-
sUf^al.iun du t^'ouvonicnuMit danois. La ilotto anglaise, coin-
uiandi'i* i)ar los amiraux Parker ot Nelson, força le dcitroit
du Suud et vint atiaipior la Hotto danoise dans la rade do
Coponliaguo. Après cinq liouros d'un combat meurtrier, les
éiniipayes danois durent abandonner leurs navires, que les
Anglais brûleront ou coulèrent.
Lattontat do 1807 revôt un caractère plus odieux. Tl
out lion on pleine paix, sans aucune déclaration d'hosti-
lités, sans autre motif quo laorainto do voir les vaisseaux
danois passer au service de Napoléon. Lo 3 août, la Hotte
do l'amiral (îambior vint jeter l'ancro dans la rade d'El-
scnour. Sonimo par l'agent britannique Jackson do re-
mottro sa Ilotto on d(^pôt aux Anijlais, lo prince régent de
Danomarlt s'y refusa onorgiqucmcnt. Aussitôt, un corps do
20.000 liommrs fut débarqué devant Copenhaj^ue, et, lo
l""' septeniltri', lit', bonclies à feu vomiront sur la i)laco, qui
n'était déronduo que par 8.000 hommes aux onlros du gé-
néral Peyman, un délugo d'obus, do bombes ot do fusées
à la Congrùvo. Après un bombardement do quatre jours
ot quatre nuits, la moitié do la malhourou.so cité était en
ruine, doux mille personnes avaient péri. Menacée d'une
destruction totale, Copenhague dut capituler le 7 septem-
bre. Après avoir complctomont dépouillé l'arsenal, les An-
glais enmionerctit la ilotte danoise.
COPÉPODES n. m. pi. Ordre de crustacés entomostracés,
comprenant les Icrnrfs, ci/clopes, caligea, etc.; tous ani-
maux aquatiques ù corps allongé, à têto munio do deux
paires d'antennes, d'une pairo do mandibules et do mâ-
choires. — Un COPÉPODK.
— Encycl. Presque toujours do très petite taille, les
copi}podcs nagent par troupes immenses dans les eaux
douces ou salées, ou bien ils vivent en parasites sur di-
vers animaux, particulièrement sur des crustacés déca-
podes et des poissons. Les mâles, parfois très différents
des femelles, afFeclent souvent des formes tout à fait
dissemblables dans uno même espèce ; ce dimorphisi.ie ou
polymorphisme étant lié à leur existence parasitaire. Les
copépodos so divisent en deux sous-ordres : eucopépodes
et siphonu.tlames ou parasites.
COPERARIO (John Coopim, dit), compositeur et luthiste
anglais, no vers 1570, mort pendant lo protectorat do
Cromwell, fut lo professeur de Charles l"', pour lequel
il écrivit une suite de fantaisies pour l'orgue. Il composa
la musique do plusieurs divertissements du genre de ceux
âue les Anglais appelaient » masques ». On connaît aussi
e lui nonilire do pièces de musique rclio:iouse, et deux
grandes compositions funèbres; l'une intitulée : Larmes
verséet nn tmahcaiL du. duc de Devonshire (1606), et l'autre :
Chants fiinrbrts sur la mort prématurée du princeHennj {lG\^).
COPERMUTANT {lan), ANTE n. Chacun do Ceux qui
font un échange, n Se disait particulièrement de ceux qui
échangeaient leurs bénéfices.
COPERMUTATION (pèr', si-oii) n. f. Action de copcr-
niuter : l it>- coi-ivRMDTATioN de bénéfices.
GOPERMUTER (du préf. co, et &G permuter) V. a. Echan-
ger, tro{juor : CopKitMOTUR des droits, w Se disait surtout
d'un ccliangc entre bénélicicrs : CoPERMDTiiR t^es bénéficts.
CoPERNIC(NicoIa.s)[ouCoppermcus, selon Tort hogr.
qu'il avait lui-mèmo adoptén], astronome polonais, né à
Thorn eu i i7:î, mort à Frauoiiburg en 1543. 11 était dis d'un
boulanger. En Mûl, Copernic se rendit à l'université do
Craeovio ot se livra spécialement à l'étude de l'astronomio
avec Brudzowo ; plus tard, abandonnant momentanément
l'idée d'entrer dans les ordres, il se fait inscrire conmio
étudiant polonais à l'université de Bologno (1406), va aider
Dominique do Ferraro, à Bologne, dans ses observations
astronomiciues et i>art enfin (1500) enseigner les mathéma-
tiques à Komo. oi'i sa réputation l'avait fait appeler Après
un court séjour dans sa pa-
trie, en I50l,il va étudier la
médecine ùPadoue. En 1 505,
il quitte l'Italie délinitive-
meiit, pour aller vivre jtcn-
dant SIX ans au château do
Ileilsborg, auprès do sou
oncle. Après la mort do
<:elui-ci (1512), il s'établit k
Frauont)urg. Do 1517 à ir.2I,
il administre le domaine
d'Allonstoin , ot, do 1522
à 1529, il reprosonto lo cha-
pitre au Landtag prussien ;
mais, jusqu'à la (in do sa vie,
l'astronomie lut son étude
favorite. Copernic était
chanoine de Fraucnburg.
A Frauenburg, if avait
élevé un observatoire
nommé Caria Copcrnica.
L'instrument parallactiquo dont il so servit, composé de
trois morceaux do bois, avec divisions à l'oncro, devint
plus tard une préoionso relique pour Tyclio-lirahé.
Copernic parait avoir été en pleino possession do .son
Sijsli-mc, conception nouvollo de l'univers, dès 1512, et il
avait soixante-dix ans lorsqu'il se décida à faire imprimer
son immortel traité intitulé : Derci'olutionihuf! orbiumcxîcs-
tiurii liftri V7, paru on 15-13 à Nuremberg. II n'en out un
exemplaire quo peu do jours avant sa mort, los épreuves
ayant été revues par son dRciplo et ami Hhéticus : a Jo no
douto pas, dit Copernic en parlant do son nouveau système,
que les matliématicions ne soient do mon avis, s'ils veulent
so don noria peine do prendre connaissance, non passuporll-
cielloment, mais d'une manière approfondie, dos démonstra-
tions que jo donnorai dans cet ouvrage. » L'ouvrage était
déilié au pape Paul III.
lOn 1526, <'opornic avait publié Dissertai h de optima mo-
net.T cudend.n rations, et Khéticus donnait dos extraits du
manuscrit déJiiiitif : JVarratto df lihris revolutinnum Cn-
pnrnici (1510); I^rif/iinonietria Copernîci (1512). Tous les
pays, ot surtout I.i Pologne, ont su hautement célébrer
la "mémoire do (upiM-nic ; en 1806, Napoléon I"" visita la
maison où natpiii le grand astronome.
— Sf/nfi-mc di: Copernic. Quehpios anciens avaient ou
lo prossentimont du mouvement annuel. Dans Aristoio
commo dans Pluiar'|ue, on peut voir quo les pylhugori-
cioutt admotluionC lo mouvomont do rotation uo la tcrro
COPEPODES
COPIE
Cupeniic.
sur elle-même , la fixité du soleil au contre du monde et lo
mouvement dos planètes autour du soleil. Mais, on sommo,
l'astronomie ancienne était représentée jKir lo système do
IHoléinéo, qui faisait do la terre lo conti'o immobile do
l'univers. La complication do co système frappa Copernic.
Guidé beaucoup moins par P^thagoroque par son génie,
il chercha une conception umversollo jilus siniplo. Tout
d'abord, le mouvement do rotation de la terre sur ello-
m6uio rend illusoire lo mouvoraout diurno de toutes les
Système de Copernic.
étoiles, et, si l'on attribue un mouvement convenable à
l'axe de la terre, on explique la précessiou des équinoxos,
en supprimant aux étoiles un mouvement commun autour
de l'axe do l'écliptiquo : ainsi disparaissaient pour tou-
jours la moitié des cercles imaginés par Ptoléniée pour
expliquer le mouvement des planètes.
En soumettant son nouveau système au contrôle de
l'expérience, Copernic put vérifier qu'il expliquait très
simplement les phénomènes. Mais, comme toute grande
idéo simple et nouvelle, celle do Copernic fut en butte à
toutes les critiques : les unes tenant à la répugnance de
voir la terre descendue au rang dune planète ordinaire;
d'autres plus scientifiques. Ces dernières furent réfutées
victorieusement en leio, quand Galilée out inventé la lu-
nette. Copernic avait deviné que Vénus devait avoir des
phases; la lunette les découvrit. Elle découvrit aussi des
taches mobiles dans lo soleil, lesquelles prouvaient son
mouvement do rotation : ce qui démontrait la possibilité
du mémo phénomène pour la terre, incomparablement
plus petite. Brjf, les découvertes de Galilée confirmèrent
le système de Copernic, et les plus grands géomètres n'ont
cessé de développer, depuis Newton, les conséquences de
ses hypothèses primordiales et d'une si grandiose fécondité.
COPERNICIE (si) n. f. Genre do palmiers, tribu des co-
rypliutécy, comprenant quelques espèces qui croissent
dans l'Amériquo tropicale.
COPERNICIEN, ENNE [si-in, en) adj. Qui est partisan
du système do L'opernic ; Astronomes coPKRNiciiiNS. il Qui
a ra'pport à co système : Théories coi-KRNiciiiNNKS.
- .Substantiv : Aous autres copkhmciicns. (Fonteu.)
GOPERTINO, ville d'Italie (Apulio, Fouille [prov. de
Locco)]; 6.000 hab.
COPHE n. m. Philol. Syn. de coppa.
GOPHÈS ou COPHENES. nom aucien d'une rivière de
l'Inde septentrionale, (pli allait so jeter dans l'Indus; au-
jourd'hui la rivière do Kaboul.
COPMJNOS (»05*) n. m. Dans l'antiquité. Largo panier do
furme circulaire employé ùdiirérents usages, on particulier
dans ragriciiltnro. M En Béoiie, Mesure
de capacité équivalant ù. trois chous.
GOPHOSE (du gr. kôphos, sourd) n. f.
Pathol. Surdité complète ou incom-
plète.
COPHOSE OU GOPHOSUS (zuss) n. m.
( îenre d'insectes coléoptères carnivores,
famille dos carabidés, tribu dos ptéro-
stichinés, comprenant des féronios de
l'Europo orientale, do taille moyenne,
brunes, cylindriques et luisaulos. |t)n
connaît deux espèces do cophosus : co-
phosus cylindricHS (Hongrie); cophosus
cophosioidcs (lîanat).]
COPHTE n. ot adj. Roi. V. copTE.
— Fr.-maconn. Grand cophte. Nom
(lue Cagliostro donnait au grand maître do la maçonnerie
égyplienno qu'il avait créée, ot dont il s'était attribue la
grande maîtrise.
COPHTIQUE adj. Hol. V. coPTioor:.
COPIAPITE (de Copiapo, n. do ville) n. f. Sulfato hydraté
naturel de fer, qui so présente on tables hexagonales
jaune citron, olîrant un oclat perlé. (C'est à Copiapo, au
Chili,. que co minéral a été découvert.)
Copiapo, villo du Chili (prov. d'Atacama). sur la rivièro
du mémo nom; 15.000 hab. Cette ville, chof-lieu de la pro-
vince d'Atacama, doit son importance aux mines <lo cuivre
et surtout d'argent qui se trouvent dans ses environs. (Ces
dernières sont exploitées avec activité.) Ello est uuio par
une voie ferrée au port do Caldera, qui lui sort Uo débouctié.
COPIATE (du gr. ItopiattU, fossoyeur) n. m. Ilist. occlés.
Nom donné aux membres du bas clergé ipii étaient chargés
de creuser los fosses et d'ensevelir lès morts,
~ Adjoctiv, : /Vt'/rcs coi'iATKS, Prêtres qui survoillaiout
les détails des inbumutions.
'- ENtvcL. C'est sous Constantin nue le nom *\o copiâtes
fut donné aux membres du clergé chargés do rendre les
derniers devoirs aux fidèles défunts. Lo code Tbéodosien
leur reconnaît les mémos exemptions qu'aux autres ec-
clésiastiqiios. Ils formaiont, dans los lU'incipales villes, do
Coptiosft (gr. nat.).
puissantes corporations, parfois très riches : ainsi, les
copiâtes do Constantinoplo étaient plus do onze cents, ot
possédaient des bions-fonds très considérables. Les co-
piâtes ont succédé à ces corporations do fossoyeurs qui,
durant les trois premiers _-====^.^
siècles, s'étaient organi- ^^^^^^^^^ ^^^^^=5^
scos conformément aux lois ^^^^^ ""^vj^
romaines ot avaient permis \>C\
ainsi aux communautés ^^ :=r ,_ ^^\-
chrétiennes d'avoir uno ^-;:::::::^^^^^I^_-î— ^^^^~ — n iQ
existence quasi légale. ^--^^Z^.y'''''''^ ^""N^/
GOPIDE (du gr. kopis, Copidcs,
idos, même sens; de kop-
tein, couper) n. f. Antiq. Epôe courte et tranchante, en
usage chez plusieurs peuples d'Orient, il Couteau de sacri-
fice. Il Couteau de chasse.
COPIE [pi — du lat. copia, abondance) n. f. Ecrit qui est
la reproduction d'un autre : Copie fidèle, exacte. Prendre,
Tirer copie. CoUatiojuier une copie sur l'orit/inaL
— Feuille volante, sur laquelle les écoliers écrivent leur
devoir ou le mettent au net, pour le remettre à leur pro-
fesseur : Faire un devoir sur cahier et sur copie.
— Par oxt. Reproduction d'une œuvre d'art : Beaucoup
de COPIES se vendent pour des originaux.
— Fig. Imitatiou, reproduction : Il n'y a qu'une sorte
d'amour, mais il y en a mille différentes copies. (I^a Kochef.)
— - Fam. Personne, classe do personnes qui s'efi'orco
d'en imiter uno autre, de lui ressembler en t[uehiue
chose ; La bourgeoisie fat longtemps la copie de la cour.
— Loc. fam. Original saris co^jf'e. Personne extrêmement
singulière,
— Banq. Copie de change, Duplicata d'une lettre do
change, ayant pour objet de procurer uu nouveau titre
au porteur, en cas de perte du premier : Les copies de
CHANGE doivent être conformes à l'original.
— Comm. Livre de copie de lettres ou, elliptiquement.
Copie de lettres n. m. Livre sur lequel les négociants
reproduisent, à l'aide de la presse à copier, les lettres qu'ils
envoient.
— Dr. Copie de copie, Copie faite sur uno autre copie,
et non sur la minute de l'acte, n Copie de pièces. Trans-
cription d'un acte en toto d'une signification faite d'avoué
à avoué. Il Copie figurée, Sorte de fac-similé d'un écrit dans
lequel on s'appliquait autrefois à reproduire exactement
la forme et la grandeur des caractères, la disposition des
lignes et mémo les ratures. Cotte dénomination a été
étendue à tous les fac-similés.
— Typogr. Texte écrit {copie manuscrite) ou imprimé
{copie en rèimpression)y sur lequel travaillent les ouvriers
compositeurs, n Compter la copie. Evaluer le nombre do
feuilles que fournira le manuscrit présenté à l'impres-
sion. Il Copies de chapelle. Nom (jue l'on donnait autrefois
aux deux exemplaires de chaque ouvrage qui étaient dus
aux compositeurs formant la chapelle de l'imprimerie.
Il Dans l'argot des gens de lettres et surtout des jour-
nalistes, Collier sa copie. Ne pas livrer l'article que l'on
avait promis. — Pisser de la copie, Ecrire beaucoup ou
longuomeut.— Pmt'K?" (Recopie, Auteur extrêmement fécond.
— Anton. Brevet, minute. — Brouillon, modèle, ori-
ginal, type.
— Encycl. Dr. Uno copie est la transcription littérale
d'un acte écrit, appelé original on minute. Tant quo l'ori-
ginal subsiste, les copies ne font foi quo do ce qui est
contenu dans cet original, dont la production peut toujours
être exigée (C. civ., art. 1334). Si la copie dilVère do
l'original, c'est celui-ci qui prévaut.
Lorsque l'original n'existe plus, il faut distinguer trois
catégories do copies, quant au degré de foi qui leur est
dii (C. civ., art. 1135). 1» Les gi'osses ou premières expédi-
tions, les copies tirées par l'officier public détenteur do
l'original, en présence et du consentement des parties ou
sur l'ordonnance du magistrat, parties présentes ou dû-
ment appelées, font la mémo foi quo l'original lui-même.
2» Los copies 4iélivréos postérieurement aux premières
grosses ou expéditions, en dehors do la présence des par-
ties, et sans ordonnance du jugo, mais par l'officier dépo-
sitaire de la minute, par son successeur ou par quelqu un
avant qualité à cet ofiet, font foi comme l'original guand
e}les sont ancienues, c'est-ù-diro quand elles datent de
plus do trente ans. Elles no valent que comme comnicn-
comont do prouve par écrit dans le cas contraire. Toutes
los autres copies no valent quo comme commencement do
preuve par écrit. 3" P^nlin, les copies do copies no peuvent
servir que comme ronseignomonts.
Le droit do prendre communication d'actes notariés est
limité aux parties intéressées ou A leurs ayants cause.
Lestiersn'en peuvent réclamer d'expédition qu'en vertu
d'une décision ordonnant le compulsoire. Les actes de l'état
civil, les inscriptions hypothécaires, les jugements ou ar-
rêts sont publics {art. 853, C. do pr. civ., et 2106, C. civ.).
Los actes d'huissier sont rédigés aussi en original ot
en copie. L'original reste au requérant, lu copie est
remise à l'adversaire. Celte copie doit reproduire, d'une
façon identique, l'original; la régularité do l'original no
réparerait pas los omissions ou les vices do la copie.
— B.-arts. Dans lo langage des arts on donne lo nom do
copie à la reproduction de toute œuvre originale, statue,
tanleau ou estampe. Colles qui sont exécutées ontière-
meiil i>ar l'auteur du morceau original portent aussi lo
nom do répliques ou de répétitions. Certaines copies sont
d'une exécution ù la fois si facile ot si fidèle, qu il faut
uno expérience consommée ot uno aptitude spéciale pour
no pas los confondro avec les originaux. La vigueur et la
franchise do la louche, la sOreté de l'oxprossion, ta pureté
et lo moelleux des contours, sont los signes caractéris-
tiques qui distinguent l'original des coiues. On a observé
également, quo dans presque toutes les copies les con-
tours des ligures sont chantournés ou, on d'antres tirmos,
so détachent on relief sur le tond. Les signatures n'ollront
qu'une garantie très secondaire; elles s'imitent et so co-
pient avec uno adresse extrême.
C est en Italie quo l'usage des coptes, commo objet d ex-
ploitation, a pris naissance. Des grands maîtres, comme
l\nphaél, donnèrent eux-mêmes l'oxeuiplo de cette spécu-
lation en faisant exécuter iiar leurs élèves des répétitions
de leurs tableinix, auxquelles ils ajoutaient les dernières
touches et qu'ils vendaient ensuite commo étant enlièro-
iiiont de leur main. .
L'Alhane, niliverti sont uu nombre des niaîiros qiii ont
eu lo plus souvent recours à. ce véritable nrocédé de fabri-
cation. Lo Guorchiiï a été copié avec uno liubiloté extrênio
COPIER — GOPRIMORPHE
par son beau-frère Ercole Gennari et ses neveux Bene-
detto et Cesari Gennari. Ercole di Maria était parvenu
aussi à imiter parfaitement la manière du Guide. Beau-
coup d'amateurs ne pouvant se procurer les œuvres origi-
nales de quelques grands maîtres, se contentaient de copies
exécutées par d'adroits spécialistes. C'est ainsi que l'em-
pereur Rodolphe II chargea Joseph Heinz (Giu-seppo Enzo)
de faire des copies de divers maîtres.
La tradition des copies s'est étendue et perpétuée en
Italie; après avoir copié les maîtres de leur vivant et
avec leur participation ou leur assentiment, on les a
copiés après leur mort, et on les copie encore.
Les copies qu'on a faites des tableaux flamands et les
tableaux hollandais sont plus rares que celles des tableaux
ita.liens, et infiniment plus faciles à reconnaître.
Teniers fut un plagiaire sans vergogne. Abusant d'une
facilité d'imitation exceptionnelle, il copia t tous les maî-
tres de son temps, et vendait ses contrefaçons pour des
pièces oris^inales. Il excellait surtout à faire des pastiches
de Luca Giordano, lequel s'était signalé par son habileté à
imiter des peintres de l'école des Carraches. Teniers fut
lui-même fréquemment copié, comme Rubens,Van Dyck,
Rembrandt et les autres grands peintres hollandais ou
flamands. La plupart des copistes de ces maîtres n'ont pas
reproduit servilement leurs modèles; ils en ont fait des
imitations libres, des pastiches.
Parmi les peintres français. Simon Vouet a été pastiché
habilement par Claude Goyrand; Poussin, par Angelica
Kauffmann et par une foule d'autres; Claude Lorrain, par
Domenico Romani, Borzone, Patel, Mauperché; Mignard,
par Nicolas Fouché ; Watteau, par Lancret et Pater; Bou-
cher, par Charlier, Deshayes; Greuze, par ses deux tilles,
Caroline Greuze et M°" de Valory, et par son élève pré-
férée, Philiberto Ledoux ; Prud'hon, par M"* Mayer et
Rioult, etc. Un artiste français. Bon BouUongne, était par-
venu à imiter le Guide avec une singulière habileté. Poussin
se fit son propre copiste, pour éviter de voir ses œuvres
déuaturées par les imitateurs inhabiles.
L'industrie des copistes n'est pas près de disparaître du
domaine des arts. 11 s'exporte chaque année, en Russie,
en Amérique, une quantité considérable de peintures exé-
cutées d'après ou dans la manière des artistes les plus
en renom de France, de Belgique, d'Allemagne.
On a fait aussi et on fait encore des copies d'après les
dessins des maîtres anciens et modernes. Les estampes
des gravures célèbres de Marc- Antoine Raimondi, d'Albert
Biirer, de Beham, do Callot, de Rembrandt, etc., ont
exercé aussi l'habileté des faussaires. Quant aux copies
exécutées d'après des ouvrages do sculpture, elles n ont
jamais pu faire, sauf pour ce qui concerne les antiques,
l'objet d'une spéculation organisée. La cherté des maté-
riaux, la longueur du travail, la notoriété dont jouissent
les statues, sont autant d'obstacles. Le mérite qu'il y a à
faire une bonne copie d'une statue est, du reste, assez
apprécié pour que le copiste n'hésite pas à se nommer. En
revanche, d'habiles faussaires se sont appliqués à faire
des imitations des antiques. Le nombre de ces œuvres
apocryphes qui, de l'Italie, se sont répandues dans le monde
eniier,est considérable. Aujourd'hui encore, Rome, Naples,
Florence, ont des fabriques d'antiquités.
COPIER fprend deux i de suite aux deux pr. pers. plur. de
l'imp. de l'ind. et du subj. prés. : Nous copiions. Que vous
copiiez)^, a. Faire la copie écrite do ; Copier h;ï acte, ii Re-
produire servilement : Copier le devoir d'un camarade.
— Par ext. Reproduire, en parlant d'une œuvre d'art :
Copier une Vénus, un tableau. \\ Copier la tiature, Chercher
à la reproduire avec exactitude : Molière n'est si vrai que
parce qu'il a toujours copié la nature. (Acad.)
— Fig. Imiter, s'Inspirer de, calquer son œuvre sur ;
Auteur qui copie les mœurs de son temps. \\ Chercher à re-
produire dans ses manières, son langage, sa conduite :
Copier la voix, les gestes, la démarche de quelqu'un, il Imi-
ter les œuvres, le genre, la manière de : Térence ne fit
que COPIER Mtnandre. ^Marmontel.)
— Presse à copier. V. pr^ssr.
Se copier, v. pr. Etre copié, ii S'imiter soi-même, se
répéter dans ses propres œuvres, n Imiter, singer les
actes, les œuvres l'un de l'autre.
— Stn. Copier, transcrire. Copier, c'est écrire d'après un
autre écrit, sans avoir la peine de rédiger, parce que la
rédaction a été faite par un autre, ou qu'on l'a faite soi-
même antérieurement. Transcrire, c'est toujours copier
littéralement ; mais il y a, do plus, l'idée do transporter
sur un registre ou dans un endroit où. l'écrit sera mieux
conservé, etc.
— Copier, contrefaire, imiter. V. contrefaire.
COPIÈRE n. m. Officier d'un cardinal appelé aussi pokte-
BARETTE.
COPIEUR, EUSE (autref. copieux, euse) n. Personne qui
a l'habitude de contrefaire les gens par dérision. (Peu us.)
COPIEUSEMENT adv. D'une manière copieuse, abon-
dante.
— Syn. Copieusement, abondamment, en abondance,
amplement, beaucoup, bien, consi-
dérablement, à foison, fort, large- >^>
ment. V. abondamment. '^^^^^Tf^Sàr-vF^
— Anton. Chichement, maigre- 'V'if^^?;*'' i\(ts; V^
ment, médiocrement, mesquine- ^^\ '■''l '' ^
ment, modérément, petitement.
COPIEUX (pi-eû,; EUSE [lat. co-
piosus; de copia, abondance] adj.
Abondant : Hepan copieux. Il Qui
possède ou produit en grand nom-
bre, en grande quantité : On repro-
che au grand Amijot d'être trop
COPIEUX en synonymes. fVaugelas.)
[Ce dernier sens a vieilli.]
— Fig. Riche, abondant, on par-
lant de lélocution : Hahelais a large
et copiECSE façon de dire.
— Anton. Maigre, médiocre,
mesquin, modéré.
COPZLIE {li] ou COPILIA n. f. Copilie.
Genre de crustacés copépodes pa-
rasites, familJc des oorycéidé.s, comprenant do petites
formes marines, à corps aplati, avec abdomen rétréci,
mais à nombre normal d'anneaux^ et tête munie d'yeux
latéraux. fL'espcce type du genre, la copiUa denticulata,
habite la Wéditcrranée.)
Un copiste au sv^ siècle.
COPIN u. m. Arg. V. copain.
COPISQUE {pissk') a. m. Encens de qualité inférieure.
COPISTE ipisst') û. m. Celui qui copie : Copiste scrupu-
leux. Il Se dit particulièrement de ceux qui, avant la dé-
couverte do 1 imprimerie, copiaient des livres : Les co-
pistes des Bomains étaient généralement des esclaves.
Il Par ext. Celui qui imite servilement les œuvres, les
actes, le genre de quelqu'un.
— Hist. sainte. Nom que donnaient les Hébreux aux in-
terprètes de la Bible.
— Hist. ecclés. Titre que prenaient les chanceliers des
abbayes.
— Techn. Copiste électro-chimique. Appareil portatif
destiné à remplacer les presses à copier et tous les appa-
reils consacrés à un usage du même genre.
— Adjectiv. : L'esprit est souvent copiste, le génie est
toujours original. (Bignicourt.)
— Encycl. Avant l'invention de l'imprimerie, tous les
ouvrages étaient nécessairement manuscrits, et ceux qui
les écrivaient, les copistes, tenaient une certaine place
dans la société. Chez
les Hébreux, dont l'in-
struction consistait
surtout en la con-
naissance des livres
saints, le copiste se
rangeait parmi les sa-
vants, et, â un mo-
ment, ce nom désigna
l'interprète, le com-
mentateur du texte sa-
cré, comme le prouve
le nom do scribe, qui
revient si souvent
dans les Evangiles.
Chez les Grecs et
les Romains, les co-
pistes de profession
(^ie>to-[fâ®ot, lih-arii) étaient des esclaves lettrés, qui
avaient, par suite, une grande valeur vénale. Leurs maîtres
les entouraient de soins, et bien souvent se les attachaient
davantage en les affranchissant. Au moven âge, ce furent
les moines qui remplirent ces fonctions. 'Presque toutes les
règles monastiques primitives réservaient un certain nom-
bre d'heures à la transcription des livres saints. C'était
surtout l'occupation des lettrés, des clercs. On y voyait une
œuvre méritoire et même expiatoire. Il faut admettre que
parmi leurs supérieurs se trouvaient un certain nombre
de savants, qui allaient au delà des écrivains religieux et
cultivaient les lettres profanes. Ce serait, en effet, une
erreur de croire que les écrivains païens nous ont été con-
servés par des manuscrits provenant directement de l'anti-
quité ; les textes que nous possédons d'eux viennent sou-
vent des copistes religieux du moyen âge. V. miniature.
COPUINAIRES adj. Chim. Se dit de deux ou plusieurs
biradiales ayant même axe ou des axes parallèles.
COPLEY (sir Godfret), membre de la Société royale
de Londres, mort en 1709. Il est connu comme fondateur
du prix qui porte son nom, et pour lequel il laissa à la So-
ciété royale une somme de 100 liv. sterl. (2.500 fr.), dont
le revenu devait être donné chaque année à l'auteur du
meilleur ouvrage sur une question de philosophie expé-
rimentale. Ce prix, qui fut plus tard transformé en une
médaille d'or, est le plus ancien est l'un des plus estimés
des prix que distribue la Société royale.
COPNins n. m. Bot. Syn. de LÉOBORnÉE.
COPONAGE {naj') n. m. Ancien droit déminage, ou droit
sur la vente des céréales.
COPONIER (ni-é) n. m. Nom que l'on donnait, à Lyon, à
douze portefaix qui jouissaient du privilège exclusif de
porter le blé, le bois, le foin, la paille, etc., du port de la
Saône dans les greniers des chanoines de Saint-Jean.
GOPOSE (du gr. kopos, fatigue) n. f. Pathol. Abatte-
ment, lassitude générale. (Inusité.)
COPOSSÉDER (posé) V. a. Posséder avec un ou plu-
sieurs autres : Coposséder un tei^'itoire.
COPOSSESSEUR [po-sé-seur') n. Personne qui possède
en commun avec une ou plusieurs autres.
COPOSSESSION {po-sé-si-oyi) n. f. Possession en commun.
COPOU u. m. Toile de Chine, très estimée.
COPPA n. m. Alph. gr. V. koppa,
GOPPARO, bourg d'Italie (Emilie [prov. de FerrareJ),
près des lagunes ; 32.000 hab. Soies, céréales, fourrages.
GOPPÉE (Denis), littérateur flamand du xvii« siècle.
Ses tragédies, qui ont été imprimées à Liège et à Rouen,
de 1621 à 1624, sont devenues extrêmement rares.
GoPPÉE (/'rançoî's-Edouard-Joachim), poète et auteur
dramatique français, né à Paris en 1842. Son premier re-
cueil de poésies, le Reliquaire ,
parut en 1866; l'un des pre-
miers parnassiens, il se mon-
trait, dès ses débuts, rompu à
toutes les adresses du mé-
tier poétique. C'est du Pas-
sant (1869), comédie en vers,
que date la réputation do
Coppée. Parmi ses principa-
les œuvres, signalons, pour
le tliéâtre : le Luthier de C'jV-
7none (1876), petite pièce ai-
mable et touchante ; Severo
Torelli (1883); les Jacobites
fl885); Pour la Couronne
(1895), drames romantiques
brillamment écrits et habile-
ment agencés, pleins de tira-
dos éloquentes; comme re-
cueils do vers : Intimités
(1868): les //»m///es (1872); Pro-
menades el Intérieurs (l^lô); le
Cahier rouge (I8T4); les Récits et les Elégies (1878), sans
compter un trand nombre do poèmes publiés à part, notam-
ment celui d'Olivier; en prose : quatre ou cinq volumes de
Contes, qui so recommandent par la grâce du sentiment.
Coppée.
260
quelques romans, et plusieurs recueils de chroniques, dont
au, la Bonne souffrance (1898), indique qu'il s'est opéré
dans l'esprit de l'auteur une sorte d'évolution religieuse.
François Coppée a été nommé membre de l'Académie
française en 1884. Poète, Coppée a cultivé les geures lev-
plus divers. Tour à tour élégiaque, épique, réaliste, son
originalité propre est dans la narration familière ou dans
les tableaux de genre. Parnassien, il abuse des procédés
et des artilices; élégiaque, sa sensibilité tourne souvent à
de languissantes et mièvres délicatesses ; épique, l'am-
pleur et la puissance lui manquent, et ses plus heureuses
pièces sont des scènes ou des légendes naïves, auxfpielles
on peut même reprocher une affectation de simplicité.
C'est dans la poésie réaliste qu'il a le mieux réussi. Ses
paysages delà banlieue parisienne : terrains vagues, ar-
bres grêles, chemins noirs jonchés d'écaillés, ont parfois un
charme pénétrant, et ses peintures des mœurs bourgeoises
et populaires nous plaisent soit par la lidélité caractéristi-
que des traits, soit par une sympathie line et tendre pour
les misères obscures et les vertus ignorées. Coppée restera
comme le poète des humbles; il a trouvé dans le cadre de
ce petit monde ses inspirations les plus personnelles.
Coppélia ou la Fille aux yeux d'émail, ballet-panto-
mime en deux actes et trois tableaux, de Charles Nuitter,
musique de Léo Delibes, représenté à l'Opéra le £5 mai
1870. Ce ballet, du genre semi-fantastique, dont l'idée
première a été empruntée à l'un des contes d'Hoffmann,
l'Homme au sable, est l'un des derniers et des plus heu-
reux ballets d'action qu'on ait joués à ce théâtre. Il eut
aussi la fortune d'inspirer d'une façon exquise un de nos
musiciens les plus charmants et les mieux doués. La par-
tition que DeliLes écrivit pour ce joli scénario de Coppélia
est un chef-d'œuvre en son genre, et n'a pas peu contribué
au succès de l'ouvrage, succès qui le maintient toujours
au répertoire. Tous les morceaux seraient à citer de cette
partition pleine d'élégance: nous nous bornerons à signa-
ler la mazurka, la czardas et la ballade de l'épi au premier
acte, et, au second, la musique des automates, la gigue,
la valse de la poupée et la valse des heures.
COPPERASINE (du mot angl. copperas, qui signifie cou-
perose) n. m. Sulfate hydraté naturel de cuivre et de fer.
COPPERMINE-RIVER, petit fleuve du Dominion cana-
dien, dans le Territoire du Nord-Ouest. Issu du lac Pro-
vidence, par 65" de lat. N. et 115" de long.O., il coule du S.
au N. à travers un pays accidenté, forme de nombreux
rapides et se jette dans l'océan Glacial arctique, au fond
de la baie du Couronnement [Coronadon bay). Il doit son
nom aux minerais de cuivre que l'on rencontre sur ses
bords.
COPPET, village de Suisse fcant. de Vand), sur la rive
droite du lac de Genève; 500 hab. Situé entre le lac et
les avant-monts du Jura, Coppet est l'un des plus jolis
villages de cette régiou privilégiée. Jadis puissante ba-
ronie, au xii' siècle, elle entra en lutte avec Berne à
propos de la Réforme; son château fur brûlé en 1536.
Agrégée à la Confédération suisse, elle devint le séjour
d'hôtes illustres, souvent d'exilés. Bayle y demeura, de
1670 à 1672, comme précepteur des enfants du comte de
Dohna; le banquier Saint-Gallois Hogues, créancier de
Louis XIV, y vécut plusieurs années. Ce fut l'asile de
Necker (1790-1804), et sa fille. M"" de Staël, habita Coppet
d'abord de 1804 à 1805, puis en 1807, et ses restes furent
placés, en 1817, dans le parc qui avoisine le vieux château,
devenu ensuite la propriété de la famille de Broglie.
COPPINO (Michèle), homme politique italien, né à Alba
en 1822. Issu d'une famille d'artisans, il devint, en 1861,
professeur à l'université de Turin. Nommé député d'Albe,
il fut à plusieurs reprises ministre de l'instruction publi-
que on 1867, 1876, 1S79 et 1884 : en 1876, il présenta un pro-
jet do loi relatif à l'instruction primaire obligatoire, qui
fut voté par la Chambre. Il fut élu, en 1880 et 1S84, pré-
sident de la Chambre des députés, puis en 1885 et 1887.
Coppino a publié : Paroles au peuple italien (1848), et des
articles littéraires insérés dans la <i Rivista contempo-
ranea » de Turin.
COPPITE (ko-pif) n. f. Variété de panabase ou cuivre
gris antimonial.
COPPOLA (Pietro Antonio), compositeur italien, né à
Castrovillari en 1793, mort à Catane en 1877. Il écrivit un
certain nombre d'opéras, qui eurent peu de succès : il
Figlio del bandito, Achille in Sciro, Artale d'Aragona, la
Festa délia rosa. Cependant, il obtint une sorte de triomphe
avec sa Nina pazza per amore. Il donna ensuite : gV Illé-
nesi, la Bella Céleste deglt Spadari et il Postiglione di
Lonqjumeau. En 1839, étant directeur de la musique au
théâtre San-Carlos de Lisbonne, il y fit représenter Gio-
vanna I et Inès de Castro. De retour en Italie en 1842, il y
donna encore il Folletlo et l'Orfana guelfa. Coppola a écrit
aussi plusieurs messes et d'assez nombreux motets.
COFRAGOGUE (du gr. kopros, excrément, etagein. faire
sortir) adj. et n. m. Pharm. Sorte de purgatif très doux ;
Potion C0PRAG0GUE. Un COPUAGOGUE.
COPRAH n. f. Nom donné à l'amande do coco débar-
rassée de sa coque, desséchée et prête à être mise au
moulin pour l'extraction de l'huile. Il Ou écrit aussi copra,
et on dit encore copkk.
COPRÉA (lat. coprea; du gr. kopros, ordure) n. m. Autiq.
rom. Fou, bouffon.
COPRÉE. fils de Pélops et père de Périphétès. Ayant
été obligé de quitter sa patrie, à cause d'un meurtre qu'il
avait commis, il se réfugia à Mycènes,
auprès d'Eurysthée, qui se servit do lui
pour transmettre ses ordres à Hercule.
COPRENEUR, EUSE (du préf. co. et de
preneur) n. En T. de dr., Personne qui,
conjointement avec une ou plusieurs
autres, prend un objet à loyer ou à ferme.
COPRIDE(dugr./ropï*os, excrément) adj.
Entom. Qui se nourrit do fiento.
GOPRIMORPHE ou COPRIMORPHUS
ifuss) n. m. Conre d'insecles r()!i-o|irOros
laniellicornos , famille des scarabôidés,
tribu des aphodiinés, qui n'est, à vrai
dire, qu'un sous-genre d'aphodius. (La seule espèce connue,
le coprimorphus scrutator, est un grand npnodius brun
a;
261
plat, à olytrcs rouges, loug de U millimètros, habitant la
Franco rt-nirulo.)
COPRIN n. m. Goiiro do champignons, de la famille dos
agaricinoos, caractcrisôs par dos spores noiros.
— Kncyul, Los champignons du genre coprin sont trôs
éphômôros ot. se fondent rapidonient eu une oau noirâtre
ui, additionnée d'un pou do gomme arabique, peut servir
d'encre. Une espôco, le coprin â cheveluru, est comestible
iiuand lo champignon est jeune, c'est-à-dire avant que son
chapeau ait perdu sa forme ovoïde, ot quo la couleur do
SOS feuillets ait passé du rose au noir. Quelques espèces,
do pente taille, vivent en toutfos qui comprennent parfois
plus de cinquante individus.
COPBINAIRE (mlt') n. m. Champignon de la famille des
agaricmees, se distinguant des coprins on ce que leur cha-
peau u"ost pas déliquescent, leurs spores étant noires.
COPRINE n. f. Alcaloïde analogue à la choline, et qui
n'est connu quo par ses sols, entre autres lo chlorure,
C" H" Az Gel, qu'on prépare en faisant agir la trimôtio la-
mine sur la iiionochforacétone.
COPRINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères lamel-
licornes, famille des scarabéidés, comprenant les scara-
bées tels que les ateuchits, bousiei's, etc., répondant aux
pilulaires des anciens auteurs. Genres principaux : ateuchus,
Sisyphe, iiymnopleure, canthon, bousier ou copris, heliocopris,
catharsius, bubas, ontophage. oniticelle, etc. — Un coprine-
COPRIS {priss) n. m. Genre de coprinés, appelés vulgai-
rement bousiers, constitué par des insectes â corps bombé,
à antennes coudées â neuf ou dix articles. (Les copris
creusent des galeries dans la terre et y déposent une
boule d'excrément contenant un œuf.)
COPROCRASIE(;î — du gr. kopros, excrément, etakra-
sia, incontinence) n. f. En T. de pathoL, Evacuation invo-
lontaire des matières fécales.
COPROGRITIQUE {ti/c — du gp. kopros, excrément, et
kriuein, séparer) adj. En T. de méd., Laxatif qui provoque
l'expulsion dos matières fécales.
COPRŒGUS (pré-knss) n. m. Genre d'insectes coléoptè-
res lamellicornes, famille des copridés, comprenant une
seule espèce de taille moyenne, courte, très convexe, à
élytres eoiolés. (Le coprœcus hemisphxi'icus est un bousier
brun d'Australie, toujours rare.)
COPROÉMÈSE (du gr. kopros, excrément, et emein,
vomir) n. f. Vomissement de matières fécales.
COPROLITHE on COPROLITE (du gr. kopros, fiente, et li-
thus, pierro) u. m. Excrément pétrifié des animaux fossiles.
— Encycl. Les coprolilhes fournissent un moyen direct
de connaître la nature du régime des animaux des temps
anciens. Par eux, nous apprenons quelle était la constitu-
tion de leurs orgaues fondamentaux, quelles analogies
générales ils présentaient avec ceux des espèces actuel-
lement vivantes, quelles étaient leurs dimensions et de
quelles proies se nourrissaient ces animaux. C'est Buc-
kland, l'un des plus illustres géologues de l'Angleterre,
qui a le premier appelé l'attention sur ces nodules singu-
liers. Sur la côte do Lyme-Regis, les coprolithes sont
très abondants. Ils sont encore plus communs dans le lias
de l'embouchure de la Severn. Les coprolithes offrent, eu
général, l'apparence de cailloux oblongs, dont la longueur
est le plus ordinairement de quelques centimètres.
COPROLOGIE {ji — du gr. kopros, fumier, et loi^os,
discours) n. f. Etude sur les engrais ou matières fertili-
santes.
COPRONYME (du gr. kopros, excrément, et onuma, nom)
adj. m. Qui porte le nom de la fiente. (Cette épithète fut
donnée à. Constantin V, empereur de Constantinoplo, parce
que, lors do la cérémonie do sou baptême, il avait souillé
les fonts Ijaptismaux.)
GOPROPHAGE (du gr. kopros, fiente, eiphagein. manger)
adj. Qui se nourrit d'excrémonts : Insecte copiiophagk.
COPROPHAGES n. m. pi. Groupe d'insectes coléoptères
lamellicornes, comprenant les bousiers, géoirupes, ateu-
chus, et autres scarabées qui vivent dans les bouses. —
Un COI^OPHAGIi.
— Encycl. Los coprophages, dont le véritable nom
scientifique est scarabéidés, comprennent do nombreux
genres et plusieurs milliers d'espèces réparties sur tout
le globe ; les plus grandes ot les plus brillantes de couleurs
habitent les régions tropicales, comme les énormes helio-
copris d'Afrique et de l'Inde, et les beaux phanœus améri-
cams. Beaucoup roulent des boules faites de matières
fécales et s'enterrent avec pour les manger à loisir; mais
certains paraissent y déposer leurs œufs. Los métamor-
phoses do ces insectes sont ou général inconnues.
COPROPHILE ou COPROPHILU3 {luss) n. m. Genre d'in-
sectes coléo[itères hrarliéiytres, type do la tribu des co-
prophilinés, comprenant des staphylins de petite taille,
aplatis, noirs, à téguments striés ot sculptés, vivant dans
les matières fécales. (Ou connaît quolauos espaces do co-
propliilcs, propres à l'hémisphôro ooreal.)
COPROPHILINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères
bracliélyiros, fîimille des staphylinidés, comprenant les
genres coprophile, sgntornium, dehastcr, acrognathe. — Un
COPUOPHILINÉ.
COPROPHORIE [rt — du gr. kopros, excrément, ot pho-
Tos, qui iiurtr) n. m. En T. de méd., Action laxativo. (Inus.)
COPROPRIÉTAIRE (^^/''— rad. copropriété) n. Personne
qui est projjriétairo par indj^is d'une chose, conjointement
avec une nu jilusieurs autres.
COPROPRIÉTÉ (du préf. co. et do propriété) n. f. Droit
do pro|»nété appartenant à plusieurs personnes sur une
seule et nn^mo chuso : Avoir la copnopRiKTK d'un immeuble.
— Encycl. Dr. Lorsque plusieurs personnes ont la co-
propriété d'une mi^nie chose, cotte chose n'appartient i
cliacuno d'elles quo pour une quote-part idéale ot ab-
straite. C'est ce qu'on exprime on disant qu'elles sont dans
l'indivision. La copropriété et l'indivision sont deux situa-
tions identiques. On sort de l'indivision par lo partaç;e.
Quelquefois, il y a copropriété avec indivision forcée;
c'est lorsque des choses sont afloctéos, comme accessoires
indispensables, h l'usage commun d'héritages appartenant
à des propriétairoH différents. On appelle (juolquefuis
cette fiitiiation servitude d'indiviawn. On peut on donner
comme oxeniplos lo cas d'allées, cours, puits, etc., desti-
nés à un sorvico commun, celui de la mitoyonnctù, ot
celui où les différents étages d'uno maison npparliennent -X
divers propriétaires. (Dans co dernier cas, certaines parties
de la maison sont forcément communes.)
COPRORRHÉE {pro-ré — du gr. kopros, excrément, et
rhéein, couler) u. f. Diarrhée, évacuation liquide do ma-
tières fécales.
COPROSCLÉROSE(s/c^(?-ro;' — iin^r. kopros, excrément,
et sklèrùsis, durcissement) n. f. Durcissement excessif des
exer<''nients dans les intestins. (Inus.)
COPROSE {proz"j n. f. Un dos noms vulgaires du coque-
lieu t.
COPROSME iprossm') n. m. Genre de rubiacécs, tribu
dos aiilhusi'crmées, comprenant trente espèces, à odeur
fétide, ijui croissent en Australie et à la ISouvelle-Zélando.
COPROSTASIE {sta-SL — du gr. kopros, excrément, et
stasts, action do s'arrêter) n. f. Constipation, évacuation
rare et pénible des matières fécales. (Inus.)
COPSIQUE ipsik') ou COPSICUS {psi-kuss) n. m. Genre
d'oiseaux passereaux dentirostres, famille dos turdidés,
comprenant des merles propres aux Indes, à la Malaisie
et à Madagascar. (On connaît une quinzaine d'espèces de
copsiquoB ; entre autres, le copsicus auricularis,ilG l'île For-
mose. On divise ces oiseaux en deux sous-genres : cerco-
trichus et Gemaisia; quelques espèces de co dernier se
rencontrent à Madagascar, et une est propre aux îles
yeychelles.)
COPTE (lat. copia; du gr. koplein, couper) n. f. Antiq.
lat. Sorte de biscuit sec et dur, propre à être conservé
longtemps, comme le biscuit de mer. il On disait aussi
COPTOPLAClirriA.
Copte (arabe kobti. — Selon l'opinion générale, altéra-
tion du nom grec de l'Egypte, Aiyuptos, dont la première
syllabe aurait disparu), nom d"une race qui vit en Egypte
et qui a conservé les caractères d'un des types anciens de
la vallée du Nil : La langue des Coptes, il On dit aussi
CoPHTii et quelques-uns écrivent Kopte.
— n. Nom des chrétiens originaires de l'Egypte, appar-
tenant à la secte des euiychecns ou monophysites.
— n. m. Langue parlée par les Coptes : Etudier le copte.
— Adjectiv. : Un religieux copte, l! Légion copte. Légion
d'indigènes formée en Egypte par Kléber, en 1799. V. la
partie encycl.
— Encycl. Etlinogr. Au nombre de 200.000 environ, les
Copies sont de petite taille : ils ont le teini jaune cuivré
clair, un peu hàlé, les cheveux noirs et frisés, le nez droit,
un peu large, les lèvres assez volumineuses. Leur visage
est ovale et leurs extrémités sont d'une petitesse remar-
quable.
— Hist. Les Arabes d'Egypte donnèrent le nom de
coptes à ceux des indigènes qui demeurèrent fidèles au
christianisme ; les descendants de ceux-ci ont continué â
porter ce nom jusqu'à ce jour. Ils avaient adopté, pour la
plupart, la doctrine monophysite d'Eutychès, condamnée
par le concile de Chalcédoine, en 451, et ils constituèrent
désormais, sous l'autorité des patriarches d'Alexandrie,
une Eglise particulière, indépendante de la papauté.
Persécutés par les empereurs orthodoxes de Constantino-
ple, ils accueillirent l'arrivée des Arabes comme une déli-
vrance. Ils obtinrent de nombreux privilèges de leurs
maîtres musulmans ; mais, bientôt, leur richesse excita
l'envie, et, le fanatisme religieux des Arabes s'y joignant,
ils ne tardèrent pas à subir de nombreuses persécutions ;
l'on peut dire qu elles continuèrent sans interruption jus-
qu'à celle qui suivit la mort d'Ali-bey eu 1773, et qui
fit disparaître le christianisme d'une partie des villages
de l'E^ypio moyenne. Aujourd'hui, les coptes sont in-
vestis des mêmes droits ot ils supportent les mômes char-
ges ((Ue leurs compatriotes musulmans. On los trouve
établis en masses denses dans la plupart des villes ot des
villaiios do la moyenne et de la bauto Egypte. Ils ont une
facilité remarquable pour l'étude des langues, et on les
rencontre en grand nombre parmi les eni[)loyès des mou-
diriôhs ou des ministères, dans los services des finances
ou de l'instruction publique, dans la magistrature et aussi
dans les métiers artistiques : orfèvrerie, joaillerie, etc.,
où ils sont très habiles. Ils sont en général trôs attachés
à leur religion, mais leur caractère a conservé, dos per-
sécutions qu'ils ont subies pendant de longs siècles, cer-
taines tendances à la fausseté ot ù la dnidicité. On con-
state pourtant chez eux, à tous los degrés do l'échelle
sociale, los indices certains d'un rolèvemont moral assez
rapide. Leur Eglise est dirigée par le patriarche qui réside
aujourd'hui au Caire, ot dont l'autorité est reconnue en
dehors de l'Egypte par l'Egliso abyssine, dont Vabouna ou
patriarche est choisi parmi le clergé égyptien. Lo patri-
arche copte est assisté par lo synode ot par los évêques,
et il administre, de concert avec eux, les biens du clorgé.
La hiérarchio comprend les évoques, les archiprétres
{gominos), les prÔtros et lo clergé inférieur, los moines :
le clergé n'est pas astreint au célibat, jusquos ot y com-
pris le rang do curé ; mais les moi-
nes font lo vœu do chasteté ot los
membres du haut clergé, au-dessus
du curé, no peuvent se marier et
sont choisis parmi los moines. On
compte une vingtaine d'ôvêchôs qui
ont conservé pour la plupart lo ti-
tre dos anciens ôvôchés dos vu* ot
viu' siècles, et une quarantaine do
couvents d'hommes. Il existe quel-
ques communautés protestantes
dans los villages de la hauto Egypte,
ot environ 40.000 coptes catholi-
ques.
— Hist. milit. Lacrôation,on 1799,
d'un corps copto eut pour but do
renforcer rotfoctif do 1 armée fran-
çaise en Egypte, diminué par los
combats ot los maladies. Kléber
choisit de préférence los Coptes,
à cause do leur religion qui les
rapprochait de ses sijldats ot des
bonnes dispositions qu'ils mon-
traient à l'ogard des Français. La
légion copte cemptait do yoo :\
000 hominos ; leur armement était
lo même quo celui des soldats de la métropole. Leur uni-
forme comprenait le pantalon jaune collant, l'habit vort
clair avec lisérés jaunes, le chapeau bicorne, dos bulilo-
teries noiros ot desguétroson toile gii.^o. La h^gitui copie
"■^*.=&.~'
Soldat dft In légion
CO|itti.
COPKIN — COPTOPIIYLLUM
cessa d'exister lorsque l'arméo française évacua l'Egypte ;
mais ceux dos légionnaires qui voulurent rester au service
de la France furent versés aux mamelucUs.
— Linguist. et litiôr. Los Egyptiens chrétiens conti-
nueront d'abord à i)arlor la vieille langue du pays : ils se
servaient, pour l'écrire, do l'alphabet grec, auquel ils
avaient ajouté six lettres empruntées à l'écriture démo-
tique (v. co mot) pour autant de sons que lo grec no pos-
sède pas. Ils avaient un nombre assez considérable do
dialectes et de sous-dialectes, dont les principaux étaient,
vers lo temps de la conquête arabe, le thébain ou sa-
hidique, le dialecte d'Akhmîn , ceux de la moyenne
Egypte et du Fayoum, le memphitique, le basnmou-
rique , le dialecte des oa^is , qui s'éteignirent les uns
après les autres à partir du xi' siècle; vers lo milieu
du xviiS tous avaient disparu. Les Coptes possédaient
une littérature assez romar(|uabIe, mais presque entière-
ment religieuse. Ce qui donne une importance exception-
nelle à cette littérature, c'est le nombre considérable
d'écrits des premiers siècles do notre ère, actes apocry-
phes des apôtres, traités d'hérésiarques célèbres, qu'elle
nous a conservés en tout ou en partie, et dont on no
possède plus par ailleurs que des fragments insignifiants,
tels que les Aporalypses d'Elie et de Sophonie, les Traités
de la Pistis Sophia, et le Livre de léhou de Valentin ou de
l'un des chefs du gnosticisme. Le copte et ses dialectes
ont permis à Chanipollion et à ses successeurs do com-
prendre les hiéroglyphes, après en avoir déchitîré l'alpha-
bet : on les enseigne aujourd'hui dans toutes les grandes
universités de l'Europe, à côté de l'égyptien antique.
COPTÉE [pté) n. f. Sonnerie que l'on fait en copiant.
COPTER (rad. copet, petit coup; dtmin. de cop, anc. or-
thogr. de coup) v. a. Frapper une cloche d'un seul côté
avec le battant : Copter une cloche, il A signifié Frapper,
heurter en général.
COPTIDE n. f. Genre de renonculacées, tribu des ellé-
borées, comprenant quelques espèces qui croissent dans
les régions arctiques du globe. (Elles renferment une
matière colorante jaune, qu'on emploie pour teindre les
laines et les peaux.)
COPTINE(rad. coptis, n. de plante) n. f. Alcaloïde inco-
lore, qui accompagne la berbérine dans la racine de ïhel-
lebcrus ti-ifulius L.
COPTIQUE (ptik') adj. Qui a rapport aux Coptes : Les
mœurs coPTitjCKS. il On dit aussi cophtique, mais l'un et
l'autre sont peu usités ; on préfère gé-
néralement COPHTK ou COPTK.
COPTIS {tiss) n. m. Genre de renon-
culacées, voisin des ellébores, qui ap-
partient aux régions boréales.
COPTISANT [zari), ANTE n. Personne
érudite, qui s'occupe de la langue et de
l'histoire des Coptes.
COPTITEUR adj. m. S'est dit d'un
fusil dont la platine coupait et enflam-
mait l'amorce fulminante eu l'écrasant.
11 On disait aussi coptripti-uk, et cop-
TIPTEUR.
COPTOCÉPHALE ou COPTOCEPHALA
{se) n. m. Genre d'insectes coléoptères phytophages, fa-
mille des chrysomélidés, tribu des clytrinés, comprenant
des clytres rousses tachées do bleu.
(On connaît une vingtaine d'espèces do
coptocéphalos de l'ancien monde; douze
haoitent l'Europe.)
COPTOCYCLE ou COPTOCYCLA u. f.
Genre d'insectes coi<Hiptéros phytopha-
ges, famille des cassididos, compre-
nant dos formes arrondies , ovalaires
ou presque triangulaires, à corselet
plus étroit quo les élytres, etc. (Les cop-
tocycles sont des cassides do taille
petite ou moyenne, de couleurs claires ;
on on connaît près de quatre cents
espèces, dont trois cents habitent l'Amérique centrale
ot méridionale, et les autres les régions tropicales asia-
tiques ot africaines.)
COPTODÈRE ou COPTODERA [dé) n. f. Genre d'insectes
coléoptères carnassiers, fainillo des carabidés, lypo do
la tribu dos coptodérinés, comprenant des
formes de petite taille, élégantes, apla-
ties, brunes ou jaunes, avec los élylros
larges, marquetés ou tachetés de jaune.
(On connaît une cinquantaine d'espèces
de coptodèros, réparties dans los régions
tropicales du globe.)
COPTODÉRINÉS n. m. pi. Tfibu d'in-
sectes coléoptères carnassiers, famille
des carabidés, comprenant los goures
coptodera, stfnoghssa, lioplcra, ngcteis,
lohodontHS, idius, phitophLvus, agonochiiat
lelis, eurycoteus, oxtjodontus, muchtherus,
dolichoctis, brachgctis, phlaozetcus, '/l'ous
les coptodérinés sont do petilo taille, aplatis ; leur corselet
est étroit, leurs élytres largos ; ils vivent, dans los régions
chaudes, sous l'écorco dos arbres.) — Un coptod^riné.
COPTOGRAPHE (du gr. koptein, couper, ot graphein,
dessiner) u. Personne qui s'occupe do coptographio.
COPTOGRAPHIE {fi — rad. coptoyraphe) n. f. Art de
découper des morceaux de carto ot de carton, do façon
que leur ombre, projetée sur lu muraille, y produise des
ligures simulant dos estampes.
COPTOGRAPHIQUE {fik') ndj. Qui a rapport ù la copto-
graphio : Amusements coPTOORAPUiQfKs.
COPTOLOOIE (ji — du i;r. koptein, couper, ot toijos, dis-
cours; n. f. Traité sur l'art do la coplographie.
COPTOLOGIQUE {Jik') adj. Qui a rapport à la coptologio.
COPTOMIA n. f. Gonro d'insectes coléoptères lamelli-
oorne.s, famille des céloniidés. rompronaiil dos cétoines do
taille moyenne, vert olive ou noir luisant, varié parfois do
rou;;e, à* prothorax très incliné. (Los coptomia hîibilent
Mada^^ascar ot los ïlos voisiuos; ou ou comuiU nno dou-
zaine d'espèces.)
COPTOPHYLLUM (fi-lom') ï\. m. Ocnro i\o ruhiacée''.
séné des uiusseiidoos, habitant lu Muluisio. (Los copio-
Coptocjcle
(gr. 3 fois).
COPTOPHYMA
COQ
phyllura sont des plantes suffrutescentos.à fouilles à loDg
pétiole, à nervures rares.)
COPTOPHYMA n. m. Genre d'oursins réguliers, famille
des diadématidés, compre-
nant des petites formes à
appareil apical très déve-
loppé, fossiles daus le cé-
nomanien d' A l gé r i e . (La
seule espèce du genre est le
coptophyma problematiciim.)
COPTOPLACENTA {sin
— mot lat. formé de copia,
copte, et placenta, gâteau)
n. m. Antiq. lat. V. copte.
COPTOPS {topss) n. m.
Genre d'insectes coléo-
ptères longicornes. famille
des cérambycidês, tribu des
Iamiiués,comprenautdes formes trapues, de taille moyenne
à]ivréebarioIée.(Lescoptops, dont on
connaît une trentaine d'espèces, sont
propresaux régions tropicalesde l'Asie
et de l'Afrique. Citons le coptops fusciis
[Sénégal], le coptos a^dificatoj' [Java],
le coptops /(7»r«/« [Madagascar.])
Coptops (gr. d'un tiers).
Coptorhiaa (gr. na(.'
COPTORHINE ou COPTORHINA
D. m. Genre d'insectes coléoptères
lamellicornes, famille des copridés,
comprenant des bousiers convexes et
ramassés, de taille petite ou moyenne,
noir brillant, et à prothorax très
déclive chez les mâles. ( Les copto-
rhines. dont on ne connaît guère que
quatre ou cinq espèces, sont propres à l'Afrique tropicale. 'i
COPTORHYNQUE {rink;) ou COPTORHYNCHUS {rîn-
kuzs) n. m. Genre d insectes coléo-
ptères rhynchophores, famille des cur-
culionidés, comprenant des charan-
çons verts ou dorés, revêtus d'écaillés
grisâtres, ou ornés de bandes duve-
teuses. (Les copiorhynques sont do
taille petite ou moyenne; ils appar-
tiennent au groupe des otiorhynchi-
nés. On en connaît une douzaine
d'espèces propres aux Moluques, à
l'Australie, à TOcéanie.)
COPTOS, ville d'Egypte, non loin
de la rive droite du Nil, au point de
départ des deux grandes routes qui
menaient aux côtes do la mer Rouge ; Coptorhynque (gr. 3 f.).
l'une à l'E., par le val de Rahanou
(Ouady Hammamat), au port de Tââôu (Myos Ilormos) ;
l'autre plus au S., au port de Shashirît (Bérénice). Le
commerce de l'Egypte méridionale avec le golfe Ara-
bique, surtout le commerce des parfums, du bois pré-
cieux et de l'encens, passait presque entièrement par
ces routes, aux temps pharaoniques; à partir de l'épo-
que grecque, sous les Ptolémces et sous les Césars ro-
mains et byzantins, le commerce empruntait les mêmes
routes pour les échanges avec la côte de Zanzibar, l'Ara-
bie méridionale, l'Inde et l'extrême Orient. Coptes fut,
dès le début, le chef-lieu du nome des Deux Eperviers
(Haraouî), et elle put jouer un rôle politique au début do
l'histoire : à partir du moment où Thèbes prit le dessus, à
la XI' dynastie, elle fut éclipsée par sa voisine puissante,
dont elle devint un des entrepôts. Son dieu principal était
Manou ityphallique, le dieu de la terre et du désert, assisté
d'une Isis et d'un Horus enfant, dont la notoriété était
considérable : les restes de leurs temples ont été déblayés
par Flinders Pétrie en 1894. La prospérité de Coptos,
arrivée à son apogée sous les Antopins, fut interrompue
brusquement vers la fin du iii' siècle : elle fut prise et dé-
truite par Dioclétieu eu 292, après un long siège. Elle se
releva bientôt après, et, sous les califes d'abord, puis sous
les sultans d'Egypte, elle devînt une des villes les plus
importantes du Saîd. Ruinée par la conquête turque au
xvi' siècle, elle n'est plus aujourd'hui qu'un gros bourg
d'environ 2.500 habitants, dépendant de la moudirièh de
Kénèh.
COPTOSAPELTA [péV) n. m. Genre de rubiacées, tribu
des cinchonées, habitaut la Malaisie. (Les coptosapelta
sont des arbustes grimpants, à feuilles opposées, à fleurs
en paniculcs tcrmmales, à graines peltées, à aile mem-
braneuse.)
COPTOTOME ou COPTOTOMUS {muss) n. m. Genre
d'insectes coléoptères carnassiers, famille des dytiscidés,
comprenant de petites formes ovales ou oblongues, voi-
sines des copelatus, et dont on connaît cinq ou six espèces
propres à l'Amérique du Nord.
COPTRIPTEUR ai3j. Armur. auc. V. copïiteur.
COPTURE ou COPTURUS {riiss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères rhyncliophoros, famille des curcuUonidés,
comprenant do petits charançons du groupe des zygops,
de forme rhomboïdalo, avec les élytres variés de dessins
gris, roux ou jaunes, etc. (On connaît plus de cinquante
espèces de coptures des régions chaudes du globe, la plu-
part habitant l'Amérique centrale et le Brésil.)
COPUZiATEUR, TRICE adj. Qui sert, qui est propre à la
copulation : Les vésicules copui.ateijrs des insectes, n Poche
copulatrice, Réservoir que le liquide fécondant traverse
chez les lépidoptères mâles.
COPULATIF, IVE (du lat. copulativus, mémo sens) adj.
Gramm. Qui sert à lier, à unir ; Particule copclativi:. Con-
jonction COPULATIVK. Il Proposition copnlrttivf. Celle (|ui ren-
ferme plusieurs attributs unis par une conjonction, comme
les suivantes : La faiblesse kt la tyrannie sont ér/alement à
craindre cites un prince. La violence n'est Ni honnête, ni utile.
— Log, Sylloffisme copulatif. Syllogisme dans lequel la
majeure est une proposition copulativc, dont une partie
est affirmée dans la mineure et l'autre niée dans la con-
clusion, comme dans l'exemple suivant : Un même acte ne
saurait être injuste et nécessaire. Or la tj/rannie est toujours
injuste. Donc la tyrannie n'est jamais nécessaire.
— Bol. C^i«on.s copK^ff^ye*. Cloisons du péricarpe qui ne
so séparent bien ni de l'axe ni des parois.
— n. f. Conjonction copulativo : La copulative.
— Anton. DlsjoncUl, ivo.
COPULATION [si-on — du lat. copulatio, action de so
réunir ensemble) n. f. Accouplement du mâle et do la fe-
melle, narticulirremont do l'homme et de la femme, ii On
dit quelquefois copulation charnelle.
— Bot. V. la partie encycl.
— Chim. V. Azoiijut:.
— Encycl. Zool. Copulation des infusoires ciliés. Au bout
d'un certam nombre de bipartitions successives, les mfu-
iioircs ciliés deviennent sénesceut3 et, ainsi que l'a constaté
Fig. I. Copulation de deux infusoires sénesceiits.
Mauj>as, incapables de continuer à se multiplier, à moins
quen'intervienne la copulation. Deux infusoires sénescents
d'origine dilférente se rapprochent et s'accolent bouche à
bouche [fig. I, 1). Leurs paranucléus n, d'abord en forme
de croissant (l), deviennent sphériques (2), puis se divisent
(3,4,5). ;
Au bout de quelque temps [ftg. I, 5), il n y a plus, dans les
deux individus accolés, que les deux pronucléus mâles ï^,et
les deux pronucléus femelles ",. Il y a échange des deux
premiers {fit/. I, c.) et chacun d'eux se fusionne au pronucléus
femelle de Vautre individu. Puis les deux in-
dividus so séparent et chacun d'eux, rajeuni
par la copulation, recommence à se diviser
par bipartitions successives.
On donne quelquefois à ce phénomène le
nom de conjugaison ; mais cette expression est
impropre, puisqu'il n'y a pas fusion complète
des deux individus accolés. Chez les vorti-
celles, cependant {fig. II), où les individus
qui copulent sont do taille ditférente (micro-
gamètes K fécondant un macrogamète), il y
a absorption du petit individu dans le plus
grand, mais seulement après qu'a eu lieu
l'échange dos pronucléus.
La nécessité de la copulation s'explique de
la môme manière que celle de la fécondation
chez les êtres supérieurs. V. caryogamie.
— BiBLioGR. : Maupas, plusieurs Mémoires
dans les « Archives de zoologie expérimentale
et générale ".
— Bot. Il n'y a nulle part, dans le règne
végétal, do copulation au sens propre d' " ac-
couplement " qu'on doit attribuer à ce terme. Quelques
auteurs l'appliquent cependant, d'une manière générale,
à la formation de l'œuf, pour laquelle conviennent mieux
les mots de conjiit/aison ou do fécondation. D'autres l'ont
employé plus spécialement pour désigner certains modes
do formation de l'œuf. C'est ainsi que Prlngsheim (18C>0)
a décrit sous ce nom, chez une volvocinée {pandorina
jnormn), la conjugaison de deux zoospores ordinairement
inégales, bien (|u'il soit impossi])Ie do distinguer parmi
elles un élément mâle et un élément femelle, phénomène
qui a été observé depuis chez beaucoup d'autres algues
[ulothrix, cladophora, zanardinia, etc.). Les frères Tulasne
ont aussi désigné du nom de « copulation » le phénomène
de fécondation qui, d'après de Bary et eux-mêmes, précé-
derait, chez les ascomycètes, la formation du périthèce et
dont la signilication serait tout autre pour Van Tieghem.
COPULATIVEMENT adv. D'une manière copulative : Des
mots coi'ULATivKMENT unis.
COPULE (lat. copula, lien) n. f. Logiq. Mot qui lie le sujet
d'une proposition avec l'attribut : Le cerbe être, qu'il soit
exprijné ou sous-entendu, est la copdle de toutes les propo-
sitions.
— Dr. canon. Union charnelle de l'homme et de la femme :
Lorsqu'une fille n'a consenti à la copule que sous promesse
de mariar/e, celui qui l'a faite est obligé, en conscience, de
l'épouser.
— Gramm. Conjonction copulative : Les Sémites ne savent
que faire succéder les pr-opositions les unes aux autres, en
employant pour tout artifice la simple copule et. (Renan.)
— Mus. anc. Passage harmonique dans lequel l'une des
parties est composée de plusieurs notes qui s'exécutent
rapidement, pondant que l'autre partie fait une tenue.
— Encycl. Logiq. La copule est un élément essentiel de
la proposition. Celle-ci sert à exprimer le jugement; et,
par jugement, on entend l'opération psycîioiogîquo qui
consiste à établir un rapport entre deux termes. Toute
proposition comme celle-ci : " L'or est jaune n renferme
trois termes : le sujet et l'attribut ou prédicat, qui sont
les termes déjà connus ; le troisième afhrme une relation
entre ces deux termes donnés; il montre que le pre-
mier so rattache au second, que l'or rentre dans la classe
des choses qui sont jaunes : ce troisième terme est lo
verbe ou copule. C'est le verbe être qui est la copule par
excellence. Il est impliqué dans tous les autres verbes et
peut s'en dégager par l'analyse. Ainsi je vais signifie je
suis allant ; ie cherche signifie ^e suis cherchant. Lo verho
'< être " employé comme copule n'a pas le même sens que
ce verbe employé \ionr exprimer l'existence. Dans ce juge-
ment : Pégase est rétif, le mot est n'a pas lo même sens
(lue {juand nous disons ; Pégase est. Dans un cas, jo le
uéfinis, même si son existence est tout imaginaire; dans
le second cas, j'affirme qu'il existe réellement. La copule
exprime donc non pas roxistenco, mais l'attribution du
prédicat au sujet.
COPULE n. m. Chim. V. cONJUacit
COPULER V. a. Unir par copule.
COPURCHIC n. m. ot adj. Fam. Se dit d'une per-^uiiiie
ou d'une cliuso d'uno élégance raffinée : Les copuiirnics
sont implacables à l'endroit des femmes et de leurs toilettes.
262
— Encycl, Le terme copwcMc a été mi.s à la modo
on I88G. Il vient d'un roman d'Edgar Monteil, intitulé ; la
liande des copurchics, et voici l'étymologie qu'il en donne
dans ce volume : « Copurchic, nom qui venait de ;)"r, grand
chapeau de feutre inventé par Hubens et fort cher aux étu-
diants, et de c/i/c, le tout relié ensemble, ainsi qu'il res-
sortait du prérixe en sens copulatif co; do cum, avec, n
COPYRIGHT (p'=-raU'— mot angl.) n. m. Droits d'auteur,
de propriété littéraire : droit exclusif qu'a un auteur ou
son cessionnaire d imprimer, publier ot vendre un ouvrage
littéraire ou artistique, pendant un certain laps de temps.
(Ce droit existe sur les cartes, les gravures, les composi-
tions musicales, aussi bien que sur les livres.)
COQ (onomatopée — kok', excepté dans coq d'Inde, qui
se prononce ko-dmd') n m. Ornith. Genre d'oiseaux do
basse-cour, de l'ordre des gallinacés et do la famille des
faisans ou, selon d'autres, Famille des gallinacés, qui com-
prend, entre autres genres, le faisan et le coq domestique :
Le f/enre coq est, de tous les oiseaux domestiques, celui qui
est le plus utile à l'homme. Il Dans le langage vulgaire, ce
nom no s'applique qu'au mâle du genre, ta femelle prend
lo nom de poule : Coq de Cochinchine. Coq huppé, frisé.
Il Par ext. Nom vulgaire dos mâles de plusieurs galli-
nacés: Coq /"a i-
S(in. CoQltéron.
Il Coq d'Améri-
que.Coq indien,
Nom vulgaire
duhocco.i/Co7
de bois, Nom
vulgaire du ru-
picole et de la
huppe. Il Coq
de bois. Coq de
bouleau. Coq
bruant, Coq
de montagne ,
Nom vulgaire
d'une espèce
du genre té-
tras. Coq de
bruyère. Nom
Coq de bruyère.
Coq de montagne. Nom vulgaire de
Petittétras à queue pleine, ii Coq de
vulgaire des tétras. V. tétras, il Coq de IJmoges, Nom des
faisans au moyen fige, n Coq de (^'uraçno, Nom vulgaire
d'une espèce de liocco. ii Coq d'été, Coq puant. Coq mer-
drux. Coq héron.
Nom vulgaire do
la huppe. Il Coq
d'Inde, Dindon, il
Nom donné jadis
aux faisans et aux
pintades, qu'on ap-
lielait aussi poules
de Turquie, il Coq
de 7narais , Nom
vulgaire du tétras
bonasie ou geli-
notte. Il Coq mar-
ron, Petit oiseau
de l'île Maurice,
appelé aussi colin
dans ce pays, il Coq
de mer, Nom vul-
gaire du canard pilet.
l'aucrliabn. t; Coq noir
Pharaon, Espèce de petit faisan, ii Coq de roche. Nom vul-
gaire du rupicole. (V. rupicole.) ii Coq sauvage. Tétras à
(juoue fourchue, il Coq de prairie, Nom vulgaire du cupidon
des prairies, il Coq héron, Ancien nom des hérons et dos
liihoreaux, etc.
— Figure de coq que l'on place fréquemment sur la
pointe des clochers d'église : Itevoir le coq de son clocher,
— Fam. Homme ardent et vigou-
reux en amour.
— Archôol. On appelait, au mo^en
âge, un coq d'orfèvrerie une aiguière
ayant la forme de cet oiseau, et on
disait souvent un coquelicoq. (Les
faisans étaient alors désignés sous
lo nom de coq-Limoges. Les coqs des
girouettes et des clochers se nom-
maient fréquemment cochets : ils
figuraient là comme emblèmes do
vigilance.) ii Coq de montre. S'est dit,
aux xvii" et xviii' siècles, de la ro-
sace finement ajourée dans un disque de cuivre ou d'or, ot
qui, fixée à la platine inférieure d'une montre, protégeait
le balancier.
— Art culin. Coq vierge. Nom que l'on donne quelquefois
au chapon.
— Blas. Figiire de coq représentée sur un écu. (Le coq
héraldique est figuré deoout, ou de profil, la tête lovée et
la queue décrivant une courbe régulière.) il Lo mot coq
est souvent suivi des mots armé, ongle, éperonné, becquée
crête, barbé, membre, etc., pour exprimer que les serres,
les ongles, l'éperon, le bec, la crête, la barbe, les mem-
bres, etc., sont d'un autre émail que
lo corps. Il Coq chantant, Celui qm a
la tête levée et le bec ouvert, comme
s'il chantait, n Coq hardi, Celui qui a
la patte dextre levée.
— Bot. Coq-des-jardins, Menthe de
coq ou Herbe au coq, Nom vulgaire de
la balsamito et de la tanaisie.
— Cliir. Excroissance de chair. V.
CRÈTE.
— Crust. Coq de mer, Nom vulgaire
du calappe, appelé aussi crabe uon-
Tl'.UX et MIGRANK.
— Ilist. Coq gaulois ou simplem. Coq,
Un dos emblèmes nationaux de la Franco : Le coq gaulois
a décoré les drapeaux frariçais pendant la première Jié-
volution. En i830, le coq gaulois remplaça la fleur de lis
comme emblème national et fut supprimé de nouveau par
Napoléon m.
— Ordre du coq. Ordre institué en 121-1, par un dauphin
du Viennois, à l'occasion d'un grand danger qu'il courut
en combattant contre les Anglais. (Les chevaliers do
l'orcire portaient un ocu d'argent à un coq de sable. Les
détails maui|ueut sur cette institution.) H Ordre du Coq,
Ancien ordre de chevalerie, plutôt légendaire, ot qui aurait
Coq de clocher.
D'arf^Piit nu coq
hnnli de gueules
barbé et crôté d'or.
263
COQ
CciQs s/.uvAGES : 1. G.iIIiis SonnpratL — 2. CtUhs lîankiv.i. — 3, r.alliii varius. — Coqs noMKSTiqnKS : t. De fr-rmi» nu g.tuloii otsapouïe, — G. Coucou drt Rennes. — 6. Du Mans. — 7. Dp La Flè<^he. —
fi. De Uouilaii ot sa poule. — 9. De Crèveco^ur. - 10. I>o M.intc.^. — ii. Brt'tla. — 12. De eniithar. du Nonl. — Kt. De cniiil)n(, aii{;lais. — U. De eomhat, naiu an;;Iais et >a poiilf. ~ 1&. Dorkinï. - 16. Leghorn. —
17. Iled-Cap. — 18. Espagnol. — 19. De l'adouc. — SO. l'oiile du l'hlli frist'e. ~ ïl. lïraliinapouiro et sa pouK*. — 22. Coehiiichinois el su poule. — 23. Nègrc-soic e( sa pt'Ulo. — 24. Nangasaki,
6l6 fHudé par un Montmorency et soudé avec celui du
Chioj, qui datait du Xii' siècle.
— Jeux. Combat de coqs, Jou sanguinaire qui consiste à
faire battre, jusqu'à ce qu'un dos combattants soit tu6 ou
rendait à. l'impuissance par suite de ses blessures, deux coqs
dont on a roiniitacô les ergots par des éperons on acier.
— Moll. Nom vulgaire de quelques coquilles du geuro
térébratulo.
— Pôch. Nom vulgaire du zée coq. il Coq de mer. Nom
vulgaire do la dorée, du cotte-scorpion et do certains
crabes, ii Coq doré, Nom vulgaire du zée vomcr.
— Techn. Sorte do crampon, il Chez les serruriers, Arrôt
do cbarnièro. il En horlog., Sorte do platine plus ou moins
onjolivée, dans laquelle est insérée la lentille du balau-
rior. Il Sorte d'œuf métallique, supporté par une tigo qui
repose sur un pied do bois ot aont les ^^^
blanobisseusos se servent gpur repasser les ^^^
buuiiloimés, les entre-deux, etc.
— Vitit:. (Eil qu'on réserve sur un cep,
dans quelques vignobles, pour fournir, l'an-
née suivanio, un Dourgeon destiné à rempla-
cer l'argon quo l'on coupera à la taille do
la seconde année.
— Ijoc. fam. Coq du village. Homme lo
fdus huppé, le plus considéré d'une potito
ûcalité. Il Coq d'Inde, Hommo prétentieux ^^
et niais, par allusion à l'habitudo qu'ont t*[^ * ^
les dindons de se rengorger on étalant leur
queuo à la manière du paon, il Fier comme ^i^
lin rof/. Très lier, il Itouqc comme un coq. So
dit d'une porsonno à qui une vivo émotion, ot prlncipalo-
mr-nt la colèro, fait monier le sang au visage, il Jami>es
de coq, Janil)es oxtrAmemont grêles, il Au chant du coq, Au
point du jour : Se lever ad chant du coq. h A nous le coq,
A nous la supériorité.
— Prov. et loc. prov. : ICfrc comme un coq en pdtc. Avoir
toutes ses aisos, être entouré de soins ot de bion-ètro. (On
a dit autrefois Coq en panier, dans le mémo sens.) il La
poule ne doit pas chauler avant {on devant) le coq. L'autorité,
dans un ménage, doit appartenir au mari, il Chétive est la
maison où le coq se tait et la poule chante. Un ménage no
peut être prospère si la femme commande et si le mari obéit.
— Allus. iiiST. 1* Renier au premier chant du coq, Allu-
sion à. ceux qui, à l'exemplo do saint l'ierre, renient un
maître, une doctrine, à la première apparence du danger.
— 2» Sacritier un coq à Esculape. Soorale, tout près do
mourir, disait ù son ami Criton : <> N'oublie:! pas quo nous
devons sacrifier ïin coq à Esculape. o Ces paroles du crand
philosophe so rappellent parfois lurs(|ue l'on oonseillo do
taire quoique sacrilice, quelque conces-iion â un préjugé,
ii une manière <le voir que l'on n'adopte pas, mais dont on
veut tenir compte.
— Encvci,. Zool. On appelle coq un genre d'oiseaux gal-
linacés, famille des phasianiiés, comprenant dos formes
robustes, ù plumage orné de teintes métalliques brillantes,
iï této ornée do créio et do caroncules charnues, à queuo re-
courbée on panache ot dont les rectrices ont l'aspect do
faucilles. Les coqs sont originaires des contrées tropicales
de l'Asio, d'où sont venues los races dumesiiques qui abon-
dent aujourd'hui sur tous les points do la terre ; ù l'époouo
quaternaire, une espèce aujourd'hui èteinlo habitait l'hii-
ropo {gallus /iravardi dos tufs volcaniques d'Issoiro), ot ses
restes sont abondants dans los cavernes. Mais los races ac-
tuelles descendent sans doute du gallus Hankiva, belle
espèce A cou orné do plumes dorées et ferrugineuses, avec
lo dos brun pourpré, le plastron noir ot la queue verlbronxé.
Lo coq Bankiva est répandu depuis rïndo-Chino jusqu'en
Nouvelle-Calédonie, où il a été, sans dunie, introduit par
lus Malais. On l'appelle coq rouQtu coq df jungle, dans les
liides, oi\ il fré(|uento,dai)s los fourrés, les buis épais, par
troupes. Quelques autres espèces des mêmes régions :
coq de Stanley ou do La Fayette {gallus Stanlei/i) [monta-
jjnes de Ceyla'n] ; coq de Sonnorat (gallus Sonnrratt) [mon-
tagnes de l'Inde, espèce très particulière à caïuail mar-
queté] ; coq bronzé ou de Tomminck [gallus .meus) [c'est un
hybride du Bankiva et du galhts varius de Malaisie, A créto
variée do rouge, do verdàiro et de jaune]; leurs descen-
dants domosiiauos sont très estimés, comme ceux du Ban-
kiva {gallus aomeslicus, guliu.K giganleus. gallus Tahitut-
nus), etc. Do tontes ces races locales sont dérivés les coq^s
domestiques dont la taille, lo plumage, varient cxlraordi-
naircniont, depuis los grands coqs do combat hauts sur
pattes, à. cuisses nues, jusqu'aux races dites « oochin-
L'binoises », à i>altcs complètement ompluméos jusqu'aux
doigts.
— B.-arts. Los artistes ont représenté fréquemment des
combats do cof/s. Ce sujet est ti-'uré dans nue mosaïque du
musée do Naplos, découverte A Pompéi. II so trouve égale-
ment sur les médailles des Oardanions. ot sur un assez grand
nombre de pierres gravées. Mais c'est surtout sur des
vases peints que ces jeux soûl retracés.
Parmi les peintres modernes, lo Klamand Frans Snyders
est pi'ul-étre celui qui a représenté lo plus souvent des
combats do cotis : lo musée royal do Madrid a deux
tableaux de lui sur ce sujet; il von a un troisième au
musée do Berlin, un quatrième dans la galerie Baibi, A
Gènes. 1.0 musée do Madrid possède encore un Combat
de coqs, do Jean Fyt. Lo Louvre on a un, d'Oudry. qui
est daté de 171'.»; fe musée do Turin et celui do l'Aca-
démie des beaux-arts do Venise en montrent chacun un
de Ilondekoeter. Ce peintre a retracé aussi lo Combat
d'un coq et d'un dindon (Munich). Les sculntours ont
représenté égalomont dos combats do coqs: il nous suf-
fira de citer lo groupe exposé parCain, au Salon de isni.
ot celui do Louis Cana, au Salon do 18(18. Lo t onthut d«
COQ — COQUELICOT
coqs, de Ilotranh, satire célèbre dune manio britanni-
que, et le CoinIjiU de coqs, de Géromo, spirituelle peinture
nc^o-precque, moritent tous deux une mention spéciale.
Combat de coqs, d'après Gérome-
— Iconogr. Le coq figure, sur les monuments antiques,
auprès des divinités dont il était le symbole. Le casque de
la statue de Minerve, dans la citadelle d'Elis, était sur-
monté d'un coq. Cet oiseau figure dans d'autres bas-reliefs
à côté de Mars, de Mercure, etc. On le trouve aussi sur les
médailles d'Ithaque, d'Himera, de Suessa, de Caleno, de
Teanum, de Dardanus, etc. On possède plusieurs figures
isolées de coqs, notamment deux sculptures en ronde bosse
etdegrandeurnaturelle, qui sont au musée Pio Clément ino.
Dans l'art chrétien, le coq est donné comme emblème à
saint Pierre, qui fat ra]tpelé au devoir par son chant. Mais
c'est surtout comme symbole de la résurrection que le coq
figure sur les tombeaux chrétiens des premiers siècles. On
voit aussi quelquefois le coq tenant dans son bec un rameau
et surmonté du monogramme du Christ. {Cet oiseau est pris
encore comme symbole de la vigilance chrétienne.)
COQ {kok' — du hoU. kok [ lat. coquus, cuisinier ; de
coquere, cuirel) n. m. Cuisinier de l'équipage, sur les grands
bâtiments. (On dit souvent maître coq; son aide s'appelle
MATELOT COQ.) H Ouvrlef qui, dans les corderies, fait chauf-
fer le goudron. (Se dit par une assimilation ironique de ses
fonctions avec celles d'un cuisinier.)
— Fam. Cuisinier en général.
Coq (Paul), économiste français, né à Aiguillon (Lot-
et-Garonne) en 1810, mort à Paris en 1880. Il professa le
droit à l'école Turgot, devint collaborateur de divers jour-
naux, et prit part à la rédaction du « Journal des écono-
mistes n et du fl Dictionnaire du commerce » . Ses principaux
ouvrages sont : Exposé de la lé/jislation sur les faillites et
les barigueroiites {ISZS); le Sol et la Haute Banque ou les
Intérêts de la classe moyevne (1850); la Monnaie de banque
0857); les Circulations en banque (1865); l'Impôt et la
législation des patentes en 1873 (1873J; Des pertes résultant
dû retour des inondations (1876); Education et iyistruction
(1876); Cours d'économie industrielle {IS15); etc.
Coq DE ViLLERAY (Pierre-François), littérateur fran-
çais, né à Rouen en 1703, mort à Caen en 1778, a composé
plusieurs ouvrages, dont les principaux sont ; Mémoires
nistoriqttes du comte Betklem Nicklos sur la Transylvanie
(1734); Traité historique et politique du droit public en
Allemagne (1748); etc.
COQ-À-L'ÂNE (discours où l'on passe duco^ à r£!7ie) n. m.
Discours sans suite, sans liaison : Faire des coq-à-l'àne.
— En T. de littér., Pièce satirique et burlesque d'une
composition à dessein incohérente, quelquefois destinée à
dissimuler des allusions politiques trop audacieuses : Ma-
rot, Rabelais, Panard, Collé ont excellé dans le coq-à-l'âne.
COQSIGRUE n. f. Linguist. V. coquecigruf.
COQ-SOURIS iri) n. m. ou LÈCHEFRITE n. f. Voile de
fortune destinée, sur les petits bateaux, à remplir le
vide de l'échancrure du hunier, n Voile ou bonnette en
deux parties, qui se lace entre le hunier et la vergue de
fortune d'un sloop, pour remplir le vide que laisse l'échan-
crure du hunier. (Les anciennes galiotes hollandaises s'en
servaient beaucoup vent arrière et grand largue.)
COQUALIN {ka) n. m. Nom que les montagnards pyré-
néens et les Espagnols donnent vulgairement à l'écureuil.
COQH MUT ikan) n. m. L'un des noms que les chasseurs
et pêcheurs du littoral donnent à la marouetto.
COQUARD, COQUART ou COCARD {kar' — rad. coq)
n. m. Linguist. Nom vulgaire, donné dans les campagnes
à un vieux coq. ii Vieux dameret, vieux hâbleur, vieillard
ridicule qui fait le galant, n Sot, benêt, il Flatteur, conteur
de sornettes. (Vieux.) n A signifié Gland.
— Ornith. Métis obtenu par le croisement du faisan et
de la poule, il Nom vulgaire de la marouette.
COQUARD (Arthur), compositeur de musique français,
né à Paris en 1846. Il fut 1 élève do César Franck. Reçu
docteur en droit en 1870, il prit part à la campagne de
1870-1871 sous les murs de Paris, et, au lendemain do la
guerre, écrivit pour VEsther de Racine des chœurs qui
furent exécutés plus tard. Coquard a donné : le Chant des
^»ée«, ballade pour baryton et orchestre (187G), ^i^ro(l880),
Os8ian{liS2),Ca^sandre,Andronmque{lSSi), puis une mélo-
die originale, ffai Luli, qui obtint un vif succès. Au théâtre,
il a fait représenter lEpée du roi (1884), le Mari d'un
jour (1896). Coquard a publié une notice sur César Franck,
et un livre : De la musique en France depuis Hameau (1891).
GOQUARDE {kard') n. f. Une dos formes anciennes de
COCAKUK.
— Bonnet à la coquardc. Se disait dos coifFuros en usage
aux XV" et xvi* siècles, ^ ^. :*, .
dont la forme basse et ^.^fc'^MhCT"''^*^
filate était entourée de
argcs bords tailladés
ornés de plumes et por-
tant une ou plusieurs
enseignes ou médail-
lons. (Les bonnets « à
Iacoc<|uarde »,par cor-
mptioo dits à la co-
quardc, furent portés d'abord en Allemagne; sous Fran-
çois I", ils furent de mode en France.^
Bonnet îi !.i coquardc (xvi» s.).
COQUARDEAU(A-rtr-rfo —dïmin. de Coquard)!]. m. Galant,
conteur de fleurettes. (Vieux.)
— En T. d'arg-. Galant facile à duper.
— Encycl. Le coquardeau était jadis un homme simple,
un badaud par excellence. Plus tard, on donna le nomdeco-
quardeaux aux gens de Louis XI prisonnier de Charles le
Téméraire, parce qu'ils avaient attaché à leurs chapeaux la
croix rouge de Bourgogne en guise de cocarde. Tout indi-
vidu attifé d'une façon ridicule, ayant les dehors d'un
homme facile à duper, fut appelé par extension coquar-
deau. Sous Louis XIII, cette expression était fort à la
mode. Puis on l'oublia; mais une chanson de 1840 remit
en vogue le personnage de Coquardeau :
3e suis Coquardeau Je an- Baptiste,
Bon enfant, ëpicier-droguisle.
Les Taudevillistes s'emparèrent alors de Coquardeau de-
venu personnage allégorique, et, quand ils eurent à mettre
en scôno un jocrisse, un mari trompé, ils le désignèrent
sous ce nom.
COQUART (Ernest-Georges), architecte français, né à
Paris en 18.U. Entré à l'Ecole des beaux-arts en 1847, il
eut pour maître Lebas, et obtint, en 1858, le premier grand
prix. Il exposa, en 18G6, une Restauration au temple de la
Victoire aptère et des Propylées à Athènes, qui lui valut
une médaille. On doit encore à Coquari : Intérieur de
iéqlise San-Filippo-Neri à Naples, aquarelle ; Intérieur du
temple de Neptune à Pœsturn; aquarelle; Peintures d'un
sarcophage trouvé à Pœsturn; Panneau d'un triclinium à
Pompéi (1866) ; Forum de Pompéi, aouarelle ; Ruines
dAqriqente, aquarelle (1880); Arc d'Aarien à Athènes,
aquarelle (1882). En 1865, Coquart a été chargé ^ar le
muiistcre d'une mission archéologique dans l'île de Samo-
thrace et sur les côtes de Thrace, en collaboration avec
Deville, ancien membre de l'Ecole d'Athènes. Depuis
18G4, Coquart a exécuté des travaux importants à la
Cour de cassation et à l'Ecole des beaux-arts, où il fut
nommé professeur en 1883. Il a été élu membre de l'In-
stitut en 1888. On doit encore à Coquart le monument du
peintre Henri Hegnault et le monument de Coulmiers, à
la mémoire des soldats morts en cet endroit en 1870.
COQUASSE {kass) n. f. Dans certaines contrées do
Franco, Sorte de bouillotte pansue et munie d'une anse re-
couverte généralement d'une tresse de paille ou de roseau.
COQUASSIER [ka-si-é — rad. coq) n. m. Marchand en
gros d'œufs et de volailles, li On dit mieux coquetier.
COQUÂTRE 11. m. Ecou. dom. V. cocâtre.
COQUCE ou COGUGE (du bas lat. coqucia, môme sens) n. f.
En T. d'archéol.. Petite fenôtro
placée au sommet dos chefs
reliquaires, montée sur char-
nières, ordinairement ajourée,
et permettant aux fidèles de
toucher ou d'apercevoir au
moins la relique, surtout quand Coqui-e.
le reliquaire avait des ouver-
tures garnies de loupes en cristal ou autre matière
transparente. (Pour toucher les reliques, on se servait
souvent d'une longue aiguille en métal précieux.)
COQUE {kok' — du lat. concha, coquille) n. f. Enveloppe
extérieure de l'œuf : Le poulet naissant brise la coque
avec son bec. V. noix.
— Par anal. Enveloppe que certains insectes filent
autour de leur corps, pour s'y transformer en chrysalides :
Le ver à soie, la chenille se filent une coqde.
— Par ext. Enveloppe ligneuse de certains fruits : Une
COQUE de noix, d'amande, de 7îoisette.
— Fig. Etat primitif, premier début dans l'existence :
Ne faire que sortir de la coque. Il Origine mesquine ; sphère
étroite : Le cardinal Dubois sentait encore la vile coquu
d'où il était sorti. (St-Sim.) n Solitude, retraite physique ou
morale : Se renfermer dans sa coque.
— Loc. fam. Coque de noix ou simplem. Coq'ue, Petite
embarcation, il Je n'en donnerais pas une coque de noix. Se
dit en parlant d'une chose dont on ne fait aucun cas.
— Art culin. Œufs à la coque. Œufs que l'on fait cuire
dans leur coque en les plongeant quelques minutes dans
l'eau bouillante, d'où on les retire avant qu'ils soient de-
venus durs.
— Bot. Fruit multiloculaire à loges closes, déhiscentes
ou non : Les fruits de la coriandre, de l'anis. de la capucine,
du géranium, etc., sont formés de coq- es. (Acad.)
— Comm. Coques de perles, Petites excroissances hémi-
sphériques, sortes de demi-perles attaclices à la nacre,
et que les joailliers assemblent doux à deux pour imiLci
les perles entières.
— Cost. Nœud de ruban que l'on fait avec un seul mor-
ceau dont on réunit les deux
bouts. II Grand nœud do
cheveux qui imite le nœud
de ruban de même nom, et
se porte généralement sur
le chignon.
— Mar. Corps, carcasse
du navire considérée indé-
pendamment du gréement
et de la mâture : Recevoir
un boulet dans sa coque.
Il Espèce de navire rond,
en usage au xi* siècle.
Il Faux pli fait à une corde trop forte, et qu'on n'a pas eu
soin de détordre.
— MoU. Nom vulgaire de la bucardo.
— Pêch. Nom que l'on donne aux œufs do poissons avec
lesquels on amorco les (ilets pour la pèche île la sardine.
(Ce mot s'emploie surtout au jilur.) il Coque du Levant,
Fruit d'un arbuste des Moluquos, do la famille des raé-
nispermacées [anamirta [\. anamirti:]), à l'aide de laquelle
les braconniers enivrent le poisson.
— Techn. Petites pièces de fer qui conduisent le pêne
d'une serrure, n Crampon pose sur la platine d'un verrou
à ressort, il Sorte de caisse en plàtro qui sert à faire res-
suer la pfUc destinée à la fabrication de la céramique.
Il Coque d'œuf, Défaut do la glaçure dans les poteries, et
qui consiste en de petits points mats recouvrant en partie
la surface des pièces.
— Télégr. élcctr. Nœud qui se forme dans les cMjles
électriques aériens, pendantieur pose. (On dit également
qu'il se forme une coque dans les câbles sous-marins,
pendant leur immersion, lorsque le câble se noue. On
évite cet inconvénient par un agencement particulier des
Coque
de cheveux.
264
réservoirs du navire dans lesquels le câble est enroulé, et
aussi par une vitesse convenable donnée au déroulement.)
— Encycl. Mar. La coque est l'ensemble des parties en
bois et fer du navire, abstraction faite dos objets mobiles.
Elle comprend la membrure et ses recouvrements, les liai-
sons. C'est la partie la plus lourde du navire, et le coefficient
de poids de coque est l'élément le plus important des con-
structions navales. La coque doit 61 re légère et solide;
aussi construit-on actuellement en tôle d'acier celle des
navires de guerre ayant besoin d'avoir une grande vitesse
et peu de poids, et en tôle de fer les autres. Les liai-
sons doivent s'opposer à l'affaissement transversal et à la
courbure longitudinale. En un mot, la coquo doit être ri-
gide, sous peine do déformations qui peuvent compro-
mettre l'appareil moteur ou le bâtiment. Les coques en fer
sont construites d'après le système transversal, ou d'après
le système longitudinal (anglais), ou, enfin, d'après le sys-
tème mixte à membrures tronçonnées. Les navires de
combat portent une cuirasse placée contre la coque et
ont un ou deux ponts cuirassés. Le poids de coque est
très variable suivant les types de navires et varie do
25 à 50 p. 100 du déplacement total. V. marine.
Les coques du xi* siècle, navires ronds et pontés, étaient
moins lourdes que les nefs et se manœuvraient mieux. On
en construisit à Gênes qui atteignirent l.soo tonnes. A la
fin du xvi' siècle, leur usage avait été abandonné.
GOQUÉAU (Claudius-Philibert), architecte et musico-
graphe français, né à Dijon en 1755, mort à Paris en 1794.
S'étant surtout occupé de la construction des théâtres, il
songea aux effets que pouvait produire la musique dans
les salles d'opéra, et il lui sembla que pour parvenir à la
solution du problème, il fallait que l'architecte fût aussi
musicien. Il étudia donc avec ardeur la musique. De ces
études résulta la pubhcation de deux brochures qui pa-
rurent au plus fort de la guerre des gluckistes et des
piccinnistes, et dans lesquelles il prenait ouvertement
parti pour Piccinni : De la mélopée chez les anciens et de la
mélodie chez les modernes (1778), et Entretiens sur l'état
actuel de l'Opéra de Paris (1779). Il n'en continua pas
moins ses travaux spéciaux d architecte, et publia bientôt
deux mémoires, l'un : Sur la nécessité de transférer et
reconstruire ihôtel-Dieu de Paris (1785), l'autre ; Essai
sur l'établissement des hôpitaux dans les grandes villes
(1787). A l'époque de la Révolution, il publia aussi un écrit
politique : Examen des moyens adoptés pour augmenter le
pouvoir et améliorer le soi-t du tiers état (1789). Plus tard,
il prit place dans les bureaux de Roland, devenu ministre
de l'intérieur. Mais, à l'époque de la Terreur, il fut em-
prisonné, puis condamné et exécuté le 8 thermidor, la
veille mémo do la chute de Robespierre.
Coquebert de Montbret (Charles-Etienne, baron),
physicien et minéralogiste, né et mort à Paris (1755-1831).
Il remplit entre autres fonctions celles de conseiller à la
Cour des comptes, de professeur de géologie à l'Ecole des
mines, de maître des requêtes (1808), de secrétaire général
du ministère du commerce (1812-1814); il reçut le litre do
baron (1809), et fut membre associé de l'Académie des
sciences 11818). On a de lui des Mémoires, des articles, etc.
COQUEBERTIE [ke-bèr-tî — de Coquebert de Montbret»
minéralogiste franc.) n. f. Bot. Syn. de zollernie.
COQUEBIN {ke — orig. inconn.) n. m. Fam. Innocent,
puceau, jeune homme qui a besoin d'être déniaisé.
COQUECIGRUE {ke-si-grâ — orig. inconn. [On trouve
aussi COQUKSIGRUE, COCCIGRUR, COXIGRUEJ) H. f. OisoaU
fantastique, impossible, absurde, que Ton cite dans le
discours pour désigner un objet qui n'existe pas, ou que
l'on ne veut pas nommer ; Vous serez payé à la venue des
COQUECIGRUKS.
— Par ext. Baliverne, sottise, niaiserie, sornette : Dé-
biter des coQUEciGRUES. Il Personne niaise, sotte, imbécile.
Il Adjectiv. : Réponse très coquecigrue,
COQUEFREDOUILLE {ke, dou-ill [Il mil.] — orig. inconn.)
n. m. Pauvre hère, homme sans valeur, sans esprit.
Coquelet (Louis), littérateur français, né à Péronne
en ifi'id, mort en 1754, a écrit, dans le genre facétieux,
plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : l'Eloge
de la goutte {Mil); r.45»e (1729) ; le Triomphe de la char-
/a/rtJ(ene(1730); Calendrier des fous et stultomanie {M'a); etc.
COQUELEUX {ke-leû), EUSE n. En Flandre et en Bel-
gique, Personne qui élève des coqs pour les faire battre.
COQUELEY DE ChAUSSEPIERRE (Charles-Georges),
jurisconsulte et écrivain facétieux, né à Paris en 1711,
mort on 1790. Il fut à la fois avocat au parlement, comé-
dien de société et bel esprit, devint censeur pour les livres
de jurisprudence et fit partie du conseil de l'Académie
française. On cite, parmi ses facéties ; les Roués vertueux
(1770), poème en quatre chants; M. Cassavdre ou les
Effets de l'amour et du vert-de-gj-is (1775). On lui doit le
Code .Louis XV ou Recueil des principaux édits, déclara-
tions et ordonnances depuis f7S2 (1758 et suiv.), etc.
COQUELICOT {ke-li-ko — onomatopée pour exprimer 1©
chant du coq. [S'est dit du coq lui-même, puis d une fleur
rouge comme la crête du coqj)
n. ra.Nom vulgaire d'une espèce
du genre pavot, qui croît com-
munément dans les blés, et dont
la fleur est d'un rougo éclatant.
— Loc. fam. Rouge comme un
coquelicot. Se dit d'une personne
dont le visage, à la suite d'une
vive émotion ou pour quelque
autre cause, se couvre d'une
vive rougeur.
— Adjectiv. Qui a la nuance
rouge de la fleur du coquelicot :
Robe COQUELICOT.
— Encycl. Bot. Le coquelicot^
appelé par les botanistes pa-
paver rhs^as , est une plante
annuelle à tige sécrétant un
suc laiteiLx, à fleurs grandes,
terminales, et d'un rouge vif.
Très commun dans les champs
de céréales, il est considéré à
juste titre comme une plante
nuisible. Le sarclage est peu
efficace pour le détruire; quelques pieds oubliés suf^
lisent, vu la quantité de graines (|ue produit cotte plante,
â infester tout un champ. Le meilleur moyeu pour le faire
Coquelicot.
Coquelin aîné.
265
disparaître consisto daos la ciifturo alterne: aux céréales
on substitue dos (>rairios artilicioUos ou dos plantes exi-
geant idusiours binages d'ôté {fèvos, maïs, etc.).
Le coquelicot est une jolie plante ijiii, introduite dans
les Jardins d'agrément, a produit de nombreuses variétés.
IjOs pétales du coquelicot entrent dans le mélange dési-
gné sous lo nom do fleurs pectorales.
Coquelin (Charles), né A Dunkerquo on 1803, mort à
Pans en iSTiS. Il dirigea avoc Guillaumin lo premier Dic-
tiotiiiuiro d'écunumie politique publié l'année même do sa
mort. II a publié un livre : Du crédit et des bamiues {1818),
dans Ie(|uol il se prononce énorgiquoment pour la liborto
des banques.
Coquelin ( Benoît- Cons/aHOi dit Coquelin aine
acteur français, né à Boulogne-sur-Mer on 1841. Elévo
do Kéguior au Conservatoire, il obtint un second prix do
comédie on 18G0, débuta alors à la Comédie-Franvaise et
fut reçu sociétaire dès 1864. Le talent supérieur qu'il
montra dans l'ancien et le nou-
veau répertoire on interpré-
tant les grands rôles comiques
l'a placé au premier rang îles
acteurs do ce temps. Il créa
notamment, avoc une puissante
originalité, des rôles dans Grin-
goire, Tabnrin, Paul Forestier,
ÏEtrnu(/èrc , Jean Dacier, les
liantzaii, le Monde où l'on s'en-
nuie, etc., se mit, pendant ses
vacances, à faire de fructueu-
ses tournées en province et à
l'étranger. En 1886, Coquelin
envoya sa démission de socié-
taire et donna des représenta-
tions en Europe et en Amé-
rique (1887-1889). Rentré en
1890, comme pensionnaire, à la
Comédie-Franeaise, il y créa
Thermidor et la Mégère appri-
voisée (1891), puis rompit défi-
nitivement avec la Comédie
(1892). et fit des tournées à l'étranger. Engagé à la Renais-
sance en 1895, il eut, pour ce fait, un retentissant procès
avec la Comédie-Française, fut condamné à l.OOO francs
pour chaque représentation qu'il donnerait à Paris ou
en province, et n'en continua pas moins à jouer. En 1897,
il devint administrateur de la Porte-Saint-Martin, où il
créa, en décembre 1897, son plus beau rôle avec Cyrano
de Bergerac et, en 1899, Napoléon dans Plus que reine.
Constant Coquelin est aussi un conférencier de talent. Il
a publié : l'Art et le Comédien (1880); les Comédiens, par
un comédien (1882); l'Art de dire le monologue (1884), en
collaboration avec son frère ; etc. — Son fils Jean Coque-
lin, né en 1865, s'est formé, comme acteur, en suivant son
père dans ses tournées. Pensionnaire de la Comédie-Fran-
çaise de 1890 à 1892, il quitta alors co théâtre, et, toujours
avec son père, il joua en Amérique et à l'étranger, à la
Renaissance (1894) et à la Porte-Saint-Martin (1897). Il a
créé, entre autres rôles, ceux de Lubin dans Thermidor,
de Ragueneau dans Cyrano de Bergerac et de Talleyrand
dans Plus que reine (1899).
Coquelin (Ernest), dit Coquelin cadet, acteur fran-
çais, frère de Constant, né à Boulogne-sur-Mer en 18-18,
remporta, en 1867, lo premier
prix do comédie au Conser-
vatoire , fut alors engagé à
rodéon, puis passa, en 1868, à
la Comédie-Française, joua aux
Variétés (1875-I87fi). et revint,
en i876,àlaComédio-Française,
qu'il n'a plus quittée, et où il
a été reçu sociétaire en 1879.
Cet excellent comique, plein
de verve spirituelle et bouf-
fonne, a créé de nombreux rôles
avec succès. Il doit aussi une
grande vogue à la façon spiri-
tuelle dont il interprète les mo-
nologues, le plus souvent écrits
par lui. Enfin, il a publié, sous
son nom ou sous le pseudonyme
de PiRouETTB, plusieurs volu-
mes amusants; entre autres:
le Livre des convalescents (1880) ;
le Monologue moderne (1881);
Fariholes {i9,%'2) \ l'Art de dire /e Tnono^o/?»e( 1884), en collabo-
ration avoc son frère; /e/fjrc(l887); Pirouettes (1888); etc.
COQUELINER (Arc — rad. coq) v. n. Chanter, on parlant du
coq : /.t' coq coQUi^LiNE dés le point du jour.
— l'aui. Faire lo coq, lo galant auprès dos femmes.
COQUELINEUX (/fc, 7ieû. — rad. coq) n. m. Fam. Galant,
hoinuiiî ijui eourtiso los femmes. (Vieux.)
COQUELIQUET(/tf-/i-/i't^ — dirain.de coy) n, m. Jeune co((.
— Pâtisserie en forme do coq, que Ion prépare pour
les jeunes enfants.
COQUELLE {kèV) n. f. Nom donné dans quelques parties
do la Franco (l'Est notamment) à une cocotte basse do
bords, avec ou sans pieds,
à queue ou à oreilles.
COQUELOURDE {ke) n. f.
Nom vulgaire de certaines
variét*''S d'anémones et do
nareissos, et aussi do l'hé-
patique des jardins.
COQUELUCHE (ke) n. f.
Arcbéoi. Coitruro du moyen ùge, syn. do aumussk; bonnet,
ragoulo babillant la tôto et laissant la face seule à dé-
couvert. (C'est do co mot que dérive l'expression courante
dès lo XVII" siècle : Etre ta coqueluche de quelqu'un, parce
que la personne est coiffée do celui qu'elle aime.)
— Ornith. L'un des noms vulgaires donnés à un polit
oiseau (|U0 l'on appelle encore oitroLAN i»i:.s uoshaux.
— i'alliol. Autre!'. Toux épidémique, aecompagnéo do
fièvre, qui régna aux xiv" et xv* siècles, et pondant
laquello les malades portaient des capuchons dits coque-
luches, pour tenir ehaudeniont la tète, il Auj. Maladie con-
tagieuse, caractérisée essentiellement par des quintes do
toux avoc reprise, suivies do l'expulsion do mucosités
fllantos adhérentes ù la bouche.
ill.
Coquelin cadet.
— Enctcl. Pathol. I^a coqueluche frappe de préférence
los enfants, surtout soulfreteux ou placés dans de mau-
vaises conditions hygiéniques, et les filles plutôt que los
garçons. La période d'incubation est d'une semaine envi-
ron. L'enfant a d'abord un rhume de cerveau, puis un
rhume do poitrine qui dégénère on bronchite ; enfin, la
toux grasse dos premiers jours fait place aux quintes qui
acquièrent leur maximum d'intensité dans la deuxième se-
maine qui suit le rhume. Les enfants ressentent l'approche
do ces (juintes qui, dans les cas bénins, se produisent
cinq à six fois par vingt-quatre heures, mais qui, dans les
cas graves, peuvent avoir lieu trente et quarante f jis. Les
conséquences do ces quintes sont, en outre do l'ulcération
sublinguale, les vomissements alimentaires, d'origine mé-
canique, mais qui, chez les nourrissons, peuvent entraîner
l'inanition, les émissions involontaires d'urino et d'excré-
ments, la chute du rectum, los hernies, les convulsions
par suite do troubles dans la circulation encéphalique, los
saignements de nez, d'oroilto, etc. Mais la complication la
F lus grave est la broncho-pneumonie qui s'annonce par
abattement, une respiration bruyante et sifflante, do la
fièvre, pendant laquelle les quintes diminuent pour re-
prendre quand elle est tombée. Cette complication entraîne
souvent une terminaison fatale si la rémission n'arrive
pas au bout du septième ou huitième jour. La durée do
la coquelucho est do six semaines à deux mois, rarement
de trois à quatre.
Contre la coqueluche, on préconisait autrefois les vo-
mitifs et la belladone. En dehors des calmants légers,
antispasmodiques qui espacent les quintes et en diminuent
l'intensité, on donne aujourd'hui la préférence à {'antisep-
sie soigneuse des voies respiratoires, du larynx, à l'aide
de badigeonnages à l'asaprol et à la résorrine, injections
sous-cutanées de chlorhydrate ou de chlorhydrosulfate de
quinine, et parfois, enfin, à la vaccination ou à la revacci-
nation, moyen jadis préconisé en Angleterre et <|ui, sui-
vant Colli, modifie rapidement la nature de Ir toux. Le
changement d'air est aussi des plus favorables dans les
coqueluches qui traînent.
COQUELUCHER {ko-ke) v. n. Etre atteint de la coque-
luche : Enfant qui a coquklucuê tout l'hiver. (Peu usité.)
— V. a. Infatiier, amouracher rCoQUELUCHEB un jeune fat.
Se coquelucher, v. pr. S'infatuer, s'éprendre, s'amou-
racher.
COQUELUCHER (ko-ke, chê — rad. coqueluche) n. m.
Memtjrc d'une confrérie bouffonne qui, vers la fin du
XV' siècle, assistait, dans un accoutrement ridicule, aux
processions des Rogations : Les cornards remplacèrent les
coQUKLUCHERS. 11 Ou a dit aussi coqueluchier.
COQUELUCHEUX [ke-lu-cheù), EUSE adj. Atteint de la
coqueluche : Enfant coquelucheox.
COQUELUCHIOLE (A-o-A-e) n. f. Nom vulgaire des cornu-
copies, genre de graminées.
COQUELUCHOÏDE (ko-ke — de coqueluche, et du gr.
eidos, forme) adj. Qui a la ressemblance ou présente cer-
taines formes de la coqueluche : Toux coqdelucuoide.
COQUELUCHON (A-o-A-e) n. m. Fam. Capuchon, il Paranal.
Plumes qui couvren'. la tête d'un oiseau,
en lui formant une sorte de capuchon.
— Bot. Nom vuleaire de l'aconit napel.
— Péch. Coquclnchon de moine. Nom
commun d'une coquille univalve, la cu-
cnlée auriculifère.
COQUELUCHONNÉ (ke-lu-cho-né), ÉE
adj. Fam. EncapUL-honué ; disposé eu co-
queluchon.
COQUEMAR (Ao-Ae) n. m. Pot de métal,
bouilloire à couvercle, bec et anse, souvent muni de pieds.
— Encyci,. Archéol. Au moyen àgo, on rangeait les
coquemars dans la catégorie des ai-
guières ; il en était d'or et d'argent,
omaillés et qui possédaient doux an-
ses. Au xvi» siècle, le mot " coquc-
mar » s'applique môme à des vaisseaux
de bois, et au xvii«,àdes poisdo terre.
COQUEMELLE [ke-mél') n. m. Nom
vulgaire d'une variété do champi-
gnons comestibles d'excellente qualité.
COQUENAUDIER \ke-n6-di-é) n. m.
Dans lo midi de la Franco, Nom vul-
gaire donné au duphne Gnidium.
COQUÊNE (A-('«") n. m. Nom vul-
gaire, dans l'ouest de la Franco, do l'érablo des haies.
COQUENOUILLER [kc-nou-ill-é [Il mil.]) n. m. Graine
d'une plante américaine, qui fournit une farine comestible
analogue à celle que donnent les céréales.
COQUEPLUMET {ke, mé — de coq, et plumet) n. m.
IlnNiiiif qui fait le coq (le merveilleux), od portant un cos-
luini- «rlataiit, un panache, etc. (Vieux.)
COQUEREAU (A'c-ro — rad. coque) n. ra. Sorte do petit
navires (Vieux.)
COQUEREAU (Félix), prédicateur français, né ù Laval
(Mayenne) en 1808, mort on 1866. D'abord avocat, il ontra
dans les ordres, so signala comme prédicateur, accompa-
gna, comme aumônier do la Bellc-Poulc, lo prince do Join-
ville lorsqu'il alla chercher los cendres do Napoléon (1810)
et publia, à son retour, un récit intérossant: Souvenirs du
voyage à Sainte- Iléiéne [X'iW). Il lut nommé, on 1850, au-
mônier on chef de la fiolto.
GOQUEREL (/lrft««a5C-Lauronl-Charles), nnsieur pro-
testant, né et mort à Paris (1795-1808). Issu d'une famille
janséniste passée au protestantisme, il fut pastour de
l'Eglise wallonne à Amsterdam et resta en Hollande douze
années, au cours desquelles il publia une liiographie sa-
crée. En 1830, il fut rappelé ù Paris commo pastour. Dès
lors, il joua un rùlo actitdans la presse religieuse. Il pu-
blia d'a1)ord/f Protestant (1831-1833), \mhleLibra Examen
(1831-1830), enfin le Lien, qu'il fonda on 1811 et dont il
abandonna la diroclion en 18tl. Il était, dans los lutlos
ecelésiastiquos (jui divisaient lo protestantisme franeais,
un dos chefs les plus en vue (lu parti dit « libéral lu
A la révolniion de Février, il fut ëlu, ù Paris, représen-
tant du peuple et réélu, en 1819, à la Législative commo
républicain modéré. Sa carrière poliiiquo prit fin nu
Dou.x-Décembro. Il fut nommé, en isr.'i, membre du conseil
central do l'Eglise réformée. En 1853, il prit part ù la fonda-
Coq uemar.
Coquoin;u- (xv s.).
Coquerel.
COQUELIN — COQUES
tion do VAlliance chrétienne n7iiverccUe. Quand il mourut,
en 1868, il avait cinquante ans do ministère. Parmi ses
nombreux écrits, nous cite-
rons : Jiéponse à la « Vio do
Jésus, 11 au D^ Strauss (1841 1;
l'Orthodoxie moderne (1812);
le Christianisme expérimen-
tal [IMl) ; Christologic (1858) ;
Obsei'vations pratiques sur la
prédication [ISGO) ; Projet de
discipline pour les Eglises ré-
formées de France (1801). Ora-
teur très éloquent, il a laissé
plusieurs volumesde sermons.
COQUEREL (Charlcs-Au-
gustnii, écrivain et théolo-
gien protestant, né et mort à
Paris (1797-1851), était frèro
du précédent. Il commença
ses études théologiques, puis
renonça à la carrière pasto-
rale; mais il continua ses
recherches de critique et
d'exégèse, tout en faisant des études de médecine, de chi-
mie, de mathématiques et d'astronomie. En 1825, il fut un
des fondateurs de la " Revue britannique » et collabora
à un grand nombre do périodiques. Il a principalement
attaché son nom à VHistoire des Eglises du désert (1841),
pour laquelle il put utiliser les papiers de Paul Rabaut cl
de 8aint-Etienne.
GoQUEREL (Athanase-Josué), fils du pasteur du mémo
nom, né à Amsterdam on 1820, mort à Fismes (Marne)
en 1875. La popularité qu'il devait à son éloquence et à son
zèle pastoral, et ses tendances, qui lo rangeaient dans le
parti ecclésiastique dit « libéral », inquiétèrent le parti
protestant dit « orthodoxe », et le firent, en 1864, révoquer
de ses fonctions de suffragant. Cette mesure fut le point
do départ de luttes violentes qui agitèrent les Eglises pro-
testantes do France. Athanase Coquerel ouvrit des confé-
rences et une égUse libérale libre. Il fut un des fondateurs
Û6\a. Société de l'histoire du protestantis77ie français, en 1852.
Parmi ses ouvrages, nous citerons : Des beaux-arts en ItaliCf
aupoint de vue religieux {\fi^l) ; Jean Calas et sa famille{lSb1),
étude historique d'après lesdocuments originaux ; Prédsde
l'histoire de l'Eglise réformée de Paris (1860) ; Des premières
transformations historiques du christianisme (1866); His-
toire du Credo (1868); Rembrandt et l'individualisme dans
l'art (1869). Il a publié de nombreux sermons détachés
et deux recueils d'homélies (1855-1858). On lui doit, en
outre, des Lettres inédites de Voltaire sur la /o/(Vrt?tce(l863),
précédées d'une introduction importante et accompagnées
de notes. Il a enfin donné de nombreuses brochures sur
les questions ecclésiastiques du temps.
COQUERELLE (Ae-ré/ — rad. coque)w. f. Nom donné autre-
fois, iiaiis certaines abbayes, à des femmes qui restaient
auprès des clianoinesses, depuis qu'elles
avaient reçurextrôme-onction jusqu'au
moment do leur enterrement.
— Blas. Noisettes dans leurs cap-
sules, jointes ensemble au nombre de
trois : La Borde : D'argent à ta rose
de gueules, cantonné de quatre coijue-
relles de sinople. il On dit aussi coque-
EOLLE.
— Bot. Nom vulgaire de rallcckenge.
COQUERET [kc-ré — rad. coq, parce
que les fruits do cette plante ont la cou-
leur d'une crêto de coq) n. m. Nom vul-
gaire d'une solanée, Valkékenge. éoui les fruits s'appellent
cerises d'hiver et que l'on emploie en droguerie pour la
fabrication du sirop de chicorée composé, :\ cause de leurs
propriétéslaxatives. (Le coqueret abonde dans les vignes.)
COQUERIGO [ke — onomatopée) n. m. Chant du coq :
Ih s ci'yuKRicos étourdissants. Il On dit aussi cocokico.
COQUERIE [ke-ri — rad. coq, cuisinier) n. f. tîraodo cui-
sine bâtie sur un quai pour laire cuire les aliments des
é(iuipagos qui se trouvent dans le port. Il Cuisine du bord
pour réqiii])age.
COQUERIQUER (Ae-ri-A*e) V. n. Chanter, en parlant du coq.
COQUERON (A-e — rad. coq, cuisinier) n. m. Mar. Petite
cuisine située à l'avant de certains caboteurs, ii Petite ar-
moire pratiquée à l'avant et à l'arrièro d'une chaloupe, n
Compartiment situé dans la partie arrière et remplissant
lo rôle do soute à provisions pour l'équipage, lo comman*
dant ou les ofûciors.
— Agric. Nom donné, dans l'ouest do la France, à des
meules de foin ou do céréales, mais no possédant que de
faibles dimensions.
Coques ou CoX(Gonzalès), peintre de l'école flamande,
né à Anvers en 1018, mort en
1684, élève de Pierre Breughel
ot do Rickaert le Vieux. Il dé-
buta par dos tabagies bruyan-
tes et do joyeuses paysanne-
ries , mais il exrella 'surtout
dans le portrait. Sa famille lui
fournit ses premiers modèles;
puis ses camarades passèrent
un ik un sous son pinceau. Lo
succès accueillit toutes ces toi-
les. Les grands personnages
prirent bientôt le chemin do
cet atelier déjà célèbre.
Bien qu'il ait plusieurs fois
réussi uos portraits en pio<l,
grands comme nature, entre
autres la Jeune fille, do la
galerie Suerinondt, Coques en
faisait peu cependant dans ces
proportions. II aimait mieux
\& dimension quart natu
D'arpent à une po-
querelle de sinople.
<^f^?p-
Coquos.
,„ ...o,„. ., - "J'ans l«,|Ucllo il a point In
ilupurt des grands porsoiinapcs. guchiucs-iini-s ito oos
u'iiiuiros sont vraiment ri-nianinalili-s ot rappollont, par
lu rirliesso «In ton, l'iMépanoo lio lallnro, rarrani.-om.MU
dos aocossoiros, Jos inoillours porlrails do Van I'Yck.
CliarU'S I" d AnjJTli'terro, l'iSloctour do Urandobours, I ar-
cliidtio l.i'opold, don Juun ot lo prinio d Orango, onlliou-
Biastos ilo son talent, payaient fort cher la niouiJro do sos
productions.
31
COQUESIGRUE — COQUILLE
A l'exposition de Manchester, en 1857, il y avait trois
tableaux de Coques. Le premier représente ia Famille Ver
Helst. Le second montre le stathouder Henri, prince
d'Orange, et sa famille. Le troisième, le Pique-nique, est
le plus intéressant de tous; il figure un dîner champêtre.
Son chef-d'œuvre, c'est le Repos champêtre, qu'où voit
aujourd'hui dans la galerie de lord Hertford.
COQUESIGRUE n. f. Linguist. V. coquecigrue.
COQUET {A-(')n. m. Petit bateau sur lequel on amenait
des marchandises de Normandie à Paris.
— Encycl. Le nomde coquet était donné autrefois à un
petit bateau dont la forme avait, sans doute, quelque ana-
logie avec celle de la coque. 11 y avait des coquets assez
petits pour être mis en mouvement par une seule rame
placée au milieu de la poupe. Pousser en avant un coquet
avec cet aviron unique, la moderne godille, c'était coqueler.
COQUET, ETTE {kè, kèt' — dérivé de caqueter) adj. Qui
s'efforce de plaire, qui est habituellement préoccupé des
moyens de plaire : La femme est coQOiiTTK par état.
(J.-J. Rouss.) Fénelon était un esprit coquet. (St-Sim. il Qui
est inspiré par la coquetterie, qui est empreint de coquet-
terie : Des mijies coquettes. Un sourire coqukt. ii Bien
mis, élégamment paré : Vieille dame tout à fait coquette.
— Par exl. Qui plaît par sa disposition, par sa forme,
par sa composition gracieuse, élégante : Petit jardin tien
coquet. Voiture coquette.
— Fig. Qui a quelque chose de mignard, de gracieuse-
ment provocant, d'aimable à la fois et de maniéré : La
îoquette Espérance. (A. de Musset.)
— Substantiv. Personne préoccupée du désir de plaire,
çt qui emploie force moyens pour y parvenir. (Se dit sur-
^ut d'une femme qui cherche avidement les_ hommages
des hommes, tout en évitant avec soin do s'attacher à
aucun) : Une coquette peut bien être vertueuse^ mais elle
n'est jamais innocente. (M°" Cottin.)
— "Fig. Objet gracieux, élégant : La rose double est une
COQUETTE d'une espèce (ow/e p«rijcu/tére. ii Objet séduisant
et trompeur : L'imayination est une coquette qui fait voir
bien du pays à ceux qui s'amusent à l'écouter. (S. Dubay.)
— Théàtr. Grande coquette ou simplement Coquette,
Grand rôle de femme, dans les comédies de caractère;
actrice qui remplit cet emploi : Jouer les coquettes, les
GRANDES coquettes.
— n. m. Coût. Cadeau que les filles de Compiègne devaient
faire, la veille de leur mariage, aux jeunes gens du pays.
— Ornitli. Nom vulgaire du colibri.
— n. f. Ichtyol. Nom vulgaire du chétodon.
— Bot. Appareil composé do deux planches à claire-voie,
dans lequel on fait dessécher, en les comprimant entre
des feuilles de papier, les plantes que l'on destine à former
des herbiers.
— Hortic Variété de laitue, il Coquette de Buy, Variété
de pomme de terre.
— Encycl. Théâtr. L'appellation de coquettes ou grandes
coquettes, pour désigner certains premiers rôlesde la haute
comédie, de la comédie de caractère, est à peu près tombée
en désuétude. Dans l'ancien répertoire, Célimène, du Mi-
santhrope, Sylvia, des Jeux de l'amour et du hasard, sont
les rôles de grandes coquettes les plus marquants. Dans
le théâtre contemporain, beaucoup de pièces de Scribe,
Quelques proverbes d'Alfred de Musset, diverses comé-
ies d'Emile Augier et d'Alexandre Dumas fils, offrent
encore ce genre de rôle. Parmi les actrices nui ont brillé
dans ces rôles, on cite au premier rang : M''" Mars, puis
M"" Arnould-Plessy, Madeleine Brohan, AUan-Despréaui,
M"*' Denain ot Marquet.
COQUETER [ko-ke — rad. coq. Double le t devant une
syllabe muette : Je coquette. Nous coque lierons) v. n. User
de coquetterie :
Bien moins pour son plaisir que pour t'inquiéter.
Au fond peu vicieuse, elle aime tt. caqueter. Boileau.
— Econ. rur. Couvrir, cocher la poule, en parlant du coq.
— Mar. et nav. Syn. ancien de godiller ou gabarrer.
— V. a. Courtiser :
, . . bi Jasoo n'eût caqueté Médée,
Il n'eût jamais en Grèce rapporté
Celte toison si fièrement gardée. Sarazin.
— Théâtre. Jouer avec finesse, avec coquetterie.
Se caqueter, v. pr. Se parer, se faire beau. (Peu usité.)
COQUETIER {ke-ti-é — rad. coque) n. m. Mar-
chand d'œufs et de volailles en gros.
— Petit ustensile de table en forme de calice,
aui sert à tenir les œufs lorsqu'on les mango
ans leur coque : Coquetier de buis, de porce-
laine, d'argent. Il Au moyen âge, on disait ovier.
— Sorte de plat en porcelaine ou en métal,
pour servir sur table des œufs à la coquo.
— Pêch. Pêcheur de co-
ques. V. ce mot.
— En'cycl. Archéol. Les
coquetiers, c oq ue t i ères ou co-
catières, étaient, au xvi* siè-
cle, des plateaux à pied ot
à couvercle, dont le disquo
présentait des enfonce- Coquetiers.
menis en cupules destinés
à mettre les œufs et à les sevrir sur la table. Ces coquetiers
étaient souvent munis do salières.
COQVETIÈRB (ke-ti-ér') n. f. Usten-
sile servant à faire cuire les œufs à
la coque, constitué par un ensemble
de petites coupes en fil de for dans
chacune desquelles on place un œuf.
(Le tout est supporté par une sorte do
manche sei"vant à plonger la coquo-
tiôre dans l'eau bouillante et à l'eu
retirer quand les œufs sont cuits.)
COQUETON {ke) n. m. Ancien nom
du narcisse.
COQUETTE n. f. et adj. V. coqukt.
COQUETTE (/cf-i'j n. f. Variété de laitue aux fouilles lô-
gèrcincui culorécs en roux. Il IJoito à herborisation, n Es-
pèce do poisson do mer, du genre bleiiDie. (On dit aussi
COQUILLADE.)
COQUETTEMENT (kè-te) adv. Avec coquottorio, d'une
fac'jn <;oEjueilc.
COQUETTERIE [ke-te^l — rad. coquet) n. f. Désir do
plaire, emploi des moyens que lun juge propres à y par-
Coquetière.
venir. (Se dit surtout du désir, chez les femmes, de se
faire aimer) : La coquetterie est le fond de l'humeur des
femmes. (La Rochef.) La coquetterie est la vengeance de
la faiblesse. (D. Stem.) n Goût de la toilette: La femme
qui ruine sa maison pour satisfaire sa coquetterie n'est
pas plus avare de l'hon?ieur de son époux.
— Par anal. Désir de briller, do se faire valoir: C'est
par une espèce de coquetterie que les personnes qui ont
une jolie voix se font prier pour chanter. (Acad.)
— Action coquette, manières engageantes, moyens aux-
quels on a recours pour plaire et séduire : On craint tou-
ours de voir ce qu'on aime, quand on vient de faire des
coquetteries ailleurs. (La Rochef.)
— Fig. Elégance, agrément, grâce séduisante : Les co-
quetteries du style, du pinceau.
— Etre en coquetterie avec U7ie personne. Faire l'ai-
mable avec elle, chercher à la séduire.
COQUETTISME (A:è-/mïn") n. m. Art de la coquetterie,
manège de coquette, li On trouve aussi coquétisme, qui est
moins régulier.
COQUILLADE {ki~llad' [Il mil.] — du provenç. coquillada,
qui porte le bonnet appelé coquille) a. f. Nom vulgaire d'un
poisson du genre blennie, la blennie paon (blennius pavo),
et d'un oiseau du genre alouette, le cochevis.
COQUILLAGE {ki-llaj' [Il mil.] — rad. coquille) n. m.
Mollusque testacé, animal à corps mou revêtu d'une co-
quille. Il Partie molle, vivante, à l'intérieur du môme ani-
mal : Manger des coquillages, ii Coquille, partie dure qui
enveloppe le même animal : Grotte ornée de coquillages.
— Loc. fam. Raisonner comme un coquillage. Déraisonner.
— Encycl. Archéol. De même que les sauvages actuels,
les habitants des cavernes préhistoriques et des abris de
l'âge de pierre se servaient de coquillages comme d'objets
de parure. Tous étaient perforés par là main de l'homme.
Los peuples antiques usaient, en guise de trompes, de
grands coquillages coniques {conchx), et les Grecs et les
Romains donnaient à certaines de leurs divinités ma-
rines des trompes do cette nature, notamment aux tri-
tous, pour transmettre aux flots de la mer les ordres de
Poséidon.
— Syn. Coquillage, coquille. Coquillage désigne souvent
l'animal même qui vit dans la coquille; mais, lorsqu'il est
synonyme de coquille, il présente l'idée d'une manière
moins simple, il appelle l'attention sur la forme plus ou
moins compliquée, et, au pluriel, sur la variété des formes.
GOQUILLARD {ki-llar' [Il mil.]) n. m. Autrefois, Men-
diant qui portait des coquilles cousues à ses vêtements, et
se donnait comme arrivant de quelque lointain pèlerinage,
notamment de Saint-Jacques de Compostelle.
COQUILLARD [ki-llar' [Il mil.]) n. m. Pop. Œil : Je m'en
tamponne le coquillard (aggravation de : Je m'en bats
l'œil), Je m'en moque.
COQUILLART (ki-llar' [Il mil.]) n. m. Pierre à bâtir con-
tenant une très nombreuse variété de coquilles.
GOQUILLART (Guillaume), poète français, né à Reims
vers 1421, mort dans la même ville on 1510, était officiai
de Reims vers 1470. Il écrivit avec facilité des morceaux,
pour la plupart licencieux, qui le firent surnommer le
Composeur gaillard. La première édition des poésies
de Coquillart est de 1493. La plus récente et la meilleure
est celle de Tarbé (Reims, 1847).
COQUILLE (kill [Il mil.] — du lat. conchylium, modifié
sous l'influence de coque) n. f. Enveloppe calcaire des
mollusques testacés : Coquille d'huître, de limaçon, de
moule. Il Coquille de Saint-Jacques, Nom vulgaire d'une es-
pèce comestible du genre peigne, n Coquilles des peintres,
Nom donné à la moule commune et à quelques autres co-
quilles, dont les valves servent aux peintres pour placer
des couleurs, n S'est dit absolument dos coquilles que l'on
rapportait de certains pèlerinages, notamment de Saint-
Jacques en Galice, et de Saint-Michel en Normandie, et
que l'on attachait à ses vêtements.
— Par ext. Coque, partie solide qui enveloppe un œuf.
Il Enveloppe ligneuse de certains fruits : Coquilles de
noix, d'atnajides, de Jioisettes.
— Par anal. Objet qui a la forme d'une coquille, et par-
ticulièrement d'une des valves des coquilles bivalves : Co-
quille en inarbre d'une fontaine. Il Ancien carrosse léger,
alfectant la forme d'une conque marine.
— Fam. Maison, logis, intérieur : Ne jamais sortir de sa
COQUILLE. Il Fig. Sphère limitée, théâtre plus ou moins
étroit. Il Etat primitif et borné : Etj^e à peine sorti de sa
COQUILLE. Il Coquille de noix, Très petite embarcation.
— Anat- Coquille du nez. Cornet des fosses nasales.
— Archéol. V. la partie encycl.
— Archit. Intrados do la voûte rampante, formée par
l'assemblage des marches d'un escalier, il Voûte en quart
de sphère, formant la partie supérieure dune niche en
arcade de plein cintre, il Pro-
cédé do coulage dans lequel on
emploie les moules de ce genre.
Il Cliacune dos moitiés d'un
moule formé de deux parties.
Ii Coquille à boulet. Moule en
fer ou en fonte dans lequel on
coule les boulets.
— Arraur. Expansion infé-
rieure de la garde d'une épée,
d'un sabre, d'une dague, ser-
vant à protéger la main.
— Art culin. Nom donné à
certains mets que l'on sert
dans des coquilles, ou dans des vases qui on ont la forme :
Une COQUILLE de champignons, de volaille, t! Coquille à
rôtir, Récipient de fonte, ouvert i)ar de-
vant, et dans lequel dos barreaux placés
transversalement maintiennent de la
braise, qui sert à rôtir les viandes pla-
cées dans une rôtissoire ou cuisinière.
— Blas. Figure liéraldique, accom-
pagnant ou chargeant les pièces ho-
norables. (Les coquilles sont presque
toujours figurées en nombre ; on les con-
sidérait comme des témoins do longs
voyages et surtout des croisades. Ainsi,
en Normandie, les coquilles dominent ^if ^,^e Dfiferriî
dans les armoiries, en témoignage do la *>*" ^d'azur
part prise aux croisades par les che-
valiers normands. Quand elles sont grandes, elles sont
dites coquilles de Saint-Jacques ; quand elles sont petites,
Coquille.
Coquille (sculpt.).
266
de Saint- Michel. Anciennement, on distinguait celles
figurées par leur face intérieure sous le nom de vuJi/iets.
— Bot. Nom vulgaire de plusieurs champignons.
— Céram. Vase dont la disposition générale rappelle
la forme d'une coquille univalve ou bivalve.
— Comm. Qualité de papier à écrire qui portait l'em-
preinte dune coquille dans lo fihgrane. ii Un des formats
do papier dits de o pâte fine ». il Or, Argent de coquille pu
en coquilles. Sorte de pâte faite do miel et do feuilles d'or
ou d'argent pulvérisées, dont so servent les doreurs, et
qui so vend dans des co(|uillcs de moules.
— Cost. Ancienne coiffure de femme. V. la partie encycl.
— Entom. Syn. de adèle.
— Hist. Ordre delà Coquille, Ancien ordre de chevalerie
que le comte de Hollande institua, en 1292, en l'honneur
Je saint Jacques. V. Jacques (ordre de Saint-), il Ordre de
la Coquille de mer. V. Navire (ordre du), ii Chtvaliers à
coquille ou de Saint-Michel, Chevaliers ouo Louis XI avait
créés pour défendre le Mont-Saint-Micuel contre les en-
treprises des Anglais.
— Hortic. Dessin imitant les coquilles marines, que l'on
traçait dans les anciens parterres.
— Mécan. On donnait autrefois le nom de coquille à la
crosse de la tige du piston. On donne aussi le nom do
n tiroir en coquille » à un tiroir de distribution qui présente
à peu près la forme d'une coquille. Il Porte servant â fermer
les condenseurs à surface dans les machines à vapeur.
Il Condensateur à coquille. Appareil employé dans la distil-
lation. Il Feuilles ou plaques métalliques que Ton emboutit
on forme do demi -sphère, afin ^ ^
d'assembler ces parties dont l'en-
semble constitue une sphère com-
plète. Il Dans les mines métallur-
giques , Moule en métal , dans
lequel on coule la fonte afin de la
durcir par une sorte de trempe.
— Sculpt. Petit ornomont taillé
sur le contour d'un quart de rond.
— Techn. Pièce, souvent en
forme de coquille, sur laquelle on
pose le doigt pour soulever un
loquet. Il Lame de métal dont on recouvre le moule en
bois d'un bouton, n Outil de cuivre qui sert au lapidaire
f)our tailler les pierres précieuses, ii Partie d'un tuyau sur
aquelle porte une soupape, ii Boursouflure qui s'élèvo sur
le pain, il Plancbe sur laquelle le cocher d'une voiture
pose ses pieds, il Plaque de métal qui sort du bain galva-
nique dans l'opération du clichage.
— Loc. PHOV. : Ane. Le poisson dément sa coquille. Se
dit d'une personne chez qui les qualités ne répondent pas
au physique, soit qu'il trompe à son avantaf,'e ou à son
désavantage, ii Vendre des coquilles à ceux qui viennent
de Saint-Michel, Oti'rir des objets à vendre à ceux qui en
ont plus iju'il ne leur en faut, il A qui vendez-vous vos co-
quilles? Portez vos coquilles ailleurs (ou à d'autres). On
n'est pas dupe de vos finesses, il II vend bien ses coquilles,
Il fait bien valoir ses coquilles. Il ne donne pas ses co-
quilles, Il exagère le prix de sa inarLliaiidise on de son tra-
vail. Il Qui a de l'argent a des coquilles, Avec de l'argent
on se procure tout ce que Ton désire.
— Syn. Coquille, coquillage. V. coquillage.
~ Encycl. Archéol. Le mot coquille s'entend do diverses
manières, soit qu'il s'agisse de piè-
ces d'orfèvrerie, comme les coque-
rets, façonnés en forme de coquille,
soit qu'il s'agisse de la nacre do
perle. L'habitude qu'avaient les
pèlerins de rapporter des coquilles
comme témoins de leurs voyages fit
vite prendre ces objets comme des
emblémesde pèlerinage, eton fit.au coquille de l'-rdre de
moyen âge, des enseignes de plomb Saiiit-Michel.
en forme de coquille souvent sur-
montées d'un ango à ailes ouvertes embrassant un écus-
son, etc. Outre les très anciennes cocjuilles des croisés,
celles du Mont-Saint-Michel et
de Saint-Jacques de Compos-
telle étaient les plus fameuses;
elles représentaient la valve
bombée d'un mollusque du genre
pcigne(pec^e" Jacobxus) .hesco-
quilles figurent donc dans le col-
lier de l'ordre de Saint-Michel,
fondé par Louis XI eu 1469.
Mais, bien avant, on portait des
enseignes de bonnets, des fer-
mails, etc., en forme do coquille,
et on avait donné cette forme aux
bénitiers dès le xiv« siècle. — Dans le costume, on entendait
par " coquille » du chaperon la
queue pendante de cette coif-
ture qu on jetaitsurles épaules.
A partir du xvi" siècle, on dési-
gna sous ce nom le chaperon
des femmes tout entier avec ses
accessoires, et on lo nommait
aussi coquillon. (C'est d'une fa-
brique importante de ces coif-
fures que la vieille rue Coquil-
lière àParis prit jadis son nom.)
— Armur. Les coquilles indi-
quent toujours des armes d'une
époque basse ;
apparaissant
seulement à la
fin du xvi" siè-
clodans leses-
tramaçons ot
les grandes
dagues allo-
niandes, elles
vnni en se mul-
tipliant à par-
tir du xvii" siè'
cle, pour devenir, à notre époque. la seule partie impor-
tante do la garde, et mémo, dans la moderne épée de com-
bat ou de duel, elle compose cette garde tout entière. En
principe, quand on voit une épée ou uno dague à coquille,
on peut être sûr qu'elles sont postérieures au xvi" siècle ;
telles ces belles rapières espagnoles dont la coupe d'acier
est ajourée comme uno dcutello ot qui so sont portées
do 1C20 jusque vers 1720.
Coquille (b 1*^111 lier).
Coquille pleine de rapière
(IG20).
Coquille h jour de rapière
(iti40).
Coquille d'épéo
(xvin" 8.).
2G7
— Zool. Lo tornio do coquille s'applique à toutes los for-
mations calcaires sécrétées par le manteau des mollusques ;
qtio lac'oi|Uillo .soit rudimontairo, cuninie c)io:{ les limaces,
absolument iutêriouro, comme clioz los poulpes; ou'elle
forme une enveloppe solide et spacieuse, où l'animal peut
se retirer complùtoment, comme l'escargot; soit, enfin,
qu'elle constitue un étui bivalve comme cbez les buîtres.
Quellos que soient ses dimensions et su forme, la coquille
est do nature calcaire; elle s'augmente régulièrement à. la
piM'iiibérie, c'est-à-diro par son bord libre, multipliant ses
tuuilios ou ses tours do spiro au fur et à mesure que le
mnlliisquo so doveloppe. Polio sans cesse intérieurement
par le corps do l'animal qui la lubrélie, la coquille présente
la un aspect nacré on porcelaine que n'a pas son côté exté-
rieur, souvent muni d'un opidorme feutré, d'uu byssus, ou
bien sali ot encroûté par les trottoments,l63 corps étrangers,
les parasites qui s'y tixent, etc. Les coquilles internes dos
calmars et des poulpes sont plus ou moins cornées ; au reste»
on observe toutes les coutextures possibles dans la série
des mollusques. Les usages des coq_uilles sont nombreux et
variés ; accumulées souvent en dépots énormes, elles four-
nissent à l'homme un utile produit pour l'amenderaent des
terres et la fabrication de la chaux, beaucoup, dégrossies
et polios, fournissent la nacre et le burgau employés dans
les arts, ou, par leur substance à couclies diversement co-
lorées, sont utilisées pour fabriquer des camées. Comme
ornements, elles tiennent une grande place dans la toilette
des sauvages; certaines, comme les cauris, font office do
monnaies, ot il en est qui sont restées assez rares, dans
les collections d'amateurs ou les musées scientifiques, pour
valoir encore des sommes considérables.
COQUILLE (^(7/ [Il mil.]) n. f. En T. de typogr., Faute do
composition qui consiste dans la substitution d'une ou do
plusieurs lettres à une ou plusieurs autres : Faire des co-
i^viLi^Kfi. Eiiretwe pleine de coQUiLi.Kfi. Il Faute analogue que
l'on commet eu écrivant : Les coquilles sont itn écueil re-
douté des bibliophiles ; les plus érudils y échouent quelquefois
et croient avoir trouvé U7i néologisme, quand ils n'ont sons
lex ijeux qu'un mot tronqué, échappé à l'attention du correc-
teur. {Kug. Clément.)
Coquille (Guy), en lat. Conchylius, jurisconsulte
et publiciste, né à Decize (Nivernais) on 1523, mort en
1603. Il fit ses études de droit en Italie, puis en Franco, ci
fut avocat à Paris et ensuite à Nevers. Député du tiers
aux états généraux d'Orléans (1560), premier échevin de
Nevers eu I5tî8, il fut nommé, en 1571, procureur général
du duché de Nivernais. Il préserva sa province des mas-
sacres de le Saint-Barthèlemy, et se montra l'adversaire
déclaré des ligueurs. Représentant du tiers aux états de
Blois (1576 et 1588), il fut le principal rédacteur des cahiers
de cet ordre. Il montra un zèle ardent pour les libertés
civiles et politiques. En 1590, il refusa les offres de
Henri IV, qui voulaitle faire entrer dans son conseil. Ses
principaux écrits sont : Dialogue sur les causes des misères
ae la France; Traité des libertés de l'Eglise de France;
Coutume du pays et duché de Aivemais ; Institution au droit
des Français; Histoire du Nivernais; enfin, des Poésies
latines, où il flétrit la corruption de son temps. Ses œuvres
ont été publiées à Paris (1665) et à Bordeaux (1703).
Coquille (Jean-Baptisle-Victor), publiciste français,
né a PtMccy (Vienne) en 1820, mort en 1S91. Il étudia lo
droit, jiuis ht partie de la rédaction de « l'Univers » ot du
« Monde •< . Dans l'un comme dans l'autre de ces journaux,
il soutint avec verve et talent les théories les plus oppo-
sées aux idées que la Révolution a mises en faveur. Coquille
fut conseiller général de l'Yonne, de 1848 à I8.v2. On lui
doit : les Légistes (1863); Politique chrétienne (18GS); Du cé-
snrisme dans l'antiquité et dans les temps modernes (1872);
la /loyauté française [ISIi).
Coquille (La), comm. de la Dordogne, arrond. ot à
3\ kilum. de Neutron, près de la Valouso; 1.524 hab. Ch.
do r. Orléans.
COQUILLER {ki-llé [H mil.]) v. n. Former des coquiMos.
des boursouflures, en parlant de la croûte du pain.
— En T. de modes. Etre roulé en forme do coquille :
Une dentelle qui coquillk.
— V, a. Rouler en forme de coquille, donner la furmo
d'une coquille à : Coquillicr du taffetas.
Se coquHler, v. pr. Etre, devenir coquille.
GOQUILLET {ki-llê [Il mil.]) n. m. Bot. Nom vulgair^d'un
champignon du genre polypore, lo polyporo en bouquet,
dont lo chapeau a la forme d une coquille. ,i On l'appelle aussi
COyUILLIER ou COQDILLIÈEE, Ot COtiUlLLIÈRK KN HOUQUliT.
— Constr. Pierro calcaire d'une taillo difficile, par suite
de la très grande quantité de coquilles qu'elle renferme
dans sa contexture.
COQUILLEUX [ki-lleû [Il mil.]), EUSE adj. Rempli do
co(|uillus : Terrains coquillkdx. ii Fig. Dilïicultuoux : Es-
prit COijUILLHUX.
COQUILLIER [ki-llé [/Z mil.]) n. m. Collection do coquilles ;
l)oîto ou vitrine qui renferme une
collection de coquilles.
COQUILLIER {ki-llé [Il ml!.]), ÈRE
frad .co7ui7/e] adj .Qui renferme des co-
quilles fossiles : Calcaire coyoïLLiER.
COQUILLO {ki-llo [Il m\\.]) n. m.
Nom vulgaire désignant los noyaux
des fruits ou drupos do Vattalée.y. co
mot.
COQUILLON [ki-llon [llmW.]) n. m.
Monn. Nom dunnô à la goutte d'ar-
gent fin qu'on retirait de la coupoUo
a laide du brassoir, a cause do la
forme do coquille qu'affectait ce métal ù l'extrémité de
l'instrument.
— Archéol. So disait do la patto du chaporon, porté par
1ns femmes au moyeu Ogo, quand elle était froncée et re-
levée eu forme de coquille : Un chaperon a cotiViLLo^i.
COQUIMATLAN, village du Mexique (Etat do Colimal :
^.o■2:, bab. '
GOQUIMBERT {kin-hèr') n. m. Jeu do quilles, qui était en
usage dans la Touraino. il Partie do qui perd gagne au jou
do dames. (On dit aussi, dans co dernier sons, coyuiNUAT.)
COQUIMBITE {kin — do Coquimho, n. do lieu) n. f. Nom
doiiiic par II. Koso et Koboll A une variété do sulfate hy-
draté naturel do U^r qui a été trouvée dans la province
de Coquimho, au Chili, ot qui est uno substance ulanclio,
cristallisant ou dirhomboôdro.
COQUILLE - COR
^ COQUIMBO, ville du Chili ( prov. du mAmo nom), à
rembouchure du fiouvo côtier et sur la haie de Coquimho;
5.000 liai». Bon port, qui envoie eu Europe le cuivre quo
produisent en abondance les mines des environs. — i^a
province de Coquimho a 199.700 hab., sur 33.123 kilom. carr.
de superlicio.
COQUIN (kin), INE n. et adj. So dit d'une personne do
rien, d'une personne vile ot méchante : Un cotjuiN est celui
à qui les choses les plus honteuses ne coiitent rien à dire ou
à faire. (La Bruy.) il S'emploie souvent comme terme inju-
rieux, sans signification précise, pour désigner uno per-
sonne dont on n'est pas content, ii So disait surtout, autre-
fois, en parlant d'un domestique, d'un employé, d'un jeune
homme dout on voulait blâmer la conduite ou mépriser la
coudition : Mes coquins de fils, de nevtfuj-. Un coquin de
valet. Il So dit, en plaisantant, pour désigner une personne
vive et espiègle, particulièrement uq eufant de co carac-
tère : Un aimable petit coquin.
— Fam. Heureux coquin. Heureuse coquine. Personne qui
a eu quelque bonne fortune.
— n. m. Lâche, infâme ; Duclos disait de je iie sais quel
bas COQUIN : « On lui a-ache au visage, on le lui essuie avec
le pied, et il remercie. « (Chamfort.)
— Loc. fam. Ai'rète-coquins, Gendarme.
— n. f. Femme débauchée, adonnée au libertinage :
Dépenser son argent auprès des coquines.
— Econ. dom. Sorte de vase dans lequel, autrefois, on
faisait cuire la viande.
— Loc. fam. Métier coquin. Métier qui ne donne aucun
mal, qui n'a rien do fatigant, ii Vie coquine. Vie mollo.
douce et paresseuse, ii i'eux coquins. Yeux qui expriment
la malice, un esprit égrillard, etc.
— Helminth. Ver coquin. Nom vulgaire du ténia ou ver
solitaire.
— Paov. : A coquin honteux plate besace, Celui qui man-
que do hardiesse no saurait s'enrioliir.
COQUINBAT {kin-ba) n. m. Au jeu de dames, Syn. do
C0gDIMBi:RT.
COQUINER (/■.-() V. n. Mener la vie d'un coquin ou d'un
gueux ; mendier.
COQUINERIE [ki-ne-rî) n. f. Action de coquin : Commettre
des coQUiNERiES. Il Caractère du coquin : Etre d'une coQui-
NiiRiE achevée.
COQUINET {ki-nè) n. m. Fam. Petit coquin, petit voleur.
COQUINISME (ki-nissm') n. m. Art ou métier de coquin :
Le COQUINISME fleurit partout.
COQUIOULE {ki — du provenç. couquiolo, herbe de cou-
couj n. f. Nom vulgaire, dans les campagnes, do la fétuque
ovino, sorte de graminée. il On dit aussi coquiolk.
COR (du lat. cornu, corne, parce que cet instrument a
remplacé les anciennes trompes de chasse, qui étaient do
simples cornes de ruminants) n. m. Mus. Instrument à
vent, composé d'un tube contourné en spirale, et dont le
pavillon est très évasé. (Se dit, improprement, de la trompe
de chasse) : Sonner, Donnei' du cou. Cor d'orchestre. Cor
de chasse. \\ Cor des Alpes, Instrument suisse en bois de
sapin, dont les bergers se servent pour appeler leurs
troupeaux, il Cor double. Cor pour jouor dans tous les tons.
Il Cor omnitonique. Cor qui permet à l'exécutant de régler
d'avanco son instrument pour jouer dans un ton quel-
conque. ;i Cor russe, Sorte de trompe qui n'a qu'une note.
(On en réunitplusieurs pourjouerunesymphonie,etchaquo
musicien donne la note de sou instrument au moment né-
cessaire.) Il Cor anglais. Cor de basset. Cor à pistons. V. la
partie encycl.
— Par oxt. Musicien qui joue d'un do ces divers instru-
ments : Le premier cor de l'Opéra.
— A cor et à cri, loc. adv. A grand bruit, il Chassera cor
et à cri. Chasser à grand bruit, avec le son du cor et le cri
des chiens de meute. (Ce genre de chasse constitue lart do
la vénerie à proprement parler.)
— Blas. V, la partie encycl.
— Ichtyol. Syn. de corbeau de mkr.
— Métrol. Mesure de capacité, usitée chez los Hébreux
et chez les Egyptiens, pour los liquides ot les grains.
— MoU. Cor rte mer. Sorte de gros buccin dont on pout
tirer des sons très forts.
— Allus. littér. : Cor d'Astolphe, Allusion au cor mer-
veilleux que possédait Astolpho, un des personnages du
Roland furieux. V. Astolphk.
— Allus. uist. : Cor de Roland, Allusion au cor légen-
daire du paladin Roland. 11 était d'ivoire et rendait dos
sons effrayants. Corné dans la vallée de Honcevaux, Ro-
land, pour appeler à son secours, sonna do son cor avec
tant do for(;o qu'il so rompit les voines du cou. Autrefois,
Toulouse, lilayo ot d'autres villes du Midi gardaient un
instrument de co genre, qu'on prétondait ôtro lo cor do
Roland.
— Cor d'Alexandre. Uno tradition veut qu'Aloxandro so
soit servi, dans ses campagnes, d'un cor i dimensions co-
lossales. Il en faisait usage pour rappolor ses soldats, qui
pouvaient l'cntondro â uno distance de lOO stades, c'est-à-
diro 18 kilomètres. Le jésuite Kirchor on a donné uno
description. IVaprôs lui, lo diamètre de l'anneau aurait
été de 5 coudées (2", -10) ; pour en faire usago, on le suspen-
dait a trois porches. Au xviii* siècle, lo physicien alle-
mand Huth voulut so rendre compte tlos otrets d'un pareil
instrument; il tU construire un modèle on tôlo, dans les
dimensions indiquées plus haut, et il trouva qu'un cor do
cetto sorte roprésonlorait un porto-voix d'un offot con-
sidérable.
— Encycl. Mus. Lo cor dérivo do la trompe do chasso,
(jui est uno invention fran-
çaise remontant au xvi' s. Il
no donnait d'abord (pie des
sons ouverfo, parconséquonl
unogammu très iHcomplète,
formée seulomont do la to-
nique ot do ses aliquotcs, ot
on assure quo c'est un Alle-
mand nommé A. J. Hampel
nui, versiomillouduxviii's.,
uécouvrit tpi'en introduisant
la main plus ou moins profondément dans lo pavillon do
rinstrument, il était possible d'obtenir toutes les notes qui
complétaiont la gamme rationnelle. Co sont ces notrs,
(dttonuos â l'aide i\o la mam, qu'on appelle des sons bou-
chés, pari'o qu'elles sont plus siuirdos «pio los nutus dites
•■ ouvertua >, donuéos naturollonionl par l'instrumont.
Cor d'harmonlo.
Voici l'échelle du cor, en sons ouverts, notés uno octavo
au-dessus do l'effet produit :
\a^. — ^
#=
—o~
ni^ifi
>-!0-
-rt
■X^IlS:
Et voici
i¥ —
.son
échelle
complcto,
il
— 1
avec
les
rr-f
sons
bouchés :
K^
h
-a
—
=^
ÉzLs
'ho '■ 1
Etendue tlu cor
fi iVisttms.
Le cor est formé d'un tube de cuivre trois fois cnroulo
sur lui-même, relativement étroit près do son embouchure,
et qui, arrivé à son extrémité, s'élargit graduellement
jusqu'au pavillon. Le cor est un instrument à embou-
chure ot joue toujours en ut; au moyen de tuyauï mobiles,
dits corps ou tons de rechange, il peut changer do ton et
jouer en ré. en mi, en fa, etc. Mais il est à remarcjuer que
les notes du cor n'ont pas toutes la mémo expansion et la
même facilité dans tous lestons, qu'il en est même qui, dans
certains tons, deviennent impossiolcs,ct c'est ce qui fait quo
les compositeurs doivent étudier tout spécialement la na-
ture de l'instrument dans tous ses détails
pour l'écrire d'une façon rationnello et
pour en obtenir les effets qu'il désirent.
Le cor ordinaire est appelé générale-
ment cor d'harmonie, pour le ditférencier
du cor à pistons, qui n'a point tous ses
défauts, mais qui n a point non plus tou-
tes ses qualités. Les parties de cor s'écrivent en clef do sol.
— Cor à pistons. Le cor à pistons, qu'on appelle aussi
cor chromatique, est un instrument auquel sont .
adaptés trois pistons qui non seulement rendent /
inutiles les tons de rechange du cor ordinaire,
mais encore lui permettent do donner, dans une
étendue de plus de trois octaves et demie et sans
jamais se servir de sons bouchés, tous les inter-
valles chromatiques.
Cette invention, qui remonte à 1S14, est due â
l'Allemand Sœtlzel, qui imagina do placer deux
pistons sur la pompe de l'instrument pour mettre
en communication i'air avec des tubes ouverts
pour chaque note au lieu d© ne produire ces
notes qu'à l'aide
de la main dans
le pavillon. Co
procédé fut per-
fection né par
divers facteurs;
entre autres,
Schlott et Schu-
ster, puis par
les Français
Meifred et
Adolphe Sax. „
Malheureuse- ^°'" ^ Pistons. Cor anglais,
meut, cet avantage n'est obtenu qu'aux dépens de la qualité
du son. En effet, la sonorité du cor à pistons, un peu pâ-
teuse et sans rayonnement, n'a ni la
douceur ni léclat de celle du cor ordi-
naire. On se sert, le plus souvent, du cor
a pistons en fa, et les parties s'écri-
vent, selon lo besoin, en clef de fa ou
en clef de sol.
— Cor anglais. Le cor anglais est un
hautbois en fa; il est à cet instrument
co que l'alto est au violon, car il est do la m^mo famillo
et sonne une quinte plus bas. Il s'appelait
autrefois hautbois de chasse. C'est à un
Italien, Joseph Ferlendis, qu'on attribue
l'idée de courber cet instrument on uno
sorte do demi-cercle pour on faciliter
le maniement; il ressemblait ainsi à un
certain cor de chasse on usago en An-
gleterre, et l'on suppose quo c'est à cetto
analogie dans la forme quo l'ancien
hautbois de chasse reçut le nom do « cor
anglais ". Les parties du cor anglais
s'écrivent sur la clef d'uf second© ligne.
La sonorité
do l'instru-
ment est pé-
nétrante, un
peu criarde
ot nasillarde,
ot il exprime
surtout la
tristesse ot
la mélanco-
lio. L'instru-
m o n t quo
nous appe-
lons « cor an-
glais » est souvent désigné, on Anglotcrro, sous lo nom
do ■ cor français » ( french /lom).
— Cor de basset. I^o cor do basset,
instrument fréq nomment employé
Etendue du cor
uiiglais.
Cor tlo chasse.
Cor tlo baaact.
jadis, mais presquo inusité aujour-
d'hui , ost à la clarinette co quo lo
EtonJno du cor
(lu b.lSilol.
'i
Notes donoiioB par lo cor do chasso.
cor anglais ost au hautbois, car il
ost do la mémo famillo ot sonno uno quinto plus bas
au'ollo. Aussi pronait-il parfois lo nom do clarinolto-alto ;
ostonAï. On pré-
tond qu il a été in-
venté à Passation
1770, ot perfec-
tionné quelques
années plus tard,
à Prosbourg, par
un facteur nommé
Lolz. I^a sonorité
du cor d© basset
est onctuouso, un
pou sévère ot d'un Notes du oor do ohnsso dorltes en do.
grand charme.
— Cor de chasse. Im cor do chasso, instriimonl cyné"
gétiquo, n'est autre choRo, on réalité, qu'un cor d'harm'unio
COR — CORAILLER
en ré, sans pistons ni tons de rechange. II n en diffère que
par sa fabrication pluscommune. Les fanfares de chasse ue
font entendre que dos notes ouvertes, ei qu on écrit en rfo.
— Archéol. Les cors du moyen âge, qu ils soient desti-
nées à la chasse ou à la guerre, sont, en général, do
crandes cornes courbes avec des viroles et une guige,
cordon ou ganse qui servait à les pendre au cou. Ils sont
faits do métal, do verre, do corne ou d'ivoire; dans ce
dernier cas, ils
rentrent dans la
catégorie des oli-
fants. Les grands
cors ou trompes do
chasse enroulés en
spirale, faits de
cuivre , apparais-
sent au xvi*^ siècle.
Mais l'ancienne
forme à courbe
très ouverte resta en usage jusquau xviii" siècle, sous
les noms de cor sarrasinois ou cor de Turquie.
— Art milit. Employé jadis comme instrument de musi-
que dans les armées, le cor y est devenu,
comme attribut du chasseur, celui des
corps de troupes légères : chasseurs, volti-
geurs, etc., dont les premiers le portent en-
core au képi et surles boutons de leurs uni-
formes, à titre d'insigne caractéristique.
Le cor est devenu, en outre, linsigne
des meilleurs tireurs dans les troupes
d'infanterie ; il se porte alors cousu sur la
manche gauclie du vêtement : en drap
écarlate dans l'inranterie ou jonquille
dans les chasseurs à pied, pour les ti-
reurs classés dans le premier cinquième
de leur compagnie; et brodé en or ou ar-
gent pour les trois meilleurs tireurs de la
compagnie ou les sous-ofrîciers vainqueurs au concours
annuel de tir.
Blas. Comme figure tiéraldique, le cor est représente
avec sa guige, guiche ou attache, son embouchure tournée
à dextre. Quand le cor est figuré sans at-
tache, il se nomme huchet. Il est dit em-
bouché, enguicki^, virole, quand l'embou-
chure, la guiche ou les viroles sont d'un
émail différent, etc.
COR n. m. Véner. Andouiller; chacun
des petits bois d'un cerf. V. andouiller,
CERF, JliUNEMKNT, ROYALE. (Véuer.)
— Péch.Les'pêcbeurs appellentcorune
espèce de poisson de mer connu encore
sous les noms de coracin et de corbeau.
(Ils donnent aussi ce nom à une sorte de
coquille univalve légèrement recourbée
et de laquelle on peut tirer des sous en se servant de la
partie pointue comme embouchure.)
COR (du lat. cornu, corne) n. m. Epaississement de
l'épidermedes orteils, dû à un frottement prolongé : Cou-
per, Extirper un cor. Il Se faire les cors. Se les couper.
Encycl. Pathol. L'usage de sabots ou de souliers
trop étroits amène ces productions sur les phalanges et
les doigts de pieds, aux parties externes généralement.
de bon tireur).
D'argent îi un cur
d'azur.
parfois, cepeudant, entre les doigts eux-mêmes, aux par-
lies internes. Le durillon, Voitpion, la calloaitê, qui peuvent
se faire en d'autres points du corps, sont également des
productions épidermiques, variables par leur siège et leur
implantation sur la peau. Les fortes chaleurs et les chan-
gements de température influencent leur évolution ; mais
celle-ci n'est généralement pas accompagnée de douleur,
ce symptôme n'apparaissant qu'ensuite.
Les chaussures amples évitent ces productions, ou les
rendent peu ou point douloureuses, .quand elles existent.
Des rondelles creuses de caoutchouc empêchent encore
leur compression. Les remèdesplusradicauxsontrej"cis!on,
après le ramollissement par le bain par exemple, par
couches transversales et parallèles, sans entailler la peau ;
les cauttfrisations à la teinture d'iode, l'acide azotique, la
fiotassc caustique, le nitrate d'argent, l'acide acétique, etc.;
es emplâtres ou les pommades aux mêmes substances
plus ou moins localisées, ou encore au diachylon, à l'acé-
tate de cuivre, à l'huile phosphorée. Ma is tous ces moyens,
de formules souvent secrètes, sont souvent infidèles ou
dangereux, et doivent avoir leur action bien restreinte au
siège du mal.
— Arc vétér. On appelle cor une mortification ou gan-
grène sèche des tissus superficiels du corps (peau et tissu
cellulaire sous-cutané), dans un endroit circonscrit, pro-
duite par une pression longtemps continuée d'une pièce de
harnachement (selle, bat, etc.). C'est généralement sur le
dos du cheval, du mulet ou de l'âne, que se produit le cor.
On prévient la production du cor en traitant la contu-
sion qui le précède par des astringents et surtout par la
suppression de la cause. Lorsque le cor est développé, on
le traite par des excitants, aidant au travail naturel d'éli-
mination qui se produit, et que Ton complète par l'extirpa-
tion chirurgicale.
COR et CORAL n. m. En T. d'archéol.. Cœur de chêne,
bois do choix, noirci et durci par un long flottage, et em-
fdoyé, au moyen âge, pour les travaux d'ébénisterie fine,
a coutellerie, etc. (Dans les vieux inventaires, coral est
souvent écrit corail, ce qui prête à la confusion.)
CORA n. m. Ornith. Espèce d'oiseau-mouche.
CORA (du gr. kora, vierge) n. f. Nom donné quelquefois,
dans l'antiquité, aux monnaies d'Athènes, parce qu'elles
avaient pour type la tête d'Athéna, qui était souvent dési-
gnée sous le nom do A'ora (la Vierge).
GORA (Guido), géographe italien, né à Turin en 18^1,
qui, après avoir complété ses études géographiques en
Allemagne, fonda, en 1872, le Cosmos, la plus importante
revue de géographie en Italie.
CORA ou CORÉ. Myth. gr. Une des grandes divinités
grecques, adorée surtout en Attique. Elle était fille de Dé-
môtor. Enlevée par Hadès, qui l'épousa, elle devint reine
dos enfers sous le nom de Pergéphone. Elle était associée à
Démêler dans le culte d'Elousis. On célébrait en leur
honneur plusieurs fêles, dont les principales étaient les
tlicsmop/ioriex, les petites et les grandes éleusinias. Aux
mystères d'Elousis, on représentait devant les initiés un
drame sacré qui figurait les aventures de Démètcr et do
Cora. C'était la raison d'être de cette grande salle d'ini-
tiation, munie de gradins comme un théâtre, qu'on a ré-
cemment retrouvée et déblayée à
Eleusis. Les aventures des deux
déesses ont souvent inspiré les poè-
tes et les artistes grecs ; c'est un
des sujets qui reparaissent le plus
fréquemment sur les vases peints.
On appelait cette déesse A'ora en
pays dorien, et Kuré en pays ionien.
GORABIA , ville de Rcumanie
(district de Komanati); 4.600 hab.
CORACE n. m. Rel. ant. V. corax.
CORACH [rak') n. m. Petit bateau
de pêche portatif du pays de Galles.
Il On dit aussi corade.
CORACIADÉS [si-a) n. m. pi. Fa-
mille d'oibeaux passereaux dentiros-
tres, comprenant les i-olliers, eunjs-
iomes, leptosomesQlbrnclujpteracias, Cov-x
tous genres propres aux régions
chaudes ou tropicales de l'ancien monde. — Un coraciadé.
CORACIAS {si-ass) n. m. Nom scientifique des oiseaux
du genre rollier.
CORACIEN, ENNE [si-in, en' — du gr. korax, akos, cor-
beau) adj. Qui ressemble au corbeau.
CORACIN n. m. Nom anciennement donné à un poisson
do la Méditerranée, appartenant au genre corb (coi^ina
nigra). C'est le coracinus de Rondelet, le corbeau des Pro-
vençaux. V. CORB.
CORACINE ou CORACINA n. f. Nom, aujourd'hui tombe
en synonymie, de divers oiseaux appartenant aux genres
yijmnodère, choucari, pijrodcre et céphaloptére.
CORACIQUE (rad. corax) adj. Qui a rapport à Mithra,
à son culte, ù. ses mystères: Les 7nijstères coraciques.
— n. m. pi. Mystères de Mithra : Assister aux cora-
CIQDES.
I CORAGITE n. f. Oxyde naturel d'urane, résultant du
mélange du péchurane et de la gummite.
CORACLE u. m. Petit bateau en osier, dont se servaient
les Gallois.
CORAGO (du gr. korax, akos, corbeau), préfixe employé
en anatomie, et qui signifie En forme de bec de corbeau.
CORACO-BRACHIAL adj. et n. m. Se dit d'un muscle du
bras qui s'attache au milieu de l'humérus, à l'apophyse
coracoïde, et a pour usage de porter le bras en avant et
en dedans. Syn. de mdscle perforé.
CORACO-CLAVICULAIRE {1er) adj. Se dit du ligament
qui réunit l'apoi'hyse coracoïde et la clavicule.
CORAGO-CUBITAL adj. et n. m. Se dit d'un muscle qui
s'attache à l'apophyse coracoïde et à l'avant-bras : Muscle
C0RAC0-CDB1TAL.
CORACO-HUMÉRALadj. et n. m.Anat. Syn. decoFAcc-
BRACHiAL. Il Se dit aussi du ligament qui s'étend de l'apo-
pliyse coracoïde à la grosse tubérosité de l'humérus.
CORACO-HYOÏDIEN, ENNE adj. Anat. Syn. de homo-
HYOÏDIEN, ENNE.
CORACOÏDE (gr. korakoeidès; de korax, akos, corbeau,
et eidos, aspect) adj. et n. f. Se dit d'une apophyse de
l'omoplate, que sa forme a fait comparer au bec d'un cor-
beau : Apophyse coracoïde. La coracoïde.
CORACOÏDIEN, ENNE (rfi-m, en') adj. Qui appartient à
l'apophyse coracoïde : Echancriire coracoïdienne.
CORACOPSIDE OU CORACOPSIS {psiss) n. m. Genre
d'oiseaux grimpeurs, l'amille
des psittacidés, tribu des
psittacinés, comprenant des
perruches propres à Mada-
gascar et aux Mascareignes,
et dont on connaît six ou sept
espèces. (Les coracopsides
sont do taille moyenne ; leurs
pieds et leur langue sont ceux
des perroquets ;leurplumage
noir, mais terne, rappelle ce-
lui des corbeaux.)
GORAGORA, ville du Pérou
(dép. d'Ayacucho [prov. de
Parinacochasj). près du fieuve
côtier Yanca ; 4.i30 hab. Centre de mines d'or et d'argent.
CORAGO-RADIAL adj. et n. m. Se dit du muscle biceps
brachial qui s'attache à l'apophyse coracoïde et au radius.
CORAH n. m. Tissu de pure soie, qui est une espèce de
foulard écru ou imprimé fabriqué dans l'Inde.
CORAIGNE {règn) n. f. Pain de pastel en forme de boule.
Il On dit mieux cocaigne, et cocagne.
CORAIL {ray' — du lat. corallium, même sens) n. m.
Zooph. Genre d'alcyonaires, famille des gorgonidés, type
de la tribu des corallinés, comprenant des polypiers (îen-
droïdes, dont l'espèce la plus commune est le corail rouge
de la Méditerranée {corallium rubrnm), si usité en bijouterie.
(D'une façon générale, on entend par coraux tous les ma-
drépores ou anthozoaires dont les polypiers forment, en
certaines mers, des récifs immenses qui ont concouru, aux
époques antérieures, à établir des gisements calcaires
d une importance considérable [calcaire corallien, etc.].)
— Bot. Corail des jardins. Nom vulgaire du piment, par
allusion à la couU ur rouge de ses fruits, ii Bots de corail.
Arbrisseau d'Amérique qui porte une graine d'un rouge vif,
dont on fait des colliers et des bracelets.
— Comm. Corail artificiel. Pâte dure et colorée que l'on
omploio dans la bijouterie fausse, pour imiter le corail.
Il Corail noir. Nom commercial des tiges de lantipathe.
— Géol. V. la partie encycl.
— Poétiq. Couleur d'un rouge éclatant : Bouche, Lèvres
de CORAIL.
Une lèvro où s'empreint la rondeur du cnrail
De la blancheur des dents relève encor lVm.iiI.
nEi.ii.t.E-
— Zool. Serpent corail, Nom vulgaire d'un serpent,
Yelaps corallinus du Brésil, qui, bien que muni do donts
venimeusiîs, n'en fait pas usage et est complètement
Caracopside.
268
inoff'ensif. (Les récits des voyageurs peu instruits ont donné
à ce serpent une réputation terrible, que rien ne justifie,
sinon sa livrée éclatante, alternativement rouge vif, blan-
che et noire.) V. elaps.
— Encycl. Géol. Le rôle géologique des coraux est consi-
dérable, par la protection qu'ils apportent aux rivages,
quand ils se présentent sous forme de récifs, et par les îles
auxquelles ils donnent naissance au milieu do l'océan, par
leur extension progressive. Les récifs for-
ment des ceintures bordant immédiate-
ment la côte, ou bien se trouvant à une
distance qui peut être fort grande. Ces
bancs de coraux sont quelquefois doubles ;
il y a alors le véc\ï extérieur &n pleine mer,
et le récif intérieur, plus rapproché du
rivage et protégé par le premier. A mer
basse, les premiers émergent sensible-
mont, et leur surface est très irrégulière;
les seconds sont presque complètement
submergés, plus plats et moins troués de
dépressions. Les récifs les plus dévelop-
pés, les plus hauts, font faco à la pleine
mer; ils subissent directement le choc
des vagues et profitent les premiers de
l'alimentation qu'elles leur apportent. Ces Corail,
vagues contribuent aussi à leur démoli-
tion partielle ; les débris tombent à mesure dans les vides
de la masse corallienne et les remplissent. Le cimontage
définitif est apporté après le départ des eaux par le calcaire
des eaux d'infiltration ; c'est ainsi que se sont fortiiéos les
roches pétries de coraux que l'on trouve à tous les &ges
de la série géologique. Prenant naissance à vingt brasses
au-dessous des flots, les coraux croissent en hauteur jus-
qu'au niveau des basses mers; alors, les débris rejetés par
les vagues sur le récif entraînent peu à peu l'émersion
définitive, bientôt suivie de l'apparition de la végétation.
Les îles coralheunes forment ordinairement un cordon
plus ou moins annulaire, renfermant une lagune; tantôt
ce cordon n'est que partiellement émergé, tantôt il l'est
complètement ; dans ce dernier cas, c'est un aroZ^ V. ce mot.
Les îles basses de la Polynésie et presque toutes les îles
de la Micronésie représentent des formations coralliennes.
— Techn. Il existe, plusieurs variétés marchandes de
corail : 1° le corail mort ou pourri, nom donné aux racines
de polypiers recouvertes de dépôts pierreux et de bryo-
zoaires : il a relativement peu de valeur; 2° le corail noir,
corail ordinaire détaché du rocher, tombé dans la vase et
modifié par des émanations sulfureuses : on l'emploie
comme bijou de deuil; 3° le corail en caisse, réunion des
morceaux de toutes les grosseurs : c'est le corail tel qu'il
a été rapporté do la pêche (on l'appelle aussi corail vi-
vant); 4» enfin, le corail blanc, lequel est très rare et ne
diffère du rouge que par la couleur.
On distingue encore dans le commerce un grand nom-
bre do variétés de corail. Chacune est désignée par un
nom indiquant sa teinte et son éclat : corail écume de sang,
fleur de sang, premier, deuxième, troisième sang.
Le corail entre dans l'ornementation d'objets divers :
pommes de canne, manches de couteau, armes de toute
espèce; on l'emploie encore comme bijou dans la confec-
tion des bracelets et des colliers, etc.; il constitue les
grains des chapelets que portent les riches musulmans.
En bijouterie, on fabrique un corail artificiel ou fausse
purpurine, qui est un mélange de marbre en poudre et de
colle de poisson coloré avec du vermillon do Chine. Un
autre corail
artificiel sert
à l'ornemen-
tation des
grottes de jar-
dins ; il suffit,
pour l'obte -
nir, d'enduire
des petites
branches cy-
1 i n d r i q u 6 s
d'une prépa-
ration com-
posée de ré-
sine claire et
do vermillon.
On imite en-
core le corail
avec le cellu-
loïd.
— Pêche et
commerce du
corail. En
quelques en-
droits où le
corail se dé-
veloppe très
jirès des côtes
et à une fai-
ble p r o f 0 n-
deur, ce sont
desplongeurs
et scaphan-
driers qui vont directement sous l'eau faire la cueillette
de ce produit précieux; mais, dans tous les parages do la
Galle, de Bizerte, de Bodre, de la Galite, où sont po-
chées les plus grandes quantités de corail, celte pêche
se fait au moven de filets spéciaux, sortes do dragues,
que traîne un 'petit bâtiment. Le corail est pris par l'en-
chevêtrement do ses branches dans les mailles.
Corail (mer de), partie de l'océan Pacifique, entre
le nord-est de l'Australie, la Nouvelle-Guinée, les îles Sa-
lomon, les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie.
I)ans sa portion orientale, cette mer a des profondeurs
de plus de 2.000, et même, au N.-E., de plus de 4.000 mè-
tres. C'est le plateau sous-marin de l'Ouest, rattachant
l'Australie à la Nouvelle-Zélande, qui porte les formations
coralligônes, et les plus considérables sont les récifs
connus sous le nom de Grande-Barrière australienne, qui
longent la côte, du cap York au cap Sandy.
CORAILLÉ {ra-ill'é [Il mil.]). ÉE adj. Se dit d'un brace-
let, d'un collier dans l'ornementation duquel il entre du
corail vrai ou artificiel.
CORAILLÇR {ra-ill-é [U mil.] — du gr. kora, corbeau)
V. n. ("ruT, en jiarlant du corbeau, u On dit plus souvent
CROASSER.
Piîche du corail sur les eûtes de S:
l
269
CORAILLÈRE {ra-ilt [il mil.] — rad. corail) n. f. Fs-
p^fo lie cli.iloupe l'ii usage dans lo Levant pour la p^cho
du corail ot du
poisson, l'I i)ni
porto une voilo
carrôo , sans
vorj^ue. sur un
petit mal, avec
un foc on de-
dans. H On dit
aussi c o R A -
I, ifcUK, COIÏA-
I.INK, Ot CORAI.-
I.INE.
CORAIL-
LEUR {ra-ill
[H mil.]) n. m. Co.-ailKTC iUli^-ar.o.
Toclin. Pô-
chenrdo corail, il Ouvrier qui travaille le corail. Il Adjoctiv. :
l'ccheitr cor,\illi;ur.
— Pèch. Petite barque gréant dos voiles à bonrcot, le
plus souvent do nationalité italienne, arméo pour faire la
pt^clio du corail sur les côtes de la Méditcrranco.
CORAILLEUSE {ra-Hl [Il mil.]) n. f. Ouvrière qui tra-
vaille le corail.
CORAILLEUX {ra-ill-eii [Il mil.]), EUSE adj. Qui est
formé, composé do corail, qui contient du corail : Ilot co-
KAIIXKUX.
CORAÏSGHITES OU CORÉÏSCHITES fde larabe Co-
retsch), nom de l'une dos principales tribus arabes, qui
habitait à La Mecque et dans son voisinage immédiat, et
qui, avant l'époque de Mahomet, jouissait du privilège
^e garder ot d'administrer lo temple de la Caaba. (Maho-
met appartenait à cette tribu, dont presque tous les mem-
bres se tournèrent contre lui lors de sa prédication.) — Un,
une CORAÏSCHITE ou CORKÏSCHITE.
CORAL (Etienne), typographe français du xv" siècle,
né à Lyon. Il fut le premier qui établit une imprimerie à
Parme (1473). Ses éditions de Catulle et des Silves de
Staco (1473), ainsi que des œuvres de Pline l'Ancien (1476)
et d'Ovide (1477), sont fort estimées.
CORALIÈRE n. f. Mar. V. coraillèrk.
CORALIOÏDE (de corail, et du gr. eidos, aspect) adj.
Qui est de la nature du corail.
CORALLACHATE {kaf — du gr. korallion, corail, et
akhatès. agate) n. m. Agate couleur de corail et parsemée
de points à reflets d'or.
CORALLAIRE {lèr — du lat. corallhim, corail) adj. Qui
tient du corail, qui a l'apparence du corail : Polype coral-
LAIRE.
CORALLÉ, ÉE fdu lat. corallhim, corail) adj. Pharm. Qui
coniient du corail : Potion coralléi:. (Vieux.)
CORALLIAIRES (ral-li-èr') n. m. pi. Classe de polypes
à laquelle appartiennent les coraux. — Un coralliaire.
— Encycl. Les coralliaires, nommés aussi anthozoaires
ou actinozoaires, comprennent tous les polypes pourvus
d'un tube stomacal et de replis mésentéroïdes, à organes
sexuels internes, sans génération médusoïde, réunis fré-
quemment en colonies, qui forment, par des dépôts cal-
caires, des coraux.
Un coralliaire peut être considéré comme étant formé
d'un sac à paroi assez épaisse, dans laquelle on rencontre
une couche ectodermique externe, une couche entoder-
mique interne, et entre les deux, une substance conjonctive
d'épaisseur et de structure variables, constituant lo méso-
derme. Le sac présente un oritice, la bouche, autour de
laquelle se trouvent un nombre variable do tentacules
creux.
La bouche, située au milieu du disque buccal, entourée
do bourrelets labiaux, est l'unique ouverture do la cavité
gastro-vasculaire et fait également fonction d'anus.
Los coralliaires sécrètent un squelette calcaire, qui est
tantôt colonial, tantôt propre à chacun des polypes qui
constituent la colonie. Le squelette se compose d'une enve-
loppe extérieure cylindrique, développée dans les parois
du corps de l'animal et portant le nom de miiyaitîe. Au
centre du polypier peut exister une colonne calcaire qu'on
appelle la cohanelle. Entre la columelle se forment sou-
vent une ou plusieurs rangées de lamelles qu'on nommo
]i' fi palis. Les lamelles horizontales divisant l'intérieur du
polypier portent le nom do planchers.
Chez les coralliaires, les sexes sont en général séparés,
Mais la reproduction cependant peut être asexuée ot so
faire soit par bourgeonnement, soit par scissiparité.
Tous les coralliaires sont marins et vivent de préfé-
rence dans les mers chaudes. Il en existe cependant,
comme quelques octactiniairos ot les actinies, qui vivent
sous toutes les latitudes.
La classe des coralliaires comprend deux ordres : les
ALCY0NA1UKS ( ulci/onum , pennatula , corallium , f/on/o-
nia, etc.) fit les zoanthairks. Ce dernier groupe comprend
lui-même les trois sous-ordres suivants : les actiniaires,
les antipathaires et les madréporaires.
CORALLIDIUM {di-om') n. m. Genre d'épongés pier-
reuses, famille des rhizomoridés, comprenant des formes
plates, coniques ou cylindriques, rugueuses sur leurs cô-
tés, etc. (L'espèce tyiio est lo coralUdium diccratinum du
jurassique de Kelhoim.) ^
CORALLIEN, ENNE {li-în, en') adj. Qui est formé do co-
raux. Il Formations coralliennes, liécifs coralliens. \ .coKML.
Il Calcaire corallien. Calcaire composé do débris do coraux
fossiles. Il Etaffe corallien, Eta^o appartenant à la partie
moyenne du jurassique supérieur. (Il est également dé-
signé par le nom do séquanikn.)
GORALLIFËRE Mu lat. corallium, corail, et ferre, por-
ter] ou CORALLIGÈRE (du lat. corallium, corail, vt t/erete,
porter! adj. Qui ]n)rte dos coraux : Hocher conAt.ùvhiv..
GORALLirORMB (du lat. corallium, corail, et i\o forme)
adj. Qui a la lornic du corail.
CORALLIGËNE fdu lat. corallium, corail, ot generare,
prodiiin*) adj. Qui |)roduit la substance calcaire dos co-
raux : ()rfpi7iisnii; coiiai.lio^cnk. Tissu coitALLUiJiNK.
CORALLIN, INE Hat. coralUnus ; do corallium. corail)
adj. Qui eut rougo comme du corail : Lèvrea cor\llinks.
CORALLINAIRE {nèr') adj. Qui a quoique rapport avec
lo corail : Sutjslance corallinairk.
CORALLINE (rad. corail) n. f. Annél. Genre do chéto-
podos.
— Bût. Plante cryptogame do la classe dos algues, à
rameaux incrustés d'une matière cal-
caire : Avec la cokallink, on prépare
des poudres vermifuges.
— Chim. Substance colorante rouge,
préparée au moyen du phénol, li On a
écrit quelquefois coraline.
— Miner. Agate cornaline, qui est
do la couleur du corail.
— Moll. Nom vulgaire du peigne san-
guinolent.
— Pêch. V. CORAILLÈRE. Il On écrit
aussi CORALINR.
— Teint. Matière colorante rougo
orange, que l'on emploie principalement
pour la teinture du coton et l'impressioa
sur calicot.
— Encycl. Bot. Le genre coralline CoralUne.
comprend une vingtaine d'espèces, dis-
séminées dans toutes les mers, mais plus nombreuses
dans les régions équatoriales. La plupart croissent en
touffes plus ou moins épaisses sur les rochers battus par
les Ûots; quclciues-unes vivent en parasites sur les va-
rechs. La coralline oflicinale a joui, dans l'ancienne ma-
tière médicale, d'une grande réputation, comme anthel-
minlhiquo et absorbant; mais, sous ce nom, on débitait
un mélange d'algues très diffé- rentes, que l'on remplace
aujourd'hui par la mousse de Corse.
— Chim. On obtient la coralline en chauffant 6 parties
de phénol avec 1 partie d'acide oxalique déshydraté et
3 parties d'acide sulfurique concentré à 125°, pendant quel-
ques heures ; la masse, oouillie ensuite avec l'eau, se soli-
difie en une substance résineuse cassante. La réaction qui
se produit est très complexe et donne naissance à diverses
matières colorantes, que l'on réunit commercialement sous
lo nom de « coralline ».
Ou a pu préparer, avec ce mélange, les corps suivants :
10 la coralline rouge, C" H^'O'", ou péonine, cristallisant
dans l'alcool en longues aiguilles rouge cramoisi, et dans
l'acide acétique en prismes verts à reflets métalliques et
fondant à 156° ; 2" la coralline jaune, ou aurine, ou acide
rosolique rouge grenat, C* H'*0*, cristallisant dans l'acide
acétique en beaux cristaux rouges brillants ou on petites
aiguilles à reflets bleuâtres ; 3" diverses substances que
Ion a désigTiées sous les noms de corps A, B, C, D, E, ou
mieux d'acide rosoliq^ue à reflets métalliques ou méthyi-
aurine (corps A), d'acide rosolique rouge grenat ou aurine
(corps B), à'aurine oxydée (corpsC), d'acide leucorosolique
(corps D), d'acide pseudorosolique (corps E).
La coralline est une matière colorante qui peut être
utilisée en teinture et dans l'impression des tissus, ainsi que
dans la fabricatioD des laques pour papiers peints. Asso-
ciée à la fuchsine, elle produit des nuances cerise très
pures. La soie et la laine exigent peu de mordants pour
cette teinture, mais le coton et le lin au contraire ont be-
soin de mordants énergiques, tels que les sels d'étain.
La coralline détermine fréquemment des maladies do
peau; aussi son emploi nécessite-t-il des précautions.
CORALLINÉES n. f. pi. Tribu d'algues marines, ayant
pour t>'|)0 le genre coralline. — Une corallinée.
CORALLINÉS n. m. pi. Tribu d'alcyonairos , dont le
genre corail est lo type. (Les corallinés so caractérisent
par leur axe pierreux inarticulé, formé d'une masse fonda-
mciitalecristallineetdospiculés calcaires soudés. [Claus.])
— In coralline.
CORALLINOÏDE n. m. Nom donné à certaines espèces
de lichens, des genres cétraire, cladonie, spérophore ot
sléréocaulon, dont le port rappelle celui dos corallinés.
CORALLIO GRAPHE (du gr. koratlion, corail, etgraphein,
écrire) n. Naturaliste qui fait des éludes sur les coraux,
rpii écrit sur cette matière. (Peu usité.)
CORALLXOGRAPHIE {fi — rad. coralUographe) n. f.
Traité sur les coraux. (Peu usité.)
CORALLIOGRAPHIQUE (fik') adj. Qui a rapport à la
coralliograpbio : Etudes coRALLiooRAriiigi'Ks.
GORALLIOPHAGE ou CORALLIOPHAGA n. m. Genre
de mollusques lamellibranches (pélécypodcs), famille des
cyprinidés. comprenant des formes à coquille irrégulièro,
souvent subcylindriuuo, et qui perd mémo généralement
tout contour caractéristique, quand ollo est encastrée
dans les rochers.
— Encycl. Les coralliophagcs vivent dans les conduits
creusés par les pbolados ot autres mollusques, ou dans des
interstices do rochers; une fois entrés, ils n'en sortent
plus et leur coquillo continu© à so développer en prenant
lo contour do sa retraite.
CORALUOPHILE ou CORALLIOPHILA n. m. Genre de
niollusqu(>s, type de la famille des coralliophilidés.
CORALLIOPMILIDÉS n. m. pi. Famille de mollusques
gastéropodes, comprenant dos formes ressemblant aux
pourpres, mais ayant une coquillo ruçuouso, irrégulière,
a spiro courte. — Un cohalliophilidb.
— Encycl. Les coralUophtlidés, commo l'indique leur
nom, vivent oxclusivoment dans los madrépores, où ils
demeurent fixés parfois complètement. Ils sont répandus
dans lo grand Océan avec les genres rhisochilus, coral-
linphila, leptoconchus, maijiUis, râpa; ils comptent des
représentants fossiles dans les terrains tertiaires.
CORALLlSTES(/t-«/éM)n. m. Genre d'épongés pierreuses,
famille des lithistidés, comprenant des formes linéaires ou
on feuillus aplaties, répandues surtout dans l'Atlantique.
(Le genre compte on tout six ou sept espèces.)
CORALLOBOTRYS {triss) n. m. Gonro d'éricacéos, série
des vaociniées, sniis-série des ouvacciniées, habitant les
monlagnos do l'Iniio. (Les corallobotrys sont des arbustes
épiphytos A feuilles alternes, ù Heurs ponlamères d'un
ronge" vif, disposées on corymbos.)
CORALLOCARPE n. m. Genre do cucurbitacéos, tribu
des cucumérinées. (Los corallocarpes sont dos herbes
couchées, habitant les régions tropicales do l'Afrique et
hrs Indes orientales cl occidentales.)
CORALLOCÉPHALE n. m. Genre d'algues rapporté aux
coralUnées ou aux codiéos, caraclériséos par leur froudo
CORAILLÈRE — CORAS
droite ou ramifiée, recouverte d'une coucho calcaire ot
remplie d'une matière verte.
CORALLODENDRON {din) n. m. Genre do champignons
filanii'iiioiix et coralloides, voisins des isariés.
CORALLOÏDE (du gr. korallion, corail, et eidos, aspect)
adj. Se dit des végétaux dont les branches sont nom-
breuses et rapprochées, commo celles du corail : La cla-
vaire CORALLOÏDE.
CORALLOPHYLLE n. m. Bot. Syn. do lennoa.
CORALLORHIZE n. f. Genre d'orchidacôcs, do la tribu
des pleurothallées, comprenant deux ou trois espèces qui
croissent dans l'Amérique moyenne et boréale.
CORALRAG (mot angl. formé do coral, corail, et de rag,
fragment) n. m. Calcaire bréchiforme, formé de fossiles
brisés dans lesquels dominent les polypiers. (Ce calcaire,
développé dans lo Yorkshire, appari'ient à l'étage coral-
lien ou séquanien, sous-étage rauracion.) ii Nom sous
lequel on désignait autrefois plusieurs assises corallifères
ou ooIiUiiques du jurassique moyen.
CORAM POPULO (mots lut. sign\(. En présence du peuple,
en public). Parier coram populo. Parler nautement et sans
crainte. (Cette locutiou avait son sens littéral à Rome,
où les orateurs parlaient dans le Forum, devant lo peuple
assemblé.)
Coran, Koran ou AlcoraN, livre sacré des mu-
sulmans. Ce nom, qui signifie étymologiqucment " lec-
ture ", est souvent remplacé dans la littérature arabe par
les suivants : al-mashaf n volume » ; kitab-Allah " livre
d'Allah a ou simplement kilab ■> le Livre par excellence i»,
fourkan n celui qui distingue (entre les vrais croyants et
les infidèles) ». Le Coran se compose de 114 cliapitres
écrits en prose rimée, nommés sourates, dont quelques-unes
sont extrêmement longues, tandis quo d'autres se rédui-
sent à trois ou quatre versets ; elles ont été rangées dans
la rédaction actuelle du Coran, d'après leur longueur, les
plus courtes étant rejetées à la fin du livre. Chacune de
ces sourates est divisée en versets {aiet), et le Coran tout
entier en comprend G. 000, ou, suivant d'autres exégètes,
6.326; lo nombre des mots compris dans toutes les sou-
rates est de 77.639. Chacune d'elles a reçu un nom particu-
lier, tiré d'un verset ou d'une épisode qui s'y trouve ra-
contée. Une des sourates se nomme « la Vache u , une autre
" la Sourate de Joseph ».
Le Coran se lisant dans certaines cérémonies religieuses
est divisé en 60 parties appelées bizb, ou en 30 sections
nommées djouz; quand l'on doit réciter le texte entier du
Coran, on prend 60 lecteurs, qui psalmodient chacun leur
partie, de telle sorte que la lecture se fait assez rapide-
ment. D'après les exégètes musulmans, le Coran est un
des feuillets détachés du Livre qui se trouve dans le Ciel,
et qu'Allah a fait descendre sur la terre pour servir de
guide aux hommes. C'est l'ange Gabriel {Dùbrail) qui ap-
porta chacune des sourates à Mahomet; les musulmans
affirment que le premier de tous les versets du Coran, qui
furent ainsi révélés au Prophète, se trouve dans la sou-
rate 96, et qu'il le reçut dans une grotte du mont Harah,
près de La Mecque. Mahomet ne mit jamais par écrit les
versets que l'ange Gabriel était censé lui apporter du
Ciel, tout au plus quelques-uns de ses compagnons en écri-
virent-ils quelques-uns sur des fouilles do palmier ou sur
des omoplates do chameau ou do mouton. On conçoit que,
dans dételles conditions, le texte du Coran, livré unique-
ment à la mémoire, n'aurait pas tardé à s'altérer, sinon
à s'oublier; aussi, au lendemain de la mort de Mahomet,
le calife Abou-Bekr, son successeur, réunit-il tous ceux
qui avaient assisté aux extases do Mahomet, et qui sa-
vaient un certain nombre de versets par cœur. Le texte
ainsi recueilli fut écrit et on en forma un volume, que lo
calife confia à la garde d'Hafsa, fille d'Omar. On en fil
do nombreuses conies, qui se répandirent chez tous les
musulmans, mais 1 on ne tarda pas à s'apercevoir que de
nombreuses variantes s'étaient glissées dans lo texte
établi par Abou-Bekr, et qu'elles en faussaient lo sens.
Aussi, dès lan 30 do l'hégire, lo calife Omar soumit à
une revision sévère le texte du Coran, et fit briller tous los
exemplaires fautifs ; telle est l'origine du texte actuel du
Coran. Il est probable que, dans cette rédaction, lo texto
du Coran était écrit on caractères koufiques, ot quo les
voyelles n'étaient point marquées, pas plus que les signes
de ponctuation ; ce n'est quo plus tard qu'on les ajouta,
pour faciliter la lecture, ot en mémo temps pour la "fixer.
Ce fut un travail analogue à celui do la Massoje pour la
Biblo. Lo texto du Coran a été très souvent commenté,
aussi bien en arabe qu'on oersan ot en turc ; les principaux
commentaires sont celui ae Tabari, celui do Zamakhshari
et celui do Beidawi.
Coran (Charles-François), poète, né A Paris on 1814.
Il a publié trois recueils remarquables : Onyx (ïSiO);
ïtimes galantes [XZM) \ Dernières éléoances {l»R^) et plu-
sieurs de ses pièces figurent dans los anthologies ; ses
œuvres complètes ont été réunies en 1887.
CORANA n . m. Dialecte africain , appartenant à. la souclio
hottentole du mémo nom.
CoRANCEZ (Olivier df), écrivain français, mort en 1810.
En 1777, il fonda, de concert avec Sautroau do Marsy ot
Cadet do Vaux, le Journal de Paris. la première fenillo
quotidienne française. Il y publia, cl fit ensuite pariiîlro ik
part (1778), uno curieuse* étude sur J.-J. Rousseau, avec
lequel il était fort lié.
GORANGEZ (LouisAIoxandro-Olivier dk), écrivain, né
A Paris en ï77i>, mort en 1832. Il lit partie do la commis-
sion scientifique d'Egypte on 17'.tî». puis devint consul à
Alep ot membre de l'Institut (1811). On lui doit uno Nistoue
des W'ahabis depuis leur origine jusqu'en tS09.
CORANCY, comm. de la Nièvre, arr. et A 6 kil.do Chfttoau-
Chinon.près do l'Yonne; 1.188 hab. Eglise du xv» siècle.
CORANGAHITE, lac d'Australio (Victoria) ; superficie :
233 kilom. carr.
CORANIQUE (nik') adj. Qui a rapport au Coran ; qui est
fait dans lesprit ot selon los principes du Coran.
GORARIO. Biogr. V. CORRARO.
CORAS (Jean mO. j»nsconsuUo français, né A Réalniont
( lanii en ir.ia, mort A Toulouse en 1.^72. II onsei^iita lo
droit A Angers, A Orléans, A Paris, A Padouo et A Ton-
CORAS — CORBEIL
louse, OÙ il devint conseiller au parlcmeot, et fut l'un des
premiers à embrasser le protestantisme. Arrêté après la
Saint-Barthélémy, il fut massacré par le peuple. Il a laissé
plusieurs ouvrages, parmi lesquels Miscellanea juris civi-
lis {1556-1558). Coras avait été rapporteur dans le fameux
procès de Martin Guerre, dont il publia une étude.
GoRAS (Jacques de), poète fraof-ais, de la même fa-
mille que le précédent, néàToulouse en 1630, mort en 1677.
Il est l'auteur dun poème épique : Jonas ou iVinive péni-
tente (1663), connu seulement aujourd'hui par le vers sati-
rique de Boileau :
Le Jonas inconnu sèche daosja poussière;
de trois autres poèmes, Josué, Samson, David, tout à fait
oubliés; d'une tragédie d'/p/ii^^/iie, composée avec Leclerc,
et qui donna lieu à cette épigramme spirituelle de Racine :
Eûtre Leclerc et sou ami Coras,
Deux grands auteurs rimant de compagnie
N'a pas longtemps s'ourdirent granda débats
Sur le propos de leur Iphigénie.
Coras lui dit : La pièce est de naon cru ;
Leclerc répond : « Elle est mienne et non vôtre. "
Mais, aussitôt que la pièce eut paru.
Plus n'ont voulu l'avoir fait l'un ni l'autre.
Il a aussi composé une Vie du jurisconsulte Jean Coras (1673).
CORATIER {ti-é) n. m. Archéol. Nom donné, dans le
Nord, au xiv« siècle, à des gardes proposés à l'inspection
des marchandises, notamment des denrées mises en vente.
(Les coratiers étaientuommés, chaque année et pour un an,
par les baillis et les échevins.)
CORATO, ville d'Italie (Apulie, Fouille [prov. de Bari
délie Puglie]) ; 32.000 hab. Eglise collégiale, couvents.Vîlle
fondée par les Normands au xi* siècle.
CORAULE [râV) n. f. Sorte de danse ou de ronde, dans la
Suiïisû romande, ii Musique de cette danse.
CORAUX [rô) n. m. pi. Famille de polypiers, qui com-
prend les genres isis, gorgone et antipathe. V. corail.
CORAWA {ou-a) D. m. Bot. Espèce de bromélie des
Guyanes, dont la fibre, très forte, est employée par les
Indiens pour faire des cordes d'arc, des fiamacs, des
filets de pêche, etc. (Les Anglais l'appellent silkgrass.)
CORAX {rakss) n. m. Antiq. Nom d'un grade des initiés
aux mystères de Mithra.
CoRAX de Syracuse, rhéteur qui vivait vers le milieu
du v siècle avant notre ère. Corax, déjà fort estimé du
tyran Hiéron, se distingua à la fois dans les luttes poli-
tiques comme orateur de tribune, et dans les luttes judi-
ciaires comme avocat. Cette pratique assidue de la parole
l'amena tout naturellement à étudier les principes de son
art et à tirer de ses expériences personnelles des règles
f)Our les novices. Il recueillit et rédigea les préceptes de
a rhétorique, qui formèrent une sorte de manuel appelé
Tekhnê (Art). Corax est l'un des plus anciens rhéteurs
grecs. On lui attribuait la division du discours en cinq
parties : exorde, narration, argumentation , confirmation,
péroraison. 11 eut pour élève Tisias, qui fut le maître de
Lysias. On a voulu, mais à tort, reconnaître la Technê
de Corax dans !a Rhétorique à Alexandre, qui figure parmi
les œuvres d'Aristote.
GORAT, comm. du Finistère, arrond. et à 34 kilom. de
Cbâteaulin, entre l'Odet et l'Aveu ; 2.565 hab. Sur son
territoire, près de l'Isole, staurotides ou pierres de croix.
CORAY ou mieux ICORAÏS (Adamantines), philologue
et patriote grec, néàSrayrne en 1748, mort à Paris en 1833.
Fils d'un commerçant, il fut
envoyé par son père à Ams-
terdam pour y étudier le
commerce; mais, renonçant
à cette carrière, il vint, en
1782, faire sa médecine à
Montpellier. Docteur en 1788,
il se fixa à Paris. Il travailla
dès lors à réveiller en Grèce
le sentiment national et à
reconstituer la langue hellé-
nique envahie par les voca-
bles étrangers. Ses ouvrages
sont extrêmement nombreux.
Citons seulement : une tra-
duction en grec moderne du
fameux Traité des délits et des
peines de Beccaria (1802),
qui fonda sa réputation ; des
traductions en français ou
des éditions de nombreux au-
teurs grecs; un Mémoire sur l'état actuel de la civilisation
en Grèce f 1803), etc. Le gymnase de Chios, auquel il légua
sa bibliotnèque et ses manuscrits, possède de lui un beau
buste, œuvre de Canova.
GORAZZINI (Francesco), littérateur italien, né àPieve
San-Stefano (Toscane) en 1832. Il s'est surtout occupé de
recherches d'érudition. On a de lui : Mélanges de docmnerits
rares ou inédits (1853) ; le Gouvernement des princes d'j^gi-
dius Romanus (1854); Lettres de Jean Doccace tant éditées
qu'inédites, italiennes et latines (1877); Documents inédits
sur la bataille de Lépante (1878); Histoire de la marine
militaire italienne dans l'antiquité (1882); De la tactique
navale, traduction d'un ouvrage grec anonyme (1883).
Corazzini a, de plus,
fondé et dirigé doux re-
cueils consacrés à des
recherches d'érudition
et de philologie : la JH-
vista filologica lettera-
ria (1871) et les Annali
del museo e délia biblio-
tecadiBenevento{lBlG).
GORB n. m. Genre de
poissons acanthoptèros, famille des sciénidés, compre-
nant des formes différant dos ombrinos ol des maigres par
l'absence de barbillons. (On connaît une vingtaine d'es-
pèces de corbs [corvina\ répandues surtout dans l'océan
Indien. La seule qui habite les mers d'Europe est le cor-
vina nigra de la Méditerranée, appelé aussi corbeau de
mer, corbeau des Provençaux. Ce poisson, long do 18 à
25 centimètres, a une chair très estimée.)
CORBA n. f. Métroi, Nom do deux mesures de capacité
qui étaient usitées en Italie, et dont l'une, pour lo blé,
. Coray.
valait 78', 64, et l'autre, pour Tes liquides, 78' ,59. ii On écrit
quelquefois ce mot corbk.
— n. m. Ornith. Nom vulgaire d'une espèce de goéland
brun. I! Ou dit encore cobbat.
GORBACH (en allem. Korbach), ville d'Allemagne
[princip. de Waldeck], sur l'Itter; 2.480 hab. Deux grandes
églises évangéliques : l'une avec une tour de 75 mètres et
un portail très décoré ; l'autre, l'église Saint-Nicolas, avec
le mausolée du prince Georges-Frédéric de Waldeck. Châ-
teau d'Eisenberg, en ruine. Collège fondé en 1579. Fabrique
de machines, commerce de bois. Victoire des Français sur
l'armée hanovrienne en 1760. Patrie de Bunsen.
CORBACQUE (de la locut. interj. ital. corpo di Baccoî
par le corps do Baccbus!) iuterj. Sorte de jurement imité
de l'italien.
CORBAN n. m. Mot hébreu, qui désignait les offrandes
faites à Dieu et au temple. D'après les traditions pha-
risaïques, opposées à l'esprit de la loi, et condamnées par
Jésus-Christ (Maith. X, 56, Marc VII, ii), quiconque avait
fait corôflH, c'est-à-dire voué ses biens à Dieu, se trouvait
fiar là dispensé du devoir d'assister ses père et mère dans
e besoin, n Dans lo calendrier musulman, le corban est
la fêle des sacrifices; le second baïram, s'appelle aussi
corban-baïram, c'est-à-dire baïram du sacrifice, parce que
c'est à ce moment qu'on sacrifie un grand nombre de
moutons à l'occasion du pèlerinage de La Mecque.
GORBARA, comm. do la Corse, arrond. et à 22 kilom.
de Calvi, non loin de la mer ; 1.053 hab.
CORBAT {ba) n. m. Un des noms du cormoran.
CORBE n. f. Archéol. Ancienne embarcation flamande,
en usage au xvi* siècle, pour la pêche du liareng. (Les
corbes atteignaient jusqu'à cent tonneaux de jauge; elles
partaient principalement de Lécluse, Ostende, Dunkerque.)
CORBEAU (6o — du lat. corvus, même sens) n. m. Genre
d'oiseaux passereaux dentirostres, famille des corvidés,
comprenant des formes de grande taille, à plumage noir,
à vastes ailes longues et pointues, à bec long et robuste,
à queue ronde : Partout on met le corbeau au nombre des
oiseaux sinistres. Il On donne aussi le nom impropre de cor-
beau à d'autres oiseaux de divers genres : Corbeau aquati-
que, Ibis acalor. ii Corbeau blanc. Vautour papa, n Corbeau
chauve ou nu, Coracine et pyrrhocorax. il Corbeau des do-
ckers, Clioucas. Il Corbeau cornu, Calao, il Corbeau de mer ou
Corbeau d'eau, Cormoran, il Corbeau du Mexique, Troupiale
yapou. Il Coï"ifaurfe/ii((Y, Hulotte et engoulevent, ii Corbeau
rhinocéros, Calao rliinocéros. il Corbeau bleu, RoîUer.
— Nom donné aux hommes qui, dans les temps de con-
tagion, enlevaient les pestiférés, et quelquefois aux em-
ployés des pompes funèbres, li Voleur dans les cimetières.
Il Se dit, en général, des personnes à la rencontre des-
quelles une superstition ridicule attribue parfois, dans le
bas peuple, l'influence de porter malheur.
— A signifié Potence, instrument de supplice ou d'ex-
position des cadavres.
— Loc. fam. Noir comme un corbeau. Extrêmement noir.
Il A lies de corbeau. Bandeaux de cheveux très noirs.
— Archit. Grosse pierre ou pièce de bois, ou encore
pièce de fer encastrée dans la maçonnerie et mise en
saillie comme une console, pour servir de support à une
poutre portant les solives.
— Dr. Pierre en saillie insérées au haut d'un mur sépa-
tif qui constituent une présomption de propriété pour la
personne du côté de laquelle elles se trouvent. (Art. 654
du C. civil.)
— Mar. anc. Croc de fer pour accrocher les vaisseaux
ennemis et les contraindre à l'abordage. On dit aujour-
d'hui GRAPPIN d'abordage. Il Ancienne machine armée de
crocs, qui servait au même usage.
— Pèch. Corbeau de mer. Nom vulgaire d'un poisson du
genre trigle {trigla corax), trigle corbeau ou perlon. n Nom
vulgaire d'un poisson du genre corb. V. ce mot.
— Techn. Machine pour élever des fardeaux, il En ser-
rurerie. Sorte de support à talon d'un bout et à scellement
de l'autre.
— Vitic. Cépage cultivé dans la Savoie.
— Allds. hist. Le corbeau de l'arche. V. colombe.
— Prov. : Nourris un corbeau, U te crèvera l'œil, Les
méchants rendent le mal pour le bien.
— Prov. littér. :
Le corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un pou tarrf, qu'on ne l'y prendrait plus.
Vers de La Fontaine, dans sa fable le Corbeau et le Renard.
On rappelle ces vers pour exprimer la ferme résolution
de ne plus retomber dans une même faute, une même
sottise. (On fait aussi parfois allusion au fromage du cor-
beau qui lui fut volé par le renard.)
— n. m. pi. Famille de passereaux conirostres, qui a
pour type le genre corbeau.
— Encycl. Zool. On connaît une dizaine d'espèces de
corbeaux, réparties à peu près dans toutes les régions du
globe; toutes sont très carnassières, vivant surtout de
petits animaux tels que
rats, souris, reptiles,
et mcnic d'oiseaux. La
seule espèce d'Europe,
qu'on aijpelle aussi cor-
beau noir, grand cor-
beau, corbeau du Nord
(corax maximus), dé-
passe 60 centimètres
de long et 1 mètre d'en-
vergure. Répandu dans
tout l'hémisphère bo-
réal, le grand corbeau
vit surtout dans les
steppes do l'Europe
orientale et centrale,
no vient guère on
France qu'en hiver, vit par paires, chasse los lapins et
les lièvres, se nourrit aussi de charognes ; dans lo sud de
l'Europe, il vit par grandes troupes. Par leur intelligence,
leur prudence et leur mémoire, les corbeaux se rangent
parmi les plus élevés des oiseaux; ils se domestiquent
faciiomont. Les uns los rangent parmi les oiseaux utiles,
les autres les r(?gardent comme nuisibles. (Lo nom de
ti corbeau » est donné fréquemment aux coruoillcs.)
— Archit. Lo corbeau est un support de pierre ou do
bois formant saillie sur lo parement d'un mur, ayant sa
face intérieure moulurée ou sculptée et ses faces laté-
rales droites ou évidéos en quart do cercle. Les modillons
Corbeau.
Corbeau : J- En bois; 2. Eu pierre aculptée.
Corbeau di^molisseur.
... 270
et les mutules de l'architecture antique sont de véritables
corbeaux.
Les corbeaux, dans les constructions de l'époque romane,
sont employés principalement pour soutenir les tablettes
des corniches ou bandeaux. Ils sont ornés de simples mou-
lures, ou bien ils
offrent des scul-
ptures allégori-
ques ou de pure
lantaisie.
A partir du
xiii" siècle, les
corbeaux dispa-
raissent des cor-
niches et ne sont
plus guère em-
ployés que pour
soutenir des bal-
cons, des encor-
bellements, des
mâchicoulis, des extraits de charpente ou des poutres maî-
tresses de planchers. Dans los constructions de la période
ogivale, des corbeaux richement sculptés soulagent les
linteaux des portes principales. Au xn" siècle, les retom-
bées des archivoltes et des arcs-doubleaux sont souvent
supportées par des corbeaux ; plus tard, lorsque les voûtes
no portent pas do fond, elles ne reposent plus sur des cor-
beaux, mais sur des culs-de-
lampe. A répofjue de la Re-
naissance, les corbeaux do
balcon, de galerie, de corni-
che sont placés aux consoles.
— Art milit. anc. i** On
appelait corbeau un appareil
imaginé par le consul liuiiius
pendant la guerre navale
contre les Carthaginois, maî-
tres de la Sicile, que leur
disputaient les Romains. Il
consistait en un mât ver-
tical, planté à l'avant des
navires et au pied duquel
était articulée une échelle
munie de crocs. On la sou-
levait au moment opportun,
et elle s'abattait sur le bor-
dage du navire ennemi, où elle se fixait. Le navire ainsi
immobilisé, les soldats et marins montaient à l'abordage,
et les Romains, inférieurs eu tant que marins, retrou-
vaient leur avan-
tage dans le com-
bat corps à corps.
2° Le corbeau démo-
lisseur était une longue poutre, ter-
minée par un crochet de fer, à l'aide
duquel on arrachait les pierres des
créneaux et des murailles d'une ville
assiégée. 3*» Un corbeau à peu près
semblable servait à enlever les défen-
seurs d'un rempart. (On les laissait
retomber, ou bien on les déposait à
terre et on les faisait prisonniers. Ar- corbeau de rempart,
chimede construisit, pendant le siège
de Syracuse, des machines de ce genre do grande dimen-
sion, dont on se servit contre les Romains.)
GORBEAU (le), nom d'une constellation de l'hémisphère
austral.
— Encycl. Deux étoiles doubles se trouvent dans cette
constellation. La première, s 1669, est constituée par
deux étoiles do 6" grandeur assez rapprochées (6" en-
viron); le mouvement est direct et très lent. L'autre,
s IG64, a ses composantes de grandeurs? et 9. Le mouve-
ment est rectiligne et c'est un groupe de perspective. Si
l'on en croit Wilson et Seabroke, ces astronomes auraient
aperçu, en outre, deux autres compagnons de u^grandeur,
mais le fait n'a pas été confirmé.
Corbeaux (les), pièce en quatre actes, de Henri Bec-
que (Comédie-Française, 1882). —Vigneron, industriel, dont
la maison est en pleine prospérité, meurt soudainement,
frappé d'apoplexie. Aussitôt les corbeaux, autrement dit les
gens d'affaires, fondent sur sa veuve et ses tilles pour les
dépouiller. Tessier, l'ancien associé de Vigneron, s'entend
avec Bourdon, le notaire de la famille, pour faire vendre
la fabrique et pour la racheter à vil prix. Les pauvres
femmes sont bientôt dans la misère. Elles ne se sauvent
que grâce au sacrifice d'uoe des filles, à laquelle le vieux
Tessier, n'ayant pu la débaucher, finit par demander sa
main. La composition des Corbeaux n'a peut-être pas assez
de fermeté. On y sent trop souvent le parti pris misanthro-
piquo et pessimiste de l'auteur. C'est une pièce type du
genre n rosse », remarquable par la solidité de l'observa-
tion, par la nature du pathétique, et même par une émotion
contenue, que Becque n'a pu s'empêcher dy trahir.
GORBEHEM, comm. du Pas-de-Calais, arrond. et à
21 kilom. d'Arras, sur la Scarpe et la Sensée canalisées,
dans la plaine do Flandre; 1.026 hab. Ch. de f. N. Chau-
dronnerie, fonderie, malterie, fabrique do noir animal et
de produits chimiques, distillerie.
GoRBEIL (lat. CorboUum), ch.-I. d'arrond. de Seine-et-
Oise, à 33 kilom. de Versailles, au confluent de la Seine et
de l'Essonne; 9.182 hab. {Corbeil-
lois, oises, ou Corbélians, annes.) Ch.
do f. P.-L.-M. Tribunal do com-
merce, prison départementale, bi-
bliothèque. Fabrique d'aiguilles de
montres, horlogerie, carrosserie,
huilerie, fabrique do sabots, con-
struction do bateaux, moulins;
grands magasins de grains et do
farines. Sur la Seine, port très ac-
tif. — L'arrondissement a 4 cant.,
93 comm. et 101.'755 hab. ; le canton,
25 comm. et 32.6r.3 hab.
— Histoire. Selon l'hypothèse la
plus vraisoniblablo, Corbeil aurait
pour origine un fort bâti sur la Seine pour arrêter les incur-
sions des Normands au ix" siècle. Los premiers comtes do
Corboil n'auraient été que des chefs envoyés avec liostiéia-
chemonts de soldats pour défendre de l'invasion la valléo
do la Seine. L-^ comté de Corbeil fut une seigneurie particu-
Arniea ile Corbeil.
271
lièro jusiiu'au milieu du xi\* siècle, époijuo à laqucllo, à lu
faveur d un soulèvomonl, Louis lo (iros la rminit à la
couronne. Jacques d'Ara^îon ot saint Louis y couclurcnt
un Iraitè, on 1258. Pondant plusieurs siùclos, jusqu'à
Henri IV, le château do Corboil tut une rôsidonco royale.
l'In 1S15, la ville se signala par sa résistance aux alliés :
les OorboiUois liront sautorlour pont pour les ompôchor
do passer sur la rivo (^auclio do la Soino.
Corboil possède l'égliso Saint-Spire, dédiée à saint Exu-
p6ro; construite par Haynion, premier comte de Corboil,
on i>50, ot restaurôo en lUl. Uno des portos do la ville
(xiV s.) subsiste encore; c'est un des dorniors vestiges
des anciennes fortilications. 11 no reste plus i|uo les sub-
stnictions do l'ancien cliàtoau-hospicc, bàli par ios frères
Galignani.
GORBEIL (Gilles du), médecin français. V.GiLLiiS.
GORBEIL (Pierre dk), mort en 1222. D'abord maître des
écoles do Paris, où il eut pour élève Lotbaire Conti, qui
fut lo papo lunocent lU, Pierre de Corboil devint ensuite
ovOiuio ao Cambrai et archevôtiue do Sens. Il écrivit de
nombreux ouvrages do théologie fort estimés d© soû
temps, mais qui n'ont pas été imprimés.
CORBEILLE {bèy' — du lat. corbicula, dimin. do corbis,
panier) n. f- Sorte do panior sans anse ou n'ayant quo
CORBEIL
CORBIINEAU
Corboilk*. Corbeille h fruits.
do petites anses sur les côtés ou sur les bords : Cob-
BiULLE d'osier. Corbeille
à oHiTaf/e.
— Par ext. Quantité d'ob-
jets qui remplissent un pa-
nior do ce genre; panier
lui-mémo plein do ces ob-
jets : Uiie CORBEILLE de
fleurs, de fraiis, de coquil-
lages, de poissons.
— Poétiq. Réceptacle
métaphorique qui est censé Corbeille à papier,
contenir des productions do
la terre ; La corbeille de la nature. La corbeille de Flore,
de Pomone. il Pays, canton, terrain couvert d'une belle vé-
gétation ; La Touraine est la corueille de la France.
— Corbeille de mariage ou simplement Corbeille, Parures
et bijoux que le futur époux envoie ordinairement à sa
fiancée dans une corbelle
richement ornée.
— Archit. Partie central©
du chapiteau, autour do la-
quelle se groupent les or-
nements.
— Art milit. Panier rem-
pli de terre employé dans
les fortifications volantes
on guise do sac de terro.
— Bot. Organe arrondi et
à bords relevés en formn d©
coupe, qui, dans certaines
hépatiques, renferme dos
propagulesou bulbilles sus-
ceptibles de reproduire la
plante. (Syn. do orygame.;
Il Corbeille d'or, Nom vul-
gaire de l'alysson ou f hlaspi
jaune, il Corbeille d'ori/rnt.
Nom vulgaire du tlilas[)i
blanc vivaco, espèce très
commune, dont on fait sou-
vent des corbeilles dans les
jardins.
— Bours. A la Bourse do
Paris et de plusieurs autres villes. Espace vide et circu-
laire ou ovale, réservé au centre du parquet, et qui est
entouré d'une balustrade autour do la((^uolle les agents
de cliango se font verbalement leurs olîres et demandes
mutuelles.
— Chorégr. Nom d'une des figures du cotillon. (Kilo est
ainsi appelée parce que les couples, ordinairement au
nombre de trois, qui sont chargés do l'exécuter, joignent
et entrelacent leurs mains do manière à former uno espèce
d© corbeille.)
— Hortic. Kspaco circulaire ou ovalo rappelant lo
contour d'une corbeille, dans lequel on cultive dos fleurs,
dont les couleurs môlécs forment comme un tajus ou uno
surface presque continue : Une corueille de jacinthes.
Il Corbeille de terre. Sorte do vase en treillage dans lequel
on cultive dos fleurs ou des plantes d'ornomont.
— Zool. Cavité allongée, situéo à la faco cxterno du
tibia des pattes postérieures
des abeilles ouvrières et des-
tinée à loger la pelote do pollen.
(Cotte pelote est maintenue par
uno sério do poils recourbés
situés sur lo bord ot qu'on ap-
pelle râteau.) n Chez certains
coléoptères, Surfaco terminale
dos tiuias sur lacpiello s'infèro
le tarse, notamment chez les
charançons . (Los corbeilles sont
dites ouvertes quand oUos of-
rent uno surfaco découverte
dans tout leur pourtour.)
— Kncycl. Autiq. gr. V,
CISTE.
— Archéol. Los corbeilles do
table, do vannerie ou d'orfèvre-
rie, faisaient, au moyen àgo,
partie du couvert dans Ios grandes maisons. Ou les nom-
mait cor6cr7/(.'.î à aumône, parce qu'on y mettait les mor-
ceaux de pain ot autres aliments solides destinés aux
pauvres, tandis quo Ios aliments liquides étaient mis dans
les pats a aumihie. Quand on lit les distributions d'une ma-
nière moins familière, ces corbeilles demeureront dans le
borvico sous lo nom do corbeilles à tirer le pain. Los cor-
Corbeille de mariage (Je Uoulle).
^
CorhoUle (zonl.) : palto» poa-
tûricurcHiio» abeillcd oiivriA-
rca;r, o.orliutllp; r, iiolladi- lu
corboil If riirinanlrnti^aii pciiir
rctoulrlai»olutc dcpolluii ^jj).
beillos de table, au xv* siècle, étaient souvent faites de
filigrane d'argent tressé, imitant le travail do vannerie.
CORBBILLÉE [bé-ill-é [Il mll.]J n. f. Contenu d'une cor-
ueille pleine : Ihie conuEii.i.i-.E do fruits.
Corbeilles ou Corbeilles-en-gâtinais, comm.
du Ldirot, arr. et à 17 kilom. di^ Montargis, sur la Holande,
al'll. du Fusain, sur lo plateau du Gàtinais; l.au hab.
Conunerce de veaux, bourre et fromages.
CORBEJEAU ou CORBIJEAU ijo) n. m. Nom vulgaire
du ruurli.s iniiiiiiuti.
CORBELÉ, ÉE adj . Sylvie. Syn. do couronné : Arbre
COUllEl.K.
GORBEUN, comm. de l'Isère, arr. et à 12 kil. do La
Tour-du-I'in ; 2.173 hab. Fab. de soieries; scieries à vapeur.
CorbENAY, comui.de la Haute-Saône, arr. et à 31 kilom.
de Lure, non loin de la Somouso ; 1.1G2 hab. Ch. de f.
Est. Faliricpies do guipure d'art et do broderies; moulins.
CORBENY, comm. de l'Aisne, arroud. ot à 19 kilom. de
Laon; 801 hab. Elle est désignée dans les anciennes
chartes sous lo nom do fiscu7n Corbiniacum (fief de Cor-
beny), villa Corbiniaca (maison do campagne de Corbeny)',
et fut, dès lo premier âge de la monarchie française, une
des résidences royales de Pépin, Charlemagne et Charles
le Simple. Celui-ci était à Corbeny quand il accueillit les
religieux de Nanteuil, chassés de leur monastère par les
invasions normandes (898). Les religieux apportaient avec
eux les reliques de saint Marconi, fondateur du mo-
nastère de Nanteuil, apôtre de Jersey. Le roi fonda à
Corbeny un monastère, que sa femme enrichit plus tard
do la résidence royale. Les reliques de saint Marconi
devinrent l'obiet d'un pèlerinage fort suivi, et les rois de
France y allaient faire une neuvaino après leur sacre.
C'était là qu'ils acquéraient, dit la tradition, le pouvoir
de guérir les écrouelles. Il reste aujourd'hui, à Corbeny,
une église des xiii* et xv siècles.
CORBERA DE Ebro, comm. d'Espagno (Catalogne
[prov. de Tarrayoue]); 2.000 bab. Fabriques d'huile.
CORBERON (Nicolas de), jurisconsulte français, né à
Troyes en 1608, mort en 1050. Il devint successivement
membre du conseil souverain do Nancy (1634), avocat
général au parlement de Metz (1636), maître des requêtes
et enfin intendant de justice, police et finances dans 1©
Limousin, !a Saintonge, la Marche, l'Angoumois et
l'Aunis (1644). On a de lui des Plaidoyers {l6dZ). — Son
neveu, Nicolas de Corberon, né à Paris en 1643, murt
à Colmar en 1729. fut procureur général au parlement de
Metz (1683), premier président du conseil souverain de
Colmar (1700) et conseiller d'Etat (1725). En 1681, il fit
avec Rcgnard un voyage en Suède et en Laponie. — Son
fils, Nicolas de Corberon, fut, d© 1725 à 1747, premier
président du conseil souverain do Colmar. Il a publié :
ICssai de recueil d'arrêts notables du conseil souva-airi
d'Alsace (1740).
CORBET (Guillaume), général, né en Irlande en 1781,
mort à Saint-Denis, près Paris, en 1842. Il combattit
d'abord pour sa premier© patrie, c(uand , aidée do la
France, elle tenta de secouer lo joug do l'Angleterre. Puis
il se fit Français, suivit les guerres do l'Empire, et, do
1828 :ï 1830, se distingua en Morée. Sa victoire d'Argos
lui valut le titre de commandant en chef de l'armée grec-
que, auquel il renonça pour rentrer en France.
CORBETTA, ville d'Italie (Lombardio [prov. do Milan]);
5.500 hab. iJeiirées alimentaires; élève de bétail.
CORBEUF ou CORBŒUF (contraction d© corps ou coinie
de h'i-nf) interj. Ancien juron.
CORBICHONIE n. f. Bot. Syn. do orygie.
CORBICRAVE n. m. Genre d'oiseaux passereaux denti-
rostres, famille des corvidés, dont lo nom scientifique est
corcorax. [Les corbicraves, dont ou ne connaît q^u'uuo es-
pèce 'corcorax mclanorhamphos) , sont très voisins des
cravos et des chocarts; leur livrée est noire; ils habitent
lo sud do l'Australie. I
CORBICULE ou CORBICULA n. f. Genre do mollusques
lamellibranches, famille des cyrénidôs, comprenant uno
centaine d'espèces des régions chaudes du globe. (Les cor-
biculos habitent la mer ou les cours d'eau ; elles sont de
taille petite ou moyenne.)
CORBICULE, ÉE (du lat. corbicula, corbeille) adj. En T.
'Itiist. nat.,Qui a la forme d'une corboillo. n Tibia cor biculé ,
Tibia dinsecto pourvu d'une corbeille.
GORBIE (lat. Corbcia)^ cb.-l. de cant. do la Somme,
arrond. ot à 15 kilom. d'Amiens, sur la Somme, nrès du
confluent do cette rivière ot do l'Encre ; 4.299 hab. i^Cor-
bëens,ennes ou Corbiens, ejines.) Cb. do f. Nord. Tourbières,
eaux minérales, filatures do laine
et do coton, tricots, fabriques do
tissus, bonnuiorio. — Le canton do
Corbio a 24 comm. et 21.517 bab.
— Histoire. Corbio fut autrefois
uno cité florissante, dotée par Phi-
lippe Auguste d'une charte commu-
nale. Elle possédait une puissante
abbaye fondée on 657 par sainte Ba-
thildo.ot dont les abbés furent, pen-
dant plusieurs siècles, les soigneurs
de Corbio. C'est dans celte abbaye
que mourut Didier, roi des Lom-
banls. Corbio fut prise par les l'^spa-
Ênols on 1 036 et reprise quol([Uo temps après par Louis XIII.
ouis XIV ou fit définilivoniont raser les fortifications.
L'église abbatiale date du xvi» siècle. On voit encore, à
Corbio, les ruinosdo rancieiino église Saint-Etionno (xii* s.).
Patrie de saint Giraud (xi' s.) et do saint© Colotto, réforma-
trice do l'ordre dos franciscaines.
CORBIÈRE n. f. Nom donné i certaines parties du lit-
toral de^ îles normandes.
Corbière (Pierre dk), antipape. V. Nicolas V.
Corbière (Jacquos-Josoph-Guillaume-Pierro, comlo
m:), lioinmed'Eiat français, né A Amanlis, près do Konnes,
on 1767, mort A Rennes on 1853. D'abord avocat, il de-
vint député d"lIlc-et-Viluino après la Hoslauration. Il
s'unit nu parti nlfra-rovalisio et contribua aux mesures
dcxcopiioii vnléos A la fin de 1915. Uéélu en I8lG,il com-
battit les ministères modérés du duc do Kicbeliou ot île
Decazos. Kn IK20, il fut nommé président du conseil
royal do l'iustructioD publique. U démissionna en 1821,
Aniif
lie Corbic-
mais il revint à la této do l'Université lorsque do Villèle,
en décembre 1821, forma un ministère ni ira- royaliste.
Inféodé à la Congrégation, il concourut à toutes les me-
sures antilibérales de ce ministère. Il so retira avec
Villèlo en 1828, sous Charles X. Il fut appelé à la pairie,
qu'il perdit lors de la révolution de 1830.
Corbière (Jean-Antoine-René-Eilouard), marin et lit-
térateur français, né à Brest on 1793, mort en 1875 à
Morlaix, lut oi'licicr de marine, puis capitaine d'un navire
marchand. Il so signala par sos idées avancées, publia des
poésies, des chansons, mais so fit surtout coiinaitre par de
nombreux romans maritimes, entre autres : les Pilotes de
l'Iroise{\m2) ; le Négrier [ï^Z-l] ; la Mer et les Marins{\%Z-i) ;
Contes de bord (1833); les Aspirants de mari}ie (1834); les
Trois pirates (1838) ; les Folles finses (l838) ; 7'ribord et bâ-
bord (1840); C'Wc-(;?-«C (1846).
CorbiÈRES (les), région montagneuse situéo en avant
de la partie nord-est do la chaîne pyrénéenne. Les géogra-
phes et les géologues n'étant pas encore parvenus à s'en-
tendre au sujet des limites exactes des Corbiôros, celles-ci
sont assez difficiles à établir. Néanmoins, on peut dir©
que ce chaînon montagneux occupe une zone compris©
entre le canal du Midi, l'extrémité calcaire des Petites
Pyrénées, qui s'infléchit du côté du N.-E.,et le massif
schisteux qui avoisino Mouthoumet, chef-lieu d© canton
du département de l'Aude. Les reliefs isolément groupés,
sillonnés de dépressions profondes dont la direction géné-
rale est sensiblement orientée N.-E.-S.-O., qui forment les
Corbières, sont constitués, en majeure partie, par des ter-
rains primaires do couleur sombre, compacts, résistants
et très tourmentés. On divise ces espèces de contreforts
des Pyrénées françaises en Corbières septentrionales et
Corbières 7néndionales.
— Moutons des Corbières. hes moutons des Corbières sont
une variété do la race mérinos, de taille petite et de con-
formation médiocre. Ils habitent en toute saison les hau-
teurs qui avoisincnt la Montagne-Noire, dans l'Aude. Cette
population ovino n'a que peu d'importance.
CORBIEU (altérât, do corps de Dieu) interj. Ancien juron
adouci, qui se disait particulièrement dans les campagnes.
Il On a écrit, plus anciennement, corps bied.
CORBIGNY, ch.-l. de cant. de la Nièvre, arrond. et à
30 kilom. do Clamecy, au bas des montagnes du Morvan,
sur l'Anguison , affluent de l'Yonne; 2.373 hab. Ch. de f.
P.-L.-M. Fabriques do ciment et de sabots, filature do
laine, tuileries, tannerie. Commerce de bois do chauffage;
bestiaux. Eglise Saint-Jean, du xu' siècle. — Lo cantod
a 15 comm. et 11.747 hab.
CoRBIGNY, ville do Belgique. V. Philippeville.
CORBILLARD [bi-llar' [Il mil.] — rad. Corbeil) n. m.
Ancien coche d'eau, qui faisait le service entre Paris et
Corbeil. u On a f
dit aussi CORBIL- n» f^
LAS et cobuil- ^^^'
LAT. (Par exten-
sion , ce terme
s'appliqua, au
XVII" siècle, aux
prands carrosses
dans lesquels les
princes faisaient
voyager les gens
de leur suite, et,
plus tard, par dé-
rision, aux carrosses bourgeois où les gens s'empilaient
souvent en trop grand nombre.) il Auj. Char sur lequel on
transporte les morts.
— Pop. Caillou à caler les roues de corbillard^ Figure
triste, renfroguéo.
— En T. d'ornith.. Nom vulgaire du jeune corbeau.
CORBILLAT (6t-Ua [U mil.] — dimin. do corbeau) n. m.
Pftit corbeau.
CORBILLON (bi-llon \ll mil.]) n. m. Espèce de petite
corbeille, dans laipiclle lo bou-
langer mot la quantité de pâto
nécessaire pour faire uu pain.
— Jeux. Jeu de société où cha-
cun doit, sous peine do douuer
un gage, répondre par uu mot
on on à. cette question : Je vous
passe mon coj'billon, qu'y met-on ? il Petit panier où l'on
met les enjeux ou les gages.
— Mar. Petit baquet, dans lequel on dépose lo biscuit
destiné à être distribué on ration à chaque plat do mate-
lots, qui est ordinairement do sejn boniines.
— Prov. : Changement de coibiUou fait appétit de pain
bénit ou Changement de corbillon fait trouver le palo
bon, On trouve du plaisir dans lo cliangenu'iit.
CORBILLOT [bi-llo [Il mll.l — dimin. de corbeau) n. m.
Petit du corbeau. Syn. do cobiuli.at, et do cokuillard.
CORBIN (rad. corbeau) n. m. Nom collectif d'instruments
terminés on point© recourbée quo l'on désigne sous les
appellations <lo bcc-de-corbin ou encore do bec-à-corbiH.
\ . m-:c-i)i:-roR»iN.
— Art milit. ano. Syn. do corbeau.
— Ornitli. Nom vufgairo du choucas et do la cornoillo
commune.
— Sucrer. Nom donné, dans Ios fabriques do snero, A
un uslonsilo employé pour porter lo sirop des chaudières
dans les formes.
, GORBIN (Jacques), écrivain, né A Saint-Gaultier (Borry)
vers 1580, mort A Paris on 1G53, fut avocat au parlement do
Paris, conseiller du roi et maître dos roquâtes do la reine
d'Aulricbo. On lui doit, entre autres ouvrages, dos poômos
aussi bizarres (|Uo médiocres : Vie et miracles do sainte
(ieneviéve (Hî32); la Sainte Franciadc ou la Vie de saint
Frani;ois (1634), et une traduction mot A mot do la Biblo.
Il n'a échappé à. l'oubli que gvlico ù uu vers satirique do
VArt poétique do Boiloau :
On 110 lit «lUTo pbi« Hamp»llo et Mt'8imr«Ui"'ro
Qiio Mni((iion, Du Souhait, Corbin et La Morllàre
GORBINE (rad. dimin. corbeau) u. f. Nom vulgaire do la
corneille noire (cort'»i corone),
CORBINEAU (Jean-Baptisto-Juvénal, comte), général
dn cavalerie, lié A Marcliieunes (Nord) on 1770, mort en
\^m. Il fil loutes les campagnes do la Uévolution ot de
lEmpiro, so distingua on Espagne ot pendant la campagne
do Russie. Mis ù la relraito à lu Restauration, il reprit du
m/:^'
Corbillard.
Corbillon.
CORBIJNELLI
CORDAY
Corbis.
Corbivau.
service en 1830, et fut créé pair de France. C est lui qui
fit arrêter à Boulogne (1840) le prince Louis Napoléon.
GORBINELLI (Jacques), littérateur italien, né à Flo-
rence au XVI" siècle, se rendit en France où Catherine do
Médicis le chargea do surveiller l'éducation du duc d'An-
jou. 11 fut lami du chancelier de L'Hospital et rendit de
nombreux services aux gens de lettres de son temps.
Pendant la Ligue, il informa secrètement Heeri IV de ce
qui se passait dans Paris. Il publia le Corbaccio de Boc-
cace; le Bella wli/are eloqiienza de Dante, etc. — Son
petit-fiis, Corbinalli (Jean), moraliste et épicurien, né à
Paris en 1615, mort eu 1716, galant homme et homme
d'esprit, fut lié avec les personnages les plus célèbres du
temps, notamment avec M"* de Sévignë, qui a inséré des
lettres de lui dans sa correspondance. On lui doit : Senti-
ments d'amour tirés des jneilleurs poètes modernes (1665);
Histoire généalogique de la înuison de Gondi; etc.
GORBINIEN (saint), né à Chartres vers 680, mort en
Bavière en 730. A l'âge de vingt et un ans, il fonda, près
de l'église de Saint-Germain do Chartres, un monastère
où il demeura quatorze ans. Après plusieurs voyages à
Rome, il se fixa eu Bavière, à la prière du duc Grimoald, et
travailla avec succès à la conversion des païens encore
nombreux. Sacré évêque de Freising, il y éleva un mo-
nastère qui fut l'origine du célèbre
couvent bénédictin de Weihen-
stephan. C'est un des saints les plus
populaires de la Bavière. — Fèto lo
8 septembre.
CORBIS [biss) n. m. Genre do
mollusques lamellibranches, fa-
mille des lucinidés, comprenant des
formes à coquille ovale, régulière,
épaisse, couvertes de sillons con-
centriques ou do stries rayon-
nantes. [On en connaît un grand
nombre d'espèces répandues dans l'océan Indien ou fos-
siles dans les terrains tertiaires {corbis lamellosa), etc.]
CORBITE (lat. corbita; de corbis, panier d'osier) n. f.
Mar. anc. Vaisseau marchand dont un des mâts portait une
hune d'osier en forme de pa-
nier.
CORBIVAU (l'o) n. m. Genre
d'oiseaux passereaux denti-
rostres, famille des corvidés,
comprenant de grands cor-
beaux à bec élevé, épais, ro-
buste, hauts sur pattes, do
couleurs sombres. (Les corbi-
vaux sont propres au centre
et au sud de l'Afrique; leurs
mœurs sont celles dos cor-
beaux ; on en connaît deux
espèces : le corbivau à cou
blanc du Cap. et le corbivau
à gros bec, d'Abyssinie.)
CORBLET (6/è) n. m. Nom
que les jardiniers donnent à une variété de pavot appelé
également pavot cornu.
CORBLET (l'abbé Jules), archéologue français, né à
Roye (Somme) en 1819, mort à Versailles en 1886. D'abord
attaché au clergé d'Abbeville, puis à celui d'Amiens, l'abbé
Corblet s'adonna surtout aux études archéologiques. Il
fonda, en 1857, la Bévue de l'art chrétien, où il publia un
nombre considérable d'études, ainsi que dans les " Mé-
moires » de la Société des antiquaires de Picardie, dont
il était un des membres les plus actifs. On citera, parmi
ses travaux : Manuel élémentaire d'archéologie nationale
(1852); Hagiographie du diocèse d'Amiens (1869-1874); Be-
cherches historiques sur les agapes (1885).
CORBLEU ! (altérât, de corps Dieu) interj. Juron, il On a
fait aussi de ce mot un substantif féminin dans la locu-
tion interjeclive par la corbleu (même sens).
GORBON (Ciaude-Anthime), homme politique français,
né en 1808, à Arbiçoy-sous-Varennes (Haute-Marne),
d'une famille de cultivateurs, mort en 1891. Tour à tour
tisserand, peintre de lettres, métreur, compositeur typo-
graphe, sculpteur sur bois, Corbon étudiait pendant ses
loisirs les questions économiques, sociales et religieuses.
En 1840, il s'associa à plus do deux cents ouvriers et
fonda l'Atelier, journal dont il fut un des plus actifs ré-
dacteurs. En 1848, il fut élu représentant du peuple par
les électeurs de Paris. Corbon rentra dans la vie privée
après le coup d'Etat du 2 décembre. Retourné à son atelier,
il publia :/?e l'enseignement professionnel (1859), et le Secret
du peuple de Paris (186;î). Après la chute de l'Empire, il
fut nommé maire du XV" arrondissement de Paris, et élu,
en 1871, député à l'Assemblée nationale, où il soutint lo
gouvernement de Thiers. I! fut élu, en 1875, sénateur ina-
movible. Il a été questeur du Sénat, de 1885 à 1890.
CORBONDIER (di-é) n. m. Anc. mus. Sorte do cor do
chasse, dont on sonnait dans les réjouissances publiques.
CORBRIDGE, comm. d'Angleterre (comté de Northum-
berland), sur la Tj^ne; 2.400 hab. Autrefois ville impor-
tante; ruines romaines.
CORBUCHE D. f. Arg. Ulcère, n Corbuche-lof, Ulcère
que se donnent les mendiants pour
exciter la pitié.
CORBULE ou CORBULA n. f. Genre
de mollusr(ues lamellibranchesfpélécy-
podcs), famille des mj,'idés, compre-
nant ues formes à coquille ovale avec
valves inégales, épiaermée, épaisse.
(Les corbules comptent plus de
soixante-dix espèces, réparties dans
toutes les mers, ou fossiles dans les
terrains secondaires ot tertiaires.)
GORBULON fCnéius Domitius), gé-
néral romain, né vers lo commence-
ment de l'ère chrétienne, mort en 67.
Bien qu'il eût commis sous Caligula do
grandes dilapidations, il reçut do
Claude le commandement d'une armée
en Germanie (47). Il battit les Chauqucs et creusa un canal
de la Meuse au Rhin. Sous Néron (54), il lit la guerre aux
Parthes,chassad'Arménie leur roi Vologèsc et, finalement,
lui imposa la paix, ainsi qu'à Tiridato. Malgré ces scrvi-
Corbulon.
ces, Néron donna I ordre de le tuer. Corbulon préféra se
percer lui-même de son épée. Il avait écrit des mémoires
militaires dont il ne reste rien.
CORCELET \se-lé) n. m. Forme inusitée de corselet.
GORCELLES (Claude-François-Philibert Tircuy de),
né à Marcilly-d'Azorgue (Rhône) en 1802, mort à Paris
en 1892. 11 fut nommé, en 1837, député de Séez (Orne).
En 1848, les électeurs de l'Orne l'envoyèrent à la Consti-
tuante. Il appuya la politique do Louis-Napoléon. Chargé
par lo gouvernement d'une mission, il se rendit auprès du
pape, alors à Gaèto, et à Rome, ou il désavoua lo traité
conclu avec les triumvirs par de Lesseps, et, après que lo
général Oudinot fut entré dans Rome, il présida au réta-
blissement de l'ancien régime et fut réélu à l'Assemblée
législative. Après le coup d'Etat du 2 décembre, il rentra
cependant dans la vie privée. Elu, en 1871, député du Nord
à l'Assemblée nationale, il fut nommé, par Thiers, ambas-
sadeur près le saint-siège. Il conserva ces fonctions après
la chute do Thiers.
GORCERON ou CORSERON n. m. Morceau de liège que
Ion attache aux empiles, pour que les hameçons no tou-
chent pas au fond, ii On dit aussi flotte.
— n. m. pi. Morceaux do liôgo qui maintiennent à fleur
d'eau les hlets tendus, il On dit également flottes.
CORCHORE {kor') n. m. Genre de tiliacées, tribu dos
grewiées, comprenant une quarantaine d'espèces, qui
croissent dans les régions tropicales.
GORCIANO, comm. d'Italie (Ombrie [prov. de Pérouse]),
non loin du lac de Trasimène ; 4.500 hab.
CORCIER {si-é) n. m. Nom vulgaire d'une variété de chêne
qui fournit du liège comme le chêne-liège proprement dit.
CORCIEUX, ch.-l.decant.desVosges,arr.età 19 kilom.
de Saint-Dié, sur le Neuné ; 1.509 hab. Ch. de f. Est. — Le
canton a 13 comm. et 11.255 hab-
GORCOVADO, volcan des Andes (Chili), en face de l'île
de Cluloé ; altitude approximative : 2.300 mètres.
GoRCOVADO, nom d'un petit fleuve côtier du Chili.
GoRCUBION, ville d'Espagne (Galice [prov. de la Co-
rogne]), près du cap Finistère; 1.469 hab. Petit port de
commerce. Pêche de la sardine. Ville brûlée par les Fran-
çais en 1809. —Pop. du district de Corcubion : 36.332 hab.
GORCUD ou KORKOUD, fils du sultan ottoman Baja-
zet II, né dans la seconde moitié du xv* siècle, mort en
1513. Investi par son père du gouvernement de Tekké, il
s'enfuit au bout de peu de temps en Egypte, comptant
que le sultan des mamelouks 1 aiderait à s'emparer do
1 empire. Ses espérances ayant été trompées, il fut réduit
à implorer le pardon de son père. Quand Bajazet eut abdi-
qué, les janissaires proclameront Sélim, son frère cadet.
A peine sur lo trôiio, lo nouvel empereur poursuivit
Corcud en Asie Mineure et le lit mettre à mort.
CORCULE n. m. Bot. Syn. de embryon.
GORCYRE. Mvth. gr. Fille d'Asopos et mère do Phéax,
qu'elle eut do i^oseidon. Elle donna son nom à Y'ile de
torcyre (auj. Corfou).
GORCYRE, nom ancien do l'île de Corfou. Les Grecs
l'appelaient Korkura ou Kerkura; les Romains, Corcyra.
On fidentifie avec l'île des Phéaciens, dont il est question
dans VOdysséc.
GORCYBÉEN, ENNE [ré-in, en), personne née à Cor-
cyre ou qui habite cette île. — Les Corcyrêens.
— Adiectiv. Qui appartient à cette île ou à ses habi-
tants : Les mœurs corcyrèennes.
GORDA (Auguste-Charlos-Joseph), botaniste allemand,
né en 1809 à Reichenberg (Bohême), mort en 1849. Il pu-
blia, dès 1829, un ouvrage qui lui valut d'être appelé à
Berlin près do Humboldt. En 1834, il fut nommé conserva-
teur au musée de Prague. En 1847, il fit un voyage scien-
tifique au Texas, et périt à son retour dans un naufrage.
Les principaux ouvrages de ce savant sont: Icônes fun-
gorum hucusque cognitorum (1837-1842); Floi^e illustrée des
mucédinées d'Europe (1839; trad. en franc., 1840); Intro-
duction à l'étude ae la mycologie (1842); Documents pour
la flore de l'ancien continent {\^\z>); QIC.
CORDAGE (du gv.korda.T,akos, même sens) n.f. Chorégr.
anc. Danse grossière et lascive, usitée chez les anciens
Grecs, n Querques-uns font ce mot masculin en français,
comme il l'est en grec.
— adj. f. Myth. Surnom d'Artémis en Elide. (On l'appe-
lait ainsi parce que, suivant la légende, les compagnons
de Pélops avaient dansé la cordace dans son temple pour
célébrer leur victoire.)
CORDAGE (daf) n. m. Nom générique de toutes les
cordes et câbles employés au gréement et à la manœuvre
des navires, ainsi qu'au service des trains d'artillerie et
des machines ou engins quelconques.
— Artill. Cordage à enrayer, Câble servant à limiter le
recul de l'obusier de montagne, quand on manœuvre la
pièce sur un terrain qui manque de largeur.
— Art milit. Cordage de caisse, Corde câblée, qui sert
à serrer les grands cercles du tambour.
— Techn. Cordage ou Corde lisse, Corde en fil de chanvre,
3ui sert pour exécuter des opérations de sauvetage, et
ont l'une des extrémités est munie d'un bilboquet de bois
de frêne, qui permetdei'aniarrerplus facilement, n Cordatje
à feu de clieminée, Corde semblable à la précédente, qu'on
emploie, dans les feux do cheminée, pour monter sur les
toits très inclinés, n Corde dont se servent les maçons pour
niveler la maçonnerie qu'ils montent, ii En T. d'exploit,
des forêts, Manière de corder le bois, de le mesurer à la
corde. i| Opération qui consiste à passer sur les épis de blé
avant leur maturité une corde tendue, pour faire tomber
la rosée du matin, qiii nuirait au grossissement du grain.
— Encycl. Mar. Los cordages sont employés à bord
pour toutes les manoeuvres courantes et, en général, pour
tout ce qui exige do la souplesse et une manipulation fa-
cile. Ils sont en filin blanc ou en filin goudronné ; commis
en aussières, c'est-à-diro composés de trois ou quatre to-
ronsou encore commiseu grelins, c'est-à-dire composés de
trois ou quatro aussières. La matière employée est gêné-
ralomont lo chanvre, en Europe; mais chaque paysso sert
des textiles qu'il produit. En Chine, on prend du rotin, qui
donne des câbles d'une solidité à toute épreuve et imputres-
cibles. L'Etat confectionne beaucoup de ses cordages ot
hîur mot une marque spéciale. L'inconvénient des cor-
dages consiste eu ce que le chanvre, soumisà unechaleur
Cordaïtea.
272
humide, à des alternatives d'humidité et de sécheresse,
se brûle souvent sans avoir servi. Los cordages vont de-
puis lelusin et le merlin jusqu'aux aussières; mais, généra-
lement, on appelle <> cordages " des filins maniables dont la
dimension varie du quarantenier jusqu'aux fortes aussières.
On dit qu'un cordage est blanc, lorsqu'il n'a pas été gou-
dronné; s'il a subi cette opération, il est noir.
GORDAGER [je. — Prend un e après le g devant les
voyelles \ et o : Il cordagea. Aous curdageons] v. n. Faire
de menues cordes.
CORDA'icaRPUS {puss) n. m. Nom donné aux fruits ou
graines do cordaile.
CORDaIte (do Corda, n. pr.) n. f. Genre ou groupe do
plantes fossiles des terrains houillers.
— Encycl. Les cordaites constituent à elles seules la
presque totalité de certains dépôts
houillers oil l'on retrouve surtout
les débris de leurs feuilles et de
leur écorco.
COBDAITËES n. f. pi. Division de
plantes fossiles. — Une cordaÏtée.
— Encycl. Le nom de cordaïtées
a été donné à un groupe de gym-
nospermes fossiles caractérisés
ossentiellement par leur cylindre
ligneux, régulier, circulaire et
simple, et qu'on range d'ordinaire
à côté des cycadées et des coni-
fères. Ces végétaux ont laissé des
empreintes ou des débris dès le si-
lurien supérieur ; mais ils sont sur-
tout très nombreux dans le terrain
houiller , où leur accumulation
constitue, en certaines régions, la
partie la plus importante des for-
mations carbonifères. Les cordaïtées se rapprochent éga-
lement des cycadées et des conifères, mais ne peuvent
se rapporter à aucun des deux et méritent, par consé-
quent, de composer une famille à part. De même que les
cycadoxylées, les cordaïtées ont leurs feuilles disposées
en petit nombre autour de la tige et des rameaux.
Leur tronc s'élevait droit, ne se ramifiant que vers le
haut. Le feuillage était composé de grandes feuilles
simples en forme de ruban. Les fleurs sont bien connues :
chez les mâles, chaque étamine est formée d'un filet por-
tant à son sommet trois ou quatre sacs polliniques s ou-
vrant en long.
II y a lieu do penser, d'après les dimensions de la
moelle, quo la végétation de ces plantes remarquables de-
vait être fort rapide et peu ou point interrompue.
GORDANS (Bartolomeo), compositeur italien, né à Ve-
nise en 1700, mort à Udine en 1757, où il fut maître de cha-
pelle pendant vingt-deux ans. Il fit représenter à Venise
quelques opéras : la Générosité di Tiherio (1729); Silvia
(1730); la Romilda (i731). On connaît aussi do lui un ora-
torio : San Homualdo, qui fut exécuté à Murano en 1727.
Comme compositeur de musique d'église, Cordans fit preuve
d'une fécondité prodigieuse. On connaît de cet artiste plus
de soixante messes solennelles avec iustruments, dont
quelques-unes à double chœur; plus de cent psaumes du
même genre, sans compter une quantité de motets, d'an-
tiennes et de répons.
GORDARENI, comm. de Roumanie (district do Doro-
hoiù) ; 3.550 hab.
CORDASSON {da-son) D. m. Sorte de toile grossière.
CORDAT {da) n. m. Sorte de grosse serge croisée, dra-
pée et toute de laine, destinée à faire des vêtements com-
muns. Il Grosse toile d'emballage.
CORDAY D'Armont (Marie-Annc-r/mWo//e), née en
176S à la ferme de Ronceray, dépendant actuellement
de la commune des Champeaux (Orne), et décapitée â
Paris en 1793. Fille do Jacques-François Corday, écuyer,
et de Charlotte de Gautier de Ménilval, elle descendait
directement de Pierre Corneille. Son enfance s'écoula
en grande partie dans le manoir ancestral de Cauvigny,
situé au Ménil-Imbert, aujourd'hui hameau de la com-
mune du Renouard. A la mort de sa mère, en 1782. Char-
lotte entra comme pensionnaire à l'Abbaye-aux-Dames,
à Caen, où elle se signala
par la précocité de son in-
telligence et la gravité de
son caractère. Lors de la
fermeture des couvents
en 1790, elle trouva asile à
Caen môme, chez sa vieille
cousine M°"' Lecoutelier
de Bretteville. Elle y me-
nait une vie fort retirée,
et passait presque toute la
journée dans sa chambre à
"lire les œuvres des grands
écrivains anciens et mo-
dernes. Ses auteurs do
prédilection étaient l'abbé
Raynal, J.-J. Rousseau, et
surtout Plutarque. Son
âme impressionnable y
puisa, avec une sincère
passion pour la liberté, une
claire intelligence des idées
nouvelles qu'elle trouvait exposées dans les journaux.
Girondine ardente, l'arrivée à Caen do ses coreligion-
naires de la Convention, proscrits par le décret du 31 mai
1793, exalta son imagination. Marat lui apparut comme
l'obstacle principal au salut de la nation. Elle résolut
do le poignarder. Sans faire part de ses projets à per-
sonne, elle partit le 9 juillet pour Paris, où elle arriva
lo 11. Lo lendemain, elle resta enfermée presque tout lo
temps dans sa chambre do l'hôtel de la Providence. Lo
samedi 13 juillet, de grand matin, elle acheta chez un
coutelier du Palais-Royal un énorme couteau de cui-
sine, et se présenta ensuite chez Marat, sous prétexte do
le renseigner sur les événements do Caen. Econduito
une ])remièro fois par Simone Evrard, compagne du jour-
naliste, oUo revint le soir â sept heures. Marat était
au bain : il donne l'ordre de la laisser entrer, la fait
asseoir près do sa baignoire, l'interroge, et inscrit les
noms des lëdéralistes pour les envoyer, tlit-il, â la guillo-
tine. Cliarlotte, tirant brusquement le couteau caché sous
Charlotte Corday.
273
son fichu, le plon^'O toul entier dans la poitrine ilo Marat,
dont le sang jaillit à flots. On mx'ourt à ses cris et.
pondant qu'on l'emporte expirant, Charlotte, pâle mais
très calme, est {,'arrottooot subit un premier interrogatoire.
Losoir, A 9 heures, elle est conduite à la prison do l'Abbaye.
Transtorêo, le 16, à la Conciergerie, elle comparut, le n,
devant le tribunal révolutionnaire, où elle l'ut défendue
par Chauvoau-Lagardo, et condamnée à mort.
— Iconogr. Charlotte Corday avait demande à ôtre pointe :
elle posa devant le peintre Hauer, au tribunal, pendant
qu'on la jugeait. Ce portrait, au dire des contemporains,
est d'une ressemblauce frappante : il se trouve aujour-
d lini au musée do Versailles: il ort're d'assez notables
dilt'éroncos avec l'estampe de Tassacrt, qui a été gravée
d'après lui.
C'est co ta
bloau d'IIaii' I
qui a servi 1
module à 11
plupart des ai
tisles qui mi.
repré s e n i
Charlotte Ci i
day , notam
ment A Hei.
Sche rf«r,
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dessinateurs
qui eut illus-
tror//'(5/o(>f>./-
la Ht^voluti" '
parThiers.i'i-
La scène ■! ■
l'assassinat a
été plusioni ^
fois reproduite
par lapointuro
et la gravure :
Hauer exposa
un tableau sur
ce sujet au Sa-
lon do 1793, et
Tassaert re-
produisit un
croquis de
cette peinture au bas de l'estampe dont il a été question
ci-dessus. Henri SchefFer nous a montré Charlotte Corday
protégée par les membres de la section contre la fureur du
peuple (1831) ; Baudry l'a représentée au moment où elle
vient de commettre le meurtre (1861). Déhodoncq a peint
la scène de son arrestation (1868). En sculpture, on a sou-
vent parlé du buste de Charlotte par Ciéstngcr, œuvre de
style, mais où domine la fantaisie.
Corday (Charlotte), tragédie en cinq actes, de
Ponsard, représentée on 1850 à la Comédie -Française,
alurs II théâtre de la République ». — Danton, après avoir
en vain tenté un rapprochement avec les girondins, se
rejette dans le parti extrême : l'orage éclate, et les giron-
dins, etfrayôs, se dispersent. Au second acte, ils errent par
la campagne normande : une jeune fille leur indique le
chemin ; c'est Charlotte. Celle-ci, petite-nièce de Corneille,
nourrie de Jean-Jacques et des anciens, a déjà formé le
projet de tuer uu des tyrans qui oppriment la République.
Mais lefjuol ? La jeune fille va s éclairer auprès do Bar-
baroux. Décidée à *uer Marat, elle part pour Paris. Un
instant attendrie par la vision du bonheur ([u'ello perd, le
discours d'un orateur on plom vent ravive son ardeur de
patriote. Elle entre chez Marat et le frappe. Au dernier
tableau, elle a avec Dauton un entretien, dont la conclu-
sion est que le meurtre est toujours inutile et coupable.
— Charlotte Corday passe, ajuste titre, pour une dos
meilleures pièces de Ponsard; on y voudrait plus de
mouvement et d'éclat, mais elle se recommando par la
ferme sévérité de la conception et par la rectitude vigou-
reuse du style.
CORDE (du latin chorda, boyau) n. f. Tortis fait do
chanvre ou de toute autre matière textile : Tordre, Filer
une CORDE. Les fijianciers soutiennent l'Etat comme la
CORDI-: soutien* le pendu. (Montesq.) il Càlde que l'on tendait
le long du mur, dans un escalier, pour qu'on pût s'y tenir
comme A une rampe : Prenez la coRnii. il Lien (juo l'on
tend entre les extrémités d'un arc d'une arme à trait, pour
le bander : La coROii d'une arbali^.le. il Câble tendu en
l'air, sur lequel dansent certains bateleurs : Un danseur
de cordp:. ii Corde à sauter. Mince tortis de chanvre, garni
à chaque extrémité d'une poignéo do bois, et avec lequel
les enfants s'amusent è sauter.
— Par ext. Supplice de la pendaison ; dernier supplice,
en général : Mériler la cordi;.
— Par anal. Etoffe tortillée et pouvant servir à nouer :
Une coROK de mousseline.
— Fig. Ressource, moyen d'action : Si une seule de
nos coRDKS nous manque, 7ious so7nmes perdus. (C. do Retz.)
— Loc. div. ^e mettre la corde au cou, Se mettre dans
une situation mauvaise ; travailler à sa ruine, à sa porto.
Il Sentir la corde. Etre fort suspect, avoir une apparence
cTiminoIIo. || Homme de sac et de corde, Filou, scélérat,
homme digne des plus grauds châtiments. (La première
partie de cette locution s'explique par la coutume
qu'avaient certains peuples do mettre les criminels dans
un sac et do les noyer, au lieu de les pendre.) ii Mettre
une chose en corde, La tortiller, lui donner la forme d'une
corde : Tabac mis kn corde ou simplement : Tabac i%n
connu. Ii Avoir deux cor(^s, plusieurs cordes, plus d'une
corde à son arc, Posséder plus d'une ressource, avoir plu-
sieurs moyens pour réussir dans ce que l'on ontroprond.
ii Etre usiijusiiu'à la corde. Montrer la corde. So disent d'un
vêtement tellement usé que les fils do la chaîne et do la
tramo sont devenus visibles. — Fig. Etre rebattu, n'ôtro
plus do miso, avoir perdu tout crédit : Vieille histoire
vr{:k .iosqd'A. la corde.
— Loc. pop. Coucher à la corde. Dormir à la corde.
Passer la nuit dans un de ces garnis comme il on exis-
tait dans les quartiers excentriques et aux environs des
Halles, assis otlos bras appuyés sur uno cordo tendue ù
hauteur do cointuro. (Do grand matin, lo logeur lâchait
brusquement cotto cordo pour réveiller ses clients.)
— Acoust. et mus. Boyau ou fil do métal, uni ou tor-
tillé, nue l'on tond sur certains instruments, et que l'on
fait résonner lorscpi'on veut jouer do cos instruments :
Lea coudI':h d'un piano, d'un violon, d'une guitare. \\ Nuto,
UL
son produit par les vibrations d'un© cordo; note, son mu-
sical on général; timbre de la voix humaine : La quinte a
cinq coRui:s. La Malibran possMait les coRDiis les plus
sympathiques. — Fig. Sentiments, expression considérée
dans son mode, sa nature, son intensiio : L'amitiii fait
vil)rcr les cordes les plus dt'IicntfS du ctrur. (La Rochef.-
Doud.) il Sujet de convorsatiun ou de discours, matière ù.
traiter : 'Toucher une cordI': délicate. Il Grosse corde, lo sol
argenté du violon ; lo sol et le do argentés do la basse,
et lig. Point capital ou personnage lo plus important :
Tnrenne était dans le mom2nt In c.uosSK cokdk du parti.
(Do Retz.) Il Corde de timbre. Corde que l'on tend au-dos-
sous de la peau d'un tambour, pour augmenter sa sonorité.
Il Corde ennemie, Nom que los Italiens donnent â la pre-
mière note de la voix de tête, à cause do la tlifticulté que
l'on éprouve à passer de la voix do poitrine à cetto note.
Il Flatter la corde, La toucher doucement, avec délica-
tesse. Il Violon à cordes avalées. Autrefois, Violon accordé
â la quarte, il Double corde. Jeu du violon, du violoncelle
ou de la basse, qui consiste à toucher deux cordes à la
fois. Il Corde fondamentale, Accord d'harmonio.
— Anat. Cordes vocales. Ligaments inférieurs de la
glotte. Il Cordes sonores. Petits conduits membraneux con-
tenant les canaux demi-circulaires de l'ureiUe interne.
Il Corde du tympan. Rameau du nerf vidion qui pénètre la
caisse du tympan, ii Corde d'Hippocrate, Tendon d'Achille.
— An milit. Corde de brélage. Corde employée pour
brélcr, c'est-à-dire fixer les fardeaux sur les voitures de
l'artillerie, ii Corde à chevaux, Corde qui sert, dans l'ar-
tillerie et le train, pour attacher les chevaux au bivouac.
Il Corde à fourrage, Corde dont sont pourvus tous les sol-
dats des troupes à cheval, pour arrimer le fourrage en
bottes ou en trousses. (C'est, parait-il, la façon dont cer-
tains cavaliers portaient cette corde, au cours do la
guerre de Trente ans. qui donna l'idée de l'insigne mili-
taire appelé « aiguillettes 1) .) u Corde-poitrail, Corde qui
sert lors de l'embarquement des chevaux en chemin de
fer pour maintenir les chevaux à distance.
— Art vétér.Corderfe/'arf.in, Engorgement des vaisseaux
lymphatiques sous-cutanés, il Corde du flanc. Saillie fur-
liiée au flanc du cheval par lo muscle ilio-abdominal.
— Bot. Corde à violoji. Nom vulgaire d'une asclépiadée
du genre périploque, qui croît à Saint-Domingue, ii Arbre
à cordes. Nom vulgaire donné à diverses variétés de
figuiers, dont l'écorce s'emploie pour fabriquer des
cordes.
— Comm. Sous corde. Marchandise en ballot, sans dé-
faire la corde, en gros, par opposition à En détail, c'est-
à-dire Pièce par pièce, il Bois de corde. Bois qui so mesu-
rait avec une corde, et qui équivalait à environ quatre
stères. (On dit aujourd'hui Bois de stère.) il Corde- feuillards.
V. ce mot. Il CorrfedV/Jon^es, Quantité déterminée d'épongés
enfilées à une corde-
— Cou^iv. Cordes métalliques, Càh\es de fils de fer ou d'acier
parallèles, retenus par des liens de distance en distance.
— Dr. crim. Corde d'estrapade. Corde qui servait à sus-
pendre ceux qui étaient condamnés à l'estrapade, ii Coup
de corde ou Trait de corde, Action d'élever le patient et
do le laisser ensuite retomber à un pied de terre.
— Géom. Ligne droite qui part d'un point de la circon-
férence et va aboutir à un autre point
sans passer par le centre : La cordk
joint les deux extrémités d'un arc. ^/ \g
— Ichtyol. Un des noms vulgaires do
la lamproie.
— Jeux. Au billard, Nom que l'on
donnait, dans l'ancien jeu, à la ligne
tracée dans toute la largeur de la talile, a, H. corde,
à la hauteur de la mouche du bas. (So
disait par ext. des deux clous qui étaient placés sur les
deux bandes des côtés d'un billard, et qui indiquaient la
ligne en deçà de laquelle on devait phMxr sa bille avant
de jouer.) ii Grosse cordo tendue au milieu d'un jeu de
paume ot garnie de filets pour arrêter les balles : Mettre
sous /acoBDK, Friser la coHDii. il A la longue paume. Ligne
qui sépare les deux camps : /tester sous la cordk. li Corde
à peloton. Cordelette dont on entortille los balles qui ser-
vent dans les jeux do panmo.
— Manèg. Grande longe attachée A un pilier autour
duquel on fait manœuvrer un cheval, il Corde de deux
piliers, Longe du caveçon, quand le cheval travaille ontro
deux piliers, ii Faire la corde. Se dit du cheval qui, en res-
pirant, retire la peau de son ventre au défaut des côtes.
Il Faire donner un cheval da7is les cordes, Lo faire sauter,
ruer, etc., étant retenu par des cordes entre deux piliers,
pour exorcer le cavalier novi<'e qui le monte.
— Mar. ot nav. Mât de corde. Draille verticale de goé-
lette, il Pares les cordes! Commandement de manœuvre
signifiant do lover les manœuvres, il Corde de remorgue ou
de trait, Cordo qui sert â halor un bateau, il Lâcher un
bateau sur cordes, Lo laisser descendre au cours de l'eau,
tout en lo maintenant, au moyen d'une cordo amarrée à
terre ou sur uno pile do pont.
— Môcan. Corc/t,' sans /iH, Cordo tondue sur doux pou-
lies de façon que, si l'une reçoit lo mouvement d'un mo-
teur, la cordo est entraînée ot transmet lo mouvemout ù
l'autre poulie, il Raideur des cordes, Résistance dos cordes
ù. la flexion.
— Métrit). Corde légh'e , Premier des six éléments
dont se composent los pieds dans los vers arabes, il Corde
lourde. Second des mêmes éléments.
— Métrol. Mesure ospaguoto do longueur, qui valait
12'",4i7. 11 Corde des eaux et forêts on d'ordomiance , Mesure
do bois qui émiivalait ù une pile do S^.fiO do base. l^.llOdo
hauteur, les bfichos ayant l^.U de lonf^ueur. ii Corde de
fjrnnd buis. Mesure dilTérant de la précédente seulement
par la longueur des bûches, qui était do l^.SO. n Corde de
port. Mesure qui ne dilVérait do celle des eaux ot forôls
que par la hauteur do la pile, qui était do l'",625.
— Pathol. Engorgomeni oblong et douloureux do l'urè-
tre, qui survient dans la blennorrhagie. il Tension d'un
muscle, causée par uno lésion quelconque.
— PÂch. Pécne aux cordes, POcho avec une longue
corde, arméo do lignes do distance en distance, il Maîtresse
" ' ' ' ' ' forto dos cordos, celle
Corde dont Tâmo ost
corde ou Corde dormante, Lu plus forto dos cordos, celle
nui porto les lignes, it Corde filtre, 0
l\)rméo d'un écheveau do soie grègo.
Pyrotechn. Cordes de couleur, Cordos trompées dans
on mélange do uitro, do soufre, d'antimoine ot do résine
du genièvre, dont on so sert pour formop les parties
sinueuses dos pièces qui représentent dos monuments,
ainsi que les inscriptions ot les devises, ii Cordes â feu,
CORDE
Sorte de mèche do cordo non tressée qui sert à mettre lo
feu aux artifices.
— Tecbn, Nom donné à des aspérités qui so forment à la
surface du verre soufflé, quand on le souffle trop froid.
il Nom que les relieurs donnout à des ficelles de diverses
grosseurs, dont sont faites les nervures des livres roliés.
Il Daus rindu«trio dos tissus. Demi-cordes, représentation
d'un fil do chaîne sur le papier do miso on carte. |[ Copier
la corde. Reproduire une mise en carte, il Arrêter le dessin
à la corde. Remplacer lo tracé du crayon par dos points
uniformes qui remplissent les petits carreaux de la carto
compris dans ce tracé, il Cordes de rames, Cordages des
métiers à la tire, fils formant la trame, ii Corde à nœuds
ou Corde nouée. Grosso corde garnie de nœuds, qui sert
pour travailler dans certains endroits élevés, ou, dans les
gymnases, pour monter à force do bras, n Corde à puits,
Corde passée dans la poulie d'un puits et portant un ou
deux seaux pour puiser do l'eau, n En passementerie.
Nom donné ù une torsade d'épauletto, et, dans les fabri(iues
de boutons, à un genre d'enjolivement usité dans ces pro-
duits. Ii Cordes à boyau, lutcstia do mouton ou d'un autre
animal, séché et préparé pour être employé dans les in-
struments de musique, dans la transmission des mouve-
ments, etc. Il Corde de montre, Cordo de boyau qui servait
dans les anciennes montres à tendre le grand ressort.
Il Corde de semple, Cordo de fil à trois bouts, usitée dans
les fabriques de soie, ii Coi de de volets. Celle qui tend la
chaîne, n Corde enroulée. Celle qui fait deux tours sur
l'ensouplo de derrière.
— Télégr. électr. Corde de fil métallique, Câblo formé
de plusieurs brins de fils métalliques tordus en corde.
— Turf. Corde qui limite intérieurement la piste, n Tenir
la corde. Se dit de la situation avantageuse du cheval
([ui se trouve le plus rapproché do cotto limite. — Fig. So
dit de celui qui a le plus de chances do réussir dans une
entreprise quelconque.
— Véloc. Raie peinte sur le sol de la piste, près du
bord intérieur de cetto piste, et indiquant lo point où a
été établi le métrage. (En France, la corde représente,
selon les vélodromes, 333™, 33, 5ù8 met. ou 666'°,GG.)
— Véner. Demi-corde, Endroit fourré d'un bois, qui sert
de refuge aux bêtes fauves.
— Loc, PROv. : Il ne vaut pas Ja corda pour le pendre, Se
dit d'une personne digne du plus grand mépris, il II a de
la corde de pendu dans sa poche, Se dit d'un homme qui
gagne toujours au jeu, ou qui réussit dans tout co qu'il en-
treprend, la corde de pendu passant pour porter bonheur
à celui qui l'a habituellement sur soi. ii On verra beau jeu
si la corde ne rompt, Façon de promettre uu résultat ex-
traordinaire, si rien no vient rempèchor de se réalisL*r.
11 II ne faut point parler de corde dans la maison d'un
pendu. Il no faut pas parler devant les gens de choses
semblables â celles qui peuvent leur être reprochées.
— Encycl. Techn. La corde est une sorte do câble de
faible dimension, que l'on fabrique avec diverses matières
textiles, telles que lo lin, le chanvre, le coton, etc. Lo brin
entrant dans la fabrication de la corde prend le nom de
duite. Quand on fait subir à la duite un certain nombre
de manipulations et d'apprêts successifs, par exemple
l'étrillage et lo lustrage, ello devient commercialement do
la. ficelle.
La corde prend en outre les noms do cordage simple ot
de cordage composé, suivant qu'il entre un nombre plus ou
moins considérable do dnites dans sa constitution. Tout
d'abord, les duites tordues ensemble constituent les to-
rons; on compte en général trois, ouatre, cinq et six
duites qui, câblées et tordues, forment le toron. Cos torons,
tordus do nouveau ensemble, en nombre plus ou moins
grand, donnent le cordage simple. Plusieurs cordages sim-
ples, câblés et tordus, constituent lo cordage composé que
l'on appelle aussi grelin.
La cordo a commercialement différents noms : on l'ap-
pebo chapelière quand elle ost composée d'une torsion do
doux ou trois dnites, nu'on lisse à 1 eau. Si l'on continue â
tordre davantage la cnapclière, on obtient le fil u yorre.
En augmentant le nombre de duites et en le portant â
celui do six, qui sont tordues deux à deux de manière â
former trois torons, commis ensuite en bloc, on a la ficelle
à fouet. En modifiant la combinaison du commettage. ou
obtient différents types de cordes : lignes, lignes de loch,
lignes de sonde, lignes de tambou:\. etc.
Outre les cordes on chanvre, ou fabrique encore d'au-
tres cordes on lin, en coton, etc., qui, toutes, ont des
applications et dos emplois variés dans los diverses bran-
ches do l'industrie.
— Acoust. Corde vibrante, Cordo métallique ou à boyau,
tendue entre deux points fixes, (pio l'on peut faire vior<'r
transversalement, soit ou l'écartant do sa position d'équi-
libre pour rabaridonner ensuite â olle-mémo, soit on la
frottant avec un archet perpendiculairement A sa lon-
gueur. Chacun do ses points effectue un série d'oscilla-
tions perpendiculaires ù la position d'é(piilibro.
Los Egyptiens possédaient un très grand nombre d'in-
struments à cordes. Les lois qui règlent les vibrations
transversales dos cordes, entrevues on partie par Pythii-
gore, ont été établies expérimentalement au commence-
ment du xvii" siècle par Mersenue, et théoriquement,
d'abord par Taylor, puis par Jean et Daniel lîern«nilli,
d'Alembert ot Euler. Lo problème a été complètement
résolu par Lagrange.
Problème de ta corde vibrante. On suppose la cordo
parfaitement floxiblo ot dépourvue d'élasticité propre.
Soit, & un in- y
slantquoloon-
quo du mou-
vomont, a'b'
un élément i'
qui était <
ab à l'éta
d'équilibre. .Vax d"ux ox'i-.-niu-s ib- lélémont n'A' agissent
deux forces égales T (tension), mais non directement
opposées. Cot élément ost sollicité dans uno dueciion OV
pcrpondiculairoù OX par uno force -^rr^^! **** désignant
par ^L la masse do la cordo par unité do longnour, l'équa-
tion différentioUo du mouvomonl dans lo sous dos y
rf(" iIt' i«
Si, on considôro uno cordo Icndiio, flxôo A sos doux ox-
lr(Smit(Ss A ot B, cos points «Smnt ilxos sont dos nœuds;
dans l'intorvullo, il peut y avoir uu nombro quolcon(|U«
33
CORDÉ — CORDELIER
de ventres. Supposons qu'il n'y en ait qu'un ; le son corres-
pondant, dit sou fondamental, son le plus grave que puisse
rendre la corde, aura un nombre de vibrations
■V.- V 1 . /t
3 poids do la c
2 V PL
étant la denî
Sonomètre de M.
Or [i = — , P étant le poids do la corde, L sa longueur;
9^
donc : N =^\/pf • (^^^"ï- <i'^ Taylor.)
Mais P = ::R'Lp5, 5 étant la densité, R le rayon de la
corde ; doue
Cette formule montre que le nombre de vibrations est :
l" en raison inverse de la longueur de In corde ; 2" en raison
inverse de son diamèt7-e; 3" proportionnel à la racine carrée
de la tension; A" en raison inverse de la racine carrée de
la densité.
La vérification expérimentale peut se faire soit avec le
monocorde, corde tendue sur une table entre deux cheva-
lets fixes, et sous laquelle peut se déplacer un troisième
chevalet mobile, en regard d'une règle divisée, soit avec
le sonomètre diffé-
rentiel de Marloye,
muni d'une caisse de
résonnance qui ani-
fdifie le son, et sur
equel sont tendues
deux cordes , dont
l'une sert de terme
de comparaison. Les lois théoriques se vérifient très
exactement sur des cordes longues, flexibles et fortement
tendues; mais Mersenno avait constaté qu'il y avait dé-
saccord quand les cordes sont courtes, grosses et peu ten-
dues. Savart attribue ce désaccord à la flexibilité impar-
faite de la corde et à sa raideur. Cette raideur agit à peu
près comme une certaine tension constante s'ajoutant au
poids tendant la corde, et par suite augmentant le nombre
de vibrations. Savart a établi ce résultat au moyen d'un
sonomètre vertical, dans lequel les cordes sont tendues
directement par des poids attachés à leur extrémité infé-
rieure, la portion vibrante étant limitée par deux étaux.
Les cordes à boyau sont donc préférables aux cordes
métalliques.
Outre le son fondamental, Mersenne a constaté l'exis-
tence de sons supérieurs qui deviennent de plus en plus
distincts à mesure que le son fondamental s'éteint. V. har-
moniques.
Tous les instruments à cordes sont composés , c'est-
à-dire que le son y est renforcé. V. rèsonanck.
Les cordes vibrantes sont aussi susceptibles de vibrer
longitudinalement ; ces vibrations no diATèrent pas de
celles des verges. V. verges.
— Géom. On appelle corde d'une courbe la droite qui
joint les deux extrémités d'un arc de cette courbe.
Pour les propriétés des cordes d'une circonférence,
V. ARC.
Dans une conique, le lieu des milieux dos cordes paral-
lèles à une direction fixe est le diamètre conjugué de cette
direction. On appelle cordes supplémentaires, dans une
conique, deux cordes qui, partant d'un même point de la
courbe, aboutissent aux extrémités d'un diamètre. Ces
cordes sont parallèles à un système de diamètres conju-
gués. V. DIAMÈTRE.
Cordes connnunes à deux coniques. Deux coniques ont
quatre points communs réels ou imaginaires. Ces quatre
points peuvent être joints deux à deux, et donnent six
cordes communes, que l'on peut grouper deux à deux do
façon que deux cordes d'un môme couple contiennent les
quatre points. On obtient ainsi trois systèmes de co7-dos
communes, réelles ou imaginaires.
Les coniques ont :
l" Quatre points d'intersection réels : trois systèmes de
Fig. 1.
l'ig. 2.
cordes communes réels, et ces cordes coupent chacune
des coniques on des points réels {fîf/. l);
2" Quatre points d'intersection imaginaires : trois sys-
tèmes réels, mais aucune de ces cordes no coupe les
coniques ;
3" Deux points d'intersection réels et deux imaginaires :
un système réel et deux
imaginaires ; A.B 3
4'» Les coniques sont
tangentes : deux sys-
tèmes se confondent, le
troisième est formé par
la tangente commune
et une corde (/î//. 2);
5* Les coniques sont
bitangcntes : deux sys-
tèmes 60 confondent et
les doux cordes do ce
système sont elles-mêmes confondues ; le troisième sys-
tème est formé par les deux tangentes communes {fig. 3).
Soient :
S = Ax' -1- 2BX1J + Cy' -\- 2Dx -4- 2Ey + F = 0
S' = A'x* -f ZB'xtj -h C'y' -|- 2U'x -\- 2Wy + F' = 0
les équations des deux coniques. S + ).S' = 0 repré-
sente l'équation générale dos coniques passant par les
quatre pomts d'intersection des deux coniques données.
En écrivant que S -f- >.S' = 0 se réduit à un système de
deux droites, on obtient une équation du 3" degré en >..
Si cette équation a : ses trois racines réelles et distinctes,
on a le l" ou le 2* cas ; une racine réelle et doux racines
imaginaires, on a le 3' cas ; une racine double et une racine
simple, on a le 4' ou le 5* cas.
Corde des contacts. C'est la corde qui joint les points
de contact des deux tangentes issues d'un point extérieur
à une conique; c'est la polaire du point par rapport à
cette conique. V. polaire.
— Mus. Les cordes des instruments à cordes frottées,
pincées ou frappées, sont de diverses sortes. Pour les in-
struments à archet, elles sont faites de boyau de mouton,
et les plus basses, auxquelles on donne le nom de u cordes
filées ", sont entourées d'un fil de laiton qui leur donne
un timbre plus grave. Le violon n'a qu'une corde filée, la
quatrième {sol): l'alto et le violoncelle en ont deux, la
troisième et la quatrième {sol, ul). Les cordes filées de la
guitare sont en soie entourée de laiton ; elle en a trois : ré,
la, mi. Les cordes do la mandoline sont en laiton ou en
fils d'argent; celles de la cithare, en acier. Les cordes
aiguës de la harpe sont en boyau; les cordes graves,
comme celles de la guitare, sont en soie garnie de laiton.
Enfin, les cordes du piano sont en acier pour les notes
supérieures, en laiton pour les notes graves.
La qualité des cordes, pour les instruments à archet, est
un des éléments essentiels d'une bonne exécution. Cette
qualité est difficile à obtenir. Il faut que la corde soit
transparente, très égale dans toute sa longueur, sans
nœuds ni défaut, sans quoi la corde est fausse, c'est-à-dire
que, quuique bien accordée, elle résonne à faux sous l'ar-
chet lorsqu'elle est ù vide, et le doigt de l'artiste, quoique
bien placé où il doit être, donne une note ou trop haute
ou trop l)asse. La fabrication des cordes de boyau demande
donc une habileté et un soiu tout particuliers. C'est en
Italie qu'on trouve les meilleures, et les plus renommées
sont les cordes de Naples ou de Padoue.
CORDÉ, ÉE (du lat. C07'. cordis, cœur) adj. Hist. nat. Qui
a la forme d'un cœur ou de la figure arbitraire par laquelle
on est convenu de représenter cet organe, par exemple
sur les cartes à jouer : Coquillage cordé. Corselet cordê.
Feuilles coRDÉiis. 11 On dit plus ordinairem. cordiforme,
surtout en botanique.
CORDEAU {do) n. m. Petite corde. (Se dit plus particu-
lièrement de la petite corde que l'on tend par ses extré-
mités, entre deux points, afin de tracer une ligne droite
soit sur un terrain plan, soit sur une pièce de bois) : Allée
tirée au cordeau.
— Fig. Froide régularité, symétrie de mauvais goût :
Phrases alignées au cordeau. irMoyen employé pour arri-
ver à l'ordre et à la symétrie.
— Par oxt. Lacs, filets. 11 Lacet pour étrangler, corde,
cordon : Louis le Éutin fit périr sa femme, Marguerite de
Bourgoi/ne, par le cordeau. (Vieux.)
— Art. milit. Cordeau Dickford, Sorte de longue mèche
brûlant lentement (environ 0"',75 par minute), et qui sert à
transmettre le feu à une mine, à un pétard, etc., afin de
donner le temps aux soldats do s'éloigner avant l'explo-
sion. 11 Cordeau détonant, Cordeau brûlant avec une très
grande vitesse et assurant une transmission du feu prati-
quement aussi prompte que celle do l'électricité. (V. ex-
plosif.) li Cordeau de pointage, Ficelle d'environ 8 mètres
do long, qui sert à pointer les mortiers, et, en général,
les pièces faisant du tir indirect.
— Comm. Lisière de certaines étoffes de laine de qualité
inférieure.
— Navig. Corde dont on se sert pour conduire un bateau.
— Péch. Cordeau de nuit, Ligne de fond destinée à cap-
turer des anguilles. 11 Cordeaux n. m. pi. Fragments do
ticelle liés, de distance en distance, à la ligne de fond, et
auxquels s'attachent les hameçons.
— Turf. Même signification que corde. 11 Tenir le cor-
deau, Même signification que Tenir la corde.
CORDÉE n. f. Ce qui peut être entouré, embrassé par
une corde : Une cordée de bois.
— Fig. Continuité, suito : Cette longue cordée de fortune.
(Montaigne.) [Vieux.]
— Min. Temps employé à dérouler et à enrouler sur le
treuil la corde qui monte et descend les bonnes.
-- Péch. Petite ficelle attachée à la ligne de fond et
portant un hameçon.
CORDÉE (do Corda, l)Ot. allem.) n. f. Bot. Syn. de cva-
MOPSIDE et do DIPLOLÉNi:.
CORDE-FEUILLARDS [feu-ill-ar \ll mil.] — de corder,
lier, et feuillard, douve) n. m. Dans le commerce, Cordo
qui sert à lier, à maintenir en place les douves d'une fu-
taille ; cercle de fer qui sert au même usage.
GORDEIRO (Antonio), historien portugais, né en 1611 ù.
.Angra (île do Terceira), mort on 1722. Il entra dans la
rompagiiie de Jésus. On lui doit : Historia insulana das
lUins a Portugal sugeitas no Oceano occidt-ntal (1717).
CORDELAT n. m. Conim. V. cordillat.
CORDELER (double la consonne l devant une syllabe
muette : Je cordelle. Nous cordellerons) v. a. Tordre, tor-
tiller, tresser en corde : Cordeler ses cheveux. \\ SL*rrer
avec une corde : Cordeler une malle.
Cordelé, ée part. pass. du v. Cordeler.
— Hist. nat. Marqué de côtes imitant dt^s tours do corde.
Se cordeler, v. pr. Se tordre en forme de corde.
CORDELETTE {lèt'} n. f. Corde de faible diamètre.
GORDELIA, personnage du Hoi Lenr do Siiakspearo.
Cette jeune fille est la personnification poétique de la ten-
dresse filiale méconnue. V. Lear {Le /foi).
CORDELIER {/iV— rad.cor(/c//e. à cause de la corde dont
ces religieux ceignent leurs reins) n. m. Hist. rel. Nom
donné aux religieux qui suivent la règle do saint François
d'Assise, et que l'on appelle aussi frères mineurs ou fran-
ciscains : CoRDELiivfis de l'observance ou o/i.terrantins.
— Loc. fam. Etre gris comme un cordelier, Ftre complè-
tement ivre (équivoque fondée sur la couleur grise du
vêtement de ces religieux). 11 Avoir ta conscience large
comme la manche d'un cordelier, I'>tre fort pou scrupuleux.
— Loc. prov. Parler latin devant les cordeliers. Parler
avec assurance d'une chose qu'on sait mal, devant des
gens nui la savent très bien. 11 Aller sur la haquenée, sur
ta mule d'un cordidier, Voyager à pied, un bùton à la main.
— Hist. polit. Club des Cordeliers, Club établi ù Paris,
pondant la Révolution française, dans un ancien couvent
de cordeliers, et dont faisait partie Camille Dosmoulins.
(V. art. suiv.) 11 On donnait par extension le nom do cor-
deliers aux membres do ce club et aux partisans dos
doctrines que l'on y professait.
Cordelier.
— Encycl. Hist. rel. On donnait autrefois, en Franro,
le nom de cordeliers à des religieux franciscains qui s'y
étaient établis. L'origine de cette appellation remontait,
dit-on, à saint Louis. Pendant la croisade de 1250, le roi,
ayant remarqué des religieux acharnés à la poursuite des
Sarrasins, demanda leur nom; on lui réi>ondit qu'ils étaient
de cordes liés (cordeliers). En effet, ces moines portaient
sur leur robe de bure grise, eu mémoire du cordon de saint
François, une grosse corde, année de nœuds do distance
en distance, qui tombait presque jusqu'à leurs pieds. Ils
appartenaient à l'ordre des frères mineurs, fondé par saint
François d'Assise en 1210, et confirmé, en 1223, par le pape
Honorius III. Saint Louis, à son retour en France, ramena
avec lui plusieurs cordeliers, qu'il réunit aux membres
du même ordre établis depuis 1217 à Paris, dans une dé-
pendance de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prcs. II les
rendit propriétaires des bâtiments qui leur étaient loués,
leur bâtit une église, dédiée à sainte Madeleine, sur l'em-
placement actuel do l'Ecole do médecine, les dota, et, à
sa mort, leur laissa une partie de ses livres. Répandus
rapidement dans toute la France, les cordeliers subirent
le contre-coup des dissensions qui éclatèrent dans l'ordre
des franciscains, mais qui n'arrêtèrent pas ses progrès.
La question qui agitait les esprits était celle-ci: Comment,
dans la pratique, fallait-il interjtréter
la doctrine de saint François d'Assise
sur la pauvreté absolue, c'est-à-dire
l'interdiction, non seulement à chaque
frère, mais à la communauté, de pos-
séder en propre quoi que ce fût, et
l'obligation de vivre exclusivement
d'aumônes au jour le jour? Les spiri-
tuels s'en tenaient au sens strict des
paroles de leur fondateur; les conven-
tuels admettaient sinon la propriété,
du moins la possession légitime des
choses nécessaires à la vie. Ils eurent
gain de cause, mais ils se divisèrent
à leur tour, et les dissidents furent
approuvés, en 1414, par le concile de
Constance, sous le nom d'observaJils.
Les observants remplacèrent presque
partout l'autre fraction, qui continuait
à s'appeler les conventuels, et ils gar-
dèrent toujours, en France, le nom de
cordeliers, nom qui servît à les distin-
guer des religieux appartenant aux
diverses réformes qui sortirent de leur sein, sous la déno-
mination de mineurs de la stricte observance, de capucins
et do récollets. Les cordeliers, agrégés à l'université de
Paris, où ils faisaient partie de la faculté de théologie,
se montrèrent les zélés défenseurs des doctrines de Duns
Scott, et, en particulier, de l'immaculée conception de
la Vierge. Rivaux des dominicains, ils parvinrent à les
faire exclure de l'Université. Le peuple et les grands les
avaient en vénération. Le parlement de Paris reçut,
comme une faveur insigne, la permission, que le général
Gilles Dauphin accorda, en 1502, à chacun de ses mem-
bres, de se faire enterrer en habit de cordelier.
Le tiers ordre des cordeliers compta parmi ses affiliés
saint Louis, Blanche de Castilie, Marguerite de Provence,
Elisabeth do France, femme de Philippe IV, roi d'Es-
pagne ; Anne d'Autriche, Marie-Thérèse, épouse do
Louis XIV. Les obligations des tierçaires consistaient à
porter le cordon de saint François sous leurs habits et à,
dire chaque jour cinq Pater, cinq Ave, cinq Gloria. Il y
eut aussi des tiers ordres réguliers, dont les membres
menaient la vie commune : le principal fut la congréga-
tion de Picpus, fondée en 1595.
En 1789, les cordeliers possédaient en France deux cent
quatre-vingt-quatre couvents, qui furent tous fermés en
1790. C'est dans l'église de la maison de Paris que se
tint, pendant la Révolution, le Club des cordeliers; le
musée Dupuytren y est installé aujourd'hui.
Les franciscains qui se sont reformés eu France depuis
la Révolution n'ont pas repris leur nom do cordeliers.
Cordeliers (club des), fondé dès le début de la Ré-
volution, et dont les membres se réunissaient dans l'an-
cien couvent des cordeliers, rue de l'Ecole-de-Médecine,
en face la rue Hautcfeuille. Là s'étaient réunis également
les états généraux de 1357. Ce club s'appelait, en réalité,
la " Société des amis des droits de l'homme et du citoyen » .
Ses réunions étaient ouvertes à tout venant; il domina
longtemps l'opinion publique à Paris, mais il n'avait pas,
comme les jacobins, d'affiliations en province. Dans ses
rangs, on comptait Danton, Marat, Camille Desmoulins,
Fréron, Robert, Hébert, Chaumette, Fabre d'Eglantine,
Legendre, Anacharsis Cloots. Les cordeliers protestèrent
contre le désarmement des citoyens non inscrits sur les
contrôles de la garde nationale, contre la distinction entre
les citoyens actifs et les passifs; ils proposèrent la de-
vise : liberté, égalité, fraternité. Après la fuite à Varennes,
ils demandèrent la déchéance du roi et l'établissement de
la République. Après l'échaufiTourée du Champ-de-Mars
(17 juin. 1791), les cordeliers les plus influents furent per-
sécutés et les séances du club interrompues pendant quinze
jours. Durant plus de deux ans, les cordeliers se réuni-
rent rue de Thionvillo (rue Dauphine), et ne retournèrent
dans leur ancien local qu'en septembre 1793. La Société
des amis des droits joua un rûle important dans la journée
du 10-Août, et la majorité des députés parisiens à la
Convention fut prise dans son sein.
Le conseil général de la Commune était également com-
posé en très grande partie de cordeliers. Ils prirent parti
contre les girondins, et la mort do Marat fut pour eux
un deuil ; le corps du fougueux révolutionnaire fut en-
terré dans le jardin des cordeliers, et son cœur suspendu
à la voûte de la salle des séances. Cependant, les héber-
tistes prirent dans la société une influence prépondérante,
si bien que les dantonistes et les amis de Robespierre
eossèront d'y paraître. Ces derniers, ligués pour perdre
Chaumette, Cloots, Hébert et leurs amis, les envoyèrent
à rénharaud(3 mars 1794). Dès lors, le club des Cordeliers,
privé de ses chefs, traîna jusqu'à la fin de la Convention
une existence obscure, et finit dans l'indiiTérenco générale.
Cordelier (le Vibux), journal rédigé par Camille Des-
moulins, député à la Convention et doyen dos jacobins
(sept numéros [déc. 1793]). Il était dirige contre les hé-
bortistes, qui prétendaient tirer do la Révolution toutes
ses conséquences sociales, et contre le régime de la "Tor-
reur, r|iio les dantonistes voulaient faire cesser, de crainte
Cordelière de robe
de chanihre.
27 S
d'ètro frappés â lour tour. Ils ospéraieut, en llaUaut Ro-
bespierre, l'outraîuer avec eux; mais, ou écrasant le parti
extrcnio, ils coutribuèrout à so perdre eux-mêmes. La
I" numéro (iTi frimaire an II) contient une gloritication do
la liberté do la presse ; le 'i' est dirigé contre Anacharsis
Cloots, quû Cannllo accuse d'ctre soudoyé par les puis-
sances étrangères. Ces accusations furent l'arrêt de mort
du philosophe qui avait rêvé la république universelle.
Dans le 3", Desmoulins, sous prétexte de traduire Tacite,
fit de la tyrannie des Césars uno pointure pleine d'allusions
au régime terroriste. Il demandait, dans le 4", l'établisse-
ment d'un comité de clémonco pour l'élargissement dos
suspects. Le 5" contient encore dos atta-
ques contre Hébert. Cependant, lorago
se rapprochait de Camille ; un do ses
amis, Fabre d'Eglantine, fut arrêté. Le
6* est une sorte de testament politique,
écrit sous l'impression do ces dangers.
Lo 7" fut composé, mais jamais im-
primé : Desmoulins s'y attaquait au Co-
mité de sûreté générale et à Robes-
f lierre. L'arrestation, lacondamnation et
a mort du député-journaliste mirent fin
à l'existence du « Vieux Cordelier •> .
CORDELIÈRE n. f. Cost. Corde, tor-
sade, etc., servant à serrer un vêtement
autour de la taille : La cordelœre d'une
robe de chambre, il Petite torsade d'or
ou d'argent, entourant les épaulettos dos officiers supé-
rieurs. Il Ornement de bouton formé de plusieurs rangs de
bouillons, il Petite tresse do couleur,
qui remplace la cravate autour de
certaines chemises d'homme : La
ooRDELii^.RE d'wxe chemise de cy-
cliste, de touriste, w Corde à plu-
sieurs nœuds, portée par les reli-
gieux et les religieuses de Saint-
François.
— Archéol. Se disait, au moyen
âge, de toute tresse de passemen-
terie servant de ceinture, de col-
lier, dans le costume des femmes,
et façonnée ou non à nœuds. On di-
sait couramment, au xv* siècle, une
" chaîne d'or à nœuds de corde-
lière ».
— Archit. Baguette d'ornemeut,
sculptée en forme de corde, li Petit listel que l'on place
sous les patenôtres.
— Blas. Ornement extérieur de l'écu des dames veuves,
et aussi des tilles, composé d'un cordon noueux entourant
cet écusson.
— Comm. Sorte de serge rase, qui se fabriquait ancien-
nement en Champagne, et se composait d'un mélange de
Jaino d'Espagne et de laine du pays.
— Hortic. Variété de ligue, il Nom vulgaire do plusieurs
espèces d'amarantes.
— Moll. Ancien nom marchand de quelques coquilles
des genres buccin et rocher, qui portent des sortes de
cordons marqués de nœuds.
— Techn. Loquet dont le battant se soulève au moyen
d'une clef, il On l'appelle aussi loquet viellu ou À vielle.
— Typogr. Petit rang de vignettes de fonte encadrant
uno page.
— Encycl. Blas. L'origine de la cordelière héraldique
est attribuée à Anne de Bretagne, qui, à la mort de son
mari, le roi Charles VIII, entoura ses armes avec le cordon
de saint François, porté par elle en tout temps. Le jeu de
mots « J'ai le corps délié » , dont on prétend qu'elle accom-
pagna cette innovation iiéraldique, est beaucoup plus an-
cien que la duchesse Anne. -Il fut fait, en 1470, par Louise
de La Tour d'Auvergne, quand elle fut veuve. Anne do
Bretagne ht donner plus tard le nom do Belle-Cordelière
à uno grande nef de guerre qu'elle avait fait construiro
à Morlaix, et qui sauta en vue d'Ouessant, le 10 août 1513,
avec son commandant, Hervé Primoguet, et la nef ami-
raie d'Angleterre, au cours d'un combat d'abordage resté
fameux.
CORDELIÈRE n. f. Religieuse de l'ordre de Saint-Fran-
çois d'Assise.
— Encycl. Les religieuses franciscaines, ou clarisses,
portaient autrefois, en Franco, lo nom do cordelières.
Introduites, en 1250, dans la Champagne, par le comte
Thibaut IV, elles s'installèrent à Paris, on 1289, dans uno
maison que le chanoine Gauthier leur avait léguée ruo
df Lourcine. Marguerite do Provence, après la mort do
saint Louis, agrandit leur couvent, oii sa fille Blanche,
veuvo do Ferdinand La Corda, infant de Castille. prit le
voile et mourut en 1320. En I2.'i0, Isabelle, lillo do saint
Louis, fonda sur la rive droite un autre couvent du mémo
ordre, qui fut la célèbre abbaye de Longchamp. On ap-
pelait les Petites Cordelières uno troisième maison rie
franciscaines qui, fondée au cloître Saint-Marcel on 1G28,
puis transférée, en 1632, rue des Francs-Bourgeois et,
en 1687, ruo de Grenello-Saint-Germain, fut formée, en
I7iy, par ordonnance de rarcliovêquo de Paris. La rê^jo
des cordelières était à pou près celle dos cordoliers obser-
vants. Répandues dans louto la Franco en même temps
que ceux-ci. elles avaient, en 1789, cent vingt-deux mai-
sons. La Révolution les dispersa.
Il y a encore aujourd'hui, on Franco, dos religieuses do
Tordre de Saint-François, mais elles portent lo nom do
« franciscaines <> et de a clarisses ».
_ CORDELINE {dimin. d^ corde) n. f. Petite ficelle quo
l'ouvrier tisseur dispose :\ pou do distance dos bords de la
cliaîno, pour former les franges, ou pour éviter la rentrée
do la trame sur les coups do lancé, il Baguette do fer
avec laquelle on nrond le vorro pour former le cordon du
goulot dos bouteilles, n Lisière d un tissu do soie.
CORDELISER v. a. Ceindre lo corps d'une cordo, à la
façon des cordeliors. (Vieux.)
Se covdeliscr, v. pr. So ceindre lo corps d'uno cordo.
(Vieux.)
CORDELLAfGiacomo), musicien ot compositeur ilaln^n,
né et mort ù Naples (1786-1816). Il fut professeur do sol-
fègo au conservatoire do Naplos, maltro do chapoUo
dans plusieurs couvonts de cotte ville, et directeur de lu
musique au théâtre do San-Carlo. lia fait représenter uno
vingtaine d'opéras, dont plusieurs obtinrent do vifs suc-
cès ; outro autres, il Ciarlatano (1S05), l'Isola ineantata, una
i-'ollia, iAvant, i Duc Furbi, l Azzardo fortunato, il Contra-
ccambio, il Alarito disperato, lo Sposo di pruvincia, il Cas-
tello degli Invalidi, ù Frenetico per amore, ijli Âvventu-
ricri, la Sella Prigioniera, etc. Cordella a encore écrit
beaucoup de musique rotigiouse.
GORDELLE {dcl') n. f. Tochn. Syn. anc. de cordblktte.
— Fig. Suite, kyrielle, séquelle : On a souvent parlé de
toute cette cordelle de bâtardise. (St-Sim.) [Inus.] il Lacs,
filet, appât, moyen de séduction, il Cabale, parti. (Vieux.)
— Mar. ot iiavig. Corde de moyenne grosseur qui sort
Halage à. la cordelle.
au halago des bateaux, et, en mer, à divers usages, ii Ha-
la/je à la cordelle, Mode de traction d'uu bateau le long
d'un rivage, au moyen d'uno cordelle.
Cordelle, comm. do la Loire, arrond. ot à 14 kilom.
de Roanne, non loin do la Loire; I.41S hab. Mine d'an-
thracite. Vins estimés ; eaux minérales.
GORDEMAIS, comm. de la Loire-Inférieure, arrond. et
à 34 kilom. de Saint-Nazaire, non loin de la Loire ;
2.l'3i hab. Ch. de f. Orléans.
CORDEMOY (Géraud de), philosophe et historien, no
et mort à Paris (1620-1684). D'abord avocat, il se prit de
passion pour la philosophie de Descartes, fut nommé,
grâce à Bonnet, lecteur du Dauphin, s'occupa alors d'études
historiques, et devint, en 1675, membre de l'Académie fran-
çaise. Ses principaux ouvrages sont : le Discernement de
l'âme et du corps (1766), et une Histoire de France depuis
le temps des Gaulois (1785-1789). Plusieurs de ses écrits
ont été réunis sous le titre de Œuvres de Cordemoy (1704).
— Son fils, Louis Geraud de Cordemoy, né et mort à
Paris (1651-1722), fut abbé de Ferriers. Il aida son père
dans ses travaux historiques, et publia des ouvrages de
controverse contre les protestants.
CORDENONS, comm. d'Italie (Vénétie [prov. d'Udine]) ;
5.000 hab.
CORDER v. a. Mettre en cordo : Corder du chanvre.
Il Rouler, tortiller en forme do corde : Corder du tabac.
Il Lier, serrer avec des cordes : Cordkr une malle, il Me-
surer à la corde : Corder du bois.
— Agric. Corder les blés. Passer uuo corde tendue sur
les épis pour faire tomber la rosée.
— Techn. Corder les soies d'une brosse, Les assujettir,
les retenir en place à l'aide de ficelles.
Cordé, ée part. pass. du v. Corder.
— Art vétér. Flanc cordé. Flanc de cheval qui a la corde,
dont le muscle ilio-abdominal fait une saillie.
— Blas. Se dit des arcs et des instruments de musique
à cordes, quand les cordes sont d'un émail particulier.
— Pathol. Gon07Tkée ou Chaude-pisse cordée, Celle qui
est caractérisée par l'engorgement dur et douloureux do
l'urètre.
Se corder, v. pr. Se tresser, se rouler en corde : Le
qros chanvre ne se corde pas si bien que le chanvre délié.
(.\cad.) Il Etre mesuré à la corde, en parlant du bois : Les
fayots ne se cordent pas.
— Hortic. Devenir filandroiLX : Céleris commençant à
SE CoRnKR.
— Péch. Se dit des lamproies qui deviennent coriaces
ot mauvaises à manger, à cause d'un produit cartilagi-
neux qui so forme dans toute la longueur do leur corps.
CORDER (du lat. cor, cordis, cœur. — Bien quo ce mot no
s'éi-.rivo pas dans le langage littéraire, on le trouve comme
racine dans les composés accorder, concorder, etc.) V. n.
Pop. S'accorder, s'entendre, vivre en bonne intelligence :
Jl s'applaudissait d'aiwr très bien su corder ai'ec la vieille
fille, suivant son expression. (Balz.)
CORDERIE (rf) n. f. Lieu oi1 l'on fabrique de la corde,
des cordaojos. Il Action do faire dos cordes ; industrie do
cordier : L art de la cordkkii:. h Commerce du marchand do
cordes, il Magasin, lieu où l'on dépose les cordes.
— Encycl. Les principales matières employées dans la
corderic sont : lo chanvre, les boyaux de certains ani-
maux, le sparte, le diss, le crin animal ou végétal, le for,
l'acier. A do rares exceptions prés, la corderie est prin-
cipalonient mécanique.
Cordes (lat. Corduba ou Cordua)t ch.-l. do cant. du
Tarn, arrond. et ù. 20 kilom. de Gaillac, près du Cérou;
i.SGO liab. On y remarque uno assez belle église; plusieurs
maisons du moyen ûgo (xui" et xiv s.), ornées do nom-
breux basroliels (parmi lesquelles la maison dite «de Si-
card Alaman »). Cordes est uno bastido fondée, on 1222, par
lo ministre du comte do Toulouse Raymond VII, Sicard
Alaman. Patrie de l'anatomisto Liltré. — Lo canton a
18 comm. et 7.4Ga hab.
Cordes (Simon dr), navigateur hollandais du xvi* siè-
cle, né à Anvers, mort on 1600 au cours d'uno expédition
dirigée contre les colonies espagnoles do la mer du Sud,
soit sur les cAtos du Chili, soit on mer. Il a laissé son
nom ù. uno baio du détroit do Magellan.
CORDIA n. f. Genre type do la famille dos cordiacées,
comprenant environ cent cinquante espèces, qui croissent
dans les régions tropicales du globo. Syn. do s^uhstier.
cordiacées ou CORDIÉES n. f. pi. Famillo do plantes
dicotylédones, ayant pour type lo genre cordia ou s6-
bostior. — Une cordiacëe ou cobdiek. il Syn. cordibus.
SKUKSTENIl'lliS.
CORDIAL, ALE, AUX (du bas lat. cordialis; de cor, cor-
dis. cœur) adj. Qui donne du cœur, réconfortant : Boisson,
Potion coniiuLE.
~ Fig. Qui est inspiré par lo cœur, par un sentiment,
par uno atfoction sincère : Accueil cordial. On ne saurait
trop estimer une personne /ranche et i:oi\i>iA.LE. n Qui u'ost
CORDELIERE — CORDIER
poml déguisé, qui est sincère. (Se dit même par ironie) .
une haine coukiale.
— Substantiv. Avoir besoin de cordiaux, il Fig. : La
science doit être un cordial. (V. Hugo.)
— Syn. Cordial, iranc, ouvert, rond, sincère. Cordial se
dit de ce qui suppose du cœur. Franc so rapporte plutôt à
l'esprit, à la pensée ; l'homme franc dit nettement ce qu'il
pense, et il lo dit toujours, parce que sa nature même l'y
porto. Ouvert indique une qualité passive qui consiste a
so laisser voir tel qu'on est, sans dire précisément qu'on
est tel. lîond est tout à fait familier; il marque la simpli-
cité, l'abandon. Enfin, la sincérité consiste à ne jamais
dire ni laisser croire ce qui n'est pas; l'homme siJicére
dit tout co qu'on lui demande, et il ne dit que ce qu'il
éprouve réellement ou ce qu'il pense, mais il agit ainsi par
honnêteté plutôt que par l'impulsion de sa nature.
CORDIALEMENT (rad. cordial) adv. D'une fai:on franche
et affectueuse : Accueillir quelqu'un cordialement, il De
tout cœur, mais en mauvaise part : Haïr quelqu'un cor-
diaxement.
CORDIALITÉ (rad. cordial) n. f. Bienveillance pleine
d'abandon et inspirée par un sentiment sincère : Accueillir
f/uclqu'un avec cordialité.
CORDIE n. f. Bot. Syn. de cordia.
CORDIER Idi-é) n. m. Ouvrier qui fait des cordes; mar-
i.liand qui vend des cordes.
— Jeux. Cordier cordant. Nom d'un jeu de société dans
leipicl tout le monde doit répéter successivement et e.\ac-
tement une phrase transmise d'un joueur à l'autre.
— Mus. Point d'attache des cordes, dans les violes.
— Péch. Celui qui pêche avec des cordes garnies d'ha-
meçons.
— Encycl. Tochn. La corporation des corrf/ers-criniers,
artisans travaillant, tressant lo chanvre, lo
lin et la soie, date au moins du xiii" siècle.
Les cordiers de Paris remanièrent leurs sta-
tuts en 1394; mais, entre autres interdictions
expresses, ils durent continuer à ne pas tra-
vailler la nuit.
— Mus. Le cordier, qu'on appelle aussi
queue, est le morceau de bois d'ébène, percé
de trous, qui sert à attacher les cordes à la
partie inférieure des violons, altos, violon-
celles et contrebasses. Ce cordier est main-
tenu et lui-même attaché à l'instrument par
un lien de boyau, passé dans un bouton fixé
au talon do celui-ci, dans l'éclisse infcrieuro.
CORDIER (di-é), ÈRE adj. Qui a rapport à la
fabrication ou à la vente des cordes : L'industrie cok-
DIÈRE.
— Agric. Vache cordière, Vache grasse.
— Péch. Qui sert à la pêche aux cordes; qui se livre à
cette pêche : Barque cordière. Pêcheurs cordiers.
Cordier (Mathurin), grammairien et pédagogue du
XVI* siècle, né en 1479, en Normandie ou dans le Perche,
mort à Genève en 1564. Professeur au collège de Na-
varre, à Paris, il publia son ouvrage De corrupti sermonis
emendatione : c'est un manifeste contre le « latin de cui-
sine u dont usaient les écoliers. Il embrassa la Réforme
et se rendit, en 1537, auprès de Calvin qui avait été son
élève, et il fut professeur à Genève (1557), où il resta jus-
qu'à sa mort. Il avait écrit d'assez nombreux ouvrages de
pédagogie élémentaire : une Grammaire latine, le Miroir
de la jeunesse pour la former à bonnes mœurs et à civilité
de vie (1559). Son ouvrage le plus connu est un manuel
destiné à initier, par des dialogues gradués, les enfants
à la pratique du latin : Colloquiorum scholasticorum libri
lyua/ifor (1563). Calvin a dédié à Cordier son Commentaire
sur la première épître do saint Paul aux Thossaîonicions.
Cordier (Nicolas), dit il Franciosiuo, sculpteur
français, né on Lorraine en 1567, mort en 1612. 11 alla étu-
dier à Romo et s'y distingua tellement qu'on lo chargea
d'exécuter, pour l'église Sainte-Marie-Majoure, (luatre sta-
tues do /)aiv(/, Aaron, saint Bernard ot saint Athanase. On
doit, en outre, ù cet artiste la statue colossale en bronze de
Henri IV, sous le portique do Saint-.Iean do Latran, uno
do sainte Aynés (église do la place Navonol, la statue do
saint Sébastien, lo groupe de la Charité, et deux statues
couchées du père et de la mère du pape Clément VIII, A
la Minerva; enfin, il mit, dit-on, la dernière main à uno
stattio do saint Gréyoire, qu'avait commencéo Michol-
Ange, et qui est placée dans l'église San-Gregorio.
Cordier fPlerre-Louis-Antoine), minéralogiste ot géo-
logue français, né à Abboville en 1777, mort en 1 861. Il entra
dans lo corps des mines en 1795. fit partie, avec Dolomiou,
do la commission do savants qui accompagna Bonaparte
en Egypte, devint ingénieur en chef on 1808, et inspectonr
général on 1831. Appelé au conseil d'Etat par Louis-Phi-
lippe, il fut élovô ù la pairio en 1840. 11 a occupé la
chaire do géologie du Muséum d'histoiro iiaturello, dopms
1819 jusque sa mort. En 1822, il avait remplacé Haiiy À
l'Acadômio dos sciences.
Cordier (Kléonoro Tknaillk db VAnLxnELLK, dit
Jules\ vaudevilliste, iVère do l'historien de Vaulabelle,
né A Cb^iel-Consoir (Yonno) en 1802, mort on 1S59. Il fut
longtemps journaliste, luiblia des contes moraux, puis
(It oxclusivomonl du thofitro. Sous les pseudonymes do
Saint-Estïsvk, d'ERNEST Dksprkz, ot Jules Coiidikk, il a
écrit dos drames, des mélodrames, des vaudevilles, eu colla-
boration avec Alboizo, Oesnoyors, Ancclot, Bayard, Clair-
ville, etc. C'est avocco dernier qu'il a obtenu ses plus (grands
succès dans dos pièces politiques d'un esprit satiriouo et
mordant, entre autres : les l'illes de la liberté (1849); la
propriété, c'est te vol (1848): le Club des maris et le CUib
des femmes (1848); les Grenouilles gui demandcnl un roi
(1849); les Jicprésentants en vacances (1849); etc. Parmi
les autres pièces, citons : la Tii'cuse de cartes (1848); les
Secrets du diable (1850); le Bourgeois de Paris (1850); etc.
Cordier (Honrl-Josoph-Charlos), sculpteur français,
né A Cambrai on 1827. Élôvo do Eau(:;inot ot do Rude,
Il débuta au Salon do 1848. Son objeclif u été l'élude dos
races. Avant visité successivement lo nord de l'Afrique,
la Grèco'et l'Italie, il revint muni do documents qui lui ont
permis do fonder sagalorio .anthropologique ot ethnogra-
phi(|U0. Ses couvros, plus remarquables par la force ouo
par la crftce, attestent uno science réelle ot uno véritaMo
onginulilé. Il oxcollo À roproduiro les types daus loue
CORDIER
CORDON
caractère intime, et leur donue une rare puissance de vie.
Plusieurs de ses bustes, notamment sa Vêmcs africaine et
son J\cgre de Tomboiictoii, sont dos morceaux où il a su
ressusciter avec beaucoup d"art la sculpture polychrome.
Parmi les travaux de cet artiste, nous rappellerons : les
bustes do Satd-Abdallar les Epoux chinois, Tijpes nèg}'es et
mongols (1848-1S53); douze bustes d'Algériens, acquis pour
les galeries du Jardin des Plantes (1857) ; Transtévéï'in, un
Pahkare grec (1861); des statues de Femmes arabes et abys-
ainiennes, des Fellahs, en on^'x et bronze ; le Fellah du
Caire, A'égresse, Jeune sculpieur de l'île de Tinos, type
grec, etc. — Louis-Henri Cordier, tils du précédent, né
à Paris, élève de Mercîé et de son père, a débuté, au Salon
de 1S7S, par une statue de Fernand Cortez. Parmi ses
œuvres les plus importantes, il faut citer : Etudes d'Esqui-
maux, faites au Jardin d'acclimatation (1878) ; deux bustes
de Nubien et Nubienne ; Salomé, statue ; Etienne Marcel,
statue équestre ; les Frères Montgolficr, groupe en bronze
destiné à la ville d'Annouay ; une Ballerine, bronze ; etc.
Cordier (Henri), orientaliste français, né à la
Nouvelle-Orléans en 1S49. Professeur d'Iiistoire, de géo-
graphie et de législation des Etats de l'extrême Orient à
i Ecole des langues orientales vivantes et à l'Ecole des
sciences politiques, il a publié notamment : lîibliotheca
sinica. Dictionnaire bibliographique des ouvrages relatifs à
l'empire chinois (1S78-1S95) [publications de l'Ecole des
langues orientales vivantes], ouvrage auquel l'Institut a
décerné, en ISSO, le prix Stanislas Julien: la France en
Chine au xviii« siècle, tome I" (1882), documents inédits;
Essai d'une bibliographie des ouvrages publiés en Chine par
les Européens (1883); Becueil de voyages et de documeriis
pour servir à l'histoire de la géographie depins le xili" siècle
jusqu'à la fin du Wi" siècle (1882-1885); le Conflit entre la
France et, la Chine (1884) ; le Consulat de France à Hué sous
la Restauration (1884); Atlas sino-coréen (1896).
CORDIÈRE (de Cordier, n. pr.) n. f; Genre d'arbrisseaux,
de la famille des rubiacées, tribu des colféacéos, compre-
nant une seule espèce qui croît à la Guyane.
CORDiÈRE (la Belle), femme poète. V. Labê (Louise).
CORDIERÉES n. f. pi. Bot. Section de la tribu des colféa-
cées, dans la famille des rubiacées, ayant pour type le
genre cordiére. — Une cordiérée.
CORDIÉRITE (de Cordier, n. pr.) n. f. Bot. Genre de
champignons, comprenant une seule espèce, qui croît à la
Guyane.
— Miner. Silicate naturel d'alumine, de magnésie et de
fer, ainsi appelé en l'honneur du géologue qui en a fait la
première détermination physique.
— Enctcl. Miner. La cordiérile a une cassure concho'i-
dale et un éclat vitreux; ses cristaux présentent quelque-
fois un polychroïsme assez curieux, bien foncé, blanc gri-
sâtre ou blanc jaunâtre, selon l'angle sous lequel on le
regarde. La cordiérite offre plusieurs variétés : le pelic?n
ou iolite, bleu foncé, qui se trouve en Bavière; le sai>hir
d'eau, d'un beau bleu, qui vient de Ceylan ; la fahlunite
dure, brune, qui se présente dans le gneiss de Scandinavie.
CORDIEU interj. Juron qui est une contraction de corps
de Dieu.
CORDIFOLIA n. m. Espèce de vigno originaire des
Eiats-Unis, où elle est très répandue à l'état sauvage. (Le
fruit est désagréable au goût et sans valeur. Cette espèce
est très résistante au phylloxéra, mais elle reprend difii-
cilement de bouture.)
CORDXFOLIÉ. ÉE (du lat. cor, cordis, cœur et folium,
feuille) adj. Qui a des feuilles en forme de cœur (Se dit
de certains végétaux dont ce mot sert à déterminer l'es-
pèce) : Actée CORDIFOLIKE.
CORDIFORME (du lat. cor, cordis, cœlir, et forma, forme)
adj. En T. d'hist. nat., Qui est en forme de cœur : Feuille
CORDIFORME. Embryou coRDiFORMii. Coquille cordiforme.
GORDIGÈRE (du lat. cor, cordis, cœur, et gerere, porter)
adj. en T. d'hist. nat., Qui porte une marque en forme de
cœur. Il S'emploie aussi comme syn. de cordiforme, mais
ne s'applique qu'à quelques objets déterminés.
CORDIGNANO. comm. d'Italie (Vénétie [prov. de Tré-
vise]); 4.200 hab.
CORDILLAT ou CORDILLAS [di-lla [Il mil.]) n. m. Etoffe
de laine lisse, assez grossière, qui se faisait en Languedoc.
Il Autre étoffe de laine très grossière, dont se servaient
autrefois les ouvriers et les paysans.
CORDILZ^E {Il mil.) n.m. EnT.de pêch., Alevin du thon,
au sortir de l'œuf.
CORDILLÈRE {Il mil. — de l'espagn. cordillera, chaîne"!
n. f. Chaîne de montagnes. (Ce terme n'est usité que pour
les montagnes de l'Amérique du Sud : Z-a cordillïîre des
Andes.)
— Par antonomase, Les Andes : Visiter la Cordillère
ou les Cordillères
CORDILLON {Il mil.) n. m. Petite corde. (Vieux.).
CORDIMANE (du lat. cor, cordis, cœur, et manus, main)
adj. Kii T. de zool., Qui a les pattes en forme de cœur.
COROINÈME n. f. Pathol. Pesanteur de tête.
CORDITE n. f. Une des nombreuses variétés do poudre
sans fumée.
— Encycl. La cordite, qui est employée surtout en
Angleterre, est à ba-so de nitroglycérine, additionnée
d'une certaine quantité do matière inerte destinée à
rendre sa combustion moins vive. La substance obtenue
est comprimée, puis étirée en filins ou cordelettes, d'où
son nom de cordite. La cordite s'ommaganise enroulée sur
des bobines, et on la coupe par bouts do longueur déter-
minée pour CD confectionner les charges des armes à fou.
GORDITELE (de corde, et du lat. tela, toile) adj. Se dit
de l'araignée qui fait des fils solitaires au lieu do toiles.
CoROOBA (sierra dk), système montagneux de la ré-
fiubliquc Argentine (Amérique du Sud). Prolongement de
a chaîne orientale des Andes, elle s'élève bnisquemcnt
au milieu de la plaine, et s'étend sur une longueur de
580 kilomètres dans la direction du N. au S. Ses principaux
sommets sont le cerro Gigant«s (2.350 m.) et le cerro
Ovejo (2.200 m.). Elle renferme d'abondants gisements de
plomb argentifère et de cuivre. Bien arrosée, oUe donne
naissance à de nombreux cours d'eau (ries Primero, Se-
gundo, Tercero, Quarto, Quinte), qui s'épuisent dans la
plaine avant d'arriver au Parana.
CoRDOBA (province de), une des quatorze provinces de
la république Argentine. Elle jouit d'un climat sain et pos-
sède un sol fertile où, grâce à l'irrigation, cultures et pâtu-
rages ont pu se développer. Capit. Cordoba; ville princi-
pale Rio-Cuarto.
GORDOBA, ville de la république Argentine, ch.-l. de
la province de son nom, sur le no Primero; 6C.000 hab.
Cordoba, située au milieu d'une riche contrée savamment
irriguée, fait un commerce important (céréales, fruits,
bétail), et tond à devenir une ville industrielle (fabriques
de lainages, de cotonnades).
Cordoba ou CoRDOVA, ville du Mexique (Etat de
Vera-Cruz); 11.300 hab. Centre de culture du café et de la
canne à sucre. Fabriques d'étoffes de coton et de laine,
tanneries, moulins à sucre. Fondée en 1618 par don Diego
Fernandez Cordoba, elle fut autrefois une des plus riches
villes de la colonie. Iturbide y signa le traité du 24 août
IS2 1 , qui reconnaissait l'indépendance du Mexique. — Pop.
du district de Cordoba : 38.270 hab.
CORDOFAN, contrée du Soudan oriental. V. Kordofan.
CORDOMÈTRE (de corde, et du gr. métron, mesure) n. m.
Instrument pour mesurer la grosseur des cordes destinées
aux instruments de musique.
CORDON (dimin. de corde) u. m. Chacune des petites
cordes qui servent à en composer une plus grosso : Une
corde à deux ou tJ'ois cordo:^s. n Tresse rondo ou plate;
lien servant à attacher, à suspendre, à tirer, etc. : Cordon
de sonnette, de montre, de souliers, de chapeau. — Absol.
Corde au moyen de laquelle un concierge ouvre de sa
loge la porte d'une maison : Tirer le cordon.
— Large ruban que portent en écharpe les digni-
taires de certains ordres de chevalerie ou de certames
sociétés. 11 Dignitaire ou chevalier qui porte le cordon do
son ordre : Les grands officiers de la Légion d'honneur sont
bien CORDONS rouges, mais ils nen portent pas le titre.
(Audiffret.) il Gra7id cordon. Ruban large, moiré et rouge,
que portent les grands-croix de la Légion d'honneur : Etre
honoré du grand cordon, ii Autref. Cordon rouge. Ruban do
la croix de Saint-Louis. — Personne qui porte ce cordon.
Il Cordon bleu. Autrefois, Insigne des chevaliers du Saint-
Esprit. — Personne décorée du cordon de cet ordre.
— Fam. Cordon bleu. Personne éminente par son rang
ou son autorité : Les cordons bleus du journalisme, il Cui-
sinier très habile, n Appareil portatif qui sert à faire la
cuisine.
— Admin. Cordon satiitaire. Ligne de soldats établie pour
empêcher toute communication avec une ville ou un pays
atteint d'une maladie contagieuse ; Les cordons sani-
taires sont à peu près abandonnés aujourd'hui.
— Anat. Nom donné à divers organes qui ressemblent
à des liens arrondis : Cordons spermatiques. Cordons sus-
pubiens. Il Cordons nerveux, Principales divisions des nerfs,
naissant immédiatement du tronc, ii Cordon ombilical ou
simplement Cordon, Vaisseau qui lie le fœtus au placenta
et lui amène les sucs nourriciers empruntés à la mère.
Il Coj'rfoHfft'ni^a/, Ensemble des conduits de Muller chez l'em-
bryon femelle, qui constitue plus tard le vagin et l'utérus.
— Arboric, hortic-, etc. Lisière, bordure d'arbres, for-
mant la limite d'un bois, d'une forêt. Forme d arbres frui-
tiers consistant on une ou deux branches horizontales,
verticales, obliques ou spirales, garnies uniquement de
boutons à fruit sur toute leur longueur et formant bor-
dure à des plates-bandes, il Rang ou cercle intermédiaire
de pétales dans les anémones doubles, il Forme particu-
lière donnée à la vigne poussant en treille. Il Cordon de
gazon. Bande de gazon très étroite.
— Archéol. Cordon de bonnet. Tresse de passementerie
ronde ou plate, ganse qui entourait la forme d'une coiffure,
[^L'inventaire de Marie Stuart signale (1566) : Un cordon
DE BONNET, garjii de douze chatons d'or, etc.] n Cordon de
cheveux. Tresse de passementerie destinée â rattacher
une coiffure ou â ceindre le front (xv et xvi' s.1. [Les
cordons servant à rattacher les diverses pièces du vête-
ment étaient alors plus ordinairement appelés aiguillettes.]
— Archit. Moulure ronde d'ornementation, qui se déve-
loppe le long d'une muraille ou le long d'une corniche,
dans un appartement. Il Corniche peu saillante ou simple
bandeau marcjuant la division de deux étages superposés.
— Artill. Cercle de renfort, d'ornement ou de division
dans une bouche â feu. (On l'appelle aussi astragale.)
Il Cordon de projectile, Bande de
plomb ou de cuivre qui entoure les
projectiles en fonte de l'artillerie, et
qui, en se forçant dans les rayures,
permet d'imprimer au projectile un
mouvement de rotation, n Cordon
tire-feu, Corde destinée â agir sur
le marteau du percuteur ou sur le
rugueux de l'étoupiUe pour faire
partir l'étoupiUe et enflammer la
charge.
— Art milit. Suite de postes oc-
cupés par les troupes chargées de
l'investissement d'une place : Cor-
don diurne. Cordon nocturne,
— Blas. Marque distinctive qui
accompagne l'écusson d'un digni-
taire ecclésiastique, et qui, descen-
dant du chapeau qui sert de cimier, se termine par un
nombre de houppes proportionné à la dignité.
— Bot. Y. polli:n. fruit, graine, placenta, fcnicule,
RAPHÉ. Il Cordon de cardinal, Nom vulgaire de la persi-
caire. faisant allusion à la teinte rouge de la tige.
— Comm. Certain nombre do queues de martres enfilées
et attachées ensemble, ii Petit cordon, Ichtyocolle on lyre,
la colle de poisson la plus estimée, li Gros cordon, Ichtyo-
colle en cœur, colle do moins bonne qualité.
— Eloctr. Cordon conducteur. Conducteur électrique très
flexible, formé do fils tins tressés, ot reliant les appareils
d'usage domestique.
— Fortif. Cordon d'escarpe ou de contrescarpe, Panio
supérieure et saillante des murs ainsi nommés.
— Fr.-maçonn. Largo ruban do moire, dont la couleur
et les broderies servent de signes distiuctifs dans les
grades de la maçonnerie. (A l'extrémité du cordon sont sus-
pendus les bijoux distioctifs dos grades. Il est bleu pour
CorJon héraldique
(chapeau d'archevêque).
276
les maîtres; rouge pour les rose-croix; noir pour les che-
valiers kadosh ; jaune pour les membres du suprême con-
seil du 33« degré.)
— Mar. Partie extérieure des lisses de rabattues et do
plat-bord, qui terminent les œuvres mortes d'un bâtiment ■.
espèce de bourrelet allant dans le sens de la longueur
des bordages. il Aussières commises pour servir à la com-
position du grelin.
— Mines. Filets de quartz ou de carbonate calcaire qui
divise parfois certaines roches, telles que l'ardoise, le
marbre, etc., en blocs cuboïdes ou rhomboidaux.
— Monn, Bord façonné autour d'une pièce de monnaie.
— Relig. Cordon de Saint-François, Insigne mystique
des franciscains et des aftiliés à l'ordre ou au tiers ordre do
Saint-François-dAssise, et qui est une cordelette blanche
chargée de nœuds.
— Tecliu. Traits obliques, que certains croisements
forment sur l'étofl'e. Il Fils doubles ou triples que, dans le
tissage de la soie, Ion ajoute à la chaîne, pour la forma-
tion des lisières de l'étoffe, ii Lien de fer qui est â chaque
moyeu d'une voiture, ou près des rais d'une roue, n Cordon
rfe c/mnive, Chanvre prêt à être filé, il Dans les carrières
d'ardoise, Bande caillouteuse s'opposant à la taille régu-
lière de l'ardoise en bloc.
~ Zool. Cordon noir, Nom vulgaire donné à un oiseau
du genre sylvie. Ii Cordon bleu. Nom commun du cotinga
et du sénégali. n Cordon bleu, Nom vulgaire de la noctuelle
du frêne. Il Cordon bleu, Espèce d'ampuUaire.
— Loc. fam. Cordons de la boiirse, Maniement des fonds ;
action ou droit do disposer de l'argent, de le dépenser :
Avoir, Tenir les cordons de la bodrse. il Tenir serrés les
cordons de la bourse, Ne dépenser l'argent qu'avec parci-
monie ou empêcher les autres de dépenser, n Délier, Dé-
nouer les cordons de la bourse. Donner de l'argent.
— Loc. pRov. : N'être pas digne de dénouer les cordons
des souliers de quelqu'un, Lui être très inférieur en mérite.
(Allusion à un passage de l'Evangile où saint Jean-Baptiste
parle de lui-même par rapport à Jésus.)
— Encvcl. Anat. Le curdon spermatique, cordon testi-
culaii'e ou cordon des vaisseaux spejynatiques, est un organe
complexe formé: 1" dos portions funiculaire et inguinale
du canal déférent; 2" des artères spermatique, funiculaire
et déférentiellc ; 3" des veines spermatiques, des lympha-
tiques et des nerfs du testicule.
Le cordon a une longueur de 5 à 9 centimètres du testi-
cule à l'orifice interne du canal inguinal où ses éléments
se dissocient. Il est enveloppé d'une triple gaine formée,
en allant de dehors en dedans, par un diverticule dxifascia
superfîcialis. un diverticule du cre7naster, un diverticule
du fascia transversalis.
Affections du cordon spermatique. Les principales sont
l'absence ou l'atrophie congénitale, les ruptures trauma-
tiques qui équivalent à la castration; les contusions, les
plaies, dont la gravité est variable; Vhématocéle, Vhydro-
cèle, les kystes et toutes les tumeurs dont sont suscepti-
bles les éléments du cordon.
Les plaies du cordon ne présentent pas de gravité par-
ticulière, et, lorsqu'il y a section complète des éléments,
ne diffèrent point, comme conséquences, de celles qui ré-
sultent de la castration.
Le varicocèle, qui passe pour une affection spéciale au
cordon, n'est en réalité qu'un faisceau de varices veineuses.
Cordon ombilical. On désigne par ce nom un cordon
flexible et vasculairo aboutissant à l'ombilic, par lequel
le fœtus des mammifères est relié au placenta. Primiti-
vement, il est constitué par le pédicule extrêmement court
de la vésicule allantoïde. Les éléments qui ie constituent
sont nombreux; ce sont : i" la veine ombilicale ; 2* les
deux artères ombilicales ; 3" un tissu cellulaire très lâche ;
4° la gélatine de W'arton formée de tissu conjonctif em-
bryonnaire ; 5" l'ouraque, réduite à un cordon imperméable;
6<* enfin, une gaine formée par le prolongement de l'amnios
doublé de tissu lamineux. Dans le cordon, les artères ombi-
licales enroulent la veine ombilicale en lui donnant l'appa-
rence d'un câble, et, de plus, ces trois vaisseaux sont
tordus ensemble, neuf fois sur dix, de gauche â droite.
Cette disposition est, vraisemblablement, un résultat des
mouvements du fœtus dans la cavité qui le contient.
Sa longueur est extrêmement variable et oscille de
0'",45 à 0"',60. Il a pu atteindre 1 mètre ou 2 de longueur.
Sa grosseur est aussi très variable. La fonction essen-
tielle du cordon est do porter au placenta le sang vei-
neux du fœtus et de ramener le sang artériel.
Les anomalies de structure, d'insertion et de disposition
du cordon ombilical sont l'origine fréquente de graves acci-
dents au moment de l'accouchement, ou même pendant
la grossesse. Ainsi, la brièveté du cordon peut retarder
le travail et occasionner l'hémorragie par décollement pré-
maturé du placenta, ou par rupture du cordon lui-même;
l'enroulement du cordon dit circulaire peut occasionner la
mort du fœtus, parle fait de lacompression vasculaire, ou
par un véritable étranglement, lorsque l'enroulement so
fait autour du cou. On a cité même do véritables amputa-
tions spontanées d'un ou de plusieurs membres.
— Gôol. Cordon littoral. On appelle ainsi une levée de
sables ou de galets qui se forment, parallèlement aux
côtes, sous l'action des marées. Ces levées s'édifient devant
les rivages et arrivent, avec le temps, à se substituer au
rivage lui-même. Sur les côtes de faibles marées, elles lais-
sent souvent, entre leurs matériaux et le littoral, des
lagunes communiquant plus ou moins avec la mer. Ces
lagunes perdent progressivement leur sel lorsqu'elles re-
çoivent un cours d'eau, et elles finissent par se combler et
se dessécher lorsqu'elles ne sont pas alimentées. La partie
des cordons littoraux, qui regarde la pleine mer présente
habituellement deux terrasses correspondant, la première
à l'effort des marées ordinaires, la deuxième à celui des
grandes marées.
— Hist. La plupart des ordres de chevalerie ont, comme
marque distinctive des divers grades, des colliers ou des
cordons qui so portent autour du cou ou bien sur la
poitrine en baudrier. Parmi les principaux cordons his-
toriques, il faut citer, en France, le cordon bleu, qui était
le privilège des chevaliers du Saint-Esprit. Celte couleur
bleue est également celle de la Jarretière d'Angleterre,
de rEléi>hant do Danemark, des Séraphins de Suède, de
Saint-Antiré do Russie. Le cordon rouge était réservé
aux chevaliers de Saint-Louis, et le cordoJi noir aux clie-
valiers de Saint-Michel. Il y avait aussi dos grands cordons
pour femmes, surtout pour les chanoinesses. La reine
d'Espagne, femme de Charles IV, avait créé l'ordre de
Mane-Louiso, dont lo cordon était bleu et blanc. Les
277
grauiis-croix do Ir. Légion d'houneur ont pour signe dis-
tinctit" io cordon ruiige, qui so porto ou sautoir.
— Art milit. Un cordon do troupos ost un dispositif stra-
togiquo d'uno série do corps destinés à garder une fron-
tière ou uno ligne déterminée. Cet écholunnenienl, s'il
élargit le cliamp occupé par les troupos, a l'inconvénient
do ne laisser nulle part dos lorcos sullisantos.
Le cordon n'ost admiasililo que comme dispositif do
surveillance, forme soulemont d'une faible partie des
forces dont on dispose, Io reste demeurant massé, au con-
traire, ot à. bonne distance, pour pouvoir so porter sur Io
point où la présence do l'ennemi est signalée par les
troupes du cordon.
On a donné également Io nom do « cordon » à la série
dos places ou forts établis le long d'une frontière, quand
ils constituent une sorte de ligne continue ot do résistance
ù pou près égale en tous ses points.
— Kel. hind. Cordon sacré. Le cordon sacré, en san-
scrit Yajnopavîta, « corde de sacrifice ", emblème et signe
extérieur des trois bautes castes do l'Inde, se porto sur
l'épaule gaucbo et passe on sautoir sous Io bras droit.
Il ost de coton pour Io brahmane, do chanvro pour le
kcbatriya, et de laine pour le vaiçya. L'investiture {oupa-
luti/inia) du cordon et de la ceinture sacrés constitue uno
partie importante do l'initiation de l'hindou ; elle se célèbre
i:énôralement à huit ans pour les brahmanes, à onze ans
pour les kchatriyas et à douze ans pour les vaiçyas.
Cordon jaune (ordre du), institué eu Franco, vers la
lin du .wi" siècle, par Charles Gonzague, duc de Nevers.
Il disparut après la mort
dos ducs de Gonzague -
Guastalla (1606). En 1850,
un aventurier, so préten-
dant prince de Gonzague-
Casliglione, tenta de rele-
ver l'ordre. Uno condam-
nation ayant fait justice,
en isrri, des prétentions
du faux prince do Gonza-
gue, l'ordre disparut de
nouveau.
CORDONNAGE {do-naf)
n m. Opération qui a pour
but de relever les bords
des tians des monnaies,
alin do faire apparaître le
cordon au moment de la
frappe.
GORDONNBR {do-né) V.a.
Tortiller, tresser, rouler
en forme de cordon : Cor-
DONNER du fil, de la soie,
des cheveux.
— Monn. Relever les
bords du flan, à l'aide
d'une machine spéciale
dite machine à cordonner.
Cordonné, ée part. pass.
du V. Cordonner.
— Archit. Entouré d'une
saillie ornementale, arron-
die en forme de cordon.
— MoU. Se dit des co-
quilles marquées de sail-
lies on forme de cordons :
Cofiuilles COBDONNÉKS.
Se cordonner, v. pr. De-
venir cordonné.
CORDONNERIE {do-Jie-
r!) n. f. Métier, comnrorcc
de cordonnier. Il Ouvrage
do cordonnier, il Atelierde
cordonnier ; magasin où l'on vend des chaussures. Il Lieu
où l'on confectionne, où l'on dépose les chaussures : La
cordonni:rih d'un arseîial.
— Encvcl. i^a cordonnerie comprend la fabrication ctfcc-
tuéo à la main ou mécaniquement, ainsi que le com-
merce des chaussures de toutes sortes.
On distinguo trois modes do fabrication : à îa main,
mixte et mécanique.
1" Dans la première, on a recours à différents outils, tels
que le Irancnet, Valcne, le marteau, la forme, les fers à
lisser, le filpoxssé, etc.
2" Dans la fabrication mixte, on fait d'abord usaço do
machines spéciales, puis le travail s'achève il la mam.
3" Dans la fabrication mécanique, la main do l'ouvrier
n'intervient que pour surveiller ot régler Io fonctionne-
ment do la machine. Quel que soit Io modo employé pour
établir la chaussure, ce travail nécessite un certain nombre
d'opérations successives : le découpaijc, Io cambraqe , la
piq^iïrc, Io monta(}e, etc. Outre les chaussures cousues, il
oxisto encore colles dites « clouées », « rivées » ot «vis-
sées », presque toutes fabriquées à la machine.
CORDONNET (do-né) n. m. Techn. Petit cordon, petite
tresso, polit ruban pour attacher, pour onlilor ou pour
être employé en guise de broderie, il Gros (il tors do soie,
fait de bourre de soie, il Ganse do lil ou do soie ferrée
par un bout, il Nom donné i un gonro de broderie qui
consiste ;'i prendre avec l'aiguillo quelques fils d'étotVo
du contour du dessin, do manière que le coton ou la
soie ù. broder forme presque un petit cercle en relief
et que chaque point se touche, ii Petite cordo do chanvro
entourée d'une gaine de soie ou do colon, (|ue l'on omploio
pour i'airo manœuvrer uno sonnette, un grand rideau, un
store, etc.
— Monn. Marque ou empreinte que l'on fait sur la
tranche dos pièces d'or ou d'argent, ii On dit aussi i.isthl.
CORDONNIER (tlo-ni-é), ÈRE fdo l'anc. fran*;. covdoua-
nii.r. ouvrier en cordonan, c'est-à-diro on cuir do Corùouo]
n. To'-'hn. Perstjnno (|ui fait ou qui vend dos chaussures :
CoRDoNNiKu potir homme, pour femme.
— Zool. Nom vulgaire du goin'c» nolonoclo. Il Un des
noms vulgaires ilo répinocbe. Il Nom vulgaire do divers
poissons, notamment dos blcpharis : ainsi Io hlcnhnris
«utor ost nommé « cordonnier des Antilles ", ot le blc-
pharis major, u grand cordonnier ••. il Nom vulf^aïro de
divers insectes, comme los capricornes, les lamies, ap-
pelés aussi 8AVKTIKRH. otc. ii Nom vulgaire d'une variété
(Io goéland, au plumago brun noir.
— pROv. : Les cordonniers sont les plus mal chaussés,
On néglige souvent les avantages au'on est, par sa posi-
tion, par son état, Io plus à portée de se procurer.
— Allus. LirTÉR. : Cordonnier, pas plus haut que la
chaussure. V. cuaussurk.
— Encyci.. Ethol. Los corporations des cordouaniers
eu cordonniers avaient pour patrons saint Crépin et saint
Crépinien. Elles sont mentionnées,
dès le xiii" siècle, dans los registres
de la prévôté des marchands, à Pa-
ris ; il en existait dans toutes les
autres villes ; toutes obéissaient à dos
règlements sévères. Los cordonniers
de Paris élisaient chaque année leur
doyen et leurs jurés le lendemain de
la iSaint-Louis.dansIa Halle aux cuirs.
Le roi en appointait huit, ses four-
nisseurs ordinaires, qui toucnaient
(jO livres de gages, au xvii" siècle.
Les cordonniers marchaient sous une
bannière figurant leurs patrons; les
corroyeurs se qualifiaient de « disci-
ples de saint Thibaut ».
Cordonnier
Armes de la cui'pora-
tion (les cordoiiQier&-
( Alphonse- Amé-
lée), sculjiteur français, né à La Madeleine (Nord) en IS-iS.
Elève do Dumont et Thomas, il obtint le prix de Rome
en 1877. Rappelons, parmi ses principales œuvres : Je-
hannc d'Arc sur le bûcher, qui est au musée du Luxem-
bourg; l'Amour et la Folie; le Printemps ; Hérault d'armes,
1^^"^
CORDONNAGE — CORDOUE
rocher isolé qui faisait partie d'uno ilo disparue aujour-
d'hui, ce jibare possède encore les principales parties de
ses constructions primitives, bien qu'il ait été l'objet de
nombreuses restaurations. La tour, notamment, a été
surélevée et on a augmenté la portée du feu du phare,
dont le foyer s'élève, aujourd'hui, ù. 63 mètres de hau-
teur; son feu rouge ou blanc ost visible do 2i à 29 milles.
Ce phare constitue dans son ensemble un monument re-
marquable.
CORDOUAN, ANE, personne née à Cordoue, ou qui habite
cette ville. — Les Cordouans.
~ Adjectiv. Qui appartient à Cordoue ou à ses habi-
tants : L'industrie cordooank.
CORDOUANIER ou GORDOUANNIER (a-ni-é) n. m.Y . COR-
do.nmi:r. Il Auj.Ouvrierqui prépare le cuirappelécor(/o«an.
CORDOUANNERIE {a-ne-ri) n. f. Forme ancienne da
CORnONNERIK.
Cordoue, en espagn. Cordoba {lat. Corduba), ville
d'Espagne (Andalousie), ch.-l. de la province de ce nom,
au pied de la sierra de Cordoba, sur le Guadalquivir;
55.000 hab. Jadis fameuse pour la fabrication des cuirs
maroquinés, appelés coi-douans ou cuirs de Cordoue, elle
na plus, aujourd'hui, ni industrie ni commerce, en dépit
de son heureuse situation au point de jonction de nom-
breuses voies ferrées, qui la mettent en relations avec
le reste de la Péninsule.
Cordoue est une ville déchue, mais une des plus pitto-
resques et des plus curieuses de l'Espagne. On y ren-
contre à chaque pas des vestiges de son antique splen-
deur. La merveille de Cordoue est la cathédrale, jadis la
Grande Mosquée d'Occident, bâtie
en 787 sur les ruines d'un ancien
temple de Janus, par Abd-er-Rah-
man, puis agrandie successivement
par Al-Hakem en 976, et par Alman-
zor en 1012. A l'extrémité d'une des
dix-neuf nefs, on aperçoit le Mihrab
ou sanctuaire, où était déposé un
exemplaire du Coran, écrit tout en-
tier de la main d'Otman. Les chré-
tiens, lors de leur victoire, consa-
crèrent la mosquée à la Vierge et la
lai:isèrent intacte. Mais, en 1523, le
chapitre éleva au centre de l'édifice
une grande église efothique, qui sub-
siste encore, et quT fit disparaître soixante-trois colonnes.
Parmi les autres édifices de Cordoue, on peut citer la
Casa de Jeronimo Paez, la Torre de la Malmuerta, un pont
arabe sur le Guadalquivir, la forteresse do Calahorra,
l'Alcazar, etc.
— Histoire. Cordoue, fondée par les Phéniciens, et déjà
riche au temps des guerres puniques, fut conquise en 152
av. J.-C. par Marcellus, et devint la capitale de l'Es-
pagne ultérieure. Ayant pris parti pour Pompée dans la
guerre civile, elle fut prise et saccagée par les Césa-
riens en 45. mais elle so releva et devint, sous l'empire,
la capitale do la Bctique, et môme, au temps de Stralion, la
ville la plus riche du pays. Lors des invasions des Goths,
elle fut prise par Léovigilde, et devint la résidence des
nouveaux souv?rains. Les Arabes s'en emparèrent après
la bataille de Xérès et en firent, à partir de 7i6, leur capi-
CordoDaerie mécanique.
à rilôtel de ville do Paris. On lui doit encore : l'Histoire,
statue en pierre pour la nouvelle Sorbonne (1886) ; r.lr-
chéolnqie, statuette d'argent ; les Quatre Saisons, bas-reliefs
en pierre, pour le palais Rameau à Lille ; Danseuse et Jon-
ijlcusc, hauts-reliefs pour rilippodromo de Roubaix ; otc.
CORDOUAN (rad. Cordoue) n. m. Peau de mouton ou do
chèvre tannée, avec sa fleur, ot qui fut en usage pendant
dos siècles pour confectionner les chaussures, il Auj.. Sorte
de cuir de chèvre préparé comme on faisait à, Cordoue.
— Encyci,. Le cordnuan no servait pas seulement à la
fabrication des chaussures; on l'employait aussi eu selle-
rie. Jusqu'au XIII* siè-
cle , on paraît s'être
servi du cordonan d'Flîs-
ftagne ; puis on se mit à
0 fabriquer on Pro-
vence, où on l'assou-
plissait avec du suif,
méthode que los gens
du Nord réprouvèrent
comme dolosivo , on
enjoignant aux corps
de métiers do traiter
sérieusement leurs cor-
douans avec du tan.
C'est surtout on cela
quo le cordonan diffé-
rait du maroquin tanné
au sumac et à la noix
docalle, suivant le pro-
cédé marocain.
CORDOUAN, écuoil
du golfe do Gascogne,
vestige d'un littoral
submergé, où fut la
gallo-romaine Novio-
uiaf/us^ À 11 kilom. de
Koyan, h. 8 ou 9 au large
de l'embouchuro de lu
((irondo.
Cordonan (pharu
i)ic). Co phare, établi A
l'ontréo do lu Gironde, , , ^
tire son nom do la villo
de Cordoue. Il a été commencé, en 1584, par Louis do
Foix, l'arehitoeie <[ui construisit l'Eseurial. Il no fut
achevé qu'on 1010, par le Ills de Louis de Foix. Elevé sur un
Armes de Cordoue.
Cathédrale de Cor.:
taie; vingt émirs s'y succédèrent jusfiu'en 756, annéo où
l'Ommiado Abd-er-Rahman, secouant la tutelle dos califes
de Damas, so déclara indépendant. Alors commoneo pour
Cordoue uno ère do grande prospérité. Au x" siècle, elle
compte l million d'habitants, et, par ses innombrables
mosipiées, ses palais, ses universités, ses bibliotlièqucs,
ses savants et ses guerriers, devient la rivale do lîagdad.
En 1091, elle passe sous la domination des Almoravides et,
on 1M8, sous celles des Almohados. En 1236, sous Io ré-
pimo do Ferdinand de lastillo, elle fut déiinilivemcnt ar-
rachée aux musulmans. Les Français la prirent on 1808.
Cordoue a donné le jour aux doux Scnèipie, ù Lucain,
Avorrhoôs, Juan de Mena, Luis de Gonj^ora, Pablo do
Céspedos, Juan Valdès Leal. Gouzalvo do Cordoue " Io
Grand Capitaine n, était ué ù. Montilla, & 50 kilomètres do
Cordoue.
— Lo district de la rîvc droite du Guadalquivir n
31.330 hab.; lo district de la rive gauchr, 26.519 hab.
Cordoue (rROViNci: pk), division administrative de
l'Espagne [.\ndalousieJ. traversée d'E. A O. nar le (iuadal-
quivir. Suporf. 13.727 kilom. carr. : 120.714 hab. Au N. du
llouve, on trouve uuo portion de la sierra Morena, rela-
tivement peu haute, pittoresque, aux passages faciles,
ircho en eau, mais eu général pou fertile ; elle est boisée,
pré.sonic dos pfiturages, produit des fruits et dos céréales.
L'air y ost sain, la chaleur modérée. Au S. du Guadal-
quivir. c'est la Campiiia. plaino monotono, peu acciden-
tée, pauvre en eau, brûlée parle soleil; elle produit en
abondance le blé, l'avoine, le lin, lo chanvre, les fruits,
les légumes, la vigne, l'olivier, lo mùrior ; on y élèvo
des obevaiix et des bestiaux. Capit. Cordoue.
Cordoue {maison do), famillo noble espagnole, dont
l'origino remonlo au xiu* siècle, et qui tiro son nom do lu
ville de Cordoue, enlevée aux Maures, on IS:uî. par I\>mi-
niquo Mui^oz, seigneur de Dos Ilernmnas, lequel prit et
transmit à ses descoudants le nom do la place conquise
CORDOVA
COREE
fi
par lui. A la quatrième génération, cette famille se sub-
divisa en deux branches : la branche aînée, représentée
par Ferdinand-Alphonse, et la branche cadette, dite « des
comtes d'Alcandete -, dont l'autour est Martin-Alphonse,
et qui donna elle-même naissance aux familles do Sastaga
et de Zuheros. L'un des plus illustres représentants de
cette famille fut Gonzalve de Cordoue, grand conné-
table du rovaume do Naples.
CORDOVA. Géogr. V. Cordoba.
GORDOVA (Fernando de), savant espagnol, né eu 1422,
mort à la tin du xv« siècle. S'étant rendu à Paris, il y
acquit la réputation d'un sorcier, tant était grande son
instruction. De là, il se rendit à Rome, où il s'attira la
faveur des papes Sixte IV et Alexandre VI. Le plus impor-
tant de ses ouvrages est une introduction au traité De
animalibus d'Albert le Grand (Rome, 1478).
GORDOVA (Francisco Fernandez dk). navigateur espa-
gnol, mort en 1518. Parti de Cuba en 1517, il fut le premier
explorateur du Yucatan. Les attaques des naturels le
contraignirent à regagner la Havane, où il mourut dix
jours après son retour. On doit reconnaître en Cordova
Texplorateur qui a montré le chemin à Fernand Cortez.
GORDOVA (Fernando Fernandez de), général et homme
politique espagnol, né à Madrid en 1792, mort en 1883. Il
se distingua pendant la guerre de l'Indépendance contre
Napoléon. En 1841, il prit part aux complots militaires
contre Espartero, entra dans le parti des progressistes mo-
dérés, et reçut, en 1847, le portefeuille do la guerre, qu'il
;arda peu de mois. Depuis lors, il devint capitaine général
e la Nouvelle-Castille, capitaine général de Cuba (1851);
en 1854, il dut se retirer en France. Cordova fat chargé,
en 1864, du portefeuille de la guerre dans le cabinet Nar-
vaez. Après avoir pris part à la révolution de 1868, il fut
nommé de nouveau capitaine général à Cuba en 1870, et il
se rallia au roi Amédée, qui lo nomma ministre d'Etat en
1871. Il redevint ministre de la guerre, après la proclama-
tion de la république.
GORDOVA, général colombien, né à Antioquia (Nouvelle-
Grenade) en 1797, mort en 1829. Il participa au soulève-
ment des anciennes colonies espagnoles, fut nommé colonel,
par Bolivar, sur le champ de bataille de Boyaca (1819), et
général à la suite de la prise de TénérilTe.'ll contribua à
la victoire décisive d'Ayacucho, qui mit tin à la domina-
tion espagnole dans l'Amérique au Sud (1824). Cordova
tenta de supplanter Bolivar, et se mit, en 1829, à la tète
des fédéralistes colombiens; mais il fut défait et blessé
mortellement à Santuario (1829).
GoRDOVA (Louis-Fernandez de), généra' espagnol, né
à Cadix en 1799, mort en 1840. Il proclama la constitution,
à la tète do ses troupes, en 1820, prépara ensuite le sou-
lèvement réactionnaire des gardes royales (1822), combat-
tit dans les rangs do l'armée de la foi, fut ambassadeur
d'Espagne en Prusse (1827) et en Portugal (1832), et soutint
la cause de dom Miguel. Ayant gagné la faveur de la reine
Christine, il reçut, en 1835, le commandement do l'armée
du Nord, remporta la victoire de Mendigorria (1835), puis
s'unit (1838) à Navarcz contre Espartero; mais il dut
chercher un refuge en Portugal.
GORDOVADO, bourg d'Italie (Vénétie [prov. d'Udine]);
1.700 hab.
CORDULÉCÈRE OU CORDULECERUS {lè-sé-TUSs) n. m.
Genre d'insectes névroptères planipennes, famille des
ascalaphidés, caractérisés par leurs antennes en massue,
leurs ailes larges, leur abdomen court. (Les cordulécères
sont des ascalaphes de
l'Amérique tropicale ; on
en connait quelques es-
pèces, parmi lesquelles
le cordutecerus vutpecula
peut servir de type.)
CORDULEGASTER {lé,
stèr") n. m. Genre d'in-
sectes orthoptères pseu-
do-névroptères , famille
des iibellulidés, tribu des gomphinés, comprenant des
libellules de grande taille, à abdomen très long. (L'espèce
type du genre, le cordulegaster anmdatus, jaune et noir,
est répandu dans
toute l'Europe et la
région méaiterra-
néenne.)
CORDULIE /t ou
CORDULIA n. f.
Genre d insectes or-
thoptères pseudo-
névroptères, groupe
des amphibiotiques,
famille dos Iibelluli-
dés, tribu des libel-
lulinés, comprenant
des formes assez
grandes caractérisées par leurs yeux à réseaux, présen-
tant un petit appendice au bord postérieur. (Les cordu-
lies sont do belles libellules, dont l'espèce type, la cor-
dnlia a^nea, d'un vert bronzé brillant, est commune en
France au bord des eaux.)
CORDUS (Aulus Cremutius), sénateur et historien ro-
main. Séjan, qu'il avait osé critiquer, l'accusa auprès de
Tibère du crime do lèse-majesté, pour avoir, dans .son
Histoire des guerres civiles et du, règne d'Auguste, appelé
Brutus et Cassius les derniers des 'liomaius. Cordus pré-
vint sa condamnation en se laissant mourir de faim (25 apr.
J.-C.). Tibère fit brûler ses ouvrages, dont quelques-uns
furent sauvés pourtant par sa fille Marcia. La septième
Suasoria do Scncque en contient des fragments.
CORDTCEPS ou CORDICEPS (sènss) n. m. Gonro de cham-
pignons-pyrénomycètes, q^ue 'J'ulasno a refondu avec les
genres hypocrée et torrubie. Il On dit aussi coedylie.
CORDYLANDRE n. m. Bot. Section du genre clusie.
CORDYLANTHE n. m. Genre de scrofulariacées-ouphra-
siécs.rcnfcrmanldes herbes de Californie. Syn. doHOMAUii.
CORDYUS ou CORDYLA n. m. Ichtyol. Nom ancien de
divers petits poissons qui étaient employés en salaison ef
aussi dans la fabrication do différentes saumures. (Lo cor-
dyla de Plino est une petite pélamyde ou peut-être un
petit maquereau, comme le cor dy le a KvihXotc.)
— Ealom. Gcore d'iasecteB diptères némocëres, famille
Cordulegaster (réd. au tiersj.
Cordulie (réd. de rooiti*^].
Cordylophora.
des fongicolidés, comprenant des formes à antennes ren-
flées, à abdomen comprimé. (Los cordyles sont des mou-
cherons bruns ou noirs, dont l'espèce type, le cordyla
flavipcs, est commune en France.)
GORDYLINE n. f. Genre de liliacées, tribu des dracé-
nées, formé aux dépens des dragonniers, et comprenant une
dizaine d'espèces, qui croissent dans les régions tropicales.
CORDYLOCARPE n. m. Bot. Syn. de
RAPISTRli, et de fc;RDCAmE.
CORDYLOCRINUS (nuss) n. m.
Genre do criuoides, famille dos pla-
tycrinidés, comprenant des formes à
longs bras minces, à pinnulcs trèslon-
tues. (Les cordylocrinus sont fossiles
ans lo silurien" de Scandinavie.)
CORDYLOGYNE n. f. Genre d'asclé-
piadacées-cynanchces, renfermant des
herbes vivaces de l'Afrique australe.
CORDYLOMÈRE OU CORDYLOME-
RUS {mi'-}'i(ss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères lougicornes, famille des
cérambycidés, tribu des phoraeaothi-
nés, comprenant de grandes et belles
espèces fauves ou rousses avec les
ély très verts ou bleus, ou fauves avec Cordylomère (gr. nat ).
des bandes et des reflets verts. (Les
cordylomères, dont on connaît une douzaine d'espèces,
habitent l'Afrique occidentale.)
CORDYLOPHORA n. m. Genre de méduses tubulaires,
famille dcsclavidés, comprenant des polypes d'eau douce
ijui forment des colonies cornées,
arborescentes , avec individus
ovoïdes occupant rextrémité des
rameaux.
— Enctcl. I/cspèce type du
genre est le cordylophora lacu-
stris, qui habite les eaux douces
d'Europe, et dont la distribution
géographique semble la môme
que celle d un mollusque, \edreys-
seua polymorpha, sur lequel il vit.
Il est probable que, comme les
dreyssena, les cordylophora sont
des formes marines qui s'accli-
matent progressivement dans les
eaux douces ; aujourd'liui, ils sont
répandus dans tous les cours d'eau d'Europe, et envahis-
sent même les conduites des villes, dont ils oblitèrent sou-
vent les tuyaiLx, par l'accumulation de leurs colonies.
CORDYLOSAURE (sâr') ou CORDYLOSAURUS (sô-russ)
n. m. Genre de reptiles sauriens brévilingues, famille des
ptychopleuridés, comprenant des formes à tête allongée,
aplatie, à queue ^ _^^
■. ■ ^.^ .lAr.
iJlant à des scin-
ques, ethabitant
lo sud de l'Afri-
que . [ L'espèce
type du genre,
brune avec une
large bande noire
le long du dos et une moins foncée sur chaque flanc, est
longue de 12 à 15 centimètres. Par sa plaque naso-frontale
allongée, elle dilfére de la seconde espèce {cordylosaurus
siifitesselalus) des mêmes régions, qui la transversale.]
GORDYLURE OU CORDYLURA n. f. Genre d'insectes
diptères brachycères, famille des muscidés, comprenant
des mouches à corps couvert de soies, à abdomen en
massue, à ailes longues.
{ Los cordyhires vivent
dans les lieux humides;
on en connaît quelques
espèces do France, tou-
tes de taille moyenne ; la
cordylnra pubera est
noire, à duvet gris.)
CORÉ. D'après le
livre biblique des Nom-
bres (XVI), Coré, de la fa-
mille lévitiquo de Caaih, Cordylure (gr. 2 fois),
mécontent de ce que le
sacerdoce eût été réservé à la descendance d'Aaron, se
révolta contre Moïse, avec Dathan et Abiron, de la tribu
de Ruben, et deux cent cinquante Israélites. Moïse prit
lo peuple à témoin qu'il laissait au Seigneur le soin de
défendre sa cause. Le lendemain, au moment où Aaron
offrait le sacrifice de l'encens du matin, Coré, Dathan et
Abiron furent engloutis dans la terre, qui s'ouvrit tout
à coup sous leurs pieds, taudis qu'un feu miraculeux s'al-
lumait soudain et faisait périr leurs deux cent cinquante
partisans. Les fils de Coré : Azor, Elcana et Abiasaph, qui
n'étaient point complices du crime de leur pore, furent
bénis de Dieu, et devinrent la tige d'un groupe de lévites,
qui s'adonnèrent spécialement au chaut et à Ja composi-
tion des poésies sacrées. Les anciens titres du psautier
hébraïque désignent les descendants de Coré comme les
autours do onze psaumes, qui comptent parmi les plus
beaux et les plus lyriques.
GORÉ. Myth. gr. V. Cora.
GOREAL (Francisco), voyageur espagnol, né à Cartha-
gèno vers 1648, mort en 1708. Il visita successivement
les Antilles, la Floride, le Mexique, lo Brésil, le Pérou, tra-
versa l'istlime de Panama, et rentra dans sa patrie en 1697.
La relation intitulée Voyages de Fraytcisco Coreal aux Indes
occidentales {\l 22) dont on n'a jamais retrouvé l'original
espagnol, est pcut-ôtro l'œuvro d'un auteur qui aurait,
sous le nom de Coreal, publié sur l'Amérique un recueil do
documents extraits de divers écrivains.
CORÉCLISE (du gr. korê, pupille, ot kleiein, fermer) n. f.
Pathol. Occlusion de la pupille.
CORECTASIE [rèk-ta-zî — du gr. korê, pupille, et ekta-
sis, dilatation) d. f. Pathol. Dilatation de la pupille.
CORECTEUR fdu préf. co, et do recteur) n. m. Celui qui
chi, recteur avec un ou plusieurs autres.
CORECTOMIE {rck-to-mî — du gr. korê, pupille, ot ekio-
me, ouverture) n. f. liésection d'une partie de l'iris,
Cordylosaure.
278
pratiquée soit pour ouvrir une pupille artificielle, soit pour
obvier à une pression exagérée des humeurs de l'œil.
CORECTOPIE {rék-to-pî — du gr. korê, pupille, et ektn-
pos, déplacé) n. f. Anomalie de position do la pupille,
consistant eu ce que celle-ci n'occupe pas le centre de l'iris.
CORÉDACTEUR (du préf. co, et rédacteur) n. m. Celui
qui est rédacteur avec un ou plusieurs autres.
CORÉDIALYSE (du gr. korê, pupille, et dialitsis, sépa-
ration) n. f. Chir. Syn. de iridodialyse.
COREE n. f. Pathol. V. cuorée.
— llortic. Variété de pomme à cidre du Calvados.
CORÉE ou COREUS {ré-uss) n. m. Genre d'insectes hé-
miptères, type do la famille des coréidés, comprenant de
nombreuses espèces aujourd'hui réparties dans quelques
sous-genres. (Los corées proprement dits sont velus; leur
abdomen, aplati, est relevé latéralement. L'espèce type,
commune en France, est le coreus denticulatus.)
GORÉE ou Ghosen (« pays du Matin calme »)i oro-
pire indépendant do l'Asie orientale, au N.-E. de l'em-
pire chinois, sépare par le Ûeuvo Ya-lou, de sa source
à son embouchure, des provinces mandchoues de Ghirin
et du Liao-toung. Au N., la Corée est limitrophe de la
province sibérienne de Vladivostock. Elle est constituée,
presque en son entier, par une massive i>éninsule, qui
s'avance, entre les mers Jaune et du Japon, vers l'île japo-
naise de Kiou-Siou. Dune .superficie d'environ 218.190 Ri-
lom. carr., elle n'est peuplée que de 12 à 13 millions d'habi-
tants. {Coréens, cnnes.) Capit. Séoul.
Une chaîne qui décroît du N. au S., de 2.400à 1.500 m.,
suit à peu de distance la côte orientale. Entre cette chaîne
et les hauteurs plus basses (l.SOO m. d'altitude maximum),
qui dominent, à l'O., le cours du Ya-lou, se développe un
sytcme de chaînons et de collines, que séparent des vallées
assez profondes. Le climat se ressent de la proximité
des étendues mongole -sibériennes ; la Corée connait,
l'hiver, des froids de — 16° C. ; l'été, le thermomètre
s'élève jusqu'à -f- 34"» C Au N. de Séoul, les froids sont
plus rigoureux encore ; les fleuves y gèlent l'hiver. La
péninsule reçoit, l'été, des pluies abondantes. Les fleuves,
assez nombreux, sont courts et peu navigables ; lo Ya-lou,
cependant, qui se jette, à l'O., dans la baie de Corée, et
le Nak-Tong-Yang, oui se jette dans la mer du Japon,
sont navigables sur plus de 200 kil. Les côtes, sur la mer
du Japon, sont peu découpées et s'évasent profondé-
ment pour former le golfe, largement ouvert, où est Gen-
san (avec Port-Lazareff) ; par contre, les côtes sud, sur le
détroit de Corée, et ouest, sur la mer Jaune et la baie de
Corée, présentent une infinité d'accidents dont le princi-
pal est l'archipel du Prince-Impérial, dans un golfe qui
abrite Chemoulpo ; îles do Sir J. Hall. Mais l'accès de
cette côte occidentale est entravé par l'amplitude exces-
sive des marées.
La Corée est un pays essentiellement agricole. Son sol
fournit le riz, qui est la principale nourriture dos habi-
tants, et, dans le Nord, des céréales : blé, maïs, millet. Les
arbres fruitiers prospèrent, la vigne réussit mieux qu'en
Chine, les légumes sont cultivés sur une grande échelle
Le coton, le chanvre et le tabac peuvent étro exploités. Les
forêts sont nombreuses; vers le Nord, apparaissent déjà
des animaux à fourrure ; le pays nourrit de grands trou-
peaux; la poche, sur les côtes, est active; cependant, la
Corée est pauvre. Les guerres, les exactions administra-
tives, la dépopulation ont fait laisser on friche la plus
grande partie de son sol; quelques vallées seules sont
cultivées. Los richesses minières : or, arftcnt. minerai do
I. Armes de la Corëe ; 2. Drapeau ; 3. Armes
impériales ; 4. Tékhane, nom offlciel de la Corée,
en écriture coréenne.
279
fer, no sont gut>re mi^ux exploitées. L"in<lustrie, qui fut
brillante jadis, est quasi nuUo aujourd'hui ot so boriio aux
objets usuels. Soulo existe l'industrie du ]>apier, prôparo le
plus souvent avec l'ôcorco intérieure d'un mùrior spécial.
La Corée exporte du riz, des poissons, des bestiaux, des
cuirs et une grande quantité do fèves destinées au Japon,
dos cutounades do toute sorte, dos métaux, des lainages.
(On peut admettre que le trafic qui se fait par terre avec
la Chine ot la Sibérie atteint la môme valeur fiuo lo com-
niorco maritime.) Quant au commerce intérieur, il est
d'une importance minime, parce que la Corée n'a presque
pas de voies de communication.
L'empire est divisé en 13 provinces. Séoul, la capitale,
est la soulo grande ville. Son port est Cliénioulpo. Il n'y
a, eu Corée, ni armée (excepté la garnison de Séoul, nom-
breuse do 3 à 4.000 hommes), ni marine.
— Hist. L'origine de l'empire do Corée est, encore
aujourd'hui, très mystérieuse. Il nous faut arriver au
XII* siècle avant noire ère pour avoir des renseignements
authentiques sur ce pays. On voit alors un prince révolté
do la dynastie des Chano^, en Chine, nommé Ki-Tsze, fonder
un Etat on Corée, et Tempereur Wou-Wang, auquel il
s'était soumis, le reconnaître. L'an U6 do notre ère, la
Corée est divisée en trois Etats : ceux de Kao-Li, de Pe-Tsi
et do Sin-Ra. Les Japonais commencèrent, dès cette épo-
que, à nouer des relations avec la Corée : l'impératrice
Zingu-Kogu, au lU* siècle, lit une première fois la con-
quête de ce pays; puis, à la suite de plusieurs soulève-
ments, les Coréens secouèrent le joug que les Japonais
faisaient pe-
ser sur eux et
cessèrent tout
rapport avec
eux. Le roi de
Kao-Li, vers la
fin du XI" siè-
cle, s'empara
des deux Etats
de Pe-Tsi et de
Sin-Ra et cons-
titua l'unité de
laCorée. Quand
les Ming arri-
vèrent au pou-
voir on Chine,
un certain Ta'i-
Tso, aidé par
eux, s'empara
du tro n o de
Corée (1392) et
fonda la dynastie Tsi-Tsien. Ses successeurs eurent de
nombreuses luttes à soutenir avec le Japon, et, en 1592,
le fameux empereur japonais Taïko-Sama envoya en Corée
une formidable armée qui se rendit maîtresse de presque
tout le pays et obligea le roi à reconnaître sa domination.
En 1G15, la paix fut signée : le Japon garda Fousan. et la
Corée s'engagea à lui envoyer chaque année un tribut.
Les relations très cordiales qui avaient toujours régné
entre la Corée et la Chine s'éteignirent quand l'empire
du Milieu fut conquis par les Tatares Mandchoux : au
XVI* siècle, les chefs de cette dynastie firent une expédi-
tion en Corée, prirent Séoul et imposèrent un tribut aux
Coréens, qui se trouvèrent ainsi vassaux de la Chine et
du Japon. On voit qu'il faut aller chercher très loin les
causes de la grande guerre sino-japonaise do 1894 : lo
Japon voulait que la Corée fût complètement libre, tandis
que la Chine entendait la mettre sous son protectorat. Le
2(i août 1891, la Corée signa avec le Japon un traité d'al-
liance dont le but était do consolider son indépendance
et de chasser do son territoire les troupes chinoises; lo
Japon se chargeait de toutes les opérations de guerre.
Les Chinois furent écrasés par les Japonais, et, par lo
traité de Shimonosaki<-la Corée fut déclarée indépendante.
— Gouvernement. L'empereur de Corée exerce une auto-
rité absolue. Mais ce sont, néanmoins, les chefs des nobles
qui gouvernent et dont les privilèges sont respectés par lo
souverain. Le favori de l'empereur doit donner son avis sur
toutes les décisions; il a également comme fonctions de
distribuer les grâces et les peines. Le Conseil supérieur
do l'Etat se compose de neuf membres. Los provinces, ou
lo. sont administrées par des gouverneurs : elles se subdi-
visent on arrondissements, et ceux-ci en districts.
— Langue. Lo chinois est la langue cultivée do la Corée;
l'idiome indigène ou coréen, d'ailleurs très contaminé par
le chinois, <^st d'un usage populaire ; il préseuto à la fois
les caractères des langues agglutinantes et des langues
flexionnelles ; on n'a pu, jusqu'ici, lo rattacher avec certi-
tude à aucune autre langue asiatique. A côté do l'écriture
chinoise, introduite en Corée vers le iv« siècle do notre
ère, il y a une écriture coréenne, dérivée de l'alphabet
sanscrit et usitée depuis le xv« siècle environ. La littéra-
ture coréenne est à peu près dépourvue d'originalité.
Corée IkRcuwm. bu), groupe d'îles ot de rochers gra-
nitiques au S.-O. de la Corée. Les plus importantes sont
les îles Anihcrst.
Coréen, ENNE {ré-in, ()n), personno née on Corée, ou
qui habite ce pays. — fj;s Cohkkns.
— Adiectiv. Qui appartient ù la Corée ou à ses habi-
tants : f.e tribut coréen.
— n. m. Langue coréenne : Parler le cobérn.
-~ Encycl. Linguist. V. Corki:.
CORÉES n. f. pi. Antiq. gr. Fôtos do Kora ou Porsé-
phoJie, on divers pays grecs.
CORÉGENCE {janss) n. f. Fonctions, dignité de corô-
gent : Itriguer la corégence.
GORÉOENT (jan~ du préf. co, ot do régent) n. m. Princo
qui partage avec une autre personne les fonctions do régent.
GOREGLIA AnTELMINELLI, comm. d'Italie (Toscane
[prov. de LucquesJ), sur l'Ania, aflluent du Sorchio;
ri.30i) liab. Centre vmicolo.
CORÉGNANT {{/nan [gn mil.]), ANTE [du préf. co, H do
réf/nanC \ adj. Qui règne on commun avec un autre :
Princes coiu'xiNANTs.
CORÉGONEn. m. Genre do poissons physostomes, famille
des salmonidés, comprenant dos formes uo taille moyenne,
allongées, comprimées, revôtuos do petites écailles.
— Kncycl. Los coréyonns, dont on connaît quarante os-
pècos répandues dans les lacs do l'hémisphère boréal, no
vont guère dans les ©aux courantes, à. moins qu'ils n'on-
Cûrégone.
treprennont de grandes migrations pour frayer. Connus
eu Amérique sous lo nom do poissons blancs', en Europe
sous los noms do Uvai-ets, feras ot gravenches, ils sont
r^ô^iutés pour la
finesse de leur
chair. Le lavarct
{coregonus lava-
relus), propre au
lac du Bourget,
passe parfois
dans lo Rhône et , ", \f.
l'Ain ; il atteint u.A^^
40 centimètres. '^
La fora {corego-
iius fera) devient
encore plus grande; elle a été acclimatée dans la Nièvre
et l'Auvergne; elle est originaire du Léman. La gravencho
[coregonus hiemalis) habile les grands fonds du même lac;
elle est plus petite. Le houting {corer/onus oxi/r/ujnchus) est
surtout de Belgique et de Hollande; il s'avance dans les
eaux saumâtres. Le moksun et lo sijrok sont de la région
de l'Altaï; etc. V, lavaret, gravenche, fera.
GORÉIDÉS n. m. pi. Famille d'insectes hémiptères hété-
roptères, groupe des géocores, comprenant des punaises
terrestres. (De taille petite ou moyenne, assez grande
dans les formes tropicales, les coréidés volent ou courent
parmi les plantes, dont ils sucent les sucs; ils sont
diurnos et répandus sur tout le globe.) — Ifji corëidé.
GOREIIGIONNAIRE (du préf. Cû. et de relitfionnaire) n.
Personno qui professe la même religion qu'une ou plu-
sieurs autres personnes, n Par ext. Qui professe les mêmes
opinions, les mêmes doctrines qu'une ou plusieurs autres
personnes ; ies coRiiLiGiONNAiKES de Fouricr.
GORELLA, ville d'Espagne ;Navarre [prov. de Navarre]),
sur l'Alhama; G.700 hab. Distillerie d'eaude-vie.
GoRELLA (Jacques de), théologien et capucin espagnol,
né en 1007, mort eu 1699. Il fut prédicateur de la cour sous
Charles II d'Espagne. Ses principaux ouvrages, q^ui eurent
un grand succès, sont : Praclica de el confessionare et
Summa de la theologia mural (I707j.
GORELLI (.\rcangelo), violoniste italien, né à Fusi-
gnano en 1G53, mort à Rome en 1713. Corelli fut l'un des
plus grands artistes de son temps. Ses compositions con-
sistent en études, sonates et concertos, qui se distinguent
par la grandeur du style et la beauté de l'inspiration. Cet
artiste lut inhumé au'Panthéon, où un monument do mar-
bre lui fut élevé auprès de celui de Raphaël.
GORÉLYSIS l=iss — du gr. korâ. pupille, et lusis, action
de lier) n. f. Opération ayant pour but de dégager la pu-
pille d'adhérences anormales.
GORÉMA n. m. Genre d'empétracées, renfermant des
arbustes rigides très ramifiés qui croissent en Portugal,
au bord de l'Océan.
CORÉMÉGINE (jin) n. m. Nom donné parfois à l'atropine.
GORÉMIE ou GOREMIA {ré) n. f. Genre d'insectes coléo-
ptères longicornes, famille des cérambycidés, tribu des
cérambvcinés, comprenant des formes allongées, grêles,
remarquables par le développement de leurs pattes posté-
rieures, munies de longues houppes de poils. (On en con-
naît deux ou trois espèces habitant l'Amérique du Sud.)
GORÉMION n. m. Syn. de pénicillion, genre de cham-
pignons filamenteux.
GORÉMORPHOSE (du gr. koré, pupille, ot morp/iàsis,
formation) n. f. Opération ayant pour objet do pratiquer
une pupille artificielle. V. ir'idectomik.
GORENO AUSONIO, comm. d Italie (Campanie [prov.
de Casorte;); 2.000 liab.
GORENTIN (saint), né en Bretagne, dans la province
de Cornouailles, vers 375, mort vers 4G0. Il reçut les or-
dres, et, pour se livrer plus librement à la méditalion et
à la prière, se retira loin du monde, dans une caverne.
Il V vécut, parmi de grandes austérités, dans la compagnie
d'un saint ermite nommé Primel. Touché do ses vertus,
un soigneur, appelé Grallon, lui concéda un terrain, où il
hàtil un monastère. La ville do Quimper-Odots ayant de-
mandé un évêque, Grallon choisit Corentin ot l'envoya à
saint Martin de Tours, qui lo sacra. Lo nouveau pontife
ne changea rien à l'austérité do sa vie, qui resta celle
d'un anachorète. Il extirpa do son diocèse los derniers
restes du paganisme ot s'illustra par sa charité. Après sa
mort, la ville de Quimper-Odets prit son nom : elle voulut
ôtro appelée Quimper-CoRENTiN. — Fête le 12 décembre.
GORENTYN ou CORANTIJN, fleuve côtier de l'Amé-
rique du Sud, séparant laGuyano hollandaise de la Guyane
anglaise. Ses sources sont mal connues; après avoir reçu
do nombreux affluents et formé des cataractes, le Coron-
tyn se jette à. la mer par un largo ostuairo. Son cours est
long de plus de 500 kilom.
GORENZIO (Jîolisario), peintre italien, né vers 1558 en
Grèce, mort à Napics vers 1613. Elève du Tintoret à Ve-
nise, il alla A Naplos vers 1590, où, do concert avec l'Es-
pagnolut ot G. U. Caracciolo, il accabla do mauvais trai-
tements les artistes étrangers qui vonaiont à Naplos : lo
Guide, A. Carracho , lo Josépin, lo
Dominiquin. On cito do lui une vasto
composition , la Multiplication des
pains (Naplos).
CORÉOCARPUS f/nw*) n. m. Genre
do composées, tribu des hélianlhoï-
déos. iiabitant l'Amérique. (Les co-
réocarpus sont des herbes annuelles,
à fleurs à involucre double, in corolle
jauno, habitant la Californie.)
GORÉOMÉLAS (lass) n. m. Gonro
d'in.sectes hémiptères hétéroptèros, Coréomélaa (gr. nat.).
groupe des géocores, famille dos scu-
tolléridés, comprenant dos scutellèros ouropéonnos de
petite taille, d'un noir luisant ou bronzé, ovalos, globu-
leuses. { I/ospèco type, lo eoreomelas scarabxoides ^ est
commune sur los boutons d'or.)
CORÉOMÈTRE (du gr, koré, pupille, ot métron, mesure)
n. m. Appareil au moyen duquel on mosuro l'ouvorturo do
la pupille.
GORÉOPE n. m. Bot. Syn. do corûop.sis.
GOHÉOPSIDE II. f. Bol. V. CORftoi'813.
COREE — COREE
C0RÉ0PSIDÉE3 n. f. pi. Section do la tribu des héllan-
thoidées, dans la famille des composées, ayant pour type
le genre coréopsis. — Une coréopsidêe.
GORÉOPSIS (miss) n. m. Genre de composées, de la
tribu des héUauthoidées, comprenant une quarantaine d'es-
pèces, qui croissent dans l'Améri-
que du N'ord et australe, aux îles
Sandwich et dans l'Afriquo tropi-
cale. Il On dit aussi coréope, ot co-
R1ÛPE.
— Encycl. Les coréopsis sont fort
recherchés, aujourd'hui, dans les
parterres et les jardins. On en cul-
tive une douzaine d'espèces, dont
une surtout, lo coréopsis élégant
{coréopsis tinctoria). a produit d'as-
sez nombreuses variétés. Ces plan-
tes sont très rustiques et se propa-
gent très facilement de graines
semées en place ou en pépinière, et
n'exigent presque aucun soin. On a
des variétés naines et trapues qui
forment de charmantes bordures.
CORÉPARELCYSE {rèl-si::' — du
gr. korê, pupille, et parelkein, al-
longer) n. f. Chir. Opération con-
sistant à allonger un des diamètres
de la pupille, pour remédier aux
opacités du centre de la cornée. Coréopais.
GORÉPHTISIE (sï — du gr. korê, pupille, et pht/nsis^
dépérissement) n. f. Resserrement de la pupille. (Vieux.)
GORESSE {rèss) n. f. Sorte de hangar, dont le toit est
muni d'ouvertures et où l'on fait saurer les harengs, ù.
Calais et à Dunkerque.
GORESSI, diacre roumain du xvi* siècle, d'une famille
do Levantins de l'île de Chios, premier traducteur de
livres religieux en roumain. En I56i, il fut chargé, par
Jean Benkner, maire de Brachov, qui faisait la propa-
gande luthérienne, de traduire en roumain les quatre Evan-
giles. Après la mort de Benkner, Coressi traduisit en rou-
main le Psautier, sur l'ordre do Lucas Kircher, maire do
Brachov et continuateur de la propagande protestante
parmi les Roumains de la Transylvanie. En même temps,
Alexandre II, fils do Chiagna, et'Mihnea 11, son petit-fils,
chargèrent Coressi de traduire le Psautier en slavon. Il
paraît que le diacre Coressi est le même que lo logo-
thète du même nom.
GORET (rè) n. m. Filet ayant la forme d'un tramail avec
poche ou manche centrale, en usage dans le département
de la Somme." (On lo tend en travers d'une rivière.) ii Es-
pèce de petite coquille {planorbe)^ très abondante au Sé-
négal, dans les eaux douces.
GORETAS. Myth. gr. Devin légendaire, le premier,
dit-on, qui rendit" des oracles à Delphes.
GORÈTE ou CORETTE n. f. Genre de plantes herbacées,
famille des tiliacées tribu des tiliées. ti Nom vulgaire de la
kerrie du Japon, arbrisseau de la famille des rosacées.
— Encycl. La coré/e potagère {corchorus olitoritis), dont
les fleurs, d'un jaune orangé, s'épanouissent vers la fin
du printemps, est appelée quelquefois mèlochie, et, dans
les campagnes, mauve des juifs ot guïjitauve potagère ; ollo
est originaire de l'Asie tro-
picale. On la cultive, comme
S lante alimentaire, dans l'In-
o, en Syrie et en Egypte.
Le corchorus capsularis est
une plante à tigo droite, ra-
meuse, haute de 2 à 3 mètres.
La partie interne de l'écoroe
fournit la fibro textile appe-
lée n juto ». On la cultive en
abondance dans les terrains
marécagou.x du Bengale, ot
principalement dans le delta
du Brahmapoutre. V. jctk.
GORÈTHRE ou CORETRRA
(ré) n. f. Genre d'insectes di-
ptères némocères, famille des
culiciformes, comprenant
des formes allongées et grêles, ressemblant à des cousins,
avec les antennes finement pectinées, comme plumeuses.
— Encycl. On connaît quelques espèces do corèt/ires.
dont dix habitent l'Europe. Au contraire des cousins, ces
diptères uo piquont pas; ils volent lo soir par troupes
nombreuses. Los larves, transparentes, vivent dans l'oau.
CORÉTHROGYNE n. f. Genre de composées, tribu dos
astérohlées, comprenant des herbes de Californie.
CORÉTHROSTYLE n. m. Bot. Syn. de i.asioi'ktalk.
CORÉTOMÉDIALYSE (du gr. koré, pupille; tonié, sec-
tion, et Uuilusis, séparation) n. f. Création d'uuo pupille
artilicietto par le décollement et l'ex-
cision d'une partie du pourtour do
l'iris. Syn. do iRiDKCTOMKniAi.vsK.
CORÉTOMIE {mi — du gr. korê. pu-
pille, cii^mè. incision) n. f. Incision
de la pupille.
CORETTE n. f. Bot. V. corètk.
COREUS {ré-uss) n. m. Genre d'in-
sectes hémiptères, de la famille dos
coréidés , très commun dans touto
l'Europe. V. coRÉiotu^.
GORFE GasTLE, localité d'.Vnglo-
terre (comté do Dorset), dans la pres-
qu'île dite ilf de Purbeck; 1.800 hab. Carnôros. Lo roi
Edouard lo Martyr v fut assassiné en 979; Jean sans
Torro y fit mourir do" faim vingt-deux gentilshommes poi-
tevins, en 1202; Edouard II y fut emprisonné, on 1387.
GORFE (Joseph), musicien anglais, né A Salisbury on
1740, mort en 1820. Membre de la chapelle du roi d'Anglo-
torro, il devint ensuite organiste de la cathédrale do Salis-
bury Outre un certain nombre do compositions roli-
cioùses, il a publié un traité sur lo chant ot un traité do la
basse continue; plus trois recueils do chansons écossaises
ot trois recueils do ylces. Enfin, on lui doit : Us /hautes do
Hsndel, les Beautés de Purct'lt, ot une mtérossanto col-
lection do musique sacréo do compositeurs célèbres.
Corèthr« (gr. 3 fois).
Corous (gr. nat.).
Monnaie de Corcyre
(Corfou).
CORFINIUM — CORINTHE
CORFINIUM, ville de l'Italie ancienne (Samnium), oui
fut, pendant la guerre Sociale, la capitale des peuples
latins ligués contre Rome. Auj. Scritio.
CoRFIOTE, personne née à Corfou ou qui habite cette
île. — Les CoRFiOTES.
— Adjectiv. Qui appartient à Corfou ou à ses habitants :
Les ?nœiir$ corfiotes.
Corfou (autref. Corcyre), la plus septentrionale des
îles Ioniennes. Réunie au royaume de Grèce en 18<j4.elle
forme, avec Paxo et Leucàde, une nomarcliie. Elle a
560 kil. carr. et 87.000 hab. Elle est presque entièrement
occupée par une chaîne de mon-
tagnes faisant partie du système
de l'Albanie et de TKpire, et com-
posée de roches crétacées : le
sommet principal est le Panto-
crator(911 m.), qui domine, au N.,
le golfe de Corfou. La perméabi-
lité du sol, le climat doux, mais
sec, ne favorisent guère la vé-
gétation, représentée surtout par
des cultures de blé, d'orangers
et citronniers, d'oliviers, et par
la vigne. C'est une région d'agri-
culture à population clairsemée :
la principale et la seule vraie
ville, Corfou, a 16.500 hab., et sa prospérité relative est
due à son excellente rade, où relâchent lespaquebots au-
trichiens et grecs. — L'île, d'abord colonie de Corintlio
(708 av. J.-C), a successivement appartenu aux tyrans
de Syracuse, au roi d'Epire, aux Illyriens, aux Romains
(229 av. J.-C). à l'empire d'Orient et*à l'empire grec, aux
rois français de Naples (1264), à Venise (1386). Les Turcs
essayèrent en vain de la prendre, au xvii' et au xvm* siècle.
CORGEi korf) n. f. Paquet de vingt pièces de toile de coton
des Indes, contenant chacune huit mouchoirs ou deux jupes.
GORGÉE n. f. Syn. anc. de escourgée.
GORGÉES ijé) n. f. pi. Archéol. Fouet à plusieurs brins,
martinet de la nature de ceux dont se ser-
vaient les flagellants dans les processions,
au moyen âge et au xvi" siècle. (Les cor-
gées sont composées d'un manche court et
de trois lanières nouées ou plombées.)
GORGNOULE {gn mil.) n. f. Espèce de
galle qui se produit sur le prunier.
CoRGO, comm. d'Espagne (Galice [prov.
de Lugo]), sur le Mino et son affluent la
Neira; 7.000 hab. Moulins.
GORGOLOIN, comm. de la Côte -d'Or,
arrond. et ù lO kil. de Beaune, au pied do Cor'^ees
la côte d'Or: 831 hab. Ch. de f. P.-L.-M.
Carrières de pierre blanche à bâtir. "Vignobles produisant
des vins ordinaires estimés. (Les principaux crus sont :
En la Botte, Aux Langres. Grand clos de Langres. Es Chail-
lots, etc.). Eglise du xiii'' siècle.
CoRifautref. Cora), ville d'Italie (Agro Romano [prov.
de Rome]) ; 6.300 hab. Ancienne ville des Vulsques ; restes
de murs cyclopéens et ruines importantes de temples.
CoRIA, épithète de Minerve, chez les Arcadiens. Fille
de Jupiter et de l'océanide Coryphé, elle avait un temple
en Arcadie et passait pour avoir inventé les quadriges.
GORIA, ville d'Espagne (Estrémadure [prov. de Cacé-
rès]), suri'Alagon: 3.120 hab. Siège d'un évêché suffragant
de l'archevêché de Santiago. Fabrique de porcelaine, tis-
sus de laine. Ville d'origine romaine. — Pop. du district de
Caria : 22.900 hab.
CORIACE (du lat. corinceus; do coriiim, cuir) adj. Dur
comme du cuir; qui est difricile à déchirer et à diviser : La
viande de vache est dure, coriace et indigeste. (Raspail.)
— Fig. Tenace, entêté; dur, avare : Hien n'est plus co-
riace qu'un vieux procureur. (Grimod.)
— Cyprin coriace. Ichtyol. Espèce de cyprin à peau nue,
épaisse et dure.
— Anton. Flasque, moelleux, fongueux, mou, tendre,
CORIACES n. m. pi. Entom. Tribu de diptères, de la fa-
mille des pupipares. chez lesquels toutes les parties du
corps sont extrêmement résistantes : Les coriaces vive7it
en parasites sur les mammifères et les oiseaux. wSing. Un co-
riace.
— Zooph. Famille de zoanthaires, dont lo corps prend,
par la dessiccation, une consistance coriace.
CORIACE, ÉE (rad. coriace) adj. Qui a la résistance du
cuir. (Peu us.)
CORIACITÉ n. f. Caractère, nature de ce qui est coriace.
CORIA DEL Rio, comm. d'Espagne (Andalousie (prov.
de Sèviilfji, sur le Guadalquivir ; 5.300 hab. Minoteries,
briqueteries, tuileries.
GORIAIRE {ri-èr) n. f. Agric. Nom vulgaire de la cor-
royère, appelée scientifiquement coriaria myrtifolia.
— Tecnn. Nom donné, dans les tanneries, à diverses
matières d'origine végétale, employées pour le tannage
des cuirs.
CORÏAMBE n. m. Prosod. anc. V. chorïambr.
CORIAMYRTINE n. f. Matière neutre, découverte dans
le coriaria ou redoul à feuilles de myrte.
— Encvcl. Pour la préparer, on traite par du sous-acé-
tate de plomb le suc extrait par la presse des bourgeons
du redoul, on débarrasse le liquide du plomb en excès par
l'hydrogène sulfuré, ot on l'agite avec do l'éther qui s'em-
pare do la coriamyrtine . Cristallisée en prismes rhom-
boïdaux obliques, elle fond vers 220". C'est un poison des
plus violents.
CORIANDRE n. f. Genre d'ombellifères et type de la
tribu des carvis, renfermant une dizaine d'espèces qui
vivent sur les bords du bassin méditerranéen, de l'Orient
et de l'Amérique du Nord : La coriandrk levée demande des
sarclages assez nombreux, li Nom do la graine ou fruit do
cette plante : La bonne coriandre est de couleur rousse.
— Essence de coriandre, Huile essentielle qu'on extrait
par distillation des semences de coriandre avec do l'eau
à 150". Elle est jaune pâle, aromatique; son odeur rappelle
celle do la fleur d'oranger.
— Encycl. La coriandre {coriandrum sativum) est une
filante annuelle, à fleurs blanc rosé, groupées on ombel-
es terminales. Elle croît dans l'Europe centrale et méri-
Coriandre : a, fleur; b, fruit.
dionale, et on la cultive dans plusieurs localités. Ses fruits
verts ont une odeur caractéristique de punaise. Secs, Us
répandent au contraire un parfum aromatique et agréable.
Ils sont fréquemment em-
ployés, dans les contrées
méridionales, comme condi-
ment. En médecine, ils sont
réputés carminatits et sto-
machiques, et entrent dans
la préparation de l'eau de
mélisse composée. On s'en
sert aussi pour masquer la
saveur désagréable de cer-
tains médicaments. Enfin, les
confiseurs préparent avec la
coriandre de petites dragées
semblables à l'anis sucré.
CORIANDRÉES n. f. pi.
Tribu do la famille des ombel-
lifères, ayant pour type le
ri;enre coriandi'e. — Une co-
KIANDRÉE.
CORIANO, comm. d'Ita-
lie (Emilie [prov. do Forli]),
su. \r Conca ; G.OOO hab.
::0RIARIA n. m. Bot. Nom scientifique du genre redoul.
CORIARIÉES n. f. pi. Série de plantes dicotylédones,
composée du seul genre coriaria ou redoul. — Une co-
RIARIÊE.
CORIARINE n. f. Alcalo'ide trouvé dans la coriaire.
CORIDINE n. f. Homologue de la pyridine trouvée dans
les produits de distillation des goudrons do houille.
GORIE (ri) n. f. Partie coriace de l'hémélytre dos
insectes hémiptères hétéroptèros : Dans les espèces qui por-
tent un écusson très grand, comme les scutellères, la corie
est limitée au bord antérieur des héméhjtres demeuré lihrp.
— Encycl. On remarque souvent sur la corie des ner-
vures longitudinales, ainsi qu'un diverticulum émanant
de la base interne et séparé du reste de l'hémélytre par
un sillon oblique partant de l'angle humerai et se diri-
geant vers le point basilaire interne de la membrane. Chez
les pentatoniides, la corie présente quelques nervures sail-
lantes moins nombreuses que celles du reste de l'élytre.
CORIGLIANO Calabro(lat. Coriolanum), ville d'Ilalie
(Calahrci [prov. do Cosenzaj), sur le fleuve
côtier Coriyltano ; 12.400 hab. Beau château
féodal, cinq églises et six couvents. Vin esti-
mé. Près de cette ville se trouvait l'ancienne
Sybaris, dont il ne reste plus de vestiges.
CoRiGLiANO d'Otranto, comm. d'Ita-
lie (Apuhe, Pouille [prov. de Lecce]);
3.100 hab.
CORIINE n. f. Corps azoté C'<'H''*Az'"0'S
que l'on obtient en traitant la peau fraîche
par l'eau de chaux ou le chlorure de sodium
en solution aqueuse.
CORINALDO, comm. d'Italie (Marches
[prov. d'Ancône]), sur le fleuve côtier Ce-
sano ; 5.800 hab.
GORINDE n. f. Bot. Nom français des car-
diospi*rmes.
— Tech. Collier de corinde. Bijou confec-
tionné avec les graines d'une plante de la
famille des sapindées.
CORINDON (du tamoul kurundam, même
sens) n. m. Miner. Pierre fine très dure,
la plus estimée do toutes après le diamant,
et dans laquelle les minéralogistes ont re-
connu de l'alumine pure.
— Bot. Graine, fruit du cardiosperme des
Indes, connu dans le commerce sous lo
nom de bois de merveille. Il On écrit aussi
CORINDUM.
— Encycl. Miner. Le caractère le plus
distinctif du corindon, c'est son extrême
dureté : c'est, après le diamant, le plus
dur des minéraux. Le corindon , dont la
formule est APO*, le poids spécifique de 3,93 à 4,0S, et
la dureté 9, est généralement transparent ou translucide,
avec un éclat vitreux. Ses formes cristallines appartien-
nent toutes au système rliomboédrique. Haiiy donnait aux
différentes variétés de corindon le nom générique do « té-
lésie », et les minéralogistes allemands leur ont con-
servé la dénomination de c saphir ". On les connaît dans
la joaillerie sous le nom de gernmes orientales. Parmi les
variétés de couleurs sous lesquelles se présente le corin-
don hyalin, les plus remarquables sont : le corindon rose
ou ruliis oriental; jaune, ou topaze orientale; bleu, ou
saphir oriental ; violet, ou améthyste orientale ; vert, ou
émeraudo orientale ; enfin limpide, incolore ou saphir
blanc. Les variétés de couleurs du corindon adamantin
sont moins nombreuses que celles du corin-
donhyalin. Il y en a de verdâtres, de rouges,
de roses, etc. Enfin, on appelle corindon fer-
rifèro ou émeri un corindon à structure fine-
ment grenue, mélangé d'une proportion assez
considérable de sesquioxyde de fer, et dont
les couleurs varient entre le bnm,]e rouge
et le bleuâtre. Le corindon se rencontre dans
le granit, les chloritoschistes, le basalte, las
dolomies, les sables diamantifères, etc.; il
existe à l'état de dissémination au milieu des couches,
où il est solidement enchâssé; on profite, pour l'extraire,
do la désagrégation que les agents atmosphériques font
naturellement éprouver à la gangue, et ou récolte les
précieux cristaux au milieu dessables d'alluvion. A Car-
natic et au Malabar, on trouve du corindon adamantin ; à
Coylan et au Pégu, se trouvent des corindons hyalins ;
on en trouve enfin, en France, à Espaly (Hante-Loire).
Lo corindon existe à Mozzo , en Piém'ont, à Minsk,
dans les monts Ourals, à Gellovoro, dans la Laponie
suédoise, au Saint-Gothard, à Brunnen dans lo haut Va-
lais, et sur quelques points des Etats-Unis. Lo corin-
don i)résente cette particularité de renfermer do nom-
breuses inclusions gazeuses ot liquides. Certaines variétés
ont permis d'observer la présence de l'acide carbonique
liquéfié.
« — 01
280
GORINDONIQUE adj . Qui a rapport au corindon : Roches
( ORINDONIQUES.
CORINGA, villo de l'Inde anglaise (présidence de Ma-
dras), à l'embouchure du fleuve côtier Godavéry; 5.000 hab.
C'est le meilleur port de la côte de Coromandel. Construc-
tion de vaisseaux ; riz, papier, poivre et bois. Prise par les
Anglais en 1759. En 1787, un débordement de l'océan, causé
par un ouragan, détruisit une partie de la ville.
CORINNE n. f. Genre d'algues, ne renfermant qu'une
espèce qui vit en Danemark.
Corinne, poétesse grecque (fin du vi' s. av. J.-C).
Elle était née à Tanagre, ou l'on visita longtemps son
tombeau. Suivant la tradition, elle reçut avec Pindaro les
leçons de Myrtis. Un peu plus âgée que Pindare, elle lui
donna des conseils, puis lui disputa souvent les i^rix de
poésie, et l'emporta sur lui dans plusieurs concours. Elle
avait composé, en dialecte éolien, de grandes odes et di-
vers poèmes. Il en reste quelques fragments, réunis dans
les Poetx lijrici grêeci de Bergk. — Ce nom de Corinne a
été porté aussi par une poétesse de Thespies. — Ovide
a aimé et chanté une femme de son temps qui s'appelait
ou qu'il appelait Corinne.
Corinne ou l'Italie (1807), roman do M"" de Staël,
autrefois très lu et très admiré, mais dont les beautés
paraissent aujourd'hui surannées. Corinne, fille d'un père
anglais et d'une mère italienne, âme ardente et nère,
génie inspiré, poétesse couronnée au Capitole, mène à
Rome une existence enivrée de gloire et d'indépendance.
Mais ce bonheur idéal va s'écrouler: elle aime Nelvil, jeune
lord mélar.colique, qui est venu bercer son ennui dans la
Ville éternelle, et qui, après avoir été initié par Corinne aux
divines jouissances de l'art et de la poésie, se laisse re-
prendre par la vie sérieuse et pratique des Anglais : Co-
rinne, abandonnée, en mourra. En efl'et, " la gloire pour une
femme ne saurait être qu'un deuil éclatant du bonlicur ".
Ce roman sentimental, où M"" de Staël a mis beaucoup do
son rêve et de sa souff'rance est aussi une œuvre de
vulgarisation artistique, qui, dans son temps, a beaucoup
contribué à faire connaître et aimer l'Italie.
Corinne au cap Misène, tableau de Gérard, aumusée
de Lyon. Ce tableau a été inspiré par le livre de M"" de
Staël. C'est la peinture de la scène où Corinne, dans une
fête donnée à ses amis sur le cap Misène, improvisa
les vers destinés à faire connaître à lord Nelvil les souf-
frances de son cœur. Ce tableau a appartenu à M"' Réca-
Cori 11(1 1)11,
Corinne au cap Misène, d'après Gérard.
mier. — Gérard a exécuté plusieurs répétitions de son
taljlcau avec quelques variantes.
CORINNUS, poète mythique, contemporain de la guerre
de Troie, et qui, suivant (juelques vagues traditions rap-
portées par Suidas, aurait composé une Iliade, dont lo
poème d Homère n'aurait été que la copie. Son existence
même est révoquée en doute.
GORINTH, petite ville des Etats-Unis (Etat de Mis-
sissipi); 3-SOO hab. En 1862, les confédérés et les fédéraux
se disputèrent vivement la possession de cette ville.
GORINTHE, ville de Grèce, sur l'isthme du même nom,
au l'ond de la haie de Corinthe, près du golfe de Lépante ;
4.125 hab. Exportation de raisins secs, d'huile, de céréales,
de soie. Ch.-l. de l'arrond. de Corinthe, do la province
d'Argolide-et-Corinthie. Siège d'un archevêché ortho-
doxe.
Ses deux anciens ports de Lechœon (sur le golfe de Co-
rinthe) et do Cinkri (sur lo golfe Saronique) sont envasés.
Le passé de Corinthe contraste avec cette tristesse du
jirésent, sans avoir, du reste, absolument réalisé lo rôle
auquel la ville paraissait vouée par sa situation entre la
mer Ionienne ot la mer Egée. A ses débuts, affranchie
d'Argos par l'invasion dorienne (vers 1100 av. J.-C), elle
devint lo centre de la domination héraklide sur le Pélo-
ponèse. Alors, elle soutint des guerres heureuses contre
ses voisines, y compris Athènes. Un peu plus tard, sous la
tyrannie desBacchiades, du milieu du vin" siècle au mi-
lieu du vil" siècle av. J.-C, elle affirma encore sa vitalité
par de nombreuses fondations de colonies (Corcyre, Syra-
cuse, Potidée). Mais, vers 657, une révolution enveloppée
de légendes substitua au régime existant un gouverne-
mont fondé sur l'élection populaire. Dès lors, Corinthe
n'intervint plus dans la vie grecque que par les jeux
Isthmiques et par lo droit de transit qu'elle percevait sur
les marchandises passant au pied de sa citadelle. Dans les
guerres médiques, son nom apparut à. peine. Après avoir,
par son despotisme vis-â-vis de Potidée, déchaîné la
guerre du Pôloponèse, elle en céda la direction à Sparte,
qu'elle abandonna, plus tard, à l'instigation do Thèbos.
Monnaie de Ooiinlhe.
281
Vassale soumiso do Pliilippo, puis coutro fédoral, mais
non inspiratrice do la ligue Achôoime, ollo n'eut jamais
une politii|UO extôriouro porsonnoUo. Mais ollo racliota
cotte médiocrité, qu'oxpliquo la violonco do ses dissen-
sions intestines entre riches et pauvres, par l'essor
do son commorce, qui survécut ù la conquôto romaine
(116 av. J.-C), par son luxo et l'oclat do sos arts, KUe
r'-'vondiquait l'invention do la sculpture, la création d'un
ordre d'architecture, et comptait dos monumouts admirés,
dont huit siè-
ges ot pillages
successifs, de-
puis M u m -
mius jusqu'à
la création du
royaume de
Grùco , n'ont
laissé que dos
vestiges. Les
murs dô VA-
o'o - Corinthe ,
l'Acropole do
l'époque pélasgiquc (pendant laquelle Corinthe s appelait
Kpliyro), subsistent encore, entourant des débris d'une
bc-Uè valeur d'art, mais incomplètement exhumés. Lacolon-
titide du temple d'Uélios, qui so rattachait, sans doute, à la
l'amillo des temples gréco-siciliens, offre lo même intérêt.
— BiBLiotîK. : Le Bas et Foucart, Inscriptions du Pclo-
ponèse ; Beulo, l'Art grec avant Périclès ; Perrot et Chi-
piez, Histoire de l'art dans l'antiquité {Paris, 1SS6-1SS9).
— Prov. litt. : Tout le monde ne peut aller à Corinthe.
Vénus avait des autels dans la ville voluptueuse, dont les
courtisanes étaient célèbres dans toute la Grèce. Mais les
plaisirs qu'on y trouvait étaient coûteux, et beaucoup de-
vaient y renoncer par insuffisance de fortune. Aussi disait-
on : Jout le monde ne peut allei à Corinthe. Ce proverbe
a pris, avec le temps, un sens beaucoup plus général et
se cite toutes les fois qu'il s'agit d'une chose quelconque
à laquelle on doit renoncer faute d'argent, do force, d'ap-
titudes, etc. Cette allusion se fait souvent sous la forme
latine : Non licet omnibus adiré Corinthum. Horace a dit :
Aon cuivis homini contingit adirc Corinthum.
Corinttie (siègk et prise de\ Corinthe, qui comman-
dait l'entrée du Pôloponèse, a été souvent assiégée dans
l'antiquité. Les deux sièges les plus célèbres sont :
10 Celui de 244 av. J.-C. Antigène Doson, roi de Macé-
doine, s'était emparé de l'isthme et de la citadelle de Co-
rinthe. Aratos, qui commandait alors la ligue Achéenne,
conçut le projet de les lui arracher. Il noua des intelli-
gences dans la place, et, par une nuit sombre, avec
400 hommes résolus, il réussit à s'emparer de la cita-
delle, que défendit bravement Archelaos, lieutenant d'An-
tigoue Doson. Les troupes d'Archelaos prirent la fuite. Au
leverdu soleil, Aratos était maître de la citadelle; les habi-
tants do Corinthe l'aidèrent eux-mêmes à s'emparer de la
ville ;
2" Le siège de l'année 146 av. J.-C. La ligue Achéenne
venait de déclarer la guerre à Lacédémone, et, par contre-
coup, aux Romains. Métellus avait battu les Achéens en
plusieurs rencontres et s'avançait sur Corinthe. où Diaeos,
leur chef, s'était enfermé. C'est dans ces circonstances que
Mummius arriva en Grèce pour succéder à Métellus. Il alla
aussitôt mettre le siège devant Corinthe. Les Achéens
ayant eu l'avauta^^e dans une escarmouche, Diœos offrit la
bataille au consul. Mummius feignit la peur et resta im-
mobile dans son camp. L'audace des Achéens devint alors
une sorte de délire; après avoir placé leurs femmes et
leurs enfants sur les hauteurs voisines, afin de les rendre
témoins de leur triomphe, ils marchèrent fièrement sur
Mummius. Le choc eut lieu près de Loucopétra. La cava-
lerie achéenne, prise on flanc par la cavalerie romaine,
plia aussitôt et fut dispersée. L'infanterie opposa une plus
longue résistance ; mais elle fut à son tour rompue. Dueos
s'enfuit à Mégalopolis, et s'empoisonna.
Dans la nuit qui suivit la bataille, la plupart des habi-
tants de Corinthe sortiront de leur cité ot se dispersèrent
dans les autres villes de la Grèce; lorsque le consul entra
dans Corinthe, à la této do son armée triomphante, il no
trouva que dos rues désertes et des maisons vides. La
ville l'ut alors livrée au pillage. Corinthe tomba la mémo
année que Carthage(li6 av. J.-C).
Corinthe (isthme de), langue île terre déprimée qui
rattachait la Moréo à la Grèce continentale (golfes d'Egine
et do Lépante). Entre les doux anciens ports de Léchée ot
do Cenolirées, la largeur est souloniont do 5 kilomètres;
l'isthme, qui fut utilisé par les empereurs byzantins ot
grecs conituo ligne do défense (on voit encore les débris
du mur qui lo barrait), est aujourd'hui coupé par un canal.
Corinthe (canal de). Pour éviter aux navires allant
de Franco et d'Italie en Grèce un long et dangereux par-
cours sur los côtes du Pôlopouôso, on a percé, outre 1882
ot 1893, l'isthme do Corinthe. Lo canal de Corinthe avait
été étudié et mémo commencé sous Néron ; les construc-
COR I MUE
CORIPPUS
C:inal de CoMntho,
tours ont, a])rés maintes études faites sur lo plan do do
Lesseps, suivi e.xactement lo tracé prévu par l'empereur
romain. La longueur totale du canal est de 6. :ioo mètres. Au
[liquet '^ k. 7oo, ligne do partage, la hauteur de la tranchée
au-dessus du plafund du canal atteint 87™, 20. Lo tirant d'eau
ost de H mètres, et la largeur au plafond do 22 mètres. Il a
été oniciellemont livré à l'exploitation lo 9 novembre 180a.
Corinthe Imocksi': de), nom donné, de 1830 à 1645, ù.
uuo division administrativo do la Grèce luodoruo, dont
III.
Corintho était lo chof-lieu. Actuellement, ce diocèso fait
partie de la nomarchie d'Argohde-et-Coriiithe.
CORINTHE II. ni. Variété do cépage, quo l'on rencontre
priin ipa!''inont dans les régions viticoles de l'Orient ot
pj-iiniilu-ri-MiL'iit de la Grèce.
Encvcl. Lo corinthe a des fruits très petits, blancs
ou rosés, qui sont dépourvus totalement do pépins, mais
reulermont beaucoup de sucre sous une enveloppe épaisse.
Ou no le rencontre pas en France, parce que sa produc-
tion ost inférieure à colle des cépages blancs ordinaires.
En revanche, il est fort cultivé en Moréo ot dans l'île do
Zanto (ses contrées d'origine). Une grande partie des rai-
sins qu'il produit sont séchés pour lo commerce, où ils sont
connus sous le nom do raisins secs ou raisins de Corinthe.
CORINTHIAQUE {ti-ak') adj. Qui a rapport, qui appar-
tient à la villo do Corinthe : Golfe corinthiaque.
CORINTHIE {tî) u. f. Variété de tulipe jaune, blanche et
rouge.
Corinthien, ENNE (ti-in, on'), personne née à Co-
rintho ou qui liabite cette ville. — Les Corinthiens. ■
— A'ijectiv. (^ui ajqiartient à Corinthe ou à ses habi-
tants ; Les temples corinthiens.
— Archit. So dit d'un ordre, lo quatrième et le plus
riche des ordres grecs, caractérise surtout par les feuilles
d'acanthe qui ornent sos chapiteaux : Style corinthien. H
Substaativ. Ordre corinthien : Le composite est une com-
binaison du CORINTHIEN et de l'ionique.
— n.m. A Byzance, Nom d'un officier chargé de l'ameu-
blement des palais impériaux.
— Hist. Béf/iment des Corinthiens, Nom donné plaisam-
ment au régiment lové pendant la Fronde parle coadjuteur
de Gondi, archovèquo îii partiljus de Corinthe. il Première
aux Corinthiens, Nom malignement donné à la première
défaite essuyée par ce régiment, par allusion à la première
épitre de saint Paul aux Corinthiens.
— Encycl. Archit. Ordre corinthien. Si la forme évasée
et la décoration végétale, qui caractérisent le chapiteau
corinthien, firent leur apparition en Egypte, en Assyrie et
dans d'antres contrées de l'Orient, avant d'être adoptées
par les Grecs, ceux-ci peuvent revendiquer l'honneur
d'avoir épuré, enrichi les types préexistants, et de les
avoir appliqués à un nouvel ordre d'architecture. On peut
regarder comme offrant la forme la plus ancienne les cha-
piteaux des tombeaux de l'île de Théria.
Après avoir été employé isolément, l'ordre corinthien
fut utilisé dans les parties secondaires des grands édi-
fices, concurremment avec les autres ordres.
Les seuls édifices d'ordre corinthien qui soient
restés debout en Grèce ont des proportions
très exiguës : l'un est le monument choragique
de Lysicrate ; l'autre, la Tour des vents, tous
deux à Athènes.
C'est en Italie qu'il faut aller chercher les
modèles les plus complets de l'ordre corin-
thien. Le chapiteau corinthien présente, dans
les édifices romains, une très grande variété
de formes.
Le fût de la colonne corinthienne est ordi-
nairement lisse, quand les colonnes sont de
porphyre ou de granit; et cannelé, quand
elles sont de marbre. Le nombre des canne-
lures varie de vingt à trente-deux (il est le
plus souvent de vingt-quatre), suivant lo dia-
mètre de la colonne; et, commo il convient
qu'une cannelure corresponde au milieu de
chacune des quatre faces du chapiteau, lo
nombre des cannelures doit être divisible par
quatre.
La base adoptée pour l'ordre corinthien
est généralement la base attique, ([uelquefois
la base ionique. Les tores des bases sont
souvent ornés do feuillages et d'entrelacs.
L'entablement caractérise l'ordre corin-
thien presque autant quo le chapiteau. Me-
sures prises sur les plus beaux monuments
corinthiens (lo temple do Vesta à Tivoli, le
tomplo do Minerve à Assise, lo Panthéon et
lo tomplo d'Antonin à Rome), on trouve quo
la hauteur do renlabloment ost lo cinquième
do la hauteur des colonnes. Toutefois, on peut
élever l'entablomont aux deux nouviènies.
Les proportions do l'architrave et do la friso
sont très variables. Les Romains ont orné la
bando supérieure do l'architrave d'une mouture, qui so
compose ordinairement d'une cymaise ot d'un lilct, et qui,
faisant saillir l'architrave, la sépare nettement de la frise.
La frise corinthienne no se distinguo do l'ionique quo
parce qu'elle comporte généralement une plus grande
niagnificonco d'ornements; elle reste parfois lisse.
Quant à la corniche qui couronne l entablement corin-
thien, ollo varie beaucoup dans ses proportions ot sa dé-
coration. On trouve des corniches corinthiennes qui n'ont
point do larmier; d'autres, au contraire, ont le larmier
d'une grandeur énorme. L'ordre corinthien, d'abord d'uno
élégante pureté, alla toujours croissant on luxo ot on ri-
chesse. Lo maximum do co luxo so rencoDtro dans los
monuments do Halbok ot do Palmyro.
Les architectes de la Renaissance ont été plus heureux
dans leur imitation do l'ordre corinthien que dans celle
du dorique et dci l'ionifiue; les fautes qu'ils ont commises
provii'iiiu'iit généralement de leur respect avouglo pour
les aiiiH|uités romaines, qu'ils n'avaient point comparées
ativ nitiiaimonts grecs. Co fut pour avoir trop regardé
(|iiclques édifices romains mal conçus que l'illuslro Pal-
ladio introduisit dans rarchitoclure moderno la frise
l)onibéo, innovation dos plus malheureuses. La colonnade
du Louvre est uuo habile application do l'ordro corin-
thien. Il on faut dire autant do l'église do la Madeleine,
ù Paris.
Corinthiens (I
V. i-:i'lnîi:.
Colonne
corinthienne.
et II" Ki'irRK i>ii saint Paul aux).
GORINTO, port do l'Amérjquo contralo (Nicaragua
jdép. do Chinandogna]), sur lo'^Paoifiquo; 8.500 Imb. Com-
merce do bois do loinlure.
CORIO. petite ville d'Itaho (Piémont [prov. do Turin]),
dans lo val di Covio ; 7.Ï00 liab. Carrières.
CORIOCLAVE (du lat. coriuin, cuir, ot clavus, clou) adj.
So disait d'une chaussure dont la semollo ost clouée à
l'ompoigno, au liou d'éiro cousuo.
CORIOLAN (Caius Marcius), général romain du v" siècle
av. ,).-C. Il mérita une couronne civique â la bataille du
lac Hégille. La pnso do Corioles (vers l'Ja) lui valut lo
surnom de Coriolan. Mais son orgueil patricien lui attira
la haine du peuple. 11 proposa au sénat l'abolition du tri-
bunat. Poursuivi par los tribuns, pour co lait ot pour avoir
fait â sos soldats une distribution illégale de butin, il fut
condamné à l'exil (490). Réfugié chez les Volsques, il les
poussa à la guerre contre los Romains, ot prit le comman-
dement de leur armée. Vainement lo sénat, épouvante do
ses succès, le supplia de cesser do porter les armes contre
sa patrie. Les prières de sa mère, Véturie, ot do sa
femme, Volumnie, purent seules lo fléchir. Il fit retirer los
Volsques. Ceux-ci lo condamnèrent à mort. Suivant d'autres
historiens, il parvint, au contraire, à un àgo avancé.
Coriolan, tragédie en cinq actes et en vers, d'Alexan-
dre Hardy, représentée en 1607. ~ Cette œuvre marque une
étape dans l'histoire du théâtre en France, en co qu'ello
porte sur la scène française des caractères conformes à la
tradition historique : une action forte ot intéressante et un
style qui parfois fait pressentir celui de Corneille. Dans
cc'tte adaptation d'uno des grandes pages do l'histoire
romaine, on rencontre de belles scènes entre Coriolan et
les Romains, ou les Volsques, Coriolan, sa mère et sa
femme; rien n'est plus pathétique que les mouvements
contraires qui agitent sou cœur, partagé entre sa haine
contre sa patrie et son amour filial. Les unités sont à peu
près observées : les héros vivent, l'action marche, lo drame
est fièrement tracé.
Coriolan, tragédie on cinq actes de ShaUspeare,
écrite vers 1608. — Le sujet de la pièce est emprunté
à Plutarque; toutefois, le poète so montre créateur par
l'étude psychologique qu'il fait de son héros. Coriolan est
naturellement bon, mais il a hérité des traditions aristo-
cratiques, et sa bonté ne s'étend qu'aux gens de sa casto
et de sa race. Pour sa mère, que ShaUspcaro appelle
Volumnie, il a une vénération qui est presque un culte;
il accepte volontiers de se trouver sous les ordres do
Cominius; il aime le vieux Ménénius d'un amour filial,
mais le peuple n'est pour lui quo de la racaille. Coriolan
représente l'orgueil dans ce qu'il a de plus hautain et de
moins raisonnable. Aussi est-il perdu par cet orgueil,
car, suivant l'invariable morale shakspearicnne, l'homme
est toujours victime de ses passions. Auprès de Coriolan,
Sbakspeare a placé Volumnie, le type achevé do la ma-
trone romaine, courageuse, ferme, désintéressée, et Vir-
gilie, nom quo l'auteur donne à la femme du héros, qui, au
contraire, est toute soumission et douceur. La foule joue un
rôle important dans ce drame ; c'est elle qui aiguise l'orgueil
de Coriolan et lo pousse à s'armer contre sa patrie. Cette
pièce est l'une des plus intéressantes de Sbakspeare; une
curiosité inquiète suit le héros dans les vicissitudes do sa
fortune, et l'intérêt dramatique se soutient jusqu'au bout.
Corioles (lat. CorioU), ville de l'Italie anc. (Latium),
ancienne capitale des Volsques. Caïus Marcius, consul de
Rome, s'empara de cette ville, en 493 av. J.-C, et, eu sou-
venir do cette victoire, fut surnommé Coriolan. Lorsque
les Romains et les Volsq^ues ne formèrent plus qu'un seul
peuple, Corioles s'affaiblit de plus en plus, et, au ii» siècle
de J.-C, elle avait cessé d'exister.
CoRIOUS (Gaspard-Gustave de), mathématicien, né à
Pans on 1792^ mort en 1843. Elève do l'Ecole polytech-
nique et de l'Ecole des ponts et chaussées, il quitta la
carrière d'ingénieur pour devenir répétiteur d'analyso et
de mécanique à l'Ecole polytechnique, où, on 1838, il suc-
céda à Dulong commo directeur des études. U était depuis
deux ans membre de l'Académie des sciences. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : Calcul de l'effet des machines
(Paris, 1829), réimprimé sous le titre de : Traité de la
mécanitiue des corps solides, etc. (lS29) ; Théorie rnathéma-
tique des effets du jeu de billard (1835) ; mais Coriolis est
surtout connu par le fameux théorème sur lo mouvement
relatif, théorème qui porto son nom : il fît voir que l'accé-
lération totale d'un mouvement composé, à un instant quel-
conque, est la résultante do l'accélêralion, à cet instant,
du mouvemout relatif du point matériel, do celle du mou-
vement d'entraînement du point géométri<iuo où se trouve
alors le mobile, cl d'uno troisième accélération complé-
mentaire, représoutéo par lo double du produit do la
vitesse angulaire du mouvement du système des repères,
autour do son axe instantané do rotation et de glisse-
mont, par la projection de la vitesse relative sur un plan
perpendiculaire à cet axe. Ceci montre immédiatement
que l'accélération du mouvement relatif est la résuUanio
de raccélêration du mouvemout absolu, do l'accélérât ion
du mouvement d'entraînement, prise on sous contraire,
et do l'accélération complémentaire, prise aussi on sens
contraire, et qui, sous cette direction, reçoit lo nom d'uc-
cctératiou centrifuge composée.
Le théorème do Coriolis, entre autres applications, a
fourni les moyens do ramener à des questions de mouve-
ments absolus toutes celles, si importantes, qui se rappor-
tent aux mouvements observes ù la surface do la terre.
COBION ou CHÔRION (ko — du lat. corium, cuir, ou du
gr. khôrion, enveloppe) n. m. Courroie, cordon. (Vieux.)
— Anat. Derme, partie la plus inférieure ot la plus
épaisse do la peau : L'ercoriation est la légère ultératiott
qu'offre la peau dépouillée de ^^
son épidémie et des couches les ^jf^^ rp-
plus supcrficicUes du corion. ^^^^^ /i<2^
(Chomol.) V j^^^ '^&
— Bot. Syn. do niFORK.
— Eniom. Parti© coriactSo
do riiémélytro.
CORIOPE n. f. Syn. do co-
lŒOl'SlS.
CORIPHILE ou CORIPHI- ^
LUS ûuss) n. n». Gonro d'oi-
seaux grimpeurs, fauiillo dos t'uriphiic.
psitlacidés, tribudosloriinés,
comprenant des loris ù bec court, à queuo longuo ot largo,
à ailes lon^'ues. Los coriphiles sont do jolis porro(|uets
ù livrée brillante ; on on connaît deux espèces propres à
l'Océanio : lo coriphilits Smarai/dimis, qui vil aux iles
Marquises, et lo coriphilus TaitianuSt qu'on trouve à
Taïli.
GORIPPUS (Flavius Cresconius), évéquo ot poète luiiu
du vr siècle. Africain do naissance, il éorivil doux noènios
hisloriquos : lu Johannide (,&50), cousacréo aux exploits do
3*5
CORIS
CORMON
Corise {gr. de moitié).
Jean Troglita, maître de la milice ; et le De laudibus Justini,
où il célèbre le commencement du règne de Justin II. (Ces
deux œuvres ont fourni à Gibbon de précieux documents
relatifs à la cour de Constantinople.)
CORIS {riss) ou GORIDE n. m. Genre de primulacées,
renfermant une seule espèce, qui croît dans l'Europe méri-
dionale : On cultive pour l'ornement /ecORis de Montpellier.
CORIS (n) n. m. pi. Métrol. Syn. de codris ou cauris.
V. CAURl.
GORISAMDE (laBelle). Ce nom désigne, dans l'histoire,
Diane D'A^'Doul^s, comtesse de Gramont, née à Hegctmau
(Béarn) en 1554, morte en 1620, qui, vers 1506, participa à
l'éducation solide que Jeanne d"Albret, reine de Navarre,
faisait donner à sa propre fille Catherine de Bourbon.
Mariée, le 7 août 1567, à Philibert de Gramont. comte de
Guiche, elle le perdit en 1580, au siège de La Kère, après
avoir eu de lui un fils. Antoine, qui fut plus tard duc de
Gramont. Sa descendance a conservé, comme prénom, l'ap-
pellation familière sous laquelle elle fut connue à la petite
cour de Nérac. A peine veuve, elle séduisit le roi de Na-
varre, frère de son ancienne compagne d'études, par ses
qualités morales plus encore peut-être que par son charme
physique, qui semble avoir résidé surtout dans un teint
éclatant de olancheur, et devint bientôt sa paaîtresse. Cette
liaison dura huit ans (15S3-I591). A la suite de plusieurs
orages, dus à l'humeur hautaine de la dame, une brouille
durable y mit tin. Corisande n'avait pas craint de favoriser
les projets de mariage de la princesse Catherine avec le
comte de Soissons, formellement contrariés par son royal
amant. Plus tard, cependant, ils rentrèrent en bons rap-
ports, mais, cette fois, de pure amitié. Leur correspondance
de la période de passion est demeurée célèbre.
GORISANTHÉRIE (rt) n. f. Classe de plantes dicoty-
lédones monopétales, à corolle épigync et à anthères
distinctes, qui comprenait, dans la metlwde de A.-L. de
Jussieu, entre autres familles, les dipsacées, les valéria-
nées, les rubiacées, etc. (Peu us.)
GORISCO (en portug. « éclair u), nom d'une baie fré-
quemment orageuse de la côte occidentale d'Afrique ,
située au N. de l'estuaire du Gabon, et comprise entre
la petite pointe d'Ilendé et l'embouchure de la rivière
Imana. Une de ses îles porte aussi le nom de Corîsco.
(Les Espagnols revendiquent, depuis 1858, la possession du
littoral de cette baie.)
CORISE ou CORISA n. f. Genre d'insectes hémiptères
hétéroptères , groupe des
hydrocores, famille des co-
risidés, comprenant des
punaises aquatiques apla-
ties, allongées.
— En'ctcl. Les coi'ises
sont de taille moyenne ; on
en connaît quelques espèces
des deux mondes; leurs
œufs , fixés aux plantes
aquatiques, sont récoltés
et consommés comme ma-
tière alimentaire ; on en
rend des quantités énormes
à Mexico, avec les insectes séchés qui servent à la nour-
riture des oiseaux. Les œufs sont assez abondants pour
avoir formé, au fond des lacs, xm véritable dépôt oolitliique.
CORISIDÉS n. m. pi. Famille d'insectes hémiptères,
comprenant comme principaux genres les corisa et sigara.
— Un coaisiDÉ.
— Encycl. Les corisidés sont des punaises d'eau qui
nagent le dos en l'air; leur rostre est caché, leurs tarses
antérieurs n'ont qu'un seul article apparent. Répandus
surtout dans l'hémisphère boréal, les corisidés ont des re-
présentants fossiles dans les formations d'eau douce mio-
cènes d'Œningen.
GORISOPITES, ancien peuple de la Gaule (dans la
Lyonnaise III'j, au S. des Osismiens. (Le territoire des
Corisopites forme aujourd'hui le pays ce Quimper, dans
le département du Finistère.) — Un, une Cûrisopite.
CORI8PERHE {spèrm') n. m. Genre de salsolacées, type
de la tribu des con>pe;-7;ttfe5. comprenant une dizaine d'es-
pèces, dans l'est de l'Europe et dans l'Asie centrale.
CORISPERMÉES {spèr') n. f. pi. Tribu do plantes, famille
des .salsolacées. ayant pour type le genre corispermc. —
Une CORISPKRMÈE.
CORISTANCO, comm. d'Espagne (Galice [prov. de la
CoroL'nej), sur le rio côtier AUones; 5.900 hab.
CORIVE n. f. Petite variété de châtaigne.
GORK (comté de), division administrative de l'Irlande,
dans la province de Munster, sur l'océan Atlantique :
7.480 kilom. carr. ; 436.6n hab. Le pays est généralement
montueux, surtout dans l'Ouest ; il est arrosé parles rivières
Blackwatcf , I^e, Bandon, coulant à peu près vers le S.-E-,
suivant la pente générale du sol. Le terrain est peu fer-
tile ; nombreuses tourbières. La principale culture est celle
de la pomme de terre. Pierre à chaux, plomb, houille,
ardoises, mines.
CoRK, ville d'Irlande, ch.-l. du comté du même nom
(prcv. do Munster), sur la Lee, au fond d'une large baie do
la côte sud de l'île ; 75.300 hab. Fabrication de toile à voiles,
cuirs, papiers, colle, verre; brasseries, distilleries. Com-
merce de beurre, salaisons ^approvisionnement des paque-
bots), blé, saumon, gants dits " de Limerick s. Los vieux
quartiers, blanchis à la chaux, contrastent avec les maisons
de briques,couveries d'ardoises, des nouveaux. Saint Finbar
aurait fondé là une église et un monastère, au vu* siècle ;
des Danois colonisèrent ensuite le pays. La ville prit de
l'importance, surtout après la révolution de 1648, servant
de point d'appui à la flotte anglaise dans la guerre contre
la France. Port, escale des t transatlantiques ■ partis de
Liverpool. Cathédrale très ancienne. «^ Queen's collège >-,
œuvre do Th. beanc, sur l'emplacement de l'abbaye du
yii* siècle, Au« Royal Cork Institution • (1808), manuscrits
irlandais, pierres à inscriptions celtiques. Statue du P. Ma-
thew, fonaatcur d'une société de tempéraucc. Ëvôché an-
glican et catholique.
GORK ^Richard Boyle, comte de), surnommé le Grand
Comte de Cork, homme d'Ftat anglais, né Â Cantorbury
on 1566, mort eu 1644. Il remplit divor&os fonctions ca
Irlande ou il devint grand trésorier. Lorsque ce pays se
révolta, il soutint une lutte énergique contre les rebelles,
et fit preuve du dévouement le plus complet à la cause
anglaise et protestante. Il avait été créé comte de Cork
eu 1629. 11 a laissé des Àféynoires.
CORKITE n. f. Sulfate naturel de plomb et de fer*
Variété de beudantite.
GORLAT, ch.-l. de canton des Côtes-du-Nord, arrond.
et à 34 kilom. de Loudéac, sur un étang d'où sort le Sulon ;
1.558 hab. Commerce de bœufs et de chevaux. Ruines
d'un ancien château; dolmen. — Le canton a 5 comm.
et 6.695 hab.
GORLEONE, ville du roy. d'Italie (Sicile [prov. de Pa-
lerme]); 15.685 hab. Eglises remarquables. Aux environs,
source minérale. — Pop. du circondario : 63.100 hab.
CORLETO Perticara, bourg d'Italie (Basilicate [prov.
de Poteuza]); 5.600 hab. Vins et fruits.
GoRLETO Monforte, comm. d'Italie (Campanic [prov.
de Salerne]); 2.000 hab.
CORLI ou CORLIS (/{) ou CORLIEU u. m. Noms vulgaires
du courlis.
GORUEU (François dk), chroniqueur an^oumois du
XVI'' siècle. Son principal ouvrage, qui a pour titre: Bccueii
en forme d'histoire de ce qui se trouve par escrit de la
ville et des comtes d'Engolesme (1576J, est d'uu faraud
intérêt.
GoRLIEU (Augustin), médecin français, né à Charly-
sur-Marue (Aisne) eu 1825. Il devint, en 1887, bibliothé-
caire adjoint de la faculté de médecine. C'est un érudit à
qui l'on doit des ouvrages pleins d'intérêt, entre autres : la
Fistule de Louis XI V (1874) ; la Mort des rois de France,
depuis Fra7içois ï" jusqu'à la Révolution française {\Z1 A);
l'Ancienne Faculté de médecine de Paris {\zil)\ la Mort
de Louis XVIi (1877) ; l'Assassinat du duc de Berry (1879):
les Chaires de médecine légale et d'histoire de la médecine
à la Faculté de Paris (1879) ; les Médecins grecs depuis la
mort de Galien jusqu'à la chute de l'empire d'Orient, Sf0-N53
(1885); etc.
GÔRLIN ou KÔBLIN, ville d'Allemagne (Prusse [prov.
de Poméranie]), sur la Persante ; 3.100 hab. Fabrication
de lainages et do draps ; pêche.
GORUSS (George Henry), ingénieur américain, né dans
l'Etal de New-York, à Easton, en 1817, mort en 1888. Il
est l'inventeur de la machine à vapeur qui porte son nom,
et qu'il construisit en r849 ; mais la première machine
Corliss ne fit son apparition en Europe qu'en 1803. Il est
également le créateur du mode do distriuution qui porte
son nom.
GORMAC (Mac Culinan), roi du Munster, en Irlande,
de 901 à 908, descendait du roi Angus. Il réunissait l'épi-
scopat à la royauté et était évêque de Cashel. Ce prince
eut à lutter contre les invasions des Danois et trouva la
mort à la bataille de Moy-Albe. On attribue à Cormac une
chronique en vers irlandais, appelée Psautier de Ca-
shel, dont il existe une partie dans un manuscrit de la
bibliothèque Bodléienne, et un glossaire étymologique
de la langue irlandaise, connu sous le nom de Glossaire
de Cormac.
GORMANNO (e BrusugUo), comm. d'Italie (Lombardie
[prov. de Milan]) ; 2.100 hab.
GORMANTIN, localité anglaise de la Guinée (Côte d'Or),
qui appartint autrefois aux Hollandais. Ruyter l'enleva
aux Anglais.
GORMATIN (Pierre-Marie-Félicité DEzoTKDx.ditbaron
de), un des chefs de la chouannerie, né à Paris on 1753,
mort en 1812. Fils de. Claude Dezoteux, commissaire des
fuerres, il entra, en 1772, dans l'armée, et devint capitaine
e dragons. Il fit la guerre d'Amérique sous Rochambeau,
et, à son retour, épousa une veuve. M""* de Sercy, proprié-
taire en Saône -et-Loire de la baronnie do Cormatin, dont
il prit dès lors le titre. Lieutenant-colonel de la garde
constitutionnelle de Louis XVI, il passa en Angleterre
après le Dix-Août, rentra en 1794, et succéda à Pui.saye
comme major général de rarméc catholique et royale de
Bretagne. A ce titre, il négocia et signa les traités de la
Jaunaie et de la Mabilais. Accusé, un peu plus tard, d'avoir
eufrcint sa parole, Cormatin fut traduit devant un conseil
de guerre qui, en décembre 1795, le condamna à la dé-
portation. 11 fut enfermé au fort National de l'ile Pelée,
près de Cherbourg, où il resta jusqu'en 1800, puis au fort
de Hara. Relaxé en 1812, il se retira dans sa terre de
Cormatin, où il tînit ses jours.
CORME (du lat. cornum, même sens) n. f. Fruit du cor-
mier ou sorbier domestique, ii On l'appelle aussi sorbe.
CORME n. m. Sorte de cidre, fait' avec des cormes.
GORMEILLES, ch.-l. de cant. de l'Eure, arr. et à 17 kil.
de Poni-Audemer, sur la Caloune ; 1.214 hab. Riches her-
bages. Beurre, miel, grains, bestiaux. Ruines du château
de Malou ; abbaye do Sainl-Pierre-de-Cormeilles. Cor-
meilles, que traversait la voie romaine de Juliobona à
Noviomagus, a la même histoire que son abbaye. Ce fut
d'abord un prieuré, transformé, vers 1060, en abbaye par
Guillaume de Bretouil. — Le canton a 12 comm. et 5.709 hab.
GORMEILLES-EN-PARISIS. comm. de Scine-ot-Oise,
arrond. va à 21 kilom. de Versailles, près de la Seine;
2.285 liab. Vins et fruits; carrières de pierres à plâtre ;
tuilerie. Fort de Cormeiiles. Patrie de Daguerre.
GORMENIN (Louis-Marie de Lahaye, vicomte de), pu-
bliciste et homme politique français, né à Paris en 1788,
mort en 1868. Issu d'une famille de vieille noblesse, il lit
des études do droit, mais s'occupa d'abord de littérature ;
en 1810, une ode à Napoléon le lit nommer auditeur au
conseil d'Etat. En 1814, il se rallia avec empressement au
roi légitime, sut éviter la destitution pendant les Cent-
■Jours, et, à la seconde Restauration, fut nommé maître des
requêtes au conseil d'Etat. Il fit paraître pendant cette
période des lorochures qui témoignaient d'un esprit libé-
ral et un ouvrage important : Droit administratif {lS2l).
Louis XVIII signa sou contrat de mariage et le fit baron ;
Charles X lo lit vicomte. Survint la révolution de Juillet;
il donna sa démission do membre du conseil d'Etat, mais
fut élu dépuiô par les électeurs de Belley (Ain); il prit
place â rexirême gaucho. Sou mandat Im fut renouvelé
282
par différents collèges jusqu'en 1846. Comme Cormemn
n'était pas orateur, c'est par des pamphlets qu'il attaquait
Louis-Philippe et les siens. C'est ainsi qu'en 1831 il publia
ses Lettres sur la liste civile ; en 1838 ; Très humbles j'emon-
trances de Timon. Sous le pseudonyme de Timon, il fit
paraître le Livre des orateurs (1836), qui n'était qu'un pam-
jihlet plus considérable. Cormenin consacra son talent à
attaquer l'Université, lorsque
se posa la que: ;t ion de la
liberté de 1 enseignement.
Ayant échoué aux élections
dé 1846, il publia des petits
livres , dont le succès fut
considérable, et qui, réunis,
furent couronnés par l'Aca-
démie, sous lo titre de En-
t)'etiens de village (1846). La
révolution de 1848 le renvoya
à la Chambre ; il fut un des
vice-présidents de l'Assem-
blée constituante. Il collabora
à la rédaction de la Constitu-
tion avec Armand Marrast,
et fit adopter cette disposition
(|ue le président de la Répu-
blique serait nommé par le
suffrage universel. La Répu-
blique avait placé Cormenin
au conseil d'Etat; l'Empire,
auquel il adhéra, l'y maintint. II devint aussi membre de
l'Académie des sciences morales. Le silence se fit autour
de lui ; il ne s'occupa plus que d'œuvres religieuses ou de
bienfaisance.
GORMERY, comm. d'Indre-et-Loire, arr. et à 17 kilom.
de Tours, sur l'Indre; 822 hab. Ch. de f. Orléans. Eglise
Saint-Laurent (fin du xii° s.). Abbaye des xiir-xw^ siècles.
Cormery (abuaye de), célèbre abbaye de l'ordre des
bénédictins, fondée au viii* siècle prés de Tours, dans la
petite ville de ce nom. Elle fut le séjour préféré d'Alcuin,
qui établit une école dans la ville. Ravagée par les Anglais
au XIV' siècle, et par les protestants au xvi", elle fut
agrégée, en 1662. à la congrégation de Saint-Maur. La
Révolution la ferma, en 1790.
GORMICY, comm. do la Marne, arrond. et à 17 kilom.
de Reims, non loin de l'Aisne et du canal de l'Aisne à la
Marne ; i.205 hab. Exploitation de cendres sulfureuses,
sables blancs pour cristaux.
CORMIER {mi-é — rad. corme) n. m. Bot. Nom vulgaire
du sorbier domestique ou cultive {sorbus domestica).
I V. SORBIER.] Il Bois du même végétal : Ouvrage de tour en
CORMIER.
— Sylvie. Arbre très âgé, réservé sur la lisière d'une
forêt pour en marquer les limites, u Adjectiv. : Arbre cor-
mier.
GORMIER (Thomas), sieur de Beauvais, historien et
jurisconsulte français, né à Domfront (Orne), selon d'au-
tres auteurs à Alençon, vers 1523, mort en 1600, prési-
dent de l'échiquier d" Alençon. Une sentence de l'offi-
cial ayant annulé son mariage pour cause d'impuissance,
Cormier se remaria et eut des enfants. Après sa mort,
un neveu attaqua la légitimité des enfants, se fondant
sur l'arrêt d'impuissance de l'ofricialiié ; mais, par arrêt
de 1302, U fut déuouté de sa demande. On a do lui : Llerum
gestarum Henrico II, rege Gallix, libri IV (1584), et
Henrici IV, Christian, et augustiss. Galliarum Navarrxquc
régis. Codex juris civilis (1602), ouvrage qui a été traduit
en français sous le titre de : Code de Henri IV.
GORMIÈRE {mi-èr) n. f. Dernière pièce de bois à l'ex-
trémité de la poupe, li On l'appelle aussi trépot, et al-
longe DE LA l'ODPE.
CORMIGONE n. m. Bot. Syn. de bikkie.
GORMIS (François de), jurisconsulte français, né à Aix
(Provence) en 1639. mort en 1734. Il a laissé un Recueil de
consultations sur diverses matières de droit, et une édition
des Œuvres de feu noble Scipion Duperrier, son
oncle.
CORMOCÉPHALE n. m. Genre de myriapodes
chiloi>odes, type de la tribu des cormocéphalinés,
comprenant des formes à antennes courtes et
grêles, à segment céphalique coupé carrément.
(Les cormocéphales sont des scolopendres de
taille moyenne, dont on connaît douze ou quinze
espèces habitant l'Australie, laNouvelle-Zélaude
et lo sud de l'Afrique.)
GORMON (Pierre-Etienne Piestre, dit
Eugène), auteur dramatique français, né à Lyon
en 1811. D'une grande fécondité, il a fait jouer,
do 1832 à 1885, plus de cent pièces, le plus sou-
vent en collaboration avec Dennery, Laureucin,
Grange, Michel Carré, etc. Parmi ses drames
qui ont eu lo plus de succès, nous citerons :
Paris la nuit {ièi2); le Canal Sairit-Martin {ISAb); v.v.<u.uui;-
la Ferme de Primerose (1851); les Crochets du Jj^f
père Martin {ISôsy. les Deux orphelines {m5), etc.; tiers)""
parmi ses comédies et vaudevilles, un Mari qui
se dérange (1846); la Foire aux plaisirs (1855); parmi ses
livrets d'opéras : les Pérheurs de perles (1864); Lara (1864) ;
les Bleuets (1868) ; le Premier Jour de bonheur (1868) ; Rêve
d'amour (1870); M'"" Turlupin (1872); Suzarute (1879); etc.
GoRMON (Fernand-Anno Piestre, dit), peintre français,
né â Paris eu 1845. Elève de Cabanel, Fromentin et Por-
laëls, il débuta au Salon de 1870 avec les Noces des Ni-
belnngcn. En 1873, il exposa une étude orientale pleine
d'originalité. Sitâ. En 1875, il remporta lo prix du Salon,
pour son tableau : la Mort de liavana, roi de Lanka, dont
le cadavre fut trouvé sur le champ de bataille par la favo-
rite et les autres épouses du monarque, œuvre fort remar-
quable. L'auteur y donne la mesure d'un coloriste puis-
sant et d'un caractère très personnel. Au Salon de 1877,
Fernand Cormon a exposé un sujet religieux ; Jésus-
Christ ressuscite la fille de Jaire. Citons parmi les pein-
tures les plus remarquées de l'artiste : Cain f 1880), tableau
l)lacé au muséo du l^uxembourg ; le Retour d'une chasse
à l'ours, âge de pierre (1884), qui appartient au musée do
Saint-Germain ; les Vainqueurs de Salamine. grand ta-
bleau qui valut à son autour la grande médaille d'honneur
fi887). Cormon est professeur à l'Ecole des beaux-aris et
membre de l'Institut.
Cormontaigne.
283
CORMONÈME n. m. Oonre de rhamnacées, renfermant
une ospt>co, ijui est un arbrisseau épineux ilu Brésil.
CORMONS, bour^ d'Autrirho-IIonprie fprov. du Litto-
ral Igonv. di3 Triosto]), sur le Judrio, attluont do l'Isonzo,
près do la frontière italienne ; 5.500 hab. Elève de vers à
.soie ; lilaluro et tissage de soie.
GORMONT (Thomas nK),architooto français du xiii" siècle,
mort ;i Aillions en 1228,successour de Robert do Luzarchos
dans la niaitriso dos icuvros do la cathédrale d'Amiens.
— Son tils,RKGNAULTdeCormont,mortàAmionsen 1280,
fut te coniinuatour <lo son œuvre.
Cormontaigne (Loui.s ne), ingénieur militaire fran*
nais. né i\ Strasbourg vers 1695. mort on 1752. Il fut ma-
rtH-hal do camp. 11 dirigea, outre autres, les sièges do
Pliilippsliourg et do Forbach ,
et les travaux do fortification
de Thiouvitlo et de Metz. Ses
traités do fortitu'ation sont fort
instructifs. Il a donné son nom
à un système do fortitication,
qui dilîère do celui do Vauban
par uuo série do modification-»
do détail, dont les principales
consistaient à réduire la hau
tour des murs d'escarpe, afin d
mieux les soustraire aux vues
du dehors; àaugmenter la sail
lie des demi-lunes, pour placei
les saillants des bastions dans
un ront rant ; à créer des réduits
dans les places d'armes ren
trantes,aîin de rendre plus te
nace la défense du chemin cou
vert ; à multiplier les capon-
nières, pour mieux couvrir les
communications dans les fos-
ses ; à réunir les contre-gardes et autres ouvrages avancés
par un avant-chemin couvert, etc.
Ce système était plus complexe que celui de Vauban ;
les complications qu'il entraînait dans la conduite de la
défense n'ont peut-être jamais procuré des avantages
supérieurs aux inconvénients qui résultaient de ces com-
plications.
CORMOPHYTES (du gr. koi'mos, tige, et phuton, plante)
n. m. pi. Grande division du règne végétal, comprenant
les mousses, les hépatiques, les fougères et les lycopodia-
Cées. — Un COBMOPUYTE.
CORMORAN n. m. Genre d'oiseaux palmipèdes, famille
des stéganopodidés, comprenant des oiseaux de taille
grande ou moyenne, à corps long, à pattes courtes, à
queue longue et fourchue, à bec recourbé en crochet.
— Fam. Matelot, n Pêcheur, n Oh appelle également
cormoran un commissionnaire.
— Encycl. Ornith. Les cormoranSy dont le plumage est
de teinte sombre, ha-
bitent les rivages ma-
rins et fluviatiles; ils
comptent une qua-
rantaine d'espèces
réparties sur tout le
globe, surtout dans
les régions froides et
tempérées. Pêcheurs
actifs, plongeant
admirablement, i 1 s
détruisent des quan-
tités énormes de pois-
sons. En Chine, on a
dressé ces oiseaux à.
la pêche ; un anneau
qui leur ensorr& le
cou les empêche d'a-
valer le poisson, qu'ils
viennent déposer à mesure dans le bateau do' leur pro-
priétaire : on leur donne un fragment ou les entrailles
de la bête, et ils retournent à leur pêche. Le cormoran
d'Europe {gracnhts carbo), fuligineux, atteint prés do
1 mètre de long. On a formé quatre sous-genros : mjpoleu-
eus. stietocarbo, microcarbo, nalieus.
GORMOZ, comm.de l'Ain, arr. et à 28 kilom. de Bourg,
près du Sovron ; l.lOi hab. Moulins.
CORNABOUX (bou — contract. de corne à bouc) n. m.
Corne de bouc aont on se servait anciennement, dans
l'armée, eu guise de cor.
CORNAC [nak' — du cingalais kurawa-namka, choT d'é-
curie ; selon d'autres, du sanscr. karnikin. éléphant) n. m.
Celui qui est chargé de soigner et de conduire un éléphant :
Le CORNAC est armé d'un long bâton terminé en crochet.
— Par oxt. Se dit improprement d'un conducteur, d'un
montreur do bêtes quelconques. iiPar plaisant.. Guide de
voyageurs, d'étrangers, ii Celui qui répand, défend une
idée, ou (jui patronne, protège tiuelqu'un : H est plus d'un
homme dn talent f/ui a aà beaucoup au zèle et à l'adresse df
son CORNAC. (Ourry.)
Cornac, comni. du Lot, arr. et à 50 kilom. de Figeac,
sur lo .MuYnmoul, non loin do la Dordogno ; 1.238 hab.
Château ruiné.
CORNAGÉES {se) n. f. pi. Famille de plantes dicotylé-
dones, ayant pour typo lo genre cornouiller. — Une coR-
NACi^:i:. H On dit aussi cornkks.
— Encycl. Cette famille comprend dos arbres, dos
arbrisseaux et dos plantes vivaces, à feuilles généralo-
menr opposées, très rarement alternes, simples, entières
ou denrées. Les flours. hermaphrodites ou polygames, for-
ment par leur réunion, tantôt des capitules ou des ombelles
entourés d'un involucro souvent coloré, tantôt des corym-
bes dépourvus d'involucro. Lo fruit est un drupe i novau
osseux, divisé on doux ou trois loges, dont chacune ren-
ferme une graine ù tégument coriace, recouvrant un
embryon A cotylédons foliacés et, 1 albumen charnu. Cotte
famille a des affinités avec les caprifoliacées, dont olle
constitue un démembrement, ainsi qu'avec les araliacées
ot les hédéracées. Elle comprend les genres suivants :
cornouiller, benihamte, aucuba ot décosti'e, auxquels plu-
sieurs botanistes adjoigutnit, mais avec doute, les genres
curtisic, juastixie, poluosme et votouiile. Les cornact'es sont
répunduos dans les régions tempérées et froides de l'hémi-
CORMONÈME
CORNE
Cormoran.
sphère boréal. Leur bois est dur, leurs fruits sont souvent
comestibles. La plupart de ces végétaux sont cultivés dans
U*s jardins d'agrément.
CORNADE n. f. Coup de corne. (Inus.)
CORNAGE {naf) n. m. Dr. féod. Droit qui se levait sur
les bêtes il cornes.
— Art vétér. Disposition et dimension des cornes d'un
animal : Des bœufs au cornage immense, ii Bruit que pro-
duit lo cheval en respirant et qui ressemble plus ou moins
à celui que l'on obtient en soufflant dans une corne.
— Pop. Rondement.
— Encycl. Art vétér. Le cornage accompagne certaines
maladies aiguës comme l'angine, et disparaît avec la mala-
die dont il est un symptôme ; mais il y a un cornage chroni-
i/ue, persistant, essentiel, souvent consécutif aux alfections
gourmeuses, qui constitue une infirmité grave, car il ne se
produit qu'au travail, n'existe pas au repos et est incurable,
bien que, par une opération qui consiste à extirper certains
cartilages du larynx, dont la paralysie des mouvements
cause le cornage, on ait réussi à eu guérir quelques cas.
II n'y a qu'un seul moyen d'utiliser les chevaux atteints de
cornage, c'est de pratiquer la trachéotomie et d'appliquer
au larynx un tube à demeure.
Le cornage constitue un vice rédhibitoire, prévu par la
loi du 2 août 1S84.
CoRNAGLIA (Emiliol, naturaliste italien, né et mort à
Milan (1824-1882). Il fut directeur du Muséum d'iiistoire
naturelle de Milan et de l'Ecole supérieure d'agronomie,
et membre correspondant do l'Académie des sciences de
Paris (1869). C'est lui qui découvrit les corpuscules, appe-
lés corpuscules de Cornaglia, qui caractérisent ïa. pébrine
des vers à soie. On lui doit des mémoires et plusieurs ou-
vrages : la Natura rappresentata e descrilta ; Esayyie mi-
croscopico délie sernenti; etc.
GORNAGO, bourg d'Espagne (Vieille-Castille fprov. de
LogroLÎo]), près du Linarès, sous-affluent de l'Ebre par
lAlhama ; 2.000 hab.
CORNAILLE {na-ill [Il mil.]) n. f. Râpure de cornes, que
l'on emploie comme engrais, n Se dit dans les campagnes
pour CORNEILLE.
CORNAILLER {na-ill-é [Il mil.]) V. n. Ne pas pénétrer
carrément dans sa mortaise (en parlant d'un tenon).
CORNAL n. m. Nom vulgaire d'une variété de pintade
originaire de Guinée.
GORNALIÈRE n. f. Eaux et for. Douve cornue.
CORNALINE (rad. corne, parce que cette pierre a une
demi-transparence cornée) n. f. Variété d'agate translu-
cide, dont la couleur varie du rouge sang foncé au rouge
chair tendre nuancé de jaunâtre, employée en bijouterie
pour faire des cachets, des chatons de bague, etc.
— Encycl. La cornaline {cameolus des anciens) perd sa
couleur et une partie de sa transparence au feu du cha-
lumeau. Lorsqu'elle est d'une belle couleur foncée uni-
forme, elle est rechercliée pour les bijoux. Très estimée,
au moyen âge, sous le nom de corniole. la cornaline pas-
sait pour avoir des propriétés merveilleuses. C'était une
de ces pierres d'Israël, que le moyen âge croyait avoir
été sculptées par les Juifs dans ledésert.
GORNAREDO, comm. d'Italie { Lombardie [prov. de
MilanJ), sur lOIona, affluent ilu Lambro ; 3.600 hab.
CORNARD (/mr') n. m. Celui qui a des cornes :
Un diable, comard effronté.
Vilains, ici guette vos belles.
BÉRANOER.
— Fam. Mari dont la femme est infidèle, n Adjectiv.:
Mari cornard.
— Bot. Syn. de cobnaret.
— Entom. Nom vulgaire du cerf-volant ou lucane.
— Hist. Membre d'une société boutfonne qui existait en
Normandie au xvi* siècle, ii On les appelait aussi fods et
coNARDS. V. ce mot.
— Techn. Outil do fer qui se termine par un crochet un
peu relevé, et qui sert, (fans la fabrication dos glaces, à
tirer les pots ou creusets du fourneau do cuisson, pour les
placer dans lo fourneau do fusion.
CORNARD [nnr'), ARDE [rad. conie] adj. Atteint de cor-
nage : Jument cornardk.
CORNARDISB n. f. Etat du cornard, du mari dont la
femme est înlidôle : Le caractère de la cornardisr est in-
dèliHtile. (Montaigne.) [Vieux.]
CORNARET [ré) n. m. Nom vulgaire des martynios
annuelles, genre de la famille des pédalinéos.
CORNARIEN, ENNE (ri-i;i, en) n. et adj. Se dit de qui
olisc'rve lo régime recommandé par l'hygiénisto italien
Cornaro.
GORNARO, famille vénitienne, qui prétendait descendre
des Gracques. Les membres les plus marnuants sont :
Marc Cornaro, né vers 1281, mort en 1367,dogoen 1365.
[Ce fut sous son pnncipat que fut achevée la conquête
de laCrètot ; — Cathkrine Cornaro, née en 1454, morte
en IMO. [Elle épousa, on 1108, Jae^pies do Lusignnn, roi
do Chypre, qui obtint, en retour do co mariage, la pro-
tection do la république et une dot do 100.000 ducats.
Catherine ne rejoignit son mari qu'en 1412. ot, devenue
veuve l'année suivante, ollo gouverna au nom de son fils
Jacques III jusqu'en 147^. Jacques III étant mort, lo sénat
obligea Catherine ù abdi(iuor en faveur de la républi»|ue.
Ce grand événement eut lieu solennellement en 1489.
Catherine Cornaro so retira à Voniso, où ollo vécut dé-
sormais en grande dame do la Kenaissanco, ontouréo d'une
cour de poètes et d'artistes] ; — Jkan Cornaro, dogo de
Venise do 1024 A 1621', mort do la peste; — Georors
Cornaro, fils du précédent. [Ecarté du sénat par le grand
inquisiteur Zeno. il conspira contre lui. Il échoua, fut obligé
do fuir et condamnée mort par contumace]; — François
Cornaro, doge en nir)iî; — Hi^lknk Cornaro, née on 1646,
morte en iijK4, femme très savante. [L'université do Padouo
lui décerna, en Ifil.H, le titre do « doctoresse »]; — Jran II
Cornaro, né en 1 647, mort en 1721, dogo depuis 1709. [C'est
sous son principal que Venise perdit la M orée J; — Elaminio
Cornaro. historien vénitien, né on KUia, mort en 1778,
sénateur depuis nao. [On a ilo lui : iCcclesi,r Venet.v anti-
quis nwnumentis iltustratx (Venise, 174'.»}; Creta sarni
(Venise, nriS).]
Catherine Cornaro,
d'après P. Véronèse.
Cornaro (portrait dk Catherine). Les traits de la
reine do Chypre ont été fixés par beaucoup d'artistes. Lo
portrait les plus connu
est celai do Paul Véro-
nèse, à Vienne. Un ta-
bleau du Pordenono,
qui est â la galerie do
Dresde , nous montre
cette môme reine en
vêtements do deuil ,
avec une gaze noire qui
lui couvre entièrement
le front. Catherine Cor-
naro a été pointe par
Palma lo Vieux et par
le Titien. Son mauso-
lée se voit dans l'église
du Saint -Sauveur, à
Venise. — Un tableau
du Titien représente la
famille Cornaro. Lo
même maître a fait un
superbe portrait de
Louis Cornaro, qui s(!
voit au musée des Ofli-
ces, à Florence. Une
peinture de Francesco
Bassano, au palais des
doges, à Venise, repré-
sente Georges Cornaro,
vainqueur des Alleinands.
GORNARO (Louis), hygiéniste italien, né à Padouo en
14G2. mort en ITiOfi. Ayant ruiné sa santé par des excès,
il s'astreignit à un régime sévère, à une sobriété extrême,
et mourut centenaire. Vers la fin de sa vie. il exposa sou
système d'hygiène dans un journal qui a paru sous le
titre de : Discorso delta vita sobria (1558), et dont la plus
récente traduction est intitulée : De la sobriété et de ses
avantages (1772).
GORNAROS (Vincent), poète grec d'origine vénitienne,
qui vécut au x^^* siècle, et que les Grecs considèrent
comme l'Homèro moderne. Il publia une épopée en vers
rimes intitulée : Erotokrilos, dans laquelle il imita avec
habileté les romans de chevalerie du moyen âge. C'est
l'histoire des amours d'Aréthuse, tille d'Hercule, roi
d'Athènes, avec Erotokrito, fils d'un de ses ministres. Lo
style en a beaucoup vieilli ; il a été remanié en grec mo-
derne par Dionysios Photinos (1818).
GORNAS, comm. de l'Ardèche, près du Rhône, arrond.
et à 13 kilom. de Tournon ; 70i hab. Fruits et primeurs.
Cavernes à ossements. Bons vignobles, compris dans la
région dite des côtes du Rhône, et produisant des vins rouges
estimés, comparables à ceux de l'Ermitage.
CoRNATE.comm. d'Italie (Lombardie [prov.de Milan]),
sur l'AdJa ; 4.300 hab.
GORNAZZANI ou GORNAZZANO (Antonio), littérateur
italien, mort en 1530. Il a laissé des liiine ou poésies
Ivriques estimées, un poème sur la Vierge (I49i); sur
Jésus-Christ (I4i>7) ; etc., et un ouvrage curieux et licen-
cieux : Proverbii in facezie (1543).
CORNBRASH (mot angl.) n. m. Assis© développée dans
le sud de l'Angleiorro et formée de calcaires marneux et
d'argile avec plaquettes fossilifères et oolithiqucs. [Co
niveau, qui est assez important eu géologie, so trouve
à la partie supérieure de l'étage bathonlon (jurassique
moyen).]
CORNE (lat. cornu, même sens) n. f. Partie dure et coninuo
qui se forme sur la tète de certains animaux ruminants : Les
coRNiis d'un bœuf, d'un bélier, n Attribut que l'on donne
au diable et à certaines divinités du paganisme, il Par plai-
sant.. Attribut que l'on prête aux maris trompés : Porter
les CORNES. Donner, Planter des cornbs « son tnari. il Lo
mot corne était employé dans plusieurs jurons anciens :
Corne de bœuf! Corne de cerf! Comédien! Corne et tonnerre!
Corne-Mahon! Corne du père!
— Par ext. Matière des cornes, employée dans les
arts : Peigne, Tabatière de cornk. ii Matière du bois des
cerfs et dès animaux de la mémo famille : Manche de
couteau en cornk de cerf, en coknk de daim. (Hors ce cas,
on no dit pas corne de cerf on de daim.)
-- Par anal. Substance dure, coriace, filamenteuse,
qui constitue l'ongle des solipèdes, et qui ressemble à la
substance des cornes proprement dites : La coH:<ii des pieds
d'un cheval.
— Fam. Objet très coriace : C'est de la cornk que cette
viaytdedà! il Antenne ou autre appendice qui croît en guiso
de corne sur la tète d'un grand nombre d'animaux : Coknks
de hanneton, de cerf-volant, de capricorne. Cornks de coli-
maçon. Il Touffe do plumes que porte sur la tète l'oiseau
de nuit nommé « duc « . il Chacune des éniinoncos que lo ser-
pent céraste d'Egypte porto au-dessus dos yeux, u Dent
conique, longue ot tlroite, provenant do la mâchoire supé-
rieure du narval.
— Div. Objet que l'on façonne pour lo placer sur la tète
on guise do corne : Des cornks de papier, il Pointe ou
gouttière que l'on fait à un chapeau en en relevant les bords :
Chapeau à deux, à trois cobnks. il Coiffure que perlait lo
dogo de Venise, ot qui avait sur le derrière une pointe
arrondie (on l'appelait aussi zoia) : La corne ducale ou
cornk d'or. (V, la planche descoiirnuMe*.) it Pli que l'on fait
au coin d'une fouille de papier, de carton : Faire des cornks
à ses livres, une cornk à une carte de visite, il Chacune des
branches terminées on pointe du croissant do la luno ou
d'une figure qui représente ce croissant, ii Petit pain nu
beurre en forme de croissant, que l'on appelle aussi do co
dernier nom : J/(iiji;eri(HeeonNH.;iCha-
cune des deux pièces do bois qui for-
ment lo manche d'une charruo. Il Corne
à bouquin. Cornet à bouquin ou simple-
ment Corne. V. coiîNbt, bouquin.
— Anat. Nom donné à certains
appendices coniques ot recourbés en
forme de corne : Cornks de la ma-
trice. Coknks de l'os hyoïde, il Co^-nea
d'Amman, Nom donné à deux pro-
longements de la substance du cer-
veau, qui naissent à la partie postérieure du corps calleux.
— Archit. Angle saillant ot recourbé on lormo de corne.
Il Corne d'abaque. Encoignure du tailloir des ehnpitenux
CORNE
corinthiens, ii Corne de bélier. Volute ornementée du cTia-
piteau ionique composé, il Come de vache, Nom donné aux
évidements ou troncatures que l'on pratique quehmefois
sur les arêtes des voûtes, il Édifice corne en coin, Celui qui
est mal orienté.
Art railit. Corne d'amorce. Instrument dont lo nom
indique la forme, et qui, avant l'invention
de l'etoupillo, servait â verser sur les bou-
ches à feu la poudre nécessaire à l'amor-
çage. Il Ouvrage à cornes, Ouvrage de forti-
fication composé de deux demi-bastions
(B, C), disposés à droite et à gauche d'une
courtine (A). [Généralement employé
comme ouvrage avancé, pour occuper cer-
tains points du terrain, iluevaitétre flanqué Corne de bélier.
par le corps de place en arrière.] il Cornes
à doubie flanc. Cornes dont les ailes, au lieu d'être parallèles,
sont à retour à partir du demi-bastion.
Art milit. anc. Chacune des deux branches de 1 arc
courbé en forme do
cornes, et qui étaient
primitivement de véri-
tables cornes assem-
blées sur un morceau
de bois d'if.
— Art vétér. Come
de chamois ou simple-
ment Corne, Instrument
en corne, qui sert à sai-
fner les chevaux au palais, il Catarrïie des cornes. Maladie
e la membrane muqueuse des sinus frontaux du bœuf.
— Bot. Ap-
pendice qui
naît sur le ca-
puchon de
quelques or-
chidées, et
sur la fructi-
fication de
certains cryp-
togames. Il
Nom vulgaire
du fruit du
cornouiller, ii
Nom vulgaire
du fruit de la
mâcre. il Epe-
ron de cer-
Ouvrage à cornes : A, courtine ;
B, demi-bastion; C. ailes.
Corne d'appel : !. 2. De tramway ;
3. D'automobile; 4. De bicyclette.
Corne d'appel : 1. Cin-
trée ; 2. Droite.
taines fleurs, n Come d'abondance, Nom vulgaire des genres
fédie, de la famille des composées; cornucopie, de celle
des graminées, et d'un champignon du genre mérule.
Il Corne-de-cerf, Nom vulgaire du genre coronope, de
la famille des crucifères, d'une espèce de plantain et de
plusieurs champignons du genre
clavaire.
— Ch. de f., vélocip., etc. Corne
d'appel ou Trompe, Instrument en
métal ou en corne, avec une embou-
chure â anche, à l'usage des gardes-
lignes, qui l'emploient comme sup-
Flément de signaux, pour annoncer
arrivée d'un train, ii Cornet métal-
lique que les cyclistes, les chauffeurs
d'automobiles* font agir en pressant
une pomme de caoutchouc , pour
avertir de leur approche. (On dit
aussi CORNET.) Il Instrument ana-
logue au précédent, qui se ma-
nœuvre comme une petite pompe, et
dont sont munis les tramways, les
voitures de pompes à incendie, etc. u Instrument à ancho,
en forme de corne de bœuf, dans lequel les veneurs soufflent
pour appeler les chiens, ou pour s'appeler entre eux sous
bois.
— GéogT. Sommet anguleux d'une montagne. (On l'ap-
pelle aussi DENT, ou AIGCILLE.)
— Hortic. Variété de pomme de terre.
i — Jeux. S'emploie quelquefois pour Cornet, il Tenir la
come. Avoir les dés et jouer pour son compte.
— Mar.VergTie s'appuyant sur le raàt par une mâchoire, et
dont l'autre
extrémité est
soulevée en
l'air à poste
fixe par la
drisse do pic.
(La corne se
hisse à son
poste au
moyen de la
drisse de mât
etsemanœu-
vreaumoyen
de deux pa-
lans do gar-
de): CoRNKrfe
grand'voile
goélette. Cornp, de brif^antine. il Corne d'artimon, Vergue ou
mât d'artimon qui porte la brigantino, et où l'on arbore le
pavillon national.
— Miner. Pierre de corne. Nom vulgaire de plusieurs
substances, â cause de la ressemblance plus ou moins
grande que présente leur aspect avec celui do la corne.
\\ Pierre de corne fusible, Ortnoso compacte ou pétrosilex.
Il Pierre de come infusible. Silex corné. Il Variété rornée
de pétrosilex. (On trouve dans le Lyonnais et dans le Beau-
jolais des cornes rouges et des cornes vertes.)
— Palhol. Cornes cutani'-es. Productions dures qui so
forment accidentellement à la peau, dans les parties habi-
tuellement découvertes, surtout chez les vieillards.
— ïechn. Coin du chef d'une pièce de toile qu'on fait
sortir dans le pliage, et sur lequel on inscrit la marque et
le métrage, il Éminence qui dépasse le bord d'un réchaud.
Il Nom do plusieurs outils de tonnelier et do charron.
Il Raie blanche qui se trouve sur la tranche du cuir quand
il a été mal tanné, il So dit quelquefois pour tourillon.
11 Nom vulgaire d'un chausse-pied en corne.
— Véner. Tête de chevreuil.
— Vitic. Nom donné, dans quelques vignobles, aux
branches mères des ceps, à celles qui portent les restes
des sarments précédemment taillés.
— Zoûl. Bêles à cornes. V. bbte. il Syn. de carinaiiik.
Corne : A, drisse de mât; B, drisse de pic;
C, palans de garde : D. drisse de pavillon ; E, ba-
laocine de bôme; G. m&choire.
Il Corne d'Ammon ou de bélier. Nom donné par quelques
naturalistes aux ammonites, ii Corne d'or ou d'abondance.
Nom vulgaire d'une grande huitro et de plusieurs grands
tritons.
— Loc. div. Coup de come. Attaque vive, méchanceté.
Il Montrer les cornes. Se montrer prêt à l'attaque ou à la
défense; faire le méchant, il Montrer les cornes, Faire les
cornes à quelqu'un. Vouloir lui faire honte, lui reprocher
quelque action en avan<;ant vers lui l'index et le médius ou-
verts et écartés, les autres doigts étant fermés, il Prendre.
Attaquer le taureau par les eûmes. Entreprendre une
chose par son côté le plus diflicile; attaquer de front
la difficulté. Il Le diable et ses cornes, Chose difficile ou
très considérable.
— Loc. PRov. : Les cornes lui en sont venues à la tête.
Se dit pour marquer l'étonnement profond d'une personne.
Il On prend les hommes par les paroles et les bêtes par
les cornes, On prend les hommes par la persuasion
et non par la force, comme on fait pour les animaux.
— Enctcl. Zool. Les coryies existent ordinairement
par paires chez nombre de mammifères, particulièrement
chez les ruminants. Comme les sabots, les ongles et les
griffes, ce sont des formations épidermiques, consistant
en longues libres solides et élastiques parallèlement ac-
colées. La ramure
des cerfs est une
formation du der-
me, différente de
la corne du bœuf,
gaine qui ne quitte
jamais l'axe osseux
autour duquel elle
s'est développée.
Chez la girafe, les
cornes persistan-
tes sont recouver-
tes en tout temps
d'un tissu vascu-
laire analogue au
velours des cerfs;
le même tissu se
trouve aussi chez
l'antilope d'Améri-
que ou dicrano-
cère, qui, sur des
axes osseux, pos-
sède des étuis cor-
nés se détachant à
des époques pério-
diques. Les cornes
des rhinocéros
appartiennent â la
série des forma-
tions épidermi-
ques; elles sont
montées sur de lé-
gères protubéran-
ces des os nasaux,
mais elles sont
pleines. Les mam-
mifères ruminants
cavicornes ont des
cornes de toute es-
pèce de formes ; la
plus grande diver-
sité s observe chez
les antilopes. Les
antilopes indien-
nes du genre te-
traceriis possèdent
quatre petites
cornes.paruneexception absolument remarquable, car tous
les autres ruminants n'en ont qu'une paire. On a décrit, sous
le nom de bos triceros , un bœuf du Sénégal à trois cornes ;
mais la troisième corne du nez est un produit artificiel dû à
une greffe animale que pratiquent les bergers de ce pays.
— Antiq. L'antiquité a appliqué la corne des animaux à
une foule d'usages, soit en nature, soit après l'avoir tra-
vaillée. On en fit des vases à boire, qui furent l'origine do
ces rhytons si originaux, dont le liquide s'échappait en
filet par une des extrémités. On en fit des trompes, qui
conservèrent le nom et la forme d'une corne, même lors-
qu'elles étaient fabriquées en métal. Les lanternes étaient
farnies de lames de corne ; ces lames, convenablement
isposées, constituaient des «rcs d'une remarquable élasti-
cité. Les bras de la lyre, les umbilici, petits rouleaux au-
tour desquels s'enroulaient les papyrus et les peaux qui
formaient les volumes (uofu7nma) étaient souvent en corne.
Les cornes avaient pris une grande place dans la sym-
bolique des peuples, surtout en Orient. Elles étaient" un
attribut de la force et de la puissance, à cause de la
force, du courage et de la vigueur fécondante du taureau,
animal sacré dans les cultes primitifs. Beaucoup de dieux
et de génies de la Chaldée, de l'Assyrie et de la Baby-
lonie portent des cornes sur les bas-reliefs qui nous sont
parvenus. Cet attribut divin passa en Occident avec les
migrations; les divers peuples gaulois avaient des dieux
cornus. Par une association d idées toute naturelle, les
guerriers ornèrent leur casque de cornes, non seulement
chez les barbares, comme les (îaulois, mais même chez
lez Grecs et les Romains.
Chez ces derniers, le mot cor-
niculinn (petite corne) dési-
gnait encore des ornements de
métal fixés au casque do cha-
que côté de l'aigrette et qui
avaient la forme et la position
dune paire do cornes. Los
chrétiens, qui reg.'rdaiont les
dieux du paganisme comme
autant de dénions, et oui ne
doutaient pas à ce titre do leur
puissance, firent des cornes
un dos attributs do Satan et
do ses satellites.
— Arcbéol. Los cornes d'ap-
pel rentrent dans la catégorie
des cors et dos olifants; appelées, suivant leurs dimen-
sions, cors, cornets, cornichets, elles sont d'un usage
constant pour les veilleurs, les messagers, etc. Leur mode
de monture est le mémo que celui des cors. Mais, de même
qu'on donne au cor du chevalier plutêt le nom de <■ olifant •>,
284
on donne le nom ae « cornet « à ta corne des messagers ; on
disait aussi une « trompe ».
L'usage des coi^nes à boire remonte aux époques les plus
barbares, où Gaulois et Francs buvaient dans les cornes
des bœufs sauvages, trophées de chasse, qui circulaient
pleines do vin ou d'hydromel dans les festins, où il fallait
les tenir jusqu'à ce qu'elles
fussent vides, car on ne pou-
vait pas les poser. Une pa-
reille coutume existe encore
dans les fêtes guerrières
des Abi_vssins. Au moyen
âge, on garda l'usage des
rornes à boire, mais on les
munit d'un ou plusieurs
pieds, puis on en fitdes imi-
tations en orfèvrerie. Dès
lors, elles rentrent dans la c^^ne reliquaire,
catégorie dos hauaps; on
voit, dans les tableaux de maîtres flamands du xvii» siècle,
dos exemples magnifiques de cornes ainsi montées, destinées
à servir de prix aux tireurs d'arc. On a même fait des reli-
quaires avec des cornes munies d'un pied ou d'anneaux do
suspension; il eu existe un, ainsi fait, â Cologne; 11 date du
Cornes : 1- De yack. — 2. De bœuf hongrois. — 3. De buffle du Cap. — 4. De buffle arni. — 5. De coudou. —
fi D'élan du Cap. — 7. De dicranocère. — 8. De bubale. — 9. De gazelle. — 10. De chamois. — II. D'oryx. —
12. De girafe- — 13. De mouflon Poliî. — 14. De bouquetin- — 15. De chèvre markhor. — 16. De rhinocéros
unicoroe. — 17. De rhinocéros bicorne.
XIV' s., et est précieusement rehaussé d'or et de pierreries.
— Alyth. et poés. Corne d'abondance.V . abondance.
— Techn. On comprend dans l'industrie, sous le nom de
corne, les bois de cerfs, de daims ou de chevreuils, les
cornes proprement dites, les ongles ou sabots des ani-
maux. La corne du cerf, plus généralement nommée bois,
est fréquemment employée comme absorbant et astrin-
gent dans la pharmacie. Dans l'industrie, ces cornes sont
travaillées et transformées en manches de couteaux, etc.
La corne de bœuf, de vache et de buffle est employée
pour la tabletterie.
La corne travaillée à froid est résistante, d'un grain
très fin, ténu, homogène, ce qui permet de lui donner un
poli très brillant. Elle est livrée à l'industrie k l'état brut
par les abattoirs. Avant d'être mise en usage par les ta-
bletiers, elle subit plusieurs opérations. On la fait ma-
cérer dans Teau afin d'en séparer, par la fermentation
oui s'opère, le noyau osseux. Elle est alors ramollie dans
1 eau bouillante, puis sciée longitudinalement et enfin
aplatie et étendue. Elle subit la dessiccation en étant tou-
jours maintenue sous une presse. Ainsi préparée, on ^a
divise en feuilles plus ou moins épaisses, suivant les usages
auxquels elle est destinée.
La corne peut non seulement se ramollir et s'étendre,
mais encore se fondre à une chaleur humide, douce et con-
tinue, ce qui permet de la mouler on utilisant les déchets.
En feuilles minces, elle est très transparente ; elle sert
pour faire des vitres de lanternes. Elle se teint facile-
ment, profondément et rapidement.
Les déchets de cornes inutilisables par l'industrie sont
expédiés aux fabricants de bleu de Prusse, de prussiato de
potasse et de sels ammoniacaux, ou encore sont réduits
en cendre et constituent un engrais très puissant.
Corne D'Or (la), baie dont le Bosphore indente sa
rive d'Europe, divisant Constautinople en Stamboul au S.,
(ïalata-Péra au N.; elle forme les deux ports de commerce
et In port do guerre de la grande ville. Doux ponts do
liatoaux la traversent.
Corne [Hyacinthe -Marie -Augustin), magistrat et
homme politi(|uo français, né à Arras en 1802, mort en
1887. Magistrat de 1826 à 1837, il fut député de 1837
à 1846. Nommé procureur général à Douai, il fut élu à
l'Assemblée constituante do 18-18, où il vota avec les
démocrates modérés. Il protesta contre le 2-Décembro
et rentra dans la vie privée jusqu'en 1S71. Elu par le
département du Nord à 1 Assemblée nationale, il vota avec
les réi)ublicains conservateurs. Corne fut élu ensuite sé-
nateur inamovible. On lui doit : Essai sur la littérature
dans SCS rapports avec la constitution politique des diffé-
rents peuples (1826); Du courage civil et de l'éducation propre
Corne à boire (xvi« s.).
283
à inspirer les vertus publiques (\%2i) \ Souvenirs d'un proscrit
polonais (1861); Education intellecluelle (1873); otc. — Son
lils, Kmii.k Corne, avooat ot puhlicisto, ué ;ï Douai on 1SJ8,
mort t'ii 1872. Inscrit au barreau de sa villo natale, il s'oc-
cn^a. surtout des questions pônitcnliaires. Après la rôvo-
lulion du l-Scptenilu'o, il l'ut nomaiû sous-profet do Saint-
Omov, et vouait d"6tro appelé à la sous-prôfocturo do
Couipièguo lorsqu'il mourut. Outre dos mémoires Sur
queti/ues reformes à introduii'C dans ta législation pénale;
Sur la crijninalité, ses causes et les tnoj/ens d'y remédier,
ou lui doit : la Pctite-Iîoquetle, étude sur l'éducation cor-
rectionnclle des jeunes détenus du département de la Seine
(1861) ; Prisons et détenus (1800) ; ett-.
CORNÉ, ÉE adj. Qui est do la naturo ou q^ui présente
l'apparonoo do la corne. (Se dit dos poaux qui, ayant été
mises à sécher, sont dovonuos raidos, dures et se sont
raccourcies.)
— Bot. Syn. do cornacé, éi:.
— Chim. anc. Lune cornée ou Argent corné, Substance
appelée plus tard muriate d'argent, puis chlorure d'argent.
11 Calcaire corné. V. calcaire.
— ^ïinér. Pierre cornée, Nom donné à des variétés pré-
sentant plus ou moins l'aspect do la corne : Silex corni-:.
(irthose cokné.
— Pôch. Hai'engs cornés. Harengs sur le point do frayer,
qui deviennent coriaces lorsqu'on les met au sel.
— Encyci- Miner. Le sile.\corHe est également désigné
sous lo nom do pierre de corne, en allemand hornstein.
C'est un minéral opaque, à cassure presque plate. Il a la
pâte moins lino que le silex pyromaque et est moins cas-
sant. Comme ce dernier, on lo trouve en rognons dans
des calcaires appartenant à divers âges.
GORNÉ, comm. de Maine-et-Loire, arrond. et à 21 kil.
do Baugé, sur l'Authion ; 1.772 hab. Commerce de chanvre
et de graines.
CORNÉAL, ALE, AUX adj. Qui se rapporte à la cornée :
Inflammation cornkalk.
CORNEAU {no) n. m. Mar. Conduit des bouteilles et de
la pouiaine.
— Arg. Bœuf, il On dit coRNRArDE pour Vache.
— Chass. Chien issu du mâtin et du chien courant.
Il Adjectiv. : C/iie/i corneau.
CORNED BEEF {cor~nèd'-liîf — mois, angl.; de corned,
salé, et heef, bccuf) n. m. Conserve de viande de bœuf sa-
lée. (Ce genre de conserve se fabrique aux Etats-Unis et
fait l'objet d'une importante industrie.)
GORNEDO, comm. d'Italie (Vénétie [prov. deVicence]).
sur l'Agno, alliuent de l'Adige ; 4.430 hab.
CORNÉE [né — du lat. scientif. cornea [tunica], tuni-
que de corne) n. f. Anat. Partie antérieure transparente
de la luniquo externe du globe oculaire, il Cornée opaque.
Ancien nom de la sclérotique ou partie opaque de la
tunique externe du globe oculaire.
— MoU. Syu. du genre cycladi-;.
— Pyrotechn. Cuillerée de matière inflammable qu'on
verse a la fois dans une cartouche d'artifice.
— Enxycl. Anat. La cornée, ou cornée transparente, diffé-
rente par sa structure de la sclérotique, est enchâssée
comme un verre do montre dans l'ouverture circulaire que
présente celle-ci à sa partie antérieure. Plus convexe que
le reste de la surface du globe de l'œil, dont elle occupe un
sixième environ, elle est formée de cinq feuillets. Lo
feuillet médian ou tissu propre do la cornée est formé
d'une charpente de fibrilles dont les intervalles sont rem-
plis par des cellules fixes et des cellules migratrices. Sa
face interne est tapissée par la membrane basale posté-
rieure dite " de Deraours » ou » de Descemet » , laquelle est
cUe-nième recouverte d'un épithélium à cellules cubiques ;
sa face externe est tapissée par une membrane basalo pos-
térieure, dite "de Bowmann» ou « de Reichert u, recouverte
elle-même d'un éfùthélium prismatique faisant partie de
la conjonctive. La cornée est dépourvue de vaisseaux, mais
riche en lilets nerveux venant des nerfs ciliaires.
Lo rôlo physiologique de la cornée dans la vision est à
pou prés passif, ou, tout au moins, fort secondaire.
— Méd. La cornée estle siège d'un grand nombre d'affec-
tions :
l** Corps étrangers et plaies. Il faut se hâter d'enlever
les corps étrangers et appliquer ensuite sur l'œil des com-
presses froides, au besoin glacées, qui sont le meilleur
traitement contre les plaies do la cornée. En cas d'infection,
recourir aux antiseptiqvies.
2'* Opacités ou Taies de la cornée. Il y en a do différentes
sortes, dues ordinairement à des inflammations, à des irri-
tations par les caustiques, à des cicatrices, à uno com-
pression : néphélion ou nubécula, simple cicatrice peu
épaisse; alhur/o, tache circonscrite, limitée à uno partie
de la cornée; teucome, tache opaquo interceptant toute
tran-sparenco dans la partie affectée. On ne peut rien
contre les leucomes aclhérant à l'iris, contre les taches
profondes et étendues à la totalité do la cornée. Contre
les taches plus attaquables, on emploiera avec avantage
les insufllaiions de poudro do calomel ot do sucre, la
fiommaile au précipité rouge, lo sulfate d'atropine. Pour
os taches plus profondes, on arrive quelquefois, si la vi-
sion est eompromiso dans les deux yeux, ù l'obligation
de faire l'abrasion de la cornée, do pratiquer l'iridectomie.
Des opnmtés spontanées tic la cornée se produisent par
suite de glaucome, par uno paralysie des branches ner-
veuses de la cornée, enfin, dans lô cours du diabète. Lo
traitement so confond avec celui do la cause.
3" Inflammation de la cornée ou Kératite. V. ce mot.
4" Staphi/lomes de la cornée. Co sont des dilatations ou
jeiasies. on en distingue deux espèces : la pellucide ot
l'opaque. Le stnphylome pellucide, kérato-co'Uu ou cornée
conique, est unesimplc proéminence de la cornée, résultant
de son ramolli.sscment. Le stapht/lome opaque ost consé-
cutif aux ulcérations et aux kératites qui ont ramolli lo
tissu cornéen ; c'est uno affection fort grave, qui entraîne
la perte do la vue. Les ponctions, los compressions, l'iri-
dectomie et l'ablation du cristallin n'ont obtenu qu'un
succès douteux; on se verra souvent obligé, on cas do
staphylome opaque, do sacrifier l'œil ot don provoquer
la chiito ou l'atrophie.
On peut cucoro citer : los tumeurs eornéales, papules
aphteuses, végétations ou saillies descouchos inférieures
de la cornée au travers des ulcérations superficielles (ké-
rafocrlc): io ramollissement et lu gangrène de la cornée :
les perforations ot los fistules de la cornée, ontln l'ossifica-
tion de la cornée, lo cercle sénile ou gérontoxon. Los essais
Corneille : 1. Noire; 2. ManteUc.
de prothèse au moyen do cornées empruntées à des ani-
maux n'ont eu aucun succès.
CORNÉEN, ENNE [né-in, en) adj. Qui appartient, qui a
raiiporî ;'i l;i coi'iiée.
CORNÉENNE {né-èn' — rad. corne) n. f. Miner. Variété
do .S!m:x.
— Encycl. (îéol. On appoUo co7*Ht'(?K«(îs différentes roches
ayant subi un métamorphisme plus ou moins intense, par
contact direct avec uno roche éruptive. En modifiant la
structure do la rocho ambiante, l'action métamorphique
do ta matière éruptive donne naissance à différents miné-
raux dans la masse de cette rocho. La composition do la
cornéenne (lo hornfcls des Allemands) varie naturellement
avec la naturo do la rtjeho métaniorphiséo.
CORNEILLA-LA-RIVIÈRE, comm. des Pyrénées-Orien-
tales, arr. et à 13 kilom. do Perpignan, près de la Têt;
1.257 hab. Eaux acidulées ferrugineuses. Vignobles qui
occupèrent la première place parmi ceux du département.
CORNEILLARD n. m. Agric. V. CORNKILLON.
CORNEILLE {net/— lat. comicula, dimin. Aocornix, cor-
neille) n. f. Genre d'oiseaux passereaux dentirostres, fa-
mille des corvidés , comprenant dos formes do taiUe
moyenne, très voisines des corbeaux^ dont elles ditTèrent
par lo bec moins arqué ot moins arrondi, leur quouo
tronquée plus carrément, ii Corneille mantelée. Variété do
corneille qui est en partie grise, on partie noire, il Corneille
chauve. Nom vulgaire du freux, ii Coi^eille d'église. Nom
vulgaire du choucas.
— Loc. fam. Bayer aux cortieilles. V. bayer, il Comme
une corneille qui abat des noix. Avec un empressement
irréfléchi, au hasard, étourdiment.
— Blas. En armoiries, l'oiseau que ce mot rappelle est
d'un usage assez fréquent. Comme pour la plupart des au-
tres oiseaux, on dit quil est becqué, membre, armé, lorsque
son bec, ses griffes, ses
membres sont d'un émail
différent de son corps.
— Bot. Nom vulgaire
d'une espèce de lysima-
chie, plante de la famille
des primulacées, et du
plantain corne-de-cerf.
— Encycl. Les cor-
neilles ont lesiiiœurs des
corbeaux. On en connaît
une dizaine d'espèces, ré-
parties sur tout le globe ;
deux habitent l'Europe :
la corneille noire ou
commune [cori'us corone),
noire à reflets brillants,
et la corneille grise ou
mantelée {corrus cornix),
grise, avec la tète, les ailes et la (jueue noires. Elles vi-
vent par couples dans les lieux boisés, passent la journée
dans les plaines et se réunissent en grandes troupes pour
regag;ner leur gîte, au coucher du soleil. Elles vivent de
petits animaux, de rongeurs, d'insectes, mais aussi de
fruits ; elles sont plutôt utiles à l'agriculture. La corneille
mantelée est un oiseau de passage, qui arrive en octobre
et s'en retourne au mois de mars, vers le nord. La plus
grande espèce est le con'iis »7»6r(>m5. répandu du Sénégal
à l'Arabie, et qui atteint la taille du corbeau.
GORNEILLE (saint). D'après les Actes des apôtres, Cor-
neille, centurion romain do la cohorte italique on garnison
à Césarée, fut converti et baptisé par saint Pierre, qu'une
double vision avait éclairé sur la vocation des gentils :\ la
foi. Uno tradition ancienne rapporte que Corneille bâtil
une église à Césarée, et devint évêquo de Skamandios. —
Féto le 2 février.
GoRNEILLE (saint), pape, du 4 juin 251 au mois do
septembre 252. Après le martyre de saint Fabien fjanv. 250).
le saint-siège demeura vacant pendant dix-sept mois, à
cause de la persécution de Déco. Corneille, aussitôt après
son élection, eut à combattre le schisme des novatiens, ot
fut énorgiquement soutenu par saint Cyprien, évéque de
Carthago; il mourut exilé àCentumccllai (Civita Vecchia).
L'église l'honore comme martyr. De Rossi croit qu'il appar-
tenait à la gens Curnetfa. — Fête le 14 septembre.
GORNEILLE de La Haye^ peintre, né à La Haye,
mort à Lyun en 1575. Il s'était tixé dans cotte ville en 15^4,
ot y fit uii grand nombre de portraits. Il avait précédem-
ment porté lo titre do •• peintre du Dauphin u. Corneille
savait donner à ses toiles un chaud coloris. Il obtint lo titro
de « peintre du roi « avant 1551.
Corneille de Harlem (Corneille Cornklisz, dit)
peintre hollandais, né ot niortù Harlem [1562-1638]. Il reçut
fort jeune los leçons do Pierre Aartzeu et, plus tard, colles
do Franz Porbus ot do Gilles Coignet, dont los peintures
se distinguaient do colles de ses contemporains par uno
certaine grâce. Corneille étant revenu se fixor ù Harlem,
il peignit, pour la gildo des arquebusiers et arbalétriers,
tous los officiers de la compagnie, en indi^^uant. dans chacun
do ces portraits, par l'arraii^emont des draperies et lo choix
des accessoires, les habitudes ot los mœurs do l'original.
Van Mander futenchanté do ce tableau. 11 se lia avec Cor-
neille, devint promptement son ami et plus lard son histo-
rien. Corneille s'est essayé dans la peinture d'histoire. Ses
scènes bibliques sont dos ceuvres do second ordre. Fidèle
à la tradition réaliste, il a surtout oxcollé dans lo portrait.
Corneille de La Pierre. Biogr. v. Lapipi;.
Corneille (Mieliel). dit le Père, peintre français,
né à Orl'-aus en ICOl, mort en UîiM. H adopta lu manière
do son maiiro Vûuot, et fut l'un des fondateurs do l'Aca-
démie de peinture. On cite parmi ses productions : Saint
Paul à Cystre, le Itnptéme de .taint Corneillv, l'Assomption,
Saint Jacques le Majeur guérissant un paralytique, etc. H
grava avec talent dos planches ù l'eau-forte, d après Ka-
pliaél et Carraeho.
Corneille (Pierre), né A Rouen en K>06, mort A Paris
en iGst. Il fit ses classes dans sa villo natale, au collège
des jésuites, puis étudia le droit. Sa première pièce fut la
comédie do Mélite (ïOSït). Après Afélite vinrent Clitandre,
sorte do dranio romanesque, la Veuve, la Galerie du pa-
lais, la Suivante, la Place royale. Ces comédies ont pour
caractère commun la déconco du Ion. 1' « honnêteté >• des
mœurs ot du langage. En 10:(3, Cornoillo fut présenté A
Kieheliou, ot devint un dos - cinq auteurs » que lo car-
dinal chargeait d'oxécutor les pièces dont lui-mémo avait
Pierre Corneille.
CORNE — CORNEILLE
fait le plan. Mais il reçut bientôt son congé: on so plai-
gnait (^u'il n'eût pas " l'esprit de suite " . En 1635, parut la
tragédie do Médée, où l'on pressent, à travers bien des
rudesses ot des gaucheries, co que lo génie du jeune poète
recèle de force, d'éclat et d'héroïque grandeur.
Initié alors au théâtre espagnol, il en tira successive-
ment deux pièces : d'abord iJUusion comique (1636), et. la
môme année, le Cid, dont Guilhom do Castro lui avait
fourni lo sujet. C'est du Cid quo date la constitution défini-
tive do la tragédie française.
Tout en suivant do près lo
poète espagnol. Corneille fut
original par la manière toute
«classique" dont il conçut
sa pièce. Il adoucit ce qu'il
y avait d'âpro ot do brusque
dans l'œuvre espagnole; il
resserra, simplifia l'action et
la soumit à la règle des uni-
tés ; enfin, il on mit tout l'in-
térêt dans l'âme des person-
nages. Le ad fut accueilli
par le public avec un en-
thousiasme extraordinaire.
Mais la plupart des poètes
et des cri tiques se tournèrent
contre Cerneillo. [V. Cm
(querelle du).] Ce qu'on re-
prochait surtout au poète,
c'était de ne pas s'être assez
strictement assujetti aux « règles «. La " querelle du C/t/n
le découragea pour un temps. Pendant trois années, il ne
donna rien au théâtre. Quand il y revint, ce fut pour ne
plus faire, dès lors, sauf de rares exceptions, que des
pièces « régulières u,dont le sujet est emprunté a l'his-
toire romaine.
II donna d'abord Borace et Cinna (1640), puis Polyeucte,
la Mort de Pompée{\eA3), Iiodogune{l6iB), Iféraclius{\Gi').
La comédie du Menteur (1643) tire son principal intérêt de
l'intrigue, mais la peinture de caractère s'y ébauche déji.
En 1647, Corneille est élu membre de l'Académie fran-
çaise. Il donne ensuite : Andromède, drame lyrique; von
Sancbe d'Aragon, ÎVicomède, sorte de tragi-comédie, ou
l'héroïsme romanesque se mêle d'ironie, et la haute poli-
tique de scènes presque bourgeoises.
La chute de Perîharite (1652) l'écarta de la scène pen-
dant quelques années. Il avait commencé une traduction
en vers de V imitation de Jésus-Christ; cette traduction, à
laquelle il se livra dès lors tout entier, parut en 1656. Elle
eut un grand succès.
Après six ans de retraite, il rentra sur la scène avec
Œdipe (I65y). n Je sens, disait-il,
Je sens le même feu, je sens la même audace
Qui tit plaindre le Cid, qui lU combattre Horace»
Et je me trouve encor l.i m.iin qsti crayonna
L'âme du grand Pompée et l'esprit de Cinna. »
Le poète se faisait illusion. Quoique plusieurs des tragé-
dies qu'il composa par la suite. Serlorius par exemple (1662),
renferment des scènes vraiment dignes de lui, aucune
n'ajouta rien à sa gloire. Do 1660 à 1674, date de sa der-
nière pièce, Suréna, la décadence est sensible. Entre Su-
réna et la mort de Corneille dix années s'écoulèrent encore,
durant lesquelles le grand poète connut lo dénuement. La
mort de doux fils, la gêne domestique, causée par de longs
procès, le chagrin de se voir abandonné, raillé même, par
une génération nouvelle, attristèrent sa vieillesse. Il mou-
rut A lAgo de soixante-dix-huit ans et trois mois.
Corneille a véritablement créé la tragédie classique fran-
çaise. On peut le dire sans faire tort A ses devanciers. A
Mairet lui-môme, l'auteur do Sophotiisbe (IGiO), que le Cid,
Horace, Cinna, Polyeucte, firent bientôt oublier. " Vous
savez, écrit Racine dans l'éloge du poète qu'il lut devant
l'Académie, vous savez on ouel état so trouvait la scèno
lorsqu'il commença A travailler. Quel désordro ! quelle irré-
gularité!... Toutes les règles de l'art, celles même de
Phonnêtoté ot de la bienséance partout violées. Dans cotte
enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poèmo
dramatique parmi nous. Corneille, après avoir quelque
temps cherché le boa chemin et lutté contre lo mauvais
goût do son siècle, enfin, inspiré d'un génie extraordinaire
et aidé par la lecture des anciens, fit voir sur la scène la
raison, mais la raison accompagnée do tout© la pompe, de
tous les ornements dont notre langue est capable, accorda
heureusement la vraisemblance ef le merveilleux, et laissa
bien loin derrière lui tout co (ju'il avait de rivaux!... "
Quel est lo système dramatique de Cornoillo? Sa tragé-
die n'a ni la liberté que s'étaient donnée lo théâtre anglais
avec Shakspeare, le théâtre espagnol avec Lope de Vega,
ni la bonne et sévère harmonie que Racine devait atteindre
sans etVort. S'il avait vécu tout au commencement de co
siècle, il aurait sansdouto appliqué son génie A une forme
théâtrale plus ample, plus diverse, plus complexe. S'il
était né trente ans plus tard, il se serait mieux accommodé
do la discipline classique, il aurait évité sans doute les
défauts de composition ot de style qui déparent souvent
ses plus belles pièces ollos-mêmos. Co qui lui a nui le plus,
c'est la gêne des règles, contre lesquelles il regimbe, sans
avoir assez d'audace jiour s'en alVranchir.
Son originalité consista surtout A concevoir la tragédie
comme une peinture do fâme. Avant Corneille, on on avait
plutôt cherché l'intérêt dans los aventures, les jeux du
nasard. U est vrai (pio Curneillo eut au plus haut de^ré
l'invention dramatique, même si l'on entend par lA le don
de nouer de fortes intrigues ot do trouver des combinaisons
ingénieuses iliodoyune. fJéraclius); surtout dans la der-
nière partie do sa carrière, il applique moins son génie A
peindre des caractères i(u'A imagmor des situations. Mais,
s'il mérite d'être appelé lo père do la tragédie française,
c'est parco qu'il a, le premier, fait du théâtre la représen-
tation de l'Ame humaine. Par lA, Cornoillo est bien lo con-
temporain de Descartes.
Tandis quo Racine nous montrera ses personnages do-
minés par leurs passions, ceux do Corneille sont maîtres
d'eux-mêmes, Leur action demeure toujours libre. Ils su-
vent co qu'ils font et le font parce qu'ils veulent lo faire.
On peut dire quo lo ihéfttre île Cornoillo a pour ressort la
volonté. Cette volonté s'applinuo parfois au crime et, même
alors, il l'appelle grandeur dftme. Mais, on général, elle
s'applique au devoir. Les personnages do Corneille ont une
vaillauie. uno générosité, uno hauteur de sentiments tout
idéales. L'IiéroVsmo, voilA son domaine. U y a dans son
théûiro pou do toudr«sso ol do pitié. Pour lui, sauf d»
CORiNEILLE
CORNÉLIUS
rares exceptions, l'amour d est que faiblesse; parfVïts
{Aicomède), U lui prête une grandeur austère qui ne laisse
pas d'être froide; le plus souveut, il le peint comme
une galanterie factice. Ce qu'il prétend émouvoir, c'est
BOtre admiration. Aussi se plaît-il aux héros surhu-
mains et les engage-i-il en des situations extraordinaires
qui leur permettront de déployer leur héroïsme. Ses
temmes elles-mêmes ont, pour la plupart, une énergie
toute virile (Cornélie, Viriathe, Cléopàtre) ; les seules
vraiment femmes qu'il ait mises sur la scène sont Chi-
mène et Pauline. Inaccessibles aux faiblesses, ses per-
sonnages ont, en général, quelque raideur; ils manquent
de complexité; ils se résument en un seul trait, comme le
jeune Horace ou Emilie ; deux au plus, comme le Cid, Chi-
mène, Curiace, le vieil Horace, Auguste et tant d'autres.
Exceptons-en quelques ligures subalternes et accessoires,
touchant presque au comique, surtout celle de Félix, qui
dénote un moraliste très délicat. On a dit que sou théâtre
est une école de grandeur d'âme, parce qu'il exalte les
plus beaux sentiments du cœur humain. Corneille est-il
rlus moral que Racine, comme le déclare La Bruyère? Il
est autrement. Sa morale, c'est celle du stoïcisme latin.
Ainsi comprise, la tragédie avait pour cadre naturel
l'histoire, ne fût-ce que pour l'obligation de donner aux
invraisemblances un caractère d'authenticité. Presque
toutes les pièces de Corneille sont historiques. Il ne s'as-
treint pas, d'ailleurs, à une exactitude scrupuleuse dans
le détail des faits. Mais au-dessus de la vérité pour ainsi
dire matérielle, il y a la vérité morale, qui est l'objet propre
du poète tragique, et cette vérité-là. Corneille excelle à
la rendre.
Son st3ie est en intime accord avec sa conception de la
tragédie. C'est un style tout d'une pièce, comme les héros
du poète; un style rude parfois, souvent négligé ou mal
dégrossi, mais d'une vigueur singulière. U a la chaleur à
détaut de l'éclat, le relief au lieu du pittoresque, une gran-
deur simple et naïve, des beautés hardies, brusques, fières,
que l'on ne retrouve plus chez Racine.
— BiBLiOGR. : Sainte-Beuve, Portraits littéraires, t. I*'
(Paris, 1844,1 ; Xouveaiuc Lundis, t. VII (Paris, 1868); Port-
Royal,X. 1" (Paris, 1840); Desjardins, le Grand Corneille
AwMr/en (Paris, 1861); E. Picot, Bibliographie cornélienne
(1875); J. Lemaîtro, Corneille et la Poétique d'Aristote
(Paris, 1888); Jjjipressions de théâtre, t. I'% III, V (Paris,
1888-1890) ; F. Bouquet, Points oô«cin'5 et nouveaux de la vie
de Corneille {Pans, IS&S); Brunetière, ^e5 Epoques du théâ-
tre français (Paris, 1892); Faguet, Dj^ame ancien, Drame
wiorferne'(iS98); Lanson, Corne/Z/e (1898).
Corneille (statues de Pierrr). En 1834 a été érigée, à
Rouen, une statue de P. Corneille, en bronze, œuvre de
David d'Angers : elle le représente debout. — On voit à
la Comédie -Française une
statue de Corneille parFal-
guière : le poète est figuré
assis dans un fauteuil, un
manuscrit à la main.
Corneille (Thomas),
poète tragique et comique,
né à Rouen en 1625, mort
en 1709. Il était le frère du
grand Corneille, avec le-
quel il resta toujours uni
• d'une amitié qu'aucune
émulation pour la gloire ne
put altérer « . (Racine.) Pen-
dant sa longue et labo-
rieuse carrière d'homme de
lettres, il composa qua-
rante-trois pièces de théâ-
tre : des comédies héroïques
ou burlesques, imitées de
respagnol, comme Don Ber-
trand de Cigaral (1650), le
Geôlier de soi-même (1655).
le Balcon d'Albikrac (1668);
des comédies de mœurs
comme les Dames vengées,
en collaboration avec de Visé (1695); une curieuse comé-
die en prose, mêlée de spectacle, la Devineresse, qui eut
UD grand succès d'allusion (1679); une heureuse adaptation
en vers du Festin de Pierre,
de Molière (1677); des tra-
gédies romanesques, com-
me Timocrate (1656), qui
obtint quatre-vingts repré-
sentations do suite ; des
tragédies cornéliennes,
comme la Mort d'Annibal
(1669); des tragédies raci-
niennes, comme A riane
(1672; et le Comte d'Essex
(167»;; des opéras comme
Bellérophon (1679). Il colla-
bora au ■ Mercure galant ■
à partir de 1677. Il fut élu
à l'Académio française on
remplacement de son frère.
en 1685 ; il appartint aussi
à l'Académie des inscrip-
tions. H publia, en 1691, un
Dictionnaire des termes
d'arts et de sciences, et, on
1708, un Dictionnaire géographique et historique. En 1704,
il rédigea les Observations de l'Académie française sur les
Remarques de Vaugelas. Génie médiocre, mais écrivain
estimable, Thomas Corneille est un des autours les plus
féconds et les plus variés du xvii* siècle, mais sa répu-
tation s'est éclipsée dans te rayonnement do la gloire de
son aîné.
Corneille (Antoine), frère desdeux Corneille, chanoine
au prieuré du Mont-aux-Maladns, puis curé do Frévillo,iié
en 1611, Il se fit connaître par des pièces de poésie, qui
ont été insérées dans le Decueil des Palinods do Ballin.
Corneille Michel), dit PAlné, peintre et graveur, né
et mort iParis 1642-1708). Il futélève de son père Corneille
le Père, et remporta le prix d« Rome en 1664. Mais, après
quelques mois do s^-jour à Rome, les traditions de l'école lui
semblèrent une cliaine trop lourde, et il quitta l'Académie
pour travailler avec plus d indépendance. Admirateur pas-
sionné des C'arrachc, il se mit à. copier leurs compositions les
plus hardies, et s'assimila leurs partis pris, amsi que leur
Statue de P. Corneille, par David
d'Angers (Rouen).
Thomas Corneille.
manière de peindre. De retour en France, il fut admis à
l'Académie de peinture, en I67i. Son morceau de réception
fut l'esquisse du tableau commandé pour Notre-Dame, et
qu'il exécutait en ce moment. Cette vaste composition,
qui représente la Vocation de saint Pierre et de saint Paul,
a des qualités remarquables et qui firent sensation. Cor-
neille exécuta encore d'importants tableaux pour les Inva-
lides. On lui doit un certain nombre d'eaux-fortes ; les
unes d'après les anciens, les autres d'après ses propres
tableaux. Elles sont toutes d'un jet franc et hardi, bien
dessinées, j'ieines de lumière et d'effet.
Corneille (Jean-Baptiste}, peintre, né et mort à Paris
(1G49-I6y5), frère du précédent. Il obtint le prix de Rome
en 1668, et fut reçu à l'Académie en 1676. On lui doit :
Eléments de peinture pratique (1684).
CORNEILLON (né'i/on), CORNEILLARD {né-yar'), COR-
NILLAS(«j-//(i[//mll.]) n. m. Noms vulgaires sous lesquels
on désigne indistinctement les petits des corneilles, des
freux et des choucas.
CORNÊINE n. f. Substance analogue à la corne, qu'on
extrait de la partie organique du squelette de certains mol-
lusques, comme les gorgonides et les antipathides. On lui
attribue la formule C*"H**Az'0'*.
CORNÉITE (rad. cornée) n. f. Méd. Inflammation de la
cornée. V. ki;r\tite.
GORNEJO (Pierre), historien espagnol du xvi* siècle,
mort en 161S. U est également connu sous le nom de
Cedro Cornejo de Pedrossa. Il fit partie de l'ordre
des carmes, habita les Pays-Bas, puis la France, au temps
de la Ligue, dont il fut un zélé partisan, et écrivit des
ouvrages sur les événements auxquels il avait assisté. On
a de lui: Sumario de las guerras civiles y causas de la vebe-
lion de Flandes (Lyon, 1577), traduit en français par Gabriel
Chapuis (Lyon, 1579); Compendio y brève relacion de la
Liga, etc. (Bruxelles, 1591).
Cornelia (lex). Dr. rom. Plusieurs lois romaines ont
porté la dénomination de lex Cornelia :
l" Lex Cornelia de adpromissoribus. Cette loi, qui est pro-
bablement du dictateur L. Cornélius Sylla, défendaitqu une
personne s'engageât pour une autre envers le même
créancier pour plus de 20.000 sesterces. Elle s'appliquait
à toutes les cautions verbales.
2" Lex Cornelia de capiivis. Cette loi, de date incertaine,
que quelques-uns identifient avec la lex Cornelia de fal-
sis, avait établi cette fiction que le captif est censé mort
au jour même où il a été fait prisonnier. La conséquence
est qu'il a pu laisser un testament valable.
3" Lex Cornelia de edictis perpetuis, de l'an 6S7, qui dé-
fendit aux magistrats de manquer aux engagements pris
par eux envers les justiciables dans leurs édits.
4» Lex Cornelia de injuriis, loi du dictateur L. Cornélius
Sylla, qui sépara des autres injures les libelles diffama-
toires, les coups et la violation de domicile pour en faire
des délits publics.
Cornelia (famille), maison patricienne de l'ancienne
Rome, dont les quatre branches principales étaient celles
des Lentulus, des Maluginensis, des Du/inus et des Scipio.
II y avait d'autres branches, mais qui, peut-être, apparte-
naient à la famille plébéienne du même nom. Aucune fa-
mille romaine n'a fourni plus de grands hommes que la
gens Cornelia.
Cornelia (famille), maison plébéienne de l'ancienne
Rome, dont la branche la plus connue est celle des Cinna.
Le poète Galhis, l'historien Tacite, le médecin Celsus, lo
biographe Cortielius Nepos se rattachaient à cette famille.
On trouve des Cornélius Dolabella, Balbus, Merula, Mam-
imila, Blnsio, etc.
CORNÉLIANE (de l'angl. cornelian, cornaline) n. f. Cor-
naline d'un rouge clair passant au gris rougeâtre.
CoRNELIANO Alba, bourg d'Italie (Piémont [prov. do
ConiJ) ; 2.400 hab. Elève do vers à soie.
CORNÉLIE (/?) n. f. Petite plante aquatique, de la famille
des lythranacées, tribu des ammaniées. (Se rencontre
dans les régions chaudes.)
Cornélie, dame romaine du iv* siècle av. J.-C, qui,
pendant une peste, fut accusée d'empoisonnement avec
un grand nombre d'autres matrones. On en condamnajus-
qu'à cent soixante-dix. Une si grande multitude de cou-
pables, dans un temps où les empoisonnements étaient
fort rares à Rome, donne à penser que Tite-Live, qui ra-
conte lo fait, n'a pas compris que les malheureuses péri-
rent très probablement victimes des terribles et absurdes
soupçons qui traversent si souvent l'esprit du peuple en
temps d'épidémie.
■ Cornélie, fille de Scipion l'Africain, mère des Grac-
(juos. Patricienne par naissance et par éducation, elle
' " Ir^s idées démocratiques de son mari, le censeur
iiis Gracchus. Quand, après une union heureuse
lois féconde, Cornélie devint veuve, un Ptolémée
lui Miiiit la couroiuic d'Egypte,
mais elle no voulut pas se re-
marier. Le reste de sa vie fut
consacré à ses fils, dont elle
dirigeal'éducation. Comme une
riche Campanieuno lui faisait
voir ses bijoux, elle lui mon-
tra -SCS enfants, Tiberius et
Caïus : I' Voilà mes joyaux, à
moi ! « lui dit-elle. Elle les éleva
en vue de la vie publique, vou-
lant en faire avant tout des ci-
toyens. Hommes, elle ne cessa
do les encourager dans leurs
rôles do chefs do la plèbe et, il
faut le dire, d'agitateurs. Quand,
après la mort de Tiberius, Caïus
entra dans la voie qui avait
perdu son frère, elle l'y poussa,
pour assurer la vengeance de son fils aîné. Après l'assas-
sinat de Caïus, elle' se relira près du cap Misôno, ne vi-
vant plus que dans les souvenirs de son père, de son mari
et de ses fils, dont les plus illustres visiteurs venaient
l'entretenir. « Ils sont morts, disait-elle, en parlant de ces
derniors, pour une cause sublime : le bonheur du peuple
romain. » Une statue lui fut élevée do son vivant au porti-
que do Métollus, depuis portique d'Octavie, avec cette
inscription : A Cornélie mère dus Gracques.
Cornélie (pierre gravée).
286
Cornélie et ses flls, groupe en marbre, de Cavelier.
Cornélie, assise sur un siège de forme antique, présente
avec une noble fierté les deux beaux enfants quelle ap-
pelle ses » joyaux ».
Elle appuie une
main sur l'épaule
de Tibérius, 1 aîné,
déjà vêtu de la robe
prétexte et portant
la bulle, et, de l'au-
tre, elle retient lo
petit Caïus debout
et nu entre ses ge-
noux. Le modèle de
ce groupe a figuré
à l'Exposition uni-
verselle de 1855, et
le marbre a été ex-
posé au Salon de
1861 ; il a figuré
au musée du Lu-
xembourg. L'œuvre
de Cavelier est une
page de sculpture
classique fort re-
marquable.
Un groupe en
marbre de Clésin-
ger, représentant
Cornélie et sea flls. d'après Cavelier.
Cornélie et ses deux fils, parut en même temps que lo
groupe de Cavelier au Salon de 1861.
Cornélie, fille de Cinna et première femme de César.
Le père de Cornélie avait été quatre fois consul. Sylla,
inquiet do l'inlluence que ce mariage pouvait donner au
jeune homme, en qui il voyait déjà plusieurs Marins, lui
enjoignit de divorcer. César refusa fièrement et ne dut
son salut qu'aux supplications des vestales et de l'aristo-
cratie. Cornélie ne vit pas la grandeur de son mari; elle
mourut lorsqu'il n'était encore que tribun des soldats.
César prononça son oraison funènre, contre l'usage, en
même temps que celle de sa tante Julie, ce qui lui valut
l'approbation attendrie de la plèbe. De son mariage était
née Julie, plus tard femme du grand Pompée.
Cornélie, fille de Metellus Scipion, mariée à Publins
Crassus, et, après la mort de celui-ci, au grand Pompée,
qui venait de perdre Julie, fille de César. C'était une femme
d'une grande beauté, instruite et vertueuse. Après la dé-
faite de Pharsale, ellû accompagna son mari en Egypte
et le vit assassiner. De retour à Rome, elle reçut de César
les cendres do Pompée, qu'elle déposa dans un grand
tombeau, dont on voit encore les restes près d'Albano.
Cornélie, grande vestale qui, sous Domitien, fut en-
terrée vive, suivant l'antique et oarhare coutume romaine,
pour avoii" manqué à ses vœux. Elle mourut avec la plus
grande dignité, protestant jusqu'au bout de son inno-
cence. Son complice supposé, le chevalier Celer, battu do
verges, protesta de même. Pline accuse de cette exécu-
tion la cruauté de Domitien. Suétone reconnaît que le dé-
sordre s'était introduit dans la maison des vestales et que
les prédécesseurs de Domitien avaient trop fermé les yeux
sur ces scandales.
cornélien, ENNE (li-in. en') adj. Qui appartient à
P. Corneille: qui tient au style ou du génie de ce poète :
L'œuvre cornklien. L'ampleur cornéliennk.
— Par ext. Qui a la façon d'agir, de parler des héros
do Corneille : Une force d'âme toute coknêltenne.
CoRNÉLlSZ (Corneille). V. Corneille de Hari.em.
Cornélius (Gallus), poète et général romain, né à
Fréjus en 6'J av. J.-C. Partisan d'Octave, il fut plus tard
le premier Romain nommé à la préfecture d'Egypte. Tombé
en disgrâce, il se tua à l'âge de quarante-quatre ans. Gal-
lus avait composé quatre livres d'Amours. Les six élégies
qu'on lui attribue sont d'un certain Maximianus, qui vivait
au VI' siècle. (Virgile a dédié à Cornélius sa VI" égloguo.)
Cornélius Nepos, historien latin, né dans la Gaule
cisalpine, peut-être à /'ici>iUH((Pavie),versran 99av. J.-C,
mort dans un âge avancé, à une date inconnue. Venu
jeune à Rome, il tit partie de ce cercle aristocratique et
lettré où brillaient Atticus, Hortensius, Cicéron, Catulle
et Varron, et, par la pureté de sa vie, mérita l'intime
amitié et la haute estime de ces hommes illustres. C'est
à lui qu'est dédié le recueil des poésies de Catulle. Comme
Atticus, il se tint prudemment en dehors des luttes poli-
tiques. Homme d'une intelligence moyenne, ayant du goût
pour la philosophie morale et l'histoire, il écrivit beaucoup
et sur des sujets variés. Il débuta par quelques poésies
légères, puis composa des ouvrages d'histoire, d'antiquité
romaine, de géographie. \o'ici la liste de ses livres : une
Chronique en trois livres, résumé de l'histoire universelle ;
cinq livres au moins d'Exemples, ou il opposait les mœurs
anciennes à celles de son temps; une Me de Caion et une
Vie de Cicéron; un ouvrage de géographie, souvent cité
par les anciens géographes, mais que Pline accuse de
manquer do critique; enfin, le De viris illustribus, en seize
livres au moins, dont il ne nous reste que le De excellen-
tibus ducibus exterarum gentium, et les Biographies de Caton
et d'Atticus, plus quelques fragments. L'œuvre de Nepos
n'a pas une grande valeur historique, et les erreurs y sont
nombreuses. L'auteur a voulu mettre sous les yeux de ses
contemporains de grands et de bons exemples, intention
louable en des temps si troublés. Bien qu'il passe pour
un écrivain classique, son style est loin d'être pur. Il a
du moins, à défaut de qualités brillantes, une agréable
simplicité. La critique s'accorde aujourd'hui à recon-
naître que les Vies sont bien l'œuvre de Nepos et non,
comme on l'a cru longtemps, un abrégé fait par jîimilius
Probus.
Cornélius SeveruS, poète latin du temps d'Au-
guste. Il avait composé une épopée, dont Sénèque nous a
conservé un fragment, sur la Mort de Cicéron. Il n'est pas
certain qu'il soit l'auteur du petit poème intitulé Etna,
attribué aussi tantôt à Virgile, tantôt à Lucilius. Ovide a
adressé quelques vers à Cornélius Severus. Quintriien
parle de lui avec éloge.
Cornélius (Pierre de), peintre allemand, né à Dus-
seldorl on 17s:i, mort à Berlin en 1867. Il débuta dans les
arts par Tillustration do nombreux calendriers. Il s'habi-
tuait à reproduire de mémoire les œuvres des maîtres ot
287
surtout i-elies do Raphaël. A Jix-iieiif ans, i! fut charte©
de puiiuiro la counolo do l'oLfliso do Rouss. Après un
voyago à Itonio, il oiitroprit les illustrations du Faust,
dédiées par lui à Gaitlio, ot uui sont restées ses meillouros
productions. Tour ;i tour il s occupa de peinture ù. frosquo,
goure oublié dans son pays, otdo compositions nationales.
La plus romar^uablo est collo du Ci/cle des Nibelumjen.
En 1808, Cornolius sétait rendu à Francfort, où il avait
reçu des commandos du
princo primat, qui contribuè-
rent grandement à sa répu-
tation. En 181 1, il alla à
Rome. En 1821 il organisa
l'Académie do Dusseldorf, et,
trois ans plus lard, il fut
nommé directeur do l'Aca-
déniio do Munich. Eu 183S,
l'Institut do Franco l'admit
au nombre do ses membres
étran.i;ers, ot, on 1841, il fut
rei;u de l'Académie do Berlin.
En 1855, il envoya à l'Expo-
sition universelle do Paris
quatre cartons de la décora-
tion du Canipo-Santo do Bor-
lin, qui turent justement
apprécies. Parmi sos fres-
ques, on doit citer son Histoire
de Joseph (palais Bartholdy,
Rome); les cartons do sa Cornélius.
Divine Comédie, les fresques
de la Jérusalem délivrée, qui sont un commentaire du Tasse.
Cornélius aborda à peu près tous les genres dans ses ta-
bleaux, dans SCS cartons, dans sa décoration de la glypto-
thcque do Munich et dans ses peintures de l'égliso Saint-
Louis, où son Jugement dernier, composition colossale,
produit une vivo impression, malgré son caractère extrême-
ment éclectique. Pierre de Cornélius excellait à rendre les
types rôvés par la poésie de rAlIeraagnc. C'était, avant
tout, un peintre épique. Cependant, l'exécution do ses
fres(|ues, uotamnieni à la glyptothèque, pèche par la cou-
leur et par l'académisme du style. Il eut des élèves qui
se sont fait un grand nom; entres autres, Kaulbach.
Les graveurs les plus célèbres de l'Allemagne, Amsler,
Schœtfer, Eberlé, ont ajouté une grande popularité à sa
réputation, en répandant ses nombreuses compositions.
Cornélius (Karl Adolf), historien allemand, né on
18111 à \Vurizl)ourg. Il devint professeur à l'université
de Breslau, puis à celle do Bonn et à Munich (1856). En
1848-1849, il lit partie du parlement allemand et do la
commission historique et de l'académie de Munich. Ses
principaux ouvrages sont : les Humanistes de Alunster
(1851); la Part prise par la Frise orientale à la Réforme
(1852): Histoire de la révolte de .W^os^er (1855-1S60)_; Études
sur l'histoire de la ffuerre des paysajis { 1861 ) ; l'Exil de
Calvin de Genève (l88fi); le Hetour de Ca/um (1886); la Fon-
dation de l'éf/lisc calviniste de Genève (1892).
Cornélius (Charles-Sébastien), physicien allemand,
né à Ronshausen (Hesse-Inférieure) en 1819, professeur à
l'université de Halle. Dans ses nombreux écrits il a ex-
posé des idées nouvelles sur la théorie atomique, sur les
rapports du corps et de l'esprit par les réactions des
molécules. Parmi ses ouvrages, nous citerons ; Essai
d'une théorie des phé/ioménes électriques et magnétiques
(1854) ; Sur la formation de la matière (1856) ; Météorologie
(1863) ; la Théorie de la vision et les travaux récents dans ce
domaine (1864); Eléments de physique moléculaire (1866J;
De l'origine du monde (1870) ; Sur l influence réciproque du
corps et de l'âme (1871); De l'hypnotisme (1883); Des prin-
cipes de la métaphysique réaliste (18S4); etc.
Cornélius (Peter), compositeur allemand, novou du
geintre de ce nom, né à Mayence eu 1824, mort on 1874.
e bonne heure , il embrassa les doctrines de Richard
Wagner, que non seulement il pratiqua dans sa musique,
mais qu'il défendit encore avec vigueur dans plusieurs
journaux. Après avoir fait représenter à Weimar, en 1858,
un opéra intitulé le Barbier de Bagdad, Cornélius se fixa
pendant quelques années à Vienne, où il écrivit le poème
et la musique d'un second ouvrage, le Cid, qui fut joué à
Weimar eu 1865. Cet artiste, qui a publié aussi ouelques
morceaux de chan t, est l'auteur de la traduction allemande
d'un opéra do Rubiustoin, les Sept chasseurs sibériens, qui
fut joué en 1854 à Vienne.
GokneLLA, bourg d'Espagno (Catalogne [prov. do
Barcelone]), sur un canal dérivé du Llobregat; 1.800 hab.
Distillation d'eaux-de-vio.
CornÉLY ( Jean-Joseph J, publiciste français, né à
Nogna(Jura) en 1845. I) abord professeur, il collabora à
divers journaux et fonda le journal royaliste ^e Clairon.
En 1884, il fit une cainpagno en faveur du boulanglsmo.
Cornély s'est montré polémiste brillant et passionné, à la
phrase' <-ourle, vive, pittoresque ot originale. Il a publié un
roman : ifh'il du diable {^Ti).
CORNEMENT {»irtH — rad. corne) n. ra. Pathol. Sensa-
tions do bourdoimcmont dans l'oreille.
— Techq^ Sorte do grondement ou do sifflement qui
s'échappe d un tuyau de vapeur, quand lo
clapet do retenue reste ouvert, ii Ronlle-
ment qui a lieu dans lo foyer des machines
à vapeur lorsque l'arrivée d'air dans co
foyer est défectueux, ii Bruit qui se pro-
duit dans un tuyau d'orgue, quand la sou-
pape qui le fait communiquer avec la
soufflerie reste ontr'ouverte.
CORNEMUSAGE 'znf) n. m. Action de
JOUIT '\v lu ronifinuso.
CORNEMUSE (de corne, et muse) n. f.
Insiruniontà vent, formé d'une outre et de
doux, trois ou quatre tuyaux, dont l'un,
appelé porte-vent, sert à gonller l'outre, et
les autres, qui sont percés de trous, pro-
duisent un -son au jjassago do l'air.
— Pop. tlosier, gorge, ii Se rincer la
cornemuse, Boiro.
— Encycl. ]ja rornemuse, familière sur-
tout aux bergers des montagnes, est con-
hidérée dans diverses contrées, on Bretagne, on Ecosse,
dans leti Abruzzos, comme udo sorte d'tustrumoul national.
CORNELIUS
CORNET
Coruoiiiuso,
EUo n'en est pas moins d'une origine antique, et n'est autre
que Vutriculanum ou la tibia utricularis des Romains. Dès
10 V" siècle, saint Jéromo la citait comme très ancienne.
Elle était très répandue, au moyeu Ûge, parmi los ménes-
trels, surtout dans los Flandres, et Ion signale une fôte
célébrée à Termonde on 1477, dans laquoUo ligurèrent
vingt-huit joueurs de cornemuse.
A l'outro do la cornemuse sont adaptés doux ot, lo plus
souvent, trois ou quatre chalumeaux, de longueur et do
grosseur dill'i'rontes. Le plus petit de ces ciialuraeaux,
garni d'une anche, est celui dans lequel souille l'exécu-
teur pour gonfler la peau; un autre, perce de trous, est
tenu par l'exécutant qui en forme les trous avec les doigts
pour obtenir des sons ditférents. Les autres, terminés en
pavillon, résonnent sans discontinuer en ne donnant qu'une
seule noie; on les appelle bourdons; l'un donne l'octave
inférieure du son le plus grave du chalumeau percé de
trons. l'autre donne la quiuto inférieure do ce même cha-
liiiiieau.
Cornemuse (Louis-Antoine-Ango), général français,
né a Suint-Malo en 1797, mort à Paris en 1853. Il fit les
'■aiiipagiies d'Espagne (1823) et de Belgique (1831). Géné-
ral de brigade en 1849 et chef d'état-major général de
l'armée de Paris, il prit part au coup d'Etat du Deux-
Décombre, et fut nommé, peu après, général de division.
11 mourut assez subitement pour qu'on crût un instant, à
Paris, qu'il avait été tué dans un duel avec le maréchal
Saiui-Arnaud.
CORNEMUSER v. n. Jouer de la cornemuse.
CORNEMUSEUR n. m. Joueur de cornemuse.
GORNEMUSEUX {zeù) n. m. Vent du S., dans l'argot
des pt'-jheurs.
CORNÉOLE n. f. Nom vulgaire du genêt des teinturiers.
CORNER V. u. Sonner do la corne, du cornet, de la
trompe, il Faire jouer une corne, un cornet de cycliste, etc.
— Par ext. Jouer à grand bruit, désagréablement, sans
art, du cor ou d'un autre instrument à vent.
— Parler dans un cornet pour se faire entendre au loin,
ou pour se faire entendre à une personne sourde.
— Se dit du bruit sourd et continu qui se fait souvent
entendre dans les oreilles : Les oreilles me cornknt.
— Fam. Les oieilles vous cornent. Se dit à quelqu'un qui
croit entendre uu bruit qui n'existe pas, ou qui entend autre
chose que ce qu'on lui dit. u Se dit aussi â une personne
dont on a parlé en son absence, à cause de l'opinion popu-
laire que, lorsqu'on parle ainsi de quelqu'un, il en est
averti par un bourdonnement d'oreilles. (Si l'oreille gauche
nous corne, c'est un ennemi qui médit de nous ; si c'est la
droite, c'est un ami qui dit du bien. Cette superstition
était déjà accréditée chez les Romains, comme l'atteste
Pline, dans le livre II de son Histoire naturelle.)
~~ Art vétér. Se dit d'un cheval poussif,qui fait entendre
lo bruit particulier appelé cornage.
— Pop. Puer, exhaler ime odeur infecte.
— V. a. Fam. Publier partout ; répéter à satiété : CoRNtiR
une tïouvelle par le pays.
— Faire un pli, une corne à : Corner une carte de visite.
— Frapper de la corne : Bœuf méchant qui corne tout
le monde.
— Coût. anc. Corner l'eau, Sonner de la trompe pour
annoncer le repas, et prévenir qu'on allait donnera laver.
— Véner. Corner les chiens, Les rappeler en sonnant du
cor ou de la corne, ii Corner requête, Sonner pour exciter
les chiens et les ramener dans la voie.
Se corner, v. pr. Devenir corné; prendre la consis-
tance ou la forme d'une corne, ii Se battre à coups do corne :
Béliers qui jie cessent de se corner.
CORNEROTTE [rot' — rad. corne, à cause dos aigrettes
do la tcto du hibou) n. f. Nom vulgaire du hibou.
CORNESSE, comm. de Belgi(iue (prov. de Liégo [arrond.
admin. et judic. de Verviers]), près du confluent de la
Wesdreet'duWaya'i; 2.160 hab. l'abriquo de drap et de fil.
CORNET («è — dimin. de corne) n. m. Sorte de petite
trompe rusti(|uo ou do petit cor: Cornet de vacher, de
postillon. Il Pour les cy-
clistes, les chauffeurs,
8yn.de CORNE, n Espèce
do grande Uùto, d'une
scurc octave, qui, dans
les chœurs, sort à sou-
tenir la voix. Il Jeu d'or-
gue à bouche, composé
et de myn3t,i\on. \\ Grand cornet. Cornet du grand orgue,
à deux octaves d'étendue, n Coniet de récit. Cornet de
l'avant-dornior clavier, à deux octaves ot demie, ii Cornet'
d'écho. Cornet du sommier d'écho, à deux octaves ou deux
octaves et demie, n Cornet à bouquin. Instrument à vent
très ancien, en bois recouvert de cuir, qui afl'ectait diverses
formes. — Trompe grossière faite d'une corno de bœuf, au
son de laquelle los'pAtres réunissent leurs troupeaux. —
Instrument en terre cuite ou en métal qui a la mômo forme
et dont les mas(|ues et les enfants son-
nent pondant le carnaval, il Cornet à pis-
tons. Trompette d'iiarmonio ù laquelle
sont adaptés des pistons, pour tenir lieu
de clefs, n ('omet de voltigeurs, Instru-
ment militaire do cuivre, qui a été rem-
placé par lo clairon.
— Par ext. Musicien nui jouodu cornet :
Le premier corni:t de l Opéra.
— Div. Vase d'ornement en forme do
cornet ou do corno d'abondance, destiné,
lo plus souvent, à recevoir des fleurs :
Coiini:t de falcnre, de porcelaine, w Sorte
de vase on corno ou on cuir, dans lequel
on agite los dés A certains joux : Avoir le
couNÎiT en main. Il Encrier portatif; partie
d'une écriloiro où l'on met l'encro. il Elui
h. couleurs d'un peintre en miniature, ii Morceau do papier
roulé en cône, pour contenir certaines poudres ou do
menus objets; objets qui y sont contenus: Cornet de
tabac, de ùonbons. il Etoignoir placé ù l'extrémité d'un ro-
seau ou d'un biUon, dont on se sort dans los églisos.
— Anat. Nom donné h de petites lames osseuses, con-
tournées on forme de cornets de papier, qui sont situées
ù, l'intérieur des fosses nasales.
— Arg. Estomac : N'avoir rien dans le coknrt, il Cor-
net d'ôpiccs, Cupuoiu, ù cuuso do lu forme du capuco.
Cornet h bouquin (xv
Cornet.
Cornet
— Art culin. Oublie, sorte do pâtisserie sèche roulée on
cornet.
— Art milit. Cornet d'ouïe, Cornet acoustique dont so
servent los offlciers de rondo, dans los places do
guerre.
— Art vétér. Partie dos donts : Chez quelques
ânes, ^e cornet dentaire persiste très longtemps.
(Lecoq.)
— Bot. Prolongements 'des enveloppes florales
(|ui ressemblent à dos éperons, mais qui sont
plus évasés. Il Nom donné aux pétales enroulés
en forme do cornet, comme dans l'ancolic. il Un
des noms vulgaires de l'arum.
~ Chir. Instrument pour appliquer des ven-
touses.
— Comm. Nom donné à deux sortes de eui>apier.
papier, appelées grand cornet et petit cornet,
— Jeu. Cornet a dés. Sorte d'étui en cuir, do forme
cylindro-conique dans lequel on
place les dés a jouer avant de les
lancer sur le tapis.
— Mar. Garniture en bois pla-
cée autour du pied dos mats de
certaines embarcations, depuis
l'emplanturo jusqu'au ban ou à
l'étambrai. il Cornet d'épisse. Es-
pèce de broche qui sert à épisser
un cordage, il Petit cor C|uo les
amiraux portaient autrefois pour
donner dos signaux, ii Coniet a
bouquin. Petit instrument à vent, pour signaux de nuit
ou de brume.
— Moll. Nom donné à des lames courbes qui forment,
dans certaines coquilles, des cloisons incomplètes, il Syn.
vulgaire de calmar, il Cornet de mer, Cornet à bouquiii.
Noms donnés à l'argonaute et à divers gros coquillages
contournés en spirale, dont on fait une sorte de trompe en
les perçant par îe bout, ii Cornet de postillon ou de Saint-
Hubert, Cornet chambré. Nom vulgaire d'une coquille du
genre spirulo.
— Pliysiq. Cornet acoustique ou simplement Cornet,
Instrument en
forme d'enton-
noir recourbé,
dont les person-
nes atteintes do
surdité in co m-
plète so servent
pour accroître
l'intensité des
sous de la voix.
— Techn.Sedit
pourTuyau,danscertainesprovinces : Un cornet rfe;)oe7e.
Il Cornet d'essai. Lame formée par les essayeurs de ma-
tières d'or, en aplatissant, sur une petite enclume d'acier,
le bouton d'essai obtenu à la coupelle, en le laminant et
en le recuisant de façon à former une feuille très mince,
qui est roulée en spirale sur elle-même et soumise enfin
à l'opération du départ, laquelle doit achever d'en déter-
miner exactement le titre.
— Encycl. Mus. Le cornet à bouquin était percé latéra-
lement de sept trous : six sur une face, et le septième sur
l'autre. Il formait généralement une famille, soit de trois,
soit de quatre individus. Elle était de quatre on France,
Cornets acoustiques. V. acocstiquk.
où le dessus avait
pour note grave lo
la haute-
contre lo
la.taiUe\c I
q, et laôas5t'lo I
Son étendue
Cornet d'orotiestre (ItîU).
était d'une octave par intervalles diatoniques, avec la note
sensible en plus.
Le cornet à bouquin trouva jadis sa place dans los
orchestres. Monte verdo
s'en servit dans son opéra
d'Orfeo, représenté à
Mantouo eu 1607 ou Itîos.
Jean -Sébastien Bach
l'employa dans plusieurs
de ses cantates d'église,
pour servir de dessus aux
trombones; et Gluck lo
Ht entendre à. Vienne dans
le chœur d'entrée do son
Orfco itiiliou (1760). Mais, depuis longtemps, cet instru-
ment est tombé dans l'oubli.
— Lo cornet à pistons est un instrument à vent, en
cuivre, imaginé
pour remplacer la
trompette, parce
([u'il est beaucoup
plus facile à jouer
ot qu'il donno tou-
tes les notes chro-
matiques.
Lo cornet n'avait
dans l'origine quo
deux pistons; Il en
a trois aujourd'hui.
On on construit do divers tons, mais on n'emploie plus
guère quo ceux en si 1? et en la. L'étendue du coruot À
pistons est d'un peu plus do deux
octaves et demie; les parties s'écri-
vent en clef do sol.
Certains art.stos, tels quo Forestier
jeuuo. Arban. Schloiimann, so sont
fait une réputation pour leur talent
d'exécution sur le cornet ù pistons.
— Art milit. Lo cornet a été em-
ployé ù certaines époques, dans quelques corps do cava-
lerie, on guise do trompette.
On le trouve d'abord chez les
voltigeurs, au lieu des clairons
dont so servait toute l'infante-
rio, ot qui ne leur furent donnés
qu'on ISL'2.
Cornet (Séverlnl, musicien
français, né à Valonciennos conui (1883).
vers'ir.io.lit son éducation mu-
sicale eu Italie ot devint, en ir.78, maître des enfants dn
chœur do l'égliso do Noiro-Dumo d Anvers, li u publié, ou
Cornol ^ jtUtODS.
K'
KloDtluo du eoroot
h pillons.
CORNET
CORNICHE
cette ville, les recueils suivants : Chansons françaises à
cinq, six et huit parties (1581) ; Madriqali a 5, 6, 7 e S voci
(15S1) ; Cantio7ies musicx a 5, 6,7 et S voci (1581) ; Motetti
a 5, S, 7 e S voci (1582).
Cornet (Nicolas), théologien catholique français, né à
Amiens en 1592, mort en 1663, à Paris, où il devint syn-
dic de la faculté de théologie. Il s'est fait surtout con-
naître en dénonçant, en 1639, à la faculté de théologie
des propositions de Jansénius, dont quolques-unes furent
condamnées depuis. Son ancien élève, Bossuet, fit son
oraison funèbre.
Cornet (Mathieu-Augustin, comte de), homme poli-
tique français, né à Nantes en 1750, mort à Paris en 1832.
Il fut élu, en 1798, député du Loiret au conseil des Anciens,
qu'il présida pou après. Nommé, en 1800, membre du Sénat
conservateur, il fut créé comte de l'Empire en 1808, et
siégea à la Chambre des pairs de 1814 à sa mort. Il a laissé
une Xotice historique sur le IS-BrttJuaire.
CORNETER V. a. Art vétér. Appliquer des ventouses
à : Cobni;ter un cheval.
Corneté, ée part. pass. du v. Corneter : Cheval cobnktè,
Jument cornetèk, Cheval, Jument poussifs.
CORNETIER [ti-é) n. m. Ouvrier qui prépare la corne,
qui lui donne la première façon.
CoRNETO (Adrien), cardinal et écrivain italien du
XV siècle. V. Castellesi.
CORNETO-TARQUINIA (lat. Corfïetum), ville d'Italie
{prov. de Rome [Agro Romano]), près de la Marta, à 5 kit.
de la mer Tyrrhénienue; 5.600 hab. Evèchô. De grandes
salines, qui ont remplacé celles d'Ostie, trop malsaines, ali-
mentent un commerce assez important. Corneto est con-
struite sur les ruines de l'antique Tarquinies. Le cimetière
(hi'pogée), exploré depuis 1823, a livré aux archéologues
une quantité considérable de documents sur les antiquités
étrusques.
CORNETTE [nèt^— rad. coniet)u. f. Sorte de coiffure négli-
gée, que portent les femmes pour la nuit ou le matin : Uiie
fe m me en cornette.
— Coiffure do cer-
taines religieuses, eu
particulier celle des
tilles de la Charité, il
Prendre la cornette^
Pour ces religieuses
qui ne portent pas de
voile, même signitica-
l ion que Prendre le
voile vouT les autres.
— Par e.\t. Femme :
Aimer les cornettes.
— Pop. Femme dont
le mari est infidèle '
Cornette des Filles de la Charité.
Uue cornette est moins ridicule
qu'un cornard. il Adjectiv. : Une femme cornette.
— Large et longue bande de taffetas qae les conseillers
au parlement, les docteurs en droit, puis les professeurs
au Collège de France
portèrent autour du
cou. Il Chaperon que
quelques magistrats
portèrent d'abord sur la
tète, puis sur l'épaule.
(V. CHAPERON.) Il Bon-
net pointu des doges.
— Agric. Nom vul-
faire de la mélampyre
es champs, que Ton
appelle également blé
des vaches, rougeole,
queue-de-renard , plu-
melle, etc.
— Art milit. anc.
Etendard d'une com-
pagnie de cavalerie :
La CORNETTE était aux
couleurs du capitaine.
Il Compagnie elle-mê-
me. Il Réunion d'un
certain nombre de ré- ^^^^ift^r -%-
giments de cavalerie. '> ^-^4
Il Emploi spécial doffi- ^ ~ ^ -^=
cier dans la maison du
roi : Acheter une cOR- Cornette (1690).
NETTE dans les mous-
quetaires, il Cornette blanche. Etendard royal ; premier ré-
giment do cavalerie de France, que commandait le colonel
général de la cavalerie.
— Loc. fam. Porter cornette (en parlant d'un honmae).
Avoir des habitudes féminines , se
mêler des menus détails de son mé-
nage, et aussi se laisser dominer par
8a femme, n Laver la cornette à unr
femme. Lui faire des reproches. (Rem
placé auj. par Lav^r la tête, pour les
deux sexes.)
— n. ra. Officier qui portait l'éten-
dard, dans une compagnie de cavalerie :
Un jeune cornette de dragons.
— Comm. Sorte de fer en barres.
— Constr. Ferrement protégeant un
coin de mur.
— Fauconn. Houppe sur le chaperon
de ]'oi.scau de proie. ,, . ,
— Encycl. Archéol. A partir du ^^^'■''^"«(16^^).
XVI* siècle, on employait couramment le mot cornette
pour désigner un drapeau, dans les régiments de chevau-
légers, arquebusiers â cheval, stradiots et argouiots
tandis ou'on diasiit étendards et g uiduns d-dns '
la genflarmerie. Mais, dans cette dcrniùro
arme, on appelait cornette, cornette blanche^
grande cornette ou cornette de France l'éten-
dard ou grande enseigne blanche du conné-
table, vicaire du roi à l'armée. Les cornettes
étaient des pièces de solo carrées, do diver-
ses ajiilours, montées sur une hampe formant
petite lance, et elles étaient portées, une
par comnagnic, par le troisième officier, qui
pr*-nait le nom de cornette, et exerçait â peu près les
f<jn';iions de sous-lieutenant. Par extension, le nom de
cornette s'appliqua à l'unité do formation elle-même réunie
Cornette (xvi» s.).
Corne (te
de heaume
(xv" s.).
sous ce drapeau; on disait une cornette de mousquetaires
ou de d7uiyons, pour une compagnie, etc. Dans la marine,
la cornette était le drapeau du chef d'escadre; quand
celui-ci marchait avec toute la
flotte, il battait pavillon au mât
d'artimon; quand il était seul com-
mandant, il battait pavillon au
grand mât. Les cornettes de ma-
rine étaient plus larges que hautes,
et fendues aux deux tiers do la
hauteur. Au xvii» siècle, c'était le
signe distinctif des chefs d'esca-
dre; aujourd'hui, c'est la marque
de commandement d'un capitaine
de vaisseau chef de division ou
du capitaine de vaisseau comman-
dant la rade quand il n'y a pas
d"amiral.
Comme coiffure, la cornette an-
cienne était, au moyen âge, la partie du chaperon qu
formait protubérance cornue
simple ou double, et qui, plus
tard, devint le pan d'étofio
qui retombait derrière la téie.
C'est ce dernier sens qu'avait
le mot cornette au xvi" siècle,
qu'il s'agît de la coiffure des
femmes ou de celle des doc-
teurs et des médecins. Mais,
comme on appelait, déjà bien
avant, cornettes, les voiles des
heaumes de joute, ce mot s'ap-
pliqua à toutes les coiffes àailes,
comme aux voiles des atours, '
des truffaux et dos hennins.
On entendait, au moyen âge, par godet à
cornettes, un vase à boire, dont les bords
se cambraient de place en place en saillies
demi-circulaires, séparées par des inter-
valles réguliers. La disposition des coupes
â cornettes rondes avait pour avantage de permettre à
plusieurs personnes de boire
sans dégoût dans le môme vase.
CORNETTISTE [uè-tisst') n.
Personne qui joue du cornet à
pistous.
CORNÉULE (dimin. de cornt'e)
n. f. Chacune des facettes ou
lentilles des yeux composés,
chez les insectes. (Les yeux à
facettes ont leur cornée divi-
sée en un grand nombre de
lentilles, qui sont les cornéules, et auxquelles correspon-
dent autant de filaments nerveux indépendants, de telle
sorte qu'il se forme une image particulière derrière cha-
cune de ces cornéules.)
CORNEUR, EUSE (rad. corve) adj. Art vétér. Se dît des
olievaux poussifs. (On dit aussi cornard, et sikfleur.)
— n. m. Chass. Se dit du chasseur qui donne du cor pour
rappeler ses chiens ou les exciter à poursuivre la bête.
— Pop. Braillard, plourniclicur, celui qui corne quel-
que chose aux oreilles, n Importun qui se répète.
CORNEUX {tieu), EUSE adj. Se dit du cuir qui, par suite
d'un tannage mal soigné, présente des parties sèches aussi
dures que do la corne : Le cuir cornedx est iinpropre à la
confection des chaussia^es. (Maigne.)
CORNEVILLE-SUR-RISLE, conim. de l'Eure, arrond. et
à 7 kilom. de Poiii-Audcmer, sur la Risle; 921 hab. Ch.
de f. Ouest. Filature de coton, moulins. Abbaye célèbre du
Godet à. cornettes (xves,)-
288
les questions religieuses le pousse vers l'étude; il apprend
le latin à l'âge do trente ans, traduit en hollandais Cicé-
ron, et acquiert dans la fréquentation des anciens une lar-
geur d'idées étrangère à la plupart des théologiens de son
lemps. Mal lui en prit. En dépit des services rendus à la
cause de l'indépendance nationale, soit comme secrétaire
ou pensionnaire de la ville de Harlom (1564), soit comme
secrétaire des Etats de Hollande (1572), on ne lui par-
donna pas la tolérance qui avait inspiré son Traité contre
la peine de mort appliquée aux hérétiques, et, après avoir
été emprisonné et exilé par les Espagnols, il fut chassé
de Delft comme hérétique par le magistrat, et dut se ré-
fugier à Gouda, où il mourut. On le regarde comme un
précurseur, pour le style et pour la pensée, et comme un
des fondateurs de la littérature hollandaise.
CORNI, comm. de Roumanie (district de Botosani);
2.700 hab.
CORNIANI (Jean-Baptiste, comte de), littérateur italien,
né à Orzi-Nuovi (prov. de Brescia) en 1742, mort à Bres-
«"ia en 1813. II étudia le droit, puis, ajirès quelques essais
au théâtre, ])rit part aux travaux de l'académie de Brescia,
et pubha, de 1782 à 1790 : Bêla législation relative à l'agri-
culture ; Principes de philosophie agraire; Idées sur la vé-
gétation. En 1797, il devint membre du tribunal de cassa-
tion de la république Cisalpine. Son principal ouvrage est
une histoire littéraire do l'Italie : i Secoli délia letteratura
italiana (1804-1809).
GORNIC-DUCHÊNE (Charles), corsaire français, né à
Morlaixon 1731, mort en 1809. Il peut être considéré comme
le type de ces officiers biens, roturiers de naissance, qui
formaient, dans la marine de son temps, une classe à part,
en opposition avec le grand corps, composé de gentils-
hommes sortis de l'Ecole des gardes-marines. Embarqué
comme mousse, à huit ans, sur l'un des bâtiments de son
père, il était lieutenant â quinze ans, deuxième capitaine à
dix-sept, et passait déjà pour un des plus rudes corsaires
de la Bretagne. En 1751, il entra dans la marine royale,
il obtint, en 1757, le brevet d'enseigne de vaisseau avec le
commandement d'un navire. Dès lors, il no cessa de se
signaler par ses exploits : c'est ainsi qu'en 1758, avec un
seul navire, il coula, près d'Ouessant, trois vaisseaux de
guerre anglais, et que, l'année suivante, il réussit à ame-
ner au Havre un chargement de canons, malgré la flotte
anglaise qui bloquait ce port. De 1761 à 1777, époque à
laquelle il fut nommé lieu-
tenant de vaisseau, on ne
compte plus ses prises et
ses coups d'audace, dans la
Manche et l'Atlantique. Cor-
nic quitta le service actif en
1779 comme capitaine de
vaisseau, et se retira près
de Morlaix. Il fit améliorer
à ses frais le port de cette
ville, y construisit un fortin
qui porte encore son nom, et
consacra ses dernières an-
nées à enseigner gratuite-
ment à ses jeunes compa-
triotes la manœuvre et la
construction des navires.
CORNICEN (sè7i') n. m.
Joueur do cor, dans les lé-
gions romaines, ijls étaient rangés dans la quatrième classe
des citoyens, et, en temps do paix, convoquaient aux co-
mices,au tribunal, etc. A la guerre, ils étaient surtout em-
ployés pour traduire les ordres par le son du cor.)
CORNICHE (de l'ital. cornîce. même sens) n. f. Archit.
Partie composée de moulures en saillie l'une au-dessus de
Relief funéraire d'un cornicen.
14
T ~r
Corniche: 1. Egypllcniic; 2. Dorique; 3. '"nique; 4. Corinthienne ; S, Composite ; 6. Toscane ; 7, Complète avec modiUous, frise et
architrave;». Architravée; 9. IntC-neur a gorge ; 10, 11, 1i. Romanes; 13, It. Renaissance. "'""""""""»'""" "
moyen Ago, fondée vers 1143; manoir do la Honaissanco;
restes du cliâtcaii d'Origoy.
CORNFORTH, liourg d'Angleterre (comté do Durham) ;
I.IOO halj.
CORNHERT ou COORNHERT (Dirclt VoIckortszooD),
lilLôratoiir liollandais, nô à Atnstcrdam en 1522, mort à
Gouda eu Ijiio. Graveur estimé, le désir de s'éclairer sur
« —01
l'autre, et servant do couronnement à l'entablomont d'un
édifice : La coRNiciiiî est le cimroimement de l'ordre entier.
— Par anal. Saillie imitant une corniclio d'édifice, et
servant do couronnement à un ouvraco quelconque : La
c-oKNicHE d'une armoire, d'un plafondl'w Saillie naturelle,
iiiiitaiit une corniche d'édifice : Cohnichu de rochers.
— Mar. Pièce de bois sculptée, que l'on applique en de-
hors do la lisse do hourdi.
289
— P. et cliauss. Jiotite en coriijche. So dit d'une routo quo
boriiont dos prôcipicos ou escarpemonls.
— Serrur. Partie plus ou moins ornomontôe qui cou-
ronne lo haut d'un poi'do.
— Kni:Y(L. Aroliit. La coniiche ost lo conronnomonl d'uno
coustruetion. l>ans l'architooturo antique, ello est la ti-oi-
sit'inio partit^ do l'ontablemont, coUo qui on forme la tor-
minaisuii.
Dans l'ordre dori(iuo,ollo so compose do trois membres :
les mutules, lo larmier et la cvmaiso. Los mutulos, espè-
ces do tables inclinées, font saillie au-dessus des triglypnes
et des nu'-topos do la frise. Sur leur lace inférieure sont
taillés, quelquefois on croux, mais lo plus souvent en roliot",
trois rangs do six gouttes rondos, correspondant ù. colles
qui sont "placées sous chaque triglypho. Au-dessus de la
rangée des mutulos qui forment lo plafond do la corniche,
se trouve lo larmier, dont la surface verticale est tenue
lisse pour laisser couler l'eau, et qui est débordée à sa partie
supérieure par la cymaiso, moulure q^ui présente ordinaire-
ment uno partie concave et une partie convexe ; lorsque la
partie concave ost eu bas et la partie convexe en haut, la
moulure prend le nom do » doucino » ; dans la disposition
inverso, elle se nomme " talon ... Lorsqu'elle est simplement
concave, on l'appelle » caret». La poni/c/fe rforj(/»e> telle quo
nous venons do la décrire, est celle que l'on voit dans la
plupart des monuments grocs de la belle époque, notam-
ment au Parthénon. Les architectes romams, et, à leur
exemple, les architectes de la Renaissance l'ont modifiée
de dinérentos façons.
Ce qui caractériso lacorniche ionique, c'est la présence des
denticules sous le larmier. Au-dessus de la rangée des
denticules, règne une série do moulures réhaussées de rais
de cœur, d'oves et do perles. Puis vient le larmier avec
sa cymaise particulière, et on trouve enfin la doucino, qui
termine la corniche, et qui peut présenter divers orne-
ments, tels que dos mufles de lion servant de gouttières.
La saillie do la corniche ionique, ainsi que sa hauteur, est
généralement égale au diamètre de la colonne. Dans l'io-
nique romain, Tes corniches offrent plusieurs variétés.
Elles sont presque toujours accompagnées de denticules
et quelquefois d oves et de modillons.
La corniche corinthienne est caractérisée par les modil-
lons, espèces de consoles renversées, placées entre la frise
et le larmier. Toutefois, il existe des corniches corin-
thiennes qui, au lieu de modillons, présentent des denti-
cules, comme on lo voit au monument choragique de
Lysicrato; d'autres offrent à la fois des denticules et des
modillons, disposition qui a été blâmée par Vitruve.
La corniche dans les monuments de l'époque romane et do
l'époque ogivale, revêt de très nombreuses variétés, qu'il
est impossible d'énumérer.
CORNICHE (rad. corne) n. f. Zool. Petite corne. (Vieilli.)
— Bot. Nom vulgaire donné au fruit de la mâcre, qui
présente des sortes do cornes.
Corniche (route do la), magnifique route allant de
Nice à Gènes, ainsi nommée parce que le chemin au-
quel ello a succédé (ancienne voie romaine), tracé sur la
crêto des rochers qui dominent la mer, était très étroit et
souvent périlleux. La route actuelle, commencée par lo
gouvernement français, et achevée par le gouvernement
piémontais, côtoie sans cesse lo bord de la mer, le long
de laquelle s'échelonnent les petites villes de Monaco
et Monte-Carlo, Menton, Oneglia, Albenga, Finale et
Savon e.
CORNICHON n. m. Petite corne : Les cornichons d'un
chevreau. (Peu us.)
— Fam. Aspirant à l'Ecolo de Saint-Cyr.
— Pop. Cornard, cocu : Mari qui ne sait pas que sa
femme le fait cors ichos. il Sot, niais, imbécile iJy'être qu'an
CORNICHON. (Lo féminin cormchonne
s'emploie quelquefois dans ce dernier
sens.) Il Veau (dimin. de cornant).
— Bot. Nom donné à une variété do
concombre et surtout à ses fruits, que
l'on confit au vinaigre, lorsqu'ils sont
encure peu développés.
— Jeux. Nom que l'on donne, dans
quelques provinces, à la boule qui, lan-
cée la première, sort do but aux autres,
et que l'on nomme également cochon-
net. Il Cornichon va devant, Espèce do
jeu qui consiste ù. ramasser en courant
divers objets.
— Véner. Syn. do andotjiller.
— Vitic. Nom vulgaire d'un cépage
dont lo raisin a un grain d'une forme
allongée et légèrement courbo.
— Zooph. Cornichon de mer. Un des
noms vulgaires clos holothuries, appe-
lées également concombres de mer, à
cause de leur forme.
— Encycl. Bot. 1^0 cornichon, plante
annuelle originaire des Indes, furmo uno des variétés du
cucuinis sativus ou concombre jaune, qu'on désigne sous In
nom do petit concombre vert, parce qu'il reste toujours
très petit et toujours vert, même lorsqu'il ost complète-
ment mùr.
CORN^pRlSTALLlNE Ista-lin') n. f. Composé cristallisé
iju'oii obtient en traitant la cornéino par l'acido sulfurique.
CORNICULAIRE {It'^r') n. m. Anti(|. rom. Sous-oflicier
lionuré du coruicule ot, par oxt., Officier en second d'un
consul nu d'un tribun, n Clerc ou secrétaire qui accompa-
gnait un magistrat ((^odo Théodosion).
~ n. f. Hot. Section du genre colrairc,do la famillo dos
lichens, érigée on genre particulier par
quelques autours.
CORNICULARIQUE {rik') adj. Acido
'[ue l'ju obticiii. en faisant réagir la
poudre de ziiii" ot l'ammoniaque sur
l'acido pulviquo.
CORNIGULE (du lat. corniculum, di-
min. do cornu, corne) n. f. Petite corne.
Il Ancien nom des antcnnos dos in-
sectes.
— Antiq. rom. Ornement on forme do
corne, qui surmontait lo casque do cor-
tains soldats ou officiers, A qui lo général accordait cotto
marque d'honneur.
— Méd. Sorto do voatouso ou formo do coruol.
m.
Cornichon.
D'argent h une cor-
nière d'azur.
A, con)ière. — B, fer
cuniif-re.
CORNICULÉ, ÉE adi. Qui a la formo d'un cornet. (So
dit dos lloiirs qui ont Jos pétales roulés eu cornet, comme
l'ancolie.) Syn. do ANTHiatooi-iNE.
CORNICULirÈRE (du lat. corniculum, potite corno, ot
f-rre. porter) adj. Se dit de la gorge do la corolle, quand
elle ost obstruée par des cornes crousos ot ouvertes info-
riiMircniont, comme dans la consoudo tubéreuse.
CORNIDIE n. f. Bot. Syn. do hydkanoi^:^.
CORNIER {ni-é), ÈRE adj. Archit. Qui est à la corne,
à. laii^lo d'un mur : Poteau cornier. ii Jointure cornière.
Sorte do chéneau en tuiles, placé à la jonction do deux
combles, pour recevoir les eaux pluviales.
— Eaux et for. Arbre cornier ou substantiv. Cornier,
Arbre qui marque lo coin d'une coupo en forêt.
— n. m. Mar. Partie élevée des angles de l'arrière d'un
navire, au-dessus des hanches. (No
s'emploie que pour indiquer la situa-
tion d'un objet placé dans la direction
do ces points du navire) : Nous avions
alors le phare par le cornier de tribord.
— Bot. Nom vulgaire du cornouiller.
— Comm. V. carron.
— n. f. Blas. Meuble très rare, repré-
sentant une anse ou uno corne. (Ou n'en
connaît, en France, d'autre exemple
quo celui des armes des Villiers de l'Islo-
Adam, où l'on voit une cornière en
brisure.)
— Techn. Pièce de fer profilée à
deux branches, dont la section est généralement un angle
droit. (Les cornières se fabriquent par laminage sous
des cylindres spéciaux. Elles sont d un usage général
dans les constructions métalliques, et servent soit à as-
sembler des tôles
sous un angle droit Vl_J "^ ^___„-7 B
aigu ou obtus, soit
à renforcer aux an-
gles les poutres en
l'or à double T.) il
Equerre de fer po-
sée à l'angle d'un
coffre, et, en géné-
ral , ornement en
équerre de certains
meubles. li Ornement
des coins de l'impé-
riale d'une voiture, n Rangée de tuiles placée à la jonc-
tion de deux pentes de tous et qui formo chéueau pour
l'écoulement des eaux pluviales.
— Arg. Etable, à cause des bètes à cornes que l'on y
garde.
— n. f. pi. Typogr. Nom donné à quatre équerres do fer
3 ni, dans l'ancienne presse en bois, sont fixées aux angles
u coffre, et servent à maintenir la forme sur le marbre.
Il On les appelle aussi cantonîsiêrks.
— Mar. Cornièi'es ou Allonges de poupe^ Pièces de bois
qui forment la partie la plus élevée de la poupe.
CORNIFICETUR (sé-tur — forme do verbe latin donnée
par plaisanterie du mot cornard) n. m. Pop. Cornard, mari
trompé.
CORNIFICIEN (sî-m — do cornu, corne, et facere, fairel
n. m. Nom donné, dans les écoles du moyen âge, aux dia-
lecticiens, par allusion à l'argument cornu. V. coknu.
GORNIFIGIUS. général romain, qui fut envoyé par
Octave avec une flotte contre Sextus Pompée (38 av. J.-C.),
puis mis à la tête d'une armée, qu'il conduisit do Tauro-
menium à Mylès (36). En récompense do ses services,
Auguste lui accorda le consulat. Cornificius bâtità ses frais
un temple de Diane à Rome.
Cornificius (Quintus), tribun du peuple, l'un des
juges do Verres, adversaire de Catilina et do Clodius,
"tut compétiteur de Cicéron au tribunal, et mourut m
ùd av. J.-C. — Son fils, également appelé Quintus Corni-
tlcius, partisan de César, fut chargé par lui du gouver-
nement de rillyrie, puis de la Syrio, enfin de la Vieille-
Afrique. Il mourut vers 40 av. J.-C. On no sait auquel do
ces deux personnages on doit attribuer les ouvrages do
rhétorique dont parle Quintilien, ainsi que la Hhétorique
à Jlerennjus, ordinairement jointe aux œuvres de Cicéron.
Il est probable que l'autour do ces divers ouvrages est
le grammairien Comiflcius qui, sous lo titre d'Ettjma,
avait pul)lié un traité dont Kostus a tiré des étymologies.
— Enfin, un troisième Quintus Cornlâcius fut l'ennemi
do Virgile qui, dans les Kgloijucs, lo désigne deux fois,
selon Servius, sous lo nom d'Amyntor. Macrobo, dans ses
Saturnales, cite quelques vors d'un poèmo do Cornificius,
intitulé (ilaucus.
GORNIFLE n. f. Genre de plantes aquatiques, type de
la famillo dos cératophyllées, comprenant uno dizaino
d'espèces, qui croissent dans les régions tompôréos do
l'hémisphère nord.
CORNIFORME (du lat. cornu, et do forme) adj. Qui a la
formo d'une trorne.
CORNIGÈRE(du lat. comu, corno, ot gerere, porter) adj.
En T. d'hist. nat., Qui a dos cornos ou des appendices
imitant dos cornes.
CORNIGLIANO Ligure, villo d'Italie (Ligurio [prov-
tio (i('^ncsj) ; l.soi) bab. Fabriques do tabac, do bouclions,
do toile à voiles ; tissage et toiniurerio do coton.
CORNIGLIO, comm. d'Italio (Emilie [prov. do Parmo]),
au coniluont do la Bratica avec la Parma ; 6.200.
GORNIL (André-Victor), médecin et homme nolitique
français, né ù Cussot (Allier) on 1837. Médecin îles hôpi-
tauxdo Paris on 1870, il débuta à cette épouuo dans la vio
politique. Nommé préfet do l'Allier par Gambetta. lo 4 sep-
tembre 1870, démissionnaire lo 2:i du m^mo mois, il fut
élu député on 1876, comme républicain, puis réélu en 1877
ot on 1881. En 1882, il démissionne, est nommé professeur
d'anatomio pathologique A la faculté do médecine, membre
do l'Atiadémie de médecine eu 1884, président de la Société
anatoriiiquo, etc. Il rentre dans la vio politii|uo on 1885,
en tiualiio do sénateur do lAllier. On lui doit un grand
nombre do publications sur l'histologio et la bactériologie ;
entre autres : Contribution à l't^tude des altt^rations anato-
mioucs de la ijouttc (Cornil ot Charcot, 1803) ; De la ohtisic
pulmonaire, étudo anatomo-patholo(/iqui' et clinique (Cornil
ot llérard, 1806) ; Leçons sur la syphilis (1870) ', les Uactti-
, Cornillon.
CORNICHE — CORNOUELLE
ries et Ifur rôle (Cornil ot Babès, 1885), et surtout le Manuel
dhistuloijie pathnlogii/uu (Coruil et Hauvier, 18G9-1876),
devenu classique.
Cornil, comm. de la Corr6ze, arrond. ot à 8 kilom.
lo Tnllo, pi-ob do la CoiTùzo; 1.810 hab. CU. do f. Orléans.
Aluioiorie.
CORNILLAS {illa [Il mil.]) ou CORNILLON {Il mil.) n. lU.
Petit dt; la cornoiUo. V. cuunkili.o.n.
CORNILLE {U mil.) U. r. Nom vulgaire du fruit du cor-
no iiUer.
CORNILLET hii-ltf! [llmU.]) n. m. Bot. .Syn. vulgaire des
genres eut lbalk et slLKNli. Il Ou dit aussi CAUNli.LliT.
CORNILLON [U mil. — dimia. de coi-ne) n. m. Art v6l6r.
Axe osseux, sur lequel
est montée cliacuno des
cornes des ruminants ca-
vicornes.
— Techn. Matière que
l'on trouve dans la corne
et qui est utilisée pour
fabriquer la gélatine du
commerce.
— Encycl. Art vétér.
Le rornillon représente la
corne osseuse ; la corno
proprement dite en est
conmie l'étui corné ; cette
dernière est une forma-
tion épidermiqne, tandis quo le cornillon est une saillie,
une sorte d'exostose, des os frontaux.
CORNIMONT, comm. des 'Vosges, arrond. et à 27 kilom.
de Kemireiiiont, sur la Moselotte ; 5.32S hab. Ch. de f. Est.
Filatures et manufacture d'étoffes de coton ; commerce
de fromages.
CORNINE n. f. Principe cristallin dont la selution rougit
le tournesol. (Ou l'extrait du cornus florida.) u On dit aussi
coR.N'iiNi';, et coRNiQUE (acido).
Corning, ville des Etats-Unis (Etat de New-York
[comté de Stouben]), sur le Cliemung, affluent du Sus-
quehauuah ; 9.000 hab. Fonderie de fer. Commerce de bois
et de charbon.
CORNIOLE ou CORNIOLLE n. f. Bot. Nom vulgaire de
la corouiile et de la mâcre, ainsi dites par allusion à la
forme do leurs fruits, il On dit aussi cornioule, cor-
NUfîLLE, CORNOUELLE, OtC.
CoRNiOLE (Giovanni delle) ou Jean des Corna-
lines, graveur sur pierres tlnes, vivait à Florence an
XV' siècle, sous Laurent de Médicis. C'est un des artistes
modernes qui ont imité les anciens avec le plus d'intelli-
gence et de bonheur. Son chef-d'œuvre était un portrait
de Savonarole. Il eut pour disciple Domenico di Polo,
autre graveur célèbre.
CORNION n. m. En T. de pêch.. Nasse supplémentaire,
que l'on ajusto à l'extrémité d'une autre.
CORNIOULE n. f. Bot. Syn. do corniole.
CORNIQUE (Hi/r'j adj. Géogr. Qui appartient au pays de
Cornouailles : Dialecte cornique.
— Chim. V. CORNINE.
— n. m. Dialecte parlé dans le pays do Cornouailles.
CORNISH-STONE (locut. angl., signif. pierre de Cor-
nouailles) a. f. Roche granitique arénacée , employée
comme fondant et comme couverte, dans la fabrication
de la porcelaine.
CORNISTE Inisst') n. Personne qui sait jouer du cor.
Il Adjectiv : Musicien cormste.
CORNITE n. f. Nom donné par 'Werner au silos corné.
CORN LAWS n. f. pi. Lois qui, régissant le commerce
dos céréales en Angleterre, établissaient une échelle mo-
bile de droits variables avec les prix qui se pratiquaient
sur les marchés intérieurs.
— Encycl. Ce régime datait de la reine Elisabeth (158û),
et il subit des nombreuses vicissitudes jusqu'à sa dispa-
rition. L' Anti-corn-law-league (v. ce mot), fondée en 1858
par Cobdon, appelée couramment la lit/ne de Manclwster,
créa une puissante agitation contre lo maintien des droits
sur les grains. Le ministre Robert Pool y adhéra et
lit voter, en juin 1816, lo rappel des corn laws : lo régime
du libre-échange entra on vigueur en Angleterre lo l" fé-
vrier 1849. En France, ou inaugura un régime analogue
en 1860; mais, on 1881, on revint à la protection.
CORNO (mot ital. qui signif. corne) n. m. Ethol. CoitTuro
des doges de Venise.
— Mus. Mot italien qui, écrit dans uno partition, indi-
Ïue les passages qui doivent étro exécutés parle cor. u PI.
les CORNl.
CORNOMANIE (>i( — du lat. corail, corne, ot iiinflm.
fureur I n. f. Fèto burlesque qu'on célébrait autrefois à
Uonio. le samedi d'après l'ilques, et qui n'était pas sans
analogie avec la fête de l'Ane, la fêle des fous ot autres
fêtes symboliques du moyen ùgo.
CORNOUAILLAIS, AISE (a-i// <>, «':' [// mil.]), personne
née au pa3s de Cornouailles ou qui l'habite. — Ze» CoR-
NOL',viLi.Ai.s. (Ces derniers sont dits aussi Kernkvotes.)
— Adjectiv. Qui appartient & ce pays ou il ses habi-
tants ; Jeunesse cornou.villaisk.
CORNOUAILLE (lat. Cornubia, pays des Corniibii, peu-
plade armoricaine. (L'étymologio t'orau llallir, pointe do
la Gaule, n'a quo la valeur d'une indication péograpliiquo!).
Les géologues appellent plateau des Cornouailles uno
bande littorale, formée surtout do gneiss et do gnuiii.
ciui s'étend au S. do la Bretagne, entre lu pointe du Rai
et l'embouchure do la Loire. Au point de vue othnogra-
phioue. la Cornouaille est un des mialre districts de la
liasse Bretagne, l'ancien évéché de Quimper compieiiani,
dans le département actuel du Finistère, les arrondisso-
meuts do Quimper, Chaieaulin, Quiuiporlé.
Cornouailles, comté d'Angleterre, v. Cornwall.
Cornouailles (maciiink uit). 'V. sucuiNit.
CORNOUELLE OU CORNUELLE n. f. Bot. Syn. do
COllNlOLi:.
37
CORNOUILLE — CORNWALLIS
Cornouiller : a, fleuc-
GORNOniLLE {nou-ill [Il mil.] — lat. cor-nicidum, dimiu.
de coj-nii, corne) n. f. Fruit rouge et aigrelet du cornouiller.
CORNOUILLER {nou-ill-é [Il mil.]) n. m. Genre d'arbres
et d'arbrisseaux, type de la famille des comacées : Le bois
de CORNOUILLER est eTcessivemenC dur. (Bosc.)
— Enctcl. Ce genre, qui donne son nom à la famille
des comacées, renferme des arbres, des arbrisseaux et
des sous-arbrisseaux à fleurs
blanches ou jaunes. Le fruitest
un drupe contenant un noyau
à deux loges monospormes. Le
genre cornouiller renferme en-
viron vingt-cinq .espèces, qui
croissent, pour la plupart, dans
les régions tempérées de l'hé-
misphère nord. La plus connue
est le cornouiller mâle {cornus
mas), petit arbre ou grand ar-
brisseau abondamment répandu
dans les forêts de France. Nous
citerons le cornouiller sanguin
(cornus sariguinea), arbuste
buissonneux qui sort à faire des
haies. On emploie les rameaux,
suivant leur force, pour faire
des tuteurs, des liens ou des ou-
vrages de vannerie grossière.
Les graines renferment une
grande quantité d'huile, d'une
odeur désagréable, mais qu'on utilise pour l'éclairage, les
arts industriels, la fabrication du savon, etc.
CORNU, UE (lat. cornutus ; de cornu, corne) adj. Qui
a, qui porte des cornes : Bête cornue. Diable cornd.
— Par ext. Qui a des angles très prononcés, très sail-
lants : Maiso7i cornue. Pains corncs.
— Fam. Cornard, cocu : Mari cornu.
— Fig. Bizarre, déraisonnable ; extravagant : Idées cor-
nues. Visions cornues, il On dit plus souvent biscornu.
— Bot. lilé cornu, Blé ergoté, n Dont le style ou les an-
thères sont en forme de corne.
— Log. Argument cornu, Ancien nom du dilemme ou
argument dont la majeure contient deux propositions
contradictoires, conduisant l'une et l'autre à la même
conclusion. (V. dilemme.) ii Nom que l'on donnait ancien-
nement aux sophismes, à cause du sophisme suivant, qui
était célèbre dans les écoles : » Vous avez ce que vous
n'avez pas perdu. Or vous n'avez pas perdu des cornes.
Donc vous avez des cornes. «
— Manèg. Cheval cornu. Cheval chez lequel les os de la
hanche s'élèvent à la hauteur de la croupe.
— D. m. Petite monnaie frappée sous Philippe le Bol.
— Prov. : A mal enfourner on fait des pains cornus,
En s'y prenant mal au début d'une affaire, on en com-
promet la réussite.
Cornu (Sébastien-Melchior), peintre français, né à
Lyon en 1804, mort à Longpont (Seine-et-Oise) en 1870.11
fut élève d'Ingres. Il alla visiter l'Italie (1832), puis voya-
gea en Turquie, en Orient, et se fixa à Paris vers 1836.
On doit à cet artiste : le Christ sur la croix (Poitiers) ;
les Bacchanales (Grenoble); la Vision d'un Turc (Valen-
ciennes) ; la Reddition d'Ascalon à Baudouin III et le Com-
bat d'Oued-Halleg (Versailles); sainte Anne ijistruisant la
Vierge (Le Puy); Jésus-Christ, saint Leit et saint Egidius;
la Vierge ou là Mère des affligés, peintures sur faïence
émaillée, destinées à l'église de Saint-Leu-Taveruy, et
exposées en 1855. C'est cet artiste qui a été chargé, après
la mort de Flandrin. de continuer les travaux décoratifs
de Saint-Germain-des-Prés. Il est, en outre, l'auteur do
peintures murales dans l'église de Saint-Séverin.
Cornu ( Hortense-Albine Lacroix, dame), femme de let-
tres, née à Paris en 1809, morte â Longpont (Seine-et-Oiso)
en 1875, était filleule de la reine Hortense. Elle épousa,
en 1834, le peintre Sébastien Cornu, et se livra à la
culture des lettres. Amie d'enfance de Napoléon III, elle
entretint avec lui une longue correspondance, qu'elle
rompit après le 2 décembre 1851 et qu'elle a léguée à la
Bibliothèque nationale, afin que la publication en soit faite
plus tard. Outre un assez grand nombre d'articles insérés
dans diverses revues, elle a publié, sous io pseudonyme
de SÉBASTIEN Albin : Ballades et chants populaires de
r Allemagne (Paris, 1841); Gœthe et Bettina (Paris, 1843).
Cornu (Marie-Alfred), savant français, né en 1841,
mort à Montmorency en 1902. Admis à l'Ecole polytech-
nique en 1860, il entra ensuite à l'Ecole des mines, "et fut
nommé ingénieur on 18S6. L'année suivante, il devenait
professeur de physiçiue à l'Ecole polytechnique, puis
membre de l'Académie des sciences en 1878, président de
la Société française de physique et de l'Association fran-
çaise pour l'avancement des sciences. Cornu s'est surtout
occupé d'études sur la lumière, et, en 1878, il obtenait le
prix Lacaze pour la publication do son grand travail sur la
vitesse de la lumière, intitulé Détermination de la vitesse
de la lumière d'après des expériences exécutées en 1S74
entre l'Observatoire et Montlhéry, travail imprimé dans les
« Annales de l'Observatoire n. Ces études avaient néces-
sité dans les appareils employés des perfectionnements
importants indiqués dans les »i Comptes rendus de l'Aca-
démie des sciences ». Parmi ses nombreux travaux, citons
ses recherches sur lo groupe do raies a du spectre so-
laire, ses études sur la condition d'achromatisme dans les
phénomènes d'interférence, ses recherches sur l'acous-
tiune ; parmi ses mémoires : /lecherches sur la réflexion
eriitalline, thèse pour son doctorat; un Nouveau Polari-
mètre (1870); Du renversement des raies spf'ctrales des va-
peurs métalliques (1871); Sur le spectre de l'aurore boréale
du 4 février tS72 (1872) ; Extension des résultats au mode
mineur {\S13) ; Sur le spectre normal du soleil {m\).
Cornu (Maxime), né à Orléans en 1843, mort à Paris
en 1901. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, sous-
lieutenant du génie pendant lo siège de Paris, répétiteur
de botanique à la Sorbonno (1869-1873), assistant au Mu-
séum (1873-1884). il devint professeur au Muséum en 1884
et à l'Ecole coloniale en 1898. Maxime Cornu fut inspecteur
féaéral de l'agriculture fl881-l885). On lui doit de nom-
reuses publications sur les cryptogames et les maladies
des plantes; entre autres, d'intéressantes études sur lo
phylloxéra. Il s'est activement occupé des cultures colo-
DÎales et a fait do nombreuses introductions de plantes
utiles dans les colonies françaises.
GoRNUAILLE (La), comm. de Maine-et-Loire, arr. et à
32 kilora. d'Angers, sur le Cressel, affluent de l'Erdre ;
1.52S hab.
CORNUAU (nu-o) n. m. Variété d'alose, que l'on prend en
mer. et non plus à l'embouchure des fleuves comme la
Seine, la Loire ou l'Escaut.
CORNUBIANITE (rad. Cornouailles) n. f. Un des noms
par lesquels ou a désigné le gneiss. Il Nom donné à un
type de roche métamorphique, dans lequel le mica pré-
sente une disposition gneissique.
CORNUCHET {chè) n. m. Techn. Petit cornet.
CORNUCOPIA n. f. Cépage américain hybride, à matu-
rité précoce donnant un vin d'assez bonne qualité. (On a
essayé d'employer ce cépage comme producteur direct
dans quelques régions du Beaujolais; mais, dans les con-
trées sèches, il se laisse encore facilement attaquer par le
phylloxéra.)
CORNUCOPIE {pî) n. f. Genre de graminées, tribu des
phalaridées, comprenant une seule espèce, qui croît en
Orient.
CORNUDA, comm. d'Italie (Vénétie [prov. de Trévise]),
près do la Piave ; 4.575 hab.
CORNUDE (du provenç. coumudo, même sens) n. f. Seau
de bois en usage dans une savonnerie.
CORNUDELLA. comm. d'Espagne (Catalogne [prov. de
Tarragonej). sur le Ciurana, affluent de l'Ebre; 3.000 hab.
Moulin â huile, fabrique de savon.
CORNUDET {dé) n. m. Petit seau de bois.
CORNUDET DES ChOMETTES (Joseph), sénateur et
comte do l'Empire, né à Crocq (Creuse) en 1755, mort en
1834. D'abord avocat au parlement de Paris, il fut mem-
bre de l'Assemblée législative. Nommé, en 1797, au conseil
des Anciens, il prit part au coup d'Etat du 18-Brumaire,
devint sénateur et comte, fit preuve d'un dévouement
sans réserve à Napoléon, dont il vota cependant la dé-
chéance en 1814 ; entra, la même année, à la Chambre des
pairs, continua d'y siéger pendant les Cent-Jours, en fut
éliminé au deuxième retour de Louis XVIII, mais y ren-
tra à partir do 1819.
CORNUE {7iû) n. f. Chim. Vaisseau à col étroit et courbé,
dont on se sort
pour certaines
distillations :
Cornue de
verre, de grès,
de platine. Il
Cornue à gaz.
V. gaz.
— Econ.rur.
Nom donné,
dans le Midi, à
de grands vais-
seaux de bois,
munis sur les
côtés de cro-
chets dans les- ^ Cornue enverra — 2, Cornue en verre tu-
(juels on passe bulée. — :i. Cornue ea grès. — 4- Cornue inex-
des bâtons piosible. — 5. Coraue en fonte, .souvrant en
pour porter deux parties.
ces ustensiles.
— Moll. Cornue digitale, Coquille du genre strombe.
GORNUEL (Anne-Marie Bigot, dame), née et morte à
Paris {1605-1694). Son père avait été intendant du duc de
Guise ; l'opulence do son mari, trésorier des parties ca-
suelles, lui permit d'ouvrir un salon qui fut presciue rival
du fameux hôtel de Rambouillet. Ses saillies piquantes,
ses vives réparties, sont souvent citées par les anecdo-
tiers de l'èpotiue, surtout par Tallemant des Réaux ex.
M"* de Sévigné.
CORNUELLE n. f. Bot. Syn. de cornouelle.
CORNUET {nu-è) n. m. Fourche à deux dents, ii Espèce
de pâtisserie c|ue l'on fait principalement en Champagne.
Il Nom vulgaire d'un végétal dont l'appellation scienti-
fique est bidens tripartita : c'est une corymbifère.
CORNUFER {fèr') n. m. Genre d'amphibiens anoures,
famille des hylidés, comprenant des rainettes à grande tête
aplatie, à front sillonné, à grands 3'eux, dont les paupières
supérieures sont armées d'une corne. (L'espèce type du
genre, cornufer unicolor, habite la Nouvelle-Guinée.)
CORNULAIRE {1er) n. f. Genre d'alcyonaires, type de
la tribu des curnularinés, comprenant des formes à po-
lypes rétractiles, vivant eu diverses mers. [La cornulaire
corne d'aboniJance (cornularia cornucopia) habite la Mé-
diterranée, ainsi que la cornulai-ia crassa.]
CORNULAQUE {la/c) n. f. Bot. Genre de chénopodées,
renfermant trois espèces, d'Egypte, d'Assyrie et d'Arabie.
CORNULARINÉS n. m. pi. Tribu d'anthozoaires alcyo-
naircs. famille des alcyonidés, comprenant des colonies
charnues dont les polypes sont unis par des bourgeons ou
des stolons. Genres principaux : coimulaire, rhizoxénie,
clavulaire, anthélie. — Un cornulariné.
CORNU-LASSALE (Charlos-Robert), corsaire français,
né en 1771, mort en 1860. En l'an VII de la République,
il quitta le port do Boulogne avec le navire le Furet armé
en course, et, à partir de ce moment, soit avec ce bâti-
ment, soit avec l Impivmptu et le Glaneur, il captura jus-
qu'^ l'an XIII une quinzaine de navires marchands an-
glais, portant pour la plupart de riches cargaisons.
CORNULIER-LUCINIÈ RE (Alphonse-Jean-Claude-René-
Théodore, comte db), marin français, né à Luciuière
(Loire-Inférieure) en 1811, mort à Nantes en 1886. Il prit
d'abord part à l'expédition du Tage (1831), contribua à la
prise do Bôno en 1832, à celle de Bougie en 1833, et se
fit remarquer dans les mers do l'Inde ap 1839. Il devint
capitaine do vaisseau on 1855. Après s être distingué à
ratta((uo do Kinburn, il prit part, sous les ordres de l'ami-
ral Bouét-Willaumez, à l'attaque d'Acapulco, fit partie du
conseil d'amirauté, et fut nommé contre-amiral en 1868.
Kn 1869, de Cornulier-Lucinièro reçut le commandement
des forces navales françaises on Chine et au Japon, puis
fut nommé gouverneur intérimaire de la Cochinchinojus-
qu'au moment où, en mai 1871, il dut revenir en France
et fut admis à la retraite eu 1873.
CORNULITE n. m. Genre d'annélides, créé sur dos tubes
fossiles du terrain silurien, et qu'on suppose avoir cou-
290
tenu des vers marins. (Les cornulitos sont considérés par
beaucoup de savants comme des tiges déchinodermes
appartenant au groupe des cystides.)
CORNUPÈTE (du lat. cornu, corne, et petere, attaquer"^
adj. Terme employé par les numismates dans cette seule
expression : Taureau cornupete, Taureau qui frappe de
la corne.
CORNUS {nuss — mot lat.) n. m. Bot. Nom scientifique
du genre cornouiller.
Cornus, ch.-l. de cant. de l'Aveyron, arrond. et à
34 kilom. do Saint-Aff'rique, à peu de distance de la
Sorgue; 1.202 hab. Mine de fer; fromages façon Roque-
fort. — Le canton a 9 comm. et 5.233 hab.
CORNUSPIRE {spir') n. f. Genre de foraminifèros, type
de la lamilip <U's cornuspiridés, comprenant de minuscules
orgaiiisiiies marins dont la cofjuille porcelainée est enrou-
lée comme celle d'une ammonite. (Les cornuspires vivent
dans les mers d'Europe, ou sont fossiles depuis le juras-
sique.)
CORNUSPIRIDÉS (spt) n. m. pi. Famillede foraminifères
imperforés, renfermant ceux dont la coquille a ses loges
allongées et disposées en rangée ou en spire. (Dans les
cornuspiridés se rangent les genres : nubéculaire, nubé-
culospire, squamuUne, cvrnuspire, hanérine, etc.) — Uri
CORNUSPIRinÉ.
CoRNUT (Jacques-Philippe), en lat. Cornutus, bota-
niste et médecin, né à Paris vers 1606, mort en 1651. Il se
fit recevoir docteur en 1626, et, tout en pratiquant son art,
se livra à son goût pour la botanique: il fut longtemps
l'ami de Gui Patin. Cornut a publié : Canadensiuyn planta-
rurn aliarumque nondum editarum historia (Paris, 1535,
iu-4»). Cet ouvrage contient soixante planches, et est suivi
d'une esquisse d'une flore des environs de Paris, intitulée :
Enchiridion botanicum parisiense.
CORNUTIE (si) n. f. Bot. Genre de verbénacées, ren-
fermant six espèces de l'Amérique tropicale.
CORNUTINE n. f. Chim. Nom d'un des principes extraits
de l'ergot de seigle avec l'ergotine, l'ergotinine, l'acide
ergotinique et l'acide sphacéliuique ; elle serait de l'ergo-
tinine oxydée.
CoRNUTUS (Lucius AnnEcus), sto'icien, né à Leptis,
en Afrique, au i" siècle de l'ère chrétienne, mort en
54. Il professa à Rome les principes de son école, et
fut le maître de Lucain et de Perse. Il inspira à ses
élèves un respect et un attachement passionnés. Les
poésies de Perso sont un perpétuel hommage à sa vertu.
Ses ouvrages sont perdus; on n'a de lui qu'un fragment
d'un traité Zi'e la nature des dieux. On sait qu'il avait écrit
des tragédies; on pense qu'il a dû composer aussi des
satires. Néron, ayant projeté d'écrire en vers toute l'his-
toire de Rome, Cornutus fut invité à une sorte de conseil
où l'on discuta sur le nombre de livres qu'il convenait de
consacrer à ce sujet : ■■ Quatre cents ne seraient pas de
trop, 11 dit quelquun. Et, comme Cornutus se récriait:
" Votre Chrysippe, objecta le flatteur, en a composé bien
plus. — C est vrai, répli(jua le philosophe; mais les
livres de Chrysippe sont utiles à l'humanité.» Cette ré-
ponse lui valut l'exil. On ne sait rien sur ses dernières
années, sinon qu'il fut mis à mort par ordre de Néron.
CORNWALL, comté de I Océanie anglaise (Australasie
[Tasmauie]), peuplé de plus de 40.000 hab., sur une super-
ficie de 4.049 kilom. carr. Capit. Launceston.
CoRNWALL ou Cornouailles, comté de l'Angle-
terre, formant presqu'île à l'extrémité S.-O. de l'île, sur
le canal de Bristol, l'Atlantique et la Manche. Superf.
3.513 kilom. carr. (avec les îles Scilly); 322.589 hab. Les ca-
ractères du pays sont identiques à ceux de la Bretagne
française. Terrains cristallins (granit) et primaires. Côtes
rocheuses et très déchiquetées. L'ensemble du comté est
traversé par de longues croupes montagneuses couvertes
de bruyères et d'ajoncs, dont l'altitude, décroissant du
N. au S-, atteint jusqu'à 430 mètres. Rivières peu dé-
veloppées, comme le Camel. La côte jouit d'un climat
exceptionnellement doux, et cette, douceur de climat per-
met la culture, en pleine terre, du myrte et du camélia.
Cependant, l'ensemble du pays est peu fertile : seules, les
vallées sont cultivées et boisées. Les côtes, très poisson-
neuses, ont déterminé en Cornwall une importante popu-
lation de pécheurs. Mais la grande richesse du pays réside
dans ses produits minéraux : les mines de cuivre et d'étain
de Cornouailles sont exploitées depuis la plus haut anti-
quité. Argent, manganèse, bismuth, arsenic, kaolin.
CORN'WALL, ville du Dominion canadien (prov. d'On-
tario), sur le Saint-Laurent ; 6.800 hab.
CORNWALL-AND-STORMOND, nom d'un double comté
du Dominion canadien ( prov. d'Ontario) , peuplé de
27.200 hab. sur 1.S59 ktlom. carr.
CORNWALLIS (Charles M.\NN, marquis et comte de), gé-
néral et homme d'Etat anglais, né en 1738, mort en 1805.
Ayant pris du service sous le nom de v- lord Brown », il fit
ses premières armes pendant la guerre de Sept ans et devint
colonel eu 1761. A la mort do son père, en 1762, il entra à
la Chambre des lords, et fut honoré de l'amitié du roi, dont
il devint chambellan, puis aide de camp. En 1776, il fut
nommé major général de l'armée anglaise dans l'Amérique
du Nord. Il prit Charlestown en 1780, battit le général
Gates ù Cambden et le général Green à Guilford; mais,
en 1781, bloqué dans Yorktowu par les troupes franco-
américaines, il fut obligé de capituler. Nommé, en 178G,
gouverneur du Bengale, il réforma l'administration, puis
entra en guerre contre Tippo-Saïb, qu'il défit complète-
ment et dont il démembra l'empire (1792). De retour en
Angleterre, il reçut le gouvernement de l'Irlande, parvint,
grâce à son esprit conciliant, à calmer les esprits alors
très surexcités, et sauva le pays d'une invasion française.
En 1801, il se rendit à Pans, où il fut l'un des négocia-
teurs de la paix d'Amiens, puis accepta, en 1805, les fonc-
tions de gouverneur général des Indes. Il mourut près do
Bénarès, ([uehjuo temps après son arrivée.
CoRNWALLIS (William Mann, comte de), amiral an-
glais, né en 1744, mort en 1819, frère du précédent. Entré
clans la marine à onze ans, il était lieutenant do vaisseau
à dix-sept, et capitaine à vingt et un. Commandant du
Canada, pendant la guerre d'Amérique, il infligea, en 1782,
une défaite à l'escadre française du comte de Grasse dans
les oaux do lu Dominique. En 1793, Cornwallis attaqua les
291
possessions françaises aux Indes ot s'empara ilo Poiidi-
oliéry- Promu contre-amiral lannoo suivante, il assista, en
I793|à la bataille do Quiberon. En nya, il ro^ut le com-
niaiidoinont dos t'oroos britanniques aux Indes et devint
amiral. Il t[uitta la marine aprCs la paix d'Amiens.
CORNWALLITE (do Cornouailtes, nom do pays) n. f.
Ar^iéniato hydraté naturel de cuivro, qu'on a trouvé dans
le fomtë do Cornouailles, on Angleterre, ot qui est trùs
voisin do l'olivôuite.
CORNWINDER, corsaire dunkorquois, né vers la moitié
du xviii" siècle, célèbre par ses prises sur les Anglais
pendant les p:uorros de la Révolution et do l'Empire. C'est
on l'an VI que Cornwinder attira pour la promiùro fois l'at-
tention publique par l'audace do ses coups de main. Monté
sur un petit bâtiment, le Hihoteur, il s'aventura jusque
sous le leu des côtes anglaises pour capturer les navires
marchands qu'il remorquait ensuite à Dunkernue. Pendant
quelques années, on n'entend plus parler de lui ; puis, on
IS07, il reparait, et, dès lors, les courses se succèdent
sans interruption. On n'en compte pas moins de seize, dans
l'espace de onze mois. L'exploit le plus célèbre de Corn-
winder est celui qu'il accomplit le ly février 1807 avec son
navire la Revanche et deux autres petits bâtiments : en
pleine tempête, il aborda cinq bâtiments ennemis, ot,
après les avoir forcés à amener leur pavillon, traversa
uudacieusement les croisières anglaises et ramona intact
à Dunkerque ce magnifique butin.
CORO, ville des Etats-Unis du Venezuela, la principale
localité, avec Maracaïbo, de l'Etat de Falcon ; environ
10.000 hab. Elle est bâtie sur uuo petite colline, près do la
mer des .Antilles. Coro fait un commerce assez important
par son port de la Vêla, auquel elle est unie par un che-
min do fer; elle exporte surtout des bois, des peaux, du
café et du cacao.
COROADOS, tribus du Brésil qui vivent disséminées
dans les forêts de l'intérieur et qui descendent, comme les
/iolocudos, dont elles présentent les caractères physiques,
des premiers habitants du pays. Ceux qui font partie do
ces tribus vont tout nus, s'épilent le corps et la face, et
ne conservent que leur chevelure. Les hommes so rasent
même le sommet de la tète. Ils traînent une existence
misérable et ne paraissent avoir aucune notion religieuse.
COROCARO ou COROCONO n. m. Variété do minerai do
cuivro qu'eu trouve en Australie, aux Etats-Unis ot au
Pérou.
COROCORO, ville de Bolivie (dép. de La Paz) ; 4.000 hab.
Mines de cuivre et d'argent.
COROCORB n. m. Navire caboteur malais.
— Encycl. Les corocores sont à fond plat, larges au
milieu et à ^
extrémités \\ Corocore,
relevées;
ils portent
à 1 arrière
un ou deux
fj: o u V e r -
nails; leurs
voiles sont
trapézoï-
dales et en
nattes ; ils
marchent
souvent à l'aviron et sont très rapides, car les grands
peuvent avoir jusqu'à soixante rameurs sur deux rangs.
GORODU, comm. doRoumanie(dist.deTecuciu);3.ieoh.
CORtEBOS. Myth. gr. Fils de Mygdon, roi do Phrygie,
et d'Anaximène. Il périt à la prise de Troie, en voufant
sauver Cassandre, sa fiancée. (Il figurait dans le tableau de
Poiygnoto, à Delphes.) — Héros argien, qui tua le monstre
envoyé par Apollon pour punir Argos de la mort d'un
(ils qu'il avait eu de Psamathé, fille du roi Crotopos. (Lo
dieu, irrité du meurtre du monstre, frappa la contrée d'une
poste; Corœbos, pour apaiser le courroux d'Apollon, alla
consulter l'oracle de Delphes, qui lui ordonna d'emporter
un trépied et d'ériger à Apollon un temple à l'endroit où
ce trépied lui échapperait des mains. Ce fut sur lo mont
Géranien, près de Mégare, qu'il le laissa tomber, et ce
fut là qu'il éleva le temple. Corœbos avait à Mégare son
tombeau, sur lequel était représenté son combat avec le
monstre.)— Athlète éléen, qui vivait au viii" siècle avant
notre ère. (Les jeux Olympiques existaient depuis soixante
ans environ, lorsque les Grecs décidèrent, en 776, qu'ils
seraient célébrés tous les quatre ans, ot que chaque olym-
piade porterait le nom de celui qui remporterait h? prix
de la course. Cette année, ce fut Corœbos qui mérita ro
prix, et qui, par suite, donna son nom à la première olym-
piade. Pausanias vit sa statue â Olympio.)
GORŒBUS {bnss) n. m. Genre d'insectes coléoptères sor-
ricornes, famille dos buprestidés , tribu des agrilinés,
comprenant des buprestes de taille petite ou moyenne,
allongés, à élytres postérieuromont ré-
trécis. (On connaît quatre-vingts es-
f)ècos do corœbus reparties sur tout
0 globe, dont vingt sont propres à
l'Europe ; elles sont ordinairement
bronzées, avec des fascies grises. Le
corœbus est très nuisible dans les bois
de chênes, où sa larve ronge les jeunes
branches.)
COROGNE (province de la), divi-
sion a<lministrative de l'Espagne, ù
l'L'xtrémité nord-ouest de la péninsule,
sur l'Atlantique. Suporf. : 7.003 kilom.
carr. ; 613.702 hab. Ch.-l. La Corof/ne.
Côtes très découpées en baies pro-
fondes ou rias : baie du Ferrol, caps Finistorro et Ortogal.
Pays très montuoux, quoique assez peu élevé ; l'eau
s'écoule par des torrents plutôt que par dos fleuves. Climat
tempéré et pluvieux sur les côtes, froid dans riotériour.
-Sol on général peu fertile. Pâturages. Mines do for, cuivro
ot argent.
CoROGNE(La), on cspagn. La CorUNA, ville d'Es-
pagne ((Jalico (prov. do la Corogiio]), sur une petite près
CORNWALLITE
CORONAIRE
(Sr.
Corcubus
i toi» et demie;-
^
s
s
G
â
o
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r^^
a
^^3.^^
La Corogne.
fluHe
rjOO liai). Etaulissonienis
(lu lie (10 l'océan Atlantique; 37.
u'instruction. Manufacture do taijac. Verrerie. Port tlo
guerre ot do comniorco vaste ot sûr. Ch.-l. do la prov. de
La Coroijne, et de la capitainerie générale do Galice. —
Pop. du district de la Corogne : 77.180 hab.
La Corogne, divisée en ville haute et ville basse (Posca
deria), noll're pas d'édifices intéressants.
L'origine de La Corogne est fort ancienne, mais obscure
il est douteux qu'elle tire son nom
d'une corruption du lat. columna
(colonne), qui aurait désigné l'es-
pèco do phare appelé toui- d'Hercule,
que l'on prétond avoir été bâti par
les Phéniciens. Ce monument sin-
gulier, qui s'élève à l'extrémité de
la presiiu'île, fut, en tout cas, réparé
par les Romains, qui le dédièrent à
Mars. En 10.51, Philippe II s'embar-
qua à La Corogne pour so rendre
en Angleterre. En janvier 1809, les
Anglais, conduits par John Moore
ot battant en retraite devant le
maréchal Soult, durent, après un
combat malheureux où ils perdirent leur général et
12.1100 hommes, abandonner I-a Corogne aux français et
reprendre la mer. En 1823, les Français s'emparèrent de
nouveau de cette ville, que défendirent quelques semaines
les constitutionnels espagnols.
GOROJO n. m. Substance textile, qui provient d'une
espèce de palmier croissant en abondance dans l'île do
Cuba. (On l'emploie pour la fabrication des cordes.)
COROKIE [kl] D. f. Bot. Genre de cornacées, renfermant
deux espèces qui croissent en Nouvelle-Zélande.
COROLITIQUE adj . Se dit quelquefois pour coROLLiTiQUE.
COROLLACÉ, ÉE adj. Qui ressemble à la corolle, qui
est de la nature do la corolle. (On emploie de préférence
le synonyme pètaloïde.)
COROLLAIRE {1er' — lat. corollarium ; de corolla, petite
couronne) n. m. Log. Preuve surabondante d'une propo-
sition déjà suffisamment prouvée, n Mathém. Conséquence
découlant de la démonstration d'une proposition, et n ayant
elle-même besoin d'aucune démonstration nouvelle.
— Adjectiv. Qui est de la nature du corollaire ; Propo-
sition COROLLAIRE.
— Par ext. Conséquence nécessaire et évidente; fait
résultant inévitablement d'un autre fait : Le droit yi'est
qu'un COROLLAIRE du devoir. (J. Droz.)
— Antiq. rom. Couronne de lames d'argent ou d'oripeaux,
que l'on olfrait aux acteurs conviés à un festin.
— Bot. Cirre né du prolongement des pétales.
COROLLAIRE {1er') adj. En T. de bot., Qui se rapporte
à la corolle.
COROLLE (du lat. corolla, petite couronne) n. f. Partie
la plus interne du périanthe ou ensemble des enveloppes
florales, dont le rôle est de protéger l'androcée et le
gynécée pendant leur développement.
— Encycl. La corolle est constituée par des pétales,
pièces ordinairement verticillées et colorées de teintes
vives. U y a, cependant, des plantes chez lesquelles les
pétales sont insé-
rés en spirale .^W^^^^-s^ »---^ *î y
(cactées), et d'au-
tres dont la cou-
leur est verte
comme celle des
sépales (pétales
sépatotdes de s
joncs). En réalité,
les pétales, comme
toutes les pièces
florales, ne sont
pas autre chose que
dos feuilles adap-
tées à une fonc-
tion spéciale, et on
peut ODser ver, chez
certaines fleurs ,
tous les intermé-
diaires entre les
sépales et les pétales d'une part, entre les pétales ot les
étaminesde l'autre (nénuphar). Une fleur apétale ost entiè-
rement dépourvue ae pétales (ortie, chêne).
On distingue des corolles diali/pëtales (renoncule), dans
lesquelles les pétales sont séparés les uns dos autres jus-
qu'à leur base, ot des corolles gamopétales (bourraclie),
appelées aussi, et très improprement, corolles monopétales,
dont les pétales sont concroscents sur une longueur plus
ou moins grande, et ne se distinguent qu'au nombre des
dents ou dos lobes portés par lo bord libre de la corolle :
le tube d'une corolle gamopétale en est la région infé-
rieure correspondant aux parties concrescentes dos pé-
tales; le limbe est la région supérieure correspondant â
leurs parties libres; la gorge o%\A&. limite de séparation do
ces deux régions â l'entrée du tube. Que la corolle soit
dialypétale ou gamopétale, les pétales naissent toujours
isnluinont : la garaopétalie provient d'un accroissement
intercalaire qui so localise, le long d'une zono annulaire,
â la base commune do tous les pétales. La dialypôtalie
n'accompagne pas forcément la dialysépalio. pas plus
que la gamopélalio n'est forcément liée ù la çamosépalie :
c'est ainsi que, dans une fleur de pois, lo calice est gamo-
sépale ot la corolle dialypétale.
I,a corolle est régulu^re (renoncule, bourrache) quand
elle est symétrique par rapport à un axe, qui n'est autre
que lo prôlongoniont do celui du pédicollc uoral ; elle est
irrégulière (pois, lamier) quand oUo est symétrique par
rapport â un seul plan, passant par l'axe du pédicollo. La
symétrie de la corolle est ordinairement do même nature
que collo du calice.
La coroUo no tombe en général qu'après la fécondation ,
cllo est dite caduque quand elle tombe on même temps
que s'épanouit l'androcéo (vigne, eucalyptus).
COROLLE, ÉEadj.So dit dos plantes ou dos fleurs qui sont
munies duno corolle : Plante corolléb. Fleur corollih^.
COROLLÉEN, ENNE (^Sm, éa') adj. Qui appartient A la
corullo, qui constitue la corolle.
COROLLirÈRE fdo corolle, et du lat. ferre, porter] adj.
Qui porto mto corolle. tSe dit du cynophoro, quand il sort
de support aux pétales, comme dans l'toillol) : Gi/nophore
COUDLLlFl'au:.
GOROLLIFLORC (do corolle, Ot du lat. fias, floris, fiour)
adj. Hont la fleur est munie d'une corolle. (Ne so dit que
dans lo cas d'uuo coroUo mouopétulo liypogyno.)
Corolle : a, renoncule; b. bmirraclit;
c, vigne ; d, lamier ; e, puis.
— n. f. pi. Grande classe du règne végétal, dans la mé-
thode de de Candolle, pour désigner los dicotylédones ga-
mopétales chez lesquelles los étamines sont concrescentes
avec la corolle par leurs fllots (primevère). [On reconnaît
([u'une plante est coroUiflore on arrachant sa corolle et en
constatant qu'elle entraîne avec oUo toutes los étamines.]
— Une COHOLLIFLORE.
GOROLLIFORME (do corolle, et forme) adj. Qui a l'aspect
et la forme d une corolle. (Se dit particulièrement do Pan-
drophore) : Androphore corolliforme.
COROLLIN, INE adj. En T. de bot., Qui est de la nature
de la corolle ; qui est situé sur la corolle : Etamines corol-
LiNES. iXectaires corollins.
COROLLIPARE (de corolle, et du lat. parère^ produire)
adj. Se dit des fleurs dans lesquelles tous les organes se
sont transformés en pétales. (Peu us.)
GOROLLIQUE ilik') adj. Qui a rapport à la corolle.
GOROLLISTE [lîsst') n. Botaniste qui classe los plantes
d'après la corolle.
COROLLITIQUE {lik' — du lat. corolla, petite couronne)
adj. En T. darchit.. Se dit d'uno couronne ornée de feuil-
lages et de fleurs, qui courent en spirale autour du fût.
COROLLOÏDE adj. Bot. Syn. de corollacé, corollaire,
corolliforme, COROLLIN. (PcU US.)
GOROLLULE n. f. Nom donné aux corolles des plantes
de la famille des composées, telles que lo dahlia, la reine-
marguerite, etc.
GOROMANDEL (côTE de), nom do la côte sud-ouest de la
péninsule de l'Inde, sur le golfe du Bengale. Elle est com-
prise entre le détroit do Palk, qui sépare du continent l'ile
de Ceylan et l'embouchure de la Godavéry. Elle s'étend
au pied des Gliâtes de l'Est, hauteurs mal définies et d'une
altitude médiocre. Cette cote, formée pour la plus grande
partie des alluvions des fleuves, est plate, tantôt maréca-
geuse ot tantôt sablonneuse. Les fleuves qui la coupent
et l'ont formée sont : la Cavéry, la Krichna et la Godavéry,
Entre leurs embouchures sont do nombreux étangs mari-
times, que des flèches littorales séparent aujourd'hui de
la mer. Cette côte, ainsi conformée, présente de larges
évasements, mais aucune découpure profonde. Aussi est-
elle des plus inhospitalières. Elle n'a aucun bon port. Tran-
quebar et Karikal, sur le delta de la Cavéry, Pondichéry,
Madras, Nizampatam, Mazulipatam sont d un accès très
difficile. A Madras même, la ville de beaucoup la plus
importante de toute la côte, les navires doivent rester au
large. La côte de Coromandel est le seul point de l'Inde
qui reçoive ses pluies en hiver, d'octobre à décembre; en
été, la sécheresse sévit, et il faut multiplier les étangs
artiliciels. C'est que la mousson du S.-O., ou d'été, qui
apporte à l'Inde l'humidité de son océan, est arrêtée par
la masse de la péninsule et ne parvient pas sur la côte
sud-orientale, au lieu que la mousson du N-E., ou d'hiver,
sèche pour l'ensemble de l'Inde, laisse sur cette dernière
côte l'humidité puisée au passage du golfe du Bengale.
GOBOM n. m. Déchets de matières textiles provenant
des cardes, et que l'on mélange avec la laine, n Extrémité
dune barre de fer dont le refroidissement du métal a em-
pêché d'achever l'étirage.
— Groupes de maisons que les compagnies houillères
construisent pour les ouvriers, dans le département du
Nord et en Belgique.
Coron, comm. de Maine-et-Loire, arr. et à 5i kilom.
de Saumur, près du Lys, affl. du Layon; 1.770 h. Etangs.
Métiers pour la fabrique de Cholct.
Coron (lat. Colonis), ville de la Grèce (Morée [prov.
do Messénie]), sur les côtes du golfe du môme nom ;
1.955 hab. Petit port de commerce. Bâtie sur un promon-
toire rocheux, la ville sétage sur une hauteur que do-
mine un vieux château vénitien. Avec ses fortiflcations et
ses murailles crénelées, elle présente un aspect très pitto-
resque. Elle s'éleva sur remi>lacemont do l'ancienne colo-
nie et fut acquise, en 1248, par les Vénitiens, auxquels les
Turcs la disputèrent pendant longtemps. Ceux-ci finirent
parla garder en 1718. Assiégée sans succès parles Russes
en 1770, elle fut occupée par les Français on 182S.
Coron (golfe de), autref. golfe do Messénie, formé
par la Méditerranéo sur la côte méridionale de la Morée.
séparé du golfe de Marathon par lo cap Matapan. A l'on-
tréo, il a une largeur do 50 kilomètres.
CORONA, bourg d'Italio (Vénétio [prov. do Vérone]) ;
1.500 hab. Ermitage qui est un lieu do pèlerinaço très
vénéré dans le Véronais et le Broscian. — Lo ï5 janvier
1797, combat ontro les Français, commandés par Joubort,
et los Autrichiens.
CORONACH (mot coït., pout-étro analoçuo au lat. Car-
men) n. m. Chant funèbre dos montagnards irlandais.
CORONADO ^Francisco Vasqukz de), explorateur espa-
gnol du xvi" siècle, né à Salamanquo, mort après 1542.
Nummé, on 1538, gouverneur do la Nouvelle-Galice, au
Mcxi(iue, il pacifia ce pays, puis partit, en 1540, uour colo-
niser les Srpt-Cités do Clbola. Il s'avança jusqu'à Quivira.
dans lo Kansas, puis revint au Mexique en 1542, sans avoir
découvert d'or ni do pays riches ot civilisés.
CORONADO (Juan Vasquez de), conquistador espagnol
do Costa-liica, né à Salamanquo vors 1525, mort on mor
on 1565. Cet alcade du San Salvador ot du Honduras, nuis
du Nicaragua, enfin doCosta-Uica, devint, on i5G5,adolan-
tado pcri)éluel do ce dernier pays, où il avait fait aupa-
ravant plusieurs expéditions.
CORONADO (Carolina), femme do lettres espagnole, néo
on 1823 ù Almoudralcjo (prov. de liadajoz). Elle montra do
bonne heure un goût heureux pour la poésie. Elle épousa,
vors 1840. ù Madrid, lo diplomate américain J.-H. Porry.
Parmi ses oeuvres, romarquablos par la grftco ot la pro-
fondeur dos sentiments, nous citerons : Poésxcs (IS43); /f
Tableau de l'espérance, comédie ; Alphonse 1 \ , dramo ; dos
romans ot des nouvelles : Paquita. t'Àdoratwn, JanUa,
Sigea(liiU); la Jtueda de desgmcia (1874); otc.
CORONAIRE (nér — lat. coronarius ; \.\ocorona, couronno)
adj II ih- coronaire, Couronno d'or que les provinces, los
nations alliées on amies du peuple romain ofi'raiout A un
général vainqueur. . .
— Anat. Disposé on couronno. il ArfiTM coronaires, ï eint-s
eoi^naires, Artères oi Vciuos disposées on couronno autour
du cou. do l'osiomac. ii l'iexus coronaire. U no dos branches
du plexus cœliaquo dépondant du grand sympalhiquo.
CORONAL — COROT
Art vétér. Os coronaire. La deaxiùme phalange du
cheval où se produit la couronne.
Bot. Qui a des tubercules rangés en couronne.
Encycl. Anat. Le mot coronaire sert à designer une
disposition particulière en forme de couronne quaffecteut
certains organes. Aiusi, le ligament coronaire du foie est
un repli fibreux qui appartient à la tunique péritouéale
enveloppante du foie ; les artères et les veines coronaires
cardiaques sont les vaisseaux propres du cœur ; les artères
coronaires labiales appartiennent aux lèvres; entio, l'ar-
tère coronaire stomacliique est une des branches du tronc
cœliaque, qui se dirige vers le cardia et la petite courbure
de l'estomac.
Suivant Sœmmeriag, les quatre artères de l'estomac sont
appelées « coronaires » ; ce sont la coronaire proprement
dite, les deux gastro-épiploïques et la pylorique.
CORONAL, ALE, AUX (du lat. coronalis. même sens) adj.
Anat. Se dit de l'os qui forme la partie antérieure du front :
Os CORONAL. (On l'appelle aussi os frontal.) il Substantiv. :
XeCORONAL.
Astron. Se dit de l'atmosphère extrême du soleil,
placée au delà du chromosplière.
— Bot. Pêrianihe coronat, Périanthe qui enveloppe cir-
culairement les organes sexuels.
CORONANGO, ville du Mexique (Etat de Puebla ) ;
3.740 hab.
CORONARIÉES n. f. pi. Grande classe du règne végétal,
dans la méthode d'Endiicher, renfermant les familles lilia-
cées, pontédéracées, mélanthaeées, smilacées et joncées. —
Une CORONARIÉB.
CORONATEUR {du lat. coronare, couronner) n. ra. Celui
qui couronne icmployé par de Saci dans ses traductions).
CORONAT {nu) n. m. Monnaie frappée, à partir de la
fin du xit" S-,
par les comtes
de Provence
et imitée par
CharlesleMau-
vais, roi do
Navarre. (Il y
a des sols et
des deniers co-
ronats.)
GORONDA, Coronat.
ville de la ré-
publique Argentine (prov. de Santa-Fé), ch.-l. du dép. de
San-Ieronimo ; 2.255 hab. Ch.-l. d'un district peuplé de
3.275 habitants. — Au N. de Coronda, se trouve la colonie
allemande de San-Carlo.
CORONE, ville de l'anc. Grèce, dans le Péloponèse, sur
le golfe de Messénie. Fondée par Eparainondas, au pied du
mont Lykûdimo, cette ville remplaça la cité homérique
d'Œpeia. On voit encore des restes considérables du môle
antique qui servait à protéger le port. En I82S, la position
de cette ville fut occupée par l'armée française; on y a
établi, depuis, une colonie de Maïnotes.
GORONÉE, ville de l'anc. Grèce (Béotie), non loin du
lac Copaïs. En 447 av. J.-C, les Béotiens y vainquirent
une armée athénienne. Le roi de Sparte, Agesilas, y rem-
porta, en 394, une victoire sur les ïhébains. Les Phocéens
s'en empareront à deux reprises pendant la guerre Sacrée ;
plus lard, elle tomba au pouvoir de Philippe de Macé-
doine, oui la donna aux Tnébains. Au m' siècle av. J.-C,
elle embrassa la cause de Philippe de Macédoine et de
Persée, ennemis des Romains. Pillée et dépeuplée après
la bataille de Pycéna, elle perdit beaucoup de son impor-
tance; l'invasion musulmane acheva sa ruine. C'est au-
lourd'hui un bourg sans importance appelé Cotnaria.
CORONEL OU CORONNEL {ro-nèl') n. m. Ane. forme de
COLONKL.
— En T. de techn., Grosse et large dent placée aux
extrémités du peigne du métier à tisser, pour le renforcer.
CoRONEL, ville et port du Chili (prov. de Concepcion),
sur la baie d'Arauco ; 2.290 hab. Ch.-l. du dép. de Lautaro.
Aux environs de Coronel, mines de houille, dont les prin-
cipales sont celles de Coronel, de Rojas et de Puchoca.
GORONEL (Alphonse), gentilhomme espagnol, mort en
1353. Il avait acquis une grande réputation dans les luttes
contre les Maures, et gagné la faveur de Pierre le Cruel.
Mais l'inimitié du premier ministre Albuqucrque l'obligea
à quitter la cour. Il se jeta dans la révolte des frères oà-
tards du roi. Assiégé dans Aguilar par Pierre le Cruel, il
fat pris, conduit dans le camp royal et exécuté. Les récits
qui concernent sa fille, Dona Maria, sont dramatiques.
Ayant appris que le roi de Castille, épris de sa beauté,
venait l'arracher du couvent où elle s'était réfugiée, elle
se serait mutilé le visage avec une épée, et ainsi, toute
sanglante, se serait présentée devant Pierre le Cruel.
GORONEU.Ei'nèr)D. f. Genre de reptiles ophidiens, type
de la tribu des
coroneUiné8,com-
rrenant des cou-
euvres assez
petites, à queuo
courte et non dis-
tincte du corps,
à tête plate, à
museau court.
(Répandues sur-
tout dans l'hémi-
sphère boréal.
CoroDcllc lisse.
les coroneiles ne sont pas venimeuses ; elles comptent quel-
ques espèces en Europe; parmi elles, la coronella Ixvis ou
Austriaca est commune en Franco; lâcoronelle lisse ou coro-
nelle bordelnisese rencontre fréqucmmontdans laGironde.)
GORONELLE (nèV) D. f. Tringles de fer maintenant en
place les dents d'un peigne d'acier, li Petite pièce de bois
de forme arrondie et surmontant, en guiso de chapeau, la
bobine, dans les moulins à dévider la soie.
GORONELLI (Marc-Vincentj, géographe italien, né à
Venise vers 1650, mort en 1718. Appelé à Paris par le car-
dinal d'Estrées. il y construisit deux (^'rands globes : l'un
terrestre et l'aulro céleste, d'une parfaite exécution, qui
sont conservés à. la Bibliothèque nationale. De retour à
Venise en 1885, Coronelli Jut nommé cosmographe de la ré-
publique, et fonda une Académie de géographie. lia publié,
entre une série do réductions do ses doux grands globes,
un grand nombre do cartes et d'ouvrages, dont les prin-
cipaux sont ; Atlante veneio (1690); Storm veneta; Borna
antica e moderna (1716).
CORONELLINESn.in.pl. Tribu de reptiles ophidiens co-
lubriformcs, famille des colubridés, comprenant les genres
coronelle. tachjmenis, psammophylax , ablabes, simotes, lio-
p hi s, enjthro lampes, ayant pour caractères communs : queue
courte et non distincte, tête un peu plate à museau arrondi,
obtus; dents antérieures plus courtes que les autres. (Les
couleuvres de la famille des coronellidés sont de taille mé-
diocre : elles ont des représentants dans toutes les régions
du globe et dans les formations d'eau douce miocènes.) —
l/n CORONKLLINÉ.
GORONEOS (Pavos), révolutionnaire grec, né à Con-
stantinoplc en ISll. Il servit successivement dans l'armée
grecque, en Crimée dans l'armée russe, puis, en 1860, dans
l'expédition française de Syrie. Accusé de conspirer contre
le roiOthon, il fut enferme, et, s'êtant échappé, il se mit à
la tète de l'insurrection. Il fut blessé et, de nouveau, jeté en
prison, où il resta jusqu'en 1862, époque où le roi de Grèce
fut chassé de ses Etats. Coroncos fut ministre de la guerre
dans le nouveau gouvernement. En 1866, il se mit à la téie
tle l'insurrection crétoise, puis rentra dans sa patrie, lorsque
la Crète retomba aux mains des Turcs.
CORONÉPHORES (du gr. korânê. couronne, et pherein,
porterj n. m. pi. Colons des Sicyoniens, attachés à la terre
et payant des redevances fixes à leur propriétaire. — On
CORONÉPHORE.
CORONER {neur — mot angl. ; du lat. corona, couronne)
n. m. Officier de justice anglais : Le chef justicier du banc
du roi est le premier coroner du royaume.
— Encycl. Les coroners sont des officiers publics oui,
dès l'époque de Richard Cœur de Lion, assistaient le shé-
rif. Au xm* siècle, leurs fonctions étaient déjà de faire
des enquêtes dans les cas de mort violente ou acciden-
telle. Ils ont encore ces fonctionsaujourd'hui. Accompagné
d'un jury de quinze ou dix-huit freeholders, le coroner dé-
termine les causes des morts douteuses, des incendies et
autres catastrophes. Si le jury émet une accusation d'ho-
micide contre un individu, le coroner peut faire arrêter
celui-ci. Le coroner intervient d'ailleurs dans tous les
cas de mort extraordinaire , lors même qu'il n'y a pas lieu
de soupçonner un crime.
CORONET [ny] n. m. Petite couronne qui sert d'insigne
à la pairie anglaise ; Porter le coronet.
GoRONGO, ville du Pérou (dép. d'Ancachs), dans une
haute vallée des Andes ; 3.000 hab.
CORONGUITE [ghiC) n. f. Antimoniate naturel de plomb
et d'arijoiil.
CORONIFORME (du lat. corona, couronne, et de forme)
adj. Qui est en forme de couronne.
GORONIL, bourc <l'Espagne (Andalousie [prov. de Sé-
villel); 5.000 hab. ^^Moulins à huile, distillation d'eau-de-
vie. Beau château du xiv* siècle.
CORONILLE {Il mil. — espagn. coronilla, petite cou-
ronne) n. f. Métrol. Monnaie d'argent espagnole, qui vaut
5 fr. 206. Il On dit aussi dolîro.
— Bot. Genre de légumi-
neuses,,tribu des papi'.ionacées-
hédysarées. comprenant une
vingtaine d'espèces qui crois-
sent dans l'Europe centrale et
autour du bassin méditerra-
néen. (Plusieurs espèces sont
cultivées dans les jardins
comme ornements.) La coRO-
NiLLE des jardins croit natu-
rellement dans la partie méri-
dionale de l'Europe. (Bosc.)
CORONILLÉES {ni -lié
{U mil.]) n. f. pi. Section de la
tribu des hédysarées, dans la
famille des légumineuses,
ayant pour type le genre coro-
n'ille. — Une coronillke.
GORONINI-CRONBERG
(François, comte de), homme
politique autrichien, né en
1833. Fils de Jean-Baptiste Alexandre, chargé de l'éduca-
tion de François-Joseph, il fut le compagnon d'études
du futur empereur. Après avoir servi dans l'armée et s'être
retiré, en 1867, avec le grade do colonel, il fut élu, en
1870, membre du Landtag et, l'an d'après, député au
Reichsrat. Ardent annexionniste, il approuva la politique
orientale d'Andrassy et l'occupation de la Bosnie. En 1879,
il fut élu président de la Chambre des députés.
GORONIS {niss — du gr. korônis. courbe) n. f. Marque
que l'on faisait à la fin do tout ouvrage, dans les manuscrits
grecs, il Signe servant à mar-
quer une crase, chez les gram-
mairiens grecs, et de même
forme que l'esprit doux.
CORONIS {niss) n. f. Genre
d'insectes lépidoptères, fa-
mille des uraniidés, compre-
nant de beaux papillons amé-
ricains, dont les antennes
droites, terminées on massue,
les ailes inférieures à queue
obtuse, établissent une ressemblance avec les formes
diurnes. (On en connaît quelques espèces, toutes propres
à l'Amérique du Sud.)
GoRONIS. Myth. gr. Fille de Phlégyas, aimée d'Apollon,
qui la rendit mère d'Asklépios. (Elle trahit l'amour du dieu,
et périt victime de son infidélité.) — Fille de Coroaéo, roi
do Phocide. (Poursuivie par Poséidon, elle implora le se-
cours d'Athéna. qui la changea en corneille et fit d'elle sa
compagne.) — Une dos Ilyades. — Jeune fille de Thrace.
qu'enleva Hutès, pendant qu'elle célébrait avec ses com-
pagnes les fétos cio Dionysos. — Une des nvmplies à qui
Zons confia l'éducation de Dionysos, dans l'île de Naxos.
GoRONIS n. f. Planète télescopique, n*" 158, découverte
par Knorre, en 1876.
CORONOÏDE (du gr. horônâ, corneille, et eidos, aspect.)
a-lj, S(î dit do cortaincs apophyses quo leur forme a fait
comparer au boc d'une corooillo : Apophyses coronoIdks.
— Encycl. Les apophyses coronoïdes sont chez l'iioniino
au nombro do doux paires : colles des cubitus, situées
Coronille variée : o, fruit.
CorODÎs (réd. de moitié).
292
à la partie antérieure et supérieure de ces os, ot celles
du maxillaire inférieur, situées en avant dos articulations
temporo-maxillaires, et donnant insertion aux muscles
temporaux.
CORONOÏDIEN, ENNE {di-in, en') adj. Qui appartient à
une apophyse ou aux apophyses coronoïdes.
— Cavité coronoidienne. Cavité de l'humérus où se loge
l'apophyse coronoïde du cubitus.
CORONOPORE ou CORONOPORA n. m. Genre de bryo-
zoaires gymnolémates, sous-ordre des cyclostomates, fa-
mille dos'corymboporidés, comprenant des colonies cal-
caires dont le's zoécies sont disposées par séries multiples.
(L'espèce type du genre habite les mers du nord.)
GORONOS. Myth. gr. Fils do Thersandre et petit-fils de
Sisyphe. (Il hérita d'Athamas. dont il était petit-neveu, et
fonda Coronée.) — Fils d'Apollon et de Cbrysorté : père
de Corax et de Laomédon, et roi de Sicyone. — Roi des
Lapithes, fils de Cœnée et père de Léontéc. (U attaqua les
Doriens et fut tué par Ilêraklès.)
CORONULE n. f. Genre de crustacés, type de la famille
dos coromdidés, renfermant les formes dont la couronne,
plus large que haute, est
composée de six pièces.
(Les coronules vivent
sur les baleines, réunies
par groupes étroitement
fixés à la peau.)
CORONULIDÉS n. m.
pi. Famille de crusta-
cés cirripèdes thoraci-
(|ues operculés, comprenant les coronules, xénobalnnes, tu
hicinelles, platylépaaes et autres genres caractérisés par
leurs pièces calcaires mobiles, et leur couronne asymé-
trique. (Les coronulidés vivent, sans exception, sur la peau
des cétacés : baleines, dauphins, etc.) — Uji coronulidk.
COROPHIE (/'i}ouCOROPHlUM (;î-oï«') n.m. Genre do
crustacés, type de la tribu des coropUiinés, comprenant de
petits animaux littoraux n'ayant de pinces didactyles qu'à
une paire de pattes an-
térieures, et qui courent
rapidement dans la vase
à marée basse, dévorant
les mollusiiues et autres
êtres échoués. (On les
trouve sur les côtes de
l'Europe moyenne et
boréale.)
COROPHIIDÉS
Coronille : 1. De profil; î. De dessus.
Corophie longicorne
pi. Famille de crustacés amphipodes, sous-ordre de cre-
vettines, caractérisée par la forme cylindrique du corps
et la disposition des pattes qui permet à ces animaux de
marcher. (Les corophiidés se subdivisent en deux tribus :
corophiini i, podoccrinés.) — Un corophiidé.
COROPHIINÉS n. m. pi. Tribu de crustacés amphipodes»
famille des corophiidés, renfermant les genres coropkie,
c>/}-tophie, essentiellement caractérisés par leurs antennes
inférieures modifiées en pieds et leur dernière paire de
pattes dépourvue de crochets. — Un corophiine.
COROPLASTE {plassf — du gr. korê , jeune fille, et
plassein, former) n. m. Antiq. gr. Modeleur de poupées ou
do tiguiines en terre cuite, en cire, en plâtre, etc.
COROSSOL n. m. Nom vulgaire du fruit du corossolier
ou anone muriqué", donné aussi quelquefois, par exten-
sion, à l'arbre lui-même.
— Encycl. Les corossols, qui portent aussi les noms
d'anojie, astminier, cackiment, chérimoUer, etc., croissent
dans les régions tropicales des deux continents. Leur bois
est utilisé dans les arts industriels; l'écorce, les feuilles,
les fruits sont employés en médecine. Ces derniers sont
souvent alimentaires.
Le corossol hérissé [anona muricata), vulgairement
sapadille, anone hérissée, pomme de camielle, etc., est un
jietit arbre qui, par la taille et le
port, ressemble assez à un poirier.
Ses feuilles sont persistantes, et
ses fieurs, qui se succèdent toute
l'année, ont une odeur agréable.
Il produit dès la troisième année,
et donne, deux fois par an, des
fruits en forme de cœur, qui pèsent
jusqu'à 4 kilogrammes. Ces fruits,
sous une enveloppe vert jaunâtre,
hérissée de pointes molles, ren-
ferment une pulpe fibreuse, char-
nue, blanche, parfumée, d'une
odeur agréable et légèrement aci-
dulé. On les estime beaucoup
comme rafraîchissants; mais on CorossoI:a, fruit coupé,
n'en fait usage que lorsqu'ils ont
atteint leur complète maturité. On les mange crus ou cuits
au four ou dans l'eau, ou glacés comme les marrons ; on
en fait aussi dos crèmes et des beignets. Enfin, on en
obtient une boisson vineuse, agréable et rafraîchissante,
enivrante mémo, mais qui ne se conserve que très peu de
temps, ot ne tarde pas à se transformer en vinaigre. En
médocino, on l'emploie comme béchique, tonique et anti-
scorbutique. La variété à fruit arrondi, plus particulière-
ment appelée pomme de cannelle, a une chair plus fondante,
plus sucrée et plus parfumée. Les feuilles, macérées dans
l'iiuile, servent à faire des cataplasmes maturatifs.
Le corossol écailleux, appelé aussi hattier, a des fleurs
qui ont une odeur forte et désagréable. Ses fruits, moins
estimés que ceux de l'espèce précédente, sont néanmoins
parfumés ot rafraîchissants. Cuits dans l'eau avec du
gingembre, avant leur entière maturité, ils constituent
un bon aliment. Quand ou en mange trop, ils deviennent
laxatifs et causent même des vertiges : on évite d'en
donner aux malades. L'enveloppe du fruit est astrin-
gente. Les graines , les bourgeons et les racines sont
employés, en tisane, contre la dysenterie. Los racines
renferment une matière tinctoriale rouge. Les fouilles
servent à parfumer le rhum.
COROSSOLIER [ro-so-U-é) n. m. Bot. Nom vulgaire do
l'anoiio muriquée.
GOROT (Jean-Baptistc-Camillc). peintre, né à Paris en
1796, mort on 1875.11 fut d'abord destiné au commerce, puis
obtint d'étudier sous Michallon ot Victor Bertin. II lui est
resté quoique chose do son éducation classique. Si juste-
ment épris qu'il fût do la nature, Corot a rarement résisté
293
au busom de peupler ses paysages do quelques fif^ures
invlhologii|uos. U so reudit on Italie on 1825, et y nt un
jtromior séjour do trois aus. Il y rutounia en \SM, et visita
Komo en I84y, mais la plus grande partie do sa vie s'é-
coula dans la farôt do Fontainolileau ou les bois de Ville-
d'Avray. PoCîto à un degré supérieur, il se distingue par
la sérénité do ses ciels do printemps, le cliarnio pénétrant
de l'eau, do l'air, dos lumières voilôos, des brouillards
d'argent, dos forêts, l'idéalisation do la nature vraie et
des paysages. Ses tableaux, fort nombreux, sontaujour-
d'imi très rechorcliés ; on les goûte comme autant de
pages exquises, mais pendant longtemps le peintre eut ù.
compter avec la routine, le i)arii pris et l'injustice.
Citons, parmi ses toilos principales : Diane et ses nymphes
(au musée do Bordeaux) ; une Vue de La Hochelle ; la Toi-
lette ; le Pai/saye du musée du Luxembourg; le Lac de
Némi ; te Èaptéme de Ji^sits-
Chrisl (à Saint- Nicolas -du- "^
Chardonnot) ; le Petit Berger
(au musée de Metz) ; un Saint
Ji^rùine (à l'église de Ville-
d'Avray) ; le Matin et le Soir,
un Paysage, l'iitoile du soir,
Effet de matin , Souvenir de
Alarcouss!/, l'Incendie de So-
dome , Nyynphe jonant avec
l'Amour , Souvenir de Ville-
d'Avray, Dartse de nymphes, les
Bûcherons, Bihlis et les Plaisirs
du soir, danse antique, une de
ses plus belles œuvres.
GOROUBEH, officier syrien,
3ui fut primitivement esclave
u prince liamdanite Seïf-ed-
Daulah Ibn-Hamdan. Kn 358
de l'hégire (968 de J.-C), il
s'empara delà ville d'Alep,d'oû
il chassa Abou-Mealy, îîls de
Seïf-ed-Daulah- Assiégé dans Alep par l'empereur grec
Nicéphoro, il offrit de payer un triout annuel à ce prince,
et parvint ainsi à conserver sa souveraineté. Il fut ren-
versé par un do ses officiers, Bekdjour, qui était devenu
son vizir (366 de l'hégire; 976 de J.-C.). Il mourut en
prison, un peu plus tard.
COROWA, ville d'Australie (Nouvelle-Galles du Sud),
sur le Murray ; 3.500 hab. Commerce de beurre, de fruits
secs et de conserves.
COROYÈRE [ro-ièr') n. f. Bot. Nom vulgaire delà coriaire.
GOROZAL, ville des Antilles (île de Porto-Rico [dép.
de Bayamon]), sur un petit fleuve côtier ; 9.620 liab.
— Ville de la Colombie (Etat de Bolivar), sur un plateau
de savanes, où paissent de nombreux bestiaux; 3.6oo hab.
Exportation considérable. — Ville de l'Amérique centrale
(Honduras britannique), à l'embouchure du rio côtier
Nuevo ; 5.000 hab. Plantations sucricres.
COROZO n. m. Substance vég;étalc, tirée des graines
d'une plante originaire de l'Amérique du Sud ( phytéléplias
à gros fruits). On travaille au tour cette matière, dont la
coloration est blanche. On en fabrique des boutons et
divers objets élégants. (On l'appelle aussi ivoire végétal,
à cause de sa ressemblance avec l'ivoire proprement dit.)
CORP {korp') n. m. Nom vulgaire do l'ombre chevalier.
GORPEAU, comm. delaCôte-d'Or,arrond. et à 13 kilom.
de Beaune, non loin de la Dheune ; 421 hab. Tonnelleries,
vignobles produisant de bons vins ordinaires.
CORPIN n. m. Corset de femme, en usage au xvi* siècle,
et(iui était un corps agrafé sous la robe dont il faisait la
taille. (Il est probable qu'on entendait sous ce nom les cor-
sets sans armature de métal, auxquels les coches de bois
ou les buses en baleine donnaient une certaine rigidité.)
CORPON ou CORPOU n. m. Cinquième chambre, à la tête
de la madrague qui sert à pêcher le thon.
CORPORAL (lat. corporale; de corpus, ori'j, corps) n. m.
Linge bénit nue le prêtre étend sur l'autel, pour y déposer
le calice et l'hostie pendant la messe : Des corporaux.
— Encvcl. Cette pièce de lingerie liturgique, destinée
à représenter le suaire do Jésus-Christ, était, à lori-
gine, beaucoup plus grande
qu'aujourd'hui. Afl'ectantla
forme et les dimensions
d'une nappe, elle se dispo-
sait sur 1 autel, dont elle
habillait presque complè-
tement le dessus, et sou-
vent elle était ornée de bro-
deriesdisposéosen bordure
ou sur son plein, comme
on peut le voir sur le corpo-
rai conservé dans l'église
de Sainte-Fortunado (Cor-
rèze ). Ce rare exemple
d'une pareille broderie do
soie en couleur sur lin date du xv« siècle. Aujourd'hui,
les corporaux no dépassent guère trente centimètres car-
rés, et sont do fine toile sans aucun ornement.
COR^ORALIER {ll-i}) n. m. Boîte dans laquelle on serre
les corporaux. (On dit aujourd'hui nouRSR.)
— Encycl. Autrefois, les corporalicrs étaient des coffrets
de bois ou d'ivoire soigneusement travaillés, ou dos étuis
en métaux précieux, ou encore des custodes brodées. I^es
dimensions sont, on général, de O^.SO do longueur et de
largeur, sur une épaisseur do O^iOG. Beaucoup do ces cor-
poralicrs étaient faits de carton couvert do soie brodée au
métier ou passementéo.
CORPORALISER v. a. Rendre corporel, matérialiser.
CORPORALITÉ (lat. corporalitas ; de corporalis, corpo-
rel) n. f. l^tai. \\i.' ce qui i*st corporel.
— Anton. Incorporante, spiritualité.
CORPORATIF, IVE adj. Qui a rapport aux corps ou cor-
porations : fondation coRron\TiVB. il Esprit corporatif.
Esprit do cori)s.
CORPORATION {si-on — du lat. corpus, oris, mPmo sens)
n. f. Association do personnes ayant dos règles, dos obliga-
tions, des droits, des privilèges qui leur sont communs. iiEn
Angleterre, Conmiunautô civile composée dos habitants
d'uno lo<!alité, à (jui une patente royale a donné lo droit
«l'avoir un sceau, d'acquérir, d'aliéner comme un particulier.
COKOUBEH
CORPS
fSSi^^ë^.
Corporal.
— Encycl. I. A Rome, uu collegium ou co>'pus devait
être composé au moins de trois pi-rsonnes, dont on disait
qu'elles étaient corporati; elles avaient une propriété
commune et pouvaient ôtro représoutées jiar un délégué.
Leur droit était limité, et le pouvoir do former des cor-
porations était restreint. 11 y avait quatre sortes de cor-
jiorations : 1" les corporations de villes, civitates ; 2^ les
(corporations religieuses, collegia do prêtres, dos vestales;
3" dos sociétés officielles, comme les scribas, employés
d'administration ; 4" les corporations de métiers, fabri-
pictores, }iavicularii, etc.
La ghilde gerinauiiiue et Scandinave, association d'as-
surance mutuelle, consacrée par dos festins religieux,
constituée en petite républicjue, se répandit en Gaule
après les invasions. Le collegium romain et la ghilde en-
gendrèrent la corporation.
Dès 630, on constate rexistenco d'une corporation de
boulangers. Une charte de U34 parle des « antiques
étaux" des bouchers de Paris; une autre de 1162 parle
de " lancienneté des coutumes dont ont joui depuis long-
temps les bouchers » et ordonne leur rétablissement. Les
statuts des chandeliers de Paris datent de 1061. La. cor-
poration des cordonniers de Rouen date de Henri I"'.
On trouve, dès lo règne de Louis VI, la corporation dite
la Hanse parisienne de la i7iarc/iandise de l'eau ; elle
grandit jusqu'à Philippe Auguste. Elle avait le privilège
do la navigation sur la Seine et l'Yonne, entre Mantes
et Auxerre. Le marchand forain qui n'était pas » hanse «
était tenu « de prendre compagnie d'un bourgeois hanse i;
celui-ci avait le droit de prendre la moitié des marchan-
dises du forain au prix déclaré. La hanse avait la charge
do l'entretien des chemms de halage, dos cours d'eau,
des ports et quais; puis les attributions de ses magistrats
s'étendent : ils veillent à la garde de la ville, tondent les
cliaînes des rues, ont les clefs des portes, entretiennent
les fortifications, les rues, les fontaines, et perçoivent
les revenus communaux. Le premier administrateur de
la ville s'appelle prévôt des marchands ; l'ancien Hôtel de
ville est la maison des ?}iarchatids. Le sceau est le « scel
de la marchandise de l'iaue " ; et c'est de là que vient la
nef qui se trouve dans les armoiries de la ville de Paris.
IL Toutes ces corporations et hanses étaient moins
occupées de se développer que de prévenir la concurrence.
Les bouchers, qui étaient une corporation des plus an-
ciennes et des plus puissantes, avaient d'abord étal au
parvis Notre-Dame; puis ils se transportèrent auprès du
Châtelet, dans le quartier oii le nom de la Tour Saint-
Jacques-la-Boucherie perpétue leur souvenir. Quand la
famille d'un boucher de la Grande Boucherie de Paris
s'éteint, son étal fait retour à la communauté ; du nombre
de dix-neuf en 1260, ces familles étaient réduites à quatre
en 1529, et, au commencement du xviu" siècle, elles avaient
encore la prétention d'être propriétaires de tous les étaux
de Paris.
Le pouvoir royal voulut englober les corporations, afin
qu'elles ne pussent agir en dehors de son action et afin
do s'en faire une source de revenus. Louis IX mit la main
sur le prévôt des marchands, et en fit l'homme du roi au
lieu de l'homme de la hanse. Il nomma à ce poste
Etienne Boileau (1254), qui obtint des corporations que
chacune établît ses droits en les faisant enregistrer; en
1258, le Livre des métiers était terminé. Les bouchers
seuls avaient refusé de s'y inscrire.
Mais Etienne Boileau avait laissé chaque corporation en-
fler ses prétentions. Alors éclatèrent les contestations sur
lesquelles spécula Philippe le Bel. Lo roi devint le sou-
verain arbitre. Défense aux corporations de s'occuper de
leurs atfaires en dehors de la surveillance du roi; défense
de s'assembler pour délibérer, sans l'autorisation du pré-
vôt des marchands, et en dehors de la présence du pro-
cureur du roi. En 1358, le régent Charles a l'air de pro-
clamer la liberté du travail, en disunt que « tous ceux qui
peuvent faire œuvre bonne peuvent ouvrer dans la ville
do Paris », mais le travail devient un privilège que lo roi
accorde moyennant payement. La royauté multiplie les
obstacles pour arriver à la maîtrise, et double le monopole
des maîtres du monopole royal. Il fallut « acheter le métier
au roi ». Louis XI s'arrogea lo i)rivilègo do créer une
nouvelle maîtrise par corporation, à son avènomont, et do
la donnera qui bon lui semblerait. Il organisa les gens do
métiers en soixante et une bannières, et, par une ordon-
nance do 1467, il réglementa lo travail, on lixa les heures.
Henri III promulgua, en i.'i81, un édit destiné à apjdi-
quor une législation uniforme à toutes les corporations do
France. Henri IV, en 1008, sous prétexte do mettre un
terme à la tyrannie des maîtres, révoqua toutes les créa-
tions do maîtrises antérieures à son avènenuMit. C'était une
excellente spéculation. Los anciennes niaitrises étant dé-
truites, on on créa do nouvelles au profit du roi. Colbcrt
enserra les corporations dans un roseau de règlements
étroits et minutieux.
III. Lo pouvoir royal n'établit point la paix parmi los
corporations, qui étaient en guerre constante. Les plus
puissantes écrasaient les plus faibles. Ainsi, celle des
drapiers, plus forto que celle dos tisserands à façon et
que celle dos foulons, les contraignait à accepter on paye-
ment des marchandises de toutes sortes, au lieu do de-
niers comptants.
Les marchands no voulaient avoir rion do commun avec
les artisans. Les merciers so vantaient d'avoir détaché do
leur corps les tapissiers, qu'ils considéraient comme de-
vant appartenir à la catégorie dos artisans.
A Paris, il y avait six grandes corporations do mar-
chands : les drapiers, les épiciers, los pelU'tiers, les bon-
netiers, les orfèvres. Ils avaient seuls lo droit d'aller, à la
suite du corps do ville, recevoir les princes et do porter
lo dais sur leur této. Jamais los boulangers ni les bou-
chers ne purent prendre part à ces honneurs. Ce ne fut
qu'en 1685 quo les marchands de vin obtinrent ce privilège,
après une lutto longue et onérouso.
Entre les six corps de métier s'élevaient des questionsdo
préséance : les drapiers étaient los premiers. Los épiciers
englobaient los apothicaires. Los merciers étaient les phis
importants par leur nombre, ot ce corps passait pour plus
riclio que los cin([ autres.
Los criours jurés étaient chargés do crlor los choses
égarées, « comme : enfants, mules, chevaux ot autres a.
Lo Livre de la taille do 12y2 mentionne un crieur des
aveugles. Los crieurs représentaient lu publicité; c'était
une ciM'porution riche, très (ronsidèrée, ayant lo monopolo
de la vente du vin A la criée. Lo crieîir pouvait entrer
chez un marchaud do viu, prondro un hanap do sn mar-
chandise, s'installer à sa porto, la faire goûter aux pas-
sants et la vendre. C'était la criée forcée. Les crieurs
jurés annonçaiont los morts ot, eu 1415, ils eurent lo mo-
nopole des pompes funèbres.
IV. Au soin de chaque corporation, on retrouvait le
môme esprit d'exclusivisme ; elle so divisait eu classes, on
castes : les jurés, les maîtres, les ouvriers, les apprentis.
Le nombre des apprentis était fixé : les maîtres tanneurs
et teinturiers no pouvaient en prendre que deux. Pour de-
venir apprenti, il fallait n'être point entaclié de bâtardise.
L'apprentissage se prolongeait jusqu'à neuf ans chez les
baudroyers, dix ans chez los cristalliers, douze ans chez
los patenôtriers. L'année était évaluée on moyenne à vin^t
sous d'argent. Celui qui no pouvait payer eu argent devait
s'acquitteren sacrifiant un nombre égal d'années. Lo règle-
ment permettait d'augmenter la charge : » Plus argent et
plus service peut-il prendre, si faire se peut.» L'apprenti
était un serf, livré complètement à son maître. Tous les
règlements parlent des obligations de l'ajiprenti : il n'y
en a qu'un, celui des drapiers, qui parle des obligations
du maître.
Sorti d'apprentissage, /e compagnon s'appelait c valet » .
A Paris, il ne pouvait être embauché que s'il y avait fait
son apprentissage. Le règlement des foulons exigeait qu'il
fût possesseur au moins de cinq robes. Le compagnon
doit se rendre chez son maître à la pointe du jour, n'en
sortir qu'au soleil couchant. Nulle possibilité, pour le com-
pagnon, de rompre son engagement.
Dans certaines corporations, il no peut jamais devenir
maître. Dans d'autres, il peut le devenir, s'il fait un chef-
d'œuvre qui lui demandera jusqu'à huit mois de travail ;
s'il peut payer à la corporation, à la confrérie, aux gardes
des sommes relativement considérables; s'il peut séduire
ses jurés à force do dîners et de banquets, et si les jurés
de la corporation consentent à se donner un concurrent
et à accepter comme confrère leur valet de la veille. Au
XVII* siècle, les frais du banquet pour un maître drapier
s'élevaient à 3.240 livres. Le pri.x do la maîtrise, en dehors
du banquet, était de 1.200 à 1.500 livres pour un serrurier,
un charpentier, un menuisier. Il y avait peu de chances
d'arriver à la maîtrise pour ceux qui n'étaient pas fils de
maîtres.
Les maîtres eux-mêmes étaient écrasés par les syndics,
jurés, prud'hommes, gardes du métier, visiteurs, etc.,
dont la réunion portait le nom de n syndicat u ou "ju-
rande ». Ils jugeaient les différends, pouvaient même
frapper les membres de la corporation de peines corpo-
relles. Ces fonctions se transmettaient comme héritage.
A la fin du xvii' siècle, Paris comptait 1.551 commu-
nautés d'artisans, comprenant 17.080 maîtres, 38.000 ou-
vriers, 6.000 apprentis.
V. Mais il y avait des métiers qui échappaient à celto
absorption. Des compagnons intelligents et indépendants
allèrent se réfugier au faubourg Saint-Antoine dans une
farouche indépendance. (,}uand, en 1581, Ilrnri III pres-
crivit à tous les gens de métiers do la ville ot des fau-
bourgs de lui acheter des maîtrises, le faubourg Saint-
Antome refusa d'entendre.
Aux états généraux de 1614, le tiers état demanda que
« toutes maîtrises érigées depuis les états tenus dans la
ville de Blois, en l'an 1576, fussent éteintes, sans quo,
par ci-après, elles pussent être remises, ni aucunes autres
nouvelles établies, et fût l'exercice desdits métiers laissé
libre aux pauvres sujets ». Gournay, intendant du com-
merce en 1751, fait entendre sa protestation : « Laissez
faire, laissez passer a contre les monopoles que s'attri-
buaient les corporations. Turgot, par son édit de 1776,
abolit les corporations, maîtrises et jurandes. Il affirmait
que " le droit de travailler était la propriété do tous, et la
première, la plus imprescriptible de toutes «.
Tous les jurés et maîtres se soulevèrent. Los corpo-
rations furent rétablies la môme année. Treize ans plus
tard, l'Assemblée nationale proclamait la liberté du tra-
vail, et la loi du 2-17 mars 1891 déclarait que désormais
o il serait libre à toute personne de faire tel négoce, d'exer-
cer telle profession, art ou métier qu'elle trouverait bon •.
— BiDLioGR.: Etienne Boileau, /e/,ii're(/e« »tt'/tV»\'f. publié
par Depping ; Levasseur, Histoire des classes ouvrières en
Fra7}ce (Paris, 1S59); Chéruol, Histoire de l'administration
monarchique en />(jiice (Paris, 1855); Dareste, Histoire de
l'administration en />«Hce (Paris. 1848); Sauvai, Antiq^iiités
de Paris; Félibien, Histoire de Paj'is ; Lo Koux do Lincy,
Histoire de l'Hôtel de ville de Paris (Paris, 185S) ; Géraud,
le Livre de la taille en ti9'2; O. Lacroix, Histoire des
anciennes corporations, etc., de la capitale de la Not^nandit}
(Rouen, 1850); E. Martin-Saint-Léon, Histoire des corpo-
rations de métiers; Paul Sébillot, Légendes et curiosUés
des métiers.
CORPORATrvEMENTadv. En formant une corporation.
CORPORÉITÉ (du lat. corpus, oris, corps) n. f. Nature
do corps ; état corporel : Quclgucs penseurs ont cru « la
coBPOKÉiTÉ des esprits.
CORPOREL, ELLE {rêV — lai. corpot^lis ; do corpus, ori»,
corps) adj. Qui a un corps, par opposition à si-iritukl :
Dieu n'est point corpoukl. h Qui a rapport au corps orga-
nisé, qui concerne lo corps, qui est appliqué A co corps :
Jn/innités corpokkllus. Punttion conrouKi.i-K.
— hidividu corf}orel. Philos. Corps composé do plu-
sieurs autres qui (orment un tout,
— Anton. IncorporeL Intellectuel, spirituel.
CORPORELLEMENT {rè-le) adv. D'une manière qui
touche, qui alfeoto lo corps : Punir coRroRKLLEMKNT.
— En corps, matériellement, physiquement ; Jtecevoir
le corps de Jésus rt'ellvment, conPonin.i.KMHNT.
CORPORIFICATION OU CORPORISATION [si-on) n. f.
Chim. anc. Condensation dos fluides en uu corps solide.
CORPORIFIER (du lat. corpus, oris, corps, et facerOt
faire. — Prend deux i do suite aux doux prom. pors. pi.
do l'impurf. de l'ind. ot du prés, du subj. : Aous corpo-
rifiions. {tue vous corpori/iiez) v. a. Chim. anc. Donner Ia
consistance solide à un corps fluide : Corpûrihuk le met^
cure. Il On disait aussi cori'ORisku.
— Philos, relig. Faire corporel, supposer, attribuer un
corps à : Certains hérétiques qui cori-ohikiairnt les auges.
Se corporif^er, v. pr. Prondro la cousisiuuco des solides,
former curps.
CORPOU n. m. Pécli. Syn. do corpon.
CORPS ikvr' — lat. corpus, m^mo sons) n. m. Agrégat
d'élémrnts matériels; agglomération do matières formaul
CORPS
an tout distinct : Corps solide, liquide, gazeux. \\ Ensemble
des parties physiques, des organes qui constituent un être
matériel doué de la vie animale ou qui en a été doué : Le
CORPS d'un homme, d'un anitnal. (Se prend souvent en ce
sens par opposition à âme ou esprit.) il Tronc, partie de
1 homme et de la femme qui est comprise entre le cou
et les hanches : Avoir le corps bien fait, mais les membres
trop grêles, il Vêtement ou portion de vêtement qui couvre
la même partie : Un corps de jupe, d'habit, ii Constitution
physique de l'homme, santé : Un corps vigoureux, débile.
Il vie : Un soldat est habitué à faire bon marché de son
corps. Il Corpulence, embonpoint : Prendre d« corps.
— Fam. Homme, personne, individu ; Un drôle de
CORPS.
— Par ext. Partie principale; ensemble considéré in-
dépendamment des accessoires : Le corps d'un violon,
d'un poêle, a Solidité, épaisseur de certaines matières;
consistance ou force de certains liquides, particulière-
ment des boissons alcooliques : Etoffe qui parait avoir du
CORPS. Vin qui prend du corps en vieillissant. \\ Concision
énergique : Le style de Begnard a le corps et le bouquet.
(Ste-Beuve.)
— Fig. Consistance, existence sensible et comme maté-
rielle : L'écriture donne un corps à la parole. (De Bonald.)
— Particulièrem. Corporation : Les corps de métiers.
Le CORPS enseignant. Il Bepas de corps. Repas pris en com-
mun par les membres d'une même compagnie, d'une même
association, il Esprit de corps. Entente, uniformité dans
ta manière de voir et de se gouverner des membres d'une
corporation, ii Corps de ville ou Corps municipal. Ancienne
administration locale qui était formée des oftîciers muni-
cipaux. Il Gra})ds corps de l'Etat, Corps constitiiés, Corps
chargés des fonctions législatives ou gouvernementales
supérieures, comme le Sénat, la Chambre des députés, le
conseil d'Etat, ii Corps administratifs. Sous 1 empire de la
constitution de 1791, Assemblées chargées de ladminis-
tration. (Ils étaient élus pour de tue ans; le roi pouvait
les suspendre; mais l'Assemblée nationale pouvait seule
prononcer leur dissolution. Ils se divisaient en conseils
de département, corueils de district, conseil général de la
camjnune, directoires de département et directoires de dis-
trict.)]\ Corps législatif. Nom donné par diverses consti-
tutions à la Chambre des députés, ii Corps politique. En-
semble des citoyens considérés dans l'exercice de leurs
droits politiques, il Coj'ps diplomatique. Personnel de
toutes les ambassades qui résident auprès d'un même
gouvernement.
— Collection, recueil : Corps des poètes grecs. Corps de
droit civil. \\ Ensemble de règles ou de principes : Corps
de doctrine.
— Anat. Nom de divers organes : Corps caverneux,
CORPS vitré, etc. V. caverneux, vitré, etc. il Corps jaune.
Petite vésicule située dans l'ovaire. Il Corps strié, Masse
grise, située à la base du cerveau de l'homme, et qui
contraste avec la blancheur des parties environnantes.
— Archéol. S'entendait, au moyen âge, pour corsage,
vêtement ajusté porté par les deux sexes. A partir du
XVI* siècle, le corps est une camisole courte, piquée,
sans manches, que les femmes portaient sous leur robe
et qui leur servait de corset, ii Corps d'armure ou Corps de
cuirasse. Au xvi* siècle. Cuirasse avec son garde-rein et
ses tassettes, sans les bras ni les jambes.
— Archit. Corps d'un édifice. Grosse maçonnerie, sans
la charpente et la menuiserie, ii Corps de logis ou de bâti-
ment, Partie principale d'un bâtiment, considérée sans les
ailes ou pavillons. — Corps de logis, Se dit aussi d'une
construction détachée du bâtiment principal.
— Art milit. Nom donné à certaines unités de troupes.
Il Ensemble des officiers et des soldats appartenant à une
arme ou service particulier : Le corps du génie, de l'ar-
tillerie, de l'intendance , le corps de santé, il Corps de
garde, Autref., Troupe qui montait la garde. Auj., Lieu
où se tient cette troupe : Entrer a^i corps de garde.
— Habitudes, Plaisanteries de corps de garde. Habi-
tudes, Plaisanteries grossières, telles qu'on les ren-
contre chez les soldats, il Corps d'élite. Corps formés de
soldats de choix, tirés des autres corps, ii Corps indi-
gènes. Corps de troupes coloniales comprenant des indi-
gènes avec des cadres européens, comme les tirailleurs
algériens, tonkinois, annamites, malgaches, les spahis
soudanais, sahariens, etc. il Corps mort. Dans les ponts
militaires. Grosse poutre qui fait partie de la culée et par
laquelle le pont s'appuie sur la rive, il Corps de support.
Dans les mêmes ponts, Engins de toute nature qui con-
tribuent à supporter le tablier : chevalets, bateaux, ra-
deaux, pilots, voitures, etc. il Corps de siège. Corps de
troupes établi autour d'tme place forte pour en faire le
siège.
— Astron. Corps célestes. Astres autres que la Terre.
— Bot. Corps calleux. Petite protubérance calleuse qui
se trouve â la base du hiJe ou ombilic dans les fèves, les
haricots, les pois et la plupart des graines de légumi-
neuses. II Corps cotylédonaire, Syn. de cotylédon, ii Corps
intermédiaire. Nom donné par les anciens auteurs au bois
ou zone ligneuse des tiges, ii Corps ligneux. Partie ligneuse
de la tige des arbres, comprise entre la mooUo et i'écorce.
Il Corp» vermi formes, Hyn. de vaisseaux moliniformes ou
BS chapelet. V. vaisseau.
— Calligr. Corps d'une lettre. Pleins considérés indé-
pendamment des déliés.
— Chim. Corps simples. Ceux qui ne sont susceptibles
d'aucune décomposition : L'hydrogène est un corps simple.
H Corps composés. Corps formés par la combinaison de
plusieurs corps simples : L'eau est un corps composé.
— Dr. Corps de délit. Preuve malérJello et directe du
délit, objet sur lequel le délit est tombé, comme le cada-
vre dans un meurtre, les serrures brisées dans une clfrac-
tioD, etc. Il Corps de preuves. Réunion de preuves do plu-
sieurs espèces, constituant ensemble une preuve complète.
ï\ Corps héréditaire, Ma^se de biens qui composent une
succession, ii Par corps, En se saisissant de la personne :
Confrainfe par CORPS, il Prwcrfccor/î», Jugement ordonnant
l'arrestation, l'incarcération d'un débiteur.
— Féod. Gens de corps. Personnes soumises à la main-
morto personnelle, ii On disait aussi gens de corsage.
— Fortif. Corps de place. Ensemble des bastions, des
courtines, etc., formant enceinte continue autour do la
place.
— Grav. Partie du burin nui est aiguisée en losange,
considérée au point de vue de ses dimensions.
— Hist. Personne du roi : Gardes du corps.
— UydrauJ. Corps mort, Poutrelles qu'on enterre sur
le bord d'une rivière, avant d'élever la maçonnerie, ii Pièce
de bois, généralement fixée au fond de l'eau par de la
maçonnerie, et qui, émergeant de l'eau, sert d'amarre aux
bateaux.
— Manèg. et fauconn. Avoir du corps. Se dit : !<> Du che-
val quand il a les côtes longues, amples et bien formées;
2'' De l'oiseau quand il est trop gras et qu'il a le vol lourd.
— Mar. Employé souvent pour Coque : Le corps du
7ïavire. il Corps ae la voilure. Ensemble des voiles. (Peu
usité.) Il Corps morts. Ancres de grande dimension, au
nombre de deux au moins, réunies par des chaînes, et
servant à l'amarrage des navires dans les rades. — Chaîne
de ces ancres, ii Bouée de corps mort. Bouée sur laquelle
s'attache le corps mort inutilisé, il Corps de chaudière,
Ensemble d'une chaudière et de tous ses organes.
— Méd. Corps étrangers, Corps introduits accidentelle-
ment dans nos tissus ou organes, ou qui s'y trouvent
sans faire partie de l'organisme ou participer à son fonc-
tionnement.
— Mus. Corps de rechange. Cylindres de diverses gros-
seurs que l'on adapte à un cor, pour en élever ou en
.ibaisser le ton, et jouer ainsi dans le ton voulu, tout en
exécutant comme si le morceau était en ut.
— Numism. Empreinte, figure d'une médaille.
— Pêch. Dans les bateaux de pêche. Partie comprenant
les deux tiers de la longueur totale du bateau, dont je
centre est celui du bateau lui-même.
— Peint. Corps percé. Couleur claire, posée sur une
autre couleur claire.
— Relig. Corps saint. Cadavre d'un saint conservé
comme relique, il Fam. V. corsin.
— Techn. Tige d'une espagnolette, ii Corps de pompe,
Tuyau d'une pompe dans lequel joue le piston, il Coj-ps de
soiide. Ensemble d'allonges, mises les unes à la suite des
autres, il Dans l'industrie du tissage. Groupe de lames
appelées aussi remisses, ou reynisse simple, il Corps vlein,
Montage sur un seul corps, ii Corps de platine. Plaque
métallique sur laquelle sont fixées les dià'érentes pièces
dont l'ensemble constitue la platine des armes à feu
portatives.
— Théâtr. Corps de ballet. Personnel des danseurs des
deux sexes attachés à un théâtre.
— Théol. : Becevoir le corps de iVotre-Seigneur, Commu-
nier. Il Corps glorieux. Etat de perfection où seront les
corps des bienheureux après la résurrection.
— Typogr. Corps d'une lettre. Dimension totale du ca-
ractère, dans la partie qui porte l'œil : Corps de dix, de
douze points, w Corps interrompu ou irréyulier. Ancien
nom des caractères que l'on appellait aussi philosophie,
f/aillarde et mignonne, il Corps de galée, Partie de la galée
couverte par la coulisse.
— Loc. div. : Corps d'une devise, Figure de la devise, par
opposition aux paroles, que l'on appelle âme de la devise.
Il Corps mort ou simplement Corps, Cadavre, corps privé
de vie : Ensevelir, Embaumer un corps. Il Corps sans âme.
Corps privé de vie, 1° Etre ou objet incomplet, dépourvu
de quelque chose d'essentiel : Une armée sans général est
un corps sans âme ; 2" Personne embarrassée, désorientée,
ne sachant que devenir, ii Corps et biens. Les personnes
aussi bien que les propriétés : S'obliger corps et biens.
Xiwire qui a péri corps et biens. Il Corps et âme. Entière-
ment, sans réserve, il C'est l'umbre et le corps. Se dit de
deux personnes que l'on voit toujours ensemble, li Prendre
l'ombre pour le corps. Prendre l'apparence pour la réalité.
Il Faii-e de son corps une boutique d'apothicaire. Prendre
beaucoup de remèdes sans être malade, ii Faire folie, Etre
folle de son corps. Se disent d'une femme qui s'adonne au
libertinage, ii /'a/i'eco/'psrieu/^. Rétablir sa santé, ses forces,
après une maladie longue et douloureuse. (Se dit particu-
lièrement des chevaux qu'on a mis au vert.) ii Faire corps,
Adhérer fortement, ne former qu'un seul objet: Branches
gui font corps ensemble. — Fig. Etre fondu ensemble, ne
former qu'un seul tout, ii N'être qu'un en deux corps. Etre
réunis par les liens d'une étroite alfection. ii Avoir dans le
corps, Posséder comme ressource naturelle ; La réclame
fait passer pour homynes de talent des gens qui n'ont rien
DANS le corps. Il Faire rentrer dans le corps, Obliger à
taire, à supprimer, ii Avoir le diable au corps. Etre mé-
chant, furieux; être d'une vivacité extravagante, il Aro»'
sur le corps. Avoir à subir, être impliqué dans : Avoir
une accusation criminelle sur le corps. Il Passer sur le corps
de. Culbuter et fouler aux pieds : Passer sur le corps
d'u'i régiment enneyni. — Fig. Pour retourner vers l'ancien
régime, il faut passer sur le corps de la France nou-
velle. (Guizot.) Il Tomber sur le coi-ps à quelqu'un. Le mal-
mener, dire beaucoup de mal de lui.
— Loc. adv. : En corps. Toute la corporation réunie, en-
semble et d'un commua accord : Assister en corps à une
cérémonie, w A mi-corps, Par la moitié du corps, ou jusqu'au
milieu du corps : Etre penché À mi-cokps à la fenêtre.
Etre enfoncé À mi-corps dans la vase. Il A bras-le-cojps.
Par le corps avec les deux bras : Saisir quelqu'un À bras-
le-corps. Il Corps à corps. Corps contre corps, en se sai-
sissant l'un l'autre : Lutter corps à corps. — Fig. D'une
façon vive, énergique, pressante : Voltaire attaquait ses
adversaires corps à corps. — Quelquefois, Corps à corps
s'emploie substantivement : Dans les duels à l'épée, les
CORPS À CORPS sont iriterdits. il A corps perdu, Etourdi-
ment, sans réflexion, impétueusement, sans espoir de
retour, li A son corps défendant. Pour se défendre, en se
défendant contre une attaque : S'il l'a tué, c'est k son
CORPS défendant. — Fig. Malgré soi, à contre-cœur : //
faut parler sobrement de soi, et presque i son corps dé-
fendant. (M"* de Sév.)
— Loc. interj. Corps-Dieu, Juron.
— Loc. substantiv. Haut-le-corps. V. haut-le-corps.
— Allus. hist. : Le corps d'un ennemi mort sent tou-
jours bon, Paroles prononcées par Vitellius sur le champ
de bataille de Bédriac. {Dans l'application, elles caracté-
risent le paroxysme d'une haine léroce et satisfaite.)
— Anton. Âme, esprit.
— Encvcl. Art milit. Corps de troupe. On donne le nom de
corps de troupe aux unités s'administrant d'une façon iu-
dcpendanto , comme le régiment, qui on est comme le
type, et dont le commandant est pour ainsi dire le chef de
corps par excellence; mais il existe des bataillons : ceux
do chasseurs à pied, d'artillerie à pied, etc., qui sont
dans le même cas, et qu'on appelle pour cette raison des
bataillons formant corps. De mémo, certaines compagnies,
comme colles d'ouvriers ei d'artificiers dans l'ariillerie, ou
encore les sections d'ouvriers d administration, etc., con-
stituent pour la même raison do véritables corps do troupe.
294
Corps d'élite. On fait valoir à l'actif des corps d'élite
qu'ils sont capables, dans un moment difficile, d'efforts
(lue l'on ne pourrait peut-être pas attendre des corps or-
ainaires. D'autre part, on leur reproche de priver de leurs
meilleurs éléments les corps aux dépens desquels on les
recrute, et que l'on affaiblit ainsi matériellement et mora-
lement. Avec les énormes armées modernes et surtout
l'immense extension prise par les champs de bataille, les
corps d'élite ont beaucoup perdu de leurs avantages.
L armée française a compté des corps d'élite divers
sous les noms de ; gardes du corps, moiisquetai?*es, grena-
diers, voltigeurs, gardes françaises, gardes suisses, garde
royale, garde impériale. Elle n'en renferme pour ainsi dire
plus aujourd'hui. Dans la plupart des armées étrangères,
il s'en rencontre encore. Mais le recrutement ne s'en fait
Î>as toujours aux dépens d'autres corps de l'armée. Les
lommes qu'on y fait entrer sont seufement choisis avec
plus de soin au physique et au moral.
Corps francs. On appelle ainsi des corps de volontaires,
lovés au moment d'une guerre, et en dehors de l'armée
régulière. L'organisation militaire moderne, englobant, en
principe, tous Tes hommes capables de porter les armes,
tend par ce fait même à faire disparaître les corps francs,
dont les éléments de recrutement n'existent plus.
Ce même nom de « corps francs h s'applique aussi à des
détachements spéciaux, constitués momentanément par
une armée régulière et au moyen d'éléments de choix,
en vue de certaines entreprises spéciales- Certains au-
teurs, notamment le général Lewal, ont étudié les moyens
de préparer l'organisation éventuelle de corps francs ou
d'unités franches, dont la formation peut, à un moment
donné, procurer les avantages des corps d'élite sans en
avoir les inconvénients.
Corps expéditionnaire. On désigne par ce nom un corps
constitué spécialement en vue dune expédition, effectuée
généralement en pays lointain. L'unité de commandement,
l'indépendance absolue du commandant en chef, sont des
conditions essentielles à observer. Indispensable aussi est
l'étude préalable topographique approfondie du pays où
doit avoir lieu l'expédition, ainsi que celle des mesures à
prendre pour assurer le ravitaillement opportun du corps
expéditionnaire à tous les points de vue. C'est pour avoir
plus ou moins soigneusement observé ces précautions que
tels corps expéditionnaires, comme celui du Dahomey
on 1892, ont brillamment réussi, et que tels autres, comme
celui de Madagascar en 1895, durent payer très cher leur
succès final.
Corps d'état-major. Ce corps spécial, créé par le ma-
réchal Gouvion Saint-Cyr, ministre de la guerre en 1818,
fiour assurer le service d'état-major, a été dissous par la
a loi du 20 mars 1S80. Il avait été institué en vue de
mettre un terme à certains abus; mais il en fit naître de
bien plus considérables. Son organisation a été modifiée
plus d'une fois pendant les soixante-deux années qu'il a
duré, notamment en 1826. en 1833 et en 1838. En 1869, le
maréchal Niel tenta de le réorganiser, mais sans y par-
venir. A la suite de la guerre de 1870, on se décida, après
huit années de discussions, à supprimer définitivement
le corps fermé, pour adopter franchement le système du
corps ouvert, en vigueur depuis lors. Le corps, qui avait
été constitué tout d'abord à l'elfectif de 545 officiers
(30 colonels, 30 lieutenants-colonels, 90 chefs d'escadrons,
270 capitaines et 125 lieutenants), avait été ramené à 450
en 1826 par la suppression des 125 lieutenants, le nombre
des chefs d'escadrons étant porté à 100.
Corps ai'xiliaires. Ces corps sont constitués acciden-
tellement au cours de certaines expéditions pour venir en
aide à l'armée principale, au moyen d'éléments spéciaux,
ou pour remplir une mission particulière. Tels furent
certains corps indigènes dont la France s'est servie en
Afrique ou au Mexique.
Corps d'armée. Le coj-ps d'année est une grande unité
organique militaire, formée parle groupement de plusieurs
divisions, et dont la création est due à Napoléon I"'. Les
premiers corps d'armée constitués d'une manière définitive
furent ceux de la Grande-Armée, organisée en 1805 dans
les camps des côtes de la Manche. Ce qui caractérise le
corps d'armée, c'est d'être composé de plusieurs divisions,
de comprendre en outre tous les éléments nécessaires
pour entreprendre et mener à bien, d'une manière indé-
pendante, des opérations militaires d'une certaine enver-
gure. Comprenant des troupes combattantes : cavalerie,
artillerie, génie, avec équipage de pont, ambulance, hôpi-
taux de campagne, convoi de subsistances, parc à bes-
tiaux, dépôt de remonte mobile, réserve d'efiets, boulan-
gerie de campagne, etc., le corps d'armée est en mesure
de se suffire par lui-même dans la plupart des circon-
stances qui peuvent se présenter à la guerre.
Depuis 1859, la France avait été divisée en 7 circon-
scriptions militaires, ayant à leur tête un maréclial de
France ou un général de division, et dites commandements
de coi'ps d'armée ou grands commandeynents ; mais cette
organisation ne répondait nullement à celte des corps
d'armée du temps de guerre. C'est par la loi du 24 juillet
1873 que le territoire français a été divisé en régions de
corps d'armée, au nombre do 18, élevé depuis à 19, l'Algé-
rie constituant une région semblable qui en porte à 20 le
nombre total. Ces régions, au chef-lieu desquelles réside
un général commandant de corps d'armée, renferment en
principe, et sauf certaines exceptions, sur leur territoire,
tous les éléments de troupes et services qui constitue-
raient le corps d'armée mooilisé au moment de la guerre.
Leur création a ou pour objet d'assurer éventuellement
à l'armée une mobilisation prompte. La formation d&
guerre normalement prévue est aussi la même, c'est-à-
dire celle à deux divisions d'infanterie, sauf peut-être pour
les e* et 20* corps (frontières de l'Est) et le 19« (Algérie),
qui présentent do (juoi en former trois. V. France.
Voici les territoires qui correspondent aux différentes
régions de corps d'armée :
!«•■ Corps h'armle.
- Pas-de-Calais.
■ Quartier oénéral : Lille.
2" Corps d'armée — Quartier général : Amiens
Aisne. — Oise. — Somme. — Seine (cantons d'Auhervilliers, Noîoy-
le-Sec, Snint-Di-nis, Saint-Ouen. Pantin : tes W, 19', ?0' arrond.
de Paris). — Seine-el-Oise {arrond. de Puntoine).
3" Corps d'armée. — Quartier général : Rouen.
Calvados. — Eure. — Seine-Inri*rieure. — Seine (cantons d'Asniéres.
lioulo'jnc. Clîchy. Courïicvoie, Leva lloiit- Perret. A'eu(//y; les (•',
7", 1j'. 16': arroîtd. de Paris). — Seme-«i-Oise (arrond. «e Mantes
et de Versailiea).
295
4« Corps p'armée. — Quartier général : Le Mans.
Euro -et- Loir. — Orne. — Mayentu-. — Sarthn. — Seine [cantons
. d'Ivryet Sceuur, Vanves, Villejuif : les J«. ô'. 6* iS'. U» arrond-
de Paris). — Seine-et-Oise [arrond. Uc liambouillet)-
5» Corps d'armée. — Quartier aÉNÉRAL : Orléans.
Loiret. — Loir-et-Clier. — Seiiic-et-Maruc. — Yonne. — Seino
[rantonsileCkarenton, Noijcnl-sur- Marne, Mvnlreuil, Stiint'Maui;
Vincennes; les S", 3». ii". JS" arrond. de Paris), — Seine-et-Oiae
(arrond. de Corheil et d'Etanipes).
0» CORPS d'armée — Quartier général : Coalons-sur-Marne.
Artlonncs. — Marne. ~ Meuse. — Meurthe-et-MoBelle (arrond- de
liriey seulement). — Seine {les S». 9 , 17", IS' arrond. de Paris).
7o Corps d'armée- — Quartier général : Besançon.
Ain. — Territoire de Belfort. — Doubs. — Jura. — Hautn-Marne. —
Haute-Saône. — Rhône (les 4» et 5« aiTond. de Lyon; V arrond- dt!
Villtfranvhe : les cantons de l'Arbresle, Condrieu, Limonest, JV/or-
nant, Neuville, Saint- Laurent, Saint-Symphorien, Vaiiyneray).
8« Corps d'armée- — Quartier général : Bourges.
Cher. — Cûte-d'Or. —Nièvre. — Saône-et-Loîre.
9« Corps d'armée. — Quartier général : Tours.
Deux-Sèvres.— Indre.— Indre-et-Loire. — Maine-et-Loire.— Vienne.
10" Corps d'armée. — Quartier général : Rennes.
Ciltea-du-Nord. — Ille-et-Vilaiiie. — Manche.
Il» Corps d'armée. — Quartier général ; Nantes.
Fioistère. — Loiro-Inf^rieur';. — Morbihan. — Vendt-e.
12" Corps d'armée- — Quartier général : Limoges.
Charente. — Corrèze. — Creuse. — Dordogne. — Uaute-Vienne.
13« Corps d'armée. — Quartier général : Clermont-I-'errand.
Allier. — Cantal. — Haute-Loire. — Loire. — Puy-de-Dôme.
Uo Corps d'armée. — Quartier général : Lton.
Drôme. — Hautes-Alpes. — Haute-Savoie. — Isère. — Savoie- —
Basses-Alpes (cantons de Barcelonnette, Le Lauzet, Saint-Paul.
— Rhône (cantons de Givors, Saint-Genis-Laval, Villeurbanne;
et les l'r, ge, 3«, 6" arrond. de Lyon).
15» Corps d'armée. — Quartier général : Marseillx.
Alpea-Maritimes. — Ardèche. — Boiiches-du-Rhône. — Corse. —
Gard. — Var. — Vaucluse. — Baasea-Alpes (moins les cantons de
Barcelonnetle, Le Lauzet, Saint-Paul).
16" Corps d'armée. — Quartier général ; Montpellier.
Aude- — Aveyron. — Hérault. — Lozère. — Pyrénées-Orientales.
— Tarn.
n« Corps d'armée. — Quartier général : Toulouse.
Ariège, — Gers. — Haute-Garonne. — Lot. — Lot-et-Garonne. —
Taro-et-Garonue.
18' Corps d'armée. — Quartier général : Bordeaux.
Basses-Pyrénées. — Charente-Inférieure. — Gironde. — Hautes-
Pyrénées. — Landes.
19» Corps d'armée. — Quartier général : Alger.
Alger. — Constantine. — Cran.
20» Corps d'armée- — Quartier général : Nancy.
Aube. — Vosges. — Meurthe-et-Moselle (moins l'arrond. de Briey}.
A l'étranger, la composition à 2 divisions est adoptée
en Allemagne et en Italie ; l'Autriche a posé comme règle
la formation à 3 divisions, ainsi que l'Angleterre, où
l'organisation militaire diffère d'ailleurs profondément
de celle des grandes puissances continentales. En Russie,
le plus grand nombre des corps d'armée sont organisés on
principe à 2 divisions actives, quelques-uns à 3 et même
un à 5 : celui du Caucase.
Les corps d'armée les plus employés, c'est-à-dire ceux à
2 et 3 divisions offrent des avantages et des inconvénients.
Le dernier système, par suite de considérations d'ordre
tactique, a de nombreux partisans ; mais il est certains
éléments de la question dont il faut tenir compte ; d'abord
l'effectif qui est de 35.000 hommes avec 2 divisions et de
50.000 au moins avec 3, c'est-à-dire une masse bien grosse
à manier pour un seul chef. Ensuite, la longueur de la
colonne de marche sur une seule route : elle est, en for-
mation simple, de 44 kilomètres environ (32 pour les troupes
et le train de combat, 12 pour les parcs et convois) si le
corps est à 2 divisions, et do 57 kilomètres (42 et 15) s'il
est à 3.
En général, lo corps à 2 divisions est le seul dont la
longueur de colonne des troupes ne dépasse pas l'étenduo
d'une étape normale, et qui, par couséquent, puisse se
concentrer et agir dans le courant d'une seule journée.
Les divisions dont il vient d'être (question sont toujours
des divisions d'infanterie. On a aussi constitué quelquefois
des corps d'armée de cavalerie en réunissant plusieurs
divisions de cette arme. (C'est ainsi que Murât commanda
parfois des corps d'armée dont l'effectif atteignait 2u.00()
ou 25.000 cavaliers; mais ce furent do rares exceptions.)
Corps soiis les armes. Un corps organisé quelconque,
quand il se trouve sous les armes, est soumis aux lois
militaires; il est considéré comme faisant partie de l'ar-
mée et relève du ministère de la guerre ou de la marine
(loi du 15 juin. 1889, art. 8).
— Chim. On s 'accorde pour partager les corps do la
nature en deux grandes classes : i" les corps simples, qui
ne sont susceptibles d'aucune décomposition, quelles que
soient les éprouves d'analyse auxquelles on les soumette ;
2" les corps composrs qui, à l'analyse, donnent naissance
à. deux ou plusieurs éléments.
Thaïes, Xénophano, Anaximèno, Heraclite, reconnais-
saient un seul élômout comme principe de toutes choses :
pour le premier, c'était l'eau; pour le second, la torro ;
pour le troisième, l'air; pour le c|uatrièmo enfin, le feu.
Empédocle admit quo ces quatre éléments étaient on réa-
lité distincts; enfin à l'eau, la terre, l'air et le fou, Aris-
iftle adjoignit un cinquième élément, l'étUer.
Cette théorie a subsisté just|u'à la fin du xviiP siècle.
Au XVI» siècle, toutefois, Paracelse avait admis des prin-
cipes différents : le mercure, lo soufre, l'eau, la terro
«t lo sel; puis, malgré Bêcher et Stahl, Boyio mit en
doute la nature élémentaire de la terre, do l'air, de l'eau
et du feu, et, lo premier, il émit cette hypothèse qu'il
pourrait exister un nombre d'éléments beaucoup plus
considérable. A Lavoisier revient l'honnour do justifier
les prévisions do Boylo; il reconnut l'existence do trcnto-
doux corps simples absolument indécomposables par les
procédés chimiques do son temps, ot il en drossa un
tableau auquel il donna lo titre : Substances simples i/ui ap-
partiennent aiuc trois règnes et rju'onpeut regarder commf
les éléments des corps. Depuis Lavoisier, lo nombre dos
corps simples connus s'est considérabhMuont accru ; nous
on donnons ci -contre lo tableau complot, abstraction
faite, toutefois, d'un certain noniltre d éléments rôcomnient
signalés ot encore mal définis. On a fait figurer, à coté
do cha{iiie nom du corps, un symbole qui, dans l'écrituro
chimique, sort à représenter l'élément correspondant.
■ot un nombre qui n'est autre quo lo nombre proportionnel
choisi comme poidij atomique.
CORPS
CORPUS
Et d'abord, on distinguo les corps simples on métallouies
ot int^taux. Les premiers sont en gênerai tornos, mauvais
conducteurs do la chaleur et de l'électricité ; leurs com-
posés oxygénés fournissent des hydrates qui peuvent être
acides ou neutres, jamais basiques. Los métaux, tous
solides (sauf le mercure qui est liquide), présentent un
éclat particulier; ils sont bons conducteurs de la chaleur
et do l'électricité, et leurs composés oxygénés donnent des
hydrates qui peuvent être basiques , acides ou neutres.
Les métalloïdes se subdivisent on cinc^ familles dont la
délinition, basée sur la valence, conduit sensiblement aux
groupements qui avaient été proposés par Dumas, ou 1830.
METALLOIDKS
Fluor. .
Chlore. ,
Brome.
Iode. . .
Hydrogène
F. . . . 19, 11
Cl . . . 35,37
Br. . . 19,76
1. . . . 136,60
Oxygène . .
Soufre. . . .
Sélénium. .
Tellure. . .
S..
Se.
Te.
15.88
78,87
127,8
H. . . 1
Azote ....
Phosphore.
Arsenic. . .
Antimoine.
Carbone . .
Silicium . .
Bore
Argon. . . .
Az. ,
P..
As..
Sb..
C. .
Si. .
B. .
Ar. .
Lithium Li. .
Sodium Na .
Potassium ... K . .
Rubidium .... Rb .
C.Tesium Cs. .
Thallium Tl. .
Calcium Ca. .
MKTAUX
Tantale Ta. .
Vanadium .... V . .
Strontium .
Baryum. . .
Sr. .
Ba. .
87,3
136,8
Glucinium .
Magnésium
Zinc
Cadmium. .
Aluminium
Gallium Ga,
lodium In
Gl. .
Mg.
Zn. .
Cd. .
Al. .
9,08
l.%
64. S
lll.S
Chrome. . . .
Manganèse .
Fer
Nickel
Cobalt
Uranium. . .
Molybdène.
Tungstène.
Cr. .
Mn .
Fe. .
Ni. .
Co. .
V...
Mo.
Tu..
52.iô
54,8
53,9
58.6
58.7
239,8
95,9
183,6
Titane Ti. .
Germanium . . . Ge. .
Zirconium .... Zr. ,
Elain Sn. .
Thorium Th. .
Bismuth Bi. .
Cérium Ce. .
Lanthane La. .
Didyme Di. .
Yttrium Y. . .
Erbium Er. .
Ytterbium. . . . Yb .
Cuivre Cu. .
Plomb Pb. .
Argent Ag . . 107.67
Mercure Hg . . r.i9,8
r.,02
30.96
74,92
119,90
11.97
28,1)
10,94
■ 20,»
182,»
51,1
48.»
72,3
90,4
117,4
231,96
207,5
141.»
138,5
145,»
89,7
166.»
172,6
63,18
206,4
Or.
.... Au .
Ruthiînium. . . . Ru. .
Rhodium Rh .
Palladium. ... Pd..
Osmium Os. .
Iridium Ir. .
Platine Pt. .
101,3
103.2
106.3
190,»
192,»
19V,»
En ce qui concerne les métaux, une classilication basée
uniquement sur la valence serait insuflisante ; il faut tenir
compte de l'ensemble des propriétés chimiques, des rela-
tions d'isomorphisme, etc. L arbitraire entre pour une
bonne part dans un tel classement; aussi de nombreuses
tentatives ont-elles été faites en vue d'établir une clas-
sification générale et rationnelle des éléments. Nous re-
tiendrons plus particulièrement la classification proposée
d'abord par l'ingénieur français de Chancourtois, reprise
et perfectionnée par le chimiste russe Mendéléef. Le ta-
bleau ci-dessous résume cette cassification :
TABLE DE MENDÉLÉKP
11 = 1
/
//
///
IV
///
Az
14,01
P
30.96
7/
0
15.88
S
31,98
Cr
52,45
Se
78.87
Mo
95.9
Te
126,3
/
II
Li
7.01
B
10,9
Al
27.04
Se
43,97
Ga
69,9
Y
89,6
In
113,4
La
138,5
Yb
172,6
Tl
203 ,7
Gl
9,08
C
11,97
Na
22,99
Mg
23,94
FI
19
Si
28
K
39,03
Ca
39,91
Zn
64.8S
Cl
35.37
Ti
48
V
31,1
As
75
Nb
93,7
Sb
119.6
ICu
63,18
Mn
54,8
Br
79,76
Fe Ni 1 Co
55.88 58,56|38,7'.
Ge
72,32
Rb
83,2
Sr
87.3
Zr
90.4
107.66
Cd
111.7
-
Sn
117.35
Ru
Rh
Pd
106.3
Cs
132.7
Ba
136,86
I
126,54
Ce
141,2
I)i
145
Ta
182
Bi
207, 5
-
Tu
183,6
~
U
239,8
-
-
Au
1%,2
HS
199.8
—
rb
206.39
Os
190
Ir Pt
192 194
Th
231.96
1
Los corps se trouvent ainsi rangés par ordre do poids
atomiques croissants, si on lit successivement les lignes
horizontales, dans l'ordre, en allant do la gaucho vers la
droite (ces lignes no sont i>as ici rigoureusement horizon-
tales ; on les a disposées do telle façon «(uo, si on enroule
lo tableau sur un cylindre, les éléments so trouvent
rangés on ligne continue sur uno hélice). On distingue
sept familles (colonnes verticales), dans chacune des-
quelles les corps présentent mémo valonco par rapport
à l'hydrogôno : cotto valonco est représentée successive-
ment par les nombres I, 2, 3, 4, 3, 2, l, ot présente ainsi
uno périodicité très nette, correspondant d'ailleurs ù uno
périodicité analogue dans les propriétés physiques.
Quand on a dressé co tableau, il est arrivé plusieurs
fois qu'un élément do valonco, correspondant à la colonne
dans laquelle il devait prendre place, a fait défaut : on a
dû laisser certaines cases vides. On pense quo ces vidos
sont appelés û. être remplis par des éléments aujourd'hui
inconnus: dos découvertes postérieures A la publication
du ijiblejiu ont, on effet, comblé plusieurs des lacunes :
ainsi, l'élément hypolhéti(tue <]ue Mendéléef désignait
d'avance sous lo non» d'éltabiniinium, a pris corps en
1875, par la découverto du gallium. D'un autro côté, cer-
tains corps do valonco paire forment dos groupes
compacts, dans lesquels los poids atouùqucs varioQt très
peu : ce sont les métaux des groupes du for et du platine ,
pour éviter de rompre l'économie du système, on a dû les
laisser ensemble, dans uno huitième colonne.
— Dr. Corps du délit. Dans son sens propre et exact, le
corps du délit est l'ensomblo des éléments matériels dont
so compose le délit, rensomblo des actes extérieurs et
sensibles qui se rattachent directement au délit et l'ont
préparé ou consommé. ■■ De mémo, a dit io crîminaliste
Ortolan, qu'il n'y a pas d'homme sans ces deux éléments :
lo corps et lo moral, de mémo il n'y a pas do délit sans
dos éléments physiques et des éléments moraux; ce sont
les premiers, dans tout leur onsemblo, qui se nomment
corps du délit. ■■
Quelquefois, dans la pratique judiciaire, on applique
exclusivement la dénomination do « corps du délit » aux
traces physiques du délit, à ses vestiges visibles, et, en
quelque sorte, aux résidus corporels qu'il a laissés après
lui : par exemple, en matière d'assassinat ou de meurtre,
au cadavre de la personne homicidée; en matière d'in-
cendie, aux débris fumants ou calcinés de la maison
incendiée.
— Polit. Corps législatif. Cette expression date, en
France, de la constitution du 3 septembre 1791; elle dé-
signait l'Assemblée législative qui succéda à l'Assemblée
constituante. Sous cette constitution, le Corps législatif et
le roi, considérés l'un et l'autre comme représentants de
la nation, étaient chargés d'exercer le pouvoir législatif.
La constitution du 22 août 1795 divisa le Corps législa-
tif en deux sections : le coiiseil des Cinq-Cents et le conseil
des Anciens. Ces deux conseils devinrent les dépositaires
exclusifs du pouvoir législatif.
Sous la constitution de l'an VIII, issue du coup d'Etat
du 18-Bruinaire, le Corps législatif n'eut plus qu'une
partie du pouvoir législatif : u adoptait ou rejetait les
projets de loi sans les discuter, après avoir entendu les
orateurs du gouvernement et ceux du tribunat.
L'expression de » Corps législatif » disparut à partir de
la charte constitutionnelle de 1814, pour ne ressusciter
qu'avec la constitution du 14 janvier 1852.
Sous le régime de la constitution de 1852, le pouvoir
législatif était, en fait, laissé à la discrétion de l'exécutif;
le Sénat, composé par le chef de l'Etat, exerçait notam-
tamment un droit de contrôle étroit sur les délibérations
du Corps législatif. Le président du Corps législatif était
nommé par l'empereur, qui nommait également les vice-
présidents; ces nominations devaient être renouvelées
tous les ans.
Corps de g'arde (un), sujet fréquemment abordé par
les peintres flamands.
Parmi les nombreux Corps de garde peints par Teniers.
nous signalerons : le Corps de garde de la collection
Galliera ; ce-
lui du musée
d'Amsterdam ,
grand tableau
daté de 1641,
et (jui a fait
partie de la
collection Lor-
mier; — une
toile du musée
de Dresde ; —
un Corps de
garde de la mi-
lice bourgeoise.
du musée do
Munich;~une
belle peinture
du musée de
Saint-Péters-
bourg ; — un
tableau du mu-
sée de Madrid.
Sous prétexte
do représenter
saint Pierre
re/iiant Jésus-
Christ, Te-
niers a peint
Slusieurs fois
o véritables
Corpsdegarde,
où les personnages du Nouveau Testament jouent un rôlo
très secondaire. Une do ses meilleures compositions en
co genre se voit au Louvre.
Parmi les autres artistes qui ont représenté des Corps
de garde, nous nommerons : Govaert Flinck (Munich),
lo Caravage (Dresde), A. van Maas (Louvre), J.-B. Lo-
prince (Louvre), Jean Le Ducfj (Louvre), Jacouand (Salon
do 1857), Meissonior (Kxposition univorsolle do 18G7),
Docamps (Salon do 1834), dont l'œuvro ost hors de pair.
Corps, ch.-l. do cant. do l'Isère, arr. ot à 45 kilom. do
Grenoble, près du confluent du Drac ot do la Souloise;
1.201 hab. Carrières do marbre noir; commerce do graines
fourragères ot de vins; velours. Corps souffrit beaucoup
pendant les guorros do religion. — Lo canton a li connu.
et 4.395 hab.
CORPS-NUDS, comm. d'Illo-ot-Vilaino, arr. et ù. I5 kil.
de Hennés, prés do l'Iso, affl. do la Seiche: l 880 hab.
Ch. do f. Ouest. Etangs; pierres calcaires; moulins.
CORPULENCE (tanss — lat. corpulentia) n. f. Ampleur
plus ou moins considérable du corps humain : les êtres
apathii^ues prennent de la corpulknck. (Viroy.) [So dit
quelquefois des animaux.]
CORPUIXNT (/ci'i\ ENTE [lat. corpulentus; de corpus,
corps] adj. Qui a uno forte corpuleuco : Uommc cobpc-
LKNT. /-V'mHie CORPCLESTE.
Corpus, mot latin qui signiHo corps, ot qui a été donné
pour titro à des recueils concornant uno mémo matiôro,
uno mémo doctrine.
— Encvcl. Il existe un Corpuspoetarum latinonim j[1833),
recueil dos poètes latins; un Cornus scriptoritm historir
Uyzantinr, recueil des historiens do Byzanco.
Lo Corpus juris civilis, recuoils do droit civil, com-
Srond : 1* lo Code. Codex Justinianus ou Constitutiones
0 l'année 529 ; 2» lo Digeste ou Pandecles. opinions puisées
dans les jurisconsultes antérieurs AJustinion (53^); 3* le
Deiisième code (Cotlcr repetit,v pr^vlvctionis): A'> los /»ij/t-
tutionSf Instituts ou InstituteSf manuel pour ronseiguemoui
Corps liv i. 11 :' U' . ; lu-tu
daprcs Ltecampii.
CORPUS-CHRISTI — CORRECTIF
du droit; 5° les Novelles {IVovellx constitutiones), édits
des empereurs postérieurs à Justinien jusqu'en 5G5;
ô» YEpitome ou Abrégé de ces rnêmes A^ovelles ; 7" enfin.
[es Libri feudorum ou Lois féodales des Lombards. G oiUo-
fredus a, le premier, donné à ce recueil le nom de Corpus
juris civilis, et en a fait la première édition en 1583.
Le Corpus Juris civUis a été ainsi nommé par opposition
au Corpus juris canonici, composé du Décret de Gratien,
des Décréiales de Grégoire IX, du Sexte, des Extrava-
gantes de Jeaji XXII, et des Extravagantes communes,
imprimés pour la première fois en 1499-1502, ils ont été
souvent réimprimés avec gloses et commentaires.
Le Corpus inscriptionum Grœcarum. recueil des inscrip-
tions grecques, a été rédigé, sous la direction de Bœckli,
puis de Franz, aux frais de l'académie de Berlin (Berlin.
1828). Depuis a été entrepris le Corpus inscriptionum Atti-
carum, sous la direction de Kirchoff, Ditienberger et
Kôhler.
Le Corpus inscriptio7ntm Latinarum est l'œuvre égale-
ment de l'académie de Berlin, qui on a commencé la
publication en i863, sur l'initiative de Mommsen.
Le Corpus ijiscriptionum Serniticarum , commencé on
1867 par Ernest Renan, Longpérier, Waddington, de
Saulcy, Halévy, de Sainte-Marie, sous les auspices de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres de Franco,
contient des inscriptions pliéniciennes, hébraïques, ara-
méennes, carthaginoises, cypriotes, etc.
GORPUS-CHRISTI, ville des Etats-Unis (Etat de Texas),
sur la baie de Corpus-Christi ; 4.610 hab. Place de commerce
prospère ; station balnéaire. Corpus-Cliristi, point de dé-
part du chemin de fer du Texas méridional, est le contre
d'exportation non seulement de la partie méridionale du
Texas, mais de la partie nord-est du Mexique.
Corpus Christi (corps du Christ) [fèti; du Corpus ou
DD], fête religieuse solennelle, en Espagne. Au xvm* siècle,
la procession du Saint-Sacrement était accompagnée,
chez les Espagnols, de g:randes réjouissances populaires
et suivie de représentations théâtrales. V. autos sacra-
MENT.iLtS.
CORPUSCULAIRE {sku-lèr') adj. Qui a rapport aux cor-
puscules, aux atomes.
— Philosophie corpusculaire. Système dans lequel on
explique les phénomènes par le mouvement, le repos, la
position des corpuscules. V. atome.
CORPUSCULE ( 5 A' ((/■ — lat. corpuscuhun ; d'iTn'm. àe corpus,
corps) n. m. Atome, corps d'une petitesse extrême : C'est
surtout dans la mer qu'on observe un monde infini de corpus-
cules/j/iosp/ioWçue*. (Bern. de St-Pierre.) Il Particulièreni.,
Fragment de matière qui voltige habituellement dans l'air
â l'état de poussière, et qui n'est visible à l'œil nu que
lorsque le soleil l'écIaire directement dans un endroit
plus ou moins obscur.
— Encycl. Bot. Ce mot a été appliqué par R. Brown aux
organes reproducteurs qui occupent chez les gymno-
spermes la partie supérieure du nucelle, au fond de la
chambre pollinique ; chaque corpuscule comprend une
volumineuse oosphère, que surmonte une rosette de quatre
petites cellules ménageant entre elles un étroit canal; le
corpuscule des gynospermes est homologue à l'archégonc
des cryptogames vasculaires.
CORPUSCULEUX (shi-leih, EUSE adj. Se dit d'un ver à
soie qui contient des corpuscules.
CORPUSCULISTE Iskii-lissl') n. m. Partisan de la philo-
sophie corpusculaire.
COEîPUS DELICTI (mots lat. sîgnif. corps du délit)^ objet
qui prouve l'existence du délit. (Dans la comédie des Plai-
deurs, lorsque Petit-Jean exliibe les pattes du chapon que
le chien Citron a mangé, il montre au jugfi le corpus delicti.)
CORRADO (Quinto Mario), humaniste italien, né à Oria
(Terre dOtrante) en 1508, mort en 1575. Ordonné prêtre, il
s'occupa surtout de linguistique et entra en correspondance
avec les premiers savants de son siècle, Muret et Paul
Manuce, qui louent sa grande érudition. On lui doit des
Epistolas (1565) ; De lingua latina libri duodecim (1569J ; Be
copia latini sermonis (1582).
CORRADOEUE n. f. Syn de PoLYSiPHOME, genre d algues.
CORRADOUX n. m. Mar. V. couradoux
CORRAL n. m Dans l'Amérique du Sud, Enclos dans
lequel les gardiens refoulent les troupeaux de bœufs, ou
de chevaux, pour les marquer, les compter, etc. (Ce mot a
été appliqué, dans l'Inde, aux enceintes destinées à empri-
sonner les éléphants sauvages qu'on veut capturer, et à
l'ensemble des opérations exigées par leur capture.) On
dit aussi KRAAL. Il Cour attenant aux arènes tauromachiques.
GORRAL Falso, bourg des Antilles (île de Cubafprov.
de Matanzasj) ; 8.000 hab. Canne à sucre, rhum.
GORRAL Wuevo, comm. des Antilles (île de Cuba
[prov, de Matanzas]) ; 13.000 hab. Centre commercial.
CORRAL-DE-ALMAGUER, ville d'Espagne (Nouvello-
Castiile fprov. de Tolèdej), sur le Riansarès, sous-affluent
du Guadiana ; 4.H00 hab. Moulins, fours à plâtre, tuileries,
distillation d'eaux-de-vie.
CORRALES (Los), village d'Espagne (Vieille-Castille
fprov. de Santander]}, dans la vallée de Buelno ; 2.400 hab.
Les eaux appelées Caldaa de Besaya sont aux environs.
— Comm. d Espagne (Andalousie [prov. do Sévillo;). près
d'un affluent du Genil ; 2.700 hab. Eaux minérales'.
CORRALES, comm. d'Espagne {Léon [prov. do Zamora]),
sur un affluent du Douro ; 2.250 hab. — Comm. des Etats-
Unis do Colombie (départ, de Boyaca) ; 3.500 hab.
GORRALILLO, bourg dos Antilles (île de Cuba ^prov.
de Sania-Clara]) ; 9.000 hab. Tanneries.
GORRARO ou GORARIO (Antoine), cardinal Italien, né
à Venise en 1359, mort à Padoue on 1445. Il devint évoque
d'Osiie, et reçut le chapeau de cardinal do Grégoire \II,
son oncle, qui l'envoya comme légat en France et en Alle-
magne. II fut un des fondateurs delà congrégation do Saint-
Georges in Alga, à Venise. Ses ouvrages sont perdus.
CORRASION n. f. Nom par lequel de Richthofen désigne
l'usure et le polissage des roches par le sable que le vent
déplace et entraîne. (Los roches qui subissent l'action do
cet agent finissent par présenter dos surfaces que l'on
croirait émaïUéos.)
CORRE ou CORRET (ko-rè) n. m. Filet qu'on laisse aller
au courant de l'eau, tout en le maintenant à l'aide de
cordes, et i\ne l'on ramène ensuite à son point de départ
en le halant â l'aide do ces cordes.
GoRREA (D. Payo Ferez), général portugais, né vers
1210, mort en 1275. 'il entra dans l'ordre do Saint-Jacques,
et passa sa vie à combattre les musulmans, d'abord en
Portugal, puis en Espagne au service de Ferdinand III.
Il contribua puissamment à la prise de Séville(i248), après
un siège de treize mois, retourna en Portugal en 1250 pour
aider Alphonse III à achever de conquérir l'Algarve, et
soumit, en 1255, les Maures de Xérès, de Lebrixaetd'Arcos.
II mourut avec la réputation d'être le premier capitaine
de son temps.
CoRREA (Louis), historien espagnol du commencement
du XVI* siècle, fit partie do l'armée qui enleva la haute
Navarre à Jeanne d'Albret, et écrivit l'histoire do cette
conquête : Conquista del reyno de Navan'a (1513).
GORREA (Thome). poète et grammairien portugais, né
à Coïmbre en 1537, mort à Bologne en 1595, alla professer
en Italie, où il acquit une grande réputation comme ora-
teur et comme poète. Ses principaux ouvrages sont ; De
elegia (1571) ; De conficiendis epigrammatibus (1590) ; De elo-
quentia (1591) ; De prosodia ; etc.
GORREA (Diego Alvarez), aventurier espagnol, né en
Galice, mort en 1557. Il partit pour le Brésil en 1510, sur
un bâtiment qui lit naufrage à l'entrée de la baie de San-
Salvador, parvint à se sauver et fut accueilli par les Tu-
pinambas, qui lui donnèrent, à cause de sa carabine, le
nom de Caramuru (Fils du tonnerre, ou, selon une autre
version, l'Homme à l'arme mystérieuse). Correa apprit la
langue des indigènes, prit leurs habitudes çt épousa la
tille d'un chef. V^ors 1534, Coutinho, ayant pris possession
du pays au nom de Jean III, trouva dans Correa un habile
interprète. Lors du massacre de Coutinho et de ses com-
pagnons, il échappa à la mort, et, quand Thome de Souza
jeta les i'ondements de la ville de San-Salvador (1549),
Correa lui servit d'intermédiaire avec les indigènes. L'his-
toire de Correa est devenue l'objet d'une tradition légen-
daire, qui a embelli ses aventures et celles de sa femme
Paraguassu (la Grande-Rivière), et a servi de thème à une
sorte de composition épique, très populaire au Brésil.
Correa (Gaspard), historien portugais, mort àGoa en
1560. On lui doit une intéressante Historia da India, qui
s'étend de 1497 à 1550.
GoRREA de SaA ou DE Sa BenaviDES (Salvador),
amiral portugais, gouverneur du Brésil, né on 1594, mort
en 1688. Après avoir pris une part active à l'expulsion des
Hollandais du Brésil, il battit, à Palingarta, les rebelles
qui menaçaient le Paraguay (1635), et devint gouverneur
général de Rio de Janeiro, puis, en i64i, gouverneur
général du Brésil. Il commanda la flotte destinée à protéger
le commerce portugais dans les mers du sud, puis, de 1641
à 1C51, tit entrer toute la côte occidentale de l'Afrique méri-
dionale sous la domination des Portugais. Il retourna, un
peu plus tard, au Brésil(1658-166i). A son retouràLisbonne,
il fut calomnié par ses ennemis et condamné à un exil de
dix ans en Afrique. Du moins put-il passer ses dernières
années au Portugal, après avoir proposé sans succès à la
Cour l'exploitation des mines d'or qui venaient d'être dé-
couvcrti_'s dans la province de Minas-Gerâes.
GoRREA Bahreïn (Antonio), capitaine portugais, qui
vivait dans la première moitié du xvi" siècle. Il se dis-
tingua d'abord au siège do BenLam vers 1520, puis conclut,
au nom du Portugal, un traité d'alliance avec le roi du Pé-
gou. Envoyé ensuite dans le golfe Persique, Correa y con-
quit les îles Bahreïn, et, en sou von iu de cette heureuse con-
quête, ajouta â son nom celui de Batirein ou Baharem.
Camoëns parle, dans ses Lusiades, des hauts faits de Correa.
GORREA DE LacERDA (Fernando), écrivain portugais
du xvu* siècle, publia, sous le pseudonyme do Leandro
DoKKA Cacerks, un ouvrage sur les causes qui amenè-
rent la déposition d'Alphonse VI de Portugal. Il a pour
titre : Catastrophe de Portugal na deposiçao del rey D.
AlfonsQ Vî, etc. (1669), et a été traduit en français.
GORREA DA Serra (José-Francisco), savant portu-
gais, né â Serpa (prov. d'Alemtejo) en 1750, mort en 1823.
Entré dans les ordres et devenu secrétaire de l'académie
de Lisbonne, il se vit dénoncer à l'Inquisition pour des
écrits sur les sciences exactes et naturelles, la législation,
riiistoire, la littérature, passa en France, et, de retour en
Portugal, dut encore fuir, mais, cette fois, comme suspect
de jacobinisme. Il se réfugia en Angleterre (1792). Plus
tard, il n'en fut pas moins secrétaire d'ambassade à Lon-
dres et ministre plénipotentiaire à Washington. Ses écrits
consistent en mémoires insérés dans divers recueils pério-
diques anglais, français et américains. Nous citerons, no-
tamment : Coup d'œil sur l'étal des sciences et des lettres
pendant la seconde moitié du xv!!!' siècle, dans les « Ar-
chives littéraires de l'Europe", où il a donné également
d'intéressants mémoires sur l Agriculture des Arabes en
Espaqne, et sur les Vrais Successeurs des Tejnpliers.
CORRÉAL, ALE, AUX adj. Qui est soumis à l'obligation
de la corréalité.
CORRÉALITÉ (du prof, cor, et do réalité) n. f. Dr. roni.
Lien entre plusieurs créanciers ou plusieurs débiteurs, tel
que chaque créancier avait le droit do se faire payer toute
la dette ou que chaque débiteur était obligé de la payer en
totalité, mais que. le payement étant effectué, la dette était
éteinte d'une manière absolue, tant à l'égard des autres
créanciers qu'à l'égard des autres débiteurs.
— Enxycl. Les autres modes d'extinction des obligations
produisaient, en général, les mêmes efl'ets que le payement.
La corréalité (ou solidarité) était l'exception ; en règle gé-
nérale, quand il y avait plusieurs créanciers ou plusieurs
débiteurs, l'obligation était conjointe et se fractionnait par
parties égales entre créanciers ou débiteurs. Los sources
ordinaires dos obligations corréales étaient la slipulatio,
Vexpensilatio, le testament. Pour la corréalité active (entre
créanciers), toutes les interrogations, dans la stipulation,
devaient précéder la réponse ; pour la corréalité passive
(entre débiteurs), il fallait que le stipulant ofit interrogé
tous les débiteurs avant do recevoir aucune réponse. Dans
la corréalité, l'obligation, multiple par les sujets, était
donc unique par l'objet ; do là découlaient ses divers cATets.
Elle ne donnait pas par ello-mêino le droit aux créanciers
oorréaux (correi slipulandi) do se faire rembourser pour
296
partie par le correus payé pour le tout ; ni au débiteur qui
avait payé le tout de rc'courir contre les autres débiteurs
corréaux {correi promittendi) pour se faire indemniser.
Pour qu'il en fût ainsi, il fallait qu'il existât un lien de
société ou do communauté d'intérêt fournissant une actiou
à la personne intéressée.
GORRÉARD 'Alexandre), ingénieur-géographe, né à
Serre (Hautes-Alpes) en 1788, mort à Avon (Seine-et-
Marne) en 1857. C'est un des dix survivants de la Méduse,
et il est, avec le chirurgien Savigny, le plus connu. Tous
deux publièrent, à leur retour en France, une relation du
naufrage qui donna à Géricault l'idée de son tableau.
Corréard se fit ensuite libraire, édita contre le gouverne-
ment de la Restauration de nombreux pamplilets, fut
condamné pour délit de presse et perdit son brevet en 1822 ;
puis il consacra ses loisirs à écrire diverses brochures
sur des questions industrielles, sur les canaux, les che-
mins de fer, etc. — Son frère, Joskph, né en 1792, mort
à Paris en 1870, fut à la fois écrivain et libraire, et fut
l'éditeur du « Jour-
nal des sciences .|(!'
militaires ". l'iv "
CORREAU(A-o-ro)
n. m. Bateau qui
servait autrefois à
décharger les na-
vires.
CORREAU {ko-
ru), COUREAU et
COUREIL (rèy') Correati.
[ rad. courir] n. m.
Archéol. Vieille expression de serrurerie, en usage depuis
le xvi° siècle et désignant nue barre qui formait verrou eu
passant par des anneaux.
CORRECT, ECTE Irt'kt' — du lat. corrigera, supin correc-
tum, corriger) adj. Cliâtié, pur, exempt de fautes contrôles
règles ou le goût : Style, Dessin correct, n Par ext. Con-
forme aux règles de la bienséance, aux usages mondains :
Procédés CORRECTS. Il Qui a : 1" De la pureté dans ses
œuvres : Ecrivain, Peititre correct ; 2" De la correction
dans sa tenue, ses manières, etc. : Gentleman coRRiiCT.
— Fig. Juste, fidèle, exact ; Description correcte.
— Adverbial. D'une façon correcte : Il faut parler cor-
rect. (M"" de Sêv.) [Inusité.]
— Syn. Correct, exact. Le premier marque surtout l'ob-
servation scrupuleuse des règles : un écolier a fait un
devoir correct, quand le maître n'y trouve pas une faute.
Exact se rapporte plutôt à la forme générale du discours ;
un auteur est exact quand il peint les objets de manière
à en donner une idée vraie, quand il sait approprier le ton
à la nature même des choses. Exact a encore le sens do
vrai ; mais, alors, il n'est plus synonyme de correct.
— Anton. Fautif, incorrect.
CORRECTEMENT (/rÂ:) adv. Dune manière correcte.
— Anton. Incorrectement.
CORRECTEUR, TRICE {)'êk' — lat. corrector, trix, mémo
sens) n . Personne qui corrige : Un sévère correcteur, il Au-
trefois, dans les collèges. Employé chargé de fouetter les
écoliers: De mon temps, le correctevr était encore un vivant
souvenir. (Balz.)
— Dr. anc. Correcteur des comptes. Officier de la chambre
des comptes, chargé de vérifier les comptes.
— Hist. rom. Magistrat provincial, chargé sous l'em-
pire, do maintenir l'ordre et de surveiller les édifices.
— Hist. rel. Supérieur, supérieure dans certains ordres
monastiques, tels que les minimes, le tiers ordre de Saint-
François de Paule, etc. ii Canoniste chargé de diriger la
correction du décret de Gratien.
— Physiq. Correcteur gazométrique, Instrument ayant
pour çbjet de faire connaître mécaniquement quel serait
le volume d'une quantité de gaz donné, s'il était ramené
à la température de o degré et à la pression de 760°"°.
— Télégr. éloctr. Correctrice ou adjectiv. Boue correc-
Irice, Houe qui, dans l'appareil Hughes, est solidaire de
la roue des types, et amène celle-ci dans sa position normale
pour l'impression.
— Typogr. et libr. Personne chargée de lire les épreuves
et de c'orriger ou de signaler les fautes au moyen de signes
conventionnels.
— Enctcl. Hist. rel. On a appelé co^'rectores romani les
commissaires (^cardinaux et docteurs) chargés, en 1566, par
le pape Pie V de diriger la correction du décret de Gratien.
Cette commission numérota les canons du décret, sépara
dans le texte la doctrine propre à Gratien, corrigea et com-
pléta les citations, puis revit les autres parties du Corpus et
les expurgea des gloses qui passent pour théologiquement
répréhensibles. Ce travail fut achevé sous Grégoire XIII.
— Typogr. Le correcteur est le plus précieux auxiliaire
des écrivains et des imprimeurs. Aussi bien les plus cé-
lèbres d'entre eux furent-ils toujours unanimes à recon-
naître son mérite. C'est ainsi qu'après Firmin-Didot ,
P. Larousse appelait les correcteurs ses n collaborateurs
les plus chers ", et que V. Hugo n'a pas dédaigné de
rendre un juste hommage à ces u modestes savants », si
habiles à n lustrer les plumes du génie ».
En effet, le correcteur, chargé d'assurer l'application des
règ:lcs de l'orthographe et de la typographie, doit à la con-
naissance complète do ces règles joindre une érudition
aussi étendue que variée, le mettant en mesure de réparer
les défaillances de mémoire, les citations fautives, les
lapsus calajni, la ponctuation inexacte, en un mot les
erreurs de tonte sorte qui échappent aux auteurs. On ne
saurait, dès lors, s'étonner de voir figurer au livre d'or de
cette profession des noms comme ceux d'Erasme, d'Œco-
lompade, de Michel Servet, de Proudhon et de tant d'au-
tres, qui préludèrent, par la lecture des épreuves, aux
chefs-d'œuvre dont ils devaient, dans la suite, enrichir la
littérature et la science.
CORRECTIF, IVE (rck' — du lat. coïvec/us, corrigé) adj.
Qui a la vertu do corriger, qui est fait pour corriger ; Châti-
ments CORRECTIFS.
— n. m. Ce qui corrige, neutralise, tempère : Le sucre
est le CORRECTIF des acides.
— Fig. Adoucissement, restriction qui corrige, qui rend
moins dur, moins excessif: La prodigalité de certains fils
sert de correctif à l'avarice de certaitis pères.
— En T. de méd.. Substances (mucilage, corps gras,
sirop) qu'on introduit dans certains médicaments, pour
eu neutraliser l'effet nuisible ou désagréable.
297
CORRECTION {ri--ksi — lat. correctio, mômo sons) n. f.
Action do rootilior, do moditier on bion : La corkkction
d'une (iiitf ei-rom-e. La cokrection des abus.
— Correctif, ti'inporaniont : A côté dr Montcsgui-^u, j'ai
voulu lire du ÀJachiavcl : c'en est la vraie réfutation, ou du
moins la vraie cokrkction. (Sto-Bouvo.) [Feu usité.]
— Pur oxt. Cliîitimont, poin» : CoRUKrTiON J7ianuelle.
Il Roprimaudo, admonition : Une cokrkction charitable.
Il Autorité, pouvoir do corriger, do roprimander, do châ-
tier : La CORRECTION des enfants appartient au père.
— Fig. Justice exacte; respect de ce qui est bien.
— Sauf correction, Jusqu'à preuve du contraire, à moins
d'erreur.
— Astron. et mathém. Quantité dont il faut augmenter
ou diminuer certains résultats obtenus par l'observation
directe ou par dos calculs basés sur l'ooservation, pour
corriger l'erreur duo à l'imperfection ou à l'insuffisauco
de cotte observation.
— Dr. Correction patertielle, Droit que la loi reconnaît
A un p<>re de faire détenir son tîls pendant un temps dé-
toruiiué. Il Correction judiciaire, Peine de détention dans
une maison dite de correction, il Maison de correction.
Lieu de détention oii l'on enferme, par autorité publique,
les personnes dont la conduite est déréglée, et, plus parti-
culièrement, les enfants convaincus d un crime ou d'un
délit, mais acquittés comme ayant agi sans discerne-
ment.
— Dr. anc. Bureau où travaillaient les correcteurs des
comptes.
— Liitér. et b.-arts. Forme exacte et pure, absence de
fautes, d'écarts : Correction du style, du dessin.
— Mar. et nav. Correction d'un compas. Opération con-
sistant à réduire ses déviations au moyen d'aimants. (C'est
la correction par compensation.) j] Correction des rivières.
V. NAVIGATION fluvialo.
— Par ext. Observation scrupuleuse des usages, des con-
venances : Procédé qui manque de correction.
— Pharm. Opération c|ui consite à mitip^er la trop
grande énergie d'un médicament, en lui adjoignant un
correctif.
— Rhétor. Figure par laquelle l'orateur se reprend lui-
même, soit pour corriger ce qu'il a dit, soit pour enchérir,
comme dans ces plirases : Je l'aime ; que dis-je, aî^ier .' Je
l'idolâtre. Son courage... je me trompe : son audace...
— Télégr. électr. Came de correction. Celle qui, dans
l'appareil Hughes, fait avancer ou reculer la roue correc-
trice d'une quantité déterminée,
— Théâtr. Recevoir une pièce à correction, L'admettre
À la condition que l'auteur y fera certains changements.
— Typogr. Travail du correcteur qui indique les fautes
ou les changements à faire dp.ns une épreuve imprimée,
avant le tirage détinitif : La correction d'une première
épreuve, d'un bon à tirer, de la tierce, il Rectifications,
changements indiqués sur un manuscrit ou une épreuve :
Epreuve chargée de corrkctions.
— Syn. Amendement, réforme. V. amendement.
— Anton. Incorrection.
— Encycl. Dr. Maisons de correction. Dans le système
Îténitentiaire français, la maison de correction tient le mi-
ieu entre les maisons d'arrêt, spéciales aux prévenus do
délits, les maisons de justice, réservées aux accusés de
crimes, et les maisons de détention ou de force, dites aussi
« maisons centrales ", qui reçoivent les condamnés aux
peines afttictives et infamantes prononcées par les cours
d'assises.
Les maisons de correction ont une triple destination.
D'une part, elles servent de lieu de détention : i» pour les
mineurs des deux sexes (jue leurs pères et mères font en-
fermer d'après les dispositions sur la puissance paternelle ;
2" pour les mineurs détenus judiciairement ou condamnés,
selon les termes des articles 66 et 67 du Code pénal.
D'autre part, les maisons de correction sont affectées
par l'article 40 daCode pénal à l'emprisonnement de police
correctionnelle ; mais, en pratique, les condamnations
correctionnelles ne s'exécutent pas dans des maisons spé-
ciales de correction : quand Temprisonnement s'élève à
plus d'une année ( " à plus d'un an et un jour », dit la loi
du 5 juin 1875), il se subit dans les maisons centrales, qui
sont ainsi à la fois maisons de force pour les condamnés
aux peines afflictives et infamantes, et maisons de correc-
tion pour les condamnés à l'emprisonnement; quand l'em-
prisonnement ne dépasse pas une année (» un an et un
jour ", d'après la loi du 5 juin 1875), il se subit, d'ordinaire,
dans les maisons de détention préventive, c'est-à dire dans
les maisons d'an-e/ ou de justice, qui comportent dans ce
but un quartier spécial. Quelques grandes villes possèdent
seules des maisons de correction indépendantes des mai-
sons d'arrêt ou de justice.
— Math. Lorsqu une formule algébrique a été déduite
d'observations et de mesures relevées par un astronome
ou un physicien, elle no peut, en général, ^tro applifpiéo
quo dans des circonstances identiques à celles (lui ont
servi A l'établir. Si les circonstances no sont plus les
mêmes, il faut ajouter ou retrancher aux résultats de la
formule une certaine quantité, appelée correction, qui a
été précisément calculée en tenant compte do l'interven-
tion des phénomènes nouveaux et des nouvelles influences.
L'astronomie, surtout, est tenue de recourir presque conti-
nuellement aux corrections pour éviter les erreurs qui rô-
siiUeraient, soia des effets do la réfraction, do la nutation
ou do l'aberration, soit de la précession des éfjuinoxos,
soit enfin dos mouvements périodiques dos astres. L'en-
semble des corrections ji effectuor pour l'observation d'un
mômo phénomène suivant les circonstances d'observation
forme ce que l'on appelle la table de corrections.
Un navigateur veut-il, par exemple, connaître l'heure
du passage do l'étoile polaire au méridien du lieu de son
vaisseau; ce méridien étant préalablement déterminé, il
consultera la Connaissance des temps, qui donne l'heure
du passage de cette m^^mo étoile au méridien do Paris ;
puis, au moyeu d'une simple correction, additivo si la lon-
gitude est occidentale, soustractivo si elle est orientale,
il obtiendra l'heure voulue.
Ij" Annuaire du bureau des longitudes publie chaquo an-
née diverses tables do corrections.
— Physiq. Corrections baronié tiques. V. uaromètre.
CORRECTIONNAIRE (rè-ksi-o-nèr) n. Celui ou colle qui
subit uno peine corrertionnolle.
C0RRECTI0NNALI8ATION {rèk-si-o-na, si-on) n. f. Trans-
formation, par lo parquet, d'une affaire criminelle on une
affaire correctionnelle.
lit.
CORRECTION
CORRELATION
— Encycl. J^ûrs(|uo, dans uno affaire crimiuollo, les
faits relevés à la charge de l'inculpé ne sont pas très
graves, ou bien lors(|ue lo préjudice est très minime, ou
bien encore lorsque les circonstances aggravantes no sont
pas parfaitement établies, les magistrats du parquet font
généralement abstraction des circonstances caractéristi-
ques du crime, et renvoient l'inculpé devant la juridiction
«correctionnelle ; par exemple, est poursuivi non point en
cour d'assises, mais en police corroctionnollo, un enfant
do seize ou dix-sept ans, qui force un moublo pour y pren-
dre quoliiues objets sans valeur.
GORRECTIONNALISER (l'è-ksi-o-na) V. a. Rendre uno
aii'aire susce|»tiblo d'être portée devant les tribunaux
correctionnels, n Applicpier la correctionnalisation à une
affaire de cour d'assises : Correctionnaliser un crime,
une affaire.
CORRECTIO NN ALITÉ {rè-ksi-o-na) n. f. Qualité d'une
affaire qui la met dans les attributions do la justice cor-
rectionnelle.
CORRECTIONNEL, ELLE {rè-ksi-o-neV) adj. En T. de dr.,
Qui appartient à la correction. (Se dit des peines qu'on ap-
plique aux actes qualifiés de délits par la loi, de ces délits
eux-mêmes et des tribunaux spéciaux qui en connaissent) :
Peine correctionnelle. Délit correctionnel. Police cor-
RECTIONNELLi;.
— n. f. Pop. Tribunal de police correctionnelle; corps
des magistrats qui siègent à ce tribunal : Comparaître de-
vant la correctionnelle.
CORRECTIONNELLEMENT {rèk-si-o-nè-le) adv. D'une
manière correctionnelle, devant la juridiction correction-
nelle : Juijer, Poursuivre correctionnellement.
CORRECTIVEMENT {rèk'} adv. De manière à corriger;
comme correctif i Punir quelqu'un correctivement.
CORRÉE {ko-ré) n. f. Nom que l'on donne à des bancs
de cailloux roulés et dépouillés de terre, de vase et
d'herbe.
CORRÉE [ré — de Correa da Serra, botan. portug.) n. f.
Bot. Genre de rutacées, comprenant plusieurs espèces
originaires du sud de l'Australie, ii On donne aussi à. ce
genre le nom de antommarchie.
GoRRÊGE (Antonio Allegri, dit il Correggio ou le),
le chef de l'école de Parme, né à Correggio, probablement
en 1494, mort en 1534. On ne possède, sur sa vie, que des
renseignements très vagues. II reçut vraisemblablement
les premières leçons de son
oncle paternel, Lorenzo Al-
legri, et d'Antonio Barto-
lotti, chef de la petite école
de Correggio. Il dut conti-
nuer ses études à Modène,
sous Francesco Bianchi. Un
médecin de Parme, Grillen-
zûni, passe pour l'avoir ini-
tié à l'anatomie. Il visita
Mantoue de bonne heure,
et c'est là. sans doute, qu'il
subit l'influence de Mante-
gna, et qu'il dut voir des ou-
vrages de Léonard. Quant
à. Raphaël, il le découvrit à
Plaisance, dans son chef-
d'œuvre , la Vierge de Saint-
Sij-te, et c'est cette vue,
dit-on, qui lui arracha le cri
célèbre : « Anch'io son pit-
tore! " Telles furent, à peu près, les uniques leçons que
reçut le Corrôge ; nul ne voyagea moins et n'imita moins.
Le premier tableau qui puisse être attribué avec corti-
ludo au Corrège est la Madone au saint François (Dresde;,
qu'il peignit en 1514 pour l'église des franciscains de Cor-
reggio. Dès 1517 , il (lonnait Je Mariaije mystique de sainte
Catlierine, qui est au Louvre. Il avait vingt-trois ans.
En 1518, il fut appelé à Parme par l'abbosse du monas-
tère do Saint-Paul, Giovanna de Plaisance, qui lo chargea
do peindre à fresque, dans le parloir, des scènes mytno-
logiques. Les principaux sujets représentés par l'artiste
sont : la Chasse de Diane, les Gi'dces, les Parques, Junon,
la Fortune, et do charmants Amours. Corrèçe a déjà là
ce dessin varié, vivant, cette science du modelé, ces rac-
courcis, qui distinguent ses œuvres. Il est maître de ce
pinceau facile, empâté, moelleux, léger et gras, qui rond
la transparence de l'épiderme et la morbidesso des chairs,
surtout chez les femmes et les enfants.
Lo succès qu'obtinrent ces peintures du couvent do
Saint-Paul valut au Corrôge la commando de la décoration
do l'église Saint-Jean, pour les bénédictins do P3rmo(1520).
Cinq ans après, seul, sans aide, sans disciple, il avait ter-
mine cet immense travail. Il peignit, dans la voûte, le
Christ montant au ciel. Un Couronnement de la Vierge,
presque entièrement détruit depuis, fut aussi peint par le
Corrège pour la tribune de cette mômo église Saint-Jean.
Ces beaux ouvrages lo cèdent encore à VAssomption
de la Vierge, quo le Corrège représenta dans la coupole
do la cathédrale de Parme, et qu'il termina en 1530. Cette
fresque, qui excita l'enthousiasme do tous ceux qui la
virent, est aujourd'hui oxtrômomont altérée. Quatre ans
après, il mourait, peut-Otre prématurément épuisé par dos
travaux si considérables, à poino âgé do ({uaranto ans.
Outre les ouvrages déjà mentionnés, voici les plus cé-
lèbres du Corrégo : au Louvre : le Sonimeil d'Antione ; à
Parme : la Vierge au saint Jérôme, la Déposition du Chnst ;
ù. Florence : uno Sainte Famille, uno Madone; à Naplos :
la Madone au lapin ou la Zingarella. le Mariage de sainte
Catherine, uno Sainte Famille; à Uomo : uno Danaé; à
Madrid: le Christ et la Madeleine ou -Vo/ï ma tanyere; à
Saint-Pétersbourg : un autre Mariage de sainte Catherine,
uno Madone allaitant VfCnfant Jésus; A Londres : l'Fdu-
cation de l'Amour, un Ecce homo, ta Vierge au panier, le
Christ au jardin des Oliviers, olc. ; à Munich ; la Vierge et
l'/Cnfant entre saint Ildefonse et saint Jérôme, la Vierge
qtoricuse, etc. ; A Dresde : la fumeuse Madeleine au désert,
la .Xativité ou la IVuil ; à 'Vienno : Jupiter et lo et l'En-
lèvement de Ganymèdc ; A Berlin : Jupiter et la et Léda ; etc.
— Pomponio Allegrl, fils du Corrège, n'avait quo
treize ans, on 1.^34, lorsque son père mourut; il no put
f:uère, par conséquent, protlter de ses U'i;ons. Co fut, d'ail-
eurs. un peintre médiocre. Parmi les imitateurs ou disci-
ples du Corrègo, on peut citer : Rondaui, lioruardiuo Qatti,
Le Corrège.
surnommé le Soparo, Gandiui, etc., et surtout Francesco
Mazzuûli, surnommé u le Parmesan » {il Parmiginiano).
Corrège (lk), tragédie do d'ŒIilenschlilger, drama-
turge danois, jouée, en 1811, à Copenhague, puis traduite
on allemand par l'auteur, et, en 1834, traduite on français
par Marinier. — L'autour présente ainsi son sujet. Dans
le bourg de Correggio vit pauvre et retiré Antonio Allegri.
Livré entièrement à la peinture religieuse, il serait heu-
reux s'il était moins pauvre, et s'il n'avait pas pour hôte
son pire ennemi, l'aubergiste Francesco. Celui-ci est arrivé
à lo brouiller avec Michel-Ange, qui a laissé tomber sur
son compte ce jugement terrible : « C'est un barbouilleur. »
Alle^'ri doute do lui-nu'?me quand Jules Romain, l'élève do
Raphaël, vient à lui, le réconcilio avec Michel-Ange, et
lui rend la confiance, l'illusion et l'espoir. Mais toutes ces
secousses l'ont achevé. Ayant rassemblé uno dernière
fois toutes ses forces, pour aller à la ville chercher le
prix d'un tableau, il revient haletant, (tourbe sous le poids
du salaire que son ennemi lui a fait donner en monnaie de
cuivre, et meurt en jetant son fardeau aux pieds des siens.
On volt quo l'auteur représente dans un même drame
la force sûre d'elle-même d'un Michel-Ange, la ferme dou-
ceur d'un Jules Romain, et aussi, et surtout, ce qu'il y a
de maladif et d'inquiet dans lo cœur des grands nommes
comme le Corrège.
CORRÉGENCE n. f. CORRÉGENT n. m. Formes peu usi-
tées des mots corégknce, et corégent.
Correggio ou Corregio. ville d'Italie {Emilie [prov.
do Reggio]), dans une plaine fertile et sur un canal qui
communique avec le Pô par la Secchia ; 13.UÛ0 hab. — Pa-
trie du peintre Antonio AUegri, dit " le Corrège », et de
la femme poète Véronique Gambara.
Correggio, famille illustre de Parme, qui joua un rôle
funeste dans l'histoire de cette ville. Les membres les plus
marquants sont : Gbiberto Correggio, mort en 1321. [Il
changea constamment de parti. Chef du parti guelfe, il
se réconcilia avec les gibelins pour détruire la liberté de
sa patrie; mais il finit par soulever tout le monde contre
lui, en voulant conquérir Plaisance, fut chassé en 1308,
rentra en 1311, et fut définitivement détrôné en 1316]; —
Son fils, Azzo Correggio. [Imitant les exemples de son
père, il se réconcilia d'abord avec les guelfes, puis livra
Parme au chef des gibelins, Mastino de la Scala, en 1328,
et voulut le chasser à son tour. 11 finit par vendre sa patrie
au marquis d'Esté, pour 70.000 florins.] — Les Correggio
ne furent chassés définitivement de Parme qu'en 1630.
Correggio (Nicolas), poète italien, né on 1449, mort
à Ferrare en 1508. Il servit en 14S2 Hercule d'Esté, duc de
Ferrare, contre les Vénitiens, et fut chargé de conduire de
Rome à Ferrare Lucrèce Eorgia. fiancée à .\lphonse d'Esté.
On a de lui uno pastorale, Cefalo, représentée, eu 1487, à
Ferrare, et gli Amori di Psiche e di Lupidine, poème (Ve-
nise, 1518). Hercule Strozzi l'a célébré en vers.
CORRÉGIDOR [ji — mot espagn.; proprem. celui qui
corrige) n. m. Autrefois, en Espagne, Premier officier de
justice dans une ville ou une province. (Ce magistrat rem-
plissait des fonctions mal définies, qui étaient aussi ad-
ministratives quo judiciaires. Dans la suite, ces pouvoirs
furent restreints aux seules attributions administratives,
ce qui a fait du corrégidor une sorte de maire.)
CORRÉGIDORERIE [ji, ri) u. f. Attributions du corré-
gidor.
CORRÉGIEN, ENNE (ji-in, en') adj. Qui est propre au
Corrège, qui ressemble à la manière de ce peintre : Un
moelleux tout corréc.ien.
CORRÉIA n. f. Bot. Syn. de ouratée.
CORRÉLATIF, IVE (du préf. co, et de relatif) adj. Se
dit des choses ipu ont entre elles une relation telle q^ue
l'existence do l'une fait nécessairement supposer l'exis-
tenco de l'autre : Les termes de père et de fils sont des
termes corrélatifs. (Acad.)
— Dr. Obligation corrélative. Obligation dépendant do
l'accomplissement d'une autre obligation.
— Gramm. Mots corrélatifs, Mots qui vont ordinairement
ensemble, et qui servent à indîtjuer une relation entre deux
membres d'une phrase, tels quo les mots tellement et que.
Il Propositio7i corrélative ou substanliv. Corrélative, Pro-
position qui dépond d'une autre, ou dont une autre dépend,
dans une période : L'ensemble des propositions corrêla-
TiVKS ou partielles forme la période.
— Littér. Vers corrélatifs. Vers latins dans lesquels los
mots se correspondaient d'uno façon régulière, comme
dans cette épitaphe de Virgile :
Paslor, artitor, eques, pavi, colui, superavi
Capras, ru.i, hostes, fronde, tigone, manu,
qui peuvent se construire : Pastor, pavi capras fronde;
arator, colui rus ligone; eques, superavi hostes manu.
— n. m. Terme lié à. un autre et dépendant tellement do
lui, que l'un ne peut se supposer sans l'autre : Le crédit
semble avoir pour corrélatif obligé l'usure. (Proudh.) il Mot
corrélatif: On doit toujours rapprocher les mois de leurs
CORHÉLATIFS, et exprimer ccux qui sont sous-entendus, lors-
qu'on veut pénétrer le sens de l'auteur. (Dumarsais.)
— Kbm. Quelquefois corrélatif ne signifie pas plus quo
relatif.
CORRÉLATION (*i-on) n. f. Linguist. Rapport des
termes, des objets corrélatifs: Il y a entiv laheautédn
visage et celle de l'âme une sorte de corrélation sympa-
thique. (Al. Karr.) n Terme corrélatif: Les mots de sujet
et de souverain sont des coui\klations identiques, dont
l'idée se réunit snus le seul nom tif citoyen. (J.-J.Rouss.)
— Biol. Inihienco qu'e.xercent futalonient les uns sur les
autres, soit les êtres vivants réunis dans un niéiiio milieu,
boil les éléments anatomiqucs d'un mémo uninml ou d'un
mômo végétal.
— Encvcl. Biol. La corrélation générale des ûtros vi-
vants à la surface do la terre rovicut à l'Iiarmonio univoi*-
sollo du monde organisé, ol sou étude comprendrait touto
la biologie. Pour Darwin, los doux facteurs principaux do
lu corrélation générale sont la lutte pour l'cvistence ot la
sélection naturelle.
La corrélation qui existe entre los divers ôléinonts
auaiomiquos d'un mémo ôtro s'explique, dans IVcolo do
Darwin, par les mémos principes : elle résulte inuuédia-
tenieut du fait quo le niiliou intérieur- d'un *'*tro vivant osl
/imi(t; ot lontomont renouvelé. Dans oos conditions, en
offot, toute réaction chimiquo outre lu substuuco dos élé-
3â
CORRÉLATIVEMENT — CORRÈZE
ments anatomiques et les substances du milieu modifie
fatalement le milieu, soit par les produits qu'elle lui em-
prunte, soit par ceux qu'elle lui ajoute, et înûue, par con-
séquent, sur les conditions d'existence de tous les autres
éléments. Or la vie élémentaire manifestée des tissus est
un ensemble de réactions chimiques; la sélection natu-
relle appliquée à la lutte intestine des tissus entre eux
conduit à la loi de Y assimilation fonctionnelle, d'où se dé-
duit le principe de Lamarck, qui est ainsi une conséquence
de la corrélation. Une autre conséquence de cette loi fa-
tale est le balancement organique de Geoffroy Saint-Hilaîre
et la nécessité d'un état adulte.
En dehors de ces conséquences générales, dont l'utilité
est évidente le plus souvent, la corrélation en a d'autres
d'une utilité moins évidente, ou même d'une inutilité
manifeste, et en même temps d'une explication difficile.
Darwin les avait réunies sous la dénomination de corré-
lation de croissance. Par exemple, les chats mâles entiè-
rement blancs sont ordinairement sourds quand ils ont les
yeux bleus; les chiens dépourvus de poils ont la dentition
imparfaite, les pigeons à bec long ont les pieds grands.
Somme toute, c est la corrélation des formes qui nécessite
l'étude de l'anatomie comparée et qui, en même temps,
fait que cette science existe ; elle est aussi la base de la
paléontologie.
On confond souvent avec les phénomènes proprement
dits de la corrélation certaines particularités nécessaires
au maintien de la vie des êtres supérieurs. La corrélatiou
est indépendante de la vie et se manifeste aussi fatale-
ment dans un milieu limité mort que dans un milieu limité
vivant; ce qui est nécessaire au maintien de la vie dans
le mécanisme général d'un être est du ressort de la coor-
dination, et non de la corrélation. C'est ainsi, par exemple,
qu'une girafe ne pourrait vivre facilement si l'allongement
de ses jambes ne correspondait à celui du cou ; mais, dans
certaines conditions, la simple corrélation peut donner
naissance à des monstres mcapables de vivre. V. téba-
TOGÉNÈSE.
La corrélation est fatale à chaque instant de la vie des
êtres supérieurs, tant après l'état adulte que pendant le
développement; mais c'est surtout durant cette première
partie de l'existence qu'elle a des conséquences morpho-
géniques considérables. Elle domine toute l'embryologie.
CORRÉLATIVEMENT adv. D'une manière corrélative.
CORRENTI (Cesare), homme politique et publiciste ita-
lien, né à Milan en 1815, mort à Rome en 1888. 11 se distin-
gua d'abord par des travaux d'économie politique, et prit,
à partir de 1848, une part importante au mouvement natio-
nal. Secrétaire dugouvernement provisoire lombard(1848),
réfugié en Piémont et député de Stradella, il fut nommé
conseiller d'Etat en 1860, devint à deux rejîriscs ministre
de l'instruction publique {1867-1869) et termina sa carrière
politique au Sénat. En 1878, il garda six mois le portefeuille
des affaires étrangères.
GORRÉOÏDE (ko-ré) D. m. Bot. Section du genre phé-
balion, comprenant les espèces qui, extérieurement, res-
semblent beaucoup aux corrées.
GORREPTION {ré-psi-on — lat. correptio;àe corripere,
supin correptum, entraîner) n. f. Métriq. anc. Changement
d'une voyelle longue en une voyelle brève ; action do
compter comme brève une voyelle naturellement longue.
CORRESPONDANCE (A:o-r^-s/)on-(ian5s} n. f. Relations,
conformité, convenance mutuelle des objets qui se corres-
pondent ; corrélation : Le corps est itn par ta proportion
et la CORRESPONDANCE de ses parties. (Boss.) Horloges qui
vont dans une correspondance parfaite. (Volt.) il Action
de correspondre aux sentiments do quelqu'un, d'y confor-
mer les siens : La sjpnpathie est une corresponda>"ce. (De
Gérando.) — Par ext. Communications établies entre des
personnes éloignées l'une de l'autre : Etj'e en correspon-
dance. La CORRESPONDANCE par le télégraphe est rapide.
Il Moyens de communication : Villes entre lesquelles la
CORRESPONDANCE a Ueu par mer. il Echange de lettres :
Avoir avec quelqu'un une correspondance active, w Lettres
quelconques envoyées ou renues : Dépouiller sa corres-
pondance. Il Art d écrire des lettres : Un manuel de cor-
respondance. Il Rapports adressés d'un pays éloigne à un
journal : Journal qui a d'excellentes correspondances. Il
Relations d'affaires entre négociants de villes, de pays
différents : Maison qui a des correspondances partout.
Il Partie du travail d'une maison de banque ou de com-
merce, consistant dans le dépouillement des lettres re-
çues et dans la rédaction des lettres à écrire ; Faire la
correspondance.
— ParticuUèrem. Voiture publique, prenant des dépêches
ou des voyageurs sur le parcours d'une ligne principale,
Sour les transporter dans les localités situées en dehors
e cette ligne : Prendre ta correspondance, ii Omnibus qui
reçoit des voyageurs descendus d'un autre omnibus, lors-
que leur destination n'est pas sur le parcours du premier.
Il Billet qui donne droit à monter dans une voiture de cor-
respondance, ou dans un second omnibus sans payer de
nouveau : Hemellre sa correspondance au contrôleur.
— B.-arts. Relation ou rapport qui naturellement existe
entre toutes les parties dont l'ensemble constitue un ta-
bleau, une statue, un bas-relief.
— Trav. publ. Ensemble dos moyens mis en œuvre pour
faciliter les relations entre deux endroits par les chemins
de fer, les voitures publirines, ou la navigation fluviale.
— Syn. Correspondance, analogie, convenance, rapport.
V. analogie.
— Enctcl. Comm. La correspondance est, aux termes
de l'article 109 du Code de commerce, l'un des modes par
lesquels se constatent et se prouvent les négociations.
Aussi la loi a-t-ello pris des dispositions particulières dans
le but d'assurer la conservation et l'intégrité de la corres-
pondance commerciale. En vertu do l'article 8 du Code do
commerce, tout commerçant est tenu do mettre et de con-
server en liasse les lettres missives qu'il reçoit et, d'autre
part, de transcrire textuellement, sur un registre spécial,
dit < livre de copies de lettres», les lettres qui! adresse
lui-même à ses divers correspondants. En outre, le livre
de copies de lettres est soumis par les articles 10 et 11 du
Code de commerce à un cnscmole de formalités strictes.
— Chanccll. Correspondance des souverains. Les com-
munications écrites entre souverains varient de forme,
suivant le rang qu'ils s'accordent et l'objet qu'ils traitent.
Dans la rédaction des lettres de conseil ou de chancellerie,
le cérémonial est ricrourcux. Ces lettres, dont le préam-
bule énonce tous les litres de celui qui les écrit, sont or-
© © © ®
dinairement contresignées par le ministre des affaires
étrangères. Les lettres de cabinet sont plus familières. Los
lettres auto-
graphes ex- rn\ -/^ (f]\
cluen t tout
cêrémo n ial
quant axix ti-
t res et aux
formules.
— Ch. de f.
Correspon-
dance électri-
que {appaj'eils
de). On ap-
pelleainsides
appareils uti-
lisés par les
compagnies
de chemins
de fer pour
transmettre
au loin un cer-
CorrespondaDce (appareil Sartiaux).
tain nombre d'indications acoustiques et optiques afin
d'assurer la circulation des trains.
Ces appareils diffèrent suivant les compagnies qui en font
usage. On les
divise géné-
ralement en
trois types :
appa reil à
guichets Sar-
tiaux, ap-
pareil Gug-
g emos , et
avertisseur
Jousse lin.
Les appa-
reils à gui-
chets s'em-
ploient prin-
cipalement
sur le réseau
duNordpour
la transmis-
sion d'ordres
dont l'indi-
cation se ro-
pro duit en
même temps
au point
transmet-
teur et au Correspondance électrique (appareil Guggemogi.
point récep-
teur par l'apparition simultanée sur ce guichet de l'or-
dre donné et de son exécution. Dansl appareil Guggemos,
employé sur le réseau de l'Est, les ordres transmis et reçus
apparaissent également sur un guichet circulaire placé
comme le précédent bien en vue'et à portée des agents
du mouvement. Le troisième système, entin, est appliqué
sur le réseau Paris-Lyon-Méditerranée.
— Diplom. Correspondance diplomatique. Ce sont des
communications échangées entre gouvernements par leurs
représentants à l'étrangler, ou entre un gouvernement et
sou représentant accrédité. Ces communications se font soit
par télégrammes, soit par lettres le plus souvent conriécs
à des courriers de cabinet qui transportent la valise diplo-
matique. Le secret de la correspondance diplomatique dé-
coule d'un principe supérieur, applicable à la correspon-
dance ordinaire entre citoyens. Il est protégé par le droit
d'exterritorialité, accordé aux chefs d'Etat étrangers et à
leurs représentants accrédités auprès des autres pays.
— Littér. La correspondayice est, de tous les genres
littéraires, celui qui se prête à la plus grande variété,
car tous les tons peuvent s'y rencontrer, depuis le sublime
jusqu'au plaisant. Nous ne parlons pas des correspondan-
ces destinées à l'impression dans la pensée même de l'au-
teur ; là, tout est mesuré, calculé comme dans un livre. Le
premier défaut d'un recueil de ce genre est de manquer
du laisser-aller, qui constitue précisément la première qua-
lité d'une véritable correspondance.
La correspondance digne d'intérêt est celle qui s'adresse
spécialement à une personne amie, celle où le cœur, l'âme
et l'esprit s'ouvrent tout à la fois, sans souci de la lo-
gique et de la critique. Si certaines correspondances se
fisent avec le même plaisir qu'un roman, c'est que l'écri-
vain, dégagé de toute contramte, se révèle sous son véri-
table jour, avec ses goûts, ses inclinations, ses habitudes,
ses qualités et ses défauts, ses haines et ses amitiés, ses
colères et ses effusions de tendresse. Ce n'est que dans la
correspondance que l'on apprend véritablement à connaître
un auteur. Et même, combien de réputations ne seraient
jamais écloses, si une correspondance, dont l'auteur lui-
même ignorait souvent le mérite, et qu'il n'adressait qu'à
un confident, à un ami, ne les avait fait connaître au pu-
blic. Que saurait-on de ces charmants et gracieux esprits
qui s'appelaient M"" de Launay, M"* Aïssé et M"* Char-
rière, sans leurs lettres qui nous font pénétrer dans la vie
de leur âme?
Correspondance littéraire (la) du baron Grimm et
de Diderot, adressée à un souverain d'Allemagne, de 1753
à 1 790. — Cette correspondance, manuscrite et secrète, était
adressée en principe à la duchesse de Saxe-Gotha, qui vou-
lait connaître les productions de la littérature française,
mais quelques-uns des articles les plus piquants étaient
envoj'és à d'autres princes : l'impératrice de Russie, la
reine de Suède, le roi do Pologne, le duc de Deux-Ponts, la
princesse héréditaire de Hesse-Darmstadt, la princesse de
Nassau-Saarbruck, Frédéric II, roi de Prusse. La Con-es-
pondance littéraire avec les cours du Nord, qui dura trente-
sept ans, do 1753 à 1790, commença d'abord par de simples
informations sur les livres nouveaux; c'était un Bulletin,
dirigé par Raynal. Mais, dès 1754, cette Correspondance fut
plus active, car Grimm en devint le principal rédacteur.
La collection do ces feuilles a été augmentée par diffé-
rentes mains, par Diderot surtout, qui a fait les Salons;
mais c'est bien, partout ailleurs, la pensée de Grimm qui
l'inspire. La Correspondance ne put agir sur le grand pu-
blic, puisqu'elle ne fut publiée que bien plus tard; mais
elle fut l'organe du parti encyclopédiaue auprès dos
souverains étrangers , auxquels elle renait familières et
altrayaûtos les idées des •' philosophes >>. Elle renferme
Angles correspon-
dants: 1 et 1; 2 et S;
3 et 3; 4 et 4.
298
une foule d'aperçus fins, judicieux, plaisants sur la litté-
rature, la musique, le théâtre, les arts; sur les auteurs,
les acteurs et les personnes les plus célèbres de la cour
et de la société. La critique de Grimm est susceptible,
passionnée, tranchante ; mais son tact vif. impressionna-
ble, relève les défauts essentiels. Par ces qualités, Grimm
a créé la critique littéraire courante. Son style n'est pas
toujours pur; on y trouve quelques germanismes; mais
il est toujours vif, animé, pittoresque, spirituel.
La Correspondance, publiée pour la première fois en
1812, avec des coupures exigées par la censure impériale,
se trouve intégralement dans l'édition Tourneux, la meil-
leure (1877-1882).
CORRESPOND AN CIER [ko-ré -spon, si-é) n. m. Em-
ployé chargé de la correspondance avec la clientèle.
CORRESPONDANT {ko-ré-spon-dan), ANTE adj. Qui cor-
respond â une autre chose ou à d'autres choses, qui est
en corrélation avec elles : Les causes et les effets corres-
pondants.
— Qui a des rapports par correspondance écrite, il Par-
ticul. Membre d'une société qui, ne résidant pas au siègo
de cotte société, a avec elle un commerce de lettres :
Membre correspond.\nt de l'Académie des sciences.
— Géom. Se dit des angles qui, déterminés par une sé-
cante commune à deux parallèles, sont situés du même
côté de la sécante, et sont, l'un interne, l'autre externe,
par rapport à ces parallèles : Les
angles correspondants sont égaux.
Il Anton, alterne.
— n. m. Ethol. Personne avec qui
l'on correspond par lettres ou par un
autre moyen de communiquer à dis-
tance. Il Personne chargée d'envoyer
des informations à un journal : Les
CORRESPONDANTS des journaux étran-
gers à Paris, w Tout commerçant avec
lequel on correspond pour affaires.
(Correspondant, en ce sens, est syno-
nyme de CLIENT , de fournisseur ,
do COMMISSIONNAIRE , d'ENTREPOSlTAIRE , de REPRESEN-
TANT, etc.) Il Personne chargée de veiller sur un enfant
éloigné de sa famille, de pourvoir à ses besoins : Passer
un jour da7is la famille de son correspondant.
— Télégr. Bureau avec lequel on est en relation ou
communication directe, ii Employé de ce bureau.
Correspondant (le), recueil bimensuel, fondé en 1843.
Cette revue littéraire, historique et philosophique, a compté
parmi ses rédacteurs, pour ne parler que des morts : Mon-
talembert, Ozanam, Lacordaire, Lenor mant, de Falloux,
Aug. Cochin, de Champagny, C. Cantù, de Laprade, de
Pontmartin , Foisset, Ms"" d Hulst, etc., lesquels profes-
saient tous des idées à la fois catholiques et libérales.
CORRESPONDRE {ko-rè-spondr . — Se conjugue comme
répondre) v. n. Entretenir un commerce épistolaire avec
([ueh^u'un : Correspondre arec ses amis. i\ Etre en commu-
nication, en parlant de deux lieux distants l'un de l'autre :
Pavillo7is qui correspondent par une galerie voûtée.
— Etre placé symétriquement ou identiquement au
même lieu : La place de la Bastille, à Pans, correspond à
l'emplacement de l'ancienne Bastille, w Etre en rapport de
proportion, de ressemblance, de conformité, de conve-
nance, de simultanéité : Le f" vendémiaire de l'ère républi-
caine correspond au 2'2 septembre du calendrier grégorien,
— Fig. Répondre, conformer sa conduite : Les enfarits
ne coRRESPONDK.NT pas toujours aux desseins de leurs pères.
Se correspond rC/'v- pr. Communiquer ensemble, n Avoir
ensemble un rapport de symétrie, de convenance, de pro-
portion, de simultanéité-
— Syn. Correspondre, répondre. Correspondre ajoute à
l'idée de rapport celle de réciprocité, ou au moins celle
d'un accord intime. Répondre marque seulement le rapport
d'une chose avec celle qui en est la cause ou l'occasion.
CORRET n. m. Pêch. V. corre.
CoRRETTE (Michel), musicien français, né dans la
première moitié du xviii' siècle, était, en 1758, organiste
de la maison professe des jésuites, et eut, en 1780, le titre
d' « organiste du duc d'Angoulême ». Il a écrit la musique
d'assez nombreux ballets et divertissements pour la Co-
médie-Italienne : les Ages, le Jugement de Midas, Nina,
Arlequin, Persee, Armide, etc. Il a publié, outre un recueil
de cantates [les Soirées de la ville), des Méthodes de harpe,
de flûte traversiére, de quinte ou alto, de violoncelle, de vielle ;
l'Art de se perfectionner sur le violon, et le Parfait Maître à
chanter.
GORREUS, chef gaulois du i*' siècle avant notre ère. Il
était à la tête des Bellovaques {Bellovaci, habit, de Beau-
vais), lorsque César fit la conquête des Gaules. Pour soute-
nir l'indépendance de sa patrie, il se ligua, l'an 51 av. J.-C,
avec les Atrébates, les Vellocasses, les Calètes, et reçut
le commandement de leurs forces réunies. César marcha
contre lui, parvint à lui faire abandonner une position
formidable, et mit son armée eu déroute. Correus, qui ne
voulut ni fuir ni se rendre, combattit jusqu'à ce qu'il
fut blessé à mort.
CoRRÈZE (lat. Curettia), rivière de France, dans le
département du même nom, sur le revers méridional du
plateau de Millevaches(arr. d'Ussel). Elle baigne Corrèze,
Bar, Tulle, où elle se grossit de la Solane, et, après
S8 kilomètres d'un cours rapide et torrentueux, à travers
une cluse jurassique encaissée et sinueuse, rejoint la
"Vézère, en aval do Brive, dans une ancienne dépression
lacustre, transformée en plaine fertile. Elle n'est flottable
qu'à bCiches [perdues, à partir de Bar. Sa vallée sauvage
attire de nombreux touristes.
Corrèze (département de la), formé surtout du bas
Limousin et tirant son nom de la rivière qui l'arrose ; il est
compris entre les départements suivants : Creuse, Puy-
de-Dôme, Cantal, Lot, Dordogne et Haute-Vienne. Superf. :
5.SGG kilom. carr.
Il comprend 3 arrond. [Tulle, chef-lieu, Brive, Ussel),
29 cant., 287 comm. et une population do 322.393 hab. Il
fait partie du 12" corps d'armée, de la 9' inspection des
ponts et chaussées, de la 28* conservation des forêts, do
l'arrondissement minéralogique de Poitiers; ressortit à la
cour d'appel do Limoges et à l'académie de Clennont, à
l'archovéché de Bourges. La Corrèze forme deux parties
très distinctes : l'une, au N. et à l'E., comprend près des
trois quarts do sa surface et est coupée do montagnes
gcucralemeul élevées, aux gorges profondes ; c'est le haut
299
Limousin. Les points culminants sont ; le mont Bossou
(9T8 m.), le mont Audoiizo (951 m.), ut le Puy de Monô-
diôro (920 m.). L'autre partie, du Sud-Ouost, est encore
moutuouso ot ondulôo ; mais ce sont des ooHinos aux pentes
adoucit's, sans caractère sauvage. Los montagnes élovôes
du Nord-Est, couvertes do neige l'hiver, rendent la tomné-
ratnro moyouno assez froide, surtout vers Usscl et Tulle.
Mais l'air y est salubro. L'arrondissement de lîrivo, abrité
dos vents du N. et de l'E., jouit d'un climat beaucoup plus
doux. La route do Paris à Toulouse traverse beaucoup do
terres incultes; mais, si l'on s'en écarte quelque peu, ot
qu'on pénètre dans les vallées do la Vozèro, do la Dor-
doc^ne ou de leurs affluents, on est surpris de la richesse
de cette terre, où le paysan no perd pas un pouce de sol.
Les roches granitiques occupent près des trois quarts
du département ot y tormont les sommets. Le kaoliu, peu
exploité, se rencontre dans plusieurs communes. Les mica-
schistes, les schistes ardoisiers, sont très communs au
sud (près Donzenac, au Saillant). On trouve aussi (arr, do
CORRIDOR (ko-n ~ ital. corridorc ; de correre, courir)
n. m. Constr. Passage, gouéralomont étroit et long, qui
sert do dégagoniont à plusieurs pièces d'un mémo otago
entre losquollos il s'étend, ou qui donne accès i uno mai-
son ; Les CORRIDORS d'un hôtel, d'un théâtre.
— Pop. Gosier, bouche, il Se rincer le corridor. Boire.
— Kortif. Passage établi derrière les murailles d'une
villo pour permettre à ses défenseurs de circuler sans duv
vus le long des ouvrages ot d'en surveiller los abords.
— Mar. Galerie de l'entrepont.
GORRIENTES, prov. do la république Argentine, limitée
par le Parana au N. et à l'O., par l'Entre-Rios au S. et
par le Paraguay à l'E., et formée d'une vaste plaine au
climat chaud et humide, parcourue par do nombreuses
rivières. Elle produit du coton, du tabac, du sucre et du
maté. Sa population est do 130.000 hab.
CORRIENTES, ville de la république Argentine et
ch.-l. de la province du môme nom sur le Parana, en aval
CORREZE
0 10
® Tréfedure
® Sous Préfecture
O chef Jieuàe -canton
o Commune
30 40K.
207 Aîiitude en mètres
■.Chemin de fer
...limite de départ t^
d'arrcnd. J
Brive) du grès rouge, dos calcaires, dos pierres meu-
lières, des pierres do taille et un pou do houille (Lapleau,
près Ussel).
Ce département a vu disparaître, par le croisement, sa
race do chevaux très estimée. Los vaches ot les bœufs
sont petits, faciles è engraisser; on compte beaucoup
do moutons, do porcs, de la volaille excellente. Le gibier
et le poisson abondent. La culture des arbros fruitiers y
est développée. On trouve au sud beaucoup de châtaigniers
et de noyers. La vigne n'est cultivée qu autour do Brivo
ot fournit des vins plutôt médiocres : Voutezac, cru de Ver-
tou'îi, Allassac, Argentat, Donzenac, Beaulieu (rouges) ;
Collongos, Yssandon, Varotz (blancs).
La Corrèzo est un pays osscntielloment agricole. L'in-
dustrie n'existe pour ainsi dire pas dans ce département,
il part quelques rorges, carderics de laino, filatures de co-
ton, papeteries, ot la grande manufacture d'armes de Tulle.
ft GORRÈZE, ch.-l. de cant. do la Corrèze, arr. et à il lui.
do Tulle, sur la Corrèze; 1.89* hab. Ch. do f. Orléans.— Le
canton a 9 comm. et 8.-193 hab.
GoRREZZO, comm. d'Italie (Vénôtio [prov. do Vérone]);
2.900 iiab.
GoRREZZOLA, comm. d'Italie (Vénètio [prov. de Pa-
doue];, prés du canal do Pontolungo; 4.500 hab.
CORRHÉGÈRE OU CORRHECERUS (n>5.'-rJ«5) n. m.
Genre d'insoctos coléoptères rhynchophores, famille des
anthribidés, comprenant des formes do taille moyonno,
allongées, pubescentes, nuancées do gris et do blanc on
ondulations nuageuses, ot dont on connaît quelques espù-
cos habitant les régions chaudos de l'Amérujue,
GORRIB, le plus grand lac dïrlando (Connaught [comtés
do Oalway ot do Mayo]), déverso ses eaux dans la baie
do Galway par lo petit flouvo côtier do Corrib.
CORRICOLO (du lat. curriculnm, dimin. do cnrrus, rbar)
n. m. Sorte do tilbury de place, que le conducteur dirige en
.se tenant debout, ot ((ui était fort on usage à Naples.
CORRIDA (mot ospagn.; do carrer, courir) n. f. Course
de lanrcaux. n 1*1- De» cnrinmAs. V. tadrkau.
do son confluent avec lo Paraguay et en faco de Rosisten-
cia; 14.000 hab. Port fluvial animé.
GORRIGAN (Michel-Augustin), archevêque américain,
né à Newark (New-Jersey) en 1839. II fit ses études aux
Etats-Unis, et alla los achever à Rome, où il fut ordonné
prôtre en 1863. Il fut appelé par lo pape en 1873 au siège
ôpiscopal do Newark ; puis il fut nommé coadjuteur do
l'archevêque Closkoy de New-York, auquel il succéda en
1885. Sous son impulsion, le cathohcismo prit un déve-
loppement extraordinaire dans les deux diocèses qu'il
administra en communion étroite avec Rome.
CORRIGEANT {Ico-i'i-Jan), ANTE adj. Qui corrige, qui
aime i corridor : Des ijcns toujours corrigeants oh tou-
jours tonmoKs... (Mentesq.)
CORRIGEMENT {ko-ri, man) n. m. Actioa do corriger.
(Vieux.)
CORRIGER [ko-ri-jé — du lat. eorriqere ; do eum. avec, ot
reqere, redresser. Prend un e après le j? toutes les fois que
la terminaison commence par un a ou par un o : A'oim corri-
geons. Il corrigea) v. a. Faire disparaître les fautes : CoR-
Rir.KR ujie version, un dessin, une faute, n Faire disparaître;
pallier par un mélange eu autrement : Coruigkr ta crudité
des eaux. L'air corruïb la trop grande vivacité des couleurs.
— Fig. Tempérer, adoucir, rendre moillour ou moins
dur : CoBniGRR par des encouragements la sévérité de ses
reproches, ii Amender, redrosser, amener du mal au bien :
CoRRir.r.R les vices d'tin enfant, L'éducation seule peut cor-
Rir.KR le naturel. (F. Bacon.)
— Particulièrem, ChAtier, punir. (So dit surtout dos cor-
rections manuelles.)
— Par plaisant. Corriger la fortune. So dit d'un joueur
malheureux qui cherche à réparer ses pertes en trichant.
— Mar. Corriger la route d'un navire. Rectifier par l'ob-
servation directe los errours provenant do la dérive, et
modifier la route d'après la quantité dont on a dérivé.
— Typogr. Relever et faire disparaître, en remaniant
la composition primitive, les fautes ot les irrégularités
(jui ont pu se glisser dans le travail. il Corriger en premii*rti.
Corriger la première éprouve ou première typographique.
CORRÈZE — CORROMPRE
Il Corriger en seconde, en bon à tirer, Corriger la seconde
éprouvé ou lo bon à tirer.
Corrigé, ée part. pass. du v. Corriger.
— n. m. Devoir supposé exempt do fautes, que l'on donne
coinmo modèle aux écoliers, après qu'ils ont travaillé eux-
ini-mes sur lo môme sujet : un corrigé de thème. Cahier
de CORRIGÉS.
Se corriger, v. pr. Etre corrigé, ii Etre adouci, tem-
péré, pallié. Il So débarrasser d'un ou de plusieurs défauts ;
rendre meilleurs ses sentiments, sa conduite. Il Se recti-
fier, s'amender 1 un par l'autre.
— Syn. Corriger, punir, châtier, limer, etc. V. châtier.
— Anton. Gâter.
CORRZGEUR [ko-ri-jeur'), EUSE n. m. Typographe tra-
vaillant en conscience, qui exécute les corrections indi-
quées sur les épreuves typographiques par l'autour ou lo
correcteur.
CORRIGIBILITÉ (ko-ri-ji) n. f. Caractère do co qui est
corrigible ; état de celui qui est susceptible d'amendement :
La cokrigibilitl: d'une faute. Douter de la corrigibilitb
d'nu. enfant.
CORRIGIBLE adj. Qui peut se corriger ou être corrigé :
Les défauts les moins corrigibles so7it ceux que l'on aime.
— Anton. Incorrigible.
CORRIGIOLE (;■() n. f. Genre do paronychiées, renfer-
mant environ six espèces, qui croissent en Europe, en
Amérique ot dans l'Afrique australe.
CORRIGIOLE, ÉE {ji ) adj. Qui ressemble ou qui se rap-
porte aux corrigioles. n On dit aussi coruigiolacé, éb.
— n. f. pi. Section de la tribu des illécébrées, dans la
famille dos paronychiées, ayant pour type le genre cor-
rigiole. (On dit aussi corrigioi-acées.) — Une corrigio-
LÉK ou CORRIGIOLACÉE.
CORRIPIANT {pi-an), ANTE [du lat. cujn, avec, et ra-
pere, saisir) adj. En T. de paihoi., Qui saisit tout à coup :
Dûuleuj^S CORRIPIANTES.
CORRIVAL {ko-ri — du lat. con-ivalis, même sens) n. m.
Rival. (Vieux.)
CORROBORANT {ran), ANTE adj. Qui donne de la force,
qui corrobore ; Preuve corroborante.
— Méd.Qui fortifie : Aliments, liemèdes corroborants.
— n. m. Remède, moyen corroborant : Le grand air, le
séjour à la ca7npayne sont des corroborants.
CORROBORATIF, IVE adj. Qui a la vertu de fortifier :
Moyen corrobobatif.
— Gramm. Qui ajoute uno force nouvelle à une expres-
sion : La forme du comparatif, en latin, est souvent simple'
ment corroborative.
— n. m. Remède corroboratif ; terme corroboratif.
CORROBORATION (si-on) D. f. Action de corroborer; ré-
sultat de cotte action : La corroboration d'un convales-
cent, d'une preuve.
CORROBORER (lat. corroborare; de cum, avec, et robur,
oris, force) v. a. En T. de méd.. Donner de la force à :
Corroborer l'estomac. Corroborer une santé délicate.
— Fig. Confirmer, appuyer, donner plus de force, plus
d'évidenco à : Corroborer une assertion par des faits.
Se corroborer, v. pr. Etre corroboré.
— Anton. Affaiblir, atténuer, infirmer, invalider.
CORROBORIE {ri} u. f. Nom donné, on Australie, à des
lieux de réunion oii l'on chante etl'on danse.
CORRODANT {dan), ANTE adj. Qui corrode, qui est
capable de corroJer : L'action corrodante des acides.
— n, m. : L'acide nitrique est un corrodant puissant.
CORRODANTS (dan) n. m. pi. Groupe d'insectes orthoptè-
res pseudo-névroptères, comprenant les psecidés, embidés
et termitidés, familles qui ont pour caractères communs :
ailes ayant peu de nervures, mandibules robustes dentées,
mâchoires à pointe bidontée. (Comme leur nom l'indique,
les corrodants sont des insectes rongeurs; ils s'attaquent
aux bois secs, aux pelleteries, oie.) — un corrodant.
CORRODER [lat. corrodere; do cum, avec, et rodere, ron-
ger) V. a. Ronger, entamer progressivement : Les acides
corrodent les métaux. Les rivières corrodent les rivages.
— Fig. Ronger, user, détruire progressivement ; tour-
menter, dénaturer : L'égoisme corroue toute association.
Se corroder, v. pr. Etre rongé, n Etre détérioré, tour-
menté, dénaturé : L'âme se corrode par les passions.
CORROI {ro-a — du bas lat. conredium, mémo sens) n. m.
Tcciin. Fa<;on que le corroyeur donne au cuir, il Etondoir
sur lequel l'appréteur déplisse et étend les étolTes. il Lit do
terre glaise ou béton dont on revêt le fond et les parois dos
fontaines, des réservoirs, des canaux, etc., pour les rendre
étanchos. (Le corroi sort, en outre, à luter les tuvaux do
conduite ou les cuves à distillation du gaz d'éclairage,
pour empocher toute fuite.) li Apprêt donné au sablo par
le fondeur.
— Art milit. anc. Ordre de balaillo. il Troupe, compa-
gnie. (On écrivait aussi corrois, et coROi.)
— Mar. Enduit composé de suif, de résine, do soufre,
do céruso, d'huile de poisson ou autres matières, qu'on
applique sur la carène des navires, afin do les préserver
do la piqûre dos vers et do l'humidité, il On dit aussi cou-
lUI, COORW et COURÉE.
CORROIRIE iro-d-ri) n. f. Art du corroyour. il Atelier do
corroyago. V. co met.
CORROMPABLC {ko-ron) a^, Syn. anc. do corruptiblk.
— Encyci.. VonscorrompabUs. Dans l'anciennojurispru-
dence, on appelait ainsi des présents faits ù un magistrat
pour acheter sa conscience. Ces dons étaient interdits;
mais, comme il y avait une tolérance pour les choses qui
so buvaient et se mangeaient, il en résulta dos abus nom-
breux. Les ordonnances do Hlois et do Moulins firent cesser
cotte licence; tous les cadeaux furent rangés parmi los
dons corrompables,ol comme tels donnant ouverture ù uno
accusation de concussion. Lo Code pénal a consacré co
principe (art. 177).
CORROMPRE {korompr' — lat. eorrumpetv; do cum.
avec, ot rumperc, rompre. Se conjupiio comnio BOMrRBJ
v, a. Rompre rensemblo. ot, par suite, Détruire (sens
vieilli), cl auj. Gftter, vicier, infoctor, pourrir : La chaleur
CORROMPT la viande.
— Tar ext. Altérer, changer on mal, dénaturer : Oou-
HOMi'RK un texte, une /anj^MC. Corrompric h goût, l'art.
■— Fig. Dépraver, pervertir, gâter les moeurs do : Lrs
privilèges corkompknt communément ceux gui les reçoivent.
CORROPOLI
CORSAIRE
(B. CoDSt.) li Séduire, gagner au mal, décider à agir contre
sa conscience : Cobromprb im juqe, des témoins, w Cor-
rompre une femme, La séduire. (Y^ieux.)
— Pop. Co7'rompre l'eau, La corriger en y ajoutant vin,
vinaigre, sucre, etc.
— Techn. Rompre en pliant : Corrompre du cuir.
Il Corrompre le fer, Le corroyer, en mêler les parties par
le feu ou par le marteau, ii Corrompre la cire. Lui ôter sa
ductilité. Il Corrompre les coupeaux ou cartons. Les re-
courber de manière que la partie concave soit du côté
des figures, dans les cartes à jouer, ii Dans le langage des
corroveurs ou des maroquiniers, Passer la paumelle ou la
marguerite sur la chair, ce qui assouplit la peau et lui
donne le grain.
Corrompu, ue part. pass. du v. Corrompre.
— Substantiv. Personne corrompue : Les corrompues.
— n. m. Hisl. Nom que Robespierre, Saint-Justet ceux
de leur parti donoaient aux partisans de Danton.
— SvN. Corrompu, dépravé, pervers, vicieux. L'homme
corrompu est devenu mauvais par une longue habitude des
actions méchantes qui a profondément altéré son naturel.
L'homme dépravé voit encore, malgré son désordre, la dif-
férence du bien et du mal, mais il préfère le mal parce
qu'il y trouve du plaisir. L'homme vicieux a de mauvais
penchants, et il leur a laissé prendre un empire auquel il
ne sait pas résister. L'homme pervers se plaît à faire le
mal, et à le voir faire par les autres.
— Anton. Intégre.
Se corrQn\fire, v. pr. Devenir corrompu, se gâter, se
putréfier, n Fam. Se détruire, périr, perdre ses qualités.
li Fig. S'altértT, se dénaturer, se dépraver.
— Syn. Corrompre, séduire, suborner. Coi'rompre, c'est
amener quelqu'un à faire, avec un plein consentement, ce
qu'il sait être mal. Séduire, c'est induire en erreur, pous-
ser à faire quelque chose de mal en persuadant que ce
n'est pas un mal. Suborner, c'est entraîner par l'appât du
gain ou par la promesse d'un plaisir, d'un avantage.
CORROPOLI, comm. d'Italie (Abruzzes [prov. de Te-
ramo]); 3 800 hab.
CORROSIF, IVE {lat. corrosivus; de corrodere, supin
coT^osum, corroder) adj. Qui a la propriété de corroder :
Substance corrosive. (Se dit particulièrement des substan-
ces qui désorganisent lentement les tissus vivants.) il Su-
blimé corrosif. Nom vulgaire du bichlorure de mercure.
Il Substantiv. : Le nitrate d'argent est un violent corrosif.
— Fig. Rongeur, destructeur : Le venin corrosif de la
calomnie.
CORROSION (rad. corrosif) n. f. Action de corroder;
effet que produisent certaines substances sur les métaux,
les acides, l'air humide, etc. (On dit aussi que l'eau corrode
les berges des canaux et des rivières, parce qu'elle creuse
ces berges en entraînant des parcelles de terre; on y re-
médie en recouvrant les berges de pierres ou de gazon.)
CORROSIVETÉ n. f. Caractère de ce qui est corrosif :
La CORROSIVETÉ de iai^senic. (Peu usité.)
CORROTAGE {ko-roa-yaj) n. m. Art du corroyeur. Il Ac-
tion de corroyer, préparation complète donnée au cuir
par le corroyeur. (On dit aussi hongroyage.)
— Métall. Action de forger ensemble plusieurs barres de
fer à chaud, il Action de souder ensemble plusieurs barres
de fer, pour les soumettre ensuite à un nouvel étirage.
— Mennis. Action de dégrossir le bois, par le rabotage.
— Encycl. Les cuirs tannés forment deux catégories :
les cuirs forts destinés à la fabrication des semelles de
chaussures, et les cuirs à œuvre ou molleterie qui subis-
sent un certain nombre de manipulations destinées à leur
donner une souplesse que ne doivent pas posséder les
premiers. Ce travail constitue l'industrie de la corroirie.
L'ouvrier qui procède à ces manipulations prend le nom
de « corroyeur ».
Les principales opérations du corroyeur sont au nombre
de cinq, savoir : le défonçage ou foulage, le drayage, le
paumelage, l'étirage et le parage. C'est par le défonçage
Machine à rebrousser
Machine â grainer
et quadriller
Macliinea de coiroyage.
que commence le travail. Après avoir échantillonné les
cuirs, c'est-à-dire après en avoir retranché la queue, le
front et les mamelles, l'ouvrier les fait tremper dans l'eau,
puis les foule ou les frappe en tous sens, avec une masse
de bois appelée bigorne ou bicorne, jusqu'à ce qu'ils soient
parfaitement ramollis. On les bute et on les draye ensuite,
c'est-à-dire qu'on passe fortement dessus des couteaux,
sommés butoir sourd, butoir tranchant et couteau â revers
ou drayoire, afin d'en égaliser autant que possible l'épais-
seur. Le paumelagc, qui vient ensuite, a pour objet d'assou-
plir les cuirs. A cet otTot, on les frotte fortement, d'abord
du côté de la chair, puis du côté de la fleur, avec des ou-
tils constitués par des blocs de bois dur dont la surface
inférieure est rayée de stries droites et parallèles, dont
les plus petits s appellent paume/Zc* et les plus grands
margueriies. On dit corrompre pour indiquer le travail de
la chair, et rebrousser pour désigner le travail de ta fleur.
Ce travail s'exécute à l'aide d'une machine, dite machine
à rebrousser ou marguerite, qui a pour objet do rendre la
peau plus lisse et plus douce. On emploie la machine à
grainer et quadriller pour le traitement des cuirs qui doi-
vent être vernis. Vétirar/e consiste à ratisser les cuirs
avec une plaque do fer ou do cuivre nommt'îo étire, que
l'ouvrior yjromône de manière à rejeter les parties les plus
épaisses du côté des plus minces, afin do rendre le cuir
plus dense et do lui donner une épaisseur uniforme. Le
parage est l'opération la plus délicato de l'art du cor-
royeur, et demande des ouvriers tr^ adroits. TjOs cuirs
étant succcssivomont étendus et flxés mr un bèlon hori-
zontal nommé paroir, on enlève, du côté de la chair, avec
un couteau circulaire appelé lunette, toutes les parties
charnues et grossières, en agissant de façon â obtenir par-
tout la même épaisseur.
CORROYER {ko-roa-ié — en vx fr. coureer, préparer, et
d'une racine red, qui a donné aussi ar^roi) v. a. Soumettre
les cuirs au corroyage. il Passer les étoffes au corroi.
Il Dégrossir, en parlant du bois de menuiserie, n Pétrir,
malaxer : Corroyer du mortier, ii Revêtir de corroi : Cor-
royer un bassin de fontaine.
— Fonder. Corroyer du sable de fonderie. Le piler pour
le rendre plus lin.
— Métall. Battre à chaud, en parlant du fer. il Souder
ensemble plusieurs barres au marteau, pour n'en faire
qu'une seule et l'étirer de nouveau.
Se corroyer, v. pr. Etre corroyé.
Corroyer (Edouard- Jules), architecte et écrivain
français, né à Amiens en 1837. Elève de Viollet-le-Duc,
il a construit YHôtel de ville de Buanne (Loire) et les
Eglises de Vougy, Villers et Saint-Cijr-les-Vignes ; un châ-
teau près de Bourg, etc. Il a dirigé la reconstruction du
Comptoir d'escompte de Paris. Il est inspecteur général
des édifices diocésains et a présidé aux restaurations de
la cathédrale de Soissons, de l'abbaye du Mont-Saint-
Michel, des églises de Nesle, Athies, Ham. On lui doit
plusieurs éludes d'archéologie, entre autres : l'Architec-
ture romane (1888) et l'Architecture gothique (IS&S,). Corroyer
a été élu membre libre àl'Académiedes beaux-arts en i89e.
CORROYÈRE {ko-roa-ièr') n. f. Nom vulgaire du redoul
à feuilles de myrte, et du sumac des corroyeurs.
COH'ROYEV'R {ko-ro-ieur ou ko-roa-ieur), EUSE n. Celui,
celle qui corroie les cuirs ou les étoffes.
CORROZET (Gilles), écrivain et libraire français, né à
Paris en 1510, mort dans la même ville en 1568, a beau-
coup écrit, en prose et en vers; mais son nom serait cer-
tainement oublié depuis longtemps s'il n'avait publié,
en 1532, la Fleur des antiquités et singularités de la noble
et triomphante ville et cité de Paris, ouvrage qui a le mé-
rite, malgré tout son fatras, d'être un des premiers parus
sur l'histoire et la topographie de Paris. Corrozet a amé-
lioré son travail dans des éditions successives; la meil-
leure est celle de 15G1. Il en parut d'autres après sa mort,
avec des additions importantes de Nicolas Bonfons.
CORRUDE {ko-rud') n. f. Bot. Nom vulgaire de l'asperge
sauvage.
CORRUGATEUR adj. et n. m. Se dit du muscle sourci-
ller dont les contractions plissent la peau du front et de
la base du nez, et froncent les sourcils.
CORRUGATION {si-on — lat. corrugatio; de cum, avec,
etruga, ride) n. f. Froncement, plissement de la peau :
Le ynuscle qui produit la corrugation du front. (Peu usité.)
CORRUPTÈLE {ko-ru — lat. corruptela, même sens) n. f.
Corruption. [Vx.]
CORRUPTEUR , TRICE {ko-ru — lat. corruptor, trix,
même sens\ n. Personne, 1° qui corrompt, gâte, déprave :
Les CORRUPTEURS rfu goiit. Un corrupteur des mœurs.
Le CORRUPTEUR d'une jeune fille ; 2" qui altère, change, dé-
nature ; Un insigne corrupteur de l'Ecriture. (Maucroix.)
— Se dit de tout ce qui séduit, détourne du devoir,
rend sourd à la voix de la conscience : Les gouvernements
sont les plus actifs de tous les corrupteurs.
— Fig. Cause de corruption : L'exemple est un grand
corrupteur.
— Adjectiv. Qui corrompt, qui est propre à corrompre :
Des doctrines corruptrices.
CORRUPTIBILITÉ {ko-ru) n. f. Etat, caractère de ce qui
est corruptible : La cokruptibilité de la matière.
CORRUPTIBLE {ko-ru — lat. corruptibilis; de corruptus,
corrompu) adj. Capable de se corrompre, de se putréfier :
Les corps les plus humides sojit les plus corruptibles.
— Fig. Capable de se laisser dépraver, ii Qu'on peut dé-
cider à agir contre le devoir, la conscience ; Juge cor-
ruptible.
— Corruptible à. Qui peut être corrompu par.
— n. m. Nom donné à des eutychiens du vi* siècle, qui
disaient que Jésus-Christ avait été sujet aux passions et
que sa chair était corruptible, il On les appelait aussi
corrupticoles.
— Anto.n. Incorruptible.
CORRUPTIF, IVE (ko-ru — lat. corruptivus; de corrup-
tus, corrompu) adj. Qui a la propriété de corrompre ;
L'extrême civilisation est cûrruptive.
CORRUPTIO OPTIMI PESSIMA {La corruption de ce
qu'il y a de meilleur est la pire). Axiome de l'antiquité qu'on
applique tour à tour à l'autorité, quand elle devient despo-
tisme; à la religion, quand elle dégénère en intolérance
et en fanatisme, etc., et plus encore aux hommes recom-
mandables par leurs fonctions ou leur passé, quand ils
deviennent mauvais. (Cela est également vrai dans l'ordre
matériel : les substances, les almients les plus fins et les
plus recherchés sont ceux dont la décomposition est la
plus insupportable.)
CORRUPTION {ko-ru-psi — lat. corruptio; de corrup-
tus, corrompu) n. f. Action de putréfier; état de ce qui
est putréfié : La corruption des viandes est attribuée aux
ferments, il Corps putréfiés : Vers qui grouillent dans la
corruption.
— Par ext. Action d'altérer, de dénaturer, de changer
en mal : La corruption d'un texte, du goi'it.
— Fig. Dépravation : C'est dans les temps de corruption
que les lois se multiplient. {Cond'ûl.) \\ Action de déterminer
quelqu'un à agir contre sa conscience, contre son devoir;
état ue celui qu'on a ainsi corrompu : Employer la corrup-
tion pour se faire nommer député.
— Dr. crim. Crime du fonctionnaire public qui trafique
do son autorité, ou do ceux qui cherchent à le corrompre.
Il Corruption de mineurs. Délit d'attentat aux mœurs
commis en excitant, en favorisant ou en facilitant habi-
tuellement la débauche ou la corruption de la'^unesse de
l'un ou do l'autre sexe, au-dessous de vingt et un ans.
V. MINEUR.
— Kn'ycl. Polit. Corruption électorale. On nomme ainsi
l'action do fausser, par des dons et dos promesses, l'exercico
du droit de suffrage. La corruption électorale constitua un
délit que prévoit et punit l'article 38 du décret du 2 février
1 852, ajtphcablo actuellement à toutes les élections qui cma-
aeni du suffrage universel- Ce texte frappe de la mémo
300
peine les deux auteurs du pacte de corruption : celui qui
corrompt et celui qui se laisse corrompre. Il est ainsi conçu :
H (i)uu:onque aura donné, promis ou reçu des deniers, effets
ou valeurs quelconques, sous la condition soit de donner
ou do- procurer un suffrage, soit de s'abstenir de voter,
sera puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans
et dune amende de 500 francs à 5.000 francs. — Seront
punis des mêmes peines ceux qui, sous les mêmes condi-
tions, auront fait ou accepté 1 offre ou la promesse d'em-
plois publics ou privés. — Si le coupable est fonction-
naire public, la peine sera du double. »
— Admin. Corruption de fonctionnaires. Le fonctionnaire
qui fait trafic des actes de ses fonctions, qui fait ou s'abstient
de faire tel ou tel de ces actes, dans un intérêt illicite et
à prix d'argent, se rend coupable de corruption. Il y a
crime, aux termes du Code pénal, et ce crime admet né-
cessairement deux agents : le fonctionnaire qui se laisse
corrompre, et l'individu qui le corrompt. La loi a incri-
miné ces deux faits dans deux dispositions distinctes.
D'une part, l'article 177 du Code pénal punit le fait, par
un fonctionnaire public ou un préposé d'une administra-
tion publique, d'avoir agréé des offres ou reçu des pré-
sents pour faire un acte de sa fonction ou pour s'abstenir
de le faire. La loi du 4 juillet 1889 a rendu ce texte appli-
cable aux trafics d'Influence imputables à toute personne
investie d'un mandat électif.
D'autre part, l'article 179 du Code pénal réprime le fait de
l'agent de la corruption, et même, de la part du corrupteur,
la simple tentative. Mais, au cas de tentative, la pénalité
est graduée selon que cette tentative a été ou n'a pas été
suivie d'effet; dans le premier cas. le corrupteurest frappé
des mêmes peines que la personne corrompue.
CORRY, ville des Etats-Unis (Pensylvanie [comté
d'Erlé)], près du lac de Co/Ty; 5.680 hab. Raffineries de
pétrole , fabriques
de faucheuses, de
moissonneuses, de
meubles. Haut Vs^
fourneau.
CORS n. m. pi.
Véner. Syn. de an-
douillers.
CORSAG {sak')
n. m. Espèce de
renard, appelée
aussi adive_, dont
le nom scientifique Corsac
est vulpes corsac
ou karagan, et qui habite du Volga au Baïkal et du Tur-
keslan à la Mésopotamie.
— Encycl. Ce petit renard grisâtre, à oreilles courtes,
très voisin du vulpes ferrilalus du Thibet, qu'il n'égale pas
comme taille, fut jadis à la mode en France. Pendant la
seconde moitié du xvi" siècle, les dames portaient ces
coi'sacs ou adives ap-
privoisés avec elles,
comme plus tard on
fit pour les chiens de
manchon.
CORSAGE {sa/ —
rad. corps] n. m. Au-
tref., Corps, pesonne.
Il Auj., Buste, partie
du corps comprise en-
tre le cou et les han-
ches. Se dit seulement Corsages,
en parlant : l" Des
femmes : Dante au corsage omdent ; 2" De certains ani-
maux : Le corsage du cheval, au lévrier. Il est des cerfs de
grand et de petit corsage. (Chapus.)
— Par ext. Partie du vêtement qui recouvre le buste :
Un CORSAGE en velours. Le corsage d'une robe.
— Comm. Qualité d'un drap bien fourni en laine : Drap
qui est d'un beau corsage.
— Féod. Gens de corsage. V. corps (gens de).
CORSAIRE {sêr' — ital. corsaro ; de corsa, course) n. m.
Mar. Vaisseau armé par des particuliers, avec l'autorisa-
tion du gouvernement, pour faire la chasse aux bâtiments
marchands d'une nation ennemie : Armer un corsaire.
Il Capitaine de ce bâtiment : En France, c'est parmi les
corsaires que la marine compte ses plus grands hommes.
(Th. Page.J
— Abusivem. Bâtiment monté par des pirates ; pirate
lui-même : Les corsaires chinois, tunisiens.
— Fig. Homme dur, impitoyable : Créancier qui est un
vrai corsaire.
— Jeux. Une des combinaisons du solitaire, il V. croquet.
— Ornith. Nom vulgaire de lépervier.
— Adjectiv. : Bâtiment corsaire. Cupitaine corsaire;
— Prov. : A corsaire corsaire et demi, Un homme dur,
avide, en rencontre souvent un plus dur et plus avide en-
core, ou bien : Contre ceux qui se montrent durs, il faut
être plus dur encore.
— Allus. littês. :
Corsaires contre corsaires.
L'un l'autre s'attaquant, ne font pus leurs afTaires.
Proverbe cité par La Fontaine dans la fable intitulée ;
Tribut envoyé par les animaux à Alexandre, mais qui est
de Régnier (XIP satire). Cet adage semble dérivé du pro-
verbe espagnol : De cosario a cosario no se llevan que los
bariles, « Do corsaire à corsaire, il n'y a que les barils
d'eau à prendre ».
Dans l'application, ces vers signifient qu'il en cuit aux
écrivains, mais surtout aux fripons et aux méchants, de
se faire la guerre entre eux.
— Encycl. Mar. Le nom de corsaire est donné à un bâti-
ment de commerce armé en guerre et appartenant à un
particulier, ou mieux à celui q^ui commande le bâtiment.
En dépit do cette définition, il laut se garder de confondre
les corsaires avec les pirates et de les englober dans la
même réprobation. Les pirates sont de véritables bri-
{'ands qui opéraient en temps de paix comme en temps
un pucrro, qui pillaient leurs compatriotes comme les
étrangers, et qu'animait seul le désir du butin. C'est sans
liuuto ainsi que commencèrent les corsaires. Après la
(birouverte de l'Amérique, de hardis marins, anglais et
liollandals pour la plupart, coururent sus aux galions
espagnols, en enlevèrent un grand nombre et réalisèrent
de gros bénéfices. Du moins eurent-ils presque toujours
301
sorupulo il'attaquor les b&timonts (jui battaient pavillon
ilo loin- pays d'orit;ino. A ces promiors corsaires vinrent
bientôt se Joindre les /liàustiers, association do pirates in-
trépides ipii dova.sn>ront la mer des Antilles pondant tont
lo xvii" MfcU». Aidés par les bintcaniers (cliasseurs do'bœufs
sauva;;os de Saint-Domingue}, ciue les Espagnols avalent
pourcbassos, les tlibustîers étabhrtMit leur (|nartiei' général
dans l'île do la Tortue, au N. de Saint-Donunguo, et sous
la direction do chefs intrépides, enlèveront tous les na-
vires do commerce qui paNsaient à leur portée, osant
môme parfois s'attaquer aux vaisseaux de guerre et enga-
ger avec doux ou trois de ces bâtiments des batailles dis-
proportionnées. Quelques-uns d'entre eux tentèrent avec
bonliour des descentes sur la terre ferme et brûlèrent les
villes do la côte. A la môme époque, d'autres corsaires ocu-
niaiont la Méditerranée, et on se souvient des expéditions
dirigées contre les pirates barbaresques qu'abritaient les
eriques et les baies du Maghreb, par Charles-Quint et Phi-
lippe II au xv!" siècle, par Louis XIV en 16G9 et en 1G83.
Mais, peu à peu, le métier de corsaire devient un minier
régulier, consacre par l'usage et garanti en quelque sorte
par les souverains. Aussitôt que la guerre était déclarée
entre deux puissances maritimes, les plus hardis dos marins
recevaient, pour la durée des hostilités, dos lettres de
marque, qui leur donnaient ofliciellement le droit de cap-
turer les vaisseaux de commerce de la nation ennemie,
do mettre on vente les marchandises enlevées et qui leur
réservaient la plus grosse partie des bénéfices. Ces lettres
de marque, appelées également lettres de i-eprésaillfs,
étaient délivrées dans les ports do France par le ministre
do la marine et par les gouverneurs dans les colonies.
Cotte course était réglementée par un tribunal de conser-
vateurs de la paix qui devaient trancher dans le délai de
deux mois toutes les contestations nées à. l'occasion do la
guerre de course.
Les corsaires furent alors non seulement tolérés, mais
honorés pour leurs exploits. Ce métier formait d'excellents
marins, car il exigeait une énergie, une activité, un d*'-
ploiemeot d'adresse fort rares dans la marine do l'Etat à
cotte époque. Duguay-Trouin, Forbin, Pointis, Jean Bart,
étaient dos corsaires. Rien qu'en 1G89, ils enlevèrent aux
Anglais plus de 4.200 navires; Seignelay et Louvois tirent
faire, pendant toute la guerre d'Augsbourg, la course pour
leur compte et encaissèrent les bénéfices. Vaubaa, lui-
même, dont on connaît pourtant les scrupules de con-
science, écrivait au roi : " Il faut de toutes manières favo-
riser la course tant que durera la guerre. »
Il semble bien que le monde entier n'ait pas eu d'autre
opinion sur les corsaires au xviii* siècle. Les corsaires
qui coururent les mers et firent tant de mal au commerce
maritime pendant la guerre d'Amérique n'indignèrent
personne, et les courageux exploits de Surcouf, pendant les
guerres de la Révolution, furent universellement admirés.
C'est seulement au congrès de Paris, en 1856, que furent
universellement abolis les corsaires. Seuls les Etats-Unis.
l'Espagne et le Mexique refusèrent de prendre un enga-
gement à ce sujet. Et, pourtant, la pression de l'opinion
publii[ue est si forte que ni les Etats-Unis, ni l'Espagne
n'ont osé, en 1898, ressusciter ce vieil usage. Il semble
bien, pourtant, que l'emploi de navires do course en temps
de guerre n'a rien qui dépasse les droits légitimes des bel-
ligérants et que ce métier, qui ressemble singulièrement
à celui des francs-tireurs sur terre, u'est pas contraire au
droit des gens.
Corsaire (le), opéra-comique en trois actes, paroles
de La Chaboaussière, musique de Dalayrac, représenté à
la Comédie-Italienne le 17 mars 1783. C'était le second ou-
vrage du compositeur, qui n'avait encore donné qu'un
petit acte, intitulé l'Eclipsé totale. Le livret du Corsaire
est romanesque et dramatique. Tel qu'il est, il servit heu-
reusement le compositeur, qui écrivit une musique expres-
sive et spirituelle dont le succès fut complet.
Corsaire (le), roman poétique en trois chants, par
lord Byron, publié en 1814.— Conrad, le corsaire, apprend
que les Turcs vont l'attaquer dans sa retraite; il quitte
aussitôt Médora, sa maîtresse, et, déguisé en derviche, se
rend dans le camp de son ennemi, lo pacha Seyd, qui a
relà'dié dans la baie de Coron, où il donne une fête en
attendant un vent favorable. Conrad annonce au pacha
?u'il vient de quitter furtivement l'île du corsaire, et lui
ait des récits merveilleux qui finissent par l'endormir. A
un signal convenu, les compagnons du corsaire accou-
rent et mettent le feu au palais; mais leur chef no tarde
pas à être fait prisonnier. Pendant sa courte victoire,
Conrad a sauvé des flammes Gulnare, la favorite du pa-
cha ; elle vient le trouver dans son cachot et lo délivre. Le
corsaire s'embarque avec sa libératrice, et regagne son
île, où il apprend que Médora vient do rendre le dernier
soupir. Il s'enfuit avec Gulnare. On reconnaît dans ce
fioème lo sujet favori de Byron, qui s'est complu à idéa-
iser les désespérances de la vie et à donner à ses héros
quelque chose de lui-même. Le roman paraît invraisom-
blable, les qualités poétiques rachètent ce défaut.
Corsaire, En dehors des ouvrages précédents, ce mot
entre encore dans le titre d'une quantité d'œuvres litté-
raires ou musicales. Tels sont, par exemple, le Corsaire
roufje de Fenimoro Cooper (1827;; le Corsaire, ballot-pan-
tomime en trois actes et cinq tableaux, scénario de Saint-
Georges, chorégraphie de Mazillier, musique d'Adolphe
Adam, représenté à l'Opéra de Paris lo 23 janvier i8r»0
(c'est le Corsaire do Byron mis en action, avec adjonction
de nombreux incidents); le Corsaire noir, opérette boufi'o
en 3 actes, paroles ot musique do J. OlFonijach (Vienne,
1872), etc.
GORSALI (André^, navigateur italien du xvi" siècle, né
à Florence. Chargé par lo roi do Portugal, Emmanuel,
d'explorer les Indes et la Chine, Corsali se rendit ùCochin,
d'où, en ir>i6, il passa on Abyssinio avec une ambassade
portugaise, puis visita Mascate, une partie de la côte
d'Arabie, Ormnz ot Goa. Ce voyageur a résumé une partie
do SOS observations dans doux lettres, adressées do Cochin,
l'une à Julien de Médicis, en 151.'), lautro ù Laurent do
Médicis, en 1517.
GoRSCIA. comm. do la Corse, arr. ot à 20 kit. do Corte,
non loin du Golo ; 888 hab.
Corse, personne née on Corso ou qui habite cette lie.
— Les CoitsiîS.
— Adjoctiv. Qui appartient ù ce pays, ù mm halMiants ;
Cheval cur.sic.
CORSAIRE
CORSE
Corse, île française de la Méditerranée, la (|uatriènio
comme grandeurde'cotte mor(après la Sicile, la Sardaigne
et t'hypro). Elle se trouve à IGO kilomètres de la France.
Kilo a 183 kilomètres de longueur, en uno orientation
j.resque exactement N.-S., 10 a SA kilomètres de largeur
et 8.722 kilomètres carrés; c'est lo sixième département
français par ordre de grandeur. L'île est divisée en cinq
arrondissements {Ajaccio, chef-lieu. Bastia, Calvi, Corto,
Sartène) ; 62 cantons, 36.1 cfuumunos, ot compte une popu-
lation de 290.168 hab. {Corses.)
On l'a dit : " La Corse est l'île de beauté suprême, « par
la splendeur de ses 500 kilomètres de rivages, ses baies
où se reflètent les falaises de rouge porphyre, ses fo-
rêts profondes où s'élancent des laricios do 45 mètres do
haut, son entassement de monts, sos torrents, son climat.
Comme rivages,
absolu cent raste
entre presque toute
la côte orientale, que
baigno la mer » ita-
lienne », et les côtes
de l'ouest et du sud
qui plongent sur la
mer " espagnole et
française >> : le long
du littoral de l'Est,
sauf dans les régions
do Bastia et de Boni-
facio, ce ne sont que
plages basses, em-
bouchures de tor-
rents obstru ées,
étangs tels que ceux
de Biguglia, de Dia-
na, d'Urbino, plaines
d'allu viens très fé-
condes , mais aussi
très maremmatiques,
et par cela uicnie in-
habitées, à cause des
fièvres. Mais, au long
du littoral de l'Ouest,
la succession des
baies et des anses
est comme infinie ;
on y admire le golfe
de Calvi, qui a des
fonds de 50 à 100 mè-
tres; le golfe de Ga-
leria, qui reçoit le
Fango; le golfe de
Porto, « merveille de
la Corse » et l'une
des merveilles du
monde ; le golfe de
Sagone, où se ter-
mine le Liamone ; le
golfe d'Ajaccio, où
finissent Gravona et
Prunelli ; le golfe de
Valinco, tombeau du
Taravo et du Tava-
ria; et, au S.-E-, lo
golfe de Santa-Man-
za, et enfin celui de
Porto-Vecchio.
Parmi les monts,
presque tous de gra-
nit et granulite, de
porphyre, de serpen-
tine, de micaschiste,
roches dures et qui
bravent les siècles,
les plus hauts , de
taille presque pyré-
néenne, se lèvent au
N.-O.. à ro., au S.
de Corte : mont Cin-
to (2.707 m.); mont
Rond ( monte Roton-
do) [2.625 m.], qui a
longtemps passé pour
le géant de l'île; Pa-
glia-Orba, regardée
comme le nœud dos
sierras corses, etc.
De rincudine, qui n'a
que 2.136 mètres, ot
du Saint-Pierre (San-
Pietro) [1.706 m-l, la
vue est " plus qu'in-
comparable i>.
Parmi les torrents,
le jilus grand est le
Golo, long do 85 kil.,
qui s'abîme dans la
mer orientale, comme
son rival lo Tavignano, long de 80 kil
pied do la rocheuse Corto.
Les forêts occupent 209.000 hectares ; elles sont presque
f>arCout magnifltiuos : les pins laricios y coudoiont les
lêtros ot les chênes verts; forêts aussi, sans on porter
lo nom, les buis do chAtaigniors séculaires qui, nulle
part au monde, no sont plus beaux et « monstrueux »
(pie dans lo pays qui a reçu d'eux lo nom do Castagnic-
cia, autour uo la célèbre Orezza. Li où les grands bois
ont disparu du l'ait dos incendies, du bùchoronnage, dos
225.000 chèvres, broutouses do pousses, sur dos centaines
do milliers d'hectares, s'étend lo maquis, la broussaillo
dos arbusics do bonne odeur: myrtes, arbousiers, lon-
tisquos, cistes, bruyères arboroscontes, petits chênes
verts. Cette brousse odoriférante est la crando caracté-
ristique des collines et dos montagnes nasses; ello les
embellit, les embaume, les empêche do so dégrader ot
ruiner; ello y conserve les sources.
Par suite do la rareté de la population, dans cotto tlo
donéo cependant d'un aamirable climat tompéré-chaud,
il n'y a en Corse ni agriculture digne do ce nom, ni grande
industrie, ni grand commerce. Sauf une certaine rapidité
dans le développement du vignoble (arrond. do Sartèno on
particulier), les Corses sont très pou cultivateurs des
champs, luuis d'uutunt plus borgur», pusso:»soiirs <lo nom-
breux troupeaux do chèvres, do moutons, de porcs, de
bœufs et vaches, de chevaux de taillo très petite, mais de
grande endurance et de parfaite sobriété.
Donc, surtout pasteurs ot vivant principalement de lait,
de châtaignes, de pommes de terre, les Corses ont un
grand penchant pour les fonctions officielles, pour l'état
militaire, pour les aventures, l'expatriation, quoitjn'ils
aiment passionnément leur pays : la Franco, en est pour
ainsi dire pleine, Paris du moins, Marseille et antres
grandes villes; ot absolument (encore plus relativement,
vu sa faible population), la Corse est, et do beaucoup, le
département qui envoie le plus de colons en Algérie et
en Tunisie.
La langue française fait de rapides progrès dans les
villes, et môme à la campagne, depuis que l'école est
et qui passe au
plus ou moins obligatoire; mais, jusqu'à co jour, l'idiomo
courant est un dialecte do l'italien.
Avant d'être française, la Corso était partagée on pro-
(par rapport à Bastia, alors ca-
pitale), ot ou province au delà des monts. coUe-oi vaste
viuco d'en deçà des monts (uar rapport à Bastia, alors ca-
pitale), ot ou province au delà des monts. coUe-oi vaste
do 3.500 kilom. carr., collo-lù de 5.200. De niKi A ÏSM. elle
forma deux départements rappelant ù peu près l'ancionno
division : A l'E., le déparlomout du Golo; ù l'O., lo dopar-
tomont du Liamone.
— llist. Sous uno apparente uniformité do type, langue,
mœurs et coutumes, les Corsos cachont uno ©xiraordinairo
diversité d'origines. On Ignore quels furent leurs promiors
pères : Ibères, venus d'Espagne; Ligures, venus de Oa«lo
ou d'Italie, voire Africains arrivés du Tell? Puis, Uns-
toiro so dégageant quelouo peu dos ténèbres, Kyrnos (co
fut lo premier nom do l'île) reçut des Phocéens, fonda-
tours d'Aleria, dos Phéniciens, dos Etrusques, des Car-
thaginois, ot déjà les peuples de la Méditerranée so dis-
putaient l'ilo aux forêts, (|ui n'avait pas encore de maquis,
l.es Komains mirent d'accord tout lo monde en conlisquant
la pommo do discorde ; mais co no fut pas sans peine qu'ils
soumirent les insulaires n inhabiles au joujj » : il leur lallut
cent ans pour les dompter. Marins y colonisa .l/urirtna
(dont il no rostorion), près do l'oinbouchuro tlu Golo; Svlla
y rocolonisa la phocéonno alerta (dont il ne reste guère)
CORSE — CORSINI
Corselet (1575).
Corselet : 1. de coléoptère
2. d'hyméuoptère.
près do l'embouchure du Tavignaoo, et Rome latinisa la
peuplade barbare.
Plus tard, vinrent les Vandales, les Byzantins, les Goths,
les Sarrasins, ensuite les Italiens : d'abord les Pisans, à
partir de 1077, puis les Génois, à partir de 1347. De ceux-ci
la domination fut injuste et dure : les Corses regimbèrent,
et, de rébellion en rébellion, ils fatiguèrent tellement Gênes,
que cette «reine des Ligures » vendit l'ile à Louis XV en
1768; une courte lutte, trop disproportionnée pour que
l'issue n'en fût pas connue d'avance, en assura la possession
à la France, malgré la vaillance de Paoli, le héros patriote
(1769), et eu dépit d'une invasion anglaise (1793-1796).
Corse (cap), promontoire formant la pointe la plus
septentrionale de l'ile de Corse.
CORSÉ, ÉE (rad. co7-ps) adj. Qui a du corps, de la con-
sistance. Il Drap corséj Drap épais et solide, il Vin corsé^Yin
fin et généreux.
— Fïg. et fam. Plantureux, copieux : Repas corsé, il Qui
contient des détails scabreux, des traits énergiques, etc. :
Affaire corske. Boman corsé.
— Cheval corsé. Man. Animal robuste et bien musclé.
GORSECQUE n. f. Armur. anc. V. corsêque.
CORSELET (lé) n. m. Archéol. Corps de cuirasse, com-
posé d'un plastron et d'une dossière avec colletin adhé-
rent et pris dans la masse, et
ne comportant ni garde-rein
ni tassettes.
— Techn. Grillage en trin-
gles métalliques, dont on en-
toure un jeune arbre pour le
protéger.» On dit aussi corset.
— Zool. Masse antérieure du
thorax des insectes, placée
entre la tête et la région pos-
térieure ou abdominale.
— Enctcl. Archéol. Les cor-
selets sont les ancêtres des cui-
rasses modernes ; ils apparais-
sent dans la seconde moitié du
xvr siècle, et sont une armure
de gens de pied. On les portait
avec le collet de buffle et les
manches de mailles. Beaucoup
de corselets, à l'époque de Henri III, étaient faits de trois
pièces, le plastron s'ouvrant en doux battants, que fer-
maient sur l'arête du thorax
des boutons tournants. Cette
disposition est très commune
dans les corselets persans,
indiens et polonais , même
modernes. D'une manière
générale, on entendait par
« corselet » 'un corps d ar-
mure même muni de bras, et,
par extension, l'homme qui
le portait. [Le synonyme an-
cien (XV* s.) est CORSET.]
— Zool. Le corselet des co-
léoptères, des hémiptères,
des orthoptères, est formé par le prothorax. Chez les dip-
tères, hyménoptères, chez les papillons ou lépidoptères,
le thorax complet forme le corselet.
CORSEMBLEU DE LlVRY (Suzanne-Catherlne Gravet
de), lîlle d'un conseiller du roi au bureau de finances de
Paris, au temps de la Régence. Chez son oncle, maire de
Sully, elle joua la comédie, et fit la connaissance do Vol-
taire, qui venait d'être exilé pour quelc^ues couplets satiri-
ques contre le Régent, couplets dont il n'était pas l'auteur.
M"*de Corsembleu avait alors vingt ans. De retour à Paris,
elle devint la maîtresse du poète, qui lui fit cadeau de
son portrait, peint par Largillière.
Quand elle vit son amant mis à la Bastille, M"" de
Corsembleu s'attacha à de Génouville, et Voltaire n'en
prit pas ombrage, car, en 1719, il la fit entrer à la Comédie-
Française, où il ne paraît pas qu'elle ait jamais eu grand
succès. Elle passa en Angleterre avec une troupe de co-
médiens qui fit mal ses affaires, et elle s'échoua dans un
café où fréquentait le marquis de Gouvernet (Charles-
Frédéric do La Tour du Pin). Elle se fit épouser par lui ;
et cette aventure fournit à Voltaire des personnages et
dos scènes pour son Ecossaise. Revenue en Franco, elle
reçut du poète l'une des épitres les plus connues, tes 7'u
et les Vous. Dans la suite, elle regretta les égarements de
sa vie et montra des sentiments très religieux. Toutefois,
elle resta en bons termes avec Voltaire; mais elle lui ren-
dit, en 1778, son portrait, dont hérita M"»* de Villelte. On
avait à tort fait do la Corsembleu et de M"' de Livry
deux personnes distinctes.
CORSEPT, comm. de la Loire-Inférieure, arrond. et à
2 kilom. do Paimbœuf, sur l'estuaire de la Loire ; l .068 hab.
Dolmen.
CORSEQUE, CORSECQUE (sèk') OU CORSESQUE {sèssk)
[rad. Corse, pays nrobahle d'origine] n. f. Arme d'hast en
usage au x\T siècle dans l'infanterie, et qui est une per-
tuisano à grands oreillons poin-
tus, dirigés tantôt on haut, tantôt
en bas.
— Enctcl. La corsêque était
une arme de cérémonie etde fan-
taisie, portée par les bas offi-
ciers de gens de pied, les pages,
les miliciens, etc. Jamais elle
ne fut d'un usage courant à la
guerre, si ce n'est dans les siè-
ges. La forme théorique de son
fer est uno fleur do lis. Quand
les oreillons sont droits, la cor-
sêque est dite chauve-souris, en
langage d'amateurs; elle repré-
sente alors un trident,
____„„ „ . . CorBiquca(xv9 8.).
CORSER V. a. Saisir corps
à corps. (Vieux.) Il Donner du corps, de la force, de l'étoffe,
du ton à : Corser un roman, un drame.
— Mettre un corset à. (Peu usité.)
Se corser, v. pr. Se mettre un corset. (Pou usité.)
CORSERON n. m. Pôch. V. corcebon.
CORSES n. m. pi. Soldats formant l'ancienne milice du
pape,dontlapoIico6taitlaprincipalofoDCtioD. — i/n cobse.
Corsets-tuteurs.
Corset grec.
Corset d'homme
0400).
CORSET («è — dimin. de corps) n. m. Cost. Sorte de cor-
sage baleiné, destiné à dessiner la taille des femmes et à
soutenir leur gorge, il Appareil analogue que croient de-
voir porter certains hommes, pour se donner une taille plus
fine. Il Corsage d'une cotte villageoise.
Il Corset à la paresseuse. Corset lâche
et sans baleines, que Ion portait sous
l'Empire.
— Arboric. Corset-tuteur, Enveloppe
métallique mince, dont on entoure le
tronc d'un arbre chancreux pour main-
tenir les emplâtres appliqués sur les
parties endommagées, ou appareil dont
on entoure un arbre pour le défendre
contre les mutilations, il On dit aussi
corselet, et ARMURE,
— Chir. Espèce de bandage, qui en-
veloppe la plus grande partie du tronc.
Il Corset-bandage. Appareil destiné à
rétablir la respiration cliez les as-
phyxiés, à l'aide do la compression
exercée sur la poitrine et l'andomen.
— Enctcl. Cost. Si les femmes grecgues et romaines
ignoraient le corset, elles en avaient loquivalenî ; les
premières dans le strophion, le stéthodesmis, les autres
dans le tasnia, le zona, les fascix mamil-
lares, etc. C'étaient, pour la plupart,
des systèmes de bandelettes d'étoffe,
sans qu'on puisse affirmer que le cuir
en fût absent. Tous étaient destinés à
soutenir les seins et aussi à les compri-
mer dans la mesure qu'exigeait l'idée
que les anciens se faisaient de la beauté
féminine. Il n'est guère admissible que,
pendant le moyen âge, où leurs vête-
ments modelaient les formes jusqu'aux
hanches, les femmes aient abandonné
le désir d'avoir la taille bien prise.
Aussi remarque-t-on sur les statues de
cette époque qu'elles portaient soit deux robes super-
posées et artistement serrées, soit une sorte do justau-
corps ajusté , qui dessinait leur buste
depuis le cou jusqu'aux hanches et qui
apparaît assez nettement sous la robo.
La cotte hardie se moulait sur la poi-
trine, non sans la comprimer parfois. Au
xiv» siècle, le décollctage était d'un usage
courant : Isabeau do Bavière, la femme
de Charles VI, on abusait; par suite, on
lui attribue l'invention des corsages ren-
forcés de lames métalliques ou do baleine.
Dès lors, la basquine de velours, avec
une armature do fer et un buse en corne,
eu bois ou en métal, fit partie du trous-
seau des femmes. Les musées do Carna-
valet, de Cluoy et d'autres collections con-
servent dos spécimens d'armatures de fer
qui semblent plutôt des instruments de
supplice que des objets de toilette. La
modo de ces engins dura pendant des
siècles, car, bien que Marie do Médicis eût importé d'Ita-
lie le vcrtuqadin, qui amplifiait les hanches, et le corcet
baleiné ou faus-
se panse , qui
rectifiait le
reste, on re-
trouve encore
des armatures
do bustejusque
sous Louis XV
et LouisXVI.Il
fallait que les
tailles devins-
sent plus fines,
à. mesure que
les paniers de-
venaient plus
larges; il fallait
que les gorges
remontassent à
mesure que les
ceintures des-
cendaient. La
Révolution ,
dans son amour pour l'imitation de l'antiquité, en revint
aux ceintures et aux bandelettes grecques et romaines.
Il en fut ainsi jusqu'en 1815. Mais, sous la Restau-
ration, le corset baleiné reprit toute sa faveur et ne
l'a plus quittée. Cependant, on peut espérer que, sous
l'innuerico des exercices physiques que pratiquent les
nouvelles générations déjeunes filles, les corsets baleinés
iront rejoindre dans les musées les armatures de nos
aïeules, et que les femmes de l'avenir entendront, dans
l'intérêt mémo de leur beauté, les hygiénistes leur recom-
mandant de ne porter quo des vêtements qui laissent leur
organisme accomplir librement ses fonctions.
— Quant au mot corset, il n'a pris sa signification mo-
derne que dans les premières années du xis" siècle; au-
cun dictionnaire ne le mentionne avant 1820. Les corsets
du moyen âge étaient des corps ou surcots, avec ou sans
manches, portés par les hommes : ceux des femmes étaient
des robes de dessus, ordinairement sans manches, et do
longueur variable. Le corset à armer est un terme par
lequel on enten-
dait, au moyen
âge, toute dé-
fense do corps
on cuir, en acier
lamé ou d'une
seule pièce, qui
défendait le tho-
rax. Au xv« siè-
cle , corset de-
vient synuii' ni"
do corselrt .
— Chir. inrsrt
orthopédique.
Los corsets or-
thopédiques sont
spécialement
destinés au redressement des déviations do la taille. Ils
so composent généralement d'une ceinture métallique rem-
Corset de femme
(1515).
Corset lie fumme
(xvie s.).
Corset h. armer-
302
bourrée, évasée do manière à s'appuyer sur la saillie des
hanches, munie d'une ou de doux tiges s'élevant sur les
côtés du corps, et se terminaot par un croissant recourbé,
destiné à soutenir l'aisselle du côté qui incline ; des plaques
de pression pour comprimer les parties saillantes, des res-
sorts pour tendre les différentes pièces do l'appareil et
^des courroies matelassées pour réunir ces différents or-
ganes complètent le corset orthopédique,
— Techn. L'industrie du corset comprend deux caté-
gories distinctes : le corset cousu et le corset tissé.
Le premier consiste dans Icnserable cousu des diverses
pièces qui constituent le corset proprement dit, et dont
l'ajustement est une simple opération de couture. Le second,
appelé aussi corset sans couture, est fait d'un seul morceau
d'étoffe tissée d'une faeon convenable afin d'offrir les élar-
gissements et rétrécissements néces-
saires pour son adaptation au buste.
CORSETER (rad. corset. — Double
le t devant une syllabe muette :/e
corsette, tu corsettes) v. a. Mettre un
corset à. i! On dit aussi coRsiiR.
Se corseter, v. pr. Mettre son
corset.
GORSETIER ((i-^),ÈRE n. Personne
qui fait des corsets, ii Adjectiv. : Ou-
vrière CORSETIÈRE.
GORSEUL, comm. des Côtes-du- Corset.
Nord, arr. et à 11 kilom. de Dinan;
3.165 hab. Ch. de f. Ouest. Minoteries. Ruines romaines.
Corseul fut jadis la capitale ou du moins une des villes
Frincipales des Curiosolites, l'un des peuples habitant
Armorique à l'époque de l'invasion romaine.
GORSHAM Hegis, petite ville d'Angleterre (comté de
W' ilts) ; 3.800 hab. Carrières. Beau château. Ancienne rési-
dence des rois saxons.
GORSI (Giovanni), clianteur italien, né à Vérone en 1822,
morlàMonzaen 1890.11 commença l'étude du droit à Pa-
doue, puis so laissa emporter par son goût pour la mu-
sique. Doué d'une jolie voix do baryton, il débuta au
théâtre Re, de Milan, et fut presque aussitôt engagé à
la Scala (1847). De 1856 à 1859, Corsi obtint de grands
succès au Théâtre-Italien de Paris, où il se fit surtout
applaudir dans Lucrezia Borgia, Migoletto , Béatrice di
7'enda, Poliuto, Maria di liohan, etc. Quelques années
après, il accepta les fonctions de professeur au Con-
servatoire de Saint-Pétersbourg. Il revint se fixer en
Italie.
CORSIA n. m. Genre d'orchidacées pouvant être pris
comme le type d'une petite famille, di«:e des corsiacées.
(Les corsias sont des plantes herbacées, sans feuilles,
à tige écaiileuse terminée par une seule fleur; elles sont
parasites sur les arbres des forêts.)
CORSIACÉES n. f. pi. Petite famille d'orchidacées, voi-
sin des burmanniacées. — Une corsiacée.
GORSICANA, ville des Etats-Unis (Etat du Texas
[comté do Navarro]); 6.500 hab. Ch.-l. du comté de Navarre.
Ecole militaire et collège catholique.
GORSIER {si-é) n. m. Chêne-liège, appelé également
CORCIER.
GORSIN (de l'anc. fr. Coj^ssin; du bas lat. Caorcinus, ha-
bitant do Cahors) n. m. Banquier, usurier, marchand d'ar-
gent. Il n'est usité que dans la locution : Enlever quel-
qu'un comme un corsin ou un corps saint, L'enlever de
vive force. (Le pape Jean XXII avait attiré auprès de lui,
do Caliors, sa ville natale, à Avignon, uue foule de petits
financiers qui avaient le privilège d'exiger certains aroits
qu'il avait créés. Les vexations qu'ils commetiaient les
rendaient si odieux qu'on les chassait de partout, et que,
lorsqu'on lo pouvait, on les enlevait subitement et sans
forme de procès, ce qui a donné lieu au dicton : Enlever
quelqu'un comme un corsin. Ce dernier mot, corrompu, est
devenu corps saint.)
GORSINI, grande famille florentine qui remonte au
xni= siùc]c,niais dont l'illustration date surtout du xvii".
Les membres les plus connus sont : André Corsini,
(V. l'art, suiv.); — Laurent Corsini, né en 1658, mort
en 1740. [Il fut pape en 1730 et mérita une statue de la
reconnaissance des Romains. (V. Clémknt XII.) II res-
taura lepa^aw Corsiiii, à Rome]; — don Thomas Corsiui,
prince de Sismano. homme politique italien, né à Rome
en 1767, mort en 1856. [11 fut un des plus ardents partisaus
de Pie IX, et fut nommé sénateur (maire) de Rome
en 1847. Après la fuite de Pie IX à Gaéte, il se retira à
Florence] ; — don Neri Corsini, frère du précédent, né
en 1771, mort en 1845, à Florence. [II fut premier ministre
libéral du grand-duc de Toscane Léopold II, en 1832]; —
don André Corsini, (ils aîné de don Thomas, né à Rome
en 1S04, mort en 1868. [Il fut ministre des affaires étran-
gères do Toscane, en 1849] ; — don Neri Corsini, marquis
de Lajatico, deuxième fils de don Thomas, né à Florence
en 1805, mort en 1859. [Il fut l'un des chefs du parti libéral
en Toscane. Ministre de la guerre et des affaires étrangères
dans le cabinet libéral Ridolfi en 1848, il se retira dans la
vie privée lors de la révolution do 1848, et émigra mémo
en Piémont, à la restauration de Léopold IL Eu 1S56, le
grand-duc, acculé à une nouvelle révolution, lui offrit lo
pouvoir; mais, plutôt que de consentir au rétablissement
de la constitution, il préféra l'exil. Don Neri fut envoyé
comme ambassadeur à Londres par le gouvernement pro-
visoire, et mourut subitement la même année.]
GORSINI (saint André), né à Florence en 1302, mort i
Fiesole en 1373. Il appartenait à la famille dos précé-
dents. Ses parents avaient, au début de leur mariage,
fait le vœu do consacrer à Dieu l'aîné de leur enfants.
André, qui naquit lo premier, montra d'abord les plus
mauvaises inclinations; mais, à l'âge de quinzo ans, in-
struit du vœu fait par ses parents, il se convertit tout à
coup et entra dans l'ordre des carmes. C'est au mo-
nastère do Florence qu'il fit profession et reçut lo saccr-
doro; il y passa plus de quarante ans. En 1362, il fut,
malgré sa résistance, sacré évoque do Fiesolo, et, pon-
d;int les douze années do son épiscopat, unit les austé-
rités monacales au zèle et au dévouement d'un pontife.
Lo pape Pio V l'envoya, en qualité do légat, à. Rologne;
son élnquonco pacifia cotto ville, désolée i»ar la guerre
civile. Il mourut ù soixante et onze ans, entoure de la
303 •
v6u6ration publiiiuo. Urbain VIII lo canonisa lo 20 octobre
1629. — Fôto lo G jaavior.
CORSINI (Barthélémy), poète italien, né à Uarberino
prôs do Florence, mort eu 1G75. On lui doit la première
traduction d'Auacréon en vers italiens et un poùmo hôroï-
comii[UO : Torrackionc desolato (1768).
GORSINI (Edouard), savant italien, nô à Fanano on 1702,
mort à Piso on 1765. Il fut professeur de philosophie à
l'univorsito do Piso on 1735, puis professeur de bollos-
lottros à la mômo université. Général do l'institut des
écoles pies à Rome, do 1756 à 1762, il revint ousuito à Piso,
Il était, de son vivant, à la tôto du mouvement dos études
Iiistoriquos, et il a laissé une foule d'ouvragos, soit géné-
raux : Institutiones philosophiez ac mathematics^, ad iisum
sco/arujnpianmi (173 1-1734); Elementi di matcmatica{n23) ;
soit relatifs à l'antiquité grecque: ses Fasti attici (1744-
1756), encore justement célèbres, et Dissortaliones quatuor
arjonistic-e quious Ohjtnpioi'um, Pytkiorum, JVemeorum atgue
J&thmioDwi tempus inquiritw ac demotistratur{nAl); Notx
Gr.vchorum (1749); Inscriptiones attiae (1752); soit rela-
tifs à l'antiquité romaine ; .Séries pnefectorum UrbisŒomx)
nh urhe condita usque ad annum 1753 (1763). et enfin doux
bisser tationes de Armeniorum regum et Arsacidarum epocha
(1754).
Corsini (galerih et palais), à Rome. Le palais Cor-
sini, l'un des plus beaux de Rome, appartenait primitive-
ment aux Riani, neveux do Sixte IV ; il a été rendu célèbre
par le séjour de la reine Christine de Suède, qui y mourut
en 1639. Les princes Corsini, devenus propriétaires do ce
palais, à l'époque où l'un deux était pape, sous le nom de
Clément XII, chargèrent l'architecte Fuga de i'ombcUir
ot do le reconstruire en partie. Une galerie des plus
riches, comprenant des toiles des maîtres italiens, espa-
gnols et flamands, ajoute à l'intérêt que présente ce palais.
C'est au prince Thomas Corsini, amateur éclairé, que la
galerie et la bibliothèque doivent leurs principales ri-
chesses. Attenante à ce palais est une villa dont les jar-
dins s'étagent sur lo versant du Janiculo.
CORSINIE [nî — de Corsini, n. pr.) n. f. Bot. Genre de
cryptogames, delà famille des hépatiques, tribu desric-
ciées, renfermant une seule espèce, qui croît dans l'Eu-
rope méridionale : Par la nature de sa fronde, la coesinie
se rapproche de la tagionie. (C. Montagne.)
GORSINIÉES {ni-é) n. f. pi. Bot. Section de la tribu des
ricciées, dans la famille des hépatiques, ayant pour type
lo genre corsinie. — Une CORSINIÉE. il On dit aussi corsi-
NIACÉES.
CORSITE (rad. Corse, nom d'île) n. f. Roche éruptive,
remarquable par sa structure en nombreux sphéroïdes.
V. DioBiTK orhiculaire.
GORSNED [kor-snèd') n. f. Coutume judiciaire anglo-
saxonne, qui consistait à faire avaler à l'accusé une boule
de pain ou de fromage. (On jugeait de la culpabilité d'après
la facilité avec laquelle elle passait dans le gosier.)
CORSO n. m. Nom que les Italiens donnent à leurs pro-
menades publiques.
— Par ext. Action de se promener, promenade d'appa-
rat : Un CORSO aux flambeaux.
GORSO, l'une des plus importantes rues do Rome.
C'est l'ancienne via Flaminia. Elle parta^'O la ville en
deux parties à peu près égales et y joue le môme rôlo
quo les Champs-Elysées à Paris et Hyde-Park à Lon-
dres. La plus grande animation y règne lors du carna-
val; elle est alors encombrée de boutiques, do théâtres
forains et do voitures de masques, qui se bombardent do
confetti. Le carnaval s'y terminait autrefois par les courses
de chevaux barbes en liberté, dites courses de Darberi.
CORSOMYZE ou CORSOMYZA n. f. Genre d'insectes
diptères brachycères, famille des anthracidés, caractérisé
fiar la tête plate, avec trompe aussi longue que lo thorax,
es antennes rapprochées et l'abdomen ovale. (Los corso-
myzes sont des mouches propres au sud de l'Afrique ; on
oiî connaît cinq ou six espèces.)
CORSSEN (Wilhelm), philologue allemand, né à Brème
en 1820, mort à Berlin en 1875. Il s'est consacré à l'étude des
dialectes do l'ancienne Italie, en particulier de l'étrusque.
Ses principaux ouvrages sont : Sur la prononciation, le
vocalisme et l'accentuation de la langue latine (1858) ; Etudes
criligues ; Appendices sur la théorie des foi'mes grammati-
cales en latin (1871); Sur la langue des Etrusques (1874).
CORSYRA n. f. Genre d'insectes coléoptères carnas-
siers, famille des carabidés, tribu des coptodérinés, com-
prenant des formes aplaties, largement arrondies, pro-
Sres à l'Asio occidentalo et au ïurkestan. (On en connaît
eux espèces ; la plus commune, très répandue on Sibérie,
est fauve variée do brun ; une autre, plus rare, est propre
au Turkostan.)
CORT {kor) n. m. Fortif. anc. Courtine d'une fortorosso.
GORT (Cornelis), graveur hollandais, né à Horn en 1530,
mort à Homo on 1578. D'abord élève do Jérôme Cock, il
alla à Venise travailler pour le Tition, puis fonda, û. Rome,
une écolo do gravure d ou sont sortis Augustin Carracbe,
Ph. Joyo ot Ph. ïhomassin. Il fit une sorte de révolution
dans la gravure par sos tailles larges ot nourries, et en
rendant cliaquo onjet d'une manière dilTcrontc, de faf;ou à
donner l'illusion do la couleur.
CORTA(Cbarles-Eustacho), hommo politique frant-ais,
no à Bayonno on 1805, mort en 1870. Après avoir été avo-
cat, sous-préfet do Dax, il fut élu député do 1852 à 1803,
puis il alla au Mexique, oii il fut placé à la této do la com-
mission dos finances do l'empire do Maximilien. Ayant
abandonné le siège de député, quo lui avaient donné encore
une fois ses électeurs, Corta fut appelé au Sénat, on 1865.
CORT AIL {tày) n. m. Chalet pour les gardours de trou-
peaux, dans les Pyrénées.
GoRTALE, comm. d'Italie (Calabre [prov. de Catanzaro]) ;
4.000 hah. Ce bourg a beaucoup souffert d'un tremblement
déterre, lo 28 mars 1783.
CoRTAMBERT (Piorro-François-Eugèno), géographe
fran(;ais, né à Toulouse en 1805, mort ù Paris on 1881. Il
a beaucoup contribué au progrès dos études géographiques
on France, et les vulgarisa par la publication d'une nério
du livres classiques. Ou lui doit ausvi uno édition uuuvoUo
CORSINI
CORT ETE
ilo la Gi'of/ranlne de Malle-Drun ; un Tableau de lu Cockin-
chine, en collaboration avec Léon do Rosiiy, ainsi qu'un
grand nombre d'articles dans divers recueils ou t'ouillos
périodiques. Il a rendu aussi do réels sorviccs aux tra-
vailleurs on qualité do bibliothécaire au département
des cartes et plans à la Bibliothèque nationale. — Sou
frère, Loois Cortambert, né à lioisdulin, près Dorapiorre
(Saône-ot-Loire)en 1808, mort à New-York eu 1881, so fixa
on Amérique oty devint un des représentants les plus auto-
risés do la presse fran(;aiso ; il publia, on collaboration avec
do Tranaltos, uno Histoire de la fjuerre civile des Etats- Unis
de IS6I a IS65. — Lo lils du géographe, Richakd Cortam-
bert, né à Paris on 1836, mort à Hyères on 1884, est
entré comme son père à la section géographique de la
Bibliothèque nationale ot s'est livré comme lui à l'étude
do la géographie, qu'il a surtout envisagée sous lo rap-
port ethnographique ot pittoresque. Son principal ouvrage
est uno lYouvelle histoire des eoyaijes et des grandes décou-
vertes géographiques (1885). La femme do ce géographe,
M"" Louise Cortambert, a publié, sous lo pseudonjuie
do Charlotte de Latouk, le Langage des fleurs.
CORTAN n. m. Ancienne mesure do capacité usitée en
Espagne, valant : pour le vin, T'.ôS; pour l'huile, 4', 12.
Il On dit aussi ot mieux quartan.
CORTAZAR, ville du Mexique (Etat de Guanajuato);
10.175 hab. Ch.-l. d'un district peuple de 13.064 hab.
CORTE {té — lat. Cenestum), ch.-I. d'arr. do l'ile et du
dép. de la Corse, à 55 kilom. d'Àjaccio, près du confluent de
laRestouica et duTavignano; 5.000 hau. {Corîenais, aises.)
Exploitation et scieries de marbre, fabriques de pâtes
d'Italie. Commerce de marbre, pâtes, fruits, vins. Corte
s'étend, irrégulière et pittoresque, sur le versant escarpé
qui domine une vallée fertile, avec des oliviers, des vignes,
des jardins et des villas. Paoli on Ht la capitale do son gou-
vernement. Le château date du xvi* siècle. Ruines du cou-
vent Saint-François (résidence de Paoli), statue do Paoli.
— L'arrondissement a 16 cant., 108 comm., 59.504 hab. ; et
Corte est, en même temps que le chef-lieu, la seule com-
mune du canton.
Corte de Cortesi, comm. d'Italie (Lombardie [prov.
do Crémone]), non loin de l'Oglio ; 2.600 hab.
Corte de Frati , comm. d'Italie ( Lombardie [ prov.
de Crémone]); 2.500 hab.
Corte do Pinto, bourg du Portugal (Alemtejo [dis-
trict do Beja]); 3.645 hab.
Corte Olona, comm. d'Italie (Lombardie [prov. de
Pavie]), sur VOlona; 2.100 hab.
Corte (Jérôme), historien italien du xvi" siècle, auteur
de la plus ancienne histoire de Vérone, des origines à 1560,
Storia di Vérone ("Vérone, 1594).
Corte (Juan de La), peintre espagnol, né à Madrid en
1597, mort dans cette ville en 1660. Il reçut des leçons do
Vélazquez et devint peintre du roi. Il se distingua comme
peintre d'histoire et de paysage. On cite parmi ses grands
tableaux, peu nombreux, \^ Incendie de Troie, VEnlèvemcnt
d'HélènCy Valence del Pô secourue par Charles Colonnu,
qu'on voit dans le Retire ou salle du royaume, à Madrid.
Cortegada, bourg d'Espagne (Galice [prov. d'Orensel),
sur le Miiïo ; 3.765 hab. Eaux thermales et établissements
de bains très fréquentés.
Cortegana, bourg d'Espagne (Andalousie [prov. de
Iluelva]), près de la source du Chanza, affluent du Gua-
diana; 4.700 hab. Mines de cuivre. Huiles et vins.
cortège {tèf — ital. corteggio; do corte, cour) n. m.
Réunion plus ou moins nombreuse dn personnes : 1" qui
accompagnent un personnage pour lui faire honneur :
Le CORTÈGE d'un roi ; 2» qui vont ensemble vers un mémo
endroit, ou qui suivent quehiu'un ou quelque chose : Cor-
tège jfunèbre. Le CORTÈGE du bœuf gras.
— Par dénigr. Troupe d'adulateurs empressés : Cor-
tège de flatleurs.
— Fig. Suite, série, accompagnement : Les maladies
sont te CORTÈGE de l'inconduile.
Un dieu, qui prit pitié de la nature humaine,
Mit auprès du plaisir le travail et la peine;
La crainte l'éveilla, l'espoir guida ses pas;
Ce cortè<jc aujourd'liui raccompagne ici-bas.
VOLTAUtE.
CORTÉGEANT (jan), ANTE n. Personne qui fait cortège.
CORTÉGER {je. — Prend un s après lo g toutes les fois
(lue la terminaison commence par un a ou un o : iVo»* corté-
qrons. Je cortégeais) v. a. Faire cortège à : Cortéokr un roi.
(Ce mot appartient au stylo burlesque.)
CORTELUNI (Camille), virtuose et compositour italien,
ni'i dans la seconde moitié du xvl" siècle, fut surnommé il
'Violino, à cause de son grand talent d'exécution sur lo
violon. Cot artiste s'est particulièrement distingué dans
la composition de la musique d'église. Il a publié un grand
nombre do messos à quatre, cina, six, sept ot huit voix, des
psaumes â six ot huit voix, des litanies à cinq, six ot sept
voix, des Magnificat â six voix ot dos motets.
Cortemaggiore, comm. d'Italie (Emilie fprov. do
Plaisance]), sur l'Arda, affluent du Pô; 4.500 hab.
CORTEMARK, bourg do Belgique (prov. do la Flandre
occid. [arrond. admin. do Dixmudo, arrond. judic. de Bru-
ges)); 4. 521 hab. Fabriques do lainages, teintureries.
CORTEMIGLIA, bourg d'Italie (Piémont [prov. de Coni)),
sur la Borinida; 3.350 hab. Ruines d'un anciou chitoau.
CORTÉPINITANNIQOE (du lat. cortex, ocorco ; pi'iiu»,
pin, et de tanniquc) adj. Se dit d'un acide qu'où retire
de l'écorco du pin.
CORTENBERG, comin. brabançonne (arrond. do Lou-
vain). Jean III, duc de Brabant, y octroya, on 131J, à sos
sujets une charte comportant le fonctionnement régulier
d'une assemblée de la noblesse et do la bourgeoisie.
CORTE-REAL, nom de doux navigateurs portugais,
nos vers la secondo moitié du xv" siècle, dont le père et
le frère aine furent capitaines d'Angoa (llo Tercoira) et do
Saint-Oeorgos. Lo plusjouuo,GASi'AK"Corte-Beal, obtint,
on 1500, du roi Emmanuel lo Fonuné un privilège A l'eflot
do tenter do neuvoUos entreprises maritimes et lu capi-
tainerie dos terres ot dos lies qu'il découvrirait. Parti do
Lisbonne ou do l'Ile do Tercoira, il rentra, quolquos mois
plus tard, en Portugal, ayant découvert la Terre-Verts
(cûto sud du Labrador, ou partie soptentrionalo do Terre-
Neuve), puis repartit, dès le début de 1501, avec trois cara-
velles pour y retourner. Les bâtiments dirigés par Gaspar
Corte-Real arrivèrent alors dans les mémos parages ; mais
celui que montait le navigateur n'en revint jamais. Les
deux autres caravoUos rentrèrent à Lisbonne en octobro
1501, après avoir vu le Groenland. — Cinq mois plus tard,
Miguel Corte-Real partit à la recherche de son frère
cadet Gaspar (mai 1502); il fit naufrage à son tour, sur la
côte de Terre-Neuve ou au-x alentours de l'entrée du golfe
du Saint-Laurent. — L'aîné do la famille, Vasqueanes,
voulut aller rechercher ses doux frères puînés ; mais le roi
de Portugal l'on empocha après avoir fait lui-mêmo jiartir
deux navires à la reclierchedo Gaspar et Miguel Corte-Real
(1503). — Enfin, en 1574, un petit-neveu des navigateurs,
appelé aussi Vasqdeanes, envoya sans succès un navire
à la découverte du passage nord-ouest.
CoRTE-REAL (Jeronymo), poète portugais, né en 1540,
mort vers 1593. Il servit comme chef d'escadre dans les
Indes et fut fait prisonnier à la bataille d'Alcaçar-Quivir
en 157S. Il s'adonna à la peinture, i la musique et â la
poésie. Il a écrit trois poèmes, dont l'un, qui a fait sa ré-
putation : le Naufrage de A/anoel de Sou;a Sepulveda et de
sn femme Lianor de Sa, a été publié eu 1593 et traduit on
français par Ortaire Fournier (Paris, 184S). Le sujet en
avait été brièvement indiqué par Camocns dans trois
stances des Lusiades. Ses deux autres poèmes célèbrent
l'un le siège de Diu, l'autre la bataille de Lépante.
CORTÊS {tèss — plur. du mot espagn. corte, cour) n. f. pi.
On appelle ainsi, en Espagne et en Portugal, les assem-
blées législatives ou parlements : Les cortès ou Cortès.
— Encycl. En Espagne, les cortès sont nées de très an-
ciennes assemblées représentatives appelées conciles, ot
dont l'institution remontait aux Visigeths. Ces corps repré-
sentatifs, qui ont pris plus tard le nom de cortès, et dont
l'évolution aboutit au parlement espagnol actuel, ont
subi de nombreuses vicissitudes. Aussi longtemps que
l'Espagne ne fut pas unifiée, mais morcelée en un certain
nombre d'Etats, il y eut des cortès spéciales â chacun
d'eux. D'une manière générale, on peut comparer les
anciennes cortès espagnoles â ce qu'étaient, dans l'ancienne
France, les états généraux ; autrement dit, c'étaient des
assemblées assez irrégulièrement constituées, auxquelles
les souverains ne recouraient guère que selon leur bon
plaisir. C'est ainsi que, sous la domination des Bourbons
d'Espagne, les cortès furent traitées exactement par la
royauté comme l'étaient les états généraux par les Bour-
bons de France : elles étaient très rarement convoquées,
et presque uniquement en vue de donner plus d'éclat au
couronnement des souverains. Lors do l'étiiblissement de la
domination française en Espagne, en 1808, Napoléon I''
fit revivre l'institution des cortès, qui se mourait. 11 con-
voqua, à Bayonne, une junte nationale, qui proclama la
royauté de Joseph Bonaparte, et élabora une constitution
nouvelle. Plus tard, les cortès, réunies à Cadix, votèrent
la fameuse constitution démocratique de 1812, qui établis-
sait une Chambre unique. En 1814, lors de la Restauration,
l'institution des cortès disparut avec lo rétablissement du
pouvoir absolu. Mais, en 1820, Ferdinand VII fut obligé de
reconnaître cette même constitution de 1812, qu'il avait
abrogée. A partir de cette époque, la composition et le
caractère des cortès varièrent selon les alternatives du
régime conservateur ou du régime libéral, ot cola jusqu'à
la constitution du 30 juin 1876, qui donna aux cortès leur
forme actuelle. Elles comprennent deux Chambres, lo
Sénat et la Chambre des députés {Congreso). Le Sénat so
compose de sénateurs de droit, de sénateurs nommés à vie
par la Couronne ot de sénateurs élus par les corporations
de l'Etat et les plus forts imposés ; en tout, 360 membres.
La Chambre est élue à raison d'un député au moins par
50.000 habitants.
En Portugal, l'origine dos cortès remonte aussi à l'insti-
tution de la royauté ; elles y ont subi un développement à
peu près analogue à celui des cortès espagnoles. Elles
comprennent aujourd'hui deux Chambres : celle des pairs,
composée de membres à vie et de membres héréditaires
nommés par lo roi, sans détermination do nombre ; et cello
des députés, élective et temporaire.
CORTES de la Frontera, ville d'Espagne (Andalou-
sie [prov. do Malaga)), au pied de la Serrania do Ronda;
5.000 hab. Vins et eaux-do-vie.
CORTESE DEL MONTE (Horsilie), femme poète ita-
lienne, neo à Rome en 1529, morte vers la fin du xvi" siè-
cle. Veuve à vingt-trois ans de del Monte, neveu du pape
Jules III, elle refusa do so remarier, s'adonna â la poésie
ot fut une des plus aimables et des plus spirituelles femmes
do son temps. Jules UI lui nt don do la souvorainetô do
Ncgri. On a d'elle des Poésies, publiées dans les Jiimo
dette donne romane (1575).
CORTESE (Jules-César), poète napolitain, né â Naples
vers 1570, mort vers 1630, acquit dans le genre burlesque
uno brillante réputation. On a do lui d'amusants poèmes
satiriques ; la Vajasseidc; Micco Passaroinnamorato; Cer-
riglio incantato; uno pastorale, la Hosa; Aventuras rfi
Ciulio et di Perna, roman ou proso, etc.
CORTESI (Adélaïde), cantatrice italienne, née vers ISSrn
morte â Florence en 1889. Elle débuta au théfttro do la
Pergola de Florence, fut engagée ensuite â laCanoWiiana
do Milan, puis au Théâtre-Italien do Saint-Pétershourg.
Au cours d'un voyage triomphal eu Amérique, cllo épousa
un journalisto ot agent théâtral nommé GiacomoServadio,
qui devint banquier, millionnaire et député au parle-
ment italien. Servadie acheta * Floronco lo palais do la
ruo Cavonr, qui appartenait A Rossini, et là, sa lomnio
avant quitté le théâtre, tous doux donneront des létes
princièrcs auxquelles prenait part toute lanstocratio
florentine.
CORTÉSIE (;( — do Coi'(e:, navigateur ospagu.| n. f.
Genre de borraginées-cordiéos, ronformaut uno soulo es-
pèce, qui croit aux environs do Buonos-Ayros.
CORTÈTE (François dk), seigneur do Cambos ot do
Pradcs, pecie ugonais.né vers la fin do 1585 ou lo commen-
cement do 15S0 près d'Ageu, mort A Hautelago eu 1067.
Entré fort jeune dans la carrière des armos, il suivit
d'abord la fortune militaire du maréchal de France Lsiinr-
bès do Lussan, puis, vers 1039, il servit sous les ordros
d'Adrien do Montluc. Pou après, il renonça â la vio puor-
rièro et so relira dans ses terres do I Agenais. Il coin-
Corter.
CORTEZ — CORUNCANIUS
posa divers ouvrages écrits en dialecte d'Agen, dont les
meilleurs furent publiés après sa mort par son fils Jean-
Jacques. Il reste de lui trois pastorales théâtrales : Mira-
moimdo, liamounet, Sancho Pansa, et des compositions
détachées de divers genres, parmi lesquelles la plus im-
portante et la plus souvent citée est celle que lui inspirè-
rent les débordements de la Garonne et leurs etfets des-
tructeurs sur la promonade agenaise du Gravier, la Lei^mos
del Grabè (les Larmes du Gravier). Cortète est l'un des
meilleurs poètes gascons du xvii' siècle. En 1890, les ciga-
liers et les félibres lui ont élevé un monument à Agen.
GORTEZ (Fernand), conquérant du Mexique, né àMedel-
lin (Estrémadure) en HS5, mort à Castilleja de la Cuenta
(près de Séville) en lô-iî. Il partit dès 150-i pour Saint-Domin-
gue (Hispaniola), où il allait rejoindre son parent Nicolas
de Ovando. En 1511, il suivit Die^o Velasquez de Léon à
Cuba, et fut désigné par lui pour diriger l'expédition qu'il
envoyait à la conquête du Mexique." Cortez quitta Cuba
en 1519, avec onze bâtiments, et débart|ua à Saint-Jean-
d'Ulloa. d'où il se lanra. après avoir jeté ses navires à la
côte, sur les pentes de l'Anahuac. Cortez ga^^na Mexico,
où il fut amicalement reçu par Montézuma, qui dut bientôt
Tenir résider au milieu des
Espagnols, puis se recon-
naître le vassal et le tribu-
taire de Charles-Quint.
Mais, lorsque Cortez vou-
lut renverser les temples des
Aztèques, il se heurta à une
résistance inattendue. Au
même moment, accusé d'as-
pirer à fonder un royaume
indépendant, il étaitmenacé
par une expédition espa-
gnole que Velasquez avait
envoyée sous les ordres do
Narvaez, pour le réduire
à l'obéissance, et, lorsqu'il
gagna Mexico après avoir
battu ses adversaires à Zam-
poalla, il trouva ses compa-
gnons bloqués par les Aztè-
ques révoltés. Il lui fallut, après la mort de Monté-
zuma, évacuer Mexico pendant la nuit {la nuit triste) dn
\" juillet 1520, et, pour gagner TIaxcala, remporter une
victoire sur les Aztèques à Otumba. Six mois plus tard,
ayant reconstitué son faible corps d'armée, Cortez repar-
tait à la conquête de Mexico, dont il s'empara après un
siège de 75 jours (I52l). Ce fut la tin de l'empire aztèque.
Après la conquête, Cortez releva Mexico de ses ruines,
y attira les Espagnols, mais réduisit les Aztèj^ues à l'état
d'esclaves. Il fit procéder à l'élection des officiers muni-
cipaux, créa un conseil d'administration, à l'instar de
ceux de la mère patrie ; fonda des églises, des hôpitaux,
diverses manufactures; introduisit dans le pays de nou-
veaux animaux domestiques, et }■ fit cultiver la canne à
sucre, la vi^ne, le mûrier. Après avoir soumis la province
dePanuco. il entreprit, en 1525, dans le Honduras, une expé-
dition inutile, sur laquelle la mort de Guatimozin jette une
triste rénommée. (V. Guatimozin.) Un peu plus tard, le pou-
voir administratif et judiciaire du Mexique, appelé alors la
Nouvelle-Espagne, ayant été transféré à une audience
royale^ Cortez so rendit en Espagne pour se disculper
auprès de Charles-Quint des calomnies iiont il était noirci.
Déoarqué à Palos, en mai 1528, il se rendit à Madrid,
confondit ses ennemis; Charles-Quint lui confirma son
titre de capitaine général de la Nouvelle-Espagne, érigea
pour lui en marquisat la vallée d'Oaxaca, lui contera l'ordre
de Saint-Jacques et lui fit épouser Juana, sœur du comte
d'Aguilar.
En 1530, Cortez reprit le chemin du Mexique, s'occupa
d'agriculture dans ses immenses propriétés, puis partit
à la découverte d'un détroit faisant communiquer l'océan
Atlantique avec le Pacififjue. Ces tentatives n'ayant pas
réussi, et don Antonio de Mendoza ayant été envoyé à
Mexico comme vice-roi do la Nouvelle-Espagne, Cortez
retourna en Espagne, pour faire valoir ses droits de capi-
taine général, et revendiquer le remboursement des sommes
qu'il avait dépensées dans l'intérêt de l'Etat. Mais, déjà,
ses services étaient oubliés; il fut froidement reçu par le
roi et rebuté par les ministres et par leurs commis, qui ne
s'intéressaient plus qu'au Pérou. En vain suivit-il Charles-
Quiot dans son expédition d'Aller, en 1541, et y déploya-
t-il une grande valeur; on contmuade le dédaigner. Aussi
prétend-on que, ne pouvant obtenir audience de l'empereur,
il aurait un jour écarté la foule qui entourait le carrosse
de Charles-Quint, serait monté sur le marchepied. Charles
ayant demandé qui était cet audacieux : r Je suis, ré-
pondit Cortez, l'homme qui vous a donné plus de royaumes
que vos ancêtres ne vous ont laissé de villes. >■ Quoi qu'il
en soit de cette anecdote, Cortez se retira aux environs de
Séville, où il mourut. On ne sait pas exactement ce que
sont devenues ses cendres.
Fernand Cortez a beaucoup écrit, et sa correspondance
demeure en partie inédite. Mais ses firlnlions {jRelaciones),
3 m sont do véritables rapports offi<:icls, sont publiées
epuis longtemps, trois d'entre elles du moins (par An-
tonio Lorenzana [1770J). La première et la cinquième ont
été retrouvées au xix* siècle seulement; D. Charnay a
traduit ces cinq relations on français avec une fidélité
scrupuleuse [Lettres de Fernayid Cortez à Charles-Quint
sur la découverte et la conquête du Mfixique [li^G]). Spontini
ot Jouy ont fait un opéra de Fernand Cortez et il a été
publié, en 1838, un poème de Roux de Rochelle, intitulé :
Fernand Cortez.
CORTICAIRE{A/?r')n. m. Genre d'insectes coléoptères cla-
vicornes, famille des lathridiidés, renfermant de très peti-
tes formes oblongues qui vivent sous les écorccs. dans les
moisi-ssurcs, etc. (Répandues surtout dans l'iiémisphèrc
boréal, les corticaires comptent une quarantaine d'espèces
en Europe. Le corticaria crenulata, do France, est brun
avec les élytres roux.)
CORTICAL, ALE, AUX adj. Bot. Qui tient, qui appartient
ou qui se rapporte à l'écorce : Les couches corticalks. Les
fibres coRTicALKS. ti Plantes corticales. Plantes parasites
qui naissent et végètent sur l'écorce des autres végétaux.
— Anat. Substance corticale, Nom donné à diverses sub-
stances qui enveloppent extérieurement certains organes :
La SUB.STANCE couTiCALiî du cervcau. La substanck cor-
TiCALK des dents s'appelle aussi cément.
— D. m. pi. Corticaux, Classe de zoophytos comprenant
tous ceux qui sont contenus dans une enveloppe commune,
plus ou moins solide.
CORTICATÉ, ÉE adj . En T. de bot. , Se dit du caryopse ou
fruit des graminées, quand il est recouvert par la valve su-
périeure do la glumelle et fortement ad'jérent. (Peu usité.)
CORTIGICOLE {si — du lat. cortex, icis, écorce, et colère,
habiter) adj. Qui habite sous les écorces ; Les nitidules
sont le plus soin^nï coRTicicoLES. (Ne pas écrire corticole.)
CORTICIFÊRE {si — du lat. cortex, icis, écorce, et ferre,
porter) adj. Qui porte une écorce.
CORTICIFORME {si — du lat. cortex, icis, écorce, et de
for/ne) adj. Hist. nat. Qui a l'apparence d'une écorce.
CORTICINE {sin') n. f. Chini. Tanin que l'on rencontre
dans toutes les écorces végétales.
CORTICXQUE {sik') adj. Se dit d'un acide C"H*''0',
amorphe, soluble dans l'eau, donnant dans les alcalis des
solutions d'un rouge intense. (Il existe
dans l'extrait alcoolique do l'écorce de
chêne-liège.)
CORTICIUM {si-om') n. m. Genre d'é-
ponges fibreuses, famille des chondro-
sidés, renfermant de petites éponges
flobuleuses, glabres, à parois percées
e nombreux oscules, et dont la sub-
stance contient des spicules à quatre
pointes. (Les corticium habitent la Mé-
diterranée; on en connaît quelques es-
pèces, parmi lesquelles le corticium
candelabrum de l'Adriatique peut être
pris comme type.) Corticium.
CORTIE {tî) n. f. Genre d'ombellifères,
renfermant deux espèces qui croissent dans le Népaul.
CORTILE San-Martino, comm. d'Italie (Emilie [prov.
de Parnu'j), sur la Parma, affluent du Pô; 4.150 hab.
CORTINA d'Ampezzo, localité d'Austro- Hongrie.
V. Ami'I-:/zo.
CORTINAIRE {nèr — lat. cortinarius ; de cortina, cour-
tine) n. m. Antiq. Huissier du palais impérial de Constan-
tinoplo, au temps des empereurs byzantins.
CORTINAIRE {nèj'') n. f. Section du genre agaric.
— Encycl. Les cortinaires sont un genre de champi-
gnons de la famille des agaricinées, caractérisés par leurs
spores couleur rouille et la présence dans le jeune âge
d'une cortine, c'est-à dire d'une sorte de membrane très
fine, ressemblant à une toile d'araignée à fils serrés, réu-
nissant le bord du chapeau au sommet du pied. Quand le
champignon s'étale, la cortine laisse d'abord quelques
traces autour du pied, ou bien au bord du chapeau, puis
finit par disparaître.
De tous les genres d'agaricinées, c'est le genre cor-
tinaire qui contient le plus d'espèces : plus de cent en
France, et certaines comptent parmi les plus beaux cham-
pignons; il on est un grand nombre qui ont des teintes
violettes ou bleues, très vives sur le pied, le chapeau, les
lames, surtout dans le jeune âge. Les cortinaires ne sont
pas comestibles.
CORTINAL (lat. co7*^i«rt^e; àe cortina, chaudron) n. m.
Antiq. Cave où l'on faisait cuire le vin nouveau dans des
chaudières.
CORTINE (lat. cortina, même sens) n. f. Antiq. Vase
profond et circulaire, sorte de chaudière ou de chaudron,
qui servait à divers usages domes-
tiques. (On l'employait pour cuire
les aliments, pour recueillir le vin
ou l'huile au sortir du pressoir,
pour fondre la poix, pour nettoyer
les étofles, pour préparer les cou-
leurs, etc.) I! Trépied qui supportait
co vase, il Couvercle de cnaudron
([ue portait le trépied de Delphes,
ou ce trépied lui-même, ti Autel en
forme de trépied, il Rideau, tenture Cortine.
de lit. Il Voûte ou plafond d'une
scène de théâtre, il Cortiues delphiqaes, Tables de marbre
ou de bronze sur lesquelles les Romains étalaient leur
vaisselle ou les objets précieux exposés dans les temples.
— Bot. Sorte do voile qui unit les bords
du chapeau au pédicule, dans certains
champignons.
CORTIQUE [tik') ou mieux CORTICUS
{kuss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
clavicornes , famille des col^'diidés, com-
prenant do petites formes oblongues ou
ovales, plus ou moins convexes, avec les
élytres couverts de tubercules (Les cor-
ticus n'ont pas d'ailes; ils vivent dans les
régions sablonneuses de l'Europe orien-
tale. On en connaît cinq espèces.)
CORTIQUEUX(Aeû),EUSE [du lat. CoWej:,
icis, écorcej adj. So dit des fruits dont la pulpe charnue
est recouverte d'une enveloppe coriace, tels que l'arbouse,
le citron, etc.
CORTLAND ou CORTLANDVILLE, ville des Etats-
Unis (Etats de New- York), sur le Tioughnioga, affluent
du >jusquehannah; 14.450 hab. Ville industrielle. Ecole
normale.
CORTON n. m. Valet de ferme, dans la Flandre fran-
çaise. Il On dit aussi carton.
CORTON n. m. Vin de Bourgogne, que l'on récolte dans
la coniniune d'Aloxe-Corton : Du corton blanc.
— Encycl. Les vins récoltés dans les environs d'Aloxe-
Corton sont connus dans le commerce sous le nom do
corton; mais le climat dont le nom a été ajouté à celui
de la commune d'Aloxe fournit principalement des vins
blancs, que l'on place parmi les meilleurs des grands vins
Iiourguignons. Le corton, d'abord dur pendant les pre-
mières années qui suivent sa récolte, devient, avec l'âge,
franc, moelleux, et acquiert un bouquet d'une romarqua-
hlo finesse. A côté du climat de Corton, il faut citer les
crus avoisiiiants : Charlcmagne (blanc), les Chaumes,
Clos du Roi, Renardes- Corton , puis les Brossandes,
Combes, Piètres, Grèves, Languettes, Meix, Perrièrcs,
Pougets, la Vigno-au-Saint, etc. Le corton pèse de 12 à
il pour 100 d'alcool, et le sol qui le produit est tantôt sili-
ceux, tantôt argileux, mais renferme toujours beaucoup
do cailloux calcaires.
« — 01
CortODe.
304
CoRTONA, ville d'Italie (prov. d'Arezzo), sur une col-
line dominant la Chiana, affluent du lac de Trasimène;
26.310 hab. Evéché. Cortona, une des douzo cités do la
confédération étrusque, a conservé des restes de sa gran-
deur. Elle est entourée de murailles pélasgiques, renferme
quelques ruines romaines (bains de Bacchus), et, dans ses
belles églises, des toiles des grands peintres de la Renais-
sance. Elle a donné le jour à deux de ceux-ci : Lucas Si-
gnorelli et Piètre Berrettini, dit « Piètre de Cortone » . Les
environs, autrefois malsains, sont aujourd'hui couverts de
vignes et d'oliviers. On y exploite des carrières d'un très
beau marbre.
CORTONE (Pietro Berrkttini da CORTONA, dit
Piètre de Cortone ou le), peintre et architecte italien,
ne à Cortone en 1596, mort à Rome en 1GG9. Son talent
est des plus composites. Le Cortone est un des derniers
grands éclectiques de l'Italie. Artiste facile et môme fé-
cond, il manque de profon- — -^^
deur, mais séduit par son colo- ■^— -<
ris brillant et sa recherche do ' **
certains effets de lumière.
Sa Nativité, peinte pour l'é-
glise Saint-Sauveur in Lauro,
attira l'attention d'Urbain
VI II, qui le chargeade peindre
la voûte de la grande salle du
palais Barberini. Ce vaste
plafond, qui exalte la famille
Barberini en une série d'allé-
gories transparentes, a passé
longtemps pour la meil-
leure œuvre de l'art italien au
XVII' siècle. Quand ce grand
travail fut terminé (1630), le
grand-duc Ferdinand II confia
au Cortone la décoration dos
nouveaux appartements du
palais Pitti. Innocent X lui
fit exécuter le plafond de la grande salle du palais Pan-
fili. L'artiste y peignit l'histoire d'Enée. Outre ces grands
travaux, le Cortone peignit une quantité de tableaux de
chevalet. Il tint école, et d'ailleurs école de décadence.
Comme architecte, il a exécuté, dans le stylo " baro-
que ", le portique théâtral de Sainte- Marie délia Pacek
Rome, l'élégante façade do Sainte-Marie in via Lata
(1660), la porte du théâtre Barberini, et l'église de Sainte-
Martine, où il fut inhumé.
Les tableaux du Cortone, aujourd'hui bien déchu de son
ancienne réputation, sont encore nombreux dans les di-
vers musées d'Europe frt dans les collections jiarticu-
lières. Le Louvre en possède une dizaine, parmi lesquels
l'Alliance de Jacob "t de Lnban, la Nativité de la Vierge,
la Bencontre de Didon et d'Enée, etc.
GORTOT (Jean-Pierre), statuaire français, né et mort
à Paris '1787-1843), obtint le j>rix de Rome en 1800. Il en-
voya de la villa Médicis un Aflrcïssecoi(c/(^, qui se voit au-
jourd'hui au musée d'Angers. Il est l'auteur d une Pandore,
qui est au musée de Lyon, d'une statue de Louis XVIII,
qui décore l'une des salles
de l'Académie de France à
Rome. Elu membre de l'Aca-
démie et nommé professeur
à l'Ecole des beaux-arts, en
182.5, à la place de Dupaty,il
termina les ouvrages laissés
inachevés par cet habile sta-
tuaire : la statue de Louis XIII
et le monument du duc de
Berry. Au moment où éclata
la révolution de 1830, Cortot
venait d'achever les modèles
do cinq figures destinées à
orner un monument qui de-
vait être élevé en l'honneur
de Louis XVI, sur la place
de la Concorde. Ces figures
étaient celle de Louis XVI,
et celles de la Justice, de
la Pitié, de la Modération et
de la Bieiifaisance ; elles se trouvaient chez le fondeur
lorsque les événements vinrent empêcher l'exécution du
monument. Cortot exposa, au Salon de 1831, une statue
de marbre du maréchal Lannes, pour la ville de Lectoure,
Le Soldat de Marathon annonçant la victoire, qui est
l'œuvre la plus populaire de Cortot, parut au Salon de 1834.
Cette figure est au jardin des Tuileries. Lo talent correct,
mais froid, du sculpteur ne nous parait pas, aujourd'hui,
justifier sa vogue d'autrefois. C'est Cortot qui a sculpté
le groupe colossal de VApothéose de Napoléon, exécuté
pour l'arc de triomphe de l'Etoile, en pendant avec VAp-
pcl aux armes, de Rude. Une autre œuvre capitale de cet
artiste est le fronton de la Chambre des députés; il est,
enfin, l'auteur de la statue de Casimir-Perier, au cimetière
du Père-Lacliaise.
CORTS (Las), bourg industriel d'Espagne (Catalogne
[prov. et dans la banlieue de Barcelone]); 4.810 hab. Fa-
briques do tissus de coton.
CORTUSE n. f. Genre de primulacées, tribu dos primu-
lées, renfermant une seule espèce, qui croît sur les Alpes
(mont Cenis) et dans l'Asie boréale et tempérée.
GORUCHE, ville de Portugal (Estrémadure [district do
Santarem]),surlaSorraia, affluent de l'estuaire duTage;
3.350 hab. Ch.-i. d'un concelho peuplé de 7.800 hab.
GORULLON, comm. d'Espagne (Léon [prov. de Léon]),
dans lo Vierzo, au-dessus des gorges du Valcarce;
3.700 bal). Elève du bétail.
GORUMBA. bourg des Etats-Unis du Brésil (Etat de
Matto-.Grosso), sur le haut Paraguay ; 7.000 hab. Princi-
pal port de la province sur le Paraguay. Point stratégi-
que d'une grande importance, longtemps disputé entre lo
Paraguay et le Brésil. Localité fondée, en 1788, sous le
nom iVAlbnqncrque.
GORUNCANIUS (Tiborius), magistrat ot jurisconsulte
romain, mort vers l'an 511 de Rome. Consul en 474, il fut
le pivniior â publier profiteri, c'est-à-dire, probablement, à
rendre ses consultations en public, de telle sorte que ses
auditeurs pouvaient en prendre note. Il fut grand pontifo
entre les années 499 et 502, et lo premier choisi dans la
plèbe. Il est mentionné comme ayant été, on 508, dictateur
comiliorum liabendorum causa.
Cortot, d'après Ingres.
3or;
CORUNDELLITE {ron-dêC — de l'anyl. conindum, corin-
don) u. f. Substauce do la famille dos micas, variété de
margarito.
COBUNDOPHILITE n. f. Gôol. Syil. do CORUNDOPUYL-
I.ITIC.
CORUNDOPHYLLITE (roti-do) n. f. Silicate hydraté
naturel d"alumine et do magniisie, appartenant au jïonre
clilurito. Variété do clinochtore. ii On écrit aussi conuN-
noiMilLITK.
CORUSGATION {sfca-si — lat. coruscatio, éclat; de ro-
ruscare, briller) n. f. Eclat vif et soudain : La corusca-
TioNrf'iin météore, il Eclat fugitif que jette l'argent pondant
la coupellation, au moment où il passe de l'état liquide à
l'état solide.
CORVALUS, ville des Etats-Unis fEtat d'Orégon), au
conlluoiit du Mary-River et de la Willamette; 2.140 Uab.
Collèges.
CORVARIA (Pierre de), antipape, dont lo nom était
Kainalluci, né à Corvaria (Abruzzes), mort en 1333. Il
entra dans l'ordre des frères mineurs, devint pénitencier
du pape, et fut élu souverain pontife, sous le nom de
Nicolas V (1328), par ordre de Louis de Bavière, qui,
excommunié par Jean XXII, venait do déposer ce pape.
Dès que Louis de Bavière eut quitté Rome, Corvaria se
vit contraint de fuir. Il finit par aller implorer le pardon
de Jean XXII, qui ne lui rendit pas la liberté.
CORVE n. m. Espèce de bateau dont ou se sert en Hol-
lande, et qui ressemble à un dogre.
CORVÉABLE adj. Qui est tenu à la corvée : La genl
CORVÉABLE. Il Substantiv. : Les corvéables étaient tenus à
travailler depuis le soleil leva7it jusqu'au soleil couchant.
CORVÉE {vé —haslsLi. corroyata ; de cum, avec, et rogare,
prescrire : corrogata opéra, le travail commandé à plusieurs
personnes en même temps) n. f. Féod. Journées de travail
gratuit que le serf, le paysan et le tenancier devaient à
leur seigneur : Par l'abolition des corvées, l'Assemblée na-
tionale a porté la joie et l'espérance dans le cœur des habi-
tants de la campagne. (Mirab.) n Corvée à merci, Colle dont
l'obligation n'était pas déterminée par la condition du cor-
véable, mais dépendait de la volonté du seigneur.
— Par ext. Travail pénible, devoir ennuyeux, obliga-
tion fastidieuse : Faire des visites, quelle corvée !
— Art milit. Travail autjuel on astreint tour à tour les
soldats pour donner satisfaction aux besoins généraux de
l'existence militaire, soit au quartier, soit en campagne :
corvée de propreté, corvée des vivres, corvée de l'eau, etc.
Les gradés sont exempts de corvée, de même que, sauf
nécessité absolue, les soldats de 1" classe. Par contre,
des soldats peuvent être astreints, par punition, à des
corvées hors tour.
Pour faire la corvée, les hommes prennent une tenue
dite de corvée, composée d'effets de toile ou des plus mau-
CORUNDELLITE — CORVISART
La corvée de l'ordinaire (tambour)
II5.J ^ 80.d
'I I I l| \\\ I \\ 'Ml II '"
La corvée du quartier (tambour).
1I5.J — O _ O |— 1
O |38,J
La corvée de l'ordinaire (clairon).
n 138. J
SO.j
jjjjljjjiirpj.^^
Lea corvâoa (trompette).
vais effets do la collection d'instruction, w Batterie do tam-
bour, sonnerie do clairon ou de trompette pour appeler les
hommes de corvée.
— Encycl. Ane. dr. On appelait corvée les services do
corps auxquels étaient astreints les habitants de c.ortains
domaines, les vassaux de condition inférlouro visA-vis du
souverain. Il y avait les corvées publiques, duos uu sou-
lU.
vorain, aux pouvoirs publics, et les corvées particulières,
dues aux soigneurs particuliers. D'autre jiart, la corvée
était dite réelle quand elle était due par le fonds ; elle était
dito personnelle, lorsque l'habitant d'un lieu y était assu-
jetti, par le fait seul de sa résidence. D'autro'part, on dis-
tinguait les manœuvres, c'est-à-dire les journées ou heures
do travail qui étaient dues au seigneur personnellement
par des hommes et des femmes, et les charrois, services
rendus par les corvéables avec l'aide de chariots, char-
rues et Détes de trait. La nature dos corvées était d'une
grande variété ; on peut grouper les principales en quatre
catégories distinctes : 1" servicesde transports, par lesquels
le paysan fait les transports demandés par lo soigneur :
fourrages, aliments, bois, etc.; 2" sei^iices d'exploitation
agricole; 3" services d'entretien des bâtiments seigneuriaux :
A" services de cominissions, dans lesquels étaient compris le
port des lettres, la garde des moissons, les secours en
cas d'incendie. Il y avait des corvées municipales pour
l'entretien des bâtiments municipaux, des murs d'enceinte.
Les corvées furent abolies par l'Assemblée constituante
(nuit du 4 août 1789, et loi du 15 mars 1790).
CORVÉÏEUR n. m. Celui qui travaille à la corvée. .
GORVERA, ville d'Espagne (Asturies [prov. d'Oviedo]),
sur un affluent du rio d'Avilos ; 4.050 hab. — Comm. d'Es-
pagne (Vieille-Castille [prov. de Santander]), sur le fleuve
côtier Pas; 2.860 hab.
CORVETTE [vè:' — du lat. corbita, vaisseau de transport)
Tt. f. Navire de gut>rre de l'ancienne marine, plus petit que
la frégate, plus grand que le brick. (On disait : con^tte-
brick, corvette de charge, de guerre, pour indiquer l'usage
auquel ces corvettes servaient; coi-vetle à hélice, etc.)
— Enctcl. La coi-vette ou courvette, après avoir été au
XVII' siècle une simple barque, devint, au xvni", un véri-
table petit vaisseau de ligne. Les corvettes étaient clas-
Corvette.
sées en corvettes de l" classe, à batterie couverte et
gaillards, et de 2" classe, à batterie barbette. Dans une
escadre, la corvette servait à l'amiral pour transmettre
ses ordres. De nos jours, le nom de « corvette « est resté
aux petits navires annexes des écoles de la marine : cor-
vette-école d'application de l'école navale, corvette d'exer-
cice des mousses.
CORVETTO (Louis-Emmanuel, comte de), né et mort
à Gènes (1756-1821). Il fut, en 1797, un des directeurs élus
qui succédèrent au doge, et, pendant le siège de Gênes,
il était commissaire près de Masséna. Nommé directeur
do la banque de Saint-Georges en 1802, il devint conseiller
d'Etat français, concourut à la rédaction du Code de com-
merce, fut rappelé au conseil d'Etat par Louis XVIII, et,
en 1815, succéda comme ministre des finances au baron
Louis. Il fit les emprunts pour la libération du territoire.
U contribua à fonder le crédit de la Erance, en réclamant
le respect des conventions antérieures à la Restauration.
Il eut l'illusion de créer, à ce moment, la caisse d'amortis-
sement. U traita avec la maison Hope et Baring pour
30 millions do rentes. (Quoique le prix revînt à 56 fr. 50 c.
supérieur de 1 fr. 50 c. aux prévisions, il fut violemment
critiqué pour avoir traité à l'amiable avec des étrangers
un emprunt avantageux dont les Français do voulaient
pas. En 1819, la rente était montée à 76. Il fit un emprunt
fiar souscription publiquo, avec escompte do 5 p. 100 pour
os payements anticipés. Il se trouva avoir trop de fonds
en caisse, et se livra à dos opérations de reports. L'em-
prunt, émis à 67 francs, monta jusqu'à 80, puis les rentes
tombèrent à 60 francs. Corvette se retira et fut nommé
ministre d'Etat et membre du conseil privé.
CORVEY(lat. Corbeia Nova), ancienne abbaye d'AlIoma-
gnc> Iprov. de WestphaJie], sur le Weser, fondée, ou 822,
parues bénédictins venus du monastère do Corbio, sur la
Somme, contribua, sous la protection de Louis lo Débon-
naire, à l'œuvre de civilisation des Saxons. Dans ses écoles
célèbres enseigna saint Anschaire, l'apôtro des Scandi-
naves. On trouva, on 1514, dans la bibliothèque do Cor-
vey, le manuscrit dos cinq premiers livres dos Annales
do Tacite. Offert au pape Léon X, co manuscrit est
aujourd'hui à Florence. La principauté ecclésiastique
de Corvey, érigée eu évôché au xviu' siècle, fut sécula-
risée on 1803, incorporée au royaume do 'V^'ostphalio ou
1807, puis détinitivemenl au royaume do Prusse on 1815.
L'église gothique, brillammont ornée, conserve les lom-
bi-aux d'un grand nombru de princes.
GORVI (Guillaume), médecin iUilion, connu sous le nom
do Guillaume de Brescia, né vers i25o, »rès de
Canote, mort on 1320. Il professa la philosophie à Pudoue,
puis devint médecin du iiapo. Il fonda, à Broscia, un col-
lège pour les étudiants pauvres. Ses ouvrages ont été
publiés à Vonise, on 1508.
CORVIDÉS (du lat. corvus, corbeau) n. m. pi. Famille
d'oiseaux passi^reaux dentirostros, compronaut ceux dont
lo bec robuste, un peu recourbé au bout, ost légèrement
échaucré, avec les narines garnies do longues soies. — Un
coRvtnù.
— Encycl. Les corx^idéi sont de grande taille : ils sont
sociables, vivent do proies vivantes ou do cadavres; leurs
nombreux représentants, répartis sur tout lo globe, sur-
tout dans les régions tempérées, rontronl dans cinq tri-
bus : carvinéa,pytThucoracinés, catlteatinés, yarrulinés,atré-
périnés.
Corvin.
CORVIN, INE (du lat. corvimts, de corbeau) adj. Qui
ri'ssemble à un corbeau : Pie-grièche corvink.
GORVIN (Mathias), roi de Hongrie, né à Klausenburg
L'n 1443, mort à Vienne en 1490, fils du gouverneur Jean
Huuyadi. U succéda à Ladislas V qui, après avoir fait
décapiter son frère, Ladislas Huuyadi, ommona Mathias
prisonnier à Prague. Elu
roi lo 24 janvier 1458, il
soutint des guerres heureu-
ses contre Podiébrad, roi de
Bohême, contre l'empereur
Frédéric III et contre les
Turcs. Il fut couronné roi de
Bohême eu 1469, et occupa
Vienne eu 1485. Mathias or-
ganisa l'armée hongroise et
forma un corps d'infanterie
qui se rendit célèbre sous le
nom de garde noire.
Corvin n'était pas seule-
ment un vaillant guerrier, il
fut, en même temps, un légis-
luteuret un protecteur éclairé
•les lettres. La renaissance
liongroise date de son règne.
Ayant épousé, en seconde
noces, Béatrix, princesse de
Naples, il appela à sa cour de nombreux savants et ar-
tistes italiens. Il fonda une université à Bude, y créa la
célèbre Corvina, une des plus riches bibliothèques de
l'époque, dont les trésors sont dispersés aujourd'hui. Le
prieur de Bude, Ladislas Karai, installa sous son règne
(1173) la première imprimerie du pays.
GoRVIN (Jean), fils naturel du précédent, né en 1473,
mort en 1504. Mathias, n'ayant pas d'enfant légitime,
voulut le faire couronner roi', mais sa femme Béatrix s'y
opposa. Après la mort subite du roi, Wladislas, roi de
Bohême, fut élu, et Jean Corvin dut se contenter du gou-
vernement de la Croatie et de la Dalmatie. Il combattit
vaillamment les Turcs et se distingua sous Jaïcza.
GORVIN-WIERSBITZKI ( Othon-Julius-Bernard de),
écrivain et homme politique allemand, né à Gumbinneu
(Prusse-Orientale) en 1812, mort à Wiesbaden en 1886. Il
prit part à la révolution allemande de 1849, et, après la
délaite, fut condamné à la détention jusqu'en 1855. Puis
il alla en Amérique, oii il s'engagea dans 1 armée du Nord,
pendant la guerre de Sécession ; devint correspondant de
grands journaux allemands et américains, au Mexique,
pendant le court règne de l'empereur Maximitien ; en
France, pendant la guerre de 1870-1871. On lui doit plu-
sieurs ouvrages, entre autres ; Histoire d'Aurore de
Kœnigsmark (1847); Souvenirs de ma vie (1861); Histoire
de l'époque contemporaine de i848 à 1811 (1882). Il a publié
en anglais : une Me d'aventures (1847), et En France avec
les Altematids (1872).
CORVINEXXE (ne/*) n. f. Genre d'oiseaux passereaux
dentirostros, famille des lauiadés, comprenant des pies-
grièches africaines à robe sombre, dont l'espèce type
est la coruineZ/a corvina, qui habite Angola et le Cap. (Les
corvinelles sont considérées par beaucoup comme un sim-
ple sous-genre de collyrio.)
CORVINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux passereaux, famille
des coi^ndés, comprenant les corbeaux proprement dits, et
les genres voisins, qui sont : corneille, casse-noix, pie,
choucas, freux, gymnocorvus, picalharte. — Un corvinb.
GORVINUS (M. Valerius Mussala), orateur romain, né
à Rome en 09 av. J.-C, mort l'an 9 de notre ère. U se dis-
tingua comme orateur et comme soldat. D'abord partisan
de lîrutus. il fut proscrit par les triumvirs en 43. Après la
déroute de l'armée républicaine à Philippes, il ménagea
un accommodement honorable à lui-même et à ses com-
paguous d'armes, puis se rallia au vainqueur. Admis dans
l'intimité d'Auguste, il sut garder sa dignité et la fidé-
lité du souvenir à ses anciennes opinions. L'empereur
mit à profit ses talents militaires, et presque toutes les
contrées de l'empire servirent de théâtre aux exploits do
Messala. Il contribua à la défaite de Sextus Pompée, sou-
mit les Arupini, puis les Salasses du val d'Aosto, et prit
une part active à la bataille d'Actium. Consul avec Au-
guste, en 31 av. J.-C, il fit réparer à ses frais la route de
Rome à Tusculum. Sorti du consulat, il pacifia la Cilicie, la
Syrie et l'Egypte. Puis, en qualité de proconsul des Gaules,
il força les Cantabres et autres peuples dos Pyrénées à
se retirer dans leurs montagnes, et, au retour, reçut les
honneurs du triomphe. A cette occasion, Horace, qui parle
do Messala à plusieurs reprises dans ses poèmes, com-
posa l'ode célèbre Ad Ajnphuram. Il vieillit dans l'amitié
d'Auguste, fut préfet de Rome, et mourut à l'ûge do
soixante-seize ans.
GORVINUS (Jean-Arnold), jurisconsulte et théologien
arminien, né à Leyde, mort à Amsterdam on 1650. 11 prit
uno part assez grande aux disputes soulevées par l'armi-
nianisme. Les persécutions que ses soutimenls lui valu-
rent de la part dos autres sectes protestantes lui lir.Mii
prendre on dégoût ses fonc-
tions de pasteur. Il dut quitter
la Hollande et chercher uu re-
fuge dans le duché do Slesvi^.
Il passa en Franco, prit h'
S rade d'avocat à Orléans, c
ovint professeur de droit
Amsterdam, où il mourut. Vt
a de lui en lalin dos ouvrage
do théologie et de droit.
GORVISART DES MARETS
(Jean-Nirolasi. niédooin fran-
çais, né à Drioouri (^ArdeniicM
en 1755, mort A Pans on I82t.
Après de médiocres études A
Sainte-Barbe, il se lança dans
la médecine, malgré l'avis vi-
son père, qui lo destinait «i
barrcHU. et arriva, .sans rt^s > > rvliart.
sources et par .sa seule énergie,
ft V faire de rapides progrés sous la direction do De.sault,
Hàllé, Pollelan, Roger. Desbois do Uochofort. Il succéda A
eo deinier comme médecin do la Charité. C'est lù qu'il se
rendit célèbre, surtout A partir do nPN, où il oerupa la
39
-^'*'
CORVISARTIE — CORYMORPHE
chaire de professeur de clinique interne, créée l'année
môme. En 1797, il devint professeur au collège de France.
Son immense réputation de clinicien lui valut détre
nommé, en 1799, médecin du gouvernement, et, plus tard,
Êremier médecin de Napoléon, qui le fît baron en 1805.
n 1811, il fut admis à l'Institut. Comme savant, il chercha
par uoe observation patiente et méthodique à établir la
clinique sur des bases scientifiques, en lui donnant comme
fondement l'anatomie pathologique; il vulgarisa et com-
pléta la méthode de la percussion dans les affections de
poitrine, particulièrement du cœur. Il a laissé : Aphonsmes
sur la connaissa7ice et la curation des fièvi-es (traduc. de
Stall [Paris 1799-1801]); Aphorismi de cogîioscendts et
curandis morbis chronicis, excerpti ex Eerman Boerhaave
(Paris, an XI ri802]); Essai sur les jnaladies et les lésions
organiques du cœur (Paris, 1806-1811); i\ouvetle jnéihode
pour reconnaître les maladies internes de la poitrine par la
percussion de cette cavité (traduc. d'Avenbrugger [Pans,
1808]).
CORVISARTIE {tî — du nora du médecin Corvisart) n. f.
Bot. Section du genre inule.
CORVO, île portugaise de l'océan Atlantique, la plus
petite des Açores.
CoRVOL-L'OrGUEILIXOX, comm. de la Nièvre,
arrond. et à il kil. de Clamecv. sur le Sauzav, affluent du
Beuvron de Clamecy; 1.485 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Car-
rières de pierres; moulins; saboteries; papeterie.
CORVOTEUR {voa-ieur' — rad. corvée) n. m. Homme qui
va à la corvée, n On disait plus ordinairement corveïeur.
CORVULTUR (du lat. corvus, corbeau, et vultar, vautour)
n. m. Nom scientifique des oiseaux du genre corbiveau.
CORWEN, bourg de la Grande-Bretagne (pays de
Galles [comté de Merionethji sur le fleuve côtier Dee ;
2.800 hab. Truites et excelleat^ saumons: église de Saint-
Asaph; dans le cimetière, vieille colonne ou croix qu'on
appelle lepée de Glendower. Près du bourg, de Tautre
côté de la Dee, ancien camp qui servit de retraite à
Owen Glendower, si longtemps redoutable au roi d'Angle-
terre Henri IV.
CORTANTHE n. f. Genre d'orchidacées, tribu des van-
dées, comprenant
plusieurs espèces,
qui croissent dans
1 Amérique tropi-
cale.
CORYBANTE(du ^J
gr. korubas, antos, i^vi)'
même sens) n. m.
Antiq. gr. Prêtre
deCybèIe,eDphry-
gie.
— Enxtcl. Les
premiers coryban-
tes étaient, d'après
la légende, des
fénies mystérieux,
es démons, fils
d'Apollon ou d'Hê-
lios, etsouvent con-
fondus avec les
curetés ou les telchines. Ils jouaient un rôle dans les lé-
fendes de divers pays, de Colchide, de Troade, de Chypre,
e Crète, de Samothrace. Plus tard, on donna le nom de
corybantes aux prêtres phrygiens qui célébraient, sur le
mont Dindyme, les mystères de la Mère des dieux. Dans 1
leur extase sacrée, ils exécutaient des danses armées, au
son des flûtes, des tambourins, des cymbales.
C0RYBANTIASIflE(ïi-ass7n') n. m. Anttq. gr. Transport ou
délire des corybantes. ii Danses armées du culte de Cj/bèle.
— Hist. Hallucination démoniaque que l'on attribuait
à la possession du diable. (Ceux qui étaient attaqués de
corybantiasrae s'imaginaient voir des spectres et des
diaoles, et entendaient continuellement des sifflements;
ils prétendaient dormir les yeux ouverts; cette espèce de
maladie sévissait au xvi' et au xvii« siècle.) il On disait
aussi CORTBANTISMH.
CORYBANTÏER [ti-é] v. n. Dormir les yeux ouverts,
comme les curetés, que l'on a souvent confondus avec les
corybantes. (Mot de Rabelais.)
CORYBANTIQUE {tik') adj. Qui appartient aux cory-
bantes : Danse corybantiqde.
— n. f. pi. Fêtes en rhonneur de Cybèle, où les cory-
bantes exécutaient leurs danses armées.
CORTBAS. Myth. gr. Fils de Cybèle et de Jasion. Il
porta en Phrygie le culte de sa mère et donna son nom
aux prêtres qui célébraient ses mystères.
CORYBASE n. f- Bot. Section du genre corysantbe.
CORYCAVINE n. f. Chim. V. corydaliniî.
CORYCE, ville de l'anc. Asie Mineure (Cilicio orient.
[auj. Curco]). Très importante sous les empereurs ro-
mams, qui entretenaient dans son port une flottille con-
sidérable, la ville avait conservé le privilège do se gou-
verner par ses propres lois, et elle était un liou d'asile.
Défaite de la flotte d'Antiochos lo Grand par les Romains,
en 191 av. J.-C.
CORTGÉC (se — du gr. korukeion; lat. conjceum, même
sens)n. m. Antiq. Salle réser\-ée à l'exercice de la coryco-
machie ou du sac, dans les palestres, les gymnases ou les
thermes. V. corycomachie.
GORTCÉE [se] ou CORYCAOS [sé-uss] n. m. Genre de
crustacés, type de la famille dos corycéidèa, comprenant
de petites formes à corps arrondi, à tête munie de deux
expansions lenticulaires, à abdomen réduit souvent à deux
anneaux. (Les corycées habitent les mers d'Europe.)
CORYCÉIDÉS isé) n. m. pL Famille de crustacés copé-
podes parasites, comprenant les coryopus ou corycées,
copilies, oncée», et autres formes dépourvues do cœur, à
tête portant trois yeux, le médium plus petit. (Les cory-
céidés habitent les mers froides et tempérées; beaucoup
BODt paraîiites.) — Un coryceidé.
GORYCIDES adj. f. pi. Myth. gr. Surnom des nymphes
aui habitaient l'antre corycion sur le Parnasse, ii Surnom
es Muscs, qui habitaient aussi lo Parnasse.
— Substantiv. Nymphes de l'antre corycien ; Muscs.
— Une ooBTciDE. it On dit aussi cobycib.
Corybantes (bas-reliff d'un aalel du
Capitule).
Corycomachie (d'après la ciste
Ficorini).
CORYCIE ou CORYCIA n. f. Genre d'insectes lépido-
ptères phaléniens, famille des cabêridés, comprenant des
formes de rhémisphère boréal, à aatennes non ciliées, à
palpes courts, grêles, découvrant la trompe.
CORYCIB. Mvth. gr. Nymphe aimée d'Apollon; elle fut
la mère de Lykbreus. ^EUe donna son nom à la caverne
corycienne.)
CORYGIEN, ENNE (sMn, èi). personne née à Coryce
ou qui habitait cette ville. — Les Coryciiîns.
— Adjectiv. Qui appartient à Coryce ou à ses habi-
tants : La flotte corycienne.
— Antre corycien ou Grotte corycienne. Grotte célèbre
située dans le flanc sud du Parnasse, un peu au-dessus
du grand plateau. Elle était consacrée à Pan et aux nym-
phes. (On y visite plusieurs salles à stalactites, qui ont
servi souvent de refuge aux habitants du pays, depuis
l'invasion des Perses jusqu'à celles des Turcs. Auj. Sa-
randa Aoli ou les 40 Salles.)
CORYCION (51) n. m. Genre d'orchidacées, tribu des
ophrydées, comprenant sept ou huit espèces, qui crois-
sent au cap de Bonne-Espérance.
CORYCOMACHIE {chî — du gr. kôrukos, sac, et machc.
combat) n. f. Antiq. gr. Exercice du corycos dans les pa-
lestres. Il Lutte au jeu de ballon.
— Encycl. Voici en quoi consistait la corycomachie. On
suspendait au plafond d une salle de palestre un sac rond
en cuir, rempli de sable, de fariue ou de graines do liguicr.
Ce sac (xilp'jxoç) était sou-
tenu par une corde. Ceux
qui s exerçaient, lo pre-
naient à deux mains ,
et le portaient aussi loin
que la corde pouvait
s'étendre ; après quoi .
lâchant le sac, ils le sui-
vaient, et, lorsqu'il re-
venait vers eux, ils cher-
ohaieut à résister à la
violence du choc. Eu-
suite, le reprenant 'en-
core à deux mains, ils le
lauf; aient en avant de
toutes leurs forces , et
tâchaient de l'arrêter,
soit en opposant leurs
mains, soit en présentant
leur poitrine, les mains
étendues ou croisées derrière le dos ; pour peu qu'ils né-
gligeassent do se tenir fermes, l'efl'ort du sac qui revenait
leur faisait lâcher pied et les forçait à reculer. Ces exer-
cices avaient pour objet de fortitier les muscles. La cory-
comachie ne uoit pas être confondue avec la corycobolie,
qui semble avoir été une sorte de jeu de ballon.
CORYCOS [koss — du gr. kôrukos, sac) n. m. Antiq. ':r.
V. coRYcoMAi-'Hin. i) Ballou pour jouer, il Besace.
CORYDALE n. m. Genre de papavéracées fumariccs,
et type de la tribu des corydalées : La corydale bulbeuse.
Il On se sert aussi des formes latines corydalis et cory-
DALUS, cette dernière masculine.
CORYDALÉES n. f. pi. Tribu de papavéracées fumariées,
ayant pour type le genre corydale. — Une corydalée. Il On
dît aussi CORYDALIDÉES.
CORYDALIDE n. f. Genre de plantes, de la tribu dos
fumariées, voisin des corydales.
COR'YDAUDÉS n. m. pi. Famille d'insectes névroptères
planipennes, comprenant les corydalis, chauliodes et même
les méropes. (Les corydalidés sont très voisins des siali-
dés; on peut même les considérer comme n'en étant qu'une
tribu, sous lo nom de corydalinés.) — Un corydalidé.
CORYDALINE n. f. Alcaloïde que l'on a extrait de la
racine de corydale et d'aristoloche.
— Encycl. On prépare la corydaline, à laquelle on
attribue la formule C"H''AzO*, en épuisant les racines
par l'eau aiguisée d'acide cblorhydrique, puis en préci-
pitant par le carbonate de sodium, et en épuisant le pré-
cipité par l'alcool. La corydaline cristallise en prismes
incolores, qui fondent vers 134'> et jaunissent à la lumière:
elle se laisse colorer en rouge par l'acide nitrique chaud.
La corydaline du commerce paraît mélangée de deux
autres alcaloïdes, dont la corycavine, C''H-*ÀzO*.
CORYDALIQUE {Hk') adj. Se dit des sels à base de cory-
daline : Sels CORYDALIQDES.
CORYDALIS (liss) n. f. Genre d'insectes névroptères,
type de la famille des corydalidés, comprenant de grandes
formes grises, à
vastes ailes, à man-
dibules dévelop-
pées en longues
faux, surtout chez
les mâles.
— Encycl. Les
corydalis habitent
le continent améri-
cain ; on en connaît
plusieurs espèces;
toutes ont les mê-
mes mœurs noc-
turnes; leurs lar-
ves aquatiques
sont carnassières.
CORYDENDRIUM {din-dri-om') n. m. Genre de méduses
tabulaires, famille des clavidés. comprenant des colonies
de polypes, où tous les individus sont semblables entre
eux et épars sur les rameaux. (L'espèce type de ce genre,
jadis confondue avec les sertulaires, est le corydendrium
parasiticum, de la Méditerranée.)
COR'YDIE {dî) ou CORYDIA n. f. Genre d'insectes or-
thoptères coureurs, famille des blattidés, comprenant dos
formes larges et plates, à contour arrondi, à pattes assez
courtes, à tète cachée sous le corselet. (Les quelques
espèces du genre corydio habitent l'Asie méridionale; la
f)lus commune, corydia Petiveriana. est noire avec sept
arges taches blanches ; elle habite le sud de l'Inde.)
CORYDON. Myth. gr. Un dos géants, fils de la Terre et
duTanarr-. — Nom de berger, dans une égloguo do Virgile
ot chez d'autres poètes bucoliques.
CORYLACÉ, ÉE adj. Bot. Syo. de cupi;lifèrb.
Corydalis (réd. au liera).
1- Scht-nia de corynibfi
{h. bractée; p, p«'iloncule;
f, fleur). — 2- Corynibe de
cerisier
Corymbe.
306
CORYLOPHE u. m. Genre d'insectes coléoptères, type de
la famille des coryhpbidés, et dont les trois espèces
connues habitent l'Europe. (Les corylo-
phes sont ovalaires, atténués en arrière,
bombés, luisants, noirs ou roux. Le co-
rylophe cassidoïde [corylophus cassidoi-
rfes], brun foncé, est commun au bord
des marais.)
CORYLOPHIDÉS n. m. pL Famille
d'insectes coléoptères clavicornes, com-
prenant les parmules, arthrolips, serico-
dères, peltines, corylophes, orthopères,
rhupobies et autres petites formes glo-
buleuses, ressemblant à de minuscules corylophe(gr.l5f.).
coccinelles, qui vivent surtout dans les
champignons et habitent, en général, l'hémisphère boréal
— Un cobylophidé.
CORYLOPSIS ipsiss) n. m. Genre de saxifragacées-bama-
mélidées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au
Japon, et dont le port rappelle celui des noisetiers.
CORYLUS [luss] n. m. Bot. Nom scientifique latin du
genre noisetier.
CORYMBE {ririib' — du gr. korumbos ; lat. corymbus,
sommet) n. m. Antiq. gr. Coiifure grecque, adoptée aussi
plus tard par les dames ro-
maines, qui consistait à relever
les cheveux en toufTe sur le som-
met de la tète, n Guirlande de
feuilles et grappes de lierre ;
spécialement, la couronne de
lierre que portaient Dionysos et
ses dévots. Il Ornement que l'on
plaçait à l'avant ou à 1 arrière
d'un navire.
— Bot. Inflorescence indé-
finie, dans laquelle les pédon-
cules sont d'autant plus courts
qu'ils partent de plus haut, de
manière que toutes les fleurs sont situées à peu près dans lo
même plan. (Cette inflorescence s'observe chez beaucoup
de crucifères. — De Candolle appelait « corymbe » une
inflorescence mixte, dont l'axe déterminé
porte des inflorescences indéterminées.)
— Encycl. Antiq. On appelaitcorymies
divers objets terminés en pointe, ou des-
tinés à orner une pointe. Ce mot désignait
soit le sommet d une montagne, soit les
ornements fixés sur les extrémités d'un
navire, soit des grappes de fruits ou de
fleurs formant pyramide, soit les cou-
ronnes de lierre que l'on portait dans
les cérémonies en l'honneur de Dionysos.
— On donnait également ce nom à une
manière particulière d'arranger les
cheveux, qui consistait à les relever tout autour de latôte
et à les réunir en pointe au sommet ; on les attachait alors
avec un bandeau. Quand la chevelure était trop longue et
trop abondante, on la fixait en un arc double sur lo haut
do la tête, comme on le voit dans la statue de l'Apollon
du Belvédère et dans un buste de Diane , au Musée britan-
nique. Cicéron donne le nom de « corymbe » à un person-
nage qui arrangeait ses cheveux de la façon que nous
venons d'expliquer.
CORYMBE, ÉE ou CORYMBEUX {rin-ben), EUSE adj.
Se dit des fleurs disposées en corymbes, et, par extension,
des végétaux qui les portent, w Se dit aussi de certains
arbres, tels que les pins, dont les rameaux afl'ectent une
disposition en corymbe. (On dit aussi corymbe, ék.)
CORYMBIFÈRE {rin — de corymbe, et du lat. ferre, por-
ter) adj. Bot. Qui a des fleurs en corymbe.
— n. f. pi. Grande division de plantes, de la famille des
composées. Syn. de radii:es.
CORYMBIFLORE adj. Bot. Syn. de corymbifère.
CORYMBIFORME (ri7i) adj. Bot. Qui a la forme d'un
corymbe : Grappe corymbiformk. Cime corymbiforme.
CORYMBION [rin] ou CORYM- >-^
BIUM [rin-bi-om') n. m. Genre de
composées, tribu des vernoniées ,
comprenant une dizaine d'espèces,
qui croissent au cap de Bonne-Espé-
rance.
CORYMBIS (rÏJi'biss) n. m. Bot.
Genre d'orchidacées-ophridées, des
îles orientales de l'Afrique australe.
CORYMBITE(ri>î-èir)ou CORYM-
BITES {rin-bi-tèss) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères serricornes, fa-
mille des élatéridés, comprenant
des taupins assez bombés, de cou-
leurs souvent vives et tranchées,
dont on connaît plus de soixante espèces, répandues surtout
dans l'hémisphère boréal. (Les corymbites sont de taille
moyenne; une des plus jolies espèces françaises est le
coi'ymbites aulirus, bronzé, avec les élytres roux.)
CORYMBOCEaNtJS (rin.nuss) n. m. Genre d'échinodermes
erinoïdes eucnnoïdes, famille des mélocrinidés, compre-
nant des formes à calice creusé en cupule avec base en
entonnoir, et dont l'espèce type, le corymbocrinus polydac-
tylus, est fossile dans le silurien supérieur d'Angleterre et
de Norvège.
CORYMBOPORZ; ou CORYMBOPORA [rin] n. m. Genra
de bryozoaires, type de la famille des coripnboporidés,
comprenant des colonies rameuses caractérisées par leurs
bourgeons marginaux disposés en cercle. (Les corymbo-
pores vivent dans les mers de France.)
COR'YMBOPORIDÉS (W?)) n. m. pi. Famille de bryozoaires
ectoproctns gj muolémates. sous-ordro dos cyclostomates,
comprenant les genres cori/mbopore, coronopore, defrancie
et autres formes alliées aux frondîporidés, mais s'en dis-
tinguant par leurs bourgeons marginaux disposés en
cercles. (Les colonies calcaires des corymboporidés les
font rentrer dans le groupe des incrustés; elles habitent
les mors du nord.) — Un corymboporidê.
CORYMBULEUX {rin, leû), EUSE adj. Bût. So dit des
fleurs disposées en petits corymbes.
CORYMORPHE ou CORVMORPHA n. f. Zool. Genro de
méduses bydroidcs, famille des tubularidés, compronaot
Coryna (
, \i fois).
307
des colonies do polypes d'où se détachent des méduses f|ui
nagent librement dans la mor. (Los corymorphos, sous la
fonno de méduses, sont appelées stfenstvupia : elles sont
répandues surtout dans les mors du nord.)
CORYNA n. m. Genre d'insoctos coléoptôros hétéro-
môros, tamillo dos méloïdôs, tribu dos lyttinés, compre-
nant des mylabros habitant les régions chaudes et sèches
de ["ancien monde. (Ou connaît une vinj;taine d'espèces
do coryna; trois sont propres aux
pays circaméditorranéens : coryna
distincCa ISicile]; coryna confluens
l^Turqtiio] ; coryna Bilbergi [cette
espèce est noire, variée dejaunoj.)
COBYNANTHE n. m. Genre do
rubiacéos, qui comprend une plante
do l'Afrique tropicale ayant tous
les caractères des cinchonccs.
CORYNE n. f. Zool. Gonro de mé-
duses hydroïdos, type de la famille
des conmidés, comprenant des co-
lonies de polypes claviformes, d'où
se détachent des méduses qui nagent librement. {Les mé-
duses des corynes appartiennent au genre sarsia. Los es-
pèces connues habitent surtout les mers du nord ; coryne
pusilla, ramosa, etc.)
CORYNECLADIA (né) n. m. Bot. Genre d'algues, famille
des chondriées, à fronde cylindrique, rameuse, composée
de trois couches concentriques. (On en connaît deux es-
pèces [coryjïerladja unibellata et clavata^ habitant l'Aus-
tralie, et détachées des genres coralopsis et chondria.)
GORYNÉE {né) n. f. Bot. Genre de balanophoracées-
hélosidées, dont les espèces connues viennent de Costa-
Rica, de la Nouvelle-Grenade, du Pérou et de la Colombie.
CORYNELLB {nèl') a. f. Bot. Genre d'arbrisseaux, de
légamineuses-papilionacées, tribu des galégées, compre-
nant deux espèces, qui croissent à Saint-Domingue.
— Paléont. Genre d'épongés calcaires, famille des pha-
rétronidés, comprenant des formes très rarement rami-
fiées, le plus souvent cylindriques ou arrondies et à parois
épaisses. (On connaît quelques espèces de corynelles, fos-
siles dans le trias, le jurassique et le cré-
tacé ; la corynella Quenstedti, du coralrag
de Nattheim, est moins grosse qu'une
noisette.)
CORYNÉON n. m. Genre de champi-
gnons, voisin des uridinés. (Les corynéons
forment de petits tubercules noirâtres sur
les branches mortes.)
CORYNÈTE n. m. Genre d'insectes co-
léoptères térédiles, famille des déridés,
comprenant de petits clairons répandus
surtout dans l'ancien monde, et dont il
existe quatre espèces européennes. (La
plus commune est le corynète bleu [co~
rynetes cserideus]^ petit insecte bleu d'a-
cier, qui sort des parquets au printemps, et qui se rend
utile dans les maisons en faisant la guerre aux coléoptères
xylophages, tels que les vrillettes.)
CORYNIDÉS n. m. pi. Zool. Famille d'hydroméduses tu-
bulaires, comprenant les genres corynp, syncorine, conj-
nite, etc., tous caractérisés par leurs polypes en massue,
portant des tentacules disséminés. (Les méduses issues
de ces colonies appartiennent au groupe des sarsiades.j —
Un CORYNIDK.
CORYNITE n. f. Minerai de nickel. Variété de disomoso.
CORYNOCARPE n. m. Bot. Genre de térébinthacées,
dont l'espèce type habite la Nouvelle-Zélande, et une
autre la Nouvelle-Calédonie.
CORYNODE u. m. Genre d'insectes coléoptères phyto-
phages, fauiillfl des chrysomélidés, tribu des ouniolpinés,
comprenant des eumolpes propres aux régions tropicales
de 1 ancien monde et répandues surtout dans llnde. (Do
taille moyenne, très bombés, les corynodes sont revêtus
d'une livrée métallique brillante, et leurs élytres sont sou-
vent tachetés. On en connaît plus de soixante-dix espèces.)
CORYNOPHALLUS (luss) n. m. Bot. Genre d'aroïdées,
série des pythoniéos, caractérisé par le spadice plus court
que le spathe, à base continue et androgyiie, à massue
développée, épaisse, piriforme. (L'espèce type du genre,
qu'on trouve sur la côte occidentale d Afrique, est lo cory-
nophalLxis Afzelii.)
CORYNOSPERMÉES [spèr] n. f. pi. Bot. Groupe d'algues
floridées, renfermant les formes caractérisées par lo cysto-
carpo à noyau nu, ou immergé dans la fronde, ou placé
dans la couche extérieure do cette dernière. — Une co-
RYNOSPEKMÉE.
CORYNOSTYLE [stiV) n. m. Gonro do violacées, série
des violées, à calice formé do petits sépales, presque égaux,
non prolongés à la base. (Les corinostylos sont dos plantes
sutfrutescontos, grimpantes, à feuilles ovales, alternes, à
fleurs en grappes axillairos, terminales; ils habitent l'Amé-
rique tropicale ; on en a décrit deux ou trois espèces.)
GORYPHA n. f. Bot. Genre do palmiers, type de la tribu
des (ror//p/iîn(.'eSf comprenant dos arbres élevés, qui croissoni
dans les régions équatorialos : Java, Célèbes, les Moluquos.
— Comm. Fibres textiles, provenant dos feuilles du co-
rypha Australia, dont on fait des chapeaux.
— Kncvcl. Bol. Le crj/)//i/ut parasol, vulgairement nommé
codda-paiM ou talipot de Ccylan, est un grand arbre doni
la tige est droite, régulière, parfaitoment cylindrique. Ce
palmier habite l'Inde, le Malabar, l'ilo do Ceylan, ou il
croit surtout dans les lieux élevés et pierreux. Lo boi^
est dur et employé dans les constructions ; on en fait au>.si
des pieux pour les palissades.
CORYPHÉE ifé — lat. coryphxus, gr. koruphaioi, mônie
sons; de koruphè, tôte) n. m. Chef du chœur, dans la Ira
fédio et la comédie antique, ii Par anal.. Chef d'un chœur
0 chant ou de danso dans rojiôra moderne, il Par ironie,
Celui qui est le plus en vue, au premier rang, dans ud""
chose quelconque.
— E.NcYCL. La mission du coryphée était, avant tout, de
guider les choreutes (choristes), do leur donner lo ton ci
e leur marquer la mesure. Il entonnait le chant d'une
voix solide ot sûre, donnant avec le piod lo signal do l'at-
taque, et chacun devait le suivre Jidèlcmont ot docile-
ment. Mais aon offl'co était parfois plus important, ot
Coryphène.
c'était lui qui, personnifiant on quelque sorte lo chœur en
certaines circonstances, prenait la parole ot dialoguait
avec le personnage en scène. Eschyle, dans son Orestic,
qualifie do « coryphée » celle des Furies oui porto la pa-
role pour ses .sœurs dans l'accu-sation aes Eumônidos
coiiiro Orcsto.
Dans le théâtre modorno, le coryphée n'a plus sa place
quo dans le genre lyrique. Ainsi, aans l'opéra moderne, le
coryphée, homme ou femme, est un chanteur plus instruit,
plus habile que sos compagnons ou mieux doué au point
do vue de la voix, qui, comme eux, fait sa partie dans les
chœurs, on leur servant de chef d'attaque, mais qu'on dé-
tache parfois de l'ensemble pour lui confier quelque phrase
seule plus ou moins développée, après quoi il rentre dans
le rang et reprend sa partie chorale. (Quelquefois plusieurs
coryphées chantent ensemble, ainsi que cola se voit, par
exemple, pour les trois coryphées femmes qui attaquent
la prière ae Guillamne Tell.
CORYPHÉE (Z"-^) n. f. Oiseau d'origine africaine, que l'on
appelle encore fauvette d'Afrique.
CORYPHELLE {fèl') ou CORYPHELLA [fèl-la) n. f. Zool.
Sous-genre d'éolides, comprenant des formes à pied an-
guleux en avant, à papill.s dorsales cylindriques, en fai-
sceaux. (Les coryphelles sont des mollusques nus, dont
quelques espèces habitent les mers d'Europe.)
CORYPHENE n. f. Genre de poissons acanthoptères,
famille des scombéridés, comprenant de grandes formes
de couleurs métal-
liquesét incelantes,
vertes et dorées, à
corps allongé, com-
primé, avec la na-
geoire caudale très
iourclme.
— Encycl. Les
coryphè'ies h a b i -
tent surtout les
mers chaudes, où
les marins les appellent vulgairement dorades. Une seule
espèce se trouve dans les mers d'Europe : c'est la lam-
puge de Rondelet, atteignant i mètre ae long. Très rare
dans la Méditerranée, la coryphène est
appelée, à Nice, fera et péi foiiran.
CORYPHINÉES n. *f. pi. Tribu de pal-
miers, a3'aut pour type le genre corypha.
— Une CORYPHINÉE.
CORYPHIUM (/t-om") n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères brachélytres, famille
des staphylinidés, tribu des oxytélinés,
comprenant de petits staphylins roux et
bruns, à élytres assez longs, à tète trian-
gulaire en avant. (On connaît quatre ou
cinq espèces de coryphium , habitant
l'Europe boréale; toujours rares, elles
vivent sous les écorces. Le cort/phiiim
anyusticole est la seule espèce frant;aise.)
CORYPHOCÈRE ou CORYPHOCERA (se)
n. f. Genre d'insectes coléoptères lamel-
Jicornes, famille des cétoniidés, comprenant de belles cé-
toines ayant souvent le front cornu dans les deux sexes,
ot dont les quelques espèces connues
habitent l'Afrique tropicale ou les
Indes orientales. (La coryphocera Ho-
pei, du Népaul, est rouge pourpré,
avec le thorax vert-émeraude.)
CORYPHODON n. m. Genre de rep-
tilesophidiens, familledes colubridés,
tribu des colubrinés, comprenant de
grandes couleuvres à crochets lisses,
allant à la mâchoire supérieure en
grossissant d'avant en arriére.
— Encycl. Les coryphodons attei-
gnent 2 mètres de long; leur léto
large, à museau conique, leurs formes
élancées les rendent facilement ro-
connaissables ; on en connaît douze
espèces, habitant l'Amérique, le Japon, l'Inde et les îles
de la Sonde. Ces serpents, non venimeux, vivent surtout
au bord des eaux et se nourrissent de poissons, do gre-
nouilles, etc. Parmi les couleuvres les plus communes au
Brésil, on compte le coryphodon pantherinus, brun jaune,
marbré do taches foncées, cerclées do noir; lo coryphodon
constrictor, noir bleuâtre avec le ventre gris, est abondant
aux Etats-Unis.
CORYPHODONTE ou CORYPHODON n. m. Genre de mam-
m i f ô r e s
périsse- il£î£âS$*^
dactylos,
Cfroupodos
lophiodon-
tes , com-
prenantdo
grandes
formcsque
l'on consi-
dère com-
me la sou-
che des Coryphodon te.
ongulés
actuels, ot qui sont fossiles dans les formations tertiaires
de l'hémisphèro boréal.
— Encycl. Les coryphodontes avaient cinq doigts, un
crâne énorme muni de protubérances cornues ot contenant
un cerveau minuscule; des canines démesurées ot sail-
lantes. Ces gigantesques animaux, do la taillo du rhi-
nocéros, apparaissent comme un type dégrade, bien au-
dessous dos reptiles sauriens comme intelligence. Ils ont
dii vivre par immenses troupeaux dans l'Amoriquo du Nord,
oii leurs ossements forment des gisements, comme dans le
Wyominj^; on on trouve aussi dans l'argïlo do Londres,
dans les lignites du Soissonnais.
GORY3ANTHE n. f. Bot. Gonro d'orchiducées, tribu des
aréthusées, eompreuant trois ospécoSi qui croissent ^n
Australie.
G0RY8ANTHÈRE n. f. Bot. Syn; d(j RHTNtiidi-ïifeïCîB:
CORYSSOMÉRE ou C0RYSS0MERU8 {im-Hibi) H; \t
Gonr.' il iiisertoi colcopléros rhyllcliophoreSj typ<* (14 lu
Coryste denté.
CORYNA — CORYZA
tribu des cortjssomérinés, comprenant des formes à rostre
long, grôle, aroiié, à corps tincment écailloux.
— Encycl. Les coryssomerus ressemblent à de petits
bal.inins; leurs larves vivent dans les racines do diverses
composées et se métamorphosent en terre. La seule espèce
du genre se trouve en l»rance. C'est un petit charançon
gris, à antennes et jambes rousses.
CORYSSOMÉRINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléo-
ptères rhynchophores, famille dos curculionidés, carac-
tériséo par io menton armé d'un tubercule, les mandi-
bules en tenailles, la tête saillante, lo rostro grf'lo et
cylindrique. (Genres principaux : coryssomerus, lami/rus,
eunjommatus, etc.) — tn cokyssomérinê.
CORYSTE {risst') ou CORYSTES {ri-stéss) n. m. Genre
do crustacés, type de la famille des corystidis, compre-
nant des crabes des mers
d Europe, àcarapaceêtroito \ /
et longue, prolongée en ^^^V ?
avant en une grande pointe
rostrale. (L'espèce type,
corijstes dentatus, se trouve
dans l'Océan et la Méditer-
ranée.)
CORYSTIDÉS (sli) n. m.
pi. Famille de crustacés dé-
capodes brachyures,
groupe des oxyrhynques,
comprenant les trichocè-
res, thia, corystes et autres
crabes à carapace large et
longue, parfois circulaire
et à antennes externes très
développées. (Les nombreuses formes de cette famille ont
des représentants dans la plupart des mers du globe ; elles
en ont aussi de fossiles depuis l'époque crétacée.) — Un
CORYSTIDK.
CORYTE a. m. Etui dans lequel les archers grecs et ro-
mains enfermaient leur arc. Il Carquois.
CORTfTHAÏX {la-ikss) n. m. Nom scientifique des oi-
seaux du genre touraco, désignant particulièrement un
sous-genre africain, dont l'espèce type est le cori/</iaix feu-
co(is d'Abyssinie. "V. toueaco.
CORYTHALIA. Myth. gr. Surnom d'Artémis à Sparte.
C'est dans le temple d'Arthémis Corythalia que se célé-
brait la fête des lithénidies.
CORYTHOLOME n. m. Genre d'arbrisseaux, de la famille
dos gesnériacées, tribu des gesnériées, renfermant une
seule espèce, qui croît au Brésil.
CORYTHOPHANE n. m. Genre de reptiles sauriens cras-
silingues, famille des iguanidés, comprenant des iguanes de
petite taille, à
crâue relevé en
arrière comme
un casque, à
3ueue longue et
épourvue de
crête, à crête
dorsale faible.
Syn. CHAM.iE-
LEOPSIS.
— ENCTCL.Par
l'absence de po-
res fémoraux, les
corytophanes se Corythophane.
rapprochent des
anolis. On en connaît deux espèces, propres au Mexique :
corvtophane à crête {corytophanes cristntus), dos crête,
fanon dentelé ; corvtophane de Hernandez {corytophanes
Bemaniie:!). pas do crête, fanon sigiple. Ces iguanes,
longs de 10 à 12 centimètres, sont bruns, variés do gris
et de jaunâtre.
CORYTHOPHYTE adj. Se dit des plantes chez lesquelles
lo sommet de la corolle présente la forme d'un casque.
— n. f. Nom donné aux plantes qui olfrent lo caractère
susindiqué.
CORYTHOS. Myth. gr. Fils do Paris et d'Œnone. U
ciait d'une grande'beauté. Sa mère l'envoya près d'Hélène
pour exciter la jalousie de Paris; celui-ci, 1 ayant trouvé
un jour assis auprès d'Hélène, le tua sur place. — Ibérien,
favori d'Hercule. (On lui attribue l'invention des casques.)
— Roi légendaire de Toscane, (il fonda la ville do Corylhus
en Italie.) — Fils de Zeus et pèro do Dardanos. — Chef dos
bergers qui trouvèrent et élevèrent Télèpho. — Laiiithe,
qui fut tué par le centaure Rhœtos aux noces de Piri-
tlioos. — Fils de Marmaros. (U tua Pélatès aux noces do
Pirithoos.)
CORYTOPLECTE n. m. Bot. Syn. do ali.opi.ectk.
CORYZA (gr. knruza, mémo sons) n. m. Pathol. Inflam-
mation de la muqueuse dos fosses nasales, vulgairement
ot improprement appelée ruumk db cebvkao.
— Art vétér. Nom donné à la même affection chez les
animaux domestiques : Coryza du bceuf, du cheval, du
mouton, du porc.
— Encycl. Pathol. Lo corijsa, qui aft'ecto, chez I homme,
dos formes chroniques .lussi bien quo dos fornios niguOs,
est une inllammationdo la muqueuse pituitairo. Les formes
aiguës débutent assez brusquement par une .seusation do
sécheresse et de démangeaison dans les fos-ios nasales,
aboutissant hientêt à des éternucineuts répétés. Quelques
heures après, il se produit un écoulomont do liquide
d'abord transparent, irritant et très fluide, puis un peu
visqueux, et enlin épais ot purulent. La muqueiiso est
gonflée et la respiration gênée. Le plus souvent, 1 inflam-
mation gagne les muqueuses voisines : celle des sinus
frontaux, d'où résulte uno douleur au front, au-dossus dos
veux- celle des veux par lo canal nasal, dort conjoncti-
vite- celle de la"trompe d'Eustaclio, d'où surdité ut bour-
donnements d'oreille passagers; enlin, celles du pharynx,
flu larviiv et dos bronches ; on dit (|U0 lo rhumo tombe sur
la poitrine. Mais il n'v a aucun rapport avec les méninges
«(ilencépliale, et lo nom do . rhume do cerveau " autrefois
donné au corvza est tout à fait impropre. Lo coryza osi
ferlninement'infeotieux quand il constitue un dos symp-
limosJo l'crvsipèlo, do la diphtérie, do la scarlatiiio, de
là rougeole, ile la variole, do la grippe ; il 1 est probalde-
«ontdans les formes vulgaires, l.o refroidissement, son-
Vent invoqué, n'est pas nécessaire à son éclosion.
Comme traiiemont, on rocommando les onctions do corps
CORYZADENIE
COSENZA
gras à la racine du nez, le badmeonnage (ou instillation)
des fosses nasales avec une solution de nitrate d'argent
:m trentième, ou de cocaïne au vingtième, les fumigations
ù. l'eau chaude pure ou aromatisée, les irrigations nasales.
Le coryza des nouveau-nés, qui expose ceux-ci à la suf-
focation pendant les tétées, exige une attention spéciale.
Les formes chroniques sont souvent sèches, caractéri-
sées par la respiration difticile, bruyante, surtout la nuit,
par de l'enchifrènement, par la formation de croûtes sur
la muqueuse gondée. L'état chronique peut être coupé
par des poussées aiguës, Los causes en sont très diverses.
A citer, en particulier, Vozène des enfants lymphatiques
et la rhinite syphilitique qui peut amener l'effondrement
de la cloison du nez (nez en lorgnette). Dans tous les cas,
on recommande, outre les médications indiquées pour l'état
général, les irrigations antiseptiques (eau salée, boriquée,
iodée). On fait aussi, contre l'obstruction des fosses nasales
par épaississement de la muqueuse, priser des poudres où
entrent le borax ou l'acide borique, le camphre ou le salol,
le menthol, l'orthoforme.
— Art vétér. Le coryza consiste, chez les animaux, dans
l'irritation et l'inflammation qui tapisse les cavités nasales ;
il est caractérisé par une couleur rose plus vive de cette mu-
queuse et récoulement par les narines d'un jetage liquide,
noconneux. blanc, plus ou moins épais, qui se détache faci-
lement des ailes du nez pour tomber à terre. Tous les ani-
maux domestiques sont sujets au coryza, particulièrement
le cheval et le chien. On traite cette affection par des fu-
migations de vapeurs émollientes d'abord, puis excitantes
au goudron si le coryza tend à passer à l'état chronique.
C0RT2iADÉNIE n. f. Bot. Syn. de illigère.
CORYZORHAPms {fiss) n. m. Genre d'insectes hémi-
ptères hétéroptères, famille des pentatomidés, comprenant
des punaises terrestres de taille moyenne, à corps court et
ramassé, à. tète large, presque carrée, à rostre élargi en
son milieu, etc. (Les coryzorhaphis habitent l'Amérique
centrale et méridionale ; on en connaît quatre espèces. Le
coryzorhaphis Spinolx du Pérou est d'un rose vif, légère-
ment taché de noir.)
GORZÉ, comm.de Maine-et-ïjoire.arrond. et à 23 kilom.
de Baugé, sur le Loir; 1.325 hab. Dolmens.
CORZOLA ou CURZOLA(laC"orct/rrtiVi9'rrt des Romains),
ile de la mer Adriatique, près des côtes de la Dalmatie
autrichienne, dépendant du cercle de Itaguse ; 16.160 hab.,
surtout pêcheurs et marins. Son chef-lieu est Curzola, sur
la côte occidentale, peuplée de 6.095 hab. Siège d'un évè-
ché ; belle cathédrale, port, chantiers de construction.
Cette ville fait un commerce assez important de vins, de
sardines et de pierres à bâtir. — Curzola est la capitale
d'un district peuplé de 24.381 hab.
COS. Trigon. Abréviation de cosinus.
COS {kùss ~ du bas lat. cucutiare, commettre un adul-
tère) n. m. Mari qui nourrissait les enfants adultérins do
sa femme, it On disait aussi cods, ou ceux.
COS {koss) n. m. Métrol. Mesure pour les liquides, usitée
chez les Hébreux et les Egyptiens, valant un 0" du log
ou o',042, et après la réforme philétérienne, sous les Pto-
lémées, oi,08l.
CoS ou Ko, île de la Turquie d'Asie {archipel des
Sporades), non loin de la côte sud-ouest de l'Asie Mineure,
située entre les îles Stampalie à l'O., Nisyro au S.. Ka-
Jymno au N., et à l'entrée du golfe profond qui porte son
nom ; un simple bras de mer la sépare de la péninsule do
Boudroun (Halicarnasse). Sa superficie est de 250 kilo-
mètres carrés, et sa population, d environ 10.000 habitants.
Très étroite,
cette île s'al-
longeduS.-O.
au N.-E. Son
sol est plat
dans toute la
partie ouest-
nord; au S., il
se relève en
une chaîne de
petite éten-
due. Il donne Monnaie de Cos.
des figuiers,
des orangers et des citronniers, des vignes, dont !e pro-
duit était fameux chez les anciens; il nourrit de nom-
breux troupeaux de moutons, dont la laine sert encore à
fabriquer aes étoffes teintes. Cependant, l'industrie de
Cos est aujourd'hui insignifiante. La capitale porte le nom
de l'ile ; elle s'abrite dans un repli de la côte, à l'extrémité
nord-orientale, en face le continent, mais son port no
peut recevoir que des barques. Fortifications construites
par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (xiv* s.). —
lAle antique de Cœa ou Nympitxa, patrie d'Hippocrate et
d'Apelle, était célèbre aussi par ses temples d'Esculapc
et de Vénus Anadyomène (qui sort des eaux). Politique-
mont, elle suivit les destinées du monde grec, fut démo-
cratique, aristocratique, puis soumise à des tyrans, à la
Perse, à Rome; au xii* siècle, elle appartînt aux che-
valiers do Rhodes, et, dès le siècle suivant, aux Turcs.
GOSA (Juan ou Jean de La), géographe et navigateur
espagnol, né vraisemblablement à Santona (Biscaye),
mort à Tabasco en 1510. Après avoir navigué à la côte
d'Afrique, il accompagnaCoiomb dans son premier voyage,
remplit, au cours du second voyage do l'illustre Génois,
les lonctions d'hydrographe, fut niloie d'Alonzodo Hojeda
en 1499, et, en 1504, fut chargé d'aller explorer les terres
Douvcllement découvertes. En 1507, Juan de La Cosa fut
chargé do défendre Ica côtes d'Espagne contre les Portu-
gais ; puis il lit, vers la mémo éuoijue, un nouveau voyage
en Amérique, et reçut, on 1509, la charge d'alffuazil ntayor
du territoire d'Uraba (Darien) ; il mourut l'année suivante,
dans une rencontre entre les Espagnols et les Indiens,
prés de Tabasco. Il a laissé deux cartes très intéressantes,
toutes deux sur vélin et on couleurs ; l'une enregistre les
données acquises sur l'Afrique en l'an 1500, l'autre indique
les découvertes de Colomb et do ses successeurs.
GOBALA. ville du Mexique (Etat de Sinaloa), au pied do
la sierra Sladre ; 9.290 hab. Mines nombreuses. Ch.-I.
d'an district peuplé de 16.025 hab.
GOSALITE Cde Coaah, n. 'l-^ lien; n. f. Sulfure naturel
do bismuth et df. plomb.
GOSAMALOAPAN ou GOSAMALOAPAM, ville du Mexi-
que fFiat de Vera Cruz), sur lo i'apaloapan, qui s© jette
Cosaque.
dans la lagune d'Avarado ; 4.760 hab. Ch.-l. d'un canton
peuplé de 17.587 hab.
GOSAQUE (de kosak, qui, en langue tartare, signifie
" pillard nomade »), membre de certaines peuplades slaves
établies en Russie; cavalier russe appartenant à ces peu-
plades : Les Cosaques du Don.
— Adjectiv.: Cn cavalier cosaquk.
— n. m. Par antonomase. Homme dur, farouche, demi-
barbare : C'est un vrai cosaqdi^.
— Encycl. Ethnol. et art milit. Les Cosaques sont des peu-
plades d'origine slave, mais quelque peu mélangées d'autres
éléments ethniques, et réparties en onze groupements dits
voiskos (armées) d'importance très inégale, à la tête de cha-
cun desquels se trouve un chef appelé ataman (ou hetrnan).
Ces voiskos occupent, tant dans la Russie d'Europe que dans
la Russie d'Asie, un ensemble de territoires dont la super-
ficie représente environ 60 millions d'iiectares, et dont la
population to-
tale est d'au
moins 6 mil-
lions d'habi-
tants, sur les-
quels près de
3 millions seu-
lement sont de
'< condition co-
saque " ; con-
dition qui con-
siste dans la
possession tra
ditionnelle d^^
certains pri-
vilèges admi-
nistratifs et
l'exemption de
diverses rede-
vances, avec,
en échange,
desobligations
militaires plus
étroites et plus
longues que
celles impo-
sées au reste
de la popula-
tion. Ainsi,
d'après la loi
de 1875, les
Cosaques sont
dès 18 ans, ^
dès 17 même
pour ceux de l'Oural, — astreints au service militaire, dont
lis passent vingt années dans les trois catégories (prépa-
ratoire, active et de réserve), pour continuer ensuite, quel
que soit leur âge, à faire partie de la milice lopoltchénié)
tant qu'ils sont valides; tandis que, pour les population;^
non cosaques, les obligations militaires ne commencent,
au'à 21 ans pour finir à 43. Les Cosaques servent surtout
dans la cavalerie, dont ils pourraient fournir jusqu'à
894 sotnias ou escadrons, en cas de mobilisation générale.
Mais ils donneraient également 19 bataillons d'infanterie
et 40 batteries d'artillerie achevai. (V. Russie [Armée.])
Les voiskos les plus importants sont d'abord celui du
Don : son territoire constitue plus du quart et sa popu-
lation plus du tiers de l'ensemble; puis viennent ceux du
Kouban et d'Orenbourg, de i'Oural, du Transbaïlcal, de
Sibérie, celui du Térek, et enfin ceux bien moins considé-
rables de l'Amour, d'Astrakan et de l'Oussouri. Jadis pil-
lards et nomades, les Cosaques se livrent aujourd'hui à
l'agriculture, au commerce, et exercent également toutes
sortes de professions libérales; jouissant d'ailleurs en pa-
reil cas des dispenses de service militaire prévues parla
loi générale sur le recrutement, en faveur des jeunes gens
qui justifient d'une certaine instruction.
COSAQUE izak') n. f. Danse dont la mesure est à 2/4, et
dont la mélodie a huit mesures et deux reprises, sorte do
danse imitée de la manière de danser des Cosaques : Danser
la COSAQUE. Il Danse russe encore usitée chez les paysans
moscovites, bien qu'elle paraisse d'origine assez ancienne.
(Elle rappelle, dit-on, les mouvements brusques de la
czarda hongroise, mouvements vifs et bruyants, qu'accom-
pagnent de nombreux coups du talon armé d'éperons.)
Cosaques (les), roman du comte Tolsto'i (i870). — Olé-
nine, jeune noble ruiné, a obtenu un brevet d'enseigne
dans une " sotnia i> des Cosaques du Térek. Là, il devient
amoureux d'une jeune paysanne, que lui dispute un rival,
paysan comme elle. Cette rivalité se poursuit à travers
des scènes de chasse et d'escarmouches qui sont lo véri-
table sujet du livre. Les Cosaques, comme le titre l'indique,
consistent surtout en tableaux, en descriptions de mœurs,
en études pittoresques, reliées les unes aux autres par lo
fil d'une très légère intrigue.
GOSAQUERIE {kc-rî) n. f. Incursion brusque d'une bande
ennemie, se terminant par quelque pillage. (Inusité.)
COSARIE n. f. Bot. Syn. de dorsténie.
GOSAUTLAN, bourg du Mexique (Etat de Vera-Cruz),
sur le Tlusontla, tributaire du golfo du Mexique; 3.710 h.
COSCATLAN ou COXCATLAN ,
bourg du Mexique (Etat do Puebla),
près du rio Salado, affluent du Pa-
liaiuapan ; 2.950 h.
GOSCHUTZ, bourg d'Allemagne
fSaxefcerclo do Dresde]), sur l'Elue;
2.400 hab. Houillères; carrières de
pierres calcaires.
COSGXNIA n. f. Genre d'insectes
coléoptères carnassiers, famille des
carabidés, comprenant do petites
formesallongées, très aplaties, dont
l'aspect extérieur est celui des sia-
gones.
— Encycl. Les coscinia, dont on
connaît sept ou huit espèces, sont répandues dans les ré-
gions chaudes de l'ancien monde; rousses ou brunes, ou
fauves, elles courent rapidement dans les endroits sablon-
neux, sont surtout nocturnes et paraissent mener une
existence souterraine. Ces inserres, toujours rares, sem-
blent Ht» le type d'une tribu spéciale dite dos coiCinîi'Mi-s;
ils sont mal connue.
Cobcioia (gr. b foin}.
Cosécante.
308
COSCINIE (si-nî) n. f. Genre d'arbrisseaux grimpants,
de la famille des raénispermées, tribu des chasmanthé-
rées, renfermant une seule espèce, qui croit à Ceylan.
COSCINODISQUE {si, dissk') a. m. Genre d'algues mi-
croscopiques, comprenant une dizaine d'espèces, la plu-
part fossiles.
COSCINODON {si) n. m. Mousse de la famille des ptycho-
mitriées, tribu des grimmiacées. (Deux des espèces con-
nues se rencontrent en Europe, la troisième est propre
à l'Amérique.)
COSCINOMANCIE {si, man-sî — du gr. koskinos, crible,
et manteia, divination) n. f. Divination au moyen d'un cri-
ble, d'un sas, d'une poêle percée qu'on faisait tourner et
qui, par sa rotation, désignait le coupable qu'on cherchait :
La COSCINOMANCIE est citée dans Théocrite. il Vulgairement
TOURNE-SAS.
COSCINOPORE ou GOSCINOPORA {si) n. m. Genre d'é-
ponges fossiles, type de la famille des coscinoporidés, com-
prenant des formes en coupe profonde, avec pied à racines
ramifiées. (Les coscinopores sont propres au terrain cré-
tacé, comme le coscinopora infunaibuliformis, petite es-
pèce, de la craie supérieure de Westphalio.)
COSCINOPORIDÉS (si) n. m. pi. Famille d'éponçes hexac-
tinellides, caractérisée par les canaux de la paroi et par la
nature pierreuse du squelette à mailles fines, irrégulières.
(La famille des coscinoporidés renferme les genres coscino-
pore, guettardie. pleurostovie. leftophragme, répandus dans
le crétacé.) — Un coscinoporidé.
GoscOMATEPEG ou San Juan de Coscomate-
pec, bourg du Mexique (Etat de Vera-Cruz), sur le rio
côtier Jamapa et le versant oriental du pic d'Orizaba ;
5.095 hab.
COSCOSSONS {sko-son) ou GOSGOTONS {sko) fn. m. pL
Mets que l'on préparait en faisant cuire dans dû bouillon
de la farine granulée.
GOSEANO, comm. d'Italie (Vénétie [prov. d'Udinel);
2.200 hab.
GOSÉG. Trigon. Abréviation de cosf.cante.
GOSÉGANTE (du préf. co, et de sécante) n. f. Sécante du
complément d'un angle, par opposi-
tion à la sécante de co dernier, à qui
l'on donne exclusivement le nom de
SECANTE. (Dans la figure ci-contre, OC
est la cosécante de 1 arc AM. On écrit :
coséc. AM = OC.)
GOSEGUINA, volcan de l'Amérique
centrale. V. Conseguina.
COSEIGNEUR {sé-gneur [gn mil.] —
du préf. co, et de seignew) n. m. Dr.
leoa. Seigneur qui possédait un fief
conjointement avec un autre, n On dit aussi conshigneur.
COSEIGNEUBXE {sé-gneu-r{ [gn mil.]) n. f. Fief indivis
entre plusieurs coseigneurs.
— Encycl. Cotte forme de la seigneurie fut très fré-
quente au mo^en âge, particulièrement dans les pro-
vinces du Midi et surtout dans les villes. Les historiens
fixent jusqu'à présent deux origines qui peuvent avoir,
l'une et l'autre, produit ]a.coseiijneurie : ou bien le partage
de la seigneurie entre plusieurs enfants avec stipulation
que le fief demeurera entre eux indivis, ou bien une
convention qui intervenait entre deux ou plusieurs sei-
gneurs, particulièrement entre un seigneur laïque et un
seigneur ecclésiastique ; c'est la forme ordinaire du par-
tage. Il faut ajouter une troisième origine pour les cosei-
gneuries des villes : c'est l'agglomération de plusieurs
seigneuries, chacune dominant dans une partie du terri-
toire, et dont l'union a formé la ville. Les coseigneurs
furent astreints à des devoirs : fidélité, amitié, aide réci-
proque envers et contre tous. Il y eut des coseigneuries
on France jusqu'à la veille de la Révolution.
COSÉINE n. f. Chim. V. cosine.
GOSEL, ville d'Allemagne (Prusse [prov. do Silésie]),
sur l'Oder ; 4.800 hab. Tanneries, fabrication de fromages.
Ch.-l, d'un cercle peuplé de 70.000 hab.
GoSEL (.\nne-Constance, comtesse de), favorite d'Au-
guste II le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne, née
à Deppenau dans le Holstein en 1680, morte en 1765. Elle
était fille du colonel de Brockdorf. Mariée en 1699 au
baron de Hoym, ministre à la cour de Saxe, elle ne tarda
pas à se séparer de son mari, et, pendant neuf anaées,
fut la maîtresse reconnue d'Auguste le Fort, qui fit de folles
dépenses pour cette favorite. Disgraciée à la suite d'une
intrigue de palais à laquelle se trouvèrent mêlés le prince
de Furstemberg et le comte do Flemming, elle fut conduite
dans la forteresse de Stolpen. où elle mourut dans un âge
très avancé. Les enfants qu'elle eut d'Auguste furent légi-
timésenl724 : Frédéric-Auguste, comtedeCoseI(i7i2-n70),
Frédérique-Alexandrine, comtesse Moczynska (1709-1784),
Augusta-Constance (1708-1728).
GoSEL (Charlotte de), romancière allemande, née à
Berlin en 1818. Fille du lieutenant général de Cosel, elle
compléta son instruction par des voyages, écrivit dans
des revues sous le pseudonyme
d'ADÈLAÏDE AuER,et publia, ontro au-
tres rumans : Moderne (1868); Tra-
ces sur le sable (l8G9) ; Noir sur blanc
(1869) ; Dans h labyrinthe du monde
(1879) ; etc.
GOSELEY, ville d'Angleterre
(conitédo Stafi'ord); 21. 890 hab. Cotte
ville importante dépend de la com-
umuo de Sedgley.
GOSENZA (;incicnn. Consentia) ,
ville d'Italie [Calabre, prov. de Co-
senza, ou Calabre citérieure], sur le
Crati, tributaire du golfe de Tarente,
au confluent du Busento; 20.375 hab. Archevêché. Villo
pittoresque, aux rues étroites et tortueuses, dominée par
un vieux château ruiné. Quelques monuments méritent
d'être signalés (cathédrale. Palais do justice, etc.). La
campagne environnante, très fertile, produit des vins,
des fruits, de la manne ; les industries de la faïence, de la
coutellerie, le tissage de la laine et de la soie y sont actifs.
Constntia, capitale de l'ancien Brutium , 'fut prise par
Annibnl, par Alaric, qui y mourut <n in"* et fut enterré
dans le ht du Busento, saccagée par les Sarrasins, los
Armes de Cosonza.
309
Normands, les Turcs. A peu do distance se trouve la gi-
l)oyeuso et montat^nouse torôt do la Sila. — Le circonda-
rio du m^nie nom a ny.ioo Imb. La province de Cosenza
est peuplée de 468.r>iu) hab. sur 6.653 kilom. carr.
COSÉSANS (lat. Cosetani)y ancien peuple do l'Espagne
Tarraroiiaiso ; capit. Tan'aco (Tarrafj;one). Leur territoire
fait atijourd'luii partie do la Catalogne. — [/n Cosksan.
GOSHOCTON, ville dos Etats-Unis {Etat d'Ohio), sur le
Muskin^ain: 3.670 hab. Usines sidérurgiques. Ch.-l. du
comté de Coskocton, peuplé de 26.700 hab.
Gosi fan tutte ossia ta Scuola degli amanti {Elles
font toutes ainsi ou l'Ecole des Amants), opéra bouffe en
doux actes, paroles do Ijorenzo d'Apontt», musique do
Mozart, représenté sur le théâtre impérial do Vionno le
26 janvier n90. La musique do Mozart est charmante,
mais le livret do d'Aponto est d'une si piètre valeur que,
lorsque les Allemands voulurent jouer cet ouvrage, ils ar-
rangeront le livret do diverses façons et sous divers titres :
l'Une fait comme l'antre M792) ; l'Ecole de l'amour fn94) ;
Fidélité des jeunes filles (I80i); Fidélité de femme ?1805);
l'Fpreuve magiijue (I8U); ta Gageure perfide ^1820). Cosi
fan tutte fut joué pour la première fois au Théatro-Italien
de Paris, lo i*"" février 1809. Le 5 février 1813, on donnait à
l'Opérade Paris un ouvrage en un acte intitulé le Laboureur
chinois, simple pastiche dont plusieurs morceaux avaient
été empruntés à l'opéra de Mozart, d'autres à Haydn,
tandis que les récitatifs avaient été écrits par Berton.
En 1862, le Théâtre-Italien de Paris remit au jour Cosi
fan tutte, et c'est alors que deux librettistes, Michel Carré
et Jules Barbier, eurent l'idée d'accoupler Mozart à Shak-
speare, et d'adapter la musique do Cosi fan tutte à la co-
médie de ce dernier : Peines d'amour perdues. L'ouvrage
fut ainsi représenté, sous le titre de Peines d'amour, le
M mars 1863, au Théâtre-Lyrique.
COSIGNATAIHC (gna-tèr [gn mil.] — du préf. co, et de
signataire) n. Personne qui a signe avec d'autres.
GosiGUINA, volcan de l'Amérique centrale. V. CoN-
SEGUINA.
COSIHUIRACHIG, ville du Mexique (Etat de Chihua-
hua), dans la sierra Madré; 3.000 hab. Ses mines d'argent
sont aujourd'hui épuisées.
GosiMO (Piero di), peintre florentin. V. Orekice.
GOSINE D. f. Principe actif, de formule C*'H"'0'%
extrait du cousso [brayera anthelminthica). ii On dit aussi
coussiNE et cosÈiNE ; syn. t^niink.
COSINELLE [nèV — rad. cosinus) n. f. Math. Expression
imaginaire. (Vieux.)
COSINUS [nuss) n. m. Abréviation de sinus du complé-
ment. (V. SINUS.) Il Cosinus verse, Nom que l'on donnait au-
trefois au diamètre diminué du sinus verse. V. sinds.
— Enxycl. Math. On appelle cosinus d'un angle ou de
l'arc qui a mê-
me mesure la
frojection, sur
un des côtés
del'angle,d'un
segment égal à
l'unité de lon-
fîlTieur pris sur
1 autre côté.
Cette projec-
tion est sus-
ceptible d'un
signe. Considé-
rons un aogle
XOZ; décri-
vons de O com-
me centre, avec l'unité'de longueur pour rayon, une circon-
férence : le cosinus de l'angle XOZ, qui s'écrit cos XOZ,
ou de l'arc AM qui a même mesure, est égal au segment OP
compté sur l'axe orienté X'X avec le signe -f dans le
sensX'Xet le signe — dans le sens contraire. Le tableau
ci-contre donne les variations du cosinus lorsque l'anglo
varie de 0 à 2n. La fonction cos x est
périodique; l'amplitude de la période
est 2ii. Le cosinus d'un angle est donc
compris entre — i et -+- i. Tous les
angles qui admettent pour cosinus un
nombre donné compris entre — 1 et
ï rentrent dans l'une des formules
2K11 ± a; a étant l'un des arcs (jui
admet pour cosinus lo nombre donné,
K étant un nombre entier, positif, né-
gatif ou nul. Le théorème des projec-
tions permet d'établir le cosinus de la
somme do deux angles :
cos (a -f 6) = cos a cos ô — sin a sin 6.
On on déduit :
cos {a — b) = cos a cos b -\~ sin a sin b.
La formule de Moivrc (v. Moivre) donne pour valeur
de cos ma, m étant entier et positif :
COSÉSANS — COSMOCRATIE
ANGLE
COSINUS
0
+ 1
décroît
0
décroît
r
— 1
croit
0
croit
2ii
+ 1
COS ma = cos
m {m
m(m — 1)
1.2
l)(m — 8)(m — 3)
l.S.3.4
La dérivé© do la fonction y = cosx est y' = — sinx.
La formule do Maclaurin fv. Maclauiîin) donao le dà-
voloppoment do cos x en sôrio ;
COSX =1
l"*"!! 6;'
GOSIO VALTELLINO.comm. d'Italie (Lombardiolprov.
de Sondrio);, sur l'Adda, dans la Valiolinc; 2.200 liai».
COSIQUE adj. Al^'èbr. V. cossiqde.
COSI3MAL, ALE. AUX adj. Phys. Syn. do msmau
COSLIN, villi^ diî Prusse. V. Cœsmn.
COSMANTHE n. m. Bot. Syn. de puacklik.
GOSMAO-KERJULIEN (Julic-Mario. baron de), amiral
et sénatuur frantjais, né en ITGI â Châteaulin, mort à
Fïrest en 1825. 11 était fils d'un notaire. A peine ûgé dn
quinze ans, il s'échappa do la maison patornollo pour
s'engager dans la marmo, et lit sa première campagm»
aux Antilles. Capitaine do vaisseau en 1793, il fut promu
• hef de division en 1790, à la suite du glorieux combai
qu'il Bouiint sur son bâtiment fc Tonnant, contre une
r.otte de douze vaisseaux anglais. Dix ans plus tard, on I
retrouve Cosmao dans l'escadre de ramiral Villeneuve.
Kii mai 1805, il on fut détaché pour aller assiéger lo Dia-
mant, ilôt situé au S.-O. do la Martinique et occupé par
une garnison anglaise. Cosmao le prit en doux: jours. Il
prit part (luolqucs mois après, sur le Pluton, à la funeste
oataillo de Trafalgar. Il s'y distingua, et réussit à gagner la
rade de Rota, d'où il sortit dès le lendemain pour prendre
une revanclie contre ses vainqueurs ; il leur enleva plusieurs
bâtiments français et espagnols. Cette belle conduite valut
à Cosmao le grade do contre-amiral. Créé baron de rKm-
piro en 18IO, il fut, en 1815, au retour de l'ilo d'Elbe, nommé
préfet maritime à Brest et élevé à la dignité de séna-
teur. Destitué par les Bourbons, il fut admis à la retraite
en 1817.
COSMARION {sma) n. m. Genre d'algues microscopi-
(|ues, do la tribu des dosmidiées, comprenant jilus de trente
espèces, qui habitent les eaux douces, surtout les eaux
stagnantes : La reproduction a lieu de deux manières dans
tes cosMARioNS. (BrébissoD.)
CosMAS, surnommé Indicopleustes, c'est-à-dire
Il voyageur cesmographo dans l'Indo », marchand et voya-
geur du VI' siècle apr. J.-C, né à Alexandrie. Il com-
merça longtemps en Kthiopie et dans une partie de l'Asie,
embrassa ensuite la vie religieuse, et écrivit divers ou-
vrages géographiques ou théologiques, dont le plus im-
portant était une Description de la terre, aujourd'hui per-
due. Il reste seulement de lui une curieuse Topographie
chrétienne de l'umvers (en grec), qui ne fournit d'ailleurs
aucun détail sur les voyages de l'auteur ; Cosmas y veut
prouver que la terre est un carré long, borné par des mu-
railles qui se cintrent en voûte pour former le firmament.
Son système sidéral est aussi bizarre. La Topographie
ctirétienne a été publiée pour la première fois en 1706, par
le P. Montfaucon, dans sa Collection des Pères et écrivains
grecs, d'après un manuscrit de la bibliothèque de Florence.
GoSMAS, jurisconsulte grec du x« siècle. Il était magister
officiorum à Constantinople, sous le règne de Romain le
Vieux. Il est l'auteur de Sentences, sortes d'instructions
ministérielles qui accompagnent dans plusieurs manu-
scrits les NoveÙes édictées par cet empereur.
COSME {kossm' — du gr. kosmos, même sens) n. m. Aniiq .
gr. Nom des principaux magistrats dans les cités de
Crète. (Les cosmes, qui avaient remplacé les anciens rois,
étaient élus, chaque année, au nombre de dix; ils com-
mandaient l'armée et étaient les chefs du pouvoir exécutif.)
GOSME et DaMIEN (saints). V. Côme et Damien.
GOSME de Jérusalem, surnommé Hagiopolite,
poète grec du viu" siècle de notre ère. Il fut vendu à.
saint Jean de Damas par des Sarrasins, qui l'avaient pris
sur mer; il fit l'éducation de ce saint, puis devint évoque
dans la Palestine. Cosme a conaposé une partie des Odes
du Triodum des Grecs, et des Hymnes, dont treize ont été
publiées dans la Bibliotfieca Patrum.
GoSME de Prague, historien tchèque, né en 1045,
mort en 1125. Il fut secrétaire de l'empereur Henri IV,
entra dans les ordres et devint doyen de i'é^lise métropo-
litaine de Prague. Sa Chronica Bohemoru7n,\e plus ancien
monument do l'histoire nationale, s'arrête à l'an 1125.
GoSME (le Frère), chirurgien français. V. Baseilhac.
CoSME DE Médigis. Biogr. V. Mkdicis.
COSMÉE {smé
de COSMOS.
du gr. kosmein, orner) n. f. Bot. Syn.
GOSMÉLIE (smé-tî) n. f. Genre d'arbrisseau de la famille
des épacridées, tribu des épacréos. (Les deux espèces con-
nues habitent la Nouvelle-Hollande.)
COSMÈME {smèm') ou COSMEMA (smé) n. f. Genre d'in-
sectes coléoptères carnassiers, famille des cicindôlidés,
tribu des cicmdéiinés, comprenant des formes assez tra-
pues, à corps ovale rétréci en arrière, de couleurs métal-
liques brillantes, et de taille moyenne. (Les cosmômes.
dont on connaît vingt-quatre espèces, habitent l'Afrique
tropicale, surtout la Cafrcrie et le Natal.)
GOSMESCI, comm. do Roumanie (district deTecuciu);
2.100 bah.
GOSMÈTE (smèf) ou COSMETUS (smê-tuss) n. m. Genre
d'arachnides phalangides, famille dos phalangidés, com-
prenant dos formes à corps élargi en arrière, avec deux
épines terminales, à pattes antérieures courtes, celles de
la deuxième paire les plus longues.
— Encycl. Les cosmètcs sont des faucheurs do taille
moyenne, bruns, variés de blanc, dont on connaît huit
espèces habitant l'Amérique du Sud. Le cosmetus pictus,
type du genre, à céphalotnorax blanc piqueté do noir, est
propre au Brésil.
GOSMÈTE {smèf) n. m. On désigna par co nom : i« A
l'époque impériale, les surveillants des gymnases grecs.
[Ils étaient chargés spécialement do l'administration et
do la discipline. Un anticosméte et doux hypocosmétes,
ou sous-surveillants, l'assistaient] ; 2" A Rome, dos escla-
ves chargés do la garde -robe des hommes et des femmes.
[Co mot n'est employé qu'une fois, et lo passage do Juvé-
nal {Sat. VI, v. 476) no peut s'appliquer, comme ou l'a
cru souvent, aux femmes esclaves chargées do lu toi-
lette. Colles-ci s'appelaient cosmetrix ou ornntrices. Elles
étaient instruites dans leur art par dos maîtres spéciaux.
Il on fallait un grand nombre pour vafjuer A la parure d'une
élégante matrone. On distinguait les dépilanstes, ou é|)(-
lousos; les cinifloncs, qui peignaient Il^s cheveux ot les
frisaient au fer; les /n'ca^-ict'j, qui los brossaient; les /)5f-
castcs, chartjoes des essences parfumées; les o«c/oris/t's,
qui en frottaient ta peau ; les ponceuses, les phialiges ot les
stimmigc'S, qui peignaient lo visage, les paupières, les
cils, los sourcils, qui teignaient les chovoux ; les dropé-
cistes, ou pédicures et manicuros; puis les vcstipices, ou
habilleuses ; los catoptrices, qui tenaient les miroirs; les
flambaries, qui portaient l'éventail ; los appréciatrices, qui
dirigeaient Popérution otfdonuaicni leur avis, etc.; enfin.
los 7ornri(;9, qui distribuaient les coups de fouet suivant
le caprice de In maîtresse.]
GOSMÊTIQUE {smétik' — du gr. kosmCtikos; do kos-
mein. parer) adi. Se dit dos préparations do toilette qui
servent à embellir et ii couservor iratchos los parties exté-
rieures du corps : Huile cosmrtiqué. Snvon cosMiiTiquK.
— n. m. Substance cosmétique : Un cos.MBTrque. Faire
USaQe <te COSMUTIQUBS.
— n. f. Partie de l'hygiène qui traite dos cosmétiques
et do leur usage : Traité sur ta cosmétique.
— Encycl. Les cosmétiques, substances aromatiques em-
ployées pour entretenir les qualités de la peau, contiennent
dos sub.stances vénéneuses, échappant à la loi , parce
qu'elles sortent de l'officine du parfumeur et non de celle
du pharmacien. Leur etfet le plus immédiat est do boucher
los parois do la peau et, par suite, de diminuer, môme de
supprimer, la respiration cutanée, adjuvant indispensable
de 1 aération pulmonaire. On sait, eu etfet, que le plus sûr
moyen do tuer rapidement un animal est de lui obturer
la peau en la recouvrant d'un vernis ou d'un emplâtre
quelconque. Les parfums qui servent e'n quelque sorte de
passo-purt aux cosmétiques sont également des substan-
ces nuisibles, car ils diminuent, altèrent l'odorat, sans
parler des phénomènes nerveux d'excitation ou d'atonie,
d'énervement ou de dépression qu'ils produisent. Aucun
de ces agents ne concourt, en général, à la conserva-
tion de la beauté. Tout au plus peuvent-ils parfois donner
un éclat momentané ou nécessaire à la scène pour incar-
ner un personnage déterminé. Les substances employées :
acides, astringents, matières colorantes, huiles essen-
tielles, baumes, résines, corps gras, graisses, savons,
substances minérales, peuvent cependant rendre quelques
services, à la condition de ne pas séjourner longtemps sur
la poau, et d'y exercer une action tonique et momentanée.
Gosmétiaues (Traité des), ouvrage grec de Criton,
médecin célèore du temps de Trajan. Cet ouvrage ne nous
est pas parvenu; mais on en connaît le contenu par Ga-
lion. Ce traité était divisé en quatre livres; l'auteur avait
fait usage des écrits d'Archigène, de la reine Cléopàtre et
d'Héraclide de Tarente. Le premier livre traitait des che-
veux, de la peau, etc. ; le second, des bains et des par-
fums; le troisième, des taches de rousseur et des boutons
de chaleur; et le quatrième, des différentes maladies qui
détruisent la beauté.
Cosmétiques (les), poème composé par Ovide, l'an 4
av. J.-C. L'auteur, avec son habituelle facilité, s'amuse à
mettre en vers le code de la coquetterie. Dans le fragment
d'environ deux cent cinquante vers qui nous est parvenu,
il donne la recette de toutes les pommades connues. Le
sujet est ingrat, mais il est merveilleux de voir avec
quelle aisance Ovide, comme dans les Métamorphoses, se
joue des difficultés. Quelques réflexions spirituelles ou in-
géoieuses relèvent la monotonie d'une matière prosaïque
entre toutes, où le poète a su mettre, sans se montrer
trop sévère au point de vue du bon goût, de la poésie et
de la grâce.
COSMÉTIQUE, ÉE(sme)adj.Qui est enduit de cosmétique.
COSMÉTIQUER (smé, ké) V. a. Mettre du cosmétique à :
CosMÉTiQUER Ics moustaches de quelqu'un.
GOSMÉTOLOGIB (smé, ji — du gr. kosmein, parer, et
logos, discours) n. f. Partie de l'hygiène, relative aux soins
de propreté.
GOSMIBUÈNE {smi) n.m. Arbuste de l'Amérique tropi-
cale, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonées,
ayant de belles fleurs blanches à odeur suave.
GOSMIDÉS {smi) n. m. pl.Familled'insecleslépidoptères,
sous-ordre des noctuelles, renfermant des papillons élé-
i^^ants, à ailes bariolées, à abdomen court et conique. (Les
chenilles des cosmidés vivent entre deux feuilles, ou'elles
réunissent avec de la soie; do mœurs carnassières, elles dé-
vorent leurs voisines à l'occasion. Genre principal : cosmie
ou calymnie.) — Un COSMIDÉ.
COSMIE (smO n. f. Bot. Genre do portulacées. Syn. do
C.VLANDRIMA.
COSMIE {smi) ou COSMIA n. f. Genre d'insectes lépido-
ptères, sous-ordro des nocluolles, famille des cos7nidés,
comprenant des formes de taille moyenne, à antennes
filiformes, à trompe courte, à corselet globuleux. (On
connaît quelques espèces do cos-
mies habitant l'Europe ; une dos
plus communes, la cosmia trape-
ziua, vole dans los bois, en juil-
let.) Syn. CALYMNIE.
COSMIMÉTRIE n. f, Syn. do
COSMOMKTKIK.
COSMIQUE (smik' — du gr.
knstnos, monde) adi. Qui a rap-
port au monde, à l univers, à rordro général : Les espaces
COSMIQUES. Matière cosmique.
— Astron. lever. Coucher cosmique. Se disent du lover et
du coucher dos astres, lorsqu'ils s'effectuent on mémo
temps que ceux du soleil.
— Philos. Musique cosmique. S'est dit, dans la philoso-
phie py thûgoricionne, des harmonies répandu dans toute
la nature, et qui
régnent, d'après
Pythagoro, dans
ràtmosphèro do
ihaipio planète.
COSMIQUE-
MENT (smi-kc)
udv. D'une ma-
nière oosini<|ue.
COSMISOME
ou COSMISOMA
(\»)i)n. m. Genre
d'insectes lon-
gicornos. famille
(les cérambyci-
dés, tribu dos
rhopulophoridé»:,
comprenant los
fornii'S dont les
antonnos portiMit uno houppo poiluo dans lour seconde
moitié. (Los cosmisomos sont de jolis capricornes do taille
moyenne, A livrée bariolée, dont on connaît quelques
oupècos propres ù l'Amérique du Sud.)
COSMOCLADIE {snio, di) n, f. Algue do lu famille dos pul-
mellacoes, tribu des coccophycéos.
COSMOCRATB {smo — du gr. kosmos, monde, ot krntvs.
puissancf"! n. Partisan de la monarchie univorsoHo.
C06M0CHATIB {snw, si — rad. co^moc. nie) n* f> Monar
chie iinivorsollo.
Cosmio (pr. uat.)
Couiiiisomu (rcd. d'uu tiers).
COSMOCRATIQUE — COSMOPOLITE
COSMOCRATIQUE {smo, tik') adj. Qui a rapport à la
cosmocratie ou monarchie universelle : Aspirations cos-
MOCEATIQUES.
COSMOCRATIQUEMENT {smo, ke) adv. Duno manière
cosmocratiqne.
GOSMOGÉNIE {smo-jé-ni — du gr. kosmos, monde, et
gënos, naissance) n. f. Formation de l'univers.
GOSMOGÉNIQUE {smo-jé-nik') ad}. Qui a rapporta la
cosraogénie ou lormiitioQ df l'univers : Pi'incipes cosmo-
GÊNlQUIiS.
COSMOGÉNIQUEMENT {smo-jé» ke) adv. D'une manière
cosmogénique.
GOSMOGNOSE {smo — du gr. kosmos, monde, et gnôsis,
conoaissance) n. f. Connaissance du monde, dos lieux et
des climats que renferme le monde : Tous les aiivnaux
qui émigrent semblent doués d'une sorte de cosmognosi-:.
COSMOGONE [smo) n. Personne qui s'occupe de cos-
mogonie, qui étudie la cosmogonie. (.Peu usité.)
COSMOGONIE {smo, nî — du gr. kosmogonia ; àQ kosmos,
monde, et goyios, génération) n. f. Théorie de la création
du monde ; On regarde généralement la thèse de la généra-
tion spontanée comme favorable à la cosmogonie dite maté-
rialiste. (C. Kenouvier.)
— Encycl. Astron. Hypothèse cosmogonigue de Laplace.
L'univers n"a pas toujours présenté son aspect actuel; en
particulier, un refroidissement très lent résulte certaine-
ment de la perte de chaleur par rayonnement qu'éprouvent
continuellement les étoiles, le soleil et les planètes. Les
hypothèses cosmogojiiques tendent précisément à saisir les
transformations de l'univers. Anaximène et l'école ionienne
pensaient déjà que les astres résultent de la condensation
progressive d'une matière extrêmement légère qui se
trouvait primitivement répandue dans l'espace, et dont
l'existence n'a été mise en évidence que par les observa-
tions de nébuleuses dues à Herschel. Tycho-Brahé con-
sidéra l'étoile nouvelle de 1572 comme due à la substance
éthérée de la voie lactée, et Kepler fit une hypothèse
semblable pour l'étoile temporaire de 1606. Buffon suppo-
sait que les comètes, tombant sur le soleil, en chassaient
de la matière se condensant ensuite en globes qui, re-
froidis, constituaient les planètes et leurs satellites: mais
cette hypothèse est invraisemblable, si l'on songe aujour-
d'hui à la faible masse des comètes vis-à-vis des planètes,
et il fallut les génies de Kant et de Laplace pour édilier
de solides théories.
D'abord, les planètes décrivent, presque dans le même
plan, datts le même sens, leurs orbites autour du soleil,
tournant sur elles-mêmes dans ce même sens, ainsi que
leurs satellites le font autour d'elles. Ces rapports peuvent
nous éclairer sur l'origine de ces astres, que Laplace ex-
plique à son tour par l'existence, à l'état de division et
de diffusion extrêmes dans l'immensité, d'un élément unique
primitif (fluide), dont les particules, selon le mode et 1 in-
tensité du mouvement qui les a entraînées, conformément
aux lois générales de la physique, ont fini par former tous
les corps sidéraux.
De plus, il existe un autre fait très remarquable dans le
système solaire ; c'est la petitesse des excentricités des
orbites. Et, vu la grande distance cjui sépare les diverses
planètes, il a fallu au fluide primitif une grande étendue
pour comprendre tous ces corps, en même temps qu'il de-
vait former une sorte d'atmosphère au soleil, pour déter-
miner des mouvements circulaires et de même sens. Cette
lointaine atmosphère s'est resserrée, concentrée peu à peu
dans ses limites actuelles. Herschel, par l'observation des
nébuleuses, a pu suivre les progrès de ces condensations;
certaines nébuleuses ont une condensation à peine sen-
sible; d'autres attestent un ou plusieurs noyaux brillants
possédant une sorte d'atmosphère nébuleuse; d'autres,
enfin, plus avancées, ou nébuleuses planétaires, ont une
très légère atmosphère cosmique :. leur forme circulaire
ou peu elliptique les fait ressembler aux planètes de notre
système.
Si donc OD imagine une nébuleuse à température élevée,
dont les particules obéissent à la loi de Newton, animée
autour d'un axe d'une petite vitesse angulaire, elle pren-
dra une figure d'équilibre sphérique; sous cette forme, sa
vitesse angulaire et la direction de l'axe passant par le
centre de gravité seraient invariables, si aucune cause
nouvelle n'agissait. La limite de la nébuleuse sera déter-
minée par la région où la force centrifuge équivaut à
refl*et de l'attraction. Mais, par suite du refroidissement
par rayonnement au pourtour, la nébuleuse est atfectée
d'une lente contraction, et le calcul montre qu'elle a dû
abandonner, dans le plan de son équateur, des zones suc-
cessives de vapeurs. C'est là le point essentiel de la théorie
de Laplace; puis se sont déterminés des centres de con-
densation, et ces couronnes ont fini par se condenser en
planètes satisfaisant à la troisième loi de Kepler. Les
faibles excentricités et inclinaisons tiendront à ce que les
choses ne se sont pas passées avec une symétrie rigou-
reuse.
Enfin, on peut expliquer que la zone se condense en une
planète dont le mouvement de rotation sur elle-même sera
encore de même sens et, si la condensation est imparfaite,
on retrouve l'anneau des planètes télescopiques. Pendant
sa condensation, chaque planète fait de même pour se
créer des satellites et, à la fin, il reste le soleil dont l'équa-
teur coïncide avec celui de la nébuleuse. D'ailleurs, l'ana-
lyse spectrale prouve bien que le soleil et les planètes sont
formés des mêmes matériaux, et le feu central terrestre
résulte immédiatement de ce que les planètes ont été ori-
ginellement des globes incandescents.
— BiBLiOGR. Parmi les travaux relatifs à la cosmogo-
nie, voir ceux do : Kant, Laplace, Kirkwood, Vaughan,
Hirn. Clerk Maxwell, Procter, Trowbridge, G. -H. Darwin,
lord Kelvin, Hinrichs. Helmholtz, Jacob Ennis, Faye. Le-
verrier, Ch. Simon, M. Fouché, Radau, F. Tisserand,
Hoche, etc.
— Relig. Cosmogonie de Moïse. Exposé de la tradi-
tion catholique. La cosmogonie de Moïse est contenue
dans les premières pages de la Genèse (Gen., ch. I, et II.
1-4). En voici le résumé et les traits principaux ; - Au
commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était
informe et nue, et les ténèbres couvraient la face de
l'abîme, et l'esprit de Dieu était porté sur les eaux. Et
Dieu dit : • Que la lumière soit. » Et la lumière fut (1-3). ■
Dieu poursuit ensuite l'organisation du monde, et entre
les diverses manifestations de ba puissance se placent
des iofervallcs que l'écrivain sacré a.i>itc\\e jours . Le se-
cond jour, Dieu sépara les eaux supérieures des eaux
inférieures en étenaant entre elles le firmament, c'est-
à-dire le ciel (6-8); le troisième jour, il rassembla les eaux
qui étaient sous le ciel pour former la mer, et fit appa-
raître la terre sèche qui, par son ordre, produisit les
plantes et les arbres (9-13) ; le quatrième jour. Dieu fit et
plaça dans le ciel le soleil, la lune et les étoiles (14-19);
le cinquième, il commanda aux eaux de produire n les
animaux qui nagent ", et il fit les oiseaux (20-23); le sixième,
il ordonna à la terre de produire les animaux de toute
espèce »■ bêtes sauvages, bestiaux et reptiles » . Il fit en-
suite l'homme (23-31). c Dieu bénit le septième jour et le
sanctifia, parce qu'il s'était reposé en ce jour » (II, 2).
Dans l'étude de ce texte, la tradition catholique a tou-
jours distingué Venseignement dogmatique et ['interprétation
scientifique. L'enseignement dogmatique n'a jamais donné
lieu à aucune controverse parmi les catholiques : tous re-
connaissent qu'il renferme les premiers articles de la foi
et les vérités fondamentales de la religion : l'unité de
Dieu, la création, la providence, l'unité de l'espèce hu-
maine et aussi l'institution divine du repos du septième
jour. L'interprétation scientifique que l'on peut donner du
récit de Moïse n'a jamais été déterminée ni fixée par
l'Eglise : libre à chacun de choisir celle qui lui convient.
Quand la Bible parle de la nature, elle se conforme au
langage populaire et ne se sert pas des formules rigou-
reuses dont usent les savants. Aussi les Pères, en com-
mentant l'/Tej^amej'o/f, l'ont-iis entendu en des sens divers.
Pour Clément, Origène et l'école d'Alexandrie, lo récit de
Moïse est une simple allégorie. Les écoles de Syrie, repré-
sentées par saint Éphrem, Théodore de Mopsueste et saint
Jean Chrysostome, y voient, au contraire, la description
exacte et fidèle de la création, telle que Dieu l'a exécutée.
II n'existe donc pas, à proprement parler, dlnterprétation
traditionnelle do la cosmogonie mosaïque, et les exégètes
modernes ont pu ajouter de nouvelles opinions à celles
que les anciens avaient soutenues. Ainsi, d après un évêque
catholique anglais, M«f Clifl'ord, Moïse aurait fait, non pas
" un récit des jours de la création », mais « un règlement
relatif aux jours de la semaine ". Toute sa préoccupation
était de remplacer la semaine idolâtrique de l'Egypte par
une semaine consacrée à la mémoire de la création ( " Rev.
de Dublin », 188i). Mais la grande majorité des exégètes
et des apologistes contemporains est plus réservée à
l'égard du texte. Beaucoup même cherchent un argument,
on faveurde l'inspiration do l'Ecriture dans la comparaison
des données scientifiques avec le récit de l'œuvre des six
jours ou époques (car c'est ainsi que le mot est générale-
ment entendu). Dès l'apparition des théories modernes, en
effet, sur la formation des mondes dans l'espace et dos
couchesgéologiquos dans l'écorce terrestre, de très grands
esprits ont été frappés de l'accord qu'ils remarquaient
entre les découvertes modernes et le texte biblique. Après
ButFon, Cuvier a écrit que « Moïse nous a laissé une cos-
mogonie dont l'exactitude se vérifie chaque jour d'une
manière admirable " . Soutenus par ces autorités, beaucoup
d'interprètes de la Bible se plaisent à placer le récit de
Moïse en regard du tableau que les savants tracent des
transformations successives qui ont eu pour théâtre le ciel
et notre planète.
— SvN. Cosmogonie, cosmographie, cosmologie. Ces
trois mots se rapportent à la science du monde; mais la
cosmogonie s'occupe de la manière dont le monde a pu
être formé; la cosmographie décrit le monde tel qu'il est;
elle embrasse dans son ensemble les vues générales do
l'astronomie et do la géographie ; la cosmologie cherche à
déduire des faits les lois générales qui peuvent rendre
compte de tout ce qui existe.
COSMOGONIQUE {stno, nik') adj. Qui a rapport à la cos-
mogonie.
COSMOGONIQUEMEîïT {smo, ni-ke) adv. Au point de
vue cosmogonique : La matière est une, cosmogoniqde-
MtiNT parlant.
COSMOGONISTE {smo, tiisst') a. Personne qui étudie la
cosmogonie, qui écrit sur la cosmogonie.
COSMOGRAPHE {smo — du gr. kosmos, monde, et gra-
phein, écrire) n. Personne qui connaît la cosmographie,
qui s'en occupe, qui écrit sur cette matière.
— Instrument qui fournit les solutions les plus usuelles
et les plus vulgaires de l'astronomie pratique.
COSMOGRAPHIE {smo, fi — rad. cosmographe) n. f. Des-
cription du monde physique, astronomie descriptive :
Cours de cosmographie.
— Encycl. Si l'astronomie est la plus ancienne des
sciences, c'est, en revanche, celle que l'on ne saurait étu-
dier qu'en dernier liou, à cause des connaissances préli-
minaires qu'elle exige multiples; c'est l'astronomie mathé-
v}atique, si l'on s'attache aux lois des mouvements et aux
dimensions des systèmes; l'astronomie physique, si l'on se
préoccupe de la constitution des mondes, et la mécanique
céleste, si l'on recherche les causes. La cosmographie a
pour but l'exposition des idées fondamentales de ces trois
branches, en n'empruntant aux sciences physique et ma-
thématique que des notions élémentaires.
— Syn. Cosmogonie, cosmologie. V. cosmogonie.
COSMOGRAPHIQUE {smo, fik') adj. Qui se rapporte à la
cosmographie : Description cûsmograpuique.
COSMOGRAPHIQUEMENT {smo, fi-ke) adv. Au point de
vue de la cosmograpiiie : Le monde étudié cosmographi-
yOliMENT.
COSMOLABE [smo — du gr. kosmos , monde, et lamba-
nein, prendre) n. m. En T. d'astron.. Ancien instrument
qui représentait les cercles de la sphère et servait à
prendre Icb hauteurs.
COSMOLEDO, groupe anglais d'ilôts de l'océan Indien,
au N.-O. de Madagascar et à l'E. des Aldabra.
COSMOLINE {syno) n. f. Mélange de paraffine et d'huiles
;;rasse^ pour remplacer la graisse animale dans la lubri-
fication d'instruments et machines.
COSMOLOGIE ismo,ji — du gr. kosmos, monde, et logos,
discours) n. f. Science des lois générales qui régissent le
nionde physique : La cosmologie embrasse les objets les
p/us divers; c est comme l'encyclopédie des sciences. (Virey.)
— Encycl. Philos. On appelle généralement aujourd'hui
cosmologie cotte partie de la métaphysique qui traite des
Srincipos les plus généraux de l'étude du monde physique,
es principes de la nature et qui était, autrefois, désignée
sous lo nom do physique. Chaque grand système do phi-
losophiu a sa cosmologie. La philosophie de la nature —
310
c'est encore un des noms qui sert à la désigner — traite
d'abord de l'être ou du monde sous l'aspect le plus géné-
ral. Elle se trouve, pour commencer, en face des fameuses
antinomies posées par Kant. L'esprit humain, d'après
lui, ne peut, dans cet ordre de problèmes, aboutir qu'à des
contradictions. La question qui surgit, et que les méta-
])hysiciens résolvent dans les sens les plus divers, consiste
a chercher s'il est possible de résoudre ces antinomies ;
sil faut admettre la contradiction comme irréductible et
conclure l'impossibilité de toute spéculation cosmologique,
ou choisir entre la thèse ou l'antithèse.
Le problème qui se pose à la suite de celui des antino-
mies est celui de la matière. Il se subdivise lui-même en
plusieurs questions. Y a-t-il unité de matière? Cela re-
vient à chercher si la matière est homogène ou composée
(Je substances primitivement hétérogènes, si les corps
simples sont réellement des substances élémentaires ou
■i'ils peuvent se réduire eux-mêmes à quelque chose do
vraiment premier et un. Ce monde de la matière est-il
plein, ou bien faut-il y noter ou y postuler du vide? Est-il
divisible à l'infini? Est-il continu ou discontinu? Ceci re-
\ ient à se demander quelle conception fondamentale nous
lovons avoir de la matière. Deux réponses principales
•sont ici eu présence, que Janet définit de la façon sui-
\ante : « 1° le mécanisine, qui ramène toutes les propriétés
dos corps aux lois de la géométrie et de la mécanique,
cest-à-dire à l'étendue, à la figure, à la situation et au
Tiiouvement; 2° le dynamisme, qui ajoute ou substitue à
l'étendue inerte un principe d'activité appelé force, plus
'>;i moins semblable à ce mode d'activité interne que nous
.i;ipelons eflTort. » Ces deux systèmes, à leur tour, peuvent
prendre des formes très diverses. Le mécanisme peut se
ipfésenter sous l'aspect de l'atomisme, qui nous donne la
matière comme composée de particules infiniment petites,
{'atomes qui occupent chacun une portion de l'espace et
[ui, capables de se déplacer, sans cesse en mouvement,
• ont les derniers éléments des choses et les causes pro-
luctrices de tous les phénomènes. Le mécanisme peut, au
contraire, se présenter, comme chez Descartes, sous la
l'orme géométrique : il réduit les propriétés de la matière
à l'étendue infinie, avec les mouvements qui s'y pro-
duisent et les lois de ces mouvements. Le dynamisme, de
son côté, considère le monde tantôt comme un tout vi-
vant, et s'appelle alors Vhylozoisme, tantôt comme com-
posé de substances simples et actives, et on le nomme
alors monadisme.
Aux spéculations sur la matière s'ajoutent celles sur
les forces auxquelles l'on attribue les différents phénomè-
nes : Jusqu'où s'étend la corrélation des forces? Y a-t-il
une unité de force? Quelle est, en métaphysique, la portée
du principe de la mécanique relatif à la conservation do
la matière et de la force?
La cosmologie ne traite pas seulement de l'être en gé-
néral et du monde matériel. Elle s'occupe aussi des êtres
vivants, et elle s'etforce de résumer dans une notion géné-
rale les phénomènes qui caractérisent la vie. Parmi les
solutions préconisées, nous rencontrons le mécanisme vital,
qui explique la vie par les propriétés de la matière et les
lois du mouvement; le vitalisme, qui suppose un principe
distinct de l'âme consciente et chargé de présiaer aux
fonctions organiques; l'animisme, qui attribue à un même
principe, l'âme consciente, les phénomènes de l'esprit et
ceux du corps ; l'animisme polyzoiste, qui voit dans les corps
vivants une colonie de forces simples ou d'âmes inférieures.
La cosmologie est, enfin, conduite à examiner la question
des espèces, laquelle est devenue très en faveur grâce au
transformisme et aux débats qu'il a provoqués.
Dans un système à tendance matérialiste, la cosmologie
se suffit à elle-même; elle est la conclusion dernière que
le philosophe croit devoir donner aux sciences positives,
en en prolongeant les inductions au delà du monde obser-
vable. Dans les systèmes à tendances panthéistes ou
théistes, la cosmologie est en rappport étroit avec la doc-
trine sur Dieu, c'est-à-dire avec la théologie naturelle.
— Syn. Cosmogonie, cosmographie. V. cosmogonie.
COSMOLOGIQUE {smo, jik') adj. Qui a rapport â la cos-
iiiologie : Tout système cosmologique doit reposer sur
l'unité du genre humain. (Ballanche.)
COSMOLOGIQUEMENT(5mo,77A-e)adv. Au point de vue
de la cosmologie.
COSMOLOGISTE (5mo, jissr) ou COSMOLOGUE (%/i') n.
Personne qui s'occupe de cosmologie, qui écrit sur cette
matière.
COSMOMÉTRIE [smo, tr'i — du gr. kosmos, monde, et
métron, mesure) n. f. Science qui traite de la mesure de
l'univers entier. (Peu usité.)
COSMONOMIE {smo, ml — du gr. kosmos, monde, et
nomos, loij n. f. Ensemble des lois qui régissent l'univers.
COSMONOMIQUE {s7no, mik') adj. Qui a rapport à la
cosmononiie.
COSMONOMIQUEMENT {smo, kc) adv. D'une manière
cosmonomique.
Gosmopolis, roman de Paul Bourget (1892). — Ce qui
nous intéresse dans Cosmopolis, en dépit d'une « fable »
assez banale et très mélodramatique, c'est la thèse que
Bourget y soutient, ou plutôt c'est sa psychologie, un
peu grossière, il est vrai, mais vigoureuse. Venus à
Rome des quatre coins du monde, les personnages font
partie do cette société internationale où semble s'eti'acer
toute diversité ethnique ; et le drame dans lequel on les
engage ajustement pour objet do manifester en chacun
d'eux, sous le vernis d'un cosmopolitisme superficiel, les
traits fondamentaux qui accusentla race. Outre Dorseppe,
ce dilettante promis à la conversion, que l'auteur a si
souvent peint sous des noms différents, il y a là deux
figures do jeunes filles tout à fait exquises, un type do
banquier juif très fortement tracé, et surtout un ancien
viveur repenti, le marquis de Monfanon, personnaç:e épi-
sodique. mais qui mérite d'être particulièrement signalé
comme étant parmi tous ceux que Bourget a jamais mis er
scène, non sans doute le plus profondément analysé, mais
peut-être le jjIus vivant.
COSMOPOLITAIN, AINE (smo, tin, tèn) n. ot adj. Syn.
peu usité de cosmopolite.
COSMOPOLITE {s7no — du gr. kosmos, monde, et polî-
tes, citoyen) n. Personne qui se considère comme citoyen
du monde entier, qui ne limite pas sou action dans les
bornes de ha patrie ; Xcnophon juge les hommes avec l'im-
partialité d'un COSMOPOLITE. (Mérimée), il Par oxt. Ter-
•su
CosoQne qui, so fixant tantôt dans un pays, tantôt dans un
autro, change aussi facilement de mœurs et d'habitudes
que de rôsidonco : Pans est ta vilk' du cosmopolite. (Ualz. ',
— Adjoctiv. Qui no se fixe pas dans un endroit; qui
est de tous les pays ; qui s'accommode de tous les usages :
Existence cosmopomtb. C^oîÎ/s cosMnrouTKS.
— En T. <io bot., Plantes, en général aquatiques, qui
vivent dans dt^s climats divers.
COSMOPOLITISME {smo, tiss7n') n. m. Sentiments do
cosmopolite; système du cosmopolite.
— Par ext. Habitude de cliangor de liou ; facilité à s'ac-
climater partout: Le cosmopolitisme d'aucuii animal ailé
7t'f-st comparable à celui du corbeau cojumun. (A. Maury.J
COSMORAMA {sino — du gr. kosmos, monde, et orama,
vue) n. ni. buito do tableaux d'optique, représentant des
vues de divers pays.
COSMOS (smoss) n. m. Bot. Genre de plantes de la fa-
mille des composées-hélianthées, sous-tribu dos coréop-
sidées, comprenant dix espèces. {Elle est cultivée dans les
jardins.) ;i On dit aussi cosmus.
— Techn. Laine fabriquée artificiellement, en Alle-
magne, avec dos déchets de lin, que l'on mélange avec
une petite quantité de vraie laine, et qui sort à confec-
tionner des couvertures communes dites « de laine ».
Cosmos ou Lettre sur le monde, ouvrage qui nous a
été transrais sous le nom et parmi les œuvres d'Aristote,
mais qui ne lui appartient pas. Le péripatétisme y est pro-
fondément modifié sous l'influence de l'école éclectique et
de l'école stoïcienne; l'auteur inconnu aime à faire des
emprunts au platonisme et au pytbagorisme. La pensée
directrice de cet ouvrage est un effort pour concilier l'im-
manence et la transcendance de Dieu, le dualisme péri-
patéticien et platonicien, avec le panthéisme stoïcien.
Quelques critiques l'attribuent à Posidonius ; Ravaisson le
rapporte au juif Aristobule ; mais ce sont là de pures
hypothèses.
Cosmos, par Alexandre de Humboldt (1845-1858); tra-
duction française par Faye et Galuski (1847-1859.) — Le
Cosmos est un inventaire, très littérairement développé,
des sciences physiques et naturelles â la fin de la pre-
mière moitié du xix" siècle. Le premier volume débute
par des considérations philosophiq^ues, et offre un tableau
ae la nature, aussi largement qu élégamment tracé. Le
deuxième volume est consacré à l'histoire des idées de
l'homme sur les sciences naturelles. Le troisième contient
des observations, personnelles le plus souvent, qui déve-
loppent et confirment ce dont le premier volume n'avait
donné que la synthèse. Le quatrième, enfin, est consacré
à l'étude des phénomènes terrestres : volcans, tremble-
ments de terre, sources thermales, de vapeur, de gaz, etc.,
dont il avait déjà été traité d'une manière générale dans
la deuxième partie du tome I•^ Le Cosmos est la plus grande
œuvre qu'un naturaliste philosophe ait jamais construite ;
il avait été précédé d'une série de travaux spéciaux, dont
il est le résumé. Certainement, dans plus d'une de ses
parties, le Cosmos a vieilli, la science a marché depuis ;
mais il restera toujours comme le monument qui marque
la hauteur à laquelle s'étaient élevées les connaissances
naturelles au commencement du xix' siècle ; et nul ne peut
mesurer le chemin parcouru depuis, s'il n'a soigneusement
étudié cet ouvrage.
COSMOSANDALON {stno) n. m. Nom donné par les Grecs
à une fleur indéterminée qui, selon les uns, ne serait autre
que la jacinthe, et, selon d'autres, une espèce de dauphi-
nelle (delpkinium AJaris). [Les Grecs nous ont appris que le
cosmosandaloo était regardé, en Orient, comme le symbole
de la d-ouleur.]
COSMOSOPHE {smo — du gr. kosmos, monde, et sophos.
sage) n. Personne qui étudie les lois générales de l'univers.
COSMOPOLITISME
COSSON
rad. cosmosophe) n. f. Etude
(Peu usité.)
COSMOSOPHIE {smo, fi
mystique de l'univers.
COSMOSOPHIQUE {smo, fik') adj. Qui a rapport à la
cosmoSophie : Etudes cosmosophiqi^ks.
COSMOSOPHIQUEMENT {smo, ke) adv. Dune manière
cosmosoijliiquv-.
COSMOSTIGMA {smo-stig') n. m. Genre d'asclépiadces,
tribu des mardéuiées, voisin des bétérostemmes. {Les cos-
mostigma sont dos arbustes grimpants, à feuilles oppo-
sées, à fleurs en cymes, habitant les Indes orientales.)
COSMUS n. m. Bot. Syn. de cosmos.
GOSNAC (Daniel de), prélat français, né en 1627 au châ-
teau de Cosnac, en Limousin, mort à Aix en 1708. Il fut fait
premier gentilhomme du prince de Conti en 1652, puis évo-
que de Valence et Dio en 1654, premier aumônier de Monsieur
en 1658, archevêque d'Aixen 1687.11 joua un rôle important
dans les affaires de cour par son esprit politique. Il fut
un des plus ardents défenseurs des libertés de l'Eglise
gallicane. Ses Mémoires , publiés ou 1852 , s'étendent
jusqu'à l'année 1701 . Ils sont écrits avec beaucoup d'éclat,
une bonne humeur qui en fait le charme, et contiennent
dos détails intéressants sur les intrigues do cour aux-
quelles le prélat fut mêlé.
COSNAG (Gabriel-Jules, comte deJ. agronome et publi-
ciste français, né à Clermont-Ferranu en 1819. Reçu licen-
cié en droit on 1840, il partagea son temps entre l'agricul-
ture et l'étude des questions économiques et politiques.
En dehors do son livre sur la Décentralisation adîninis-
trative (1844), qui lui valut de faire
fiartie de la commission oxtrapar-
ementairo do décentralisation in-
stituée par lo ministère OUivier, il
a publié un certain nombre d'ou-
vrages fomarqués : Question ro-
maine (ISGO); Souvenirs du rèfjne de
Louis XJ V (1874-1881) ; les lîichesaes
du palais À/azarin (1884).
COSNE ( kôn' - lat. Condate Car-
nutum ), ch.-l. d'arr. de la Nièvre, à
53 kilom. do Novors, sur la Loire,
au confluent du Nohain ; 8.610 hab.
{Cosnois, oisfts.) l<'abri<juo do limes,
filatures do lainos, tanneries. Com-
merce do bois, laines, nuitaux, cuirs. Ville propre, bien
bâtie, rc'gulièromout percée. Ancienne cité romaine, ello
Appartint aux évoques d'Auxerro, fut occupée par les
Anglais en 1420, assiégée on vain par lo Dauphio on USl.
Armes de Cosne.
Prise, en 1610, par le maréchal de Monligny. Deux ponts
suspendus traversent la Loire. On peut voir encore les
ruines dos anciennes murailles, l'égliso romane Saint-
Aiçnan (xi' s.), la chapelle de Notre-Dame-de-Galles (xv« s.),
qui sert d'écurie, l'église Saint-Jacques (xiv*-xv* s.). —
L'arrondissement a 6 cant., 65 comm. et 71.973 hab.; lo
canton 10 conmi. et 17.676 hab.
CoSNE-SUR-L'ŒiL, comni. do l'Allier, arrond. et à
25 kilom. de Montluçon, sur VŒU et non loin de l'Au-
mance ; 2.185 hab. Ch, de f. Moulins à Cosne-sur-l'Œil.
Fabriques do draps et do chandelles, taillanderies, tein-
tureries, ateliers de construction de la Compagnie des
chemins de for économiques, poteries, sabuts, moulins.
COSNES-ET-ROMAIN, comm. do Meurthe-et-Moselle,
arrond. et à 42 kilom. de Briey, non loin do la Chiers ;
1.157 hab. Mines de fer.
GOSOLEACAQUE OU GoSOLEACAC, bourg du Mexique
(Etat de Vera-Cruz), dans l'isthme de Tehuantepec ;
3.200 b:ib.
COSPÉAN (Philippe) ou GOSPÉAU. prédicateur fran-
çais, né â Mons (Hainaut) on 1568, mort à Lisieux en 1646.
D'abord valet au collège de Navarre, il parvint à faire
des études et devint docteur en Sorbonne. La reine Mar-
guerite, dont il était aumônier, le chargea de plusieurs
missions délicates. La modération de son caractère et sa
dextérité à se tirer des situations difficiles lui conci-
lièrent la faveur de Henri IV, qui le nomma évêque d'Aire.
Il fut transféré à Nantes en 1611, et à Lisieux en 1626.
Richelieu l'estimait beaucoup ; c'est lui qu'il chargea d'as-
sister à leurs derniers moments François de Rosmadec
et François de Montmorency, tous deux condamnés à mort
pour avoir enfreint les édits contre les duels. Cospéan fut,
de son temps, un prédicateur célèbre. Sa parole ne man-
quait pas d élégance, et son goût était plus pur que celui
de ses contemporains. Il a prononcé roraison funèbre de
Henri IV, en 1610.
GOSPÉITO, comm. d'Espagne (Galice [prov. de Lugo]) ;
6.000 hab.
GOSS (du sanscr. kroça, distance de 4.000 coudées, ou,
selon d'autres, 8.000) n. m. Métrol. Mesure itinéraire en
usage dans l'Inde, et valant, suivant les localités^ de
1.800 à 5.120 mètres.
COSSA. V. Jean XXIII, pape.
GOSSA (Francesco), peintre italien, né à Ferrare vers
1438, mort vers 1480. Il s'inspira d'abord de l'école de
Padoue, puis de Piero délia Francesca. Mal rétribué pour
ses fresques des Mois, au palais de la Schifanoia, il quitta
Ferrare en 1470, et se fixa à Bologne, où il obtint la pro-
tection dos Bentivoglio ; la plupart des œuvres qu'il exé-
cuta dans cette ville sont aujourd'hui disséminées dans
différents musées d'Europe. Cessa, qui fonda l'école bo-
lonaise, reproduisait la nature avec fidélité, et excellait
dans les portraits et les costumes.
GoSSA (Pietro), auteur dramatique italien, né à Rome
en 1834, mort à Livourne en 1881. C est l'écrivain le plus
puissant qui se soit produit, au xix* siècle, sur la scène
Italienne, dont il a été le rénovateur. 11 fut quelque temps
professeur de littérature à l'Institut technique de Rome.
Parmi ses œuvres, remarquables par la largeur de l'obser-
vation, la vigueur du style, le sentiment exquis de la me-
sure, la liberté d'allures shakspearienne, nous citerons :
Néron, Cola de Rienzo, Julien l'Apostat. Messaliîie, Cléo-
pâtre, les Borgia, Cecilia, les Napolitains en i799 (1880).
COSSAÏTE n. f. Mica sodique, blanc jaunâtre, que l'on
rattache au genre muscovite. Variété de paragonite.
GOSSALI (l'abbé Pierre), mathématicien et théatin
italien, né à Vérone en 1748, mort en 1815. 11 fut profes-
seur à Vérone (1778), à Parme (1787) et à Padoue (1806),
inspecteur général des eaux et membre de l'Institut italien
en 18U. Parmi ses nombreux travaux, nous citerons:
Storia critica dell' origine, trasporto e primi progresi in
Italia dell' algebra (1797), ouvrage remarquable, dont
Delambro faisait le plus grand cas.
GOSSANO Belbo, comm. d'Italie (Piémont [prov. de
Conij), sur lo Belbo, affluent du Tanaro; 2.100 hab.
COSSARD {ko-sar") n. m. Nom vulgaire de la buse.
COSSART {ko-sar') ou COSSAS {ko-sa) n. m. Coton écru,
fabriqué dans l'Inde.
GoSSART (Gabriel), jésuite, né à Pontoise en 1615, mort
en 1674. Il fut professeur do rhétorique au lycée Louis-le-
Grand, où il eut pour élèves Fleury, Santeuit, Du Périer.
Il continua la publication des Conciles, commencée par
le p. Labbe. Il fonda dans lo faubourg Saint-Jacques une
maison pour les écoliers pauvres, qui furent appelés
Cûssartins.
COSSAT {ko-sa — rad. cosse) n. m. Tiges de légumes socs,
qu'on a battues pour séparer la graine : Cossats de pois,
de lentilles, de haricots. (S'emploie surtout au plur.)
GOSSATO, comm. d'Italie (Piémont [prov. de Novare]),
sur la Sirona, sous-affluent do la Sesia ; 4.000 hab.
COSSAYE, comm. do la Nièvre, arrond. et à 35 kilom. de
Novors, non loin do l'Acolin; 1.705 hab. Moulins, sabots.
COSSE (du bas lat. cossa, mémo sons) n. f. Enveloppe do
certaines graines légumineuses : Cosses de haricots.
— .'\gric. Nom vulgaire donné aux insectes qui mangent
les céréales ou les légumes
secs.
— Arg. Grande paresse.
Equivalent do ['lèmk.
— Mar. Corps d'une em-
barcation : La cossu d'un
bateau. (Syn. do corps.) ti
.\nneau métallique présen-
tant une gorge extérieure
ilans lu<{uolle s'engage lo
tilin qui l'ostrope. il Cosses
baguées. Anneaux engagés
l'un dans l'autre, il Cvsses
conductrices. Cosses ser-
vant à guider un cordage
qui pusse dans leur œil. n Croc à cosse, Croc bagué avec
une cosse.
— Métrol. Syn. do coss.
— Min. Proiiiiôro couchod'uno ardoisière.
— Techn. Monus fragments qu'on cnlèvo du parchemin
pondant l'opération du raturugo, ot qui Borvout 4 Ift fabri-
1. CoBia ; 2. Co8S09 b.iguiici.
cation de la colle forte, ii Parchemin en cosse. Peau de
mouton dont on a seulement fait tomber la laine, c'est-
à-dire telle que la fournit la mégisserie.
Cosse de genêt (ordre de la), ordre fondé par saint
Louis, en l'honneur do son mariage avec Marguerite de
Provence. (Il s'éteignit au xiv s.)
GossE (.4rtus de), comte de Secondigny, dit le maré-
chal de Cessé, homme de guerre, administrateur et di-
plomate français, né en 1512, mort en 1582. Il était frôro
cadet du maréchal de Brissac; aussi sa carrière fut-elle
brillante et rapide. En 1550, il était gouverneur de Metz et
en soutint le siège contre Charlcs-yuint ; en 1554, il était
gouverneur de Mariembourg, puis il passa en Italie, où il
se distingua en battant les Espagnols, qui allaient assiéger
Cental. Capitaine en 1562, il futljattu par Coligny près de
Chàteaudun. Il n'en fut pas moins nommé surintendant des
finances (1563), grand panetier (1564j, et enfin maréchal
de France (1567). En cette qualité, il commanda en secon-l
l'armée catnolique du duc d Anjou (Henri III), et prit part à
la victoire de Montcontour sur Coligny (1569) ; mais, peu
après, il se fit battre une seconde fois par Coligny, à
Arnay-le-Duc. Après avoir été mis quelque temps, en 1574,
à la Bastille, sous prétexte do conspiration, il rentra en
faveur et fit partie de l'ambassade qui alla demander la
main d'Elisabeth d'Angleterre pour François, duc d'Anjou.
COSSÉ-BRISSAC (famille de). V. Brissac.
GOSSÉ-LE-VIVIEN, cli.-l. de cant. de la Mayenne, arr.
et à 22 kil. de Château-Gontier, sur un affluent de l'Oudon ;
2.808 hab. Ch. de f. Ouest. Fabrique de flanelle, moulins
à huile, à blé ou à tan. Commerce de grains, de cidre et de
vins. — Le canton a 11 comm. et 10.592 hab.
GOSSÉEN. ENNE {sé-in, en'), membre d'une peuplade
appartenant à la famille chaldéenne, et qui vivait dans la
région du Zagros,au N. de rEl3'maide.(Leur nom de Kissioi
ou Kossaioî s'est transmis au Khouzistan. Us étaient de
race kouschite. Pillards et batailleurs, ils s'emparèrent de
la Chaldée, sauf le pays de Soumir, et gardèrent cette
contrée de 1518 à 1273 avant J.-C. Leur langue était peut-
être la même que celle des Elamites, leurs prédécesseurs
en Chaldée.) — Les Cosséens.
— Adjectiv. : Ant igui té cossÈEyyE.
GOSSÉÏR, petit port dé la haute Egypte , dans une
baie de la côte occidentale de la mer Rouge, assez bien
atritée au N. et au S.; 3.000 hab., Egyptiens et Arabes
du Hedjaz, se livrant au commerce, à la navigation et à la
pécbe. Cosséïr étant le port de la mer Rou^ele plus rap-
proché du Nil, la route des caravanes de la naute Egypte
y aboutit.
GOSSER (ko-sé — de l'ital. cozzare, heurter) v. n. Se dit
des béliers qui se cognent la tête l'un contre I autre. Il Fig.
Lutter.
COSSETTE {ko-sêt') n. f. Racines de chicorée réunies
en petites bottes, et qui, après torréfaction, servent à la
fabrication du café-chicorée, ij Betterave découpée eu
prismes rectangulaires, pour l'extraction du sucre.
COSSn)ÉS(A"o-si) n. m. pi. Famille d'insectes lépidoptères,
sous-ordre des bombycmes, comprenant des formes ro-
bustes, à abdomen volumineux, long et terminé chez les
femelles par une tarière rétractile, qui leur sert à pondre
leurs œufs dans les troncs d'arbres. (Les chenilles des
cossidés sont xylopbages, vivant dans les troncs, les
racines ou les tiges qu'elles creusent à l'aide do leurs
fortes mandibules. Les cossidés se subdivisent en doux
tribus : les cossinés et les zeuzérinés.) — Un coSsidè.
GOSSIERS (Jan), pciniro hollandais, né à Anvers
en 1600, mort en 1671. Il reçut les leçons de Corneille de
Vos, outra dans la ailde d'Anvers en 1628, et devint di-
rocteur de l'académie do sa ville natale en 1639. Il a laissé
dos compositions remarquables par l'arrangement des
groupes, la richesse des londs architecturaux, et par sa
touche large et facile. Ses principaux tableaux sont : à
Anvers, l'Adoration des Bergers; le Christ apparaissant
a Notre-Dame. etc. ; à Malinès, la Présentation au Temple,
regardée comme son chef-d'œuvre; la Passion de Jésus-
Christ; le Crucifiement ; ik Bruxelles, la Sainte Famille, le
Déluge, etc.
COSSIGNIE {gnî {gn mil.] — de Cossigny, n. pr.) n. f.
Genre d'arbrisseau de la famille des sapindacées, com-
prenant plusieurs espèces (|Ui croissent aux îles Masca-
reignos. (La cossignie Borbonica, dont le bois est très dur,
est connue sous le nom de bois de fer de Judas.)
GOSSIGNY (Joseph-François Cuarpentikr de), inçé-
niour, né en 1730, à l'île de France, oii son pèro était in-
génieur militaire, mort à Paris en 1809. Il introduisit à l'ilo
ae Franco la culture de la canne à sucre, et fut membre
de l'Académie dos sciences (1773). Ses principaux ou-
vrages sont : Lettre à Lemonnier sur la culture rfu café
(1773); Essai sur la fabrication de l'indigo {IT:9); Moyens
d'amélioration et de restauration proposés au gomernement
et aux habitants des colonies (1803); etc.
GOSSILA, comm. d'Italie (Piémont [prov. do Novaroj),
sur lOropa, affluent do la Sesia par lo Corvo; 3.300 liai).
GOSSIMBAZAR. Géogr. V. Kassimuazar.
GOSSIN {ko-sin) a. m. Nom vulgairo d'uu coussin, dans
lo langage des relieurs. (Ils donnent lo mémo nom aux
clavettes.)
COSSINÉS (ko-si) n. m. pi. Tribu d'insectes lépidoptères,
(uimi\cde^ cossidés. comvnmaVit\v;srossus,stt/gia,endagnii,
et autres genres caractérisés par leurs anlonnes courtes,
poctinéos dans les deux sexos, leur trompo atropbiéo,
leurs palpes épais. (Los cossinés sont de lourds papillons
nocturnes, répandus surtout dans lémisphéro boréal.) —
l'n cossiNi^.
COSSIPOUR, faubourg do Calcutta. V. Kassïpoi'r.
COSSIQUE {ko-sik' — dû l'ital. cosa ou cossa, chose, nom
que les anciens mathomalicions d'Italie donnaient à lu
' racine d'une équation) adj. So disait autrefois dos racines
d'une équation du second degré : Bacines cossigvKS. ii Bé-
gle cossîiiue, Ancien nom do lalgèbro. (Ou écrivait aussi
COSI^iUK.)
COSSON (koson) ou C0SS0NU9 {misa) (du lat. cossus, vpr
du bois] n. m. Oouro d'insoclos coléoptères, lyim do hv
tribu dos cossonimfs, comprouaut dos charançons do pouto
CosBon (gr. îi fuis}.
COSSON — COSTA-RICA
taille, très allongés, roux ou brun luisant, très ponctués,
vivant dans le bois carié, surtout dans les saules et les
peupliers, il On dit aussi cosse.
— Encycl. Les cossonus varient
beaucoup do coloration, suivant les
individus; on en connaît au moins
quatre-vingts espèces, répandues sur-
tout dans 1 Amérique centrale et mé-
ridionale. Les trois européennes se
trouvent dans le bassin de la Seine;
elles sont communes sur les saules
et les peupliers.
COSSON {ko-so7t) n. m. Comm. Nom
donné, dans certains départements de
l'Est, à des courtiers intermédiaires
entre les dentellières et les mar-
chands.
— Vitic. Nom vulgaire, dans quel-
tjues localités, des sarments nouveaux de la vigne taillée.
GOSSON (le), sous-affluent gauche de la Loire, né dans
le dép. du Loiret et coulant au milieu des landes de la
Sologne, dont beaucoup d'étangs lui envoient leurs eaux.
Il reçoit la Canne, l'Arignan, arrose La Ferté-St-Cyr,
Crouy, et entre dans le parc de Cliambord, où il alimente
les fossés du château. Après un cours de 100 kilomètres,
il se jette dans ïe Beuvron, à quelque distance du confluent
de celui-ci avec la Loire.
CoSSON (Ernest Saint-Charles), botaniste, né et mort à
Paris (1819-1890). Il se tit recevoir docteur en médecine,
parcourut l'Algérie, et devint président de la Société bota-
nique de France et membre de l'Académie des sciences
(1873). Outre des mémoires, on lui doit de nombreux ou-
vrages, entre autres : Flore descriptive et analytique des
environs de Paris (1840-1845), avec E. Germain de Saint-
Pierre ; Itinéraire d'un voyage botanique en Algérie (1857) ;
Flnre de l'Algérie, Pkanérogarnes {iSbi-lSGl); Exploration
acienti/ique de l'Algérie (1859); etc.
GOSSONAY ou COSSONEX, petite ville de Suisse
(canton deVaud) ; 1.040 hab. Distilleries d'absinthe. Eglise
ancienne, ayant appartenu avant la Réforme à un prieuré
de bénédictins. Patrie du peintre Gleyre. — Ch.-I. d un dis-
trict peuplé de 12.000 hab.
COSSONINÉS {Â:o-5o) n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptè-
res rhynchophores, famille des curculionidés, comprenant
des charançons cylindriques allongés, de couleur uniformé-
ment brune ou rousse, parfois ferrugineuse, et dont la
plupart sont xylophages. — Un cossoniné.
— Enctcl. Les cossoninés sont répandus surtout dans
le voisinage de la mer ; les deux tiers des espèces décrites
appartiennent à des faunes insulaires. Genres principaux :
alaocyba^ chœrorhine, cossonus, pentarthrum, mesites, rhyn-
colus , styphloderes , caulotrypis, codio'some, cotaster, etc.
COSSU [ko-su), UE adj. Qui a beaucoup de cosses, ou
plutôt beaucoup de gousses : Pieds de haricots, de pois bien
cossus.
— Fam. Extravagant, burlesque, hasardé ; En conter de
COSSUES. Il Fig. Riche, opulent : Des bourgeois cossus. Une
toilette cossuR.
— n. m. Le cossu n'est pas toujours beau.
COSSÛMENT {ko~su) adv. Pop. D'une façon cossue.
COSSUS (ko-suss) n. m. Genre d'insectes lépidoptères,
type de la tribu des cossinés, comprenant de gros papillons
nocturnes, à corps épais, à
antennes dentées dans les
deux sexes, à ailes disposées
en toit au repos.
— Encycl. Les cossus, dont
on connaît quelques espèces
répandues dans l'hémisphère
boréal, sont représentés en
France par le bombyx gâte-
bois {cossus ligniperda), gros
papillon gris , dont la che-
nille, rouge lie de vin, très
grande, perce de profondes
galeries dans le bois des or-
mes et autres arbres, en le
ramollissant avec sa salive
acre et d'une odeur vireuse,
qui décèle sa présence sou-
vent à une grande distance.
Au moment de la métamor-
phose, elle se file une coque
de soie mêlée avec de la sciure de bois. Cette coque
tapisse le fond de la galerie, qui s'avance jusqu'à l'écorce
extérieure, au point qu'il ne reste plus de celle-ci qu'une
mince lamello -{ue le papillon, une fois éclos, pousse avec
sa tête pour su/iir. Cette chenille vit deux ou irois ans ; le
papillon éclot eu juin ou juillet. Les larves comestibles,
dont parlent les auteurs romains sous le nuni de cossus,
étaient sans doute celles du grand capricorne, ou peut-être
du lucane cerf-volant, qui tous deux vivent dans les chênes.
Cossus (Servius Cornélius), général romain, fut consul
en 428 avant J.-C., puis maître do la cavalerie. Il tua
dans un combat singulier Volumnius, roi des Véiens, et
consacra les secondes dépouilles opimesdans le temple de
Jupiter Férétrion. — Co.ssus (Cneius Cornélius) fut à trois
reprises tribun consulaire : en 406, 404 et 401 avant J.-C.
Il ravagea le territoire des Caponates et tlt au^entor
la solde des cavaliers. — Cossus (Aulus Cornélius) fut
Dommé consul, puis dictateur (386 av. J.-C). Il marcha
contre les Volsques, les vainquit, et, de retour à Rome, fit
jeter Manlius en prison. Il obtint les honneurs du triom-
phe, pour sa victoire sur les Volsques.
CoesUTIUS, architecte romain du
!!• siècle avant J.-C. Il fut chargé par
Antiochos Epiphane d'achever le temple
de Jupiter Olympien à Athènes, que
Pisistratc avait commencé, et (jui no
fut d'ailleurs complètement terminé que
sous Adrien. Cussutius l'éleva dans le
style corinthien. Vitruvo le range parmi
les quatre temples les plus célèbres do
l'antiquité.
COaSYPBE ( ko-sif ) ou COSSYPHUS
fko-si-fusg) D. m. Genre d'insectes co-
léoptères, type de la tribu dos coêsyphinéê, comprenant
une vingtaine d'espèces propres aux régions chaudes de
C05SUB g&te-bois ; a, ea chcDlIle
(réd. de moitié).
CoMj'phc (gr, 2 f.).
l'ancien monde, depuis la Méditerranée jusqu'au Mozam-
bique et à l'Australie.
COSSYPHINÉS (ko-si) n. m. pi. Tribu d'insectes coléo-
ptères héiéromèros, famille des ténébrionidés, comprenant
les ^'cnres cossyphe et endostome. — Un cossyphink.
— Encycl. Les cossyphinés sont de taille moyenne ou
petite, d'un brun roux ; leur corselet et leurs élytres élar-
gis cachent la tête et les pattes sous leur large rebord à
demi transparent, qui fait le tour du corps oblong. Ils
vivent dans les lieux arides, sous les pierres, enterrés, sont
lents dans leurs mouvements et ne volent que rarement.
COSSYRITE n. f. Variété ferreuse d'amphibole.
Costa (Georges da), cardinal d'ALPEDRiNHA, homme
d'Etat portugais, né en 1406, mort en 1508. Entré dans les
ordres, il gagna la confiance de l'infante Catlierine et
celle du roi Alphonse, et devint bientôt très puissant. 11
fut successivement évêque d'Evora, archevêque de Lis-
bonne et cardinal. Il avait acquis do grandes richesses, se
rendit à Rome et fut en faveur auprès des papes Sixte IV,
Innocent IV et Alexandre V. Le roi Emmanuel de Portu-
gal, voulant en faire son ministre, l'avait rappelé; mais
Costa, déjà vieux, refusa de quitter Rome, où il mourut.
Costa di Rovigo, comm. d'Italie (Vénétie [^prov. de
Rovigol), sur l'Adigetto, rivière canalisée qui fait commu-
niquer le Pô et l'Adige ; 2.825 hab.
Costa Masnaga, comm. d'Italie (Lombardie [prov.
de Côme]), non loin du lac de Pusiano ; 2.100 hab.
Costa (Lorenzo), dit PAncieu, peintre italien, fonda-
teur de l'école de Ferrare, né à Ferrare en 1460, mort à
Mantoue en 1535. Jeune encore, mais déjà habile, Costa
fit un premier et court voyage à Florence, et copia plu-
sieurs morceaux de Fra Filippo et de Benozzo. De retour
à Ferrare, il décora le chœur de l'église San-Domenico,
travail important. A San-Domenico de Ravenne, dans la
chapelle de San*Bastiano, il laissa un grand tableau à
riiuile, et plusieurs fresques très estimées. Il alla ensuite
à Bologne, où il exécuta un Saint Sébastien percé de
flèches. C'est à lui qu'on doit aussi le Saint Jérôme de
la chapelle des Castelli, et le Saint Vincent de celle des
Grifoni. Dans la chapelle des Rossi, Lorenzo peignit
une Vierge, un Saint Jacques, un Saint Georges, un Saint
Sébastien et un Saint Jérôme. Cette chapelle est son chef-
d'œuvre. Le musée du Louvre possède de ce peintre la
Cour d'Isabelle d'Esté et une composition allégorique. —
Lorenzo Costa, dit le Jeune, qu'on croit être le potit-fils
du précédent, s'adonna éy:alement à la peinture. Ses ou-
vrages rappellent la manière de Costa l'Ancien. En 1560,
il était à Mantoue, où il exécuta des travaux conjointement
avec Taddeo Zucchari.
Costa (Margherita),surnomméeIaFerraraise^ canta-
trice italienne, née à Ferrare vers 1600. Elle se distingua
aussi dans la poésie. En 1626, elle était à Rome, en rivalité
avec une autre cantatrice, laChecca,et chacune des deux
avait ses partisans enthousiastes, qui rendirent cette
rivalité célèbre. Plus tard, on retrouve la Costa à la
cour de Ferdinand II de Médicis. Le cardinal Mazarin
l'appela à Paris, avec quelques autres artistes, pour chan-
ter i'Orfeo de Luigi Rossi, le premier véritable opéra italien
qui fut représenté en France (1647). La Costa a publié
sous ce titre : il Violino cioô Mime amorose, un volume
de poésies, dont chacune des pièces porte le nom d'un
instrument de musique.
Costa (Antonio Rodriguoz da), historien et homme
politique portugais, né à Setuval on 1656, mort en 1732.
Diplomate consommé, da Costa possédait une grande éru-
dition et connaissait les principales langues modernes.
Il fut un des académiciens chargés de rédiger les annales
de Portugal dans ses possessions d'outre-mer. Ses princi-
paux ouvrages sont : Justa Lusilanorum arma pro vindi-
canda Hispanorum ^(ôer/flfe (1704), traduit en français sous
le titre de la Justification des armes de D. Pedro, roy de
Portugal (1704); Belaçao dos successos e gloriosas acçoens
mili tares obraaas no Estado da India, etc. (1715) ; De vita
et rébus geslis Notuii Alvai^esii Pyrerix (1723); etc.
Costa (Claudio Manoel da), poète brésilien, né à Ma-
rianne (prov. de Minas-Geraes) en 1729, mort en 1790. Il
devint secrétaire du gouvernement, fut impliqué dans une
conspiration, et s'empoisonna, dit-on, dans sa prison. Il a
composé un grand nombre de poésies, qui le font regarder
par les Portugais comme un poète classique. Son prin-
cipal ouvrage est une sorte d'épopée intitulée Villarica
(1839-1841).
Costa (Paolo), littérateur et philosophe italien, né à
Ravenne en 1771, mort en 1836. il s'adonna à l'enseigne-
ment des lettres et de la philosophie, et défendit les anciens
contre l'école romantique. Ou lui doit une refonte du Dic-
tionnaire délia Crusca, et un grand nombre d'écrits qui ont
été réunis sous le titre de Opère édite e inédite di Paolo
Costa (^Parme, 1835), en particulier Demetrio di Mondone,
nouvelle ; Traité de l'élocution, des Poésies, des Traduc-
tions, etc.
Costa (Jean), poète italien, né en 1786, à Assiago, dans
le Viceutin,mort on 1816.11 fut directeur de la célèbre école
de Padoue. Ses pièces de vers, aussi remarquables par
l'élévation de la pensée que par la beauté du style, ont
été réunies sous le titre de Carmina (1756).
Costa (Isaac da), poète et théologien hollandais, né à
Amsterdam en 1798, mort en 1800. Il acquit une grande
réputation, tant par ses œuvres poétiques que par ses
travaux do controverse religieuse. Doué d'une vive et
puissante imagination, da Costa fut un poète des plus re-
marquables. Parmi ses recueils de vers, nous citerons ;
l'oésics (1821); Chants de fête (1828); No^ls (1829); Chants
divers (1847); Poésies politiques (1854); Bataille de Nieu-
port (1857), etc. On lui doit aussi des ouvrages sur des
(picstions roligiousos.
Costa (Michèle), musicien italien, né à Naplcs on I8O7,
mort à Brighton en 1884. Il était encore tout jeune lors-
qu'il ht représeutor, au théâtre Nuovo, son premier vôn-
lablc opéra, t7 Carcere d'Jldegonda (\ii2i), et, au théâtre
Sari-Carlo, un second ouvrage intitule Malvina (1829). 11 se
rendit alors on Angleterre, et fut engagé on qualité do
chef d'orchestre au Théàtro-Italion do Londres. En 1837, il
donna, au Théâtre-Italien de Paris, son opéra de Malek-
Advl, qui n'était qu'une nouvelle édition de saJ/a/uina; puis
il fit représenter à Londres un nouvel ouvrage, Don Carlos.
II devint chef d'orchostrc d'une seconde scène italienne ,
312
qu'on installait à Covent-Garden. Bientôt, la direction des
concerts de la Société philharmonique, celle des séances
d'oratorios de la Sacred harmonie Society et des grands
festivals si fréquents en Angleterre, lui firent un renom
européen. Directeur des concerts de la cour, conducteur
des gigantesques festivals du Palais de cristal, Costa
devint l'arbitre de l'art musical en Angleterre. Il fut fait
citoyen anglais, et la reine Victoria le nomma chevalier
des "Trois- Royaumes, avec le titre de sir.
On doit à Costa la musique de deux ballets représentés
ù Londres : Kenilworth et une Heure a Naples ; cqWq de
deux oratorios : Ely fBirmingham, 1855) et Nuaman (id.,
1864) : une cantate officielle, the Dream, et deux hymnes
de circonstance.
Costa Alvarenga (Pedro Francisco da), médecin
portugais. V. Alvarknga.
Costa de Beauregard (Joseph -Henri, marquis
de), général sarde, né au cliâteau de Beauregard (Savoie)
en 17:>2, mort en 1824. II fit son éducation à Paris, et
entra, en 1772. comme sous-lieutenant dans l'armée sarde,
qu'il ([uitla avec le grade de capitaine, pour devenir gen-
tilhomme de la chambre du roi. Il reprit du service en
1792, et fit la campagne d'Italie contre la France. Chef
détat-major de la division Colli, il fut, en 1796, l'un des
commissaires envoyés auprès de Bonaparte pour conclure
l'armistice de Cherasco. L'année suivante il fut mis à la
tête de l'état-major général, qu'il réorganisa. Mais, de I800
à 1814, il vécut dans la retraite. Il n'en sortit qu'après la
restauration de Victor-Emmanuel, qui le nomma général
quartier-maître. On a de lui : Mémoires historiques sur la
inaismi r-oyale de Savoie (Turin, 1816); Mélatioes tirés d'un
■jiurtefeuiile ?>iilitaire (Turin, 1817). Il est l'aïeul de Ch.-Alb.
Costa de Beauregard.
Costa de Beauregard (Charles-Albert, marquis de),
écrivain français, né à La Motte-Servolex (Savoie) en 1835,
descendant d'une ancienne famille italienne. Pendant la
guerre de 1870, il commanda un bataillon de mobiles, prit
part aux combats des armées de la Loire et de l'Est, et fut
blessé et fait prisonnier à Héricourt. Elu député de la Savoie
à l'Assemblée nationale, pendant sa captivité (févr. 1871),
il vota constamment avec los légitimistes et no se représenta
pas en 1876. Depuis lors, il s'occupa de travaux historiques,
dont il prit les éléments surtout dans des papiers de famille.
Il a été élu membre de l'Académie française, en 1896. On
lui doit notamment : uï( Homme d'autrefois (1878); la Jeu-
nesse du roi Charles-Albert (1888); le Roman d'un royaliste
sous la Révolution (1892), ouvrage sur le comte F. -H. de
Virieu ; les Dernières années du i-oi Charles-Albert (1890), où
il affirme à la fois ses sentiments catholiques et conserva-
tL'iirs et son inébranlable attachement à Charles-Albert et
à sa famille ; Prédestinée (1896), dont la première édition
fut anonyme.
Costa-CABRAL ( Antonio Barnado da), comte de
Thoniar, homme politique portugais, né à Fornos d'Algo-
drcs (Haute-Beira) en I803, mort en 18h9. Il devint pro-
cureur à la haute cour d'Oporto, puis juge à Lisbonne,
ot fut élu à la Cliambre des députés en 1835. Cosia-Ca-
bral professa d'abord des idées radicales; mais il chao-
fea de parti et fut nommé ministre en 1839. Instigateur
u mouvement insurrectionnel do Porto, qui fut suivi
du rétablissement do la charte réformée de dom Pedro,
Costa-Cabral supprima toutes les libertés en Portugal.
Devenu odieux à tous les partis, il fut renversé par 1 in-
surrection et dut chercher un refuge en Espagne (1846).
En 1849, il rentrait aux affaires; mais, en 1851, iltomba de
nouveau devant une insurrection. Costa-Cabral a occupé,
de 1859 à 1861, le poste d'ambassadeur au Brésil, sous le
ministère Tercoira-Fontes; il fit partie ensuite du conseil
d'Etat et devint président de la cour suprême.
Costacciaro, comm. d'Italie (Ombrie [prov. de Pé-
rouse]), vers la source du Chiasco, affluent du Tibre ; 2.400 h.
COSTAIRE {stèr') n. f. Genre d'algues marines, tribu des
laniinariées, comprenant une seule espèce, trouvée sur les
côtes occidentales de l'Amérique du Nord.
COSTAL, ALE, AUX (stal — du lat. costa, côte) adj. Anat.
Qui appartient aux cotes, qui est en rapport avec les cÔtes :
Cartilages costaox. Vertèbres costalls.
— Zool. Neinjure costale. Principale nervure longitudi-
nale de l'aile des insectes, qui est placée le long du bord
supérieur, et qui se termine souvent par un épaississement
corné dit poiyit épais ou pterostigma. (La nervure située au-
dessous de la costale est la radiale; elle émet de sa base
une autre nervure, également longitudinale, dite5u6cos/a/e.)
— Encycl. V. côte.
COSTALGIE (stal-jî — du lat. costa, côte, et du gr. algos,
douleur )n. f. Névralgie intercostale.
COSTALGIQUE {sta l-jik') adj . Qui a rapport à la costalgie.
COSTALGIQUEMENT {stal-ji~ke) adv. D'une manière
costaI{4[i|Up.
COSTAMBOUL. Géogr. V. Kastamouni.
COSTANITZA (s/a) n. f. Lance de la grosse cavalerie
turque.
CoSTANZANA, comm. d'Italie (Piémont [prov. do
Novai'c]), sur la Gardina, affluent du Pô; 2.370 hab.
COSTANZO (Angelo ui), seigneur de Cantalupo, poète
ot historien napolitain, né à Naples en 1507, mort en 1591.
On lui doit:/*? Istorie del regnodi Napoli dal iS50 fine
al i489, divise in vinti libri (Aquila, 1582). Poète, il a per-
fectionné le sonnet, et publié des Rime d'une forme cor-
recte et ingénieuse.
COSTAR (Pierre), littérateur, né à Paris en 1603, mort
au Mans, où il était archidiacre, en I66O. Fils d'un chapelier,
il se lia avec Ménage .Voiture, Balzac, et, comme il avait une
certaine érudition, il se mit à écrire. Son style, bien qu'assez
pur, est lourd et d'une faconde prétentieuse. On lui doit :
la Défense des a-uvres de V'oiYMre (1653), écrite pour défendre
contre Girac la publication des œuvres de Voiture par
Pinchesno, et qui lui valut une pension de Mazarin; Èn-
tretiersde M. de Voiture et de M. Cos/ar ( 1654 ), et Let-
tres (tr M. Costar (1658-1659).
CoSTA-RICA (RiiPUBLiQUE de), la plus méridionale
des républiques de l'Amérique centrale, comprise entre
8" 2' et 11" IG' lat. N. et 83" 5a' et 88° 20' long. O. de Paris.
Kilo est limitée d'une façon précise au N.-O. par la ré-
publique de Nicaragua, au S.-E. par la république de
313
Colombie, avec laquelle ollo se trouve en contestation pour
ses frontières. Sa suporticie serait, d'après les données
les plus récentes, do 5y.r.70 kilom(''trcs carres, et sa popu-
lation do 2iî6.i61 liab. {Costa-BicieJis, ennes.)
C'est un pays monta^-noux, traversé par une cordillère
centrale, qui prend dillerents noms, suivant les pays
qu'elle traverse. A celte cordillère s'appuient de chaque
côté des hauts plateaux dominés par des chaînons latéraux.
Les volcans y sont nombreux : Orosi (2.638 m.), Rincon
de la Vieja (Recoin de la VitMll*)), Tenorio, Irazu (3.500 m.),
Turrialba (3.325 m.), etc. Après une dépression centrale,
le sol se relève avec la Montana Dota (2.400 m.), et les
principaux sommets sont : l'Ujum (2.650 m.), le Pico
Blanco (2.942 m.), le Rovalo ou Ravale, etc., dont quel-
ques-uns sont encore des volcans. Do ces montagnes dé-
coulent des rivières peu importantes, qui
aboutissent aux deux océans Atlantique et
Pacifique, entre lesquels se trouve compris
ie Costa-Rica. Le rio Tempisque et le rio
Grande, issus du plateau do San José, se
jettent dans ie golfe de Nicoya, tandis que
le rio San Juan, dont la rive droite seule
appartient au Costa-Rica, va se jeter dans
la mer des Antilles avec ses affluents (Sara-
piqui et San Carlos). Le Reventaiion ou Pa-
rasmina, le Matina, le Tiliri (navigable sur
la plus grande partie de son cours) et le
Tilorio aboutissent également à la mer des
Antilles, dont les côtes sont moins décou-
pées que celles du Pacifique (golfes de Ni-
coya et Dulce).
Le climat du Costa-Rica est un des plus
sains de l'Amérique centrale. La tempéra-
ture varie entre U" et 28» C. sur le plateau
central; la chaleur augmente à. mesure
qu'on descend sur le littoral, où le thermo-
mètre marque de 27° à 40" C.
Les productions naturelles du pa^'S sont
très considérables. Le sous-sol est riche en
or, argent, cuivre, plomb, mercure, soufre,
lignite, anthracite. Les ressources agricoles
de ce sol très fertile, qui abonde en produc-
tions des zones torrides et tempérées, sont
plus importantes encore; l'agriculture est
la principale source de richesse du Costa-
Rica, celle qui alimente le commerce du
pays. Le café, qui constitue le plus impor-
tant article d'exportation, les bananes, le
maïs, le riz, les pommes de terre, sont ré-
coltés en abondance ; le caoutchouc, les bois d'ébénisterie,
de teinture et les cuirs occupent aussi une place impor-
tante dans le commerce. L'industrie est peu développée.
La population du Costa-Rica est issue presque en tota-
lité des Espagnols, qui ont colonisé le pays dans les siècles
antérieurs; à j)eine y compte-ton 20.000 Indiens (Choro-
tegas, Guetares, Tanacas, etc.). Le pays est gouverné par
un président de la république, élu pour quatre ans, et par
un congrès national, composé d'une seule Chambre. 11 est
divisé en sept provinces, dont cinq sont à l'intérieur du
pays (San José, Alajuela, Cartago,
Heredia, Guanacaste) et deux sont
maritimes (Punta-Arenas, Limon).
San José est la capitale actuelle
du Costa-Rica, et a remplacé en
cette qualité Cartago, qui de-
meure, avec les localités modernes
de Heredia, Alajuela et Libéria,
une des principales villes du pays.
Le catholicisme est religion
d'Etat, mais le libre exercice do
tous les autres cuites est toléré.
Pour sa défense, le Costa-Rica
peut mettre en ligne près de
30.000 soldats; son armée perma-
nente estd'un millier d'hommes. La
flotte se compose d'une demi-douzaine de barques et d'avisos.
— Histoire. Après la découverte du Costa-Rica par
Christophe Colomb, en 1502, le pays demeura inculte jus-
qu'en 15Q0, et c'est en 1563 seulement que Juan Vasquez
de Coronado fonda la ville de Cartago, qui demeura jus-
qu'en 1823 la capitale de la
contrée. Quand, en 1821, le
Costa-Rica eut proclamé son
indépendance, en mi^rae temps
que les autres provinces de la
capitainerie de Guatemala, il
fit partie de la république fédé-
rale de l'Amérique centrale jus-
qu'en 1838, puis se constitua en
république indépendante. De-
puis lors , quehjues mouve-
ments insurrectionnels sans
gravité se sont succédé dans le
pays, dont l'histoire est beaucoup moins agitée que colle
de la plupart des autres républiques hispano-américaines.
— Découverte. C'est en 1502, au cours de son quatrième
voyage, que Colomb découvrit la côte atlantique du Costa-
Rica, dont Gaspar de Espinosa et Hcrnan Ponco do Léon
explorèrent le littoral pacifique on 1519-1520. Plus tard,
Gil Gonzalez Davila visita le versant méridion;il du pays
et découvrit le lac de Nicaragua. Juan Cahallon, Juan (le
Estrada Ravage et Juan Vasquez do Coronado sont les
derniers explorateurs et conquistadores du Costa-Rica
(1560-1564).
— BiULincR. : Belly, A travers V Amérique centrale.
(Pans. 1867); Wagner et von Scherzer, die Hcpublik
Costa-Ihca (Leipzig, lfir,7) ; Calvo, Itcpiihlica de Costa-
Bica. Apuntamtentox rjeografieoa, estadisticos é liistoricos
(.San José do Costa-Rica. 1887): Montero Barrantos, Geo-
prafia de Costa- Jiica (Barcelone, 1802); Kornandez, ffisto-
ria de Costa-Iiicn durante la dominacion espaî'iola, t502-(8'2i
(Madrid, 1889); do Peralta, Documents historiques et gtfo-
grap/iigucs sur le Cosla-JUca (Madrid-Paris. 1880-1898).
COSTA-RICIEN , ENNE {si-in , en'), personne née au
Costa-Rica ou qui habite ce pays. — /-es Costa-Uicikns.
(Los Espagnols donnent auxCos'ta-Ricicns lo nom do L'os-
tariconsea.)
— Adjoctiv. Qui appartient à Costa-Rica ou à ses habi-
tants : Les produits costa-riciens.
GOSTAZ (lo baron Louis), ingénioiir français, né i"i
Bolley (Ain) on 1707, mort à Koutainobloau on 1842. 11 pro-
III.
COSTA-RICIEN
COSTO-ABDOMINAL
fessa les mathématiques et fut compris, en 1798, au
nombre des savants attachés à l'expédition d'Egypte.
Nommé secrétaire adjoint de l'Institut du Caire, Costaz
donna une relation du voyage entrepris à l'isthme de Suez,
et se distingua par d'autres travaux. De retour en France,
Costaz fut nommé membre du tribunat, ei devint, on 1813,
directeur général des ponts et chaussées, et enfin conseil-
ler d'Etat (1814). On a do lui divers mémoires et des tra-
vaux insérés dans le grand ouvrage sur l'Egypte.
COSTE {kosst') n. m. Genre de plantes, de la famille dos
scitaminées, comprenant des plantes herbacées, vivaces,
propres aux régions tropicales du globe.
GOSTE (Gaspard), musicien français, vivait au xvi» siè-
cle, et était chantre à la cathédrale d'Avignon, vers 1530-
Armes du Costa-Rica.
mil
Drapeau du Costa-Rica.
Il a composé un assez grand nombre de chansons à quatre
voix, des madrigaux, des motets, etc., qui ont été insérés
dans les recueils collectifs dont la publication était si fré-
quente à cette époque.
CoSTE (Pierre), écrivain français, né à Uzès (Gard) en
1668, mort à Paris en 1747. Il passa la plus grande partie de
sa vie en Angleterre, où ses parents s'étaient réfugiés
après la révocation de l'édit de Nantes, et s'y lia avec les
hommes les plus distingués, notamment avec Locke, dont
il traduisit les principales œuvres. On lui doit aussi une tra-
duction de l'Optique, de Newton (1720), de bonnes éditions
des Essais de Montaigne et des Fables de La Fontaine ; une
Vie du grand Condé (1693), et une Défense de La Bruyère
contre les accusations et objections de Vigneul-Af arville {n02).
CoSTE (.lean-François), médecin français, né à "Villes
(Ain) en 1741, mort en 1819. Il fut attaché en qualité de
premier médecin à l'armée française envoyée en Amé-
rique pour prendre part à la guerre do l'Indépendance. Do
1790 à 1792, il remplit l'importante et périlleuse fonction
de maire de 'Versailles, devint médecin en chef dos Inva-
lides en 1796: il fut, do 1803 à 1807, médecin en chef de
l'armée des côtes et de la Grande Armée. On a de lui plu-
sieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Essai
botanique, chi.nique et pharmaceutique sur les plantes indi-
gènes substituées avec succès à des végétaux exotiques
(Nancy, 1776) ; IVotes sur les officiers de santé de la grande
armée morts en Allemagne depuis le /" vendémiaire an XJ V
jusqu'au I" février IS06 (Augsbourg, 1806); Du service des
hôpitaux militaires ramené aux vrais principes (1790);
Vues générales sur les cours d'instruction dans les hôpitaux
militaires (1796).
CoSTE (Xavier-Pascal), architecte français, né et mort
à Marseille (1787-1879). Il suivit les cours do l'Ecolo des
beaux-arts à Paris, puis entra comme architecte au service
du vice-roi d'Egypte. Pendant son séjour dans ce pays
(1818-1827), Coste éleva les tours de la ligne télégra-
phique du Caire A. Alexandrie, reconstruisit fa forteresse
d'Aboukir, fit creuser des canaux d'irrigation, élever des
ponts, etc. Do retour on Franco, Coste donna les plans de
doux éghses, qui ont été construites à Marseille , puis lit
partie, comme savant, de l'ambassade de Franco on Perse,
on 1840 et 1841. Costo a publié Architecture arabe ou JÙo-
numcnts du Caire dessinés et mesurés pendant les années
mUO. IS3I et /«S (1824), et les Monuments de la Perse (1860).
Coste (Jean-Jacques-Marie-Cyprien-Victor), natura-
liste français, né à Castries (Hérault; on 1807, mort à Ré-
zenlieu, près de Gacé (Orne), on 1873. Il étudia particulière-
ment l'omhryogénio, ot fut membre do l' Académie des scien-
ces( 1851), professeur au Muséum, puis auCollége do France.
Sur la (in de sa vie, il s'occupa beaucoup do pisciculture.
Il remplaça Flourons à l'Académie des sciences. On a de lui
quelques livres sur les poissons.
Coste (Adolphe), publicisto français, né à Paris en
1842, fonda le Globe, puis se fit ronnaltro par dos éludes
économiques, entre autres : les Conditions sociales du bon-
heur et de la force (1877); Hygiène sociale contre le paupé-
risme (1882); te Crédit industriel à long terme (,] SU); les
Questions sociales contemporaines (1885); Nouvel exposé
d'économie politique ( 1 8891 ; les Hénéficcs comparés du travail
et du capital dans l'accroissement de la richesse (1897), etc.
CoSTÉ (Julos-Edme), musicien français, né à Colniar
en 1828, mort A Paris en 1883. Il fut avocat, employé au
ministère des finances, ot pratiqua l'an on amateur. 11
écrivit avec un autre amateur, lo comie d'Osmond, un
opéra-comique on un acte ; Jacqueline (18^5), et une opé-
rette en un acte : une l'ieine Eau (tK<:,'\. Il Ht jouer ensuite,
seul : les Horreurs de M j^ucrrc (1808) ; la Paix urmf'e(1868);
Au harem, ballet (1873); ('t'ii( mille francs et ma fille {liti).
Kniin, il composa qiieltt lies airs pour ilouxvniideviltos repré-
sentés aux Variétés :(«Z>arfa(1875;otfe»CAar6onnieM (1877).
COSTEAU (sto) adj. Arg. Fort, trapu, de bonne enver-
gure : Voila un homme costeau. Il Substantiv. : C'est un
tosTKAU. (On écrit aussi costo.)
COSTÉE {sté) n. f. Arbuste de la famille des cyrillées.
l'Les trois espèces connues sont originaires de Cnlja.)
COSTEL n. m. Pop. Souteneur.
CoSTELEY (Guillaume), musicien français, né de parents
écossais en 1531, mort à Evreux en 1606. Il fut organiste et
valJt de chambre do Henri II et do Charles IX. On connaît
de lui, entre autres compositions, un assez grand nombre
do chansons à quatre et cinq voix. Costeley, qui se retira
d'assez bonne heure à Evreux, fut un des tondatours et le
premier prince du fameux Puy de musique en l'honneur de
sainte Cécile, organisé en cette ville en 1571.
COSTER isié) V. n. Ancienne forme du mot co(5teb.
— Jeux. Se dit, au jeu de quintille, d'un joueur qui,
aj'ant une carte-roi et une autre inférieure, jette celle-ci,
parce qu'il espère que la carte supérieure à celle qui n'est
pas roi ne se trouvera pas dans la main de son adversaire.
CoSTER (Laurens Janszoon, dit), habitant de Harlem,
auquel on a attribué l'invention du caractère mobile, et
qui serait le précurseur de l'imprimerie. Coster, né vers
1370 et mort vers 1440, marguiller à Harlem — d'où son
surnom Coster, qui veut dire marguiller — aurait, au dire
de Junius (Adrien van Jonghe) dans sa Batavia (1588), eu
le premier l'idée, vingt ans au moins avant Gutenborg en
-Allemagne, de tailler des caractères dans des cubes do
bois et, en les assemblant, de composer des légendes
accompagnant des gravures. Plus tard, il aurait remplacé
le bois par le métal. Ce témoignage, postérieur de plus
de cent ans à la mort de Coster, a été le point de départ
de discussions nombreuses entre les bibliographes des
deux derniers siècles; et la question de savoir si c'est à
Coster, dépouillé de son secret par un ouvrier infidèle,
qui serait allé l'exploiter à Mayence, que revient l'honneur
d'avoir inventé I imprimerie ,' restera vraisemblablement
toujours insoluble. Les Hollandais ont naturellement, été
les défenseurs les plus ardents de leur problématique
compatriote, et Harlem lui a élevé doux monuments.
Coster (Samuel), poète et médecin hollandais, fonda-
teur du théâtre d'Amsterdam. Il habitait cette ville dans
la première moitié du xvii* siècle. Il construisit à ses
frais un théâtre de bois (1617), qui fut réédifié en pierre
en 1638, et y fit représenter, outre des pièces de sa com-
position, les meilleures oeuvres de Yondel, d'Hooft, etc.
Parmi ses comédies, nous citerons ; le Divertissement rus-
tique (1615); Mattheus van der Schilde {lUi): fHTmi ses
tragédies : ;e.flTcAe(i62I); Iphigénie [1626); Isabelle {\S3i);
Polyxène (1644). Coster sut tracer des caractères et écrire
dans un style énergique et facile.
Coster S AINT-VICTOR (Jean-Baptiste), conspirateur
royaliste français, né à Epinal en 1771, mort à Paris
en 1804. Il déserta en 1791, fit les campagnes de l'émigra-
tion, et fut, avec Saint-Réjant, un des organisateurs du
complot dit de la machine infernale (1800). Echappé à la
police, il partit pour l'Angleterre et rentra à Paris en 1803,
pour prendre part à l'entreprise do Cadoudal et de Pichegru.
Arrêté et condamné à mort, il périt sur l'échafaud.
CostescI, comm. do Roumanie (district de Botosani);
3.600 hab.— Comm. do Roumanie (district de Vâlcea);
2.500 hab.
Costetti (Giuseppe), auteur dramatique italien, né à
Bologne en 1834. II a fait représenter un grand nombre
de pièces, parmi lesquelles nous citerons : 7e Fils de fa-
mille (1863); les Intolérants (1865); le Devoir {\f.66); l'Ava-
rice (1867) ; (es Débauchés jaloux (1870); les Compensations
(18'J4) ; Plèbe dorée (^1876). 'Toutes les pièces de Costetti sont
çleines de traits d observation, de bonne humeur et do
hne gaieté. Il a de plus écrit les Confessions d'un auteur
dramatique (1873), et réuni sous le titro de Figurines de
théâtre (^1878) les articles de critique mordante publiés par
lui dans le n FanfuUa • et le • Borsagliere ».
COSTZÈRE '\,sti-èr') n. t. Ane. forme de cotikre, usitée
encore dans la construction, la technologie, l'agriculture.
V. CflTIÈRE.
— Arg. Nom donné A de petites poches que les grecs
font pratiquer sur lo devant de leur gilet, où elles sont
cachées par l'habit, et dans lesquelles ils placent les por-
tées qu'ils doivent glisser dans les jeu.x de cartes.
— Théâtr. Rainure garnie de fer pratiquée dans le plan-
cher de la scène, et à l'aide de laquelle se fait lo jeu des
ponants.
COSTIFÈRE {sti — du lat. Costa, côte, et ferre, porter'
adj. Qui porto des côtes.
COSTIFORME {sti — du lat. Costa, et ilo' forme) adj. Zool.
Qui est en forme do côte. Il Prolongement, saillie qui for-
ment des lignes longitudinales saillantes sur l'élytro d'un
insecte.
COSTIGUOLE d'Asti, bourg d'Italie (Piémont (prov.
d'Alexandrie j), à la source do la Tinolln, affluent du Tanaro ;
7.055 hab. Vins estimés; magnaneries, filatures de soie.
CoSTIGUOLE Saluzzo, bourg d'Italie (Piémont [prov.
do Coni)), sur la Vraita; 2.655 hab. Collège communal;
vins muscats ; soie ; usines à fer.
COSTILLE n.f. Art milit. anc. Syn. do coiitille.
CoSTIN (Miron), chroniqueur et homme politique mol-
dave, né vers 1630, mort assassiné à une date inconnue.
11 lit ses études ù Bar, dans l'Ukraine. En 1674, il est
lagothète do la Moldavie, sous les princes Kousot et Douca.
A l'avènement du prince Demèiro Cuntémir, il so rél'u-
gia on Poloirno, où il écrivit un poèino sur les peuples
moldo-valaques. llemètro Canténur ayant été remplacé
filir Constantin Cantémir, Costin rentra en Moldavie, où il
ut nommé préfet. Mais, à la suite d'une conspiration
contre lo prince, celui-ci le fit assassiner. L'œ'uvro la
plus importante do Costin est une Ifisloire du pays mol-
dave, depuis 1594 jusqu'à /(ftfy. — Son fil.s atné, Nicolas,
né vers 1660, mort en 1712, fit ses études en Pologne. Il
fut hetman sous les princes Douca et Aniioclio Cantémir,
et devint lagothète sous Domètro Cuntémir. On a de lui un
ouvrage intitulé : lo Livre de ta a'éation du pays motdavô
et du peuple moldave,
COSTO Islo — dulat. coKn.côte). Anat.Préf. entrant dans
la composition do nombreux mots so rapportant aux côtes.
COSTO-ABDOMINAL (.tro) adj. et n. m. Se dit du musclo
obliiiuu externe ou grand oblique de l'abdomen.
40
COSTOBA.RE — COSTUME
CoSTOBARE, chef juif, mon 36 ans avant J.-C. Il était
oi-iKinaire dldiimée et appartenait à une famille de sacri-
ficateurs. Il sattacha à fa fortune d'Hérode, qu il accom-
pa"na au siège de Jérusalem. Après la prise de cette ville,
Il favorisa secrètement la fuite des fils de Babas, maigre
les ordres d'Hérode, qui lui avait commande d'exterminer
les descendants d'Hyrcan, obtint le gouvernement del'ldu-
mée et épousa Salomé, sœur du roi. Voulant se rendre
maître indépendant de ce pays, il engagea Cléopâtre, rcinc
d'Egypte, à demander l'Idumée à Antoine. Celui-ci refusa,
et prévint Hérodo des menées de Costobare. 11 fallut 1 in-
tervention et les larmes de Salomé pour que le roi <lo
Judée consentît à pardonner à son beau-frère; mais
bientôt après, Salomé, ayant eu à se plaindre de sot -"an,
se rendit près d'Hérode, lui dévoila toutes les intrigues
de Costobare, lui apprit qu'il avait sauvé les descendants
d'Hyrcan, aBn de s'en servir un jour pour soulever les
Juifs, et Hérode, furieux de cette trahison, ordonna de
mettre Costobare à mort.
COSTO-CLAVICULAIRE (î/o. lèr') adj. 11 Lif/oment costo-
claviculatre, Ligament qui s'étend de la première cote â
la clavicule.
COSTO-COElACOiDIEN {sto, di-in) adj. et n. m. Se dit
du muscle petit pectoral.
COSTO-HYOÏDE ls(o) adj. et D. m. Se dit d'un muscle qui
s'étend des côtes à l'omoplate.
COSTO-MABSUPIAL {s((i) adj. et n. m. So dit d'un des
muscles de l'abdomen, chez la salamandre.
COSTON iston) n. m. Pièce de bois servant à fortifier un
màt. Il Nom des feux colorés dont on se sert, dans la ma-
rine de guerre, pour les signaux de nuit.
COSTO-pnBIEN {slo. bi-in) adj. et n. m. Se dit du muscle
grand droit de l'abdomen.
COSTO-SCAPULAIRE {sto, ska-pu-lèr') adj. et n. m. Se
dit du muscle grand dentelé.
COSTO-STERNAI-, ALE, AUX {sto-stèr') adj. Qui va des
côtes au sternum : Muscles costo-sternaox.
— n. m. Nom des muscles qui s'étendent des
côtes au sternum : les costo-sternacx.
COSTO-THORACIQDE (slo, Si*'] adi.Qui ap-
partient aux côtes et au thorax : Muscles costo-
THORACIQUKS.
COSTOTOME (sto) n. m. En T. de chir., Ci-
seaux propres à couper les côtes.
— Adjectiv. : Sécateur costotome.
COSTO-TRACHÉLIEN {sto, ti-in) adj. et n. m.
Se dit d'un muscle qui s'étend des côtes aux
apophyses traclicliennes du cou.
COSTO-TRANS'VERSAIRE {sto, svtj^sèr) adj.
Se dit des articulations des côtes avec les apo-
physes transverses des vertèbres et de leurs
ligaments. tome.
COSTO-VERTÉBRAL, ALE, AUX {slo, rèrj
adj. Se dit des articulations de la tète des côtes avec le
corps des vertèbres.
COSTO-XYPHOIDIEN {slo-ksi, di-in) adj. et n. m. Se
dit du ligament qui joint les côtes à 1 appendice xyphoïde.
COSTRESSE (sfr^ss) ou COISTRESSE ( toi-s/réss) n. f.
Galerie qui, dans une mine de houille, permet de conduire
les bennes pleines, de la taille jusqu'à la descendene.
COSTROÏIA, ville de Russie. V. Kostkoma.
COSTULE {stul) a. t. Petite côte, il Strie qui se voit à la
surface de certaines coquilles.
COSTUME {slum' — ital. costume, coutume, sens qu'avait
aussi autrefois le mot français) n. m. Manière de s habiller :
Le COSTUME des pêcheurs napolitains, n Habillement lui-
même : Un cosTDME de bal. n Se dit particulièrement des
habits d'uniforme : Costume d'académicien, de préfet.
— Littér. et b.-arts. Caractère distinclif d une nation,
d'un pays, d'une époque, reproduit dans une œuvre d art
ou de littérature : UU Blas, malgré le costume espaç/nol.
est un des livres les plus français que nous ayo.i.i.{>^te-Be\i\'C.}
11 Se dit particulièrement, en pointure, de 1 observation du
type des habillements, des armes, à telle époque, chez
teUe nation : L'école romaine a mieux observé le cosTDME
oue [école lombarde. (Acad.) ...
— Enctcl. Orien(. Le costume est partout subordonné au
climat mais, s'il reste conforme aux nécessités ou'il impose
dans les classes inférieures ou esclaves, il s'en éloigne chez
les nobles et les riches, qui ont toujours cherche à se
distinguer par l'extérieur et par les ornements dont ils
se couvraient. 11 en était ainsi en Assyrie, en Egypte et
chez les autres peuples de l'Asie Mineure, comme il ré-
sulte des efSgies qui nous sont restées de ces peuples.
— Grèce. Les costumes grecs présentent sur les monu-
ments des apparences assez diverses ; mais tous, ceux des
femmes comme ceux des hommes, peuvent se ramener
à ces deux types : les vêtements de dessous [endymata),
dont le principal est le chiton (tunique), le plus souvent
sans manches, qu'on gardait au logis, et les vêtements de
dessus {epiblémata), dont les principaux sont l'/iimadon et
le pcplo», manteaux ou plutôt pièces d'étolTe, dans laquelle
on se drapait au-dessus do la tunique. A Athènes, du V
au Ti' siècle, ces manteaux varièrent; on trouve ; le tri-
bàn dorien, assez court, adopté depuis Socrate, par les
philosophes; la chlrna, gros manteau de lame, pour I hi-
ver ; la ehlanide. d'étoffe légère, pour 1 été ; lachlamyde,
d'oHifine thessaliennc, manteau de guerre et de voyage,
porté par les élégants. Ces vêtements étaient blancs d or-
dinaire, mais on on voyait aussi de bruns, do rouges, de
verts, de bleus. . ,. , -, -
Le costume des femmes se composait d un chitomon,
sorte de tunique de dessous, de chemise; dune tunique
proprement dite ou cl.i/on, et d'un manteau pour sortir
hmalion ou pepU». - Ces vêtements do femmes étaient
généralement en laine chez les Doriens, en lin chez les
Ioniens, du reste ils différaient souvent quant il la forme.
Plus tard, ils furent souvent en byssos ou coton, ou en soie
de Cos. Ils étaient blancs d'ordinaire, avec de riches bor-
dures et des broderies ; mais les coquettes aimaient les
costumes éclatants ou plus bigarrés, le pourpre, le safran,
Ja vert olive; toutes aimaient à se parer de bijoux; elles
s'en mettaient jusqu'aux jambes. Celles do condition éo-
vée ne sortaient guère sans leur éventail et leur ombrelle.
Le luxe de la toilette féminine dut être souvent répnmô
(,ar doi magistrat» spéciaux, appelés gynéconomet.
_ Les Etrusques. Les deux sexes, dans les classes éle-
vées, chez les Etrusoues, portaient la tunique {tumca), la
toge et la prétexte. Wur les nobles et les magistrats, la
toge était blanche, avec une frange ornoe de pourpre.
Les gens du commun portaient le manteau directement
sur le corps et n'avaient point de tunique.
- Les Jiomains. Les Romains empruntèrent aux Grecs et
aux Etrusques une grande partie de leur habillement. Le
principal vêtement de dessus, le vêtement romain par
evcellence, que les citoyens seuls avaient le droit de por-
ter, était \atoge, formant des plis harmonieux, prépares à
l'avance. Les jeunes garçons portaient la toge bordée de
pourpre, toga prxtexla,-paT opposition avec la 'oga "'"'>''
toute blanche La toga picta, la ?"''"'■">• étaient réser-
vées à certains magistrats. Parmi les vêtements de dessus
ofpeut encore cit?r la p^nula. à l'usage des deux sexes,
vaste manteau sans manches, de lame ou de cuir qui ser-
vait en voyajeou par le mauvais temps; la /acfrna, pièce
d'étoffe oblongue, retenue sur la poitrine par une agraie
et souvent munie d'un capuchon ; la Irabxa, manteau de
^"Lev^êtemént de dessous était la tunica, dont la forme rap-
pelle la chemise, et qui se portait directement sur la peau.
Les femmes portaient une double tunique, bur la seconde
elles mettaient la stola aux nombreux plis, qm rappe le
beaucoup le chiton dorien. Leur manteau était la paua,
toute semblable à la toge. Celle-ci était toujours de laine.
Les vêtements de dessous étaient souvent de toile. La
soie s'introduisit vers la fin de la république, l.a loj Pres-
crivait la couleur blanche pour la toge; mais elle lut
peu à peu abandonnée, dans la vie courante, pour des
vêtements plus légers que l'on pouvait teindre à son goût.
- Les Gaulois. A l'époque de la conquête romaine, tous
les Gaulois ne portaient pas le même costume ; les plus
voisins de l'Italie, de Marseille et des colonies grecques de
la côte, se vêtaient plus ou moins à la façon de Rome ou
d'Athènes. Le costume vraiment national n apparaît guère
qu'au delà de Vienne. Il est fait de lin, de laine, do four-
rures. La pièce caractéristique est la bracca (braie) ou
pantalon, largo chez les races kymriques, collant chez les
Celtes. Un gilet serré descendait jusqu'à mi-cuisse. Une
saie rayée, d'où dérive la blouse des paysans, recouvrait
letout. Il s'y ajoute souvent un manteau à capuchon, le
bardocucullis. La chlaniyde artésienne était une courte
veste à manches, la caracalla, un manteau qui descen-
dait jusqu'aux talons. Les femmes étaient vêtues d une
tunique large et plissée, avec ou sans manches, et d une
espèce de tiblier attaché sur les hanches. Un manteau de
couleur s'agrafait sur les épaules. Les Gaulois avaient un
eoût prononcé pour les ornements de toutes sortes et se
couvraient de bijoux. Le plus commun était le torque,
collier qui devint l'un des signes distinctifs de la race.
Après la conquête, le costume romain fut adopté par les
hautes classes. , -
— Moyen âge et temps modernes. Des costumes gaulois
et romains est né le costume du moyen âge , tel qii il
apparaît ;> partir du xii" siècle, après s être dégagé
de l'influe. 6 byzantine. Les vêtements des paysans ont
très peu v..rié aux temps obscurs de la première civi-
lisation : tels ils étaient lors de la cooouête romaine, tels
ils demeurèrent, sans doute, bien au delà des croisades,
iusque sous saint Louis même. Les braies gauloises sont
remplacées par les cimusses, mais on trouve tous les pas-
sages entre ces divers habillements do jambes.
Les vêtements des gens du peuple et des bourgeois,
touiours taillés dans do meilleurs tissus, dont les corpo-
rations surveillaient sévèrement la fabrication, et par suite
d'un prix élevé, conservaient plus longtemps les formes
traditionnelles que ceux des seigneurs et des gens de cour.
Mais les nobles, qui faisaient entre eux assaut de luxe dans j
les réunions de cérémonie, changeaient continuellement i
les modes que le reste de la nation adoptait lentement.
Les croisades apportèrent de profondes modincations dans
le costume, surtout parce qu'elles firent affluer en Europe
les riches étoffes d'Orient, et qu'elles vulgarisèrent nombre
d'arts somptuaires. . , , , . __
D'une manière générale.jusqu au xiv siècle, les formes
longues prévalurent ; on portait surtout des robes, et ceUes
des femmes étaient très longues et collantes. Les hommes
se mirent alors à porter des vêtements courts et ajustés,
où s'exerça la façon des tailleurs. Les modèles ajustes
supplantèrent les longues robes, qm avaient succède
aux tuniques et aux toges drapées de 1 antiquité. Pendant
la Renaissance, les femmes tendent de plus en plus à
adopter les formes amples : les cottes et les jupes s élar-
cissent en cloche, dont la circonférence ira toujours en
augmentant désormais. Au xvi= siècle le costume passe
par des phases de luxe insensé ou de simplicité sévère.
La réaction du xvii- siècle vers les formes aisées fait venir
à la mode des vêtements qui, comme la culotte longue ou le
pantalon, étaient depuis des siècles portés par les paysans.
Après des tâtonnements, qui semblent lutter d incommo-
dité les modes du règne de Louis XIV aboutissent à la
conception du costume moderne masculin dans ses trois
pièces essentielles : la culotte, le gilet et la veste ou
l'habit. , . .
Si l'on veut résumer l'histoire du costume, on peut la
diviser en trois grandes périodes, au moins en France :
la période barbare, qui s'étend des Mérovingiens t>ux pre-
miers Valois, jusque vers 1330 environ, avec ses formes
trauloises, gallo-romaines, byzantines; la période artis-
tioue qui comprend celle de la Renaissance italienne, et
s'étend jusqu'à la fin du xvi- siècle; enfin, \a période mo-
derne, qui commence avec Louis XIII et qui correspond
à l'abandon presque complet des armes défensives. C est
alors que s'établit une différence de plus en plus marquée
entre le costume civil et l'habillement militaire. La révo-
lution de 1789 a .kabli, au moins chez l'homme, 1 usage du
costume rationnel, c'est-à-dire d'un costume dont les
agencements pratiques sont réduits au maximum de sini-
pFicité. Aujourd'hui, tous les hommes des deux mondes
civilisés sont vêtus dune manière uniforme. La Révo-
lution n'a, du reste, rien inauguré de nouveau : la cour
de Louis XVI s'était fait déjà une loi de copier servilement
les modes puritaines anglaises établies par les pieti-stcs,
les quakers et autres ennemis déterminés du luxe artis-
tiauo La France donna un moment le ton pour le beau
costume, sous Louis XIV et Louis XV, et un peu sous la
Révolution. Pour les modes, et surtout les modes fémi-
nines, la France a gardé l'avantage ; les couturiers et
couturières do Paris dictent leurs arrêts au monde entier.
— BiBLiooB. Outre Iob ouvrages classiques de Quiche-
314
rat, Hefner Alteneck, Viollet-Ie-Duc, Lacroix, Mercuri,
Jacquemin , Racinet, WiUemin, Hottenroth, on consultera :
G Duplessis, Costumes hisloriques des xvi", xvii' et
xviu" siècles (Paris, 1873); Demay, le Costume de guerre
et d'apparat d'après les sceaux (Paris, 1875); Louandre,
les Arts somptuaires (Paris, 1857); Ary Renan, le Costume
en France (Paris, 1890) ; Jules Martha, l'An tlrusque.
— Costume ecclésiastique et liturgique : i' Costume ecclé-
siastique. Pendant les cinq premiers siècles, l'habit des
clercs ne différa pas de celui des laïques modestes. Mais,
quand les Barbares eurent introduit l'usage des vêtements
étriqués, les clercs conservèrent l'ancienne tunique ro-
maine. Au IX' siècle, il leur fut défendu de sortir sans
ajouter à la tunique la s(o(a (robe flottante) et la cappa
(manteau). Ce règlement tomba en désuétude vers le
XV' siècle, et l'habit ordinaire des clercs devint la soutarie
Irestis lalaris), qui est encore portée aujourd'hui. Dans le
commencement, il n'y avait pas do couleurs spéciales pour
les habits des clercs. Il semble, toutefois, que les papes ont
été toujours habillés de blanc. Au xv siècle, Paul III
donna la soutane rouge aux cardinaux ; vers la même
époque le violet devint la couleur distinclive des evêques.
Ce n'est que vers le xvi» siècle que le noir fut imposé aux
clercs En vénérai, les religieux ont adopté les habits que
portaient les pauvres au temps de leur fondation. U après
saint Benoit, le costume d'un moine doit se composer d une
tunique, d'un scapulaire et d'une cuculle ou froc. Les ordres
mendiants se sont contentés du scapulaire et d une robe
longue, dont la couleur diffère selon 1 ordre, et qui est
serrée aux reins chez les cordehers ; .,.,-.
2» Costume liturgique. A l'origine, les prêtres célébraient
les mystères avec leurs habits ordinaires : les vêtements
liturgiques, sans lesquels il n'est pas permis aujourd hui
de dire la messe, ne furent adoptés que peu à jieu. Ces
vêtements sont Vamict, Vaube, le cordon, le manipule,
X'étole et la chasuble. L'évi^que y ajoute la mitre, des
chaussures et des bas d'étoffe précieuse, des gants et un
anneau. Les diacres et les sous-diacres portent, au lieu de
la chasuble, des tuniques ou des dalmaliques. Aux vêpres,
au salut, dans les processions, l'officiant revêt la chape
qui l'enveloppe tout entier. La couleur des vêtements
liturgiques change avec l'office du jour. Le blanc, le
rouge le violet et le vert (très rarement le rose) sont
seuls employés; il faut ajouter l'or qui peut suppléer
toutes les couleurs précédentes, et le noir, qui est propre
aux offices célébrés en l'honneur des morts. V. église.
— Costume militaire. On est, en général , disposé à
admettre que l'uniforme, dans le costume militaire, est
de création moderne. Les monuments de 1 antiquité, où
sont figurés des groupes importants de soldats, tendent à
démontrer le contraire. Les bas-reliefs assyriens, les
fresques égyptiennes, les briques émaillées de la Susiane,
permettent presque d'affirmer que les troupes, les troupes
d'élite au moins, d'Assurbanipal, de Ramsès et de Darius,
avaient non seulement un équipemeni et des armes iden-
tiques, mais encore dos vêtements uniformes. On peut
croire qu'il en était de même pour les soldats de la pha-
lange macédonienne. Pour qui examine la colonne Trajano
et d'autres monuments romains, il est hors de doute que
les légionnaires aient eu de véritables uniformes.
Cette habitude se perdit, en partie au moins, au moyen
. i_^ _;i.i_„ „..; oi.l,.;,.Ar,t II n'v nvnit flinrs nue
uette nauiiuuo ao poiuii-, eu p». ...^ "- " , — j
âge et dans les siècles qui suivirent. 11 n y avait alors que
des livrées personnelles à chaque seigneur féodal. En
France et pour les autres pays, l'époque est sensiblement
la même; il faut arriver à Louis XIV et aux ordon-
nances de Louvois pour voir l'infanterie, en 1670, et la
cavalerie en 1690, revêtir l'uniforme. Cet unilorme se
composait, alors, d'un habit blanc gris avec parements
rouges, d'une veste ou gilet et d'une culotte qui étaient
d'une des couleurs de la maison de Bourbon, c est-à-dire
bleu, rouge ou blanc. Toute la maison du roi portait les
trois couleurs à l'habit, aux parements, à la veste ou à la
culotte. La coiffure était, en général, le lampion ou tricorne
à feutre noir, avec cocarde aux couleurs du colonel.
Depuis, les uniformes varièrent avec le goût du jour et
les nécessités de l'armement et de la stratégie. Mais il
semble bien que, pendant longtemps, le premier ait été
plus spécialement consulté que les seconds. En examinant
le tableau historique ci-contre, il apparaît quau xviii siè-
cle on a cherché à produire des uniformes éclatants et à
effet sans se soucier beaucoup de la commodité du soldat.
Ce Dréiugé ne fit que s'accentuer sous le premier Empire;
les uniforaes étaient alors surchargés d'ornements inu-
tiles et gênants. Ce n'est qu'à la fin du xix' siècle que les
armes à tir de plus en plus rapide, la prestesse chaque
jour plus grande des manœuvres, ont réduit 1 uniforme au
strict nécissaire, et que, l'influence des idées démocra-
tiques aidant, on s'est étudié à respecter les lois de 1 hy-
giène, plutôt que celles d'une esthétique artlhcielle.
- Costumes officiels. Des costumes sont assignés, en
France, aux diverses fonctions, soit pour les rehausser
par l'éclat des insignes et distinguer les degrés hiérarchi-
ques, soit pour faciliter l'action des fonctionnaires en
avertissantle public de l'autorité dont ils sont revêtus.
Aussi le port illégal d'un costume ou uniforme auquel on
n'a pas droit expose-t-il, aux termes de 1 article 259 du
Code pénal, à une condamnation de six mois à deux ans
d'emprisonnement ; et, pour certains crimes, c est uiio
circonstance aggravante, lorsque le criminel a revêtu
illégalement un costume qu'il n'avait pas droit de porter
(C. pén., art. 344, 381, 384).
--Costumes de théâtre. Le rapport du costume avec le
lieu et l'époque do l'action, l'âge ou la qualité des person-
nages, est loin d'avoir été toujours observé. Ce n est qu au
coSimencement du xvlil' siècle que les premiers efforts
ont été faits par quelques artistes intelligents, en tète
desquels il faut citer M'»° Favart, Lekain et la Clairon.
Mais ces premiers efforts ne purent amener une modifi-
cation radicale. Talma, amateur intelligent de la venté
historique au théâtre, ne réussit même pas à compléter
les réformes provoquées par ses devanciers, «t. " .V »
cinquante ans encore, plus d'un anachronisme choquait
au théâtre les yeux du spectateur lettré. Mais, de nos
jmirs, l'exactitu-^de du costume, au théâtre, est poussée
J"!?"B'-artT.' pàr'le mot co.,tume on désignait autrefois
tout ce qui, dans un tableau, un bas-relief ou une statue,
est susceptible de faire reconnaître la nationalité, le ca-
ractère, les mœurs, les usages des rersonnages mis en
scène ; le lieu et l'époque où ils ont vécu. C est ce qu au-
jourd'hui, dans un sens un peu plus restreint, on appelle
1.1 couleur locale.
COSTUME CIVIL
Nouveau Larousse illustré.
Sepa. Nisa Ramsesll Roi Grand Vizir Seigneur Berger Etrusque Grèce
Egypte ancienne Assyrien Assyrien Perse Phrygien
Sénateur Jeune fille Dame romaine Romain
romain " romaine époque de Trajan'
Paysan Paysan Galloromain Seigneurs francs Princesse Princesse Princesse Princesse Elêonore Roi XII! Siècle Troubadour Xll^ Siècle Servante
gaulois gallo-romain Époque carolingienne IX?Siècle X^Siêcle Xl?Siècle XlIfSiècle de Guyenne XII? Siècle Xll^Siècle
flobertcomtedeBfaine Joinville ofTrant un manuscrit ,350 Grand Seigneur Bourgeoise Bourgeois Froissart Damoiseau Marchand f^ysan et Paysanne
XIII? Siècle Vers 1200 à UuisleHutjn début duXlVfSiècle iJ3o iS^-O XIV? Siècle XIV? Siècle XIV? Siècle .l(.oo
PhilioDeleBon '^''^"^ ^cuyer Dame etgrand Seigneur beniimomme Dame Clerc f^ysan Udm»-, wrSiecle Entant ^-v^; furei Uame Seigneur Elêonore deCastille
sous CharlesVII i{(.4.o i(|.5o sousLouisXI XV?Siècle sousLouisXI EpoquedeLouisXII Ep.LouisXII Epoque deLouisXII en i5e6 secondefemmedefrançoisl^''
.lllilialirlf
COSTUME CIVIL
Nouveau Larovsï^i iiirsrRL
Gentilhomme Dame Elégant Dame et Gentilhomme Paysans Dame PagedelaCour Elégant Le duc d'Orléans Gentilhomme et Dame Dame Gentilhomme
1617 avant 1620 (628 i635 i6I(.o i6/t5 i65o i65o frèreduRoi i663 1664 1678 1680
Elégant Louis, Dauphin Dame delà Cour Dame Dame en grand panier Habit de cérémonie femme et Enfant Abbé mondain et Dame Famille delà h. bourgeoisie Costume de chasse Costume habillé
i6g3 de France i6g5 i6g5 avant 1718 avant tySo 1780 i73g-I|.g en grand panier 1765 tenue de promenade 1760 r755-6o d'été 1762
Dame coiffée Dame en caraco Habit de cérémonie Déshabillé Toilette d'hiver 1786
àlaVictoire 1778 àlaPicrrot 1785 àlaFrançaisei78o àlaSuianne ryBS Elégant 1787
Etats généraux de 178g Femme Costume d'Homme Merveilleuse Incroyable
Clergé Noblesse TiersEtat 1730 i7g2 Femmei79£|. 1796 1736
fl'î^-^/. Homme i833-34 Dame Dames en i855 Fillette et Dame Dame qq
1000 oî^ Enfants .825-i836 iSSg Enfants .833-3iv 1864 .B-7/1 '°°7
.8g5 ,898 '°9«„ ,. ^ '«
^ ^ Cyclistes
Voir, à leur ordre alpliiibélique, les noms des divei
du costume.
COSTUME MILITAIRE
NntlVEAd I-AROUSSE IM.l'STnÉ.
Egyptien Assyrien Perse Grec Romain Gauluis Franc sous sous sous sous sous sous sous
^^ *^ sousCharlemagneHuguesCapet Philippel^.'' LouisVI Louis IX PhilippelV PhilippeVl Jean le Bon
ft t
sous
CharlesV
sous Coustillier Archer Piquenier Voulgier Cou levri mer infanterie
ChaHesVl ChaHesVll Louis XI CharlesVlll
Hacquebutier Estradiot Artillerie
Louis XM
Lansquenet Archer Cranequinier
François \%^
Chevaulèger
Compagnie d'ordonnance Gendarme 1 Mousquetaire Lansquenet Archer Archer Gendj
Henri II 1 Charles IX Henri 111
Arquebusier [ Infanterie Cavalerielèg* MousquetàireduRoi
Henri IV I LouisXIII
- . ■.•■2.V>J '*.'*^^j t <*^ .
Trompette Cavalerie légère Chevau 1
Cdviilenelcqvi-e Oddeducorpà Grenadierunf.) | Chasseur Diagun Grenadier icavali Grenadierlinf.) Royal Lûi-i^tne
I Louis XV
\"ii, i\ leur ortlro alpliabt'liiiue, les noms des ilinVrcnls
mires, lits aniics, ttc. cl dos aiversos parlios du costume.
Nouveau Larousse iLH.-STKe.
COSTUME MILITAIRE
Tambour Tambour Major Eciaireur Chirurqien .Cuirassier Dragon
Hussard Ciiasseurà cheval Carabinier Tram Infanterie Chasseur
l^.'' Empire des Equipages Grenadier à pied
Carabinier
léger
S' Oyr Arlilleu
.". j j bqL,tLd.re Grenadier Orôgon Légion Garde fusilier hifantene 1 Infanterie Chasseuràpied 1 Artilleur Ldncier d Oi .cdits breiiddier Infanterie légère
Louis XVIII Départementale Nation'? | Charles X I Louis-Philippe
~ ^Sapeur Tambour iViojui ûditLiniece Chasseur CuirdjSicp Cent Gardt Ga-nadier dL-!aGarde Dragon Génie Chirurgien Polytechnique Artilleur Pompier GardeMun^.' Marin
achevai delà Garde 2*^*?^ Empire
h' OUI
315
COSTUMER (stu) v. a. Revêtir d'un costume : Costumbu
une filletlp en Alsacienne.
— Ko T. de poim., Koproduiro très exactement et avec
une grande tidéljtô les objets qui figurent sur un tableau.
Costumé, ée part. pass. du v. Costumer.
— Bal costumé. Ual où danseurs et danseuses portent
non pas t'orcémentdos masques, mais des travestissements.
Se costumer, v. pr. Revêtir un certain costume; so
travestir : He costumisk en Turc.
COSTUMIER (miV), ÈRE n. Personne qui fait, vend ou
loue des costumes de bal, do théâtre ou de soirée, il Celui
qui, dans les théâtres, a la garde des costumes.
COSTUMOMÈTRE [stu ~~ do coutume, et du gr. métmn,
mesure) n. ra. Instrument pour prendre rapidement la
mesure et tracer la coupe des vêtements.
COSTUS (stuss) n. m. Genre do plantes, de la famille des
scitamiuées.
— Encïcl. Ce genre comprend environ quinze espèces,
qui croissent dans les régions tropicales dos deux conti-
nents. Ce sont des plantes
herbacées vivaces, à rhizome
tubéreux et rampant, à feuilles
charnues; les fleurs sont grou-
pées en épis terminaux, munies
de bractées imbriquées. Ijo
costus superbe [costus specio-
sus) est originaire des îles do la
Sonde. On pense que sa racine
était le costus des anciens, si
célèbre parmi les antidotes.
On l'employait aussi comme
aromate et comme parfum ; le
costus entre dans lacomposition
de la thériaque.
COSUJET ijè — du préf. co,
et de sujet) n. m. Celui qui est,
avec d'autres, sujet d'un même
monarque. ^^^^^^
COSYNDIG {dik' — du prëf.
co, et do si/ndic) n. m. Celui qui est syndic avec un autre.
COSWIG ou KOSWIG, ville d'Allemagne (duché d'Anhalt
[cercle de Zerbst]), sur l'Elbe ; 6.500 hab. Mines de lignite ;
tanneries, filatures de laine, fabriques de draps, de cou-
leurs, de conserves de viandes. Vieux château transformé
en prison. Ch.-l. de bailliage.
CÔT {ko) n. m. Cépage très répandu en France, parti-
culièrement dans la Touraine et le Bordelais, où, sous
le nom de malbeck, on l'emploie, dans une certaine pro-
portion, pour la production des vins de Bordeaux. (La
grappe est grosse, à grains volumineux, d'un noir pruiné à
la maturité, qui est assez hâtive.) [D'après PuUiat, syno-
nyme de noir de Pressac, cahors, pied-de-perdrix, vesparo,
auœerrois, boui/ssaèls, pèrigord, plant du. roi, etc.]
COT (ko) n. m. Bateau irlandais long, étroit et à fond
plat, que l'on fait avancer au moyen de pagaies.
COT (Pierre-Auguste), peintre français, né à Béda-
rieux (Hérault) en 1837, mort à Paris en 1883, élève de
Léon Cogniet, Cabanel et Bouguereau. Il s'était fait rapi-
dement connaître par des compositions pleines de grâce
et de charme. Citons de lui : Promét/iée; Méditation; le
Jour des Morts au Campo-Santo de Pise; Dionisa (18T2);
/e PW»femps;il/(reî7/e, un des meilleurs tableaux du maître
(il a figuré au musée du Luxeuibourg). Cot avait épousé
la fille du sculpteur Duret.
Cota de Maguaque (Rodrigue de), poète espagnol
du XV' siècle, né à Tolèd«, mort en 1470. On lui attribue
le premier acte de la célèbre comédie la Celestxna, ter-
minée par Rojas; la fameuse églogue satirique Copias de
Mingo Revulgo, satire contre le roi Henri IV, etc. Ce qui
est sûrement de lui, c'est le Dialogo entre el Amor y un
viejo, spirituel essai dramatique, qui a paru à Modina
en 1569, et a été plusieurs fois réédité.
COTABLE adj. Susceptible d'être coté à la Bourse :
Une valeur cotable.
— Fig. Que l'on peut faire entrer dans ses calculs :
Appréciation cotarlk.
GOTAHUASI. ville du Pérou (dép. d'Arequipa), sur le
rio côtier de Cotahuasi, dans une haute vallée dos Andes ;
2.000 hab. Fabriques de tapis, de ponchos, de couver-
tures; mines d'or presque abandonnées. Ch.-l. do la prov.
do la Union. Aux environs, mines de sol et eaux thermales.
COTANGENTE (ianf — du préf. co, et de tangente) n. f.
En T. de géom., Tangente du complément d'un angle.
COTARDIE {dt — contract. des mots cotte hardie) n. f.
V. COTTK-HARUIE.
COTARNAMIQUE adj. Chim. V. COTARNINB.
COTARNATE n. m. Sel dérivant do l'acide cotarnique.
COTARNINE (de narcotine, par interversion des lettres)
n- f. Alcaloido produit par 1 action des oxydants sur la
narcotine.
— Encycl. La cotarninc, C"H"AzO' + Aq, se produit on
m/^me temps que l'hydruro dopianylo ou ses dérivés, par
l'action des agents d'oxydation sur la narcotine. On l'ex-
trait des eaux mères provenant de la décomposition do la
narcotine par un mélanpe de peroxyde do manganèse et.
d'a«ndo sulfurimio, ou bien encore du liquide qui résulte
de l'action do l'acide nitrique dilué sur la narcotine. La
cotarnino se présente on aiguilles incolores, groupées en
étoiles. Elle est solublo dans l'alcool et les alcalis miné-
raux. Elle fond à 100«, on perdant 2 équivalents d'eau do
cristallisation. Chauffée ù MO"» avec do l'acide chlorhy-
driquo, elle donne do l'acido cotamamique C"H"Azo*.
Avec l'ioduro do méthylo il so forme do l'iodhydrate do
cotarnino et un composé C'MP'AzO*!. Co composé, traité
par lo chlorure d'argent, donne lo chlorure correspon-
dant ; co dernier chlorure, traité par la soudo, donne la
eotarnonc, C"H"'0'. La cotarnone, oxydée à froid parle
permanganate do potassium, donne d'abord ta cotamolac-
lone, puis l'acido cotarnique C'H*0'(CO'H)». La cotarno-
lactono est transformée par les alcalis en acide cotarno~
lar.tonique : CH*0H-CHOH-C'H»O*-CO»H.
COTARNIQUE frad. cdtarniné) adj. n Acide cotarnique.
V, COTAHNINK.
COTARNOLAGTONATE
coturnuiaouqliu.
n. m. Sid dérivant do l'acide
COTARNOLACTONE n. f. Produit d'oxydation de la co-
arnuiio. V. cutahmnk.
COTARNOLACTONIQUE {nik') adj. Se dit d'un acide
qu'on obtient ou traitant la cotarnolactone par les alcalis.
COTARNONE n. f. Chim. V. cotaknink.
COTB-ED-DIN (Mohammed), historien musulman, né
à La Mec(iue dans la première meitio du xvi* siècle do
notre ère, mort en 1581. Il était professeur do droit ha-
néfito à La Mecque. Il a composé plusieurs ouvrages,
parmi lesquels il convient de citer et- Bark-el-ïemani
(l'Eclair du Yémen), histoire de la conquête de ce pays
par les généraux de Sélim II et une Histoire de La
Mecque des origines à 985 (1577).
CoTB-ED-DIN f Mahmoud), philosophe persan, né à
Shiraz en 63-1 de l'Iiôgire (1237), mort à Tauris en 7io do
riiégiro (1311). U fut l'élève du célèbre astronome Nassr-
od-Uin-Tousi, et partagea sa faveur auprès d'HouIagou;
il fut à la fois médecin, astronome, géomètre et philoso-
phe. Il a composé plusieurs ouvrages, parmi lesquels un
Commentaire sur le premier livre du Canon d'Avicenne.
COTB-ED-DIN (Mohammed), surnommé Khvarizm-
shah, (roi du Khvarizm), premier prince de la dynastie
turque qui porte ce nom, né dans la seconde moitié du
XI" siècle de J.-C, mort en 1227. Il était fils d'un esclave
nommé Noushtigin-Ghardjid, qui était arrivé à obtenir
lo gouvernement du Khvarizm (pays actuel do Khiva).
Cotb-ed-Din succéda à son père et prit le titre de « roi "
sous la suzeraineté des Seidjoukides. Ce souverain gou-
verna intelligemment ses Etats et protégea les lettres; il
eut pour successeur son fils Atsiz.
CoTB-ED-DIN (Mohammed), souverain de Sindjar, né
dans la seconde moitié du xi" siècle de notre ère, mort
en 1219. II était le petit-ûls du célèbre atabek Zengi, et il
succéda, en 1198, à son père Imad-ed-Din Zengi. Peu de
temps après son avènement, son cousin Nour-ed-Din
Arslan-shah, prince de Mossoul, l'attaqua et faillit lui en-
lever Sindjar. Saladin vint à son secours, à deux reprises
ditTérentes, et força Nour-ed-Din à renoncer à ses pro-
jets sur Sindjar; mais le sultan d'Egypte avait mis un tel
prix à son alliance que Cotb-ed-Din en appela à la for-
tune des armes, plutôt que de se laisser dépouiller par lui.
Saladin lui enleva Nizib et Khabour, mais il échoua de-
vant Sindjar. Depuis ce temps, Cotb-ed-Din n'eut plus de
guerres à soutenir.
COTE (du lat. quota, sous-entendu pars, quelle partie';
n. f. Part assignée à chaque contribuabledans les impôts :
La COTE foncière. La cote mobilière.
— Cote mal taillée. Sorte de transaction qui arrête un
compte au sujet duquel il y avait discussion. (Cette locution
vient de ce que, anciennement certains débits se mar-
quaient à l'aide d'entailles faites sur deux morceaux de
bois rapprochés. L'un des deux morceaux restait aux
mains du créancier, l'autre dans celles du débiteur. Quand
on voulait régler le compte, on rapprochait les deux moi-
tiés. Si les entailles ne coïncidaient pas exactement, on
disait que la cote était mal taillée.)
— Arg. do l'Ecole polytechn. Séance des co/es, Brimades.
— .\rpent. Chiffre indiquant la différence entre deux ni-
veaux dans l'opération du nivellement.
— Bours. Nom donné à un tableau des cours des va-
leurs mobilières ou marchandises.
— Comm. Cote-palis ou Cote-paly n. m. Etoffe lisse et
légère, dont la chaîne est de coton et la trame de soie
grège, et qui est tissée par l'armure taffetas.
— Dr. Marque alphabétique ou numérale, servant à
classer les pièces d'un procès ou d'un dossier.
— Géod. Chiffre destmé à indiquer le niveau d'un point
par rapport au plan de comparaison.
— Géom Cote d'un point. Cote ronde. V. coté.
— Mar. Classement des navires en bois et fer au bureau
a Veritas «.
— Métrol. Mesure do longueur en usage en Moldavie
et on Valachie, et qui équivaut, dans le premier de ces
pays, à û",*!^?, et dans le second à 0*,6â4.
— Sport. Rapport entre les chances de perdre et celles
de gagner qu'offre un cheval dans une course. (I^a cote
d'un cheval est à 10 contre I quand il est présumé avoir
dix chances de perdre contre une seule de gagner.)
— Tvpogr. Chacun des feuillets do copie numérotés que
le cho? d'atelier remet au rompositcur.
— Syn. Contribution, Impdt. V. contribution.
— Encycl. Hours. Dans son acception financière et
commercialo, lo mot ente a deux sens. Il signifie : ou l'ap-
préciation oflicioUe d'une valeur mobilière, d'une marchan-
dise, d'après les cours do la première ou lo prix courant do
la seconde, — ou le bulletin qui publie les cours do ces
valeurs ou marchandises.
Depuis le i*"" janvier 1899, il y a, â la Bourse de Paris,
trois corporations d'intermédiaires pour les négociations :
les agents do change, les coulissiers à terme, les coulis-
siers au comptant. Chacune do ces corporations a sa cote.
Los agents de change en publient trois : 1» Un© cote offi-
cielle quotidienne dont l'en-tÔte est ainsi libellé : Compa-
gnie des agents de change de Paris. Bulletin de ta cote.
Première partie. Cours autltentique et officiel, et dans !a-
SuoUe sont mentionnées, avec leurs cours, les valeurs
ont la compagnie monopolise la négociation. (Cotte cote
comprend trois cases : la première est réservée aux valeurs
â tcrmo ; la seconde aux valeurs qui no so négocient qu'au
comptant; ontln, la troisième fait connaître Tes cours dos
changes ot des matières d'or ot d'argent) ; 2' Une cote de
quelques valeurs no figurant pas à la cote oflicielle, pour
la négociation desquelles l'intormèdiairo des agents de
change n'est pas nécessaire, et enfin so traitant oxclusivo-
mont au comptant; 3» Une cote hebdomadaire, dite Bulletin
hebdomadaire, donnant les premiers, derniers, plus hauts,
plus bas cours de la semaine, les époques do jouissance,
ta jouissance courante, lo montant <iu dernier coupon, du
dernier dividende, les taux d'émission ot do romoourso-
mont.,lo montant des versements effectués, tes emprunts ou
nombre do titres cotés, les périodes d'amortissement ot les
dates de tirages.
La cote officielle quolidionno est établie par les agents
ot publiée par leur chambre syndicale, on exécution do
l'ordonnanc)) d« police du !•' thermidor an IX, do l'ar-
ticlo 70 du Code do commerce, du décret du 7 octobre I«9rt,
ot do l'arrêté du ministre dos finances do juillet iSOii. Los
cours, successivement détermiiuW jmr les négociations
au comptant, sont, au fur ot â mosuro qu'ils se produisent,
inscrits sur uo registre ^t}v:iut, dWt ot purapbii pur lo
COSTUMER — COTE
commissaire de police de la Bourse, par un préposé de la
préfecture de police, qui a lo titre de coteur. Onx des
néguciations à terme n'y sont mentionnés que par premier
et dernier, plus haut et plus bas. A l'issue de la Bourse,
les ageuLs de change so réunissent pour vérifier et arrêter
les mentions du bulletin destiné à on assurer la publicité.
La chambre syndicale est maUrosse de sa cote. U lui
appartient de déterminer les conditions auxquelles elle
croit devoir subordonner l'admission ou le maintien de
certaines valeurs. Toutefois, sur une injonction du ministre
des finances, elle est tenue de rayer les valeurs étrangères
qui n'auraient pas renouvelé leur abonnement avec le fisc.
La Coulisse à /erme publie une cote, dite cote Desfossés,
sous ce titre : Cours de la Banque et de la Bourse, On y
trouve : les cours officiels des valeurs négociées par ia
coulisse à terme, la reproduction du cours authentique
des agents de change et des cours officiels de la coulisse
au comptant.
La Coulisse au comptant publie une cote qui ne donne
que les cours des valeurs par elle négociées.
Enfin, il se publie une cote Lévadé, ayant pour titre :
Ctite de la Bourse et de la Banque, donnant la cote officielle
des agents, la cote do la coulisse à terme et celle do la
coulisse au comptant.
CÔTE (du lat. Costa, même sens) n. f. Anat. Chacun des
os longs et minces qui, en se recourbant depuis l'épine
dorsale jusqu'au sternum, forment, de part et d'autre, la
cavité de la poitrine, u Vraies cotes on Côtes stn'Tiales,CQ\\cs
qui s'articulent directement sur le sternum, et (|ui sont
situées vers la partie supérieure de la poitrine, il Fausses
côtes, Côtes floltanles. Celles qui s'articulent sor d'autres
côtes, et qui occupent la partie inférieure de la poitrine.
— Fam. Extraction, famille, par allusion â l'origine
donnée par l'Ecriture à la première femme ; Aotissoinmes
tous sortis de la côtk d'Adam, u Etre de la côte de saint
Louis, Etre d'une naissance illustre. (Vieux.)
— Par anal. Saillie longue et étroite : Une étoffe à côtes.
Les CÔTES d'un melon.
— Archit. Saillie qui divise la surface concave d'une
voûte ou la surface convexe d'un dôme dans le sens de la
hauteur, n Listel qui sépare les cannelures d'une colonne.
— Art vétér. Partie du cheval ou du bœuf; circonscrite
par les épaules, les flancs, le dos et le ventre. (On dit, en
T. de manège, qu'un cheval a la côte arrondie ou plate, sui-
vant qu'il a la poitrine développée ou non, et, par suite,
la respiraiion étendue ou courte.)
— Bot. Nom vulgaire do la nervure médiane des feuil-
les, il Chacune des lignes saillantes du fruit des ombelli-
fères. Il Saillies qui so trouvent sur les ovaires et les fruits,
et qui résultent des nervures ou des décurreoces carpel-
latres. n Tahac sans côtes, Tabac dont on a été la nervure
avant de le corder.
— Boucher. Côte de bœuf. Côte de cet animal avec la
partie de chair qui y adhère. (On dit côtelette pour les
animaux plus petits.) n Côtes couvertes. Celles qui se trou-
vent entre l'aloyau et le paleron, it Plats de côtes couverts.
Partie inférieure de l'entrecôte et des côtes, près de la
poitrine, ii Côtes découvei'tes. Celles qui sont situées sous le
Faleron. il Plats de côtes découverts. Partie placée sous
épaule et le paleron, ii Côtes d'aloyau, Celles qui ont un
peu de filet, jusqu'aux côtes couvertes, ii 7'rnin de côtes.
Partie du bœuf q^ui contient les côtes, à partir de la troi-
sième pièce de ! aloyau jusqu'à l'épaule, ii (aies de sur-
longe, Partie qui se trouve sous le collier, il Absol. Côte,
Viande qui repose sur les dernières côtes.
— Comm. Côte de soie, Capilon ou fleuret, il Côte rouge.
Fromage de Hollande à pâte dure et compacte, il Cète
blanche. Autre fromage du même pays à pâte plus molle.
— Mus. Pièce du corps d'un luth.
— Techn. Morceau do marbre ou de pierre, long et
épais, servant à incruster, dans l'art de la mosaïque, n Par-
tie excédante d'un battant de croisée, qui porto le volet.
Il Nervure formée par lentrelacement des menus osiers
autour des plus gros.
— Loc. fam. : Se tenir les côtes de rire. Rire aux éclats
avec force contorsions, n On lui compterait les côtes. So
dit d'une personne ou d'un animal très maigre, n Avoir les
côtes en long : l" Etre original, bizarre, ne pas ressembler
à tout le monde; 2» Etre paresseux, n'avoir pas la force
de se plier â un travail quelconiiue. ii Jiompre. Tricoter, Me-
surer les côtes à quelqu un. Le battre ù outrance, n Sen'er
les côtes à qu''lqu'un, Le presser, le serrer do près, le
contraindre â agir.
— Loc. adv. : Côte à côte. L'un à côté de l'auire. —Fig.
Ensemble, sans s'écarter l'un do l'autre, sans so séparer.
— Loc. prépos. : Côte à côte rfe, Tout à côté, tout auprès
de : Côtk À côte d'un pauvre. — Fig. Do pair, d'égal â égal.
— Encycl. Anat. Les côtes ont la forme d'un arc aplati,
d'une longueur variable, formant avec la colonne vortô-
brale un angteaigu en bas. La
côte commence, en arrière,
par uno extrémité plus volu-
mineuse quo lo reste de l'os,
creusée dedeux demi-facettes
quo sépare une crête sail-
lante, et qui s'articulent avec
dos facettes correspondantes
du corps dos douze vertèbres
dorsales. A celle-ci fait suite
le Cot, portion plus éiroUe.
aplatie d'arrière on avant, et
s appuyant par une tubérosito
sur l'apophyse transverse do
la vertèbre qui est au-dessous.
Do ta la côte siucurvo brus-
quement on formant un angle
arrondi. Enlio. la côio so ter-
mine par uno section brusquo ot so continue par le carli-
lago costal ; â co point, elle est creusée d'une potlto cavité
ovalairo qui reçoit lo cartilage.
Au niveau de langlodo la côte commence uno .lutro cour-
bure, ou courbure do torsion. Lo bord inférieur do la côte
est creusé d'une gouttière, oCi so logent les vaisseaux et
norfs intercostaux. La première côte est la plus courte: ollo
no présente qu'un© seule courbure ot forme un arc do petit
rayon. Sa face costale ost inclinée on bas, sa face cutanée
est tournée on haut ; de sorte quo cette côte forme comme
uno portion du couvercle Incomplot do la cavité thora-
rlque. EIIo s'articulo quoiquef'ois nvee la clavioulo. Lu
deuxième côlo est do m^^mo forme que la pré«'''dpnto: mais
Turc qu'elle décrit uppartiouc À uu cortlu plus étoudu, m
\
COTE
longneur est au moins double. La troisième côte accuse une
courbure de torsion déjà prononcée. Le cartilojge costal
des huitième, neuvième et dixième côtes, au lieu de se
prolonger jusqu'au sternum, se relève et s'unit au cartilage
immédiatement supérieur. La onzième et la douzième côtes
(cette dernière beaucoup plus courto) peu courbées, à tète
pourvue d'une seule facette articulaire, privées de col et
de tubérosité, ont leur extrémité antérieure libre et dénuée
de cartilage.
L'ossitication du corps commence du quarantième au
cinquantième jour de la conception. Deux points épipby-
saires, l'un pour la tête, l'autre pour la tubérosité, appa-
raissent de seize à vingt ans ; à vingt-cinq ans environ,
la soudure des points osseux s'est opérée.
Les cotes, dans leur ensemble, concourent à la forma-
tion de la cavité ou cage thoracique. Elles fournissent
encore des points d'attache nombreux à la presque tota-
lité des muscles du tronc : intercostaux et sous-costaux;
triangulaires du sternum; scalènes, sous -costaux, dia-
phragme, petits dentelés postérieurs, long dorsal; grand
dentelé, petit pectoral, sous-clavier; grand pectoral, grand
dorsal; grand oblique, petit oblique, transverse, carré des
lombes et sacro-lombaire.
— Anat. compar. Le mot côte prend une extension beau-
coup plus grande que dans l'aDatomie humaine, non seu-
lement par rapport au nombre, mais encore quant à la
forme, aux fonctions et à la position qu'occupent les côtes.
Ainsi, tandis que chez l'homme on n en trouve que douze
paires, en en rencontre de vingt à vingt-quatre chez plu-
sieurs mammifères, et un nombre beaucoup plus grand
encore parmi les reptiles ophidiens. Il en est de même
des poissons. Les oiseaux en ont ordinairement de sept
à douze paires, et tous les vertébrés, en général, qui ont
un sternum, ont aussi un plus ou moins grand nombre
de côtes. Les grenouilles font exception à cette règle.
La forme des cèles n'est pas moins variable que leur
nombre; ces os sont constitués tantôt d'une seule pièce,
tantôt de deux ou trois, le plus souvent séparés les uns
des autres par des espaces interosseux, et quelquefois
réunis ensemble par engrenure de manière à former un vé-
ritable crâne thoracique: telle est la carapace de la tortue.
Comme, chez les serpents, le sternum fait défaut, les côtes
flottent librement au-devant de la cavité abdominale.
— Art vétér. On appelle région des côtes, quand on exa-
mine un cheval au point de vue de la conformation exté-
rieure, la région comprise entre l'épaule, le dos, le flanc
et le ventre; elle a pour base les arcs osseux connus sous
le nom de a côtes ^. La côte dite ronde est plus belle que
la côte plate. Cette région peut être le siège de blessures
Far les parties du harnachement qui s'y appuient, et quo
OQ connaît sous le nom de contusion et de cor. C'est sur
la région des côtes que l'on applitjue les sinapismes ou
les vésicatoires, dans le cas de nuxiea de poitrine.
— Chir. Fractures des cales. Les côtes peuvent être frac-
turées directement par les coups portés sur le thorax, ou
indirectement par des pressions exercées sur le thorax.
La fracture est simple ou multiple; elle peut être com-
Elète ou incomplète (fêlure). En cas de fracture complète,
ïs fragments peuvent lacérer la plèvre, les esquilles
s'implanter dans le tissu pulmonaire, hépatique, splé-
nique, etc.; entin, l'artère intercostale, la plus voisine de
la fracture, peut être lésée, accident qui amène un épan-
cbement sanguin dans la cavité pleurale.
Les signes de la fracture des côtes sont : une douleur
vive au niveau du point lésé, s'exaspérant dans les mou-
vements du ironc; une dyspnée plus ou moins considéra-
ble; la mobilité des fragments et une crépitation quelque-
fois sensible à. la main, et surtout à l'oreille.
Lorsqu'il n'y a pas déplacement des fragments, un sim-
ple bandage de corps, destiné â immobiliser la poitrine et
à empêcher les fortes inspirations, suffit à maintenir la
fracture jusqu'à la consolidation. Mais, lorsque les fracj-
ments sont enfoncés, il y a souvent nécessita de les rele-
ver, et cette indication n'est pas toujours aisée à remplir.
Luxation des côtes. La luxation des côtes est à peu près
impossible. Du côté de la colonne vertébrale, la tête do
l'os est si efhcacement protégé; du côté du sternum, la
côte est si intimement unie à son cartilage, qu'une vio-
lence extérieure réussit plutôt à fracturer la côte qu'à
produire une luxation. D'ailleurs, la côte ne peut être en-
foncée sans fracture.
— Techn. Dans le tissage, on distingue plusieurs espèces
de côtes, suivant qu'elles occupent, par rapport à la lon-
gueur de l'étoffe, une position longitudinale, diagonale
ou oblique, et encore transversale. Dans le premier cas,
ces tissus prennent le nom de cannelés; dans le second,
de diagonales; el, dans le troisième, de piqués ou reps.
CÔTE (du lat. Costa, même sens) n.f. Géogr. Penchant
d'une montagne, d'une colline : Monter une côte, h Rivage
de la mer ; terrain qui l'avoisine ; partie de la mer qui en
est rapprochée : Les côtes d'Angleterre. Habiter la cote.
— An milit. Garde-côte. V. garde-côte.
— Mar. Faire côte, Se jeter à la côte, Aller à la côte.
S'échouer devant le rivage. (Suivant l'état du fond, la côto
est dite o ptc, saine, plate ou en pente douce.) ii Côte de fer,
Rivage formé de rochers escarpés et perpendiculaires.
Il Côfe accore, Côte élevée et taillée à pic. il Etre au vent
d'une côte. L'avoir doublée et recevoir le veut du large.
n Etre souê le vent d'une côte, Recevoir le vent do terre.
U Vue de côte. Dessin schématique reproduisant les con-
totirs et accidents de la côte.
— ŒqoI. Vins de côte. Se dit des vins rccoUés sur les
coteaux, par opposition aux vins dits « de montagne » ou
« de plaine » et, dans le Bordelais, par opposition auxvins
des graves et des palus.
— Loc. fara. : Envof/er quelqu'un à la côte, Se débarrasser
do lui. Il Etre à la côte. Etre mal dans ses affaires, ruiné.
Il Etre au pied de la côte. Même signification que le précé-
dent, bien que côte soit pris ici dans un sens dilfércnt. (Se
dit par allusion au piéton épuisé, qui voit se dresser devant
lui une montée ardue.) Il Frère de la côte, Compagnon de
misère.
— Loc. adv. : A mi-côte, Vers le milieu du penchant d'une
moDtagBO, d'une colline.
— Stn. Côte, bord, rivage, etc. V. bohd.
— Encycl. Géogr. Los côtes sont, au sons propre du mot,
le point de contact entre les mers et les continents. Limites
des continents, elles participent à la structure et à la com-
position do ceux-ci. Une région montagneuse se termine
toujours par une côto dentt:Tée et se profilant en caps et
eo pointes; une râgion de plaine s'achève gcnéralemeni
sur la mer par des côtes droites, sablonneuses, souvent
bordées d'étangs Les vallées d'alluvions se terminent
dans l'océan par une terre basse de même composition ;
une montagne calcaire, par de hautes falaises aoruptes ;
un pays granitique, par de profondes et nombreuses dé-
coupures. On pourrait, en un mot, formuler une loi géné-
rale, presque sans exception : *- tel pays, telle côte u ,
puisque la côte est la lisière du pays.
D'après Suess, on pourrait, en étudiant le rapport des
montagnes et des côtes, distinguer deux cas principaux :
1» Le cas où les chaînes se présentent parallèlement aux
côtes; 2° le cas où les chaînes se présentent perpendicu-
lairement aux côtes. Los premières se rattacheraient à un
type unique, le tvpe Paci^que; les secondes au type Atlan-
tique. De cette classification beaucoup trop systématique,
on peut retenir cette idée fondamentale que le relief, partout
et toujours, détermine la côte. Mais cette conclusion ne
saurait suffire à la géographie.
En réalité, beaucoup d'autres causes contribuent à mo-
difier profondément les côtes, parfois à la longue, parfois
aussi d'une façon brusque ; action climatérique (de beau-
coup la plus importante); phénomènes intet^mittents, tels
que raz de marée, tremblements de terre, etc. ; parfois
môme toutes les causes agissant simultanément.
La destruction des côtes sera d'autant plus rapide qu'elles
se composeront de roches plus friables. Les calcaires durs
échapperont davantage à cette action de l'eau; enfin, les
roches granitiques résisteront longtemps à cette réaction,
qui n'obtiendra un résultat visible qu'au bout de plusieurs
siècles. De même, les masses continentales qui, pour une
grande surface, présenteront une longueur de côtes très
petite, seront plus difficilement entamées, tandis qu'une
péuinsule ou un cap, attaqués par la violence des vagues
et l'action chimique de l'eau sur plusieurs points à la fois,
seront plus facilement usés et détruits.
Mais, d'autre part, le gel et la pluie travaillent aussi à
modifier incessamment les côtes. La gelée détermine de
véritables éclatements, de profondes dissociations de ro-
ches. Rien n'est plus caractéristique, à ce point de vue, que
les fjords de la Norvège ou de quelques parties de l'Ecosse,
dus exclusivement à l action des glaciers. Dans les contrées
plus chaudes, l'élévation de la température et la violence
des courants atmosphériques favorisent la décomposition
des roches, et c'est en vertu de cotte loi que les côtes de
l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l'archipel de la
Sonde et l'Asie orientale ont été violemment entamées.
A côté de cette action prolongée, et dont l'œuvre n'est
saisissable qu'après un certain laps d'années, les tremble-
ments de terre ont souvent modifié d'une façon brusque
les régions littorales (Japon, côte Pacifique, archipels du
Pacifique). Certains de ces terribles mouvements sont
restés célèbres (Lima, octobre 1724 ; Lisbonne, 1755 ; Chili,
1837; Valparaiso, 1822). Enfin, les volcans, ceux qui se
dressent sur le continent, comme ceux que dérobent à nos
regards les eaux de l'océan, jouent également un rôle actif
sur l'articulation des côtes (éruption de Krakatau).
Mais, si la mer détruit les côtes, elle utilise les maté-
riaux ainsi conquis à une œuvre perpétuelle de reconstruc-
tion. Elle crée dos cordons littoraux, des marais salants,
des dunes. Elle roule autour des promontoires le sable des
galets qu'elle a triturés, et construit autour d'eux des flè-
ches, qui se rejoignent et emprisonnent des lagunes dont
l'eau s'évaporera. Ces sables seront poussés vers l'inté-
rieur par la force du vont et deviendront des dunes. Enfin,
les phénomènes d'exhaussement, constatés par la quasi-
unanimité des géologues, contribuent à l'empiétement des
continents surTocéan. U convient de ne pas oublier aussi
le travail des madrépores, si actif et si curieux, en Amé-
rique et en Océanie.
Reste à discuter la valeur des côtes au point de vue
économique ; « La richesse d'un continent on îles et en
péninsules, pensait Karl Ritter après Strabon, prouve
qu'il est supérieurement organisé et plus apte à favoriser
le développement des sociétés humaines, u Mais Elisée
Reclus a bien mieux vu quand il a écrit : « Le relief du
sol et la configuration des côtes sont des éléments de va-
leur cliangecnte dans l'histoire des nations. Les privilèges
mêmes dont la nature avait gratifié certains pays peuvent
se changer en de graves désavantages. » Une côte riche
en articulations favorisait les pays qui en étaient dotés et
contribuait puissamment à leur richesse économique, alors
que le cabotage était la seule forme pratique de commerce
maritime. Mais la navigation à vapeur a bouleversé toutes
les habitudes : les itinéraires des bateaux modernes sont
reciilignes et les ports nombreux sout moins nécessaires.
Un large estuaire permettant aux paquebots de pénétrer
par le fleuve profondément au cœur du pays et d'entrer
en contact direct avec les entrepôts de 1 intérieur contri-
bue plus qu'une dentelle côtière au développement d'un
peuple. La multiplicité d'accidents côtiers contribue à
donner aux habitants de l'arriôre-pays une aptitude ma-
ritime plus grande (Bretagne, Norvège), mais elle n'aug-
mente en aucune façon leurs aptitudes économiques.
— Art milit. Attaque et défense des côtes. Les modes d'at-
taque à craindre pour une côte sont le débarquement et
le bombardement . Le premier a perdu de son importance :
les facilités de communication à l'intérieur d'un pays per-
mettant plus aisément qu'autrefois de réunir en temps
opportun, sur le point menacé, les troupes nécessaires
pour le défendre.
Le bombardement est plus à craindre, à cause des dis-
tances considérables auxquelles il peut s'effectuer, des ra-
vages que peuvent causer les énormes projectiles modernes
chargés d'explosifs puissants, enfin, en raison des richesses
immenses que renferment les grands établissements mili-
taires et commerciaux exposés au bombardement.
Quant aux bâtiments assaillants, si la vapeur leur
assure de grandes facilités d'évolution, elle leur impose
en même temps la sujétion de renouveler leur approvision-
nement de charbon. De plus, les machines et engins de
toute sorte qui contribuent à leur puissance sont compliqués
et délicats, ce qui les expose à des avaries nombreuses.
Les côtes peuvent être défendues par les moyens de
la marine ou do la guerre.
En premier lieu, les escadres croisant au large et sur-
veillant les abords du littoral constituent ce qu'on appelle
la défense mobile de mer.
En seconde ligne est la défense fixe de mer, constituée
par l'emploi dos différentes sortes d'engins, tels que tor-
pilles do fond, torpilles automobiles, etc., établies aux
atrrjrds de la côto ou jqu'on peut lancer ot diriger de
collc-ci. L'emploi do ces moyens peut interdire aux bâti-
316
ments l'accès et même l'approche de la côte, mais non
empêcher un bombardement à distance.
La défense mobile de terre est constituée par des troupes
d'infanterie et d'artillerie réparties sur le littoral et pou-
vant être rapidement concentrées aux points menacés de
débarquement.
Enfin, la défense fixe de terre comprend les fortifications
élevées pour protéger les établissements commerciaux
ou militaires les plus importants.
Ce sont surtout les batteries de côte, dont les unes,
dites de rupture, sont destinées à tirer jusqu'à 1.500 ou
2.000 mètres au plus contre les cuirassés cherchant à
forcer une passe ou l'entrée d'une rade; tandis que les
autres, dites de bombardement, cherchent à tenir à dis-
tance les navires ennemis qui s'approchent pour bom-
barder certains points des côtes. Les batteries du pre-
mier genre sont, en général, établies sur des points peu
élevés, de façon que leur tir ne soit pas trop plongeant et
qu'elles ne soient pas trop exposées elles-mêmes aux coups
à grande distance; les oatteries du second genre sont
établies plutôt sur des hauteurs, afin d'avoir des vues plus
étendues.
L'artillerie de côte, qui doit armer les unes et les au-
tres, comprend : 1° comme pièces de rupture, des canons
longs en acier, dont les calibres vont de IS'/"" à 45'^/'»,
et les poids de 4 à 100 et même 120 tonnes ; 2" comme pièces
de bombardement, outre la plupart de ces mêmes canons
longs, des canons courts ou mortiers rayés, lançant des
obus à grande charge d'explosifs puissants, des calibres
de 27'=/'", 30=/" et 34V" : puis des pièces légères, à tir ra-
pide, de calibres voisins de lOV™.
— Dr. admin. Les côtes sont susceptibles de devenir
propriétés privées. Les rivages font partie du domaine
public. Les atterrissements qui résultent du mouvement
des sables entraînés par les flots et les débris végétaux
déposés sur les rivages, puis abandonnés par le retrait
successif des eaux, autrement dit les lais et relais delà
mer entre les rivages et les côtes, appartiennent au do-
maine privé de l'Etat qui peut les aliéner.
Toutes les nations ont des droits égaux sur la mer, qui
est leur patrimoine commun. Mais il est admis que chacune
d'elles a un droit de protection, de police, de juridiction
sur une certaine étendue de mer baignant ses côtes. C'est
ce qu'on a appelé la mer tei~r}tormle. Cette mer territo-
riale n'est, en réalité, qu'une prolongation de la frontière
des Etats. Elle s'étend jusqu'au point de chute, de plus en
plus reculé par la science, des projectiles lancés du rivage.
Toutefois, un grand nombre de traités internationaux ont
délimité exactement ces zones. C'est ce qu'ont fait notam-
ment diverses conventions intervenues entre la France et
l'Angleterre pour leurs pêcheries.
Côtes de fer (en angl. Ironsides). On désigne sous
ce nom les soldats de quinze escadrons, composés de
jeunes hommes braves et déterminés, que Cromwell avait
recrutés principalement dans les provinces de l'est de
l'Angleterre. Ces hommes austères, à moustache drue et
à ceinture de buffle, firent le sucrés de l'armée parlemen-
taire. Ils se distinguèrent particulièrement à la bataille
de Marston-Moor (1" juill. 1644). où ils remportèrent une
victoire décisive sur les soldats de Rnpert. Ce fut après
cette journée qu'on leur donna ce surnom de Ironsides.
«( Il n'y en pas un parmi eux, dit un écrivain du temps, qui
boive, jure, paillarde ou pille, »
CÔTE, nom de la région de la Bolivie, s'étendant de
l'océan Pacifique au pied des Andes. Contrée sablonneuse
et stérile, avec des mmes de lignite, de salpêtre, de cuivre,
d'argent et d'or.
CÔTE (la), nom donné à la partie du rivage septen-
trional du lac de Genève, depuis 1 embouchure de l'Aubonne
jusqu'à celle de la Promenthouse, dans le canton de Vaud.
CÔTE D*AZUR. nom familier donné au littoral fran-
çais baigné par la Méditerranée, surtout dans sa partie
orientale.
CÔTE D'Ivoire (anciennem. Côtes des Dents), colo-
nie française du golfe de Guinée, comprise entre la mer,
la république de Libéria, la Côte de l'Or anglaise et le
Soudan français.
La frontière avec la républinue de Libéria a été déter-
minée par les conventions du 8 décembre 1892 et du 10 août
1894; fa. frontière avec la Côte de l'Or a été déterminée
par les conventions du 12 juillet 1893 et de juin 1898
(cette dernière n'est pas encore ratifiée). Il est donc assez
difficile d'en donner la superficie, qui peut s'évaluer à
250.000 kilomètres carrés en la limitant au 9" parallèle.
La côte court sensiblement le long du 5" parallèle, en-
tre 5«,20' et 9*, 50' de longitude O. Un fort ressac, connu sous
le nom de « barre ", rend le débarquement difficile et néces-
site l'emploi de pirotjuiers indigènes.
Les fleuves de la Côto d'Ivoire sont : le Tanoë, la Comoo
ou Akba, le Bandama, le Sassandra, le San-Pedro et le
Cavally. Ces fleuves ne sont navigables que jusqu'à une
distance variant de 50 à 100 kilomètres de leur embouchure ;
ils sont obstrués alors par les premiers rapides que for-
mont les derniers contreforts du plateau soudanais. Le
système des lagunes corrige heureusement ce défaut de
communications fluviales, en permettant au commerce
de naviguer à l'intérieur d'une côte inhospitalière â l'abri
de la grosso mer, et de drainer ici sans danger les pro-
duits vers le mouillage. Ces lagunes s'éteudonl sur une lon-
gueur do plus de 220 kilomètres de l'embouchure du Tanoë
à celle du Bandama, sous différents noms (lagunes d'As-
sinie, de Graud-Bassam et de Grand-Lahou). Une vaste
forêt, commençant à peu de distance de la lagune, s'étend
vers le N., et renferme les essences les plus variées,
surtout l'acajou, le palmier à huile et les différentes
espèces de lianes à caoutchouc. Dans le haut plateau, il
existe des gisements aurifères abondants, quoique mal
exploités par les indigènes.
La température moyenne de la côte varie de 20" à ZG";
elle est un peu plus élevée dans la forêt.
Les diverses races indigènes sont : les Agnis, les Ochins,
los Boubouris, les Jacks-Jacks,Ies Kroumans, les Dioulas
et les Apolloniens. Ils sont en général paresseux, ce qui
oblige les Européens à recourir à la main-d'œuvre étran-
gère. La population indigène s'élève à 2.500.000 âmes ; la
population européenne â 200 environ.
— Histoire. D'après la tradition, des Dieppois fondèrent,
on 1365, les premiers comptoirs français sur la côte du
golfe de Guinée. Mais la France n'y fit acte d'occupation
èffcttive qu'en 1842 ; alors, lé commandant Bouët-Willaumez
317
signa dos traités, avoc les chefs indigènes. En 1852, «no
rôvoito dos indigènes do l'AkapIoss uôcossif.a une intor-
vontiûD énergique, ù. la suilo do laquelle le capitaiho
Faidherbe consiruisit les forts do Daboii ot do
Grand-Bassam. La Franco no conserva sur la
côto, jusqu'en 1888, que quelques t'actororios ap-
partenant i Verdier. L'année 1889 fut la véritable
date de la fondation do la colonie do la Côto
d'Ivoiro. Le mémorable voyage exécuté par le
capitaine d'infanterie do marine Binger, dw 1887
& 1889, démontra l'importance dos comptoirs
français de la Côto d'Ivoire.
D'autres missions suivirent, mais sans obtenir
de résultats tangibles. En 1802, te capitaine
Binger retourna à la Côte d'Ivoiro, et compléta
la connaissance du pays. D'autre part, lo capi-
taine Ménard, chargé do relier les itinéraires du
capitaine Binger avec ceux du .sud-ouest du Sou-
dan français, mourut à la poino. Le décret du
10 mars 1893 constitua enfin la colonie de la Côte
d'Ivoiro, ot son premier gouverneur fut naturel-
lement Binger, qui réussit pleinement dans sa
tâche; la France lui doit la conquête pacifique
d'une de sos plus belles colonies. Toutefois,
l'arrière-pa^ys restait à explorer : ce fut la tâche
qu'accomplit, en 1893, lo capitaine Marchand.
Elle fut mterrompuo par l'approche des bandes
do Samery. Une colonne expéditionnaire, dont le
commandement fut coulio au lieutenant-colonel
Monteil, délit Samory en plusieurs combats, mais
ne put en finir avec lui, faute il'etfectifs suffi-
sants. Néanmoins, les dispositions prises par le
gouverneur Binger arrêtèrent l'offensive de Sa-
mory, et lui permirent de maintenir l'ordre dans
la colonie. Depuis, la défaite et la prise de Sa-
mory {1899) ont permis à la France de relier la
Côte d'Ivoire au Soudan français par une chaîne
de postes ininterrompue.
— Ad)nmistratio7i. Le principal établissement
de la colonie est Grand- Bassaniy résidence du
gouverneur, et le territoire est divisé en onze
cercles : Assinie, Grand-Bassam, Dabou, Grand-
Lahou, Sassandra, San-Pedro, Bereby, Cavally,
Baoulé, ludonié, Bondoukou, qui ont à leur tète
un administrateur colonial ou un officier d'infan-
terie de marine. Un conseil d'appel, composé de
fonctionnaires de la colonie, et un juge de paix
à compétence étendue, constituent le service judi-
ciaire. L'instruction primaire est donnée dans sept écoles,
dirigées par les Pères des missions africaines. Il existe,
de plus, une école professionnelle à Grand-Bassam. Le
réseau télégraphique dessert tous les ports de la cote et va
rejoindre celui du Soudan par Bondoukou, Kong et S iUasso.
Les travaux publics sont dirigés avec une grande activité,
et le système routier s'étend tous les jours. Un wharf est
construit à Grand-Bassam, au débouché des routes venant
de l'intérieur.
— Commerce, industrie, agriculture. Le mouvement
commercial prend chaque jour plus d'extension. Les impor-
tations consistent surtout en tissus, tabacs, sels, armes,
genièvre et denrées de consommation. Les exportations
consistent en huile de palme, bois d'acajou, caoutchouc,
poudre d'or. La situation agricole va s améliorant : de
nouvelles plantations de café, de canne à sucre, de va-
nille, de tabac, de coton ont été commencées, et l'admi-
nistration les encourage. Enfin, l'exploitation forestière
assure des bénéfices rémunérateurs, et plusieurs mines
sont exploitées.
La Côte d'Ivoire, une des plus jeunes colonies françaises,
n'en est pas moins une des plus prospères.
CÔTE DES Esclaves, ancien nom de la partie du
littoral du golfe de Guinée, comprise entre lo cap Saint-
Paul à l'O. et le cap Formoso (oraboucliures du Ni^er)
à l'E., sur un développement d'environ 300 kilomètres. EIlo
formait, à proprement parler, lo rivage de cet enfonce-
ment du golfe de Guinée plus particuliè-roment connu
sous le nom de « golfe de Bénin ». Le nom do cette côto lui
venait du trafic principal auquel elle servait de théâtre :
la traite des nègres. Elle so continuait, ù. l'O., par la
Côte de l'Or; à lE., par celle du Bénin. La Côte des Es-
claves se trouve aujourd'hui partagée entre la colonie
allemande du Togo, la colonie française du Dahomey et
la colonie anglaise do Lagos.
CÔTE DES Dents, ancien nom de la Côte d'Ivoire.
CÔTE DES Graines, ou du Poivre, ou de Ma-
LAGUETTE, ancien nom do la partie du littoral du golfe
de Guinée, comprise entre l'île Shorbro à l'O. et lo cap des
Palmes à l'E., sur un développement d'environ 400 kilom.
Son nom lui venait du commerce principal qui s'y fai-
sait : celui du poivre, dit malagnette. Elle forme aujour-
d'hui lo littoral do la partie orientale do la colonie anglaise
de Sierra-Loono et do toute la république do Libéria.
CÔTE DU Vent, dénomination donnée autrefois à une
partie) do la Guinéo, comprenant la Côto d'Ivoire ou des
Dents et la Côto dos Graines.
CÔTE Ferme, en espagn. Terra FiRMA, nom donné
par les premiers descuhriaores es|ia^,Miuls au littoral coii-
tinontal de l'Améritiue soptentrioiiato du Sud, par oppo-
sition avec les îles uécouvortos d aburd par eux.
CÔTE D'Or ou mieux CÔTE DE L'Or, partie du
littoral de la Guinée septentrionale, entre la Côte d'Ivoiro
à ro. ot la Côte dos Esclaves à l'E. ; 510 kilom. de long.
Los premiers essais de colonisation, dans co pays» pa-
raissent avoir été faits par des Français, dos Diepnois,
dès 1365. Los Portugais leur succédèrent en 1484; ils s éta-
blirent auCapo-Coast-Castle en 1602. Les Hollandais Icii v
remplacèrent, mais cédèrent la plupart de leurs comp-
toirs aux Anglais (traité do Bréaa, 1067). En 1850, ces
derniers acmiirent du Danemark Quitta et Accra. En
187-1, les Hollandais vendirent A l'Anglotorro les quoiqnrs
points qu'ils avaient continué à. occuper. A la suite do
doux expéditions contre Coumassio {1874 et 1806), la co-
lonie a été agrandie do tout le royaume des Achantis.
Enfin, des explorations ont reporté la frontière des terri-
toires anglais do la Côte de l'Or jusqu'au l\* parallèle N.
La colonie est, borni'O ù. l'O. par les possessions fran-
çaises do la Côto d'Ivoiro ; au N. par lo Soudan français ;
à. l'E., ollo touche au Togo allemand, dont la Volta blanche
la sépare jusiiu'à un point situé un peu en amont de mhi
omb'ouchure. Elle a a .sa tôto un gouvoruotir résidnul a
COTE DES ESCLAVES — COTE-D'OR
Accra, un conseil exécutif composé do cinq membres et
un conseil législatif composé do neuf membres. Un ré-
sident britannique a été installé à Coumassio, ou 1S96.
Carte de la Cote d'Ivoire.
Le long de la côte, le pays est plat, sablonneux et assez
malsain. En arrière de la zono littorale, on trouve des
rivières : aucuno n'est navigable. Les seuls accidents re-
marquables de la côte sont le cap des Ïrois-Pointes ot
le cap Saint-Paul.
La partie méridionale du pays est couverte par l'épaisse
forôt guinéenno, où se trouvent en abondance les pal-
miers à huile, los lianes à caoutchouc, qui sont une dos
principales richesses de la Côte de l'Or. Plus au N., la
végétation devient moins abondante, mais lo pays reste
fertile. A côté des productions agricoles on trouve, eu
certains points, de la poudre d'or; l'ivoire devient plus
rare à mesure que les éléphants sont chassés davantage.
Le commerce, assez actif, se fait surtout en Angleterro.
Il se développera quand on aura construit le chemin de
fer projeté do la côte à Coumassio et au nord de la colonie.
Les contres principaux sont : Accra, Cape-Coast-Castlo,
Axim, Coumassio, Boualé, Oua, otc.
Ci^i'E D'Or, ramification montagneuse qui se détache
de la chaîne do collines sillonnant lo département de la
Côte-d'Or et fait suite au plateau de Langres. Dune lon-
gueur do 50 kilom., orienté du N.-E. au S.-O., ce chaînon
calcaire doit son nom aux riches vignobles qui en cou-
vrent le versant sud-est, et dont les produits constituent la
principale richesse de la contrée. Les points culminants
sont le BoiS'Janson (036 m.), le Plan de Suzan (600 m.) ot
le mo.it Afrique (584 m.). La région la plus élevée, appelée
a montagne u, est couverte do forêts.
Côte-D'Or (départemknt de la), formé d'une partie
de l'ancienne province de Bourgogne, et tirant son nom
duno des ramifications de la chaîne qui le traverse. Il
est compris entre les départements suivants : Aube, Haute-
Marne, Haute-Saône, Jura, Saône-et-Loîre , Nièvre,
Yonne. Superticie : S. 761. kilom. carr.
Ce département comprend 4 arrend. : i>ïyon, chef-lieu,
Beaune, Seniur, Chàtillon sur-i^eine; 36 cant ; 717 comm.,
et une population de 368.168 hab. Il fait partie du 8' corps
d'armée, de la 5' inspection des ponts et chaussées, de la
3= conservation des forêts, de l'arrondissement minéralo-
gique de Chalon-sur-Saône. Il ressortit à la cour d'appel
et à l'académie de Dijon, à l'archevêché de Lyon.
Le département de la Côte-d'Or est partagé, du N.-N.-E.
auS.-S.-O., par une chaîne de collines qui sont la conti-
nuation du plateau de Langres. Celte chaîne, d une alti-
tude moyenne do 460 mètres, pousse en tous sens des ra-
mifications, dont l'une va former le massif granitique du
Morvan {culminant au mont de Gion, dans la commune
de Menessaire).- une autre la côte d'Or proprement dite.
La plus grande partie du déparlement est de formation
calcaire ; le climat y est tempéré et sain, plutôt froid sur
les hauteurs, mais doux dans les vallées et les plaines.
collines, qui s'élèvent par degrés jusqu'au plateau for-
mant l'intérieur «le la houclu du .Niger. (V. AtiiANTis.)
Les pluios, aboîiduntos, tombent pendant l'été; on hiver,
le vent soc du N.-E., lo haruiultan, vient tout dessécher.
Lo Taooti, l'Ankobra, lo Pra, la VolUi sont les principales
La Côto-d'Op appartient aux bassins do la Seine, do la
Loire et du Khôno. Lo premier do ces rtouvos y prend sa
source, la Loiï^o n'y possède qu'un atlluont (l'Arroux',
mais le Khôno y osh roprosenté par lu Saône ot sos tri-
butaires (Viugouuno, O^Don, ttO^o, Tille, Oucho, Vougo,
COTE-ROTIE — COTENTIN
Dhoune, Meuzin), dont le bassin équivaut, à lui seul, à la
superficie des deux autres.
Les principales rivières artificielles sont le canal de
Bourgogne, qui traverse presque tout le département, le
canal du Centre, qui le touche à sa partie sud. et le ca-
nal du Rhône au Rhin qui part de Saint-Symphorien.
La région nord du département est formée des plateaux
élevés au Châtillonnais, couverts en partie de forêts gi-
boyeuses (forêts de Chàtillon, de la Chaume, de Nesle) et
en partie de prairies artificielles, qui nourrissent de nom-
breux troupeaux; au fond des ravins, bouillonnent les
douix. (Quelques rivières disparaissent à certains endroits
pour reparaître plus loin. Telles sont la Laigues, dont le
cours souterrain est d'environ 20 kilom., et TOurce, qui
perd aussi une partie do ses eaux par infiltrations.) La
partie ouest est moins boisée et possède plus do prairies :
c'est l'Auxois. Le Sud-Ouest renferme les points les plus
élevés du département, qui appartiennent au massil du
Morvan (montdeGien 723 m., et Gros-Moux 721 m.). Cette
partie est profondément découpée ; on y cultive les cé-
réales {blé, seigle, avoine, sarrasin), et les essences fores-
tières qui croissent sur les sommets sont le chêne, l'acacia,
le châtaignier, le bouleau. La vallée de la Saône, dite en-
core B Pays bas o par opposition à la n Côte » et à la
H Montagne «, est couverte de prairies; le chanvre et le
maïs y viennent bien, et la culture maraîchère est pro-
spère, surtout aux environs d'Auxonne.
Enfin, la région du Nord-Est est sillonnée de coteaux
qui vont toujours se ramifiant et font de cette partie
au département un labyrinthe de g:orges profondes, au
fond desquelles coulent de petites rivières alimentées par
d'abondantes fontaines et qui, parfois, proviennent oim-
plement, comme la Bèze, des infiltrations d'autres rivières.
La source principale de richesse du département est
l'exploitation des vignobles qui, s'échelonnant aux flancs
des coteaux, de Dijon à Chagny, donnent le chambertin,
le clos-vougeot, le romanée, le nuits, le beaune. etc., dont
la renommée est universelle. Ces vignobles ont eu à
souffrir de l'invasion du phylloxéra, mais ils ont été recon-
stitués. V. BOURGOGNE U. m.
Le département possède quelques mines de fer, des
concessions houillères (cantons de Prôcy-sous-Thîl et
Noiay) ; des carrières de marbre (cantons de Beauoe, Bli-
gn^'-sur-Ouche, Flavigny, Gevrey-Chambertin, Grancoy,
Dijon, Poniailler-sur-Saône, Pouilly-en-Auxois, Mirebeau,
Sombernon) ; des carrières de pierre à bâtir (Comblan-
chien), de pierre lithographique et de pierre à ciment
(ciment de Pouilly); le Morvan donne des granits em-
ployés pour les bordures de trottoirs; Pouilly-en-Auxois
et les environs de Semur fournissent des phosphates de
chaux. Les établissements métallurgiques sont nombreux
(fonderies, clouteries, machines-outils, chaudronnerie); il
existe des moulins (à blé, à tan, à plâtre), des filatures,
brasseries, sucreries; des fabriques de poteries, produits
chimiques, etc. Le vinaigre, la moutarde, le cassis et le
pain d'épices de Dijon sont renommés.
Il existe quelques sources minérales, parmi lesquelles
il faut citer celle de Santenay (chlorurée sodique) dite
a Fontaine-Salée ».
CÔTE-RÔTIE (/î) n. m. Vin rouge des côtes du Rhône,
produit par le vignoble du même nom ; Boire du côte-rôtii;.
— Encycl. Récolté dans la commune d'Arapuis (Rhône,
canton de Condrieu), le côte-rôtie est un vin capiteux,
d'une grande finesse, qui gagne énormément en vieillis-
sant, et possède k un haut degré les qualités des vins des
côtes du Rhône. Le vignoble de Côte-Rôtie, d'une super-
ticie de 38 hectares environ, est exposé au S.-O. Les pre-
miers crus sont Côte-Brune et Côte-Blonde, après lesquels
viennent la Grande-'Vigne, la Grande-Plantée, la Clape-
ranne, la Turque, puisleCrêt, le MoUard, les Moutonnes,
Journays, etc. On cultive surtout dans cette région le vion-
nier (ou viognier), mais la serine noire donne également do
bons produits. Comm« tous les vignobles français, celui do
Côte-Rôtie a subi l'invasion du phylloxéra, plus violemment
encore que le territoire de Condrieu. Tandis que les plants
blancs de celui-ci résistaient dans une certaine mesure et
grâce à des soins appropriés, les plants noirs de celui-là
souffraient davantage, et il a fallu plus de temps pour les
reconstituer.
CÔTE-SAINT-ANDRÉ (La), ch.-l. de cant. de l'Isère,
arr. et â 39 kil. do Vienne; 3.826 hab. Ch. de f. P.-L.-M.
Fabricfuede liqueurs estimées, débouchons, de chapeaux
de paille, de chaises, de galoches, de gants, de sabots ;
tonnellerie; culture du mûrier; grand marché au blé.
La Côte-Saint-André, jadis place forte importante, appar-
tint d'abord aux comtes de Savoie, passa sous la domi-
nation des dauphins et ensuite sous celle de la France.
Ej^lise du xii* au xv» siècle; château du wn' siècle. Pa-
trie d'Hector Berlioz. — Le eau ton a 14 comm. et 11.286 hab.
CÔTÉ (rad. côte) n. m. Partie latérale extérieure de la
poitrine, chez l'homme et les animaux : Hecevoir un coup
d'épée dans le côté droit. ;i Partie latérale d'un animal
depuis la tète Jusqu'à la queue, et de l'homme depuis la
tête jusqu'aux pieds : Porter l'épée au côté.
— Par ext. Partie latérale on général : Les côtés de la
route. Suivre le côté gauche de la rivière, il Pan : Les cÔTiis
d'une armoire, d'un monument. !i Sons, partie opposée à une
autre : Le côté espagnol des Pyrénées. L'autre côté de
l'eau. Il Sens, direction : Lacivilisation, au sortir de la Grèce,
alla camper du côté de l'Ouest. (E. Pellotan.)
— Partie. Ligne de parenté : Le côté paternel, il Fam.
Côté gauche. Extraction illégitime : Avoir une fille du
CÔTÉ GAL'CHii. u Se marier du côté gauche. Vivre en con-
cubinage.
— FiK- Point de vue, aspect, sens dans lequel on con-
sidère les personnes ou les choses ^£/n des côtés de la
question. De gnetz/ue côtk qu'on se tourne, ce monde est
rempli d'anicroches. (Volt.) ii Parti, intérêt personnel ;
Passer du côté du plus fort.
— Archit. Bai côtés d'une église, d'un temple, Nefs
latérales plus basses et plus étroites que la nef centrale.
— Bot. Partie latérale de l'axe du fruit ou do la fleur.
(La faco antérieure est, dans la fleur, celle qui regarde
la. feuille ou la bractée axillanto.)
«— Consir. Côté plein. Côté constitué par une muraillo
pleine, c'est-à-dire sans vides ni baies.
— Cuis. Maut côté. Les côtes d'un mouton -
— Fortif. Côté extérieur. Ligne qui joint les deux angles
saillants des bastions d'un front.
— Géom. Chacune dus lignes qui limitent une figtire
Ces c^TÉs d'un angle, (l'un trianffle.
— Liturg. Côté de l'épttre. Côté de l'évanfjile, Côté droit,
Côté gaucho de l'autel, parce qu'on lit i'opître au côté
droit, l'évangile au côté gauche.
— Manèg. Porter un cheval de côté, Le faire marcher
en même temps sur deux pistes, marquées, l'une par les
épaules, l'autre par les hanches.
— Mar. Flanc d'un navire : Côté du vent. Côté sous le
vent. Il Etre faible de côté. Etre instable ou mal porter la
toile. Il Etre fort de côté, Etre stable, ii Tomber sur le côté,
Engager, il Mettre un navire sur le côté. Le faire donner
de Ta bande. — Signifie également, L'abattre en carène.
Il Faux côté. Côté faible sur lequel le navire incline
davantage.
— Pathol. Point de côté, Douleur aiguë et spontanée
siégeant à la partie latérale du tronc, plus particulière-
ment au niveau des dernières côtes. V. point.
— Polit. Côté droit. Côté gauche. Dans une assemblée
délibérante, Série de bancs placés à la droite ou à la
fauche du président ; membres qui occupent ces bans :
'out le CÔTK GAUCHK fl voté Contre l'ordre du jour, n On dit
plus souvent la droite, la gauche.
— P. et ch. Bas côtés, Allées latérales, moins élevées
que la chaussée : Les bas côtés rf'une route.
— Théâtr. Côté du roi. Côté de la reine. Se disaient autre-
fois du coté droit, du côté gauche du théâtre, parce que
la loge du roi occupait le côté droit, celle de la reine le
côté gauche, ii Côté cour. Côté jardin, Dénominations qui
ont remplacé les précédentes depuis la Révolution ; elfes
viennent de ce que, dans le théâtre du château des
Tuileries, le côté droit, ou côté du roi, lonnait sur la cour,
et le côté gauche, ou de la reine, sur le jardin.
— Typogr. Côtés du châssis. Séparations formées dans
le châssis par la barre, il Côté de première, La forme qui
contient la première page de la feuille; côté de la feuille
imprimée qui contient la première page, ii Côté de seconde
ou Côté de deux et (rois. Forme de cette même feuille qui
renferme la seconde et la troisième page; côté de la
feuille imprimée qui contient ces mêmes pages.
— Véner. Rebord du dessous du pied du cerf et du
chevreuil, depuis le talon jusqu'à la pince.
— Loc. div. Etre sur le côté. Etre malade, blessé, alité.
(Fig. Etre embarrassé dans ses affaires.) Il Mettre quel-
qu'un sur le côté. Le terrasser, le renverser, ii Mettre une
chose sur le côté, La placer dans une position inclinée, la
faire reposer sur le flanc, il Mettre une bouteille sur le côté,
La vider. Il Mettre les rieurs de son côté, Se faire dés par-
tisans dans une discussion, en rendant ses adversaires
ridicules. Il Ne savoir de quel côté tourner, de quel côté
pencher. Etre dans l'embarras, ne savoir que faire, il Tirer
de son côté. S'écarter, se séparer des autres, ii Voir de
quel côté vient le i^ent, Etudier la situation, s'enquérir des
conjonctures, pour déterminer dans quel sens on agira.
Il Le côté de l'épée, Le côté gauche du corps humain, ii Le
côté du cœur. Même sens.
— Loc. adv. : A côté. Dans une direction latérale,
oblique, parallèle : Tomber À côté, n A peu de distance :
Demeurer tout k côte, il Fig. Loin du premier sens ou du
vrai sens, loin du but, loin de la vérité, n De côté, I» Obli-
I quement, en biais : 5e tourner dk côté; 2" Sur la partie
latérale, vers le bord : Tirez-vous de côté; voici une
voiture ; S" A part, en réserve : Mettre de l'argent de côté ;
4" A l'écart, à l'oubli : Mettre de côté ses répugnances.
II Regard de côté : 1° Regard furtif de tendresse ; 2° Re-
gard de dédain ; 3° Regard qui exprime le ressentiment ou
l'embarras, il Regarder de côté. Exprimer par le regard un
des sentiments qui précèdent, it De tous côtés. De toutes
parts. Il De l'autre côté. Dans la pièce voisine, ii De côté et
d'autre, De plusieurs endroits, il D'un côté, d'autre côté,
D'une part, d autre part, n De ce côté, A cet égard.
— Loc. prépos. : A côté de. Auprès de : C'est k côté du
berceau d'un enfant qu'il faut voir une femme. (J. Simon.)
Il Avec ensemble , simultanément , mais sans idée de
mélange, de fusion : Le mal est toujours K côté du ôi'en, et
le bien k côté dd mal. (Sterne.) il En dehors de : Eti'e
k côté dk la vérité. Passer k côté de la question, de la
difficulté. Il En comparaison de : La mouche n'est qu'un
atome À côté de l'éléphant, ii Au niveau de. à l'égal de :
Il est plus facile à un grand d'être au-dessus d'un homme de
lettres qu'k côté. (Chamfort.) il Aux côtés de, Auprès de :
Combattre aux côtés de son chef. — Au même niveau,
sur un pied égal, n Du côté de. Auprès de, dans le même
endroit que ; Se placer du côte des dames. — Parmi, dans
les rangs de : Passer uu côté de l'ennemi. — Chez, dans
le sens de, en faveur de : Etre du côté du plus fort.
— Relativement à : Etre mal partagé du côté de la for-
tune. — Quant à, pour ce qui est de, pour la part de : En-
fants qui héritent d'un rnillion, chacun DE son côte.
— Anton. Devant, derrière, face, iront.
— Encycl. Anat. On appelle côté chaque moitié du
corps partagé par son plan de symétrie, et, plus particu-
lièrement, les parties latérales du tronc. Les deux côtés
du corps, gauche et droit, pris dans la première acception,
ne sont pas parfaitement symétriques, même extérieure-
ment : les systèmes osseux et musculaire sont ordinaire-
ment plus développés du côté droit; à l'intérieur, les
dissemolances sont nombreuses et importantes pour le
thorax et l'abdomen, beaucoup moins marquées pour le
crâne. t,e poumon droit, partagé en trois looes, est plus
volumineux que le gauche, qui n'en a que deux, au moins
en apparence; la pointe du cœur est entièrement dans le
côté gauche, tandis que sa base déborde du côté droit.
L'aorte et la veine azygos. la rate, la plus grande partie
de Festomac sont à gauche ; le foie, la veiuo porte, la
veine cave, à droite. L'intestin est absolument dépourvu
de symétrie.
COTEANA,oomm. do Roumanie (distr.d'Oltu); 4.300 hab.
COTEAU [to — diiiiin. de côte) n. m. Versant d'une colline :
Coteau planté de vignes, w Poétiq. Vignoble : Coteaux
mûris par le soleil, il Colline : Patjs ondulé de coteaux.
— Ordre des coteaux. Dénomination plaisante dont
de Lavardin , évêquo du Mans, au xvii" siècle, baptisa
un trio ou un quatuor do gourmets : le marquis do Bois-
Dauphin, le comte d'Olonne, Saint-Evremond et peut-être
l'abbé do Villarceaux. L'expression passa en proverbe pour
<lésigner une société de gastronomes, do dégustateurs raf-
finés. Boileau la popularisa dans sa troisième satire :
Surtout certain hiblcur, ù la mine affamée.
Qui vint a ce festin conduit par la fumi*e.
Et qui s'est dit profôs dan» 1 ordre tics Coteaux,
A fait, en bien mangeant, l'i^loge des morceaux.
Un moment même, le mot cotdau parait être devenu lo
318
synonyme de gourmet, car La Bruyère, dans son chapitre
Des grands, fait allusion à des personnages de son temps,
qui se contentent d'être « gourmets ou coteaux «.
Coteau (Le), comm. de la Loire, arrond. et à l kil.
de Roanne, sur la Loire; 3.714 hab. Ch.de f. P.-L.-M. Fon-
derie de fonte; teintureries.
Coteaux, ville des Antilles (île et république d'Haïti),
sur la côte de la péninsule du Sud-Ouest ; 9.000 hab. Excel-
lent havre. Ch.-l. d'arrond.
GOTEL (Antoine de), poète français, né à Paris en 1550,
mort vers 1610. Il était conseiller au parlement. Antoine do
Cotel a laissé des traductions ou des imitations de VIliade,
de Théocrite, d Ovide, etc. Son principal ouvrage est le
Premier livre des mignardises et gages poésies, etc. (1578),
recueil composé de sonnets, rondeaux, chansons, élégies,
épigrammes. Il a écrit aussi un poème de longue haleine ;
la Cigale.
CÔTELÉ, ÉE adj. Se dit d'un tissu qui présente des côtes,
des saillies rectilignes. (On appelle ce tissu armure, mil-
leret ou milleraie.)
CÔTELÉ n. m. Variété de pomme à cidre.
CÔTELER V. a. Etablir des sortes de côtes dans une
route.
CÔTELET {le) n. m. Nom vulgaire du bois de citharexy-
lon, que l'on apporte des Antilles, et qui est employé dans
la fai>rication des instruments de musique.
CÔTELETTE {lèt — dimin. de côte) n. f. Côte de certains
animaux de boucherie, avec la chair adhérente : Une
côtelette d'agneau, de porc, de veau, n Côtelette décou-
vertp. Celle qui est placée sous l'épaule, n Côtelette de
7Jîouton, Une des côtes qui, depuis l'épaule, va jusqu'à
l'extrémité du filet, il Côtelette de veau première ou seconde.
Celle qui commence au rognon.
— Pop. Favoris qui ont vaguement la forme d'une
côtelette.
— Arg. Côtelette de vache, Morceau de fromage, n Côte-
lette de perruquier. Morceau de fromage de Brie.
— Arg. des théâtr. Applaudissements : Avoir sa côte-
lette, ses trois côtelettes dans la smrée. w Manger des
côtelettes, Etre comblé d'applaudissements.
CÔTELETTIER {lé-ti-é) n. m. Appareil destiné à la cuis-
son des viandes grillées, particulièrement des côtelettes.
(C'est une espèce de boite en tôle, qui est fermée sur le
devant par une trappe mobile, et qui est munie, à la
partie supérieure , d'un tuyau formant cheminée , par
lequel s'échappent la fumée et les odeurs.)
COTELIER (Jean-Baptiste), philologue français, né à
Nîmes en 1629, mort à Paris en 1686. Son père, ancien
ministre protestant, qui s'était converti au catholicisme,
lui fit faire de très fortes études. A quatorze ans, sa con-
naissance du grec et de l'hébreu fit l'admiration d'une
assemblée d'évêques réunie à Mantes. Après avoir étu-
dié la philosophie et la théologie à Paris, il fut, pendant
quatre ans, secrétaire et conseiller do l'archevêque d'Em-
brun. En 1667, Colbert le chargea, conjointement avec
Du Cange, de dresser le catalogue des manuscrits grecs
de la bibliothèque du roi. Nommé, en 1676, professeur
de grec au Collège de France, alors Collège royal, il y
fit, pendant vingt ans, un cours qui lui attira une grande
célénrité. Son principal ouvrage est le recueil intitulé :
Monumenta Ecclesix Griecx ( Documents sur l'Eglise
grecque) [1677-1686].
COTELINE n. f. Petite rayure convexe, produite dans
le tissage par un effet de croisement, il Tissu à côtes plus
ou moins rapprochées, et formé de coton pour la trame, de
lin pour la chaîne.
COTELLE (Louis-Barnabe), jurisconsulte français, né à
Montargis en 1752, mort à Paris en 1827. Il fut d'abord
avocat, puis procureur syndic du district de Gien (1791),
professeur de législation à l'école centrale du Loiret (1795),
juge, puis conseiller à la cour d'Orléans. En 1810, il obtint
la chaire de code civil à la faculté de Paris. On lui doit,
entre autres ouvrages : Traité des testaments (l&Ol); Traité
analytique des droits des enfants naturels reconnus (1812);
Cours de droit français (1813); Des prixùlèges et hypo-
thèques (1820); Abrégé du cours élémentaire du droit de la
nature et des gens (1820); Traité des intérêts (1826). — Son
fils, Cotelle (Toussaint-Ange), né â Bténeau (Yonne) en
1795, mort en 1879, ancien élève de l'Ecole normale, devint
avocat à la cour de cassation en 1823, puis fut nommé
professeur de droit administratif à l'Ecole des ponts et
chaussées en 1831. Il a composé notamment : Cours de
droit administratif appliqué aux travaux publics (1835) ; Lé-
gislation française des chemins de fer (1864).
COTENTIN (lat. Co7istantius ager), pays de France, en
basse Normandie, dans le département de la Manche. Il
consiste : au sud, en coteaux et plateaux presque partout
schisteux (silurien et dévonien); au centre, en prairies
plantureuses (prairies de CarentanJ remplaçant un golfe
de la mer; au nord, en une presqu île, la plus grande en
France après la Bretagne, et qui, faite également de
schistes (et de granits), plonge, à l'E., sur la baie de la
Seine; au N-, sur la mer de Cherbourg; à l'O., sur le flot
d'où sort l'archipel anglo-normand. Les masses du sud et
du nord sont reliées, au couchant, par les granits et
schistes de l'isthme de Portbail.
Le Cotcntin est double : les herbages de Carentan et
presque toute
la côte orien-
tale, alluvions
et lias, sont eu
réali té Nor-
mandie; 1 0
Nord, l'Ouest,
avec leurs fa-
laises hautes ,
escarpées, par-
ticipent plutôt
delaBretagne.
Le caractère
commun , c'est
l'humidilc du
climat, la profusion des ruisseaux, l'opulence des gazons,
la grâce et l'intimité des paysage. , la mer qui mugit sur
330 kilomûtros do rive rocheuse ou sablouneuso.
— Race bovine du Cotentin. C'est une variété normande
de la racD bovine « jormaniqUe " (d > A. Sansouj, compro-
Race bovine du Cotentio.
319
nant dos animaux de grande taille, à squelette volumi-
neux, à. grusbo tôte courte, au large mulle do couleur
rosée. I-es muciueuses des paupières sont égalomeiit ro-
sées. Pelage bnngô à fond rougo ou jaune, dautros fois
plus ou moins mélangé do blaac. Les vaches cotentines
produisont ou forte quantité un lait excollont, riclio on
bourre. Los jeunes mules, ùl'exceptujn dos reproducteurs,
sont ordinaireuiont vendus à l'état do voaux.
Los antres variétés normandes do la mômo race sont
cellos du [lays d'Auge, du pays do lîray, du pays do Caux.
COTENTIN, INE (do Coutances, n. de villo), personne
née dans te Cotontin, ou qui habite ce pays. — Ces Cotkn-
Ti.NS. (On dit plus souvent Cotbntinois, oises.)
— Adjoctiv. Qui appartient au Cotentin ou à ses habi-
tants : La race cotiintine.
COTEPALIS [II) n. m. Etûtfe légère do soie et de poil
de ohévre.
COTER {rad. cote) v. a. Marquer, suivant l'ordre, do
lettres ou ao numéros : Cotek des pièces, itn registre, il In-
diquer, noter : Coter des notes en marge d'un livre.
— Comra. et lin. Fixer la cote, le prix, le taux : Coter
le change, un emprunt, il Coter une valeur mobilière, une
marchandise, La porter à la cote, n Ecrire on toutes lettres
le tolio d'un livre de comptabilité.
— Constr. et P. et chauss. Indiquer par des chiffres sur
un plan, une carte, une coupe, etc., les hauteurs corres-
pondantes aux divers points du plan, de la carte, de la
coupe, par rapport à un niveau comparatif donné.
— Mécan. Indiquer par des cotes les principales dimen-
sions d'une machine représentée par un croquis : Croquis
COTÉ.
— Dr. anc. Coter un procureur, Sig^nifier par exploit que ce
procureur occupera pour celui qui a fait donner l'exploit.
— Géod. Noter les niveaux.
— Mar. Coter un navire. Le faire enregistrer au u Veri-
tas » qui détermine sa valeur après examen.
Cote , ée part. pass. du v. Coter, ii Projection cotée.
V. la partie encycl.
Se coter, v. pr. Etre coté.
— Encycl. Dans la méthode des projections cotées, les
figures sont projetées orthogonalement sur un plan dit :
plan de comparaison. Ce plan est généralement choisi de
façon que tous les points de la figure à représenter soient
situés d'un môme côté. Cette méthode convient à la repré-
sentation de figures très étendues ayant peu de relief;
elle trouve son application dans les épures de fortifica-
tions, dans les tracés de routes, de canaux, de conduites
d'eau ou de gaz, dans les cartes géographiques et marines.
Toutes ces représentations se désignent, d'une façon
générale, sous le nom de plans cotés. En raison de la
frande étendue des ligures représentées, les plans sont
ressés à une échelle donnée.
Un point est représenté par sa projection orthogonale
sur le plan de comparaison, et par un nombre appelé cote,
que l'on écrit à côté de cette projection. La cote exprime
en mètres la distance du point au plan de comparaison.
Une droite est représentée par sa projection et par les
projections des points de cote ronde, c'est-à-dire situés
à 0, l, 2, mètres exactement du plan de comparai-
son. Lorsqu'une droite est définie par deux points, on
détermine, pour la représenter, les projections de ses
points de cote ronde; c'est ce qu'on appelle graduer la
droite, ou marquer son échelle de pente. La pente d'une
droite, c'est le rapport de la différence de cote de deux de
ses points â ia distance en mètres de leurs projections
horizontales. Lorsqu'une droite est graduée, sa pente est
l'inverse de la distance de deux points consécutifs. Cette
distance s'appelle intervalle. La pente d'une droite est
d'autant plus rapide que l'intervalle est plus petit.
Un plan est représenté par une ligne de plus grande
pente. On sait, en etfet, qu'une pareille ligne est perpen-
diculaire aux horizontales du plau considéré, et que, par
conséquent, elle suffit pour le déterminer. Pour indiquer,
sur l'épure terminée, que cette ligne représente un plan,
on douDle sa projection d'une parallèle voisine; on y joint
souvent, en trait rouge ou pointillé, des perpendiculaires
menées par les points de division de la graduation. Ces
droites représentent alors les horizontales de cote ronde
du plan.
Pour représenter les surfaces, on représente, soit les
lignes de niveau de cote ronde, soit les lignes de profit.
On appelle ligne de niveau d'une surface son intersec-
tion avec un plan horizontal. La projection d'une ligue de
niveau est égale à cette ligne dans l'espace, de sorte
Su'il suffit de relever par la pensée les lignes de niveau
6 l'épure à leur cote correspondante pour avoir une idée
assez précise du relief de la surface représentée. C'est
ainsi que l'on se rend compte approximativement des
accidents de terrain que présente lo sol do la Franco on
jetant les yeux sur la carto construite par les officiers de
l'état-major.
On appelle ligne de profil l'intersection d'une surface
par un plan perpendiculaire au plan de comparaison. On
représente les lignes do profil au moyen do leur rabatte-
ment. Pour mettre on valeur les variations de cote des
points d'une li^no do profil, on oniploio une échelle
convenable, difl'erente do celle qui concerne la projection
horizontale. Dans les tracés do routes, on a recours au
profil en long, dirigé suivant l'axe do la route, et aux
profils en travers, qui lui sont perpendiculaires.
COTERAS {ra) ou COTEREAUX {rÔ) n. m. pi. Cordages
3ui relient et maintiennonC on place les tramuils entre
eux eaux.
COTEREAUX (ro) n. m. pi. Routiers faisant partie do
CGito soMatosquo grossie do brigands ot d'aventuriers
avides de pillage, qui ravageront la Franco dans la se-
conde moitié du xu* siècle. — Un cotkbkak.
— Encycl. Lo départ de Louis VU pour la croisade
avait favorisé la formation ot lo déveleppomi-nt de bandes
armées. Selon Hercule Girault, le désir do piller les terre»
des seigneurs partis pour la croisade aurait été l'origine
du mouvement. Les chefs des cotereaux furent Adémar
de Limoges, Raymond do Turenne, Sanche do Savagnac,
Courbarau, Raymond Hrun. Leurs pillages ot forfaits
furent épouvantables. En 1182. ce fut un obscur artisan
d'Auvergne, lo charpentier Durant, quo Sun biographe
a justement appelé un a précurseur do Jeanne d'Arc u,
qui organisa contre les cotoroaux les associaliuiis de cnn-
frôros ou so<'tatours do lu paix de Mario, bientôt a[ipolos
par lo peuple los capuchonnéa. Ces associations no tardé-
COTENTIN — COTES-DU-NORD
rent pas à s'étendre au Berry, à l'Aquitaine et à la Pro-
vence. Le 20 juillet 1183, ù. Dun-le-Roi, sur la limite des
départements actuels de l'Allier et du Cher, les cotereaux
furent écrasés par les capuchonnés. Leur chef, Raymond
Brun, fut tué peu après ( 10 août) ; et bientôt, Courbarau fut
fait prisonnier et pendu avec cinq cents des siens. La puis-
sance des cotereaux était anéantie.
On n'est pas fixe sur l'origine du mot cotereau. Les uns
le font venir de cultellarii (porteurs de couteaux); les
autres y voient une désignation etliniquo comme Braban-
çons {Scoti, Ecossais). L origine de beaucoup la plus vrai-
semblable est dans le mot co/e7'(a (coteries, quartiers), qui
servait â désigner, dans les provinces où se formèrent les
premières bandes, les subdivisions des paroisses rurales.
COTEREL ou COTTEREL {ko-te-rèl' — du lat. culter,
couteau) n. m. Coutelas dont étaient armés les cotereaux.
COTERET ou COTRET (rè) n. m. Nom donné à deux
pièces principales, en bois eu métalliques, qui portent les
ensuples, dans le métier à tapisserie do haute lisse.
GOTÉRIADE n. f. Soupe de poissons. V. cotriade.
COTERIE {ri — rad. cotier) n. f. Anc. dr. Association
de villageois tenant ensemble le bien d'un seigneur :
cante tournera autour du point 0, sera une ligne droite.
L'énoncé de ce théorème a été trouvé dans les papiers do
Cotes après sa mort, par son ami, le physicien R. Smith,
qui en donna communication â Maclaurin. Celui-ci pro-
posa du théorème deux démonstrations, l'une géométrique,
l'autre algébrique, et en fit la base de son traité : De li-
nearum geometricarum proprietatibus generalibus ; il donna
au segment OM le nom de moyenne harmonique entre les
autres segments.
CÔTES-D'ArEY (Les), comm. do l'Isère, arrond. et à
12 kilom. de Yienue,non loin du Uhûno; 930 bab. Fabrique
de cercles.
Côtes-DU-NORD (ntiPARTEsiENT DEs), formé d'une
partie de l'ancienne province de Bretagne. Il est compris
entre les départements du Finistère. Morbihan, Ille-et-
Vilaine, et baigné au N. par la Manche. Superficie :
6.886 kilom. carrés.
Ce département comprend 5 arrond. :.Çflm/-Snewc,ch.-l.,
Dinan, Guingamp, Lannion, Loudéac; 48cant., 390 comm.
et une population de 616.074 hab. Il forme le diocèse de
Saint-Brieuc et Tréguier, sutTragant de Rennes; appar-
tient au 10* corps d'armée, ressortit à la cour d'appel et
à l'académie de Rennes, à la 15" conservation des forêts,
Paysan v«tu du cotcron (xiv« s,).
Tenir un héritage en coterie, il Terre vile, héritage chargé
d'une redevance roturière, ii Toute association faite par
cotisation, il Association, réunion d'individus qui cabalent
ou intriguent ensemble dans l'intérêt do chacun d'eux
ou pour défendre et faire valoir leurs opinions commu-
nes : Coterie politique,
littéraire.
— Pop. Compagnon ,
dans le langage des ou-
vriers , et particulière-
ment des maçons : Olié,
la COTIiBIEÎ...
COTERON ou COTTE-
RON(dimin.d6co(/e)n.ni.
Vêtement court et sans
manches, porté par les
paysans au moyen ûgo.
Cotes (Roger), ma-
thématicien ot astronome
anglais, né à Burbach
(Loicoster) en iG82,mort
on nifl à Cambridge,
où il professait depuis
1706 l'astronomie ot la
physique expérimentale. Newton faisait grand cas de lui ;
il disait à. propos do ses recherches sur l'optique : « Si
Cotes élit vécu, nous saurions çiuehiue chose. • Cotes ne
donna do son vivant qu'une édition des Principes de New-
ton, avec une préface où il défond son compatriote contre
les cartésiens; un mémoire sur lo météore au 6 mars 1710,
ot un autre mémoire d'analyse intitulé Logometria. Ses
oeuvres posthumes ont été publiées sous lo titre de : Har-
monia mensurarum sive analysia et synthesis per rationum
et anqulorum mensuraa promota : accedunt alia npuseula
matfiematica 'Cambridge, 1722). Lomonnicr a traduit ses
Lectures sur l'hydrostatique et la pneumaiiuuo sous lo
titre de : Lt^çons de physique expérimentale {l^aris, 1740).
Cotes n'est guère connu dans les écoles quo par son
ihôorômo relatif aux racines imaginaires do l'unité, mais
on lui doit cette proposition beaucoup plus importante :
Si d'un point O quelconque, pris dans îc pian d'une courbe
de degré m, on mène une droite qui coupe ta courbe en m
points
«I* fli» «»■•••' «m.
et que Von conçoive sur cette droite le point M, déterminé
par ta condition que l'inverse de la dtsiance OM ioit h
moyenne arithmétique de» inverses des distances
On,, 0«,.,.., Ort^i
lo lieu dea poaitiona qu'occupera le point M, lorsque ia aé-
au 2' arrondissement maritime et à l'arrondissement mi-
néralogique de Rennes.
Le territoire du département dos Côtes-du-Nord, de
formation granitique et argileuse, olfre un sol peu élevé,
mais fort irrégulier. Des montagnes traversent le dépar-
tement de l'E. à rO. et le partagent en deux versants de
largeur inégale, l'un au N., l'autre, moins large, au S.
Le point culminant est le mont Menez (340 m.), qui donne
son nom à toute la chaîne. A l'O., elle se bifurque en :
monts d'Arrée, terminés au N.-C, dans le Finistère, et
montagne Noire, finissant au S.O., dans le même dépar-
tement. Tout le département est couvert de coteaux d ali-
gnement indécis. Los côtes, longues d'environ 250 kilom.,
sont presque partout escarpées et présentent un grand
nombre de baies; quelques grèves ont dos sables mou-
vants.
Lo climat dos Côtos-du-Nord est très humide, comme
celui de l'Angleterre et do la Hollande; le ciel souvent
gris ; les vents du N. et du N.-O. dominent. Peu do neiges,
mais pluies fréquentes; l'automne est la saison la plus
agréaole. Les écarts de température sont faibles.
Ce département est un pays de petite culture. On peut
le diviser, au point do vue agricole, en deux parties : lo
littoral et l'intérieur. A l'intérieur, partout où n'est pas
employé ramondoment des sables calcaires ot marins,
l'ancienne culture subsiste encore sans amélioration. Lo
pays s'est appauvri mémo. Los landes, très vastes, nour-
rissent de petits bestiaux, des chevaux maigres, dos
moutons chétifs et des chèvres. Lo reste produit : seigle,
avoine, orge ou sarrasin. I^a pomme de terre forme sou-
vent la baso do ralimontatiou des habitants. Lo littoral
embrasse l'arrondi^somont do Lannion, la plus grande
fiartio do ceux de Saint-Brieuc et do Dinan. Là, c'est aussi
a petite culture, mais très active. LanuMuIemont calcaire
(sables marins et sables faluniers do Tréfumol. do Saint-
Juvat. du Quiou) rend lo sol complot. On cultive le fro-
ment, l'orge, le lin, lo chanvre, le trèllo. On élève lo cheval
avec succès. To'»s les progrès s'y voient à la fois. La
culture maraîchère grandit sur la côte ot exporto ses pro-
duits à Paris ot de plus en plus on Angleterre, par tous
les ports. Peu d'arbres, sauf les pommiers à cidro. La
fabrication des toiles de Bretagne est encore importante.
Dinan fait des toiles A voiles et des toiles do niénago.
L'Industrie linièro çrandit. On oxnloito aussi dans cotto
contrée le granit, Vardoiso, le saule calcaire ; ou y voit
dos tuileries, des poteries, des papeteries, dos tannorlos,
des mégisseries, un haut fourneau. I-o commorco consiste
surtout en produits agricoles ot animaux. La pêche est
très active, ot lo département arme [wur Torriv-Neuve et
l'Islande; il compte «0 ports dont les principaux sont
Dahuuoi, Lo Légué (Saint Driouc), Biuic, Paiuipol.
Cothurnes : 1. Grec ;
2. Romaio ; 3. Tragique.
COTEUX — COTISATION
GÔTEUX (teû), EUSE adj. Quî est relevé en forme de
côtes saillantes.
— En T. d'hist. nat., Qui a des côtes, dos saillies longi-
tudinales.
COTG. Trigon. Abréviation de cotangente.
COTHEN ou KÔTHEN, ville d'Allemagne. V. Cœthen.
COTHON [gr. kothôn, mémo sens) n. m. Antiq. gr. Vase
à boire, d'origine lacédémonienne, qui était employé sur-
tout par les marins et les soldats en campagne. (Le co-
thoD, généralement en argile, quel-
quefois en métal, était de forme
ronde, avec une anse courte et un
rebord épais, recourbé en dedans
pour retenir les impuretés de l'eau.)
Il Port creusé à main d'homme;
spécialement le port de Carthage.
COTHONÉE. Myth. gr. Femme
d'Eleusis, mère de Triptolème. ^.otiion.
COTHURNE (du gr. kothornos, même sons) n. m. Antiq.
gr. et rom. Espèce de brodequin qui couvrait la moitié do
la jambe et se laçait par devant, ii Se disait particulière-
ment d'une cbaussure pourvue d'une épaisse semelle, dont
faisaient usage les acteurs tragiques, à Athènes et à
Rome, pour rehausser leur taille.
— Poétiq. Genre, style tragique; profession d'auteur ou
d'acteur tragique, n Chausser, Prendre, Mettre le cothurne,
Composer, ~jouer des tragédies;
prendre un style tragique, élevé.
Il Cothurne bourgeois. S'est dit dans
le sens de drame , comédie bour-
geoise.
— Enctcl. Antiq. La forme du
cothurne variait naturellement sui-
vant sa destination. D'une façon
générale, c'était un haut brodequin,
lacé par devant, qui s'élevait jus-
qu'au milieu de la jambe et était
muni d'épaisses semelles. On don-
nait souvent le nom de « cothurne »
à la botte des cavaliers ou des chas-
seurs, comme à la bottine de luxe
des rois et des magistrats, plus
tard des empereurs. En Grèce, on
désignait quelquefois par le même
terme, coihomos, le haut brodequin
des acteurs tragiques qui, suivant les cas, avait d'ailleurs
différents noms. C'est seulement chez les Romains que le
cothurne {cothumus) a été considéré comme l'attribut
symbolique de la tragédie; et le mot a conservé ce sens
spécial chez les modernes.
COTHURNE, ÉE adj. Qui est chaussé du cothurne.
COTHURNIE (ni) OU COTHURNIA n. m. Genre d'infu-
soires péritriches, famille des vorticellidés, comprenant
des formes cuirassées, fixées au fond d'une coque pédon-
culée adhérant aux corps étrangers. {Les cothurnies vi-
vent dans la mer ou les eaux douces; le cothurnia astaci
est très abondant sur les branchies des écrevisses. Des
douze espèces de ce genre, la plupart habitent les mers
du nord, fixées sur les bryozoaires ou les algues.)
GOTHURNO (Bartolomeo de), cardinal italien, né près
de Gênes, mort en 13S5. Il entra dans
l'ordre des franciscains, fut plus tard ar-
chevêque de Gênes et reçut d'Urbain VI
le chapeau de cardinal en 1378. Accusé
d'avoir voulu assassiner Urbain VI et
mis à la torture, Cothurno avoua, fut
emprisonné dans une citerne, puis con-
duit à Gênes et jeté à la mer, enfermé
dans un sac. I! avait composé plusieurs
ouvrages sur la théologie.
COTICE n. f. Pièce héraldique, qui est
une bande ou une barre diminuée de lar-
feur. (On a appelé cette pièce divise en
ande, mais le terme de coiice a généralement prévalu, et
sans attribut énoncé, il signifie cotice en bande; lorsque
c'est une barre diminuée, il faut dire co-
tice en barre.)
COTICÉ, ÉE adj. En T. de blas.. C'est
le barré ou le bandé, quand le nombre
des partitions est porté à dix au plus (à
condition de rester pair).
COTI-CHIAVARI. comm. de la Corse,
arr. et à 16 kilora. d'Ajaccio, non loin de
la Méditerranée; 1.597 hab. Pénitencier
agricole (à Chiavari).
COTICULE flat. colicuîa; de cos, cotis,
pierre à rasoir) n. f. Antiq. Petit mortier
fait avec lapierre dure dont on fabriquait
les pierres à rasoirs, ii Pierre de touche.
— Miner. Sorte de schiste cristallin à ^rain très fin,
composé pour les deux tiers environ do petits cristaux de
grenat spessartine. dont les plus gros ont à peine 2 cen-
tièmes de millimètre de diamètre. (On en fait des pierres
à aiguiser ou pierre à rasoirs.) Syn. novaculite.
COTIDAL, ALE, AUX adj. Se dit d'une courbe passant
par tous les points où la marée a lieu à la même heure.
COTŒR (ii-é), ÈRE [do l'anc. franc, cote, cabane] adj.
Ane. coût. Se aisait des héritages censuels, non nobles, et
des terres tenues en coterie : Terre cotii;iîe. Le bien cotii:r
était possédé par une communauté moijennant le cens qu'elle
payait à son seigneur. (Butel.) n So disait des paysans
associés pour tenir un bion en coterie : Paysans cotiers.
Hommes coi\FAi.%.\\ Juges cotiers. Hommes cotiers qui ju-
geaient certaines causes soumises ù. la justice de leur
seigneur.
CÔTIER {ti-é), ÈRE [rad. côte] adj. Qui se rapporte aux
côtes, qui a lieu sur les côtes, près do la côte : Communi-
cations cÔTiÊRES. Pêche cÔTifeRE. Batteries côtières. ii
Fleuve côtier, Fleuve qui a pou de longueur et dont la
source, par conséquent, est peu éloignée do la cote.
— Archéol. Amas cotiers. Nom donné primitivement aux
amas préhistoriques de débris do victuailles, auxquels sont
mêlés des instruments do silex, que l'on trouve sur les
côtes danoi.sos du Cattégat et do la Baltique, en Ecosse,
dans l'Amôriquo du Sud, en Portugal et quelques autres
D'argent â une
cotice de sinople'
Coticé de Tingt
pièces d'argent et
de sinopie.
pays, et qu'actuellement on appelle kjœkken-maddings
(débris de cuisine), d'après le nom donné par les archéolo-
gues danois.
— n. m. Sur une ligne d'omnibus, etc., Cheval de ren-
fort pour monter les côtes, n Homme chargé do l'atteler.
Il Bâtiment qui suit les côtes, caboteur :
Un côtit!r de Léon, avec toute sa charg-e.
Par un matin d'automne allait prendre le large.
Brizecx.
CÔTIÈRE n. f. Suite de rivages, de côtes : Croiser sur
la côTiÈRK. (Vx.) Il Coteau. (Vx.)
— Agric. Pente sufrisamment douce pour Être labourée
à la charrue.
— Constr. Bloc de pierre placé de chaque côté d'un four
de forge, n chacun des pilastres, aux côtés d'une cheminée,
quand le tuyau fait saillie. (On dit également costière.)
— Hortic". Syn. do ados.
— Teclm. Chacune des deux parties du moule servant à
couler les tuyaux de plomb, ii Planche sur laquelle on pose
le grain dans les brasseries.
COTIÈREMENT (rad. cotier) adv. Ane. dr. En coterie :
Tenir cotièrkment un héritage.
COTIGNAC {gna [gn mil.] — du provenç. coudougnat, dé-
rivé de coudougn, coing, qui vient du lat. cotoneus, même
sens) n. m. Confitures de coings, confitures d'oranges : Les
coTiGNACS d'Orléans. Il Conserve de coings au vin blanc.
— Cotignac de Bacchus. S'est dit longtemps pour Fro-
mage.
GOTIGNAC, ch.-l. de cant. du Var, arr. et à 20 kilora.
de Brignoles, non loin de la Cassole, affluent de l'Argens;
2.292 hab. Culture du mtîrier. Filatures de soie, tanneries ;
fabrique de chapeaux de feutre. Aux environs, sur une
colline, l'église de Notre-Dame-de-Gràce, — pèlerinage
autrefois très fréquenté, — fondée en 1519 et visitée, en
1663, par Louis XIV et Anne d'Autriche. — Le canton a
5 comm. et 6.740 hab.
COTIGNAGENQUE {gna-sink' [gn mil.]) n. f. Hortic. Va-
riété de figue blanche.
COTIGNELLE {gnèV [gn mil.]) n. f. Infusion spiritueuse
de coings.
COTIGNOLA, bourg d'Italie (Emilie [prov. de Ravenne]),
sur le Senio, affluent du Pô di Primaro ; 6.500 hab. Tui-
leries.
COTIGNOLA. Biogr. V. Jocbmds.
GOTIJA, bourg du Mexique (Etat de Michoacan), sur le
lac de Tacascuaro; 6.560 hab.
CÔTIL n. m. Dans l'ouest de la France, et particu-
lièrement en Normandie, Flanc d'une colline de peu d'élé-
vation.
GOTILLAS (Las Torres de), comm. d'Espagne (Murcie
[prov. de Murcie];, sur le rio côtier Segura; 2.200 hab.
COTILLON (// mil. — dimin. de cotte) n. m. Jupon, cotte
ou jupe que portent les femmes, le plus ordinairement
par-dessous une robe : Cotillo.n de flanelle. (Se dit sur-
tout des jupons des paysannes.)
— Pop. Se dit d'un homme cancanier, indiscret.
— Fam. Femme, femmes en général : Aimer le cotillon.
Il Faire danser te cotillon. Battre une femme, n Généraux
de cotillon. S'est dit, au xviii* siècle, des généraux faits par
l'influence d'une des maîtresses du roi.
— Chorégr. Autref., Sorte de branle à quatre ou huit
personnes, que Ton exécutait en dansant, il Auj., Danse
accompagnée de jeux. V. la partie encycl.
— Jeux. A la guinguette. Cartes qui restent après la
donne, et que, dans les autres jeux, on appelle communé-
ment " le talon n . n Une des chances du même jeu. il Boîte
ou corbeille qui est destinée à recevoir les mises pour
cette chance, il Bemuer le cotillon, Mêler les cartes du
talon et y prendre une carte en échange do celle qu'on a
écartée.
— Pêch. Large pantalon en toile, que les pêcheurs de
la Manche mettent pour aller à la mer.
— Encycl. Chorégr. Le cotillon contemporain se com-
pose de danses variées et de scènes mimées, par les-
quelles on termine généralement un grand bal. Il com-
portait primitivement un certain nombre de figures en
quelque sorte classiques, parmi lesquelles: Ze Berceau, les
Cercles ju7}ïeaux, le Chapeau, la Chasse aux mouchoirs, les
Colonnes, la Contredanse, la Corbeille, la Course, les Dames
'issises. les Fleurs, la Mer agitée, ta Phalange, les Quatre
coins, les Bonds, le Sergent, te Miroir, le Masque, la Trom-
peuse, etc. Ces figures tendent à disparaître peu à peu
pour être remplacées par des jeux avec accessoires, pres-
âue toujours accompagnés d'une distribution de souvenirs :
eurs, tambourins minuscules, etc. Le cotillon est conduit
par un couple, cavalier et
dame.
COTILLONNER [ti-llo-né
[Il mil.] V. n. Fam. Danser le
cotillon.
COTILLONNEUR {ti-llo-
neur [Il mll.j),EUSE n. Per-
sonne qui danse le cotillon.
COTIN ( du lat. coiinus,
même sens) n. m. Econ. rur.
Dans l'ouest do la France,
Petite étable où l'on tient
enfermé le veau qui vient
d'être sevré.
— Bot. Un des noms vul-
gaires du fu.stet. V. coTiNDS.
GOTIN (l'abbé Charles),
H prédicateur et poète des plus
galants d'entre ceux qui ont
lu et su la légende des ruel-
les "I, comme Te dénomme le
Catalogue de la Bibliothèque du Box. WïïB.qmit'Po.vïSQu 1604,
fut élu membre de l'Académie française en 1055, reçut en
1664 une pension do douze cents livres et l'abbaye, d'ail-
leurs imaginaire, do Montfronchel,et mourut en 1682. "As-
sez bien fait, au témoignage de Hichelet, do médiocre taille,
toujours fort propre, avec une perruque blonde et bien
frisée, il avait les yeux vifs, le visage rond et l'humeur
agréable. » Homme du mondo, il fréquenia l'hôtel do Lon-
8 — 01
rr^
■7
Abbé Cotiu,
Cotinga.
320
gueville, celui de Nevers et celui de la Grande Mademoi-
selle, où se réunissaient les anciens hôtes de la marquise
de Rambouillet. On l'admirait pour ses petits vers, ses
énigmes, ses rondeaux, ses lettres, qu'il a recueillis dans
ses Œuvres galantes (1663-1665), son Recueil d'énigmes
(16-16), ses CEuvres ïne7ëes (1659). Mais ce bel esprit pré-
cieux, que Somaizea catalogué sous le nom de Cliti-
PHON, était en outre un théologien, un philosophe, un sa-
vant. Sa Jérusalem désolée (1634), sa Vie du philosoplie
chrétien {IGbi), son Traité de l'âme immortelle (1655), sa
Paraphrase du cantique des cantiques (1660) expriment de
hautes idées, et son Oraison funèbre d Abel Servien, pro-
noncée dans l'église des Billettes, le montre orateur élo-
quent. Comme prédicateur, il est serré, précis, volontai-
rement sec ; comme littérateur, il fut en butte aux traits
de Ménage, déchaîné par M"" de Scudéry, et contre
lequel il publia la Ménagerie (La Haye, 1660); de Mo-
lière, qui le joua dans le Trissotin des Femmes savantes;
de Boileau qui le prit pour une de ses victimes et auquel
il riposta par la Critique désintéressée (1666). Le sati-
rique disait de lui :
Cotin. à ses sermons, traînant toute la terre.
Fend des flots d'auditeurs pour aller ii sa chaire.
Qui méprise Cotin n'estime point son roi
Et n'a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi.
Dans l'application, ces deux derniers vers si mordants
sont dirigés contre ceux qui ont la sotte prétention de met-
tre leur nullité à l'abri d'un nom ou d'une chose générale-
ment respectée.
Cotin paraît valoir mieux que la réputation que lui firent
ces redoutables ennemis.
COTINEAU {no) OU COTTIMO n. m. Impôt prélevé par les
consuls français, dans le Levant, sur les navires de leurs
nations, pour les avances qu'ils leur font et pour acquitter
certains droits administratifs.
COTINGA n. m. Genre d'oiseaux, type de la tribu des
cotmgiués, comprenant des formes à bec aplati à la base»
denté au bout, emplumé jus-
qu'aux narines.
— Encycl. Les cotingas
sont de taille médiocre; leur
livrée, ordinairement écla-
tante, de couleurs tranchées,
les fait rechercher pour l'oi-
sellerie et la plumasserie; on
en connaît plus de vingt es-
pèces, réparties dans huit
sous genres; toutes habitent
les forêts des contrées chau-
des de l'Amérique.
COTINGIDÉS [ji] n.m.pl.
Famille d'oiseaux passereaux
dentirostres, comprenant
ceux qui ne sont pas orga-
nisés pour chanter, dont le
plumage souple est varié de
gris et de brun, ou de teintes brillantes; dont les pieds
sont larges et courts, le bec élargi à. sa base. (Les cotin-
gidés sont voisins des manakins et des brèves, mais leur
régime est frugivore ; ils habitent) l'Amérique, et se sub-
divisent en quatre tribus : tityrînés, cotinginés, lipanginés,
gymnodérinés.) — Un cotingidé.
COTINGINÉS (ji) n. m. pi. Tribu d'oiseaux, famille des
cotingidés, renfermant les cotingas proprement dits, ré-
partis dans les genres : phibalura, cotinga, ampelion. —
Un coTi:,"GiNÉ.
COTINIS {nlss) n. m. Genre d'insectes coléoptères la-
mellicornes, famille des scarabéidés, tribu des cétoniinés,
comprenant des cétoines voisines des gymnetis, et ca-
ractérisées par leur chaperon cornu dans les deux sexes,
leur saillie sternale piate. (Les cotinis habitent l'Améri-
que et sont surtout répandus dans les régions chaudes ; on
en connaît une vingtaine d'espèces.)
COTINUS inuss) n. m. Syn. de RHns, nom latin du sumac
fustet, vulgairement appelé arbre à perruques.
GOTIQUE [tik') n. m. Nom vulgaire d'une variété de co-
quille univalve, très belle et blanche, que l'on appelle aussi
CYPRÉE,
COTIR {d'un radical latin cutere, frapper [entrant en
composition dans percuter el^v. a. Cesser, heurter du front.
(Vieux.) Il Meurtrir, en parlant des fruits : La grêle cotit
les fruits.
— V. n, So dit, en Bretagne, pour Pétiller, claquer, pro-
duire des bruits successifs et rapprochés : Le sel cotit
da/is le feu. n Dans l'ouest et dans le centre de la France,
on emploie le même mot dans le sens de Jaillir : Enfant
qui s'amuse à faire cgtir de l'eau sur ses camarades.
Se cotiv, V. pr. Devenir coti, être meurtri.
COTISABLE adj. Qui peut être soumis à une cotisation.
COTISATION (sï-oï()n. f. Action de se cotiser: Souscrire
par COTISATION. Il Quote-part de chacun de ceux qui se
sont cotisés : Payer sa cotisation. Il Imposition faite par
cûto : Le rôle des cotisations.
— Encycl. Dr. Cotisations municipales et particulières.
Sommes fournies parles communes, les étabnssementsde
bienfaisance et les particuliers, pour l'acquittement de
certaines dépenses d'intérêt commun, aux trésoriers-
payeurs généraux qui les versent aux ayants droit, au
moyen de mandats sur leurs caisses délivrés par les pré-
fets. Cette définition fait connaître le but des cotisations.
Il est des dépenses supportées par toutes les communes,
comme les frais de registres de l'état civil, de confection de
matrices, rôles, avertissements, d'impressions, de timbres,
ou assez générales pour en intéresser un grand nombre
dans un même département, dont le règlement serait oné-
reux pour les créanciers, si elles ne pouvaient s'acquitter
qu'au bureau de chacun de leurs receveurs. Pour suppri-
mer la multiplicité des démarches et faire bénéficier les
communes des réductions qu'une commande collective
administrative peut leur procurer, le trésorier-payeur
général centralise toutes les sommes dues, et paye direc-
tement les fournisseurs ou créanciers.
Les dépenses qui peuvent être acquittées par voie do
cotisation sont déterminées, limitées. La nomenclature en
est arrêtée entre les ministres de l'intérieur et des finances.
Aucune autre ne peut y être ajoutée sans leur accord.
321
COTISER (rad. cote) v. a. Imposer par cote, régler la
quote-part de : Cotiskr quelqu un à (juinze francs. (Vx.)
[No s'emploie gut^va que eomino verbe pronominal.)
Se cotiser, v. pr. Fixer la (luoto-i)art do chacun dans une
dépense commune : Se conSKit /loiir donner une fête, il Se
taxer, s'imposer soi-mômo ; /( faut que chacun sk cotise
selon ses facultés. (Acud.) — Fig. S'associer, mettre ses
ressources en commun, coopérer on coniEnun à quelque
chose : Si: cotiskr pour avoir une idée.
COTISSES n. f. pi. Nom donné aux entaittes entre les-
quelles on lait passer los lils do la chaîne dos lustrines.
COTISSURE {li-sur^ — rad. colir) a. f. Meurtrissure sur
un Iniit : La COTISSURE empêche que les fruits soient de
i/arde. (.\ead.)
COTNARI, comm. de Roumanie (district de Jassv):
3.000 hab. •' '
COTO n. m. Nom d'une écorce provenant de Bolivie, et
qui jouit do propriétés antidysontériquos.
COTOCACHE ou COTOCACHI, ville de la république de
rEquateur (prov. d'Imbabura), sur le rio Mira, au pied du
volcan de Colocacki (4.966 m.) ; -i.soo hab.
COTOGÉNINEO,;) n.f. Corps neutre, C" H" O-, obtenu
en laisant reagir la potasse en fusion sur la leucotiue.
COTOÏNE n. f. Principe extrait du coto.
— Enovcl. La coloïnc, C" H" O', s'extrait du coto par
I éther ; elle se cristallise en aiguilles jaunâtres, fusibles
à 130» ; elle est soluble dans la plupart des dissolvants.
Vers la lin de la cristallisation dans l'eau, il se dépose
une dicotoine C" H"0", provenant de la réunion de deux
molécules avec élimination d'eau. Une autre variété d'é-
corco a donné de la paracotoine, de la leucotine, do l'tni-
drocotoine et divers autres principes.
COTOIRE ou COTTOIRE (to-ar) n. f. Archéol. Lacet de
passementerie et collier étroit ayant la l'orme d'un cordon
(expression on usage aux xvi" et
XVII' s.) [Au contraire des hauts car-
cans et jaserans d'orfèvrerie, qui en-
cerclaient le cou jusqu'aux mâchoires,
les cottoires couraient autour du cou
ou retombaient sur les épaules comme
de fines chaînes, auxquelles étaient
suspendus des joyaux. j
Cotoire.
COTON ( de l'arabe qothon, même
sens) n. m. Sorte de bourre qui enve-
loppe les semences du cotonnier, il Fil
ou étoffe que l'on fabrique avec cette
matière : Coton lavé et empesé.
— Par anal. Duvet qui recouvre les
feuilles de certaines plantes, ou qui
ressemble au coton, ii Duvet qui couvre
le corps des oiseaux avant qu'ils aient des plumes, n Poil
follet qui vient aux joues et au menton des adolescents.
— Par ext. Cotonnier, plante qui produit le coton : La
culture du coton a enrichi tes Etals-Unis.
— Fig. Mollesse, faiblesse, douceur excessive, vie molle ■
Elever ses enfants dans du coton, dans une botte à coton.
Se mettre dans du coton.
— Pop. Embarras, peine, difficulté : Métier bien pané
mais oiJ di/ a du coton. 11 Bataille, coups échangés : // v a
eu du COTON à la barrière.
— Jeter son coton, du coton. Se dit d'étoffes communes,
qui se couvrent d'une espèce de bourre ou de duvet.
— Loc. fam. Jeter, Filer un mauvais coton, un vilain co-
lon. Etre atteint dans sa santé, son crédit, sa réputation.
11 Avoir du coton dans les oreilles. Etre sourd, insensible
à certaines influences. Il Porte-coton, Valet de garde-robe
et, fig.. Vil complaisant. '
— Cliim. Coton-.poudre. V. ce mot.
-- Comm. Co(07i en laine. Coton brut, tel qu'on le re-
cueille, n Coton-cordonnet. V. ce mot.
— Teclin. Coton de verre, Nom donné à dos fils do verre
très fins i[ui, par suite de leur ténuité et de leur flexibi-
lité, ont l'apparence de fils do coton.
— Encïcl. Techn. L'obtention du colon filé, tel qu'on
le vend dans le commerce, nécessite les opérations sui-
vantes : en pre-
mier lieu, on
procède au bat-
tage et à l'ou-
vrage du coton
brut sortant des
balles, A l'aide
de m a c II i n e s
dites ouvreuses,
dans le but de
diviser les libres
végétales forte-
ment pressées,
en môme temps
que de les débar-
rasser des impu-
retés qui les ac-
compagnent tou-
jours. Ensuite,
ces fibres sont
envoyées aux
cardes, qui ter-
minent leur net-
toyage et les
transforment en
uno nappe conti-
nue. Ij' étirage
succède au car-
dage ; il rend les
HnlelÂfL^fj!' r"" "T' """ »"'■'"'' par dos glissements
suctesbilb dos divers brins, et diminue l'épaisseur et la
largeur do la nappe, qu'il transforme en ruban. ITmoven
du 'S';n-''en"f-'""''"J';c"" .■"''Sntariso encore l'ens"ni'do
au ruban en faisant définitivement disparaître les der-
roîk n'^ïi';','■"^■ 1°"' ''«"l'ulsion avait ïésisté aux anpa-
côûïtn'ilî l'i2"''- '" PO'e"^» o-lûv» aussi les littos
courtes ot los nœuds qui ont pu se produire.
Au sortir des poigneusos, lo ml
nouveau par \os élirenses, qui régularisent son épni.ssoirr
on 1 amène alors aux bancs à broches, qui tordont le ru-
est rendue plus grande encore par le passage des ru-
bans amincis aux métiers a filer, travail qui s'exécuto au-
tomatiquement au moyen du métier self-aclinn, à l'aide
duquel, en môme temps, le fil se trouve retordu. Cette opé-
ration constitue lo filai/e proprement dit. Il est déjà pos-
■siblo de se servir industriellement du fil de coton sortant
des métiers à filer; cependant, la jihipart du temps, ces
nis.qui^sont simples, subissent deux à deux un nouveau
retors. Il no reste plus, dès lors, qu'à apprêter ces fils,
les gazer ou les vaporiser, avant de les livrer au tissaue
A. 1 origine, le travail s'exécutait à la main, depuis' lo
battago jusquau filage. On n'avait ainsi que des fils très
gros, dont 1 emploi était limité i la formation de la trame
detoHes communes, connues sous le nom de futaines Les
uns attribuent à Thomas Higgs l'invention du.Vull Jenn:/ ■
d autres, au contraire, attribuent à l'Anglais Samuel Cromp-
ton la découverte, en 17G9, de ce premier banc à broches.
Successivement, Hargraves, puis Richard Arkwright amé-
liorèrent ce matériel mécanique primitif. En ms, Cromp-
ton le perfectionna do nouveau. Bodmer do Manchester
inventa à son tour, en 1824, le métier à filer continu. Vers
18..0, enfin, los peigneuses mécaniques, duos à Heilmànn
firent leur apparition, complétant ainsi, en quoique sorte'
I ensemble des machines usitées pour le travaildu coton
J usqu à nos jours, ce matériel a subi de nombreux et conti-
nuels perloctionnements. On se sert, aujourd'hui, des mé-
tiers à tisser mécaniques.
Coton (Pierre), jésuite et prédicateur français, né à
iNeronde en I-orez en 1561, mort à Paris en 1626. Il se
distingua d'abord par son zèle et son éloquence dans les
missions que les jésuites donnaient alors au sein des prin-
cipales villes du midi de la France. Sa parole convertit
au catholicisme M»« do Créqui, fille du maréchal de Les-
diguières. Celui-ci le fit connaître au roi Henri IV qui le
mit au nombre de ses amis. C'est sur ses instances que lo
roi permit aux jésuites do rétablir leur maison professe
de Pans ; il le prit pour confesseur en 1608. On raconte
qu 11 reprochait au Béarnais de jurer souvent, et notam-
ment de dire Jarnidieu (Je renie Dieu). L'habile jésuite
proposa au roi de remplacer cette exclamation par Jarni-
coton ha. variante plut à Henri, et le juron devint dès
ors à la mode. Humble et désintéressé, le P. Coton refusa
I archevêché d Arles et lo chapeau de cardinal. Après la
mort de Henri IV, Marie do Médicis lui confia la direc-
tion do la conscience du jeune Louis XUI. Eloigné de la
cour par de Luynes et Richelieu, il fut d'abord recteur
du collège de Bordeaux, puis provincial à Paris. Il a laisse
do nombreux ouvrages : VInstitulion catholique (icio)-
.Sermons sur les principales et les plus difficiles matières de
la /-O! (1617); Genève plagiaire (1618), etc. En 1610, il avait
publié la Uttre déclaratoire de la doctrine des Pères jésui-
tes, pour disculper sa compagnie de toute complicité dans
1 assassinat de Henri IV.
COTONAL (rad. colon) n. m. Magistrat qui, dans les
ludes Irançaises, jugeait les affaires criminelles.
COTON-CORDONNET [do-né] n. m. Coton à coudre
auquel le retors est donné en sens contraire du tors des
fils simples.
COTONÉA n. m. Ane. nom du cognassier.
COTONÉASTRE (a^str) n. m. Arbrisseau de la famille
des rosacées, tribu des pyrées, qui comprend quatre espè-
ces croissant dans les régions montagneuses do l'Eurooe
et de 1 Asie. ^
COTONISER (SE) v. pr. Devenir semblable à du coton
mou, sans ressort.
COTONNADE [to-nad') n. f. Etoffe fabriquée avec du
coton. '
,.-TJ'^S''^^',^^"^ '" èommerco, on appelle rouennerie
1 etotto dont le coton a été teint avant le tissage, et in-
dienne celle qui est imprimée après le tissage.
La fabrication do la cotonnade compronTcinq opéra-
tions successives : le bobinage, qui s'opère mécanique-
mont, et qui consiste à tranformer les écheveaux de coton
en h enroulé surdos bobines; Vourdissage. se pratiquant
sur 1 ourdissoir, sorte de tambour sur lequel sont dispo-
sées plusieurs cenuiines de bobines ayant des fils de coton
de diverses couleurs, occupant un ordre que le dessin ù
COTISER — COTON-POUDRE
. COTONNAGE (to-naf) n. m. Défaut de la soie grège qui
jeitr son coton dans l'opération du décreusement
COTONNANT ito-nan), ANTE [anf) adj. Se dit d'une
lame ,lo cuivre lorsque sa surface est tachée .
blancs de petite dimension.
do points
Machine» h coton : i. Curdp d4bourreu«o. — S. llallour-élal
an de colon passe do
ban ot l'aminc
qu
'"'^"nt on mémo temps. Cotte double opé-
ration qui se produit simultanément, donn commenVe-
ment do coriis et do résistance aux libre.s. La solidité
cur-ouvrour. - 3. Métier «clf-acttng. — ». Mull Jonny.
obtenir exige; lo parage, obtenu avec la pareuse, destinée
a réunir on une seule chaîne un certain nombre do rou-
leaux provenant de l'ourdissoir; Vencollage ou apprâtaqe
qui se fait au moyen do machines dites encolleuses ou
nppréleuses, imprégnant le fil do colle de fécule do pomme
de terre et enlevant mécaninuoment aussi rexcédunt do
colle. La dernière des opérations constitue le lissage mé-
canique, s exécutant avec des métiers A lisser analogues
a ceux employés pour lo tissage ù la main et employant
une, deux ou plusieurs navettes, suivant le dessin iiue
I on veut. Pour les rayures ou l'uni, on se sert d'une seule
naveiie ; pour lu fabrication do la colonnade A carreaux,
II faut deux navettes au moins, lancées par nue botte, dite
boite double, V. Tis.s.ioK.
COTONNE n. f. Etoffe do coton commune, tissée par l'ar-
m le affotas, ou croisée et tissée par l'armure serge, pour
tZ 1''^?,, !"'• ""■ J"""""^' '^"■^ ^'^^'<"^> des paStifons.
Il On 1 appelle aussi cotonnkïte.
COTONNER (to-né) V. a. Garnir, remplir, bourrer do
coton : CoToNNER ,m,/„,,o«, h dos dun hibit i\ En termes
de neuristeartih;ciol,(iarnirun fil de fer de coton c™dé
H„™, n ^?, Couvrir do poil follet ressemblant à un
auvot : {Juelle est la mam qui cotonne les fi-uits ? Visane
coTONNÉ dun léger duvet. / •" . t isage
— V. D. Se dit des étoffes qui se couvrent d'une sorte do
bourre : m drap qui cotonne, qui commence à cotonnkr
ijOtonne, ee part, passé du v. cotonuer.
- Ffembourré, adouci, amolli : Finesse cotonnêe d'em-
bonpoint. (Balz.) Il Cheveux colonnes. Cheveux courts, frisés
ct crôpus.
— Mar. Voile cotonnêe. Voile fort usée.
Se cotonnêe, v. pr. Se couvrir d'un duvet cotonneux
en parlant des étofl-es .• Le drap d'Espagne estsu^TsÈ
COTONNER 11 Se couvrir de poil follet ou d'une aX ma-
tière semblabe à du coton : Cei-tains véqétaux se coton-
^E^Tpourse protéger, ii Se dit des fruits, des légumes dont
la pulpe, la substance, devient molla.s.se et spongieuse •
Ues navets, des poires, des pommes qui se cotonnent.
COTONNERIE (lo-ne-ri) n. f. Culture du coton : S'occuper
rfe cotonnekie. u Terrain planté de cotonniers : Visiter une
COTONNETTE {to-nèf) n. f. Comm. Syn. de cotonne.
COTONNEUX ito-nei), EOSE adj. Recouvert d'une sorte
ae auvet : La peau des coinqs est cotonneuse
— Par anal. Qui est disposé en flocons : Des
COTONNEUX.
nuages
Fig. Mou, flasque, sans vigueur : Style cotonneux.
Il S emploie quelquefois adverbial. : C'est peint coton-neux.
-- Hortic. Se dit des fruits et des légumes dont la pulpe
est dm'enue mollasse et fade : Poires cotonneuses
— Peint. On dit qu'un tableau est cotonneux, quand la
temte générale est par trop uniforme et monochrome
— Anton. Glabre, lisse, uni.
,li°J*^'"'?^'* i'" K '"''i' "',"^■«™'•e do plantes, de la famille
des malyacées, tribu des hibiscées, comprenant douze es-
pèces originaires des régions chaudes, et qui sont rcmar
quables par le coton '
«u duvet textile qui re-
couvre leur semence.
— Nom donné à des
végétaux appartenant
à divers genres, ii Co-
tonnier de fléau, Nom
vulgaire d'une espèce
do bombax ou froma-
ger. Il Cotonnier de Ma-
ïiot. Nom vulgaire de
la lîetmie tiliacée. ii
Cotonnier de JUapou,
Nom vulgaire du bom-
bax céiba. Il Cotonnier
siffleur. Nom vulgaire
de jilusieurs espèces do
ketmies.
— Encycl. Les co-
tonniers sont des plan-
tes herbacées ou li-
gneuses, que la culture
a répandues sur uno
large zone s'étendant jusqu'au 40' degré do latitude do
chaque côté do l'équateur. Parmi les diverses espèces de
cotonniers, on cultive surtout : 1° le co/onm'er/ici(incé(jos-
si/piiim herbaceum), qui atteint parfois doux mètres de liau-
OotoDnier.
111.
après los dernières gelées, dans un sol labouré
a la charrue, donnent des fruits dès la première année.
La cueillette commence lorsque la capsule s'entr'ouvre
d'elle-même.
Les graines du cotonnier donnnent uno huile, comestible
tant (|u elle est l'raicho, mais qui est employée principale-
ment dans la .savonnerie et pour l'éclairage. La décoction
des feuilles s'emploio contre la dysenterie.
_ Lo cotonnier a été cultivé dès là plus haute antiquité en
Egypte et dans l'Inde. En Chine, des étolTos do coton sont
devenues d'un usage courant dès lo ix" siècle de notre ère.
COTONNIER (to-ni-v). ÈRE adj. Qui a rapport au coton,
A la fabrication dos fils ot tissus do colon : Aichard Lenoir
créa l'industrie coTONNiiiBK. (E. de La Bédoll.)
— Substantiv. Ouvrier, ouvrière, qui travaillo dans les
filatures ou manufactures clo coton.
COTONNIËRE [lo-ni) n. f. Nom vulgaire do plusieurs
plantes agrestes, parmi lesquelles lo /iîage des champs ou
giiaphalutm uliginosum.
COTONNINE {lo-nin') ou COTONINE n. f. Etoffe grossièro
dont on l'ait des voiles; la chaîne est do cliauvro, la trame
do colon.
COTONNia {to-ni) ou COTONIS («i) n. m. Etoffe dos Indes,
nioiti.' soie et moitié coton.
COTONOU, ville française du Dahomey. V. Kotonou.
COTON-POUDRE n. m. Explosif quo l'on obtient en plon-
geant du coton cardé dans un mélange A froid do 1 voiumo
d'acide nitrique pour 3 volumes d'acide sulfurii^uo.
— Encycl. Le colon-poudre, aussi apnelé fulinicoton, est
un composé insoluble dans l'eau, dans 1 alcool, dans l'éther.
C'est un explosif détonant, dont l'emploi est spécialement
indiqué pour lo chargement des tor|>illos, A cnuso do sa
propriété do ne pas étro décomposé par l'eau. Mais il im-
porle, pour sa conservation en magasin, qu'il soit débar-
rassé de toute traced'acide, car la présence d'acides, mémo
en petite quantilé. nourrait entrotuor son inllanimntion
sponinnéo. On peut d'ailleurs diminuer sa soiisibiliié A hi
diHonation, soit en lo comprimant, soit on radditionnant tie
narul'liiie ou de camphre. En i\joulant nu colonpoudre de
la nitroglycérine , on obtient la dyiuiinile-goinme, donl l'iuu-
ploi est recommandé dans lès mines grisouteuses.
41
COTOPAXI
COTTE
D'argent £
banJe d'azur, cô-
toyée de sis mer-
lettes du même en
deux bandes.
Ed mélangeant le coton-poudre avec du nitrate d'ammo-
niaque en excès, on forme aussi un explosif de mine, que
les poudreries nationales livrent aux industriels sous
forme de cartouches comprimées, munies de leur amorce.
CoTOPAXI, un des plus hauts sommets delà chaîne des
Andes (Amérique du Sud). Il se dresse à 80 kilom. au S.-E.
de Quito, capitale de la république do l'Kquateur, et culmine
à 5.960 mètres. C'est un volcan dont la cime est couverte
de neiges éternelles, et dont les éruptions dévastatrices
ont été très nombreuses depuis le svi" siècle ; de nos jours,
il est encore en activité et jette fréquemment des scories,
des cendres, de la pierre ponce. Son ascension, très diffi-
cile, mais souvent tentée, notamment par Alexandre de
Humboldt, n'a été faite qu'en novembre 1872, par un voya-
geur allemand, Reiss.
GOTOVAD, comm. d'Espagne (Galice [prov. de Ponte-
vedraj); lo.OOO hab.
CÔTOYER [to-a-ié OU to-ié — rad. côte : Je côtoie, tu
côtoies, il côtoie, nous côtoyons, vous côtoyez, ils côtoient.
Je côtoyais, nous côtoyiojis, vous côtoyiez. Je côtoyai, nous
côtoyâmes. Je côtoierai^ nous côtoierons. Je côtoierais, Jioiis
côtoierions. Côtoie, côtoyons, côtoyez. Que je côtoie, que nous
côtoyions, que vous côtoyiez. Que je côtoyasse, que nous cô-
toyassions. Côtoyant. Côtoyé, (5e) v. a. Aller côte à côte avec ;
marcher tout à côté de : £771 vassal ne de-
vait pas CÔTOYER son seigyieur. w Aller
ou s'étendre le long de : Côtoyer un
fleuve, une forêt.
— Approcher, se rapprocher sans se
confondre avec, sans atteindre à : Le
bracon7iier, de même que le contreban-
dier, CÔTOIE de fort près le brigand. (V.
Hugo.)
— Absol. Suivre la côte : Navire qui
n'ose prendre le large et ne fait que
CÔTOYER.
Côtoyé, ée part. pass. du v. Côtoyer.
— En T. de blas., S'emploie quelque-
fois pour accosté, mais principalement
en parlant des bandes et des pals ,
quand ces pièces sont accompagnées de menus meubles
en nombre égal et en position pareille de chaque côté.
Se côtoyer, v. pr. Aller côte à côte ; se suivre en mar-
chant l'un à côté de l'autre.
COTRE (de l'angl. cutter, même sens; de eut, couper)
n. m. Petit bâtiment à un mât, ainsi appelé parce qu'il
semble couper l'eau.
— Encycl. Les cotres ont des formes fines et élancées ;
ils sont courts et très immergés de l'arrière. Souvent, dans
les cotres de course, la quille, très mince, est
prolongée d'une façon démesurée et forme
dériveur. La voilure fixe consiste en un grand
mât à flèche, portant une grand'voile trapé-
zoïdale montée sur corne et une flèche en cul,
enfin deux focs. Quelques-uns peuvent hisser
une voile carrée de lortune ou mettre der-
rière un tapecu, d'où le nom de cotre â tapecu
par lequel on les désigne. Utilisés autrefois
comme navires de combat, ils no servent plus
que comme gardes-pêche dans la marine mi-
litaire, mais la navigation de plaisance les
utilise encore, à cause de leur grande facilité
de manœuvre.
COTRET [trè — probabl. du bas lat. costere-
tum, même sens) n. m. Petit fagot de bois
court, droit, de grosseur médiocre, lié par
les deux bouts : Cotrkt de bois de hêtre. Un - ~
cent rfecoTRKTS. n Parext., Chacun des bâtons
ou petits morceaux de bois qui composent un
fagot. Il Châtrer un cotret, En retrancher quelques mor-
ceaux pour frauder l'acheteur.
— Fam. Personne maigre et sèche. (On dit aussi : Per-
sonne sèche comme un cotret.) ii Jambe ae bois : Ne 7narcher
que sur des cotrets. ii Jambes de cotrets. Jambes sèches et
menues. Il Sous le cotret, sous le bâton.
— Loc. pop. Huile de cotret. Coups de bâton.
— Sj'lvic. Cotrets de quartiers. Fagots faits avec des
rondins que l'on a refendus, ii Cotrets de taillis, Fagots
faits avec du bois de taillis.
— Techn. Morceau de bois qui soutient l'arbre des ailes
d'un moulin à vent, il Nom des piliers ou montants des
grands métiers qui servent au tissage des tapis.
COTRIADE n. f. Nom donné, en Bretagne, à une soupe
de sardines et autres poissons frais, dont se nourrissent les
marins et généralement les habitants des ports de pêche :
Un député de Lorient, Jacob, a demandé au ministre de la
guerre que la cotriade entrât dans l'alimentation des trou-
pes. (« Journal officiel «, août 1898.)
COTROCENI, monastère de Roumanie (Valachie [district
de llfovu]), non loin do Bucarest. Ce monastère, fondé
en 1679, ruiné, puis réédifié, sert actuellement de résidence
d'été aux princes do Roumanie ; il est situé sur un plateau
qui scrtdechamp de manœuvre à la garnison de Bucarest.
COTRONE. ville d'Italie (Calabro [prov. do Catan-
zaro]), à l'embouchure del'Ksaro dans lo golfe de Tarente ;
».650 hab. Commerce de miel, ciro, huile; aux envi-
rons, mine do
sel. Cette ville,
la Crotone des
anciens , fon-
dée en 710 av.
J.-C. par une
colonie aché-
enne, fut une
des plus cé-
lèbres do la
Grande -Grèce
cl la capitale
du Brutium.
Ravagée par
Pyrrhus, prise par Annibal et bientôt après par les Ro-
mains, elle devint alors le siège d'une colonie romaine.
Ses habitants étaient renommés pour leur force; parmi
les nombreux athlètes qui sont nés à Crotone, se trouve
lo fameux Milon. Elle fournil à Zeuxis des modèles de
beauté pour sa pointure d'Hélène, et servit de principale
résidence à Pythagore, qui lui donna des loi.s. — Cotrono
est actuellement lo chef-lieu d'un ciroondario peuplé Ut-
8!ï.220 hab.
COTRONEI, comm. d'Italie (Calabre [prov. de Catan-
zaro]), près de la rivière Neto ; 2.200 hab.
COTRUGLI (^Benedetto), commerçant ragusain du
XV' siècle. Erudit, il fut obligé par des catastrophes finan-
cières de renoncer à l'étude pour se livrer au négoce. Il
fut chargé de missions diplomatiques par Alphonse et Fer-
dinand, rois de Naples. Il a écrit en italien, vers 1460 : Du
Cummerce et du parfait cornmerçant (1573), traité précieux
pour l'histoire économique de l'Adriatitjue au xv' siècle.
COTTA, ville d'Allemagne (roy. de Saxe [cercle de
Dresdej); G. 100 hab. Poteries. C'est, en réalité, un fau-
bourg de Dresde.
CoTTA (Aurclius), général romain, consul en 252
av. J.-C. 11 battit deux fois les Carthaginois, maintint la
discipline dans l'arméo avec une grande sévérité. 11 reçut
les honneurs du triomphe, et, do nouveau consul en 248,
se signala encore par des succès sur les Carthaginois.
COTTA (Marcus Aurelius), édile en 212, décemvir sa-
crurum en 203. Il fut député vers Philippe de Macédoine,
et mourut en 201 av. J.-C.
COTTA(C. Aurelius), général romain, préteur en 202,
consul en 200 av. J.-C. Il livra au pillage le pays des Insu-
bros, des Boïens et des Cénomans, qui, alliés aux Cartha-
ginois, avaient envahi lo territoire romain.
COTTA (Lucius Aurelius), tribun du peuple en 154
av. J.-C, consul en 144. En désaccord avec son collègue
Sulpicius Galba, au sujet du commandement de la guerre
contre Viriathe, le sénat le retira à tous deux pour le
confier à Fabius Maximus Emilien. Cotta, habile et retors,
fut accusé d'actes injustes et acquitté, grâce à l'éloquence
de son avocat, Q. Métellus le Macédouique.
COTTA (L. Aurelius), consul en 119 av. J.-C. Marins
venait de proposer une loi réorganisant les comices dans
un sens démocratique. Cotta fit décréter parle sénat que
Marins eût à. rendre compte de sa conduite. Celui-ci me-
naça de jeter le consul en prison si le décret n'était pas
retiré, et il lo fut.
COTTA (Caïus Aurelius), orateur romain, né en 124,
mort vers 70 av. J.-C. Consul en 75, il proposa une loi qui
rendait aux tribuns une partie des prérogatives, qui leur
avaient été enlevées sous la dictature de Sylla. Cicéron
estimait son talent, et il on a fait l'un des interlocuteurs
du dialogue De oratore.
COTTA (Marcus Aurelius), général, frère du précédent,
consul avec LucuUus en 74 av. J.-C. H fut le même jour
battu, sur mer et sur terre, par les troupes de Mithridate,
près de Chalcédoine. Proconsul, il prit Héraclée, et s'y
Monnaie de Crotone.
A, ancien cotre (1820); B, cotre dandy; C, cotre.
montra si cruel et si pillard qu'il passa en jugement et fut
dépouillé de son rang de sénateur.
COTTA (Lucius Aurelius), orateur, frère des deux précé-
dents. Préteur en 70 av. J.-C., il fit passer la loi Aurélia, qui
transférait des sénateurs aux chevaliers le droit de juger.
Il fut censeur en 65, et combattit éuergiquement le parti
do Catilina. 11 contribua beaucoup par sa parole au rappel
de Cicéron, et se rangea plus tard au parti de César.
COTTA (Lucius Aurunculeius), général romain, mort en
54 av. J.-C. Lieutenant de César en Gaule, il commandait
avec Titurius Sabinus une légion et cinq cohortes, lorsque
les Eburons se soulevèrent à la voix d'Ambiortx (54).
Malgré Cotta, Sabinus demanda à Ambiorix un sauf-con-
duit pour l'armée romaine. Mais, bientôt, celle-ci fut
assaillie et Cotta fut tué
COTTA (Aurelius Messalinus), sénateur romain, noble
et de lurt mauvaise réputation. Il devint le favori de Tibère.
Il poussa ce prince à la cruauté et commit de honteuses
délations. Pour s'en défaire, quelques sénateurs l'accu-
sèrent de lèse-majesté (32 apr. J.-C), mais il fut acquitté.
COTTA (Jean), poète italien, né àLegnago, près de Vé-
rone, en 1479, mort vers 1510. 11 a laissé des poésies latines
qui lui ont valu une grande réputation. Ces poésies, fort
remarquables par l'élégance du style et la richesse de
l'imagination, ont été imprimées à Venise (1527), et plu-
sieurs fois rééditées.
COTTA DE COTTENDORF (Jean-Frédéric, baron), cé-
lèbre libraire allemand, né à Stuttgard en 1764, mort en
1832. Il quitta la magistrature pour remplacer son père à
la tète de sa librairie de Stuttgard, qui prit un essort con-
sidérable, et fonda, entre autres recueils, les Heures (1798),
la Gazette universelle {I19i), les Annales de la critique, etc.
En 1810, il reçut le titre do baron et devint, en 1815, député
du Wurtemberg. Il établit à Augsbourg la première presse
mécanique (1824), fonda l'Institut littéraire et artistique, et
établit, en 1825, la navigation à vapeur sur le lac do Con-
stance. — Jean-Georgks, baron Cotta de Cottendorf,
né et mort à Stuttgard (1796-1863), dirigea lo " Morgen-
blatt », puis succéda à son père ù la tête de sa librairie
(1832), et fut député du Wurtemberg.
GOTTA (Henri), sylviculteur allemand, né en 1763,
mort en 1844. Il devint conseiller forestier en Saxo et direc-
teur do l'école forestière de Tharant, qu'il avait fondée, et
qui reçut, on 1816, lo nom d' « Académie royale dos forêts ".
Il a puissamment contribué au progrès do la sylviculture,
Li pu!)Iié plusieurs ouvrages, dont l'un : Principes de la
snriirr forcstH^re (1832), acte traduit en français (1841).
CoTTA (Bornhard de), géologue allemand, fils du pré-
cédent, né à Kloin-Zillbacu (Tnuringe) en I8uu, mort ù
322
Freiberg en 1879. Il se livra de bonne heure, sous la direc-
tion do son père, à l'étude de la minéralogie et de la géo-
lo^'ie, suivit, do 1827 à 1831, les cours de l'Académie des
mines de Freiberg, puis se rendit à l'université dllei-
delberg, où il se fit recevoir docteur. De retour à Tharant-
Cotta devint secrétaire de l'Académie des forêts, entre,
prit la carte géologique de la Saxe avec Nauraann, et suc-
céda à celui-ci, on 1845, comme professeur àl'Ecolo des
mines de Freiberg. On a de ce savant géologue de nom-
breux ouvrages, notices et mémoires d'un haut intérêt.
COTTABATO OU CoTABATO, ville des Philippines (ilo
de Mindanao), sur le rio Grande de Mindanao ou Pulan-
gui ; 2.000 hab. Ch.-l. du district du même nom.
COTTABE {ko-tab' — du gr. kotlabos, même sens) n. m.
Autiq. gr. Jeu qui consistait ordinairement à jeter dans un
bassin de métal les dernières gouttes d'une coupe do vin,
pour interpréter le son produit et en tirer des présages, n
Vinqueronjetaitainsi. il Bassin dans lequel on jetaitle vin.
— Encycl. Le cottabe, jeu fort à la mode chez les Grecs,
surtout à Athènes, était originaire de Sicile. II se jouait do
diverses façons. La plus simple consistait à lancer dans
un bassin de métal, ou même sur lo plancher, le fond
d'une coupe de vin, et à tirer des présages du son. Mais
lo cottabe était parfois beaucoup plus compliqué. On
plantait perpendiculairement un long bâton, sur lequel
on en plaçait un autre en équilibre, dans une position ho-
rizontale. Aux extrémités de celui-ci on suspendait deux
petits bassins d'airain, qui complétaient la balance. Sous
chacun do ces bassins se trouvait un autre bassin plus
frand, au milieu duquel était submergée une figurine de
ronze doré nommée manès. Les joueurs, la coupe à la
main, se rangeaient en cercle. Chacun à son tour jetait
en l'air le vin resté dans la coupe, de telle façon que lo
liquide retombât dans un des petits bassins suspendus et
le fit incliner ' "" '" '^"-- ■ - > - - ■^^---■-■
rendre le son
compagnie, qui remportait lo prix. C'
renient un gâteau, quelquefois le droit de donner un baiser
le fit incliner jusqu'au manès. C'était celui qui faisait
le plus fort de tous, au jugement de la
.._:. 1 :.. /i- prix était ordinai-
ù une des jtersonnes de la compagnie. — Il y avait encore
une autre façon de jouer au cottabe. On faisait ap]ioricr
un grand bassin plein d'eau, oîi surnageaient plusieurs
petits bassins. L'adresse du joueur consistait â jeter en
l'air le vin de la coupe, de telle sorte (|u"il retombât assez
fort dans ces petits bassins pour produire un son, et pour
en précipiter le plus grand nombre possible au fond do
l'eau. Le cottal)6 a été souvent décrit par les auteurs
anciens, et, plus souvent encore, représenté sur les vases
peints. Ce jeu paraît s'être introduit plus tard à Rome,
où Plaute emploie le mot cotlabus dans le sens do bruit
causé par un coup.
COTTAGE fko-tuj') n. m. Nom donné, en Angleterre, à
des fermes élégantes qui appartiennent à des paysans
aisés. Il Petite maison de campagne, d'une élégante sim-
plicité. (Les Anglais disent aussi cot.)
COTTAGER (^o-/fi-_;V), ÈRE n. Fermier, villageois, paysan,
habitant d'un cottage.
COTTAISON (ko'tè-zon) a. f. Nom donné à chacune des
cultures alternées, qui se succèdent dans un même champ.
COTTAÏTE {ko-ta) n. f. Feldspath potassique. Variété
d'orthose.
COTTALDIA(A-o-/(tr) n. m. Genre d'échinides glyphosto-
mates, famille des diadématidés, comprenant de petits
oursins â test arrondi, avec zones porifères simples à la bou-
che, dont le péristome est rond, sans entailles. (Les cottal-
dia, qui comptent encore quelques représentants en diverses
mers, sont surtout fossiles depuis l'époque crétacée.)
CoTTANCE, comm. de la Loire, arrond. et à 32 kilom.
do Montbrison, près du Chanasson et do la Charpassonne,
affluentsdela Loire ; I.179hab.
Soieries, tissage à la main.
COTTARDIE {ko-tar-di) n. f.
Autre orthographe du mot
COTTIi-HARDlE.
GOTTBUS ou KOTTBUS,
ville de Prusse (prov. Bran-
debourg [district de Franc-
fort-sur-l'Oder]), sur la Sprée,
affluent de la Havel; 35.000 h.
Fabriques de drap; forges et
constructions de machines. —
Le cercle de Cottbus est peu-
plé de 90.000 hab.
COTTE (du celt. cot, hutte)
n. f. Cost. Autref., Sorte de
tunique à l'usage des deux
sexes. Il Cotte d'armes. V. la
partie encycl.
— Jupe courte plissée à la
ceinture. (Se dit surtout d'un j upon de paysanne.) ii Panta-
lon do travail : Cotte de viécanicien, de clicheur.
— Charc. Boyau du porc, que l'on emploie pour faire
des saucisses.
— Hist. relig. Cotte morte, Ce qu'un religieux, à sa
mort, laissait en fait d'argent, do
meubles ou d'habits.
— Encycl. Archéol. La cotte
du moyen âge est un vêtement
porté par les doux sexes, et dont la
forme essentielle est celle d'une
tunique, d'une blouse, avec man-
ches, et qui était posée par-dessus
la chemise. Suivant les époques,
les hommes la portèrent plus ou
moins longue. Courte à no pas dé-
passer les genoux jusqu'au xii' siè-
cle, elle devient alors talaire et
constitue une véritable robe qui va
en se raccourcissant à partir du
xiV siècle. Celle des femmes est
une jupe longue, munie d'un cor-
sage, ajustée â la taille. A partir
du XVI" siècle, elle devient une
robo do dessous, dont le devant
forme une quillo découverte en
avant par le bâillement delà robe
do dessus. Telles sont les princi-
pales modifications do la cotte an-
cienne, mais ce mot s'étendait aussi à la robe dos reli-
gieux ou froc.
Cotte (xvi" S-).
Code d'armes en bajbe
d'éci'eTÎBbe (xiv« s.J.
Cutte d'armes (x.iv<: s.}.
demi-saycs », puis, au
robo do
Cotte d'armes (xv« s.).
Cotte de héraut
d'armes i,ijOU].
clous.
323
— La cotte d'armes était uno sorto do dalmatiquo ou do
sayo, ordiuairemoiit sans man-
ches ou manie do courts inanclio-
rons, quo portaient les hérauts
d'armes au moyen Age, ot qu'ils
cardèrent jusqu'à la Hôvolution.
La cotte du roi d'armes était,
dans lo cérémonial, appelée le
drnp d'oi: Ces vêtements étaient
armoriés, brodés ou points. Los
cottes des gons de guorro étaient
dos robes longues ou courtes,
qu'ils portaient par-dessus leurs
armes ot qu'ils no mettaient ja-
mais qu'au moment de la bataille.
Par extension, ot par corruption,
on a donné ce nom à des détonses
do corps, comme des broignos,
les jaques ot les garaboisons. A
fiartir du xv" siècle, on appela
es cottes des " sajes ■ ou dos ■
xvi« siècle, des « robes «•. On disait alors uno
gendarme «. A partir de Henri II, vers 1550, on commença
à abandonner
les cottes ar-
moriées, c^uo
loshérautsd ar-
mes furent
seuls à garder.
Dans lo lan-
gage courant
des arcliéolo-
guos, on appelle
cottes les di-
verses espèces
do broignes ; la
cotte anjie/^e ou
rusirée est celle
qui est cou-
verte d'anneaux
d'acier cousus ;
quand ce sont
des plaquettes, elle est dite màclée; des tètes de
cloutée, etc.
— Loc. fam. anc. : Lever, Trousser la cotte d'un enfant.
Lui donner lo fouet, n Donner la cotte verte à une femme, à
une fille, La renverser sur l'herbe en folâtrant.
COTTE ou COTTUS (ko-tuss) n. m. Nom scientifique des
poissons du genre chabot.
Cotte (Robert de), architecte, né à Paris en 1656,
mort en 1735. Elève et beau-frère do Mansard, il fut
d'abord chargé de tous les détails des édifices construits
sur les dessins de son maître. Il acheva la chapelle de
Versailles et construisit la belle colonnade ionique de
Trianon, le dôme des Invalides, le grand autel de Notre-
Dame, le bâtiment des bénédictins de Saint-Denis (aujour-
d'hui la maison d'éducation de la Légion d'honneur), l'hô-
tel de LaVrillière {aujourd'hui la Banque de France), donna
les dessins de la place Bellecour, à Lyon, ainsi que des
édifices qui en décorent les deux extrémités, etc. Le por-
tail do Saint-Roch fut construit sur ses dessins, mais
après sa mort. En 1708, il avait remplacé Mansard dans
ses charges de premier architecte du roi et de directeur
de la Monnaie des médailles.
Cotte (le p. Louis), météorologiste français, né à
Laon en 1740, mort à Montmorency en 1815. II débuta dans
la carrière de l'enseignement, devint, on 1767, vicaire de
Montmorency, puis curé on 1773. En 1784, il fut nommé
chanoine à la cathédrale de Laon. L'évéclié et le cha-
pitre de cette métropole ayant été .supprimés par la
Révolution, Cotte retourna à Montmorency. En 1791, il
renonça. au ministère sacerdotal, et se maria. Il fut
nommé, quatre ans après, conservateur adjoint de la
bibliothèque du Panthéon; mais, en 1K02, il reprit ses
fonctions pastorales, qu'il conserva jusqu'en 1804. A
celte époque, il s'ensevelit dans la solitude la plus pro-
fonde de la vallée de Montmorency, pour so livrer entiè-
rement aux travaux scientifiques qui avaient jusque-là
occupé ses loisirs.
On doit à Cotte la découverte, en I7')G, do la source
minérale sulfureuse d'Engliion, et on lo considère comme
un dos créateurs do la météorologie, ([ui n'était avant
lui qu'un assemblage do faits incohérents. Ses recher-
ches sont consignées dans uno foule de mémoires insérés
dans lo recueil de l'Académie des sciences depuis 1765.
Cotte s'est aussi occupé spécialement do diverses ques-
tions agronomiques, bon premier ouvrage. Traité de
météorofof/ie (I744J, fut suivi des Mémoires sur la météo-
rolof/ie. On lui doit encore : Leçons élémentaires de plnj-
sique, d' hydrostatique, d'astronomie et de météorologie, arec
un traité de la sphère (1785) ; Manuel d'histoire naturelle ou
tableaux si/stématiqucs des trois règnes : minéral, végétal
et animr'.l, avec une table combinée des plantes et des in-
sectes qui en tirent leur nourriture, etc. (1787); Leçons élé-
mentaires d'aqriculture par demandes et par l'éponscs à
l'usage des enfants {17£)0); Leçons élémentaires sur le choix
et la consenmtion des grains ; Leçons d'histoire naturelle sur
les mœurs et sur l'industrie des animaux (1799).
Cotteau (Gustave), naturaliste français, né et mort à
Auxerre (1818-1894). Avocat, puis magis'rat.il consacra ses
loisirs à l'étudo do la zoologio, particulièrement à coUo dos
échinodermes (oursins vivants et fossiles). Memlirodo nom-
breuses sociétés savantes, secrétaire générai do l'Institut
des provinces, consorvatonr du muséo d'Auxerro on 1882,
Cottoau était lauréat de l'Académie dos sciences (prix
Vaillant, 1885), ot il en fut nommé membre correspondant
on 1887. Ses noml)roux et savants travaux sur les échi-
nidos font autorité ; il faut citer notamment : Description
des échinides fossiles de la France (1875-1880); Echinides
fossiles de l'Algérie, on collaboration avec Pérou ot Gau-
thier (1877-1882), et Supplément (1885); Schinides juras-
siques de la Lorraine (1886) ; etc.
Cotteau (Edmond), voyacour français, fréro du pré-
cédent, né à Châtui-Consoir (Yonno) en I8:f:(, mort ù Paris
en 1890, avait voyagé dans le monde entier et publié, entre
autres ouvrages : Promenades dans les deux Amériques
il880); Promenade dans l'Inde et à Cet/lnn (188QJ; De
Mris au Japon à travers la Sibérie {liBS); un Touriste
dans l'extrême Orient (1884); En Océanie (1888); Caucase et
Transcaspicnne (1888).
COTTE
COTTRET
C
iJP
Cotte-Lardie (femme).
COTTÉE (ko-tè) n. f. Genre d'herbes do la famille des
graminées, tribu des papyrophoréos, renfermant deux es-
pèces, ([ui croissent au Pérou et à l'île Saint-Vincent.
COTTE-HARDIE (ko-tar-dî) n. f. Surcot court, plus ou
moins ajusté, porté par les hommes
aux xiii" et xiv» siècles, n Robo do
dessus, assez courte, que portaient les
femmes à la mémo époque. (Os
lornios ont beaucoup varié suivant les
modes.) ii PI. Des cottes-hardies. (Ou
a dit par corruption cotardie , ou
COTTARDIK.)
COTTENDORFIE {ko-tin) n. f. Genre
d'herbes ù. feuilles radicales, linéaires,
do la famille des broméliacées, ren-
fermant uno soulo espèce, qui croît
au Hrésil.
COTTENHAM, bourg d'Angleterre
(comté do Cambridge) ; 2.500 hab. Fro-
mages renommés. Ancienne abbaye
où fut fondée, en 1109, l'université de
Cambridge.
COTTENS (Victor Di:), journaliste et
auteur dramatique français, né en 1862.
Il a collaboré au « Soir », au <> Figaro «,
au n Journal «, au « Voltaire », où il a
fait la critique dramatique, et s'est
surtout fait connaître par un gran 1
nombre de pièces et do revues spiri-
tuellement écrites, en collaboration
avec Gavaull. Parmi celles qui ont eu
lo plus do succès, nous citerons : Fin
de spve (1895); le Papa de Francîne
(1896); le Pompier de service {\%91); eti ,
COTTEREAU ou COTEREAU
(Claude ), écrivain français , né .>
Tours, vivait au xvi" siècle. Il fu
jurisconsulte, puis chanoine de Notr' -
Dame do Pans. On a de lui, entre
autres écrits : De jure et privilegiis
militum (1539).
COTTEREAO ( Thomas -Jules- Ar-
mand ), jurisconsulte français, né à Tours en 1739, mort
en 1809. Il a laissé, entre autres traités ; le Droit général
de la France et le Droit particulier de la Touraine et du
Loudunois (1778-1788.)
CoTTEREAU (LES FRÎiBEs), plus connus sous le nom
des frères Chouan, promoteurs, dans le bas Maine, de
l'insurrection à laquelle ils ont laissé le nom de chouan-
nerie. (V. ce mot.) Ils étaient quatre frères : Jean, Pierre,
François et René. Jean, l'aîné et le plus célèbre, naquit
en 1757 àSaint-Berthevin, près Laval. Devenu grand, il se
fit faux-saunior, tua un « gabelou o et fut plusieurs fois
emprisonné. En 1792, il forma, avec ses frères et quelques
réfractaires ou contrebandiers, une bande avec laquelle
il entreprit une guerre de partisans contre les bleus. Le
bois de Misdon, près de Laval, leur servait de retraite.
Les chouans accompagnèrent la grande armée vendéenne
dans sa marche sur Granville. et, après le désastre do
Savenay, continuèrent les hostilités dans la Mayenne. En
1794, Jean Chouan fut surpris à la ferme de la Baconnière
par les forgerons de Port-Brillet, ardents républicains.
Blessé d'un coup de feu au ventre, il so traîna jusqu'au bois
do Misdon, ot y expira la nuit suivante. Son frère Fran-
çois y succomba également à ses blessures. Pierre fut
guillotiné à Lavaf. Seul, René survécut. A la paix, il alla
cultiver la closerio des Poiriers, à Saint-Onou-des-Toits,
et reçut plus tard uno petite pension do la Kestauratiou.
COTTERON n. m. Cost. Petite cotto (jupon). [Vieux.]
— Art milit. anc. Petite cotte d'armes courte et étroite.
COTTÉRITE n. f. Variété nacréo de quartz.
COTTET (Charles), peintre français, né au Puy (Hauto-
Loiro) en 1863. Cet artiste, élève do Puvis de Cliavannes
et de Roll, s'est fait remarquer par des études empruntées
« au pays do la mer «, qui décèlent une forte originalité
do coloriste, unie ù un vrai tempérament do poète. Rien
do simple et rien do saisissant comme l'adniirablo trip-
tytpie qui a figuré au Salon do 1898 ; Au Pays de la mer :
le Ilcpas d'adieu; Ceux gui s'en vont; Celles qui restent.
Aux œuvres déjà citées on peut ajouter : Pour le Pardon
(1894); Fntcrremcnt en Bretagne (1895).
COTTIENNES (Ai.PEs), partie dos Alpes occidentales,
entre les AIpos maritimes au S. et les Alpes Graies ou
Grées au N. On peut leur fixer comme limites : au S., lo
nœud do lEncliastraye (2.980 m.) ou lo Viso ; au N., lo
nœud du Tabor (3.205 m.) ou lo mont Cenis. Los Alpes Cot-
tiennes, qui tirent leur nom d'un chef gaulois, Cottius,
sont orientées ù peu près du S. au N. et présentent plu-
sieurs sommets d'altitudo supérieure ù 3.00û mètres :
Aiguille de Chambegron (3.400 m.) ot Bric de (^hambcijron
(3.388 m.), Grand Jiufjren (3.340 m.), Bric Froid {3.310 m.),
que domino la pyramide du Viso (3.845 m.). Deux grandes
routes carrossaoles franchissent la frontière : l'une au col
do Larche, do l'Argontièro ou do la Madeleine (1.995 m.);
l'autre au col du mont Genèvro (I.8G0 m.). Plusieurs cols
muletiers: col d'AgnoIlo (2.744 m.),coidoGimonl(2.402m.),
col do Bousson (2.130 m.), col do l'Echollo do IManpinot
(1.790 m.), deviendraient facilement praticables aux cïiars.
Tandis que les Alpes Cottiennos n'ont, du côté do l'Italie,
que des contreforts pou développés, elles projettent sur
lo versant français do longues chaînes : Alpes Dauphi-
noises qui so soudent au Tâbor, Alpes Provençales, qui
so relient au nœud do l'Enchastrayo. V. Ali'E-s.
COTTIENNES ( PUOVINCK PES ALPES-). V. AlPKS-
Cottii:n.ni:s.
COTTIER {ko-ti'é) n. m. Espèco do saulo, cultivé aux
environs il'Orléans.
COTTIÈRE {ko-ti-èr') n. f. Nom donné à uno barro do
for plat, dont la largeur est supériouro il collo dos barres
do fer ordinaires.
COTTIÈRE (Matthieu) {on Int. Cotterius), ininistro do
lEgliso réformée do Tours, dans la première moitié du
XVII* siècle. Il fut député aux synodes nationaux d'Alais
on 1080, ot do Charouton en 1631. On ignore los dates do
sa nuissanco ot do an mort. Parmi ses ouvragos, nous
Madame Cottio.
citerons : Traité des orioinaux et des versions, servant de
réponse à la Genève plagiairo du P. Coton, et de dé-
fense aux versions de l'Ecriture des Eglises réformées
(1019) ; Paradoxe : l'Eglise romaine, en ce qu'elle a de dif-
férent des Eglises réformées, n'est ancienne que de quatre
cents ans (1641); Eclaircissement sur une principale con-
troverse ou Exposition des paroles de l'Evangile : « Tu es
Pierre, etc. » (1642).
COTTINÉE {ko-ii-né) n. f. Nom vulgaire du cormier,
dans lo Poitou.
COTTIN (Mario Risteau, dame), femme de lettres fran-
çaise, néo à Paris en 1770, morte à Champlan, près de
Palaiseau, en 1807. Saints-Bcuvo affirme qu'elle se tua
d'un coup de pistolet : si le
fait est vrai, il a été ignoré
de ses contemporains. Mariée
fort jeune à un riche banquier
de Bordeaux, qui so ruina et
mourut en 1793, elle dut vivre
des restes de son ancienne
opulence et du produit de ses
livres. Les cinq romans qu'elle
publia : Claire d'Albe (1799),
Malvina (1801), Amélie de
Mansfield (1803), Mathilde
(1805), Elisabeth ù\x les Exilé
de Sibérie {\^0C>) eurent tous un
succès prodigieux, et, quoique
démodés aujourd'hui, no sont
pas sans mérite. On y trouve
une mélancolie toute roman-
tique, une peinture énergique
des passions, des caractères
bien placés, so mouvant dans
une fable d'un intérêt sou-
tenu, mais puisés dans l'imagination, bien plus que dans
la vie réelle.
CoTTINET (Clair-Edmond), auteur dramatique et poète
français, né et mort à Paris (1824-1895). Il collabora au
« Courrier du Dimanche », à la n Nouvelle Revue «, etc.,
et créa la Colonie scolaire de vacances. Parmi ses pièces
de théâtre, nous citerons : l'Avoué par amour (1S50); le
Roi d'Amatibu (l862i ; le Docteur Éourguibus (1873); le
Baron de Valjoli (1S75); Vercingétorix TlSSO). On lui doit
aussi des poésies ; les Ditermèdes ( 1873 ) ; les Tragi-comi-
ques (1879) ; etc.
COTTINGHAM, ville d'Angleterre (comté d'York [East-
Riding]), sur la petite rivière do Hull ; 6.500 hab. Nom-
breuses villas ; aux environs, fontaine intermittente.
COTTIS [ko-ti) n. m. Maladie de la vigne, observée dans
les Charcutes.
— Ency(L. Le cottis sévit, le plus fréquemment, sur les
vignes rouges plantées dans les terres de nature crayeuse
ou marneuse, à sous-sol peu profond. Les ceps prennent
un aspect buissonneux, les feuilles restent petites, ensuite
elles jaunissent et s'étiolent comme sous 1 influence de la
chlorose. On ne connaît ni les causes du mal, ni do traite-
ment réellement efficace.
CoTTlUS, fils de Donnus, chef ligure, qui vivait au
commencement de l'ère chrétienne et qui se forma dans
les Alpes uno
souveraineté
indépendante,
dont Suse (Se-
gusium) éVd.\t\a.
capitale. Il ré-
sista long-
temps aux Ro-
mains, finit
par so soumet-
tre et reçut de
l'omporour,
avec lo titre de
préfet, lo gou-
vernement des
douze tribus
sur lesquelles
il régnait pré-
cédemment. Il
ouvrit des rou-
tes dans cette
panie dos Al-
pes, qui est
appelée do son
nom, Alpes
Cottienncs. Co
fut aussi lui
qui érigea à Auguste l'arc do triomphe qu'on voit encore
à Suso.
COTTON (Robert Bruce), antiquaire anglais, né en 1571,
mort en ii>3l, écrivit sur les anciennes coutumes dos
traités pleins d'érudition, qui ont été publiés en 1052. Sa
magnifique collection do manuscrits, appelée bibliothèque
Cottonicnne, passa à la bibliothèque de la couronne ot fut
en partie brûlée en 1716.
COTTON (Charles), roèto anglais, né à Berosford en
1630, mort en 1687, s'adonna au genre burlesque et publia
notamment : Scarronidcs ou Virgile travesti (1678), ot le
Bailleur raillé (1673). iSos œuvres complètes ont été sou-
vent rééditées.
COTTON (Nathaniel), médecin ot poôto anglais, ué
on 1707, mort on 1788, dirigea pondant longtemps un liô-
Sital do fous. Il s'est surtout fait connaître par «n rocuoi!
o vers intitulé : les Visions noiir l'instruction des enfants
(1751). Ses écrits ont été publiés on 1791.
COTTONIA n. m. Genre d'orchidéos-vandéos, qui crois-
sent dans llndo ot la Chine. (Co sont dos plantes épiphy-
tes, à feuilles étroitos ot allongées, ot à flours on grappes
terminales.)
COTTO8. Myth. gr. Un dos géants cenlimanos, frôro
do Ilriarée et do Gygès.
CoTTRET (Pieno-Mario), prélat français, né A Argon-
touil (Seino-ot-Oiso) ou 17iî8, mort A Boauvais on 1841,
collabora à la « Gaxetto do Franco •, journal dans loouel
il défendit avec ordour Us Martyrs do Chateaubriand et
devint évéquo do Boauvais (1837). Ou a do lui : Consi-
Arc de irioinpho do Suse, érigé par Cottius.
Bélier Coltswold.
COTTSWOLD — COUANZA
dérations sur l'état actuel de la religion catholique en France
et sur les moyens de la rétablir (.1815) ; etc.
COTTSWOLD [cot'-zQu-oï) n. m. Variété de moutons de
la n race britannique b (de Sanson).
— Encycl. Les cottswolds n'habitaient originairement
que les collines du comté de Glocôster, en Angleterre.
Aujourd'hui , on les
trouve répandus dans
les comtés do Wilt,
d'Hereford , d'Oxford ,
de Worcester, de Gla-
morgan , de Norfolk ,
de Kent, de Somer-
set, etc. C'est une des
races ovines les plus
remarquables, à la fois
rustique et précoce.
Les sujets, do forte
taille, ont la tête éga-
lement forte, uu peu busquée, dépourvue de chevilles os-
seuses, avec des oreilles tombantes, courtes et larges.
Membres épais, plutôt courts. Les gigots sont relative-
ment peu développés. La viande est de bonne qualité. La
toison est tassée, à laine blanche, lisse et fine.
COTTY (Gaspard-Hermann, baron), général et écrivain
militaire, né à Waillet (Belgique) en 1772, mort en 1839.
Il fit les campagnes de la République au service de la
France, et fut successivement directeur de la manufac-
ture d'armes de Turin (1806), membre du conseil de per-
fectionnement de l'Ecole polytechnique , maréchal de
camp (1823), directeur des poudres et salpêtres (1828). On
lui doit : Mémoire sur la fabrication des armes portatives
de guerre (1806) ; Dictionnaire d'artillerie (1822).
GoTUGNO (Dominique), médecin italien, né à Ruvo
(Fouille) en 1736, mort en 1822. La réputation qu'il s'acquit
comme professeur à l'université de Naples lui valut de
ses concitoyens le surnom do Hippocrate napolitain.
11 fut médecin do la famille royale ; mais il se rendit
surtout célèbre par ses travaux anatomiques et physio-
logiques sur ToreiUe interne. On peut citer de lui, sur ce
sujet : Dissertatio anatomica (1761); De ischiade nervosa
(1765) ; De sedibus variolarum (1769).
COTULE n. f. Genre de composées-anthémidées, com-
prenant des plantes herbacées annuelles, des régions tem-
pérées et chaudes.
COTULÉ, ÉE adj. En T. de bot., Qui ressemble ou qui
se rapporte aux cotules.
— n. f. pi. Sous-tribu de la famille des composées-an-
thémidées. — Une coTt'LÉE.
COTUNNITE {tu-nif — de Cotugno, n. pr.) n. f. Chlorure
naturel de plomb, dont la formule est PbCl', et le poids
spécifique 5,23. Ce minéral se présente en petites aiguilles
blanches très brillantes, ayant un éclat perlé ou soyeux
et implantées sur des blocs do laves.
COT0TELLE [tèV — àxi^VQÎ. co, et de tutelle) n. f. Tutelle
dont on est chargé avec une autre personne.
COTUTEUR, TRICE (du préf. co, et de ttiteur) n. Per-
sonne chargée d'une tutelle conjointement avec une autre.
— Encycl. Le titre de cotuteur est celui donné au se-
cond mari de la mère tutrice, lorsque celle-ci est main-
tenue dans la tutelle par le conseil de famille ; le cotu-
teur est solidairement responsable avec sa femme de la
Eestion postérieure au mariage (C. civ., art. 396). Lorsque
i mère tutrice a négligé de convoquer le conseil de fa-
mille avant de se remarier, elle perd la tutelle de plein
droit, et son nouveau mari est solidairement responsable
de toutes les suites de la tutelle indûment conservée
(art. 395), mais on ne dit pas alors du mari qu'il est cotu-
teur, car la mère n'est pas tutrice.*
COTUI ou COTUY, ville des Antilles (île d'Ha'iti [ré-
publ. de Saint-Domingue]), au pied du mont Cibao, sur la
rivière Juna; 2.500 hab. Mines de cuivre.
COTYLANTHÈRE n. f. Genre d'herbes simples, aphylles,
de Java, de la famille des gentianées-
exacées.
COTYLB (du gr. kottdê, cupule) n. f.
Métro], anc. Mesure de capacité pour
les liquides et les grains. (Elle valait
environ un quart de litre; ellerepré-
sentait la moitié du xestés grec ou du
sextarius romain.) n Vase à boire.
COTYLE (du gr. kotulê, cupule) n. m.
Zool. Nom donné parfois aux cupules
ou ventouses des bras des mollusques Coljle.
céphalopodes, comme on entend par Uec-
iocotylti un des bras modifiés chez les mâles pour l'accou-
plement.
— Anat. Cavité d'un os, articulée avec la tête d'un
autre os.
— Bot. Herbe du genre cotylédon.
COTYLE n. f. Nom scientifique des hirondelles do rivage,
qui se subdivisent dans les sous-genres stclgidoptéryx
et plyonoprogne. V. hirondelle.
COTYLÉAL frad, cotyle) n. m. Portion de l'os temporal,
chez certains félins.
COTYLÉDERMA n. m. Genre d'échinodermos crinoïdes
cucrinoides, famille des holopidés, comprenant des formes
sessilcs, sans pédoncule, à largo base, sur laquelle se
dresse le calice cylindrique. (Les cotylédermas sont fos-
sile.s dans le lias; toujours rares, de petite taille, ils se
trouvent en Normandie et dans l'AUemagno méridionale.)
COTYLÉDON (du gr. kotnlMôn, cavité articulaire; de
kotulê, écuollc) n. m. Bot. Feuille
insérée au premier nœud do la tige
d'une plante phanérogame et con-
stituée dès la période embryon-
naire (feuille séminale).
— Anat. Chacun des lobes du
placenta, ii Chacun dos renflements
tuberculeux et pédicules do la mu-
queuse de l'utérus, auxquels adhèrent les cotylédons du
placenta, chez les ruminants à cornes.
— ENrrva-. Bot. Lo nombre des cotylédons est variable
suivant Je» espèces végétales : cortaiaos on ont uu seul
c, Cotylédona de pois.
(lis, palmier) ; d'autres en ont deux, opposés l'un à l'autre
(renoncule, persil, cyprès); quelques-unes en ont un plus
grand nombre disposés en verticille (pin). De Jussieu avait
iondé sur ce nombre des cotylédons une distribution du
règne végétal entre trois embranchements : les dicotylé-
dones (à deux ou plusieurs cotylédons); les monocotylé-
dones (à un seul cotylédon) ; les acotylédones (sans cotylé-
dons : ce sont, en réalité, les cryptogames). Chez certaines
graines (ricin), les cotylédons sont foliacés; chez d'autres
(haricot), ils sont épais et gorgés de réserves nutritives.
Après la germination, ils peuvent se flétrir et disparaître
(haricot), ou persister à l'état de feuilles végétatives (ricin).
COTYLÉDON n. m. Genre de crassulacées, comprenant
des herbes à feuilles grasses, alternes ou opposées, par-
fois peltées, à fleurs en grappes, en épis ou en cymes. Les
soixante espèces connues habitent les régions tempérées
de l'ancien monde, il On dit aussi cotylkt.
COTYLÉDONAIRE {nèr') adj. Qui se rapporte aux coty-
lédons : On appelle corps cotyliïdonaire une masse charnue,
formée par ta soudure des cotylédons. (C. d'Orbigny.)
COTYLÉDONÉ, ÉE adj. Qui est muni de cotylédons :
PhviteS COTYLÉDONRES.
— n. f. pi. Grande division du règne végétal, compre-
nant les plantes qui sont munies d'un ou de deux cotylé-
dons, et répondant aux embryonées ou aux phanérogames
de divers auteurs. — Une cotylédonêe.
COTYLÉMORPHE (do cotyle, et du gr. morphè, forme)
aiij. En T. de bot.. Qui a la farme d'un cotyle. il On dit
muins bien cotylrforme.
CoTYLEOS. Myth. gr. Surnom d'Asklépios, en Laconie,
llôraklôs, blessé à la hanche par les fils d'flippokoon, et
cuéri de sa blessure, avait élevé un templô à Asklépios
Cotyheos (gr. xotu).!), articulation).
COTYLÉPHORE (de cotyle, et du gr. phoros, qui porte)
adj. Bot. Qui porte de petites cupules, n On dit moins bien
COTYLIFÈRIÎ.
— MoU. Qui a une cotyle, en parlant des bras de quel-
ques céphalopodes.
— n. f. Bot. Syn. de néésie.
COTYLET [Je) n. m. Bot. Nom vulgaire du genre coty-
lédon.
COTYLIFÈRE (de cotyle, et du lat. ferre, porter) adj. En
T. de bot., Qui porte de petites excavations.
COTYLIFORME (de cotyle, et forme) adj. En T. de bot..
Qui a la forme d'une écuelle.
COTYLOÏDE [lo-i ~ du gr. kotulê, cotyle, et eidos, as-
pect) adj. Anat. En forme de cotyle; qui a rapport aux
cavités appelées cotyles : La cavité cotyloÏde de l'os
iliaque.
— Zool. Cavités cotyloïdes. Chez les insectes, Cavités
dans lesquelles s'articulent les hanches. [Les cavités co-
tyloïdes sont dites fermées, quand elles décrivent une
courbe complète ; ouvertes, lorsqu'il y a, en arrière, solu-
tion de continuité dans leur pourtour (Bedel).]
GOTYLOÏDIEN, ENNE {lo-i-di-in, en') adj. En T. d'anat.,
Qui appartient, qui a rapport à la cavité cotyloïde de l'os
iliaque.
COTYLORHIZA n. m. Zool. Genre de méduses disco-
phores, groupe des rliizostomos, famille des céphéidés,
comprenaut des formes très voisines des céphées, et dont
l'espèce type est le cotylorhiza tuberculata, do la Médi-
terranée.
GOTYORA, ville grecque de l'anc. Asie Mineure, sur le
rivage méridional du Pont-Euxin, où Xénophon, pendant
la retraite des Dix mille, s'arrêta avec ses compagnons.
GOTYS ou COTYTTO. Myth. gr. Déesse de l'impudi-
cité- Son culte passa de la Thraco dans l'île de Cliios et à
Corinthe, puis, au v° siècle, à Athènes. Cotytto était or-
dinairement associée au Dionysos thrace; on célébrait sa
fête par des danses obscènes.
GOTYS, nom commun à plusieurs rois de Thrace, qui se
disaient descendants d'Eumolpos. Les principaux furent :
Cotys I", allié, puis adversaire d'Athènes (première
moitié du iV s. av. J.-C). [II maria sa fille à Iphicrate, et
mourut assassiné ~ ~ ~
mains, et qui
fournit ensuite
des troupes à.
Persée, roi de
Macédoine,
pour les com-
battre. [Son
fils ayant été
fait prison-
nier, lo sénat
le lui rendit
néanmoins
sans rançon et
lui accorda la paix (167 av. J.-C.)l; — Cotys III, lequel
gagna Calpurnius Pîso, proconsul de Macédoine. [11 en-
voya des secours à Pompée contre César] ; — Cotys TV,
fils du précédent, contemporain de la bataille d'Actium.
[Il mourut jeune, laissant deux fils]; — Cotys "V, qui
partagea le royaume de Thrace avec son oncle, et obtint
d'Auguste, dans ce partage, la portion la mieux civilisée.
[II se distingua par son goût pour les lettres. Ovide lui
dédia l'une de sesPontigues. Co Cotys fut tué par son oncle
Hhescuporis]; — Cotys VT, fils du précédent, transféré
par Caliguladans la Petite-Arménie. — Ce nom de Cotys
a été porté encore par des rois de Cappadoco et du Bos-
phore, (jui sont connus surtout par leurs monnaies.
COTYTTIES {ti-ti) n. f. pi. Ant. gr. Fôtes que l'on célé-
brait en l'honneur de Cotys ou Cotytto, déesse thrace de
l'impudicitô. Il Mystères de Cotytto. (On dit aussi coïyt-
TÉES.)
Cotytto. Myth. gr. V. Cotys.
cou (autrefois col, qui s'emploie encore poétiquement
^ du lat. collum) n. m. Partie du corps qui joint la tôto aux
épaules, chez l'homme et les animaux : S entourer le cou
dune cravate, /m girafe a un long con.
— Poétiq. Cou d'ivoire, de Us, d'albâtre, de neige. Cou
d'une blancheur éclatante. Il Cou de cygne. Cou blanc,
élancé et flexible. (On dit aussi col.)
— Cotys II, d'abord allié des Ro-
Monaaie de Cotys,
324
— Fam. Cou de cigogne, de grue, Cou /ong et maigre.
— Loc. fam.: Jusqu'au cou. Plongé par- dessus les
épaules : Se mettre dans l'eau jusqu'au cou. Il Fig. Com-
plètement, tout à fait : Etre dans la 7nisère jusqu'au cou.
Il La corde au cou. Une corde passée autour du cou, en
signe d'humiliation, et par assimilation aux criminels que
l'on va pendre. — Fig. Dans uue situation désespérée.
Il La bride sur le cou. Se dit proprement d'un cheval à qui
ou abandonne la bride pour le laisser aller en liberté,
et, fig-, d'une personne sur laquelle on n'exerce aucune
contrainte, n Pendre quelqu'un par le cou, L'attacher à un
gibet pour l'étrangler, il Tendre le cou. Subir avec rési-
gnation une grande injustice, une violence, n Couper le
cou, Séparer la tête du corps, trancher la tête, ii Tordre le
cou, Tenir, avoir son cou tordu, la tête étant plus ou moin.s
tournée vers l'une dos épaules ; Les courtisans d'Alexandre
TORDAIKNT LE coD pour imiter leur maître, qui penchait un
peu la té.te. — Faire mourir en tournant le cou et rompant
les vertèbres : Tordre le cou à U7i poulet, à des pigeons.
— Tuer, donner la mort, en général, il Se rompre, Se casser
le cou, Se tuer en tombant, ii Rompre, Casser le cou à quel-
qu'un, Le tuer, et fig., L'empêcher de réu.ssir, de parve-
nir à son but; le perdre, il Prendre ses jambes à son cou,
S'enfuir au plus vite, il Se jeter, Sauter au cou de quelqu'un,
L'embrasser avec empressement, avec effusion, il Etre
toujours pendu au cou de quelqu'un. L'embrasser très fré-
quemment.
— Par anal. Partie longue et étroite par où l'on emplit
et l'on vide certains vases : Le cou d'une bouteille.
— Arcliit. Petit dégagement, ménagé entre deux mou-
lures rondes.
— Mar. Cou de cygne. V. col de cygne. 11 Tuyau en cou de
cygne. Tuyau allongé terminé par une partie à angle droit.
— Min. Travail à cou tordu. V. la partie encycl.
— Techn. On nomme cou de cygne, en carrosserie, la
f partie courbe qui, dans une voiture à quatre roues, réunit
a caisse à l'avant-train. ii Un cheval a l'encolure en cok
de cygne, selon l'expression employée en terme de ma-
nège, lorsque son cou et sa tète forment une double courbe
rappelant celle du cou d'un cygne.
— Encycl. Anat. V. cervical.
— Min. Le travail à cou tordu est une manière de tra-
vailler, dans laquelle le mineur est couché sur le côté.
Cette manière d'opérer a lieu lorsque la couche à exploi-
ter n'a qu'une très faible épaisseur. L'ouvrier, quelque-
fois complètement nu , se couche de son long sur un côté,
ayant quelques chiff"ons, assujettis au moyen de plan-
chettes, sur le bras et la cuisse qui touchent lo sol. Dans
cotte position, il entaille le mur et le toit, avec un outil
approprié, puis il fait tomber le minerai ainsi dégagé en
se servant d'une lame de fer en forme de coin. Il produit
ainsi une excavation, dont il soutient le toit, d'abord avec
de petits étais de bois, puis, à mesure qu'il avance, avec
les déblais improductifs.
COUA n.m. Nom vulgaire des oiseaux du genre coulicou.
COUAC {kou-ak') n. m. Nom, dans certaines colonies, à
la Guyane notamment, d'une farine de manioc grossière.
Il On écrit aussi couaque.
— Agric. Sorte de faux.
— Mus. Son faux, discordant, qui s'échappe d'un instru-
ment de musique ou du gosier d'un chanteur : Faire un
COUAC. Les COUACS d'une clarinette, d'un cornet.
— Interjectiv. Onomatopée imitant le cri du corbeau.
COUAGGA n. m. Espèce de zèbre, aujourd'hui dispa-
rue, qui habitait le
sud de l'Afrique.
— Encycl. ÎjO
couagga ou demi-zè-
bre {hippotigris cuag-
ga) était brun ou
cliâtain rayé de blanc
seulement en avant;
la tète, l'encolure, la
poitrine ot les épau-
les étaient couvertes
de fines raies claires
allant en mourant
vers les flancs. On
connaît quelques spé-
cimens empaillés
existant dans les mu-
sées d'Europe : le Muséum do Paris en possède un. Lo
couagga vivait exactement au N. de la colonie du Cap, au
S. du fleuve Orange.
GOUAILLE {kou-a-ill [Il mil.] — rad. q,ueue) n. f. Laine de
qualité inférieure, coupée près de la queue, ii Nom donné,
en Bretagne, aux extrémités d'un étang, qui restent à sec
quand les eaux sont basses : Les gouailles d'uti étang.
COUAIS (^'ou-f') interj. Cri pour faire taire les chiens qui
crient mal à propos, il On dit aussi tout couais.
COUALIOS (li~oss) n. m. Couvain de rebut des vers à
soie ; œufs de vers à soie tardifs à éclore.
GOUANGO IQuango, Coango, Koango, Kouango, Cuango).,
grande rivière do l'Afrique occidentale, qui prend sa
source, entre 2.000 et 3.000 mètres d'altitude, sur les
pentes orientales do la cliaîno des monts N'TalIa Man-
gongo, à l'est du district de Luanda (colonie portugaise
d'Angola).
Sou cours, orienté d'abord du S.-E. au N.-O., sert de
ligne do séparation aux possessions portugaises ot à
l'État indépendant du Coul^o, entre sa source et le 6" de-
gré de latitude méridionale, sur un parcours d'environ
70 kilom. Il se dirige ensuite au N.-E. et coule à tra-
vers l'Etat du Congo pendant 300 kilom., pour aller se
jeter, par un large dtdta formant un lacis de canaux e1
d'îles, dans la rivière Kassaï, dont il constitue le plus im-
portant affluent de gauche. Le Couango reçoit lui-même
de nombreux affluents. La partie inférieure de son cours
est navigable sur environ 275 kilom.
GoUANZA (Coanza, Quanza, Quouanza), fleuve côticr
do r.A.friquo occidentale (colonie portug. d'Angola). Il sort
du lac Moussombo, au S. du nœud orographique que for-
ment, dans le pays de Bilié, les monts Oulondo. Il coule
d'abord du S.-O. au N.-E., contourne le Bihé, court ensuite
du S. -K.au N.-O., en servant de limite entre les districts do
Loanda et de Dongurla, et se jette dans l'Atlantique, à
400 kilom. environ au S. do l'embouihure du Congo. Son
cours, alimeuté par de nombreux affluents de droite et do
^£i«ft
Couagga.
lJ'ar;:ont à un lion
cuuaril d'azur.
325
gaucho, est d'environ 950 kilom. au uuià de son embou-
cliui'o. lar^'O de 2 kilom., ses eaux jaunes pônôtront dans
colles tle lAtlantiquo, jusqu'à près do 2-t kilom. do la
côte, sans s'y mélanger. A 1 ombouchuro m^mo existe un©
barre qui, changeant conslammont do place, ost dango-
rouso pour la navigation. Des navires calant de 2 à
3 mètres pevivont la Tranchir à marùo haute, ot remonter
le fleuve pondant 225 kilom., jusqu'aux chutes do Cam-
bambé, où se trouve le point commercial de Dondo. De-
puis lo 18 octobre 1892, le fleuve Couanza, dont la naviga-
tion était résorvée jusqu'alors aux bâtiments portugais,
a été ouvert aux vaisseaux de toute nation.
COUAQUE n. m. Comm. V. couac.
COUAR n. m. Nom vulgaire de la corneille commune.
COUARD {kou-ar'), ARDE [rad. queue] adj. Poltron,
lâche : llumme couard. Chiens couards. Il Qui annonce la
couardise, la poltronnerie ; qui est inspiré par elle : Mine
COUARDE, il Substauliv. : Un franc couard.
— Blas. So dit du lion qui a la queue entre les jambes.
— n. m. Nom quo les boucîhors don-
nent à uno partie du bœuf dite aussi
CIMIER, BORD DU CIMIKR, BORDS DU BASSIN,
et qui comprend la naissance de la
queue et la partie latérale avoisinante.
— Agrio. Extrémité de la faux qui
adhère au manche.
— Manèg. Tron'^ou do la queue du
cheval.
— Syn. Couard, lâche, poltron, pu-
sillanime, l'umird se dit propronit'iit do
l'animal qui, par relfet de la i)eur, tient
sa queue entre ses jambes et n'avance
qu'en tremblant; appliqué aux homnios, il est familier et
ne se dit qu'on plaisantant. Lo lâche manque de courage;
on face du danger, il est sans force; la licheté est la mol-
lesse de l'àme. Le pollron se laisse eifra^^er par lo péril,
il sô sauve ; maïs la peur qu'il éprouve est instinctive, et il
pourra s'aguerrir. L'homme pusillanime a un petit esprit,
un caractère timide que la moindre difliculté etiVaye ou
paralyse.
Couarde fLa). comm. de la Charente-Inférieure, arr. et
à 21 kil. de La Rochelle, dans l'île de Ré ; 1.193 hab- Marais
salants. Furies, distilleries, moulins.
GOUARDEMENT adv. D'une manière couarde.
COUARDER v. n. Faire le couard, le lâche. (Vieux.)
COUARDISE n. f. Lâcheté, poltronnerie, caractère ou
action de couard : Hepos engendre couardise. (CUateaubr.)
GOUARELLE n. f. Minéral. V. curielle.
CoUAT (Auguste-Henri), helléniste et professeur fran-
çais, né à Toulouse en 1840, mort à Bordeaux en 1898.
Elève do l'Ecole normale et docteur es lettres, il devint
professeur de littérature grecque à Bordeaux, puis fut
recteur à Douai (1887) et à Bordeaux (1890). Nous cite-
rons do cet érudit : Eludes sur Catulle, thèse (1874); la
Poésie alexandrine sous les trois Plolémëes {ISS2) ; Homère :
l'Iliade, l'Odi/ssée {18S&); Aristophane et l'Ancienne Comé-
die (1889); les
Poètes alexan-
drins (1897).
CO UB Aïs
{bè) n. m. Em-
barcation japo-
naise de luxe. v.-w-u.o.
COUBANGO ou COUBANGUI, grande rivière d'Afrique
(colonie portug. d'Angola). Elle prend sa source sur les
pentes sud-orientales dos monts Oulondo, et coule d'abord,
du N.-O. au S.-E., à travers le pays d'Amboelia, sur une dis-
tance d'environ 700 kilom. A partir de Mpachi.son cours se
dirige vers l'E., et, sous lo nom encore reconnaissable d'Oka-
vango, sert de limite entre l'Angola et la colonie alle-
mande du Sud Ouest africain. A Andara, la rivière tourne
brusquement au S., pénètre dans lo Daraaraland britan-
nique, et, sous les noms successifs do Tonke et de Tioghe,
va se jeter dans le lac Ngami.
GOU-BAS [ba) n. m. Ancien jeu qui se jouait avec un jeu
do cartes complet entre cinq ou six joueurs.
GOUBERTIN (Charles-Louis Frkdy, baron ni:), peintre
français, né à Paris en 1822. Elève de Picot, il u exposé
au Salon, do 184G à 1887, des scènes de genre et d'histoire
religieuse. Parmi ses tableaux, nous citerons : Découverte
du Jjaocoon à Borne (18-16); ^Scènc de jeu dans un caba-
ret (1847); un Baiser de paix dans les catacombes (1852);
la Promenade d'un cardinal romain (1857); les Pigeons de
Saint-Marc (1861); le Vendredi saint à Palerme (1861),
au musée du Luxembourg; le Départ des missionnaires
(1869); une Séance du concile à Saint- Pierre de Bome{lilZ);
Louis XVII au Temple (1876); Mort miraculeuse de saint
Jean de Dieu (1879), à l'hospice des Enfants infirmes, à
Paris; la Légende de la voie Appin, u Itome (1882); l'Hos-
pitalité de nuit (1887). — Son hls. Pikrrk de Couber-
tin, écrivain, né à Paris en 1863, a pris uno part consi-
dérable à l'organisation dos joux et des sports scolaires,
destinés à former dos hommes vigoureux ; a créé dos comi-
tés ot des associations; ost devenu secrétaire général de
l'Union des sports athlétiques et président du comité inter-
national olympique. Ce fut lui qui, on 1895, prit l'initiative
du rétablissement dos joux Olympiques en (îrèco. Il a
publié : l'Iùlucation en Angleterre. Collèges et universités
(1888); l'Iùducation anglaise en /'V^nre (1889) ; Universités
transat lantiaues (1890); l'Evolution française sous la troi-
sième Bépublique (1896); Souvenirs d'Aynérique et de
Grèce (1897); otc.
GOUBISOU, comm. de l'Avoyron, arr. ot à 6 kil. d'Es-
palion. sur un affluent du Lot, au pied des contreforts dos
monts d'Auhrac; 1.419 hab.
COU-BLANC {blan) n. m. Ornith. Nom vulgaire des mot-
tcux.iii'l. /ye.s cous-blancs. (Onditordinairomontcu/-i'/anc.)
GOUBLANC, comm. do Saône-et-Loiro, arr. et â 38 kil.
do CharoUes, près d'un affluent do l'Aron ; 1.915 bab.
Moulins.
GOUBLANDIE {dî) n. f. Genre do léguminousos-papilio-
nacéos, triliu dos dalborgiées, sous-tribu dos loachocar-
péos, comprenant dos arbres du Mexique ot do l'Amériquo
méridionale.
COUBLE-SOIFFIÈRE (soa-fièr') n. m. Filet au moyen
du()uel on barre, rompiètcmont ou on partie, imo rivière,
tout on tirant sur lui et l'amouaul à terre do temps eu temps.
n. m.
, tribu
Coucal.
CoUBLBVIE, comm. de l'Isère, arrond. ot à 20 kilom.
de (ïrenoble, non loin do la Morge, affluent do l'Isère;
l..^r)2 hall. Aciérie, fabrique do soieries.
GOUBON, comm, de la llauto-Loire, arrond. et à 5 Uil.
du Puy. sur la Loire; 2.489 hab. Eaux minérales; ruines
du ihatt-uu gothique do Bouzols.
GOUBRE (pointe DE la), pointo de la Charenle-Infè-
ritimo, dans la prosfiu'ilo d'Arvert, marquant la pointe
soptcntrionalo do l'embouchure do la Gironde. V. Garonne,
Ciiarkntk-Inférikdre.
COUCAL (déformation des mots coucou et a^oue^/e]
Genre d'oiseaux grimpeurs, famille des cuculidéS:
dos centropodi-
ncs, comprenant
des coucous d'as-
sez grande taille,
à plumage brun
et noir, à queuo
moyenne et or-
dinairoment
rouge.
— Encycl. Les
courais, dont ou
connaît plus do
trente espèces,
sont tous de l'an-
cien monde et
n'habitent que les régions cliaudes. Les coucals propre-
ment dits (centropus) sont africains; ils atteignent 40 cen-
timètres de long. Il y a aussi des coucals asiatiques,
malais, malgaches; d'autres, propres aux Philippines et à
Célèbes. Les grands coucals des Moluques atteignent près
de 1 mètre de long, et ceux d'Australie, 70 centimètres.
Ces oiseaux courent et grimpent parmi les buissons et imi-
tent les allures de certains faisans.
GOUCÉ, rivière d'Afrique (colonie portug. d Angola
[district de Benguela]), affluent droit du Counéné. Elle
prend sa source sur les pentes sud-orientales de la sierra
Munda. reçoit de nombreux affluents et se jette dans le
Counéné, près des rapides de Tende.
COUCH n. m. Auget que l'on place, pour recevoir la
résine, au-dessous des entailles pratiquées dans le tronc
des pins maiîtimes.
GOUGHADE n. f. Nom vTilgaire des provins ou mar-
cottes de la vigne, dans le Medoc.
COUCHAGE (chaf) n. m. Action de coucher, de passer la
nuit dans un lit : Payer son couchage, n Effets de literie,
ensemble des objets qui servent au couchage : Prendre en
adjudication le couchage rfes troupes.
— Agric. Action d'emmagasiner les céréales et autres
grains, en les disposant par couches d'une certa.ine épais-
seur.
— Hortic. Marcottage pratiqué en couchant des ra-
meaux dans uno fosse peu profonde, il Action do mettre
les grains en couche pour les y faire germer.
— Techn. Action do coucher les poils d'une étoffe.
COUCHANT {chan), ANTE adj. Qui se couche. (Ne se dit
que dans un petit nombre de locutions.)
— Soleil couchant, Soleil près de disparaître à l'hori-
zon ; moment de la journée où le soleil est dans cette
position : Contempler le soli*:il couchant. Partir au so-
LEir, couchant. — Fig. Déclin de la vie ou de la puis-
sance ; dernières lueurs, dernier éclat ; personne puissante
dont le rôle est près de finir : On adore plutôt le soleil
LEVANT que le soleil couchant. (Acad.)
— Chass. Chien couchant. Chien d'arrêt, qui se couche
sur le ventre pour arrêter le gibier. — Fig. Flatteur,
homme ((ui rampe pour plaire ou pour séduire.
— n. m. Soleil qui se couche; aspect du ciel dans la
région oii le soleil se couche : Les feux du couchant. Un
COUCHANT embrasé, il Occident, ouest, côté do l'horizon où
le soleil se couche, endroit, pays situé dans cette direc-
tion : Maison exposée au couchant.
— Fig. Vieillesse ; décadence, déclin : Génie à son cou-
chant.
— Anton. Levant.
— Encycl. On donne le nom de couchant au point précis
de l'horizon où se trouve le centre du soleil à son cou-
cher; ce point est variable lo long d'un arc fini quo
l'on désigne vaguement, depuis la plus haute antiquité,
par couchant, occident ou ouest. Mais couchant, dans lo
sens ouest, doit être pris avec précision dans la direc-
tion du coucher le jour de l'équmoxe ; c'est alors le vrai
couchant, dont la distance au couchant rôol do chaque
jour se nomme amplitude.
GOUGHART (char) n. m. Dans les papeteries. Ouvrier
qui, recevant la forme chargée d'une feuille do papier, la
renverse sur les feutres ou flètres. Syn. do coucHiiUR.
GOUGHDJI-BACHI n. m. Lieutenant du bostandji-bachi,
l'un des preniiiTs officiers du sérail, grand maître tles
for(^fs. (C't'St lui (pli délivre les permis de chasse. Son nom
sigiiitio littéralement » chef dos oiseliers ».)
COUCHE (subst. verbal de coucher) n. f. Lit. : Etre étendu
sur sa COUCHE, il Métaphoriquement, Lieu d'où les poètes
font sortir le soleil et les astres au moment do leur lo-
ver. Il Mariage, union conjugale : Dieu a béni leur covciiK.
(Acad). Souiller, Déshonorer la couche nuptiale.
— Bois do lit : Couche de uoger. (Vieux.)
— Linge dont on enveloppe les petits enfants : Changer
les couciiKS d'un enfant.
— Enfantement; état do la fommo qui a enfanté depuis
peu : Femme en couche oh en couches. Hclercr de couches
ou de COUCHES, u Suites de couches. Lochies, n Suite de cou-
ches. Maladie ou indisposition qui suit l'onfantemont. il
Fausse couche. V. avortemrnt.
— Parliculièrom. Strate, lit formé par uno matièro
quelconcMio et dune épai.ssour relativement peu considé-
raldo : une couche de béton, de fumier, de poussière, n En-
duit : Etendre une coocub de beurre sur du pain. Couchb
de peinture, de vernis, il Teinte, couleur répandue d'uno
façon imi forme : Visage couvert d'une couche de hdle. —
Fig. Masque, apparonco oxtériouro : JUettre sur son visage
une couche de gravité.
— Fig. Uéglon, sphère, catégorie : L'imprimerie fait
pénétrer la lumière et la vérité dans toutes les couches so-
ciales. (F. Bastiat.) H Nouvelles couches. So dit d'uno classe
do la société qui vient en romplarer uno autre dans la di-
rection do la politi [uo, dos affaires : Ce fut d'abord la bour-
yeoisie que l'aristocratie appela les nouvullbh coucuiit).
COUAQUE — COUCHER
~ Fam. Etre jeune couche, Etre très nouvelle couche^
Avoir des idées très avancées, qu'il s'agisse de politique,
do littérature, do peinture, etc.
— Loc. pop. : Se donner mie couche, une belle couche, Se
griser, il E71 avoir une couche. Etre très bète.
— Anat. Couches ethmotdales ou olfactives. Lobes du
cerveau appelés aussi cori's cannelés, u Couches optiques,
Lobes du cerveau situés en arrière des précédents.
— Arquebus. Couche. Dans la monture d'une arme à
feu. La partie qui comprend la poignée et la crosse, tandis
que lo reste do la monture forme le fût. (D'où le nom
do plaque de couche, donné à la ferrure qui garnit 'lotte
partie de l'arme.)
— Art culin. Bassin en cuivre pour la cuisson des con-
fitures.
— Bot. Nom donné aux épaisseurs de matières dispo-
sées concentriquement du contre à la périphérie, dans le
tronc et les branches des arbres et des arbrisseaux à
structure endogène ; On calcule l'âge de certains arbres
par le nombre de couches dont se coinpose leur tronc.
Il Couches corticales. Y. ïiCo^CE. n Couches ligneuses. \ .bois.
— Constr. Pièce de bois, posée horizontalement à terre
et sur laquelle viennent s'appu^'er des étais.
— Géol. Nom donné aux divisions des assises qui, par
leur groupement, forment à leur tour des étages. (Une
couche est caractérisée par la constance du caractère mi-
iiêralogiquo.) n On dit aussi lit, et strate.
— Hortic. Amas do matières organiques d'origine ani-
male ou végétale ( fumiors do toute nature , feuilles ,
mousse, tan de chêne, sciure de bois, etc.). quo les jar-
diniers disposent en forme de parallélépipède, puis qu'ils
humectent d'eau pour y déterminer le départ d'une fer-
mentation productrice de chaleur, il Champignon de couche,
Agaric comestible cultivé sur couche.
— Jeux. Enjeu qu'on met sur une carte.
— Mécan. Arbre de couche, .\rbre qui, dans un moteur
à vapeur, reçoit son mouvement de rotation directement
de la machine. V. arbre.
— Techn. Feuille d'or ou d'argent, qu'on laisse sur l'ob-
jet qu'on veut dorer ou argenter. 11 En maçonnerie, Ma-
tière que l'on étend sur un mur pour dissimuler la nature
des matériaux employés dans la construction : Becouviir
un J7ïur d'une couchk âe cimerit, de plâtre, il Sable qu'on ré-
pand avant et après un pavage. 11 Chez les brasseurs, Dis-
position de l'orge dans le germoir en un tas carré et de
peu d'épaisseur pour le faire germer, n Réunion de peaux
superposées, que le maroquinier, le mé^issier mettent
sur le chevalet pour les travailler successivement, u Toile
sur laquelle on dispose les pains afin quu la pâte fermente,
avant de les enfourner. 11 Toile elle-même qui recouvre la
ftâte sur les couches. 11 Nom donné, dans les marais sa-
ants, à la première série de bassins où l'on dirige l'eau
do mer, au sortir du jas ou vasière. n Couche d'itnpression.
Chez les peintres en bâtiment. Première couche de pein-
ture sur une surface qui doit en recevoir plusieurs. 11 Coit-
che de teinte, Dernière couche de peinture.
— Télégr. électr. Feuille de caoutchouc contenant le
quart de son poids d'oxyde de zinc et servant de première
enveloppe au.\ câbles Hooper. (Cette couche a pour but
d'empêcher l'action, sur le fil de cuivre, des deux dernières
couches de caoutchouc, qui contiennent 6 p. 100 de soufre
et 10 p. 100 de sulfate de plomb.)
— n. f. pi. Mar. Assemblage de pièces qui entrent dans
la composition d'un mât formé de plusieurs arbres. 11 Prin-
cipales pièces renfermées entre deux plans, dans la con-
struction d'un mât majeur.
— Encycl. Hort. La. couche est mise en œuvre, dans lo
jardinage, toutes les fois qu'on veut assurer soit aux semis,
Ijoutures, greffes, etc., soit aux plantes ou â leurs par-
tics souterraines, une température relativement élevée,
favorable à une germination ou à un développement ra-
pide. La couche est l'un des procédés essentiels des « cul-
tures forcées u.
L'élévation de température qu'on obtient augmente
avec l'épaisseur do la couche. Elle déj>end, d'auiro part,
do la nature des matériaux employés : les matières orga-
niques d'origine animale fermeiitenl plus rapidement quo
les autres et dégagent plus de chaleur, mais la durée
d'utilisation do la couche est, naturellement, en raison in-
verso de la rapidité do la fermentation.
Dans la pratique, on distinguo les couches chaudes (tomp.
moy. 20 à 30"), les couches tempérées (10 à 20"), ot les cou-
ches sourdes ou froides. Ces dernières sont confectionnées
dans uno fosse ot recouvertes ensuite do la terre extraite
de cotte fosse. Los couches chaudes et tempérées sont
construites sur lo sol. Dans tous les cas, la température
moyenne et normale de la couche n'est obtenue qu au bout
do "quelques jours; mais elle persiste généralement do
trente :V quatre-vingts jours, suivant les circonstances et
la nature dos matériaux. Au début de la fermentation, lo
dégagomont do chaleur est anormal et exceptionnel : c'est
CO (lu'on appelle le coup de feu.
L emploi dos cloches de vorre ou des châssis ost com-
plémentaire do la mise eu œuvre d'une couche. Dans lo
premier cas, les cloches sont disposées sur la terro ou lo
terreau do culture recouvrant la couche. Dans le second
cas. lo châssis étant placé directement sur la couche, lo
cadre ost rempli à l'intérieur do terro ou de terreau, tan-
dis qu'on l'entoure extérieurement d'une coucho do fumier
ou réchaud. Lo réchaud est renouvelé quand la lomiiéra-
turo do la coucho tend â baisser d'une manière trop sen-
sible. Les couches pour la culture des champignons so
préparent d'uno manière toute spéciale.
COUCHÉE {ché) n. f. Action do coucher dans un endroit.
Il Endroit où l'on coucho en voyage : Arriver à la couchkk.
Il .Souper et logement dans unoaubergo: Paj/er sa ixnicuèR.
COUCHE-POINT (pou-in) n. m. Trépointo du talon d'un
soulier, d uno botto : Des couche-points solides.
COUCHER (du lat. coltocare, mémo sons) v. a. Etendre
sur un lit ou sur quoique chose d'analogue ; mettre au lit :
CoucHiîR un blessé sur une civière, Coui heu un enfant.
— Par ext. Etendre A terre eu ailleurs, placer dans uno
position â peu près horizontale : Coucher une échelle, une
armoire. Il Penclior, courber : Les vents, les pluies cou-
ciliiNr les blés. 11 Kabattro : Couchek le poil d'un chaprau.
— Hortic. Coucher des branches, Los incliner pour favo-
riser la mise A fruit, pour propager l'ospèco. V. marcoiteb.
— Jeux. Mettre 011 onjou : CoucniiK cinq cents fï'ancs
sur une carte, n Coucher gros, Jouor gros jou.
— Mur. Coucher un biUiment, Lo mottro sur lo flauc pour
lo caréner.
D'argent
i un chien conclié
de gueules.
COUCHER — COUCOU
— Loc. div. : Coucher quelqu'un par terre, sur le carreau,
Le terrasser, le jeter à terre, mort ou blessé. Il Coucher
une bouteille sur le côté, La vider, la boire, ii Coucher le
poil â quelqu'un. L'amadouer, le flatter. |t Coucher par écrit
ou simplement Coucher, Inscrire, consigner par écrit :
CouciHiR quelqu'un sur itne liste, dans un testatnent. il Cou-
cher enjoué. Ajuster, viser avec un fusil, la crosse do
cette arme touchant la joue de celui qui rêpaule. — Viser
avec un objet quelconque en guise d'arme. — Fig. Con-
voiter, porter ses désirs, former des projets sur : Coucher
EN JODE une riche héritière, une grasse sinécure. (Peu us.)
— V. n. Etre étendu pour prendre son repos; prendre
son repos do la nuit : Coucher sur la dure. Cltfimbre à
coccHER. Il Fam. Coucher à la belle étoile, Coucher dehors,
en plein air. li Coucher avec une femme, Avoir commerce
avec elle.
— Arg. Coucher dans le lit aux draps verts, Coucher
dans les champs, il Coucher à la corde. V. cordk.
— Mar. Pencher.s'inc!iner:iV(ir(î'eçin'coDCHfc;so»s lèvent.
— Techn. Chez les doreurs. Coucher d'assiette. Donner
une couche de couleur rougeâtre à la pièce, pour la pré-
Î)arer à. recevoir l'or, ii Coucher de fond. Etendre une cou-
eur uniforme sur le papier de tenture, avant de l'imprimer.
— En peinture, revêtir le châssis d'une couche de cou-
leur. II Coucher les couleurs. Les appliquer au moyen du
pinceau, les unes à côté des autres, avant de les fondre.
Il Coucher la vigne, Eui'ouir en terre certaines parties des
sarments, afin de leur faire pousser des racines.
— Loc. PROV. : Coucher dans son fourreau comme l'épée
du roi ou simplement Coucher dans son
tourreau, Coucher tout hal)illé. (Vx.)
Couché, ée part. pass. du v. Coucher.
— Soleil couché. Moment de la jour-
née qui suit le coucher du soleil : Arri-
ver après le soleil couché.
— Blas. Attribut des quadrupèdes qui
sont dans l'attitude du sommeil, il Se
dit du chevron et du croissant qui ont
leur partie saillante appuyée ou tour-
née au côté dextre de l'écu. ii Se dit
aussi de l'arc mis en fasce. ii Se dit en-
core du dauphin dont la tête et la queue
sont tournées du côté inférieur de l'écu.
Il Se dit enfin des billettes et de quelques-unes des pièces
de longueur qui, au lieu d'être placées verticalement, ont
une position norîzontale.
— Bot. Tige couchée, Tige qui rampe, qui reste étendue
sur la terre.
— Typ. Lettres couchées. Lettres qui ne sont pas d'aplomb.
— Prov. : On est plus couché que debout, Le temps de
la vie est bien court.
Se coucher, v. pr. S'étendre sur un lit ou ailleurs pour
se reposer : Se couchkr sur l'herbe. S'-: coucher tard.
— Par cxt. Descendre sous l'horizon, en parlant des
astres : A Paris, la Grande Ourse ne se couche jamais.
Il Fig. Finir, cesser, disparaître : Bientôt se lèvera, pour
ne SE coDCHKR qu'avec le der-
nier homme, le soleil de la li-
berté. (Proudh.) Il Poétiq. .Se
coucher au tombeau. Se coucher
dans la mort. Mourir.
— Art milit. Couchez-vous!
Sonnerie de clairon pour faire
coucher les fantassins et les moins exposer ainsi au feu
de l'ennemi.
— Mar. Se mettre sur le flanc, il Se coucher sur les avi-
rons. Allonger la nage en embarcation.
— Fam. Allez vous coucher! Restez tranquille, cessez
de faire ou de dire ce qui m'ennuie, il Se coucher et faille
le mort. Autre invitation à se taire, ii Se coucher comme
les poules. Se mettre au lit de très bonne heure.
— Manèg. Se coucher en vache. Se dit du cheval qui,
étant couché sur la poitrine, a les extrémités des fers
sous le sommet des coudes, il 6'e coucher sur la volte. Se
dit d'un cheval qui, malgré son cavalier, force ses incli-
naisons dans les changements de direction.
— Techn. Collet qui ne se couche pas bien, Collet (jui
s'applique irrégulièrement sur l'habit, par suite d'un dé-
faut de coupe.
— Prov. : Comme on fait son lit on se couche, Il faut
s'attendre à subir les conséquences de sa conduite ; on ne
dispose que des avantages que l'on s'est ménagés par ses
soins. :i n ne laut pas se dépouiller avant de se coucher, 11
ne faut pas, de son vivant, faire donation do ses biens.
— Anton. Dresser, élever, ériger, lever. — Découcher.
— Allus. LiTTÉR. : Allez VOUS coucher, vous avez la
fièvre, Allusion à un conseil ironique que l'on donne à
dom Basile, dans le Barbier de Sérille, acte III, scène xi.
V. TROMPER.
COUCHER {ché — rad. couche) n. m. Action de coucher
quelqu'un ou de se coucher : Le coucher d'un enfant, d'un
malade, il Position d'une personne couchée, étendue hori-
zontalement : Le COUCHER sur le côté droit est le plus na-
turel. (Focillon.) [Les médecins disent décubitus], h Ma-
nière dont on est couché, par rapport aux aises dont on
jouit, aux objets qui composent le Ut : Le coucher trop
mon et trop chaud donne ><n sommeil lourd et prolongé.
(Maquol.) il Couchée, endroit où l'on couche en voyage :
// y avait autrefois trois couchers de Paris à Lyon. (Vieux.)
— Astron. Action d'un astre qui descend sous l'horizon.
II Moment oij cet astre se couche ; Le coucher de la lune.
Il Aspect qu'il donne au ciel à ce moment. De splendides
CODCHERS de soleil.
— B.-arls. Tableau qui représente un paysage éclairé
par le soleil ou la lune, au moment où ces astres se cou-
chent : f/n COUCHER de soleil de Claude Lorrain.
— Hist. Grand couclier. Petit coucher. V. la part, encycl.
— Anton. Lever.
— E.NcycL. Astron. L'heure du coucher d'un astre, indi-
quée par les almanachs, correspond à l'instant où cet
astre atteint l'horizon rationnel, qui passerait au centre de
la terre. Ce coucher astronomique précède ou suit le cou-
cher réel, ou disparition, suivant que le Ii*'U d'observa-
tion est, ou non, suffisamment élevé. Enfin, cette heure est
aussi retardée par l'effet do la réfraction. IVailleurs, les
heures do coucher d'un a.strc difl'ôront d'un jour à l'autre,
puisque aucun astre ne passe au méridien à une heure con-
stante, et il suffit de les indiquer à la minute près, car
elles varient très rapidement d'un lieu en un autre. Deux
couchers do soleil diffèrent au plus de 2 minutes : te plus
précoce se présente à 4 h. 1 m. du 9 au li décembre, et
Couchez-vous
le plus tardif à 8 h. 5 m. du 21 juin au 2 juillet. Pour la
lune, les ditférencos sont beaucoup plus considérables.
Les anciens, prenant pour base le couclier apparent du
soleil, appelaient coucher hcliaque d'une étoile l'époque où
le soleil, près d'atteindre cette étoile, l'éclipsait par son
éclat, sans cependant que celle-ci fût au-dessous de l'ho-
rizon ; coucher ac7:?nyquc, le coucher simultané de l'étoile
et du soleil; coucher cosmique, celui des étoiles qui se
couchent au lever du soleil.
— B.-arts. Carpaccio, Mantegna, le Giorgione, Andréa
Milano, le Francia, Lorcnzo Lotto, Mola, Albertinclli,
dans quelques-uns de leurs tableaux du Louvre, ont peint
des couchers de solei! ; les peintres primitifs du nord,
van Eyck, Memling, Rogier van dcr "Weyden, ont peint
avec une ccriaino force des efl'ets semblables ; mais, parmi
les artistes du xv et du xvi* siècle, nul n'égala
le Titien pour la vigueur et l'écla avec les-
quels il rendit les tons variés du couchant : les
Saintes Familles du Louvre peuvent être citées
sous ce rapport. Poussin et les paysagistes de
son école peignirent des couchers de soleil
moins violents que ceux du Titien, l^es cou-
chers de soleil de Claude Lorrain, notamment
son tableau du Louvre, ont une douceur, une
limpidité, une poésie dont le charme est des
jdus séduisants. Parmi les paysagistes qui ont
peint des efl'ets semblables, on peut citer Jean
Boih , Zoeman, Zachtleven, Swanevelt, Bcr-
ghom, Pynacker, etc. Albert Cuyp s'est montré
plus original et plus varié. Rembrandt a peint
un coucher de soleil superbe dans un paysage
qui est à la pinacothèque de Munich. Watteau,
dans son Embarquement pour Cythêre du Lou-
vre, a couvert ses ciels de tons roses et dorés.
Certains couchers de soleils de Joseph Verriet
et de Boucher passent pour des chefs-d'œuvre.
Gainsborough, Constable, Turner, ont point des
efl'ets de soleil couchant très hardis et très vi-
goureux. Mais les efl'ets do ce genre ont été
rendus dans toute leur diversité et dans tout
leur éclat par Docamps. Théodore Rousseau
(musée de Nantes), Marilhat, Paul Huet, Corot,
Jules Dupré, Diaz, Tournemine, Belly, Jules
Breton, Anastasi, Th. Frère, Chintreuil, etc. Quelques-uns
de ces artistes sont allés chercher jusqu'en Orient des
couchnrs de soleil bizarres, imprévus, de véritables incen-
dies célestes qui exigent de très vives couleurs.
— Hist. Coucher au roi. Sous Louis XI'V, le coucher du
roi devint une véritable cérémonie, et c'était un honneur
fort grand et fort recherché quo d'y être admis. L'éti-
quette en était invariable et extrêmement compliquée.
Elle est exposée en détail dans le livre intitulé : l'Etat de la
France en iH2. En voici les principaux épisodes. Le roi,
sortant de son cabinet, remettait son chapeau, ses gants
et sa canne entre les mains du maître do la garde-robe,
puis, précédé d'un huissier de la chambre, qui faisait faire
place, il allait faire ses prières comme au lever, pendant
(iiio l'aumônier du jour tenait le bougeoir et répondait à
1 oraison. Le roi gagnait son fauteuil et désignait au grand
chambellan celui des assistants auquel il faisait l'honneur
de donner le bougeoir. Le roi, debout, se dégrafait, et le
maître de la garde-robe lui retirait la veste et le justau-
corps. Le roi s'asseyait, les valets de chamljre lui" défai-
saient sa jarretièrej son soulier, son bas et son haut-de-
chausse du côté droit; les valets do la gardo-robo en
faisaient autant du côté gauche. Le plus grand prince ou
le plus grand officier présent donnait la chemise au roi.
Le premier valet de chambre l'aidait à passer la manche
droite, et le premier valet de garde-robe à passer la
manche gauche. Le roi mettait autour de son corps, à la
façon d'un baudrier, le cordon qui portait ses reliques,
prenait sa robe de chambre, se levait et faisait la révé-
rence aux courtisans. Les huissiers criaient tout haut :
" Allez, messieurs!» Toute la cour se retirait : la grand
coucher était flni. Il ne restait dans la chambre, pour le
petit coucher, que le premier médecin, le premier chirur-
gien et quelques particuliers, auxquels le roi accordait
cette faveur. Le roi s'assied alors sur un siège pliant, et
ses barbiers le peignent. On lui apporte un bonnet de nuit,
deux mouchoirs do nuit. Les princes du sang ou légitimés,
ou, à leur défaut, le grand chambellan, lui présentent deux
serviettes mouillées à un bout, dont il se lave les mains
et le visage. Tandis que le roi entrait un moment dans son
cabinet pour voir ses chiens, on dressait le lit de veille du
premier valet do chambre, et on préparait la collation du
roi. Celui-ci buvait un verre deau et de vin et se couchait :
après quoi, on allumait une bougie, une veilleuse, on tirait
les rideaux du lit et les assistants se retiraient.
— Méd. et art véLér. V. dëcubitus.
COUCHERIE {ri — rad. coucher) n. f. Commerce charnel
avec une femme : Je n'ai vu dans le monde que des dîners
sans digestion, des soupers satis plaisir, des conversations
sans confiance, des liaisons sans amitié, et des coucHERiiiS
sans amour. (Chamfort.)
GOUCHERY (Jean-Baptiste), homme politique français, né
â Besançon en 1768, mort en I8i-i. Il se livrait à l'enseigne-
ment lorsque laRévolution éclata. Bien qu'attaché aux idées
de l'ancien régime, il fréquenta les clubs, fut élu procureur
de la Commune, devint, après le 9-Therniidor. agent natio-
nal à Besançon, puis procureur général syndicdu Doubs,
et fut nommé membre du conseil des Cinq-Cents en 1795.
Au 18 fructidor (1797), Couchery fut condamné à la dé-
portation, mais il s'enfuit en Allemagne. Après le 18-Iîru-
maire, il revint en France, se retira près do Pichcgru,
en Angleterre, d'où il ne cessa d'attaquer le gouverne-
ment de Napoléon. Louis XVIII l'anoblit et le nomma
secrétaire de son cabinet, mais il mourut presque aussitôt.
On a de lui : le Moniteur secret. — Son frère, VicrOR Cou-
chery, né en 177S, mort vers 1846, fut impliqué, en 1S04,
dans la conspiration de Pichegru et retenu en prison jus-
<]u'on 1814. 11 obtint alors une place de censeur, puis devint
Sf^crétaire-rédactour de la Chambre des députés et lecteur
du comte d'Artois.
COUCHES-LES-MINES, ch.-l. de canton de SaÔne-et-
Loire, arrond. et ù 25 kilom. d'Autun, sur la Vieille, af-
fluent de la Dhouno ; 2.618 hal>. Mine de fer, carrières do
plâtre, pierre à chaux commune et hydraulique. Vesti-
ges d'une voie romaine ; restes d'une abbaye fondée au
vin" siècle. Ruinesd'un chîlteau du xv» siècle. Au xvi" siè-
cle, les calvinistes firent de Couches un de leurs centres de
ralliement. ~ Le canton a 15 comm. ot 11.922 hab.
326
COUCHETTE (chèl' — dimin. de couche) n. f. Bois de
lit ; petit lit ; lit simple, sans rideau ; Couchette de fer.
Mettre un enfant dans sa couchette, il Lit de bord.
— Fam. Mignon de couchette. Jeune homme élégant et
qui fait le beau.
COUCHEUR, EUSE n. Personne qui couche avec une
autre. (S'emploie surtout avec une épithête qui exprime
le plus ou moins de gêne causé par cette personne : Un bon,
un mauvais coucHiiUR.) Il Fig. et fam. Mauvais coucheuj',
Homme difficile à vivre, hargneux, querelleur.
— En T. de papet., Syn. de couchart.
— n. f. Ouvrière qui couche, rabat la bride des points
d'Alençon.
GOUCHEY, comm. de la Côte-d'Or, arr. et à 9 kil. do
Coucher du soleil (lisière de Corfit), d'après Rousseau.
Dijon, au pied de la côte d'Or: 473 hab. Cette commune,
qui récolte de bons vins, fait partie de la côte de Dijon, et
ses principaux climats sont : En Sampagny, en Varangée,
la Plantêle, aux-Quartiers, les Larrey, le Malpertuis, etc.
COUCHIA n. m. Genre de poissons anacanthins, famille
des gadidés, comprenant des formes allongées, postérieu-
rement comprimées, à
nageoire dorsale pe-
tite avec rayons dé-
passant la membrane,
â pectorales et ven-
trales assez hautes. Couchia.
(Les couchia sont do
très petits poissons argentés, habitant l'Atlantique; on en
connaît trois ou quatre espèces.)
COUCHILLE (// mil.) n. f. Nom anciennement donné à
la cochenille kermès, et à celle du chêne nain sur lequel
elle se développe. V. cochenille, et kermès.
COUCHIS (chî) n, m. Lit de sable et de gravier sur le-
quel on assoit le pavage d'un pont, il Chacune des pièces
do bois posées sur les fermes des cintres, pendant la con-
struction d'une voûte, n Lattis à lattes jointives d'un plan-
cher. Il Pièce de bois placée horizontalement et supportant
le pied ou la tête d'une contre-fiche servant d'étai. il Nou-
velles pousses de garance. (Syn. de marcotte.)
COUCHOIR {cho~av') n. m. Techn. Pelite palette de bois
avec laquelle les doreurs et les relieurs prennent la feuille
d'or. Il Dans une papeterie. Table sur laijuelle le coucheur
renverse la feuille de papier. (On dit aussi feutre, ou
flôtre.)
— Mar. Cône tronqué en bois d'orme, qui porte sur son
contour plusieurs cannelures longitudinales plus ou moins
profondes, et qui sert pour le commettage des cordages.
(Ou le nomme aussi toupin.)
COUCHURE n. f. Défaut des dents d'un peigne d'acier,
qui se renversent, il Nom que les brodeurs au métier don-
nent au point d'un fil qui, couché le long du dessin, est
embrassé par un autre fil de distance en distance, il Provin
de vigne, dans le département de la Vienne.
COUCI-COUCI (ital. cos'i cos'i, proprement aijisi ainsi;
on écrivait autrefois coussi-conssi) adv. Fam. Comme ça,
entre deux, pas trop bien : Comment vous portez-vous ? —
Couci-coûci. Il On trouve aussi couci-couça (écrit encore
coussi-coussa), altération de corytme ci, comme ça.
COUCOU (le nom de cet oiseau est une pure onoma-
topée. En effet, son cri caractéristique est devenu partout
son nom même, avec ou sans suffixes additionnels) n. m.
Genre d'oiseaux grimpeurs. (V. la partie encycl.) : Le cou-
cou laisse à l'étrangère le soin de couver, nourrir, élever sa
progéniture. (Buflbn.)
— Se prend quelquefois en plaisantant comme le symbole
des maris trompés, par suite de la ressemblance des mots
cocu et coucou.
— Arg. Montre.
— Ch. de f.
Nom donné à
une locomotive-
tendor,employéo
dans les gaVes
pour la manœu-
vre des wagons
et la formation
des trains.
— Ilist. An-
cienne voiture
publique, à deux
roues, destinéo
spécialement à
faire, avant l'é-
tablissemoat des
chemins de fer,
le service des
environs de Pa-
ris, et qui pouvait contenir cinq ou six personnes. (C'est
sous l'Empire ot sous la Restauration que le coucou était
en usage.)
Coucou.
327
— Horlog. Ilorlogo à poids, dont la sonnerie est rem-
placée par le siuiuTacro d'un coucou nui, aiuc heures ot
donii-houros, l'ait you apparition ot „
coticouo.
— Ilortic. ot bot. Fleur de coucou
ou simplement Coucou, Nom vulgaire
d'une ospiNco do lychnis, du narcisse
sauvaj;e, et surtout de la primovôro
ofliciualo , ([u'on appollo aussi
l'AiN nii coucou. Il Variôtô do
fraisier (jui donne l>oancoiip do
tlcurs, niais trî-s peu do fruits.
Il liriin de cuucuu. Nom vulgaire
do la résine coulant le long des
troncs de cerisier ot do pruaior.
— Iclityol.Nom
vulgaire d'une 1
raie, d'un triglo
ot de (juoliiucs
autres poissons.
— Jeux. Jonot
«t'onfani ayantla
forme dun souf-
flet ou d'un sif-
flet, et qui imito
lo cri du coucou.
Il Po ti t j 0 u 0 1
d'enfant, en po-
terie, imitant lo
cri du coucou, ii Ancien jeu do cartes se jouant, suivant
lo nombre do joueurs, avec un jeu de piquet ou un jeu
entier. (On a abandonné ce jeu, auquel on donnait jadis
d ifférouts
noms, parmi
lesquels coiLX
do jen de
cocH, jeu du
malheureux ,
jeu du pauvre
hère, etc.) .^^ -^-^^SMT .. -.^V-'^^
— Encycl.
Zool. Lo cou-
cou est le Coucou,
type de la
tribu des cucuUnés, comprenant des formes élégantes, à
bec faible, à ailes longues, à queue très allongée, à pattes
courtes. Les coucous sont essentiellement insectivores.
Ils pondent leurs œufs dans le nid des autres oiseau.^,
qui élèvent les petits. Ils sont, en général, d'un beau
cendré bleuâtre, avec le ventre plus clair, ondulé trans-
versalement de noir. Le coucou geai, également européen,
appartient au genre oxylophus. Le chant du coucou a été
ainsi noté, par Beethoven, dans la symphonie pastorale :
Coucous : 1, 2. Jouets; 3. Horlogerie.
Cuucoupha.
Le genre coucou comprend plus de 75 espèces, toutes
de l'ancien monde, et réparties dans le genre coucou pro-
prement dit, et de nombreux sous-genres. V. cuculidés.
COUGOUER et COUCOULER V. n. Crier, en parlant des
coucous.
COUCOUMELLE {mèl') n. f. Nom vulgaire d'une variété
de champignon, appelée aussi oronge blanche.
COU-COUPÉ n. m. Nom vulgaire d'une espèce do ben-
gali ou sénégali, qui est X'amadina fasciata du Sénégal,
très commune chez les oiseleurs, n PI. Des cous-codpês.
GOUCOUPHA n. m. Insigne qui surmontait le sceptre
des rois ou dos dieux de l'ancienne Egypte.
— Encycl. Le couconpha est, à proprement parler, le
nom égyptien, ou plutôt copte, de la huppe. Une erreur
d'appréciation avait fait croire au P. Atha-
nase Kircher, vers la lin du xvii* siècle,
que la tète d'animal qui surmonte l'insigne
le plus fréquent des rois et des dieux égyp-
tiens était une tête de huppe ; il appela cet
insigne « sceptre à tôte de coucoupha i>, et
le nom en est resté usité par habitude, chez
les égyptologues. En fait, c'est la têto d'un
quadrupède, à museau tin et à longues
oreilles, une sorte de chien ou de cliacal.
Le sceptre était d'abord une houlette, mu-
nie à l'un de ses bouts d'un crochet emman-
ché à angle aigu dans la tige ; c'est la hou-
lette du gardeur d'oies, ot on voit souvent,
dans les peintures antiques, un personnage
occupé à ramener par le cou avec cet instrument un des
volatiles qui s'écarte du troupeau. Il devint l'insigne du
chef, du roi, du dieu gardien des peuples, ot on sculpta
le crochet de manière à lui donner la forme do la têtu
d'un dos animaux qui symbolisaient les idées do vigi-
lance ; lo chacal ou lo lévrier.
COUCOUPIG (do coucou, ot do pic, oiseaux) n. m. Nom
vulgaire des oiseaux grimpeurs du genre trachyphone.
COUCOURDE n. f. Bot. V. couGoUKDi:.
COUGOURDETTE n. f. Bot. V. COUGoaiîPKTTK.
GOUCOURELLE (rèV) n. f. Variété do flguo do petite
taille et à pulpe rouge.
COUCOURON, ch.-l. de cant. do l'Ardôcho, arr. ot à
6tî kil. <io Largontièro; 1.472 hab. Fabrique d'instruments
de mathématiques. Eglise romano. — Lo canton a G comm.
ot G. 351 hab.
COUGY (Robert de), architecte français, né vraisem-
blablement à Coucy, pros do Laon, vers le militni du
xiii" siècle, mort on 1311. Il termina la cathédrale Notre-
Dame do Reims et l'admirahle église do Saînt-Nicaise,
dans la môme villo, commencée, on 1229, jiar Hugues Li-
bergicr et qui est l'uuo dos mervoillos architocturalos du
moyen ûgo.
COOCY {Matthieu de), chroniqueur français, appelé au-
jourd'hui Matthieu d'Escoucni, d'après sa propre si-
gnature. Il naquit au Quosiiuy on lli'u, ot mourut vers
H83. Après avoir été attaché a Jean de Bourgogne, cou-
sin du mu- Philijipo le Bon, il se mil sous le patronagi^ th*
Louis XI, qui l'anoblit et le nomma procureur (lu roi à, Saint
Quentin. Sa chroniquo comprend les années I4it 1164.
C'est un narrateur consciencieux, qui écrit avec clarté, ot
dont les sympathies inclinent, mais sans partialité, vers
la maison "do Bourgogne.
CoUGY (famille di:), l'une des plus célèbres maisons féo-
dales do la Franco, tirant son nom do la localité do Coucy-
le-Chàteau. Los sires de Coucy restent, dans l'histoire, lès
types d(is soigneurs féodaux, rudos ot batailleurs, indomp-
tables, insoumis : c'étaient les vrais « hobereaux ». On
connaît la fameuse devise : Itoij ne suis, ne prince^ ne duc,
ne cotiîte aussi : je suis «l'ï'c rit' Coucy.
Une forteresse, élevée à Coucy par un archevêque de
Reims dès le x' siècle, fut occupée, vers la fin du xi", par lo
fondateur de la dynastie de Coucy, Enguerrand de Bovcs,
qui épousa Ado de Coucy, dont il eut Thomas do Marie.
Enguerrand 111 de Coucy tit construire, sous la minorité
de saint Louis, de 1225 à 1230, le château et les fortifica-
tions de Coucy. Son dernier descendant mâle, Enguer-
rand VII (134G-1397), fut fait prisonnier par les Turcs dans
la croisade de Nicopolis, et mourut, vers 1397, à Brousse.
Louis, duc d'Orléans, fiôre de Charles VI, acheta à la
lillc! d'Eiiguerrand VII la terre do Coucy, et embellit-les
bâtiments du château (i lOo). Coucy tomba, par la suite,
dans lo domaine royal, mais son gouverneur ayant, pen-
dant la Fronde, pris le parti de Condé, l'architecte Méte-
zeau, sur l'ordre do Mazarin, bourra de poudre le donjon
ot en lit sauter les voûtes.
— BiULiOGR. ; Jovet, Histoire des anciens seig/ieurs de
Coucy (1683).
Coucy (le Roman du châtelain de) et de la dame
de Fayel, roman en vers, composé sous le régne de Phi-
lippe lo Bol (rin du xm' s.), par un poète du nord de la
France, dont on a cru pouvoir reconstituer lo nom, Jake-
mon Sakesep, d'après un acrostiche inséré à la fin de son
œuvre (peut-être Jacques Saxquespée). — Le sujet du ro-
man est célèbre, et a été traité dans la poésie de presque
tous les peuples modernes. L'origino paraît en être dans
la poésie bretonne. Il peut se résumer en quelques mots.
Un mari ayant surpris lo secret de sa femme (lui le trompe,
tue l'amant et fait manger à l'épouse infidèle le cœur do
son amant. <» Ce roman, écrit Gaston Paris, occupe à bon
droit une place honorable dans l'histoire littéraire. Le
sujet est intéressant, l'auteur le traite avec simplicité et
une habileté réelle; il manie avec une certaine élégance
une langue qui est encore simple, exempte de prétention,
et fjui reste généralement très fidèle aux règles de la
grammaire. » Le roman a été publié à Paris, en 1839,
par Crapelet.
COUCY-LE-GHÂTEAU (lat. Cociacum de Coda, nom pri-
mitif do la foret de Compiègne,qui s'étendait probablement
jusque-là), ch.-l. de cant. de l'Aisne, arr. et à 24 kil. de
Laon, à l'extrémité d'un plateau dominant la vallée de
l'Aiette, affluent de l'Oise; 708 hab. Ch. de f. Nord. — Le
canton a 33 comm. et 1G.060 hab.
Le bourg a encore ses murailles percées de trois portes
(xiii" s.). Eglise du xvi" siècle (façade du xii" s.). En face
do Coucy-le-Château se trouve la commune voisine de
Coucy-Ia-ViUe (270 hab.).
Le' château de Coucy (monument historique) domine
do 50 mètres la vallée. De ses tours, on aperçoit Noyou
et Chauny au N.-O., Laon au N.-E. Sa surface est de
1 0.000 mètres carrés environ. Le château de Coucy, bâti au
xiii" siècle, n n'est pas une enceinte flanquée enveloppant
des bâtiments disposés au hasard, ainsi que les châteaux
dos XI* et xii" siècles. C'est un vaste édifice, conçu d'en-
semble et élevé d'un seul jet sous une volonté puissante » .
(VioUet-Ie-Duc.) Ses remparts forment un quadrilatère
flanqué auxan-
gles do quatre
tours rondes
de 18 mètres
de diamètre et
de35mètresde
hauteur envi-
ron. La mu-
raille, tournée
vers la ville,
encadre lo don-
jon lo plus for-
midable que lo
moyen âgo ait
construit. C'est
une tour rondo
(31 ni. do dia-
mètre et 03 m.
de hauteur),
entourée d'un
rempart demi-
circulaire ou
chemise o t
d'un fossé in-
térieur que
franchissait un
pont-lovis. A
l'intériour du
donjon se su-
Cli&toau de Coucy, d'après VloIIet-lc-Duc.
perposaiont trois immenses salles voûtées. Dévastes bâti-
ments garnissaient l'intérieur du château. On y trouvait
une chapelle gothique, la grande salle du tribunal, dite
salle des preux, i)arce qu'elle était ornée des statues dos
neuf preux ; la salle des preuses, dont la cheminée portail,
sculptées en ronde bosse, les liguros do neuf tommes
rélfbros; des magasins, etc. Presque ions ces bâtiments
avaient été restaurés ou agrandis en 1400. En avantdu don-
jon, la ùassc'cour, oncointo fortiliée trois fois plus grande
que lo château, contenait d'autres bâtiments, une clmpolte
romane, et s'ouvrait sur la ville par une porto fortifiée
dito porte Afallrc-Odon. à laquelle attonait le logement du
chtitelain, premier ofticier du sire de Coucy. Los habitants
do Coucy exploitaient les pierres du château pour leur
usage, lorsqu'on 185G VIollet-le-Duc reçut de Napoléon III
la mission do pratiquer des fouilles dans cos décombres.
Les ruines encore debout furent consolidées ot lo donjon
mis â l'abri do la destruction.
— BiuLiooR. ; E. VioUot-loDuc, Description du château
de Cow'i/ (18Ô8).
ÇOUDDHODANA. rot OU chef do la tribu dos Çahyas,
qui babiiuiont la petite villo do Kapilavastou, pèro du
bouddha Çâkya-mouni. U appartenait â la famille Oau-
tama ot ù la grande lignée royale fomléo au!£ temps m_y-
thulogiquos par lUi-hvukou, fils do Munou Vuivasvutu ot
COUGOUER — COUDE
petit-fils du Soleil. II avait épousé Maya Dévî, fille cadette
d'un autre roi des Çâkyas, nommé Soupra-Bouddha. Con-
verti au boud-
dhisme pen-
dant la visite
que Çâkya-
mcjuni lui ren-
dit à Kapila-
vastou, il abdi-
(|ua, installa
sur le trône
son neveu Bha-
drika et mou-
rut peu do
temps après ,
assez tôt pour
ne pas éire té-
moin de la dé-
faite et de la
ruine de sou
peuple.
COUDE (du
lat. cubitus,
môme sons)
n. m. Partie e.\-
^'ouddbûdaoa au milieu de sa cour.
Coudes (tuyaux) : 1. En fonlo^
2. Eu tôle.
térieure du bras, à l'endroit où il se plie en formant un
angle saillant : S'appuyer sur le coude, sur les coudes. —
Par ext. Partie de la manche d'un vêtement qui recouvre
lo coude : Habit percé aux coddks. Il Chez le cheval et les
autres solipèdes. Attache du bout de l'épaule avec l'extré-
mité du bras.
— Angle saillant, changement brusque de direction;
objet courbé en angle : Le codde d'une rue, d'un mur,
d'un tuyau.
— PU du coude. Oa appelle ainsi la région du pli de flexion
de l'avant-bras sur le bras. C'est le lieu d'élection des
saignées.
— Loc. div. : Jusqu'au coude. En plongeant tout l'avant-
bras : Mettre ses bras dans l'eau jusqu'au coude. (Fig.
Sans réserve, sans restriction.) ii Pop. Se fourrer le doigt
dans l'œil jusqu'au coude. Se tromper complètement, il Par-
ler du coude. Pousser légèrement quelqu'un avec le coude
pour attirer son attention, pour l'avertir sans faire du
bruit. Il Jouer des coudes. Se faire un passage dans la foula
à l'aide de ses coudes, et tig., S'ouvrir la voie, chercher
à faire son chemin, il Mettre l'oreille sous le coude à quel-
qu'un, Le rassurer, (luus.) il Lever, Hausser le coude.
Boire copieusement.
— Arg. Prendre sa peiinissinn sous son coude. Agir sans
permission, se dispenser d'en demander, n Zdc/te-moi le
coude. Laisse-moi tranquille.
— Techu. Bout de tuyau métallique, en tôle, en zinc, en
fonte, en cuivre, etc., qui formo un angle, do manière ù.
changer la direction géné-
rale d'une conduite.
— Vitic. Sarment enfoui,
d'où émerge de terre la bran-
che donnant le raisin.
— Loc. PROV. : n ne se
mouche pas du coude, Cest
un homme fort habile, fortdis-
tingué, fort riche. (Se prend
souvent ironiquement, sur-
tout lorsqu'on ajoute : On le
voit bien sur sa manche.)
— Encycl. Anat. L'articula-
tion du coude comprend trois
articulations : la première est
l'articulation huméro - cubitale , véritable charnière qui
constitue le coude proprement dit, ot se rattache â la
classe des diarthroses trochléennes ou ginglymoïdalos; la
seconde est l'articulation kuméro-radiale ; la troisième,
l'articulatiou cubito-radiale supérieure.
1* Articulation huméro-cubitale. L'extrémité inférieure
do l'humérus présente deux émineuces articulaires, sépa-
rées par une rainure : la plus volumineuse, la trochlée,
située du côté in-
lorne, est une pou- ju..^, -^ 3
lie formée do deux ^^ ' --^^"■^'^
bourrelets, que sé-
pare une gorge peu
profonde ; lu plus
petite, appelée con-
dyle, située on de-
hors, est une tubé-
rosité arrondie.
C'est la trochlée qui
s'articulo avec le
cubitus, dont l'ex-
trémité présente
une gorgo concave ,
la grande cav ité
sigmoïdo, prolon-
gée par doux apo-
physes : en arrière, une très longue, l'olécrano qui, on
extension (bras allongé), se logo dans une dépression do
l'humérus, dito « cavité olécranienno « ; en avant, l'apophyso
coronoïdo, beaucoup moins volumineuse, qui, en flexion
(bras plié), se loge dans la cavité coronoïdo de l'humérus.
2» Articidation huméro-radiale. Lecondytedu riiumérus
est on contact avec la cavité en formé do coupe, dito
cupule, quo présente la této du radius, on sorte que l'arti-
culation est comparable â un pivot qui permet au radius
do tourner sur son axe longitudinal.
3' Articulation cubito-radiiilc ou radio-cttbitale. La tèto
du radius présente sur son pourtour une surface articu-
laire cylindrique qui, dans le mouvement do son pivot,
glisse sur uno poiito surface articulaire du cubitus, lu
petite cavité sigmoïdo. Un ligament latéral externe,
un double ligament latéral interne, un ligament posté-
rieur très fort, confondu avec les tondons dos muscles
exHMisonrs do l'avant-bras (triceps), un ligament anlériour
beaucoup plus faible, un ligament annulaire do 1 articula-
tion cubito-radialo, enfin uno synoviale, qui se prolonge
dans l'articulation cubito-radiale. ot une synoviale nu pivot
radial complètent l'appareil ariicnlairo du coude.
— Art vétér. Lo coude est la partie saillante du raombro
antérieur do l'animal, compriso entre le bras ol l'avani-
bras et on arrière ; il est presque on coninct avec le bas
do la poitrine. Il peut être le siège d'une tumeur une Von
itomnw éponge ot qui ost le résultat do coulusiona répétées
Coudo : 1. Cubitus ; 2. Radius; 3. Ihinu^-
■us; 4. Lifîaiiiout antérieur ; 6. LiganuMU
laWral intiTiio ; 0. Blrepa avec G' sou ton-
du ; 7. Noi-l" iii»»dian : 8. Artère huiuAialo ;
9. Oldciiine ; 10. Apuphyse corùUuldo.
COUDÉ — COUDRIER
du fer lorsque le cheval, se couchante»! vache, appuie son
coude sur les éponges du fer du pied correspondant.
— Chir. L'articulation du coude peut être affectée de
fractures, de luxations, d'anliyloso, d'arthrites diverses, et,
en particulier de tumeur blanche.
Les fractures intra-articulairos du coude intéressent
surtout l'olêcrane et les autres extrémités articulaires de
Vhumérus, du cubitus et du radius.
Des luxations du coude, la plus commune est celle des
deux os de i'avant-bras en arriére. Elle se produit ordi-
nairement par chute sur la paume de la main. Les signes
sont la saillie de l'olêcrane eu arrière et de l'humérus en
avant, l'impossibilité de redresser le bras.
La luxation en avant par chute sur le coude est sou-
vent accompat;née de fracture de l'olêcrane. Le traitement
consiste à réduire le plus tôt possible la luxation ; à main-
tenir l'articulation immobile pendant quelques jours daiis
la demi-flexion, en prévision de l'ankyloso possible ; puis
à rétablir la mobilité au moyeu do bains de bras très
chauds, de massages, de mouvements forcés. En cas de
luxations irréductibles, on pratique la résection du coude.
On la pratique aussi en cas d'ankylose dans une mau-
vaise position. La désarticulation du coude est un mode
d'amputation du bras.
— Phys. Si une conduite d'eau présente un coude
brusque, le filet, au lieu de suivre cette courbure, l'aban-
donne en raison de son inertie, et ne rejoint la paroi qu'un
peu plus loin ; il se produit dans
l'intervalle un remous avec perte de
force vive. En appelant charge, entre
les deux points d'un lilet liquide en
mouvement, l'accroissement de hau-
teur dû à la variation de vitesse entre
ces deux points, le coude produit une
perte de charge exprimée empirique-
ment par Napier sous la forme ;
/ , 0,0039\ t t''
(0,0186-^ ) -— ,
r étant le rayon moyen du coude, ( sa
longueur, '■ la vitesse moyenne et g
l'accélération de la pesanteur. Pour
un rayon assez grand et une vitesse
assez faible, les pertes de charge dues
aux coudes sont assez faibles. Un
fihénomène semblable se produit dans
es conduites de gaz. Péclet a montré
que, dans ce cas, la résistance des coudes brusques est
sensiblement proportionnelle au carré de la vitesse et au
carré du sinus de l'angle que font les deux directions.
Coudé (Louis-Marie), marin français, né à Auray en
1758, mort à Pontivy en 1822. Destipé à l'état ecclésias-
tique, il s'enfuit de la maison paternelle et s'embarqua à
Lorient, sur un navire de la comp^nie des Indes. En ms,
il passa au service de l'Etat avec le grade de lieutenant
de frégate. Durant la guerre de l'Indépendance, il prit
part a divers engagements : horriblement brûlé par l'e.x-
plosion d'un baril de poudre, il continua, plongé dans un
tonneau d'eau, à donner ses ordres. Lieutenant de vais-
seau en 1792, capitaine l'année suivante, il prit, en 1795,
le commandement du Ca-lra, et s'illustra par plusieurs
faits glorieux. Nommé "contre-amiral en 1814 et bientôt
admis à la retraite, il fut, pendant les Cent-Jours, élu
député du Morbihan.
COU-DE-CHAMEAU n. m. Bot.' Nom vulgaire du nar-
cisse des poètes, il PI. Des cocs-dk-chameau.
COU-DE-CIGOGNE n. m. Bot. Nom vulgaire d'un éro-
dion {gêramuul commun). Il PI. Des COUS-DK-CIGOGNE.
COUDÉE [dé — rad. coude) n. f. Mesure de longueur en
usage chez les anciens, et qui était censée représenter la
distance du coude à l'extrémité du doigt du milieu : La lon-
gueur de la COUDÉE avarié, suivant les pays, de ô'^,442 à û'°,720.
— Par ext. et rig. Longueur ou quantité considérable :
Etre de cent cot:débs au-dessus d'une besogne.
— Particulièrem. Usage du coude. (N'est usité que dans
la locution Coudées franches. Liberté des mouvements du
coude, des bras) : A table, au spectacle, il faut avoir ses
coDDÉES FBANCHiîs. Il Fig. Liberté d'action: Tout chef doit
avoir ses coudées franches.
— Enxycl. On donnait le nom de coudée à la distance
du coude à l'extrémité du grand doigt, lorsque le bras et
I'avant-bras sont plies en équerre et que la main est ouverte.
La coudée paraît être d'origine égyptienne. Aux bords du
Nil on distinguait la coudée royale, qui se divisait en
7 palmes et 28 doigts, tous consacrés à une divinité spé-
ciale (les étalons qui nous en sont parvenus permettent
de l'évaluer à 0",522 au juste), et la petite coudée, qui n'avait
que 6 palmes et 24 doigts ou 0»,450. C'était celle qui était
employée communément dans la construction des monu-
ments". Chez les Grecs, la coudée, ity.o;, et chez les Ro-
mains, cubitus, valait un pied et demi ou un peu plus de
0»,443. Chez les Arabes, la coudée valait de 0'",592 à û™,444.
COUDEIN, commandant du radeau do la Méduse, né à
La Tremblade (Charente-Inférieure), où il mourut eu 1857.
Il était aspirant à bord de la frégate la Méduse, lors(|ue, ce
bâtiment ayant fait naufrage, il tenta d'opérer le sauve-
tage sur un radeau. Il était capitaine de vaisseau quand il
prit sa retraite, en 1852.
COUDEKERQUE-BRANCHE, comm. du dép. du Nord,
arr. et à 3 kil. de Dunkcrquo. dans la plaine do Flandre,
sur les canaux des Moëres. de Furnes, de Bergues et de
Bourbourg; 4.3C5 hab. Ch. do f. Nord. Entrepôts des ma-
gasins généraux de Paris ; fabrique de craie, filature de
fin et do chanvre, manufacture de toile à voiles, huilerie,
raffinerie do pétrole, etc. C'est un véritable faubourg de
Dunkerque.
COUDELATTE (do Mil, de, et latte) n. m. Pièces do bois
qui servaient à recevoir la tanière dans une galère. (On
emploie plus souvent le pluriel coudelattes.)
COU-DE-PIED {pi-é)n. m. Partie supérieure du pied, à
l'endroit do son articulation avec la jambe : Avoir le cou-
de-pied élevé. Il PI. Des cous-de-pied.
COUDER V. a. Plier en forme do coude : Couder une
barre de fer.
Coudé, ee part. pass. du v. Couder.
— En T. do bot., .Se dit de l'arête des graminées, lors-
qu'elle est plièe dans son milieu.
Se couder, v. pr. Prendre la forme d'un coude, se
courhor.
Couder.
Couder (Louis-Charles- Auguste), peintre français,
né et mort à Paris (1790-1873). Elève de Regnault et do
David, il exposa, en 1817, le Lévite rf'£'p/waïm (aujourd'hui
au Louvre). Couder exposa ensuite le Soldat de Marathon
anywnçant la victoire, composition pleine de caractère ;
puis, au Salon de 1822, Adam
et Eve endormis que .Satan
menace de son sceptre et Léo-
nidas, prêt à partir pour les
Thermopyles, dit un éternel
adieu à sa famille. Ce dernier
tableau, acheté par l'Etat,
est au musée de Versailles.
En 1828, Couder se rendit à
Munich, et y travailla, pen-
dant près de trois ans, à des
peintures à fresijue. De re-
tour en Franco après la ré-
volution do juillet 1830, il
exécuta une Adoration des
mages ; Scènes tirées de Notre-
Dame de Paris; la Bataille
de Lawfeld, habilement com-
posée et exécutée d'une tou-
che vigoureuse ; l'Armée fran-
çaise à ta prise de York-Toum
en IlSi, et la Prise de Lérida.
En 1839, Couder fat nommé membre de l'Académie des
beaux-arts, à la place de Langlois. Commuant ses travaux
pour Versailles, il exécuta les trois dernières grandes toiles
qu'il exposa aux Salons : l'Ouverture des états généraux à
Versailles, tableau dans lequel on trouve une galerie de
portraits habilement touchés ; la Fédération des gardes
nationales et de l'armée au Champ-de-Mars, et le Serment du
Jeu de Paume. On doit à cet artiste des dissertations sur
le Caractère des beaux-arts (1855), sur le Coloris (1856), des
Observations générales sur les beaux-arts (1858), une étude
sur le Caractère de l'art en général (1863), et il a publié :
Considérations sur le but moral des 4ea!(j;-o?-(s(1866). Couder
avait été nommé, en IS63, membre du conseil supérieur de
l'Ecole des beaux-arts. — Son frère, Jean-Baptistk-Améi>ée
Couder, dessinateur et écrivain, né à Paris en 1797, mort
en 1865, s'est adonné au dessin industriel. Il fut un des
promoteurs des expositions universelles et des expositions
d'art appliquées à l'industrie. On lui doit quelques écrits :
l'Architecture et l'Industrie comme moyen de perfection
sociale (1842); Quelques idées sur l'Exposition universelle
en France (1854); etc.
Couder (Alexandre-Jean-Remi), peintre, né à Paris en
1808, mort en 1879. Après s'être adonné à la sculpture et à
la gravure en médailles, il se tourna vers la peinture, prit
des lei^ons de Gros et commenta à se faire connaître par
des tableaux d'histoire ; mais, au bout de quelques années,
il s'adonna exclusivement à la peinture de genre. Couder
a acquis une place distinguée parmi les artistes contem-
porains pour ses toiles représentant des fleurs, des fruits,
des animaux et des natures mortes. Parmi ses tableaux
do genre, on peut citer : Episode de la Saint- Barthélémy ;
le Bourguignon dans son atelier, etc.
COUDERC (Joseph-Antoine-Charles), chanteur français,
né à Toulouse en 1810, mort à Paris en 1875. En 1834, il
débuta à l'Opéra-Comique, où il fit, comme ténor, d'impor-
tantes créations. Couderc quitta rOpéra-Comique en 1842,
se fit engager à Bruxelles, puis à Londres, et rentra à ce
théâtre après une absence de huit années, pour y créer
le Songe d'une nuit d'été. Mais, à partir de ce moment, sa
voix commença à baisser, et le ténor se transforma peu à
peu en baryton. Couderc était un comédien d'une étonnante
souplesse de talent. Vers 1865, il fut nommé professeur
d'une des classes d'opéra-comique au Conservatoire.
COUDIÈRE (rad. coude) n. f. Banquette de balustrade;
toute saillie d'un meuble ou d'un édifice permettant de
s'accouder. (Mot ancien, eu usage aux xvi« et xvii" s.)
Syn. de accoudoir.
COUDOIEMENT [dn-a-man) n. m. Action de coudoyer
quelqu'un : On ne peut aller dans la foule sans s'exposer à
des COUDOIEMENTS continuels.
— Fig. Contact : Ijuelque honoré que soit un nom, il y a
des COUDOIEMENTS qui Salissent et gui marquent. {Bvisharre.}
COUDOIR [do-ar') n. m. Traverse en bois recouverte d'un
capitonnage, pour poser le bras, dans un canapé, il On dit
mieux accoudoir.
COUDON n. m. Nom vulgaire du coing, dans le midi de
la Franct'.
COUDONNIER ( do-ni-é ) n. m. Nom vulgaire du cognas-
sier, dans le midi de la France.
COUDOU n. m. Genre d'antilopes (nom scientifique :
strepsiceros).
— Encycl. Les cornes des cotidous sont enroulées en
vrilles. On connaît deux espèces de ces antilopes afri-
caines : le grand et le petit coudou. Le premier atteint
l'",60 au garrot; il porte un grand fanon baron, qui manque
chez le petit coudou. Ce dernier a sur sa robe des rayures
plus nombreuses. Il habite l'intérieur des pays somalis, et
descend jusqu'au Kilima-N'diaro. tandis que le {;rand cou-
dou se trouve dans la région du Zambèze, jusqu'au sud de
l'Afrique et au Benguéla. V. antilopinés.
COUDOYER [do-a-ié — rad. coude : Je coudoie, tu coudoies,
il coudoie, nous coudoyons, vous coudoyez, ils coudoient. Je
coudoyais, nous coudoyions, vous coudoyiez, ils coudoyaient.
Je coudoierai, nous coudoierons. Je coudoierais, nous cou-
doierions. Coudoie, coudoyons, coudoyez. Que je coudoie,
que nous coudoyio7is, que vous coudoyiez. Que je coudoyasse,
que nous coudoyassions. Coudoyant. Coudoyé, ée) v. a. Heur-
ter du coude :"Coudoyer ses voisins.
— Fig. PJtre en contact avec, être fort voisin de : Dans la
politique, l'habileté n'est pa.i l'hypocrisie, mais elle lacox;DOiE.
Se coudoyer, v. pr. Se heurter réciproquement du coude,
s'approcher de très près. — Fig. Se heurter, être très voi-
sins ; être côte à côte, se rencontrer : iVe lai.'isczjtas deux
actions SE COUDOYER dans un même drame. (Topffer.)
ÇOÛDRA n. m. Membre do la dernière des castes de
riiidis comprenant les laboureurs, les artisans et les ou-
vriers do tous états.
— Encycl. Les coudras n'ont pas le droit de prendre une
part active au sacrifice, ni même do recevoir l'enseigne-
ment religieux du Véda : le brahmane qui révélerait le
Véda â un çoûdra serait déchu de sa caste. Los seuls
livres qu'il leur soit permis do lire sont les poèmes épiqnos
328
(Râmâyana et Mahâhhârata) et les Pourânas. Le çoûdra
est impur : son rôle, dans la société brahmanii[ue, est celui
de serviteur des trois castes supérieures.
COUDRAIS (dré) n. f. Lieu planté de coudriers.
COUDRAN (corrupt. de goudron) n. m. Goudron pro-
venant de l'épuration du gaz d'éclairage, il Chez les mari-
niers. Goudron épuré et prêt à être employé.
COUDRANNER {dra-né} v. a. Enduire de goudron un cor-
dage, un bateau.
COUDRANNEUR [dra-neur] n. m. Marinier qui opère le
goudronnage des cordages ou des bateaux.
GOUDRAY (du), avocat français. V. Tronson.
Coudra Y-SAINT-OERMER (Le), ch.-l. de cant. de
roi^o, aiTund. et à 19 kilom. de Beauvais, entre l'Epte et
le Tliêrain ; 431 hab. Belle église. — Le canton a 18 comm.
et 9.5(32 hab.
COUDRE (du lat. consuere, même sens. — Je couds, lu
couds, il coud, nous coiLSOns, vous cousez, ils cousent. Je
cousais, nous cousions. Je cousis, nous cousîmes. Je coudrai,
nous coudrons. Je coudrais, nous coudrions. Couds, cousons,
cousez. Que je cou^, que nous cousions. Que je cousisse,
que nous'cousissions. Cousant. Cousu, ue) v. a. Attacher au
moyen d'une suite de points faits avec un fil, à l'aide
d'une aiguille ou d'un autre instrument : Coudre du linge,
un boulon, un cahier. L'habitude de coudre à la machine
s'est généralisée.
— Fam. et fig. Attacher d'une manière habituelle, con-
stante et très forte : Enfant cousu aux jupes de .m mère.
Il Joindre, lier, assembler : Coudre des mots, des épithéles
aux jnots.
— Chir. Coudre une plaie. En réunir les bords au moyen
d'une suture.
— Mar. Coudre un bordage. Le clouer sur les membres.
~ Mécan. Machine à coudre. Machine qui remplace le
travail manuel, pour coudre les étoffes, le hnge, etc. V. cou-
ture. .
— Techn. Arrêter les parties d'un treillage en bois avec
des fils de fer. « En T. do papet.. Attacher la toile métal-
lique au fût de la forme. (On dit aussi parfiler. ) Il En
"î. de vannier. Relier les brins d'osier ensemble. Il Coudre
un filet. Joindre au moyen de ligatures plusieurs filets sem-
blables, pour n'en former qu'un seul, mais de dimensions
beaucoup plus considérables en longueur.
— Loc. PROV. : Ne savoir quelle pièce y coudre, Ne savoir
quel remède apporter, quel moyen prendre, li Coudre
la peau du renard à celle du lion. Joindre la ruse à la
force.
Cousu, ue part. pass. du v. Coudre.
— Loc. div. et fam. : Cousu, Excessivement maigre, commo
si la peau était cousue sur les os : Cheval qui a les flancs
cousus. Il B.Triolé, comme un habit formé
de petites pièces de diverses couleurs
cousues ensemble : Fn habit cousu de
paillettes. Un visage cousu de coups, de
blessures, de petite vérole ou simplement
Fn visage cousu. Il Cousu de. Possédant
en abondance : Fn homme cousu D\,r,
DE pistoles. Un livre cousu de citations.
W Cousu à la selle, Si solide en selle
qu'on l'y dirait cousu, n Avoir, Tenir
la bouche cousue. Garder le silence ou De gueules, au chef
lo secret. — EUipt. Bouche coiisue ! Gar- cousu d'azur,
dez le secret, il Finesses cousues de fil
blanc. Finesses qui laissent percer 1 intention, dans les-
quelles l'intention se voit aussi bien que du fil blanc sur
une étoffe noire.
— Blas. Se dit des pièces honorables qui, contrairement
à la règle héraldique, se trouvent appliquées, dans un
écu, émail sur émail ou métal sur métal. (Cet attribut
qui. dans l'origine, s'appliquait seulement au chef, fut
étendu, par la suite, aux autres pièces honorables ; mais
quand il s'applique à des pièces secondaires, les armoi-
ries sont suspectes d'irrégularité et sujettes à enquerre.)
— Substautiv. : Du cousu. De la chaussure, do la lingerie
cousue.
Se coudre, v. pr. Etre, devoir être cousu : Les draps
fins SE cousent avec de la soie, n Fig. S'unir, s'associer in-
timement.
— Anton. Découdre.
COUDRE (du lat. corylus, même sens) n.m. Nom vul-
gaire du noisetier et de la viorne.
— Syn. Coudre, coudrier, noisetier. Coudre, vieux mot,
désigne lo bois utilisable du noisetier, tandis que coudrier
désigne l'arbre lui-même.
COUDREAU (Henri-Anatole), explorateur français, né
dans la Charente-Inférieure en 1859,mort au Para (Bi-osii)
en 1899, ancien élève de l'Ecole normale spéciale de Cluiiy.
N'ayant pu se faire adjoindre à l'expédition Flatters, il
finit par obtenir une chaire au collège de Cayenne, et
entreprit une série d'explorations dans la Guyane tran-
caise et dans le territoire contesté entre la France et le
Brésil (à partir de 1881). En 1895, Coudreau entra au ser-
vice du gouvernement du Para et explora successivement
les importants affluents do droite de l'Amazone : lo Ta-
paioz le Xingu et le Tocantins-Araguaya (1896-1897). Ses
principaux ouvrages sont : Voyage au rio Branco et aux
montagnes de la Lune {tSi6); Etudes sur les Guyanes et l Ama-
zonie Voyage à travers les Gui/anes et l'Amazonie (1887);
Chez nos Indiens (1892), et trois volumes sur ses voyaecs
au Tapajoz, au Xiugu et au Tocantins-Araguaya (1897).
COUDRECIEUX, comm. de la .Sarthe, arrond. et à 13 kil.
de Saint-Calais ; 1.426 hab. (Coudreeieusois, oiscs.) Ch. de
r. d. p. de Mamers à Saint-Calais. Verrerie. Eglise romane.
COUDRÉE (dré) n. f. Agric. Terre desséchée.
COUDREMENT (man) n. m. Opération qui consiste à
passer les peaux sortant de la rivière dans des bains Je
tanin, très faibles tout d'.ahord, et dont on augmente la
force graduellement. (On remplace quelquefois le tanin
par du sumac en poudre. Cette opération constitue le com-
mencement du tannage.) ii Bain tannant dans lequel on
met les peaux pour les coudrer.
COUDRER V. a. Soumettre les cuirs et peaux au cou-
drcniciit.
COUDRETTE {drèf — dimin. de cowrfre n. m.)n. f. Cou-
draip, lieu planté de coudrcs, ou coudriers, ou noisetiers :
S'asseoir, Danser sous la coudrette.
COUDRIER (dri-é) n. m. Nom vulgaire du genre noi-
setier.
V
^
329
— Kncïul. Los coudriers sont dos arbres ou arbustes
do la lainiUo dos castauôacôos, à feuillos altornos ot ac-
conipagnoos do doux stipules latéraux. Los llours sont
monoïques, disposées on chatons. Los chatons niàlos,
longs, cylindriiiues, présentent huit étaniines insérées à
la base d'une écaille a trois divisions. Los chatons t'omel-
los, courts, ovoïdes, gommiformcs, sont composés d'écail-
lés serrées; ils ont un ovaire infère, surmonté d'un stylo
ù. doux branches stygmatil'oros. Le fruit est un akène,
entouré par l'involucre; il ronformo uno graine à cotylé-
dons volumineux.
Los coudriers habitent les régions tempérées; plusieurs
oont cultivés pour Iniir fruit bon i niangor, et dont on
extrait une huile (huile do noisette). L'espèce la plus ré-
pandue est l'aveline {corylus avi'Uana); on la multiplie
par graiuos ou mieux par marcotte, par drageons ou encore
au moyen do la gretlo par api>roclio.
Lo bois du coudrier est tendre, souple, mais a pou d'usage,
car il est rare d'en trouver des échantillons volumineux.
COUÉ, ÉE alj. En T. de chass., .So dit dos cliious à qui
l'on n'a point coupé la quoue : Ckicnne couiiE.
CouËDIC DE Kergoualer (Charles-Louis, chevalier
l>u), marin français, né en nie, au château de Kerguélénen
(Finistère), mort à Brest en 17S0. Lieutenant de vaisseau
à l'époque do la guerre do l'Indépendance, où la France
avait pris parti en faveur des colonies anglaises d'Amérique
révoltées contre l'Angleterre, il obtint le commandement
d'une frégate de tronte-six canons, la Surveillante. Ayant
rencontré un navire anglais do môme force, le Québec, il
le rît sauter, après un combat acharné, qui coûta la vie à
150 marins français sur 270. Il rentra victorieux à Brest,
mais no tarda pas à succomber aux suites de ses blessures.
COUENNE [kou-an — du bas lat. cutiiin:i, dimin. do cutis,
peau) n. f. Peau du porc. Il On dit aussi coCENNii de lard.
Il ICn général, Peau épaisse comme celle du porc : Couknne
de marsouin,
— Pop. et fi";. Sot, maladroit, niais, imbécile : Esl-il
COUENNK, celui-là 1 ça lui fait de la peine quand on bat les
autres! (E. Sue.)
— Arg. Peau, chair de l'homme : Segratter la couenne.
Il Joue pendante, ii Couenne de lard, Brosse.
— Méd. Nom donné à certaines taches congénitales de
la peau, qui sont de couleur brune, souvent couvertes de
poils blonds, ot accompagnées ordinairement d'une sur-
élévation de la peau à l'endroit qu'elles occupent. (V. nae-
vus.) il Couenne inflammatoire. Couenne pleurélique. Con-
crétion d'un blanc jaunâtre, qui se forme à la surface du
san^ des saignées, qui serait due soit à l'augmentation de
la fibrine du sang, soit à la diminution du nombre des globu-
les dans lesmaladies inflammatoires, lachlorose, l'anémie.
COUENNEUX (kou-a-neû), EUSE adj. En T. de méd.. Se
dit du sang des saignées qui se couvre d'une couenne.
Il Angine couenneuse. V. angine.
COUÉPI n. m. Grand arbre de la famille des rosacées-
chrysobalanees. (Sa ti^o, haute de 20 m. sur i m. de dia-
mètre, est couverte d'une écorce lisse et grisâtre ; ses
fleurs sont violettes, et son fruit ressemble à une noix;
il croit à la Guyane.)
COUÉPIE n. f. Bot. Syn. do moquilier.
CouËRON, comm. do la Loire-Inférieure, arrond. et à
49 kilom. de Saint-Nazaire, sur la Loire ; 5.947 hab. Ch.
de f. Orléans. Commerce de bestiaux ; carrières de granit.
Fonderie de plomb argentifère et laminoirs, meules pour
aciéries, vinaigrerie. Petit port pour le radoub des na-
vires. Dans l'église do Couëron, stalles en bois de chêne
sculpté, provenant do l'abbaye de Buzay. Sur le territoire
de Couëron (qui est peut-être lo port gaulois de Corbilo),
au château do Cazoire, mourut le dernier duc de Bretagne.
François H (118S). — Patrie d'Alcide d'Orbigny.
GouESMES, com;ii. (lo la Mayenne, arrond. ot à 21 kil.
de Mayenne, sur un affluent do la Varenae; 1.138 bab.
COUESNON, petit fleuve côlicr, tributaire de la Man-
che, qui naît dans lo département do la Mayenne, péneire
ensuite dans l'Ille-ot-Vilaine, ot sépare ce (fépartoment de
celui de la Manche, c'est-à-dire la Brelasrne de la Nor-
mandie. Il arrose Pontorsonot tombe dans ia baie du Mont-
Sai ut-MicboI, après un cours de 90 kilomètres, dont l(i navi-
gables. La construction do digues dans le cours inférieur a
arrêté les divagations du fleuve dans la baie du Mont-Saint-
Michol ; divagations qui avaient donné lieu à ce dicton :
" Le Couesnon, par sa foljc,
A mis le Moût en Normandii*. •
COUET ou ÉCOUET (kou-è — autre forme oo couette,
n. m. .Mar. Nom donné à quatre grosses cordes, autres
i|iic les écoutes, qui s'amarrent aux voiles d'un vaisseau.
— A''ric. Variété de pommes à cidre du Cotontin. n Ra-
meaudo vigne courbé en arc ot attaché au cep par un
lion d'osier. (On dit quelquefois vinke.)
— Kcon. dom. Sorto do casserole on fonte, sans queue,
mais munie de deux petites anses. Syn. cocotte.
COUETTE (H' — du lat. culcitn, môrao sens) n. f. Lit do
plumes : Coucher sur une couette.
— Mar. V. la parrio cncycl.
— Ornith. Nom vulgaire do la mouette commune.
— Toclin. Crapaudino sur laquelle tourne un des pivots
du tour.
— Encyci.. Mar. Les couettes ou roiltcs, fortes pièces de
bois drossées, qui ont la longueur d'un grand bâtiment
on construction, sont disposées parallèlement ù la quille,
et supportent toute la charpente du bor.
Elles glissent avec lui ot la masse entière
du bâtiment qu'on lance à la mer. IJoux
autres couettes, sortom de fortes lisses,
fixées sur la calo de construction, à la
distance nécessaire, retiennent ontreollos
les premières, ot les empochent do s'écar-
tor avec lo bor : elles servent comme do
coulisses, pendant quo colles qui quittent
lo chantier descendent on portant lo bâti-
mont â l'eau.
COUETTE [kou-ff — dimin. do coue,
anc. forme <lo queue) n. f. Fam. Potito
queue : La couette d'un lapin.
courre (du nrovcnc. coufo, apparenté
avec ro/Vi.i, coftre) n. f. Sorto do cabas ,..„^„
usité, â Mai-scillo et dans le Lovant, pour
l'emballago ou lo transport des marchandises pou oncom-
brantos. ii On dit aussi couFKLE, ot mieux couffin.
COUÉ — COULANGES-LA-VINEUSE
Coufllè.
Eu Provence,
— Min. Nom donné aux gros morceaux do lignite, dans
los Basses-Alpes et les Bouches-du-Uli6no.
— Pêch. Sorto de panier circulaire plat, suspendu bori-
zontalement dans l'eau à l'aido de
cordelettes disposées ad hoc, ot au
tour duquel on attache dos hameçons.
COUFFÉ, comm. do la Loiro-Info-
rieuro, arr. et à 12 kilom. d'Ancenis,
sur lo Donneau, affluent do la Loire;
2.000 hab. Château do la Contrio, oii
naquit Charotte.
COUFFIÉ {kou-fi-é) n. m. Coifl'uro
arabe, consistant en un rîchu roulé
autour de la této, et dont deux coins
so replient en dedans, los deux au-
tres restant pendants de chaque côté.
COUFFIN {kou-fin — rad. coufe) n.
Cabas ou panier de sparterie. il Con-
tenu do ce panier : Manger un couf-
fin de figues sèches.
COUFFLÉE n. f. Min. Syn. de crain.
COUFIQUE adj . Philol. V . koufique.
COUFLE n. f. Balle do séné du Le-
vant. (On écrit aussi couffle.) [i .Sorte
de panier. .Syn. de couFFE, ou couffin.
COUFOULEUX, comm. du Tarn,
arr. et à 23 kil. do Gaillac, non loin du Tarn; 1.216 bab.
Commerce de mules; laines.
COUCLER-PONI (Matilda), femme poète roumaine, née
à Jassy on 18r.3. Elle débuta, â l'âge de di.x-huit ans, dans
les Causeries littéraii-es et attira bientôt l'attention du
monde littéraire. Ses poésies, d'un caractère absolument
lyrique, parurent à Jassy en 1885.
COUGNAC d/nak' [gn mil.]) n. m. Epices de dessert, quo
I on servait en Normandie et où il entrait du miel, n On di-
sait aussi COUCOUGNAC.
COUGNADE ou COUGNARDE {gn mil.) n. f. Confiture en
marmelade, qu'on fait avec les merises débarrassées de
leur noyau.
COUGNY (Edme), érudit français, né à Nevers en 1818,
mort à Pans en 1889. Il devint professeur de rhétorique
dans les lycées de Pans, puis inspecteur d'académie en
1878. Il a laissé différents ouvrages, relatifs â l'histoire
des idées politiques en France au xvi» siècle : De la phi-
losophie chez lesjurisconsultes du xvt» siècle (1SG5) ; le Parti
républicain sous Henri III {li(,n); le CapitaitK François de
La Noue (1872); Béroalde de Vennlle (1880); des études
littéraires ou historiques: la Jeunesse de Virgile lum):
Montesquieu et M'"' de Lambert (1877); Celles el Germains
depuis la conquête de César(lasi). Helléniste remarquable,
il a été chargé, par la Société de l'histoire de France, de
publier les Extraits des auteurs grecs concernant la géogra-
phie et f histoire des Gaules (1878-1S86). Il continua, dans
un troisième volume, l'Anthologie grecque de Dûbner.
CoUGNY (Louis-Edmond), sculpteur français, né en
1831 à Nevers, élève do Jouffroy. Ses meilleures œuvres
sont ; Jean de La Quintinie, statue pour l'Ecole d'horti-
culture ; une £pave, statue ; Carnot membre du comité de
.Salut public, statue; Edgar Quinet , buste pour lo Col-
lège do France ; A l'atelier, groupe ; etc.
COUGOURDE ou COUCOURDE n. f. Nom provençal des
potirons et des courges, il Courge sèclio et vidée, propre
à contenir des liquides. (Vieux.)
COUGOURDETTE ou COUCOURDETTE [dèf) n. f En
Provence, Petite calebasse.
COUGUAR ou COUGOUAR (mot guarini servant à dési-
gner le puma) n. m. Nom vulgaire du grand puma (felis
concolor), répandu en Amérique. V. puma.
COUHÉ, ch.-l. do cant. do la Vienne, arr. et à 20 kil
do Civray, près do la Dire de Couhé ; 1.835 hab. Ch. do f.
Orléans. Fer. Fabriques d'étofl"cs, chapollorios, clouteries,
teintureries; bétail. Ruines do Tabbavo cistercienne do
Valence. — Le canton a 10 comm. ot U.710 hab.
COUI n. m. Erpét. Nom vulgaire do la tortue radiée.
— Bot. Nom vulgaire du calobassior.
— Etiiol. Nom créole du récipient quo l'on fabrique
avec le fruit du calobassior : Une calebasse fendue donne
deux colis. Hoire dans un coui sculpté.
COUI-COUI (onomatopée imitant lo cri de l'animal) n. m.
Nom vulgaire du cobaye.
COUIC (ik') n. m. Onomatopée dont on so sert pour dé-
signer le cri d'un petit oiseau.
~ Pop. Faire couic. Mourir.
COUIER {yé — du lat. caiida, queue) n. m. Cordo avec
laquelle on attache au rivage un chaland ou un bateau.
II Chacune dos doux pièces de bois qui entretionnent la
cage d un moulin ù vent. (On dit aussi cocillakd.)
COUILLARO {kou-ill-ar [H mil.] — rad. couillon ou colon)
n. m. Mar. Bout do quarantonier frappé sur la cosso du
chapeau d'une voile, permettant do la tenir serrée jus-
qu'au commandement do : Larguez l ot pondant qu'on
all'alo lo chapeau et los carguos. ii Cordo passée on collier
sur un bateau pour faciliter lo halago (Seine).
— Trivial. Qui a do grosses couillos : Délier couillard.
— Art milit. Nom donné, dans lo moyen ."igc, â uno ma-
chine de jet, de la famille dos mangonnoaux.
— Toclin. Pièce d'un moulin. Syn. do couiEn.
— Typogr. Petit llh-t maigre, quo l'on mot à la fin d'un
i-'liapitre.ou pour séparerdeux titrosTundoTautre. (Vieux.)
Couillard (Antoine), sieur du Pavillon, littérateur
français, né près do Lorris (Gâtinais), mort on 1575. Eru-
dit ot spirituel, il composa dos ouvrages, remarquables
pour la plupart par leur singularité ; entre autres : les An-
tiquités el .Singiilarilés du monde (1517); Conircdils à A'oj-
Iradamus (1555) ; les Prophètes ( 1550) ; etc.
COUILLE {kou-ill[ll mil.] — du bas lat. colia ; lat. co/«iij ;
gr. kolèos. |)roprom. fourreau, gaine) n. f. Trivial et bas.
l'esticulo. (Co mot entre dans un certain nombre d'oxpros-
sions populaires et basses.)
— Ilist. Cassetio du roi, au xv* et au xvi" siècle.
— Bot. Couille-dc-loup, Nom vulgaire de la joubarbe.
CoutLLET, comm. do Belgique (prov. de Hainaut [arr.
admin. ot judic. de Charieroi]), sur la Sambre ; 8.326 hab.
Mines do 1er, forges ot hauts fourneaux.
COUILLON, COUILLONNADE, COUILLONNER, COUIL-
LONNERIE et COUiON, COUÏONNADE, COUlONNER,
COUÏONNERIE. Suivant l'Académie, nous avons défini
ces mots à coïon, coïonnade, coïonner,
coïonneiuk; mais l'orthographe la plus
usuelle est couillon, etc.
^ COUILLON {kou-ill [Il mil.]) n. m. En
T. do mar.. Tampon d'étoupe, ficelé dans
la toile do la voilo et permettant do l'em-
poigner pour la serrer, n Margouillet
grossier, ii Nom vulgaire des adonts de
la verge de l'ancre.
COUINEMENT (nian)n. m. Cri du lièvre,
du lapin, au moment où ils succombent
sous la dent des chiens.
COUIRE (du lat. corium, cuir) n. m. Car- Couire.
quois où les archers mettaient leurs flè-
ches, et surtout Trousse où les arbalétriers serraient leurs
carreaux.
CouiZA, ch.-l. de cant. do l'Aude, arr. et à 16 kilom.
do Liraoux, au confluent de la Sais et de l'Audo; l.oio hab.
Ch. de f. Midi. Fours à plâtre, chapelleries, tuilerie. Beau
pont on pierre, sur la Sais. Château du duc de Joyeuse,
transformé en fllaturo. — Le canton a 22 comm. et 5.914 hab.
COUJARD (jar) n. m. Sorte de serpe, en usage dans le
dopartcnient de la Nièvre.
COU-JAUNE ijiln') n. m. Nom vulgaire d'une variété de
fauvette, que l'on trouve surtout à Saint-Domingue.
COULAC {lak') n. m. Un des noms vulgaires de l'alose,
notamment à Bordeaux.
COULADOUX {dou) a. m. pi. Nom que l'on donnait, sur
les galères, aux cordages qui tenaient lieu des rides de
haubans.
COULAGE {laj") n. m. Action de couler, en parlant d'un
liquide ou d'une matière en fusion : Le coulage d'une chan-
delle, d'une bougie. Il Diminution, perte d'un liquide ou d'une
matière, par des ouvertures accidentelles qui existent dans
leurs récipients : Le coulage du vin, de l huile, du ri:.
— Fig. Pertes résultant d'un gaspillage dans los admi-
nistrations, les fabriques, etc. : Maison où il y a beaucoup
de COULAGE.
— Constr. Procédé employé pour couler le béton au
fond de l'eau. V. béton.
— Techn. Opération remplaçant le soufflage par le cou-
lage, dans la fabrication des glaces, il Opération qui con-
siste à couler le savon en masse pour le mettre en forme.
Il Action do couler la lessive. (V. blanxhissage.) ii Action
de couler un métal en fusion dans un moule. (Le coulage
comprend deux systèmes distincts : le coulage à noyau,
consistant â maintenir dans l'axe du moule un noyau ne
laissant ou'un espace annulaire entre le moule et lui ; le
coulage plein, qui consiste à couler la pièce massivement,
sauf à forer ensuite son centre si besoin en est. Il y a
un troisième mode de coulage, appelé coulage à siphon,
dans lequel le métal en fusion arrive par le bas, au lieu
du haut du moule.) ii Défaut dans les couvertes des pote-
ries, qui tient à uno trop grande fusibilité de la couverte.
Il Moulage par coulage, Procédé de moulage des poteries
pour le façonnage des pâtes liquides. V. céramique.
— Télégr. Allongement que produisent, sur les câbles
télégraphiques sous-marins, les écarts dans la marche du
navire et les sinuosités du fond de l'eau.
COULAMMENT adv. D'une manière coulante, aisée, fa-
cile : l'arler. S'exprimer, Ecrire coulamment. (Peu usité.)
COULANGES (Christophe, abbé DE), oncle de M"' de Sé-
vigiii-, 1 les .le qui il passa une partie do sa vie, et dont il
adminisii:! longtemps et sagement la fortune. Il mourut
âgé de quatre-vingts ans.
CoULANGES (Philippe-Emmanuel, marquis de), né à
Paris en 1631, mort en 1716, est surtout connu par M"' do
Sévigné, sa cousine, avec laquelle il oniretint une longue
et intéressante correspondance. Successivement conseil-
ler et maître des reiiuètes au parloniont, il so dispense
le plus possible do siéger, court les salons et les châteaux,
voyage en Allemagne avec Lionne, suit le duc de Cliaul-
ncs dans son ambassade d'Italie où il se fait bien voir du
papo Innocent XII, .< toujours aimé, toujours estimé, ton-
jours portant la joie et le plaisir avec lui,... toujours en
santé, jamais â charge à personne •, ainsi quo 1 écrit sa
cousine. Mariéà uno femmo
charmante et aussi spiri-
tuelle quo lui, il fréquente
les Louvois auxquels il est
apparenté, la duchesse di-
Richelieu, M*« do Mainte
non, cent autres, sans ccsm'
amoureux do la bonne cher,
ot des franches lippées vu
joyeuse compagnie, ('bai/
sonnior, il peut so rappr-
cher do Blot ot de Mangii_\
il a do la facilité, maisecii
à la diable avec uno négli
genco do grand seigneur c
un débraillo do profés ou
ror</r<T(/t'«co/cni(.T.IIalaissé,
en outre do son Hecueil de
chansons (1698), des Lettres,
qu'on joint â celles de M^'do
Sévigné, ot dos Mémoires
d'un stvio facile, édités par Monmerqué (1820). Coulanges
fut un lionroiix homme, doué d'uno verve aimable et d'une
Shilosuphie souriante. Déjà, pour lui, tout Unissait par
os clKinsons. — Sa feinm<«, la marquise de Coulanges,
favorite do M™" do Maiutenun, a laissé environ cinquante
lotiros, qui ne le cèdent guère en esprit A colles do M™' de
Sévigné, â la suite desquelles elles sont généralomont
imprimées. Elle mourut on 1723, âgée de qualro-vingl-
doux ans.
COULANOES-LA-VINEUSE, ch.-l. do conl. do l"V'onne,
arrouil. et A 10 kilom. d'Auxerro: l.lo.'S hab. Vins rou-
ges renommés (busse Bourgogne). Commerce do vins;
43
Cotilangfs.
COULANGES-LËS-NEVERS - COULEUR
grès. Maisons des xv et xvi" siècles. — Le caulon a
12 comm. et 7.532 hab.
COOLANGES-LÈS-NEVERS, comm. de la Nièvre, arr.
et à 2 kilom. de Nevers, sur la Nièvre ; 957 hab. Carros-
serie: moulins.
CODLANGES-SUR-YONNE, ch.-l. de cant. de l'Yonne,
arr. et à 10 kilom. d'Auxerre, uon loin de YVonne; 859 hab.
Ch. de f. P.-L.-M. Grès ; vignobles. — Le canton a 10 comm.
et 6.126 hab.
CoULANS, comm. de la Sartlie, arrond. et à 13 kilom.
ilu Mans, au-dessus du val de la Gée, affluent de la Sarthe ;
1.520 hab. Ch. de f. du Mans à Saint- Denis-d Orques.
COULANT ((an), ANTE adj. Qui coule, qui s"écoule :
Ruisseau cotILA^T. il Fluide, qui coule facilement : Ue
l'encre coulante. ,
— Qui laisse couler avec abondance : Terre codlakte Oe
lait et de miel. (Boss.)
— Poétiq. En parlant du temps qui s écoule, qui passe
avec rapidité : Que les heures sont légères, quelles sont
cotJLAîiTES avec ce qu'on aime! (M"' de Lambert.)
Fig. Aisé, naturel, qui ne sent point le travail : Stijle
COCLANT. Prose coulante. Vers coulants, ii Accommodant,
facile, indulcent : Homme collant eii affaires, il Vin cou-
lant. Vin qui passe aisément, qui est agréable à boire.
t Papier coulant, Papier sur lequel la plume, le crayon
glissent aisément.
— iVœurf coulant. Nœud qui se serre et se desserre sans
se dénouer.
Substantiv. Ce qui est facile, aise, sans oHort : L,es
premiers vers de Bernis ont les défauts de ceux de Gresset :
ils ont aussi de sa facilité et de son codlant. (Ste-Beuve.)
— Anto.n. stagnant, ante.
COULANT (lan) n. m. Anneau ou autre objet percé d'un
trou, dans lequel on passe un cordon ou une chaîne, de
façon qu'en faisant glisser cet objet on peut augmenter ou
diminuer à volonté
la longueur du cor-
don oude la chaîne,
n Anneau que l'on
fait glisser pour
serrer ou fermer
«luelque chose ; Un
coulant de ser-
viette, de bourse.
— Art milit. anc.
Sorte de herse, que
l'on appelait aussi
PASSANT- COCLA NT
ou PORTE-COCLANT.
— Bot. Branches
à entre-nœuds
Coulante' du fraisier.
longs et à feuilles rudimentaires qu'on observe chez
certaines plantes à tiges rampantes, comme les frai-
siers, et qui courent à la surface du sol, tandis que les
rameaux, courts et dressés, portent seuls des feuilles
normales.
— Joaill. et bijout. Parure de cou, qui se compose d un
gros diamant ou d'une pierre glissant le
long d'une chaîne et soutenant une croix.
— Mar. Nom générique de tous les
nœuds qui se serrent lorsqu'on fait force
snr la corde que l'on tient en main.
— Min. Planche clouée ou chevillée
verticalement sur la face intérieure du
boisage d'un puits de mine, atin de faci-
liter la montée ou la descente des ben-
nes, en les empêchant de s'accrocher à
ce boisage. (On emploie mieux ce nom
au pluriel dans ce cas.)
Peint, longueur du pli d'une dra-
perie.
— Techn. Anneau de fer. au moyen
f. Noeud coulant;
. Coulants de
bourse.
duquel on rapproche les extrémités des
branches d'une tenaille de forge, n Outil de l'orfèvre et
du boutonnier. n Enveloppe cylindrique en cuivre, por-
tant le verre d'une lampe.
COULANTE [lanl') n. f. Pop. Gonorrhée.
COULARD lar'i, ARDE adj. Qui est sujet à la coulure,
en parlant des cépages.
COULARD ou COULART {lar') n. m. Variété de tulipe.
COULASSAOE n. f. Nom vulgaire de la calandre.
COULAVAN n. m. Espèce de loriot.
COULAUD(/ô) n. m. Nom vulgaire d'une sorte de poisson
peu estimé, que l'on rencontre principalement dans le
Rouergue. n On l'appelle au^mi poisson dupauvre ; son nom
srieniitiquc est chondrostome.
COULAURES, comm. de la Dordogno, arr. et à 25 kilom.
de Périgueux, sur la lyjue, affluent de l'Isle ; 1.205 hab.
Ch. de f. Dordogno. Château de Conti.
COULE fdu lat. cucutla, mémo sens) n. f. Cost. Sorte do
vêtement â capuchon, porté par les religieux et les reli-
gieuses dans certains ordres, u On disait aussi cucullb.
— Pop. (Syn. de collaoei. Menus gaspillages cau-
sés dans une maison, dans une administration, par des
domestiques, des employés ficu vigilants ou peu délicats :
Maison ail il y a beaucoup de coule. Il Surveillance que
l'on exerce pour empêcher ces gaspillages : Faire la
COCLK.
— Arg. Etre à la coule, Expression qui a pour équiva-
lents approximatifs Etre à la hauteur, Etre dans le mou-
vement, et qui signifie Etre intelligent, être en possession
do tous les secrets d'un métier, d'une situation, et capable
d'en tirer tous les avantages possibles.
COULÉ frad. couler) n. m. Mus. Passage sans interrup-
tion qui se fait d'une note à une autre, on les liant par un
seul coup de gosier, de langue, d'archet. V. maison.
— Chorégr. Pas de danse, qui n'est autre que le glissé.
V. GLISS^..
— Escr. Feinte qui consiste à glisser le fleuret tout le
long do la lame de l'adversaire pour obliger celui-ci ii
faire une parade et k se découvrir.
— Graphol. Liaison de l'écriture dite coulée.
— Jeux. Au billard. Coup qui consiste à faire suivre
directement ou k peu près la billo rouge ou la bille de
«on adversaire par sa propre Lille.
— Mar. Barque élancée et à fond plat de la côte du
Portugal. (Elle porte environ 25 tonnes et grée une voile
à antenne bordée
au moyen de deux
écoutes.)
— Papet. Défaut
constitué par un
amas de matière »'\ Coulé (grand largue),
blanche dans la *'^
pâte du papier.
(S'emploie fré-
quemment adjecti-
vement.)
— Peint. Pre-
mière teinte géné-
rale, ou encore En-
semble des pre-
mières teintes que
l'on donne à une
ébauche.
— Te chn. Ou-
vrage jeté en moule, il Assemblage de deux points de bro-
derie faits séparément sur une même ligne.
COULÉE {lé) n. f. Tcchn. Action de couler, de jeter en
moule ; résultat de cette action : La collée d'une statue.
Il Ouverture pratiquée à la hauteur du fond du creuset,
pour permettre au métal en fusion de s'écouler et d'aller
dans les moules. Il Ensemble des opérations au moyen des-
quelles un métal quelconque en fusion est amené jusqu'aux
moules qui doivent le recevoir, il Nor.i que l'on donne, en
typographie, à un caractère spécial d'imprimerie, n Flot de
matière en fusion : Une codlék de lave, de verre, de bron:e.
— Calligr. Ecriture penchée de droite à gauche, dont
les déliés sont de bas en haut, contrairement à l'écriture
AA, coulée-arrière.
Coulée (alphabet des minusculeB).
Coulée (alphabet des majuscules).
anglaise qui, plus inclinée, a des déliés de haut en bas.
Il Âdjectiv. ; Ecriture codlêe.
— Econ. dom. Action de couler une lessive : La coulée
d'une lessive. (On dit plus souvent coulage.)
— Géol. Matières qui se sont répandues et solidifiées
sur des surfaces inégales, sans y prendre la forme de cou-
ches stratifiées. Il Coulée de laves, Nom par lequel on dé-
signe la masse minérale qui
s'est épanchée, à la surface du
sol, lors d'une éruption volca-
nique. (Les cheires des puys
d'Auvergne sont des coulées
de laves. [V. lave.])
— Mar. Courbe do raccorde-
ment entre les genoux et la
quille d'un vaisseau, n Partie
immergée d'un navire, recou-
verte par les bordages appelés
ribords. Il Coulée-arrière, La
partie à l'arrière qui est évi-
dée ou peu renflée.
— Véner. Chemin étroit, que
suit le cerf pour se rendre â son
réduit. Il Faux chemin tracé dans les bois par une bête fauve.
COULEMELLE {mèl') n. f. Variété do champignon co-
mestible, qui est une sorte d'agaric, et que Ion appelle
aussi couLEMOTTE, coDLMOTTE ct couLMKLLE. Il Coulemelle
d'eau. Nom vulgaire de l'agaric en bouclier.
COULEMENT (man) n. m. Mouvement des liquides qui
suivent leur pente.
COULEN Ilin) n. m. Nom vulgaire donné à une légumi-
neuse originaire du Chili {psoralea glandulosa), dont les
feuilles s'emploient en infusion et jouissent de propriétés
stomachiques.
COULEQinN (Av'iO ou COULEKIN n. m. Nom commun
d'une plante cultivée pour ses fleurs, ct originaire de
l'Amérique tropicale, ii On l'appelle également cécropie.
COULER (du lat. colare, filtrer) v. n. Se mouvoir, en
parlant des liquides qui suivent leur pente naturelle :
Sang, Larmes gui coulent. Les courants coulent dans la
mer comme les fleures coulent sur la terre. (Butl'on.) il On
dit que le sang, que les larmes coulent, ont coulé, couleront
Cour exprimer qu'il y a, qu'il y a eu, qu'il y aura dos com-
ats, des luttes armées, de grandes douleurs, n Emoitre,
en parlant d'un réservoir: l'ontaine qui coule lentement.
Il Laisser échapper, en parlant d'un récipient : C'ui'ier qui
coule.
— Se dit d'un flambeau qui fond la matière sans la brûler
et la laisse s'épancher : Certaines bougies coulent comme
des chandelles.
— Fig. Etre plus ou moins fluide : Encre qui ne coule
pas assez.
— Par ext. Circuler, pénétrer : Ix sang coule dans les
veines. Poison qui coule dans tout le corps. Il S'insinuer, se
communiquer : Faites que vos études coulent dans vos
mœurs et que tout le profil de vos lectures se tourne en vertu.
(Rollin.) Il Glisser doucement, descendre, se dérober : Cou-
ler de sa chaise jusqu'à terre, n S'avancer sans efl'ort :
Itasoir 'qui coule bien. IHston qui ne coule pas. il Passer
330
sans faire de bruit, à la dérobée : Coclez vite le long de
!a niwaille, de l'escalier, il Passer légèrement, sans s'ar-
rêter, sans insister : Couler sur «n fait.
— Fig. Passer, en parlant du temps : Les jours heureux
COULENT vite. (Ou dit plus ordinairera. s'écouler.) n Se
produire, se manifester : La persuasion coulait des lèvres
d'Clysse. Le mensonge coule o pleiy\s bords de toutes les
t7-ibunes. Ii Découler, résulter : De la paresse coulent beau-
coup d'autres vices. (On dit plus ordinairem. découler.)
— Loc. div. : Couler de source ou simplement Couler, Se
produire sans effort, d'une manière facile et naturelle : Pé-
riode qui COULE bien. — Couler de source signif. également
Résulter naturellement, d'une façon non douteuse : Si je
fais ce travail, me pajjerez-vous ? — Cela coule de source.
Il Couler à fond, Couler bas ou simplement Couler. Se dit
d'un bâtiment qui sombre, qui s'enfonce dans l'eau. —
Fig. Echouer, être perdu, ruiné : Sa fortune a coulé bas.
Agric. Se dit des fleurs qui ne nouent pas, qui péris-
sent sans donner do grain ou de fruit.
— Chass. Se dit d'une chienne qui avorte peu de temps
après avoir été couverte, n Coule! coule! Cri dont on se
sert pour exciter le chien à passer dans les fourrés de
ronces.
— i'.scr. Exécuter la feinte appelée coulé.
— Chorégr. Exécuter le pas que l'on nomme un coulé ou
un f/lissé. V . ce dernier mot.
— Jeux. An billard, Jouer de telle sorte que la bille du
joueur suive la bille aiieinlc en ligne à peu près droite,
pour toucher l'autre bille, qui était masquée par la bille
intermédiaire, n Couler après. Dans l'ancien jeu de billard.
Faire entrer sa bille dans la blouse, à la suite de celle que
Ion a touchée.
Manèg. Rendre la bride au cheval pour lui faire ac-
célérer son allure, il Couler au galop. Aller au galop un
et rapide, en parlant du cheval
Techn. S'échapper du moule par quelque fente, en
parlant d'un métal en fusion, ce qui fait manquer la fonic :
Celle .ttalue a coclè.
— Prov. : n taut laisser couler l'eau, Il faut soutfrir pa-
tiemment ce ([u'on ne peut cmprcher.
— V. a. Passer à travers un tîllre ou un objet qui tient
lieu de Hltre : Couler un bouillon, u Passer, voir s'écouler,
en parlant du temps : Couler des jours heureux, n Glisser,
introduire furtivement, insinuer : Couler sa main dans la
poche de son voisin. Coulkk un mot dans l'oreille de quel-
qu'un.
— Arg. En couler, En conter, dire des choses étranges.
— Constr. Couler de la chaux, La délayer lorsau'elle est
éteinte et la verser dans un bassin, ii Couler des joints.
Verser du plomb fondu entre les joints. Il Couler la pierre,
La sceller avec du plâtre ou du ciment.
— Grav. Couler des tailles. Conduire les coups de burin
en traits droits atîn do former dos tailles.
— Mar. Couli'r un navire, L'immerger, soit en le sabor-
dant, soit en l'abordant, n Couler un maillon de chaîne sur
un orin, Le faire glisser le long de cet orin. it Couler bas. Se
remplir et couler au fond de l'eau, ii 77j' à couler bas. Feu
d'artillerie destiné à perforer le navire à la flottaison, pour
le faire couler. Il Fig. Couler quelqu'un à fond. Couler
quelqu'un. Le déconsidérer ou le vaincre complètement;
le perdre sans retour. — Couler à fond une affaire, une
besogne, une question, La terminer, la conclure déHniiive-
ment, l'épuiser.
— Mus. Exécuter en liant les notes par un mémo coup
de gosier, do langue, d'archet : Couler un passage. Couler
des notes.
— Techn. Fondre et jeter au moule : Couler uneslaluc.
Il Couler une glace, Verser la matière sur une table dispo-
sée pour l'opération du coulage, il Couler la lessive, Jeter à
plusieurs reprises de l'eau bouillante sur le linge entassé
dans le cuvier.
— Véner. Couler la queue. Se dit du cerf qui fuit.
Coulé, ée part. pass. du v. Couler.
~ Arboric. Avorté à l'époque de la floraison : Fruits
COULÉS.
— Graphol. Ecriture coulée. V. coulée.
Se couler, v. pr. B^tre coulé. ii Glisser doucement, tomber
d'un mouvement lent. Il S'introduire furtivement, se glis-
ser sans bruit. Il Pénétrer, s'însiuuer.
— Fam. Ruiner ses affaires ou son crédit.
— Pop. Se la couler douce. Se donner du bon temps,
vivre sans travail, sans souci.
— SvN. Couler, glisser, rouler. Au propre, ces trois
verbes expriment des actions dunt la différence résulte suf-
Jisarament de leurs définilions. Mais, au figuré, couler
marque un mouvement paisible, uniforme ; le temps coule ;
une période, un vers coulent bien quand on n y trouve
rien de heurté ni de précipité; glisser marque une action
vive et rapide qui ne laisse aucune trace, qui est à peine
remarquée; rouler suppose quelque chose qui tourne, qui
montre secccssivement toutes ses faces : on roule des pro-
jets dans sa tête; un livre roule sur une matière, il la
fait considérer sous tous ses aspects.
COULERESSE {rèss) n. f. Cuve employée dans les raf-
fineries.
COULESANG [safï) n. m. Nom vulgaire désignant, à la
Martiniquo, une espèce de vipère spéciale à cette colonie.
COULETAGE {taj' — anc. forme do courtage) n. m. Mot
qui désignait, dans la coutume do Lille, un droit d'uu de-
nier ou obole sur les marchandises vendues ou achetées.
COULETTE {lèt') n. f. Sorte de Irublo montée sur un
soutien en forme de raquette, dont se servent les pêcheurs
do la Ga-
Coulette.
quior cir-
culaire.) Il Broche garnie d'une sorte de bobine, qui sert au
retordage du Hl et do la soie pour la passementerie.
COULEUR {du lat. color, mémo sens) n. f. Imprcssiou
particulière produite sur l'œil par la lumière, suivant sa
nature propre ou suivant la manière dont elle est réfléchie
par les corps : Il y a des couleurs que notre œil préfère.
(Grimm.) ii Coloris, distribution des couleurs dans la na-
ture ou dans un tableau : La couleur de Bubeus, du Titien,
de Claude Lorrain, il Dans lo langage vulgaire. S'oppose
souvent à noir ct à blanc, ce ([ui est scientitiuuemeut
exact; lo noir et le blanc n'étant pas proprement des cou-
im
HachufL'S repré-
seiitantlescouleurs
daos le bliison.
331
leurs, mais l'un la réunion et l'autre l'absence de tontes
les couleurs : Lu Uiuje blanc se salit plus vile que le linge
de coviMuii.
— Toiiit, coloration plus ou moins rougo ilu visago :
Perdre ses coui.uors. Cliamjer île couluur.
— Nuance rulativomont foncoo : fain qui n'a pas assez
de cowi.i-;uiî. i'oulel qui commence à prendre couleur.
— Suhstuuco dont ou se sert pour donner aux objets
une couleur urlilicicUo : Itrut/er des coui.iiuits.
— Particuliùrom. Marque distinctive de la nationaliié,
qui consiste dans la coloration des drapeaux, pavillons
et ensoi^-nos; drapeau national lui-même, ii Par oxt. Opi-
nion politique; opinion de parti en général : J.a couleur
d'un journal. — Au plur. Livrée, vôtenient d'une couleur
spécule porté par les ofliciers et les domestiques d'une
maison : Les couleurs du roi. il Marque distinctive choisie
par une personne, particuliôremont par une dame, et qu'a-
doptaient autrcTois ceux qui voulaient lui faire la cour.
— Vtg. Apparence extérieure, tournure, ensemble do
circonstances qui constituent un caractère spécial : Les
affaires prcmieni une rilaine couli.:ur. il Prétexte, fausse
apparence, motif hypocrite : Attaquer les autres sous cou-
LKUR de se di'fendre.
— Fam. Monterie, invention : En conter à quelqu'un, lui
en dire de toutes les couleurs.
— Couleur changeante, Couleur qui varie suivant l'ani^le
sous lecpiol on regarde l'objet coloré, il Haut en couteltr.
Qui a le visage très coloré, très rouge.
- - Fig. Outré de ton, exagéré au point
do vue de lonergie : Le style populaire
est naturellement haut en couleur, ii
Homme, Femme de couleur, Muliitrc,
Mulâtresse.
— Blas. Nom donné à cinq des émaux :
Les COULEURS héraldiques sont : l'azur
ou bleu, le gueules ou rouge, le sable ou
*io;>, le sinojde ou vert, le pourpre et
l'orangé. (Certains liéraldistos ontclassé
le sable parmi les métaux, le considé-
rant comme représentant le fer.) V. bla-
son, ÉMAIL.
— Grav. Procédé qui rend ou au
moins qui indique, dans une estampe,
les couleurs du tableau que cette estampe reproduit.
— Hort. Couleur. Autrof. Tulipe unicolore.
— Jeux. Chacun dos i|uatre attributs qui distinguent les
cartes, quoiqu'ils ne soient réellement que do deux cou-
leurs : rouge et noir, ii Au boston primitif, Délie couleur.
Couleur de la carte retournée à la première donne. li
/'élite couleur. Couleur do chacune des cartes retournées
aux donnes suivantes, ii Au lansquenet, Prendre couleur.
Entrer en jeu et couper, il A l'hombre, i\ommer la couleur.
Faire la triomphe eu indiquant la couleur, il Jeu des trois
couleu7-s. Sorte de jeu de liasard que l'on jouo avec trois
dés portant chacun une couleur différente, ii Au trente et
quarante, La noire; ainsi, le croupier ne dira jamais :
Bouge perd, noirk gagne, mais : Ilougeperd, couleur gagne.
— Littér. Qualité du style qui donne aux pensées de
l'éclat : lialzac a le don de la couleur et des fouillis.
(Sto-Beuve.) il Couleur locale. Observation des détails de
mise en scène qui caractérisent un pays ou une époque.
— Mar. Au plur. Pavillon national : Montrer ses cou-
leurs. Il Hisser, Rentrer les couleurs. Les hisser à la corne
à huit heures du matin. Les descendre au coucher du
soleil. Il Amener ses couleurs, Se rendre.
— Métall. Couleur d'eau. Brillant d'un fer poli qui a
passé au feu. ll Couleurs de recuit, Couleurs qui indiquent
le degré do carburation do l'acier, li Fer de couleur. Fer
qui est cassant à la température rouge cerise, et ne peut
être forgé qu'au-dessus ou au-dessous de cette tempéra-
rature. (On l'appelle aussi fer rouverin.)
— Min. Teinte des résidus de lavage d'un minerai, indi-
quant (ju'il contient ou non de l'or.
— Patbol. PAles couleurs. Nom vulgaire do la chlorose.
Il Fig. Défaut d'éclat, de ton, de couleur.
— Peint. Couleurs génératrices ou primaires. Celles qui
ne résultent d'aucun mélange connu d'autres couleurs :
le jaune, le rouge et le bleu sont les couleurs primaires.
il Couleurs composites ou binaires. Celles qui sont forméi^s
par le mélange de doux des trois couleurs primitives.
(KUes sont au nombre de trois : l'orangé, formé par le
ronge et le jaune; le vert, par le bleu et le jaune; le
violet, par le rongo et le bleu.) ll Peindre à pleine couleur.
Poindre avec un pinceau très chargé de couleurs, ii Couleur
générale, Elï'et d'ensemble des objets colorés qui sont dans
un tableau. wCouleur locale. Couleur propre à chaque objet;
art de rendre par la couleur les différents détails 'pli carac-
térisent les corps, n Ensemble dos caractères extérieurs
propres aux personnes et aux cliosos, dans un temps, un
pays déterminé. V. la partie oncycl.
Ph^s. Couleurs primitives. Couleurs, au nombre de
sept, qui composent le spectre solaire : Les couleurs pri-
mitiiies sont exprimées dans le vers suivant, où leur ordre
est eonsené :
Violi-t, hiiUgo, blâu, vert, jaune, orangé, rouge.
II Couleurs simples, composées, complémenlairea . V. oncycl.
~ Tochu. Chez les teinturiers. Couleurs matrices. Cou-
leurs dont los autres dérivent, il Chez les peintres en bâti-
ment. Couleurs simples. Colles qui .sont extraites dos végé
taux, ot qui no ponvent soull'rir le fou. ii Cliez les tisseurs,
Couleur passante, Lat interrompu ot passé seulement de
temps à autre, il Couleur suivie, Lat continu, ll Couleurs
amies. Colles dont les teintes s'harmonisent d'une manièri-
agréable i l'œil, ll Couleurs légères. Colles qui se rappro-
chent le plus du blanc, il Couleurs pesantes. Celles qui si'
rapproclient le plus du noir, ii Couleurs noyées. Celles dont
riiitciisité va en s'aU'aiblissant insensibloment de manière
à former dos nuances, ii Couleurs rompues. Celles d'une
coloration trop vivo, que l'on affaiblit ensuite, il Couleurs
changeantes. Colles dont la coloration vario suivant leur
inclinaison par rapport au rayon visuel et ù, la lumière.
Il Mettre en couleur. Peindre un parcinot, une boiserie, des
carreaux, ll Gravure ou Estampe de belle couleur, Gravure
ou Estampe qui rappelle los couleurs du tableau qu'elle
représente.
— Turf. Ensemble du costume que porto chaque jockey,
suivant l'écurie ù laquelle il appartient,
— Loc. prov. : jVc pas connaUre la couleur de l'argent de
quelqu'un. Ne pas savoir de quelle couleur est .ion argent.
N'avoir pas reçu do lui l'arpent (|u'il doit, ll Ae pas' con-
iiatlre la couleur des paroles de quelqu'un, No l'avoir jamais
entendu parler, ii Parler, Juger d'une chose comme tes aveu-
gles des couleurs. En parler sans en avoir la moindre con-
naissance. Il En faire voir de toutes les couleurs. Faire passer
par toutes sortes d'épreuves, et aussi tromper de toutes les
façons. Il Des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter.
Chacun est libre d'avoir ses préférences.
— Couleur de. AdjeCtiv. et invariable. Qui a la couleur
de : l'Jcltarpe couleur de feu. liubans couLbUR de rose.
II Fam. Voir couleur de rose. Voir en beau, ii Substaniiv.
Etat de ce qui a une couleur itarticuliôre déterminée : Etre
d'un beau couleur de chair.
— SvN. Couleur, coloris. V. coLouis.
— Encycl. Phys. Les philosophes de l'antiquité ran-
geaient les couleurs parmi los propriétés spécihques dos
corps, au môme titre que la dureté, etc. Épicure, ayant
remarqué que la coloration des oljjets varie avec la lu-
mière qui los frappe, punsa que los corps ne possédaient
aucune couleur par eux-mêinos. Descartes, Boyie adop-
tèrent l'hypothèse d'Epicure; mais c'est Newton qui, dans
son admirable Traité d'optique, établit, le premier, une
théorie à laquelle il donna le nom do chromatique.
Les rayons solaires arrivant à la rétine éveillent dans
le cerveau la sensation do lumière; cette lumière est
formée par la réunion d'un très grand nombre de radia-
tions do diverses longueurs d'onde, dont chacune produit
sur notre œil une impression particulière, d'où la notion
de couleur. Newton ne distinguait que sept couleurs dans
le spectre; mais, depuis, on a découvert un© foule d'autres
radiations dont les couleurs forment le passage gradué
d'une couleur principale aune autre.
Quand un faisceau de lumière tombe sur la surface d'un
corps, _ les radiations lumineuses peuvent être rétlôchies
ou diffusées sans subir aucune décomposition ; dans ce
cas, la lumière réfléchie ou diffusée a la même composi-
tion que la lumière incidente, et la surface du corps est
dite blanche (expression conventionnelle). Si le pouvoir
réflecteur des diverses radiations n'est pas le même pour
toutes, une partie du faisceau incident est absorbée, et la
surface du corps présente une coloration qui résulte do
l'association des radiations réfléchies ; si le faisceau ré-
fléchi ne parait pas coloré, cela tient à ce que l'absorption
est très faible. Ex. : un miroir de cuivre ou de laiton
(la couleur du miroir dépend de l'angle dincidenco).
Les radiations peuvent être décomposées par réflexion
diffuse. C'est ce qui a lieu pour les pigments. Les corps
«oirs sont ceux qui absorbent toute la lumière incidente.
Les corps dits blancs sont ceux qui diffusent en même
proportion toutes les radiations; en réalité, il n'y a pas
de corps blancs. Tous los pigments difl'usent toutes les
couleurs du spectre en absorbant plus ou moins certaines
d'entre elles; ainsi, un corps rouge est celui qui a ab-
sorbé les autres couleurs en plus grande proportion. Quand
les radiations traversent un corps solide, liquide ou gaz,
l'absorption peut se produire soit également, soit inégale-
ment ; la substance sera ou transparente, ou colorée. Ainsi,
un verre rouge absorbe moins les radiations rouges que
les autres radiations. La couleur dépendra, ici, de l'épais-
seur de la substance, co qui ne semble pas avoir lieu pour
les corps diffusants.
En résumé, l'absorption est nécessaire pour donner au
corps sa couleur; la couleur n'appartient donc pas à la
matière, mais elle est le résultat du traitement que subit la
lumière, suivant l'expression de Tyndall. Les difl'érentcs
sources lumineuses n'étant pas composées des mêmes
radiations, et des radiations ideutniues n'ayant pas même
intensité, la couleur d'un corps variera avec cette source.
Un bluet, éclairé la nuit par la flamme d'une bougie,
parait d'un blanc pâle, tandis qu'il est bleu le jour.
— Couleurs simples, complémentaires, composées. Chaque
radiation lumineuse du spectre solaire est une couleur
simple, indécomposable. Les couleurs composées sont dé-
composables par le prisme en couleurs simples. Les cou-
leurs complémentaires sont celles dont le mélange pro-
duit du blanc, c'est-à-dire celui (pii donne sur un écran
la môme impression que los rayons solaires. Les couleurs
complémentaires peuvent être formées soit de couleurs
simples, soit de couleurs composées. Toute couleur
simple, à l'exception du vert pur, est complémentaire
d'une .lutro couleur simple. Ileimholtz groupe ainsi los
couleurs simples complémentaires deux A deux : violet,
jaune verdàtre ; iniligo, jaune; bleu, orange; bleu verdâ-
tre, rouge. Quant aux couleurs composées, elles formont
une inlinilo do groupes complémentaires.
— Mélange des couleurs. Pour étudier la teinte résultant
du mélange de plusieurs couleurs données, on peut super-
poser, comme le faisait Ileimholtz, plusieurs spectres
produits par un môme prisme, do manière que leurs
bandes colorées se croisent. La solution est du domaine
do la physiologie de l'œil. Newton se servait d'un appa-
reil [cercle chramatifiue) avec lequel une simple opération
géométrique donne la couleur résultant de plusieurs cou-
leurs données. On pont aussi mélanger des pigments.
— Contraste des couleuj's. Doux couleurs voisines s'in-
fluencent mutuellement ot ne produisent pas le même
oft'et ipio lorsqu'elles sont éloignées l'une do l'autre. Si
l'on juxtapose doux bandes de papier do môme couleur,
mais l'uno plus foncée que l'autre, la bande la plus claire,
située dans lo voisinage immédiat do la bande plus foncée,
paraîtra plus claire qu'elle n'est réoUomont, tandis quo la
partie analogue do la bande plus foncée paraîtra aussi
plus foncée. Chevreul, en juxtaposant deux bandes do
couleur dill'érenio, a déduit do ses expériences ces princi-
paux résultats ; l» quand doux couleurs sont juxtaposées,
la nuance de cliacnno d'elles est modiliée par lo mélange
.avec la couleur comi>lémentairo de l'autre; 2» si les cou-
leurs juxtaposées sont complémentaires, chacune d'elles
|)aralt plus vivo ot plus pure; a" si l'on juxtapose une cou-
leur à du blanc ou â du noir, elle parait entouréo d'une
auréelo do sa couleur complémentaire et paraît plus vivo ;
4" ces effets se produisent encore, mais moins prononcés,
quand los couleurs sont placées i\ une certaine distance.
(•'ost par co contraste simultané (lue Cliovreul explique
les ombres colorées ; ainsi l'ombro ilonnée par une bougie
parait bleue, la lumièro do la bougie étant orangée.
On appelle contraste successif le plienomèiio qui a lieu
lorsque les yeux, après ôtro restés un certain temps lixés
sur un ou plusieurs objets colorés, aperçoivent chaque
objet inodiilé par sa couleur complémentaire.
1x1 contraste mixte ost celui par lequel les yeux, après
avoir (ixé un ou plusieurs objets colorés, on eii regardant
un ou plusieurs autres, los voient dill'érents do co qu'ils
leur uiiraieni paru s'ils n'avuioul riou vu auparavant.
COULEUR
— Archéol. Ce fut un usage du moyen âge, et qui se
continua longtemps après, de donner aux couleurs des
vêlements et des armoiries des sif.;nilications symboli-
ques, et chacun adoptait ces nuances ou los changeait,
au moins dans son costume ot celui de ses gens, suivant
ses goûts ou ses caprices. II est très difticile, aujourd'hui,
de connaitre exactement les raisons pour lesquelles les
princes ont adopté telles ou telles couleurs; plus difficile
encore, souvent, do savoir quelles étaient mémo ces cou-
leurs, dont les noms ont tellomont varié avec les temps,
qu'on ne sait plus ù quelle nuance les rapporter : ainsi,
au XVI» sièclo, on disait couramment : couleur de triste-
amie (orthographe sans doute déjà corrompue d'une forme
plus ancienne, comme Tristamij, peut-étro le nom d'un
homme ;), couleur d'Espagnol malade, de Judas, de singe
mourant, etc., comme on dit plus tard ; couleur crapaud
mort d'amour. D'autres noms, comme couleur merde d'oie,
se sont conservés. Nous donnons ici les couleurs des livrées
royales depuis Charles 'VI, qui portait, ou faisait porter à
sa maison blanc, vormoil, noir, en y ajoutant Parfois du
vert. Charles VU avait adopté blanc, rougo et vert; Char-
les VIII, les mêmes couleurs et aussi cramoisi et tanné;
blanc, tanné et ronge; et gris, noir et violet. Louis XI
portait blanc, rouge et vert; ou blanc, rouge et noir;
Louis XII, blanc; ou blanc, rougo ot jaune; F'rançois I*^',
incarnat, jaune et violet; Henri II, rougo, jaune et vert;
Catherine do Mcdicis, vert, blanc et noir; Charles IX,
blanc, incarnat et bleu (couleur do son drapeau qui resta
dans la maison du roi, et devint celui de France, en pas-
sant par les gardes françaises), et jaune, gris et vert ;
Henri IV, blanc, incarnat et bleu, ou tanné, cramoisi;
Louis XIH, blanc, incarnat et bleu, etc. Dans la symbo-
liquedu XVI" siècle, les trois couleurs bleu, blanc, rouge
signifiaient : constance, modestie, courage ou lierté.
V. DRAPEAU.
— B.-ans. On a longtemps et inutilement combattu, au
temps d'Ingres et de Delacroix, pour savoir lequel, de la
couleur ou du dessin, était l'élément principal de l'art. Dans
l'art complet, aucune de ces deux parties ne se peut passer
de l'autre. Cependant, en thèse générale, il est vrai que lo
dessin est plutôt une acquisition, et la couleur un don.
Il ne faut pas oublier, toutefois, que la couleur a ses lois
qui ne sauraient être transgressées sous peine de discor-
dance ou de monotonie. 11 est donc nécessaire que l'ar-
tiste, fasse une étudo attentive des lois de coloris, qui
sont du domaine de la physique. En outre des lois sur les
contrastes des couleurs (V. plus haut, Phys.), la peinture
doit tenir compto des effets produits par le mélange des
couleurs. Ainsi, on peut constater que ces mêmes couleurs
complémentaires, qui s'exaltent par leur juxtaposition, so
détruisent par leur mélange. Si l'on met du vert sur du
rouge à quantités égales et à égale intensité, les deux
couleurs seront annihilées l'une par l'autre, il n'en res-
tera que du gris. 11 en sera de mémo si l'on mêle du bleu
avec de l'orangé, ou du violet avec du jaune, ou encore
lorsqu'on môle ensemble, à égale dose, les trois couleurs
primaires : jaune, rouge et bleu.
Ce n'est pas tout encore : si l'on mêle deux couleurs
complémentaires à proportions inégales, elles se détrui-
sent partiellement et l'on aura un ton rompu, qui sera une
variété du gris. .Vinsi se composent toutes les innombrables
variétés de couleurs que l'on appelle rabattues.
Dans son Traité des couleurs, Gœthe a émis la théorie
suivante : » Pour atteindre à la perfection dans l'art du
coloris, l'artiste doit considérer les effets moraux des cou-
leurs, leurs effets physiologiques, leur nature technique,
enlin l'influenco qu'exercent sur elles les circonstances
extérieures. Les couleurs agissent sur l'âme : elles peuvent
y exciter des sensations, y éveiller des émotions, des idées
qui nous reposent ou nous agitent, et provoquent la tris-
tesse ou la gaieté. «
— Couleur locale. Lo respect de la vérité historique a
fait défaut à la majeure partie des artistes antérieurs à
notre époque. Non seulement les peintres do sujets reli-
gieux négligent de rappeler avec quelque vraisemblance
l'aspect un pays où leurs personnages ont agi, leur ma-
nière de se vêtir, etc., mais ils ont prêté aux personnages
eux-mêmes des types de pure fantaisie. Los peintres alle-
mands et flamands du xv ot du xvi» siècle, en habillant
le Christ, la Vierge, les apôtres, les saints, à la dernière
mode des Flandres ou ilo I Allemagne, donnaient une réa-
lité très vivante à leurs personnages antiques. Quelques
peintres des écoles du Midi ont introduit aussi dans leurs
tableaux religieux des costumes modernes, minutieuse-
ment reproduits, comme dans les Noces de Cana, do Paul
Véronèse. Mais lo plus souvent les Italiens et les Espa-
gnols, laissant do côté tout ce qui tenait à une vraisem-
blance quelconque de costume, s'attachèrent â rendre une
e.\pression convenue qu'ils idéalisaient do leur mioux.
Le dédain do la couleur localo se fait un peu moins
sentir dans les ouvrages consacrés par les anciens inaitres
à la représentation des faits de l'histoire Geiiteniporaiiie.
Pour ce (|ui est de l'histoire ancienne, les artistes it;ilieiis,
familiarisés avec les monuments de l'antitjiiité, no cesse-
ront, depuis la Uenaissancè, de les reproduire avec plus
ou moins do vérité dans leurs tableaux. Poussin fut un dos
maîtres qui apportèrent lo plus de soin ù respecter dans
leurs œuvres la vraisemblance liistori(|Ue. Encore faut-il
reconuaitre ((uo cette science était tonte relative. Les
grands travaux archéologiques, publiés au xvm» siècle
par Hoyne, Winckelmunn, Lossing, Hainilton, do Caylus,
d'Agincourt, Milizia, eurent une grando inllneuco sur la
composition dos œuvres d'art : David ot los peintres do son
école s'atlaclièront à reproduire lo plus lldèlomout possible
les détails do costume, les accessuiros, dont los mosaï-
ques, lOs pierres gravées ot les sculptures antiques leur
lournissaient des modèles. D'innouii>rables publications
ont aujourd'hui répaiulu la connaissance de l'iiistoiro, des
mœurs, des usages, des costumes des divers peuples an-
ciens et modernes. Aussi la couleur locale a-t-olle pris un
rôle des plus importants, non seulement dans los composi-
tions bistoritiues, mais encore dans des tableaux do genre.
— Bot. Couleurs des plantes. Si on laisse de coté la
coloration verte, duo ù la chloroptnlle, on remarque quo
les parties los plus fréquumniciit colorées chez les plantes
sont los organes de reproduction tflours ot fruits).
Au point de vue de leur teinte, les divers pigments
peuvent êtte répartis entre doux séries : l" la série cya-
nique (violet, rouges vineux et carmin, indigo, bleu),
ciunprenant un onseinhle de substances dont lo caractère
commun ost do rougir sous l'action des acides et de
blouir sous l'action des alcalis, ot qn'on ivinii.die A mji,<
.UUUUU'
l.Chromoleucitesdu
fruit du petit houx;
2. Cliromoleucites des
bractées de strelitzia
reginœ ; 3. Ruban pi|
COULEUR — COULINAGK
substance type, Yanthocyane ou cyajiine; 2° la série xan-
thique (jaune, orangé, rouge orangé et rouge briqiie),
comprenant des substances qui se colorent en bleu indigo
Far l'acide sulfurique concentré, et dont le type serait
anllioxanthme ou xanthine. Il semble exagéré de vouloir
faire dériver toutes les teintes d'une
substance unique, dont l'oxydation
donnerait la série xanthique et la
désoxydation la série cyanique (Sclm-
bler et Frank).
Souvent, le pigment est localisé
dans la couche épidermique ; certai-
nes teintes composées résultent de la
superposition, à partir de l'épiderme,
de plusieurs coucnes diversement co-
lorées.
Tantôt le pigment est en dissolu-
tion dans le suc cellulaire, tantôt il
imprègne des corpuscules figurés
\chromolencUes). Il semble exister cer-
taines relations entre cette manière
d'être du pigment et sa nature chi-
mique, son état cristallisé ou amor-
phe, etc. : les pigments de la série
cyanique sont généralement dissous
dans le suc cellulaire ; les pigments
orangés, rouge orangé ou rouge bri-
que peuvent être dissous dans le suc ment'^re'diiTruît'^di
cellulaire {pétales du mouron rouge), la citrouille, isolé de
mais, le plus souvent, ils sont fixés son leucite formateur,
sur des leucites, soit à l'état amorphe
(fruit du petit houx), soit à l'état de cristaux (bractées de
sfre/i7irîaï'e)7ina?)oudecristaIlites, qui peuvent s'isoler com-
plètement de leur leucite formateur (fruit de citrouille);
les piements jaunes sont dissous dans le suc cellulaire ou
fixés sur des leucites, mais jamais cristallisés (Courchet).
— BiBLiOGR. : Courchet, liecherclies sur les chromoleu-
cites (Paris, 1888).
— Svmbol. Dans le symbolisme liturgique de l'Eglise
catholique, les couleurs ont un sens bien tléfini. Le blanc
signifie pureté, joie, fête ;
aussi les ornements sa-
cerdotaux sont -ils de
cette couleur pour les
fêtes consacrées à Jésus-
Christ, à la Vierge Marie,
aux saints non martyrs ;
le rouge rappelle le sang
des martyrs, les langues
de feu des apôtres ; il fi-
gure par suite aux solen-
nités de la Passion, aux
fêtes de saints martyrs
et de la Pentecôte. Le
violet veut dire tristesse,
mortification ; il est em-
ployé aux offices de l'A-
vent, de la Septuagésime,
du Carême, des Quatre-
Temps, des Vigiles et des
Rogations. Le vert sym-
bolise les biens à venir;
il est ordonné pour les di-
manches après la Pente-
côte. Quant au noir, qui
est le signe du deuil, il
est réservé au vendredi
saint et aux offices des
morts. Les autres cou-
leurs no sont pas litur-
giques, sauf que le drap
d'or est admis pour sup-
pléer les couleurs reçues,
excepté le noir. (V. cos-
tume liturgique). Les
peintres et miniaturistes
' du moyen âge se sont,
en général, conformés à
ce symbolisme des cou-
leurs, qui a encore été
pratique par les artistes des
de nombreuses exceptions.
— Techn. Les couleurs employées dans l'industrie sont
de trois espèces : minérales et constituées par des oxydes
et sulfures métalliques; végétales et composées do sub-
stances végétales desséchées et pulvérisées; animales,
c'est-à-dire obtenues par le broyage do certains insectes.
Les couleurs minérales sont dites naturelles ou artifi-
cielles ; les premières subissent un certain nombre d'opéra-
tions successives : corsage, triage, débourbage, broyage, lé-
vigation, décantation, tamisage, (\ui ont pour but dé purifier
les produits naturels, et se font mécaniquement pour la
plupart. Les couleurs artificielles s'obtiennent par voie hu-
mide ou par foie sèclie; quel que soit lo mode de prépara-
tion choisi, on les soumet ensuite au broyage mécanique.
Toutes les couleurs, sauf celles en usage dans la teintu-
rerie, se délavent dans des substances qui difi'èrcnt suivant
leur future acslinaiion. C'est ainsi que l'on a les couleurs
à l'huile, les couleurs à l'eau, à la colle, au miel, à la gomme,
à la frenque, à la cire, etc. Ainsi préparéos, elles forment
des mélanges plus ou moins homogènes, que l'on étend sur
les surfaces à recouvrir, au moyen do brosses et de pin-
ceaux. Les couleurs employées uaus la tcinturt-ric sont des
sels ou des substances solubles oui, la plupart du temps,
.se combinent ou agi.sscot l'une à l'égard do l'autre comme
réactifs chimiques. Les dilférentes couleurs industrielles
comprennent : lo blanc, le bleu, \o jaune, lo rouge, le noir, lo
brun, lo vert. La combinaison de deux ou do plusieurs de ces
matières colorantes fournit toute la gamme des couleurs.
Les couleurs dites vitrifiahlea sont employées pour la
décoration des porcelaines, des vitraux, des cérames, etc.
Ce sont des couleurs d'origine minérale, quol'on mélatige
& des substances appelées fondants, qui so liquéfient ù
haute température. On classe ces diverses couleurs en :
couleurs de mou/les ou ordinaires, couleurs de moufles durs
ou de demi-grand feu, et enfin couleurs de grand feu.
— PItotographie des couleurs. V. i'hotograpiiie.
COULÇUR (rad. couler) n. m. Nom donné à l'ouvrier qui,
dans une fabrique de sucre do betterave, a pour mission
do faire écouler lo jus sucré produit à l'aide des décan-
leurs; dans une fooderio, à l'ouvrier qui remplit les
moules; dans un lavoir, au garçon qui jette l'eau bouillante
sur le linge.
COULEUVRE (du lat. cuhibra, môme sens) n. f. Erpét.
Genre do serpents non venimeux : La couleuvre, wmîgfrt'
50» ancien renom de méchanceté, est inoffensîve. Il Nom que
l'on donne, à la Guyane française, au boa.
— Fig. Personne souple, fausse, rusée, n Venin secret,
trait malicieux lancé en cachette ; Ces malices cachées, ce
qu'on appelle des couleuvres (Ste-Beuve.) ii Ennui, dé-
goût, déDoire : Al""^ de Maintenon nourrit longtemps M'^^ de
Jlontespan des couLiiuvEES les plus cruelles. (tst-Siraon.)
Il Mensonge : Faire avaler des couleu-
vres à quelqu'un, Lui faire accroire des
choses mensongères et désagréables.
Lui faire supporter des atfronts.
— Artill. Bouche à feu de calibre très
variable et tirant de plein fouet. (Elle
était très usitée au xv«, au xvi' et au
commencement du xvii* siècle.) il On
l'appelle plus ordinairement coule -
VRINE.
— Art milit. Evolution qui était autre-
fois en usage dans l'infanterie.
— Blas. Pièce héraldique assez rare,
qui représente une couleuvre, et que
Ion nomme ôiS^e, quand elle dévore une proie issante de
sa gueule, et aussi givre ou guivre. (On la trouve dans les
armes de Colbert à cause de la ressemblance du mot latin
coluber, couleuvre, avec le nom du ministre.)
— Paléont. Couleuvre de pierre. Nom vulgaire donné à
l'ammonite, à cause de sa disposition en spirale.
— E.NCvcL. Zool. On désigne par le moi , couleuvre la
plupart des serpents appartenant à la famille des colu-
bridés, tous d'assez grande taille et dépourvus de dents
venimeuses. Les couleuvres sont réparties dans les genres :
trnpidonote, elaphis, zamenis, coronelle. La couleuvre à
collier, olivâtre, marquée de brun, avec les flancs et le
ventre plus clairs, la nuque tachée de noir avec un collier
jaune, eu arrière, atteint i^iSO de long; elle est commune
partout, vit surtout dans l'eau, et se nourrit de poissons
D'argent à une
couleuvre de gueu-
les tortillée en pal.
ges suivants, mais avec
Fabrication des couleurs.
et de grenouilles principalement. Les fables ridicules tou-
chant l'accouplement de ce serpent avec les poules, qui
produirait les monstres appelés cocatris. disparaissent peu
à peu des campagnes où elles étaient en honneur. Cette
espèce inoffensive exhale une forte odeur d'ail. La cou-
leuvre vipérine, moins grande, avec la robe et l'aspect de
la vipère, et des plaques sur la tête qui augmentent encore
la ressemblance, est assez petite ; plus méridionale que la
précédente, et plus aquatique, elle se réunit souvent,
Couleuvres : I. Couleuvre ,'» collier ;
3. Tôte de couleuvre vipérine;
. Couleuvre verte et jaune ;
. Tfite de vipère aspic.
comme les vipères, en pelotes d'individus. La couleuvre
chersoïdo, du sud extrême de la Franco (litioral circa-
méditorranéen ) , est presque identique â la couleuvre
vipérine. La couleuvre verte et jaune, espèce verdâtre,
variée de jaune, longue do 1°*, 20, habile lo midi do la
France. La couleuvre d'Esculape, grande espèce brun
olive, avec lo ventre jaunâtre, attomt jusqu'à i"',60 do
long. Les Romains la plaçaient, comme serpent sacré,
autour dos temples; elle est répatiduo do l'Espagne â la
332
Caspienne, mais ne remonte pas au nord plus haut que Fon-
tainebleau. La couleuvre à quatre raies atteint 2 mètres;
elle est brun jaunâtre, avec deux raies Ijruues et noires le
long do cliariue flanc (France méridionale, sud de l'Eu-
rope); c'est la plus rare de toutes. La couleuvre lisse,
petite espèce brun clair, ne dépasse pas 70 centimètres
(Franco, Europe centrale et méridionale). La couleuvre
bordelaise, très voisine de l'espèce précédente, habite le
midi de la France.
Couleuvre, comm. de l'Allier, arrond. et à 3i kilom.
de Moulins; 1.979 bab. Ch. de f. do La Guerclie à Lapoy-
rouse. Fours à cliaux. Fabrique de porcelaine, tuilerie.
COUIXUVREAU [le-vro] n. m. Petit d'une couleuvre.
COULEUVRÉE {le-vré) n. f. L'un des noms vulgaires ser-
vant à désigner la clématite des haies. (On distingue la
coiilcuvrée blanche, et la couleuvrée noire.)
COULEUVRIN [le) adj. Qui ressemble à la couleuvre.
COULEVRINE (rad. couleuvre, parce que ces pièces
étaient longues et fines) n. f. Archéol. Pièce d'artillerie
ancienne, il On écrivait aussi coulkuvrine.
— Encycl. La forme de la coulevrine a beaucoup varié
pendant le moyen âge. Elle a été d'abord une arme de
main, puis un canon dont la volée dépassait 4 mètres, et
qui envoyait des projectiles pesant jusqu'à quatre-vingts
livres. On entendait, par coulevrine à main, une sorte do
hacquebute, petit canon portatif, que des .soldats, ordi-
nairement montés, maniaient en appuyant le fût sur une
fourchette
et la mon-
ture ou le
bouton de
la longue
tige de cu-
lasse con-
tre leur
cuirasse.
Les cou-
levrin es
montées
sur affût
Coulevrine à main (IllO).
Coulevrine (1460).
no répondent à aucun type réglementaire; on donna ce
nom à toutes sortes do canons de divers calibres, en gé-
néral do formes allongées. A partir du règne de Henri II,
la coulevrine compte parmi les six calibres réguliers do
France. On distingue : la grande coulevrine, la coule-
vrine bâtarde, la coulevrine moyeune; leurs projectiles
pèsent 15 livres, 4 onces ; 7 livres, 3 onces; 2 livres. Sous
Louis XIII, le projectile de la première fut élevé à 16 li-
vres de poids. Au xvii* siècle, les coulevrlnes existaient
encore ; c'étaient " la seconde espère du calilire de France,
ainsi appelée à cause de sa longueur ". (Richolet, 1680.)
En 1698, on appelait encore « coulevrine» le demi -canon
de France
Coulevriaiers à pied et à cheval.
ment du xv" siècle et deviennent, vers 1480, des hacque-
butiers ou arquebusiers. Il y avait dos coulovriniers à pied
et à cheval; les uns comme les autres maniaient leur
arme eu l'appuyant sur une fourchette à haute tige. Celle
des premiers se plantait dans la terre; celle des seconds
était fixée au pommeau de la selle.
COULICOU (déformation du mot coucou) n. m. Genre
d'oiseaux grimpeurs, famille des cuculidés, comprenant
des coucous améri-
cains, à bec faible,
comprimé, un peu
recourbé, à tarses
courts, à ailes et
à queue longues.
— Encycl. Les
couUciius compren-
nent une vingtaine
d'espèces d'assez
grande taille, dé-
passant 0°", 30 do
long. Lescoulicous
proprement dits
habitent l'Améri-
que moyenne ; ils
sont gris, variés do
grisâtre et do blanc ; les piaya sont des noulicous plus mé-
ridionaux. Autres sous-genres : ncsococcgx (îles des Co-
cos); coccugia (Brésil); morococcyx (Amérique centrale);
hyetnrnis (Jamai(|ue).
COULIÈRE n. f. Fer aplati en verge carrée. |[ Nom d'une
des pièces do bois entrant dans la composition d'un train
do bui.s fluiié.
COULILAVAN OU CULILABAN n. m. Bot. Syn. de
CULILAWAN.
COULIN n. m. Nom vulgaire que l'on donne, dans les
campagnes, au pigeon ramier.
COULINAGE (naf) n. m. Flambage très rapide, à l'aide
d iinn torcho de paille enflammée, de l'écorco des arbres
fruiliers, [luiir iléiruiro les insectes et les lichens.
Coulico
333
COULINE n. f. Torclio omplojôo pour lo coulinago.
COULINCR (raJ. couler) v. a. Soumettre au couliiia{>o.
COULIS {li — ra*l. coulei') adj. Qui cuulo, qui so glisse.
(No s'ompluio ([uo dans la locution Vent coulis. Vont qui so
clisso par dos lentes ou des clôtures mal jointes.) ii Pop.
Vent coulis, Vont incougru qui fait peu ou point do bruit.
COULIS {li — rad. couler) n. m. Art culin. Jus d'une
substance consomméo par une cuisson lento, et passée au
tamis ou ù travers uu linge : Coums d'(}crcviss(.'Sj tic chapon,
de perdrix.
— Tochn. Raclures do briques délayées dans l'eau : Les
briques des fourneaux de vej'rerie sont liées entre elles par
un COULIS en coîisistance rfe ioin/Zie. (Bastonaire-d'Aude-
nart.) Il Mortier ou plâtre gâché assez clair pour être
coulé dans les joints qu'il est destiné ù. bouclier, il Plomb
fondu, avec lequel on scelle le fer dans la pierre.
COULISSE (rad. couler) n. f. Rainure dans laquelle on
fait |j;lissor une pièce mobile : Les codi,issi-;s d'un tiroir.
Il Planche, volet qui glisse dans cette rainure.
— t'am. Yeux en coulisse, lietjards en coulisse, Regards
lancés obliquement pour voir en cachette; coup d'œil
d'intelligence lancé à ia dérobée ; regard tendre.
— Agric. Petit fossé couvert, dans les champs et les
prés humides, pour faciliter l'écoulement dos eaux.
— Anat. Rainure fort lisse, et le plus souvent tapissée
d'une membrane synoviale, recevant un tendon qui doit
y glisser.
— Blas. Herse placée à la porte d'une tour ou d'un châ-
teau. (Quand elle permet de passer, on la dit /cuee;si elle
intercepte le passage, elle est dite abaissée.)
— Bours. Lieu où se tiennent, pour faire des affaires,
des personnes qui opèrent en deliors du ministère des
agents de change, et qu'on appelle coulissiers. \\ Réunion
de tous les coulissiers.
— Constr. Sorte de conduit carré en bois qui, partant
du point le plus élevé d'une construction quelconque, va
porter les déblais jusqu'en bas.
— Mar. Canal en forts bordagos, disposé le long de la
cale, et dans lequel glisse un bâtiment de rang intérieur,
lorsqu'il est lancé à coittes mortes ou sans ber.
— Mécan. Coulisse de Stephenson, Organe des locomo-
tives imaginé par Stephenson pour faire varier la détente
et changer la direction de la marche.
— Techn. Pièce demi-circulaire, placée sur la petite
f (latine d'une montre, au-dessous du balancier, n Trace
aisséo par l'eau sur les bords d'un pain de sucre, u Place
qui reçoit les charnons d'une charnière, it Petite porte
pratiquée dans la grande porte d'un poêle, tl Rempli d'un
vêtement dans lequel on fait glisser un cordon pour
serrer ou desserrer, ii Partie du rouet à tilcr, qui comprend
le tasseau du chariot et la vis qui le traverse, ii Espace
libre, de forme ovale, que le tisserand ménage pour lo pas-
sage des tils de chaîne, it Bouton à C'-ulisse, Bouton placé
sur lo palastre d'une serrure, et qui sert à en ouvrir le de-
mi-tour, it Rainure recevant une trappe d'écluse.
— Théàtr. Châssis garnis de toiles peintes constituant
les décors, ii ÎS'om donné aux rainures pratiquées dans les
parties latérales du plancher, dans lesquelles glissent les
décors formant les côtes de la scène, n Partie du théâtre
située derrière les décors, sur les côtés do la scène, où se
tiennent les acteurs avant d'entrer en scène. — Par anal.
Intervalle quelconque entre deux objets. — Par ext. Théâ-
tre considéré dans les relations des acteurs entre eux et
avec les autours, on dehors de la scène et du public : Le
jargon des coxiLissES. ii Fig. Côté secret, dessousdescartes;
co qui se passe dans l'isolement, loin du public et ù son
insu ; Les coulisses de la comédie politique, ii Pilier de cou-
lisse. Personne que l'on rencontre habituellement dans les
coulisses des théâtres.
— Typogr. Coulisse de galée. Petite planche mince, au
moyen de laquelle on fait glisser une page sur le marbre.
— Encvcl. Mécan. La coulisse do Stephenson est l'un
des appareils dont on se sert pour déterminer le change-
Cxcenlnques
Coulisse de StopheneoD,
ment do marche d'une locomotive et modifier l'admission
de vapeur dans les tiroirs, en la changeant du tout au tout.
La coulisse de Stephenson réunit les extrémités do doux
tiges reliées à deux excentriques fixés l'un ot l'autre sur
l'arbre do couche. La tigo du tiroir est terminée par un
boulon ou coulisseau passant dans la coulisse et que le
mécanicien peut aisément faire mouvoir â t'aido d'un
levier placé à sa portée.
— Bours. I^a coulisse doit ôtre délinie, depuis la loi de
finances du 13 avril IS'JS : «La réunion des intermédiaires
qui, à Pari», négocient directement la rente 'A p. 100 à.
terme, et, soit au comptant, soit A terme, les valeurs mo-
bilières non inscrites au cours antheniiquo et pour
lesquelles l'intervention dos agents do change n'est pas
obligatoire, n — Kilo a son origine dans l'institution des
courtiers qui, au commencement du xviii» siècle, créèrent
un marché libro â côté du marché ofliriol des valeurs
monopolisées par les agents do change. Kilo tire son nom
do co que les courtiers qui alimentaient ce marché de l'ait
se tenaient dans un couloir conduisant au partiuot des
agents do change, et séparé par une cloison â hauteur
d'appui du local où les commerçants s'assemblaient,
c'ost-ù-diro do la salle provisoire construite sur lo terrain
du couvent des Hllos do Saint-Thomas-d'Aquin, cédé jiar
l'Klat à la ville do Paris.
A mainles reprises, les agents de change ont protesté
contre les empiétements du marché libre. Los habitudes
du pul)Iic furent plus fortes quo la loi cl que les tribu-
naux do change.
La coulisse progressa, tant et si bien qu'on 1803, quand
fut créé uu imp6t sur les opérations do bourso, il fut con-
staté qu'elle faisait, â elle seule, les trois quarts dos opé-
rations du marché do Paris.
Les agents de change, à cotto époquo, avaient, en effet,
recommencé leur campagne contre la coulisse. Kilo
aboutit, après un veto do jn-incipe do la Chambre, â la
présentation, par le miuisiro dos tinancos Tirard, d'un
projet établissant im droit do timbro sur les opérations
do bourso, et imposant l'obligation de constater chaquo
négociation ù terme de valeurs cotées, à l'aide d'un bur-
dcrcau mdividuel établi par l'agent de change. C'était la
supprtîssion pure ot simple du marché libre. Les Cliambres
hésitèrent. Elles se contenteront do frapper de l'impôt
toutes les opérations faites sur les marchés officiel ou
libre, mais sans reconnaître colui-ci. En I8'.i8, à la suite
de la publicaciou des noms des commanditaires des mai-
sons do coulisse, commanditaires parmi lesquels lîgu-
raicnt des étrangers fraîchement naturalisés, des étran-
gers et des Israélites, elles rendirent, sur la proposition
do Eloury-Ravarin, la production du bordereau d'agent
do change obligatoire pour les valeurs cotées, ce qui
équivalait à enlever à la coulisse la négociation de ces
valeurs (art. U de la loi de finances du 13 avril 1898).
Cette amputation n'a pas fait di.sparaître ia coulisse.
Celle-ci a transporté une partie do ses capitaux et la
majeure partie de ses affaires à Bru.xelles, où elle a
établi des succursales, la plupart nominales. A Paris
mémo, elle s'est organisée pour se créer un nouveau
champ d'activité, dans les limites que la législation nou-
velle lui a tracées. Elle s'est constituée en trois grouiies.
Le premier, celui de la Coulisse â la renie, est le plus
ouvert; il se compose d'intermédiaires inscrits â la
" Feuille u , après un scrutin où lo candidat doit réunir les
doux tiers des voix. Les deux autres groupes, celui de la
Coulisse à terme et celui de la Coulisse au comptant,
sont constitués en syndicats, conformément à la loi du
21 mars 1884. On n'y est admis qu'en justifiant de cer-
taines capacités professionnelles, de la possession d'un
capital de 300.000 francs au moins, de sa qualité de Fran-
çais, et, pour les étrangers provisoirement admis, de l'ac-
quisition de la naturalisation dans un délai de doux ans,
à compter du l**^ janvier 1899. Ces deux syndicats ont une
chambre qui perçoit des cotisations d'admission et jour-
nalières, exerce sur les membres de l'association un pou-
voir disciplinaire et publie une cote officielle de leurs
opérations.
— BiBLioGB. : J.-A. Decourdemanche, Manuel des valeurs
négociées en coulisse à la Bourse de Paris (Paris, 1899);
Jules Favarger, Renseignements pratiques sur les usages
appliqués à la négociation des affaires a terme à la Bourse
de Paris (Paris).
COULISSEAU {li-so) n. m. Techn. Petite coulisse, n Bâti
pour placer des tiroirs, il Double coulisse do bois, sur la-
quelle repose un lit à roulettes. (On emploie mieux, dans ce
sens, le mot " coulisseau » au pluriel.) u Mouvement do
tirage pour sonnette, monté sur platine, u Chacune des
pièces de bois dont l'ensemble constitue une coulisse.
1! Nom donné à toute pièce qui se meut dans des cou-
lisses et, en particulier, au bouton d'excentrique, dans
la coulisse de Stephenson, pour changer la position des
tiroirs et amener le changement do
marche de la locomotive.
— Typogr. Syn. de crampon.
COULISSER {li-sé) v. a. Garnir do
coulisses.
Coulissé, ée part. pass. du v. Cou-
lisser.
— Blas. Se dit des châteaux ou des
tours munis d'une herse.
COULISSEUR {U-seur') n. m. Outil
servant à faire des coulisses. D'argent ft. une
,,..,, ,_ , tour d azur crûne-
COULISSIER (h-si-é) n. m. Membre j^p^ coulissée du
inscrit sur la liste do l'un des trois champ.
groupes de la coulisse de Paris. (V. col'-
LissK.) [Vulgairement, et par abus, on appelle également
coulissiers les « changeurs en chambre » qui so chargent,
comme mandataires et non comme intermédiaires, de
l'exécution des ordres, soit en coulisse, soit au parquet,
pour le compte do clients.]
COUUSSIER {li-si-é), ÈRE adj. Qui a rapport à la cou-
lisse ; La spéculation coDLissiÈRE.
COULISSOIRE {li-so-ar') n. f. Outil do facteur d'instru-
ments de musique. V. ècouank.
COUL-KIAHYASI n. m. Hist. Lieutenant do l'agba des
janissaires. (II était directement nommé par les Ortas, dont
il était lo chef d'état-major; il rivalisait d'influence avec
l'agba dans les affaires do la milice. Il ne pouvait être
destitué quo par lo Sultan, avec lo consentement du corps
tout entier.)
GoULLONS, comm. du Loiret, arrond. ot à l-t kilom. do
Gii^n. sur la Tielle, affluent do la Loire, on Sologne;
2.938 hab. Sabotories. Eglise des xi*. xv et xix* siècles.
COULMELLC n. f. Bot. V. COOLRMKLLE.
COULMIERS, comm. du Loiret, arrond. et A 18 Uilom.
d'Orléans, on Bcauco: 372 hab. Lo 9 novembre 1870, l'ar-
méo de la Loire, commandée par lo général d'Aurolle de
Paladinos, y vainquit les troupes bavaroises, ayant ù leur
Monument do Coulmters.
tôto lo général von dor Thann. Lo premier résultat do la
bataillo do Coulmiors, lï la suite do tatinclto les Allemands
évacuèrent Orléans, proiluisit â l'étranger une impression
profonde, carollosomblail annoncer on faveur do la Franco
COULINE — COULOMB
un retour do la fortune, retour qui ne devait être qu'éphé-
mère. — Un monument commémoratif a été inauguré â
("oulmiors, lo 30 juillet 1870.
COULMOTTE u. f. Bot. Syn. do coulemrlle.
COULOIR (/o-ar — rad. couler) n. m. Passage étroit, ser-
vant do dégagement pour passer d'une pièce dans une
auire. n So dit aussi dos nas.sagos qui entourent les loges,
l'orchostre, le parterre dans un théâtre, n Se dit encore
des passages qui condui.sont â la sallo des séances des
assemblées législatives : Des intrigues de couloir.
— Arg. Chelinguer da couloir. Avoir l'haleine fétide.
— Anat. Nom donné anciennement aux conduits par
où s'écoulent les matières excrémentielles, u Couloirs Jia-
tards, Canaux qui versent au dehors les produits nor-
maux des fonctions animales, comme les urines, les lar-
mes, etc. Il Couloirs accidentels ou artificiels, Exutoircs
accidentels, comme les ulcères, etc.
— Géol. Nom par lequel on désigne la partie supérieure
d'un torrent, c'est-à-dire le goulet dans lequel se réunis-
sent les eaux du bassin de réception, ii Brèche creusée par
les eaux d'un lac, dans le barrage qui lo retient, et par où
s'échappe le trop-plein do ce lac. u Erosions par lesquelles
so précipitent périodiquement les avalanches,
— Liturg. anc. V. colloire.
— Mar. Galerie de l'entrepont.
— Techn. Petit espace pour la circulation do la fumée
dans un poêle, ii Syn. d'ARQUET, dans la papeterie, n Appa-
reil dans lequel on fabrique le béton, il Ecuelle â fond
de toile, dont on se sert pour couler le lait que l'on vient
de traire, afin de le clarifier, il Plan incliné le long duquel
on précipite le bois au bas d'une montagne.
COULOIRE {lo-ar') n. f. Vase servant à égoutter la par-
tie la plus liquide d'une substance qu'on veut en séparer.
u Vase qu'on place sous lo robinet d'une cuve, lorsqu'on
tire le vm. il Filière qui sert â l'épingUer pour amener le
laiton à la grosseur voulue.
— Archéol. Passoire liturgique sur laquelle on versait
le vin qui tombait dans le calice, sui-
vant un usage qui a duré jusqu'au
xvii* siècle.
— Enctcl. Autrefois, couloire était
synonyme de passoire, dans son ac-
ception domestique la plus simple.
Les couloires liturgiques ne sont
connues que par les descriptions ou
les inventaires; dès le xvii' siècle,
elles semblaient assez rares pour Couloire.
qu'on les conservât dans les musées,
et, comme c'étaient, en général, des pièces d'orfèvrerie
précieuses, depuis longtemps on les a fondues ou marte-
lées. Nous en donnons ici une restitution d'après le manuel
du moine Théophile (xm* s.).
GOULOGNE, comm. du Pas-de-Calais, arr. et à 36 Ici!, de
Boulogne, dans la plaine de Flandre, sur lo canal do Ca-
lais à Saiut-Omer; 1.399 hab. Ch. do f. d'Anviu à Calais.
Coulomb (Charles-Augustin de), physicien français, né
àAngoulêmeen 1736, mort à Paris en"l806. Il entra dans
le génie, et construisit le fort Bourbon à la Martinique.
Plusieurs fois lauréat de l'Académie, il en était membre
en 1782, ot fit partie de l'Institut à sa création. Ses tra-
vaux importants figurent dans les Mémoires de l'Académie
lies sciences.
Coulomb fit à Rochefort des expériences importantes
sur le frottement, que les géomètres avaient négligé jus-
(luo-là, avec toutes les résistances passives qui viennent
compliquer les lois des phénomènes dvnamiques ; Va^-
proxiniation que donna Coulomb est désormais insuffi-
sante, car lo frottement de deux surfaces ne paraît pas
devoir être indépendant do leurs vitesses relatives.
Mais les expériences qui devaient le plus illustrer Cou-
lomb sont celles où il montre nue, à égalité do distance,
les attractions ot répulsions électriquos et magnétiques
sont proportionnelles aux produits do deux quantités
d'électricité , et quo ces mêmes actions ont liou en rai-
son inverse du carré do la distance. Pour cela, le couple
do rotation, proportionnel à l'angle représentatif do la
torsion, servira do mesure à la réaction mémo du fil.
(V. BALANCE do torsiou, TORSION.) Lo couplo moteuf d'un
disque horizontal homogène contré sera donc égal à 7»a, m
étant une constante, a l'angle do torsion, ot l'accélération
angulaire sera
d' a ma
. ^, = _ = C a
en désignant par I lo moment d'inertie du disquo
par rapport à son axe. On ou déduit par intégration :
(^^y = _c..+c. = c(...-..)
si «, ost l'anglo avant d'abandonner !e disquo sans vitosso
Cf:-)
à la réaction du (il.
/
> {t \'c).
~,-^ arc cos — ou —
y/(; «0 «.
»''ost-à-diro quo lo mouvomont serait périodinue. A osoil-
lutious isochroiios, lo lotnps tétant compté à partir do lu
position initialo. La durco d'uno oscillation complète est
dounéo par
H^ÏT- 5t: d'où C = '-^;
ot, puisque l'on peut calculer directement le mouvomont
d'inertie I du disque, on peut avoir la valeur do m qui
correspond A la déviation unitaire d'angle ; par suite, lu
valeur olToctive de l'attraction.
COULOMB {Ion — de Coulomli, n. pr.) o. m. Unité pra-
tique de quantité électrique dans le système éleetro-ma-
gnétiuuo.
— Encvci.. I-e coulomb représente la quantité d élec-
tricité quo déliiterait pendant une secomie uu courant
d'une intensité épalo A l ampn-e. Commo l'ampère, lo
coulomb ost donc éjjal A 1 dixième do l'unité OGS corres-
poiidanto. D'après la loi do Karaday, si l'on fait traverser
un voltamètre ou uu élccirolyto quelconque par uu cou-
rant, le nombre d'atomes dép'osés pendant un temps dé-
terminé sur chacune des électrodes est indépendant de
la nature do la substance éleclrolysée, et proportionnel
au nombre do coulombs qui ont traversé l'éloctrolyte.
Cela posé, pour déterminer la grandeur du coulomb, il
COULOMBE
COUNANI
suffira de dire que son passage dans un voltamètre dé-
termine la décomposition de 92 microgrammes d'eau ou
0 miliigr. 092.
COULOMBE n. f. En T. de constr., Gros poteau d'une
cloison.
COULOMBMÈTRE {Ion, mètr' — de coulomb, et 7nètre)
D. m. Appareil destiné à mesurer la quantité d'électricité
qui passe dans une canalisation électrique.
COULOMMIERS {lo-mi-é ~ lat. Cohitnba7'io), ch.-l.
d'arrond. de :Seine-et-Marne, à 47 kilom. do Melun, sur le
Grand Morin ; 6.323 hab. {Columériens, eunes.) Tribunal de
1" instance et justice de paix. Ch.-l. d'une subdivision du
5« corps d'armée. Centre d'une région surtout agricole,
Coulommiers est un marché de grains, farines et fro-
mages, et possède, comme indus-
trie, une importante imprimerie,
des tuileries, taillanderies, etc. Ville
très ancienne, connue dès l'époque
gallo-romaine, mais qui ne prit de
l'extension que sous Philippe Au-
guste. Son château eut un rôle stra-
tégique intéressant pendant les
guerres de Cent ans et de religion.
Louis XIV l'érigea en duché-pairie
pour les OrIèans-LongucviUo{165(ji.
Mais, de son passé, la ville ne garde
qu'une médiocre église du xvu' siè-
cle, et, dans les ruines du prieure Armes
de Sainte-Foy, qiielques tombelles de Coulommiers.
gallo-romaines. Berceau de la fa-
mille maternelle de La Fontaine; patrie du commandant
Beaurepaire. — L'arrondissement a 4 cant., 77 comm. et
51.049 hab.; le canton, Il comm. et 1C.I19 hab.
COULON (du lat. columbus, pigeon) n. m. Nom vulgaire,
dans les départements du nord do la France, du pigeon
domestique. 1) Coupon de mer. Nom sous lequel les pêcheurs
du Pas-de-Calais désignent la mouette commune.
GOULON, comm. dos Deux-Sèvres, arrond. et à 9 kil.
de Niort, dans le marais Poitevin; 1.753 hab. Ch. de f.
Etat. Scieries mécaniques.
GoULON, nom d'une famille de danseurs qui a brillé à
l'Opéra. Les membres les plus connus sont : Couloa
père, un des meilleurs sujets, vers 1800; — M"' Coulon,
sœur du précédent, l'une des danseuses les plus estimées
de l'Opéra; — Coulon lils, né en 1796, qui débuta en 1810.
et se plaça aussitôt au premier rang comme danseur
de demi-caractère.
GoULON (Louis), géographe, historien et traducteur
français, né à Poitiers en 1605, mort en 1664. Il fit partie
de l'ordre des jésuites de 1620 à 1640,. puis entra dans le
clergé séculier. Ses principaux ouvrages sont le Lexicon
komericum (1643) ; Histoire des juifs (1643) ; Traité histori-
que des rivières de France (1644). Il a donné diverses tra-
ductions; entre autres, celle de V Histoire du royaume de
la Chine, du P. Alvarês Semedo (1645); etc.
GoULON DE ThéVENOT, inventeur de la tachygra-
phie française. V. Thevenot.
GOULONCHE (La), comm. de l'Orne, arr. et à 20 kilom.
de Dumfront, non loin de la Vée ; 976 hab.
GOULONGES-SUR-L'AUTIZE, cb.-l. de cant. des Deux-
Sèvres, arrond. et à 20 kilom. de Niort, sur un affluent
^eVAutize; 2.367 hab. Ch. de f. Etat. Clouteries. Beau
château construit en 1542. — Le canton a 14 comm. et
15.958 hab.
GODLONIA n. m. Genre d'échinodermes stellérides, fa-
mille des astériadés, comprenant des étoiles de mer à
plaques marginales granulées ou garnies de séries de pi-
quants, à région dorsale munie de tiges sétigères ou
paxilles. (Les coulonias sont
fossiles dans le néocomien.)
COULOTTE [loV) n. f. Outil
de bois avec lequel le plom-
bier enlève la laine de plomb
du laminoir, ii Pièce sur laquelle le scieur de long appuie
le bois qu'il veut refendre, ii Espèce d'auge formée par
deux planches clouées l'une sur l'autre, à angle droit, dont
les maçons font usage pour amener le mortier au fond
d'une fouille, ii Caisse carrée, employée dans l'opération
du coulage du béton sous l'eau.
COULOUGLI n. m. Ethnol. V. coLOUGU.
GOULOUNIEIX, comm. de la Dordoo:ne, arrond. et à
3 kilom. iÏG Périgueux, non loin de l'Isle; 1.103 hab. Pro-
duits chiuiitiues. Oppidum.
GOULOUVRAT-BOISBENÂTRE, comm. de la Manche,
arrond. et à 23 kilom. Uo Mortaiu ; 1.358 hab.
COULPE (du lat. calpa, faute) n. f. Thôol. Tache, souil-
lure ùue le péché imprime à Tâmc. n D'une manière géné-
rale. Faute. — [tire sa conlpe de quelque chose, En faire
) aveu, en témoigner du regret, u Usage pratiqué dans
plusieurs ordres religieux, dont les membres avouent à
eur supérieur, et même devant leurs confrères, les man-
quements qu'ils ont commis contre la règle de l'ordre,
— Mobil. A signiiié Coupe, vase.
COULT [koulC] n. rn. Bois d'Améri<iue, employé en
marqueit-rie.
COULTÉRIE {koul'té-ri — do Coulter, botan. angl.) n. f.
Genre d'arbres et d'arbrisseaux, do la famille des légumi-
ueuses-césalpiniées, comprenant doux espèces, qui crois-
sent 'ians l'Amérique du Sud.
COUZ.TDRE {kou-lur") d. f. Ancien nom, dans les envi-
rons de Paris, des terrains consacrés à la grande exploita-
tion agricole et qui sont devenus les terrams maraicbers.
COULURE n. f. ïechn. Accident par lequel le méial on
fusion s'échappe à travers les joints du moule, au moment
de la fonie. n Amas do glaçure qui se formo on quelques
endroits d'une pièce céramique, pendant la cuisson, au
détriment des parties voisines, il Partie plus ou moins
décolorée que présente lo velours quand lo poil ose coupé
ioégaleraent.
— Agric. Accident oui empêche la fécondation des
fleurs en faisant en quelque sorte couler le pollen.
— Pèch. Nom donné à deux longues cordes de crin qui
f garnissent le haut ot le bas d'une seine, et qui portent en
laut des morceaux de liège, ou bas dos disques ou de grosses
balles de plomb.
Coulotte de plombier.
t
— Enctcl. Vitic. La coulure est un avortement plus ou
moins complet du raisin, à l'époque de la floraison. Elle a
pour causes, soit une végétation trop exubérante, soit un
épuisement du cépage, soit encore les intempéries (fortes
pluies, brouillards du matin auxquels succède un soleil
ardent, etc.). Quelquefois, elle provient du cépage auquel
elle est inhérente et a pour cause une constitution anor-
male des fleurs; dans ce cas, on l'appelle plus ordinaire-
ment chlornuthic. et les vignes sont dites, suivant les vé-
g'ions, avaliUouïres,coi(lardes,dè/îouraii'eSjVignes folles, etc.;
si elle tient à la faiblesse du cépage, on la désigne plus
particulièrement sous le nom do millerandagp.
Lorsque la coulure a pour cause l'excès de vigueur, une
taille plus longue donne de bons résultats, comme aussi
les pincements ù l'époque do la floraison ; mais le meil-
leur remède préconisé est l'incision annulaire, qui consiste
â faire une entaille circulaire dans le sarment, juste au-
dessous du raisin et sans attaquer l'aubier. Cette opéra-
tion se pratique pendant la floraison ou un peu avant, et a
pour but, non seulement d'empêcher la coulure en con-
centrant dans les grappes une plus grande quantité de
sucs, mais encore d'avancer la maturité de celles-ci et
d'augmenter leur grosseur dans de sensibles proportions.
Elle a donné do bons résultats dans la Gironde, sur le côt
ou malbcclc.
Si la coulure a pour cause l'épuisement du cep, on la
guérit par des fumures appropriées. Si, enfin, ou craint
les intempéries, on peut, dans xuie très faible mesure,
éviter la coulure en hâtant les soins à donner aux vignes,
de façon à activer un peu la floraison, ou encore abriter
les ceps avec des planches ou des paillassons ; mais ce
sont là des pratiques coûteuses et qui ne donnent pas tou-
jours les résultats qu'on en attend.
GOULVIER-GRAVIER (Uemi-Armand), astronome et
météorologiste français, ué à Reims en 1803, mort à Paris
en 18G8. Fils et petit-flls de riches agriculteurs, il em-
brassa la profession do son père comme devant lui laisser
plus do temps pour ses études météorologiques. Ses pre-
mières observations furent faites sur les étoiles filantes.
En 1841, Coulvicr-Gravier se rendit à Paris, malgré les
conseils d'Arago. En 1847, il obtint du gouvernement l'au-
torisation d'installer son observatoire au palais du Luxem-
bourg, sur la plate-forme qui termine le pavillon central
du côté ouest. Coulvier-Gravier a publié les ouvrages sui-
vants : Hecherches sur les étoiles filantes (introduction his-
torique), en collaboration avec Emile Saigey (1847) ; Cata-
logue des globes filants il)olidcs) observés du 3 sept. 1853
au 10 nov. 1859 ; itecherches sur les météores et les lois qui
les régissent (1863) ; Précis des recfierches sur les météores
(1866); Lettres sur les étoiles filantes (18G6).
COUM, ville do Perse. V. KouM.
GOUMA n. m. Genre d'arbres, de la famille des apocy-
nées, tribu des carissées, à rameaux glabres subtrigones
à fouilles ternées, entières et glabres, à fleurs disposées
en cymes axillaires. Ils croissent en Guyane, il On dit
aussi CODMIliR.
COUMAILLE {ma-ill [Il mil.]) n. f. Roche des mines où la
bouille se iruuvo divisée.
COUMALIQUE {/)i:')adj. Se dit d'un acide, C^tPO'.CO'H,
([ue l'on olitieiU en chauffant l'acido maliqùo avec de l'acide
sull'uriqae, ilu chlorure de zinc ou tout autre déshydratant.
COUMALATE n. m. Sel dérivant de l'acide coumalique.
COUMALINE n. f. Composé, C*H'0% que l'on obtient
par distillation du counialate de mercure.
COUMARATE n. m. Sel dérivant de l'acide coumarique.
COUMAIULIQUE [lik') adj. Se dit d'un acide, C'H'O*, dé-
rivé de la couniarine, résultant du traitement de la cou-
marino bromée par la potasse.
COUMARINE (rad. coumarou) n. f. Composé employé en
parfumerie, qu'on extrait de la fève tonka et do quelques
autres substances végétales.
— Encycl. Longtemps confoodue avec l'acide benzoï-
quc, la coumarine représente l'anhydride interne de l'acide
CH = CH
coumarique; elle a pour formule : C^H' | ; elle se
^ 0-CO
rencontre dans les fèves tonka, dans l'aspérule odorante,
dans le liatris, composée américaine, ainsi que dans de
nombreuses légumineuses. Employée en parfumerie, on
l'extrayait jadis par cristallisation de l'alcool d'épuisement
des fèves tonka : les cristaux étaient décolorés au noir
animal, après compression entre des buvards, pour enlever
les matières grasses qui les souillaient ; actuellement, la
préparation de la couniarine est entièrement synthétique ;
dans la méthode Tiemann et Herzfeld, on traite par l an-
hydride acétique et l'acétate de sodium fondu l'aldéhyde
sàlicylique ou essence de reine des prés. La coumarine
est un solide cristallisant en gros prismes, durs, incolores,
ou en aiguilles blanclies fusibles â 67**, distillant sans
altération à 290'» 5; elle est peu soluble dans l'eau froide,
plus dans l'eau chaude et dans les acides; sa saveur est
brfjlanto et son odeur très agréable. Les réducteurs la
transforment on acide hydrocoumarit/ue :
CH'IOFO-CIP-CH'-COMI,
et les bydratanis, telle la jiotasse, en acide coumarique.
A la coumarine se rattachent divers dérivés de substi-
tution chlorée, nïtrée, sulfurée, et toute une famille do
■'oumarincs formées en remplaçant les hydrogènes, soii
du noyau aromatique C*IP, soit du groupe étnyléni(|UL',
par des radicaux métbyl, [)liényl, etc.
COUMARIQUE {ri/c') adj. Se dit d'acides dérivés do la
coumarine.
— Encycl. Los acides coumariques sont dos acides
oxycinnamiques ; il en existe trois modifications isoméri-
ques. selon les positions relatives de la fonction phénol
(OU) par rapjïort à la fonction acide (C04I), l'acide ortho-
cournariquo ayant pour formule :
C»H'(OH), - CH =CH -(CO'H),
l'acido mêla (1.3) et l'acide para(1.4). A l'acide ortho cor-
respond la coumarine ; cello-ci, hydratée par une solution
aqueuse do potasse, se transforme en acide coumarique,
cristaux fondant à 190'> et donnant, avec les bases des sels,
les coumaralos bien définis. Les autres isomères sont
moins importants : l'acide para a été isolé dans l'aloès.
Si lo noyau aromatique CH' contient une nouvelle fonction
phénol (OH), on obtient une série d'acides orijcoumariques
C'IP(OH}*(0ll = C1I-C0MI) comprenant les acides caféique,
omboUique, esculétiquo, rencontrés dans divers végétaux.
334
GOUMARONE n. f. Produit dérivé de l'acide coumari-
lique, rencontré dans le goudron de houille.
Sa constitution est : C*H' q '^CH ; c'est un liquide très
stable, bouillant à 170".
COUMAROU n. m. Nom brésilien du couraarouoa.
COUMAROUNA n. m. ou COUMAROUNE n. f. Grand
arbre de la famille des légumineuses papilionacéos, tribu
des dalborgiées, produisant la fève tonka. Il On l'appelle
aussi DIPTÉRYX.
COUMARYLE n. m. Radical hypothétique de l'aride
coumarique. Il a pour formule :
[C'H'(0H)-CH = CH-COj'.
GOUMASSIE, GOUMASSÎ ou KOUMASSIE, ville de la
Guinée (colunie angl. de la Côte de l'Or}, à environ 150 kil.
au N. de Cape-Coast-Castle. Elle était jadis la capitale
du royaume des Acbantis, résidence royale, grand centre
de commerce, où s'échangeaient les marcliandises euro-
péennes et celles de l'intérieur. Sa population atteignit,
dit-on, jusqu'à 200.000 hab. Conquise sur le roi Prempeh
par les Anglais en 1896, elle n'est plus, depuis cette épo-
que, qu'une médiocre bourgade entourant la résidence
anglaise.
COUMAZONIQUE {nik') adj. Se dit des composés à
fonction lïiixie, à la fois acides et bases, qu'on peut tor-
mer à partir de l'acide amido-oxycuminique.
COUMÈNE n. m. Nom vulgaire d'une espèce de lyoope,
GOUMI. llist. V. COMANS.
COUMIE (ïH?) n. f. Racine du couma. ii Fruit du eonma.
COUMIER n. m. Bot. V. codma.
COUMON II. m. Nom vulgaire d'une espèce de palmier
de la Guyane.
GOUMOUNDOUROS (Alexandre), homme d'Etat grec,
né à Avid (Grèce) en 1812, mort à Athènes en 1883. Avo-
cat, substitut du procureur du roi jusqu'en 1850, il fut élu
député, puis président de la Chambre (1855), et ministre
des finances (1S57). Forcé de démissionner, il prit part à
la conspiration dirigée contre
le l'oi Othon, et, après la chute
de la royauté, devint ministre
de la justice dans le gouver-
nement provisoire (1S02J. Dé-
puté, puis ministre dans le mi-
nistère Canaris, il fut nommé
président du conseil (1865). Dès
lors, il quitta et reprit le pou-
voir, suivant les échecs ou les
succès de l'opposition, dont il
faisait partie. Membre du cabi-
net Canaris (1877), président
d'un nouveau ministère (i878),
il s'eft'orça d'entraîner la Grèce
dans une politique de résistance
contre la Turquie. Son pro-
gramme fut accueilli avec en-
thousiasme. Malgré le congrès
de Berlin, qui pressait la Grèce
et la Turquie de mettre fin à
leurs contestations, les pourparlers n'aboutirent pas, et
Coumouodouros allait entraîner toute l'Europe dans la
guerre contre la Turquie, quand le congrès de Constanti-
uople, en lui étant l'espoir de voir la Grèce soutenue, mo-
difia son plan. Blâmé par tous les partis, il donna sa
démission (1882). Il mourut en 1883. Ses partisans appré-
ciaient ses talents politiques, autant que sa bonté et l élé-
vation de sou caractère.
GOUMOURGI. Biogr. V. Ali.
GOUMPTA ou KouMPTA, ville de rind© anglaise
(présid. do Bombay [pruv. du Karnatic]), sur le fleuve
côtier Kourapta; 10.630 hab. Cb.-l. do sous-district. Arti-
cles en-bois de santal ; exportation de coton, d'épices, do
grains- Cette ville fut brûlée deux fois par les irréguliers
de Tipou Saliib.
COUMYS ou KOUMIS {miss) n. f. Boisson fermentée,
que les nomades de l'Asie centrale et du sud de la Russie
fabriquent avec le lait de jument.
— Encycl. Le lait do jument, encore chaud, est addi-
tionné du dixième de son volume environ de coumys pro-
venant d'une opération précédente. Le mélange est main-
tenu à une température d'environ 20*» et agité de temps
en temps. Au bout de trois ou quatre heures, l'opération
est terminée, et on met lo produit en bouteilles. La fer-
mentation continue, d'ailleurs, dans les bouteilles.
Le coumys est un reconstituant employé aujourd'hui en
thérapeutique : il réveille l'appétit et développe, chez les
malades, la production d'urée, d'acide pliospborique et
d'acide sulfnrique éliminés parles urines.
GOUNANI, nom qui désigne : 1° un territoire améri-
cain, limitrophe de la Guyane française, et contesté entre
la France et le Brésil ; 2» un village, chef-lieu de ce ter-
ritoire ; 3° un fleuve côtier qui les arrose.
Le territoire de Counani, fort mal connu, est situé entre
rOyapock, les monts Tumucumaque, le Carsevenne ou
Cafcœne et l'Atlantique. On y trouve quelques agglomé-
rations sans aucune importance, qu'on désigne sous les
noms de Cachipour. Courigi, Mapa, Ouassa, Rocaoua, etc.
C'est co pays (|u'un habitant de Vanves (Seine), Jules
Gros, avait clioisi, en 1887, pour y improviser la républi-
que de lu Guyane indépendante. Il institua un conseil de
gouvernement — qui siégeait à Paris — créa un ordre :
l'Etoile de Counani... y et quelques malheureux Français
allèrent mourir là-bas de misère, plus encore que de
maladies. Une note insérée, après entente avec lo gou-
vernement brésilien, dans le « Journal officiel » du il sep-
tembre 1887, mit fin à l'exisienco pseudo-légale de la soi-
disant « république Couuanienne ". Jules Gros, d'ailleurs,
avait déjà été ■» déposé " par un de ses ministres.
Lo sol du territoire, dont les productions naturelles
sont les mêmes que celles de l'Amérique du Sud, est très
fertile, comme celui do toute cette région ; mais il n'est
pas cultivé, puisque les habitants sont extrêmement rares
ot fort disséminés. On y a découvert dos gisements auri-
fères importants, i)ui ont attiré dans cos parages un flot
d'hommes aventureux, notamment des Brésiliens. En 1895,
un do leurs chefs. Cabrai, violenta ijuelques chercheurs d'or
français. Une compagnie d'infanterie de marine fut, à cette
Coumoundouros.
33S
ocrasion, envo^ éo do Cayenno. Au moment où l'ofluMor qui
la commandait, io capitaine Lunier, savan-.'ait vers Cabrai
en parlemontairo, uno décharge génôralo dos avontnriers
brosilions Io coucha mort avec quatre autres t'i-anoais. Lo
conseil fédéra! suisse a été chargé, d'un conunun accord,
do départager la Franco et le Brésil au sujet do Counani.
— Le Oounj de Counani, sur la rive gaucho du fleuve, à
10 milles environ do son embouchure, comprend uno vinj^-
taine do cases d'une construction primitive. Le sol, arj<i-
loux, est accidenté. La population peut être évaluée à
150 habitants environ, dont 80 groupés au hourj^, et le
reste épars dans des liabi(ations plus ou moins distantes.
Kilo se compose do migres et do métis do nègres ot d'In-
diens. Presque tous proviennent du Brésil ; très peu do la
Guyane française. Aussi, malgré les etîorts d'une sorte do
cher, appelé » lo capitaine Trajan », dévoué à la Franco,
mais complt>tomcnt dtqiourvu d'autorité, l'influence lirôsî-
lionne y est devenue beaucoup plus forte que l'influence
française. Le climat est moins pluvieux et plus sain (|U0
celui do la Guyane. Les habitants élèvent un pou do bétail
et recueillent en très petite quantité du cacao ot du café ;
ils font surtout du couac (grossière farine de manioc),
qu'ils mangent en guiso de pain, et vivent principalement
i\o leur pèche et de leur chasse. V. les cartes du Bkksel
et do la (tlyani-:.
GOUNANIEN, ENNE (ni-iu. c/j"), personne née dans lo
Counani ou i|ui habite ce iiays. — Les Counanikns.
— Adjoctiv. Qui appartient au Counani ou à ses habi-
lants -■ i-fJ frontière counan'iennu.
COUNCIL Bluffs, ville des Etats-Unis (Etat d'Iowa),
près du Missouri, en face d'Omalia City ; 21.475 hab. Ch.-I.
du comté de Pottawattamie. Usine sidérurgique, ateliers
do machines, fabrique de voitures et de wagons, minote-
ries, brosseries. Cette ville, qui est la têto du chemin de
fer Central-Pacifique, s'appelait Kanesvilley au temps des
mormons.
GOUNCIL Grove, bourg dos Etats-Unis (Etat du
Kansas), sur le Neosho, affluent do l'Arkansas ; 2.700 hab.
Cfiarbounages et minoteries.
COUNÉNÉ, grand fleuve de la colonie portugaise d'An-
gola. Il prend sa source sur les pentes sud-orientales des
monts (_)ulondo, et coule d'abord du N. au S., sur une dis-
tance d'environ 500 kilomètres. Puis il décrit une grande
courbe vers l'O., sépare l'Angola delà colonie allemande
du Sud-Ouest africain, et se jette dans l'Atlantique au N.
du cap Frio. Entre Quiteve et Humbe, son Ut, étant supé-
rieur au niveau des plaines qu'il traverse, se divise en
nombreux omnrambas ou canaux naturels. Aussi son débit
diminue-t-il en approchant de la mer, et sa barre n'est-
elle franchissable que de décembre en avril.
COUNIÈLE n. f. Sorte de panier, qui se porte sur la tête
ou sur l'opaule.
COUNOUTH {nont') n. m. Cantique pieux, chez les maho-
métans.
COUNTRY-DANGE n. f. Sorte de danse rustique an-
glaise. V. CONTRi:-DANSK.
COUP [koxi — du lat. cohphns, coup de poing) n. ni.
Atteinte portée, choc donné par un corps en mouvement :
Coup de pied, de poing. Coup d'épée, de couteau, de bâton.
Porter, Asséner un coup. Recevoir, Parer un codp. il At-
teinte reçue par un corps en mouvement, on se heurtant
contre un autre corps : Se donner un coup contre un arbre,
contre un mur. \i Par ext. Blessure ; mar(|ue faite sur un
corps atteint par un autre corps ; Tomber per'cé de coups.
Avoir des coups bleus sur tout le corps.
— Décharge, détonation d'une arme à fou : Entendre
un coup de pistolet, il Charge d'une arme à feu : Avoir
encore deux couvs xle poudre et un coup rfe plomb, n Canon
d'une arme à feu : Imsil à deux coups.
— Chacun des sons isolés que rendent certains corps
(piand on les frappe : Coup de cloche, de tambour, il Heure
précise indiquée par une horloge qui sonne ; Au coup de
midi.
— Chacun dos mouvements d'un corps qui doivent so
répéter : Un coup de piston dans une pompe.
— Quantité do liquide que l'on boit en uno fois : Un
COUP rfe UJH, de rhum, lioire un coup.
— Particuliôrom. Fois, moment ; reprise, action consi-
dérée au point do vue do sa reproduction : ICn un coup.
h'n deux coups. Du pretnier coup.
— Mouvement violent, impétueux des éléments : Un
COUP de vent. Un coup de mer.
— Action faite avec une certaine précipitation, et qui
n'a qu'un résultat incomplet : Un vovv de balai, de pin-
ceau. Donner un cour de orossp à son habit.
— Fig. Attaque, atteinte violente ot imprévue : Frapper
un COUP df'cisif. \\ Action bonno ou mauvaise, (pii a quelque
cliose de hardi ou de décisif : Faire son coup. Un bon. un
înauiiais coup. Un coup de (/(/5(?.î/)oi'/\ n Résultat que l'on
avait on vuo : Manquer son coup. Il Chance favorable, cir-
constance heureuse : Un coup du ciel. Un co\}i* de fortune.
11 Accident funeste, malheur imprévu : Les coups du soi-t,
de la fortune.
- PI. Action do so battre, voies do fait : /ùi venir aux
COUPS. Il Lutte, combats à main armée : A« diplomatie ne
se tait que lors'/uc les coups cmpéclicnt qu'on t'entende.
— Agric. Coup de charrue, Syn. do façon ou labour,
dans quelques localités.
-- Arg. et pop. Coup d'arrosoir, Verre do vin bu sur lo
comptoir. — Ondée, il Coup de bouteille ou de chasselas,
Kougeur du visago causée par l'ivrognerie, n Coup de chas-
selas, de soleil, ne sirop, de pictnn, de feu. Commencement
d'ivrosso. il Coup de casserole, Dénonciation, il Coup de four-
chette. Vol subtil à l'aido do doux doigts, il Coup de vaque.
Vol improvisé, n Coup de Itaquse, Trahison, par allusion à
la défection du duc do Uaguso. ii Coup de rifle. Ivresse.
Il Coup de torchon. Lutte à coups do
poings. — Baiser. Il Coup du lapin,
Coup traitreux porté dans uno rixe ot
(|ui consiste, par o.\omple, à .saisir
son adversaire par la gorge ou par les
parliMS naturollos. — Au fig. Donner
n f/urlt/u'un le coup du lapin, Achever
do le ruiner, do le perdre, il Coup du
père François. V. chaukikur.
— Armur. Coup de poinq. Sorte
d arme consistant on une petite masso do for, munie ou
non do pointes, percéo do trous, dann lesquels on passe
Coup do poinjf
américain.
les doigts, ot qu'on maintient en fermant la main pour
s'en servir : Coup diî poing américain, n Petit pistolet do
pocho. Il Sorte de poinçon, foret dont _
les douaniers, les maîtres de chais, etc., ,<-*'^^fctew.
frappent la douve d'une barrique, pour y (jj^^^Ê^^
percer un petit ^^^^^^^^
trou. Il Min. Ap-
pareil électrique
employé pour
mettre ù. grande
distance Io feu
aux mines, et
que l'on fait agir coup de poin^- Coup de poin*;.
par un coup do
poing ou une percussion vivo. (On l'appelle également
t:x,PL0SKUR.) — Cet appareil a été imaginé par Bréguet.
— Cliir. Coup de fouet. Rupture de certaines fibres mus-
culaires, qui se produit quelquefois dans la jambe pondant
un violent etîort, et fait éprouver la sensation d'un coup
do fouet.
— Constr. Faire coup ou Prendre coup. Se disent d'un
mur qui a perdu l'aplomb, qui est visiblement bombe en
dehors, qui fait ventre.
— Dr. Coups cl blessures. V. la partie encycl.
— Escr. Coup fourré. Coup que reçoit ot coup que donne
en même temps chacun des deux adversaires, ii Coup droit.
Coup tiré en suivant la voie ia plus directe, il C'o«^ de
temps. Coup pris d'opposition sur un développement, et
regardé comme un beau coup sous les armes, il Coup sur
coup. Action de deux tireurs qui so touchent en même
temps.
— Faucoun. Prendre coup. Se dit de l'oisoau qui heurte
violemment sa proie.
— Hipp. Coup de hache. Dépression existant au point
de jonction de i encolure avec le garrot, n Coup de lance.
Cavité à la base de l'encolure, à l'épaule, au bras et à la
fesse. Il Coup de reins. Mouvement par lequel le cheval
raidit ses reins, n Coup de fouet, Mouvement convulsif des
lianes, chez un cheval atteint do pousse, ii Coup de chaleur.
Congestion subite du poumon se produisant chez le cheval
à l'époque des fortes chaleurs.
— Jeux. Manière de jouer ; chacune des actions du joueur.
Il Coup forcé, Celui qu'on ne peut parer, n Coup de repos.
Position dans laquelle un joueur a plusieurs fois de suite
à prendre, et l'autre autant de fois à jouer librement.
Il iïeme^^j*e/eco»/>, Permettre qu'un joueur recommence un
coup mal joué par lui. n Coup de partie. Coup qui décide
du sort de la partie, ii Coup rfe rffs. Combinaison que les dés
présentent lorsqu'on les jette, il Au trictrac. Coup et dés
signitie que la primauté appartiendra à celui qui amènera
le dé le plus fort, il Bompre le coup. Empocher uno chance
de dés en les arrêtant lorsqu'ils sortent du cornet, il A la
paume, Coup de brèche. Coup qui fait entrer la balle dans
le dedans, près des encoignures, ii Coup de cavasse, Celui
où la balle rebondit contre le mur, et revient dans le de-
dans. Il Au billard. Coup du roi. Se disait, à l'ancien jeu de
billard, lorsque la bille sur laquelle on jouait était placée
derrière la blouse du milieu, près de la bande, et que lo
joueur frappait de sa bille la bande du haut, de manière
qu'on revenant elle poussait l'autre bille dans la blouso.
— Au jeu de billard actuel, un faux coup de queue est nue
faute du joueur touchant à faux sa bille.
— Mar. Haler sur une manœuvre. Faire effort une seule
fois. Il Haler un bon coup. Tirer fort, n Coup de harie. Faire
faire à la barre un grand écart, n Coup de mer, Gros paquet
do mer venant frapper le navire et embarquant à bord.
Il Coup de roulis. Inclinaison du navire de droite à gauche.
Il Coup de sonde. Jet du plomb de sonde à la mer. n Coup
de talon. Dans un échouage, les couns de talon sont les
chocs do la quille arrière sur lo fond, n Coup de tnnqaqe.
Mouvement de l'arrière à l'avant du navire, n Coup de vent,
coup de temps. Grand mauvais temps en mer. (On dit aussi
fam. Coup de tabac.) ii Coup de fouet. Rafale brusque.
Il Coup de partance, Coup de canon annonçant le départ. —
l'ig-i Signal du départ on général.
— Mécan. Coup de feu à utie chaudière. Accident grave
résultant du cbautfage d'une chaudière dont l'alimentation
no so fait pas.
- Min. Coup de poussière. Explosion duo à l'inflamma-
tion de la poussière do charbon en suspension dans l'air.
— Monn. Coup à faux, Accident qui se produit lorsque
les coins frappent l'un sur l'autre au lieu do rencontrer
lo llan.
— Pathol. Coup, Coup de feu. V. blessure, contusion.
1 (.'oup de sang, Nom vulgaire des attaques d'apoplexio et
dos congestions momentanées du sang vers la têto. ii Coup
d'air. Fluxion ou autre douleur causée par un courant
d'air : Les coups d'air tuent plus d hotnmes que les coups
de canon. (Prov. esp.) il Coup de soleil. Insolation, impres-
sion violente et quelquefois mortelle, que produisent les
rayons du soleil sur ceux qui s'y exposent; sorte d'érési-
pôle causé par l'action du soleil.
— - Pêcli. L'endroit ovï l'on amorce avant do pécher, dans
uno rivière ou un étang. (On dit aussi Pécher au coup.)
— Typogr. anc. Presse à dcu.r coups. Presse manuollo
dont la dimension do la platine oblige à donner deux coups
do barreau pour imprimer une feuille. Il Presse à un coup.
Presse manuelle dont la platine est assez grande pour
imprimer tout un côté do la feuille en un seul coup do
barreau, n Coup de planche. Action do placer la planche
sur le papier alm de l'imprinior.
— Loc. div. : Coup d'aile, Mouvomont brusque do l'aile,
par loquol l'oiseau frappe ou s'élève : D'un coup d'ailk,
l'aigle étourdit sa proie. — Fig. EtTet destructeur, cause
de ruine. (So dit particulièrom. du Temps) : Les coups
d'aii.f.s du Temps emportent les trônes. — ElVort, élan vers
l'idéal : Les coups d'ailh d'un poète, il Coup d'après ou
Coup du médecin. Se disent d'un demi-verre do vin pur bu
immédiatement après la soupe, n Coup du milieu, Verro
do vin ou do liqueur cpio l'on boit quoltpiofois vers lo
milieu d'un dîner, n Coup d'avant, Vorro d'absinthe, do
vormout, etc., avant lo repas, ii Coup d'autorité. Usage
cxtrcmo ot décisif quo l'on fait do son autorité. — Fig.
Action soudaine, mystérieuse, et qui a (pielquo chose uo
violent dans son énergie : La mnrt a des coups i> "autorité
bu-ns inattendus. {Gmzoi.) Il fou/» rfe 6o»/où% Trait d'humeur,
parr)lo rude, blessante. Il Coup de chapeau. Action do saluer
quelqu'un on otaut soH cliapoau. li t'o»/) de chien, i" Traî-
trise, acte do violence exécuté sournoisomont; 2" Emoulo,
luniulto séditieux, u Coup de force, Couj) d'Etat, mesures
violentes do l'autorité, n Coup de collier. V.collibr. )i Coup
de dent, Action do jouer des m&choires, do manger. —
COUNANIEN ~ COUP
Fig. Raillerie, calomnie, médisance. (Dans ce dernier sens,
on dit aussi : Coup de langue, Coup de bec, Coup de patte.)
u ('oup double. Double résultat obtenu par un seul acte.
(So dit, soit au propre, lorsqu'on abat, par exemple, deux
oiseaux d'un coup do fusil, soit au figuré, lorsque, par
une seule mesure, on obtient deux résultats.) ii/''rt(/-ç d'une
luerre deux coups. Obtenir un double résultat d'un seul
acte. 1! Coup dans l'eau, Coup d'épée dans l'eau, Tentative
mutile, sans résultat, il Coup d'épingle. Coup porté avec
uno épingle que l'on enfonce dans la peau. — Fig. Blessure
légère de l'aniour-propro. il Coup d'essai, Première action,
premier ouvrage par lequel on so fait remarquer, il Coup
d'Etat, Mesure violente et illégale prise lo pins souvent
avec l'aide de la force armée pour amener un chancement
dansl'Etat. — Parext., Acte décisif qui transforme complè-
tement une situation, ii Coup de l't!tner,C(i qu'on boit avant
de monter à cheval, et, on général, avant de partir, ii Coup
de feu, Coup tiré avec une arme à feu. — Chez les cuisi-
niers et dans les arts manufacturiers, Surélévation sou-
daine de la chaleur du foyer, qui brûle ce que l'on cuisait :
Bôti qui a reçu un coup dk feu. — Dans les mines, Explosion
degrisou. — Fam. Moment de presse. — Pop. Etat d'ivresse.
11 Coup de filet. Action do jeter lo lilet dans l'eau, pour
prendre le poisson ; tout lo poisson qu'on prend au filet
en une seule fois : Acheter un coup du filet. — Fig. et
funi. Mesure de police ou autre, par laquelle on arrête à
la fois plusieurs personnes : Hande prise d'un seul coup i>k
KiLKT. Il Coup de fouet. Fig. Impulsion quo l'on donne à
une affaire ; Entreprise qui a besoin d'un coup de fouet.
Il Coup de grâce. Dernier coup que le bourreau donnait à
l'homme roué vif, pour l'achever. —Fig. Ce qui achève
do ruiner, de perdre quelqu'un. (On dit, dans le même sens,
DERNIER COUP.) |] Coup de main. Expédition, attaque faite
à l'improviste, et sans l'emploi des moyens nécessaires
pour une attaque en règle. — Tentative hardie et leste-
ment exécutée. — Aide, secours, coopération au travail
de quelqu'un. (On dit coup i>'épaule dans lo même sens.)
!i Coup de maître. Action, ouvrage qui prouve beaucoup
d'habileté. — Se dit ironiquement do l'accident quo pro-
duit, sur la surface d'une pièce tournée, un faux coup du
ciseau ou do la gouge, qui, pénétrant trop profondément
dans le bois ou le métal, y laissent une trace impossible à
faire disparaître, ii Avoir un coup de marteau, un coup de
hache, Avoir le cerveau dérangé, un brin de folie, ii Coup
monté. Projet, événement prémédité, préparé d'avance.
Il Monter le coup, Abuser, tromper sous m prétexte spé-
cieux. — Fam. .Se monter le coup, S'en faire accroire à soi-
même. Il Coup de la mort, Blessure ou cause quelconque
qui détermine la mort. — Fig. Cause d'abattement complet,
de défaite, de ruine irréparable, n Coup d'œil. Regard
rapide ; aspect, vue d'ensemble, etîoi produit sur le regard.
— Examen rapide; action de voir, d observer, do remar-
quer.— Surveillance, attention momentanée: Donner un
COUP d'œil à un ty^avail. — Aptitude à juger, à comprendre,
à saisir: Avoir le covp dœu. juste, sûr. Avoir du codpu'œil.
Il Coup de peigne. Action do se peigner rapidement et sans
grand soin. — Pop. Action do se prendre aux cheveux.
n Coup de pied. Suite do pas, action de marcher, d'aller
quelque part; Donner un coup dk viv.d jusqu'à... \\ Echec,
accident funeste, cause do déconsidération, ii Faire le
coup de poing. Se battre à coups de poing. — Fig. Coup de
poing de la fin, Trait final préparé en vue d'un grand effet.
Il Coup de tête. Action hardie, mais inconsidérée : Faire
un coup de tète. Il Coup de tonnen-e, Coup de foudre. Fig.
Evénement funeste et inattendu, qui étourdit, qui jetto
dans la stupéfaction. — (On dît, dans le même sens, coup
DE MASSUE.) — Amour soudain ot violent. ii Porter coup.
Atteindre, frapper. — Atteindre le but, arriver au résultat.
Il Faire les cent coups, les quatre, les cinq cents coups.
Faire grand tapage; se livrer à toutes sortes d'excès. —
Etre, Mettre aux cent coups. Etre, Mettre dans ta plus
grande perplexité, dans lo plus grand embarras, ii M'étre
pas sujet au coup de cloche, au coup de marteau. Etre maî-
tre do son temps, n'étro i)as forcé do rentrer à des heu-
res fixes. Il Sans coup férir. Sans se battre, sans en venir
aux mains. — Sans contestation, sans obstacle qui com-
promette le résultat, n 'Tout coup vaille, QucU[iic chose qu'il
arrive, ii Le donner à quelqu'un en trois coups, en six coups.
Mettre «[uehiu'un au déti de faire quelque chose, en s'y
reprenant un nombre do fois déterminé, n Boire un coup^
So noyor, manquer do se noyer en tombant à l'eau.
— Pour un grand nombre d'autres locutions, comme
Coup de théâtre. Coup de fourchette. Coup de pouce, Ole,
V. THKÂTKi;, FOUKCIlIiTTK, POUCE, OtC.
— Loc. iron. : Etre secret comme un coup de canori, comme
un coup de tonnerre. Etre d'une extrême indiscrétion.
Il H a clé le plus fort, il a porté les coups. So dit, en jouant
sur lo mot porter, d'un homme qui a été battu par un
autre, qui a ou le dessous dans une lutte.
~ Loc. adv.: 7'out à coup, Soudainement et d'une manière
inattendue, u Tout d'un coup. Sans progression, tout d'une
fois, tout à la fois : Personne ne devient scélérat tou r u'uN
COUP. (St-Kéal.) -- S'emploie aussi quidijucf., mais incor-
rectement, dans le sons uo Tout à coup, soudainemont. ii A
tout coup, A tout propos, à tout moment, il .1 cou/» sdr, D'une
manière certaine, infaillible. — Jouer, Pariera coup siU-,
Jouer, Parier avec la certitude do gagner, sans possibilité
do perdro. n Coup sur coup, Sans intervallo, on so succédant
rapidement : Envoyer deux lettres coup sur coup, ii Après
coup. Après l'événomont, après lo fait principal, trop tard :
S'aviser après coup rfe ce qu'il aurait fallu faire, il Pour le
coup, A ce coup. Coite fois-ci : Pour Î.k ciïpp, A ce coup,
vous ne m'échapperez pas! — Exprime souvent rétonnemcnt
ou l'impatience : Pour le coup, c'en est trop! n Encore un
coup. Do nouveau, encore uno fois; je le répète: Essayez
ENCORE UN coup! Il Sous Ic coup. Par un olTot inimédiai et
complet du coup reçu, sans mouvement ultérieur, sans vie,
sans force, sans sentiment : // était resté sovs le coup, ne
pouvant dire ni oui ni non. (Chateaub.)
— Loc. propos. : Sous le coup de. Sous l'influence funeste
do, sous la menace do : Etre sous le coup u'mm soupçon
atroce. Etre sous le coup D'une saisie mobilière, il A coups
(if. En frai)pant ou attaquant avec : A coups de canon. A
COUPS Di: fusil. — En se servant do, avec l'aide exclusive
do : Traduire un texte À coups pk dictionnaire. — Faire un
ouvrage à coups de ciseaux, Lo faire avec des morceaux
empruntés :\ divers livres ot plus ou moins bien cousus
l'un A l'autre, n Casser te nez à quelqu'un à coups d'encen-
soir. Lui donner on face des louanges outrées.
— Allus. iust. : l' Coup do Jarnoc. V. Jarnac.
£0 Coup du commandeur. On désigne plaisamment sous
co nom une prétondue botlo socrôlo ot mfailUblo, dont lu
COUPABLE — COUPE
recette se trouve dans; les Diables roses, vaudeville de
Grange et Lambert Thiboust. Sur le terrain, on s'écrie
tout à coup : « Voilà les gendarmes ! » L'adversaire se
retourne,... et on lui plonge délicatement l'épée dans le
dos. Dans le jargon boulevardier, le coup du commandeur
a remplacé le coup de Jarnac tombé en désuétude.
3" Mes pareils à deux fois ne se font vas connaître.
Et pour leur coup d'essai veulent des coups de maître,
vers de la tragédie du Cid, acte II', scène ii". — Dans l'ap-
plication, ces vers caractérisent une personne ou une chose
qui se révèle subitement par un coup d'éclat.
— Anton. Contre-coup.
— Encycl. Dr. pén. Coups et blessures. Heas conditions
sont exigées pour l'incrimination des coups, blessures, ou
autres voies de fait, que prévoient les articles 309 et 31 1 du
Code pénal, modifiés par la loi du 13 mai 1863 : un fait
matériel commis par le prévenu, la volonté de le com-
mettre, c'est-à-dire l'intention de nuire. Il existe çiuatro
degrés d'incrimination : 1° coups et blessures n'ayant
pas occasionné une maladie ou une incapacité de tra-
vail pendant plus de vingt jours : les peines sont l'empri-
sonnement et l'amende; S" coups et blessures ayant occa-
sionné une maladie ou une incapacité de travail pendant
plus de vingt jours : avant la loi du 13 mai 1863, il y
avait crime,~et la peine était la réclusion ; aujourd'hui, il
n'y a d'autres peines que l'emprisonnement et l'amende,
peines correctionnelles, mais cette circonstance a pour effet
d'élever la pénalité; 3° coups et blessures suivis do mu-
tilation, amputation, privation de l'usage d'un membre,
cécité, perte d'un œil, ou do toute autre infirmité perma-
nente ; il y a crime et peine de la réclusion ; 4» coups et
blessures avant occasionné la mort sans intention de la
donner. Le 'Code pénal n'ayant pas prévu ce cas, il fut
assimilé au meurtre. La loi du 28 avril 1832 en fit un crime
distinct du meurtre et prononça la peine des travaux forces
à temps; la loi de 1SS3 a maintenu cette disposition. La pré-
médilation et le guet-apens, le fait que la victime était
un ascendant légitime du coupable ou un fonctionnaire,
sont des circonstances aggravantes des coups et blessures.
Les voies de fait ou violences légères étaient punies de
peines de simple police par l'article G05 du code du 3 bru-
maire an IV ; la Cour de cassation a admis que cette dis-
position n'a pas été abrogée par le Code pénal. Les coups
et blessures involontaires sont punis par l'article 320 du
Code pénal d'un emprisonnement de six jours à deux mois,
et d'une amende de 16 à 100 francs.
COUPABLE (lat. cutpahilis; de culpa, faute) adj. Qui a
commis un crime, un délit, une faute : Etre coupable, c'est
un intolérable supplice. (Sénèque.) il Qui est, par sa faute,
la cause d'un mai : Les peuples sont presque toujours cou-
pables des maux qu'ils souffrent. (De Ségur.) il Répréhen-
sible, criminel, en parlant des chose's : Acte coupable.
Coupables pensées.
— Ascét. Se rendre coupable du corps et du sang de Jésus-
Christ, Recevoir la communion lorsqu'on en est indigne.
— Substantiv. Personne qui a commis un crime, une
faute, un délit : La loi ne frappe pas toujours les vrais cou-
pables. (J. Simon.)
— Fam. Personne qui a fait une espièglerie.
— Anton. Innocent.
COUPABLEMENT adv. D'une manière coupable, répré-
hensible. (Peu usité.)
COUPAGE {ptij"j n. m. Action de couper : Le coupage des
fourrages, des feuilles de tabac, des céréales, etc.
— Agric. Mélange de seigle ou de froment, de vesces.de
ma'ts , etc. fauchés en vert, qu'on donne à manger aux
bestiaux, il On dit aussi coupanges, n. f. pi.
— Monn. Opération qui consiste à découper les flans
destinés à être frappés en monnaies ou en médailles.
— Œnol. Mélange de divers vins. (L'expression de « cou-
page » s'emploie également pour désigner le mélange de
deux ou plusieurs eaux-de-vie de force alcoolique diffé-
rente dans le but d'obtenir une eau-de-vie de force déter-
minée et, plus simplement encore, pour désigner l'adjonc-
tion d'eau à un liquide quelconque, dont on veut amoindrir
la force.)
— Techn. Division des pâtes céramiques en fragments
que l'on ressoude ensuite, il Division de la pâte de savon
en gros pains parallélépipédiques. (On dit aussi coupe.)
n Action do couper les poils des peaux, dans la fabrication
des chapeaux, ll Opération de la fabrication des baleines.
11 Opération spéciale de la fabrication des aiguilles et des
épingles, il Opération en usage dans la fabrication du caout-
chouc. 11 Aux halles, Action do diviser en lots un charge-
ment de marée.
— EscYcL. Œnol. Le coupage est une opération qui a
pour but de faire disparaître les goûts de terroir ou pro-
venant d'une mauvaise vinification, ou bien, plus simple-
ment, do donner à un via les qualités qui lui manquent.
Ainsi, on emploie ordinairement au coupage des vins d'une
verdeur prononcée, des vins d'Algérie, de Tunisie, du midi
de la France et d'Espagne, qui fournissent à la fois une
riche proportion d'alcool, du tanin et de la couleur, mais
3 ai ne possèdent généralement pas assez de fraîcheur,
'acidité ni de bouquet. On obtient après collage un mé-
lange frais, franc de goût, valant mieux que chacun des
éléments que l'on a réunis. Le coupage n'est donc pas
une falsification, et la loi ne l'a jamais prohibé; en re-
vanche, elle punit sévèrement toute addition au vin do
matières nuisibles à l'h^-giène.
CODPANG, COEPANG ou KoEPANG, ville d'Océanie
(Malaisic). sur une baio do la côte sud-ouest de l'île de
Timor; C.'JOO hab., dont 150 Européens. Coupang est un
port franc assez sûr, que défendent un fort redoutable et
une longue ieléo de rochers. Chef-lieu do la partie hol-
landaise (le Timor.
COUPANGES IpanJ') u. f. pi. Dans certaines régions,
Nom que l'on donne aux céréales et autres graines qu'on
ne laisse pas venir à maturité, et que l'OD fauche en vert
pour la nourriture des bestiaux.
COUPANT (pan), ANTE adj. Qui coupe, qui tranche ;
Des outiU COUPANTS.
— Géom. Qui coupe, qui divise en deux parties un corps
ou une figure : PUincou pant. Ligne coupante, il On ait
plus ordinairement sécant.
— Peint. Netteté coupante. Se dit d'un tableau peint avec
une extrême netteté, et oti les lignes et les tons sont finis
et arrêtés avec fermeté et précision.
— 0. m. Tranchant : Zc coupant d'un aabre-
—\éaer. Coupant de l'ongle du sanglier,BoTi de cet ongle.
— Anton. Contondant, perforant, piquant.
COUPANT ou COUPANS {pan) n. m. Métrol. Nom donné
par corruption , dans le commerce, au kobang, monnaie
d'or du Japon. V. kobang.
COUPARA n. m. Comm. Espèce de laque.
COUPAR-ANGUS, ville d'Ecosse. V. Cupar-Angus.
COUPAR-riFE, ville d'Ecosse. V. Cupar-Fife.
COUPE n. f. Action de couper : La coupe des foins, des
cheveux, n Action ou manière de tailler une étoffe pour en
faire des vêtements : Couturière qui a une bonne coupe.
II Manière dont un vêtement est fait : Habit d'une coui-E
élégante, u Tranche, endroit où une chose a été coupée : La
coupe d'un tronc d'arbre.
— Par ext. Formes, contours extérieurs : La coupe du
corps, figure d'une coupe désagréalile.
— Charpent. et menuis. Assemblage qui se divise en
quatre catégories : la coupe plate, constituant le joint en
coupe proprement dit; Vembrénement, la pamne, lei fausse
coupe. (La fausse coupe se trace au moyen do la sauterelle,
sans équerre ni onglet.) u Disposition des joints, des
champs et des moulures sur le bois.
— Constr. Représentation graphique d'un objet dont on
veut montrer l'intérieur, et que pour cela on suppose avoir
été coupé suivant un plan, dans un sens déterminé : CoupE
en long, en travers. Coupe d'un édifice, d'un escalier, d'une
machine, d'un teirain.
— Grav. Action, manière d'entame^ le bois, la planche,
au moyen du burin.
— Jeux. Action de séparer en doux paquets les cartes
mêlées par un autre joueur, on plaçant au-dessus la partie
du jou qui, avant la coupe, se trouvait au-dessous, ll Faire
sauter la coupe, Rétablir avec dextérité les paquets de
cartes coupés dans l'état où ils étaient avant la coupe.
Il Etre heureux à la coupe. Tricher.
— Littér. Division, distribution : La coupe d'un ouvrage,
d'un poème. (Peu usité.) II Disposition des repos dans le
vers, dans la phrase : Vers d'une coupe heureuse.
— Maçonn. Petit canal pratiqué sous les appuis des
croisées,' servant à l'écoulement uos eau.x pluviales, il Di-
rection d'un joint de tête oblique à la douelle d'une voûte.
Il .A.rt de tailler les pierres. V. stéréotomie.
— Manuf. Chaque tonte qu'on l'ait subir aux étoffes de
laine, ll Dans la savonnerie, syn. de coupage.
— Mar. Coupe d'une voile. Tracé de la voile avant le
découpage des laizes, u Coupe des cordages. Division des
pièces de cordage en bouts de longueur suffisante pour
les manœuvres. II Ma'itre de coupe. Ouvrier chargé de cou-
per les manœuvres, n Fausse coupe. Coupe manquée d'une
pièce de bois ou d'une voile.
— Mus. Distribution des parties dont la suite constitue
un morceau, u Coupe binaire, ternaire. Division du mor-
ceau en deux, trois parties : La coupe binaire est applicable
surtout auj; grandes pièces de musique instrumentale.
— Natat. Manière de nager, qui consiste à porter alter-
nativement chaque bras en avant hors de l'eau et à le ra-
mener vivement le long du corps. II Fam. Tirer sa coupe.
Nager de cette manière.
— Sylvie. Abatage des arbres forestiers. II Partie d'un
bois dont les arbres doiventêtre abattus dans une année.
11 Coupe usée. Celle qui est déjà faite et vidée, n Coupe en
usance. Celle qui est en exploitation, il Coupe réglée. Amé-
nagement suivant lequel on coupe chaque année une por-
tion de bois déterminée. — Fig. Mettre quelqu'un, quelque
chose, en coupe réglée, Opérer régulièrement des prélève-
ments au détriment de cette personne ou de cette chose.
Il Coupe soynbi'e. Opération qui consiste à enlever une par-
tie des arbres qui composent un massif, atin que les
arbres qui restent puissent ensemencer le sol au moyeu
de leurs graines qui se disséminent naturellement. (On
dit aussi coupe d'ensemence.ment.) -|- Fig. Epuration du
personnel d'une administration ou d'une usine par l'éli-
mination des membres les plus compromis ou des me-
neurs après un mouvement concerté : Voici l'affaire ter-
minée; c'est l'heure des coupes sombres. II Coupe claire,
Opération qui consiste à abattre une partie des arbres
restés après la coupe sombre, afin de donner aux jeunes
pousses de l'air et de la lumière, n Coupe à tire et à aire.
Celle qui se fait sans laisser un seul arbre, c'est-à-dire
en dégageant complètement le sol. u Coupe à blanc étoc.
Celle qu'on exploite entièrement, sans y laisser aucun
arbre de réserve, il Coupe de nettoiemeiil, Opération con-
sistant à faire disparaître les arbres rachitiques et les
plantes nuisibles, n Coupe définitive. Celle qui consiste à
arracher les quelques arbres qui ont résisté aux coupes
précédentes, lorsque les arbres nouveaux ont acquis une
vigueur suffisante pour résister aux intempéries.
— Techn. Sens dans lequel le diamant du vitrier tranche
bien le verre, il Action de couper le verre avec le dia-
mant. Il Quantité de verre en fusion, qu'on prend pour fairo
une glace soufflée, n Partie abattue d'une masse d'ar-
doise. II Nombre de feuilles ou de pétales en papier ou en
soie, que le fleuriste artificiel découpe à la fois, ii Coupes
carrées. Coupes qui se font dans une pièce de bois per-
pendiculairement à sa longueur.
Loc. div. : Etre sous la coupe de quelqu'un. Etre sous
sa dépendance. 11 A la coupe, A la condition de couper pour
essayer : Acheter un melon k la coupe. ( Peu usité. ) n
Etre souple, dur à la coupe. Se disent d'une étoffe qui est
facile ou dure à couper. Il Fausse coupe. Ce qui reste d'une
pièce d'étoffe débitée et qui est insuffisant pour faire un
vêtement.
— Encycl. Littér. V. césure.
COUPE (du bas lat. cupn ou cuppa, même sons) n. f. Vase
à boiro porté sur un pied, et qui est
ordinairement plus largo que pro-
fond : Le Champagne, nui se buvait
dans des flûtes, se boit dans des cou-
pes. Il Partie d'un vase à boire dans
laquelle on verso le liquide : La coupe
et le pied d'un calice. II Par oxt. Li-
quide contenu dans le même vase :
boire une coupe de Champagne.
— Fig. Source de biens ou de maux ;
ce don ton s'abreuve, coque l'on goûte,
ce que l'on épuise : La coupe du
plaisir, du malheur. II Boire la coupe
D'argent à la
coupe de gueules.
Coupe.
jusqu'à la lie, Ne se voir épargner aucune douleur, aucune
'humiliation.
— Antiq. gr. Fête des coupes, Nom donné quelquefois à
336
la fête athénienne des choès, deuxième jour des anthesté-
ries. V. choès.
— Archit. Partie concave d'une voûte ronde. (On dit
mieux cotîpole.)ii Inclinaison plus ou moins forte des joints
desvoussoirs. u Coupe de fontaine. Petit
bassin de pierre ou de marbre qui re-
çoit l'eau d'un jet.
— Arg. Eiat de misère.
— Blas. Meuble de l'écu figurant une
coupe à boire.
— Métrol. Mesure de capacité usi-
tée dans plusieurs pays, notamment à
Genève, où la coupe de blé vaut
77', 653. Il Ancienne mesure de capa-
cité usitée en Auvergne, et valant un
trente-deuxième do setier.
— Phys. Coupe de Tantale, Instru-
ment de" physique amusante, composé
de deux coupes placées l'une dans l'autre, et d'un siphon
caché entre les deux, de façon que la coupo intérieure se
vide dans le pied, lorsqu'on porte l'appareil aux lèvres.
Sport. Prix de la coupe. Prix donné au vainqueur do
certaines courses et qui, primitivement, consistait en une
coupe d'argent ou d'or, mais qui aujourd'hui est remplacé
par un objet d'art quelconque.
— Techn. Chez les orfèvres, Fausse coupe. Partie d'un
calice en forme de cupule, dans laquelle est retenue la
coupe proprement dite.
— Thcol. Communion sous l'espèce du vin.
— Prûv. : Il y a loin de la coupe aux lèvres ou Beaucoup
de choses tombent entre la coupe et les lèvres, Il peut
arriver bien des événements entre un désir et sa réalisa-
tion, entre la conception d'un projet et son exécution. (Pro-
verbe expressif, emprunté à la langue grecque.)
— Encycl. Hist. On a désigné sous le nom générique de
coupe toute espèce de vases à boire. La forme no variait pas
beaucoup. Chez les Grecs,
on distinguait la phiale,
écuellc plate, sans anses et
sans pied, au fond un peu
bombé ; le hjinbion, pro-
fond, long et sans anses,
semblable à une nacelle ; la
hjlix, coupe à deux anses,
sur un pied; le skyphos,
grande tasse munie do Coupe antique.
deux petites anses horizon-
tales, au fond plat ou terminé en pointe; le kantharos,
coupe à larges anses, sur un pied élevé ; le Uarchesion,
coupe oblongue, renflée au
milieu de la panse, et pour
vue d'anses qui descen-
daient jusqu'en bas ; le rhy-
to?i, vase en forme de corne,
qui imitait ordinairement
une tète d'animal ; etc. Les
mêmes formes se retrou-
vent chez les Romains, qui
ont connu aussi des types
particuliers de vases à
boire ou à libations : le ca-
lix, le ciborium, la paiera,
etc. Toutes ces coupes servaient soit aux usages domes-
tiques, soit aux cérémonies du culte; on les consacrait
aussi dans les temples en
guise d'offrandes, ou bien
on les donnait en pri.x dans
les jeux. D'après la variété
do ces destinations, on peut
juger que les coupes étaient
"de valeur très inégale. Les
plus simples étaient en argile commune, à peine décorées
de quelques dessins au trait. Les plus riches étaient or-
nées de belles peintures, qui repré-
sentaient des sujets mythologiques
ou des scènes de la vie. On fabri-
quait aussi des coupes en bronze,
en argent ou en or, avec des cise-
lures ou des pièces rapportées. Plu-
sieurs de ces vases de luxe sont
décrits déjà dans les poèmes homé-
riques ; beaucoup d'autres sont
mentionnés par les auteurs grecs
ou romains; et il en existe d'innom-
brables spécimens dans les mu-
sées.
— Archéol. Au moyen âge, on en-
tendait sous le nom de coupe, le plus
souvent, un vase à boire, monté sur
un pied, et muni d'un couvercle,
en tout plus ou moins pareil à un
ciboire. La confusion entre les mois coupe et ciboire est,
du reste, constante. Il semble cependant établi qu'en gé-
néral, lorsque les deux vocables se
rencontrent dans la description
d'un mùme objet, hanap signifie le
récipient, et coupe, le couvercle.
Ainsi, dans l'inventaire du duc de
Normandie (1363), est signalée: Une
coupe couverte émaillce. et est le
hanap de ladite coupk « six cornettes
rondes. Mais il y avait aussi des
coupes sans pied, à récipient plus
ou moins évasé, en forme de verre
à boire. Les étuis ou custodes dans
lesquels on gardait les coupes d'or-
fèvrerie étaient appelés hanapiers ;
on semble avoir appelé coupiers,
de préférence, les custodes desti-
nées aux vases liturgiques.
Coupe (la), constellation méri-
dionale, située sous lo Lion, entre le Corbeau et le Sex-
tant, et contenant, dans le catalogue de Flamsteed, trente
et une étoiles, dont la principale n'est que do quatrième
grandeur.
— Encycl. On remarque, dans la constellation do la
Co)/;)e, une étoilo double et une étoile triple; cette der-
nière est formée par deux étoiles do 7" grandeur et une
lie 12" grandeur. Bien que ce groujie ait été peu observé,
il est à peu près certain que ce n'est pas un système ter-
naire, mais seulement un groupe de perspective.
Coupe d'argile.
Coupe dar
Coupe en argent ciselé
(lbb3J.
Coupe en terre cuite
émaillte (xvi'; a.).
337
Coupe I.o mot coupe a servi do tîtro à nlusîours ou-
vraj;es draiiialinuos : lus in'iiieipaux sont : 7a Coiijif m-
chantée, cotnàdw vn un acte, on iirosc, ii<i Lu Fouiaiiio,
composée en 1686, et représentée, le 16 iuillot 16S8, sur
la si-eiio de la Com(idie-l''ran(,'aise ; elle nVst autre chose
t[u'un conte mis au tliôûlro. tLo sujet, emprunté à l'Arioste,
repose sur co il'.ùino de fabliau : Eu vidant « une coupe
pleine de vin, si la l'onime de celui qui v Ijoit lui est ridule,
il n'en perd pas une goutte; mais, si elle est infidèle, tout
10 vin se répand ù terre ". (S^. VI.) Kt c'est avec une
légèreté pitpianto (luo La FontiMie a el'Iloaré agréable-
mont ce()ue peut avoir do scabroix co sujet, en lequel il
dépinio sa connaissance profotiaa du cceur féminin] ; —
(a Cutipe et les Lèvres, grand opéra on cinq actes, paroles
d'Krnest d'flervilly, d'après Alfred de Musset, musique de
Gustave Canoljy, représenté à Rouen, sur le théâtre des
Arts, lo 3 mai j890, et ensuite ù. Paris, sur celui do la
Porlo-Saint-Martin, le 13 septembre 1897; —ta Cmipe
du rai lie Ttmlé, opéra en trois actes et quatre tableaux,
paroles de Louis Gallot et Edouard Blau, musiquo d'Eu-
gène Diaz, représenté à l'Opéra le 10 janvier 1873.
Coupe et les Lèvres (i.a), drame en cinq actes,
d'Alfred de Musset. — Ce drame fait partie du Spectacle
dans im fauletùL Franck, lo héros, chasseur du Tyrol, est
un personnage tout romanti(iue, (lui rappelle les Manfred
et les Conrad do Byron. Oubliant la douce Déidamia, il de-
vient l'amant d'une richo prostituée, Belcoler; mais,
bientôt lassé d'elle, il prend la vie en dégoiit, et tâche à
s'étourdir dans les combats. Ressaisi enfin par les souve-
nirs de sa jeunesse, il n'aspire plus qu'à retrouver auprès
de Déidamia le véritable amour et la paix du cœur. Mais,
au moment même où il donne à la jeune fille lo premier
baiser, celle-ci tombe mortellement frappée par Bclcolor.
On retrouve dans ce drame, sous forme symljoliquo, cette
lutte entre l'amour et la débauche, qui remplit la poésie
de Musset, comme elle fait lo drame même de sa vie.
COUPÉ n. m. Carross. "Voiture fermée, à quatre roues,
et ordinairement à doux places, mais dont il existe un très
grand nombre de modèles. llCoup(!-6rfaÂ, Char à bancs qui a
un siège transver-
sal devant et deux
banquettes longitu-
dinales en arrière.
11 Compartiment
antérieur d'une di-
ligence.
— Blas.V. COUPER.
— Cil. de f. Com-
partiment de wa-
gon, ren fermant
une seule ban-
quette et ménagé Coupé.
à l'extrémité de la caisse d'une voiture de 1" classe.
Il Cuupe-lit, Coupé de wagon, dont le dossier peut basculer
d avant eii arrière, de manière à se transformer en lit.
— Chorégr. Pas de danse, fréquemment employé dans la
danse de théâtre. (Il y a le coupé dessus, le coupé dessous,
le coupé de mouvement, le coupé sur les lointes, etc.)
,. .~, ^^'^"'"- l'égagé qui s'exécute en levant rapidement
I épée par-dessus le fer de l'adversaire, au lieu de passer la
pointe sous le fer ennemi. (Lorsque le coupé est suivi d'un
dégagement de fer, on l'appelle coupé déqaqé. [V. dégagé].)
— Mar. Légère construction faite à l'arrière de quelques
bateaux de commerce et destinée à contenir les chambres.
(On appelle cette disposition à pont coupé.)
— Mus. Mot qui, écrit au-dessus d'une note, indique
qu'on doit l'abandonner aussitôt après l'avoir touchée, sans
avoir égard à sa valeur.
Coupé (Jean-Marie-Louis), littérateur français, né à
Péroiine en 1732, mort à Paris en 1818. Prêtre, il fut pro-
fesseur, censeur royal et conservateur à la bililiothèque
royale (1778). Outre des traductions, on lui doit, entre autres
ouvrages : Dictionnaire des mirurs{m3): Variétés littéraires
et historiques (1786-1788); Soirées littéraires {n9D-\Ml) ;
Spictiéçie de littérature ancienne et moderne (1802); etc.
COUPE-AIR ipèf) n. m. Barrière constituée par un amas
deau retenue dans un coude do tuyau, servant à arrêter
les émanations dos conduites d'eaux
ménagères, il PI. Des coupe-air.
COUPEAU (po — Ta.ll. couper) a. m.
Ce qu'on enlève en coupant un métal.
II Bande do carton contenant cinq car-
tes sur sa largeur. (Dans co dernier
sens, on dit aussi coupon.)
— Bot. Nom vulgaire do la tête do
la bardane.
COUPEAU [po — rad. coupe) a. m.
Cime. (Vieux.)
— Eu T. do blas.. Pointe do rocher,
sommel de montagne figuré sur l'écii.
(Le coupeau héraldique se figure par un
assemblage de denticulations arrondies,
dont l'onseniblo forme un monticule. On dit : Une montan.
de six coupeaiLT, etc. Les
coupoaux se disposent
2ot l,ou 3, 2oti,etc.On
dit, pour l'ensemble ; Un
COUPKAlJ de trois pièces.) Coupe-ballot.
1 ^mTfô^^^^°'^ ''■"'"'°' "• ■"• ■^'"''° ^° *•'•'""""' ane'^'S' ^
c 0 u r 1) 6 ft ,
maintcnuo
par u n 0
virolo.
COUPE-
BORDU-
RE n. rn.
Outil .lo
jardiiiii-r,
servant ù
rôfc'ulari-
sor loslior-
duros dos
polousps <io fjazon
BonntiKKs.
COUPE-BOURGEON tjnn) n. m. Nom vulpairo d'im clia-
rançon du j^criro rliynchito [rhynchitea comats), dont la
fomolln, anr^s avoir pondu dans les bour^'cons dos arbros
fruitirrs, îos inciso à leur baso ot arrôto la sôvo, co qui
III.
D'argent & une
montagne de ciiu]
coupeaux do pour-
pre, mouvante de
la pointe.
ne
Coupe-bordure.
Coupe -cheviltea:
1. Droit; S.Cîntré-
Coupe-circuit . i
fait mourir Ios petits raraeauï. (V. RHvNcnrTE.) ii PI. Des
tOUI'i; HOUIIGI.DNS.
COUPE-BOURSE ou COUPE-BOURSES n. m. Nom donnii
autrolbis aux voleurs à la tire, parce ([uo, les bourses se
portant ostonsibloment, les filous en coupaieut les cordons
pour Ios voler. Il PI. Des codpe-bourse ou coupimjoorsks.
COUPE-CANNES {kon') n. m. Appareil que, dans les su-
croriiss de cannes, on emploie pour réduire la canno à
sucro en rondelles de peu d'épaisseur, atin do faciliter l'ex-
traction du jus. Il PI. Des COUPE-CANNES.
COUPE-CERCLE {sérkl') n. m. Sorte de compas à doux
branches, dont l'une est une branche tran-
chante et sert à couper circulairement
10 papier ou lo carton, ii yorto de vilebre-
quin armé d'une couronne tran- 1 )
chante, (jui sert à enlever des
disques de bois cir-
culaires. ( PI. Des
COOPE-CERCLK OU
coL'i'fc:-ci';RCL[::s.)
COUPE-CHEVILLE
(// mil.) n. m. Techu.
Outil do cordonnier,
servant â trancher
les clievilles qui
maintenaient la se-
melle. Il PI. Des
COUPE-CHEVII.Ll-:s.
COUPE-CHOUX
{chou) n. m. Nom
donné au frère qui,
dans u n couven t ,
était chargé du pota-
ger, puis à tout religieux sans considération, et mémo
aux moines, ii PI. Des coupe-choux.
COUPE-CHOUX ichoii) n. m. Pop. Sabre-poignard, sabre
très court qui lut créé en 1831 pour les fan-
tassins, d'après le modèle donné en 1816 à
l'artillerie à pied et au génie, et qui fut
supprimé progressivement sous le second
Empire, il PI. Des coupe-chodx.
COUPE-CIGARES n. m. Instrument de
forme variable, qui sert à couper le bout
des cigares, ii Pf. Des coupe-cigabes.
COUPE-CIRCUIT {ht-i) n. m. Portion
de fil dalliatre fusible, que l'on intercale
dans un circuit électrique pour protéger Coupe-cigares.
les appareils d éclairage placés sur ce
circuit et empocher toute cause d'incendie. (Lorsoue
le courant dépasse une
intensité déterminée,
l'alliage fond et les ap-
pareils sont mis hors
circuit, sans qu'il on ré-
sulte aucun dommage.)
UPI. 2>e5(OUPE-CIKC01T.
COUPE- COLLETS
(ko-lé) n. m. Appareil
pour couper les collets et les feuilles des betteraves, au
moment de l'arrachage, il PI. Des coupe-collkts.
COUPE-CORS n. m. Instrument tranchant, à lame légè-
rement recourbée, dont
on se sert pour couper C
les cors et les durillons.
11 P\. Des COUPE-CORS. Coupe-cors.
COUPE-CUL [ku] (À) loc. adv. : Jouer aux cartes A coupk-
cuL, Jouer une partie sans revanche. (Vieux.) n S'employait
quelquefois substantivement : Jouons un CODPE-CUL.
COUPÉ-DÉGAGÉ n. m. Kscr. V. coupé.
COUPÉE [pé — rad. couper) n. f. Ouverture prati(]uéo
dans la muraille du navire ot faisant communiquer l'inté-
rieur avec l'échelle placée à
l'extérieur du navire, n On l'ap-
pelle aussi SABORD DE COUPÉE.
COUPE- FAUCILLE (fô-sill
[U mil ]) n. m. Nom vulgaire
du muflier, ii PI. Des codpe-
FADCILI.KS.
COUPE-FEU n. m. Avenue
do grande largeur, que l'on mé-
nage, do distance en distance,
dans les forêts d'arbres rési-
neux, afin d'arrêter la propa-
gation des incendies, en for-
mant des parcelles isolées et bordées do fossés. (Les
coupe-feu, désignés aussi sous lo nom do OARDu-FiiU, sont
labourés pour emp/^chor la croissance d'herbes qui per-
mettraient au fléau do les franchir.) n PI. Des coupti-FED.
COUPE-FEUILLES (// mil.) n. m. Instrument employé,
dans les magnaneries,
puur couper la feuille
do miirior que l'on
donne aux vers à
soie. Il PI. Des coupe-
FELMLLKS.
COUPE-FICELLE
{siH') n. m. Nom que les
artilleurs donnent par
dérision aux artifi-
ciers. Il PI. Des COUPE-
FICELLIi.
COUPE-FILE n. m.
Carte do circulation,
délivrée par la préfecture do police, et qui permet A ceux
qui en sont porteurs de circuler librement, au lieu do
prendre la lile des voitures, dans les circonstances où
cotte mesure
do police est
oxiK'éo. Il PI.
Des coDPE-
nr,E.
COUPE-
FOIN ifott-in) Coupe.foin,
n. m. Agrie. Outil tranchant pour enfnmor les meules do
foin, au furet ù. mesure des besoins do la consommation.
Il PI. Des OOUPK-FOI.N.
Cou] L
Coupe-f«uillei
COUPÉ — COUPE-PÂTE
COUPE-GAZON n. m. Instrument employé pour couper
les gazons. (On dit aussi tranchk-gazon, et mieux to.n-
iiKUsK. [V. ce mot].) Il PI. Des coupu-gazon.
COUPE-GORGE n. m. Sorte de coutelas. (Vieux.) n Lieu
(écarte, endroit suspect oii l'on court rist|ue d'ètro assas-
siné : Autre/ois, toutes les forets étaient de vrais codpe-
GORGE. Il Par ext.. Endroit où il .se commet ordinairement
quelque mjustice criante, quelque friponnerie : Le monde
est un cotJPE-GORGE ; il n'y a que fraude et trahison. [Sl-Evce-
mond.) La vie politique est un a/freux coupe-gorge. (Balz.)
— Jeux. Hasard du lansquenet et de quelques autres
jeux de cartes, consistant en co que, du premier coup,
le banquier amène une carte favorable aux pontes, ce qui
lui fait tout perdre immédiatement.
— Mar. Courbe de charpente, qui forme la gorgo d'un
vaisseau, et se courbe insensiblement en arc
vers réiravo et sous Téperon.
COUPEILLON (pé-yon — du provenc. coupa-
yoini. mcme sens) n. m. Petite truble pour reti-
rer le poisson des poches d'une bourdigue.
COUPE-JARRET (ja-ré) n. m. Brigand, assas-
sin, meurtrier de profession : Dans la population
parisienne se mêlait, en I7S1, une population
étrani/ére de coupe-jarbets. (Chateaubr.)
— Fam. Homme qui ne recule devant aucun
moyen [tijur arriver à ses fins.
COUPE-JULIENNE {li-èn') n. m. Instrument
de forme variable, qui sert à découper en minces
filaments les légumes destinés à la confection
desjuliennes.il PI. Z)es coupe-julienne.
COUPE-LANDE n. m. .Sorte de houe en fer, i^?"^''
employée pour enlever les herbes folles et no- "<'""«•
tammênt les ajoncs qui foisonnent sur les mauvais ter-
rains. Il PI. Des COUPE-LANDE.
COUPELARD (de couper, et lard) n. m. Arg. Couteau.
COUPE-LÉGUMES .-___^
n. m. Instrument pour ^lllliliMllllilB^K}[mj]~~'^
couper les légumes en ., ,,
menus morceSux ou en Coupe-légumes,
morceaux imitant divers dessins, il PI. Des coupe-
LEGUMES.
COUPÉ-LIT n. m. Ch. de f. V. coupé, n PI. Des coupés-
lits.
COUPELLATION (pèl'. si-on) n. f. Opération ayant pour
objet de séparer les métaux contenus dans l'argent ou
l'or.
— Encycl. On emploie principalement la coiipellation
pour obtenir ce que I on appelle, en métallurgie, la désar-
qentalion du plomb d'œuvre. Ce procédé repose sur ce fait
que les métaux contenus dans l'argent ou mélangés à ce
métal précieux s'oxydent tous à la température de fusion
de l'argent. De plus, ils se dissolvent tous plus ou moins
à la température du rouge dans l'oxyde de plomb qui, lui,
fond à cette température. On les sépare de l'argent mé-
tallique, soit en faisant absorber l'oxyde de plomb par des
matières poreuses, soit en l'expulsant mécaniquement.
COUPELLE (pè/') n. f. Mélall. Petit creuset en os cal-
cinés, réduits en poudre impalpable, que l'on délaye dans
do l'eau et que l'on moule ensuite. (C est dans ce creuset
(ju'on soumet les alliages d'or ou d'argent à la coupella-
tion.) Il Or, Argent de coupelle, Or, Argent très fin obtenu
par coupellation.
— Artill. Pelle do fer-blanc ou de cuivre, avec laquelle
les artificiers prennent la poudre dont ils remplissent les
gargousses.
— Chim. Petite coupe en grès, en porcelaine, ou en
cristal, avec ou sans pied.
— Sylvie. Tête, sommet d'un arbre, ii Arbre à vendre.
COUPELLER {pèl') v. a. Passer à la coupelle ; essayer
par coui)ellation : Cocpeli.er de l'or, de
l'arqent.
COUPE-MARIAGE n. m. Tochn. V. BRISE-
maruoe et <ASSE-.MARUGE. Il On dit encore
PURiiEMAKIA(îE.
COUPEMENT (mnn) n. m. Techn. Action
de couper avec la scie : t'n coupement
oblique. Il Toute action do couper.
— Cb. de f. Intersection de doux votes,
SOUS un anple plus ou moins aigu. (Le cou-
pement diflôre de la traversée do voie, en
co que celui-ci s'opère à anf^Io droit.) Il Dis-
position dos rails à l'endroit où se trouvo
un coupement de voie, pour que les trains
puissent continuer leur marche.
COUPE-NET {net') n. m. Sorte do pinces
tranchantes, permettant do couper les fils métalliques.
Il PI. Des COUPE-NET.
COUPE-OREILLES {rèu') a. m. Sorto do cisaille à vis
de rappel pour couper les oreilles dos chiens, n PI. Dea
CUrPK-OREILt.KS.
COUPE-PAILLE n. m. Econ. rur. 'V. uachs-paillk.
COUPE-PAPIER (pi-é) n. m. Sorto do couteau A lame en
bois, ivoire, bronze, etc., avec deux tranchants mousses,
que l'on emploie pour couper les pages d'un
livre ou des feuilles do papier. (On dit encore /A
COUTEAU \ PAPIER.) PI. Des COUPK-PAPIKR. / \
COUPE-PASSEPOIL {po-al') n. m. Outil
do cordonnier, il PI. Des coupr-passkpoil.
Coupe-net.
ï.ja*fiiê*.-^—
Coupo-orellloa (pour ohions).
Coupo-
Coupe-pAtp.
COUPE-pAte n. m. .Sorte do couteau, nvec lequel les
boulangers coupent lu pftte. Il PI. Des coupk-pXïk.
43
COUPE-QUEUE - COUPEROSE
Coupe-queue (technol.).
COOPE-QUEUE {keu) a. m. Art vétér. Instrument dont
on se sert pour couper la
queue aux chevaux : Des
COUPE-QUEUE.
— Techn. Instrument avec
lequel on coupe les queues
des peauï, avant de les pas-
ser en mégie, il Platine de
cuivre chauffée, sur laquelle
on règle et on aplanit lex-
trémi^e inférieure des chan-
delles dites • à la baguette • .
COUPER (rad. coup) v. a. « j
Séparer, diviser en deux ou plusieurs parties : Couper au
pain. Couper un iras, la tète. Couper du blé. il Entamer,
faire une incision dans : Bretelles qui coupunt les épaules.
— Particul. Châtrer : Couper un chat, un porc, un
chien. -
— Par exan-ér. Heurter violemment, impressionner lor-
tement et désaeréablement : Couper la figure à quelqu un
d'un coup de fouet. Bise qui coupe le visage.
— Tailler sur un patron ou d'après certaines règles :
Couper un habit, un corsage, une pierre de taille.
— Rompre, produire une solution de continuité dans :
Couper un pont pour arrêter Vennemi. il Interrompre :
Couper la communication téléphonique, il Traverser, par-
tager ■ On appelle corde ta droite qui coupe un cercle.
iiPasser devant, croiser eu avant le chemin de : Couper
quelqu'un. Couper une diligence. Il Intercepter, empêcher
d'arriver : Couper les vivres à une arinée. il Fendre on na-
geant ou en naviguant : Couper l'eau, le courant.
— Tempérer, modifier par l'addition d'un autre liquide :
Couper du lait, du vin, avec de l'eau.
— Fi"-. Interrompre, suspendre, empêcher : Couper la
fièvre a'un malade. CouPiiR l'appétit. Couper la parole.
— Archit. Couper du trait. Faire en petit le modèle
d'une voûte ou d'une pièce de trait.
— Grav. Entamer d'une certaine façon avec le burin :
Le qraveur doit s'attacher à couper nettement le cuwre.
-- Hortic. Tailler, émonder : Couper des arbres en talus.
— Jeux. Prendre une carte de son adversaire avec un
atout • On coupe les couleurs dont on yiiaiique. Couper
son adversaire, il Au krabs. Se dit du tenant quand il ren-
verse le cornet sur la table sans lancer les dés, et du ser-
vant quand il sert seulement un ou deux dés, ou bien qu il
les arrête au sortir du cornet en mettant la main dessus,
de manière qu'on ne puisse les lire, ii A la paume. Couper
le coup. Pousser la balle de manière qu'elle ne fasse aucun
bond. Il Couper la balle, La frapper avec la raauette tenue
en dedans et presque horizontale, u Couper cul, Se retirer
sans donner de revanche, après avoir.gagné. (Syn. ancien
do Faire Charlemaqne.) r, . ,
— Littér. Ménager des repos, les multiplier : Jl ne faut
pas trop COUPER son style. Il Distribuer les parties, les
isoler, les séparer : Trois ou cinq actes, c'est la manière la
plus usitée de couper les œuvres dramatiques.
— Maçonn. Couper une pierre. En ôter un morceau si
gros, qu'elle ne peut plus s'adapter à la place qui lui
était destinée.
— Manèg. Couper la volte ou le rond. Changer de main
en faisant des voltes.
Mar. Couper la route à un navire. Suivre une route
qui fait passer sur l'avant de ce navire, il Couper une ligne
de navires. Traverser cette ligne, il Couper la lame, La
fendre comme le ferait une lame de couteau, ii Couper la
bouée. Faire sauter l'amarrage retenant la bouée de sau-
vetage, pour qu'elle tombe à la mer.
— Monn. anc. Couper carreaux. Au temps du mon-
nayage au marteau, Couper en morceaux carrés, de la
dimension approximative des pièces, des lames d'or, d'ar-
gent ou de cuivre, après qu'elles -avaient été réduites à
Fépaisseur convenable.
— Mus. Couper les sous. Marquer un temps, observer
un silence entre chaque note.
— Sculpt. Couper le plâtre. Faire à la main divers or-
nements ou moulures en plâtre.
— Sport. Se dit d'un jockey qui, après avoir dépasse
son concurrent, le croise en passant devant lui pour
prendre la corde : Tout cheval dont le jocket/ est convaincu
rf'AVoiR COUPÉ son connurent doit être disqualifié.
— Sylvie. Couper à blanc étoc, à tire, etc. V. coupe.
— Techn. Couper l'or. Partager une feuille d'or en
quatre parties, dont chacune doit être amenée sous le
marteau à la grandeur de la feuille divisée, ii Couper la
pâte, .Soumettre la pâte à poterie à l'opération du coupage.
— Loc. div. : Couper dans le vif. Inciser les chairs mor-
tifiées en pénétrant jusque dans les chairs vives, et fig-.
Faire des sacrifices décisifs, prendre des mesures éner-
giques, u Couper à ou dans la racine. Couper la racine.
Extirper radicalement, complètement : Couper le mal
D.vss LA RAciNK. Il Couper le nez, les oreilles. Se dit par
menace, pour exprimer une vengeance terrible qu'on veut
tirer de quelqu'un, ll Fig., Couper les bras. Couper bras et
jambes à quelqu'un. Lui ôter tout moyen d'agir, lui causer
une stupeur profonde, li Couper la gorge à quelqu'un.
L'égorger, le tuer, et fig.. Lui faire perdre sa position, lui
causer un dommage irréparable, ii Pop. Couper le sifflet
ou la musette à queUjUun, Lui coujicr la gorge, le tuer,
et fig., L'interdire, le mettre dans l impossibilité de parler
ou do répondre. — On dit plus familièrement encore : Ça
te la roupe! — On dit, dans le même sens, Couper la chique.
Il Couper les ontfles, Oier tout moyeu do défense, affaiblir,
par allusion au lion amoureux do la fable, qu'on tua facile-
ment u uand on lui eut coupé les griffes, il Couper la bourse à
quelqu un, Lui ôter adroitement sa bourse ou d'autres ob-
jets qu il a sur lui. u Couper l'herbe sows le pied à quelqu'un,
"Le supplanter, lui voler une affaire, ii Couper Us vivre-^ à
quelqu'un. Lui refuser I argent qu'on était dans l'habitude
do lui donner, cesser de subvenir â ses dépenses, le jtriver
des aliments ordinaires, il Couper cliemin, le chemin a qucl-
u'un. L'empêcher do passer, en se mettant au-devant do
ni sur son chemin. Il Couper chemin à quelque chose. En
arrêter, en empêcher le cours, le progrès : Couper chemin
À un incendie, kune calomnie. II A couper au couteau, A couper
par tranches. Extrêmement épais : Brouillard k couper au
COUTEAU. Gro» vin k coupkr par tranches. — Bête à
couper au couteau. Extrêmement sot. il Couper un cheveu
en quatre, Se montrer extrêmement subtil ou méticuleux.
— V. n. Trancher, êtro apte à couper : Couteau qui coui'K
bien.
— Aller directement, au lieu de suivre un détour : Couper
par le plus court chemin. 11 Par ext. Couper court, Mettre
un terme : Nos seules lois sur l'exercice illégal de laméde-
cine eussent suffi pour couper court à la carrière de Jésus.
(Renan.) — Abréger sou discours. — Couper court à quel-
qu'un. Le quitter brusquement, en lui faisant une réponse
brève et décisive.
— Chorégr. Faire le pas qu'on nomme coupé.
— Comm. Passer la racloire sur une mesure de grains
qui est remplie.
— Escr. Exécuter le dégagement appelé coupé, il Couper
sous le poignet. Dégager par-dessous le poignet de l'ad-
versaire. Il Couper sur pointe. Porter une botte en déga-
geant par-dessus la pointe de l'épée de son adversaire.
— Jeux. Séparer un jeu de cartes en deux, après qu'elles
ont été mêlées par l'adversaire : On coupe pour déranger
les combinaisons que t'adeersaire aurait pu faire pour tri-
cher. 11 Au lansquenet, Prendre carte et se mettre de la
partie, ii Couper dans le pont. Couper le jeu de cartes à
l'endroit où, pour se réserver les cartes maîtresses, un
grec lui a donné une courbure imperceptible. — Fig. et
pop. Tomber dans un piège.
— Mar. Passer entre deux vaisseaux, il Couper à terre.
Mettre directement le cap sur la terre.
— Peint. Se dit d'une couleur qui tranche avec les au-
tres, parce qu'elle n'est i)as assez fondue.
— Véner. Se dit d'un chien qui veut gagner la tête de
la meute, qui manque de force ou qui perd la voie.
— Prov. HiST. et LITTER. : Couper la queue du chien
d'Alcîbiade ou à son chien. V. queue.
— Allus. HiST. : Coupons le câble, il est temps I Parole
adressée par labbc Sieyès au tiers état, dans la séance du
10 juin 1789, pour l'en-
gager à se constituer
seul en assemblée na-
tionale, puisque les
deux autres ordres
soulevaient tant de
difficultés. (Cette ex-
pression se rappelle
(luehjuefois, quand
1 on veut dire ; « Rom-
pons une bonne fois
avec tout ce qui em-
barrasse nos efforts. " )
Coupé, ée part,
pass. du V. Couper.
— Pan coupé. Sur-
face qui remplace
l'anorle, à la jonction
de deux parois : Sa-
lon, Coffret à pans
coupés.
— Blas. Se dit de
l'écu. ou d'une pièce
ou meuble quelconque,
divisé en deux parties
égales par une ligne
horizontale, ll Attribut
des membres d'ani-
maux à section nette.
t
D'argent à un
lion léopardé
rampant, coupé
de gueules et
d'azur.
Coupé d'argent
et d'azur, à, un
lion iéopardé ram-
pant, de l'un en
l'autre.
Coupé d'argent
et
de gueules.
D'argent h une
tête de griffon
coupée d'azur.
par opposition à arraché. II Coupé de l'un en l'autre. Se dit
quand, sur Técu coupé, se trouve une pièce brochant sur
le tout; la partie supérieure de la pièce est de l'émail de
la partie inlerieare de l'écu et réciproquement.
— Mar. Poulie coupée, Poulie dont une joue est ouverte
pour jicrmettre l'introduction rapide d'une manœuvre sur
le réa. (Ces poulies sont ferrées, et leur fermeture est à
charnière.) il Pont coupé, Légère élévation -
qui se trouve à l'arrière du pont, sur cer-
tains bâtiments de commerce. (On dit aussi
coupc n. m.)
— Peint. Conïour coupé, Contour tranché,
net, qui ne tourne pas, ce qui le fait pa-
raître dur.
— Techn. Point coupé, Sorte de dentelle
faite avec des feuilles pointues.
— Théàtr. Spectacle coupé. Représenta-
tion oùTon joue des fragments de différentes
pièces.
— Typogr. Dialogue coupé. Quand on im- poulie coupée.
firime un dialogue, l'usage est d'aller à la
igné seulement lorsqu'un personnage a fini de parler et
qu'un autre commence. Si l'on va à la ligue, si l'on fait
dos alinéas dans la tirade d'un même personnage, on dit
que le dialogue est coupé.
Se couper, v. pr. Etre, devoir être coupé : Le trèfle se
covpfc: lorsque les plantes sont en pleine floraison, ll S'user
aux endroits des plis : Etoffes qui ont le défaut de su coupkr
très rapidement. ~ Se dit particulièrement des enfants et
des personnes grasses, dont la chair se fend dans certaines
parties où elle fait des plis. Il Couper à soi-même, pour soi-
même : Se couper les cheveux. Se couper du pain, il Se
faire une coupure : Se couper en se rasa7it. u Se couper la
gorge. S'inciser le cou pour se tuer : Se couper la gorge
avec un rasoir. — Se couper la gorge avec quelqu'un, So
battre en duel avec lui.
— Fam. Se contredire : Un tnenteur sk coupe saiïs cesse.
— Se croiser : Mues qui se coupe-nt à angle droit.
— Encyl. Art vétér. On dit qu'un cheval se coupe, quand,
dans le mouvement alternatif des deux membres d'un même
bipède antérieur ou postérieur, lo fer d'un pied touche le
mcmltro opposé à chaque pas. Ce
contact répété produit d'abord
uno contusion, puis uno plaie,
une coupure. C'est généralement
!o boulet, comme étant la partie
la plus saillante, qui est lo siège
do la coupure. On prévient cet
accident en donnant moins de
saillie au fer et on le façonnant de
manière à rectilior les aplombs.
COUPE-RACINES {sin') n. m.
Machine qui sert à diviser les
racines ou les tubercules desti-
nés à la nourriture dos animaux
ou à la distillation, il PI. Des
COUPE-BACINKS.
— Kncycl. Lo coupe-racines à coupe-racines mécanique,
main se compose do lames rayon-
nantes fixées, comme lo for d uno bôcho, à l'extrémité d'un
manche.
Couperas.
Couperets : 1. De cuisine;
2. De boucber; 3. De paveur.
338
Le coupe-racines mécanique, plus habituellement en
usage, surtout dans les grandes exploitations, est formé
d'un plateau vertical de fonte, percé de lumières, vis-à-vis
et le long desquelles sont appliquées des lames tran-
chantes. Au moyen d'une manivelle et d'un volant, ou
donne au plateau un mouvement de rotation, tandis que
les racines, jetées dans une trémie disposée en consé-
quence, sont découpées au fur et
à mesure qu'elles viennent contre
contre le plateau.
Le coupe-racines des distille-
ries et des sucreries est analogue
quant à son principe, mais le pla-
teau à lames tranchantes est dis-
posé horizontalement au fond
d'une trémie cylindrique et verti-
cale. De plus, cet appareil est
mù par la vapeur.
COUPERAS (j-a) n. m. Sorte de
filet en forme de petite truble,
dont on se sert pour prendre les poissons dans les bas
parcs appelés <i courtines ».
COUPERET {rê — rad. couper) n. m. Sorte do couteau
large et court, dont on se sert dans les boucheries et les
cuisines pour couper la viande, ii Par ext.. Grosse lame
tranchante, et particulièrom., Couteau de la guillotine : //
n'est pas bon au peuple de
voir te condamné badiner
avec le couperet. (E.
Sue.)
— Outil d'acier qui sert
aux émailleurs pour cou-
per les fils d'émail. II Gros
outil à deux tranchants
mousses, qui sert pour
fendre les pavés.
COUPERIE [rt) n. f.
Atelier où l'on coupe les
poils destinés à la fabri-
cation des chapeaux.
CouPERIN, nom d'une
famille d'artistes français,
qui, pendant près de deux siècles, se sont illustrés dans
la musique, et qui était originaire de Chaumes, en Brie.
Couperin (Louis), né à Chaumes en 1630, mort à Paris
en 1665. Il fut organiste de Saint-Gervais, et s'y fit assez
remarquer par son talent pour être choisi comme orga-
niste de la chapelle do Louis XIII, qui, de plus, créa pour
lui une place de dessus de viole dans sa musique parti-
culière. On ne connaît de sa composition que trois suites
de pièces de clavecin restées en manuscrit.
Couperin (François 1"), sieur de Crouilly, frèro du
l.récédcnt, né à Chaumes en 1631, mort à Paris vers 1701,
Bon organiste, claveciniste habile, excellent professeur, il
exerça'les fonctions d'organiste à Saint-Gervais, de 1679
à 169S. Il composait bien pour l'orgue et le clavecin, et a
laissé un recueil intéressant de Pièces d'orgue.
Couperin (François II), né et mort à Paris (1663-1733),
neveu des précédents. Il reçut le surnom de Couperin
le Grand, à cause de son éclatante supériorité sur tous
les organistes français. Il était non seulement excellent
claveciniste et organiste de premier ordre, mais compo-
siteur extrêmement distingué. Nommé, en 1696, organiste
de Saint-Gervais, il obtint, en 1701, le titre de claveciniste
de la chambre du roi. Ses compositions n'étaient pas moins
bien accueillies à l'étranger qu'en France. Il faut surtout
citer : Quatre livres de pièces de clavecin ; les Coûts réunis
ou Nouveaux concerts, augmentés de l'Apothéose de Corelli
en trio; l'Apothéose de l'incomparable L... ( LuUi ) ; trios
pour deux dessus de violon, basse d'archet et basse chif-
frée: Leçons de Ténèbres, à une et deux voix; l'Art de
toucher du clavecin; un recueil de chansons; etc.
Couperin (Armand-Louis), petit-fils de Couperin (Fran-
çois I"), né et mort à Paris (1785-1789). Il devint aussi un
excellent organiste; mais ses compositions manquaient de
chaleur et d éclat. Il exerça les fonctions d'organiste à la
cbaiielle du roi, à la Sainte-Chapelle du Palais, à Saint-
Gervais, et fut l'un des quatre organistes de Notre-Dame.
On connaît de cet artiste fort distingué deux recueils de
sonates et un de trois pour le clavecin.
Couperin (Marguerite-Antoinette), fille de François II,
née à Paris en 1705. Elle acquit un talent remarquable sur
le clavecin. Ce talent lui permit d'obtenir la charge de
claveciniste de la chambre du roi. et elle fut la première
femme chargée de ces fonctions. Elle suppléait, en efl'et,
son père depuis assez longtemps dans cet office, lorsque,
en 1730, le roi lui donna le brevet do • survivance d'ordi-
naire de la musique do Sa Majesté », à la place de son
père. Elle garda jusqu'à sa mort le titre et les traite-
ments de claveciniste de la chambre. On ignore l'époque
de sa mort.
COUPEROSE (espagn. caparrosa; ital. copparosa; angl.
Copperas; ail. kupferasche) n. f. Miner. Nom vulgaire do
trois sulfates naturels différents, que l'on distingue les
uns des autres en indiquant la couleur qui leur est propre :
couperose blanche, couperose bleue et couperose verte.
— Pathol. Inflammation chronique des glandes cuta-
nées de la face, caractérisée par des rougeurs diffuses ou
des pustules peu étendues, isolées, entourées d'une aréolo
rosée; nom dos pustules elles-mêmes : Avoir la cou-
perose. Avoir des couperoses.
— Encycl. Miner. 1" Couperose blanche. Le sulfate
hydraté naturel de zinc connu sous ce nom répond à la for-
mule H"ZuSO" ; son poids spécifique varie de 2 à 2,1 ; sa
dureté de 2 à 2,5. C'est un minéral blanc, limpide et so-
luble, d'une saveur styptique assez forte, se boursouflant
au chalumeau et s'y changeant en une scorie grise. Ses
cristaux appartiennent au système orthorhombique. On
trouve la couperose blanche principalement à Rammeis-
berg près de Goslar (Hanovre). Syn. do goslaritk.
2» Couperose bleue. Le sulfate hydraté naturel de cui-
vre répond à la formule H"CuSO' ; son poids spécifique
varie de 2,2 à 2,3; sa dureté est égale à 2,5. C'est un sel
d'un bleu céleste, soluble dans l'eau, possédant uno saveur
très styptique et une cassure vitreuse. Il laisse sur le fer,
quand il est moinllé, des traces très visibles do cuivre
rouge. Il cristallise dans des formes appartenant au sys-
tème clinorhombique. La coupero.se bleue se trouve géué-
339
ralomont dans les galeries dos mines de cuivre. Syn. de
CYANOSB, CllALCANTIllTiC.
"i" Couperose verte. C'est un sulfate hydraté naturel de
fer, qui répond à la formule II^KoSO" ; son poids spoci-
tiquo varie do 1,83 à 2; sa dureté est (3gale ù 2. Ce minéral
ne so rent^oiitre que sous la forme d'ofliorosconces blan-
ches, verdAtros ou jaunes, et en croûtes pins ou moins
épaisses, à la surface dos schistes argileux qui renfer-
ment des sulfures do fer. Syn. de mki.anticrie.
— Pathol. Los pustules rougos prurigineuses, chaudt'S,
congestives du nez et des joues, qui constituent la coupe-
rose, encore appelée acné rosacea, sont souvent hérédi-
taires et fréquentes chez los femmes arrivées à l'époque
do la ménopause, ou affectées de troubles de la menstrua-
tion. Les hommes adultes qui s'adonnent à l'alcool, les
hommes d étude dont le cerveau est fréquemment con-
gestionné par la tension intoUoctuGllo, y sont également
sujets. Chez l'alcooliquo, cependant, ou trouve un siège
d'élection : le nez, qui non seulement prend une colora-
tion rougo violacée, mais s'hypertrophie encore en nom-
breux tuoorcules bourgeonnants et pouvant so réunir au
point de simuler \'é/t'pTiantiasis. La couperose débute par
de petits points, puis do petites pustules rouges dissémi-
nées ; elles déterminent un léger fourmillement, de la cha-
leur, et apparaissent surtout après les repas. Puis ces
points s'étendent, se réunissent, gonflent la peau et lui
donnent un aspect constamment rouge et violacé : les tis-
sus sous-jacents, les muqueuses, sont parfois intéressées.
La couperose résiste généralement à tous les traite-
ments. Le régime alimentaire doit être très surveillé:
proscription des vins généreux, alcools, viandes sai-
gnantes ou faisandées ; nourriture exclusive : viandes blan-
ches et légumes frais. Les pommades soufrées ou mercu-
rielles. l'huile de cade à l'extérieur, les préparations iodées
et arsenicales à l'intérieur, ont été recommandées contre
la couperose.
COUPEROSÉ, ÉE adj. Atteint de couperose.
COUPEROSER v. a. Donner la couperose, des coupe-
roses il.
Se couperoser, v. pr. Devenir couperosé.
COUPERU (do couper, et do ru, ruisseau) n. m. Petit
filet, quelquefois en forme de nasse, le plus souvent en
forme de poche, pour prendre le poisson dans les écluses
dont leau ne s'est pas retirée entièrement.
CoUPERUS (Louis-Marie-Anne), poète et littérateur
hollandais, né à La Haye en 1863. Il débuta par deux re-
cueils de vers qui eurent du succès : un Printemps de
vers (1S84) : Orchidées flS86). Joignant à une imagination
vive un style raffiné, s étant assimilé les idées et les ten-
dances à la fois de la littérature française et de la litté-
rature Scandinave, il a donné des œuvres qui lui assu-
rent une des premières places parmi les Jeunes roman-
ciers de son pays : Elme Vere (1888); Fatalité (1890);
Illusion; Extase; Majesté (1894), son œuvre principale,
qui a été traduite en français (1898); la Paix du monde;
Métamorphose (1897) ; Psyché (1898). On lui doit aussi : Im-
pressions de voyage.
COUPE-SÈVE n. m. Outil à deux lames emmanchées
parallèlement l'une à
l'autre, et dont se sert
le viticulteur pour faire
autour d'un rameau une
incision annulaire afin
d'arrêter la sève et de
'^^=
Coupe ^i .
la diriger vers les branches à fruits. Il PI. Bes coupe-skvk.
COUPE-SIFFLET {si-/lê) n. m. Arg. Couteau, il PI. Des
COUPli-SIFFLliT.
COUPET {pé) n. m. Sorte do coquille univalve du genre
cône.
COUPETÉE(/^)n.f.Linguist. Autre forme du mot copték.
COUPETER v. a. Linguist. V. copter.
COUPE-TÊTE n. m. Ancien nom du bourreau, n PI. Des
COUPK-TIJTE.
— Jeux. Sorted'amuscmentdans lequel, lesjoueurs étant
espacés sur une seule ligne et se tenant courbés, chacun
d'eux franchit à son tour tous les autres, (("omme à ce
jeu on pourrait être blessé à la tète si on la tenait élevée,
celui qui va sauter avertit les autres do la tenir baissée
on criant : Coupe-tête!) il Fig. Jouer à coupe-tête. Se disait
autrefois quand, après quelque sédition, l'autorité avait
fait trancher la tête à plusieurs insurgés.
— Adjectiv. Qui fait couper des tôtes : Jourdan coupi-;-
TÈTK. V. JoURI>AN.
COUPE-TIGE {tif) u. m. Instrument à doux branches,
2 ni sert particulièrement à couper les tiges do dahlia au-
essus des tubercules.
Il PI. Des COUPE-TIGE.
COUPE-TUBE n. m. In-
strument dt^stiné à tran-
cher un tube, n PI. Des
COUPE-TUDE ou CODPE-
TUDES.
COUPEUR, EUSB n. So
dit prini-ipulomont, dans les ateliers, do colui ou de colle
qui coupe los ctofi"os ou los cuirs, n Chez los tailleurs, Ou-
vrier spécialement chargé do tailler les vêtements dans
une piôco do drap. Il Coupeur de poils, Ouvrier cliapclier
qui coupe le poil sur les poaux.
— Coupeur de bourses. Filou qui dérobe sur ^os per-
sonnes mémos la bourse ou autres menus objets.
— Fam. Coupeur d'oreilles, Querelleur, spadassin.
— Agric. Celui, celle qui coupe los grappes de raisin on
vendange. (On dit plutôt vendangeur..} ii Dans les colonies,
Colui qui coupe le bois.
— lOntom. Coitpeuse ou Coupeuse-dc- feuilles. Nom d'une
abeille.
— Jeux. Joueur au hinsquonot.
— Monn. Ouvrier charge de découper les flans destinés
à être frappés en monnaies ou médailles, n On dit aussi
DBCOUPKUR.
— Ornith. Coupeur-d'eau, Nom vulgaire du rhynchops,
appelé aussi bcc-en-ciseaux, variété d'oiseaux do raor.
— Véner. Chien qui cherche & prendre los devants ot ga-
gner la tûto do la meute.
COUPEUR-GRANULATEUR n. m. Macltino employée
dans certains proc.f'di'vs de mniituro, notamment pour In fa-
brication de la semoule il PI. Des coupeuiis-uranulateuiis.
Coupe-tube-
COUPEUSE n. f. Machine qno l'on emploie dans les fila-
tures d(i lin pour diviser la (liasse on plusieurs catégo-
ries. Il Itans les papeteries, Coupeusc en louii. Machine
servant à faire disparaître les bords frangés du papier
au sortir même do la machine à papier. — Cmineuse en tra-
vers, Machine servant à trancher perpendiculairement la
fenillo ébarbée.
COUPHOLITE n. f. Géol. Variété de prehnite de for-
mule lI'Oa'Al'Si'O", qui se présente en petites tablettes
ou lamelles rhomboïdalos, de couleurjaunâtro ou blanc sale.
COUPIAC, comm. de l'Aveyron, arr. et à 30 kil. de Saint-
Atfriquo, sur lo Mousse, affluent de la Rance ; 1.325 hab.
COUPIER {pi-é — rad. coupe) adj. m. il Arbre coupier,
Arbre (jne l'on a coutume de couper périodiquement.
COUPIER {pi-é — rad. coupe) n. m. Etui où l'on renfer-
mait les ciboires et autres vases sacrés, soit pour les trans-
porter, soit pour los garder à l'abri.
C0UPIL(p)7) n. m. Surélévation ménagée sur le pont
d'un bâtiment, pour donner plus do hauteur à une chambre
située dans l'entrepont, ii On dit aussi coupis.
GOUPILLE [Il mil.) n. f. Arboric. Nom que les fores-
tiers donnent, dans quelques contrées, aux branches des
arbres qu'on élague régulièrement pour faire dos fagots.
— Archéol. Cache-pouce, tigelle terminée par un bou-
ton sur lequel on appuie pour lever le couvercle d'un
hanap, d'un vase à boire.
— Techn. Autre forme du mot goupille. {Peu usité.)
COUPIS (pO n. m. Comm. Toile de coton des Indes.
— Mar. V. couPiL.
COUPLAGE {piaf) n. m. Techn. Assemblage de pièces
mécaniques.
— Navig. fluv. Bateaux qui descendent ou remontent
le courant d'un fleuve ou d'une rivière, attachés latérale-
ment deux par deux, ii Chacune des seize parties dont se
compose un train de bois. (Se dit aussi de deux trains de
bois accouplés.)
GOUPLAN, petite vallée française des Hautes-Pyré-
nées, traversée dans toute sa longueur par la Neste de
Couplan, un des principaux affluents de la Neste d'Aure,
et qui prend sa source au lac réservoir d'Orédon. Dans ce
réservoir se reunissent les eaux des lacs de Cap-de-Long,
de Lostalat. d'Aumar, d'Aubert ot des Laquettes, qui en-
tourent en partie la base du Néouvieille. Le torrent de
Couplan reçoit le ruisseau de l'Oule, qui descend du Port-
Bielh et forme sur son parcours la cascade de Picha-Oumo,
contribuant à. faire de la vallée de Couplan une des plus
pittoresques des Pyrénées.
COUPLE (du lat. copula, lien) n. f. Ce qui sert à attacher
par deux, u Réunion de deux personnes ou de deux choses
mises ou considérées ensemole, unies accidentellement,
non d'une façon habituelle ou nécessaire : Une couple rfe
serviettes. Une couple de bécasses rôties.
— Blas. Couple de chiens. Meuble qui représente le petit
bâton muni de deux liens, dont on se ser-
vait pour coupler les chiens de chasse.
— Electr. Syn. de élément de pile.
— Mar. Couple de haubans. Paire de
haubans faite d'un même cordage plié
en deux vers son milieu.
— Véner. Lien qui réunit ensemble
deux chiens courants et que tient le
valet de chiens.
— n. m. Homme et femme unis par
les liens du mariage ou de l'amour ;
réunion de deux personnes animées
d'un même sentiment, d'une môme vo-
lonté : Uji couple bien uni. Un couple
d'amants, d'aynis. il Se dit dos animau.x
réunis doux à deux, mâle et femelle,
ou appariés pour un môme travail
D'argent h une
couple (le chiens de
gfiieulos p03^e en
pal , les liens h
dextre.
Un COUPLE de pi-
qeons'. Un couple de chmaux attelés à la même voiture. (On
remplace couple par paire quand on parle de choses qui
vont toujours doux par deux : Une paire de gants, de
lunettes.)
— Mar. Couple ou Côte du navire, Pièce courbe, symé-
A, tracé des couples; B, couple en for (construction ceUulairp);
C, couple en bols; D, projection horizontale dos couples {a. varan-
gue; b, gonou; c, alloncea; d, mnttro couple; c, couples dcWoyiJ»;
f, ostaln; g, coltU).
trique par rapporta la quille, ot montant par parties ac-
couplées jusqu'au plat-bord. Il Couples a. m. pL Syn. de
MEMBRUHBd'un bâtiment.
Il Maître couple. Couple
situé dans la partie cen-
trale ot lo plus fort d'é-
chantillon. Il Couples de
remplissaf/c , Couples do
moins fort échantillon
iiue les autres, et interca-
lés entre los couples vé-
ritables pour renforcer
la membrure, il Balance-
ment ot Perpignage des
couples, Opérations con-
sistant ù. leur donner une
position bien perpendiculaire ù la nuillo ot à los rondro pa-
rallèles entre eux. il Avirons à roupie. Avirons montés deux
à deux, un do chaque bord. H I{'*niorquer à couple, So ditdu
remorqueur qui tient lo remorqué û, côté do lui. il S'amar*
ror à couple a un ponton. S'amarrer !o long do co ponton.
— Mécan. Système do doux forces parallèles égales,
Remorque & couple.
COUPEROSE — COUPLET
dirigées on sens contraire et que ne peut remplacer une
force unique, il Couple élastique. Système do couple dont
los éléments sont sollicités par des forces contraires per-
manentes, qui los ramènent au point de départ, lorsque
los forces temporaires cessent leur action, il Couple de
rotation, Ensemble do deux rotations simultanées paral-
lèles, égales et agissant en sons inverse. (Co couple équi-
vaut à une translation.)
— Pèch. Fil de fer un peu recourbé, qui porto au milieu
un petitpoids, àcliacundes
deux bouts une empile
garnie d'hameçons, et qui
s'attache à une longuo li-
gne amarrée à la barque :
Pêcher au couple.
—Encycl. Mécan. Le cou-
ple n'a pas de résultante. On
appelle bi'as de levier d'un
couple la perpendiculaire
commune aux deux forces
de couple; moment du cou-
ple, le produit du bras de le-
vier par la force du couple.
Couple.
On distingue les sens de rotation de couples situés dans
lo même plan, en supposant fixe le milieu du bras de levier
de chaque couple ; alors, l'etfet du couple sera de faire
tourner co bras de levier dans un sens ou dans l'autre.
On démontre : 1° qu'on ne change pas l'effet d'un
couple en le déplaçant d'une façon quelconque dans son
Flan ou dans un plan parallèle ; 2*' qu'on ne change pas
effet d'un couple en changeant la force et le bras de le-
vier, pourvu que le moment et le sens de rotation restent
les mêmes. (Tout ceci suppose le nouveau bras do levier
relié invariablement à l'ancien.)
On est alors conduit à la notion de l'axe de couple : c'est
un segment mené perpendiculairement au plan du couple
égal en longueur au moment du couple, et dont le sens
est tel qu'un observateur, placé dans ce sens le long de
l'axe, voit la rotation du couple correspondant s'effectuer
de la gauche vers la droite. Il résulte de ce qui précède
que l'on peut déplacer un axe de couple parallèlement à
lui-même dans 1 espace, sans changer l'effet du couple
correspondant. Les axes de couples se comptent comme
des forces appliquées à un point matériel.
On démontre que toutes les forces appliquées à un corps
solide peuvent toujours se réduire à un couple et à une
force appliquée en un point invariablement lié au corps.
On en conclut que, pour qu'un corps soit en équilibre, il
faut et il suffit que, si l'on fait la réduction des forces en
un point, l'a-xe de couple et la force de réduction soient
nuls séparément. C'est Poinsot qui a introduit la notion
do couple en mécanique.
COUPLEMENT (man) n. m. Action d'accoupler deux
roues ; état de deux roues accouplées au moyen de bielles.
COUPLER V. a. Attacher par couple ; mettre deux par
deux : Coupler les chiens, il Couvrir, en parlant de la
louve : Le loup a couplé la louve.
— Loger dans un même appartement : On pouvait, pour
honorer les pi'inces du sang, coupler M. le Duc avec M. le
duc d'Orléans. (St.-Sim.) [Vieux.]
— Coupler un train de bois. En rassembler les parties ou
couples, ei aussi les lier deux à deux sur lo même front.
Il Coupler du limje. Coudre par une extrémité communo
los pièces qui doivent aller ensemble, avant de les donner
à blancbir. u Coupler les poteaux. Assembler deux poteaux
télégraphiques en un seul système intime au moyen de
boulons. (La résistance qu'offre un pareil assemblage équi-
vaut à celle quo donnerait un poteau d'une dimension cmq
fois plus considérable.)
— Anton. Découpler.
Couplé, ée part. pass. du v. Coupler.
— Mar. /^^imïHecoHp/ee.Flammedontrextrémitéouqueue
est aitacliéo lo long de la drisse, il Pavillon couplé. Pavillon
dont l'extrémité est attachée ù. la bampo,dans uno embar-
cation, parexeuiplo, si par suite du calme iltrainodansl'oau.
~ Mécan. Machines couplées, Machines agissant sur un
môme arbre, de telle manière que, lorsque la bielle do
l'une rencon-
tre l'axe do
l'arbre , cello
do l'autre on
est alors â sa
distance maxi-
mum. (Cotte
disposition est
enit^loyéepour
éviter les
points morts.
Une locomotive, par exemple, est l'ensemble do deux
machines couplées.) il Houes couplées, Roues d'un diamètro
égal, et réunies deux à doux au moyen
do bielles dites bielles d'accouplement.
{Co système est employé pour donner
plus d'adhérence aux roues sur los rails.)
— Blas. So dit desclnons, des fruits ot
dos fleurs qui sont attachés deux A doux.
— Turf. Chevnu.T couplés, Cbevaux ap-
partenant au môme propriélairo ot quo
lo pari mutuel paye aux preneurs si
l'un d'eux gagne, n Chevaux que lo pa-
rieur prend ensemble à uno cote déter-
minée.
Roues couplées.
D'argent A doux
chiens do gueules
pasetan t. colletas
d"arg<'ni o! roupWs
do sable-
COUPLET {plé — proprem. ce qui est
couplé) n. m. Certain nombre do vers,
sorte do stanco faisant partie d'uno
chanson; chanson : Chanson de dix, vingt couplets. 7our-
ner très bien le couplet, ii Particuhèrom. Vers destinés
à être chantés, qu'on intorcalo dans los scènes on proso
d'un vaudeville. Il Couplet carré.
Couplet composé do huit vers yv
dont chacun a huit syllabes. C^
— Toclm. So dit do deux pat-
tes do for jointes onscmblo avec Couplet,
dos charnières ot dos rivuros.
(Co sont los penlures quo l'on emploie pour soutenir los
portos et los fenôires ainsi que les porsionncs.J il Nom donné
par les armuriers aux fusils dont lo canon est formé do doux
partii's.qui se vissent l'une A l'extrémité do l'autre.
— ThéAir. Tirade, morceau d'uno certaine ôtonduo, après
HO
loquol il V a «n repos.
— T.vpogr. auo. Nom domi<S A
(los paUos 00 Cor qui
COUPLETER — COUR
s'assemblent deux à deux, dans une presse à bras, et qui
servent à fixer certaines pièces, il Couplets de la frisquette,
Ceux qui lient la frisquette au tympan, il Couplets au tym-
pan. Ceux qui lient le grand tympan au coffre.
— Encycl. Littér. Le couplet est une suite de vers dans
nn rythme et un arrangement de rimes déterminé, dont
l'assemblage constitue l'élément de la chanson. Il se ter-
mine ordinairement par un trait, nommé refrain. On appe-
lait couplets, dans les chansons de geste, les laisses de
mémo assonance linale ; dans les œuvres des poètes tragi-
ques français, les tirades d'un même personnage. Les
hymnes de l'Eglise sont divisées en couplets. Le couplet,
sous une forme analogue à celle que nous entendons aujour-
d'hui, fut créé au temps où les scènes secondaires de Paris
n'avaient le droit déjouer que des pièces mêlées do chant ;
fiar suite de cette entrave, naq^uit un genre mixte qui devint
e vaudeville. Panard et Collé turent de bons coupleteurs. Le
couplet final correspondait au plaudite cives du théâtre la-
tin ; il se retrouve dans toutes les pièces de Scribe et de Dé-
saugiers. Isolé, le couplet est une sorte d'épigramme qui a
servi aux partis politiques et littéraires à aiguiser un trait
spirituel de saiire. Le xvii" siècle fut célèbre en ce genre,
et quelques mazarinudes sont à retenir. Les manuscrits
inédits de Tallemant des Réaux en contiennent une foule,
dont certains des plus intéressants. De nos jours, le couplet
est à la chanson ce que la strophe est à l'ode.
COUPLETER (rad. couplet. — Ne double pas le t devant
une syiiatje muette, mais Ve qui précède la consonne t
prend un accent grave : Je coupîète. J\ous coupUterons)
V. a. Chansonner, faire des couplets contre : Coupleter
quelqu'un. (Vieux.)
Coupleté, ée part. pass. du v. Coupleter.
— Substantiv. : Quelques coupletés, perdant patience,
ckanso7ïnèrent à leur tour. (Anti-Rousseau.)
GOUPLETEUR OU COUPLETIER (//-*') n. m. Faiseur de
couplets, chansonnier. (Se prend géné-
ralement en mauvaise part. [Peu usité.])
COUPLEUR (rad. couple) n. m. En T.
d'éleclr., Appareil employé dans la charge
des accumulateurs, imaginé par Hospita-
lier, et qui porte les noms de coupleur ou
de conjftncteur~dis joncteur automatique. (Il
a pour objet de relier l'accumulateur à
la machine pour en opérer le chargement,
ou d'interrompre cette communication
quand la force électromotrice de la ma-
chine devient trop faible.)
COUPLIÊRE n. f. Navig. fluv. Pièce d'un
train de bois qui sert à retenir les bran- cuupHère d'épée
ches, et aussi, Partie de ce train de bojs. (xvi« 3.).
— Archéol. Bride, charnière ou pen-
lure réunissant des parties mobiles : volets, couvercle, à
un coffre, à une armoire.
Il Viroles qui réunissent les
atelles d'un fourreau d'é-
pée. Syn. de couplet.
GOUPOIR (po-ar') n. m.
Techn. Nom de divers in-
struments servant à cou-
per, à rogner : Codpoir
au chandelier, du boursier,
du Cartier.
— Monn. Instrument qui
sert à couper , dans les
lames d'or, d'argent ou do cuivre,
Couplière de meuble.
es flans destinés à la
fabrication des monnaies ou médailles, n On l'appelle aussi
DÉcoupoiE. (C'est une sorte do petite presse à main, munie
d'un balancier actionnant une vis verticale que termine
une sorte d'emporte-pièce.)
COUPOLARD (iar' — rad. couflo/e) n. m. Fam. Membre de
l'Institut et, en particulier, de l'Académie française.
COUPOLE (de l'ital. cupola, même sens; de cupa, coupe)
n. f. Archit. Intérieur, partie concave d'un dôme; dôme
lui-même : La coupole du Panthéon, des Invalides.
— Absol. Institut, et particulièrem. Académie française :
Les réceptions sous la coupole son/ des premières très courues.
— Par anal. Ce qui est arrondi eu forme de coupole :
La coupole d'un ciel bleu.
— Œnol. Petite tasse pour la dégustation des vins. (On
dit plus ordinairement tâte-vin.)
— Encycl. Archit. Ce mot vient de l'italien cupola et
désigne, comme lui, une voûte fermée, en forme de coupe
renversée, construite sur
un plan circulaire ovale
ou polygone. Les Italiens
prennent souvent la par-
tie pour le tout, et, par le
mot coupole , entendent
non seulement la voûte
qui termine un édifice,
mais encore l'édifice tout
entier. La coupole est la
voûte intérieure de l'édi-
fice, tandis que le dôme
en est la partie exté-
rieure : ces deux parties
n'ont pas la même forme
et, le plus souvent, ce
sont deux constructions
bien distinctes. Il p'^nt
même exister un doiii' ,
sans que pour cela il y ait
coupole. Pour qu'il y ait
dôme, il faut que la cou-
pole, isolée des penden-
tifs,s'élève sur un plan différent de celui qui les porte, et
que surtout la voûte de la coupole ne pose pas immédia-
tement sur les pendentifs, mais se trouve exhaussée par
une construction cylindrique en forme do tour circulaire,
que l'on appelle tambour. Dans le cas contraire, la cou-
pole prend simplement le nom de « rotonde ■>, comme, par
exemple, au Panthéon de Rome,
L'antiquité connut les coupoles sur pendentifs ; on on a
retrouvé k Catane. Do Rome, les coupoles passèrent à.
Byzance ; les architectes modifièrent l'arrangement inté-
rieur des temples, selon l'esprit et les nécessités du culte
catholique, et l'on vit naître la coupole do Sainte-Sophie,
à Constantlnoplo. L'usage des coupoles revint d'Orient
en Occidnat ; ou vit s'élever successivement Saïut-Vital ù
Coupole de Saint-Pierre de Rome
(coupe).
Coupole h éclipse, pour canon
à tir rapide.
Ravenne, la cathédrale de Nevers, et Saint-Marc à Ve-
nise. Mais il était réservé à deux artistes italiens de sur-
passer tout ce qui avait été fait jusqu'alors. Quand un
concours s'ouvrit à Florence pour la construction de Sain te-
Marie-des-Fteurs , Brunelloschi donna le plan de la fa-
meuse coupole qui décore aujourd'hui cette église. De
toutes les coupoles modernes, c'est la sienne qui est la plus
grande. Elle a 131 pieds de diamètre intérieur, i pied
do plus que celle de Saint-Pierre, 3 do moins que la ro-
tonde du Panthéon de Rome. La coupole du Panthéon de
Paris n'a que 62 pieds, celle des Invalides 75. Mais, de
toutes les coupoles, la plus célèbre est celle que Michel-
Ange éleva au-dessus de Saint-Pierre de Rome. Cette
coupole est supportée par quatre énormes piliers, qui ont
chacun 206 pieds de circonférence. L'église San-Carlo-
alle-quattro-tontane occupe exactement l'espace d'un de
ces piliers et elle ne paraît pas petite. La coupole a 130 pieds
de diamètre et 370 pieds d'élévation.
— Art milit. Les tourelles cuirassées sont, en général,
recouvertes par une coupole en forme de dôme très sur-
baissé, et qui est constituée, soit au moyen de plaques de
fer ou d'acier, soit au moyen de plaques de fonte. Ces cou-
poles sont munies d'ouvertures laissant passer tout juste
fa bouche des canons armant la tourelle. Un mécanisme
intérieur permet de leur donner un mouvement de rota-
tion, en même temps qu'aux pièces auxquelles leurs ouver-
tures livrent passage, et q^ui font feu au moment où elles
se trouvent dans la direction voulue, puis sont ramenées
ensuite du côté opposé pour être rechargées.
Les coupoles tournent ainsi indépendamment de la tou-
relle qu'elles recou-
vrent, et dont elles
constituent la seule
partie visible, mais
très peu apparente,
à cause de leur forme
extrêmement aplatie,
très peu vulnérable
aussi, en raison mê-
me de l'obliquité de
leur surface par rap-
port à la direction
des projectiles enne-
mis. Elles protègent
les pièces et le per-
sonnel qui les sert,
tout à la fois contre
le tir vertical et con-
tre le tir de plein
fouet.
On a également
construit des coupo-
les transportablos
avec la tourelle
qu'elles surmontent,
et qui sont destinées
à être établies dans
des ouvrages de campagne. Ces coupoles n'abritent géné-
ralement qu'un canon à tir rapide, avec ses munitions
et l'homme chargé de le servir. Il n'est pas probable qu'el-
les suivent directement les troupes en campagne, comme
leur inventeur, Scbumann, l'avait pensé, mais elles peu-
vent être utilisées pour armer promptement des ouvrages
improvisés autour
d'une place, ou
même pour conso-
lider les positions
dans lesquelles
une armée d'opéra-
tions se trouverait
amenée à s'éta-
blir pour quelque
temps.
— Astron. Les
coupoles rotatives
surmontant les
grands observatoi-
res rappellent, jus-
qu'à un certain
point, par l'ensemble de leurs dispositions, lesengins cui-
rassés des forts et des navires do guerre. Dans l'un et
l'autre cas, en effet, l'instrument ainsi protégé, lunette
équatoriale ou canon, doit pouvoir être pointé sur un but
quelconque de l'horizon ou de la voûte céleste. I-e plus
puissant de ces engins est celui que Eiffel exécuta, en 1885,
pour abriter le grand équatorial de 18 mètres de l'obser-
vatoire Bischoffsheim, à Nice.
COUPON (rad. couper) n. m. Petit reste d'une pièce
d'étoffe : Un coupon de dentelle, de velours, de toile.
— Banq. Coupon d'action, Chacune des portions d'une
action divisée entre deux ou plusieurs personnes. 11 Cou-
pon d'intérêt ou absolum. Coupon, Titre d'intérêt, de divi-
dende ou d'arrérages, joint à une valeur mobilière, et que
l'on en détache à l'échéance dont il porte l'indication :
Payer le coupon. Détacher le cuupon.
— Sylvie. Partie d'une coupe de bois. 11 Certain nombre
de bûches attachées entre elles au moyen de liens. Il Dix-
huitième partie d'un train de bois flotté.
— Théâtr. Bulletin remis par l'administration pour
constater la location d'une place ou d'une loge.
— En'cycl. Banq. l^es coupons (ou étiquettes) joints aux
titres et mentionnant l'échéance et le montant des arré-
rages et intérêts pour les rentes et obligations, le numéro
do la répartition des dividendes pour les actions, servent
de titre de créance entre les mains des porteurs et d'ac-
quit à l'Etat, aux communes et aux sociétés. Ils doivent,
pour les valeurs françaises et la plupart des valeurs
étrangères, être présentés à l'encaissement dans un délai
de cinq ans, sous peine d'être atteints par la prescrip-
tion quinquennale, édictée par les articles 2277 et 2278 du
Code civil. Les trimestres arriérés des rentes françaises
no sont pas, comme les autres créances sur l'Etat, pres-
crits au jour do la clôture dos crédits, mais seulement et
successivement à leurs é(;héances.
En Bourse, le détachement des coupons s'opère : p pour
les rentes françaises, quinze jours avant leur échéance ;
2° pour les valeurs ne se négociant qu'au comptant, le
jour do leur échéance; 3" pour celles se négociant à
terme, à la cinquiômo bourse suivant l'échéance.
Les coupons des rentes françaises sont payés au por-
teur, sans aucune justilicatiou de propriété. L administra-
Coupole de l'Observatoire de Paria-
340
tion no peut surseoir à leur payement, même en présence
d'une opposition. Cependant, en cas de soustraciion, de
jierte ou de destruction accidentelle, les propriétaires
peuvent en obtenir le payement, à la condition de fournir
un cautionnement d'égale somme en rentes nominatives,
pour une durée de cinq ans. Pour les coupons détériorés,
lacérés ou incomplets, la direction de la dette inscrite
est seule juge des conditions de leur payement. Les cou-
pons des valeurs autres que les rentes françaises, volés,
ou perdus, ou détériorés, peuvent être payés aux pro-
priétaires, en se conformant aux conditions imposées par
la loi du 15 juin 1872 sur les titres adirés, loi qui n'est pas
opposable, cela va sans dire, aux sociétés étrangères.
COUPTRAIN, ch.-l. de cant. de la Mayenne, arrond. et
à 34 kil. de Mayenne, sur la Mayenne ; 406 hab. Ch. de f.
Ouest. Blanchisseries de cire. — Le canton ail comm. et
10.000 hab.
COUPURE (rad. coi(per) n. f. Séparation, division pro-
duite par un instrument tranchant : Se faire une coupure
à la main. Faire une coupure dans un lé de satin. 11 Exca-
vation, solution de continuité qui coupe transversalement
imo surface : Faire une coupure dans une route, à travers
un marais.
— Par anal. Fente qui se produit dans les plis de la
peau de certaines parties du corps, chez les enfants et
chez les personnes grasses.
— Par ext. Suppression faite dans une composition
littéraire ou musicale, et principalement dans une pièce de
théâtre. Il Fam. Suppression de quelques salves d applau-
dissements, faite par le chef de claque.
— Au pi.. Rognures comprenant les côtes des feuilles
dans la fabrication des tabacs.
— Art milit. Ouvrage de défense établi en travers
d'une route ou d'un passage quelconque, se réduisant quel-
quefois à une simple barricade à crête rectiligne. n Elé-
ment de la fortification bastionnée, établi dans le fossé de
demi-lune pour en mieux assurer le flanquement. Il Retran-
chement élevé en arrière d'une brèche pour barrer l'accès
qu'elle ouvre aux assaillants.
— Banq. Monnaie divisionnaire. 11 Fraction d'un titre
formant un tout, mais dont les diverses parties peuvent
être acquises séparément. Il Billet de banque moindre que
le billet de 1.000 francs, qui sert de type : Une coupure
d'action.
— Géol. Coupures transversales. Déchirures profondes
et étroites du sol, disposées perpendiculairement à la
direction des chaînes de montagnes, et qui se trouvent
réalisées par les cluses du Jura.
—Malh. Coupu7'e dans les surfaces connexes. \ .CONNEXION.
— Techn. En T. de fondeur en caractères, Opération qui
consiste à faire la gouttière, le talus et le cran des lettres.
Il Espèce de barre ou défaut de fabrication que présentent
parfois les étoffes. 11 Petit fossé que l'on creuse pour per-
mettre l'écoulement des eaux dans les terrains bas et faci-
lement inondés. (S'emploie de préférence au pluriel dans
ce sens.)
— Télégr. électr. Station point de coupure, Station
télégraphique où les lignes sont arrêtées sur des isola-
teurs, arrêts doubles, de manière à être coupées facile-
ment lorsque les besoins l'exigent, il Poteau de coupure.
Poteau où 1 on peut facilement exécuter des coupures entre
deux isolateurs à arrêt.
GOUQUE {kouk') n. f. Sorte de gâteau qu'on sert au dé-
jeuner, ou le soir pour prendre le thé. (Au moment de
servir, on fait tiédir du beurre frais, on coupe les cou-
ques en deux parties, entre lesquelles on met une cuillerée
de beurre, et on dresse sur des assiettes.)
COUR (du lat. pop. curtiSj dérivé de cohors, dans le sens
de basse-cour) n. f. Espace découvert, environné de murs
ou de bâtiments dépendant d'une habitation : La cour
d'un hôtel, d'une fei-vie. n Basse-cour. V. ce mot.
— A Paris, Nom que l'on donne à des rues bordées de
maisons comme les autres, mais dont les entrées sont
closes par des bâtiments : La cour des Fermes. La coua
des Miracles. La cour du Commerce.
— Cour d'honneur. Principale cour d'un palais, d'un
château : La cour d'honneur du palais de Fontainebleau.
— Palais d'un souverain; ensemble des principaux per-
sonnages et des officiers qui entourent, qui accompagnent
ordinairement le souverain : Avoir une charge a la cour.
Il Souverain et son conseil; parti du souverain : Recevoir
un ordre de la cour. Servir les intérêts de la cour. 11 Gou-
vernement, cabinet du souverain, considéré par rapport
à la politique extérieure : La cour de Londres, de Vienne.
— Par anal. Suite d'un prince, d'un grand seigneur :
Cette COUR de Madame n'était que jeunesse, esprit, beauté,
divertissement et intrigue. (Ste-Beuve.) Il Réunion de per-
sonnes empressées à plaire à une autre ; Tout homme
riche est sûr d'avoir sa codr.
— Dr. Siège de justice où l'on plaide, (Se disait autre-
fois de la plupart des tribunaux, et ne s'emploie aujour-
d'hui que pour les tribunaux supérieurs) : Cour ecclé-
siastique, laïque, prévôtale, prêsidiale. 11 Hors de cour.
Situation des accusés ou dos plaideurs que l'on renvoie
des fins de la plainte, faute de motifs suffisants pour pas-
ser outre au jugement. — Substantiv. Jugement qui renvoie
l'accusé ou les parties des fins de la plainte : Prononcer un
HORS DE COUR. Il Membres d'un tribunal : La cour se retire
pour délibérer, w Lieu où siège une cour de justice : Aller
à la COUR d'appel, à la cour de cassation.
— Dr. anc. Pouvoir déjuger. 11 Ravoir sa cour. Obtenir le
renvoi d'une cause : La partie menait son seigneur avec elle,
afin que, si la défaute Ji'était pas prouvée, il pût ravoir sa
COUR. (Montesq.) n Basse cour. V. la partie encycl.
— Dr. polit. Haute Cour. Le Sénat prend ce nom lors-
qu'il est réuni en Cour do justice pour juger soit le Prési-
dent do la République, soit les ministres et pour connaître
des attentats contre la sûreté de l'Etat (loi du 24 févr. 1875).
— Loc. div. : Homme, Femme de la cour, Gens de la cour,
Personnes qui suivent la cour, qui en font partie. 11 Homme,
Femme, Gens de cour, Personnes qui ont le ton, les ma-
nières, les habitudes que l'on prend à la cour. 11 Abbé de
cour. Abbé élégant et mondain, comme ceux qui fréquen-
taient l'ancienne cour des rois de France. Il Amitié de cour,
Ayni de cowr, Fausse amitié, Celui qui n'a que de fausses ap-
parences d'amitié. 11 Eau bénite de cour. Vaines promesses,
vaines protestations deservicesetd'amitié. 11 Page de cour,
Personnage d'une effronterie proverbiale. 11 Habit, Robe,
Manteau aecouï'. Vêtements prescrits par l'étiquette de la
cour. Il Etre bien. Etre ?nal en cour, Etre ou non en fnvcur
à la cour, et, par ext., dans toute autre société. Il Fidre sa
341
cour, Se présenter à la cour Uu souverain ou devant les
puissants du jour, pour leur témoigner, par ses discours
ou par sa présmco, son respect et son dêvouoniont : Tout
le monde en l'vance kait sa couk. (P.-L. Courier.) ii Jùtirc
sa cour, J-'airc la cour à, auprès de. Faire d'huniblos protes-
tations d'ali'oction à, cherclior à gaynor les grâces do. (So
dit surtout à propos d'une femme auprès do qui l'on se
montre galaut et empressé.) il /''aire un doigt de cour à
quehju'un. Montrer quoique empressomeut auprès do lui,
témoigner quoique désir do lui plaire.
— Cour céleste, Le ciel, Dieu ot les anges, etc.
— Hist. Cnur pléni^re, Assemblée d'apparat tenue par
les anciens rois, le jour de quoique grande tête ou à l'oc-
casion d'un grand touruoi, ou dans quelque circonstance
solonnollo.— Fam. Avoir, Tenir cour plénière. Avoir chez
soi une compagnie plus nombreuse qu'à l'ordinaire; se
trouver quelque part en très grand nombre, il Avoir bouche
à cour ou bouche en cour. V. boochk (la), il Cour d'amour,
Société de personnes des deux sexes qui, en Provence,
au moyen âge, se réunissaient pour traiter et juger des
questions de galanterie. V. amour.
— Théiltr. Côté cour. V. côïÊ. .
— Prov. ANC. :
Cour Je Krance Pt cour ronmine
Ne veulent de brebis sans laiae,
Dicton du xvii» siècle, dont le sens satirique se comprend
sans commentaires.
— Allus. hist. : C'est la cour du roi Pétaud. Autrefois,
en France, toutes les communautés se nommaient un chef,
qu'on appelait roi. Les mendiants même en avaient un,
qu'on appelait par plaisanterie le roi Pétau (du latin peto,
je demande). Un pareil roi n'avait pas beaucoup d'autorité
sur ses sujets. Aussi la locution : C'est la cour du roi Pé-
taud est-elle devenue proverbiale pour désigner soit une
maison où chacun veut commander otoù il n'y a que do la
confusion, soit une réunion où tout le monde veut parler à
la fois.
— La cour rend des arrêts, et non pas des services. On
a d'abord fait honneur de ces belles paroles, souvent ci-
tées, à Séguior, premier président de la cour de Paris, sous
Charles X; puis, comme le caractère de l'homme cadrait
mal avec cette fière réponse, on l'a attribuée à l'un do
ses aïeux, le Séguier qui fut chancelier de France sous
Richelieu et sous Mazarin. Mais c'était, lui aussi, un com-
plaisant, un instrument docile; aussi n'aurait-il pas dit :
« La cour rend des arrêts et non pas des services, » mais
bien : " La cour rend des arrêts, et quelquefois des ser-
vices " , ce qui, du reste, pouvait se dire sans déshonneur
du parlement, coi*ps politique obligé de se plier parfois à
la raison d'Etat. Quoi qu'il en soit, ou n'est bien fixé sur
aucun de ces points.
— Encycl. Archit. On a vu, au mot atrium, l'importance
qu'avait dans les maisons romaines la our intérieure, area.
Lusage des cours bordées de portiques fut adopté par les
premiers architectes chrétiens de 1 Orient. V. area.
Dans l'Occident, au moyen âge, les habitations des
chefs francs présentaient d'ordinaire une cour centrale,
aula, à ciel ouvert ou couverte, dans laquelle avaient lieu
les réunions et les festins. Par la suite, lorsqu'on eut
entouré de retranchements la demeure seigneuriale, la
partie de l'enceinte non occupée par les constructions,
et qui formait une ou plusieurs cours, eut un plan très
irrégulier. Souvent, dans les châteaux élevés sur le som-
met d'une colline, on dressait le long des remparts de la
colline une première enceinte en palissades ou en pierres
sèches, désignée sous le nom de oasse-cour. Dans les châ-
teaux situés en plaine, les bâtiments réservés à la gar-
nison, aux familiers, aux colons, étaient généralement
adossés aux remparts, et entouraient par conséquent ta
cour, au centre ou sur un des côtés de laquelle s'élevait
le donjon. Plus tard, lorsque l'invention de l'artillerie eut
déterminé une transformation complète dans le système
de défense, les cours des résidences seigneuriales de-
vinrent moins irrégulières, moins étroites, et so bordèrent
de constructions élégantes. La cour principale, au fond
de laquelle s'élevait l'habitation du maître, prit le nom de
cour d'honneur : cette cour était tantôt fermée sur toutes
ses faces, tantôt comprise entre le principal corps do
logis et les ailes formant avant-corps. Dans les châteaux
qui avaient conservé l'usage dos fossés et des ponts-
levis, cet avant-corps était quelquefois précédé d'une
ava/il-cour. Quant à la cour, située ordinairement sur les
derrières du château, et autour de laquelle s'élevaient les
écuries, les magasins, les communs, on lui conserva le
nom de basse-cour.
Dans l'architecture moderne, on donne le nom do cour
(en italien cortile), non seulement à l'aire comprise entre
les bâtiments d'un palais ou d'un château, mais encore à
i'ensemblo des façades qui se développent autour do cette
aire. Parmi les plus bnllos trours nous citerons : la cour
du Louvre, du Ijuxembourg, des Invalides, ù Paris ; la
cour du palais du Quirinal, du palais Horghèse, du Palais
Farnôso, la cour du palais de la ('hancellorie. la cour du
Belvédère, à Rome; la cour dos Lions, de l'Alhambra, â
Grenade ; etc.
— Dr. Cour d'appel. Origine. Los cours d'appel ont re-
cueilli l'héritage judiciaire des parlements, qui étaient au
nombre do douze on 1789. Tout on admettant le principe
do deux degrés de juridiction, l'Assemblée constituante
avait conservé quelque défiance â l'égard dos compagnies
judiciaires; et, pour éviter le retour dos empiètemei-tts
des anciens parlements, elle renonça à établir dos tribu-
naux supérieurs à ceux des districts : c'est ainsi qu'elle
institua les tribunaux de districts, juges d'appel les uns
à l'égard des autres.
La loi du 27 ventôse an VIII établit les tribunaux d'appel.
Ceux-ci ne priront toutefois le nom do cours, qui réveil-
lait le souvenir aristocratique de la monarchie, que sous
le Consulat, on vertu du sônatus-consulto du 28 floréal
an XII. Co sénatus-consulte donna à leurs décisions le
nom d'arrâts.
Organisation. Les cours, qui so sont appelées successi-
vement,suivant les régimes, cours impériales, cours royales
ot cours d'a^ipel, sont aujourd'hui pour la France au
nombre do vtngt-six. L'Algérie a une cour d'appol ot les
colonies on ont six.
Chaque cour d'appol se composo d'un premier président,
do présidents de chanibro ot do juges appelés conseillers,
dont le plus ancien a le litre do doyen.
Tontes les cours d'appol do Franco, hors 'toIIo de Pari-^,
sont a-fsimilées, toute dititinction de classo ayant été sup-
pi'iméo eu l(i83.
Il y a près de chaque cour un procureur général, des
avocats généraux et des substituts du procureur général,
un groflier en chef et des comuiis-greftiers.
Les cours d'appel so divisent en sections, appelées
chambres; chacune d'elles a ses attributions spéciales.
Attributions. La chambre civile connaît de toutes les
affaires ordinaires en matière civile. La chambre correc-
tionnelle siutue sur tous les appels des jugements rendus
par lus tribunaux correctionnels, dans toute l'étendue du
ressort.
Une troisième chambre, dite chambre des ?nises en
accusation, est chargée de connaître de toutes les affaires
renvoyées devant elle par les juges d'instruction, à l'oc-
casion de faits réputés crimes.
Les cours d'appel statuent en dernier ressort sur les
appels des jugements des tribunaux de première instance,
tant en matière civile qu'en matière correctionnelle, et sur
ceux des tribuuaux de commerce; sur les appels des
décisions des juges civils et de commerce d'un autri.-
ressort, lorsqu'il y a renvoi de la Cour de cassation; sur
les sentences aroitrales, lorsque la contestation était. do
nature à èire soumise aux tribunaux civils; sur les ordon-
nances de référé.
Les cours connaissent en outre de certaines atîairos,
qui, sans avoir subi l'épreuve d'un premier degré de juri-
diction, sont portées directement devant elles (demandes
en payement de frais par les avoués près la cour ; demandes
en réhabilitation, en règlement de juges, etc.).
Elles connaissent encore, comme premier et comme
deuxième degré de juridiction, des procès pendant devant
les tribunaux de première instance, et dans lesquels elles
ont exercé le droit d'évocation.
Ce sont les chambres civiles des cours d'appel qui con-
naissent des poursuites correctionnelles vis-à-vis do
certaines personnes (magistrats, grands dignitaires de la
Légion d'honneur, généraux, préfets, archevêques, évê-
ques, présidents de consistoires, etc.), à raison du privi-
lège de juridiction.
^Fonctionnement. Elles jug^ent les atîaires de leur
compétence, tantôt eu audience ordinaire, tantôt en
audience solennelle (deux chambres réunies en robe
rouge). Les questions d'Etat et les affaires renvoyées
après cassation relèvent de la juridiction des chambres
réunies.
Les cours d'appel se réunissent enfin en chambre du
conseil pour les décisions gracieuses, et en assemblée
générale pour le règlement des affaires qui ne comportent
pas la publicité de l'audience (question d'administration
intérieure ; autorisations de plaider donnée aux avoués du
ressort; examen des projets de loi renvoyés par le
gouvernement; etc.).
— Cour d'assises- La cour d'assises est la juridiction
chargée de l'administration de la justice criminelle : elle
juge définitivement et sans appel les infractions à la loi
pénale, qualihees crimes et punies de peines afflictives
et infamantes, depuis la réclusion jusqu'à la peine de mort
La cour d'assises forme un tribunal composé à la fois
de magistrats et de simples citoyens, siégeant non d'une
manière permanente, mais par assises, à des époques
périodiques appelées sessioiis (en général tous les trois
mois, à Paris tous les quinze jours). Elle ne forme pas un
tribunal à part. Juridiction essentiellement temporaire,
elle n'existe qu'à partir du jour fixé pour son ouverture,
et cesse d'exister dès qu'elle a prononcé sur toutes les
afl'aires inscrites au rôle.
Organisation. Il y a une cour d'assises par département,
et elle se tient d'ordinaire au chef-lieu. (Par exception,
elle siège à Aix [Bouches-du-Rhône], Bastia [Corse],
Carpentras [Vaucluse], Chalon-snr-Saôno [Saône-et~
Loire], Coutances [Manche], Douai [Nord], Montbrisou
[Loire], Reims [Marne], Riom [Puy-de-Dôme], Saintes
[Charente-Inférieure], Saint-Flour fCantal], Saint-Mibiel
[Meuse], Saint-Omer [Pas-de-Calais.]) Elle se compose :
1<» comme juges, de trois magistrats qui sont oans les
villes, sièges d'une cour d'appol, trois conseillers de cette
cour, l'un comme président, les deux autres comme asses-
seurs, et dans les autres sièges d'assises, un membre do
la cour délégué comme président, ot deux juçes du tribu-
nal faisant fonctions d'assesseurs. Lo conseiller président
d'assises est désigné par le garde dos scoaux; les asses-
seurs sont désigné par lo premier président.
2" du jun/, dont la composition est réglée actuellement
par la loi du 24 novembre 1872.
Attributions respectives de la cour et des jurés. Les jurés,
au nombre de douze pour cha(iue affaire, prononcent seuls
sur le fait, sur la culpabilité ou la non-culpabilité do
l'accusé, c'est-à-dire sur l'existence do tous les éléments
matériels ot moraux, objectifs et subjectifs do responsa-
bilité, ot do toutes les circonstances de nature à l'aggraver
ou à l'atténuer.
La cour, à qui est réservée la solution des questions do
droit, relativement à l'application do la loi ot do la peine
d'après le verdict du jury, a une juridiction générale |iour
statuer sur tous les incidents. Le président des assises a
la police dos audiences, la direction dos débats; il est, en
outre, investi d'un pouvoir discrétionnaire, en vertu
duquel il peut prendre sur lui toutco qu'il croit utile pour
découvrir la vérité. La cour d'assises est assistée d'un
greffier ot d'huissiers. Les fonctions de ministère public
sont remplies, au chef-iiou do la cour d'appol, par le pro-
cureur général, un avocat général ou un substitut du
procureur général ; dans les autres villes, par le procureur
de la Répu1jlit|no ou l'un do ses substituts.
La loi détermine la cour d'assises compétente, soit
d'après le lieu du crime, soit d'après la résidence de l'ac-
cusé, soit encore d'après lo lieu d'arrestation. En iirin-
cipe, les cours d'assises sont compétentes à l'égard do
toutes personnes; il est pourtant fait oxcontion à cotte
règle pour lo président do la République et les ministres,
dans les cas prévus par la loi du 2i février 1875, ainsi
que pour les militaires ou marins, et pour les mineurs de
seize ans, ù moins qu'ils n'aient des complices majeurs,
ou quo la gravité du crime n'ontraîne la peine do mort,
les travaux forcés à perpétuité, la déportation ou la
détention. Etablies spécialement pour juger les crimes,
los cours d'assises connaissent encore dos délits et con-
traventions connexes ot des délits de presse, à l'exception
do ceux dont la connaissance leur ost formellement
onlovéo par los lois du 20 juillet 1881 ot du 10 mars 1803.
Mémo on cas d'arqnittcment de l'accusé, la cour d'assises
statue sur los dummagos-iutérétu s'il y a partie civilo eu
causo.
COUR
-- Cour martiale. On désigne ainsi un tribunal militaire
constitué dans certaines circonstances exceptionnelles, et
caractérisé surtout par une procédure essentiellement som-
maire. Co nom avait été donné, sous l'ancien régime, à des
tribunaux militaires réguliers, et c'est également ainsi que
furent désignés les premiers tribunaux militaires établis
par rAssombléc constituante, le 29 octobre 1790.
Mais, depuis lors, c'est surtout aux époques de guerres
civiles ou de grand péril national que des cours martiales
furent instituées, comme, par exemple, au cours de la
guerre de 1870-1871, par lo gouvernement de la Défense
nationale (décret du 2 oct. 1870), pour remplacer les con-
seils de guerre, jusqu'à la fin des hostilités, dans les divi-
sions et détachements isolés, de la force d'au moins un
bataillon.
La procédure était très sommaire : lecture de la plainte,
audition des témoins à charge, de l'accusé et des témoins
appelés par lui, s'ils étaient présents. Pas d'avocat:
l'accusé devait se défendre lui-même et avait la parole lo
dernier.
Aux questions posées alors par le président il devait
être répondu par oui ou non; la majorité simple décidait
do la culpabilité. Pas tle revision ni de cassation : exécu-
tion, le lendemain matin, de la sentence prononcée qui,
sauf le cas d'acquittement, ne pouvait être que la mort,
cette peine ayant été décrétée pour tous les crimes et
délits militaires, depuis l'assassinat et la désertion, jus-
qu'aux injures et menaces envers un supérieur, bris ou
perte volontaire d'armes, et destruction de munitions
commise par lâcheté. Les complices, militaires ou non,
étaient passibles des mêmes peines et relevaient égale-
ment des cours martiales.
— Cour de l'érhiquier. Ce tribunal anglais est ainsi nommé
à cause du carrelage blanc et noir qui couvrait la table
autour de laquelle s'asseyaient les membres de la cour.
Les plus anciens documents qui la concernent remontent
au règne de Henri I" (Ii00-li35). C'était alors à la fois
un tribunal de contentieux administratif et une cour, où
venaient toutes les questions en débat où l'intérêt du trésor
public était engagé. Au xiv siècle, l'échiquier était divisé
en trois sections : une cour des comptes, une cour des
recettes et un tribunal financier. La cour de l'échiquier ne
fut abolie qu'en 1873 ; elle se confondit avec la Higk Court
of justice.
— Cour de chancellerie ou plus exactement Cour du chan-
celier. Cette juridiction civile de l'Angleterre a conservé
la trace du caractère patriarcal de l'ancien régime. Elle
supplée à l'incapacité des mineurs, des femmes, poursuit
les fraudes qu'un texte précis de la loi ne peut atteindre,
fait rompre un engagement déraisonable et oblige le cré-
ancier d un débiteur malheureux à composer avec lui.
— Cours de comté {couiitry-couj^t). Etablies en Angleterre
depuis 1847, elles ont contribué à décentraliser la justice
civilo, et subi, depuis leur fondation, des modilications
qui en ont augmenté l'importance. Le but des country-
courts est, comme dit le statut de 1846 : <« d'établir en
Angleterre un mode de procéder pour rendre plus facile
le recouvrement des petites drttes et des demandes de peu
d'importance ». Le personnel de chaque cour comprend :
le juge, le greffier et les baillis. La nature des affaires
soumises aux cours de comté est extrêmement variable.
Elles jugent sans appel jusqu'à concurrence de 20 livres
(500 fr.). L'appel est porté aux tribunaux supérieurs. Dans
certains cas, on peut demander de nouveaux débats devant
le mémo juge de comté, dans les douze jours du jugement.
— Ethol. On désigne sous le nom de cour l'endroit où
un monarque établit sa résidence, entouré des grands
de son royaume. Dans les monarchies où le pouvoir du
souverain ost absolu, la cour du prince prend un très
grand éclat et une importance prépondérante; dans les
pays régis par ce que l'on nonmie une monarchie consti-
tutionnelle, c'est-à-dire où le souverain joue surtout un
rôle de représentation et do décor, cette importance ost
bien moindre. Dans los monarchies antiques de l'Orient,
les cours souveraines curent une magnificence quo los
poètes ont célébrée, et dont les palais en ruine, reconsti-
tués par los archéologues, donnent, aujourd'hui encore,
une idée. (V. entre autres, le palais do Suse, reconstitué
par Dieulafoy .dans l'une des salles duLouvro.) En Franco,
la cour eut son plus grand éclat aux doux moments cul-
minants do l'histoire do la monarchie ; sous Charlemagno
et sous Louis XIV. Lo palais d'Aix-la-Chapello, quo Char-
lemagno avait décoré dos marbres précieux enlevés à
l'Italie, no fut pas seulement le contre de la puissance et
des honneurs, mais des arts et des lettres. L'école quo
l'ompereury fonda ont une grande iniluence sur son temps,
et serait de'venuo un foyer de lumière, si l'œuvre do l'om-
porenr avait pu être maintenue. .\ujourd'hui encore, le
palais de Versailles peut donner une idée do co que fut la
cour de Louis XIV : c'était toute une ville. Où l'on étudie
le mieux la cour de Louis XIV, c'est dans les mémoires du
duc de Saint-Simon ; on en a une puissante reconstitution
dansTAncien /?.J(;ij»e, de H. Taine. La grandeur particulière
et l'éclat de la cour de Franco ne snrvé«urent pas à la
Révolution ; c'est en vain que Napoléon I" ot Charles X
essayèrent de la reconstituer.
— Féod. Cour du roi. D'après l'usage féodal, le vassal
était tenu de so rendre A la cour du seigneur pour lui nréter
conseil et l'aider à jugor les autres vassaux. Cette obliga-
tion, s'appelait service de cour ou de plaid. De là est venuo
la cour (lu soigneur qui, avec ravènement dos Capétiens
au trône royaT. a produit ta curia régis. Convoquée à des
intervalles ïrréguliers, elle n'avait rien de li.\e. ni comme
composition, ni comme lieu de réunion. La cuna avait dos
attributions multiples. Elle renuilissatt lo rôle d'assemblée
déliltérante. comme los cours pléniéres, q^ui existaient au-
près do tous les suzerains, et que ceux-ci consultaient au
sujet des mesures d'intérêt général. Comme les cours plé-
nières, la curia réunissait los vassaux ot arrière-vassaux
du roi et, de plus, à partir du xii» siècle, les représentants
dos villes libres, considérées comme nobles collectifs. Ceiio
section do la curia régis a donné naissance aux états gé-
néraux, do même quo los cours seigneuriales ont produit
'es états provinciaux. La curia était encore une cour de
justice. Sa compétence fut d'abord limitco aux alluires
féodales: elle remplissait, dès lors, le rôle oui devait éiro
dévolu plus tard à la cour des pairs. Mais ello étendit peu
à pou sa juridiction à dos causes de toute nnlure. Un nou-
vel élément s'iyouta, sous Louis VU. ù la composmou do
la cuna régis : co furent los conseillers privés ot mtimos.
choisis parmi los cJorca instruits, que lo? rois avaient
attachés à leur personne. Ils forniùrent biontôl un corps
COUR — COURAILLEUR
de juï^es dans la curia régis. Il était naturel que ce tri-
bunaTdevint sédentaire, surtout lorsqu'il constitua une
juridiction d'appel par rapport aux baillis nouvellement
créés. Enlin, lorsqu il eut acquis une autorité propre, dé-
lé^-uée une fois pour toutes par le roi, il prit le nom de
parlement au xin* siècle; la section judiciaire de la curia
régis était devenue la curia parlamenti. Les grands feuda-
taires et les hauts prélats de la curia régis étaient censés
être encore membres du parlement; mais ils n'y parais-
saient que dans des occasions solennelles, ou lorsqu'il y
avait à juger un de leurs égaux : le parlement prenait alors
le nom de cour des pairs. Les délégués aux comptes, pris
dans le personnel de la curia régis, constituèrent à la
même époque la chambre des comptes. Enfin, ceux des mem-
bres de la cour du roi qui ne firent partie ni du parlement
ni de la chambre des comptes continuèrent à assister le
roi dans l'expédition des affaires politiques et administra-
tives, sous le nom de grand conseil oa conseil du roi.
Cour des barons ou Haute cour. On désignait par ce
nom une juridiction créée à Jérusalem par Godefroy de
Bouillon, après la conquête de cette ville par les croisés
en 1099. Elle était composée des grands vassaux, siégeait
sous sa présidence, ou sous celle d'un de ses officiers, et
constituait à la fois un conseil de gouvernement et une cour
de justice pour les nobles. Les travaux relatifs à la juris-
prudence de la haute cour ont formé une partie des Assises
de Jérusalem. De môme, les Assises d'Antioche compren-
nent le droit des nobles ou Assises de la haute cour d'An-
tioche. .
— Cour des bowgeois ou Basse cour. C était une juridic-
tion organisée en même temps que la précédente, à Jéru-
salem et dans les principales villes du royaume, pour les
hommes libres, artisans ou vilains. Tous les non-nobles
n'étaient pas placés sous cette juridiction ; ceux qu'un lien
de vassalité rattachait à queloue grand feudataire res-
taient en etfet ses justiciables. La cour des bourgeois était
composée du vicomte ou gouverneur de la ville et de douze
jurés. Un seul ouvrage intéresse le droit bourgeois en
Orient : c'est le Livre^des assises de la cour des bourgeois.
écrit entre 1173 et 1180. Cette jurisprudence a formé la
seconde partie des Assises de Jérusalem et des Assises
d'Antioche.
— Cour de la Fonde (de l'arabe fondoug, bazar). C'était une
juridiction mixte, établie au xu' siècle dans les principales
villes du royaume de Jérusalem, pour statuer sur les causes
civiles des indigènes et sur les procès commerciaux entre
eux et les Européens. Ces cours étaient composées de six
jurés {quatre Syriens et deux Francs), et présidées par un
bailli pris parmi les chevaliers ou les barons.
— Cour de la Chaîne. On appelait ainsi une juridiction
maritime, instituée au xu* siècle, dans les principaux ports
du royaume de Jérusalem, et qui était. composée de Jurés
pris parmi les notables commerçants. Elle connaissait des
affaires relatives aux contrats maritimes et des difficultés
entre armateurs, capitaines ou matelots.
— Cour majour. La coitr rnajour était une cour féodale
supérieure instituée dans le Béarn, en 1220. Elle se com-
posait des évèques de Lescar et dOloron et de douze barons
ou jurats héréditaires. Avant cette époque, il y avait déjà,
dans la Navarre espagnole, une cort major, composée de
douze ricoshombres. La cour majour jugeait les cavers ou
chevaliers, les domengers ou possesseurs de terres, et con-
oaissait de toutes les questions de propriété et d'Etat.
— Cour laye. On donnait autrefois ce nom à la justice
séculière, par opposition à la justice ecclésiastique, dési-
gnée sous le nom de cour d'Eglise ou cour de chrétienté. Il
y eut de nombreuses luttes de compétence entre les deux
sortes de juridiction, notamment au xiu* siècle, où l'in-
fluence des officialités était devenue prépondérante.
— Cour des aides. V. aide.
— Cour des monnaies. C'était un tribunal chargé, sous
l'ancienne monarchie, de connaître en dernier ressort de
toutes les matières civiles ou criminelles se rapportant à
la fabrication ou à l'altération des monnaies, de réprimer
les fautes, malversations et abus commis tant par les
officiers et ouvriers des monnaies, que par les changeurs,
affineurs, départeurs, batteurs, orfèvres, et généralement
toutes personnes travaillant et vendant les matières d'or
et d'argent. Cette juridiction monétaire avait été, à l'ori-
gine, exercée par la chambre des comptes qui, avec les
maîtres des comptes, connaissait du maniement des
finances et du domaine royal; avec les trésoriers des
finances, de la perception des aides; avec les inspecteurs
royaux des monnaies, appelés successivement maîtres,
généraux, puis conseillers des monnaies, des affaires de
monnaies. Au mois de janvier 1551, la chambre des mon-
naies de la chambre des comptes fut érigée en cour et
juridiction souveraine, ayant son autonomie propre. Par
édit de juin 1704, Louis XIV avait créé à Lyon une
seconde cour des monnaies, dont la juridiction s'étendait
dans les généralités et départements de Lyon, Dauphiné,
Provence, Auvergne, Toulouse, Montpellier, Montauban
et Bayonno. Mais, par un autre édit do 1771, cette seconde
cour fut supprimée.
La cour des monnaies prenait rang îraraédiatement
après la cour des aides, issue comme elle de la chambre
des comptes. Ses présidents portaient une robe en velours
noir; ses membres, la robe do satin noir. Lorsque la Ré-
volution la supprima, en 1790, elle comprenait : un pre-
mier président, cinq présidents, trente conseillers, un
premier avocat général, un procureur général, un avocat
générai et deux substituts.
— Cour des pairs. Temps mod. On a donné le nom de
cour de» pairs, sous lo régime des chartes de 1814 et de
1830, à la Chambre des pairs, lorsqu'elle siégeait comme
cour do justice, en vertu d'une ordonnance royale. Elle
connaissait, d'une manière générale, des crimes de haute
trahison et des attentats contre la sûreté de l'Etat, mais
aucune loi do définissait ces attentats. Elle eut à juger de
nombreux procès, do 1814 à 1848, notamment celui du ma-
réchal Ney, celui des anciens ministres de Charles X;
elle eut à juger aussi les auteurs du mouvement répu-
blicain d'avril 1834 , ainsi que tout« la série des atten-
tats commis contre Louis-Philippe; enfin, les affaires des
ministres Uespans-Cubières ei Teste, et celle du duc de
Praslin.
— Cours prévôlates. Elles ont existé sous l'ancien
régime; Bonaparte les fit revivre pour juger les réfrac-
taires et les prévenus politiques; mais on connaît surtout
les cours prévôtales do la Restauration, qui firent rôçner
In Terreur blanche. La loi fut votée, sur la proposition
{la duc do Fcltro, lo 4 décembre 1815. Elle déciuait que
chaque département aurait une cour prévôtale, composée
d'un prévôt, colonel au moins, d un président et de
quatre juges choisis par les membres du tribunal de
première instance; que ces cours procéderaient contre
tout rebelle, tout individu accusé d'avoir fait partie d'une
bande armée, d'avoir arboré un signe de ralliement autre
que le drapeau blanc, publié des écrits ou prononcé des
discours séditieux, excité les citoyens à la désobéissance.
Le prévôt instruisait les affaires ; la sentence était sans
appel et exécutoire dans les vingt-quatre heures. Les
tribunaux exceptionnels condamnèrent à l'échafaud, aux
galères à perpétuité ou à temps, un grand nombre do
personnes. Le 27 mai 1816, 23 habitants du Lude furent
condamnés : 7 à la peine de mort, les autres aux travaux
forcés ou à la détention. Le 20 juillet, à Carcassonne,
3 citoyens furent condamnés à mort pour avoir tenté do
quitter la ville. Le 22 juillet, 9 gardes nationaux furent
condamnés à des peines sévères et 5 condamnés à mort,
pour avoir dispersé , un an auparavant , un rassemblement
royaliste. Le 22 mai 1817, à Alençon, 2 personnes furent
exécutées pour avoir fait partie d'un rassemblement. La
même année, à Lyon, à la suite d'une prétendue conspi-
ration, organisée' par la police, plus de 500 personnes
furent arrêtées, parmi lesquelles : 28 furent condamnées
à mort, 26 à la déportation, 6 aux travaux forcés et 48 à
des années d'emprisonnement. Du reste, les tribunaux or-
dinaires rivalisaient de zèle avec les cours prévôtales. La
durée de ces C'turs avait été limitée au i*"" janvier 1818.
Elles furent licenciées à la date fixée; 510 magistrats qui
les composaient reprirent possession de leur siège, et les
85 prévôts leur place dans l'armée.
— Cour de cassation. Y. cassation.
— Cour des comptes. La Cour des comptes est un haut
tribunal administratif chargé de vérifier, apurer, juger la
gestion des comptables publics, de signaler au pouvoir
exécutif et de relever pour le pouvoir législatif les infrac-
tions des ordonnateurs et des administrateurs à notre lé-
gislation financière.
La Révolution supprima les chambres des comptes,
créées par l'ancienne monarchie. La Cour des comptes
actuelle a été créée et organisée par une loi du 16 sept. 1807.
La Cour se compose : 1" d'un premier président, qui a la
haute direction des travaux et la sur-
veillance générale de la Cour; 2" de
trois présidents, dirigeant le travail de
chacune des trois chambres que com-
prend la Cour; 3" de dix-huit conseillers
maîtres, qui discutent les propositions
formulées par les conseillers référen-
daires ou auditeurs rapporteurs; 4" de
vingt-six conseillers référendaires de
première classe; b" de soixante conseil-
lers référendaires de deuxième classe,
chargés de l'instruction et de la vé-
rification des comptes, de l'examen
détaillé des pièces à l'appui. Ils for-
mulent leur avis dans des rapports
qu'ils discutent devant les chambres et
rédigent les projets d'arrêts; 6<* de
quinze auditeurs de première classe;
7" de dix auditeurs de deuxième classe,
choisis parmi les jeunes licenciés en
droit (arrêté du 15 nov. 1886). Les au-
diteurs sont adjoints par le premier
président aux conseillers référendaires
pour concourir, sous leur direction, à
l'instruction et à la vérification de certaines comptabilités.
Les magistrats du parquet sont au nombre de deux :
un procureur général et un avocat général, choisis parmi
les conseillers référendaires de première classe. Le pro-
cureur général envoie aux ministres l'expédition des
arrêts, veille à ce que les comptables présentent leurs
comptes dans les délais, et requiert l'application des péna-
lités contre les retardataires.
Les membres de la Cour sont inamovibles. Ils portent
un costume réglé par l'article 66 du décret de 1807. La
cour prend,
rang immédia-
tement après
la Cour de Cas-
sation.
La Cour a ju-
ridiction sur
les comptables
en deniers,
contrôlosurles
comptables en
matières. A
l'égard des or-
donnateurs, elle fait des déclarations et des observations
destinées à faciliter le contrôle du pouvoir législatif.
Elle statue comme juridiction d'appel, lorsqu'elle juge
les pourvois contre les arrêtés des conseils de préfecture,
formés par les receveurs des communes, hospices et éta-
blissements de bienfaisance, dont le revenu est inférieur
à 30.000 fr. Elle statue directement et en dernier ressort
sur les comptes des autres comptables publics, et aussi
sur les opérations des comptables do fait. {V. comptabi-
lité.) Ses arrêts sont susceptibles d'un recours au conseil
d'Etat, pour excès de pouvoir et violation de la loi.
Chaque année, la Cour constate, par deux déclarations
générales, lo résultat de la comparaison entre les comptes
publiés par les ministres pour l'année précédente et pour
l'exercice expiré ot les arrêts sur les comptes individuels
des comptables, sous le double rapport de l'exactitude des
résultats et de la légalité des recettes et dépenses publi-
ques. Elle exerce sa mission réformatrice en consignant
dans un rapport annuel au président de la République
les vues de réformes et d'améliorations que lui a mspirées
l'examen des diverses comptabilités publiques.
Cour des Miracles. La principale, la plus célèbre,
— car il y en eut plusieurs — des cours des Miracles
parisiennes, était située au cœur du vieux Paris, où elle
formait un vaste îlot, limité au S. par la rue Saint-Sau-
veur, à l'O. parcelle des Petits-Carreaux, au N. par le
passage du Caire, à l'E. par la rue Saint-Denis. Ce n'était
donc pas une cour, au sons propre du mot, mais un véri-
table quartier; quartier qui, dès le xiii" siècle, devint lo
repaire des truands, dos malandrins, des mendiants.
Ceux-ci, la nuit venue, venaient s'y défaire des infirmités
simulées, grâce auxquelles ils avaient, pendant lo jour,
Conseiller àlaCour
des comptes.
Médaille de conseiller à la Cour des comptes.
342
sollicité la compassion, effectuant ainsi des miracles aisés,
dont leur retraite prit le nom. L'admirable description
que Victor Hugo a faite de la cour des Miracles, dans
Notre-Dame de Paris, n'est pas à coup sûr une page
d'histoire réelle, mais le fond en est vrai, car il est em-
prunté à un historien sérieux du xvii" siècle. Sauvai, qui
avait réuui sur ce sujet des documents authentiques.
Dès le règne de Louis XIV, la police eut lo souci de
purger cette région de ses hôtes; les mendiants valides
furent traqués et arrêtés de force pour des travaux pu-
blics; les invalides conduits à l'Hôpital général. De nos
jours, le percement de la rue d'Alexandrie et de la rue
Kéaumur a fait mieux encore pour aérer le quartier; la
cour des Miracles n'existe plus que par le souvenir, quoi-
qu'en fait son nom ait été conservé à une cour, véritable
celle-là, qui s'ouvre entre les rues do Damietlo et des
Forges.
Cour de Célïmène (la), opéra-comique en deux actes,
paroles de Rosier, musique d'Ambr. Thomas, représenté à
l'Opéra-Comique le 11 avril 1855. Un livret assez fâcheux
semble avoir fait tort à une partition délicate, mais un
l>eu froide. 11 en faut citer une ouverture charmante, des
chœurs d'une jolie couleur et d'une heureuse sonorité.
Cour du roi Pétaud (la), opérette bouffe en trois
actes, paroles d'Adolphe Jaime et Philippe Gille, musi-
que de Léo Delibes, représentée au théâtre des Variétés,
le 24 avril 1869. Le livret est une de ces farces telles
qu'en ofl'rait le répertoire familier d'Hervé ot d'Offen-
bach. La musique, leste et vivo, écrite avec élégance,
est le premier ouvrage un peu important de Léo Delibes.
Goura, comm. du Portugal (Minho [district Vianna
do Castello]}; 600 hab, — Ch.-l. d'un concelho peuplé de
16.000 hab.
COURABLE adj. Léger à la course. (Vieux.)
— En T. de véuer.. Bon à courir, à chasser à courre,
depuis le cerf jusqu'au lièvre, mais non la biche, la daine
ou la chevrette.
COURADE n. f. Sardine que l'on pêche au Croisic.
COURADOUX ou CORRADOUX {dou — mot provent;. qui
signif. corridor; du lat. currere, courir) n. m. Autrefois,
Espace compris entre les deux ponts d'un navire.
COURAGE [raj' — du lat. coj-, cœur) n. m. Force d'âme,
énergie morale qui fait braver le danger ou supporter le
mal avec constance ; Le véritable couragh est très opposé
à la témérité qui n'examine rien. (Fonten.) il Résolution,
énergie de caractère qui porte à avouer et à soutenir ce
que l'on pense ou ce que l'on croit : Avoir le courage de ses
opinions, de sa foi. il Zèle, énergie, ardeur persévérante :
Travailler avec courage.
— Ensemble des dispositions, des passions du cœur :
Pénétrer le fond du cocragf. de quelqu'un. (Corn.) [Vieux.]
Il Fig. Ce grand prince calma les courages émus, (Boss.)
[Vieux].
— En mauv. part. Dureté de cœur, insensibilité, audace :
Avoir le courage de refuser uti verre d'eau à uh ynourant.
— Elliptiq. Courage! Prenez courage, pour Allez! N'hé-
sitez pas ! Ne vous arrêtez pas ! Tenez bon !
— Prendre so7i courage à deux maiiis, Faire efi'ort sur
soi-même pour prendre et exécuter une résolution.
— SvN. Courage, bravoure, cœur, etc. V. bravoubk.
— Anton. Couardise, faiblesse, lâcheté, poltronnerie,
pusillanimité, timidité.
— Allus. littér. :
Et dans de faibles corps s'allume un grand courage.
Vers do Louis Racine qui, dans son poème la lîeligion,
l'applique aux oiseaux défendant leurs œufs ou leurs pe-
tits. Delille a trouvé ce vers si bien frappé qu'il l'a fait
entrer textuellement dans sa description du combat des
abeilles. (Traduction des Géor-
giques de Virgile.)
— pRov. HiST. : Honneur au *Sïfc?
courage malheureux! V. vicTis
honor.
Courage militaire (Le),
statue décorant le tombeau de ,-
Lamoricière,à Nantes, par Paul ^J
Dubois. L'artiste a personnifié pi
le Courage militaire par un jeune wr-'
guerrier, vêtu et armé à lan- tïZL
tique, assis, la main droite fer-
mée et posée sur la cuisse, la
gauche serrant la poignée d'une
longue épée, le front ombrage
par un casque surmonté d'une
chimère, le regard tranquille
la physionomie empreinte à la
fois de résolution et de douceur
Lo modèle en plâtre de la
statue du Courage militaire a
paru au Salon de 1876 avec une
autre figure, plus belle encore, destinée au même mau-
solée et représentant la Charité. V. ce mot.
COURAGE {raj'} n. m. Bot. Ancien nom de la bourrache.
COURAGEUSEMENT adv. Avec courage ; avec zèle,
constance, fermeté ; S'occuper courageusement de son
devoir.
COURAGEUSES [jeuz') n. f. pi. Famille d'aranéidcs, do
New-York. — Une couragelsi;.
COURAGEUX (jeu), EUSE adj. Qui a du courage, de la
fermeté : Catilina était audacieux, et César coijrageux.
i^M"" do Blossington.) ii Qui montre du zèle, une ardeur
persévérante : Etre courageux au travail.
— Qui so fait avec courage ; qui dénote du courage -.
Entreprise covRAGEVSE. Acte courageux.
— Subslantiv. Personne qui a du courage : Le coura-
geux devrait toujours 7'éussir.
— Anton. Capon, couard, faible, lâche, peureux, poltron,
pusillanime, timide.
COURAI n. m. Mar. V. corroi.
COURAILLER {ra-ill-é {Il mil.] — fréquent, de courir)
V. n. Fam. Ne faire que courir, aller sans cesse de côté et
d'autre, ii Faire le coureur, donner dans la galanterie facile,
et aussi Changer très fréquemment dans ses amours.
COURAILLEUR (ra-ill-eur' [Il mil.]), EUSE n. ot adj. Fam.
Se dit d'une personne qui couraiUo, dans les deux sens du
mot.
Le Courage niihtane
d après Paul Dubois
ni3
COURAJOD vl^ouis), historien d'art fraisais, né ci mort
à l'ans vi!*-* 1-1896). Kn 1867, il sortit do l'Ecolo dos chartes
et l'ut aitacliô au Cabinet dos estampes à partir do 1871.
Il fut nomme cousorvaieur au musée du Louvre ou 1893,
lorsiiuo l'on crôa un dôpartomont indôpondant pour la
sculpture moderne, département dont il a tient l'histoire
(Paris , isoi). Il réussit à y faire entrer dos séries impor-
tantes pour l'histoire de
la sculpture française du
moyeu àg^e, qu'il considé-
rait comme notre grand
art national.
Il publia une série consi
déraille d'études. Avec lo
Livre -journal de Lazare
Duvuul' (1873) et l'Ec'jle
7'oyale des t'iéves protégés
[histoire de ronseignemout
des arts du dessin au
xviu* s.) ( 1874), sou ou-
vrage le plus important est
Alexandre Lenoir, soti Jour-
nal et le jnusée des monu-
ments français {ISlS-lsSl).
Mais Courajod ne fut
pas seulement un érudit
et un critique. Au contact
des monuments, il s'était
forme des vues d'ensemble.
Ce sont ces théories, passées aujourd'hui dans le domaine
courant, qu'il exposa dans son enseignement passionné
de l'Ecole du Louvre, commencé en 1887. Ses cours
peuvent se diviser en trois séries : dans la première (jus-
qu'en 1890), il étudia les origines de. (a lienaissance , et
établit l'influence prépondérante de l'art réaliste franco-
flamand, puis bourguignon, dans le rajeunissement de l'art
au XIV* et au xv" siècle. Dans la seconde (jusqu'en 1893),
il s'attaqua aux problèmes des sources de l'art 7-07nan et
gothique, et chercha à discerner la part des éléments bar-
bares ou latins, arabes ou byzantins qui entrèrent dans
sa composition. Enfin, dans la dernière série d'études, où
la mort vint le surprendre, il s'était acharné à dénoncer,
dans les Origines de l'art moderne (1893-1894), l'influence
corruptrice de l'italianisme et de l'académisme, tout en
faisant la part des résistances de l'art national français.
COURALIE {lî) n. m. Arbre ou arbuste de la famille
des bignoniacées, tribu des técomôos, à feuilles opposées,
composées-dig;itées; à fleurs blanches jaunâtres ou pur-
purines, réunies en grappes courtes axillaires ou ter-
minales. Les quatre espèces connues habitent l'Amérique
tropicale.
COURAJOD
COURANT
Courajod.
COURALIN n. m. A Bayonne, Embarcation à fond plat,
avant la forme d'une j».
CouraliD.
touo, et dont on se sert
pour mouiller et rele-
ver les filets. I[ A Bor-
deaux, Sorte de yole.
Il Aux Antilles, Pi-
rogue à fond plat.
COURAMMENT [ra-
man — rad. courant) adv. D'une manière courante, rapide,
avec facilité : Lire , Ecrire couramment.
COURANT [ran) part. prés. m. du v. Courir.
— Tout courant j loc. adv. Très vite, en toute hâte :
Voyageuse qui part tout courant, il Sans hésiter, sans
s'arrêter, couramment : Réciter mille vers tout courant.
COURANT {ran), ANTE [rad. courir] adj. Qui court. (Ne
s'emploie dans ce sens propre que pour désigner les chiens
qui chassent à courre) : Une chienne courante.
— Se dit des eaux vives qui coulent continûment : Un
ruisseau d'eau courante.
— Qui est en cours, en parlant des divisions du temps ;
A/ois courant, lerme cookant. Année couBANTii. (L'usage
a aussi consacré l'expression elliptique : Le fO, le 20 cou-
rant, pour Le 10, le 30 du mois courant.) il Qui a cours,
nui a une application continue et actuelle, en parlant d'un
droit ou d'une obligation : Les intérêts courants.
— Qui a un cours légal : Monnaie couranth.
— Fig. Usuel, généra], ordinaire, vulgaire, facile : Affai-
res courantes. Modes courantus.
— Banq. et comm. Compte courant. Etat indiquant lo
débit et le crédit respectifs do deux négociants qui sont
en relation d'atfaires. ii Main courante. Registre dans
lequel on inscrit toutes les opérations autres que colles
des recettes et dos payements d'espèces, à mesure qu'elles
se font, et sans autre ordre que celui do leur succession.
(On dit aussi brouillard.) il Prix roura^i. Prix qui est à
peu près lo mJ^mo chez tous les mar-
chands, et aussi Bulletin sur lequel un
marchand détaille les prix do ses diver-
ses marchandises : Consulter un prix
courant.
— Blas. Attribut dos quadrupèdes
représentés à l'allure do la course.
— Bot. Feuille courante. Fouille ([ui
s'allonge sur la tige on l'embrassant.
— CalUgr. Ecriture courante. V. cou-
rante.
— Mar. Pièces courantes, Pièces qui
glissent, qui obéissent aisément, il Ma-
tiopiivres courantes, Cordages mobiles
qui servent à tout moment à la manœuvre, il Cape cou-
rante. Capo dans laquelle on a laissé assez do voiles pour
pouvoir gouverner.
— Métrol. Se dit d'une mesure servant à évaluer la
longueur d'un objet, sans tenir compte do sa largeur ni
do son épaisseur : Cent mètres courants de papier sans fin.
— Meunerie. Meule courante. Meule supérieure mol)ilo
dans un moulin, il On dit aussi mkule tournante et,
substantiv., courantk,
D'arpont
à un liWrier courant
(1« gueules.
Typogr. Titre courant, Titre en capitales, qui so rô-
riôte à la partie supérieure de chaque page do tout un
ivro ou d'uno dos divisions de ce livre.
COURANT {ran — rad. courir) n. m. Cours, fil, mouvo-
mont et direction d'un© eau vive : Suivre, Hemonrer le
COURANT d'un fleuve, il Masse d'eau vive, d'eau on mouve-
ment : Les plus grands courants d'eaux vive» nu'il y ait
au monde sortent tous des montaynes à glace. (J.-J. Uuuss.)
Lct COURANTS marilirnes.
— Par anal. Se dit des gaz, ©t particulièrement de l'air
en mouvement suivant uno direction déterminée : Cou-
rant d'air. Courants atmosphériques.
— Par ext. Mouvement continu do personnes ou do
choses tendant vers un môme lieu, suivant uno mémo
direction : Z,e courant de l'immigration.
~ Succession du temps ; cours de la période oii l'on est :
Le courant des âges. Dans accourant du mois.
— Kig. Cours, série d'objets, do faits qui se succèdent
sans interruption; marche progressive; charme, entraî-
nement : Le COURANT des idées, des passions, il Cours ordi-
naire ; manière d'être habituelle : Le courant des affaires.
— Au courant. Dans l'état quo comporte et que demande
la succession du temps et des choses ; Un bon teneur de
livres doit toujours être au courant, il Au courant de,
Renseigné sur : Etre au courant de ce qui se passe, il Au
courant de la plume, En écrivant sans enort, sans calcul,
d'une façon rapide et facile.
— Archit. Courant de comble, Comble considéré seule-
mont dans sa longueur.
— Arg. Truc, secret de l'affaire, fin mot : Savoir le
COURANT. Montrer le courant à quelqu'un.
— Bours. et comm. Mois actuel, mois qui court : Paye-
ment à faire fin du courant, ou plus elliptiq. fin courant.
Il Terme qui court, en parlant des intérêts : Payer l'ar-
riéré, puis le courant, il Courant du marché, Prix actuel
des denrées.
— Electr. Courant électrique, tellurique. hydro-électrique,
voltaique, galvanique, thermo-électrique ; Courant d'induc-
tion, de Foucault; Courants cojitinus, alternatifs, ondulés,
diphasés, triphasés, polyphasés. V. la partieencycl.it Courant
de transmission. Courant circulant sur une ligne télégra-
phique pour produire des signaux à l'arrivée, il Courant
dérivé. Celui qui circule dans un circuit dérivé s'embrau-
chant sur un autre circuit, ii Courant de retour, Syn. de coxj-
RANT DE DÉCHARGE. Il Couraut mugnéto-électrique. Courant
qui provient de l'induction d'un aimant mobile sur un cir-
cuit fixe ou inversement, li Courant d'Ampère, Courant
qui, suivant l'hypothèse d'Ampère, circulerait autour do
chaque molécule aimantée, dans dos directions détermi-
nées par le sens de l'aimantation, et prendrait, dans l'état
non aimanté, des directions variables dont la résultante
.serait nulle, li Courant flammaire. Courant qui est dû à
l'état électronoteur des différentes parties d'une flamme.
Il Courant électrQ-capillaire,Co\xT^\xti{\\e l'on suppose pro-
venir de l'adhésion de gaz dans les pores de matières
poreuses, comme la mousse de platine. :: Courant tribo-
électrique. Courant thermo-électrique produit par le frot-
tement. Il Courant photochimique. Courant résultant de la
lumière qui agit chimiquement, m Courant de disjonction.
Courant que produit une force électromotrice secondaire
opposée à la force électromotrice principale d'un circuit,
prenant naissance dans un circuit dérivé en un pointdedis-
jonction qui constitue une dérivation à grande résistance.
Il Courant ondulatoire, Courant dont l'intensité croit et
décroît régulièrement, il Courant pulsatoire. Courant que
caractérisent de brusques variations d'intensité, il Courant
d'aurore boréale. Courant variant d'induction et d'inten-
sité, et qui provient de l'activité variable de la circulation
électrique de l'équateur aux pôles par l'atmosphère, et
dos pôles à l'équateur par la terre, pendant une aurore
boréale.
— Mar. Mouvement propre des eaux de la mer. (On
l'appelle COURANT de marék.) il lienverse du courant. Chan-
gement do direction de ce courant, ii Etale de courant.
Moment où il va changer de sens, il Partie d'une manœuvre
qui passe dans les poulies.
— Mécan. Courant de flamme d'une chaudière. Route
suivie par les gaz chauds dans la chaudière.
— Tnéàtr. Mettre une pièce au courant du répertoire, La
mettre parmi les pièces qui se jouent habituellement.
— Syn. Courant, cours. Le courant, c'est l'eau en mou-
vement et acquérant une force plus difficile à vaincre par
l'efTet de ce mouvement môme; dans un fleuve où la vi-
tesse do l'eau n'est pas la mémo partout, lo courant n'est
quo la partie où cette vitesse est le plus rapide. Le cour*,
c'est la marche de l'eau dans telle ou telle direction, ou
depuis tel point jusqu'à tel autre; cependant, on dit bien
quo le cours d'un fleuve est rapide, impétueux; mais on
no voit alors quo le mouvement seul, sans fixer son atten-
tion sur l'eau elle-même. Si l'on so représentait un ba-
teau luttant contre l'eau devenue plus puissante par le
mouvement, on dirait qu'il remonte lo courant plutôt quo
lo cours.
— Anton. Stagnant, ante 'on parlant des liquides).
— Encycl. Electr. On donne le nom de courant électrique
à la cause, d'uno nature d'ailleurs inconnue, qui produit
les phénomènes que l'on constate lorsqu'on réunit par un
corps conducteur (masse ou fil) doux ou plusieurs points
maintenus à dos potentiels diff'érents. La différence do
potentiel considérée comme engendrant un courant s'np-
IfoUo force électromotrice. On peut classer les courants
électriques do deux façons, suivant qu'on prend pour base
los procédés employés pour établir uno différence do po-
tentiel ontro deux points, ou la loi do la variation du po-
tentiel aux points considérés.
C'est ainsi qu'on appelle courants telhiriques ceux qui
circulent à la surface du globe d'uno manière irrégulière ;
leur étude est pou avancée, et on n'en connaît encore ni
l'origine, ni los lois. Los courants hydroélectriques sont
6 réduits par los piles à liquides genre Volta, DanioU,
unsen, Loclanche, etc. ; on leur donne quelquefois le nom
do voltaiqucs ou do galvaniques. Lorsque la différence do
potentiel ost obtenue par l'action do la chaleur sur les sou-
dures de métaux appropriés, comme dans les aiguilles do
Becquerel ou los pilos thermo-électriques do Molloni, do
Clamond, on a des courants Menno-*^tec/r(9i(M.(V.THKRMO-
ÉLKCTRiciTK.) Si un corps conducteur, dans un champ
magnétique, ost soumis à une variation do flux magnétique,
il so produit entre ses divers points dos différences do
potentiel qui occasionnent dos courant.? d'induction. {V. in-
duction.) Mans lo cas particulier où ces courants, au Hou
do parcourir un fil métallique extérieur au conducteur, so
formonl â l'intérieur do celui-ci, on leur donne lo nom do
courants de Foucault.
Si nous envisageons los courants au point do vuo do la
loi do variation do leur sens ot do leur intensité, dans un
rtl conductour donné, ils sont ou continus ou alternatifs.
Los premiers sont engendrés par dos sources d'éloctri-
cité disposées pour maintenir, ontro los extrémités du
conducteur, uno différence do potontiol ayant toujours lo
mémo signe ot ur.o valour sonsiblomout constunto (piles,
accumulateurs, machines dynamo-ôlcctriqucs à courant
continu, etc.). Si, au contraire, lo signe do différence do
potontiol ot sa valeur changent rapidement et périodi-
quement (alternateurs), le conducteur est parcouru par
un courant alternatif. Comme cas intermédiaire, on peut
signaler los courants ondulés, engendrés par une diffé-
ronoo de potentiel ayant toujours le même signe, mais une
valeur variant périodiquement.
Les courants alternatifs employés communément af-
fectent une forme périodique sen-
siblement sinusoïdale, c'est-à-dire
que, si l'on trace uno courbe en
portant on abscisses les temps et
en ordonnées les intensités, on
obtient une courbe ayant la forme générale d'une sinu-
soïde i^ — I sin bit.
Dans la pratique industrielle, on a quelquefois intérêt à
considérer simultanément plusieurs courants alternatifs,
et on a imaginé des machines pour produire et utiliser
Les ensembles de deux cou-
facilement ces ensembles
rants alternatifs de même
période et de même inten-
sité maximum, mais tels
que l'un ait sa valeur abso-
lue maximum quand l'au-
tre a son intensité nulle
(ce qu'on énonce habituellement en disant que les deux
courants sont décalés d'un quart de période l un par rap-
port à l'autre), prennent le nom do courants diphasés :
i^ = I sin bit>; i, = I cos ut.
Si l'on considère des groupes de trois courants alterna-
tifs de même période et de même intensité, mais décalés,
l'un par rapport à l'autre, de un tiers de période, on a des
courants triphasés :
i, = I sin a; 'i = I sin
(.-L-); ,. = Isi„(.-*Jl).
On peut facilement généraliser cette notion et concevoir
d'autres groupements, auxquels on donne le nom générique
de couT'dnts polyphasés. L'intérêt do ces courants provient
de la facilité qu ils donnent
de produire des champs tour-
nants et de construire des
moteurs électriques avan-
tageux. V. CHAMP, moteur
électrique.
Un courant électrique con-
tinu est dédni quana on connaît son sens ou direction et
son intensité. Le sens du courant dans un conducteur li-
néaire est celui d'un mobile allant du point du plus haut
potentiel au point du plus bas potentiel ; son intensité se
définit par les effets du courant, dont nous parlerons plus
loin : effets calorifiques, électromagnétiques, électrodj'-
namiques. etc.
Lorsqu'il s'agit de courants «//ernaïi/'s, le sens changeant
périodiquement, il y a lieu do définir la loi de ses varia-
tions, qui sont presque toujours considérées comme sinu-
soïdales. On appelle alors période (T) le temps qui s'écoule
entre les moments où la force électromotnce reprend la
même valeur et le même signe. L'inverse de ce temps —
est la /■/■(fgwencc.ot la quantité — est lapwiîaïion du courant.
— Lois fondamentales régissant les courants coJïtinus.
i" Loi d'Ohm. L'intensité d'un courant est directement
proportionnelle à la force électromotrice et itiversement
E
proportionnelle à la résistance du circuit .•! = —. E étant
exprimé en volts. R en ohms, I est donné on ampères.
2° L'iis de Kirchhoff. l" Si plusieurs conducteurs abou-
tissent à un inême point, la somme algébrique des intensi-
tés des courants sur chacun d'eux, comptées à partir de ce
point, est nulle ; s t = 0.
S" Lorsque plusieurs forces électromotrices agissent en
diff'érents points d'un circuit, ta force électrvmoirice totale
autour du circuit est égale à la somme des résistances de
ses portions individuelles, multipliées chacune par l'intetisité
du courant qui les traverse : Sir = S E.
4" Loi de Joule. L'énergie calorifique dégagée sur un
conducteur pendant l'unité de temps est égale au produit du
carré de l'intensité par la résistance du conducteur.
Dans lo cas des courants alternatifs, considérés comme
étant sinusoïdaux, on distingue, outre l'intensité instanta-
née du courant à un moment donné, dos quantités aux-
quelles on a donné les noms d'intensité moyenne ot d'in-
tensité efficace. La première est la valeur do l'intégrale
f 1 rf^ prise pour uno demi -période divisée par cette
demi-période. La seconde, qui seule intervient dans les cal-
culs ordinaires, et quo donnent les appareils de mesure, ost
la racine carrée do la moyenne dos carrés de l'inten-
sité. Sa valeur est 0,707 do l'intensité maximum du cou-
rant.
Dans lo cas général d'un circuit ayant uno résistance R,
un coefficient de sclf-iyiduction L ot uno capacité C, on a,
on appelant w la pulsation d'un courant sinusoïdal, dont E
ost la force élcctromotrico maximum :
E max. , . ^ .
'sin (u/— f).
v/-H--:^c)
tang ? = ■
"L--7,
— Elfels des courants. Ils sont pxtrSmomont nombreux.
Nous no signalerons quo los principaux :
I» ElTi'ts mnqni'liqms. V. ÉLKcTROSiAaNKTissiE.
8° lilfels mi'ctmiiiues. Doux courants ta;saut un anjjlo
s'aitirout ot t.Midont li so mettre [larallôles, s'ils s'npiiro-
ohont tous lieux ou s'éloignent tous lieux ilu sonimot do
l'auglo ou lie lu pcrponiiicnlairo communo ; ils se repous-
sent si l'un s'approche du si.nimot, tandis ipio l'autre s ou
(iloi'Mio. Il ri'sulto do li\ que doux courants t^gaux et do
sou" contraires produisent dos actions tSpales ot do sens
contraires, ot quo l'aclion d'un courant sinueux ost iden-
linuo A celle d'un courant loctiliguo avant les m*iiios
oxtriJniiliis. Cos actions ont été mises & prollt pour la
construction des éloclrod}iiamon>(>lros (v. iSlkctkouyn.v-
MOMÈTllli) ot dos wallmètrCS. (V. WATTMf.TBIi.)
COURANTE — COURBE
L'ensemble des phénomènes ci-dessus se retrouve dans
le fouclioniiement des divers moteurs électriques.
3" Elfffts physitjues :
a) Osmose électrique. V. osmose.
b) J^hénoméiies électrocapillaires. V. ÉLECTROSiiTRE
c) Actions calorifiques. Va courant qui traverse un
conducteur échauffe celui-ci. Ce phénomène est régi par la
loi de Joule, énoncée plus haut. Des applications de cette
propriété se rencontrent dans les voltmètres et ampère-
mètres thermiques, l'éclairage électrique par incandes-
cence, la soudure électrique, l'inflammation des mines
par l'électricité, le chauffage électrique, le cautère élec-
trique, etc.
4° Effets chimiques. Y. électroltse, GALVANOPLiSTiE.
5" Effets physiologiques. Un courant passant dans les
membres affecte les nerfs et provoque une sensation dou-
loureuse ; il fait subir aux muscles des contractions invo-
lontaires. Suivant Ritter, un faible courant, lancé à tra-
vers le globe de l'œil, occasionne une sensation semblable
à celle produite par un éclair de lumière. Les contractions
musculaires sont mises en évidence par la mémorable
expérience de Galvani sur les pattes de grenouilles.
La plupart des faits que l'on constate dans l'application
des courants électriques sur les corps organisés peuvent
s'expliquer, d'une manière générale, par leurs actions phy-
siques ou chimiques sur les divers éléments do l'orga-
nisme; mais il y eu a encore bien peu dont on connaisse
le mécanisme. Nous signalerons, à ce sujet, les remarqua-
bles travaux de d'Arsonval, relatifs à l'action des courants
de haute fréquence sur les êtres organisés. V. électro-
thérapie.
— Unité de courant. L'unité d'intensité de courant est
l'ampère. \. ce mot.
— Mesure des courants. La détermination de l'intensité
des courants se fait pratiquement au moyen des appareils
étalonnés dénommés ampèremètres et éleclrodynamomèlres.
— Météorol. Courants atmosphériques. La chaleur solaire
détermine des courants atmosphériques, et, en vertu de la
différence considérable d'action suivant l'équateur et dans
les régions tempérées ou froides, la circulation théorique
générale de l'équateur aux pôles dans les régions élevées,
des pôles à l'équateur vers le sol, se trouve scindée en
deux régimes généraux : celui des régions équatoriales
et celui des régions froides ou tempérées. Au reste, en
vertu du mouvement de la terre, les courants supérieurs
d'aller ont des directions S.-O. et N.-O. dans les hémi-
sphères respectifs nord et sud, tandis que les courants in-
férieurs de retour y ont les directions N.-E. et S.-E.
Les vents les plus réguliers de retour sont dits alizés
et ont une grande permanence, même de direction, dans
les régions équatoriales marines et sans obstacles ; les
vents supérieurs ou contre-alizés ont entraîné ces extraor-
dinaires pluies de cendres ou de poussières lointaines.
Enfin, les alizés nord et sud sont séparés par la zone des
calmes équatoriaux ou tropicaux ; il n'y a pas de calme
véritable, mais une très grande irrégularité dans le régime
atmosphérique. Cependant, les alizés, liés à la zone d'é-
chaurfement maximum, devront suivre le soleil dans son
oscillation entre les tropiques ; c'est le transport connu
des alizés qui ne s'effectue pas en couronne, parallèle-
ment à l'équateur, à cause des inégales vitesses d'échauf-
fement des régions à traverser, mers ou continents. Il peut
même en résulter de telles inflexions que les nouveaux
vents soient plus importants que les alizés primitifs : ce
sont les moussons, particulièrement violents dans l'océan
Indien et sur les côtes de Guinée et du Venezuela. C'est à
des causes analogues qu'il faut attribuer la plupart des
phénomèmes locaux ; brises de terre, de mer. Je montagne
ou de plaine, vents polaires, etc.
Dans les régions tempérées, la circulation générale n'af-
fecte pas un caractère aussi net et permanent ; bien que
certaines régions soient réservées de préférence aux cou-
rants d'aller, d'autres aux courants de retour, la contigu-
ration du sol et les courants marins jouent un rôle consi-
déraljle qui fait entièrement différer les deux hémisphères.
En hiver, et parfois aussi en été, la même situation se re-
nouvelle : le continent européen est recouvert d'une ca-
lotte d'air calme, sec et froid, appelé ilôt des calmes. Cet
air calme est contourné par un courant humide et chaud,
qui procure à la France et à r.\ngleterre une saison douce
et hmnide, s'enfonce dans le nord et repasse, froid, aux
confins de l'Europe et de l'Asie. Tel est le caractère es-
sentiel de l'hi-raisphère nord avec, bien entendu, des chan-
gements, variations et perturbations, qu'il faudra suivre
avec la nature corrélative des isobares.
— Hydrogr, Courants marins. L'équilibre hydrodyna-
mique des eaux de l'océan est constamment troublé, et les
déplacements qui s'opèrent en vue de le rétablir se con-
tinuent de même sans interruption. Les causes de cette
rupture do l'équilibre sont, en première ligne, l'action ca-
îorillque du soleil produisant des variations de dilatation,
moditiant la densité des couches superficielles en évapo-
rant l'eau douce, et, en môme temps, amenant une dénivel-
lation qui appelle les eaux moins chaudes vers les parties
les plus chaudes. Le phénomène inverse se produit là oii
les nuages se résolvent en pluie. Les vents agissent sur les
eaux de l'océan, soit par une action de propulsion méca-
nique, soit par leurs qualités hygrométriques et thermo-
métriques qui influent sur l'évaporation. La pression ba-
rométrique a aussi une action sur les mouvements de
l'océan. Toutes ces causes agissant à chaque instant, il
est facile do comprendre que les eaux soient entraînées,
soit verticalement , soit horizontalement. Entre autres
causes déterminant la direction du mouvement, la distri-
bution des continents, la profondeur variable des océans,
le mouvement de rotation de la terre ont des actions com-
plexes, qui nécessitent de nombreuses observations. Le
phénomène dos marées ne donne de courants que près des
côtes, son action sur les eaux du largo no donnant aucun
transport de molécules.
Le premier, l'Américain Maury étudia les couraiits do
l'océan. .Sur son initiative se réunit la conférence inter-
nationale do Hraxelles, on 1853, qui donna les ba-ses et la
série des observations à faire à la mer par les navigateurs.
Mais ces derniers, directement intéressés à la connais-
sance dos courants de surface, no peuvent observer que
ceux d'une vitesse assez considérable. Les courants de
surface à faible vitesse, que Maury appelait la « dérive de
l'Océan ^ , ne peuvent être connus que par les observations
thcrmomêtriques et densimétriques des eaux. On a établi
dos cartes de températures et do courants suivant les sai-
sons. Quant aux courants tous-marins, il est fort difficile
de les observer directement, et les instruments imaginés
dans ce but donnent peu de résultats. Leur existence est
prouvée par le mouvement de masses de glaces à base
profonde, entraînées en sons inverse du courant de sur-
face et du vent. L'étude des températures des couches
profondes permet de s'éclairer à leur sujet.
Si l'on examine une carte des courants, on y voit, nette-
ment accusés, le mouvement des eaux polaires vers l'équa-
teur et celui des eaux équatoriales vers les pôles. Les eaux
équatoriales sont entraînées de l'E. vers l'O., de sorte
que, dans les trois grands océans, la température maxi-
mum est dans la partie occidentale. De là les masses d'eau
chaude remontent au S. et au N. vers les pûles, formant
des courants chauds près des côtes occidentales des grands
bassins maritimes : on a, au contraire, près des côtes
orientales, des courants froids descendant des pôles. Les
courants chauds sont de plus en plus larges, à mesure
qu'ils progressent : le contraire a lieu pour les courants
froids. Le courant froid semble être la continuation^ du
courant chaud, qui serait de plus en plus dévié vers l'E.,
puis vers le S. ou vers le ÎS., c'est-à-dire vers l'équateur,
où il rejoint le courant équatorial pour former un circuit
complet.
Il y a donc là un mouvementpour ainsi dire circulaire :
au centre, les eaux doivent être en repos, et tous les
objets en dérive doivent s'y amasser. De fait, on observe
des mers de sargasses dans toutes les mers. Ce sont des
surfaces plus ou moins étendues, couvertes de végétations
marines, d'herbes flottantes, de raisins dos tropiques.
On observe parfois, à la surface de l'océan, des mouve-
ments curieux, sans cause apparente. Humboldt dit avoir
vu " des bandes étroites comme de petits ruisseaux, que
l'eau parcourt avec un bruit très saisissable à l'oreille ■ .
Ce sont les tide trips des Anglais, pouvant faire croire à
la présence de récifs.
Les courants de marée sont, comme on l'a vu plus haut,
des phénomènes localisés aux approches des terres. L'onde
do marée ne donne, au large, aucun déplacement molé-
culaire, mais son épanouissement sur les côtes amène non
seulement un mouvement vertical beaucoup plus considé-
rable, mais un mouvement de translation, alternatif comme
l'onde, qui forme les courants de marée, flot et jusant.
COURANTE (rad. courir) n. f. Pop. Diarrhée : Avoir la
CODRANTK. , .,,.,„
— Calligr. Sorte d écriture cursive, rapide, facile, il On
dit aussi eceitdre codrante ou expédiée, et cursive.
— Chorégr. Ancienne danse, u Air sur lequel on exécu-
tait cette danse.
— Techn. Meule supérieure d'un moulin àmouture. it On
dit aussi tournante.
— Encycl. Chorégr. La coitrajite est une ancienne danse
d'origine italienne, introduite en France au xvi" siècle.
Courante de CorelU.
D'allure vive, à deux temps, elle se dansait à deux per-
sonnes. Au XVII" siècle, la courante se modifia profondé-
ment; dansée sur la mesure à trois temps, elle devint ce
pas mystérieux qu'ont rendu célèbre les grands musiciens
de l'époque. Louis XIV la préférait à toutes les autres
et la clansait fort bien. La courante cessa d'être en usage
vers la seconde moitié du xvlll" siècle. Elle n'a guère été
employée au théâtre, dans les ballots, mais son rythme
plaisait aux clavecinistes, et quelques-uns d'entre eux,
même des plus grands, tels que Jean-Sébastien Bach et
Rameau, en ont écrit de charmantes.
COURANTILLE (/i mil. — du provenç. coiirmid'Wo, même
sens) n. f. Sorte de lîlet en forme de tramail, que l'on
abandonne au mouvement des eaux, et qui sert pour la
pêche du thon.
— Pyrotechn. V. courantin.
COURANTIN, INE (rad. courir) n. Fam. Personne qui
aime à vagabonder, il Personne que l'on emploie à des
courses, à des commissions : Chaque étude avait autrefois
son courantin. (Vieux.)
— n. m. Pyrotechn. Sorte de fusée servant à commu-
niquer le feu d'un endroit à un autre. (Enfilée dans une
corde, une ficelle ou un fil de fer tendu, elle s'élance le
long du fil et va porter le feu aux pièces éloignées.) Il On
dit aussi courantii.le.
Courants (cap des) ou Corrientes, cap de la côte
orientale d'Afrique, situé à l'entrée septentrionale du ca-
nal do Mozambique. Il doit son nom à un courant venu de
la côte de Madagascar, très impétueux en cet endroit.
COURATARI n. m. Genre d'arbres de la famille des
myrtacées, dont on connaît sept espèces de l'Amérique
tropicale, il Bois de cet arbre, qui est très estimé pour la
charpente.
COURAU n. m. Mar. V. codreac.
COURAY n. m. M.tr. V. corroi.
COURAYER {rè-tjé) V. a. En T. de mar.. Enduire de cou-
rai : Couravkr la carène d'un navire.
COURBABLE adj.Qui peut être courbé : r/firecouRDABLE.
COURBACHE (turc kourltatch, arabe Icerbadj, tous deux
empruntés à un mot slave qui signifie knout) n. f. Kn
Orient, Long fouet formé d'une lanière do peau d'éléphant,
de rhinocéros ou do buffle, dont une partie s'enroule au-
tour du poignet, il Vulgairement, Arme contondante quel-
conque.
COURBAGE [baf) n. m. Action de courber : Le cocrdage
des tiges d'osier.
COURBAN n. m. llolig. V. corbam.
• — 01
Courbaril ;
, fruit-
344
COURBANT {ban)y ANTE adj. Qui est susceptible de se
courber. (Peu usité.}
— Bois courbant. Mar. Bois dont les fibres suivent une
certaine courbure, ii Ou dit aussi substantiv. : Un cour-
bant.
COURBARIL {ril') n. m. Arbre de la famille des légumi'
neuses-césalpiniécs, tribu des
amhorstiées. comprenant douze
espèces tropicales. Il Syn. do
HYMÉNÉE.
— Encycl. Les courbarih
sont des arbres à fleurs dis-
posées en panicules ou en co-
rymbes terminaux; le fruit est
une gousse grande, ligneuse,
oblonguc, d'un roux fonce, ren-
fermant une pulpe sèche fari-
neuse, jaunâtre. L'espèce la
plus connue est le courbaril
proprement dit [hymenxa cour-
baril), grand et bel arbre. Son
bois est dur, solide, rougeâtre,
d'un grain fin ; il sert pour l'é-
bénisteric , la charpente , les
constructions maritimes et les
ouvrages de tour. Le tronc
laisse écouler, par incision, une
résine abondante, jaunâtre, d'une odeur agréable, difficile
à fondre; elle est connue sous le nom de résine a7iimé
occidentale, et n'est plus employée aujourd'hui que pour la
préparation de beaux vernis.
COURBARINE n. f. Résine extraite de Vhymenasa cour-
baril.
COURBATON (dc l'espagn. cunaion;de curvo, courbe)
n. m. Mar. Nom donné à des pièces de bois fortement
coudées, qui servent de contreforts : Courbaton de bitte.
CouRBATON de beaupré, n Courbatons de hune, Pièces de
bois qui lient les diverses parties de la hune. |[ On écrit
à tort COURT-BÂTON.
COURBATU, UE (de court et battu, battu à court, à bras
raccourci, ce qui justifierait l'orthographe courbattu, ad-
mise par quelques écrivains) adj. Se dit d'un cheval qui,
par suite d'un excès de fatigue ou pour d'autres causes, n'a
de libres ni la respiration, ni le mouvement des jambes.
— Par ext. En parlant des personnes. Celui, Celle qui a
une courbature, ii On dit plus ordinairem. couRBATURi:, ée.
COURBATURE (rad. courbatu) n. f. Art vétér. Malaise
d'un cheval courbatu, n Vieille courbature^ Phtisie pul-
monaire du cheval.
— Pathol. Indisposition, chez les personnes.
— Encycl. Pathol. La courbature, lorsqu'elle constitue
à elle seule toute la maladie, n'est qu'une indisposition
passagère. Elle se manifeste d'abord par un sentiment
de lassitude, de brisement dans les membres, des douleurs
musculaires, siégeant particulièrement dans la région des
reins ; quelquefois, un peu de céphalalgie. Il y a prostration
des forces, paresse de l'esprit, somnolence; l'embarras
gastrique et une fièvre légère accompagnent encore cet
état, ainsi qu'une augmentation de chaleur de la peau et
de la sueur. La courbature reconnaît pour causes, soit une
fatigue excessive, un exercice violent, une attitude fati-
gante longtemps soutenue, soit l'action du froid humide,
un refroidissement subit, etc. La durée de cette indispo-
sition no dépasse par trois jours; le repos, les grands
bains, les boissons délayantes, une diète peu sévère, les
sudorifiques, et quelquefois un purgatif, seront employés
avec avantage. La courbature est souvent symptomati-
que du début d'une affection fébrile : la grippe, la fièvre
typhoïde, etc.
COURBATURER V. a. Art vétér. et pathol. Donner une
courbature à ; Les trop longues promenades courbaturent
le corps. Courbaturer son cheval.
Se courbaturer, v. pr. Gagner une courbature.
COURBE (du lat. curvus, même sens) adj. Dont la direc-
tion change progressivement, sans former aucun angle :
Ligne courbe. Surface tOURBE.
— Fig. Détourné, indirect, dépourvu de franchise : Les
ambitieux doivent aller en ^'g-we courbe; c'est le chemin le
plus court en politique. (Balz.)
— Syn. Courbe, courbé, recourbé. Ce qui est courbe
paraît tel par lui-même ; rien n'annonce qu il ait pu com-
mencer par être droit. Ce qui est courbé a été mis dans
cet état; on pense à l'etfon qu'il a fallu faire pour le
fléchir. Ce qui est recourbé est plusieurs fois courbé, ou
est courbé de manière à rentrer, à revenir sur lui-même.
— Anton. Direct, droit.
COURBE (même étymol. qu'à l'art, précéd.) n. f. Ligne
courbe : Décrire une courbe, il
Courbes algébriques, il Courbes
transce7ida7ites (v. la partie en-
cycl.). Il Courtes à double cour-
bure ou courbes gauches, Celles Ligne courbe,
qui ne sont pas contenues dans
un même plan : L'hélice est une courbe à double cour-
bure.
— Par ext. Ligne représentant la loi d'un- phénomène :
Courbe barométrique. Courbe de température.
— Fig. Série, suite, marche, direction qui s'écarte de
la voie directe : La pensée des grands hommes est une
courbe que l'on n'embrasse bien qu après qu'elle est décrite.
(Ste-Beuve.)
— Archit. Courbe rampante, Limon courbe d*un esca-
lier. Il Courbe des pressions. Courbe formée par la réunion
des points de chacun des joints d'une voûte, et qui sort à
déterminer la stabilité de cette voûte.
— Art vétér. Tumeur dure ou osseuse qui se montre à
la face interne du jarret du cheval, au point où il y a
déjà une éminonce correspondant à la maléole chez
l'homme. (Comme toutes les exostoses de la région du
jarret du cheval, où elles sont fréquentes, la courbe est la
conséquence d'otforts violents; elle peut être même héré-
ditaire. Elle n'est curable qu'au début, par l'emploi de
pommades fondantes iodurées-mereurielles, ou par l'appli-
cation méthodique du fou en pointes pénétrantes.)
— Ch. do f. Direction courbe d'une voie.
-- KIoctr. Courbe magnétique. Lignes qui indiquent les
directions dos lignes de force magnétique par la position
qu'elles occupent.
GOURANTS ATMOSPHÉRIQUES.
GOURANTS MARINS.
Nouveau I>arouese u.i i-'ktré
Courbe (mar.).
343
— Mar. Porto piôce do bois coudoo qui sert à étayer uuo
pièce ou à relier deux pièces : Codrbus d'arcasses, de bos-
soir, d'écubier. \\ Courbe de capucine.
Courbe qui lie en partie l'ôtrave avec ^^^-^^^^IZnziTZXzji
l'éperon.
— Naviff. fluv. Pièce de bois de ^||^ T~i -j
forme couroe, sur laquoHo s'attachent *~^ '
les harnais dos ctiovaux, dans les opé- y ^ \
rations do halage. ii Attolago de deux
chevaux de halayo uuis par cette pièce
de bois.
— P. et ch. V. COORHURK.
— Techn. Courbe d'ujie pendule à
équation, Piôce on forme d'ellipse, qui rentre deux fois sur
elle-même, ii Pièce do bois coupée en forme d'arc.
— Topogr. Courbe de niveau. Ligne passant par les
ditTêrents points do mémo cote sur un pian donné. V. Ni-
VELLKMRNT.
— Vitic. Crossetto de la vigne. Il Nom do l'araire qui
sert dans le Médoc à chausser la vigne.
— Encycl. Ch. de f. La courbe nécessite dans la pose
do la voie los plus grands soins, par suite du parallélisme
des essieux dos voitures. Il faut que le rectangle indé-
formable constitué par les essieux puisse à chaque instant
s'inscrire entre les Iiles de rails ; c'est pourquoi il convient
do ne pas doscondro au-dessous d'une certaine limite pour
lo rayon des courbes. Sur une voie courante, cette liniito
est celle de SOO mètres.
Il faut, de plus, prendre des dispositions spéciales dans
la pose de la voie, c'est-à-dire donner aux voies un certain
jeu ou suréeartement , et en outre donner au plan des rails
une certaine inclinaison qui constitue lo dévers : ce dévers
se donne au rail extérieur de la voie ; il se trouve ainsi un
peu surélevé par rapport au rail intérieur.
Le jeu et le dévers varient suivant le rayon des courbes ;
beaucoup plus considérables quand ce rayon est faible, ils
diminuent progressivement avec l'augmentation du rayon.
— Géom. On appelle courbe, en géométrie, le lieu des
f)ositions successives d'un point qui se meut suivant une
oi déterminée. Ainsi, la circontérence est une courbe
dont tous les points sont à une distance donnée d'un point
donné appelé centre.
— Courbes planes. Considérons une courbe plane et tra-
çons dans son plan deux axes de coordonnées, x et y dé-
signant les coordonnées d'un point quelconque M de la
courbe, quand le point M se déplace sur la courbe, les deux
coordonnées varient simultanément; mais, si l'on donne à
l'abscisse une valeur arbitraire, la valeur de l'ordonnée
est déterminée. Il en résulte que, si la courbe est définie
géométriquement, on peut déduire de la définition géomé-
trique une relation'entre xety vériliée pour tous les points
de la courbe et uniquement pour ces points. Cette relation
s'appelle Véquation de la courîe. Réciproquement, si f{xy) = 0
est l'équation d'une courbe, et qu'en faisant varier x d'une
façon continue, )/ varie d'une façon continue, le point dont
les coordonnées sont x et y décrit dans le plan la courbe
dont l'équation est f{x.y) = 0.
Ce que nous venons de dire pour le système de coordon-
nées cartésiennes s'applique à tout autre système de coor-
données. En particulier, dans le système de coordoiuiées
polaires, une courbe est représentée par une relation entre
p et tu, coordonnées polaires d'un point M du plan.
Si une courbe est rapportée à un système de coordon-
nées cartésiennes, cette courbe est dite algébrique ou trans-
cendante, suivant que son équation est algébrique ou trans-
cendante. Si nous supposons cette équation algébrique et
rendue entière et rationnelle en a* et y; si l'équation est
de degré m par rapport à a: et y, la courbe est dite « de
degré m « . Les formules de transformation de coordonnées
cartésiennes étant linéaires, c'est-à-dire ne contenant los
anciennes et les nouvelles coordonnées qu'au premier
degré, le degré d'une courbe ne change pas quand on
change les axes des coordonnées.
La construction d'une courbe en coordonnées cartésiennes
revient à l'étude des variations de y considérée comme
fonction de x ou inversement.
Lorsque l'équation est résolue par rapport à. l'une des
variables y ou x, on est amené à étudier les variations
d'une fonction d'une seule variable. Lorsque l'équation
n'est pas résolue par rapport à l'une des variables, on peut
quelquefois, en s appuyant sur les théorèmes concernant
les racines d'une équation, construire la courbe.
Enfin, dans certains cas, l'emploi d'une variable auxi-
liaire permet la construction de la courbe. On fait, par
exemple, y = tx, on en déduit x = f{t), y = <^{t), et on étudie
les variations simultanées de x et t/ quand t varie.
Pour étudier dans lo voisinage d'un point M de coordon-
nées Xoyo une courbe algébrique dont 1 équation f {x.y) = 0
est entière et rationnelle, on transporte l'origine au point M ;
l'équation de la courbe devient :
En faisant dans cette équation y-tx, nous obtenons los
abscisses des points où une droite quelconque menée par
le point M rencontre la courbe
(2)
<4+0 + i^(^-: + ^<!,.+''^ï:) + '
Supposons l'une des dérivées /"'xo/'z/o différente do o, la
racine x = 0 est racine simple do l'équation (2), le point M
est dit un point simple do la courbe. Pour la valeur parti-
culière ( = <,,qui rond f + t^f =0, uno seconde racine
do l'équation (2) est égale à 0 et y = t^x est tangonto à la
courbe.
r r
Supposons que l'on ait en mémo temps f = n f _ o,
sans que les trois dérivées secondes soient nulles, la racine
x~0 est racine double de l'équation (2), on dit que le point M
est un point double.
Nous avons alors trois cas à. considérer, suivant que
l'équation :
(3)
a ; l* ses racines /, et /, réolloset inégales: la courbe admet
au point double M deux tangentes distinctes y = /,x ij-t^.v;
2" ses racines imagiuairos : la courbe admet en M uu ffoint
iaoté ; 3<'^os raCinos (égales : si, ^our dos valeurs uositivus
ou o6£^ativû's de x, les doux valeurs do t voibinos de i^ sont
Ul.
^^f^''^s.yA'*^yr'
Il'argeiit
à la fasce courbée
de gueules.
imaginaires, le point M est un point isolé; si, pour dos
valeurs positives de x, elles sont réelles et, pour des va-
leurs négatives de x, imaginaires ou inversement, lo
point M est un point de rebroussement ; enlin, si, pour des
valeurs positives et négatives do x, elles sont réelles, on
a en M doux branches de part ot d'autre do M ayant même
taiif^cMite.
On peut continuer le même raisonnement et avoir en M
un point triple.,., etc. L'équation qui donne les tangentes
au point multiple s'obtient en égalant à 0 le groupe dos
termes do degré le moins élevé dans l'équation (i).
La construction d'une courbe en coordonnées polaires re-
vient à l'étude des variations do p considéré coramo une
fonction de u. On cherche d'aboyd entre quelles limites
il faut faire varier w pour obtenir toute la courbe, et on
admet los valeurs négatives de p, à la condition de les por-
ter dans le sens inverse de la direction correspondant à la
valeur de u, qui fournit la valeur négative de p.
— Courbes dmts l'espace. Une courbe dans l'espace est
déterminée par l'intersection de deux surfaces ; elle est
donc représentée en coordonnées rectilignes par les deux
équations /■{j:.i/.;) = 0, ç(x.y.r) = o des deux surfaces. Cette
courbe peut être plane, soit que l'une des surfaces soit un
l)lan, soit que les deux surfaces se coupent suivant une
courbe plane.
COURBELINE adj . f. Se dit d'une vache chez qui la nappe
est surmontée d'une courbure qui n'arrive pas jusqu'à la
vulve.
COURBEMENT [man) n. m. Action de courber; résultat
de cette artton ; Le courbementï^cj bois de construction.
COURBEMENT adv. D'une manière courbe : Marcher
COURBEMENT. (PeU USité.)
COURBER {du lat. ctinwe; decurvus, courbe) v. a. Rendre
courbe : Courber un bâton. L'âge courbk la taille, il Incli-
ner, faire pencher: L'humiliation courbe le front.
— Par anal. Faire paraître courbe ou coudé :
Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse.
La Fontaine.
— Fig. Abaisser, humilier, soumettre, assujettir : Cour-
ber des peuples sous sa loi.
— V. n. Etre courbé, plier, céder : Arbres qui courbent
sous le poids des fruits.
Courbé, ée part. pass. du v. Courber.
— Blas. Se dit des dauphins, bars et barbeaux employés
comme meubles de l'écu, lorsqu'ils sont
plies en arc. u Se dit des fasces qui sont
un peu voûtées en arc.
Se courber, v. pr. Etre courbé, plié.
Il Se baisser, s'incliner vers le sol.
—Fig. S'abaisser, s'humilier : faire acte
de condescendance, il Plier, céder, être
dompté.
— Allus. hist. : Courbe la tête, fier
Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle
ce que tu as adoré. V. adorer.
— Anton. Dresser et redresser.
COURBET {bè) n. m. Agric. Grande
serpe avec laquelle on coupe les taillis,
on abat les branches des arbres, et qui, fréquemment,
est fixée à l'extrémité d'un long manche, pour en faciliter
le maniement.
— Techn. Partie élevée d'un bat do mulet, courbée eu
forme d'arc.
Courbet (Gustave), peintre français, né à Ornans
(Doubs) en 1819, mort près de Vevev en Suisse, en 1877.
Il se rendit à Paris vers 1839, parut dans l'atelierde Steuben
et de Hesse, puis se forma à peu près tout seul, en étu-
diant les coloristes espagnols, flamands et français. Encore
indécis dans sa manière, il donna d'abord une Odalisque
inspirée de Victor Hugo, et même une Lélia d'après
George Sand, sans parler d'une mauvaise A//**(/o?'j>. Bien-
tôt, il abandonna les sujets littéraires et les scènes à
u idées i>.
Se rejetant sur la réalité telle quelle, il montrait, dès
1844, ce qu'il pouvait valoir avec son portrait et celui de
son chien , avec son Homme
à la pipe. Le jury lui refusa,
coup sur coup, plusieurs bon-
nes peintures. Mais, bientôt,
la vogue de Courbet naquit,
secondée par ses exhibitions
particulières, favorisée par
les ultras de la critique néo-
romantique ou réaliste, ac-
crue encore par les colères do
l'Académie et par des exclu-
sions maladroites.
C'esten 18 19 que commence
pour Courbet la vraie réputa-
tion, avec des œuvres comme
VAprès-dïner à Oi^ans, et la
Vallée de la Loue. Le Salon
do 1850-1851 le vit triompher
avec y Enterrement à Ornans,
les Casseurs de pierres, los
Paysans de Flagey. Les De- Courbet.
moi je//e« rfe yi7/a^e (1 852), puis
los Lutteurs, los Baigneuses et la Pileuse (1853), accen-
tuaient déllnitivement lo manière do Courbet.
Quand Courbet vit le succès de sa peinture, il voulut
ajouter à la gloire do l'artiste colle du théoricien. U pro-
fessa l'art démocratique et social. Il prononça dos discours,
écrivit dos dissertations. C'est ainsi quo se passa, pour
Courbet, la période do l'Empire, parmi dos succès que lu
Femnxe à la perruche, les Demoiscllfs de ta Seine, ot le Hc-
tour de la conférence, saupoudrèrent légèronïont do scan-
dale.
Si le peintre réaliste, chez lui, n'est pas à dédaigner,
et s'il marque dans l'histoiro do l'art un point tournant
dont il faut tenir compte, c'est cependant à d'autres
qualités quo Courbet doit sa réputation. Lo paysagiste,
chez lui, est de premier ordre. Tout co qu'il a point sous
l'influence d'un parti pris, malgré la virtuosité ot la solidité
do sa couleur, est vulgaire, brutal. Mais, quand co robuste
paysan dressait .son cliovalol parmi les paysages do sa
chèro Friuiclio-Comté, il devenait un maître, et rendait
le speclaclo qui posait devant lui avec force ot sérénité.
Entre toutijs sos œuvres, lo Combat de cvrfa ot la Hcmisf
du cheiTcuiU sont colles devant lusquoUus on s'arrête le
plus voloutien.
COURHELINE — COURBU
Son refus retentissant do la croix d'honneur, offerte
par Napoléon III, lui avait valu une popularité qui se tra-
duisit, sous la Commune, par uno élection dans le VP ar-
rondissement. C'est comme délégué à la mairie du VP
qu'il fut rendu responsable du renversement (ello n'a pas
été déboulonnée, comme le demandait Courbet, mais ren-
versée) de la colonne Vondômo, accompli sinon précisé-
ment sur sa proposition expresse, du moins sous son pa-
tronage. Traduit devant un conseil do guerre en juin
1871, pour usurpation do fonctions ot destruction d'un
monument public, Courbet, quoique défendu par Lachaud,
fut condamné à rembourser les frais de réêdification de
la colonne, montant à. plus de 300. ono francs, lîéduit, par
ce fait, à travailler pour lo compte de l'Etat jusqu'à la lin
de ses jours, Courbet passa en Suisse, en 1873. 11 est mort
à La Tour-de-Peilz, d'une maladie de foie que des excès do
boisson avaient beaucoup aggravée vers la lin. Une Expo-
sition Courbet fut ouverte en 1882, à l'Ecole des beaux-arts.
Courbet (Amédée-Anatole-Prosper), marin français,
né à Abbeville (Somme) en 1827, mort en 1885. Sorti de
l'Ecole polytechnique, il était,en 1849, aspirant do l«classe ;
il fut promu, en 1880, au grade de contre-amiral. En 1883,
il reçut l'ordre de se rendre en Indo-Chine et d'y prendre
le commandement des forces
navales réunies sur les côtes
de l'A-nnam. Dès son arrivée,
il bombarda les forts de Thuan-
An, puis enleva do vive force
les forts annamites qui com-
mandent l'entrée de la rivière do
Hué. Trois jours après, la capi-
tale de i'Annam était au pouvoir
des Français, et le roi signait
la paix. Investi du commande-
ment en chef des armées de
terre et de mer, au Tonkiu,
Courbet enleva Sontay, où lo
chef des Pavillons-Noirs, Lu-
Vinh-Phuoc, avait concentré
ses forces. li se préparait à
continuer la campagne, lors-
qu'une décision ministérielle le
remplaça parle général Millot.
Il fut, il est vrai, nommé grand
ofticier de la Légion d'honneur
et promu au grade de vice-
amiral (1884). A la suite de la violation du traité de Tien-
Tsin par les Chinois, investi de nouveau du commandement
en chef des forces navales, il bombarda l'arsenal de Fou-
Tchéou, détruisit la flotte chinoise et les forts, sans avoir
perdu un seiU vaisseau. Après avoir occupé Ke-Lung ot
Pormose, il se mit à la recherche de la dernière escadre
chinoise, la rejoignit à l'entrée du fleuve Bleu et l'anéantit
(14 févr. 1885), puis occupa les Pescadores.
La paix signée, il allait rentrer en France. Mais il dut
s'aliter, épuisé par les fati^^ues de cette terrible cam-
pagne et mourut à bord du Bayard, le U juin 1885. On a
de lui une brochure intitulée : Opérations de l'escadre fran-
çaise dans ta rivière Min (1885), et des Lettres (publiées
après sa mort) très vives contre Jules Ferry, président
du conseil pendant l'expédition du Tonkiu.
Courbet (archipel), v. Pescadores.
Courbet (port). Géogr. v. Port-Colrbet.
Courbet (autref. Zamouri), comm. d'Algérie, arr. et
à 52 kilom. d'Alger, non loin de la Méditerranée ; 2.357 hab.
Vignes, fabrique do crin végétal.
COURBETON (rad. courhet) n. m. Agric. et écon. rur.
Sorte de ciie\illo recourbée, traversant lo limon d'une
charrette à lueufs ot qui, retenue par un anneau de bran-
chage appelé amblet, lixe le timon au joug de l'attelage do
bœufs. II On dit aussi, à tort, coukt-douton.
COURBETTE {bèV — rad. courber) u. f. Manèg. Mouve-
ment quo fait le cheval en levant également les doux
fdeds do devant qu'il fléchit aussitôt, pendant qu'il tient
es hanches basses : Faire faire des courbettes à un cheval.
Il Battre 1(1 poudre à courùctles. Hâter trop les courbettes,
les faire trop basses, il Faire la croix à courbettes. Faire
tout d'une haleine un bond qui affecte la forme d'une croix.
— Fani. iiévérenco obséquiouso, salut exagéré, ti Basses
soumissions, marques sorviles do déférence : Les grands
aiment les cuuRUKTrKS. Il Faire aller quelqu'un à courbettes.
Avoir plein pouvoir sur lui.
COURBETTER(6*'-^*)v. n. Manèg. Faire des courbettes:
Cheval (/MI comtBKTTE lourdement.
COURBEVOIE. ch.-l. de cant. de la Seine, arr. et ù
10 kilom. do Saint-Douis, sur la rive gauche de la Seine;
20.105 liab. {Courbevoisiens, ennes.) Ch. de f. Ouest. Port sur
la Seine. Blanchisseries, construction de wagons. Casernes.
Monument commémoratif do la Défense nationale, par
Barrias. Aux environs, château do Bécon. — Lo canton u
3 comm. ot 47.401 hab.
COURBIÈRE (Guillaume-René, baron dk L'Homme de),
générai prussien, né à Maëstricht en 1733, mort en 18U.
11 appartenait ù. une famille d'origine française, émigréa
lors de la révocation do l'édit do Nantes. Il entra, on 1758,
au service do la Prusse, ot se signala par sa valeur dans
différentes circonstances. Nommé général on 1797, il dé-
fondit Graudeuz contre les Français on ISOG ot 1807, ot
conserva au roi do Prusse la partie occidentale de son
royaume. Il on reçut lo gouvernement, avec le litre do
n told-maréchal », après la paix de Tilsit (1807).
COURBINE n. f. Iclityol. Ot oruithol. V. cobbink.
COURBON (Bornas, soigneur ub PiKiiRBLATTii, mar-
quis dk), gentilhommo dauphinois, né ou 1G50 à ChAteau-
neuf-du-Khùne, tué au siège de Négrepont on 1688. Ses
aventures rappellent celles do Guzman d'Alfaraohe. 11
guerroya en Franco d'abord, puis dans les rangs ennemis
on Allemagne, oii il épousa, ou 1683. la veuve du comte
do Rhinburg, et prit enlin du service en Moréo, pour lo
compte des Vénitiens. Sa belle conduite à Coron, à Nava-
rin ot àNauplio, lui valut lo titre do lieutenant général.
COURBOTTE {bot') n.f. Balancier auquel ou attache los
chaînes (jui tout fonotiouuer les soufflets do forge.
COURBOUILLONNER {bouill-0-né [U mil.]] V. a. Faire
cuiro, apprêter au court-bouillon. (Pou usité.)
COURBU U. m. Variété do raisin.
44
COURBURE
COUREUR
COURBURE (rad. courber) n. f. Inflexion, état, forme
d'une chose courbée : Courbure d'une jante de roue.
— Fig. Action ou habitude de plier, de soumettre sa
volonté. (Peu usité.)
— Arboric. et jardin. Opération qui consiste à courber
les branches, en les maintenant au moyen de liens : La
cocRBURE est un des meilleurs moyens pour mettre une
branche à fruit. (Rozier.)
— Archit. Revers, envers des feuilles de chapiteaux.
— Géom. Rayon de courbure. Rayon du cercle osculateur
en mi point donné d'une courbe, w' Lignes de courbure d'une
surface. Lignes tracées sur une surface et telles que les
normales aux différents points de chacune d'elles forment
des surfaces développables.
— Enxtcl. Géom. La courbure est une notion géomé-
trique première et irréductible ; elle s'offre sous son aspect
le plus simple dans le cercle. On dit en effet que, pour
cette ligne, la courbure est uniforme et la même en tous
ses points. La courbure varie d'un cercle à un autre ; elle
augmente lorsque le rayon diminue, et diminue lorsqu'il
augmente.
D'une façon générale, on appelle courbure moyenne d'un
arc de courbe plane quelconque le rapport de 1 angle dos
tangentes à ses extrémités à la longueur de cet arc.
D'après cela, la courbure moyenne d'un arc de cercle est
égale à l'inverse de son rayon.
On nomme courbure en un point donné d'une courbe la li-
mite de la courbure moyenne d'un arc de cette courbe,
lorsque ses extrémités se rapprochent indéfiniment du
point donné.
En coordonnées rectangulaires, la courbure a pour ex-
pression :
d^
Hm
cos'm sin^
R. ''"rT
— Courbure des courbes gauches. Outre la courbure dé-
finie comme précédemment, on considère dans les courbes
gauches la seconde courbure ou torsion en un point donné :
c'est la limite du rapport de l'angle de deux plans oscula-
teurs en deux points infiniment voisins à l'arc infiniment
petit qui joint ces points. Par suite de cette définition,
la torsion en un point quelconque d'une courbe plane est
constamment nulle.
— Courbure d'une surface. On connaîtra évi-iemment la
forme d'une surface en un point si on connaît la courbure
d'une section plane de la surface passant par ce puiot.
On démontre que le rayon de courbure en un point d'une
section oblique est égal au rayon de courbure de la sec-
tion normale qui lai est tangente, multiplié par le cosinus
de l'angle des plans sécants.
Parmi toutes les sections normales d'une surface pas-
sant par un point donné, il ^ en a deux, contenues dans
des plans rectangulaires, qui présentent, lune un rayon
de courbure maximum, l'autre un rayon de courbure mi-
nimum : ce sont les sections principales.
Les rayons de courbure R, et Rj des sections princi-
pales sont racines de l'équation du second degré :
n'{l-^p'-¥q')-n[t{i-\-p')-\-r{l-^g^)-2pqs]+rt~s^ = 0.
Si l'on désigne par w l'angle du plan d'une section nor-
male avec le plan principal correspondant au rayon R,, et
parR le rayon de courbure de cette section, on a la relation :
1
R
qui fait connaître R en fonction de R, et R,.
On appelle courbure moyenne d'une surface la somme
^- + S"! *® produit - -- a reçu le nom de courbure to-
Ri R] R, R]
taie. Il est évident que les rayons de courbure principaux
sont déterminés lorsque l'on connaît la courbure moyenne
et la courbure totale.
— Lignes de courbure. En chaque point dune surface
passent deux lignes de courbure, qui sont définies par une
équation différentielle du premier ordre et du second de-
gré ; leurs projections sur le plan des xy sont données par
l'équation :
{l -\- p'') dx -h pg dy ^pq dx + {\-irq^)dy
r dx-\- s dy s dx-\- 1 dy
L'équation différentielle des lignes de courbure peut
prendre différentes formes : entre autres, si l'on désigne
paru, V, icdes quantités proportionnelles aux cosinus direc-
teurs de la normale, l'équation différentielle peut s'écrire :
(dx u du \
dy V dv \ =0.
dz w dwj
Les lignes de courbure en chaque point sont tangentes
aux sections normales principales.
Sur une surface de révolution, les lignes de courbure
sont les parallèles et les méridiens; sur une surface déve-
loppabicle premier système de lipnes de courbure est formé
par les génératrices reclilignos. Vautre par les trajectoires
orthogonales do ces génératrices. On démontre aue,si deux
surfaces ont une ligne de courbure commune, elles se cou-
pent sous le mémo angle en tous les points de cette ligrne
(théorème de Joachimstal). Les rayons d'un système tnplo
orthogonal se coupent suivant leurs lignes do courbure
(théorème do Dupin). On obtient aisément une surface
dont un des systèmes de lignes do courbure est circulaire ;
une telle surface est une enveloppe de sphères dépendant
d'un paramètre arbitraire; si la sphère mobile a un rayon
constant, on a une surface canal. Enfin, Dupin a étudié
les surfaces dont les deux systèmes do lignes de courbure
sont circulaires.
— P. et chauss. La courbure des routes a une très
grande influence sur le tirage, qui augmente ou diminue
suivant que les sinuosités que décrit la routo sont plus ou
moins prononcées, et que le profil en travers do cette
route cjît plus ou moins bombe.
— Techn. Courbure des boit. Dans l'industrie, on emploie
à cliaque instant des bois courbes. II existe différents pro-
cédés pour obtenir les diverses courbes nécessaires. On
peut les soumettre à l'action de la vapeur qui amollit leurs
libres et les placer sur des formes jusqu'à siccitô. Ces
formes leur donnent la courbure voulue. On place aussi les
extrémités des bois â. courber sur dos appuis et on allume
au-dessous du feu qui, sans les carboniser, ue tarde pas
à les cintrer. Enfin, on les place quelquefois dans des
étuves, plongés dans du sable, ei on leur fait subir une forte
pression sur les points à
courber.
Courcaillet.
COURGAILLER f A:a-i7W
[//mil.]) v. n. Se dit de la
caille femelle qui crie.
COURCAILLET {ka-ill~è
[Il mil.]) n. m. Cri de la caille, il Petit sifflet ou appeau
qui imite le cri de la caille femelle, et dont on se sert pour
appeler les mâles.
— £n courcaillet. Cost. Se disait autrefois de certains
vêtements plissés à la manière des appeaux appelés cou7''
caillets : Chausses en courcaillet.
COURÇAIS, comm. de l'Allier, arr. et à 21 kilom. de
Monlluçon, près de la Queugne, affluent du Cher; 901 hab.
Ch. de f. Orléans. Pépinière de châtaigniers.
GOURCEL (Alphonse Chodron, baron de), diplomate
français, né à Paris en 1S35. Il entra en 1855 dans la diplo-
matie et fut nommé sous-directeur (1869), puis directeur
(1880) au ministère des aff'aires étrangères. Ambassadeur
à Berlin en 1881, il demanda sa mise en disponibilité en
1886, obtint, en Seine-et-Oise, un siège sénatorial (1892),
et termina sa carrière diplomatique comme ambassadeur
à Londres (1898).
COURCELLE {sèl') n. f. Petite cour. (Peu usité.)
GOURCELLES (Etienne de), théologien arminien, né à
Genève eu 1586, mort à Amsterdam en 1659. Il était fils
d'un réfugié français. Quoique admis dans l'içtimité de
Théodore de Bèze, il s'attacha à la doctrine arminienne
sur la prédestination. Ses tergiversations l'ayant rendu
suspect aux deux partis protestants, il resta, pendant
quatorze ans, aux prises avec des difficultés de toute
sorte (1658).
COURCELLES (Marie -Sidonia de Lenoncourt, mar-
quise DE), née en 1651 d'une illustre famille de Lorraine,
mariée à quatorze ans avec le marquis, neveu du maré-
chal do Villeroy, morte en 1635. Elle a fait partie, en
aventurière de marque, de ce demi-monde du xvii= siècle,
qui menait une vie libertine, tout en pindarisant, madriga-
iisant, écrivant de petits vers, des portraits mignardcment
tracés, des Lettres et même parfois des Mémoires. Née
trop tard pour avoir rang dans l'équipée de la Fronde à
côté des LoncuevîUe, des Chevreuso, des Wontbazon,
M"* de Courcelles appartient à l'époque suivante, que do-
minent les noms de la duchesse do Mazarin et de M"* de
Lenclos, et ses nombreuses amours, notamment' avec
Louvois, avec Villeroy, et surtout avec du Boulay, qui
fut son Des Grieux, l'ont fait appeler par Sainte-Beuve
la .}Jano7ï Lescaut de son siècle.
GoURCELLES ( Jean - Baptiste -Pierre Julien, dit lo
chevalier de), généalogiste français, né à Orléans en
1759, mort en 183-i". Il acheta, en 1S20, à Paris, le cabinet
généalogique de Saint-Alais, et écrivit entre autres ou-
vrages : Dictionnaire universel de la noblesse de France
( 1820) ; Dictionnaire historique des généraux français depuis
le XI* siècle (1820-1823) ; Histoire généalogique et héraldique
des pairs de France (1820-1830); Nobiliaire universel de
fronce (1820-1821).
GOURCELLE- SENEUIL { Jean - Gustave ), économiste
français, né à Seneuil (Dordogue) en 1813, mort à Paris
en 1892. Après s'être livré au commerce pendant plu-
sieurs années, il s'adonna à l'étude de l'économie politique
et traita les questions économiques et financières dans
un grand nombre de journaux de l'opposition. Après la ré-
volution de 1S48, il devint directeur des domaines au minis-
tère des finances. A la suite de l'établissement de l'Empire,
il alla professer, pendant dix ans, l'économie politique à
l'Institut national de Santiago. De retour en France (1S63),
Courcelle-Seneuil collabora à divers journaux et fit pa-
raître de nombreux ouvrages. Après la révolution du
4 septembre 1870, il fut nommé membre de la commission
chargée de remplacer lo conseil d'Etat; mais, absent, il
n'occupa pas son poste. II entra, cependant, dans ce grand
corps de l'Etat en 1879, et fut, en 18S2, élu membre de
l'Académie des sciences morales et politiques. Ses écrits
consistent : \° en articles publiés dans divers journaux
et revues; 2*' en traductions de livres étrangers ayant
trait à l'économie politique ; 3° en ouvrages tels que : le
Traité théorique et pratique des opérations de banque (\Sd3) ;
Leçons élémentaires d'économie politique (1864); Prépara-
tion à l'étude du droit, étude des principes (1887).
COURCELLES-LE-COMTE, comm. du Pas-de-Calais,
arrond. et à 14 kilom. d'Arras, sur le Cojeul, affluent do
la Sensée; 739 hab. Sucrerie. Victoire d'Edouard I"",
roi d'Angleterre, sur Philippe le Bel, roi de France,
en 1288.
GOURCELLES-LÈS-LENS, comm. du Pas-de-Calais, ar-
rond. et à 35 kilom. do Bétbune, près du canal de la
llaute-Deule, dérivation de la Scarpe; 1.811 hab. Mine de
houille.
GOURCEMONT, comm. de la Sarthe, arr. et à 22 kil.
du Mans, près du Coëslon, tributaire de l'Huisne par la
Vive-Parence ; 1.274 hab. Château du Chesnay,
COURCET n. m. Agric. Syn. de courbet.
GOURCHETET D'ESNANS (Luc), diplomate français,
né à Besançon on 1695, mort en 1770. Il fut successive-
ment censeur royal, intendant de la maison de la reine
et agent dos villes hanséatiques près la cour de France.
Il était très versé dans la diplomatie, dans la politique et
dans l'histoire. Outre des ouvrages restés en manuscrit,
on a de lui : Histoire du traité de paix des Pyrénées (1750) ;
Histoire du traité de paix de Nimègue (1754); Histoire au
cardinal de Granvellc (1761).
GOUR-CHEVERNY, comm. do Loir-et-Cher, arrond.
ot à 13 kil. de Blois, sur le Conon, affluent du Bouvron :
2.218 hab. Ch. de f. Orléans. Vinaigrerie.
COURGHOT [cho] n. m. Technol. Ver à soie malade.
COURCIN [sin) n. m. otadj. Se dit du bois au-dessous do
l'",l37 de longueur, ce qui lo rend trop court pour être
admis dans le commerce, et que l'on emploie comme bois à
brûler. (On écrit aussi codhçon.) ii Sorte do coin en fer, qui
sert à serrer les diverses parties d'un moule et à les mam-
tcnir en place.
346
GOURCITÉ, comm. de la Mayenne, arrond. et à 33 kil.
de Mayenne, sur un affluent du Merdereau ; 1.778 hab.
COURCrVE n. f. Mar. Autre orthogr. de coursive.
COURÇON (rad. court) n. m. Art milit. Pieu caché dans
l'eau.
— Techn. Syn. de courcin.
GOURÇON ou GOURÇON D'AUNIS, ch.-l. de caut. do
la Chareiite-Infêrieure, arrond. et à 27 kilom. de La Ro-
chelle, non loin des marais de la Sèvre Niortaise ; 1.093 h.
Forêt. — Le canton a 14 comm. et 12.072 hab.
GoURCY (Jean de), historien français, né à Falaise en
1350, mort à Caudebec en 1431. On a de lui deux ouvrages
manuscrits ; une chronique appelée la Bouquechardière,
terminée en 1422, et un poème allégorique, le Chemin de
vaillance. Le nom bizarre de la clirouitiue vient du fief do
Bourc-Achard, qui appartenait à la maison do Courcy.
Cette œuvre n'a pas été imprimée, mais elle eut un grand
succès, à en juger par le nombre des copies manuscrites.
Les manuscrits de l'œuvre de J. de Courcy, conservés à
la Bibliothèque nationale, ont été décrits dans les tomes I"
et II des Manuscrits français de Paulin.
GoURCY (Pol-Louis Potier de), archéologue français,
né à Landerneau (Finistère) en 1815. Il a publié, entre
autres ouvrages estimés : Nobiliaire et A-nnorial de Bre-
tagne (1846); Dictionnaire héraldique de Bretagne (1855],
et une continuation de l'Histoire de la maison royale de
France, des pairs, etc., du P. Anselme (1884-1890).
GoURCY (Philippe-Marie-Henri Roussel de), général
français, né à Orléans en 1827, mort à Paris en 1887. Il fit
les campagnes de Crimée, d'Italie, du Mexique et devint
licutenant-coIonel en 1864, colonel en 1869, général de bri-
gade en 1870. Désigné, en 1877, pour suivre les opérations
de l'armée russe dans le Caucase pendant la guerre turco-
russe, il assista, au quartier général du grand-duc Michel,
à la prise d'Ardaban et de Kars. Divisionnaire en 1878,
il fut envoyé au ïonkin, comme commandant du corps
expéditionnaire (1885). Il fut victime, un mois après son
arrivée, d'un guet-apens à Hué, où il était allé présenter
à l'empereur d'Annam les lettres l'accréditant comme re-
présentant de la France. Il repoussa cette agression et
revint auTonkin, d'où le firent rappeler des démêlés avec
l'autorité civile fjanv. 1886).
GouRDAVEAUX ( Pierre-Charles-Victor) , littérateur
français, né à Paris en 1821. Docteur es lettres, il a pro-
fessé la littérature ancienne, puis la littérature grecque
à la faculté do Lille (1888). Ses principaux ouvrages sont :
Du beau dans la nature et dans l'art (1860); Caractères et
talents (1867); Etudes sur le coynique. Le rire dans la vie
et dans l'art (1875) ; les Evangiles et l'Histoire {\S19) ; Saint
Paul d'après ta libre critique en France (1886) ; etc.
GOURDEMANCHE, comm. de la Sarthe, arrond. et à
21 kilom. do Saint-Calais, au-dessus de l'Etangsort;
1.191 hab. Ch. de f. du Mans à La Chartre. Dans l'église,
vitraux du xvi« siècle.
COUREAU {ro) n. m. Mar. Sinuosité entre des bas-fonds
et des rochers que l'eau recouvre, n Petite barque de
pèche employée à Bordeaux, n Sorte d'allège employée
pour naviguer dans les eaux très vaseuses, n On écrit aussi
COCRAU, et COURREAU.
COURÉE [ré — forme fém. decORROi)n. f. Mar.V.coRROi.
— Boucher. Pou. ons ou fressure d'animaux, dans quel-
ques contrées, il. On dit aussi corée.
GOURET DE Villeneuve (Martin), imprimeur et lit-
térateur français, né et mort à Orléans (1719-1780). Il
améliora les procédés tvpographiques. On lui doit un'ô
jolie édition classique d^Horace (1767). Il publia l'Ecole
des francs-tnaçons (1748); le Trésor du Parnasse (1762);
les Affiches orléanaises (1764-1770). — Son fils Louis-
Pierre, né à Orléans en 1749, mort à Gand en 1806, fut
obligé, pour mauvaises spéculations, de se retirer à Paris,
puis à Gand, où il fut nommé professeur de grammaire
générale. On lui doit des éditions des Lyriques sacrés
11774); la Bibliothèque des poètes italiens; un Recueil de
voyages, en vers et en prose (1783). Il est l'auteur de l'Ami
de l'enfance et de la jeunesse (1798) ; du Nouvel Eraste
(1700); etc.
COURETTE {rèt'\ n. f. Petite cour.
COUREUR, EUSE n. Personne exercée, rapide à la
LOurse ; Un habile coureur. Il Piéton, cycliste, etc., qui
prend part à une lutte de vitesse ; Donner le signal aux
coureurs. Il Courrier à pied, homme employé à porter des
dépêches ou à faire des commissions lointaines et pres-
sées : Les rois de Perse employaient des coureurs qui fai-
saieiit de SO à iOO kilomètres par jour. Il Domestique que
les grandes maisons employaient autrefois à faire leurs
commissions de ville, ou même à précéder à pied leur
voiture.
— Fara. Personne qui aime à vagabonder, qui s'absente
souvent de son domicile : Un coureur de 7iuit ne saurait
être un travailleur de jour, ii Personne qui a certaines
fréquentations, certaines habitudes, ou qui ambitionne
certaines choses, qui les poursuit. (En ce sens, le mot est
toujours suivi d'un complément qui en précise le sens, la
nature des habitudes, des fréquentations : Un coureur
de filles, de bals. Un couRiaiR de places, de dots. Uji coureur
d'ai^en turcs.) il Spécialem. Homme inconstant en amour.
Il Au fém.. Femme do mauvaise vie.
— Arg. Coureuse, Plume à écrire.
— Art milit. Nom que l'on donnait à des éclaireurs, à
des cavaliers détachés d'un corps de troupes et envoyés à
la dé'-.ouverto ou en embuscade.
— Comm. Coureur de bois. Se disait d'un chasseur ou
d'un habitant du Canada trafiquant de pelleteries avec les
tribus i-ndigènes.
— Hist. Coureur de vin, Officier de la maison d'un sou-
verain, qui avait soin de porter le vin et la collation par-
tout oii allait son maître : Le coureur de vin avait le
droit de présenter ta collation au roi, et en jouissait dans
toutes les maisons royales ou autres où le roi allait en pro-
menade sans intention d'y coucher.
— Jeux. Coureur de bague. Coureur de tête, Celui qui
faisait partie d'une course à la bague ou à la tête.
— Manèg. Cheval, Jument de selle, que sa taille et sa
légèreté rendent propre à la course.
— Min. Coureur de jour, Filon de charbon de terre qui
est à découvert.
347
— Vùner. Chevaux coureurs. Chevaux do relais qui
coureot la chasse : Les chevaux courkurs ont la queue
coupée.
— Adjoctiv. Qui court bion, qui est aplo A la course :
Jument coureuse. Oiseaux coureurs.
— Encvcl. Hist. La course à. piod fut de tout temps
en grand honneur chez les Grecs. Elle est mentionm-o
dès l'âfije héroïque. Elle resta l'un des exercices favoris
dans les gymnases et les palestres. Elle précédait tous
les autres concours aux fôtos d'Olympio et dans tous les
grands jeux. On distinguait, dans les concours, plusieurs
espèces de courses â piod : lo stade^ ou course simple ;
le diaule, ou double stade; lo doliaue, ou course longue ;
la course en armes. En beaucoup d'endroits avaient lieu
des courses de jeunes garçons; à Sparte, à Elis, à Cyr6no,
des courses do jeunes lillos. Dans plusieurs cultes, on
organisait des courses particulières, surtout des lampa-
dédromies. ou courses aux flambeaux. Plus que tous les
autres athlètes, les coureurs s'astreignaient à un régime
particulier, très sévère. Plusieurs coureurs eurent une
grande renommée : celui qui expira en annonçant à
Athènes, lo jour môme, la victoire de Marathon ; ou en-
core ce Ladas, à qui l'on élova une statue, œuvre do
Mjron, et de qui l'on disait que ses pieds ne laissaient pas
de trace sur le sable; ou Potyranestor do Milet, qui attra-
pait un lièvre à la course et qui remporta le prix aux
joux Olympiques ; ou Philonide, le coureur d'Alexandre le
Grand, qui alla en un jour do Sicyone à Elis. Pendant
longtemps, en Grèce, roflice de courrier fut rempli par
des coureurs, qui se relayaient de distance en distance.
C'est aux Perses que les Grecs empruntèrent l'usage des
messagers à cheval, établis par Cyrus. Il en fut de même
à Rome pendant toute la durée de la république, et c'est
sous Auguste seulement que les messagers à cheval rem-
placèrent les coureurs.
On donnait encore le nom de coureurs {lat. cursores)
aux esclaves qu'on faisait courir devant les voitures des
grands ou les litières, pour écarter la foule. Cet usage
existe encore on Orient.
COUREURS n. m. pi. Mamm. Famille de rongeurs qui,
comme le lièvre, sont organisés pour une course rapide.
— Un coureur.
— Crust. Famille de crustacés, dont les pieds sont sur-
tout ou môme exclusivement organisés pour la course.
' — Entom. Groupe d'insectes orthoptères qui, comme
les blattes et les mantes, sont extrêmement agiles.
— Ornith. Ordre d'oiseaux renfermant les plus grands
entre tous, comme les autruches et les casoars, caracté-
risés par leurs pieds tridactyles ou didactyles, leur ster-
num plat sans bréchet, leurs ailes rudimentaires.
— Encycl. Ornith. Les coureurs sont propres aux régions
chaudes du globe {Afrique tropicale, Amérique du Sud,
Australie, Nouvelle-Guinée). Jadis, ils avaient des repré-
sentants gigantesques à Madagascar et à la Nouvelle
Zélande avec les 3ppiornis et palapteryx. Les coureurs se
divisent en trois familles : struthionidés, rhéidés, casua-
ridés.
COUREUSE n. f. Machine de cordier, se composant d'un
chariot monté sur roues et pouvant se mouvoir sur une
voie ferrée construite ad hoc. (La coureuse s'emploie con-
curremment avec une autre machine fixe, la fileuse, dans
la fabrication des câbles
en chanvre plusieurs fois
commis. On donne à ce
genre de fabrication lo
nom de fabrication sur aire
de cordier avec fileuse en
gros et coureuse.)
COUREUSES n. f. pi.
Groupe d'aranéides. qui
ftoursuivent leur proie au
ieu de tendre des toiles
pour la prendre. — Une
coureuse.
coure- vite ou court-
VITE {kour) a. m. Espèce
d'échassior.
COURGE {kourf — peut-
être du lat. cunms, courbe)
n, f. Archéol. Bâton do
section plate, arqué, sem-
blable à celui des anciens porteurs d'eau, et qui servait à
porter deux seaux.
— Constr. Sorte do corbeau en fer ou en pierre, destiné
à supporter lo manteau d'une cheminée qui no possède
pas de chambranle.
COURGE (kourf — du lat. cucurbita, mémo sens) n. f.
Bot. Genre typo de la tribu dos cucur-
bitées, famille dos cucurbitacées.
— Archéol. Vase dont la panso renflée
avait la forme d'une courgo. (La courge
des XV* et xvi» siècles était une sorte uo
broc, de pichet ou do cruche à anse, ordi-
nairement munie d'un couvercle, et à
cou plus étroit que la panse.)
— Comm. HuUe de courge, Huilo d'é-
clairage et comestible, que fournit la
graine d'une variété do courgo appelée
courge-potiron.
— Encycl. Bot. On connaît un nombre
considérable d'espèces do courges, quel-
ques-unes comestibles. Los plus connues sont : la couroc
proprement dite, \ù. citrouille, le potiron, lo gii'aurnon, lo
pâtisson, la colo-
guinte,\a. gourde oa
calebasse.
Les courges pro
premont dites sont
nombreuses; ci-
tons : la courge à la
moelle, qui doit ditro
mangée avantcom-
plètu maturité; la Courgo.
courge du IJrésil,
très sucréo, la courge mnsqutU^ do Marseille, quo l'on doit
cueillir avant le complot déveloi)pement, etc.
GOURGÉE {je — du lat. corrinium, mûmo sons) n. f.
Tochn. Courroie, sangle, fouet. (Vieux.)
— Vitic. Sarment do vigno taillé long, c'ost-ù-diro en
COUREURS
COURIR
Courge.
Courgo (XV» ».).
/;«'/
P.-L. Courier.
laissant à la partie conservée une grande quantité d'yeux,
lesquels, pendant l'été, se développent, au moins un cer-
tain numbre d'entre eux, on autant do rameaux fructifères.
COURGÉE {je) n. f. Quantité d'eau quo l'on porte on
uno fois, ù l'aido do ta cuurgo : Une codruée d'eau.
Courier de MÉRÉ (Paul-Louis), helléniste et pam-
phlotairo français, né à Paris on 1772, mort près do
Véretz on 1825. Fils naturel d'un bourgeois lettré et
d'une grando dame, il fut élevé par son père â Véretz.
A (luinzo ans, il se rendit à Paris, où il eut pour maîtres
Callot et Labbey, mathéma-
ticiens distingués, de Vau-
villiors, professeur de grec au
Collège de France. Entré à
l'Ecole d'artillerie doCbàlons
en 1791, Courier fut nommé
lioutonant d'artillerie, et en-
voyé en garnison à Thionville
(1793), puis à Toulouse (i796).
En 1798, il était à Rome, où
il faillit être massacré par
la populace. Il dut revenir
en France, et arriva malade
à Paris. Après avoir été en
garnison successivement â
^Strasbourg et à Douai, il re-
partit pour l'Italie; en Cala-
ore, il courut à plusieurs
reprises les plus grands dan-
gers. Après de vifs démêlés
avec le général Dedon, auquel
il écrivit une lettre, répan-
due à vingt exemplaires, et dans laquelle il le traitait de
" lâche », il reçut l'ordre de rejoindre son régiment à Vé-
rone. Il y arriva en retard de six mois. Il donna sa démission
en 1809, puis sollicita sa réintégration dans l'armée. 11 fut
employé dans l'île de Lobau aux batteries chargées de
protéger le passage du Danube. Après quarante-huit heures
de travail et de danger, il tomba d'épuisement et on le
transporta à Vienne. Il quitte Vienne incognito, puis il
visite successivement Strasbourg, Zurich, Lucerne, Milan.
A Florence, à la bibiothèque de San-Lorenzo, il découvrit
dix pages ignorées de Daphnis et Chloé dans un manus-
crit de Longus. En les copiant, il couvrit d'encre une
vingtaine de mots du précieux texte, à la grande colère
du bibliothécaire Furia. Courier faillit être arrêté. Dans
sa Lettre à M. Renouard, il accabla ses adversaires sous
ses sarcasmes. En 1811, il visita successivement Naples,
Rome,Albano,Frascati,etretournaàParisenï812.En 1813,
il s'établit à Saint-Prix, dans la vallée de Montmorency,
pour travailler à une nouvelle édition do Daphnis et Chloé.
Il épousa M"" Clavier, fille de l'helléniste.
Sous la Restauration, il vécut dans sou domaine do la
Chavonnière, à Véretz. Par antipathie pour les idées du
nouveau régime, beaucoup aussi pour obéir à son humour,
Courier devait être de l'opposition. En 1816. après s'être
tenu à l'écart pendant la première Restauration, il adressa
aux chambres, pour les habitants de Luynes, la fameuse
Pétition aux deux chambres. En 1820, Clavier venait de
mourir ; Courier se présenta pour succéder à son beau-père
comme membre de l'Institut ; il échoua. Il se consola de
cet échec par la Lettre à messieurs de l'Académie des in-
scriptions et belles-lettres. Il adressa vers le même temps
une série de lettres au journal « le Censeur « pour déve-
lopper sa pensée politique. Le Simple discours, qui fut
publié en 1821, à l'occasion du projet de donner Chambord
au duc de Bordeaux, rendit le nom do Courier tout à fait
populaire. L'auteur fut condamné à deux mois de prison
et 200 francs d'amende. La brochure dans laquelle il rendit
compte de son procès est un nouveau pamphlet aussi mor-
dant que le précédent. La Pétition pour des villageois qu'on
empêche de danser lui valut un nouveau procès. Lo dernier
écrit politique de Courier, son chef-d'œuvre, fut le Pam-
phlet des pamphlets. Un dimanche, avant lo coucher du
soleil, il tomba frappé d'un coup do fusil dans son bois do
Larçay. Sa veuve accusa le garde-chasse Frémont, qui fut
acquitté faute de preuves, mais dont la culpabilité fut re-
connue plus tard.
« Soldat par devoir, paysan par goût, écrivain par passe-
temps » , tel se définissait Courier lui-môme. On peut encore
ajouter qu'il fut grincheux par tempérament et insociable
do parti pris. Il détestait son métier do soldat et, cepen-
dant, lo courage no lui manqua pas ; il eut mauvaise tôte,
mais nullement mauvais cœur. Mais son talent était hors
do pair : il sut être original en imitant. Il se créa un stylo
ù. lui de la langue du xvii* et do collo du xvi" siècle. Mais
il était surtout un excellent helléniste, ot il a toutes les
qualités qui constituent l'atlicismo. Sa Correspondance,
publiée en 1829, ainsi quo ses Pamphlets, sont des chefs-
d'œuvro de stylo. Sa devise était : « Peu de matière ot beau-
coup d'art! o Mais son art, si raffiné, montre parfois ses
efforts dans la rochorcho dos expressions archaïques.
Quelles quo soient la pureté du trait ot la simplicité des
couleurs chez Courier, son stylo est trop souvent uno com-
binaison savante qui n'obéit pas assez à l'émotion spon-
tanée de l'auteur. Sa manière d'écrire change avec ses
correspondants, dont le caractère môme influe sursadiclion
et se réfléchit dans son stylo.
Il a rangé par ordre chronologique cent lettres, do I80-i
à 1812, soit qu'il les ait redemandées, ot polios après coup,
soit qu'il les ait refaites. Ces retouches sont un cachot uo
plus ot un signe de son caractère.
COURIL (riV) n. m. Nom donné, on Bretagne, à do petits
démons, qu'on rencontrait, afiirmait-on, au clair do lune,
sautant autour dos pierros dos monuments mégalithiques.
COURILTAÏ n. m. Assemblée plénièro élective dos prin-
ces mongols et turcs, qui se réunissait en un lieu indéter-
miné, souvent au bord d'un lac ou d'une rivière, ot dans la-
quelle on élisait lo khalcan suprômo ot les différents khans.
COURIMARI n. m. Grand orbro pou connu, qui croit ù la
(iri\ aiic.
COURINGIE {Ji) n. f. Genre do chou {brassica Orientalis.)
COURIR (du lat. eurrere, mflmo sons. — Je cours, iu cours,
il court, nous courons, vous courez, ils courent. Je courais,
nous courions. Je courus, noua courûmes. Je courrai, nous
courrons. Je courrais, noua courrions. Coura, courons, cou-
rez. Que je coure, que nous courions. Que je courusse, quo
nous courussions. Courant. Couru, ue) v. n. Aller vito, ot
do façon quo, los pieds retombant altoruativomcnt, ou
cosse do toucher torro à chaque nouvel élan : Z« lévrier,
le lièvre courent rapidement, ii Etre emporté rapidement :
Courir dans une voiture emportée par quatre chevaux.
Il Faire assaut de vitesse ; disputer lo prix de la course :
Ceux qui couraient dans les jeiuc Olympiques étaient sou-
vent chargés d'arynes pesantes, ii Par oxagôr., Presser lô
pas, aller plus vite quo d'habitude : Ily a des gens qui ne
marchent pas, qui courent. Il Faire une chose avec préci-
pitation ;'so hâter beaucoup : Lisez lentement, ne courez
pas. Il Se porter avec empressement ; affluer : La grande
douleur qui court au cloître est déjà consolée. (L.Veuillot.)
— Aller do çà et de là, faire des courses; errer sans
but : Les gens inquiets courent de tous côtés, et cependant
neviennent d'aucun endroit, et ne vont nulle part. (La Bruy.)
Il Voyager : Explorateur qui a couru par toute la terre.
— Fain. Mener uno vie dissolue.
— Par anal. En parlant des choses. Marcher, so dépla-
cer très vite : Fleuve qui court vers la iner. Le vent court
à travers le feuillage, il S'étendre, se prolonger dans uno
certaine direction lo long de quelque chose : Chaîne de
montagnes qui court du A. au S.
— Se glisser progressivement : Frissons d'épouvante qui
courent dans les veines, n Circuler, se communiquer, se
propager : Le contraire des bruits gui covTtET:iT sur les pei'-
sonnes et sur les affaires est souveiit la vérité. (La Bruy.)
Il Etre en vogue : /l faut bien suivre la mode gui court.
— Passer, en parlant du temps : Le temps court sans
qu'on y peiise. n Avoir son cours actuel, être en compte :
Intérêts qui courent depuis un mois, w Continuer, aller son
train : Entretien qui court sans bruit.
— Comm. Courir sur la place. Etre déconsidéré, en par-
lant des effets, il Courir franc. Ne rien payer pour le sa-
laire d'une négociation.
— Escrim. Avancer rapidement sur son adversaire :
liompre avec habileté, courir à propos et avec prudence : ce
sont deux grands points.
— Mar. Marcher, faire routo : Courir au nord. Courir
largue. Courir au plus près, il Coumr sur son erre. Avancer
sous l'impulsion de la vitesse acquise, n Courir sur des
dangers. Se diriger dessus, ii La côte court au S., Elle s'in-
fléchit vers le S. 11 Faire courir les garants d'un palan, Les
faire glisser sur les réas. n Le câble court au cabestan,
Quand il ne prend pas et file, ii Nœud qui court. Nœud mal
fait. Il Manœuvrer à courir, Tirer sur les manœuvres au pas
gymnastique.
— Techn. Ce fil court, Il fournit beaucoup d'ouvrago,
— Turf. Prendre part à une course, en parlant d un
cheval, d'un jockey, d'une écurie : Tous les chevaux en-
gagés îie COURENT pas.
— Impers. Circuler, se propager : Il a couru cette an-
née de mauvaises fièvres. Il court de vilains bruits sur...
— Loc. div. Courir à. Se porter rapidement vers; être
entraîné vers, menacé prochainement de ; tendre rapide-
ment vers : Courir A sa perte. CouRiR au secours de
quelqu'un. Il Etre en passe de parvenir à : Courir au car-
dinalat. Il Courir aux armes. Prendre les armes en toute
hàle et, fig.. Recourir avec promptitude aux moyens vio-
lents. Il Courir au plus press-. Faire d'abord et en hâte ce
qui paraît le plus urgent, ii Coui-ir après. S'efforcer d'at-
teindre en hâtant le pas : Courir après l'omnibus. —
Fig. Rechercher avec empressement; aspirer ardemment
à : Courir après la fortune, la gloire, les plaisirs. —
Courir après son argent. Tâcher de regagner au jeu co
qu'on y a perdu ; poursuivre la rentrée d'une somme
que l'on a gagnée ou que l'on a prêtée, il Ironiq. Coures
après. Se dit pour faire entendre à quelqu'un quo tous
ses efforts seraient inutiles pour obtenir ce qu'il poursuit.
U Courir sus à. Se porter contre, tâcher de saisir, de frap-
per, de détruire, otc. : Courir sus à un voleur. — Fig. :
Courir sus aux abus, il Courir sur le marché de quelqu'un.
Enchérir sur ses offres. — Fig. Faire des démarches
pour obtenir ce qu'un autre sollicite, n Courir sur les pas,
sur les brisées de quelqu'un. Se mettre en concurrence
avec lui , lui disputer quelque avantage, ii Courir sur
l'ouvrage. Travailler vite et sans soin, ii Courir à l'hôpital,
So ruiner rapidement. Il Courir comme un Basque, Courir
beaucoup ou très vite, il Courir à bride abattue. Courir
très fort. {V. abattu.) h Faire courir. Forcer ou exciter à
courir ; chasser de quelque endroit : Faites courir les
chiens, la marmaille. — Engager dans les courses, pour
en disputer le prix : Faire courir «es chevaux à Auteuit.
— Attirer, entraîner vers soi en piquant la curiosité :
Acteur qui kait courir tout Paris. — l'aire aller pour rien,
attraper, tromper : Un fils, riche, lancé, ayant des chevaux
qui courent,... et des maîtresses qui /e font courir. (L. Laya.)
— Répandre, propager, mettre on circulation : Faire cod-
rir de fâcheuses nouvelles, ii Eji courant, A la hâte, sans
soin. Il Par ou Dans te temps qui court. Dans les circon-
stances aotuollos, d'après ce qui se passe, il Abonder, eu
parlant do petits animaux, do vermine, etc. : Maison daris
laquelle les souris courent, ii Courir encore. Expression
hyperbolique consacré© pour exprimer l'empressemont
que l'on mot à fuir quelque chose de désagréable :
Cela dit, niattre loup a'oufuit, et court encor.
La Koutainb.
— n. m. Action do courir : Nier, écrire et douter, sont à
l'homme ce que le courir est au cheval. (Pasc.)
— v. a. Poursuivre, chercher à saisir à la course. Mal-
gré un exemple do Cornoillo [Les petits enfants me cou-
rent dans la rue), no se dit que dos animaux que l'on
poursuit â la chasse : Courir un cerf, un lièvre, un che-
vreuil, u Parcourir, errer dans : Courir le monde, n Fré-
quenter habituollomout : Courir les bals, les spectacles,
les fêtes, il Etre dans, on parlant du temps : Je cours au-
jourd'hui ma soixante et dtx-huilième année. (Volt.)
— Fig. Rochorcher avec ardeur, so porter avec om-
prossoment vers : Courir une place. Courir tes femmes.
Il S'exposer, ôtro exposé à : Courir des risques. Courir la
chance. , ..,,-,
— Joux. Courir la bague, la qutntame, te faqutn, les
têtes, les taureaux. V. daouk, quintaink, faquin, tAtk,
taureau. Il Courir la poule, Remplacer lo perdant, lors-
que los joueurs sont trop nombreux pour jouer tous en-
semble. ^ ^^ rt ■ *
— Mar. Courir une couture, La calfater, il Counr des '
bordées , I-.ouvovor. Il Fam. Courir une bordée. No pas ren-
trer i\ bord à l'houro proscrite, il Courir la mer, Voyager
ot aussi pirater.
— Loc. div. : Courir une poste, des postes, Los parcourir
A cheval : Courir vingt postes sans débotter. \\ Courir la
poste. Voyager par la posto, avec dos chevaux do poste ;
ot fig., So h&tor beaucoup, agir ou parler avec précipita-
COURTS
COURONNE
tion : Courir la, poste en lisant. (On dit dans le môme
sens COURIR i.K grandgai.op.) Il Courir le cachet. Donner des
leçons en ville, il Courir les rues, So rencontrer communé-
ment, être très répandu, ii Courir les ruelles. Se disait au-
trefois pour Fréquenter les dames, n Courir les champs,
Errer à travers champs; et ti^., Etre détruit, ne plus
exister : On couronne souvent des rosières dont la vertu
COURT LES CHAMPS dcpuis de longues années. (L.-J. Lar-
cher.) !t Courir ta prétantaine. Aller de côté et d'autre, spé-
cialement en matière de galanterie. (Eu parlant d'une
femme. Faire des démarches équivoques, contraires à la
bienséance, etc.) il Courir le guilledou. Hanter les mau-
vais lieux, surtout pendant la nuit, ii Courir le même
lièvre. Se dit de deux personnes qui poursuivent le même
but. Il Courir deux lièvres à la fois, Poursuivre un double
but.
Couru, ue part. pass. du v. Courir.
— Pop. C'est couru! Locution empruntée au vocabu-
laire des parieurs aux courses de chevaux. Quand un prix
a été couru, on sait évidemment quel cheval l'a ga^'né,
on connaît le résultat de la course. Dire, en parlant d une
chose quelconque ; a C'est couru ! ", cela signifie : le résul-
tat est certain d'avance, il n'y a pas d'hésitation possible :
Qui sera élu ? — Oh! c'est couro : celui qui fera les plus
mirifiques promesses.
Se courir, v. pr. Etre couru, en parlant d'un prix de
course : Prix qui se court le dernier.
— Gramm. Comme verbe neutre, courir prend toujours
l'auxiliaire avoir. Quand le participe couru est employé
avec l'auxiliaire être, il est pris dans un sens passif : Ser-
mons qui SONT fort courus.
— Syn. Courir, fréquenter, hanter. Courir marque l'em-
pressement, la vogue ; ou court les spectacles ; un prédica-
teur est couru quand son éloquence attire la foule. Fré-
quenter, c'est aller souvent dans un lieu, se trouver souvent
dans la compagnie d'une personne. (Le mot n'a rien de fa-
milier, et il n'exprime rien de plus que la fréquence dos
rencontres.) Banter est plus familier ; de plus, il suppose
que l'on est influencé par les lieux ou par les personnes.
— Allus. httkr. :
Rarement à courir le monde
Oo devient plus homme de bien.
Vers de Régoier-Desmarets dans son Voyage à Munich, et
dont l'application se comprend d'elle-même, li Rien ne sert
de courir: il faut partir â point, Vers de La Fontaine
dans sa fable intitulée : le Lièvre et la Tortue. (Le premier
de ces animaux a engagé avec le second un pari à la
course : contiant dans sa propre rapidité, méprisant la
lenteur traditionnelle de son adversaire, il lut laisse
prendre de l'avance, — et perd la gageure. On rappelle la
moralité que le fabuliste tire de l'anecdote pour indiquer
qu'en toute chose une application attentive dès le début,
persévérante, méthodiquement progressive, donne de meil-
leurs résultats qu'un élan tardif, un eîfort désespéré.)
COURIS n. m. Métrol. Syn. de cauri.
COURLAN n. m. Genre d'oiseaux échassiers, famille
des raliidés, tribu des rallinés, comprenant des formes
élancées, de taille moyenne, à bec vigoureux, à ailes
obtuses, à livrée uniformément brune ou rousse, il On dit
aussi cocrliri.
— Encycl. Les courlans comptent une vingtaine d'es-
pèces, réparties sur le
globe ; parmi les cour-
lans proprement dits, une
espèce de la taille d'un
ramier est répandue de-
puis l'Europe jusqu'au
Japon. Le courlan-bé-
casse habite le Brésil :
le courlan géant, ia
Jamaïque. Il existe un
sous-^enre propre à
l'Amérique méridionale
et centrale. Les mœurs
des courlans sont celles
des râles ; ce sont de
grands destructeurs do
petits oiseaux et d'œufs.
GOURLANDE. gouver-
nement de la Russie, le Courlan.
plus petit de tous après
l'Eslnonie (Pologne et Finlande non comprises), mesurant
une superficie de 27.286 kil. carr., et peuplé de 672.634 hab.
(Coarlandais, aises.) Ce nom de Courlande, ainsi que le
koiirliandia des Russes, vient de l'allemand Kurland; \e
nom national, le nom lette est Kourzem, ou pays dos
Koures, d'après uno peuplade finoise qui a disparu do la
contrée.
La Courlande est un pays assez plat, dont le point cul-
minant dépasse à peine 200 mètres; sol de peu d'épais-
seur, guère fécond, souvent tourbeux, reposant sur des
frès rouges ; contrée très froide en hiver, presque tout
an brumeuse, avec trois cents lacs, une foule de rivières
et un grand fleuve, la Dvina, large de 200 â 400 mètres,
qui va se perdre au golfe do Riga.
Bien que faisant partie de ce qu'on est convenu d'appe-
ler les « provinces allemandes de la Baltique n, la Cour-
lande est si pou germaine que l'on compte â peine dans le
pays 50.000 Allemands. L'immense majorité do la popula-
tion est formée par les Lottes (525.000), qui parlent une
langue apparentée au lithuanien.
La capitale est/e/9aya(Mitau). Libava (Libau), riveraine
de la Baltique, est devenue grand port do commerce et
grand port militaire.
CODRLAY, comm. des Deux-Sèvres, arr. et à il kilom.
de Bressuirc, non loin do la Sèvro Nantaise ; 2.546 hab.
Ch. de f. Etat.
COURLIEU n. m. Sous-genro do courlis, caractérisé par
le bec déprimé à son extrémité, avec les sillons des ra-
cines très prolongés. (On connaît huit espèces de cour-
lieus, propres à I ancien monde, à l'exception d'une, qui
est répandue dans les deux Amériques. Les mœurs de ces
oiseaux sont les mêmes que celles des courlis.) Il On dit en-
core COURLKEET, COLRLKR!, COURLERU, COURLIBRE, CtC.
COURLIRI n. m. Ornith. V. courlan.
COURUS {H — onomatopéejn.m. Genre d'oiseaux échas-
siers, famille des scolopacidés, tribu dos numéniinés,
comprenant de grandes formes à hautes pattes nues, à
long cou, k grand bec recourbé, à plumage gris clair
varié do brun.
Courlis.
— Enctcl. On connaît une dizaine d'espèces de courlis,
réparties sur tout le globe. Le courlis cendré est ré-
Fandu dans tout
ancien monde
boréal , jusqu'en
Aljyssimo et en
Indo-Chine: il
atteint 0'",72 do
long, li^.SO d'en-
vergure. Il est
brun et roux clair
en dessus, roux
jaunâtre en des-
sous, se repro-
duitdansle nord,
et émigré dans
le sud jusqu'au
centre de l'Afri-
que et à Java,
pendant l'hiver. Il vit dans les marécages, les tourbières,
les rizières, où il se nourrit de vers, de mollusques, de
petits poissons. Dans le sud de l'Europe habite le courlis
à bec lin; dans l'Amérique du Nord, on en trouve une
forme spéciale. La chair des courlis est très estimée,
mais ce gibier, très prudent, est difficile à chasser. C'est
à la fin de l'été qu'il est le plus délicat; à cette époque,
on le capture surtout avec des filets.
COURMAYEUR (anc. Auri Fidins), bourg d'Italie (Pié-
mont [prov. de Turin]), sur la Doire-Baltée, à l'E. du mont
Blanc; 1.200 hab. Sources thermales. Peint do départ pour
les excursions dans le massif du Mont-Blanc.
GOURMEAUX (Pierre-Eugène), publicisto et homme
politique français, né à Reims en 1817. Bibliothécaire ad-
joint de Keims, il fut arrêté, emprisonné et destitué pour
avoir protesté, on 1849, contre l'expédition de Rome;
il passa en Belgique. Il rentra en France en 1860 et, en
1879 et 1881, il fut élu député de Reims; non réélu en
1885, il reprit ses fonctions de bibliothécaire. Il a publié :
l'Agitation catholique (18 16) ; République ou Royauté (1871 ) ;
Ne touchez pas à la République (1873); Ce que valait le plus
tp-and des rois de France (1873); Victor Hugo (i886) ;
Alexandre Dumas (1886); etc.
COURNEUVE (La), comm. delà Seine, arrond.et à2 kil.
de Saint-Denis, sur le Crould, affluent de la Seine, dans
la plaine de Saint-Denis; 1.789 hab. Cb. de L Nord et
Grande-Ceinture. Boyauderies, raffineries d'huiles.
COURNIOU, comm. de l'Hérault, arrond. et à 5 kilom.
de Saint-Pons, sur la Salesse ; 1.516 hab. Ch. de f. Midi.
COURNON, comm. du Puy-de-Dôme, arrond. et à 9 kil.
de Clermont, non loin do 1 Allier ; 2.075 hab. Ch. de f.
P.-L.-M. Fabriques de chaux. Eglise romane; château de
Sarliôve, converti en usine à sucre.
COURNONTERRAL, comm. de l'Hérault, arrond. et à
14 kilom. de Montpellier, sur le Caulezon ; 2.112 hab. Cli.
do f. Midi. Commerce de vins. Eaux-de-vie, huileries.
COURNOT (Antoine-Augustin) , mathématicien et phi-
losopha français, né à Gray en 1801, mort à Paris en 1877.
L'Ecole normale ayant été licenciée un an après qu'il y
était entré, Cournot resta sans fonction, jusqu'à la fin de
la Restauration; il fut nommé professeur à la Faculté de
Lyon (1834), recteur à Grenoble (1835) et à Dijon (1854).
Ses principales recherches mathématiques sont relatives
au calcul des probabilités, qu'il s'efforça d'appliquer à la
pliilosophie naturelle et à l'économie politiaue. Outre les
mémoires étrangers et traductions qu'il publia, on a de
lui : Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans
les sciences et dans l'histoire (1861); Principe de la théorie
des richesses (1863) ; Des institutions d'instruction publique
(1864) ; Consiaérattons sur la marclie des idées et des événe-
ments dans les temps modernes (1S72); Matérialisme, vtta-
lisme, rationalisme, etc. (i875); Revue sommaire des doc-
trines économiques (1877).
COUROI n. m. Mar. Syn. de corroi.
COUROIR (ro-rtc' — rad. courir) n. m. En argot mari-
time, Passage étroit entre les chambres d'un navire.
COUROL n. m. Genre d'oiseaux grimpeurs, famille des
cuculidés, tribu des leptosominés, comprenant des cou-
cous propres à Madagascar et aux Comores- (La seule
espèce du genre, le courol bicolore, long de 50 centimè-
tres, est vert métallique en dessus, a le ventre gris et la
tète grise avec une . _ _
calotte foncée ; la
femelle est brune
et grise.)
COURON n. m.
Monnaie de compte
de l'Inde, qui vaut
100 lacks. Il On dit
aussi CRORE.
GOURONNADE
{ro-nad' — rad. cou-
ronner) n. f. Opéra-
tion par la(|uelle un corps d'armée enveloppe un point
avant do l'attaquer.
COURONNANT {ro-nan), ANTE adj. Qui couronne, qui
entoure.
— Bot. /î raclées couronnantes, C&Ues qui forment une cou-
ronne au-dessus de la fleur, [t Feuilles couronnantes. Feuilles
terminales de divers palmiers disposées en couronne.
COURONNE (lat. corona ; du gr. korônê, chose courbe)
n. f. Ornement de tête do forme circulaire, qui se porte
comme parure ou comme signe do distinction : Couronnk
de roses, d'or. V. la partie encycl.
— Par anal. Objet de forme circulaire : Ville entourée
d'une COURONNE de montagnes. Couronne de cheveux blancs.
— Par ext. Puissance, dignité souveraine : Aspirer à la
rouûoNNE. Perdre la couronne, ii Personne du souverain ;
dynastie souveraine ; gouvernement d'un souveram : Les
droits de la couronne. Le discours de la couronne.
— Couronne d'épines. Celle qui fut mise sur la tf'te du
Christ. Il Fig. Sujet de grande douleur : La véritable cou-
ronne (lu génie a toujours été une couronne d'épinks.
(A. Karr,) li Fleuron d'une coxironne. Bien ou avantage pré-
cieux : Ajouter un I'LEURON à sa coitronnk.
— Fig. Prix, récompense : Couronne du martyre. Eco-
lier qui remporte beaucoup de couronnes, ii Gloire, hon-
neur : .S'a propre estime est la couronne du juste.
o^ rrs
348
— Poétiq. Série, suite d'objets qui se succèdent et se
renouvellent : La couronnr' des uns. \\ Ornements, ri-
chesses : La verte couronne de la nature.
— Anat. Partie de la dent qui sort de la gencive, ii Bour-
relet qui entoure la base du gland de la verge, n Couronne
radiante. Epanouissement des fibres médullaires des pé-
doncules, dans les lobes des hémisphères du cerveau.
Il Couronne ciliaire. V. ciliaire.
— Antiq. V. la partie encycl.
— Archit. Partie de la corniche. Syn. de larmier.
— Art milit. V. la partie encycl.
— Art vétér. Partie du pied du cheval qui borde le
sabot supérieurement, et qui sécrète la corne du devant
du sabot, ou paroi. (Elle peut être le siège d'une blessure
produite par le crampon du fer du pied opposé, et d'une
sorte de dartre très tenace, la crapaudine.)
— Bot. Sorte de cercle vert, formé par l'étui médullaire
de certains végétaux, tels que le marronnier d'Inde. i, Réu-
nion des appendices, libres ou soudés, qui surmontent la
gorge de la corolle ou du périanthe, comme dans les nar-
cisses, les passiflores, il Ensemble des fleurs occupant la
circonférence d'un capitule, quand elles diffèrent de celles
du disque, comme dans la plupart des corymbifères ou
radiées, il Limbe persistant du calice dans les fruits des
poiriers, des pomnners, des néfliers, des grenadiers, etc.
Il Partie supérieure de la gaine des graminées, ii Toufi'e
de feuilles dont est surmonté l'ananas. Il Couronne royale,
Nom vulgaire do la basilée à épi couronné, il Couronne
impériale. Nom vulgaire de la fntillaire impériale, n Cou-
ronue d'Ariane, Espèce d'apocynée. il Couronne de terre,
Lierre terrestre.
— Chir. Scie du trépan.
— Géol. Cratère do volcan portant une sorte de cou-
ronnement ou de rempart circulaire.
~ Géom. Couronne circulaire, Aire comprise entre deux
circonférences concentriques : L'aire de la couronne cir-
culaire est égale à la différence des carrés des rayons,
multipliée par le rapport de la circonférence au diamètre.
— Hort. Greffe en couronne. Greffe qui consiste à scier
le sujet et à mettre plusieurs greffes autour de la coupe,
entre le bois et l'écorce.
— Mar. Cercle en fonte à empreintes, fixé à un cabestan
ou à un treuil, il Couronne des linguets. Cercle sur lequel
sont fixés les linguets du cabestan, ii Anneau formé avec
un cordage dont les brins sont passés alternativement en
dedans et en dehors d'une boucle.
— Météorol. Foyer d'une aurore boréale vers lequel
s'élancent les gerbes de feu. ii Nom donné à des cercles
Concentriques, que l'on aperçoit quelquefois autour du
soleil et de la lune, ii Couronne de Saint-Remard, Nom
donné, en Lorraine, à l'arc-en-ciel.
— Métrol. Nom donné à diverses monnaies d'or ou d'ar-
gent, do valeur variable suivant les pays, ii Unité de poids
usitée en Allemagne, et valant ; à Francfort 3e^3648, à
Bâie 3P%371. i: Ecu à la couronne. Ancienne monnaie de
France appelée aussi Écu couronné.
— Moll. Couronne d'Ethiopie, Espèce de volute, ii Cou-
ronne impériale. Espèce de cône. — n. f. pi. Famille pro-
posée pour celles des volutes qui ont une
coquille ample et très mince.
— Mus. Trait en forme de demi-cercle,
que l'on met au-dossus du point d'orgue et
du point d'arrêt. Couronne.
— Pathol. Couronne rfelVnus.V. CHAPELET.
— Peint. Auréole que les peintres mettent sur la tête
do la Vierge et des saints. V. auréole.
— Relig. Tonsure que l'on fait sur le haut de la tête
des gens d'église et des moines, et dont la grandeur est
en raison de l'ordre reçu : La couronne cléricale, il Triple
couronne, Tiare papale, qui se compose d'un haut bonnet
entouré do trois couronnes d'or, il Votre Couronne, Titre
que l'on donnait
aux évoques du
vi" siècle. Il Nom
que l'on donne aux
chapelets, dans les
livres de liturgie :
Couronne du Sa-
cré- Cœur. Cou-
ronne de Notre-
Dame -de s- Sept-
Douleurs. \\ Cou-
ronne de la Vierge,
Sorte de cliapolet
nui n'a qu'une di-
zaine. Il Couronne
de lumière. Cou-
ronne do suspen-
sion qui servait,
dans les églises, à
porter des lampes. (Ces lustres circulaires, plus ou moins
vastes, affectaient parfois la forme d'une roue, ou même
d'un disque ajouré.) li Couronne de
qloire, BêalituJo éternelle réser-
vée aux saints.
— Techn. Voûte d'un fourneau.
Il Sommité d'un diamant rose,
partagé en deux parties égales.
Il Partie d'une lampe sur la-
quelle repose le verre, n Cercle
de fer dont on garnit la tête d'un
pieu, pour empêcher qu'il se fende
tjuand on l'enfonce, n Ornement
(jui se trouve à chacun des coins
d'une couverture do laine, u Orne-
ment do faïence, an haut d'une
colonne de poêie. ii Pain de forme
circulaire, il Format de papier dont
le nom vient de ce qu'il portait une
couronne dans son filigrane. —
Adjectiv. : Papier couronne. Il Cou-
ronne de fil, Fil de ligne télégra-
[ihique enroulé en forme de cou-
ronne et livré ainsi par l'usine do
fabrication, il Couronne d'office, Couronne de fer ou do bois
munie de crochets, suspendue au plafond d'une cuisine ou
d'un office, et à laquelle on accroche les volailles, viandes
et autres victuailles.
— Vénor. et fauconn. Bois do cerf, dont les andouillers
forment ontro eux une espèce de couronne, il Duvet qui
recouvre circuiairement le naut du bec du faucon.
— Encycl. Archéol. A7itiq. gr. L'usage des coitronnes
Couronne de lumière.
Couronne d'office
(XVII" 8.).
COURONNES coiitoNM-:s amiolks, couuonnes et casques héraldiques, marques des dignités ecclésiastiques).
Cour Civique CourTrtomphale r ^"^ Couron^decernée
^ "^ Lour graminee ou comme recompenseaux
obsidioJB lutteurs en Grèce et
aux pacificateurs â Rome
Cour du Dauphin
Cour.desFils de France CdesPrincesdusangroyal Cour des gouverneurs
des Provinces deFrance
C des Seigneurs ajant
Cl lau o des terres de principauté /ps.
Ducs Princes Souverains c de^êîgneûSâyant
*** ^"''^ des terres de principauté
Cour, de Marquis
Cour, des Comtes Pairs Cour, des Comtes nouveaux Comte (Actuaiie
Cour des Vidâmes C des Vicomtes |A„c,en„e, V.co^;ï;ïï7Act„eiie, Cour de Baron ,Anc,=.„., ^^^^^^^^^^^^^^^ Bannerets
Chevaliers
et Gentilshomme!
Protonotaires Abbesaes cro»»ées chantreo
Chevaliers do Malte Commondeupa G^Moilre de lOrdre de Moite "^""J' '
do Mnllt" or -
TT"
XOUVKAU LaROUSBB ILLUSTIlâ.
Voir ; ulasons, hiiîmtu.s.
COURONNES (colliers et insignes de chevalerie)
Le» Insignes de» ordre» de cdcvalcric sont figuré» dans le taljleaii ci deasu» tel» qu'il» ont été Afiicrminén par les actes de fondation : on remarquera que les uns ont disparu avec l'ordre dont ils étaient
le symbole, et que la composition ou la d)»po»Itlon de» autre» n subi des moditlcationa. — V. ciîoix, DI^CORATIONS, MÉDMLLliS, ORDRES, etc.
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<5tait ir^s n^pamiu dans l'antiquité. A roriçino, los cou-
ronnes étaient simi»lemont do teuiUaco ou do flours tres-
sées; et jamais cette tradition no disparut tout à fait.
Mais, do honno heure, on labriuua aussi des couronnes de
métal, surtout d'or, mémo des bandeaux ornés do pierres
Fréciousos, comme ceux q^ui. depuis Constantin, devinrent
insigne do la dignité impériale. Los couronnes avaient pri
mitivoniont un caractère relifj'ioux que, d'ailleurs, elles con-
serveront toujours plus ou moins. Cha(iue dieu avait ses pré-
férences : à Zous lo chône, à Apollon lo laurier, à Aphrodite
lo niyrto, à Dionysos la vigne, etc. Dans les cérémonies.
on couronnait de ses fleurs favorites non seulement le
dieu, ses prêtres et ses adorateurs, mais encore les vic-
times qu'on lui otTrait. A cotte idée religieuse se rattache
l'usago des couronnes funéraires dont ou ornait lo mort
et son tombeau. On se couronnait aussi la tête les jours
do fôto publique ou domestique, et dans les banquets. On
donnait des couronnes aux vainqueurs des Grands Jeux.
Des Etats accordaient à leurs grands hommes ou i des
étrangers lo niéme honneur, de plus on plus prodigué,
commo l'attestent une foule d'inscriptions. L'usago des
couronnes fut introduit à Romo par l'imitation des usages
grecs et y fut très répandu. Les couronnes étaient dé-
cernées aussi à titre do récompense. On on distinguait de
plusieurs sortes : 1" la couronne castrale ou vallaire, com-
posée d'un cercle d'or surmonté d'ornements en forme de
palissade, laquelle se donnait à celui qui était le premier
monté à l'assaut d'un camp ; 2° la couronne civiaue, en
yeuse, en marronnier ou en chêne, réservée à celui qui,
dans le combat, avait sauvé un légionnaire et tué son agres-
seur; 3* la couronne rtiurale en or, destinée à celui qui
avait lo premier escaladé la muraille d'une ville ; 4° la cou-
ronne obsidiale ou obsidionale, faite de gazon, laquelle reve-
nait à celui qui avait sauvé une armée : c'était la plus glo-
rieuse des récompenses militaires; 5" la couronne navale o\i
rostratc, récompense du soldat qui était le premier monté
sur un vaisseau ennemi, et la comna classica, réservée à
celui qui avait pris ou détruit une flotte ; &° la couronne d'o-
livier, qui revenait au général dont l'armée avait triomphé
hors de sa présence ; 7" la couronne d'ovation, accordée au
général oui avait mérité le petit triomphe ; 8" la couronne
triomphale à celui qui avait obtenu le grand triomphe.
Les médailles antiques nous font connaître quatre sortes
de couronnes impériales : la couronne de laurier, la cou-
ronne radiée, la couronne perlée et une couronne dite came-
lancium, inventée par Justinien. Les premiers chrétiens
réprouvaient les couronnes comme un signe d'orgueil, et
Tertullien a écrit contre leur usage un violent pamphlet
intitulé De corona mili/ari.
— Moyen âge et Temps mod. Les couronnes portées
par les souverains et les princes dans les cérémonies
se sont conservées, dans leur type moyen, sous la forme
héraldique. Mais, à travers le temps, elles ont
extraordinairement varié. Le bonnet ou calotte,
ou coifl"e, qui les accompagnait d'ordinaire,
garde également la caractéristique de l'époque.
Au xvi« siècle, ce fut un moment l'usage de
mettre la couronne autour de la forme d'un cha-
peau à bords, et cet emblème de souveraineté
avait été déjà placé au sommet des heaumes ; on
le trouve encore, au début du xvi* siècle, sur le
timbre des salades. Les couronnes d'orfèvrerie
pendues aux voûtes des églises étaient, en gé-
néral, des monuments votifs.
Les couronnes héraldiques sont les reproduc-
tions des couronnes jadis portées sur les heau-
mes, en signe de chevalerie, de noblesse titrée,
de souveraïueté. Ornements extérieurs de l'écu,
elles ne sont que rarement figurées dans son
corps, si ce n'est par cette montée ou fragment
de couronne aplatie, posée en bande, et qu'on
appelle le «crancelin". C'est à partir du xvi" siè-
cle que l'on so mit à surmonter directement
l'écu d'une couronne, et cet abus alla toujours
en sexagérant jusqu'à nos jours où, pour la
plus grande partie, les armoiries couronnées Couronne
n'ont aucun droit à cette distinction usurpée. votive.
Les couronnes de comte foisonnent notamment
sur les blasons de familles qui n'ont aucun droit à ce titre.
Il ne faut pas oublier, d'ailleurs, que la noblesse est au-
jourd'hui facultative et à la portée de toutes les vanités.
En principe, la couronne royale de France porte huit fleu-
rons en fleurs do lis, dont le pétale central envoie un pro-
longement cambré, perlé, qui se réunit aux autres en un
sommet central, surmonté d'une fleur de lis. En figuration
héraldique, cette couronne montre cinq fleurs de lis et cinq
rayons ou diadèmes. La couronne du dauphin n'avait que
quatre diadèmes; celle dos enfants do France a quatre
fleurs de lis et autant de fleurons à trois pétales. La cou-
ronne fermée est celle qui est représentée, en principe,
avec sa coiff'o intérieure ; les empereurs ou les rois qui
s'arrogeaint co tttro la portaient. Au reste, les couronnes
héraldiques royales n'étaient pas les m/imes que celles
portées sur la tête ; ainsi, Charles VII surmontait l'écu do
France d'une couronne à quatre flours d'aclio. Les princes
portent la couronne d'or à divisions pointues, dite « à l'an-
ti(|ue n, au nombre de douze, surmontées d'une boule, ou
une couronne fermée par une coilï'o do velours rouge,
avec diadème d'or et, au-dessus, le globo d'or surmonté
d'une croix. Dans celle du duc et pair, lo cercle d'or por-
tait huit feuilles d'ache sur autant de pointes d'or, et leurs
fils posaient dos perles entre les fleurons. La couronne de
duc est semblable, mais elle doit être accompagnée du
manteau ducal. Le marquis porto un cercle d'or à huit fleu-
rons d'or, quatre on feuilles d'ache, quatre en joyaux for-
més de trois perles. Lo comte n'a (juo seize pointes d'or,
surmontées d une perle; lo vicomte porto los pointes iné-
gales, les plus hautes surmontées d une grosso perle, les
moyennes d'une petite, les moins hautes sans perles. Dans
toulos ces couronnes, le cercle on bamieau est rehaussé do
pierreries comme le tortil du baron qui, sans pointes, est
entouré d'un chapelet de perles disposé en spires. La cou-
ronne du vidamo est un cercle d'or à perles, avec quatro
croix pattées ; colle du chevalier banneret un simple oorelo
d'or rehaussé do perles. Les couronnes des écus des villes
sont du type mural, c'ost-à-diro <(U0 leur bandeau est sur-
monté do créneaux. Les villes do premier ordre portent la
couronne murale à sept créneaux d'or, sommée d une aiglo
naiKH.'inte pour cimier, traversée d'un caducée, auquel sont
«usponduos deux guirlandes d'or, à dextre de chêne, A
fiénostro d'olivior, nouées d'un ruban do gueules. Celles
do deuxième ordre out leur couronne muralo à cinq cré-
neaux d'argent, avec caducée et guirlandes do môme, mais
disposées en ordre inverse et rattachées par des bande-
lettes d'azur. Ces dispositions sont cellos (|U0 Napoléon I"
ordonna aux villes d'adopter; mais toutes no s'y confor-
mèrent pas et gardèrent leurs anciennes armes. Napoléon
avait aussi fait établir une couronne impériale pariuuli^ro
surmontée do huit aigles, qui fut reprise par Nanuli>on III ;
il avait remplacé les couronnes héraldiques par des toques.
— Art milit. La couronne ou ouvrage à couronne est un
ouvrage do fortification analogue à l'ouvrage à cornes,
mais où les deux demi-bas-
tions, au lieu d'être réunis
par uno simple courtine,
out, entre eux, un bastion
complet.
La double couronne est
un ouvrage analogue, mais
où, au liou d'un seul bastion
A, il en existerait deux en-
tre les demi-bastions ex-
trêmes. Enfin, si l'ouvrage
comporte un plus grand nombre de bastions, on lui donne-
le nom de couronné.
Ces sortes d'ouvrages sont surtout employés pour la
défense d'une crête ou ligne do hauteur située en avant
d'une place et n'ayant par conséquent à craindre d'atta-
ques nue sur son front ou ses flancs.
— Ordres civils et militaires. — Autriche. Ordre de la
Couronne de fer. Fondé, on 1805, par Napoléon I" {comme
roi d'Italie), aboli en 1814, il fut rétabli, en 1816, par l'em-
pereur d'Autriche François I". Il comprend 3 classes :
grand-croix, commandeur, chevaber. Ruban jaune orange,
liséré de bleu.
Bavière. Ordre du Mérite civil ou de la Couronne. Fondé
en 1808 par Maximilien-Joseph, il fut modifié en 1855.
Couronne : A, bastion ; B, cou
tine; G, bastion; D, ailea
Couronnes : 1. Des Wendes (Mecklembourg); 2, De Rue ou de
Saxe; 3. De Wurtemberg; 4. De chêne (Luxembourg); 5. Des
Iodes (Grande-Bretagne); 6. Royale de Prusse; 7. De Roumanie ;
8 De Bavière (ordre du Mérite civil); 9. De Siam ; 10. Do fer
(Autriche); 11. D'Italie.
Il confère la noblesse personnelle. 5 classes : grand-croix,
grand commandeur (plaque), commandeur, chevalier, dé-
coré de la médaille. Ruban bleu clair, bordé de blanc.
Grande-Bretagne. Ordre impérial de la Couronne des
Indes, pour los dames, fondé on 1878 par la reine Victo-
ria. Une seule classe. Ruban bleu de ciel, liséré do blanc.
Hawaï. Ordre de ta Couronne roi/ale d'Hawai, fondé
on 1883 parle roi Kalakaual". Sciasses : grand-croix, com-
mandeur, officier, chovalior. Ruban blanc, liséré do bleu.
Italie. Ordre de la Couronne d'Italie. Fondé en 1868 par
Victor-Emmanuel. 5 classes : grand-croix, grand officier,
commandeur, officier, chevalier. Ruban rouge, avec, au
centre, une largo bande blanche du huitième do la largeur.
Japon. Ordre de la Couronne, pour los dames. Institué
on 1888 par l'impératrice Haru-Ko. Une seule classe, portée
sur le soin gauche. Ruban blanc, avec raies rouges trans-
versales.
Luxembourg. Ordre de la Couronne de chêne. Fondé
on 1841, par le grand-duc Guillaume II. 5 classes : grand-
croix, grand officier, commandeur, officier, chevalier.
Des médailles d'or, d'argent et de bronze sont annexées à
l'ordre. Kuban à cinq bandes égales ; trois vertes et doux
jaune orange. (Le ruban no peut être porté soûl.)
Mecklomoourg. Ordre de la Couronne des ^Vendes, Fondé
on I86t. i classes : grand-croix, grand commandeur (avec
plaque), commandeur, chevalier. (La grand'croix so donne
aux dames.) Ruban bleu, liséré jaune et rouge. A cot ordre
est annexée uno croix do mérito (2 classes, or ot argent) :
ruban rouge, liséré bleu et jaune. (So porto à la bouton-
nière.)
l*russe. Ordre de la Couronne royale. Fondé, on 1801, par
Guillaume I". A classes : chovalior do 1" classe ou grand-
COURONNE
croix (écharpo ot plaque) ; chevalier de 2* classe : l" ca-
tégorie ou grand officier (sautoir et plaque) ; 2* catégorie
ou commandeur (sautoir) ; 3' classe ou officier, à la bou-
tonnière (croix êmaillée) ; 4* classe ou chevalier, à la bou-
tonnière (croix dorée). Ruban bleu foncé.
Koumanie. Ordre de ta Couronne. Fondé, en 1881, par
Charles I". 5 classes : grand-croix, grand officier, comman-
deur, officier, chevaber. Ruban bleu do ciol, liséré de
blanc.
Saxe. Ordre de la Couronne de Bue ou de Saxe. Fondé,
en 1807, par Frédéric-Auguste I". Une seule classe de che-
valiers, qui portent la décoration comme los grands-croix,
avec plaque. Ruban vert.
.Siam. Ordre de /aCouro?i7ie(l869). Sciasses: grand-croix,
grand officier, commandeur, officier, chevalier. Ruban
bleu bordé de vert ; entre ces deiLX couleurs, une ligne
jaune et uno rouge.
Wurtemberg. Ordre de la Couronne. Fondé en 1818. Les
quatre premières classes confèrent lanoblesso personnelle
auxWurtembergeois. 5 classes: grand-croix, commandeur
avec plaque, commandeur, chevalier d'honneur, chevalier.
Ruban rouge liséré de noir. Pour mérites militaires, la
décoration est surmontée do glaives.
— Couronne d'épines. C'est une des plus célèbres reliques
de l'histoire religieuse. Il en est question dans l'Evangile
de saint Matthieu, où il est dit que les soldats qui condui-
saient le Christ,
ayant fait par dé-
rfsion une cou-
ronne d'épines, la
lui placèrent sur
la tête. C'est en
1239 que la cou-
ronne d'épines
fut apportée en
France ; elle avait
étéotTerte à saint
Louis par le roi
de Jérusalem,
Jean de Brienne,
et l'empereur de
Constanlinople,
Baudouin. Elle fut
placée dans le tré-
sor de la Sainte-
Chapelle, où elle
demeurajusqu'en 1791. A cette date, elle fut remise à l'évê-
que de Paris, qui la transporta à Notre-Dame, où elle
ust depuis restée dans le trésor. On connut dans l'histoire
reUgieuse d'autres couronnes d'épines, mais leur authen-
ticité ne put jamais être établie. Les religieuses de Port-
Royal possédaient, au xvii' siècle, une dos épines de la
sainte couronne; elle opéra, dit-on, parmi elles des mira-
cles dont on fit grand bruit, et dont il est question dans
l'une des Provinciales de Pascal.
— Couronne de fer. C'est la couronne qui, à on croire la
tradition, aurait été fabriquée
sur l'ordre de Théodelinde,
veuve d'Autharis, roi des
Lombards, pour Agilulf, duc
deTurin, qu'elle épousa
en 591. La tradition est diffi-
cile à admettre, car c'est uno
œuvre byzantine : cercle d"or,
recouvert d'un émail vert,
avec des montants sur les-
quels se détachent des fleurs rouges, blanches et bleues.
Ce qui lui a donné son nom, c'est un cercle de fer qui s'y
trouve incrusté, et où aurait été fondu l'un des clous de la
vraie croix. Elle fut ceinte par Charlemagne, lorsnuil se
fit couronner roi des Lombards en 774, Frédéric IV, cou-
ronné à Rome (14S2), Charles-Quint, couronné à Bolo-
gne (1530), Napoléon I", à Milan en 1805. Elle est con-
servée aujourd'hui dans le trésor de Monza, en Italie. On
en voit l'image au centre de la croix de l'ordre de la Cou-
ronne d'Italie.
— Couronne de saint Etienne de Hongrie ou La samte
couronne hongroise {magyar S zent Korona).C'csi\evénta.h\Q
palladium de la nation magvare. Elle so compose do doux
parties : la partie supérieure", celle que le pane Sylvestre II
(Gorbert) envoya, en l'an lOOO, avec le litre de « roi aposto-
lique «, à Etienne, premier roi de la maison Arpad; et la
partie inférieure, que l'empereur byzantin Michel Ducas
envoya, en 1073, au roi Goyza I". Les doux diadèmes fu-
rent soudés ensemble, de manière à former uno coiffure
unique. Aux yeux des Hongrois, la sainte couronne n'était
pas seulement l'emblème de la royauté ; c'était, on quelque
sorte, la royauté elle-même. Les rois n'étaient véritable-
ment rois qu'après on avoir été couronnés, ot les Hongrois
n'ont jamais pardonné
à Joseph II uo l'avoir
fait transporter à
Vienne, sans se faire
couronner. La sainte
couronne est traitée
commo une personne
réelle : elle a ses ofii-
ciors, ses propriétés, s.i
garde. Kilo a subi man
tes vicissitudes, fut e
g.igée, rachetée, trans
portée hors du pays,
enterrée après la ré-
volution do 1848-1849,
ot se trouve actuelle-
ment au cbftteau do
Budo. En 1880. le roi
Ta fair?j;an.T,'.tra,ti n- les autre, -sf nos rovaux;
Mmh: publia un ouvrage riche.nont orné, qui donne la
doM-nution la plus aulhoiltiquo do co joyau.
^ AVtrôn. Couronne >:ola,re. Au momout d uno «cl.pso
lolaU du Soleil, on perçoit uno am-éolo lumineuse, dito
courônè mitour du disque do la Lune, avec dos rayons
dtveîcënVs roîmant «tor.-'., qui peuvent sV^carlor A 3 degrés
■ Sofoil. Co ph,S..on.i>ne, Mudii dopms deux s.èclos avec lo
p us crand soin, a mis en évidence lexistenco constante do
trois objets principaux: doux sortes do «onos lummeuscs,
0. des rayons. On attribua dabord ces apparences ù 1 a mo-
si.h*ro do la Lune ; puis, commo pour le lialo, il pourrait
avoir son siSgo dans notre atn.ospf.ero, los rayons solaires
Couronne de fer.
COURONNE
COURONNER
ayant été diffractés en rasant les bords de la Lune; onlin,
il vaut mieux admettre que la couronne ôtablit rexistence,
autour de la photosphère du Soleil, dune atmosphère
particulière. La lumière de la couronne est partiellement
polarisée, due en partie à la lumière solaire réfléchie et
à. celle d'un milieu propre très raréfié, renfermant prin-
cipalement de l'hydrogène et uae autre substance ioconnue.
— Bot. La couronne donne l'illusion d'un verticille floral
supplémentaire ; elle n'est, en réalité, qu'un ensemble de
productions lij'ulaires, déri-
vées de la corolle seule ou du
périanthe tout entier. Chez le
silène et le laurier-rose, elle
compreud cinq ligules, déri-
vées des pétales (libres dans
le premier cas, concrescents
dans le second) ; chez les nar-
cisses, les sépales pétaloï-
des portent une ligule aussi
bien que les pétales, et
toutes ces ligules, concres-
centes comme les parties
dont elles dérivent, forment
une couronne ample et vive-
ment colorée.
— Iconogr. chrêt. L'usage
de déposer des couronne* do
fleurs sur la tombe des mar-
tyrs fut d'abord adopté, puis
rejeté par les premiers chré-
tiens. Dans un dialogue de
Minucius Félix, Octavius ré-
pond à Cecilius, qui s'étonne
qu'on ne couronne pas les martyrs : n Nous ne couron-
nons pas les morts de fleurs qui sont bientôt fanées,
mais nous attendons de Dieu môme une couronne incor-
ruptible, u Cette couronne incorruptible, nous la voyons
fréquemment représentée sur les monuments. C'est tou-
jours la main de Dieu le Père qui la tient et la donne.
On en a nombre d'exemples sur les mosaïques de Kome
et de Ravenne. Quelquefois, l'épitiphe d'un martyr est
gravée dans une couronne ; d'auires fois, comme au cime-
tière de Priscille, la voûte d'une crypte ofl're quatre cou-
ronnes, au centre desquelles est une colombe tenant dans
son bec une branche d'olivier.
Au moyen âge, quand l'art commença à donner à Dieu
une figure humaine, on le représentait avec les attributs
du souverain de l'Etat. Quelquefois, en France, on lui don-
nait les attributs du pape, notamment la triple couronne;
ailleurs, on le représentait avec quatre et mémo cinq cou-
ronnes. Les vitraux de Saint-Martin-ès-Vignes, à Troyes,
ofi'rent un exemple de ce fait, ilais il est une autre sorte
de couronne que l'on donne toujours au Père, au Fils et
au Saint-Esprit; cette couroune a une grande importance
en archéologie : c'est le nimbe.
Couronne ; 1. Du silène;
2. Du narcisse.
?,
Couronne (Affaire de la), grand procès politique
ni fut soulevé par Eschine contre Démosthène, et qui
ut l'occasion, pour les deux orateurs, de deux plaidoyers
de premier ordre (330 av. J.-C). — Il était d'usag'o, à
Athènes, que le peuple décernât dos coarouuos aux ci-
toyens qui avaient bien mérité do la patrie. Mais une
loi défendait de proposer au peuple de couronner un
citoyen en charge, qui n'aurait pas rendu ses comptes ; aux
termes d'une autre loi, les couronnes décernées par le
peuple ne pouvaient être données que dans rassemblée du
peuple, et les couronnes décernées par le sénat ne pou-
vaient l'être que dans la salle des séances. Démosthène,
chargé avec neuf autres citoyens de réparer les murs
d'Athènes, détruits par Philippe, roi do Macédoine, après
la bataille de Chéronée (338), 1 avait fait à ses frais. L'année
suivante, en 337, avant que Démosthène eût rendu ses
comptes, l'Athénien Ctésiphon, son- ami, proposa de lui
décerner une couronne d'or sur le théâtre, quoique ce ne
fût pas le lieu fixé par la loi pour cette cérémonie, et de
faire proclamer que Démosthène recevait cette récompense
à cause de sa vertu et de ses bienfaits envers le peuple athé-
nien. L'orateur Eschine, rival et ennemi de Démosthène,
dans son Discours contre Ctésiphon sur la Couronne, accusa
Ctésiphon d'avoir voulu, contre la teneur des lois, décerner
une couronne à un comptable en plein théâtre, et d'avoir
faussement exalté sa vertu et son patriotisme, puisque,
selon lui, Démosthène n'était ni un honnête, ni un zélé
citoyen. C'est pour répondre à cette accusation que Démos-
thène prononça devant le peuple athénien le Discours pour
Ctésipfion sur la couronne, qui a été regardé, par les criti-
ques anciens et modernes, comme le type le plus achevé
de l'éloqueDce. La cause ne fut plaidée, on no sait pou-
rquoi, qu'en 330. Démosthène profita de l'occasion pour
défendre toute sa politique et attaquer celle d'Eschino.
Le succès de l'orateur fut complet; Eschine n'obtint pas
la cinquième partie des suff'rages, et, conformément à la
loi, fut condamné à une amende de 1.000 drachmes. Il
s'exila à Rhodes, où il ouvrit un cours d'éloquence par la
lecture des deux liarangues qui avaient amené son bannis-
sement, et qui sont conservées toutes doux. Son discours
est, pour le fond et l'ampleur des vues, très inférieur à
celui do Démosthène ; il n'eu est pas moins fort intéres-
sant, plein de narrations brillantes, do verve et d'esprit,
tle talent.
Couronne (la) [allem. die Krone], poème allemand,
composé au commencement du xiii* siècle, par Henri de
Tùrlin. — C'est une suite longue et décousue d'aventures
attribuées à Gauvain (Gawein), qui cherche et finit, après
de nombreux exploits, par trouver le graal. Henri de Tîir-
lio prétend avoir, dans cette œuvre, adapté un poème do
Chrestion de Troyes. Cette allégation est fausse. Ce qui est
vrai, c'est qu'il a tiré en partie sa matière de romans fran-
çais. La Couronne renferme quelques passages émouvants,
certaines peintures réussies et aussi un nombre assez con-
sidérable de scènes licencieuses. Le stylo et les vers sont
d'un bon auteur (1852.)
Couronne (Pour la), drame en cinq actes, on vers, de
F. Coppée (1895). - Le prince Michel Brancomir, général
des bulgares, a toujours victorieusement combattu les
Turcs. De tels services, pcnse-l-il, lui méritent le trône
qui est devenu vacant. Or on y assoit l'évoque Etienne.
Déçu dans ses ambitions, qu'attise sa femme Basilide,
Michel se résout ù trahir : il livrera aux ennemis le pas-
sage commis à sa garde. Survient son fils Constantin,
averti du projet criminol par la bohémienne Mihtza, qui
l'aimo. L'un des deux hommes est do trop : ils dégainent,
— et le fils met à mort le père. Les Bulgares, croyant
leur général tué par l'ennemi, pleurent ce mort glorieux ;
mieux : ils lui élèvent une statue. Constantin lui succède ;
mais, tourmenté par l'atfreux souvenir, il ne rencontre
que des défaites, là où son père no trouvait que des
victoires. On le soupçonne de trahison. Basilide, qui sait
tout, l'accuse formellement. Constantin n'aurait qu'un mot
à dire pour se justifier ; mais il ne le dit pas, car ce mot
jetterait l'infamie sur la mémoire vénérée de son père. On
le condamne à vivre enchaîné aux pieds de la statue
du traître qu'il a dû tuer : il subira là, perpétuellement, les
insultes et les crachats du peuple. Militza, d'un coup de
poignard, le délivre, puis elle se tuesur le cadavre de celui
qu'elle aimait. — Telle est, dans ses grandes lignes, l'œuvre
de F. Coppéo. La pièce, bien nue sévèrement conduite se-
lon les règles du grand art, a beaucoup d'allure. Les vers,
serrés, solides, sont d'une envergure large, et, dans maint
endroit, un grand souffle les emporte. En résumé, ce
drame est une tragédie presque d'une pureté classique.
Couronne, nom donné à deux constellations : l'une
australe, l'autre boréale.
— Encvcl. La Couronne australe, située au-dessous du
Sagittaire, paraît à peine sur notre horizon au commence-
ment de juillet. L'étoile f de cette constellation est un très
joli couple serré, à composantes égales ei de 5<* grandeur.
C'est un système orbital, on mouvement rétrograde très
rapide, dont la durée do révolution est d'environ cent cinq
ans.
— La Couronne boréale est située entre le Bouvier, le
Serpent et Hercule (les poètes disent que cette couronne
est celle d'Ariane, fille de Minos et Pasiphaé). Parmi les
huit étoiles doubles situées dans la Couronne boréale,
deux sont partiticulièreraent remarquables : l'étoile 15 de
cette constellation, composée de deux étoiles jaunes et de
6* grandeur, forme un système orbital brillant, très serré,
en mouvement direct très rapide. Madler, Winnecke,
Villarceau ont calculé l'orbite et ont conclu à une durée
de révolution voisine d'un demi-siècle; le couple y est un
système orbital, formé par une étoile de 4" grandeur et
une de 7% très serré, très rapide et se mouvant dans le
plan du rayon visuel. Doberck a calculé l'orbite et a
trouvé quatre-vingt-quinze ans comme durée probable de
la révolution.
Couronne, cap de la Méditerranée, dép. des Bouches-
du-Rhùne, formant l'extrémité ouest de la rade de Mar-
seille-
Couronne (La), comm. de la Ctiarento, arrond. et à
5 kilora. d'Angouléme, près do la Boëme, affluent de la
Charente ; 3.457 hab. Ch. de f. Orléans. Carrières do pierres
de taille. Papeteries, tuileries. Eglise romane. Ruines d'une
abbaye d'augustins. Château de la Renaissance.
COURONNEMENT (ro-ne-man) n. m. Action de mettre
solennellement une couronne sur la tète de quelqu'un ;
Le COURONNEMENT d'uH lauri'at, d'une rosière. 11 Se dit par-
ticulièrem. de la cérémonie dans laquelle on couronne un
souverain : Le couronnement d'un roi, d'un empereur.
— Partie supérieure d'un objet, particulièrcm. d'un
meuble ou d'un édifice : Le couronnement d'une tour, d'un
bahut.
— Fig. Accomplissement, terminaison, perfection : La
mort est le couronnement de la vie. V. éuifice.
— Arboric. Maladie d'un arbre dont les feuilles jaunis-
sent sur les branches les plus élevées : Le chêne est par-
ticulièrement sujet au couronnement. 11 Façon de tailler un
arbre en forme do couronne.
— Art vétér. Lésion du cheval qui est couronné.
— Chir. Dans le langage des accoucheurs. Position de
la têto do l'enfant lorsque, ayant rompu les membranes,
elle commence à s'engager dans l'orifice de l'utérus, qui
lui forme une sorte de couronne.
— Fortif. Retranchement que forme l'assiégeant pour
s'abriter et pouvoir continuer ses travaux en avant, quand
il s'est emparé de quelque ouvrage do l'assiégé : Le cou-
ronnement de la demi-lune se nomme aussi nid de pie.
— Mar. Partie supérieure de l'arrière d'un navire. (Sur
les anciens vaisseaux, le couronnement était richement
décoré.) 11 Lisse de couronnement , Nom de la lisse de plat-
bord, à cet endroit.
— Technol. Ornement qui décore l'écusson d'une ser-
rure, au-dessus de son ouverture. 11 Partie la plus élevée
de l'extérieur ou extrados d'une voûte. 11 En charpent-,
About d'un chevron avec assemblage à enfourchement.
— Encycl. Couronnement des rois. V. sacke.
— Art milit. Couronnement du chemin couvert. C'était, au
temps de l'attaque méthodique des places, une des opéra-
tions les plus importantes et les plus difficiles des sièges
réguliers. Elle consistait à venir établir une sorte de der-
nière parallèle le long de la crête du chemin couvert, afin
do pouvoir chasser ensuite définitivement l'ennemi de
celui-ci. Cettû opération, comme tous les travaux d'appro-
che ([ue comportait l'attaque pied à pied des places fortes,
a beaucoup perdu de son importance, par suite des pro-
grès de l'artillerie, et l'on n'y recourra sans doute plus
à l'avenir que dans des circonstances tout à fait excep-
tionnelles.
Couronnement de la "Vierge. Un grand nombre de
cathédrales, élevées au xiii' et au xiv" siècle et placées
sous le vocable de Notre-Dame , offrent des bas-reliefs
retraçant cette scène mystique {cathédrales de Laon,
Paris, Senlis, r»,eims, Rouen, Sens, etc.).
Le Couronnement de la Vierge, peint par Giotto dans
l'église souterraine do Saint-Francois-d'Assise, célébré
comme un des chefs-d'œuvre de ce maître, a eu beau-
coup à souffrir des outrages du temj)s. Deux petits
tableaux do cet artiste sur le môme sujet sont conser-
vés : l'un à Turin, l'autre en Angleterre. Beaucoup d'autres
artistes de la même époque ont introduit des saints, des
anges, et même de simples particuliers, des donateurs,
dans la scène du couronyier^ent de la Vierge; le tableau
de Fra Angelico, qui est au Louvre, est l'une dos compo-
sitions les plus importantes que nous connaissions en ce
genre.
Le Louvre possède des Couronnements de la Vierge de
Picro di Cosimo Rosselli, do Zenobio do' Machiavelli, do
Ridolfo Ghirlandajo. do R. del Garbo. La môme scène a
été peinte par (iirolamo da Santa-Crocc (musée do Berlin),
Palmeggiano amusée Brera, à Milan), Juh?s Romain et le
Fattoro ( ninacothôquo du Vatican ) , Girolamo d'Udino
(à l'hôpital d'Udine), Paul Véronôse ^Académie des beaux-
arts do Venise), etc. Mais les peintures de ces maîtres
350
sont éclipsées parles Couronnements de la Vierge àc Ra-
phaël au Vatican, de Fra Angelico à Florence et au Lou-
vre, du Corrège dans la coupole de la cathédrale do
Couronnement de la Viei
Parme, et du Pinturicchio au Vatican. Citons, enfin, les
œuvres de Rubens et de Velazquez sur le même sujet.
Couronnement de Napoléon (le), tableau. V. sacre.
Couronnement de Charlemagne (le), par Henri
Lévy, peinture décorative du Panthéon, que Ion vit pour
la première fois à l'Exposition nationale de 1883. — Elle
comprend trois parties ; au centre, le pape Léon III remet
la couronne à l'empereur d'Occident ; à droite et à gauche,
la composition se continue. D'un côté, c'est le clergé,
l'autel et toutes les pompes de l'Eglise ; de l'autre, c'est
l'armée et le populaire acclamant le triomphateur. Dieu
lui-même a voulu jouir du spectacle, et il apparaît dans le
ciel, porté sur des nuages et entouré d'un groupe d'anges
aux ailes bleuissantes. C'est là un sujet fastueux. L'œu-
vre, composée avec une parfaite insouciance de l'archéo-
logie, est surtout pittoresque, et I-rille par des qualités
charmantes et bien françaises. L'habile distribution des
groupes, la grâce et la distinction du coloris font de cette
vaste page un tout très harmonieux, sinon très puissant.
COURONNER iro-né) v. a. Mettre une ''ouronne sur la
tête : On couronna Jésus-Christ d'épines. Il Se dit particuliè-
rement de la cérémonie dans laquelle on pose solennelle-
ment la couronne sur la tète d'un souverain : Charlemagne
6e fil COURONNER roi d'Italie. Il Par ext. Donner le titre de
souverain à quelqu'un, l'appeler au trône : Napoléon I"
COURONNA ses frères. \\ Récompenser en donnant une cou-
ronne, UQ prix dans un concours : Couronner un poète.
CoDRONNER utt our;rt^e. Il Honoror, récompenser; parer,
orner, embellir : L'éloge doit non seulement couronner le
mérite, mais le faire germer. (Buff.)
— Par anal. Entourer; surmonter; dominer: Cheveux
blancs qui couronnent une tête. Chaîne de montagnes
COURONNANT UH paysage.
— Fig. Combler, accomplir, terminer, mettre le sceau
à : Couronner l'édifice. Couronner les vœux de quelqu'un.
— CouronJier un cheval, Le laisser tomber de telle ma-
nière qu'il se fait une petite plaie circulaire au genou ou
aux genoux.
— Jardin. Couro7i7ïer ^^n arbrisseau, U7i arbre. Tailler les
branches de façon que l'arbrisseau, l'arbre, aient de dis-
tance en distance, jusqu'au sommet, des parties circulai-
res plates représentant des couronnes.
— Prov. : La fin couronne l'œuvre {Fi7iis coronat opus)^
C'est la conclusion qui détermine la vraie valeur, la vraie
signification des actes et des faits.
— Encycl. Art milit. Dans la guerre de campagne, on
dit qu'on couronne une position attaquée, quand on par-
vient à l'occuper après en avoir chassé les défenseurs
dont on prend la place. Ce terme s'emploie surtout quand
il s'agit de hauteurs ou do positions un peu élevées.
Dans la guerre de siège, on se sert du même mot pour
indiquer une opération analogue, mais exécutée plutôt au
moyen de travaux d'approche et aboutis-
sant à la construction d'ouvrages dé-
fensifs qui assurent la possession de la
position prise. C'est ainsi qu'on cou-
ronne une brèche, le chemin couvert, etc.
Couronné, ée part. pass. du v. Cou-
ronner.
— Blas. Surmonté d'une couronne ou
portant une couronne : Annoiries cou-
KONNÉivS. Il Se dit des animaux qui ont
sur la tête une couronne, tantôt du
même émail que l'animal, tantôt d'un
émail différent, et qui est généralement
radiée ou à pointes.
— Littér. liime couronnée. Rime ré-
pétée, qui forme un petit vers à la suite d'un vers plus
long. En voici des exemples :
L'on voit des commis Qui jadis sont venus
Mis Nus
Comme des princes- De leur province.
Panard.
— Métrol. Ecu couronnét Ancienne monnaie de France
appelée aussi écd k la couronne.
— Sylvie. Arb7'€ couroyiné. Vieil arbre dont la tête seule
pousse des branches. 11 On dit aussi corbelê.
— Véner. Cerf couronné, Cerf ne possédant qu'une seule
empaumuro d'où sort le bois, sans meule ni perches.
— Encycl. Hipp. Un cheval est dit couronné quand il
est tombé sur ses genoux et qu'il s'y est blessé plus ou
moins profondément. Le couro7inement peut ôtro léger et
ne pas être suivi de traces ; si la peau est fortement
contusionnée, mais non détruite, le poil repoussera blanc;
si la peau est détruite, la blessure est suivie d'une cica-
trice nue, où le poil ne repoussera jamais. Le cheval qui
D'argent au lion
d'azur rampant et
conronnt* de gueu-
les à l'antique.
351
a été couronné do maniéro qu'une tracô accusatrice rosto,
soit sous forme do poils blancs, soit surtout sous formo
d'une cicatrice indc-U^bilo, pord
beaucoup do sa vaknir vt^nalo,
parce quo (Ui stiyiiialn pernuH
Qo ponsor qu'il a une l"ail)losso do
jambes.
Se couronnepf v. pr. So inottro
unocouronnosur latote. il Solaire
roi ou emporour.
— Par oxt. S'orner, s'omboUir,
se couvrir ; être surmonté : L'au-
bépine parfumée se couRoNNii de
nombreux oouquels.
— Fig. S'illustrer, se paror : Si;
CODRONNKR de ijloii'e.
— So dit d'un cheval qui ko
blesso au genou.
— Anton. Découronner.
COUBONNURE {ro-nur') n. f.
Sorte de couronne formée par la
disposition des monus cors d'un
cerf, vers le sommet du bois.
COUROUCOU n. m. Genre d'oi-
seaux grimpeurs, famille dos tro-
gonidés, comprenant do magni-
fiques formes, à plumage brillant Couroucou.
des teintes métalliques les plus
vives, avec une immense queue recourbée en faucille.
— Encycl. Les couroucous sont propres aux régions
les plus chaudes de l'Amérique. Habitant les grandes
forêts, ils nichent dans les troncs d'arbres; le plumage
rouge ou orangé de leur ventre se décolore au contact do
l'eau. On connaît sept espèces de ces magnifiques oiseaux,
dont le plumage formait jadis les ornements royaux chez
les Mexicains.
COU-ROUGE {rouf) n. m. Nom vulgaire du rouge-gorge.
Il PI. Des COUS-RODGES.
COUROUPITA n. m. Genre d'arbres, de la famille des
myrtacées, tribu des barringtoniées, renfermant six es-
pèces qui croissent on Guyane.
— Encycl. Les feuilles du couroupita sont alternes,
ovales, aiguës, atteignant O^.SS de longueur. Ses grandes
fleurs roses, groupées en longs épis, répandent une odeur
suave. Son fruit est une capsule ligneuse, sphérique, de la
grosseur d"ua melon ;
on l'appelle vulgaire-
ment boulet de canon,
calebasse à Colin. La
pulpe a une saveur
acide.
COUROYER V. a.
Mar. Syn. de cou-
RATKR.
COURPATE n. m.
Nom vulgaire d'un
poisson de la Méditer-
ranée {ie téti-aijonure).
COURPIÈRE, ch.-I.
de cant. du Puy-de-
Dôme, arrond. et à
16 kilom. de Thiers,
au confluent du Cou-
zon et de la Dore, au
pied des monts du Ko» Couroupita.
rez; 3.677 hab. Ch. do
f. P.-L.-M. Cirerios, minoteries, fabriques de creusets et
de poteries de grès, commerce de bois de construction et
de planches, scieries. Eaux minérales froides dites « du
Salé ». Ruines du château de Courte-Serre; constructions
du moyen âge. — Le canton a 10 comm. et 14.164 hab.
COURRE (du lat. currere, mémo sens) v. n. Ancien infi-
nitif du V. Courir. {Ne s'emploie plus qu'on équitation et
en vénerie.)
— Manèg. Courre un cheval. Faire courir son cheval à
bride abattue.
— Véner. Poursuivre à la course en chassant : Courri':
le loup. I! Chasse à courre, Celle qui s'exécute par des cava-
liers avec une mouto do chiens courants, ii Laisser courre
les chiens ou Laisser courre. Découpler les chions, avant
de les lancer sur la bfite. — Substautiv. Laissej'-courrc,
Lieu où l'on découplé les chiens; fanfare quo l'on joue
lorsqu'on les découplé ; 5e trouver au laisser-courri:.
Sonner le LAissKR-conuRK.
GOURRIAU {kou-ri-o) n. m. Petit chariot à trois rouos,
dont on so sert, on Provence, pour le transport des li-
gnites.
COURRIER {kou-ri-é — do l'ital. corriere, môme sens ;
de correrii, courir) n. m. Homme qui porto des dépêches
à cheval ou par d'autres moyens rapides, il Courrier de
malheur. Celui qui apporte une mauvaise nouvelle, n Homme
chargé d'accomplir une mission quelconque par des moyens
rapides : Courrikr qui prépare les loofments, qui porte In
marée, n Valet do pied, coureur. (N'est plus usité aujour-
d'hui en ce sons.) n Employé qui précédait le parlement et
la chambre des comptes, dans les cérémonies.
— Par anal. Moyen do transport do dépAchos : Le télé-
graphe est le plus diligent de tous les coukrikrs. il Voiture
qui porto les dépôchos ; Autrefois, on prenait le courrii-:r
lorsqu'on voulait voyager rnpidemcnt. il Ensemble des lettres
envoyées, reçues, portées par le môme ordinaire : /écrire,
Expédier son coDRRiiiR.
— Admin. Courrier de cabinet. Agent quo le souverain
ou le ministre charge de porter les dépêches qu'il envoie
aux ambassadeurs.
— Hist. occlés. Collérier, procureur ou intendant d'une
communauté, d'un évêquo, d'une église, n Ueligiouso qui
faisait les commissions hors du monastère, ii Nom donné
autrefois au second magistrat do la ville de Vienne on
Dauphiné, lequel était nommé par l'évoque, ot était chargé
des affaires ecclésiastiques, il Courrier apostolique, Envoyé
qui, â l'époque dos persécutions, était chargé do porter
aux fidèles les ordres dos évoques et, aujourd'hui, Ofllcior
quo le pape envoie aux cardinaux pour les prévenir dos
réunions qu'il doit tenir on consistoire ou on chapelle.
— Joiirn. Nom donné A un grand nombre do journaux
français ot étrangers, il Courrier de l'aris. Nom donné à
certains articles do journaux qui, chaque somaino ou
chaque jour, donnent la chronique do Paris.
— Mar. Petit bâtiment arme pour la course. Il Long-
courrier. V. LONG-COURRIER. Il Courvicr de Chine, de Mada-
i/ascar, etc.. Nom donné au paquebot faisant le service
dos correspondances ontro la France et ces divers pays.
— Péch. Nom de l'un des deux piquets de la pantiore.
— Post. Courrier convoyeur (et Courrier auxiliaire), Sous-
agent qui accompagne les lettres transportées parchemin
de for. (Il effectue, on outre, un service de manipulation
en route et fait rechange des lettres sur différents points du
[larcours.) Il Courrier d'entreprise. Entrepreneur ou adjudi-
cataire chargé do transporter les lettres en dehors des
voies ferrées.
^ Encycl. Diplom. Courriers de cabinet. On nomme ainsi
des agents du ministère des afi'aires étrangères, chargés
de transporter soit la ravise contenant la correspondance
qui s'échange entre le gouvernement et ses représentants
à l'étranger, soit des dépêches importantes ou urgentes.
Partout en Europe, ils sont inviolables, ot la saisie de leurs
dépêches est interdite. Le bagage do ces courriers n'est
que rarement soumis à la visite des douanes ; qriolqUes
pays limitent cette exemption aux paquets portant un
cachet officiel. En temps de guerre, on peut, sauf conven-
tion contraire, arrêter les courriers ennemis et saisir leurs
dépêches. On appelle courriers porteurs de dépêches des
fonctionnaires civils ou militaires, ou de simples gens de
confiance, chargés exceptionnellement du transport des
dépêches.
— Journ. Courrier. Sous ce titre ont paru, en France, un
grand nombre de journaux à difî'érentes époques. Parmi
Tes plus connus, nous citerons : » le Courrier de l'armée
d'Italie «, qui parut à Milan du i*^ thermidor an V au
12 frimaire an VII, sous l'inspiration de Bonaparte, et dans
lequel se trouvent en germe beaucoup des plans gigan-
tesques qu'il adéveloppés plus tard; " le Courrier français»,
l'un des principaux organes du parti libéral, sous la Restau-
ration et le gouvernement de Louis-Philippe. (Fondé en
1819, il dura jusqu'en 1868 ; mais sa période la plus brillante
fut de 1820 à 1842. Il compta parmi ses rédacteurs : Benja-
min Constant, Casimir Perier, Cormenin, Mignet, Tabbé
Fauchet, Léon Faucher, etc.) ; « le Courrier du dimanche » .
(Fondé en 1857 par un journaliste gouvernemental, il passa,
en 1858, sous la direction de Leymarie, qui réunit autour
de lui des écrivains opposants, des nuances les plus di-
verses, mais, en général, des plus connus par leur talent;
c'étaient : le comte d'Haussonville, de Broglie, Villemain,
de Montalembert, Lanfrey, Elias Rognault, Eugène Pel-
letan, Prévost-Paradol, Alfred Assolant, John JLemoine,
Hauréau, etc.)
Courrier de l'Europe, gazette anglo-française, par
Serre de Latour, Morande, Brissot, le comte de Montlosier
(Londres et Boulogne, 1776-1792). C'est un des recueils les
plus importants du xviii* siècle. Il donnait le résumé des
innombrables gazettes de l'Angleterre, les nouvelles poli-
tiques de ce pays et dos colonies anglaises de l'Amérique,
alors en lutte contre la métropole.
Courrier de Lyon (le), drame en cinq actes, de Mo-
reau, Siraudin et Delacour (théâtre de la Gaîté, 1850). —
Cost la mise à la scène de l'histoire do Lesurques, qui
avait subi la peine capitale le 10 mars 1797. Le Courrier
de Li/on, objet do fréquentes reprises, a toujours obtenu
le même succès populaire. V. Lesorqdes.
Courrier de Provence, journal de Mirabeau. — Le
2 mai 1789, sans s'inquiéter des lois sur la presse, Mirabeau
fit paraître le premier numéro d'une fouille, qu'il appela
Etats généraux. Après le 2* numéro, dans lequel le système
financier de Necker était vivement critiqué, le journal fut
supprimé. Mirabeau le ressuscita, sous le titre de Lettres
ducomte de Mirabeauà ses conunettants {\0 numéros). Après
la prise do la Bastille, ces « Lettres» devinrent le (Sourricr
de Provence. On y trouvait le compte rendu dos séances
de l'Assemblée constituante, avec divers commentaires.
Mirabeau y écrivait peu, mais il avait un grand nombre de
collaborateurs ; entre autres, Clavièro, Dûment, Chamfort,
Cazaux, Méjan, Lamourette. Les discours du grand ora-
teur y étaient reproduits et souvent complétés, et, ces
jours-là, lo nombre dos pages doublait ou triplait. Le
Il Courrier de Provence » eut 35 numéros; il cessa de pa-
raître lo 30 septembre 1791, ayant survécu six mois â son
fondateur. Il était fort répandu, mais n'exerça pas une
grande influence sur les événements.
Courrier français illustré (i-i:), journal littéraire,
humoristique, illustré, artistique, fondé à Paris on 1884,
par Jules Roques. Principaux rédacteurs : Houchor, Pon-
chon, Montorgueil, Roques, H. Delornio, Jean Lorrain,
Louis Merlot, Charles Bernard, etc.; illustrations par
Willette, Forain, Chéret, Hcrmann Paul, H. Pille, Zier,
Jeanniot, Legrand, etc.
COURRIER [kou-ri-é] n. m. Ornith. Nom vulgaire du che-
valier à pieds rouges.
COURRIÈRE {kou-ri-èr — fém, do coDRRiEit) n. f. Per-
sonne qui porte des nouvelles. (N'est guère usité dans le
sens propre.)
— Poétiq. Objet, do nom féminin, servant d'annonce :
Aa lune, courriere des nuits. L'aurore, courrièrk du jour.
La. lienommée, cette prompte coDRRii;»!;, etc. (Dans ces
derniers sens, on dit mieux avant-codrrièrk.)
COURRIÈRES, comm. du Pas-do-Calais, arrond. ot à
30 kilom. do Bôthune, sur la Doulo ; 3.y08 hab. Ch. do f.
Nord. Mine do houille, briquotorios, fabrique do sucre,
distillerie, moulins. Port sur le canal do la Hauto-Doulo.
— Patrie des peintres Jules ot Emile Breton. Eglise du
xvi« siècle, avec lo magnifique tombeau do marbre blanc
de Jean de Montmorency.
Courrières est un important contre houiller, entouré
complètement par les mines do charbon do Meurchin,
Lens, Bourges, Carvin ot Brécourt. Trois concessions
successives ont été accordées à la Société dos mines do
Courrières : la première on 1852 ot la dernière en 1874,
augmentant lo territoire concéilé ot le portant do 4.500 hec-
tares environ à 5.460. L'exploitation comporte actuoUo-
nuuit sept puits, desquels on extrait toutes les qualités do
houille, depuis les ciiarboas maigres jusqu'aux houilles
grasses t longue fiamnio.
COURRIÉRISTE {kou-ri-é-rissf — rad. courrier) n. Nom
donné au rédacteur qui, dans les journaux, écrit lo cour-
rier do l'aris, fait dos chroniques.
Commande par courroie.
COURONNURE — COURS
COURROIE {kou-7'o-a — du lat. corrîgia, même sens) n. f.
Bande de cuir servant à lier, à attacher quelque chose :
Boucler une courroie.
— Fig. ot fam. Etendre, Allonger la courroie. Apporter
une grande économie dans ses dépenses, afin de tirer un
meilleur parti d'un faible revenu, ot aussi étendre les pro-
fits d'une charge, d'un emploi au delà do ce qui est permis.
Il Serrer la courroie à quel-
qu'un. Ménager, diminuer les
ressources qu'on lui procure.
Il Lâcher ta courroie. Laisser
toute liberté d'action, accorder
toutes facilités.
— Mécan. Longue bande de
cuir, de caoutchouc, de tissu en
poil de chameau, de papier, etc.,
dont les deux bouts sont cousus
ou reliés ensemble, et qui sert
à communiquer à distance un
mouvement circulaire.
— Techn. Coui'roie de guin-
daqe. Sorte de poignée do cuir,
qui sert au conductourd'une voi-
ture pour se hisser sur son siège.
— Prov. anc. :
Mieux vaut ami en voie
Que deniers en courroie.
En voyage, il vaut mieux ren-
contrer un ami qu'avoir de l'ar-
gent dans sa ceinture.
— Encycl. Mécan. On so sert
do courroies, dans l'industrie,
pour établir une transmission
do mouvement entre doux ar-
bres, par l'intermédiaire do
poulies calées sur ces arbres.
Dans une courroie, on distingue deux brins : le brin con-
ducteur, qui va de la poulie motrice à la poulie conduite,
et le brin coriduit, qui se dirige do cette dernière vers la
première.
Les courroies de cuir sont employées de préférence à
toute autres; leur fabrication comprend : 1° la tension des
moitiés do peau ou croupons; 2° le découpage en bandes
de ces croupons; Z° l'égalisage des bandes; 4» la jonction
des bandes ; 5** la tension des courroies. Ces courroies
présentent à l'usage un allongement très variable, dépen-
dant surtout de rallongement primitif donné au cours de
la fabrication.
Les courroies en caoutchouc pur ou mélangé de gutta-
percha offrent divers avantages, parmi lesquels la sup-
pression delà jonction partielle des bandes, puisque, avec
cette matière, on peut obtenir d'un seul morceau des cour-
roies d'une longueur voulue, et qui ne présentent qu'uu
seul point do jonction. On intercale fréquemment dans la
matière des bandes de toile. En tout cas, les courroies en
caoutchouc sont imperméables et imputrescibles. Les cour-
roies en poil de chameau offrent une grande résistance et
se tissent à la longueur et à la largeur voulues. Les
courroies en papier s'obtiennent avec un papier fabriqué
exclusivement an moyen de chifi'ons de lin. Ces courroies
oft'rent une résistance égale à celle des courroies en cuir.
Les unes et les autres s'emploient aux transmissions do
mouvement.
COURROIR Ikou-ro-ar') n. m. Dans les salines, Canal qui
alimente les tables salantes et débouche dans les aiguilles.
COURROUCER {kou-rou — du lat. pop. coi'ruptiare, cor-
rompre, par suite irriter. Prend une cédille sous lo c de-
vant les voyelles a, o : Il coun-ouça. Nous courrouçons)
V. a. Irriter, mettre on courroux : Courroucer son maitre,
— Poétiq. Déchaîner, agiter violemment : Courrocckk
les /lots.
Se courroucer, v. pr. Se mettre en courroux, s'irriter.
— Poétiq. Se mettre, être mis dans un état de grande
agitation : Vents, Flots qui se courroucent.
— Anton. Apaiser, calmer.
COURROUX (kou-rou — subst. verbal de courroucer) n. m.
So dit pour colère, en poésie et dans le style soutenu ;
. . . l'homme-Dieu descendit jusqu'À nous,
Pour cfTaccr la tache originelle
Et do son Père apaiser le courrour.
(Noël Adam.)
— Poétiq. Violente agitation : Neptune, de son trident,
apaise les /lots en courroux. (Fén.)
— Syn. Courroux, colère, dépit, etc. V. colïîriî.
— Anton. Accalmie eu accalmée, calme, placidité, quié-
tude, sang-froid.
COURROYER v. a. Tochn. Syn. de corroyer.
COURROYEUR u. m. Tochn. Syn. corrovkur.
COURS {kour' — du lat. cursus, propreni. course; do
currere, courir) n. m. Mouvement, direction d'un liquide
qui s'écoule : I)élourner le cours d'une rivière. Il Parcours
d'un fleuve, d'une rivière : La Loire, dans son coxjv.StaiTosc
une délicieuse contrée.
— Par oxt. Mouvement intérieur ou d'excrétion dos li-
quides qui existent dans le corps de l'homme et dos ani-
maux : Le COURS du sang, drs humeurs.
— Par anal. Action do produire A l'extérieur, de mani-
fester : Donner un libre cours à ses soupirs, à sa colère.
— Mouvement réel ou apparent du soleil ot îles autres
astres : Les irréqulaj'ilés du cours de la lune. Il Succession
du temps et dos clioses qui so composent d'uno série
d'instants ; Le cours des suèdes,
— Nom quo l'on donne A des promenades publiques
dans certaines villes : /.e cours Belzunce, à Marseille.
— Poétiq. Course, marche rapide :
D'un cour* précipita sur la brôoho ils s'^tancenl.
Voltaire.
— Fig. Marche, progression, développement : Le cours
des idées modernes. J'r<yet en cours d'edécution. Suivre le
COURS de la conver.mtion. Interrompre le cours de ses éludes.
Il Usage, vogue, considération publique, appréciation
géiiéraleniont favorable : Monnaies en cours. Les mantf'res
polies donnent cours au mérite. (La Bruy.)
— Archit. Cours d'assise. Rang do pierres de mémo hau-
teur posées sans interruption dans toute la longueur d'un
mur. Il Cours de plinthe, Plinthe coutinuo. qui marque un
étage dans les murs do face, il Cours de pannes. Suite com-
plète dos pannes qui fornvnt la longueur d'un oomblo.
COURS — COURSE
— Art milit. Cours pratique de tir de l'artillerie. \. tir.
Cours préparatoire. Cours destiné, dans les régiments, à
former les candidats à Saint-Maixent, Saumur ou Versailles.
Cours préparatoire (clairon).
n Batterie de tambour, sonnerie de clairon ou de trompette
pour appeler les élèves du cours préparatoire.
— Banq. Cours de place ou Cours de change, Taux de la
commission ou droit de change que prennent les banquiers
pour faire tenir de l'argent d"un lieu à un autre.
— Bours. Prix auquel se sont élevées, dans une séance
donnée, les valeurs cotées à la Bourse : Le cours de la
rente, il Premier cours ou Cours d'ouverture. Prix auquel une
valeur est cotée à l'ouverture d'une Bourse, il Dernier
cours ou Cours de clôture, Prix auquel une valeur est cotée
en dernier lieu, dans une séance de Bourse, il Cours moyen.
Moyenne des cours d'une valeur dans une séance de Bourse.
I) Cours de compensation. Cours conventionnel auquel tous
les acheteurs et tous les vendeurs de la même valeur,
pendant le mois précédent, restent acheteurs ou vendeurs
de cette valeur pendant le mois suivant, ii Cours de la ré-
ponse des primes. Cours coté à 1 h. 1/2, le dernier jour du
mois, parce que c'est d'après ce cours que s'exécutent les
marchés à prime. V. primk.
— Comm. Prix actuel des marchandises : Acheter cinq
cents balles de café au cours du jour, il Confiance, valeur
morale accordée au papier d'un négociant, d'un banquier :
Signature gui n'a pas cours sur laptace de Paris.
— Enseign. Série de leçons données par un professeur
sur UBf tnéme matière : Suivre un cours d'histoire. Il Traité
renfermant une série de leçons sur la même matière :
Acheter un cours de botanique, ii Série de faits ou de dis-
cours tenant lieu d'un enseignement spécial : L'histoire
est un excellent cours de politique, il Au pi.. Ensemble des
études que l'on fait dans une science quelconque, et prin-
cipalement dans celles qui comportent plusieurs degrés :
Terminer ses cours, ii Autrefois, Recueil de textes servant
à l'enseignement, il Le cours civil. Le code Justiuien. il Le
cours canonique. Le recueil des Décrétales de Gratien.
— HydrauJ. V. la partie encycl.
— Mar. Cours de bordages, Bordages cloués bout à bout.
(On dit généralement virure.) ii Long cours, Contrées loin-
taines. Il Capitaines au long cours, Capitaines des bâtiments
qui font ces voyages, ii Faire le cours. Se dit quelquefois
pour Faire la course.
— Monn. Circulation de la monnaie métallique ou fidu-
ciaire.
— Navig. fiuv. Dans un canal, on dit que l'eau prend son
cours quand sa pente s'établit naturellement.
— Pathol. Cours ou Flux de ventre, Diarrhée, ii On dit
gu'une maladie a son cours, suit so7i cours, quand elle passe
inévitablement par certaines périodes.
— Techn. En T. de tisseur, Passage de toutes les na-
vettes formant un seul coup sur la carte, dans la fabri-
cation des étoffes lancées. {On dit aussi passée.) Cours-
trame, Cours-chaîne. V. course.
— Syn. Cours, courant. V. courant.
— Encycl. Hydraul. Sous le nom de cours d'eau, on
classe toutes les eaux courant à découvert : les fleuves, les
rivières et les canaux. Leur étude, tant au point de vue
scientifique qu'au point de vue commercial et industriel,
est très complexe; elle comprend : le flottage, la remonte,
le halage, les crues, l'étiagc, la vitesse, la pente, la ré-
sistance du lit, la recherche du mouvement, la considé-
ration des sections, les effets de la vitesse sur les parois
du lit; les chutes, le débit des courants, le jaugeage des
cours d'eau, les barrages, les effets des obstacles^et des
sinuosités, la force que l'on peut en tirer, soit en utilisant
leur courant, soit en créant des chutes; la conservation
et la défense des rives, et la législation qui les régit.
L'étude des cours d'eau forme à elle seule toute une
science, basée sur des hypothèses que les expériences
viennent contredire, malheureusement, assez souvent.
— Art milit. Le passage des cours d'eau, quand les ponts
permanents ont été détruits, s'off'ectue à l'aide de différents
moyens : ponts militaires de différentes sortes, ou corps
flottants, ou à gué, sur la glace, à la nage.
L'emploi de ces divers moyens de passage doit être pré-
cédé d'une reconnaissance des cours d'eau, ayant pour but
de chercher un point de passage favorable, d'examiner la
nature du fond, d'apprécier la vitesse du courant, la pro-
fondeur, etc.
— Dr. Cours d'eau. Les cours d'eau (fleuves, rivières,
torrents, ruisseaux) se divisent en deux grandes catégo-
ries : cours d'eau uari:,iioUs ou flottables; cours d'eau non
navigables et non flottables. Suivant qu'un cours d'eau appar-
tient ;•- l'une ou à l'autre de ces catégories, il est soumis
 'I';s règles très différentes. La loi du 8 avril 1898, relative
au régime des eaux, forme actuellement la principale légis-
lation sur la matière.
1« Cours d'eau navigables ou flottables. Ces cours d'eau
font partie du domaine public, et, comme tels, ils sont ina-
liâDanles et imprescriptibles. Les riverains sont grevés de
la servitude de halage et do marchepied. Pour établir une
usine, il faut y être autorisé par décret; mais, s'il s'agit
d'un établissement temporaire ou de simples prises d'eau,
une autorisation du préfet est suffisante. Le dfoitde pêche
appartioni à l'Etat. Lt^s lies et Ilots qui viennent à. se
former appariionocat à l'Etat, Le curage est à. la charge
de l'Etat. Les contraventions commises sur ces cours d'eau
(à l'exception des délits do pêche), ainsi que toutes contes-
tations les concernant, sont de la compétence des conseils
de préfecture, comme en matière de grande voirie.
2" Cours d'eau non navigables et non flottables. Ces cours
d'eau ne sont pas considérés comme des dépendances du
domaine public; mais, sur le point de savoir à qui en ap-
partient la propriété, une controverse s'était élevée qui
a été tranchée par l'article 3 de la loi du 8 avril 1898 : ce
texte attribue la propriété aux riverains. Pour l'établisse-
ment d'une usine, l'autorisation du préfet suffit toujours;
quant aux prises d'eau pour irrigations, elles peuvent en
principe être effectuées par les riverains, sans aucune au-
torisation administrative. Le droit de pêche appartient aux
riverains. Les îles et îlots qui pourraient survenir appar-
tiennent aux riverains (art. 561 du C. civ.). Le curage est
à la charge des riverains.
— Enseign. Dans l'enseignement secondaire des lycées
et collèges, il n'y a pas, en général, de différence entre la
classe et le cours.
Dans l'enseignement supérieur des universités, on dis-
tingue : les cours publics, où le public est admis et qui sont
toujours un peu d'apparat; les cours fermés, réservés aux
seuls étudiants régulièrement inscrits, et qui, plus intimes,
permettent aux professeurs d'entrer plus avant dans les
détails et d'initier les auditeurs â la méthode spéciale â
chaque science; les conférences, qui diffèrent des cours où
le professeur parle seul et qui comportent l'intervention
active des élèves, lesquels sont interrogés, exercés à la
parole, ou présentent des travaux à la correction des pro-
fesseurs. A un autre point de vue, on distinguo encore les
cours cotnplé/nentaires, qui ne sont pas régis par une légis-
lation uniforme, et sont établis par les conseils d'univer-
sité pour étendre l'enseignement à des matières nouvelles;
les cours libres dans les facultés, qui ont été institués par
décret du 4 juillet 18S3. Le ministre peut, sur l'avis con-
forme du conseil de la faculté, autoriser tout docteur, ou
toute personne ayant une compétence exceptionnelle, à
faire un cours dans une faculté de l'Etat. Ces cours peuvent
être publics ou privés.
Dans l'enseignement primaire, l'institution chargée de
préparer les directrices de salles d'asile, aujourd'hui écoles
»)aïer/ie//es, prit d'abord le nom de cours pratique des salles
d'asile, avant de prendre celui d'«'co/e Pape-Carpentier, au-
jourd'hui disparue elle-même. Avant la loi du 15 mars 1879,
obligeant les départements à avoir une école normale, il
existait, dans certaines villes, des cours normaux pour la
préparation à l'obtention du brevet élémentaire etdu brevet
supérieur.
Un certain nombre de villes, qui ne possèdent ni lycées
ni collèges de jeunes filles, ont institué des cours secon-
daires qui ont, en général, le programme des collèges.
Enfin, il y a encore les cours publics, ouverts avec l'au-
torisation de l'autorité, pour l'enseignement des adultes,
et à l'entretien desquels contribuent les municipalités,
certaines sociétés d enseiç:nement comme les sociétés
polytechniques, philotechniques, pour l'enseignement pri-
maire, etc., et mémo des particuliers. Beaucoup de ces
cours sont destinés à la vulç;arisation des matières scien-
tifiques, littéraires ou artistiques nécessaires à l'instruc-
'ion générale de la classe la moins fortunée, ou à donner
des notions professionnelles que les écoles primaires ne
peuvent aborder, comme l'électricité, la photographie, etc.
— Bours. Les cows diffèrent généralement, suivant que
les opérations sont faites au comptant ou â terme.
Les cours au comptant sont cotés successivement dans
Tordre où ils se produisent et à chaque négociation. Les
cours à terme ne figurent à la cote que par premier,
dernier, plus haut, plus bas, en regard de chacune des
échéances ; en liquidation, fin courant, fin prochain, et
du montant des primes.
Le premier cours nest souvent rendu public qu'à la
fermeture de la Bourse. Le dernier cours est parfois con-
ventionnel ; il est déterminé par la chambre syndicale des
agents de change, pour préserver l'opinion d impressions
trop vives résultant de cotes exagérées en hausse ou en
baisse.
Le cours mot/en (en abrégé clm) est le prix intermédiaire
entre le plus haut et le plus bas cours coté dans une bourse
sur une valeur négociée an comptant. Au point de vue fis-
cal, il sert, calculé pour l'année, à l'assiette du droit de
transmission sur les valeurs mobilières françaises perçu
par l'Enregistrement.
Le cours de compensation est un cours fictif. Il sert, à
chaque liquidation, de base de règlement entre ceux des
acheteurs et vendeurs qui continuent leur opération d'une
liquidation sur l'autre en se faisant reporter. (V. report.)
11 clôt le compte de la liquidation écoulée et fixe le point
de départ de la liquidation nouvelle. Exemple : Un ache-
teur de 3 p. 100 de rente française au cours de loo francs,
fin juillet, continue son opération fin août. A la première
bourse de cette liquidation, le cours de compensation est
fixé à 100 fr. 50 c. L'acheteur devra recevoir 50 centimes de
bénéfice, bien que son opération ne soit pas terminée. Le
premier article de son compte de liquidation fin août le
porteacheteuràiOOfr. 50 c., plus le montant du report. Si ce
report est de 20 centimes, il est acheteur à 100 fr. 70 c. ; s'il
vend pendant le courant d'août à 100 fr. 40 c., il payera 30 cen-
times de différence. Comme il a touché 50 centimes sur la
liquidation de juillet, il se trouvera finalement en bénéfice
de 10 centimes. A l'inverse, si la rente a baissé et que le
cours de compensation soit fixé à 99 francs, il aura à ver-
ser 1 franc et se trouvera acheteur pour août à 99 francs,
plus le report. Le cours de compensation est établi et
rendu public par le syndic, d'après le taux moyen des effets
au comptant cotés pendant la première heure de la bourse
du jour de la liquidation, par conséquent do la première
bourse du mois pour ios rentes, et de la seconde pour les
autres valeurs.
— Monn. On dit qu'une monnaie a cour* légal lorsqu'une
disposition législative lui attribue la vertu libératoire, au
regard dos caisses publiques ou des particuliers, pour la
valeur nominale dont elle porte l'empreinte ou la mention.
L'article 475 (g il) du Cocle pénal imnit d'une amende de
6 à 10 francs " ceux qui auraient refusé do recevoir les
espèces et monnaies nationales non fausses ou altérées,
selon la valeur pour la'iucllo elles ont cours ». L'article 28
do la loi do fiiiaijc(îs <iii :i août iS7.^» portait : " Lorsque
les avaiices fuites à IKtat |»ar la Bani(ue de France, en
v(;rtii des lois des 2fi Juin UTi ci 5 août ls7i. auront été
réduites à 3i)0 millions de francs, l'art. 2 de la loi du
12 août 1870 ^établissant lo cours forcé) sera et demeurera
352
abrogé, et les billets do la Banque de France seront rem-
boursables en espèces à présentation. -• Celte condition
ayant été remplie le 1*"^ janvier 1878, le cours forcé s'est
trouvé supprimé à cette date.
Aux termes de l'art. 14 de la loi du 17 novembre 1897,
fl le cours légal d'un type déterminé de billets (de la
Banque de France) pourra, sur la demande de la Banque,
être supprimé par décret, la Banque restant d'ailleurs
toujours tenue d en opérer le remboursement à vue et en
espèces, tant à son siège central à Paris que dans ses
succursales et bureaux auxiliaires". Le 15 mars 1848, le
gouvernement avait cherché également à sujtpléer à la
rareté du numéraire en décrétant le cours forcé. En 1720,
la monarchie l'avait ordonné pour les billets de la Banque
de Law.
En Angleterre, les billets de la Banque d'Angleterre
ont bénéncié du cours forcé de 1797 à 1819.
Cours la Reine. La belle avenue de Paris qui s'étend
de la place de la Concorde à celle de l'Aima, parallèlement
au quai de la Conférence, doit son nom à Marie de Médicis
qui, en 1616, la fit tracer et planter de quatre rangées
d'arbres, fermer de grilles et border de fossés. Ce fut, au
temps de Louis XIII, la promenade qui se partagea la
vogue avec la place Royale. La reine la parcourait fré-
quemment: BassompierVe y montra le premier carrosse
fermé de glaces que l'on eût encore vu. Et Tallemant des
Réaux ajoute dans son Historiette sur Bassompierre : « On
luy a l'ouligation de ce que le cours dure encore, car ce
futiuy qui se tourmenta pour le faire revestir du costé de
leau, et pour faire faire un pont de pierre sur le fossé de
la ville, » Le Cours la Keine fut replanté en 1723 par les
ordres du duc d'Antin. Depuis longtemps, ses grilles ont
disparu, ses fossés sont comblés, et de fort belles propriétés
le bordent entre les ponts des Invalides et de l'Aima.
Cours, comm. du Rhône, arrond. et à 40 kilom. de
Villefranche, près de la Trambouze; 5.755 hab. Ch.de f.
P.-L.-M. Blanchisseries, fabriques de cotonnades et de
machines à tisser, carrosseries, briqueteries, moulins.
COURSABLE adj. Qui a cours, en parlant des mon-
naies. (Inus.)
GOURSAC, comm. de la Dordogne, arr. et à 9 kil. de
Périgueux,près des sources d'un afnuent de l'Isle ; 903 hab.
COURSAN, chef-lieu de canton de l'Aude, arrond. et à
7 kilom. de Narbonne, sur l'Aude et sur des canaux do
dessèchement; 3.767 hab. Ch. de f Midi. Vignobles. Dis-
tilleries d'eau-de-vie, tonnelleries. Eau minérale non uti-
lisée. Aux environs, château de Celeyran. — Le canton a
7 comm. et 14.248 hab.
COURSE (forme fémin. de cours) n. f. Action de courir,
mode de progression plus rapide que la marche : Etre
léger à la course, il Pas de course. Y. pas. il Lutte de
vitesse : Course à pied. Course de chevaux, il Prix offert
au vainqueur de la course : Gagner la course du Jockey-
Club.
— Par anal. Marche, progression d'un objet en mouve-
ment ; La course des astres, d'un vaisseau, d'uJi fltuve.
Il Succession, progression du temps ou de ce qui se com-
pose d'une série d instants : La course de nos jours.
— Fam. Déplacement pour faire une commission, etc. :
Envoyer un domestique en course, ii Prix, rémunération
d'un déplacement de ce genre : La course est de tant...
Il Excursion en général, voyage, promenade : Aimer les
longues courses, ii Distance d'un lieu à un autre : Il y a
U7ie bonne course de Paris à Saint-Denis. |i Trajet fait
par une voiture de place, d'un lieu à un autre, sans s'ar-
rêter en chemin : Le prix de la course est fixé par des
règlements de police.
— Kig. Carrière, série des actes : Plus notre course est
rapide, plus la chute est probable.
— Art milit. Incursion hostile, déprédations commises en
entrant momentanément sur le pays ennemi : Les Scythes
ont fait des coursks plutôt que des conqtiêtes. (Boss.)
— Chevaler. Passe dans un tournoi : Rompre une lance à
chaque course.
— Chorégr. Parcours de l'aire de la danse.
— Dr. canon. Course ambitieuse , Action d'un postulant
qui envoyait un courrier à Rome, pour demander la suc-
cession d'un bénéfice qui n'était pas encore vacant.
— Mar. Opérations des navires corsaires : Faire la
couRSK. Il Armement spécial d'un navire destiné à ce
genre d'opération : Armer un brick en course. V. corsaire.
— Techn. Quantité dont s'avance un organe assujetti à
un mouvement de va-et-vient : La codksk du piston dans
une pompe, d'un pêne de sen'ure. il Va-et-vient de la na-
vette, dans les fabriques de soie. (On dit aussi cours.)
Il Suite de cinq opérations à peu près semblables, dans
les fabriques de velours, il Course à rame. Certain nombre
de rames, quelquefois cinquante, passées dans les hautes
lisses, chez les rubaniers. ii Tirer à la course. Tirer l'émail
en longs filets, après qu'il a été passé liquide dans la
cuiller, ii Dans le tissage à la main. Nombre de foules im-
fiosées aux pieds par le cours ou rapport-trame. — Dans
a mécanique Jacquard, Quantité de cartons compris dans
une révolution entière du jeu. — Sur la mise en carte.
Nombre complot de fils compris dans le cours-chaîne ou
transversal de l'armure. (La course indique également
le nombre complet de duites comprises dans le cours-
traîne ou longitudinal.) — Dans le remettage, la course
constitue chaque répétition do rentragc des fils do l'ar-
mure dans le nombre de lisses qui correspondent au cours-
chaîne.
— Turf. Course plate. Course qui a Heu sur un terrain
uni. Il Course d'obstacles. Celle oiî la piste est coupée do
haies, de barrières» de murs, de rivières, qu'il s'agit de
franchir, il Course au clocher. Celle qui se fait en prenant
pour but un point éloigné vers lequel on se dirige en ligue
droite, malgré les obstacles qui peuvent se présenter. —
Par ext- Course, au prop. et au fig., dont le champ est
semé d'obstacles. — Course de taureaux. V. taureau.
— Vélocip. V. la partie encycl.
— Encyci.. Hist. Les anciens se faisaient un honneur
d'exceller dans les courses, un des princi]ïaux exercices
en usage dans les jeux du stade chez les Grecs, et dans
ceux du cirque chez les Romains. Les courses étaient do
trois sortes : la course à pied, la course â cheval et la
course des chars. Parmi les courses pcdcbtrcs en usaç:e à
Athènes, les plus rcuonunées étaient celles qui avaient
lieu lors des lampadopliorics, célébrées en l'honneur de
Minerve, de Vulcain et de Prométhôe : elles consistaient
353
COURSE
Uschovaiix promcnJ» dnii» lo paddock. - 2, l'c.aso di>» Jnckcys. - 3. DiTtiISro. rccommandallon» avnnt la cour«o. - «. Chfvaux .■iiiuMi.'s .iir !.. in.l.' - 5. OulcheU du pnri raulucl. - 0. Taldonu
a arachage. - 7. Lo gulop d oatul, avant la courao. - 8. Ui'parl dmino pur !.■ .lai-l.T. - n. L'arrlvéo. - 10. Ti-ibiiiio du Jugp. -II. S.iut du mur .-ii lorro (o.uirso d'obnaolc). - 12. Saut d'uiu- halo. - 13. L»
bauciuolto irlaudaliu. — U. Saul do la rlvloru. — lli. Courici au trot uoutd. — 11). Course au trot «doli! (aulky).
lU.
45
COURSEGOULES
COURSON
à placer sur une mémo ligne un certain nombre de cou-
reurs tenant à la main un flambeau allumé. Celui qui
atteignait le but le premier sans que son flambeau se lut
éteint pendant le trajet gagnait le prix.
Les courses des chars étaient les plus réputées; elles
avaient lieu principalement lors des quatre grandes fêtes
internationales de la Grèce : jeux Isthmiques, Néméens,
Pythiques et Olympiques. De la Grèce, les courses de
chars passèrent à Rome, puis à Constantinople, où elles
prirent un grand développement. V. cirque.
Courses de chevaux. Les courses de chevaux, ayant pour
but l'amélioration de la race chevaline par la sélection
des meilleurs reproducteurs, sont originaires de l'Angle-
terre. Les premières courses régulières eurent lieu sous
Jacques I". Les pris consistaient en une clochette de bois
garnie de fleurs, qui devint un peu plus tard une clochette
d'argent, puis d'or ; de là l'expression, quelquefois encore
usitée, de o gagneur de clocne » {bearing away the bell)
pour désigner le ga-
gnant d'une course.
Cromwell eut un ha-
ras dont le meilleur
étalon était d'origine
arabe, et c'est en ef-
fet aux races arabe
et turque, transfor-
mées par la sélection
et l'entrainement,
qu'est due celle des
chevaux de courses
anglais, dits de > pur
sang ..
Tous les pur sang
remontent en ligne
avec le sol. Dans la marche, on effet, le corps leste tou-
jours en contact avec le sol par double appui ou par appui
unilatéral; dans la course, ou, pour mieux dire, dans le pas
decourse, ily a,au lioudu temps de double appui, un temps
de suspension pendant lequel le corps n'a plus de contact
avec le sol, et ce temps résulte de la brusque impulsion
du membre actif, qui paraît lancer le corps en l'air, comme
dans le saut. Toutefois, Marey a montré que, réellement,
dans la course, le corps n'est point projeté en l'air, et que
le temps de suspension résulte par conséquent, non de
cette projection, mais de la flexion dos jambes. Ces diffé-
rences entre la marche, la course et le saut, ont été bien
mises en évidence grâce à la chronophotographie.
Les mc'mes observations peuvent s'appliquer à la course
chez les quadrupèdes, et spécialement chez les mammi-
fères et surtout le cheval, où elle a été particulièrement
bien étudiée.
La vitesse de la course dépend de la durée du temps de
i j'
M>:fci,l..,.àikA
La course à. pied, d'après une épreuve chronophotographique.
directe à trois étalons d'origine orientale, importés en
Angleterre vers la fin du xvu« siècle ou au commence-
ment du xvin" : Byerly Turk, Darley Arabian et Godol-
phin Barb, croisés avec des juments arabes, turques ou
barbes, soigneusement choisies.
L'établissement du Stud-book, où furent enregistrées,
d'après les livres des haras et les certificats généalo-
giques, les naissances provenant de ces trois étalons, et
qui constitue le registre d'état civil des pur sang, date
seulement de 1791 ; mais les courses avaient commencé
à prendre une g^rande extension en Angleterre, dès le mi-
lieu du xviii* siècle. En 17U, furent fondées les courses
d'York; en 1721, parut Flyin^ Childers, regardé comme
un des meilleurs coureurs qui aient paru sur les hippo-
dromes anglais avant Eclipse (1769), lequel courut dix-huit
fois et remporta dix-huit victoires, sans jamais avoir été
touché de la cravache ni de l'éperon. Les trois grandes
courses classiques pour chevaux de trois ans : le St Léger,
les Oaks et le Derby furent fondées : la première, qui se
court à Doncasier, en 1776; la seconde, en 1781: la troi-
sième, en 1782. (Ces deux dernières se courent à Epsom.)
Puis vinrent la Coupe d'or d'Ascot(i807), les Mille et Deux
mille guinées (1809); plus tard, les deux grands handi-
caps d automne : le Cambridgeshire et le Cesarewitch ; les
Eclipse Stakes, de 250.000 francs, et deux autres prix de
même importance sont d'institution plus récente.
Eu France, les premières courses eurent lieu on 1776,
dans la plaine des Sablons; les chevaux avaient été tout
simplement achetés en Angleterre ; d'antres courses furent
encore organisées, durant le règne de Louis XV, à Fon-
tainebleau et à Vincennes. Elles n'avaient aucune régu-
larité, et il en fut de même sous Louis XVI, quoique, dès
lors, la mode des paris devînt excessive et ruineuse. Napo-
léon songea à les régulariser en instituant, par décret, des
courses dans les départements de l'Orne, de laCorrèze, de
la Seine, du Morbihan, des Côtes-du-Nord, de la Sarre et
des Hautes-Pyrénées, et en fondant des prix ; tout cela
resta, ou peu s'en faut, à l'état de projet. Il en fut de
même des essais tentés sous la Restauration, malgré la
fondation des importants haras de Meudon et de Viroflay.
Les courses ne commencèrent à prendre en France quel-
?ue importance que par l'établissement d'un Stud-book
rançais (1833) et par la création, la même année, de la
Société d'encouragement, placée sous le patronage du
Jockey-Club. Elles eurent alors lieu d'une façon régulière :
l'hippodrome de Chantilly fut fondé ; celui de Longchamp,
dans le bois de Boulogne, ne le fut que beaucoup plus tard,
en 1854.
On compta désormais, en France, un très grand nom-
bre d'hippodromes ; il n'est presque pas de ville un peu
importante qui n'ait le sien, comme en Angleterre. Les
plus renommés sont ceux de la région parisienne : Long-
champ, où les courses se divisent en trois saisons :
printemps, été et automne, réunions composées chacune
d'une dizaine de journées, durant lesquelles se disputent,
parmi les principales épreuves : les poules d'essai, les
prix triennaux, dans lesquels les chevaux sont engagés
d'avance, pour trois années consécutives, le Grand Prix de
Paris, l'Omnium, le prix du Conseil municipal, le prix Gla-
diateur, la plus longue épreuve (6.200 m.) imposée aux che-
vaux de courses plates; Chantilly, où se disputent le prix
de Diane, réservé aux poulir.hes. et le prix du Jockey-Club,
1© Derby français ; Maisous-Lafiitto. où ont lieu également
quelques belles épreuves largemeut rétribuées. Ces trois
Dippodromes sont réservés aux courses plates. Los hip-
podromes de courses d'obstacles sont ceux d'Autcuil, d'En-
ghien et de Colombes; à Vincennes ont lieu dos courses
plates, des courses mixtes (courses plates entremêlées de
courses d'obstacles) et des courses au trot; l'hippodrome
de Levallois est spécial pour ces dernières courses.
— Législ. Les courses de chevaux sont actuellement ré-
gies par la loi du 2 juin et le décret du 7 juillet 1891, ainsi que
par le décret du 21 novembre 1896. Aucun champ de courses
ne peut être ouvert sans l'autorisation spéciale du ministre
de l'agriculture, et toute société de courses reste soumise
à l'approbation et au contrôle financier do l'Etat. Sont soutes
autorisées les courses do chevaux ayant pour but exclusif
l'amélioration do la race chevaline.
La loi est très sévère à l'égard de quiconque exploite les
paris, soit directement, soit par intermédiaire, et sont dé-
clarés complices et passibles des mêmes peines prévues à
l'article 4i0 du Code pénal : l'intcrmôdiairo qui reçoit les
jeux, celui qui v*;nd des renseignements sur les chances des
chevaux engaj/és, ainsi aue le propriétaire ou gérant
d'éiahlissement uuhlic qui laisse exploiter le pari dans son
établissement. V. pahi.
— Physiol. l^r.ourse diffère de la nuircAe par la manière
doDt les membres inférieurs, chez l'homme, sont en rapport
suspension. Sa vitesse moyenne est de S", 50 par seconde;
mais, d'après les Weber, elle peut atteindre et même dé-
passer 7 mètres. Par suite de l'énorme travail que nécessite
la course, cette dernière allure no peut être conservée
longtemps, même par les meilleurs coureurs. La rapidité du
cours sanguin entraîne, en efl"et, une élimination et une
hématose insuffisantes, qui aboutissent à de l'essouffle-
ment, à la dyspnée et parfois à la syncope; des phéno-
mènes d'intoxication grave peuvent également se produire,
comme on le constate, non seulement chez les animaux
forcés à la course, mais aussi chez quelques profession-
nels des sports, et notamment chez les cyclistes. L'accou-
tumance peut, cependant, survenir quand il n'y a pas de
lésions primitives des organes thoraciques vascuîairos,
puisque les coureurs hindous, tagals, etc., qui parcourent
très rapidement d'énormes distances, ne manifestent ni
transpiration, ni essoufflement.
La course modérée, à allure moyenne, est un excellent
exercice pour les individus normaux; elle peut mémo
intervenir dans la gymnastique respiratoire; mais tous
ceux qui souffrent d'affections;' vasculaires ou cardia-
ques, les dyspnéiques, et, dans certains cas, les em-
physémateux, les n poitrinaires •>. doivent se l'interdire.
— Véloc. Les courses se divisent en courses sur routes
et en courses sur pistes. Dans ces dernières, il y a lieu
de distinguer les pistes en plein air et les pistes couvertes,
sur lesquelles la pluie et surtout lèvent ne viennent pas
contrarier le coureur. Les records battus sur piste cou-
verte constituent une catégorie spéciale. Ces différentes
courses se classent en courses de vitesse, courses de demi-
fond et courses de fond ; les premières ne représentent que
dos temps et distances très courts ; les secondes compren-
nent des épreuves durant do i heure à 6 heures ; les troi-
sièmes représentent des efforts de longue durée : courses
de 12 heures et de 24 heures (1.000 kilomètres). On pourrait
citer aussi les courses de grand fond de six et huit jours,
qui sont antisportives par leur exagération même et dont
1 Amérique a eu jusqu'ici le monopole.
11 est des courses plus ou moins classiques, qui se renou-
vellent officiellement chaque année et provoquent des
luttes intéressantes entre les principaux coureurs. Citons
le Grand Prix de Paris (2.000 m.}, qui se court au Vélo-
drome municipal de Vincennes et dont le premier prix
s'élève à 8.000 francs depuis 1896 (fondation 1894) ; le Prix
du Conseil général (bO kil.), et le Bol d'or{2A heures), fondé
on 1894 ; puis d'importantes courses sur route avec entraî-
neurs, à la tête desquelles il faut citer la belle épreuve de
Bordeaux-Paris (594 kil.), fondée en 1891. Ajoutons /*arj5-
Boubaix, organisée comme la précédente par le journal le
Vélo. Enfin, quelques cliampionnats du monde se courent
alternativement dans les principales villes d'Europe ou
d'Amérique, sous la direction de Vlnternational Cyclists
Association.
— Courses à pied. C'est de 1882 à 1886 que les courses
à pied sont complètement entrées, en France, dans le
domaine des grands sports. Depuis lors, elles font pério-
diquement l'objet do réunions, de concours organisés par
les sociétés spéciales; entre autres, le Racing-Club de
France.
Les courses à pied comprennent : les courses plates (de
vitesse et de fond), les courses de haies, les steeple-
chasos, cross-countries et rallyes. L'aptitude personnelle
tient évidemment une largo place dans la formation d'un
coureur ; mais ce n'est que pur un entraînement métho-
dique, persévérant, que chaque sujet acquiert toutes les
qualités requises. Chaque coureur doit aussi vivre, autant
que possible, suivant un régime propre à lui conserver sa
supériorité. Le succès de la course dépend, pour un cou-
reur, de sa manière de partir, de poser le pied, de la posi-
tion du corps pondant la course. Du reste, chaque sorte
de course, exige chez les difl'érents coureurs, outre l'édu-
cation nécessaire, des aptitudes spéciales, qu'on trouve
rarement réunies chez le même sujet.
Los courses de vitesse se courent sur pistes gazonnées
d'environ 400 mètres de tour et comprennent des parcours
do 100 ù 1.600 mètres. Les courses do fond embrassent
des distances de plusieurs kilomètres.
Les courses de naies comprennent les sauts d'obstacles,
do rivière, etc. Quant au stoeplo-chase, ce n'est autre
chose qu'une course de fond sur un torra in proparé, coupé
par de nombreux obstacles. Nous no citerons que pour
mémoire les cross-countries et rallyes.
On compte on France un grand nombre de sociétés athlé-
tiques pratiquant la course à pied.
En dehors dus exercices usités généralement dans
les réunions de coureurs, on doit signaler les grandes
courses inaugurées par lo Petit Journal entre points très
éloignés du territoire français; par exemple, les courses
3o4
Paris -Brest, Paris -Belfort, Paris-Bordeaux, Paris -Le
Havre, etc.
CouRSEGOULES, ch.-l. de cant. des Alpes-Maritimes,
arrond. et à 27 kilom. de Grasse, près de la source de la
Cagne ; 409 hab. Mines de plomb et de fer; importantes
glacières. — Le canton a 8 comm. et 2.183 hab.
COURSEL (sèi) B. m. Cric ou moufle à manivelle, qui
servait à bander les arbalètes, au
moyen âge.
GOURSEL , comm. de Belgique
(prov. de Limbourg), arrond. admin.
et judic. de Hasselt, sur un sous-af-
fluent du Demor ; 2.022 hab.
COURSÉTEE {fî — do Courset, n.pr.)
n. f. Genre d'arbrisseaux, do la fa-
mille des légumineuses- papiliona-
cées, tribu des galégées, comprenant
dix espèces, qui croissent au Pérou.
(Les fleurs sont violettes, disposées
en grappes axillaires.)
COURSEULLES, comm. du Calva-
dos, arrond. et à 15 kilom. de Caen,
à l'embouchure de la Seulles et sur
la Manche: 1.350 hab. Ch. de f. de
Caen à la mer. Port. Exportation de
beurre et bestiaux, importation de
bois du Nord, de charbon de terre, de
guano. Parcs aux huîtres importants, Coursel.
pêche du hareng, du maquereau, de
la morue, bains de mer. Château souvent mentionné dans
les guerres du Xv* siècle, reconstruit sous Louis XIII.
COURSIE n. f. Mar. V. coursier.
COURSIER {si-é), ÈRE [rad. course] n. Nom poétique du
cheval de luxe, de bataille ou de tournoi. (Très peu us.
au fém.)
Le coursier, retenu par un frein impuissant,
Sur ses jarrets plies s'arrête eu giîiuissant.
LAMA.RTIMC.
— Fig. La liberté est le coursier qui nous emporte vers
l'avenir. (E. de Gir.)
— Poét. et fam. Coursier aux grandes oreilles, Ane.
— Syn. Coursier, cheval. V. cheval.
COURSIER {si~é) n. m. Hydraul. Canal ou conduit qui
amène l'eau du bief sur la roue ou sous la roue d'un
moulin, selon
la manière
dont celle-ci
fonctionne.
— Mar. pont
mobile o u
Passage pra-
tiqué sur une
galère, entre
les bancs des
forçats, de la
poupe à la
proue. Il Ca-
non qui se
E laçait dans
i coursier et
faisait feu par l'avant de la galère. (On disait aussi cour-
siK, dans les deux sens.) n Actuellement, Canon de chasse
qui bat par l'avant.
— Encycl. Hydraul. Si l'eau doit être employée à
mettre en mouvement une roue on dessous à palettes ou
à aubes courbes, le coui'sier a la forme circulaire ; il est
concentrique à la roue et en contourne la circonférence
avec un petitJeHde0"',10à0'",20.Le coursier est, d'ailleurs,
encaissé entre deux murs parallèles à la roue et qui ne
laissent non plus qu'un très petit espace libre des deux
côtés de celle-ci. De cette façon, presque toute l'eau qui
s'écoule do la vanne se trouve utilisée.
COURSIÈRE n. f. Dans certaines parties du sud-est de
la France, Sentier qui coupe à travers champs ou le long
des flancs d'une montagne, et raccourcit ainsi les courses
qu'on ferait par le grand chemin.
— Fonder. Sorte de conduit en forme de rigole, des-
tiné à amener jusque dans les moules le métal en fusion
sortant du haut fourneau ou du cubilot.
— Min. Galeries de coursiére. Dans les houillères de
Saint-Etienne , Galeries que les ouvriers poussent â
droite et à gauche, pour reconnaître la couche de char-
bon et distinguer le sens suivant lequel il se détache le
mieux.
— Techn. Pièce d'une machine qui conduit une na-
vette.
COURSING {kâr-sign' — root angl. qui signifie chasse à
courre) n. m. Concours entre chiens lévriers chasseurs. (Le
coursing s'exécute dans une enceinte de très grande éten-
due, où l'on met on liberté un lièvre, que les lévriers
cherchent à atteindre à la course, en le culbutant avec
leur museau, on lui faisant faire le trébuchot.)
COURSIVE (de l'ital. corsiva, même sens; fém. do l'adj.
cnrsivo. o.i l'on peut courir) n. f. Eu T. do mar., Passage
étroit dans le sens do la
longueur d'un navire, ii S'em-
ploie parfois à la place do
coursier, pour nommer la
Planche faisant communiijuer
avant et l'arrière d'un ba-
teau non ponté.
GOURS-LES-BARRES.
comm. du Cher, arrond. et
à 63 kil. de Saint-Amand-
Mont-Kond, sur le canal la-
téral à la Loire et non loin
decefleuve; l.olôhab. Motte
féodale.
COURSOIRE {so-ar') n. f.
Cour ou basse -cour d'une
ferme. (Vieux.)
COURSON, ONNE (rad.
court) adj. Se dit d'une branche placée directement sur la
branche "mère ou charpente, et portant la branche à fruits
de l'année : Branche coursonne.
— n. m. ou f. Branche de faible longueur. Il Partie du
sarment do la vigne que, dans la taille d'hiver, ou laisse
Coursier,
Coursive.
3o3
sur la branche mèro et qui porto doux ou trois youx. (On
écrit aussi cour(,on, et coursonne.)
— n. m. Pôch. Endroit d'une rivière où il reste dos
pieux ou des vestiges de quelque ancienne construction,
et notamment d'un ancien moulin à eau.
— Métall. Fer très doux du Berry.
CoURSON, comm. du Calvados, arr. ma i:i kil. do Vire,
prOs du ru do Boslûu, ai'tluent do la Sienne ; S5a bab.
CoURSON (Aurélien de), historien français, né à Port-
Louis (ilo do France) en 1811, mort à. Paris on 1889. Fils
du coriUo do Courson, qui fut maréchal de camp sous la
Restauration, il so préparait à suivre la carrière mili-
taire, mais un accident l'ohligea à y renoncer, et il so
consacra aux travaux historiques. Il a publié notamment :
Essai sur l'histoire, la tangue et les institutions tle la Bre-
tagne armnrîcnine (1840); histoire des oritjines et des in-
stitutions dfs peuples de ta Gante armoricaine et de la
Bretagne insulaire, depuis les temps les plus recule's Jms-
qn'au'v siècle {iSi-i); Histoire des peuples bretons dans la
Gaule et dans les îles Britanriiques (1846); Mémoire sur
l'origine des institutions féodales chez les Bretons et les
Germains (1847), avec Vallery-Radot ; etc.
COURSON-LES-CARRIÈRES, ch.-l. de cant. de l'Yonne,
arroiid. et ;\ 23 kilom. d'Auxerre; l.Ul hab. Carrières do
pierres do taille; commerce do bois et de charbon. Eglise
du xvr siècle ; anc. château reconstruit à la même époque
(auj. hôtel de ville). — Le canton a 12 comm. et 6.448 hab.
COURT {kour'), COURTE [du lat. curtus, mômo sens] adj.
Qui a peu ou trop peu de lon^'ueur : Un court chemin. Une
échelle courte, ii Dont la taille est peu élevée : Homme
gros et court, il Peu étendu d'eau, peu liquide : Sattce
couRTK. Pâte courte. Il Insuffisant, peu abondant : Des
plats un peu courts. Finances trop coortks.
— Fig. Qui a peu de durée : Bravoure et beauté font les
prompts mariages et les courts ménages. (Vacquorie.) il Qui
contient peu de paroles : Les 77iaximes doivent être courtes
et concises. (La Bruy.) il Borné, incomplet : Avoir l'esprit
court. Il Peu ancien : Baron de courte noblesse, il Prompt,
expéditif : Le moyen le plus court.
— Anat. Vaisseaux courts, Artères et veines qui s'éten-
dent de la rate à l'estomac. Il Muscles courts, Dénomination
fénérale sous laquelle on comprend : le court abducteur
u gros orteil, le court extenseur et le court abducteur
du pouce, le court extenseur commun des orteils, le court
fléchisseur du pouce et celui des doigts, le court fléchis-
seur des orteils, le court péronier latéral, le court supina-
teur. Il Os courts. Se dit des os qui n'ont aucune dimension
prépondérante, c'est-à-dire ne sont ni longs ni plats.
— Armur. Courte épée. Arme blanche courte.
— Art milit. anc. Court bâton. Sorte de demi-pique ou
d'épieu.
— Chass. Lévrier court. Celui qui, poursuivant le lièvre,
ne peut, par suite d'un défaut de conformation» allonger
complètement le corps.
— Comm. Effet à courts jours, EflTet dont l'échéance est
peu éloignée du jour où il a été créé, u On écrit aussi
CODRTS-JOURS (À).
— Jeux. Courte boule, Courte paume. Jeu de boules ou
de paume de peu d'étendue, et dans lequel il y a plus
d'adresse que de vigueur à déployer. Il Courte paille. Jeu
d'enfant consistant â tenir cachés dans la mam, tout en
laissant passer une de leurs extrémités, des brins do paille
de longueurs diff'érentes. (Celui des joueurs qui prend la
paille la plus courte gagne ou perd, selon les conventions
prises. — C'est le court fétu du moyen âge.)
— Manèg. Cheval court, Celui qui a peu de longueur de
la croupe au garrot.
— Mar. Vent court. Vent qui ne permet d'atteindre que
difficilement un point vers lequel on so dirige en louvoyant.
Il Temps court. Temps qui ne permet pas de voir au loin.
Il Court bâton. V. courbaton.
— Métrol. Monnaie courte. Celle qui, par suite d'usure ou
d'un défaut de fabrication, ne possède pas le poids légal.
— Techn. En T. de potier, on appelle pâte courte celle
qui a peu de plasticité.
— Loc. div. : Etre court. Avoir peu de portée dans l'esprit
ou dans les vues. (Peu usité.) ii Etre court de ou Etre à
court de. Manquer de, n'avoir pas : Etre court D'argent,
D'esprit, TtR ressources, ii Faire court. Dire en peu de mots.
— Substantiv. Personne dont la taille est peu élevée :
Une grosse coVRTE. ii Ce qui est court: Toutes choses égales,
le COURT vaut tnieux que le long en littérature. Il Le plus
court. Le chemin le plus court, ot fiç.. Le moyen le plus
court pour réussir; le meilleur parti : Le plus court est
de bien faire.
— Fam. Savoir le court et le long d'une affaire, La
connaître sous toutes ses faces, dans tous ses détails.
— n. f. pi. Entom. Kaco d'aranéides â abdomen court,
n'égalant pas deux fois la longueur du corselet. — Une
COURTE.
— Advorbialem. D'uno manière courte : Des cheveux
coupés COURT. Des arbres taillés court, il Brusquement,
subitement : S'arrêter court.
— Court vêtu. Court vêtue. Personne v6tuo d'habits
courts. 11 Fig. Libre, peu décent : Une équivoque court
VÊTUE.
— Towner court, Changer brusquement do direction, et
fig-, Changer brusquement le sens do sa conduite ou de
ses paroles, ii Signifie aussi Cesser, finir brusquement :
Ceux gui mènent un grand train tournent souvent court.
(L.-J. Larcher.) n Couper court. Trancher court. Cesser
promptemont, brusquement, finir en pou do mots, it Couper
court à. Trancher, Arrêter court. Mettre fin, interrompre,
faire cesser brusquement, ii Tourner court, au fig.. Chan-
ger brusquement de conduite, do langage, il Chevaucher
court. Chevaucher avec des étrivièros peu allongées.
tl Couper court à quelgu'un. Le quitter brusquement, il Se
trouver. Demeurer, Bcsler court. Manquer d'expédients,
do ressource, do paroles. ii Etre pendu haut et court, Etre
suspendu par lo cou tout on haut do la potence, ce qui
place le corps haut et rend la corde courte; Hro ponau.
Il Etre étranglé court et net. Etre étouffé au moyen d'uno
corde fort serrée «t qui étrangle net; être pondîi.
— Loc. adv. 7'out court. Tout à fait court, d'uno ma-
nière tout à fait courte : Cheveux coupés tout court.
Sans rien ajouter ; Apprenez qu'il n'est pas respectueux
d'appelrr les gens par leur n07n, et qu'à ceux qui sont au-
dessus de nous, il faut dire Monsieur tout court. (Mol.)
Il De court. Avec un lion court, ot qui laisse pou do liberté
dans les mouvements : Attacficr un cfiien dk court.
COURSON
COURT-CARRREAU
i; Tenir, Prendre de court. Tenir de près, no laisser que
peu de longueur à l'objet par l'intermédiaire duquel on en
tient un autre, et fig.. Ne laisser que pou do liberté ou de
ressources.
— Syn. Court, bref, concis, etc. V. bref.
— Anton. Allongé, long. — Durable, éternel, intermi-
nable, perpétuel, prolonge, sempiternel.
— pRûv. HiST. : Courte et bonne, Allusion à une phrase
attribuée à la duchesse do Berry, fille aînée du Régent,
fameuse par ses déportements. (Si l'on en croit la tradi-
tion, cette princesse, morte â vingt-quatre ans, aurait fait
cette réponse un jour qu'on lui reprochait d'abréger sa vie
par ses excès.)
COURT {kour') a. f. Orthographe ancienne et régulière
du mot COUR.
— Encycl. Court de la mer. On appelait ainsi un an-
cien tribunal qui jugeait certaines afl'aires maritimes,
principalement les contestations entre les marchands
embarqués et les mariniers, à propos du jet fait à la
mer. La court de la mer jugeait par jurés, et connaissait
des litiges tant que l'intérêt déoattu n'arrivait pas au
iges tant que l'intérêt débattu narnvait pas
'argent. A partir de cette valeur, il y avait d
judiciaire, et l'affaire était portée devant la court des
marc d'argent. A "partir de cette valeur, il y avait duel
judiciaire, et l'affaire était portée
bourgeois, composée de magistrats.
Court (Jehan), dit "Vigier, émailleur français, mort
en 1583. Il exerçait son art à Limoges, au xvi' siècle. La
rareté de ses œuvres, toutes datées de 1556, l'a fait con-
fondre avec les Courtois, ses contemporains. On signale
de lui, dans la collection Pourtalès, une coupe aux armes
de Marie Stuart. Presque tous les émaux connus de Jehan
Court sont peints en grisaille sur fond noir, avec chairs
teintées et rehauts d'or. — Jehan Court, fils du précé-
dent, émailleur comme son père, vivait encore en 1602.
— Un Jehan Court exerçait aussi l'art d'émailleur à
Limoges vers la même époque. Quelques émaux qu'on lui
attribue portent les initiales J. D. C. — Sa fille, Suzanne
Court, a laissé des émaux appréciés.
Court (Charles-Caton de), historien français, né à
Pont-de-Vaux (Ain) en 1654, mort en 1694. Secrétaire des
commandements du duc du Maine, il accompagna ce
prince en Hollande, et mourut de la fièvre au camp de
Vignamont. Il a composé une Délation de la bataille de
Fleuras, gagnée par le prince de Luxembourg sur le prince
de Waldeck (Paris, 1690).
Court (La Bruyère de), vice-amiral français, né en
1665, mort en 1752. U entra dans la marine en 1684, et prit
part à de nombreuses opérations maritimes. En 1694, il fit
ta campagne sous Jean Bart. L'année suivante, au bom-
bardement de Dunkerque, il se distingua en abordant une
bombarde ennemie tout en feu, pour la faire échouer loin
de la ville. II fit encore avec Jean Bart plusieurs cam-
pagnes. En 1706, au siège de Toulon, il contribua gran-
dement à repousser l'ennemi. Mis à la tête de la flotte
franco-espagnole, et chargé d'attaquer l'amiral Matthews,
il lui livra, à cinq lieues S.-O. du cap Sicié, une bataille
restée indécise, dite «de Toulon » ou « do LaCiotat >.(1744).
Court (Antoine), ministre protestant français, né à
VilIeneuve-de-Berg (en Vivarais) en 1696, mort à Lau-
sanne en 1760. Appelé à Nîmes en 1715 comme pasteur, il
fonda, on 1729, un séminaire à Lausanne et le dirigea lui-
même, jusqu'à la fin de sa vie, avec le titre do député
général des Eglises réformées. Le séminaire de Lausanne
l'ut la pépinière des Eglises de France jusqu'à nos jours.
Court a laissé de nombreux ouvrages, dont beaucoup restés
manuscrits.
Court (Joseph-Désirô), peintre français, né et mort
à Rouen (1797-1865). Elève de Gros, grand prix de Rome
en 1821, Court annonçait des facultés assez puissantes
dès ses débuts. Artiste très inégal, il exposa des toiles
très mauvaises (une Scène du déluge) à côté de ses meil-
leures pages, comme cette Mort de César, qui fonda sa ré-
fiutation, au Salon de 1827. On ne retrouve les qualités de
a Mort de César que dans le Boissy d'Anglas saluant la
tête de Féraud, qui parut au Salon do 1833, et est encore
une peinture de mérite. Mais on peut passer sous silence
presque tout le reste de l'œuvre de Court. Uno exception,
pourtant, est à faire en faveur de queKjues bons portraits :
ceux de Louis-Philippe, de Pie l.\, du maréc/tal Pélissier,
du cardinal de Croy, du duc Decazes, de il/*' .S'iAowr. du
roi et de la reine de Danemark, do Madame Adélaïde et du
prince de Joinvitle , réunis en tableau dans la m/^mo
toile, etc. Court, un pou délaissé comme artiste dès la fin
de sa vie, a terminé sa carrière comme directeur du
muséo de sa ville natale.
Court de GÉBELIN, érudit français, fils d'Antoino
Court, né à Nimes en 1725, mort à Paris en 1784. Il étudia
la théologie à Lausanne, sous la direction môme do son
père. A la mort de celui-ci, il alla so fixer à Paris, en
1763. La littérature absorba uno grande partie de son
temps, mais il resta protestant zélé. Pourtant, il fut atta-
qué pour ses relations suivies avec les catholiques in-
fluents. Court de Gébelin s'occupa de recherches sur l'an-
tiquité et sur l'ensemblo des connaissances humaines.
Les ouvrages qu'il a laissés sont : les Toulousaines (1763);
Plan général et raisonné des divers objets des découvertes
qui composent le monde primitif (1772); Monde primitif
analysé et tomparé avec le monde moderne, considéré dans
l'iiistoire civile, religieuse et allégorique du calendrier on
(z/manacA (1773-1784); Histoire naturelle de la parole {1116} ;
Affaires de l'Angleterre et de l'Amérique (1776 et suiv.).
COURTAGE (taj') n. m. Comm. Profession do courtier;
exercice de cette profession : commission allouée au cour-
tier. Il Prime do tant pour cent, qu'on donno à ceux qui
font le courtage.
— B^ncycl. Bours. Le décret du 29 juin 1898 a déterminé
les bases du courtage des agents de change pour la négo-
ciation dos valeurs mobilières.
Les courtages so perçoivent sur la somme à payer ou à
recevoir à la suite de la négociation, ot non sur lo capital
nominal dos titres. Le courtage minimum est de 0 fr. 50 c.
l>ar bordereau. Les négoriatiens au co7nptant sont ainsi
taxées : 0 fr, 25 c. p. 100 de la valeur négociée sur pièces
conlentieuses, c'est-à-dire d'une valeur appartenant à des
femmes dotales, des mineurs, des interdits, dos héritiers
ou légataires. Toute négociation dont le bordereau por-
tant quittance do prix ne peut t^tro signé par lo titulaire
do la valeur est considérée commo contcntieuso. Pour
toutes les autres négociations au copiptant, lo droit est
do 0 fr. 10 c. par lûo francs.
Le courtage des négociations à terme est de 0 fr. 10 c,
par 100 francs de la valeur négociée, sauf en ce qui con-
cerne la rente française, où le courtage est de 12 fr. 50 c.
par 1.500 francs de rente 3 p. 100, perpétuel ou amortis-
sable, et par 1.750 francs de 3 1/2, multiples miuima de
spéculation.
Le courtage des reports est, pour les valeurs autres que
la rente française, do 1 fr. 25 c. p. 100 par an du montant
de la valeur reportée, calculée d'après le cours de com-
pensation. Pour le report dos rentes, le courtage est lo
môme que celui des opérations à terme.
Lorsque deux opérations on sons contraire ont été efTec-
tuces dans la môme bourse et en vortu du môme ordre, il
n'est perçu qu'un courtage sur l'opération dont lo prix est
le plus élevé. L'application de cette immunité est dénom-
mée franco.
A la coulisse, où il n'est pas opéré de négociations sur
pièces contentieuses, le tarif est le»suivant : au comptant,
le courtage est de i franc par 1.000 francs, avec minimum
de 0 fr. 50 c. par bordereau; à terme, 0 fr. 50 c. par titre
au-dessous de 400 francs de cote; 1 fr. 25 c. par 1.000 francs
pour toute valeur cotée au-dessus de 400 francs l'unité.
Même tarif pour les reports. Pour la rente 3 p. lOO, la
seule négociée en coulisse, le courtage est de 12 fr. 50 c.
par unité de spéculation de 1.500 francs de rente et pour
report. Enfin, I application du franco a lieu comme il est
dit ci-dessus pour les valeurs négociées au parquet.
La coulisse étant libre, clients et coulissiers peuvent
faire, pour les courtages, des conditions particulières, qui
sont interdites aux agents de cliange. En fait, le demi-cour-
tage est très couramment appliqué sur la rente et, pour
les valeurs do 200 francs et au-dessous, il est abaissé à
0 fr. 25 c.
GOURTAILLE {tài/ — rad. court) n. f. Epingle qui a été
manquée pendant la fa'brication et que l'on met au rebut.
COURTAIN, nom de l'épée d'Ogier le Danois, dans les
poèmes du cycle carolingien.
COURTAINE {tèn') n. f. Archéol. Pièce do charpente
faisant partie des charrettes et des anciens affûts. (Dans
l'artillerie du moyen âge, chaque courtaine est une flas-
que.) H Dans la charronnerie, Chacune des membrures laté-
rales du lit formant le fond de ta charrette.
COURTALAIN, comm. d'Eure-et-Loir, arr. et à 15 kil.
de Châteaudun, sur l'Yères; 860 hab. Magnifique château
du XV* siècle, bâti, en 1442, par Guillaume d'Avaugour,
dont l'arrière-petit-fils le transmit à la famille de Mont-
morenc^-Fosseux, qui le garda jusqu'à l'époque de la
Révolution, où il devint bien national. Il fut racheté et
restauré par le duc de Montmorency, pair de France, à
son retour de l'émigration.
COURTANVAUX (François-César Le Tkllier, marquis
de), duc DE DouuEADviLLB, hommo de guerre et savant,
né à Paris en 1718, mort en 1781. Il fit dilférentes campa-
gnes, puis abandonna le service pour se livrer alors entiè-
rement à des études scientifiques. Nommé membre da
l'Académie des sciences en 1764, il fut choisi, en 1767, pour
faire un voyage dans le Nord. Le résultat de ses consta-
tations fut consigné dans le Précis d'un voyage entrepiis
pour la vérification de quelques instruments destinés à la
détermination des longitudes sur mer (1768).
COURT-À-PATTES (de courir, et de pattes, pieds) n. m.
Pop. Fantassin; artilleur à pied, il PI. Des court-A.-pattes.
COURTAUD, AUDE {lô, tod' — rad. court) B. Fam. Per-
sonne grosse et courte : Un gros codbtadd. ii Cheval ou
chien à qui l'on a coupé la queue et les oreilles.
— Arg. Courtaud de boutanche. Nom d'une classe de
mendiants voleurs, qui parcouraient autrefois les villes et
les campaçnes, et qui so faisaient passer pour des ouvriers
sans travail, mais se disant d'un métier qu'ils savaient ne
pas exister dans le lieu où ils so trouvaient, ii Domestique
ou commis qui n'entre dans une maison ou un magasin que
pour v voler.
— Artill. anc. Canon beaucoup plus court que la coule-
vrine. ii On disait aussi courtaude n. f.
— Art milit. anc. Gros cheval de selle dont se servait
un chevalier, ii On trouve aussi courtadt.
— Mus. Sorte de basson gros et court, qui servait de
basse à la nmsette.
— Loc. div. : Courtaud de boutique ou simplem. Cour-
taud. Par dénigr.. Garçon de boutique, et quelquof. Mar-
chand au détail. (Celte locution courtaud de boutique parait
venir de ce qu'autrefois les garçons de boutique, de mémo
nue les artisans, portaient des habits à taille courte, tan-
dis que les personnes do condition n'en portaient qu'à
longue taille.) n Etriller comme un chien courtaud. Rouer
do coups,
— adj. : Une grosse fille courtaude. Un chien courtaud.
COURTAUD-DIVERNERESSE (Jean -Jacques), philo-
logue français, né à Felletin (Creuse) en 1794, mort à Paris
on 1879. Il s'adonna à l'enseignement et publia dos traduc-
tions et dos ouvrages classiques, dont deux : Grammaire
grecque (1828), et Dictionnaire français-grec (1847), ont eu
plusieurs éditions.
COURTAUDER {tâ-dé — rad. courtaud) v. a. Priver do
sa queue ot de ses oreilles un chien ou un cheval. » Ou dit
;a qi
également coutauder.
— Parext. Maltraiter : Courtaudkr un valet. {Vioux.)
COURT-BANDAOE {kour, daj') n. m. En T. do techn.,
Sorte do barre do fer. Il PI. Des courts-bandac.ks.
COURT-BOUILLON [kour'-boU'ill [Il mil.]) D. m. Sorte do
bouillon généralement composé do vin blanc, eau, poivre
en grains, sol, persil, carottes, oignons émincés, et qui
sort à la préparation du poisson : CnrpeaucooRT-BOOiLiON.
Il Mets préparé au court-bouillon : Un court-bouiixon de
saumon. (Lo nom do cette préparation vient de co que la
cuisson des assaisonnomonis ayant lieu avant la cuisson
du poisson, elle ne doit faire qu'un ■ court bouillon •.)
Il PI. DlS COUHTS-I10UIM.ONS.
COURT-BOUILLONNÉ. ÉE {knur'-bùH-ilt-O-ni [U mll.J)
adj. Préparé au court-bouillon: Saumon court-bouillonnb.
COURT-BOUTON n. m. Kcon. rur. V. courdkton.
COURTCAimâ {kour'-ka-yè) n. m. Bot. Nom vulgaire du
brome siérilo.
COURT-CARREAU {kour'-ka-ro) n. m. Dans lo bâti d'un
marteau do forge, Pièce verticale reliée par la dromo à lu
grande attacho. Il PI. Des couuts-carhkaux.
COURT-COTE — COURTILS
COURT-CÔTÉ {kouv') n. m. Chacune des parties du
harnais placées au porte-mors et au-dessus de la tête.
li PI. i?(?5 COURTS-CÔTÉS.
COURT-COU {kour') n. m. Variété de poire, très estimée
pour la fabrication du poiré, n PI. Des cocrts-cous,
COURT-D'ALEAUME {kour, loin) n. m. Variété de
pomme à cidre, il PI. Des courxs-d'aleaume.
GOURTE-BARBE, poète français du xiii" siècle. Il est
l'auteur d'un amusant fabliau : les Trois aveuyles, qui a été
imprimé daus la collection de Barbezieux et traduit daus
le recueil de Legrand d'Aussy.
COURTE-BOTTE n. m. Pop, Homme très petit de taille.
Il PI. Des COURTES-BOTTES.
GOURTECUISSE (Jean), théologien et évêque français,
né à Allaines (diocèse du Mans) vers 1350, mort en lÀii.
Élève du collège de Navarre et docteur en théologie, il
représenta l'université de Pans dans les négociations ou-
vertes à Avignon pour l'extinction du grand schisme
d'Occident. Adversaire du parti bourguignon, il prononça
l'oraison funèbre du duc d'Orléans, frère de Charles VI, et
flétrit son assassin (1407). La même année, il lit partie de
la commission des réformes, instituée par les états géné-
raux, et adressa au roi une harangue solennelle au nom du
parti cabochien. Après la défaite de ce dernier^ il dut se
cacher pendant quelque temps; il reparut en 1418, devint
chanceïierde l'université, et fut nommé évêque de Paris,
le 16 juin U21. Mais le roi d'Angleterre Henri V, maître
de la ville, Tempècha de prendre possession de son siège.
Transféré à Genève (1422), il no tarda pas à y mourir. Son
testament faisait l'Eglise de Paris sa légataire universelle.
Un grand nombre de ses ouvrages, »oit latins, soit fran-
çais, sont conservés inédits parmi les manuscrits de la
Bibliothèque nationale.
COURTE-ÉPINE n. f. Nom vulgaire que les pêcheurs du
littoral donnent à un poisson appelé encore épine-croche
(nom scientifique ; diodonatinya). \\ PI. Des courtks-Ëpines.
COURTE-GRAISSE [grèss) n. f. En Flandre française ou
belge, Engrais fourni par les fosses d'aisances et employé
par le cultivateur tel quel, ii PI. Des courtes-graisses.
COURTEUV.RT, comm. de Suisse (cant. de Berne), dans
le val Saint-Imier, sur la Suze, sous-affluent de l'Aar,
par la Thièle; 1.150 hab. Ch.-l. d'un district peuplé de
25.000 hab.
CODRTE-IXTTRE {lètr') n. f. Nom donné par les fon-
deurs en caractères à toute lettre dont le corps doit être
coupé sur les côtés, pour laisser l'œil isolé, il PI. Des
COURTES-LETTRES.
COURTELINE (Georges Moinadx, dit Georges), lit-
térateur, né à Tours en 1860, fils de Jules Moinaux. Après
un court passage à la caserne, il entra dans l'administra-
tion des cultes, et il se mit à écrire. Doué d'un esprit hu-
moristique, joignant à une gaieté do pince-sans-rire un
fonds d observation grossie, mais sincère,une verve sati-
rique parfois amère, Courteliue excelle dans les pein-
tures de la vie militaire. Parmi ses fantaisies réunies en
volumes, nous citerons : les Gaietés de l'escadron (1886) ;
les Femmes d'amis (1888) ; Potiron (1890); les Télés de bois
(IS90); le Train de 8 heures 47 {\S9l); Lidoire et la Biscotte
(1892); Messieurs les ronds de cuir {\S93);Ak! Jeunesse!
(1894). On lui doit aussi de courtes pièces, qui ont été
jouées avec un vif succès, notamment: Lidoire (l89l);
^ouôourocAe (1893), une de ses meilleures œuvres; les Gri-
maces de Pam (1894); les Gaietés de l'escadron {li9b) ; un
Client sérieux {ISQI) ; Monsieur Badin (1897); Le gendarme
est sans pitié (1899) ; etc.
COURTEMENT adv. Brièvement, en peu de paroles.
(Peu usité.)
GOURTENAT (lat. Cortiniacum), ch.-l. de cant. du Loi-
ret, arrond. et à 26 kil. de Montargis, sur le Cléry ou Bied,
affluent du Loing; 2.'ï38 h. Ch. de f. P.-L.-M. Commerce
de grains. Pressoirs, bonneterie. Ancien château qui fut
le berceau de la maison de Courtenay, dont la tige lut
Pierre de France, fils de Louis le Gros, et qui fournit trois
empereurs au trône de Constantinople. Voie romaine. — Le
canton a 15 comm. et 8.085 hab.
GOURTENAY, comm. de l'Isère, arrond. et à 21 kil. de
ha. Tour-Ju-Pin; 1.046 hab.
GoURTENAY (maison de), l'une des plus illustres fa-
milles de la féodalité française, qui tire son nom de la
localité de Courtenay, dans l'ancten Gâtînais (auj . dép. du
I>oiret). Le plus ancien seigneur qui en soit connu est
HcTTO, fils du seigneur de Château-Renard, qui vécut
dans la première moitié du xi* siècle et dont les descen-
dants Josselin H et Josselin Hl pri-
rent part aux croisades. A cette pre-
mière maison succéda une maison
capétienne, dont l'auteur fut Pikrre,
septième fils de Louis le Gros et
d'Adélaïde de Savoie, qui épousa
(1150) Elisabeth, fille de ticnaud de
Courtenay, héritière du fief. Ses des-
cendants se couvrirent de gloire en
Terre sainte et donnèrent trois em-
pereurs à Constantinople, un roi à
Jérusalem ci des comtes à. Edesso.
Catherine, fille unique do Philippe
de Courtenay, épousa, en 1300, 1 a-
ventureux Charles do Valois, frère
de Philippe ]o Bel, qui rfiva de faire revivre ses droits
sur le tr6ne de Constantinople. Los préparatifs pour une
expédition militaire qu'il organisa furent une des préoc-
cupations dominantes de ce temps. Des Courtenay pas-
sèrent en Angleterre et y furent la tige dos comtes do
Devonshire; Os essayèrent vainement de se faire recon-
oaitre comme princes du sang français.
Courtenay (Jean), homme politique irlandais, né
vers 1741, mort en 1816, Il futd'ahord secrétaire du mar-
quis de Townshcud, devint membre du parlement (1780),
et cessa do siéger en 1812. Esprit li)>éral, Jean Courtenay
s'était prononcé pour la suppression do la traite des
noir» (nui), contre la suspension de Vhabeag corpus (17y:i)
et contre les mesures employées par Pitt pour faire à lu
France une guerre ruineuse. On cito parmi ses écrits :
ItéfleTtons phiUisopUif/ues sur la dernière révolution en
France (171*0); Hevue pratique et philntufp/iigue de la Bévo-
Arme» dea Courtenay.
Coq courtes-pattea.
lution fratiçaise (1793) ; Etat actuel des mœurs, des arts, etc.,
en France et en Italie (1794),
CouRTÉPÉE (Claude), historien français, né à Saulieu
en 1721, mort à Dijon en 1781. L'histoire et la géographie
de la Bourgogne furent l'objet principal et presque ex-
clusif de ses études. On a de lui l'ouvrage suivant : Des-
cription générale et particulière du dtic/ié de Bourgogne
(1774 à 1735), en collaboration avec Beguillet; Bistoire
abrégée du duché de Bourgogne (1777).
courtepointe {poU'i7it'— corrupt. de coutepointe, c'est-
à-dire coûte pointe ou [piquée]^ du lat. culcita puncta. On
disait aussi autrefois coutrepointe, coustc-pointe) n. f. Sorte
de couverture faite en soie ou en tout autre tissu, que l'on
ouate et que l'on pique. (Ce mot s'est longtemps appliqué à
toutes sortes de housses piquées, qui servaient à recouvrir
les meubles.)
COURTEPOINTIER (pou-in-ti-é) n. m. Ouvrier qui fait
des courtepointes; marchand qui en vend.
COURTE-QUEUE (keâ) adj. Qui a la queue courte, en
parlant du cheval courtaud ou du chien courtaud : Des
COURTKS-QUEUES.
— n. f. Zool. Nom vulgaire de la cistude caroIine, tortue
à queue courte.
— Bot. Variété de cerise à queue courte, appelée éga-
lement cerise de Montmorency.
COURTER V. n. Chercher à vendre une marchandise.
Il Faire le courtage.
— V. a. Il Courter une marchandise, un immeuble. Vendre
une marchandise, un immeuble.
COURTEROLLE n. f. Nom vulgaire de la larve du han-
neton, ou. ver blanc, il Nom vulgaire de la courtilière.
COURTES-CORNES n. m. et f. pi. Variété anglaise de
la race bovino des Pays-Bas (de A. Sanson). — Un, une
COURTES-CORNES. V. DURHAM.
COURTE-SOIE [so-â] n. m. Variété de coton à brins
courts. (Elle provient en majeure partie de la Cochinchine.)
COURTES-PATTES n. m. et f. pi. Race de poules de
moyenne grosseur, dont les pattes, de couleur noiro, sont
courtes et gros-
ses, ce qui donne
un peu à ces ani-
maux, surtout au
coq, l'allure du
canard. — Un,
une cou RTES-
PATTES.
— Encycl. Le
plumage est noir,
à reflets verdâ-
tres, les oreil-
lons sont blancs.
La crête du coq
est droite et for-
tement dentée,
celle de la poule est retombante. Race bonne pondeuse et
bonne couveuse, à développement un peu lent, à chair
assez succulente.
GOURTHÉZON, comm. de Vaucluse, arrond. et à 16 kil.
d'Avignon, sur la Seillo, affluent de l'Ouvèze; 3.105 hab.
Ch. de f. P.-L.-M. Carrières de pierres,
briqueteries, filatures de coton, fabri-
cation de balais. Enceinte de remparts
flanqués de tours. — Patrie du mathé-
maticien Saurin.
COURTI n. m. Pièce héraldique, très
ancienne, représentant une tête de
Maure avec un collier d'argent. (La tête
de Maure est ordinairement représen-
tée de profil; elle est de sable et a les
tempes ceintes d'un tortil à bouts pon-
dants. Quand cette tête est posée de
face, elle est appelée rencontre de
Maure. Le courti est une pièce rare, au moins sous ce nom ;
dès le XVII* siècle, on n'employait plus guère ce terme.)
COURTIBAUD {bô — vx franc, corcibal, coriibaii) n. m.
Ancien vêtement, tunique de coupe droite et â manches,
portée par les deux sexes pendant le haut moyen âge.
— Enoycl. A partir du xv" siècle, on ne connaît plus
guère sous le
nom de courti-
bnud qu'un vê-
tement litur-
gique, qui est
daDord la tu-
nique à man-
clies courtes
du sous-diacre,
imis une dal-
matique dîaco-
nale, ouverte
sur les côtés
comme une
cotte de hé-
raut. Une con-
fusion existe
entre le cour-
tibaud des diacres et la cotte d'armes en forme de dalma-
lique du xiv» siècle. Le seul courtibaud vraiment ancien
que l'on connaisse est le courtibaud en brocatelle de soie
violette semé d'aigles iaunos, conservé à l'église d'Am-
bazac (Haute-Vienne); il date du xii* siècle et provient de
l'abbaye de Grandmont, où il passait pour avoir été donné
par la princesse Matliilde, femme de l'empereur Henri V.
COURTIER {ti-é), ÈRE ['lu provenç. corratier ; de correr.
courir] n. Personne qui, moyennant rétribution, commis-
sion, sert d'intermédiaire entre le vendeur et l'acheteur :
ConKTiER d'assurances. Courtier en marchandises.
— Par oxt. Entremetteur : Courtier électoral. Cour-
tier en galanterie.
— Fig. Agent do transmission, do propagation.
— Enctcl. La profession de courtier remonte à l'ori-
gine des échanges. L'antiquité la connut sous le nom de
proxénète commercial; le moyen âgo, sous celui de cou-
relier. L'ancien régime distingua : 1* ceux qui étaient
attachés à chaque corps de marchands, et qui étaient dos
agents de banque ou de marchandises ; 2" ceux qui s'occu-
D'argent an cnurti
de sable.
Courtibaud (xn« s.).
3S6
paient surtout du commerce maritime; 3" les courtiers dans
les aides, sortes de commissionnaires pour le vin ; A" les
courlie7's jaugeurs, qui jaugeaient les futailles.
Le Code de commerce avait consacré le monopole de
quatre catégories de courtiers : en premier lieu, des cour-
tiers de ma7'chandises. La loi du 18 juillet 1866 a supprimé
le privilège do ces derniers : tout le monde peut en
exercer la profession. Mais certaines prérogatives sont
demeurées attachées aux courtiers inscrits sur la liste
dressée par le tribunal de commerce. Ceux-là, qui ont
prêté serment, sont chargés de la constatation du cours
des marchandises, de l'estimation des marchandises dé-
posées dans un magasin général, à titre exclusif des
ventes publiques de marchandises aux enchères et en gros
autorisées ou ordonnées par la justice. Leurs droits do
courtage sont fixés par le ministre du commerce.
A Lyon, il existe une catégorie spéciale de courtiers en
marchandises : celle des courtiers de soie.
Les courtiers d'assurances, jouissant d'un privilège, s'oc-
cupent des assurances maritimes, les autres étant à peu
près inconnues en France à l'époque où fut promulgué le
Code de commerce. Ils attestent par leur signature la vé-
rité des actes sous seing privé constatant les assurances,
et certifient, à l'exclusion des notaires, le taux des primes.
Les courtiers interprêtes et conducteurs de /lat'î?"^*, appelés
aussi courtiers maritimes, font les marchésd'afl'rètementou
do louage des navires ; ils ont seuls le droit de constater les
prix du fret ou noiis, de traduire les déclarations, chartes-
parties et, devant les tribunaux, les pièces de procédure
dans la langue pour laquelle ils sont assermentés et auto-
risés. Ils servent aussi de truchements ou interprètes aux
étrangers maîtres de navires, marchands et autres person-
nes de mer, dans les contestations devant les tribunaux.
Les courtiers de transport par terre et par eau, qui n'exis-
tent plus guère qu'en principe, sont chargés de négocier,
là où ils sont établis, les entreprises et conventions de
transports par terre et sur les rivières et canaux. Les
rares titulaires nommés dans l'origine à Nantes et à Lyon
n'ont pas été remplacés.
A Paris, diverses dispositions simplement réglemen-
taires ont créé des courtiers-gourmels-piqueurs de vins,
pour le service de l'entrepôt des vins. Leurs fonctions
consistent à servir d'intermédiaires, à déguster les bois-
sons pour en indiquer fidèlement le cru et la qualité, à
servir exclusivement à tous autres d'experts en cas de
contestation sur la qualité des vins et de plaintes pour alté-
ration ou falsification contre les transporteurs. Ils sont
nommés par le ministre du commerce, sur la présentation
du préfet de police et le vu d'un certificat d'aptitude, dé-
livré par les syndics des marchands de vin de Paris.
COURTIÈRE n. f. Dans un moulin à eau, Intervalle com-
pris entre les deux murs parallèles dans lequel tourne la
roue hydraulique.
COURTIGE [tif) n. f. A Marseille et dans le Levant, Dé-
faut de longueur daus une étolfe.
COURTIL {ti — de court, anc. forme de cour) n. m.
Petit jardin attenant à une habitation de paysans, n En-
clos semé de chanvre. (Vieux.)
COURTILIÈRE (du vx franc, courtil, jardin) n. f. Genre
d'insectes orthoptères sauteurs, famille des gryllidés,
comprenant des formes d'assez grande taille, à élytres
courts découvrant
l'abdomen.
— Encycl. Les
courti Hères sont
des insectes essen-
tiellement fouis-
seurs, dont l'exis-
tence souterraine
se passe au fond de
longs et vastes terriers pratiqués dans les terres meubles,
à une assez grande profondeur. De coloration roussâtre,
veloutée, de démarche lourde, les courtilières ne sortent
guère que le soir; souvent, alors, elles volent lentement.
On en connaît une vingtaine d'espèces, réparties sur tout
le globe, et nombreuses particulièrement dans les régions
chaudes. La courtilière ou taupe-grillon (gryllotalpa vul-
garis), très commune en France, est souvent nuisible dans
les potagers, parce qu'elle coupe les racines sur le passage
de ses galeries; mais elle vit surtout de larves d'insectes.
On la détruit en versant dans ses galeries un mélange
d'eau, de pétrole, de benzine ou de térébenthine.
COURTILLAGE {ti-llaf [Il mil.] — rad. courtil) n. m.
Produits des jardins ou courtils. (Vieux.)
COURTILLE ni mil. — rad. courtil) n. f. Enclos, jardin.
(Vieux.)
CoURTILLE (la), à Paris. Au xviii" siècle, la rue du
Faubourg-du-Temple et le bas de la rue de Bellevillo
étaient bordés de terrains en culture et de jardins ou
coiirtib. L'agrément de ce site y attirait de nombreux
jiromeneurs, ce qui fit que des guinguettes s'y créèrent.
La Courtille devint tout à fait à la mode. Vadé disait
que, voir Paris sans voir la Courtille, c'était voir Rome
sans voir le pape. L'engouement, un peu ralenti pendant
la Révolution et le premier Empire, reprit de plus belle
sous la Restauration ; ce fut le beau temps pour les caba-
rets de Denoyez et do Ramponneau. La tradition voulut
que les orgies du mardi gras y fussent célébrées, et c'était
pour les Parisiens un spectacle des plus réjouissants,
sinon des plus austères, que d'assister, dans la matinée du
mercredi des Cendres, à ce que l'on appelait » la descente
de la Courtille i>. Lord Seymours'y illustra au point d'y con-
quérir le surnom de « mylord l'Arsouille ». Ces folies pri-
rent fin avec la révolution de 1848. On n'en a pas moins
cru devoir en perpétuer la mémoire en donnant à deux
rues de Belloviîle les noms de Denoyez et do Ramponneau.
COURTILUER {ti-llé [Il mil.] - rad. courtille) n. m.
Jardinier. (Vieux.)
C0URTILS(Jean des), historien français des premières
années du xvi* siècle. Il devint historiographe du roi. Il a
composé un ouvrage intitulé Mer des histoires ou Chroni-
ques de France, extrait en partie de tous les chroniqueurs
qui ont écrit depuis la création du monde des faits et des
gestes des Français {IZiiA-iblG). Cet ouvrage fut écrit à l'in-
stigation d'Anne do Bretagne. Des (Courtils ne paraît avoir
composé que les deux premiers livros. Du règne do Louis
le Débonnaire à rolni iln Charles VIII, l'ouvrage est outiè-
romoul tiré dosgraiidos clirouiquos do Franco.
Cûurtiliùre.
357
COURTILZ DE Sandras (Gatien de), romancier fran-
çais, né ;i Moiitai-f<is en Hii-i, mort à î'aris on 1712. Il
(juiita l'artUL-e, où il était t^apitanio, pour ôi-nro, il'uno
plumo iaciln ci spiriliu^Ue, des ouvraf.,'OS sui-disant lii.sto-
nquos ou di's puljlicaiiuus soaudak'usos qui eurent du
succùs. U les lit imprimer â Cologne ot en Hollande, oii il
so rendit à diverses reprises, ot lut emprisoiuiù ù. la lias-
tillo do 161*3 à ltjy7, ot do 1702 ù. nu. l^arini ses nombreux
écrits, nous citerons ; les /tUriyues amoureuses de la
y-VaHce (1684); Histoire de la guerre de Hollande {lijS9\;
Mthnoires de M. d'Artngnan {(lo^), oti Alexandre Dumas
a pris lo sujet dos Trots AJou.siiitetaire.i ; Annales de J'aris
et de la cour pour les anniles ftJ'J7 et fOihS (1701) ; etc.
COURTIN (Antoine dk), diplomate ot écrivain français,
né ù. Riom on 1022, mort à Paris on l(ï8:i. Il était tils d'un
froftier en cliel' du bureau des linances do ta pénéralitô
'Auvergne. En 1645, il accompagna en Suède Pierre
Clianut, dovitit secrétaire des commandements (1651) de la
reine Christine, et obtint des lettres do noblesse. Charles-
Gustave lui donna le poste d'envoyé extraordinaire en
Franco, puis il l'ut employé par Colbert dans diverses
négociations importantes. On a de lui plusieurs ouvrages :
Traité de la jalousie ; Traité de la paresse ; Traité du point
d'/ionneur; S'ouveau traité de la civililé.
CoURTIN (Honoré), diplomate français, mort eu 1703,
très aimé de Louvois et fès apprécié de Louis XIV. Am-
bassadeur en Angleterre. Négociateur do la paix do Bréda.
GOURTIN (l'abbé François), poète français, né en 1659,
mort à Passy en 1739. Il devint abbé du Mont-Saint-Quentin,
en Picardie, mais habita Paris, fit partie de la société
épicurienne du Temple, et se lia avec le duc et le grand
prieur de Vendôme, La Pare, Chaulieu, Voltaire, etc. On a
de lui cinq Epitres, qui ont été recueillies avec les Œuvres
de ('haulifu.
CouRTIN (Eustache-Marie-Pierre-Marc-Antoine), ma-
gistrat et littérateur français, né à Lisieux en 1768, mort
à Garclies en 1839. Il fut d'abord avocat au parlement do
Rouen, devint secrétaire de la Convention après le 9-Ther-
midor, chef du secrétariat général du Directoire, puis fut
nommé avocat général à la cour de Paris on 18U, et préfet
de police pendant les Cent-Jours. Forcé de sortir de
France après la chute de l'Empire, il y rentra en 1818, et
publia, de 1824 à 1832, VEnct/clopédie moderne, refondue
sous la direction de Léon Renier (1844-1858).
GoURTIN DE GiSSÉ (Jacques), poète français, né en
1560, mort en 1584. Il était fils d'un avocat au parlement,
et se qualifie lui-même de « gentilhomme percheron ». Il
eut une réputation précoce, qui brillait d'un vif éclat, alors
qu'il avait à peine vingt ans. En 1581, il fit paraître ses
Œuvres poétiques. Il écrivit, en outre, une Bergerie qui est
restée manuscrite.
COURTINE (du bas lat. cortina, vase rond) n. f. Rideau
de lit. (Ne se dit plus guère qu'en poésie.)
— Par anal. Rideau, sorte de voile formé par un objet
quelconque: De longues çoVRTl^iES de verdure. [B. de St.-P.)
— Agric. Nom donné au tas de fumier de la basse-cour,
dans quelques localités.
— Arcbit. Façade terminée par deux pavillons, il Bas
côté. (Peu usité dans ce dernier sens.)
— Bot. Nom vuJgaire du plantain corne-do-cerf.
— Fortif. Mur établi entre deux bastions dont il unit
les flancs, ti Partie de retranchement comprise entre doux
saillants quelconques. (V. la partie encycl.) il Brisure de
ta courtine. Prolongement de la ligne de défense qui sert
à former le flanc couvert.
— Pêch. Enceinte fermée par des filets tondus sur des
piquets.
— n. f. pi. Blas. Parties du pavillon royal formant lo
manteau.
— Encycl. Fortif. On appelle ainsi, dans la fortification
bastionnée, la portion de rempart AB qui réunit les flancs
AC et BC de deux bastions voisins. Située dans un rentrant
et couverte souvent par une
demi-lune, la courtine est la
rartie la moins exposée do
enceinte, et c'est générale-
ment eu son milieu que l'on
dispose les poternes ou portes
de communication de la place aB, courtine; AC. BC. ilimca
avec lo dehors. On a (|uelque- des bastioDs.
fois tracé les courtines suivant
une ligne brisée, c'est-à-dire de la forme d'une sorte do
saillant ou rentrant très peu prononcé; mais lo tracé rcc-
tiligne est lo plus habituel et lo meilleur.
— Archéol. On entendait particulièrement sons le nom
decoMWûie.au moyen âgo, les rideaux tendus devant l'autel,
et qu'on fermai*, pendant lo canon de la messe, pour (luo lo
prêtre officiant no fiu pas vu par l'assemblée des fidèles.
D'autres courtines étaient disposées dans les églises, pour
séparer des chapelles, pour masquer des reliquaires, etc.
Dos colonnes spéciales, dites rf'au/e^suji portaient la tringle
qui soutenait les courtines; ses tentures latérales étaient
appelées ailes ; toutes étaient ordinairement do soieries
précieuses, peintes ou brodées. En carôme, elles étaient
remplacées par dos toiles blanches (chapelle do carôme).
Courtine (La), ch.-l. de cant. do la Crouso, arr. ot à
37 kilom. d'Aubusson; 1.033 hab. Landes stériles. — Lo
(Canton a 10 comm. ot 7.221 hab.
COURTISAN izan), ANE rad. fowr^anc. forme do cocR;
par anal, à l'ital. cortigiano, mOmo sons] n. Personne qui
fait partie do la cour d'un prince, qui fréquente habituel-
lement la cour: Un courtisan doit être aans hutneuret sans
honneur. (Lo rôgont Ph. d'Orléans.)]
— Par ext. Personne qui flatte, par hypocrisie ou par
bassesse : Un peuple, aussi hien qu un roi, peut avoir ses
COIIKT1SAN8. (Mich. Chov.) Il En bonne part. Partisan, per-
sonne qui chorclio à plaire, ù 6tro agréable: Les coni-
TiSANS du malheur sont peu nombreux. (Balz.) il Particu-
liôrom. Individu qui courtise une femme: La beauté n'a
jamais vianqué de codhtisans.
— Adjoctiv. Qui flatte, qui a l'habitude do flatter par
hypocrisie, par bassesse ou pour un intérêt quelconque :
Larmes de valet, larmes coortisankh. ii Do courtisan, qui
est pro|)re aux courtisans : Les manières couktisankn. La
souplesse COIIRTISANK.
— Vénus courtisane. Moll. Espèce du genre venus.
— Encvci,. Lo courtisan vst un personnage qui vit i\ la
cour, attar^lié A la personne du roi sans fondions binn
préciiioii, dans lu but do recueillir honneurs ot faveurs. On
COURTILZ DE SANDRAS
COURTISANERIE
&;
no le voit guère apparaître on Franco qu'au Xvi' siècle.
Jusqu'alors, tous ceux qui entouraient lo roi remplissaient
des fonctions réelles, .soit dans la haute dome.sticitô du
palais, comme maîtres d'hôtel, panuotiers, échansons,
écnyors, intondants dos écuries. Je la véinîrie, otc, soit
dans lo gouvernement du royaume. Au déclin de la féoda-
lité, ces derniers, se séparant do la cour, formèrent les
divers conseils du roi; les autres n'eurent plus (juo dos
fonctions d'apparat honorifiques et surtout lucratives.
C'est principalement sous Louis XIV, Louis XV et
Louis A,VI que régna le courtisan, tel que l'ont dépeint
La Bruyère et Saint-Simon ; lo Livre rouge do Louis XVI,
où lo roi inscrivait les dons, gratifications, pensions et
traitements payables sur sa cassette, et qui est comme le
répertoire des mendicités et dos rapines de l aristocratie
■à la veille do la Révolution, nous en apprend lou^ sur
l'avidité de ces parasites. Ils reparurent avec Louis XVIII
ot. Charles X, dont ils encombraient les antichambres, se
montrant d'autant plus voraces que les misères do l'émi-
gration leur avaient aiguisé les dents. C'est du courtisan,
dernier spécimen de l'espèce, que P.-L. Courier écrivait :
» U n'est aft'ront, dédain, outrage qui puisse le rebuter.
Econduit, il insiste; repoussé, il tient bon; qu'on le
chasse, il revient; qu'on le batte, il so couche à terre.
Frappe, mais écoute,... et donne. »
Courtisan (le), ouvrage de philosophie morale de Bal-
ihazar Castiglione (Venise, 1518). — Ce livre, dans lequel
l'auteur s'est proposé d'enseigner l'art do vivre à la cour,
est divisé en quatre parties, sous forme d'entretiens qui
sont supposés avoir lieu à la cour du ducd'Urbin, très ré-
utée alors. Les principaux interlocuteurs sont : Frédéric
.'Végose, Julien de Médiciset le cardinal Benibo; ils expo-
sent à tour de rôle les qualités qui font le vrai courtisan,
les connaissances et les talents qu'il doit acquérir, la
prudence qu'il doit avoir dans ses relations avec lo prince
et son entourage, avec les dames, etc. C'est un manuel
complet, rédigé avec goût et élégance, et en même temps
une peinture historique fidèle des cours oii avait fréquenté
Castiglione. Il n'existe du Courtisan qu'une ancienne tra-
duction française de Chaperon (Ï537).
COURTISANE {zan — fém. de courtisan) n. f. Femme
qui vend ses faveurs, mais qui se distingue des autres
femmes do mauvaise vie par son esprit, l'élégance de ses
manières, etc. : Corîhthe érigea un temple à Vénus, où plus
de mille covRTisxîiES furent consacrées. [Montesq.) il Fenune
de mauvaise vie, en général.
— Fig. Ce qui se vend ou se donne sans pudeur à tout
le monde : La gloii'e n'est qu'tine couRTiSANii. (J. Simon.)
L'opinion publique est une courtisane. (Petit-Senn.)
— E>'CYCL. Grèce. Il y avait, chez les Grecs, plusieurs ca-
tégories de courtisanes. La classe la plus nombreuse était
celle des vulgaires filles publiques {pornè). C'étaient géné-
ralement des esclaves. Elles vivaient soit pargroupes dans
des maisons particulières, soit dans des maisons paten-
tées [pomeion), sous la direction d'industriels appelés
purnoboskoi. A Athènes, elles étaient presque toutes dans
le quartier du Céramique. Elles étaient régulièrement
inscrites, et surveillées par les magistrats, surtout par
les agoranomes. Elles payaient une taxe spéciale [pornikon
teloa). On contait que Solon Ini-mémo avait fan établir
des porneia, pour éviter des maux plus graves et restrein-
dre le désordre dans les familles. Suivant une tradition,
c'est avec le produit du pornikon telos que fut construit
lo temple d'Aphrodite Pandemos. D'un rang déjà supérieur
étaient les courtisanes qui figuraient comme danseuses ou
musiciennes dans les banquets, et môme dans certaines
fêtes ; recrutées et formées par des maîtres spéciaux,
elles avaient une meilleure tenue, étaient moins mé])ri-
séos, ot exerçaient librement leur double profession. Mais
il faut mettre à part les courtisanes do haut vol, qu'un
appelait ordinairement hétaircs {Iwtairai), et qui consti-
tuaient le demi-monde grec. Quelques-unes sont restées
célèbres; par exemple, Phryné, Laïs, Leontion, Thaïs,
Aspasie. La plupart étaient des atfranchies ou dos étran-
gères. Elles avaient souvent reçu une éducation brillante,
lueurs maisons étaient le rendez-vous do la jeunesse élé-
gante, même des gensde lettres, des artistes, des hommes
d'Etat Plusieurs do ces courtisanes jouèrent un rôle poli-
ti(|ue, comme Aspasie, qui finit par épouser Périclès.
Elles s'intéressaient souvent aux plus hautes spéculations :
Aspasie fut l'amie de Socrate ; Lastheneia fut disciple do
Platon ; Leontion, d'Epicure; Thaïs, d'Alciphron. Certaines
villes grecques sont restées célèbres dans les annales do
la galanterie : surtout Corjnthe, la ville des hétaïres, oiï
jilus de mille courtisanes, sous lo nom de hiérodules, occu-
paient les dépendances du temple d'Aphrodite.
Home. A Rome, les courtisanes étaient fort nombreuses.
Lo (|uartier de Suburo, l'Esiniilin, les abords du grand
Cirque étaient leurs asilos les plus fréquentés. Elles étaient,
pour la plupart, des afi'ranchies ou des étrauj^èros. Leur
situation était étroitement réglementée. L'édile tenait la
liste do toutes celles (jui habitaient dans sa circonscription,
et elles no pouvaient exercer leur métier sans on avoir
fait la déclaration préalable à ce magistrat, et chez lui,
car il no pouvait pénétrer dans leurs maisons, par égard
pour sa propre dignité. Privées par la loi de toute pro-
tection, elles no pouvaient avoir do tuteur ; aussi nul acte
émanant d'elles n'avait un caractère légal. Une mise
spéciale les distinguait des autres femmes. Il leur était
intordit do porter le costume des matrones ot les cheveux
longs. Elles devaient revêtir la toge virile et so couvrir la
tête d'une sorte do mitro. Dans les quartiers qu'elles ha-
bitaient do préférence, on les voyait, lo soir, so tenir as-
sises au seuil des maisons, sur de" hautes chaises, fardées,
à peine vêtues d'une toge on gaze transparente. Quelques-
unes sortaient do pair, grùce à leur beauté ou ù une édn-
(^ation plus raffinée. Un talont do danseuse, do musicienne,
même do comédienne, fit la fortune do plusieurs. Alors,
elles étalaient un certain luxo, tenaient cercle, et a Homo,
comme ailleurs, les hommes graves no dédaignaient pas
do venir, lo soir, se délasser chez elles dos fatigues do la
journée. Certaines acquéraient ainsi une véritable influonco,
dont étaient obligés do tenir compte ceux qui couraient
la carrière des honneurs. Toutefois, ta courtisane propre-
ment dite no paraît pas avoir tenu à. Homo un rôle aussi
important, ni, par certains côtés, aussi relevé qu'on Gréco.
Les femmes les plus célèbres par leurs amours ou leurs
<iépruvations, une Clodla, uno Messnlino, n'étaient pas des
courtisunes. Sous l'empire, une Acte, esclave favorite do
Néron, qui dépensa pour ollo dos millions do sesterces,
uno Céuide, alfranchio <[ui lit la loi smis Vuspaaion. une
Panthée, maîtresse de Lm^ius Vorus, furent moins dos
courtisanes que d'impériales concubines.
Moyen âge et Tevips modernes. Le mot courtisane date du
règne de François I" ot vient do " courtisan », du fait qu'à
celte époque les « femmes légères » so fi.vèrent à la suito
a la cour de Franco plus nombreuses et d'une manière plus
assidue. On les appelait précédommont les « ribaudos m
(l'oxpression apparait dans la langue commune depuis le
règne do Philippe Auguste), les « femmes légères u ou les
(I femmes communes « . Dans les villes, des réglementations
très sévères leur étaient imposées, au moyen âge : il leur
était interdit de « vaguer » la nuit dans les rues; elles
étaient soumises à des contributions spéciales. Elles sui-
vaient les armées en grand nombre, et les historiens des
croisades nous parlent d'elles on termes précis ot pitto-
resques. Celles <iui suivaient lu cour étaient soumises à la
juridiction toute-puissante du roi des ribauds; dans un
grand nombre de villes, on retrouve également un roi des
ribauds avec autorité sur les " femmes légères i>. A partir
du règne de François I", le roi des ribauds fut remplacé
par la « dame des filles de joie », qui tenait un <i rùle n de
toutes les filles. Celles-ci étaient athaisos, au mois de mai,
à présenter au roi le bouquet du renouveau ou valentin, qui
annonçait le retourd^ printemps ot dos plaisirs de l'amour;
en retour, elles recevaient une gratification.
Au xvii' siècle, Marion Delorme et surtout Ninon de
Lenclos, dont le salon fut un des asiles les plus fréquentés
du libertinage philosophique, peuvent être comparées aux
courtisanes de l'antiquité. Au-dessous sont les créatures —
ainsi disait-on à leur époque — perdues dans l'anonymat
de la prostitution universelle. Celles-là sont les ijnpures
sous Louis XV, et l'on est toujours prêt à les envoyer en
Amérique. Mais, alors, la vraie courtisane a disparu.
Après la Révolution, la courtisane disparaît de plus en
plus des mœurs, ou, du moins, son caractère subit des
modifications assez profondes pour qu'il devienne mécon-
naissable. Cependant, les poètes et les romanciers s'empa-
rent de ce type déjà lointain pour le parer de toutes les
séductions, et même des plus rares vertus. Il suffit de citer
à cet égard : la MarioJi Delorme de Victor Hugo, la Marion
do Musset (Bolla), l'Estber de Baiza.c {(irandeurs et juisères
des courtisanes), la Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas,
la Sapho d'Alphonse Daudet, la Thais d'Anatole France ou
V Aphrodite de Pierre Louys. En réalité, la courtisane s'est
transformée en lorette, en grisette, en cocodette, en demi-
mondaine, en pensionnaire de maison close, voire en fille
du trottoir. Le type s'est vulgarisé en se multipliant.
Pourtant, dans les annales de la galanterie, quelques noms
sonnent à l'unisson do ceux des courtisanes de l'antiquité :
la Duthé (1752-1S20), toujours invariablement vêtue de rose
(elle s'appelait Rosalie); — Théroigne de Méricourt, qui,
dans les dernières années de l'ancien régime, ruina force
seigneurs et financiers, et qui figura dans toutes les jour-
nées de la Révolution, mais demeura aristocrate ; — quel-
ques-unes des jolies "merveilleuses» du Directoire; — la
fine et gracieuse Marie Duplessis (la Dame aux camélias) ;
— Céleste Vénard, la fameuse Mogador; — les cocodettes
du second Empire; — plus près de nous, enfin, la baronne
d'Ange et certaines célébrités du monde où l'on s'amuse.
Orient. La prostitution est formellement interdite par la
Sounna aux femmes musulmanes; c'est ce qui explique
pourquoi, do tout temps, les courtisanes, dans les pays mu-
sulmans, se sont recrutées parmi les femmes chrétiennes
que le hasard do leur existence y a conduites. C'est la limi-
tation extrême de la prostitution dans les pays musulmans
qui explique, bien plus encore que la polygamie et la faci-
lité du divorce, la précocité des mariages. Néanmoins, au
Magreb, surtout en Algérie, là où les populations d'origine
arabe sont noyées parles éléments berbères, la prostitution
est assez fréquente. Les pavs orientaux non musulmans
ort'rent, au contraire, un développement exagéré do la pro-
stitution; damant plus que, sou vont, la religion l'encourage,
en donnant aux femmes ijui s'y livrent un laractèro presque
sacré. Cela so reTnar(iuo particuliérenieiit dans llnuo brah-
manique, où les bayadéres, les musiciennes et les femmes
<pii figurent à un titre quelconque dans les cércmonies re-
ligieuses sont do mœurs déplorables. La prostitution est
florissante en Chine, et, on plus des bateaux de fleurs, si
dangereux pour les Européens, les maisons où l'on so
réunit pour fumer l'opium no sont guère quo dos refuges
do courtisanes du plus bas étage. La morale n'ost guère
mieux respectée au Japon : mais la courlisauo y a un
tout autre caractère qu'on Chine : elle se rapproche davan-
tage, toutes proportions gardées, de la courtisane intel-
lectuelle de la Grèce antique.
Courtisane (i,a Vik o'unk), nom donné à six composi-
tions d'Hogarth [Harlot's progress), où l'artiste a voulu
démontrer la terrible logique do l'inconduito ot les degrés
(pli font descendre l'àmo de rimpudonco à l'abrutisso-
inent. C'est aussi la donnée du roman do Rétif de La Bre-
tonne : ia Paysanne pervertie. L'artiste divisa cette épopée
du vice on six compositions : la jeune paysanne débarque
de la campagne; une vieille intàmo la livre au \*ico élé-
gant ; la vio opulente s'ouvre pour elle ; viennent des alter-
natives do misère ot do désordre; puis l'ivresso, la pri-
son, la maladie ot le corcueil, ce cercueil à peine cloué
sur lequel viennent riro ot boire ses compagnes et ses
rivales. Le succès fut extrême, Hogarth était déjà là tout
entier, comme dans le Mariage à ta mode, avec sa brutalité
et sa tinesse, son art à la fuis profond et caricatural.
Courtisane (i.a Jkunk), tableau de Sigalon imusée du
Louvre). Cette courtisane est une robuste jeune lille, aux
épaules ot aux bras nus, à la désinvolture élégante et
hardie. D'une main, ello nrond les bijoux que lui présente
dans un colfret un geiililnommo entre doux figes, assis ù
sa gaucho, et qui la regarde londromeni. Do l'autre main,
posée sur sa hanche, ello reçoit un billet don.v quo lui
glisse un adolescent placé derrière ollo. Uno négresse
so poncho vorsoo dernier et, un doigt sur los lèvres, lui
recommande la discrétion. Ce tableau est l'un des premiers
ot dos meilleurs ouvrages do Sigalon. La couleur, surtout,
qui rappelle colle do 'Venise, est remarquable, ot surpre-
nante chez cet élève do Guérin. — Ce sujet a été plus
dune fois traité, notamment par Van dor Moer do Dolft,
dans un tableau d'une couleur oxuuise que possède W
musée do Dresde. Mais certain détail réaliste do la ("ohi*-
fisane de Vitii dor Meer donne ù Sigalou Tavautagu du
goût sur son rival hollandais.
COUBTISANDRIE {za. rt — rad. courtisan) n. f. An, liu-
bitudo do faire sa cour aux princes.
— Par oxl. Adulation, flationu.
COURTISANESQUE — COLIRTY
GOURTISANESQUE {za-nèssk') adj. Propre aux courti-
sans, qui convient aui courtisans ; La langue courtisa-
SESQCE. (P.-L. Courier.)
COURTISAN ES QUEMENT [za-nè-ske) adv. D'une façon
courtisanesque ; comme une courtisane : Une fort telle
dame, courtisanesqdkment vêtue. (Michelet.)
GOURTISANIER, ÈRE adj. Syn. inusité de courtisa-
nesque.
COURTISANISME {za-nissm') n. m. Façon d'être, de
parler des courtisanes.
COURTISEMENT(;e-HiaH)n. m. Action de courtiser. (Vx.)
COURTISER (ré" — rad. co»r. L'ancienne forme était cor-
toier, fréquenter la cour) v. a. Faire sa cour à ; L'impéra-
trice Catherine courtisait Voltaire. {M"* de Staël.) ii Faire
la cour à une femme : Un mari est toujours le dernier à
savoir qu'on courtise sa femme. (Balz.)
— Fig. Caresser, aduler, se montrer chaud partisan de :
Courtiser la gloire, la fortune, les Muses, ii Courtiser la
dame de ptgue. Aimer les cartes, le jeu.
Se courtiser, t. pr. Se faire la cour l'un à l'autre : On
ne se maiie pas au village avant de s'être longtemps cour-
tises.
— Syn. Courtiser, faire la cour. V. couR.
GOURTISOLS, comm. de la Marne, arr. et à 12 kilom.
de Châlons-sur-Marne, sur la Vesle, dans la Champagne
Pouilleuse; 1.431 hab. (Courtisiens, ewies.) Belle église
dédiée à saint Martin. On croit que ce bourg fut fondé à
la tin du xvii* siècle, par une colonie de Suisses.
COURTIVRON (Gaspard Le Compasseub de Crkqui-
Montfort, marquis de), homme de guerre et savant
français, ne au château de Courtivron (Bourgogne) en ni5.
mon en 1785. Entré fort jeune dans 1 armée, u servit avec
distiûction, mais ses blessures le forcèrent à abandonner
la carrière avec le grade de mestre de camp. Il se livra
alors à Tétude, et devint membre de l'Académie des
sciences. Outre un assez grand nombre de mémoires, dont
le plus remarquable est celui qui a pour titre : Sûre ma-
nière de résoudre par approximation les équations de tous
les degrés, on a de lui : Traité d'optique (1752), et l'Art des
forges et fourneaux à fer (1761), en collaboration avec
Bouchu et Duhamel. — Son fils, Antoine-Nicolas-Philippk-
Tannkgoy, marauis de Courtivron, émigra en 1792 à
Munich, et publia quelques travaux; entre autres, une
traduction des Essais politiques, économiques et philoso-
phiques de Rumford (1799).
COURT-JOINTÉ, ÉE {kour'-jou-in) adj. Manèg^. Qui a les
paturons trop courts : Juments court-jointees. (Court
reste invariable.) V. aplomb.
— Fauconn. Qui a les jambes médiocrement longues, en
parlant de l'oiseau : Faucon court-jointé.
COURTLAND, ville des Etats-Unis (Etat d'Alabama),
sur le chemin de fer de Memphis à Charlestou ; 3.300 hab.
En 1862, victoire du général Armstrong sur les fédéraux.
COURT-MANGHER {kour') v. a. Art culin. En parlant
d'une épaule, en traverser le manche d'une broche de bois
pour le rapprocher du gros de l'épaule : Court-mancher
une épaule de mouton.
COURT-MONTÉ, ÉE {kour') adj. En T. de manèg., Qui
est bas de reins, en parlant du cheval : Des juments court-
montées.
COURTNEY (Léonard Henry), homme politique et pu-
blicisie anglais, né à Penzance (Cornouailles) en 1832. En
1872, il devmt titulaire de la chaire d'économie politique à.
rUniversity Collège de Londres et fut élu membre de la
Chambre des communes, nommé sous -secrétaire d'Etat
des colonies en 1881, puis, en 1882, secrétaire financier à
la Trésorerie. On a de lui plusieurs ouvrages d'économie
politique fort estimés, tels que Direct Taxation (1865) ;
Finances of the United States (1868); Money (1878), et
enfin Banking [Opérations de banque] (1882); etc.
COURTOIS [to-a), OISE [rad. cour, qui, autrefois, s'écri-
vait court] adj. Honnête et gracieux : Un chevalier cour-
tois. Des manières courtoises.
— Armes courtoises. Armes qu'on employait dans les
tournois, et dont la pointe et le tranchant étaient émous-
sés : Combattre à armes courtoises, h Fig. Moyens hon-
nêtes et loyaux pour attaquer et pour se défendre : L'injure
n'est jamais une ar.me courtoise, h Chambre courtoise ,1aq\xx
d'aisance.
— Syn. Courtois, affable, civil, gracieux, honnête, poli.
V. AKKABLE.
— Anton. Discourtois, grossier.
— Encycl. La poésie courtoise en Allemagne [Minnesang
et Bôfische Dichtung]. La dénomination de poésie cour-
toise s applique à un mouvement littéraire important et à
une quantité d'œuvres remarquables de l'Allemagne du
moyen âge. Jusqu'au milieu du xii' siècle, la poésie avait
été cultivée en Allemagne par le clergé ou le peuple. De
1150 à 1200, pour diverses raisons, parmi lesquelles il faut
citer l'adoption d© la chevalerie et l'imitation des mœurs
françaises, la noblesse allemande commençai s'intéresser
à la poésie. Chevaliers et gentilshommes se mirent à com-
poser des chansons, et des poèmes. Les caractères de la
Poésie courtoise sont : le respect de la femme, le culte de
idéal chevaleresque, l'amour immodéré do l'aventure, et,
au point do vue do la forme, le souci de la pureté du
stylo et de l'exactitude de la versification.
Les poètes courtois ont cultivé deux genres poétiques :
1* La poésie lyrique (Minnesang). Le mot minnesang si-
gnifie chanson d'amour. L'amour est, eu effet, le thème
firesque exclusif des poésies réunies sous ce nom, thème
urt peu varié d'ailleurs, les divers poètes se bornant à
exposer un nombre très restreint de situations et de sen-
timenLs. Los chansons do femme, dans lesquelles c'est une
femme et non le poète qui parle, et les chansons de croi-
sade, exhortation à participer aux expéditions en Terre
sainte, sont également représentées dans le Minnesang.
Les principaux minneninger sont : le Kurenberger,
Dietmar d'Eist, Frédéric de Hausen, Henri de Morungen,
Reinmar de Hagucnau, Walther de la Vogelwoide, Neid-
hart de Reucnlal, Ulric de Lichtenstein et Tannhauser.
Le Minnesang s'est éteint vers la fin du xiii* siècle.
2* A c6té de poésies lyriques, les poètes courtois ont
composé, ou le plus xouvont traduit du français, des
poèmes épiques, so raitachani j"»iir la plupart au cycle
d'Anhur, oc racontant les avcniurcb arrivées à tel uu tel
chevalier : de là le nom de o poésie chevaleresque » , donné
aussi à cette littérature. C'est Henri de Veldeke, qui, à la
tin du xii" siècle, avec son Enéide, prépara les voies à la
poésie épique courtoise, brillamment représentée ensuite
par Hartmann d'Aue, Godefroy de Strasbourg et Wol-
fram d'Eschenbach.
Avec les n épigones », Wirnt de Gravenberg, Ulric
du Turlin, etc., commence l'ère do décadence, terminée
vers 1300.
Les principales œuvres des minnesinger sont contenues
dans les deux recueils suivants : 1" Lacbmann-Haupt, des
Minnesangs Fruhling (Leipzig, 1888); 2° Von der Hagen,
Mninesiuger (Leipzig, 1838).
Courtois (Jean), musicien français, qui vivait dans la
première moitié du xvi* siècle. II semble avoir été origi-
naire des Flandres. Ce qui est certain, c'est qu'il occupa
le poste de maître de chapelle de Tarchevôque de Cambrai.
D'innombrables compositions de Courtois : chansons fran-
çaises, motets, chansons sacrées, psaumes, ont été insé-
rées dans de nombreux recueils.
Courtois (Jean), pemtre émailleur du xvi" siècle, fils
de Robert Courtois, peintre verrier du Mans. Il quitta la
peinture pour l'émaillure, et alla se fixer à Limoges. Le
musée du Louvre possède de ce peintre plusieurs émaux
signés I. C, et représentant des chasses et des sujets bi-
bliques. Ils sont exécutés avec beaucoup de soin et de
finesse, mais ils sont faibles de dessin et de coloris. —
Pierre Courtois, parent du jirécédent, vivait à la même
époque. C'était un peintre émailleur fo"t remarquable, qui
travailla de 1550 à 1568, et dont le musée du Louvre pos-
sède quelques émaux fort estimés. — Un autre artiste du
même nom, et vraisemblablement de la même famille,
Martial Courtois» était peintre et orfèvre vers 1579. On
lui attribue les émaux signés M. C.
Courtois (Jacques), dit le Bourgui^rnon, peintre
de l'école française, né à Saint-Hippolyte (Doubs)en 1621,
mort à Rome en 1676. Etant allé tort jeune en Italie, il
suivit une armée qui entrait en campagne, et, pendant
trois ans, il dessina les scènes de la vie militaire, les
camps, les combats, les escarmouches, les marches, les
sièges, en même temps que 'es paysages qui passaient
sous ses yeux. De retour à
Milan, il entra dans l'ate-
lier d'un peintre nommé Jé-
rôme. Le Guide, ayant vu
chez cet artiste une étude de
Courtois d'après nature, vou-
lut en connaître l'auteur et
l'amena à Bologne. Ce fut là
que Jacoues se lia d'amitié
avec l'Albane. Quelques es-
sais le firent connaître. Le
public lui donna le surnom
de Borgognone, qui lui est
resté.
Sous l'influence du milieu
dans lequel il vivait à Bolo-
gne, le peintre français né-
gligea d'abord les batailles
pour se lancer dans les sujets
religieux et mythologiques,
mais il ne tarda pas à se pé-
nétrer de sa vocation. Cour-
tois est un peintre militaire, d'un talent très original. Ses
figures n'ont rien d'antique ni d'idéal ; ce sont des cava-
liers qu'il a étudiés dans l'armée du Milanais. En outre,
comme il peignait du premier jet, il arrivait ainsi à
donner à ses toiles un judicieux mouvement, une véritable
furia. Le Louvre possède de cet artiste quatre combats
de cavalerie, d'un caractère éminemment personnel.
Courtois (Edme-Bonaventure), conventionnel, né à
Arcis-sur-Aube en 1754, mort à Bruxelles en 1816. Il siégea
à la Législative, puis à la Convention, où il vota la mort
du roi. Il prit une part active à la journée du 9-Thermidor
et à la réaction qui s'ensuivit. Chargé de l'examen des
papiers de Robespierre, de Couthon et de Saint-Just, il
s'acquitta de sa tâche en homme de parti. Il parvint à
soustraire des papiers de Robespierre une foule de lettres
compromettantes pour les correspondants du célèbre tri-
bun. (En 1816, le ministre Decazes fit saisir les papiers de
Courtois et les rendit aux individus compromis ou à leurs
familles.)
Courtois fut nommé membre du conseil des Anciens. Lors
de la mise en vigueur de la constitution de l'an III, il se
prononça avec énergie en faveur du coup d'Etat du 18-Bru-
maire et dénonça même Aréna comme ayant voulu tuer
Bonaparte. Appelé au Tribunat, il fut accusé de concus-
sions à propos de spéculations sur les grains, se défendit
assez mal, et fut écarté de l'Assemblée. Il se retira en
Lorraine, et fut banni comme régicide en 1816.
Courtois (Bernard), chimiste français, né à Dijon
on 1717, mort à Paris en 1838. Il fut aide de Fourcroy à
l'Ecole polytechnique. Il étudia l'opium avec Séguin et y
découvrit la morphine, puis, en 1811, il isola un corps
nouveau, que Gay-Lussac appela iode.
Courtois (Alphonse-Charles), économiste, né à Paris
on 1825, mort en 1899. Il fit une étude spéciale de l'éco-
nomie politique, fut reçu, en 1851, membre de la Société
d'économie politique, dont il devint questeur-trésorier en
1865, et secrétaire perpétuel en 1881. Il entra au Crédit
lyonnais, dont il n'a pas cessé depuis de faire partie, col-
labora à divers journaux sous Je pseudonymo de Oscar
Brigg, ainsi qu'à des recueils collectifs (Dictionnaire de
l'Economie politique. Dictionnaire du commerce et de la
navigation, etc.). En économie politique, Courtois appar-
tient à l'école libre-ôchangisto. Parmi ses ouvrages, nous
signalerons : Défense de l'agiotage (186-i); Des opérations
de bourse et de change (1855); Manuel des fonds publics
et des Sociétés par actio7is fl863); les Finances de la
France de iSii à 1870 (\%1\); Histoire des Banques en
France (1875); Anarchisme théorique et Collectivisme pra-
tique (1885) ; etc.
Courtois (Guslave-Claude-Etienne), peintre français,
né à Pusey (Hauto-Saôno) on 1852, élève de Gérùmo à
l'KcoIo des beaux-arts. Il débuta au Salon do 1875 avec
des Portraits, et obtint sa première récompense au Salon
do 1878 (ta Courtisane Lais aux Enfers). Depuis, Courtois
s'est fait fréquemment remarquer aux expositions, soit par
dos portraits très finis ci délicats, soit par dos sujets qui
Jacques Courtois,
35S
oscillent entre la peinture d'histoire et le genre, tels que :
Dante et Virgile aux Enfers (1880); la Bayadère (1882);
la Fantaisie (1883); la Bienheureuse (1888); etc. La facture
de Courtois, très soignée et non exempte de préciosité,
nuit parfois à l'impression de sérieux qu'il cherche à pro-
duire; par exemple, dans TAmour au banquet (1897), peint
d'un pinceau beaucoup trop appliqué. En revanche, dans
les portraits, G. Courtois retrouve tous les avantages de
son dessin élégant, et de sa couleur très chaude dans les
tons bistrés, qu'il affectionne.
courtoisement (to-a-ze) adv. D'une façon courtoise.
COURTOISIE (to-a-zî — rad. courtois) n. f. Faveurs
d'une femme. (Vieux.) n Politesse gracieuse : J'ai vu sou-
vent des hommes incivils par trop de civilité, et importitns
de COURTOISIE. (Montaigne. 1 n Bon office rendu courtoise-
ment : Echange de courtoisies.
— Votre Courtoisie, Titre qu'on donnait autrefois par
politesse.
— Fauconn. Faire courtoisie aux autours, Leur laisser
plumer le gibier.
— Anton. Discourtoisie, grossièreté.
COURTOISIE (lo-a-zî) n. f. Herbe à chaume petit, de la
famille des cypéracées, tribu des cypérées.
COURTOMER, ch.-l. de canton de l'Orne, arrond. et à
30 kilom. d'Alençon, sur le Guérichet, affluent de la
Sarthe, au pied des monts d'Amain; 1.011 hab. Eaux mi-
nérales ferrugineuses, froides. Elevage de chevaux re-
nommés. Beau château, construit peu de temps avant la
Révolution sur le plan de l'hôtel des Monnaies, de Paris.
— Le canton a 16 comm. et 5.023 hab.
COURTON (rad. court) n. m. Troisième qualité de la ma-
tière textile fournie par le chanvre, les deux premières
s'appelant chaîivre et filasse, la suivante courton et la qua-
trième étoupe.
GOURTONNE (Jean), architecte français, né et mort à
Paris (1671-1739). Il devint successivement membre de
l'Académie royale d'architecture (1728), architecte du roi,
professeur à l'Académie (1730). Il fit construire à Paris
l'hôtel de Noirmoutiers et l'hôtel de Matignon. On lui doit
un Traité de perspective pratique (1725).
COURT-PENDU (kour'-pan) n. m. Hortic. Syn. de ca-
PENDU II PI. Des COURT-PENDUS.
— Oisell. Nom vulgaire du loriot commun.
COURT-POUCE (kour") n. m. Mamm. Nom vulgaire du
brachytèle. n PI. Des courts-pouces.
COURTRAI (trè) n. m. Tissu fabriqué à Courtrai, au
moyen âge, et employé surtout comme doublure. (La cou-
leur la plus ordinaire des courtrais était rouge ; on les tei-
gnait avec les bois indiens, dits brésils.)
Courtrai (en flam. Kortryk), ville de Belgique,
[prov. do la Flandre-Occid.], arr. admin. et iudic. de Cour-
trai, traversée par la Lys canalisée ; 31.06'; nab. Fabriques
de toiles, beau linge de table, dentelles, fil, huile, tabac.
Au milieu de ses rues larges et bien percées, se trouvent
plusieurs édifices romarquanles : l'hôtel de ville, construit
en 1527 et restauré depuis 1846, qui retient l'attention,
tant à cause de ses deux belles cheminées sculptées, qu'à
cause des fresques modernes de l'ancienne échevinale;
l'église Saint-Martin, qui offre un beau portail, un trip-
tyque de B. de Ryckere, et un joli tabernacle sculpté en
1385 ; l'église Notre-Dame, où l'on peut admirer une magni-
fique Erection de la Croix, de Van Dyck.
Sous les murs de Courtrai, qui existait déjà au temps
des Romains, sous le nom de Cortracum, fut livrée, eu
1302, la célèbre bataille qui eut pour conséquence la ruine
de la ville en 1382, après la victoire des Français à Ro-
sebecque. Prise plusieurs fois par les Français au xvii* siè-
cle, Courtrai fut, sous le premier Empire, un des chefs-
lieux d'arrondissement du département de la Lys.
Courtrai {bataille de), victoire remportée, le n juil-
let 1302, par les milices des villes de Flandre, comman-
dées par Guillaume de Juliers le Jeune, sur les troupes
du roi de France, ayant à leur tête le comte Robert d'Ar-
tois, cousin de Philippe le Bol, sous les murs de Courtrai,
dans la plaine de Groeninghe. Les forces des armées en-
nemies étaient à peu près égales : une cinquantaine do
mille hommes chacune. Mais, tandis que la puissance de
l'armée française était dans sa cavalerie, les Flamands
n'avaient pour ainsi dire que des gens de pied. G. de Ju-
liers avait fait couper les terrains détrempés de larges
fossés, dont il fit ensuite dissimuler les approches sous
des herbes et des branchages. L'action s'engagea. Ce fut
un effroyable culbutis d'hommes et de chevaux, embar-
rassés dans leurs vêtements de fer, au fond des fossés
où clapotait une boue liquide. Armés de leurs longues
piques (les goedendag)., les Flamands massacraient des
hommes sans défense. Robert d'Artois, Jacques de Châ-
tillon, le connétable Raoul de Nesles, etc., préférèrent
mourir plutôt que de se rendre.
COURTRY (Charles-Jean-Louis), graveur, né et mort à
Paris (1846-1897). Elève de Gaucherel et L. Flameng, il
commença à se faire connaître par une eau-forte d'après
Gérôme, le Marché d'esclaves (1868). Il a gravé ses prin-
cipales œuvres d'après Pieter de Hooch, Van Marcke,
Gérômo, Troyon, Delacroix, Munkacsy, Guardi, Bonvin,
Guillaumet, J.-P. Laurens, Henner, Hans Holbein, Julien
Dupré. La Famille du menuisier, d'après Rembrandt,
et le portrait de Gertmtius, d'après Van Dyck (1887) valu-
rent la médaille d'honneur à Courtry. Une médaille d'or
lui fut accordée à l'Exposition de 1889. Un do ses meil-
leurs morceaux est la Main chaude, d'après Roybet.
COURT-SAINT-ÉTIENNE, comm. de Belgique (prov.de
Brabant), arr. adm. et judic. de Nivelles; 3.532 hab.
COURTS-JOURS (À) loc. adv. Comm. V. COURT.
COURT-TOUR (kour) n. m. Petit écheveau de soie,
préparé pour la cuite et la teinture, il PI. Des coubts-
TOl'RS.
COURTY ( Amôdée - Hippolyte - Pierre ) , chirurgien
français, né et mort à Montpellier (1319-1886). Il fut profes-
seur do chirurgie et chirurgien en chef aux hôpitaux do sa
villo natale. Parmi ses travaux nombreux et estimés, nous
citerons : De l'œuf et de son développement dans l'espèce
humaine (1845); De l'emploi des moyens njtesthésif^ues en
chirurgie (1849), et Traité pratique des maladies de l utérus,
des ovaires et des trompes, etc. (18G6).
359
COURUE {rû) n. f Durée do l'ôcoulomont dos oaux d'un
rôsorvoir spécial dans lo canal où. l'on jolto Itis bois qui
doivent ôiro floités.
GoURVAL- SONNET {Tliomas dk}, poèlo satirique ot
médecin l"rau(.*ais, no eu Normandie en 15T7, mort vers
1635. Dans un style trivial, mais avec beaucoup de vorvo
et d'outraiu, à l'exemple do Régnier, son module, il atta-
qua les abus et la corruption du temps, les fomnïes, lo
mariaf^e, etc.
COUR-VELCHE{i'é/c/t') n.m. Nom donné parfois aux idio-
mes romans du groupe rhétique.
GOURVILLE, ch.-l. de cant. d'Eure-et-Loir, arrond. et
à lOkil. de Chartres, sur l'Euro; 1.840 hab. (Cowvillains,
aines.) Ch. de f. Ouest. Kuines d'un ancien château fort.
Aux environs, château de Villebon, où mourut Sully eu
ICAi. Patrie du chansonnier Panard.— Le canton a 16 comm.
et 9.198 hab.
GOURVILLE, général français, né vers 1590 à Courville
(Marne), mort en 1634. Il fut envoyé par Richelieu avec
d'autres officiers de mérite à Gustave-Adolphe, roi de
Suède, près duquel il combattit à Leipzig (1631), et reçut
do ce prince le grade de général. Ensuite, Courville com-
battit sous les ordres du duc de Saxe-Weimar, en qualité
de général major. Il prit une part brillante à la guerre de
Trente ans, battit le fameux Jean do Worth, et tut blesse
à mort au moment où,
rompant les lignes de
l'ennemi, il pénétrait
dans la ville do Ratis-
bonne.
COURVITE n. m.
Genre d'oiseaux échas-
siers, famille des cha-
radriidés, tribu des cur-
sorinés , comprenant
de petites formes lé-
gères, à longues ailes,
à hautes pattes grê-
les , que 1 on nomme
vulgairement « cou-
reurs de déserts ».
— Encycl. On con- Courvite.
naît dix espèces de cour-
vites, propres aux plaines de l'Afrique et de l'Asie méri-
dionale : une s'avance parfois en Europe; elle est surtout
commune dans l'Afrique du Nord; c'est le courvite isa-
belle, qui ne dépasse pas 23 centimètres de long. U est
Isabelle et gris, avec la nuque brune.
GOURVOISIER (Jean-Joseph-Antoine), magistrat et
homme politique français, né à Besançon en 1775, mort à
Lyon en 1835. Après avoir servi dans l'arméo de Condé, il
rentra en France en 1803, et étudia le droit. Il fut nommé, en
1815, avocat général à la cour de Besançon. Elu député,
en 1816, par le Doubs, il siégea jusqu'en 1824. En 1818, il
avait été nommé procureur général près la cour royale de
Lyon. Comme députe, il défendit le ministère Decazes.
Après l'assassinat du duc de Berry, il passa dans l'oppo-
sition. En 1824, il ne fut point réélu. Il entra dans le ca-
binet Polignac, afin d'atténuer le mauvais effet produit par
les autres nominations (1829) ; mais, dès qu'il eut la certi-
tude qu'on s'engageait dans une voie qui devait être fatale
au trône, il donna courageusement sa démission (1830).
COURY n. m. Cachou en boule, fourni parl'arcca catechu.
GOURZIEU, comm. du Rhône, arrond. et à 21 kil. de
Lyon, sur un affluent de la Brévenne, dans une gorge des
monts du Lyonnais ; 1.535 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Mine
de houille de la Giraudière; cuivre, plomb, pépites de fer.
COUS {kouxs) n. m. Techn. Sorte do pierre à aiguiser, à
grain très Jin et de forme allongée, ii On dit plus souvent
QOKOX, ou QDEUE.
— Ichtyol, Poisson du genre silure.
C0U3AILLER (za-ill-é [Il mil.]) v. n. Coudre des objets de
peu d'importance et de peu de valeur; raccommoder du
vieux linge, des habits; faire des reprises à ces divers
objets.
GOUSANCE. comm. du Jura, arr. et à 20 kilom. de Lons-
le-Satinior, sur la Salle, afflaent du Solnan, dans le
Vignoble, à la lisière de la Bresse; 1.072 hab. Ch. do f.
P.-L.-M.
COUSANCES- AUX -FORGES ou GOUSANCES-LÈS-
COUSANCELLES, comm. de la Meuse, arr. et à 18 kil. de
Bar-le-Duc, sur la Connance, affluent de la Marne ; 1.732 hab.
Ch. de f. de Naix à Gué. Fonderies, laminoirs.
COUSAPIER n. m. Bot. Syn. do codssapoa.
GOUSCHITES, descendants de Kousch. (V. Kouscbites.)
— bn, une Couschite.
C0U3C0U {skou) n. m. Graine de pénicillairo ou de la
houl{|uo à épis, ou de maïs mondé, dans les colonies. Il On
trouve aussi ccz-cuz.
COUSCOUILLE (skou-ill [U mil.]) n. f. Nom vulgaire do la
livôche, dans In RoussiUon.
COUSCOUS '(sA*ou.çs, mot arabe) n. m. Art. culin. Sorte
de semoule fjui, on Algérie et en Tunisie, sert do base à la
nourriture dos indigènes, ii Mélangodo viandeetdesetnoule
dont les Arabes confectionnent des boulottes, qu'ils font
frire dans l'huile. (On dit plus ordinairement couscoussou.)
— Mamm. Nom indigène du pbalanger.
GOUSEAU (jo) n. m. Paille do froment ot do seigle, que
l'on mélange par parties ù peu près égales, ot qui sort.
après avoir été hachée, ù la nourriture des herbivores
domestiques.
COUSEL(=('/')n. m. Coût. anc. Association docultivatours.
COUSERANITE (do Cousernn.'!, n. do li(Mi) n. f. Silicate
naturinl d'ahiniine, do chaux, do soudu ot do potasse, qui
a été trouvé, pour la première fois, dans lo Couscrans,
ancien pays d'Arii''go.
— Encycl. La couseranite appartient au genre werné-
rite. C'ost une substance généralomont colorée on noir
gris&tro ou on blou, ayant quelquefois des parties blan-
châtres. Elle so présente, le plus souvent, en prismes dans
!o8 calcaires noirs, pyritoux, do Saloix et do Soix. Cette
espèce appartient esNontiellomont aux Pyrénées.
GOUSERANS ou GONSERANS. contrée de France, si-
tuée dans lunoienno pr'Ainco do Gascogne. Ello était
COURUE
COUSIN
limitée à l'O. ot au N. par lo Comminges et lo Toulousain,
à l'E. par lo comté do Foix et au S. par les Pyrénées.
Saint-Lizier, capitale de ce pays, fut détruit on 1130.
Actuellement, le Couserans dépond du départrmont do
l'Ariègo, où il forme la majeure partie du bassin du Salat
ut do l'arrondissomont do Saint-Girons.
('etto région, très boisée et très pittoresque, renferme
dos eaux minérales renommées, do nombreuses curiosités
archéologiques ot des mines de fer et do plomb abondantes.
COUSEUSE {zeuz') n. f. Ouvrière qui coud des étoffes.
n Ouvrière q ui coud des livres à brocher. (On l'appelle plus
fréquemment brochedsf..) h Ancien nom do la machine à
coudre. V. couture.
— Encycl. Les causeuses mécaniques se classent en
plusieurs catégories, suivant la nature du point de cou-
ture que chacune d'elles fournit. On a ainsi ; les couseu-
sos à point du surjet, à point de chaînette, à point de navette
a deux fils, et enfin ù. point double de chamette à deux fils.
COUSIN [zin), INE [du lat. consobi-inus] n. Personne
née ou descendant de loocle ou de la tante d'une autre :
Cousins issus de germains. Codsin au troisième degré.'
— Par ext. et fam. Ami intime : Faites cela, et nous se-
ro7ïS COUSINS. — iVêlre pas cousins, Etre mal ensemble.
Il Personne ou chose qui a de grands rapports avec une
autre, qui n'en diffère que peu : Tout philosophe est cou-
sin d'un athée. {A. de Muss.) n On dit aussi codsin germain.
— Cousin germain, Cousine germaine. Cousin, Cousine
immédiatement issus de l'oncle ou de la tante, il Cousin,
Cousine à la mode de Bretagne. Au sens propre. Se dit le
plus souvent d'un parent, d'une parente éloignée, dont la
parenté serait difflcile à établir.
— Mon cousin, Titre que le roi de France donnait aux
princes du sang, aux pairs, aux cardinaux, aux maréchaux,
aux grands d'Espagne, dans certaines circonstances.
— Arg. Dans les ateliers métallurgiques, les ouvriers
appellent cousi7is de la gueule noire leurs compagnons
spécialement attachés au service do la forge.
— Coût. Cousin, Chantoau de pâtisserie plus délicate ré-
servé aux parents et amis, dans ladistribution du pain bénit.
— Loc. PROv. : Le roi n'est pas son ccusin, II est si fier,
ou si heureux, que le roi ne lui semble pas un parent digne
de lui.
— n. f. Arg. Homme qui a pour d'autres hommes dos
complaisances honteuses. Syn. tante.
Cousin Pons (le), roman de Balzac (1847).— Pons, sur-
nommé lo pique-assiette, parce qu'il trouve moyen de ne
jamais dîner chez lui, est un très brave homme, qui dé-
pense ses maigres rentes à collectionner des tableaux, des
porcelaines, des tabatières, et toute espèce d'objets d'art.
Personne, autour de lui, ne soupçonne la valeur de son
musée. Aussi le traite-t-on en parent pauvre, presque en
mendiant. Pas d'avanie dont il ne sott abreuvé. Finale-
ment, il se décide à ne plus dîner en ville. Quand on
apprend que sa collection vaut plus d'un million, voici
que s'empressent autour de lui tous ceux qui l'avaient
renié. Pons est tombé malade : sans défense contre les
manœuvres de son entourage, et surtout d'une tourbe de
gens infimes, qui disputent la proie aux parents riches, il
cède sa fortune à un ami, lo vieux musicien Schmucke,
qui se laisse innocemment dévaliser. Pons meurt au mi-
lieu de ce pillage, et Schmucke s'estime trop heureux de
recevoir l'aumône d'une petite rente viagère.
Cousin et Cousine, opérette on 3 actes de Maurice
Ordonneau et Henri Kéroul, musique do Gaston Serpette
jFolies-Dramatiques, 1893). — La fable se réduit à la
brouille et à la reconciliation d'Edgard de Pommorol et de
sa jolie cousine Thérèse Courtalin, désunis par une que-
relle d'héritage entre leurs familles. Une sorte de rôle de
compère est attribué au notaire Patenôtre, tabellion fan-
taisiste, chez qui tout se passe en musique, môme les ven-
tes aux enchères. Un incendie au couvent de Thérèse
complique la situation : les pensionnaires et les béguines
qui les surveillent se réfugient dans une caserne, où elles
sont rejointes par des chasseurs à pied, que commando
Edgard ... ot tout finit par un mariage. La uiéco vaut
surtout par la drôlerie des détails, quo souligne la musique
spirituelle do Gaston Serpette.
Cousine Bette (la), roman do Balzac, un de ceux ovl
l'autour s'est surtout montré grand peintre do caractères
(1847). — Parmi les personnages quo Balzac y mot en
scène, il faut citer Botte ello-méme, d'abord simple pay-
sanne, tôtuo, rude, envieuse, qui so transforme peu à
peu en femme du monde, presque belle, et d'une perver-
sité infernale ; Crevel, lo type du vice bourgeois dans
toute sa tenue et son importance ; les Marneffe, couple
infâme; surtout lo baron Hulot, que sa lubricité maniaque
mène, de degré en degré, au comble do la dégradation.
Hulot est, avec Goriot, Grandet, Claos, une des plus puis-
santes figures qu'ait créées Balzac. Il faut suivre dans lo
livre son avilissement progressif. Devenu, vers la fin,
une espèce d'idiot, sa femmo lo retrouve ot lui propose
do rentrer sous le toit conjugal. « Je veux bien, dit-il;
mais pourrai-jo emmener la petite ? » Une nuit, ello le sur-
prend qui enlace do sos bras la cuisinière, une grosse
dondon, ot lui souffle dans l'oroillo : " Ma femmo na pas
longtemps ù vivre; et, si tu veux, tu pourras étro baronne.»
M*' Hulot mourt, en etfet. sous lo coup do cette effroya-
ble parole, ot lo baron Hulot fait baronne la niaritorno.
Cousins (les Dkux) [en angl. tfic Two noble kinsmcn],
tragédie anglaise, imprimée en 1634. — Le sujet do cette
pièce est emprunté au charmant Conte du C/icvn/iVr de
Chaucer (Contes de Cantorbért/), qui est lui-mémo uno imi-
tation de la Théséide de Boccace. Les Deux Cousins nous
font assister aux aventures do deux jeunes l'Iiébains, ne-
veux du tvran Créon, qui sont enfermes dans un cachot par
Thésée. Là, jetant un rci^ard attristé sur leur fatale desti-
née, ils songent ii tout ce qu'ils ont perdu, et ils no so con-
solent do leur infortune quo parce qu'il leur est donné do
rester onsemblo. Lo thème do la pièce est la peinture do
l'amitié. Cette tragédie fut publiée comme étant l'œuvre
commune de Flotctier ot de Slialcspcaro ; elle a donné lieu ù
do nombreuses discussions. La plupart dos commentateurs
refusent do croire à la collaboration do Shakspearo ; cotto
collaboration se réduit, vraisemblablement, au choix du
sujet ot A quelques scènes. Il ost probable quo la pièce
fut remaniée et achovéo par Beaumont et Flotcher.
COUSIN (rn^n. m. Genre d'insoctesdipiérosnémocères,
famille des oulicidés, comprenant des moucherons grêles ««i
allongés, à longues pattes fines, ù palpes très développés.
— Encycl. On connaît uno trentaine d'espèces de cou-
sins,^^vo^vo^ à l'Europe ; leurs mœurs, dans leur premier
état, sont aquatiques : les larves et les nymphes nagent
dans los eaux stagnantes. Les nymphes, souvent nommées
caboches, ressemblent à do
petits têtards, à cause do
la partie antérieure de leur
corps ramassée en uno
masso arrondie. Les insec-
tes parfaits, femelles, atta-
quent les animaux et les
hommes, dont ils sucent
le sang avec leur trompe
aiguë et déliée; elles pon-
Cousia (gr. 1 fois).
Jean Cousin.
dent dans l'eau. L'espèce la plus commune ost lo cousin
piquant; le cousin annelé abonde, en automne, au voi-
sinage des eaux. (C'est au crépuscule ot pendant la nuit
que ces insectes sont lo plus incommodes.) On a recom-
mandé, pour les détruire, de jeter sur les réservoirs d'eau
et les mares une petite quantité de pétrole, de naphte, etc..
qui tue les nymphes et les larves, quand elles viennent
respirer à la surface.
Cousin (le), petite rivière do France, qui arrose les
départements de la Côte-d'Or, de la Nièvre et de l'Yonne.
Né dans le Morvan, il passe à Avallon et conflue avec
la Cure, près do Givry, après un cours de 64 kilomètres.
Cousin (sainte Germaine). V, Germaine.
Cousin (Jean), navigateur dioppois du xv" siècle. Une
tradition, rapportée par Descaliers, le représente comme
le précurseur de Christophe Colomb dans la découverte de
l'Amérique (1487-14S8), et de Vasco de Gama dans la décou-
verte de la route do l'Inde par le cap de Bonne-Espérance
(1489-1491). Cette tradition, qui ne s'appuie malheureuse-
ment sur aucun document, a été et est encore très discutée.
Cousin (Jean), peintre, verrier, dessinateur et graveur
français, né près de Sens vers 1500, mort à Paris vers 1589.
Sa vie est peu connue. On sait
qu'il naquit à Soucy près Sens,
qu'il se maria, pour la troi-
sième fois, en 1537, qu'il pu-
blia, en 1571. un Livre de pour-
traicture réimprimé en 1595,
et, dans le privilège de cette
édition nouvelle, U est parlé
de n feu M. Cousin " , expres-
sion qui permet de penser que
sa mort était alors chose ré-
cente. Félit»ien donne la date
vraisemblable de 1589.
C'ost comme verrier que
Jean Cousin se révèle avec
une maîtrise hors de pair. Il
aurait eu pour guides, dans
cet art, Jacques Hympe et
Tassin Grasset, qui travail-
laient, en 1515, à des ver-
rières de la cathédrale de
Sens. Celles que Cousin exé-
cuta, en 1530, dans lo même
monument, les vitraux do la chapelle de Vincennes, du
chœur de l'église Saint-Gervais à Paris (1551), de l'église
de Villeneuve -sur- Yonne , du cliâteau d'Anet ( 1552-
1560), etc., sont des pages du plus haut mérite. Les
peintures à l'huile do Jean Cousin sont rares. Toutefois, le
Louvre possède l'admirable tableau du Jugement dernier
œuvre originale et d'une rare puissance. On connaît l'œu-
vre intitulée d'après l'inscription qu'elle porto ; Eva prim^
Pandora. Une Descente de croix, du musée de Mayence,
datée de 1521, est attribuée à Jean Cousin.
Nous ne pouvons discuter, ici, les raisons invoquées par
les critiques pour enlèvera Jean Cousin le titre de sculp-
teur. U faut lire sur ce sujet les travaux de Philippe
Héclard, do Montaiglon, do Jules Guiffrey. Lo tombeau de
l'amiral Chabot a pu être dessiné par Cousin, mais aucune
pièce n'établit quo co morceau do sculpture soit sorti do
son ciseau. De même est il téméraire do voir en Cousin un
architecte, au sens absolu do l'oxpros-sion ; toutefois, co maî-
tre n'était pas étranger à la science do l'architecte, puis-
qu'il a publié, eu 1560, un Livre de perspective. Lo second
ouvrage dû à la plumo do Cousin, lo Livre de pour traic-
ture, est un savant traité sur les proportions du corps bu^
main. On connaît do Jean Cousin quelques planches gra*
vées au burin.
Cousin (Gilbert), plus connu sous le nom do Cognatus,
écrivain français, né ù Nozeroy (Franche-Cuinto) en 1506,
mort ù Besancon on 1567. Il entra dans les ordres, fut se-
crétaire d'Erasme, so lia avec un grand nombre do sa-
vants, et, vers la fin do sa vie, embrassa la Kéforme : il
mourut on prison. Sos œuvres, d'une remarquable érudi-
tion, écrites en latin et intitulées Opéra miUtifarii argu-
menti, etc., ont été publiées ù Bàle (1562).
Cousin (Louis), nommé communément le président
Cousin, érudit. membre do l'Académie française, né à Pa-
ris on 1627, mort en 1707. U fut d'abord avocat, puis prcsi-
dent à la cour des monnaies (1659). Il dirigea, do 1687 ù 1702,
le » Journal dos savants », et travailla avec uno ardeur
infatigable à la traduction des historiens ecclésiastiques
et dos historiens byzantins. Ces traductions qui, d'après
Nicéron, sont élégantes et fidèles, forment uno v.ngtaine
de volumes, et sont comprises sous ces titr-'^ ■ - • '"v :
Histoire de Constantinopte, depuis l'ancien J' <
fin de l'empire (1672) : Histoire de l'L'glise ( '
romaine {161 S), ot Histoire de l'empire (^O..*..-"- ,..-o.i,.
Celait un hommo bienfaisant ot à'uno probité sévère.
Cousin iJacquos-Anloiue-Josophl, nmtltématicion ot
hommo politn|UO, né i Paris en 1739, mort on 1800. 11 fut
iirofossoup do physique au Collégo do Franco, membre do
l'Acatlémio dos sciences (1772), puis do rinslilut il795),
du conseil dos Anciens (1796), et sénateur H 7911). Sos prin-
cipaux ouvrages sont : Leçons de calcul aifft'rentiel et de
calcul intt'gral (I777J, ot Introduction à l'étude de l'astro-
nomie phi/sique (1787).
Cousin (Charles- Yvos), surnommé d*Avallon, com-
pilateur français, né A Avallon (Yonne) en 1760, mort ou
1840. Sans vocation réelle, mais travailleur infntij;nble, il
s or. iipa d'histoire, do romans, d'économie domestique, do
M> .'K-s, etc., et publia un grand nombre d'ouvrages, doui
1. , j imcipaux oonsislont on anas ou recueils d'anocdolos.
Victor Cousiû.
COUSIN — COUSSINET
U estl'auteuT i'aa Dictionnaire pittoresque donnant une nou-
velle définition des mots, des aperçus philosophiques et crili-
ques formant un cadre de pensées neures et saillantes (1835).
Cousin (Victor), philosophe français, chef de l'école
éclcctiuue, né à Paris en 1792, mort à Cannes en 1867.
Successeur de Royer-Collard, d'abord à l'Ecole normale
(1«U), puis à la faculté des lettres (1815), il consacra ses
cours, de 1815-1817, à la critique du sensationnisme de Con-
dillac, transformé en idéologie par Destutt de Tracy, et
à l'exposé de la philosophie écossaise. Mais, dès cette
époque, il était préoccupe par la philosophie allemande :
il étudiait Kant ; il se rendait en Allemagne et faisait la
connaissance de Hegel, de Jacobi et de Sohelling. Il con-
sacra deux ans (1819-1821) à développer les idées de Kant.
L'assassinat du duc de Berry (1820) ayant été suivi dune
réaction violente, son cours à la Sorbonne fut suspendu
(1821). L'Ecole normale était, en même temps, supprimée.
Devenu précepteur du fils du duc de Montebello, il se
livra à des travaux d'érudition philosophique; pondant
huit années do silence, il publia ses éditions de Descartes
et de Proclus et les premiers volumes de sa traduction de
Platon. Il fit un nouveau voyage en Allemagne, en 1824:
il y fut arrêté comme con-
spirateur, resta six mois en
prison et ne fut libéré que
sur les instances de Hegel.
11 remonta dans sa chaire
en 1828, et v enseigna, aux
côtés de Villemain et de
Guizot, jusqu'à la révolution
de 1830. Très en faveur sous
la monarchie de Juillet, il
fut conseiller d 'Etat, pair de
France, directeur de l'Ecole
normale, membre de l'Aca-
démie française (1830) et de
l'Académie des sciences mo-
rales et politiques (1832),
membre du conseil royal do
l'instruction publique, puis
ministre de l'instruction pu-
blique dans le cabinet de
Thiers, en 1840. Il resta huit
mois au ministère. Il avait
dû renoncer à sa chaire de
la faculté des lettres et à la direction de l'Ecole normale.
A la mort de Joulfrov, son suppléant, il reprit sa chaire
de la Sorbonne (1842). La république de 1848 lo laissa à
l'écart. De Falloux le maintint au conseil supérieur de l'in-
struction publique; mais Cousin y fut isolé et impuissant.
H prit sa retraite après le coup d'Etat de 1851. Il passa le
reste de sa vie dans une studieuse retraite, au milieu d'une
bibliothèque, à laquelle il consacrait le' meilleur de son
revenu, et qu'il légua aux professeurs de l'Université.
Cousin s'était efforcé de combinerlesidéesde Descartes,
de l'école écossaise et de Kant dans un système qu'il a
lui-même appelé l'éclectisme. C'est un spiritualisme parfois
assez hardi, parfois timide, souvent composé de pièces et
de morceaux. A partir de 1830, il fut très préoccupé par les
attaques de l'Eglise, qui l'accusait de panthéisme. Il pro-
testa contre cette accusation et s'appliqua à faire dispa-
raître des éditions successives de ses ouvrages les pas-
sages que l'on invoquait contre lui. Il préconisait l'alliance
des 1 deux sœurs immortelles . : la philosophie et la reli-
gion. Il s'occupa surtout, dans ses dernières années, d'é-
tudes sur le XVII' siècle. Quand il mourut, son influence
Fhilosophique, qui avait été un moment prédominante dans
Université, commençait à être fort ébranlée. Son système
est, aujourd'hui, sans représentant. Mais c'est à lui qu'on
est redevable du mouvement en faveur de l'histoire de la
philosophie qui s'est continué après lui.
Cousin a publie ; Fragments philosophiques (1826) ; A^ou-
veaiLT fragments philosophiques (1829) ; De la métaphysique
d'Aristote (1835); Mémoire sur le sic et non d'Abailard
(1835); Œuvres inédites d'Abailard {IS36); Cours de philoso-
phie professé... en ISIS sur le fondement des idées absolues
du vrai, du beau et du bien (1836) ; Cours d'histoire de la
philosophie (1827 et 1840) ; Cours d'histoire de la pltilnsophie
moderne professé en 1810 etISn (1841); Cours d'histoire de
la philosophie morale n« xvm> si'fcfe (1840-1841) ; Leçons sur
la philosophie de A'an((1842); Des pensées de Pascal (lSi2);
Fragments littéraires {\ii3r. Jacqueline Pascal {\iti); Phi-
losophie populairet» Vicaire Savoyard » ), (1848) ; Justice et
Charité (1848) ; Dù Vrai, du Beau et du Bien (1858) ; Etudes
sur les femmes et la société du xviii' siècle : 1» M"' de Lon-
gueville (1853) ; 2° M" de Sablé (1854) ; 3° M'" de Chevreuse
et de Hautefort (1856V
— BiBLioGR. : Charles Secrétan, la Philosophie de Victor
Cousin (Paris, 1868); Jules Simon, Victor Cousin (Paris,
1887); j. Barihélemy-Saint-Hilaire, Victor Cousin, sa vie
et sa correspondance (Paris, 1895) ; P. Janet, Victor Cousin
et son fpuvre fl885).
Cousin (Jules), archéologue et écrivain, né à Paris en
1830, mort en 1899. Sous-biWiothécairo à l'Arsenal, puis
bibliothécaire de la ville de Paris (1870), il reconstitua
cette bibliothèque après l'incendie do 1871 en donnant ses
collections personnelles ; il fut conservateur en chef de
la bibliothèque et du musée historiouo, dit ■- musée Car-
navalet ■ , jusqu'en 1893. On lui doit dos notices et des ou-
vrage»; entre autres : les Derniers Vestiges du. vieux Paris
(1876) : Cr'is de Paris au xvi« siècle (1885).
COUSINAGE (nnj") n.m. Parenté, relations entre cousins,
entre parfiiis. !i Lus cousins, la parenté : Jtecevoir, Visiter
tout II- ruUKl.NAiilî.
— Fit:. Analogie : // // a grand voisinage et cousiNAGi-:
entre l'Iioimni' et les autres animauj:. (Charron.)
COUSINAILLE inu-ill 'Il mil.] — rad. cousin) a. f. Très
fain. PariMite iionibreusu et fatigante.
COUSINEAU fPicrrc-Joscpb), liariiiste, luthier et édi-
teur de musique français, né et mort à Paris (1753-1821). Il
eut du talent cornrne virtuo-so et se distingua comme fac-
teur par les améliorations nn'il apporta dans la construc-
tion des harpes. On lui doit neaucoup de compositions pour
la harpe; entre autres, deux conci:rtos, sept recueils do
sonates, cinq recueils d'airs variés et doux pots pourris. —
Un liis de cet artiste publia quelques airs variés et une
petite méthode pour la harpe.
COUSINER V. a. Traiter en cousin ou do cousin :
Un homme <le fortune 4vite un parent mince.
Qui vient le cowtHKr du font] de U provinre.
DKbUAlUS.
— V. n. Vivre dans l'intimité ; agir familièrement : La
grande Mademoiselle cocsiNAiT, et s'intéressait fort en ceux
qui avaient l'honneur de lui appartenir. (St-Sim.) il ■>'•--»
en parasite chez les autres. Il Faire l'ofrtce de cousin
Vivre
Ne
Cousiu-Monlauban.
pas cousiner. Etre antipathiques l'un à l'autre.
Se cousiner, v. pr. Se traiter de ou en cousins.
COUSINERIE n. f. Fam. V. cousinière.
COUSINERY (Esprit-Marie), savant numismate fran-
çais, né a Marseille en 1747, mort en 1833. Il fut tour à
tour consul de France à Smyrne, à Rosette et à Salonique
(1773-1819), et acquit, pendant son long séjour dans le
Levant, une profonde connaissance des médailles grecques
et du Bas-Empire. Il recueillit plusieurs collections numis-
maliques, qu'il vendit à certains gouvernements étrangers
et à la France. Ou a do lui, entre autres écrits : Catalogue
raisonné des médailles qui ont été frappées par les princes
croisés (im); Essai historique et critique sur les monnaies
d'argent de la ligue Achéenne (1825) ; Voyage dans la Macé-
doine (1831).
COUSINETTE n. f. Econ. rur. V. coussinette.
COUSINIE {ni — de Cousin, n. pr.) n. f. Herbe de la fa-
mille des composées-cynaroïdées, à fleurs jaunes, blanches
ou pourpres, croissant en Asie.
COUSINIÈRE n. f. Fam. Fourmilière de cousins, de pa-
rents, plutôt pauvres. Il On dit moins bien cousinerie.
— Ancien nom de la moustiquaire.
Cousin - MONTAUBAN ( Charles - Guillaume - Marie -
Apollinaire-Autoine), comte de Palikao, général français,
né en 1796, mort en 1878. Entré dans la cavalerie, il était
général de division en 1855. Lorsque, en 1860, le gouver-
nement français, de concert avec l'Angleterre, porta la
guerre en Chine, Cousin-Montauban fut mis à la tête du
corps expéditionnaire fran-
çais ; puis il prit la direction
suprême des forces anglo -
françaises. En moins de trois
mois il était maître de Pékin,
et la Chine était forcée de
signer la paix. L'empereur
donna au vainqueur le titre de
» comte de Palikao » .
En 1870, Cousin-Montauban
ne put obtenir un comman-
dement. Cependant, après la
chute du ministère Ollivier,
il fut appelé à Paris pour
former un cabiuet chargé de
prendre des mesures pour la
défense du territoire envahi.
Il put, en vingt jours, réunir
140.000 hommes, qui se con-
centrèrent à Cliâlons. Il arma
la capitale, distribua des fusils
aux gardes nationaux et signa
la nomination de Trochu au
poste de gouverneur de Paris. Après le désastre de Sedan,
la dictature lui fut offerte par la majorité du Corps légis-
latif, mais il n'osa pas assumer une telle responsabilité,
et il disparut dans l'effondrement de l'Empire. Le 20 sep-
tembre, il offrit ses services au gouvernement de Tours,
qui les refusa. Il vécut dès lors dans la retraite. Le général
Cousin-Montauban a laissé une relation des faits do son
ministère, sous lo titre de ; un Ministère de vingt-quatre
jours (1S71).
COUSINOT (Guillaume), magistrat et chroniqueur fran-
çais, mort après 1442. Il fut successivement avocat au par-
lement de Paris, conseiller, chancelier du duc d'Orléans
et président à mortier (1438). Il est l'auteur d'une chro-
nique manuscrite, connue sous le nom de Chronique de
Guillaume Cousinot et relative à l'histoire de France. —
Guillaume Cousinot, neveu du précédent, né vers 1400,
mort vers 1484, fut magistrat, ambassadeur, écrivain et
l'un lies hommes les plus distingués de son temps. La Bi-
bliothèque nationale possède de lui plusieurs écrits histo-
riques en manuscrits, et on lui attribue la Chronique de ta
Piieelle, publiée par Denis Godefroy, dans son Recueil des
historiens de Charles Vil.
COUSOIR [zo-ar — rad. coudre) n. m. Métier sur lequel
on opère la couture des
livres. Il Etau ou sorte
de métier, qui sert aux
gantiers pour la couture
et le montage des gants.
COUSOLRE, comm.
du dép. du Nord, arrond.
et à 26 Uil. d'Avesnes,
sur la Thure, affluent
de la Sambre, non loin
de la frontière belge ;
3.311 hah. Ch.de f. Nord.
Carrières de marbre, dit
« de Sainte-Anne de France n, et de pierres. Scieries de
marbre, ateliers de confection d'objets en marbre ; forges,
iirasseries, moulins, scieries do bois. — Patrie des saintes
Waudrn et Aldegonde.
COUSOLRE n. m. Marbre extrait du territoire de Cou-
solre(Nord),etqui fait l'objet d'une exploitation importante.
COUSSA n.m. Bot. Nom vulgaire du houx, dans certaiues
parties de la Fraiici:.
COUSSAC-BONNEVAL, comm. de la Haute-Vienne,
arrond. et a 11 Kiloin. tic Saint-Yrieix : 3.672 liab. Cil. do
f. Orléans. Mines de 1er et de manganèse. Conimerco de
grains et de bestiaux. Manufactures de porcelaine, car-
rières do kaolin. Etablissements métallurgiques. Près de
là, à Cliauffaille, un ancien château, parfaitement con-
servé, avin; ciiKj tours à mâchicoulis.
GOUSSAPOA n. m. Genre d'arbres, de la famille des
ulmacées, tribu des artocarpées, conipronant environ
quatre espèces, qui croissent dans l'Amérique tropicale.
Il On dit aussi coussapier, ou cocsapier.
COUSSARÉE irè) n. f. Genre d'arbrisseaux, de la famille
des rtibiacées, tribu des uragogées, renfermant soixante
espèces glabres, â feuilles opposées, pétiolées ou ses-
siles, â fleurs en cymos terminales, qui croissent â la
Guyane et aux Antilles.
» — 01
."300
CoUSSAY-LES-BOIS, comm. de la Vienne, arrond. et
à Î6 kilom. de Châtellerault, près de la Luire, affluent
de la Creuse; 1.074 liab. Pierres meulières.
GOUSSE {on a fait venir ce mot de l'ital. concio, par-
fume, par antiphrase} n. m. Arg. Usité dans l'expression
Cousse de castu. Infirmier d'hôpital, ii On disait autrefois
CONCE DE CASTUS.
COUSSECAILLE {ka-ill [Il mil.]) n. m. Ragoilt dont
faisaient usage certains créoles, il On écrit aussi cous-
KECATfE.
COUSSECOUCHE n. f. Plante potagère, qui croît aux
Antilles, et ilont la racine est comestible.
COUSSEMAKER (Charles-Edmond-Henri de), magis-
trat, orudit et musicographe français, né à Bailleul en
1805, mort à Bourbourg en 1876. Juge au tribunal do Lille,
il entreprit d'importants travaux sur la poésie et la mu-
sique du moyen âge, éclairant beaucoup de points de cotte
histoire et rendant d'immenses services par la publication
de nombreux documents inédits. Il a écrit deux messes
à quatre voix et orchestre, des ouvertures de concert,
des fragments d'opéras, des motets, des romances, etc.
GOUSSER (Jean-Sigismond), compositeur hongrois, né
à Presbourg en 1657, mort à Dublin en 1727. Après un
séjour à Paris, où il connut LuUi, il fut chef d'orchestre
à Hambourg, où il fit représenter plusieurs opéras :
Erindo (1693); Porxis (1694); Pyravie el lUisU (1694); Sci-
pion l'Africain (1695); Jason (1697). Enfin, en 1710. il de-
vint maître de chapelle de la cathédrale do Dublin, où
il resta jusqu'à sa mort. On connaît de cet artiste six
ouvertures et diverses autres compositions.
COUSSEY, ch.-l. de cant. des Vosges, arr. et à 7 kiL
do Neufchâteau, sur la Meuse; 623 hab. Ch. de f. Est,
Moulins, tuilerie. Eglise
m
j::^
Coussiège.
des XII* et xvi" siècles.
C'était une baronnie qui fut
longtemps un apanage
des cadets de la maison
de Lorraine. — Le canton
a 25 comm. et 6.8|6 hab.
COUSSI-COUSSI adv.
V. CODCI-COUCI.
COUSSIÈGE {si-rf) n. m.
Archéol. Banc, siège dis-
posé au pied de l'embra-
sure d'une fenêtre et formé
par un ressaut de la baie,
f|ue l'on revotait de bois,
do coussins, etc. [Les
comptes de l'argenterie de la reine mentionnent, en 1454,
des " ais à couvrir les coussièges des fenêtres, au château
de Chinon ». (Gay, Glossaire aixIiéoL}]
COUSSIN {kou-sin — anciennem. coissin, du bas lat. cul-
rita, matelas) n. m. Sorte de sac rembourré, dont on se
sert pour appuyer quelque par-
tie du corps : Un codssin de
canapé, de voiture.
— Artill. Gros billot de bois,
qui sert à supporter la culasse
a'une bouche à feu.
— Chir. Sac rembourré, de Coussin,
dimensions et do forme va-
riables, qu'on emploie pour adoucir la compression do
certains appareils, ii On dit aussi coussinet.
— Mar. Pièce de bois tendre placée aux endroits où
peuvent frotter les manœuvres, pour leur éviter uno
usure trop rapide : Coussin des barres de perroquet, des
bittes, d'i'cubier. n Paillets ou fauberts, disposés pour pré-
server les manœuvres du raguage.
— Techn. Planche rembourrée et couverte de peau, sur
laquelle le doreur coupe l'or, n Sac
plein de sable, sur lequel l'orfcvro
fixe les pièces qu'il veut ciseler.
Il Métier à dentelle, qu'on appelle
aussi " carreau », et oui est formé
d'une boite carrée, rembourrée exté-
rieurement. II Sel de coussin. Sel qui
a servi de coussin aux lits de morue,
employé comme engrais dans la
Soine-Inférieuro. |] Nom donné aux
fragments de peupUer ou de sapin,
que l'on place sous les écubiers.
Il En sellerie, Partie rembourrée du collier du cheval qui
repose sur les épaules.
— Encycl. Archéol. L'habitude persistante du moyen
âge de ne pas rembourrer les sièges fit multiplier les
coussins dans l'ameublement, comme on le voit encore
aujourd'hui chez les Orientaux. Au reste, à ces époques,
et jusqu'au xvii* siècle, les femmes ne s'asseyaient guère
sur les sièges, mais bien par terre, sur des coussins et des
carreaux.
— Chir. La forme et le volume des coussins employés
en chirurgie varient selon l'usage auquel on les destine.
La plume, le crin, le coton, la laine, le son, la balle
d'avoine, peuvent servir à la fabrication do ces coussins;
s'ils sont au contact d'une plaie, ils doivent être rendus
vigoureusement antiseptiques. On fal)rique aussi des
cuussins on caoutchouc vulcanibé, munis d un robinet qui
pi-rinet de les remplir d'air à volonté. Ces coussins sont
suuplcs. no s'échaulTcnt pas et ne sont point altérés par
l'huniidité.
COUSSINE n. f. Cliira. Syn. de co.si.nh.
COUSSINEMENT {kou-si-ite-f7iau) n. m. Action de cous-
siiicr : Le (.ucîssiNiiMiiNT des mcuOlea.
GOUSSINER {kou-si) v. a. Garnir de coussins : ( 'oussim-.r
u}ir voiture. *
Se COWSSiner, v. pr. Se mettre des coussins sur le corps
pour SI' grossir, pour so donner meilleure tournure, ctt^
COUSSINET {kou-si-nè) n. m. Petit coussin : Coussinet
de cuir.
— Agric. Javelle de paille coupée en deux.
— Archit. Partie latérale de la volute ionique, entre
l'abaque et l'ovo. ii Pierres triangulaires faisant corps
avec la partie supérieure des pieds-droits et sur lesquelles
s'appuient los a.ssis4's lu'-Iiroïdcs d'un pont biais, il Pre-
mier claveau reposant ;i plat sur un piod-droit, et dont la
faco bupérieuro ost taïUéo obliqucmcut.
Coussin de doreur.
Coussinet de chemin de fer.
3C1
— Art milit. anc. Coussin dont on rembourrait la cuirasse,
pour ompéchor qu'elle no blossàt celui i|ui la portait, ii Petit
coussin que li& mousquotaires attachaient à la culasse do
leur arme pour on amortir le recul.
— Art uiiht. mod. Coussinets de culasse et de volée. Mor-
ceaux de bois pour soutenir le canon mis à la position do
route. Il Coussinet de pointage. Dans les art'ûts de mortiers,
Bloc de bois qui sort à supporter le coin do mire.
— Art vêtôr. Coussinet oculaire, .Amas de graisse qui
entoure la l'ace postérieure de l'œil chez le cheval, il Cous-
sinet plantaire, Partie du dessous du pied qui compose la
fourchette molle, chez lo môme animal.
— Bot. Sorte do bourrelet ou d'e.vcroissance sur la-
quelle repose lo pétiole de la t'euiUo. il Fruit de l'airelle
myrtille ot do la canuebergo. (On dit aussi cousinet, ot
COUSSINETTE.]
— Ch. de t. Support de fonte qui se place sur les tra-
verses en bois, pour recevoir les rails à double champi-
gnon. Il Coussinets de joint, L'eu.\ placés à l'endroit où les
bouts de deux rails se joignent, il Coussinets intermédiaires,
Ceux posés le long des rails.
— Chir. V. COUS.SIN.
— Mécan. Nom donné à un organe de machine, formé
souvent de deux pièces mobiles que réunissent des bou-
lons et creusées en demi-cercle, où l'on peut tourner un
tourillon.
— Monn. Lamo épaisse d'acier, sur laquelle était gravé
le cordon à imprimer sur la tranche des monnaies ; elle sert
aujourd'iiui à cordonner à blanc les flans de monnaies.
— Techn. Rouleau de paille que les couvreurs attachent
au sommet de leur échelle, pour l'empêcher de glisser.
Il Petit coussin dont on garnit les genouillères des Dettes.
— Encycl. Archéol. Comme accessoires de la doublure
des vêtements, les coussinets étaient très employés dès
le xv siècle, tout comme aujourd'hui, pour corriger l'insuf-
fisance du corsage, pour faire les épaules plus larges, etc.
Au moyen âge. On en mettait en divers points du costume
masculin, pour atténuer le poids ou le contact des pièces
de l'armure.
— Ch. de f. Les coussinets destinés à supporter les rails
à double champignon, que certaines compagnies utili-
sent, se composent d'un patin en
fonte, qui s'applique sur la tra-
verse, et de deux pièces saillan-
tes dites 7jidchoii'es, entre les-
quelles on fixe le rail au moyen
de coins en bois. L'une des mâ-
choires, celle sur laquelle s'ap-
plique le rail, a un profil iden-
tique à celui-ci.
On emploie également des
coussinets spéciaux pour les aiguillages ; on les divise en
coussinets de glissement et coussinets de talon.
Les coussinets de çlissoment ne portent qu'une mâ-
choire à laquelle on hxe, au moyen d'un boulon, le rail
contre l'aiguille. La partie inférieure est plane et sup-
porte l'aiguille, qui peut glisser sur cette surface. Les
coussinets Je talon se placent sous le talon des aiguilles
et supportent en même temps l'extrémité du rail faisant
suite à I aiguille.
— Mécan. Les coussinets sont, en général, composés de
deux ou plusieurs pièces qui peuvent se rapprocher les
unes des autres, ce qui permet de remédier à l'usure ré-
sultant du frottement : les
pièces C, qui constituent le
coussinet, peuvent être
rapprochées par le serrage
des écrous supérieurs. Les
tourillons étant d'ordinaire
d'un métal plus dur que les
coussinets, l'usure est sup-
portée par ceu-x-ci , on les
construit en bronze ou en
métal blanc formé par un
alliage d'antimoine, d'étain, de plomb, ot parfois do cuivre ■
•on a aussi utilisé certains bois durs : le gayac, l'amandier'
Il est essentiel d'assurer un graissage
parfait; on peut y parvenir ou dispo-
sant sur la partie supérieure du palier,
ou chapeau, un godet A contenant do
l'huile et communiquant avec l'arbre
parun ou plusieurscanaux. On emploie
quelquefois les coussinets à galets
dans lesquels lo tourillon T est sup-
porté par des galots O, O', sur lesquels
il ne glisse pas, mais qu'il fait touruor.
On a aussi fait, dans ces dernières années, grand usage des
colliers à billes; on obtient le réglage on donnant au tou-
rillon une forme conique.
COUSSINETTE [kou-si-nèf) n. f. Variété de pomme
appelée aussi codsinettb, coosinotte ot passk-pom,mi.-
Il Nom vulgaire du fruit do l'airoUo myrtille et do la
canncbergo.
COUSSO (kon-so) n. m. Espèce do brayèro voisine des
aigremoines, ot appar-
tenant à la famillo dos fe>j
rosacées. T^
— Encycl. Le coiisso
est un arbre â feuilles
alternes, à fleurs ayant
un limbe double et dis-
posées en grappes de
cymes avec des pétales
petits et des stigmates
élargis. C'est uno plante
vivace possédant do
puissantes propriétés
vermifuges, qui lui ont
valu le nom scientifique
de tirai/era ant/ielmin-
//i/crt. Elle est originaire
do l'Aliyssinio, où on
l'appelle Icohotz, dont
nous avons fait cousao,
cusso, konsso, kussOfOtc.
On emploie, en thôra-
peutiquû, l'infusion dos
ilours ; lo cousso roui/e
est formé dos inflor'oscences femelles ; le cousso femelle
du commerce ost, au contraire, composé dos inUorosconcos
III.
Cousso :
J. l'k-ur fujuclli; ; 2. l'icur
aiàle.
COUSSON (kou-son) n. m. 'Vitic. Bourgeons do vigne,
dans quelques pays, ii Vent chaud qui brûle les bourgeons
de la vigne (dugr. xoûffoq, chaleur).
— Cost. Gousset do chemise. (Vieux.)
COUSSOTTE {kou-sot') a. f.Mobil. V. cassotte.
COUSSOU {kou-sou) n. m. Dans le midi de la France,
Grand pâturage naturel et à domi inculte, où l'on mène
paiiro les troupeaux.
CousTARD DE Massy (Anne-Pierre), député giron-
din, no à Saint-Domingue en iTii, mort à Paris on nu:!.
Il était officier avant la Révolution et il fut élu à l'As-
sombloe législative (1791), devint membre du club des
Jacobins, attaqua les prêtres réfractaires. A la Conven-
tion, il siégea avec les girondins et vota la détention de
Louis XVI. Envoyé en mission à Nantes, il fut accusé,
après la chute des girondins, de tendances fédéralistes. 11
se cacha, fut découvert par Carrier et guillotiné. Il avait
publié l Eventail, traduction d'un poème de Gray, et un
drame satirique, la Foire Saint-Ovide.
COUSTEUER (Antoine-Urbainl, imprimeur et libraire,
mort à Paris en 1724. lia laisse son nom à une jolie collec-
tion d'anciens poètes français, comprenant : la Farce de
Pathelin, les œuvres de Villon, Marot, Crétin, Coquillart;
la Légende de Pierre Faifeu, les œuvres de Martial de
Paris, Racan (1723-1721). Il a écrit divers romans, complè-
tement oubliés. — Son fils, A.N-TotNE Urbain, né à Paris,
mort en 1763, commença la collection des auteurs latins
des frères Barbou. Il est l'auteur de diverses brochures
satiriques sur les modes du jour, écrites dans le langage
des environs de Paris.
COUSTE-POINTE n. f. Archéol. V. courtepointe.
COUSTER, COUSTIÉRE, COnSTIL, CODSTILLADE
COnsTILIER, COUSTILLE, COUSTILLER, anc. formes
des mots coiîteb, coctiére, coutil, codtillade, couti-
LlIiE, COUTILLE, COUTILLER.
COCSTON (ston) n. m. Filaments courts pouvant encore
être utilisés, et qu'on recueille après que le chanvre écru
a été passé à l'échanvroir.
COUSTOU (Nicolas), statuaire français, né à Lyon en
1658, mort à Paris en 1733, neveu et élève de Coyzevox.
Il obtint le prix de Rome à
vingt-trois ans. Il a produit
de nombreux et beaux ou-
vrages. Sa Descente de croix,
de Notre-Dame de Paris, est
un groupe de belle allure et
d'une rare habileté. Les
autres œuvres remarquables
do Nicolas Coustou sont ses
Tritons de Versailles, ses
Vénus, son Berger chasseur,
la Seine et la Marne, la,
Saône, etc., et son bas-relief,
le Passage du Bhin, qui est au
Louvre. Entré à l'Académie
en 1693, il était chancelier
de cette compagnie lorsqu'il
mourut.
Coustou (Guillaume),
statuaire français, frère du
précédent, né à Lyon en 1677, Nicolas Coustou.
mort à Pans en 1746. Il reçut,
comme son frère Nicolas, les leçons de Coyzevox. Il rem-
porta le prix de Rome en 1697, mais ne séjourna pas
longtemps en Italie. A son retour en France, Legros
l'aida de ses conseils et de
ses ressources, puis, le ta-
lent du jeune artiste lui
ayant acquis une certaine
vogue, Nicolas Coustou se fit
son protecteur et lui fit con-
fier des travaux pour les bâti-
ments du roi. Il entra à l'Aca-
démie on 1704. Son chef-
d'œuvre, ce sont les fameux
Chevaux de Marlij, placés
depuis le commencement du
xix" siècle à l'entrée des
Champs-Elysées.
L'élégance, la liberté, la
vie de ces groupes assignent
â leur auteur un rang émi-
nont dans l'école française.
Rappelons aussi, parmi les
œuvres do ce maitre, qui a
beaucoup produit, l'Océan et
la Méditerranée, groupe co-
lossal exécuté pour lo tapis
vert do Marly, dont l'arrangement fior, original et gran-
diose, peut passer pour le dernier mot de la sculpture
décorative. Ses grandes figures : Bacchus, Pallas, Minerve,
Hercule, le Bliâne, etc., comprises aussi au point de vuo do
la décoration, œuvres fortes, sont profondément étudiées
et révèlent uno science incontestable. Lo Louvre possède
de lui la Mort d'Hercule, Louis XIII et Marie Leczinska.
Coustou (Qnillaumo il), sculpteur français, fils du
|irr,-,l,.ni, né et mort à Paris (1710-1777). Elève do son
|iin>, il remporta lo prix de Rome â dix-neuf ans. Il entra
â l'Académie en 1742 ot en devint recteur en 1770. Il fui
créé chevalier de l'ordre de Saint-Michel, peu do jours
avant sa mort. Avec un talent moindre que celui de son
père, il jouit do son vivant d'une très grande renommée.
Rappelons, parmi ses œuvres les plus remarquables, la
sutuo de saint llocli, anciennement dans l'église île eu nom
â Paris; la Visitation, bas-relief on bronze, au cliàloau ilo
Versailles; lo mausolée du Dauphin, père do Louis XVI,
dans la cathédrale de Sens.
COUSU, UE part. pass. du v. Coudre. V. cooDRE.
Cousu (Antoine deI. musicien français, no â Amiens
vers la fin du xvi- sièile, mort à Saint-Quentin en 1658.
D'abord chanlro do la Sainto-Chapollo, il fut directeur du
chœur do l'église do Noyon, puis chanoine de la collégiale
de Saint-Quentin. Musicien fort instruit, il ost connu pour
avoir écrit la Musique universelle, contenant toute !a prn-
tique et toute la théorie, livre qui n'a pas été publié, parce
que Cousu mourut avant que 1 improssioD, qu'il on faisait
faire A nea frais, fût achevée.
Guillaumo Coustou.
Armes de Coutances.
COUSSINETTE — COUTEAU
COÛT {koû — substant. verbal do coi!(er) n. m. Prix
d uno chose ; dépense : Le coOt d'un exploit, d'un acte.
— Puov. : Le cot^t fait perdre le goût, Lo prix trop élevé
lait perdre 1 envie d'acheter.
COUTADIS (dt) n. m. Saule têtard, dans le Médoo.
COUTAN (Jules-Félix), sculpteur français, né à Paris
en 184S. Elève do Cavelier, il fut prix de Rome en 1871.
Il envoya do cette ville un bas-relief, Œdipe et le Sphinx:
puis le plâtre d'une statue, Eros, qui, au Salon do 1876
obtint la 1" médaille (musée du Luxembourg) ; enfin un
marbre représentant saint Christophe (musée de Tarbes).
Outre diHerents travaux dans les monuments publics les
œuvres principales de cet artiste sont une statue de Vol-
taire; un Héraut d'armes, une Léda, etc. En 1881, il obtint,
en collaboration avec Fermigé, architecte, le 1" prix au
concours pour le monument commémoratif de la Consti-
tuante, destiné à être érigé à Versailles. En 1882, il exposa
la Porteuse de pain (aujourd'hui au square de la tour Saint-
Jacques ) ; en 1885, Bespublica Gallorum, terme colossal,
exécuté pour le compte du gouvernement. Coutan a pris
uno part active à la décoration de l'Exposition de 1889 ; on
lui dut alors, notamment, une fontaine colossale (auiour-
d hui détruite).
C0UTANCES(lat. Constantia), ch.-l. d'arr. de la Manche,
à 26 kil. de Samt-Lô, entre la Soulle canalisée (affluent
de la Sienne) et son affluent le ruisseau de Bulsart; 7.403 h.
(Couta7içais, aises.) Ch. de f. Ouest.
Evéché sutTragant de Rouen, grand
séminaire, lycée, bibliothèque pu-
blique, jardin botanique, syndicat
maritime. Marbres. Commerce de
filasses, fabrication de toiles, de la-
cets, de coutils, de dentelles noires ;
parchemineries, mégisseries; mar-
ché de bétail, chevaux, beurre,
volailles, lin, cire.
Coutances date de l'époque cel-
tique et doit, ainsi que le pays du
Cotentin, dont elle est le centre,
son nom à Constance -Chlore, qui
l'agrandit et la fortifia. Nombreux
monuments du moyen âge, ruines d'un aqueduc construit
vers 1250 ; églises Samt-Nicolas (xiv s.) et Saint-Pierre
(xv'-xvi» s.) ; belle cathédrale, bâtie dans la seconde moitié
du XIII» siècle. La cathédrale de Coutances est remarquable
parles flèches aiguës de sa façade et surtout par une lan-
terne octogonale, nommée le Plomb, quisurmente la croisée
du transept. Coutances communique a»ec la mer (à 10 kil.)
par la rivière de la Soulle canalisée {canal de la Soulle).
— L'arrondissement a 10 cant., I3S comm., 97.170 hab. ■
le canton, 8 comm., 11.295 hab.
COÛTANCE (tanf) n. f. Dépense, coût. (Vieux.)
COÛTANT (tan) adj. m. Usité seulement dans l'expres-
sion : prix coûtant, prix de revient, prix qu'une chose a
coûté : Vendre quelque chose au prix coùtaint.
COUTARD {tar') n. m. En Provence, Escargot comestible.
COUTARDE n. f. Econ. dom. Nom donné, dans certains
départements, à une sorte de pâtisserie dans la composi-
tion de laquelle il entre du miel et des œufs.
— Bot. Genre de plantes herbacées, famille des hydro-
phyllacées, tribu des hydrolées, dont les quatorze espèces
connues sent originaires des régions tropicales.
COUTARÉE n. f. Genre d'arbres ou arbrisseaux, famillo
des rubiacées, tribu dos cinchenées, comprenant cinq
espèces, qui croissent dans l'Amérique tropicale.
COUTAUDER v. a. Art vétér. Syn. de cotJRTADDER.
COUTB-ED-DIN-AÏBEK, sultan de Delhi, né dans le Tur-
kostan vers le milieu du xii» siècle, mort en 1210. Il fut vendu
comme esclave à Nishapour et il ne tarda pas à devenir lo
favori du sultan do Laboro, Mohammed Ghouri, qui, en 1191,
lo nomma vice-roi do Koram ; deux ans plus tard, il s'em-
para de Delhi, ot, en 1195, il accompagna son maître dans
une campagne contre le niaharadja do Canoudje et de Bé-
narès, qui fut vaincu et obligé de prendre la fuite. Moham-
med s'empara de Bénarès et retourna à Ghazna, après
avoir nommé Coutb-ed-Din vice-roi de l'Inde ; il fut as-
sassiné en 1206, et Coutb-ed-Din prit le titre do « sultan
■do Lahoro et de Delhi » ; il mourut d'une chute de cheval.
COUTE n. m. Dans certains départements du centre de
la France, Courson taillé à trois yeux, n Sorte de serpe à
très long manche pour couper les roseaux dont on ne peut
approcher. Syn. coutel.
COUTEAU (ro — du lat.<;«te«uj,dimin.deci(//er, couteau)
n. m. Instrument do petite dimension, fait pour couper,
tailler, ot composé d'un manche muni d'une lamo fixe ou
mobile : Un codtead de poche, de table, de cuisine, ii Couteau
de chasse. Sorte do grand couteau ne coupant que d'un seul
cêté, dont les veneurs se servent, soit pour achever la bête,
soit pour couper les branches qui les gênent, il Couteau de
tripière. Couteau à double tranchant dont se servent les
tripières. — Fig. ot fam. Personne qui sait faire entendre
du mal en disant du bien, ou qui dit tantôt du bien, tantôt
du mal d'une personne, il Couteau pendant, Personne qui en
accompagne toujours uno autre. (Locut. vieillies ot mus.)
— Poéiiq. Poignard, il Hache eu tout autre instrument
tranchant, qui sert à abattre la tête des condamnés ù mort,
i; Couperet de la guillotine, il Cow/enwsaci-ef, Celui qui servait,
dans les sacrifices, pour égorger les victimes.
— Apic. Pour enlever les opercules des cellules à miel,
on so sort de couteaux do divers modèles : les uns à deux
mains on forme do plane do charpentier, les autres se ma-
nœuvrant d'une seule main.
— Archéol. ot art. milit. anc. Couteau de brèche. Engin
analogue ou vongo, employé pendant les sièges au moyen
âge. V. la partie encycl.
— Ar<)nebiis. Kxlréuiité do la gûcliotto qui entre dans
les crans do la noix, il On l'appelle aussi hkc, ou tknon.
— Art voter. Couteau de chaleur, l^lto de bois minoo et
llexiblu dont on frotte un cheval couvert de sueur, il Cou-
teau de feu. Instrument qu'on einpioiu chaud pour cauté-
riser nue partie malade, ti Couteau ant/tais. Instrument
dont les maréchaux ferrants anglais so servent, ou guiso
do boutoir, pour rogner le sabot du cheval.
— Chir. Nom donné â divers instruments A lame flxo,
qui servent â diviser les parties nielles, il Couteau a cata-
racte. Couteau spécial pour la section do la cornée transpn-
ronlo, dans l'opéralion do la cataracte, n Couteau de Chc-
selden, Couteau litliotome. Instruments employés dans
l'opération do la taiUo. Il Couteau inleivsleuxiMil iîcii.r^rnii-
4 fi
COUTEL — COUTER
ehanls, Couteau serv-ant à diviser les chairs, dans les
espaces jnterossenx de la jambe ou de l'avant-bras. ii Cou-
teau lenticulaire, Couteau qui sert à réduire les inégalités
laissées dans les os du crâne par le trépan.
Fauconn. Premières pennes des ailes du faucon et
de l'autour.
— Mar. Partie fixe et saillante du faux étambot ; mècho
du gouvernail qui lui est opposée.
— Moll. Manche de couteau. Couteau polonais, Noms vul-
gaires de deux coquilles du genre solen, qui offrent une
ressemblance avec un manche de couteau.
Péch. Nom vulgaire de l'espadon. Il Nom vulgaire
d'une espèce d'able.
— Phys. Couteaux d'un fléau de balance. Y. balance.
— Techn. Partie tranchante des coupe-net, des cisailles
et autres outils ou instruments analogues. Il Couteau à
velours. Sorte de coutelas à longue lame, dont une partie
est prise entre deux guides qui ne laissent dépasser qu'une
partie du tranchant. (On l'emploie pour couper le velours
de coton.) il Couteau sourd dit aussi Couteau rond, Outil do
corroveur à tranchant émoussé employé pour le dépilage
des p'eaux. il Couteau circulaire. Couteau employé dans les
papeteries et qui fait partie de la machine dite coupeuse en
long. Il Couteau à revers. Sorte de couteau dont la lame a le
fil rabattu et que l'on einploie en tannerie pour écharner
et dégorger les peaux, il Couteau à dos ou à ébourrer. Outil
de megissier et oe chamoiseur, de forme concave, employé
pour ravaler les peaux. Il Couteau à pierre. Outil du tail-
leur de pierre et du marbrier. (Il y en a de deux espèces :
le couteau à scie, pour la pierre" tendre, et le couteau à
grès, pour la pierre dure.) u Couteau à mastiquer, à dêmas-
tiquer. Outils employés par les vitriers, il Couteau à palette,
à reboucher, à enduire. Couteau des peintres, à lame
flexible. Il Couteau à soutil. Couteau du boyaudicr. il Couteau
ramasseur. Sorte de palette avec laquelle le chocolatier
ramène le cacao sous la meule, il Couteau à rogner ou
Rognoir; Couteau à papier. Outil avec lequel le reUcur
rogne la tranche des volumes, il Couteau à rabaisser. Es-
pèce de grattoir fixé au bout d'un long manche, avec
lequel on coupe le carton. Il Couteau à parer ou Paroir,
Outil de relieur à lame plate, en arc de cercle du côté du
tranchant, et servant à diminuer l'épaisseur des peaux, il
Couteau à pied. Instrument de sellier. Il Couteau à tran-
cher. Couteau mécanique. Couteau de rivière. Outils em-
ployés par les mégissiers, tanneurs et corroyeurs. Il Cou-
teau à hit caillé. Couteau servant à la trituration du lait
caillé dans la fabrication dos fromages, il Couteau d'étam.
Outil employé dans les fonderies d'étain. Il Couteau de
doreur. Couteau employé par les doreurs pour l'applica-
tion des feuilles d'or. (Il existe un très grand nombre
d'autres types de couteaux.)
Loc. div. : Visage en lame de couteau. Visage aplati
sur les joues, et dont le profil est comme tranchant, il
Avoir le pain et le couteau. Avoir tout ce qu'il faut, toutes
les commodités désirables, il Jouer du couteau ou des cou-
teaux. Se servir du couteau ou de l'épée, pour se défendre
ou pour attaquer, il Au fig. : Etre à couteau tiré. Etre en
guerre ouverte, en inimitié déclarée, u Porter le couteau à
ou sur. Retrancher impitoyablement dans, u Enfoncer le
couteau dans le sein de quelqu'un. Lui causer un chagrin
cruel. Il Mettre le couteau sous la gorge à quelqu'un, Le ré-
duire à une cruelle extrémité, le contraindre à agir contre
sa volonté, u Avoir le couteau sur la gorge. Etre sous le
couteau, Etre sous le coup d'une menace perpétuelle qui
ôte la liberté d'agir.
— Prov. et loc. prov. : Aller en Flandre sans couteau,
S'embarquer dans une entreprise sans avoir les ressources
nécessaires, il On vous en donnera des petits couteaux pour
tes perdre. On ne vous confiera, On ne vous donnera plus
un objet dont vous ne savez pas apprécier la valeur, u C'est
comme le couteau de Janot. Se dit d'une chose complètement
remplacée par une autre et gardant son ancien nom,
comme le couteau dont Janot remplaçait alternativement
le manche et la lame, ii Les mauvais couteaux coupent les
doigts et laissent le bois, Les faux moyens amènent des
résultats contraires à ceux qu'on en attend, il Amours qui
commencent par les anneaux finissent par les couteaux.
Les mariages d'inclination amènent souvent une grande
désunion, il Tel couteau, tel fourreau, Ce qui va ensemble
doit être proportionné.
— Enctcl. Archéol. Sous le nom générique do couteau,
on entend tous les instruments et aussi les armes dont la
lame, avant tout tranchante, peut être pointue, mais est
principalement destinée à couper. On peut classer les cou-
teaux en quatre grandes catégories : I" les couteaux usuels,
destinés aux usages domestiques. (Ils sont ordinairement
de petite taille, toujours à un seul tranchant, la lame
rentre quelquefois dans un manche pliant. A mesure que
l'on approche de l'époque moderne, une différence de plus
en plus Dette s'accentue entre les couteaux do poche et les
couteaux de table. Parmi les couteaux usuels doivent se
classer les petits couteaux ou bâtardoaux, qui se logeaient
dans le fourreau do la daguo et parfois de l'épée); 2'» les
couteaux d'office. Ce sont ceux qui étaient destinés aux
usages de la cuisine et de la table. (En dehors des formes
nombreuses servant aux travaux culinaires, il y a un cer-
tain nombre d'espèces nettement distinctes, affectées au
service officiel do la table : ce sont les grands couteaux à
trancher, avec lesquels tes écuyers découpaient les viandes ;
leur lame, très large, se terminait soit carrément, soit par
un prolongement aigu, destiné à piquer la tranche do
viande ; les parepains, qui servaient à chapeler, à parer
les tranchoirs ou larges tranches de pain qui portaient la
viande ; les taitlepains à lames pointues, qui sont du dimen-
sions moindres ; les présentoirs, qui servaient à jirésentcr
aux convives les morceaux de poisson, de pâtisserie, etc.,
et aussi à enlever les miettes de la nappe [l'cxtréinité de
la lame est arrondie largement ou coupée carrément) ;
3* les couteaux de vénerie, tous renfermés dans la trousse
du veneur. (Jusqu'au xvm* siècle, il no semble pas avoir
existé de différences nettes entre l'épée et le couteau de
chasse, mais les couteaux du veneur formaient tout un
appareil spécial avec les couteaux à défaire, les hansarls,
les bachereaux et les bâtardcaux, tous destinés à achever,
A. dépecer, â parer le gibier pour la curée, etc.) ; -J** les
couteaux à armer, lesquels ne diffèrent (les dagues que par
un seul caractère, qui est de n'avoir qu'un seiil tranchant.
Telle doit étro l'acception modcroo du mot « couteau à
armer ». Il faut laisser le nom do ■ coutollo • et do
« braquemart ■ aux courtes épées parmi lesquelles ren-
trent assurément les couteaux à. croc et Itts couteaux â
plate» du moyen âge, armes doat la lame mince se glissait
entre les joints de l'armure pour tuer l'homme quand il était
I»ar terre. Les couteaux do brèche sont des armes d'hast
employées aux xvi'' et xvii* siècles, surtout dans la défense
des places ; le fer est en forme de lame do couteau large,
aiguB à un tranchant, lo dos épais continuant l'axe de la
362
d'ivoire. Au xvi" siècle, qui voulait passer maître était
oblige do fabriquer non seulement un couteau simple, un
cauit, mais encore un coutelas, une paire de ciseaux et
deux longs couteaux à lame souple. En 1565, les couteliers
empiétaient sur les armuriers fourbissours, car on les voit
Couteaux a armer : 1. De brèche (xvn« a.); 2. A plates fxv» s.); 3- De da^ue fxvio s.). — Couteaux anciens : 4. De silex (âge do
pierre); 5. De l'âge de bronze; fl. De table (1180); 7. De boucherie (xv* s.); 8. A défaire (xvi* s.); 9. De verseur {xvio s.); 10. De table
(xvio s.); II. A présenter (xvio s.); 12. De chasse (xvi* s,) , 13. De chasse {xviiifl s.).— Couteaux modernes : 14. A palette; 15. A trancher;
16. A dfssert; 17. De table; 18. A virole; 19. De poche, à plusieurs piecps ; 20. A bétel, indien; 21. De chirurpie; 22. A placage;
23. A étain ; 2i. De chaleur ; 25. Ramasseur ; 26. A pierre ; 27. A rogner ie papier ; 28. A mastiquer ; 29- A démastiquer ; 30. De doreur ;
31. A reboucher; ^2. A enduire; 33. A lait caillé; 3». De rivière, à dérayer; 35. A ébourrer et écharner le cuir; 36. Mécanique;
37. A tabac; 38. A conserves; 39. A huîtres; 40. A pain; 41. Ilachoir; 42. A asperges.
,-.^?
A, coutelas; B, penon
de coutelas.
hampe, tandis que le tranchant lui est extérieur à partir du
talon pour le rejoindre à la pointe.)
— Chir. Lo coiUeau chirurgical dififère du bistouri par
ses dimensions beaucoup plus considérables. La forme et
la dimension en sont variables selon la destination. Le plus
employé est le couteau droit à
amputations.
COUTEL n. m. Ling. Ane.
forme du mot couteau.
— Econ. rur. Syn. de coûte.
COUTELAS {la — augmcut.
do l'anc. franc, coiitel, couteau)
n. m. Gros couteau : Un cou-
telas de cuisine.
— Blas. Meuble d'armoiries,
figurant un coutelas.
^— Ichtyol. Un des noms vul-
gaires de l'espadon.
— Mar. Petite voile appelée
aussi bonnette en étaï. (Peu
usité.)
— Techn. Outil de papetier
pour couper le papier.
— Enxvcl. Archéol. Sbus lo
nom de coutelas, on entendait,
au XVI" siècle, les cimeterres ou
anciens badelaires, c'est-à-dire
toutes les armes de main à lame courbe, munie d'un seul
tranchant situé du côté concave. Lo coutelas est i'aucêtro
direct du sa-
bre, dont le
nom n'apparaît
qu'au milieu du
XVII* siècle; le V\^ Coutelas (xvio s.),
mot 0 sabre «
ne doit donc pas être employé pour les armes antérieures
à 1640. V. cimeterre.
— Mar. A bord des bateaux latins, Coutelas se dit du
foc du polacre orienté
pour lo vent arrière
et iiguraut ainsi la
pointe d'une lame
dressée vers le ciel. ^ * » / »
Le point d'amure est Coutelas (xvi« s.).
écarté du bord par un espar appelé " penon de coutelas ".
COUTELASSE (rad. cmdel) n. f. Coupure que les ouvriers
tueurs font maladroitement aux peaux, du côté de la chair,
quand ils écorchcnt les animaux.
COUTELASSER {la-st- — rad. 'coutcl) OU COUTELER v. a.
Faire descouiclasses sur u.io peau.
COUTELET{/f? — rad. contel] n.m. Archéol. Se disait très
anciennement des potit.s couteaux do trousse, qui servaient
surtout pour se faire les ongles. (On appelait coutelels
furf/eoirs, au moyen âge, les petits couteaux destinés ù.
servir de cure-de'nts.)
— Péch. Nom donné à l'entrée do la bourdiguo.
COUTELIER {ti"^), ÈRE [rad. coittel] n. Personne qui
vriid ou fabrique des couteaux, n Adjectiv. : Ouvrier cou-
TEi.miî.
— Encycl. Archéol. La corporation dos couteliers, très
ancienne, était dite <■ des f^vrcs-coutelliers". Elle se réunit
de bonne heure aux couteliers faiseurs do manches d'os et
fabriquer des lames d'épées, do dagues et des fers pour
les armes d'hast ; ils avaient le droit do dorer leurs lames.
COUTELIÈRE (rad. coutel) n. f. Etui à plusieurs com-
partiments, dans lequel on serrait les couteaux de table.
— Encycl. Los coutelières étaient ordinairement en cuir
bouilli ; leurs divisions formaient autant de four-
reaux. Les musées et les collections possèdent
quelques-uns de ces objets, où le cuir est ciselé,
gaufré ou repoussé avec la plus grande linesse.
Les coutelières, qui se suspendaient quelquefois
à la ceinture, faisaient partie de l'attirail des
écuyers tranchants. V. trousse.
COUTELLERIE [tè-le-rt ~ rad. coutel) n. f. Art
du coutelier, il Fabrique du coutelier, ii Produits
qui font l'objet du commerce du coutelier : La
COUTELLERIE de Chiltellerault est réputée.
— Encycl. Cette industrie, exercée par la
corporation dos couteliers, avait, au moyen
âge, quelques centres de production, comme la
ville de Langres. Celle-ci vit ses produits se
déprécier dès le xviii' siècle, époque où les gens
étrangers aux corporations se mirent à fabriquer
des couteaux à bas prix ; au xvii* siècle, Mont-
pellier, Moulins, Provins, étaient encore réputés Coutelière
pour leur fabrication. (xvi« s.).
En France, la fabrication de la coutellerie est à
fieu près concentrée dans quatre localités : Thiers, ChStel-
erault, Notent et Langres. L'industrie do la coutellerie
comprend diverses catégories, suivant la nature des pro-
duits à obtenir. Ces catégories sont les suivantes : cou~
tcllerie ordinaire ou de table; coutellerie fine ou de luxe;
coutellerie fertnante ; coutellerie à lames fixes; coutellerie
en ciseaux, rasoirs, etc.; coutellerie ch iiistrumeyits de chi-
rurgie, et, enfin, grosse^ coutellerie.
La fabrication d'un couteau, quelle que soit la catégorie
à laquelle il appartienne, nécessite un très grand nombre
d'opératiotis : en premier lieu, le martelar/e à l'aide d'un
marteau mécanique appelé martinaire, et dont le rôle est
d'aplatir et d'allonger la barra do for ou d'acier. Vient
ensuite le forqeage, qui, généralement, s'opère à la main,
et donne à la barre la forme que doit avoir la lame. Ainsi
préparée, la barre passe successivement entre les mains
du limeur, du perceur, de Vémouleur, du polisseur, du pla-
queur et du métreur. En dernier lieu, elle est remise au
ttianchisseur. La lamo est, dès lors, terminée ; il no reste
plus qu'ù la munir d'un manche. Cette opération s'exécute
par les soins d'autres ouvriers, dont lo premier est dit
cacheurou redresseur de corne ; il reçoit les diverses parties
constituant co manche, du scieur. Le inojiteur assemble ces
différentes parties. Lorsque ce travail est terminé, le cou-
teau passe à Vaffileur, puis au nettoyeur, et, enfin, il est
empaqueté par la. plieuse.
COUTELURE (rad. coutel) n. f. Défaut d'un parchemin
coutelassé.
COÛTER (du lat. constarc, môme sens) v. n. Etre acheté
an prix do ; occasionner une dépense de ; Livre gui coûte
cent francs. Les voyages coûtent.
— Fig. Occasionner dos peines, des portos, des souf-
frances : « Mes vers me coûtknt ;)e«, disait l'ahhé de
Marolles à Linièrc. — Us vous coûtant ce qu'Us valent »,
lui répondit celui-ci. il Etre fait ou donné avec difficulté ou
à. regret : Les promesses ne coûtent rien.
— Loc. div. : Coûter cher. Occasionner une forte dépense
363
OU un prand sacrîfioo. h Coûter bon. Coûter cher. Il Coûter
1(1 vie (le, Occasionner la mort do. il /if^en 7W lut coûte, Il
l'ait sans noino ou sans hésitation tout co qu'il entreprend,
et aussi, il n'opargno riou. ii Tout lui coûte, 11 trouve pé-
nible tout co qu'il entrej)roud. li Coûte tiue coûte, Quolquo
déponso ou quoique sacntico qu'il on résulto. ii Fam. Coûter
les yeux de la tète. Occasionner dos dépons((s excessives.
— Prov. : n n'y a que le premier pas qui coûte, Pour cer-
tains actes déterminés, un premier essai t'ait disparaître
toutes !os répugnances quo ces actes inspiraient.
— Impers. Jl coûte ou // en coûte. Il on résulte une dé-
pense :
Il en cot\te. bien cher ponr mourir, à Paris.
Andriedx.
— Fig. Il est diffloilo, pénible, il y a des inconvonionls :
A qui vfiit se venger trop souvent il en ntùtr.
Andiîieux.
— Enxycl. Gramm. D'après l'Académie, coûter est verho
neutre dans toutes ses acceptions, et, comme il prend
l'auxilairo avoir, on doit toujours laisser le participe
coûté invariable. Selon plusieurs grammairiens, au con-
traire, coûter est neutre quand il éveille l'idéo d'un prix,
d'une dépense numéraire quelconque ; mais il devient ac-
tif quand il signirie ciiuser, occasionner ; ils écriraient donc,
on laissant coûté invariable : Les vingt mille francs qm;
cette maison m'a coûTi-:, et ils feraient varier co participe
dans : Les efforts que ce travail m'a coiItks. On trouve
dans Fénelou : « Vous n'avez pas oublié les soins que vous
m'avez coûtés depuis votre enfance •>; dans Racine :
Après tous les ennuis que ce jour m'a coûtés.
On voit donc que l'opinon des grammairiens s'appuio sur
des autorités assez respectables.
COUTERIE n. f. Hist. ccclés. V. couteie.
COUTERNE, comm. de l'Orne, arrond. et à 20 kilom. de
Domfrout, sur la Vée, près de son confluent avec la
Mayenne; 1.300 hab.Ch.de f. Ouest. Commerce de chiffons,
de grains. Château en briques, des xvi" et xyiii" siècles;
église romane. Vieilles halles.
COÛTEUSEMENT adv. D'uno façon coûteuse.
COÛTEUX {teû), EUSE adj. Qui coûte cher, qui fait
faire do grandes dépenses : Un voyage coûteux.
CoUTHON (Georges), conventionnel, né à Orcet (Au-
vergne) en 17.55, mort à Paris en 1794. AvocatàClermont en
1788, il était aimé alors pour sadouceur et son désintéresse-
ment. Chaud partisan ae la Révolution, il fut nommé pré-
sident du tribunal de Clermont (1789). Après avoir défendu
la monarchie constitutionnelle, il devint un de ses plus
acharnés adversaires; élu à la
Législative, il proposa le premier
qu'on ne laissât à Louis XVI que
le titre de roi des Français. Il
attaqua les émigrés et les prêtres
insermentés. Rentré à Pans après
une période de repos exigée par
la faiblesse de .sa santé, û n'ap-
prouva pas les massacres de
Septembre et la déchéance du
roi; mais, élu membre de la Con-
vention (1792), il vota pour la
mort de Louis XVI, contre le
sursis. Bien qu'il se fût montré
tolérant au début de son mandat,
il se déclara contre les girondins,
avec Robespierre, dont il par-
tageait les idées religieuses et
philosophiques. Dès lors, il devint
f)lus violent dans sa lutte contre
es modérés. Il entra au comité
de Salut public (juill. 1793) avec
Saint-Just. Désigné pour pres-
ser le siège de Lyon (août 1793), il réunit en Auvergne
quelques troupes, aida à prendre la ville, mais n'aiitorisa
aucune mesure arbitraire. De retour à Paris, il dénonça
les ennemis de Robespierre et présenta la loi du 22 prai-
rial, qui était aux accusés la faculté de se défendre. Il
partagea le sort de Robespierre, le 9 thermidor. Cet ora-
teur d'aspect débile (il était paralysé des jambes) devait
à son éloquence une influence presque égale à celle de
Robespierre.
COUTHOUYIA n. f. Genre de mollusques gastéropodes
cténolu-anclies, famille des fussaridés, qui est consiiléré
généralement comme un .»:ous-genre do fossarus, et so ('a-
raclérise parla fente profonde de l'ombilic, la spire acu-
minéo, à tours treillissés, et la bouche somi-ovalo. (L'espèce
type do ces mollusques marins est la couthouyia decussata,
du Japon.)
COUTHOVIA n. m. Genre de loganiacéos, tribu dos cu-
loganiées, habitant la Maiaisio et l'Océanic, comprenant
dos arbres à fouilles opposées, à fleurs en cyraos termi-
nales.
COUTHUIN, comm . de la Belgiûuo (prov. do Liégo), arr.
adm. et jud. do Iluy, outre la Môhaigno et la Meuse ;
3.128 liab. Mines do fer.
COUTHURES, comm. do Lot-ot-Garonno, arr. et à 8 kil.
do Marmando, sur la Garonne; eio hab. Fabrique do balais,
minoteries.
COUTICHES, comm. du dép. du Nord, arr. et A 13 kil.
de Douai, sur lu courant de Coutiches, sous-affluent <ie
l'Ksraut ; 1 .92(; hab. Ch. do f. Nord. Commerce d« graines
do lieLterave.^ ; moulins à blé ; fabrique do balais. Calvaire.
COUTIER {ti-é)v\. m. Ouvrier qui fait du coutil; fabricant
qui on produit; marchand oui en vend.
— Autref. Fabricant do lits do plumes.
COUTIÈRE n. f. Nom dos grosses manœuvres qui main-
tenaient les mais des galères et servaient de haubans.
COUTIL f^) n. m. Toile do chanvre ou do lin, ou encore
do lin et do coton, d'un tissu très serré.
— Kncycl. Le coritil diffère do la toile ordinaire on ce
quo son tissu est tqujourscroisé.Cortainscoutils sontà plu-
sieurs lisses ot -X armures, comme les draps et los soieries.
Le véritable coutil est fait tout entier, chaîne ot trame,
avec du fli do chanvre ; mais, iirosiiuo toujours, celui ou'on
trouve dans le commerce est fait ue lin ot do coton. Il eu
08t mfimo qui no contient quo du coton seul ; c'est le coutil
t bon marché. Le coutil est projiro il faire des toutes ot ù
COUTERIE
COUTUME
servir d'enveloppe aux matelas ou aux oreillers. Il s'em-
ploie également pour la confection de vêtements légers,
mais solides. On en fait encore des stores, des housses pour
moublos, des guêtres, des corsets, des chaussures.
L'industrie dos coutils fut importée en France par la
famille d'un tisserand nommé Bourlot, qui s'établit à Evroux
vers 1778. Cette ville est encoro un dos principaux centres
producteurs du coutil. Lille et Roubaix
so sont égalemont adonnés à la fabri-
cation du coutil. La ville de Fiers, par
sa grande fabrication, fait aujourd'hui
une sérieuse concurrence à Ëvreux ot
aux autres cités industrielles. Troyes ot
Nantes fabriquent plus spécialement le
coutil de chasse. ,/^
COUTIL n. m. Archéol. et bot. V. too-
TILLi:.
COUTILIER [li'é — rad. couiille) n. m.
Homme de pied ou valet de çuerre armé
d'une couiille. (Les coutiliers étaient
munis de haubergeons, salades, gan-
telets et harnois de jambes; leur arme
d'hast était une langue de bœuf; leurs
armes de main la coutille et la dague.)
Il On écrivait aussi coustilier, etcous-
TILLEDX.
COUTILLADE {Il mil.) n. f. Coup de
couteau. (Vieux.)
COUTILLE {Il mil.) n. f. Art milit. anc.
Epée courte et large, à pointe aiguë, Coutilier (1310).
que portaient les gens de pied au moyen
âge. (Ce mot peut signitier aussi une arme d'hast, dont
le fer avait une pareille forme; les coutilles s'appelaient
encore, au xv* siècle, feuilles de Cata-
logne. Quant aux prétendues coutilles
du XVI* siècle conservées dans les col-
lections d'amateurs, ce sont des lames
do pertuisanes retaillées et assemblées
sur une monture d'épée par des contre-
facteurs modernes.) On écrit aussi cos-
TILLE.
— Bot. Nom vulgaire de* la fétuque
dorée.
COUTILLER {Il mil.) V. a. Blesser,
frapper avec la coutille. (Vieux.)
COUTINHO (Alvarez Gonzalo), che-
valier portugais, surnommé Magrîço
(le Décharné), né i Villa de Penedono
(Beira), dans la seconde moitié du
xiv* siècle. Camoëns, dans ses iusiarfes,
le représente partant avec onze com-
pagnons pour Londres, où il va com- Coutilles.
battre en champ clos douze cheva-
liers anglais qui avaient outragé des dames de la cour.
GoUTINHO (dom Francisco), comte de Rodondo, vice-
roi des Indes portugaises, mort en 1564. II se fit remarquer
pendant son gouvernement par sa douceur et par son
amour de la justice. Malheureusement, il confia le gouver-
nement du pays de Cambaye au cruel Mesquita, dont la
conduite envers les indigènes amena bientôt une réaction
sanglante contre les Portugais. Coutinho protégea le poète
Camoéns, qui avait été persécuté par son prédécesseur.
— Son fils, dom Joao Coutinbo, vice-roi des Indes do
1G17 à 1619, soutint une guerre difficile dans le Cananor.
Coutinho {dom Gonzalo), administrateur et poète por-
tu^'ais, mort en 1634. Capitaine général de Mazagan (Ma-
roc), il publia, en 1629, une relation de son séjour, sous lo
titre do Discurso da joj-nada a villa de Mazagào e seu go-
vei'no nella. Plus tard, il devint gouverneur dos Algarves
et conseiller de Pliilippo III. Il est surtout célèbre pour
avoir composé Tépitaphe do Camoons, dont il était l'ami.
COUTISSÉ, ÉE adi. Tochn. Garni do coutil.
— u. f. pi. Knsouplo garnie de grosso toile, pour fixer la
pièce à broder.
CoUTLOUGH-lNANDJI, prince turc, do la dynastie dos
ataboUs de rA/'rli.iil|ari, qui vécut dans la seconde moitié
du xii» sièrin dn nntro .To. Il fut élevé à la cour du der-
nier Soldjoukide, Toghrul III, et il so révolta contre lui;
vaincu, il alla demander secours au khvarizmchah Tukush,
nui entra en Perso ot battit Toghrul {590 de l'hégire ; 1 193
de J.-C). Coutlough-Inandji assassina Toghrul ot fut lui-
mémo mis à mort par ordre do Tukush.
COUTO (Diego no), historien portugais, né à Lisbonne
en 1512, mort ù Goa en 1616. Paru à quatorze ans pour
les Indes, après avoir accompagné Camoéns dans plu-
sieurs expéditions militaires, il se fixa à Goa, et fut nommé
par Philippe II historiographe des Ktats de l'Inde. Il cnn-
linua YAsw. do Barros, ot écrivit aussi une Vie de dom
Paxilo de Lima Pereira (1765) et dos Observations sur les
causes de la décadence des Portugais dans l'Inde (1790).
COUTON n. m. Rudiment do plume naissante chez une
joiino volaille, et qui rosto dans la chair après quo l'ani-
mal a été plumé.
COU-TORS {tor') n. m. Un des noms vulgaires du torcol.
Il l'I. /fCS COUS-TOllS.
COUTOUBÉE(ié) n. f. Genre do gontianacées, tribu dos
chironiéos, comprenant dos herbes amères à la fa«;on dos
geniianes, à tiges dressées, à fouilles opposées, ù flours
tétramôros réunies en épis ou grappes terminales, origi-
naires de l'Amériquo tropicale.
COUTOUBÉES {bé) n. f. pi. Sous-tribu dos gontianacécs,
'oni prenant los genres coutoubée, schoublerie, hélie ot
cudiuir, vie. — L'tie couTOUUi:!-:.
COUTOUILLE {tou-ill [//mil.]) n. f. Un dos noms vulgaires
du torcol.
COUTOUVHE, comm. do la Loire, arrond. ot A U kil.
do Koaiiiio; 1.785 hab. Fabriques do balances o£ do co-
tonnadr'H.
CoUTRAS {tra), ch.-l. do canton do la Gironde, arrond.
et ii 17 kilom. de Libourno, sur la Dronno, près do son
confluent avec l'Isle; 3.1*03 hab. {Coulrasicns, ennes, ou
Coutrilluns, onnes.) Ch. do f. Orléans. Port. Commerce do
céréales, do farines, do vins ot d'eaux-do-vio, do bois du
Nord. Lo vignoble do Centras produit dos vins rouges ot
dos vins blancs, et ses principaux crus sont : lo domaine
do l'Etang, Drouillard, Lauvirat, Bellevue, Franc-Lauvirat,
Egreteau, etc. Minoteries, taillanderies, teintureries, cor-
roiries. Ancien château de la Renaissance. Moulin sur la
Dronno; à Laubardemont, sur l'Isle, vaste usine à huile,
remplaçant un des plus grands moulins de France, détruit
par le feu. C'est la Corteratc dos Gallo-Romains. Dans une
çlaine voisine, au confluent do l'Isle otdo la Dronne, dé-
faite du duc do Joyeuse à latéto dos catholiques, par los pro-
testants que commandait Henri do Navarre (20 oct. 1587).
— Le canton a 12 comm. et 13.677. hab.
COUTRAU {tro) n, m. Variété de poire d'automne.
COUTRE (du lat. culter, couteau) n. m. Agric. Hache
eflilée, servant à refendre los échalas. il Hache à grosso
lame trapue, que l'on appelle également merlin, et em-
ployée pour fendre le bois do chauflage. il Un des organes
essentiels d'une charrue. (La charrue étant mise en mou-
A, charrue à siège avec coutre circulaire disposé en avant du
soc et duversoîr, entre les deux roues de la machine; — B, coutre
ordinaire (1. Mauche; 2. Lame; 3. Age de la charrue; 4. Cou-
trière); — C, coutre vu en section horizontale [x, y. tracé du plan
vertical de progression de la charrue) : 1. Face de la lame du cou-
tre du côté de la « muraille du labour »; 2. L'autre face.
vement, le coutre découpe, dans le sens vertical, la bande
du labour que le soc découpe simultanément dans le sens
horizontal. Cette bande ainsi découpée est immédiate-
ment retournée par le versoir.)
— Hist. eccl. Sacristain qui était chargé de faire sonner
les cloches, de garder los clefs de l'église ot de prendre
soin du luminaire.
COUTRIE {trî) n. f. Office du sacristain qu'on appelait
coutre. Il On écrivait aussi couterie.
COUTRIÈRE n. f. Pièce servant à lier le manche du
coutre à l'âge de la charrue, it Espèce de charrue emploj'éo
pour retourner très profondément le sol. (On dit aussi cou-
TBiKK, dans les deux sens.)
COUTRILLON (// mil.) n. m. Sorte de bs.teau plat, de
long chaland, sur lo canal du Midi.
COUTUMAT {ma) n. m. Bureau où l'on payait, dans la
Guyenne, les droits de coutume, u Pays de droit coutumier.
COUTUME (du lat. consuetudo ; d'où coustume ot coutume)
n. f. Pratique ancienne et générale : Il y a du bon à se
mettre quelquefois au-dessus des codtumes. (M«" de Sôv.)
Il Habitude individuelle : Chacun a sa coutume.
— Par anal. Manière d'agir, en parlant des choses :
/^ vent a codiume de souffler dans cette saison, il De cou~
tume, D'ordinaire, ordinairement : J'irai chez i^ous comme
DE COUTUME. Il Ai'Oi'r de coutume. Avoir l'habitude do : Pour
vous ôter l'envie de nous faire cowir toutes les îutits, comme
vous AVEZ DR COUTUME. (Mol.) [Vieux.] Il Us et coutumes^
Règles, pratique qu'on observe dans certains pays, cer-
taines circonstances, à l'égard do certaines choses, etc. :
Observer les us et coutumes d'un lieu.
— Comm. Droit que les marchands étrangers payaient
aux souverains locaux dans l'Inde, l'Afrique et le Levant.
— Dr, anc. Usages anciens ot généraux ayant force do
loi, et dont l'ensemble forme lo droit coutumier. n Recueil
des coutumes d'un pays : /m coutume de Paris, ii Certi-
ficat de coutume, Acte'par lequel un tribunal attestait un
point do législation ou do jurisprudence on usage dans
une localité.
— Dr. féod. Droit de coutume. Redevance payée au soi-
gneur pour los denrées, blés, vins, bestiaux vendus dans
sa soignourio. (On distinguait, d'après lo tarif, la grande
et la petite coutume.)
— Hist. ceci. Coutume épiscopale. Droit que l'évéquo
percevait sur ses dores, ii sou avènement ot dans quel-
ques autres circonstances, u Louables coutumes. Droits que
lo clergé levait sur los gens d'êgli.so.
— Péch. Poisson de coutume, Uedevanco en nature
qu'on prélève pour lo propriétaire du bateau ot lo maître
pécheur.
— Prov. : Une fols n'est pas coutume, On peut former
les yeux sur un acte isolé, il C'est la coutume de Lorris,
les battus payent l'amende» Celui qui a raison so voit
condamné.
— Syn. Accoutumance, habitude, usage. V. accoutu-
mance.
— Encycl. Dr. La coututne est une source du droit, qui
tire son autorité do l'assentiment tacite do tous les ci-
toyens. Nous la trouvons on droit romain, puis au moyen
ûgo. Lo droit coutumier, on Pranco, a fait des emprunts
aux législations précédentes, mais il s'est révélé avec uno
originalité propre. Les coutumes so formèrent pou ù pou
dans lo nord et lo centre do la Franco, ot jusque dans lo
sud-ouest, tandis que. dans le midi, le droit romain demeu-
rait, on général, la base do la législation. On appelait pays
de droit t'crit ceux qui étîiient surtout régis par lo droit
romain ; pays de coutume, ceux où dominait cette seconde
source. Ces derniers formaient los deux tiers do la France.
Cos coutumes étaient des lois territoriales, mais elles
manquaient do précision ; il fallait procéder A des enquêtes
dites par tourbes {per lurbas) pour connaitro lo droit.
l'usago. On comprit la nécessité do llxer par écrit lo droit
couiumior, ot qiiolquos coutumes furent rédigées au début
du .\v« siècle. Charles VU, on U54, prescrivit leur rédac-
tion dans tout lo rovaume. Celle do Rourgogno fiit ap-
prouvée en ll.'>i', cello doTouraino on Utîl, collo d'Anjou
on Uô'.i. La plupart des coutumes furent rédigées sous
Louis XII : collo d Orléans dato do 1509, oollo do Paris
do 1510. La pratique ayant signalé beaucoup do défauts
ot do lacunes dans cos' rédaciious, on sentit le besoui do
les réformor. beaucoup do reformations se produisirent
COUTUMIER — COUTURIER DE FOURNOUE
dans la seconde moitié du xvi" siècle : la coutume de
Paris fut réformée ou 15S0, celle d'Orléans en 1583,
Le Code civil a abrofjô toutes les anciennes coutumes,
générales ou locales, ainsi que les usages auxquels cor-
respondent des dispositions de la législation moderne. Il
est interdit de déclarer en termes gooéraux. dans un con-
trat de mariage, que l'association conjugale sera régie
par une ancienne coutume (art. 1390); mais on peut en
reproduire lidèlement le texte. Cependant, de nombreux
articles du Code civil se réfèrent aux usages et les consa-
crent eu permettant leur application. En matière com-
merciale, les usages ne sont pas abrogés. Une loi du
13 juin 1S66 a rendu applicables, en matière de ventes
commerciales, certains usages qu'elle énumère.
COUTUMIER (yni-ë). ÈRE adj. Qui a coutume, qui a l'ba-
bitude : Etre codtumeer de mentir. \\ Habituel, ordinaire :
Vicissitudes coutumières. (Vieilli.) ii Coutnmier du fait.
Qui a coutume d'accomplir un acte. (Ne se prend guère
qu'en mauv. part.)
— Dr. Etabli par la coutume : Droit codtumikr. Impôt
cocTUMiKR. Il Kcgi par le droit coutumior : Pays coutu-
MIKR.
— Dr. féod. Roturier, par opposition à « noble » : Les
personnes codtomières. |[ Bourse coutumièret Achat d'un
héritage par un roturier.
— Substantiv. Personne coutumière» roturier : Les cou-
TL"\niiRS. Epouser une coutumière.
— Eaux et for. Usager, dont le droit est réglé par la
coutume.
— n. m. Recueil des règles fixées par le droit coutu-
mier : Consulter le coutumier. il Grand coidu7nier. Recueil
général des coutumes particulières d'un pays.
— Anton. Ecrit (en parlant du droit).
— Encycl. Grand coutumier de France. Cette œuvre,
appelée quelquefois aussi Coutumier de Charles V7, est
une compilation de la fin du xiv* siècle, comprenant des
ordonnances, des notions de droit romain et de droit cou-
tumier, et des règles de procédure. Son auteur est Jacques
d'Ableiges, ainsi que l'a découvert L. Delisle; l'ouvrage
a dû être terminé en 1389, alors que l'auteur était bailli
d'Evreux. Le Grand coutumier douue de précieux rensei-
fnements pour l'étude de l'ancienne coutume de Paris et
6 la vieille procédure française. Il a joui d'une grande
autorité jusqu'au milieu du xvi* siècle.
— Grand coutumier de Normandie. On appelle ainsi un
ouvrage du xiii* siècle, remarquable par la netteté et la
méthode de son exposition, et qui est I une des sources les
plus précieuses du droit normand. Il était appelé, dans les
lies normandes, Somme Maucael, probablement du nom do
son auteur. C'est en latin qu'il a dû être d'abord rédigé.
Bien que n'ayant eu, au début, aucun caractère officiel,
cette œuvre n'a pas tardé à être considérée comme une
véritable loi.
COUTUMIÈREMENT adv. De coutume, ordinairement.
— Féod. Selon la règle, la coutume roturière.
COUTURE (du lat. pop. cosefura. même sens; de con-
suere, coudre) n. f. Action de coudre : Ouvrière fatiguée
par ta couture, n Art de coudre : Apprendre la couture.
Il Commerce de couturière : S'enrichir dans la couturi:.
[| Atelier où l'on coud : Montez à la couture. || Suite do
points par lesquels des étoffes sont cousues : Des coutures
mal faites, ii Babattre les coutures. Les aplatir avec le
carreau, le dé. — Battre à plate couture. Rabattre les cou-
tures à plat. (Au fig., ces deux expressions signifient Battre
quelqu'un complètement, vigoureusement.)
— Agric. iSom donné, dans quelques endroits, aux
terres médiocres; dans d'autres, synonyme de sole ou de
SAISON. II Au pi., Ancien nom des terrains consacrés à la
grande culture.
— Archit. Assemblage de deux fouilles do métal, obtenu
en pliant et rabattant les bords de chacune.
— Cbir. Marque laissée par une plaie dont les bords
ont été mal rejoints, il Par anal.. Suite de cicatrices de
petite vérole.
— Mar. Intervalle bourré d'étoupes et recouvert de brai,
compris entre deux bordages. n Fixation des bordages des
barques de différents pays exotiques, au moyen de liens
de rotin, ii Réunion des laizes de toile à voile.
— Techn. Saillie que l'on fait venir sur une chaussure
pour imiter une couture, n Fil de fer tortillé pour assujettir
les pièces d'un treillage, ii Marque des joints du moule,
sur une figure coulée en plâtre.
— Allus. hist. : Tunique sans couture de Jésus-Christ.
V. TUNIQUE.
— Encycl. La couture comprend tous les travaux qui
se font à l'aiguille. Les métiers qui ont pour base la cou-
ture sont presque tous dévolus aux femmes. Cependant, le
vêtement d'homme est en grande partie cousu par les
tailleurs.
Les travaux de couture ont pour but de confectionner, de
raccommoder ou d'orner les tissus. Les ouvrières qui tra-
vaillent dans le linge (tissus de fil ou de coton) sont spé-
cialement nommées » Imgères » ; celles qui confectionnent
des vêtements (sole, laine, coton) sont des « couturières ».
Tous les points de couture se divisent en deux catégories :
1* les points usuels; 2" les points d'ornement.
Parmi les points usuels, lo point dei>ant est le plus em-
ployé; il sert principalement à assembler deux parties
d'étoffe, à coudre les petits plis des lingôres, à faire dos
ourlets, etc. Les couturières font plusieurs points devant
à la fois sur la mémo aiguillée; c'est ce qu'on appelle
points coulés. Le point de côté no diffère du point devant
qu'en ce ciu'il est en biais; il donne plus de solidité
aux assommages que le point devant. Lo point d'ourlet
n'est autre que lo point de côté ; il sert à border les
étoffes qui, sans ourlet, s'effilocheraient : après avoir
plié une fois l'étoffe, puis l'avoir repliée, on piquo l'aiguille
d'un seul mouvement sur l'étoffe, et sous le rempli qu'elle
traverscobliquement. he point rtrriércest un point d'assem-
blaçe: il offre une grande solidité; l'aiguille se piquant
toujours on arrière de la sortie du fil, ce point ne laisse
aucun intervalle. (V. la figure.) Lo point de piqûre est
lo point arrière perlé, c'est-à-dire très fin, très régulier;
ii sert k terminer les objets do lingerie ; devant uo che-
mise, bords de poignets, de cols, etc. Lo point de surjet
est aussi un point d'assemblage. Les lingères l'emploient
constamment. On pose l'une sur l'autre les doux lisières
fou les deux bords repliés de l'étoffe); on pique à la fois
los deux lisières ot le fil chevauche, en des points régu-
Jîors et serrés, sur le bord do l'étoffe. Lo point de chausaun
présente dcujt ligues obliques et inverses, qui se coupent
à chaque extrémité. Ce point se fait do gauche adroite;
il est surtout employé dans la conlection des flanelles et
des objets de layette. Le point de boutonnière n'a qu'une
application, la boutonnière. Une boutonnière se coupe en
droit fil ou en biais. Après avoir coupé l'ouverture de la
boutonnière, on la coud, c'est-à-dire que : 1" l'on pique
l'aiguille à trois ou quatre fils au-dessous de la fente ; 2<» ou
pas"se son fil sous la pointe de l'aiguille; Z" on tire l'ai-
guille en tendant son Iil bien verticalement à la fente, do
manière que le fil, introduit sous l'aiguille, forme un nœud
sur le bord de la fente. Les lingères terminent leurs
boutonnières par deux brides, une à chaque extrémité. Les
couturières et les tailleurs arrondissent l'extrémité de la
boutonnière qui doit contenir la queue du bouton; ils ter-
tres sur le linge. Ce
minent par une bride l'extrémité opposée. Le poi7it de
marque sert à former lettres et chififrc
point, qui figure
les deux diago-
nales d'un carré,
se fait à fils
comptés. Le
point de reprise
(raccommodage)
a pour but de
remplacer les fils
qui manquent à
une étoffe déchi-
rée. Il y a plu-
sieurs genres do
reprises, suivant
les tissus : la re-
prise en biais, la
reprise tissée ou
damassée, la re-
prise trcillagée.
Cette dernière
est la plus usi-
tée.
XtQs point s d'or-
nement ne sont
pas du domaine
de la couture pro-
prement dite ;
mais ils en déri-
vent, ils en sont
lo complément.
Presque tous les
points d'orne-
ment découlent
du point de chaî-
nette. Ce point
est fort simple: il
364
Rraye; 832 hab. Pierres dures. A l kilomètre, château
de la Poissonnière, où naquit Ronsard.
Couture (La), comm. du Pas-de-Calais, arrond. et à
0 kiiom, do Béthune, sur l'Oisne, affluent do la Lawe ;
1.783 hab. Moulins. Dans l'église, quelques beaux vitraux.
Couture (Guillaume-Martin), architecte français, né
à Rouen en 1732, mort à Paris en 1799. II commenra à se
faire connaître par de belles constructions, telles que les
hôtels de Saxe et de Coislin, le pavillon de Bellevue, à
Sèvres, qui lui valurent d'entrer à l'Académie d'architec-
ture en 1773. Au retour d'un voyage en Italie, il fut
associé à Constant il'Ivry, chargé d'élever l'égliso do la
Madeleine, et continua seul les travaux après la mort de
cet architecte, en 1777. Il changea alors les plans de son
prédécesseur, mais il mourut lui-même avant d'avoir pu
Point de couture : 1. Point devant; 2. Point arrière; 3. Point piqué; 4. Point de surjet; 5. Point d'ourlet; G. Cou-
ture rabattue; 7. Couture double; 8. Point de boutonnière; 9. Point de chausson ; 10. Point de reprise. — Point d'or-
nement : 11. Point d'épine ou de Paris: 12. Point de Paris double; 13. Point de chaînette; U. Point de cordonnet;
la. Point de Paris et grappes ; IG, Bourre de feston; 17. Point de feston, — Point de marque * 18. l*' temps ; 19. 2« temps.
achever son œuvre, et les plans do la Madeleine furent à
nouveau modifiés.
Machine h coudre, b. main.
consiste à piquer l'aiguille devant soi et à passer le fil
sous l'aiguille afin de former une boucle, puis à tendre le
fil droit sur soi. (Se reporter aux figures ci-dessus, qui repro-
duisent les points couramment employés. La position de
l'aiguille donne le moyen de los former.) Le point d'épine
est uno sorte de point de cliausson. Quant à la broderie, qui
comprend tant de variétés, nous pensons que sa place est,
non pas au mot couture, mais à travaux d'agricment.
Néanmoins, nous faisons une exception pour le feston si
fort employé en lingerie. Le point de feston so fait comme le
point de chaînette ; sa réussite dépend surtout do la bourre.
Machines à coudre. La première machine à coudre, ima-
ginée par los Américains Stone et Handerson , date de
1804. Très primitive et peu pratique, elle ne donne que
des résultats à peu
près nuls. Elle fut
remplacée par la
mach ine de Thi-
monnier d'Ample-
puis (Rhône), qui
l'inventa de toutes
pièces en 1825.
Cette machine don-
nait le point de
chaînette ; elle a
été depuis con-
stamment perfec-
tionnée.
Les organes
principaux et con-
stitutifs d'une machine à coudre (que son fonctionnement
ait lieu à la main, à l'aide des pieds ou mécaniquement)
se composent, en général, d'une aiguille à crochet ou à
œil, douée d'un mouvement vertical de va-et-vient durant
lequel elle traverse l'étofl'e à coudre; le second organe est
constitué par une autre aiguille, un crochet ou une na-
vette, dont la marche est corrélative de celle de la pre-
mière aiguille. En-
fin, une sorte de
grifî'e entraîne la-
téralement l'étoffe
d'une manière pro-
gressive entre deux
points produits par
l'aiguille verticale.
Tout un système
do transmission
met ces organes
en mouvement.
Nous citerons,
parmi les maclii-
nes à coudre le
plus communément
employées, celles
d'Elias Howo, de
Bâcle, do Wilsou,
de Singer, de II urtu
et Hautin, etc.
Les machines à.
coudre se classent
d'après le genre de
points (ju'ellcsdon-
n<mt. On a ainsi :
les machines à point de chaînette à un fil, les machines à
point do surjet, les machines à point de navette à doux
(Ils, les macliinos à double point do chaînette à doux
fils, hrs machines pour cliaussuros, etc.
Couture, comm. de Loir-et-Cher, arrond. et à 32 kil.
do Vcudûmc, sur lo Loir, près de sou confluent avec la
Machinu' h coudre, à pi^dale.
Thomas Couture.
Couture (Thomas), peintre français, né à Senlis
en 1815, mort à Villiers-le-Bel en 1879. Après la mort de
Gros dont il était l'élève, il entra chez P. Delarocbc. Lau-
réat du prix de Rome (1837), il envoya d'Italie son
premier tableau : Jeune Vénitien après une orgie, peinture
vigoureuse et brillante. Eu 1841, le Retour des champs^
la Veuve et l'Enfant prodigue captivèrent l'attention.
Lorsque parut la Soif de l'or (au musée de Toulouse), le
succès se changea en enthousiasme (1845). Deux ans plus
tard, en 1847, les Bûi7tai7is de la
décadence (musée du Louvre)
valurent à l'auteur une mé-
daille de 1" classe.
D'autres très bonnes peintu-
res de lui sont ; le Fauconnier
(1855) et le Damoclès (1872).
Entre temps, Couture s'était
essayé à la peinture officielle
[Baptême du prince impérial)^ et
y avait médiocrement réussi.
Les meilleurs morceaux qu'il
ait exécutés vers la fin de sa vie
sont des portraits (dont les mu-
sées du Midi contiennent un
certain nombre) et des dessins.
Son crayon de George Sand est
une esquisse magistrale. Il a
laissé deux ouvrages : Méthode
et entretieyis d'atelier (1SG7), et
Paysage. Entretiens d'atelier
(1869). Son tombeau, au Père-Lachaise, est l'œuvre de
Tony Noël et de Barrias.
COUTUREA (r^-a) n. m. Genre de champignons gastéro-
mycètes, vivant en parasites sur les feuilles des oliviers.
COUTURER V. a. Coudre. (Vieux.) il Couvrir de coutures,
de cicatrices, en parlant du visage : La petite vérole cou-
TURK le visage.
— Par anal. Laisser des marques, des traces éparses :
Mur COUTURÉ par l'hutnidité. Manuscrit COTJTVRÈ de ratures.
COUTURERIE (rî) n. f. Métier de couturier. (Vieux.)
Il Atelier do couture.
COUTURIER (ï"M'), ÈRE n. Personne qui coud, n Tailleur.
(Vieux.) Il Auj. Personne qui confectionne des costumes
pour les dames : Costume sortant de chez un grand coutu-
rier. — Adjectiv. : Ouvrière codtdrièrk.
COUTURIER (ri-é) u. et adj. m. Se dit d'un muscle do
la cuisse.
— Encycl. Le couturier est un long muscle superficiel,
qui s'étend de l'épine iliaque antérieure et supérieure à
la tubérosité interne de la tôtc du tibia. Il est fléchisseur
de la cuisse sur le bassin, et de la jambe sur la cuisse. C'est
lui qui entre on jeu pour donner au membre inférieur
l'attitude (|ue prend le tailleur pour coudre, d'où son nom
de couturier.
Couturier ou COUSTURIER (Pierre) [en lat. Petrus
Sntor], théologien fraudais, né à Chéméré-Io-Roy, près do
Laval, mort en 1537. Il devint visiteur des chartreux, eut
uno violente polcmitiue avec Erasme, et publia entre au-
tres écrits : De ti-anslatione fiibli.r et tiovarum interpreta-
tiomnn reprohatione (1525); Apologia P. Suloris in damna-
tam Lutheri hxresim de votîs mnnasticis (15;u).
Couturier de Fournoue (Abdon-Roué), juris-
consulte français du xvnr siurio. Procureur du roi au
pn'sidial do Guérct, il a publié un Cotnmeutnii'e des cou-
tumes de la province et comté-pairie de la Marche (Clor-
365
mont-Forrand , ni4-i7l8). — Joseph Couturier de
Fournoue, (ils ou novou du priiccdont, nô ;1 (îuôrot on
1740, mort (Ml isoo. Il outra dans la marino et ont, à dix-
sept ans, lo bras onipurté par un boulot anglais. Le
16 oclobro mo, il soutint contre la llotlo do l'amiral
Hydo ParUorun glorioux combat, dont un tal)loau, gravô
fiar ordre du roi ot placé au palais do Vorsaillos, conserva
6 souvouir. Chof do division ou 1788, Couturier l'ut chargé
de commander l'escadro envoyée au secours do Tippoo-
Sacb. A son retour, eu 171)0, il fut nommé chef d'oscadro.
COUTURIÈRE (corrupt.de cuUurière; do culture) n. f.
Nom vulgaire donné souvent à un insecte coléoptéro, lo
carabe doré {cai-abus nuratus), commun dans les jardins,
ot appelé aus^i jai'dîiiifrc. ne fyenl, vinaigrier.
COUTURIÈRE n. f. Nom vulgaire d'une variétédofauvotto.
COUTY (Louis), médecin français, né en 18r>5, mort à
Rio de Janeiro (Brésil) en 1885. Docteur en médecine ot
agrégé à vingt-trois ans, il accepta une chaire de biologie
industrielle à l'écolo polylcchnitiuo de Rio do Janeiro, où
il organisa un laboratoire au Muséum, s'adonna aux études
les plus variées, ot fit dos rochorches sur le curare, sur lo
venin dos serpents, etc. Parmi ses travaux, nous citerons :
Etude expérimentale sur l'entrée de l'air dans les veines et
les f)az inti'a-r''asculaires (1876) ; Elude clinique sur les ânes-
thésies et les hyperesthésies d'origine tnésocéphalique {ISIS) ;
la Terminaison des nerfs dans lapeau{l&l&).
COUTZOVLAK(flo"m.7/))sio)i(?»a;)n, m. pi. Sobriquet inju-
riexLx, donne par les Grecs aux Roumains de la Macédoine.
COUVADE n. f. Action du père qui se couche auprès do
l'enfant nouveau-né, comme pour fe couver, et reçoit des
soins comme s'il venait d'accouclier.
— En'CYcl. La couvade a existé chez un bon nombre
de peuples do Tancienne Kurope (les Ibères, les Celtes, les
Thraces, les Scythes, etc.) : Marco Polo on a constaté
l'existence en Asie au moyen âge, et elle se retrouvait en-
core, sous une forme atténuée, chez les Basques il n'y a
pas longtemps. Actuellement on en constate l'existence
aans l'ile de Marken (Zuyderzée) et dans les provinces
baliiques de la Russie, chez diverses peuplades de l'Inde
anglaise, et surtout en Amérique. C'est là que la couvade
est encore le plus répandue et le plus sévère; chez les
Californiens, les Caraïbes et les Guaranis, ou a vu (et par-
fois ou voit encore, chez les peuplades de la Guyane, par
exemple) l'homme rester couché pendant une lune, en
prenant dos précautions de diverses sortes, tandis que la
femme vaque à ses occupations ordinaires, comme si rien
ne l'autorisait à prendre quelque repos. Si le père enfreint
l'usage, l'enfant en pâtira, selon la croyance tradition-
nelle de ces tribus.
COUVAGE n. m. Econ. rur. Syn. de couvaison.
COUVAIN {vin — rad. couver) n. m. Œufs d'insectes:
Du COUVAIN d'abeilles, de fouj^nis, de punaises. Il Rayon do
cire qui no contient que des œufs ou des larves d'abeilles.
Il Eaux couvain. Couvain dont les larves sont mortes.
— Encycl. Apic. Le couvain se trouve placé sur les
rayons les plus proches do l'entrée et présente une forme
ovoïde. La roine commence sa ponte au centre. Au bout
Coupe théoriqui-' du nid à couvain. Fragment de rayon montrant
le couvain à divers (.Hats Afi développement : A, la femelle a com-
mencé par pondre au centre. — U, C, a, couvain âgt> ; j, couvain
Jeune ; v, cellules où le couvala est écloa.
d'un certain temps, le couvain lo plus ancien ayant éclos,
les ouvrières nettoient les cellules pour permettre à la
reine d'y pondre à nouveau. Il se produit ainsi un nouveau
nid à couvain, inscrit dans lo premier. Lo crjuvain do
l'abeille femelle demande !■> à IC jours pour se développer,
depuis la ponte de l'œuf jusqu'à l'état d'adulte; celui do
l'ouvrière, 21 jours, et celui du mâle, 24. Los cellules à
couvain sont operculées au moment de la nymphose. L'as-
pect du couvain sert à reconnaître l'état do la colonie.
Compact ou en couronne, c'est l'indico d'une ponto régu-
lière et continue; éparpillé, il indique une mauvaise mère
ou une ruche atteinte de la loque. Une colonio orpheline
se reconnaît à la présonc^o do couvains de mâles dans les
cellules d'ouvrières. Lo couvain est attaqué par la loque,
et aussi par une maladie que l'on appelle la dessiccation du
couvain.
COUVAISON {vù-zon) n. f. Action do couver : L'époque
de ta COUVAISON, n On dit aussi couvagk, ot quelquefois
COUVEaiB.
COUVE n. f. Econ. rur. Dans lo Sud-Est, Poulo qui couve
ses œufs.
— Bot. Nom vulgaire du pin combro.
COUVÉE {yè) n. f. Œufs couvés onsomblo : Un œuf
cassé peut vicier toute la cocvkk. h Oiseaux nés d'une
môme couvée : La perdrix attire sur elle-même l'attention
du chasseur, pour préserver du péril sa précieuse couvkiî.
(X. Marmier.) n Action do faire couver un oiseau do basse-
cour : Faire une couvkk.
— Poétiq. oufam. Famille, enfants : Une maman et sa
couvKii. Il Race, engeance, collection do gens.
COUVENT {van — du lat. cnnventus, assemblée; d'oil
conveut, puis couvent) n. m. Maison do religieux ou do
religieuses : lîàtir un couvknt. il Ensemble des religiou.\
ou religieuses qui l'habitent : Assembler te couvknt.
— Par ext. Pensionnat do jeunes lilies, tenu par des
religieuses : Etre élevée au couvknt.
— Par anal. Réunion do personnes astreintes à des
règles ot vivant en commun : Les régiments sont des cou-
vents nomades. (A. do Vigny.)
— Pop. Maison do tolérance.
— Portier du rnuvrnt, l'énittînco d'action qui s'impose
quelquefois dans les jimix â ga;^es.
— iSvN. Couvent, cloître, monuHtôre. V. cloÎtkk.
— IOncy* I,. Los couvents eurunt pour première patrie
l'Orient. Dès lo ii* siècle, dos chrétiens so retirèrent dans
les solitudes do la Thébaïdo et du mont Cassius, près
d'Antiocho, pour s'y livrer à la vie ascétique. Le nombre
do ces solitaires ayant augmenté, le hotioin d'une direc-
tion communo donna naissanco aux laui-es, puis aux eéno-
bies. Les lauros, sortes de cabanes séparées, formaient dos
espùcos de colonies, sous la direction d'un aljbé. Les cé-
uobios étaient do grandes maisons dans lesquelles les
ascètes menaient la vie commune, rassemblés sous un
mémo toit et un même supérieur. Le monachisme se dé-
veloppant, la laure ot la cônobie s'unirent. Les ascètes
restaient cinq jours de la semaine dans leurs cabanes; le
samedi ot lo dimanche, ils se réunissaient dans l'église
pour l'oflice, et dans la cénobie pour le repas commun.
Telle fut la vie religieuse, tant que domina la règle de
saint Hacômo. Saint Basile lui donna une législation plus
précise : les grandes cénol)ies, ou couvents, élevées dé-
sormais dans les villes, devinrent la résidence habituelle
de l'évèque, qui aujourd'hui mémo, dans l'église grecque
orthodoxe, appartient toujours au clergé régulier. Cepen-
dant, l'ancienne forme de la vie monastique subsiste en-
core en Orient.
D'Orient, le monachisme passa en Occident. Vulgarisé par
saint Athanase, saint Eusèbo do Vorceil, saint Ambroise
et surtout saint Augustin, il fut détinitivement constitué,
au VI* siècle, par saint Benoît de Nurcie. La règle de saint
Benoît se répandit avec une rapidité prodigieuse et fut la
seule pratiquée pendant plusieurs siècles. A la lin du xii"
et au xiii" siècle, des besoins nouveaux suscitèrent la
création des ordres mendiants : dominicains, franciscains,
augustins, carmes. Chacune des maisons religieuses ou
coiitîe»;* renfermait nécessairement : 1" l'église et le chœur,
où les religieux chantaient l'office ; 2" lo chapitre, salle
de réunion commune; 3" les cellules; 4" le réfectoire com-
mun; 5" la bibliot/ièque ; 6" l'infirmerie ; 7* le parloir pour
les relations avec les étrangers ; S" le cloître; 9" le caveau
des morts ou la sépulture commune.
Les ordres de femmes se développèrent parallèlement
aux ordres d'hommes. Après les grands monastères de bé-
nédictines, il y eut de nombreux couvents de dominicaines,
de franciscaines, d'augustines, de carmélites et aussi de
chanoinesses, le plus souvent composés de jeunes lilles
de la noblesse, qui venaient y faire leur éducation.
Les couvents ont été souvent l'objet de la législation
ecclésiastique. La plus importante de ces lois est celle de
la clôture, qui sépare le couvent du monde par la prohibi-
tion ou la restriction du commerce avec le dehors. Dans
les couvents d'hommes, la clôture consiste surtout dans la
défense de laisser pénétrer des femmes dans l'intérieur
des bâtiments claustraux. Elle est plus rigoureuse pour les
couvents de femmes. Elle comprend l'interdiction faite à
toute religieuse de jamais quitter son couvent, sauf les
cas de nécessité, tels que guerre ou épidémie, et les be-
soins de l'ordre, comme la fondation d'une nouvelle maison.
L'interdiction, pour les séculiers, d'entrer dans les cou-
vents de femmes est rigoureuse; les rois et les bienfai-
teurs des couvents eurent souvent, à cet égard, des
privilèges qui, parfois même, dégénérèrent en abus. Les
ordres et les congrégations de fondation relativement ré-
cente ne sont presque partout soumis qu'à la demi-clôture,
qui permet aux religieuses de recevoir des^'isites dans
un parloir, et aux personnes du dehors d'entrer dans le
couvent ot même d'y séjourner.
Sous l'ancien régime, l'autorité civile sanctionnait les
lois ecclésiastiques, qui regardaient la vie claustrale, et
veillait à leur exécution. La Réforme ferma tous les cou-
vents dans les pays où elle triompha. En France, ils furent
tous supprimés par la Révolution. Rouverts depuis et
rétablis en grand nombre, la loi les ignore; car aucune
des dispositions législatives qui, dans le Code civil, décla-
rent nuls les vœux perpétuels, n'a été abrogée.
— ('ouvents bouddhiques (en sanscrit vihàrn et sanghâ-
rdma). Une des quatre règles imposées par Çâkya-mouni
était do « n'avoir pour demeure que les racines des
arbres ». Un pieux disciple laïque, Anâthapindada, ému
des soulTrances qu'enduraient les bhikcbous pendant la
saison des pluies, construisit dans le jardin de Djétavana
un bâtiment pour les abriter, et fit décréter parle Uouddba
qu'ils y passeraient la saison de Vn^rt. Bientôt après, il
y eut "des vihâras dans toutes les villes où fréquentaient
les bhikchous. De très bonne heure, peut-ôtro dès lo
ni* siècle avant notre ôre, la ])lupart des couvents boud-
dhiques sont devenus des centres importants de science ot
d'instruction ; quelque chose d'inlormédiairo entre les sé-
minaires et les universités.
A partir do la même époque, les brahmanes çlvaïtos et
les djains ont imité les uouddhistes ot fondé dans l'Inde
des monastères d'instruction, dont (iu<d(iues-uns existent
encore aujourd'hui. Les premiers ont donné à. leurs cou-
vents lo nom de çiva-âthinam; ceux des seconds so nom-
ment vidjjdsthànas.
COUVER (du lat. cubare, être couché) v. a. Se tenir sur
des <eufs pour les échaulTor ot les faire écloro : Les poules
couvent assez volontiers des œufs de cane, — Absol. : Poule
qui demande à couver.
— Par ext. Faire naître, il Avoir on soi à l'état latent :
CouvKR une maladie.
— Fig. Nourrir, entretenir, préparer, développer secrè-
tement : La réflexion couvu tes idées. ( Alibert.) Il Couver des
yeux, du regard ou simplement Couver, Regarder passion-
nément.
— V. n. Etre entretenu, nourri, préparé sourdement;
exister ou secret : Haines, Vengeances qui couviînt.
— Fig. Eeu qui couve sous la cendre. Passions qui no so
montrent pas encore, mais qui so développent sourdement
ot Uniront par éclater.
Se couver, v. pr. Etre couvé, ii Fig. Etre préparé on socrot.
GOUVERCEAU {vèr'-so — du lat. cooperculum, couvercle)
n. m. Couverture.
(Vx.) Il Etoffe ser-
vant à couvrir dos
meubles, ii Planche
servant do couver-
cle ù. uno misule do
moulin. (On dit
aussi COUVKRSKAU.)
COUVERCLE
{vérkl' — lat. coo-
perculum ; do coopcrire, couvrir) n. m. Appareil mobile
pour couvrir une ouverture d'une dimension plus ou moins
largo : Le cokjvkrvim d'une tnarmile, d'un pot, d'une boUe.
— Apic. V. opiîiiuuLii.
COUTURIÈRE — COUVERT
— Mécan. Plateau et manchon de fonte servant à fermer
un cylindre à vapeur du côté correspondant au haut de
course du piston. (La fermeture du cylindre opposée ù
collo-ciestlo/u«rf. Le couvercle
d'un cylindre à vapeur est muni
d'un stuffiug-box on jirosse-
étoupe, que traverse la tige du
piston ; il possède également
un graisseur. Quelquefois, on
fait venir de fonte, avec son cy-
lindre, lo couvercle.)
— Pitov. : II n'est si méchant
pot qui ne trouve son cou-
vercle. Il n'est si laide liUo qui
ne trouve it se marier, il Trou-
ver couvercle à sa marmite. So
dit (on langage très libre) d'une
tille ou d'une femme qui trouve
mari ou amant.
COUVERIE n.
V. COUVAISON.
f. Econ. rur.
A, couvercle do cylindre.
COUVERO n. m. Nom vul- ''
gairo d'une variété d'alose (alosafinta). \\ On l'appelle éga-
lement couvREAU dans le département do la Loire, et con-
VRKAU dans d'autres contrées.
COUVERT {vèr' — rad. couvrir) n. m. Abri, logement :
S'assurer le vivre et le couvert, il Ombre, abri fourni par
les branches et les feuilles des arbres : Le
sombre couvert des sapins.
— Enveloppe dont on entoure un paquet
ou une dépêche, il Adresse écrite sur lo
couvert d'une dépêche ou d'un paquet :
Recevoir une lettre sous le couvert d'un
pai'cnt.
— Nappe, argenterie, verres, etc., qu'on
place sur la table où l'on doit servir un
repas : Mettre, Oter le couvert, il Serviette
et divers ustensiles de table à l'usage do
chaque convive : Une table de trente cou-
verts, il Avoir son couvei't mis chez quel-
qu'un, Etre, quand on veut, reçu à dîner
chez lui. Il Cuiller et fourchette assortis :
Acheter U7i couvert d'argent, ii Etui con-
tenant une cuiller, une fourchette et un
couteau : Couvert de voyage, u Grand cou-
vert, Heipas soleoDol. 11 Petit couvert, Hepas Couvert,
sans cérémonie. (Se dit particulièrement
des repas des rois et des princes.) En général. Table servie :
Puissions-nous dans cent ans, aussi vieux que Nestor,
A ce môme couvert nous réunir encorl
Bercboux-
— Art milit. Abri qui couvre une troupe.
— Bours. Vendre à couvert. Vendre des valeurs qu'on a en
sa possession au moment môme du marché, ii Eti-e à couvert.
Avoir des garanties assurées pour le solde d'une créance.
— Loc. adv. A couvert, A l'abri de la pluie, du soleil, etc.:
5e mettre À. couvert sous un arbre, n Hors de toute atteinte,
de tout danger : Mettre sa fortune, son honneur, sa répu-
tation À couvert. — Servir à couvert. Cette expression,
que l'on trouve souvent dans les auteurs du xiv* et du
XV* siècle, fait allusion à l'usage où l'on était de couvrir
les mets que l'on mettait devant les personnes à qui l'on
voulait rendre des honnemrs particuliers. On couvrait les
plats et les épices placés près d'elles. Si on leur olfrait
des dragées, le draçeoir était couvert d'une serviette. C'est
ainsi qu en usaient le vassal recevant son suzerain, le comte
recevant un duc ou un prince du sang, etc. Ce n'était pas
seulement un honneur qu'on rendait aux grands, c'était
aussi une assurance de plus qu'on leur donnait contre la
crainte du poison, ce qui n'empêchait pas l'essai que faisait
de chaque mets un écuyor spécial. De là est venu l'emploi
du mot couvert, pour designer le service do table.
— Loc. prép. A couvert de, A l'abri de : Se mettre k cou-
vert DE la pluie, ti Fig. En sûreté contre : Je ne me vante
pas d'être À couvert des surprises de la vanité. (Lamolto.)
Il Protégé par : A couvert rfe sa mauvaise mine. (M""" do
Sév.) [Vieux.] n Sous le couvert de. En prenant prétexte
de : Sous lu couvkkt de la lot, il s'accomplit d'horribles
injustices.
— Syn. Couvert (à), à l'abri. V. abri (X l').
— Alu's. i.irricR. : Le vivre et le couvert: que faut-U
davantage? Vers de la faille de La Fontaine le Jiat qui
s'est retiré du monde. (Dans l'application, ce vers exprime
le contentement do celui qui est assuré du nécessaire.)
— Encycl. Arch. A quelques exceptions près, le nombre
des convives, dans l'autiquité, variait do trois, lo nombre
dos Grâces, à neuf, le nombre des Muses. On apportait
souvent la table toute servie, et on la remportait pour la
remplacer par une autre qui contenait le second service;
de là les expressions de mensa prima, mensa secunda,
(lu'on retrouve à chaque instant dans les auteurs anciens.
D'autres fois, on apportait sur la table lo repas tout servi
sur un plateau appelé ferculum, (|u'on enlevait ensuite
pour faire place à un autre. Lo seul luxe était celui des
coupes, oruinairoment de riche matière travaillée. Los
cuillers et les fourchottos étaient extrêmement rares. Ceux
de ces instruments dont on se servait étaient les mémos
que les nôtres : la cuiller {cochlear), la fourchette à doux
branches ou à cinq. Au moven Ûge, on ne voit pas qu'il
soit fait mention de fourcnettes avant Charles V. Bien
plus, à la cour do Philippe lo Hardi, l'écnyor tranchaut
présentait sur un couteau les morceaux découpés. Four-
chettes ot cuillers furent d'un usage très pou répandu
jusqu'à la iin du xvii" siècle. L'usago dos nappes, introduit
déjà au vi« siècle, s'est généralisé au xii*. où elles por-
taient lo nom de doubtiers. Les serviettes parurent beau-
coup plus tard. Les vases à boire, dans les premiers siècles
du moyen âge, étaient des cornes ornées d'or ot d'argent,
dos coupes et dos hanaps do terre, do faïence, d'or, dar-
fent et surtout de cristal. Los vases qui ornaient les tables
talent dénommés, selon leur forme ou leur capacité, pots,
hy<ires, barils, justes, pintes, quartes, etc. Us étaient sou-
vent <!o niatièro précieuse et alfectaient des formes pit-
toresques ot artistiques. On no parle, bien entendu, qno de
la table dos grands soigneurs. A partir du .wui" siècle,
les usages do la lal)lo so rapprochèrent beaucoup des
usages actuels.
— Teclin. La fabrication des couverts d'étain soxoculo
en fondant l'alliage d'étain dans dos moules spéciaux. Un
léger ébarbage, suivi du blancliissago des couverts, suc-
cédu à la fonte.
COUVERT — COUVEUSE
La fabrication des couverts en for comprend le /a?»i-
nage des bancs, ayant pour but de donner aux couverts
l'épaisseur régulière qu'ils doivent avoir. Vient ensuite le
découpage des cuillers et fourchettes, qui se fait à la poinT
çonneuse ou à lemporte-pièco. U emboutissage, destiné à
donner aux couverts leur forme définitive, s'exocuto à
l'aide do matrices entre lesquelles l'ouvrier comprime le
cutUeron et le fourchon, qui ont été précédemment décou-
pés, h'ebarbage des cuillers et fourchettes précède IV/a-
mage, dernière opération avant la livraison des couverts
au commerce.
L'importance de la fabrication des couverts en métal
blanc ou maiUechort est considérable. Après avoir etfec-
tué le mélange dosé des trois métaux qui entrent dans la
composition de l'alliage, on procède àleur/"wsion dans des
creusets, en ayant soin de brasser la matière de manière
à avoir un produit homogène. La coulée de l'alliage fondu
se fait sur une sorte de table ayant plusieurs ouvertures,
chacune d'elles correspondant avec une lingotièro dont le
contenu doit servir, après Topération du laminage, à obte-
nir une lame dans laquelle il est possible de découper
exactement deux cuillers ou deux fourchettes avec un mi-
nimum de déchets ; pour cette opération, on fait usage d'une
machine dite découpoir. Un nouveau laminage donne aux
pièces leur épaisseur délinitive. Comme pour les couverts
en fer, ce dernier laminage est suivi de Vemboutissage entre
deux matrices, qui les courbent et leur donnent leur forme.
Il ne reste plus qu'à procéder à Vébarbage et au polissage
qui se font ; le premier, au moyen d'une petite meule d'acier
tournant très rapidement; le second, en soumettant les
pièces ébarbées à l'action d'une seconde meule garnie de
cuir ot de poils et animée d'une vitesse de rotation plus
considérable que celle de la précédente. La dernière opé-
ration est Vargenture galvaJioplastigue.
— Art milit. En général, on désigne sous le nom de coit-
verts les obstacles derrière lesquels une troupe peut se
dérober à la vue ou aux coups de l'ennemi.
On distingue les couverts naturels, tels que les haies,
bois, murs, replis du sol, etc., et les couverts artificiels
établis par les nommes eux-mêmes, tels que les tranchées-
abris, retranchements de campagne, épaulements rapi-
des, etc.
Le temps et les moyens font souvent défaut pour éta-
blir ces couverts artificiels ; aussi est-il d'une haute impor-
tance de savoir tirer parti des couverts naturels que pré-
sente le sol. C'est lart de l'utilisation du terrain, qui
devient chaque jour tout à la fois plus compliqué et plus
indispensable à la guerre.
COUVERT, ERTE adj. V. COUVRIR.
COUVERTE {vert') n. f. Objet qui sert à couvrir, à mettre
d labri ; On voit ensuite des allées profondes, des couvertes
agréables. (La Font.) [Vieux en ce sens.]
— Couverture de lit : Une couverte de laine. {Ne se
dit plus que des couvertures militaires.) Il Faire sauter un
homme en couverte. Se dit, à la caserne, d'une sorte de
brimade.
— Comm. Toile de coton dans laquelle ou emballe cer-
taines marchandises.
— Fauconn. Vol à la couverte. Chasse dans laquelle on
approche le gibier en se tenant à couvert pour n'être
pas vu.
— Mar. Toiture dont on couvre un bâtiment désarmé.
Il Pont ou tiUac.
— Pêch. Variété d'alose, dans les rivières de France.
— Techn.* Cadre à jour, que l'on pose sur la forme, dans
la fabrication du papier à la mam, pour en déterminer
l'épaisseur. (On l'appelle aussi frisquette.) il Courroie
sans fin qui, dans la fabrication mécanique du papier,
marche avec la toile métallique et émarge la pâte humide
dans son trajet sur les rouleaux, ii Matière vîtrifiable, dont
on couvre les pièces céramiques après leur dessiccation
complète ou après qu'elles ont subi au four une cuisson
incomplète.
— Encycl. Techn. V. céramique.
COUVERTEMENT(L'tV) D'unemanière couverte. (Vieux.)
COUVERTURE (l'êr* — rad. couvert) n. f. Linge, pa-
u'on place sur un objet ou sur un animal pour le
Une
picr, etc-
couvrir
couverture rfe
fauteuil . Cou-
VERTURE de
cheval. — Par-
tic. Pièce d'é-
toffe qu'on place
sur un lit au-
de ssas dos
draps. Il Faire
la couverture ,
Relever en-
semble le drap
et les couver-
tures d'un lit,
après qu'il est
fait, pour qu'on
puisse s'y glis-
ser aisément.
Il Fam. et fig.
Tirer la cou-
verture à soi,
Prendre la
meilleure part,
par comparai-
son avec une personne qui, couchant avec une autre, no
lui laisse pas de couverture.
— Reliure d'un livre : On voit à la basilique de Monza
un évangéliaire qui porte une couvkkturk en pierres de di-
verses couleurs. (V.eeucrk.) ii Enveloppe mobile dopapier,
de cuir ou d'étoffe, dont on recouvre la reliure elle-même.
Il Papier, ordinairement de couleur, qui forme les doux
feuillets extérieurs d'un livre broché.
— Fig. Prétexte, moyen de déguisement.
— Agric. Couche do paille, de feuilles sèches, do fu-
mier, etc., qu'on étend sur les semis ou au pied des arbres,
pour maintenir dans le sol la chaleur ou l'humidité nôces-
Kairos : Les couvertures sont réservées pour les terrains
Ugers. (A. Du Brcutl.)
— Arcbéol. S'entendait, au moyen âge, d'une pièce de
Iltorie, une couverture d'autel, une chemise do livre,
une housse de cheval. 'Longtemps on se servit do couver-
tures do lit en fourrures plus ou moins précieuses, lou-
Couverture {xvi« s.).
jours disposées le poil en dehors. Les housses des cnevaux
et des mulets étaient habituellement longues à toucher
les sabots, peintes ou brodées aux couleurs et aux armoi-
ries du propriétaire; elles servaient à faiie reconnaître
les convois.
— Art milit. Troupes de couverture. Troupes rassem-
blées sur la frontière menacée d'un pays, pour couvrir
et protéger la mobilisation et la concentration de ses
armées.
— Bours. Ensemble de valeurs ou sommes déposées
entre les mains d'un intermédiaire à titre do garantie dos
différences résultant des opérations à terme exécutées
pour le compte du donneur d'ordres.
— Comm. En T. de comm. Valeur espèces ou effets ,
remise par le débiteur à son créancier, soit pour régler
un compte, soit pour commencer une affaire, soit pour la
poursuivre. (Les avocats, avoués, agréés, demandent aussi
couverture à leurs clients pour garantir leurs débours
ou honoraires.)
— Constr. Partie la plus extérieure d'une toiture ; Une
couverture de tuiles, de chaume, d'ardoises.
— Hist. Droit de rester couvert devant le roi d'Espagne ;
cérémonie par laquelle ce droit est conféré.
— Techn. Pièce de gros acier dont on recouvre un mor-
ceau d'acier fin. ii Plaque de tôle qui est parallèle au pa-
lastre et cache tout 1 intérieur de la serrure, il Sorte de
toiture de planches, qu'on fait à une pile de bois pour la
préserver, il Terme par lequel les confiseurs et chocola-
tiers désignent le chocolat spécial dont est faite l'enve-
loppe de certains bonbons fondants.
— n. f. pi. Ornith. Plumes qui recouvrent une partie
des pennes : L'ortolan a le C7'oupio7i et les couvertures su-
périeures de la queue d'un viarron brun et Jioirâtre. (Buff.)
— Encycl. Constr. Il existe une grande variété de maté-
riaux employés comme couverture. Lapaille ou chaume est
l'un des plus anciens; nombre de constructions rurales sont
couvertes ainsi. Les tuiles s'emploient couramment aussi,
bien qu'elles aient l'inconvénient de charger considérable-
ment les charpentes. On distingue : les tuiles plates rec-
tangulaires ou losangiques ; les tuiles creuses, plus légères
que les précédentes, et qui sont, les unes et les autres,
munies d un talon permettant de les accrocher aux lattes
clouées sur les chevrons. Viennent ensuite les tuiles plates
à emboîtement à colonne, prismatique, etc. ; les patines ou
tuiles mécaniques, ou tuiles flamandes, s'emboitant les unes
sur les autres, grâce à une double courbure qu'elles por-
tent. Les tuiles vernies ou vernissées résistant, grâce à
l'enduit vitreux qui les recouvre, beaucoup plus longtemps
que les différents autres types ; elles permettent, do plus,
d'avoir des couvertures a'un grand effet décoratif, par
suite des diverses colorations de leurs enduits. On tait
encore usage de tuiles spéciales appelées faîtières, pour
placer sur le faîtago les arêtiers et les noues. Ces faîtières
sont dites à emboîtement, à recouvrement, à angle droit, à
ogive, ù. dos d'âiie. Elles portent des crêtes, c'est-à-dire
des ornements en relief ot à jour.
Les ardoises, beaucoup plus légères que les tuiles, sont
couramment employées dans la couverture des bâtiments ;
par contre, elles résistent moins longtemps que los tuiles
Couvertures : 1. De chaume; 2, 3, 4. De tuiles ; B. D'ardoises ;
6. De zinc.
à l'action destructive des intempéries. On les cloue sur
des voliges jointivos, fixées elles-mêmes sur les chevrons.
Les métaux, le zinc, le plomb, la tôle de fer, le cui-
vre, etc., fournissent d'excellents matériaux pour la cou-
verture. Le zinc est le plus usité. On l'emploie sous forme
de feuilles plus longues que larges posées à plat sur un
voligeagc recouvrant les chevrons, do telle sorte que leur
longueur se dirige dans le sous de la pente do la toiture;
elles se replient et recouvrent des tasseaux cloués sur les
voliges ot dirigés dans le même sens que les feuilles, sou-
tenues, celles-ci, à leur extrémité, par des pattes et des
croclicts. Los joints d^^ deux feuilles voisines sont recou-
verts de chapeaux en zinc formant couvre-joints. Ces dis-
positions permettent au métal de se dilater librement ot
évitent dos ruptures, qui se produiraient si les fouillos
étaient simplement soudées.
Le plomb s'emploie aussi à l'état do fouilles, que des
agrafes maintiennent; latéralement, ces feuilles, dispo-
sées comme colles do zinc, so recouvrent au moyen d un
double pli, qui empêche l'eau de s'infiltrer. Co métal est, le
plus souvent, appliqué aux couvertures des démos, des
terrasses, etc.
Le cuivre est utilisé à l'état de feuilles que l'on étamo
lorsqu'elles ont une très faible épaisseur. EIlos sont clouées
sur lo yoligoagfi à leur partie supcrioure, tandis que leur
extrémité infériouro, maintenue au moyen d'agrafos, s'as-
366
semble avec les suivantes à l'aide d'un double recouvre-
ment.
Le fer, sous forme de tôle plate ou ondulée, entre aussi
dans la constitution des couvertures. Des clous rivés réu-
nissent lies feuilles entre elles. On évTte l'oxydation du
métal par la galvanisation dans un bain de zmc ou par
simple étamage.
Enfin, ]iour des couvertures très économiques, maïs
temporaires, on fait usage de papier, do toile, de carton
bitumé ou goudronné, dont on cloue les feuilles sur le vo-
ligeage, chacune de ces feuilles débordant un peu sur la
voisine. Le bois s'emploie également à l'état do voliges,
clouées sur les chevrons transversalement à la direction
do la pente du toit et en ayant soin que chacune de ces-
planches recouvre en partie la suivante.
— Art milit. De tout temps, il a été d'usage de couvrir
une armée pendant les opérations un pou longues ou déli-
cates qu'elle entreprenait à portée de l'ennemi, et au cours
desquelles elle se trouvait momentanément dans une situa-
tion peu favorable pour combattre. Ainsi, on couvre un
mouvement de flanc, un mouvement tournant. Mais ce
n'étaient là que des faits accidentels et de courte durée,
survenant au cours même d'une campagne. Auiourd'hui,
en raison de la fa<;on dont les armées modernes doivent se
mobiliser en cas do guerre, il a dû être établi une couverture
permanente sur les frontières exposées, c'est-à-dire que des
troupes, dont les effectifs sont spécialement renforcés à
cet effet et qui sont plus concentrées, plus prêtes à com-
battre que le reste do l'armée, ont pour mission de pro-
téger celle-ci en arrêtant au besoin les tentatives que
voudrait faire l'ennemi pour envahir le pays, afin d'y
entraver ou d'y ralentir los opérations do la mobiiisatfon.
La couverture est généralement constituée par les corps
d'armée établis à la frontiô;'e et auxquels est adjointe
une forte proportion de cavalerie, chargée de franchir
cette frontière dès les premières heures de la mobilisa-
tion, et dont los escadrons, tout en commençant l'explo-
ration du territoire ennemi, chercheront à troubler la mo-
bilisation do l'adversaire.
— Bours. Le versement des couvertures, destinées à pro-
téger les intermédiaires contre l'insolvabilité ou la mau-
vaise foi de leurs clients, était tenu autrefois pour irrégu-
lier. Il soulevait, par son caractère, bien des difficultés
juridiques. Le décret du 7 octobre 1890 y a coupé court,
en consacrant par son article 61 le droit, pour l'agent do
change, d'exiger, avant d'accepter un ordre, et sauf à faire
compte à l'échéance, la remise d'une couverture. Lorsque
cette couverture consiste en valeurs, l'agent de change a
le droit de les aliéner et de s'en appliquer le prix, faute de
livraison ou do payement à récîiéanco par lo donneur
d'ordre. Lorsque le donneur d'ordro s'est réservé la faculté
d'abandonner le marché moyennant une prime, la couver-
ture exigée ne peut être supérieure au montant de la
prime, sauf à l'agent de change à exiger qu'il lui soit
remis, le jour de la réponse, un supplément de couverture.
Faute de quoi, l'agent est en droit de liquider l'opération.
— Techn. et comm. Pour fabriquer une couverture de
laine, quelle quo soit la fibro textile employée, on procède
premièrement à la filature, qui donne des fils gros pour
la chaîne et des fils très peu tors ou floches pour la trame.
Le tissage s'exécute sur des métiers mécaniques, analo-
gues à ceux employés pour la draperie. Il se fait croisé.
On procède ensuite au dégraissage, qui a lieu dans des
foulons spéciaux. Lorsque le tissu est foulé, il subit le
garnissage , dans des machines semblables aux garnis-
seuses usitées pour la draperie. Le soufrage succède au
garnissage ; il a lieu dans des locaux spéciaux, où l'on
expose les couvertures de laine à l'action de l'acide sulfu-
reux gazeux pendant une durée de huit à dix heures, afin
d'obtenir une décoloration complète. Co travail achevé, les
couvertures vont au séchage ; puis on les soumet à Vépail-
lage, opération qui se fait à la main avec de petites pinces
d'acier.
Les couvertures de couleur, dites de <i chevaux " et " de
voyage », se fabriquent au métier Jacquard. Les rouver-
tures de soldat se tissent comme les draps do troupe.
Les opérations de la fabrication des couvertures eu
coton sont : la filature, le tissage, le blanchiment et lo
garnissage. Celle du blanchiment exige ; le débouiUissage
à la vapeur; le passage au bain d'acide sulfurique ; lo pas-
sage au bain d'acide c hlor hydrique ; le lavage à grande eau
et enfin le séchage sur des tambours chaufl'és par la vapeur.
Commercialement, les qualités diverses des couvertures
de coton s'indiquent par points, un
point représentant un poids de
300 grammes, une largeur ot une lon-
gueur de 15 centimètres.
COUVERTUEUER {vc}''-tïi-ri-é), ERE
n. Personne qui vend ou fabrique des
couvertures; ouvrier, ouvrière qui les
confectionne.
— Adjcctiv, : Ouuner couvfrtueier.
COUVET [vé), ou COUVEAU [rad.
couver] n. m. Pot do terre ou do mé-
tal, dans lequel on met de la braise
allumée et qui sert do chaufferette aux marchandes en
plein air et aux femmes do la campagne.
CouvET, comm. de Suisse (canton de Neuchâtel [dis-
trict du Val-dc-Travers]), sur la Rcuso, tributaire du lac
do Neuchâtel ; 2.190 hab. Fabriques de pointes, horlogerie,
distillerie d'absintho. Patrie de l'horloger Berthoud.
COUVEUSE n. f. Poule ou autre femelle d'oiseau do
basse-cour qui couve ou est propre à couver : Uîie bonne
COUVEUSE. — Adjectiv. : Poule couveuse.
— Econ. rur. Couveuse artificielle, Appareil servant à
faire éclore des œufs sans l'intervention de la poule cou-
veuse. Il Par ext. Four, appareil pour l'éclosion artificielle
des œufs ot des graines do vers à. soie.
— Méd. Couveuse d'enfant. Y. la partie encycl.
— ENCYcii. Los petites poules naines, surtout colles de
Bantam, sont excellentes couveuses ; la plupart des races
communes lo sont également, à l'exception des poules
dites (i espagnoles ». Los poules do Dorking, do Houdan,
do La Flèche, de Crèvecœur, de Bruges, sont des cou-
veuses médiocres. Los meilleures couveuses appartiennent
à la race cocliinchinoiso. Ou doit do préférence choisir
des poulos d'au moins deux ans ot qui soient franches,
c'ost-ù-dire qui no s'effarouchent pas facilement. L'incu-
bation dure environ vingt ot un jours.
— Econ. rur. Uiio couvouso artificielle se compose
d'une boîte, géncralcuicnt en bois, de forme rectangulaire,
367
montée ou non sur piods A !a parlio suporiouro so trouve
un rôsorvoir d'oau chaudo, ontourô do moiiuos paillos,
afin do mieux consorvor la chaleur. Au-do.ssous so trouve
un tiroir contenant les œufs. Co tiroir ost supportô par
un plateau mobile dans lo sons vertical, co qui porniol
d'approcher ou d'éloigner à volonté lo ti-
roir du réservoir de chaleur. On a ainsi
une température constante. II existe diffé-
rents modèles do couveuses : les unt's sont
chautTéos par la vapeur, comme il vient
d'être dit, d'autres par une lampo à pétrole
ordinaire ou par des briquettes; d'autres,
ontin, au moyen do l'électricité. Ces der-
nières ont l'avantage de jouir d'une tem-
pérature plus constante. Tantôt le calo-
riquo est obtenu au moyen do spirales do
maillechort, résistances qui s'échauffent
par lo passage d'un courant, tantôt au
moyen d'une petite lampe placée sur lo
côté. Dans l'un et l'autre système, on réglo
doux contacts dans un thermomètre à nior-
curo, pour qu'il so produise une sonnerie
quand la température est trop haute ou
trop basse.
— Méd. Parmi les enfants nés prématu-
• rément, les uns diffèrent pou des foetus à
terme, les autres, au contraire, en diffèrent
au point que la plupart des fonctions orga-
niques ne peuvent s'accomplir. Cos enfants,
en état de faiblesse congénitale, ne peuvent,
on particulier, maintenir leur températuro
au point nécessaire aux échanges cellulai-
res. Dès 1857, on a cherché ù mettre l'en-
fant dans une sorte de berceau incubateur.
Mais ce fut Tarnier qui, le premier, songea
à employer un appareil analogue à celui
qui sert pour l'éclosion artinciolle des œufs.
La couveuse d'enfant de Tarnier a été coi
simpliliée ; celle que l'on emploie aujour-
d'hui se compose d'une caisse en bois, di-
visée intérieurement par une cloison horizontale incom-
plète. L'étage inférieur sert à recevoir des boules d'eau
chaude qui doivent maintenir la température de l'étage
supérieur à 32 degrés environ. Deux portes s'ouvrent sur
le compartiment inférieur : l'une latérale, destinée à l'in-
troduction des boules, l'autre située à l'une des extrémi-
tés, et qui, en s'ouvrant plus ou moins, permet la venti-
lation de la couveuse.
Une éponge imbibée d'eau et un thermomètre sont pla-
cés au niveau de l'ouverture faisant communiquer les
deux compartiments. L'éponge est destinée à maintenir
l'air de la couveuse dans un état hygrométrique constant.
Le compartiment supérieur est fermé en partie par une
paroi tixe on bois et une paroi mobile, munie d'une glace,
qui permet la surveillance de Icnfant. Le couvercle fixe
est percé d'une ouverture par où s'échappe l'air chaud.
Le couvercle mobile permet de prendre facilement l'en-
fant, dès qu'il en est besoin.
Il suffit, pour obtenir la température voulue, de chan-
ger une boule toutes les deux heures.
Les résultats obtenus sont très brillants ; alors que jadis
les enfants d'un poids au-dessous do 2.000 grammes mou-
raient dans la proportion de 66 p. lOO, aujourd'hui, leur
mortalité s'est abaissée à 3,6 p. lOO.
Dans les hôpitaux, le bois étant difficilement stérîli-
sablo, on emploie souvent des couveuses en faïence ou en
verre.
COUVEUSE n. f. Nom vulgaire d'un champignon, le po-
lyporc à bouquets [polyporus frondosus).
COUVl frad. couver) adj. m. Se dit d'un œuf impropre ù
être mangé, soit parce qu'il a été couve quelque temps,
soit parce qu'il est corrompu : Des œufs couvis.
COUVIN, ville do Belgique (prov. do Namur), arrond.
admiu. do Philippevillo, arrond. judic. do Dinant, sur
l'Kau-Noire, une des sources du Viroin, près de la fron-
tière de France; 2.430 hab. Fabriques do draps; riches
minos do fer aux environs; grande industrie métallur-
gique. Ch.-l. dû canton.
COUVINE (do l'anc. fr. coue,. pour queue) n. f. Quouo do
robo. (Vieux.)
COUVOIR (wo-ar' — rad.* coffuer) n. m. Appareil destiné
à l'éclosion artificielle des œufs. Syn. do couveuse artifi-
cielle. "V. COUVEUSE.
COUVRAILLE (vra-ill [llmW.] — rad. couvrir) n. f. Agric.
Il Action do recouvrir de terre la graine semée, ii Syn. do
SKMAiLLi;, dans quelques départements, ii Nom vulgaire do
la cornoillcï coinnmno.
COUVRE- AMORCE (morss) n. m. Sorto de potîto cap-
sule qui recouvre l'amorce des car-
touches métalliques, il PI. Ucs cou-
\Rl->AMORrES.
COUVREAU n. m. Péch. V. cou-
VERO.
COUVRE-BOUCHE n. m. Coiffe en
cuir ou tuihî goudronnée dont on cou-
vre la boucho des canons à chargement par la culasse
pour préserver l'àmo do la boue ot do la poussière.
Il PI. Des COUVRE-BOUCUES.
COUVRE-CANON n. m. Housse en toilo qui recouvre
les caiions-rcvolvers. Il PI. Dts couvRli-
C.VNONS.
COUVRE-CHEF (chef) n. m. Nom gô-
nériqun dos ot)i(;ts servant à couvrir la
lôte, comme chapeau, casquette, bon-
net, otc. {On n'emploie plus co mot qu'on
plaisantant ou lorsqu'il est impossible do
déterminer l'objet par un mot plus pré-
cis.) Il PI. Des COUVlîE-CHEKS.
— Chir. Handago qui enveloppe la této.
— Kncycl. Archéol, Co terme a diver-
ses acceptions bien distinctes, durant lo
moyen âgo et mémo plus tard. Il s'enten-
dait pour un voilo do femme, pour divers
bonnets domestiques ou linges ipio l'on
portait pour cacher lo visage ncndant la coupe dos che-
veux, etc. Los couvre-chefs i\ Itannièro étaient cos longs
voilus do liaoD, do crùpo ou do batiste qui pendaient aux
COUVEUSE
COUVRIR
hennins des femmes, ou do pareils voiles quo l'on fixait
après los heaumes do tournoi. Kt, par extension, on a
donné lo nom do « couvre-chef » aux tissus oux-mômos qui
servaient à faire cos voilos. On appelait encore « couvro-
chof « l'envoloppo de soie habillant un chef reliquairoi
Couvre-bouche.
Couvre-culasse.
uses : 1. A air chaud ; 2. A eau chaude ; 3. Electrique ;
4. D'eufant (coupe verticale).
et aussi la couverture couvrant le haut d'une litière ou
d'un lit.
COUVRE-COL n. m. Se disait, au xv< siècle, du prolon
gement postérieur de certains bon-
nets, prolongement pouvant, à vo-
lonté, se relever ou se rabattre pour
former couvre-nuque, n PI, Des cou-
VRE-COLS.
COUVRE-COLBACK (bak')a. m. En-
veloppe de toile cirée, que l'on plaçait
sur le colback pour le protéger contre
les intempéries et la poussière, ii PI.
Des COUVRE-COLBACKS.
Couvre-col (xv« s.).
COUVRE-CULASSE n. m. Coiffe
analogue au couvre-bouche et qui a pour objet de pré-
server de la boue et de la pous-
sière le mécanisme de la culasse.
Il PL Des COUVRE-CULASSES.
COUVRE-FACE n. m. Fortif.Syn.
do CONTRE-GARDE.
COUVRE-FEU n. m. Pot dont on
couvre le feu pour l'empêcher de
se consumer ou de causer un incen-
die : (/7i COUVRE-FEU dc terre, il PI. Des cou\-re-feu.
— Signal par lequel on ordonne de couvrir les feux et
d'éteindre les lumières : Soriner le couvbe-feu. L'heure
du couvre-feu. (Le sens de ce signal a été successive-
ment modifié et même a fini par ne plus indiquer que le
moment de fermer les portes d'une ville ou d une forte-
resse.) Il Heure à laquelle on sonnait le couvre-feu : Se re-
joindre au COUVRE-FEU. Il Cloche qui servait à le sonner.
— Fam. et fig. SoJiner le courre-feu, Dépasser l'âge des
passions, it S'opposer aux progrès des lumières : A la fin
de chaque grande époque^ on entcjid quelque voix dolente...
qui SONNE LE COUVRE-FEU. (Chatoaubr.)
— Encycl. Archéol. On désignait, au moyen ige, sous
le nom de couvre-feu, uno sonnerie do cloche, qui marquait
l'heure de se retirer chez soi, do fermer sa porte à. clef,
ot probablement, en cas de siège ou clo troubles, d'éteindre
les feux et les lumières. Lorsque l'éclairage public se ré-
pandit, lo couvre-feu fut lo signal do lallumago dos réver-
I)èros. Vers 1550, lo couvre-feu, pratiqué bien plus ancien-
nement, était sonné à Paris, à Saint-(termain-des-Prés, à.
huit heures du soir; au xviir, Notre-
Dame sonnait le sien à sept heures, ot
la Sorbonne do neuf à neuf houros et
demie. Cette ancienne coutume a dis-
paru; il en reste cependant un sou-
venir dans la retraite quo battcvnt
los tambours et clairons, dans los
villes do garnison.
COUVRE-GIBERNE O'ï-ÔMO n. m.
Ktui de la giberne dos soldats : Des
COUVRII-GinKRNES.
COUVRE-GUIDON (qhi) n. m. Petit
appareil employé pour protéger le
guuion des pièces do montagne, dans
les transports. Il PI. Des couvre-gui-
dons.
COUVRE-JOINT ijou-in) n. m. Ci- A, couvrojoinls.
ment ou moriier dont on remplit les
joints lies dalles, dos briques, des moellons : Des couvre-
joints solides. Il Languette do bois minco ot étroite, qu'on
cloue de façon à couvrir los joints dos plunchos jointivcs,
mais non assemblées.
COUVRE-LIT (li) n. m. Sorte de couverture légère, dont
onenvoloppele lit : Des couvni'.-Lir s dc tapisserie, ac guipure.
COUVRE-LUMIÈRE n. m. Nom qui s'appliquo à deux
objets très ditl'érents : uno sorto do chapiteau on bois,
qu'on plu'.-ait autrefois sur la lumière dos pièces do siégo
à cliargemeut par la bouche; une sorto de taquet métalli-
que ipii, dans los canons du système Iloffye, empêchait
d'ititroduiro l'étoupillo dans Ta lumière, tant quo lu
culasse n'était pas entièrement formée. Il PI. Des couvru-
I,UM11'',RKS.
COUVRE-NUQUE {nulc') n. m. Pièce do cosiumo en
toilo, ou colon, on drap, otc. (quelquefois oaoutchouiéoj.
(|ui s'adapto au képi des soldats, aux casquettes d'en-
lants, etc., pour préserver la nuque ot lo cou du soleil ot
do la pluie, il PI. Z^cscouvre-nuques.
COUVRE-OREILLE {rnf ) n. m.
Knvoloppe de caoutcliouc dont on
couvre lo pavillon de l'oreille, pour
10 protéger, dans certaines affections.
Il PI. Dis COUVRF.-OREILLES.
COUVRE-PERCUTEUR (pèr) n. m.
Artill. Petite plaque en laiton intro-
duite entre* le marteau et le percu-
teur, quand la pièce ne sert pas, pour
éviter d'user le leton du marteau.
Il PI. Des COUVRE-PERCUTKURS.
A, couvre-nuque.
COUVRE-PIED ou COUVRE-PIEDS
{pi-é) n. m. Petite couverture de lit, spécialement destinée
à couvrir les pieds : Des couvre-pieds. Il Sorte de couvre-
lit d'apparat : Couvre-pied de soie.
COUVRE-PLAT {pla) n. m. Couvercle de plat : Des cou-
vre-plats de fer battu.
COUVRE-PLATINE n. m. Art milit. Morceau de cuir
dont on couvrait autrefois la platine d'un fusil : Des cou-
vre-platine.
— Mar. Rondelle de plomb dont on couvre la batteric-
platino d'un canon. (Vieux.)
COUVRE-SHAKO {cha) n. m. Ktui de toile cirée, dont les
militaires couvrent leur shako, n PI. Des couvre-shakos,
COUVREUR n. m. Constr. Ouvrier ou entrepreneur qui
s'occupe de couvrir les maisons, ou d'en réparer les toi-
tures. — Adjectiv. : Ouvrier couvrkur.
— Coût. Celui qui était charg-é de dresser le couvert,
dans les grandes maisons. (Vieux.)
— Fr.-maçonn. Frère couvreur, Maçon chargé de veiller,
l'épée à la main, à ce que la loge soit soigneusement fer-
mée pendant tout le temps des travaux.
Couvreur (Adrienne Le), célèbre comédienne. V. Lk-
codvreur.
COUVRIR (du lat. cooperire ; de cum, avec, et operire,
couvrir : Je couvre, 7wus couvrons. Je couvrais, nous cou-
vrions. Je couvris, nous couvrîmes. Je coiivrirai, nous couvri-
rons. Je couvrirais, nous couvririons. Couvre, couvrons, cou-
vres. Que je couvre, que nous couvrions. Que je couvrisse,
que nous couvrissions. Couvrant. Couvert, erte)Y. a. Cacher
ou protéger quelque chose au moyen d'un objet que l'on
met dessus : Couvrir son visage de ses ?n(tins. Couvrir ses
Ijeux d'ioi bandeau, ses épaules d'un manteau, n Etre placé
dessus, de façon à cacher ou à envelopper : La mer a cou-
vert autrefois une grande partie de la terre habitée.
— Envelopper dans des vêtements, habiller; envelop-
per, en parlant des vêtements : Combien de femmes n'ont
pas de linge pour couvrir le nouveau-Jïé ! (Legouvé.)
Il Donner des vêtements à : Couvrir les pauvres.
— Munir d'un toit : Couvrir une maison.
— Répandre, étaler, être répandu, étalé en grande quan-
tité sur : Couvrir de sang, de fleurs. Neige couvrant la
terre.
— Cacher, dérober à la vue : Nuage qui couvre te soleil.
Il Empêcher de percevoir, dominer, étoutfor, en parlant
d'un bruit : Cascade dont le bruit couvre la voix.
— Fig. Cacher, déguiser, empêcher d'être saisi, connu,
perçu par l'intelligence : L'honwie met toute son application
a couvrir ses défauts et aux autres et à soi-même. (Pasc.)
Il Pallier, réparer, effacer, excuser, amnistier : Je coupe,
j'abats, je fauche tout, et pujs je. couvre tout de ma grande
soutane rouge. (Richelieu.) il Protéger, défendre, garantir :
Couvrir quelqu'un de son autorité, il Receler, contenir .eu
soi : Toutes choses couvrent quelque mystère. (Paac.)
— Combler, en bonne ou en mauvaise part : Couvrir de
honte, d'infamie, de gloire, d'applaudissements.
— Particulièrom. S'accoupler à, on parlant d'un animal
in&Ie.
— Art milit. Couvrir sa marche, En dérober la connais-
sance à \'ciit\(iVii\.\\ Couvrir une troupe, une position, La
protéger contre les attaques inopinées do 1 ennemi, par
des avant-postes ou par .d'autres troupes établies assez
loin en avant d'elle.
— Bours. Donner une couverture en règlement ou en
garantie (v. .couverture), ot Se couvrir. Action de dis-
poser sur un client pour une somme qu'il doit.
— Corom. Compenser, balancer : liecette couvrant la
dépense, ii Couvrir une enchère. Enchérir au-dessus do
quelqu'un.
— Courses et véloc. Parcourir uoo distance dans .un
temps donné : Couvrir 50 kilomçtres en une heure.
— Dr. Couvrir la prescription. L'interrompre, il Couvrir
un crime. Empêcher qu'on ne puisse l'imputer. (Cotte der-
nière expression est rarement employée.) Il Couvrir une
enchère, Surenchérir. Il Le pavillon couvre ta marcliandise.
Axiome do droit international, d'après lequel un navire
sous pavillon neutre no pont êtro visité par les belligé-
rants, sous prétexte do contrebande de guerre. — Fig. Lo
nom, le titre d'un objet, de son autour ou do son proprié- ,
tairo.fait accepter l'objet lui-même sans réclamation : 7'el
tnauvais livre de tel illustre auteur a bien réussi; te pavil
LON A COUVERT LA MAKCUANDISK.
— Féod. Couvrir un fief, un arrière-fief. Prêter, offrir do
prêter foi et hommage pour l'ouverturo ot la mutaiiou
d'un liof, afin d'en empêcher et d'en prévenir la saisie.
11 Couvrir le feu de son tenancier, Lo mettre au ban parce
qu'il no paye pas ses droits seigneuriaux.
— Fr.-mâçonn. Couvrir te temple. Sortir do la logo pon-
dant la durée des travaux.
— Jeux. Couvrir une carte. Mettre uno autro carto ou
do l'argent dessus, n Cjuvrir une dame. Au jeu do dames.
Mettre uno autre damo dessus, ot, Au trictrac. Joindre
uno autre damo sur la mémo flèche, il Couvrir un dé. Au
domino, Lo former par un autre lié, de façon à empêcher
i'a«iversairo do jouer, il Couvrir un 7nomon, Accepter lo
défi dun momon. il Couvrir l'échec, Lo faire cesser en
interposant une pièco entre la pièce attaquée ot celle qui
l'atiaipio. Il Couvrir son jeu. Tenir sos cartes ou ses dés
do façon quo l'adversaire no les voie point.
— Mar. Des dangers couvrent, Quand, ù pleine mer, ils
disparaissent sous l'eau. (^Pris iioutral.)
— Point. Couvrir des toiles, ïiOS itoindro,
— Tochn. CoiuTir les cfiaudelles, V appliquer la dernière
couche do matière, lorsqu'elles sont susinnidues par la
mècho au cerceau, ii Couvrir les pertes^ liCuuuiro l'iutériour
dos fausses perles d'osscnou d'Orient.
COUVROSE
COVENTRY
D'argent
à une tour crénelée
d'azur et couverte
de sable.
— Loc. div. : Couvrir la joue, ta face, le visage de giiehju'un,
Le souffleter (Inus.) il Couvrir les yeux. Au tig., Aveugler
moralement, empêcher de voir la vérité. Il Couvrir de té-
nèbres. Obscurcir, assombrir, attrister, il Couvrir d'or.
Acheter à un prix très élevé, il Couvrir de boue, de fange.
Au fig-, Salir la réputation de. il Couv7'ir de ses ailes. Au
tig., Protéger, par allusion à l'instinct de quelques oiseaux,
qui les fait couvrir leurs petits de leurs ailes, pour les
protéi^er.
Couvert, ente adj. et part. pass. du v. Couvrir.
— Qui a son chapeau ^ur la tête : Hester couvert.
— Art milit. Chemiii couvert. V. chemin.
— Blas. Se dit d'un château ou dune tour qui a un toit
pointu. (Lorsque le toit est d'un émail autre que celui du
reste do l'éditice, il faut lo blasonner.)
U On dit aussi pavillonnë, êe.
— Bot Fruit couvert. Celui qui est
complètement enveloppé par le calice.
— Comm. Vm coiii't'ri, Vin rouge haut
en couleur qui laisse des traces brunes
dans le verre qui le contient. Il Drap
couvert^ Drap dont le poil a été laissé
trop long.
— Eniom. Ailes couvertes, Ailes de
coléoptères qui se cachent entièrement
sous les élytres.
— Mar Batterie couverte, Batterie
placée sous un pont, par opposition
à Batterie des gaillards ou décou-
verte. Il Temps couvert. Se dit du ciel chargé de nuages.
— Mus. Dans les parties de cymbales, ce mot indioue
les passages où ces instruments doivent être couverts d un
drap, pour que le sou en soit voilé, il Intervalle couvert,
Intervalle caché. V. intervalle.
— hoc. ààx.: Allée cout-er/e. Allée dont les arbres unissent
leurs branches au-dessus de la tête des promeneurs, ii Pays
couvert. Pays boisé, il Mots, Termes couverts. Paroles ca-
chant un sens réel sous un sens apparent, ou un sens libre,
déshonnête, sous une apparence innocente : Parler à mots
COUVERTS. Il Clos et couvert. Logé dans une habitation qui
a des portes et un toit : Le locataire a droit d'être clos et
COUVERT- Il Se tenir. Demeurer clos et couvert, Rester tran-
quille chez soi. il Servir quelqu'un à plats couverts. Lui faire
des demi-confidences, le plus souvent dans l'intention de
le tromper.
— Anton. Découvert, erte.
Se COUi/n>, V. pr. Devenir couvert, il En parlant du ciel,
S'obscurcir. — Par ext. S'assombrir, ii Couvrir à soi, en
parlant de quelque partie du corps, il Couvrir soi-même,
avec les divers sens dans lesquels le verbe « couvrir » a
pour régime direct un nom de personne, il Mettre son
chapeau sur sa tête. Il Se couvrir de. Se mettre à l'abri de.
L Se couvrir de sang. Commettre de nombreux meurtres.
— Escr 5e couvrir. Ecarter l'épée de son adversaire do
la ligne de son propre corps, il 5e couvrir de so7i épée. Ma-
nier son épée de telle sorte qu'on pare tous les coups de
son adversaire.
— Jeux. Au crabs. Se dit du tenant qui, lorsque le ser-
vant a sa chance, se donne la sienne, u Au trictrac. Cou-
vrir une de ses dames, en en plaçant une seconde sur la
même flèche.
— Mar. Se couvrir de toile, de voiles. Ouvrir de nom-
breuses voiles.
— Pop. 5e couvrir d'un sac mouillé. Chercher à excuser
sa faute par des raisons qui l'aggravent, comme une per-
sonne qui, pour ne pas être mouillée par la pluie, se cou-
vrirait d'un sac trempé d'eau.
— Syn. Couvrir, cacher, celer, etc. V. cacher.
— AlLUS. LITTÉR. :
Couvrez cfi sein que je ne saurais voir,
Allusion à un vers de Molière dans Tartufe. V. sein.
— Anton. Découvrir.
COUVROSE n. f. Nom vulgaire de l'agaric comestible.
— Encycl. Ce mot, dans lequel on a cru voir le même
radical que dans couperose, est en réalité une faute pour
couvrosse : c'est ainsi qu'on prononce, dans l'Est, le mot
couveresse, ancien synon3'mo do couveuse. L'assimilation
d'un gros champignon à une poule couveuso est un fait
bien connu de sémantique populaire : d'autres variétés
sont dites précisément couveuses et gélines des bois.
Ceux, coram. de l'Ardèche, arrond. et à 1 kilom. de
Privas, sur TOuvèzo; 1.190 hab. C'est en réalité un fau-
bourg de Privas.
COUX-ET-BIGAROQUE, comm. de la Dordognc, arr. et
à 2C kilom. de Sarlat, sur ia Dordogne; 1.544 hab.
COUYON, COUYONNADE, COUYONNER, COUYONNE-
RIE, autre orthographe des mots coïon, coïonnade, coÏon-
NEB, COÏONNERIE.
COUYONCE {î-onss) n. m. Nom vulgaire de la folle avoine.
COUZA {Alexandre-Jean I"), lo premier prince des prin-
cipautés roumaines réunies ( Moldavie-Valachie ) , né à
■ Galaiz en 1820, mort à Hei-lelberg en 1873. Après avoir
fait ses études à Paris, il
rentra, vers 1840, en Mol-
davie, où il embrassa la car-
rière militaire et devint co-
lonel. Nommé préfet do sa
ville natale en 1850, il so
démit do ses fonctions sous
le caïmacan de Nicolas Vo-
gorides, qui chercha à étouf-
fer l'idée de l'union. En 1858,
il fut envoyé comme député
au divan ad hnc de Buca-
rest, où il plaida la cause du
l'union. Nommé ministre de
la guerre, cette mémo an-
née, il fut élu, au mois de
janvier do l'année suivante,
prince de Moldavie et, quel-
ques jours après, prince de
valachic (I859J. Cette double
élection, grâce aux Ijons of-
fices de là France, fut rali-
fiéo, bionlùt après, par les
Puissances. Les faits les plus importants de son rûgnu
tirent : ia suppression de la corvée des paysans. l'unifi-
cation des lui!t pur l'introduction et la promulgation du
code Napoléon, la sécularisation dos biens monastiques,
Couza.
l'introduction de l'enseignement gratuit, la fondation des
universités de Jassy et do Bucarest, etc. Couza fut ren-
versé du pouvoir, à la suite d'une conspiration militaire.
Après avoir signé son abdication le 22 février 1866, il
quitta la Roumanie, et résida successivement à Paris,
puis à Vienne, et à Heidclbcrg, où il mourut.
Couza (Alexandre-C). poète lyrique et épigrammiste
roumain, né à Jassy en 1857. Il débuta dans le Contim-
poramil et les Conwbiri liierare (Causeries littéraires),
et devint bientôt un des épigrammistes les plus goûtés de
la Roumanie. Ses poésies ont paru en volume, vers 1887.
GOUZAN, ancien petit pays de France, dans le Forez
(dép. do la Loire).
COUZE n. f. Nom que, dans certains départements du
centre de la France, on donne à de petits cours d'eau.
GOUZEIX, coram. de la Haute-Vienne, arr. et à 5 kil.
de Limoges; 1.889 hab. Ch. do f. Orléans. Moulins; bras-
serie. Tombelles.
COUZÉRANITE n. f. Silicate naturel. V. couséranite.
COUZIÈRES (CHÂTEAU de), beau château de la Ton-
raine; il appartint successivement aux Montbazon et aux
Rohan. Le style du château actuel est du commencement
du xviii* siècle.
COUZON, comm. du Rhône, arr. et à 13 kilom. de Lyon,
sur la Saône, au piedduMont-d'Or; 980 h. Ch. def. P.-L'.-M.
Carrières de pierre à bâtir. Cordonnerie, tonnelleries ;
commerce de fruits. Asiles de Saint-Lconard (maison de
refuge des condamnés libérés).
COVADO n. m. Ancienne mesure de longueur pour les
étoiles, qui était employée en Portugal, où elle valait de
0"',GG à 0°',68. Les Etats barbaresques en font encore usage,
et sa valeur est à peu près de O^.SO.
GOVADONGA , hameau d'Espagne (Asturîes [ prov.
d'OviedoT), sur le Deva, tributaire du Sella; 100 hab. Vic-
toire de Pelage sur les Maures, en 718. On montre, non
loin de là, une gorge rocheuse et boisée, arrosée par le
Deva et fermée au S. par la montaûa de la Virgen. C'est
dans cette colline que s'ouvre la fameuse grotte {ciieva)
ou, poursuivi par 1 armée d'Allahamah, Pelage, chef des
Espagnols, se retrancha avec une poignée de soldats.
Quand toutes les troupes musulmanes se furent enga-
gées dans l'étroite vallée, Pelage et ses compagnons
s'élancèrent de leur retraite et les accablèrent sous une
avalanche de quartiers do roc et de troncs d'arbres. Les
Arabes tentent un assaut; mais, à ce moment, un orage
formidable éclate : les terres s'éboulent, entraînant les
assaillants dans le Deva, soudain transformé en torrent
furieux. Trois mille musulmans périrent ainsi ; le reste prit
la fuite. Pelage fut proclamé roi, sur le champ do bataille.
Ses restes reposent dans la cuera, à côté de ceux d'Al-
phonse le Catholique.
COVAINQUEUR (du préf. co, et do vainqueur) n. m.
Vainqueur avec un autre.
GovÂO DO LOBO, comm. de Portugal (Beira [district
d'Avoiro]), non loin de la ria côtière d'Aveiro; 2.165 hab.
COVARIANT {ri-an — du préf. co, et do variant) n. m.
Matlu-m. Fonction F déduite d'une ou plusieurs autres
fonctions S suivant une loi telle que, si l'on effectue tlans
les fonctions S une même transformation linéaire des va-
riables, la fonction F formée de nouveau suivant la même
loi, après cette substitution, ne diffère que par un facteur
constant de la fonction que l'on obtiendrait en faisant
directement dans la première fonction F la même trans-
formation linéaire. de variables que dans les fonctions S.
— Encycl. Lorsqu'une équation U = 0 déduite des équa-
tions d'un système de courbes, par exemple, représente
un lieu géométrique dont la relation avec les couroes don-
nées est indépendante des axes de coordonnées, U est un
covariant du système proposé. En d'autres termes, les
covariants sont des fonctions en x, y, z, qui s'annulent
lorsqu'on y substitue les coordonnées des points d'un lieu
ayant avec les courbes proposées une relation permanente
indépendante des axes de coordonnées.
Dans la géométrie de l'espace, il y a de même des cova-
riants des systèmes de surfaces.
Les invariants et les covariants d'un système de courbes
diffèrent en ce que les premiers no sont fonctions que dos
coeflicients, tandis que les covariants sont fonctions à la
fois des coefficients et des variables; mais ils ont en com-
mun cette propriété que leur signification est indépendante
des axes de coordonnées.
Soient S = 0 et S' = 0 les équations ponctuelles de deux
coniques et i et a' les discriminants des fonctions S et S' ;
S = 0 et 2;' = 0 les équations tangentielles des mêmes co-
niques. Si l'on forme l'équation F = 0 représentant lo lieu
des points tels que les tangentes menées par l'un d'ou.x
aux doux coniques forment un faisceau harmonique, la
fonction F est un covariant. Ce covariant entre dans une
équation remarquable F' = 4 4a' SS' qui est l'équation des
quatre tangentes communes aux deux coniques S et S'.
On voit que ce lieu tangent à S et S' est tel que les huit
points do contact sont sur la conique F = 0. Ce théorème
a une réciproque : les huit tangentes menées aux quatre
points d'intersection de deux coniques sont tangentes A
une même conique F=0.
— Covariants mixtes. On appelle ainsi des covariants qui
contiennent non seulement les variables a- y j des coordon-
nées cartésiennes, mais eu môme temps les variables uvir
des coordonnées tangentielles. Les covariants mixtes d'un
système de deux coniques S et S' ne sont autre chose (juo
les covariants du système formé par les deux coniques
•S = 0 et S' = 0 et par la droite ux -f vif ■{- loz = 0.
IjO jacobien do co système osl un covariant mixte. Egalé
à zéro, il donne lo Tieu des poini-s dont les polaires jiar
rapport à S et S' so coujjont sur la droite lu; + vy -\- u>g~o.
GOVARRUBIAS, ville d'Espagne (Vieillo-Castillo [prov.
'le BurgosJ), sur l'Arlanza, sons-atiluent tiu Douro jiar l'Ar-
laii/oii et lo Pisuerga; 1.750 hab. Fabrique d"eau-de-vie,
tanneries. Restes dus anciennes murailles. Vieux château.
Patrie du médecin du xvi" siècle don Francisco Vallès.
COVARRUBIAS Y Leyva (Diego), jurisconsulte, sur-
noiniué le Bartole espagnol, né i Tolède en 1512,
mon à Madrid un 1577. Il enseigna le droit canon à Sala-
m.'iiKjue et à Oviedo, fut nommé par Cliarlos-Quint arche-
vêque do Saint-Dominguo et ensuite évôquo do Ciudad
de Rodrigo (1560), puis évoque do Ségovio (1565], ensuite
8 — ûl
368
do Cuença. Il a écrit : Epilome de sponsnlibus et matri-
monio (1538); Variarmn ex Jure pontifico, regio et cxsareo
jure resohitio7ïiim qiuUuor liàri (1568).
COVE OF GORK. Géogr. V. QuEENSTOWN.
COVELIE n. f. Bot. Syn. de spermacoce, rubiacée.
GovELO, comm. d'Espagne (Galice [prov. de Ponteve-
dra'); 8.330 hab.
GOVELLI (Nicolas), chimiste italien, né à Cajazzo
(Labour) en 1790, mort en 1829. Il devint professeur de
cliimie, directeur des ponts et chaussées et membre de
l'Académie des sciences de Naples. Ce savant découvrit
que les roches volcaniques en fusion ne renferment au-
cune particule charbonneuse; il trouva dans les produits
des éruptions du soufre et do l'acide sulfureux, donna la
composition de la lave, etc. Son premier ouvrage est inti-
tula ; Prodrome de la minéralogie du Vésuve (1825).
GOVELLINE {vèV — de Covelli, n. pr.) n. f. Bisulfure
naturel de cuivre dont la formule est CuS, le poids spé-
cifique 4,6 et la dureté 1,5 à 2.
— Encycl. La covelline, remarquable par sa magnifique
couleur bleu indigo, a été découverte par Covelli dans les
fumerolles du Vésuve. On la trouve tantôt en enduits qui
tapissent l'intérieur des cellules ou la surface des laves,
tantôt en petites lamelles hexagonales si minces qu'on peut
les détacher de la roche par le souffle.
COVELLINITE {vèV) n. f. Silicate naturel d'alumine,
variété de néphéline.
COVENANT inan — mot aogl. emprunté à l'anc. franc.,
qui a signifié convention) n. m. Hist. relig. Ligue formée
entre les Ecossais pour la conservation de leur culte, tel
qu'ils le pratiquaient en 1580.
— Encycl. Ce pacte solennel fut conclu en 1588, lorsque
Philippe II menaçait l'Angleterre et la Réforme par ses
projets de conquête et son invincible Armarfrt. Les Ecos-
sais se liguèrent dans l'intention de défendre leur Eglise
nationale contre l'anglicanisme et contre le catholicisme.
La destruction de la flotte espagnole par une tempête
rendit cette confédération sans objet. Au siècle suivant,
lorsque Charles I*^ par un édit de conformité, voulut im-
poser aux Ecossais le rit anglican, un parlement, assemblé
à Edimbourg, renouvela le covenant de 1588, et une armée
nationale alla battre les troupes royales à Newborn. Lors
des luttes entre le parlement et Charles I»"", le roi finit
fiar se réfugier au milieu de l'armée covenantaire, dont
Rs chefs le livrèrent aux Anglais. Toutefois, après l'exé-
cution de Charles, les ligueurs proclamèrent son fils
Charles II et le reçurent en Ecosse en 1650, non sans lui
avoir fait signer le fameux covenant que ce même prince
fit solennellement abolir en 1661. En 1679, les derniers
covenaniairos furent anéantis, à la bataille de Bothwell.
GOVENANTAIRES {ter) n. m. pi. Adhérents du cove-
nant. (On les appelle aussi presbytériens, et puritains.)
— Un COVENANTAIRE.
COVENDEUR, EUSE {van — du préf. co, et Ao vendeur)
n. Personne qui vend avec une autre un objet qui leur est
commun.
COVENT-GARDEN (THÉÂTRE dk), l'un des plus somp-
tueux qui soient en Europe, est aussi l'un des plus anciens
et des plus fameux de Londres. Situé dans Bow-Street,
quartier de Westminster, et construit, comme l'indique
son nom, sur l'emplacement d'un ancien couvent, il date
des premières années du xviii' siècle. Toutefois, à deux
reprises, il disparut dans un incendie : en 1808 et vers 1855.
l?endant plus d'un siècle, le théâtre de Covent-Garden,
fameux dès sa naissance, grâce aux grands artistes qui
l'illustrèrent,
fut uniquement
consacré au
drame et à la
tragédie, et les
chefs-d'œuvre
de Shakspeare
formaient en
grande partie
son répertoire
Ce fut le beau
temps de Gar-
rick et de Mac
klin. Dans les
premières an-
nées du xix* siè-
cle, on y signa-
lait nombre d ar
tistes de premier
ordre , parmi
lesquels trots de-
vinrent surtout
célèbres : co
furent Charles
Kemblo, Mac-
roady fils et
Edmund Kean.
Mais, depuis plus d'un demi-siècle, le théâtre de Covent-
Garden a changé de genre et s'est consacré exclusive-
ment à l'exploitation de l'opéra italien ou, pour mieux
dire, do l'opéra en langue italienne, car le plus grand
nombre des ouvrages qui constituent aujourd'hui son ré-
pertoire sont des traductions italiennes d'opéras français,
ou des adaptations des principaux ouvrages de Richard
Wagner. C'est à Lumley qu'on doit la transformation du
théâtre de Covent-Garden en scène italienne, et c'est à
partir do co moment qu'il devint le théâtre à la mode et le
rendez-vous de toute la haute aristocratie anglaise.
GOVENTRY, ville d'.\ngleterre (comté de Warwick),
l>n> .lu sluM'l.ourne, affluent de l'Avon, au croisement du
rhcmni do for de Londres à Birmingham et de celui do
Warwick à Nunoaton; 52.720 hab. Ville industrielle très
importante pour l'horlogerie, la fabrication des rubans et
des vélocipèdes: fabriques de draps, do lainages, de soie-
ries, etc. C'est une ville ancienne, célèbre au moyen âgo
(parlement de 145'), pendant la guerre dos Doux-Roses).
Rues éiroiieset tortueuses, maisons curieuses. Ruines <Jo
l'ancienne abbaye; églises .Saint-Michel, do la Trinité et
de Saint-Jean. Bel hôtel de ville du xv" siècle (vitraux par-
ticulièr(!nient remarquables). Hôpital de Bablako (1350).
GoVENTRY, ville des Etats-Unis (Rhodo-Island), sur
lo rio Pawtaxot, qui fournit la force motrice do sos
Covent-Garden.
Co vielle.
369
usines ; 4.500 hab. Importantes manufactures do coton.
— Autro ville des Etats-Unis (Connocticut) ; 4.000 hab.
Fabriques do machines , manufacturos de coton et lainages.
GOVERDALE (Miios), ihôologien protestant anglai.s,
n6 on 1487, mort en 1568. OrdonntS pri^tro en 1514, il passa
à la Rôlormo ot publia, en 1535, ;i Zurich, la promiùro
traduction do la Uiblo on français. IMus tard, en I53ï, pa-
rut sour sa direction la Biblo dite do Cranmcr ou (iraiidf
Bible. Coverdale devint plus tard auraônior do Cathorino
Parr, dernière femme de Honri VIII, puis, en 1551, évoque
d'Exeter. Sous la reino Mario, il fut emprisonne un mo-
ment; il so réfugia d'abord on Danemark, puis en Suisse,
où il collabora à. la traduction de la Bible dite de Genève,
qui fut publiée de 1557 à 15G0. P^n 1558, à la mort de Mario,
il put rentrer dans sa patrie.
COVERTE (Robert), navigateur anglais do la première
moitié du xvn° siècle, qui se rendit, en 1607, aux Indes
orientales. Do la côte de Gambade, il gagna Surate, puis,
par la Perse et l'Arabie, attoig;nit Alep, ot arriva enfin en
Angleterre en IGil. II a publié dos Voyages à travers la
pius grande partie des Indes orientales, etc. (1623).
COVET {vè) n. m. Coquille univalvo du genre cuccin.
COVETTE {vêt') n. f. Nom vulgaire do la crételle hérissée,
plante de la familledesgraminées.
COVID n. m. Mesure de Ion- £'^~\ V'
gueur, valant en Cliine 0'",356; ^^ v «
à Pondichéry, 0",457 ; à Bombay,
0'",460; à Madras, û'",473.
GOVIELLE, personnage de la
Comédie italienne, dont le nom
est un abrégé de Jacoviello. C'est
un masque originaire des Abruz-
zes, qui tigure dans le Malmantile
de Lippi. Son type, en Italie, est
celui du bravo imbécile , à la
moustache charbonnée, dégainant
une épée qui a pour pommeau
une orange. Salvator Rosa l'a re-
présenté, et un Conte d'Hoffmann
contient de curieux détails sur ce
personnage, qu'on peut rappro-
cher du Thrason deTérence. Cet
emploi a vite disparu, puisque
Gherardi ne le cite jamais, et
que, sur la scène française, il
n'apparaît qu'une seule fois, dans
le Bourgeois gentilhomme de Mo-
lière. C'est un coquin de valet, de l'école des Mascarille et
des Scapin, qui mène le jeu avec audace et promène à tra-
vers toute la pièce sa face grimacière de Napolitain rusé.
GoviLHA, ville de Portugal (prov. de Beira fdistrict
de Castello-Branco]) , près d'un petit affluent du Tage;
n.560 hab. Importante cité industrielle, avec quarante
fabriques de draps, de lainages et de chapeaux ; aux envi-
rons, sources thermales. Ch.-l. d'un concelho, peuplé do
47.880 hab.
GOVILBAM ou GOVILHAO (Pedro de), navigateur por-
tugais du xvi' siècle, né à Covilhao, mort après 1545. Il
débuta par faire les guerres do Castille ; puis s'occupa
d'entreprises commerciales, comme la plupart des nobles
de l'époque. Chargé, pendant un séjour en Afrique, de né-
gocier quelques traités, il réussit parfaitement et mérita
ainsi d'être désigné par le roi Jean de Portugal, avec
Payva, pour chercher et trouver le célèbre Prêtre-Jean,
dont les Portugais croyaient les domaines situés en Abys-
sinie, et pour s'informer, dans les pays qu'il visiterait,
s'il était possible d'aller par mer aux Indes, en doublant
l'Afrique méridionale. Partis de Lisbonne en mai 1487, les
deux voyageurs arrivèrent jusqu'au pied du mont Sinaï,
puis à Aden, où ils se séparèrent. Tandis que Payva se
rendait en Ethiopie, Covilham gagnait l'Inde, où il visita
Calicut, Cauanor et Goa, puis il passa à Sofala, où il re-
cueillit les premiers renseignements précis que les Euro-
Î)éens aient eus sur Madagascar. Il fit passer en Portugal
es notes et l'itinéraire de son voyage, et se dirigea vers
l'Abyssinie, dont le né^us le retint auprès de lui. En 1545,
lorsque Rodriguez de Lima fut envoyé, en qualité d'ambas-
.sadour, en Abyssinie, Covilham y vivait encore. Il y
mourut à une époque inconnue.
GOVIN n. m. Antiq. Char de guerre dos Belges et des an-
ciens Bretons, if Voiture de voyrg^e formée de trois côtés,
ouverte sur lo devant, sans siège pour le cocher et con-
duite par la personne assise à l'intérieur.
COVINAIRE [nèr') n. m. Guerrier qui combattait monté
sur un covin.
GOVINGTON, ville dos Etats-Unis (Etat do Kentucky),
au confluent de l'Ohio et du Licking. en face do Cincinnati,
dont elle semble un faubourg, ou plutôt une dépondanco;
37.370 hab. Laminoirs, rails, fourneaux, articles de bois,
fabrication do tabac. Hôtel do ville, hôpital catholique.
Ladouxiôme ville de l'Etat
comme importance, après
Louisville.
Govo, comm dlialie
(Lombardie [prov. de Ber-
gamo;; ; 2.500 hab.
COVOR n. m. Tapis do
fabrication moldo-vala-
que. V. LAÏTCHUR.
COVOYAGEUR ( voa -
ya-jt'itr), EUSE [du préf.
co, et do voi/a{jeHr]n. Por-
sonno qui voyage avec
une autre.
GOWANIE (nî) n. f.
Genre d'arbrisseaux, do
la famille dos rosacées,
tribu dos Cragariéos.
— Encycl. Los cowanics ont dos fouilles altornos, dos
fleurs hermaphrodites ou polygames, sessilos, solitaires
ou terminales. Les trois espèces connues sont originaires
d'Amérique.
GOWARD (William), médecin oi philosophe anglais, né
à Winchester en 1656, mort on 1725. Il exerça son art h
Londres. Outre des ouvrages do médocino, 11 publia des
IH.
CowaDic.
livres de controverse inspirés parles idées matérialistes,
ot dont lo plus connu : Penst'es sur l'dtne humaine (1702),
fut brillé par la main du bourreau.
COW-CATCHER (ka-ou- kè-tchèr' — de l'aogl. cow,
vache, et catcker, attrapeur) n. m. Instrument adapté ù
l'avant des locomotives américaines, pour enlever les ani-
maux qui pourraient se trouver sur la voie ferrée, et causer
des accidents.
COWDIE (A-ô-rfi*) n. f. Nom commercial do la résine oxiraito
du dammara, variété de conifèrc. ii On écrit aussi kaudi.
GOWELL (Edward Bylos), orientaliste anglais, né ù
Ipswich en 1826. Il a été professeur d'histoire à Calcutta,
puis professeur de sanscrit à l'université de Cambridge.
On lui doit plusieurs ouvrages en sanscrit ot des traduc-
tions du sanscrit.
GOWEN (Frédéric Hymen), compositeur et pianiste
anglais, né à Kingstowu (Jamaïque) en 1852. Il écrivit
un petit opéra intitulé Garibaldi, différents ouvrages,
et enfin une symphonie en ut mineur, qui obtint un grand
succès. En 1870, il fit entendre une grande cantate,
the Bose maiden, en donnait une autre, the Corsar, en 1876,
et, à la tin de la même année, faisait représenter au
théâtre du Lyceum un opéra intitulé Pauline, qui le fit
comparer à Wallace et à Balfe, les deux compositeurs les
plus fameux de l'Angleterre au xix* siècle. Depuis, Coweu
a donné, entre autres œuvres importantes : le Déluge,
oratorio (18S0), et une nouvelle cantate, Sleeping Beauty
(la Belle au bois dormant), en 1886. On connaît aussi de
lui une ouverture de festival et plusieurs morceaux sym-
[jhoniqucs pour la Jeanne d Arc de Schiller.
CoWES, ville et port d'Angleterre (comté de South-
ampton), sur la côte nord de l'île de Wight; 10.660 hab.
Fonderie, corderie, fabrication de voiles, chantiers de con-
struction pour navires de commerce et yachts de plaisance.
Bains de mer fréquentés ; ruines d'un vieux château. On
distingue ^^'est towes, et, on face, sur l'autre versant de
la côte, East Cowes, qui renferme la douane et quelques
autres établissements administratifs. Aux environs, Os-
borne House, résidence de la reine d'Angleterre.
GoWLEy(Abraham),poèteanglais,néàLondresenl6lS,
fils d'un épicier de cette ville, mort en 1667. Il fut mêlé aux
événements de la Révolution, suivit la reine Henriette à
Paris, et fit preuve d'un grand dévouement à la cause
royaliste. En 1656, il se rendit secrètement en Angleterre,
fut arrêté, et ne fut mis en liberté qu'en fournissant une
caution de 25.000 francs. Après la Restauration, il était en
droit d'espérer quelque récompense. Mais le poète fut
oublié. H raconta ses mécomptes dans une ode intitulée
Complainte. Il fut enterré à Westminster, à côté de Chau-
cer et de Spencer. De son œuvre considérable, rien, ou
presque rien, n'a survécu; déjà, du temps do Pope, on
ne lisait plus Cowley. Hazlitt lui reproche ses pointes et
sesconcetti. C'était, dit-il, un grand nomme, mais non pas
un grand poète.
CoWLEY (Ambroise), navigateur et historien maritime
anglais, qui participa en 1683 à lexpédition des boucaniers,
commandée par le capitaine John Cook. Il fut le savant et
l'historien de l'expédition, et en retraça l'itinéraire, ainsi
que celui du Nicolas aux îles des Larrons. Le récit de
Cowley est intéressant au double point de vue géographi-
que et historique, car cet auteur retrac© exactement la
vie des flibustiers et leurs voyages, ot pense comme eux.
La relation de ses voyages a été traduite en français, sous
le titre do Voyages aux terres mag e llanirpies [IIH).
GOWLET (Hannah Parkuouse, dame), femme de lettres
anglaise, née à Tiverton (Devonshire) en 1743, morte en
1809. Elle descendait par sa mère du poète Gay. On lui
doit une dizaine de jolies pièces, entre autres : le Déserteur
(1776|, dont le succès fut énorme ; le Stratagème de la belle,
et l'École des vieillards (1186). Ses œuvres complètes, oii
l'on trouve trois poèmes, ont paru en I8i3.
GoWLEY (Honri Wklliîsley, lord), homme d'Etat an-
glais, frère de Wellington, né en 1773, mort en 1847. Il
négocia la cession de l'important territoire d'Oudo ù la
compagnie des Indes (1801), fut secrétaire do la trésorerie
dans le cabinet Portland, ambassadeur on Espagne (1809-
1822), en Autriche (1823-1828) ot en Franco (1841-1846).
GowLEY (Henry Richard Charles Wkllesï.kt, comte),
diplomate anglais, fils du précédent, né ù Londres on 1S04,
mort en 1884. Il entra dans la carrière diplomatiouo en
1824, fut successivement attaché d'ambassade à. Vienne
et à La Haye, secrétaire àStuttgard et à Constantinople
(1838), succéda aux titres do son père on 1S47, et devint,
l'année suivante, ministre plénipotentiaire en Suisse. En
1851, lord Cowley fut accrédité avec le même titre près
do la diète de Francfort; mais, dès la fin doranuéo 1852,
lors do l'avènement do Napoléon III, lord Derby le dési-
gna comme ambassadeur à Paris. 11 contribua ù. affermir
rentento do la Franco et do l'Anglotorro. En 1856, il fit
partie, avec lord Clarondon, du congrès do Paris, ot resta
au posio do Paris jusqu'en 1867.
COWPEN, village d'Angleterre (comté do Northumber-
land), dépendant do la cummuno de Horton, près de
Newcastio ; 13.000 hab. Charbonnages.
GOWPENS, petit village des Etats-Unis d'Amériqiie
(Etat de la Caroline <Iu Sud), près do la frontière do la Ca-
rolîno du Nord; 350 hab. Au voisinage, victoire des Amé-
ricains sur les Anglais (17 janv. 1781).
GOWPER (William, premier comte), grand chancelier
d'Angleterre, mort en 1723. Il so distingua d'abord comme
avocat, ot fut succossivoniont recordor ù Colchostcr, con-
seiller du roi, membre du parlement (1695), garde du grand
sceau (1705), grand chancelier, pair d'Anglolerro (1706).
Cowpor figura au nombre des commissaires nommés pour
la réunion do l'Angleterre ot do l'Ecosse, dont il fut l'un
des initiatours. Il prit une part importante aux débats de
la Chambre des lords, et so signala par son habiloté ot par
son éloquence; il protesta hautement contre la condam-
nation ue lord Attorbury, évoque do Rochostor (1722),
accusé d'entretenir des relations avec [lo Prétondant, et
se prononça contre lo bill qui frappait les catholiques d'un
impôt extraordinaire. Cowpor résigna, en 1718, ses fonc-
tions de grand chancelier.
GowPER (William), anatomisto anglais, né on \\iCO
L Petersfit-dd (Susscx), mort on 1709. Il a donné une bonne
Cowper.
COVERDALE - COXALGIE
description des glandes de l'urètre qui portent son nom,
ot s'est fait connaître par de grands ouvrages d'anato-
mio : Myotomia reformata (1094); the Anatomy of human
bodies {lÔ'Jl).
GowPER (William), poète anglais, né à Great Berk-
hampstoad en 1731, mort à East Dereham en 1800.11 fît ses
études dans l'école de Westminster, mais ne put jamais
se guérir de son excessive timidité, défaut qui, chez lui,
dégénérait en véritable infirmité, ot dont les suites de-
vaient le conduire à la folie. Cet état maladif ne permit
pas à Cowper d'exercer la profession d'avocat, à laquelle
l'avaient préparé ses études.
Il se retira en 1767 à Olney,
dans la famille d'une femme
de cœur, Mrs Unwin, qui le
soigna comme son propre en-
fant. Son premier recueil fut
publié en 1782 : il contenait
les Propos de Table ; la même
année, il fit imprimer la célè-
bre Ballade de John Gilpïn.
En 1784, sur le conseil de
Lady Austen, Cowper com-
posa la Tâche : c'est un poème
à la fois descriptif et moral,
dans lequel iL chante la cam-
pagne et les joies du foyer
domestique. On lui doit encore
une traduction d'Homère
(1791). Cowper a laissé, en
outre, un grand nombre de
petites poésies dont le sujet
est une pensée morale ou
un sentiment délicat. De sa
retraite il écrivait à divers amis des Lettres, qui sont des
modèles de grâce, de simplicité et d'humour, et où il
nous intéresse atix mille petits incidents qui variaient la
monotonie de son existence. Le mérite de Cowper, c'est
d'avoir senti que l'art des vers, tel que l'entendait Pope,
s'égarait à la recherche d'un idéal de convention ; son
originalité, c'est d'être revenu à la nature.
COW-POX {ka-ou-pokss — de l'angl. coio, vache, et pox,
maladie contagieuse) n. m. Petite vérole de la vache, ou
vaccin jennérien.
— Encycl. Le cow-pox est une maladie éruptive, consti-
tuée par des pustules qui se montrent particulièrement aux
mamelles de la vache. Ces pustules contiennent un liquide
d'abord clair, ensuite purulent; puis elles se dessèchent, for-
ment une croûte noire qui finit par tomber, laissant une cica^
trice qui persiste pendant quelque temps. Le cow-pox ne
compromet pas la vie de l'animal; il peut se transmettre
aux vachers ou aux vachères qui, par ce fait, sont vaccinés
contre la variole de l'homme. On peut recueillir le vaccin
ou liquide des pustules de la vache atteinte de cow-pox,
et s'en servir pour l'homme par application de la décou-
verte de Jenner.
GOWRA, ville d'Australie (^Nouvelle -Galles du Sud
[comté de Bathurst]), sur le Lachian ; 10.650 hab. (avec le
district). Mines d'or et de cuivre; gisements d'argent, de
manganèse; carrières de marbre. Minoteries à vapeur.
District producteur de céréales.
Gox, comm. de la Haute-Garonne, arrond. et à 36 kilom.
de Toulouse ; 584 hab. On y fabrique beaucoup de poteries
communes.
Cox (Richard), théologien anglais, né à Waddon (comte
de Buckingham) en 1499, mort en 1581. Gasrné à la Ré-
forme, il devint, grâce à la protection de tranmer, pré-
cepteur du jeune orinco Edouard, depuis Edouard VI,
qui, â sou avènemei't, le récompensa on le nommant con-
seiller privé, chant ine de Windsor et doyen de West-
minster. Sous le règne de la reine Marie, il fut dépouillé
de ses places et banni. Il fonda, â Francfort, une espèce
d'université anglaise. Revenu en Angleterre on 1558,
après l'avènement d'Elisabeth, Cox fut nommé évêqiïe
d Ely (1559). Il a contribué A la composition et à la revi-
sion de la première liturgie anglicane. Il a laissé dos
lettres et des traités théologiquos. Dans la traduction
do la Bible des évéques. il a donné : les Quatre Evangiles,
Actes des apôtres ot Epître aux Bomains.
Gox (sir Richard), historien irlandais, né à Baudon
(comté do Cork) on 1650, mort on 1733. D'abord avocat, il
devint, après l'avènement du prince d'Orange, gouver-
neur du comté de Cork, lord-chancelier d'Irlande ot lord-
présidont du banc de la reine, dignité qu'il perdit à l'avè-
nement do George I" f i714). Son ouvrage le plus impor-
tant est une Histoire d Irlande [IGSO-IIOO), qui n'est guère
qu'une compilation hâtive.
Gox (Samuel Sullivan), homme politique ot écrivain amé-
ricain, né à Zanosville, dans lOhio, en 1824. D'abord avo-
cat, il devint secrétaire do la légation dos Etals-Unis au
Pérou. Elu député au Congrès do Washington, il rit parti©
do cotte assemblée de 1856 â 1862, et de 1808 à 1885. A cette
époque, il fut nommé ministre des Etats-Unis ù Constau-
tinoplo.
Gox (sir Gcorgo William), écrivain anglais, néon 1827.
Il a été pasteur, professeur, et a publié do nombreux ou-
vrages estimés, entre autres : la Grande Guerre i>ersiguc
(1861); Récits de la vie des dieux et des héros (1862); le
Christianisme latin et germain (1870); Mythologie des na-
tions aryennes (1870), le plus imporlaut de ses travaux; His-
toire de la Grèce (\Sli), etc. On lui doit aussi un Dictionnaire
de science, d'art et de littérature (1865-1867), avec Brando.
GOXAGRE (du lat. coxa, hanche, et du gr. agra, action
do prendre) n. f. En T. do pathol., Goutte localisée à l'ar-
ticulatiou coxalo.
COXAL. ALE. AUX (du lat. coxa, hanche) adi. Qui so
rapporio à. la haucho. il Os coxal, Pai'tio do l'os iliaque qui
s'articule avec le fémur.
COXALGIE f ;V — du lat. coxa, hancho, ot du gr. algas,
douleur) n. f. Afi'ection do la hanche; plus particulièrem.,
Arthrite tuberculeuse do la hancho.
— Encycl. Lo mot coa-algie est employé pour désigner
l'arthriio tuberculeuse de l'articulation coxo- fémorale,
airection qu'on appelle aussi tumeur blanche de ta hancho,
ou coxo-tul)orculose. C'est une maladie do l'onfanco ot do
radolescenco, frappant surtout les enfants pauvres, élevés
dauH de mauvaises conditions d'hygiùno et d'alimonuition.
Elio osi surtout fréquente do cinq à dix uns.
47
COXALGIQUE — COYPEL
L'êtiolosie de la coxalgie est encore mal connue :
rhéréditéluberculeuse y tient la plus grande place. Le
traumatisme, si souvent incriminé, ne semble intervenir
que dans la localisation de la maladie. Les maladies gé-
nérales et surtout les fièvres éruptives, en particulier la
rougeole, prédisposent à la tuberculose de la haocbe.
Le pomt de départ de la coxalgie est tantôt dans la
synoviale, tantôt dans l'un des deux os de l'articulation,
principalement dans la cavité cotvloide et la tête du fémur.
La claudication est souvent le premier signe appré-
ciable, et l'examen permet, au bout de peu de temps, de
découvrir l'atrophie des masses musculaires de la cuisse
et l'effacement du pli de l'aine. La douleur, surtout vive
pendant la nuit, débute parfois par le genou, donnant
ainsi facilement lieu à des erreurs de diagnostic, et ce
n'est que plus tard qu'elle se localise au niveau de l'arti-
culation malade. Les attitudes vicieuses du membre lésé
peuvent servir à établir trois périodes dans cette arthrite :
dans la première, il v a flexion du membre avec abduc-
tion et rotation en denors ; dans la seconde, adduction et
rotation en dedans ; dans la troisième, enfin, s'observent les
abcès froids et les luxations spontanées.
Le pronostic de cette maladie est toujours grave, soit
pour la vie des malades^ soit pour les fonctions du membre.
Le traitement de la coxalgie, longtemps confus, a été
formulé pour la première fois par Bonnet (de Lyon); il se
résume : immobilisation dans une bonne positi07i. La gout-
tière de Bonnet, immobilisant complètement le bassin et
le membre, remplit cette condition; mais c'est un appa-
reil lourd et encombrant auquel on a cherché à substi-
tuer des appareils en plâtre ou en silicate permettant la
marche.
Cette méthode, dans laquelle on recherche l'ankylose
comme moyen de guérison, est aujourd'hui délaissée.
Les Américains, les premiers, ont cherché des appareils
À extension continue, permettant lécartement des sur-
faces articulaires, luttant contre la contraction musculaire,
et supprimant de ce fait les pressions exagérées en cer-
tains points de l'articulation. Les appareils de Lancereaux,
de Hennequin, sont fondés sur ce principe et amènent
rapidement la diminution de la douleur, avec, parfois, la
guérison sans ankylose, et intégrité presque complète
des mouvements. La coxalgie peut passer à la suppuration,
malgré tous les soins; mais les résorptions spontanées ne
sonfpas rares; cependant, trop souvent, on est obligé de
drainer l'articulation, et même, dans les cas graves, de
faire une résection de la hanche.
Aujourd'hui, cette maladie est soignée, comme toutesles
tuberculoses articulaires, par les cures maritimes, et les
résultats obtenus par de longs séjours à Penn Bron, à la
Baule, à Berck, etc., sont forts encourageants.
COXALGIQUE (jik') adj. Qui se rapporte à la coxalgie,
qui est atteint de coxalgie.
CoXdE (Michiel van), peintre flamand. V. Coxie.
COXE (William), voyageur et historien anglais, né à
Loûdresen n47,mortenl82S. Il fut précepteurde différents
grands seigneurs anglais, qu'il accompagna en Europe. On
a de lui: Voyat/e en Pologne, Bussie, etc. {llSi); Voyage en
Suisse{]~i9). Parmi ses ouvrages histori-
ques, on remarque : Mémoires sur la vie de
Robert Walpole (1798); Mémoires d'Horace
Walpole (1802); Histoire de la maison
d'Autriche (1807) ; Mémoires des rois d'Es-
pagne de la maison de Bourbon (1813); Vie
de Marlborough (1817-1819).
COXÈLE n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères clavicornes, famille des colydiidés,
comprenant de petites formes oblongues,
variées de rouge, de brun et de jaune, coièle(gr.6foi8).
et dont on ne connaît qu'une espèce, pro-
pre à l'Europe méridionale. (Le coxèfe varié [coxelus pic-
tus] est le type de la tribu des coxélinés.)
COXÉLINÉS n. m. pi- Tribu d'insectes coléoptères cla-
vicornes, famille des colydiidés, renfermant les genres
coxèle, iarphius, helioctamène, agelandie, langélandie, syn-
ckite, cicone, colobique, etc., tous formés d'espèces minu-
scules vivant dans le bois pourri, les champignons, etc.
— Un COXÊLINÉ.
COXIE {ksi — de Cox, n. pr.) n. f. Genre de plantes, de
la famille des primulacées, formé aux dépens des lysi-
machies, et renfermant une seule espèce, qui croît au cap
de Bonne-Espérance.
GOXIE ou COXCIE ou COEXYEN(Michiel vanI, peintre
flamand, né et mort à Malines (1497-1592). Il reVut d'abord
les leçons de son père, puis
entra dans l'atelier de Bernard
van Orley. 11 se rendit ensuite
en Italie, et s'enthousiasma
pour Rapbaul. Il le copia avec
Îiassion, au point de mériter
0 surnom de Rapbaël fla-
mand. Dès IS32, il jouissait
à Rome d'une brillante répu-
tation, n peignit notamment
une /fésurrection du Sauveur
pour l'église Saint-Pierre. Do
retour à Malines, en 1543, il
peignit lo triptyque de l'autel
i?aint-Luc- Malines, où Mar-
guerite d'Autriche avait établi
sa cour, était alors un centre
artistique des plus importants.
Coxie fut remarqué par Mar-
guerite, puis par Marie de Coxie.
ïtonj^ie, qui succéda â cette
dernière au gouvernement des Pays-Bas. Philippo II le
nomma son peintre, et lui fîtexécutcrdc nombreux travaux.
Charles-Qumt, en allant s'enfermer au cloître de "ifusto, y
transporta avec lui quatre tableaux religieux de Coxie.
D'autres ont pris le chemin do l'EscuriaT, où on les voit
encore. En Flandre, plusieurs œuvres de Coxio ont péri
ou ont souffert de maladroites restaurations. Parmi les
meilleures qui survivent, citons la Cène (Bruxelles), et le
Martyre de saint Sébastien (Anvers).
Michiel Coxie compte au premier rang des Flamands
ramanUtes, c'cst-â-diro do ceux qui, délaissant les tradi-
tions localcïj, allèrent chercher leurs modèles ù. Rome.
Coxie a abdiqué toute originalité devant son modèle,
Raphatïl. Ainsi firtînt gm successeurs, à cemraencer par
A, coyau.
son fils (1540-1616), auquel il avait donné le prénom de
Raphaël. Celui-ci, d'ailleurs, imita Michel-Ange. Son seul
titre de gloire, et il est réel, c'est d'avoir été le maître de
Gaspard de Crayer. La dynastie des Coxiè a produit des
peintres jusqu'au début du xv!!!" siècle.
COXITE {ko-ksif — du lat. coxa, hanche) n. m. Inflam-
mation de la hanche.
COXODYNIE {ni — du lat. coxa, hanche, et du gr. odunê,
douleur) n. f. Douleur de la hanche.
GOXO-FÉMORAL, ALE, AUX adj. Se dit de l'articulation
de la tête du fémur avec l'os coxal ou articulation de la
hanche.
— EXCYCL.V. HANCHE.
COXOPODITE (du lat. coxa, hanche, et du gr. pous, podos,
pied) n. m. Premier article de la portion basilaire des
appendices thoraciques et abdominaux des crustacés su-
périeurs : Dans le viaxilUpède (de l'écrevisse), la portion
basilaire est divisée en deux articles, et, coynme dans le
membre abdominal, le premier, ou celui qui s'articule avec
le thorax, est appelé le coxopodite. (Huxley.)
COXOPODITIQUE {tik') adj. Qui s'attache au coxopodite :
Les soies coxopoditiques sen'ent, sans doute, à empêcher
l'entrée des parasites et d'autres viatières étrangères à l'inté-
rieur de la chambre branchiale.
Cox'S Bazar , ville de rinde anglaise (Bengale [prov.
de Chiitagong]), à l'embouchure du fleuve côtier Bagh-
kali ; 4.365 hao. Place commerçante.
Cota, village d'Espagne (Asturies [prov. d'Oviedo]),
sur le fleuve côtier Sella; l.OOo hab. En 1030, concile pro-
vincial.
GOYAIMA, comm. de Colombie (départ, de Tolima [prov.
del Centre]), sur le Saldaûa, affluent de la Magdalena;
7.000 hab. Or d'alluvion.
COYAN ou COYANG {ko-ïan) n. m. Unité malaise de ca-
pacité ou de poids usitée aussi dans l'Indo-Chine, et valant :
chez les Malais, 35 hectol. 60 ; à Sin-
gapore, de 3.024 à 3.144 kilogr. ; à
Poulo-Pinang, 2.160 kilogr. pour le
sel, 2.721 kilogr. pour le riz; à Ma-
cassar, 2.419 kUogr. ; à Palembang,
2.903 kilogr.; etc.
COYAU (ko-io) n. m. Charp. Petit
morceau prolongeant le chevron jus-
qu'à la paroi extérieure du mur, atin
de former l'avance de l'é^out du toit.
— Agric. Pièce de bois d unocharruo
en forme de fourche, qui est Hxée à la
douille du soc, et concourt au même
travail que le versoir. ii Pièce de bois
entaillée, montée sur la roue d'un moulin à eau pour sou-
tenir les aubes. (On dit aussi coyer.)
— Pêch. Espèce de spare, peu estimé pour la table.
COYE (Jean-Baptiste), poète provençal, né à Mouriès
(Bouches-du-Rhône) en 1711, mort à Arles en 1771. Il
a composé plusieurs ouvrages eu dialecte arlésien. Son
œuvre principale est une comédie en cinq actes, lou Novi
para (le Fiancé paré). J.-B. Coye, qui doit être considéré
comme l'un des créateurs du théâtre en langue d'oc, est
un auteur comique plein de verve, dont les saillies sont
d'une hardiesse parfois excessive. On a de lui des poésies
diverses, principalement des épîtres.
COYER [ko-iè — de queux, pierre à aiguiser) n. m. Petit
étui de forme conique, dans lequel les faucheurs mettent
leur pierre à aiguiser, il On dit aussi coffin.
COYER {ko-ié — de coe, anc. forme de quece) n. m. Pièce
de bois placée horizontalement sous l'arêtier d'un comble,
pour servir d'entralt. Il Pour les autres sens, v. coyau.
GOYER (Gabriel-Frauf^ois), littérateur français, né à
Baume-les-Dames (Doubs) en 1707, mort en 1782. Il quitta
l'ordre des jésuites et devint, en 1743, aumônier général
de la cavalerie. L'abbé Coyer se lia avec les gens de let-
tres les plus célèbres de son temps. C'était un homme d'es-
prit, au style agréable et facile. Le meilleur de ses écrits,
réunis en 1781, est intitulé Bagatelles morales (1754).
COYLTON, comm. d'Ecosse (comté d'Ayr) ; 3.100 hab.
Carrières de grès et de pierres. Centre houiller.
COYNE (Joseph Stirling), auteur dramatique anglais,
né en 1803 à Birr (Irlande), mort en 1S6S. Il débuta en 1835
par une comédie, le Phrénologiste, jouée sur le théâtre de
Dublin. Deux ans plus tard, il alla se fixer à Londres, où il
remporta de nombreux succès, dont les plus éclatants
furent le Singulier sujet (1836) ; Comment régler sescotnpfes
avecsa blanchisseuse {\m); le Legs de Tipperary {\^A1)\ etc.
En 1841, il contribua à la fondation du journal satirique,
le Punch ou Charivari de Londres.
GOYOACAN, village du Mexique (district fédéral);
7.630 hab. Ancienne ville des Tecpanecs.
COYOMEAPAN, bourg du Mexique (Etat de Puebla),
dans la vallée du rio Tonto, affluent du rio Papaloapan,
tributaire lui-mt^me de la lagune d'Alvarado ; 4.525 hao.
COY0N,COY0NNADE,COYONNER,COYONNERIE. autre
orthograplie de : coïo.N, cûïgnnade, coionner, coIonnerie.
COYOT [ko-io) n. m. Instrument qui porto le nom do son
inventeur, et que l'on emploie dans l'industrie de l'im-
pression sur étoffes.
— Encvcl. Le coyot sert à élargir et à maintenir bien
déployés les tissus qui sont mouillés. L'organe essentiel
du coyot est constitué par deux cônes cannelés, montés
de telle manière qu'ils fassent entre eux un angle de
150 degrés.
COYOTE {ko-iot') n. m. Nom vulgaire d'un loup améri-
cain {canis latrans). V. locp.
COYOTE iko-io) n. m. Variété do coton des Philippines,
assez fortement coloré et de couleur cannelle. (C'est la
couleur la plus foncée qu'on connaisse parmi les variétés
do coton coloré. Son blanchiment exige certains soins par-
ticuliers; aussi préfôre-t-on,en manufacture, l'employer
tel que le produit la nature.) il Tissu fabri(^ué avec ce
ooton. ^C'cst un tissu uni, croisé, semblable a la circas-
sionne, et dont l'armure est colle du serge, deux le trois;
il est presque anssi solide que le coutil.)
Noèl Coypel.
370
COYOTEPEC, bourg du Mexique (Etat de Mexico) ;
3.625 hab. — Bourg du Mexique (Etat de Puebla); 3.850 hab.
Co-YOUKONS, tribu de l'Alaska, qui vit sur les rives
du Youkon, entre la rivière Co-Youkon et la Tanana. —
Un Co-YouKON.
— Enlycl. La face large et les cheveux gros et noirs
des Co-Youkons font penser à une origine asiatique. Les
hommes portent une veste en peau, avec une pointe en
avant et une autre en arrière; les femmes s'introduisent
dans le nez un ornement en coquille. Ils ensevelissent leurs
morts dans des caisses, qu'ils posent sur des plates-formes.
Ils chassent les martres, les castors et les renards, dont
ils vendent les fourrures aux Européens.
CoYE, comm. de l'Oise, arrond. et à 12 kilom. de Senlis,
à la lisière de la ^oi-êt de Coye; 1.199 hab. Impression sur
châles et sur étofles de laine.
Coypel (Noël), peintre français, né et mort à Paris
(162S-1707). Il se livra à l'étude des œuvres de Poussin et
de Le Sueur. En 1655, l'année de la mort de Le Sueur, on
lui conlia la décoration de l'oratoire et de la chambre du
roi, au Louvre. Puis il exé-
cuta des peintures pour les
appartements du cardinal
Mazarin. Au mariage do
Louis XIV, il peignit les
boiseries du Cabinet de
Louis A7 r, aux Tuileries.
11 en exécuta d'autres, avec
Francisque Millet, le paysa-
giste, dans lacliambreàcou-
cher d'hiver. L'Académio
royale de peinture ouvrit
ses portesàCoypel en 1663;
son tableau ae réception
avait pour sujet le Meurtre
d'Abel par Cain. En 1661, il
exécuta le Mai de Notre-
Dame pour la corporation
des orfèvres. En 1672,
Louis XIV le nomma di-
recteur de l'Académie de
France à Rome ; ce fut pen-
dant son séjour dans cette
ville qu'il peignit ; Solon
et Trajan (auj. à Versailles) ; Alexandre-Sévère et Pto-
lémée Phtladelphe (Louvre). Coypel fut marié deux fois :
!a première avec Madeleine Hérault, dont il eut Antoine
Coypel; la seconde avec Anne-Francoiso Perrin, alliée
à la famille des Boulongne, dont il eut trois tilles et un fils,
qui fut aussi un peintre distingué. A. la mort de Pierre
Mignard, le roi nomma Coypel directeur de l'Académie de
peinture et le gratifia d'une pension de i. 000 écus. On voit
au Louvre, et datés de. 1669, dix-huit tableauxde lui, parmi
lesquels son portrait au milieu de toute sa famille. Il est
resté toute sa vie fidèle à la manière de Poussin.
Coypel (Antoine), fils du précédent, né et mort à Paris
(1661-1722) et le plus célèbre des peintres de ce nom, bien
qu'il soit en réalité inférieur à son père. Celui-ci, en 1672,
emmena à Rome le jeune Antoine, âgé de onze ans. L'enfant
n'en avait que treize lorsqu'un
de ses essais attira sur lui
l'attention du Bernin. Reve-
nu en France en 1676, il fut
trompé par les succès préma-
turés qu'on se plut à lui faire.
A dix-neuf ans, il peignit
une Assomption de la Vierge.
L'année suivante, il fut reçu
à l'Académie de peinture
pour son tableau représen-
tant Louis XIV au sein de la
gloire. En 1688, il épousa
Marie-Jeanne Bideau, femme
aimable et riche héritière. Le
duc d'Orléans fit choix d'An-
toine Coypel pour son peintre.
Il fut chargé de dessiner les
médailles que le roi se pro-
posait de faire frapper pour
chacun des événements de
son règne. L'Académie des
inscriptions et belles-lettres s'empressa aussitôt de lui
offrir une place parmi ses associés.
Lorsque le Dauphin voulut faire achever les décorations
du château de Meudon, Coypel peignit, pour le maître-autel,
une liésuvrection et une Aymonciation. Le duc d'Orléans
voulant décorer le Palais-Royal, Coypel exécuta pour la
grande galerie divers épisodes de VEnéide. En 1710, il fut
nommé directeur des tableaux et des dessins du Cabinet
du roi et, en 1714, directeur de l'Académie. Doux ans plus
tard, le Régent lui conféra le titre de <■ premier peintre du
roi » ; l'année suivante, il reçut des lettres de noblesse.
L'œuvre d'Antoine Coypel est considérable et atteste
une étonnante facilité. Nous ne rappellerons que son Juge-
ment de Salotnon et son Af/iaife (Versailles). Il fut, en outre,
un habile graveur à l'eau-forte, et l'on cite avec éloge plu-
sieurs reproductions de ses propres tableaux, telles que
le Démocrite et VEcce-Homo. Cet artiste fut écrivain à ses
heures ; on a de lui : EpHre (en vers) d'un père à son fils
sur la peinture, et vingt dissertations sur le môme sujet,
lues à l'Académie. Quant à la réputation brillante faite au
peintre de son vivant, la postérité no l'a pas ratifiée. Il
entrait dans sa manière plus de convention que de goût.
Coypel (Noël-Nicolas), frère du précédent et deuxième
fils de Noël Coypel, né et mort à Paris (1690-1734). Il reçut
ses premières leçons de peinture de sa mère, Françoise
Perrin. A vingt et un ans, il peignit pour l'église Saint-
Nicolas-du-Chardonnot, à Paris, Moise qui frappe le rocher ;
et la Marine dans le désert. Mais son véritable domaine
était la mythologie. Ainsi, son Triomphe de Galatée est d'un
arrangement pittoresque, d'un coloris brillant. En 1720,
Nicolas Coypel fut admis à l'Académie de peinture, dont
son frère Antoine était directeur. Son tableau de récep-
tion, l'Enlèvement dAmymoné. n'est pas venu jusqu'à
nous; mais les Saisons, les Plaisi)-s de la chasse, le Bam
de Diane et la Charité romaine ont été reprofiuits par
Beaumont, Lebas, Trochon et Danzel. Ce sont des com-
positions gracieuses, d'un ton fin, harmonieux, plein de
charme, disposées avec goût et dessinées avec le plus
grand soin. On cite encore un Triomphe d'Amphitrite et
Antoine Coypel.
Ch.-Ant. Coypel.
371
Vénits et l'Amour, deux dessus do porto (château do Passy).
Nicolas Coypu'l, dénué do l'ospril d'intrigue et cliargô do
famille, vlhuu dans la gône.
GOYPEL {Charlos-Antoino), fils d'Antoine et noveu du
prôcôdont, u6 et mort à Paris (nJ9t-i7j2), peut-ôtro lo
mieux douo do toutola famille. Il so vit admis à l'Acadômio
de peînturu A vingt ans. Son tableau de réception fut uno
Médée, faible pointure que l'auiour remplaça plus tard par
Abraham embrassant son fils Isaac aumoment où Vamje lux
apparaît. Mais Charles - An-
toine était né pointro do
gonro. Il so révéla tout d'un
coup par les Jeux d'tnfatits,
série do plaisanteries char-
mantes. Ou connaît aussi de
Charles Coypol uu Jeu rf'e/ï-
fants à la toilette.
Il faut compter également
parmi ses meilleures produc-
tions ses dessins pour les co-
médies do Molière; une série
fort remarquable de vingt-
cinq tableaux tirés du Doyi
Quichotte. Surugue, Lépicié,
JouUaiu, Tardieu , M"" Hor-
tomels on firent de nombreu-
ses gravures. Coypel futaussi
un écrivain de beaucoup d'os-
prit et d'instruction, auteur
dramatique à ses heures. Plu-
sieurs de ses pièces ont été
jouées à la cour ; son réper-
toire ne compte pas moins de vingt-trois comédies, deux
tragédies et deux pièces boulfonnes. Toutefois, ces œu-
vres, restées manuscrites, n'ont pu venir jusqu'à nous. Sa
réputation d'écrivain égalait celle dont il jouissait comme
peintre.
Ses immenses relations, la variété de ses talents, sa
fortune, son savoir-vivre, expliquent la haute faveur de
Coypel à la cour. A la mort do son père, en 1722, il lui
succéda comme directeur des tableaux et des dessins de la
couronne et premier peintre du duc d'Orléans. En 1747,
il fut nommé » premier peintre du roi » et directeur de
l'Académie. A ce dernier titre, il a prouoncé des discours
où le charme de la diction s'allie à la profondeur dos pen-
sées et à la finesse des ob-
servations.
COYPOU et mieux COÏ-
POU u. m. Nom vulgaire,
dans l'Amérique du Sud,
des rongeurs du genremyo-
potamo.
COYSEVOX (Antoine),
sculpteur français, né à
Lyon en 1640, mort à Paris
en 1720. Son père, Pierre
Coysevox, menuisier, était
d'origine espagnole ; sa
mère, Isabeau Morel, était
Lyonnaise. Coysevox eut
pour maître Lerambert ,
sculpteur, peintre, musi-
cien, poète. Les premiers
ouvrages qu'il produisit
sous son propre nom, dans
le palais du cardinal de
Furstenbcrg, à Saverne,
furent les figures d'Apollon et des Muses soutenant le
plafond, des Termes et les ornements de la corniche, en
stuc, huit statues et vingt-quatre Termes de grès. Arrivé
à Paris après un séjour de quatre années en Alsace,
Coysevox sculpta, pour être placée dans une nicho do la
rue Sirène, la très belle Vierge conservée dans l'église do
Saint-Nizier à Lyon. Il ne tarda pas à être re(;u de l'Aca-
démie de peinture, puis Lebrun lui fit confier d'impor-
tants travaux pour Versailles, tels que la Justice et la
Force, Louis XIV couronné par deux Renommées, la Dor-
dogne, la Garonne, etc. De tous les sculpteurs de son
époque, Coysevox est celui qui est resté le plus indépen-
dant vis-à-vis de Lebrun dans l'interprétation dos sujets
que lui imposait le peintre. Il no cesse de so maintenir
dans une gamme très personnelle, où il fait preuve de
goût et de savoir. Certaines figures, celle do la Duchesse
de Bourgogne par exemple, représentée en Diane, sont
exquises de grâce. Mais l'habileté de Coysevox so mani-
feste à un degré exceptionnel dans ses œuvres iconit^ues.
Ses bustes de Lebrun, do Uossnet, de la mère du peintre
Jtigaud, son propre buste sont des pages achevées.
Rappelons aussi, parmi les ouvrages justement célè-
bres du maître, sa statue en pied do Louis XIV à l'Hôtel
do ville do Paris, sa statuo équestre du mémo monarcjue
à Rennes, détruite pondant la Kévolulion, celle du grand
Condé Dour Chantilly, les Chevaux ailés, aujourdhui au
jardin des Tuileries, etc.
— - BiBLiOGR. : H. Jouin, Antoine Coysevox (Paris, 1883).
COYUCADE Catalan, village du Mexique (Etat de
Guerrero), sur lo Moxcala de las Balzas; 8.700 hab. Con-
tre vilicolo.
COYUTLA, bourg du Mexique (Etat de Vera-Cruz);
2.500 hab. Eaux-do-vio de canne.
GOZBEKDJI-BACHI n. m. Oflicior de la suite du Sultan,
dont la charge consiste à tenir uno aiguière.
CoZES, ch.-l. do cant. de la Charento-Infériouro, arr.
et à 2i kil. do Saintes; 1.600 hab. Ch. do f. Etat. Com-
merce do grains ot de vins. Clouteries, moulins. Ruines
d'une église du xvi« siècle. — Le canton a 15 comm. ot
10.931 hab.
GOZUMEL, île mexicaine do la mer dos Antilles, près
de lacfite du Yucatan ; Cortez y aborda on isio.
CR. Chim. Abréviation ot symbole do curomu.
C. R. Abréviation des mots civis romanus, citoyen ro-
main, fréi|Uonto dans les inscriptions, surtout dos pro-
vinces où cû titre était un privilège très recherché.
GraBBE (Goorge), poète anglais, né à Aldoburgh (Suf-
folk) on nji, mort en 1832 ù 'Irowbridgo. Crabboout des
commencements difficiles. En 1781, il publia un poèmo, la
Bibliothèque. Vers la mûmo époque, il entra dans los or-
Coysevox.
dres. Son second poème le Village (1783) eut un très grand
succès ot devint populaire ; le liajistre de la /Jtii-ome (1807)
ot le Bourg (1810) mirent Crabbo au premier rang des
poètes. Il donna encore Contes en vers (1812), Contes du châ-
teau (1819), et publia une Histoire naturelle du comté de Bel-
voir (1795). Byron a dit do Crabbo quo c'était c lo peintre
le plus sombre de la nature, et cependant le moillear ",
jugement qui concorde avec rapprôciation de ceux qui ont
appelé Craobe un Pope en bas de laine. Grand partisan de
Pope, Byron admire sans doute dans l'auteur du Village le
versificateur habile, dont les distiques, alignés avec uno
parfaite régularité, rappellent la facture du maître. Crabbo,
toutefois, a rompu avec les traditions do l'école classique
par le choix de ses sujets, tous empruntés au domaine de
la vie ordinaire. Il fait dos mœurs, des misères et des souf-
frances dos pauvres un tableau réel et poignant.
CRABBÉE {kra-bé — de Crabbe, n. pr.) n. f. Plantes her-
bacées, do la famille des acanthacées, tribu dos ruelliées.
(Les cinq espèces connues habitent l'Afrique tropicale.)
CRABE (de l'allem. krabbe, même sens) n. m. Genre de
dt-capodes brachyures, comprenant un grand nombre
d'espèces, dont la plupart sont comestibles.
— Bias. V. la partie encycl.
~ Pathol. Nom donné à des excroissances blanchâtres,
qui so produisent à la plante des pieds chez les individus
afi'octés du pian.
— Zool. Crabe-araignée, Nom vulgaire dos araignées du
genre mygale et aussi do celles du genre phyllodrome.
Il Crabe de Biarritz, Nom vulgaire d'un poisson des côtes
françaises, la scorpène truie {scorpsna 5cru/"a). V. scorpéne.
— Encycl. Zool. D'une manière générale, on entend par
n crabes «^les brachyures, que ce soient les catométopes
ou crabes quadrangulaires, les oxystomes ou crabes cir-
Crabes : 1. Tourteau; 2. Enragé.
culaires, les oxyrhynques ou crabes triangulaires, etc. Ca-
ractérisés par leur carapace large et bombée légèrement,
à bord muni de six dents, à front tridenté, leurs grosses
pinces cannelées et dentées, leurs autres pattes courtes
et plates, ces crabes comprennent de nombreuses espèces
répandues dans les mers du globe. La grande espèce la
plus connue en France est le tourteau {cancer pagurus),
très commun dans les mers du nord et l'Océan, plus rare
dans la Méditerranée. Large souvent de 30 centimètres, il
peut peser jusqu'à 6 kilogrammes : c'est le géant des crabes
des côtes françaises. Très abondant sur les marchés, oii
on le nomme encore houveC, poingclos, il constitue un arti-
cle de uêche important et sert à falsifier les conserves de
homard. La chair des mâles est plus fine que celle des
femelles. Le crabe enragé {carcinus Aliénas) appartient à
la famille des portunidés : c'est le seul représentant du
genre; sa carapace verdâtre, haute, large, assez plate;
ses pattes postérieures, longues, styliformos, lo distinguent
do tous les autres crabes. Il ne dépasse guère S centi-
mètres. Commun dans tout l'hémisphère boréal et la Mé-
diterranée, il est également comestible. On appelle encore
crabes des cocotiers les birgus; crabes araignées les majas ;
crabes terrestres tous les gécarcinidés ; crabes d'eau douce
les tolphusidés ; crabes de moules les pinoothères; etc.
— Blas. Très rarement employé comme pièce héral-
dique, le crabo apparaît, cependant, dans certaines armoi-
ries. Confondu souvent avec lo scorpion ot l'écrovisso,
pris comme signe du zodiaque (signe du Cancer), il est
souvent mal figuré. Cette figure héraldique est surtout
commune sur les armoiries anglaises. On a prétendu que
ce crustacé était un symbole d'inconstance, et aussi que
les Anglais l'avaient adopté pour rappeler les manœuvres
do l'arméo anglaise, en 1523, devant Boulogne, où elle avança
ot recula sans cosse.
CRABE (du portug. cravo, m^mo sens) n. m. Bot. Myrte
girofiéo d'Amérique.
— Comm. Nom donné à une espèce do bois d'origine
américaine, quo l'on emploie en temturo.
CRABIER (bi-é) n. m. Nom vulgaire d'une sarigue amô-
ricamo {dtdelphys marsupialis) ; d'un chien de l'Amériquo
du Sud {canis cancrivorus) ; d'un raton do l'Amérique du
Sud {procyon cancrivorus) ; dun héron du sud de l'Europe
[ardeola co/nata) ; d'un martin-pèchour du Sénégal {hat-
cyon semicxrulea).
CRABITE n. m. Crustacé fossile.
CRABOTAGE(/a^')n.m.Premiôrefoncéod'unoardoisièro.
CRABRON ou CRABRO n. m. Entom. Gonro d'insectes
hyiiiénopteres, type de la famille des crabronidés, renfer-
mant des formes européennes do taille moyenne, courlos
ot épaisses, à grosso tôto
arrondie, â abdomen rcn-
tlé on massue.
— Anciennom. Frelon,
ot au fig., Censeur, cri-
tique.
— Encycl. Entom. La
livrée des crabrons est
ordinairement noire, lui-
sante, avec dos ceintures
ou des taclies jaunes ; on
on connaît de nombreu-
ses espèces faisant leur
nid dans des terriers ou
dans des trous d'arbros,
Crabron (gr. d'un tiers).
dans les conduites do coléoi>tèros xylopha^^os, dans los
tiges sèches et creuses, etc. ; ils les approvisiOQDODt avec
des insectes de toute sorte.
CRABRONIDÉS n. m. pi. Famillo d'insoclos hyménoptè-
res porie-aiguillon, comprenant les crabrom et autres
genres fouisseurs, caractérisés par une této largo, à labro
non saillant, un abdomoa ovalo, pédoncule. (Los mœurs
COYPEL — CRACHER
des crabronidés sont celles des sphégidés; ils comptent
dfs représentants sur tout le globe, principalement dans
11 !(.- mi sphère boréal.} — Un ckabronidé.
CRABRONIFÈRE (do crabro, onis, frolon, et du lat. ferre,
porter) adj. Eu T. de bût., Dont la fleur ressemble à un
crabron.
CRABRONIFORME (du lat. crabro, onis, frelon, et forma,
forme) adj. En T. de zool., Qui a la forme d'un frelon :
Sésxe CRABRONIFORME. Asiic CRABRONlFORMli.
CBABS n. m. Jeux. V. krabs.
CRAC [krak' — onomatop. que l'on retrouve dans les
idiomes gcrnian.) mtorj. Mot imitant lo bruit de corps qui
sontre-choquent, ou d'un corps qui se rompt, il Signifie
aussi, Voilà que tout à coup, soudainement :
Le brusque philosophe, en ses sombres humeurs.
Vainement contre nous élùve ses clameurs :
Uue belle paraît, Uii sourit et l'agace;
Crac ! au premier assaut, elle emporte la place.
Destoucbes.
— Substantiv. : Entendre des cracs menaçants.
CRAC {krak') n. f. Maladie des oiseaux de proie, et no-
tamment du faucon.
Crac (Monsieur de), personnage comique, qu'en géné-
ral on fait naître sur les Dords de la Garonne. Il est d'une
imagination intarissable, et personne ne peut rivaliser
avec lui dans l'art d'avoir les aventures les plus invrai-
semblables et de les raconter avec un aplomb impertur-
bable. — Co nom de •< Monsieur do Crac » a servi de titre
à plusieurs pièces (boulfonneries, féeries, etc.); nous
citerons : Monsieur de Crac dans son petit castel, bouffon-
nerie en un acte, en vers, de Collin d'Harleville(n91); ie
Testament de Monsieur de Crac, opéra bouffe en un acte,
paroles de Jules Moinaux, musique de Ch. Lecoq (1871);
Mojisieur de Crac, féerie.
Craca, magicienne grecque, qui changeait les viandes
en pierres ou en d'autres substances, aussitôt qu'elle les
voyait arriver sur la table.
Cracaoani, comm. de Roumanie (district de Neamtu) ;
3.GÔ0 hab.
Cracau, nom par lequel on a quelquefois désigné la
ville de Cracovie. n On disait autrefois Cracoe.
GRAGCA n. m. Bot. Syn. de téphrosie.
CRACET ou CRACHET n. m. MobU. V. CH.ULEIL.
Crach, comm. du Morbihan, arrond. et à 47 kilom. de
Lorient, entre les estuaires de Crach et d'Auray ; 1.923 hab.
Parcs d"huîtres. Commerce de chevaux estimés. Monu-
ments mégalithiques.
CRACHAT {cha — rad. cracher) n. m. Matière sécrétéo
par les muqueuses des voies respiratoires, depuis les
bronches jusqu'aux fosses nasales, et que l'on expectore.
— Fam. Décoration d'un ordre de chevalerie, et, plus
spécialement. Plaque des degrés supérieurs de l'ordre.
— Alohim. Crachat de tune. V. nostoc.
— Entom. Crachat de coucou ou de grenouille. Ecume
que sécrète la larve dos cercopes, et qu'elle abandonne
sur les végétaux.
~ Tcchn. Défaut d'une glace qui ressemble assez à une
toile d'araignée.
— Loc. fam. : Maison faite de boue et de crachat, Maison
très peu solidement construite, ii .^e îioijerdans un crachat
ou dans son crachat. Echouer devant des obstacles insi-
j^nifiants; trouver de graves difficultés où il n'y en a que
de très légères.
— Encycl. V. expectoration.
CRACHE n. f. Crachat. (Vieux.)
— En T. de métall., Rejet de matières par lo devant do
la tuyère.
CRACHEMENT {man) n. m. Pathol. RejoUpar la bouche
des matières expectorées : Crachement d^anq.
— Arrnur. Projection de gaz en arrière, lors du tir d'une
arme à feu se cliargeani par la culasse. (Ce fait provient
soit d'un défaut do l'obturateur dans les armes à cartou-
ches non métallitiues, soit d'une rupture de l'étui au culot.
Aussi est-il prudent, en vue de cotte rupture, toujours
possible, si rare soit-elle, do disposer la culasse dos armes
à fou portatives, do façon que los crachements éventuels
ne soient pas dirigés vers !a figure du tireur.)
— Techn. Fuite de vapour peu importante qui so pro-
duit, dans uno machine à vapeur, à un joint quelconque.
Il II y a crachement do minium, lorsque celui-ci, employé
pour confectionner un joint, so répand au dehors, s'écraso
.sous l'action du serrage que l'on donne ù rejoint, ii Les
fondeurs disent qu'il y a crachement du moule quand, par
suite d'un manque ausolu de jonction ontro los diverses
parties de co moule, uno petite quantité de métal ou fusion
s'échappe au dehors.
CRACHER (du lat. screare, mfrmo sons) v. a. Lancer hors
do la bouche par un mouvement particulier des joues, des
lèvres et de la langue : Cracher du sang, de la salive, de
la pituite.
— Fam. ot pop. Donner, débourser : Cracher mille francs.
Il Dire, prononcer avec abondance ou hors do propos :
Craciii:r du latin. Cracukr des proverbes, ii Dire crûment,
sans ménagements : Cracher son fait à guelgtt'un. il Pro-
noncer avec colère ou avec mépris : Cracher des injures.
Crachi:r sa malédiction, il Cracher ses pounmns. Tousser ot
cracher beaucoup, comme un poitrinaire qui oxpectorerail
des morceaux de poumon, il Cracher du coton, Cracner des
pièces de dix sous, Cracher blanc. Avoir uno soif ardonto ;
co qui donno, ou offot, uno couleur blancho à la salive.
— Mar. Cracher ses étoupes. En parlant d'un naviroi
Laisser sortir ses étoupes par les coutures.
— V. n. Expectoror dos crachats ou do la salivo.
— Par auai. En parlant d'un moule, Laisser échapper
do la matière on fusion, il Eu parlant d'un tuyau ou dun
robinet, Faire éclabousser lo liquide, il En parlant d'une
plume, Faire, ou écrivant, éclabousser l'oucro on goutte-
lottes.
— Arg. do théàtr. Cracher sur les quinqxtets. So dit d'un
acteur faible ou incapable, qui fait dos offorls iuouYs pour
jouer son rûlo.
— Armur. En tiarlant d'une ormo à fou. Projeter on
arrière des purcellos do poudre ou dos gnz.
— Loc. div. : Cincher sur. Dédaigner, montrer du mé-
pris pour. Il iVfl paa cracher aur, Ainior, Apprécier fort :
CRACHEUR — CRAIG
Ne pas cracher sur tes bons morceaux, il Cracher sur
quelqu'un, au visage, au nez de quelqu'un, L'outrager, l'in-
sulter, il Cracher contre le ciel. Blasphémer, il Cracher au
bassin, au bassinet. Donner de l'argent à contre-cœur.
(Allusion à celui auquel on vient d'arracher une dent, et
qui, après force grimaces, crache dans le bassin.)
— Loc. prov. : // a crache en l'air et son crachat lui est
retombé sur le nez ou simplement 11 a craché en l'air. Il a
lait contre quelqu'un une démarche qui u'a réussi que
contre lui-même.
Craché, ée part. pass. du v. Cracher.
— Pop. Tout craché ou simplement Craché, Tout à fait
ressemblant : Etre leportrait craché de gnetqu'wi.
Se cracher, v. pr. Cracher l'un contre l'autre : Se cra-
cher au visage dans une querelle.
CRACHEUR, EUSE n. Personne qui crache beaucoup.
CRACHOIR {cko-ar') n. m. Sorte de récipient ou de boîte
munie ou non de couvercle, rem-
plie de sciure de bois, et que cer-
t^ns tiennent dans les apparte-
ments pour y cracher.
— Pop. Jouer du crachoir et plus
souvent Tenir le crachoir. Parler
longtemps, pérorer. Crachoir.
— Nom, au xvm" siècle, de loges
de rOpéra situées du côté de la reine, au rez-de-chaussée.
CRACHOTEMENT {man) n. m. Action de crachoter;
disposition à crachoter.
CRACHOTER V. n. Cracher fréquemment une petite
quantité de salive, il Cracher, en parlant d'une plume.
CRAdNÉS {si) n. m. pi. Tribu d'oiseaux gallinacés, fa-
mille des pénélopidés, comprenant les hoccos et les pauxis.
— Un CRACLNÊ.
CRACK (A-raft' ~ mot angl. qui signifie fanfaron) n. m.
En T. de turf. Poulain préféré d'une écurie de courses ;
celui sur lequel on fonde le plus d'espérances. Il Par ext.,
on donne quelquefois cette qualification aux grands cou-
reurs cyclistes.
GracO, comm. d'Italie (prov. de Potenza), près de la
Salandrella, tributaire du golfe de Tarente ; 2.000 hab.
CraCOVIE (en polon. Krako^w), ville de l'Austro-
Hongrie, simple chef-lieu de cercle, après avoir été la
capitale d'un grand royaume, sur la Vistule; 75.000 hab.
{Cracoviens, ennes), dont environ 20.000 juifs.
Industrie assez modeste. Université fondée en 1361 par
Casimir le Grand, et où concoururent, dit-on, jusqu'à
15.000 étudiants, grâce à quoi Cracovie devint l'une des
métropoles intellectuelles de l'Europe centrale. Aujour-
d'hui, ses facultés n'attirent plus que 1.200 à 1.400 élèves.
On leur a consacré un beau monument de style gotliique,
élevé de 1881 à 1887, et où de gran-
des salles enferment les 300.000 vo-
lumes et les 6.000 manuscrits de la
« Bibliothèque des Jagellons ».
De loin, Cracovie a un aspect im-
posant, avec ses tours, ses églises,
son château royal où « palpita "
l'âme de la Pologne, et qui a si
frande mine au haut de sa colline
e Wawel ; mais, à l'intérieur, c'est
une ville médiocre, mal percée.
Le château royal, aussi vieux que
la ville et plusieurs fois rebâti, date,
tel quel, de 1536. A côté, la cathé-
drale, très ancienne et do plusieurs
styles, renferme les tombeaux des rois de Pologne (de
1163 à 1733), notamment celui de Sobieski, et aussi ceux do
Poniatowski et de Kosciusko, le héros national. Le g^and
Copernic repose dans l'église de Sainte- Anne. Les vieilles
murailles de l'enceinte ont fait place à de larges boule-
vards. Citons aussi la halle aux draps, édifice construit au
xrv* siècle, servant aujourd'hui de musée. Cracovie se
développa lentement autour d'une forteresse, qui devint,
avec le temps, un château royal. Prise tour à tour par les
Armes de Cracovie.
La halle aux draps, h Cracovie.
Tchèques, par les Hongrois, par les Tatars, mais toujours
reprise et restaurée, elle atteignit le comble de sa splen-
deur sous Casimir le Grand et Sig^ismond I".
— Aller à Cracovie (locution qui a son origine dans lo
rapport do prononciation qui existe ontro Cracovie et les
mots craque, craquer, craqueur), Mentir, craquer: Avoir ses
lettres de Cracovie, Etre reconnu ot proclamé monteur.
— Arbre de Cracovie, Nom que l'on donnait autrefois
à un arbre situé dans lo jardin du Palais-Hoyal, â Paris,
 cause des mensonges débités sous son ombrage par les
nouvellistes qui s'y donnaient rondcz-vous pendant les
troubles de la Pologne.
Cracovie (bataii.lb de). Cette bataille eut Heu lo
13 juillet 1702, dans la plaine de Clissau, près de Cra-
covie, entre Auguste, roi do Pologne, qui commandait â
24.000 hommes, et le roi de Suède, Charles XII, qui en
avait moitié moins. Celui-ci n'en remporta pas moins une
victoire complète, qui lui ouvrit les portes de la capitale
polonaise quelques semaines après.
Cracovie (si^.ge dk). Après le partage de la Pologne.
une conspiration formidable s'organisa contre les Russes
de Souvarov, qui occupaient la ville; les conjurés par-
vinrent à s'emparer du château. Souvarov les assiégea
immédiatement. Les Polonais faisaient do continuelle'^
sorties de jour et do nuit; elles furent repoussées; une
nombreuse cavalerie accourut â leur secours : Souvarov
la fit charger et tailler en pièces par ses Cosaques. Fina-
lement, il obligea la garnison â capituler en la prenant par
la famine (15 avr. 1772).
CRACO VIENNE [vi-èn') OU CRACOWIAK n. f. Sorte de
danse polonaise.
— Enctcl. La craco\ï'iak, appelée en France cracovienne,
diffère essentiellement, comme rythme dansant ou musi-
cal, de la polonaise ou mazurek. La cracewiak se danse
par couples; elle est très répandue dans les palatinais de
la Grande-Pologne. Au bal, les danseurs s'arrêtent après
avoir fait le tour de la salle, et le cavalier du premier rang
chante un couplet à la louange de sa danseuse.
L'air de la cracowiak est à deux-quatre, d'un caractère
vif et gai. Un grand nombre de compositeurs polonais s'y
sont distingués. Dobrzynski, qui fut le condisciple de Cho-
pin, en a écrit beaucoup, de même que Moniuszko, Oscar
kolberg, François Mireçki et autres. Chopin lui-même a
composé, sous le titre de Cracowiak, un superbe rondo
de concert avec orchestre. Il y a aussi beaucoup de
cracowiaks pour le chant, et Mireçki en a publié tout un
recueil sur des poésies de Goreçki. Moniuszko a fait de
même, et voici le texte musical, très caractéristique,
d'une de ses cracowiaks chantées :
Cracovienne, de Moniuazko.
CRACOVISTE {visst') n. m. Nom que l'on donnait aux
nouvellistes qui se réunissaient sous Varbre de Cracovie.
CRACQUE [krak') n. f. Winér. Fente qui se produit dans
les filons d'une mine en exploitation.
— Agric. Espèce do vesce.
CRACRA ou CRA-CRA n. m. Ornith. Nom vulgaire de
la rousserole.
— Econ. rur. Nom vulgaire du fruit de l'arbousier.
ÇRÂDDHA (neutre). Dans l'Inde, Offrande en l'honneur
des morts, et Cérémonie où se fait cette offrande.
— Encycl. Ce sacrifice, le plus primitif des rits con-
serves de l'époque védique, a pris trois formes distinctes :
i*» le çrâddha quotidien, accompli chaque matin, après le
sacrifice obligatoire nommé sandhyà, pour obtenir la pro-
tection des pitris ou mânes (ancêtres en général), consis-
tant en offrandes de riz cuit, de fruits, de lait et d'eau et
se bornant, le plus souvent, à une simple libation d'eau;
2" lo çrâddha mensuel, célébré par olïrande de gâteaux
de riz, appelés pindas; 3° le çrâddha funéraire, qui se fait
à l'issue des funérailles, et se renouvelle tous les mois,
puis tous les ans. En outre des offrandes aux morts, le
çrâddha mensuel et le çrâddha funéraire comportent un
repas luxueux offert aux brahmanes, avec accompagne-
ment de dons de bestiaux, de vêtements, de bijoux, d'ar-
gent, etc. Sont exclus des çrâddhas, notamment, les brah-
manes ignorants ou indignes, les infirmes, les impies, le
mari ou le fils d'une veuve remariée, les médecins, les
navigateurs, les joueurs, les usuriers, les danseurs, etc.
CRADEAU {do) n. m. Nom vulgaire de la sardine, sur
certains points du littoral français.
CRADÉPHORIES {rî — du gr. kradc. branche de figuier,
etphoros, qui porte) n. f. pi. Antiq, gr. Fêtes expiatoires
durant lesquelles ou portait des branches de figuier.
— ENXYcr,. Il y avait dans ces fêtes deux victimes ex-
piatoires : l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes.
L'expiation se faisait en souvenir d'un vol des vases sa-
crés fait par un certain Pharmakos, qui avait donné son
nom aux victimes (?afu,axoi). Celles-ci portaient des colliers
de figues sèches, et on les frappait pendant la marche
avec des branches de figuier sauvage.
CRADIAS {di-ass — dngv. Araf/^, branche de figuier) n. m.
Antiq. gr. Air que l'on jouait pendant les cradéphories.
Il Marche des victimes expiatoires, dans les tragédies.
Gradley, village d'Angleterre (comté de Worcester) ;
5.500 hab. Mines de fer et do houille.
Cradock, division de l'Afrique australe (colonie du
Cap); 15.000 hab-, sur 7.700 kil. carr. Ch.-l. Cradock, snr
la Great Fish River (4.390 hab.) ; grand marché de laines.
CRADOT {do) n. m. En T. de pêch., Nom vulgaire do
la jeune brème.
CraesbeecK (Joos van), peintre flamand, né à Neer-
linter, près Tirlemont (Brabant), vers 1606, mort vers 1662.
On sait pou de chose sur sa vie, sinon qu'il quitta son
village de bonne heure, acquit à Anvers le droit de bour-
geoisie en 1631, et s'y établit aussitôt comme boulanger.
Le point lo plus certain et le plus intéressant de sa car-
rière d'artiste, c'est au'il se lia, à Anvers, avec Adrien
Brauwer, qui venait, à la même époque, de se faire inscrire
â Saint-Luc. Adrien fit-il l'éducation artistique de son
ami ? Il est probable qu'il la compléta ; en tout cas, les su-
jets qu'ils ont traités sont les mêmes ; ivrognes, buveurs,
scènes do tabagie et de corps do garde. Au reste, Brauwer
laisse bien loin derrière lui son ami. Craesbeeck n'est point
si puissant, ni si lumineux. Son faire est plutôt sec et
vulgaire. La meilleure do ses productions est Craesbeeck
peignant un groupe. Le Louvre possède aussi un Atelier
de Craesbeeck, cjui est une œuvre très intéressante. Quant
à son Portraitiste, du même musée, c'est, en réalité, un
Brauwer. On trouve des Craesbeeck encore â Munich, au
musée de l'Ermitage, â Berlin, Anvers, et à Bruxelles.
Graeyer (Gaspard de), peintre flamand. V. Craykh.
CRAFE (orig. german.) n. f. Ecaillo, crasse. (Vieux.)
— En T. d'exploit, des carrières, Banc de pierre qu'on
372
rencontre, dans l'exploitation d'une ardoisière, intercalé
entre les roches schisteuses et gênant l'exploitation.
CRAFORDIE {dî) n. f. Genre de papilionacées.
CrAFTY (Victor Geruzez, connu sous le pseudonyme
de), dessinateur et littérateur français, né à Paris en
1840. Fils du professeur Eugène Gcruzez, il étudia la pein-
ture dans l'atelier de Gleyre et il exposa des aquarelles
aux Salons de 1877, 1878 et 1880, sous lo pseudonyme de
Victor Crafty. c'est un humoriste qui s'est fait du che-
val une spécialité ; Paris à cheval (1882) ; la Province à
cheval {i^èi). On doit encore â Crafty le texte et les des-
sins d'un grand nombre de spirituels albums. II est illus-
trateur du» Journal amusant», du «Journal pour rire», etc.
CRAG {kragh' — de l'angl. krag, pierre, mot d'orig. celt.)
n. m. Sables ou calcaires coquilliers, ajjpartenant à diffé-
rents niveaux des séries miocène et pliocène.
CrAGALEUS. Myth. gr. Héros phocidicn, ancêtre des
Cragalides de Cirrha. Il était fils de Dryops. Pris pour
arbitre dans la contestation survenue entre Apollon,
Atlxénaet Hêraklès, au sujet de la possession d'Ambracie,
il décida en faveur d'Héraclès. Apollon, irrité, le changea
en roclier.
Gragos. Myth. gr. Fils de Trérailos et de la nymphe
Praxidice. Il donna son nom au mont Cragos, en Lycie.
CRAI {krè)-a. m. Mot par lequel on désigne, dans laCôto-
d Or, un gravier calcaire.
CRAIE {krè— du lat. creta, même sens) n. f. Carbonate
de chaux friable, que l'on emploie â divers usages : Dessi-
ner à la craie. Ecrire avec de la craie sur un tableau noir.
— Fig. Marquer à la craie. Noter comme une chose
rare et exceptionnelle : Marquer à la craie une visite.
— Coût. Pour à la craie ou simplement Craie, Marque
que le maréchal des logis faisait autrefois sur une mai-
son, pour la désigner comme logement ; la maison même ;
l'obligation que cette marque indiquait : Mettre le rouB k
LA CRAIE sur une porte. Etre logé à la craie.
— Fauconn. Maladie des oiseaux de proie. (Syn. pierre.)
Il On dit aussi croie.
— Géol. Craie à bélemnilelles, Nom par lequel on
désigne la partie supérieure de la craie blanche du bassin
de Paris. (La craie à bélemnitelles est caractérisée par la
présence de la belemnilella mucronata et de la belemnitella
quadrata. On la trouve à Meudon, Compiègne, Reims,
Epernay.) Il Craie de Briançon, Silicate naturel do magné-
sie; sorte de talc d'un blanc laiteux. Variété de stéatite.
Il Craie blanche. On désigne ainsi une des divisions du
.système crétacé supérieur ou supracrétacé. (D'Orbigny a
distingué ce terrain sous le nom de sénonien; mais, étant
donnée son importance, de Lapparent l'a divisé en deux
étages ; le sénonien inférieur qu'il a nommé emschérien,
et le sénonien supérieur, qu'il appelle atnrien. Le premier
a été divisé en deux sous-étages : le con^acien, qui re-
pose directement sur l'étage turonien, et le santonien. Le
second comprend à son tour les sous-étages campanien à
la base et maëslrichtien â la partie supérieure.) Il Craie chlo-
ritée. Nom sous lequel Brongniart désignait le cénomanien
de Normandie, à l'époque où les grains verts de glauconie,
contenus dans cette roche, étaient considérés comme grains
de chlorite. il Craie glauconieuse. Nom par lequel ou désigne
l'étage cénomanien de Normandie. (Il a été successivement
appelé craie chloritée par Brongniart, puis craie de Rouen,
et enfin étage rotomagien par Coquand. Cette craie est
caractérisée par l'abondance de grains formés par un sili-
cate hydraté de fer et de potasse, connu sous le nom de
glauconiu.) n Craie lacustre ou Blanc des lacs. Dépôt blan-
châtre dont la présence a été reconnue au fond d'un certain
nombre de lacs suisses. (Les particules de ce dépôt ont
une structure cristalline. Il résulte évidemment do la pré-
cipitation chimique du carbonate de chaux en suspension.)
Il Craie marneuse. Une des divisions du système crétacé
supérieur ou supracrétacé du bassin de Paris. (Ce niveau
est placé dans le sous-étage anyoumien ou turonien supé-
rieur.) Il Craie tuffeau ou Craie micacée. Roche jaunâtre,
parsemée de paillettes de mica. (Durcissant â l'air, elle
fournit une excellente pierre à bâtir. On la trouve en Tou-
raine, dans l'étage turonien.)
— Encycl. Miner. La craie est presque toujours
blanche; cependant, dans quelques cas, elle est grise ou
jaunâtre; elle est, en outre, friable et traçante; sa densité
est égale à 2,31. Elle se laisse rayer avec l'ongle, et
happe xm peu à la langue. La craie ne se rencontre (jue
dans les terrains secondaires; on l'y trouve en bancs
épais, en masses considérables. La craie blanche est for-
mée d'une véritable accumulation do débris microsco-
piques de protozoaires et de microphytes. Foraminifères,
diatomées, coccolithes y abondent, avec des débris d'ani-
maux plus gros. Cette roche constitue un dépôt do mer
profonde, qui se continue au fond des mers actuelles. Elle
renferme du sulfure de fer globuleux et des silex ordi-
nairement noirs, quelquefois blonds, en forme de rognons
irréguliers et tubercules. Ces silex sont disposés en lits
ininterrompus, parallèles et assez multipliés. Leur pré-
sence paraît être le résultat d'une concentration molécu-
laire do la silice répandue dans la masse do la roche.
V. SILEX.
La craie est abondante en France, dans la Champagne,
sur les côtes de la Manche, où elle forme de hautes
falaises qui dépassent quelquefois 100 mètres de hauteur;
dans la vallée de la Seine, où elle forme de grosses
collines fort pittoresques, et, près de Paris, à Saint-
Germain-en-Laye, à Meudon, etc.
Les pays de craie sont assez riches en habitations
souterraines.
— Comm. La craie est utilisée dans une grande quantité
de branches industrielles. Elle est employée comme pierre
ù chaux et pierre à ciment. Délayée avec do l'eau addi-
tionnée de colle de poisson, elle donne le blanc employé
dans la peinture à la détrempe. On en fabrique des crayons
pour écrire sur les tableaux noirs. C'est elle encore qui
constitue lo blanc d'Espagne, blanc de Meudon ou blanc de
Troyps, employé pour nettoyer les ustensiles do ménage
en métal ou en verre.
CRAÏER {kré-ié) n. m. Mar. V. crayer.
CRAÏEUX {krr-icu), EUSE adj. Miner. V. crayeux.
Craig, comm. ot port do pôcho d'Ecosse (comté do
ForOirl, â l'cmbouchuro du Soutliern Esk dans la mer du
Nord; 2.000 hab.
373
Crajg (Joan), tliôologion écossais, né en 1512, mort
on Itiuo. Il entra liuns l'ordro dos ilominicains, ot embrassa
plus tard lo protostantisme. On lui doit quoiquos ouvragos
do tlitK)lof;io ot UQ catochismo, dit Calëchisme de Craig, qui
sort oiiooio, eu Ecosso, à l'instruction dos enfants.
Craig (Thomas), juriscousulto ang-lais, né ù. Kdimbourg
on 15;js, mort on loits. Il étudia lo droit on Franco, ot
ox<^rça avoo distiiiciior) la profession d'avocat dans sa
villo natale. On a do lui un ouvrayo fort ostiniû : Jus
fi'udale (ltîr.5).
Craig (Nicolas) [en iat. Ci-a(/ius\, écrivain danois, né
à Kipon on 1519, mort à CopenîiaLMio on U'iOi», où il était
roctour do l'Université. Christian IV lui coiitia plusieurs
négociations importantes. Ses principaux ouvrages sont ;
De rf/mblica Lacedxmoitioi'iim libi'i ^itfl/uor (1593) ; Ayinatiuni
liàri quinti, etc., ouvrage publié en 1737.
Craig (Jean), philosophe ot mathématicien écossais
do la seconde moitié du xvii" siècle. Ce fut lui, le premier,
qui tit connaître en Angleterre les travaux do Leibniz
sur lo calcul intinitésimal. On possède un grand nombre
de mémoires insérés dans les Transactiofis philosophiques
et les Acta eniditumm. Il a aussi publié à part : Methodus
fiyurarum liiieis 7'ectis et ciirvis comprehe7isavum quadra-
turas dcterminaudi (1685); Tractatus malhematicus de fiqu-
rdi'itw cuvviliitearinn quadratiu'is et locis geomet}''icis (1693) ;
Theoloqix christtanx principia mathematica (1699); nou-
velle édition avec une réfutation par Daniel Tilius (1755);
De calculo /lueutinm Ubi'i duo, quihus subjunguntur Ubri duo
de optica aiïalytica (1718). C'est son célèbre traité des pro-
babilités mathématiques en matière de témoignage His-
torique. Du reste, il avait déjà traité la question dans un
précédent ouvrage; entre autres conclusions, il affirme
que la révélation chrétienne doit durer jusqu'en 3150 ;
alors, une nouvelle révélation sera nécessaire, comme
la révélation chrétienne l'a été au déclin de la révélation
judaïque.
Graigs, bourg d'Irlande (prov. d'Ulster [comté d'An-
tnmj); 6.500 bab.
Craik (George Lillie), littérateur anglais (1798-1866).
né et mort dans le comté de Fifo (Ecosse), où il professa
la littérature et l'histoire. Il dirigea « Pictorial history of
England u, et publia, entre autres ouvrages : Histonj of
british commerce (1844); Romance of thePeerage (1849-
1852); etc. Il épousa miss Dinah Maria-Mulock, née à
Stoke-upon-Trent (comté de Stafford) en 1826, morte en
1887 à Shortland (Kent). Elle a publié, sous son nom de
jeune tille ot sous celui de son mari, un grand nombre de
romans, de nouvelles, des poésies: the Ogilvies (1849);
Olive (1850); the Head of the fainily (1851); Agatha's hus-
band (1852); Johyi Halifax (1857). — La plus jeune fille de
George Lillie, Gkorgina-Marion Craik (M"" May), née
à Londres en 1831, a produit une trentaine do romans :
Jiiverstone (1857); Lost and Won (1859); Mildred (18G8);
Cousin Trix (1868); ffero Treveli/an (1871); Two Wornen
(1880); Tvyelve old /nenrfs (1885), "etc., dont plusieurs ont
été traduits en français.
Crail, ville maritime d'Ecosse (comté do Fife), à l'en-
trée et sur la côte septentrionale du golfe de Forth;
1.800 hab. Port peu commode et peu sûr, autrefois rendez-
vous de la pêche du hareng. Crail est une villo ancienne,
jadis impurtante.
CRAILLEMENT {kra-ill~mnn [Il mil.] — rad. crailler)
n. m. Cri du corbeau et de la corneille, il On dit parfois
CROAILLEMENT.
CRAILLER Ikra-ill-é \n mil.]) v. n. Crier, en parlant du
corbeau ot de la corneillo.
Crailsheim ou KrailshEIM , ville d'Aliomagno
(Wurtemberg),surla Jagst, affluent du Neckar; 5.000 hat).
Aux environs, sources alcalines et mines d'alun. Ch.-l. d'un
district peuplé de 26.500 hab.
GRAIN {krin) n. m. Agric. Syn. de CROU.
~ Miner. Nom donné à des failles ou fissures se diri-
geant perpendiculairement à la direction dos liions, n Dans
les exploitations houillères, Failles peu importantes, qui
se produisent dans les couches de houille. (On dit égalo-
mcnt t:iîAN, et coufflée.)
CRAINDRE (kri/idr — du Iat. trcmere, m6mo sons ; Je
crains, tu ci'uîns, il craint, nous craignons, vous craiqncz,
ils craignent. Je craignais, nous craignions. Je craignis,
nous craignîmes. Je craindrai, jwus craindrons. Je crain-
drais, jwus craindrions. Crains, craignons, craignez. Que je
craigne, que 7tous craignions. Que je ci-aigntsse, que nous
craignissions. Craignant. Craint, craiitlc) v. a. Uedouter,
avoir pour de : Craindre l'ennemi, la mort, n Révérer,
éprouver un respect timide pour : Enfant qui craint son
pare.
— Etre sensible à ; Le cheval craint l'éperon, il Eprou-
ver une infiueiico nuisible ou désagréable do ; Les jeunes
plantes ckaignknt la gelée.
— Loc. div. Craindre pour. Redouter comme un danger
pour : Craindre i'our un jeune homme l'influence de ses
amis. Il Se faire craindre. Inspirer la peur do soi ou un res-
pect timide pour sa personne, n Craindre comme le feu.
Redouter oxtrémomont. n Ne craindre ni Dieu ni diable,
Neso laisser arrGtor par rien, ne redouter rien. (Se prend
lo plus souvent on mauv. part.) n Avoir à craindre de,
Trouver un péri!, une menace dans, n Etre à craindre,
Inspirer do justes raisons de crainte (en parlant dos per-
sonnes ou des choses) : La froide réserve d'un méchant est
plus \ cHAiNDRii que ses jnenaces. (Latona.) — Imporson-
nellom. Il est à craindre que. Il faut craindre comme un
inconvénient probable que. il Craindre que, Avoir pour que :
JVe cRAHiNKZ point que je devienne anachorète. (M"*" do
Sév.) 11 Craindre de, Avoir peur do, n'oser pas : Qui craint
nv. souffrir souffre déjà dece qu'ilcnMKT. (Montaigne.) ii Ne
pas craindre de. Avoir l'audaco do : Nii pas craindre
iHi donner iin démenti.
— Gramm. Craindre que, sans négation, vout lo sub-
jonctif accompagné de la particule ne, excepté en poésie,
où l'omphti de cette particule est facultatif : Je craignais
qu'il NK sortit. 11 Ne pas craindre que vout également lo
subjonctif, mais sans la particule ne : Je ne crains pas
Qu'ï/ sorte. Il Ne pas craindre que, avec interrogation, veut
encore lo subjonctif, ot laisse facultatif l'emploi de la par-
ticule ne : Ne oraiunez-vous pan Qn'ï7 nk sorte ou (ju'i7
sorte ?(Cos règles s'appliquontaux autres vorbos qui expri-
ment uno crainte, comme appréhender, trembler, redouter.)
— Prov. : Un bon vaisseau ne craint que la terre et le
fou, Un bon vaisseau no peut jHTir tjuo par l'incendie ou
le nautragu.
— Syn. Craindre, appréhender, avoir peur, redouter.
V. APPKKHKNDfOR.
— Anton . Désirer, souhaiter, espérer. — Affronter, braver.
— ALLUS. LITTÉR. :
Je craijis Dieu, char Abncr, et ii'ai pas d'autre crainte,
Vers do Racine, dans Athalie, acto I", scène i". Les allu-
sions à ce beau vers, qui respire un enthousiasme poéti(iuo
et religieux, sont quelquefois sérieuses, mais presque tou-
jours familières et plaisantes. Souvent, on remplace le
mot Dieu par le mot tout, et l'on mot alors le vers dans la
bouche d'un poltron, ou par les gendarmes, si l'on fait
parler un fripon, etc.
~ Pkov. mttér. : Je crains les Grecs, même quand ils
font des présents, Paroles que Virgile pr^to au grand
prêtre Laocoon à la vuo du cheval de bois que les Grecs
paraissaient abandonner aux Troyens. {Enéide, II, v. 49 :
riMEo Danaos...)
Se craindre, v. pr. Craindre soi-même, redouter son
propre caractère, sos propres passions, ii Avoir peur du
témoignage de sa propre conscience : Le méchant se
CRAINT et se fuit. (J.-J. Rousseau.)
CRAINTE (krinf — rad. craindre) n. f. Impression pro-
duite par un mal qu'on croit probable ou possible : La
CRAINTE est une mauvaise conseillère, il Respect mêlé d'une
certaine appréhension timide : La crainte du Seigneur est
le cmimencement de la sagesse. (Bible.) ii Dans la crainte
de ou que, De crainte de ou que, Crainte de ou que, De peur
de ou que, redoutant, craignant que.
~ Dr. Crainte grave. Crainte capable d'ébranler un
liomme de cœur, laquelle est admise en justice comme
cause de nullité pour les contrats.
— Gramm. Los substantifs crainte, peur, appréhension
et autres à peu près synonymes sont quelquefois suivis
de la conjonction que et dune proposition qui les com-
plète : alors, le verbe de cette proposition se met au sub-
jonctif, et il prend ne sans quil y ait négation expresse
dans l'idée, à moins, toutefois, que ces substantifs ne
soient précédés d'une expression qui leur donne un sens
négatif.
— Théol. Crainte sei-vile, Crainte inspirée par la peur
des châtiments que Dieu réserve aux péchés, n Crainte
filiale. Crainte inspirée par le respect et semblable à celle
ijue les enfants éprouvent pour leur père.
— Syn. Crciinte, alarme, appréhension, effroi, épou-
vante, frayeur, peur, terreur. V. alarme.
— Anton. Assurance, effronterie, hardiesse, intrépidité,
résolution, témérité. — Désir, souhait.
CRAINTIF, IVE (Atî») adj. Timide, porté à la crainte :
Les femmes, les enfants, les vieillards, sont naturellement
CRAINTIFS. Il Inspiré, dirigé par la crainte : Regards crain-
tifs. Paroles craintives.
-- Anton. Assuré, crâne, décidé, déterminé, effronté,
hardi, intrépide, osé, résolu, téméraire.
CRAINTIVEMENT {krin) adv. Dune façon craintive.
CRAÏON n. m. Géol. V. crayon.
Craiova, ville do Roumanie. V. Krajova.
GRAÏTONITE n. f. Fer titane naturel. Syn. crichtonite.
CRAKEN [kèn] n. m. Animal fantastique, sorte de poulpe
gigantesque, dont on a prétendu que la présence dans les
mers de Norvège aurait été constatée. (Le crakcn serait
un céphalopode gigantesque, et, au dire do la Fable, ca-
pable d'arrêter les navires et de dévorer leurs équipages.)
Il On écrit aussi kraken.
CRAKOUSE n. m. Nom que l'on donna, en 1831, aux ca-
valiers do l'insurrection polonaise, en souvenir de Cracus.
héros légendaire, qu'on dit ôtro le fondateur do la ville
do Cracovie.
CRALE n. m. Titre que les Turcs donnaient autrefois
aux souverains européens, et qui avait été emprunté anx
langues slaves. (Il a fallu do longues négociations pour
que la Sublime-Porto leur attribuât lo titre de padishah et
iVirnperator,)
CRAM {kram') n. m. Bot. Syn. de cran.
CRAMADIS {di) n. m. Maladie particulière des bêtes à
lai 110, dans les montagnes de l'Auvergne.
CRAMAIL (mày' — du bas Iat. cramacuhini) n. m. Dans
ccrtaiiK's parties do l'ouest do la France, en Normandie
[1 ri iHM paiement, Crémaillère.
Cramail (Adrien dis Montlcc, comte de), prince do
('lial)anais, potit-fils du maréchal do Montluc, no en 1588,
mort en 1G42. Il eut quelque crédit à la cour de Henri IV,
devint gouverneur du comté de Foix, fut joté à la Bastille
sous Louis XIII pour ses intrigues contre Richobeu,
et n'en sortit qu'au bout do douze ans (1630-1612). II
a composé divers écrits ; entre autres, la Comédie des
proverbes (1618), pièce amusante ot spirituelle; les Jeux
de l'inconnu (1630), recueil do quolibets, et les Pensées du
solitaire.
CRAMAILLER {ma-ill-é \ll mil.]) n. m. Sorte de râteau
deiur, qui fait partie du mécanisme d'une montre à répé-
tition.
Cramant, comm. do la Marne, arrond. et à 7 kilom.
d'Kpcrnay; l-Oïs hab. Vij^nobles compris dans la région
dite câtc d'Avize et produisant des vins do bonne qualité,
qui font la principale richesse du pays.
CRAMBE {kranb') OU CRAMBUS {kran-tuss) n. m. Gcnro
d'insiM^tes lépidoptères,
type de la famille des crani-
bidés, comprenant dos for-
mes ù. palpes très longs
formant comme un bec, ù
ailes supérieures étroites,
souvent mar([uéos do la-
ciios argentées. (Les cram-
bos sont des papillons de
■ouleiirs claires, voletant
Ci-iuiibu (t;r. nat.).
d'une allure faiblu ot inégale dans les prairies ; on on con-
naît plus do cent cinquante espèces, dont qualro-vinçls
habitent l'Kuropo. Lo crnmtnis pratellus, ou teigne dos
prairies, est commun partout.';
CRAIG — CRAMER
CRAMBÉ ih'nrt) n. m. Gonro do crucifères, compre-
imiii, 11110 quiiizaino irosiiiiccs qui liuliitont l'ancien monde.
{Locrambé
■ Fleur; 2. Fruit; 3. Jeunepied comestibles.
CRAMBESSA {kran-bé-sa) n. f. Genre de méduses aca-
lèplies, type de la famille des cratnbessidés, créé pour uno
méduse blanche et rose, en forme de casque bombé, à
bras longs d'environ 0'°,3o, et qui habite les eaux saumâtres
de l'estuaire du Tage.
CRAMBESSIDÉS {k7^an-bé-si) n. m. pi. Famille de mé-
duses acalèphes du groupe des rhizostomes, comprenant
le seul genre O'ambessa. — Uyi crambessidé.
GRAMBIDÉS (kran) n. m. pi. Famille d'insectes lépido-
ptères microlépidoptères, comprenant dos petits papulons
à antennes dentées ou ciliées, à ailes supérieures oblon-
gues, à ailes inférieures toujours grandes. (Les chenilles
des crambidés ont quatorze ou seize pattes et so cachent
dans des galeries, sous les mousses, ou dans les tiges de
diverses plantes aquatiques. Genres principaux : crambe,
leucine, schœnobie, chilo, etc.) — Un crambidé.
CRAMER (du Iat. crcmare, brûler) v. a. Brûler légère-
ment, roussir : Cramer du linge en le repassant. (Vieux.)
Cramer (Gabriel), géomètre suisse, né à Genève en
1104, mort à Bagnols en 1752. II obtint à Bàle les leçons
des Bernoulli, professa dans sa villo natale les mathéma-
tiques etlaphilosophie.et fut adniisà l'Académie de Berlin
et à la Société royale de Londres. Son ouvrage le plus
important est \' Introduction à l'analyse des courbes algé-
briques (1750), l'un des premiers traités de géométrie ana-
lytique, et l'un des plus estimés. On lui "doit aussi des
éditions des œuvres de Jean et de Jacques Bernoulli, et
du Commercium epistolicum de Leibniz. Il obtint, en 1731,
le premier accessit au prix proposé par l'Académie des
sciences de Paris sur la cause de l'inclinaison des orbites
des planètes, et décerné à Jean Bernoulli.
Cramer (Jean-André), minéraloçiste allemand, né en
1710 à Qucdliubourg. mort en I777. Il a fait d'utiles appli-
cations de la minéralogie à l'histoire naturelle, et contri-
bué aux progrès de la métallurgie en Allemagne.
Cramer (Jean André), poète et littérateur allemand,
né en 1723 à Josephstadt (Saxe), mort en 1788. Il fut pas-
teur, prédicateur et professeur de théologie à Copenhague
et à Kiel. Outre des traductions, des Sermons, etc., on lui
doit des Poésies (1782-1783), qui lui ont assuré un rang
honorable parmi les poètes lyriques de l'Allemagne.
Cramer (Charles-Frédéric), littérateur allemand, né
en 1752 à Quediinbourg, mort à Paris en 1807. Ses sym-
pathies pour la Révolution française lui ayant fait perdre,
en 1794, sa chaire de professeur à Kiel, il se rendit à Paris,
où il fut libraire-éditeur. Outre des traductions d'ouvrages
allemands, on lui doit deux livres intéressants sur Klopstock
(1777 et 1779-1792), et trois ouvrages sur Paris.
Cramer {Karl Gottlob), romancier allemand, né à
Pœdclitz (Thuringe) en 1758, mort à Meiningcu en 1817. 11
était professeur à l'Académie forestière do Droissi^acker,
mais s'adonna surtout à. la littérature d'imagination. On
a do lui plus de quarante romans eu 90 volumes, pleins
d'aventures bizarres qui firent leur succès. Un soûl a été
traduit on français par A. Duval, sous le litre de le Pauvre
George (isoi).
Cramer (Jean-Antoine), philologue anglais, né en 1793
à Mitlœdi, en Suisse, mort à Brighton on 1818. Il fit ses
études on Angleterre, où il fut pasteur, puis professeur
à l'université d'Oxford. Ses travaux sur l'histoire ancienne
lui acquirent uno grande réputation. Los principaux sont :
Dissertation on Ifte passage of Hannibal over thcAlps (1820);
Description of ancient Italy (1826); Description of ancient
Greece (1828); Anecdota grxca c codicibus mcniiscriptis W-
bliothecx regiœ Parisiensis (1839); otc.
Cramer (Charles-Kdouard), botaniste suisse, né en
1831 ù Zurich, où il ost devenu professeur au Polytech-
nicum (1861) et directeur du Jardin botanique (i8S2). Ses
principaux ouvrages sont : Recherches de physiologie végé-
tale, Skwcc Niegoli (1855-1858); >lHo»m/jcs (^('"jf^-KC/wre dans
quelques-unes des principales familles botaniques (l^Gi); etc.
Cramer (Jacques), chef d'une famille do musiciens
allemands, né en 1705 à Sachau, mort on 1770 à Mnnheim.
U fut un flûtiste habile et lit partie, en cotte qualité, do
la musique de l'éloctour palatin, dans laquotlo il entra
en 1729.
Cramer (Wilholm), deuxième (Ils du précédent, né à
Manlioim (Ml 1715. mort à Londres en ÏSOO, fut un violo-
niste do premier ordre. Il so fit entendre dès l'Age de sent
ans avec beaucoup do succès; il entra <lans la musi(|uouo
l'éloctour palatin, ot, on 1772, so rendit A Londres, où il
excita l'admiration L'énéralo. Pour lo retenir, le roi d'Au-
gloterre lo nomma dircctour do ses concerts et chef d'or-
chestre do l'Opéra, On connaît do cet artisio huit concor-
tos, douze sulos do violon ot douzo trios pour deux violons
ot basse.
Cramer fJoan-Baptisto), pianiste, (lis aini du précé-
dent, né à Manhoim on 1771, mort A Konsington iMi 1858.
Dès l'Ago do treize ans, il so tlt entendre en public ot
commou'.'a à. établir sa ronomméo, qui devait devenir ouro-
péonno. il fitplusiours voyages on Allomafjno.on Autriche,
on Italie, lïo retour on Angletorre, il s'y livra A l'onsoigno-
nuMit, tout ou s'occupant do composition. Cependant, il
quitta Londres on 1832 pour so ilxor A Paris, où il resta
jusqu'en 1845; après quoi, il retourna A l^undros, qu'il no
quitta plus.
J.-B. Cramerv
GRAMIGNOLE — CRAN
J.-B. Cramer était un artiste d'un ordre exceptionnel.
Ses compositions, qui sont toujours l'objet de l'étude des
jeunes artistes, comprennent cent cinq sonates, sept con-
certos avec deux recueils
de nocturnes, deux suites
d'études, une quantité de
morceaux de genre pour 1©
piano, plus des duos, un
quintette et un quatuor
pour piano et instruments à
cordes, et entin une grande
méthode de piano. Ses
études , surtout , peuvent
être considérées comme
des chefs-d'œuvre en leur
genre.
Cramer (François ),
deuxième fils ae Wilhelm,
né à Manheim en 1772,
mort à Londres en 1848. Il
fut élève de son père pour
le violon, et devmt un ar-
tiste habile. Musicien de
la chambre du roi d'Angle-
terre.
Cramer (François II),
fils d'un autre fils de Jacques, né à Munich en 1786. Il fut
un pianiste renommé et jouait habilement de !a flûte.
C'est comme flûtiste qu'il fut admis fort jeune dans la mu-
sique de la cour de Bavière. Mais, dès l'âge de quinze
ans, il commença aussi à se faire connaître comme com-
positeur. On a de lui un opéra intitulé Hidalîan, la mu-
sique d'un ballet représenté à Munich en 1830, plusieurs
concertos pour divers instruments, des airs variés, des
rondes pour piano et quelques recueils de chansons alle-
mandes, avec accompagnement de piano.
Cramer (Henri), fils de François II, mort à Francfort-
sur-le-Mein en 1877, pianiste et compositeur. Il a résidé
pendant plusieurs années à Paris. On lui doit un très grand
nombre de compositions originales et d'arrangements pour
le piano, consistant en marches, caprices, rondeaux, fan-
taisies, valses, ainsi que des mélanges et pots pourris sur
des thèmes d'opéras.
GRAMIGNOLE et mieux CARMIGNOLE {gn mil. — de
Carmigiivia, ville d'Italie) n. f. Bonnet de la catégorie des
toques, ayant ses bords relevés et sa
forme surmontée par une houppe ou un
bouton, ou une petite aigrette. (A partir
du XVI* s., ces sortes de bonnets sont
appelés cré7?iyol€s. [Y. ce mot.])
GRAMIGNON {gnmll.) a. m. Chanson
populaire, en Belgique.
CRAMINAGE {naf) D. m. Opération
qui enlève aux peaux desséchées la
raideur et le racornissement. (Le cra-
minage se fait au moyen du chevalet
de rivière et d'un couteau rond, après
que les peaux ont baigné un certain temps dans l'eau.)
CRAMINER v. a. Fouler et amollir, en parlant des peaux
racornies par la dessiccation et que l'on veut tanner :
Ceamineb des peaux, il Etirer sur le clievalet, en parlant
des mêmes peaux, après leur séjour plus ou moins pro-
longé dans Teau courante.
CramlINGTON, ville d'Angleterre (comté de Northum-
berland) ; 5.970 hab. Centre houiller important.
CraMMER (Thomas), archevêque de Cantorbéry.
V. Cranmer.
CRAMOISI (mo-a— de l'ar. qirmezi; même sens : deçeîwi j.
kermès) n. m. Couleur rouge foncé très vive, que l'on donne
aux étoffes, n En cramoisi. Se dit d'un procédé particulier
pour donner à la teinture plus de consistance et d'éclat :
Teindre es cramoist.
— Encycl. Techn. La cochenille est une des substances
tinctoriales très importantes pour colorer la laine et la
soie en cramoisi et en écarlate. On fixe, pour le cramoisi
fin, la matière colorante de la cochenille au moyen de
l'alun et du tartre ; on obtient la couleur écarlate en fai-
sant usage d'une composition de sels d'étain et de tartre.
On emploie également, pour l'obtention de la couleur dite
cramoisi, les produits dérivés du goudron de houille.
; — Arcbéol. Le moi cramoisi désignait anciennement la
teinture carminée de cochenille, mais on l'employait aussi
pour distinguer toutes les teintes franches, montées en
ton, auxquelles on donnait de la profondeur par une ap-
plication de cette teinture. On disait " du velours noir
cramoisi ■ . Le lexicographe Monet écrivait au xvii* siècle :
• Le cramoisi n'est pas couleur, mais qualité de teinture,
commune à plusieurs et diverses couleurs, n
CRAMOISI, XB {mo-a) adj. Se dit de la couleur appelée
cramoisi et des objets qui ont cette couleur : Couleur cra-
MOISIK. Etoffe CBAMOISIB.
— Fam. Tout à fait rouge de honte ou d'émotion : Deve-
nir CRAMOISI.
— Gramm. Bien que ce mot soit primitivement un sub-
stantif masculin, il varie quand il est employé adjective-
ment, et sort par conséquent de l'analogie des mots paille,
feuille-morte , orange, qui restent toujours invariables,
même quand ils sont pris adjectivement pour marquer
une couleur : De la soie cramoisie.
CRAMOISIE (mo-a-sl) n. f. Jardin, et hortic. Nom vul-
gaire que les jardiniers donnent fréquem-
ment à l'anémone à peluche.
GRAMOISIÈRE [mo-a] n. f. Variété do
poire de couleur vive et d'excellente qualité.
CramOIST, famille d'imprimeurs et do
libraires parisiens du xvii' siècle : Skbas-
TiKN I*', libraire en 1589; Skbastikn H,
libraire et Imprimeur en IG02. (C'était le
plus grand éditeur do livres grecs et latins
de son temps. Après avoir rempli diffé-
rentes charges municipales, il fut nommé
directeur de llmprimcrie royale du Louvre,
lors do sa fondation en 1640, et commença
la publication de la fameuse collection d'historiens grecs
du Bas-Empire, connue sous le nom de Byzantine du Louvre.
A sa mort [lCr;oj. son potti-fils, Sébastien Màbrc, lui suc-
céda dans ses fonctions, sous le nom de Mâbrc-Cramoisy.
Il mourut lui-même en 1687. Sébastien II avait deux
frères : Gabriel, qui fut sous-direcleur.de l'Imprimerie
royale, et Claude, devenu, en 1G45, chef des travaux. Les
Cramoisy avaient toujours conservé leur boutique do
libraires rue Saint-Jacques, à l'enseigne de la Cigogne.)
GramonD, ville d'Ecosse (comtés d'Eilimbourg et de
Linlithgow), sur l'Amond, près de son embouchure dans
le golfe de Forth; 3.000 hab. Le port de cette petite ville
fut fréquenté par les Romains. — Patrie de Law.
CRAMPE [kranp' — du german. krampf, recourbé) n. f.
Pathol. Contraction involontaire, spasmodique et doulou-
reuse de certains muscles de la jambe ou du pied, du
menton ou des membres. 11 Crampe d'estomac. Constriction
subite et douloureuse qui se produit dans les parois de
l'estomac, n Crampe de poitrine, Constriction douloureuse
du thorax, appelée aussi angine dr poitrine. 11 Cî'ffmpe
des écrivains, Paralysie incomplète du pouce et de l'index,
qui les rend impropres à tenir et à diriger la plume.
— Arg. Action de s'enfuir, de s'évader, sans doute par
allusion â la manière connue de soulager une crampe au
mollet en étirant sa jambe. 11 On dit aussi cramper.
— Ichtyol. Nom vulgaire de la torpille, à cause des
secousses électriques qu'elle donne à ceux qui la touchent.
— Mar. Crampon à deux pointes parallèles. 11 Crampe à
chambrière^ Pièce de fer qui maintient le mât sur ses tins,
pendant qu'on le travaille.
— Seller. Anneau de cuir dans lequel passent les laniè-
res qui relient les fontes au devant de la selle, li On dit
aussi CRAMPON.
— Télégr. électr. Crampe télégraphique. Sorte d'affec-
tion nerveuse qui atteint parfois les télégraphistes, para-
lysant ainsi chez eux, momentanément, certains mouve-
ments de la main et des doigts.
— adj. Crochu, qui courbe. (Vieux.) ii Goutte crampe.
Celle qui contracte les membres.
— Encycl. Pathol. Une fausse position d'un membre, sur-
tout la nuit, une fatigue considérable produit la crampe;
elle est alors essentielle. Dans la grossesse, dans le choléra,
elle est symptomatique et due à des compressions ou à des
excitations nerveuses. On appelle encore crampes les dou-
leurs de la femme en couche. La crampe du choléra est
passagère, symptomatique de la période cyanique. et diffé-
rente de la contracture permanente de la convalescence.
Il y a des crampes professiourjelles, véritables contractions
ne se produisant que pour les actes dont la répétition
prolongée et le surmenage ont amené la production (ainsi
l'index et le pouce chez les écrivains); les pianistes, les
contrebassistes ont également des contractures localisées,
(lui sont des crampes par le fait de leur apparition lors
des actes professionnels, alors que le repos ne les amène
pas. Les crampes d'estoynac (v. gastralgik), de poitrine
(v. angine de poitrine) sont des douleurs très violentes
de l'épigastre ou du cœur.
La thérapeutique de la crampe essentielle consiste à
placer le membre dans sa position véritable ou dans la
position antagoniste de celle qui a produit la douleur.
Pour les crampes symptojnatiques, c est le traitement de
l'affection qui convient: les crampes professionnelles ap-
paraissent souvent par accès et sont généralement réfrac-
taires. L'électricité y a cependant été employée avec quel-
que succès.
— Art vétér. On appelle crampes, cliez les animaux
domestiques, tout arrêt de contraction musculaire qui se
produit surtout aux membres postérieurs et au moment
de l'extension. Dans ce cas, elles sont souvent dues au
déplacement de la rotule chez le cheval, ou au déplace-
ment d'un muscle de la hanche chez !a vache, surtout
chez la vache maigre.
CRAMPER {kran) v. n. V. crampe (Argot).
Se cramper, v. pr. Arg. Se cramponner.
CRAMPILLER (SE) {kran-pi-llé {Il mil.) — V. l'étym. de
craynpoti] v. pr. Se mêler, se tortiller, en parlant du Hl de
chanvre en écheveau. (Peu usité.)
CRAMPON {kran —- rad. crampe) n. m. Pièce de mé-
tal recourbée , servant à lier ou à saisir fortement.
— Pop. Personne ennuyeuse par son
assiduité, et dont on a peine à se dé-
faire.
— kvim'xWi. Crampon d'assaut ou Char-
don, Crochet que les soldats attachaient
autrefois à leur chaussure, avant de
monter à l'assaut , ou qu'ils enfon-
çaient dans les murs pour y fixer leurs
échelles.
— Rlas. Pièce héraldique, représen-
tant l'instrument employé par les hom-
mes de guerre du moyen âge lorsqu'ils
montaient à l'assaut d'une place. (Le
crampon, abondant surtout dans les ar-
moiries d'Allemagne et de Flandre, a la forme d'un Z aux
extrémités aiguisées.)
— Bot. Appendice autre que la vrille, servant à accro-
cher une tige : Les tiges
du lierre so7it munies
de crampons.
— Ch.de f. Morceau
de fer pointu, qui assu-
jettit le patin des rails
Vignoles sur les tra-
verses.
— Helminth. Ver in-
testinal, dont la bouche
est armée do crochets.
— Maconn. Bande de
fer plat, dont on en-
toure les cheminées en
briques, pour empêcher leur maçonnerie de se fendre.
il On dit aussi emukassuhe, et ceinturk.
— Techn. Partie recourbée, que les maréchaux ménagent
aux extrémités ou éponges des fers do cheval. Il Sortes do
vis ou de clous coniques et pointus, qu'on ajonto aux fers
quand il y a de la neige ou do la glace. Il tSl de fer avec
lequel l'orfèvre maintient au contact les pièces (|u'il veut
souder, n Morceau de for plié auquel les serruriers don-
nent le nom de crampon de fermeture, otqui sert à fermer
les fenêtres au moyen d'un verrou glissant à. l'intérieur
de ce fer plié. Il En sellerie, Syn. do crampe.
— ïypogr. anc. Nom donné à do petites bandes de fer
ou do cuivre fixées à la table de la presse, et destinées à
De gueules au
crampon d'argent.
Crampons du lierre.
Crampons : !. De
chemin de fer; 2. De
scellement; 3. Pour
chevaux.
374
recevoir les bandes et à faire glisser le coffre. (On les
appelle aussi coulisseaux.)
— Encycl. Bot. Fixé au sol par des racines normales,
le lierre forme, le long de ses tiges grimpantes, un grand
nombre de racines adventives , ser-
rées en groupes compacts, qui restent
courtes et ne servent qu'à attacher la
plante à son support : ce sont des cram-
pons. — On appelle aussi « crampon i;,
chez certaines algues (varechs, œdo-
gones. etc. ), l'extrémité du thalle qui
fixe celui-ci en s'attachant à son sup-
port (rocher, caillou, être vivant).
— Ch. de f. Les rails Vignoles, que
l'on emploie pour l'établissement de la
voie des chemins de fer, sont fixés à
la traverse au moyen de crampons de
fer, dont la tête recourbée, saillante
et solide, serre le patin contre le
bois. La tige de ces pièces est à sec-
tion carrée, polygonale, prismatique
ou légèrement conique, sur une certaine longueur; elle
se termine par un tronc de pyramide efrilé en biseau.
— Constr. On distingue, en construction, trois types dif-
férents de crampons : les crampons à pointes, à pattes, à
scellements. Les premiers sont les gâches de verrous, do
targettes, de serrures; les seconds s'emploient pour les
mômes usages, et sont appelés fréquemment picolcts et
cramponnets ; les troisièmes servent pour relier solidement
les pierres de taille entre elles; on les scelle, la plupart
du temps, au plomb.
CRAMPONNANT (ÂT(ïn-po-nan),ANTEadj. Bot. En forme
do cramjion : Les racines cramponnantes des lichens.
— Pop. Se dit d'une personne dont on ne peut se dé-
barrasser.
CRAMPONNER {kran-po-nê) v. a. Lier avec un cram-
pon : Cramponner des pierres, les pièces d'une charpente,
— Pop. Cramponner quelqu'un. S'at-
tacher obstinément à une personne,
l'obséder.
— Techn. Recourber en crampons,
en parlant d'un fer à cheval : Crampon-
ner KH fer. II Ferrer avec des fers à
crampon : Cramponner un cheval.
Cr^niponné, ée part. pass. du v. Cram-
ponner.
— Fam. Avoir l'âme cramponnée au
corps. Avoir la vie très dure. 11 On dit
plutôt CHEVILLÉE AU CORPS. D'argent à la
— Blas. Se dit des pièces courbées "'^'' ^^ Lorraine
en crampons ou portant une derai-po- c^f TûV^1e^î'^e'"^sé-
tence à leur extrémité. ncstre cramponnée
Se cramponner, v. pr. Se lier à l'aide vers la pointe,
de crampons : Le UeiTe se cramponne
aux tronc des arbres, il Par ext. S'attacher fortement :
Un homme qui se noie aux roseaux se cramponne.
PONSARD.
— Fig. Se fixer fortement; s'efforcer de n'être pas
séparé de quelqu'un ou de quelque chose : Se cramponner
â une idée.
CRAMPONNET {kran-po-nè) n. m. Petit crampon, ti Pièce
repliée de fer dans laquelle se meut le pêne d'une serrure,
d une targette, etc. 11 On l'appelle aussi picolet.
CramPTON (Thomas Russell), célèbre ingénieur et
mécanicien anglais, né à Broadstairs (comté de Kent) en
1816. mort en 18S8. Il s'établit à Londres comme ingénieur
civil, s'occupa d'une façon toute particulière du système
de traction des chemins de fer, et inventa la locomotive
connue sous le nom de machine Crampton, qui a été si
longtemps d'un usage général dans les deux mondes.
{V. art. suiv.). Il reprit, en 1851, le projet de l'établisse-
ment d'un télégraphe sous-marin entre Douvres et Calais,
au moment où il était jugé inexécutable, et mena, comme
on sait, son entreprise à bonne fin. Deux ans plus tard, il
fut apjielé à Berlin pour y exécuter de grands travaux
hydrauliques. Crampton a, en outre, imaginé, pour le per-
cement du canal projeté sous la Manche, un système de
déblai, applicable d'ailleurs à tous les tunnels et fondé sur
l'entraînement des terres par l'eau. II a créé aussi, pour
les machines à vapeur et les fourneaux métallurgiques,
un foyer nouveau destiné à recevoir le combustible ré-
duit en poudre et injecté avec l'air.
Crampton (machine). Ce qui distinguait plus particu-
lièrement cette locomotive à six roues, invention de l'in-
génieur Crampton, c'est que les roues motrices étaient
placées à l'arrière et avaient un diamètre allant jusqu'à
2". 40. Ce dispositif permettait d'obtenir de très grandes
vitesses, mais leur force de démarrage était relativement
faible ; elles ne pouvaient s'atteler à des trains lourdement
chargés.
CRAN (du lat. crena, entaille) n. m. Entaille faite sur
un objet pour en accrocher un autre.
— Fam. Monter, Hausser, Avancer d'un crayi ; Descendre,
Baisser d'un cran, Gagner, Perdre en importance ou en
valeur. 11 Monter, Baisser à son cran. Ajuster à son niveau,
accommoder à ses vues : Chacun des courtisans monte la
politique et ta baisse à son cran. (De Retz.) 11 Se serrer le
cran, Se priver, se modérer. 11 Lâcher d'un cran, Planter
là, abandonner subitement.
— Agric. Nom du tuf calcaire, dans quelques localités.
— Arg. pop. Colère, fâcherie. [| Verre de boisson quel-
conque pris au comptoir.
— Armur. Entaille ménagée dans la noix d'une platine
à percussion pour recevoir la tête de la gâchette et la
maintenir dans une certaine position. 11 Cran de mire. V. la
partie encycl.
— Art vétér. Nom donné aux replis du palais du cheval.
— Bol. Nom du raifort sauvage. 11 On l'appelle aussi cram.
— Métall. Défaut d'un métal mal forgé ou mal étiré.
~ Min. "V. crain.
— Pêch. Lot do 120 harengs.
— Techn. Morceau d'étoffe que le tailleur ajuste au
dcrrièro d'un liabit.
— Typogr. Petite entaille pratiquée au pied do chaque
lettre, "dans la force du corjis, pour indiquer à l'ouvrier
compositeur lo sens dans lequel elle doit être tournée.
— Encycl. Armur. On distingue, dans les fusils, les
crans do l'abattu, de l'armé, do repos ou do sûreté, où s'en-
gago la tète do la gâchette, suivant que lo coup est parti,
Cranach.
375
(luo l'arme est pr6to à taire fou ou, au cou(raîro, uiiso dans
1 impossibilité ilo partir aocit.loiUol!ement.
Dans los revolvers, il y a également un cran de sûreté,
un cran de (tt'pnrt ou du bandé, correspondant au cran de
l'armé, un cran do la t::àoliolte, un cran du montonnet, etc.,
établis on vue d'obtenir certains résultats analo^'uos à
ceux indiques plus liant.
— CV(i/i de viirc. On appelle ainsi l'ontaillo pratiquée à
la partie suijorioure du canon d'une arme ou dans sa
hausse, ot à travers laquelle le tireur doit voir le guidon
lorsqu'il vise ou pointe son arme. La forme do ces crans a
beaucoup varié, et l'on en a fait do triangulaires, rectan-
gulaires, circulaires, demi-circulaires.
Ou distinguo les crans de mire fixes, pratiqués dans une
plaque de métal tixée au canon, ot los crans de mire mo-
otles, c'est-à-dire établis dans un curseur qui peut monter
plus ou moins lo long de la planchette do la hausse pour
permettre do pointer aux grandes distances.
CRAN (mt'me orig. que carëne) n. m. Action do caréner.
Il Mettre un vaisseau en cran, Le mettre en carène, le ra-
douber.
Cranach (Lucas), dit TAncien, peintre et graveur
allomand, né à Cronacli flat. Cranacha), ville do la H:iuto-
Franconio, en 1472, mort à AVeimar eu 1553. Son véritable
nom do famiUo était non pas Sunder. comme on l'a cru long-
temps, mais MOLLKR. Il fut, dès 1500, peintre de l'électeur
de Saxe, Frédéric le
Sage , qui le combla
d'honneurs. En 1509,
sur l'ordre de Frédéric,
il parcourut les Pays-
Bas. Etant à Malines,
il lit lo portrait du fu-
tur empereur Charles-
Quint, alors âgé de
neuf ans. Mais il dut
revenir pour prendre
part au pèlerinage que
fit à. Jérusalem l'élec-
teur Frédéric. Ce
voyage dura dix ans.
Rien ne reste des étu-
des ou tableaux que
Cranach avait rap]Jor-
tés de Palestine.
Nommé bourgmestre
en 1519, il se lia étroite-
mont avec Martin Lu-
ther, dont il lit plu-
sieurs portraits. Frédéric le Sage venait de mourir. Cra-
nach trouva encore un ami dans son successeur, Jean le
Persévérant. Mais il aima surtout Frédéric le Magna-
nime, qui monta sur le trône après la mort de Jean, ot il
le suivit de prison en prison, quand la bataille de Muhl-
berg l'eut rendu captif de Charles-Quint. En 1552, le prince,
redevenu libre, fit son entrée à Weimar, ayant Cranach à
sa droite. Mais, déjà bien vieux alors, l'artiste ne tarda
pas à mourir, à l'âge do quatre-vingt-un ans.
Cranach ressemble à Durer par sa libre intelligence de
la nature, et sa manière fine et légère d'appliquer le co-
loris, tout en obtenant des tons vigoureux; mais il s'en
distinguo par une sérénité naïve et enfantine, aussi bien
que par une grâce suave et presque timide. Il brille sur-
tout dans les visages de femmes. Les jius de ses corps de
femmes, les Eve, les Lucrèce, sont des morceaux fort
délicats. Enfin, il a trouvé dans le monde fantastique les
sujets do plusieurs chefs-d'œuvre.
Son œuvre est immense : le premier morceau qu'il a
signé est sans doute le Martyre de sainte Catherine (1506)
[Berlin]. A Wittemberg, citons : les Dix commandements,
daté de i:>i6; /a Cène,; /e 5a/)fême, administré par Mélanch-
thon : la Confession ; à Meissen, le Crucifiement, le Sacri-
fice d'Abraham et le Miracle du serpent d'airain; à Wei-
mar, Jésus crucifié, Jean- Baptiste, le Messie vainqueur de
la mort. Dans le genre fantastique, citons le Chevalier
entre les deux roules (WOrlitz); puis Diane et Apollon au
milieu d'une forêt lugubre (Berlin). La même galerie pos-
sède encore la Fontaine de Jouvence, datée de 15ÏÔ. Les
tableaux de Cranacb sont encore nombreux à Dresde, Ber-
lin, Carisrube, Gotha, Munich, Naumbourg, Prague, etc.
Cranach l'Ancien a été, en outre, un admirable dessina-
teur do portraits, en même temps qu'un graveur de pre-
mier ordre. Il faut se garder de le confondre avec .son fils,
Lucas Cranach le Jeune (né en 1515 à Witlomborg, mort
en 1586 à Weimar), qui a travaillé, avec un talent brillant et
superficiel, dans la manière de son père et d'Albert Diirer.
CRANAGE [naf) n. m. En horlogerie. Opération consis-
tant ù faire disparaître les bavures qui restent après avoir
taillé les dents dune roue, il Action de cranor ; résultat
de cette action ; état d'une roue cranéo.
CranaOS. Mytb. gr. Roi légendaire de l'Attiquo, con-
tompi)r;iiii du déluge de Doucalion. Successeur do Cé-
crop.s, il fut renversé par Amphictyon.
Cranborne, ville d'Angleterre (comté do Dorset), près
de la forêt de Cranborne ; 2.350 bab. Eglise gothique ; châ-
teau, anciciuio résidence royale.
Cranbrook, ville d'Angleterre (comté do Kent), sur
lo Crâne, suus-afflucnt du Medway ; 4.300 hab. Marché do
grains et do houblon ; tissage do toiles. Cette ville fut
longtemps lo centre du commerce des draps on Angleterre ;
los premières fabriques y furent éta-
blies par les Flamands, sous le règne
d'Edouard III.
Cranbrook (Gathorno IUrdy.
vioiiitci , homme poliiique anglais.
V. IlAKhY.
CRANCEUN (de l'allem. krànzltin.
potiio couronne) n. m. Archéol. ot blas.
Figure héraldique, qui est un fragment
do couronne à lleurons posé en bande.
(Lo crancelin est une pièce d'armes
allemande; on la trouve comme telle
dans les armes de Saxe.) l.Ou écrit aussi cancerlin.]
Il Coifi'ure du xvi' siècle on forme do diadème, ajourée,
avec ornemenis do perles, plumets, etc.
CRANCHIE ou CRANCHIA n. f. Genro de mollusques
céphalnpodpv, lypo do la famille des cranckiidés, compre-
nant de» formes A corps on bourse, volumineux, avec
petites nageoires placée» ù, Bon oxirémitû postériuure, et
D'a/.iir an crancolln
d'argent.
entonnoir muni d'une valvule. (On connaît trois espèces do
cranchios, habitant les mers ues Antilles ou de TAfrique
.■accidentale \cranchia scabra],)
CRANCHIIDÉS n. m. pi. Famille do mollusques cépha-
lopodes dihraneliiaux, sous-ordre des octopides, caracto-
ri^ée par une l)rido musculaire unissant lecurpsâ la tétc.ot
deux Ijridos ligamenteuses unissant l'entonnoir au corps;
par la brièveté dos nageoires, la petitesse do la tôto à gros
yeux saillants. (Los cranchiidés comprennent doux genres :
cranchia ot loligopsis.) — Un cranchhdb.
GRAND {/cran) n. m. Ane. dr. Sûreté fournie, gage, ga-
rantie, ii Objet prêté.
CRÂNE (du gr. kranos, casque; formé de karênon,
tête) n. m. Anat. Boîte osseuse qui renferme le cerveau,
chez l'homme et les animaux vertébrés : Fendre le CRÀNt:
à quelqu'un.
— Fig. Intelligence, il Fam. Avoir le crâne étroit, Avoir
peu de cervelle, peu d'intelligence.
— Bot. Espèce de lycoperdon ou de vesse-de-loup. •
— Encycl. Anat. Chez l'homme, le crâne est une vaste
boite ovoïde, qui constitue la partie supérieure et posté-
rieure de la tête. En bas et en arrière, elle repose sur la
colonne vertébrale, qu'elle continue; l'articulation des
coiidyles occipitaux avec l'atlas et l'axis permettent à la
tête les meuve-
raents les plus
variés. En avant,
la boîte crâ-
nienne supporte
les os de la face.
Le crâne est
formé par l'as-
semblage de huit
os juxtaposés:
quatre sont im-
pairs et mé-
dians, consti-
tuant la base
ainsi que les
deux faces anté-
rieure et posté-
rieure. En al-
lant d'avant en
arrière, on trouve
le frontal, qui
surplombe les
cavités orbitai-
res, l'ethmoide,
le sphénoïde,
l'occipital. Le
temporal de cha-
que côté s'en-
clave par son ro-
cher entre l'oc-
cipital et le
sphénoïde. Les
deux larges pa-
riétaux surmon-
tent tout l'édifice
et forment la
plus grande par-
lie de la voûte.
Ces huit pièces
sont unies de la
façon la plus in-
time. Leurs
bords sont hé-
rissés de dente-
lures profondes,
qui s'engrènent
les unes dans les autres suivant un modo d'articulation
tout spécial, dit « suture écailleuse ». La partie supérieure
du crâne est lisse, arrondie, recouverte seulement par
le cuir chevelu; la face inférieure ou base, dissimulée
par lo massif facial, est beaucoup plus irrégulièro et com-
pliquée. En arrière, on trouve lo trou occipital, qui fait
communiquer le crâne avec la cavité rachidienne. Plus en
avant, la base est semée d'orifices nombreux et d'impor-
tance diverse. Par les plus considérables, les canaux ca-
rotidiens, les golfes jugulaires, se font l'apport du sang
artériel et le retour du sang veineux. Les autres, disposés
symétriquement, laissent passer les douze paires des nerfs
<:raniens.
Vue par sa face interne, la vovUo crânienne présente
de larges gouttières, qui correspondent aux sinus veineux,
et do profonds sillons creusés par les artères de la dure-
mère. La base est divisée en trois excavations superposées
do haut en bas et d'avant en arrière, à la façon des marches
d'un escalier. L'étage antérieur ou frontal est limité en
arrière par la saillio des petites ailes du sphénoïde. La
fosse moyenne, sphéno-tomporale, est séparée parle bord
supérieur du rocher do la fosse postérieure, dite aussi
occipitale ou céré'..elleuse.
Théorie vertébrale du crâne. L'encéphale est la conti-
nuation de la moelle épinière ; il est logique de penser
que la cavité crânienne qui l'abrite est la continuation do
la colonne vertébrale. Depuis Gœtho ot OUen, on considère
ordinairement lo crâne comme formé par quatre vertèbres
très dilTéronciées, surtout chez l'homme. Cependant, la
théorie vertébrale n'est pas admise sans conteste.
Développement. Lo crâne apparaît dj très bonne heure
comme les vésicules cérébrales qu'il doit envelopper. Sa
formation précède do beaucoup celle do la face. Aussi
l'ébauche crânienne semble énorme sur los embryons. Le
pariétal, la portion squameuse du temporal, l'écaillé do
l'occipital ne passent pas par la phase cartilaçineuso; do
nombreux points d'ossification apparaissent directement
sur la membrane primitive. Celle-ci, d'ailleurs, n'est pas
encore complètement ossifiée à la naissance ; il reste des
segments souples et fibreux appelés fontanelles. Deux d'en-
tre elles, situées sur la ligne médiane, sont constantes et
caractéristiques : elles donnent au cours do raocouchomonl
â la boite crânienne la flexibilité et la souplesse néces-
saires pour traverser la filière génitale.
Physiologie. Le crâne do l'adulte présente dos qualités
bien spéciales do solidité et d'élasticité. Ses parties con-
stitutives sont incurvées ot engrenées entre elles. Elles
olTront une grande résistance aux pressions, â la façon dos
voûtes. La base du crâne, semée d'orifices, est heureu-
sement consolidée de chaque c6lé par les trois controforis
qui la divisunt en trois étages.
CRAN — CRANE
La boîte crânienne peut aussi protéger les organes dé-
licats et si sensibles qu'elle renferme dans sa cavité. Les
nombreux semis veinoux de sa face interne sont gonflés
de sang, chez lo vivant. Avec lo liouide céphalo-rachidien,
ce sang veineux concourt â établir, dans toute la cavité
crânienne, la môme pression régulière et constante.
— Méd. Les lésions pathologiques do la boîto crâ-
nienne tirent une importance considérable de leur réper-
cussion sur sou contenu. Parmi los diverses affections,
los unes sont congénitales, los autres acquises. Quelque-
fois, par suite d'un arrêt de développomont des différentes
pièces osseuses, le cerveau fait hernie et soulève le cuir
chevelu sous forme d'une tumeur mollasse, animée souvent
de pulsations : c'est Yencéphalocèle. Dans Vhidrocéphalie,
l'accumulation du liquide dans l'arachnoïde distend la ca-
vité crânienne, qui acquiert quelquefois un volume très
considérable.
Parmi les lé&iens acquises, les tumeurs néopïasiques
dos parois crâniennes sont rares. Plus frécjuontes et plus
intéressantes sont les contusions et les fractures de cause
directe ou indirecte, quelquefois dues au contre-coup. Le
plus souvent, une simple fêlure de la voûte s'irradie très
loin vers la base. Ces fractures, que révèlent des ecchy-
moses et l'issue soit par l'oreille, soit par le nez. de sang
ou de liquide céphalo-rachidien, sont d'un pronostic grave.
^j7tJt£fTfy^t
Crâne humain : A, coiipe mêdio-vertirale ; B, face latérale; C, base (section horizontale). — CrAnes de mammi-
fères : D. cheval ; E. taupe ; F, chat. — Crâne d'oiseau : G, meolagris Mexicana. — Crânes de reptiles : U, tryonix
(face supérieure); I. gavial (face iDfêrieure). — Crâne de batracien : J, greDouille (face iuférieure). — Crânes de pots-
sons : K, perche; L. brochet; M, esturgeon, os dermique supracranien (le crâne carlilasineux est ombré).
1. Os frontal; 2. Pariétal; 3. Occipital; 4. Temporal ; 5. Maxillaire supérieur ; 6. Apophysn niastoTdo; 7. Trou
occipital: 8. Trou ovale; 9. Selle turcique ; 10. Apophyse crista-galU; il. Sphénotdi? ; 12. Ko sse cérébelleuse : 13. Bosse
orbitaire; 14. Naaal; 15. EthmoTle; 16. Prémaxillaire; 17. Quadrato-jugal; 18. Ptérygoïde; 19. Vomer; 20. Rostre.
Le cerveau peut fltre lésé par une esquille, eu comprimé
par l'enfoncement d'un fragment osseux. La rupture d'un
des vaisseaux qui rampent à la face interne du crâne
détermine quelquefois une hémorragie mortelle. Enfin, plus
tard, peuvent survenir des complicati«ïns infectieuses. En
tout cas, procéder minutieusement à l'asepsio do ces deux
cavités. La compression cérébrale ou l'hémorragie ménin-
gée nécessitent une intervention chirurgicale immédiate.
— Anat. comp. Le crâne, qui n'existe que chez les ver-
tébrés, entoure la partie antérieure de la notocorde, le cer-
veau. Il présente dans son développement, suivant le rôle
qu'il est aestiné à remplir, des différenciations successives,
qui correspondent à trois états histologiques distincts :
1» Les trois vésicules cérébrales sont entourées par une
membrane enveloppe, constituant lo crâne membraneux;
2» Dans la memurano précédente se forment des pla-
ques do cartilage qui servent do support et, dans un état
plus avancé, d'organe de protection au cor^-eau. C'est le
crâne cartilagineux ;
Z» EnHn, chez les vertébrés supérieurs, le crftno s'os-
sitie d'autant plus complètement que le type est plus
élevé. Le crâne osseux résulte soit de l'ossification dos
cartilages (os primaires), soit encore d'os, sans rapport
avec ces cartilages, qui proviennent do membranes der-
miques : co sont les os do membranes (os secondaires).
Sur la této osseuse de certains quadrunèdos se dévelop-
pent dos appendices connus sous lo nom ue cornes, bois, etc.
— Poissons. Lo crAne des poissons est composé d'un
très grand nombre d'os cartilagineux. Quelques pièces
osseuses se rencontrent chez l'osturgoon, mais ce n'est
que chez les ganoïdos et los lélostéens que lo crâne est
complètement ossirtô.
— Batraciens. Les batraciens ont un crâne forme d un
nombre restreint d'os, dont quelques-uns sont dos os do
membrane.
— Jicptiles. Lo crâno primordial joue un rôle rostroint;
les os sont on grande partie des os do mombrauo. -
— Oiseaux. Très proche de celui des reptiles, le crlne
des oiseaux se soudo prématurément. 11 fait un angle
avec le rachis. .,, . ,
— Mammifères. Lo crùne des mammifères, tr(»s volu-
mineux par rapport à celui des vertébrés précédents, esi
constitué comme celui do l'homme. On doit distmguor
les os du crâne proprement dit, ot les os de la luco.
— Aiithrop. Selon la prépondérance du crâne ou du
massif facial, on distingue les races supérieures crâ-
niennes, et les races inférieures faciales. La science an-
thropologique, par dos mensurations précises, s'offorco de
déterminer les diverses variations otliniques. V, a.nïuRo-
poLooii:, i RANoi.oom. i'hkknolouik.
Walter Crâne.
CRANE — CRANOLOGIE
CR&NE n. m. Fam. Homme fier et décidé : Souvent, on
fait le CRÂNE pour cacher sa peur, ii Homme habile, expert :
Etre un crâne /)o»r la pêche à la ligne.
— Adjectiv. Fier, brave, décidé : Avoir l'air crâne, il Fa-
meux, distingué, extraordinaire : Un crâne cheval.
— A la crâne, loc. adv. A la façon des crânes : Porter
sa casquette sur l'oreille, k la crâne.
— Anton. Capon, couard, poltron.
Crâne (William), commodore de la marine des Etats-
Unis, no à Elisabethtown en 1776, mort en 1846. Entré dans
la marine en 1799, il prit part à l'expédition contre Tripoli
(1803) et à la guerre contre l'Angleterre en 1812. Il fut
ensuite chargé de missions importantes par son gouverne-
ment. En 1827, il fut mis à la tête de l'escadre américaine
dans la Méditerranée, collabora au traité de commerce
entre les Etats-Unis et la Turquie, et, en 1842, fut chargé,
au ministère de la marine, de
la direction de l'artillerie, qu'il
occupa jusqu'à sa mort.
Grane (Walter), peintre
anglais, né à Liverpool en IS45.
n reçut de son père, Thomas
Crâne, un habile portraitiste,
les premières leçons, puis étu-
dia pendant deux ans à Lon-
dres, sous la direction du pein-
tre et du graveur William
Limon, et se perfectionna par
un voyage en Italie (1871 à
1873). Bien qu'il s'occupe aussi
de peinture à l'huile, il doit sa
réputation à ses aquarelles ;
ses illustrations de livres d'en-
fants sont remarquables. Citons
de lui : le Messager du prin-
temps (1873) ; le Jardin de Pla-
ton (1875) ; River et Printemps ; le Départ de Vannée, exposé
à Paris en 1878; et, parmi ses illustrations d'ouvrages
enfantins : Cendrillon ; la Barque des fées; un Heureux
Caractère; les Aventures de Puffy ; etc.
GranÉA ou Kranaa. Myth. gr. Surnom d'Athéna à
Elatée, en Phocide. Le temple d'Athéna Kranaa était si-
tué sur une colline, à 30 stades d'Elatée, et était desservi
par un enfant, dont le ministère ne du-
rait pas plus de cinq ans. Il reste de ce
temple quelques ruines, qui ont été ré-
cemment déblayées.
CRÂNEMENT adv. Fam. D'une ma-
nière crâne, hère, habile : Se battre
CRÂNEMENT. Il Beaucoup, extrêmement :
Boire crânement. Livre crânement bien
fait.
GraNÉON ou Kraneion, nom d'un
faubourg de Corinthe et d'un gymnase.
Ce fut dans le Cranéon qu'eut" lieu la
rencontre de Diogène avec Alexandre.
CRANEQUIN (Ârin — de l'allem. kràhn-
chen, petite grue; cric) n. m. Petit
cric, très puissant, dont on se servait
au XV" siècle et même un peu plus
tard, pour tendre les arbalètes à main,
u Par ext-. Arbalète munie du cranequin : Raide comme
le déclic d'un craneqcin-
— Encycl. Les dispositions diverses des cranequins se
ramènent toujours à une crémaillère à manivelle, agis-
sant en sens contraire de la tête de l'arme et renfermée
dans un appareil
prenant son point
d'appui sur deux tou-
rillons du fût.
GRANEQUZNIER
iki-ni-é) a. m. Arba-
létrier à cheval, ar-
mé du cranequin.
CRANER (rad.
cran — autre forme
de caréner) v. a.
Faire des entailles
an bas des dents
d'une roue, pour les
bien détacher : Crâ-
ner une roue.
CRÂNER (rad.
crâne) v. n. Faire le
fanfaron.
CRANERIE{rt)n.f.
Fam. Caractère, fa-
çons d'un homme
crâne, fierté fami-
lière et tapageuse :
La CBÂNERIE d'un
troupier, w Action crâne, acte de bravoure folle et tapageuse :
Se faire une réj>utation par ses crâneries. u Fanfaronnade.
— B.-arts. Fierté d'exécution : La crânerie d'un dessin.
— Anton. Gaponnerle, couardise, poltronnerie.
CRÂNEDB, EUSE n. Qui fait acte de crânerie, de fanfa-
ronnade.
Granganore ou KodangalouR, ville de l'Inde an-
glaise (présid. de Madras), sur la côte de Malabar (mer
d'*?man) ; 9.d00 hah. La barre du grau, au débouché duquel
elle s'élève, est d'un passage fort difficile ; aussi lo port
n'a-t-il qu'une importaucc fort médiocre. Ce fut dans cette
ville, d'après la tradition, que saint Thomas commonra
son apostolat dans l'Inde; ello est encore lo siège d'un
évêché catholique, et les je- - __.
suites ont un séminaire â Am-
balakota,âl2 kilom. LesPor-
tugaisy possédaient, dès 1523,
un fort que les Hollandais
leur prirent en 1661.
CRANGON n. m. Genre do
crustacés, type de la tribu
des cranfjoninés, comprenant
les formes â carapace plate, avec rostre court; â pattes
de la première paire robustes, munies d'une pince didac-
Cranequia.
Cranequinier (xv» s.).
CrangoQ.
les formes â carapace plate, avec rostre court; â
de la première paire robustes, munies d'une pin
tyle plate, À seconde paire grôle, avec petites pinces.
— Encycl. Les crangons, dont on connaît de nombreu-
ses espèces réparties dans toutes les mers du globe, sont
des crevettes de taille assez forte. L'espèce type en est le
crangon covimun, crevette grise ou salicoque des mers
d'Europe. D'un vert gris transparent pendant la vie, elle
ne rougit pas à la cuisson ; elle atteint 8 ou 10 centimètres
de long. D'autres espèces habitent les mers du nord, la
Méditerranée, etc.
CRANGONINÉS n. m. pi. Tribu de crustacés décapodes
macroures, famille des carididés, comprenant ceux dont les
mandibules simples, grêles, courbes, ont un bord tranchant,
dont les mâchoires n'ont pas de lame cornée, dont la pre-
mière paire de pattes est plus épaisse que la seconde. (Les
genres principaux des crangoninés sont : crangon, para-
crangon, sabinea, lysmata, nika, cyclorhynchus.) — Un
crangoniné.
Crania ethnîca, par A. de Quatrefages et T. Hamy
(Paris, 1882). Ce remarquable ouvrage, digne représen-
tant, en France, dos monuments scientifiques, tels que les
Crania americana de S.-G. Morton (1839), et le Thésaurus
craniorum de Barnard Davis (1867). a pour but do faire
connaître les caractères morphologiques de la tête osseuse
des divers groupes ethniques. De nombreuses figures dans
le texte, et un atlas de cent planches, lithographiées par
Formant, représentent sous tous leurs aspects un grand
nombre de crânes. La plupart des matériaux ont été ra-
cueillis par les auteurs dans les galeries du Muséum.
Les collections de la Société d'anthropologie de Pans, do
l'hôpital du Val-de-Gràce, des musées de province et de
l'étranger, ont aussi fourni des documents.
CRANICHIDE [kid"] n. f. Plante de la famille des orchi-
dées, tribu des néottiées.
CRANIE (yil) ou CRANIA n. f. Genre de moUuscoides
brachiopodes.type de la famille des craniidés, compTcna.nl
des formes à deux bras spiraux, se dirigeant vers la valve
supérieure de la coquille, qui est presque circulaire ou
presque quadraogulaire. (Les cranies sont de taille petuo
ou mo_venne ; les nombreuses espèces vivent dans les mcrt
d'Europe.)
CRANIECTOMIE {ék'-to-mî — da gr. kranion,crà.ne,etek
tomia, résection) n. f. Résection d'une partie des os du crâne
— Encycl. La cranicctomie a été pratiquée en cas de su
ture prématurée des os du crâne pour remédier à l'arrôi
de développement de l'encéphale et à ses conséquences
idiotie, imbécillité, arrêt de développement intellectuel
Il a, dans quelques cas, donné des résultats appréciables-
CRANIEN, ENNE {ni-in, en') adi. Qui appartient, qui a
rapport au crâne ; Os crâniens. La boite crânienne.
CRANIIDÉS n. m. pi. Famille de moUuscoides brachio-
podes, caractérisée par la coquille à valves coniques et
aplaties, calcaire, avec quatre impressions musculaires
principales. (Les genres principaux de la famille des cra-
niidés sont : ct-anie, craniscus, craniops, schizoci'anie et
cardinocranie ; ils comptent surtout des représentants
fossiles. Les espèces vivantes habitent la Méditerranée
et l'Atlantique ; elles vivent fixées par leur valve infé-
rieure au fond de la mer.) — Un craniidè.
CRANIOCLASTE n. m. Chir. Syn. de céphalotribe.
CRANIOGRAPHE (du gr. kranion, crâne, et graphein,
écrire) n. m. Anatomiste qui s'occupe de l'étude spéciale
du crâne.
CRANIOGBAPHIC (fi — rad. craniographe) n. f. Des-
cription du crâne, n Etudes spéciales sur le crâne.
CRANIOGRAPHIQUE (Jik') adj. Oui a rapport à la cra-
niographie, à la description du crâne : Etudes craniogra-
PHIQUES.
CRANIOÏDE (dugr. kranion, crâne, et eidos, aspect) adj.
En T. d hist. nat., Qui ressemble à un crâne.
CRANIOLAIRE [1er) n. f. Genre de plantes, de la famille
des pédalinées, voisin des martyniées, comprenant environ
quatre espèces qui croissent dans l'Amérique tropicale.
(Elle est cultivée dans les jardins pour la beauté de ses
grandes fleurs blanches.)
CRANIOLOGIE n. f. Anat. V. CRANOLOGIE.
CRANIOLOGIQUE adj. Anat. V. CRANOLOGIQUE.
CRANIOLOGISTE n. Anat. V. CRANOLOGISTE.
GRANIOMANCIE [si — du gr. kranion, crâne, et man-
teia, divination) n. f. Art prétendu de connaître, par l'in-
spection du crâne, les dispositions intellectuelles et mo-
rales d'un individu.
CRANIOMANCIEN, ENNE {si-in, en') n. Celui, celle qui
pratique la craniomancie. il Adjectiv. : Prédictions cra-
NIOMANCIENNES.
CRANIOMÈTRE (du gr. kranion, crâne, et môtron, me-
sure) n. m. Compas d'épaisseur, pour mesurer les divers
diamètres du crâne.
CRANIOMETRIE [tr'} — rad. craniomètre) n. f. Mesure
du crâne.
CRANIOMÉTRIQUE [trik') adj . Qui concerne la craniomé-
trie : ^Jesures ckaniométriques. Co?jî;ms craniométriqub.
CRANION n. m. Bot- Nom donné par les auteurs anciens
à la truffe et â quelques lycoperdons.
CRANIOPS [ni-opss) n. m. Paléont. Genre de moUuscoides
brachiopodes écardines, famille des articulés, comprenant
de petites coquilles orbiculaires, à valves surbaissées,
avec lamelles d'accroissement concentriques. (Les cra-
niops sont fossiles dans le silurien. L'espèce type est lo
craniops squanuformis. Pour certains naturalistes, cra-
niops est synonyme de pskddo-crania.)
CRANIOSCOPIE {sko-pî — du gr. kranion, crâne, et sho-
pciu, regarder) n. f. Art de juger des qualités intellectuel-
les et morales d'après l'inspection de la forme du crâne.
— Encycl. V. crânologiiï, et phrénologie.
CRANIOSPERME {spèrm') n. m. Genre de petites herbes
vivaccs de la famille des borraginées, tribu des borragécs.
GRANIOSTAT (sta — du gr. kranion, crâne, et statos,
stable) n. m. Planche sur laquelle on fixe les crânes repo-
sant sur leur plan alvéolo-condylien, pour en étudier les
caractères anthropologiques.
CRANIOTABES [bêss — du lat. cranium, crâne, et tabès,
ramollissement) n. m. Ramollissement des os du crâne,
maladie particulière aux enfants.
Cranmer.
376
— Encycl. Dans cette maladie, simple variété du rachi-
tisme, décrite pour la première fois par Elsasser (A7'c/tn'''s
(jénér. de mëd. [1845]), le crâne est mou, s'enfonce facile-
ment, les os sont spongieux, très amincis, et quelquefois
manquent à certaines places.
CRANIOTOME (du gr. kranion, crâne, et tome, section)
n. m. Chir. Instrument avec lequel on coupe les os du
crâne d'un enfant mort, quand raccouchement ne peut
s'opérer autrement. Syn. de cephalotome.
— n. f. Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées,
tribu des stachydées, renfermant une seule espèce qui
croît dans le Népaul : La craniotome versicolore est cul-
tivée dans les jardins. (C. Lemaire.)
CRANIOTOMIE [mî — rad. craniotome) n. f. Section du
crâne d'un enfant au moyen du craniotome.
CRANISTE (nisst') n. Animal pourvu d'un crâne.
Cranleigh ou GranleY, bourg d'Angleterre (comté
de Surrey); 2.100 hab.
Cranmer (Thomas), premier archevêque protestant
de Cantorbéry, né à Aslacton (comté do Notiingham) en
1489, mort en 1556. Elève de Cambridge, puis fellow du
collège de Jésus, il suggéra à Henri VIII la pensée d'avoir
recours à la parole de Dieu plutôt qu'à l'autorité ecclésias-
tique, pour déclarer nul son mariage avec Catlicrinc d'Ara-
gon. Le roi lui témoigna, dès
lors, une grande confiance
et l'envoya en mission à
Rome, puis eu Allemagne,
où il épousa une nièce du
célèbre ministre Osiander
et adopta les doctrines de la
Réforme. Il fut, cependant,
à son retour, nommé par
Henri Vllt et sacré arche-
vêque de Cantorbéry. 11 pro-
nonça alors le divorce du roi
et couronna Anne Boleyn
(1533), dont il rompit le ma-
riage , plus tard . avec la
même facilité. Jusqu'à la
fin du règne de Henri VIII,
Cranmer sut garder la fa-
veur royale, à force de sou-
plesse et de servilité. Pen-
dant le règne d'Edouard IV
(1547-1553), Cranmer prit la
plus grande part à l'établis-
sement du protestantisme en Angleterre. Tl pubha, en 1552,
le Book of common Prayer et les quarante-deux articles,
réduits à trente-deux en 1562, qui sont le symbole de foi
de l'Eglise anglicane. Victime, à son tour, de l'intolérance
qu'il ava^t montrée contre les adversaires de ses idées, il
fut déposé sous la reine Marie, et brûlé vif comme héré-
tique. H essaya d'échapper au supplice en se rétractant;
mais on ne lui rit pas grâce, et il rétracta sa rétractation.
CRANNOGE [noj] n. m. Nom que l'on donne, en Irlande,
à des espèces de blockhaus, qui servaient anciennement
de forteresses aux chefs irlandais, et qui sont générale-
ment construits sur des îles.
CRANOCARPE n. f. Bot. Genre de légumineuses-papi-
lionacées, tribu des hédysarées.
CRANOIR [no-nr) n. m. Lime employée par les horlo-
gers pour crâner les roues dentées.
CRANOLOGIE ou CRANIOLOGIE [j'i — du gr. kranoSy
casque, formé de/ca?'t'?(û7i, t6te)n. f. Etude du crâne au point
de vue de ses relations avec les aptitudes et les instincts.
— Encycl. Des différences notables existent dans la
forme et les dimensions de la tête, aussi bien chez l'homme
que chez les animaux. L'étude scientifique de ces diffé-
rences n'a été faite qu'à une époque récente, et elle a porté
principalement sur les divers groupes de l'humanité. Tou-
tefois, au xviii* siècle, Camper avait imaginé d'évaluer
la saillie .de la face au moyen d'un angle, qu'il a appelé
Vangle facial. (V. angle.) Jacquart, en 1856, et Broca, à
une époque plus rapprochée, ont inventé des goniomètres,
qui ont permis de mesurer cet angle d'une façon rapide
et rigoureuse. Les recherches se sont multipliées, et elles
ont montré qu'il existe un écart d'environ 10 degrés entre
le nègre et l'Européen. A l'aide d'instruments spéciaux,
on a étudié une foule d'autres angles : l'angle sphénoidal
de Welker, l'angle occipital de Daubenton, Vangle paj'iétal
de Quatrefages, l'angle basilairc de Broca. etc.
Retzius a eu l'idée de comparer le diamètre antéro-
postérieur de la tête à son diamètre trans%'erse ma.\imum ;
il a obtenu ainsi un iyidice céphalique, qui lui a permis de
diviser les populations du globe en dolichocéphales (à tête
allongée) et en brachycèphales (à tète courte). Gratiolet
et Broca y ont ajouté un groupe intermédiaire, celui des
mésocéphales ou mésaticéphales. V. céphaliqtje (Anthrop.).
La comparaison du diamètre vertical du crâne à sa lar-
geur ou à sa longueur a montré que la tête est tantôt
développée en hauteur (hypsicéphaie), tantôt aplatie (pla-
tycéphale). La capacité d"o la boîte crânienne varie selon
la taille, le volume du corps, le sexe, l'âge et la race.
Dans toutes les races, la femme a une capacité inférieure
à l'homme.
Broca a établi des procédés rigoureux pour mesurer
tous les caractères du crâne. La craniométrie a montré
toute la valeur qu'il faut attribuer à la cranologie. Les
mesures ne doivent pas se multiplier à l'infini, elles ne
sont utiles que pour hxer les différences que saisit l'œil
d'un observateur exercé. La cranologie a permis d'établir
une classification scientifique des divers groupes humains.
■ — Déformation du crâne. Pour s'embellir, l'homme ne
recule pas devant de vraies mutilations, qui portent par-
fois sur le crâne lui-même. Ces pratiques remouteot à une
haute antiquité : les macrocéphales d'Hippocrate étaient
des individus dont la tête avait été déformée artificiel-
lement. D'une façon générale, toutes les races se consi-
dèrent comme réalisant l'idéal de la beauté. Aussi n'est-il
pas surprenant de voir celles à tête naturellement allon-
gée chercher à l'allonger encore davantage, tandis que les
brachycèphales tendent à augmenter leur brach3céphalio.
On peut signaler, parmi les premiers, outre les anciens
macrocéphales, une partie des vieux Péruviens (défor-
mation dite aymara), quelques individus de la côte nord-
ouest d'Amérique, les insulaires de Mallicolo (Nouvelles-
Hébrides) et, naguère en France môme, les Normands
et les Toulousains. La déformation est habituellement
377
obionuo au moyon do sorro-lôto, de lions disposés circu-
lairoment.
Les Cliinouks ou Têtes-Plotes, qui vivent au N. do la
Californio, beaucoup d'Indiens, do la cùto nord-ouest d'Amè-
riquo, un grand nonihro d'anciens Mexicains, les anciens
Péruviens d'Anoon, se sont ingéniés, au contraire, à so
raccourcir lo crâno au moyon de planchottos appliquées
en avant ot en arriére do la tôio des jeunes onl'ants et
serrées au moyen do ligatures.
Parfois, la aôformation all'octe dos formes singulières :
los anciens habitants do l'île Sacriticios (goUo du Muxiquo)
arrivaient à donner à leur crâno la forme d'un cœur;
beaucoup d'indigènes do la Patagonio chorcbcnt à lo dé-
veloppor on hauteur, de façon quo la tôto so termine supé-
rieurement on pointe.
Les déformations artiiicjellos du crâne ne semblent pas
être uno cause do troublo dos fonctions cérébrales.
CRANOLOGIQUE ou CRANIOLOGIQUE [jilc) adj. Qui a
rapport à la crunologui : lilatU-s ckanolociques.
CRAN0L0GI3TE ou CRANIOLOGISTE ijisst') a. Per-
sonne qui s'occupe do cranologio. il On dit aussi crano-
LOGUE, et CRANIOLOGUE.
Granon, villo do l'ancienne Thessalie ( Pélasgio-
tide), dans la vallée do Tempe. Victoire d'Antipator ot do
Cratère sur les Athéniens pendant la guerre lamiaquo
(322 av. J.-C).
CRANQUILLIER {ki-llt^ [II. mil.]) n. m. Nom que, dans
les campagnes, on douno fréquemment au chèvrefeuille
sylvestre.
CransaC, comm. do l'Aveyron, arr. et à 36 kilom. de
Villefrancho, sur l'Ennas, sous-affluent du Lot; 5.955 hab.
Ch. de f. Orléans. Houille, ocre, alun. Eaux minérales;
cinq sources ferrugineuses, manganésiennes (sulfate do
manganèse), très fortement minéralisées; propriétés pur-
gatives ou toniques. Les collines de Montet et de Fontaines
renferment dos houillères embrasées depuis des siècles;
elles sont percées de grottes, étuves naturelles chargées
de vapeurs sulfureuses. Eglise romane avec un chœur
remarquable.
CRANSON n. m. Bot. Un dos noms vulgaires du co-
chléaria.
CrANSTON, bourg des Etats-Unis (Etat de Rhode-Is-
land) ; 8.100 hab. Cotonnades, lainages, impressions sur
étoffes, lils, fabriques de machines.
CRANTER {ter) n. m. Nom peu usité des dernières mo-
laires ou dents de sagesse, il Ou dit aussi crantère, n. f.
Grantor. philosophe grec de l'ancienne Académie, né
à Soles (Cihcie), florissait vers 306 av. J.-C. Il fut le dis-
ciple de Xéoocrate et do Polémon, et forma lui-même
Arcésilas. Il avait commenté Platon, dont il édita le pre-
mier les écrits, et composé des traités de morale pratique,
et mémo des poèmes. Il ne reste de lui que quelques
fragments. Son traité De l'affliction a été imité par Cicé-
ron dans sa Consolation ot dans ses Tusculanes.
GRANTZIE {(zi) n. f- Plante aquatique de la famille des
ombeilifôres et de la tribu des sésélinées, originaire d'Amé-
rique.
Cranves-SALES, comm. do la Haute-Savoie, arr. et à
22 kilom. de Saint-Julien-en-Geuevois, non loin de la Mé-
noge ; 1.017 hab.
Granworth (Robert Monsev-Rolfic, baron), chance-
lier d'Angleterre, né à Granworth (Norfolk) en 1790, mort
en 1»68. En 1832, il fut nommé avocat du roi. Il entra alors
à la Chambre des communes, où il vota avec les libéraux
{luhigs). Lord Melbourne le nomma conseiller privé (1835) ;
en 1839, il obtint un siège à la cour suprême. On le créa
baron en 1850 ; il fut vice-chancelier (1850-1852), et grand
chancelier d'Angleterre (1852-1858). Granworth résigna ses
fonctions à la chute du cabinet Palraorston, mais il les
reprit do 1865 à 1866. On lui doit d'utiles réformes judi-
ciaires, dont les plus importantes furent le Common laio
procédure act (1854) et le Charitable trust act (1858).
GraON Ucran) flat. Credo, Cradonium, Credo7iium],c'h.-\-
de canton de la Mayenne, arr. et à 20 kilom. de Chàteau-
Gontior, sur l'Oudon ; 4.249 hab.
(Craonnais, aises.) Gh. de f. Ouest.
Champ do courses. Carrosseries ,
tanneries, rilatures de laines. Ate-
liers de constructions mécaniques.
Nombreux moulins, iflovago ot
commerce de porcs; céréales.
La petite ville do Craon fut, dès
le IX" siècle, le siège d'une baronnio
célèbre dans l'histoire de l'Anjou.
Pierre de Craon est lo plus triste-
ment célèbre des barons do Craon ;
c'est en marchant contro lui, à la
suite de l'assassinat du connétablo
Olivier de Clisson, quo Charles VI
devint fou. Il subsiste encore des restes du château otdos
anciennes fortifications. Patrie do l'historien Voiney. —
Le canton a 13 comm. ot 12.425 hab.
Craon (krayi) [Piorro de], soigneur do Sablé et do La
Forté-Beruard, (ils do Guillaume do Craon. Il suivit, on
1384. Louis d'Anjou à la <;f>nquéto du royaume do Napics.
II dépensa à Venise, en fotos ot débauches, l'argent (lui lui
avait été oontiô, et fut ainsi l'uno des causes do 1 issue
malheureuse do l'expédition; mais, grùco ù l'appui do
Louis d'Orléans, fréro do Charles VI, il so maintint en fa-
veur à la cour do Franco. Il fut chasse de la cour en 1391 ,
pour avoir révélé à Valentino do Milan, femme do Louis
d'Orléans, une liaison galante do .son mari. Se croyant
victime du connétable Olivior do Clisson. il l'assaillit dans
la ruo Culture-Sainte-Cathnrino, à I^aris, et lo laissa pour
mort (14 juin 1391). Dos lors, Craon traîna durant quelques
années uno vie obscure, dans des retraites ignorées, où
il cherchait à. éviter le châtiment; il gagna enfin l'appui
du roi d'Angleterre, qui obtint sa grâce en 1396. Il passa
la fin de sa vie dans la dévotion, s'occupant do bonnes
œuvres. La date exact© do sa mort est inconnue. — Son
lils. Antoine, panetier do Franco, fut tué à Azincourt (1415).
Craon (Maurice de), nom d'un poète frani^ais qui vivait
au commencement du xiii* siècle, A la cour do lli-nri II
d'Angleterre, II est le héros d'un poèmo allemand, dont
l'autour est inconnu et la date d'édition incertaine. — Mau-
rice do Craon, pour plaire à la comtesse do Boaumont, a
organisé un grand tournoi. Mais la douce récompense qu'il
CRANOLOGIQUE — CRAPAUDINE
Armes de Craon,
Porc craonnais.
attend do sa peine lui est refusée par la damo, qui, à son
tour, est prise do regrets lorsque lo chevalier s'est éloi-
, gné d'elle. Ce court poèmo, plein do vérité et do naturel,
est un dos meillours de l'ancienne poésie alloniando.
Craon (Pierre ou Jean), dit Nez d'argent ou le
CUampenois, érudit français du xvi" siècTo, pondu à.
Paris ou 1561. Son surnom lui vint de ce qu'ayant perdu
son nez dans uno bagarre, Ambroiso Paro lui en lit un
d'argent. U embrassa chaudement le parti du la Réforme
ot fit valoir los idées nouvelles du haut de la chaire qu'il
occupait à l'université de Reims. Chassé do Koims, il se
réfugia à Paris, où on lui fit sou procès comme horôtiquo.
Condamné à mort, il fut exécuté on décembre 1561.
CRAONNAIS, AISE(^Trt-o-nt', nèz') n. ot adj. Se dit d'une
variété do la raco porcine dite « celtique », dont le centre
de production est à Craon, dans la Mayenne, mais dont
le région d'élevage
s'étend on Maine-
et-Loire, Loire-In-
férieure , Vendée,
Deux-Sèvres, Cha-
rente-Inférieure.
(On la désigne en-
core par le nom de
'< raco angevine ».)
— Encycl. Les
porcs craonnais ont
le corps volumi-
neux, les membres
forts et bien mus-
clés. La tète est
également volumineuse, le groin allongé, les oreilles
grandes ot retombantes. Les soies sont grossières et de
couleur blanc jaunâtre. La chair est savoureuse.
Craonne {h-an'), ch.-l. de cant. de l'Aisne, arr. et à
20 kilom. de Laon, au sommet d'une colline, non loin des
sources d'un affluent de l'Aisne; 675 hab. {Craonnais, aises.)
Fabrique de chaises. Victoire de Napoléon sur les Prus-
siens et les Russes commandés par Blûcher et Schwart-
zenberg, les 6 et 7 mars 1814. — Le canton a 40 comm.
et 9.458 hab.
GRAOUILLAESE, CRAOUILLE et GRAOUILLÈRE {ou-ill
[H mil.]) n. f. Nom vulgaire, dans plusieurs départements,
de la pie-griècho commune.
GRAPAUD fpô — mot d'orig. german.) n. m. Zool. Genre
d'amphibiens anoures oxydactyles, famille des bufonidés,
comprenant des formes lourdes et trapues, à peau verru-
queuse et couverte de pustules, à pattos postérieures
à peine palmées, à mâchoires privées de dents, il Nom
vulgaire d'une espèce d'agame.
— Fam. Gamin, enfant, il S'est dit pour petit homme
laid. I! S'applique aussi à n'importe qui, sans impliiiucr tou-
jours la laideur, ni une idée de mépris : Dieu.! que ce cra-
PAUD-/à m'a fait rire! (H. Meunier.)
— Loc. fam. : Avaler un crapaud. Agir malgré soi; faire
quelque chose qui coûte beaucoup, ii Sauter comme un cra-
paud. Sauter lourdement, ù. la manière des crapauds.
Il Etre pourvu de quelque chose comme un crapaud de plumes,
En manquer complètement.
— Arg. Cadenas. i| Bourse, caisse, argent, dans l'argot
dos casernes, n On dit plus ordinairement grenouille.
— Artill. Affût de mortier plat et sans roues, quelque-
fois on bois, plus souvent en métal.
— Art vétér. Maladie de nature herpétique qui a son
siège à la plante des pieds, chez le cheval, ot qui débute
toujours par les creux ou lacunes
qui se trouvent do chaque côté
do la fourchette.
— Cost. Petite bourse do soie,
dans laquelle les hommes enfer-
maient autrefois leurs cheveux
par derrière.
— Hist. Crapauds du marais,
Nom donné par dénigrement aux
membres do la Convention qui so
plaçaient dans la partie la moins
élevée de la salle, et qui votaient
ordinairement en faveur du gou-
vernement.
— Ichtyol. Crapaud de mer ,
Nom vulgaire de la scorpène b r-
rido ou pythonisse, do la lopi. 9
histrion ot d'un© espèce do cha-
bot. Il Crapaud pêcheur. Nom vul-
gaire do la baudroie.
— Mar. Mâchoire en fer fixée
sur l'extrémité avant do la barro
du gouvernail et lui donnant un
point d'appui sur la tamisaillo. ii Crapaud de mouitlaffe,
Sorte do champignon en fonto servant à tenir dos bouées
ou dos torpilles mouillées à leur poste.
Il Piles de crapaud. Eléments de pilo
logés dans un crapaud creux et ser-
vant à l'inflammation des torpilles au-
tomatiques électriques.
— Minér. Pierre de crapaud, Piorro
que l'on disait exister dans la této
du crapaud, ot à laquelle on attribuait
de grandes vertus, a Syn. de CRAPAU-
DINK.
— Moll. Syn. de rankllk. Il Crapaud Crapaud (pyroU-chn.).
ailé. Nom marchand du strombo très
largo do Linné, u Crapaud de la NouveUe-Uollande ou Cra-
paud pdlc. Nom vulgaire du gcuro
rocher.
-- Ornith. Crapaudvolant, Nom vul-
gaire do l'ongoulovent.
-- PyrototTin. Pièce d'artifices en
forme do boudin replié plusieurs fois
sur lui-même, ot renfermant do pe-
tits pétards sphériqucs qui détonent
lorsqu'on met le feu à la pièce.
— Tochn. Appareil employé par
los maçons pour calor les pierres
taillées pondant leur transport, n En
joaill.. Défaut existant dans un dia-
mant, sorio do potito taclio qui diminue considérablomont
la valeur do la pierre précieuse, n En T. do currior, Nom
donné à un rognon de piorro qui so trouve englobé un
bloc dans de Diarbro. u Los (isserunds dési^;uout ainsi
A, crapaud <1(? mouillage;
B, c&ble (l'amarrage;
0, lloltour.
Crapaud.
Crapaud : I. CommuQ; 2. Ag
un défaut do fabrication existant dans une pièce de drap,
do ti.ssu quelconque, et occasionné par des amas de fils
dits nrovjmrcs. il Fauteuil capitonné,
bas do siôgo ot à dossier pou élevé.
— Encycl. Zool. Los crapauds ont
los quatre membres assez courts, ce
qui los empêche do bien sautor. Grands
chasseurs d'insectos, ils rendent les
plus grands services on détruisant
mille animaux nuisibles, et doivent
être protégés. L'as])ect repoussant
de ces batraciens, leur peau dont les
pustules sécrètent une humour àcro
etvireuso, l'urino dont ils se couvrent
quand on los saisit, ne justitïent pas
les cruelles persécutions dont ils sont
victimes. Terrestres pendant la plus grande partie do leur
existence, qui dure plusieurs années, les crapauds vont à
l'eau au printemps pour y pondre. Leurs têtards, très gros,
éclosent à la fin d'avril et sont munis do leurs quatre
pattes à la fin de juin ; mais il faut près de cinq ans aux
petits crapauds pour devenir adultes. Les crapauds vivent
dans des
trous, sous
les grosses
pierres, et
sortent la
nuit. En hi-
ver, dans
les pays
froids, ces
an i m a ux
s'enfouis-
sent en ter-
re, dans los
crevasses, se laissant entourer par les objets environnants,
jusqu'à faire croire qu'ils arrivent à se laisser inclure
dans des pierres qui se forment autour d'eux. Cette fable,
qui a eu longtemps cours, s'explique par la facilité avec
laquelle les crapauds résistent à la dessiccation et au
jeûne. Répandus sur tout le globe, excepté en Océanie, ils
comptent près do quatre-vingts espèces ; c'est dans l'Amé-
rique du Sud que le genre est le mieux représenté. Lo
crapaud commun des pays d'Europe peut atteindre 0",15
de long et peser plus de 1 kilogramme. Mais le plus grand
des crapauds est l'agua {bufo marinus) de l'Amérique du
Sud et de ses îles; il atteint 22 centimètres de large; sa
voix, très forte, l'a rendu souvent un objet de terreur;
comme les autres espèces tropicales, il envahit souvent
les habitations pendant la nuit.
— Art vétér. Le crapaud peut envahir toute la sole, et
même, à la longue, la paroi ; dans ces cas, la corne est rem-
placée par des tissus fongueux, grisâtres, donnaut à l'ulcère
l'aspect hideux qui lui a valu son nom. On pense aujour-
d'hui qu'elle est de nature parasitaire. On traite le crapaud
par des subtances à la fois antiseptiques et destructives
des fongosités, unies à des dépuratifs internes arsenicaux.
CRAPAUD, AUDE {p6, pôd') adj. Hideux comme un cra-
paud : L'ar/jut, cette épouvantable langue CRAPAUDii. (V. H.)
CRAPAUDAILLE ( pô-da-ill [Il mil.]) n. f. Linguist. Tas
de crapauds ; ramassis de gens méprisables ; tas de ga-
mins : Balayez-moi toute cette crapaudaille.
— ■ Comm. Crêpe fort clair et fort délié. (En ce sens, le
mot est une corruption de CRÊroDAiLLE.)
CRAPAUDE {pôd') n. f. Femelle d'un crapaud. (Mot
familier, forgé par Voltaire.)
CRAPAUDE, ÉE {pô) adj. Se dit d'un arbro qui a uno
écorce toute ridéo.
CRAPAUDEAU {pù-do — rad. crapaud) n. ra. Archéol.
Petite pièce dartillorio du moyen âge, ayant uno culasse
mobile comme les vcuglaires, et envoyant des boulets no
pesant qu'une demi-livre. (Les crapaudoaux ne dépas-
saient que rarement l^.gs do long; certains ne mesu-
raient que 50 centimètres; c'étaient Tes plus petites pièces
du XV' s.). Syn. crapaudin, chapaudine.
CRAPAUDEHIE {nô-de-ri — rad. crapaud) n. f. Ensomblo
do personnages hiaoux, repoussants.
GRAPAUDIÈRE {pô) n. f. Liou où se trouvent beaucoup
do crapauds. — Par oxt. Lieu ban, liumido, malpropre ;
Ce jardin est une crapaudière, une vraie CRAPAUi>if:Ri:.
(Acad.) — Fig. Repaire do gens quo l'on regarde comme
méprisables : /j'/Jt? OKAPAUoiiiRE d usuriers.
CRAPAUDIN {pô) n. m. Tochn. Plaque ciy>use, en fer
ou on cuivre, sorvanl à tourner los fors à friser l'étoffe.
— Artill. V. CIUPAUDKAD.
CRAPAUDINE [pô] n. f. Dent fossile do loup marin et
de quelques autres poissons, dont on fait usage pour lo
polissage dos métaux précieux, n Minéral composé do
silice, d'alumine, do chaux et d'oxyde do for.
- Art culin. A la crapaudiue. So dit d'une manière d'ac-
commodor les jeunes poulets, les pigeons, et qui consisto
A les désosser, A los aplatir, ù leur écarter les ailes ot los
jambes, ce qui leur donne l'aspect d'un crapaud, ot à les
faire cuire sur le gril.
— Art vétér. Svn. do crapaud, il On dit aussi pbicnk ou
TlilCfNK, ou MAL D ANI:.
— lîot. Nom vulgaire des sîdéritis. (La crapaudine inclue
a été beaucoup employée en médocinc comme vulnéraire.)
— Ichtyol. Nom vulgaire du loup do mer.
— Mar. Partie évidéo, dans laquelle s'appuie, pour pivo-
ter, l'axe d'un appareil quelconque : Crai'ai'pink de canon-
revolver. Crapaudink de cabestan. Ckapauhinb de t/rue.
— Mécan. lioito do métal en fer, foute ou cuivre, avec
ou sans vis do rappel ot de centrage, qui reçoit lo j>ivot
d'un arbro do transmissiou vertical.
Crapaudine.
CRAPELET — CRASSANGE
— Milit. Genre de punition, qui fut quelque temps em-
ployée en Algérie dans les corps disciplinaires. (Ce châti-
ment n'était pas réglementaire; tout au plus était -il
toléré comme prétendu nécessaire au maintien de la disci-
pline parmi les hommes réputés très difficiles à com-
mander. Il consistait à ligotter le patient de manière que
sa jambe gauche et son Bras droit fussent attachés l'une
à 1 autre derrière son dos, ainsi que sa jambe droite et
son bras gauche, puis à le laisser, pendant des heures,
dans cette position pénible, exposé au, froid ou au soleil,
sur le dos ou sur le ventre, à moins qu'on ne le suspendit
à un clou ou à une barre, par la
corde même qui liait ses mem-
bres, ce qui rendait le supplice
plus douloureux encore.)
— Techn. Plaque métallique
percée de petits trous, ou espèce
de grille, qui se met à l'entrée du
tuyau de descente des eaux, ou
alimentant un bassin, pour em-
pêcher les ordures d'y entrer, ii Soupape de décharge ou
de vidançe placée au fond d'un bassin, d'un réservoir,
d'une baignoire, ii Morceau de fer ou de cuivre creux,
dans lequel entre le gond d'une porte.
— Tvpogr. anc. Boîte do fer arrondie à l'intérieur, qui
sert à recevoir la grenouille et à maintenir dans cette
pièce l'extrémité du pivot.
CRAPELET [lé) n. m. T. rur. Jeune crapaud.
Chapelet, nom d'une famille d'imprimeurs parisiens.
Charlks, né en 1762, succéda en 1789 à Stoupe. Il consa-
cra tous ses soins à la correction des textes et à l'élé-
gance de l'exécution. — ^on tils, Georges-Adrien, lai
succéda à sa mort, en 1809. C'était un travailleur acharné
qui, des premiers, entreprit la publication d'ouvrages de
la littérature française du moyen âge, pour laquelle il
avait an goût très vif. Sa Collection des a7icieris monuments
de ta littérature française (1816-1830) eut un très grand
succès. Ses écrits sur la typographie sout intéressants et
estimés. Il mourut à Nice,'eû 1842.
CRAPELU n. m. Pêch. Variété de crabe tourteau.
CRAPOIS ipo-a) D. m. Art culin. anc. Chair salée do ba-
leine ou graisse de cétacé, comp-
tant, au moyen âge, parmi les co-
mestibles estiméô. (Cette expres-
sion, très ancienne, date des xiii* et
XIV» s. ; mais le mot passa d'usage
avant la denrée : au xvi* siècle, on
apportait encore de la baleine sa-
lée aux Halles de Paris.)
CRAPONNE (de Craponne, n. de
ville) n. f. Espèce de lime bâtarde,
à l'usage des horlogers.
Craponne, ch.-l. de cant. de la
Haute-Loire, arrond. et à 36 kilom. Armes de Craponoe.
du Puy, entre l'Arzon et l'Ance,
affluents torrentueux de la Loire; 4.082 hab. Grand mar-
ché de bestiaux, mais, surtout , centre actif du commerce
des dentelles et blondes fabriquées par les paysannes du
Velay. Eglise romane et restes de remparts qui subirent
plusieurs sièges pendant les guerres protestantes. — Le
canton a 6 comm. et 8.693 hab.
Craponne (Adam de), ingénieur français, né à Salon
en 1519, mort en 1559. Il entreprit, en 1554, le canal qui
porte son nom (v. l'art, suiv.), et s'employa au dessèche-
ment des marais de Fréjus.
Craponne (canal de), canal d'irrigation, construit,
vers 1558, par l'ingénieur Adam de Craponne, pour fertiliser
la plaine de la Grau, de la Durance au Rhône, entre Malle-
mort et Arles (Bouches-du-Rhône). Il bifurque en nom-
breuses dérivations dont la plus importante, confondue
avec laTouIoubre, rejoint l'étang de Berre. La longueur
de l'artère principale est d'environ 65 kilomètres. On éva-
lue à 18.000 hectares la surface qu'il féconde. (V. la carte
des Bocches-du-Rhône.)
CRAPOUSSIN (pou-s/ïi), INE n. Pop. Personne grosse,
courte et contrefaite, il Signifie aussi Homme ou enfant
malingre et chétif.
CRAPS ou CRABS n. m. Jeux. "V. krabs.
CEIAPSER v. n. Pop. Mourir :
V'ià. clans rbataillon d'ia guîcho.
Comment crapa'nt les dos-
J. RlCHEPIN.
CRAPULE (lat. crapula, même sens) n. f. Excès d'une
vie livrée à la gourmandise et à l'ivrognerie, n Débauche
habituelle, vile et grossière : La crapule endurcit le cœur.
{3.-3. Rouss.)
— Par ext. Classe ou réunion do gens qui vivent dans
la crapule : Fréquenter la crapule, n Personne adoimée à
la crapule : Biches, les crapules aont partout considérées.
— Syn. Crapule, débauche. La débauche, excès dans les
plaisirs de la table ou dans ceux de l'amour, peut quel-
quefois conserver des dehors d'élégance ou d'esprit. La
crapule se rapporte surtout au boire et au mauger, et
c'est toujours la débauche la plus grossière.
CRAPULER V. n. Fam. 'Vivre dans la crapule. (Peu us.)
CRAPULEUSEMENT adv. D'une manière crapuleuse:
CRAPULEUX Ucûj, EUSE adj. Qui vit, qui se plaît dans
la crapule : Jamaiv I/u/fmatm uf fut un buveur crapuleux.
(Champfloury.) n Quia rapjiort, qui appartient à lacrapule :
L'ivrûf/nerie est un vice crapuleux.
— Subslanttv. : Fréquenter des crapuleux.
CRAPULOS (has) ou CRAPULADOS (doss) [rad. crapidc]
n. m. iJéiiomination fantaisiste du citrare français à 5 cen-
times, au'iuel on donne ainsi plaisamment une terminaison
espagnole, comme à. certains cigares exotiques d'un prix
élevé, tels que les trabucos.
CRAQUANT l' A-an), ANTE adj. Qui craque, qui fait enten-
dre des craquements : Hottes craquantes.
CRAQUE (krak' — subst. verbal de craquer) n. f. Pop.
Mensonge, hâblerie : Dire, Débiter des craques.
CRAQUE (krak' — do l'augl. crak, même sens) n. f. En
T. de minc;r.. Cavité pleine de cristaux, dans une roche.
CAAQUELAGE (ke-laf) n. m. Fabrication de la porce-
laine craquelée, n Manière do la fabriquer.
Craquelins (pâtisB.).
CRAQUELÉ (ke-lé) n. m. Procédé employé pour cra-
queler la porcelaine ou le verre, i; Genre de la porcelaine
ou du verre craquelé.
— Encycl. La fabrication du verre désigné sous le nom
do craquelé est fort simple : quand la pièce a été parée
et est encore chaude, oji la promène sur une plaque de
fer préalablement recouverte de verre concassé. Les fro-
ments adhèrent. à la masse vitreuse, puis on réchauffe
cette dernière pour la ramollir, on la souffle, et l'on en
termine la façon par les procédés ordinaires.
Dans la poterie qui porte le nom de craquelé, l'extrême
division de la glaçure n'est souvent que de la généralisa-
tion systématique et la mise à prorit d'un, défaut : la ten-
dance des couvertes à ae gercer. La craouelure résulte
d'une difl'érence entre les coefficients de dilatation de la
pâte et de la glaçure. Les Chinois excellent dans la pro-
duction des craquelés.
CRAQUELÉ, ÉE adj. Techn. V. craqueler.
CRAQUELER {ke-lé} V. a. Fendiller la glaçure do : Cra-
queler de la porcelaine.
Craquelé, ée part. pass. et adj. : Verre craquelé. Poterie
CRAQUELEE. Il Par ext. Fendillé ; Couche de glace craque-
lée par un dégel suspendu, il Crevassé : Chemin craquelé
de ravins. (Balz.)
CRAQUELIN {ke-lin) n. m. Pâtiss- Biscuit qui craque
sous la dent. Il Dans plusiejirs provinces, on appelle ainsi
l'Echaudé, à cause du craquement qu'il fait entendre
quand on le casse.
— Pop. Menteur (de a'aque, mensonge.)
— Mar. Bâtiment dont la charpente, trop faible, joue et
craque à la mer. n Navire d'un faible échantillon, il Fam.
Dans le langage des marins. Homme peu vigoureux.
— Pêch. V. CRAQUELOT.
— Encycl. Pàtiss. On a entendu -sous ce nom, et sous
celui de «craton», «crétclée», etc., des gâteaux salés,
secs, de contexture assez grossière, semblables, dès le
xvi« siècle, aux bretzels que
les buveurs de bière man-
gent pour s'altérer davan-
tage. Les plus anciens cra-
quelins affectaient dos
formes contournées, puis, au
xvii« siècle, on leurdonna la
forme de petits tricornes.
CRAQUELOT (ke-h) n. m.
Hareng saur nouveau, peu salé et peu fumé, il Nom que
donnent les pêcheurs aux crustacés qui viennent do chan-
ger de peau, et dont ils se servent pour appât. (On dit aussi
CRAQUELIN.) '
GRAQUELOTIÈRE (ke) n. f. Femme qui prépare les ha-
rengs saurs dts craquelots.
CRAQUELURE {ke) n. f. Fendillement du vernis et de la
couleur, qui se produit sur les anciens tableaux, ou de
l'émail dans les porcelaines.
CRAQUEMENT (ke-man) n. m. Bruit que fait un corps
qui craque : Le craquement d'une boiserie, il Ancienne-
ment, on se servait du mot craquetis :
Toujours d'un craquetis leur mâcboire cliquait.
Ronsard.
CRAQUENELLE {ke-nèl') n. f. Dans certains départe-
ments du Nord-Ouest, Variété de crabe de petite taille, à
pinces très plates, très bon à manger.
CRAQUER {ké) v. n. Produire le bruit sec particulier
que l'on exprime par l'onomatopée crac : La neige craque
sous les pieds. Faire craquer ses doigts.
— Fig. Se désorganiser, être menacé d'une destruction
prochaine : Le vieux inonde craque de toutes parts. (V. Con-
sidérant.) Il Fam. Se déchirer, se rompre : Habit qui a
craqué dans le dos. — Menacer de ne pas réussir : Projet
qui CRAQUE. Il Fam. Craquer dans tes 7uains à quelqu'un,
Lui manquer de parole, trahir son parti.
— Fam. Se vanter faussement, mal à propos, faire le
hâbleur, n Dire des craques, mentir.
— Fauconn. En parlant de la grue : l^ Crier; 2° Faire
du bruit avec le bec.
— Mar. Faire craquer un mât, urie vergue. Les mettre
de telle sorte qu'ils craquent et sont exposés à se briser.
Il Lfn tube craque, La tôle craque, Quand il se produit inté-
rieurement des fissures.
CRAQUERIE {ke-rî — rad. craque) n. f. Fam. Monterie,
hâblerie.
CRAQUEROLLE (ke-rol') n. f. Fleur do digitale, que l'on
gonfle d'air pour la faire craquer.
CRAQUET [kè) n. m. Espèce de varech.
CRAQUETANT {ke-tan), ANTE adj. Qui fait entendre un
craquètement.
CRAQUÈTEMENT (A'è-(c-7n(in) n. m. Bruit produit par un
objet (|ui craqueté, ii Bruit des mâchoires qui s'agitent
convulsivement. Il Cri do certains oiseaux : Craquètement
de la cigogne, de la grue.
CRAQUETER (ke-té — fréquent, de craquer. Prend deux t
devant une syllabe muette ; Je craquette) v. n. Craquer
souvent et à petit bruit ; Quand on jette du sel, du laurier
dans le feu, on entend craqueter. '(Ac?i.) n Claquer : //
faisait craqueter un fouet aussi bien que charretier de
France. (Montaigne.) [Vx en ce sens.] Il Grincer dos dents,
rager. (Vieux.)
— Crier, en parlant do quelques oiseaux : Les grues, les
cigoijnt'H ckaqi;1';ttent.
CRAQUETIS n. m. Linguist. V. craquement.
CRAQUETTE {uH') n. f. Petit billot do fer sur lequel
los tailleurs repassent les 'joutonnières. n Ecume que l'on
retire du beurre que l'on fait fondre.
CRAQUEUR {keur), EUSE n. Pop. Personne qui dit des
craqui-s, des UK-nterius. n Personne qui se vante, hâbleur.
— SvN- Craqueur, fanfaron, hâbleur, menteur. Craqueur
appartient au langage familier ; c'est surtout par là qu'il
se distinguo des trois autres mots. Mctileur désigne sim-
plement celui qui ment, qui trompe les autres, sans indi-
quer aucune autre idée accessoire. Le fanfaron est un
bravache, un matamore, un vantard; il ment, il sonne
des fanfares pour donner une haute idée de son prétendu
courage. Enfin, le hâbleur est un bavard qui se laisse aller
à débiter des mensonges par l'extrême désir qu'il a do
voir toujours los autres occupés de sa personne.
378
GRAQURE (kur') n. f. Fente, fissure d'une tôle, d'un cous-
sinet.
CRASANE n. f. Hortic. Syn. de crassane.
CRASE (du gr. krâsis, mélange) n. f. Gramm. gr. Con-
traction de la voyelle ou diphtongue finale d'utt mot avec
la voyelle ou diphtongue initiale du mot suivant. [Ex. :
TaWa pour "cà alla., àvû pour â i-jCi] : Le signe de la crase est
la coronis.
— Physiol. Mélange justement équilibré des parties
consti tuantes des liquides chez les animaux, ii Complexion,
constitution, tempérament.
— Anton. Diérèse.
CRASILLE3 {zill [Il rail.]) n. f. pi. Dans les départe-
ments de l'Ouest, Cotjuillages grossièrement broyés que
l'on distribue aux poules pour les faire pondre.
CRASIOGRAPHIE (fî — du gr. krâsis, éôs, mélange [des
qualités morales], tempérament, et qraphein, décrire) n. f.
.Science de la description des divers tempéraments, dans
la classification d'Ampère.
CRASIOLOGIE {jl — du gr. krâsis, éôs, crase, et logos,
discours) n. f. Partie de Ihygiène, qui s'occupe des crases
des tempéraments, dans la classification d'Ampère.
CRASIORISTIQUE {stik' — du gr. krànis, tempérament,
et ori::ein, déterminer) n. f. Etude des signes qui font re-
connaître les divers tempéraments, dans la classification
d'Ampère.
CRASODACTYLE ou CRASODACTYLUS {luss) n. m.
Genre d'insectes coléoptères carnassiers, famille des ca-
rabidés, tribu des harpalinés, comprenant des formes de
taille moyenne, noires. (La seule espèce connue de ce
genre est caractéristique des régions désertiques de l'an-
cien monde, répandue du Sahara algérien au Bôloutchis-
tan, très commune à Obock et à Mascate.)
CRASPÉDAIRE (spé-dèr) n. f. Genre do fougères poly-
podiées, habitant l'Amérique tropicale.
CRASPÉDIE {spé-dt) ou CRASPEDIA (spé) n. f. Entom.
Gciye d'insectes diptères brachycères, famille des asili-
dés, comprenant do grandes formes larges et plates,
dont l'abdomen nu est muni de touffes de poils sur ses
côtés. (On connaît deux espèces de craspédies, toutes deux
propres à l'Australie.)
— Bot. Genre d'herbes dressées, de la famille des com-
posées-inuloïdécs, comprenant environ six espèces, qui
habitent l'Océanie.
CRASPÉDIE, ÉE {spé) adj. Bot. Qui ressemble aune cra-
spédie.
— n. f. pi. Division des composées-inuloïdées, ayant
pour type le genre craspédie. — Une craspêdiée.
CRASPÉDOCÉPHALE {spé, sé) n. et adj. Se dit d'un sous-
genre d'ophidiens trigonocéphales.
CRASPÉDOCHITON {spé, ki) n. m. Sous-genre d'osca-
brioDS (chiton), renfermant ceux dont los valves intermé-
diaires ont une seule fissure à leurs lames d'insertion, et
les zones finement rugueuses. (L'espèce type de ce sous-
genre se trouve dans l'océan Indien.)
CRASPÉDON [spé — du gr. kraspédon, frange) n. m.
Méd. Relâchement de la luette.
— Bot. Syn. de strigula.
CRASPÉDONOTE (spé) n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères carnassiers, famille des carabidés, tribu des bros-
cinés, comprenant des formes assez larges, robustes, à
téguments finement rugueux. (On connaît do ce genre
une seule espèce, d'un noir terne, commune dans les dis-
tricts sablonneux du Japon.)
CRASPÉDOPHORE {spé) n. m. Genre d'insectes coléO'
ptères, de la côte de Cùromandcl.
CRASPÉDOPOME ou CRASPEDOPOMA {spé) n. m. Genre
de mollusques gastéropodes cténobranches, famille des cy-
clophoridés, comprenant des formes terrestres à coquille
subiurbinée, dont la bouche circulaire est fermée par un
opercule corné. (Les craspédopomes habitent les Canaries
etlesAçores ; des espèces éteintes se trouvent dans los
terrains tertiaires.)
CRASPÉDOPTÉRIS {spé, pté-riss) n. m. Bot. Genre do
fougères fossiles.
CRASPÉDOSOME ou CRASPEDOSOMA {spé) n. m. Genre
de myriapodes chilognatlies, famille des iulidés, compre-
nant des formes linéaires, aplaties, à segments latéra-
lement comprimés et rebordés. (Les craspédo.somes sont
de petits iules bruns, variés et rayés
de jaunâtre; on en connaît quel-
ques espèces habitant le nord de
rEurope.)
CRASPÉDOSTOME ( spé, stom' ) OU
CRASPEDOSTOMA .v/J'^ sto) n. m.
Paléont. Genre de mollusques gasté-
ropodes ctéuobranclies, famille des
delphinulidés, comprenant des co-
quilles globuleuses à côtes longitu-
dinales lamelleuses, à bouche ronde
avec péristomo très large. (L'espèce type du genre est
de la taille d'un petit escargot.)
CRASPÉDOTES (spé) n. f. pi. Ordre d'hydroméduses ,
coni|)renant des colonies de petits polypes, ou des polypes
isolés, ou des petites méduses appelées aussi « hydroïdes ».
— Lf)ie craspkdote.
CRASPIDOSPERME {spi-do-spèrm') a. f. Plante ligneuse,
de la tribu îles craspidospermées.
CRASPIDOSPERMÉES {spi-th-sph'') n. f. pi. Sous-tribu
d'apni vii;i, -rs rarisstcs. reiifiTmant los genres craspido-
sperinr vx p/cct'inric. — Une craspidcspermée.
CRASPOIS n. m. Art culin. anc. V. crapois.
CRASSAMENTUM {min-tom') n. m. Caillot qui se forme
dans le sang d'une saignée.
CRASSANE ou CRASSANNE n. f. Variété do poire d'au-
tomne rondo, un peu aplatie, d'un vert grisâtre, â chair
fondante, juteuse, sucrée. (Maturité en novembre et dé-
cembre. Culture en espalier, ou en plein vent, mais dans
le Midi.) Il On dit aussi crasanr, et cresane.
— Adjectiv. : Poire chASSANE.
CRASSANGE n. f. Dot. Syn. do angrec.
Craspédostonic.
379
CHASSAT {kra-sa) n. m. Sorlo d'enclos naturel, form6
par la Miroli^vation (lu torruiii sousniurin autour d'un oen-
tro dans loijuol on peut pariiiier les liuitres.
CRASSATELLE (/('/} ou GRASSATELLA {ti^l~la) n. f.
Gonro do inulhisnuos, iyiio do la famille dos crassaU-lUdés,
comprenant dos rormosao taillomoyonno, àcoquillo oblon-
guo, à valvos orales, avec impression pallûalo simple. (On
connaît plus do cent espèces do orassatolles, dont tronte-
cinq actuellement vivantes dans les mers chaudos du globo
et no remontant pas plus au N. ijuo les Canaries.)
CRASSATELLIDÉS (li^l) n. m. pi. Famjllo do mollusques
lamollibranclios, caractérisée par la forme triangulaire et
le dévoloppoment médiocre du pied, toujours canicule,
la coquille épaisse, presque trigono, couverte d'un épi-
démie. (Los crassatellidés sont répandues surtout dans
les mers chaudes du gloi)e, ou fossiles dans lo crétacé.
Genres [irincipaux : crassateltc , crassatelline , etea.) —
Un CRASSATIJIJJIH-:.
CRASSATELUNE {tel) n. f. Genre do mollusques lamelli-
braucliL'S, ramille des crassatellidés, comprenant des cras-
satoiles ù coquille en trapèze transverse,' à côtés iné-
gaux. (Los crassatellines sont fossrlos dans le crétacé do
l'Amérique du Nord ; la conformation do leur ligament
oxtornedoit peut-être les faire ranger parmi lesastartidés.)
CRASSE (du lat. ct'assus, épais) n. f. Saleté, ordure pro-
gressivement amassée : La crasse du linge, des meubli-s.
— Fig. Basse extraction; état abject ou misérable:
Charun veut sdi'tir de sa crassk par lui ou par les siens.
(Fr. Soulié.) Il Ignorance grossière, stupidité, ii Rusticité,
gaucherie, défaut d'urbanité : La crasse du collège, de
l'école. Il Avarice sordide : Etre d'une crassk outrée.
— Pop. Action de crasseux, d'avare ; indélicatesse, mau-
vais procédé : Faire une crasse à quelqu'un.
— Métall. Ecailles qui se séparent de quelques miné-
raux, lorsqu'on les frappe à coups de marteau, n Scories
d'un métal en fusion. !i Matières terreuses de divers com-
bustibles, qui restent dans les grilles du foyer, et qui con-
stituent le mâchefer, les scories, etc. ii Crasses des chau-
dières. Produit gras et terreux provenant des b"iles et
des dépôts de l'eau.
— Peint. Couche sale qui se forme avec le temps sur
les tableaux ; Juger sous la crasse le mérite d'un tableau.
CRASSE (du lat. crrt5iî(tj, épais) adj. Epais, grossier:
Hwneur crasse et visqueuse, it Fig. Crasseux, sordide,
avare : Aine terrestre et crasse. (Voltaire.) [Vieux.]
— Ignorance crasse. Ignorance grossière et inexcusable.
GRASSEMENT (mr/H) n.m. Action de crasser.ii Etatd'une
arme crassée : Crassement d'un canon, d'un fusil.
GRASSEMENT adv. D'une manière crasseuse, sordide :
Traiter orassement ses hôtes.
'CRASSER v. a. Couvrir de crasse, surtout en parlant
des armes à feu : Poudre chassant l'intérieur des armes.
Se CPRSSer, v. pr. Se couvrir de crasse.
CRASSERIE (ri — rad. crasse) n. f. Fam. Avarice sor-
dide : Etre d'une incroyable crasserie. tl Avanie. V. crasse.
CRASSEUX {kra-sei'i), EUSE adj. Sali de crasse ; Mains
CRASSEDSES. Papier crasseux.
— Fig. Qui est l» d'une avarice sordide ; 2" souillé de
quelque vice : Ame crasseuse: 3-* d'une ignorance crasse.
Substantiv. — Personne malpropre : Le crasseux est
un égoïste qui se méprise. (Raspail.)
— Fig^. Personne d'une avarice sordide : Vivre en cras-
seux. II Personne de basse extraction.
— Syn. Crasseux, chiche, ladre, etc. V. chiche.
GRASSICAUDE (ilu lat. crassus, épais, et cauda, queue)
adj. Qui a une queue épaisse.
GRASSICAULE {kra-si-kôV — du lat. crassus, épais, et
caulis, tige) adj. Se dit dos plantes (jui ont la tige épaisse
et charnue : Pélargonium ckassicaule.
GRASSICEPS (kra-si-sèpss — du lat. crassus, épais, et
caput, t^te) adj. En T. de zool.. Qui a une tête épaisse.
CRASSICORNE (du lat. crassus. épais, et cornu, corne)
adj. Eiitom. Qui a des cornes ou des antennes épaisses.
— Bot. Se dit des fruits surmontés de cornes épaisses.
CRASSIER [kra-si-é) n. m. Lieu où l'on dépose les dé-
chets et impuretés du minerai, dans une usine mûtallur-
gique.
CRASSIFOLIÉ [kra-si — du lat. crassus, épais, ot folium,
feuille) adj. En T. de bot.. Qui a des feuilles èjjaissos.
CRASSIJUGUÉ (/i-/-a-.î/-7/itM, ÉE [du lat. cmssii*, épais, et
jugum, joug] adj. En T. de uot.,Qui est relevé de grosses
côtes.
CRASSILABRE {du gr. crassus, épais, et labrum. lèvre)
adj. En T. de conchyl., Se dit d'une coquille dont lo bord
droit présente un épais bourrelet.
CRASSILINGUES n. m. pi. Sous-ordro do reptiles sau-
riens comprenant les geckos ot iguanes, tous animaux
caractérisas par leur langue charnue, épaisse, courte, à
peine échancrôo à la pointe et nun protractilo. (Répandus
dans toutes les régions chaudes du globe, loscrassilinguos
ont quelques représentants dans tes régions circamédi-
terranéonnos ; on général insectivores, ils présentent
quelques formes phytophages.) — f/« crassilinoue.
CRASSILOBÉ, ÉE (du lat. crassus, épais, ot lobus, lobe)
adj. En T. «hi but,, Qui a des lobos épais.
CRASSINERVÉ, ÉE (nAr ~ du Lit. crassus, épais, et
tifri'iis. nfTviirp) adj. En T. de bot., Qui a dos nervures
fortement saillantes : Le figuier ckassinervé peut servir
d'e.reinplc au.r feuilles CRASsiNEUVÉïis. (C. d'Orbigny.)
CRASSIPENNE ( pèn' — du lat. crassus, épais, ot penna,
ailes} adj. Qui a «les ailes épaisses.
GRASSIPÉTALE (du lat. crassus, épais, ot do pétale) adj.
En T. do bot.. Qui a dos pétales épais.
CRAS3IR03TRE (du lat. crassus, épais, ot rostrum,
rostre) adj, l'Jti T. de zool., qui a un bec épais.
CRASSISPINÉ, ÉE fdu lat. crassus, épais, ot spina, épine)
adj. En T. dn but.. Qui a do fortes épines.
GRASSISQUAME (du lat. crassus, épais, ot squama,
écailloj adj. (^ni a des écailles épaisses.
CRASSISULCB Mu lat. crassus. épais, et sulcus, sillon)
ad). Qui est marqué do largos sillons.
GrassitiuS (L.), grammairien latin dn i" siôclo
av J.-C, né ù. Tarente. Alfranchi de Crassitius, il porta
les surnoms do Périclôs et do Pansa, et Unit par so faire
pythagoricien. Il s'était acquis la plus brillante réi^)utation
dans les cercles lettrés par son commentaire de la /.myrna,
poème mythologique, obscur à force do subtilité ot d'éru-
dition, du poèto Ilelvius.
CRASSITUDE (lat. cvassitudo, mt'mè sons) n. f. Epais-
seur : La CRASsiTUDE de la peau.
CRASSOCÉPHALE {se) n. m. Bot. Syn. do CRKMOCfiiMlALE.
CRASSULACÉ (kra-su, se), ÉE adj. En T. do bot.. Qui
rossomijlu uu ipii so rapporte aux crassules.
CRASSULACÉES(/ira-s(i, se) n. f. pi. Famille de dicoty-
Ii'donos, rcnrermant des plantes herbacées et des sous-
arbrissoaux à feuilles charnues simples et alternes. —
Une CRASSur.ACÉE.
— Encycl. Los fleurs dos crassulacées, souvent herma-
phrodites, sont groupées en cimes ou solitaires à l'aisselle
des feuilles. Les caractères généraux sont : un calice mono-
sépale, ordinairement à cinq divisions, imbriqué dans la pïé-
floraison ; une corolle polypétale diplostémone ou isosté-
mone ; les étamines libres, à anthères biloculaires ; les ovai-
res distincts, avec ovules anatropes. Les feuilles ot la tige
sont charnues, justifiant le nom do plantes grasses. Les
crassulacées sont divisées en deux tribus : les crassula-
cées, type du genre, et les diamorphées. Elles habitent les
régions tempérées, croissant dans les lieux arides. Plu-
sieurs, remarquables par leur port et les vives couleurs
dô leurs fleurs, sont cultivées dans les jardins.
GRASSULE {kra-sïd') n. f. Genre de plantes grasses,
type de la famille des crassulacées et de la tribu des
crassulées, comprenant plus do
quatre-vingts espèces, répandues
sur tout le globe , notamment
dans l'Afrique australe.
— Encycl. Le genre crassule
renferme, malgré les démembre-
ments qu'il a subis, une centaine
d'espèces, qui croissent, pour la
plupart , aux environs au cap
de Bonne-Espérance ; un petit
nombre seulement habite les cli-
mats tempérés. Les crassules sont
des plantes grasses qui ne se re-
commandent par aucunepropriétô
économique ou médicinale, mais
que l'on cultive dans les jardins
d'agrément, à cause de l'étrangeté
do leur port ou de l'élégance de
leurs fleurs. La crassule écarlale
{crassula coccinea) est la plus écla-
tante; ses fleurs, d'un rouge vif,
ont un parfum t^ui rappelle à la
fois l'odeur du jasmin et celle de
l'abricot bien mûr. La crassule
odorante a des fleurs d'un jaune
verdâtre, qui répandent un arôme
de tubéreuse.
Crassule.
CRASSULE, ÉE {kra-su) adj . Bot.
Syn. de crassdlacé, mais avec une acception plus res-
treinte.
— n. f. pi. Tribu do plantes, de la famille des crassu-
lacées, ayant pour type le genre eras*u/e.—6''7ie crassulée.
Cr AS-SU R-REYSSOUZE, comm. de l'Ain, arrond. et à
13 kilum. de Bourg en Bresse, sur la lieyssouze ; l.l H hab.
Crassus (Lucius Licinius), jurisconsulte ot orateur
romain, né en HO av. J.-C, mort on 91. Consul en 95,
censeur en 92, il fit fermer les écoles de rhétorique la-
tine. Cicéron l'a choisi pour exposer ses propres idées
dans le dialogue De oratore. Son éloquence réunissait
deux qualités opposées : l'esprit et lo pathétique. Il ne
reste de lui que des fragments.
Crassus (Marcus Licinius), homme politique romain,
né vers 115 av. J.-C, mort on 53. De naissance patri-
cienne et ayant vu son père et son frère périr victimes de
Marins, il s'attacha à Sylla et s'enrichit des dépouilles des
proscrits. En 71, il fut nommé préteur, et, à ce titre, ter-
mina la guerre des esclaves qui, sous la conduite de
Spartacus, tenaient tôte aux armées romaines. Spartacus
fut tué. Mais Pompée, ayant de son côté battu un déta-
chement do 5.000 fugitifs, so lit décerner lo triomphe,
tandis que Crassus n'obtenait que l'ovation. Malgré le
dépit qu il on conçut, Crassus fut cependant consul avec
Pompée, l'année suivante (70). li fut censeur en G7. Puis,
dans ratfaire do Catilina, on lo soupçonna de complicité
avec l'agitateur. Lié avec César, il lui prêta une somme
équivalant à quatre millions do notre monnaie pour lui
permettre do payer une partie do ses dettes, avant d'aller
on Espagne exercer son commandement. BiontAt après,
César, Crassus ot Pompée formèrent lo premier triumvirat,
ot Crassus fut de nouveau consul avec Pomnéo (55). Après
sa sortie de charge, il eut pour province la Svne, où il
tférit dans une guerre terrible engagée contre komo par
les Parthos. Crassus n'avait qno dos talents médiocres.
Homme d'argent, on l'appelait Crassus le Riche. Son
originalité est que, le premier ù. Rome, il représenta unt-
quoment la puissance de l'argent.
CRASSUVIE {kra-sU'Vî) n. f. Bot. Genre do crassula-
cées. Syn. de kalanchoÉ.
CRAT {kra) n. m. Nom vulgaire do l'esturgeon, ii On dit
aussi CREAC, ot CRÉÂT.
CRATACANTHE n. m. Genre d'insectes coléoptères car-
nassiers, famille descarabidés, tribu des harpalmés, com-
prenant des formes de taille petite, bombées, do couleurs
sombres. (On connaît une seule espèce do cratacantho
brune, habitant los Etats-Unis; ses mœurs sont colles
dos acinopos.)
CRAT/EGU8 (guss) n. m. Bot. Nom sciontilique lalin du
genre alizier ou aubépine.
CRATAOMUS {mu.ta) n. m. Paléont. Gonro de reptiles
stégosauricns, famille des stégosauridés, comprenant dos
formes voisines dos scélidosaures, avec les plaques de
l'urniuro dorsale comprimées ot crétéos, ot une plaque
ossouso en éperon aux membres antérieurs. ( Los crn-
tieomuB sont fossiles dans lo crétacé dos Alpos uutri-
chioDDOs.)
Cratère.
CHASSAT — CRATÈRE
CRAT^VA n. m. Genre d'arbros ot d'arbrisseaux, de
la famille dos capparidéos, tribu des capparées, compre-
nantuno vingtaine d'espèces, qui croi.ssont dans les ré-
gions chaudes dos doux continents.
CRATÉGINE (./m" — rad. cratxgus) n. f. Chim. Matière
cristallisable, extraite do l'écorce d'alizier.
CratÉIS ou Krat^IIS. Myth. gr. Nymphe et magi-
cienne, mère de Scylla.
CratER IjAKE, lac des Etats-Unis (Etat d'Orégon),
situé dans les monts des Cascades, dans le Parc Jiational
de l'Orégon.
CRATÉRANTHÈME.n. m. Genre de plantes marines de
l'Adriatique.
CRATÈRE (lat. crater; gr. /cratêr, même .sens) n. m.
Antiç. Vase à. largo ouverture, qui servait ù. mélanger
l'eau et lo vin. ii Coupe d'argent, en forme d'écuello sans
oreilles, dans le langage de l'ancienne Université : Les
CRATfiRES de Sorbonne.
— Géol. Ouverture par laquelle un volcan vomit sa lave,
ses feux, sa fumée et ses cendres : Quelques montagnes
de l'Auvergne offrent de petits crktPires fort bien conservés.
— Techn. Ouverture pratiquée dans la partie supérieure
d'un fourneau de verrerie.
— Encycl. Antiq. Les anciens buvaient très rarement
le vin pur; les mélanges les plus ordinaires étaient de
trois cinquièmes d'eau pour deux de vin, ou deux cin-
quièmes d'eau et trois de vin. Au moment du repas, on
apportait le crafére dans la salle du festin, et on le plaçait
à terre ou sur un pied, au-devant
des tables. Un esclave, chargé spé-
cialement de ce service, prenait le
liquide avec une sorte d'aiguière
appelée kyathos, et en remplissait
dos coupes, qu'il passait aux con-
vives. Les cratères, ordinairement
de grandes dimensions, étaient de
formes variables , avec ou sans
anses, avec ou sans support. On
donnait plus spécialement ce nom
à des vases de col étroit et do large
embouchure, ou encoro évasés, et
munis de deux anse.-î qui, tantôt
s'élevaient en volutes, tantôt étaient très courtes et fixées
à la partie inférieure. Les cratères étaient généralement
en terre cuite et décorés de peintures. Il existait aussi
des cratères de luxe ou purement décoratifs, en bronze
ou en métaux précieux, avec ciselures ou incrustations,
ou encore en marbre avec bas-reliefs. C'étaient parfois
de véritables œuvres d'art, que l'on consacrait comme
offrandes dans les temples, ou que l'on plaçait dans les
jardins. Ils pouvaient atteindre des proportions colossales.
Dans la pompe triomphale que Ptolémée Philadelphe
fit voir à la ville d'Alexandrie se trouvait, entre autres
richesses, un énorme cratère d'argent, qui était porté sur
un chariot à quatre roues traîné par six cents nommes.
Hérodote parle d'un cratère de bronze de la capacité de
300 amphores. Le même historien parle d'un autre cra-
tère qu ou voyait à Exampée, en Scylhie, entre le Borys-
thène ot l'Hypanis. Celui-ci contenait 600 amphores.
— Géol. Le cratère, orifice de la cheminée d'un volcan,
par lequel sont rejetés au dehors les matériaux d'éruption,
présente ordinairement un cône en forme d'entonnoir ; cette
forme est due, dans les cratères de débris, au manque de
cohésion des
cendres ou
scories qui
constituent
les bords de
l'orifice. Le
cratèro est
dit central
quand il occupe le sommet du volcan; il est dit adventif
quand il s'ouvre sur les flancs de la montagne. Les cratères
adventifs sont disposés lo long des tissures ouvertes dans
le sol par l'activité volcanique ; le Vésuve en compte trente
et l'Etna sont cents. Le cône d'un cratère est égueulé lor.squo
lo poids ot la pression dos laves en ont emporté une partie
pour s'épancher au dehors ; plusieurs volcans éteints d'Au-
vorgno présentent celte disposition. Los cratères de laves
sont beaucoup plus solides que les précédents ; la structure
du cône n'y admet pas do débris. Los cratères d'effondre-
ment résultent, comme leur nom l'indique, d'un atl'aisse-
ment de la roclio sous-jaconte, sous l'action dos matières
minérales en fusion : les volcans de Kilauea, do Mauna-
Loa, puis le grand Brûlé de la KéunionoflTrentdoscratèref*
d'effondromont. Les cratères dits d'explosion résultent do
la grande violence d'une éruption qui, en reietant au loin
lo cône do débris, présente à sa place un simple gouffre, qui
est la cheminée ; ces accidents so produisent assez souvent.
Léopolddo Buch, Humboldt, Elio do Boaumont ont soutenu
la théorie des cru/n-t'* de soulèvement . D'après ces savants,
los cônes volcaniques résulteraient, non pas do l'accumu-
lation dos matériaux rojotés par les volcans, mais d'un
soulèvement du sol sous l'action éruptivo; cette théorie
no parait pas avoir do fondement. Los cratères-lacs sont
ceux dans lesquels so sont accumulées les eaux pluviales,
après l'extinction du volcan; lo lac Pavin, en Auvergne,
en est tin exemple bien caractéristique. Certains cratères
présentent de grandes dimensions ; celui du Picliiucha
mesure 1.000 mètres do diamètre, celui du Vulcano (Li-
pari) 550 métros.
Cratère, ud des capitaines d'Alexandre le Grand,
mort eu 321 av. J.-C. Il commanda d'abord los pozéfairos,
puis une division do cavalerie dans l'expédition de l'Inde,
et obtint la confiance d'Alexandre par l'élévation de sou
caractère, autant quo par son courage. Il parlait au roi
avec une grande franchise, lui si^rnalait ses fautes, lo blÛ-
mait d'adopter los mœurs asiatiques. Il fut chargé do
reconduire les vétérans on Macédoine. Après la mort du
conquérant, Cratèro fut adjoint & .\ntipator (dont il épousa
la mie) dans le gouvernement do la Macédoine, de la
Grèce ot do l'IIlyrio, ot prit en main l'administration, pon-
dant quo son beau-père so chargeait du commandement
dos armées. Redoutant l'ambition do Perdiccas, il so ligua
contre lui avec Antigono, et passa on Asie avec Antipater.
Pendant t|uo celui-ci marchait sur l'Egyplo. Cratèro l'ut
tué en Cnppadoco. dans un combat contre Eumèno ^Jifl).
— Nom d un autre lioulonant d'Aloxundro lo Grand. —
Nom d'un frèro d'Antigono Gonatas, roi do Macâdoino.
Cratôre : coupe d'un cône de dêbrlg.
CRATERE
CRATOS
Cratérope,
Cratère, historien grec, qui parait avoir vécu au
début liu Ht- siècle avant notre ère. 11 avait composé un
Jiecueil de décrets attiques. disposés par ordre chroûolo-
gique, qui est souvent cité par les commentateurs et au-
teurs de lexiques. On ne sait s'il faut identifier cet histo-
rien avec le Cratère qui avait étudié les antiquités de l'Inde.
Cratère, médecin grec du i" siècle avaut notre ère.
cité par Cicéroo, Horace et Galien. Ce dernier mentionne
certains remèdes que Cratère employait avec succès; par
exemple, un antidote contre la piqûre ou la morsure des
animaux venimeux.
CRATÉRELLE {rèl') n. f. Nom vulgaire d'une variété de
champignon comestible à chapeau contourné et relevé.
CRATÉRICARPE n. m. Genre de plantes, de la famille
des onagrariêes, tribu des épilobiées, renfermant une seule
espèce, qui croit au Pérou.
CRATÉRIE. Bot. Syn. de guidonie.
CRATÉRIFORME (de cratère, et forme) adj. Qui a la
forme d'un cratère de volcan : La constitution cratëri-
FOKMii de la plupart des régions de la lune a été étudiée
avec soin. (Araero.)
— En T. de bot.. Qui est en forme de tasse, de cratère.
CRATÉRION n. m. Genre de végétaux cryptogames, de
la famille des champignons, tribu des physarées, compre-
nant deux ou trois espèces très petites, qui croissent sur
les feuilles et les tiges en décomposition.
CRATÉRISPERMUM {spèr-tnom') n. m. Genre de rubia-
cées, série des chiococcées, voisin des canthions. (Les cra-
térispermums sont des arbustes des régions tropicales do
l'Afrique et des Mascareignes.)
CRATÉROÏDÉ, ÉE (rad. cratéroide) adj. En T. de bot.,
Qui a la forme dune coupe.
CRATÉROÏDES n. f. pi. Bot. Famille de lichens, chez
lesquels les réceptacles des corps reproducteurs sont en
forme de coupes. — L'ne cratéroide.
CRATÉROLOPHE n. m. Genre de méduses acalèphes,
sous-ordre des calycozoaires. famille des cleistocarpidés,
comprenant des lucernaires à disque octaédrique, campa-
nuliforme, à bras longs portant à leur extrémité des
tentacules disposés en houppes. (Les cratérolophes habi-
tent les mers du nord; on en connaît quelques espèces,
toutes de taille médiocre.)
CRATÉROMYCX n. m. Genre do champignons microsco-
piques, de la famille
des raucorinées, com-
prenant un petit nom-
bre d'espèces, qui
croissent sur les ma-
tières org^aniques en
décomposition.
CRATÉROPE n. m.
Genre d'oiseaux passe
reaux, type de la tribu
des cratéropodinés, com-
prenant des formes à
plumage lâche et mou,
fris et fauve, piqueté, à bec moyen, comprimé, à plumes
u front rigides, à pattes vigoureuses. (Les cratéropes,
dont on connaît une vingtaine d'espèces réparties dans
les régions chaudes de l'Afrique, dans l'Inde etàCeylan,
sont insectivores et de la taille des grives.)
CRATÉROPODINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux passereaux
dentirostres, famille des timaliidés, comprenant les genres
pomarkina, malacocircus, crateropus , {/arrulax , trochalo-
pteron, actinodura, pellorneum , titrnagra, tous jiropres aux
régions chaudes de l'ancien monde. — Un cbatiîropodinl;.
CRATEROSPERMUM {té, spèr'-mom') n. m. Bot. Genre
d'algues zygnémacées, dont la seule espèce connue {cra-
terospermum lxtevire7is) a été observée en Allemagne.
CRATÉROSTIGMA {stig) n. m. Genre de scrofularîées,
tribu des gratiolées. {Les cratérostigmas sont des herbes
vivaces. à feuilles de plantain, habitant l'Afrique.)
CraTÈS d^Athènes, poète comique de l'ancienne
comédie attiquc^imilieu du \" s. av. J.-C). Aristophane
parle de lut dans ses Chevaliers, qui furent joués en 424,
mais laisse entendre que le poète était mort à cette
époque. Cratès avait commencé par être acteur ; il jouait
dans les pièces de Cratinos. Puis il en écrivit pour son
compte. Il fut le premier à rompre avec les traditions de
la comédie politique. A l'exemple d'Epîcharme, il attaqua
non les individus, mais les mœurs. Par là, il ouvrit les
voies à la comédie moyenne, d'où devait sortir la comédie
nouielle, celle do Ménaodre et de Philémon. Si nous en
croyons Aristophane, tout le mérite des pièces de Cratès
était dans la composition, dans la complication des scènes.
L'iniriguo était toujours très embrouillée. Aussi Aristo-
phane ajoutait-il plaisamment que Cratès avait régalé les
Athéniens à peu de frais, en leur donnant à goûter les plus
ini^énicuscs inventions, sans prendre la peine de les as-
saisonner. Nous possédons quelques fragments des pièces
do Cratès : les Voisins, les Héros, les liâtes, la Lamie, les
Jeux, les Orateurs, les Samiens, les fanfaronnades.
CratÉS de Thèbes, philosophe grec, né à Thèbes en
Béotio. Il vivait à Athènes vers 328, et il existait encore
au commencement du iv* siècle avant notre ère. Il est le
dernier représentant illustre de l'école cynique, et sert do
transition entre Dio"éne et Zenon. Difforme et laid, il so
f taisait à étaler sa laideur, afin de provoquer la raillerie.
1 vendit son patrimoine et en distribua le pri.Y, pour mener
la vie des cyniques. Il se couvrait de vêtements chauds
en été et de vêtements légers en hiver, non pas en vue
de so distinguer, mais afin de braver la douleur. Il n'était
pas rude systématiquement, eommo Antisthèno; il n'avait
pas l'effronterie de Diogène; il avait do l'éducation, et
conser\'ait sa dignité. Il possédait à Athènes, où il était
l'arbitre de tous les différends et le conseiller des familles,
uno autorit4^ morale considérable.
Une jeune femme riche, HIpparchia do Maronée, s'éprit
de lui et l'épousa on adoptant son genre do vie; d'où
b'^aucoup d'anecdotes scabreuses. Cratès avait composé
des tragédies philosophiques et diverses poésies; entre
autres, un petit poèmo intitulé Paignia. On a voulu sans
raison lui attribuer quatorze lettres, comprises dans la
collection aldine des lettres grecques (1441»), ot trente-huit
autres publiée?! par lîoissonailc dans les Notices et extraits
des manuscrits (Paris, 1827).
Cratès le Platonicien. On manque de renseigne-
ments précis sur sa vie et ses écrits. Il succéda, vers :i60
av. J.-C. à Crantor, dans la direction do l'ancienne Aca-
démie. Comme Polémon et Crantor, iï réagit contre les
tendances do Speusippe et de Xénocrate, laissa dans
l'ombre les discussions métaphysiques, dialectiques et
psychologiques de l'école, et s'appliqua surtout à la mo-
rale pratique.
Cratès de Tarse, philosophe académicien, qui vivait
à Athènes au n' siècle avant notre ère, et fut directeur
de l'Académii^.
Cratès de MallOS, grammairien et philosophe
stoïcien grec ^ii* s. av. J.-C). Néà Mallos en Cilicie, il ouvrit
à Pergaihe une écolo qui devint célèbre et rivalisa avec
celle d'Alexandrie. Il s'occupa surtout de l'épuration du
texte d'Homère, et eut, dans l'antiquité, une renommée
presque égale à celle d'Aristarque, son contemporain.
Envoyé en ambassade à Rome par le roi Eumène II, il se
cassa la jambe peu après son arrivée, se vit contraint do
prolonger son séjour dans cette ville, et y ouvrit un cours
public de littérature, qui fut très suivi par les jeunes
Romains et contribua beaucoup à répandre le goût des
lettres. Le principal ouvrage de Cratès était intitulé :
Becension de l'Iliade et de l'Odyssée. Cratès s'était occupé
aussi du texte d'Hésiode, d'Euripide, d'Aristophane. Enfin,
il avait écrit un livre sur le dialecte attique. 11 eut de nom-
breux élèves, qui restèrent fidèles à sa doctrine. En face
d'Aristarque et des alexandrins, il représentait l'e-xégèse
allégorique, qui, sous les images des poètes, cherchait des
vérités scientifiques.
CratÉSIPOLIS, femme d'Alexandre, fils do Polysper-
chon, tyran do Sicyone et de Corinthe {Ha du iv* s. av.
J.-C). Elle accompagna son mari dans ses expéditions
militaires, et s'était concilié l'affection des soldats. Lorsque
Alexandre fut assassiné (314), Cratésipolis s'empara du
pouvoir, battit les Sicyoniens qui s'étaient révoltés, dé-
fendit ses Etats contre les attaques de Cassandre, puis
finit par les céder à Ptolémée Lagos (308), et se retira à
Patras, en Achaie.
CRATÉTIEN {si-i7i) n. m. Disciple de Cratès do Mallos,
fondateur de l'école do Pcrgame.
CratevaS, botaniste grec, surnommé Rhizotome
(coupeur de racines), contemporain de Mithridate Eupa-
tor, à qui il dédia deux plantes, sous le nom de mithri-
datea et de eupatoria. Dioscoride le loue de l'exactitude
de ses descriptions, et Plino rapporte qu'il s'était ap-
pliqué à reproduire les plantes avec des couleurs. On con-
naît sous son nom deux ouvrages : un Traité des simples
et un Lexique botanique, conservés par des manuscrits de
Vienne ot de Paris.
CRATÉVIER (vi-é) n. m. Genre do plantes, de la famille
des capparidées, voisin des câpriers, it On dit aussi cra-
TÉVA.
— Enctcl. Los cratéviers comprennent des arbres et
arbrisseaux à feuilles alternes. Les fleurs, axillaires ou
terminales, ont un calice caduc à quatre pétales et à éta-
mines nombreuses. L'ovaire est stipité, à deux placentas.
Les vingt espèces connues habitent les régions tropica-
les. Le cratévier religieux, le cratévier tapier sont de grands
arbres à cime touffue.
Crathie and Braemar, paroisse d'Ecosse (comté
d'Abordeen), au milieu des monts Grampians, à la source
de la Dee ; 1.G50 hab. Sur le territoire de cette paroisse
sont les résidences royales de Balmoral et do Birkhill.
CRATICULAIRE {lér) ou CRATICULARIA n. f. Paléont.
Genre d'épongés hexactinellides, famille des eurétidés,
comprenant des formes en cône ou ramifiées, dont la
substance est creusée d'oscules se croisant à angle droit
et do canaux radiaires en cul-de-sac. (Les craticulaires
sont fossiles dans le jurassique supérieur et le crétacé.)
CRATICULAIRE {1er' — rad. craticule) adj. Qui est en
forme de grille à petits carreaux : Béseau craticulairk.
CRATICULATION [si-oîi] n. f. En T. de b.-arts.. Action
de oraticuler : La craticulation d'un dessi'i.
CRATICULE {l3,t. craticula, petite grille) n. f. Autref.,
Grille placée au-dessjis du cendrier des fourneaux chimi-
ques. Il Auj., Nom que, dans quelques industries métallur-
giques, ou donne â la grille surmontant le cendrier.
CRATICULER (rad. craticule) v. a. Diviser en petits
carrés égaux, n Se dit particulièrement d'un dessin qu'on
veut copier avec des dimensions différentes de l'original ;
mais on dit plutôt graticuler.
CratiÉ ou ICratiÉ, bourgade de l'Indo-Chine fran-
çaise (Cambodge), sur le Mékong, non loin du confluent du
Prek-Té. Sa situation, au-dessous des rapides do Samboc
et de Sambor, lui donne, malgré le petit nombre de ses
habitants (500), quelque importance. Ces rapides ont pu
être franchis par des canonnières. Des gisements de kao-
lin ont été signalés dans les environs.
CRATINIEN {ni'i?i — du n. do Crafi'rîoî, poète grec) adj. m.
Métriq. anc. So dit d'un vers comique composé d'un cho-
rïambe, de deux ïambes, et d'un dimètre trochaïque cata-
loctique.
Cratinos, poète comique athénien (milieu du V s.
av. J.-C). C'est un des principaux représentants de la
comédie ancienne. Il paraît avoir débuté au théâtre
vers 4G0. Il mourut très probablement en 422 ; car nous
savons qu'il vainquit Aristophane au concours do 423, et
le môme Aristophane, dans la Paix (421), fait allusion à
la mort récente do son rival. D'après plusieurs témoi-
gnages anciens, Cratinos a joué un rôle important dans
l'histoire do la comédie : il aurait augmenté le nombre
des acteurs, perfectionné l'intrigue et la mise on scène.
Surtout, il donna les premiers chefs-d'œuvre. Comme Ari-
stophane, il attaquait avec uno entière liberté les institu-
tions et les personnes. Conservateur décidé, il poursuivit
longtemps do ses sarcasmes la politique de Périclôs. En
bon vivant qu'il était, arai du Inxo ot do la bonne chère,
môme do la bouteille, il apportait dans cos campagnes un
entrain extraordinaire, uno verve étonnante. Il fut non*
fois couronné dans les concours, ot il avait écrit vingt et
uno pièces, très variées, si l'on en jugo par les titres : les
Arcliiluques ; la Némésis; les Ulysses; les Ciiirons ; Tro-
phunios ; les Lois; les Heures; les Satyres ; les liiclicsscs ;
les /'J/féminés ; etc. Sa pièce la plus célèbre était la dcr-
380
nière qu'il eût composée, celle oui. en 423, l'avait emporté
sur les Autes d'Aristophane. Elle avait pour titre la Bou-
teille. Le poète y justifiait son goût pour le vin, que son
rival lui a tant reproché. On goûtait aussi les poésies lyri-
ques de Cratinos, qu'on chanta longtemps dans les festins.
Cratinos, dit le Jeune, poète comique grec, un des
poètes de la comédie moyenne (iV s. av. J.-C). On no
sait rien de positif ni sur sa vie ni sur ses œuvres ; et,
dès l'antiquité, on a souvent confondu ses pièces avec
celles de son homonyme, Cratinos l'Ancien. Une des piè-
ces de Cratinos le Jeune, le Dionys Alexandros, était
dirigée contre Alexandre de Phôres. On lui attribue encore
d'autres pièces ; les Géants; Théramène; O.nphale; Ckiron;
YHypobolimaios, etc.
CratIPPE, historien grec (fin du V s. -commencement
du w" s. av. J.-C). Continuateur do Thucydide, il recueillit
les faits omis par cet historien et continua son récit jusqu'à
la baiaille de Cnide.
Cratippe, philosophe grec de l'école péripatéticienne
(i" s. av. J.-C). Il naquit à Mytilène, acheva sans doute
ses études à Pergame, puis revint dans sa ville natale, où
il enseigna la philosophie, vers r.0-46 av. J.-C Pompée,
vaincu à Pharsale, étant venu à Mytilène pour y prendre
sa femme Cornélie, les habitants, émus d'une si grando
infortune, allèrent au-devant do lui, conduils par Cratippe,
qui le harangua ot s'efforça de lui rendre l'espérance.
Cratippe ne tarda pas à quitter Mytilène pour aller à
Athènes, sur l'invitation de l'Aréopage. Il y ouvrit une
écolo, ou prit la succession d'Andronicos de Rhodes (44).
Cicéron, qui l'estimait fort, envoya son fils suivre ses le-
çons, et lui fit obtenir de César le droit de cité romaine.
Cratippe était péripatéticien. mais avec des tendances
platoniciennes. D'après lui, rame sentante, motrice, est
essentiellement liée à un corps; mais la partie intelli-
gente de l'âme, tirée de l'âme divine, participe à son im-
matérialité. Il tirait de sa théorie psychologique une expli-
cation sur la divination.
CRATIRITE n. f. Figue sauvago de Grèce.
CratO, ville des Etats-Unis du Brésil (prov. de Céara),
â l'K. de la serra d'Araripe, sur un sous-affluent du fleuve
Jaguaribe; 12.000 hab. Sources sulfureuses. — Ville des
l'^tats-Unis (prov. d'Amazonas), sur le Madeira; G. 000 hab.
A remplacé uno ancienne ville du même nom, qui était un
lieu de bannissement.
CratO, ville du Portugal (Alemtejo), au bas du ver-
sant ouest do la serra de Sâo-Mamedo, sur un sous-af-
flucnt gauche du Tage; 1.250 hab.
CRATOCÈRE {s'er) ou CRATOCERUS [sè-russ) n. m. Genre
d'insectes coléoptères, type do la tribu des cratocérinéSf
caractérisé par les élytres ovales, convexes, sillonnés, le
corselet carré, rétréci en avant, la tête carrée, aux yeux
peu saillants. (Les cratocères, dont on connaît deux espè-
ces, de couleurs uniformément sombres et de petite taille,
habitent l'Amérique du Sud.)
GRATOCÉRINÉS (se) n. m. pi. Tribu d'insectes coléo-
ptères carnivores, famille des carabidés,
comprenant les formes à élytres largement
tronqués et non rebordés à la base, sans strie
scutellaire, à téguments durs et cornés. (Les
cratocérinés sont, en général, américains.)
— Un CRATOCÊRINÉ.
CRATOCHWILIE {koui-U) n. f. Bot. Syn.
docLDTiE, genre d'euphorbiacécs.
CRATOGNATHE OU CRATOGNATHUS
{tuss'j n. m. Genre d'insectes coléoptères car-
nassiers, famille des carabidés, trilbu deshar-
palinés, comprenant des formes subcylin-
driques, noires, dont l'aspect et les mœurs
sont celles des acinopes. (On connaitune dou-
zaine d'espèces de cratognathes, répandues surtout aux
Canaries, à Téuériffe, ou dans l'Amérique du Nord, au
Cap et à Angola.)
CRATOMORPHEou CRATOMORPHUS (/""ss) n. m. Genre
d'insectes culéopières malacodcrmes, famille des lampy-
ridés, comprenant des formes do grando taille, ailées dans
les deux sexes, à corselet et élytres
larges. (Les cratomorphes sont très
phosphorescents; leur tête, à gros
yeux, est cachée par le corselet ; leur
coloration est ordinairement grise,
variée do jaune. On on connaît uno
quinzaine d'espèces, habitant l'Amé-
rique du Sud.)
Craton, peintre grec do Sicyone
(vu" s. av. J.-C). D'après Atliéna-
gore, il inventa la peinture mono-
chrome, la graphie ou le dessin ombré
par des hacliures, et ajouta, le pre-
mier, des ombros aux profils.
CRATONEURON {ron') n. m. Genre
do mousses hvpnées, à fleurs dioï-
ques, vivant dans l'eau, et remarquables par les fortes
nervures des fouilles.
CRATOPARIS {riss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
rhynchophores, famille des anthribidés, comprenant des
formes de taille petite ou moyenne, à rostre court et
large, à antennes en massue, à élytres calleux.
— Encycl. Certaines espèces de cratoparis de l'Amé-
rique du Sud sont assez grandes; la livrée, ordinairement
grisâtre, affecte parfois des teintes vives et trancbées. On
en connaît uno trentaine d'espèces, répandues surtout
dans lo nouveau monde; une seule, rousse et grise, avec
des lignes brunes ondées ou circulaires , sur lo corselet et
les élytres, habite l'Europe.
CRATOPE ou CRATOPUS (puss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères rhynchophores, famille des curculionidés,
tribu dos cypbinés, comprenant des formes à rostre très
court, penché; à antennes à massue allongée, arlicu-
léo. (Les cratopes sont de petits charançons à corps trapu,
couverts do poils couchés, à élytres âpres. On en connaît
uno quarantaine d'espèces, réparties dans l'Afriiiue ans-.
traie, les Mascareignes ot les Indes.)
Cratos. Myth. gr. Divinité allégorique, personnifi-
rai.ioii de la F«rcc. Suivant la légende, Cratos est fils du
Titan Pallas et do Styx, lillc do l'Océan. Avec son frère
381
ZtMos et ses deux sœurs Nikô et Bia, il porte secours ;\
Zous centre les Titans. Dans le Protnéthée encha'mé d'Es-
chyle, il aide Héphaistos à enchaîner Promèthôe.
CRATOSCÉLIS {sl'-Uss) n. m. Genre d'insectes coléo-
pt^^rt's lanicliii'ornt's, famille des scarabéiiltSs, tribn dos
t,'laphynnés, comprenant dos formes de taille petite on
muyunne, cunrtos, robustes, velues, ù petit ùcnsson triau-
j,'ulaire, à 6Iytres rétrécis ot coupés obliquement on arrière,
A pattes fortes avec tarses
lon^set grêles. (On connaît
huit espôces do cratoscolis,
toutes propres au Chili.)
CRATOSCELIS
CRAVATE
CRATOSOME ou CRA-
TOSOMUS ( muss ) n. m.
Genre dinsoctos coléoptè-
res rliyncliopliores, famille Cratoaome.
des curculionidés, tribu des
cryptorhynchinés, comprenant des formes à rostro médio-
cre, à. antennes en massue, à. élytres terminés par uno
pointe, avec les épaules calleuses, anguleuses et épineuses.
(Los cratosomos sont des charançons souvent de grande
taillo, à corps pubescent ou écailleux, à pattes longues et
folles, habitant les régions chaudes do l'Amérique centrale
et méridionale.)
CRATOXYLON n. m. Genre d'arbres, do la famille des
hyporicèes, tribu des élodées, comprenant uno douzaine
d espèces des régions tropicales.
CHATTE n. f. Dans certains départements de l'Ouest,
Sorte de corbeillo recevant les fruits que l'on cueille.
Gratyle, philosophe grec de l'école d'HéraoHte (fin
du V s. av. J.-C). Il fut, dit-on, l'un des maîtres de Pla-
ton, qui a donné son nom à l'un de ses dialogues. On sait
que la philosophie d'Heraclite repose sur ce principe fon-
damental, qu'il n'y a point de lois naturelles permanentes
et universelles, comme on l'ensoigno vulgairement, mais
que tout change dans l'univers, et que les choses sont
dans un écoulement perpétuel. Cratyle exagérait encore
la doctrine d'Heraclite. 11 croyait à l'absolue transforma-
tion des choses, et, par suite, n'osait se prononcer sur
rien. Il est d'ailleurs impossible, dans le dialogue de Pla-
ton, de distinguer nettement ce qui est de l'auteur et ce
qui était emprunte à Cratyle.
Cratyle (lk), dialogue composé par Platon, l'an 366
av. J.-C., et qui traite de l'origine du langage. Les inter-
locuteurs sont Cratyle, disciple d'Heraclite, qui prétend
que les noms sont tirés de la nature des choses; Hormo-
gène, disciple de Socrate, qui no veut voir dans les noms
que des signes de convention, et Socrate qui les met
d'accord en reconnaissant des noms do convention qui,
d'après lui, sont l'eifet du hasard et désignent les choses
périssables, et des noms naturels qui s'appliquent aux
choses éternelles. Parmi les explications étymologiques
que Socrate donne dans le Crati/le, il y en a à peine une
ou deux qui soient bonnes. Souvent il les donnait en plai-
santant. Mais il faut croire aussi que des étymologies
3ui nous semblent fantaisistes ne le paraissaient pas à
es Grecs. En tout cas, ces étymologies, souvent rela-
tives à des noms mythologiques, nous renseignent utile-
ment sur les interprétations auxquelles se livraient les
anciens à propos de leurs divinités. Le stylo de ce dialo-
gue, un des plus longs de Platon, est plein de finesse et
d'élégance. Le Cratyle est un parfait modèle d'atticisme.
CRATYLIE {II) a. f. Genre d'arbrfsseaux grimpants, de
la famille des légumineuses, tribu des phasoolées, com-
prenant environ six espèces, de l'Amérique tropicale.
Grau (la) [du celt. craigk, amas de pierres], vaste
plaine triangulaire, d'environ 530 kilom. carr., à l'E. du
bas Rhône. Arles, Salon, Fos marquent les trois sommets
du triangle. La Crau, plaine d'alluvions caillouteuses, pa-
raît avoir été formée par la Durance, dont elle consti-
tuait le delta primitif. Le sol se compose d'un tiers de
terre fine et de deux tiers de cailloux roulés, venus des
Alpes et entassés sur une épaisseur moyenne de 10 à
15 mètres. Au-dessus des alluvions caillouteuses, les cou-
rants glaciaires, les torrents et les canaux d'irrigation ont
déposé presque partout une couche de terro vôeétalc,
épaisse do quinze à trente centimètres et suscopiiolo do
culture. Bien que suffisamment arrosée pour l'ensemble
de l'année, la Crau souffre de la rareté et do l'irrégularité
des pluies d'été, ce qui a rendu nécessaire la construction
de canaux d'irrigation qu'alimente la Durance. Los canaux
de la Crau lui enlèvent 60 mètres cubes à la seconde, soit
plus de la moitié de son débit d'étiage. Le plus important
est le canal de Craponne. Grâce à ces canaux, uno partie
notable do la Crau est cultivée en céréales et on vignes.
Los pâturages nourrissent, pendant l'hivor, do grands
troupeaux de moutons qui, l'été, transhument dans les
Alpes. Aujourd'hui, il ne reste plus guère à conquérir que
20.000 hectares. Pour arriver à cette fin, on somldo aban-
donner do plus on plus lo système du colmatage; on pré-
fère améliorer la Crau stérile à. l'aide do labours profonds
otd'engrais chimiques. V. la carte des Boucuiis-DO-KHÔNK.
Grau (L\'), comm. du Var, arrond. et à 13 kilom. do
Toulon, dans une plaine traversée par lo Gapeau; 3.187 h.
Ch. do f. P. -L. -M. Vins, liqueur dite » du Fonouiilot ", fruits
et olives. Fabrique de bouchons, huileries, tuileries.
Craupurd (Quintin), littérateur anglais. V. CRAWFORn.
Grauk (Guslave-Adolpho-Désiré), sculpteur français,
nô à Valenciennes on 1827. Elèvo do Pradior, il remporta
Irt prix de Rome on 1851. Ses premiers ouvrages exposés
à Paris furent : Omphale, groupe en marbre pour la cour
du Louvre; Fatirte, bron/o ; les bustes do Niel et Mac-
Makouy de la duchessa de Malakoff' ot do la mnn'chnle Niel
(1861); Saint Jmn-Iiaptistp, marbre; les bustes do \'Im-
pératrice ai lio /inraf/uay d'/iilliers {\SQi); la Victoire cou-
ronnant le drapi'aa français (1861). [Cette statue on bronze,
d'un grand caractère, fut acquise jiar lo préfet do la Seine
pour lo square dos Arts-et-Métiers.) II exposa ensuite lo
modèle du fronton de la mannrarturo de Sèvres (1866) ; uno
fort belle statue on bronze do /Juptojlren ; le ('ri^puscnlc,
groupe en marbre, qui ligure dans ravenue do l'Obsorva-
toiro (1870); la statue en bronze du comte de Montalivet,
pour la villo do Valence (1872); Vintendant d'/Ctir/tuj, sta-
tue en plâtre pour Hagnèros-de-Luchon (1873); la statue
on bronze du maréchal IViel pour Muret; la statue on mar
bro de IlniirijcUit pour l'Hcolo d'Alfort (1«76); le mart'chnt
de Mac-Malion, statue on marbre; le <jénth'al Chunzij, sta-
/
Crava-
ches.
, qui
tuo en bronze, destinée au monument commémoratif de
l'armée do la Loire, érigée au Mans (1885) ; h'dmond About;
lo cardinal Giraud, statue en marbre pour la catliédralo
do Cambrai (i888); lo monument de Coligny, à Paris, ot
celui du C(ir(fi7ia/ Lavigerie, inauguré à Carthago on 1899.
Crauk est l'un des survivants de la forte écolo de
sculpture qui, avec Duret, Simart ot Porraud, a
jeté un si vif éclat sur le milieu du xix" siècle.
CElAUPÊCHEROT (Ato, ro) n. m. Nom vulgaire
du balljuzurd.
CRAVACHE (de l'allem. provinc. fcarbatsche, qui
vient du turc par l'intermédiaire des langues slaves)
n. f. Sorte do fouet sans lanière, plus forme que les
fouets ordinaires, et dont se servent les cavaliers.
Il Etre à la cravaclie. Se dit d'un cheval de course
que son jockey est obligé de frapper de la cravacho.
— Encycl. La cravache, dont le diamètre va en
décroissant do la poignée à l'extrémité, est formée
de deux parties : Vâtne et Veriveloppc. L'âme est
constituée par une tige mince de ier on d'acier,
quelquefois de baleine ou de rotin ; l'cnveloppo est
tressée mécaniquement de coton, de fil, de corde
â boyau ou de soie.
CRAVACHÉE [ché) n. f. Application do coups de
cravache.
CRAVACHER V. a. Frapper avec la cravache :
Cbavacuer un cheval.
GravaGUANA, comm. d'Italie (Piémont [prov.
de Novarej), sur le Mastallone, affluent de la Sé-
sia; 2.000 nab.
CRAVAN n. m. Ornith. Nom vulgaire d'une pie
du groupe des bernaches, appelée aussi bernicle {anser
bernicla),
— Pêch. Nom commun du gland de mer ou anatife.
ÇRAVANA n. m. Mois de l'année lunaire indienne
correspond à juillet-aoïît.
ÇrÂVANA BelligOLA, l'un des sanctuaires et des
lieux de pèlerinage les
plus vénérés de la re-
ligion djaine. C'est une
petite ville du district
de Hassan (prov. de
Maïsour), située à
5 milles de Tchenraipa-
tam, entre deux collines,
dont la plus élevée sup-
porte une statue colos-
sale du dieu Gomatêçva-
ra, second fils du Tîr-
tbamkara R i c h a b h a .
Cette statue, haute de
19 mètres , est taillée
dans un [bloc monolithe
de grès : une légende lo-
cale l'attribue à Maya,
l'architecte des géants,
qui l'aurait sculptée à la
demande de Râvana, roi
des Râkchasas de Ceylan.
On ignore la date exacte
de l'érection de cette
image; cependant, une
inscription d'authenticité
douteuse rapporte que le
roi Tchâmounda vint l'a-
dorer et lui sacrifier, vers
l'an 50 avant notre ère.
GrAVANCHE (grottc
i>e), grotte située près do
Belfort ; elle s'ouvre sur
une faille, entre le cal-
caire jurassique et dos
schistes plus anciens.
C'était un lieu de sépul-
ture; les ossements hu-
mains y abondaient. On
y a recueilli aussi des
vases en poterie gros-
sière et divers instru-
ments. Les silex étaient
grossièrement taillés. Cette sépulture appartient à la pé-
riode de la pierre polie.
Gravant, comm. du Loiret, arrond. et à 25 kilom.
d'Orléans, on Beauco; 1.198 hab. Défaite des troupes alle-
mandes près do Gravant, lo 7 décembre 1870. — Comm.
dlndre-et-Loiro, arrond. et à 9 kilom. de Chinon, non loin
do la Vienne; 918 hab. Eglise intéressante.
Gravant, comm. do r'i'onno, arr. et à 17 kilom.
d'Auxerro, sur l'Yonne; 1.152 hab. Ch. do f. P. -L. -M. Vi-
gnobles. Château ancien; restes do l'encointo fortifiée;
église Saint-Pierre, dont l'abside et lo chœur datent <io
1543. Autrefois place forte, qui fut assiégée ot prise par les
Anglais et les Bourguignons en 1423- C'est durant cotte
bataille que l'arméo royale commandée par Jean Stuart
perdit nombre do bons capitaines et quo Xaintraillos fut
fait prisonnier.
cravate (corrupt. de croate) n. m. Cheval de Croatie :
Les cRAVATKS Sont des chevaux de grand travail. (Acad.)
Il On dit aujourd'hui ckoate.
— Hist. Sons l'ancienne monarchie. Régiment do cava-
lerie légère, d'origine étrangère, ot dont l'uniforme, com-
posé d'un dotman rougo et d'un colback, était analogue à
celui des hussards. V. croatk.
— Adjectiv. : Cheval cravate. lîégiment cravatb.
cravate (do cravate n. m., parce quo les Croates ou
Cravates portaient des bandes île lingo autour du couj
n. f. Morceau d'êtoiro légère qu'on nouo autour du cou.
par-dossus lo col de la cTieniiso : Cravatiî de batiste, de
soie. Il Par anal. Insigne dos grades élevés do certains
ordres : Cravatk de commandeur de la Kt^f/ion d'honneur.
Il Sorto do mousseline dos Indes, n Boutletto do brins Uo
milanaise représentant un nœud.
— Fam. f'ravatc de chanvre, Corde do potence.
- Arg. Cravate de conteur, Arc-on-ciel.
Art. milit. Ornement attaché on fornio do cravate au
haut de la lance d'un drapeau, ot dont on laisse pendre les
bouts : La cravate du drapeau vient de l'usai/e qu'avaient
les porte-coriiettes du xv" et du xvi* siècle d'attacher à
leur bitste leur cornette avec une écharpe,
afin de mieux combattre, ii Mince bandelette
de buffle qui entoure la lame du sabre, im-
médiatement au-dessous do la poignée.
(Elle a pour objet, quand le sabre est au
fourreau, d'obturer entièrement l'entrée de
celui-ci.)
— Art vétér. Cravates œsophagiennes.
Bandes musculaires, disposées en cravates
autour de l'orifice œsophagien do l'estomac
du cheval.
— Jeux. Au trictrac, Marque que l'on met
à son fichet pour montrer qu'on a grande
bredouille.
— Mar. Cordage embrassant sans les ser-
rer, mais en les soutenant, les pièces qu'on
est en train de manœuvrer : Crav.vte d'une
bigue, d'un mât, dune anci'e. Il Nœud de cra-
vate. Demi-clefs à capeler faites avec un des bouts de la
cravate sur l'autre bout, il Prendre
une ancre en cravate, La suspendre
à l'arrière d'un canot au moyen
d'un cordage passé en double à
hauteur des pattes pour pouvoir
la mouiller aisément.
— Ornith. Nom donné à divers
oiseaux qui ont une bande colo-
rée autour du cou. ii Cravate blan-
che. Tyran à collier blanc, il Cra-
vate dorée, Jeune colibri rubis-
topaze. !i Cravate frisée, Espèce
de philédon. ii Cravate jaune.
Alouette à gorge jaune. i| Cravate
noire. Colibri à col noir, il Cra-
vate verte. Jeune hausse-col vert.
— Pyrotechn. Bande de toile
qui a été plongée dans un bain d'eau saturée de salpêtre,
puis imbibée de térébenthine, et enfin saupoudrée de
Ancre en cravate ou en
bandoulière.
Cravates : 1. Du soldnt romain; S
5- Militaire (Empire) ; 6. En 1830; 7.
li. Plastron
. Au Tvn» siècle; 3. A la marinière (xvn* s.); 4, Incroyable (1795):
Papillon; 8. Blanche (de cOrtimonio); 9. Eoharpe ; 10. La Vallière ;
; 12. Rt^gate; IJ. Militaire ; 14. De toi-éador.
poudre à canon pulvérisé© : A utrefois, on se servait de
cravates pour armer les brûlots.
— Encycl. Cost. C'est un préjugé do croire que la cra-
vate no date quo du xvm' sièclo. Sous le nom do focale,
les Romains la connaissaient déjà. Porté d'abord par les
malades, les personnes d'une santé
débile, les disours do recitationes, au-
trement dit les conférenciers, le fo-
cale fut adopté par les soldats ro-
mains on campagne dans les pays
froids.' L'usage du focale était né pro-
bablement cliez les peuples du Nord.
Il fut introduit, dit-on, on France,
sous I^ouis XIV, par les Croates qui
composaient lo régiment do royal-
croate, appelé par corruption • royal-
cravate a. sous forme d'un linge blanc
qu'ils poriaiont autour du cou pour
80 préserver du froid, et qui reçut,
à causo d'eux, le nom do cravate.
Louis XIV et, A son imiuition, toute
la cour, portèrent bientôt do riches cravates do dentolles,
(lui devinrent comme un privilège do la noblos.so. Los
modes do la Kévolution respecteront la cravate, qui, après
avoir atteint son maximum d'ampleur sous 1 Empire, la
Restauration ot lo commencement du rèpuo do Louis-
Philippo, tond do plus en plus à passer à léiatxlo simple
ornement. . • » »
Uno sorto do col-cravate d'un lissu ripido do crin, qui,
rappelant lo gorgcrin des armures, obligeait lo soldat ù
conserver un "port de tèto raido ot guindé, qu'on a consi-
déré jadis comme r«i> vmrtial par oxcelleuce. a fait long-
temps partie du coslnnie militaire. Kn rrance, il a été rem-
placé, sous lo second Kmpiro, par une cravate de coton-
nade blouo pour les hommes de troupe, ot, plus tard, par
un col blanc, (Ixé au collet do l'unirormo, pour les onioK«rs
do toutes armus ol les soldats do lu grosso cavalorio.
Nooud de cravate,
CRAVATER
CRÉADION
CRAVATER V. a. Mettre une cravate à : Cravater un
enfant, ii Par ext. Etre disposé autour du cou, en guise de
cravate : Echarpe ijui cravate bie7i.
Se cravaterf v. pr. Mettre sa cravate.
CRAVATIER {ti-é}, ÈRE n. m. Qui fabrique ou vend des
cravates. ^Peu usité.)
— Hist. Cravatier du roi, Officier chargé du soin des
cravates du roi. {Sa fonction consistait à disposer les cra-
vates du roi de manière qu'elles fussent prêtes à être
mises; puis il présentait lui-même la cravate au roi. Le
cravatier avait ses entrées auprès du roi. comme les autres
officiers de la garde-robe. Il jouissait des exemptions d'im-
pôt, qui formaient l'un des privilèges de la noblesse, et
des autres faveurs des commensaux royaux.)
GRAVE n. m. Genre de passereaux dentirostres. famille
des corvidés, comprenant des corbeaux de montagne à
bec allongé, mince, terminé en pointe, un peu courbe;
à ailes longues;
à queue carrée,
médiocre ; à tar-
ses et à doigts
courts.
— ENCTCL.Les
craves sont de
taille moyenne ;
on les reconnaît
facilement à leur
plumage unifor-
mément d'un
beau noir à re-
flets pourprés, à
leur bec et leurs
pieds d'un rouge
vif. L'espèce type, la seule, sans doute, du genre, est ré-
pandue dans lès montagnes d'Europe, les Pyrénées, les
Aines, jusqu'en Chine et en Abyssinie. Le crave niche
dans les anlractuosités des rochers et dans les ruines, les
clochers, en petites troupes. Sociable, intelligent et rusé,
il vit de petits animaux et aussi de graines qu'il va cher-
cher, en hiver, jusque dans le crottin des chevaux.
GRAVEIRO (re) n. m. Bot. Nom indigène de deux espèces
de myrtaoées du Brésil.
Craven (Elisabeth). V. Anspach-Batreuth.
Craven {Pauline de La Ferronnays, dame Augus-
tus), femme auteur française, née et morte à Paris (1820-
1891). Fille du ministre de Charles X, elle épousa un écri-
vain, Augustus Craven, mort en 1884. Ecrivain distingué,
au stvle élégant, elle a publié, entre autres romans : le
Récit" d'une sœur {1866); Fleurange {1869}; le Valbriant
(1886); etc., et fait paraître des études diverses, notam-
ment : la Marquise de Mun 0877) ; la Jeunesse de Fanny
Kemble {\i%^)\ etc.
CRAVËTE n. f. Nom vulgaire de la barge brune.
CRAVICHON n. m. Nom vulgaire du prunellier.
GRAVO n. m. Hortic. Nom donné à plusieurs variétés
d'œillets.
— Bot. Cravo-de-defunio, Nom vulgaire, au Brésil, d'une
espèce de tagète.
CRAW-CRAW (kra-ou'kra-ou — mot de la côte occid.
d'Afriquej n. m. .\lfection parasitaire, occasionnée par une
filaire microscopique. (La peau présente des papules et
une vésication pustuleuse.)
CrawfORD ou CraufURD (Quintin), littérateur an-
glais, né à Kilwinninck (comté d'Ayr) en 1743, mort à
Paris en 1819. Après avoir été quelques années au service
de la Compagnie des Indes, et avoir acquis une fortune
considérable, il se fixa en France, où il fut très bien reçu à
la cour et coopéra à la fuite do Varennes. En 1792, il revint
en France et, grâce à son intimité avec l'impératrice José-
phine, y vécut tranquille sous l'Empire. Il écrivit plusieurs
ouvrages, dont les plus importants sont : Sketches chiefltj
relating to tke history, religion, learning and manners of
Bindoos (Londres, 1790), traduit par le comte de Montes-
quieu sous le titre de Esquisses de l'histoire, de ta religion,
des sciences et des mœurs des Indiens (1791) ; Histoire de la
Bastille (1792), publiée par l'autour en français (1798); fte-
tearches concermng the laws. theology, learning, commerce
of ancient and modem India (1817); etc.
GrAWFORD et BaLCARRES {Alexandre William,
lord LiNDSAY. comte dr). érudit anglais, né à Aberdeen
(Ecossej en 1812, mort à Florence en 1880. Sous le nom de
LOBD LiNDSAY, qu'il porta jusqu'à la mort de son père
(1869), il publia ses premiers ouvrages. Les principaux
sont : Lettres sur l'Egypte, Edom et la Terre sainte < 1838) ;
Esquisse de l'histoire de l'art chrétien (1848); Vies des
Lindsay (1858), œuvre généalogique d'une haute impor-
tance; Inscriptions étrusques {i872j; Argo, épopée (1876).
Lord Crawford possédait une magnifique bibliothèque dans
son château d'Aberdeen.
Crawford (Thomas), sculpteur américain, né à New-
York en 1814, mort à. Londres en 1857. Il exécuta une
statue d'Orjfhée, de grandes dimensions, que laviile de Bos-
ton acheta pour son Athenœum. Dès lors, sa réputation fut
faite; jusqu'en 1807, il no cessa de travailler à. Rome, qui
était devenue pour lui une seconde patrie. Ses œuvres se
distinguent en général plus par la vigueur et une origina-
lité un peu sauvage, que par la recherche et la délicatesse.
Parmi les premières qu'if exécuta, il faut citer : Hérodiade
portant la tète de saint Jean- Baptiste; les Nouveau-nés
dan^ la forêt; Flora et les Danseurs; la statue de bronze
de Beetfioten, placée aujourd'hui dans l'Athcnœum de
Boston; la statue équestre de Washington, sur la grande
place de Richmond, et les Progrès de la civilisation en
Amérique, bas-relief que le gouvernement américain lui
commanda pour le fronton du capitole de Washington ; etc.
Crawford ^Francis Marion), écrivain américain, né
à Ba*^ni-di-Lucca (Toscane) en 18J4. Fils du sculpteur
américain Thomas Crawford. il fit ses études en Italie,
aux Etats-Unis, on Allemagnèi séjourna dans l'Inde (l878j,
puis retourna aux Etats-Unis et, depuis 1883. il a vécu
prosuue constamment en Italie. Il est un des plus remar-
quables romanciers américains du temps. Parmi ses ro-
mans, pour la plupart traduits en français, nous citerons :
Âfr. /saac* (|885); un Chanteur romain {l&iG) ; Zoroastre
(188«;; un Politicien américain (1887); le Crucifix de Mar-
zio fl888): Saracinesea (Ï8»ï); Arec les immortels (i&Ol)',
Us Trofê deslinéet iinn); SatW Hario ^1894); les Enfants
Craiirex.
du roi (1894) ; Insaisissable amour (1896) ; Don Orsino
1^1896'; Katherine Lavderdale {1899); etc.
CraWFORDSVILLE, ville des Etats-Unis (Etat d'în-
diana), chef-lieu du comtA de Montgoraery, sur le Sug-
gar-Creek, affluent du Wabash; 6.090 hab. Fonderie et
ateliers de machines, douves, minoteries. Collège Wabash
des presbytériens, fondé en 1S30. Point de jonction des
lignes de chemins de fer d'Indianapolis-Bioommgton, de
Louisville-New'-Albany et de Chicago.
CRAWFURDIE {kra-for-dt — de Craicford, n. pr.) n. f.
Genre de plantes grimpantes, de la famille des gentianéos,
tribu des swertiée's, comprenant environ cinq espèces, qui
croissent dans les ré-
gions tropicales.
Crawley-rocks
(cavernes de), cavernes
à ossements situées en
Angleterre, dans le
comté de Glamorgan ,
près do Swansea. Le
géologue anglais Buc-
kland y a étudié un cer-
tain nombre d'espèces
disparues.
CRAX {krakss — ono-
matopée) n. f. Nom scien-
tifique des oiseaux du
genre hocco.
CRAXIREX [ksi-rrkss)
n.m. Sous-genre de buses,
comprenant les espèces
répandues dans l'Amérique septentrionale et centrale,
tandis que les tachytriorchis habitent le Sud.
— Enctcl. On connaît une quinzaine d'espèces de craxi-
rex, toutes caractérisées par le bec plus long que chez
les vraies buses, avec le bord de la mandibule supé-
rieure droit, se recourbant brusquement vers l'extrémité.
Les ailes sont longues; les doigts, forts et robustes, ont
leurs ongles obtus. Le type de ce sous-genre est le
craxirex des
îles Galapagos ;
l'espèce qui a
la distribution
géographiaue
la plus étendue
est le craxirex
des Etats-Unis,
qui s'étend jus-
qu'en Bolivie.
GRAYÉ {krè-
ié) n. m. Dans
la baie de la
Somme, Ma-
creuse com-
mune.
CRAYER{fcr(?-
7^) n. m. Mar.
Petit bâtiment
peu diS'érent du
chat, long de 50
à 60 mètres,
portant trois mâts à pible, en usage sur la Baltique, it On
écrit aussi ceaïkr.
— Techn. Cendre de charbon, vitrifiée par un feu ardent.
CRAYER {krè-ié) v. a. Marquer avec de la craie.
CrAYER ou GraeYER (Gaspard de), peintre de l'école
flamande, né à Anvers en 1584, mort à Gand en 1669. Cet
artiste, un des plus importants parmi les contemporains
de Rubens qui reçurent directement son influence, avait
commencé par être l'élève de Raphaël Coxie, le fils "
Crayer à la voilp vont .irrière.
apprit un certain
.^
Crayer.
Michel Coxie. De ce maître
italien , alors partout à la
mode en Europe. Gaspard
db Crayer tient de Rubens
l'audace de ses couleurs, le
jet de ses draperies, l'am-
pleur de ses attitudes. Mais
il n'a pas, comme son modèle,
le don de vie, d'émotion ou
de passion. C'est un peintre
fécond, sérieux, qui pratiqua
avec succès le grand por-
trait historique et les scènes
religieuses, deux genres
également en vogue à son
époque. Investi de fonctions
officielles, en 1626, à Bruxel-
les, il travailla pour les gou-
verneurs, les corporations,
les abbayes. Le Louvre pos-
sède son portrait équestre de
Y Infant Ferdinand, gouver-
neur des Pays-Bas ; le palais
de justice de Gand conserve les grandes Allégories exécu-
tées pour la Joyeuse-Entrée de ce prince. Gaspard de Crayer
fit le voyage d'Espagne, séjourna à Madrid, et partagea
avec Vélazquez et Rubens l'honneur de peindre Philippe IV.
Do retour dans son pays, il exécuta surtout des sujets re-
ligieux, extases, visions, martyres, etc. 11 peignait encore,
à près de quatre-vin^i^t-six ans, un Martyre de saint
Biaise, à Gand (musée de Gand), lorsque la mort le surprit.
Citons de lui : au musée de Lille, le Martyre des quatre
couronnés, et le Sauveur du Monde; à Bruxelles, la Pêche
miraculeuse ; à Nancy^la Peste de Milan; à. Rennes, \ Élé-
vation de la Croix; oitc.
CRAYÈRE(Ar('-i(?r')n. f. Lieu d'où l'on extraitdo la craie.
crayeux {krè'ieû), EUSE adj. Géol. Qui contient de la
craie : Terrain crayedx. (Quelques-uns écrivent craïeux.)
Il Qui appartient à la craie : Couleur crayecse.
— Chim. Acide crayeux, Ancien nom de l'acide carbo-
nique extrait de la craie ou carbonate de chaux.
CrayfORD, ville d'Angleterre (comté do Kent), sur le
Cray ; -i.r,oo hab. Fabrique de calicots et de tapis. Victoire
du Saxon ilengist sur les Bretons, commandés par Vorti-
mer (157 apr. J.-C).
CRAYON ikrè-ion — rad. craie) n. m. Petit morceau de
minerai tondre, propre & dessiner ou à écrire. {Se dit par-
382
ticulièrement d'un petit bâton de bois renfermant une ba-
guette de mine de plomb, c'est-à-dire de graphite ou cliar-
bon presque pur, ou d'autre matière, dont on se sert pour
tracer, marquer, écrire.)
— Par ext. Esquisse, dessin au crayon ; Les crayons
de cet artiste sont fort estimés, {Acad.)ii Art du dessin;
action de dessiner : Le crayon o/fre à la fois moins de
ressources et inoins de difficultés que le pinceau, ti Manière
de dessiner ou dont une chose est dessinée : Crayon
moelleux, large, facile. Crayon dur, sec, heurté, il Dessi-
nateur : C'est un très habile crayon.
— Fig. Style, ton ; action d'écrire : Tallemant a le
CRAYON rouge, heurté, brusque et expressif de 7ios vieux
dessinateurs qui logeaient près des halles. (Ste-Beuve.)
Il Critique, censure : Le crayon d'un censeur, a'un critique.
Il Dans le stvle noble, Syn. de Plume : L'histoire a toujours
le CRAYON levé pour... \\ Portrait, description ; l'aire de
quelqu'un un fidèle crayon. // n'a tracé de ces événements
qu'un léger crayon, il Ouvrage d'esprit à l'état d'esquisse,
d'ébauche : Ce livre n'est pas achevé, ce n'est encore qu'un
CRAYON imparfait.
— Agric. Terre dure, crayeuse et de culture difficile.
— B.-arts. Dessin aux deux crayons. Dessin exécuté sur
papier teinté avec un crayon noir pour les ombres et un
crayon blanc pour les clairs, n Dessin aux trois crayons.
Dessin exécuté sur papier teinté avec un crayon noir, un
crayon rouge et un crayon blanc.
— Comm. Crayons aurore. Crayons faits avec de l'oxyde
rouge de plomb, il Crayons de bistre, Crayons faits de terre
d'ombre calcinée mêlée à de l'argile, n Crayons blancs.
Crayons faits de craie débitée en cylindres ou en baguettes.
Il Crayons Conté, Crayons artificiels, inventés par Conté,
et composés d'argile pure et de plombagine, n Crayons
lithographiques, Crayons dont on se sert pour dessiner sur
la pierre hthographiq^ue, et composés de savon, de cire,
de suif et de noir de tumée. n Crayons de mine colorée ou
Crayons de couleur. Crayons à base d'argile colorée artifi-
ciellement au moyen d'oxydes métalliques et de matières
colorantes, ii Crayons noirs. Crayons faits avec une espèce
de schiste ou d'autres pierres noires et tendres, ii Crayons
rouges ou Sariguines, Crayons faits avec de l'argile ocreuse
ou contenant du fer oxycté rouge, n Crayon à copier. Fabri-
qué avec le violet d'aniline et traçant des caractères gris
quideviennentvioletsetineff"açablesquandon les humecte.
Il Crayon céramique. Bâton de pastels ou de couleurs vitri-
liables, avec lequel on exécute des dessins sur les pièces
de porcelaine non vernissées ou sur le verre dépoli, ii Crayon
voltaïque ou Crayon à lumière. Bâtonnet de charbon pour
les lampes électriques à arc voltaïque.
— Géol. Sorte de marne où dominent l'argile et le sable.
11 On dit aussi craïon.
— Méd. V. la partie encycl.
— Syn. Crayon, canevas, croquis, etc. V. canevas.
— Encycl. Archéol. Deux catégories de crayons assez
nettes s'établissent dès
le moyen âge : les
styles <îe métal plus ou
moins mou, pointes de
cuivre rouge, d'argent,
d'or, de plomb, dont on ^ „^„ i„ „i„„», /-... = \
j, ' I j Crayon de plomb (xv* s.).
a des exemples dans j r ^ i
les objets en plomb, à tête aplatie et ornée, trouvés dans la
Seine et datant du xiv' siè-
cle ; puis les crayons où une
matière assez molle, comme
le plomb, est coulée- dans Crayon (xvnie s.),
un tube en cuir piqué, que
l'on retaille au fur et à mesure des besoins. Ces crayons,
ancêtres de nos modernes graphites inclus dans une
tige de bois, n'étaient guère employés par les artistes;
ils servaient aux artisans, aux étudiants, pour prendre
des notes aux cours. Les peintres se servirent longtemps
de la pointe d'argent, comme le prouvent tous les anciens
dessins conservés dans les musées. La plombagine semble
faire, en France, sa première apparition sous Louis XIII.
— Méd. Crayon médicinal. On nomme ainsi une substance
médicamenteuse, coulée dans un moule cylindrique. Tels
sont les crayons d'azotate d'argent (pierre infernale), de
sulfate de cuivre, de pierre divine, de chlorure de zinc,
d'iodoforme, etc. Le crayon antimigraine a aussi joui d'une
certaine vogue ; c'est un mélange de menthol (CH'^O)
et de paraffine. Promené sur le front, il produit une
sensation de fraîcheur très appréciable, qui atténue la
céphalalgie.
CRAYONNAGE [krè-io-naf] n. m. Dessin fait au crayon.
CRAYONNER (krè-io-né) v. a. Tracer au crayon :
Crayonner U7i portrait, n Faire des traits au crayon sur :
Cray'ONNkr un mur, un cahier, il Ebaucher, esquisser.
Il Ecrire rapidement, comme on pourrait faire avec un
crayon ; Crayonner des notes.
— Fig. Dépeindre, décrire : Crayonner un caractère.
Il Décrire à grands traits, esquisser : Ce romancier ne trace
pas ses portraits, il les crayonne.
Crayonné, ée part. pass. En T. de bot., Qui est marnué
de lignes longitudinales peu saillantes, en parlant des
feuilles : Feuille crayonnée.
CRAYONNEUR {krè-io-neur'), EUSE n. Celui, celle qui
crayonne, qui dessine grossièrement.
CRAYONNEUX {krè-w-7ieû), EUSE adj. Qui est de la
nature du crayon : Pierre, Terre crayonnecse.
CRAYONNISTE {kré-io-nisst') n. Personne qui vend des
crayons, ii Dessinateur au
crayon : Un habile crayon-
NISTE.
CRÉ intorj. Fam. et pop.
Abréviation do sacré , qui
s'emploie dans quelques ju-
rons, comme cre coquin, cré
7iûm, etc.
GRÉABLE adj . Qui peut
furc créé : Etre créable.
CRÉAC n. m. Pêch. V. crat.
CRÉADIER ((fiVj u. m. En T.
do p^ch., Espèce de filet sans
I)Oche ou manche centrale.
CRÉADION n. m. Genre d'oiseaux passereaux denti-
rostres, famillL* des sturnidés, comprenant des étour-
neaux à bec plus long que la tête, avec les bords com-
ÏS^3Q^5=>
Cr^iadion.
383
primés, oblus; à nueue longue et ronde; à tarsos hauts.
(Los créadions hauitout la NouvoUeZôlando; on on con-
naît doux espèces. )
Creagh, bourf? d'Irlande (prov. de Munstor [comté do
Curk j), sur le llcuve côtior lion : y .-ioo hab. — Huurg d'Irlande
(prov. do Connaug:ht [oomtti Uo KosconiniunJ}; 1.900 hab,
CRiANCH {kré-anss — du \at. entière, croire) n. f. Foi,
croyanco ; 'Jimiui les vices nous quittent , nutts nous flattons
lie hi CRKANCH que c'est nous qui ies quittons. (La llochof.)
[Vieux.]
— Flç. Crédit qui attire la confiance, qui fait que Ton
croit : Perdre toute créance. (Pascal.)
— I/ors de créance. Invraisemblable, il Donner créance,
Ajouter foi. — Rondro croyable : Son caractère donne
CRÉANCE à ses paroles. (La Bruy.)
— Comm. Lettre de créance, Lettre do crédit qu'un ban-
quier ou un négociant donne à un voyageur pour qu'il
])uii.so loucher do l'argent sur le vu do cetto lettre : Avoir
des LKTTUba Dii CRÉANCE sur JVaples, sur Hambourij.
— Diplom. Instruction secrète qu'un souverain donne ù
son ministre pour traiter avec un autre souverain, il Lettre
de créance. Lettre qu'un ministre ou un ambassadeur remet
au souverain vors lequel il ost envoyé, pour so faire accré-
diter auprès de lui.
— Dr. Droit d'exiger l'exécution d'une obligation, ot
particulièrement le payement d'une somme d'argent :
Créance commerciale, litigieuse, ti Dette active, fondée sur
un titro : Créance certaine, il Titre même de la dette :
/tacheter une créance, il Créance chirographaire, Celle qui
résulte d'un acte sous seing privé ou autlientique, ne
conférant pas hypothèque, li Créance /lypothrcaire. Celle
qui résulte d'un" titro qui emporte hypothèque, tl Créa?ice
priL'i/t'f/it'e, Celle à laquelle la loi accorde une préférence sur
les autres créances, dans l'ordre des payements, il Créance
ordinaire. Celle qui n'est point privilégiée, il Créance soli-
daire, Celle qui appartient en commun à plusieurs per-
sonnes, dont une seule peut exiger la totalité, sous toute
garantie de recours pour les copartageants.
— Fauconn. Ficelle ou filière avec laquelle on retient
l'oiseau qui n'est pas encore bien assuré, il Oiseau de peu
de C7'éance, Oiseau peu sûr, ou qui est sujet à s'essorer.
— Mar. Mouiller en créance. Faire porter l'ancre d'af-
fourche avec tout le câble par la chaloupe, qui, l'ayant
mouillée, rapporte à bord le bout du câble.
— Véner. Chien de bonne créance. Chien sur lequel on
peut compter à la chasse.
— Syn. Créance, croyance, foi, opinion. Créance diffère
do croyance par la généralité de sa signification; il n'ex-
prime jamais une croyance particulière, mais une croyance
fénéraleou indéterminée quant aux personnes qui croient,
.a croyance est une persuasion déterminée par l'examen
do la chose â croire, par les caractères de vérité qu'on y
trouve. La foi est une persuasion, une soumission do l'es-
prit inspirée par la confiance; ce mot convient surtout quand
il s'agit du dogme et des choses révélées, h'opinion est une
eroyance ou plutôt une tendance â croire toute person-
nelle ; quand le mot s'applique à tout un peuple, il annonce
(luolque chose d'essentiellement mobile ; Vopinion publique
uédaignera demain ceux qu'aujourd'hui elle préconise.
— Enctcl. Dr. Une créance, dans l'acception la plus
générale, étant le droit d'exiger l'exécution d'une obliga-
tion, implique nécessairement celui d'employer au besoin,
contre le débiteur, les moyens coerci tifs légaux. La créance
est corrélative de l'obligation. Le débiteur doit livrer la
chose, exécuter l'acte, ou s'abstenir d'un fait. Lo créan-
cier a le droit d'exiger soit la livraison de la chose, soit
l'exécution du fait, soit l'abstention de faire. Créance et
obligation, créancier et débiteurs sont les deux termes in-
verses d'un même rapport juridique.
Le mot 11 créance », dans la langue juridique, n'est pas
souloment le droit d'exiger le payement d'une somme d ar-
gent : ce mot y correspond également au droit d'exiger la
prestation d'un fait positif et même d'un fait nég;atif con-
sistant dans une abstention. Les créances appartiennent à
la classe des droits personnels. Elles no se.vercent, en
effet, que sur les personnes liées par les obligations qui
y correspondent. V. obligation.
Créances, comm. de la Manche, arrond. ot à 2i kil.
de Coutances. près de l'embouchure do l'A^; 1.966 hab.
Culture maraîchère. Ancien comté du xvii* siècle.
CRÉANCIER (si-é), ÈRE n. Personne â oui il ost dû de
l'argent, ou quelque chose susceptible dévaluation en
argent : Etre poursuivi par ses créancikrs.
— Adjectiv. : L'hydre CBÉANciiiRE. (La Fontaine.)
— Fig. Personne qui a quoique droit, qui retire quelque
avantage, quelque profit : Les cultivateurs sont les créan-
ciers (le la terre. La religion nous montre dans les pauvres
des cRÉANciiiRS et des Juges. (Maury.)
— Anton. Débiteur.
— Encvcl. Dr. V. créance, obligation.
CRÉASOTE n. f. Autre forme du mot créosotb.
Creasy (sir Edward She[)herd), magistrat anglais, né à
lioxloy (Kent) en 1812, mort on 1H78. Il so fit surtout con-
naitro par divers travaux historiques. En 18(10, il fut appelé
au poste do premierjugo à Ceyian, où il resta jusqu'à isir..
Nous citerons, parmi ses ouvrages : Origine et progrès de
la constitution anglaise (1831) ; Histoire des Turcs Ottomans ;
Quinze batailles décisives du moJic/c (1851) ; Histoire de l'An-
gleterre (I8G9 et années suiv.); the Impérial and Colonial
Institutions of the Hritisk Empire, including Indian institu-
/ïo«4' (1872) ; First Platform of international Laxc{\'il(i) ; en-
lin, une nouvcllo, the Old Love and the New,atale of Athens.
CRÉÂT (Art'-a — do l'ital. creato, mùmo sons) n.m. Manèg.
Sous-êcuver dans une ccolo d'cquitation, un manègo.
— Pc-h. V. i;KAT.
CRÉATEUR, TRICE (du lat. Creator, trix, mémo sens;
do creare, créer) n. Celui, ccllo qui crée, qui tire du néant,
ot. absolum., au masc, Dieu : i\ou8 perdons, par notre
faute, une partie, et la plus grande, des bienfaits du Ckéa-
TEDH. (Sto-Bouvo.) Il Ileccmir son Créateur, Communier.
(En ce sens, lo mot prend un grand C, toutes les fois que,
employé substantiv., il désigne Dieu d'une façon absolue
ot personnelle.) il Inventeur ou premier autour : Corneille
fut parmi nous le créateur ï/e ta tragédie. (Volt.)
— Fig. Premier modèle : La méthode de Descartes est la
CRÉATRICE de la philosophie. (Thomas.) il Source, origine :
La beauté est la créatrice de l'amour. (Lacord.)
— Adjectiv. Qui crée, qui a créé : Le Dieu créateur.
Il Qui sert, qui a servi ù la création : L'art est pour l'homme
ce qu'cêt en Dieu la puissance CRéwRicu. (Lamonn.) ..
— Fig. Qui invente, qui fait le premier : IVul n'est cbéa-
teur sans i»ia/;j»ia(io«. (Dollfus.) il Propre à inventer : Le
génie est essentiellement créateur. (M""" de Staol.)
CRÉATIANISME (si-a-nissm' — do création, et du lat.
anuna, ânio) n. m. Théol. Opinion de ceux qui croient que
Diou crée chaque âme au moment do la conception.
— Enlycl. La distinction do l'âme et du corps est un
dogme de foi catholique ; mais la question do l'origine do
l'âme a été, dans les premiers siècles, diversement réso-
lue par les docteurs. Ôrigène admettait, à la suite de Pla-
ton, une sorte de préexistence des âmes dans lo sein do
Dieu; son opinion a été condamnée. D'après Tertullien,
l'î^mo do l'enfant serait engendrée spirituellement par
l'àmo de son père et celle de sa mère : c'est lo système
nommé traducianisme. Saint Ambroise suppose que toutes
les âmes humaines ont été créées eu même temps que
celle d'Adam. Mais saint Léon le Grand mit fin aux dis-
cussions on émettant l'opinion (Ep. XV) que Dieu crée
chaque âme humaine au moment précis où est conru lo
corps qu'elle doit animer et vivifier: c'est le système (jui
fierté le nom decréatianisme. Il a été adopté par les théo-
ogions du moyen âge, et, sans faire partie du dogme, il
est actuellement enseigné dans toute l'Eglise catholique.
CRÉATIF, IVE cdj. Qui a la vertu do créer : Force
créative.
CRÉATINE (du gr. kréas, atos, chair) n. f. Chim. Prin-
cipe immédiat contenu dans la chair d^s animaux.
— Encvcl. La substance cristallisable à iaquelle on a
donné ie nom do créatine a été découverte par Chevreul
dans le bouillon ; elle existe dans la chair des animaux.
Par les métamorphoses qu'elle subit, cette matière se
rattache aux combinaisons cyaniques. Les muscles des
différents animaux en renferment des proportions diverses ;
la viande grasse en renferme moins quelaviinde maigre.
Elle a pour formule C'H'Az'O', et cristallise en prismes in-
colores et nacrés; elle est sans odeur ni saveur. Elle est
très solublo dans l'eau bouillante, qui la laisse déposer par
lo refroidissement. La créatine peut être rec rée do l'ex-
trait de viande do Liebig; il suffit de dissoudre l'extrait
dans le double de son poids deau, de précipiter par le sous-
acétate de plomb et d'évaporer le liquide jusqu au volume
primitif de l'extrait ; la créatine cristallise.
Créatines. On désigne sous le nom générique de créa-
^me5 tous les composés qui ont une constitution compa-
rable à la créatine. On les obtient en abandonnant â elle-
même une solution aqueuse de cyanamide et d'un acide
amidé, additionnée d'un peu d'ammoniaque. Chaque créa-
tine, en perdant une molécule d'eau, donne une créatinine
correspondante.
CRÉATININE (rad. créatine) n. f. Chim. Matière qui
existe dans la chair musculaire et dans le sang.
— Enctcl. Cet alcaloïde organique, découvert par Lie-
big, est le produit do la transtormation que subit la créa-
tine lorsqu on la soumet â l'action des acides minéraux, et
qu'on lui fait perdre ainsi une molécule d'eau :
C'H'Az'O' C'IPAz'O
' créatine. créatinine.
L'urine de l'homme, du cheval et do beaucoup de mam-
mifères renferme de la créatinine en quantiie variable
avec les états physiologiques et pathologiques de l'indi-
vidu. Cette substance existe aussi dans lo sang et les
muscles. Elle cristallise de sa solution aqueuse chaude
sous des formes monocliniques. Elle est beaucoup plus
soluble dans l'eau et dans l'alcool que la créatine. Elle est
alcaline, possède une saveur caustique ; elle est précipitée
de SOS solutions par l'acide picrique. Elle donne avec le
nitrate d'argent un nitrate d'anjent et de créatinine par-
faitement cristallisé. La créatinine se produit lorsqu'un
liquide renfermant do la créatine vient à se putréfier.
CRÉATION [si-on -~ lat. creatio, même sens) n. f. Ac-
tion de créer, de tirer du néant : Cbéation de l'homme.
Il Se dit absolument de l'acte divin qui, d'après un cer-
tain nombre de systèmes théologiques ou philosophiques,
a tiré le monde du néant : Moise est Ihistorien de la
création. (Acad.)
— Par ext. Ensomblo des êtres créés : Les merveilles de
la CRÉATION.
— Fig. Invention, découverte : Toute création n'est
qu'une combinaison. (DeGérando.) il Premierétablissemcnt,
fondation : Création d'un nouvel emploi, ii Premier emploi :
La CRÉATION d'un mot, d'un usage, d'une mode. Il Supposi-
tion, action d'imaginer : Les créations d'un romancier,
— Liltér. et b.-arts. Œuvre originale : Les CRÉATiONSofc
l'art deviennent, avec le temps, des réalités pour la foule.
(Ampère.)
— Théâtr. Fait d'être le premier à jouer un rôle, n Pre-
mière représentation d'un ouvrage dramatique : A la
CRÉATION du Festin de Pierre, Molière joua Syanarelle.
— Anton. Destruction, anéantiSBement.
— Encvcl. Phil. On définit, en métaphysique, laicréation
l'acte incompréhensible par lequel Dieu produit lo inondo
ot lui donne une existence séparée. Pour éviter les malen-
tendus ot conférer au mot toute sa valeur, on dit très sou-
vent : création ex nihilo (de rien). Par lâ on dit que Dieu a
créé lo monde de rien. Cetto expression no prétend donner
aucune idée positive d'un acte qui dépasse roniendemont.
Mais ollo exclut radicalement doux autres conceptions :
lo dualisme, d'après lequel Dieu aurait fait le monde
d'une matière préexistante ; lo panthéisme, d'après lequel
Dieu aurait fait lo monde de sa propre substance, dont
les choses no seraient que lo développement. L'idée pure
de création n'a existe dans prcs«{uo aucune religion do
l'antiquité : lo judaïsme so proseuto à cet égard comme
une exception remarquable. En Grèce, les premiers phi-
losophes no spéculaient (luo sur la niaiiùro dont l'univers
est tait. L'opposiiion de l'idéo do création â colle dévo-
lution a commencé avec les deux philosophes do Cla/o-
mèno, Ilermotime et Anaxagore; encore est-ello assez
vague. Lo système do Platon ost invoqué à la fois par
los partisans do la création et par leurs adversaires. Celui
d'Aristoto, contraire â la création par plusieurs détails ot
on particulier par l'affirmation do l'éternité du monde, a
fourni au créationismo son principal argument par sa
théorie do la nécessité d'un premier moteur et do l'impos-
sibilité do remonter ù l'infini do cause on cause. Lo dogme
chrétien assure ensuito la fortune do l'idéo do création,
nui trouve au moyen âgo son principal contradicteur
dans l'averroïsme. Descartes soutient, avec la liberté
absolue do Diou, la création ex nihito. i^pinoza la combat.
L'Mbniz l'admot, mais son système peut êtro intorprétô
CREAGH - CRÉATION
dans des sens divers et a été dévoluppô dans des directions
contradictoires. Kant fait de l'idée d'un commencement
premier du monde le tormo d'une do ses antinomies. Lo
panthéisme allemand est défavorable à l'idée de création.
Celle-ci ost au contraire défendue, mais à l'aide d'argu-
ments différents, d'une part par l'écolo spiritualisto fran-
çaise, d'autre part parle néo-crilicisme qui se rattache
au nom de Renouvier.
Création continuée. D'après la théorie do Descartes, la
vie des créatures est faite d'instants successifs, et « une
substance, pour être conservée dans les moments qu'elle
dure, a besoin du mémo pouvoir et do la même action
qui seraient nécessaires pour la produire et la créer tout
de nouveau d. a La conservation et la création, dit encore
Descartes, ne diffèrent qu'au regard do notre façon de
penser, et non point en effet, n
— Théol. Le dogme de la création, dans la doctrine ca-
tholique, s'énonce ainsi : Dieu, sans le secours d'aucune
matière préexistante, a produit l'univers par un acte libre
de sa seule volonté. Dans l'acte créateur, les théologiens
distinguent trois aspects ; 1° Dieu a fait la matière de toutes
choses : c'est ce qu'on nomme la création première et
immédiate; 2" Dieu a organisé la matière et formé tous
les êtres : c'est la création seconde et immédiate ; 3" Dieu
conserve le monde en lui donnant à chaiiue instant l'exis-
tence : c'est la création continuée. Quel est le motif de la
création? L'Ecriture répond : « Dieu a tout créé pour sa
gloire. » En effet, aucun motif du dehors n'ayant pu déter-
miner Dieu à créer le monde, il no peut s'y être résolu que
par lui-même ; il est donc le but de la création, comme il
est la fin de toute créature. Mais, étant infiniment bon,
Dieu met sa gloire à faire le bonheur des êtres qui sont
son œuvre ; le but secondaire ot indirect de la création
est donc la félicité des êtres créés. Celte félicité est propor-
tionnée aux facultés et aux besoins de chacun; grossière
et passagère pour l'animal, elle s'élève jusqu'à la béatitude
éternelle pour l'homme régénéré par la grâce divine.
Voici les deux principales difficultés qui ont été opposées
à la doctrine de la création, avec les solutions qui en sont
données : 1» Si Dieu n'avait pas créé le inonde, il ne serait
pas cause première : doJtc il lui manquerait quelque chose; et,
par conséquent, la création étant nécessaire, elle ne peut être
un acte libre, comme ses partisans le prétendent. Ses parti-
sans répondent que Dieu étant parfait en lui-même, rien
d'extérieur ne peut ni l'amoindrir, ni l'accroître. La gloire
qu'il tire de la création est une gloire accidentelle qui n'en-
richit en rien son essence, et dont il pourrait, par consé-
âuent, se passer ; 2" Dieu étant immuable, ne peut ni sortir
e son repos, ni y rentrer; il faut, ou que Dieu ne crée pas, ou
qu'il crée toujours : la création est donc éternelle. Les doc-
teurs chrétiens répondent que l'acte créateur doit être con-
sidéré dans son principe et dans ses effets. Dans son prin-
cipe, il est éternel, car en Dieu rien ne peut ni commencer
ni finir; dans ses effets, c'est-à-dire dans les êtres qui com-
posent le monde, il est soumis aux conditions de durée et
de succession qui régissent le fini et lo contingent, comme
la naissance quotidienne d'êtres nouveaux le montre avec
évidence. En d'autres termes. Dieu crée dans l'éterniié, et
le monde naît dans lo temps.
Création (représentations diverses de la). La Créa-
tion du monde a été peinte à fresque par Cimabue dans
l'église supérieure de Saint-François, à Assise ; par Buffal-
maco, au Campo-Santo do Pise; parle Pordenone, dans
l'église Santa-Maria-di-Campagna, à Plaisance ; par Pierre
de Cornélius, dans l'église Saint-Louis, à Munich. Entre
autres œuvres d'art, nous citerons encore : les mosaïques
de la chapelle royale de Palermo, do réglise de Montréal
(Sicile); un tableau de Paul Vérouèse, au muséedesOtfices ;
un bas-relief de la cathédrale de Rouen ; un vitrail du
xvi« siècle, à la cathédrale de Chàlons-sur-Marne. Deux
bas-reliefs de Lorenzo Ghiborti, au baptistère do Florence,
ont pour sujets la Cj'éation de l'homme et la Création de la
femme, Michel- Ange a consacré ù la création cinq des neuf
fresques dont il a orné le plafond do la chapelle Sixtine :
Dieu séparant la lumière des ténèbres; Dieu créant le soleil
et la lune ot Dieu ensemençant ta terre; te Créateur contem-
plant son auvre; la Création de l'homme. Aux Loges du
Vatican, Huphaol a retracé la création dans cinq fresques,
dont voici lénumérntiun : Dieu débrouillant le chaos, la
Création de la terre, la Création du Sfdeil et da la lune, la
Création des animauj-, h Création d'Eve, ou, pour mieux
dire. Dieu présentant Eve à Adam. La création d Evo a
encore été pointe par Uaidiat^l sur le revers d'uno bannière
d'église â Citta-di-Casiello. C'est un do ses proinicrs ou-
vrages. Los mémos scènes sont retracées par Jérùmo
Bosch (Madrid). Iji création d'Adam a été roprésontéo
par Jacopo Chimonti da Empoll. dans un tableau du mu-
sée des Offices, etc. La création d'Kvo a excité lu vorvo do
beaucoup d'artistes. Outre los chefs-d'œuvre do Michel-
Ange ot do Raphaël, citons : un tableau de Jules Romain
(Saint-Pétersbourg): lo volet d'un triptyque do Jérômo
Hos.'h (Bcrliu) ; un tableau do F. Franckôn lo Vieux ot do
l>r (luhol do Velours (Dresdo); un tabloau do Soyders
, Vu-nue); Ole.
Création (la), oratorio, paroles do Von Swiolon, mu-
^ique do Joseph Haydn, oxérulé A Vienne on nt'S. Du
vivant do llaîndol, lo poùto MiUou avait lait pour lui uu
CRÉATIOxMSME — CRECY
oratorio que celui-ci, pourtant, ne mit pas en musique.
Un autre écrivain anglais. Lydley, tira du teste de Milton
le livret d'un autre oratorio, et, lorsque Haydn se rendit
À Londres, le chef d'orchestre Salomon lui'communiqua
ce livret, que le compositeur emporta avec lui à Vienne.
Là, le baron Van Swieten, bibliothécaire de l'empereur,
traduisit le teste anglais, en y ajoutant plusieurs épi-
sodes. Haydn, déjà âgé de cinquante-trois ans, travailla
deux années entières," de 1795 à 1797, à la partition de îa
Création, qui constitue l'un de ses plus beaux chefs-d'œu-
vre. Cette partition fut exécutée le 29 avril 1798, dans les
salles du palais de Schwarzemberg, sous la direction de
l'auteur : plusieurs exécutions publiques eurent lieu, en-
suite, au Théâtre national de la cour. Chœurs et orchestre
formaient un ensemble de ISÛ exécutants. Cette musique
devint célèbre dans l'Europe entière. L'Opéra do Paris lit
exécuter la Création le 24 décembre isoo. Les paroles
avaient été traduites par J .-A. de Ségur. Nous donnons ici
UD fragment d'un des airs les plus célèbres :
AndaiiJe
Brillant de grâce et de beauté. Contemplant d'un œil
en-chanlè Des cieux la voûte im--men se. L'homme en
pa-raîl s'avance a--vec fierté
1 lève un front majestueux
Dans
j7^'^:
'^:>x
-sent d'un Dieu. Son âme j brille en traits de feu
CRÉATIONISME (si-o-nissm' — rad. créalion)n. m. Théo-
rie de la création des animaux et des plantes, fondée sur
le texte de la Genèse pris au sens littéral. Elle voit dans
chaque espèce un type immuable, et se trouve, par con-
séquent, en opposition directe avec le transformisme : te
cBBATioNiSME croït quc les espèces ont été créées isolément,
successivement, et moulées pour toujours dans les formes
que nous leur l'oyons actuellement. (Â. Bordier.)
CRÉATOPHAGE adj. Zool. V. CRÉOPHAGE.
CRÉATURE (lat. creaiura, même sens) n. f. Etre créé :
Créatubes animées. Créatures ina7iîmées. il Homme, par
opposition à Dieu : La foi est le seul lien possible entre la
caÉATCBE et le Créateur. (Bastiat.)
— Fam. Personne: Belle, Jolie, Aimable crkxtvkk. Bonne
CRÉATDRE. Etrange, Sotte créature, il Femme galante, de
mauvaise conduite.
— Particulièrem. Personne dont la fortune ou la posi-
tion a été créée par une autre, et que l'on considère comme
entièrement dévouée aux intérêts de cette autre.
— En T. d'ascét., Les biens créés, les biens temporels,
les personnes, par opposition
aux grâces spirituelles : 5e
détacher de la créature.
— Anton. Créateur.
GreazzO, comm. d'Italie
{Vénétie 'prov. de Vicencej);
1.800 hab.
CrÉBUXON fProsper Jo-
LTOT de), poète tragique, né
à Dijon en 1674. mort en 1762.
Son père, qui était notaire
royal, le destinait au barreau.
mais la vocation poétique
fut la plus forte. Il tit jouer
neuf tragédies, les quatre pre-
mières avec un grand suc-
cès : Idoménée ( 1 705) ; A trée et
Thyesteil'Ol); Electre {1109) ;
Rhadamisteet Zénobie {MW)^
qui passe pour son chef-d'œu-
vre; Xerxés fl7Ul; Sémira-
mxM (1717): Pjjrrhivt (1726);
enfin, après être resté vingt-deux ans éloigné de la scène,
Catilina ^748), et le Triumvirat (1754). Ses contemporains
le représentent comme un homme bizarre, insouciant, pro-
digue, désordonné dans sa vie, mais modeste et bienveil-
lant. Il fut do l'Académie en 1731. Crébillon a été plutôt
un grand dramaturge qu'un grand poète : médiocre dans
la peinture de l'àmc et l'analyse des passions, il excelle
dans ragoncomeot de l'intrigue et dans l'emploi des coups
de théâtre ; son style, souvent déclamatoire, a parfois un©
grandeur farouche. Lo res-
sort dramatique de toutes ses
pièces est la terreur. •■ Cor-
ooille, disait-il, avait pris le
ciel; Racine la terre; il ne
me restait plus que l'enfer, "
Do fait, il imite encore Cor-
Doillo et liacino, mais il y
mêle les artifices romanes-
ques de La Calpronède et 1<
sombres inventions do s<
propre génie. On lui a repru
ché l'abus qu'il fait d<.-s m- -
prite» et des reconnai.'Uftncf-s ;
Sar la, sa tragédie aniioocr;
éjâ lo mélodrame. De son
temps, on l'opposait à Vol-
taire, qui on était jaloux.
Crébillon (Ciaude-Pros-
per JoLYoT de), fils du précé-
dent, né a Paris en 1707, mort on 1777. U obtint une très
Î grande réputation par ses contes licencieux {Lettres de
a marqui$e dt ... au comte de ...; l'Ecumoire ou Tanzai
Pro&pcr Crébillon.
Grande crécelle à simaatlrc
Crécelle k marteaux.
Claude Crébillon .
et Néadarmé; les Egarements du cœur et de l'esprit; le
Sopha, conte moral [1745); Ah! quel conte!; la Nuit et le
Moment, etc.). Le fond de ces récits est souvent gros-
sier, mais la forme en est délicate et fine, semée d'allu-
sions satiriques. Crébillon a peint en témoin complaisant
l'élégante corruption de la haute société du temps : ce qui
ne l'empêcha pas d'être censeur royal, chargé de veiller
sur la morale des écrits d'autrui. Honnête homme, d'ail-
leurs, aussi bien qu'homme d'esprit, il était digne de faire
un meilleur emploi de son talent.
CRÉBILLONNAGE {bi-llo-naf [Il mil.]) n. m. Manière
de composer et d'écrire de Crébillon lils.
CREBLEU ioterj. Juron, abréviation de s.vcrebleu.
CRÉBRISULCB (sulss — du lat. crcber, serré, et sulcus,
sillon) adj. En T. d'hist. nat.> Qui offre des sillons très
rapprochés.
CRÉCELLE {sèV) n. f. Instrument de bois, formé d'une lan-
guette fle.\ible contre laquelle
tourne une rouedentée,doutles
soubresauts lui font produire un
son aigre : La crécelle sert à
annoncer les offices de la se-
maine sainte, il Jouet d'enfant,
de même forme, il Instrument
dont certains baladins et mar-
chands ambulants font usage
pour attirer la foule autour
d'eux. Il Instrument dont se ser- Crécella.
valent les lépreux, au moyen
âge, pour avertir les passants de leur approche et les enga-
ger à s'écarter de leur chemin.
— Par anal. Mauvaise cloche, il Bruit qui imite celui de
la crécelle : Les grillons
font tant de bruit avec leurs
petites CRÉCELLES... (Th.
Gaut.)
— Fam. et fig. Personne
qui ne prononce que des
discours dépourvus de
sens : Que de crécelles
dans les assemblées politi-
ques ! Il Vuiw de crécelle,
Voixcriardeetdésagréable.
— Encycl. Archéol. Les
crécelles liturgiques rem-
plaçaient, et remplacent encore, dans quelques églises,
les cloches qui ne doivent pas sonner pendant les trois
derniers jours de
la Passion. Quelles
que fussent leurs
dimensions et leurs
formes , elles
étaient toujours
faites de bois. On
trouve les formes
les plus diverses,
depuis les petites
crécelles à main
rappelant absolu-
ment nos jouets modernes jusqu'aux grands appareils à
clavier, comme celui de la cathédrale de Bourges. (On
appelait encore ces crécelles liturgiques rotelles, si-
MANDRES ou TARTAEELLES.)
CRÉCERELLE (se-rèV) n. f. Genre d'oiseaux rapaces,
famille des accipitrîdés, tribu des falconidés, comprenant
de petites formes à plumage tacheté, variant de couleur
suivant les sexes, à tarses longs et forts, à doigts médio-
cres, à ailes et à queue longues.
— Encycl. Les crécerelles, dont le nom scientifique est
tinnunculus et mieux
cerchneis, d'après la
systématique la plus
récente, comptent
parmi les plus petits
rapaces. On en con-
naît une vingtaine
d'espèces, réparties
sur tout le globe, ex-
cepté dans rOcéanie.
L'espèce type du
genre icerchneis tin-
nuncula) fut jadis em-
ployée dans la fau-
connerie pour le vol
au petit oiseau ; com- Crécerelle,
mune en France, elle
est souvent appelée émouchet ; elle émigré en hiver par
bandes nombreuses avec la crécerellette, espèce plus petite
et plus méridionale, jusqu'en Afrique et dans l'Inde. Les
crécerelles sont chassées pour leurchair assez estimée.
CRÉCERELLETTE {rè-lèt') n. f. Oiseau rapace du genre
crécerelle {cerchneis tirmunculoides)^ de petite taille, qui
habite l'Europe méridionale et suit les vols de sauterelles
en continuant ses migrations jusqu'au Sénégal et dans
l'Inde.
GrecchiO, comm. d'Italie (Abruzzes [prov. de Chieti]);
2.800 hah.
Crecentes ou Crecientes, comm. d'Espagne (Ga-
lice [prov. de Pontevedraj), sur le Mino ;
5.090 hab.
CRÈCHE (du bas lat. cripia, mémo
sens) n. f. Mangeoire do plusieurs ani-
maux domestiques dans une étable :
Cki-xhb des chevaux, des mulets, des va-
ches, des brebis, n Se dit particulièrem. do
la Mangeoire do ce genre où Jésus fut
déposé au moment de sa naissance.
— Par ext. Petit édifice représentant
l'étable do Bethléem et les scènes qui
suivirent la naissance do Jésus.
— Nom que l'on donne à des ôtablisso-
mcnts de bienfaisance où l'on reçoit, pen-
dant le jour, les enfants des familles pauvres : La cRi^cuiî
est l'auxiliaire de la maternité. (Dupm.) Il Nom donné à
quelauns hôpitaux d'enfants trouvés.
— Poétiquem. Berceau :
Eufant, sur un tambour ma crèche fut posée.
V. Huoo.
B — 01
Crèche d'écurie
384
— Constr. Maçonnerie entre deux files de palplanches,
descendue plus profondément que le surplus de la fonda-
tion, pour préserver un ouvrage Hydraulique des filtrations.
U Crèche de pourtour. Enceinte double de pieux remplie
de maçonnerie, autour d'une pile do pont.
— Mar. Sorte d'établi où se trouvent fixés, dans une
corderie, les divers peignes qui servent tant à dégrossir
le chanvre qu'à l'affiner et à le mettre en peignons.
■ — Encycl. Hist. rel. On lit dans l'Evangile do saint
Luc (II, 7, 1(3 et suiv.) que l'enfant Jésus fut déposé, lors
de sa naissance, dans une crèche; c'est là qu'il reçut la
visite des bergers guidés par les anges. Cette crèche de-
vmt, dès les premiers temps, l'objet du culte des chrétiens
à Bethléem, où on la cooservait. Transportée à Rome au
VII* siècle, d'après Benoît XIV, avec quelques fragments
des roches de la grotte de Betlilêem, ollo fut placée dans
la basilique libérienne à Sainte-Marie-Majeuro, où on la
voit encore aujourd'hui. Pendant l'année, elle est renfer-
mée dans un reliquaire d'argent et déposée dans une ga-
lerie souterraine. On l'expose publiquement à la vénéra-
tion des fidèles le jour de Noël. Elle est en bois, de forme
rectangulaire : un côté a été fortement dégradé par le
temps.
C'est dans la vie de saint François d'Assise qu'on trouve
le premier exemple d'une représentation matérielle du
mystère de Bethléem. Saint François, quittant Rome, or-
donna à un pieux gentilhomme nommé Jean de dresser
dans la vallée de Greccia une image de la crèche entou-
rée de personnages représentant la sainte Vierge, saint
Joseph, les bergers et les mages. Les années suivantes,
les religieux franciscains tinrent à honneur de suivre
l'exemple donné par leur fondateur, et peu à peu l'usage
s'introduisit, durant le moyen ûge, d'établir dans toutes
les églises, au temps de Noël, des crèches où repose un
enfant Jésus en cire, entouré d'images de la sainte Famille
et de ses visiteurs.
— Admin. Etabltsseiyients de bienfaisance. On donne par-
fois le nom de crèches aux salles des hôpitaux destinées à
recevoir les enfants en bas âge ; mais ce nom s'applique plus
spécialement à des établissements privés ou municipaux,
dans lesquels on garde les enfants de moins de trois ans.
Les crèches permettent aux femmes que leur travail
appelle hors de leur domicile de continuer de gagner leur
vie et celle de leur enfant. Elles fonctionnent de la ma-
nière suivante : les mères apportent leur enfant, le matin,
à une heure déterminée, et le reprennent, le soir, à une
heure également fixée. Elles ont le droit de venir dans la
journée, soit pour allaiter leur nourrisson, soit pour lui
donner le biberon. Si la mère ne peut venir, on nourrit
l'enfant au biberon ou, s'il est sevré, au moyen des ali-
ments apportés par la mère.
Ces établissements, d'abord dus à l'initiative privée,
ont reçu de certaines municipalités de grands encoura-
gements.
Le fonctionnement des crèches fait l'objet d'un décret du
26 février 1862 et d'un arrêté ministériel ùu 20 juin suivant.
Les parents rétribuent les soins donnés aux enfants ; à
Paris, le prix pour la garde d'une journée varie de 10 à
20 centimes.
Crèche (la) ou la Nativité de Jésus-Christ. V. Nativité.
GrÉCHES-SUR-SAÔNE, comm. de Saône-et-Loire, arr.
et à "kilom.de Mâcon, près de la Saône; 1.253 hab.Ch.def.
P.-L.-M. Eaux minérales. Eaux-de-vie, vins, farines.
GRÉCHET {ché) n. m. Nom vulgaire du motteiix.
CRÉCISE {siz') n. f. Instrument que l'on emploie pour la
construction des fourneaux et des pierres factices.
CRÉCY {si) n. f. Variété de carotte : Cultiver la crëcy.
Il Soupe ou purée faite avec ce légume : Manger une crëcy.
— Adjectiv. : Potage crécy.
CrÉC Y-EN-BRIE, ch.-l. de cant. de Seine-et-Marne, arr.
et à 15 kil. de Meaux, sur le Grand Morin ; 865 hab. An-
cienne châtellenie des comtes de Champagne, Crécy fut,
au moyen âge, entouré de forts remparts, dont subsistent
encore deux tours. — Le canton a 22 comm. et 9.981 hab.
CrÉCY-EN-PONTHIEU, ch.-l. de cant. de la Somme,
arrond. et à 19 kilom. d'Abbeville, sur le fleuve côtier la
Maye ; 1.592 hab. Brasseries, corroiries, serrurerie, tan-
neries. Cette localité posséda jadis un château qui reçut
la visite de plusieurs rois et dont il ne reste plus la
moindre trace. Une charte de commune avait été ootroyéo
à Crécy, en 1194, par le comte de Ponthieu, Guillaume
Talvas. Patrie du cardinal Jean Lemoine. Près de ce bourg
fut livrée, le 26 août 1346, la bataille de Crécy (v. l'art
suiv.). — Le canton a 23 comm. et 9.992 hab.
Crécy ( BATAILLE de). Débarqué à Saint-Vaast-la-
Hougue lo 12 juillet 1346, Edouard III, après une marche
dévastatrice à travers la Normandie, s'était heurté
(14 août), à Pûissy, à l'armée rassemblée en hâte par Phi-
lippe VI, et, fuyant devant un ennemi supérieur, avait filé
par le Beauvaisis. Philippe pensait l'acculer entre ses
troupes et la Somme, dont tous les passages étaient gardés ;
Edouard, guidé par un paysan (Gobiu Agache). s'échappa
par le gué de Blanchetaque (trois lieues d'Abbeville), en
vain défendu par Godemard du Fay (24 août). A Crécy,
résigné à attendre le choc des Français, il prit une forte
position sur les hauteurs qui dominent la vallée des Clercs,
La rencontre eut lieu le 26. L'orgueil des chevaliers fran-
çais qui, malgré leur fatigue et l'heure avancée, ne vou-
lurent pas attendre au lendcniain pour engager la bataille,
le soleil qui leur donnait dans les j^eux, la mauvaise lin-
meur des archers génois jetés au premier rang, lo désarroi
causé par la défaite do ces auxiliaires qui, do leurs arcs
détrempés, ne pouvaient riposter ù l'adresse des 3.500 ar-
chers d'Edouard et qu'ert"rayèront les canons anglais plus
bruyants que terribles, le défaut de direction ctTabsencu
de discipline amenèrent un désastre. L'armée française
fut taillée on pièces : onze princes, parmi lesquels le vail-
lant roi do Bohème. Jean l'Aveugle, et quatre-vingts ban-
norets furent parmi les victimes. Philippe VI, après des pro-
diges do valeur stérile, s'enfuit au château de La Broyo.
puis à Amiens. Cette défaite, outre les pertes d'hommes
et l'efl'ot moral produit, eut pour résultat d ouvrira Edouard
le chemin do Calais, qui devait bientôt succomber.
GrÉCY-SUR-SERRE, ch.-l. de canton de l'Aisne, arr.
et à 16 kil. do Laon, sur la Serre, affluent do l'Oise:
1.860 hab. Ch. de f. Nord. Crécy, pourvu d'une charte
communale on 1180, fut, plusieurs fois, pris et pillé par lc>
Anglaisauxiv" siècle.— Le canton a 20 comm. et 10.775 hab
385
CREDAT JUDSUS APELLA (Que le Juif Apella le croie),
proviM-lio (|iici k's Latins iMiiployaiorit piiur oxprlmor qu'ils
n'ajoiuaioiu pas loi aux parolos do quohiu'un. » A d'au-
tres 1 » disons-nous dans lo mômo sons. (C est Horace,
dans sa v satire du livre 1", le Vuyiu/e à llrindes, qui
semble avoir lance cotte locutiou. Quant A la question de
savoir si le Juif Apella existait rooUemout, qui il était, etc.,
oti si c'est un nom do fantaisie, on l'ignore : adhuc sub ju-
dice Us esL)
CRËDEMNON (((('m'-noii') n. m. Antiq. gr. Bandelette
qui entourait la tôto, et dont les bouts restaient pendants.
Il Couvorclo lie vase. Il Cr(Snoau de muraille.
CRÉDENCG (danss — du lat. credere, croire) n. f.
Croyance. (Vieux.)
— Témoins de crédence. D'après la coutume do Norman-
die, Témoins déposant qu'ils croient qu'une chose est ou
n'est pas.
CRÉDENCE [danss — de l'ital. credenza, môme sens ; pro-
proni. confiance) n. f. Arcliéol. Se disait pour le buffet que
l'on drossait, au raoïnont des
repas, dans les maisons prin-
ciéros, et qui, placé au voi-
sinage des tables, servait
aux officiers de bouche à
faire les essais. (Par ces es-
sais, on s'assurait de la pu-
reté des mets et de l'absence
de poison.)
— Ebéuist. Second corps
d'uD buffet plus ou moins
sculpté et que l'on place au-dessus du buffet proprement dit.
Il Meuble do salle à manger, ofi sont déposés les objets qui
doivent servir pendant lo repas.
— Liturg. Table placée à droite de l'autel, ou niche pra-
tiquée du môme coté pour recevoir les burettes, le bas-
sin, etc., qui servent â la messe.
— Enctcl. Archéol. Au xv" siècle, on disait faire cré-
dence, pour faire l'essai, et, au xvi' encore, on appelait
CREDAT JUD/EUS APELLA
CREDNERITE
Crédence portative (xv!» s.j-
Crédence liturgique (xmes.)
Crédence (xvi'
« crédences •> les languiers et leurs montures d'orfèvrerie
destinés à cet etfet ; c'est seulement vers isso qu'on paraît
avoir appelé n crédence n le butfet lui-même, et encore l'ex-
pression ne devint-elle courante qu'à l'époque roman-
tique, où des hommes de lettres incompétents changèrent
le sens do tant de mots.
CBÉDEliClER (dan- s i'é) n. m. Celui qui goûtait les mets,
es boissons, à la table des princes, ii Celui aui lient la
crèdoDce, qui est chargé de la garde et de la distribution
des provisions de bouche, dans un grand établissement.
Gredi (Lorenzo di), peintre, né à Florcnco vers H59i
mort dans la môme ville en 1537. D'abord orl'ùvrô, il devint
élève de Vorocchio, dans l'atelier duquel il se lia avec
Pérugin et surtout Léonard do Vinci. Co dernier eut sur
son talent une très grande influence. Le Louvre possôdo
de co raaitre la Vierge présentant l'enfant Jésus à saint
Julien et à saint Nicolas; Pistoie, la Madone trânatit entre
sainte Zénobie et saint Jean-Baptiste ; Florence, une Ma-
done adorant l'enfant Jésus; un Baptême du Christ; Ber-
lin, la Madeleine; etc. Ces œuvres valent avant tout par
la grâce et la délicatesse.
CRÉDIBILITÉ (du lat. credibilis, croyable) n. f. Qualité
d'une chose croyable; raisorts ou motifs qui déterminent
la croyance : La CRiioiuiLm': d'an récit.
— Anton. Improbabilité, Incrédibilité, Invraisemblance.
GrÉDIN, comm. au Morbihan, arrond. et à 33 kilom.
de Ploérmel, près de l'Evel ; 1.911 hab.
CRÉDIRENTIER [van-ti-é), ÈRE n. m. Qui a des rentes
à son croiiii, :'i qui des rentes sont duos.
CRÉDIT (ili — du lat. crcditum, confiance; do credere,
croire) n. m. Mesure do la confiance accordée à un em-
prunteur ou à un acheteur ù. terme : Pour avoir du crédit,
il faut inspirer de la confiance. (Math, do Dombaslo.)
Il Conliauco publique qui détermine les capitalistes ù. céder
au travail, à dos conditions déterminées, l'usage actuel do
leurs capitaux : Le cki^,dit est l'dme du commerce. (J. Say.)
Il Délai pour un payement : Obtenir un mois de cukdit.
— Fig. Créance accordée à une ciiose : Nouvelle qui
prend crédit, h Autorité, inlluonco qu'on exerce :
Jo vois inCii hoimciirD croître et tomber mon crédit.
Racine.
— Bouts. Autrof., Action du Crédit mobilier : Acheter des
CRÉDITS.
— Comptab. et comm. Avoir d'un compte, par opposi-
tion au débit, (^ui on est le doit. (Eu comptabilité à partie
double, lo crédit porté ù, un compte a toujours pour contre-
partie un clébit de mômo somme, porté au débit d'un ou de
plusieurs autres comptes. i il Ouvrir un crédit. Autoriser un
débiteur à vous emprunter ou à vous acheter à terme,
pour une somme généralement déterminée et moyonnant
certaines conditions. — Autoriser une personne h prendre
dos fonds chez votre banquier, il Lettre de crédit. Ordre
remis au porteur, pour dos correspondants désignés, d'avoir
à verser ù co dernier une somme iléterminéo.
— Dr. anc. Espôco d'affirmation faite par le défendeur,
après que lo demandeur avait, do son côté, affirmé sa
domaudo.
— Dr.dosgous. Lettres de crédit, Lettres d'un ohofd'Ktat
accréditant un agent diplomatique auprès il'un autre chef
d'Ktat. Syn. i.i'rrRiis dis cruancl:.
— Féo"d. Oruit de crédit. V. droit.
— Polit, et adniin. Autorisation do dépense a<;cordée
par les autorités qui établ'issont, votent ou règlent les
budgets. Il Crédits, Sommes allouées pour une dépense.
— J>oc. div. : Avoir crédit en han-jue, Ktre porté comme
créancier sur les livres d'une bamiue. il Faire crédit, Ven-
dre sans exiger actuellomoiit lo payement, il Faire crédit
de, Accorder : Faire cui;uit dh son attention, um. sa bien-
veillance. — Pardonner, excuser : On fait crédit de tous
leurs caprices aux jolies fernmes. ii Prêter son crédit, S'en-
gager pour quehiu'un, répoudre de sa solvabilité, lui prêter
sou nom on vue d'un emprunt, il Mettre en crédit. Mettre
en vogue, faire adopter : Mettre une mode l:n cr[^:dit.
— Prov. Gt Loc. PROV.: Crédit est mort, les mauvais
payeurs l'ont tué, Personne ne fait jdus crédit, parce
qu'on est trop souvent trompé par des débiteurs do mau-
vaise foi. Il Faire crédit de la main à la bourse, Ne vendre
qu'au comptant, ne faire aucun crédit.
— A crédit, loc. adv. Sans exiger, ou sans faire de
payement immédiat : Vendre, Acheter k crédit. Il Fig. Inu-
tilement, en vain, sans profit, il Sans preuve, sans fonde-
ment : Avancer quelque chose À crkdit. (Acad.)
— Pop. Faire un enfant à crédit. Se dit d'une femme
qui a un enfant avant d'être mariée. Il Prendi'e â crédit un
yjrtin sur /a /o«r«^ej Mémo sens, mais en parlant d'un homme.
— Encycl. Fin. Le crédit, envisagé comme faculté do
trouver des prêteurs, est commercial, public, mobilier, fon-
cier, agricole ou 7nariti7ne.
Le crédit commercial préside aux transactions commer-
ciales ou industrielles. Les instruments sont : le billet à
ordre, la lettre de chanrje et le billet de banque, lequel
est un billet à vue, substituant à un crédit particulier et
limité un crédit général, considérable, celui de la banque
qui l'a émis, et constituant une monnaie de papier ayant
vertu libératoire.
Le crédit public n'est autre chose que le crédit de l'Etat.
Il est la mesure de la confiance que les capitalistes ac-
cordent au Trésor public lorsqu'il emprunte pour ses be-
soins. C'est dire quil varie suivant les pays, les circon-
stances, et parfois suivant le taux de l'intérêt servi.
Le crédit mobilier est celui qui procède de prêts sur dé-
pôts do valeurs mobilières. Il est, dans cette dernière
forme, une création des frères Pereire. La pensée en est
née, vers le milieu de ce siècle, de l'insuffisance des
moyens de crédit offerts à l'organisation des grandes
affaires du pays, de l'isolement où étaient réduites les
forces financières, de l'abscnco d'un centre assez puis-
sant pour les relier entre elles. Elle prit corps, en 1853.
par la constitution, au capital de 60 millions do francs, de
la Société générale de crédit mobilier.
En fait, la Société générale de crédit mobilier fut, à la
fois, une société commanditaire de l'industrie, une société
financière, une banque de placement, de prêt et d'em-
prunt, une banque d'émission. Fould l'appela, avant qu'elle
fût autorisée, une « vaste maison de jou ». Elle a eu,
d'ailleurs, les fortunes les plus diverses. Ses actions attei-
gnirent un taux élevé. Elle a été reconstituée le 1 1 décem-
bre 1871. Son capital a été abaissé à 30 millions de francs.
Le crédit foncier est celui qui est fait à la propriété
immobilière, terres et constructions, moyennant le consen-
tement, par l'emprunteur, d'une hypotîiôque en faveur du
prêteur. Pour faciliter, en France, les opérations d'em-
prunts sur immeubles, il a été créé, en 1852, une grande
banque spéciale dite Crédit foncier, qui jouit de larges pri-
vilèges et qui a des succursales dans tous les départe-
ments. Lo gouverneur et les deux sous-gouverneurs en
sont nommés par l'Etat. Le capital social est actuelle-
ment de no. 500. 000 francs, divisés en 341.000 actions do
500 francs, et il pourras'élever jusqu'à SOOmillionsdofrancs.
Cette banque faitdeuxsortesdo prêts bien distincts et amor-
tissables par annuités : i» les prêts fonciers, pour lesquels
elle émet dans lo public des obligations foncières; 2° les
prêts aux départements, communes et établissements pu-
blics, pour les<iuols ollo émet des obligations communales.
En résumé, ollo est l'intermédiaire entre les prêteurs capi-
talistes qui souscrivent ses obligations d'une part, et les
emprunteurs hypothécaires et les communes d autre part.
Les obligations foncières et coramunafes sont insaissis-
sables, comme les rentes sur l'Etat.
Le crédit agricole, destiné à venir on aide à l'agriculture,
organise en Allemagne par les associations coopératives
ot régionales Kaifi'oison ; en Holgiquo, par la loi du 20 dé-
cembre 1883; en Italie parcelle de 1887, aété tenté, en 1860,
en Franco, au moyen d une banque filiale du Crédit foncier,
appelée Crédit agricole, au capital do 20, puis de 40 millions
de francs, qui se lanea dans des spéculations et dut li-
quider quand lo gouvernement égyptien, auquel elle avait
prêté ICS millions, suspendit sospaycmcnts. Cetéiablisso-
ment disparu, la Bantiuo de France aida directement au
dévoloppemont du crédit agricole, en organisant, au profit
des agriculteurs de la Nièvre, un système d'opérations
consistant dans l'escompte do billets ù. ordre que trois
agriculteurs se souscrivaient réciproquomont ou qu'ils
souscrivaient ù. dos banquiers locaux, ot dont lo renou-
vellement permettait do satisfaire aux nécessités de l'in-
dustrie do Vengraissoment, dite «embouche », principale
branche do l'agriculture iiivernaiso. Ces négociations
n'ayant donné lieu à. aucun protêt, la Banque les étendit
dans sept autres départements. Elles se trouvent partiel-
lement sanctionnées par la loi do 1897 sur lo ronouvel-
loment du privilège do la Banque do Franco, qui a for-
mellomout autorisé colle-ci il escompter lo papier dos
syndicats agricoles, ot qui a fait réserver et porter à un
compte spécial du Trésor, jusqu'à co qu'une loi ait établi
les conditions de création et do fonctionnement d'un ou do
plusieurs établissements do crédit agricole, les sommes
vorsées par la Banque ù. titro do redevances prévues par
l'article 5.
La loi de 181)4 sur los sociétés do crédit agricole a lié
leur création à celle dos syndicats agricoles, pour éviter
Jo retour aux anciens orro'monts. Los personnes admises
ù fonder ces sociétés sont, à, l'exclusion de toutes autres,
les agriculteurs faisant partie d'un syndicat professionnel
agricole. Los bénéficiaires exclusifs do leurs opérations
hont los agriculteurs syndicpiés ou los syndicats eux-
mêmes. Ces sociétés peuvent être créées, suivant los formes
dos sociétés commerciales ordinaires ou sans capital, par
la simple garantie solidaire de leurs membres, co qui leur
donne uno ph^ysionomie particulière. Leurs ressources
sont alors réairséos au moyen de fonds de dépêt» ou d'em-
prunts. Elles sont exonérées de la patente et do l'impôt
sur los valeurs mobilières.
Lo crédit maritiine, destiné à venir en aido à la marine
marchande, se limitait autrefois à la négociation dos con-
naissements ot au prêt ou contrat à la grosso aventure. La
loi de 1871 y a ajouté un élément important, eu autorisant
l'hypothèque maritime. Mais, en subrogeant de plein droit
le créancier hypotliécaire au bénéfice do l'assurance en cas
de perte du navire, elle exposait les compagnies ù. payer
à 1 armateur ot au créancier. La loi du 8 mai 1883 a eu
pour objet d'empêcher cette éventualité, de réprimer les
fraudes et de donner au crédit maritime un nouvel essor.
— Crédit luomiais. C'est le nom donné à un établisse-
ment de crédit fondé à Lyon, lo G juillet 18C3, au capital
de 20 raillions de francs, porté successivement, par dé-
libérations diverses, à 50, 75, lOO, puis 200 miUions do
francs, celui-ci divisé en 400.000 actions de 500 francs
entièrement libérées. Il se distingua, au début, des au-
tres établissements de crédit en favorisant le dévelop-
pement de l'industrie de la région lyonnaise. Il se distin-
gue, aujourd'hui, par l'universalité de ses opérations. Il
elfectue, en effet, toutes les opérations de banque propre-
ment dites : escompte dos etîets do commerce, avances,
payements, recouvrements, souscriptions aux émissions,
comptes courants, garde de litres, soumission de tous
emprunts, achat et vente d'immeubles, etc. Son siège so-
cial est à Lyon. Il a des succursales à Paris, en province,
à. l'étranger. Son pacte social expire le 25 avril 1922. U
est administré par un conseil composé de dix à quinze
membres, renouvelables par cinquième chaque année, et
propriétaires chacun de 300 actions au moins.
— Polit, et admin. Les crédits pour les dépenses générales
sont votés par les Chambres. Le ministre des finances no
peut autoriser des payements qui excèdent les crédits ou-
verts àchaque ministère, et les ministres ne peuvent dépen-
ser au delà des crédits à eux alloués. Ces crédits sont : Oï'rfî-
îmi'res, lorsqu'ils s'appliquent à des dépenses permanentes;
extraordinaires, lorsqu'ils s'appliquent à des dépenses ur-
gentes et imprévues; supplémentaires, lorsqu'ils s'appli-
quent à dos services prévus au budget, mais insuffisam-
ment dotés. En cas de prorogation des Chambres, des cré-
dits supplémentaires et extraordinaires peuvent être ou-
verts par des décrets rendus en conseil d Etat, après avoir
été délibérés et approuvés en conseil des ministres, mais à
la condition que ces décrets soient soumis à la sanction des
Chambres dans la première quinzaine de leur plus pro-
chaine réunion (loi du 16 sept. 1871).
Les crédits destinés à faire face aux dépenses départe-
mentales sont votés par les conseils généraux, qui déli-
bèrent sur le budget départemental présenté par le préfet
et réglé par décret.
Les crédits communaux sont votés par les conseils muni-
cipaux, qui votent le budget présenté par le maire et réglé
par le préfet, ou, pour les budgets supérieurs à 3 millions
de francs, par décret. Los commissions des hospices ou
bureaux de bienfaisance, les conseils de fabrique votent
les crédits hospitaliers ou fabriciens.
Les crédits sont ouverts pour l'exercice qui donne son
millésime au budget. Ceux qui n'ont pas été employés sont
annulés.
CRÉDITER v. a. Inscrire au crédit : Créditer une somme
à quelqu'un. Créditkr quelqu'un d'une somme, n Autoriser
à. prendre une somme chez un banquier, un négociant ou
toute autre personne : Créditer un commissionnaire chez
un banquier.
— Encycl. Créditer un compte, c'est y porter un crédit;
plus explicitement, c'est inscrire à l'Avoir, ou côté droit
de co compte, la remise d'argent, d'etfets, do marchan-
dises, etc., faite par lo titulaire do ce compte, ou uno boni-
fication, un rabais à lui consenti.
Crédité, ée part. pass. du v. Créditer.
— Compte crédité. Compte auquel on porte un crédit.
— Substantiv. Personne à t^ui on a ouvert un crédit :
Le CRÉDITÉ représente celui qui l'a crédité. (Peu usité.)
— ANroN. Débiter.
CRÉDITEUR, TRICE n. et adj. Se dit d'une porsonno
qui a des sommes portées à son crédit sur des livres do
commerce; créancier. (On dit aussi crédité, ke.) m Prê-
teur. (Vx en ce sens.)
— adj. Il Compte créditeur. V. la partie encycl.
— Encycl. Un compte est dit créditeur quand son crédit
est plus élové quo son débit. Au contraire, il ost dit débi-
teur quand lo débit est plus fort quo le crédit. Créditeur
est donc antonyme do débiteur vt synonyme do créancier.
CRÉDmVTTÉ (du lat. credere, supin creditum, croire)
n. f. Philos. Faculté en vertu do laquelle l'homme est porté
à croire sur parole, sans exiger des preuves rationnelles
ou matérielles.
— Encycl. La créditivité est la disposition à croire, à
recevoir dos choses données comme vérités, sans cher-
clior par lo raisonnement si, eu réalité, elles on ont la
caractère. Il est clair que, si nous uo voulions admettre
quo los vérités (|ui nous auraient été démontrées, nous
passerions notro vie à faire l'invontairo do nos connais-
sances, sans jamais développer celles-ci. D'autre part,
celte disposition no doit diminuer on rien notro droit d exa-
miner les raisons quo nous avons de croire ; sinon, ollo se-
rait la crédulité et coMstituerait uno faiblesse do l'osprit.
GrEDITON. ville d'Angleterre (comté do Devon), sur
un affiuent do l'Exe ; 6.000 hab. Cordonneries ; belle éçliso
gothique. Villo importante au temps do rheptarcliio, siêgo
d'un évêché aux x» ol xi* siècles, Croditon ost beaucoup
décime depuis les doux incoudios qui l'ont on grande partie
dévorée, on 1747 ot 1709.
Gredner (Charles-Auguste), théologien allemand, né
ù AValtorshauson, près de Gotha, ou 1797, mort on 1857.
U professa ù. léna ot à Giosson, ot so fit une place hono-
rable dans la critique biblique modcrno. Parmi ses
ouvrages, nous relèverons son Introduction au Nouveau
Testament (1836). son /histoire du canon du Nouveau Tes-
tament (1847, complétéo on isco par 'Volkmar), ot son
liistoirc du Nouveau Testament (1852).
CREDNÉRIE {fcré-dné-ri) n. f. Plante fossile, trouvée on
Allemagne dans lo terrain crétacé.
CREDNËRITE [krè — do Credner, n. d'un savant nlloni.1
n. f. Oxyde naturel do manganèse ot do cuivre, qu'on trouve
A FriedVriohsrode, dans lo Tliuringorwnld. C'est une sub-
stance d'un noir do for ou d'un gris d'ncier foncé, dont la
poussière ost d'un noir brunâtre. Sa dureté sexprinio pjir
m.
CREDO
CRËMANION
le nombre 4.5- Elle ne se prosento qu'en agrégats cris-
tallins.
GR£D0 (At^ — mot lat. qui signitie je crois) n. m. Profes;
sioQ de foi chrétienne, dite n Symbole des apôtres n, qui
commence en latin par le mot Ci'edo : Réciter so7i CRnuo.
li Autre symbole commençant par le même mot : Le Creuo
de Nicée (c'est celui qu'on récite à la messe), il PI. Des
CBEDO.
— Fam. Premiers éléments de la religion, il Foi reli-
gieuse : Mourir fidèle à son Crkdo.
— Par ext. Règle que l'on s'impose, principes sur
lesquels on fonde ses opinions ou sa conduite.
— Arer- Polence, par allusion aux prières que le prêtre
fait récuer au patient. (D'autres voient dans ce mot un
anagramme du mot corde.)
— Gramm. On écrit credo par an grand C quand il s'agit
de la profession de foi caiholique; par un petit c dans les
autres sens.
— Encycl. Théol. "V. Symbolf.
Credo quia absurdum {Je le croîs parce que c'est
absurde), paroles faussement attribuées à saint Augustin.
L'illustre évoque enseigne seulement que lo propre de la
foi, qui est un acte de confiance à l'égard de la véracité
divine, est de croire sans avoir besoin de comprendre; ce
que l'on comprend n'étant pas un objet où la foi ait l'occa-
sion de trouver son mérite. Compreudre, ce n'est pa^ croire,
c'est voir; et la foi n'est possible que là où il n'^ a pas vi-
sion. (V. Sur l'évang. de S. Jean, chap. VIII, traité xxxvii.)
C'est ce passage qui a donné lieu peut-être au mot para-
doxal que l'on a fait- Mais il est plus probable encore qu'on
l'a emprunté, en le déformant pour le rendre plus frappant,
à l'un des deux passages suivants de Tertullien. Daus le
premier, Tertullien explique que le propre de Dieu est do
produire des effets admirables par les moyens les plus
simples : il n'y a rien de divin là où les moyens sont pro-
portionnés aux effets, et le docteur ajoute : ■< L'incrùdulité
trouve étrange que quelques gouttes d'eau suffisent pour
déli\Ter de la mort. Une telle efficacité lui paraît illusoire,
impossible. EU bien, cette disproportion entre les moyens
et la fin est pour moi un motif d'admettre les effets surna-
turels du baptême : credendtnn quia miranduièi. ■> {De Bap-
tismo, II.) Dans le second passage, l'écrivain expose cette
idée que i'incompréhensibilité des mystères est une preuve
qu'ils n'ont pas été inventés par les hommes, lesquels au-
raient eu soin de ne pas les faire incompréhensibles, idée
développée depuis par Malebranche, et il la présente sous
cette forme volontairement étrange : " Le fils do Dieu est
né; je n'en rougis pas, parce qu'il faut en rougir. Le fils
de Dieu est mort ; il faut le croire, parce que cela révolte la
raison : credibile quia iueptum est. 11 est ressuscité du tom-
beau où il avait été enseveli ; le fait est certain parce qu'il
est impossible, d {De carne Christi, V.)
CRÉDULE (lat. credulus; de credere, croire) adj. Qui
croit trop facilement : Notre siècle est comme les vieillards,
qui sont à la fois désabitsès et crédcles. (H. Rigault.)
11 Qui est inspiré par la crédulité ou accompagné do
crédulité : Confiance crédule.
— Rem. On dit quelquefois Crédule à pour Crédule en :
Crédule à mon génie. (V. Hugo.}
— Personne crédule : Un crèdolk.
— Anton. Esprit fort, incrédule, mécréant, sceptique.
GRÉDULEMENT adv. D'une manière crédule ; avec cré-
dulité : Se livrer crédulement à un filou.
CRÉDULISER V. a. Rendre crédule. (Peu usité.)
CRÉDULITÉ (lat. credulitas ; de credulus, crédule) n. f.
Extrême facilité à croire : Ily a datis le cœur humain un
fonds inépuisable de crédulité et de superstition. (Grimm.)
il En bonne part : Une sainte crédulité le prévient toujours
en faveur de ses pères. (Mass.)
— Dr. anc. Serment ae crédulilé.-Serment qu'on déférait
en justice à une personne sur le point de savoir si elle avait
eu connaissance, ou non, des faits imputés à son auteur.
— Anton, incrédulité, scepticisme.
CRÉE n. f. Géol. Ancienne forme du mot craie.
— Comm. Toile de lin qui se fabriquait anciennement
dans plusieurs parties de la Bretagne, principalement à
Morlaix. i; Crée gracienne, Celle qui se fabriquait princi-
palement à Grâce, il Crée rosconne. Celle qui provenait de
Roscoff et des environs, n Adjectiv. : Toile crék.
GriXDE, ville des Etats-Unis (Etat du Colorado [comté
de Hinsdalo]), sur le haut Rio-Grande, dans les monts
San-Juan ; 7.000 hab. Mines d'argent.
CBEEK {krik' — mot angl.) n. m. Dans l'Amérique du
Nord, petit courant d'eau, crique, anse.
CreekS ou MUSKOGIES, Indiens de l'Amérique du
Nord, actuellement éiaitlis sur lo territoire indien, et ayant
occupé, à la fin du xvnr siècle, la Géorgie et la plus
grande partie de l'Alabama. — Un Crkek ou Muskogie.
— Encycl. Les traditions des Creeks les fout venir d'un
pays où • se trouve une montagne d'où Ion voit le soleil
se lever et se coucher dans deux mers différentes -> . Quel-
ques auteurs pensent que ce pays est l'isthme de Darien ;
d'autres le placent dans le nord-ouest. En tout cas, les
Creeks n'arrivèrent sur le Mississipi que vers lo milieu
(lu XVII' siècle. Ils ne comptaient que 4.000 guerriers en-
viron ; mais ils ne tuaient pas leurs prisonniers de guerre,
et 8C contentaient de les réduire en esclavage. Les fils
do ces esclaves étaient libres et devenaient membres de
la tribu. Ainsi s'accrut la nation, qui s'assimila, on outre,
un grand nombre do tribus voisines. Kn 1833, les Creeks
émigrerent. après avoir cédé leur ancien territoire, contre
une indemnité, aux Etats-Unis.
Ces Peaux-Rouges sont d'une taille moyenne; leur teint
varie du blanc au brun jaunâtre. Jadis, ils vivaient uni-
quement de chasse, et entreprenaient do fréquentes expé-
ditions guerrières. Ils s'abritaient sous dos tentes, se cou-
vraient le corps do tatouages et do peintures, se votaient
de peaux et portaient une foule d'ornements on cuir ou en
plumes. Aujourd'hui, ils se livrent à, la culture et à l'éle-
vago; la plupart ont embrassé lo christianisme. Ils pos-
sèdent une constitution écrite et un conseil dont les
membres sont élus par tous les citoyens libres. Lo nombre
des Creeks diminue sensiblement tous les jours.
CRÉER Hat. creare, formé du sanscr. Arar, fairo. — Je
crée, tu crées, il crée, nous créons, vous créez, ils créent. Je
créai», nous créions. Je créai, nou» créâmes. Je créerai, nous
créeront. Je créerais, nous créeriont. Crée, créons, créez.
Que je crée, que nou* créions. Que je créasse, que noua
créassions. Créant. Créé, créée) v. a. Tirer du néant: L'homme
ne peut rien créer, ni n'en anéantir.
— Fig. Produire, fairo naître, inventer, imaginer,
susciter : Créer un art, une industiie, un mot. Créer U7ie
obligation, un droit. Il Etablir, fonder, constituer : Créer une
jnai'son de commerce. Il Instituer: Créer ries magistrats, des
sénateurs, it Former, dresser : Créer un artiste.
— Créer un rôle, Théâtr. Le jouer le premier.
Créé, créée part. pass. du v. Créer.
— .Substaïuiv. n. m. Ensemble des êtres créés : La cupi-
dité attache l'hoinme au ckké en le détachant du Créateur.
(Le P. Félix.)
Se créer, v. pr. Etre créé : Bien iie se perd, rien ne Se
crée. (Lavûisier.) il Se tirer soi-même du néant, se donner
l'être : Aul ne peut se créer. Il Créer à soi : Se créer des
chimères, des ressources, des ennuis.
— Anton. Abolir, abroger, anéantir, annihiler, détruire.
Crées ou Cris. Ethnogr. V. Cris.
CreETOWN, ville d'Ecosse (comté de Kirkcudbrlght),
à l'embouchure de la Crée dans la baie de Wigtown;
1.000 hab. Pêche; carrières de granit.
CreFELD ou CrevELD, ou KrefELD, ville d'Alle-
magne (prov. du Rhin), ch.-l. de cercle, à 6 kil. de la rive
gauche du Rhin; 107.245 hab. Crefeld est un des princi-
paux centres industriels de la région westphaliennc et
rhénane. La plus grande partie de son importance pro-
vient de la fanrication du velours et de la soierie. Autres
industries : teinturerie, impression sur étoffes, orfèvrerie,
métallurgie du fer, fabriques de inachines, de produits
chimiques, de savons, de parapluies, de cliapeaux, de chau-
dronnerie, de sucre; brasseries, minoteries, etc. Eglise
catholique, un collège, école supérieure de tissage, etc.;
musée, hôpital. L'armée française, commandée par le
comte de Clermont, y fut vaincue parle prince Ferdinand
de Brunswick, le 23 juin 1758.
Greggan, paroisse d'Irlande, dépendant des provinces
d'Ulsteretde Leinster (comtés d'Armagh et do Louth);
10.000 hab.
CRÈGNE {gn mil.) n. f. Veillée que font ensemble les
villageoises du pays messin.
CrÉHANGE ou KriECHINGEN, localité d'Alsace-Lor-
raine (district de Metz [cercle de Boulay]) ; 900 hab. Mines
de fer. Autrefois chef-heu d'un comté souverain, relevant
de l'empire germanique, Créhange a été incorporé à la
France par le traité de Lunévillo (1802), et rattaché au
département de la Moselle, arrond. de Metz; puis cédé
avec lui à l'Allemagne (1871).
Crehen, comm. des Côtes-du-Nord, arrond. et à
19 kil. de Dinan, près du fleuve côtier Arguenon, non loin
de la Manche; 1.596 hab. A 3 kilom., port du Guildo, à
l'embouchure do l'Arguenon. Château du Guildo.
Greich, bourg d'Ecosse (comté de Sutherland) ; 2.250 h.
CreightON (Mandell), historien anglais, né à Car-
lisle en 1843. Il fut élève de l'université d'Oxford où, en
1866, il devint lui-même professeur d'histoire. En 1880, il
fut appelé à l'université de Cambridge pour occuper la
chaire d'histoire ecclésiastique. L'université de Glasgow
lui conféra lo diplôme de docteur honoraire en théologie
(1883) et celui de docteur en droit (1885). Ses principaux
ouvrages sont : le Siècle d'Elisabeth (187G); la Vie de
Simon de Montfurt (1S77); Histoire de la papauté pendant
la Réforme (1882).
GrEIGHTON (Robert), musicien et théologien anglais,
I né à Cambridge on 1639, mort à Wells en 1736. Il est con-
sidéré en Angleterre comme l'un des plus grands artistes
de son temps, bien que fort peu de ses compositions, con-
servées en manuscrit dans la cathédrale de Wells, aient
été publiées. Une de ses antiennes
est restée très populaire et se
chante encore dans les églises
d'Angleterre ; c'est celle : / will
arise and go ta my father (Je me
lèverai et j'irai voir mon Père).
Creil, ch.-l. de cant. du dép.
de l'Oise, arr. et à 1 1 kilom. de Seu-
ils, sur 1 Oise, presque en face du
confluent de la Brèche; 8.456 hab.
Ch. de f. Nord. Centre indus-
triel et commercial : carrières de
pierre, faïencerie importante, ver-
reries, fonderies, moulins. Ateliers
du chemin de fer de la Compa-
gnie du Nord. Port sur l'Oise. Outre les restes de sa forte-
resse, Creil possède une égUse très ancienne, surmontée
d'une haute
tour carrée du "r^y^
XVI* siècle et ''^'^ ^-
des ruines do
l'abbaye Saint-
Evremont,
dont l'église,
qui subsiste
encore, est un
curieux spéci-
men de l'archi-
tecture du
XII' siècle.
Cette petite
ville fut plu-
sieurs fois i)il-
16e par les
Normands. An
IX* siècle, \'-
château fui
fortifié pour
leur opposer
de la résis-
tance. Cotte
forteresse fut
plusieurs fois
prise : par les
Anglais ou
1441 , par les
calvinistes, et
par les li-
gueurs en 1588
Greissexs, comm. de l'Avovron, arrond. et à 4 kilom.
de .Millau, sur le Tarn; 73o hab, Mines 'l'alun, niivre et
Ai-nies de Creil.
.386
plomb argentifère. Ruines d'un château; église creiiséo
dans le roc.
CREITTONITE (krè-to) n. f. Alurainate naturel, voisin
de la gahnite et contenant 14 p. 100 d'oxyde do fer.
GreLL ou CrELLIUS (Jean), théologien allemand, né
près do Nuremberg en 1590, mort à Cracovie en 1633. Il so
rendit à Cracovie après avoir embrassé les opinions de
Socin,y fut d'abord recteur de l'école des unitaires, puis,
dans la suite, pasteur. Ses principaux ouvrages sont : De
Deo et attributis ejus (1630) ; Vindiciie pro religionis libertate
(1637), traité dont Le Cène donna, en 1687, une traduction
française, revue depuis par Naigeon sous ce litre : De la
tolérance dans la religion.
Grelle (Auguste-Léopold), mathématicien et ingénieur
allemand, né à. Eichwerder, près de Wriezen (Prusse),
en 1780, mort à Berlin en 1855. Il prit une part active à la
construction de la plupart des voies de communication de
la Prusse. Il fonda le Journal des mathématiques pures et
appliquées en 1826, le Journal d'architecture en 1828, et
fut élu, en 1828, membre de l'Académie des sciences de
Berlin. Ses principaux ouvrages sont : Essai sur le calcul
des grayideurs variables (1811); Recueil d'observations et
propositions ynathémaliques {lS2(i-\SZ2); Essai d'une théorie
générale des facultés analytiques (1826); Exposé encyclopé-
dique de la théorie des yiombres (1845); etc.
CRÉMA n. f. Résultat do l'oxydation du fer dans le four-
neau.
CrÉMA, ville d'Italie (Lorabardie [prov. de Crémone)),
sur le Sério, affluent gauche de l'Adda; 8.500 hab. {Cré-
7}ïasques.) Evéché suffragant de Milan. Cette ville, entou-
rée d'une vieille muraille, dominée par un château fort,
est bien bâtie et contient un certain nombre de palais et
d'églises. Industrie active : dentelles, chapeaux, soieries,
toiles fabriquées avec le lin des environs, le plus estimé
de l'Europe. Construite au moment de l'invasion d'Alboïn
et de ses Lombards (570), Crcma fut prise et détruite par
Frédéric Barberoussc (1159); rebâtie en 1185, elle fut occu-
pée par les Français eu 1796. Ch.-l. d'un circondario peuplé
de 82.000 hab.
CRÉMAGE [jnaj') n. m. Opération servant au demi-blan-
chiment des hls et des tissus, et qui se pratique en pas-
sant ces fils et tissus dans une lessive de carbonate de
soude, puis en les lavant et renouvelant l'immersion dans
une solution de chlorure de chaux, et enfin dans un acide
étendu; après quoi, on procède à un lavage définitif.
CRÉMAILLÈRE {ma-ill [U mil.] — pour cramaillère ; de
craniail) n. f. Pièce de métal, munie de crans au moyen
desquels on peut suspendre un vase au-dessus du foyer à
une hauteur que l'on fait varier à volonté : Baisser, Haus-
ser la CRÉMAILLÈRE.
— Fam. Pendre la crémaillère, Donner un repas pour
célébrer une installation dans un nouveau logement; as-
sister au repas qui se donne à l'occasion de l'installation
dans un nouveau logement : Quand irons-nous pendee la,
CRÉMAILLÈRE cliez VOUS ? Il Fîg. Procéder à une installation
quelconque, à l'établissement d'une chose nouvelle.
— Bot. Nom vulgaire de la cuscute.
— Fortif. Tracé de fortification qui affecte la forme
d'une crémaillère, étant composé d'une série de branches
successivement longues et courtes, celles-ci destinées à
flanquer celles-là, avec lesquelles elles font un angle pres-
que droit. (Le tracé à crémaillère est surtout employé pour
ChAtoau do Creil, d'après VloUet-lp-Duc.
— Le canton a 19 comm. et 3-1. 180 hab.
Crémaillère.
Ligne à crémaillère.
fortifier de longues directions sensiblement rectilignes,
dont, sans l'emploi de ce tracé, il serait difficile do flan-
quer les abords.) V. ligne fortifiée.
— Mar. Adents d'une vergue d'assemblage, il Instru-
ment dont on se sert pour rider les haubans.
— Mécan. Organe rectiligne denté, engrenant avec une
roue ou un pignon denté, propre à transformer un mouve-
ment de rotation en mouvement rectiligne,
ou vice versa.
— Techn. Pièce de bois ou de métal gar-
nie de crans, dont la forme rappelle celle
do la crémaillère : Crëmaillèke de biblio-
thèque. Il Pièce d'une montre ou pendule à
répétition, ii Râteau d'horloger, n Petite
fiicce de bois à gradins, que l'on place entre
es meules d'un moulin lorsqu'on rabat ou
qu'on lève la moule courante, ii Garniture
de fer mise en travers derrière les portes
cochères. il Tige de métal munie de crans
et qui sert à monter ou descendre de la
quantité désirée un châssis à tabatière,
sorte de croisée sur les toits, il Nom donné
à. deux branches doubles de fer, qui, dans la presse typo-
graphique en bois, fixait la platine à l'arbre de la presse,
li Ustensile de jardin, qui sert à tenir
soulevés les châssis et les cloches.
— Encycl. Archéol. Les ancien-
nes crémaillères do certains grands
châteaux se distinguaient par leur
beau travail artistique, c'étaient de
hautes pièces do forge, décorées
d'entailles faites au burin, et for-
mant avec les landiers ou che-
nets un ensemble de grand carac-
tère. Quand les seigneurs abandon-
nèrent leurs châteaux pour venir à
Versailles, la modo disparut, de la
grande sallo commune où une im-
mense cberainée montrait sa cré-
maillère en proportions avec elle.
D'après leur architecture, on dis-
tingue plusieurs espèces de cré-
maillères; ainsi, les anciens crémaillons étaient les deux
branches formant croix avec la tige principale.
CRÉMAILLON {ma-ill [Il mil.]) n. m. Petite crémaillôro
que Ion accroche â une plus grande.
CRÉMANION II. m. (îenro d'arbrisseaux, do la famille'
dos mélastoma-jées, iribu des micouiées, renfermant une
Crémaillère (xv« 8.).
Cn^niastogastre
(gr, 4 fois).
quarantaiiiu d'o^pécus, i^ui croi^iSciil duiis rAniôri([UO ti'u-
[iK-alo.
CRÉMANT {man) adj. ni. So dit d'uti vin do Champayfno,
rougo ou blanc, qui n a iju'uno mousse lègi>ro ot peu auou-
danto : Chaïupaijne cui-:mant.
— n. m. : Uoire lia citiiMANT.
CREMANTHODIUM {/crt}, ili-um') u. m. Geiiro do conipo-
séos-siMiùcioidoos, à louillos radicules, à capituloa suU-
lairos, urigiuairos dos monts Himalaya.
CREMASPORA (h'é, spo) n. m. Genre d'arbustes ra-
nioux, do la famille des rubiacéos, tribu des cantliitïos.
(Los LM'omaspora ont dos louillos opposées, des tlours on
cynu's; on on connaît une dizaine d espèces, originaires
do rAriii|iio.)
CRÉMASTER {stèr — du gr. kréinastèr, susponsour) n.
et adj. m. Se dit du muscle susponseur du testicule.
— Encycl. Le crémastey est un muscle lamineux, à libres
lisses, appartenant on propre au testicule, ot nun uno
annexe dos muscles do Vabdonien. 11 a ses attaches au
scrotum. Chez l'homme il contribue à l'aire doscondro le
testicule on l'attirant à travers le canal inguinal. Il on
est de môme chez les animaux qui ont le testicule d'abord
interne, puis externe. C'est lui qui permet à certains autres
animaux do iairo sortir lo tcsticnlo de
l'abdomen et do l'y faire rentrer à vo-
lonté. Il manque chez tous les animaux
qui, comme 1 éléphant, lo phoque, les
cétacés, ont le testicule dans l'abdomen.
CREMASTOCHILUS {kré, sto-ki-luss)
n. m. Genre d'insectes coléoptères la-
mellicornes, famille des scarabèidés,
tribu des cétoniinés, comprenant des
cétoines de taille médiocre, à menton
formé par une pièce en cupule montée
sur uno tigo, à. tête courte, à antennes Creinastoidiilus
avec le premier article très grand, à (gr. d'un Liera).
écusson vaste et triangulaire. (Les cre-
mastochilus sont épais, avec les pattes longues et fortes;
leur livrée est d'un gris mat ou d'un noir brillant. Ou
en connaît uno vingtaine d'espèces,
propres à l'Amérique boréale et cen-
trale.)
CRÉMASTOGASTRE (sfo-gasstj'') ou
CREMASTOGASTER {kré, sto-ga-stèr')
n. m. Goure d'insectes hyménoptères
porte-aiguillon, groupe des hêtéro-
gynes, famille des formicidés, tribu
des myrmicinés, comprenant de pe-
tites fourmis à abdomen cordiforme,
aplati, ordinairement noires avec la
tête rouge.
— Encycl . On connaît quatre-vingts
espèces de crëmastogastres. réparties
dans les régions chaudes du globe;
toutes sont remarquables par la mo-
bilité de leur abdomen, qui peut se
renverser en dessus jusqu'à rejoindre la tête. Quand on
les inquiète, ces fourmis font sortir leur venin et on cou-
vrent leurs ennemis, car leur aiguillon est trop faible
pour piquer. Le cremastogaster scutcllaris, du midi do la
France, niche dans les trous des murs, dans les troncs
d'arbres, etc.
CRÉMASTOSTÉMON n. ra. Bot. Syn. de olinie.
CRÉMA3TRE [inass(r') n. m. Entom. Crochet placé près
de l'anus de certaines chrysalides, et par lequel elles de-
meurent suspendues.
— Bot. Herbo do la famille des orchidées, tribu des
vandécs, comprenant une seule espèce, qui croît au Né-
paul.
CRÉMATION (sj-on — lat. crematio ; do cremare, supin
crematum, brûler) n. f. Incinération, destruction par lo feu
des corps morts. (Inus. aux xvu" et xvin' s.)
— Encycl. La crémation était une pratique habituelle
dans la Grèce primitive. Le récit d'Homère relatif à Ha-
trocle erit célèbre et montre, en outre, que l'on brûlait avec
lo mort dos captifs pour l'honorer, exactement comme, dans
l'Inde, les veuves des radjahs mouraient sur lo bûcher do
leur époux. Lo christianisme, partr)ut où il a pénétré, a
supprimé la crémation. Les chrétiens, prenant comme mo-
dèle la sépulture do Jésus, et jiar respect pour le corps quo
l'âmo a habité, n'ont jamais admis cutto destruction volon-
taire des cadavres. Los; juristes lui reprochent aussi de
rendre impossible toute expertise judiciaire sur les morts.
Les partisans de la crémation s'appuient sur des considé-
rations hygiéniques.
La première crémation faite on Europe, dans ce siècle,
eut liouàlVlilan, le 22 janvier 1876. Depuis, de nombreuses
sociétés se fondèrent pour étudier théoriquement et pra-
tiquement les résultats do l'incinération dos corps. La
Suisse, l'AIIomagne, l'Italio, etc., ont donné l'exemple. En
Franco, ce n'est ((u'on 18SG qu'une loi intervint pour auto-
riser tout majeur ou mineur on état do testera choisir libro-
mont le mode do sa sépulture, et, on particulier, lui per-
mettre d'opter pour l'incinération.
Le conseil municipal do Paris t\t construire, on 18SC, au
Père-Lachaiso, un crt^mutorium qui, au début, servit ex-
clusivomont â détruire les débris humains provenant
dos hôpitaux. L'année suivante, la loi du 17 novembre 1887
autorisa les modes do sépulture autres que l'inhumation
et les formalités do l'incinération liront l'objet du titre III
du décret du 27 avril 1889.
CRÉMATOIRE [to-ar' — rad. crémation) n. m. et adj. So
dit <riin apimroil ù. brûler les corps : Un crématoirb élec-
trifptc. Four cniiMATOiRii. n On dit aussi crkmatokium.
CRÉMAT0PTÉRI3 (riss) n. m. Genre do fougères fos-
sUes ihi grès bigarré do Soultz-los-Bains.
CREMATORIUM {kré, rr'-om' — du lat. cremarn, supin
crematum, brûler) n. m. Edillco dans lequel on opère la cré-
mation dos corps. Il PI. Des chkmatoria.
— Encycl. Lo crcmatorinm parisien, construit sur les
hauteurs du Père-Lachaiso, comprend une vaste salle
do réception, des salles do dépôt, dos chambres mor-
tuaires, etc. Lo corps à incinérer est transporté dans la
chambre do combustion sur un chariot métallique. Intro-
duit dans l'ûppuroil crématoire, il y subit une tompi^raturo
do 800 dogrôs, produite ï^arde l'ox'yde do curbono unllaminé
Crématorium du Pôre-Lachaise (Paris).
à l'aido de briilours spoclau.v, mais sans jamais quo la
flamme atteigne lo corps. Los employés du service seuls
assistent ;1 l'in-
cinération, qui
dure de 30 à lîû
minutes, ot laisse
uno quantité do
cendres dont le
poids varie de
■joo à 1.200 gr.
CREMBALE
(krin — gr. krem-
halon , môme
sons) n. m. Es-
pèce do casta-
gnettes,en usage
chez les anciens.
(S'emploio géné-
raleinont au plu-
reil : Les crem-
BALES.)
— Encycl.
Parmi les pre-
miers instru-
ments q u ' e m-
pl oyè ren t les
Grecs pour l'ac-
compagnement des danses, figurent les cre7n6a^es. C'étaient
des sortes de castagnettes faites, d'abord avec des co-
quilles, puis avec du bois. Plus tard, les crembales lurent
d'airain, mais elles n'en conservèrent pas moins le nom et
la forme des coquilles. Dans les Grenouilles, Aristophane,
pour railler Euripide, place ces paroles dans la bouche
d'P^schyle : v Eh quoi ! uno lyre pour lui ! non ; où est la
joueuse do coquilles? Viens, viens, muse d'Euripide, telle
est la musique qui convient à tes vers. »
CRÈME (du lat. cremor, même sens) n. f. Matière d'un
blanc jaunùtre, qui s'élève spontanément au-dessus du lait,
et dont on fait du beurre par le battage : La c-rP.me est d'au-
tant plus abondante dans te lait qu'il est de meilleure qualité.
— Fig. Ce qu'il y a de meilleur, do plus estimaole, de
plus distingué : Industrie qui ne vaut pins rien, parce qu'on
en a pris toute la crèmk. ii Se dit de ceux qui l'emportent,
d'une façon quelconque, sur tous les autres : Famille gui
est la CRKME des honnêtes gens. Homme qui est la crème des
maris.
— Par ext. Liqueur du genre des ratafias, d'une consi-
stance sirupeuse : Crème de moka, de menthe, de noyaux.
— Art culin. Mets délicat fait avec du lait, du sucre et
des jaunes d'œufs, et quo l'on sert ordinairement en entre-
mets : CRiiME ail café, au chocolat, au caramel, à la vanille.
Il Aliment léger, qu"on prescrit fréquemment aux malades
convalescents : Crème de ri::, de pain, de gruau. Il Crème
fouettée. Crème qu'on a fait mousser en la battant. —
Fam. Objet brillant, mais futile, sans consistance, par
allusion à la mousse excessivement légère qui se forme
sur la crème quand on la bat : La vie ii'cst que de l'ennui
ou de la crème fouettée. (Volt.)
— Chim. anc. Substance qui so coagule à la surface de
certaines dissolutions, il Crèîne de tartre, Tartrato de po-
tasse. Il Crème de chaux. Pellicule blanche de carbonate de
chaux, qui se forme sur l'eau de chaux au contact do l'air.
— Coût. anc. Diocèse, étendue d'une juridiction spiri-
tuelle. Il On écrit plus ordinairement chrême.
— Pharm. Préparation de lait, de sucre et de jaunos
d'œufs avec certaines drogues médicinales.
— Teint. On appelle, en teinture, couleur crème, la co-
loration blanche teintée de jaune, quo l'on obtient par
l'opération du crémage.
— Encycl. Art culin. Les crèmes sont des émulsions obte-
nues en mélangeant soigneusement du lait, du jaune d'œuf
et du sucre, à une température voisine do 50« C, que l'on
élève ensuite lentement jusqu'aux environs de loo<* C. On
ajoute souvent à ce mélange du chocolat, du café, du ca-
ramel ou des aromates : vanille, cannelle, fleurs d'oran-
ger, etc. Quant à la crème du lait, elle n'est pas autre
chose que la réunion des globules butyriques ijui, par lo
repos, montent à la surface on raison do leur densité
moindre. Il convient do noter quo cotte crème do lait est
un aliment très savoureux et très riche, mais moins diges-
tible, quoi qu'on en ait dit, que les crèmes culinaires
ci-dessus mentionnées et qui, bien préparées, sont tou-
jours d'une digestion aiséo.
— Pharm. En pharmacologie, les préparations dites
» crèmes >> (sauf crème simple, aromatisée ou non) no ré-
pondent quo do loin à la définition précédente : ce sont
principalement dos électuairos renfermant du beurre de
cacao, dos amandes, des sirops (crèmes pectorales do Cotto-
reau, do Jeannet, do Hue, de Pierquin, do Tronchin, etc.),
jadis employées surtout contre los alfections dos voies
respiratoires. Do ces préparations il faut rapprocher la
crème artificielle de Biedert, faite avec du blanc d'œuf, du
sucre, du bourre, do l'eau ot les sels du lait, ot qui a donné
des résultats satisfaisants chez les nourrissons diarrhéi-
ques et dyspeptiques.
CremEAUX, comm. do la Loire, arrond. et à 29 kilom.
de Koaiine, dans los monts du Forez ; 1.635 hab.
CRÉMCNT iman — lat. a'cmcntum ; do cresccre, croître)
n. m. Gramm. Augmentation d'une ou do plusieurs syl-
labes dont ost afl'octé lo radical d'un nom lorsfpion le dé-
cline, ou d'un verbe lorsqu'on lo conjugue. (Ainsi dans ama-
remini, les syllabes ma, re, yni sont dos crénients; dans
ttvilius, la syllabe vi est un crémont. Lo crément tombe sur
los syllabes qui précèdent immédiatomont lu désinonoo.)
Il Dans la grammairo arabe, Nom donné aux quatre let-
tres étif, ta, ya et noun, qui, dans toutes los personnes do
l'aoriste, se placent avant les radicales.
— Dr. anc. Accroissement do terrain, dans les rivières
ou sur los rivages.
— Pliysiol. Partie des aliments qui s'absorbe, par oppo-
sition ù la partie qui se trouve rejotéo à l'état crexcrément.
— Encyci,. Gramm. La règle pour distinguer le crément
est ainsi donnée i)ar les grammairiens : on considère
comme crémont cnacuno dos syllabes qui sO trouvent
avant la dernière dans los formes verbales qui ont plus
do .syllabes quo la seconde porsonno du singulier do l'in-
dicatif présont, ot dans los fornies nominales qui ont plus
do syllabes que lo nominatif singulier. U faut remarquer
que le mot " crémont <* n'est plus guère on usage, car u ne
correspond à aucune distinction rutiouuollo.
CKÉMANT — CRÉMIEUX
CRÉMER (change Vé formé on è ouvert devant uno syl-
labe muette : Il crème, sauf au fut. ot au oondit, prés. :
il crémcra. Il crémerait) v. n. Econ. rur. So couvrir de
croine, en iiarlant du lait : A'n été, le lait cremk plus vite
qu'en hiver.
Crémé, ée part. pass. du v. Crémor.
— Techn. Se dit des toiles de chanvre et dos tissus qui
sont tissés avec des fils à demi blanchis, de couleur
crème, ou encore qui ont subi au préalable l'opération du
crémage : I^'to/fe crémèe.
CRÉMER (du lat. cremarc, brûler) v. a. Incinérer.
Gremer (.lacobus Jan). romancier et autour dramati-
que hollandais, nô à Arnlieim on 1S27, mort à La Haye
en ISSO. Cet écrivain, qu'on a comparé à. Dickens, a écrit
des œuvres remarquables par la simplicité, l'ingénuité do
l'invention et du style, en même temps que par la finesse
de l'observation. Ses principaux romans sont : le Lis de
La Haye (1850); liécits et Nouvelles (185-1), trad. en fran-
çais sous le titre de Scènes villageoises du pays de Gueldre:
Daniel .9i7s(lS56j; Anna liooze (1862); le Docteur Hclmonii
et sa femme{\%&'i) ; les Acteurs {i^l^) ; etc. On lui doit aussi
quelques pièces de théâtre ot un Hecueil de poésies (1874).
Gremer (Camille), général français, né à Sarrogue-
mines (ancien département de la Moselle) en 1840, mort
en 1876. U fit la campagne du Mexique. Il était capitaine
d'état-major lors de la guerre de 1870, parvint à s'échap-
per de Metz et alla se mettre à la disposition de la délé-
gation de Tours. A la fin do novembre 1870, il fut nomme
général do division à titre auxiliaire ; il so comporta brave-
ment dans l'Est, et livra notamment aux Allemands la meur-
trière bataille de Nuits (Côto-d'Or). La commission de la re-
vision des grades (1871) lo ramona au grade de chef d'es-
cadron. H donna sa démission dans des termes très vifs,
qui amenèrent sa mise à la réforme. Après avoir essayé,
sans succès, de parvenir à la députation, il rentra dans la
vie privée. On lui doit un ouvrage sur la campagne du
Mexique : Quelques hojnmes et quelques institittio7is mili-
taires (1872), et, en collaboration avec lo colonel Poullet,
la Campagne de l'Est et l'Armée de liourbaki (1874),
CRÉMERIE [rî) n. f. Etablissement où l'on vend de la
crème, du lait, du fromage, des œufs, etc.
CRÉMEUSE [meuz') n. f. Appareil servant à séparer la
crème du lait, et qui est constitué par un vase en bois ou
en for étamé. (On laisse reposer lo lait, et la crème no tarde
pas à couvrir la surface du liquide. Quelquefois, ces vases
sont plongés dans de l'eau glacée, [afin do hâter la sépa-
ration de la crème.)
CRÉMEUX (7«eiJ), EUSE adj. Qui contient beaucoup do
crème : Lait crémeux.
CRÉMIER {mi-é), ÈRE n. Celui, celle nui tient une cré-
merie : L'n fonds de crémier. Il Crémier-glacier, Pâtissier,
confiseur qui fait des crèmes glacées, des glaces, etc.
CRÉMIÈRE n. f. Petit vase où Ton met de la crème.
GrÉMIEU, ch.-l. de cant. de l'Isère, arr. et à 33 kilom.
de LaTour-du-Pin ; 1.912 hab. Ch. de f. P.-L.-M. B'abrique
de gants, do sarraux et de chemises. La ville do Cré-
mieu, mentionnée pour la première fois avec certitude au
xii* siècle, appartint aux barons de La Tour-du-Pin, puis
aux dauphins de Viennois : le dauphin Jean II lui donna,
en 1315, une charte de franchise. Cité commerçante, peu-
plée de nombreux juifs, elle était aussi, au moyen âge,
une forteresse : on voit encore son enceinte, ses portes
crénelées et les ruines du château des dauphins (xiv»-
XVI* s.). Les guerres de religion mirent fin ù la prospérité
de Crémieu. — Le canton a 26 comni. et 17.293 liab.
CeiÉMIEUX (Isaac-Moïse. dit Adolphe), avocat et
homme politique, né à Nîmes en 17yi>, mort à Paris en
1880. Il appartenait au culte israélito. Cromicux fut reçu
avocat en isn, et remporta, au barreau de Nîmes, des suc-
cès éclatants. En l83o. C)dilon Barrot, devenu préfet do
Solice, lui céda sa charge
'avocat à la Cour de cassa-
tion. Il défendit un ancien
ministre de Charles X, de
Guornon-Ranvillo, plaida
de nombreux procès de
presse, ot écrivit divers
mémoires, qui firent grand
bruit. En 1836, Crémieux
vendit sa charge d'avocat
à la Cour do cassation pour
rentrer au barreau. Elu dé-
puté, en 1812, parla ville do
Chinon, il acquit bientôt
une grande autorité. Réélu
en isiG, il contribua à la
chute do Guizot. C'est lui,
dit-on, qui conseilla au roi
d'appeler aux atlairos Odi-
lon Barrot, chef de la gau-
che dynastique. Mais, lors-
qu'il estima que la royauté Cr6mteux.
n'était plus possible, ot
après l'envahissement du Palais législatif, il réclama la
constitution immédiate d'un gouvernement provisoire. Il
on fut élu membre par acclamation, et prit le portofouille
de la justice. Ayant voté, après l'atVairo du 15 mai, contre
lu donmndo do poursuites intentées à Louis Blanc, il uo
tarda pas i donner sa démission.
Il soutint la candidature do Louis Bonaparte A la pré-
sidence do la République, tout en continuant de voter avec
l'extrême gauche, mais il se détacha bientôt ouvortomont
do lui et il fut réélu député on 1849. Lo 2 décembre ISSI,
il fut du nombre dos représentants incarcérés. Devenu
libre, il so renferma dans l'exercice de sa profession d'ave-
cat justiu'tMi I8t'.i) : il se présenta alors sans succès dans la
Drûmo aux élections législatives, mais il fut élu. ta mémo
année, ù Paris. Il siégea A l'oxtréme gauche. Au 4-Son-
tombro 1870, Crémieux fit partie du gouvernement do la
Défense nationale ot reprit lo porteleuillo do la justice.
Membre do la délégation qui représenta lo gouvornoniont
à Tours, il fit d'inutiles efforts uour concentrer uno urmot-
derrière la Loire. Lorsque Gnmbotta vint lo rejoindre avet
do pleins pouvoirs, il s'associa A toutes les mesures par
lui proposées. Crémieux ne fut nas élu député lo fl février
I87I. Il proposa do faire appel à une souscription po\ir
couvrir la rançon do h milliards rédumés par la Prusse
otdéclara s'inscrire pour loo.oOrtfranWj. Le îO octobre 1871,
^?^
CRÉMIEUX — CRENER
Crémieux rentra à l'Assemblée nationale comme député
d'Alger. En 1875, il fut élu sénateur inamovible et fut du
nombre de ceux qui protestèrent contre le Seize-Mai.
— Le décret Crémieux, ainsi nommé parce qu'il fut
rendu à l'instigation de Crémieux, est un décret de la dé-
légation du gouvernement de la Défense nationale, eu
date du 24 octobre 1870, qui conféra la qualité de citoyens
français aux juifs indigènes d'Algérie.
Crémieux (Hector-Jonathan), auteur dramatique, pa-
rent du précédent, né et mort à Paris (1828-1892). 11
entra, en 1S52, au ministère d'Etat, puis écrivit pour le
théâtre. Piein d'esprit et de verve, il a composé, le plus
souvent en collaboration, des vaudevilles, des drames,
des féeries, des comédies et des livrets d"opérettes, dont
beaucoup ont eu un très grand succès. Otfenbach et Hervé
écrivirent la musique de la plupart de ces opérettes, parmi
lesquelles nous citerons : Orphée aiuc enfers (185S); Gene-
viève de Brabant (186S); le Petit Faust (X869); la Veuve du
Malabar (^ms) ; la Jolie Parfumeuse [ïSli) ; la Foire Saint-
Laurent lASli); etc. Parmi ses drames, nous mentionne-
rons le Savetier de la rue Quincampoix (1859}, et, parmi
ses comédies, l'abbé Constantin (IS87).
Crémieux (Gaston), révolutionnaire français, né à
Nîmes en 1S36, fusillé à Marseille en 1871. Avocat à
Kimes, puis à Marseille, il fut condamné à la prison, en
août 1870, pour avoir pris part à une tentative insurrec-
tionnelle. Mis en liberté au 4-Soptcmbre, il fut nommé
procureur de la République; mais, après les événements
du 13 mars 1871, il se rendit à Marseille et fomenta un
mouvement qui éclata le 23 mars. La Commune ayant été
proclamée, CrémieiLx devint président de la commission
du département. Il chercha à s'opposer aux mesures de
rigueur que voulaient prendre les délégués parisiens. Le
êénéral Espivent s'étant emparé de la ville, le 7 avril,
rémieux fut arrêté, condamné à mort le 28 juin, et fusillé
le 30 novembre 1S71.
CRÉMILLÉE {mi-llé [Il mil.] — corrupt. de crémaillère)
n. f. Une des gardes de la serrure.
GréMIIXES (Louis -Hyacinthe Boyer de), général
français, né en 1700, mort en 1768. Cadet aux gardes fran-
çaises, il fut nommé, en 1734, maréchal général des logis,
des camps et armées du roi. Il dirigea presque toutes les
opérations de l'armée de Flandre, sous le maréchal de
Saxe, et prit seul les dispositions nécessaires à l'investis-
sement de Maëstricht (1748), ce qui lui valut le grade de
lieutenant général.
CRÉMOCARPE n. m. Fruit des ombellifères, composé de
deux akènes qui sont suspendus, lors de leur maturité, au
sommet des deux branches de la columelle.
GRÉMOCÉPHÂLE n. m. Genre de plantes, de la famille
des composées, tribu des sénécionées, renfermant une
seule espèce, qui croît dans l'Inde et dans les îles de l'Afri-
que australe.
CremolinO, comm. d'Italie (Piémont [prov. d'Alexan-
drie]); 1.800 hab.
CRÉMOLOEE n. m. Genre de plantes grimpantes, de la
famille des crucifères, tribu des thlaspidées, comprenant
cinq ou six espèces qui croissent au Pérou et au Chili.
CRÉMOMÈTRE (de crème, et du gr. métron, mesure)
n. m. Instrument qui fait connaître la quantité de crème
que le lait contient, il On dit aussi lactomètre.
— Enctcl. Le crémomètre est constitué par un long tube
cylindrique à pied, soigneusement gradué du haut en bas
de 0 à 100, ce dernier chiffre étant placé à
la partie inférieure du vase. Après un re-
pos de vingt-quatre heures, le lait versé
dans le crémomètre laisse remonter à sa
surface la quantité de crème qu'il contient.
M suftit do lire sur l'échelle la divisi'on cor-
respondante séparant la crème du lait; le
chiffre indiqué montre la quantité, en cen-
tièmes, de la crème.
Crehona (Luigi), mathématicien ita-
lien, né à Pavie en 1830. En 1848, il prit part
à la guerre de l'indépendance italienne, et
concourut à la défense de Venise. Après la
capitulation, il reprit ses études, devint
successivement professeur de mathéma-
tiques aux lycées de Crémone et de Milan,
puis de géométrie supérieure à l'uniyer- crémomètre.
site de Bologne: il fut ensuite nomme di-
recteur de 1 Ecole d'application des ingénieurs, à Rome.
qu'il était appelé à réorganiser. Eu dehors de nombreux
mémoires, insérés dans des périodiques scientiriques, il a
publié : Introduction à une théorie géométrique des courbes
planes (Bologne, 1862 [trad. en allom. par Curtzc]); Mé-
moire sur les transformations rationnelles (1863); Prélimi-
naires d'une théorie géométrique des surfaces (186G), traduits
en allemand par Curize et réunis à un Mémoire de géomé-
trie pure sur les surfaces du troisième ordre, couronné par
l'Académie des sciences de Berlin en 18C6 (Berlin, 18G8);
Us Figures réciproques dans la statistique graphique (Milan,
1872 [trad. en franc, par Bossuct, Paris, 1885]); Eléments
de géométrie projective (Turin, 1873); Eléments de calcul
graphique (1874 [trad. en franc, par Dewulf, Paris, 1875]).
GrisMONE fpEoviNCE dk), division administrative du
royaume dlialio, dans la Lombardie, bornée par le Pô
au S-, l'Adda à 1*0-, l'Oglio à l'E., entre les provinces de
Bcrgame au N,, Brescia au N.-E., Mantoue ù l'E., Rcggio
ot Parme au 5>., Plaisance et Milan à l'O. : 1.73C kilom.
carr.; 302.000 hab.; 3 circondarii : Casalmaggioro, Créma
et Crémone.
Tout entière dans la plaine du Pô, cette province est
extrêmement fertile et produit du lin, du riz, du mais ; on
V cultive lo mûrier. L'industrie textile y est assez active.
Malheureusement, la pellagre, amenée par la consomma-
tion presque exclusive de la polenta de maïs, y fait de
cruels ravages (4 p. loo des habiianls en sont atteints).
CRÉMONE(lat. Crcmona), ville d'Italie (Lombardie[prov.
4e Crémone)), sur la Cremonetta, affluent gauche du Pô;
37.635 hab. [Crémonais, aise8.\ Evéché suffragant de Milan.
Crémone «st une belle ville, entourée d'une enceinte
bastionnée de forme ovale, avec de larges rues droites,
do vastes places, de belles maisons et quelques palais de
(grande apparence. La cathédrale, bâtie au wv siècle, re-
maniée au XV», est une des plus belles do lltalio du Nord;
mais le monument lo plus célcOie est le Torazzo, tour de
i
Aruies de Crdmone.
121 mètres, bâtie au xin» siècle. On remarque encore les
ruines du château de Sauta-Croce. L'industrie des draps,
du coton, de la soie, des chapeaux, est active; celle de la
lutherie a fait, au xvii* et au xvin" siècle, la célébrité de
Crémone, patrie des Amati, Guarneri et Stradivarius. —
Lo circondario de Crémone a une superficie de 979 kilom.
carr., et une population de 174.488 hab.
— Histoire. Crémone a été une des premières colonies
romaines de la Gaule cisalpine. Elle a joué un grand rôle
dans les guerres civiles du i" siècle de l'empire romain,
puis dans les querelles des guelfes et des gibelin?^. Réunie
au duché de Milan, elle a dû à sa
forte position stratégique d'être sou-
vent occupée par les armées fran-
çaises et autrichiennes. En 1702,
Crémone était le quartier général
de l'armée franco-espagnole, com-
mandée par le maréchal de Villeroi.
Le prince Eugène, campé aux envi-
rons, résolut d'enlever l'état-ma^or
français. Avec la complicité d un
habitant, i! réussit à introduire de
nuit, dans la place, quelcjues-uns
de ses hommes, qui ouvrirent les
portes à leurs camarades, puis il y
pénétra lui-même à la tête d'une
partie de ses troupes. Villeroi fut arrêté au saut du lit. Mais
io régiment Royal-des-Vaisseaux et deux régiments irlan-
dais,qui faisaient partie do la garnison, improvisèrent la
défense en barricadant les rues. Le marquis dePraslin,seul
général qui n'eût pas été fait prisonnier, fit couper le pont
ilu Pô, et le prince Eugène n'eut que le temps de s'échap-
por pour rejoindre le gros de ses troupes, mais il emmenait
rinepte Villeroi. La mésaventure de Villeroi suggéra à
quelque loustic le spirituel quatrain qui courut alors ;
Français, rendons grâce à BeUone,
Notre bonheur est sans ^gal,
Nous avons conservé Crémone
Et perdu notre général.
CRÉMONE n. m. Mus. Violon fabriqué à Crémone : Le
meilleur crémone ne peut suppléer le talent.
— n. f. Techn. Espèce d'espagnolette pour
la fermeture des croisées, n Sorte de tissu
croisé.
CrÉMONINI (César), philosophe italien, né
on 1550 à Cento (duché de Modène), mort à
Padoue en 1631.11 fît ses études à Ferrare,
où il fut nommé professeur de philosophie, à
l'âge de vingt et un ans. Il enseigna la philo-
sophie durant cinquante-sept ans : à Ferrare,
jusqu'en 1590, puis à Padoue, où on lui donna
en même temps une chaire de médecine. Sa
réputation de savant s'étendit bientôt au loin.
Il fut le dernier représentant de l'école de
Padoue. Sa philosophie est tout abstraite,
toute livresque; l'investigation se réduit, chez
lui, aune série do définitions, et la démon-
stration à un enchaînement de syllogismes. Il
doit d'ailleurs à Platon autant qu'à Aristote.
Il divise la philosophie en philosophie active Crémone
(la inorale), et en philosophie contemplative
(la scie7ice); il distingue la science révélée et la science
rationnelle; la physique, qui est la science des modifica-
tions naturelles de l'être, s'achève dans la métaphysique,
qui est la science des lois essentielles de l'être. La phy-
.siquo exclut la considération des causes finales, c'est-à-dire
d'une intelligence immanente. La métaphysique conduit
à Dieu, qui est acte simple où l'intelligible et l'intelli-
gence se confondent. Crémonini croit à des intelligences
célestes, qui président aux destinées des divers mondes.
Il est malaisé de dire s'il est panthéiste ou matérialiste ;
il professe que le principe do l'être est à la fois universel
et individuel: il semble qu'il nie l'immortalité do l'âme
et qu'il admette pourtant une raison éternelle à laquelle
nous pouvons participer.
CRÉMOSPERME {spcnn — du gr. kréynaô. }e suspends,
et sperma, graine) adj. Se dit des plantes dont les graines
sont attachées au placenta par leur sommet ou par leur
partie moyenne.
CRÉMYOLLE (corrupt. du mot cramignole) n. f. Bonnet
ou toque d'homme porté au xvii" siècle. (Les statuts de
la corporation des bonnetiers obligent l'apprenti qui veut
passer maître à prendre deux livres de laine et à fabri-
quer lui-même une aumusse ou doux crémyolles. D'après
Gay, les bonnetiers fabriquant ces crémyolles habitaient
surtout le faubourg Saint-Marcel.} V. cramicnoli;.
CRÉNAGE [yiaf] n. m. Action de créner, d'évider la par-
lie débordant lo corps d'un caractère d'imprimerie. Il Faire
une [entaille, un cran, sur la tige d'une lettre. (On dit
aussi CRÉNKRIE.)
CRÉNAMON n. m. Genre de plantes, de la famille des
chicoracôes.
CRÉNASTRE n. m. Echin. Syn. do pentastérie.
CRÉNATE n. m. Sel dérivant de l'acide crénique.
CRÉNATÉ, ÉE adj. Qui contient des crénates : Eaux
mini-raks cr[-;nati-:j:s.
CRÉNATULE ou CRENATULA (kré) n. f. Genre de mol-
lusquns lamellibranches, famille des aviculidés, compre-
nant dos formes à pied allongé,
canaliculé, à coquille mince,
aplatie , feuilletée , à valves
presque égales. (On connaît
nuit espèces do crénatulos, ha-
bitant la mer Rouge ot l'océan
Indien ; toutes vivent dans les
éponges.)
CRÉNAU («o) n . m. Cage à pou-
lets, ronde et bombée. V. mue.
CRÉNEAU (no ~~ do cren,
anc. forme do cran) n. m. Fortif.
— Art milit. V. la partie cncycl.
— Blas. Figure héraldiçiuo, représentant soit un merlon
isolé, soit une portion d ensemble de créneaux avec les
embrasures et les nierions. (Lo.s pièces surmontées de cré-
neaux sont dites « crénelées >- do tant de pièces.)
— Céram. Nom donné par les potiers aux ouvertures
des fourneaux de cuisson.
Crénatule.
rW
V. la partie encycl.
388
— Mar. Tuyau de plomb ou de bois, servant au passage
des ordures.
— Encycl. Archéol. Le sens exact de ce mot est au-
jourd'hui à peu près oublié. Le créneau est l'ensemble de
ce plein qui est le merlon, et de ce vido qui est l'embra-
sure. C'est une grossière erreur de langue d'appeler « cré-
neau » le merlon seul. Par extension, on donna le nom de
créneaux à tous les motifs décoratifs présentant cette dis-
position de pleins et de vides alternés ; on disait : une coupe
à couvercle crénelé, des emmanchures à créneaux, etc.,
même si l'ornement était ciselé sur une surface continue,
où l'appareil de créneaux était tracé et ciselé en bas-
relief ou en simples traits de burin.
— Art milit. Aujourd'hui ou appelle créneau une ouver-
ture qui permet aux défenseurs, protégés par une muraille,
par des palissades ou des palanques, de tirer sur les assail-
lants sans se découvrir. On distingue les créneaux de cou-
ronnement, disposés à la partie supérieure d'une muraille,
comme les traditionnels créneaux du moyen âge; les cré-
neaux d'étage, pratiqués eu un point quelconque d'une
muraille, puis les cré-
neaux mâchicoulisy £
disposés de façon à
permettre de tirer
sur les assaillants
placés au pied même
de la muraille ; d'où
le nom qu'on leur
donne aussi do cré-
neaux de pied. On dis-
tingue dans un cré- , -. . .--■
neau, autour de son -u^r...-«-'
ouverture, au moins a, nirlii; r. ■ uiluasure;
s'il est pratiqué dans c, i.r.'m;ii!\.
une muraille assez
épaisse, un fond, des faces latérales ou joues, et une par-
tie supérieure. De l'inclinaison du fond et des jouos dépend
l'étendue du champ de tir que donne lo créneau. Plus lo
fond est incliné et voisin du pied de la muraille, plus est
faible l'angle mort existant autour de ce pied. Mais,
d'autre part, il convient de maintenir le créneau à une
certaine hauteur, au moins 2 mètres au-dessus du sol
extérieur, pour empêcher les assaillants de Vemboucher,
c'est-à-dire de tirer au travers sur les défenseurs.
On perce souvent des créneaux irréguliers, à coups do
pioche ou au moyen de pétards, dans les maisons et les
murs de clôture qu'on met on état de défense au cours d'une
bataille. Ou t^ien encore, dans les retranchements de cam-
pagne, on établit des créneaux au moyen de sacs à terre.
Enfin, les murailles de certains ouvrages de fortification
présentent parfois des ouvertures qui sont do véritables
créneaux, mais destinées au tir des bouches à fou, et non
plus à celui des armes portatives. On les appelle alors
des embrasures.
GRÉNÉE du gr. krènê, fontaine) n. f. Mythol. Naïade ou
nymphe des fontaines.
— Bot. Genre de plantes de la famille des lythrarïées,
tribu des lythrées, comprenant deux espèces, qui crois-
sent à la Guyane.
CRÉNELAGE [la]') n. m. Action do faire de petits crans
sur lo rebord d'une pièce do monnaie. (On dit plus souvent
GRiiNETis.) Il Ensemble des crans, n Etat de ce qui est
crénelé.
CRÉNELÉ, ÉE adj. Muni de créneaux : Tour cbbneléb.
Il Par ext. Retranché, défendu : Les bur-
graves, crénelés dans leurs trous, maî-
trisaient le ravin et lavallée. (V. Hugo.)
Il Par anal. Muni de découpures, qui
rappellent des créneaux ; }Jon(s cré-
nelés. Salle CRÉNELÉE de spectateurs.
(Hégés. Moreau.)
— Blas. Se dit de toute pièce héral-
dique surmontée d'un appareil denticulé
rappelant des créneaux et qui est tourné
vers le chef de l'écu. (Crénelé est Top-
posé de bastille.)
Le crénelé est particulièrement l'at-
tribut des tours et châteaux qui sont cou-
ronnés de créneaux, c'est-à-dire de mer-
Ions et de leurs embrasures; mais il s'applique aussi aux
fasces, aux bandes, au chape, etc.
— Bot. Qui est pourvu de crénelures. (Se dit des feuilles,
des folioles, des sépales, des bractées et même de certains
fruits.)
— Monn. Qui a des dentelures sur son épaisseur : Mon-
naie CRÉNELÉK.
— Zool. Qui présente des crans, des dentelures sur ses
bords : Elytre à côtes crénelées.
CRÉNELÉE [le) n. f. Pêch. Nom vulgaire d'une variété
de perche.
CRÉNELER [vdià. créneau. — Double t devant unesyllable
muette : Je crénelle. T'a crénelleras) v. a. Munir de cré-
neaux : Créneler ujie muraille.
— Mécan. Créneler une roue. Pratiquer des dents, soit
sur la circonférence, soit sur les côtés de la roue.
— Monn. Exécuter le cordon d'une pièce do monnaie,
sur son épaisseur.
Se créneler, v. pr. Etre crénelé.
CRÉNELURE n. f. Dentelure en créneaux : Les créne-
LiRES d'une aile d'insecte, d'une pièce de mon^iaie, d'une
deutellf.
— Anat. Dentelures des os du crâne.
— Archit. Sorte de dentelure, que l'on exécute sur des
créneaux.
— Bot. Terme pour désigner les dents obtuses, arron-
dies dos bords des feuilles, dos sépales, etc.
— Chir. Disposition des pièces qui servent à guider les
instruments tranchants, lorsqu'on incise de dedans eu de-
hors ou à une assez grande profondeur.
— Techn. Ravalement en dents de scie.
CRÉNEQ'JIN, CRÉNEQUINIER n. m. Art milit. ano-
Autres formes des mots cranequin, et cranequinier.
CRENER v. a. Pratiquer l'opération du crénage sur los
caractères d'imprimerie.
Créné, ée part. pass. du v. Créner.
— Hot. Syn. do crénelé, ée.
— Substantiv. n. f. Lettre crénée : Caractère dans lequel
il 1/ a beaucoup de crénées.
Se créner, v. pr. Etre marqué d'un cran, d'une entaille :
Certaines lettres se ck£;nent.
D'argent à la fasce
de gueules crénelée
de trois pièces et
deux demies.
389
CRÉNERIE {ri) il. f. Action ilo créner dos caractères
d'im[>i-iiiuu-io. ii Résultat do cetto action. V. crknage.
CRENET {ne) n. m. Nom vulgaire du courliou ou courlis.
CRÉNEUR n. m. Ouvrier qui oxocutait lo crénago des
caractùros dimiirimerio.
CRÉNIADE n. f. Genre do filantes du Brésil, do la fa-
milio do-s pûdostéméos.
CRÉNICICHLEouCRENIC1GHLA;/.;v',.s/A') ii.m.Gcni-odo
poissons acan-
tlioptéros, fa-
mille dos oliro.
midés , comjiro- ^.j^WHK^!^^- •^^■.''^:?t'-'
nant des formos
aplaties , subcy-
lindriquos, ca- \^
ractôrisées par X
la partie épi Crénicichle.
neuso de la na-
geoire dorsale très développée. (Les crênicichles sont do
grande taille ot habitent les eaux douces de la Guyane
et du Brésil. On on connaît neuf espèces.)
CRENIDENS {At^, difiss) n. m. Gonro do poissons acan-
thuptùros, lainillo des sparidés, comprenant des formes
o v ,4 1 0 s à tète
courte, àmuscau
obtus, avec dents
de la rangée ex-
térieure créne-
lées, les posté-
rieures globu-
leuses.
— Encycl.
L'espèce type du
genre, le Cî-e/u-
dens Forskali, Crenidens
rassan dos Ara-
bes, boleit des fellahs d'Egypte, est un poisson de la mer
Rouge, long de 18 centimètres, vert Dleuâtre avec les
flancs et le ventre argentés, rayés en long de jaune, les
nageoires jaunes, bleues et vertes.
CRÉNIFÈRE (du lat. crena, crénelure, et ferre, porter)
adj. liist. nat. Qui porte des crénelures.
CRÉNILABRE n. m. Genre de poissons acanthoptères,
famille des labridés, comprenant des formes à corps ovale,
revêtu d'assez grandes écailles ; à tête forte, avec une
seule rangée do
dents à chaque mâ-
choire ; à nageoire
caudale non échan-
crée ; à ligne laté-
rale continue.
— Encycl. Les C)V-
niîahres, dont on con-
naît une trentaine
d'espèces des mers
d'Europe, sont ré- Crénilabre.
f)andus surtout dans
a Méditerranée ; leurs couleurs vives et tranchées les
font souvent appeler perroquets (papagello). Tel est le
crénilabre paon {crenilabrus pavo), long de 0'»,30, bariolé
de rouge, de jaune et de vert, do la Méditerranée et de la
mer Noire. Le crenilabrus ntelops ou pasquil de Biarritz,
moitié plus petit, habite aussi lOcéan. Les créuilabres,
surtout le paon, font dos nids avec des algues, pour y dé-
poser leurs œufs; aussi co dernier poisson est-il appelé
plouramenc de nid, à Port-Vendres.
CRÉNIOT {ni-Q} n. m. Sorte d'auge en maçonnerie dont
se servent les ouvriers verrier^ pour divers usages, et no-
tamment pour refrcidir l'extrémité de la canne à soufller.
CRÉNIPECTEN {pé-ktèn) n. m. Genre de mollusques la-
mellibran'.lies asiplioniens, famille des pectmidé.s, com-
prenant les formes dont la coquille, irrégulièrement ar-
rondie, à valves inégales, porto lo long do sa charnièro
une série de fossettes. (Les crénipectens sont fossiles dans
lo dévonien de l'Amérique du Nord; l'espèce type est le
crenipecten Léon.)
CRÉNIQUE [nik' — du gr. krènê, source) adj. m. Se dit
d'un acide découvert dans certaines eaux minérales : Acide
CRIiNlQDli.
— Encycl. L'acide crénique est une substance do nature
ulmiquo, découverte par Berzélius dans l'eau de Porla, on
Suède. Ellû existe, suivant lui, dans lo terreau et dans le
dépôt ocroux des eaux ferrugineuses, leqnol retient cot
acide sous forme do sous-sol. On l'extrait facilement du
dépôt d'uD certain nombre do sources ferrugineuses do
France, notamment du dépôt de l'eau do Forges-los-Eaux.
Grenna, comm. d'Italie (Lombardio [prov. de Milan]) ;
2.200 liab.
CRÉNON n. m. Nom quo les ouvriers des carrières d'ar-
doises «l'innont au premier bloc d'ardoiso qu'ils viennent
de séparer et d'isoler au fond d'une carrière.
CRÉNOPHYLAQUE (lak' — du gr. krénâ, fontaine, et
phutar, likos, gardien) n. m. Anliq. gr. Gardien dos fon-
taines publiques, ù. Atliènes.
CRÉNULÉ, ÉE (dimin. do ciénelé) adj. Ilist. nat. Qui
olIVo île très petites crénelures : Feuille ciuînulkic.
CRÉNURE n. f. Kn T. d'imprini.. Mortaise pratiquée
dans la longueur do la barre du châssis ot ù cliacuno do
ses extrémités, pour donner passapo à l'ardillon des poin-
tures, qui, sans cela, s'éniousserait on portant sur lo for.
CRÉOCHITON {ki'i n. m. Genre d'arbrisseaux grimpants,
de la faniillo des mélastomacéos, tribu dos médusilléos.
comprenant doux espèces qui croissent à Java et tnii sont
caractérisées par la présence autour du bouton de doux
bractées.
CRÉODE n. m. Bot. Syn. do chlorantiie.
CRÉODONTE (du gr. knUts, chair, ot admis, onloa, dont")
adj. Qui a los donls de chair : Forme ckiîodonte. Dentition
CRÉODONTE.
— n. m. pi. Sous-ordre do mammifères insoctivoros (ou
carnassiers, suivant quelques autours) et qui passent pour
los précurseurs dos carnassiers proprement dits. — Un
CRÉODONTK.
— Encycl. Les crMdontcs sont fossiles dans les forma-
tions tertiaires do l'hémisplièro boréal; on on trouve los
débris dans l'éocèno dos montagnes Rocheuses ou, on
Franco, dans les pho.iphoritos du Quorcy. Lour taille va-
CRENERIE
CREPE
riait de colle d'un blaireau à celle des jaguars. On los a
subdivisés en cinq familles : arctocyonidés, rniacidés, oxy-
hiènidi'-s, amblyctonidés et mésonychidés.
CRÉOGÉNIE {jé-nî — du gr. kréas, chair, ot génésis,
naiss;uico} n. f. Production de la chair.
CRÉOGRAPHIE {fî — du gr. kréas, chair, et graphein,
déi-rire) n. f. Description dos chairs.
CRÉOLE (do l'espagn. criullo, môme sens) n. Personne
do race blanche, née aux colonies : Un créole. Une créole.
— n. m. Langage quo parlent les noirs des colonies et
los créoles, dans leurs rapports avec les noirs ou par ma-
nière do plaisanterie. Lo crôolo varie d'une colonie à
l'autre ; c'est un patois composé de mots presque tous alté-
rés, empruntés aux langues française, portugaise, espa-
gnole, anglaise, hollandaise, etc. ; on y rencontre aussi un
certain nombre do mots caraïbes, notamment dans le
créole de la Guyane.
— Adjectiv. Qui a rapport, qui est propre aux créoles :
Génêrositt^. créolk. Indolence créole, n Nègre créole. Se
dit exceptionuelloment pour distinguer le noir né aux co-
lonies du noir venu d'Afrique.
CRÉOLEMENT adv. A la manière créole, des créoles.
CRÉOLERIE {ri) n. f. Fam. Lieu habité par des créoles.
CRÈOLISER v. a. Habituer aux usages, au climat des
colonies : Créoliser des Européens.
— v. n. S'abandonner à la nonchalance des créoles,
adopter leurs mœurs, leurs préjugés.
CRÉOLINE n. f. Substance antiseptique, e.xtraite du
goudron.
CRÉOLINES n. f. pi. Chim. V. crésyls.
CrÉON (lat. Credonio), ch.-l. de canton de la Gironde,
arrond. et à 18 kil. de Bordeaux, sur un coteau de l'Entre-
deux-Mers; l.Ui hab. Ch. de f. Orléans. Vignobles qui
produisent surtout des vins blancs; pépinières. — Le can-
ton a 28 comm. et 1G.95U hab.
CrÉON. Myth. gr. Roi do Corinthe, fils de Thoas ou
de Sisyphe, ou encore du Thébain Ménécée. (II donna sa
fille Creuse en mariage à Jason, et périt dans l'incendie
de son palais, allumé par Médée). — Autre roi de Corinthe,
à qui Alcméon confia l'éducation des enfants qu'il avait
eus de Manto. — Roi de Thôbes, père de Mégare, qu'il
donna en mariage à Héraclès. (H fut tué par Lykos, et
vengé par Héraclès.) — Fils d'Héraclès et de la Thespiado
Eumidé.
CrÉON, tyran de Thôbes, qui joue un rôle important
dans la légende d'Œdipe. Frère de Jocaste et beau-frère
de Laios, Créon s'empara du pouvoir, après qu'Œdipe se
fut crevé les yeux et que Jocaste se fut donné la mort. Il
gouverna Thèbes, d'aoord comme tuteur d'Etéoclo et de
Polynice, puis comme roi, après la mort des deux frères.
Il fut tué par Thésée. Créon est surtout connu par le rôle
qu'il joue dans le théâtre de Sophocle. Dans Œdipe roi,
son rôle n'a encore rien d'odieux : s'il engage Œdipe à
consulter Tirésias — ce qui amènera de fatales révéla-
tions — c'est pour se défeudre contre les violentes accu-
sations du roi. Mais, dans Œdipe à Colorie, il se montre
fourbo et emporté ; pour ramener Œdipe à Thèbes, il
enlève ses deux filles, Ismène et Antigène, et il faut
l'intervention de Thésée pour lui faire rendre ces derniers
soutiens du vieillard aveugle. Dans la tragédie d'Antigoney
il est le type du tyran crue!. Il a défendu, sous peine de
mort, d'ensevelir Polynice. Antigone rend néanmoms les
derniers devoirs à son frèro. Impitoyable, Créon la fait
mettre à mort. Mais il est bien vite puni : son fils Hémon
se tuo sur lo cadavre d'Antigone.
CRÉOPHAGE (du gr. /l'iVas, chair, ot phagein, manger)
adj. Qui se nourrit do proie vivante : Insecte créophage.
(On dit aussi créatopha.ge.) il Syn. do carmassier.
GRÉOPHAGIE {jî — rad. créophage) n. f. Habitude do
se nourrir do chair.
CRÉOPHILE ou CREOPHILUS {kré, luss) n. m. Genre
d'insectes coléoptères brachélytres, famille dos staphyli-
nidés, comprenant des staphylins do grar.do taille, do
formes robustes, à tôto arméo de fortes
mandibules aiguës, à élytros et à abdo-
men chargés do fascies g:ris velouté.
— Encycl. Los crt.'opkilcs, dont on con-
naît quelques espèces do l'hémisphère
boréal, vivent sur les cadavres, où ils
dévorent les larves do mouches. La seule
espèce d'Europe, répandue de la Franco
au Japon, est le crôophilo macholior, noir
brillant et gris cendré.
CrÉOPHYLE, aède des temps homé-
riques, ancêtre plus ou moins logoodairo
dune famille do rapsodes do Samos, quo
la tradition mot en rapport ave - ics Ilomé-
ridosdo Cliios. Créophylo aurai; été con-
temporain d'Homère, son ami, mémo son
gendre. On lui attribuait un poômo cyclique sur la Prise
d'tKchalic, poème qui aurait été transmis à. Lycurguo par
los descendants do Créophylo.
CRÉOSOL n. m. Huiie incolore qu'on relire do la créosote
de hêtre, et qui, d'après Botsch, serait un phénol diato-
raiquo ayant pour formule CH'— C'H* q/. • Son isomère,
Visocrénsol, a été obtenu par IJmpach.
CRÉOSOTAOE {taf) n. m. Action do faire pénétrer do la
rréosote sous pression dans les pores ot les fibres du
bois que l'on veut préserver do relfet destructeur do l'air
atmosphérique.
CREOSOTAL n. m. Liquide visqueux, proposé pour rem-
placer la créosote dans ses applications médicales.
— Encycl. On prépare lo créosotal en faisant passer
un courant d'acido clilorocarboniquo dans uno sohuion
do créosote sodée. Il so forme un mélange do carbonates
do gaïacol, créosol, crésol ot phlorol, cluuo couleur am-
brée, d'une densité do l.lGn. insoluble dans l'eau, la j^Mycô-
rino, très solublo dans l'alcool à OS», lélher ot le cliloro-
forrao. Son avantage, au point do vue thérapeutique,
serait do pouvoir sabsorber à. hautes doses (10 ù 20 gr.
p;ir jour), sans troubler les fonctions digostivos.
CRÉOSOTE n. f. Huilo lourde, incolore, d'une odour
forlo sui f/vnerix, découverte par Roichonbach on 1832.
— Kncycl. La créosote so retire des produits do la dis-
tillation sèche du bois, on particulier du goudron do hétro.
D'après Béhal ot Choay, c'est un mélange complexe do
gaïacol, crosylol et créosoL Selon lo Codex, la créosote
officinale doit réunir los propriétés suivantes : avoir une
densité 1,0G7, être neutre au tournesol, pou soluble dans
l'eau, très soluble dans l'alcol ot l'éther, donner avec le
porchlornre do for uno coloration verte, distiller entre
200 et aïO"», contenir 20 p. lOo de gaiacol, et seulement
dos traces do crésylol et de créosol. Rarement les sub-
stances, vendues sous co nom dans le commerce, répon-
dent à ce signalement. Elles contiennent do l'acide phé-
nique; si, môme, elles ont été distillées au-dessus de ^lO^
elles ne renferment pas de gaïacol, ce dernier se décom-
E osant au-dessus de cetto température. Aussi, comme
i créosote chimiquement pure est la seule tolérée par
l'organisme humain, le pharmacien est tenu de purifier le
produit commercial. Le procédé lo plus simple consiste à
prendre la créosote de hêtre, à la distiller un peu au-des-
sus de 200° et à éliminer l'acide phénique qui passe, en
utilisant leur difi'érence do solubilité dans la glycérine.
L'acide phonique reste en dissolution, et la créosote se sé-
pare. Puis on distille à nouveau dans lo vide. Il faut con-
server la créosote dans des flacons jaunes bouchés ù
rémeri, car elle s'altère à l'air.
Caustique, antiseptique énergique et coagulant do l'al-
bumine, la créosote s'emploie en thérapeutique : extérieu-
rement comme désinfectant des plaies, dans la cario den-
taire bt dans certaines dermatoses; intérieurement (à la
dose de 0,50 à 2 grammes par jour sous diverses for-
mes telles que l'éhxir ou le vin créosote, les injections
liypodermiques etc.) dans les maladies infectieuses, la
diarrhée, la dyspepsie et principalement dans la phtisie
pulmonaire.
CRÉOSOTE, ÉE adi . Qui contient de la créosote : Reichen-
Ijach pa7'vint à guérir, avec l'eau CRtosoTÈE, des brûlures,
des douleurs de dents, etc.
CRÉOSOTER v. a. Injecter do créosote, en parlant des
bois dont on veut assurer la conservation : On créosote
souvent les poteaux télégraphiques et les traverses de che-
mins de fer.
CRÊPAGE {paf) n. m. Action d'apprêter le crêpe et cer-
tains autres tissus analogues, afin a y produire des ondu-
lations.
— Pop. Rixe, bataille, li Crêpage de chignons, Bataille
do femmes.
CRÉPALIE n. f. Bot. Syn. de ivraie.
CRÊPANT {pan — du lat. crepare, faire du bruit) n. m.
Nom que l'on donnait à certaines bouches à feu.
CRÊPE (de l'anc. franc, crespe, crépu, qui vient du lat.
crispus. mémo sens) n. m. Techn. Tissu très léger et très
clair, fait en forme de gaze. (Se dit particulièrement :
1" D'une bande de crêpe noir que les hommes en deuil
portent au bras, sur la manche du vêtement (en cas de
deuil national, les officiers portent aussi un crêpe au
pommeau de l'épée) ; 2" D'une bande de drap noir que les
hommes en deuil portent autour du chapeau, et q^ui est
plus ou moins large suivant le degré de parenté qu ils ont
avec la personne défunte ; 3" D'un papillon do crêpe ou
de drap noir qui so porte aussi en signe de deuil sur
un képi, une casquette, un béret; 4° "De la bando de
crêpe dont on cravate (es drapeaux au moment des deuils
nationaux.) V. deuil. Il Apprêt que l'on appelle aussi crê-
page. H Crêpe simple, Celui qui a peu do tors. Il Cn'pe crêpé
ou Crêpe double. Crêpe ondulé par suite do l'opération du
crêpe ou crêpage, li Crêpe lisse, Crêpe u:ii ot n'ayant pas
subi l'opération du crêpage, ii Crêpe s-^phr. Sorte de crêpe
lisse mélangé do couleurs diversos. n Crêpe de Chine,
Etotfo pour châles d'été, unie ou façonnée, formée do soio
grège retorse, tissée à deux lats, puis soumise à la cuisson;
chûie fait do cetto étotl'e.
— Fig. Poéliq. Ténèbres, obscurité :
Le jour tombe, et la nuit. île son trôno d'ébène,
Jette son cr/'pe obscur sur le» mont», sur les flots.
Ukullg.
— Ce qui rend les choses confuses, indistinctes pour
l'esprit : Quand on est à cent lieues l'un de l'aulrey on ne
peut guère se voir ou se parler qu'au travers d'un gros
cRÈPK. (Fonton.) n Chagrin, tristesse, sombre molancolio :
L'absence jette un cbèi'K sur les tendres amitxés.
— Cost. Cheveux nattés, tortillés ot frisés par le bout.
— Encycl. Techn. Lo crêpe est un tissu découvert, fait
do soie, do coton ou de fil, sur le métier à doux marches, et
dont laoontexturo n'est pas croisée. Los crêpes lisses ou
unis sont simples, n'ayant
que la chaîne et la trame;
los crêpes crêpés sont ap-
prêtés et les fils do la chaîne
y sont tordus.
Si, dans les textes, le mot
n crêpe " n'apparaît guère
avant lo xiv* siècle , la
chose date de l'antiquité
la plus haute, ayant servi
do tout temps aux costumes
dos femmes orieutalos, bien
avant que celles d'Occident
on adoptassent l'emploi qui
ne se généralisa qu'après los croisades. Los crêiies venaient
du nord do l'Inde, du Cachemire et du Pendjab, ot ils s'en
allaient dans l'Occidont par lo grand commorco do l'Indus.
Encore aujourd'hui, dans ces pavs, on tisse et on teint do
merveilleux crêpes irisés, do quatre ou cinq tons, dont
l'Arabie fait uno consommation prodigieuse, sans compter
tout co qui s'emploie sur place ou passe dans les haroms
d'Kgvpte, do Turquie, do Zanzibar, otc. La contrefaçon
ouropoeuuo semble avoir débuté i\ Bologne vers le xui" s. :
elle s'étondit ù Lyon sous Honri IV, qui on réglomenta la
production ; mais, bientôt, on permit à quioouij^uo d en fa-
briquer ot don vondro. Mais les imitalions d Europe sont
tmijours fortau-dossous dos produits indiens, encore qu en
Imlo la direction artistique que prétomlont donner los
Anglais aux indigènes pousse rapidement 1 art indien vers
un abfltardissomcnt certain. C'est co qu'on peut voir dans
les crépos brodés anciens ot ceux oui sortent, on Indo,
aujourd'hui, dos écoles professionnelles britanniques.
CommercialemoiK, on distingue trois sortes do crêpes ;
0 créiio français, lo crêpe de Chine et lo crêpe anglais. Lo
Cr«p08 : I . An chftpoau ; a. A la
casquette ; 3. Au bras.
proiii'or ost uno gaz" Jo soio gr^go, nuo l'on apprftto Rpl■l^s
son tissnpo. Lo si'oond ost «n tissu ilo soio ou ilo l»ino ot
soio, iiloMi ot opanuo, doux «u toucher pt tombaiil. On
obtiont lo crt'po anglais on faisant passer 'o tissu ontr» dos
cj'lindrob gi'uviis.
CRÊPE
CREPUSCULAIRES
CRÊPE {du lat. crispus, qui a des ondes) n. f. Espèce de
Ejalette très mince, faite avec de la farine de froment
(quelquefois de ble noir), que l'on délaye dans de l'eau ou
dans du lait, avec addition de sucre, d'œufs et de quelque
aromate, et que l'on fait cuire dans la poêle en retendant.
GRÊPELAGE (/a/) n. m. Action du moissonneur qui. après
avoir procédé au fauchage des céréales en soutenant du
bras gauche les tiges coupées à l'aide d'une faucille, les
abat ensuite sur le sol.
CRÊPELÉ, ÉE {dimin. de crêpé) adj. Frisé, crêpé à
petites ondes : Cheveux aux ondes crèpelèes.
CRÊPELEUR n. m. Ouvrier moissonneur, qui applique le
crêpelage.
CRÊPELINE (rad. crêpe) n. f. Nom donné à une étoffe très
mince et très légère en tissu de soie, dont on se sert pour la
confection des costumes do femmes et surtout pour la gar-
niture des chapeaux.
GRÊPELU, UE adj. Frisotté : Cheveux crèpelus.
CRÊPELURE n. f. Etal des cheveux crcpelus.
CRÊPER (du lat. crispare, même sens) v. a. Apprêter une
étoffe, lui faire subir l'opération du crêpage, c'est-à-dire
faire apparaître le duvet de cette étoffe et y produire des
ondulations, ii On dit encore donner le; crêpe.
— Pop. Crêper le chignon, Battre en tirant par les che-
veux. (Se dit en parlant des batailles de femmes.)
Crêpé, ée part. pass. du v. Crêper. Frisé : Cheveux
CRÊPÉS. Il Qui a les cheveux crêpés : 7^ête crèpêi;.
— Substantiv. n. m. Frisure très courte et mêlée, en
parlant de la chevelure, il Petites touffes de cheveux crêpés
postiches.
Se crêper, v. pr. Devenir crêpé, n S'onduler, se mettre
en petites ondes : SVuages qui se crêpent sous les frissons
de l'air. \\ Crêper ses cheveux : Dame qui se crêpe elle-même.
Il Crêper les cheveux l'un de l'autre, ii Pop. 6V crêper le
chignon, Se prendre aux cheveux, se battre.
CRÊPEUR n. m. Ouvrier qui, dans les manufactures,
crêpe certains tissus.
CRÉPI (du lat. crispus, qui a des ondes, à cause de l'inéga-
lité de cette composition) n. m. Sorte d'enduit fabriqué avec
du sable grenu et de la chaux, ou avec du plâtre, ou encore
avec du mortier de ciment.
— Encycl. Le maron lance méthodiquement cet enduit
sur la surface extérieure d'un mur en maçonnerie brute, de
manière à la recouvrir tout entière d'une couche uniforme
de cet enduit. On le prépare ainsi à recevoir l'enduit pro-
prement dit. On obtient des crépis colorés en mélangeant
au mortier des oxydes métalUques ou du charbon.
CRÉPICUIX ou CRÉPITULE (du lat. crepitus, bruit) n. m.
Antiq. rom. Ornement de tête, qui produisait un certain
bruissement.
CREPIDAIRC D. f. Bot. S_vn. de pédilanthe.
CRÉPIDE (lat. crepida; gr. krêpis, idos, même sens) n. f.
Antiq. Sandale qui était la chaus-
sure la plus usitée chez les an-
ciens Grecs.
— Encycl. Lsicrépide se compo-
sait d'une épaisse semelle fixée
au pied par des courroies et mu-
nie d'une empeigne, qui proté-
geait le talon et les côtés du pied,
en laissant les doigts à décou-
vert. Sous sa forme la plus gros- r d .i
sière, c'était la chaussure du Crépide.
paysan et des soldats. Mais on faisait aussi des crôpides
plus soignées à l'usage des élégants et des acteurs. La
crépide a été souvent portée à Rome, surtout par les gens
qui adoptaient le costume grec.
CRÉPIDE ou CRÉPIS (;}!) n. m. Bot. Herbe vivace ou an-
nuelle de l'hémisphère boréal, de la famille des composées-
chicoracées, tribu des crêpidêes. (Ce genre se subdivise en
trois sections : barkhausie, crépis et catonie. On cultive
dans les jardins le crépis rwôra à fleurs d'un rouge tendre.)
— Zool. Genre de bryozoaires gymnolémates chilosto-
mates, comprenant des colonies monilifomies, dont les cel-
lules renflées, à face extérieure disposée en crible, se ratta-
chent les unes aux autres par un mince rilct. ( L'espèce type
du genre, crépis longipes, découverte dans l'Océan, lors do
la campagne du Travailleur, à 2.000 mètres de profondeur,
forme des colonies très petites, rampant sur les pierres.)
CRÉPIDÉ, ÉE adj. Bot. Qui ressemble à une crépide.
— n. f. pi. Tribu de chicoracées, ayant pour type le
genre crépide ou crépis. — Une crépidée.
CRÉPIDIE (di) n. f. Genre de plantes, de la famille des
orchidées. Syn. de mjcrostyi.ide.
CRÉPIDODÈRE OU CREPIDODERA [krê, dé) n. f. Genre
d'insectes coléoptères phytophages, famille des chrysomé-
lidés, tribu des lialticinés, comprenant des attises de taille
médiocre, caractérisées par
la suture des ôlytres non
robordée, et le corselet aplati
entre son sillon transversal
et les deux impressions do
sa base.
— Encycl. Les crépido-
dères sont ovales, assez bom-
bées, luisantes, rousses ou Crépidodèrc (gr. 7 fois).
métalliques; leurs quatre-
vingts espèces, répandues surtout en Europe, se divisent
en deux groupes : l'un, spécial aux contrées septentrio-
nales ou subalpines, comprend les espèces à élytrcs bleus
ou noirs; l'autre ne renfer.Tie que trois espèces rousses,
vivant principalement sur les carduacées.
CRÉPIDON (lat. crepido ; ^r. krêpis, idog, même sens)
n. m. Antiq. Assises d un édifice, il Hase, piédestal, n Mur
do quai, il Trottoir, n Membre saillant d architecture.
GRÉPIDOPÛDES n. m. pi. Ordre do mollusques, ayant le
dessous du corps formé par une sorte de semelle. — Un
CRÉPinopor-ii.
CRÉPIDOTROPIS ( pisa) n. m. Genre d'arbrisseaux grim-
pants, d<; la famille des légumineuses, tribu des dalber-
giées. rcriferniant une seule espèce, qui croît au Brésil.
CRÉPIDULE OU CREPIDULA [krê) n. f. Genre de mol-
lusques gastéropodes cténobranches. famille des capulidés,
comprenant des formes à tète aplatie. large, à tentacules
courts, à pied court, arrondi ©n arrière, à coquille on
ovale oblong.
Crépidule : 1. Dessus ;
2. Dessous.
Saint Cn'pin Pt saint Cr^pini<?n (bas-relief de
l'église Saint-Pantali^oii de Troyes).
— Encycl. Les crêpidules vivent dans les mers chaudes
et tempérées, fixées aux rochers
et surtout sur des coquillages
dont elles reproduisent la couleur
ei les dessins sur leur propre co-
quille; quand, au contraire, elles
se logent à l'intérieur d'un co-
quillage, elles sont blanches et
décolorées.
CRÉPIDULE (lat. crepidula)
n. m. Antiq. rom. Petite sandale.
CRÉPIDULINE n. f. Zool. Syn.
de nonionine.
CRÊPIÊRE n. f. Marchande de
crêpes (à manger).
Crépin et Crépinien
(saints), martyrs. Ils étaient frè-
res et nés à Komo : ils prêchè-
rent l'évangile il Soissons vers 280, tout en exer^-ant la
profession de cordonniers. Ils souffrirent le martyre vers
287 et endurèrent, avant de mourir, d'affreux tourments.
Leurs reli-
ques, trans-
portées plus
tard à Rome,
y sont encore
conservée s
dans la basi-
lique deSaint-
Laurent. Dès
le vi= siècle, la
ville do Sois-
sons érigea
en leur hon-
neur une égli-
se, qui fut or-
née par saint
Eloi. Dans le
Soissonnais,
trois monas-
tères por-
taient le nom de saint Crépin. Saints Crépin et Crépinien
furent très populaires en France. Ce sont les patrons des
cordonniers. — Fête le 25 octobre.
CRÉPIN (SAINT-) n. m, Linguist. 'V-crêpins, et saint-
CRÉPIN.
CRÉPINE (rad. crêpe) n. f. Techn. Sorte de sphère mé-
tallique, creuse et percée d'une très grande quantité de
petits trous. (On la place à l'extrémité d'un
tuyau d'aspiration d'une pompe pour s'op-
posera l'intrusion des ordures dans ce tuyau.
La crépine a parfois la forme cylindrique.)
— Pop. Bourse de cuir.
— Ameubl. Sorte de frange plus ou moins
ornementée, que l'on emploie pour la déco-
ration des ameublements.
— Bouch. Membrane de la panse du mou-
ton et que les bouchers emploient pour en
recouvrir certaines parties du corps do
l'animal mis à l'étal. (Le nom scientifique
de cette membrane est epiploon.)
CRÉPINE ou CRÉPINETTE {nèf) n. f.
Archéol. Travail de passementerie croisée, en résille, en
frange, et qui servait, des le moyen âge, à orner diverses
parties du costume, surtout les coiffures des femmes, et
aussi les pièces d'ameublement.
— Encycl. A partir du wn" siècle, la crépine prend
son sens moderne d'une bande de passementerie allant en
s'ajourant de plus en plus par le bas pour se terminer
par des franges ou des glands. Au moyen âge, le mot « cré-
pine » était employé pour désigner la coiffure elle-même,
sorte de filet à cheveux.
CRÉPINE, ÉE adj. Garni de crépines.
CRÉPINER V. n. Techn. Garnir de crépines.
CRÉPINETTE {net') n. f. Hortic. Nom donné par les jar-
diniers à certaines variétés de renouée.
— Art culin. Viande hachée, entourée de crépine et
ayant la forme d'une saucisse plate.
CRÉPINIER (ni-é) n. m. Artisan passementier, qui tra-
vaillait à la navette crochue ou au métier, et faisait des
crépines.
CRÉPINIÈRE n. f. Nom vulgaire de Tépine-vinette com-
mune.
CRÉPINS (do saint Crépin, patron des cordonniers)
n. m. pi. Nom que les ouvriers cordonniers donnent à leurs
outils en général, aux fournitures qui leur sont nécessaires
pour leurs travaux, tout en exceptant, cependani, le cuir.
11 On dit aussi saint-crépin. V. ce mot.
CRÉPIPATELLE OU CREPIPATELLA {krê, tel) n. f. Sec-
tion du genre crépidule, comprenant les formes dont la
coquille a son sommet fortement incurvé et spiral, placé
sur le côté, et le septum à bord convexe. (L'espèce type
de ce sous-genre, la crepipatella dilatata, habite l'Océan.)
CRÉPIR V. a. Constr. Enduire un mur de crépi au
moyen du balai et sans truelle : Crépir un mur. 11 Etre
appliqué comme enduit, comme crépi : La chaux vive
CRÉPIT proprement les murs.
— Techn. Crépir du cuir, Y faire le grain, en faisant
usage de la paumelle
ou do la marguerite.
Il Crépir le crin , Le
faire bouillir dans l'eau
pour le friser.
CRÉPISSAGE f/îi-sa/")
n. ni. Constr. Action do
crépir un mur. 11 On dit
quelquefois crkpisse-
MENT.
— Corroir. Opération
ayant pour objet do
donner le grain aux
peaux que l'on sort do
l'eau.
CRÉPI8SEUSE (pi-
seuz') n. f. Maciiine constituée par la réunion do plu-
sieurs paumelles ou de plusieurs marçruorites et destiné©
â rrépir lo maroquin, c'est-à-dii'o à lui donner le grain.
Crépine.
Crépiflsousf.
Criîpitacle.
390
GRÉPISSOIR (pî-so-ar') n. m. Sorte de balai dur et à
manche court, qui sert à crépir les murs.
CRÉPISSURE [pi'sur') n. f. Crépi d'une muraille, état
d'une muraille crépie.
CRÉPITACLE (lat. crepitaculum ; do crepîtare, crépiter)
n. m. Antiq. rom. Hochet muni de grelots.
— Bot. Genre de fruits qui s'ouvrent
avec bruit et élasticité, comme dans le
sablier {hura crepiKutSj.
CRÉPITANT (tan), ANTE adj. Qui pro-
duit un bruit de crépitation, qui crépite.
— Fig. Pétillant de verve : Gaieté cré-
pitantk.
— Bot. Se dit des plantes dont les fruits
s'ouvrent avec bruit.
— Entom. Se dit des insectes du genre
brachyne, qui produisent une petite explo-
sion lorsquon les saisit.
— Pathol. Unies ci'épilaiits , Sorte de
râles, perceptibles dans certains cas à
l'auscultation du poumon, qui rappellent
la crépitation du sel sur le feu.
— Enctcl. Palhol. Les râles crépitants
se produisent par boufi'ces, au moment do chaque inspi-
ration ; ils paraissent produits par le déplissement des
parois des vésicules pulmonaires. C'est un signe de con-
gestion pulmonaire, soit passive, comme à la suite d'un
décubitus dorsal prolongé, soit inflammatoire, comme au
début de la pneumonie.
On appelle " râles sous-crépilants» ou « râles crépitants
humides " un bruit de bulles (|ui crèvent, analogue à celui
qu'on produit en soufflant à l'aide d'un chalumeau dans do
1 eau de savon. Ils s'entendent à l'auscultation du poumon
pendant l'inspiration et pendant l'expiration. Lorsqu'ils
sont fins, comme à petites bulles, ils indiquent la bron-
chite capillaire ou l'œdème du poumon ; moyens, ils sont
un signe de bronchite simple ; lorsqu'ils semblent produits
par de grosses bulles (gargouillement), ils sont attribua-
bles à la dilatation bronchique ou à une caverne pulmo-
naire.
CRÉPITATION {si-on — du lat. crepitus, bruit) n. f.
Bruit vif, sec et fréquent; série de petites explosions : La
CRÉPITATION des scls que l'on jette sur des charoons ardents.
— Chir. Crépitation osseuse. Sorte de trépidation, per-
ceptible au toucher et le plus souvent à l'oreille, que
produit le frottement réciproque des fragments d'un os
fracturé.
Crépitation douloureuse des tendons. Bruit que font en-
tendre, pendant le mouvement, les tendons afiectés d'une
sorte d'inflammation appelée ai.
Crépitation neigeuse. Frémissement analogue à celui
do la neige qu'on froisse. (On l'observe quand on comprime
sous les doigts, à travers la peau, un tissu infiltré d'air
ou do sang coagulé. Dans ce dernier cas [hématome], le
frémissement n est plus perceptible lorsque lo caillot est
broyé par des compressions répétées.)
— Pathol. Bruit produit par 1 air infiltré dans les tissus,
en cas d'emphysème de pneumothorax.
CRÉPITEMENT (man) n.m. Action do crépiter, de pro-
duire des crépitations ; Le crépitement de la fusmade*
CRÉPITER (lat. crepitare, fréquent, de crepare, faire du
bruit) V. n. Pétiller, faire entendre un bruit sec et fré-
quent : Le sel crépite dans le feu.
— En T. de pathol.. Faire entendre un bruit particulier,
une sorte de râle, quand la respiration est embarrassée :
Poitrine qui crépite.
CREPITUS {tuss — lat. -^repitus, bruit) n. m. En T. do
pathol-. Crépitation brusque et très prononcée.
CRÉPODAILLE {da-ill [Il mil.] — pour créponaille; do
crépon) n. f. Sorte de crêpe fort mince, appelé fréquem-
ment par corruption cj-apaudaille ou créponaille.
CRÉPON f rad. crêpe) n. m. Etoffe de laine non croisée, qui
diffère de l'étamine en ce que la chaîne en est très torse. (Elle
est tissée en blanc, puis teinte en couleurs. On l'emploie
principalement pour la confection des costumes religieux.)
Il Etoffe de soie qui est fabriquée à peu près d'après les
mêmes procédés que le crépon de laine. (Elle provient sur-
tout de l'Inde ou de la Chine.) 11 Petit morceau d'étoffe
légère dont on se sert pour étendre le rouge de fard sur
la figure, n Petit paquet de faux cheveux, que les dames
glissent sous leur chevelure.
CRÉPONAILLE n. f. Tecbu. "V. CRÉPODAILLE.
CREPS {nrcpss)n. m. Jeu. "V. krabs.
— Comm. Sorte de crépon.
CRÉPU, UE (rad. crêpe) adj. Très frisé, qui est crêpé ;
Les nègres ont les cheveux crépus.
— Bot. Se dit des végétaux ou de leurs organes, lorsque
leur surface est irrégulièrement plissée et boursouflée :
Une feuille crépue. La mauve crépue. La menthe crépue.
— Moll. Se dit des coquilles découpées régulièrement
dans le sens de la longueur, et quelquefois marquées en
travers de sillons onduleux.
CRÉPURE n. f. Action de crêper, de friser en manière
de crêpe : Cképure des cheveux, n Ondulations qu'offre le
crêpe crêpé, et qui résultent de l'opération appelée crê-
page.
CRÉPUSCULAIRE [sku-lèr') adj. Qui appartient, qui a
rapport au crépuscule : Lumière crépusculaire. Calme
crépusculaire. Il Qui se produit pendant le crépuscule :
Visions crépusculaires.
— Par anal. Dont la lueur est semblable à celle du cré-
puscule : Ciel crépusculaire.
— Fig. Qui est sur son déclin, qui décroît : Beauté cré-
pusculaire. Période crépusculaire. 11 Obscur, qui n'est
point encore parfaitement connu ou éclairé : Avant l'his-
toire légendaire, il y a encore l'histoire crépusculaire.
— Astron. Cercle crépusculaire. Cercle do la sphère pa-
rallèle à l'horizon, et qui passe par lo degré où se trouve
lo soleil quand le crépuscule cesse : Le cercle crépuscu-
laire est à iS degrés au-dessous de l'horizon.
— Entom. Qui ne se montre que lo soir, pendant le cré-
ptiscule : Papillons crépusculaires.
CRÉPUSCULAIRES {sku-lèr'} n. m. pi. Division des in-
sectes lépidoptères comprenant les sosies, les sphinx et
autres formes qui, en général, prennent leur vol au soleil
couchant. {Ce groupe a été supprimé; il répond à peu près
au sous-brdfe des sphinginos.) — Un cRÉpri^cuLAiRi-;.
391
CHtwSCVLZ {skiW — \at. crepusrulum, miSmo sens.) n.ra.
Lumitre qui porsisio après le coucher du soloil, ou qui pa-
rait avant sou lover : Ckéi'usculk du soir. CiiKruscuLE du
matin. (No so dit guùro que du jour qui persiste après le
coucher du soloil, par opposition â aurohiî.)
— Fig. Déclia : Le ckkpuscule de la vie. ii Promiôros
lueurs, premières clartés, j)roiiiièro apparition : Chki'US-
CUI.E de la raison, des sciences, des arts, li Etat intormé-
diairo ; La tristesse est une sorte de crépusculb qui suit la
douleur. (Prôv.-Parad.) il Ténèbres, obscurité : Le jour où
la France s'éteindrait, le crépuscule se ferait sur la terre.
[V. Hugo.) Il Manifestation douteuse, faible, incertaine : La
soif 7i'a pas de crépuscule ; dès quelle se fait sentir, il y a
malaise, anxiété. (Brill.-Sav.)
— Encycl. Phys. La succession du jour et do la nuit
no so produit pas instantanéniont au momont où le soleil
franchit l'horizon : la transition est graduelle et parfois
mémo fort lente. L'illumination partielle, que re(;oit ainsi
la voûto cèlosio avant le lever du soleil et après son cou-
cher, s'appelle le crcpuscide. Le crépuscule du matin est
plus particulièrement désigné sous le nom d'aurore, tandis
que celui du soir a reçu le nom de brune. Ce double phéno-
mène, qui peut prolonger notablement la durée du jour,
est dû ù. la présence de l'atmosphère terrestre, qui, en ré-
fléchissant comme lumière diffuse la lumière du soleil,
nous permet do jouir encore d'une certaine clarté alors
môme que nous ne recevons plus directement les rayons
de cet astre. La durée de ce phénomène est subordonnée
à l'état atmosphérique; en particulier, le crépuscule se
prolongera d'autant plus que les vapeurs contenues dans
l'air sont plus hautes et plus denses ; toutes choses égales,
d'ailleurs, l'aurore est plus courte que la brune, puisque,
précisément, ces vapeurs, refroidies pendant la nuit, attei-
gnent vers le matin leur minimum de hauteur.
Néanmoins, les astronomes ont adopté les conventions
suivantes :
1" Un abaissement du soleil de 6 degrés au-dessous de
l'horizon permet d'apercevoir les plus belles étoiles. On
dit alors que le crépuscule civil est terminé;
2" Lorsque cet abaissement atteint 18 degrés, il est admis
que les étoiles les plus faibles deviennent visibles : c'est
la fin du crépuscule astronomique.
Les formules les plus simples de la trigonométrie sphé-
rique permettent alors de déterminer la durée do chacun
de ces phénomènes, à une époque quelconque de l'année
et en un lieu de latitude donnée.
On trouve aiusi que cette durée croît avec la latitude
du lieu; c'est ce qui explique pourquoi, dans la zone tor-
ride, le jour et la nuit se succèdent très brusquement,
tandis qu'à mesure que l'on s'éloigne vers le pôle boréal,
les nuits d'été restent claires, le crépusculo étant très
long. Il peut même arriver que l'aurore et la brune astro-
nomiques empiètent l'une sur l'autre : il suffit évidemment,
pour cela, que le soleil n'atteigne pas un abaissement de
18 degrés au-dessous de l'horizon. Cette circonstance se
trouve précisément réalisée, à Paris, du 12 au 30 juin : pen-
dant ces quelques jours, il n'y a pas de nuit proprement dite.
— Crépuscules colorés. On adonné le nom de crépuscules
colorés aux curieux phénomènes célestes que l'on observa,
à la fin de 1885 et dans le courant de 1886, dans une
grande partie de l'Europe et aussi dans l'Inde : des lueurs,
allant du jaune au rouge intense, apparurent au ciel vers
le moment du coucher du soleil et se prolongèrent sou-
vent durant plusieurs heures; d'autres fois, la lune prit
une teinte verdatre cara«;téristique.
On dut rejeter d'abord l'hypothèse d'une connexion
entre ces phénomènes étranges et les aurores boréales,
car les perturbations de l'aiguille aimantée qui accompa-
gnent toujours ces dernières ne furent jamais constatées
à l'apparition des lueurs en question.
La théorie la plus généralement admise à ce sujet est
celle qui attribue lé pliénomène aux cendres volcaniques
et à la vapeur d'eau projetées dans les hautes régions de
l'atmosphère, au moment de ïa formidable éruption du vol-
can de Kraka-
toa, en 1883.
— Iconogr.
La plus célèbre
figure allégori-
que qui ait été
laite du Cré-
puscule est une
des statues de
marbre dont
Michel - Ange
a décoré Te
tombeau de
Laurent de
Médicis, à Flo-
rence : cette
figure est colle
d'un homme
âgé, qui est à
demi couché.
CREPUSCULE — CRESCENTIE
Crépuscule, d'après Michol-Ange.
Bien que cotte statue soit inachevée, on y rolrouvo l'om-
preinto de la main puissante qui a sculpté le Pensieroso.
Citons aussi le groupe en marbre do Cranck, qui figure à
Paris, avenue do l'Observatoire (1870).
Au mot coucHKR DE soi.KiL. uous avous cité les ptîintrcs
qui ont le mieux réussi à fixer sur la toilo les teintns res-
plendissantes du soloil coucliant. Beaucoup d'artistes ont
cherché à saisir aussi les lueurs vagues, fugitives, du cvé-
■puscule; plusieurs en ont tiré dos elTots pleins do suavité
et de poésie. Parmi ceux qui se sont distingués on ce
genre, à la fois facile et très difficile, nous citerons :
Corot, Daubrgny, Cbintreuil. Bcrchèrc, \Vhistlcr, Cazin,
Duoz, BiUotto, Poinlolin, Millet, Thaulow, Fantin-Latour,
Ad. Deinnnt, etc.
Crépuscule des TiÏQ\XTS.i\.\^)[a.\\f.m.Gi'}tterdùmmcrung].
dramo musical on un prologue et trois actes, paroles et
musique do Richard Wagner, représenté sur le théftire
do Bayreuih le 17 août 1H7G. Cet ouvrage forme la der-
nière partie de la tétralotfio do VAnnpnn iTu Niùelunq, dont
les premières sont l'Or du Jtliin, la \Val/ci/rie ot Sièfifricd.
La partition n'est pas une des moillouros du maître. Ce-
pendant, le troisième acte renferme dos beautés d'un ordre
absolument supérieur, ot Wagner s'y retrouve avec toute
sa puissance. A signaler la scène des tilles du Khin avec
Siegfried, celle où Siegfried raconte à ses compagnons sa
jeunesse et ses exploits, ot odIIii l'épisodo do f'.tdmirable
tnarcho fuiKjljpo.
Armes de Crîpy.
CRÉPUSCULIN {skit), INE adj. Qui appartient au cré-
puscule : Lueur CRKPUscoLiNii. Il On dit plus ordinairement
CKÉPDSCULAIRE.
CrÉPY ou CbÉPY-EN-LAONNOIS, comm. do l'Aisne,
arrond. ot à lo ktlom. do Lauu ; 1.711 hab. Ch. do f. Nord.
Sucrerie. Ce bourg, qui i-xistaît déjà du temps des Méro-
vingiens, reçut des franchises communales do Philippe
Auguste. Pillé successivement en 1173 par les Anglais,
en 1418 ot U,*0 par les Armagnacs et les Bourguignons,
il vit ses foriiticatiuns démantelées au cours du xv siècle.
Kn septembre 1544, un traité do paix y fut signé, entre
(^harles-t^uint ot François I*'. Les guerres de religion portè-
rent le dorniercoup à Crépy. Mayenne s'en empara en 1590,
lo livra au pillage et en fit raser les fortifications.
Crépy ou Crespy (traité de), conclu entre Fran-
çois I" et Charles-Quiut, le 18 septembre 1544, et qui
mit fin à la rivalité entre les doux puissants monarques.
Los conditions du traité furent les suivantes : les deux
princes se restituaient leurs conquêtes depuis la trêve
do Nice, en 1538. François I" gardait la Savoie et. le
Piémont, mais renonçait à ses prétentions sur la Flandre,
l'Artois et le royaume de Naples. En retour, Charles-Quinl
abandonnait Hesdin et la Bourgogne. Le duc d'Orléans,
deuxième fils de François I", recevait l'investiture du Mi-
lanais et devait épouser soit l'infante Maria de Castillc,
soit la princesse Anne, fille du roi des Romains. Par une
clause secrète, les deux princes s'engageaient à combattre
10 Grand Turc.
CrÉP Y-EN- VALOIS, ch.-l. de cant. de l'Oise, arrond.
et à 23 kilom. do Seniis, sur un sous-
afduent de r.\uthonne; 4.381 hab.
Ch. de f. Nord. Carrières, ràperio de
betteraves, foire importaute. Rui-
nesdes églises Saint-Thomas, Saint-
Arnoult, Saint-Aubin, de l'enceinte
fortifiée du château fort. L'église
paroissiale de Saint-Denis renferme
de beaux vitraux. Le château fut
élevé, au x" siècle, par le comte Gau-
thier. Philippe Auguste accorda,
en 1215, aux habitants de Crépy
une charte communale qui fut
confirmée par Louis VIII, en 1223.
La jouissance de la seigneurie de
Crépy fut donnée par saint Louis à sa mère. Blanche de
Castille. Après la mort do cette reine, ce domaine retourna
à la couronne. Crépy soufi'rit beaucoup des guerres du
XIV* et du XV* siècle. — Le canton a 25 comm. et 15.S90 hab.
GRÈQUE {ki-èk') n. f. Nom vulgaire de la prunelle sau-
vage ; fruit du créquier.
GrÉQUI, famille artésienne, qui tire son nom de la
localité do Créquy (autrefois Créqui) [Pas-de-Calais]. Les
armes en étaient D'or au aréquier de gueules; le cri : ,4
Créquy le grand baron', la devise : Nul ne s'y frotte.
Les principaux membres de cette famille, dont on trouve
des traces dès la fin du x* siècle, sont : Baudocin de
Créqui, qui prit part au siège de Valenciennes en 1007;
— Henri, qui suivit saint Louis dans sa croisade et fut
tué à Damiette en 1240 ; — Jacques de Créqui, dit de
Heilly ou le maréchal de Guyenne, qui commanda en
Guyenne contre les Anglais, et fut tué à Azincourt, on
1415;— Antoine de Créqui, seigneur de Pont-Rémy,
lequel commandait l'artillerie française à Ravenne, s'il-
lustra ù la Bicoque et fut tué, en 1523, au siège de Hes-
din; — Jean VIIl de Créqui, mort en 1555, qui eut trois
fils, dont l'un, le cardinal Antoine de Créqui, survécut
à ses frères, et laissa les biens de sa maison, son nom ot
ses armes à Antoine do Blanchefort, seigneur de Saint-
Janvrin, fils de sa sœur Marie.
Créqui (de Blanchefort dkCanaples. Charles I" de).
né en 1573, mort on 1G38. fils d'Antoine do Blanchefort.
11 remplaça Grillon, on 1605, au commandement des gardes
françaises, et succéda, en IGOG, dans sa lieutenance géné-
rale du Daupbiné, au connétable de Lcsdiguières, dont il
épousa, l'année suivante, la fille, M"* do Bonnac. Il assista,
durant les guerres do religion, au siège do Montpellier, et,
en 1622, reçut lo titre do « maréchal de France ». Après
avoir figuré avec gloire dans les campagnes d'Italie et
avoir battu, on 1625, le duc do Féria en Piémont, il fut
chargé, en 1633, do l'ambassade de Rome et, enl 634, do celle
de Venise, prit part aux engagements des années 1635-1636,
et périt dans un combat. Il a laissé des Lettres et Négo-
ciations. Il fut un homme de guerre très remarquable.
Créqui (Charles 111, duc hk), fils du précédent, né en
1623, mort en 1687, ami et confident do Louis XIV, qui
lui raconta la singulière prédiction d'après laquelle lui, le
roi, devait épouser une veuve surannée, qui le mènerait par
le bout du nez. Louis XIV et le courtisan so moquèrent
beaucoup do cette prédiction. Créqui fut un vaillant
homme do guerre. Il combattit àRocroi et à Nordlingen.
sous les ordres de Condé, et prit une part active aux
sièges do Philipsbourg, do Maycnce, d'Opiionheim ot de
Trêves. Ambassadeur do Franco A Rome, ainsi que l'avaii
été sou père, il occupait cotte difficile fonction on 1G62.
alors quo la garde corso insulta les Français. 11 faillit pé-
rir lui-mémo dans cette rude échaulfourée, que le roi ré-
prima avec vitruour. Nommé gouverneur do Paris en 1670,
il fut chargé, l'année suivante, d'aller représenter la cour
de Franco en Angleterre. Lorsque, après la mort do la
roino, Louis XIV eut épousé M""* Scarron, lo roi humilié
évita soigneusement la présence do Créqui. Co dernier
comprit sa disgrâce ot mourut do chagrin.
Créqui (François dk)i frère du précédent, duc do
Lcsdiguières, du chef dosa mère, néon 1624, mort on 1687,
un dos plus grands capitaines do son siècle. D'abord re-
marqué dans les guerres do Flandre ot do Catalogne, il se
distingua encore, on 1667, par une victoire sur le comte do
Marsin, ot défit lo prince do Ligne, à la tète do l'armée du
Rhin. Maréchal de France en I668, il enleva, doux ans
après, ses Ktals A Charles V, duc de Lorraine. Puis, jaloux
do Turonno, il refusa do servir sous ses ordres, et l'ut exilé
on 1672. Mais, lorsque Turenno eut été tué ot que Condé
so fut retiré ù Chantilly, Créqui eut, avec Luxembourg,
l'honneur do remplacor'cos deux généraux. Battu ù Con-
sarbriick. il perdu Trêves et Philipsbourg, mais so releva
bientôt glorieusement. Tandis, en otret, que Luxembourg
tenait tÔl« à Guillaume d'Orango, il luttait contre lo duc
de l.urraiiie, empêchait pur d'hubilos mauamvros la jonc
François de Créqui.
D'.Trgent au cré-
quier de pourpre.
tion dos alliés, battait Charles et enlevait Fribourg par
un habile stratagème. En 1G79, il défaisait les troupes
de l'électeur de Brande-
bourg ot préparait le
traité do Nimôguo. Enfin,
il terminait par la prise
do LiLxembourg ses ad-
mirables camj)agnos. U
laissait un élève, VÎUars.
Créqui (Kenée-Caro-
lino DE Froollay, mar-
quise de), née en 1714,
morte à Paris en 1803.
Elle épousa le marquis
Louis -Mario do Créqui
en 1737, et devint veuve
après trois ans de ma-
riage. Petite et laide ,
mais très instruite et d'es-
prit rassis, très clair-
voyante dans ses juge-
ments , d'une dévotion
large et tolérante , elle
sut attirer chez elle les
gens de lettres et exerça
del'ascendaut sur J.-J. Rousseau. Elle éprouva po'::rSénac
de Meilhan un sentiment analogue à celui de M»» Du
Defl^and pour H. Walpole ; quand elle se lia avec lui, elle
avait soi-xante-huit ans, ot il en avait quarante-six. Un
aventurier de lettres, Cousen, dit de Courchamps, a publié
en 1837, en sept volumes, de prétendus Souvenirs de la
marquise de Créqui, recueil d'historiettes pleines d'inexac-
titudes. Les Lettres seules de la marquise, publiées par
E. Fournier, sont authentiques et montrent qu'elle avait
un esprit pénétrant, un peu amer peut-être ; elle a carac-
térisé les hommes politiques et les gens de lettres de son
temps avec des traits nets et précis, et Sainte-Beuve a
vu dans ses portraits des spécimens de ce qu'il appelle
1'" atticisme français ».
CRÉQUIER [ki-é] n. m. Arboric. Nom vulgaire, en Picar-
die, du prunellier ou prunier épineux.
— Blas. Pièce héraldique, représentant un prunier oa
un cerisier sauvage avec ses racines,
ses branches et ses fruits. (Le créquicr
ressemble un peu à un chandelier à
sept branches.)
CréQUILLON (Thomas), musicien,
l'un des membres les plus fameux de
l'école ^allo-belgo de la Renaissance.
Il naquit on Belgique, vers la fin du
XV" siècle, et mourut à Béthune en 1557.
Il fut chantre et compositeur de la
chapelle que Charles-Quint entretenait
à Madrid, fonctions dans lesquelles il
succéda à Corneille Canis. Plus tard, il
obtint un canonicat à Namur, puis un autre à Termonde,
et enfin un autre à Béthune. Créquillon est l'un des com-
Eositeurs les plus féconds de la période qui va do Josquin
leprés à Roland de Lassus. U a écrit une grande quan-
tité de messes, de motets, de chansons françalises â quatre,
cinq et six voLx, qui se distinguent par la pureté du goût,
la fertilité de 1 invention, la variété du style et la sou-
plesse de l'harmonie. On trouve ses compositions dans les
innombrables recueils qui étaient publies, do 1530 à 1575,
par Susato à Anvers, par Pierre Pbalèso à Louvain, par
Oardane à Venise, et à Paris par Pierre Attoingnant.
Créquy, conmi. du Pas de-Calais, arrond. et à 27 kil.
de Montreuil, à la source de la Créquoise; 1.145 hab.
Elève de moutons. Ruines du château qui fut le berceau
de la famille de Créqui.
Créquy. Biogr. v. crêqui.
CRÈS {krè) n. f. Toile do lin. V. crée.
CrÈS. Myth. gr. Fils de Zeus et do la nymphe Idéa. II
fut, d'après la mythologie grecque, le premier roi do l'Ile
de Crète, à laquelle il donna son nom.
CRSSANE ou GRESSANE n. f. Hortic. V. crassase.
Crescence (,lat. Crescentia)^ titre do l'une dos plus an-
ciennes légendes aJlemandes. — L'héroïne de co récit, qui
so rencontre aussi dans Tancienno liuéralure française,
est Crescence, fille d'un roi d'Afrique. Devenue l'épouse do
Dietrich, prince dos Romains, elle est faussement accusée
d'adultère et précipitée dans lo Tibre. Sauvée par un pê-
cheur, elle guérit miraculeusement de la lèpre plusieurs de
ses persécuteurs, entre autres son mari,ot reprend sa place
au fover conjugal. — l^a légende do Crescence est contéo
dans la Cftronique des empereurs (Kaiserchronik). Ello fait
également l'objet d'un poème : Crescentia^ ein niederrhei-
nisches Gedicht aus dem i3. Jfit. (1853).
CRESCENDO {kré-chèn'-do) n. m. Mot italien, participe
présent du verbe creseere, ot qui signifie : en croissant,
en augmentant.
— Encycl. Placé sous une période musicale, lo crescendo
indique qu'il faut augmenter, enfler lo son, soit pour abou-
lir A un forte, soit, au contraire,
pour amener ensuite une nuance
absolument contraire, c'est-A-diro
un decrescendo. Quelquefois, on Sigao du ci'cscondo.
n'écrit pas lo mot on entier, et
l'on so contente do la première syl'abo : crcsc. D'autres
fois, on substitue au mol cresa'fiao un signe ou soulflot,
qui a la même signification et produit lo mémo effet.
CresCENS, philosophe grec do l'école cynique, né A
Mégalopolis (Arcadie). Il vivait au il* siècle do notre ère.
i)ans ses ouvrages , il attaquait les chrétiens, qu'il accu-
sait d'athéisme; d'après Eusèbo, il aurait noussé Marc-
Aurèlo A les persécuter, et aurait mémo dénoncé saint
Justin, qui avait écrit contre lui sa seconde Apolot/ie. Les
chréliens l'ont jugé avec une grande sévérité; ils l'ont
accusé do toutes sortes do désordres. Ou no sait co qu'il
y avait do fondé dans ces reproches.
CRESCENTIE {kré-sin-si) n. f. Genre d'arbrisseaux, do
ta famille des bignoinacées. type do la tribu des crescen-
tiées, loniprrnant une quinzaine d'espèces, qui croissent
dans lAnurique tropicale. Syn. do calhbassikr. V. co
mot.
CRESCENTIE. ÉE (krésinsi) adj. Qui rossomblo ou qui
se rapporte A la crosconlio. Syu. CRKSCKNTiAr^, ÊR, ot
citrscKNTiNK, fît:.
CRESCENTINI — CRESSONNOIS
— n. f. pi. Tribu de bignoniacées, caractérisée par une
corolle tubiilaire à pli transversal, ayant pour type le
genre crescentie. Le genre cujete ou calebassier est connu
pour ses gros fruits et le sirop retiré de leur pulpe. — Une
cBESCENTiÊE. Il On dit aussi crescentiacées, et crescen-
TINÉES.
CreSCENTINI (Girolamo), l'un des derniers l'eprésen-
tants de l'école de chant italienne, né en 1766 à Urbino,
mort à Naples en 1846. Après s'être fait applaudir en
Italie, il fut engagé à Londres, puis à Vienne, où il se
trouvait lors de fentrée de Napoléon en cette ville, eu ISOô.
Celui-ci fut si cbarmé de l'avoir entendu, qu'il se l'attacha
avec tm traitement considérable, et, plus tard, lui décerna
l'ordre de la Couronne de fer. Crescentini alla donc à
Paris, et, jusqu'en 1812, chanta aux concerts et aux spec-
tacles de la cour. Il retourna ensuite en Italie et se fixa
à Naples, où il devint professeur au Conservatoire.
Comme compositeur, il a publié trois recueils conte-
nant trente ariettes italiennes et un recueil d'exercices
de vocalisation.
CreSCENTINO, ville d'Italie (Piémont [prov. do No-
vare.i, en aval du confluent de la Doire-Baltée et du Pô ;
6.700 h. Abbaye do ;>aint-Gennaro, fondée au viii" siècle.
GreSCENTIUS ou Centius, noble romain, mort en 998.
Fils de Théodoralajeune.il fut à Rome, pendant la seconde
moitié du x* siècle, le représentant du parti italien contre
les Allemands et l'ennemi déclaré de l'autorité des sou-
verains pontifes. Maître du château Saint-Ange et seigneur
de Nomentum, il opposa, en 974, le cardinal diacre Fron-
ton, sous le nom de Boniface VII, au pape légitime Be-
noit VI, qu'il fit emprisonner et étrangler dans son cachot.
Chassé de Rome avec l'antipape, il y rentra bientôt plus
puissant que jamais. Ayant pris les titres de patrice et
de consul, il dépouilla de toute autorité Jean XVI, élu en
9£5. Le pape, cependant, parvint à s'enfuir en Toscane.
Crescentius, à force de ruses, le décida à revenir à Rome,
et après l'avoir reçu avec de grands honneurs, le tint dans
une étroite dépendance. L'empereur Othon, appelé parle
pontife, n arriva à Rome qu'après sa mort (996). Il fil élire
son propre cousin Brunon, qui prit le nom de Grégoire V,
et destitua Crescentius. Ce dernier, après le départ de
l'empereur, parvint à chasser de Rome Grégoire V (997) et
à faire élire l'antipape Jean XVII. Enfin, l'empereur Othon
accourut de nouveau, assiégea Crescentius dans le châ-
teau Saint-Ange, le prit et le mit à mort.
Grescenzago, comm. d'Italie (Lombardie [prov. de
Milan,), surleLambro; 2.100 hab.
GresCENZI (Pierre), en latin De Crescentiis, agro-
nome italien, né à Bologne en 1230, mort en 1310. Il par-
courut l'Italie en étudiant les divers procédés do culture,
et écrivit sous le titre de Opus ruralitun commodorian un
remarquable traité d'économie rurale, gui fut publié à
Augsbûurg (1471), puis traduit en français.
Grescenzi (Giovanni Batlista), peintre et architecte
italien, né à Rome en 1595, mort à Madrid en 1665. Surin-
tendant des travaux d'art à Rome, il fut emmené en Espa-
gne par le cardinal Zapata, et fut en grande faveur au-
près des rois Philippe III et Philippe IV. Ce dernier le
nomma grand d'Espagne et marquis délia Torre, pour le
récompenser d'avoir dressé les plans de la chapelle sé-
pulcrale de l'Escurial. 11 s'est distingué aussi comme
peintre de fleurs.
Grescimbeni (Jean-Marie), poète et littérateur italien,
né à Macerata en 1663, mort en 1728. Il fonda à Rome,
en 1690, l'tt Académie des Arcades », dont il fut nommé
custode, et acquit une grande réputation par ses ouvrages,
écrits avec beaucoup d'élégance et de pureté. Ses prin-
cipaux sont : Histoire de la poésie italienne
(1698), pleine de recherches sur Içs pre-
miers temps de la poésie italienne; Vies
des plus illustres ArcadieJis (1708); etc.
CRÉSEAU n. m. Comm. V. cariset.
CRÉSÉIDE n. f. Monnaie frappée par
Crésus, roi de Lydie.
CRÉSÉIS (zé-iss) n. f. Genre de mollus-
ques ptéropodes. famille des cavoliniidés,
comprenant les formes à nageoires avec
leur bord extérieur presque entier et l'in-
térieur entaillé, à coquille allongée, fine
et pointue, parfois légèrement courbe,
mince et transparente. (Les créséis sont
répandues dans presque toutes les mers,
jusque dans la Méditerranée.)
CRÉSIEU n. m. Petite lampe que les
villageois, les montagnards du Dauphiné,
suspendent devant la cheminée.
GrÉSILAS (et non CtésUas), statuaire
grec du v* siècle av. J.-C. On admirait ses
statues de Péricl^s et de VA rnazone blessée.
Son chef-d'ceuvre était un Guerrier expirant, « dans lequel,
dit Pline, on pouvait distinguer ce qui restait de vigueur
au blessé «.
GRESBfEAU {krè-»mo — du saint chrême) n. m. Bonnet
ou béguin dont on coiffe l'enfant après lo baptême.
GRÉSOL D. m. Nom générique des phénols dérivés du
toluène. Syn. phénol ciœsylkjde, chésylol.
— E.NCYCL. Le toluène ou benzine monomélhyléo C'H»CH*
engendre, par substitution d'une fonction phénoliquo (OH)
à un hydrogène du noyau aromatique, trois phénols ou
crésols;ce sont: l'orthocrésol C*H*(CH'),(OH),, le meta 1,3
et le para i,J. V. bknzink (constitution de la [3"]).
L'orthocrésol 1,2 a été trouvé dans le goudron do houille,
dont on l'extrait en mélange avec le phénol dans les por-
tions qui distillent entre 200*' et 220*. On purifie le crésol
brut en le transformant on acide crésotiquo facile à ob-
tenir pur après plusieurs crlstaMIsations ; l'acide distillé
sur UD excès de chaux ou de baryte abandonne le crésol.
Ce phénol a été encore rencontré dans les produits do
décomposition des matières albuminoïdos. Sa synthèse a
été réalisée par une méthode analogue à celle qui permet
le passage de la benzine au phénol (Wurtz) : fusion avec
la potasse du sel do potassium du dérivé sulfonô du to-
Inène, Le crésol présente de grandes analogies avec l'acide
phéniquo ou phénol ordinaire, dont il est l'hùmologuo im-
médiat ; comme colui-ci, le crésol est antiseptique. C'est un
solide cristallin, incolore, fondant à 31* et bouillant à isri».
Créséîs.
Le mètacrésol 1,3 dérive de la déshydratation du thymol
par l'anhydride phosphorique est une substance diffici-
lement crlstallisable, bouillant vers SOI**.
Le paracrésol 1,4 constitue la partie la plus importante
du crésol extrait de la créosote du hêtre; un do ses déri-
vés combinés à la potasse se trouve dans l'urine des her-
bivores; le paracrésol formo des prismes d'odeur phéno-
lique fondant à 36<», bouillant à 202", peu solubles dans l'eau.
Les divers crésols fournissent, sous l'action des réactifs,
plusieurs dérivés de substitution; les plus intéressants
sont les dérivés nitrés : le trinitrocrésol
C*H(AzO^)»(CH'](OH),
analogue au trinitrophénol ou acide picrique : c'est un
explosif brisant; le sol ammoniacal est utilisé en Autriche
pour le chargement dos torpilles; en outre, c'est un colo-
rant teignant la soie et la laine en jaune. D'autres colo-
rants dérivent des dinitrocrésols : le jaune Victoria, par
exemple, a été employé pour colorer le beurre et les pâtes
alimentaires, malgro ses propriétés toxiques. L'oxj'dation
transforme les crésols en acides oxybenzoïques ; les persels
de fer donnent avec eux la coloration violet bleu, caracté-
ristique des phénols.
CRÉSON n. m. Bois refendu au contre.
CRÉSORCINE n. m. Diphénol du toluène
CIL-C'H>(OH),.V
CRÉSOTATE n. m. Sel produit par la combinaison de
l'acide crésotique avec une base.
CRÉSOTIQUE {tik') adj. Se dit des acides et aldéhydes
dérivés des crésols par substitution du groupe fonctionnel
acide ou aldéhydique à un atome d'hydrogène dans le
noyau benzique.
, OH
— Encycl. Uacide crésotique CH'—C*H* qq,u s'ob-
tient en chauffant le crésol sous la double action du sodium
et d'un courant d'acide carbonique; ce sont des prismes
fusibles à 153», décomposés par la chaux en acide carbo-
nique et crésol.
Les aldéhydes crésotiques sont très odorantes.
CRÉSOXACÉTIQUE {zo-ksa, tik') adj. Se dit d'un acide
qui prend naissance lorsqu'on fait agir l'acide chloracé-
tique sur le crésylate de sodium.
GreSPADORO, comm. d'Italie (Vénétie [prov. de Vi-
cence]), sur le Chiampo, affluent de l'Adige ; 2.300 hab.
GrespanO-VENETO, comm. d'Italie (Vénétie [prov.
de Trévise]), sur l'Astego, affluent de la Brenta ; 2.800 hab.
Tissus de laine et de coton.
CreSPEL-DELLISSE (Louis-François-Xavier- Joseph),
industriel français, né à Lille en 1789, mort à Neuilly en
186'). Il créa à Arras, en 1810, la première fabrique de
sucre de betterave établie en France, lui donna une grande
extension, fit développer dans le département du Nord la
culture de la betterave, et continua sa fabrication lorsque,
après la chute de l'Empire, le sucre colonial put do nou-
veau rentrer en France. — Un monument, dû au sculpteur
Cugnot, lui fut érigé à Arras, en 1869.
CRESPELÉ, ÉE {krèss — du lat. crispus, frisé) adj. Crêpé,
frisé : Cheveux crespklés à l'antique.
Crespellano, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Bo-
logne)], sur un affluent du Reno; 4.900 hab.
CresphONTE. Myth. gr. Héraclide, filsd'Arîstomaque,
et frère de Téménos et d'Aristodème, avec lesquels il en-
vahit le Péloponèse ; il devint roi de Messénie, épousa
Mérope, fille de Cypsélos, et en eut Egyptos. Il périt dans
une révolte des Messéniens.
GrESPI (Giovanni Battista, dit il Cerano), peintre
italien, né à Cerano en 1557, mort en 1633. Après avoir
travaillé à Rome et à Venise, il se fixa à Milan, où il
devint directeur de l'Académie. On cite de lui ; le Bap-
tême de saint Augustin, à Saint-Marc; Notre-Dame du Ro-
saire, à. Sa.\nt-haza.re; Saint Charles et saint Aînbroise,
à Saint- Paul. — Son fils Daniele, né à Busto-Arsizio en
1592, mort à Milan en 1630, élève de Procaccini, se fit
remarquer surtout par la vigueur de son coloris. Ses prin-
cipaux tableaux sont : la Déposition de Croix (Milan); la
Lapidation de saint Etienne (Milan), et la Vie de saint
Bruno (Chartreuse de Pavie).
CrESPI (Giuseppe Maria), peintre et graveur italien,
dit lo Spagnuolo, né à Bologne en 1665, mort en 1747.
Elève de Cignani, imitateur des Carraches et du Corrège,
il est bon coloriste, excelle dans les efl'ets de lumière et
les raccourcis. Mais il est maniéré et bizarre, et traite
parfois des sujets héroïques ou religieux en caricatures.
Ses principales œuvres sont : les Sept sacrements, la Cène
(Bologne) ; il a peint aussi beaucoup de tableaux de genre.
Parmi ses eaux-fortes, sa pièce capitale est le Massacre
des innocents. — Son fils Luigi, chanoine, fut surtout un
critique : il continua la Felsina pittrice de Malvasia, où il
appréciait les peintres avec une liberté qui lui valut de
nombreuses attaques.
GrespiN, comm. de l'Aveyron, arr. et à 31 kilom. de
Rodez, près du Lieux, affluent du Viaur; 1.017 hab. — Comm.
du départ, du Nord, arr. et à 14 kilom. de Valenciennes,
sur le Hogneau, sous-affluent de l'Escaut par la Haine, à
la frontière do Belgique; 2.233 hab. Houille. Brasseries,
forges, fonderies cf laminoirs.
Grespin ou CriSPIN ';Jeau), littérateur français, né
à Arras, murt en 1572 à Genève, où, après avoir embrassé
la Réforme, il suivit Théodore de Bôze (1548) et fonda
une imprimerie. Il composa plusieurs ouvrages, dont le
plus remarquable est : le Livre des martyrs depuis Jean
/{u.ss just/u'en i55i (1554), plusieurs fois réédité.
GrespinO, comm. d'Italie (Vénétie [prov. do Rovigo]),
sur le Pô ; 4.G70 hab. Commerce do briques; bois à brûler,
lin, soie et produits du sol.
Grespy, ville de Franco. V. Crépy.
CRESSAL {kré-sal') n. m. Nom donné, dans lo Midi, à dos
terres trop peu profondes pour la culture du froment.
GressanGES. comm. de l'Allier, arr. ot à 19 kilom.
dn Moulins, sur lo versant méridional du massif de la
Garde; 1.519 hab.
Gressat, comm. do la Creuso, arr. et à 18 kilom. do
Guérot ; i.r.46 h. Ch. de f. Orléans. Fours à chaux, tuileries.
392
CRESSE (krèss) n. f. Genre de plantes de la famille des
convolvulacées, tribu des convolvulées, comprenant sept
ou huit espèces, qui croissent dans les régions chaudes
et maritimes des deux continents, il Nom vulgaire de la
passerage.
GrESSÉ (Marie), mère de Molière, née à Paris en 1601,
morte en 1632. Elle épousa, en 1621, Jean Poquelin, tapis-
sier. La dot de Marie Cressé consistait en 2.200 livres
tournois. On a conservé l'inventaire de ce qu'elle possé-
dait au moment do sa mort: ce document donne des détails
curieux sur le milieu où naquit Molière, et, en général, sur
ce qu'était, à cette époque, la situation matérielle de la
bourgeoisie. Marie Cressé, morte à trente et un ans, après
dix ans de mariage, eut six enfants. Quatre lui survécu-
rent : Jean, âgé de dix ans; un autre Jean, âgé de huit
ans; Nicolas, â^é de six ans; Madeleine, âgée de cinq
ans. L'aîné, qui lut baptisé en 1622 à Saint-Eustache, sous
le nom de Jean Poquelin, prit plus tard le prénom de Jean-
Baptiste; c'est lui qui devint Molière.
GressenSAC, comm. du Lot, arr. et à 40 kilom. do
Gourdon, sur lo causse de Martel; 1.055 hab. Ch. de f.
Orléans. Mines de fer.
Cressent (Anatole), avocat et amateur de musique
français, ne à Argenteuil en 1824, mort à Paris en 1870.
Il obtint des succès dans le monde avec certaines compo-
sitions qui ne manquaient ni de grâce ni d'élégance. Par
son testament il attribua une somme de 100. ooo francs à
la constitution d'une rente pour l'ouverture d'un concours
périodic|ue relatif à la composition d'un opéra-comique
dont il assurait ainsi la représentation publique. La famille
de Cressent y ajouta une somme de 20.000 francs ; ces deux
sommes réunies servirent à fonder un double concours
triennal pour le poème et la musique d'un ouvrage lyrique.
Les auteurs du poème et de la partition couronnés reçoi-
vent chacun, immédiatement, une prime de 2.500 francs, et
une somme de 10.000 francs est allouée au théâtre, «t choisi
par eux », qui monte l'ouvrage et l'ofifro au public.
CRESSERELLE n. f. Fauconn. Syn. de crécerelle.
CRESSEEIELLETTE n. f. Fauconn. Syn. de crécerel-
LETTE.
CRESSICULTEUR {kré-si — de cresson, et du lat. colère,
supin, cultum, cultiver) n. m. Celui qui cultive le cresson,
qui entretient des cressonnières.
CRESSON (kré-son ~- de l'anc. haut allem. chresso, même
sens) n. m. Nom donné à diverses plantes. V. la partie
encycl.
— Ci'esson doré. Nom vulgaire d'une variété de saxi-
frage, le chrysoplénion oppositi folié. (On l'appelle encore
cresson de roche ou doi-ine.) il Cresson des ruines. Nom vul-
gaire d'une plante dont le nom scientifique est lupidier.
il Cresson de chien, Nom vulgaire d'un variété de véroni-
que, la véronique beccahunga.
Il Cresson de terre. Nom vul-
gaire de la roquette des jardins
ou borborée précoce, n Cresson
de rivière, Nom vulgaire du na-
sturtium sylvestre.
— Pop. N'avoir plus de ci'cs-
son sur la fontaine. Être chauve.
— En'cycl. Le cresson offici-
nal ou « cresson de fontaine »
[nusturtiitm officinale) est une
plante herbacée et vivace, de
la famille des crucifères, qui
habite les lieux très humides
dans les régions tempérées de
l'hémisphère nord; elle se mul-
tiplie très facilement, par bou-
turage naturel. On la mange
crue ou cuite : elle contient
dans toutes ses parties diverses
substances ( huile essentielle ,
extrait amer, iode, etc.), qui lui
communiquent des propriétés
antiscorbutiqucs et dépuratives;
on lui attribuait jadis une effi-
cacité merveilleuse contre les
maladies de poitrine. On cultive le cresson dans des sortes
de fosses inondées {cressonnières), dont l'usage, originaire
des environs de Dresde et d'Eriurth, a été introduit en
France en 181 1. Bien qu'une bonne cressonnière puisse four-
nir du cresson pendant plusieurs années de suite, on con-
seille d'en renouveler le contenu chaque année : avant do
l'inonder, on fume le sol de la fosse, puis on le foule avec
une schuèle, sorte de planche portée au bout d'un manche ;
enfin, on le roule pour faciliter l'enracinement des débris
de cresson. -
On donne encore le nom de « cresson i> à diverses autres
plantes, dont la saveur rappelle celle du cresson de fon-
taine : le cresson aléuois {lepidium sativum), le cresson des
prés [cardamine pratensis), qui sont aussi des crucifères.
Le cresson de cheval est une scrofularinée [veronica bec-
cahunga); le cresson du Para ou du Brésil (spilanlhes ole-
racea) est une composée annuelle, haute de O'o,30 au plus,
dont les capitules, d'une saveur très acre, servent à pré-
parer une teinture alcoolique, qu'on emploie comme anti-
scorbutique et antiodontalgique.
CRESSONNIÈRE {kré-so-tii~èr') n. f. Lieu consacré à
la culture du cresson : On établit les cressonnières
dans les endroits humides. (V. cresson.) Il Marcliande de
cresson.
Cressonnois (Jules-Alfred), musicien français, né à
Mortagno on 1S23, mort â Paris en 1883. Il a dirigé suc-
cessivement sous l'Empire les musiques des cuirassiers do
la garde, des guides et de la gendarmerie. Comme compo-
siteur, il a publié sous ce titre : Harmonies, quatre
recueils de mélodies vocales élégantes, de nombreuses ro-
mances, un recueil do Mélodies, chant et piano. On lui doit
aussi un petit acte intitulé Chapelle et Bachamnont {lS5S),
quelques morceaux pour une comédie do Th. de Banville,
béidamia {1816), Uijmnis, comédie lyrique (1878), et Saute,
inarquis!, petit acte d'opéra-comique. Cressonnois a dirigé,
pondant plusieurs années, les concerts des Champs-
Elysées, ainsi que les festivals populaires qui furent
donnés, vers 1869, dans la salle du Châtelet. — Un fils
do cet artiste, Pacl Cressonnois, a écrit la musique
do quelques opérettes; entre autres, ii/(e Nuit à Sévtlle
(1875), et Mac'Hulott (Folies-Bergère, 1877).
, fleur.
393
Crest (lat. Crista), ch.-l. do caiit. do la Dronio, arr. ot
à 37 kilom. do Dïo, à l'extrémité d'uno crôlo do rocliers,
sur la Orùino ; 5.582 hab. Cli. de f. P.-L.-M. Coniniorco do
trulVos, dn laino , fabriques do
drap, nioulinago do soie, cordo-
rios, tannorios, papeteries. C'est
la principalo ville do la valk^o do
la Drôuui par lo commorco ot
par la population. — Lo canton
Nord a IG comm. ot 13. M7 bab. ;
lo canton Sud, M comm. ot8. 463 b.
— Histoire. Un poste romain fut
l'origino du bourg féodal de Crest,
(|uo so partageront louj^temps les
évt^fjues do Valence et les comtes
de Valentiuois do la maison do Poi-
tiers. L'uu do ces comtes donna,
en 1 1 38, à Crost uuo cbarte do fran-
cliiso ; un autre construisit, probablement au xiv* siècle,
la toiirde Crest, doi\\on d'un cbâteau détruit au xvii" siècle.
Fortercsso des catlioliques pendant les guerres de reli-
gion, la tour de Crest servit ensuite do prison d'Etat.
Crestin (Guillaume). V. Cuétin.
Crestline, ville des Etats-Uuis (Obio [comté do Craw-
i'oul]) ; 3.250 hab. Ateliers de cbemin de fer; fabriques.
CrestON, ville des Etats-Unis (lowa [comté d'Union]),
sur un sous-affluent du Missouri parla rivière l'Iatto;
7.200 bab. Ateliers de chemin de fer; fabriques.
Crestoni (Jean). V. Crastoni.
CRESTOS {krè-stoss) n. m. Paniculo do fleurs mâles do
mais, dans les départements du Midi.
CrÉSUS, roi de Lydie (environ 563 à 5i8 av. J.-C).
Fils et successeur d'AIyatto, il fut le dernier représen-
tant do la dynastie des Mermnades et le dernier roi de
Lydio. Il fut d'abord très beureux dans ses entreprises,
soumit les Grecs d'Ionie, s'allia aux Grecs des îles, et
s'étendit à TE. jusqu'à l'Halys. Par ses conquêtes et ses
prodigieuses richesses, il fut célèbre dans tout le monde
hellénique. Il est connu surtout par les récits et anec-
dotes plus ou moins authentiques qu'avait recueillis
Hérodote. Les Grecs se sont toujours souvenus des tré-
sors de Crésus, de ses rapports avec l'oracle de Delphes
et do ses magnifiques ott'raudes à Apollon, de la prétendue
visite que lui aurait faite Selon, à qui il aurait demandé
un jour s'il connaissait un homme plus heureux que lui.
L'Athénien lui répondit que nul homme avant sa mort ne
pouvait être salué du nom d' » heu-
reux n . La fin de la vie de Crésus
fut attristée par de terribles mal-
heurs. D'abord, il perdit un de
ses tils, Atys, tué à la chasse;
puis Cyrus envahit l'Asie Mi-
neure et franchit l'Halys. Uuo
grande bataille, livrée près de
Pteria en 549, fut indécise. Cré-
sus commit l'imprudence do li-
cencier son armée jusqu'à la cam-
pagne suivante. Cyrus envaliJt
brusquement la Lydie en plein
hiver, et arriva devant Sardes,
qu'il prit d'assaut. Suivant Héro-
dote, Crésus allait ^Tre égorgé
quand l'un de ses fils, qui était
muet, recouvra la parole dans un
élan de pitié filiale et s'écria :
« Soldat! ne tue pas Crésus! " Le
roi vaincu fut, néanmoins, con-
damné à mort par Cyrus. Sur le
bûcber. les paroles de Selon lui revinrent à la mémoire,
et il prononça par trois fois le nom du législateur athé-
nien. Cyrus, avant demandé la cause do ces exclama-
tions, fut ému ao pitié, et, frappé do cet exemple des vicis-
situdes humaines, il pardonna à Crésus, l'admit au nombre
de ses conseillers et le recommanda on mourant à sou
fils Cambyse. D'après une autre tradition, Crésus n'aurait
pas voulu survivre à la prise de Sardes : à l'approche
des Perses, il serait monté sur un bûcher avec sa femme
et SCS filles; mais Zeus aurait éteint les flammes, et
Apollon aurait transporté le malheureux roi avec ses lillos
au pays des Hyperboréens. C'est cotto dernière tradition
qu'adopte Baccbylido, dans une de ses odes triompbaios.
— Le nom do Crésus a passé dans la langue, comme sub-
stantif masculin, pour désigner un homme o|iulent, comblé
do toutes les faveurs de la fortune : C'est lui vrai CRicsus.
Crésus. Myth. gr. Héros légendaire do l'Ionio. (Avec
Epbosos, il bâtît le premier temple d'Artémis, dans la ville
ijui s'apjicla (hipuis I^Ipbèse.)
Creswick, ville d'Australie (Victoria [comté do Tal-
botJ),surleTullaroop, sous-affi.du Murray par lo Loddon;
8.320 bab. Minot(M'ie, distillerie, fours à chaux. Mines d'or.
CRÉSYLE n. m. Radical C H». CH» du toluène, le crésol
est l'hydrate de crésyle. Le crésylo difl'ère du benzylo par
la position do la valo'nce libre; lo benzylo la possède dans
la branche latérale C H •-(OH')', lo crésylo dans le noyau
benzéniquo { C II*)'. CH'.
CRÉSYLÈNE n.m.Iîadical {C II* . CH")" : ses principaux
dérivés sont des diamines CIP-C" ÏP(Az H'j», madères
premières do colorants.
CRÉSYLIQUE adj. Syn. do crksol, dans l'exprossion
phénol crt'sijdijuc.
CRÉSYLMERCAPTAN {zil'-mâr') n. m. Nom générique
des corps résultant de hi substitution du soufre àT'oxvgèno
dans les crésols, comme lo mercaptan résulte do la mémo
substitution dans l'alcool ordinaire. Syn. do sulfhydratk
DIÎ CKÉSYM-:, MKHCATTAN CRKSYLIQl'K.
CRÉSYLOL n. m. Cliim. Syn. de ciïksoi,.
CRÉSYLS (zil') n. m. pi., ou GRÉOLINES n. f. pi. Pro-
duits commerciaux antiseptiques, formés par un mélange
d'hydrocarbures ot do phénols, particulièrement do cré-
.sols. ais sont surtout employés pour la désinfection des
abattoirs, écuries et autres locaux contaminés.)
CRET ou CREST i/crè — lat. crista, créto) n. m. Mon-
rugno ; somnict. (Se dit dans quelques départements.)
CRÉTACÉ (si!), ÉE [lat. cretaceus ; de creta, craie] adj.
Qui est de la nature do la craie ; qui contient do la craie ;
qui a rapport à la craie.
— Encycl. Géol. Système crétacé ou crétacique. C'est une
dcB trois grandes divi.sions do la période ou groupe «ocon-
111
Crédus hur bnii bi'iciier
(v.ise du Louvre).
C-Krio
Gaudopoulo^
Gaudos^i
MER
daire. Il doit son nom au g'raud développement des forma-
tions crayeuses, et succède immédiatement au système ju-
rassique ; ses assises sont recouvertes par la série éocône,
qui constitue la base du groupe tertiaire. Le système cré-
tacé est caractérisé par l'apparition de la famille dos mol-
lusques charaacés et l'appariiiou des dicotylédones.
La période crétacée a été divisée en deux séries de
couches : la série inférieure ou infracréiacée, et la série
.supérieure ou supracrélacéc.
La série infrarrétacée a été divisée par do Lapparent
en quatre étapes, qui sont do bas en haut : néocomwn,
harrémien, aptien et albien. Le néocomien est caractérisé
par lo développement du genre céphalopode holcustephaiiics.
L'étage barrémien est caractérisé par lo desmoceras diffi-
cile ; l'étage aptien par Vanculoceras Matheruui et \ hoplites
Dufrcnoyi. Enfin, 1 étage albien (ancien gault) fait pres-
sentir la substitution de la craie aux dépôts précédents.
La série supracrétacée a été divisée en cinq étages, qui
sont également, de bas en haut : cénovianien, turonien,
emschérien, aturien etdanien. Lo Ci^Homaïi/en montre, chez
les ammonites, la prédominance des genres schloenbachia
et acanthoceras. L'étage turonien est caractérisé par les
genres céphalopodes prio-
notropis et ynammites. Dans
l'étage emschéi'ien (ancien
sénonien in férieur de d'Orhi-
gny), dominent le morto-
niceras et le placenticeras.
Dans l'étage aturien(ancien
sënonieii supérieur de d'Or-
bigny), se développent les
genres pachi/discus et bacu-
fites. Enfin, l'étage danic»
est caractérisé par les cou-
ches à nautilus Dayiicus ; il
est représenté près Paris
par le calcaire pisolithique
de Meudon.
— Paléont. La série infra-
crétacée ne renferme aucun
débris de mammifères. Elle
précède la disparition des
ptérosauriens et marque lo
grand développement des
dinosauriens, parmi les-
quels il faut citer un gigan-
tesque ornithopode : ïigtta-
nodon f dont la longueur
atteignait 12 mètres. Parmi
les poissons dominent les physostomes. On y rencontre des
crustacés (cypridés et crabes), des ammonites modifiées,
des bélemnites; des lamellibranches, des oursins, des spa-
tangides ; enfin, les foraminifères se répandent largement.
La série supracrétacée n'ofl're des débris de mammifères
que dans les couches les plus récentes de cet âge. En
effet, on a trouvé dans les montagnes Rocheuses des allo-
thériens et des marsupiaux, quelques oiseaux {hesperornis,
ichthijomjs). Les sauroptérygiens disparaissent, et les
serpents apparaissent. Les crocodiliens et les dinosau-
riens sont assez nombreux. Les poissons ganoïdes s'étei-
gnent. Les bélemnites abondent, mais Tes ammonites
tendent à disparaître. Brachiopodes, gastéropodes se mul-
tiplient. Mais le fait le plus caractéristique de cette
époque est le développement de la famille des rudistes,
qui ont accumulé leurs coquilles dans certaines couches,
formant avec leurs seuls débris de véritables assises
calcaires. Les bryozoaires et les oursins abondent; enfin,
crinoïdes, coralliaires, spongiaires et foraminifères occu-
pent dans la série infracréiacée une place importante.
— Flore. Les couches américaines du Potomac ont
fourni à la paléontologie une flore infracréiacée assez
riche tlo dicotylédones. La flore supracrétacée accuse lo
développement des dicotylédones ; peupliers, châtaigniers,
hêtres, platanes, magnolias croissent avec des espèces
tropicales : palmiers, lauriers, pandanées. Cette végéta-
tion, dans son ensemble. Indique un commencement de
variations annuelles dans la température ; les saisons se
font déjà sentir, la lumière du soleil est sans doute plus
vivo, la zone tropicale se réduit, mais insensiblement, car
le Groenland nourrit encore des figuiers.
CRÉTACIQUE adj. Géol. V. CRÉTACÉ.
Crète, village des Etats-Unis (Etat de Nobraska),
sur lo Big Bleu, affluent du Kansas ; 3.285 hab. Collège.
Crète, aujourd'hui Candie, île du sud de l'Archipel,
appelée Crète par les anciens, et Gérid par les Turcs :
8.618 kil.carr.; 294.190 hab.
— Encycl. Géographie physique. La Crète a d'étroits rap-
ports do structure avec l'Europe ot l'Asie. Elle est uu reste
des chaînes qui reliaient la Moréo à la I.,ycio avant l'effon-
drement de l'Archipel, ot par là s'explique sa forme effilée
d'O. on E. (140 kilom. do long, sur lo a -10 de large). Les
rides montagneuses qui longent tout son littoral sud sont
faites des mômes rocbos crayeuses (|uo le massif arcadien
et lo Pindc; ot un plateau sous-marin, immergé à moins
do 1.000 mètres, l'unit à Cérigo, à Carpathos et à Rhodes.
Les chaînes candiotes so groupent en trois massifs prin-
cipaux : les montagnes Blanches (ou Aspra Vouna) à l'O.
qui culminent à 2.470 m. [Agios Theodoros); lo Psiloritis
au contre (ancien Ida), 2.457 m. ; à lE., le nœud moins
élevé du Lashiti (2.160 m.). Au S., le sol plonge dans une
mer profonde, ot les côtes sont des falaises, sauf sur lo
pourtour do la plaine de Mesara. Au N., tout un système
do collines aboutit à un rivage très découpé par les baies
do la Canée. do la Sude, do la Mirabolla. Los petits archi-
pels subordonnés offrent au N. l'île Dia.
Par sa position dans la Méditerranée orientale, qui est sous
l'infliionco des déserts voisins d'Afrique ot d'Asie, la Crète
est un type d'îlo à climat continontai : les pluies tiôdes de
printemps, d'automne et d'hiver, y son tirrôgulières, excepté
dans cette dernière saison; l'été y est sec otlorride, àpoino
rafraîchi par les souffles septentrionaux du vorias; 1 écart
do température entre les saisons extrêmes est do 18» C. Ces
conditions expliquent, la perméabili té du sol ot, les dévasta-
tions aidant, que la végétation soit si pauvre : sur ta masse
grise des montagnes, sur l'étendue pierreuse dos plaines
no so détachent quo do rares bouquets do chênes verts,
châtaigniers, noyers, oliviers sauvages, platanes, pins
parasols, palmiers nains, ou do maigres mutiuis do lau-
riers ot do myrtes, au milieu d'un gaaen soc et aur d'herbes
odorantes. Les cours d'eau, fort courts A cause do lu dispo-
sition du relief, sont prosquo tous desséchés en été, ei leur
('.[{EST — CRÈTE
pauvrotc; ordinaire est aoi;riio par la circulation souterraine
dans des fissures ot dos grotlos (t,'rotto do Molidhoni, etc.).
— H istuire, etlmoijmpliic al fii'uyraphie politique. La Crète
tut dos l'antiquité colonisée par los Dorions. Elle devint
à son tour une niétropolo holléniquo, dont les émigrés
allèrent jusqu'en Gaulo, et dont les mercenairos figurè-
rent dans toutes les guerres ancionues : les restes do
Cnosso ot de Gortyne y rappellent cette époque. Les
Romains firent la conqiifdo do l'ilo on 60 av. J.-C, mais
ne la peuplèrent pas. Dos bandos sarrasines s'y établi-
ront en 825, et les Byzantins ne réussiront à la reprendre
qu'en 961-962. Dans lo partage quo se firent los Latins de
1 Orient pendant les croisades, elle était échue au mar-
quis de Montferrat ; il la céda au.\ 'Vénitions {Mm), et
ceux-ci envoyèrent dans l'île plus do 500 familles do
marchands, qui firent sa prospérité jusqu'au.^ temps mo-
dernes. Conquise par les Turcs de 1645 à 1669 (siège de
Candie), elle devint enfin un vilayet do l'empire ottoman.
Mais sa population resta en grande majorité grecque et
orthodoxe : en 1895, on comptait 205.000 Hellènes, contre
88.500 musulmans, et quelques arméniens et juifs. Les
abus do pouvoir des fonctionnaires turcs et des garnisons
C.Lithinos '
/iierapéirs ^
Gaidaro Nisi
Kouphon
I /iT
\Z20
é D l TE fi R A N È E
\Z30
Carte de la Crète.
albanaises, le système des impôts ont provoqué, au
xix' siècle, des révoltes sanglantes : elles ont débuté au
moment de l'indépendance hellénique, et, réprimées alors
par les troupes égyptiennes, qui occupèrent Candie de
1S23 à 1840, ont recommencé en 1858, Ï8C6-1S69, 1S78, 1889.
La dernière {1896}, soutenue par le parti grec panhellé-
niste, a provoqué l'intervention des puissances, qui ont
obligé le Sultan à donner à l'île un gouverneur chrétien.
Le clioix de ce gouverneur, retardé par la guerre gréco-
turque, s'est fixé, lo 28 novembre 1S9S, sur le prince de
Grèce, qui a été installé le 20 décembre 1898.
— Géographie éconotniqiie. Les ressources do Candie sont
peu importantes, et, saul du minorai de fer et des éjionges,
presque toutes viennent de la culture des arbres fruitiers,
surtout de l'olivier et de la vigne ; encore les plantations
sont-elles moins étendues qu'au temps des Vénitiens. On
élève des chèvres et des brebis. Les femmes tissent le lin
et le coton. Il n'y a pas de chemins de fer. La population
est très disséminée ; en dehors de quelques villes, qui sont
toutes des ports : Candie, La Canée, Ketimo, ou ne trouve
guère que de petits villages près des sources. La Crète
est, d'ailleurs, mal desservie par les lignes de navigation
de la Méditerranée orientale , et no commerce guère
qu'avec la Grèce et la Turquie par lo cabotage : les ex-
portations principales sont : l'huile d'olive, le vin et les
peaux. L'île est reliée par un cùblo au port d'Alexandrie.
— BiBLiOGR. : V. Raulin, Descriptioji physique de l'île de
Crète (Bordeaux, 1859-1861); Georges Perrot, t'Jle de Crète
(Paris, 1866); "Fahr'icïas, die Insel Creta
(« Goographischo Zeitschrift ", 1897).
CRÊTE (du lat. crista, mémo sens;
do rrcscere, supin cretutn, croître) n. f.
Excroissance charnue qui vient sur
la tête do quolques gallinacés : Crêtu
de coq. n Par anal. Huppo quo quel-
ques oiseaux portent sur la loto : La
CKfn"K de t'alouclte. il Partie relevée
qui se trouve sur la této do quelques ^
reptiles ot do quelques poissons, il Or- A
nomont on forme do créto : La cuiïte f/ff
d'un casque. Il Sommet : La crètb
d'un toit.
— Loc. fam. : Lever la cr'éte. Mon- Crûte de coq.
trer du courage, do la hardiesse ou
de la forfanterie, ii Baisser la crête. Perdre courage, mon-
trer moins d'audace, it Jiabaisser la crête à quelqu'un^
Lui donner sur sa crête, Rabattre son orgueil, l humilier
— Agric. Terre
relevée sur les
bords d'un fossé
qui sort do li-
mite commune
à doux champs.
Il Partie la plus
élevée d'un sil-
lon, d'un ados.
— Anat. Saillie ossouso, étroite, allongée
l'ethuioidc, du tibta.
— Archéol. V. In partie oncvcl.
— Archit. Ensemble dos tuile"s fattiôros d'un toit
tiôro de plâtre dont on scelle ces tulles.
Il Sommet d'une muraille, vulgairement
nommé rnAPunoN. ii Ornement découpé
à jour, qui couronne certains édifices du
moyen ago ot de la Renaissance : A' ^-
cnmhles des éqiises avaient de fort bellf'
cRÈriîs, principalement rfaiw la partie qui
couvrait le eh(pur. {Lévv.)
— Art culin. Crête de morue. Partie du
dos de la moruo voisine de la téie.
— Bot. Nom donné A une sorte d'ap-
pendice donc peuvent être pour\'US beaucoup d'orgauos
Crito d'arohlUcturo (xi* s.).
CuiÏTK de
aré-
i-, cr^ta ( |tra(u«
do oliAlldoluQ).
50
CRÈTE
CRÈTU
végétaux; notamment, les sépales, les pétales, lo style,
la 'graine, etc. ii Axe plat et anguleux, portant à son côté
inférieur de nombreux épillets courtement pétioles et dis-
posés sur deux rangs, comme dans les digilaires, genre de
graminées.
— Kûtom. Sorte de papillon {bombyx camelina).
— Fortif. Crête intérieure, Arête d'un retranchement, la
plus élevée du prisme formé par le parapet et qui est du
côté des défenseurs, ii Crète extérieure. Arête formée par
l'intersection de la plongée et du talus extérieur de ce
même parapet. (La crête intérieure se nomme aussi ligne
couvrante, parce qu'elle abrite les défenseurs, et ligne de
feu, parce que c'est d'elle que partent les coups.)
— Géol. Sommet, ligne de faite d'uoe chaîne de mon-
tagnes. (Dans certaines montagnes granitiques, la ligne de
crête représente une gigantesque lame de scie, résultat
de la dégradation de la roche par gels successifs.)
— Miner. Masse de cristaux de formes obtuses et indé-
terminées, minces, arrondies sur les bords.
— Navig. Disposition d'un tas de blé élevé dans un
bateau eu forme de pyramide : Mettre du blé en criîte.
— Techn. Crête ae'chien. Nom donné à la partie supé-
rieure du chien d'un fusil, partie généralement quadrillée
pour empêcher le glissement du doigt avec lequel on agit
sur le chien pour le mettre à te! ou tel cran.
— E.N-cYCL. Archéol. Le moi crête s'entendait, au moyen
âge, pour le cimier du heaume. Mais, à partir du xvi* siècle,
on appelle ainsi la saillie des cas-
ques, parallèle au plus grand axe,
qui commence au frontal et finit au
couvre-nuque. Plus les crêtes des
armets, des salades, des morions,
des bourguignotes sont hautes, plus
les objets sont anciens. Déjà, sous
Henri III, cette arête du timbre
tend à devenir moins haute ; sous
Louis XIII, elle disparaît progressi-
vement. Crète de casque (xvie s.).
— Fortif. On distingue, sur une
hauteur, la crête militaire de la crête topographigue ou
ligne de faîte. Celle-ci, qui passe par les points les plus
élevés du terrain, est dite aussi crête couvrante, parce que
c'est d'elle que dépend le défilement, ou la protection des
' hommes abrités par la hauteur. La crête militaire, située
an peu plus en avant, est, au contraire, la ligne d'où l'on
commando le terrain en avant, et d'où l'on peut agir sur
les assaillants qui veulent enlever la position que l'on
défend.
Dans les ouvrages fortifiés, on distingue la crête infé-
rieure du parapet et la crête extérieure. La première, dite
aussi ligne de feu, est marquée d'un trait de force sur les
dessins de fortification, comme indiquant la ligne d'où
partent les coups des défenseurs. Il ne faut pas confondre
ces crêtes avec la magistrale, qui n'est autre que la partie
supérieure du mur d'escarpe.
GrÉTÉ. Myth. gr. Fille d'Astérios. Elle épousa Minos,
dont elle eut quatre tîls : Crétée, Deucalion, Glaucos, Au-
drogée, et quatre filles : Acallé, Xénodice, Ariadne et
Phèdre. Crété n'est qu'un autre nom de Pasiphaé. Suivant
Diodore, Crété serait la mère de Pasiphaé, qu'elle aurait
eue d'Hélios.
CRÊTE, ÉE adj. Muni d'une crête : Coq crêté.
— Fig. Fier comme un coq qui dresse sa crête, il Huppé,
distingué. (Ces deux sens ont vieilli.)
— Blas. Se dit du coq, quand sa crête est d'un émail par-
ticulier. (V. coQ.l Se dit également du dauphin, du heaume,
employé comme meuble de l'écu, et qui est surmonté d'un
ou de plusieurs panaches.
— Bot. Qui est muni d'une crête, ou qui imite la forme
d'une coéte.
— Entom. Se dit des insectes qui ont sur le corselet
des poils ramassés formant une sorte de crête.
— Miner. Se dit d'un minerai cristallisé dont les cristaux,
en tables rhomboïdales minces, sont ^^roupés parallèlement
au plan qui passe par les grandes diagonales, de manière
à imiter grossièrementdes crêtes de coq : Barytine crètée.
Fer oligiste crêté.
— Moll. Se dit des coquilles qui ont leurs bords plissés.
— Zooph. Se dit des polypiers dont les expansions for-
ment des plis imitant des crêtes.
GRÊTE-DE-COQ {kok') n. f. Bot. Nom vulgaire d'une
célosie {rhinanthus crista gatli, celosia cristata, corydalis
bulàosa, etc.), la forme des fleurs rappelant plus ou moins
la crête d'un coq : Des CBÊTES-DE-coy.
— Chir. Excroissance charnue qui se forme dans cer-
taines maladies, et qui ressemble à une crête de coq :
CaÊTE-DE-coQ à l'anus, à la vulve.
— Moll. Nom scientifique d'une huître, il Strorabe cristé.
— Techn. Ardoises rangées par échantillon, ii Petite
passementerie à dents fines, imitant une crête de coq.
CRÊTE-DE-PAON (pan) n. f. Nom donné à diverses
plantes exotiques, dont les âeurs rappellent l'aigrette du
paoD. (Les principales sont : les Gailandina, Bonducella,
Poinciana, etc.) il PI. Des crètes-
DK-PAON.
Crétée ou Gratée. Myth. gr.
Fils do Minos et do Pasiphaé ou
Crété. (Il régna dans l'ile de Crète,
avec son frôre Deucalion, et eut
trois filles : Eropo, Clymène, Apé-
mosyne, et un nls : Althémène. Il
périt do la main do co dcmior.) —
Guerrier du parti d'Ëaéo, qui fut
tué par Turnus.
GrÉTEIL, comm. do la Seine,
arr. et à l'J kil.de Sceaux, près do
Charenlon, sur la rivo gaucho de la
Marne; 4.208 hab.(C'rt«/u//>n«,ennea.) Filatures, serrurerie,
scieries, fabriques d'orfèvrerie et ferblanterie, fabriques
de couvertures de laine, culture maraîchère, commerce
actif de fruits et légumes.
Pctiio ville ancienne ; sous les Mérovingiens, on y fa-
briquait des monnaies. Eglise ogivale des xii" et xiii* siè-
cles. Tour qui remonte à Henri II. Beau chiktcau moderne.
Créteil fut, pendant la guerre de 1870, lo théâtre d'un
combat ashcz vif.
CrÉTELER Moublo la coD&onnc l devant un e muet :
/C'fe rr''f^l!f. Elfes créteVefont) v. n. Chanter d'une façon
particulière, en parlant de la poule qui vient de pondre.
Armes de CrételL
CRÉTELLE [tel') u. f- Gcuie do plantes, de la famille des
graminées, tribu des festucées, ayant pour type la crételle
commune ou crételle des prés (cynosurus
cristatus).
— Encycl. Le nom provient des pe-
tites crêtes très élégantes, formées par
les glumes. La crételle commune est une
plante vivace, dune hauteur de 60 centi-
mètres environ. Elle indique, par sa pré-
sence dans les foins, que cenx-cijjjrovien-
nent de hauts prés, et, par suite, ne con-
tiennent que de bonnes plantes. La cré-
telle hérissée et la n-ételle dure croissent
surtout dans le Midi, sur les sols arides
ou pierreux.
CRÊTE-MARINE n. f. Bot. Syn. de
CHKISTE-M.\RINK.
GrÊTENET ( Jacques ) , philanthrope
français , né à Champlitte ( Franche-
Comté) en 1603, mort en 1666. En 1628,
il se dévoua au service des pestiférés et
fut nommé maître chirurgien. Il se si-
gnala de nouveau lors de la peste en 1643.
Plus tard, il devint prêtre et institua,
avec sa fortune personnelle, la cougrèga-
lion des joséphistes , destinés à Téduca-
lion des jeunes missionnaires. „ ,. .,
*• Crételle.
CRÊTER V. a. Cacher avec de la passe-
menterie appelée « crête >• les broquettes ou le cloutage
d'un meuble recouvert d'étotfe : Crèter un fauteuil. \\
.Vrrêier l'étofl'o sur le bois d'un siège avec de petits clous.
CrETESCI-SINTESCI, comm. de Roumanie (district
d'Ilfovu) ; 3.000 hab.
GrÉTET (Emmanuel, comte de Champmol), homme
d'Etat français, né à Pont-de-Beauvoisin (Savoie) en 1747,
mort ù Auteuil en 1809. Il acquit une belle fortune dans le
négoce, fut élu député au conseil des Cinq-Cents par la
Côte-d'Or (1795), devint, après le 18-Brumaire, conseiller
d'Etat, directeur des ponts et chaussées, gouverneur de la
Banque de France (1806), et enfin ministre de l'intérieur
(1807). Sous son ministère commencèrent les travaux et les
monuments remarquables du règne de Napoléon 1". L'em-
pereur l'avait créé comte de Cnampmol et grand officier
de la Légion d'honneur.
GrÉTHÉIS. Myth. gr. Femme d'Acaste, roi de Thes-
salie. N'ayant pu se faire aimer de Pelée, elle l'accusa
devant son mari d'avoir voulu la séduire. Acaste ordonna
d'exposer Péléo aux centaures ; mais celui-ci sortit vain-
queur do la lutte, et mit à mort Créthéis et son mari.
CrÉTHÉUS. Myth. gr. Fondateur d'Iolkos, suivant la
légende. Il était fils d'Eole et d'Enarète. Il épousa Tyro.
Il fut le père d'.iî^son, de Phérès, d'Amython, d'Hippolyte,
de Talaos ; de Phryxos et d'Hellé, d'après uno autre tra-
dition.
CrÉTHON. Myth. gr. Fils de Dioclès et frère jumeau
d'Orsiloque. Les deux frères furent tués par Enée, au siège
de Troie.
GRÉTIDES adj. f. pi. Myth. gr. Se dit des nymphes de
Crète.
CRÉTIFICATION (si-on — du lat. creta, craie, et fieri,
devenir) n. f. Géol. Passage d'un corps à Tétat crayeux.
— Méd. Formation de concrétions crayeuses dans l'épais-
seur d'un tissu.
CRÉTIN (du lat. ckristianus, chrétien) n. m. Individu
idiot, rachitique, pâle et souvent goitreux.
— Fam. Homme très bête, stuplde.
— En T. d'archéol., Corbeille en usage au moyen âge et
qui était faite en vannerie ou en fils de métal, suivant les
usages auxquels on la destinait.
— Adjoctiv. Affecté de crétinisme : Les hommes crétins
portent des jupons au lieu de culottes. (Virey.)
— Fam. Sot, stupide : Bes maris crétins-
— Encycl. V. crétinis.me.
GrÉTIN ou GreSTIN (Guillaume), de son vrai nom
Dubois, poète et chroniqueur français, mort en 1525. Il fut
chantre de la Sainte-Cliapello et chroniqueur de Fran-
çois I*^ Ses Chroniques de France (en vers) sont restées
inédites. Il est lo représentant le plus autorisé de l'école
des n grands rhétoriqueurs ». Marot le proclamait encore
n souverain poète français », et il fallut, pour le remettre
à son rang, le bon sens de Rabelais, qui le travestit sous
le nom de Ramiiiagrobis. Pas:|uier déclare avoir trouvé
dans SCS œuvres •• prou de rime, mais peu de raison »;
son unique souci semble être, en effet, de frapper par un
assourdissant cliquetis de mots, par des rimes portant sur
des phrases entières.
Ainsi ;
Pour vivre en paix et cojicorde. qu'on coràe
Guerre et le chant qu'accord d'elle cordeUe ...
CRÉTINE n. f. Dr. anc. Alluvion formée lentement; ac-
croissement successif.
GrÉTINEAU-JOLY (Jacques), historien français, né à
Fonlenay ('Vondéej en 1803, mort à Vincennes en 1875. Il
fit ses études au séminaire de Saint-Sulpice, puis voyagea
on Allemagne et en Italie. II fut un ardent défenseurdes
idées religieuses et monarchiques, et mit au service de
ses convictions un réel talent de polémiste. Son ouvrage:
Clément XIV et les Jésuites fit grand bruit; le P. Theiner
fut chargé d'y rénondro. De ses nombreux ouvrages, celui
qui a lo plus do vabïur au point rlo vue historique est son
histoire de la Vendée militaire (1840-1841).
CRÉTINEUX {neù), EUSE [rad. crétin] n. et adj. Se dit
dos demi-crétins, des individus qui présentent quelques
caractères du crétinisme sans être absolument crétins.
CRÉTINISER V. a. Faire devenir crétin ; rendre stupide :
CBKTiNisRK un enfant.
Se ci'étiniser, v. pr. Devenir crétin, idiot, s'abrutir.
CRÉTINISME (ni55m') n. m. Ensemble des symptômes
qui caractérisent lo crétin.
— ENCYCr,. Le crétinisme est uno sorte do dégénérescence
dont les principaux caractères sont : l'ossature volumi-
neuse, trapue ; la lôte asymétrique aplatie d'avant en ar-
rière avec proéminence' des maxillaires et exiguïté du
39 i
crâne, front bas et couvert; thorax, bassin et membres
souvent déformés par le rachitisme ; peau d'un blanc gri-
sâtre ou jaunâtre, ridée, sans poils, sauf sur le cuir
chevelu, qui porte des cheveux châtains ne blanchissant
pas; oreilles écartées de la tête, dents mal implantées et
cariées, bouffissure des tissus mous (myxœdème) et hyper-
trophie avec dégénérescence de la glande thyroïde (goi-
tre), atrophie ou quelquefois, chez les demi-crétins ou les
crétineux, hypertrophie des organes génitaux, ballonne-
ment de l'abîiomen, ouïe et tact obtus; sens moral, intel-
ligence et sentiments affectifs très diminués ou nuls. Sous
ce rapport, les crétins sont voisins des idiots. Les crétins
meurent, en général, avant la fin de radolesi;ence; très peu
atteignent la cinquantaine. Les crétins complets sont im-
puissants et inféconds; les demi-crétins, souvent portés im-
pétueusement à l'acte génital et enclins aux pratiques soli-
taires, peuvent avoir une progéniture, soit entre eux, soit
avec des individus sains, mais cette progéniture est rare-
ment viable dans le premier cas, et toujours plus ou moins
dégénérée dans le second.
Le crétinisme est endémique dans les pays où le goitre
l'est également (toute la région des Alpes et surtout les
Hautes-Alpes et la Savoie, où la proportion atteint 22
p. 100 sur la population totale, la région des Pyrénées,
le Jura, les "Vosges), et ne se rencontre pas là où il n'y
a pas de goitre; les crétins sont ordinairement issus de
goitreux. Il paraît bien démontré que les causes du créti-
nisme sont intimement liées à celles du goitre. Aussi la
médication thyroïdienne, c"est-à-diro ayant pour base le
traitement paV le suc de glandes thyroïdiennes saines,
administré par dos procédés divers, parait être la plus
rationnelle et avoir donné des résultats positifs. Les moyens
prophylactiques se résument dans 1 assainissement des
eaux. Mais on no sait rien do positif sur la cause même
du goitre. On a incriminé les eaux, tantôt en alléguant
leur pauvreté en principes minéraux, en iode particulière-
ment, tantôt en supposant qu'elles contenaient un principe
toxique spécial, ou un agent pathogène microbien. Il n'ap-
paraît généralement que vers la deuxième année; aussi
est-il tout indiqué d'éloigner du pays natal les enfants quo
leur hérédité prédispose au crétinisme.
CRETINTZA {krê) n. m. Nom donné à des étoffes bro-
dées, rayées ou unies, qui servent à confectionner les ju-
pons des paysannes moldo-valaques. Il On dit aussi valnic.
CRETIO {kré-si — du lat. crescere, supin cretum, croître)
n. f. Dr. rom. Procédé d'addition d'hérédité, consistant en
une déclaration orale faite en termes sacramentels en pré-
sence de témoins.
— Encycl. Le droit de crelio a dû être le seul admis à
l'origine. Plus tard, il n'a été imposé qu'aux héritiers in-
stitués, avec obligation de faire la cretio dans un certain
délai, ordinairement de cent jours; puis on ne l'a plus
exigée qu'au cas de cretio perfecta, c'est-à-diro si l'institué
était déclaré exhérédé, faute de faire lacre/iodansledélai.
La cretio n'était plus employée sous Justiuien.
CRÉTIQUE [tik' — du gr. Krêtikos, CièXois) adj. Métriq.
anc. Pied composé d'une brève entre deux longues. (On
l'appelle aussi amphimacre.) Se dit d'un vers composé de
T)lusieurs pieds crétiques. (C'est un rythme fréquent chez
les tragiques grecs et chez Aristophane, ainsi que chez
Térence et d'autres Latins. Il y avait, d'ailleurs, des vers
crétiques de différentes longueurs.)
— n. m. Pied ou vers crétique : Composer des créti-
ques.
CRÉTISER (rad. Crétots) v. n. Mentir ou tromper comme
les Cretois avaient la réputation de le faire. (Inus.)
GrÉTOIS, OISE [to-a, az'), personne née en Crète ou
qui habite cette île. — Les Cretois.
— Adjectiv. Qui appartient â cette île ou à ses habitants:
La marine Cretoise.
— n. m. Un des dialectes doriens, connus par des in-
scriptions archaïques, écrites en boustrophéuon, et dont
les principales sont celles de Gortyne.
CRETOIS {toa — rad. crête) n. m. Nom donné aux niem.-
bres les plus fougueuxde la Convention, lesquels siégeaient
sur les bancs les plus élevés do l'assemblée, qu'on appelait
la crête de la Montagne.
CRETONNE {(on) n. f. Toile blanche très forte, à chaîne
et à trame de coton.
— Adjectiv. : La toile CRtiTONNE 5e fabrique dans les e«-
virons de Lisieur.
— Encycl. La cretonne est faite en tilés de gros numé-
ros. On distingue commercialement : la cretonne à grain
carré, qui est la plus lourde ; la cretonne shirting, en
forte chaîne et en trame plus fine que la chaîne. Impri-
mée de couleurs et dessins variés, elle est employée dans
l'ameublement et l'on en confectionne des rideaux, housses
de meubles, tentures, etc.
CRETONNÉE {to-né) [k LA], loc. adv. Manière d'accom-
moder certains légumes : Fèves k la cretonnée,
CRETONNIER {to-ni-é — rad. créions) n. m. Petit négo-
ciant qui achète chez les bouchers les résidus de suifs
appelés II cretuns », et qui fabrique avec ces résidus des
pains grossiers pour la nourriture des chiens.
CRETONS n. m. pi. Résidus de la fonte du suif, dont on
fait des pains pour les chiens, ii Morceaux de graisse de
porc frais apprêtée. (On les appelle également panne.)
GrettÉ DE Falluel (François), agronome français,
né à Drancy en 1741, mort à Dugny (Seine) en 1798.
Memttre de la Lé^'islative, il fut jeté en prison et y resta
jusqu'au 9 thermidor. Il doit surtout sa réputation aux
progrès qu'il fit faire à l'agriculture. Il combattit l'usago
de la jachère, propagea la culture de la grande chicorée,
des turneps, do la pomme do terre; il fit ensemencer la
plaine dos Sablons d'espèces végétales étrangères; enfin,
il inventa plusieurs instruments ou machines agricoles : le
cylindre à dents, lo hache-racines, le hachoir à paille, la
cnarrue-buttoir. Il a publié plusieurs ouvrages ; j/e-
moire sur le dessèchement des marais (1789); Mémoire sur
l'amélioration des biens communaux; Mémoire sur lu sup-
pression des jachères (1790); Traité sur les pi'airies artifi-
cielles (1801)!
CRÊTU, CRESTU {krèss), CRISTIEL {sti-èl') [rad. crête]
n. m. Archéol. Se disait,' au moyen âge, de ces masses
d'armes dont la têle était crétée. c esl-à-dire présentait des
aspérités, des saillies destinées à en aggraver leffet con-
tondant. "V. MASSE.
3flS
CreuLLY, cli.-l. .l«î .-aiU. tlu Calvados, arr. o(, i i:. kil.
do Cîion, prtis do la SouUos; G77 liai). Kg'lisn romane»; vieux
châtoau fort, uiio des plus anciennes ot dos plus remar-
quables tbrteressos du Calvados, aunuol so rattachent do
nombreux souvenirs historiques. Konort do Kent, tils na-
turel du roi Monri I" d'Angleterre, était dovouj baron de
Croully on U08. Ce château soutint do nombreux siôgos.
ïl fut "démoli, on partie, au xv!» siôcle. — Le canton a
2i> comm. ot 8.195 hab.
CREUPÉB {pi^ — rad. crêpe) n. f. Kspèco d'omelette
épaissf, qu'on fait avec do la farine, en liOrraine.
Greus ou Greuz (cap de) liât. Pi'oj7îontorium crucis],
pronioniuiro situo à l'extremitô nord-est do l'Espagne, le
]>Ius orionlal do la péninsule Ibérique et lo plus occidental
du gollV ilu Iiion {V Aphrodisium pi'omonturium des anciens).
CREUSAGE {zaj') n. m. Action do creuser : Le crkusack
d'un puits. (Pour los puits do raine, on dit mieux fonçagb.)
Il Kn gravure, Action d'enfoncer plus profondémont lo
burin dans la plauolio do bois ou de métal : Le crkusaok
des pttvïchfs s'uprre de diverses façons.
Creuse, rivière de France, affluent de la Vienne, sortie
au N. du ninrit Odouze (Limousin), dans dos terrains imper-
méables. Klle coule d'abord par une vallée étroite et pitto-
resque, admirablement décrite par George Sand, puis dans
une plaine médiocrement fertile, par Fellotin, Aubusson,
Ahun, prés duquel elle côtoie un petit bassin houiller
(Creuse) ; Argenton, où elle longe les marais de la Brenne
(todre), La Haye-Doscartes et Port-de-Pilos (-Indre-et-
Loire), et se jette dans la Vienne, après avoir reçu : à
droite, !a Glaise ; à gauche, la Gartempe (170 kilom.), qui
lui déverse les eaux do la Marche. Torrent raviné à crues
formidables dans son cours supérieur, c'est ensuite une
rivière peu profonde et assez pacifique.
Creuse ( diïpartkmbnt de la), formée de la haute
Marche, de quelques parties du Limousin, du Poitou, du
Berrv^du Bnurbonnais, de l'Auvergne et tirant son nom de
CREULLY
CREUSOIR
porsion d'eaux, sont : le Clior, la Creuse, lo Taurion. Au-
cune rivière n'est navigable sur lo territoire do ce dépar-
tement, mais on y fait flotter du bois à biiches perdues,
sur la Crouso et lo Taunon.
Le climat de la Creuse so ressent de l'élévation du
sol ot du grand nombre de ruisseaux, de sources qui arro-
sent lo pays en tous sens. Il est en général froid et humido,
avec variations brusques; les pluie.s, abondantes au prin-
temps, succèdent à des hivers longs et rigoureux, qui
couvrent do neige, souvent pendant plusieurs mois, les
cantons du Sud-Est ; mais l'automne y est ordinairement
fort beau.
Lo sol du département de la Creuse se compose d'une
faible couche de terre végétale, reposant sur dos roches
granitiipios, sauf quelques lambeaux de terrains secon-
daires (bassin houiller d'Ahun)ot tertiaire. A part la houille,
aucun produit mméral n'est exploité dans la Creuse.
Outre los sources thermales a'Evaux, la Creuse en pos-
sède une vingtaine d'autres, mais pou aménagées.
La grande industrie est la fabrication des sabots et
aussi l'exécution des gros travaux de maçonnerie, mais
les habitants de la Creuse s'en vont au loin exercer ce
dernier métier. En effet, chaque année, au printemps,
une grande partie des hommes valides émigrent et vont
chorcher fortune dans les grandes villes (de préférence
Lyon, Paris, etc.) pour rentrer fidèlement au foyer vers
le commencement de l'hiver, ayant fait, sur leur maigre
salaire de maçon, quelques économies qu'ils consacrent à
agrandir leur patrimoine. Les landes incultes de la Creuse
sont encore très étendues.
L'industrie est presque entièrement concentrée dans
trois villes : Aubusson et Felletin, dont les célèbres ma-
nufactures de tapisseries sont les plus belles de France
après celles des Gobelins et de Beauvais, et Bourganeuf,
qui possède des papeteries. Ailleurs, on no trouve que
quelnues tanneries, brasseries, filatures de laine, tuileries
et fabriques de poterie commune. Le commerce est peu
étendu ; la Creuse n'exporte que son beurre, ses œufs, ses
I Fig.
la rivière qui le traverse; il est compris entre les dépar-
tements suivants : Indre, Allier, Puy-de-Dôme, Corrèzo et
Ilaute-Vionno. Suporf., 5.{i05 kilom. carr.
Ce département comprend 4 arrond. (Gu^h^et , chef-lieu,
Aubusson, Bourganouf ot Boussac); 25 cant. ; 260 comm.,
ot une population do 279. 3GG liab. Il forme, avec la Haute-
Vienne, lo diocèse do Limoges, suffragant do Bourges;
dépond du 12» corps d'armée et do la 11" inspection des
ponts et chaussées; ressortit ù la cour d'ai)[)ol do Li-
moges, à l'académin do Clomiont, à la 2i" conservation des
forAts ot à l'arrondissement minéralogiquo de Périgwoux.
Vu dans son onsomblo, ce département présente Informe
d'un ovale irrégulior, couvert do moniagnesqui prolongoni
los monts d'Auvorgno ot du Limousin; c'est uno succes-
sion do croupes arrondies, séparées par do profondes cou
pures ; pays très pittoresque, célébré par George Sund. Ln
Iiartio du sud ot du sud-ost est la plus élevée do beaucoup ;
os pointsculmmantssont : lamontagnedo Féniors(«îom.),
laCourtmn (OSI m.), lo Signal do la Fa^'itièro(880 m.), le
moui du Mus dArtigo (Hor) m,). Los prineipnles rivières
qui urrusont en dépurleiuent , contm important do ditt-
porcs gras, ses agneaux, un pou do seigle et los produits
do SCS manufaclures.
Creuse. Myth. gr. Fillo do Priam ot d'Hécubo, pro-
miéro épouse d'Enéo ot môro d'Ascagno ou lulo. lillo
disparut pondant l'embrasomont do Troio. — Fillo d'Eroch-
thôo, roid'Athènos, ot do Praxïthéa, (Elle fut aimée d'Apol-
lon : oUo épousa Xouthos, tils d'ilollcn, ot fut la mèro d'Ion,
do Doros ot d'Achteos.) — Fille de Créon, roi de Corintlio.
(Elle épousa Jason, après qu'il eut répudié Médco. Collo-ci
lui envoya comme présont do noces uno robe qui s'en-
flamma sur elle et la consuma avec lo palais.) — Naïado,
fillo do l'Océan ot do la Terre. (Elle épousa Pônéo, fut môro
d'Hypséo, roi des Lapilhes, ot do Stilbé, qui fut aimée
d'Apollon.)
CREUSEMENT (man) n. m. Techn. Action do cr<»nsDr ;
état qui en rcsnlto : Le citi'.fSRMKNT d'un cnnal.
— Géol. Cn-usenicnt des vnllt'cs. Erosion plus ou moins
vnsto produite par les cours d'eau. (La théorie dos grands
courants diluviens, qui préioiulnit expliquer la grnndo
jarf^onr dos valléou nciuelIoN par rapport uu faibb*
Creusequin (xv« s.).
débit des eaux qui los suivent, est do plus on plus dou-
teuse.)
CREUSEMENT adv. En creusant, en enfonçant.
D'uno façon creuse, chimérique.
CREUSEQUIN ffciit — du bas lat. crucequrnus) n. m.
Vaso à boiro, do la catégorie des cailliors, on usago
aux xiv et XV» siècles, et com-
posé d'un récipiont en sphère
aplatie, avec largo ouverture,
et couvercle pouvant servir de
gobelet.
— Encycl. Les creusequins
étaient des objets do luxe ; on
les faisait en toutes sortes de
matières : en or, en argent, on
pierres dures, en bois do ma-
dré, etc. Certains sont munis
d'un manche servant a prendre
le vase pour verser. D'autres
creusequins, faits do deux
coupes appliquées l'une contre
l'autre et assemblées par une charnière, semblent avoir
été des drageoirs.
CREUSER (rad. creux) v. a. Percer un creux, faire un
creux, ouvrir un creux : Creuser la terre, une pierre.
Il Pratiquer, ouvrir : Creuser un port, une fosse, ii Rendre
plus profond : Creuser un puits qui }ie don7ie pas assez
d'eau, n Enfoncer, rendre plus creux, en parlant des yeux,
des traits du visage : La maladie cfîeose les joues.
— Fig. Sonder, approfondir : Creuser un sujet, n Pro-
duire un vide moral dans : Les biens de la terre ne font
que CREUSER l'àmc et en augmenter le vide. (Chateaubr.)
Il Ci'euser sa fosse. Creuser son tombeau, Altérer sa santé
par des excès; se rendre soi-même la cause de sa mort.
Il Creuser un abîme : 1° Préparerce qui doitcauser la perte,
la ruine de quelqu'un ou do quelque chose; 2" Séparer,
désunir, de manière que rien ne puisse rétablir l'union.
— Fam. Creuser l'estomac ou absoluni. Creuse)', Faire
éprouver uu grand appétit.
— Grav. Revenir sur une taille pour la rendre plus
profonde, il Dans la gravure sur bois, Evider certaines
parties qui doivent marquer plus légèrement que les autres.
Creusé, ée part. pass. du v. Creuser.
— Substantiv. n. m. Résultat de l'action de creuser :
Des CREUSÉS effectués par les rivières. (Peu usité.)
Se creuser, v. pr. Etre creusé; être, devenir creux.
Il Creuser pour soi : Quelques animaux se creusent des
derneures souterraines. (Bun.)
— Fig. Se fatiguer par des méditations ou des recher-
ches : Ma tête et mon esprit se creusknt. (M""" de Sév.)
il Se creuser l'esprit, la tAte, le cerveau, Se fatiguer 1 esprit
pour approfondir une matiière, pour découvrir quelque
chose. Il Se creuser un tombeau. V. creuser.
— Syn. Creuser, approfondir. V. approfondir.
CREUSET {zè) n. m. Techn. Vase généralement fait de
terre réfractaire, de noir animal, etc., qu'on emploie dans
les laboratoires de chimie et dans plusieurs arts industriels
pour fondre ou calciner certaines substances.
— Creuset brusqué. Creuset dont l'intérieur est garni
d'une légère couche de pâte faite avec du charbon de
bois pulvérisé, légèrement humecté et fortement battu.
— Fig. Moyen, cause de destruction ou do prépara-
tion : Sa main est un crevuet où l'urqent .se fond. \\ Moyeu
dépuration morale ou intellectuelle, moyen d'essai, d'àna
lyse : L'âme s'épui'C au creuskt des l'evèrs. (Volt.)
— Bot. Syn. de crkusot.
— Métall. Partie inférieure d'un fourneau, au-dessous
des tuyères, dans laquelle so rassemble le métal fondu.
— Zool. Nom vulgairo des mollusques gastéropodes du
genre crucibuluîn. V. ce mot.
— Encycl. Métall. Les matières employées à la confec-
tion des creusets sont : les terres réfractaires, la porce-
laine, te platine, la fonte, la
plombagine, lo coke, lo noir
animal agglutiné ot la chaux
vive. La fornïo des creusets
varie beaucoup. Ceux des
laboratoires sont quelquefois
munis de couvercles de mémo
matière qui permettent d'iso-
ler los substances que l'on y
essaye. Ils sont, le plus sou-
vent, en terre réfractaire. Les
creusets do fonte no sont
guère employés quo pour la
fusion du plomb. Les creusets
do platino sont rarement em-
ployés, mais ils sont indis-
pensables pour l'analyse des
matières siliceuses. Les creu-
sets poreux ou absorbants, connus sous lo nom do « cou-
Sellesu, sont faits do poudre dos humectée ot comprimée
ans un moule; on les emploie pour les essais dos matiè-
res d"or ou d'argent, l^cs ireuseis réducteurs de plomba-
gine sont employés pour la fusion des alliages d'or et d'ar-
gent. On so sert aussi, pour la foiuo des métaux devant
servir au monnayage, do creusets d'argile, do crousels do
for bien forgé ot bien battu.
Les crousots do verreries sont fabriqués avec un mé-
lange do silico, d'alumine, d'oxyde de fer et do chaux. lU
sont d'assez grande dimension'
Les creusets dos fabriques d'acier fondu, primitivomenl
formés d'argilo et do plombagino, se font couramment
aujourd'hui avec des argiles aux(|uelles on ajoute do ta
poussière de coko et delà plombagino.
Pour la fonto du platine, on omploio do petits creusets
ilo chaux vivo calcinéo.
CREUSEUR n. m. Celui qui crouso. qui approfondit, qui
va au lond des choses : Des crkuskuus d'itndquittK (Volt.)
[Peu usité. J
CREUSIA (Ar<*-u — nom mythol.) n. f. Genre do crus-
tacés cirripèdos thoraciquos operculés, famille des bnlanî-
dés, comprenant des Imianes ou glands do mer A bnso oupu-
iiformo, a couronne formée do quatrn pièces ravonnées.
(L'espèce type du genre, creusin spinulosa, liabilo rOcéuu.)
CREUSISTE {zisst') n. m. Fabricant do orcusots.
GREUSOIR (eo-iir) n. m. Outil, sorio do pougo dont lo
luthier so sort pour crouser ln (ablo d'un instrument de
musique, il Atelier où l'on fait doscrcnsots.
Creusets : I. U ■n i ■ ;i -■ ;
2. Kn ploiiiljajrhn' ; .t. l-'ii portf-
laluo uo Saxo avoo couvercle;
4. En plAtlne.
CREUSOT — CREVASSE
CrEUSOT (Le), ch.-l. de canton de Saône -ot- Loire,
arrond. et à 26 kilom. d'Autua; 32.034 hab. {Creusotins,
ines.) Ch. de f. P.-L.-M. Usine métallurgique. — Le canton
a 4 comm. et 35.883 hab.
— Industrie. Bien que la première usine établie sur le
territoire du Creusot (au hameau de Charbonnières) date
de 1781, les établissements métallurgiques, après de nom-
breuses vicissitudes, ne prirent un réel essor qu'à partir
de l'époque oii la société Schneider frères en prit la direc-
tion (1837). Depuis lors ces immenses usines n'ont cessé
de se développer.
Outre ses usines proprement dites, la Société possède
d'importantes annexes, comme les établissements de Cha-
lon-sur-Saône, où se contruisent le matériel de chemin do
fer, les ponts métalliques, les charpentes en fer, le maté-
riel accessoire d'artillerie, les générateurs à vapeur, etc.
Les usines céramiques du Perreuil lui appartiennent aussi.
La Société est également propriétaire d'importantes mines,
parmi lesquelle"s les houillères de Montclianio, de Long-
pendu, dans le département de Saône-et-Loire; celle do
Montaud et de Beaubrun, dans la Loire; de la Machine,
dans la Nièvre; de Brassac, dans le Puy-de-Dôme. On
doit encore citerles mines deferdeLaissey. dans le Doubs;
de Mazenay, en Saône-et-Loire ; de Saint-Georges, en
Savoie, et d'Allevard, dans l'Isère,
Dans ses hauts fourneaux, la Société du Creusot traite
directement ses minerais de fer, consistant en fer ooli-
ihique et en fer oxydulé. Le bâtiment de la forge, qui a
une superficie de plus de 12 hectares, possède des fours do
puddlage, où se traite la foute. On y rencontre, en outre,
de nombreux trains de laminoirs, des ateliers de finissage,
d'autres de réparation : ces diverses installations ont pour
objet le travail exclusif du fer, dans toutes ses nombreuses
applications. Les aciéries ont une importance des pins
considérables. Elles comprennent plusieurs batteries de
ccnvertisseurs Bêssemer, des fours Martin-Siemens et
d'autres pour les procédés basiques. C'est dans ces ate-
liers que se trouve le fameux marteau-pilon de iOO tonnes.
On y fabrique les pièces d'acier des plus grandes dimen-
sions, les jaques de blindage de navires notamment. Ces
plaques, quant à leur résistance, sont essayées dans un
polygone spécial dépendant du Creusot, où a lieu aussi
l'essai des canons fabriqués par ces usmes. Dans les ate-
liers de construction, les machines-outils les plus perfec-
tionnées abondent. Afin de faciliter le transport et la ma-
nœuvre des lourdes pièces fabriquées au Creusot, plus de
300 kilomètres de voie ferrée rayonnent en tous sens à
travers ces vastes usines.
L'administration du Creusot assure l'instruction des
enfants dont les parents sont attachés à la Société. Dos
services sont chargés de veiller au bien-être du personnel
ouvrier, dont la population considérable est logée très
économiquement dans des immeublés construits par les
établissements du Creusot, et qui peuvent devenir la pro-
priété des occupants au bout d'un certain nombre d'an-
nées. Il existe, en outre, une caisse de retraite, de laquelle
peuvent bénéficier employés et ouvriers. Une maison de
retraite reçoit les ouvriers infirmes ou trop âgés.
CREUSOT {zo) n. m. Nom vulgaire d'une espèce de pe-
zize disposée en entonnoir, il On dit aussi crruset.
CREUSURE (sHr") n. f. Cavité d'une certaine étendue,
mais peu profonde : La criîusdre d'un sabot.
Greutz iGustave-Philippe, comte de), homme d'Etat
et littérateur suédois, né en Finlande en 1726, mort à
Tivoli, près Stockholm en 1785. Ministre de Suède en
Espagne (1763), puis en France (1766), ambassadeur (1772),
il entretint de nombreuses relations avec les esprits les
plus distingués, connut Franklin, et signa avec lui un
traité de commerce entre les Etats-Unis et la Suède.
Rentré dans son pays, il y fut chancelier de l'université
d'Upsal et membre du gouvernement intérimaire (1783-
1784). Il est aussi connu par ses œuvres littéraires, son
poème champêtre d'Atys et Camille, une sa-ÙTe., l'Apologie
du mensonge {1195, 1812, 1862).
CREU'raER n. m. Métrol. V. kreutzer.
CREUX [kreû], EUSE [du bas lat. crosum] adj. Evidé,
qui a une cavité miérieure : Boule creuse. Dent creuse.
Il Qui est en contre-bas, moins élevé que les objets voi-
sins : Chemin creux. ValloJi creux.
— Amaigri, en parlant des traits du visage : Joues
CREUSES, li Enfoncé, en parlant des yeux.
— F;g. Vain, futile, chimérique; sans jugement : V/sîons
CREUSES. On veut paraître profond quand on n'est que creux
et vide. (Beaumarch.) ii Voix creuse, Voix à la fois sourde et
sonore, comme si elle sortait d'une profonde cavité.
— Céram. Se dit des pièces creuses, par opposition aux
pièces plates.
— Chass. Trouver, faire' buisson creux, Ne plus trouver
dans l'enceinte la bêle qu'on avait découverte, il Fig. No
plus trouver ce qu'on était allé chercher.
— Jeux. Se dit, aux cartes, d'un jeu incomplet.
— Techn. Peau creuse. Peau peu consistante, dont lo
tissu est lâche ; Les peaitx creuses ne sont pas susceptibles
d'être chamoisées. (Maigno.) ii Drap creux, Drap dont lo
tissu est trop lâchci
— Véloc. Caoutchouc creux. Y. caoutchouc.
— Loc. div. : Assiettes creuses. Assiettes plus profondes
que les autres, et dans lesquelles on sert ordinairement
lo potage. H Viande creuse. Mets qui no nourrit point on
qui nourrit fort peu : Les écrevisses sont une viande
cp.KvsK pour un homme de bon appétit. (Acad.) — Par ext.
Objet qui ne peut servir de nourriture : La musique est
une VIANDE bien crkuse, pour un estomac affamé. (Acad.)
— Fig. Objet qui n'a rien de solide, surtout au point do
vue de l'instruction : La plupart des romans sont une
VIANDE CRZVSE pour l'esprit. (Acad.) it Avoir le i^enlre crewr,
l'estomac cretjx. Avoir besoin de mander, li Avoir le nez
ceux, Flairer, dovinor les bonnes occasions et en profiter.
Il // n'y en a pas pour une dent creuse. C'est un repas insuf-
fisant, et au lig.. C'est trop peu de chose, n Mer creuse, Mer
où se forment des lames profondes, il Tête creuse. Personne
qui a peu do sons.
— Advorbialem. Sonner creux. Rendre un son creux :
Tonneau qui sonnb creux. Il Songer, Hêver creux, Rêver
profondément à des choses vaines, chimériques : Amusez-
mus, ne rêvkz pas creux, ne vous faites point de bile.
(M"« de SéV.) V, BONflK-CRKUX.
— n. m. Cavité, endroit creux : Le crbux d'un rocher.
— Partie concave du corps humain : Le creux de la
main, de l'estomac.
396
— Qualifié d'une voix de basse sonoro et vibrante :
Avoir du crkux, un bon creux.
— Poétiq. Sein, intérieur :
Je lie puis arracher du ci'ewr de ma cervelle
Que des vers plus fori;és que ceux de la Pucelle.
BOILEAU.
— Fig. Vide, défaut de fond, de solidité : Je trouve un
grand crkcs dans ces fictions de l'esprit humain. (Boss.)
— Arg. Maison, demeure, logement.
— Comm. Creux de route. Déperdition que subissent les
liquides, vins, bières, cidres, etc., en cours de transport
et qui est causée par l'évaporation du liquide et le tasse-
ment (cette déperdition varie ordinairement de 2 à 4 p. cent
suivant la distance parcourue.
Géol. Nom que l'on donne, en certames régions, le
Jura par exemple, à des goutfres, généralement en forme
d'entonnoir, qui s'ouvrent à la surface du sol des pays
calcaires.
— Mar. Profondeur intérieure d'un bâtiment, mesurée
du premier pont à la quille : Vaisseau qui a trop de creux.
Il Concavité d'une voile enâée. il Oewx de la lame. Pro-
fondeur des lames de crête en creux.
— Sculpt. et grav. Manière de sculpter ou de graver,
dans laquelle le travail de l'artiste forme un vide sur le
plan général de la pièce qu'il a travaillée : Cachet gravé
en creux, il Mouler à creux perdu, Couler du plâtre dans
un moule, sans le soutenir par une garniture intérieure.
Il Mouler à bon creux ou à bon fond. Se servir de la gar-
niture supprimée dans lo cas précédent.
— Techn. Matrice de coin à frapper les médailles et
les monnaies, il Moule dont on se sert pour prendre une
empreinte, ou pour imprimer quelque ligure en relief:
Creux de plâtre, il Nom sous lequel ou désigne toutes les
pièces de poterie plus ou moins profondes, comme les
tasses, les soupières, les jattes, les saladiers : Petit creux.
Grand creux. Moyen crkux. Le creux est le contraire de
la PLATEKIE.
— Anton. Bombé, convexe, rebondi, renflé. — Proémi-
nent, saillant.
Creux-DE-SOUCY, puits naturel d'une profondeur de
33 mètres, situé à 1.200 mètres au S. du lac Pavin (Puy-
de-Dôme) et ouvert dans la coulée basaltique du puy de
Montchai. Un lac de 25 à 30 mètres de diamètre en occupe
le fond; une couche d'acide carbonique, plus ou moins
épaisse, atteignant exceptionnellement l'oritice même de
l'abîme (1893), indique la présence d'une mofette.
Creux-DU-VENT, un des sites les plus remarquables
du Jura. Il se trouve à l'entrée du Val-de-Travers, au-
dessus du village de Noiraigue. C'est un vaste cirque,
taillé à pic dans une montagne dont le sommet atteint
plus de 1.500 mètres. Ses parois sont formées par des
couches calcaires compactes, disposées en assises hori-
zontales assez régulières. La base de cette falaise est
encombrée par un vaste talus formé d'éboulis, au pied du-
quel on voit sourdre la Fontaine froide.
Greuz (Frédéric-Charles-Casimir, baron de), écrivain
et philosophe allemand, né à Hombourg (landgraviat de
Hesse-Hombourg) en 1724, mort en 1770. Il a laissé i>Iu-
sieurs ouvrages écrits en allemand et imprimés ensemble
(Francfort, 1769). Ce sont des Odes et des Chansons, écrites
avec élégance, mais dépourvues d'inspiration; Sénpque,
tragédie en cinq actes ; les Tombeaux, poème médiocre en
six chants. L'ouvrage sur lequel on peut juger le pliilo-
sophe et l'écrivain est intitulé : Essais sur l'homme, et
traite du bonheur. On y remar([ue des allusions fréquen-
tes aux pensées de Jean-Jacques Rousseau. Les Pensées
lucrétiennes sont un poème en quatre livres, auquel le
poème de Lucrèce, De nalura recum, a servi de modèle.
Creuz compte, dans la littérature allemande, parmi ceux
qui se sont donné pour tâche, durant la seconde moitié
du xviii* siècle, de faire prévaloir la langue allemande
et nationale sur le français, qui était la lang^ue des lettres
et de la philosophie, et sur le latin, qui était la langue de
l'érudition et du droit.
On a en outre de lui : un Essai sur l'âme (1753) ; le Véri-
table Esprit des lois (1766), dirigé contre Montesquieu.
CreuzÉ de La Touche (Jacques-Antoine), conven-
tionnel et littérateur, né a Chàtellerault (Vienne) en 1749,
mort en 1800. Il siégea à la Constituante et à la Conven-
tion, vota pour la détention de Louis XVI, ne se fit point
remarquer pendant la Terreur; mais, après le 9-Thermi-
dor, prit une part active à la réaction, et devint succes-
sivement membre des conseils des Cinq-Cents et des
Anciens, et du Sénat. Il était membre de l'Institut, depuis
1795. Son principal ouvrage a pour titre : De la tolérance
philosophique et de l'intolérance religieuse (i797).
CreuzÉ de Lesser (.\ugustin-François, baron), poète
et auteur dramatique français, né à Paris en 1771, mort
en 1839. Il fut secrétaire de légation, sous-préfet, membre
du Corps législatif sous l'Empire et préfet sous la Restau-
ration. C'était un homme desprit, au style élégant et
facile. On lui doit des ouvrages très divers, des poésies,
des romans, des poèmes de chevalerie : les Chevaliers de
la Table-Bonde (1812); Amadis de Gaule (1813); Boland
(1814), etc.; des vaudevilles, des livrets d'opéras-comi-
ques, entre autres : Monsieur Deschalumeaux (1806); le
Nouveau .Seigneur de village (1813); des comédies : le Se-
cret du ménage {1&09); la Éevanche (1809), etc.; un Voyage
en Italie (1806).
Greuzer (Friederîch), philosophe, écrivain et philo-
loguo allemand, né à Marbourg en 1771, mort à Hoidel-
berg en 1858. A l'université d'Iéna, il eut pour maîtres
Griesbach, do Schûtz et Schiller.
Il accepta on 1798, à Leipzig, un emploi de précepteur
dans une famille. Il le quitta bientùt pour rentrer dans sa
villo natale, alln d'y occuper une cliairo d'éloquence (1802).
Doux ans plus tard, il fut nommé professeur d'histoire et
de philologie à l'université d'Hoidelberg, où il enseigna,
sauf un court séjour à Loydo, durant quarante-()uatre ans.
Son goût pour la philologie lo lit participer, en 1807, à
la création, à Heidelborg, d'un séminaire philologique.
Le grand-duc do Bade lui conféra, on I818, le titre do
« conseiller do la cour », puis, on 1826, celui do » conseil-
ler privé >i. Dès 1825, l'Académio dos inscriptions do Paris
lavait admis parmi ses membres étrangers. L'ouvrage
très important qui a fondé sa réputation en Europe a pour
litre : Symbolique et mythologie des peuples de l'antiquité
et surtout des Grecs (1810-1812). V. svmbomquk.
On a de Creuzer, en outre : De l'art historique des Grecs
(1803) ; Dionysus seu Commentationes de rerum bacchicarum
orphicarumque originibus et causis (1808) ; Esquisse d'anti-
quités romaines (18241 ; Matériaux pour la connaissance des
gemmes (1834); Etudes pour
servir à l'histoire romairie et
à la con7iaissance de l'anti-
quité (1836), dont on a inséré
uno traduction française dans
les Mémoires de l'Institut
(1840) ; le Mithreum deNeuen-
heim (1838); Choix de vases
grecs inédits, extrait de la col-
lection de Carlsruhe (1839).
Creuzer était un philologue
do premier ordre, en même
temps qu'un savant inter-
prète des m^'thes de l'anti-
quité. Entre autres éditions
d'auteurs anciens, il en a
donné une magnifique de
Plotin (1835). Une partie des
œuvres allemandes de Creu-
zer ont été publiées sous sa
direction : Deutsche Schriften
(1837-1843). On a aussi pu-
blié à Leipzig, en 1854, la Creuzer.
plupart de ses dissertations
de philologie, sous le titre : Frederlci Creuzeri opuscula
selecta. Lo dernier volume de ses écrits allemands
contient, sous le titre de : Souvenirs de la vie d'un vieux
professeur, une biographie de Creuzer faite par lui-même.
CreuziER-LE-VIEUX, comm. de l'Allier, arrond. et à
20 kil. de Lapalisso, non loin de l'Allier; 1.406 hab. —
On trouve dans le même arrondissement Creuzier-le-
Neuf ; 729 hab.
CreuznaCH ou KreuznaCH, ville d'Allemagne
(prov. Rhénane), sur la Nahe, à l'endroit où cette rivière
commence à être navigable; 18.143 hab. Ch.-l. de cercle.
Fabrication de cuirs, de pâtes alimentaires, de tabacs.
Salines importantes. Creuznach est l'entrepôt des pro-
duits agricoles de toute la région ; elle fait uu commerce
actif avec les vins, les grains, les cuirs, les eau.x-de-
vie, etc. La célébrité de Creuznach provient surtout de
ses eaux salées, qui attirent chaque année de nombreux
malades. La villo est ancienne et pittoresque. Les envi-
rons sont couverts de ruines et de châteaux.
GREVAILLE {va-ill [Il mil.] — rad. crevei') n. f. Pop. et
bas. Ripaille, repas où l'on mange avec excès : Faire une
CRIOVAILLE.
CREVAISON (l't") n. f. Pop. Action de crever, de mourir :
Faire sa crevaison.
Crevalcore, comm. d'Italie (Emilie [prov. de Bo-
logne]), près du Panaro; 4.125 hab.
Crevant, comm. de l'Indre, arrond. et à 12 kil. de
La Châtre, sur la Couarde, affluent de l'Indre ; 1.S07 hab.
Sources minérales. Granit. Elevage de moutons. Dolmens.
— Comm. du Puy-de-Dôme, arrond. et à 21 kil. deThiers;
1.1 G4 hab.
CREVANT (lan), ANTE adj. Assommant, à crever d'en-
nui : liossini disait volontiers : <i Dix 77ïinutes de Bach, c'est
siiblitne ; jnats un quart d'heure, c'est crevant! » (H. Blaze
de Bury.) il S'emploie aussi, dans lo sens contraire, pour
Amusant, à crever de rire.
Crevant, ancienne famille de Touraîne, qui remonte
à Archambault de Crevant, seigneur de Bauché, marié en
1302 à Isabeau de La Fauconnière. La branche aînée s'étei-
gnit en la personne de Loois-Archambault de Crevant,
marquis de Bauché, mort en 1681. La branche des sei-
gneurs de Cingé, puis marquis et ducs d'Humières, remonte
à Jacques de Crevant, seigneur de Cingé, qui épousa,
en 1484, Isabeau de Salignac. — Louis de Crevant,
deuxième du nom, épousa, en 1595, Jacqueline d'Humières,
qui devint héritière de sa maison. — Louis de Crevant
d'Humières , quatrième du nom , pair et maréchal de
France, vit sa terre de Mouchy érigée en duché sous le
nom d'Humières, en août 1690. — Son fils, Louis de Cre-
vant, fut tué au siège de Luxembourg, en 1684; le titre
passa à sa fille Anne-Louise-Julie, qui le porta à son mari
Louis-François d'Aumont, duc d'Humières.
CREVARD (var') n. m. Arg. Enfant mort-né.
CREVASSE (rad. crever] n. f. Fente, déchirure d'une
surface : Lu crécerelle se tient duîis les crevasses des
vieilles murailles.
— Art vétér. Crevasses. Fissure douloureuse qui se pro-
duit dans la peau, au fond des plis du paturon du cheval,
par les temps froids et humides.
— Artill. Dégradation qui, par suite du tir, se proLluit
sous forme d'arrachement de métal dans l'âme des bouches
à feu de bronze, sur le trajet du projectile.
— Géol. Crevasses des glaciers. Cassures qui se pro-
duisent dans la masse des glaciers, quand ces derniers
franchissent un coude ou une dénivellation brusque.
— Grav. Tailles confondues.
— Mar. Ouverture dans la carène d'un vaisseau.
— Méd. Fente peu profonde, qui survient dans l'épaîs-
seur de la peau ou à l'origine des membranes muqueuses :
Ze5 crevasses ou gerçures des seins se remarquent souvent
chez les fonmes qui nourrissent pour la première fois. (Fo-
cillon.) Il Déchirure peu profonde, qui se produit dans cer-
tains organes : Les viscères creux, les cloisons et les enve-
loppes membrarieuses peuvent être affectés de crevasses.
(Focillon.)
— E.N'cvcL. Art vétér. La crevasse, chez les chevaux, cor-
respond assez bien aux engelures de l'homme. Les chevaux
à constitution nerveuse y sont plus sujets que les autres;
certains en ont chaque année. On guérit les crevasses
par des applications émollientes et résolutives, et en
évitant d'exposer lo malade à l'humidité froide et surtout
glacée.
— Géol. Les crevasses des glaciers sont longitudinales
quand elles correspomlont à un rétrécissement, à un étran-
glement de la vallée dans laquelle s'épanche le glacier. Les
crevasses donnent lieu à un désordre cbaotit|ue, dont les
éléments ont reçu lo nom de séracs, quand la pcnto s'accuse
tout â coup. Elles sont transversales, d;ins la plus grande
étendue do la plupart des glaciers, parce qu'elles résultent
de la difl'érence do vitesse avec laquelle se meuvent la
.197
partio oontraio du {^'lacionruno part, ot les bords de Paulro.
Enfin, les crevasses sont dites frontales, à rextrémité inl'6-
rieuro dos glaciers, où oUos so sont Ibrméos à la suite de
l'épanouissemont de la masse glacée sur un espace plus
largo. Los crevasses conimoncont par dessiner à. la sur-
face dos glaciers de minces tissures, qui s'élargissent pro-
gressivement ; elles atteignent parfois, en (juclquos jours,
uuo profondeur de plusieurs mètres.
Cre' nssr^ st'îsjniques. On nonimo ainsi des cassures du
sol, produites par les troniblonionts do terre. Ces crevasses
se reforment
^Uci.
queIi|Uofuis im-
médiatement,
d'autres res-
tent toujours
béantes. Celles
qui ontdéchi
le sol dos Cali
bres, lors d i
treinblemei t
de terre d
1783, sont ros
té es famé u
ses.
— Méd. Les
crevasses dispa,
raissont gêné
ralemont dès
qu'on les sous
trait à l'action
du froid. On les
guérit aussi à
laide d' o ne
tiens avec
l'huile d'aman-
des douces ou
un corps gras adoucissant. Leur siège varie : les seins,
lurètre, les tumeurs anévrismales, les muqueuses, peu-
vent être ainsi fendillés. Souvent, aussi, la crevasse ac-
compagne d'autres phénomènes morbides, comme l'enge-
lure, l'hémorroïde et la lîssure à l'anus. Le froid n'est pas,
dans la crevasse anale, ou fissure, la cause du mal : c'est
une rupture sous l'action des efforts répétés de la défé-
catiûii, cliez les constipés.
CREVASSER (rn-sé) V. a. Produire des crevasses sur : Lo
front CREVASSK les ynains.
— Grav. Faire un pâté, un pocliis sur : Crevasser sa
planche.
Se crevasser, v. pr. Devenir crevassé.
CREVASSÉE [va-sé) n. f. Fente, crevasse. (Peu usité.)
Crevaux fyt(/e« -Nicolas), médecin de la marine et
exploraieur français, né à Lorquin (Meurthe) en 1847,
mort dans le Gran Chaco
en 1882. Après s'être dis-
tingué pendant la guerre
fraaco-allemande, Crevaux
consacra sa vie à d'impor-
tantes explorations dans
l'Amérique du Sud. Dans
ses deux premiers voyages,
i! explora les monts Tumuc-
Humac et divers aftiuents
de l'Amazone et de l'Oya-
pock (1876-1879). L'année
suivante, il remonta le rio
Magdalena, franchit la cor-
dillère des Andes, etréussit
à atteindre lOrénoquo par
un affluent encore inex-
ploré, le Guaviare-.Crevauv
visita aussi, dans le delta
de rOrénoque, les Indiens
Gouaraounos avant de ren-
trer en Franco. II en re-
partit bientôt après, dans le but d'explorer lo haut Para-
guay et d'atteindre l'Amazone, en étudiant quelques-uns do
ses aftiuents de rive droite. Mais, à son arrivée â Buonos-
Ayres, on lui fit comprendre l'intérôt dune exploration du
no Pllcomayo, qui traverse lo Gran Chaco boréal et qui,
exploité, serviraii. en quel(|ue sorte do trait d'union entre
la Bolivie et la république Argentine; aussi Crevaux se
décida-t-il à faire la reconnaissance du Pilcomayo. C'est
sur les bords de cette
rivière qu'il fut assas-
siné avec ses compa-
gnons par les Indiens
Tobas, dans des cir-
co n st a n ces qu(! le
Français A. Thouar a
précisées un peu pins
tard (I88:ï). La rela-
tion des explorations
do Crevaux a été pu-
liôo sous ce titre :
Voyages dans l'Amé-
•'ique du Sndl\ti,S2).
CREVÉ n. m. Cost.
Ouverture longitudi-
nale qu'on pratiquo à
certaines manches ,
aux garnitures do cer-
taines robes do femme, et qui laisse apercevoir uno étotfe
dune autre couleur cousue on dessous.
CRÈVE-CHÂSSIS {chil-si) n. m. Nom vulgaire de la mé-
sange A tête noire, ou mésange charbonnière.
CRÈVE-CHIEN (chi-in) n. m. lîot. Nom vulgaire de la
moreile noire (sulanum nif/rum), qui est regardée comme
mortelle pour les chiens qui en mangeraient, i! PI. JJes
Rl^Vi;-CIIIlîN.
CRÈVE-CŒUR f/cnir') n. m. Fam. Grand déplaisir, grande
iouieur; dépit; mortiilcation. n PI. /)c« CRiiVi:-CŒUH.
GrÈVECŒUR, comm. du Calvados, arrond. et ù 17 Uil.
de Lisirux, sur la Vio, aflluent do la Dives; 115 hab. Vo-
lailles renommées et qui forment uno raoo spéciale dite
Il de CréveciL'ur •>.
GrÈVECCCUR (Jacmios niî), chambellan do Philippe lo
Bon, mort vers H4l. Il appartenait ii la famille de Crève-
CfTiir en Qeauvoisis (Oise). Il commanda les Hoiirgui-
Jules Crevaux.
Costumos h. crevés (xvi* h.).
gnous cunlre le daupliiii de France, puis joua un rôlo
important dans les fameuses négociations qui précédèrent
le traité d Arras (1135), où il amena la réconciliation du
duc <le Hourgogno Philippe le Bon avec Charles VII, ce
qui fut lo couple plus sensible porté à la cause anglaise
eu France.
GrÈVECŒUR (Philippe Dii), fils de Jacques do Crève-
cœur, l)aioii d'Ksfjuerdes, maréchal de Franco, mort à
lArbresle (Rhône) on l-ii)l. II fut élevé à la cour du duc
de Bourgogne et devint 1 un dos favoris do Charles le 'l'o-
moraire, qui le nomma gouverneur de Péronne, Montdi-
dier et Roye, on 1-163. 11 combattit les armées do Louis XI
en Picardie et on Artois, et tut battu sous la bannière de
Charles le Téméraire, à Granson (U76), Morat (1476) et
Nancy (H77). Après la mort du Téméraire, par l'entre-
mise de Comiues, il passa au service du roi de France,
qui lo nomma gouverneur de La Rochelle; mais il se fit
battre à Guin^gate (1479). Charles VIII le nomma maré-
chal do France et lui donna le gouvernement de la Picar-
die. Il joua un rôle imi)ortant dans la conclusion des trai-
tés d'Arras (1482) et d'Etîiples (1492), et fut nommé, an
1492, grand chambellan de France.
GrÈVECŒUR (Hector Saint-John del, agronome fran-
çais, né à Cacn en 1731. mort en 1813. Pendant vingt-sept
ans, il exploita un établissement agricole près de New-
Vork, puis revint en France (1784)," et introduisit la cul-
ture do la pomme de terre dans la basse Normandie. On
a do lui : Lettres d'un cuHivnleur amdricain (1784) ; Voyage
dans la haute Pensylvanie et dans l'Etat de New-York (180i).
GrÈVECŒUR-LE-GRAND, ch.-l. de cant. de l'Oise, arr.
et à 38 kilom. de Clermont, vers la source de la Celle,
affluent de la Somme; 2.1S9 hab. Ch. de f. Nord. Fabri-
ques de lainages, briqueteries; château du xv" siècle. —
Le canton a 20 comm. et 7.567 hab. (Dans le même arrond.,
Crèvecœur-le-Petit ; loi hab.
CrÈVECŒUR-SUR-L'EsCAUT (lat. Crepicordimn) ,
comm. du dép. du Nord, arrond. et à 7 kilom. do Cambrai,
sur l'Escaut, non loin de son confluent avec le riot d'Esnes;
2.335 hab. Carrières, tourbières, brasseries, fabrique de
chaux, sucreries, raoulins. Vestiges des anciennes lortiti-
cations et d'une église du xiii* siècle.
— Histoire. La petite sei/jneurie de Crèvecœur fut souvent
mêlée aux événements les plus importants de l'histoire do
France, et son nom lui viendrait, dit-on, des échecs nom-
breux dont elle fut le tiiéâtre. Charles le Mauvais, roi de
Navarre, subit, dans le château de Crèvecœur. une captivité
de plusieurs mois. Charles-Quint campa avec son armée
dans les environs do Crèvecœur. Les Espagnols l'assié-
gèrent au xvu* siècle et furent repoussés par les vain-
queurs de Rocroi.
CREVÉE n. f. En T. de chass., Nom qui, dans certaines
contrées, sert à désigner une nombreuse troupe d'oiseaux
do passage : Une crkvék de caiiaj-ds sauvages.
Crevel (Jacques), jurisconsulte français, né aux Ifs
(Calvados) en 1692, mort en 1764. Il fut avocat au parle-
ment de Rouen, et professeur de droit à l'université de
Caen, dont il fut recteur en 1721. II soutint une lutte éner-
gique contre les jésuites, et les contraignit à faire répa-
rauon ù runivcrsito qu'ils avaient outragée.
CRÈVE-LA-FAIM (^'0 n. m. Pop. Malheureux, misé-
rai. le : Des CRÈVE-LA-FAIM.
CREVELLE n. f. Mar., moll. et techn. V. caravelle.
CREVER (du lat. orpaiv. même sens. — Change een è de-
vant une syllabe muette : Je o-ève. Tu crèveras) v. a. Faire
rom{,ro, faire éclater : Crkvku un sac à force de le rem-
pfir. Eaux débordées qui crkvknt leur digue. ii Pratiquer
une ouverture dans : Crkvkr uji abcès.
— Faire mourir ou rendre perclus par un excès de fa-
tigue : Crkvkr son cheval.
— Pop. Faire boire et manger avec excès : // les creva
de bonne chère. (Acad.) n Tuer : Crkver un bourgeois. —
Crever la peau, la paillasse, Mémo sons.
— Loc. div. : Crever un œil, Cr^ever les yeux à quelqu'un,
Le rendre borgne ou aveugle, u Fig. et fam. Crever les yeux.
Etre tout à fait devant les yeux et n'être pas vu : Nous
cherchons quelquefois ce qui nous cri^ve les yeux. — Etre
tout à fait évident : // ne faut condamner tin homme que
lorsque sa culpabilité crève les yeux. — Aveugler, empêcher
do voir certaines choses : Notre propre intérêt est un mer-
veilleux instrument pour 7ious chevur les yedx agréable-
ment. (Pasc.)ii Crever le cœur, Causer une grande com-
passion, un grand attendrissement, il (jue la peste te crève!
Imprécation dont le sens propre est : Puisses-tu mourir do
la peste !
— V. n. Eclater; se déchirer ; Bombe qui CRiivE en l'air.
Abcès qui caiiXK tout seul. lîotto qui vient de crevkr.
— Parext. Au pr. et au flg. So résoudre en eau, en parlant
des nuages : Nuage près de crkvkr.
— Fam. Mourir : Crève, crïcve, cela t'apprendra à te jouer
de la Faculté. (Mol.) il Etro fort incommodé : Ciu:vkr de
soif, de chaud, il Eprouver uno contrariété violente que
l'on dissimule : Crever de dépit, de jalousie, n Etro gros
ou gras à. l'excès : Crever dans sa peau. Crever a em-
bonpoint, de santé. ii Regorger : M"'* de Coulange, qui crève
d'argent... (M"*" do Sôv.) il A crever, D'uno manière exces-
sive ou violente : Manqer, Jiire k crever, u Crever de rire,
Riro longtemps ot aux éclats.
— Fig. Echouer, faire défaut tout A coup : Le bon droit
seul est une arme qui souvent crève dans les tnains.
— Armur. Se dit d'un fusil dont le ou les canons écla-
tent dans les mains du tireur, au moment mémo où il
tire.
— Art culin. Faire crever du ris, Lo faire gonfler ot
ramollir à l'eau bouillante ou ù. la vapeur, jusqu'à ce quo
les grains s'ouvrent.
— Jeux. Dépasser d'un ou do plusieurs lo nombre de
points rtxé pour gagner.
Crevé, ée part. pass. du v. Crevor.
— Mar. Navire crevé. Bâtiment qui, ayant touché, s'est
fait uno voie d'oau dans la coque, n Filin crevé, Filin dont
un dos torons est brisé.
— Suhstantiv. Personne vontruo, boufflo. tl Comme un
crevé, un gros crevé. Avec excès : Manger, Boire, Ronfler,
litre COMME UN OROS rRKVÉ.
— Petit crevé ou simplement Crevé, Nom donnd à dos
jounos gens i\ la mode, ofl'éminés, remarquables surtout
par le soin qu'ils donnent à leur toilette exceniri(|ue, la-
quelle, ti l'époquo od lo nom fut inventé (sous lo second
CREVASSER — CREVIER
Empire), se composait d'un court veston, d'un pantalon
collant et d'un tout petit chapeau.
Se crever, v. pr. Crever, se rompre : Ballon, Bulle de
savon qui se crève.
— Fam. Manger ou boiro jusqu'à so rendre malade,
jusqu'à en mourir, n S'accabler, s'épuiser : Se crever de
travail, de fatigue, ii Crever à soi : Se crever les yeux. —
Fig. 6'c crever les yeux. Se les fatiguer beaucoup.
— Ilortic. Déchirer son calice, en parlant de l'œillet,
qui laisse souvent ainsi déborder et retomber ses pétales.
CREVET {vè) n. m. Lacet do tresse, ferré aux deux
bouts.
CREVETTE (vèf) n. f. Crust. Nom vulgaire de plusieurs
crustacés, appartenant à des groupes très divers.
— Fam. Femme galante élégante : Les crevettes du
boulevard.
— Art milit. anc. Espèce de grenade à feu.
— Encycl. Crust. La plupart des crevettes comestibles
sont des décapodes macroures de la famille des carididôs,
comme aussi les
crevettes d'eau
douce du genre ca-
ridina, tandis que
les crevettes des
ruisseaux sont des
amphipodes du
genre g a m a rus.
C'est particulière-
ment aux carididés
de la tribu des
crangoninés que
se rapportent les
espèces de cre-
vettes les plus esti-
mées pour la con-
sommation. Le
crangon commun
ou salicoque {cran-
gon vulgaris) , dit
Crevette boiiqi
Crovettière.
aussi « crevette grise », atteint 8 centimètres de long; il
habite les mers de l'hémisphère boréal, avec d'autres
espèces: crangon fasciatus (Méditerranée); cra7igo7i bo-
7-ealis (des mers du Nord), et la nika edidis de la Méditer-
ranée, remarquable par sa belle couleur rouge tachée de
jaune. La crevette dite bouqiiet est le palœmon serratus,
propre à l'Atlantique; tachée de rouge sur fond gris, elle
no se trouve pas dans la Méditerranée; la petite crevette
grise {palœmon squilla) se trouve sur toutes les côtes de
France. Enfin, la grosse crevette de la Méditerranée (pe-
7îœus caramota), qui se trouve aussi en Angleterre, est
abondante sur les marchés d'Algérie. Les crevettes repré-
sentent un aliment très apprécié, et dont la consommation
est extrêmement considérable, tant sur le bord de la mer
que dans toutes les provinces. La plus grande partie dos
crevettes apportées aux Halles de
Paris viennent de Hollande et de
Belgique, mais aussi de la Manche
et de l'Océan. On pêche les cre-
vettes, à marée basse, avec des
crevettières ou avec des balances
chargées d'appâts, comme pour les
écrevisses.
CREVETTIÈRE {vè-ti-èr') n. f. Filet
qui sert à prendie les crevettes,
espèce de liaveneau ou de truble.
CREVETTINES [vè-tin') n. f. pi.
Sous-ordre do crustacés amphipodes,
comprenant les formes à tête petite,
aux yeux médiocres, à pattes-mâ-
choires divisées en nombreux articles, et différant pou dos
pattes locomotrices, à longues antennes, les supérieures
étant les plus grandes. — Une crevicttine.
— E.NCYCL. Les crevcttines sont, en général, de petite
taille; leurs nombreux représentants, répandus surtout
dans les mers froides, également dans les eaux douces
des diverses régions du globe, comptent aussi des fossiles
dans les formations tertiaires des deux mondes. On divise
les crevottines en cinq familles : du-
lichiidés, chéluridés, corophUdés, or-
chestidés, gammaridés.
CRÈVE-VESSIE (vé-st) n. m. Appa-
reil servant à mettre on évidence la
pression atmosphérique.
— Encycl. Le crève-vessie se com-
pose d'un manchon do vorre fermé à
l'une do ses extrémités par une mem-
brane de vessie bien tendue et forte-
ment arrêtée sur ses bords. Ce man-
chon est placé sur la platine do la
machine pneumatique de façon qu'on
puisse fairo le vide à l'intérieur; à
mesure (|un lo vide so fait, la pres-
sion de 1 air situé à l'intérieur du manchon qui, primiti-
vement, faisait équilibre à la pression atmosphériiiue, di-
minue, la membrane so tend do plus on plus en s enfon-
çant dans le manchon ; si l'on fait suffisamment le vide,
la membrane so déchire, et l'air, rentrant dans lo vase
brusquement, produit uno véritable détonation.
GRÉVIC, comm. do Meurthe-et-Moselle, arrond. ot A
10 kiloii. de Lunéville, sur lo Sanon ot lo canal do la
Marne au Rhin ; 922 hub. Miuo do sol gomnio. ToudoU
lories.
CRÉVIGHE n. f. Nom vulgaire, sur certaines parties du
littoral français, do la creveiio coinmuno.
Grevier (Jean-naptisto-Louis), historien ot huma-
niste, né ot mort à Paris (1693-1765). C'est un do oos
solides érudits, d'un esprit clair, d'uno science précise.
doués d'un vrai sens critique, qui furent l'honneur do la
science française sous l'ancien régime. Elève de Kollm,
il en acheva Vl/istoire romaine, nvoc moins d'éclat, mais
plus do fond quo son prédécesseur {1 œuvre do Croviot
commonce nu nonvièmo volume); puis il la lit suivre de
\'//istoire dvs empereurs Jusqu'à Constantin (n50-nS6) une
quatrièmo édition en a été publiée en 18Î4, avec notes et
éclaircissements do Lotronno], Il publia uno édition, av^c
commentaires ot notes, de Tito-Livo (1718), o( une his'oiro
on sept volumes (1701) de l'Université, mais qui n'a)0Utnil
aucun fait nouveau A celle do Du Boulay. Liouvroqnifli
lo plus pour sa réputation est sa Jihétoriguc f*'anç*ii*iX
Crèvo-vcsste : M,
manchon do verre; A,
nienibrano do wai^ie ;
P, plalinfi lie la ma-
cliiDO piicumallquc.
CREVILLENTE
CRIBLE
CreviLLEKTE, ville d'Espagne {Valence [prov. d'Ali-
caute ,, au pied de la sierra de Creviltente ; 10.200 hab.
Fabrique de tapis recherchés et de nattes fines.
CREW (Atou) n. m. Métrol. Monnaie de compte de la
côte d'Afrique, équivalant àSô francs.
Crewe, ville d'Angleterre (comté de Chestor). dans la
vallée du Weaver, aîduent de la Mersey; 28.760 hab.
Ateliers de construction de matériel pour les chemins de
fer. Le premier établissement a été fondé par Georges et
Robert Stephenson.
Crewkerne, ville d'Angleterre (comté de Somerset),
près de la limite méridionale' du comté, sur le fleuve côtier
Parrett ; 5.500 hab. Manufactures de toiles à voiles et
bonneterie. Ancienne école de grammaire. Eglise ogivale.
GREX n. m. Ornith. V. bàlg.
CrexOS. musicien grec du v* siècle avant notre ère.
Un peu antérieur à Philosùne et à Timothée, il passe pour
être le premier qui rompit nettement avec la tradition en
séparant la musique de la poésie et du chant. Il donna
les premiers concerts de musique purement instrumen-
tale. Au dire de Plutarque, il introduisit des innovations
hardies dans la cadence.
GrÉZANCY, comm. du Cher, arr. et à 10 kilom. de San-
cerre, dans les monts de Sancerre, non loin de la Sauldre
naissante; 1.504 hab.
CRI (v. l'étym. de crier) n. m. Voix inarticulée et poussée
avec effort, de manière à se faire entendre de loin : Cri
d'épouvante. Cbi de douleur. Jeter un cri. ii Bruit confus de
Plusieurs voix : Des cris de triomphe, il Phrase brève que
on prononce à très haute voix, pour donner quelque aver-
tissement, pour exprimer quelque émotion vive : On en-
tendit les CRIS : Au meurtre ï à l'assassin I (Acad.)
— Discussion très animée : Les cris des philosophes.
Il Paroles emphatiques : Les grands cris de la tragédie.
— Ton, manière dont on crie, dans les rues des villes,
les choses à vendre ou à acheter ; paroles dont on se sert :
Les CRIS de Paris sont pittoresques.
— Par anal. Sons inarticulés et non modulés que
poussent les animaux et qui caractérisent chaque espèce.
Il Bruit ai^Tù produit par un frottement : Le cBi du grillon,
de la cigale. Le cbi d'une girouette.
— Fie. Plaintes, gémissements, douleur; prière ar-
dente : L'hymne universel n'est qu'un long cri de douleur
de toutes les espèces vivantes qui s' entre-dévorent. (Diderot.)
Il Improbation ou approbation manifestée avec éclat : Les
cris de la cabale, de la presse, n Incitation morale ; vœux,
désir ardent : Cri de l'amour maternel. Cri du cœur.
— Art milit. Cri de guerre. Appel aux armes; exclamation
que les soldats poussent ensemble en allant au combat : Le
CBI DE GDKRRE des Ilomains s'appelait harntxis ; il commen-
çait par un léger murmure, pour devenir progressivement
un bruit épouvantable. — Sorte de formule d'excitation
guerrière, que l'on écrivait sur les bannières et qui ser-
vait dans les combats pour animer les soldats : Le cri de
GUERRE des Français était : Montjoie-Saint-Denis ! il Cri
d'armes. Excitation guerrière que certaines familles por-
taient écrites au cimier de leurs armes, et que leurs vas-
saiLX répétaient durant le combat, il Cri àe ralliement.
Paroles convenues pour aider les soldats à se reconnaître
et à se rallier. — Fig. Accord général dans un même sen-
timent : Quand donc viendra le cri de ralliement, précur-
seur de l'émancipation définitive ? (Ledru-Rollin.)
— Cout. anc. Cri de feu et de meurtre. Cri que devait
pousser celui qui voyait se produire un incendie ou se
commettre un meurtre, il Cri public ou simplement Cri,
Proclamation d'un magistrat pour défendre, ordonner,
annoncer quelque chose : Le bannissement se faisait autre-
fois à son de trompe et à cr! pdblic, ce qui lui a valu son
nom. — Fig. Opinion vivement prononcée dans le public
pour ou contre une personne ou'ude chose : Le sage res-
pecte le CRI PUBLIC
— FéoJ. Cri de la fête, Droit que l'on payait à certains
seigneurs pour avoir le privilège d'annoncer la fête.
— Techn. Bruissement qui se fait sentir lorsqu'on presse
la soie entre les doigts. (On dit aussi maniement.) n Donner
du en à la soie, La soufrer, ce qui lui fait produire ce
bruissement, u Cri de l'éiain, Petit craquement que ce
métal fait entendre lorsqu'on le plie.
— Véncr. Se dit des phrases brèves dont se servent les
chasseurs, pour flatter, réprimander, exciter leurs chiens.
H A cor et à cri. V. cor.
— Loc. div. : A grands cris. En poussant do grands cris.
B Fig. Avec grande insistance, ii iVe faire qu'un cri,
Pousser un seul cri. li IV'avoir qu'un cri, IVe jeter, Xe faire
yu'un cri. Crier constamment, se plaindre sans disconti-
nuer, il N'avoir qu'un cri après quelqu'un, Désirer ardem-
ment sa présence, ii // n'y a qu'un cri sur lui. Chacun en
parle de la même manière, n Jeter, Pousser, Fairp. les hauts
cris, Se plaindre, se récrier d'une manière éclatante.
— Fam. Dernier cri. Dernier genre, suprême élégance,
qu'il s'agisse de mode ou d'autre chose, et sans doute par
allusion aux glapissements des camelots qui poursuivent
les passants en leur offrant l'objet nouveau et en vogue.
— Syn. Cri, clabauderie, clameur, etc. V, clabadderie.
— Encycl. Le son inarticulé qu'on appelle cri est com-
mun à l'homme et à. la plupart des animaux. Chez cesdcr-
DJers, il prend un nom particulier selon les espèces :
L'abeille bourdonne; l'aigle trompette; l'alouette gri-
solle; Vkne brait ; lo bœuf, la vache, le taureau beuglent.
mugissent, meuglent; la brebis, le mouton, la chèvre bêlent;
le buffle souffle, mugit, beugle; la caille margolte,cnrcaille ;
le canard nasille; le cerf, le daim, le chevreuil raiei
brament, râlent; lo chat miaule; le cheval hennit; le chien
aboie, jappe, hurle; la chouette hue, chuinte; la cigale
chante, craquette; la cigogne craquette ou clan nette ; le
cochon grogne; la colombe roucoule; le coq chante, eo-
queriqne ; le corbeau cronsne; la corneille craille, babille;
le courlis siffle; le crocodile lamente; lo dindon glougloute;
l'éléphant barète ou barrit; le faon râle; la fauvette
chante; le geal^'o^e, cageole oa cajole ; \a f^nUnoilc glousse ;
la grenouille, le crapaud coassent; le grillon grésillonne;
la. grue craque, glapit, trompette; l'hirondelle gazouille;
le hibou hue ou hulule; la hulotte iiôle; la huppe pupule;
le }BTfi jar-gonne ; le lapin ctapit ; lo lion rugit; le loup
hurle; le merle siffle, flûte; le moineau pépie; la mouche
bourdonne; l'oie criaille, cagnarde; le loriot »i//?e; l'ours
grogne, hurle; le paon braille, rriaille; la perdrix cacaitn,
glmtsse; le perroquet »ar/e; la pie jacasse, jase ; le pigeon
roucoule, le pinson frigotte, ramage; la poule cagnette.
glousse; le poulet piau/c; le ramier caracoule, roucoule;
le TQinard glapit ; le rhinocéros barète; le rossignol chante,
qringotte; le SB.n%l\ev grommelle ; le serpent siffle; la souris
chicote; le tigre râle, raiique; la tourïerelle gémit, rou-
coule.
— Mœurs et cout. Cris de Paris. On entend par cris de
Pnns ces appels modulés par lesquels les petits marchands
ambulants crient dans les rues leur industrie et font va-
loir les objets qu'ils débitent. Ces cris sont nombreux, di-
vers et parfois bizarres. Leur origine est fort ancienne.
Déjà, au XH!" siècle, un poète nommé Guillaume de Ville-
neuve avait rimé un Dicl de quelques pages sur les crieries
de Paris. Dans un temps où ni les journaux ni les affiches
n'étaient connus, des crieurs de profession allaient de rue
en rue annoncer telle chose à vendre, en tel lieu, à tel prix.
De plus, tels industriels, qui se contentent aujourd hui,
d'écrire leur nom et leur profession sur leur porte, ne se
privaient pas d'encourager, d'exciter, d'appeler les prati-
([Ues par leurs cris, comme le font encore les bimbelotiers
établis dans les bazars en plein air. Enfin, des marchan-
liises qui forment de nos jours des établissements consi-
dérables se débitaient également en plein air. Outre ces
marchands dont lo nombre était grand, il y avait une foule
de pauvres qui, avec un cri particulier, annonçaient leur
venue et exploitaient la charité.
Aujourd'hui, on ne crie plus dans les rues que des objets
de très mince valeur et de nécessité journalière; seules,
les petites industries courantes ont encore recours à ce
moyen de publicité, qui ne s'exerce pas sans une auto-
risation expresse de la préfecture de police. Les cris de
Paris sont soumis à une réglementation sévère, qui ne leur
permettrait plus notamment les gauloiseries dont s'esbau-
dissaient nos pères.
La gravure a souvent reproduit les marchands ambu-
lants de Paris. Une des plus anciennes estampes, et des
plus rares à l'état complet, se compose de quarante-trois
sujets gravés à l'eau-forte en 1640. Citons encore les Cris
de Paris, en soixante sujets, dessinés par Edme Bouchar-
don, do 1737 à 1743, et gravés par le comte de Caylus. Il
existe encore d'autres recueils gravés par Huguier fils,
Diiplessis-Bertaux, Abraham Bosse, ainsi qu'un grand
nombre de pièces isolées. Les lithographes contemporains
ont fait de même. Il n'est pas jusqu'à l'imagerie popu-
laire qui ne se soit emparée des cris de Paris : elle en a
fait des albums destinés aux enfants.
— Dr. Les abus auxquels peut donner lieu l'offre aux
acheteurs, à l'aide de cris, des écrits de diverses sortes,
sur la voie publique, a, de tout temps, attiré l'attention du
législateur. Cette matière a été successivement régle-
mentée par l'ordonnance du 29 octobre 1782, la loi du
5 nivôse an V, l'arrêté du 7 avril 1814, la loi du 10 dé-
cembre 1830 (art. 2j et la loi du 16 février 1834 (art. l").
Des termes de l'article 6S de la loi du 29 juillet 1881 sur
la presse, on avait conclu que liberté absolue était laissée
aux cris et annonces sur la voie publique. Mais est inter-
venue la loi du 19 mars 1889 qui, sous la sanction de peines
de simple police, édicté :
n Les journaux et tous les écrits ou imprimés distribués
ou vendus dans les rues et lieux publics ne pourront être
annoncés que par leur titre, leur prix, l'indication de leur
opinion et les noms de leurs auteurs ou rédacteurs. —
Aucun titre obscène ou contenant des imputations, diffa-
mations ou expressions injurieuses pour une ou plu-
sieurs personnes, ne pourra être annoncé sur la voie pu-
blique. Il
L'article 24 de la même loi punit d'un emprisonnement
de six jours à un mois et d'une amende de 16 francs à
500 francs, ou de l'une de ces deux peines seulement, tous
cris ou chants séditieux proférés dans des lieux ou réu-
nions publics. Si l'infraction a pour but un acte de propa-
gande anarcliiste, elle est déférée à la juridiction correc-
tionnelle (loi du 28 juin. 1894).
— Physiol. et pathol.Le cr( est une émission violente de
l'air, d'une expiration énergique et soutenue, produisant
un mouvement vibratoire dans le larynx et le pharynx.
Lespremières expirations du nouveau-né s'accompagnent
de cris appelés « vagissements ». Plus tard, l'enfant qui
crie est un enfant qui souffre. Le cri est volontaire (cri
d'appel, cri de guerre}, ou involontaire (cri de douleur, de
surprise, vagissement du nouveau-né). Le cri involontaire
peut, dans beaucoup de cas, être retenu par l'action de la
volonté; mais il y a des cas où le cri est purement réflexe
et tout à fait soustrait à l'action de la volonté. Le cri
hydrencéphalique, qui frappe par son acuité et sa per-
sistance, est un signe caractéristique de la méningite.
— Art milit. Cri d'armes. Le cri d'armes semble remon-
ter à ces tournois ou trépignées au cours desquels deux
troupes s'attaquaient en s'encourageant par un cri, géné-
ralement le nom d'un des principaux tenants. Par la suite,
le cri d'armes se confondit avec le cri de guerre, qui ser-
vait aussi bien à se rallier qu'à s'encourager. Ainsi, l'on
voit, au XV* siècle, Louis XI crier: Bourgogne! aux gens
de Liège, quand il monta à l'assaut de leur ville avec les
Bourguignons. Bien plus anciennement, la noblesse do
l'Ile-de-France charçeait en criant : Montjoie-Saint-DeJiis !
Il est difficile de distinguer le cri de guerre du cri d'armes :
c'était affaire de circonstances, d'autant plus que certains
cris, si l'on n'en connaît pas les origines, peuvent paraître
au moins singuliers. Ainsi, les sires de Cramailles et de
(îenlls avaient pour cri do guerre : Au bruit! ; le sire de
Prie : Cant d'oiseaux ! ; le sire de Berghes-Saint-Winocq :
Iterghes à Madame de Châteanbrun I , tous cris sans doute
poussés par les hérauts dans les pas d'armes ; tandis que
d'autres sont beaucoup plus pratiques, comme celui des
Montoison : A la rescousse!
Cri de guerre. Poussés, à l'origine, par les peuples
barbares pour s'exciter au combat, les cris de guerre se
runfondirent,au moyen âge, avec les cris d'armes. Dans les
temps modernes, do nombreuses batailles ont été gagnées
aux cris de : Vire le Hoi! Vive la Nation! Vive la liépu-
bliquc! Vive l'Empereur!
Les attaques à la baïonnette do l'infanterie, les charges
de cavalerie s'exécutent au cri do : En Avant!, qu'on a
jugé nécessaire do faire pousser par les soldats pour aug-
menter leur ardeur et leur énergie.
A l'étranger, le cri de Hourrnh! est, en pareille circon-
stance, réglementaire dans la plupart des armées. En Italie,
on crie Savoia!, sorte d'abréviation de la devise de la
maison do Savoie: Semprè avanti Savoia!
Cris de sentinelle. On appelle ainsi ceux que les règle-
ments prescrivent aux sentmellos do pousseren différents
cas, tels quû : Qui vive! Au feu! A ta garde! ffalle-làl, elc.
cesse de
398
Çri, déesse hindoue de la beauté, de la fortune et du
bonheur, épouse du dieu Vitlinou. Çri, nommée aussi Lak-
chmî, Hirâ, Lolâ, Lokamàtâ, peut se rapprocher de l'A/j/fro-
rf(7e 0((ra;îm des Grecs : comme celle-ci, elle est née do
l'écume de l'océan. C'est l'Aphrodite pudique, type de
l'épouse fidèle et protectrice de la femme
mariée, qui pousse la fidélité conjugale
jusqu'à prendre une forme humaine pour
accompagner Vichnou dans chacune de
ses incarnations. Elle est la mère de
Kâma, le dieu de l'amour. Çri n'a point de
temples particuliers, mais elle figure dans
tous ceux de Vichnou, et partage les Iiod-
neurs qui lui sont rendus; de plus, en
qualité de déesse de la fortune et du bon-
heur, elle estl'objet d'un culte fort assidu.
CRI-À-DIEU n. m. Liturg. anc. Prières
que l'on adressait à Dieu, dans les cala-
mités publiques. Il PI. Des cris-.à,-died.
CRIAGE {aj') n. m. Action de faire une
annonce en criant : Le criagk de cer
laines denrées est interdit dans les 7n{es
de Paris. li Office du crieur public.
CRIAILLER {a-ill-é [Il mil.] — fréquent,
et péjorat. de crier) v. n. Crier souvent
et d'une manière importune : Femme qui
criailler.
— Fam. Se plaindre souvent et pour peu de chose.
— Par ext. Produire un petit bruit fréquemment répété :
Plume qui criaille.
CRIAILLERIE {a-ill'-rî [Il mil.]) n. f. Action de criailler.
Il Plaintes, gronderies fréquentes et importunes : Criail-
LERIIlS conjnqales.
— Syn. Clabauderie, clameur, etc. V. clabauuerie.
CRIAILLEUR {a-ill-enr [Il nill.]l, EUSE n. Fam. Per-
sonne qui criaille : Non seulement il faut crier, mais il faut
faire crier les criailleurs en faveur de la vérité. (Volt.)
CRIANT {kri-an), ANTE i^rad. crier] adj. Qui excite à se
plaindre hautement et justement : Injustice criante. Les
abus les plus criants sont ceux dont oîi tie profite pas.
(Pet.-Senn.) n Criard, désa";réablement disparate : Cravate
d'une couleur criante. (BaTz.) [Peu usité en ce sens.]
CRIARD (ar'), ARDE adj. Fam. Qui aime à crier, qui
crie souvent : Femme criardi:. Enfant, Oiseau criard.
— Par ext. Grondeur; porté à critiquer ou à se plaindre.
Il Qui porte à crier, à gronder : Humeur criarde.
— Par anal. Aigre, en parlant dessons ou des objets qui
les produisent ; \oix criarde. Instrmnent criard.
— Fig. Trop vif, trop éclatant, trop cru, en parlant des
tons et des couleurs ; qui offre une disparate désagréable ;
Toilette criarde, il Dettes criardes. Petites sommes dues à
de petits marchands, à des ouvriers, et qui sont réclamées
avec importunité.
— Toile criarde ou substantiv. Criarde, Toile fortement
gommée et qui crie quand on la froisse.
— Substantiv. Personne criarde, grondeuse.
— n. f. Pop. Poule. Il Lime, scie, et, en arg.. Sonnette.
— Syn. Criard, braillard, brailleur, etc-V. braillard.
— Anton. Muet, silencieux, taciturne. — Doux, harmo-
nieux (en parlant des sons).
CRIARD {ar') n. m. Erpét. Nom vulgaire d'une espèce
de crapaud.
— Ornith. Nom vulgaire du pluvier à collier.
CRIBBAGE [baj') n. m. Variété anglaise du jeu de boston.
CRIBLAGE {blaj') n. m. Techn. Action de cribler, de
passer au crible pour nettoyer : Le criblage des grains.
— Min. Triage mécanique du minerai, séparant les par-
ties riches des parties pauvres, ii Dans les houillères, Opé-
ration qui a pour but de trier et de séparer les morceaux
de charoon de terre, de manière à pouvoir les classer sui-
vant leurs grosseurs.
CRIBLANT {blan), ANTE adj. Qui laisse passer certains
objets, et en retient d'autres : Digues criblantes.
CRIBLE (du lat. cj-ibrum, même sens) n. m. Instrument
percé de trous, et servant à séparer des objets de grosseur
inégale, dont les uns passent
à travers les trous, tandis que
les autres sont retenus par
leur trop grand volume : Cri-
ble de fil de fer, d'osier. Cri-
ble pour le blé, pour le sable,
pour la terre.
— Par anal. Objet qui Crible,
laisse passer des corps et en
retient d'autres : Notre corps est wn corps poreux ; c'est
un crible, surtout pour l'air. (Raspail.)
— F. g. Moyen d'épurer, de distinguer, de démêler
des choses de valeur différente : Le crible de la critique.
il Ce qui ne retient rien, ce qui laisse tout échapper :
L'esprit sans la mémoire est un crible. (Boiste.)
— Fam. Percé comme un crible. Percé de trous nom-
breux : La peau est percée partout comme un crible.
(Fén.) Il Fig. Qui est d'une extrême franchise, qui laisse
pénétrer ses sentiments ou échapper ses
pensées : Je suis percé comme un cri-
ble, et le secret d'un mensonge s'écoule
chez moi de tous côtés. (Bruevs.)
— Aritli. Crible d'Eratostnène. Se dît
de la méthode employée pour former
une table do nombre premiers.
— Art milit. anc. Nom donné à la par-
tie du casqpe dos anciens chevaliers qui
se relevait ou s'abaissait à volonté sur le
visage, et qui était percée de trous nom-
breux.
— Blas. Meuble d'armoiries peu usité,
qui représente une espèce de tamis de forme cylindrique.
— lechn. Crible hydraulique. Caisse métallique dont le
fond est constitué par une grille, qui plonge dans une cuve
remplie d'eau. (On imprime un mouvement alternatif à
cette caisse suspendue par des chaînes : les parties fines,
les sables et autres impuretés traversant la grille, tandis
que les parties grosses du minerai restent dessus.) n Crible
à piston, Crible généralement disposé par couple, dans le-
quel un piston plein fait successivement monter et des-
cendre I eau au-dessus et au-dessous de la grille. (Ce crible
s'emploie surtout dans les houillères, pour le lavage des
D'argent h un cri-
ble de pourpre.
Crible hydraulique h pistons : A, d<^ versement
du minerai; C, cylindres trilleura.
399
charbons.) il Crible a roulettes ou Crible succfssif, Appareil
consistant eu uno grande caisse surmontée do deux tra-
verses, (jui portent un jjotit chorain do for sur lequel roulo
un crible ordinairo. il Crible à pied ou Crible allemand,
Crible composé d'uuo trémie placée au-dessus d'uno lôlo
perforée très iuchuée. (Le blo contenu dans la trcmîo
tombe et tjlisso
sur la tôle, eu
laissant passer
les impuretés à
travers les
trous.) Il Plan-
che porcée do
trous, destinée
à maintenir les
tuyaux dont
les embouchu-
res sont pla-
cées dans le
sommior de
l'orgue.
— Encycl.
Techn. V. ta-
RARI3, TRIKUR.
— Aritlim.
Crible d'Eratosthène, La méthode d'Eratosthène consiste
à écrire la suite des nombres entiers 1, 2, 3, -1, 5..., et à
etfacer do cette suite chaque nombre qui admet un divi-
seur autre que lui-racmo ou l'unité. Ceux qui restent sont
nécessairement des nombres premiers. On doit d'abord
supprimer tous les nombres pairs, excepté 2, parce qu'ils
sont tous divisibles par 2, lequel ne l'est que par lui-
même et par l'unité. 11 ne reste ainsi à considérer que la
suite des yionibres impairs :
1, 2, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21
Cola posé, il est aisé de voir qu'à partir de 3, tous les
nombres qui se présentent de 3 en 3 [9, 15, 21,...) sont des
multiples de 3; on les supprimera. On supprimera de la
même fa^on les multiples de 5, do 7, de 11, etc., en con-
servant les nombres 5, 7, u, etc.
CRIBLER V. a. Passer à travers un crible, isoler au
moyen du crible : Cribler da blé, des graines, du sable.
— Par ext. Percer en beaucoup d'endroits : Porte cri-
BLÉK de coups de poignard, ii Couvrir de marques ; Visaqe
CRIBLÉ par la petite vérole, w Accabler : Cribler r/uelqit'ini
de blessures, de ridicule, de questions, d'épigrammcs.
— Fig^. Choisir, trier : Il faut cribler ses pensées et
livrer au vent les plus légères.
— Arg. Crier, i! Cribler à la chienlit ou a« c/i(in*o?i, Crier
au voleur, n Cribler à la grive. Crier pour avertir de l'ar-
rivée de la police ou de quelque autre personne.
Criblé, ée part. pass. du v. Cribler.
— Fam. Criblé comme une poêle à châtaignes, ou comme
une écumoire, Fortement marqué do la petite vérole.
Se cribler, v. pr. Etre criblé, ii So percer mutuellement
de coups nombreux.
CRIBLETTE n. f. Bot. Syn. do cinclidie.
CRIBLEUR, EUSE n. Techn. Celui, celle (|ui procède à
l'opération du criblage des grains, des minerais, do la
houille.
— Arg. Criblenr de lance, Porteur d'eau, ii Cribleur de
malades, Celui qui, dans
une prison, est chargé
d'appeler les détenus au
parloir.
CRIBLEUR n. m. Ma-
chine qui sert à criblerles
grains et semonces, aies
purifier des débris or-
ganiques, poussières ou
semences étrangères.
Il On dit aussi cribleuse.
— Encycl. La partie
essentielle d'un cribleur
est formée, tantôt par
une grille, tantôt par une
plaque métallique perfo-
rée, sur laquelle on fait
glisser le grain, et dont
les jours ou les perfora-
tions sont calculés de Cribleur,
manière, soit à retenir
le grain en laissant passer les .mpuretcs, soit, inverse-
ment, à laisser passer le grain en retenant les impuretés.
Le « cribleur » ou ■< trieur » i cylindres rotatifs est formé
par uno série
de cylindres
disposés suc-
cessivement,
bout à bout, et
suivant un axe
commun inr^li
né sur l'Iiori
zon. La paroi
do chacun
d'eux est uno
feuille de zinc,
dont les per-
forations uiffè-
ront quant à la
forme ot aux
dimensions.
Le grain à purltler, jeté dans une trémie, pénètre à l'in-
térieur do 1 appareil, du côté le plus élevé. Il s'écoule
doucement vers l'autre côté par l'ofTot du mouvement
rotatif, mais des criblages ou triages distincts s'opèrent
au fur ot à mesure de son passage dans chacun dos diffé-
ronts cylindres. V. aussi tarare, ot trii:ur,
CRIBLEUX (bleu), EUSE adj. Ilist. nat. Percé do trous
comme un crible.
— Aiiat. Os criblcuT, Lame cribleuse, L'os othmoïdo qui
est percé do trous commo un crible.
CRIBLIER [bli-é] n. m. Fabricant, marchand de cribles.
CRIBLURE n. f. Nom donné aux mauvaises graines,
aux résidus do toute sorte qui se séparent du bon grain
par !o criljlago.
CRIBRAIRE brér') u. f. Genre de champignons-myxo-
m^ côtes microscopiques, caractérisé par un rébeau lila-
CRIBLER
CRICO-PIIARYNGIEN
Cribleur il cylindres rotnlifs.
Cribriluie.
mouteux, dont les mailles laissent échapper les spores ou
corps reproducteurs . Les cbiuraihks croissent en groupes
nombreux sur le bots mort ou les feuilles sèches.
CRIBRATION {si-on) n. f. Opération ayant pour objet la
séparation des portions los plus menues d'une drogue
niédicaïuontouso dos parties plus grosses. (Vioux.)
CRIBRIFORME (du lat. cribrum , cribri , crible, et de
formcj U'ij. Hist. nat. Qui a la forme d'un crible : Polyoier
CRIBRIFURMK.
— Anat. Os cribriforme. Se dit de l'os ethmoido.
GRIBRILINE ou CRIBRILINA n. f. Genre do bryozoaires
gymnolématcs chilostoraatos, famille des coUulariidés ,
comprenant dos colonies encroûtées,
à cellules ovales, irrégulièrement dis-
posées.
— Encycl. Les cinbriUnes habitent
l'Océan ; la cribrilina alcicornis est re-
marquable par los prolongcmeuts ra-
meux aplatis de ses cellules. Cette
espèce a été découverte lors de la
campagne du Travailleur, en 1881,
par 2.000 mètres de profondeur, au
N.-O. de la cote d'Espagne.
CRIBRINE ou CRIBRINA n. f. Genre
d'actinies charnues (actiniaires), fa-
mille des actiniidés, comprenant des
polypes cylindroconiques , verru -
(|ueux, dont on connaît une douzaine d'espèces, réparties
dans la mer Rouge et la Méditerranée. (C'est dans cette
dernière mer que se
trouve la curieuse cri-
brin a carcin iopados,
qui vit sur la même
coquille qu'un pagure
avec qui elle forme uno
association, tout
comme l'actinie Adain-
sia palliata avec l'eu-
pagurus Prideaicxi.)
CRIBROSPIRE ou
CRIBROSPIRA {spi)
n. ni. Genre de foramioi-
fères perfurés, famille
des rotalidés, compre-
nant de petites coquil-
les calcaires, enroulées
en hélice, etdontleder- cnbrme
nier tour se laisse seul
voir. (Les cribrospires possèdent des loges nombreuses,
mises en communication par une ouverture en croissant.)
CRIC {krik' — onomatop.) interj. Exclamation servant à
exprimer le bruit d'une chose qu'on déchire. (On le joint
souvent au mot crac : Cric crac! la voile se déchire.
— Cette exclamation se place souvent aussi, au début
d'un conte, dans la bouche de certains conteurs : mate-
lots, soldats, etc.)
— n. m. Bruit d'une chose qu'on déchire : On entendit
un petit CRIC.
— Syn. Crac (comme exclamation et comme nom).
CRIC (kri) n. m. Techn. Machine à crémaillère et à ma-
niveUo, dont on se sert pour soulever des fardeaux.
— Archéol. Cric d'arbalète. Syn. de crankquin.
— Arg. Eau-de-vie de basse qualité, u On dit aussi
CRIQUE n. f.
— Art milit. V. la partie encycl.
— Carross. Pièce de fer dentée, qui tient tendue chaque
soupente d'une voiture.
— Chir. Cric Foucou, Instrument dont se sert le dentiste
pour ranger les dents déplacées.
— Encycl. Arts mécan. Le cric se compose générale-
ment d'une crémaillère qui engrène
avec un pignon. Une roue dentée
est fixée sur l'axe de ce pignon et
engrène ù. son tour avec un second
pignon portant une manivelle calée
sur .son axe. Un oncliqiietago, disposé
sur l'axe mémo do la manivelle, em-
pêche la crémaillère de redesccudro
seule. La tète do la crémaillère porto
un double crochet augmentant la
priso do l'outil sur le fardeau à sou-
lever. A sa partie inférieure, cette
crémaillère est munie d'uno gritfo
saillante, que l'on peut placer sous
les fardeaux qui se trouvent ù une
faible hauteur du sol. Le corps du
cric est formé par un garnissage en
bois en deux pièces, que réunissent
ot maintiennent des frottes on for. De
plus, un anneau on fer, fixé sur le garnissage, permet un
transport ^ilus facile de l'outil.
Quelquetois, la crémaillère est remplacée par uno vis,
que fait mouvoir un pignon A dents néliooïdalos. L'outil
ainsi composé constitue plutôt le vérin.
CRIC CRAC interj. et n. m. V. cric
CRICÉAL isé — du gr. krikos, cercle) adj. m. n Os
cricéal. Quatrième paire d'os auxiliaires dos arcs bran-
chiaux chez los poissons, il Substantiv. : Le crickal.
CRICÉLA3IE {sé-la-zî ~ du gr. krikêlasia, mémo sons)
n. f. Anii<|. gr. Jeu dans lequcion faisait rouler un corde
do fer garni d'anneaux. (C était uno variété du jeu do
oorooau.)
GRICETINÉ3 {se) n. m. pi. Tribu de mammifères ron-
geurs, famille des muridés, comprenant los liamstors [cricc-
tus) cl los cricétodons, tous caractérisés par leurs dents ra-
diculéos, à croissance non coulinuo ; par leurs molaires à
tubercules disposés on doux rangées longitudinales, sé-
parées par un sillon, ot par la brièveté do leur quouo.
(Los cncétinés habitent l'Europe contralo ot orientale,
ainsi que la Sibérie.) — Un cricéïinû.
GRICËTODONTE ou CRICÉTODON (.v<) u. m. Genre de
mammifères rongeurs, famille dos muridés, tribu dos cri-
cétinés, renfcrmaut des formes fossiles dans le miocène de
Sansan.
GRICÉTOMYS [st^, miss) u. ni- Genre do mammifÈros ron-
geurs, famillo dos muridési caractérisé par la prôbonce
d abnjoaen.
Cric.
CrycétomyB.
— Encycl. Les cricétomys sont dos rats géants, voi-
sins des bandicofs ou nésokiade la Malaisie et do l'Inde.
On en connaît une seule espèce, cricétomys Gambianus,
longue de 80 centimètres, grise
avec lo ventre et le second tiers
do la quouo blancs. Répandue
dans toute l'Afrique équaio-
riale, elle se rond très nuisible
on dévorant los récoltes.
CRICETUS {sé-tuss) n. m.
Nom scientitiquo des rongeurs
du genre hamster.
GriGH , bourg d'Angleterre
(comté de Deroy), près du
caual de Cromford ; 3.000 hab.
Centre minier.
Crichna, huitième in-
carnation du dieu Vichnou.
Crichna MisRA, philosophe hindou, qui vivait à une
époque incertaine. Il a composé, sous le titre de Prabodha-
Ichandrodaya, une espèce de drame méf.aphysique, dont le
texte a été publié à Leipzig (1845). J. Taylor a traduit cet
ouvrage on anglais (1812), et Hirzel en allemand (1846).
Crichton (James), appelé Padmirablô Crichton,
savant anglais, né probablement en Ecosse, à Eliock, en
1560, mort à Mantoue entre 1585 et 1591. Par sa mère il
appartenait à la famille des Stuarts. Il fut d'une précocité
extraordinaire. C'était, de plus, un fort bel homme, doué
dune force musculaire peu commune. Crichton se rendit
à Paris, oii il tint, au collège de Navarre, une séance
publique; durant neuf heures, il discuta avec les plus
graves philosophes, aux applaudissements d'un auditoire
de trois mille personnes. Le lendemain, dans un carrousel
qui eut lieu au Louvre, il battit tous ses compétiteurs. On
le trouve ensuite à Gênes (1519), à Venise (1580), à Padoue
(1581) ; partout, il renouvelle ses exploits de savant uni-
versel. Entin, il fut attiré à Mantoue par le duc, qui lui
confia l'éducation de son fils, Vincent de Gonzague ; ce
jeune homme dissolu tua sou précepteur, dans un duel ou
dans un guet-apens. Les ouvrages de Crichton (quatre
odes latines et quelques fragments en prose) ne justifient
pas sa réputation.
CRICHTONITE {chlo — de Crichton^ n. pr.) n. f. Fer titane
naturel ; variété d'ilménite cristallisant en rhomboèdre
aigu, et que l'on trouve eu Oisans (Isère). Syn. do craï-
TONITË.
GRIGK [krik') n. m. Nom vulgaire, dans certaines colo-
nies et notamment à la Guyane, de diverses variétés de
perroquets. ■
CRICKET [kri-kèt' — mot an^I. qui signif. crosse) n. m.
Exercice favori dos Anglais, qui ressemble un peu à l'an
cien jeu français de la crosse ou du mail, il S'écrit quelque-
fois, à la française, criquet.
— Encycl. Le cricket n'est, en réalité, qu'une modifica-
tion du jeu appelé en Franco crosse ou criquet. Sur un
terrain plat, d assez longue étendue, à chaque extrémité,
Jeu de cricket : i. Battoir; 2. Guicbct-
on plante en terre, vis-à-vis l'un de l'autre, trois bâtons
distants do quelques centimètres. Sur leur partie supé-
rieure, on place un autre bftton, que la moindre secousse
fait choir. Le portique ainsi formé se nomme le guichet.
Les joueurs, divisés en deux camps ot armés chacun à leur
tour d'un long battoir, s'etforcenl de toucher avec la ballo
lo guirhot «les adversaires et do le renverser.
CRICKET-CLUB [kri-kèt'-kleub') n. m. Société do cricko-
teurs.
GRIGKETEUR (kri-ke) n. m. Amateur du jeu do cricket.
Il On écrit aussi crickktkr, à l'anglaiso.
GRICO (du gr. krikos. anneau), préfixe qui se joint ù
plusieurs termes d'auatomie.
CRIGO-ARYTÉNOÏDIEN [di-in) n. m. et adj. Se dit do
deux muscles pairs du larynx : Muscles crico-arytknoï-
DIENS.
— Encycl. Deux muscles du larynx portent lo nom de
crico-aryténoïdiens. Le premier, c'rtco-antténo'idicn posté-
rieur, situé à la face postérieure du cartilage cricoïdo, est
tenseur do la corde vocale inférieuro, ot dilatateur de la
glotte. L'autre, crico-aryténuidien latéral, situé profondé-
ment sous le cartilage thyroïde, on faisant exécuter aux
cartilages aryténoidos un mouvement de rotation sur leurs
arliculalionsthyroidionnes, agit concurremment avec sou
symétrique commo constricteur do la glollo.
GRIGOÏDE {du gr. krikos, anneau, ot cidos, aspoctj adj.
ot n. m. Se dit du cartilage annulaire du larynx, situé à fa
partie inférieuro de cot organe : Le cartilage criooVdk.
— Encycl. Le cartilage cricoïde a la forme d'un anneau
vertical, étroit on avant, boaucou» plus largo on arrière ;
il occupe la partie inférieure du laryux ot lo rolio A lu
trachéo-nrtèro dont il est, on quoique sorte, lo premier
anneau. Sun r(Me est do fournir des points d'attaché aux
muscles laryngiens. V. larynx.
GRICO -PHARYNGIEN {ji-in) a^. ot u. m. Se dit d'un
foiscoau musculaire qui fait partie du muscio constricteur
inférieur du pharynx : La muscle crico-I'Harynuikn.
CRICOSTOME
CRIME
GBIGOSTOME {stoin — du gr. krikos, anneau, et stoma,
bouche) adj. Eq T. d'hist. nat.,Qui a la bouche ou l'ouver-
ture ronde.
CRICOSTOMES (stom') n. m. pi. Famille de mollusques,
avant pour type le genre turbo. — Un cbicostomk.
CRICO-THYROÏDIEN {di-in) adj. et n. m. L'un des
muscles du larynx : Àluscle crico-thyroïdien.
— Encycl. Le cricû-thyroïdie7i est un muscle pair,
triangulaire, situé à la partie postérieure du larynx ; il
s'insère à la face antérieure du cartilage cricoïde, d'une
part, et de l'autre au bord inférieur du corps et des pe-
tites cornes du cartilage thyroïde et à la face postérieure
de ce cartilage. En faisant basculer le cartilage thyroïde
sur le cartilage cricoïde, les crico-thyroïdi3ns agissent
comme tenseurs des cordes vocales.
CRICO-TRACHÉAL, ALE, AUX (Are) adj. Qui appartient
aux cartilages cricoïdes et à la trachée-artère.
CRI-CRI (onamatop.) n. m. Entom. Nom vulgaire du
grillon domestique, du grillon des champs, et aussi des
petits insectes orthoptères stridulants, comme les criquets
{stenobothrys) : Des cri-cri.
— Ornith. Proyer, sorte de bruant.
— Techn. Petit instrument composé d'une lamelle
d'acier tordue, enchâssée dans une monture en cuivre ou
en fonte, et imitant le bruit produit par lo grillon.
CRIC-TENSEUR ykri-tan) n. m. Instrument quo l'on em-
ploie pour tendre les lils de fer des clôtures ou les fils
télégraphiques, il PI. Des CRics-
TENSEUKS. -1- j/tI'M^ ^
CRID n. TH. Armur. V. cbiss.
CRIE {kri — rad. cner) n. f. Cric-tenseur.
Criée, proclamation. (Vieux.)
— Pierre de ta crie, Pierre sur laquelle on faisait au-
trefois les publications, et où l'on vendait à l'encan les
meubles saisis. (A Paris, une table de marbre, dans la
cour du palais, servait à cet usage ; c'est là, aussi, qu'on
brûlait les libelles dont la destruction était ordonnée.)
CRIÉE (rad. crier) n. f. Vente publique aux enchères :
Meubles vendusàla criée, ii Se disait autrefois de l'annonce
obligatoire de cette vente : Faire la criék. il Audience des
criées, Audience consacrée à l'adjudication des immeubles,
tant sur expropriation forcée que sur vente volontaire.
— Enctcl. Vente â la criée. Le nom do venle à ta criée,
appliqué à la vente aux enchères, vient de la coutume
où l'on était jadis de faire crier publiquement, par un huis-
sier ou sergent, la vente des meubles ou immeubles faite
par autorité de justice. La vente à la criée, qui existait
déjà chez les Grecs, est souvent mentionnée à Rome, où
l'on désignait sous le nom d'a«c//o les diverses sortes de
ventes publiques {auctîo bonorum, bonorum vendicio, bono-
rum distractio), faites par le questeur au nom de l'Etat,
par le magister ou syndic au nom des créanciers, ou
même par le propriétaire. Les proclamations se faisaient
sous la lance, sub Jiasta; de là était venu le terme de
subkastation , longtemps usité dans quelques-unes des
anciennes provinces françaises. Aux proclamations on
ajoutait des libelles ou tables d'enchères, qui contenaient
la désignation des objets, le jour de la vente, et ledit du
magistrat qui l'avait ordonnée. Les ventes se faisaient sur
les places publiques et étaient présidées par les admi-
nistrateurs du trésor de Saturne ; une pique dressée devant
leur tribunal annonçait que c'était une vente à l'encan. Un
héraut, monté sur une pierre, criait l'objet et son prix.
Toute criée commençait par une formule assez bizarre :
Biens de Porsenna à vendre. C'était un souvenir du lucumon
étrusque, qui était venu assiéger Rome et l'avait soumise.
La vente à la criée est une forme de vente des meubles
très ancienne en France. Le mot « criée » ne s'appliquait
pas seulement à la vente, mais aussi aux proclamations à
haute voix qui devaient être faites à certains jours, pour
faire savoir que le bien saisi réellement serait vendu et ad-
jugé par décret. Ces criées étaient répétées ordinairement
trois fois, de quinzaine en quinzaine, le dimanche à l'issue
de la messe. La criée était faite par des crieurs jurés, qui
ont disparu depuis l'emploi des affiches. Les ventes à la
criée furent d'abord faites par les sergents, puis par les
huissicrs-priseurs, auxquels ont succédé les commissaircs-
prisours actuels. Elles portent sur les objets mobiliers
vendus soit après décès, soit par autorité de justice. IjCs
ventes à la criée sont devenues importantes du jour où
le goût des aris eut donné naissance à la classe si nom-
breuse des coUectiouneurs. Elles se font ordinairement
dans les salles de ventes publiques, quelquefois dans la
maison même où sont les meubles, par lo ministère des
commissaireS'priseurs. On fait aussi des ventes à la criée
dans les monts-de-piété.
GrœFF, ville d'Ecosse (comté de Perth), sur l'Earn,
affluent duTay, au pied des Monts Grampians; 4.900 hab.
Tanneries; produits chimiques. Son marché de bestiaux,
autrefois le plus imijortani de rEcosse, a été transporté
à Falkirk, en 1770. Collège Sainte-Marguerite.
CrieL, comm. de la Seine-Inférieure, arrond. et à
22 kilom. de Dieppe, sur le fleuve côtier l'Yères, non loin
de la Manche ; 970 hab. Bains de mer, moulins. Château
de Briançon (xvi« s,).
CRIER (du lat. quiritare, appeler les citoyens [Quirites'\ à
son secours. — Prend deux i de suite aux aeux prem. pers.
pi. de l'imp. de l'indic. et du prés, du subj. : Nous criions,
(jue vous criiez) v. n. Jeter, pousser dos cris : Crier de
douleur, u Trop forcer sa voix en chantant ou en parlant :
Causez sans crier. Les mauvais artistes ne chantent pan,
ita citiBNT.
— Faire entendre des sons inarticulés ot caractéristi-
ques de l'espèce, en parlant des animaux : Ilihuu r/Hi crie.
— Par anal. Produire un son aigu par le frottement :
Grillon f/ui crie dans l'herbe. Les souliers neufs crient. La
lime nui crie agace les dents, w Avoir un son aigre et désa-
Çréablo : Piano qui crie, n Produire des borborygmes :
Quand on a besoin de manger, les entrailles crient.
— Fam. Gronder, se fâcher, réprimander en élevant la
voix : Crier après quelqu'un, ii Se plaindre, réclamer : La
lourdeur ci l'iniquité de l'impôt ont de tout temps fait crier
tes populations. (Proudh.) ii Prier avec insistance ; Crier
vers Dieu. La voix du sang de Jésus-Christ crie pour
nous. fMast».)
— Fig. Etre offensé, servir do protestation éclatante :
On dit aussi que la conscience crie, et l'expression est fort
juste. (M»« Campan.) n Etre criant, être d'une injustice évi-
dente : L'organisation de la société crie.
— Loc div. Crier à. Dénoncer, accuser violemment, se
plaindre hautement de : Crier à l'opprVssion, au scandale.
11 Crier à tue-tête, Crier comme un aveugle, comme un
sourd, comme un perdu, etc., Crier de toutes ses forces.
Il Crier comme un fou, comme un furieux, comme un enragé,
comme un aigle, comme un paon, comme un veau, comme un
beau diable, etc., Pousser des cris furieux.
— Arg. Crier au vinaigre. Crier au voleur. Il Crier aux
petits pâtés. Pousser des cris, eu parlant d'une femme en
mal d'enfant.
— V. a. Dire, prononcer en criant : Crier gare. Crier
adieu. Il Chanter ou dire trop haut : Crier son rôle, son mor-
ceau. Il Dire vivement, d'une manière accentuée : Crier
tout bas des reproches à quelqu'un.
— Fam. Gronder, blâmer : Crier un enfant. (Vx.) il Gé-
mir hautement de : Crier famine, misère, il Crier une chose
sur les toits. Proclamer, déclarer hautement, publier, faire
savoir à tous.
~ Fig. Demander impérieusement : Crime qui crie ven-
geance. 11 B'xborter, exciter par des cris ou avec insistance :
L'espérance nous crie sans cesse : En avant! en avant! et
nous attire ainsi jusqu'au tombeau. (M"* de Maint.)
— Comm. Vendre à la criée, aiLx enchères : Crikr des
meubles, des propriétés inunobilières. il Annoncer publique-
ment les marchandises, qui se vendent dans les rues : Crier
de la salade, de vieux habits, des journaux.
— Dr. anc. Citer à comparoir : Cri'îr un prévenu, n Crier
haro sur, Ordonner l'arrestation de. — Fam. Crier liaro
sur quelqu'un. Exciter, animer les autres contre lui. il Crier
à -son de tro/npe. Crier à ban. Publier à son de trompe.
— Véner. On dit que les chiens courants crient lorsqu ils
donnent de la voix en poursuivant la béto de meute ; ils
aboient au chenil. (Le cerf crie lorsqu'il est en rut; on
n'emploie plus l'expression bramer.)
— pROV. et Loc. PROV. : On a tant crié Noël, qu'à la fin
il est venu, Ce qu'on avait tant désiré est enfin arrivé.
11 Plumer la poule sans la faire crier, Exigerd'une manière
adroite, sans éclat, des choses qui ne sont pas duos. 11 Crier
famine sur un tas de blé, Se plaindre d'être dépourvu de
ce qu'on possède en abondance.
— Allus. littér. : L'essieu crie et se rompt, Hémis-
tiche do Racine dans Phèdre. V. essieu.
Se crier, v. pr. Etre crié, proclamé.
CRIERIE {krî-r'i — rad. crier) n. f. Bruit de cris impor-
tuns ; réclamations bruyantes : Des criëries d'enfants.
— Syn. Clabauderie, clameur, etc. V. clabauderie.
GRIERIEN (krî-ri-in) n. m. Nom qu'on donnait à des
fantômes de naufragés qui sortaient la nuit do l'océan,
disait-on, pour demander la sépulture.
CRIEUR, EUSE n. Personne habituée à crier, à faire
des éclats do voix, à gronder : Tais-toi, crieur éternel!
Il Personne qui fait une proclamation, une annonce pu-
blique : Un ciîiiiUR de Bourse. Un crieur de vin.
— Crieur de nuit, Individu qui, en Espagne, et encore
dans quelques villes de France, crie les heures dans les
rues, pendant la nuit.
— Anc. coût. Crieur des corps ou simplement Crieur,
Sorte d'entrepreneur des pompes funèbres, qui condui-
sait les convois, et précédait lo corps en sonnant d'une
clochette et proclamant le nom du défunt, n On disait
aussi clocheteur des trépassics.
— Dr. anc. Juré crieur, Individu qui proclamait le prix
des objets, dans une vente publique, il Officier public,
qui faisait les proclamations officielles d'édits, arrêts
royaux, etc.
— Syn. Crieur, braillard, brailleur, etc. V. braillard.
" Encycl. Ethol. L'usage des crieurs publics remonte à
l'antiquité ; c'étaient les xTjpjxc; dos Grecs, les prœcones des
Romains. Les crieurs publics, au moyen âge, s'organisè-
rent en corporation. Ils avaient pour patron saint Martin
le Bouillant. Ils étaient les seuls organes de la publicité.
C'étaient des employés préposés aux funérailles, ceux qui
criaient des prières, des agents du fisc et des courtiers
pour le vin, des agents qui annonçaient la vente des den-
rées et de toutes sortes de marchandises. Les crieurs de
corps s'occupaient des funérailles, ils annonçaient les dé-
cès et la date des enterrements; vêtus de dalmatiques
noires, timbrées devant et derrière aux armes du défunt,
ils faisaient office do maîtres do cérémonies. A Paris,
il y en avait vingt-quatre. Les crieurs de la patenôtre
étaient d'autres employés municipaux qui annonçaient
les fêtes, les jeûnes, etc. Les crieurs de vin ou jurés
crieurs de inn annonçaient le vin et présidaient à sa vente
à la criée. Ils portaient une rube aux armes de la con-
frérie. Lorsque l'un d'entre eux mourait, tous l'accom-
pagnaient au cimetière; quatre portaient le cercueil, les
autres suivaient avec des sonnettes, un grand broc de
vin et des gobelets. A chaque carrefour, les porteurs
étaient relayés, tous buvaient et invitaient les passants à
se joindre à eux. Au xiv" siècle, les attributions des
crieurs s'étendirent considérablement : on leur confia les
annonces et réclames de touto sorte. Au xvni" siècle, lo
bruit que faisaient, dès le matin, dans les rues de Paris,
les crieurs et crieuses produisait un vacarme tel que tous
les étrangers en parlent dans leurs relations.
L'importance des crieurs publics a considérablement
diminué; on les trouve encore dans les localités rurales
et, à Paris, principalement pour la vente des journaux.
Grigglestone, localité d'.\ngletorre (comté d'York
[We-si-RidiLigJ), sur l'.^ire, affinent de l'Ouse ; 2.800 liab.
CRIGNARD ignar [gn mil.]) n. m. Nom vulgaire do la
sarcelle commune.
GaïKVENlCAt bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [Croa-
tie-Slavonioj), coinitat de Modrus-RickaouModrus-Fiume ;
:t.33."s hab.
Grillon (Louis Balbis de Berton de), homme do
guerre français, né à Murs (Provence) on I5i3, mort à
Avignon en 1G15. Sa famille était originaire du Piémont.
Aide do camp du duc do Guise on 1557, il contribua à
la reprise de Calais et de Guines, assista à la prise de
Kouen en 1562, prit part aux principales affaires des
guerres de religion, et fut plusieurs fois blessé. II so
couvrit de gloire à Lépante. en 1571. 11 fut blessé de nou-
veau au siège do La Rochelle on 1573, et servit en Polo-
u'ne avec lo duc d'Anjou. Crillon fut blessé à la prise do
LaFèro(l580), devint mostro do camp, chevalier du Saint-
Esprit, puis lieutenant-colonel général; il fut oncoro
Grillon.
400
blessé à La Réole, eu 1586. Après la journée des Barri-
cades, il protégea Heni' III dans sa retraite et le suivit à
Blois. Le roi, qui projetait de sq débarrasser du duc d^
Guise par un assassinat,
s'adressa à Crillon ; mais
ce dernier se refusa à pa-
reille besogne, se déclarant
prêt à un combat singulier.
En 1589, il défendit vail-
lamment le pont de Tours
contre Mayenne , et fut
grièvement blessé. Ses
blessures l'empêchèrent
d'assister à la bataille d'Ar-
qués ; on le retrouve toute-
fois à celle d'Ivry. En 1600,
il commanda avec Sully l'ar-
mée de Savoie, et ses ex-
ploits lui firent donner par
Henri IV le titre de brave
des braves. Los fatigues et
ses blessures l'obligèrent à
quitter, bientôt après, le
service.
La phrase adressée à
Crillon par Henri IV, après la journée d'Arqués, et de-
venue un dicton populaire, est le début d'une lettre prêtée
à Henri IV par Voltaire, dans une de ses notes sur la
Henriade : « Pends-toi, brave Crillon : nous avons com-
battu à Arques, et tu n'y étais pas. » (Par analogie,
cette phrase s'adresse à touto personne absente d' une
réunion d'une solennité où sa place était marquée.)
Grillon (Louis des Balbes de Berton de), duc de
Malion, général français, né en 1717, mort en 1796. Il fit
la guerre en Italie (1733-1736), puis en Bavière (1742) et
se distingua à Fontenoy et à Neslo. Il fut promu maréchal
de camp en 17-16. Pendant la guerre de Sept ans, il prit part
aux batailles de Weissenfels et de Rosbacli. Lieutenant
général en 1758, Crillon fut chargé du gouvernement de
la Picardie et do l'Artois. En 1762, il passa au service de
l'Espagne, qui lui confia le commandement de l'expédition
contre Minorquc, occupée par les Anglais. Il força ceux-ci
à capituler. Crillon commandait l'armée franco-espagnole
qui assiégea Gibraltar. Il a laissé des Mémoires militaires^
publiés en 1791.
Grillon (François-Félix-Dorothée des Balbes de
Berton de Quiers, duc de), fils du précédent, né et mort à
Paris (1748-1820). Il fut lieutenant général, constituant,
pair de France. Elu aux états généraux par la noblesse de
Beauvoisis, il se réunit au tiers état, et fut l'un des fonda-
teurs du club des Feuillants. Il servit comme lieutenant
général sous Luckner; mais, devenu suspect, il passa en
Espagne revint en France sous le Directoire, et siégea
à la Cbambre des pairs en 1815.
Grillon (Louis-Antoine-François de Paule des Balbes
DE Berton de Quiers, duc di-;), lieutenant général espa-
gnol, frère du précédent, né à Paris en 1775, murt à Avi-
gnon en 1832. Il combattit dans les Pyrénées contre les
Français, fui fait prisonnier en 1794, et rendu à la liberté
en 1795. Crillon, qui commandait Saint-Sébastien lors de
l'invasion, finit par se soumettre au roi Joseph, qui le
nomma vice-roi de Navarre. Proscrit par Ferdmand VII
en 1814, il se retira à Avignon, et jouit, sous Louis XVIII,
du grade de lieutenant général honoraire au service de
la France.
Grillon (Marie-Gérard-Louis-Félix-Rodrigues des
Balbes de Berton, duc de), général français, né à Paris
en 1/82, mort vers 1870, fils de François-Félix-Dorotliée. Il
épousa, en 1806, M"" de Mortemart. Très jeune, if quitta
la France, y revint avec Louis XVIII, en sortit pendant
les Cent-Jours. En 1820, il devint colonel et hérita du titre
de duc et de la dignité de pair de France. A la suite de la
guerre d'Espagne (1823), il fut nommé maréchal de camp.
Il se montra très modéré à la Chambre des pairs. A la
chute de Charles X, il continua de siéger et ne rentra dans
la vie privée qu'en 1848.
CRIME (du lat. crimen, même sens) n. m. Violation très
grave de la loi naturelle ou positive : La fortune (ait passer
tes CRIMES des gens /te ur eux pour des bagatelles, tt les baga-
telles des malheureux pour des crimes. (Bussy-Rab.) ii In-
fraction grave à la loi religieuse, péché mortel : Com-
mencez par vous absteyiir des crimes que vous viendrez
pleurer aux pieds des mittistres. (Mass.) il Par exagér. Acte
ou omission dont les conséquences sont regardées comme
très fâcheuses : C'est U7i crime d'exposer des chefs-d'œuvre à
une perte presque certaine, il Acte reproché comme un crime :
Cumbattre les abus, voilà le crime de bien des gens, il Par
cxt. Habitude du crime : Homme vieUli dans le crime.
— Personnes criminelles : Le crime va tète levée. (Mass.)
— Loc. div. Crime contre nature, Crime opposé aux
prescriptions les plus puissantes do la loi naturelle : Le
parricide est un crime contre nature, n Acte de débau-
che accompli en dehors des lois de la nature : La sodomie
est un CRIME CONTRE NATURE. Il Crime d'Etat, Crime commis
contre la sûreté de l'Etat. — Fam. Faute grave ou consi-
dérée comme telle : Un peu de paresse 7i'est pas un crime
d'Etat, n Crime politique. Crime relatif au gouvernement
d'un pays, qu'il soit commis dans le but do renverser ce
gouvernement, ou dans le but de lui être utile, n Faire un
crime. Imputer comme une grande faute : Faire un crime
(( quclqu'tin d'une bagatelle.
— Dr. Fait délictueux, entraînant une peine afflictivo ou
infamante : Les crimes et les délits.
— Prov. hist. : C'est plus qu'un crime, c'est une faute,
Phrase prononcée par lo prince de Talloyrand lorsqu'il
apprit 1 exécution du duc d'Enghien ; elle signifie quo
certains actes politiques sont phis blâmables à cause do
leurs conséquences quo parce qu'ils violent les lois du juste
ot do l'injuste.
— Allus. littér. :
Quelques crtjnes toujours précèdent los grands crimes
Ainsi que la vertu, le crii7ie a ses degrés.
Vers do la. Phèdre do Racine, acte IV. Us se trouvent dans
la réponse que fait à son père, Hippolyte, accusé fausse-
ment d'un crime alTreux, et se passent de commentaire.
— Prov. littér. :
Le crime fait la honte, et non pas l'écharaud,
Vers de Th. Corneille. V. échafauii.
— E>'cycl. Dr. pén. Dans le langage usuel, le mot
crime s'entend des infractions à la loi pénale qui ofi'rent
ini
10 l'iiis de gravitô. Sans mt^roiinaîtro ot sans modinpr la
valoiir lin tcrino, los roiiai'tctirs liii Cfdo i*i5nat français lui
(Uil lionnô uiio signilication plus pri-fiso. Ils ont classù lus
infractions on trois groupes : crimes, dr'lils, contraventions,
ot, pour fournir aux juges un moyen rapide et infailliblo
do reconnaître lo caractère légal de chaque iiifraottou,
ils ont fondé leur division sur la nature de la peine cdictôe.
I/articlo 1" du Code pénal rôsorvo la qualilication de
11 crime » à « l'infraction que les lois punissent d'uDo/ït'i/(f
uffliclive ou infamante ». Cette définition, injustomont cri-
tiquée, a une valeur pratique incontestable. Ainsi, la ten-
tative d'un crime est punissable comme lo crime lui-même,
taudis quo la tentative d'un délit échappe à la répression, à
défaut d'un texte formol. La compétence est détorniinéo
par la qualilication du fait. Sauf de rares exceptions, les
mdividus accusés de crimes sont traduits devant la cour
d'assises, les prévenus de délits devant le tribunal correc-
tionnel. Le temps par lequel s'accomplit la prescription
varie suivant qu'il s'agit do crimes, délits ou contraventions.
On pourrait citer nombre de différences moins saillantes.
Le caractère de crimes appartient à toutes les infrac-
tions punies, soit par le Code pénal, soit par des lois spé-
ciales, do peines afflictives ou infamantes.
— Milit. Les faits spécialementq^ualiliéscrimespar le Code
de justice militaire sont de plusieurs sortes: 1» trahi'^on,
espionnage et embauchage (porter les armes contre la France,
livrer une troupe ou uno place à l'ennemi, comploter en sa
faveur, lui procurer ou chercher à lui procurer des docu-
ments, provoquer des militaires à passer à l'ennemi, etc.) ;
2** contre le devoir militaire (capitulation avec l'ennemi en
rase campagne, ou comme commandant d'une place qui
se rend sans avoir épuisé tous les moyens de défense,
abandon do son poste étant en faction en présence de
l'ennemi ou do renelles armés); 3<* révolte, ijisubordination
et rébellion (refuser d'obéir étant sous les armes, ou pren-
dre les armes sans autorisation — au nombre de quatre
au moins ; se livrer à des violences en faisant usage
des armes et refuser de se disperser — au
nombre de hmt au moins; refuser d'obéir à
l'ordre de marcher contre l'ennemi ; violer ou
forcer une consigne en présence de l'ennemi;
violence à main armée contre une sentinelle ;
voies de fait envers un supérieur sous les armes
ou à l'occasion du service) ; désertion à l'en-
nemi ou en présence de l'ennemi, vol d'armes
et de munitions, pillage, destruction, dévasta-
lion d'édihces ; faux, corruption, prévarication
en matière d'administration militaire.
Crime (Histoire d'un), par Victor Hugo.
C'est le récit du coup d'Etat de 1851. — Le poète
fit ce livre à Bruxelles, sous l'impression toute
vive encore des événements. Ecrit en cinq mois,
l'ouvrage ne parut que vingt-cinq ans plus tard,
le l" octobre 1877, à un moment où l'on pouvait
craindre, de Mac-Mahon et de ses ministres, un
attentat contre la République. De là les deux
lignes do préface : « Ce livre est plus qu'actuel ; il
est urgent. Je le publie.» Outre les faits généraux
déjà notoires, on y trouve maintes scènes dont
l'auteur a été témoin, maints épisodes où lui-
même a joué son rôle, car il fut un de ceux qui,
"iarmi les représentants du peuple, montrèrent
o plus d'énergie et de courage. \j Histoire d'un
crime se divise en quatre «journées « : le Guet-
apens. la Lutte, le Massacre, la Victoire. Un der-
nier chapitre, la Cliuto, fut écrit après 1870 : le
poète, en quelques pages éloquentes, fait voir,
après le crime, le châtiment, et conclut en exaltant la mis-
sion de la France, cette mission de justice et de vérité que
les plus terribles catastrophes no sauraient interrompre.
Crime et Châtiment, roman russe de Dostoïevski
(18GG ; trad. on fran'^. par V. Derély, en 1884), une des plus
admirables œuvres de l'auteur par la puissance du patlié-
tique et la profondeur de l'analyse morale. — Raskolnikof,
étudiant pauvre, qui croit être d'une race supérieure au
vulgaire, (^ui sent en lui une puissance capable de rendre
service à 1 humanité, rinit par se persuader qu'il a lo droit
de commettre un crime, si co crime lui donne les moyens
de remplir sa vocation. Il tue une vic;illo usurière. Per-
sonne ne le soupçonne : rien à craindre. Mais do folios
terreurs lo hantent. Il n'aura pas de repos jusqu'à co qu'il
libère sa conscience par un aveu. Cet aveu, il le fait
d'abord à Sonia, pauvre tille des rues, martyre do la pros-
titution, qui lui témoigne uno fraternelle sympathie. Le
misérable sont son cœur y'amollir, et les larnaos jaillissent
do SOS youx. Il entre au bureau de police, il se dénonce.
Sonia Taccompagni^ra en Sibérie, ot l'amour achèvera leur
régénération, commencée par une mutuelle pitié.
Crime d*amour (un), roman do Paul Bourgot, publié
en 1880. — Lo sujet on est très simple ot no comporte guère
que deux personnages. Armand do Querno, type do l'homme
à bonnes fortunes, sec ot blasé, s'est fait aimer do
M"'» Hélène Chazel. Non soulomont il no l'aime pas, mais
il no croit pas à son amour ; dès qu'elle devient sa maî-
tresse, il la méprise. Kt bientôt, voulant rompre, il jette
au visage de la jeune femme le nom d'un honimo qu'il
croit avoir été son amant. Méconnue et insultée, Hélène,
dans un accès de furieux désespoir, se livro à cet homme,
qu'elle déteste, qu'elle a jadis ignominieusement chassé.
Puis, allant une dornièro fois chez Armand, elle l'accuse
d'avoir causé sa porto. Mais, après cette chute, elle so
promet, revenue à soi, do no plus faiblir, et Armand lui-
mômo, repentant do son crime, so convertit à co qu'on
a appelé la « religion do la soufTranco humaine ». — Co
livre, soit par la pénétration dos analyses morales, soit par
lo pathétique de corlaines scènes, est sans coniosto un dos
meilleurs romans qu'ait écrits Bourgot, un do ceux où so
mar(|Uo lo mieux son talent de psychologue ot d'écrivain.
Crime de Sylvestre Bonnard (lk), roman d'Anatole
Franco, publié en 1881. — Il se compose do deux épisodes :
la liûchc ot la Fille de Clémentine, ayant pour héros un
vieux membre do l'Institut, M. Ronnard. Celui-ci fait porter
du bois à uno paiivro jouno fommo on coucho, sa voisine,
qui, devenue plus tard princosso russo, lui témoigne sa
reconnaissance par l'envoi d'un manuscrit très raro : c'est
lo sujet du premier récit. Kt voit-i r-fjiii du second : uno
jeune lillo. dont M. Honnard aima jadis lanière, ayant été
onferméopar son tuteur dans une pension où elle se trouve
mallinureiiso, lo vieux savant commet co crimo do l'onlo-
vor, et la marie Unalomont avec un éJôvo do l'Ecolo dos
m.
chartes. On sait , d'ailleurs , que les sujets d'Anatole
Francr ne lui servent iamais quo do prétexte. Ce qu'il y
a do cliarmant dans le Crime de Sylvestre Bonnard, co sont
les digressions et les hors-d'œuvre. On y trouve la grâce,
l'élégance, un heureux niélango d'ironie et de tendresse.
Grimée, presqu'île do la Russie méridionalo, qui
s'attache au continent par l'isthme étroit do Pérékop ;
partout ailleurs, des eaux mortes et surtout des eaux vi-
vantes : au N., en séparation d'avec lo reste de la Russie,
les llaques, les boues puantes, les marais, les roseaux du
Sivach ou Ghelnoïe More ou nior Putride; à l'E., la mer
d'Azov, séparée de la Putride par la llècho d'Arabat, qui
est uno lovée do sable de lU kiloni. do longueur, dont la
largeur se réduit, presque tout du long, à quelques cen-
taines de mètres ; au S. et à l'O., la mer Noiro : en tout,
1.000 kilomètres de côtes, sans compter les 1.120 du
Sivach, oxtraordinairement indenté.
Ainsi bornée, la Crimée, qui fait partie du gouverne-
ment de la Tauride, ajoute à la Russie 25.590 kilom. carr.
Comme nature, elle est double, avec violent contraste
entre son nord et son midi : au septentrion, vaste plaide,
légèrement inclinée vers le Sivach, steppes glacés par
les vents " hyperboréens » ou brûlés par des cnaleurs de
four, traînantes rivières desséchées en été, champs de
céréales, herbes pour le bœuf, lo mouton et aussi le cha-
meau, qui se plaît dans les déserts et les demi-déserts ;
au midi, faisant front sur la mer Noire, do belles monta-
gnes escarpées (1.524 m.) avec noms tatars, des gorges
fermées à tous vents du nord, des baies gracieuses, et,
pour tout dire, la Côte d'Azur et la Corniche de l'empire
de Russie.
Cette ancienne ChersonèseTaurique, Hou de nombreuses
colonies grecques, devint ensuite terre romaine ; puis
toutes sortes de barbares se la disputèrent, parmi lesquels
des tribus de race turque finirent par hériter de la pres-
qu'île, au détriment des établissements de commerce fon-
dés et accrus pendant deux cents ans par les Génois. Le
fe
.feUlopol BerdîansK'
CJEupatona
sTmfê
. lacili
Sébastopol
L.Hhersonèsr'^
Balak.
C.Lasb ,Moup)fa
M E li -\jY O I K E .Échelle ^
Carte de Crimée.
pays était donc turc, ou, comme on dit, tatar, quand les
Russes vinrent y combattre les Ottomans, à partir de
1736, pour l'obtenir «à jamais » en 1783. Ils y ont aujour-
d'hui la prépondérance; mais, parmi les 550.000 Crimôcns,
il est oncoro beaucoup do « Tatars ■>, excellents cultiva-
teurs honorés do tous comme de fort braves gens. — Capit.
Simféropol; villo majeure, Sébastopol.
Crimée (ouekrk de). Elle eut pour causes réelles les
projets du tsar Nicolas sur ConstaDtinople. Uno querelle
de moines lui servit de prétexte. Les religieux do Terre
sainte avaient été dépossédés do plusieurs do leurs sanc-
tuaires par les moines grecs, sujets spirituels du tsar.
Ils s'en plaignirent au sultan Abd-uI-Modjid en so récla-
mant du protectorat français. Lo Sultan nomma uno com-
mission franco-grecque, chargée d'examiner lo ditl'érond,
ot, pressé par le tsar, rendit un firman favorable aux
Grecs. Cotte condescendance encouragea Nicolas, qui on-
voj'a à Constantinoplo lo prince Monschikov, avec ordre
d'inviter la Sublimo-Porto à reconnaître lo protectorat du
tsar sur tous los chrétiens grecs do l'empire ottoman. Le
5 mai 1853, Monschikov présenta dans co sens un ulti-
matum à la .Sublime-Porte, qui lo repoussa. Nicolas lit
alors envahir los principautés danubiennes par ses troupes
(3 juin. 1853). Lo 3 novembre, la flotte russe do la mer
Noiro, sortie do Sébastopol, détruisit une escadre turque
dans lo port de Sinopo. Enfin, les Russes commencèrent
à assiéger Silistrie. Une arméo turque, aux ordres d'Omer-
pacha, accourut au secours do la place. La Franco et
lAngloterro, menacées par l'ambition moscovite, s'alliè-
rent aux Turcs, dans lo but de maintenir Tintégritô do
l'empire ottoman. Une arméo française do 50,000 hommes,
commandée par le maréchal Saint-Arnaud, ot uno armée
anglaise do 25.000 hommes, commandée par lord Raglan,
débarquèrent à GalHpoli (mai 1851), puis à Varna. Les
Russes levèrent alors le siègo do Silistrie ot évacuèrent
los principautés, qui furent neutralisées ot confiées à la
garao de l'Autriche (2 déc. 1851)- L'armée franco-anglaise
resta cantonnée dans los marais do la Dobroutcha, où
elle fut bientôt décimée par le typhus ot le choléra. Los
fouvornomonts alliés résolurent alors d'attaquer la Russie
la fois par le nord et par lo sud, par la Baltique ot par
la mer Noire. Le siège do Sébastopol, lo principal port
do la Crimée et lo grand arsenal do la Russie, fut décidé.
Los troupes reprirent la mer, ot débarquèrent à Eupa-
toria, lo H septembre 1854. Lo 20, elles chassèrent les
Russes des bauteurs de l'Aima, et entreprirent aussitôt
le siègo do .Sébastopol. Depuis lors, los principaux évé-
nements de la guerre do Crimée furent : on 1854, la mort
do Saint-Arnaud et son romplacemont par le général Can-
robort (20 sept.), les batailles do Bataklava (25 oct.) et
d'InUormann (5 nov.) ; en 1855, l'alliance avec la Sardaigne
(25 janv.). la mort du tsar Nicolas (2 mars), le remplace-
mont do ('anrobert par le jjénéral Pélissier (ly mai), le
prise du Mamolon-Veri (7 juin), la mort do lord Raglan
Médaille
de la Baltique-
CRIMÉE — CRIMINEL
(28 juin), labataiIledeTraktiroudeIaTchernaYa(l6aoÙt)
la prise do la tour de Malakolf (8 sept.). Lo 25 février
s'ouvrit à Paris le congrès (pii aboutit au traité de Paris
du 30 mars 1850 ot mit fin à la guerro.
— BiiiLioGR. : général Fav, Souvenirs de la guerre de
Crimée (1867, Paris); G, Marchai, la Guerre de Crimée
(Paris, 1888); Camille Rousset, Histoire de ta guerre de
CrimAe (Paris, 1871).
Crimée (médaille de). Médaille commémorative offerte
par la reine d'Angleterre Victoria aux militaires do tout
grade, qui prirent part à la guerre de Crimée. I.n méiiaillc,
d'un fort module, est en _,^_____ , ,-
argent, et porto d'un p:;!"^ | ]
côté l'effigie do la fon-
datrice ; do l'autre, un
guerrier couronné par
laVictoire. Ruban Ideu
liséré do jaune. Cha-
que bataille à laquelle
le titulaire a assité est
rappelée par une agrafe
en argent passée sur
le ruban. Une médaille
semblable, appelée mé-
daille de la Baltique,
a été insiituée. égale-
ment par la reine Vic-
toria, en faveur des
militaires et marins français qui prirent part, à la mémo
époque, à l'expédition de la Baltique. Sur cette dernière,
10 guerrier est remplacé par une Minerve armée d'un
trident, avec ce mot : Baltic. Le ruban en est jaune, li-
séré de bleu.
Crimée (mal de), Sorte d'élépliantiasis tuberculeux,
qui règne en Crimée et dans la région d'Astracan.
CrimÉEN, ENNE (mé-in, en'), personne née en Crimée,
ou qui habite ce pays. — Les Crimkens.
— Adjectiv. : Ôartiison crimêenne.
CRIMÉENNE (mé-èn') n. f. Vêtement militaire en forme
de long paletot sac, avec courte pèlerine à capuchon, non
réglementaire, mais porté par beaucoup d'officiers en Cri-
mée (d'où son nom).
CRIMIA n. f. Genre d'insectes hémiptères hétéroptôres,
famille des aradidés, renfermant des formes aplaties, do
taille médiocre, dont l'espèce tvpe, cri77ua tuberculata,
habite Java. (Cette punaise est a'un noir fuligineux, gra-
nulée, avec des tubercules sur le corselet.)
GRIMINALISABLE adj. Qui peut être criminalîsé : Une
affaire criminalisable.
CRIMINALISANT (::a?j). ANTE adj. Qui criminalise, qui
donne los caractères de la criminalité : Circonstances CRI-
minalisantes.
GRIMINALISER v. a. Dr. Faire passer de la juridiction
correctionnelle et civile à la juridiction criminelle : Cri-
MINALISER un délit.
Se cr/m/naZ/ser, v. pr. So rendre coupable : Se cEnn-
nalisi:r /lar un commerce avec l'ennemi. (y'\e\i\.) Passer à
l'état d'afiaire criminelle, en parlant d'une affaire d'abord
considérée omme civile ou correctionnelle,
CRIMINAUSME [lissni) n. m. Système do criminalité;
aspect sous lequel une affaire criminelle so présente.
CRIMINAUSTE (^l'ssi") n. m. Jurisconsulte f^ui s'occupe
spécialement de matières criminelles : De profonds dissen-
timents séparent les criminalistes.
CRIMINALITÉ n. f. Circonstances qui donnent à un acte
le caractère d'un crimo ; état de criminel.
— Fam. Caractère de ce qui est défendu : La crimina-
lité d'un i-endez-votts.
— Encycl. Criminalité en France. La cri7ni7ialité ^st
constatée uniquement par les Comptos généraux do Tad-
ministration de la justice criminelle, publiés chaque an-
née, depuis 1826, par le ministère de la justice.
Le Code pénal (art. l*') divise los infractions en trois
catégories : 1" crijnes; 2*" délits; 3" contraventions. Cos
dernières, existant par lo seul fait matériel do ta désobéis-
sance aux proscriptions do la loi ou dos règlements, ab-
straction faite de toute intention délictueuse, doivent être
écartées de fétudo do lacriminalité.
CRIMINATIF adj. Qui a les caractères d'un crime : Li-
belle CIÎI.MINATIF. (Bontham.)
CRIMINATION {si-on — lat. criminatîo; do cri'men, inis,
crime) n. f. Accusation, incrimination. (Vieux mot.)
CRIMINATOIRE {to-ar') adj. Qui tient do l'accusation
criniiiu'lle.
CRIMINEL, ELLE {nél' — du lat. crimen, inis, crime) adj.
Coupable do (;rime : Une fcmîtie criminelle. — Substan-
tiv. : Les CRIMINELS. Il Entaché de crime, inspiré par une
pensée do crimo : Dessein criminel. Action criminelle.
Jiappnrts criminels. Amour criminel.
— Qui appartient, qui a rapport au crime, qui lo conçoit
ou sert à I exécuter : Cœur criminel. Mains criminelles.
— /tendre criminel, Pous.*îcr au crime : La passion du
jeu peut rendre criminel, ii Faire paraître criminel ; Char-
gez-le comme il faut, monsieur, et rkndez les choses bien
(■rimini:li.i:s. (Mol.)
■— Dr. Qui a rapport au crime ou A la répression du
crime : Affaire criminelle, /.législation criminklle.
— n. m. Dr. Malière, procédure criminelle : Tant au civil
qu'au criminel, il Crand criminel. Ressort de la cour d'as-
sises, ti /*ctit criminel. Ressort de la ]iolice correctionnollo.
11 Autref. Grand ou /'ctit criminel. Ressort do la Tour-
nelle criminelle, ou ressort de tribunaux qui ne pouvaient
infliger que des amendes.
~ Fam. I*rendre au criminel. Juger avec sévérité :
Prbndrb toutes les actions de Quelqu'un ad criminel. (Vx.)
— Kncycl. Dans l'antiquité, le chfttiment infligé aux
criminels variait naturellement selon les circonstances
du crime, la condamnation prononcée et les lois do cha-
que pays. C'était un usage presque général qu'un accusé
pouvait prévenir toute condamnation en s'cxilant do lui-
m/^mo, et pour toujours, avant le procès. En plusieurs
villes grec(pies, les condamnés A mort étaient souvent
précipités dans un goufiVe ; à Athènes, dans lo Bnratîire,
situé à l'O. do la ville; A Sparte, dans le Céadas. On em-
ployail aussi l'empoisonnement par la cigutS : co fut le cas
pour Socrato. A Homo, on précipita loni^temps les crinii-
n<ds du haut de la rocho 'l'arpéioune, voisiiu» du Cnpitolo.
Sous l'ompiro, oit h'S faisait servir aux plaisirs «!ii peupK^
Cil
CRIMINELLEMENT
CRINSOZ DE BIONENS
on les exposait aux bCtes dans l'amphithéâtre, ou on les
forçait à jouer daos quelque tragédie le rôle d'un person-
nage qui devait périr au milieu des supplices : ainsi péri-
rent une foule de chrétiens, en qui le pouvoir voyait des
criminels. Il y avait des jours consacrés, pendant lesquels
ne pouvait avoir lieu l'exécution des criminels. Par exemple,
à Athènes, on devait attendre le retour du pèlerinage de
Délos : c'est ce qui retarda la mort de Socrate. De même,
certaines circonstances particulières entraînaient la grâce
ou une mutation de peine.
A Rome, un ancien usage défendait de faire mourir les
filles qui n'étaient pas nubiles ; le citoyen romain ne pou-
vait être ni battu de verges, ni crucifié. Mais l'usage le
plus généralement répandu était celui d'après lequel les
criminels étaient redevables de leur grâce à une rencontre
heureuse. A Rome, un criminel conduit au supplice qui
rencontrait sur sa route une Vestale était gracié, pourvu
que celle-ci déclarât sous serment que cette rencontre était
due au seul hasard.
Dans l'Europe du moyen âge, à toutes les grandes fêtes,
des criminels étaient graciés en signe de réjouissance, à
Pâques surtout, en souvenir de la descente de Jésus-Christ
aux enfers et de la délivrance des àmos des justes. En
outre, chaque ville avait son privilège particulier, comme
à Rouen la fierté, qui délivrait chaque année un prisonnier,
en souvenir de la gargouille vaincue par saint Romain.
Les avènements des rois, leur entrée dans leurs bonnes
villes étaient marqués par de semblables grâces. La plu-
part des évê<jues avaient le même privilège. Aujourd'hui,
en France, c est au chef de l'Etat seul qu'il appartient de
faire grâce aux criminels.
— Anton. Juste, légitime, vertueux. — Civil, correctionnel
(en parlant de la justice et des tribunaux).
CRIMINELLEMENT (tiè-le-nian) adv. D'une façon crimi-
nelle : Abuser crimtnelle.me.nt de sa force. Il Par exagér.
Sévèrement : Juger criminellement des actions légères.
(Peu us.i
— Dr, Au criminel : Poursuivre, Juger criminellement.
CbimiSOS ou CriNISOS. Myth. gr. Dieu-fleuve do Si-
cile. C'était un prince troyen, contemporain de Laomédon.
On allait tirer au sort entre les jeunes fillos de Troie, pour
livrer l'une d'elles au monstre suscité par Poséidon. Pour
soustraire sa lille au danger, Crimisos la plaça sur une
barque, qu'il abandonna au hasard des flots. Puis, le dan-
ger passé, il se mit à la recherche de la jeune lille, mais
en vain. Il aborda eu Sicile. Touches de ses pleurs, les
dieux le changèrent en fleuve et lui donnèrent le pouvoir
de se transformer à son gré. 11 en profita pour surprendre
des nymphes; entre autres, Ségeste, qu'il épousa et dont
il eut Aceste.
Gribcisus ou GrimISA, rivière, do l'Italie ancienne
(Bruiium). auj. Lipuda. — Nom ancien d'une rivière de
Sicile, qui passait à Ségeste. (Sur ses bords, Timoléon vain-
quit les Carthaginois, l'an 340 av. J.-C.)
Crimmitschau ou Krimmitzghau, ville d'Allema-
fne (Saxe [cercle de Zwickau]), sur la Pleisse, affluent
e l'Etster ; 23.555 hab. (avec Walilen). Important centre
industriel : filatures de laine, teintureries, fabriques de
draps, fonderies, fabriques de machines, do cigares, etc. ;
minoteries, brasseries. Ecole réale, écoles commerciale
et professionnelle (de tissage).
CRIMORA n. f. Genre de mollusques gastéropodes opis-
thobranches lermatobranchos, famille des dorididés, com-
prenant des animaux marins limaciformes, avec appendices
branchas émis par le manteau au-dessus de la tête. (Les
crimora habitent les mers d'Europe. L'espèce type est la
crimora papillata, des mers du Nord).
CRIN fdu lat. criniSy cheveu) n. m. Poil long, ferme et
souple à la fois, qui pousse à certains animaux, particu-
lièrement au cou et à la queue : CîtiNS de cheval, de lion.
V Ensemble des poils dû ce genre que porto un animal : Che-
val d'un beau crin, tl Masse de poils de ce genre, employés
ensemble dans la fabrication d un objet quelconrjue : Mate-
las de CRIN. Le crin est plus hygiénique que la laine. (Rion.)
— Poétiq. ou très fam. et par dénigr. Cheveu : Se faire
tailler les crins. Se prendre aux crins.
— Hist. et poétiq. S'est dit, au pluriel, pour désigner les
queues de cheval servant d'insignes aux pachas turcs.
— A tous crins. Muni de tous ses crins : Un cheval k tocs
CRINS. Il Fam. Avec tous ses cheveux : UJie tête À tous
CRINS, t! Fig. Entier, complet, pur, non mêlé ou mitigé,
et, par ext.. Ardent, emporté : Un romantique k TO0s crins.
Il Etre comme un crin, Etre toujours prêt à se récrier, à
se révolter, avoir très mauvais caractère.
— Annél. Crin de fontaine. Crin de mer, Noms vulgaires
du dragonncau, qui est un ver filiforme.
— Bot. Poil raide et ferme.
— Ichtyol. Espèce du genre labre.
— Manèg. Faire les crins. Couper les crins de la partie
inférieure des membres du cheval.
— Min. Nom donné par les mineurs aux filets do quartz
ou de carbonate calcaire qui divisent certaines roches en
ïiiocs cuboïdes ou rhomboïdaux. Syn. de cordon.
— Pèch.Crin d'empilé, Crin très fort qui porto un hameçon.
— EscYCL. Comm. et techn. Le commerce ducrm a une
^ando importance, car il reçoit de nombreuses applica-
tions. Od distinguo deux sortes do crin : lo crin plat,
c'est-à-dire celui qui est tel qu'il sort do la queue ou de
la crinière de l'animal, et le crin crépi, c'est-à-dire celui
qui, après avoir été cordé, est plongé dans l'eau bouil-
lante d'où il sort frisé. Les tapissiers, les matelassiers,
les bourreliers, les carrossiers font une consommation
assez grande de ce crin crépi.
JvC crin plat s'emploie dans la fabrication do tamis, do
cribles, pour on faire des pinceaux et aussi certaines
étoffes. Les luthiers se servent également du crin plat
pour garnir les arcliets des instruments à cordes. Les pé-
cheurs, enfin, remploient pour empiler leurs hameçons.
Commercialement, on donne le nom de crin végétal à
diverses substances végétales, lazostèro notamment, qui,
dans certaines limites, peuvent remplacer le crin ; il on
est do même do la tillandaie usnéoïde, plante parasite do
certains arbres du Brésil. Les fibres do l'agave, du phor-
mium tc-nax, etc., remplacent très fréquemment le crin.
GrinacoS. M>;th. gr. Fils de Zeus et père de Macarée.
Il occupa le premier l'île do I./Osbos.
Grinagoras, poète grec, né à Mytilène. Il vivait au
comm'.'OC'-mfnt de notre ère. Il était contemporain do
fcJtrabon, qui parle de lui ; et on peut induire do quelques-
uns de ses vers qu'il liabita longtemps Rome. On a de lui
cinquante épigrammes, écrites dans un style élégant, que
Pierre de Thessalonïque a insérées dans son Anthologie.
CRINAL, ALE, AUX adj. En T. d'hist. nat., Semblable
à uu Clin. Il Gros comme un crin.
CRINAL n. m. Antiq. rom. Large peigne courbé, que l'on
plaçait derrière la tête pour retenir les cheveux, lorsqu'on
les portait tombants, il PI. Des crinaux.
Grinas, médecin, né à Marseille au i" siècle de notre
ère. Il se rendit à Rome sous Néron (54), et là, feignant
de ne donner ses consultations qu'après avoir observé les
astres, il acquit une grande célébrité et une immense for-
tune, qui lui permit, après avoir fait reconstruire à ses
frais les murs de Marseille, de laisser encore à sa mort
10 millions do sesterces (2 millions de francs).
GRINCELLE isèV) n. f. Espèce d'oiseau de proie.
GRINCER (sf!) V. a. Cribler avec un van de crin : Crincer
de l'orge, du blé.
CRINCRIN ou CRIN-CRIN (onomatop.) n. m. Sorte d'in-
strument, que les enfants font tourner autour d'un bâton
et qui est lormé d'un tuyau de roseau et d'un morceau de
parchemin perce de deux trous, dans lesquels est passé
un crin de cheval.
— Pop. Méchant violon : Danser au son des crincrins.
I! Très mauvais joueur de violon : Etre second crincrin
dans un théâtre.
CRIN -DE-CHEVAL n. m. Bot. Espèce de lichen, n PI.
Des CRINS-DK-CHEVAL.
CRINE n. m. Division dos amaryllées, comprenant les
sous-tnbus des griffinia, lycoris, cnnum et hijline.
GriNESIUS (Christophe), théologien protestant et orien-
taliste, né en Bohême en 1584, mort à AUdorf en 1629.
D'abord professeur à Wittemberg, il exerçait le ministère
évan^liquo dans son pays, lorsqu'un décret de l'empe-
reur Ferdinand l'obligea, ainsi que tous les ministres pro-
lestants, à s'expatrier. Il se rendit à Ratisbonne et ensuite
à Nuremberg. Le sénat de celte dernière ville le nomma
professeur et prédicateur à AUdorf. On a de lui de nora-
oreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Gymnnsium
sg}^iacur7i,etc. (1611); Epistola S. Pauli ad liomanos, lingua
sipiaca, etc. (1G12); Lingua samaritica ex Scripturas sacr^
libi-is impressis et manuscriptis fideliter eruta; Gymnasium.
chaldaicum (1627-1628); etc.
CRINETTE {net') n. f. Instrument avec lequel on faisait
autrefois des trous aux biscuits do marine.
CRINEUX [neû), EUSE adj. Qui a beaucoup de cheveux.
GRINICORNE (du lat. crinis, cheveu, et cornu, corne)
adj. Qui a les antennes terminées par une longue soie ou
les antennes velues.
CRINIE (hi) ou CRINIA n. f. Genre d'amphibiens anou-
res, famille des ranidés, tribu des cystignathinés, compre-
nant des grenouilles australiennes à tête convexe, avec
le museau obtus, les dents du palais peu nombreuses, la
langue trigone, pointue et fixe en avant, libre et arrondie
en arrière. (L'espèce type est la crinia Georgiana.)
CRINIER [ni-é) n. m. Ouvrier qui apprête le crin destiné
à la confection do divers ouvrages. (Se dit surtout de
l'ouvrier qui crépit le crin.)
CRINIÈRE n. f. Ensemble des crins du cou d'un animal :
La cRiNiÈRi-: d'un cheval, d'un lion.
— Par ext. Toulfc de crins cpie certains militaires por-
tent derrière leur casque : La crinière d'un casque.
— Par dénigr. Chevelure et, le plus souvent. Chevelure
abondante et mal soignée.
— Poétiq. Queue d'une comète, n Ecume des vagues :
L'air sifllo, le ciel se joue
Dans la crinière des flots.
Lamartine.
— Agric. Portion laissée en friche et située au delà de
la raie à laquelle aboutissent les sillons.
— Manèg. Sorte de filet adapté au caparaçon et couvrant
la têlo et le cou du cheval.
— Ornith. Huppe de plumes déliées, ou crête qui règne
sur l'occiput et le long du cou.
CRINIFERE (du lat. crinis, cheveu, et ferre, porter)
adj. Muni dune crinière, il On dit aussi crinigëre.
CRINIFLORE (du lat. crinis, cheveu, et flos, /loris, fleur)
adj. Kn T. de bot., Dont les pétales sont filiformes.
GRINIFORME (du lat. crinis, cheveu, et de forme) adj.
Eu T. d'hist. nat.. Qui a la forme d'un crin.
CEUNIGER ijèr') n. m. Genre d'oiseaux passereaux den-
tirostrcs, famille des phyllornitliidés, comprenant des
formes à bec plus
court que la tête,
élargi à la base, avec
soies ne cachant pas
les narines. (Les cri-
nigers sont de la
taille des merles, do
livrée verdâtre et
grise; on en connaît
plus de cinquante es-
pèces, habitant les
régions tropicales de
l'ancien monde.) Crinigcr.
CRINIGÈRE fdu
lat. rri/iis, cheveu, et gerere, porter) adj. 'V. crinifèrr.
GRINION n. m. Bot. Syn. de crinule.
Grinis. Myth. gr. Prêtre d'Apollon. Ayant négligé ses
fonctions sacerdotales, il on fut puni par le dieu", qui en-
voya une multitude de rats dévaster ses champs. Alors,
Crinis redoubla do zèle, et Apollon, lui pardonnant sa
faute, détruisit lui-mômo les rr-ts à coups de flèches, ce
qui lui valut le surnom do Sminthée.
CRINITAIRE [ter'} n. f. Bot. Syn. do astkr, genre do
corn[JOséos.
CRINITARSE (du lat. rrinitus, chevelu, et do tarsp) adj.
Eli T. d'entom., Qui a les tarses velus.
CRINITE n. f. Bot. Syn. do ciibysocome, et do pavi:tte.
Grinito ou GriniTUS (Pierre Riccio, dit). c'est-à-dire
le Chevelu, poète et biographe italien, né à Kloronco
en Ug:., mort vers l.'iO'i. Elève do Politioa, il lo remplaça
dans sa chaire d'éloquence. Son principal ouvrage, in-
spiré par les Nuits atliques d'Aulu-Gollo : De honesta disci-
plina {Fioronco^ iGOû), a été souvent réédité.
402
CRINMINCHONNTER (cho-ni-é) n. m. Prunier sauvage,
dans l'ouest de la France.
GrinO. Myth. gr. Femme de Danaos, qui eut d'elle
quatre filles : Callidice, Céléno, Hy]>érippe et Œmé. —
Fille d'Anthénor. (Elle figurait au milieu des captives
trojcnncs, dans le tableau de Polygnole, à Delphes.)
CRINOGÈRE {sur') ou GRINOCERUS (sé-russ) n. m. Genre
d'insectes hémiptères hétéroptcres, famille des coréidés,
comprenant des formes à tète carrée, à antennes insérées
sur de gros tubercules saillants et munis d'une épine.
(Les crinocères sont allongés, leurs pattes grandes et
fortes, leurs cuisses postérieures épineuses et renflées.
La seule espèce du genre, ferrugineuse, variée de noir et
de fauve, habite la Colombie et le Brésil.)
GRINODENDRON(rf(n) n. m. Genre d'arbres, de la famille
des tiliacées, renfermant cinq espèces, qui croissent au
Chili. Il On dit aussi crinodendre.
CRINOÏDES n. m. pi. Classe d'échinodermes, renfermant
les encrines, Us de mer et autres organismes ordinaire-
ment en forme de calice ou de spliéroïde polygonal, dressé
sur une tige. — Un crinoïde.
— Encycl. Les n-înoides sont les entroques des anciens
naturalistes; ils abondent dans les terrains paléozuïques
et vont en so
rarériantjus-
qu'àrépoquo
actuelle, où
ils ne sont
plus repré-
sentés que
parquelques
espèces ha-
bitant sur-
tout les
grandes pro-
fondeurs des
océans. Ordi-
nairement
fixésparlour
tigeoudirec-
tenient par
leur base, les
c r i n 0 'i d e s
présentent,
cependant,
quelques
exemples do
formes li-
bres, comme
les c o m a -
tules, cjui,
d'abord fixes, se détachent de leur tige pour nager et mener
une existence indépendante. Leurs métamorphoses singu-
lières ont permis de comprendre la morphologie des espèces
fossiles. Celles-ci étaient si communes, à certaines époques,
que leurs débris ont suffi à constituer d'énormes gisements
du muschelkalU, comme le calcaire à entroques. La taille
de ces échinodermes était très variable ; si certains ne
dépassaient pas la grosseur d'un pois, d'autres, comme
le pentacrinus siibnngularis, avaient une tige longue do
16 mètres. Les crinoi'des se subdivisent en quatre ordres :
tessélés, articulés, cystidés et blastoides. Certains auteurs
réunissent les tessélés et les articulés en un seul ordre,
celui des eucrinoides.
CRINOLE n. f. Helrainth. Syn. de crinon.
— Bot. Genre de plantes bulbeuses, de la famile des
amaryllidées, tribu des amaryllinées, comprenant plus de
cinquante espèces, qui croissent dans les régions tropi-
cales. (On cultive la crinole à longues fleurs à cause de
ses grandes fleurs blanches ou rosées très odorantes.)
CRINOLINE (rad. crin) n. f. Cost. Autref. Etoffe de crin
employée à divers usages, particulièrement pour les toi-
lettes des dames :
Ces affreuses et frau-
duleuses sous-jupes en
crinoline. (Balz.) n
Vaste jupon bouffant,
maintenu par dos la-
mes d'acier ou des
baleines, et qui rem-
plaçait les paniers
du xvm* siècle : La
femme commence à te-
nir beaucoup de place
dans le monde, comme
le prouve la crino-
LiNE. (Toussenel.)
— Mar. V. FILET.
— Encycl. Cost.
De tout temps, les
femmes ont chercliô
soit à remédier aux
Crinoïdes : I. Pentfti'ritiii
' 3. BatbycrÎDUs; 4. Gissùcri
Rhizocrinus;
i 5. Platycrinus.
Dame portant une crinoline.
imperfections corporelles, soii à faire valoir leurs avantages
physiques.
Les comiques et les satiriques grecs et lat.ns signalent
les moyens employés de leur temps pour suppléer à l'ab-
sence de hanches. A certaines époques, lo costume sug-
géra l'idée de cacher les défectuosités, au lieu do les
corriger. De cette idée naquirent : les vertugadins, à la
fin des XVI* et xvii* siècles, sortes de bourrelets qui s'atia-
cliaient à la taille, et qui donnaient une ampleur exagérée
aux robes; les paytiers. au xviii" siècle, jupes rendues ri-
gides par dos cerceaux en bois, en baleine ou en acier, et
enfin, au xix" siècle, les criiioUnes, constituées primitive-
ment par des jupes d'étoffe do crin et qui finirent par être
de véritables cages formées par des cerceaux d'acier. La
crinoline disparut vers 1868.
CRINOLINÉE (ne) adj. f. Qui porte une crinoline : Les
dames les plus crinolinees...
CRINON n. m. Annél. Nom vulgaire de plusieurs vers
néinatodes, qui vivent en parasites chez les animaux.
— Méd. Syn. de comédon.
CRINONIE n. f. Hist. nat. Syn. de pholidote.
GRINOPHILE (du lat. crinis, cheveu, et du gr. philos,
ami) adj. Propre à entretenir et à conserver la clievelure:
Eau CRiNorniLE.
GrinsOZ de BionENS (Théodore), seigneur de Co-
lanl, théoloL;ien protestant suisse, né à Nyons, près de Ge-
nève, en lûoo. Il suivit les coursde théologie à Genève, mais
Criocarcinua-
403
rofusa do se souniettro à la formule de foi exigée alors do
tout caudidat, par los proiosiants ijonovois. Verso dans la
conuaissaiico do Tliobroii ot du groc, il avait proparô uuo
nouvotlo traduction do la Biblo, (|Uo lo clergô protoytant
do Genôvo lui dôt'ondit do publier. Il fit (|ui;l<|iio bruit ;\
cause do prédictious fantastiiiuos, qu'il prùtcudait tiror
do VApocatijpse. Ou a do Criusoz : uno traduction en fran-
çais du Livre de Job (1729) ; une traduction du Livre des
psaumes {n2\>), ot un Essai sur l'Apocalypse, avec des t'clair-
cissemeuts sur les prophéties de Daniel qui regardent les
derniers temps {1129).
GRINULE n. f. Genre de petits champignons, do la tribu
des clavariéos, comprenant quebiuos espèces nui croissent
en groupes sur los ocorcos. ii Num donné à divers orga-
nes tili formes.
CRINUM [nom') n. m. Bot. Nom sciontiJiquo des crinolos :
Les cKiNi'M sont cidtivés en Europe, en raison de leur beauté.
CRIOBOLE (lat. criobolium ; gr. kriobolion , de krios ,
bélier, ot baUein, frapper) n. m. Antiq. Sacritice d"ua bé-
lier, spécialement en 1 honneur de Cybèle et d'Atys.
— Encycl. On immolait dos béliers à beaucoup de divi-
nités païounes ; par exemple, à Hermès. Mais, au temps
de l'empire romain, on entendait spécialement par criobo-
les les sacrifices expiatoires en 1 honneur de Cybèle et
d'Atys. Ces sacrifices présentaient dos rits singuliers :
on creusait uno fosse dans la terre et on la recouvrait do
planches percées do trous. Le grand prêtre, revêtu doses
attributs sacerdotaux, ot, lo plus souvent, la personne elle-
même pour qui s'accomplissait le sacrifice expiatoire, des-
cendait dans la fosse et recevait sur son visage et sur ses
habits le sang de la victime qu'on immolait sur cette es-
pèce de pont percé à jour. Dans cet état, et après l'enlève-
ment du corps de la victime, la personne sortait do la fosse
et se montrait, toute couverte de sang, au peuple qui
s'inclinait profondément ; elle était dès lors sanctifiée. Les
criobolos sont souvent mentionnés sur les inscriptions des
premiers siècles de notre ère.
CRIOCARCINUS (si-nuss) n. m. Genre de crustacés dé-
capodes brachy tires,
tribu des oxyrliynques,
famille des majidés,
comprenant des crabes
marms, caractérisés
par leurs orbites tubu-
faires saillants, leurs
fiédoncules oculaires
ongs et grêles. {L'es-
pèce type du genre, lo
criocarcinus superdlio-
sus, habite la Nouvelle-
Calédonie.)
CRIOCÉPHALE (se —
du gr. krios, bélier, et
képnalè , tête ) n. m.
Antiq. égyp. Sphinx à tête de bélier. Il symbolisait Chnou-
phis ou Khnoum, forme d'Ammon adorée en Nubie et aux
Cataractes. Il On dit aussi criosphinx.
CRIOCÉPHALE OU CRIOCEPHALUS [sé-fa-luss) n. m.
Genro d'insectes coléoptères
lon^icornes, famille des céram-
bycidés, tribu des cérambyci-
nés , comprenant des formes
allongées, subcylindriques,
épaissies on avant, de couleur
brune ou rousse, crépusculai-
res, ot dont los larves vivent
dans les souches des coni-
fères. {On connaît une dizaine
d'espèces de criocéphalcs;
elles habitent rhémispliôre bo-
réal. L'une, lo criotephalus rus-
ticus , roux, est commune en
France, dans los forêts de pins.)
CRIOCÉRA3 {sé-rass) n. m. Paléont. Sous-gonre d'am-
monites du genre hamites, comprenant les coquilles dis-
coïdes, à tours non contigus, enroulés
dans un mémo plan. (Pour certains
paléontologistes, los criocéras ne se-
raient que des ancylocéras incom-
plets.)
GRIOCÈRE [sêr') ou GRIOCERIS
{sé-riss) n. m. Gonro d'insectes co-
léoptères, type do la trilju des criocé-
rinés, comprenant dos formes de laille
moyenne ou petite, ordinairomont or-
nées de couleurs vives, à téguments
en dessus, lisses ot brillants. Cri/CLTas.
— Encycl. On connaît do nom-
breuses espèces do crioah'es, répamlues sur presque tout
lo globe ; treize habitent l'Europe et vivent sur les lilia-
cées : lo criocèro du lis (crioceris lilii), sur los lis ot fri-
tillairos, dans los jardins, d'un rouge écar-
lato laqué ; lo crioceris merdigera, sur los
muguets ; le crioceris duodecimpunctata
et le crioceris asparagi, sur les asperges.
CRIOCÉRINÉS is,-) n. m. pi. Tribu d'in- ,
sectes i.olri.[ii.-r<.s phytophages, famille /
des chrysouu'-lidrs, caractérisés par les ^
yeux extérieurement échancrés, la saillie
intorcoxalo du premier segment ventral
aiguo, lo ventre recouvert d'un duvet im-
pormèable. — Un CRiocKmNiî.
— Encycl. Les criocérinés comprennent
un certain nombre do genres, dont deux
seulement sont représentés on Europe :
lo criocère et Vulemn (ou tenta); ces msectos produisent,
on frottant leurs élytres contre l'extrémité abdominale,
une petite stridulation; ils rongent, à l'état do larve, les
fouilles do diverses plantes, ou s'abrilant sous uno croAto
formée par leurs excréments.
CRIODION n. m. Genro d'insoctos coléoptères longi-
cornos, fauiillo dos cérambycidés, tribu doscérambycinés,
comprenant do grands capricornes à élytros roux ou
do nuanco ferrugineuse, portant dos taches d'un brun
pourpré. (On connaît uno vingtaine d'espèces do criodions,
propres à l'Amérique du Sud; toutes sont allongées, pubos-
conto«, avec los antennes do longueur moyenne.)
CRIODRILE ou CRIODRILUS (luss) n. m. Oonro d'annô-
lidos uhgnclièles terncoles, faniiUo dos lombncidés, com-
Criocéphale (gr. nat.).
m. Antiq. égypt.
prenant des lombrics aquatiques sans cHtollum et à région
céphaliquo formée do deux anneaux soudés. (L'espèce type
du genre, criodiilus lacuum, habite los lacs d'Allemagne,
parmi los nénufars ot les sagittaires.)
CRIOMYXE [mikss — gr. kriomuxos ; do krios, bélier, et
7uiuit, niorvo) adj. Path. Se dit do ceux qui ont lo mucus
dos fosses nasales abondant, comme chez lo bélier.
CriophoRE (du gr. krins, bélier, et phoros, qui porte)
adj. Myth. gr. Surnom d'Hermès on divers pays, sur-
tout à Tanagre, en Béolio. (D'après la tradition, Hermès
avait délivré Tanagro do la peste, en portant un bélier sur
ses épaules autour des murs do la ville. Lo jour de la fèto
d'Hermès, lo mieux fait des jeunes gens de la ville accom-
plissait le mémo trajet, un bélier sur ses épaules. Le type
do Vl/ermês Criophore a été souvent traité
par los artistes grecs, surtout par les
sculpteurs et les peintres do vases.)
GriOS. Myth. gr. Gouverneur de
Fhryxos, d'après Diodore de Sicile. H ac-
compagna son élève en Colchide, y fut
sacrifié aux dieux, et sa peau fut suspen-
due aux murs du temple. Cotte fable a
évidemment pour origmo un jeu do mots
(gr. krios, bélier). — Un des Titans, époux
d'Eurybie et père d'Astrée, de Pallas et
do Persée.
CRIOSANTHE n. m. Bot. Syn. de cypri-
l'KDE, genre d'orchidées.
CRIOSPHINX
V. CRIOCËPHALK.
GRIOT {kri-o) n. m. En Bourgogne,
Terrain situé à flanc de coteau. Il On dit
également créot.
CRIPART (par) a. m. Nom vulgaire
du grimpereau commun.
Gripple Creek, ville des Etats-Unis
(Colorado [comté d'Él-Paso]), sur le Cripple Creek, sous-
affluent de l'Arkansas; 35.000 hab. Terrains aurifères.
Ville fondée en 1891.
CRIQUE [krik' — du scandin. kriki, qui signifie petit golfe)
n. f. Géogr. Petite baie qui peut servir d'abri aux navires
de faible tonnage.
— Arg. V. CRIC
— Art milit. Nom donné à des fossés dont les assiégés
coupent le terrain en divers sens, pour empêcher rétablis-
sement des tranchées.
— Techn. Défectuosité du métal employé dans la con-
fection des armes.
CRIQUER [ké — onomatop.) v. n. En parlant de l'acier.
Se fendiller sous l'influence du refroidissement pendant le
forgeage. n En T. de tisseur, Se dit du parement ou apprêt
qui, desséchant trop les tiiaments, leur donne une cer-
taine raideur.
CRIQUET (/ce) n. m. ZooL Terme général sous lequel on
comprend les insectes orthoptères de la famille des acri-
didés, répartis dans les genres chrysochraon, stenobothnjs,
gomphocerus , œdipode, pachytile. {C'est à ces derniers
qu'appartiennent les criquets pèlerins ou voyageurs qui
causent souvent tant de dégâts, ainsi que les caloptènes
américains et européens.)
— Fam. Homme petit et malingre, il Mauvais petit che-
val. Il Pi(iuette, mauvais petit vin. il Adjectiv. ; Cheval CRI-
tJUKT. 17/( CRIQUET.
— Chass. En Picardie, Sarcelle d'été.
— Jeu. Syn. de cricket. V. co mot.
— Techn. Clef à criquet, Clef d'une forme particulière
inventée par Bréguet.
— Encycl. Zool. Les criquets proprement dits {acridium)
sont de moyenne taille,
robustes, grisâtres,
avec le front conve.xe
chargé de trois carè-
nes. On on connaît un
assez grand nombre
d'espèces, habitant sur-
tout les régions arides
et chaudes de l'ancien
monde; quelques-unes
habitent la Franco. Le
cricjuet germanique
(acridium gernianicum)
a los ailes inférieures
rouges ; lo criquet bleu
{acridium cxrulescens)
les a bleues. Tous doux
sont communs en Europe. V., outre los genres cités, Stad-
RONOTE, TROPIDACRlS, MONACUIDIDM, XIPHOCÎiRE. — PoUf
les dégâts causés par les criquets, v. sauterelle.
— Pôch. Les criquets sont d'excellonlos amorces à
l'hameçon, dans la poche à la mouche sur la surface des
eaux douces. Lo cuovesno, la truite, lo saumon recher-
chent cet insecte avec avidité.
Criquet, valot de la comtesse d'Escarbagnas, dans la
pièce lie Molière qui porto ce nom.— Criquet est un campa-
tjnard qui a endossé un beau jour !a livrée, mais qui n'a pas
lexpénonco du métier. La comtesse fait do vains olforts
pour lo former ; il no sait rien ot n'apprend rien. Il no peut
ouvrir la bouche sans dire quelque ânorio ; aussi est-il resté
le type du valet niais. Ce personnage fait exception, dans
lo tliéû.110 do Molière, qui s'est plu adonner tant d'esprit
l't de ni;ilico ù ses valets.
CRIQUETER (ke-té — rad. criquer) v. n. Produire un
léger craquement.
GRIQUETI3 (ke-tî) n. m. Bruit aigre quo produit le bu-
rin, lorsiiu'il coupe uuo planche de cuivre do mauvaiso
ijualité.
GriquetOT-L'Esneval, ch.-l. do cant. de la Soino-
Infénouro, arrond. et a ai kilom. du Havre, sur lo plateau
do Caux; l.tll hab. Château du temps de Louis Xtl ; clo-
cher roman. — Le canton a 21 comm. et U.555 hab.
CRIQÛRE (kur') n. f. Criquo ou tissure dans lo for ou
dans l'acior quo l'on corroie.
Gris (en angl. Crées), Indiens do l'Amérique du Nord,
qui vivent dans la région comprise entre lu Manitobu ot
les montagnes Rocheuses; ils appartiennent ù la famille
algomiuiue. Leur physionomie rappelle celle des Mongols,
quou[u'ils u'uiout iii lo nez court ui los yeux bridés.
Criquet (grandeur nat.}.
CRINULE — CRISIE
— Encycl. Los Cris, autrefois YÔtus de fourrures, s'ha-
billent aujourd'hui d'un pantalon ot d'un tartan de laine
porté en sautoir. Leurs belles tentes, en peaux soigneuse-
mont préparéos ot couvertes de pointures, deviennent do
plus eu plus rares ot sont remplacées par des tentes en
toile américaine. Ils continuent, néanmoins, à vivro do
chasse, et se montrent d'uno grande endurance à la fati-
gue. Les femmes sont mariées vers douze ans; à vingt
ans, elles paraissent déjà vieilles. Aussi résistantes quo los
hommes, elles accouchent souvent pendant une halto et
se remettent on route, au bout do quelques heures.
GRISE (gr. krisis; de krinein, juger) n. f. PathoL Chan-
gement d'état qui survient dans uno malaaie, et qui est
caractérisé par certains phénomènes pathologiques : On
obsej've des crises dans toutes les maladies aiguës, w Crise
nerveuse. Attaque do nerfs.
— Fig. Situation pleine d'incertitude, de gêne ou do
dangers, qu'otTre le passage prochain et prévu d'un état
à un autre ; état do malaise plus ou moins général : Crise
politique, jninistérielle. Crise commerciale. Crise morale.
— Magnét. Assoupissement produit par le fluide animal ot
souvent accompagné do phénomènes nerveux particuliers.
— Poétitj. Crise de la nature, Cataclysme, grand ébranle-
ment du globe.
— Polit. Crise ministérielle. Période qui suit la disso-
lution d'un ministère ot pendant laquelle on cherche, avec
peine parfois, à constituer un nouveau cabinet.
— Encycl. Pathol. La doctrine des crises appartient à
Hippocrate. La crise est l'ctiTort violent qui accompagne
l'évacuation des humeurs viciées. La crise est vanablo :
(|uelquefois, c'est uno hémorragie par le nez, l'anus ou
1 utérus; le plus communément, c'est une excrétion abon-
dante de sueur, d'urine, do salive; des vomissements ou
des selles copieuses. Si cette élimination est complète ou
suffisante, l'aff'ection marche rapidement vers une termi-
naison heureuse; si elle est insuflisante, le malade reste
exposé à l'influence morbide.
Hippocrate avait aussi remarqué que, dans le cours des
maladies aiguës, les crises se produisaient à certains jours
plutôt qu'à d'autres ; Galien rassembla sur ce sujet un grand
nombre d'obsor\-ations, et distingua les jours critiques eu
plusieurs catégories. Les crises étaient heureuses lors-
qu'elles se produisaient le septième et le quatorzième jour;
elles étaient encore désirables aux neuvième, onzième et
vingtième ou vingt et unième jours ; elles étaient moins heu-
reuses aux dix-septième, cinquième, quatrième, troisième,
dix-huitième et vmgt-septième. La crise au sixième jour
était toujours irrégulière, obscure ou funeste au malade.
La doctrine des jours critiques, d'abord universellement
acceptée, est auiourd'hui abandonnée, mais les crises,
considérées on elles-mêmes comme phénomènes do l'évo-
lution morbide, sont généralement reconnues. II est d'ob-
servation journalière qu'elles sont heureuses ou malheu-
reuses. Dans la doctrine microbienne, elles correspondent
aux phases principales de la lutte entre l'organisme duue
part, le microbe et ses produits toxiques d'autre part.
— Econ. polit. Les crises sont des arrêts de circulation ;
elles se déclarent lorsque ceux qui ont à vendre no trou-
vent plus d'acheteurs, et que ceux qui voudraient acheter
ne le peuvent pas. Elles ont des causes complexes, dans
le développement desquelles on a pu distinguer plusieurs
fiériodes successives : une période préparatoire, pendant
aquelle, par suite d'heureuses circonstances, de nouveaux
capitaux se forment ot s'accumulent, de manière que leur
surabondance ne produit qu'un intérêt réduit et oblige à
chercher des placements plus avantagotuc. Lorsque les
capitaux s'oflTrent à bas prix, l'esprit d'entreprise se trouve
sollicité, et les afl'aires se multiplient. Les capitaux so
portent avec empressement vers les nouvelles venues, et
les titres et actions do celles-ci augmentent rapidement et
dépassent souvent leur valeur réelle. Cette plus-value no
reste pas bornée aux seules entreprises qui l'ont sollici-
tée; par uno conséquence naturelle do la solidarité qui
existe cniro tous les commerces et toutes les industries,
il se produit un accioissemeot d'activité économique et
partant de bénéfices dans toutes les directions. De plus eu
plus attiré par lo gain à faire, le public demande au cré-
dit dos moyens d'échange : emprunts sur titres, valeurs
créées avec l'espérance d'y faire face par la revente avec
bénéfice do co qu'il a acheté. Mais arrive le jour où dos
circonstances imprévues arrêtent la marche ascendante
dos entreprises : pour quelques-uns, c'est la ruine, oî leur
chute retentit fortement sur los autres. Chacun so liAto
do réaliser à tout prix avant la catastrophe finale; ceux,
surtout, qui ont ou re-
cours au crédit pour
fournir dos capitaux,
sont dans une position
difficile. Les banquiers
augmentent leur es-
compte ; l'argent est
difficile â trouver; c'est
la crise ou un mot.
GRISERPIE {zèr''p()
ou CRISERPIA (sér')
n. f. Pali'uiu. (ionro do
bryozoaires gymnolé-
matos cbilostomes, fa-
mille des osoharidés,
voisin des tuludiporos,
ot qui forme pa^sago
entre ces derniers ot
los crisia. (Los crisor-
pios so caractérisent
par leurs cellules longues, tubulouscs, naissant los uuos
oos autres, ot formant dos colonies ramousos ; elles sont
fossiles dans le crétacé ot lo tertiaire.)
GrisfiELD, bourg des Etats-Unis (Maryland [comté do
Somerset), sur lo Littlo Anuemessex, près do son embou-
chure dans lo Faugiar Sound ; 3.980 hab. Huîtres.
CRISIDEB {di) n. f. Gonro do bryozoaires cyclostomates,
famille dos crisiidés, comprenant des formes" très voisines
dos crisies, mais dont los rameaux sout composés cliacuu
par uno soulo collulo. Syn. onicellakia, ëuckatea.
CRISIE f«i) ou CRISIA n. f. Genre de bryozoaires, type
do la familio dos crisitdis, reuformant dos colonies donl
les segments sout composés par plusieurs cellules dispo»
sées sur un ou doux rangs ot renflées.
— KncycL. Los crisies ont la forme do petits polypiers
ramoux; ou oa counatt d'assez nombreuses espèces, ro|>an-
CRISIIDES
CRISTAL
dues dans les mers d'Europe ; telle est la crisia eburnea, qui
se trouve depuis la mer du Nord jusqu'à la Méditerranée.
Les formes fossiles apparaissent
dans le crétacé pour prendre tout
leur développement ûaas le ter-
tiaire.
GRISIIDÉS n. m. pi. Famille de
bryozoaires gymnolemates cyclo-
stomates, groupe des articulés,
comprenant les genres crisie et
crisidie^ caractérisés par leurs cel-
lules calcaires, dont une seule suf-
fit à former un rameau ; elles sali-
gneot aussi en nombre pour en
composer un. — Un crisudé.
CRISINE OUCRISXNA n. f. Genre
de bryozoaires, type de la famille
des crisinidés, renfermant les for-
mes rameuses où les cellules sont
disposées en deux lignées inter- crisie : a, grossie.
rompues au muieu. (Les crismes
sont fossiles dans le crétacé et le tertiaire. Beaucoup d'es-
pèces ont été confondues avec des idmonea.)
GRISXNIDÉS n. m. pi. Famille de bryozoaires cyclosto-
mates, comprenant les genres : bicnsiney réticuîiporine,
filicrisùie, crisine, fmmera et yjiulticrisine, tous caractérisés
par leurs colonies, dont une des faces présente des cel-
lules simples, et l'autre des pores y opposés. (Tous les
crisinidês sont fossiles dans le jurassique, le crétacé et
le tertiaire.) — Un crisinidé.
Grisos ou Grissos. Myth. gr. Fils de Phokos et
père de Strophios. 11 fonda là ville de Krisa, en Phocide.
CRISPANT (span, ANTE adj. Pop. Agaçant, qui donne
des crispations, des impatiences : Enfant crispant.
CRISPATIF, rVE {spa) adj. En T. de bot.. Se dit d'un
mode de prèfolialion dans lequel la feuille est repliée iné-
galement et comme frisée : Préfoîiation ckispative.
CRISPATION {spa-si — rad. crisper) a. f. Mouvement de
contraction qui diminue l'étendue d'un objet et en ride la
surface : Crispation du cuir sous l'action du feu.
— Contraction des muscles ou des nerfs.
— Fam. Mouvement d'impatience : Orateur qui donne
des CRISPATIONS.
CRISPER {spé — lat. crispare; decrispus, frisé) v. a. Con-
tracter par un mouvement de crispation : Ligueur qui
CRISPE l'estomac. Douleur qui crispe le visage, il Crisper
tes nerfs ou simplement Crisper, Causer des crispations
nerveuses, i! Fam. Agacer, donner des mouvements d'im-
patience à : Musique qui crispe les nerfs.
Crispéf ée part. pass. du v. Crisper.
— Bot. Syn. de crépu, plissé. (Se .dit des feuilles des
pétales, etc.)
— Chir. Se dit des vaisseaux capillaires qui, quoique
tranchés dans une opération, retiennent le sang.
Se crisper, v. pr. Devenir crispé : Lé parchemin SB
crispe sous l'influence de la chaleur. Les traits se crispent
dans la colère, n Eprouver des mouvements d'impatience.
Grispi (François), homme politique italien, né à Ri-
bera (Sicile) en 1819, mort à Naples en 1901. Avocat, il se
mêla de bonne heure aux luttes d'où sortit l'unification de
l'Italie. Quoique républicain, il se rallia à la monarchia
libérale de la maison de Sa-
voie, ne voyant pas d'autre
base sur laquelle asseoir
l'unité italienne. Après avoir
coopéré au mouvement in-
surrectionnel qui enleva do
18i7 à 1849, la Sicile au roi
de Naples, il se réfugia en
France, pendant dix ans,
après que son pays eut été
repris par l'ancien gouver-
nement. U rentra en Italie
en 1859, quand Napoléon III
eut entrepris d'en chasser les
Autrichiens ; il prit part, avec
Garibaldi, à rexpéditioo des
Mille, qui conquit définitive-
ment la Sicile pour les Etats
Sardes (mai 1860); U fut élu,
l'année suivante, par Paler-
me, député au premier Parle-
ment italien, où il siégea par-
mi l'opposition libérale, mais monarchiste. Quand le parti
libéral arriva au pouvoir, en 1876, avec le ministère De-
pretis-Nicolera, l'ère des fonctions importantes s'ouvrit
pour Crispi. 11 fut d'abord président de la Chambre ; puis,
en décembre 1877, il reinjdaça, dans le cabinet Dcpretis,
Nicotera comme ministre de l'intérieur. Après avoir été
tour à tour ministre et membre do l'opposition, Crispi
devint le chef désigné du parti libéral quand le vieux De-
prelis mourut (ssjuil. 1887). A partir de ce moment, le
rôle de Crispi devint prépondérant, dans la politique inté-
rieure et extérieure do lltalie. II fut un des plus ardents
partisans de la triple alliance et un adversaire déclaré
de la Franco : en même temps, il devenait mégalomane,
c'est-à-dire partisan d'une politique trop ambitieuse pour
les forces ae l'Italie, ce qui eut pour conséquence un
appauvrissement économique de ce pays. Renversé du
pouvoir le 31 janvier I891 et remplacé pardi Rudini, Crispi
redevint premier ministre, le i5 décembre 1893; il resta
à ce poste jusqu au -4 mars 1896, gouvernant presque en
dictateur, allant jusqu'à se passer, d'une manière incon-
stitutionnelle, do la collaboration du Parlement. Mais sa
mégalomanie l'avait poussé à entreprendre, contre Mcnc-
lik, négus d'Abyssiote, une guerre ruineuse; elle aboutit,
le i"mars 1896, au désastre d'Adoua, qui renversa Crispi
du pouvoir.
CRISPIFLOEŒ: («»i — du lat. erispus, frisé, ot âos, floris,
fleur) adj. Kn T. ae bot.. Dont
les pétales sont frisés.
GRISPIFOLIÉ, ÉE {spi — dtt
lat. erispus, frisé, et folium,
feuille) adj. En T. de bot., Qui
a fl'is feuilles frisées.
CRISPIN (»pin) n. m. Man-
chette de cuir épais, qui s'ajoute
£uix gaots de sallo d'armes pour protôgor lo poignet et
l'avant- bras.
•ft-'^'
Cris pin.
A, criepln.
CriSPIN (ital. Crispino, du lat. Crispinus), nom d'un
valet de comédie.
— n. m. Théâtr. Par antonomase. Type de ce valet;
son rôle au théâtre : Jouer les crispins. Il Par ext. Plai-
sant de société.
— Cost. Manteau court à capuchon, semblable à celui
du crispin de la comédie.
— Encycl. Thêàtr. Ce personnage est probablement
d'origine italienne. C'est pourtant d'Espatxne qu'il fut in-
troduit en France, en 1654, par
Scarron, dans l'Ecolier de Sala-
manque ou les Ennemis généreux
(imité de Francisco de Rojas).
Crispin est un valet goguenard,
peureux, fanfaron, fripon, frotté
de latin et de philosophie comme
ses maîtres, toujours prêt à les
flatter ou à les jouer, habillé
presque comme eux (^petit cha-
peau et vêtement noirs, fraise
blanche, bottes molles, ceinture
de buffle et longue rapière), apte
à tous les métiers, tour à tour
hôtelier {le Fou raisonnable, de
Poisson [1664]); chevalier (Cm-
pin chevalier, de Champmeslé
[1671]}; musicien {Crispin musi-
cien, d'Hauteroche [1674]); gen-
tiiliomme (Crispin gentilhomme,
de Montfieury [1677]); précep-
teur (Cnspin précepteur, de La
Thuilierie[1679]); médecin (Cn'5-
pin médecin, d'Hauteroche
[1680]); bel esprit {Crispin bel
esprit, d'Abeille [1681]); etc. Une
dynastie d'acteurs, celle des Poisson, a incarné avec
grand succès au théâtre le rôle du Crispin. Les deux meil-
leures comédies où paraisse ce personnage sont : Crispi7i
rival de son maître (1707), de Le Sage, et la célèbre co-
médie de Regnard, le Légataire universel (1708).
Crispin rival de son maître, comédie de Le Sage,
en un acte et en prose (Théâtre-Français, 1707). Elle est
courte et rondement menée. — Valère aime Angélique,
fille d'Oronte, promise à un gentilhomme campagnard du
nom de Damis. Crispin, valet de Valère, apprend par le valet
de Damis que celui-ci s'est marié et compte venir prochai-
nement voir Oronte et reti-
rer sa parole. 11 se fait
passer pour Damis, dans
l'espoir de s'enfuir avec la
tille et la dot, avant (jue
la trame soit éventée ; mais
le vrai Damis, survenant en
personne chez Oronte, fait
échouer la fourberie du
valet, auquel son maître
pardonne, tout heureux
qu'il est ' d'épouser Angé-
lique.
CRISPINA(Bruttia), im-
pératrice romaine, fille du
sénateur Bruttius Praesens.
Elle épousa, en 177, Com-
mode, qui succéda trois ans
plus tard à son père, Marc-
Aurèle. Corrompue, dit-on,
par l'exemple de la vie de son mari, elle mena une con-
duite déréglée, futconvaincue d'adultère et exilée àCapoue
(183), où elle fut mise à mort avec sa belle-sœur Lucille.
GriSPINELLA Galvta, dame romaine, qui reçut de
Néron des dons considérables, parce qu'elle facilitait ses
débauches. Après la mort de Néron, elle intrigua pour le
venger, en empêchant le blé d'arriver à Rome. Malgré la
haine du peuple, elle échappa au châtiment, grâce à de
puissants protecteurs.
CRISPISPONGIE (spi-Spon-JÎ) ou CRISPISPONGIA n. f.
Paléont. Genre d'épongés calcaires, famille des pharétri-
dès, comprenant des formes mamelonnées, feuilletées, re-
couvertes en tout ou partie d'une enveloppe épaisse, creusée
de pores larges et peu profonds. (Les crispispongies sont
fossiles dans le jurassique. Ex. : crispispongia expansa.)
CRISPITE {spif ~ àM lat. erispus, frisé, bouclé) n. f.
Oxyde naturel de titane. Syn. de rutile.
CrisPUS (Flavius Julius), fils de Constantin le Grand
et de Minervine. mort en 326. Il eut, suivant saint Jérôme,
Lactance pour précepteur, fut créé César en 3i7 et consul
l'année suivante. Dans la guerre contre Licinius, il détrui-
sit la flotte ennemie dans l'HelIespont, en 323. Sa belle-
mère Fausta, qui voulait assurer le trône à son propre fils,
l'accusa auprès de l'empereur de la poursuivre d'une pas-
sion incestueuse, et, par cette calomnie, détermina Con-
stantin à le faire mettre à mort.
Grispus (Caïus Passienus). orateur latin, consul en 44
apr. J.-C, mort en 49. Il épousa Agrippine la jeune, mère
de Néron.
Grispus ("Vibius), orateur latin, né à Verceil, mort
vers yo. dans un âge avancé. Quin-
tilien ot Tacite ont fait son éloge.
Nous n'avons do lui que quelques
fragments.
CRISS ou KRISS, ou CRID n. m.
Arme de main i>artiL:ulière à la Ma-
laisie, et qui est un long poignard
à manche oblique et à lame algue, à
deux tranchants, souvent ondulée
en forme de flamme.
— Encycl. Le criss est ordinaire-
ment passé dans la ceinture, repo-
sant sur les reins, la poignée regar-
dant la hanche droite. La longueur
moyenne du criss est de 40 centi-
mètres; la lame, largo au talon, va
en s'eflilant vers la pointe. Sa soie
traverse une poignée fine, on bois
ou en orfèvrerie, sans garde, sou-
vent déclive comme une crosse de
pistolet, et n'ayant ni pommeau ni garde. Mais le four-
reau, on bois souvent revêtu do cuivre ciselé, s'élargit à
son sommet, formant une vaste chapo compriméo, imitant
CriBS et «on fourreau.
404
la forme d'une saucière, avec un prolongement souvent
modelé en volute. Les James, de damas gris ou noir, sans
cesse oxydées avec des citrons acides, ont une apparence
miroitante spéciale, mais ne sont pas empoisonnées.
GrisSA, ville de la Grèce ancienne (Locride), sur le
golfe de Corinthe, dont le territoire était assez étendu et
fertile. Les Crisséens, ayant pillé le temple de Delphes,
furent attaqués et vaincus par les autres Grecs. Crissa fut
détruite, et ses habitants vendus comme esclaves.
CRISSEMENT {man) n. m. Action de crisser des dents.
CRISSER (onomatop.) v. n. En parlant des dents. Pro-
duire par le grincement un certain bruit aigre et agaçant :
Les dents lui crissent, il Produire le même bruit avec les
dents : Crisskr des dents,
CRISSUM ikri-som') n. m. Nom scientifique de la partie
postérieure du corps des oiseaux, située entre les cuisses
et la queue. (Expression technique parmi les ornitholo-
gistes, et assez peu usitée.)
CRISSURE {kri-sur') n. f. Inégalité en forme de ride, à
la surface des lames et des barres de métal que l'on a for-
gées. (Ce mot s'emploie plus ordinairement au plur.)
CRISTA (sta) u. f. Sous-^^enre de mollusques lamelli-
branches, famille des vénéfidés, qui est une section du
genre circe.
— Encvcl. Les crista se caractérisent par leur coquille
ovale ou en forme de cœur, convexe, ornée do côtes con-
centriques, croisées par des côtes rayonnantes. (Les es-
}ièces, assez nombreuses, sont répandues dans l'océan In-
dien, de la mer Rouge à l'Australie.)
CRISTA-GALLI {sla — mots lat. signifiant crête de coq)
n. m. invar. Apophyse de la face supérieure de l'os
ethmoide, sur laquelle s'insère la faux du cerveau. Syn.
CRÊTli LTHMOiDALE.
CRISTAIRE {slèr') n. f. Genre de plantes, de la famille
des malvacées, comprenant une vingtaine d'espèces, qui
croissent dans les régions chaudes de l'Amérique.
CRISTAL (5/aZ' — lat. crgstallus; gr. krustallos, même
sens) n. m. Miner. Corps affectant, par le simple effet des
affinités chimiques, la forme d'un polyèdre régulier ou
symétrique ; Les cristaux de sel marin sont de foi^ne cubi-
que. Il Cristal de roche on de montagne ou simplement Cris-
ï(ï/. Quartz hyalin,substance très dure et très hmpidewl/oms
dur que les pierres fines, le cristal diî roche raye le verre et
résiste à 'la lime. (L. de Laborde.) n Cristal îiiinéral, Nom
donné, dans le commerce, au nilre qui a été fondu à une
température élevée, voisine de 300'', et qui, coulé en p!a-
2ues, forme unemasseblanche, opaque, à cassure vitreuse:
e CRISTAL minéral a sur le uitre cristallisé l'avantage de se
pulvériser plus facilement, et de ne plus contenir aucune trace
d'eau d'interposition entre les lamelles cristallines. Il Cristal
d'Islande, Carbonate naturel de chaux complètement trans-
parent, et cristallisé en rhomboèdre, que l'on a trouvé
surtout en Islande. (On dit plutôt spath dIslais'de.)
— Par anal. Verre blanc, très pur et très limpide :
Cristal de Bohême. Cristal de Veinse. Vendes de cristai,.
— Par ext. Objet de cristal : Des cristaux de Bohême.
Boire dans un cristal ciselé.
— Poét. Eau congelée, glace : L'hiver pare les orbites de
perles et de cristaux, il Surface limpide des eaux :
Stamboul m'est apparue, un matin, dans l'aurore,
Immeuse et magaiûque, au cristal du Bosphore.
AUTRAN.
— Astron. anc. Cieux de cristal. C'étaient deux orbes
imaginés par les anciens, entre le premier mobile et le
firmament, dans le système de Ptolémée, où les cieux
étaient supposés solides et susceptibles seulement d'un
mouvement simple.
— Chim. anc. Cristal de lune. Sel d'argent. Il Cristal de
Mars, Sel de fer. il Cristal de Vénus, Sel de cuivre.
— Méd. Cj'istaux de sang, Cristaux qui se forment dans
le sang lipé des veines.
— Encycl. Archéo!. et technol. On distingue deux sortes
de cristal: le cristal naturel ou cristal de roche, et le cristal
artificiel ou cristal fabriqué.
. Le cristal de roche, dès la plus haute antiquité, était
considéré comme pierre précieuse. Egalement très appré-
cié par les Grecs et les Romains, qui en ont fait des
objets servant à la parure, des vases, des statuettes, etc.,
par les Persans et les Arabes qui ont su le graver, il fut
non moins recherché au mo^^en âge.
Vers la fin du xv* siècle, les imitations de provenance
vénitienne font leur apparition sous le nom de rerre cristal-
lin. C'est alors que les miroirs métalliques, après avoir été
en concurrence avec les miroirs de cristal de roche, cèdent
la place aux « mirouers cristallins ". Le cristal de roche
n'en restait pas moins recherché comme matière précieuse.
Colbert s'employa au développement de la fabrication du
cristal fondu et taillé, qui s'était déjà manifestée en France
au XVI* siècle. Mais ce n'est qu'à la fin du xyiii' siècle que
les cristalleries de Baccarat et de Saint-Louis arrivèrent à
prendre la tète de cette industrie, pour affirmer bientôt la
supériorité des produits français sur ceux de l'étranger.
Comme le verre ordinaire, le cristal artificiel ou verre
à base de plomb se compose de silice et do potasse; mais
la chaux est remplacée par l'oxyde de plomb pris généra-
lement à l'état de minium très pur, qui lui donne ses qua-
lités particulières de transparence et de blancheur.
La composition du cristal pour la gobeleterie comporte
le dosage suivant : sable pur, 3; minium, 2 ; carbonate do
potasse, 1. La fusion de ces matières à haute température
étant acquise, le façonnage se fait par les mêmes opé-
rations que pour le verre ordinaire : cueillage et soufflage,
ou bien moulage dans des formes de bronze et même de
bois. La taille permet d'exécuter les sujets d'ornementation
les plus variés ot les plus compliqués, comme sur le cristal
de roche. Elle comporte trois opérations : ébauchage avec
un dis(|ue d'acier, douci avec une roue de grès lisse, polis-
sage avec meules de lois et de liège. Avec la taille on
est arrivé à exécuter des pièces merveilleuses, et l'en-
gouement devint tel que, du service de table et des objets
usuels, on alla jusqu'à établir en cristal taillé des meubles
et do véritables monuments. Mentionnons, en terminant,
lo rôle important du cristal dans la fabrication des instru-
ments d'optique, pour lesquels il faut des verres d'une lim-
pidité exceiHionnelle : le* crownglass, dont la composition
se rapprocne do celle du verre de Bohême, et le flint-glass^
espèce do cristal composé de matières choisies avec le plus
grand soin et mélangées dans les proportions suivantes :
sable blanc, 10; minium, 10; carbonate de potasse, 3.
408
Ou fubriqiio encore une sorte do cristal connuo sous lo
Dom do strass, composé des matiôres les plus pures, qui
simule lo iliainaiit lorsuu'il a été convonablement taillé, ot
avoc louuol ou ubtieut dos imitations do piorros prt^cieusos,
lorsqu'il a été oolorôavoc dos oxy dos métalliques. V. viiURi-:.
— Bot. On trouve dans les cellules d'un grand nonilu'O
do plantes dos substances miuoralos à Tétat do crislaii.T
insolultlos. Cos substances se forment surtout dans l'intô-
riour dos cellules, quoiqu'on en trouve à la surface do
i'élïiderme ou dans l'épaisseur dos mouibranos cellulaires.
f,es cristaux intra-coUulaires sont formés exclusivement
doxalato do chaux, cristallisant soit dans lo système cli-
norhombiqno, avec deux uioléoulos d'eau, soit dans lo
systémo quadratique, avec quatre molécules d'eau. On leur
donne fréquemment le nom do raphiide ou de cystolitui!:.
Les cristaux susépidoruuques sont formés par des gra-
nulations de carbonate do chaux associées parfois à de la
silice, du carlionate de magnésie ou do fer. Ce sont surtout
les plantes aquatiques qui sont recouvertes do ces dépôts.
Les cristaux que l'on roncontre dans l'épaisseur des
membranes cellulaires sont composés ; de dépôts sili-
ceux, comme dans les enveloppes ou carapaces do certai-
nes diatomiées, ou encore d oxalate de cnaux donnant à
lépiderme nno teinte blanchâtre, entin, plus rarement, de
carbonate de chaux.
— Miner. Cristal de roche. Le cristal de roche est le
quartz hyalin ou silice cristallisée. Il présente, dans sa
forme primitive, des prismes à six pans terminés par deux
Iiyramides. Cette forme est lo plus souvent modifiée.
En Europe, los Alpes ont toujours fourni au commerce
et aux coUeclions une assez grande quantité do cristal
do roche. Le principal indice qui
guide les montagnards dans la re-
cherche des géodes ou fours à cris-
taux, ce sont los veines de quartz
plus ou moins blanc, que l'on voit
en dehors des roches granitiques ;
lis frappent le rocher, et, lorsque la
])ierro rend un son creux, ils tâchent
de l'oavrir au marteau, ou à la
mine. L'île de Madagascar a fourni
des quantités considérables de
cristal de roche. V. quartz.
Cristal (Palais, de), palais, tout
en fer et en verre, érigé à Hyde
Park pour l'exposition universelle
do 1851, et transporté eu 1852-1854
à Sydenham, à 8 milles de Londres,
par une société privée, qui avait
racheté les matériaux. Il est devenu
une exposition permanente, un mu-
sée, un lieu de réunion, où se tien-
nent des meetings, où se donnent des
concerts monstres, notamment ceux
qui, chaque année, ont lieu durant
trois jours en l'honneur de Ilsendel.
L'entreprise n'a jamais donné de bénéfices. En 1887, la
Société du Palais a été déclarée en faillite, mais l'établis-
sement est resté ouvert aux visiteurs.
Cristal (montagnks de), chaîne de montagnes cô-
tières de l'Afrique occidentale, séparant le bassin du Congo
des territoires arrosés par les petits fleuves côiiers qui
50 jettent, au N. du grand fleuve, dans l'océan Atlantique.
CRISTALBUMINE (staV) n. f. Albumine déviant de 80»,3
vers la gauche la lumière polarisée et extraite du cristal-
lin du bœuf. Primitivement solublo dans l'eau, elle ne se
redissout plus après avoir été précipitée par l'alcool.
CRISTALFIBRININE (sfal') n. f. Albumine extraite des
fibres du cristallin du bœuf; elle dévie de 80", 2 vers la
droite la lumière polarisée.
CRISTALLERIE (sla-le-r'i) n. f. Fabrication des cristaux :
La CRISTALLERIE cst uH art ancien, w Fabrique do cristaux :
La CRISTALLERIE de Baccarut.
— EncYCL. V. CRISTAL.
CRISTALLIER (sta-li-i^) n. m. Graveur en cristaux. Il An-
cien nom des joailliers, des ouvriers qui taillaient le cristal
de roche, il On donnait aussi ce nom aux montagnards qui,
surtout dans les Alpes, allaient à la recherche des grottes
à cristal.
— Armoire à cristaux.
GRISTALLIÈRE {sta-li-èr') n. f. Miner. Mine de cristal
de ronlio.
— Techn. Machine à travailler, à tailler les cristaux de
toute nature.
CRISTALLIFÈRE {sta-li — do Cristal, et du lat. ferre,
porter) adj. Qui cou tient des cristaux: Gt^orfecRisTALLiFÈRE.
CRISTALLIN {sta-lin), INE adj. Miner. Qui appartient
au\' cristaux, qui est do la nature des cristaux : Hoche
cRisTALLiNMc. Calcaire, Schiste cristallin. La silice, ma-
tiiTc itifitsihh^ tri's répandue dans la nature, se présente
sous différentes formes cristallines.
— Semblable au cristal par la transparence : La trans-
parence cristalline des ruisseaux.
— Anat. Qui appartientau cristallin : //umeur cristalline.
CRISTALLIN [sta-lhi — du lat. crystatlinuSy valSmo sens)
n. m. Anat. Corps lenticulaire transparent, qui so trouve
placé dans l'œil, de manière à former sur la rétine l'image
dos objets extérieurs : Le cristallin de plusieurs oiscuur.
aquatiffues, tels que les cormorans, est spkériquc comme celui
des poissons. (Richcrand.)
— Astron. anc. Chacune dos voûtes transparentes, dont,
d'après Ptolémée, se composait io ciel : Le premier cris-
tali>in.
— Comm. Nom donné anciennement au cristal artiflciel :
Lorsque les verreries de Venise lutti^.rent avec l'i^clal du
cristal naturel, «n distingua soigneusement le cristal de
roc/ie r/ii cristallin de veiTe. (L. do Laborde.)
— Encycl. Anat. Lo cristallin a la forme d'une lentille
biconvexe, transparente, maintenue on placo par une
capsule d'enveloppe également transparente, et qui s'at-
tache par son pourtour aux (Ibres ligamenteuses do la
zone ciliairo. Los faces du cristallin .sont lisses et unii's;
la faco postérieure est plus convexe que l'antérieure La
lentille nrislallino se compose de doux parties : la loiitillo
et la capsule. La capsule cristalline, tunique arachnoïde du
cristallin, tunique cristalloidr, estuno membrane extr^^ino-
mcni milice, élastique, pou résistante, ce qui permet d'éiiu-
cléer lo cristallin hors do ta capsule avec une extrême
facilitô, mémo choz l'homme vivant.
CRISTAL — CRISTALLOGRAPHIE
I^a substance propre du cristallin s'altère avoc l'âge. La
consistance du cristallin varie dans les difl'érents points do
son éitaisseur; los couches périphériques sent ramollies,
et on a pu croire à l'existonce d'un liquide iutracapsulaire,
auquel on avait donué lo nom do « humeur de Morgagni n;
avocl'ùgo, la duroté du cristallin augmente. Il résuito do
cotte dincrcnco do densité une dill'orence do réfrangibilité,
ce qui ost dune importance capitale pour la vision.
Le cristallin no présente pas non plus une homogénéité
parfaite; il est composé de trois ordres d'éléments ana-
tomiques : des libres, dos granulations et dos cellules.
Les granulations sont distribuées dans les interstices des
fibres périphériques. Les tibres sont centrales, dentelées,
engrenées les unes dans les autres, et constituent des
couches concentriques comparables aux lamelles d'un
bulbe d'oignon, et qui deviennent granuleuses avec l'âge,
surtout dans la cataracte. Ces couches sont facilement sé-
parables après immersion dans l'acide chlorhydrique. A
la surface se trouve une couche de tibres qui s altèreut eu
cas de cataracte. Le cristallin ne reçoit ni nerfs ni vais-
seaux; les divisions de l'artère capsulaire, émanée de l'ar-
tcre centrale de la rétine, rampent sur la capsule cris-
talline, mais aucune de ces branches ne pénètre dans
l'intérieur de la lentille. V. œil.
— Physiol. La structure ot la forme du cristallin ont
une importance prépondérante au point de vue de la for-
mation des images dans l'œil sur la rétine : si les cour-
bures do la lentille sont trop prononcées, ou si la sub-
stance subit des modifications qui en augmentent la
réfringence, los images se forment trop en avant de la
rétine, et l'individu est atteint de myopie ; si, au contraire,
Palais de Cristal.
/es courbures sont peu prononcées, ou si la réfringence
diminue, il y aura hypermétropie. Le cristallin normal est
susceptible â' accommodation , c'ost-à-dire que, sous l'in-
fluence de réflexes, il change de forme, de courbure, pour
amenor sur la rétine l'image nette d'objets situés à des
distances différentes. Lorsqu'il perd cette faculté, ce qui
arrive d'ordinaire avec les progrès do l'âge, le sujet est
dit presbyte. Grâce à l'inégal pouvoir réfringent des cou-
ches concentriques de la lentille cristalline, le cristallin
corrige lui-môme l'aberration de sphéricité.
— Cbir. Les affections de l'appareil cristallinien sont
nécessairenieut d'une grande importance, car elles com-
promettent toutes plus ou moins sérieusement l'exercice
de la vision. Les principales sont : les blessures de l'appa-
reil cristallinien; V inflammation de la capsule cristalline
(capsnlite ou périphakite), qui peut être l'origine d'une ca-
taracte capsulairo; l'in/lammation du cristallin {lentite ou
p/(a/.-//('), affection grave, ordinairement consécutive â l'in-
flammation capsulaire et ayant peur conséquence une
opacité pariioUo ou totale dô la lentille cristalline, quel-
quefois i)assag6ro, d'autres fois permanente. V. cataracte.
CRISTALLINE {.tta-lin — rad. cristallin adj.) n. f. Cliim.
Substance organique, qui existe dans le cristallin do l'œil.
V. GLOHULINi;.
— Bot. Nom vulgaire do la ficoïdo glaciale.
— Pathol. PustuTe syphilitique, remplio d'une humeur
limpide, (jui so dôvelopiio au prépuce.
CRISTALUNIEN, ENNE (sta-U-ni-in, en') adj. Anat.
Qui se rapporte au cristallin, n Usité seulement dans l'ex-
pression Appareil cristallinien, Cristallin ot organes acces-
soires qui en dépendent.
CRISTALLINITÉ {sta-li) n. f. Qualité do ce qui est cri-
stal lin.
CRISTALLISABILITÉ {sta-li) n. f. Chim. Caractôro de ce
qui est cristallisable : La betterave donne un sucre dont la
CR1STALL1SAH1LITK cst absolument semblable à celle du sucre
de cuntie.
GRISTALLISABLE {sta-li) adj. Qui peut so cristalliser:
Matière ckistallisablk. Les substances cristallisabli-:s
sont les plus solubles.
CRISTALLISANT («/rt-^i-san). ANTEadj. Qui détermine
la cristallisation : Propriétés cristallisantks. ii Qui so
cristallise, qui est do nature â pouvoir se cristalliser :
Coi'ps cristallisants.
CRISTALLISATION (sta-li, si-on) n. f. Action do cristal-
liser ou de se cristalliser : La cristallisation du sucrt*.
Il Corps formé d'un amas do cristaux : Grotte contenant de
belles cristallisations.
— Fam. Congélation : Je ne fus jamais si près d'une
cristallisation complète. (P.-L. Cour.)
— Encycl. Chim. et miner. On entend par cm/dWisa/ion
lo phénomène qui so produit lorsque les molécules d'un
corps so réunissent dans un ordre régulier, pour former
des solides afl'ectant différentes formes géométriques. On
trouve dans la nature un très grand nombre do cristaux;
on peut les produire artihciellemont par diverses mé-
thodes, probablement analogues â celles qui ont formé les
cristaux naturels.
1" Cristallisation par fusion. On fait fondre lo corns
dans un creuset; un refroidissement lont cntratno la soli-
didctttion de la périphérie, on onlôvo la oroftto solide supé-
rieure, on décante le liqiiido rostaul.ol ou voit los cristaux
Ex. : SoufrCf bismuth.
Cristallisation
du soufre par fusioa.
staux il'aiuii.
"Z" Cristallisatioji par sublimation. La substance chauffée
donne <los vapeurs qui so coudonsont sur uuo paroi froide.
Ex. ; Iode, arsenic.
3" Cristallisation par dissolution et évaporation. Quand un
sol est aussi solublo dans un liquide
â luO" qu'à 0», on fait évaporer lente-
ment la dissolution. Les cristaux
obtenus sont d'autant plus gros et plus
réguliers que l'évaporation est plus
lente. Ex.: 6ehnarin,sulfa(e de sodium.
Plusieurs substances niinéraU-s so
dissolvent dans l'acide borique fondu ;
en volatilisant le bain, on obtient des
cristaux. (Ebelmen.)
4" Cristallisation par dissolution et
refroidissement. Un sel étant plus solublo à chaud qu'à
froid, on en fait une dissolution saturée à une certaine
température, et on laisse refroidir
lentement. On obtient des cristaux
d'autant plus gros et plus réguliers
(|ue le refroidissement est plus lent.
Éx. : Azotate de potassium.
Le carbone so dissout dans la fonte
on fusion, qui, par refroidissement
lent, laisse déposerdes aiguilles hexa-
gonales de graphite; par refroidisse-
ment brusque dans un bain de plomb
fondu, on obtient un mélange de gra-
phite, de carbonado et de diamants
transparents microscopiques. La fonte
se refroidissant sans pouvoir augmenter de volume, le car-
bone dissous est sous une pression considérable. (Moissan.)
5" Cristallisation par les couvants électriques. Quand oa
fait passer un courant électrique très lent dans certaines
dissolutions, les substances qui se déposent sur les élec-
trodes prennent souvent la forme cristalline.
CRISTALLISER {sta-U-zé) v. a. Amener à l'état de
cristaux ; donner la contexture régulière des cristaux à :
Cristalliskr du sucre.
— Techn. Cristalliser la soie, La laisser se couvrir de
petits cristaux d'alun.
— V. n. Passer à l'état de cristaux : Il y a des substances
insolubles dans l'eau qui cristallisent lorsqu'elles soiU
rendues liquides par l'action du feu. (Cadet-Gassicourt.)
— Dans lo langage familier de l'Ecole polytechnique.
Flâner, se reposer, parce que le phénomène de la cristal-
lisation se produit surtout au sein d'un liquide en repos.
— Par ext. et poétiq. Congelé : Des flots cristallisés.
h Couvert de glace :Prti'e?cRiSTAixïsÉpa?'to(7t'it''e. {G. Sand.)
— Fig. Rendu fixe, immobilisé : 5oui'e«(>s cristallisés.
Mcmcï\re cristallisée.
Se cristalliser, v. pr. Passer à l'état de cristaux.
— Fig. Se classer, s'organiser : Les faits se cristal-
lisent natui^ellement en systèmes. (Ch. Lenormaud.)
CRISTALLISOIR (sta-li-zo-ar) u. m. Chim. Vase destiné
aux cristallisations des substances
en solution, il Ou dit aussi cristal-
liseor.
— Géol. Se dit aussi des bassins
des salines, dans lesquels les eaux
laissent déposer le sel.
CRISTALLITES {sta-lit') n. f. pi.
Eléments microscopiques vitreux,
dont la présence a été rccounuo dans les roches érup-
tives. — Cne cristallite.
— Encycl. Los cristuUites présentent un état intermé-
diaire entre l'état amorphe et l'état cristallisé. Les formes
de ces éléments varient; on a éù les classer, selon leur
forme, en conguliles, globulites ot trichites.
CRISTALLITIQUE {staV, tik') adj. Se dit de roches dont
la ;.truciure comporte des cristallites.
CRISTALLO -ATOMIQUE (stal', inik') adj. En T. do
phys., So dit d'un système d'après lomiel les cristaux so
formeraient par l'atlraction mutuelle des atomes.
CRISTALLO-ÉLECTRIQUE {stal', trik') adj. Eu T. de
phvs.. Qui est relatif aux propriétés électriques des cris-
taux : l'h'iiuniènes CRlSIALLO-ÊLliCTRIQUES.
CRISTALLOGÉNIE {stal\. jé-nî — du gr. krustallos,
cristal, et oénos, origine) n. f. Science qui traito de la
formation dos cristaux.
CRISTALLOGÉNIQUE {staV, nik') adj. Qui appartient
à la cristallogéuie : Système CRiSTALLOGÉNigcE.
CRISTALLOGRAPHE {stai — du gr. krustallos. cristal,
ot yrnphcin, écrire) n. m. Savant qui s'occupe spéciale-
ment de l'étuile des cristaux, qui a écrit des traités sur
cette matii-re.
CRISTALLOGRAPHIE {stal', fi — rad. cristathgraphe)
n. f. Miner. Science des cristaux, do leurs formes et dos
lois qui président â leur formation : La cristallookai'iiie
sert aux chimistes et au.r minéralogistes pour distinguer les
corps. (Bouillet) 11 On dit plus rarement cristallologie.
— Encycl. Minér. Un corps inorganique, que terminent
do toute part dos surfaces planes, so nomme cristal. Va
cristal ost donc un solido géométrique. Les cristaux sont
naturels ou artiticiels. Les premiers sont formés par la
nature, les seconds sont ceux que nous pouvons produire.
(V. cRisrALi.isATioN.) Los cHstaux présentent rarement
les formes précises qui correspondent ù leur détinition
géométrique. Cola tient â leur modo do développement.
Ils présentent quelquefois dos angles rentrants, dus à
une pénétration régulière (ou macle), ou â un groupement
accidentel do plus"ieurs cristaux. Lo plus ordmairomoui,
l'irrégularité provient du déplacement
de l'une des faces parallèlement âollo-
m/^me.
Loi. La forme d'un cristal est déter-
minée non par ta position absolue des
faces qui le limitent, mais par les angles
dièdres qu'elles forment entre elles.
(Komé do l'Islo.l
Ainsi, un cristal est un octaèdre régu-
lier {lig. lot?) quand il ostlimilé par huit
plans parallèles deux A deux faisant
entre eux dos angles do lOD-» 28' IG '.
Ces angles dièdres se déterminont au moyen du gouio-
mètre. IVnprès relie loi, un prisme droit â buso rectanKlo
pourrait être aussi regardé comme un prisme droit A base
carrée, ou mémo coramo un cubo. U ost donc nécossairo dtt
Cristallisoir.
#v
pig. I.
^
CRISTALLOGRAPHIQLE — CRISTOFORO
faire intervenir d'autres propriétés physiques telles que
dilatation linéaire, conductibilité, compressibilité, vitesse
de propagation du son, de la lumière, etc., pour voir si
les faces sont identiques entre elles (cube), si deux faces
parallèles sont différentes des quatre autres
(prisme droit à base carrée), s'il y a trois
couples de faces différentes (prisme droit
à base rectangle).
On est ainsi amené à considérer deux
plans parallèles d'un cristal comme physi-
quement identiques et, par suite, à dire
qu'un milteu ciùstallisé peut se reproduire
par tra/tslation.
Le clivage nous offre une vérification très
importante de celte hypothèse. Les cli-
vages des cristaux sont, comme les cristaux
eux-mêmes, soumis à des lois générales.
Nous citerons : Dans une même substance pic^. 2.
minérale^ les clivaijes sont toujours sembla-
blement disposés; ils forment des angles constants entre
eux, ainsi qu'avec les faces du cristal. Quand il existe trois
directions de clivage, elles constituent par leur réunion un
solide de clivage, gui est identique pour une même substance
minérale, lors même que cette substance donne des Ci'is taux
différents.
Hauy, qui avait découvert ces lois, eut l'idée de faire
dériver les cristaux de leur solide de clivage, qui en est
en quelque sorte la forme primitive. A ce petit solide il
donna le nom de îioyau, de molécule intégrante. Générali-
sant le fait et l'étendant aux minéraux, qui ne sont pas
clivables, Haûy a reconnu que l'on peut toujours supposer
l'existence d'un noyau, autour duquel les faces des cristaux
sont disposées dune manière symétrique. Pour Haùy,
un cristal peut être considéré comme formé par un empi-
lement de petits parallélépipèdes égaux entre eux et sem-
blables à la forme primitive ; en supposant ces solides suf-
fisamment petits, les faces limitantes seront des plans
Earallèles. Il admet, de plus, la théorie des décroissernents.
es lames des petits parallélépipèdes se superposent par
plans parallèles, mais peuvent, à mesure qu'elles se super-
posent, aller en décroissant,
soit par leurs bords, soit par
leurs angles, ce décroisse-
ment se produisant toujours
uniformément par le retrait
d'une ou do plusieurs rangées
de particules ((ig. 3). C'est ce
?ui explique la diversité des
ormes cristallines que peut
prendre une même substance
minérale.
La figure 3 représente des
décroissernents opérés sur le
cube.
A cette théorie on a substi-
tué, dans ces derniers temps,
celle des réseaux, due à Bra-
vais. Sans entrer dans le détail, nous dirons que cette con-
ception, très voisine de l'idée des molécules intégrantes
de Haùy, permet de reproduire un milieu cristallisé par
rotation, en le faisant tourner d'angles privilégiés autour
de droites privilégiées {axes).
Un axe est dit d'ordre n, lorsqu'on faisant tourner le
système de — autour de cette droite, il est reconstitué.
On démontre qu'un réseau ne peut présenter que des axes
d'ordre 3, 3, 4 ou 6. Les réseaux ont, en outre, des plans de
^métrie. Tout plan mené perpendiculairement à un tue
d'ordre pair est un plan de symétrie.
Il est bien entendu que ces axes et ces plans ne sont pas
déterminés comme position, mais simplement comme
direction.
Système cristallin. L'ensemble de toutes les formes pré-
sentant les mêmes éléments de symétrie constitue un sys-
tème cristallin. On admettait autrefois, en s'appuyant sur
la théorie de Haiiy, six types cristallins; maintenant,
d'après la théorie des réseaux, on en distingue sept :
1* Système cubique ou ter quaternaire; type: cube, carac-
térisé par trois axes quaternaires ( — ) passant par les
centres des faces du cube ; quatre axes ternaires passant
par les sommets opposés; six axes binaires joignant les
milieux de
deux arêtes
notre; type ;
prisme droit à
/
l... .
^if
/' ■
/
Kig. B-
Pig. ♦.
boMC carrée ,
caractérisé par un seul axe quaternaire Joignant les cen-
tres des deux bases; quatre axes binaires faisant entre
eux des angles de 45*', et situés dans io plan médian. Il a
an centre et cinu plans de symétrie (tig. 5);
3" Système ortnorhombique ou terOinaire ; type : prisme
droit à ba^e rhombe, caractérisé par trois axes binaires
rectangu-
laires et
l'absence
d'autres
axes d'ordre
supérieur.
On donne
quelquefois
comme for-
me type le
Srisrnedroit
base rec-
tangle. II a
un centre et
trois plans
de symé-
trie (fig. C);
A" Système hexof/onal ou senaire
FIg. 6.
Fig. 8.
binaires, de deux espèces différentes, faisant entre eux
des angles de 30». Il a un centre et sept plans de symé-
trie (tig. 71; t t -j
5" Système rhomboédrique ou ternaire. Type : rhomboèdre,
caractérisé par un seul axe ter-
naire, et par trois axes binaires
correspondant aux diagonales de
l'hexagone obtenu en coupant le
rhomboèdre par un plan perpen-
diculaire au milieu do l'axe ter-
naire. Il a un centre et trois plans
de symétrie (fig. 8);
6° Systè7ne clinorhombique ou
binaire. Type : prisme oblique à
base rhombe, caractérisé par un
seul axe binaire. Il a un centre et
un seul plan de symétrie (fig. 9);
7" Système triclinique ou asymétrique ou anurthique.
Type : prisme oblique à base parallélogramme, caractérisé
par l'absence d'axe et de plan de symétrie.
— Modifications. — Sytnétrie. Dans un
cristal, les éléments semblables sont éga-
lement modifiés. Cette loi de symétrie,
énoncée par Haiiy, sert de base au pas-
sage d'une forme cristalline à une autre.
On appelle troncature toute modification
opérée sur un angle, qui se trouve alors
remplacé par une ou plusieurs facettes ;
on appelle biseau, pointement, les modi-
fications portant sur les faces. Les con-
ditions de la loi do symétrie limitent né-
cessairement le nombre des modifications
admissibles, et, par suite, le nombre des
formes différentes d'un système cristallin
donné.
— Homoêdrie.— Hémiédrie. Quand les
modifications d'un cristal sont conformes
à la loi de symétrie, le cristal est dit com-
plet ou homoèdve. Mais, si le cristal n'a
subi que la moitié des modifications que la loi de symétrie
exige, c'est-à-dire s'il ne présente que la moitié du nombre
des faces qu'il pourrait avoir suivant cette loi, il est dit
hémièdre. Ex. : Des troncatures également inclinées sur
^Y=^
, typo : prisme droit à
base luixagonatc, caractérisé par un axe senaire et six axes
Fig. 10.
Fig. 11.
Fig. il.
les angles trièdres d'un cube produisent le cube épointé
jfig. 10), le cubo-octaèdre (fig. u), l'octaèdre régulier
(fig. 12), suivant l'extension des facettes de modification a.
La forme hémièdre (fig. 13) est réalisée dans la boracite,
oiï les troncatures ne portent que sur quatre des huit
angles.
Quand les modifications portent sur les arêtes, on peut
Fig. 15.
avoir le cubo dodécaèdre (fig- l-*). ïo dodécaèdre rhom-
boïdal (fig. 15), suivant que fa facette b empiète plus ou
moins sur la face P, jusqu'à même la
faire disparaître.
Citons, comme dernier exemple, le
prisme hexagonal pyramide (fig. 16), ob-
tenu par des troncatures sur les douze
angles trièdres du prisme droit à base
hexagonale (quartz). V. dimorphismh,
ISOMOlïPHISMK, POLARISATION.
CRISTALLOGRAPHIQUE {stal\ fik')
adj. Qui a rapport aux cristaux et à la
cristallographie: Etudes cristallogra-
PHiQTJEs. Il On dit aussi, mais rarement,
CRlSTALLOLOGKiUK.
CRISTALLOGRAPHIQUEMENT (staV)
adv. Suivant les lois de la cristallogra-
phie.
Fie. 16.
CRISTALLOIDB (staV — du gr. krus-
tallos, cristal, et eidos, aspect) adj. Qui a l'apparence d'un
cristal : Pierre cristalloide.
CRISTALLO'}DE (slaT — même étymol. qu'à l'art,
prccéd.) n. f. Anat. Capsule du cristallin.
— n. m. Biol. Nom donné à des masses albuminoïdes de
substance protoplasmique, affectant des formes géomé-
triques analogues à celles dos cristaux.
— Bot. V, Ta partie encycl.
— Chim. Nom donné par Graham aux substances qui
traversent la membrane poreuse dans une dialyse.
— Encycl. Bot. Les crislalloides que contiennent beau-
coup do cellules végétales ont l'aspect général des cristaux;
mais ils s'en distinguent par l'inconstance de leurs angles,
leur perméabilité à l'eau, qui les gonfle, et leur décompo-
sition en couches concentriques, alternativement pauvres
et riches en eau. Ils offrent les réactions colorantes des sub-
stances protéiques, mais sont pou soluhlos dans l'eau. Les
uns sont inclus directement dans le protoplasme, d'autres
dans le noyau ; certains sont contenus dans des vacuoles ;
Farmi les plus importants sont ceux que renferment, à
état d'enclaves , les grains d'alourono dos graines ; ces
derniers sont parfois monoréfringonts (ricin), mais le plus
souvent biréfringents ; ils constituent une matière do ré-
serve, tandis que tous les auti-rn cristalioïdos paraissent
ôtro des produits d'élimination.
— BiHLKiGB. : W. Schimpor, Hechercheé sur les CTistal-
loîdes protéiques des plantes {StT&shonrg, 1879).
Cristatelle.
406
CRISTALLOLOGIE n. f. Teclin. V. CRISTALLOGRAPHIE.
CRISTALLOLOGIQUE adj. Techn. V. cristallggra-
PHigUK.
CRISTALLOMANCIE {stal', sî — du gT. kr us tallos, cristal,
et manteia, Hiviration) n. f. Divination à l'aide de miroirs.
CRISTALLOM/.NGIEN, ENNE {slaV, si-in, en') n. Per-
sonne (jui pratiquait la cnstallomancie.
CRISTALLOMÉTRIE (stai, tri ~ du gr. krustallos, cris-
tal, et métron, mesure) n. f. Science qui traite des formes
géométi'iques des cristaux.
CRISTALLO MÉTRIQUE [staV, mik') adj. Qui a rapport
à la cristallométrie.
CRISTALLONOMIE {stal', mî — du gr. krusfallos, cristal,
et nomos, lui) n. f. Science des lois de la formation des
cristaux.
GRISTALLONOMIQUE [stal', inik') adj. Qui a rapport à la
cristallononiic.
CRISTALLOPHYLLIEN, ENNE {staV, li-in, en') adj. Se dit
de l'ensemble des roches primitives ou cristallines et.plus
ou moins schisteuses, qui soutiennent la série stratifiée.
CRISTALLOPHYSIQUE {stal', zik' — du gr. krustallos,
cristal, et do physique adj.) adj. Qui a rapport aux pro-
priétés physiques des cristaux.
CRISTALLOTECHNIE {stal, (è-kn'i — du gr. krustallos,
cristal, et tekhné, art) n. f. Art de la production des cris-
taux artificiels, u Art de travailler les cristaux.
CRISTALLOTECH NIQUE {stal\ tè-kmk') adj. Qui a rap-
port â la cristallutcchnie.
CRISTALLOTOMIE {staV, mî — du ^T. krustallos, cris-
tal, et tome, section) n. f. Action de diviser des cristauxt
de les isoler par le clivage.
CRISTALLOTOMIQUE {staV, mik') adj. Qui a rapport à la
cristallotomie.
GRISTARIE (sta-rt) n. f. Genre de plantes, de la famille
des malvacêes. 11 On dit aussi cristaire.
CRISTATELLE {sta-lèl") n. f. Genre de bryozoaires, type
de la famille des cristattlUdés, comprenant des colonies
aquatiques où, dans un mémo ensemble, chaque polype
garde son individualité sur une
plaque ovale, qui sert de pied, et
rampe sur les algues.
— Encycl. La colonie de crista-
telles rampe comme une limace sur
sa sole ventrale ; elle peut même
s'infléchir autour des tiges et les
embrasser pour grimper sur elles;
c'est déjà presque un animal à un
seul corps, mais à une multitude
de bouches et d'appareils digestifs.
(E. Perrier.)
CRISTATELLIDÉS {sta-tèl') n. m.
pi. Famille de bryozoaires phylactolémates, dont le genro
cristatelle est le type. — Un cristatellidè.
CRISTÉ {sté), ÉE adj. EnT. d'hist. nat., Muni d'une crête
ou d'un appendice analogue.
CRISTEL {stél') n. m. En T. de fauconn., Nom vulgaire
do la crécerelle.
CRISTELLE (stèV) n. f. Ficelle qui, dans le métier à
tisser, sert à fixer les lisses et à maintenir leur écarte-
ment sur le lisseron.
CRISTE-MARINE n. f. Bot. Syn. de christe-marine.
CRISTI [sti) interj. Abréviation très usitée du mot SA-
CKISTI.
CrISTIANI (Beltrame, comte), ministre italien, né à
Gênes en 1702, mort en 1758. Il participa successivement
au gouvernement de Plaisance, de Modène, et enfin du
Milanais, dont il devint grand chancelier. Il fut l'un des
hommes d'Etat les plus éclairés du xvni" siècle, et on di-
sait communément à cette époque : " Il n'y a que trois
hommes en Italie : le pape Benoît XIV, le marquis Tan-
nucci, etlecomteCristiani. " L'impératrice Marie-Thérèse,
à qui il avait assuré l'héritage de la maison d'Esté, lui
écrivait : " Je me consolerais plus aisément de la perte de
la moitié de mon armée que de celle d'un ministre tel que
vous !» Il a écrit un mémoire sur il Fondo di Malgi'ate.
CRISTIFORME {sti — du lat. crista, crête, et de /"oï-îJ/f)
adj. En T. d'hisi. nat.. Qui a la forme d'une crête : Poly-
pier en feuilles cristiformes. Columellc cristiforme.
CRISTOBAUTE {sto) n. f. Variété de silice.
CRISTOFANO. Biogr. V. BUFFALMACCO.
Cristofori (Bartolomeo), facteur de clavecins italien,
né à Padouo en 1653, mort à Florence en 1731. Il est con-
sidéré par ses compatriotes comme l'inventeur du piano
moderne ; en tout cas, il peut partager cet honneur avec
Marius en France et Silbermann en Allemagne, les travaux
de ces trois contemporains ayant amené la transformation
de l'ancien clavecin par les procédés de chacun d'eux.
C'est dans les premières années du xviii" siècle que Cris-
tofori perfectionna le clavecin, au point de lui donner la
faculté de graduer les sons, et cela en substituant aux
sautereaux, dont les languettes de cuir ou de plume pin-
çaient simplement les cordes de l'instrument, do petits
marteaux mus par les touches. Il construisit donc des cla-
vecins à marteaux, qui, par le fait qu'ils pouvaient donner
des sons tantôt piano, tantôt forte, furent appelés gravi-
cembali col piano e forte, dont on fit plus tard simplement
piano-forte, et on France piano. Cristofori avait, dit-on,
conçu dans son ensemble, dès le principe, le mécanisme
do ses instruments : triple système de leviers, échappe-
mont, repoussoir, étouflToirs, etc.
CriSTOFORO (Pietro et Paolo), mosaïstes italiens, qui
vivaient à la fin du xvii" siècle et au début du xviii" siècle.
On ne possède aucun détail sur la vie de ces artistes, qui
acquirent une grande célébrité. Ils exécutèrent notam-
ment, à Saint-Pierre do Rome, des mosaïques admirables,
représentant la Sainte Pétronille du Guerchin, son chof-
<r(iMnTe ; le /iaptême de Jésus-Christ de Carlo Maratta et
la Communion de saint Jérôme du Dominiquin.
CriSTOFORO, dit l'Altissimo, poète italien, né à
Florence. Il vivait à la fin du xv" siècle et au commenco-
407
monl du XVI'. 11 acquit uno hrillante rôputalion comme îm-
iirovisateur, et mit t'ii vpi's lo promioi* livre Jo i Hcnli tti
/'V(i«c/a,sortt' «t l'iiopi-i'chovalorosniionn proso,(Mi 98i*liauts,
ovtraito des rhansuiis do geste françaises relatives à
Chark-magiio et ù ses paladins. Son po(>mo parut on 1534.
CriSTOLIEN, ENNE {sto-li-in, en'— do CristoUum, n. lat.
do Crètoil), porsonno uoo à Crôtoil ou qui habite cette villo.
— Les Cristoliens.
— Adjoctiv. Qui appartient à cotto villo ou à ses habi-
tants : Populutiun CRlSTOl.lliNNK.
GriSTUS (Pierre), peintre flamand du xv" siècle, im-
proprement appelé parfois Chrlstophsen, né près de
(jand. Il vint à. Bruges, et y acheta lo droit de bour-
feoisio on Mil, quatre ans après la mort de Jean van
lyck. Il no fut donc pas, comme ou l'a dit, l'élève des
vàn Eyck. Cependant, il appartient à leur écolo par son
stylo réaliste, sa miuutio, sa coloration et lo goût do ses
arrangements. Ses tableaux authenti(|ues sont datés do
1440 à 14G7. Les plus célèbres sont : la Vierye avec l'En-
fant (1457), à Francfort; môme sujet, à la Pinacothèque
do Turin ; les Jut/ement dernier do Berlin et de Saint-
Pétersbourg : IfS fiançailles de sainte (iodeberte, à Cologne
(collection Opponlieim) ; etc. Cristus vivait encore en 1472.
— Son fils, Sebastien CriStus, fut peintre comme lui.
CRITAME n. m. Genre d'herbes, de la famille des ora-
Lellilères, comprenant environ quatre espèces, qui habi-
tent 1 liéniisphèro boréal.
CRITÈRE n. m. Forme pou usitée du mot critérium.
CRITÉRIUM [ri-oin — lat. critérium, gr. kritérion ; de
krinetn, juger] n.ni. Philos. Ensemble des caractères qui
permettent de discerner le vrai du faux : L'évidence est le
LRirKRiUM de la vérité, il Dans le langage courant, ce qui
permet d'apprécier, do juger : Les dépenses d'un particulier
ne sont pas toujoin-s le critérium de sa fortune, il PI. Des
CRITERIUMS. (La forme latine criteria n'est plus usitée.
— L'Acad. écrit encore
CRiTHRiUM sans accent.)
— Nom donné à ditl'é-
rentes épreuves de sports.
(V. les rubr. suiv.) ^
— Natat. Concours an- WISHISIH^^^'^^^^
nuel international, entre
nageurs, institué en 1898.
(Le vainqueur est pro-
clamé « champion du , '^, ,..
monde -i.) ^=- ^
— Turf. Course pour , /' /f
poulains ou pouliches de lc^"f^-^
deux ans, ayant pour but
do fournir quel(|Uos indi- crithagre.
ces sur leur valeur future.
GRITHAGRE ou CRITHAGRA n. m. Genre d'oiseaux
passereaux conirostros, famille des fringillidés, compre-
nant des formes africaines, dont on connaît une vingtaine
d'espèces.
— Enctcl. Les crithaf/res sont de la taille de nos moi-
neaux, avec une robe jaune, verdàtre et grise; leur bec,
court et subconique, est épais, sans échancrure, bombé à
sa pointe ; les ailes assez longues, et la queue médiocre et
un peu fourchue. Ils sont répandus dans les régions les
plus chaudes de l'A-
frique.
CRITHE (du gr.
kritfiê, 'grain d'orge)
n. m. Méd. Orgelet.
CriTHÉIS. Myth.
gr. Fille de l'aède Mé-
Janope, et femme do
Phémios de Srayrnc
Suivant uno tradi-
tion, elle fut la mèro
d'Homère.
CRITHME n. m.
Genre do plantes, do
la famille des om-
bellifères , tribu des
peucédanées , com-
prenant uno seule es-
pèce, qui croit sur les
côtes deFrance et qui Cruhme: a, fleur; 6. fruit-
est vulgairement appelée perce-pierre ou christc-marine.
(On en fait des conserves au vinaigre, analogues aux cor-
nichons.)
CRITHOMANCIE {sî — du gr. krithê, grain d'orge, et
mantfin, divination) n. f. Divination par les gâteaux otferts
dans les sacriii<es. ou la farine répandue sur la victime.
CRITHOM ANCIEN, ENNE (ii-irt, en') n. Celui, collo qui
pratiquait la crithoniancie.
CRITHOPHAGE (du gr. krithê, grain d'orge, et phagein,
manger) adj. Zool. Qui vit do grains d'orge.
— Antiq. Se disait dos .soldats condamnés par punition
ù se nourrir do jiain d'orge.
CriTIAS, homme d'Ktat et philosophe athénien, l'un
des trente tyrans, né vers 4rjO, mort on 403 av. J.-C, con-
temporain et paront do Platon. Politique ambitieux, il
suivit pendant ([uelipio temps les leçons do Socrato, mais
n'en retira pas grand prolit. I! fut exilé d'Athènes durant
)a guerre du Péloponèse; on ignore pour rinol motif.
Lors'iuo la villo fut prise par Lysandro (404). Critias revint
et fut un dos trente tyrans. Il .se distingua entre ses col-
lègues par ses cruautés et ses rapines, attaqua Théra-
méno, qui voulait s'arrfitor dans cette voie de crimes et
do spoliations, et lo fit condamner ù. mort. Il fut tué dans
un combat en essayant inutilement do reprendre lo Piréo
sur Thrasybulû. Orateur, philosophe, poète et historien.
Critias avait dos talents supérieurs loués par Platon, ipii
donna son nom à l'un do ses dialogues, par Donvs d'IIali-
carnasso, par Sextus Empirions et par Cicôron. Il no reste
de ses écrits que quelques fragments.
Critias (lk)ou l'Atlantide, dialogue de Platon, ouvrage
inachevé qui date doj dernières années do l'auteur. —
C'est uno Int^inioiïso Hction, qui présente comme réahsés
les rôves do la Hèpubliquc. Los interloculeiirs sont Timée,
Socrato, Ilormocrato et Critias. Ce dernier, qui garde
prosquo constamment la parole, fait la description et l'his-
toire do cotto fameuse Atlantiilo, située au delà dos co-
lonnes d'Hercule, et dans laquelle quelques commenta-
tours ont cru voir le nouveau monde. Il ornprunto \oa
détails de son récit aux vieux écrits égyptiens rapportés
à Athènes par Selon. L'Atlantide, dit-il, tire son nom
d'Atlas, fils do Posoidon, à qui elle échut lorsque les dieux
so partagèrent le monde. Elle était riche en métaux, en
fruits et en animaux inconnus au reste du monde. Ses ha-
bitants, pleins de désintéressement, accroissaient leurs
biens par la concorde et la vertu ; mais ils compromirent
leur bonheur et leur liberté, tlu jour où ils furent atteints
par la cupidité, le goût du luxe, et l'esprit de conquête.
Le Critias se distingue par la majesté et l'ampleur de la
forme littéraire, par la pureté do la diction et l'élévation
des idées philosophiques. On l'a souvent proposé comme
un modèle d'atticisme, et considéré comme une satire in-
directe et ingénieuse des mœurs de la turbulente Athènes.
CRiTICISMEf5(Ssm'—rad. cn^'^ue) n. m. Système philo-
siq^lihjiio inauguré par Kant, et qui a pour but principal de
drtcriniiiLM- les limites dans lesquelles peut s'exercer l'en-
teudemeut humain : Le scepticisme a amené le criticisme.
— Encycl. On donne le num de crilicisme à la philosophie
do Kant, en tant qu'elle s'etl'orce de déterminer les limites
et do mesurer la portée de nos facultés de connaître,
pour réduire à leur juste valeur les négations du sensa-
tionnisme et du scepticisme, d'une part, les affirmations et
les démonstrations du dogmatisme théiste et spiritualiste,
d'autre part. Le point de départ du système est dans la
distinction de deux éléments dans la connaissance : 1" des
faits, des données de la sensation et de l'expérience ; 2" dos
lois, des principes a priori, régulateurs de l'expérience.
Ces principes a priori, dit Kant, no se ramènent pas aux
idées innées ; ils apparaissent comme le produit d'une
force, non comme l'attribut d'une substance ; ils ne vien-
nent pas de l'expérience, qu'ils dépassent, qu'ils envelop-
pent, mais ils sont posés à l'occasion de l'expérience. Cette
distinction de la matière et de la forme, de la raison et
do l'expérience, des catégories et des phénomènes sépare
nettement lo criticisme du sensualisme et du scepticisme.
D'autre part, Kant se sépare du spiritualisme dogmatique
en refusant aux catégories et aux principes toute valeur
en dehors de l'expérience, toute portée démonstrative re-
lativement aux objets classiques delà spéculation philo-
sophique : Dieu, l'âme, la liberté, l'immortalité, l'origine
du monde, l'infini. (V. ANTINOMIE, et PARALOGisMt;.) La méta-
physique étant ruinée, Kant ne peut pas en déduire une
morale. Mais il estime que celle-ci n'a pas besoin de cette
base illusoire. Les principes de la morale sont des pré-
misses, et non pas des conclusions. En se fondant sur eux,
on retrouve comme postulats, comme croi/ances, les affir-
mations dont la critique a ruiné la valeur dogmatique : la
liberté, l'immortalité, Dieu. V. critique de la raison pure,
de la raison pratique, du jugement.
CRITICISME (NÉO-) n. m. Philos. V. néo-criticisme.
CRITICISTE {sisst') adj. Qui a rapport au criticisme :
Doctrines criticistes.
— Substaotiv. Partisan du criticisme.
Critios, sculpteur grec, né à Athènes. Il vivait vers
470 av. notre ère. Ses œuvres les plus célèbres étaient
les statues à'Harmodius et iX'Aristogiton (les tyraJinoc-
tones), qui furent placées dans l'Acropole en 477. D'après
des inscriptions découvertes en 1835 et en 1839, cet artiste
se faisait aider par un autre sculpteur du nom de Nésiotes.
CRITIQUABLE {kabl') adj. Qu'il est jjermis, ou possible,
ou juste de critiquer : Comme mesure financière, l'émission
des assignats était très critiquable. (Thiers.)
— Anton. Louable, précomsable, recommandable.
CRITIQUANT [kaii), ANTE adj. Porté à critiquer : Les
femmes sont fort critiquantes, ii Qui porte à critiquer :
Humeur critiquante.
CRITIQUE {tik' — lat. criticus; ^r. kntikos ; de krinein,
juger) adj. Pathol.Qui est caractérisé par une crise, qui est
relatif à une crise : Phénomène critique. Epoque critique.
Il Jours critiques, Jours qui, d'après Hippocrate, étaient
particulièrement caractérisés par des changements no-
tables dans la marche d'une maladie. (Le septième mur et
lo neuvième jour sont encore considérés comme critiques
par lo peuple et même par un certain nombre de médecins.
On appelle aussi jours critiques ceux où uno femme a ses
règles.) Il Age critique. Epoque de la suppression des mens-
trues ciiez les femmes, souvent caractérisée par des per-
turbations plus ou moins graves dans la constitution.
— Par ext. Qui emprunte uno certaine solennité à l'im-
minonce de dangers possibles ou probables : Le moment
critique. Une situation critique.
— Anxieux, on parlant du regard : Des regards critiques.
— Phys. S'applique, en physitiuo, aux conditiuns ((ui
déterminent un changement dans Vallure d'un phénomène
ou les proijriétés d'un corps, il Point critique. Température
critique, Constante critique. Pression critique. Volume cri-
tique. V. !a part, encycl.
— Encycl. Pathol. Jours critiques. V. crise.
— Phys. Andrews a appelé température critique la tem-
pérature au-dessus de laquelle un corps ne peut pas fttro
liquéfié par compression. Lo point critique^ ou mieux
Vetat critique, marque la limite ue l'état liquide et do l'état
gazeux. Il est défini par \cs constantes critiques, qm sont,
avec la température, la pi'cssion critique, limite supérieure
do la force élastique de la vapeur saturante, et \o volume
critique, limite commune vers laquelle tendent, lorsqu'on
élève la température, lo volume spécifique de la vapeur
saturante et celui du liquide. Au point critique, la chaleur
latente de vaporisation s'annule, l'anglo de raccordement
du liquide devient égal ù, QO-» ; on ne sait pas encore exac-
tement si la condensation, c'est-à-dire la structure molé-
culaire du corps, so modifie, ou non, au point criti(|uo. La
connaissance exacte des constantes critiques, dont la dé-
termination est très délicaio, permet do contrôler les rela-
tions théoriques on empiri(pios proposées pour représon-
ler les propriétés dos lluidos ; elle permet do définir
numériquement les états correspondants «le deux fiuidcs.
Comme exemples de phénomènes critiques, nous cite-
rons encore la disparition do la surface do séparation
d'un liquide et d'un paz que l'on comprime au-dessous do
lui, lorsque, par suite do la dissolution réciproque des
deux corps, la composition devient la m^mo pour le liquide
saturé de gaz et pour le gaz saturé do liquide; la sépara-
tion, à lompérature i\xo, dos éléments d'un mélantzo do
trois liquides, tels que l'eau, l'alcool et l'ôther; 1 exis-
tence d'une température limite pour la transformation
d'un état allotropiqtiu eu un autre (iodure Jaune ot iodure
rouge do mercure, par exemple).
CRISTOLIEN — CRITIQUE
CRITIQUE {tik') n. m. Celui qui étudie les œuvres litté-
raires ou artistiques, pour eu relever les beautés ou les
défauts : Un critiquic n'est formé qu'après plusieurs années
d'observations et d'études. (La Bruy.)
— Par ext. Personne portée à la critique ; Un critiquh
malveillant et absurde.
— Adjectiv. Qui a rapport à la critique, qui est en forme
do critique, qui so fait pour criti(|uor : Obsc7'vations cri-
tiques. Il Porto à la critique ; habile à la critique : Mal-
herbe et Boileau se disti?igiient tous les deux par une forte
dose d'esprit critique. (Ste-Beuve.)
CRITIQUE {tik') n. f. Art, faculté d'apprécier les mérites
et les défauts des œuvres littéraires ou artistiques : La
critique est un métier où il faut plus de santé que d'esprit,
plus de travail que de capacité, plus d'habitude que de génie.
(La Bruy.) il Action de critiquer; jugement motivé, porté
sur une œuvre littéraire ou uno œuvre d'art : Quelque
aménité doit se trouver même dans la critique. (J. Joubert.)
Il Examen raisonné, discussion ayant pour but d'établir la
vérité ou l'authenticité : La critique historique.
— Par ext. Appréciation défavorable :
La critique des sots est l'encens du génie.
C-H. MlLLEVOYE.
— Personnes qui critiquent : Réduire la critique an
silence.
— Fig. Moyens indirects do faire ressortir quelque
chose à reprendre : Les 7nœui-s de certains peuples sau-
vages sojit U7ie critique amèrede nos habitudes civilisées.
— Dr. Discussion des moyens de la partie adverse;
ensemble des moyens qu'on leur oppose.
— Philol. Critique verbale ou Critique des textes, Science
qui a pour but de restituer les textes anciens.
— Philos. Criticisme ou système philosophique de Kant.
— Anton. Apologie, approbation, félicitation et con-
gratulation, flatterie, louange, préconisation.
— Prov. littér. :
La critique est aisée, et l'art est difficile.
Vers do Destouches. V. art.
— Encycl. Philos. Critique générale. Les disciples de
Kant appellent critique générale la méthode philosophi-
que qu'ils veulent substituer au dogmatisme métaphysi-
que. Elle a pour objet de tracer les bornes du savoir et de
rassembler en une synthèse unique les éléments qui res-
tent après cette enquête. Elle commence par ranalvse des
données de la représentation, considérées dans la plus
haute généralité possible, c'est-à-dire des catégories. A
l'analyse des catégories se rattache celle des lois qui en
dépendent formellement, puis celle des définitions, axio-
mes, etc., qui servent de fondements aux diverses scien-
ces. En un sens, la critique générale embrasse toutes les
sciences, y compris celles qui sont le mieux et le plus
définitivement constituées, puisqu'elle discute leurs prin-
cipes. En un autre sens, elle est le recueil des sciences
dont la constitution n'est pas achevée et où la divergence
des doctrines humaines dénote encore uu certain degré
d'incertitude. Renouvier divise la critique générale en
trois sections qui se rapportent : la première, aux objets
généraux des sciences logiques ; la seconde, aux principes
et aux méthodes des sciences physiques; la troisème, aux
principes et aux applications des sciences morales. Au-
aessus dos trois sections se place la critique dans sa
plus grande universalité : lois et conditions premières de la
connaissance, nature de la science, hypothèses suprêmes.
— Relig. Critique biblique. La critique, ou exégèse bi-
blique, est l'étude scientifique du texte de la Bible. On
peut la considérer chez les catholiques ot chez les protes-
tants. Chez les rationalistes, elle ne présente pas de ca-
ractères particuliers, la Bible étant étudiée et interprétée
par eux comme tous les autres ouvrages de l'antiquité.
1" Critique biblique chez les catholiques. D'après la doc-
trine catholique. Dieu a inspiré les auteurs de la Bible,
c'est-à-dire que, les poussant à écrire, il les a préservés
de toute erreur et leur a révélé surnalurellement les véri-
tés et les faits qu'ils no pouvaient connaître par les moyens
naturels. L'Eglise, gardienne de la Kévélation, est l'in-
terprète infaillible des Livres saints, et a seule autorité
pour fixer leur canon; c'est elle qui prononce délînitive-
ment sur leur sens, au point do vue du dogme et de la
morale. Toutefois, Dieu n'a pas dicté aux écrivains in-
spirés tous les mots du texte; leur œuvre carde ainsi
quelque chose d'eux-mêmes ; elle porto l'empreinte de leur
éducation, do leur temps, do leur caractère, de leur style,
et elle est sujette à quelques-unes des imperfections et
 toutes les vicissitudes qui atteignent les ouvrages dos
hommes. 11 y a donc dans la Bible, comme en Jésus-Christ
et comme dans l'Eglise, un aspect divin et un aspect hu-
main. Do là, pour le critique catliolique, une double mé-
thode. S'agit-il d'un doute sur la doctrine en matière do
foi ou de morale? Il en demande avant tout la solution à
la tradition et à l'autorité do l'Eglise. Faut-il restituer lo
texte altéré, l'éclairer par voie de comparaison, étudier
l'authenticité d'un passage, ot aussi répondre aux objec-
tions des rationalistes"? Il peut ot doit faire appel à tous les
secours que lui fournissent les sciences humaines, telles
que la philolou'ie, l'histoire, l'astronomie, la géologie, etc.
Co sont, on ctlet, les deux méthodes qu'ont pratiquées les
interprètes catholiques de tous les temps, ceux-ci accoi"-
dant davantage à la première, ceux-là à la seconde, sui-
vant le but qu'ils so proposaient, ou les goûts et les
besoins do leur temps, ou même simplement leurs préfé-
rences personnelles, qu'aucune décision no gêne sur ce
sujet, les premiers usant plus volontiers do t'autorité do
la tradition, mémo en dehors des questions doctrinales;
les seconds, plus hardis, inclinant davantage vers l'étude
scieutifique du texte. Les deux écoles vivent toujours, et,
comme elles répondent à doux tendances opposées do
l'inlelligonco humaine; elles dureront sans doute autant
qu'elle. L'Eglise n'en condamne aucune, quoique toutes
deux puissent avoir leurs excès; elle so contente do
recommander la tolérance à l'uno. et la prudence à l'autre.
2" Critique biblique chez les protestants. Luther, suivi
par Calvin et les autres réformateurs, érigea en axiomes
ces doux assertions : 1" la Bible inspirée renferme la
parole do Dieu, source unique de la foi; «• lo chrétien,
instruit intérieurement par lo Christ, lit lui mémo la vraie
doctrine dans la Bible, sans avoir aucunement besoin
d'être guidé ni par lo pape ni par les conciles, ni par la
tradition. Do ces deux principes, nui exaltaient lun l'au-
torité do la Bible, l'autre celle du libre examen, est sorti,
dans lo protestantisme, un double courant, qui lésa plus
particulièromout favorisés ot même développés l'un après
CRITIQUE
l'autre. C'est le premier qui prévalut d'abord. Les théolo-
giens réformés qui succédèrent à Luther, allant plus
loin que l'Eglise, étendirent l'inspiration jusqu'aux mots,
aux lettres et aux signes de ponctuation. Aujourd'hui,
beaucoup de critiques protestants suivent la méthode his-
torique, qui, sans nier l'origine divine des livres de la
Bible, les traite comme s'ils étaient simplement des œuvres
humaines.
— Hist. Critique historiqiœ. L'expérience, comme l'exis-
tence de l'individu, est étroitement limitée dans l'espace et
dans le temps. L'histoire, c'est-à-dire la connaissance des
événements passés, n'est donc possible que par une sorte
d'observation indirecte, par l'interprétation des traces que
ces événements ont laissées : récits transmis oralement de
génération en génération [tradition), objets matériels des-
tinés à perpétuer le souvenir de certains actes {monu-
ments, relations écrites). Déterminer la valeur de ces
sources est le premier devoir de l'historien, qui devra se
poser les questions suivantes : 1" le témoin nous trompe-
t-il? 2» le témoin se trompe-t-il? On peut ajouter aussi :
3** le témoin est-il à la fois trompeur et trompé, dupe et
complice des erreurs qu'il transmet? L'historien croit à
la véracité du témoin jusqu'à preuve du contraire, et cette
Sreuve, il doit lachercher. La critique historique consistera
ans l'examen successif de toutes les raisons qui ont pu
altérer la vérité du témoignage. Est-il établi que lo témoin
n'avait aucune raison de mentir, aucune raison de se trom-
per? nous concluerons à l'exactitude de ce qu'il afrirme.
Le récit d'un seul témoin demeure forcément suspect. Est-il
confirmé par d'autres? on doit s'assurer que les nouveaux
témoignages ne sont pas l'écho involontaire ou concerté
du premier. Enfin, les témoins ont-ils vu ce qu'ils rappor-
tent? Ont-ils su voir? N'ont-ils été déterminés par aucune
influence, prévention, sympathie ou passion à se repré-
senter les choses comme ils désireraient qu'elles fussent?
Bref, le témoin est-il honnête? ^st-W co^npétent ? Est-il
désintéressé ? Appliquées aux sources de l'histoire, ces
questions nous montrent combien il est difficile de dégager
sûrement, dans une tradition, la réalité de la légende. La
tradition ne nous apprend, avec certitude, aucun fait ;
l'imagination s'y mêle trop à la mémoire.
La critique historique examine les monuments : au point
de vue do leur authenticité, en déterminant l'époque à
laquelle ils appartiennent ; au point de vue de leur smcé-
rité, en recherchant s'ils ne sont pas l'œuvre de la flatte-
rie ou do l'imposture. En ce qui concerne les relations
écrites, on applique les règles générales de la critique du
témoignaû:e qui ont, en somme, pour objet d'établir que,
sincères vis-à-vis de nous, les témoins ont su et pu l'être
envers eux-mêmes.
— Philol. La critique verbale ou critique des textes est
à la fois une science et un art : elle exige des connais-
sances solides et un tact particulier.. Si elle trouve quel-
quefois son application même pour les auteurs modernes,
comme il est arrivé pour les manuscrits de Pascal et de
Bossuet, elle a surtout son utilité dans l'examen des textes
anciens. Là, on se trouve en présence d'une tradition
écrite, transmise par une succession plus ou moins longue
de copies souvent altérées, soit par la négligence du co-
piste, soit par le fait d'un faussaire. Il y a eu des omis-
sions, des transpositions ; souvent un scribe, ne pouvant
pas lire un mot, l'a remplacé arbitrairement par un autre ;
ou bien il a confondu les abréviations, il a fait des confu-
sions de sons, de lettres, de mots semblables. Dans cer-
tains manuscrits, les mots n'étaient pas séparés, et parfois,
les copistes les ont mal coupés en les lisant ; ou bien, en-
core, les manuscrits ont appartenu à des personnes qui
notaient en marge ou entre les lignes leurs impressions,
ou quelquefois une explication, et les copistes suivants
ont interpolé ces f/loses dans le texte. Mais, quelquefois,
les interpolations ont été volontaires (ce qui est beaucoup
plus g^rave), soit que le copiste ait voulu faire paraître au-
thentique un passage qui ne l'était pas, soit qu'il ait voulu
corriger à sa manière ce au'il ne comprenait pas.
Pour corriger le texte d'un auteur, il faut étudier à
fond : 1" l'auteur lui-même, c'est-à-dire son esprit et son
style ; 2* les manuscrits qui nous ont conservé ses œu-
vres. Par la première de ces études, on acquiert le tact
critique qui fait souvent deviner où se trouve une erreur,
et suggère les moyens de la rectifier. Par la seconde, on
se rapproche de plus en plus de la rédaction originale.
Lorsquon veut établir un texte le plus scientifiquement
possible, on applique soit la critique positive ou paléo-
graphique, soit, à son défaut, la critique divinatoire ou
conjecturale. Pour exercer ia critique paléographique, on
commence par étudier tous les manuscrits qu'on peut se
procurer d'un auteur, on établit leur âge par l'examen des
écritures, on note les difl'érenccs {variantes ou leçons). Ce
travail achevé, on procède au classement des manuscrits
ftar familles. Tous ceux qui présentent des leçons ana-
ogucs sont groupés dans une même branche. On arrive
ainsi à déterminer à peu près quels sonL les meilleurs ma-
Duscrits, et quel devait être lo premier qui a servi do type
à tous lîs auires. Une fois qu'on a établi quel est le manu-
scrit qui mérite le plus do confiance, il faut, dans le
eftoix des leçons, le suivre de préférence, ot ne plus consul-
ter les autres qu'à titre de renseig^nements. Il faut, en
général, préférer la leçon la plus difficile comme étant la
plus ancienne ; il est naturel que, dans les manuscrits de
seconde main, on ait plutôt cherché à simplifier lo texte
qu'à le compliquer.
La critique conjecturale n'inten'ient que dans le cas où
la paléographie et l'étudo des manuscrits ne donnent au-
caoe solution satisfaisante. Quelques-uns en ont abusé on
écartant tout ce qui leur semblait contraire au contexte,
ou, plus généralement, au bon goût. Bentley, Pcerlkamp
se sont rendus fameux par leur exagération en ce sens.
Horace en a été la victime. La critique conjecturale a
commis aussi d'autres méfaits indiscutables qui l'obligent
à beaucoup de réserve. Mais elle se combine quelquefois
heureusement avec l'autre genre de critique ot donne lieu
à des corrections heureuses. La règle est do se tenir lo
plus près possible du texte qu'on a sous les yeux.
I>ïs anciens ont connu la critique verbale : Zénodoto et
Aristarquo l'ont appliquée à Homère et, chez les Latins,
iElius Stilo à Plante. Autrefois, la France a brillé par co
genre do travail : les Scaliger, les Casaubon, les Sau-
maise ont tenu haut le sceptre de la critique on Europe.
Depuis, la Hollande, l'AlIcmagno lui ont disputé la pre-
mière place dans lo mouvement humaniste.
— Critioue littéraire. Deux familles d'esprits se par-
tagent le doDaaino do la pensée : ceux qui créent, et ceux
qui se bornent à étudier la chose créée. Nécessairement, à
défaut (les uns, les autres ne pourraient point exister, car
lanalvse no saurait précéder l'œuvre absolument; elle
nest possible que par elle. Mais son rôle n est pas, pour
cela, secondaire : si elle suit certaines œuvres qui lui
donnent occasion de s'exercer, elle en précède et elle en
fait naître d'autres. Elle fait l'éducation des auteurs en
tout ce qui peut s'enseigner, et aussi celle du public. Elle
défend la tradition littéraire contre l'engouement d'un
instant, et l'art véritable contre le succès do mauvais
aloi. Bien comprise, la critique impose de grandes obli-
gations à qui veut l'exercer avec fruit. Le critique doit
examiner Fœuvre en elle-même, en étudier la composi-
tion, le style, les qualités et les défauts. Puis il étudiera
l'auteur, ses origines, son tempérament, son milieu. II
considérera l'œuvre dans son rapport avec les œuvres du
même genre qui l'ont précédée, avec l'ensemble de la lit-
térature du même temps et du même pays, et, au besoin,
avec les littératures étrangères. Il appréciera encore sa
valeur morale et sociale. Et, enfin, il tâchera, dans la me-
sure du possible, d'apporter dans son jugement une âme
dépourvue do préférences ou de préventions personnelles.
Les anciens ont connu et pratiqué la grande critique.
Platon a des théories sur le beau, sur les arts, sur la
poésie qui sont admirables, malgré la proscription politi-
que qu'il prunonce à regret, dans sa liépublique, contre
les fables de l'épopée ; mais Aristote est vraiment le
premier écrivain qui ait réuni ses idées sur la littérature
en corps de doctrines. Sa Poétique, sa Rhétorique, sans par-
ler de plusieurs ouvrages aujourd'hui perdus, sont pleines
d'idées profondes et philosophiques sur la nature de la
poésie dramatique et de l'éloquence. Après lui, son disci-
ple Théophraste écrivit plusieurs ouvrages de critique :
ses Cai^actères ne seraient, dit-on, q^u'une partie d'une
Poétique. Il faut arriver ensuite à 1 école d'Alexandrie
pour trouver une critique, non plus philosophique, mais
érudite et philologique. Aristarque en est le principal re-
présentant. Ce sont les Alexandrins qui imaginent de fixer
le canon des écrivains grecs. Leur continuateur, Denys
d'Halicarnasse, s'attache aussi, do préférence, aux détails
du style et de la grammaire, et aux procédés de l'art ora-
toire. Plutarque — dans plusieurs do ses Œuvres morales
— se montre un critique moraliste et un vulgarisateur
aimable. Lucien de Samosate, doué naturellement de l'es-
prit critique, applique sa finesse d'esprit à combattre les
empiétements do la rhétorique dans son opuscule : Corn-
ment il faut écrire l'histoire. Longin clôt l'histoire de la
critique chez les Grecs par son remarquable l^raité da
Suhlime, ot il reprend avec une fine analyse et une élo-
quence passionnée les principes d'Aristote.
Chez les Latins, la critique commença par être gram-
maticale avec lo commentaire d'.<Elius Stilo sur Plaute,
lo l>e lingua latina de Varron, et même lo traité De l'ana-
loqie de J. César. Mais elle fut de bonne heure et elle
resta presque complètement restreinte à l'étude de l'art
oratoire. Dans les traités de rhétorique de Cicéron, dans
X'Institution oratoire de Quintilien, dans le Dialogue des
orateurs de Tacite, on trouve l'analyse la plus minutieuse
et la plus complète de l'éloquence romaine. Horace occupe
une place à part; dans ses Satires et dans ses Epitres, en
y comprenant ï Art poétique, il donne des préceptes pour
imiter les Grecs, et bat en brèche l'ancienne littérature
latine. Au moyen âge, il n'y a pas, à proprement parler,
d'ouvrages de critique. La renaissance des études anti-
ques donna l'essor à la critique philologique et à la criti-
que littéraire. La Défense et illustration de la langue fi'an-
çaise, de Joachim du Bellay, fut le manifeste de la
ÎPIéiade : elle conseille l'imitation des anciens, sans bien
se rendre compte de ce que doit être cette imitation. Le
xvu" siècle commençant entoure d'un culte religieux le
nom d'Aristote. Les Préfaces et les Discours de Corneille,
aussi bien que les Observatio7is de Scudéry et/r5 Sentiments
de iAcadé7nie sur le Cid, dénotent une confiance illimitée
dans les règles : il semble qu'elles doivent prévaloir sur
le génie. Il faut la critique de Boileau pour faire com-
prendre que l'exemple et les règles donnés par les an-
ciens n'ont droit au respect que parce qu'ils sont fondés
sur la raison et la nature. Molière, Racine, La Fontaine
marchent dans la même voie. Dans la Querelle dos anciens
et dos modernes, si les premiers ont d'illustres défen-
seurs : Boileau, Fénelon, La Bruyère, déjà de nouvelles
idées se font jour dans le Parallèle des anciens et des mo-
dernes de Charles Perrault, et dans les Dialogues du
même auteur ; dans le Dictionnaire historique et critique
de Bayle, et encore chez Lamotte et chez Fontenelle : la
principale est que la littérature se renouvelle avec le temps
et progresse comme tout ce qui existe. Le xviii' siècle est
partagé entre les conservateurs, comme Voltaire, l'abbé
Prévost, Fréron, Marmontel, Laharpe et ceux qui veulent
introduire dans les lettres et dans la critique des principes
nouveaux, comme l'abbé Dubos, l'intéressant auteur des
Réflexions sur la poésie et la peinture /Marivaux, qui expose
ses théories dans son Spectateur français; Montesquieu;
Diderot, qui veut réformer l'art dramatique ; Rousseau
surtout, en qui se révèlent et l'épanouissement de l'in-
dividu et l'influence des littératures étrangères. Le com-
mencement du xix^ siècle est marqué décidément par un
élargissement de la critique avec i Allemagne de M""' de
Staël et le Génie du christianisme de Chateaubriand. Elle
devra désormais avoir le sens du passé et dos époques de
l'histoire, et aussi tenir compte des littératures du Nord
à l'égal de celles du Midi. Le romantisme devait suivre
cette réforme. La critique tend donc à devenir historique :
et les Guizot, les Villemain, les Cousin l'orientent en ce
sens et considèrent la littérature comme l'expression do
la société. Désormais, elle cherchera à acquérir une mé-
thode de plus en plus rigoureuse et à se rapprocher,
autant que faire se peut, des procédés de la science.
Sainte-Beuve, pour juger les œuvres, institue de péné-
trantes enquêtes sur lo tempérament, l'origine, lo milieu
d'un autour : c'est à l'aide de ces documents qu'il prétend
classer des familles d'écrivains et faire Vhtstoire natu-
relle des esprits. Taino pense que la littérature est lo
f)roduit nécessaire de trois causes principales : la race,
0 milieu, le moment, qu'une méthode rigoureuse doit
faire découvrir. Renan apporte dans la critique une solide
érudition philologique ot historique; Brunetière défend la
critique of-jective, et aussi, on appliquant à la littérature la
doctrine do l'évolution, la critique scientifique : par lui,
chaque œuvre est placée à son rang relativement aux
œuvres (lui la précèdent ou l'ontouront, J. Lemaître, dis-
ciple do Kooan, est lo représentant do la critique subjeC'
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tive, qui, sans vouloir classer les œuvres, analyse surtout
Vimpression qu'elles produisent sur l'âme humaine. Faguet,
dans des études particulières, s'attaclie surtout à découvrir,
par l'analyse consciencieuse du caractère et du talent des
écrivains, ce qui fait l'individualité propre de chacun d'eux.
A la critique du xix* siècle se rattachent encore les
noms de Schérer, Vinet, Larroumet, Lanson, Rod, Dou-
mic, etc., etc.
— Critique dramatique. La critique dramatique, si, par
là, nous entendons la discussion ou l'exposition des prin-
cipes ot des règles propres au théâtre, est presque aussi
ancienne que le théâtre lui-même. Elle date au moins de
la Poétique d'Aristote. Parmi les principaux ouvrages qui
traitent spécialement des matières théâtrales, il faut si-
gnaler : à l'époque classique, les Sentiments de l'Académie
française sur le Cid ; la Pratique du théâtre, par l'abbé
d'Aubignac (1669) ; dans la seconde moitié du xviii« siècle,
le traité de la Poésie dramatique, par Diderot ; la Drama-
turgie de Hambourg, par Lessing (1767) ; V Essai sur l'art
dramatique, par Sébastien Mercier (1773) ; au xix" siècle,
la préface de Cromwell (1827), par "Victor Hugo ; le Cours
de littérature dramatique, par Saint-Marc-Girardin (1843-
1860), etc. Quant à l'analyse des pièces nouvellement re-
présentées, si cette fornïe de critique peut se rattacher
à certaines gazettes ou correspondances du xviii" siècle,
et même du xvii' siècle (" Gazette rimée », de Loret), elle
n'a pris que depuis peu toute son extension. Les représen-
tants les plus connus en sont Th. Gautier, Jules Janin,
Paul de Saint-Victor, et. de nos jours. Francisque Sarcey
(dans »i le Temps »), J.-J. Weiss (dans les « Débats » ;
J. Lemaître (dans les « Débats i),puis dans la n Revue des
Deux Mondes » : Impressions de théâtre) ; E. Faguet (dans
«1 le Soleil », puis dans les « Débats » : Notes sur le théâtre
contemporain). Quelques journaux seulement donnent un
feuilleton dramatique hebdomadaire. Presque tous y ont
substitué le compte rendu du lendemain, qui a l'avantage
de satisfaire des lecteurs pressés, mais qui n'est, le plus
souvent, qu'une indication rapide et superficielle.
— Critique d'art. Si la critique d'art s'efforce de classer
la multitude des œuvres, les rattachant à des ensembles
d'idées générales qui dérivent, soit d'une interprétation
do l'histoire, soit d'une certaine conception de la beauté
abstraite, on voit tout ce qui a manqué aux anciens pour
qu'elle fût chez eux un « genre littéraire ». Ce n'est point
d'ailleurs que leurs écrivains fussent incapables de sentir
l'art et de le juger, mais ils ne dissertaient point. Telle
page de Lucien, décrivant une Centauresse allaitant ses
petits, par Zeuxis, est d'autant plus exquise qu'elle est
sans prétention. Telle description de la Lesché de Delphes,
par Pausanias, est d'une exactitude surprenante. Quant
aux aperçus jetés en passant par Cicéron sur les arts, ils
décèlent un amateur très fin et exercé. Uno mention spé-
ciale est due à Philostrate l'Ancien, rhéteur grec, qui,
vers lo début du m" siècle de notre ère, décrivit la galerie
d'un riche amateur napolitain, dans un ouvrage intitulé :
lableaux; cet ouvrage a soulevé et soulève encore mainte
controverse. Ces exemples, auxquels on pourrait encore
ajouter ceux des deux Pline (surtout de Pline le Jeune),
de Stace, etc., nous prouvent que l'art était déjà fort bien
senti et jugé à l'époque où la critique d'art n'existait pas.
Pour la produire telle que nous la connaissons aujour-
d'hui, il a fallu le grand mouvement de la Renaissance,
renforcé depuis deux siècles par l'esprit spécialement
« classique " , par la science archéologique, les progrès de
l'histoire, l'estnétiquo et le journalisme. .Si l'on considère
moins les œuvres elles-mêmes de la critique d'art, genre
forcément hybride, que les idées qu'elle a semées, on ne peut
méconnaître qu'elle ait été un puissant agent de culture.
En France, la critique d'art ne date guère que du
xvii' siècle. Encore est-elle, à cette époque, ou toute
historique avec Félibien, ou presque toute technique, à
l'Académie royale i^fondée en 1648), dans les fameuses
Conférences que Le Brun inaugure au sein de l'illustre
compagnie. Au siècle suivant, grâce à la vogue croissante
des salons, grâce aussi à la place plus grande que les
artistes tiennent dans la société, la « critique d'art » cher-
che une forme littéraire et mondaine avec des écrivains
comme l'abbé Le Blanc, Cochin lo fils, Marmontel. Une
autre forme, critique et savante, s'ébauche avec Caylus;
une troisième, doctrinale ou esthétique, avec l'abbé Lau-
gier, l'abbé Du Bos, etc. Bref, la gestation s'achève par
l'éclosion soudaine, étincclante, Aqs Salons àe Diderot, qui
créent véritablement, et presque de toutes pièces, un genre,
d'ailleurs périlleux. Après la Révolution, après la Corinne
et l'Allemagne de M™^ le Staél, la critique d'art se teinte
fortement d'esthétique, jusqu'au moment où le romantisme
met aux prises deux écoles rivales : les classiques et les
romantiques. A dater de Michelet, c'est l'élément histo-
rique qui va dominer dans la critique d'art, jusqu'à Taine;
à dater do Taine, la philosophie. Dans ces dernières an-
nées, le symbolisme et le mysticisme s'y sont ajoutés,
grâce à l'influence de Ruskin, véritable prêtre de « la reli-
gion de la beauté ».
La critique d'art au xix' siècle offre cette particularité
d'avoir tenté la plume d'une foule d'écrivains, qui se sont
rendus célèbres en dehors d'elle : tels Guizot, Thiers,
Proudlion, About, Zola, etc. Quant aux professionnels du
genre, on doit surtout citer, parmi les plus marquants :
Lonormant, Jal et G. Planche, pour l'époque do l'Empire
et do la Restauration; Th. Gautier, Baudelaire, Maxime
Du Camp , vers le milieu du siècle ; Tlioré - Biirger ,
Ch. Blanc, Th. Silvestre, Castagnary, Paul Mantz,
Eug. Mûntz, Ph. Burty, sous le second Empire et au début
de la troisième Répuljlique. Enfin, les Concourt ont fondé
la critique d'art impressionniste, encore régnante. N'ou-
blions pas les artistes qui ont écrit sur l'art, surtout quand
ils s'appellent Delacroix ou Fromentin. Enfin, à l'heure
actuelle, si l'érudition on art est mieux représentée que
la critique proprement dite, la critique d'art no s'exerce
fias moins avec talent dans les diverses gazettes des
leaux-arts, dans les grands quotidiens, à l'Académie des
boaux-arts et au Collège de France.
— BiBi.ioGR. ; E. Bertrand , Philostrate et son Ecole
(Paris, 1882); A. Bougot, Essai sur la critique d'art
(Paris, 1877).
— Critique musicale. La critique musicale proprement
dito n'existe guère en France que depuis plus d'un demi-
siècle. On ne peut vraisemblablement pas donner co nom
aux comiites rendus qui paraissaient jadis dans « lo Mer-
cure do Franco »>, non plus qu'à ceux que donnait lo
M Journal dos Théâtres » do Le Fuel de Méricourt (1777),
et dont l'existence fut si courte. La Correspondance des
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amateurs de musigue, publiée on 1803, oar lo « citoyen i»
Cooalrix, était l'œuvro d'un dilottanio dépourvu do toute
instruclion spocialo, et, (juant à un autro recueil, tes Ta-
blettes (le i'uUjmnie, puljhoos ou 1810 ot 1811, par Alexis
do Oaraudé, un musicien cplui-lù, elles étaient mallieu-
reusoinout trop pou impartiales pour inspirer conllaiico
au public. 11 faut arriver à Féiis et à Caslil-Blaze pour
voir la vraie critique musicale trouver ot prendre sa place
dans l'histoire de la musii[ue en Franco. Fétis fonde, on
1827, la Revue musicale, lo premier recueil sérieux do ce
genre (pli ait vu le jour à Paris, recueil à la fois critique,
nistorinuo et phiIosopIii(|uo. Quant à Castil-Blaze, c ost
vers le môme temps (ju'après avoir doimé son livre : De
l'opéra en France, il prenait possession du feuilleton mu-
sical du " Journal des Débats ", le premier dont on eût eu
l'idée, et dans lequel il rendit d'incontestables services,
analogues à ceux que Fétis rendait lui-môme dans le feuil-
leton du II Temps ».
A l'école do ces deux liommes, il se forma tout un petit
g'roupo d'écrivains instruits qui surent parler do la mu-
sique en connaissance de cause, et qui purent, à leur tour,
s'adresser au public et former son jugement. Lo plus fa-
meux fut assui ornent Herlioz, en dépit do la passion qu'il
apportait trop facilement dans ses appréciations; puis co
furent Adulpbo Adam, Léun Kreutzer, J. d'Ortigue, lilaze
do Bury, J. Weber, Gustave Bertrand, et surtout Pierre
Scudo, qui se fit en un temps, à la « Revue des Doux
Mondes », une renommée qui en faisait pres(|uo un oracle.
I)(q)iiis lors, ot quoique dos littérateurs en grand nombre
aient la prétention d'entretenir le public de tous les évé-
nements qui se rapportent à la musique, quoique la plu-
part d'entre eux môme soient musiciens, il ei\ est peu
qui aient su acquérir l'autorité nécessaire pour exercer
une véritable intîuonce, et l'on ne voit guère à citer que
les noms do Ernest Reyer, Victorin Jonciôres, Artiiur
Poug:in, Camille Bellaigue, Adolplio Julien, etc.
Critique {Essai sur la), poème didactique de Pope,
en trois chants, publié en 1709. C'est encore, jusqu'à ce
jour, co que la langue anglaise possède de plus parfait
dans ce genre de poésie. — L'auteur n'avait pas plus de dix-
neuf ans quand il publia co poème; mais son jugement
était miir et son style était formé. Les idées n'en sont pas
originales : l'auteur les avait trouvées dans Aristote,
Horace, Quintilien, Boilcau ou mémo dans le P. Rapin ou
le P. Bossu. Mais il a su les condenser et les ranger avec
méthode. C'est un chef-d'œuvre de justesse, de clarté ei
do goût. L'auteur y fait aussi éclater l'amertume satiri-
que dont il est coutumier. Mais il faut surtout y louer la
perfection de la forme. C'est la versification de Dryden,
avec plus d'élégance, de correction et d'harmonie. Addi-
son recommanda vivement l'Essai sitr la critique dans le
Spectateur ; on admira la fermeté de jugement de l'aris-
tarque poète, et son Essai jouit bientôt d'une grande
popularité.
Critique de la raison pratique {Kritik der prak-
tisc/cen Vernunft), ouvrage publié par Kant en 1788 et
dans lequel il détermine la nature de la loi morale et le
genre d adhésion que comportent les principes pratiques.
— L'obligation se présente à l'esprit comme une loi que la
raison impose à la volonté : de là, le nom à'impératif que
lui donne Kant. Tandis que les impératifs de la prudence,
de l'hygiène, etc., prescrivent certaines actions comme
moyens pour quelque autre chose, c'est-à-dire sont hypo-
thétiques, l'impératif do la moralité est catégorique, c est-
à-dire inconditionnel, absolu. De l'absoluité et do l'invaria-
bilité de cet impératif dérive son universalité; de là la
formule ; «^ Agis de telle sorte que la maximo de ton action
puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle. «
Mais quelles sont les maximes qui peuvent être ainsi uni-
versalisées par la volonté? Ce sont colles qui nous propo-
sent non une fin empirique ot dépendante d'une autro
tin. mais une fin rationnelle, une fin en soi. Où trouve-
rons-nous une fin do ce genre? La psychologie empirique
no peut nous fournir que des fins particulières, relatives,
et que des moyens relatifs à ces fins. S'il v a quelque
chose dont l'existence ait en soi une valeur absolue, c'est
là seulement qu'il faut chercher l'obiet, la matière tic la
loi morale. Or c'est l'être raisonnablo qui existe comme
lin en soi ; comme fin en soi, on l'appelle personne et on
lopposo aux choses, tpii n'ont jamais ([u'uno valeur do
moyens. De là une nouvelle formule do l'impératif: >< Agis
do telle sorte que tu traites toujours riiumanité, soit dans
ta personne, soit dans la personne d'autrui, coninio une
fin, et que tu no t'en serves jamais comme d'un moyen. •>
Enlin, le principe de la moralité est Vautnrwmie de la vo-
lonté. La moralité disparaîtrait s'il y avait quelque attrait
ou quelque intérêt qui dût d<''cidor la volonté à obéir à la
loi ; lo seul mobile doit être lo respect do la loi. A cos
principes généraux de la raison pratiquo sont liées des
croyances rationnelles, que Kant appelle dos postulats : co
sont lo postulat de la liberté, qui est la condition do la
moralité, celui de Vimtnortalité de l'dme, qui est néces-
saire pour l'achôvemont de la vortii ou la sainteté, celui
do Ve-rislence de Dieu, (pii, auteur do la loi morale ot des
lois naturelles, assurera l'union finale du bonheur et de
la vertu. La critique de la raison pratique aboutit, sinon
à la connaissance spéculative do ces réalités transcendan-
lalos, du moins à la foi en cos réalités.
L'ouvrage a été traduit en français par J. Barni on 1848,
et par F. l'icavet en issS.
Critique de la raison pure {Kriti/c der reinen Vcr-
Jiunft), le plus important dos ouvrages do Kant et celui
qui a fifudé la philosophie appelée crilicisme. — 11 parut
pour la première fois à Riga, en 1781. Uno seconde édi-
tion, avec des changements importants, l'ut publiée par
l'auteur en 1787. C'est uno question très controversée de
savoir si les chant:enu'nts que présente cette seconde
édition portent sur b- loiid, ou seulement sur la forme.
Rusenkranz, Srliupi-nhaiier, Kuno Fischer y voient le ré-
tablissement do la clioso en soi, ciu'avait abolie, selon eux,
la première édition. Selon Kant lui-même, la seconde édi-
tion tait simpbîment ressortir lo côté réaliste do la doc-
trine, méconnu par certains lecteurs. Boiiiroux juge que
l'affirmation de Kant se soutient très bien. La première
édition n'aholissait nas la choso en soi, mais la coimais-
samo théorique de la choso en soi, ce qui ost très dill'é-
ront. Au mot ciuticismk. on trouvera l'idée générale do la
doctrine. Dans V Introduction, Kant procède à l'analyse
do la connaissance, dans laquelle il distinffue la matière,
qui est fournie jiar lo dehors, et la forme, qui vient du sujet.
Toutes nos connaissuncos présnpjiosont i'ox[iérionco ot
m.
commencent avec elle ; mais toutes n'en dérivent pas. Il
y a des jugements qui sont à la fois synthétiques ot a
priori : en d'autres termes, l'attribut y ajoute une notion
nouvelle à la notion du sujet, et ils ne reposent pas
sur l'expérience. Comment sont-ils possibles? Telle est la
question que traite tout l'ouvrage. Kant commence par
traiter do l'esthétique transcendantale ou analyse do la
sensiliilité, et il montre, dans Vcspacc et lo temps, les for-
mes apriori do toutes les données empiriques. Pour tra-
vailler sur ces premières données, l'entendement se .sert
de notions ou concepts qui lui sont propres. Dans Vanaly-
iique transcendantale, Kant s'ofiorce de découvrir cos no-
tions jnires (|u'il appelle catégories, puis de montrer com-
ment se produit la synthèse des données dos sons et des
catégories, ensuite ao déterminer les principes do l'en-
tondemont pur, sans lesquels toute science serait impos-
sible, enfin de préciser la valeur objective de ces prin-
cipes. Dans la dialectique transcendantale, Kant soutient
âu'il est impossible d'appliquer les principes de l'enten-
oment pur au monde des noumènes ; ils ne sont valables
que pour los phénomènes. C'est par cet usage illégitime
des catégories que l'on construit les trois idées de la rai-
son : celle de l'âme comme substance pensante, celle du
monde conçu comme totalité des phénomènes, enfin celle
de Dieu. L'analytique et la dialectique forment les deux
parties do la logique transcendantale. L'ouvrage so ter-
mine par un traité de méthode intitulé : Méthodologie
transcendantale. La méthode, dit Kant, est à la raison co
que la logique est à l'entendement.
Il y a deux traductions françaises de la Critique de la
raisoîipure, celle do J. Tissot(1835),et celle de Barni{lS69).
Critique du jugement, ouvrage de Kant, publié en
r790, et dont le titre serait mieux traduit : Critique de la
faculté de juger [Kritik der Urtheilskraft). — Kant y traite
du fondement et de la valeur des notions du beau et de
la finalité. La première partie porte sur les ju^rements
esthétiques. Le beau est ce qui cause une satisfaction
libre de tout intérêt, et par là il se disting'ue de l'agréa-
ble, de l'utile et même du bien ; c'est ensuite ce qui plait
universellement sans concept, c'est-à-dire sans qu'on ait
besoin de le rapporter à une notion antérieure ou à un
modèle ; c'est ensuite une finalité sans fin, c'est-à-dire un
objet où une disposition de parties semble voulue et
comme préparée en vue d'une fin, sans qu'il y ait vraiment
une fin d'utilité ; enfin, c'est ce qui nous donne une satis-
faction nécessaire et universelle. Le sublime so distinguo
du beau en ce que rémotion qu'il provoque est plus vive et
peut même devenir douloureuse. Cette émotion provient
de la disproportion qu'il y a entre notre imagination qui
se sent petite devant l'objet sublime, et notre entenao-
ment qui conçoit ce qui dépasse l'imagination; elle nous
révèle supérieurs à la nature puisque nous la dominons
en la jugeant.
Dans la deuxième partie de l'ouvrage, Kant traite des
jugements téléologiques. Dans l'étude 5es êtres organisés,
l'esprit est contraint de supposer des fins, de manière à
s'expliquer complètement l'existence de ces êtres. Il est
mû par ce principe ; « Rien n'existe en vain. « Il étend
ensuite ce principe à l'ensemble des choses, et le monde
apparaît comme un système de fins, c'est-à-dire d'êtres
liés entre eux suivant des rapports de moyens à fins.
Mais nous n'en devons pas moins poursuivre jusqu'aux
derniers détails l'explication mécanique des phénomènes,
car rien ne prouve que la nature réalise des fins détermi-
nées. L'idée de finalité n'a qu'une valeur subjective, n'est
qu'un principe régulateur. Le principe téléologique est,
en un sens, nécessaire ; mais sa nécessité est toute rela-
tive à la constitution do notre esprit.
La Critique du Jugement a. eu une très grande influence
sur l'esthétique de Schiller et sur la métaphysique do
Schelling. Ellea été traduite en français par J. Barni (184G).
Critique de PEcole des femmes (la) fi" juin 1663],
comédie de Molière. — Jamais les ennemis du poète no
s'étaient tant agités qu'après la représentation ao l'Ecole
des femmes (1662), nui fut le plus grand succès de Molière.
Il avait contre lui des gens du bolair, dont il avait choqué
les préjugés, dos hommes de lettres, qui suivaient un sys-
tème dramatique dirt'éreiit, comme Boursault,ou qui étaient
jaloux de son succès; enfin, les comédiens ses confrères,
également jaloux et raillés par lui. Do Visé l'avait attaqué
dans ses Nouvelles nouvelles. l'hinuyé de toutes cos tracas-
series, Molière so vengea en écrivant la Critique de l'Ecole
des femmes. Chacun y trouva sa rét-ompenso : lo marquis
ridicule, la coquette sotte et prétentieuse. Mais le jilus
maltraité fut cet excellent M. Lysidas, un homme du mé-
tier, un partisan de l'ancienne littérature, un rival, un
jaloux par état, en face duquel le chevalier, véritable
« honnête homme ", représente les intérêts du bon sens.
Molière nie qu'il ait rien écrit contre les règles, la morale
on la religion. Tout en défendant l'économie do sa pièce,
il laisse voir ses idées sur l'art dramatique. Los ennemis
do Molière ripostèrent par de nombreux pamphlets, qui
provoquèrent à leur tour l'Impromptu de lersailles.
Critique et d'histoire (Essais de), publiés on 1858
par H. l'aine, suivis des Nouveaux essats de critique et
d'histoire (1865) et des Derniers essais de critique et d'his-
toire (1892). ~ Cos trois volumes constituent uno partie
importante do l'œuvre du célèbre écrivain. Le premier
contient des études très complètes ot très vivantes sur
Macaulay, Ch. Dickens et Thackoray, ot aussi sur Flô-
cliier, à propos de la réimpression do "ses Mémoires sur les
grands jours d'Auvergne, ce qui donno au criticpio l'occa-
sion d'étudier à fond la société féodale ot lo xvii" siècle
dans leur fusion et leur contraste. Los Mémoires do Saint-
Simon lui permettent de suivre do loin l'hisloiro de la mo-
narchie. Guizot et Micholet, Trojilong et do Montalombert
le ramènent aux idées et aux choses contemporaines. Los
articles les plus importants dos autres (ornes sont ceux
que l'auteur a consacrés à Racine ot à la société du
xvii" siècle, à Balzac et au roman contemporain.
Critique générale (K.ssais du). Cotte œuvre, la plus
importante do Renouvicr, a exercé, sur la pensée philo-
sophitino contemporaine, uno iniluenco prépondérante.
— File devait comprendre primitivement cinq parties. Lo
premier essai, paru en I8M, traite do la logÎMUo générale
et de la logique formelle; le second, paru e i 18M», traite
de la psychologie rationnelle ; lo troisième ot lo quatrième,
jiarus en Ifttîl, ont pour objet : l'un, n les principes de lu
nature », l'autre une « introduction à la philosophie una-
lytifjuo de l'histoire «. Uno .seconde édition, très augmen-
tée, mais huiis grande mudificulion au point do vuo do lu
CRITIQUE — CRITON
doctrine, a paru depuis : les deux premiers essais on 1875»
lo troisième en 1892, le quatrième en 1806. Ce qui devait
être le cinquième essai est devenu la Philosophie analy-
tique de l'histoire (1896).
Les deux premiers essais contiennent les principes fon-
damentaux du néo-criticisme. On peut, semblo-t-il, les
résumer brièvement, mais exactement, dans les thèses
suivantes, auxquoiios Renouvïer a été amené, sous la
double intluenco de Hume ot do Kant : négation do l'in-
fini quantitatif ou numérique; négation de la substance^
suppression du noumène uo Kant; négation du détermi-
nisme, thèses qui so rattachent los unes aux autres étroi-
tement, et conduisent à l'affirmation de la liberté, du phé-
noménisme, du « finitismo », et à la suprématie de la
morale. A travers le progrès et l'enrichissement de sa
pensée, Renouvier est resté fermement attaché à ces
idées essentielles, qui, méconnues ou ignorées pendant
longtemps, ont, dans ces dernières années, profondément
modifié la position des problèmes philosophiques.
Critique philosophique (la), publication hebdoma-
daire philosophique, politique, scientifique et littéraire.
Fondée, en 1872, par Ch- Renouvier et François Pillon, elle
était destinée à propager les principes du néo-criticisme
et à en montrer toutes les applications. D'abord hebdoma-
daire, cette revue est devenue mensuelle en 1885, Elle a
cessé de paraître en 1889. De 1878 à 1885, elle a publié un
supplément trimestriel sous le titre de Critique religieuse.
— L'Année philosophique, publication annuelle dont le pre-
mier volume a paru en 1890, peut être considérée comme
la continuation de la Critique philosophique.
CRITIQUEMENT (kc-man) adv. D'un© façon critique.
Il Selon les lois de la critique,
CRITIQUER {ké — rad. critique) v. a. Examiner, dans l'iu-
tention de faire ressortir le mérite et les défauts : C'est en
grand qu'on doit critiqukb les grandes choses. (Marmontel.)
— Par ext. Censurer : Critiquer un livre. On cbitiqde
dans la vieillesse ce que l'on admirait jadis. (Scribe.)
Se critiquer, v. pr. Faire sa propre critique : On ne se
CRITIQUE guère que pour se faire donner un démenti. Il Faire
la critique l'un de l'auire ; Les auteurs aiment à se cri-
tiquer.
— SvN. Critiquer, blâmer, censurer, condamner, désap'-
prouver, épiloguer, fronder, improuver, reprendre, répri-
mander, réprouvei , trouver à redire. V. ui^MEii.
CRITIQUEUR {keur'), EUSE n. Individu qui aime à cri-
tiquer : Un critique ?i'cst formé qu'après plusieurs années
d'observations et d'études ; un critiqueur nait du soir au
7natin. (La Bruy.)
Critobule d'Imbros, historien grec du xv* siècle,
né à Imbros, mort vraisemblablement à Constantinople.
En 1456, il fut chargé par Mahomet II du gouvernement
d'Imbros, qu'il garda jusqu'à l'occupation do cette île par
les Vénitiens (1466). 11 a écrit une Histoire de Mahomet II,
dédiée à co sultan, dans laquelle il a raconté les événe-
ments de son règne, de 1450 à 1467.
CriTOLAOS, général grec, mort en 146 av. J.-C. Elu,
en 147, stratège de la ligue Achéenne, il fit la guerre à
Sparte, à cause de son alliance avec les Romains, en-
traîna la Grèce dans une lutte contre Rome, se fit battre
à Scarpée (146) par le consul Munimius, et précipita ainsi
la ruine et l'asservissement de sa patrie. Tito-Livo rap-
porte qu'il s'empoisonna après sa défaite.
Critolaos, philosophe grec de l'école péripatéticienne
(il* s. av. J.-C). 11 était né à Phasélis on Lycie. 11 vint
de bonne heure à Athènes. 11 y suivit les leçons d'Aristou
de Céos, auquel il succéda comme chef de l'école péiipa-
téiicienne. Les Athéniens ayant été condamnés à uno
amende par le sénat romaiiï pour avoir détruit la ville
d'Orope, ils envoyèrent à Rome uno ambassade chargée de
faire lever l'amende. Les trois ambassadeurs étaient trois
philosophes : Carnéade, Diogèno lo Babylonien, et Cri-
tolaos (155 av. J.-C). Ils profilèrent de leur voyage pour
donner à la jeunesse romaine des leçons de ]>hilosophic.
Critolaos eut pour auditeurs, dans cette circonstance, Soi-
piun l'Africain et Lœlius. Mais la hardiesse do ces philo-
so[>hes, d'autres disent le relâchement de leurs doctrines,
excitèrent les susceptibilités des partisans des vieilles
mœurs romaines. Caton demanda et obtint leur ex]uilsion.
Critolaos revint à Athènes où il mourut, on no sait en
quelle année, mais certainement avant l'an 111, dato do
l arrivée do L. Crassus à Athènes.
Criton, pliilosopho grec, disciple et ami de Socrato.
C'était un des plus riches citoyens d'Athènes. Il conlia A
Socrato l'éducation de ses quatre fils : Critobule, Hermo-
gène, Epigène ot Ctésippe. Il était dangereux d'être riche
a Athènes : afin de lo détendre contre l'envie qu'excitaient
ses richesses, Socrato engagea Criton à s'attacher par dos
bienfaits un jeune orateur très pauvre, mais d'un grau'l
talent, nonnno Archidème, qui sut, en etfot, lo défondro
contre ses ennemis. Criton s était habitué ù pourvoir aux
besoins de Socrato. Lors du procès do ce dernier, il lui
fournit une caution, afin d'éviter que Socrato fût arrêté.
Lorsqu'il fut condamné ù boire la cigué, Criton lui mé-
nagea la facilité de s'évader : Socrato refusa. Un dialogue
fie Platon porto le nom do l'ami do Socrnio. Diogèno
Laérce lui attribue dix-sept dialogues sur divers sujets
do morale et do politique, et Suidas une apologie do So-
crato. Il n'en reste pas un fragment.
Criton (le), dialogue de Platon. — C'est un entretien do
Socrato avec Criton, l'un do ses disciples. Celui-ci est
venu trouver Soonite dans sa pri.son, et lui offrir do le
rendre à la liberté. Sans courir aucun danger do la part
des délateurs, qu'il est facile d'acheter avec un peu d'ar-
gent, il délivrera Socrato, lui assurera un asile on Thos-
sttlie, et conservera un père à ses enfants ot un maître à
ses disciples. Mais Socrato reste sourd A ces instances.
r. Le plus important, dil-il, n'est pas do vivre, mais do
bien vivre. Quebe quo soit l'opinion do la foule, quel ouo
soit le sort qui nous attend, nous ne devons jamais rendre
injustice pour injustice. » Pourrait-il sortir do sa prison
sans outrager la justice? Est-ce qu'il n'entend pas les lois
qui lui demandent si, par sa désobéissance, il veut les
affaiblir ou les renverser, elles qui ont protégé su nais-
smico et présidé h son éducation ? Est-il permis do se
plaindre do sn patrie ot do so révolter contre elle, niAme
lorsqu'elle nous traite avec rigueur, ot no faut-il pas lui
obéir partout? A son Age, ira-t-il se cacher dans une ville
étrangère, et ternir l'éclat d'une vie irréprochable, et cela
pour sauver quelques misérables jours, sans utilité pour
52
CRITON — CROCERON
ses amis et pour ses enfants? Non, Socrate no sera pas le
corrupteur des lois ; il restera fidèle aux maximes do sa
vie entière ; il ne se déshonorera pas : il mourra.
GritoN, médecin de l'empereur Trajan. Mondain au-
tant ou plus que savant, il composa un traité sur la Civi-
lité, un autre sur les Cosméiiques. Quelques citations de
cet écrivain se lisent dans le Tetrabiblos d'Aétius. Il était
aussi l'auteur d'un livre d'histoire sur les Gètes.
CRITONIE [ni) n. f. Genre d'arbrisseaux do la famille des
composées, tribu des eupatoriées, comprenant environ six
espèces, qui croissent dans les régions chaudes de 1" Amé-
rique. Il Autre genre, synonyme de kohnie.
CrittoN (George), jurisconsulte et littérateur écos-
sais, né en 1554, mort en 1611. Il se rendit à Paris, où il
fit ses études. Plus tard, il professa le droit à Toulouse,
revint à Paris, s'y livra à 1 enseignement, et devint, en
1595, professeur de grec au Collège de France. On a de
lui, entre autres ouvrages : Notx in epigrammata e libro
primo Grxcx Anthologix decerpta (1584) ; De sortibus Ho-
inericis oratio (1597).
GriVELLI (Carlo), peintre vénitien du xv< siècle, élève
de Jacobello del Fiore. C'est dans la Marche d'Ancône, à
Ascoli et dans les environs, sur la frontière napolitaine,
que ses principaux tableaux ont été retrouvés. C'est là
qu'il a dû passer la plus grande partie de sa vie, et que
Ferdinand II, roi de Naples, lui conféra la noblesse
en 1490. Crivelli est un émule de Pôrugin, avec un talent
moindre comme dessinateur. Ses œuvres sont assez nom-
breuses et très recherchées. Nous rappellerons : Saint
Bernardin de Sienne, signé : Opus Caroli Crivelli
VENtiTi, 14*7 ; musée de Bruxelles, Vierge avec l'Enfant ;
National Gallery, à Londres, le Christ mort, le Bienheu-
reux Feretti ; gaXone Brera, à Milan, le triptyque conte-
nant la Vierge et l'Enfant, saint Pierre et saint Dominique,
saint Pierre et saint Géminien ; la Vierge et l'Enfant, le
CIwist en crnix, et plusieurs autres panneaux représen-
tant divers saints ; au même musée, à Rome, une Pietà.
On cite encore des œuvres de Crivelli à Ascoli et à Massa.
Crivelli (Jean), mathématicien et physicien italien,
né à Venise en 1691, mort en 1743. Il fit partie de la con-
frégation des somasques, se livra à l'enseignement, puis
evint recteur du séminaire patriarcal de Murano. Ses
principaux ouvrages sont : Elementi di aritmetica nume-
rica et letterale (Venise, 1728) ; Nuova elementare geome-
tria (1729) ; Elementi di fisica (1731), etc.
Grivelli (Gaetano), chanteur italien, né et mort à
Brescia (1768-1836). En 1795, il obtint d'éclatants succès
au théâtre San Carlo de Naples, ensuite à Rome et à
Venise, et en 1805 à la Scala de Milan,. En I8li, il alla suc-
céder, au Théâtre-Italien de Paris, au père de la Mali-
bran, le célèbre Garcia, et il y fit admirer un talent de
premier ordre. Il y resta jusqu'en 1817, se rendit ensuite
à Londres, puis retourna en Italie, où il retrouva ses suc-
cès. Crivelli eut le tort do vouloir prolonger sa carrière
outre mesure ; à soixante ans passés, il chantait encore,
alors que ses moyens avaient complètement disparu. Il se
retira enfin en 1829. — Un fils de cet artiste, Domknico
Crivelli, né à Brescia en 1794, s'est fait connaître comme
compositeur et professeur do chant. Il fut professeur de
chant au Collège royal de musique do Londres, où il s'était
fixé. On connaît de lui un opéra boufi'e intitulé la Fieradi
Salerno, une cantate à trois voix avec orchestre et divers
morceaux de musique religieuse, ainsi que des mélodies
vocales.
Crivelli (Antoine), physicien italien, né à Milan
en 1783, mort en 1829. 11 se livra à l'enseignement, puis
voyagea en Turquie (1817), d'où il rapporta les procédés
employés pour la fabrication des lames de sabre dites de
Damas. Crivelli donna la forme conique aux miroirs ar-
dents, chercha â découvrir la méthode d'embaumement
pratiquée par les Egyptiens, se servit lo premier de la
poudre fulminante pour les armes à feu, et perfectionna
la trempe de l'acier. Il publia divers écrits : l'Art de fabri-
quer les lames de sabre de Damas (1818) ; Du défaut de sû-
reté des serrures combinées (1821); etc.
Criwttz ou X^Rlwrrz, ville d'Allemagne (duché de
Mecklembourg-Schwerin), sur le Criwitzcr-Sce ; 3.000 hab.
CrixuS, esclave gaulois , lieutenant de Spartacus,
mort en 72. Après la défaite de Varinus et les premiers
succès remportés par les esclaves révoltés à la voix de
Spartacus, Crixus s'obstina à rester dans le sud de l'Italie,
pendant que Spartacus s'avançait vers les Alpes, afin de
pouvoir renvoyer chacun de ses soldats dans leur patrie
respective. Mais bientôt, attaqué par le consul L. Gellius,
Crixus fut battu et périt en combattant. — Son nom' (cor-
respondant au latin Crispus) signifie « frisé n.
CROAILLEMENT n. m. Linguist. Syn. de croassemknt
et de CRAllXKMENT.
CROAILLER v. n. Linguist. Syn. de croasser et de
CEAILLKR.
CROARD {ar') n. m. Môtall. Sorte de crochet monté au
bout d'un long manche, avec lequel on fait tomber le lai-
tier du haut fourneau, quand il est à. hauteur do la dame.
CROASSANT (a-san), ANTE adj. Qui croasse : Corbeaux
CKOASSA.NTS. 11 Fig. Qui produit des sons discordants, des
vers dépourvus d harmonie, des appréciations malveillan-
tes : Critiqueurs CROASSANTS.
CROASSEMENT (a-se-man — rad. croasser) n. m. Cri par-
ticulier au corbeau et à la corneille, n Par anal. Cri d'oi-
seau ou bruit do voix humaine, plus ou moins analogue
au cri du corbeau ou de la corneille : Le croasskmknt (/((
perroquet. (On dit aussi ceaillemekt, et croaillemknt.)
— Fig. Productions des mauvais poètes, il Critiques ja-
louses : Les CROASSEMENTS des envieux.
CROASSER (a-sé — onomatop.) v. n. Crier, on parlant
du corbeau ou de la corneille. (On dit aussi grailler, et
croaillkr.)
— Fig. Faire entendre des rumeurs médisantes ou ca-
lomnieuses.
— V. a. Faire entendre on croassant : Le corbeau croas-
sait sa c/ianson. (V. Hugo.) Il Faire entendre sur un ton
discordant :
Vous avez croassé dei plaidoyers b. l'heure,
DAr.TllÉI,KMT.
Croate, personne née dans la Croatie, ou qui habite
ce pays. (On disait aatref. Cravate.) — Les Croates.
— Adjectiv. Qui appartient à ce pays ou à ses habitants :
Le peuple croate.
— n. m. Linguist. Langue slave parlée par les Croates.
— Hist. S'est dit de divers corps de troupes, composés de
Croates et de Magyars.
— Encycl. Linguist. V. Croatie-Slavonie.
Croatie-SLAVONIE {a-si) [en hongr. Horvat-Szla-
vonorszac], division politique de la monarchie trans-
leiihane (empire austro-hongrois), au S.-E. de la Styrie et
de la Carniole, séparée de la Hongrie par la Drave et de la
Bosnie-Herzégovine par la Save. Superf. 42.535 kil. carr.
Le relief du sol, beaucoup moins accidenté que dans les
pays slaves voisins, comporte à l'O. des chaînes de cal-
caire et de craie (Kapcllagebirgo) do 1.000 à 2.000 mètres,
qui fontlajoDclion entre les plateaux du Karst istrien et
les Alpes Dinariques, et à l'E. do petites chaînes isolées
au milieu des alluvions de la plaine. Le climat est rude,
très chaud en été, froid en hiver, sauf sur le littoral de la
mer Adriatique, et signalé par de violentes pluies de prin-
temps et d'automne surtout. Cette circonstance exoliaue
la présence, malgré l'extrôme perméabilité du sol, de belles
forêts de hêtres, et de pâturages, où se fait principalement
l'élevage des chevaux (Syrmie). L'industrie est pou déve-
loppée; mais le blé, la vigne, le mûrier de vers à soie, le
tabac donnent d'assez riches produits. La population est
disséminée, et trois villes seules : Agj-am, Fiume, port
franc, et Belovar ont plus de 20.000 habitants.
— Histoire. Envahi par les Yougo-Slaves ou Slaves du
Sud (Slovènes et Croates) au vii< siècle, le pavs fut conquis
par les Hongrois à partir du xl^ Après la bataille de
Mohacz (1526), il fut rattaché aux possessions de la maison
de Habsbourg. Envahi par les Turcs à la fin du xvi« siècle,
il a longtemps servi de champ do bataille entre eux et les
Autrichiens, jusqu'au traité do Karlowitz (1699), qui en a
assuré la propriété définitive à ces derniers. 11 a fait par-
tie de l'Empire français de 1809 ftraité do Vienne) à 1814.
A l'avènement des Habsbourg, il appartenait légalement
au royaume de Hongrie, en fut séparé après la révolution
de 1848-1849, puis réuni définitivement en 1868. Depuis
1875, il forme 9 comitats et 6 districts militaires, et con-
stitue le territoire du 13' corps d'armée hongrois. Sur une
population de 2.200.000 habitants, les Slaves sont 2.050.000,
les Allemands, 40.000 et les Magyars, 17.000; les catho-
liques dominent de beaucoup à 1 Ouest. La région est au-
jourd'hui le centre du mouvement yougo-slave, qui se
propose la formation, avec la Dalmatie et la Bosnie, d'un
royaume « triunitaire », sous la suzeraineté do l'Autriche.
On leur a accordé une diète spéciale, et un chef élu, le
« ban " , qui gouvernent ; l'académie et l'université d'Agram,
notamment, sont les centres des tendances yougo-slaves,
qui se manifestent surtout par la littérature.
Los troupes croates formaient, comme les hussards ma-
gyars, la cavalerie légère des armées impériales. Sous
Louis XIII, on créa dans les armées françaises, à l'imita-
tion des régiments croates, un corps do cavalerie légère
qui, sous Louis XIV, prit le nom do Eoj/al-c ravale.
La langue croate, branche de la famille slave, est par-
lée en Croatie, en Esclavonie, dans une partie de llstrie
et de la Dalmatie. Elle ne ditfère de la langue serbe que
par l'écriture; les Croates emploient, en efi'et, l'alphabet
romain; les Serbes, l'alphabet cyrillique. La littérature
croate est très pauvre. Elle possède du xvi" siècle quel-
ques parties do la Bible, des livres de prières, une traduc-
tion des œuvres du poète hongrois Zrinyi, qui fut ban do
Croatie, et plusieurs dictionnaires. Au commencement du
xix" siècle, cependant, il y avait quelques écrivains,
comme Miklusic, Brezovacky, Jandric et Lavrencic, qui
cultivaient les lettres. Mais, vers 1830,
eut lieu la fusion entre Croates et Serbes,
et, dès lors, il ne fut plus question d'une
littérature croate.
CROBYLE (du gr. krôbulos, même sens)
n. m. Antiq. gr. Genre de coiffure, parti-
culier aux hommes, qui consistait à rele-
ver les cheveux, soit en chignon derrière
la nuque, soit en toupet au-dessus du
front. 11 Antique coifi'uro ionienne, en
usage à Athènes, avant les guerres médi-
ques : les cheveux étaient ramassés der-
rière la nuque, et fixés par un cordon ou une épingle en
forme de cigale. i> Aigrette sur le cimier d'un casque.
CROC {krok' — onomatop.) n. m. Mot qui exprime le
bruit que fait quelque chose qui sebriso sous la dent, sous
le pied.
CROC (mot d'orig. gernian. ; le c final ne se prononce
pas, même devant une voyelle, excepté dans croc-en-
jambe) n. m. Instrument de fer, de bols, etc., ayant une
ou plusieurs pointes recourbées, et servant à y pendre,
à y attacher quelque chose : Croc
de cuisine, de boucher. Il Longue
perche armée d'un croc : Croc de
batelier.
— Par anal. Longue canine de
certains animaux: Croc de dogue.
il Pince d'écrevisse. il Mousta-
che relevée et courbée en croc :
Deux CROCS de moustache rousse.
(Le Sage.)
— Fam. Dent : Donner un coup
rfecRocs. Il Voleur au jeu. (Vieux.)
[On dit auj. escroc]
— Pop. Faire un croc. Faire
une dette que l'on no paye pas.
— Croc à éléphant, Sorte do
barreau de fer pointu, muni laté-
ralement d'un crochet, dont se
servent les cornacs iiindous pour
piquer le cou et les oreilles des
éléphants qu'ils conduisent. {Ces
crochets, dont l'usage remonte à rantlcjuité, sont souvent
damasquinés et ciselés avec beaucoup d art et do richesse.)
— Agric.V. crocubt.
— Archéol. Crochet double, qui servait à tendre l'ar-
balélo. (Los arbalètes, ainsi actionnées, étalent dites à
croc. Le croc était suspendu à la cointuro, pondu sur lo
ventre, très employé pour les arbalètes dont l'arc, sans
être très raido, l'était cependant assez pour no pas per-
mettre la tension avec la main ; il demeura en usage jus-
qu'au commencement du xvi" siècle.)
— Art milit. Nom que l'on donnait, au xiV siècle, à
une saillie métallique, adaptée sous le canon des arque-
Cru f»y le.
éli'phmt.
L
D'azur à un croc
d'argent posé en
pal, la pointe tour-
née vers le chef.
A, croc; B, croc à ciseaux;
C, croc à émerilloû
Crocs : 1. A fumier; 2. De mari-
nier ; 3. A pommes de terre ; 4, 5. De
boucherie-
410
buses de gros calibre, et qui, s'appuyant sur le parapet
des murailles ou sur tout autre objet, diminuait la fatigue
du tireur, (Les arquebuses ainsi disposées s'appelaient
AKQUiiBUSES À cRocs. [V. ARQUEBUSE].) Il C'/'oc de sdpe. In-
strument employé dans les travaux de
sape volante.
— Blas. Meuble de l'écu figurant un
fer crochu ou la gaffe des mariniers.
— Coût. anc. Crocs de la ville. Gros
crocs de fer, dont on se servait, à Paris,
pour saisir et abattre au besoin les murs
d'une maison incendiée, afin d'arrêter les
progrès du feu. (Des instruments analo-
gues sont encore employés aux mêmes
usages, dans les campagnes.)
— Mar. Syn. de gafke. m Croc à ci-
seaux. Crochet en deux parties se croi-
sant en biais comme les ciseaux. Il Ci^oc
à èmerillon, Croc pouvant tourner dans
son support, n Moucheter un croc. En fermer l'ouverture
avec un fil do caret, afin que ce qui passe dedans ne puisse
décapeler. il Croc à cosse. Croc terminé par une cosse et
servant à l'estrope d'une
poulie à croc. Il Croc à ~
échappement. Croc dont
le bec est mobile et fermé
par une pièce mobile, qui
peut se décapeler pour
laisser reposer, au fond
de l'eau par exemple, le
poids que portait le croc.
Il Croc à c/mmc, Long cro-
chet de fer dont on se
sertpour manier les chaî-
nesd'ancre, entre le puits
et l'écubier. il Croc à ourdir. Servant à étendre les fils
destinés au commettage. ii Fam. Coup de croc, Petit verro
d'eau-de-vie.
— Tcclin. Nom d'une multitude d'instruments employés
à divers usages, il Outil de
marinier, qui sert à ma-
nœuvrer les bateaux, il In-
strument aratoire, servant
à tirer le fumier, il Sorte de
pioclie à deux dents, servant
à arracher les pommes de
terre, ii Perche terminée
par un crochet et dont on
se sert dans le commerce,
pour accrocher ou décro-
cherdifl'ércntsobjets. il Au-
tre nom des allonges ser-
vant à suspendre la viande.
— Loc. div, : Avoir à so)i
croc, Mettre à soii croc,
Fournir son croc. En par-
lant de viande ou de gi-
bier. Les avoir à sa dispo-
sition. Il Mettre au croc.
Pendre au c/'oc. Renoncer
à, abandonner, déposer provisoirement ou d'une manière
définitive : METTRii Vépée An croc Mettre la soutane au
CROC — Renoncer à l'usage de, faire chômer ; Moquez-
vous de ceux qui mettent la poésie à toute sauce et qui lais-
sent la morale et le bonheur pkkdvs au CROC.(Béranger.)
CROCALITE (l'orthogr. rationn. serait crocalithe) n. f.
Zéolitlie sodique, répondant à la formule H*Na'APSi*0".
Variété de mésotype, ainsi appelée à cause de sa couleur,
qui est ordinairement d'un jaune tirant sur le rouge. (La
crocalite se rencontre à Fassa [Tyrol]).
CROCALLIS (liss) n. f. Genre d'insectes lépidoptères
phalénicns, famille des ennomidés, comprenant aes formes
à front velu et saillant, à tho-
rax globuleux, velu, et dépour-
vues de trompe.
— Encycl. Les crocallis sont
des phalènes à corps robuste
et épais, à ailes épaisses, lar-
gement frangées ; leurs che-
nilles, en forme de branchettes,
vivent sur les arbres et les ar-
bisseaux. On en connaît cinq
ou six espèces d'Europe, une
de Tasmanie. La crocallis elinguarîa, JEiune avec quelques
lignes et points noirs, est commune en France pendant
l'été, dans les prairies; sa cbenillevit sur les pruniers, les
chèvrefeuilles, etc.
CROCANTHÉME n. f. Bot. Syn. de hélianthême.
CROCCÉE {ksè) n .f. Pallium ou manteau noir, que por-
taient autrefois les cardinaux et les membres de certains
ordres militaires.
CROC-DE-CHIEN (kro, chi-in) n. m. Nom vulgaire do
diverses espèces do plantes épineuses, telles que la pito-
nic, la rizyplie, etc. ii PI. Des crocs-de-cuien.
GrOCE Mosso, comm. d'Italie (Piémont [prov. de
Novarej); 2. loo hab.
GroCE (Giulio Cesare pella), écrivain italien, né à
Perficeto, près de Bologne, en 1550, mort en 1620 à Bo-
logne. Il apprit lo métier de maréchal ferrant, et alla s'éta-
blir à Bologne. Tout en exer(;ant sa profession, il se mit à
écrire on prose et on vers, et se consacra à la littérature
facétieuse. S'inspirant d'histoires populaires, il raconta les
aventures burlesques do Bertoldo et Bertoldino, qui furent
mises en vers en 1730 par Baruffaldi, Zampieri et les deux
Zanotti, et qui sont restées populaires en Italie.
GrocefiesCHI, comm. d'Italie (Ligurie [prov. de Gâ-
nesj) ; 4.2(ui hab.
CROCÉIPENNE {sé~i-pèn' — du lat. crocus, safran, et
pfiiua, aile) adj. En T.d'hist. nat.. Qui a des ailes safranées.
CROC-EN-JAMBE {kan-Janb'] n. m. Action d'entourer
avec sa jamb(3 la jambe d un adversaire, pour lo renver-
ser : Faire, /)o?incr itn croc~en-jambe. Il PI. Des crocs-
en-jambe. (Se prononce comme lo sing.)
— Fig. Moyen détourné et subtil de faire échouer quel-
qu'un ou (juclque chose.
CROCERON n. m. Archéol. Région supérieure, enroulée
en volute, des crosses ecclésiastiques. (Le croceron est
presque toujours fait d'une autre matière que colle du fût.)
Crocallis (réd. de moitié).
411
GrOCÉ-SPINELLI (Josoph-Eustacho), aôionauto fran-
çais, iiô à MoiubaziUae, près do Bor^ijorac, on 1813, mort
le 15 avril 1875, dans lo ballon le Zihiith, i\\\\\ montait avec
Sivol ot Gaston Tissandior. Il avait inventé lo vôlocipùdo
naulii^uoot les i>lans runlautséloctrmuos, lors(iu'iis'(5]jrit do
lanavi^atiun at-'-nonnt-, lit, dans un but sciontiIi<(UO, ([uatro
asconsions on ballon, et périt asphyxié, dans ladorniôro,
ainsi que Sivol.Tissandior soûl parviutàécliapporù la mort.
CROCÉTINE n. f. Chim. Pondro rongo ayant pour formnlo
C"H'"0'. On l'obtient par lo dédoublement (io la crooine.
croche: (l'ad. croc) adj. Crocliu, courbé, torlu : Avoir
les jambes ckoches.
— Pop. Avoir les mains croches. Etre d'un caractère
avido ot rapaco. il Substantiv. n. m. Main.
CROCHE (rad. croc) n. f. Mus. Note dont la queue porte
un crochet, et qui vaut en durée la moitié d'une noire. (Si
CROCÉ-SPINELLI — CROCHET
Croches. Doubles
croches.
elle est armée de plusieurs crochets, on rappelle double,
triple, quadruple... croche, selon le nombre, et chaque cro-
chet en plus indique une valeur qui est la moitié de la
valeur précédente : La noire vaut rfeuxcROCHKS, /a croche
vaut deux doubles croches, la double crochk vaut deux tri-
ples CROCHES, etc.)
— Econ. rur. Perche ou grappin de bois, qui sert à main-
tenir les claies d'un parc à bestiaux.
— Métrol. Petite monnaie de billon, valant environ deux
centimes et demi, qui se fabriquait anciennement à Bâie,
et avait cours dans toute la Suisse.
— Pop. Etre fait de croche et d'anicroche, Avoir le ca-
ractère pointilleux.
— n. f. pK Tenailles à mâchoires tournées à angle droit
par rapport au manche, dont se sert le forgeron pour
saisir le fer rouge et le maintenir sur l'enclume.
— Enctcl. Mus. La croche est l'une dos divisions ryth-
miques du système musical. La croche représente," on
Frincipe, la huitième partie d'une rondo, laquelle est
unité rythmique. Toutefois, il serait peut-être mieux de
dire qu'elle forme la moitié de la noire, car, dans certaines
mesures, telles que celles à 3/8, à 6/8, etc., son rapport avec
la ronde disparaît complètement, et elle devient seule-
ment une sundivision de la noire. Lorsque plusieurs cro-
ches se succèdent immédiatement, on les groupe ensemble
à l'aide d'une barre horizontale.
CROCHECHAT (cha — de croche, à cause de la position
des jambes) n. m. Pop. Nom donné aux tailleurs, dans cer-
taines localités.
CROCHER (rad. croc) v. a. Saisir amicalement sous le
bras avec son bras courbé en croc : Crocher un ami.
— Arg. Crocheter, ouvrir avec un crochet : Crocher
une porte.
— Grav. Crocher une note, lui faire une ou plusieurs
queues, pour indiquer que c'est une croche ou uno divi-
sion do la croche.
— Mar. Accrocher : On croche des palans sur des élin-
gues pour hisser des fardeaux, n Interjectiv. Saisir avec les
mains : Croche ! Saisis ce cordage, cette manœuvre. :i Cra-
cher dans la toile. Saisir la toile d'une voile à pleines
mains pour la ferler.
— Techn. Egaliser, en parlant des boucles d'un tricot.
Secrocher, v.pr. En venir auxmains, lutter, au prop. et
aurig. (On dit plus souvent SE crocheter.) il Devenir crochu.
CROCHET {chè — de croc) n. m. Techn. Croc de petite
dimension : Crochet d'espagnolette, de boîte. On fait des
crochets de tout genre, et les usages en sont multiples, n Fer
courbé dont se sort le serrurier pour ouvrir les portos dont
on n'a pas les clefs, il Fer coudé et pointu, emmanché dans
une poignée en bois, et dont se servent les chiffonniers.
Il Outil d'horloger, sorte de petit burin recourbé, qui sert
à creuser les pièces au tour, il Ciseau courbe du tourneur.
Il Instrument de doreur pour agiter et méier l'or et lo mer-
cure dans le creuset, atin de hâter la formation do l'amal-
game. Il Sorte de romaine ou do peson. n Pièce do fer ser-
vant à accrocher les fardeaux que l'on vont élever au
moyen de palans ou do moufles. Il Sorte d'aiguille à pointe
CaoritRTs : 1 et 2. De h-dtes; n. Do cfirrossier; *. Do tcinliirl(>r ;
5. DquIjIc ; 0. Do seaux ou ln-nrirb; 7. Un iiuoue de coi^lion; 8 D--
puit» dit « aralRBéo »; 0. Do chôncaii ; 10. Do goiitlloro; II. Do
service (couBtructioa) ; 12. Pour tiiy.mt do gaz; IJ. Do luurnour;
14. Du camionneur.
courbe, dont on se sert pour certains ouvrages do fem-
mes : /ly a des cHoviiKTSi en acier, en buis, en ivoire, en
écaille. liroder au crochet, ii Ouvrage qu'on fait avec la
môme aiguille. (V. la part, oncycl.) n Grands crochets, litiv-
ros do fer, ayant une extrémité recourbée, qui, dans la fa-
brication dos glaces coulées, servent A tirer du fourneau
les creusets pleins do vorro fondu. i| Crochet à larmes. Cro-
chet pour fairo tomber dans de l'eau froide ot goutte à
foutte lo verre fondu, do manière â jM'oduiro les larmes
ataviques, il Crochet de menuisier, For courbé ot dentelé
Sour arrêter sur l'établi la pièce qu'on y rabote, n Crochet
feu. V. niNGMu). Il Crochet de raffincur. Crochet pour
arrêter lo blan-het sur lo boni lîu nanier. il Outil du chu-
moisour pour retourner los pouux ilana lo plein, n Ori^uno
Crochet
archit. ).
Crochet à blaireau.
opérateur de la mécanique Jacquard, il Crochet du fabri-
cant de drap. Sorte de clou à crochet pour fixer l'étolie sur
la tablo à tondre, il Crochet de tuile, Crochet ou petit rebord
moulé pour arrêter la tuilo sur la latte, il Clou à crochet.
Clou dont la tige est courbée à anglo droit, il Crochet a
bottes, Syn. de tire-
BoTrES- Il Crochet à boji- tmBit:r^'^:i::::-^:d^^d^^=:=::r^
tons, Syn. de tire-boo- ^16*^^^^=^^—^^
TONS.
— Agric. Outil de fer
ù dents recourbées, qui
sorr â biner et à retirer "'^^ '^^ Crochet.
10 fumier des établos.
Il On dit aussi croc
— Art milit. Petite attache d'un fourreau d'épée. Il Cro-
chet de retraite. Crochet placé à l'arrière de l affût d'un
canon, il CrocAeï rfe^uen*e,Croc monté au boutd'une hampe
dont on se servait, au xv« siècle, pour démonter les cava-
liers ennemis, ii Crochet à bombes, Crochet de fer en forme
d'S, dont on se servait pour
transporter les bombes, ii Cro-
chet à désétouper. Crochet de
fer servant à retirer les char-
ges des coffres à munitions.
(V. la partie encycl.) n Cm-
chet cheville-ouvrière, Crochet
servant à réunir l'avant-train
à l'arrière-train des voitures
d'artillerie do campagne : piè-
ces, caissons, etc.
— Archéûl. V. la partie en-
cycl.
— Archit. Ornement sail-
lant, dont l'extrémité se re-
courbe et s'enroule en forme do feuillage ou de bourgeon,
et qui a été très employé au moyen âge pour la décora-
lion des chapiteaux, des frises, des gables ou pignons, des
archivoltes et des colon-
nettes réunies en fais-
ceau.
" Chass. Crochet à
blaireau. Instrument à
pointes acérées et tor-
dues en forme de pin-
ces, pour tirer de leurs terriers les blaireaux et les re-
nards. Il Faire un crochet. Changer subitement de direc-
tion, en parlant du lièvre, du lapin, de la bécassine, etc.
— Ch. de f. V. la partie encycf.
— Constr. Sorte de truelle, terminée par une pointe re-
courbée. Il Appareil qui pénètre entre les lattes d'un pla-
fond et se replie pour maintenir le plâtre, il Lame de fer
recourbée dont se servent les plombiers, ferblantiers, etc.,
pour fixer les tuyaux, chéneaux, gouttières.
— Cùst. Petite boucle de cheveux, ii Sorte d'agrafe.
— Fauconn. Ongle des serres de l'aigle.
— Fortif. Brisure de crête, le plus souvent à peu près
perpendiculaire à la direction générale de celle-ci, et (lue
l'on rencontre, par exemple, dans les chemins couverts,
à l'emplacement des traverses, pour ménager un passage à
la tête de ces traverses, ii Crochets de sape. Prolongements
de certaines parties des boyaux de tranchée, destmés soit
A couvrir les tranchées on arrière, soit à servir de dépôts
de matériel.
— Hist. nat. Chacune dos quatre petites dents du che-
val, placées près de la dent du coin et remplaçant les dents
canines, il Longue canino de certains animaux : Les cro-
chets d'un chien. (On dit plus souvent croc.) Il Nom que
l'on donne aux dents à venin des vipères et des autres ser-
pents venimeux, n Quatrième os do la deuxième rangée du
carpe, appelé aussi os crochu, ii Nom donné aux man-
dibules des aptères, il Organe recourbé qui se trouve prés
do l'anus des orthoptères, il Pièce crochue qui tormino les
tarses, il Appendice recourbé qui fixe l'aile supérieure â
l'infériouro chez les hyménoptères et chez quelques lépi-
doptères. Il Nom donné à des soies courtes, courbées en
crochets, ii Crochet de matelot, Nom marchand d'une co-
quille univalvo, appelée aussi araignée de mer, griffe du
DiABï.ic, etc. (c'est la pterousa ckirogra).
— ïlortic. Branche d'arbre que le jardinier conserve,
lorsqu'il est obligé do couper los autres, ii Petit rameau,
ou mieux bifurcation do rameaux tailléo en formo do V,
qui sert à fixer les marcottes dans io sol. il Tailla en cro
chet, Manière de tailler los branches porto-fruits du pécher.
11 Accident qui se manifeste sur los marcottes a œillet,
et qui les rend noueuses, crochues ot chancrousos.
— Mar. Nom donné, dans quohjues ports, au petit excé-
dent de bois qu'on laisse au bas des caisses dos mâts do
perroquet et do cacatois, pour les ompôchor do dépasser
au-dessus dos barres lorsqu'on los guindo. n Crochet de
voilier, Petit croc pour retenir la toile sur les genoux pon-
dant qu'on la coud, n Crochets de roulis ou à double char-
nière, Petits crocs qui servent pour tondre los lits ou
hamacs A carrés, il Crochet à chaîne. Tringle on for ter-
minée à un bout par uno poignée, à l'autre par uu an'Ho
droit, et destinée â halor la chaîne du puits.
— Min. 6Voc/ie/<^t'Sîîreftf. Appareil destiné à ompCcher les
cages ou les bennes, quandelles arrivent âroritico dos puits
d'extraction, de venir frapper la mollette sur laquelle passe
10 câble de suspension. Il On l'appoUo aussi }:;viTi:-MoM-:TTi:.
— Mus. Polit trait qu'on ajouto à la quouo d'uuo noie,
pour en indiquer la valeur. V. cROCUtî.
— Péch. Sorte de grappin, muni d'un assez long manche
pour saisir los coquillages et certains crusta-
cés entre les rochers, au fond do l'eau.
— Tèlégr. électr. Crochet de support. Cro-
chet sur lequel repose Io fil télégraphique
dans los lignes aériennes. (Co crochet est
situé sous la cloche isolante do support.)
11 Crochet de hauban. Crochet destiné â fixer
au poteau télégraphique l'extrémité du ou
des haubans chargés d'assurer la stabilité
et la verticalité du poteau.
— Typogr. Fer courbé qui flxo sur lo sa-
bot la page stéréotypée, ii Parenthèse dont
los extrémités sont courbées en équerro ( 1.
Il Accolade qui sort à unir plusieurs lignes
ou ])lusieurs colonnes.
— Vitic. Syn. pou usité do courson.
— n. m. pi. Châssis sur IcquoI les porto-
faix assujettissent loursfardoaux.liFam. Etre Croehel».
sur trs crochets uu aux crochet» de. Vivre aux dépens do
({U»li|U'uu.
Crochet d'épéa
(xvne 8.).
— Loc. prov. ; Aller aux mùrcs sans crochet, Faire uno
entreprise sans avoir les moyens
nécessaires pour réussir.
— Encycl. Archéol. Los crochets
sont des accessoires importants du
costume ancien; fixes à la ceinture
ou s'y rattachant par des anneaux,
ils servaient à suspendre la daguo,
parfois l'épée, l'escarcelle, etc. Au
XVII' siècle, on entendait par cro-
chets d'épée ces longs crochets hori-
zontaux à ressort, parfois à cadran,
servant à attacher Ja rapière; la
tige du crochet passait dans uno
longue perle creuse ou un tube
soudé à la chape du fourreau. Ce
fut surtout une mode espagnole;
ainsi portait-on ces belles rapières
à coquille d'acier poli, évidée comme
une dentelle.
— Art milit. Une ligne de bataille
est disposée en crocliet quand, â l'une de ses extrémités,
une partie de la ligne forme un angle plus ou moins ouvert
avec le reste de la ligne. Si le
sommet de l'angle est tourné vers
l'avant, le crochet est défensif ; car,
alors, cette formation a pour objet
de protéger l'ensemble de la ligne
contre une attaque qui serait dirigée
sur ses flancs ou ses derrières. Si le
sommet regarde l'arrière, le crochet
est offensif; car il permet une atta-
que enveloppante contre l'ennemi.
— Ch. de f. On distingue les cro-
chets d'attelage de ceu:; des chaînes
de sûreté. Les premiers, fixés à la
barre d'attelage des wagons, sont ^' crochets de chaîne
placés sur la traverse extrême du sùrete.
châssis; ils transmettent l'effort de la traction de la ma-
chine à chacun des véhicules que l'on y attelle au moyen
des tendeurs. Ils
remplacent l'atte-
lage, dans le cas
où ce dernier
viendrait ù se
rompre. Les se-
conds, placés de
part et d'autre
des crochets d'at-
telage, sont fixés
à l'extrémité des chaînes de sûreté, dont ils reçoivent
les maillons.
— Techn. Travaux au crochet. On fait au crochet divers
ouvrages faciles à exécuter : dentelles, articles de bonne-
terie, tricots. Pour opérer, on prend do la main gauche
le fil (la soie ou la laine) entre le pouce et l'index, on
maintient ce fil sous le médium, en le laissant ressortir
librement sur l'annulaire. On tient l'ouvrage do la main
gaucho, tandis que la main droite fait manœuvrer lo
crochet.
Les divers points de crochet sont : ï" le point de chaU
nette. (Il est formé d'une bouclette d'où l'on fait sortir lo
fil, à l'aide du crochet, pour obtenir uno autre bouclette ou
crochet d'attelage-
!. PojiUon dos mains; 2. Chnînt^tlo simple; 3. Chaînette double;
4. Barrette «impie; 5. Uai-rotte doublo ; 0. Crochet tunisien il"nioii-
voment, aller); 1. Crochet tunlaieu (S* mouveoient, retour).
maille simple) ; 2» lo point de chaînette double. (Fairo uno
première maillo simple, puis uno seconde, ot garder cetto
dernière sur lo crochet, piquer lo crochet dans la pre-
mière maillo où il accroche lo fil, lui (airo traverser les
deux mailles tonnes sur Io crochet, recommencer comme
il vient d'être dit, mais on ayant soin do piquer le cro-
chet dans la deuxième maille" Co point do cliaînetto est
lo point do fondation do tous les travaux au crochet) ; 3» lo
point de barrette. (Prendro un fil sur lo crochet, piquer
dans un dos points do chafnotte, rossonir do co point,
après avoir pris un fil sur lo crochet, reprendre un fit et
lui faire traverser deux mailles, reprendre un fil et lui faire
traverser los deux autres mailles; procéder do même pour
los barrettes suivantes. La demi-barrcttc se fait en piquant
dans le point do chainetle, sans avoir lo fil sur Io crochet,
puis on attrape lo i\\ ot on lui fait traverser les deux mailles
lenuos sur Io crochet. C'est ù l'aide dos points do chaînette
cl de barrette, qu'on peut varier A l'infini, que s'exécutent
la plupart dos ouvrages au crochet : dentelles, bonnets,
cols, bavettes, couvre-pieds, housses, bourses, etc.); 4» le
point ou crochet tunisien. (Kniployé spécialement pour les
ouvrages do tricot [couvertures, 'jupons, manches^, il dif-
fère des autres points de cro<'het en co que, â Valtet% ou
conserve dans toute sa longueur los inaitlos sur lo cro-
chet ot (lu'on ne s'en débarrasse (|u'au retour. Pour exé-
cuter le crochet tunisien, on fait d abord Io point de ch;iî-
netto, puis on opère deux mouvements : aller \ piquer le
crochet duutj uno umillo do la cbaluottCi proudro c( tiror
CROCHETABLE - CROCO.MQUE
le m de laine, laisser cette maille sur le crochet et recom-
mencer jusqu'à la fin de la bande]; re|our [ les mailles
étant sur le crochet, Urer le crochet sur la laine et laisser
échapper une maille pour commencer le rang, repasser
la laine et laisser échapper deux maiUes, continuer ainsi
iusqu à la fin du rang;. Le point dit . tunisien . engendre
plusieurs points de fantaisie; entre autres, le poml UAs-
tracan. le point d'étoile, etc.). , . . , , , ,„
Il est encore un point, dit crochet a la fourche, qm se
fait à l'aide dun cadre (ou fourche) et dun crochet. Ce
point est du' ressort du tilet (v. ce mot); il donne une den-
telle solide et légère.
Crochets du père Martin (les), drame en trois actes,
de Grange et Cormon (théâtre de la Gaîte, 1858,. — Ce père
Martin est un vieux commissionnaire du Havre, qui a péni-
blement amassé 50.000 francs. Voulant faire de son h Is Ar-
mand un • monsieur ., U l'envoie à Paris étudier le droit.
Le ieune homme n'y fait que des sottises, aide par la dan-
^enseOlvmpia. Instruit de sa conduite, le père Martin paye
ses dettes, l'embarque pour de lointains pays, et reprend
lui-même, tout vieux qu'il est, ses crochets de commission-
naire Au dénouement, le fils revient corrige, enrichi, et U
épouse une jeune lille, Amélie, qui, depuis 1 enfance, 1 ai-
mait d'un pur amour. Pour bien tinir, .e drame marie un
vieU usurier. Charançon, qui autrefois grugeait Armand,
à la danseuse Olympia ; celle-ci déniche la cassette du
erippe-sou et détale de son pied léger.
Ce eros drame sentimental conquit à son apparition
toutes les sympathies populaires, et a été repris plusieurs
fois avec succès.
•CROCHETABLE adj. Qui peut être crocheté : Serrure
CROCBliT.\BLE.
C»OCHETAGE /ai'jn. m. Action de crocheter une serrure.
_ Eu T de techn.. Opération exécutée dans le tissage
de la bonneterie par le métier rectiligne. u Binage opère
avec le crochet ou croc, ou bien avec la houe fourchue.
CROCHET^BASCULE {ché, skuV) n. m. Instrument de
pcsaee, sorte de balance romaine.
CROCHETÉE itè - rad. crochel) n. f. En T. de mar.. Lon-
gueur de toUe que l'ouvrier voilier peut coudre sans re-
prendre son crochet.
' CROCHETER (rad. crochet. - Change ravant-dernier e
ené devant une syUabe muette : Je crochète. Tu crochèteras)
va Saisir à l'aide d'un crochet : Chiffonnier 5,» crocheté
des 'détritus. 11 Ouvrir à l'aide d'un crochet : Crocheter
une porte, une serrure. t . •
— Fi" Tirer subtilement le secret iù: Je n ai pas cru.
devoir "bochethb des amis si respectables. (St-Sim.) [Inus.]
Se crocheter, v. pr. Pop. Se battre, en venir aux mains.
CBOCHETEUR n. m. Portefaix qui transporte des far-
deauv à laide des crochets ; portefaix en gênerai.
— Par ext Homme grossier, brutal et sans éducation.
U Métier de crocheteur. Profession vile ou pénible, il iianté
de croc/ie^eur. Santé des plus robustes.
_ Crocheteur de portes, de sernires. Individu qui ouvre
les portes à l'aide d'un crochet : Un habile crocheteob
DE sebbores. il Fig. Crocheteur de secrets. Personne sub-
tile pour pénétrer les secrets d autrui.
CROCHETIER (ti-é) n. m. Fabricant : 1« de crochets de
portefaix ; S" de crochets d'agrafes.
CROCHETON (dimin. de crochet) n. m. Chacune des deux
branches des crochets de portefaix.
CROCHEn ïrad. croc) a. m. Outil percé de trous, dans les-
quels on introduit les pointes des cardes, pour en modmer
linclinaison. ;i Instrument de cordier.
CROCHON n. m. En T. de géol., Angle plus ou moins
arrondi, formé par le pli d'une couthe.
CROCBC, UE (rad. croc) adj. Courbé en croc : Dents cro-
chues. Ongles CRocHCS. Ne: cRocan. Fer crochu.
— Fam. Avoir les mains crochues ou les doigts crochus.
Avoir un nature! avide, rapace, porté au vol.
— Anat. Os crochu ou unciforme, Quatrième os de la se-
conde rangée du carpe, n Petit os du genou, chez le cheval.
— Mamm. Antilope crochue. Espèce d antilope dont les
cornes ont leurs pointes légèrement courbées en avant.
— Manèg. Cheval crochu, Cheval dont les genoux se
rapprochent trop. . , , , ,
— Miner. Se dit de la cassure d un minéral, quand la sur-
face des fragments détachés par !e choc présente de pe-
tites aspérités pointues et contournées. ,
— Philos. Corps ou atomes crochus. Atomes a qui leur
disposition a permis de s'agglomérer et de composer ainsi
l'univers, dans le système d'Epicuro.
— Anton. Droit, te.
Crociato in Egitto (il) [le Croisé en Egypte], opéra
'italien, poème de Rossi, musiaue de Meyerbeer, repré-
senté à Venise, sur le théâtre de la Fenice, le 26 décem-
bre 1824. — C'était le dernier ouvrage que Meyerbeer écri-
vait pour nialie, et l'on peut dire que c'est l'œuvre do
transition, empreinte d'un puissant sentiment dramatique,
par la<iucllc il se prc|>arait à la glorieuse carrière qu'il
devait fournir en France. Le Crociato obtint en Italie un
immense succès. On songea presque aussitôt à le donner
en France, au Théâtre-Italien, et le duc de La Kochoiou-
cauld, alors surintendant des théâtres royaux, invita lui-
m^me Meyerbeer à venir en personne mettre son œuvre
en scène et en surveiller les études. Le Crociato fut joué
avec succès à ce théâtre, le 22 septembre 1825.
CROCIDŒ (si-dt) a. f. Genre de plantes, de la famille des
composées, de la tribu des sénécionées, renfermant une
seule espèce, oui croît dans les régions occidentales de
l'Amérique du Nord.
CROCIDOUTE (si) n. f. Espèce minérale, appartenant au
genre amphibole. (Ou pourrait la considérer comme une
variété û'arfvedsonite privée de chaux.)
CROCIDaRE ou CROCIDURA (si) n. f. Genre de mammi-
fères insectivores, type do la tribu des croctdurinés, com-
prenant des formes ayant trente dents, et la queue garnie
de poils de longueur inégale. .
— • ENCïa.. I.'S crocidures sont des musaraignes habi-
tant h iiidos et tempérées de l'ancien monde.
La ni . iiiniune d'Europe {crocidura araneus)
apparu. ,re, qui comprend plus do soixante es-
pèce»,réparties dans les sous-gcnres: myosorex.pachyura
Crocidure.
et fcroeulus. Aux pachyura appartient la grande musa-
raigne bleue de l'Inde [pachjura caru/e,;), d un gris bleu
pâle, appelée rat musqué, et qui atteint la taille d un rat.
Une espèce, assez
récemment décou-
verte dans le Moupin
(Thibet), par fabbé
David, la crocidura
atlenuata, est longue
de 12 centimètres.
Y. MUSARAIGNIi.
CROCIDURINÉS
(si)n.ni. pi. Tribu de
mammifères insecti-
vores, famille des so- , , i,
ricinés, renfermant les musaraignes a dents blanches, au
nombre de trente, reparties dans les trois genres : croci-
dure, anourosorex , propre au Thibet, et diplomesodon,
propre aux steppes des Kirghiz. — Un cbocidukiné.
CROCINE (sin) n. f Glucoside, C"H''0", constituant le
principe colorant du safran. Il Matière colorante des baies
jaunes de la gardénie ou gardénia grandifiora.
— Encycl. La crocine prend naissance lorsqu on sapo-
nihe, au moven des acides étendus, la polychroïte ou ma-
tière colorante du safran. Elle est décomposée, par 1 acide
chlorhydrique étendu, en un glucose et en crocétine :
2C"H"0" -t- tH'O = C"H"0' -1- 9C'H"0
crocétine. glucose.
CROCIPÉDE {si — du lat. crocus, safran, et ped, pedis,
pied) adj. Qui a les pattes de couleur safranée.
CROCIQUE adj. Chim. V. crocosiqde.
CROCISE {siz'] ou CROCISA n. f. Genre d'insectes hymé-
noptères porte-aiguillon ,
famille des apidés , tribu
des nomadinés , compre-
nant des formes parasites
de taille médiocre, noires,
cerclées de blanc. (On con-
naît quelques espèces de
crocises , répandues sur-
tout dans les régions chau-
des du globe ; trois ou qua-
tre habitent la Franco.) crocise (gr. d'un tiers).
CrOCKETT , ville des „ . . „■
Etats-Unis (Texasl, sur un affluent de la Trinity River;
5.435 hab. Ch.-l. du comté de Houston.
CROCODILE (lat. crocodilus, même sens) n. m. Zool.
Genre de reptiles hydrosauriens, type de la famille des
crocodilidés. caractérisé par les dents antérieures de la
mâchoire inférieure, qui sont reçues, quand la gueule est
fermée, dans des fossettes correspondantes de la mâchoire
supérieure. Les pattes postérieures sont complètement
palmées.
_ Larmes de crocodile. Linguist. V larme.
— Fam. Etranger qui suit les cours de 1 Ecole de bamt-
Cvr. Il Usurier, créancier. , • ..„ i„„
— Ch. de f. Nom donné au contact fixe place entre les
rails d'une voie de chemin de fer et qui dans le système
d'avertisseur Lartigue, fait fonctionner le sifflet automa-
tique. (Un balai en cuivre, placé sous la locomotive, vient
frotter sur ce contact.) j . j , „
— Encycl. Zool. Les crocodiles sont les géants des rep-
tiles actuels ; ils atteignent et dépassent 6 mètres de long.
Répandus dans les cours d'eau de toutes les régions
412
tinues. La peau du crocodile passait pour un préservatif
certain contre la foudre, et sa graisse servait à faire des
onguents auxquels les femmes du xill' siècle attribuaient
la vertu do faire disparaître leurs rides.
CROCODILIDÉS n. m. pi. Famille de crocodiliens pro-
cœliens, renfermant les crocodiles proprement dits, carac-
térisés par leur dentition, leur cuirasse de plaques existant
seulement sur le dos. (Genres principaux : crocodile, enneo-
don orlhosaure, thesiosuchus, nanosuchus ; ces quatre der-
niers exclusivement fossiles.) — Un crocodilide.
CROCODILIENS Ui-in) n. m. pi. Ordre de reptiles hydro-
sauriens, comprenant de grands animaux robustes, à peau
épaisse coriace, revêtue de plaques osseuses; à mâchoires
longues ; à deux paires de pattes avec quatre doigts plus_ou
mofns unis par des membranes et terminés par des grittes
puissantes. — Un crocodilien. , , , ,
_ Encvcl Les crocodiliens sont les seuls représentants
actuels de la sous-classe des hydrosauriens, jadis si abon-
dants aux époques jurassiques et crétacées. Par leur orga-
nisation parfaite, leur intelligence développée, ces reptiles
amphibies se montrent supérieurs à tous les autres. Les
crocodiliens se divisent naturellement en trois groupes,
d'après la forme de leurs vertèbres ; les deux premiers,
ampbicœliens et opisthocœliens ou sténéosaiiriens, sont
exclusivement fossiles ; le troisième, dit . des proccelions »,
comprend trois familles : alligatoridés (ou caïmans), croco-
dilidés et gavialidés.
CROCODILIN, INE adj. Zool. Qui tient du crocodile.
— Logiq. anc. Se disait autrefois des arguments cornus :
Ambiguilé crocodiliniî. V. cORND.
CROCODILION n. m. Bot. Nom d'une espèce de centaurée.
CBOCODILODE ou CROCODYLODE n. m. Bot. Syn.
de atraltyle, et de berkhêyc.
CrOCODILOPOLIS , traduction grecque du nom Pi-
soiikou (la demeure du dieu crocodile), que les Egyptiens
donnaient à la ville principale du Tu-sliit (la Terre du Lac),
le Favoum actuel. PisouUou était le nom sacre de la ville;
son n'om courant était .Shodit (le Cercueil). Elle existait
dès les temps les plus anciens, mais sa grande prospérité
date des IX' et X' dynasties, au temps où les Pharaons
résidaient dans la cité voisine d'Héracléopolis. Les rois de
la Xll- dynastie l'embellirent et y élevèrent un temple au
dieu crocodile Soukou, temple élargi sous la XIX' dynastie
par Rhamsès II, et dont les ruines subsistent encore, en-
terrées profondément sous la boue du Nil. Elle ne joua
iamais un rôle politique, mais, après la conquête macédo-
nienne, Ptolémée II Philadelphe la colonisa de Grecs et
de Juifs et en fit une cité presque complètement hellé-
nique ■ elle reçut, alors, le nom de ville du nome Arsiuoite,
ou plus simplement d'Arsinoé, d'après la reine de ce nom.
Sa prospérité continua sous les Césars romains et byzan-
tins • un moment, elle compta plus de 100.000 habitants.
La conquête arabe la ruina, comme tant d'autres villes
écvptiejnnes : elle a été remplacée, de nos jours, par Mc-
dinet-el-Fayoum, mais le site en est encore couvert de
buttes importantes : Kom-Farès, Kom-en-Nimshi, Ivom-et-
Tavareh On a retrouvé récemment, dans ses débris, les
papvrus qui nous ont rendu, avec des éditions alexandrines
d'auteurs connus (Démosthène, Thucydide Homère, des
fragments des drames perdus d Euripide) des poèmes de
Bacchylide, d'Epicharme, de Sapho, les Mimes d Heron-
das, la République des Athéniens d'Aristote.
CROCODILURE ou CROCODILURUS iruss)n. m. Genre de
reptiles sauriens tissilingiies, famille des aniéiyides, ainsi
nommé à cause do sa queue comprimée, munie de deux
crêtes longitudinales en dessus. , „a
— Encycl. Les crocodilures sont de grands lézards amé-
ricains , élan-
cés, à tète py-
ramidale, à
langue non en-
gainée à sa
Crocodilet
chaudes do l'ancien continent, ils habitent également
l'Amérique. S'éloignant peu de terre, ils passent la plus
grande partie du jour étendus sur les rivages ou flottant
entre deux eaux, le museau émergeant à peine, guettant
tous les êtres vivants, qu'ils saisissent avec rapidité, en-
traînent et noient, pour les dévorer ensuite à loisir. La
plupart e.vhalent une odeur musquée caractéristique. On
en connaît de nombreuses espèces ; la plus anciennement
connue est le crocodile du Nil (crocodilus viilgaris), com-
mun dans tous les cours d'eau et marais de l'Afrique équa-
toriale et tropicale et qui, jadis, habitait même la basse
Egypte. C'est celui que les anciens Egyptiens vénéraient ;
ils l'ont figuré à l'infini sur leurs monuments et ont en-
tassé ses momies dans leurs hypogées; ils en nourris-
saient dans les piscines des temples. En Asie, 1 espèce la
plus commune est le crocodile à deux crêtes {crocodilus
biporcalus), atteignant 5 mètres, et remarquable par les
deux carènes divergentes allant du museau à la nuque ;
il est répandu dans toute l'Inde, l'Indo-Chine, la Malaisie,
jusqu'en Australie : fréquentant surtout les estuaires et
les eaux sanmâtres, il s'avance loin dans la mer. En Amé-
rique, c'est le crocodilus Americaniis. de toutes les régions
chaudes continentales et des Antilles.
Grâce à leur taille, à leur force, â leur cuirasse défiant
souvent la balle, les crocodiles redoutent peu d'ennemis ;
ils sont, cependant, victimes de divers animaux qui vont
chercher leurs œufs dans la vase et les dévorent, comme
les mangoustes ou ichnoumons et les varans du Nil (ra-
raniis niloticiis). Le crocodile d'Hérodote appartient à ce
dernier genre : c'est le varanus arenariiis. La fable du cro-
codile et du trorhile n'est pas absolument fausse. Quand
les crocodiles repus digèrent endormis sur les rivages, dos
petits oiseaux viennent becqueter les vers, les sangsues
ou les débris do chair attachés aux dents et aux gencives
de la gueule entro-bâiUéo. ,. , - ■
Les dépouilles do crocodiles, provenant do 1 Afrique ou
des Indes, furent parfois considérées, au moyen âge,
comme les restes do tarasques et autres monstres fautas-
base, bifide à
son extrémité ;
leur palais est
sans dents,
leurs pattes Crocodilure.
munies de cinq ,
doigts. Ce sont les dragonnes des anciens auteurs. L espèce
type, longue de 0»,C0, habite le Brésil et la Guyane; elle
est brune en dessus, variée d'olivâtre et de noir, verte et
noire en dessous ; ses mœurs sont celles de tous les lézards.
CBOCOÏSE (du gr. krokoeis. jaune safran) n. f. Chromate
naturel de plomb, ainsi appelé par Beudant à cause de la
couleur de sa poussière. 11 On dit aussi cbocoite.
— Encycl La crocolse, dont la formule est PbCrO', le
poids spécifique 5,9 à G, et la dureté 2,5 à 3 est fameuse
parmi les substances minérales fournies par la Sibérie, car
S'est en l'analysant que Vauquelin fit connaître au monde
savant l'existe'nce d'un nouveau métal, le chrome. La cro-
coise ou plomb rouge de Sibérie, est un minéral d un beau
Toa<re orangé, qui se présente en lames ou en petits cris-
taux appartenant au système monoclinique ; la poussière
en est iauiie orangé, la cassure inégale ; elle donne une
couleur verte, lorsqu'on la soumet au chalumeau en pré-
sence du borax. On l'a trouvée en Sibérie, dans la mine d or
de Bérésof, et au Brésil.
CROCOÏTE 11. C. Chim. Syn. do crocoi'se.
CROCONAMATE n. m. Chim. Sel dérivant de l'acide
croi'uiiaiiiiquc.
CROCONAMIQUE {mik') adj. Se dit d'un acide dérivé do
l'acide croconique.
CROCONATE n. m. Sel dérivant de l'acide croconique.
CROCONIQUE {nik-) adj. Se dit d'un acide qui forme le
dernier produit d'oxydation d'une dissolution alcaline
d'hexaoxybenzène, de'tétraoxvquinone, etc.
— Encycl. L'acide croconique, C'H'OS se combine avec
une grande facilité aux o-diamines aromatiques ; on obtient
d'abord un sel cristallin, C'H'0"(C'H'Az)', puis, en chauf-
fant au bain-marie, une dianilide, C"H"Az'0'. Cette diani-
lide croconique se décompose au contact de l'ammoniaque
et donne ducroconamate d'ammonumi. Vacide croconanwiiie
correspondant aurait pour constitution C'O'(AzH) (OH) .
L'acide croconique, réduit par la poudre de zinc ou le
chlorure stanneux, donne l'acide hydrocrocontque t- " " •
Au contact des réactifs oxydants, l'acide croconique donne
l'acide v.Tycroconigue ou leuconique C'H"'0".
CROISADES
la Vierge, & Jérusalem.
413
CrOCOS, Mytli. p:r. Amant do Smilax. Il fut métamor-
phosé eu piod iio salVaii par Ilormôs, qui l'avait tuô par
mégarile on jouant au distiue.
GROCOSE 11. f. Maliôre sucrùo, C*II"0», obtenue dans lo
dédoul)lt!nu'nt di! la orocino par l'aoido chlorliydriiiuo
étendu ; on 1 a|)pollo aussi sucre de safran.
CROCOSMA [sma) n. m. Gonro d'iridacôos, à calice in-
curvé, à lltnljo un pou irrôgulior. (Ces herbes bulbeuses, à
flours jaunes et, brunes, eu grappes raniirtées, habitent
le Cap. On les cultive dans les serres et les jardins bota-
niques [crnensma aurea]).
CROCOTE Hat. crocota, gp. krokûtos ; do krokos, safran)
n. f. Antiq. VtUoinent jaune, coulour do safran.
— Encycl. La crocote tétait une tunique courte, couleur
de safran, qu'on jetait par-dessus la longue tunique talaire.
Elle était d'un usage commun dans les cérémonies du
culte do Dionysos, et l'on en revotait ce dieu lui-mômo.
Dans la vie ordinaire, elle n'était portée, à Ath'ènes, que
par les femmes très élégantes ot par quelques hommes do
mœurs efféniinces. Ad"i|)téiî plus tard par les Komains,
tdio conserva choy. ('ii>: It! inéiue caractère.
CROCOXYLON n. m. iîot. Syn. do Kr.ÊODHNDRON.
Grocq. ch.-l. do cant. do la Creuse, arr. et à 27 kil.
d'Aubusson, sur une colline du plateau de Gcntioux, au
pied do laquelle l'onle la Tardes, aflluent du Cher ; 1.049hab.
Agglomération purement agricole; commerce do bois;
élevage. Aux environs, dolmen de la Pierre-Levée, ot,
dans Tègliso, curieuse pointure de l'école flamande. Les
Iiabitants de Crocii passent pour avoir donne le signal de
ia révolte des Croquants en 1593, mais c'est là une erreur
produite par une similitude do noms. — Le canton a
14 conim. et 10.227 hab.
CROC-TRIDENT [kro, dan) n. m. Sorte de fourche de
fer à trois dents recourbées, qui sertà faeonner les terres,
à les biner après les laljonrs. à arracher les plantes et à
diviser le sol en brisant les mottes de terre dures.
CROCUS {knss — mot lat.) n. m. Genre d'iridacées, à
périantlie infundibuliformo, à an-
drocée de trois étamines, à ovaire
trigone, surmonté d'un style à trois
branches. {On en connaît trente à
quarante espèces. Ce sont des
herbes à bulbes solides, à grandes
fleurs do couleurs variées. C'est du
crocus satimis à floraison automnale
qu'on tire lo safran du commerce.
Cette matière est formée par les
styles, qu'on enlève aux fleurs pen-
dant leur épanouissement.) V. sa-
fran.
— Chim. Nom donné par les al-
chimistes à des combinaisons mé-
talliques dont la coloration so rap-
prochait de celle du safran, n Crocus
metallûrum, Nom donné autrefois à
un oxysulfure d'antimoine, que l'on
obtient par le grillage du sulfure,
et qui est employé dans la médecine
vétérinaire.
Crocus.
CROGUTE ou CROCUTA n . f . Nom
scientifique do la hyène tachetée, dont certains natura-
listes ont voulu faire lo type d'un sous-genre.
GROCYDISME n. m. PathoL Syn. de carphologie.
CROCYLLIS (sil-lis) n. m. Genre de rubiacées, tribu des
aathospermées, à fleurs unisoxuées, à calice quinquélobé,
à corolle rotacée. (Les crocylUs sont des arbustes de
rAfri([ue australe, à fouilles opposées, à fleurs en grappes
terminales et laineuses.)
CROCYNIE [si-nî) n. f. Sous-gonro do cryptogames, de
la famille des lichens, qui doit être réuni aux lécidées.
CROCYSPORIUM {si-spo-ri-om') n. ra. Genre do cliam-
pignons coniomycètes, caractérisé par son stroma à fila-
ments articulés, portant à leur extrémité des spores ovoï-
des. (Les crocysporium vivent sur les bois pourris ;
l'espèce type du genre est le crocysporium xQcrita, Cord.)
CRODISPERME n. m. Bot. Syn. do wuli'fih.
CRODONION n. m. Magnésie cuprifère.
CroeS (Henri-Jacques oe), musicien bolgo, mort vers
1799. Il fut maître de la chapelle royale do Bruxollos- Ses
compositions, nombreuses et distinguées, comprennent :
16 messes (dont une pro defunctis) ù. quatre voix avec in-
struments; 31 motots à quatre voix avec instruments;
l(i symphonies d'église à quatre instruments, ot, sous lo
titre de Sonates, 16 grandes symphonies do concert.
CroFT (William), organiste et compositeur anglais, né
à Nother-Eatington (Warwickshiro) on ifi77, mort ù. Lon-
dres on 1727, organiste do Westminster. En 17ir>, il so vit
conférer le titro de " docteur en musique " à l'université
d'Oxford. Croft a écrit ot publié un assez grand nombre
d'antiennes et d'autres morceaux de musique religieuse fort
estimés, ainsi que diverses suites do pièces instrumentales.
Croft (sir Herbert). littérateur anglais, né on 17r>i,
mort à Paris en 1810. 11 voyagea on Allomag'no, puis en
France, où il so fixa, et oti il découvrit lo manuscrit du
Parrain maf/nifif/ue, poème do Gresset. Il écrivit plusieurs
ouvrages ou français, entre autres : Lettres écrites d'Aile-
maf/nesur les lani/nes allemande et ant/taise (1797) ; Horace
éclairci par la ponctuation (IRIO); etc.
CrOGNALETO, romm. d'Italie (Abruzzes [prov. do Te-
ranio]), sur un affluent du fleuve cétier Vomano; 3.800 hab.
GROHOL n. m. Métrol. Ancienne monnaie do compte du
canton do Horiio.^-n Suisse, qui valait 25 batzen ou 3fr.7r» c.
de la monnaio a(:tU('llo.
Groia ou Kroia (on turc Ak Seraï), villo do la
Turquie d'Europe (Albanie jTvilayet do ScutariJ), sur une
colline : C.Ofio hab. Sources. C'est la cité nationale des Mir-
dites. — Palrio do Scandor-Beg.
CROIE u. f. Fauconn. V. cnAiR.
CROILER V. n. Fauconn. V. crouler.
CROIRE (du lal. credcre, mfimo sons. — Je crois, tu
ci'ois, il croit, nous croyons, vous croyez, ils croient. Je
croyais, noua crui/ions, vous croyiez, ih croyaient. Je crus,
nous crûmes. Je croirai, nous croirons. Je croirais, nous
croirions. Crois, croyojis. Que Je croie, que nous croyions,
ijue vous croyiez, qu'ils croient. Que je crusse, que nous
crussions. Croxjant. Cru, crue) v. a. Kogardor comme vrai :
Nous sontines prompts à cBomh: tout ce qui nous flatte.
(Boss.) Il Heconnaitre l'existence de :
Oui, c'est un Dieu caché que le Dieu qu'il faut croire.
Racine.
~ Absol. Faire acte de foi ; avoir des croyances, parti-
culièrement dos croyances religieuses : Ceux qui souffrent
éprouvent un plus yrand besoin de choirk. fRenan.)
— Accepter comme vraies les paroles ao, comme bons
les conseils, les observations do : Il ne faut pas crocre
tout ce que l'on vousdit. il Estimer, juger, regarder comme :
CRoiRii: le succès assia^ê. il Penser que quelqu'un se trouve :
Croire quelqu'un à Paris, ii Se tier à, agir d'après : Je
ti'ose CROIRE mes propres hnnièi'es. (Boss.) il Estimer, pen-
ser (avec un infinitif) : J'ai cru bien faire, il Apprécier,
imaginer : Vous ne sauriez croiv^v: le plaisir que vous ferez...
— Loc. div. Croire à. Ajouter foi à la possibilité, à
l'existence de, aux paroles, aux actions de : On choit.
À la Providence en f/ros, on croit au iTgne du hasard ou
de l'intrigue dans le détail. (Ste-Beuve.) — Reoounaitro
à. admettre chez : // est fréquent de croirk du talent k
qui Ji'a que de l'assurance, il C'est à n'y pas croire. C'est
une chose qui semble impossible et qu'on a do la peine à
croire, n Croire en, Croire à l'existence de : Si Dieu juge
la foi par les œuvres, c'est croire en lui que d'être homme
de bien. (J.-J. Rouss.) — Reconnaître les mérites ou l'au-
torité de : Croirk en la médecine. Il Croire en soi, Avoir
une pleine confiance en son propre mérite, ii En croire.
Croire sur un sujet déterminé : Faites bien et laissez dire,
si vous ?ji'EN CROYEZ. — Croiro au sujet de quelque chose :
On EN CROIT ce qu'on veut. — Se fier â, se conduire
d'après (avec un nom do chose) : Je n'ose en croire mes
yeux. Il Croire de. Croire possible de la part de, croire au
sujet do : Je h'aurais pas cru cela de lui. \\ Croire que.
Etre persuadé que, regarder comme vrai que : Les rois,
comme les femmes, croient que tout leur est dû. (Balz.)
Il Faire croire. Persuader, faire regarder comme vrai,
comme certain : Personne à qui l'on fait croire tout ce
qu'on veut. \\ Se faire croire. Faire croire à ses paroles :
Les menteurs réussissent rarement à se faire croire. —
Signifie aussi. Se persuader à soi-même : .4 force de se
dire qu'on est un sot, on sk le fait croire. (Pasc.) n A ce
que je crois. Comme je crois. Que je crois. Je a'ois, A mon
avis, d'après moi, comme il me semble, n Comme uoiMpoia-e:
croire, Comme vous pensez bien, comme vous devinez
sans peino. n Je crois bien. Je croîs cela facilement, cela
n'est pas étonnant, il Pop. Xte crois!... Certainement, évi-
demment.
— Dr. Accepter comme preuve juridique : On ne peut
CROIRE, en justice, le témoignage d'une personne intéressée
à nuire à l'accusé.
— Loc. prov. : Croire comme parole d'Evangile ou
comme l'Evangile, ou comme article de toi, Croire comme
chose très sûre, ii Si vous ne le croyez pas, allez y voir. Si
vous ne croyez pas ce que je dis, cherchez vuus-mémeles
moyens de contrôler mes paroles, n J'aime mieux le croire
que d'y aller voir, Cela me parait fort doutoux, mais je ne
tiens pas à m'en assurer. It Croyez cela et buvez de l'eau
ou bien Croyez cela et tenez-vous les pieds chauds, C'est
là une chose absurde et qu'il est ndiculo de croire.
Se croiref v. pr. Etre cru : Ce qui se dit se croit. (Mi-
gnet.) Il Croire soi, se tenir pour, se regarder comme : Se
CROIRE un grand homme. Il Se fier à son propre mérite, à
ses propres opinions, il Croire... à soi, regarder comme...
à soi : Les grands se croient tout permis. (Mass.) ii S'en
croire, Croire soi, agir d'après sa propre pensée. — Avoir
do soi une estime exagérée : Vous vous en croyez beau-
coup trop, mon ami.
Le croire, n. m. L'action de croire : Le comprendre est
la tnesure du croire. (Bayle.)
— Gramm. Croire que veut le subjonctif, lorsqu'il est
accompagné d'une négation ou d'une expression équiva-
lente, on d'une interrogation vraie, c'est-à-dire exprimant
un véritable doute : Je ne crois pas qu'il viknnh. Croyez-
vous qu'il vienne? quant à moi je t'ignore complètement.
Loin de croire qu'il vînt, ^'aî pensé... il Croire que veut l'in-
dicatif lorsqu'il n'est accompagné ni d'une négation, ni
d'une vraie interrogation, c'est-à-dire si l'interrogation
n'est qu'oratoire et qu'elle incline, en réalité, vers la né-
gation, qu'elle la présume : J'ai toujours cru qu'il vien-
drait. Pouvais-je croire qu'il viendrait? Pouvez-vous
croire qu'il viendra? Il On croirait, on eût cru présentent
quelquefois un sens peu difl^érent de il semble, il semblait ;
alors, ils peuvent être suivis du subjonctif présent ou
passé, selon lo sens : On eût cru Qu'«» nouveau déluge dOt
inonder la terme.
— Allos. littér. :
Je vois, je sais, je ctôîs, je suis (li^salxinée.
Vers do Cornoillo, dans Pobjeuctc. V. voir.
— Anton. Décroire, douter, mécrolre, révoquer en
doute, contester, protester.
CROISADE frad. croix) n. f. Nom donné aux expéditions
(pie les chrétiens de l'Occident firent on Terre sainte au
moyen îlgo, dans lo but d'en rha^^sor les musulmans, ('os
expéditions doivent leur nom à l'iiubitutie (pi'avaiont b*s
personnes qui s'engageaient à y prendre jiart de coudre
sur leurs haliits une croix d'étolto : Les croisades sont
Ver pression, la mise en action, pour ainsi dire, de l'esprit
chevalere.'ique. (3 .-J . Ampère.)
— Par ext. Expédition militaire faite dan.s un but reli-
gieux : /m croisade contre les albigeois.
— Fig. Entrepriso concertée pour la défouso d'nn inté-
rêt ou d'nno idée ; Croisade en faveur de la monarchie.
— Astron. Constellation formée do (piohpios étoiles on
croix, ot qui est voisine du pôle austral.
— Techn. Croisure des cocons. V. choisurk.
— Encycl. Les croisades furent dos guerres do religion
entreprises par les chrétiens do toutes nations pour arra-
cher le saint sépulcre d'entre les mains des musulmans. La
France a pris une part prépondérante à ces oxpédiiious, et
l'érudit Boiigars a pu donner, ou Iflli, à sa collection dos
historiens des croisades le titre de (Jrsta Dei per Francos.
Quelles ont été les causes dos croisades? Jusqu'au xi" siè-
cle, les chrétiens ot les mahonuHans ontretonaiont dos
rapj)orts à pou près pacifiques. Los Arabes apportaient
on Kgypto ot jusqu'à Constantinople des denrées do toutes
sortes, venues de l'Inde ot do l'oxtrémo Orient. Los villes
italiounos : Buri, Piso, U6nos, ot surtout Amatfi ot Vouisu,
CROCOS — CROISADE
se cliargoaient de répandre ces marchandises en Kurope.
U'aulro part, les Arabes laissaient les pèlerins venir en
foulo visiter la Palestine; au xi" siècle, do grandes trou-
pes do chrétiens venaient do tous les pays d'Kurope so
prosterner sur le saint sépulcre. Or, justement à cotto
époipio où la ferveur catholique redoublait, la tolérante
domination dos Arabes s'écroula on Asie, au profit dos
guerriers turcs, fanatiques et braves. Les Turcs Seld-
joukidos s'emparèrent do l'Arménie, do la Syrie, do
Nicée, et occupèrent Jérusalem en 1076. Les relations
économiques entre l'Asie et l'Europe furent troublées, et
les cités commerçantes de la Méditerranée craignirent
de se voir fermer, par les Turcs, les marchés d'Orient.
Mais la première croisade fut surtout l'efl'et de la fer-
veur religieuse, et l'œuvre do la papauté, alors toute-
puissante. Urbain II, ému par les plaintes des pèlerins
revenus do Palestino, et inquiet des progrès terrifiants
dos musulmans en Espagne (victoire do Zalacca, lOST),
profita du grand concile de Clermont, auquel assistèrent
des milliers de chevaliers, pour exhorter les fidèles à " so
charger de la croix » ot à conquérir le saint sépulcre.
Une foulo d'hommes de toutes les classes promirent do
partir pour la Palestine et prirent l'emblèmo de la croi-
sade, une croix d'étollo rouge sur l'épaule droite (109.5).
La croisade eut une multitude d'adhérents en Italie, en
Angleterre, et surtout en Franco; le papo leur accordait
la rémission de leurs péchés et excommuniait quiconque
toucherait à leurs biens pendant leur absence. Sans atten-
dre les armées féodales, lentes à s'organiser, le bas peu-
ple partit d'abord, sans armes et sans ressources : telles
furent les bandes do misérables réunies par le moine Pierre
l'Krmite et Gauthier sans Avoir. Ceux de ces malheureux
qui ne périrent pas en route furent exterminés par les
Turcs. A la fin de 1096, quatre armées féodales se trouvè-
rent réunies à Constantinople : Lorrains et Allemands, avec
Baudouin do Hainaut et Godefroy de Bouillon ; Français du
Nord, avec le comte de VermanAois et le duc de Norman-
die; Provençaux, avec le comte de Toulouse; Normands
d'Italie, avec Bohémond de Tarente et Tancrède. Aucun
roi n'était présent, et les croisés ne s'entendirent jamais
pour se donner un chef. L'empereur Alexis Comnène, qui
espérait se servir d'eux pour reconquérir lAsio sur les
musulmans, obtint qu'ils lut fissent hommage; mais, dès
cette première entrevue, Byzantins et " Latins " so détes-
tèrent et se méprisèrent mutuellement. Au bout de deux
ans et demi de luttes et de souflVances affreuses, les croi-
sés, après avoir pris sur leur route Nicée pour le compte
de l'empereur, batru l'armée de Soliman à Dorylée, pris
Edesse (1097) et Antioche (1098), parvinrent enfin à Jéru-
salem et s'en emparèrent (1099). Cette longue et sanglante
expédition, qui coûta la vie peut-être à un demi-million
d'hommes, aboutit à la fondation de quatre principautés :
royaume de Jérusalem, principauté d'Antioche, comté
d'Edesse, comté do Tripoli. Elles furent partagées en fiefs,
au profit de chevaliers occidentaux. Les grandes villes
du littoral formèrent de véritables colonies européennes.
Marseille et les cités italiennes s'y firent donner des quar-
tiers entiers. Les pèlerins recommencèrent à affluer, et
des ordres militaires furent créés ou réorganisés pour les
protéger, (hospitaliers, templiers.) A certains égards,
les institutions do 1' » Orient latin « pouvaient être enviées
par les Occidentaux; c'est ce que prouve le recueil do
coutumes, rédigé au xm* siècle, qu'on appelle les Assises
de Jérusalem. Malheurcuscmont, les chrétiens latins usè-
rent leurs forces à so quereller entre eux ou avec les
Byzantins, et leur domination en Orient fut éphémère.
'La défiance, d'ailleurs assez légitime, qu'e-xcitaient les
Grecs, so marqua dès IIOI, époque où une nouvtdlo croi-
sade fut faite par les Français, les Lombards et les Alle-
mands; l'expédition avorta, trois armées immenses furent
anéanties; on accusa l'empereur prec de traliison. Cette
campagne ne figure pas sur la listo des croisades, telle
que Vont établie les historiens français. Ils comptent huit
croisades, de 1095 à 1270; on pourrait doubler ce chiffre ;
mais il faut s'en tenir à la convention en usage, pour ne
pas dérouter lo lecteur.
L'expédition de 1147, qui porte le nom de seconde croi-
sade, fut provoquée par les con(|uétes des Turcs, qui pri-
rent et délruisirent Edesse. Sur les exhortations de saint
Bernard, lo roi do France, Louis VII, et lo roi de Ger-
manie, Conrad lïl, so croiseront. Leurs armées so fon-
dirent en route, ils no purent mémo pas prendre Damas,
ot revinrent sans avoir rien fait (1147-1149). Les Turcs
continuèrent leur marche en avant. Salah-cd-Din, qni
prit lo titro do sultan, s'empara de Jérusalem en 1187.
Cette nouvelle jota la consternation parmi les chrétiens.
Grûco aux efforts du papo Urbain III, trois souverains
prirent la croix : Frédéric Barberousso, Philippe Auguste
et Richard Cncur do Lion (troisième croisade). Los Alle-
mands suivirent la routo do terre. Ils ne purent traverser
l'Asie Mineure qu'au prix d'atrocos soufiVancos. I^ mort
tr;igiipio do Frédéric dans les oanx du Cydnus acheva do
désorganiser son armée, qui so dispersa (1190). Les rois
de France ot d'Angleterre, qui se taisaient la guerre au
moment où ils prirent la croix, no so mirent en marche
qu'au moment ov'i l'expédition allemande était déjà con-
dainiiée à l'avortement; do plus, leur réconciliation n'était
pas .sérionso, et Hicbard soupçonnait, à bon droit, Phi-
lippe do vouloir lo trahir. Us s'emparèrent, cependant, do
Saint-Jean-d'Acre (juin. U91). Philippe Auguste se rem-
barqua pou après, ot, malgré ses serments, s'euteuditavoc
Jean sans Torro pour envahir les domaines du roi d'An-
gleterre. Richard se décida alors au retour (1192). Un
sièele après lo concile do Clorniont, les chrétiens, grftco
à leurs dissensions, no possédaient plus do leur royanmo
de Jérusalem que la cùto, l'ancienno Phénicio, do Tyr à
Jaffa, avec Saint-Jean-d'Acro comme capitale; ot au N.,
la principauté d'Antioche, très réduite, leur restait seule
do leurs auciennos conquêtes. U est vraî que, ou compon-
salion, Richard Cœur de Lion avait conquis Chypre, qui
devint, aux mains dos Lusignan, un royaume latin pros-
père; et lo royaume de Potite-Arménio, fondé en Cilicio
par l'Arménien Léon II, fut peuplé do chevaliers ot de
mari-hands européens.
La délivrante do la Terre sainte fut I objet constant do
la politique d'Innocent III. Lt\ quatrième croisade, cepon
daiit, n'atteignit nuHcineut ce but, par suite do riiahiloté
de Venise. Les grands seigneurs fi'auçais, connue Thi-
baud iity Champagne ot Haudonin do Flandre, qui entrepri-
rent cette expédition, voulaient faire le trajet par mer
ot obtenir dos vaisseaux do Venise. Us durent, pour
s'acquitter, prendre pour lo compte do cotto république
CROISAT — CROISER
la ville chrétienne de Zara; ensuite, le doge Dandolo leur
persuada do secourir l'empereur Isaac, qui avait été dé-
trôné. Les croisés prirent d'assaut Constantinople, et y
restèrent. L'empire byzantin tit place à un empire latin
(1204-1261). Baudoin de Flandre devint empereur, et il y
eut des comtes de Thèbes, des marquis de Corinthe, etc..
Les Vénitiens, s'adjugeant la meilleure part, établirent
des comptoirs sur toutes les côtes do la péninsule. Mais
les empereurs latins usèrent leurs forces à lutter contre
les Bulgares. Michel Paléologue s'empara do Constanti-
nople en 1261 et rétablit l'empire byzantin.
hà cinquième croisade (1219-1221 /fut formée d'Allemands
et de Hongrois. Ils s'attaquèrent au prince musulman le
plus puissant alors, le sultan d'Egypte Aladil, mais la crue
du rsil, qu'ils ne prévoyaient pas, les obligea à la re-
traite.
I^ sixième croisade (1228-1229) eut pour chef l'empereur
Frédéric U, qui partit excommunié par le pape. C'était
un politique : au lieu de se battre, il négocia avec le sul-
tan d'Eeypte, et obtint pour dix ans la cession de Jéru-
salem, de Bethléem et de Nazareth. Los dix années une
fois écoulées, Jérusalem retomba aux mains des musul-
mans.
Saint Louis résolut de la leur arracher: les deux der-
nières croisades furent son œuvre. Septième croisade :
En 12-48, il attaqua le sultan Ej'oub, non en Syrie, mais en
Egypte, le centre de sa puissance. Comme en 1221, les
croisés prirent Damiette et échouèrent devant Mansourah
(mort de Robert d'Artois). Ils furent tous pris et durent
payer une énorme rançon. Cependant, saint Louis repartit
en 1270. avec une armée péniblement rassemblée [hnitième
croisade). Son frère, Charles d'Anjou, lui persuada de se
diriger d'abord sur Tunis. Saint Louis mourut de la peste
devant cette ville, le 25 août.
En 1291, les chrétiens ne possèdent plus rien en Pales-
tine. Il y aura encore des expéditions contre les musulmans,
en Espagne, en Hongrie, mais non plus en Terre sainte.
La Doolesso d'Occident ne sera même plus capable, au
xiv* et au XV* siècle, d'arrêter les progrès des Turcs en
Europe. L'ère des véritables croisades s'est terminée en
1270; l'esprit qui les inspirait s'est éteint avec saint
Louis.
Les croisades n'ont pas atteint leur but, à cause des
dissensions entre les chrétiens. Elles ont eu, néanmoins,
de grands résultats. Elles ont retardé los progrès des
Turcs. Elles ont fait connaître des pays nouveaux à des
millions de gens qui. jusque-là. perdaient rarement de vue
leur clocher, et elles ont ainsi élargi l'intelligence des
chrétiens. Les relations commerciales entre l'Europe et
l'Asie se sont multipliées, et cette activité a sur%'écu à
la domination latine en Orient. Ce sont là des résultats
incontestables. Hceren, dans son Essai sur l'influence des
croisades (1821), a été plus loin, et leur a attribué une part
immense dans le développement de la civilisation euro-
péenne. Il est évident qu elles ont rendu plus rapide la dif-
fusion des produits et des usages orientaux, de la science
byzantine et arabe dans les pays d'Occident; mais on ne
saurait dire dans quelle mesure, puisque les chrétiens, en
dehors des croisades, entretenaient des relations régulières
avec les musulmans d'Espagne et d'Afrique et avec les
Grecs. Quant aux transformations politiques de l'Europe
du XII* et du xm" siècle, on ne peut en démêler avec sû-
reté que les causes directes et internes, qui n'ont que de
lointains rapports avec les croisades.
— BiBLiOGR. : Recueil des historiens des croisades, publié
pari' Académie des insorii)tions(1841etsuiv.); H. von feybel,
GeschiclUe des ersten Kreuzzuqs (Leipzig, 1881) ; Kugler, Ge-
schichte der Kreuzzùge (Berlin, ISSO) ; H. Prutz, hulturge-
schichte der Kreuzzùge (Berlin, 1883); G. ï)oà\x' Histoire
des institutions monarchiques dans le royaume de Ji''ru-
salem, l09f-IS9i (1894); Rôhricht, die Deuischen im Heiliqen
Lande (1894); Hevue de l'Orient latin (depuis 1893). — Sur
les croisades et projets de croisade 'au xiv" siècle : Dela-
viUe le Roulx, la France en Orient au xiv* siècle (1886);
N. Jorga, Philippe de Mézières et la croisade au xiv* siècle
0896). — Bibliogr. détaillée dans : Monod, Bibliographie de
l'Histoire de France (1888).
— Croisades des enfants (1212). Albénc des Trois-Fon-
taines rapporte qu'en 1 212 un jeune berger, nommé Etienne,
se disant envoyé de Dieu, appela à lui les enfants pour les
emmener à la croisade : beaucoup le suivirent, qui, gros-
sis de vagabonds de toutes sortes, arrivèrent à Marseille
au nombre de près de trente mille. Deux armateurs s'en-
gagèrent à les transporter gratuitement, les firent s'em-
barquer sur sept vaisseaux, et allèrent les vendre aux
marchands d'esclaves de Bougie et d'Alexandrie. La
plupart périrent : un petit nombre recouvra plus tard la
liberté- A la mémo époque, en Allemagne, vingt mille en-
fants, dirigés par l'un d'entre eux, Nicolas, franchirent los
Alpes poar aller s'embarquer à Gènes. Là, les privations
et les obstacles les obligèrent à se disperser et à renon-
cer à leur projet. Cependant, leur chef parut en 1219 au
siège de Damiette. I^a réalité de ces Croisades des enfants
a été révoquée en doute par plusieurs historiens.
Croisade des dames (la), opéra-comiquo en un acte,
paroles do Castelli, musique do Franz Schubert, écrit
par celui-ci en I8I9 et représenté pour la première fois à
Francfort-sur-Ie-Mein , le 19 août 1861 , puis à Vienne le
19 octobre suivant. Ce petit ouvrage qui, au point de vue
musical, est un pur chef-d'œuvre, avait eu d'abord pour
titre les Conjurés, puis ta Guerre domestique. « La musique
est vive, dramatique, animée, fraîche, pleine d'entrain.
d'originalité et d'une richesse mélodique rare. Chaque mor-
ceau a son charme propre. <> Le sujet est aimable et simple.
Do braves chevaliers reviennent do la croisade; leurs
épouses, irritées de leur longue absence, ont comploté do
se venger d'eux à leur retour en les déconcertant par la
froideur de leur accueil ; mais plusieurs d'entre elles ne
peuvent s'empêcher de trahir en secret leur serment, et,
Dient^t, la réconciliation devient générale. Ce joli petit ou-
vrage, traduit en français par Victor "Wilder, a été re-
présenté avec succès, on 1868, sur le théâtre des Fantai-
sies-Parisiennes.
CROISAT (za) n. m. Ancienne monnaie qui se frappait à
Gênes. 'Sa valeur comparative était d'environ un écu et
demi fram^ais.)
CROISÉ n. m. Celui (noble, bourgeois ou paysan) qui,
a;^ant pris la croix, s'en allait combattre les infidôles :
L'armée des croujbs. V. croisadr.
— Nouveaux croisée. Confédérés polonais sous Stanislas
Auguste.
Croisée (Archéol.).
CROISÉ n. m. Une des armures que l'on emploie le plus
dans le lissage des diverses étoffes de laine, de coton ou
de lin. (Cette armure donne avec la laine le tissu connu
sous le nom de cachemire; avec le cotoù, elle fournit ce
que l'on nomme le croisé proprement dit; avec le lin, on
obtient le coutil.)
CROISÉ, ÉE adj. Blas. V. cBOisÉ,part. pass. du v. Croiser.
CROISÉE {zé — de croix, parce que, dans les très an-
ciennes constructions, il y avait des ouvertures carrées,
séparées en quatre par une croix
en pierre) n.f. Baie, ouverture pra-
tiquée dans un mur pour donner
du jour et de l'air à l'intérieur d'un
édifice. [Tel était, du moins, le
sens primitif. Aujourd'hui, le mot
qui signitio proprement <i ouver-
ture » est fenêtre. Ainsi, l'impôt
des portes et fenêtres frappe
toutes les ouvertures, qu'elles
soient ou non munies de croi-
sées. Ce dernier terme désigne
proprement le châssis vitré ser-
vant à fermer la fenêtre. Mais,
dans le langage courant, on em-
ploie indifféremment l'un et l'au-
tre mot : Fermer, Ouvrir la fe-
nêtre ou la CROISÉE. Jeter quel-
que chose par la croisée ou par
la FEîiÈTRK.]\\ I>emi-c7'oisée, Fe- Croisée,
nôtre do hauteur ordinaire, mais
d'une largeur moitié de celle d'une croisée ordinaire.
— Agric. Bâtons croisés au haut d une ruche.
— Archéol. S'entendait pour nombre d'objets où des
brauches se croisent à angle droit
ou aigu, comme l'intersection de
voies à un carrefour, la rencontre
des traverses des lustres en bois, etc.
La croisée d'une fenêtre était l'en-
droit où les meneaux se croisaient
avec les montants intérieurs,.
— Archit. Partie d'une église qui
rencontre la nef à angle droit, en
avant de l'abside, et que l'on ap-
pelle plus ordinairement transept.
Il Croisée d'ogives, Croisement des
nervures d'une voûte d'aréte.
— Arm. anc. Dans les anciennes
épées. Croix formée par les quillons
horizontaux avec la fusée et fe talon
de la lame : Bayard... prit son épée par la poignée et en
baisa la croiséiî en signe de la croix de Notre-Seigneur
(Brantôme). [On disait aussi croix, croisillon, croi-
SETTE.] Il Terme générique par lequel on désignait toutes
les épées dont la garde était faite de
deux quillons droits.
— Hist. A signifié croisade. (On a
dit aussi croisicment et croiserie.)
— Mar. En mer, Grande envergure
des voiles, et en rade, Longueur des
vergues : Bâtiment qui a peu de croi-
sée. Il Ouverture des pattes d'une an-
cre ; Ancre qui a trop peu de croisée.
— Teclin. Rayons d'une roue d'hor-
logerie. Il Branches d'une croix d'or-
fèvrerie. Il Petites croix do bois à
l'usage du couverturier et du potier
d'étain. Il Croix de fer dont se sert
l'épinglier pour passer les fils de lai-
ton. Il Cliâssisou cadre qui fait partie croisée d'épée (1380).
des machines à lainer, et dans lequel
sont encadrés les chardons, n Pièces fixées en croix dans
l'axe d'un dévidoir, n Eiitrelacementde fils très serrés, dans
un tissu. Il Triangle faisant osciller le babillard d'un mou-
lin. Il Planche clouée sur la face intérieure du boisage d'un
puits de mine, pour augmenter la solidité de ce boisage et
en relier toutes les parties. Il Bois en croix, attachés au
tourillon supérieur de l'ancienne presse typographique.
CROISEMENT (man) n. m. Action de croiser, de disposer
des objets en croix.
— Arboric. Opération consistant à croiser les branches
d'un arbre fruitier, de manière que ces branches forment
des losanges.
— Ch. de f. Croisement de voie. Point où deux voies
se coupent, et Appareil destiné à faire passer le train
d'une voie sur l'autre, à l'endroit où cette intersection a
lieu. Il Ci'oisement des trains. Partie de la voie où des
trains marchant en sens contraire doivent se croiser con-
formément aux indications contenues dans des tableaux
de service qui déterminent ces points.
— Escr. Croisement du fer, Action de croiser les fleu-
rets, les épées.
— Hist. V. CROISÉE (hist.).
— Techn. Disposition des fils qui, par leur entrelace-
ment, forment un tissu qui est du tavelas, du sergé ou du
sat in .
— Encycl. Ch. de f. Le croise7ne7it le plus communément
employé sur les chemins de fer est le croise-
ment avec pattes de lièvre, qui consiste, pour
livrer passage aux boudins des roues, à cou-
der les deux rails contigus de la voie et de la
traversée, de manière à les faire servir de
contre-rails, en les continuant en forme de
pattes de lièvre jusque vers un point peu
éloigné do l'intersection des faces exté-
rieures do leurs champignons. Pour forcer
les roues à suivre la file des rails et empê-
cher los déraillements que pourraient pro-
duire les secousses, on dispose les contre-rails dans le
voisinage des rails non interrompus.
On distingue encore les croisements avec pattes de
lièvre mobiles, à rails mobiles, à pointos mobiles, les
croisements Burleigh, etc., qui tous remplissent le môme
but que los croisements ordinaires et n'en diffèrent que par
quelques pièces do détail et le système do fabrication.
CROISEMENT (man) n. ra. Accouplement d'un mâle
d'une espèce on d'une race donnée avec une femelle d'es-
pèce ou de race différente.
— Encycl. Le croisement n'est pas possible entre dos
formes trop éloignées, et, quand il est mécaniquement
possible, il est généralement infécond lorsque los doux
414
êtres accouplés sont trop différents ; on sait que cela a
donné un critérium pour la définition de Vespèce.
Les croisements féconds donnent des hybrides quand
ils ont lieu entre animaux d'espèce différente, et des mé-
tis quand ils ont lieu entre animaux de même espèce, mais
de race distincte.
Les animaux domestiques se croisent plus facilement
que les animaux sauvages; les éleveurs utilisent cette
propriété, parce que les métis sont souvent mieux doués
que los individus de race pure; il en est do même des
hybrides, mais ceux-ci sont en général peu ou pas fé-
conds, comme cela a lieu pour le mulet.
Les produits de croisement, surtout les hybrides, sont
en général intermédiaires aux parents. Au point do vue
de la couleur, par exemple, les métis do plantes à fleurs
colorées sont généralement panachés, les hybrides ont
une couleur uniforme, intermédiaire à celle des parents.
Mais tout cela n'est vrai que pour la première généra-
tion ; aux* générations suivantes, quand elles sont possi-
bles (métis), on constate, le plus souvent, une grande va-
riabilité dans le type et un retour marqué vers lune des
deux formes parentes, de sorte qu'il est à peu près impos-
sible de conserver une race métisse pendant longtemps.
Une observation intéressante de Darwin a montré que,
chez les canards, le croisement de deux races domestiques
distinctes donne un métis ressemblant au canard sau-
vage; cela a été remarqué aussi chez d'autres espèces
animales. On explique ce lait en disant que seuls les carac-
tères communs aux deux parents (et ce sont les caractères
de leur ancêtre commun, l'animal sauvage) peuvent, dans
ce cas, se développer dans le produit de leur métissage.
Il faut signaler quelques croisements exceptionnels
entre individus appartenant à des genres ou même à des
classes différentes, mais Ce sont là des cas tout à fait ex-
traordinaires.
CROISÉ-OBLIQUANGLE (/:an5r) adj. Se dit d'une variété
de stauroiide composée de deux prismes qui se croisent
sous un angle de 60".
CROISER (rad. croix) v. a. Disposer en forme de croix :
Croiser des fils, des épées. Croiser les jambes, les mains.
Il Eu parlant d'un vêtement. Placer une partie de façon
à en couvrir une autre : Croiser sa redingote. Il Couper,
passer en travers de : Sentier qui croise la route. \\ Couper
le chemin de : Croiser un passant. Croiser la route d'un
viuvire. il Aller eu même temps dans une direction opposée à
colle de : Lettre qui croise une autre lettre.
— Présenter la pointe d'une arme : Croiser /a 6nion»e/^'\
— Barrer, rayer avec des traits qui se croisent ou au-
trement : Croiser un mot, une page.
— Fig. Traverser des projets : Passer sa vie à croiser
les autres. \\ Croiser les bras. Rester inactif.
— Econ. rur. Mêler par l'accouplement des races d'ani-
maux : Chez les ayiimaux, il faut croiser les races pour per-
fectionner tes espèces. (Beauchêne.) n Fig. Associer, en
parlant d'éléments hétérogènes : Les régimes qu'on croise
7ie produisent que des gouvernements bâtards. (E. de Gir.)
— Escr. Croiser le fer. Croiser l'épée. Mettre épée contre
épée, fleuret contre fleuret, do manière à former une
croix, et, par extens.. Se battre à l'épée.
— Grav. Croiser les tailles. Traverser avec le burin des
tailles faites par d'autres tailles.
— Littér. Employer des rimes croisées : M. de Voltaire
A CROISÉ les vers de la tragédie de Tancrède. (Marmontel.)
— Manôg. Croiser la gaule en arrière, Frapper le cheval
sur la croupe.
— Mar. Croiser les vergues carrées, Les mettre perpen-
diculaires aux mâts et parallèles entre elles, ii Croiser les
tnngons, Les mettre perpendiculaires à la muraille, ii Croi-
ser tes écarts de deux pièces de bois, Disposer ces écarts
de telle façon que l'écart de l'une corresponde à la parlio
pleine de l'autre.
— Techn. Croiser un tissu. Travailler à quatre marches.
Il ('roiser les soies, Los tordre légèrement avec un moulin.
— Manufact. C7-oiser une étoffe. Faire passer les fils
de la trame d'une étoffe dans une trame double.
— Vanner. Croiser les brins. Placer les brins d'osier les
uns sur les autres en les travaillant.
— Véner. Croiser les chiens. Traverser en avant des
chiens le chemin qu'ils suivent dans la poursuite.
— V. n. Avoir assez d'ampleur pour être croisé : Habit
qui ne croise pas assez.
— Mar. Occuper et surveiller une certaine étendue do
mer, en la parcourant dans toutes les
directions.
Croisé, ée part. pass. du v. Croiser.
— Anat. Ligaments croisés, Nom donné
à deux forts ligaments qui se trouvent
à la partie postérieure de l'articulation
du fémur avec lo tibia.
— Art milit. Feux croisés. Feux por-
tant sur un même point de diverses di-
rections. Il Fig. Attaque simultanée : Le
FED CROISÉ des épigrammes.
— Blas. Se dit d'un globe surmonté
d'une croix, et du panonceau de
l'agneau pascal, quand la croisetto est
d'un émail particulier, il On dit également croisetk, ée.
D'argent h un
globe de piieules,
croisé d'or.
Croisement de voies.
— Bot. Disposé en croix en parlant des pétales. (Se dit
des feuilles et des rameaux qui sont opposés par paires,
et disposés perpendiculairement à la paire précédente.)
— Entom. Dont lo protborax est marqué d'une croix.
— Escr. Se dit du tireur qui n'est pas en ligne et a lo
pied droit trop en dedans.
— Littér. liimcs croisées, YlimGS masculines et féminines
alternées, il Vers croisés, Vers à rimes croisées. — Signifie
aussi Vers de diverses mesures employés dans une môme
pièce et se succédant régulièrement.
— Mamni. Marqué d'une tache en forme de croix.
— Moil. Marque de stries croisées : Coquilles croisées.
Se croisçr, v. pr. Etre croisé, il Suivre dos directions
Alfred Croiset.
41S
liirt'éroiites ou opposées. Il Etre mis, so produire à la fois
en grand nombro et divers sens, il Môler son sang, on par-
lant do doux racow.
— Fig. Chorchor à nuire l'un à l'autre : Ils se croisent
dans tout ce qu'ils font.
— Croiser ù. soi : Sk croiser les bnts. il Fam. 5e croiser
les bras, Kestor dans l'inaction.
— Hist. Prendre la croix pour aller combattre les inti-
dèles. il Fig. y'ontendro pour la dol'onso d'un intârôt
commun.
— Manèg. Eq parlant du cheval, Ne pas avancer dans
la même ligne les doux jambes du même côte.
— Teohnol. Se croiser sur l'établi, So dit du tailleur qui
s'assoit sur l'établi, en croisant
les jambes sous lui.
— Anton. Décroiser.
CROISÉ-RECTANGULAIRE
(rèk, lèr) adj. En T. do miner.,
Se dit d'une variété de stauro-
tido composée do deux prismes
croisés ù. angles droits.
GROISERIE { rî ) n. f. Techn.
Ouvrage de brins d'osier croi-
sés.
— Hist. V. CROISÉE (hist.).
CROISÉS n. m. pi. Perches
planiétss en croix sur le sol,
et sur les croisnres desquelles
passe la corde tendue sur la-
((uelle l'acrobate danse.
Croiset {Marie -Joseph -
Alfred], lielléniste français, né
à Paris en 1845. Professeur
d'éloquence grecque en 1885, il devint, en 1886, membre
do l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et, en 180S,
doyen do la faculté des lettres de Paris. Outre des éditions
d'auteurs grecs, on lui doit les ouvrages suivants : De
personis apud Aristophanem, et Xénophon, son caractère et
son talent, thèses do doctorat (1873); la Poésie de Pi7idare
et les lois du lyrisme grec
(1880). — Son frère. Maukice
Croiset^ également hellé-
niste distingué, est né à Paris
en 184G. En 1876, il devint
fTofossour do langue et do
ittérature grecques à la Fa-
culté des lettres do Montpel-
lier, puis maître de confé-
rences à l'Ecole normale su-
périeure en 18'.H. professeur
au Collège de France en 1893.
Ses principaux ouvrages
sont : De publicx eioquentiée
vrincipiis apud Grxcos in fio-
îuericis carniinibus, et Des
idées morales dans l'éloquence
politique de Démostkène, thè-
ses do doctorat (187'1); Essai
sur la vie et sur les œuvres de
Lucien {l%i2). Les deux frères,
dont l'enseignement, à la fois
précis et éloquent, avait déjà tant fait pour la diffusion
des études grecques, entreprirent, en 1887, une grande His-
toire de la littérature (jrecque, la moillouro paruo jusque-là.
en France, aussi remarquable par la solidité de l'érudition
que par l'agrémont do l'exposition.
CROISETÉ, ÉE ou CROISETTÉ {zè-té), ÉE adi. Blas.
S'emploie comme synonyme do choisk. Il Se dit de toute
f)iôce chargée do croisettes. n Attribut ào la croix dont
es branches sont terminées par des croisillons. (Dans co
dernier cas, on dit mieux recroisetée.)
CROISETTE [zèt') n. f. Petite croix. Il Dans quelques
provinces, Croix do par Dieu, Abc, ù cause do la petite
croix qu'on piaffait autrefois en tête de
l'alphabet.
, — Armur. anc. Syn. do croiser.
— Blas. Petite croix qui est le dimi-
nutif do la croix alaiséo et qui, lo plus
souvent, charge ou accompagne rno
pièce principale. (On disait aussi croi-
SIIiLE.)
— Bot. Nom vulgaire de la gontiano
à feuilles en croix.
— Escr. Fleuret, à garde en forme
do croix, dont so servent les maîtres
d'armes.
— Mar. Barre do perroquet, il Che-
ville qui lie la hampe du pavillon au mât.
— Miner. Variété do staurotido, chez laquollo s'ost
produite la macle on croix grecque, qu'il ne faut pas
confondre avec la maclo en croix do Saint-André ( x),
appartenant également à la staurotido. ii Syn.de piehub
DE CROIX. V. CROIX (minéf.).
CROISETTÉ adj. Blas. Syn. do croiskté.
Croisette (cap), cap des Bouchos-du-Rhôno, au S. de
Marseille et à rentrée do la baie.
CROISEUR n. m. Mar. Navire rapide, destiné à éclairer
les escadres ou h ruiner le comniorco ennemi, n Capitaine
d'un do ces navires, ii Adjoctiv. : Navire ckoisi-;ur.
— Min. Filon qui on coupe un autre.
— Ornith. Nom vulgaire do l'hirondolle do mor et do la
mouette.
— Encycl. Mar. Suivant leur taille, les croiseurs sont
divisés on croiseurs de première, deuxième ot troisième
classe. Des croiseurs spéciaux ont pris le nom de « croi-
seurs à grand rayon d'action ». Aujourd'hui, nour résister
aux cfTots foudroyants dos explosifs, il a fallu cuirasser
los croiseurs et, aux grosses pièces près, la différence so
fait de moins en moins sensible entre le grand croiseur
cuirassé ot lo cuirassé lui-mémo ; mais il reste le croiseur
do deuxième ot do troisième classe, dont la protection
consiste soulomont dans un pont cuirassé, ot qui ne devront
compter on temps do guerre que sur leur vitosso pour so
préserver do lilossuresqui pourraient être fatales. On classe
dans les croiseurs cuirassés, ou croiseurs do promièro
classe, les types Dupuy-dc-Lômc, Potkuau, de 6.400 et
5.300 tounos, 20 nfonus do vitosso ; dans los croiseurs de
deuxième classe, los types Davoust, Çaasard, do 3.000 ot
CHOISE-REGTANGULAiRE
CROISSANCE
Maurice Croiset.
D'argftit i\ la baii'le
de cuculcs uhar;;<le
do trois croldcttei
d'or.
4.000 tonnes, avec 20 nœuds ; onfln,dans la troisième classe,
les types Surcouf et Lavoîsier, do 1.800 ot 2.3ùu tonnes,
avec 18 nœuds do vitesse. Toutes les nations ont dos croi-
seurs ot en augmentent le noinbro do jour on jour ; l'Aii-
gloterro on a uuo véritable flotto et les tonnages vont
chaque jour en augmentant; le croiseur cuirassé français
Jeanne d'Arc a 11.300 tonnes.
(Voir la planche croiseor, page sulv.)
CROISEUR-COMPTEUR {ko7i-teur) n. m. Machine em-
ployée pour dévider la soie dos cocons : Des croiseurs-
COMI'TEDRS.
Croisig (Le), ch.-l. do cant. de la Loire-Inférieure, arr.
et ù 25 kil. (loSaint-Nazaire; 2. -128 hab. [Croisicais, aises.)
Ch. do f. Orléans. Quartier maritime du sous-arrondissc-
mcnt do Nantes (III" arrond.). Ecolo d'hydrographie. Hos-
pice maritime do Penbron pour les enfants. Port do pêclie
et do commorco. Industrie du sel, la principale ot la plus
ancienne, près de 20 hectares de marais safanls en partie
protégés contre l'envahissement des sables' par la chaussée
de Penbron, construite au x vin' siècle. Usines de conserves
de sardines. — Lo canton a 3 coinni. et 6.338 hab.
— I/isloii-e. Le Croisic apparaît pour la première fois
dans l'histoire des guerres de succession de Bretagne
(xiv" et xv" s.). Un château fortifié existait, aux xv« et
xvi" siècles, sur l'emplacement de l'hôtel de ville actuel.
Henri IV ordonna de lo raser, parce qu'il avait été occupé
par les ligueurs ot par les Espagnols. Le Croisic s'illustra
par la résistance qu'il opposa aux Anglais, vainqueurs dans
la guerre de Sept ans (1759).
Croisic (pointe du), promontoire do la Loire-Inférieure,
au N. de rembouclmre de la Loire.
CROISIE ou CROISILLE n. f. En T. d'archéol., Forme an-
cienne du mot CROISETTE, qui se disait des croix mises en
remarque sur les actes, pour en contester certains articles.
CROISIER ou CROISIÉ {zi-ë) n. m. Hist. Forme anc. du
mot CROISÉ.
~ Hist. rel. Nom donné à des ordres religieux établis au
XIII* siècle.
— Encycl. Hist. rel. Outre les croisiers do Portugal
(centre à Evora), l'on désigne sous ce nom trois ordres
principaux, qui ont de commun l'observance de la règle de
saint Augustin ot le port de l'insigne (une croix) d'où ils
prennent leur nom.
— I. Croisiers d'Italie (crocifetn'). Etablis vers la fin du
XII* siècle, ils reçurent leur règle d'Alexandre III (1169).
Ce sont dos hospitaliers régis par un général (à Bologne)
et un chapitre triennal; ils eurent un moment deux cents
maisons en cinq provinces. Réformés en vain par Pie "V
(1508), ils furent supprimés par Alexandre VII (1656).
— II. Croisiers franco-belges. Fondés à Clairlieu, près
d'Huy(1211), par Théodore do Celles, ils adoptèrent la
règle do saint Augustin et, partiellement, les constitu-
tions dominicaines (bulle d'Honorius lY^ 1248). Ils se ré-
pandirent en Allemagne, en Hollande, en Angleterre
(Londres, 1298), en France (Paris, 1258), où les génovéfains
leur contestèrent âprement le titre de chanoines régu-
liers. Réformés au xv" siècle, supprimés en France on 1778
presque partout, par lo joséphismo ot la Révolution
(quatre maisons en 1804), ils se sont relevés depuis, et
ont réélu un général depuis 1853. Ils ont quelques maisons
en Belgique et en Hollande (général à Uden); ils joi-
gnent aux fonctions hospitalières lo ministère des âmes.
Les maisons sont régies par un prieur décennal et rééli-
gible, les provinces par un chapitre annuel, l'ordre par un
chapitre triennal et le maître général, qui a reçu, en 1630,
los insignes pontificaux. Vêtement : soutane blanche, sca-
pulairo noir, marqué sur la poitrine d'une croix rouge.
— III. Ci-oisiers de Bohème i^kizovnici). Fondés â Prague
au xiii'^ siècle (bulle do Grégoire IX, 1238), répandus aussi
en Hongrie et en Silésie, ils jouèrent un rôle dans la
cuntro-réforme, soutenant io leurs deniers, du xvi* â la
Hn du xvir siècle, l'archevôque do Prague, qu'ils élurent
général. Ils fournirent quelques professeurs aux universi-
tés et formèrent une bibliotlièquo de cinquante mille vo-
lumes. Us ont aujourd'hui une centaine do membres
répartis dans une trentaine do maisons. Pour se distinguer
dos autres croisiers, ils ajoutèrent à la croix rouge de
Malte une étoile rougo à six raies.
CROISIÈRE (rad. croiser) n. f. Mar. Surveillance exercée
par dos navires qui naviguent devant des côtes, un port, etc.
Il Ensemble des navires qui croisent, il Parages surveillés
par les bâtiments. Il Par cxt. Navigation prolongée d'un
navire de guerre dans les mômes parages.
— Art milit. Partie de la monture d'un sabrc-baïon-
notte, perpendiculaire â la lamo, et qui porto d'un côté la
douille, et de l'autre lo quillon.
— Ch. do f. Etat do deux voies forréos qui so croisent
à niveau : Les croisières exigent toujours une active sur-
veillance.
— Encycl. Mar. La croisière a pour but do survoilier
l'onnomi, do surprendre les bâtiments de guerre ou do
commerce. La croisière ombrasse une superficie de mor
beaucoup plus grande que lo blocus; elle peut ôtreelToc-
tuée sans règles précises, mémo par un seul navire. La
croisière pont Être plus ou moins longue, plus ou moins
pénible, ot lo nom do « croiseur » a été donné aux navires
destinés à opérer dans les mers lointaines et à faire ces
croisières, dont quehiues-unos, comme collo de Duperré,
en 1805, et celle de l'amiral Hamolin, on 1827, ont été do
très brillantes manœuvres.
CROISILLE {Il mil.) n. f. Tocho. Potito pièce do bois
portant los molettes du rouot d'un fileur do corde, ot qui
fait partie do co rouet.
— Blas. Syn. do croisettk.
GroisiLLE (La) comm. do la Hauto-Vionno, près de la
source do la Briante ; arrond. ol à 38 kilom. do Limoges ;
2.361 hab.
CroisiLLES, ch.-I. de cant. du Pas-dc-Calais. arrond. ot
â 13 Inloni. d'Ar-
ras,sur laSonsci' ;
i.r.55hub.Ch.der.
Nord. — Lo can-
ton a 27 comm. et
10.515 hab.
CROISILLON(// <'r..Mili"n,
mil.) II. m. TtHlin.
Lo plus court do doux objots disposés ou croix, u Chacun
dos objots 00 croix, s'il» bout d'imo longueur à pou près
égale. Il Pièces do charpente, en bois ou en fer, qui so
croisent diagonalement pour maintenir los poutres ou los
tôles qui, assombléos ou rivées avec les croisillons, con-
stituent des poutios armées.
— Armur. anc. Chacun des quillons formant la croix
d'uno èpéo ou d'une dague.
" Archéol. So disait pour croisée de fenêtre. (Ce mot
désignait encore los divisions on bois enserrant ley petits
carreaux des fenêtres, suivant cette modo du xviii« siècle,
qui est redovonuo aujourd'hui florissante. On disait : Des
CROISILLONS de châssis.)
— Archit. Syn. do croisée ou transept.
— n. m. pi. Branches de fer qui so croisent dans lo
cœur d'un arbro tournant, pour l'ompêcher de se fendre.
CroismaRE, comm. de Meurthe-et-Moselle, arrond.
et a 7 kilom.de Lunéville, sur la Vesouzo; 1.230 hab.
Verrerie.
CROISSANCE {Icro-a-sanss ~ rad. croître) n. f. Dévelop-
pement progressif d'un corps organisé : La croissance
d'un enfant, d'u}i animal, d'un arbre.
— Fig. Développement progressif : La société n'est pas
un être créé pour l'immobilitéj mais pour la croissan'CE.
(P. Félix.)
— Jard. Sortes do rocailles, de végétations pétrifiées,
dincrustations pierreuses : Croissances des Indes.
— Méd. Compensation de croissance. Principe en vertu
duquel un organe normal ou pathologique n'acquiert jamais
un développement extraordinaire, sans, qu'un autre organo
do son système ou d'un autre système corrélatif soit ré-
duit et atrophié dans une même mesure. (Ce principe est
souvent désigné sous lo nom de principe du halanceynent
des organes.) il Corrélation de croissance. Principe en vertu
duquel les modifications de certains organes entraînent à
leur suite des modifications en d'autres organes, sans qu'un
puisse découvrir lo rapport caché qui les unit les unes aux
autres.
— Syn. Croissance, cruo. Croissance représente l'aug-
mentation dans sa durée ; crue la représente dans son
résultat comme un fait accompli. Sous un autre point de
vue, la croissance est successive et uniforme, ou la suit
dans ses progrès; la cnic est subite, inattendue.
— Anton. Décroissance, décroissement, diminution, dé-
clin, décours.
— Encycl. Physiol. La croissance est la conséquence
de Vassi7nilation fonctionnelle; elle ne peut se produire quo
s'il y a o.xcès do l'assimilation sur ladésassimilalion, do la
réparation sur l'usure des tissus, de l'alimentation sur
l'excrétion. C'est, si l'on veut encore, une augmentation do
la masse du corps, qui s'etfectue soit par augmentation
de volume des éléments existants, soit encore et surtout
par adjonction aux éléments préexistants d'éléments
nouveaux.
L'assimilation des principes constituants, d'où résulte
la croissance, comprend trois stades successifs : 1* stade
de fixation : le tissu qui va proliférer s'empare de la ma-
tière nécessaire fournie par lo milieu ambiant, par lo
sang chez les animaux supérieurs; 2" stade de transfor-
mation : la matière choisie devient partie intégrante du
tissu; 3*» stade de vivification : la substance organique de-
vient organisée, vivante. Pour prendre un exemple : la
fibre musculaire s'empare des albumines, les transforme
en înyosine, qui devient enfin contractile.
Quand il y a équilibre entre les entrées alimentaires et
les excréta, la croissance s'arrête, la forme-limite de
l'espèce est atteinte, Vétat adulte est obtenu.
Au point de vue morphologique, la croissance est sur-
tout romarquablo dans lo tout jeune âge et diminue pro-
gressivement d'intensité; entre 21 et 25 ans, en moyenne,
ce dévoioppoment est achevé au point de vue de la taille;
lo poids atteint son maximum : chez l'homme, vers 35 ans ;
chez la femme, vers 50. D'ailleurs, la taille comme le poids
dépondent non seulement do la race et du sexe, mais aussi
dos conditions d'existence et des influences pathologiques.
Le tableau suivant, emprunté à Comby et à Landois,
donne l'accroissement en poids de l'homme ot de la femme
jusqu'à l'état adulte.
POIDS
POIDS 1
AGE
AGB
-- — ".III -
- -i^' — ^
IIOMMKS
FEMMCS
HOMMES
CEMMES
Naissance
al. 000
3 k 000
3 au3 . . .
131210
I21'A50
1 mois. . .
.3 100
3 700
4 - . . .
15 070
14 180
■2 — ...
.1 EOO
4 SOO
5 — . . .
16 7U0
16 bOO
3 - . . .
s 250
i> 2B0
6 — . . .
18 010
10 710
4 — , . .
0 000
6 000
7 — .. .
20 100
18 4.'.0
5 — . . .
IS &00
0 500
8 — ...
22 260
19 820
6 — . . .
^ 000
7 OOO
9 — . . .
24 090
S2 400
1 - . . ,
7 bOO
7 EOO
10 — . . .
26 120
24 240
8 - . .
7 900
7 900
12 — ...
31 000
30 510
9 — . . .
8 300
8 300
14 - ...
38 500
38 100
10 — . . .
8 6130
8 060
10 - ...
63 300
U 440
Il — . .
8 900
8 960
18 — .. .
61 260
B3 100
20 - . . .
65 000
54 460
1 an ... .
9 S.iO
9 300
68 290
53 080
2 ans . . ,
12 000
Il 400
30 - . . .
68 900
65 140
— BiBLiOGit. : O. Ilonwip, Développement de l'homme et
des verli'hn's (Itad. franc. [Paris, 1831]); Comby, Ooi's-
snnce (Traité dos malaiiios do l'onfanco, tomo 1", 1890);
Lo Daiiloc, Théorie nouvelle de la vie (Paris, 1895).
— Bot. On distinguo souvent, dans uno plan»o, Vaceifiis-
scmcnl alisulii, augincnlaiion do volumo acquise pondant
un temps donni', sans tenir compte de co qui peut avoir
disparu pondant lo niônio temps, do Vaceroissemenl re-
latif. quon obtient on retranchant do laccroissement
absolu le volumo des parties qui ont disparu pendant lo
mOrno temps : positif pend,-int la jeunesse, celui-ci d<>croit
A mesure (pi'on so rapproche do 1 état adulte, pour lequel
il peut iHre nul ; puis il devient néealif, et lo corps dOpiSrit.
l/augmentaiion do volume qui délinit un accroissement
positif est ordinairement accomp-ignéo d'uno^ augmenta-
tion do poids ; il n'est pas rare, cependant, qu'elle corres-
ponde ft nue diminution do poids, tout au moins do poids
sec (germination do la graine).
La croissance d'un organe peut être diUerminOO par dos
mesures directes ou iV l'aido d'instrumonis approprit^s
(auxanomôtros). lillo peut Otro limitée (fouille), ou illimiléo
(racine, ligo) ; oUo est dite terminale, quand les parties
nouvelles so constituent A une exIriSinité do l'organe, et
iii(ci-cn'iiii'(f, quand elles s'intorcalout oniro los punies plus
CROISEUR
416
JEANNE-D'ARC. Croiseur cuirassé liaopton j SUCHET. Croiseur de 2""" classe
Cuupe au maître dur)
croiseur protégé
PRINCESA DE ASTURIAS.
1. Profll et plan du pont. — 2, A l'arrière, «on ballon captif et l'écran qui en permet le gonnement. — 3. Disposition des hélices du croiseur américain Columbia. — 4. Projection verticale;
6. Coupe longitudinale donnant le détail de tous les amenagcnicnls : A, échelles; B, (■nil)arcations aux bossoirs;
C, machines; D, chaudières; E, cheminées; F, cabestans; 0, gouvernail; H, barre; S', servomoteur; U, soutes h munitions; M, mils militaires; N, manches a vent;
0, projecteurs; P, chambre de veille; K, blockauss du commandant; S, poste de l'homme de barre;
Q, Q', compas; T, tubes lance-torpilles; U, soutes à charbon; 1. Logement du commandant; 2, 3. 4. Logements des ofllclcrs; — 6. Pièce de 19 en tourelle fermée (tourelle arrière du Pulhutiu).
(Voir marine; — navire; — cuirassé, etc.)-
« — 01
Construction du crois-
5ant(!, 2. Centres).
D'argent au
croissant montant
de sinople.
417
anciennes, soit partout à la fois (formation simultanée),
s(Mt à uu niveau dôtoriuinô (formation successive, avec ses
variétt^s basifupe, basipède et mixte). La croissance d'un
or^'ano cylindrique (tipe par exemple) peut être inégale
suivant SOS diverses f^^énôratricos, d'oii la mttation et la
circumnutation ; si ellu est plus jurande à la surface que
suivant l'axe, il y a torsion. Dans un organo dorsiveniral,
elle peut Hyo inéfir^ilo sur les deux faces dorsale et vuu-
tralo, d'où Vépmastie et Vhyponastie.
La croissance est soumise à l'iiiUuonce do la pesanteur,
qui l'augmonlo ou la diminue {(/l'anxisme, accélérateur ou
retardateur) de maiiii>re à imprimer aux organes diverses
courbures {géotropisme), et à celle de la radiation {acti-
naiLxisme, avec Vactinotropis/ne qui en est la consé(|uenco) ;
on a détermine spécialement l'intîuence des radiations
caloritiquos (^thermauxismc et thermotropisme) et des ra-
diations lummeusos {p/iotauxisme et phototropisme ou hé-
liotropisme) : uno lumière d'intensité moyenne a généra-
lement un ctTot retardateur sur la croissance.
CROISSANT {kro-a~san — subst. participial de croît7-e)
B. m. Astron. Temps qui s'écoule de la nouvelle à la pleine
lune, et pendant lequel la partie éclairée, visible pour nous,
croît d'une manière continue ; La lune
est à S071 CROISSANT. Il Forme appa-
rente de la lune, lorsqu'elle nous
présente moins de la moitié do son
hémisphère éclairé : Le croissant
de la lu7ie. il Chacun des jours d'une
lunaison.
— Objet avant la forme du crois-
sant de la tune ; Le croiss.\nt est
formé par detix arcs gui se coupent
et qui ont leur concavité tournée du
même côté.
— Par plaisant. Cornes dont on est
convenu d'affubler les époux trahis :
Porter le croissant, il Loger au croissant. Appartenir à la
classe des maris trompés. {A Paris, on dit, dans le même
sens, Habiter la rue au Croissant )
— Hist. Armes et étendard de l'empire turc, parce
qu'ils sont décorés d'un croissant : Ar-
borer le croissant, il Empire turc : Le
CROISSANT a vaincu, a été vaincu.
— Art vét. Tumeur en forme de crois-
sant, qui se produit sur la sole, et qui
est causée par la fourbure chronique.
— Blas. Pièce héraldique figurant
sur les écus, seule ou en nombre, et
représentée le plus souvent horizonta-
lement, la convexité regardant la pointe
de l'écu {croissant 7ïîovtant). Quand le
croissant tourne cette convexité vers
le chef, il est dit versé ou renversé ;
quand il tourne ses pointes vers le côté
sénestre, il est dit contourné ; quand il les tourne vers le
côté dextre, il est dit tourné
— Corara. Papier dont le filigrane porte trois croissants.
— Ichtyol. Nom donné à un poisson du genre labre et à
un autre du genre tétrodon.
— Mar. Massif de bois dur établi à l'arrière des affûts,
et servantau pointage des canons, ii Sorte de grosse tringle
courbée en demi-cercle, qui supporte la mâchoire du gui en
arrière du mât d'artimon, ii Chacune des diverses tnngles
destinées à détourner les eaux le long du bord, au-dessus
de chaque sabord, n Nom donné à diverses autres tringles
courbées, il Arc de cercle décrit par la barre du gouver-
nail. Il Disposition ancienne des flottes de guerre en vue du
combat : Ordre en croissant.
— Mus. Chacun des enfoncements semi-circulaires
sur les côtés de la table d'harmonie d'un instrument à
cordes.
— Techn. Pièce de métal poli, analogue à un crochet,
placée horizontalement en dedans des jam-
oages des cheminées pour maintenir les pin-
cettes et la pelle, il Evidement dans une pla-
tine de serrure ou de verrou, ii Outil dont
les forgerons se servent pour parer les con-
gés des pièces cylindriques, ii Petit pain dont
la forme est celle d'un croissant, il Instru-
ment à fer recourbé et tranchant, placé au
bout d'un long manche, et qui sert à élaguer
les arbres.
~- Encvcl. Archéol. Les anciens ornaient
d'un croissant le front d'Astarté ou Vénus,
et de Diane ou Artémis. Le croissant était le
symbole de la ville de Byzance, et, quand
les Turcs s'en emparèrent, ils le conservè-
rent comme emblème do leur empire. Le
croissant des Turcs ornant leurs étendards,
surmontant leurs minarets et leurs mosquées,
fut ainsi opposé à la croix des chrétiens.
Le croissant est demeuré, jusqu'à nos jours,
!o signe distinctif do l'empire ottoman. Le croissant anpa
raît très fréquemment, dès le moyen âge, dans les omolô-
mes; c'est ainsi qu'au xvi' siècle il ligure
sur les livrées et les armes do Henri II,
qui le porte en l'honneur do Diane do Poi-
tiers, ot il est pris en môme temps par
Catherine de Médicis. A cotte mémo épo-
que, lo croissant est assez commun parmi
les marques dos forgeurs d'épéos, à Solin-
gen, comme à Mdan ot à Tolède, ot on
le trouve, encore aujourd'hui sur des
lamos orientales, aranes ot indiennes.
Dans les ostensoirs on lanterne du moyen
âge était monté un croissant d'or ou d'ar-
gent, sur lequel reposait l'hostie consa-
crée. Cette disposition resta en usago Jus-
qu'au XVI» siècle, mais alors on prit 1 ha-
bitude d'exposer l'hostie entre doux lamos
do cristal.
On appelait autrefois « croissants >• les
crochets do métal servant à retenir, ù.
relever les rideaux et portières, et, sous Louis XV,
accessoires employés dans la coiffure des femmes,
— Ordre» du Croissant. Le plus ancien dos ordres do
chevahîrio qi'i aient porté ce nom fut fondé en 1208, à
Messine, par Charles d'Anjou, frèro de saint Louis, en
mtSmoiro de la victoire qu'il venait do romjiorter ù Taglia-
cozzo sur Conradin, son compétiteur au royaume de Nu-
pics. L'insigne était un croissant d'or, qui ornait lo collier,
Croliaant turc.
, dos
et était entouré de la devise Voncc impleat orhem. Cet
ordre eut une très courte existence.
Un autre ordre du Croissant fut fondé on 1448, à Angers,
par Ronô d'Anjou, roi do Naplos. Il avait également pour
insigne un croissant annexé au collier, et sur lequel ligu-
rait lo premier mot do la devise de l'ordre : Loz en crois-
sant, ce qui signifiait quo tous les « nobles cuours " (les
chevaliers) devaient de jour on jour « croistre et augmen-
ter leur bien faire, tant en courtoisie ot débonnaireté quo
en vaillance et glorieux faicts d'armes ». Cet ordre dispa-
rut avec la maison d'Anjou. V. couronnes (planche en noir).
Signalons aussi un ordre du Navire d'Outremer ou au
Douhle-Croissant, qui aurait été fondé par saint Louis
au moment do son départ pour la croisade do Tunis.
V. Navihk (ordre du).
Entin. il a existé en Turquie une décoration connue sous
le nom de Croissant, et que l'on regardait comme un ordre.
Fondé, en 1799, parSélim III, il fut, en 1831, supprimé par
Mahmoud II, qui le remplaça par le Nicham Iftikhar.
L'amiral anglais Nelson tut le premier chevalier de cet
ordre. L'insigne consistait en un médaillon, au centre du-
quel se voyait le chiffre du padischah, entouré d'une gar-
niture de diamants.
CROISSANT (kro-a-san), ANTE adj. Qui croît, qui s'aug-
raoïito : Force , Fortune croissante.
— Mar. Echelle de latitude croissante.
Echelle au moyen de laquelle on évalue
les vraies distances, qui se trouvent
défigurées par la projection de Merca-
tor usitée dans les cartes marines.
— Mathéra. Fonction croissante.
V. maximum.
CROISSANTE, ÉE(^-ro<2-san) adj. Blas.
Se dit de l'écu chargé de croissants.
{On dit plus généralement semé de
CROISSANTS.)
De gueules crois-
santé d'argent.
CROISSEL {kro-a-sèV — du bas lat.
crucibulum, même sens) n. m. Lampe en usage au moyen
âge, et dont le vaisseau, do terre ou do cuivre, était souvent
façonné à quatre lobes, de ma-
nière àrappeler la forme d'une
croix. (Dans les croissels affec-
tant cette dernière disposition,
chacun des lobes se relevait en
bec et pouvait supporter une
mèche, tandis que la région
du milieu s'élevait en lanter-
non surmonté d'un crochet ser-
vant à suspendre le croissel.)
CROISSEMENT(ATo-a-sma«)
n. m. Action de croître.
GrOISSY- SUR- SEINE,
comm. de Seine-et-Oise, arr.
et à 16 kilom. de Versailles, sur la Seine; 1.990 hab. Asile
do convalescence pour les femmes ; machine élévatoire
pour les eaux. Eglise du xiii* siècle; château du xviii".
GrOISSY (Charles Colbert, marquis de). V. Colbert.
CROISURE n. f. Techn. Tissure d'étoffe croisée qui
s'appelle serge, tandis que, dans lo drap, la tissure s'ap-
Itclle^^ure. ii Opération du tirage des cocons, qui consiste
à croiser deu.x brins de soie, ou quelquefois à replier un
seul brin sur lui-même, il Opération qui consiste à croiser,
avant d'arriver au dévidoir, tous les brins dont se com-
pose un fil de soie, afin de les faire adhérer ensemble, de
les arrondir, les sécher et les empêcher ainsi de se coller
sur les extrémités des ailes de l'asple. n La plus large des
lovées de terre ou le plus large des chemins qui coupent
un marais salant.
— Blas. Point d'intersection dos deux lignes qui coupent
un écu en quartiers.
— Littér. Disposition des vers par rimes croisées, n Dis-
position des vers de mesures différentes employés dans
uno mémo pièce.
— Mar. Position relative des vergues et des mâts, lors-
qu'ils sont placés en croix, ti Endroit où so rencontrent les
doubles d'un cordage, il Croîsure des lignes, Lo point de
jonction, ii Se dit aussi pour Croisée, lorsqu'on veut dési-
gner l'envergure des voiles ou la longueur des vergues.
CrOISY {Onésimo-Aristido), sculpteur français, né et
mort â Eagnon (Ardonnes) [1840-181)9]. Elève de Duniont
et il'*r;iiinory,ilacxposé,on 1878, un groupe en marbre, /*««;
^falatesta et Françoise de
/iituini. Au Salon de 1879,
Croisy envoya une statue,
la Fille aux raisins; en 1881,
uno figure allégorique, la
/)huf/s, destinée i la mairie
du XIX» arrondissement, et,
en 1882, son œuvre la plus
connue, ^e A'irf, qui fut ac-
quise par l'Etat (muséo du
Luxemoourg). Depuis, Croisy
a exposé le Général Chansy
sur son lit de mort, statue
on plâtre; Ernest liradfer,
statue on plàtro (1883);
Chanzif, modèle de la statue
en bronze érigée à Buzancy
[i>^8l); l'Armée de la Loire ,
L'^roupo formant lo soubasse-
ment du monument érigé, Croisy.
.■ui Mans, à la mémoire de
Chanzy, et de la deuxième armée do la Loiro (1885); le
Général Chanzy, statue en bronze, érigée à Nouart par
souscription publique {188G); Méhul, statuo bronze pour
Givet (1892); Bayard, statuo â Mézières (1893); un Cal-
vaire, marbre destiné à la Russie (1894); lo Monument do
SeJan, â la mémoire des soldats morts on 1870 (1897) ; otc.
CROÎT (kro-d — rad. croître) n. m. Accroissement, objet
qui s'ajoute ù un autro, par lo dévoloppomont naturel do
celui-ci : Le croît d'un troupeau.
— Encyci.. Dr. Croit des animaux. Lo croît des animaux
est un fruit (C. civ., art. 547). A ce titre, il appartient au
propriétaire par droit d'accession. Si lo mâle ot la femollo
upparlionnont âdos propriétaires différents, c'est lo pro-
pnéiairo do la fomoUo qui a droit au croît. Il on était
ainsi & Homo, pour los enfants dos osclavos. L'usufruitier
jouit du croit des animaux iC. civ., an. t>»iï, 583). ^ï l'usu
CROISSANT — CROIX
fruit n'est établi quo sur un animal et si l'animal périt
sans la faute do l'usufruitier, celui-ci n'est pas tenu d'eu
rendre un autre, ni d'en payer l'estimation (art. ei5) ; il
n'est pas tenu, par conséquent, do lo remplacer par uno
tête do cruît. yi l'usufruit est établi sur un troupeau, et
si celui-ci périt partiellement, l'usufruitier est tenu do
remplacer, jusqu'à concurrence du croît, lestâtes des ani-
maux qui ont péri (art. GiG). A la fin de l'usufruit, l'usu-
fruitier doit représenter un troupeau contenant un nom-
bre do tètes égal à celui qu'il a reçu; il est tenu do
rembourser au nu propriétaire la valeur des bètes qui
manquent, à moins qu'il ne prouve qu'elles ont péri par
cas fortuit et que le croît a été insuftisant pour les rem-
placer. Dans lo cheptel simple, lo croît est commun entre
les bailleurs et le preneur, qui ne peuvent en disposer
sans être d'accord (art. 1812). Dans le cheptel à moitié, lo
bailleur n'a droit qu'à la moite du croît (art. 1819).
— Anton. Déchet.
CROÎTRE du lat. crescere, mémo sens. — Je croîs, tu
crois, il croit, nous croissons. Je croissais, nous croissions.
Je criis, nous crûmes. Je croîtrai, nous croîtrons. Je croî-
trais, nous croîtrions. Crois, croissons, ci'oissez. Que je
croisse, que nous croissions. Que je crusse, que jious crussio7is .
Croissant. Crû, crue) v. n. So développer, gagner de l'éten-
due : La rivière a crû. La marée croît. Enfant, arbre qui
CROISSENT. Il Augmenter : l" en intensité : Le bruit croît.
Le vent croît. La pluie croît. La vitesse croît; 2" en du-
rée : Les jours croissent en hiver et au pi'intemps ; 3" en
nombre ou on qualité : Famille qui croît rapidement.
— Naître et se développer : Le bouleau ne croît que
dans tes pays froids. Le blé croît presque partout.
— Fig. Etre produit; prospérer.
— Impersonnell. ; Il croît en France des plantes de tous
les cli7nats.
— Loc. div. Croître en ou dans, Gagner en, se déve-
lopper sous le rapport do : Croître en largeur, ENi-o/ume.
Croître en sagesse, en vertu. Croître dans la vérité, dans
l'estime de quelqu'un. \\ Fam. Ne faire que ci'oitre et embellir,
Gagner rapidement de la taille et de la beauté. — Fig. et
souvent ironiq. Se développer, augmenter : La sottise loïis
les jours ne fait que croîtrk et embellir. (Mol.) ii L'herbe
y croit, C'est un endroit peu fréquenté. — Fig. C'est une
chose oubliée, négligée, dédaignée.
— Prov. : Mauvaise herbe croît toujours. Se dit, par
plaisant., pour expliquer la croissance rapide d'un enfant
de mauvais caractère, et, par ext., d'un entant quelconque.
— V. a. Accroître, augmenter, développer : Croître les
7nalheurs, l'audace, la gloire de quelqu'un. (Vieux.)
— Gramm. Ce verbe prend, dans ses temps composés,
l'auxiliaire avoir ou l'auxihaire être, selon que l'on a en
vue l'action seule ou l'action envisagée commo suivie
d'un état qui s'est maintenu plus ou moins longtemps ;
En quelques heures la rivière avait crû de plusieurs pieds.
Voyez co7nme elle est crue depuis l'orage a'hicr.
— Syn. Croître, augmenter, s'augmenter. V. augmenter.
— Anton. Décroître, diminuer.
CROIX {kro-a — du lat. crux, même sens) n. f. Instru-
ment de supplice formé queh|uefois d'un seul pieu, plus
souvent de deux pièces ae bois placées en travers 1 une
de l'autre, et sur lequel on attachait des criminels con-
damnés à mort : Etre attaché à ^a croix. Etre mis en croix.
— Par ext. Passion do Jésus-Christ, ses souffrances sur
la croix : La croix cha7igea le monde. (Chateaubr.) n Reli-
gion chrétienne; Eglise de Jésus-Christ: Combattre, Mourir
pour la CROIX, ii Prend7'e la croix. S'engager à faire parl^''*
d'une croisade.
— Par anal. Objet de piété ou de simple parure, ayant-
la figure d'une croix : U7ie croix d'or.
— Insigne en forme de croix d'un ordre de chevalerie :Za
CROIX de la Légion d'honneur ou simplement, aujourd'hui,
La CROIX d'honneur, et même La croix : Gagner, AJériter la
CROIX. (V. DÉCORATION.) Il Granrf-crojx n. m. Haut digni-
taire décoré do la grand* croix, dans divers ordres do cho-
valorie. (S'est dit, autrefois, du premier dignitaire après
le grand maître, dans l'ordre de Malte.) il Grand'croix
n. f. Insigne en forme de croix, que porte le grand-croix.
Il Insigne en forme de croix, avec lequel on récompense
les écoliers do mérite : Enfant oui a souvent la croix.
11 Disposition des objets placés do façon à figurer uno
croi.x : Mettre des bâtons en croix, i: Lattes en croix, quo
les couvreurs et les maçons placent près do leurs chan-
tiers, pour avertir los passants de Sf tenir à l'écart, il Traits
croisés : Marquer un mol d'une croix.
— Fiç. Peines, afflictions ; spéclalom., dans lo langage
do l'Eglise, Eprouves quo Dieu envoie au chrétien, il Porter
sa croix. Etre sujet à. dos peines journalières, à. des dou-
leurs habituollos.
— Pop. Personne à charge, ou qui causo do grands
chagrins : Jeune honwte qui est une croix pour ses parents.
— Loc. div. : Croix ansée, Croix formée d'un T surmonté
d'une anso. il Croix d'épée. Croix formée par la gardo ot la
poignée d'une épéo do chevalier, il Mariage sur la croix
d'épée. Sorte do mariage qui so faisait brusquement ot
sans les cérémonies ordinaires, ii Croix grecque. Croix à
quatre branches égales, il Cro/x latine. Croix dont uno
branche est plus longue quo los trois autres, ii Croix de
/,urrai7ie, ou russe, ou patriarcale, Croix ù deux croisillons
inégaux, ti 6VoKcrfeiV/«/if,Croixquolcschevaliersdo .Malto
portaient sur leur vêtement. Il Croix de par J)icu, Tableau
Croix; 1. Amilo: S. Grcccliio; 3. Lutine; ♦. Gnmmee ; S. Eu tau;
6. Do Solnt-Anilr* ; 7. Do Lorroloo.
dos lettres do l'nlplialiet, à cause do la croix dont on lo
faisait autrefois préci'dor : ^nrorV sn croix dk par Diko.
— Premiers (^h^nicnts d'un art ou d'une scienco; diVbut
d'une alVaire. n Croh- pectornle. Petite croix qu'un évftquo
iiorto suspendue sur la poitrine, ii Croix procvssionnrlle.
Croix que Pou porte au liant d'un niauctieon tAto du cort^f^o
qui forme uno procession, it Croix tie Saint ~ Andrt^, en
sautoir, en X, Croix de llowijoi/ne. Croix oblique ou en
forme do X. il Privilège de la cmix. Privilège qu'avaient
les croisés do no pouvoir *tre poursuivis pour dettes, de
no point payer d'intéri^t pour l'argent qu'ils ompruntaiout,
do no payer ni collectes ni tailles.
K3
CROIX
— Loc. fam. : Faire une croix, Mettre fin à (juelque
chose, indiquer qu'une chose est ou devrait être finie là,
y renoncer :
Et trois !
Quand Q0U3 serons à dix, nous ferû7is une croix.
MOUÈKE.
(Ce vers est commo passé on proverbe, et se trouve fré-
quemment dans la bouche de ceux qui sont impatientés
par la répétition trop fréquente de quelque chose.) n Faire
une croix, une croix à la cheminée. Noter un fait comme
très extraordinaire, ii Aller au-devant de quelqu'un avec la
croix et ta bannière, Le recevoir avec une solennité qui
rappeÛe celle qu'on met à recevoir un évoque. (On emploie
également l'expression :i/ faut la croix et la bannière, quand
on veut dépeindre les difticultés qu'on éprouve à vaincre
l'opiniâtreté de quelqu'un.) il La croix de ma mère, de sa
mère. Mots que l'on prononce plaisamment, ironiquement,
dans des circonstances diverses, par allusion aux mélo-
drames dans lesquels l'enfant volé ou perdu au 1" acte est
retrouvé au 5* et reconnu grâce à la croix de sa mère, qu'il
a soigneusement conservée, li Baiser ses pouces en croix,
Faire des vœux ardents pour la réussite d'une entreprise.
— Archit. Grande nef, chœur, sanctuaire et transept
d'une église, formant ensemble une sorte de grande croix.
— Armur. anc. Syn. de croisék.
— Ascét. Mettre quelque chose au pied de la croix, Le
soutfrir avec résignation pour l'amour de Dieu et en sou-
venir de la passion de Jésus-Christ.
— Astron. Autre nom de la constellation du Cygne.
II Croix du Sud, Constellation ausirale, dont l'étoile prin-
— Mar. Mettre les vergues en croix. Les placer perpen-
diculaires aux mâts et reposant sur leurs balancines.
Il Faire une croix dans une c/iaîne, La faire croiser par une
autre chaîne, ii Croix de Saint-André dwi hunier, Henfort
en croix placé au fond du hunier.
— Miner. Pierre de croix. Nom vulgaire de la stauro-
tido géminée, parce qu" elle se présente en cristaux grou-
pés de manière à tigurer une croix.
— Moll. Croix (Itiner, Nom marchand de la sorte d'huître
qu'on appelle aussi marteau. Il On la nomme encore cru-
cifix DE MER.
— Monn. Côté d'une pièce de monnaie qui porte actuel-
lement la face et a longtemps porté une croix, ii Autrefois,
Monnaie, dans le langage familier. — N'avoir ni croix m
pile, N'avoir pas le sou.
— Mus. Signe qui désigne la basse augmentée devant
un chiffre, comme + A, qui signilie quarte augmentée, ou
la septième dominante au-dessous de 7, , . Il Signe qui
indiquait anciennement le trille et le double dièse.
— Relig. Signe de croix, Sorte de geste religieux, usité
dans l'Elise catholique, et qui consiste à hgurer une
croix par un mouvement de la main, particulièrement en
la portant successivement au front, à la poitrine et à
chaque épaule : Faire un signe de croix sur son front.
Il Faire le signe de lu croix. Donner de grandes marques
de frayeur ou de surprise, ii Chemin de la croix. Série
de tableaux ou de figures sculptées qui reproduisent les
principaux épisodes de la passion de Jésus -Christ.
(Ces représentations sont ordinairement au nombre de
418
d'une consécration païenne. Comme signe graphique, la
croix abonde sur les chartes et les manuscrits du moyen
âge. Placée au commencement du texte, elle exprime l'in-
vocation ; placée à la lin,
c'est une souscription ou une
signature, et cela jusqu'à
latin du xii* siècle. A partir
de cette époque, elle de-
vient rare jusqu'au xv siè-
cle, où elle reparait pour
tenir lieu de signature aux
gens qui ne savent pas écrire.
Placée au bas des actes, elle
est la caractéristique des
notaires apostoliques pour
leur seing manuel, quand
elle est dessinée avec soin
et suivant des modèles arrê-
tés. Il faut signaler la vieille
coutume normande, anglaise
et franque, de mettre dans
les tombeaux, sur la poitrine
des morts, des plaques do
plomb grossièrement découpées en forme de croix, où
étaient tracées, à la pointe, des formules latines d'ab-
solution.
— Blas. La croix est une pièce héraldique dont la forme,
la disposition et les proportions varient à l'infini, suivant
les armoiries où elle se trouve figurée. En règle, c'est
exactement la réunion du pal et de la fasce, et elle est
Croix de plomb.
cipale a constitue une très jolie étoile triple, formée par
deux étoiles de deuxième grandeur et une de sixième.
(Tandis que cette dernière étoile reste fixe dans le ciel,
les deux brillantes paraissent donner lieu à. un système
binaire en mouvement rétrograde.)
— Blas. V. part, encycl.
— Bot. Croix de Saint-André, Nom vulgaire de la va-
lentie ou croisette velue, n Croix de Calatrava ou de Samt-
Jacques, Nom vulgaire de l'amaryllis superbe. Il Croix de
chevalier. Nom vulgaire de la herse ou tribule. u Croix de
Jérusalem ou de Malte, Nom vulgaire de la lychnide de
Cbalcédoine. il Croix de Lorraine, Nom vulgaire d'un cactus
très épineux.
— Chir. Croix de Malte, Sorte de bandage en croix.
— Dr. anc. Appellation sous deux croix. Cause d'au-
dience relative à des dommages -intérêts contestés.
Il Appellation sous trois croix. Affaires de mémo nature,
mais constituant un procès par écrit, n Croix de cens, Cens
payable en deniers ou croix.
— Fortif- Croix de Saint-André. V. la partie encycl.
— Hist. Ordres. V. ia partie encycl.
— Hist. rolig. La vraie croix ou simplement La croix, l^a
croix sur laquelle est mort Jésus-Christ, ii Invention de la
croix. Exaltation de la croix. V. la partie encycl. (Hist.)
D Triomphe de ia crotx, Fête qu'on célèbre à Tolède en
mémoire de la bataille de Tolose, pendant laquelle une croix
miraculeuso apparut, dit-on, dans les airs, ii Chanoines de
la Sainte-Croix, Chanoines réguliers de l'ordre do Saint-
Augustin. Il Chanoines de Sainte-Croix de Coïmbre, Cha-
noines réguliers établis en Portugal vers 113l. il Filles de
la Croix. V. la partie encycl. U Ordre de la Vraie-Croix,
Association do lommes. fondée, en I<>68, par Eléonore,
femme de Ferdinand III. ii Ordre de Saintf-Croix de Fon-
teve^/c. Ordre monastique de la règle de Saint-Benoît, fondé
par Ludolf, évoque de Gubio. il Ordre de la croix de Saint-
Dominique et de Saint-Pierre, martyr. Ordre religieux mili-
taire, qui était conféré par les inquisiteurs dominicains.
— Jeux. Croix de Jérusalem, Sorte do jeu d'enfants,
dans leauel il faut assembler on croix dos morceaux do
bois. Il Croix ou pile. Croix et pile on Croix pile. Jeu do
hasard qui consiste à déclarer si uno pièce do monnaie
jetée on l'air montrera, uno fois retombée par terre, la
pile ou la face. (Celui qui devine gagne l'enjeu. — On dit
auj. Pile ou face.) [On dit aussi Jouer à croix-pile.] —
Fi(ç. Jeter, Décider une chose à croix ou pile, En abandon-
Dcr la décision au hasard.
— Manèg. Faire la croix à courbettes ou à ballottades.
Faire exécuter au cheval dos sauts qui se succèdent rapi-
dement, dans dos directions différeatos, do façon à figurer
une croix.
CROIX HERALDIQUES
quatorze, et commencent à l'agonie du jardin des Oli-
viers, pour finir par le crucifiement et la mise au tom-
beau.) Il Suite do prières, que l'on fait devant cette série
de tableaux.
— Techn. Morceau de bois qui porte les têtes de char-
dons à carder, ii Nom donné par les tisseurs à toute fausse
direction, à tout intervertissemont dans l'ordre do pla-
cement des fils de chaîne, des cordes du colletage, du
remettage, etc. n Croix à essiiyer. Râteau de bois au
moyen duquel, dans la fabrication des glaces, on essuie
la table do coulage avant d'y verser le verre fondu. —
Grande croix, Plaque de fer munie d'un long manche, qui
sert, dans la même fabrication, à soutenir les glaces
quand on les introduit dans la carcasse.
— Télégr. électr. Croix de Malte, Pièce ayant l'aspect
d'une croix de Malte. {C'est une roue à dents carrées pro-
fondes et peu nombreuses, dans lesquelles la came de
l'axe d'un barillet vient s'engager. La croix de Malte arrête
le mouvement de l'axe du barillet, dès que la came s'en-
gage dans l'une des dents ; elle ne lui permet pas de sortir
pour continuer son mouvement de rotation.)
— Typogr. Signe en forme de croix latine {■{■), dont on
se servait autrefois pour renvoyer aux notes marginales.
(On ne l'emploie plus que dans les livres d'église ou dans
les dictionnaires, avec une valeur de convention.)
— Véner. Croix de cerf. Petit os en forme de croix
qu'on trouve dans le cœur du cerf, il Barre de fer transver-
sale, que l'on fixait autrefois au bas de la lame des épieux
do chasse, et qui faisait avec la hampe un arrêt en forme
de croix.
— Encycl. Archéol. La figure de la croix est un des élé-
ments décoratifs qu'on rencontre le plus souvent dans les
ornementations les plus anciennes. Elle répond, en effet,
à une forme géométrique très simple; combinée avec le
cercle, notamment, elle apparaît sur Jes tissus orientaux
les plus anciens, comme aussi sur nombre d'objets datant
des divers âges du bronze, en tous pays. Quand ses
branches se replient on Z, elle constitue le swastika ou
croix gammée, qui abonde aussi bien sur les plus vieux
objets de l'art Scandinave que sur ceux de l'art indien;
ot, dans l'Inde, elle est demeurée un signe symbolique re-
ligieux du feu sacré pris comme puissance supérieure et
origine même de la vie. Dans l'Egypte ancienne, la croix
ansée est le symbole do l'immortalité do l'âme. Los pre-
miers chrétiens multiplièrent l'imago de la croix dans
les catacombes. Mais cette effigie de l'instrument do la
Rédemption n'apparut pas avant le iv siècle sur les mo-
numents, sur les autels et dans les processions, alors que,
depuis des siècles, les croix se trouvaient représentées
sur les monuments funéraires étrusques commo emblème
placée au centre de l'écu, les branches de la traverse tou-
chant les bords; s'il en est autrement, elle est dite alai-
sëe. Les attributs divers de la croix sont en nombre con-
sidérable ; les principaux se trouvent ici figurés ; Croix
ancrée. Celle dont les extrémités sont crocliues comme
les pattes d'une ancre; Croix bou7-don7iée,Cel\o dont les
extrémités sont en forme do boules; Croix cléchée, CeWo
qui, percée à jour, laisse voir le fond de l'écu; Croix
engrelée. Colle qui est dentelée sur les bords; Croix hen-
dée. Celle dont les extrémités sont ancrées de fleur de
lis ; Croix gringolée. Celle dont les extrémités figurent des
têtes do serpent; Croix pattée, Celle dont les extrémités
sont élargies; Croix potencée. Celle qui se termine par
quatre plates-bandes, etc. (Pour les autres, nous renvoyons
au mot qui désigne l'attribut.) L'origine des croix héral-
diques est dans celles que les croisés attachèrent à leurs
vêtements, avant de partir pour la croisade. Les croix
principales sont : la croix de LoJTaine, qui est patriarcale ;
la croix de Jérusalem (c'est celle des religieux du Saint-
Esprit, etc.); la croix de Saint-André, la croix de Malte,
la croix de Saint-Antoine ou tau, la croix de Toulouse, qui
est vidée, cléchée et pommetée, etc. La croix de Saint-
Jean-Baptiste est celle munie d'une l)anderolle, qu'on voit
figurée avec l'agneau pascal sur nombre d écus et sur les
ag7ïus Dei. La croix des Mathurins était une croix pattée.
La croix de Malte était, on principe, une croix latine
blanche, pleine, sur champ de gueules, que les chevaliers
portaient sur leur vêtement de dessus, au^côié gauche,
tandis qu'une autre, à huit pointes {croix d'étoile blanche),
était appliquée devant et derrière sur leur manteau. Les
maisons princières qui, commo la Savoie, avaient une
croix pour emblème, sont sans nombre, de même que les
ordres de chevalerie qui avaient une croix à leurs rubans
et à leurs colliers. V. plus loin.
— Fortif. Croix de Saint-André. C'est un engin de dé-
fense accessoire, formé do jdusieurs pièces do bois poin-
tues et assemblées de telle faron que, posé à terre, il pré-
sente toujours un certain nombre do pointes élevées en
l'air. C'est une sorte de chausso-trape, mais de plus
grandes dimensions, les pièces de bois dont il s'agit ayant
environ 2 mètres de longueur sur 0"',15 à 0^,20 ou même
0'",25 d'équarrissage. En les enchevêtrant, on forme un
obstacle presque impénétrable et très difficile à détruire,
môme avec la hache.
— Hist. Le supplice de la croix, en usage chez les Egyp-
tiens, les Carthaginois, les Perses, était, on Grèce ot à
Rome, réservé aux esclaves et aux grands criminels. Y con-
damner un citoyen romain passait pour le plus grand dos
attentats. Il ne fut adopté par les Juifs que vers le temps
du roi Hérode. La croix, constituée par la réunion de deux
419
01 mfmo do Jrois poteaux, affectait diircrontes formes :
+ ■ '• ^. ""_} ;}■■'' P^'ioiit, proalablenuMit fouoito, la por-
tait au liou do 1 oxôcutiou, ot y était altaclié, soit avoc dos
cordos, soit, plus souvont, avoc dos clous, qui lui porçaiont
les piods ot los mams. I.o récit des Evangiles uous uioniro
quo Jésus-Ohnst ondura ce supplice dans toute sa cruauté.
l^os supplicies restaient on croj.\ jus((u'à ce que los oiseaux
do proie vmssont dévorer leur cadavre; seuls, les Juifs
leur rompaient los jambes à la tombée du jour. Il était
permis aux parents et aux amis des condamnés de rendre
les derniers devoirs à leurs corps. (|uand la mort avait été
ofnciellemont constatée. Ce supplice barbare fut aboli par
Constantin.
Le crucilieniont do Jésus-Christ a donné naissance à plu-
sieurs solennités de l'Kglise et à plusieurs dévotions et
usages, outre le signe de la croix. Ainsi, la fête de l'/nven-
tinn de la sainte croix (3 mai) célèbre la découverte do la
croix de Jcsus-Clirist, retrouvée par sainte Hélène, on 326,
sur le Golgotha; \' Exaltation de la sainte croix (14 sept.)
consacre la momoiro du jour où l'empereur Héraclius rap-
porta à Jérusalem la croix, qu'il avait reprise à Chosroés
11, roi do Per.ie. Pour que 1 instrument de la passion de
Jésus-Clirist no fût plus exposé à tomber entre los mains
dos infidèles, on lo divisa en plusieurs morceaux, dont ou
lit dos parcellos qui furent répandues dans toute la chré-
tienté. Un fragment considérable est vénéré à Rome, un
autre à Paris.
L'image de la croix portant le Christ reçut de bonne heure
un culte quo les liturgies les plus anciennes, dans l'Eglise
grecque aussi bien que dans 1 Eglise latine, appellent nrfo-
ralion, parce qu'il remonte jusqu'à celui qui est ainsi re-
présenté. Cette adoration se pratique solennellement lo
vendredi saint, à l'office du matin. Les croix et les crucifix
occupent une grande place dans les cérémonies catholi-
ques. Tout autel ofl l'on célèbre la messe doit être sur-
monté do la croix-, elle est portée en tète dos processions,
s'élève au-dessus des églises, dans les cimetières et sur les
tombes dos chrétiens; elle est figurée sur les linges sacrés
et les ornements liturgiques; l'évêque, enfin, la porte sur
sa poitrine.
On appelait épreuve de la croix une sorte de jugement
de Dieu, qui était en usage au temps de Charlemagiie. Les
deux adversaires qui y étaient soumis devaient garder le
plus longtemps possible les bras étendus en forme do croix,
pendant la célébration de la messe. Celui qui baissait les
bras lo premier perdait son procès.
— Iconogr. La croix est, en iconographie, le Christ lui-
même ou son symbole.
Il y a quatre espèces principales de croix :
1° La croix sans sommet (cntx eommissa ou palibu-
tala), que les iconologues appellent ordinairement croix
en T ou en tau, parce qu'elle alTecte la forme de cette
lettre, qui, chez les gentils, était un symbole do vie, de
félicité, de salut. (D'après une tradition" adoptée par plu-
sieurs archéologues, la croix de Jésus aurait été une croix
en tau. On trouve des croix de cette espèce tracées sur
des sarcophages chrétiens des premiers siècles, et quel-
quefois lo T est accosté de l'A et de l'n):
2« La croix avec sommet et à quatre branches (crux
capitala, crux immissa), composée d'un arbre vertical ou
hampe et d'une barre transversale. (C'est la croix dont la
forme a prévalu jusqu'à nos jours dans les pratiques de
lart et du culte. Il y a deux variétés principales de croix
à quatre branches : la croix grecque ot la croix latine. Cette
dernière forme est celle d'un homme étendant les bras •
c'est aussi celle que l'on assigne généralement à la croix
de Jésus-Christ.)
[Parmi les variétés de la croix à quatre branches, nous
mentionnerons : la croix en sautoir ou croix en X {ci'ux
decussata), que l'on appelle vulgairement croix de Saint-
André, à cause de la tradition qui vont que cet apôtre
soit mort sur un gibet de cette forme ; la croix de Malte,
la croix de Jérusalem, la croix de Toulouse et la croix de
J'iorence, dont los quatre branches sont égales entre elles
comme celles de la croix grecque, mais qui s'en distin-
guent par leur ornementation] ;
3° La croix à double traverse, dite croix archiépiscopale.
ou patriarcale, ou russe, ou de Lorraine. (Dans cette croix,
la traverse supérieure, plus courte quo la traverse infé-
rieure, (igure, suivant quelques iconologues, un largo
écriteau qu'on avait cloué sur la croix du Christ, avoc
1 inscription connue Jnri {lesus Nazarenus, Hex ludxoi-um).
On rencontre fréquemment cette croix dans les monu-
ments chrétiens do l'Attique.do la Morée, du mont Athos.
Kilo a été adoptée pour le plan de plusieurs églises cathé-
drales d'Angleterre, notamment de celles de Lincoln, de
Bovcrlac, de Rochester, do Worcestor. Celte disposition
se retrouve égaloment dans la grande église
abbatiale do Cluiiy ; dans l'église do Saint-
Quontin ; dans l'église abbatiale do Saint-Bonoît-
sur-Loiro. Cette forme appartient à la croix do
Lorraine, à la croix des hospitaliers du Saint-
Ksprit et à celle qui désigne la dignité archié-
piscopale) :
\' La croix à triple traverse, laquelle n'est
guère employée que pour lo souverain pontife.
(Le pape seul eut le droit de faire porter une
croix triple devant lui ot do la placer dans
SOS armes; on gratitia d'une croix double lo cardinal et
I archevêque (v.§ 3); la croix simple fut laissée à l^vé-
quo. Ce n est guère qu'à partir du xv" siècle que ce r61o
hiérarchiciuo fut assigné aux croix )
«i,fn".w 1 ""'"" '"=«'>mpagn''<'s d'ornements, on peut
signaler . la croix enracinée ou croissante^ dont lo ,i,.d
se découpe pour lormer une espèce do croissant dis.io-
sition quon retrouve dans les monuments antérieurs au
vif siècle, et dans laquelle, par conséquent, on a eu
tort de voir uno imago du triomphe do la croix sur lo
croissant; -la croix entourée d'animaux alTrontés tels
que lo lion, lo faucon, l'aigle, le paon, la colombo et la
brebis, qui symbolisent les uns les vices vaincus par la
croix, les autres los vertus qu'elle enfante; - la croix
cantoniiéo dos quatre Evangiles (fresquo des cata-
combes); -lo chrisme [v. ce mot]; - la croix constel-
lée (mosaïque do Saint-Apollinaire, à Ravenno), placée
au milieu des étoile» du firmament, qui pâlissent devant
ollo, ayant à son sommet lo mot mystique ixevï à sa
base les mots saluk mundi, ot à l'extrémité do chacun
dos bras les lettres A et a.
.!„V ""m"" ''''*',<'^'"' î',"' «îroix dans los carrefours, à l'entrée
dos vil es ou dos villages, était fort répandu des los pre
miors temps du moyen ûgo La plupaVi do ces c.oix do
chemins furent élevées pour conserver lo souvenir d'un
lait niéniorable, en signe d'expiation ou do protection ou
.sim]iloniont |iour marquer les délimitations îles propriétés
Pendant les XIV et XV siècles, on donna aux croix des
chciiiMis uno grande riche.sse; on multiplia les figures qui
accompagnaient lo Christ, tout en conservant les disposi-
tions primitives. La plupart do ces petits monuments ont
été détruits pendant los guerres do religion ou à l'époque
do la Révolution. En Bretagne, los croix .sont restées fobjet
d un culte général. Parmi les croix qui subsistent, quolques-
uues sont des œuvres d'un véritable mérite, comme les
croix de Pleyben, do Saint-Thégonnoc et de Plougastel.
Parfois, ces croix sont disposées on calvaire et forment
des allées où, à certaines époques, ont lieu des processions,
baint Zonon, qui devint évéque de Vérone en 362,
CROIX
Saint-Denis; faite pour Louis IX, elle est modifiée plus
lard do manière à devenir uno croix d'autel. L'égliso
de Lanciano (Italie) possède uno remarquable croix
do procession, qui date du xiv siècle. On on voit aussi
une fort ancienne dans l'égliso de Saint-Jean-du-Doigt
(hinistero) : elle est d'argent fondu, ciselé et doré, et
dato du xiv siècle. L'égliso de Plouvez (Côtes-du-Nord)
en possède uno à peu près semblable du commencement
du XVII" siéclo.
Enfin, on donne le nom de croix pectorale à la croiï
d or (|^uo les évoques portent sur la poitrine par-dessus
leur vêtement, et qui est suspendue au cou par une chaîne
ou cordon. L usage de cet insigne nu paraît pas devoir
rennonter au delà du xni« siècle. On voit dans les musées
et les collections particulières des croix pastorales enri-
. Croix do Malte
l.Croi. fichée. -'8. Cro7x°dê cV^nlxvl s)'^rRo?ai°°°'t°-c;;iî-/''°'^ p-ecque. -. G. Croix bastonnée. - 6. Crois dorencée. _
déclare avoir placé une croix de bois en forme de tan sur
le faîte d'une basilique qu'il avait bâtie. En France, pen-
dant l'époque carolingienne, on décorait do croix incrus-
tées les tympans des portes et des pignons d'églises, les
faces des contreforts ou des piliers. Dès le xi' siècle, prin-
cipalement dans le Nivernais, lo Berry et l'Auvergne, des
croix de pierre furent érigées sur les sommets mêmes des
pignons ; parmi celles que lo temps a épargnées, on cite,
pour l'élégance do leurs formes, les croix qui couronnent
les quatre pignons do l'église de Montréal, près d'Avallon
(fin du xii" s.), ot les croix dos pignons du transept de
1 église Saint-Urbain, à ïroyes. Au xv siècle, los croix
d amortissement des pignons se couvrent de détails fine-
ment sculptés.
On donne le nom de croix de consécration à des croix
peintes ou sculptées dans l'intérieur des églises (quelque-
lois aussi à l'extérieur) et sur lesquelles l'évêque fait une
onction avec le saint chrême, dans la cérémonie do la
consécration. Ces croix sont ordinairement au nombre do
douze. Elles prouvent quo l'église a été consacrée ot non
pas seulement bénite.
La croix sur les tombeaux fut, à l'origine, un attribut
du martyre, quel qu'ait été d'ailleurs bi supplice du saint
enseveli. La croix est un des principaux attributs de saint
chies d émaux et de pierres précieuses, ainsi que d'autres
croix fort belles, destinées à servir de reliquaires.
Saint-Martial-lès-Limoges possédait uno croix double,
dite " de Saint-Eloi », dont le dessin nous a été conservé,
et qui est un type intéressant
de l'orfèvrerie au vu» siècle.
Beaucoup de reliquaires et
d'ostensoirs sont construits en
forme de croix : à l'intersec-
tion des branches est placée la
capsule contenant los reliques
ou l'hostio ot recouverte pai*
uno lentille de cristal.
— Métrol. On a observé que
la croix fait son apparition sur
les monnaies publiques dès le
IV siècle, sur les monnaies de
Valentinien I", par exemple.
qui mourut en 373. Martigny
dit '' ' -
Croix
(denier d'or de Louis XI)-
S^ville); 2. Croix pecto-
rale (ivi««.); 3. Croix (le Salnt-Elol (vin's.).
Pierre, notamment sur les sarcophages. Par la suite, on
plaça dos croix sur les tombeaux do tous les chrétiens sans
distinction, et on érigea, à l'entrée et au milieu du cime-
tière, dos croix de pierre ou do bois d'un travail plus ou
moins remarquable. Parmi les plus anciens monuments
do ce dernier genre oui se soient conservés en France,
nous citerons la croix do piorro du cimetière do Haret, près
do Barbozioux [Un du xt' s.); la croix du cimetière do
Orézy (Calvados) [xii" s.]; la croix du cimetière de Mezy
(Marne) (xiii' s.); los croix do Jouarro (xiii' s.), do Néri-
gean et de Saint-Gormain-la-Rivière (xvi» s.).
On conserve quolquescniixpi-ocessionncllesduxii'sièclo
faites de bois do chêne et recouvertes do plaques d'ar-
gent ou do cuivre doré. l'ne des plus bidlos est colle qui
est pTa-céo mir un autol latéral do l'égliso nbbaiialo do
l'avoir vuo sur dos pièces
bien antérieures, c'est-à-diro sur do petits bronzes de
Constantin, frappés à Aquilée et à Trêves. Philippe III fut
lo premier roi de France qui se fit représenter en costume
royal sur ses monnaies, à la fin du xiii» siècle.
— Ordres. La croi.c est devenue I insigno distinctif d©
presque tous les ordres do chevalerie; chacun de ces or-
dres a son titre ot son histoire à part, mais nous donnons
ici, par ordre alphabétique, ceux dans los titres desquels
figure lo mot Croix :
— Ordre de ta Croix ■ Blanche ou </f la Fidélité. Fer-
dinand III, grand-duc do Toscane, fonda cet ordre en
IsM.poiir récomiionser les services militaires. Il prit son
nom do la couleur de la décoration. Depuis l'unification do
l'Italie, sous lo règne de Victor-Emmanuel, il a disparu.
— Ordre de la Croix de Bourgogne ou Ordre de Tunis.
Religieux ot militaire, il aurait été créé, on 1533, par
Clianes-Quint, quand celui-ci rétablit Muloy-Hiissoïn sur
le trône do Tunis, mais on no possôdo aucun renseigne-
ment positif.
— Ordre de la Croix-Étoilée. Un fait jugé miraculeux
donna lieu, en 10(!8, à l'établissement de cot ordre on Au-
triche. Un incendie consuma
uno partie du palais impérial
de Vienne, mais s'arrêta, dit-
on, devant un morceau de la
vraio croix, dont l'écrin fut
consumé. La relique appar-
tenait à l'impératrice luéo-
noro de Gonzague. Lo pajio
Clément IX approuva cot or-
dre par uno nulle dati
du
9 sep-
27 juillet 1609, ot, lo
tembro do Ja n»/>ino annéo,
rcmporeur LiiopoUI !•' lo ro-
connul par ilos lettres paten-
tes. On lui avait donn<5, nvaot
son nom actuel, celui do so- Ordre it :„o
cit'té (h's Dames nobles de la
Cruix-Etoiléc, puis celui J onho des Chovaltèrfs de ta Vt\iith
Ciof'.r, eulln d'ontrr dv la Aoàtt'-Croix : il est rt^ervi.1 aux
ftminwTO rtl» I» uubicsso : la grande muitrvsso os», iv» lou-
CROIX
CROMARTY
Ordre de la Croix
de 1er.
dation, une princesse de la maison d'Autriche. Cette déco-
ration se porte sur ie sein gauche, attachée à un ruban
noir formant rosette.
— Oi-dre de la Croix de /cr ( Prusse ). Frédéric -Guil-
laume m fonda cet ordre, en 1813, pour honorer ceux de
ses sujets qui, pendant la campagne
de 1SI3, avaient bien mérité de la
f)atrie, soit en combattant avec vail-
ance, soi', en Taisant preuve de pa-
triotisme pour la cause de la l'rubse.
Aujourd'hui, l'ordre (modilié en 1S~0)
est divisé en trois classes de cheva-
liers. La croix est de fer fondu, à
branches bordées d'argent. Elle est
portée par les militaires de la seconde
classe, suspendue à la boutonnière
de l'habit par un ruban noir liséré de
blanc ; chez les membres civils, le ru-
ban est blanc, liséré de noir.
— Ordre de la Croix de Jésus-Christ,
dernier nom porté, à partir de 156S,
par l'ordre de la Milice de Jésus-
Christ. {V. Milice de Jéscs-Cbrist [ordre de la].) Cet
ordre fut donné, lors de son changement de nom, par le
pape Pie V, à la congrégation de Saint-Pierre. La déco-
ration de Tordre était une croix noire.
— Crojx de Juillet (France). Une loi du 13 décembre 1830
institua cette décoration pour perpétuer le souvenir de
la révolution de 1830, et pour accorder un signe de dis-
tinction aux citoyens qui s'étaient signalés dans les trois
journées de Juillet. La croix était formée de trois bran-
ches émaillées de blanc, pommetées d'argent à leurs six
extrémités. Elle reposait sur une couronne de chêne et
était surmontée d'une couronne murale d'argent. On la
confond souvent avec la médaille de
Juillet. V. JUILLET.
— Croix commémorative (Allemagne
[Prusse]), créée, en 1866, par Guillau-
me l'^eldestinéo à rappeler le souvenir
de la guerre avec l'Autriche. L'insigne
est fait du bronze des canons pris à
l'ennemi. Les combattants de cette
guerre la portent avec un ruban noir,
avec bordure blanche et orange; pour
les non-combattants, la bordure est
orange et noire.
— Croix du Sud {ordre ifnpéinal de
la) ou du Cruzeiro [Brésil], institué ie
1" décembre 1822. D comprend qua-
tre classes : grand-croix, commandeur
(avec plaque), officier, et chevalier. Le
ruban est bleu azur. De même que tous les ordres créés
sous la monarchie brésilienne, celui-ci a été aboli lors de
la proclamation de la république au Brésil.
— Croix militaire (Belgique), instituée, le il février 1885,
parLéopoldlI. Deux classes, dont la première se donne pour
vingt-cinq ans de ■' ' '' '■■■ ■ '- ' ■--- - '
cinq ans de ser-
vices militaires.
Le ruban est
vert, avec lisérés
ftonceaudeSmil-
imètres. La pre-
mière classe est
indiquée par une
rosette sur le
ruban.
— Croix de la
Santé militaire
(Allemagne [Hes-
se]), instituée, le
25 août 1870, par
le gran d-duc
Louis m. Ne
Croix commémo-
ralive.
ur vint^t-
Croix militaire,
(Belgique).
Crois de la Santé
militaire (Hesse).
Ordre
de la Croix-Rouge
(Russie).
comprend qu'une classe (chevaliers), et se porto à la bou-
tonnière. Ruban ponceau liséré d'argent.
— Crofj:-7ïou9e(orrfrerfe /a) [Angleterre], institué, en 1883,
par Victoria T* et destiné aux dames. Comprend une seule
classe et se porte à l'épaule gauche. Le
ruban est bleu, bordé de rouée.
— Croix-Bouge {ordre de la) [Russie]
institué,le il avril 1878, par Alexandre III
et destiné à récompenser les dames qui
ont donné des soins aux blessés. Ne
comprend qu'une seule classe. Ruban
rouge.
— Croix de Mérite. V. mérite; Croix
d'honneur de Detmold. V. Detmold
Croix de Vic'oria. V.Victoria; Croix de
Mentana. V. Mentana; etc.
— Rclig. I. Signe de la croix. Tertul
lien nous apprend que, d'après un usa^e
déjà ancien ao son temps, les disciples
de Jésus-Christ traçaient sur eux, en dif-
férentes occasions, l'image de la croix.
Ce signe est, pour les chrétiens, un sym-
bole qui rappelle les trois mystères de la Trinité, de
rincarnation et de la Rédemption. Les Latins le font en
Fortant la main droite au front, à la poitrine, puis à
épaule gauche, ensuite à l'épaule droite, tandis qu'ils
disent : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Les
Grecs portent la main d'abord à l'épaule droite et après
à l'épaule gauche. Le signe de la croix est d'une pratique
fréquente dans les deux Eglises; il se fait au commence-
ment et à la tin de chaque prière, avant et après les repas,
dans les dangers, etc. Un autre signe do croix, qu'on peut
appeler liturgique, est tracé sur tout objet ou toute per-
sonne qui reçoit une bénédiction ; l'évoque le fait avec les
deux doigts do la main droite ; le prêtre, avec la main tout
entière. Les protestants ont renoncé à la pratique du signe
de la croix.
II. Ordres religieux. Plusieurs ordres religieux se sont
placés sous le patronage de la croix. V. cboisibr.
11 faut encore citer les clercs dt'chaussés de la Sainte-
Croix ou passionnistes, institués par saint Paul do la Croix,
contirmés par Benoît XIV, en 1741, et qui comptaient une
vingtaine de Pères en Franco, en 1880; la congrégation
de Sainte-Croix du Mans, fondée en 1835, qui dirige un
collège à Neuiljy. près Paris, et enfin les Filles de la Croix,
congrégation enseignante, fondée en 1625 & Royc, par le
curé Giiérin, réformée en 1G10 par M"" de Villeneuve et
BaiDtVinc«ntde Paul, buppikmèe parla Révolution. Depuis,
il s'est rétabli sous le même vocable, surtout en France,
quelques congrégations hospitalières et enseignantes, qui
ont généralement repris la règle du xvii* siècle. Ellos
comptent actuellement, rien qu'en France, plus de trois
cents maisons dans trente-quatre diocèses. Les plus con-
nues sont : les Filles de la Croix, dites « de Saint-André »
(centre à La Puye, en Poitou), fondées en 1806 par Elisa-
beth Bichier des Ages et l'abbé Fournet, et répandues dans
plusieurs diocèses ; les sœurs de la Croix de Jésus, fondées
en 1S32 à Groissiat (diocèse de Belley), auxquelles corres-
pondent des frères de la Croix; les sœurs marianites de
Sainte-Croix, fondées en iS4i au Mans, par l'abbé Moreau,
surtout répandues en Amérique; les sœurs de Notre-
Dame de la Croix (centre à Muriuais, diocèse de Gre-
noble) ; les sœurs de la Croix, fondées en 1833 par le curé
de Liège, Habets.
CROIX DU TrahoiR (la). Dès le xm" siècle, existait à
Pans une croix de ce nom, au milieu du carrefour forme
par les rues Saini-Honoré et de l'Arbre-Scc. Les avis sont
partagés sur l'origine de ce nom de « trahoir », que l'on
rencontre aussi sous la forme de lirouer, tiroir. S'agissait-
il d'un lieu ou l'on triait les animaux de boucherie, où
l'on tirait â quatre chevaux les criminels, où l'on tirait
les étoffes pour les tendre? Les trois hypothèses ont été
émises, sans que la solution certaine ait été trouvée. Sous
François 1*% une fontaine publique fut juxtaposée à la
croix. Comme ces deux constructions gênaient fort la cir-
culation, le prévôt des inar-
cliands, François Miron,
fit réédifier la fontaine, en
1606, à l'angle même des
deux rues, et, en 1036, la
croix fut transportée sur le
nouvel édifice. L'ensemble
tombait en ruine à la fin
du règne de Louis XV. En
1774, Soufflet fut cliargé do
reconstruire la fontaine,
mais la croix n'a pas été
conservée. Le monument,
sobrement traité, est orné
d'une jolie nymphe, sculp-
tée en bas-relief par Boizot.
Croix de Berny (La),
roman, par le vicomte
Charles de Launay (M"" E.
de Girardin ) , Théophile
Gautier, Jules Sandeau et
Méry. Le titre est unique-
ment dû à ce fait que les
auteurs ont fait entre eux
un steeple -c/iase littéraire
et que la première course Fontaine de la Croix-du-Trahoir.
de ce genre eut lieu en
France à la Croix de Berny (annexe d'Antony, à l'inter-
section des routes de Paris à Orléans et de (Jboisy-le-Roi
à Versailles). Les personnages principaux sont au nombre
de quatre, comme les auteurs. La forme adoptée pour ce
singulier ouvrage est la forme épistolaire, qui permet
mieux à chacun d'eux de se mettre en scène. — Edgar
de Meilhan, le prince de Montbert et Raymond de Villiers,
arrivent, par un enchaînement de circonstances fantas-
tiques, à aimer la même femme, qui, pour l'un, s'appelle
Irène de Chàteaudun et est une riche héritière, et, pour
les deux autres, n'est que la veuve Louise Guérin, pauvre
enlumineuse d'écrans et d'éventails. Pendant" des se-
maines, des mois entiers, on assiste aux courses effrénées
de ces trois hommes à la poursuite de celle qu'ils aiment.
Dans ce steeple-chase désespéré vers le bonheur, un seul
arrive... pour mourir-
La fable est peu intéressante , l'intrigue embrouillée,
invraisemblable, sans parler du manque d'unité dans l'ac-
tion ; mais l'œuvre abonde en détails cliarmants, et le nom
de ses auteurs lui valut une heure de célébrité.
Croix de Marie (la), opéra-comique en trois actes,
paroles de Lockroy et Dennery, musique d'Aimé Maillart,
représenté à l'Opéra-Comique le 10 juillet 1852. Le sujet, à
la fois mystique et fantastique, transportait à la scène une
légende bretonne non sans grâce , mais d'un caractère
assez singulier. La musique, qui n'est pas le meilleur ou-
vrage de son auteur, renfermait cependant plusieurs pages
vraiment distinguées, telles que, au second acte, le meilleur
de la partition, la romance de Marie, vraie perle mélo-
dique, délicieuse de grâce, de naturel et de simplicité, un
chœur de buveurs plein do franchise et un duo charmant.
L'ouvrage no fut jamais repris.
Croix (La) ou La Croex-DE-BLÉRÉ, comm. d'Indre-
et-Loire, arr. et à 22 kil. do Tours, sur le Cher ; 1.213 hab.
Ch. de f. Orléans. Tonnelleries.
Croix, comm. du départ, du Nord, arr. et à 7 kilom.
de Lille, dans la plaine de Flandre, près de la Marcq;
14.338 hab. Ch. de f. Nord. Fonderies de fer, imprimeries,
teinturerie, brasserie.
Croix ou Cruz (saint Jean DE La), théologien espa-
frnol, dont lo nom de famille était Yepez, né à Ontiveros
(Vicille-Castille) en 1542, mort en 1591. Il entra dans l'ordre
des carmes, où il se signala par ses austérités, travailla
avec sainte Thérèse à fonder l'ordre réformé des carmes
dits "déchaussés » (1580). Il a été canonisé en 1726 par
Benoît XIII. Sa fête se célèbre le 24 novembre. Il écrivit
en espagnol dos ouvrages mystiques, qui. imprimés à
Barcelone on 1619, furent traduits en français par le
P. Maillard (1694).
Croix-AUX-EOIS (La), comm. des Ardennes, arr. et à
8 kilom. do Vouziers, sur un affluent de la Bar; 355 hab.
Sur le territoire do cette commune est le dôfili^ de la Croix-
aux-liois, forcé lo 12 septembre 1792 par les Alliés, et que
les troupes françaises essayèrent vainement de reprendre
(13-15 sept.).
Croix-AUX-MINES (La), comm. dos Vosges, arr. et à
15 kilom. du Saint-Dié, sur la Morte, affluent de la Fave;
1.496 hab. Marbre, mine do plomb. Huileries, scieries.
Croix-DES- BOUQUETS, comm. de la république
d ilaUi, dép. de l'Ouest, arr. do Port-au-Princo ; 30.000 hab.
Croix-de-vie, comm. de la Vondôe, arr. et à 30 kilom.
des Sables-d'Olonno, à. l'ombouchuro du fleuve côtior la
Vie; 1.832 hab. Ch. de f. Etat. Bains de mer. Pêcheries,
salines, salaKous et conserves alimentaires.
420
CROIX-DIEU interj. Sorte d'ancien juron, qui se disait
par abréviation de « Par la croix do Dieu ».
CrOIX-HELLÉAN (La), comm. du Morbihan, arr. et à
10 kilom. de Ploërmcl; 830 bab. Eglise reconstruite en
1690; aux environs, chapelle Saint-Mandé, but de pèle-
rinage, élevée, dit-on, à lendroit où furent enterrés les
Bretons morts au combat des Trente, qui eut lieu en 1351,
sur le territoire de cette commune.
Croixille (La), comm. de la Mayenne, arrond. et à
25 kilom. de Laval, non loin de la' Vîlaiue naissante;
1.107 bab. Carrières de pierres pour pavés.
Croix-Kouge (sociétés de la). Au lendemain de la
convention internationale do Genève du 22 août 1864, qui
ri'glait le sort dos blessés en temps de guerre, et à laquelle
adhérèrent, dans la suite, la plupart des Etats, il se
forma, dans un grand nombre do pays, des sociétés dites
de la Croir-Jlouye.
En France se sont constituées, dans cet ordre d'idées :
la Société française de secours atix blessés militaires
des armées de terre et de mer, reconnue d'utilité publi-
que le 23 juin 1866; ÏUnion des femmes de France, tq-
connue par décret du 6 août 1882; V Association des Dames
françaises, reconnue par di'-cret de 1883.
Leur fonctionnement général a été réglé
par un décret du 19 octobre 1892, aux
termes duquel elles sont autorisées à
prêter leur concours en temps de guerre
au service de santé des armées do terre
et de mer, et sous l'autorité des direc-
teurs de ce service. Lo rôle de ces socié-
tés consiste à créer dans les places do
guerre des hôpitaux auxiliaires, à concou-
rir au service de ces hôpitaux, à faire
parvenir, suivant les indications de la guerre et de la ma-
rine, les dons que les sociétés recueillent pour les malades
et les blessés.
La Société de secours aux blessés est spécialement char-
gée du service des infirmeries des gares. Les doux autres
sociétés étendent leur assistance aux civils dans les
désastres et les calamités publiques. Le personnel des
sociétés est autorisé à porter le brassard de neutralité
institué par la Convention de Genève (avec croix rouge
sur fond blanc). Les hôpitaux et locaux occupes par lui
doivent être distingués par un drapeau de même couleur
portant le même signe. En 1877, les Turcs remplacèrent
la croix par le croissant.
Les sociétés de la Croix-Rouge des divers pays ont pour
organe commun le comité international de Genève. Elles
se réunissent fréquemment en congrès internationaux.
Groix-ROUSSE (La), nom d'un des quartiers actuels
do Lyon, formant autrefois une commune suburbaine et
un faubourg de la grande cité. V. Lyon.
Croix-SAINT-LEUFROY (La), comm. du départ, de
l'Eure, arr. et à 16 kilom. de Louviers, sur l'Eure ; 710 hab.
Ch. do r. Ouest. De l'ancienne abbaye fondée au vu* siècle
par saint Leufroy, en un lieu où saint Ouen, archevêque
de Rouen, avait planté une croix {tnonasterium Crucis An-
dœni), il ne reste que lo palais abbatial, de construction
moderne. Ruines de la tour de Crèvecœur (xii* s.).
CrOIZETTE (Sophie-.^lexandrine Croisiîtte, dite), ac-
trice, née à Saint-Pétersbourg en 1848, morte à Paris en
1901. Fille d'une danseuse française, elle obtint, en 1869, lo
premier prix de comédie au Conservatoire, débuta, en 1870,
à la Comédie-Française, et fut nommée sociétaire dès 1873.
Joignant à la beauté le don de la séduction et un talent
très jiersonncl, elle remporta do grands succès dans les
rôles de jeune première. Elle renonça au théâtre en 1882.
CROKALITE n. f. Silicate hydraté naturel d'alumine et
de soude. Syn. de mèsotype.
Croker ( John Wilson), homme d'Etat et auteur an-
glais, né à Galway [Irlande], en 1780, mort à Monlsey,
près de Londres, en 1857. Admis au barreau irlandais en
1802, il s'occupa de littérature et publia des écrits sati-
riques sur la situation politique de l'Irlande. En 1807, il
entra au Parlement et f^ut, en 1809, nommé secrétaire de
l'amirauté, poste qu'il occupa jusqu'en 1830. Huit fois élu
à la Chambre des communes, il devint, en 1828, conseiller
privé. Il fut l'un des fondateurs de la Quarlerly Beview,
à laquelle il fournit des articles acerbes.
Croker a publié deux poèmes : Talavera et Chants de
Trafalf/ar; divers morceaux lyriques; puis : Evénements
77iilitaires de la 7'évolution française de iSSO ; Contes pour
les enfants, tirés de l'histoire d'Angleterre, ouvrage qui a
suggéré à Walter Scott ^GsContes d'un grand-père; enfin,
une édition de la Vie de Johnson, de Boswell.
Croker (ThomasCrofton), écrivain irlandais, né à Cork
en 1798, mort à Londres en i854. Dès son jeune âge, il re-
cueillait les légendes et les chansons des paysans irlan-
dais, et les mit en œuvre dans les ouvrages qu'il publia
plus tard : Researches in the south of Ircland (1824); Faij^y
legends and traditions (1825) ; Legends of the Lakes (1829) ;
Josi'/ih Holt, gênerai of Irish rebels (1837); etc.
CROLER ou CROLLER V. n. Fauconn. V. CROULER.
CROLLE ou CROULE n. f. Vase sphérique à boire, ordi-
nairement muni d'un couvercle et d'une anse, en usage au
moyeu âge. (Certaines crollcs sont munies de deux poi-
gnées. Ces vases étaient ordinairement des pièces d'orfè-
vrerie; ils furent en usage du xiv* siècle jusqu'à la tin
du XVI». )
CrOLLES, comm. de ITsère, arr. ot à 16 kilom. de Gre-
noble , dans la plaine de Grésivaudan, au pied du Petit-
Som, non loin de l'Isère; 1.167 hab. Fabrique do ciment;
Moulins. Ruines du château de Montfort.
CroLY (George), littérateur anglais, né à Dublin en 1780.
mort on 1860. II se distingua comme prédicateur et publia
divers écrits, entre autres, des satires; Catilina, drame,
et L'orgueil doit être rabaissé, comédie (1824) ; des romans
et des nouvelles ; etc.
Cromac, comm. de la Haute-Vienne, arr. et à 36 kil.
de Rellac, non luin de laBenaize ; 922 hab. Châteaux ruinés.
CromagnON, localité située près du village des Eyzies,
dé]>endant do la commune de Tayac (Dordogne). On y a
découvert, en 1868, une grotte, où l'on a trouvé beaucoup
d'ossement.s humains, notamment le crâne connu des au-
thropologistes sous le nom de crâne de Cromagnon.
CbomaRTY, ville d'Ecosse, ch.-l. du comté de Cro-
marfîj,- port placé entre le golfe de Moray et celui de
421
Cromarty. — Le comté de Cromarh/ est formé d'un© doii-
zaino do potitcs enclaves, diss6nnm?os dans lo comté do
Koss, lio l'Atlantiquo à la mer du Nord; 2(;i kiloin. carr.
Pays inoi»ta}^ii('ux et pauvre. — Lo fivth tic Croiuavttj est
un ostuaii-e do yo kiloni. do longueur, sur 15 à 20 do largeur.
CrOMDALE, ville d'Ecosso {comtés d'Invornoss et d'EI-
gin), sur le Spoy ; 3.60Ù hab. Kn IGUO, victoire aux environs,
sur los rives du Spoy, des partisans du roi Guillaume III
sur ceux de la maison des Stuarts.
Gromer (Martin), historien polonais, né vers 1&12.
mort on 1589. Sénateur sous Sijiismond-Auguste, nommé
par Ktieuno Bathory évêque deAVarmio, et souvent cliarj^é
do missions diplomatiques, il eut une certaine influence à
la cour. Mais sou vrai titre de gloire, c'est son œuvre
d'historien. On a de lui : De oriyhie et rébus f/estis Polono-
i'um /i6ri A'.\A'(1555) ; Polonia sive De situ, populis, moribus,
magistvatibus et republica rerjni Poloniœ Ubri II (ir)"J7), et
beaucoup d'autres ouvrages politiques et littéraires.
Gromer (sir Evelyn Baring, puis lord), administrateur
anglais, né en 1841. Nommé commissaire de la dette
ogyptionno en 1876, il donna sa démission en 1879, lors du
coup d'Etat qui remplaça lo khédive Ismaïl par Tewfik-
pacha, puis il rentra avec de Blignières dans la nouvelle
organisation du contrôle anglo-français. En 18S0, il alla
remplir dans l'Inde les fonctions de ministre des finances.
Rappelé en Egypte en 1883. il succéda à sir Malet comme
consul généra au Caire, avec rang de ministre plénipo-
tentiaire. Le condominium franco-anglais ayant été aboli,
il a été depuis lors tout-puissant en Egypte, qu'il gou-
verne au nom do l'Angleterre, ne laissant au khédive
Abbas qu'un pouvoir nominal et faisant sentir, en toute
occasion, sa volonté énergique, brutale et tenace. En 1892,
sir Evelyn Baring a été élevé à la pairie avec lo titro de
1 lord Cromer " , et il a été créé vicomte en 1899.
CROMESQUIS (mè-ski) n. m. Art culin. Sorte do ragoût
polonais.
GrOMFORD, ville d'Angleterre (comté do Derby); l .100 h.
Cromford tire son origine des manufactures de coton qui
y furent établies en 1776 par Arkwright; ce sont les pre-
mières grandes manufactures de ce genre en Angleterre.
CROMLECH {krom'-lèk' — du bas breton kroumîech; de
kroum, cercle, et Itidt, pierre) n. m. Antiq. Monument mé-
galithique, formé de pierres plantées debout en cercle ou
en avenue, il Quelques-uns écrivent aussi ckomlek.
CROMMYOMANCIE {kro-mi, si — du gr. krommuon, oi-
gnon, et mnnCtia, divination) n. f. Divination qui se pra-
tiquait au moyen d'un oignon.
GrOMNE ou Gromnum, ville de la Grèce ancienne
(Arcadie). Victoire des Arcadiens sur Archidamos, roi de
Sparte, en 364 av. J.-C.
CROMORNE (allem. krummkom ; do krumm, courbe, et
horn, corne) n. m. Ancien instrument de musique à vent,
en bois et à anche double, comme le
hautbois et le basson.
— Enxycl. Recourbé par en bas en
forme de crosse renversée, ce qui lui
faisait donner aussi le nom de tourne-
bout, le cromorne avait l'aspect d'un
J majuscule. On pense qu'il était déjà
en usage au xiii" siècle : ce qui est cer-
tain, c'est que, dès ie xv*^, il était très
répandu. Les cromornes formaient une
famille, comprenant le soprano, l'alto,
le ténor, parfois la taille, et enfin la
basse. L'instrument était percé de six
à sept trous, et son étendue était géné-
ralement d'une neuvième. Les intona-
tions baissaient d'un demi-ton lorsque
l'exécutant ne bouchait qu'à moitié le
trou qui les produisait, de sorte que.
Cromoroe (xvi« ».).
par ce moyen, cet exécutant pouvait obtenir tous les de-
grés de l'échelle chromatique. A partir de l'époque révolu-
tionnaire, le cromorne disparait complètement, sans douto
remplacé par le basson.
GromOS. Myth. gr. Fils de Poséidon, héros éponyme
du bourg de Krommyon, entre Mégare et Corinthe. — Un
des fils de Lycaon.
CROMPER [kron-pé) v. a. Arg. Sauver : Ah! s'il voulait
CROMPKR ma sorbonneî [sauver ma tête] (Balz.)
CROMPIRE (patois alsacien grunbire; de lallem. f/ru7jrf,
terre, et bime, poire) n. f. Mot qui a passé dans Vargot
comme synonyme de pomme de TERRE.
Gromwell {/nou-èl') [Thomas], comte d'Essi-:x, lord-
chancelier d'Angleterre, né vers 1485, décapité à. Londres,
lo 28 juillet 1540. Gromwell passa quehiuos années de sa
jeunesse en Italie dans un corps do condottieri ot fut au
service do marchands vénitiens. De retour en Angiotorro,
il fut attaché à la personne du cardinal Wolsoy ; après la
chute de ce ministre, il eut à son tour une grande influence
sur Henri VIII. Il prépara l'œuvre do la Koformo, aidé do
Cranmor; il fut à la l'ois ministre dos affaires intérieures
et extérieures, créateur d'une nouvelle flotte, organisateur
des armées, président de la terrible Chambre à.toilée. Il lit
épouser à Henri VIII une princesse luthérionno, Anne
de Clôvos, alin d'allermir encore sa toutc-puissanco. Mais
lo roi ne tarda pas à répudier cette nouvelle épouse, dont
la physionomie lui déplaisait; il s'en prit au négociateur
de son mariage, et n'eut aucune peine à céder aux sollici-
tations dos ennemis du lord-chancelier, qui domandaiertt
sa mise en jugement. On no permit pas à l'accusé do se
défendre, et celui qui avait fait périr tant do victimes
(Thomas More, lady Salisbury, otc.) passa à sou tour aux
mains du bourreau.
Gromwell (Olivier), protecteur de la républiçiuo
d'AnglcteiTo, né à Huntingdon on ir.99, mort ù Whito-
hall (Londres) en 1658. Sa jeunesse fut souïlléo par do vio-
lents désordres, mais il se maria do bonno heure ot cliangea
tout à coup do conduite. L'histoire politique do Cromwoll
commence avec lo Long ])arlcmont (^I640)où, sous la direc-
tion de Hampdon, il prépara la révolution. En 1042, il ob-
tint uno commission do capitaine do cavalerie; il inspira
à SOS soMats l'ardeur que donne lo fanatisme religieux,
ot vainquit les troupes royalistes à Marston-Moor (1644)
cl à Nasuby (IGIT)). Nommé lieutenant général, il fut main-
tenu par exception dans lo privilège de son commando-
mont, malgré la W\ du Itenuucemcnt à soi-même, qui inter-
disait aux parlementaires toute charge militaire ou civile.
Uès lors, Cromwoll peut donner libre cours à so» projets
ambitieux : il fait emprisonner Charles I", il réprime la
seconde révolte des royalistes (lt'48), il épure lo Parle-
ment au moyen de la "force armée, et institue enlin uno
haute cour de justice qui condamne à mort le monar-
que (1G49). Après la proclamation do la républi(iue,
Gromwell part pour l'Irlande, où il fait massacrer les in-
surgés royalistes et catholiques. A son retour, il est traité
en souverain ot habite los résidences do Whitcliall et do
Saint-James. En 1650, il est appelé en Ecosse, où Charles II
avait été proclamé roi; il triomphe à Dunbar ot àWor-
coster, ot pacifie le pays avec autant do modération qu'il
avait montré de haine cruelle, l'année précédente, en Ir-
lande. Sur de la domination, il s'attache à déçopulariser
ce Parlement, qui lavait élevé si haut; il limt par le
dissoudre violemment. Il nomma ensuite une nouvelle
assemblée plus mystique que parlementaire, qui se dis-
persa d'elle-même (1653). Gromwell devint alors lord-
protecteur, et, pendant huit mois, il gouverna seul. Il fit
dire un nouveau Parlement
(1654), mais, l'ayant trouvé
peu docile, il le cassa l'année
suivante. Pendant dix-huit
mois, Gromwell régna sans
contrôle; puis, lasse do co
pouvoir, il rît encore appel à
un nouveau Parlement quj,
tout dévoué au Protecteur,
lui ofifril le titre de » roi « . Il
refusa après de longues hé-
sitations, et se contenta d'as-
surer sa succession à son fils
Richard, ajournant ainsi la
réalisation d'un rêve que la
mort dissipa. Gromwell légi-
tima en quelque sorte son
usurpation par la vigueur de
son gouvernement qui . tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur, CiJmwtrii
fut favorable au développe-
ment de la puissance anglaise. Hume a dit que le Protec-
teur avait débuté par le fanatisme pour aboutir à l'hypo-
crisie; depuis, Macaulay, Carlyle, Guizot ont réhaljililé
Cromwell, sans réussir à convaincre tous leurs lecteurs.
On trouve en cet ambitieux un mélange extraordinaire do
grandeur et de bassesse, de fourberie et d'enthousiasme,
de générosité et de cruauté, do tolérance et de fanatisme,
et peut-être a-t-il mérité tous les éloges et tous les re-
proches qui lui ont été prodigués.
Gromwell avait épousé, en 1620, Elisabeth Bourchier,
morte en 1665, et dont il eut quatre fils et quatre filles ; los
plus connus de ses fila sont Richard ot Henry. (V. ci-
dessous.)
On trouvera la bibliographie détaillée de Cromwell dans
le Dictionn. of national biography, de Leslie Stephen.
Cromwell, drame en cinq acteset en vers, do V. Hugo,
publié en décembre 1827. — La scène se passe à Whitehall,
en l'année 1657. Olivier Cromwell, co républicain austère,
inflexible, est devenu maître des destinées do l'Angle-
terre. Cependant, il n'est point satisfait. Ayant le pouvoir
et tous les privilèges de la royauté, il veut on porter les
insignes. La Cité de Londres a déposé le sceptre à ses
pieds, et le Parlement, la couronne : il touche à son rêve;
mais il découvre autour de lui des conjurés qui n'attendent,
pour lever leur poignard, que d'avoir à frapper un roi.
Alors, il rejette au loin la couronne, et, aftermi par cet
acte apparent de fidélité à la république, il peut encore
rcver la royatité et se dire :
Quand donc serai-je roi ?
Ce sont les derniers mots du drame.
Cette pièce n'a jamais été jouée : elle ne pouvait pas
l'ôtre. Ce n'est pas, à proprement parler, une action dramati-
que. C'est un tableau historique extrèmemontdéveloppé.oii
s'agitent un grand nombre de personnages. L'évocation
de la société d'alors est puissante et complète : cavaliers,
puritains, poètes, soldats, personnages nobles ou ridi-
cules se mêlent sur la scène ; mais c'est en vue du pitto-
resque plutôt que de l'intrigue. Les personnages n'ont pas
la vérité psychologique de leur caractère tel que l'histoiro
nous lo fait connaître. V. Hugo travestit la personne do
Cromwell, lorsque, do cette figure puissante, austère, il
fait un être guindé, grotesque, pour aboutir, comme dans
tous ses drames, à une antithèse de caractère. On pour-
rait encore reprocher à V. Hugo d'avoir rapetissé les pu-
ritains. Ces hommes un peu raides, lugubres mémo à
force d'austérité, mais grands et purs en définitive, ne
méritaient pas qu'on ne fit d'eux que des théologiens
pédants, des bouff'ons, même des hypocrites. Milton lui-
inômo n'a qu'un rôle mesquin. Lo style est, oû revanche,
d'un lyrisme sonore et brillant.
Crom'well (la Préfacb db). Le drame de Cromwelt
était précédé d'une longue préface, qui fut considérée
comme lo manifeste do récole romantique. — L'auteur y
développait ses idées sur l'art dramatique. V. Hugo dis-
tinguo trois âges dans l'histoire de l'humanité : les temps
primitifs, los temps antiques, los temps modernes, auxquels
correspondent trois formes do poésie : lo lyrisme, Yépopi'e
ot lo tirante. Le christianisme donna naissasco au genre
le plus vrai : lo drame, qui, comme la vie, réunit los con-
traires : lo corps et l'âme, lo beau et le laid, le grotesque
ot le sublime. Rien n'est donc plus faux, aux yeux du
poète, que la distinction dos genres qui a triomphé dans
la tragédie classique. Il se moque aussi do la règle des
trois unités : la seule unité qu'il veuille conserver, c'est
celle d'action. L'autour s'attache, en terminant, à démon-
trer la nécessité d'écrire le drame on vers. Lo vers exclut
lo commun et lo trivial : il donne à. la ponséo plus de relief.
En somme, lo poète doit imiter la nature, ot, pourvu qu'il
ait du génie, toutes les libertés lui sont permises.
On no peut guère, aujourd'hui, voir dans la Préface de
CromwelllQ véritable art poétique des romantiques : c'est
uno œuvre do circonstance, qui, d'ailleurs, no conoorno
que lo dramo. Los erreurs d'histoire littéraire y sont nom-
breuses et graves. Los contradictions y abondent : la plus
fameuse est celle qui oxisto entre ces doux assortions
du poète : « Tout ce qui est dans la nature est dans l'art «,
et n Le do}nainc de l'art et celui de la nature sont parfaite-
ment distincts. » Il v a pou d'ordre, moins do raisonne-
ments probants que no brillantes métaphoroa, et c'est trop
d'individualisme que do vouloir soustraire lo génie à. toute
règle ot à toute critique.
— BiBL. : Sourlau, la Préface de Cromwell (Paris, 1897).
CROMDALE — CRONE
Crom'wen ouvrant le cercueil de Charles I"",
tableau dePaulDolarocho(nuisée do Nimes). —Ce tableau,
dont le sujet est tiré des Quatre tiluarta, do Chateau-
briand, a obtenu un très grand succès au Salon de 1831.
La scène se passe dans uno des salles du palais de White-
hall ; deux cliai.->es massives porLuut un ceruacil recouvert
CiuoivNcU ouvrant le cercueil de Charles lor^
d'après Paul Delaroche
de velours noir : Tinscriplion Caj^ohisrex, i649, tracée sur
une lame de plomb, dit quelle victime il renferme. Au-
Srès, se tient Cromwell, la main étendue sur le couvercle
u cercueil qu'il a violé, le regard fixé sur la tète du
mort. L'intention de l'artiste ne laisse point d'être incer-
taine. Le visage do Cromwell ne dit rien de précis. Là se
reconnaît l'art littéraire de Delaroche, jadis si prisé, au-
I jourd'hui beaucoup tombé. Quant à la couleur, autrefois
agréable, elle a tout à fait poussé au noir.
Gromwell (Richard), troisième fils du Protecteur, né
en 1626, mort à Cheshunt en 1712. D'un caractère faible et
indolent, ami des plaisirs, il ne prit aucune part au.v entre-
prises militaires de son père. Il paraît même qu'il fréquen-
tait une société déjeunes cavaliers (royalistes); et il est
certain qu'il fit des démarches pour obtenir la grâce de
Charles I*'. Son père lui réserva une place dans le Parle-
ment, dans le conseil du commerce et de la navigation,
le mit à la tète de la nouvelle Chambre des lords, et le
désigna, en mourant, comme son successcur(i65S).Kichard
fut proclamé chef suprême de la république, mais il ne
put résister à l'agitation des partis, et donna sa démis-
sion (1659). Il so réfugia sur le continent, où il demeura
oublié jusqu'en 1680, époque à laquelle il lui fut permis
de revenir en Angleterre. Il prit alors le nom de Clark.
Cromwell (Henry), quatrième fils du Protecteur,
né en 1628, mort en 1674. Il servit dans l'armée parlemen-
taire et reçut, en 1665, le gouvernement de l'Irlande. Il
administra l'île avec une modération qui lui valut de
n'être pas inquiété sous la Restauration.
Cromwell (^Olivier), littérateur anglais, le dernier
descendant, en ligne directe, du Protecteur, né en 1742,
mort en 1821. On a do lui un ouvrage important, intitulé :
Mémoires du Protecteur Olivier Cromwell et de ses fils
Hichard et Henri/, accompagnés de lettres originales et
d'autres papiers de famille.
GROMWELLISME (mou~é-lissm') n. m. Manière d'agir do
Cromwell : Bossuet forgea le mot crom'U'ET.lismb dans un
accès d'indignation.
CROMWELLISTE {mou-é'lisst') a. et adj. So dit d'un
partisan de Cromwoll.
GrOMTON ou Krommyon, bour^ de la Grèce an-
cienne, situé sur la frontière do la Nlégarido ot de la
Corinthie, au bord du golfe Saroniquo. Suivant la lé^fende,
près de là résidait Sinis, brigand célèbre tué par Thésée,
Co Sinis écartelait les voyageurs en les attachant à deux
pins qu'il avait rapprochés et qu'il lâchait ensuite; d'où
son surnom de Pityocamptés ou Courbeur de pins.
CRON n. m. Terre sablonneuse, qui contient beaucoup
de cottuillagos. il Plâtras, gravois, dans le nord do la
France, il Son, issue de blé, balayures de grenier qu'on
donne aux volailles.
CRON adj. Linguist. V. cront.
CrONAGA (Simone PoLi.AJfoi.o, surnommé il), archi-
tecte italien, né à Florence on 14ô7, mort en 150S. Son
enthousiasme pour les monuments anciens lui valut son
surnom do il Cronaca (l'Antiquaire). Ce fut lui qui con-
struisit presque entièrement le magnifique palais StrozTii,
là charmante église Saint-François, sur le mont Miniato,
(pie Michol-Ango appelait la Belle villageoise, et la
sacristie de l'église au Saint-Esprit. U so mêla aux agi-
tations politiques do son temps, et fut uu dos sectateurs
de Savonarolo.
CrONACH nu KrONACH (lat. Crana ou rrrtHrtr/i(i\, ville
d'AUcm.^gnc (Bavière [cercle de la Haute -Franconio]);
l.UOh Collège. Houillères. draps, chanvre, vins. Conimerco
do bois et d'ardoises. — Patrie du pointro Lucas Cranach.
CRONAILLES {na-ill {Il mil.] — rad. cron) n. f. pï. Dé-
combres, plâtras, dans les départements du nord.
CRONARTIUM {si-om') n. m. Genre de champignons
urodinés, vivant en parasites sous l'épiderme de diverses
plantes. (Les cronartium représentent lélat primordial
des urodo ; c'est ainsi que ïuredo vincetoxici dérive du cro-
nartium asclcpiadcum.)
CrONAT, comm. de Saôno-ot-Loire, arr. ot â 66 kil. do
CharoUes.non loin do la Loire; 1.606 hab. Ch. do É". P.-L.-M.
Clifitfuux aux environs.
CrondaLL, paroisse d'Angleterre (comté do Souih-
aiupton), sur lo canal do Basingstoko; 3.Î00 hab.
GRÔNE (du flam. kran, mémo sons) n. m. Sorte de
priio. employée dans los ports pour charger ot décharger
les navires.
GRÔNE OU CROSNE (krôn') n. f. Cavité creusée sous
los berges d'une riviôi'o par los eaux, ot où so réfugiont
voloniiers les idus gros poissons, il Abri en feuillago, que
80 fait uu pôcbcur uu berd de l'eau.
Crûmes et Rhéa.
CRONE — CROQUET
CRONE n. m. Mouoaie en usage au Danemark, et doDt
la valeur est d'environ 3 fr. 35 c.
Gronegk (Jean-Frêdêric, baron df), poète allemand,
né à Aosbach en 1731, mort en 1758. Il fut un des poètes
allemands les plus estimables de son temps. Ses Œuvres,
publiées à Leipzig en 1760, se composent de comédies, de
tragédies, où H a introduit des chœurs à la manière an-
tique, et dont la plus remarquable est Codrus; puis d'élé-
gies, de poésies philosophiques; etc.
CRONIES (ni) n. f. pi. Fêtes grecques en rhonneur do
Cronos. (A Athènes, les cronies se célébraient le 12 du
mois hécatombœon.) ii Nom donné quelquefois, surtout par
les auteurs grecs, aux saturnales de Kome. (Ou dit aussi
FÉTES CRONIENNES.)
CRONION (mot gr.) n. m. Bot. Syn. de dauphinelle.
GrONIOS. Myth. gr. Un des prétendants d'Hippodamio.
(11 fut tué par Œnomaos.) — Fils de Zeus et de la nymphe
Himalie. — Un des centaures.
CRONOGRAPHIE [fî — du gr. Kronos, Saturne, et gi^a-
phein, décrire) n. f. Description do la planète Saturne.
CRONOGRAPHIQUE (fik') adj. Qui a rapport à la cro-
nographie.
Cronos ou Kronos, une des grandes divinités hellé-
niques. Cronos, père de Zeus, était lui-même fils d'Ouranos
et de Gœa. Il
détrôna Oura-
nos, épousa sa
sœur Rhéa, et
régna avec elle
sur le monde.
D'après un ora-
cle de Gœa, il
devait être dé-
trôné, à son
tour, par un de
ses enfants;
aussi les dévo-
rait-il dès leur
naissance. Ce-
pendant, l'ora-
cle s'accomplit.
Zeus. sauvé par
sa mère Rhéa,
qui présenta à
Cronos, au lieu
du nouveau-né, une pierre emmaillotée, fut élevé loin de
tous les regards, en Crète, sous la garde des curetés. De-
venu grand, il déclara la guerre à Cronos et aux Titans,
qui furent vaincus et relégués au Tartare. D'après une
autre tradition, Cronos régna ensuite sur l'île des Bien-
heureux. 11 était honoré à Olympie, sur le mont Cronien,
qui domine l'Altis ; il avait aussi un temple à Athènes, au
fiied de l'Acropole. On le représentait ordinairement sous
es traits d'un vieillard; par une sorte de jeu de mots, on
le confondait parfois avec Chronos, dieu eu temps. Plus
tard, les Romains Tidentifièrent avec leur Saturne.
CRONQUELET {ke-lé) n. m. Dans certaines parties de la
France : 1** Surélévation faible du sol; 2" Cime d'un arbre.
CrONSLOTT ou KronSLOTT, célèbre forteresse russe,
bâtie par Pierre le Grand, sur la pointe sud-est de l'île
Kotlin, et qui défend Saint-Pétersbourg par la mer.
Gronstadt ou Kronstadt, port militaire et com-
mercial de la Russie d'Europe, situé au fond du golfe de
Finlande, dans la partie sud-est de l'île de Kotlin, en lace
des embouchures de la Neva; 42.603 bat., occupés dans
les arsenaux militaires pour la plupart. Ecolo de marine,
école de matelots. Cronstadt est à 30 kilom. à l'O. de
Saint-Pétersbourg, auquel l'unit un grand canal maritime,
construit de 1877 à 1885, permettant aux navires calant
6" ,25 d'atteindre Saint-Pétersbourg. Aussi, Cronstadt, qui
était autrefois le vrai port de la capitale de l'empire russe,
D'en est plus aujourd'hui que l'avant-port. Quoique beau-
coup de navires s'^ arrêtent encore, la majorité se rend
directement à Samt-Pèterybourg. Cronstadt est surtout
célèbre comme place de guerre; en eflet, les travaux de
défense qu'on y a élevés pour couvrir la capitale du côté
de la mer sont formidables. Ils comprennent 30 forts et
batteries, dont 14 sur la terre forme, 9 dans le chenal du
nord, 7 dans le chonal du sud. Les batteries du sud for-
ment trois lignes successives de défense avec, dans la
première, le fort Constantm ; dans la deuxième, le fort
AJexandreet le fort Risbank; dans la troisième, l'îlot forti-
fié de Cronslott. La ville et le port ont été fondés par Pierre
le Grand, en 1703. — La réception d'une escadre française,
en 1891, par le tsar Alexandre III, dans le port de Cron-
stadt, a préludé à l'établissement de l'alliance franco-russe.
Gronstedt (Axel-Frédéric), chimiste et minéralogiste
suédois, né dans la Sudermanie en 1722, mort en 1765. On
lui doit la découverte du nickel (1751) et du minéral qu'il
appela déolithe. Son /Cssai de classification du règne mi-
néral (1758) a été traduit en français, sous le titre de : Essai
d'une nouvelle minéralogie (1771).
Gronstedt (Charles Olof), vice-amiral suédois, neveu
du précédent, né à Bothy, près Helsingfors, en 1756, mort
à Stockholm on 1820. Entré dans la marine à quatorze
ans, sa brillante conduite lui valut un avancement rapide
et, en 1790, le poste de secrétaire d'Etat pour la marine.
Tombé on disgrâce, il fut chargé du commandement de la
forteresse de Swoaborg, en 1801 ; en 1808, il no défendit pas
cette place contre les Russes, et capitula honteusement.
Malgré un mémoire justificatif (18U), il fut dégradé et
banni.
CRONSTEDTITE {»tèd') n. f. Silicate naturel apparte-
nant au genre chlohto.
QRONT {kron), GRONTE [du flam. krom, courbe, tortu.
— C'est par erreur qu'on a quelquefois écrit ceon] adj.
Haacal : Marie Stuart avait eu des bontés pour un cron
fiizzio. (V, Hugo.)
Grookes (William), chimiste et physicien anglais, né
à Londres en 1832. 11 était, à vingt ans, professeur sup-
pléant au Collège roval. En 1854, n fut nommé inspecteur
au département rnétéorologiquo de l'observatoire RadclilTc
à Oxford, puis professeur ife chimie au Collège scientifique
do Chcstcr (1855;. En 1851», il fonda la revue scientifique
Chemical JVcujs. Kn 1864, il prit la direction du t Quarterly
Journal of Science ». Dès 1851, Crooltcs faisait de remar-
quables expériences sur les soiénoïdes. En 1861, 11 décou-
422
vrit et étudia le thallium. En 1863, il fut élu membre de
la Société royale. En 1S65, il inventa une nouvelle mé-
thode pour sépar-T l'or et l'argent de leur minerai, au
moyen du sodium. En 1872, il inventa le radiomélre, qu'il
perfectionna et transforma ensuite, en le nommant othêO'
scope. Il résuma toutes ces précieuses recherches et les
communiqiia, en 1S73, à la Société royale, dans un travail
intitulé : Èxperimcnts on j-epuision resuUing from radialio7i,
qui lui valut la grande médaille royale. Crookes s'adonna
aussi à l'étude des phénomènes du spiritisme ; il com-
muniqua ses recherches à la Société royale dans son mé-
moire : liesearchcs in the phenomena of spiritiialism ^1874).
En 1876, il fut élu vice-président de la Société de chimie,
et, l'année suivante, membre du conseil de la Société
royale, à laquelle il communiqua, en 1878, le mémo-
raolo travail mtitulé : Physique moléculaire dans le vide.
D'après ce travail, publié dans les << Philosophical Trans-
actions », il admet un quatrième état do la matière, l'état
extra-gazeux, où la matière est radiante. Eu 1887, Croo-
kes, toujours hardi dans ses conceptions, présente à la
Société chimique de Londres un travail sur la genèse
des éléments et la nature des corps simples ; mais les aftir-
mations en pareille matière sortent du domaine purement
scientifique. Outre les ouvrages cités, il en publia beau-
coup d'autres, dont certains font autorité; voici les prin-
cipaux : Méthodes choisies d'analyse chimique (1870): Fabri-
cation du sucre de betterave en Aiigleterre (1880] ; Manuel de
teinture et d'impression sur calicot (1881); Teinture et im-
pression sur tissus (1882); Manuel de technologie; Solution
de la question des égouts (1883), et Manière d'établir un
système d'égout avantageux (1885). lia traduit en anglais
le Traité de métallurgie de Kel, l'ouvrage de Riemann
intitulé: l'Aniline et ses dérivés, ainsi que le livre de
"Wagner, Technologie chimique, et celui de Ville sur les
Engrais artificiels.
Crookes (tube de). V. bayons X.
CROOKÉSITE n. f. Sclénmre naturel de cuivre, argent
et thallium.
GrookstON City, ville des Etats-Unis (Minnesota),
sur le Red Lako River, affluent de la rivière Rouge du
Nord ; 3.500 hab. Ch.-l. du comté de Polk.
Groom, paroisse d'Irlande (prov. de Munster [comté
de Limerickj), sur le Maig, affluent du Shannon ; 2.850 hab.
Ancien château.
CROPIOT {pi-o) n.m. Fruit sauvage, si abondant en Amé-
rique qu'on l'emploie comme engrais.
CROPPETONS (Â) loc. adv. V. CROUPETONS (À).
CrOPREDY, paroisse d'Angleterre (comté d'Oxford),
sur le Cherwell, affluent do la Tamise et sur le canal
d'Oxford; 2.250 hab.
GrOPTE (François Daillon de La), capitaine français,
tué à Ravenne en 1512. Il fut compagnon de Bavard, à qui
il ressemblait par la vaillance et le caractère. Il se distm-
gua aux batailles de Saint-Aubin-du-Cormier, de Fornoue,
et enfin de Ravenne, oîi il trouva une mort glorieuse. Il
avait été gouverneur de Legnano.
CROQMADAME {krok') n. m. Ancien jeu, en honneur au
moyen [igo, et dont la nature exacte n'est plus connue.
(Sans doute s'agissait-il de quelque exercice violent de la
nature du jeu de l'ours ou du cheval fondu.)
GROQUADE {kad' — rad. croquer) n. f. En T. de peint.,
Composition vivo et libre, faite avec une grande rapidité.
CROQUAILLON {ka-ill [//mil.]) n. m. Croquis informe.
CROQUANT {kan), ANTE adj. Qui croque : Des biscuits
CROQUANTS.
CROQUANT (kan. — Pour l'étym., v. la partie eucycl.)
n. m. Hist. Nom quo l'on donna â des paysans révoltés,
sous Henri IV et sous Louis XIII. ii Sobriquet donné an-
ciennement aux traitants et aux financiers.
— Par ext. Nom do mépris que l'on donnait autrefois
aux paysans, ii Auj. Homme de rien, homme sans valeur
ou sans considération.
— Art culin. Cartilage de viande de boucherie.
— Encycl. Hist. Quelle est l'origine du mot croquant?
Vient-il du village de Crocq (Creuse, arrond. d'Aubusson),
comme le voudrait d'Aubigné ; ou de ce fait que les paysans
révoltés criaient : " Aux croquatits ! », c'est-à-dire â ceux
(aux nobles) qui croquaient les pauvres gens, comme le
voudrait de Thou ? L'étymologie de beaucoup la plus vrai-
semblable est celle qui s'attache au mot croc, instrument
aratoire do la petite culture, qui donnait son nom aux
paysans, et dont beaucoup de révoltés devaient être armés.
CROQUANTE (kanf) n. f. En T. de pâtiss.. Sorte de gâ-
teau sec, do tarte sèche, qui croque sous la dent.
CROQUANTERIE (kan-te-rî) n. f. Boutique où l'on vend
des pâtisseries croquantes.
CROQUANTS (kan) [révolte des], nom donné à plu-
sieurs révoltes de paysans, qui se produisirent à la fin du
xvi" et au commencement du xvii* siècle : en 1394 dans te
Limousin, en 1624 dans le Quercy, et enfin en 1637. (Les
causes en furent la misère et l'augmentation des impôts.
La première révolte fut écrasée, mais le roi accorda un
adoucissement d'impôts; la seconde révolte se termina
par l'exécution des chefs Donat et Barran; enfin, le troi-
sième soulèvement se termina par une amnistie.)
CROQUE [krok'] AU SEL (À LA) loc. adv. Au sol, sans
autre assaisonnement : On mange les petits artichauts ten-
dres A LA CROyUE AU SEL.
— Fam. Manqer quelqu'un à la croque au seh Lui être
tout à fait supérieur
CROQUE-ABEILLES [ka-bèy') n. f. Nom vulgaire d'une
variété do mésange.
CROQUE-LARDON {krok') n. m. Parasite, personne qui
cherche les invitations à dîner : Vivre en oeoque-labdon.
Il PL Des CROQUE-LARDON OU CROQUE-LARDONS.
CROQUEMBOUCHE OU CROQUE-EN-BOUCHE {kan-
bouch' — do croquer, Gi bouche) n. m. Sorte de pâtisserie
croquante, n Bonbons qu'on sert sur certaines pâtisseries.
(PL Des CROQUEMDOUCHES OU CROQUE-EN-BOUCUE.)
CROQUEMENT (ke-man) n. m. Bruit d'un objet que l'on
croqui-. ' Peu usité).
CROQUE-MITAINE (krok', tèn' — do croquer, et mitaine.
[Ce dernier mot serait uno altération du flam. nxetjicn,
petite fille]) n. m. Etre fantastique et méchant, dont on
menace les enfants pour les enrayer, ii PL Des croque-
MITAINES.
— Par ext. Epouvantail : Le croque-mitaine des enfants
de i 802 était lîobespierrc ; le croqde-mitaine des enfants
de i8(5 était Bonaparte. {X . Hugo.)
— Encycl. Le croque-mitaine des Grecs était une femme
monstrueuse, nommée Mormo. Platon en parle au com-
mencement du l*"" livre de sa Répubbque et Théocrite,
dans sa xV idylle. A Lesbos, le rôle de croque-mitaine
était tenu par Gellc, la voleuse d'enfants. Les Gorgones
et les Lamies peuvent également être rapprochées du
croque-mitaine; les dernières passaient pour très avides
de chair humaine, surtout de celle des enfants, qu'elles
dérobaient dans les bras de leurs mères pour les dévorer,
et qu'on retirait quekiuefois de leur ventre encore vivants.
A Kome, Cacus, le fameux brigand tué par Hercule, passa
à l'état do croque-mitaine, et l'on se servait de son nom
pour épouvanter les enfants indociles. Dans le midi de la
France, le croque-mitaine s'est longtemps appelé Babau.
Babau avait pour spécialité de manger en salade les petits
enfants. On voit que, pour contenir les enfants indociles,
les nourrices se sont toujours servies d'un epouvantail, qui
a pou varié selon les temps et les lieux.
CROQUE-MORT {krok'-moi-') n. m.
Fam. Employé des pompes funèbres,
chargé d'ensevelir les corps , de les
transporter au cimetière et de les dé-
poser dans la fosse : Des croque-morts.
— Par comp. et iron. Etre gai, amu-
sant, et*:., comme un croque-mort, Avoir
une physionomie sérieuse, triste, mé-
lancolique.
— Par anal. Insecte nécrophore.
CROQUE-MOUTON n. m. Art milit.
Syn. do akgoulet.
CROQUENEAU ou CROQUENOT {ke-
no) n. m. Arg. Soulier, il Croqueneaux
vcrnots, Souliers vernis.
CROQUE-NOISETTE {krok\ zèV) OU
CROQUE-NOIX [krok'-no-a) n. m. Nom
vulgaire du muscardin.
Croque-mort.
CROQUENOTE OU CROQUE-NOTE
{krok') n. m. Fam. Musicien qui exécute
couramment, mais froidement et sans âme. Il Musicien
pauvre, il On dit aussi quelquefois croqde-sol. (PI. Des
CBOQUE-NOTES.)
CROQUEPOIS (krok'-po-a) n. m. Archéol. Sorte de casse-
tête, do masse à long manche de bois flexible, avec tête eu
plomb, en fer, ronde, ou hérissée de pointes. (Le croque-
pois était sans doute une sorte de plommée, dont la masse
se terminait parfois en pointe d'estoc ; car on voit, dans des
manuscrits du xiv' siècle, apparaître ce mot pris comme
synonyme de plançon.)
CROQUER {ké — rad. croc, imitation d'un bruit) v. a.
Manger un objet sec et dur, en produisant le bruit parti-
culier qu'on a traduit par le mot C7'0c ; Croquer des noi-
settes, des pralines, du sucre, n Manger rapidement et en
entier : L'appétit fait croquer le pain sec.
— Fam. Amener à ses fins, en parlant d'uno femme
qu'on courtise.
— Pop. Prendre, saisir: BraconniercnocivÉpar les gardes.
— Peint. Dessiner en quelques traits rapides : Croquer
un paysage. \\ Saisir la ressemblance de : Il y a de tnaui^ais
peintres qui excellent à croquer un personnage. — Fig.
Reproduire, exprimer fidèlement, il Analyser, esquisser.
— A croquer, Admirable, superbe ; donnant le désir d'en
esquisser l'image, ou, au fig., l'envie d'y goûter : Un en-
fant joli k croquer. Il Au plus haut degré, au superlatif :
Etre laid À croquer.
— Croquer le marmot. Se morfondre à attendre. (Cette
locution originale viendrait soit de l'habitude qu'ont les
dessinateurs, lorsqu'ils attendent quelqu'un, de se désen-
nuyer en esquissant, en cro-
quant quelques bonshommes
plus ou moins réussis, soit
do ce qu'autrefois les mar-
teaux des portes figuraient
des marmots, des têtes gro-
tesques, que l'on avait tout le
loisir de contempler, pendant
quo l'on vous faisait atten-
dre.) Il N'en croquer que d'une
dent. No pas obtenir ce qu'on
désire.
— Mar. Accrocher : Cro-
quer un palan.
— Mus. Croquer des 7iotcs,
Les passer dans l'exécution.
— Jeux. Croquer une boule
prisonnière, La chasser après
qu'elle a touché une autre
boule, au jeu de croquet.
— V. n. Produire sous la
dent le bruit particulier figuré par le mot C7-oc : Quand la
salade est mal lavée, elle croque sous la dent.
— Allus. littér. :
Vous leur fîtes, seigneur.
En les croquant, beaucoup d'honneur.
\eTsdo\aùi\j\o dos Animaux jnalades de lapeste.Y . AmuAVX.
Se CPOC^ueP,v. pr. Se dessiner soi-même, ou se dessiner
mutuellement : Caricaturistes qui se croquent avec esprit.
Il Etre croqué, dans les différents sens cités plus haut.
CROQUE-SOL n. m. Fam. Syn. de croquenote.
CROQUET (/ce) n. m. Biscuit dur, garni d'amandes, il Pâ-
tisserie mince et sèche, qui croque sous la dent.
— Fam. Personne irritable, prompte à s'emporter.
— Jeux. Sorte do jeu. V. la partie encycl.
— Ornith. Autre nom de la bernache.
— Encycl. Jeux. Le croquet se joue le pius souvent
entre huit joueurs, partagés en deux camps égaux. Cba-
mio joueur ost armé d'un maillet à long manche, point
(le diverses couleurs; il a, de plus, uno boulo de même
couleur quo le maillot. Sur un terrain plat, de lo ù 15 mè-
tres do long sur 6 à 8 de large, ou fixe symétriquement
dix arcades dont doux, en croix et portant une sonnette,
trrciiitcnt iD cDntro du jeu. On espace les autres arcades
Joueur armé du maillet,
croquaut une boule.
n
f\
Jeu de croquet. (Dispo-
sition ordinaire des ar-
ceaux et des piquets.)
423
d'environ 2 métros les unes des autres. Los limites du jou
sont marnuéos par doux poteaux sur lesquels sont repro-
duites les couleurs des maillets
et dos boules. Lo proniior piquet
Elacé on ari'iùro et ù. 2 mètres do
i promiôro arcade, prend le nom
de fock. Lo second, à S mètres
en avant do la dernière arcade,
est le bcsait. On tire au sort les
couleurs, pour déterminer l'or-
dre du jeu, et l'on joue suivant
l'ordre des couleurs peintes sur ^»^
les piquets. Chacun ayant déposé J \
sa boule à côté du pituiet de dé-
part, c'ost-à-diro du fock, le jeu ^^^ Q)
consiste à iaire passer sa boule, f^
en la frappant avec le maillet,
sous la première arcade et à fran-
chir successivement les autres
dans l'ordre convenu, on faisant
tinter la sonnette de l'arcade dou-
ble, lorsque la boule passe des-
sous. Eobn, il faut frapper le pi-
quet dit besuTï et refaire le chemin
inverse jusqu'au fock, que la
boule doit aussi toucher. Lors-
qu'on touche une autre boule à
aistance, ce qui se dit roquer, ou
peut jouer un second coup ou bien
croquer. Pour croquer, on prend
sa boule et on la place à côté do
la boule roquée, puis, appuyant
le pied sur sa boule, ou la frappe
du maillet, de manière à chasser
l'autre par le contre-coup. On cro-
que pour retarder un adversaire
ou aider un jjartenaire. Lorsque les joueurs sont divisés en
doux camps, il faut que tous les joueurs du même camp
arrivent les premiers pour que le camp ait gagné. Pour
attomdre ce résultat, le joueur qui est en tète attend ses
partenaires et se borne à roquer et à croquer ses adver-
saires les plus avancés de façon à les retarder. C'est ce
qui s'appelle être corsaire.
CROQUETTE (kèf) n. f. Boulette de pâte ou de hachis
saupoudrée de chapeluro de paiu, trempée dans des œufs
et frite : Croquettes de riz, de pommes de terre, de cer-
velles. Il Tablette de chocolat très petite et très mince.
GROQUEUR {keur'), EUSE n. Personne, animal qui cro-
que, qui mange un objet déterminé : Le renard est grand
CROQUEUR de poulets.
— Fam. Croqaeur de rimes. Individu qui a la manie de
rimer, qui fait de mauvais vers, n Croqueur de femmes,
Homme qui cherche et réussit à gagner les bonnes grâces
do beaucoup de femmes.
— n. m. Techn. Pièce de la machine à carder, qui
sert à replier les dents placées dans le ruban.
GROQUIGNOLE {ki, et gn mil. — rad. croquer)ii. f . Sy n. de
CHIQUENAUDE. Il Fig. Injure, outroge. Critique, épigrammo.
— En T. d'art, cufio., Petite pâtisserie dure et croquante.
CROQUIGNOLER {ki, et gn mil.) v. a. Pop. Donner des
croquignoles à : Croquignolkr le nez de quelqu'un.
CROQUIGNOLET {ki-gnO'lè [gn mil.]) n. m. Petite pâtis-
serie sèche et dure : Des croquignolets de Nancy.
GROQUIS {ki — rad. croquer) n. m. Dessin rapide et d'en-
semble, destiné à indiquer l'effet général d'une composition.
— Par ext. Dessin informe et sans goût, n Morceau de lit-
térature fait d'un premier jet, sans qu'on l'ait poli avec soin.
— Encycl. B.-arts. Le croquis, jeté rapidement sur le
papier, se borne à indiquer, â l'aide de quelques traits, les
formes essentielles des objets dont on veut se souvenir.
Ces indications sommaires rappellent à l'artiste qui les a
dessinées les principaux traits d'une vision , et sa mé-
moiio les complète. Le croquis peut aussi ôtredcstiné à
fournir des renseignements à des tiers. C'est ainsi nue
beaucoup de voyageurs n'envoient lo plus souvent que des
croquis aux éditeurs. On remet ces croquis â des dessina-
teurs habitués à ce genre de travail, qui les reproduisent
en les corrigeant et en les interprétant.
Le mot " croquis » s'applique encore à tous les dessins
exécutés rapidement, sous lo coup d'une inspiration fugi-
tive, ceux qui doivent servir comme maquettes, soit pour
uu nouveau dessin du môme sujet, soit pour un tableau.
Le croquis est, dans ce cas, une esquisse en dessin.
Lo croquis s'exécute avec tout ce qu'on a sous la main :
crayons en mine de plomb, pierre noire, fusain, craie,
pastel, etc., m^me avec toutes ces choses ensemble. Il ost
des artistes qui ont assez de sûreté île main pour exécuter
des croquis à la plume. Le croquis doit toujours êtro fait
avec simplicité et entrain, sans qu'il soit besoin deffacor
ni de retoucher, et c'est là que se manifeste la science
acquise du dessinateur. Un grand nombre do peintres ont
laissé dos croquis d'un grand intérêt. Parmi les plus re-
maniuables, on peut citer ceux de Prud'hon, au fusain ou
au crayon noir bt au crayon blanc, sur papier gris bleu,
ceux de Rubens et de Delacroix, à la plume, ordinairement
remarquables, les uns par leur facilité, leur entrain, leur
fougue, los autres par leur étrangeté tourmontée, mais
nerveuse et pathétique. On peut comprendre parmi les
croquis un grand nombre de dessins (le Daumior et de
Gavarni, relovés d'uno pointe do gouache ou d'aquarelle
— Syn. Groquis, canevas, crayon, etc. Y. canevas.
GRORE n. m. Tormo omnloyé, au Bengale, pour expri-
mer di.r millions. {\Jn crore do roupies se divise en 100 iacks,
et se comi>oso do lO millions do roupies.)
Gros (Pierre de), élu évoque do Clermont on 1301,
mort à Clermont vers 1304. Il est connu sous lo nom do
Pierre d'Auvergne. C'était un théologien et un savant
romarfpiablo, que saint Thomas avait chargé d'achever la
Somme, et (jui commenta Aristote. Bien qifil dût sa nomi-
nation à Bonifaco VIII, il fut pour Philippe lo Bel un
conseiller dévoué.
Gros (César-Isidoro-IIenri), sculpteur, né â Narbonuo
(Aude) en 1840. Il eut pour maîtres Jouffroy, Etox et Vala-
don, et exposa successivomont Ascaqne endormi, statuette
on plâtre (IH*'..^), et divers portraits. Il rechercha les an-
ciens procédés do la sculpture en cire. Ses œuvros les
plus admirées dans cette matière furent: le Prix du tour-
noi, lu J'rnnifiiadi;, ta Viole et la Jtose, bas-reliefs; la
licllc au ihis dormant, tlgurino ; etc. On doit aussi d Gros :
Itemi Belleau, et Citana des Pyrénées, bustes. Avec la
Source geUe et le Soleil, Cros so révèle sous un aspect
nouveau. Il s'est pénétré des lois de la sculpture en verre
pratiquée chez los anciens, et il applique leurs procédés.
Ses travaux on pâte de verre lui ont valu d'être appelé à
la manufacture de Sèvres, où un atelier ot dos fours lui
ont été concédés, afin qu'il donnât libre cours à l'appli-
cation de ses curieuses et utiles découvertes. Cros s est
également occupé de retrouver les anciens procédés de la
peinture à la cire et au feu ou encaustique. Pour les recher-
ches d'érudition, il s'adjoignit Ch. Henry, bibliothécaire à la
Sorbonne. Les deux collaboratours retrouvèrent le procédé
employé dans les portraits de la famille égypto-romaine
des Soter, que possède le musée du Louvre. Ils consi-
gnèrent les résultats do leurs recherches dans un ou-
vrage : l Encaustique et les autres procédés de peinture
chez les anciens, histoire et technique (1884).
Gros (Charles), frère du précédent, né à Fabrezan (Aude)
on 1842, mort â Paris en 1888. A la fois poète et savant, il
étudia la philologie, puis la médecine. On lui doit la dé-
couverte du procédé indirect de photographie des couleurs,
dont il communiqua le principe à la Société française de
photographie en 1869, en même même temps que Louis
Ducos du Hauron : les deux inventeurs ne se connaissaient
pas. Il avait exposé son procédé dans un pli cacheté déposé
à l'Académie des sciences en 1867, ouvert en 1876. En 1877,
il déposa un autre pli cacheté, qu'il fit ouvrir six mois
après; ce pli renfermait le principe du phonographe, dont
il avait eu l'idée avant Edison. On lui doit encore une
intéressante brochure sur les moyens de communication
avec les planètes (1869). Ch. Cros est en même temps un
écrivain fantaisiste et un poète spirituel. On lui attribue
la création du monologue : en ce genre, le Hareng saur,
le Bilboquet, l'Obsession sont biens connus. Il a écrit des
petits poèmes bizarres, d'une forme soignée : le Coffret
de santal (1873) ; le Fleuve (1S75) ; etc.
CroSARA, comm. d'Italie (Vénétie_[prov. deVicence]),
sur un affluent du Bacchiglione ; 2.85Ô nab.
Gros-DE-GÉORAND, comm. de l'Ardèche, arrond. et
à 6J kilum. de Largentiôre, sur le Tauron, sous-affluent
de la Loire par la
Gage; 1.553 hab.
GROSKILL {skiV
— du nom de l'inven-
teur) n. m. Rouleau
spécial pour briser
les mottes de terre.
— Encycl. Le
croskill ou rouleau
brise-mottes est
formé d'un grand
nombre de disques
en fonte, montés très
librement sur un Croskill.
arbre horizontal, de
manière que l'appareil puisse se prêter aux inégalités du sol.
Les disques sont pourvus de fortes saillies à la périphérie.
GROSKILLAGE {kross) u. m. Roulage, au moyeu du
croskill, des terres labourées et hersées.
GrosbY ou Great Grosby. Géogr. V. GREAT Crosby.
GrOSMIÈRES. comm. de la Sarthe, arr. et à 9 kilom. de
La Flèche, près de i'Argence; 958 hab. Ch. de f. Orléans.
GR0SNE n. f. Pêch. V. CRÔNE.
GrOSNB (Louis Thiroux de). V. Thiroux.
GROSNES {krôn' — de Crosnes, nom d'uno localité de
Seine-et-Oise, arrond. de Corbeil) n. m. Plante à tubercule
comestible, originaire du Japon, qui fut semée en France
pour la première fois à Crosnes.
— Encycl. Le crosnes {stachys tubenfera) est une labiée
vivace. originaire du Japon, où on la nomme choro gi, et
du nord de la Chine. Ses tiges quadrangulaires, hautes
de 0'°,25 à O'»,40, sont couvertes
de poils sur les angles. La souche
émet do nombreux rhizomes, gros
comme le doigt, et portant uno
série d'étranglements. Los rhi-
zomes, blancs et d'un goût pou
accentué, se mangout frits dans
ta pâte, cuits en ragoûts ou à la
maître d'hôtel ; ils so confisent
en<;oro dans le vinaigre et entrent
dans la préparation do la salade
CROQUETTE — CROSSE
herpestidés, comprenant des formes voisines dos man-
goustes, dont elles ont le port, mais on différant par
leur dentition, qui comporte une i)réinolaire do moins,
par leurs grif-
Crosnca du Japon.
japonaise. Ils rappellent à la fois
Vanichaut, lo salsifis et la pomme
do terre. Le crosnes est un légume
d'hiver; on le plante en février
par toutfos de doux ou trois tuber-
cules, distantes les unes des au-
tres do 40 centimètres. L'arra-
chage peut commencer â la lin
do novembre ou au commence-
ment do décembre , ci ne doit
s'opérer qu'à mesure dos besoins,
les tubercules se flétrissant on
quelques jours après leur sortio
(lo terre; on peut quelquefois les conserver dans lo sable.
Leur végétation reprend dès les premiers jours do mars,
et ils cessent alors d'ôtro comosiiblos.
Gross (sir Richard Asiiton), homme politique an-
glais, né â ked-Scar (près do Proston) en IS2:i. Apparte-
nant au barreau do Londres, il fut élu membre de la Cham-
bre des communes â Proston, puis, on 1868, dans South wost-
Lancashire. Disraeli le choisit, on 1874, comme ministre
de l'intérieur. 11 quitta le ministère avec le cabinet Dis-
raeli on 1880. et so rangea dans l'opposition conservatrice.
De nouveau ministre de l'intérieur, en 18»:.. dans l'admi-
nistration do Salisburv. il fut chargé, l'année suivante, du
ministère des Indes. "On a do lui plusieurs ouvrages do
jurisprudence.
GrOSSAG, comm. de la Loire-Inférieure, arrond. ot â
20 kilom. de Saint-Nazairo, ù. la lisièro do la Grande-
Bnere ; 1.691 hab.
GROSSANDRE {kro-sandr') n. f. Genre de plantes, de la
famille des aranthacées, tribu des aphélandrées, com-
prenant cinq espèces, qui croissent dans l'Inde ei l'Afrique.
CROSSARQUE {kro-sark') ou GROSSARGHUS {kro-sar'-
kuis) n. m. Gonro do mammifèros carnivores, famille des
CrosBarque.
Les crossarqucs, vulgairement mangues (espèces unico-
loresj ou mangos {espèces à raies), habitent l'Afrique équa-
toriale. On en connaît cinq ou six espèces, qui atteignent
50 centimètres de long.
Grossboyne, paroisse d'Irlande (prov. de Connaught
[comté de Mayo]); 3.900 hab.
GrOSS Canonby WTTH MarypoRT, paroisse d'An-
gleterre (comté de Cumberland), sur le firth de la Solway ;
U.200 hab.
GROSS-COUNTRY {kross-keun'-tré — m. angl. qui signiC
à travers chatnps) n. m. Sorte de course à pied, dont la
piste est tracée à travers champs et bois à laide do ro-
gnures de papier. La dislance à parcourir est générale-
ment de 16 kilom. environ.
GROSSE (rad. cror) n. f. Nom donné à divers objets re-
courbés en croc : La crosse d'une cantie. Un bâton courbé
en cKossK. n Béquille qui se pose sous l'aisselle.
— Anat. Crosse de l'aorte, Partie recourbée de l'aorto,
dans le voisinage immédiat du cœur.
— Archit. Ornement que terminent des feuilles enroulées.
— Arg. Avocat général, ministère public (sans doute
du V. Crosser). ii On dit aussi crosskdr.
— Armur. Partie d'une arme à feu portative située à
D'azur Jt vine
crosse d'ai"s?nt
posée ea pal.
1. Crosse du fusil Lebel : A, joue; B, bec de la crosse; C, talon;
D, poignée. — 2. Crosse de pistolet (ivi^s.).
l'extrémité du fût, en arrière du canon, et qui sert soit à
l'épauler, soit â la tenir à la main au moment de l'explo-
sion : La CROSSE d'uJi fusil, d un pistolet. La ckosse d'un
revolver se nomme généralement poignée.
— Art culin. Dans certains départements, Partie d'un
jambon qui avoisine le manche.
— Artill. Crosse d'affût, Nom donné à l'extrémité de la
flèche de l'affût. (C'est par la crosse que l'affût repose sur
le sol quand la pièce est en batterie, et par la lunette
fixée à la crosse que l'avant-train se rattache à l'affût.)
Il Dans certains canons à tir rapide. Partie contre la-
quelle s'appuie l'épaule du pointeur
lorsqu'il donne la direction à la pièce.
— Blas. Pièce héraldique figurant une
crosse. (Rare comme meuble de l'écu,
elle se rencontre surtout comme support
dans les armoiries des évéques et des
abbés; pour les premiers, elle est tour-
née vers l'extérieur de l'écu, et pour les
autres, regarde la mitre qui l'accompa-
gne. ["V. COURONNE, planche en cou-
leurs.])
— Bot. Inflorescence en crosse, Celle
dans laquelle l'axe qui porto les fleurs
est courbé sur lui-même à la manière
d'une crosse d'évêque. il Se dit quelquefois pour Marcotte
que l'on plante.
— Econ. rur. Nom dos bâtons à l'aide desquels les ber-
gers ûxout les claies du parc à moutons.
-î- Jeux. Bû-ton courbé dont on so sert, dans certains
ioux, pour chasser uno balle ou uno pierre. (Autrefois, ces
nàtons crochus servaient à jouer au
billard. [V. billard.])
— Liturg. Bâton recourbé que por-
tent les évoques, les abbés et (piolques
abbesses, dans les cérémonies reli-
gieuses : La CROSSE est le symbole du
pouvoir ecclésiastique. ( On entendait,
aux XV' ot xvi" s., par croises d'autel, les
suspensions où s'attachaient les ciboi-
res, au-dessus do l'autel.)
— Mar. Pièce d'un gouvernail.
— Mécan. Ct^ftsc du piston, Kxtrémité
do la tige do ce piston, qui vient s'ar-
ticuler avec la tétodo la bielle motrice.
— Métall. Barre do fer que l'on soude
à une loupo de méual pour pouvoir plus
facilement forger ce!lo-ci on la ma-
niant comme on io désiro.
— Milit. Mettre la crosse en l'air, So
rendre (ce que los soldats indiquent or-
dinairement on lovant eu l'air ia crosse
du fusil).
— Techn. Crosse d'niguiérc , Anse
d'aiguière on forme df^ crosse, i! Coute'nt à crosse, Couteau
dont le manche est recourlié A l'extrémité.
— Ènc:v( L. Liturj^. 1.^1 crosse est un des principaux in-
signes do l'autorité épiscopalo : elle a la forme d'uno
longue canne recourbée ù sou extrémité supérieure ; l'ex-
trémité inférieure so termine on pointe. L'èvéque la lient
i\ la main, quand il marche en procession ou donne la bé-
nédiction solennelle; ou la porto A ses côtés, pendant
qu'il est debout à l'autel ou assis sur son trône. C'est
i évoque consécratour qui, à la fin de la cérémonie du sa-
cre, remet solonnoUemont la crosse au nouvel év^^mie. Les
souverains temporels donnaient d'abord au moyen Age l'in-
veslituro des bénétlces épiscopaux en remettant A l'élu
une crosse et un anneau ; mais ce privilège leur fut
retiré, comme prôtani il une confusion entre lu juridiction
civile et la juridiction spirituelle. {V, invhsïitdiïe.) Par
uno concession spéciaio du saint-siège, la crosse peut 61to
donnée aux abbés et même aux abbesses, mais ils la
portent la volute tournée en dedans, pour marquer quo
C, orosso do piston.
CROSSE
CROTALTDES
Crosse
Crosse
d'é véque
de saiote Julienne
(xni« s.).
(xni« s.).
leur juridiction ne s'étend que dans l'intérieur de leur
monastère. Le pape ne se sert pas do la crosse. DansTEerlise
schismatique d'Orient, elle est réservée aux patriarches.
On explique di-
versement 1 ' o r i- ^-^=r-^ /fÎT^ââiSiSP'^
gine de la crosse.
Pour les uns, elle
n'était, au com-
mencement, qu'un
bâton sur lequel
s'appuyait l'évê-
que, souvent d'un
âge avancé ; de là
son nom latin de
baculus (bâton).
Pour d'autres, l'é-
vêque étant pas-
teur, la crosse est
sa houlette ; d'ail-
leurs, elle est sou-
vent ainsi appelée
dans les anciens
textes {pedum). En-
fin, on a rapproché
la crosse episco-
pale de la canne recourbée appelée lituns, que les pontifes
et les augures portaient autrefois à Rome.
Quoi qu'il en soit de son origine, l'usage de la crosse
est très ancien. Saint Isidore de Séville en fait mention
dès le VI* siècle. On la voit représentée fréquemment sur
les bas-reliefs, les pierres tombales et les manuscrits du
moyen âge. Parmi les crosses les plus anciennes, que' ^ues-
unes se terminent non par une volute, mais par une croix.
Les crosses étaient primitivement en bois : on en fît en-
suite en cui^Te, en argent, en vermeil. L'usage s'introduisit
de les orner avec art. A partir du xiii' siècle, la volute
contient souvent la représentation d'un fait évangélique,
comme l'Annonciation, le crucifiement ou bien ia victoire
de saint Michel sur le démon. Les crosses du moyen âge
sont légères et élégantes ; celles du xvii* et du xviii' siècle
sont lourdes et massives. De nos jours, la crosse est ordi-
nairement en vermeil.
— Jeux. La crosse canadienne est une variété de jeu
de balle. Les joueurs, divisés en deux camps égaux de
douze joueurs, sont munis d'une crosse dont la concavité
est remplie par un filet permettant de rattraper la balle
à la volée, de la lancer, etc. La partie se joue sur un
terrain de lOû mètres de long sur 45 mètres de large. Les
buis sont marqués par deux poteaux de l'^^SQ de haut,
réunis par une traverse et plantés à i"',80
l'un de l'autre. Les joueurs cherchent
à envoyer la halle dans le but du camp
adverse. Il leur est interdit de toucher
la balle avec la main ou de la frapper
avec le pied. Seul le gardien du but peut
arrêter la balle avec la main ou avec sa
crosse tant qu'il n'est pas sorti d'un carré
de l'",80 de côté tracé devant le but,
carré dit « limite du gardien " . (Quelque-
fois cette limite du gardien est tracée
par une demi-circonférence dont le cen-
tre est le milieu du but.) On commence
par placer la balle au centre du ter-
rain, et deux joueurs des camps opposés
attaquent la balle et cherchent à l'en-
voyer dans le camp adverse. Dix autres
joueurs, se tiennent derrière leur parte-
naire pour 1 aider ; enfin le gardien , placé
à l'arrière , cherche à arrêter la balle
chaque fois que celle-ci menace le but.
• Un match dure le plus ordinairement 80 minutes, soit
deux mi-temps de 40 minutes séparés par un repos de 5 mi-
nutes. Le camp, qui, à l'issue de la partie, a atteint le
plus souvent le but est victorieux. V. Gouret, Hockey.
CROSSE {fcro-sé), ÉE adj . Qui a droit de porter la crosse :
Abbesse caossÉE. Ahté crosse et mitre.
CroSSEN ou KroSSEN , ville d'Allemagne (Prusse
[prov. de Brandebourgj), au confluent du Bober et de
l'Oder; 6.655 hab. Pépmières, manufactures de tabac et
fabriques de fourneaux. Chef-lieu d'un ancien duché incor-
poré au Brandebourg en 1482. — Crossen est le chef-lieu
d'uD duché peuplé de 60.500 hab.
CROSSER {kro-sé) v. a. Pousser avec une crosse, en
parlant d'une balle ou d'une pierre : Crosser la balle.
— Pop. Réprimander. Maltraiter : Ceosser quelqu'un.
~- V. n. Jouer à pousser avec la
crosse des pierres ou des balles.
— Arg, Sonner : Douze plombes
CEossENT (midi ou minuit sonne).
Se crosser, v. pr. Pop. Se battre,
se qu(;r'îUer.
GrosserlouGH. paroisse d'Ir-
lande (prov. d Ulstor [comté de Ca-
van]), près du lac Sbeeiing ; 5.700 h.
CR08SER0N n. m. Partie supé-
rieure, façonnée en volute, d'une
crosse épiscopalo ou abbatiale :
Beaucoup de cbossehons du moyen
à(je contenaient des reliques.
CROSSETTE (kro-sèV) n. f. Agric. Sarment dn vigne
taiii^ de manière à conserver un talon do vieux bois, et
destiné à 6tre planté (wur servir de bouture, n Branche
composée d'une pousse de l'année et d'une partie de colle
de l'année précédente, dont on se
son pour le Iwutui-age.
— Archit, Partie d'un claveau
ou vous-soir, qui se prolonge hori-
zontalement au delà du claveau
placé immédiatement au-dessous.
Il Lit de pierre taillé perpendicu-
lairement au couronnement d'un
mur. Il Plâtrage étaljli à côté d'une
lucarne, ii Ressaut qu'on ménago
â l'angle d'un chambranle.
GROSSEUR Ikro-seur") n. m. Croiwtto
Jeux, Olui qui joue à larros.sf./^t
plus particulièrement Joueur qui, armé do la crosse, est
charg** do recevoir la balle.
— Arg. Avocat géabral, ministère public, u Sonneur.
GROSSEUR {kro-setir"), EUSE adj . Pop. Qui aïme à crosser,
à battre ou à se battre, i. Substantiv. : Un vilain cbosseur.
GROSSILLON (Aro-S(7; [Z/ mil.]; n. m. E>:trémitô recour-
bée d'une crosse d'évôque ou dabbé. Syn. de crossekon.
CrOSSMOLINA, paroisse d'Irlande (prov. de Con-
naught [comté de Mayo]), sur le Deel, près de son em-
bouchure dans le lac Conn ; 5.700 hab.
GROSSOCÈRE [kro-so-sèr') n. m. Genre d'insectes hymé-
noptères porte-aiguillon, famille des crabronidés, compre-
nant des formes de taille petite, à abdomen de la lon-
gueur du thorax ; à antennes garnies en dessous d'une
frange do poils chez le mâle. (Les crossocères sont noirs,
variés de jaune ou de roux ; on en connaît, en Europe, une
vingtaine d'espèces ; certains approvisionnent leurs nids
avec des pucerons.)
GROSSODAGTYLE {Icro-so) ou CROSSODACTYLUS (kro-
so, luss) n. m. Genre de batraciens anoures discodactyles,
famille des hylidés, tribu des hylodinés, comprenant des
petites rainettes brésiliennes. (Les crossodactyles, dont on
ne connaît qu'une espèce, sont verdàtres. variés de brun et
de jaune; leur taille n'excède pas 5 centimètres.)
GROSSOLÉPIDE [Icro-so] n. f. Genre do plantes, de la
famille des composées, tribu des sénécionées, renfermant
une seule espèce, qui croît en Australie.
CROSSON {kro-son) n. m. Dans le Dauphiné, Berceau.
CROSSOPE OU GR0S50PUS (kro-so-puss) n. m. Genre de
mammitères insectivores, famille des soricidés, tribu des
soricinés, comprenant la mu-
saraigne d'eau, caractérisée
par ses pieds non palmés,
bordés de poils raides.
— Encycl. La seule es-
pèce du genre est le cros-
sopiis fodie7ts de l'Europe et
de l'Asie septentrionale, me-
surant 19 centimètres, dont
7 pour ia queue, de couleur
gris brun noirâtre, cendrée
en dessous. C'est la plus
grande musaraigne d'Eu-
rope; commune au bord des cours d'eau, on la voit cou-
rir au fond, où elle paraît comme argentée par les glo-
bules d'air que retiennent ses poils ; elle fait une chasse ac-
tive aux crevettes, aux larves et aux insectes aquatiques.
CROSSOPHORE ou GROSSOPHORUS {kro-so, russ) n.m.
Genre de vers nématodes, famille des ascarïdîdés, com-
prenant des formes finement annelées, atténuées en avant,
Crossope.
Croaseron (xn« s.).
Jeu de crosse canadienne : 1. Crosse; 2. Balle.
avec la tête à trois valves sillonnées. (Les deux espèces
connues du genre sont parasites dans Tintestin du daman
de Syrie; elles atteignent une longueur de 8 centimètres.)
CROSSOPTÉRINE (kro-so) n. f. Chim. Alcaloïde extrait
de r<rniT,- .1 uiio rubiacée du Soudan, la crossopféj'yx.
(Les ].rupn.:'t(s fébrifuges de cette écorce, prise autrefois
pour un quinquina, avaient fait croire à l'identité de la
crossoptérine et de la quinine.)
GROSSOPTÉRYGIENS {kro-so, ji-in) n. m. Ordre de poîs-
soiis ganoïdes, comprenant des formes revêtues d'écaillés
solides et émaillôes, composant une cuirasse ininterrompue,
avec deux plaques jugulaires et des plaquettes latérales.
— fï! crossoptérygien.
— Encycl. Les crossopténjgiens prennent leur nom de
leur nageoire dorsale à rayons frangés ; pour la plupart,
ces poissons sont fossiles; seuls, les polyptères africains
sont encore vivants. On divise cet ordre en six familles :
cœlacaiithidés, phanéropleuHdés, cténodiptéridés, glypto-
dipténdés, rkombodiptéridés, poluptéridés.
GROSSOPTÉRYX [kro-so, rikss) n. m. Genre d'arbrfs-
seaux, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonees,
comprenant une seule espèce, qui croit dans le nord-est
de l'Afrique tropicale. (Il doit son nom à la membrane
frangée qui en-
toure ses grai-
"^^^-^ CrOBSoptUon.
CROSSO-
PTILON [kro- ^ — ,
so) a. m. Genre
do phasiani-
dés, compre-
nantdeux espè-
ces de faisans
caractérisées
par les touffes
do plumes
blanches de la région auriculaire. leur Rtaturo vigoureuse,
et la richesse de leur plumage. (L'espèce tvpe, crossoptilon
oreillard [le ho-ki des Chinois], habite la Chine.)
GR05S0RHINE {kro-so) n. m. Genre do poissons plagio-
storncs, sous-ordre des squalides, famille des scyllio-
lamnidés, comprenant des requins à dents en partie tri-
cuspides, à nageoires dorsales très rejett'-es en arrière.
— Kncycl. Les crossorhines ont des évents, mais pas de
membrane nictitante ; leur queue est diphycerque. On
connaît trois espèces de ces squales, propres aux mers
d'Australie; ils mesurent environ 2 mètres de long.
CR0S30S0MA {IcTO-so) n. m. Genre de rcnonculacéos,
rapporté avec doute à la tribu des pivoines (pieoniées).
— Encycl. Les crosaosovia sont do petits arbustes â
A, crnt; B, entaille
dans IVcorce; C, corde
qui retient le crot;
D, pin.
424
feuilles alternes, à fleurs terminales et solitaires, habitant
l'Amérique. Le^èce type, le crossosoma Catifornica, a
l'écorce amère ; cette plante a les plus grandes affinités
avec les simarubées.
CROSSOSTEMMA {kro-so-stèm'\ n. m. Genre de pas-
siflorées, habitant la côte occidentale d'Afrique. (Les cros-
sostemma sont des arbustes grimpants, à feuilles alternes,
à fleurs hermaphrodites, ayant leurs pédoncules articulés
an milieu.)
GROSSOSTÈPHE (kro-so-stèf) n. m. Genre d'arbrisseaux,
de la famille des composées, tribu desanthémidées, renfer-
mant une seule espèce, qui croît en Chine.
GROSSOSTOME ou GROSSOSTOMA {h'O-sO'Sto) n. m.
Paléont. Genre de mollusques gastéropodes aspidobran-
ches, famille des delphinulidés, comprenant des coquilles
fossiles dans le terrain jurassique. (Les crossostomes sont
voisins des craspédostomes, dont ils difl'èrent par leur péri-
stome non appendiculé à la base. Le crossostoma j-e/lexila-
brum est une petite coquille, remarqua-
ble par son péristome étalé.)
GROSSOSTYLE {kro-so-stil') n. m.
Genre d'arbres, de la famille des barral-
déiées, tribu des rhizophoracées, ren-
fermant cinq espèces, qui croissent en
Océanie.
CROSSURE ou GROSSURUS {kro-su- Crossostome.
russ) n. m. Genre de reptiles sauriens
crassilingues, coniprenant des geckos à doigts demi-pal-
més, muni de griffes. (L'espèce type est le C7'ûssui'us cau-
diverbera, de l'Asie orientale.)
CrOSTHWAITE, paroisse d'Angleterre (comté de Cum-
berland), dans la partie lacustre; 6.000 hab. Mines de
cuivre, de plomb et de graphite.
GroSTON (paroisse d'Angleterre [comté de Lancastre]),
sur le Yarrow, affluent du Doublas,
et sur le canal de Leeds; 4.J00 nab.
GROT {kro) n. m. Récipient, petit
pot en terre que l'on place au pied des
pins pour recueillir la résine, dans le
département des Landes.
GROTACONATE n. m. Sel dérivant
do l'acide crotaconique.
CROTAGONIQUE adj. Se dit d'un
acide bibasique C^H"0\ dérivé de
l'acide crotonique et intermédiaire
entre l'acide aconitiquo et l'acide cro-
tonique.
GROTALAIRE {1er') ou CROTALA-
RIA n. f. Genre de plantes, de la
famille des légumineuses-papiliona-
cées. tribu des ^énistées, comprenant plus de deux cents
espèces, qui croissent dans les régions tropicales des deux
continents.
GROTALE (du gr. krotalon, grelot) n. m. Antiq. Sorte
do castagnettes, dont se servaient particulièrement les
prêtres et les prétresses de Cyhèle, et qui consistaient en
une pièce mobile, que le mouvement faisait frapper sur une
pièce fixe, ii Sorte de sandale fort lourde, que cnaussait le
maîtredu chœur pour battre la mesure avec le pied, ii Pen-
dant d'oreilles, formé de deux ou plusieurs pièces qui se
heurtaient et produisaient une sorte de bruissement.
— Mus. Nom que l'on a donné quelquefois au Chapeau
chinois, il Au moyen âge. Triangle de métal portant des
anneaux mobiles' qu'on faisait sonner en les agitant; gre-
lots que les danseurs attachaient à leur corps.
— Encycl. Antiq. Les crotales, instrument de percussion
du genre des castagnettes, étaient
connues des Egyptiens, des Grecs et
des Latins. Clément d'Alexandrie en
attribuel'inventionaux Siciliens. Elles
étaient constituées, suivant les pavs
et les époques, par des lames de ro-
seau, de bois, d'os, d'ivoire et de
métal, plus ou moins travaillées; elles
servaient à accompagner les danses
et les chants dans les fêtes privées
et surtout publiques; notamment, dans
les cortèges des dionysies.
GROTALE (même étymol. qu'à l'art,
précéd.) n. m. Genre de reptiles ophi-
diens, type de la famille des crida-
lidés, comprenant les formes vulgaire-
mentappelées «serpentsàsonnettes»,
et caractérisées par les étuis cornes
assemblés en série linéaire au bout de la queue, et que
l'animal agite à volonté en produisant un bruit assez fort.
— Encycl. Les crotales sont des serpents robustes, attei-
gnant jusqu'à 2 mètres de long ; leur tête, plate, est renflée
en arrière, très large,
terminée par un mu- "^
seau court et trou- Crotale,
que, couverte de pla-
4ues ou d'écailles.
Ils comptent parmi
les plus venimeux des
serpents et habitent '
l'Amérique. On en
connaît sl^c ou sept
espèces, dont la plus
commune est répan-
due aux Etats-Unis et au Mexique. D'un roux sale taché
de brun, de jaunâtre et de noir, le crotale varie extraor-
dinairement. Contre la morsure des crotales, presque tou-
iours mortelle pour l'homme, on a préconisé l'ingestion de
l'alcool en excès : jusqu'à un litre do rhum ou do genièvre ;
licancoup de gens ont été sauvés par ce traitement.
GROTALIDÉS n.m. pi. Famille do reptiles ophidiens solé-
noglyphes, renfermant les genres o-otale, lachésis, tropi-
dolema, a/ropos et bofhrops. — Un crotalidé.
— Encycl. Les crotalidés habitent les régions chaudes
du globe; ils so caractérisent par la fossette pi-ofonde située
entre l'œil et l'orifice de la narine, leurs grands yeiLX à
iiupillo étroite etvertieale, la largeur de leur tête triangu-
laire, leurs formes élancées et la longueur de leur queue.
Des crotalidés ont vécu à l'époque tertiaire ; leur taille
était supérieure à colle des formes actuelles : le laoplàs
crotaloiacs, d<î Grèce, dépassait 3 métros de long-
Crotaloci-inus.
425
CROTALISTRE [lisstr') n. f. Aûtîq. Dansouso qui accom-
()at,'iiau SOS inouvfiiienis avec des crotales.
CROTALOCRINIDÉ3 n. m. pi. Paléont. Faniilîo d'échino-
dermos crînoïUes oucrinoïdos, comprenant les genres cro-
talocrinus, enailocrinus ot cteiocrinuSt tous caractérisés par
la forme irréj^uliùro do leur calice à bras très divises ou
réunis jusqu'à lonnor dos expansions foliaooos. (Los cro-
talocrinidés sont fossiles dans le terrain silurien.) — Un
CROTALOCBIMDK.
CROTALOCRINUS {niiss) n. m. Paléont. Genre d'échino-
dermcs criuuïdcs, lypo do la famille des C7'otalocrinidés,
comprenant les fornîes dont les bran-
ches sont reliées entre elles jusiju'à
donner souvent à l'animal la forme
d'un bourgeon végétal. (Les crotalo-
crinus sont fossiles dans le silurien
inférieur do Scandinavie et d'An-
glotorro: ou peut on prendre commo
exenipic le crotalocrinus pulchcr, de
la grosseur d'une noix.)
CROTALOÏDE (do crotale, et du
fr. eidos, aspect) adj. Qui a la l'orme
u crotale (serpent!.
CROTALOPHORE OU CROTALO-
PHORUS ifo-t'uss) n. m. Sous-genro de crotales, compre-
nant ceux qui ont la tête couverte de plaques.
CROTALOPSlS n. ra. Bot. Syn. do baptisie.
Crotalos. Mvth. gr. Un des prétendants d'Hippoda-
mie, vaincu par (ïlnomaos.
CROTAPHIQUE { fik' — du gr. krotaphos, tempe) adj.
Qui ;ipparticnt à la tempe : ArfèrecROTAPHiQUE. (Vx mot.)
CROTAPHITE (même étymol. qu'à l'art, précéd.) n. m.
et adj. ye dit du muscle temporal.
CROTON n. m. Genre de plantes, de la famille des euphor-
biacées, renfermant un grand nombre d'espèces des pays
chauds.
— Enctcl. Bot. Les crotons sont des arbres, arbrisseaux,
arbustes ou herbes à fleurs unisexuées; leur ovaire est
creusé de trois
loges uniovu-
lées, et leur
fruit comprend
trois coques bi-
valves et mo-
nospermes.
Certains cro-
tons d'Améri-
que {croton
cascarilla, cro-
ton eleutheria)
fournissent
une écorce fé-
brifuge {écorce
de cascarille).
Chez le croton
cebiferum {ar-
bre à suif de la
Chine), les
graines sont
enveloppées
d'une sorte de
cire très blan-
che, que les
Chinois utili-
sent sous forme de chandelles. La graine de croton tiglium
(Asie et Afrique tropicales) assez semblable à celle du ricin
(graine de tigU ou petit pignon d'Inde), fournit une huile
irritante et très pur^'ative (^huile de croton). La piqûre du
coccus iaccx l'ait couler do la gomme laque du croton lac-
CJ/e/'M»t (Inde, Siam, Annam). Le crozophura tinctoria, im-
proprement appelé croton tinctoriuin, fournit lo tournesol
en drapeaux.
— Pharm. et chîm. Huile de croton tiglium. On appelle
ainsi une huile qui agit sur l'économie à la manière d'un
purgatif drastique énergique, à la dose de quelques gouttes,
et qui fait naître une éruption sur la peau lorsqu'on l'em-
ploie en frictions. On l'extrait par expression de la graine
du pignon d'Inde. On peut aussi la préparer en épuisant ces
graines par l'éther ot en évaporant Tcther. Cotto huile
renferme do la palmitine, de la stéarine, de la myristino
ot do la borine, en môme temps (juo des acides ; l'acide
crotonique, l'acide angélique, et une matière vésicante,
lo crotonol. On l'emploie pour combattre les névralgies,
les atfoctions di;s voies laryngiennes et pulmonaires.
Croton. Myth. gr. Ilcres éponymo do la ville do Cro-
tune. en Italie. (Suivant la légende, Héraclès lo tua par
uiégarde, et l'honora par dos funérailles magniliques.)
Croton (aqueduc de), aqueduc qui fournit do l'eau douce
à la ville do New- York, ot qui a son point de départ dans la
vallt'îo du même nom. C'est un des plus beaux ouvrages d'art
qui soient au monde. Le bassin d'où s'écoulent les eaux
est un lac d'une superficie de 16i hcct. 86 a. 84 cent., ot
contient 27.7 1 7 .250 hectolitres d'eau. La longueur totale du
canal, depuis la rivière de Croton jusqu'à l'hôtel do ville
le New-York, ost d'un peu plus do 71 kilomètres.
CROTONATE n. m. Sel dérivant do l'acide crotonique.
CrOTONE, anc. ville de l'Italie méridionale. V. Cotrone.
CROTONE II. f. Bot. Kspèco do champignon parasite.
— .Méd. Tumeur fongueuse, qui se dovoloppo sur lo pé-
rioste.
CROTONÉ, ÉE adj. En T. de bot., Qui ressemble ou qui
se rap[)orte au croton.
CR0TONEE3 n. f. pi. Tribu do plantes de la famillo des
ouphorbiacées, ayant pour type le genre cro(OH. — Une
CBOTONËi;.
GrotoniaTE, personne née ù Crotone, ou qui habitait
cette ville. — /,cs Ckotoniates.
— Adjectiv. Qui concorno cotto ville ou ses habitants :
//rros CROTONIATE.
CROTONINE n . f . Alcaloïde extrait do la graiDO du croton
ligliurii.
CROTONINÉ, EÉ adj. Bot. Syn. do cbotoné, eu.
CROTONINÉES n. f . pi . Classe do végétaux dicot;iclédoiies,
cumprciiaui les familles suivantes : euphorhiaccts, anti-
dcsmtxs et foreatiént-a. — Une cuoto.ni.néu.
la.
CROTALISTRE
CROUPE
Croton : a, fleur mâle coupée; b, fleur femelle.;
c, fruit.
CROTONIQUE \nik') adj. So dit d'un acido trouvé dans
les ^M-aiii' ^ du croton tighum, ot qu'on appelle aussi acide
JATRorHH.;UE: /,'ac(rfeciioTONiyui-:. Il .So dit aussi des dérivés
ot des sels do cet acido : L'aldéhyde ckotoniqde. Li^s sels
CROTONIQDES.
— Encycl. Acide crotonique C'H"0*. 11 a été extrait
pour la premiôro fois par Pelletier otCaventou de l'huile
que renferme la graine du pignon d'Inde (semence du cro-
ton tiglium). Celte huile est saponiliée par un alcali, et la
solution do savon obtenue est additionnée do sel marin ;
lo savon so sépare, et le liquide restant est traité par l'a-
cide tartrique et distillé. On purifie l'acido crotonique
obtenu par de nouvelles distillations.
Will et Kûrnor ont fait sa synthèse en traitant lo cya-
nure d'allyle par une dissolution alcoolique de potasse.
L'acido crotonique est un liquide oléagineux, se conge-
lant à — 5** et se volatilisant sensiblement dès 2 ou 3 de-
grés au-dessus do O", en répandant une odeur irritante ot
désagréable ; il possède une saveur acre et agit commo
poison. 11 fond vers 70*' et bout à ISO* ; il est soluble dans
l'eau, d'où il cristallise en cristaux clinorhombiques. .11
absorbe le brome et se combine aux acides bromhydriquo
et iodhydrique.
Avec les bases, l'acide crotonique forme des sels cris-
tallisés, dont les principaux sont les crotonates d'ammo-
nium, d'argent, de baryum, de magnésium et de potassium.
Traité par le brome, l'acide crotonique donne des déri-
vés de suDstitution constituant les acides mono, di et tri-
bromocrotoniques. La théorie, vérifiée d'ailleurs en cela
par la pratique, a permis de concevoir trois isomères de
l'acide crotonique : l'acide crotonique ordinaire ou têlra-
crylique, l'acido isocrotoniquo ou quarténylique et enfin
l'acide méthacrylique.
— Aldéhyde crotonique C*H'0. On obtient ce corps en
faisant agir à lOO* le chlorure de zinc sur l'aldéhyde or-
dinaire mêlée d'un peu d'eau. C'est un liquide mobile,
d'odeur acre, volatil, bouillant vers 104° ; il se transforme
par oxydation en acide crotonique et, par réduction, en un
mélange d'alcools bulylique et crotonylique. On connaît
des dérivés chlorés et bromes de l'aldéhyde crotonique.
CROTONOGYNE {jin') n. f. Arbuste écailleux, à feuilles
alturaes, à fleurs dioïques, les mâles disposées en épis, les
femelles en grappes axillaires. (La crotonogyne appartient
à la famille des euphorbiacées, tribu des jatrophées, et
croit en Afrique.)
CROTONOL n. m. Huile visqueuse, jaunâtre, extraite de
l'huile do croton, dont ce serait le principe vésicant.
CROTONOPSIS ipsiss) n. m. Herbe, de la famille des
euphorbiacées, tribu des crotonées, voisin des crotons, et
comprenant quelques espèces qui croissent dans l'Amérique
du Nord.
CROTONYLÈNE n. m. Hj[drocarbure quadrivalent, cor-
respondant à l'acide crotonique.
— Encycl. Le crotonylène, C*H', s'obtient en traitant le
butylène brome par l'alcool sodé. C'est un liquide inco-
lore, d'odeur un peu alliacée, bouillant vers IS"* et brûlant
avec une flamme éclairante et fuligineuse. 11 s'en forme
dans un grand nombre de réactions pyrogénées. U donne
des dérivés chlorés et bromes.
On connaît un isomère du crotonylène, c'est Visocroto-
nylène ou éthylacétylène.
CROTONYLIQUE [lik') adj. Se dit d'un alcool dérive de
l'acide crotonique, et qu'on appelle aussi alcool croty-
LIQUE.
— Enxycl. L'alcool crotonylique, C*H'0, s'obtient par
l'hydrogénation do l'aldéhyde crotonique ; il se présente
suus forme d'un liquide huileux, bouillant vers 120".
CROTOPHAGE ( faj") ou CROTOPHAGA n. m. Nom scien-
tiritpie des oiseaux du genre ani. type de la tribu des croto-
phaginés, dont on connaît trois espèces, réparties dans
l'Amérique centrale et méridionale. Ce sont les croiopha{/a
ani et major, de la Guyane et du Brésil, et le crotophaga
sulcirostrts, de Mexico. V. ani.
CROTOPHAGINÉS (ji) n. m. pi. Tribu d'oiseaux grim-
|icurs, famille des cuculidcs, comprenant les genres guîra
<-'t crotophaga (ou ani), caractérisés par leur Sec à mandi-
bule supérieure élevée en crête saillante, creuse. (Les
crotophaginés forment lo passage entre les coucous et les
toucans; ils sont propres aux régions chaudes de l'Amé-
rique.) — Un CItOTOPH.\GINK.
Grotopos. Mylh. gr. Kils d'Agénor, roi d'Ar^os, et
père do Psamathé, amante ti'ApoUon. Après que Corœbo
eut tué lo dragon envoyé par Apollon, la pesto ravagea
les Etats de Crotopos. Corœbo dut quitter le pays, pour
faire cesser lo fléau. Il so réfugia à Alégaro.
GROTOS. Myth. gr. Fils do Pan ot d'Euphémé, la nour-
rice dos Muses, avec lesquelles il fut élevé. Zens le jdar.-a
Êarnii les astres. (C'est la constellation du Sagittaire, sulun
Iratosthène.)
CrotOY (Le), comm. do la Somme, arr. oC à 2G kilom.
d'Abbeville, sur la baie de Somme, en face do Saint- Va-
léry; 2.262 hab. [Crotclois, aises.) Ch. do f. Economiques.
Port de pôcho bien abrité, centre d'ostréiculture assez
actif, station balnéaire fréquentée.
Lo bourg actuel semble avoir remplacé deux villages,
disparus, par une série do phénomènes d'altération fré-
quents sur cette côte, sous lo sable et lo galet. Il fut une
étape du voyage de Jeanne d'Arc captive vers Houon et,
par sa situation au débouché du Pontniou, lîef du roi d'An-
glotorro, joua un rôle stratégique important, pendant la
guerre do Cent ans. Il aurait fourni, d'autre part, des ma-
rins au voyage do Uélhoncourt vers les Canaries. Restes
dos anciens remparts; dans l'église, moderno, quelquos
belles boiseries du W sièclo; statue do Jeanne d'Arc.
GROTTE (du lat. crusta, croûte) n. f. Bouo dos rues et dos
chemins : L'Ire couvert de ckotte. u Excréments do certains
animaux : CuorrB de chien, de souris. (Eu T. de chass.,
lo mot crotte désigne spécialement la fionto des Uèvros
ot dos lapins.)
— Croûte qui so forme sur une plaie. (Vieux.)
— Kig. Misère, abiectioi».
-- Agric. Crotte an diable, Engrais naturel consti(iu6
par des nodules do phusphalo de chaux.
— Arg. Crotte d'ermite, Poiro cuite.
— Conini. Crottes de chocolat. Boubous, on forme do crot-
tes, garnis à l'intériour du p&lo d'amandes, do crèmo, etc.
— Luc. fum. : Lts ehtcns ont mangé la crotte, La goléo a
séché les rues.
— Intorjectiv. CroHe î Exclamation d'impaiionco qu'on
adresse â quelqu'un qui fatigue do questions, de sollici-
tations, de reproches. (C'est un adoucissement familier du
mot do Canibronne.)
— Syn. Crotte, houe, bourbe, etc. V. boue.
CrOTTENDORF ou KrottendoRF, bourg d'Alle-
magne (Sa.\-o [cercle de Zwickauj) ; .1.3G6 hab. Ecolo de
couture ot do dentello ; fabriques de fuseaux et de den-
telles, de ferronnerie et do quincaillerie, de papier de fibres
de bois. — Ancien village do la Saxe, actuellement réuni à
la ville de Leipzig.
CR0TTER [kro-tê] v. a. Salir de crotte, maculer avec de
la boue : Cbotter son pantalon, ses bottes, le parquet.
Crotté, ée part. pass. du v. Crotter.
— Fig. Pauvre, gueux, misérable : Campistron était un
de ces poètes crottés qui meurent de faim. (St-Sîm.)
— Loc. fam. : Crotté comme un barbet. Très crotté (les
barbets, à cause de leur long poil, so crottaut beaucoup).
II 11 fait crotté, U y a de la boue dans les rues.
Se crotter, v. pr. Se salir avec de la boue, de la crotte.
— Fig. Se souiller, être rendu impur.
— Arg. de l'Ecole polytechn. Prendre une mauvaise voie,
s'enferrer, battre la campagne.
Crottes (Les), comm. des Hautes-Alpes, arrond. et à
4 kilom. d'Embrun, près de la Durance ; 1,052 hab. Car-
rières de tuf. Tuileries, moulins. Forêts.
CROTTIFIER {kro-ti-fi-é) v. a. Fam. Crotter beaucoup.
(N'a été employé que dans le style burlesque.)
Se crottifier, v. pr. Se salir de boue, de crotte.
CROTTIN (kro-tin — rad. crotte) n. m. Excréments, ûente
de certains animaux et surtout du cheval : Crottin de mou-
ton. (Le crottin de mouton s'emploie encore chez quelques
teinturiers pour la teinture violette dite façon rouge turc.)
— Pop. Hamasser le crottin des chevaux de bois, Ne rien
faire.
CROTTON {kro-ton) a. m. Morceau de sucre qui n'a pu
passer au sas.
CROTTU {kro-tu), UE [rad. crottel adj. Piqué de petitb
vérole ; Visage noir et crottu. (J.-J. Rouss.) il Ou disait
autrefois croteux, euse. (Inus.)
CROTYLIQUE adj. Il Alcool crotylique, Syn. de croto-
nylique.
CROU n. m. Sorte de terre argileuse ou pierreuse qui ne
laisse pas passer les racines des plantes, et qui est impropre
à la culture, à moins de la défoncer profoudément.
GROUANIE (nî) n. f. Genre d'algues marines, gélati-
neuses, grêles, filiformes et très rameuses, séparées des
mésoglées, et comprenant doux espèces, qui croissent dans
les mers européennes.
CROUAS [a) n. m. Un des noms vulgaires de la corneille.
CROUCHAUT (c/io) n. m. Pièce de bois qui sert à donner
au devant d'un bateau une forme arrondie.
CROUE {krot'i) n. f. En Lorraine, Portion de terre qu'oï
abandonne aux vignerons pour y cultiver des légumes.
CROUILLET {krou-ill-è [il mil.]) n. m. Dans quelques
déparlements, Verrou servant à fermer une porte ou une
barrière.
CROULANT {lan), AUTE adj. Qui croule, qui s'effondre :
Maiso7i croulante. Pont croulant.
■— Fig. Qui périt : Empire croolant. Société croulante.
CROULARD {lar') n. m. Nom vulgaire du tarier ou tra-
quet.
CROULE n. f. Chasse aux bécasses, faite à l'époque de la
ponte et de l'accouplement, c'est-à-dire au printemps.
CROULEMENT iman) n. m. Affaissement, chute, éboulo-
ment ; Ckoulkmknt d'utie maison, d'un pont,
CROULER (du bas lat. crotulare, mémo sens) v. u. S'ef-
fondrer, tomber en ruine : Les tiaulois ne eraiqnaient rien,
sinon que le ciel ne croulât ,viir leurs tètes. (P. do Saint-
Victor.) il Par exagér. Etre ébranle : Salle qui croule sous
tes applaudissements.
— Fig. Disparaître, étro détruit, renversé : Tous leurs
systèmes croulent jtfar quelque endroit. (Volt.)
— Fauconn. So vider avec excès par le bas, eu parlant
d'un oiseau do proie qui est malade, il On dit aussi croler,
ckoller, ot à tort croiler.
— v. a. Faire écrouler : Jupin croulant la terre. (La
Fontaine.)! Vieux.]
— Mâr. Lancer à la mer : Crouler un vaisseau.
— Véncr. Crouler la queue. So dit d'un animal qui, Oïl
fuyant, remue la queue, puis la serre entre les fesses.
— Sy.s. Crouler, s'ébouler, s'écrouler. Croider et s'écroU'
1er no difl'èrent qu'on ce que le dernier point l'action d'une
miinièro plus précise que 1 autre : mais tous les deux suppo-
sent quelque chose de violent ot de bruyant. S'ébouler, au
contraire, so dit des choses mises on tas et dont les parties
supérieures, n'étant pas suflisammcnt soutenues par les
parties inférieures, s'afl'aissont presque sans ofl'ort.
CROULIER {li'é), ÈRE adj. So dit d'uu torraîu dont lo
fond est mouvant: 7t'nT5CKouLiÈKKS.
— u. f. Terre sablonneuse et mouvanto, impropre ù la
culture : Les CROULtiiRUS des Landes.
CROUNET {ne) n. m. Support de métal qui servait jadis
•à poser les plats près du fou.
CROVP (kroup' — mot écoss;iis)n. m. Maladie infectieuse,
caractérisée par le dt'volopponient do fausses membranes
dans les voios respiratoires, et dont lo nom scientiriquo
est laryngite diphtéritique. H J-uux croup, AlToction nor-
veuso consistant en un spasme du laniyx, à tort com-
parée au croup, avec lequel elle n'a do conunun quo
t'angoisse respiratoire ot la toux rauquo. (V. spasme.) Syn.
lllPHTÉRtK.
CROUPADE u. f. Saut (piu l'on fait exécuter au cheval
entre les piliers, plus relevé quo la courbette, et dans le-
quel laiiinial porto les jambes do derrière sous le ventio,
sans montrer les fers.
GROUPAL, ALE, AUX adj. Qui tient au croup; qui on a
lo curactoro : Toux croui\vlk. Voix ckoui'alis.
GROUPE (du gcrman. krtippa. masse arrondie) n. f. Parlio
postérieure do certains ununaux, formée jiar los lianchos
et lo haut des fosses : Cheval chatouilleux sur la cBOurK.
l.'itj. et fum. h'tre chatouilleux sur ta croupe^ Etre
susceptible, pointilleux.
Fum. Derrière d'une poivionno, eu particulier dune
femme.
Par anal. Partie roaûéo d uuo moutaguo qui se pro-
3-4
GROUPÉ — CROUTER
longe et qui n'est pas à pic : Le Goîgotha était une ■petite
CROOPE de la montagne de Sion. (Chateaubr.)
— En croupe, A cheval sur la croupe, derrière la personne
qui est en selle : Monter kn croiipiî.
— Archit. Espèce de coupole, surmontant le chevet d'une
église. Il Partie d"unc charpente qui supporte chacun
des petits égouts d'un toit rectangulaire à quatre pentes.
II Demi-croupe, Partie du toit formant le retour dun comble
en appentis, ii Croupe biaise. Croupe dont la ligne anté-
rieure est oblique sur les façades do l'édifice.
— Art vét. Région du corps du cheval qui suit les reins
et à laquelle s'attache la queue. {Les cliovaux communs
et lourds ont la croupe douole, c'est-à-dire formée de deux
éminences arrondies, séparées par un sillon médian. Les
chevaux fins ont la croupe simple, c'est-à-dire sans sillon.
Certains chevaux de montairne ont la croupe de mulet, c'est-
à-dire que le sillon en question est remplacé par une saillie
longitudinale. Enfin, il y a chez les chevaux fins la croupe
horizontale, et chez les chevaux communs la croupe avalée^
c'est-à-dire dont l'inclinaison se rapproche do 45°.)
— Manèg:. Porter la croupe au mur. Porter un cheval de
côté, en lui tournant la croupe du côté du mur du manège
et la tête vers le centre.
— Véner. Syn. de cimier.
— n. f. pi. Fin. Charges imposées, sous l'ancien régime,
aux adjudicataires des baux des fermiers généraux ou aux
intéressés, dans certains emplois des finances dont les noms
ne figuraient pas aux actes de nomination. (Avec elles, on
pouvait accorder à des personnes qu'on voulait favoriser
une participation aux bénéfices de la ferme ou de l'em-
ploi. Le décret du 12 juin 1790 les a supprimées. Néan-
moins, elles ont grevé certames trésoreries générales, sous
la Restauration et le second Empire.)
Encycl. Archit. La croupe est une sorte de comble
de forme triangulaire, qui s'appuie d'un côté sur le mur
latéral d'un bâtiment, et dont les autres côtés reposent sur
les longs pans de la toiture. On distingue la croupe droite,
lorsquo^les murs quelle doit recouvrir sont perpendicu-
laires les uns aux autres ; la croupe omise, lorsque ces murs
forment entre eux des angles différents de l'angle droit.
Que la croupe soit droite ou biaise, il faut, pour l'établir,
une ferme ordinaire de direction transversale, ferme qui
reçoit l'extrémité du faîtage et soutient le poinçon dit » de
croupe D ; en second lieu, une demi-ferme qui occupe le
même plan vertical que le faîtage, et prend le nom de
n ferme de croupe » . Enfin, la croupe nécessite encore deux
demi-fermes, appelées b demi-fermes d'arêtiers " ; elles re-
çoivent les extrémités des pannes de longs pans et celles
M
.d
B
Ap
JH
^
h
SI
_
A, croupes dmites : a, ferme de croupe; b. demi-fermes d'arê-
tiers ; c. pannes de ion^ s pans ; d, poinçon de croupe ; e, empanons ;
/, ferme transversale; g, tirant. — B, croupe ronde.
des pannes de croupe. L'une et l'autre sont placées au droit
des intersections des longs pans avec le pan de croupe. Les
tirants de ces demi-fermes, que l'on nomme aussi coyers,
s'assemblent dans des pièces de charpente horizontales ou
goussets. Q\xa.Xil aux arbalétriers de ces mêmes demi-fermes,
ils s'embrèvent sur le poinçon. En cj qui concerne la demi-
ferme de croupe, son tirant s'appuie dune part sur le mur
de croupe, tandis que son autre extrémité est assemblée
avec le tirant de la ferme ordinaire transversale.
Le biais des murs de croupe nécessite parfois des chan-
gements dans les dispositions ci-dessus, sans toutefois
amener la suppression d'une partie quelconque dos pièces
de charpente, qui constituent la croupe proprement dite.
Seules les dispositions générales changent. Si le biais est
peu prononcé, on conserve à la ferme transversale? et aux
autres une position perpendiculaire à la direction générale
des longs pans. Si, au contraire, le biais est très accentué,
cette ferme transversale a une position oblique comme
tontes les autres. On est alors dans l'obligation de donner
également des formes biaises aux différentes pièces do
charpente dont l'ensemble constitue la croupe.
Dans les croupes en pavillon ou croupes rondes, malgré
leur forme arrondie, les dispositions générales restent les
mêmes, ou du moins reposent sur les mêmes principes.
GROUPÉ, ÉE adj. Se dit d'un cheval, par rapport à la
forme de sa croupe : Cheval bien crocpé.
CROUPETONS (À) [rad. croune] loc. adv. Dans la posi-
tion d'une personne accroupie le derrière sur ses talons :
Se tenir k croupetons, it On écrit aussi k croppetons.
CROUPEUX {peu), EUSE adj. Qui appartient au croup,
qui est do la nature du croup : Une affection ckoupeusu.
Il Qui est affecté du
croup : Un enfant
CROt'PELX.
CROUPIADER
(rad. croupiat) v. a
Mar, MouiU&r e:i
croupière.
CROUPIAT (pi-n
— du provcDÇ. croxi-
pias, mêm:: sens,
dérivé do eroupo.
croupe) n. m. l*'ilin
frappé sur un point
fixe, pi*ès d'un na-
vire, venant passer
dans un chaumard ou par un sabord de l'arrière et des-
tiné, pendant 1 appareillage, à faire abattre le navire.
nS'emboBaer en faisant croupiat sur l'ancre, Embraqucr
Bar une aussièro frappée à l'avance sur l'ortranoau do
l'ancre, pour faire venir m travers au vent le uaviro, qui
CKt tenu alors on patte d'uio.
Â, croupiat
CROUPIEN, ENNE (pi-in, en') adj. m. Anat. Se dit des
trois muscles fessiers qui forment la croujje.
CROUPIER (;}i-^ — rad. croupe, dans l'ancien sens de
Bénéiice dans une entreprise) n. m. Celui qui partage les
bénéfices ou les pertes d un joueur ; Il a gagné beaucoup au
jeu, mais il n'en profite pas seul, il a bien des croupikrs.
(Acad.) Il Employéd'une maison dejeux, chargé de diriger
les parties, do iaire faire les enjeux, de tenir les cartes
ou de faire tourner la roulette, d'appeler à haute voix les
numéros sertis, etc. il Commis qui tient le jeu pour le
compte du banquier.
— Par ext. Associé à une entreprise financière. (Se
disait particuliôrem., autrefois, de ceux qui soutenaient les
fermiers généraux de leur influence, et recevaient d'eux
certains présents pour prix de co service.)
— Fig. Personne qui favorise en secret les intérêts d'une
autre.
— Bours. Croupier d'agent de change. Personne qui prend
part aux opérations de bourse, touchant ou payant une part
proportionnelle aux époques de livraison ou de liquidation.
— Dr. can. Confidentiaire qui prête son nom à celui qui
plaide pour un bénéfice.
— Adjectiv. Qui est monté en croupe : Cavalier crou-
pier. (Inus.)
CROUPIÈRE (rad. croupe) n. f. Pièce de harnachement
qui passe sous la queue du cheval. (Celle-ci s'engage dans
une ouverture circulaire appelée culei'on. La croupière
se rattache par une
courroie à l'arrière
de la selle, du bat ou
du harnais.)
— Tailler des crou-
pières à quelqu'un,
Lui opposer des ob-
stacles, lui susciter
des embarras, des dif-
ficultés. Il Mettre en A. croupière;
fuite, en déroute. (Cette locution, figurée aujourd'hui,
employée d'abord au propre, en parlant d'un corps de ca-
valerio mis en déroute et poursuivi par l'ennemi (|ui, frap-
pant sur la croupe des chevaux, coupait outaillaii les crou-
pières.)
— Fam. et même trivial. Hausser la croupièrCf Se livrer
à la débauche, en parlant d'une femme.
— Art milit. anc. Pièce d'armure composée tantôt d'une
plaque de fer ou d'acier, tantôt d'une plaque de cuir bouilli
ou de bufde garnie do lames de métal, qui, au xv" et au
xvr siècle, défondait la croupe du cheval de guerre ou de
tournoi, et couvrait la jonction
des deux fiancois.
— Mar. Souvent syn. do
CROUPIAT. Il Piton de croupirre.
Piton fixé sur le pont, derrière
les anciens canons à affûts en
bois et servant à accrocher le
palan do retraite.
— Techn. Pièce de muettes,
servant à tenir en état l'avant
ou l'arrière d'un train de bois.
— Encycl. Archéol. Le mot
croupière signifiait autrefois la
barde ou la partie de la housse
couvrant l'arrière-main do la bête. La croupière, au sens
moderne du mot, était alors la oulière.
CROUPION (rad. croupe) n. m. Anat. Extrémité infé-
rieure de l'épine dorsale, chez l'homme : Se démettre le
CROUPION. Il Base de la queue, chez les mammifères.
Il Partie inférieure du dos dos oiseaux, où tiennent les
plumes de la queue.
— Hist. Parlement croupion. V. parlement.
CROUPIONNER [pi-o-né — rad. croupioîi) v. n. Pop.
Boutfer derrière le corps, faire croire à des formes qui
n'existent pas : Une robe gui croupionne.
— En T. de manèg., Se dit d'un cheval de faible com-
plexion qui, en pliant les reins, lève la croupe comme pour
ruer, mais qui ne rue pas.
CROUPIR (rad. croupe) v. n. Rester immobile et, par
suite, se corrompre, devenir fétide: L'air gui cRo\]pn dans
les appartements devient impropre à la respiration. Il Rester
dans l'ordure : Enfant qui croupit dayis ses langes.
— Fig. Se corrompre; demeurer dans un état abject et
honteux : Croupir dans la paresse, dans te vice.
— Croupir dans le battant. Arg. Se mal digérer, rester
sur rostomac, en parlaut do la nourriture ou do 1;l boisson.
CROUPISSANT {pi'San), ANTE adj. Qui croupit : Etangs
croupissants.
— Fig. Inactif, inutile, improductif : On ne doit pas
faire plus de cas des richesses croupissantes rf'uw avare
que de l'eau d'un infâme marais. (De La Mothe lo Vaycr.)
CROUPISSEMENT {pi-sem-an) n. m. Etat do ce qui
croupit.
CROUPON n. m. Cuir de vache ou de bœuf dont on a
retranché la tète et le venirc, mais qui contient la culée,
partie la plus résistante du cuir.
Crousaz {Jean-Pierre de), philosophe et mathémati-
cien suisse, né à Lausanne en 1G63, mort en 1750. Il ensei-
gna la philosophie et les matlicmatiques à Lausanne, puis
à Gronmgue (Hollande); après quoi, nommé conseiller de
la légation de Suède, il devint gouverneur du prince
Frédéric de Hesse-Cassel.
Lo premier ouvrage de Crousaz est intitulé : Logique
ou Système de réflexions qui peuvent conduire à la netteté et
a l'étendue de nos connaissances (1712). L'auteur y suit les
errements encore en faveur dans les écoles; mais il dé-
pouille son livre des formules do la scolastique. Le pre-
mier volume tout entier est consacré à la psychologie, ce
qui est une innovation considérable. Il attaqua Bayle dans
son livre : Examen du pyrrhonisme ancien et moderne
'1733). C'est un réquisitoire violent, mais faible. Son troi-
sième ouvrage considérable est intitulé : Obsej-vations cri-
tiques sur l'abrégé de la logique de Wolf (MAA). Il y cri-
tique, non seulement Wolf, mais encore Leibniz, qu'il com-
prend mal. Crousaz a publié, en outre: Traité du 6t'a»{l7i2);
Examen du traité de la liberté de pensnr, d'Antoine Collins
(1715); Géométrie des lignes et des surfaces rectilignes et
circulaires (1718); Traité de l'éducation des en fan ts'hl 22) ;
Œuvres diverses (\'72l); De l'esprit humain (1741); Réflexions
^ sur l'ouvrage intitulé la BoUo W'olficnue (1743).
Croupière {UoO).
426
GrOUSILLAT (Autoine-Blaise), poète provençal, né et
mo.-t ù Salon (1814-1899). Il prit une part active à tous
les congrès qui préparèrent le mouvement félibréen et
devint, dès 1855, l'un des collaborateurs de VAi'mana
prouvencau. Mistral, le citant dans le chant YI de Mirèio,
dit do lui qu'il fait « plus de renommée à Salon que son
Nostradamus, le sombre astrologue n. L'œuvre principale
de Crousillat est son recueil de poésies la Bresco (le
Rayon de miel) [1865]. Il a publié encore : lei Nadau (les
Noéisi [iSSlJ; l'Eissame (l'Essaim) [1893]. En même temps
qu'un félibre, Crousillat est un poète latin, et on a de lui
maintes œuvres composées dans la langue de Virgile.
CROUSILLE {// mil. — du provenç . crousilho, môme sens)
n. f. Enceinte de filets, sorte de petit parc provisoire que
les pêcheurs établissent sur le bord des étangs.
CrouslÉ (François-Léon), littérateur et professeur, né
à Paris en 1830. Il s'adonna à l'enseignement, prit le grade
de docteur, et fut maître de conférences à l'Ecole normale
et professeur de littérature française à la Sorbonne. On
lui doit des traductions et des ouvrages, dont les princi-
paux sont : Lessing et le goût français en Allemagne (1864) ;
Fénelon et Bossuel (1894-1895) ; Voltaire (1899).
CROUSTADE (stad' — rad. croûte, autref. crousté) n. f.
Espèce de pâté dont la croûte est croquante : Une crous-
tade aux truffes. Une croustade de 7wuilles. n Prépara-
tion culinaire, dans laquelle il entre des croûtes de pain.
CROUSTILLANT (sli-tlan [Il mil.]), ANTE adj. Qui crous-
tille, (pli croque : Gûteaux croustillants.
— Fam. Femme o-oustillante. Femme gracieuse, pro-
vocante.
— En T. de b.-arts.. Qui offre des aspérités éparses;
dont le ton est chaud et comme brûlé.
CROUSTILLE {still [^Z mll.j) n. f. Fam. Petite croûte:
Manger nîjc croustille de pain. Il Par ext. Petit repas.
— En T. de cost. Agrément que l'on ajoutait autrefois
aux coiffures des femmes.
CROUSTILLER {sti-llé [U mil.] — rad. croûte) v. n.
Manger de petites croûtes de pain ; Enfant qui ne cesse
<le croustiller, h Etre croustillant ; Pâté qui croustille
sous la dent.
— v. a. Manger, en parlant d'une nourriture légère :
Croustiller des gâteaux.
CROUSTILLEUSEMENT {sti-lleu [Il mil.]) adv. D'une
façi'H croustilleuse, libre, graveleuse.
CROUSTILLEUX (sti-lleû{ll mW.]), EUSE adj. Leste, gra-
veleux, risqué : Utie anecdote croustilleuse.
CROUT n. m. Mus. "V. crouth.
CROÛTE fdu lat. crusta, môme sens) n. f. Portion exté-
rieure di pain, plus durcie par la cuisson que l'intérieur :
Manger la croûte et laisser la mie. il Morceau de pain
quelconque, et par ext., Petit repas léger : Manger, Casser
une CROtJTE. Il Pâte dure, dans laquelle on fait cuire certains
mets : Une cbotïte de pâté, de vol-au-vent. n Croûte aux
cha7npig7wns. Croûte do pain beurrée sur laquelle on sert
des champignons, ii Croûte au pot, Morceau de croûte de
pain que l'on trempe dans du bouillon gras; potage ainsi
obtenu.
— Par ext. Couche extérieure solide : Eaux déposant
une CROÛTE calcaire autour des objets que l'on y plonge.
— Fig. Ce qui s'est successivement formé, qui s'est
comme amassé : Une croCte d'ignorance, ii Apparence ex-
térieure, teinte : Croîîte légère de probité. (St-Sim.)
— Fam. Homme entiché des vieilles coutumes, plein de
soties idées : Quelle CROtÎTE ! Il Adjectiv. : Oh! monsieu}\
les femmes sont-elles jamais cRotÏTES? (Balz.)
— Bot. Partie des lichens qui adhère fortement à la
terre, aux pierres et aux écorces, et d'où naissent les fruc-
tifications. Il Croûte à charbon ou à glandée, Espèce de
champignon du genre sphérie, qui croit souvent à l'endroit
même où l'on a fait du charbon dans les forêts.
— Géol. Croûte ten'estre. Terme par lequel on désigne
l'écorce résultant de la solidilïcation des matières miné-
rales en fusion, au moment où notre planète passa de l'état
stellaire à l'état planétaire. (U s'agit donc de la masse des
roches dites primitives.)
— Mar. Planche irrégulière, sciée dans une pièce de bois
sur les parties avoisinant l'écorce. Syn. ôtée.
— Méd. Nom que l'on donne aux plaques plus ou moins
dures qui se forment sur la peau, à la suite d'une blessure
ou par la dessiccation d'un liquide sécrété à la surface :
Les CROÛTES d'une plaie. Des croûtics de teigne, il Croûtes
de lait, Plaques qui couvrent souvent la tête et quelque-
fois le visage des enfants à la mamelle.
— Peint. Mauvais tableau ; œuvre d'art sans valeur.
— Techn. Feuille ou lame de paie bien battue, bien
maniée et d'une épaisseur égale partout, dont on se sert
pour ébaucher, par le moulage, certaines pièces de por-
celaine ou do faïence. Il Moulage à la croûte. Procédé do
moulage qui se pratique au moyen de croûtes, il Cuir
en croûte. Cuir plané, poudré, tanné et séché en sortant de
la fosse au tan. u Croûte du cuir, Mince feuille du cuir occu-
ftant la partie extérieure de la peau, que l'on enlève pour
a travailler ensuite et en faire des cuirs vernis pour la
cordonnerie, la sellerie, etc. il Croûte de garance, Super-
ficie dure de la garance pulvérisée et mise en sacs, il As-
siette ébauchée par l'ouvrier qui a travaillé sur le tour une
masse de pâte.
— n. f. pi. Reste de pain, de mets, mis au rebut. Il Ne
manger que des ci'oûtes. Vivre de peu.
— Loc. prov. : S'amuser coynme une croûte de pain der-
rière une malle, S'cimuyer extrêmement.
CROÛTELETTE {têt') n. f. Petite croûte. V. croustille.
Croutelle, village situé près de Poitiers (196 hab.)
et tpii fut célèbre, aux xv» et xvi' siècles, pour les ou-
vrages en bois et en ivoire que l'on y faisait au tour.
Aussi, par extension, appliqua-t-on le nom de croutelles ou
crousteîles aux obicts y fabriqués. Un auteur du xvi' siècle,
Jacques Contant, écrivait, en 15S4, qu'on faisait à Croutelle
« des petits jeux do quilles qui, complets avec les boules
et la boite, ne pesaient pas plus qu'un grain de blé ". Au-
jourd'hui lo dicton poitevin « finesses do Croutelle » se
prend généralement en mauvais» part.
CROÛTER V. a. Couvrir d'une croûte : Croûter de limon.
— Pop. v. n. Manger : Allons croûter.
Se croùtei*, V. pr. Se couvrir d'uno croûte. Il Se durcir
en croûte.
, EUSE a»ij. Qui a dos plaques si-mbla-
Crouth (xi« 8.).
427
CROÛTEUX (^((1
birs ;l tlos L'roûti-'S.
CROUTH (du gallois cnvth, mômo sens, d'où lo bas latin
chrutla) M. m. Arcliéol. Ancien instrument do musique à,
cordes rrottt^cs, do la famille dos vio-
lons, ot qui ost lo plus ancien lypo do
la catégorie.
— Encycl. Lo crouth so compose d'une
caisse sonore à table plate, porcée do
doux fenêtres longues, A panso con-
vexe, à manche très largo. 11 possùdo
trois cordes montées, sans corJier, sur
chevalet et chevilles. Dos ouvertures
placées sous la coquille permettent aux
doigts d'agir sur lo clavier; ou bien le
manche ost complètement êvidé : il n'y
a point do clavier, ot les cordes sont
isolées comme dans certaines cithares.
Dans un autre type de crouth, il existe
un cordier, ot lo nombre dos cordes
s'élùve jusqu'à six. Avec diverses mo-
dilications, lo crouth demeura d'usage en Angleterre jus-
(pi'au xviii' siècle.
GROÛTIER {(l-é) n. m. Mauvais peintre qui ne fait que
des croûtes. (On dit plus souvent croOton.)II Brocanteur
qui cherche à tromper en vendant do mauvais tableaux.
CROÛTON n. m. Art culin. Morceau do croûte de pain :
Manger un cROtJTON. il Chacune des deux extrémités d'un
pain, qui présentent une quantité plus grande de croûte :
Se réserver le croCton. ii Petit morceau de pain frit et
croustillant, qu'on emploie dans certaines préparations :
Purée aux croOtons. Èpinards aux croûtons.
— Pop. Personne encroûtée, entichée de vieilles idées.
Il Nigaud, ignorant.
— Peint. Mauvais tableau. (On dit plus ordinairement
croOte.) II Peintre qui ne fait que des croûtes.
CROÛTONNER(ïo-n(f)v.n. Faire de la mauvaise peinture.
— Pop. Mangeotter du pain entre ses repas.
Crouy, comm. de l'Aisne, arr. et à 4 kilom. de Sois-
sons, sur la Jossienne, affluent de l'Aisno; 1.405 hab. Ch.
de f. Nord. Eglise fortitiée du xm* siècle.
Grouy-GBANEL ou CrOY (François-Claude-AugTiste,
prince de), publiciste français, né à Duisbourg (Prusse)
durant l'émigration, en 1793, mort en 1873. Il rentra en
France sous la Restauration, embrassa, en 1821, la cause de
l'indépendance hellénique, puis se lança en Espagne dans
des spéculations où il fit fortune, et finalement se ruina. Il
s'attacha dans la suite au prince Louis-Napoléon et devint
l'un des chefs de son parti. Il élevait des prétentions à
la couronne de Hongrie lorsque, en 1866, impliqué dans
l'atfairo du Comptoir d'escompte (affaire Dupray de La
Mahérie), il dut disparaître pour éviter la prison.
CrOUY-SUR-OURCQ, comm. de Seine-et-Marne, arr.
et à 25 kilom. de Meaux, près de l'Ourcq ; 1.105 hab. Eglise
du XVI* siècle.
CrouzillE (La), comm. du Puy-de-Dôme, arr. et à
55 kilom. do Hiom ; 917 hab. Moulins.
Growan, paroisse d'Angleterre (comté de Cornouailles);
2.CU0 hab.
CROWE n. f. Bot. Syn. de crowéa.
Growe (Catherine Stbvens, dame), femme de lettres
anglaise, née à Borough Greea (comté de Kent) en 1800,
morte en 1876. Elle publia un certain nombre de romans
et de contes, puis se tourna vers le spiritisme, et, pour en
propager les idées, publia, entre autres écrits ; Spectres et
îéyenaes de famille (1858) ; le Spiritisme et le siècù oit nous
vivons (iSjy); Aventures d'une guenon (1860); etc.
Growe (Joseph-Archer), historien d'art, né à Londres
en 1825, mort à Wurzbourg (Bavière) en 1890. Il alla à
Paris étudier la peinture dans les ateliers d'Hubert, de
Dolaroche, do Coignet, et, de retour à Londres on 1853,
collabora comme critique d'art au a Morniug Chronicle ■>
et au " Daily News » . Il séjourna ensuite en Belgique et en
Hollande, puis visita Berlin, Vienne ot la haute Italie, où il
se lia avec Cavalcaselle, qui devint son collaborateur as-
sidu. Ce fut à Rome qu^ils ébauchèrent leur premier ou-
vrage : les Peintres flamands primitifs (1857), à la suite du-
fjuol ils entreprirent une grande Hintoire de la peinture
italienne, qu'ils furent obligés d'interrompre pendant plu-
sieurs années, pour la reprendre néanmoins ot l'achever
de 1861 à 1876; elle ost devenue, on quelque sorte, une
œuvre classique. J.-A. Crowe a nuljlié, toujours en colla-
boration avec Cavalcasello: la Vie et les a'uvrcs du Titien
(1880), excellente monographie, et la Vie de /iai>harl(\&ii2).
On lui doit, en outre, un Manuel de peinture acs écoles al-
lemande, flamande et hollan-
daise, qui est un résumé do la
frando Histoire de la peinture,
0 Kuglor. J.-A. Crowe, d'ail-
leurs, a rempli avec distinction
des fonctions diplomatiques. -
Son frère, Eyre Crowe, né
en 1824 àChelsea, peintre d'his
toiro ot do genre, a été l'élève
do Will Darley à Londres ot
de Paul Dolaroche à Paris.
CROWÉA (krou-é-a) n. m.
Genre d'arbustes, de la famille
dos rutaccos , tribu des boro-
. niées, renfermant quarante es-
pèces,qui croi.ssont en Océanio.
GrOWLAND, autrcf. Croxj-
Innd, ville d'Angleterre (comté
do Lincoln), sur laWellantl, dans
IcsFons; 3.000 hab. Grand com-
merce do canards sauvages ot
autres gibiers. Ruines d'une ri-
che abbaye l'undéo au vil' siècle.
Growle, ville d'Angleterre
(comtés do Lincoln et d'York fWest-Riding]), au con-
lluent du Tront ot du Don; 3.400 hab.
CROWN (krn-Qun') n. m. Métrol. Couronne, monnaie
d'.irgent anglaise valant fl fr. 18 c. avant 1818 et aujour-
d'hui r, fr. Kl c.
— Optifi, So dit, par abréviation, pour cnowN-riLASS.
Crowne (Jean), poète dramatique américain, né dans
la NouvoUo-Anglêterre au xvii" siècle, mort vers 1703. Il
se rendit à Londres, et fut chargé par Charles II décom-
poser les comédies représentées à la cour. On a de lui
dix-sei»t pièces do théâtre, tragédies ou comédies. Quel-
([uos-unos de ces dernières, notamment Sir Courtlij Nice,
curent beaucoup de succès. Ses caractères sont fortement
conçus, et son dialogue a du naturel et de la vivacité. On
lui doit aussi des poèmes.
CROWN-GLASS [h'a-oun'-glass) n. m. 'Verre blanc do
très belle qualité, qui se fait avec des silicates do chaux
et do potasse , mélangés à de l'alumine ot à des oxydes de
for et de manganèse. ^On l'emploie de préférence pour fa-
briquer les lentilles d'instruments d'optique, ainsi que des
prismes achromatiques.) ii On dit aussi simplement crown.
Grown-POINT, ville des Etats-Unis (Etat do New-
'i'ork), sur le lac Champlain; 3.135 h. Ruines du fort Saint-
Frédéric, que prit le général anglais Carleton en 1776,
après avoir détruit la flotte américaine sur le lac. Victoire
de Champlain et des Hurons sur les Iroquois, en 1609.
CROY [kro-ï) n. m. Petite houe.'à manche court et à deux
larges dents, dont on se sert dans le Midi pour biner les
vignes.
Groy, ville d'Ecosse (comtés d'ïnverness et de Nairn),
sur la rivière du même nom; 1.700 hab. Près de là est la
plaine où fut livrée la bataille de Culloden (1746).
Groy (ce nom s'écrit ainsi aujourd'hui, mais on pro-
nonce Crouy)^ très ancienne famille, dont les descendants
subsistent encore en Belgique. Elle tire son nom de la
localité de Crouy (dép. de la Somme, cant. de Picquigny).
Les généalogistes la faisaient remonter aux anciens rois
de Hongrie, famille des Arpads, par Dandré II, dit le Jéro-
solimitain. Elle a sa tige en la personne de Gérard \" de
Picquiqni/, vidamo d'Amiens, qui vivait au commencement
du xii* siècle. Philippe III, sire de Croy, duc d'Arschot,
prince de Chimay, mourut en 1595; son fils C'EiARLiiS
mourut en (612, sans héritier; sa fille Anne porta rhéritagc
dans la maison de Ligne, par son mariage avec Charles
de Ligne, prince d'.\renberg. De la tige principale sont
sortis les marquis d'Havre (éteints); les ducs de Croy,
sortis des marquis d'Havre (éteints); les seigneurs do
Rœux ; les seigneurs de Cresecques, puis comtes de Rœux ;
les princes de Croy, sortis des comtes de Rœux ; les comtes
de Chimay (éteints), sortis des premiers seigneurs de Croy,
les comtes de Solre, sortis des comteï de Chimay; les
barons de Molembais, sortis des comtes de Solre, et les
derniers ducs d'Havre, également sortis des derniers com-
tes de Solre. La terre de Croy avait été érigée en duché
par Henri IV en 1598, pour Charles de Croy, duc d'Arschot.
Charles, duc de Croy, dernier duc d'Arschot, né en 1560,
mort en 1612, a laissé des mémoires curieux, publiés par
le baron de Reiffenberg : une Existence de grand seigneur
au XVI' siècle ; Mémoires du duc Charles de Croy ^Bruxelles,
1845). Un autre duc de Croy (Charles-Aexandre), marquis
d'Havre, a laissé les Mé/noires guerriers de ce qui s'est
passé aux Pays-Bas, depiiis le commencement de l'an iSOO
jusqu'à la fin de l'an i606 (1619).
La famille a donné un maréchal à la France : Emmanuel,
prince de Solre, duc de Croy (1718-1787), qui prît une part
distinguée aux guerres du règne de Louis XV (campagnes
de Westphalie, de Bavière et de Bohême, et des Pays-
Bas), fut gouverneur de la Picardie (1757); consacra une
partie de ses biens à restaurer le port de Dunkerque. Il
a laissé des mémoires et d'autres écrits.
Croy {Guillaume de). V. Chièvres.
CROYABLE {kro-a-iabV — rad. croire) adj. Qui mérite
d'étro cru, an parlant d'une personne, d ôtro regardé
comme vrai, en parlant d'une chose : Témoin qui n'est pas
CROYABLE. Fait très croyable.
Le croyable n. m. Chose croyable; ce qui doit ou peut
être cru : Tout renchérit au dflà du croyable. (St-Sim.)
— Anton. Douteux, incroyable, improbable, iovraisom-
blable.
CROYANCE {kro-a-ianss — altérât, do créance) n. f.
Créance, action de croire quelqu'un ou d'ajouter foi à
quelque chose : Comment donner croyance â ceux qui se
vantent ? (Pasc.) n Crédibilité, ce qui rend une chose digno
d'être crue.
— Conviction, opinion, idée, doctrine : La vanité est la
sotte cROYANCK de valoir plus que l'on ne vaut. (Colins.)
— Foi religieuse; adhésion à une doctrine religieuse :
La croyance des chrétiens, des juifs.
— Syn. Croyance, créance, foi, etc. V. créance.
— Anton. Défiance, doute, Incrédulité, Incroyance, scep-
ticisme.
CROYANT (kro-a-ian), ANTE adj. Qui croit, nui a la
foi religieuse : La femme est plus croyante que Vhoînme.
Il Substantiv. : Les croyants.
— Hist. Nom que so donnent les musulmans : Les califes
prenaient le titre de commandeur des choyants, il Père des
croyants. Titre que l'on donne à Abraham.
— Anton. Incrédule, mécréant.
Croydon, ville d'Angleterre (comté do Surrey),
102.700 hab. Fabrinuos de calicot; marché aux grains très
important. Belle église, avec les tombeaux do plusieurs
archevêques; Addington Park, ancien palais des arche-
vAquos do Cantorbéry. Hôpital du temps d'Elisabeth.
Croydon, ville d'Australie (Nouvelle-Galles du Sud
[comté do Ctimborland]) ; 10.000 hab. Nombreuses mai-
sons do commerce. — Ville d'Australie (Queonsland [comté
do Norman]), dans lo bassin du Norman Rivor; 3.425 hab.
Quartz aurifère.
CROYE n. f. Fauconn. V. croie.
GroYLAND. Géogr. V. CitnwLANn.
Crozant, comm. do la Creuse, arrond. ot il 35 kilom.
de (îuéret. au conlluont de la Sodollo et de la Grouse;
1.002 hab. Huinos maçnillquos d'un château féodal, con-
struit entre les doux rivières, du xi* au xiu* siècle.
Grozat (canal de), canal qui unit l'Oise ot la Somme.
V. Saint-Qdkntin (canal do).
Crozat (Antoine), marquis un CiiAtkl, flnancior fran-
çais, né à Toulouse on 1055, mort ù Paris on 173H. Il avait
été trésorier des états du Ijanguodoc, ot s'était enrichi
par dos spéculations maritimes. Kn 1712, il reçut lo pri-
vilège du commerce do la Louisiane; mais, les réîfliUuts
n'ayant pas répondu aux sacrillcos qu'il avait faits, la
CROUTEUX — CRU
compagnie do Law reprit cotte entreprise. — Ce fut pour
sa fille Marie-Anne Crozat, ciilôbro par son esprit et
SOS connaissances, que l'abbii Le François écrivit le traité
intitulé Géographie de Crozat.
Crozat (Josoph-Antoino), marquis de Tdgnt, magis-
trat, fils du précédent, né à Toulousa on 1C96, mort à
Paris en nio. Il avait formé uno belle cojloction do ta-
bleaux, de statues, do dessins, de pierres gravées, do
bronzes, etc. Il la légua à son frère, à l'exception des
pierres gravées, des estampes et dos dessins, qui furent
vendus suivant son testament. Les pierres furent acquises
par lo duc d'Orléans. Crozat avait fait graver lui-m6rao
les tableaux et les dessins do sa collection (1729-1742),
sous le titre de Cabinet de Crozat,
Crozat (Louis -François), marquis du ChXtel et de
Moï, général français, mort à Paris en 1750, frère du
précédent. II se distingua, sous lo prince Eugène, au siège
et à la bataille do Belgrade contre les Turcs (1717);
prit part (1718) aux sièges de Fontarabie et do Saint-
feébastien, combattu en Allemagne en 1734 et en 1735,
et fut nommé maréchal de camp en 1738. Devenu lieu-
tenant général après Dettingen (1743), il assista au siège
et à la ba*aille do Coni, aux sièges do Mons (1746), do
Namur, aui batailles do Raucoux et do Lawfeld(1747), etc.
CROZATIEn (Charles), habilo fondeur en bronze, né au
Puy-en-Velay on 1703, mort à Paris en 1855. Il étudia la
sculpture, puis entra chez le fondeur Bréziu, fit, pendant
un voyage en Italie, une étudo approfondie des alliages,
et fut chargé do la fonte d'un grand nombre de statues
pour la France et pour l'étranger ; notamment, le Napoléon
do la colonne Vendôme, la statue équestre de Louis A7 V,
de la cour de Versailles, J.-J. liousseau pour Genève, etc.
On lui doit aussi des œuvres personnelles de haut style ot
de gracieuse élégance.
Croze, comm. do la Dromo, arr. et à 18 k. de Valence,
firès du Rhône ; 334 hab. Carrières ; vignobles compris dans
es côtes du Rhône et qui produisent des vins estimés.
Crozes (l'abbé Abraham), prêtre français, né à .'ilbi
(Tarn) en 1800, mort en 1888, Il fut, de 1840 à 1S83, aumô-
nier de la Petite-Roquette, puis de la Grande-Roquette, et
s'occupa avec un iniatigable dévouement du sort des
détenus et des libérés. Il fut un des fondateurs des sociétés
ouvrières de Saint-François-Xavier. L'abbé Crozes a col-
laboré aux Souvenirs de la Petite et de la Grande-Roquette^
de l'abbé Moreau (1884).
CrozET, groupe d'îles désertes de l'océan Indien mé-
ridional, au S. do Madagascar, dont la plus grande est
lile Possession. Cet archipel fut découvert en 1772 par
îdarion et Crozet.
_ Crozet, navigateur français du xviii' siècle. Il était
lieutenant â bord du Mascartn, lors de l'expédition du capi-
taine MarionDufresue dans les mers de l'Océanie, en 1773.
Après l'assassinat do Marion par les Maoris de la Nou-
velle-Zélande (12 juin 1772), il prit une part active aux
recherches organisées pour retrouver son chef et le venger,
et il fut un peu plus tard l'historien de l'expédition.
Crozier (Francis Rawdon), marin anglais, né en Ir.
lande vers 1796. Il entra en 1810 dans la marine, et s'éleva
au grade de capitaine de vaisseau. Ii fit avec Parry une
expédition dans les mers polaires (1824), avec sir James
Ross dans la baie de Baffln (1835), et dans les régions
antarctiques (1839), puis il accompagna, comme capitaine
de vaisseau du Terror, sir John Franklin, à la recnerche
du passage du Nord-Ouest. L'expédition, composée de deux
bâtiments, r£?-e4us et le Terror, partit en mai 1845, et, de-
puis lors, on n'en eut plus do nouvelles. La Société royalo
et la Société d'astronomie de Londres comptaient au nom-
bre de leurs membres ce marin de talent et d'oxpérieii(!e.
CrOZON, ch.-l. de canton du Finistère, arr. et àsskil.
de Châteaulin, dans la presqu'iledeCrozon, près de la baie
de Douarnenez ; 8.310 hab. Carrières de granit'. Commcrco
do sel, sardines, vins, oaux-do-vie, graines, œufs et mou-
tons. Menhirs, dolmens. Aux environs, bains de mer do
Worgat. — Le canton a 8 comm. ot 17.932 hab.
CrOZON-SUR-VAUVRE, comm. do l'Indre, arr. et à
17 lui. i!c La Cliâtre, sur la Vauvre, 1.194 hab. Carrières.
CROZOPUORE n. m. Genre de plantes, do la famille des
oupliorbiacées, tribu des jatrophées, comprenant cinquante
espèces, qui croissent pour la plupart dans lo centre et lo
uord de l'Afrique : LecnozovuoRKdes teinturiers produit la
suàstance colorante appelée tournesol. Syn. do toornesolii':.
CRU (rad. croffre) n. m. Econ.rur. Quantité dont un objet
a cril ■ Le cru d'un arbre dans une année, il Production . Vin
miiest (ia CRU de (efie rif;«e. Il Terroir considéré au point
do vuedoses productions spéciaiesotdes qualités qu elles
tiennent de lui. (So dit particulièrement des vignobles) .
Des vins de divers crus. Un vin d'un bon cru. il Bouilleur de
c,^, Celui qui fabrique do l'nlcool en distillant exclusive-
mont les produits do ses récoltes, ii Localité où se con-
somme le produit que l'on y a récolté : Goùttr ie vin du cru.
— Fam. Se dit, dans lo mémo sons, des personnes : Les
orateurs du cru.
— Fi(Ç. Fonds personnel, ce qui est propre A quelqu'un,
ce qui vient oxclusivement de lui : Une oonnc pensée, de
quelque endroit qu'elle vienne, vaut mieux qu'une sottise de
Sun CRU. (La Motho lo Vayor.)
— Chass. Centre d'un épais buisson dans lequel so cache
une pièce do gibier & plume blessée, pour échapper aux
rccherchos du chien d arrêt, il On dit plutôt cRuu.x.
CRU, UE (du lat. criidus, mémo sens) adj. Qui n'est pas
cuit : l'iuiirfe cuuu. Léqumes crus. Il Indigeste, difficile Ii
digérer : Le concombre est 1res cru. (Acad.) il Qui n'est point
tempéré, adouci par un mélange : L'eau crue de la fon-
taine. (Tli. Gaut.)
— Fig. Trop peu ménagé, dont 1 elTot ost rudo ot brus-
que : Intrique trop crue, il Trop peu voilé, trop leste, gra-
virliMix : Parler en termes crus. Il Sans déguisoniont, sans
mi'nagemont, sans préimration ; dur, brutal, désobligeant ;
U'ic réprimande trop crue.
— Fam. Manger, Avaler queliiti'un tout cru, Lo traiter
mal et sans ménagement. (So dit par menace ot pour ex-
primer une grande colère.)
— Méd. li'xcrénients crus. Ceux nui n'ont pas subi A Ira-
vers lo corps uno élaboration suflisnnfe. n tlunirurs crues.
Urines crues. Humeurs, Urines quo la clialeur ilu corps n'u
pas suffisamment distillées.
CRU — CRUCIFIX
— Peint. Qui forme une opposition trop dure; qui n'est
point assez adouci : Un ton cru. Une couleur trop crue.
— ïechn. Cuir cru. Cuir tel qu'on le retire de l'animal.
et avant qu'il ait subi aucune préparation. (On dit aussi
CUIR VEBT.) n Soie crue, Celle qui n'a subi ni lavage ni
teinture. tOn dit plutôt soie écrde.) il Chanvre cru, Celui
qui na pas été mouillé, il Métal cj'«. Métal qui n'a encore
subi aucune préparation propre à le dépouiller des corps
étrangers qu'il renferme.
— n. m. Ce qui n'est point cuit : Ae manger que du cru.
Il Pâte céramique qui est simplement séchée, et non cuite.
Il Sculpture en pâte cru sur cru. Genre de décoration spé-
ciale à la porcelaine, il Teindre sur le cru. Teindre les soies
sans les avoir décreusées.
— Loc. adv. A cru. Sur la peau nue : Chaussé k cru.
Il Monter à cru. Monter sans selle ni couverture, li A nu
sur un objet quelconque : Danf certains monuments ro-
mains, tes pierres sont posées À cru les unes sur les antres.
Il Porter à cm. Se dit d'une construction qui porto direc-
tement sur le sol.
— Anton. Cuit.
CRÛ, CRUE part. pass. du v. Croître.
— Graram. L'accent circonflcYe ne se met qu'au mas-
culin singulier.
GruaS, coram. de l'Ardèche, arrond. et à 15 iîilom. de
Privas, près du Rhône; 1.860 hab. Ch. de f. P.-L.-M.
Eglise romaine. Ruines d'un vieux château.
CRUAUTÉ [ô-té — du lat. cinidelitas, même sens) n. f.
Instinct qui pousse à commettre ou à approuver des actes
inhumains: C'insensibilitè à la vue des misères est durpté ;
s'il y entre du plaisir, c'est cruauté. (Vauvon.) Il Action
barbare, cruelle : Exercer des cruautés.
— Par exagér. Sévérité, rigueur, dureté : La cruauté
des lois civiles s'est réunie contre las femmes X la cruauté
de la nature. (Dider.) il Indifférence, excès de rigueur de
la part d'une femme dont on est amoureux: 5e plaindre
de la cruauté de sa maifi'esse.
— Cruauté du sorl, du di'sdn. Destint^e malheureuse.
— Syn. Barbarie, férocité, inhumanité. V. barbarie.
— Anton. Humanité, miséricorde, clémence, douceur,
indulgence.
Crucero, bourg du Pérou {dép. de Puno), sur un pla-
teau des Andes de Carabaya; 2.500 hab. Centre d'exploi-
tation des mines d'or et d'argent. Forôts de quinqumas.
Ch.-l. de la province de Carabaya.
Gruces (Las), ville des Antilles (île de Cuba [prov. de
Sania-Claraji ; 6.490 hab.
CRUCHADE (rad. cruche) n. f. Bouillie de maïs, sorte de
polenta, daos quelques départements français.
CRUCHE (du german. kruka: allem. mod. krug) n. f.
Mobil. Vase de terre ou de grès, muni d'une ou deux anses.
Il Par ext. Liquide que contient le même vaso : Boire tine
cruche d'eau.
— Fam. Sot, ignorant; personne niaise, stupide.
— Art milit. anc. Sorte d'artifice de guerre, aujourd'hui
inusité.
— Prov. : Tant va la cruche à Teau qu'à la fin elle se
casse ou qu'enfin elle se brise, Tout tinit par s'user; à
force de braver un danger, on linit par y succomber.
Beaumarchais a donné à ce proverbe "une variante gri-
voise : Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin... 'elle
s'emplit, a-t-il dit à propos d'une
jeune fille très imprudente.
— Syn. Dans lo sens de SoT :
Cruche, âne, balourd, bête, buse,
butor, ganache, ignorant, lourdaud,
mâchoire. V. âne.
— liNCTCL. Archéol. La forme
des cruches anciennes ne diffère
pas sensiblement de celle des mo-
dèles modernes. Toujours ce vase
à anse se caractérise par son bord Ci-uche.
prolongé eu bec, et c'est ea quoi la
cruche diffère du pot, dont l'orifice a toujours son contour
circulaire. Les cruches employées au moyen âge pour le
service des tables prîncières étaient souvent d'argent ou
d'or. On entendait par « cruche à aumône ■> celle qui servait
à recueillir le vin provenant de la desserte et qui se distri-
buait aux pauvres. — Au xv* siècle, on entendait par cruche
une garniture de chaperon et, plus anciennement, ce mot
était synonyme de coquille, qu'il s'agît de celle d'un œuf
ou du test d'un mollusque.
Cruche cassée (la), tableau de Greuzo, musée du
Louvre. Une jeune fille, vêtue d'une robe blanche quelque
peu chiffonnée et d'un fichu de gaze qui laisse entrevoir
ses épaules et
le haut do sa
gorge, se pré-
sente ànousdf
face, retenais
des fleurs dai.
«n pli de a
robeetportxi:
aubrasgaucl,.
une cruche Ic-
léc. Une rose
cffcaillco est
fixée à son cor-
.sage dégrafé.
Des fleurs
blanches et un
ruban violet
sont mélésàsa
cheveluro.
Tous CCS ac-
cessoires sym-
boliques expli-
quent bien que
la fillette s in-
quiète do l'a--
cucil qui va lui
être fait au lo-
gis.Saminoest
toute dolente. Et pourtant ses yeux, au lieu d'fttro baissés,
nous regardent avec une touchante naïveté. Rien de plus
gracieux et do plus piquant que l'expression et l'attitude
do la pauvre enfant désolée. Cet aimable .sujet, tout à fait
dans fo goût du xviii* siècle à l'époquo de Rousseau, a
inspiré à Diderot des pages célèbres qu'on trouvera dans
ses Sillons. Il a suscité d'innombrables imitateurs
CRUCHÉE n. f. Contenu d'une cruche, quantité de li-
quide que contient ou que peut contenir une cruche.
CRUCHERIE {rî — rad. cruche) u. f. Fam. Bêtise, ineptie,
niaiscne.
CRUGHETTE (chef) n. f. Cruche de petites dimensions.
428
— Ascét. Pratiques austères ; mortifications.
— Enctcl. Hist. V. CROIX, et Christ.
— Iconogr. Un assez grand nombre d'œuvres d'art re-
présentant lo dénouement de la Passion sontdésignéessous
le titre de Christ en croix : elles ont été signalées au mot
Christ. D'autres portent le nom de crucifiements. Outre les
tableaux de Cimahué, GioLto, Fra Bartolomeo, Mantegna,
Véronèse, Durer, Cranach,Breugliel,Ruljens,VanderMeer,
Cruchons.
Crucifiement de saint Andn!, d'après Murillo.
CRUCHON n. m. Petite cruche : Casser un cruchon.
Il Liquide contenu dans
le même va^se : Boire un
CRUCHON dfi bière.
— Pop. Sot, idiot : Quel
CRUCHON !
CRUCIADE (si — du lat.
C7')i:r, crucis. croix) n. f.
Forme ancienne du mot
CROISADE.
— Hist. ecclés. Bulle
accordée par les papes
aux rois d'Espagne et de
Portugal, pour lever des
décimes sur les ecclé-
siastiques, afin do subvenir aux frais do guerre contre les
infidèles.
CRUGIAIRE {si'èr* — lat. crucia i-ius ; de crux, crucis, croix)
n. m. Antiq. rom. Condamné attaché à la croix.
CRUCIAL, ALE, AUX {si — du lat. crux, crucis, croix) adj.
En T. de chir., Fait, eu croix : Incision CRUCLVLE.
CRUCIANELLE [si-a-nél] n. f. Genre d'herbe ligneuse
de la famille des rubiacées, tribu des galiées, comprenant
vingt-six espèces, qui croissent on Europe et dans le pour-
tour du bassin méditerranéen : La crucianellk à longs épis
croît au3^ environs de Montpellier. {V. de Bomare.)
CRUCIBULUM {si, lom') n. m. MoU. Genre de mollusques,
de la classe des gastéropodes.
— Bût. Genre de champignons nidulariés, dont une es-
pèce vit sur les pins, les fougères, les vieux toits de chaume.
(L'espèce type est le crucïbulum vulgare.)
CRUCIFÈRE {si — du lat. crux, crucis, croix, et ferre,
porter) adj. Arnhit. Colonne crucifère. Colonne surmontée
d'une croix dans les cimetières et sur les routes.
— Bot. Plante crucifère. Plante de la famille décrite
ci-après.
CRUCIFÈRES n. f. pi. Famille déplantes dicotylédones
dialvpétalos, dont la giroflée est lo type. — Une crucifère.
— Enctcl. Les cmœifêres forment une famille très ho-
mogène, un n grand genre ». Leur fleur,
régulière et dialypétale, a quatre sépales,
quatre pétales égaux et onguiculés, dont
les limbes sont étalés en croix (d'où le
nom de la famille), six étamines tétrady-
names (quatre longues et deux courtes).
Le pistil comprend deux carpelles unis
suivant la placentation pariétale et con-
tient quatre rangées longitudinales d'ovu-
les, groupées parallèlement deux à deux;
il est partagé intérieurement en deux
loges par une cloison longitudinale qui
s'insère entre les deux placentas do
chaque groupe. Le fruit est une silique;
les graines, exalbuminées, contiennent un
embryon oléagineux et diversement re-
courbé. Les crucifères sont générale-
ment herbacées, et leurs feuilles sont
toujours alternes. Elles produisent toutes,
en proportion variable, de l'essence do
moutarde ou sulfocyanure dallylo, qui
leur confère des propriétés antiscorbu-
tiques. La giroflée, lo chou, la moutarde, lo cresson,
radis, etc., sont des crucifères.
CRUCIFÉRINÉ, ÉE {si) adj. Bot. Qui ressemble ou qui
se rapporio aux crucifères.
— n. f. pi. Classe de plantes dicotylédones dialypétales-
hypogj^nes, qui comprendlcs familles suivantes: crucifi;res,
cnpparidées et réséaacécs. — Une crucifkriniîe.
CRUCIFIANT {si'fi-an), ANTE adj. En T. d'ascét.. Qui
crucilic, qui mortifie les sens : Prati(jnes crucifiantes.
CRUCIFIEMENT OU CRUCIFÎMENT (si-fî-man) n. m.
Action de mettre en croix, de crucifier; Z-e crucikïkmknt
de Jésus-Christ, il Supplice do la croix : Pour ci-rlaiïis
crimes, les juf/es japonais condamnent au crucifiement.
(O. Comottant.) Il Tableau, image représentant une mise
en croix.
— Fig. Série do cruels tourments : Toute grande mission
emporte avec elle ici-bas la nécessité d'un crucifiement.
{De Lapradc.)
, lo
Crucifiement du Christ^ d'après Andréa da Milaao.
nous citerons le Crucifiement d'Androa da Milano (Louvre).
Le Christ, vu de face, est cloué sur une croix très haute.
A gauche, laVierge
s'évanouit dans les
bras de la Made-
leine ; à droite, des
soldats jouent aux
dés la tunique sans
couture. Des cava-
liers, soldats et
bourreaux se tien-
nent auprès, vêtus
à la mode duxvs.
Les crucifiements
des saints ont été
souvent figurés :
tel est le Crucifie-
ment de saint An-
dré, par Murillo
(Madrid). L'apôtre
est assujetti sur
une croix en forme
de X, et regarde
dans le ciel les
anges qui lui ap-
portent les palmes
du martyre. Une
lumière argentée,
qui émane de s
anges, répand sur
toute la scène une
atmosphère nua-
geuse. Le même
sujet a été traité
fiar le Calabrèse,
e Caravage, Lo
Brun, etc. LcGuide
a peint le Crucifie'
ment de saint Pierre (Vatican)
Crue
i>'iiieiU dr s.'iint Pierre,
l';ilirès le GuiJe.
Il a représenté trois
bourreaux occupés à hisser sur la croix le corps du saint,
qui fut crucifié la tête en bas. La tête de saint Pierre
est d'une belle expression. Le même sujet a été traité par
Filippino Lippi, le Calabrèse, Rubens, Sébastien Bourdon,
Subleyras.
CRUCIFIER {si-fi'é — du lat. crux, crucis, croix, et figere,
clouer, attacher. Prend deux i de suite aux deux prem.
pers. de l'imp. del'ind.et du prés, du subj. : Nous crucifiions.
Que vous cmcifiiez) v, a. Faire subir le supplice de la croix
à : On CRUCIFIE encore les criminels dans certains pays.
— Fig. Faire subir des tortures morales ;
Ce gî«' CRUCIFIE l'ouvrier, c'est l'incertitude
de l'avenir. (F. Basiiat.)
— Fam. Se faire crucifier pour quel-
qu'un, pour quelque chose. Ne reculer de-
vant aucun obstacle pour cette personne
ou pour cette chose.
Crucifié, ée part. pass. du v. Crucifier.
— Ascét. Etre crucifié avec Jésus-Christ,
Se mortifier, souffrir comme Jésus-Christ
a souffert, et pour son amour.
~ n. m. Homme crucifié : Les crucifiés
de forte complexion ne mouraient que de
faim. (Renan.) Il Absolum. : Le crucifié,
Le divin crucifié, Jésus-Christ.
— Par plaisant., Personne décorée.
Se crucifier, v. pr. Ascét. Se mortifier.
CRUCIFIX {si'fi — du lat. critx, crucis,
cruix, et fixus, attaché) n. m. Repré-
sentation de Jésus-Christ sur la croix :
Crucifix de bois, d'ivoire, d'or. Baiser le
CRUCIFIX.
~ Pop.-Vrttn/eriîescnfci/f.r, Etrcun faux
dévot. Il Faire le demi-crucifix, Implorer la
charité, demander l'aumône. (Cette locu-
tion vient do ce que les mendiants allon-
gent un bras pour solliciter la charité des passants, au lieu
que le crucifix a les doux bras étendus.)
— Arg. Crucifix à ressort. Pistolet, li Poignard.
— Ascét. Mettre quelque chose au pied du crucifix, Le
pardonner ou s'y résigner, en faire le sacrifice à Dieu.
— Hist. relig. Confrérie du Crucifix, Association do
bienfaisance à Rome. Il Crucifix janséniste. V. la parlio
cncycl.
Crucifix (xiiio s.)
[émail de Limogea].
429
— Moll. Crucifix de mer. Nom vulgaire de l'huttro mar-
teau. Il On dit aussi croix dk miîr.
— Kncyci.. Arcliôol. Los crticifir anciens sont dos œu-
vres lio sculpture pour
losquoUos toutes sortes do
matières otaimit, comme
aujourd'hui, cm p 1 oy rtos.
LiMir iiistoiro se lio d cello
de la sculpture elle-nn^me;
les attitudes du Christ ont
varié suivant les temps et
les sectes religieuses; aux
époques naturalistes, on a
toujours été porté à des-
cendre le corps et à éloi-
gner les bras du croisillon
contre lequel les artistes
des époques théori(iues les
maintonaientappiiqués. Un
inventaire du xiii' siècle
mentionne un crucifix arti-
culé, où la figure du Christ,
plus grande que nature,
rocélait dans son torse des
reliques et autres objets
précieux; tous les membres
étaient démontables par
fragments, de telle sorte
que cotte image, qu'on no montrait qu'aux grandes fêtes,
pouvait se renfermer facilement dans un coffre.
— Hist. Les jansénistes, qui soutenaient que la grâce
n'est donnée par Dieu qu"à ceux qu'il a choisis, tradui-
saient co point essentiel de leur doctrine, dans la repré-
sentation du crucifiement, en donnant aux bras du Christ
une position presque verticale. Ils voulaient marquer ainsi
que Jésus n embrassait pas tout le genre humain, qu'il
n'éiait pas mort pour tous les hommes, mais seulement
pour les pnkfestinés.
CRUCIFIXION {si, ksi-on) n. f. Action de crucifier, cru-
ciliemont.
— Tableau, image représentant une mise en croix : La
CRUCIFIXION de saint Pierre peinte par Bubens.
CRUCIFOBME {si — du lat. crux, crucis, croix, et de
forme) adj. Qui a la forme d'une croix.
— Anat. Ligaments cruciformes. Nom donné à des liga-
ments croisés qui affermissent les articulations dos pha-
langes, et à ceux qui jouent le même rôle dans l'articula-
tion du genou.
— Bot. Se dit d'une corolle dialypétale régulière, com-
posée de quatre pétales disposés en croix et ordinairement
onguiculés, comme la corolle du chou, et, en général, des
crucifères,
— Mathém. Hyperbole cruciforme, Courbe hyperbolique
dont les branches se croisent.
— n. m. pi. Classe de plantes qui, dans le système de
Tournefort, comprend les genres à fleurs en forme de
croix, et qui correspond à peu près à la famille des cru-
cifères. — Un CRUCIFORME.
CRUCIGÉNIE {si-jé-nt) n. f. Bot. Genre d'algues micro-
scopiques, de la famille des desmidiées, renfermant une
seule espèce.
CRUCIGÈRE {si-Jèr' — du lat. crux, crucis, croix, et gerere,
porter) a<lj. En T. d'hist. nat., Qui porte une croix, qui est
marqué d'une croix : Telline crucigère. Guêpe cRUCiGiiRK.
CRUCILITE {si) n. f. Silicate hydraté naturel d'alumine,
variété do staurotido. Syn. de cboiskttk.
CRUCIROSTRE {si-rosstr — du lat. crux, crucis, croix,
et ruslruiit, bec) adj. Qui a le bec croisé.
CRUCITE; t/r)n. f. Bot. Genre d'arbrisseaux, do la famille
des aniaraiiiacéos , tribu des gomphrénées, renfermant
unescule ^^
espèce qui „^*';0f;^^~5^?w ^—^
croît à Cu-
mana. Syn.
de IBKSINE.
— Miner.
Oxyde natu-
rel de fer,
pseudomor-
p h i q u 0 do
mispickel. n
Silicate na-
turel d'alu-
mine. Syn.
de ANDALOU-
SITE.
CRUGK-
SHANKSIE
{ksi) n. f.
G (• n rc do
t liantes her-
lacées, de la
famille dos
rubiacécs ,
type de la
tribu des
cruckshank -
siées. (Les quatre ou cinq espèces connues ont des fleurs
jaunes et sont originaires du Chili.) Syn. de Li^:nocARi'ON.
CRUCKSHANKSIÉES {ksi-è) n. f. jd. Tribu des rubia-
cécs, caractérisée pur une corolle valvaire, un ovaire ù
deux: loges. — Une cruch.seianksieI':.
Grucoli, comm. d'Italie (Calabro [prov. do Catanzaro]),
non loin de la mer lonieiuie ; 2.450 hab.
CRUDE AMMONIAC (Arou-rfa-nio-Mi-a/r' — m. angl. si-
giiif. ammoniac cru) n. m. Produit secondaire de lalabri-
cation du gaz, qui se mélange à certains engrais connus
sous le nom do guanos artificiels, et dont l'objet est do
rehausser leur teneur en azote.
CRUDIC ou CRUDYE n. f. Bot. Syn. do apalat.
CRUDITÉ (lat. cruditas; do crudus, cru) n. f. Qualité de
co (jui n'a pas subi do coction : Ckuditk des fruits, de la
viande, ii Aliment cru et d'une digestion difficile : Les rs-
tomacs fmblrs ne pruvcnt pus sup/torter les cminiTKS. n Ai-
greurs produites dans l'estomac par dos aliments mal di-
férés : La charcutrrir cause souvent des cnmuTKS. — I''ig.
)égoft(, (b'-plaisir causé jiar une chose ennuyeuse, n f'ru-
Cruckslianksio : a. Heur ni&lo;
b, (leur niÂk*.
dite de Veau, Etat d'une eau qui est froide, indigeste, char-
gée do sels calcaires.
— Fig. Caractère de ce qui est sans di'-guJsomont, sans
ménagoment; de ce qui n'est point tempéré, adouci ; de ce
qui est brutal : En Uermanie, l'achat de la femme subsista
longtemps dans sa CRVDITB primitive. [A. Maury.) Il Termes
lestes, paroles graveleuses, trop peu voilées : Dangeau se
garde bien d'écrire de ces cRuniTÈs-/à. (Sto-Beuve.)
— Moi. Crudité des humeurs, Ktat des humeurs que la
chaleur du corps n'a pas sufrtsamment élaborées.
— Peint. Effet heurté, violent, trop peu adouci : La
CRUDITÉ des lotis et des couleurs.
CRUDIVORE (du lat. crudus, cru, et vorare, dévorer) adj .
S'est dit des peuples qui se nourrissent d'aliments crus ;
Les Sainoyèdes sont crudivores.
CrudON, petite ville d'Ecosse (comté d'Aberdeen), sur
la mer du Nord ; 3.500 hab. Sources minérales. Dans une
plaine voisine, bataille entre Malcolm II, roi d'Ecosse, et
les Danois du roi Canut, au xi" siècle.
CRUE {krû — rad. croître) a. f. Croissance, aocroisse-
mont, augmentation : Enfant, Arbre qui n'a pas encore
pris toute sa crue, ii Se dit plus particulièrement en par-
lant d'un cours d'eau : La crue de la Seine, de la Loire.
— Fig. Développement, progrès : La crue des idées.
— Dr. anc. Cinquième denier au-dessus de la prisée,
— Syn. Crue, croissance. V. croissance.
— Anton. Baisse, décrue, retrait (en parlant des eaux).
CRUEL, ELLE {kru-èl' — du lat. crudelis, même sens)
adj. Qui aime à faire du mal, qui se plaît à voir ou à faire
soutfrir : Celui qui est crdkl envei'S les animaux pourra le
devenir envers les hommes. (J. Droz.) Il Qui prouve de la
méchanceté; qui est inspiré par la cruauté : Acte cruel.
Parole cruelle.
— Par exagér. Rigide, sévère : Père, Tuteur cruel.
— Par ext. Qui produit un fâcheux résultat, sans être
inspiré par un sentiment malveillant : La bonté des pa-
rents est souvent cruelle pour les enfants, n Implacable,
acharné : Guerre cruelle. Les femmes n'ont pas de plus
crueij.es emieynies que les femmes. (Duclos.)
— Fig. Dur, rigoureux, rude : Utte cruelle saison. Le
cruel hiver tue les faibles, ii Douloureux, triste, affligeant ;
pénible . Un cruel malheur. De cruels reproches. Des
vérités cruelles. Il Fâcheux, ennuyeux, importun : Un
CRUEL ennui. Un cruel contretemps- (Se dit, dans le lan-
gage des amants, de celui qui se montre insensible ou peu
épris, de celle qui refuse les faveurs qu'on sollicite.)
— Gramm, Cet adjectif change de signification selon
qu'il est placé avant ou après certains substantifs : un
homme cruel est celui qui a de la cruauté ; un cruel homme
est un homme insupportable.
— Anton. Doux, bénin, clément, indulgent, humain, mi-
séricordieux, pitoyable.
— Substantiv. Personne cruelle, dans les divers sens
qui précèdent, il Fam. Ne pas troui'er de cruelles. Réussir
toujours dans ses entreprises amoureuses.
— Prov. littér. :
Jamais surintendant ne trouva de cruelles,
Vers de Boileau. V. surintendant.
Cruelle énigme, roman, par Paul Bourget (i885). —
Hubert Liauraa a perdu son père do très bonne heure, et
il a été élevé dans un vieil hôtel de la rue Vaneau par
sa mère et sa grand'mère, qui ne vivent que pour lui.
Elles rôvent de faire de cet enfant " quelque chose d'ir-
réprochable », et il grandit entre ces deux veuves, dans
une atmosphère de tendresse e,\altée, qui rond plus aiguë
encore sa sensibilité native. Elles jouissent de leur œuvre
fragile jusqu'au jour où la fatalité met Hubert en pré-
sence de la première femme qu'il aimera — une femme
mariée — Thérèse de Sauve. Celle-ci, mélange do noblesse
et de perversité, est une passionnée et une curieuse. Déjà
lassée de deux amants, elle tente avec cet enfant do vingt-
deux ans, une troisième expérience. Ils sont heureux.
Mais M"* Liauran désire ardemment briser une liaison
coupable qui arrache le jeune homme à Dieu et à sa
mère. Elle charge un vieil ami de lui apprendre que sa
maîtresse l'a trompé. Hubert, incrédule ut révolté, mais
mordu par la jalousie, court. interroger M""" do Sauve;
elle n'a pas le courago do lui mentir, et ÏIuI)ert la quitte
désespéré, dépouillé en un instant do toutes les illusions
qui Un faisaient la vie souriante. Cependant, il no cesse de
penser à, elle ; et, lo jour où leur secrète blessure les ra-
mène on un pèlerinage douloureux à la chambre où ils se
sont aimés, il suffit d'un regard échangé pour faire tom-
ber Hubert dans les bras do Thérèse. La mère et la grand'-
mère constatent avec désespoir que, par l'amour. « il est
comme les autres » . Mais cet amour, pourquoi et d'où nous
vient-il? " Question sans réponse, dit l'auteur, et, coninio
la trahison de la femme, comme la laiblosse do l'homme,
comme la vie même, cruelle, cruelle énigme ! ■"
C'est vouloir mettre du mystère en des cnoses où il n'y en
a point. Mais, cette critique générale une fois faite, il faut
reconnaître que l'ieuvre présente les qualités habituelles
do Bourget , psychologue subtil dans son déterminisme.
On y retrouve aussi son défaut principal, bien qu'atténué
dans uno très large mesure. Co défaut, commun à tous les
écrivains de la mémo écolo, consiste on une certaine len-
teur dans la narration, en uno telle complaisance à s'at-
tarder aux réflexions psycliologii|ues que les personnages
finissent par devenir dos sortes do créations abstraites.
CRUÉLISCR V. a. Se montrer cruel pour, dans les ditfé-
roiits sens du mot cruel : Jl est peu de femmes capables de
cRUÉLisKR un amant couronné. (M"* du Noyer.) [Peu us.]
CRUÉLISÉ, ÉE part. pass. : Des animaux crdklisés.
CRUELLEMENT {kru-èl) adv. D'une façon cruelle.
CRUENTATION {an-ia-si-on — du lat. cruentare, supin
cruentntum, ensanglanter) n. f. Ecoulement du sang par
une plaie, il Action d'ensanglanter.
CRUENTÉ, ÉE [an — du lat. cruentus, sanglant) adj. Im-
prégné de sang : Certaines vaches donnent du lait cuuhnti':.
CRUENTINE {an — du lat. cri(CH/i(*, sanglant) n. f. Pro-
duit résultant do l'action do l'acide sulfuriquo sur l'hémo-
glubino.
CrueT, comm. do la Savoie, arr. et ù U Uilom. do
Cbarnb.'ry. près do l'Isère; 900 hab. Cli. do f. P.-L.-M.
Vin fstinié. Source sulfureuse,
CrUGUEL, comm. du Morbihan, arr. ot A 22 kilom. de
Ploéi-uK'l, près de la Chênaie, sous-ufiluont do l'Ousl;
1.020 liab. Mines d'étain.
CRUCIFIXION — CRUOUIUS
^ Cruikshank (William), anatomiste anglais, né à
Edimbourg en i7ir., mort en 18ÛS. Disciple et successeur
de \V. Ilunter, il a laissé un ouvrage important sur lo
système lymi)hatique : Anatomie des vaisseaux absorbaîits
{nsc) ftrad. franc. Petit-Radel, 1787],
Cruikshank (George), artiste humoristique et cari-
caliiniste anglais, né à Londres on 1792, mort en 1878. Il fut
admis ù. l'Académie royale de dessin, sous la direction de
Euseli; mais il la quitta bientôt pour illustrer des livres
cour les enfants, et dessiner des caricatures à bon marché.
Ses premières œuvres furent des satires politiques, dans
lesquelles il se montra libéral ardent. Il dut d'abord son
extrême popularité aux illustrations d'une série de satires
sur la vie publique ot privée du prince régt>nt.
Cruikshank abandonna la caricature politique et entre-
prit les illustrations d'un ouvrage de Pierco Egan, inti-
tulé: la V'/t'à/,o'/rf?-es. Depuis 1824jusqu'en 18GG, Cruikshank
a été pres(iuo exclusivement occupé à dessiner des illus-
trations d'ouvrages divers. En 1835, il commença VAlma-
nach comique. 11 a illustré les ouvrages de Dickens, ceux
d'Ainsworth, etc.
L'œuvre caricatural de George Cruikshank est consi-
dérable. 11 comprend plusieurs milliers do planches. Ce
qui caractérise cet artiste, c'est une préoccupation morale
et même philosophique, où l'esprit utilitaire se combine
avec l'esprit satirique et forme un mélange spécialement
anglais.
CRUISEL {zèV — du lat. crux, croix) n. m. Lampe do
veille en forme de croix, dont on se servait au moyen âge.
CRUISER {krou-zeur — mot angl. qui signifie croiseur)
n. m. Embarcation de plaisance, assez puissante pour pou-
voir s'écarter des côtes. (Le cruiser est le yacht de pro-
menade; lo yacht de course est un racer [coureur].)
CRUISING {krou-zign' — de l'angl. cruise, croiser) n. m.
Navigation en yacht, à une certaine distance des côtes.
(Le cruisi ng , ([ui s'exécute quelquefois par escadrilles,
ainsi que le racing, sont les deux éléments du yachting
ou sport nautique.)
GRUMÉNAIRE {nèr") n. f. Genre d'herbes de la famille
des rhamuées, tribu des gouaniées, renfermant une seule
espèce, qui croît au Brésil.
GRUMÉNIFÈRE (du lat. crumena, bourse, et /"erre, por-
ter) adj. En T. d'hist. nat.. Qui porte une bourse, un or-
gane en forme de bourse.
CRUMÉNOPHTALME (du lat. crumena, bourse, et oph-
thalmos, œil) adj. Se dit de poissons qui ont l'œil en-
touré d'une bourse.
— n. m. pi. Famille de poissons de mer du genre des
soombres. — Un cRDMÉNOPHTiU:.ME.
CRÛMENT (rad. cru) adv. Sans détours, sans ménage-
ments, sans circonlocutions : Dire crl'ment les choses.
— En T. de peint.. D'une façon heurtée, criarde, sans les
tempéraments qui doivent adoucir les efiets et les rendre
harmonieux : Opposer trop crûment l'ombre à la lumière.
GRUMINIE {ni) n. f. Genre de plantes grimpantes, de la
famille des légumineuses, tribu des phaséolées, compre-
nant vingt-cinq espèces qui croissent au Pérou et A Java.
Crummus ou Grumnus. roi des Bulgares, mort en
875. Après de longues guerres, il proposa à l'empereur
iSicéphore I""" une paix que celui-ci refusa, et, dans un
combat désespéré, anéantit l'armée grecque, tua l'empe-
reur et blessa son fils et successeur, Slaurace (811).
CRUMOMYIE ou CRUMOMYIA n. f. Genre d'insectes
diptères brachycères, famille des sphérocéridés, compre-
nant de petites mouches noires, prèles, velues, à pattes
postérieures fines et allongées, qui vivent dans les Alpes,
à la région des neiges. (La crumomt/ia glacialis, qui est
noir luisant, avec les ailes brunâtres, a été découverte sur
le mont Blanc; c'est le type du genre.)
CRUNODAL (du lat. crux, croix, et nodus, nœud) adj. m.
Kn T. de géom.. Se dit d'un point où se croisent deux
i)rani'hes d'une courbe. (Peu usité.)
CRUOR i,mot lat. qui signif. sang) n. m. Caillot do sang,
partie du sang qui se coagule, par opposition au sérum,
CRUORIE ^ t') n. f. Genre d'algues marines, do la famille
dos squamariées, comprenant doux espèces, qui croissent
sur les eûtes de rAngletorre.
CRUORZNE n. f. Produit de décomposition qu'on obtient
en tenant pondant quelques minutes du cruor, do l'albu-
mine, ot surtout do la fibrine, dans l'eau à SO*, filtrant la
lL([ueur, évaporant ot lavant lo résidu dans l'alcool chaud.
Il S'emploie quelquefois comme synonyme de uÉMOGLObiNB.
CRUORIQUE {rik') adj. Méd. Qui a rapport au cruor.
CRUPELLAIRE ou CRUPPELLAIRE {k-ru-pél-lèr') n. m,
Aiitiq. Soldat gaulois armé de toutes pièces, il Gladiateur
ruinain ([ui avait lo corps couvert d'une armure.
CRUPÉZION n. m. Antiq. gr. Lourde sandale de bois;
sabot. Il Sorte do castagnettes, avec lesquelles ou battait
la mesure.
CRUPÉZOPHORE (du gr. krupésion, soTlo de chaussure,
et phoros, iiui porte) adj. Surnom donné aux Béolicns, qui
portaient des sabots ou sandales do bois (x()ou«ïî;«1 ou
JtÇiCi'JKt^tu).
GRUPINE n. f. Genre d'horbos annuelles do la famille
des composées, tribu dos cvnaroïdéos, comprenant uno
seule espèce, qui croît dans'lo midi do la Franco. Il Nom
d'une espèce do centauroo.
CruPPI (Jean), magistrat et homme politique français,
né ù Toulouse en 1855. Docteur on droit, il entra, en 18S0,
dans la magisiraturo, ot fut, notamment à Pans, substitut
du procureur général, puis avocat général (18Si>) lires la
Cour d'appel, et enfin avocat général près la Cour do cas-
sation (1893-1808). Il publia dans la « Revue dos Doux
Mondes « dos études très romarqu*ios sur les rétoruios
judiciaires, destinées à mettre un terme ù des abihs évi-
dents. Képublicain, il a été élu, on 1898, député de la
3» circonscription de Toulouse ot a présenté diverses propo-
sitions sur la procédure, le vagabondage, etc. On lui doit :
un Avocat journalista au xviii" siècle. Linguet (1895); A'«-
poh'oH et /(r jury (189(1); ta Cour d'tusises (1897).
GrUQUIUS (Jacques oK CiiccQrK ou Dit CRrSQmîS. en
lat.), humaniste 11amand,né]\ Messines en Flandre. Il eu
.seigna le grec et le latin i\ Bruges, dans lu seconde moiti ■
du XVI* siècle. U est surtout connu par uno édition d'Horace
CRURAL
CRUVELLI
(1563-1578), pourvue de gloses qui sont tirées des manu-
scrits, et que l'on désigne sous lo nom de Scolies de Cru-
guius. Cette édition est d'autant plus utile que le manuscrit
très ancien d'après laquelle elle a été faite, lo Blanditiius,
a disparu en 1566 dans uu incendie, à Blankeuberg, près
de Gand.
CRURAI,, ALE, AUX (du lat. crus, cruHs, cuisse) adj.
Aûat. et méd. Qui appartient à la cuisse : Muscles CEU-
BAUX.ii iVer/'cruraf, Branche volumineuse du plexus lom-
baire, qui naît des troisième et quatrième paires lom-
baires, se porte vers la cuisse, franchit l'arcade crurale
au voisinage des vaisseaux et se divise en rameaux nom-
breux, qui^se distribuent à la plus grande partie de la
cuisse et à une partie de la jambe et du pied, ii Hernie
crurale. Hernie qui sort par le canal crural, il Plexus cj'u-
ral. Réunion des quatre dernières paires des nerfs lom-
baires et des quatre premières des nerfs sacrés, il Arcade
crurale. Cordon aponévrotique qui s'attache d'une part à
l'épine iliaque, de l'autre au pubis. (Syn, arcadb fémo-
rale, LIGAMENT DE FaLLOPE , LIGAMKNT DK POUPART.)
Il Canal ou Anneau crural. Orifice dans lequel s'engagent
les vaisseaux cruraux en sortant de l'abdomen. Il Triceps
crural. Muscle à trois faisceaux : le droit, le vaste in-
terne, le vaste externe, analogue au triceps brachial.
— Encycl. Anat. Arcade crurale. L'arcade crurale est
une dépendance des aponévroses de l'abdomen : elle laisse
entre elle et l'os iliaque un vaste espace triangulaire, qui
établit la communication entre l'abdomen et lo membre
inférieur; cet espace est rempli par le muscle psoas
iliaque, le nerf crural, la veine, l'artère fémorale et le
muscle pectine. L'arcade crurale se compose, d'ailleurs,
de deux parties : une portion directe et une portion réflé-
chie. La portion directe forme le pilier externe ou infé-
rieur du canal inguinal. La portion réfléchie, beaucoup
plus petite, triangulaire, et désignée sous le nom de
« ligament de Gimbernat », forme la partie interne du
pourtour de l'anneau crural.
Canal ou Anneau crural. C'est un espace limité en avant
par l'arcade fémorale, en arrière par le pubis recouvert
du muscle pectine et de sa gaine hbreuse d'enveloppe, en
dedans par la base du ligament de Gimbernat, et en de-
hors par la veine fémorale et la gaine des vaisseaux fé-
moraux. Par l'anneau crural peut s'introduire une por-
tion de l'intestin, et c'est cet accident qui constitue la
hernie crurale. V. hernie.
Artère et Veine crurales. V. fémoeal.
CRURO-GÉNITAL, ALE, AUX {je) adj. Qui appartient à
la cuisse et aux parties génitales : Hégion cruro-génitale.
CROSADE n. f. Métrol. portug. V. cruzade.
CRUSCA. V. ACADÉMIE DELLA CECSCA.
CRDSCANTISHE {skan-tissm' — de l'académie délia
crusca) n. m. Purisme, dans la littérature italienne.
GRUSÉE n. f. Genre d'herbes dressées, de la famille des
rubiacées, tribu des sperraacocées, comprenant quelques
espèces qui croissent au Mexique.
GruSEILLES, ch.-I. de cant. de la Haute-Savoie, arr. et
à 15 kil. de Saint-Julien, non loin du torrent des Usses,
au versant méridional du mont Salève: 1.812 hab. Ruines
d'un château fort. — Le canton a 11 comm. et 6.852 hab.
CrUSENSTOLPE (Magnus Jacques), écrivain suédois,
né à Jônkôpinff en 1795, mort en 1865. Magistrat, puis
journaliste, il s occupa de littérature et de politique, et fut
condamné à trois ans de forteresse pour crime de lèse-
majesté. Outre des romans au style vif et piquant, on lui
doit des ouvrages qui eurent du succès ; entre autres : Vues
politiques; 7'ableau de l'histoire intime contemporaine; le
Portefeuille; Tableau historique des premières années du
régne de Gustave IV {Adolphe); Charles XIV, etc.
CRUSHER [kreu-ckeur — mot angl. signif. littéralem.
écraseuri n. m. Appareil constitué par un cylindre en mé-
tal malléable {cuivre ou bronze), disposé de façon à me-
surer, par le degré d'écrasement qu'elles lui font subir,
les pressions développées au moment du tir dans l'âme
d'une bouche à feu.
GRUSITHTRE (gr. krousithuros ; de krouein, frapper, et
thura, porte) n. m. Antiq. gr. Air de flûte pour une danse,
n On l'appelait aussi THYRocopiguE.
Grusius (Christian-Auguste), théologien et philosophe
allemand do l'école mystique, né à Leusse, près de ^Ie^-
sebourg. en 1715, mort à Leipzig en 1775. Adversaire de la
philosophie de Leibniz et de Wolf, il professa la philoso-
phie, puis la théologie à Leipzig, et essaya, sans succès
marqué, de remplacer le dogmatisme de Wolf par un
dogmatisme à lui. Il visait à uno réconciliation entre la
doctrine luthérienne et la philosophie du jour, entre la
raison et un certain supranaturalisme mystique. En théo-
logie, il a recours à uno interprétation mystique, qui
donne à son exégèse un caractère souvent arbitraire. Il
a laissé do nombreux écrits; mais ses livres, comme ses
opinions, sont depuis longtemps sortis de la circulation.
Grusius (Martin), humaniste et historien allemand,
né près do Bambcrg en 1526, mort à Tubingue en 1607. Il
cnseig^na avec un grand succès lo grec ancien et moderne
à l'université do cette dernière viJle (1559-1607). Il a laissé,
outre divers travaux de philologie grecque, plusieurs écrits
relatifs à 1 jiistoiro de la Grèce et de la Turquie. Ses Ah-
nale» Sue^nci (l''rancrorl-sur-lc-M.''in, 15y3) sont une source
capitale pour l'histoire de la Suuabe.
CRUSOCRÉATININE n. f. Leucomaïno, C'H'Az'O, con-
tenue dans la chair du bœuf.
GruSSOL, ancienne famille française, que l'on trouve
mentionnée dès le xii* siècle. Elle lirait son nom do la lo-
calité de Crussol (Ardèchc, comm. de Saint-Péray). Au
commencement du xii' siècle, Géraud-Bastct, premier du
nom, épousa l'héritière de la maison do Crussol, Margue-
rite Pagan. Do leur union naquit Géraud-liastct II, sire
de Cru.ssol et do Bcaudiné. Do la lige principale se dé-
tacha la branche dos marquis do Florensac, celle des mar-
quis do Saint-Sulpico, colle des comtes d'Ambolse, enfin,
celle des marquis do Montsalez. Un Locis de Crussol,
chambellan de Louis XI, grand maître de 1 artillerie, se
distirij/ua dans la guorre contre Charles lo Téméraire en
lui faisant lever le siège de Beauvais; son lils, Jacqobs
de Crussol, capitaine des archers du roi, puis gouver-
neur du Dauphiné, fut un des plus vaillants capitaines de
son tcmp.s dans les guerres d'Italie. Il devint vicomte
d'Uzès par son mariage avec Simone d'Uzès. Les branches
collatérales que nous venons de citer se sont éteintes, mais
la branche principale s'est perpétuée jusqu'à nos jours.
GrUSSOL {Jacques de), seigneur d'Acier et de Beau-
diné, capitaine huguenot, né en 1540, mort en 1584. Il fut
l'un des plus vaillants auxiliaires du prince de Condé. Il se
distingua par la prise do Marseillan et de Béziers et mena
une rude campagne contre le duc de Joyeuse (1562). Il
fut nommé lieutenant général et gouverneur de Nîmes.
En 1567, nouvelle campagne contre Joyeuse. Après la
bataille de Jarnac(1569), où il ne put arriver à temps avec
ses 6.000 arquebusiers pour soutenir Condé, Coligny le
nomma gouverneur de Cognac. Mais, fait prisonnier à
Montcontour, il passa au parti de la cour, servit sous le
duc d'Aujou au siège de La Rochelle (1574). Devenu duc
d'Uzès, il accepta le titre de lieutenant général dans le
Languedoc et combattit ses propres coreligionnaires avec
la même violence qu'il avait précédemment montrée con-
tre les catholiques. II fut créé chevalier du Saint-Esprit
en 1578, ayant renoncé au culte protestant. Il avait épousé
Françoise' de
Clermont, tille
d'Antoine, vi-
comte de Tal-
lard.
Crussol
(CHÂTKAU de),
château ruiné
deFrance(Ar-
dèche) , com-
mune do St-
Péray. Véri-
table nid d'ai-
gle posé sur
la cime d'un
roc inacces-
sible, ce châ-
teau fut probablement bâti au xii» siècle. Il est ceint de
remparts crénelés et flanqué de tours à demi écroulées;
ses ruines, d'un aspect imposant et pittoresque, attirent
de loin les regards des voyageurs qui descendent ou qui
remontent la vallée du Rhône.
GRUSTAGÉ, ÉE (s/a-sf') adj. En T. do bot., Se dit des
lichens qui s'étalent en forme de croûte étroitement appli-
quée sur les pierres et les écorces. (Ex. : graphide, ver-
rucaire, etc.)
CRUSTACÉEN, ENNE [sta-sé-in, en') adj. Qui a rapport
aux crustacés.
CRUSTAGÉOLOGIE {sta-sé, jî) n. f. Partie de la zoolo-
gie qui a pour but l'étude des crustacés.
CRUSTACÉOLOGUE {sta-sé-o-logh') n. Qui étudie, qui
s'occupe des crustacés.
GRUSTACÉS [sta-sé) n. m. pi. Classe d'animaux articulés
ou arthropodes, comprenant les écrevisses, les langoustes,
les crabes, les anatifes. les cloportes, les hmules et toutes
les autres formes à respiration branchiale, à téguments
solides composant une carapace chitineuse plus ou moins
encroûtée de sels calcaires. — Un crustacé.
— Encycl. Les crustacés ont des paires de membres
plus ou moins nombreuses, mais rarement réduites à un
minimum de cinq, sans compter celles qui sont modifiées
pour composer 1 appareil masticateur. Ils ont plusieurs
paires d'antennes et leurs appendices se modiHent souvent
en nageoires, ainsi que le dernier segment de l'abdomen
ou telson. Essentiellement ovipares, ces arthropodes ont
des sexes séparés et, au sortir de l'œuf, ils passent par
des états larvaires et subissent des métamorphoses nom-
Ruines du château de Crussol.
Criiatac^B : 1. A[mis; 2. Ariatife; 3. Gamnre; 4. Cloporte; 5. Cre-
vette; r>. Larve de b.iliiiie; 7. Larve de jtenœuà; 8. Larve de crabe;
g. Larve de homard; 10. Crabe; 11. Limule ; 12. Trilobite.
brcuses. Leur existence est à peu près généralement
aquatique, et les formes terrestres, comme les cloportes
et les gécarcins, jios^irdcnt toujours dos branchies. Ils
aLleignônt souvent dus dimensions considt-É'ablos : certains
homards mosurout justju'à 1 mètre do long; et de nom-
breuses formes presque microscopiques vivent par quan-
tités énormes dans les eaux douces et dans la mer, oiï
elles cootrlliuent ù former cotto sorte de gelée, dite
plancton, dont se nourrissent une fuulo d'espèces, et
môme do grands cétacés. Les crustacés représentent une
sérieuse ressource alimentaire; la phipart des espèces
sont comestibles, la chair des décapodes est particulière-
ment appréciée. Los innombrables formes do cotto classe
430
sont réparties dans toutes les régions du globe; et, au
contraire de ce qu'on observe généralement, les plus
grandes habitent les régions froides ou tempérées. Aux
périodes géologiques les plus anciennes, ces animaux
étaient déjà représentés; les trilobites comptent parmi
les fossiles les plus abondants , et les gigantostracés
parmi les plus singuliers. Au reste, c'est dans cette classe
que se montrent les animaux les plus curieux, et ceux
aussi chez lesquels le parasitisme amène les déformations
les plus étranges. On peut dire que, dans aucun groupe,
on ne voit éclater de telles différences entre les types les
plus parfaits, comme les décapodes, et les types dégradés
comme les lernées et les sacculines, à ce point que ces
dernières, véritables sacs amorphes, ont été prises pour
la progéniture des crabes. Et, tandis que la plupart des
crustacés nagent librement ou courent sur les rivages,
les anatifes sont tixés à demeure sur les corps étrangers
ou sur divers animaux marins. Le régime carnassier est
partout la règle; les espèces puissamment armées,
comme les homards et les tourteaux, capturent les pois-
sons et les mollusques, notamment les formes nues; mais
elles ont pour ennemis terribles les grands mollusques
céphalopodes, qui en détruisent des quantités énormes.
La classification des crustacés présente d'assez grandes
difficultés, à cause de beaucoup de types aberrants, vivants
ou fossiles, qui ne rentrent facilement dans aucun groupe.
On reconnaît généralement trois grandes divisions fonda-
mentales : entO)ttostracés, malacostracés, gigantostracés.
Dans la première rentrent les phyllopodes, ostracodes-
copépodes et eirripèdes ; dans la seconde, les Icptostracés,
arthrostracés, thoracostracés ; dans la troisième, les gi-
gantostracés avec les trilobites.
— BiBLiOGK. : Milne-Edwards, Histoire naturelle des
crustacés (Paris, 1834-1841); Huxley, l'Ecrevisse (Paris»
1880); Claus, Traité de zoologie (Paris, 1877); E. Perrier,
Traité de zoologie (Paris, 1893); Hœrnes, Manuel de paléon-
tologie (Paris, 1885-1886); A. V. Mojsiscovics, Systema-
tiscne Ùebersicht des Thierreic/is (Prague, 1875); et les
mémoires de Dana, Darwin, Fr. Millier, Miers, Willemoës
Sora, A. Milne-Edwards, notamment sur les expéditions de
dragages sous-marins menés par le Challenger, le l'alis-
man, le Travailleur, etc.
GRUSTACITE {sta-sit') n. m. Crustacé fossile.
CRUSTAIRE {slèr — lat. crustarius; de crusta, cruste)
n. m. Antiq. roni. Ouvrier qui modelait des crustes.
CRUSTE {knisst' — lat. crustum, même sens) n. m. Antiq.
roui. Croûte, sorte de pâtisserie.
— n. f. Figure en relief qu'on appliquait sur la vaisselle.
(En ce sens, il vient de crusta.)
GRUSTODÉ, ÉE (sto — du lat. crustù, croûte) adj. En
T. d'hist. nat.- Qui est entouré d'un test, d'une croûte.
GRUSTODERME {sto-dèrin' — du lat. crusta. croûte, et
du gr. denna, peau) adj. Se dit de poissons qui ont la
peau dure etcroûteuse.
— n. m. pi. Tribu de poissons ayant la peau ainsi con-
stituée. — Un CRUSTODERME.
CRUSTOLLE n. f. Bot. Syn. de ruellie.
CRUSTULAIRE {stu-lèr' — lat. cnistularius ; de cntstu-
bim. crustulc) n. m. Antiq. rom. Fabricant ou marchand
de crustules.
CRUSTULE(s(u/' — da la.t. crus tulum ; dimin.de crustum,
croule) n. m. Antiq. rom. Sorte de petit cruste.
CRUSTULIFORME {stu — du lat. crustula, petit gâteau,
et de forme) adj. En T. d'hist. nat., Qui a la forme d'un
échaudé.
Crustumerium ou CrUSTUMINUM, ville de l'Italie
ancienne, chez les Sabius, près de l'Allia, prise par les
Romains sous le règne de Romulus.
GRUTIN n. m. Nom donné aux taillis, dans les Ardennes.
CruvEILHIER (Jean), médecin et anatomiste français,
né à Limoges en 1791, mort à Sussac (près de Limoges)
en 1874. Il ne se résigna à entreprendre ses études de
médecine que pour obéir aux volontés de son père et suivre
les traditions de sa famille. A son arrivée à Paris, il fut
pris d'une telle horreur pour l'amphithéâtre, qu'il entra au
st-minaire de Sainl-Sulpice; mais les remontrances pater-
nelles et l'appui de Dupuytren l'engagèrent à continuer
ses études, et il fut reçu premier à l'internat. Docteur
en 1816, il se retirait à Limo-
ges pour y exercer modeste-
ment la médecine; mais, sur
le conseil de son père, après
un court séjour à Montpel-
lier, il se présenta au con-
cours d'agrégation à Paris en
1823 , et fut nommé le premier.
En 1835, il succédait à son
maître Dupuytren comme
professeur d'anatomie patho-
logique, et, en 1836, il était élu
membre de l'Académie do
médecine. Cruveilhier a rendu
les plus grands services à la
clinique , en rattachant les
phénomènes morbides aux lé-
sions anatomo-pathologîqucs.
Comme médecm, îl donna de
beaux exem^des de dévoue-
ment professionnel. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : Essai
sur l anat omie pathologique en
I général (1816); Traité de médecine opératoire (1822); Ana-
tomie pathologique ducorps humain (1830-1842); Cours d'ana-
tomie descriptive (1833-IS38) ; />/scours sur les devoirs et la
moralité du médecin (1836); Anatotnie du système nerveux
de l'homme (1845); Traité d'anatomie pathologique générale
(1813-1864).
GruveLLI (Jeanne-Sophie-Charlotio Cruwell, dite),
cantatrice dramatique, née en 1826 à Bielefeld (Prusse).
Ello débuta avec grand succès dans Ernani. au Théâtre-
Italien do Paris, et dès 1854, elle devint célèbre. L'Opéra
do Paris so l'attacha par un engagement qui lui assurait
100.000 francs par an. Son début dans les Huguenots fut
un véritable événement. On remonta pour elle la Vestale;
on lui lit jouer ensuite la Juive, et enfin elle parut, avec un
éclat incomparable, dans les Vêp7'es siciliennes, lo pre-
mier ouvrage que Verdi ait écrit expressément pour la
Jean Cruveilhier.
43 i
France. Fou do tomps après co dei'nior triomphe, M"" Cru-
volli roiiou";a ;i la M-t>no, pour devenir la cunilosso Vi^ior.
Crux-LA-VILLE, comm. do la Nièvre, urr. ot à 38 Uil.
(]o ÎSevors, sur un atiluont do l'Aroa naissant; 1,555 liali.
Four à chaux, moulins, lioanx iHangs.
Cruybeke, bonrf^ de Belgit|uo {prov. do la Flandre
orient.), arrond. adniîn. do Saint-Nicolas, arrond. judic.
do Tormoudo, sur l'Ksoaut; 3.417 hab. Fabriques ao sa-
bots. Beau clifttcau.
CruYSHAUTEM, ville do Belf^iquo (prov. do la Flandro
orient.), arruiul. adniiii. d'Audonarde, arrond. judic.de
Gand, sur un affluent de la Lys; 5.589 hab. Important
lissaj.;e do toiles.
Cruz (Gaspard da), voyageur et dominicain poptuffais
du xvi" siècle, mort en 1576. 11 visita la Chine, se signîua à
Orniuz jiar son dèvouomontdaus une peste, et, à son retour
en Europe, publia la relation do son voyage (Evora, 1570).
Cruz (Augustin da), poète et franciscain portugais,
frère du poète Diego Beroardes, ne en 1540, mort en 1619.
Ses poésies sacrées, mises par les Portugais au rang do
leurs œuvres classiques, ont été publiées à Lisbonne, on
1771, sous Ig litre de Varias poesias.
Cruz {Bernard da), moine et historien portugais du
xvi' siècle. En 1578, il suivit le roi dom Sébastien dans
son expédition contre Tanger, et assista à la bataille
d'Alcaçar-Quévir, où ce prince trouva la mort. Bernard
da Cruz a laissé une relation précieuse de ce funeste
événement, publiée à Lisbonne en 1837 sous le nom de
Chronica de el rey Sebastiào.
Cruz (Juana lues de La), surnommée la religieuse
de Mexico, femme poète espagnole, née à San-AIiguel
do Nepanlhla (Mexiquo)en 1651, morte en 1695. Elle éiait
fort savante. Après avoir été quelque temps dame d'hon-
neur de la marquise de Mancera, temme du vice-roi do
Mexico, elle renonça au monde et se retira au couvent
de Saint-Jérôme, à Mexico. Ses œuvres comprennent un
grand nombre de poésies et des comédies, la plupart sur
des sujets empruntés à l'histoire sainte.
Cruz (Ramon Francisco de La), auteur dramatique
espagnol, né â Madrid en 1731, mort en 1795. Doué d'une
très grande fécondité, il a écrit des tragédies, des comé-
dies. La partie la plus originale de son théâtre sont ses
saynètes, courtes comédies pleines d'humour et de gaieté,
où il fait parler les manolos et manolas des bas quartiers
de Madrid, les muletiers, les ivrognes, les filous qui
grouillent dans les cabarets et les taudis de Lavapies ou
do Maravillas. Ses Œuvres complètes forment 10 volumes
(1786-1791). A. de Latour a traduit dix-sept do ses say-
nètes, sous le titre de Saynètes de Ramon de La Cruz (1865).
Cruz (.San-Juan de La), théologien. V. Croix (Saint-
Jean de La).
Gruzada {impôt de la) [portug. cmzada; do cruz,
croix], impôt levé par les rois d'Espagne sur les chrétiens,
leurs sujets, qui ne prenaient point part à la croisade
contre les Maures, et voulaient, néanmoins, bénéficier des
indulgences accordées par le saint-siège. Il fut établi on
vertu d'une bulle de Calixte III (1457).
CRUZADE (môme étymol. qu'à l'art, précéd.) n. f. Petite
monnaie d'or de Portugal, qui portait une croix sur la face,
et valait de 2 fr. 95 c. à. 3 fr. 10 c. ; les dernières (1822)
valaient 2 fr. 992. il Monnaie d'argent du même pays, sup-
primée en 1854, et qui valait 5 fr. 80 c. il Monnaie d'argent
du Brésil, qui valait un peu plus do 5 francs. {On écrit
aussi CRDSADE.)
CRUZITE n. f. Bot. Syn. de crucite.
Cruzy, comm. de l'Hérault, arr. et à 33 kil. de Saint-
Pons, sur la Roquefourcade, affluent de l'étang de Capes-
tang; 1.068 hal>. Source minérale.
Cruzy-LE-CHÂTEL, ch.-l. de cant. de l'Yonne, arr. et
à 20 kilom. de Tonnerre; 772 hab. Grande église avec
chœur du xiir siècle. Château de Maulnes, au milieu do la
forêt de Cruzy. — Le canton a 18 coram. et 5.927 hab.
CRYBE n. f. Genre d'orchidées, tribu des aréthusées,
comprenant une seule espèce qui vit au Mexique.
CRYESTHÉSIE {é-sté-zî — du gr. kruos. grand froid, et
aisthèsis, sensibilité) n. f. Sensation locale de froid.
CRYMODES n. f. pi. Genre d'insectes lépidoptères noc-
tuélines, famille des hadénidés, comprenant des noctuelles
voisines des mamostra, à antennes épaisses et crénelées
chez les mû-les, à trompe
bien développée, à thorax
carré, convexe, très velu,
ainsi que l'abdomon crôté.
(Les crymodes habitent les
régions les plus froides do
rhémisnlière boréal : la I^a-
ponio, l'Islande, le Labra-
dor, le Kamschatka, etc.)
— Une CRVMo[»K.
'CRYMOPHILE (du gr.
krumoH, fruid, nt philos, ami
aime les pays froids.
CRYOCONITE n. f. Poussière minérale, paraissant for-
mée d'augito et do feldspath, trouvée sur les champs do
glace au Groenland.
CRYOGÈNE (jèn'~ du gr. kruos, froid glacial, ot géné-
sis, génération) n. m. Môlan^'o formé do glaco piléo ou do
noige ot d'un sol ou d'un acide solublo.
— Encycl. La plus basse température que juiisse donner
un cn/oyène est la température do fusion du rri/idii/driiti:
(pie forme lo sel ou l'acide employé. Cette temporahin'
est indépendante, dans une assez large mesure, do la
Sroportion des corps mélangés; elle est aussi indépen-
anto de la température do ces corps avant leur mélange,
contrairement i co qui est quelquefois admis. D'après ce
qui vient d'élro dit, on voit que les cryogônos sont au
mémo titre que certains mélanges de formules plus com-
y>liquérs des miHanyes réfrigérants,
CRYOHYDRATE n. m. Hydrate qui se forme par congé-
lation do la solution d'un sel dans Peau.
— Encycl. Ijorsqu'on refroidit lentement et progres-
flivomont uno solutitjn peu concentrée d'un se! dans Peau,
on remarque qu'il se forme des cristaux do çlace puro
d'abord, dont lu (piantilé va on augmentant jusqu'il ce
quo la partie liquide qui so concontro do plus oa plu»
Crymodc (réd. d'un tiers),
adj. En T. d'hist. nat., Qui
corresponde à un rapport défini d'eau et do sel qui, pour
un môme sel, est le même, quel quo suit lo degré de dilu-
tion do la solution d'origine. Cotte dissolution cristallise
ensuite et constitue co quo Guthrio a appelé lo cryohy-
drate. Cet auteur a montré quo tous les sels solubles
étaient susceptibles do former des cryohvdrates; quelques
composés organiques, tels que l'alcool étliyliquo ot l'éther,
agissent do la môme manière, ainsi quo certains acides
comme les acides sulfuriijuo, chlorhydriquo, acétique, etc.
GRYOLITE n. f. Fluorure double, naturel, d'alumine et
do soude.
— ENCVcr.. La cnjolite, dont la formule est 6Na FI4- AP FI*,
le poids spécifique 2,9 à 3 et la dureté 2,5 à 3, se présente
en masses laminaires de couleur blanche, colorées quel-
quefois en rougoâtro ou en jaunâtre par l'oxyde de fer.
Son éclat est vitreux, comme perlé. La cryolite n'a été
d'abord trouvée qu'à Ivikaët, dans le Groenland occidental,
où elle forme, dans un granit qui contient de l'étaîn et du
wolfram, des couches atteignant quelquefois 1 mètre d'é-
[>aisseur. On a rencontré un autre dépôt de cryolite aux
environs de Mîask, dans les monts Ourals. Depuis quelques
années, on l'emploie dans les savonneries pour la 'prépa-
ration des lessives alcalines.
CRYOMÈTRE (du gr. kruos, froid glacial, et méfvon,
mètre) n. m. Instrument au moyen duquel on connaît l'iu-
teiisitô du froid.
CRYOMÉTRIE {tri) n. f. Connaissance du cryomètre;
son application.
CRYOMÉTRIQUE {trik') ad}. Qui appartient à la cryo-
raétne, au cryomètre.
CRYOPHORE [du gr. kruos, froid, et phoros, qui porte)
n. m. Instrument au moyen duquel l'eau arrive à congé-
lation par suite de sa propre éva-
poration.
— Enctcl. Le cryophore deWol-
laston comprend deu.x boules de
verre réunies par un tube recourbé ;
l'une, A, contient de l'eau qui a été
préalablement portée à l'éDulIition
de façon à chasser l'air de l'appa-
reil avant la fermeture à la lampe
de la boule B ; on entoure la boule B
d'un mélange réfrigérant . L'eau
distille de l'espace chaud vers l'es-
pace froid.
CRYOPHYLLITE n. f. Espèce mi-
nérale, appartenant à la famille des micas et au genre
phlogopite. Variété de zinnwaldite.
CRYOSCOPIE {sko-pi — du gr. kruos, froid glacial, et
skopein, regarder) n. f. Etude des lois de la congélation
des solutions salines, faites dans l'eau ou dans tout autre
dissolvant.
— Encycl. La cryoscopïe repose sur les travaux de
Blagden, Despretz, Rudortf et de Coppet, complétés et
généralisés par F. Raoult. Les lois sur lesquelles elle
s'appuie sont :
1" Le point de congélation d'une dissolution est toujours
inférieur à celui du dissolvant pur. (Un corps est donc d'au-
tant plus pur quo son point do congélation est plus élevé.)
2" L'abaissement C du point de congélation d'une disso-
lution est proportionnel au rapport des poids p du sel dis-
sous et P du dissolvant.
On appelle coefficient d'abaissement le produit de labais-
P
sèment C par le rapport — .
Cryophore.
Coefficient d'abaissement ■
P
3" Le produit du poids moléculaire M du corps dissous
par le coefficient d'abaissement est un nombre constant r
p
pour chaque dissolvant : r = M C -. (l)
P
Voici les valeurs do r pour quelques dissolvants :
Acide acétique. . r=o.8C0 i Benzine.. r = 5.000
Eau i 890 I Nitrobenzine. . . . 7.070
Acide fomiiquc- . 2,770 i
On peut, d'ailleurs, déduire la valeur do r pour chaque
dissolvant, connaissant sa température absolue de congé-
lation T ot sa chaleur latente do fusion W, par la relation
2 T'
suivante déduite do la thermodynamique : r = ■ -— .
La principale application do la cryoscopio est la déter-
mination des poids moléculaires dos corps quo l'on tiro do
la relation (1) : M =j=rs J ^ ©st la constante qui dépend du
dissolvant, p ot P so déterminent à l'aide do la balance.
Pour obtenir C, on fait doux expériences : dans la première
on détermine la température T du dissol-
vant pur; dans la seconde, on ajoute au
dissolvant lo corps dont on cherche lo
poids moléculaire et on détermine son
point do congélation T.. L'abaissement
C=T-T..
CRYPHALUS (;»ss) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères rhynchophores, famille
des scolytiués , comprenant do petites
formes subcylindriquos, ramassées, pu-
boscontos, à. tôte cachée sous lo corselet
très convexe. (Los cryphalus ont les
mœurs dos autres scoly tes ; ils s'attaquent
à toute ospèco d'arbres, sans toutefois produire do grands
dégâts. On connaît plus do vingt espèces do cryphalus ré-
])andues sur tout lo globe.)
CRYPHÉE (fè) n. f. Genre do mousses, dans lotiuol la cap-
sule est cachée par suite do la brièveté du péuonculo, ot
qui comprend environ six espèces croissant pour la plupart
sur l'écorcedes arbres dans les régions chaudes du globo.
CRYPHIANTHE n. f. Bot. Syn. do AMPiiiTUALf.K.
CRYPHIE i fi — du gr. kruphios, caché) n. f. Paléogr.
Signe formé d'une demi-cîrconféronco dont lo contre est
marqué par un point o. ot qui sort ù. indiquer les pas-
sages obscurs.
— Bof. Genre d'arbrisseaux, do la famille dos labiée.^,
tribu dos prostantliérées, coninronant doux ou trois espè-
ces, qui croissent dans lo sud de l'Australie. Il Syn. do ca-
Lv.Mi'i;ui!, genro do mousses.
CRYPHIOLITE n. f. Phosphate naturel do magnésie avec
fluor.
CRUX-LA-VILLE - CRYPTE
CRYPHIOSPERME (spènn) n. f. Genre de plantes, de la
famille des composées, tribu des hélianlhées, comprenant
cini[ ou six espèces qui croissent dans l'Amérique tropicale.
CRYPSIRHINE OU GRYPSIRHINA n. f. Genre d'oiseaux
passeroaux dontirostros famille dos corvidés, tribu dos cal-
léatiués, com-
prenant dos
formes voisi-
nes des den-
d roci ttes ot
cryptorhines.
— Encycl.
Les crypsirhi-
Jies so carac-
térisent par
leur bec mé-
diocre, garni à
sa base de plu-
mes veloutées,
Crypsirldae.
7(
Crypsis ; a, un épillet.
qui le cachent on partie, arqué, entaillé vers le bout. Elles
ont la queue longue et étagée, une livrée ordinairement
sombre. On eu connaît deux espèces, propres à la Birmanie
et à Java. Ces oiseaux ont la taille des treux.
CRYPSIS (psiss) n. m. Genro d'herbes annuelles à épil-
lets, de la famille des graminées, tribu des phalaridées
renfermant une dizaine d'espè-
ces, qui croissent dans l'est de
l'Europe et dans l'Asie centrale.
CRYPSORCHIDE n. m. Méd.
V. CRYPTORCHIDE.
GRYPTACANTHE n. m. Bot.
Genre d'algues cystosirées, à
feuilles filiformes, réunies en
pinceaux.
CRYPTADENIA(rftOn.ra.Hist.
nat. Section du genre lachnéo,
renfermant des formes jadis
décrites comme passerine.
CRYPTADIE (rfi) n. f. Herbe
de la famille des composées,
tribu des inuloïdées, compre-
nant une seule espèce, qui croît
sur les bords do l'Euphrate.
GR YPTANDRE OU GRYPTAN-
DRIQUE (drik' — du gr. kruptos,
caché, et anér, andros, homme)
adj. En T. do bot.. Qui n'a pas
d'organe mâle apparent.
— n. m. Genre d'arbrisseaux,
de la famille des rhamnées, tribu des gouaniées, compre-
nant une quinzaine d'espèces, qui croissent en Australie,
CRYPTANTHE (du gr. kruptos, caché, et anthos, fleur) adj.
En ï. de bot.. Dont les fleurs sont peu ou point apparentes.
— n. m. Genre de plantes, de la famille des borraginées,
tribu des cynoglossées, comprenant une seule espèce, qui
croît au Brésil.
CRYPTANTHÈRE (du gr. kruptos, caché, et de anthère)
adj. En T. do bot., Dont les étamines ne sont pas, appa-
rentes. Il On dit aussi cryptanthêré, êe.
GRYPTARGHA {ka) n. f. Genre d'insectes coléoptères
clavicornes, famille des nitidulidés, tribu dos pityopha-
ginés, comprenant do petites formes ovales, convexes en
dessus, puDoscontes, à pattes courtes, à élytres larges
recouvrant complètement l'abdomen. (Les cryptai'cha, dont
on connaît une dizaine d'espèces répan-
dues dans l'hémisphère boréal, vivent
dans les écorces et dans les plaies des
arbres, surtout des chênes. Une des
plus communes, en France, est la crt/p-
tarcha strigata, rousse, variée de teintes
ferrugineuses.)
CRYPTARRHÈNE n. f. Genre do
plantes, de la famille des orchidées,
tribu des vandées, comprenant une seule
espèce, ((ui croît à la Jamaïque.
CRYPTE (lat. crypta, gr. krupté; do
kruptos, caché) n. I. Archit. Lieu secret
où los chrétiens des premiers temps so retiraient pour
célébrer leurs mystères et enterrer los morts, ii Caveau
construit au-dessous d'une église pour y enterrer certains
morts. Il Chapelle souterraine dans une église.
— Par oxt. Lieu souterrain quelconque.
— Anat. Dépression de la surface des amygdales. (En
ce sons, les médecins donnent le plus souvent le genre
masculin àco mot; cotte anomalie nous paraît regrettable.)
— Antiq. rom. Sorte de galerie longue et étroite, con-
struite au rez-de-chaussée do certaines maisons et do cer-
tains édifices publics, fermée des deux côtés par des murs
et recevant lo jour d'une suite do fenêtres étroites, prati-
quées dans un de ces murs latéraux.
— Bot. So dit d'une dépression de la surface d'un organo
végétal, on forme do bouteille, et qui peut être tapissée
de slomatoa {crypte stomatifére) ou do poils (cri//)/c pilifére).
[On observe des cryptes à la fois pllitèros et stomatifères
a la face inférieure des feuilles do laurior-rose ; les frondes
des varechs portent dos cryptes pilifôres, dont certaines
{conceplacles) ronformont les organes do la roproductiou.]
%■
^
Crypto du Sululo-Kuli-opu, ilu Saintes, il'uprcs VloUvt-lc-l>uo.
— ENcYri,. Archit. liPs cnjptci furent, dnns los promiors
sl^^lo9 du clirisliaiiisino , nos lieux souterrains ort los
lldelos onsovelissniont leurs morla ot huuoraieul leurs
^fîSlIII^STT;^^^
Crypte (grandeur nat.)-
CRYPTE — CRYPTOGRAPHIE
martyrs. Lorsque la religion chrélicnoo put se moutrer
au grand jour, on éleva, le plus souvent, des églises au-
dessus de ces caveaux; la crypte fut conservée, et ne
fut plus destinée qu'à l'ensevelissement des membres du
clergé ou au dépôt de quelques corps saints. Sous les
églises même qui furent pàties dans les endroits où ces
:;ryptes n'existaient pas, on creusa des chapelles souter-
raines servant à quelques cérémonies funéraires. Jusqu'au
xiii" siècle, on donna une grande extension à ces chapelles
souterraines, que l'on continua à désigner sous le nom do
cryptes. Ce ne fut qu'à partir du xiv siècle qu'on les vit
disparaître presque complètement. Il existe encore en
France beaucoup de cryptes très remarquables, dans les
anciennes cathédrales.
CRYPTE n. m. Entom. Genre d'insectes hyménoptères,
type de la tribu des cry/)/(H(f5, comprenant des ichiieumons
de taille ordinairement petite, à longues antennes, à pattes
postérieures longues, à abdomen
large chez les femelles, long et
étroit chez les mâles. (Les cryptes
comptent de nombreuses espè-
ces : vingt habitent la France et
rendent des services en détruisant
les pucerons, les œufs et les
larves nuisibles aux arbres.)
— MoU. Genre de gastéropodes.
CRYPTÉRONIE (ni) n. f. Genre
d'arbres, de la famille des l^'thra-
riacées, tribu des lythrées. (Les
cinq espèces connues croissent
dans rinde, les îles malaise et les
Philippines.)
CRYPTICINÉS [si) n. m. pi.
Tribu d'insectes coléoptères hété-
romères, famille des téaébrionidés, renfermant plusieurs
genres dont le principal est cryptique. — Un cbypticinê.
CRYPTIDINE n. f. Huile lourde produite par la distilla-
tion sèche du brai. ou résidu solide restant dans la cornue
après la distillation du goudron de houille, lorsque sa tem-
pérature est élevée à 26S degrés.
CRYPTIE [ptt — du gr. kruptein, cacher) n. f. Massacre
d'ilotes, qu'exécutait de temps à autre la jeunesse de La-
cédémone.
— Fig. Destruction, suppression morale : La cbtptie
de la Trappe était la mort des passions. (Chateaubr.)
— Encycl. Au dire de Platon, de Thucydide. d'Isocrate,
de Plutarqueet d'Aristote, les Dorions s attachaient à af-
faiblir leurs esclaves par tous les mo_vens. Les Lacédé-
moniens, surtout, cherchaient à se défaire de leurs ilotes,
sous prétexte q^u'ils étaient toujours prêts à se révolter.
Dans une occasion que Thucydide rapporte, deux mille de
de ces ilotes disparurent tout d'un coup, sans qu'on sût
ce qu'ils étaient devenus. Plutarque nous apprend que
• des jeunes gens armés de poignards se répandaient dans
la campagne et tuaient tous" les ilotes qu'ils rencon-
traient ». C'est cette infâme chasse aux hommes qu'on
appelait crt/ptia. Plus tard, des législateurs plus humains,
sans pouvoir déraciner le mal, essayèrent de le diminuer
en le légalisant, et ils fixèrent un temps pour cette chasse,
dont les éphores proclamaient publiquement l'ouverture
à leur entrée en fonctions. La cryptie tomba peu à peu en
désuétude et devint un simple service de gendarmerie.
CRYPTINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes hyménoptères
térébrants entomophages, famille des ichneumonidés, com-
prenant les genres cnipte, mésostène, phygadeiton, pezo-
machus, théroscopCf isclinocéros, agriotype, hémitèle. — Un
CRYPTLNÉ.
CRYPTIQUE (ptik") adj. Qui se passe dans les cryptes;
qui habite les lieux souterrains : L'existence cRYPTiQDii
des catécliu?nenes.
CRYPTIQUE iplik') ou CR-YPTICUS (kuss) n. m. Genre
d'insectes coléoptères hétéromères, tribu des cryptiCinés,
comprenant des formes allongées, à peine convexes, noires
ou brunes, de taille petite ou moyenne, plus ou moins gros-
sièrement ponctuées, glabres ou pubescentes. {On connaît
nne vingtaine d'espèces de cryptiques répandues dans
l'Europe, la région clrcaméditerranéenne, I Asie occiden-
tale; une seule habite l'Amérique 'Etats-Unisl. Ces insectes
se plaisent dans les lieux arides et sablonneux, les déserts.)
CRYPTO (du gr. kruptos, caché) n. m. Nom par lequel on
désigne, en vélocipêdie, un bicycio dont le svstème de
multiplication est dissimulé au centre de la roue 'directrice.
CRYPTOBATIS {iis.i) n.'f. Genre d'insectes coléoptères
carnivores, famille des carabidés, comprenant des formes
ressemblant beaucoup aux lébies, mais à élytres plus
larges, convexes, à corselet rétréci en avant. (L'es crypto-
batis sont do taille moyeone, rousses ou brunes, avec les
élvtres bleus ou noirs ; leurs mœurs sont celles des lébies ;
elles habitent les lieux boisés de la Bolivie et du Brésil. On
en connaît sept ou huit espèces.)
CRYPTOBIOTE [da gr. kruptos, caché, et biotês, vie) adj.
En T. d'hist, nat., Dont la vie est latente.
CRYPTOBIUMi //î-om') n. m. Genre d'insectes coléoptères
brachélytres, famille dos staphylinidés, tribu des pœdéri-
nés, comprenant des formes allongées, étroites, à tète
oblongue, rétrécie en arrière, à corselet subcvlindrique.
(Les cryptobium sont des swphylins de taille petite ou mé-
diocre, d'^nt on connaît près de cent espèces, répandues
sartoiic dans les régions chaudes du globe; une seule ha-
bite l'Europe et se rencontre en France. Elle est d'un noir
brillant, et vit dans les forôts marécageuses, comme ses
congénères.)
CRYPTOBRANCHE n. m. Zool. Genre d'amphibicns uro-
dèles déf'jlrrrnes. 'le la famille des ménopomidés, sans
ouvertures branchiales. Les cryptobranchos ont l'habitus
des salamandres,
CRYPTOCALVINISME (nissm' — rad. cryptoeaU'inisle)
n. m. Opinion des luthériens qui cherchaient à réaliser un
rapprochement avec les calvinistes.
CRYPTOCALVINISTE 'nigst — du gr. kruptos, caché, et
de calviniste) r^m. Luthérien qui cherchait à rapprocher
son parti de c*?lui des calvinistes.
— Encycl. Les cryptocalmnistes ou philippistes sont les
luthériens qui interprétèrent, avec Philippe Mélanchthon.
la doctrine de la coufession d'Augsbourg uans le sens d'un
rapprochement entre les luthériens et les réformés pro-
prement dits. Flacius, professeur à léna, s'étaut prononcé
pottr ic luthéranisme pur et même quintesseocié, les prin-
ces évangéliques furent amenés à prendre part dans le
débat. Les cryptocalvinistes, soutenus dans le Palatinat
par Frédéric III, et, dans la Saxe, par l'électeur Auguste,
s'aliénèrent l'appui de ce dernier le jour où ils prétendi-
rent transformer l'Eglise allemande ; plusieurs d'entre
eux, le chapelain Stœfi'el, le conseiller secret Peucer, le
prédicateur Schiiz, furent emprisonnés. Sous Clirétien I'^
successeur d'Auguste, le ministre Crell mit fin aux persé-
cutions, dans l'espoir de réaliser l'union politique des luthé-
riens et des réformés. Sous Chrétien II. le duc Frédéric-
Guillaume, tuteur du prince, se mit à la tète d'une réac-
tion luthérienne et lit condamner Crell à la peine capitale.
L'exécution, qui eut Hou le 9 octobre 1601, marque la
fin du cryptocalvinisme.
CRYPTOCAL'yx n. f. Bot. Syn. de uppie.
CRYPTOCAMPE n. m. Entom. Syn. de nêmatk.
CRYPTOCARPE n. m. Genre de plantes, rapporté avec
doute à la famille des ohénopodécs.
CRYPTOCARPHE n. f. Bot. Syn. de acicarphe.
CRYPTOCARYE (ri) n. f. Genre d'arbres, de la famille
des lauracées, type de la tribu des cryptocaryées, compre-
nant une vingtaine d'espèces, répandues dans les régions
tropicales du globe.
CRYPTOCARYE, ÉE adj. Bot. Qui ressemble ou qui se
rapporte aux cryptocaryes.
CRYPTOCARYÉES [ri-é) n. f. pi. Tribu do la famille des
laurinécs, ayant pour type le genre crypfocarye. — Une
CRY'PTOCABYKE.
CR-yPTOCÉPHALE OU CRYPTOCEPHALUS (sé-fa-luss)
n. m. Zool. Genre d'insectes culéoptèros, tvpe do la famille
des cryptocéphaluiés. comprenant des formes cylindriques
et ramassées, de taille petite ou moyenne, de livrée métal-
lique ou bariolée de teintes vives
et tranchées.
— Tératol. Monstre voisin des
acéphales, mais ofifrant, sous la
peau, quelques vestiges de crâne.
— Encycl. Zool. Les cryptocé-
phales représentent le genre le
plus nombreux de tout l'ordre des
coléoptères; il compte sept cents
espèces,distribuéesdaus le monde
entier. Ils vivent sur les arbres et
arbrisseaux, sur les plantes les
plus diverses; quand on les tou-
che, ils se contractent et ramè-
nent en dessous leurs pattes et
leurs antennes. Plus de quarante
espèces habitent lo bassin de la Cryptocéphale 'gr. 2 fols).
Seine. Citons le cnjptocephalus
auréolas, d'un beau vert doré, commun ; le cryptocephalus
fini, espèce fauve, un peu plus grande, vivant sur les pins.
Les larves vivent dans un fourreau protecteur, formé par
leurs excréments, et la nj^mphe y demeure abritée. Les
cryptocéphales sont vulgairement appelés griOouris.
CRYPTOCÉPHALINÉS (sé-fa) n. m. pi. Tribu d'insectes
coléoptères rdiytophages, famille des chrysomélidés, carac-
térisée par les deuxième, troisième et quatrième segments
de l'abdomen contractés au milieu, le dernier portant une
fossette très profonde ; élytres laissant le pygidium à dé-
couvert. (Les cryptocéphalinés comprennent de nombreux
genres, répandus surtout dans l'hémisphère boréal; les
principaux sont : stylosome, cryptocéphale, pachybrachys,
tous trois représentés en France.)— i/» cryptocéphalink.
CRYPTOGÈRE ou CRYPTOCERUS [sé-russ] n. m. Genre
de fourmis, type de la tribu des criptocérinés, renfermant
des formes américaines à grande tête plate denticulée, à
antennes épaisses. (Une des espèces les plus communes
est le cryptocerus atratus de la Guyane et du Brésil.)
CRYPTOCÉRINÉS {se) n. m. pi. Tribu d'insectes hymé-
noptères porte -aiguillon, famille des myrmicidés, com-
prenant les genres cryptocère, strumigénys, trichoscapa et
epitritus. — Un cryptocérink.
— Encycl. Les cryptocérinés sont caractérisés par leurs
fossettes antennaires grandes, limitées par des arêtes fron-
tales. Répandues surtout dans les deux Amériques, ces four-
mis vivent dans les branches sèches; leurs allures géné-
rales leur donnent quelque apparence avec des araignées.
CRYPTOCERQUE ish'k') OU CRYPTOCERGUS (sèr-kuss)
n. m. Genre d'insectes orthoptères coureurs, famille des
blattidés, comprenant des formes aptères, allongées, dont
les derniers segments abdominaux, soudés par leurs bords,
ont l'apparence d'un large bec. (Les crvptocerques habi-
tent l'Amérique du Nord et ne comprennent qu'une seule
espèce l)rune.)
CRYPTOCHILE {kit') n. m. Zool. Genre d'insectes coléo-
ptères hétéromères, famille des ténébrionidés, tribu des
sténosinés, comprenant des formes petites ou movennes,
à élytres courts, ovales, carénés, à pattes courtes. (Les
cryptochiles sont toujours recouverts en dessus de poils
courts et fins, tandis qu'en dessous, comme sur les pattes,
s'étend une pubescence squammeuse. On en connaît quinze
espèces, habitant l'Afrique équatoriale et méridionale.)
— n. f. Bot, Genre de plantes, de la famille des orchi-
dées, tribu des épidendrées, renfermant une seule espèce
qui croît au Népaul.
CRYPTOCOCCÉES {ko-ksè) n. f. pi. Bot. Famille d'algues
microscopiques, placée au plus bas degré do l'échelle
végétale, et ayant pour type le genre cryptococcus.— Une
CRYPTOCOCCÉE.
CRYPTOCOCCVS {kok-kuss) n. m. Bot. Genre de crypto-
games inférieures, consistant en globules hyalins, inco-
lores, qu'on trouve dans les infusions ou dans les liqueurs
conservées depuis longtemps.
CRYPTOCORYNE n. f. Genre de plantes, do la famille
des aroidées. comprenant environ six espèces, qui croissent
dans les lieux humides et marécageux de l'Inae. Syn. de
AMBItOSlNIE.
CRYPTOCORYNE, ÉE adj. Bot. Qui ressemble ou qui so
rapporir ritix cryptocorynes.
CRYPTOCORYNÉES (ne) n. f. pi. Tribu de plantes, do la
famille des aroidées. ayant pour type le genre cryptoco-
ryne. Syn. a.mbrosiniéhs. — Une cry'ptocory.nék.
CRYPTOCOTYLÉDONE Mu gr. kruptos. caché, et de coty-
lédon) a-lj. En T. de bot.. Dont les cotylédons sont cachés
ou pou apparents, ii On dit aussi ckyptocotyléuo.né, ûu.
432
CRYPTOCRANIUM (ni-om') n. m. Genre d'insectes co-
léoptères longicornes, famille des cérambycidés, tribu des
lamiinés, comprenant une seule espèce du Brésil, de très
grande taille, gris soyeux, avec quatre taches gris noir
velouté sur les élytres. (Le cryptocraniuia latenile est uu
insecte rare; par ses affinités zoologiques, il se rappro-
clie des niphones d'Europe.)
CRYPTODÈRE (du gr. kruptos, caché, et dérê, cou) adj.
En T. d'erpét.. Qui a le cou couché.
CRYPTODÉRINÉS n. m. pi. Tribu de reptiles chéloniens,
famille des émydés, comprenant les genres cistude, emyde,
létronix. platysteme, emysaure, staurotype et cino&terne.
— Un CRYPTODÉRINÈ.
CRYPTODON n. m. Bot. Syn. de carovaglie.
CRYPTOGAME (du gr. kruptos, caché, et gamos, union)
n. f. Végétal sans fleurs.
— Encycl. Les cryptogames formaient uno seule des
vingt-quatre classes du système de Linné. L. de Jussieu
a élevé cette classe au rang de l'un des trois embran-
chements entre lesquels il partageait le règne végétal tout
entier (embranchement des acotylédones), les deux autres
comprenant les plantes à fleurs ou phanérogames. Les
progrès réalisés depuis dans la connaissance des crypto-
games ont amené les botanistes modernes à les répartir
entre trois embranchements (cryptogames vasculaires ou
ptéridophytes, muscinées ou bryopnytes, thallophytes),
dont chacun a la même valeur que l'ensemble des pha-
nérogames.
CRYPTOGAMIE {mt) n. f. Etat d'une plante cryptogame.
Il Etude des cryptogames.
" n. f. pi. Classe de Linné, renfermant les plantes dont
lesétamines et les pistils sont invisibles (ex. : champignons,
mousses). [Ce sont, en réalité, les plantes sans tleurs.]
CRYPTOGAMIQUE [nik') adj. En T. de bot.. Qui appar-
tient aux crypToj^anies, qui en a les caractères.
CRYPTOGAMISTE [misst') adj. Qui s'occupe de l'étude
dos orypto;_'anu-s. ii Substantiv. : Un cry'ptogamiste.
CRYPTOGAMOLOGIE {jl) n. f. Histoire des plantes
cryptogames.
GRYPTOGAMOLOGIQUE [jik') adj. Qui a rapport à la
cryptogamologie : Des études cryptogamologiquks.
CRYPTOGÊNE (jén — du gr. kruptos, caché, et génésis,
génération) adj. Engendré dans im lieu caché, dans l'inté-
rieur d'un autre corps vivant.
CRYPTOGÉNIDE n. f. Bot. Syn. de CÉRATOPTÉRIS.
CIîYPTOGLOTTIS (glo-tiss) n. m. Genre de plantes épi-
phytes, famille des orchidées, tribu des vandées, renfer-
mant une seule espèce, qui croît à Java et aux Philippines.
CRYPTOGRAMME (du gr. kruptos, caché, et graimna, ca-
ractère) n. m Ecrit en caractères secrets : Uji crypto-
gramme en atigîais.
CRYPTOGRAMME n. m. Bot. Genre de fougères, com-
prenant trois espèces, des régions froides de l'Asie et de
l'Amérique.
CRYPTOGRAPHE (du gr. kruptos, caché, et graphein,
écrire) n. m. Personne qui se livre à la cryptographie.
CR-yPTOGRAPHIE {fi — rad. cryptographe) n. f. Art de
correspondre secrètement au moyen désignes connus des
seuls correspondants.
— EyCYCL. ha. cryptographie est surtout employée par
les hommes d'Etat, les généraux, les ambassadeurs, etc.,
dans le but d'assurer le secret de leur correspondance si
elle vient à tomber entre des mains ennemies ou étran-
gères. Pour atteindre ce résultat, on emploie des carac-
tères ordinaires, auxquels on donne arljitrairement une
signification uoavelle, mais convenue d'avance; ou Ion se
sert de caractères d'une langue étrangère quelconque, de
caractères sténographiques, musicaux, algébriques; ou
l'on crée des caractères oizarres, dont le sens ne peut être
connu que des initiés; ou, enfin, on recourt à des combi-
naisons de lettres ou de signes employés deux à deux,
trois à trois, quatre à quatre, etc. Les chitFres arabes ayant
fréquemment servi de base à ce genre d'écriture, il a été
souvent appelé écritureen chiffres onchiffre diplomatique.
La correspondance secrète remonte à la plus haute an-
tiquité ; les systèmes emplo3'és sont innombrables, mais
ils peuvent, cependant, être ramenés à un certain nombre
de types.
Si l'on ne veut pas confier ses secrets à un déchifl'reur,
les divers correspondants sont obligés d'avoir chacun la
clef do l'écriture ou l'alphabet adopté.
La clef d'un chifl're est l'alphabet dont on est convenu.
On en distinguo de plusieurs espèces : le chiffre à simple
clef est celui dans lequel on se sert toujours d'un même
alphabet pour remplacer les diverses lettres d'une dé-
pèche, et le chiffre à double clef celui où l'on change
l'alphabet à chaque mot.
On se sert en outre de Hu/Zt'.s, syllabes ou même phrases
insignifiantes, que l'on mélo aux caractères significatifs.
Pour augmenter encore la difficulté de lire les dépèches
en chiffres, on emploie une grille, carton bizarrement dé-
coupé à jour, qui. dès qu'il est placé convenablement sur
les dépêches, ne laisse paraître que les caractères néces-
saires ; car les caractères de remplissage n'ont été ajoutés
par l'expéditeur qu'après qu'il a eu écrit la dépêche.
Le système d'écriture en chiffres le plus simple consiste
à écrire les vingt-quatre caractères de l'alphabet (le j non
compris) sur deux lignes horizonialeset parallèles. Quand
on veut déguiser un mot. il suffit de représenter les lettres
lie chaque mot par celles qui leur correspondent dans
l'autre ligne. Ce n'est guère qu'un jeu d'enfant. Les systè-
mes usités en diplomatie sont beaucoup plus compliqués.
En voici (juelques-uns :
La méthode de Jules César consiste à remplacer les lettres
d'une missive réelle par d'autres lettres ou d'autres signes
convenus d'avance.
La méthode japonaise, ainsi appelée parce qu'elle imite la
manière d'écrire des Japonais, consiste à placer les mots
suivant des lignes verticales. Pour la première ligne on
lit les lettres en descendant : pour la seconde, en montant,
et ainsi de suite jusqu'au bout. Afin de rendre la lecture
plus difficile, on ne figure pas toujours les colonnes.
Dans la méthode par parallélogramme, on écrit d'abord
la dépêche à la manière ordinaire ; mais en ayant soin do
ti;nir les lettres à une certaine distance les unes dos
autres, pourqueceliesdos différentes lignes horizontales se
rgrrespoudcnr von ïralemont.
Quand ou emploie la méthode de Scott, ou s arrange pour
433
fjiio le nombro dos lotlros romaines qui prt'tcôdpnt nno
ituli([uo dans uiio ilôpAcho indiiiuo lo cliinro do l:i olnf suus
ioquoi il faut cliorclior la lottrn vtintablo. Un chilfro qiiel-
oonquo pourrait tenir Hou do lottros, «t l'italique pourrait
Hvo rcmplacôo par un délié ou par tout autre signo pou
visiblo.
La miHhode du comte Gronsfeld consiste ou à écrire la
correspondauco à la maniùro ordinaire avec un nombro
qui so répète sans cesse ot successivement sur touto lu
suite do la correspondance, ou à compter, A partir do cha-
cune des lettres prises dans un aipliaiM^t onliiiairo, autant
do lottros quo lo chiffre au-dessus de '-'s prciuicros indique
d'uniti.^ ; la dernière, ainsi comptée, sera ccUo qui devra
Être substituée pour la correspondance secrète.
l/A méthode de lord Bacon consistait on un groupe do
cinii lottros, et chaque groupe remplaçait uno lettre do
l'alphabet ordinaire.
SI l'on veut so servir do la méthode des diviseurs, on pont
écrire à la manière ordinaire, mais en ayant soin d'isoler
les lettres, afin de les faire correspondre suivant dos co-
lonnes verticales, que l'on numérote; puis, (^uand on veut
écrire la dépêche secrète, on écrit fes mêmes lottros,
mais en intervertissant les colonnes verticales.
La méthode prise des signaux de jnartne consiste en
groupes composés d'un plus ou moins grand nombro do
chiffres.
Si l'on veut recourir à lamélhode des télégraphes, on em-
ploie diverses combinaisons de deux ou do trois lettres.
Dans ces derniers temps on a inventé, sous lo nom de
crgptographes, des appareils qui permettent do donner aux
li'ttrcs uno valeur arbitraire, jamais la même, ce qui est
de nature à dérouter complètement les recherches.
Souvent aussi on so sert pour chiffrer, de dictionnaires
dont chaque correspondant possède un exemplaire.
Ces dictionnaires sont tantôt constitués par un seul vo-
lume, tantôt par deux. Dans le premier cas, les nombres
do chiffres sont placés dans leur ordre numériquo et les
mots qu'ils désignent dans l'ordre alphabétique. Les pages
sont numérotées suivant une clef ou une loi connue des
seuls correspondants.
Dans lo second cas. lo volume dit table chiffrante con-
tient les mots dans l'ordre alphabétique et, en face de
chacun d'eux, un groupe de chiffres inscrits au hasard ; le
volume dit table déchiffrante contient, au contraire, les
groupes de chiffres placés dans l'ordre numériquo et, en
face do chaque groupe, le mot qu'il désigne.
Parfois, les groupes do chiffres sont remplacés par des
mots convenus, c'est-à-dire détournés de leur sens véri-
table, et en face desquels on inscrit la signification con-
venue entre les deux correspondants.
La méthode des dictionnaires peut so combiner aux
diverses clefs ou conventions qui on augmentent la sé-
curité.
CRYPTOGRAPHIQUE [fik') adj . Qui so rapporte à la cryp-
tographie : Caractères cRYPTOGRapuiques.
CRYPTOGRAPHIQUEMENT adv. D'une manière crypto-
grapliique.
CRYPTOGYNE (_/m') n. m. Genre do composéos-anthé-
midées. (Les cryptogynes sont des arbres à feuilles mas-
sées à l'extrémité des rameaux, où les fleurs les remplacent
après leur chute ; l'espèce type du genre est le cryptogyne
Gerardiana.)
CRYPTOHALITE n. f. Fluosilicate naturel d'ammonium.
CBYPTOHELIA ié-U) n. m. Genre do méduses hydroides,
sous-ordre des hydrocorallines, famille des stylastéridés,
comprenant des colonies ramifiées et pierreuses, dont les
calices calcaires possèdent chacun un
opercule.
— Encycl. Comme les autres styîasté-
ridés, les cnjptohelia ont été pris long-
temps pour des madrépores; ils vivent
dans les grandes profondeurs do l'Atlan-
tique et du Pacifique.
CRYPTOHYPNE ou CRYPTOHYPNUS
{pnuss) u. m. Genre d'insectes i-olèoplcres
serricornes, famille des élaléridés, tribu
dos élatérinés, renfermant do petites
formes à élytres assez courts, arrondis on
arriére, à corselet plus long que largo et
arrondi latéralement.
— EncY(X. Les cryptohypnes sont dos
taupins nains, à livrée fauve ou brune, va-
riée de rouge et do brun vivant à terre, dans les mousses,
sous les pierres, dans le sable au bord dos cours d'eau.
Répandus surtout sur l'hémisphère boréal, ils comptent
vingt-sopt espèces en Europe.
CRYPTOLÉPIDE n. f. Genre d'arbrisseaux grimpants,
CRYPTOGRAPHIQUE — CR YPTORHYNQUE
do la lamillo dos asclépiadéos, comprenant cinq ou six
, qui croissent dans llndo et l'Afrique : On cultive
spèc
en Europe la CRYi-TOLiirior: élégante. {C. Lomaire.)
CRYPTOUNE n. f. Hydrocarburo naturel. Variété do
naplito.
CRYPTOLITE n. f. Phosphato naturel do cérium et de
didymc, .pio l'on trouve dans l'apatito verto ou rouge.
CRYPTOLITHE ou CRYPT0LITHU3 {(uss) n. m. Paléont.
Gonrrde triluliitos proprement dits, appartenant an groupe
des trinuculos et caractérisé par la bordure céphaliquo
garnie do plusieurs rangs do granules. (Los cryplolithos
sont fossiles dans les terrains paléozoïquos, notamment
dans lo silurien inférieur.)
CRYPTOLOBE n. m. Genre do plantes, rapporté avec
douio à la famille dos apocynées. Syn. do ami'iiicaupéh.
CRYPTOLOGIQUE {jik' — An gr.Av»pfo.9. caché, ot loqos,
discours) adj. Qiu appartient à l'étudo dos effets dnnt los
causes sont cacliéos. [Ce mot a été créé par Ampère.)
CRYPTOMÉRIE {ri) n. f. Genre d'arbres, do la famille des
conifères, tribu des cupressinées, formé aux dépens des
cyprès, et renfermant uno seule espèce, qui croit au Japon,
CRYPTOMÉTALLIN, INE (du gr. kntplos, caché, ot do
métalhn) adj. (^ni renft^rme du métal, sans quo cola soil
annoncé par aucun si^ne extt'rieur.
CRYPTOMME ou CRYPTOMMA { pto-ma) n. m. Genre
d'insectes r-oleuptcrcs carnassiers, famille dos carabidé.s,
tribu du» scaritinés, <:omprenant de.s formes allongées,
assez étroiteti, dont lo8 élytres iiout soudés, uvoc los
III.
veux cachés complètement on dessus par un rebord do
la tête.
CRYPTOMONADE ou CR YPTOMON AS (ïiosî) n. f. Genre
de i)rotozoaires fiagcllates, famille des chrysomonadidés,
comprenant des animaux microscopiques, nus, do forme
persistante, plus ou moins ovale ou allongée, avec deux
îlagollum subégaux. ( Los crvptonionades habitent los
eaux douces d'Europe, parmi les conferves.)
CRYPTOMORPHITE n. f. Borate hydraté naturel de
(■liaux formant dos grains dans la glaubérite, à Windsor
(Nouvelle-Ecosse). Variété d'ulexite.
CRYPTONELLE ou CRYPTONELLA inèV) n. f. Paléont.
Genre de moUuscoïdes brachiopodos, lamille des térébra-
tulidés, comprenant des formes ressemblant aux lérébra-
tules, lisses, avec appareil brachial allongé. (Les crypto-
nelles sont fossiles dans le dévonien de l'Amériquo du
Nord.)
CRYPTONÉMÉ, ÉE (du gr. kruptns, caché, et néma,
tissu) adj. En T. do bot., So dit des algnos dont la i^rondo
est constituée en entier par dos filaments articulés diver-
sement disposés.
— n. f. pi. Tribu de végétaux cryptogames, de la famille
des algues, comprenant les genres gloioclade^ némastome,
spongiocarpe, gastrocarpe, coccocarpe. — Lfne crtptonêmée.
CRYPTONISQUE {nissk') OU CRYPTONISCUS {skuss)
n. m. Genre do crustacés isopodes cuisopodos, famille des
entoniscidés, comprenant de petites formes parasites vi-
vant sur d'autres crustacés parasites, notamment sur le
pédoncule de divers cirripèdes. (On connaît plusieurs es-
pèces de cryptonisques, réparties dans les régions les plus
opposées.)
CRYPTONYME (du gr. kniptos, cacîié, et onojna, nom)
adj. Dont lo nom est caché, ii Ouvrage cr y ptony me, Ouvrage
qui porte le nom do l'auteur déguisé par un anagramme.
— n. m. Nom emprunté, supposé, dont un auteur signe
son œuvre : Stendhal est le cryptonymk de Henri Beyle.
(On dit plus ordinairement pseudonymk.) ii Ecrivain qui
n'a pas signé son œuvre, ou qui l'a signé d'un nom autre
que le sien : Un cryptonyme fait guelquefois preuve de
modestie, plus souvent de prudence, il Adjectîv. ; Les auteurs
CRYPTONYMES.
CRYPTOPE ou CRYPTOPUS (ptiss) n. m. Erpét. Genre
de reptiles chéloniens, lamillo des trionychidés, compre-
nant des formes à carapace bombée, dont le disque, très
vaste, a un pourtour étroit, et dont le plastron, large, porte
en arrière trois pièces mobiles pouvant se refermer sur
les pattes et la queue.
— Bot. Genre de plantes épiphytes, de la famille des
orchidées, tribu desvandées. (Le cryptopus elatus est re-
cherché dans les serres pour ses belles fleurs blanches,
mouchetées de pourpre.)
— Encycl. Erpét. Les cryptopes sont des tortues comes-
tibles d'eau douce dont on connaît deux espèces : l'une
{cryptopus Senegalensis) habite le Sénégal ; 1 autre {cn/p-
tupus graîiulatus) est commune dans les étangs du Coro-
mandel. Brune, variée do jaune en dessus, jaunâtre en
dessous, elle atteint 28 centimètres de long.
CRYPTOPENTAMÈRES {pin) n. m. pi. Division des
insectes coléoptères, comprenant tous ceiLx t|ui, comme
les phytophages, les longicornes, los rhynchophoros et
los xylophages, ont des tarses à cinq articles, dont un est
atrophié et caché. (Ce sont les tétramères des anciens
auteurs. La division des cryptopentamôres n'a pas été
généralement adoptée.) — Un cryptopkntamkkk.
CRYPTOPÉTALE n. m. Bot. Syn. do lkpuropêtale.
GRï-PTOPHAGE {faf) OU CRYPTOPHAGUS { /"a-vuM )
n. m. Genre dmsectes coléoptères clavicorncs, famille des
cryptophai/idés, comprenant de petites
formes oblongnes, ordinairement rous-
ses ou jaunâtres, peu convexes, â cor-
selet presque carré, à élytres longs ot
arrondis ù. l'extrémité.
— Encvcl. On connaît plus do quatre-
vingts espèces de cryptophages, répan-
dues dans l'hémisphère boréal, ot dont
soixante sont européennes. Ces insectes
vivent dans les champignons, les moi-
sissures, lo bois pourri: certains abon-
dent dans les celliers et les caves, sous
les paillassons et les débris do foin, los
croûtes do pam, sur los tonneaux, etc.
GRYPTOPHAGIDÉS {Ji) n. m. pi.
Famille d'insectes (toléoptôros clavicorncs, renfermant do
petites formes vivant dans les champignons, les débris
végétaux, etc., ot oui sont réparties dans quatre tribus :
telmatophilinés, dîpnylinés , atotnarinés ot cryptophaqinés
(cette dernière avec les genres Icucohimatiùm, anthcro-
phagus, emphytus, glisonola, muionoinus , etc.). — Un
CRYPTOrUAGlDÉ.
GRYPTOPHIALE OU CRYPTOPHIALUS {lus%) n. m.
Genre de crustacés cirripèdes, famille des cryptophialidés,
comprenant des formes ressemblant à dos bouteilles ot
portant à leur extrémité postérieure trois paires do pattes
modifiées en cirros.
— Encycl. Les cryptophiafes sont de petits animaux
marins parasites, dont les larves, à leur premier stade,
sont ovales, apodes et aveugles. L'espèce type, crypto-
phialiis minitus, habite los côtes do l'Amériquo du Sud ot
vit enfoncée dans la coquille dos concholépas.
CRYPTOPHIALIDÉS n. m. pi. Famille do crustacés cir-
ripèdes abdominaux, dont le gr nro cn/ptophiate est lo type,
et qui comiircnd aussi les kochlorhinés. — Un crypto-
VUlWAliK.
CRYPTOPHONE (du gr. kmplos, caché, et ph6ni^, voix)
n. m. Instrument ù. l'aide duquel il est possible d'entendre
dos sons ipio l'organe do l'ouïe n'entend pas sans lui.
CRYPTOPHRAGME n. m. Ilerho delà famille des ncan-
thacéos, tribu dos li\ grophilées, com|U"enant cinq espèces
qui croissent dans l'indo. Syn. do uymnostachyum.
CRYPTOPHYTB adj. Bot. Syn. do cbyptooamk.
— n. f. pi. Syn, do crvptooamks. — Uno ckyptophytb.
CRYPTOPINE n. f. AlcuIoYdo, C"U"AzO', découvert
dans ro|Muni ; on pont le retirer dos eaux mères provenant
do la préparation du chlorhydrate do thébuïno.
Cryptoprocte,
CRYPTOPLEURE OU CRYPTOPLEURUM {rom') n. m-
Entom. Genre d'insectes coléoptères palpicornes, famille
dos sphœridiidés, comprenant de petites formes globu-
leuses, dont le corselet a ses borus externes repliés sur
eux-mêmes et dont les jambes antérieures ne sont pas
échancrées. (On connaît quelques espèces do ce genre,
dont deux seulement habitent la France et toute l'Europe ;
elles vivent dans los débris végétaux, les crottins et les
bouses.)
— n. f. Bot. Genre de plantes do la famille dos com-
posées, tribu des chicoracées.
CRYPTOPODE (du gr. kruptos, caché, ot pous, podos,
piedj adj. En T. do zool., Dont les pattes ne sont pas ap-
parentes.
— n. m. pi. Genre do crustacés décapodes brachyuros,
renfermant deux espèces, dont la plus remarquable est le
cryptopode chagriné de la côte du Coromandel. — Un CRYP-
TOPODE.
CRYPTOPODIE {di) ou CRYPTOPODIA n. m. Entom.
Genre de crustacés décapodes brachyurcs, famille des
parthénopidés, comprenant uno espèce do l'océan Indien
(cryptopodia fornicala}^ remarquaUo par sa carapace à
larges expansions latérales, formant un vaste bouclier
bombé.
— Bot. Section des neckères, genre do mousses, il Genre
de mousses, de la tribu des bortramiées.
CRYPTOPORTIQUE {tik' — du gr. kruptos, caché, et du
lat. porticus, portique) n. f. Archit. Chez les Romains, Ga-
lerie voûtée, différant probablement do la crt/pte en ce
qu'elle recevait le jour des deux côtés, et ])ar do largos ou-
vertures. Il Décoration de l'entrée d'une grotte, n Arc pris
en sous-œuvre au-dessous d'un rez-de-chaussée, ii Vesti-
bule fermé sur les flancs, qui donne accès dans uno église.
CRYPTOPROCTE ou CRYPTOPROCTA n. m. Genre de
mammifères carnivores, famille des félidés, comprenant
une forme pro-
pre à Madagas-
car, et qui fait
le passage entre
les chats et les
civettes.
— ENCY'cL.Le
ctnfptoprocte fé-
roce {crypto-
proctaferox), ou
faussa, qu'il ne
laut pas confon-
dre avec le fos-
sa, du mémo
pays, qui est une civette, a los griffes rétractiles, mais sa
dentition présente deux prémolau'es de plus que les chats
actuels ; par ses caractères, il rappelle les chats tertiaires.
C'est une bote puante, nocturne, allongée, basse sur pattes,
mesurant en tout l'",70, dont o^.oo pour la queue. Le pe-
lage, rude, ras et serré, est d'un roux acajou, plus foncé
sur le dos. Le foussa est le plus grand carnassier de Ma-
dagascar ; il chasse la nuit et rôde autour des lieux habités
pour pénétrer dans les poulaillers; timide et
craintif, il a les mœurs des putois ot des
martres.
CRYPTOPS {topss) n. m. Genre de myria-
podes chilopodes, famille des scolopendridés,
comprenant de petites formes sans ocelles, à
segments égaux, à. antennes fines de dix-sept
articles. (Les cryptops sont dos scolopendres ^_^
à vingt et un anneaux et à vingt et une paires _J^
do pattes; les quelques espèces connues ha- ^'fSr^
bitent l'Europe et lo nord de l'Amérique.) '-^4v'
CRYPTORCHIDE [kid' — du gr, krnptos, ^^^
caché, ot orchis, idos, lesticulo) n. m. Individu /^'tirv
dont les testicules no sont pas descendus >^'(g^
dans le scrotum, il On dit aussi crypsouchidk. /^'^î^
— Encycl. Les testicules, chez les indi- ^ '
vidus normaux, sont descendus dans los
bourses à la naissance. Quelquefois , ils sé-
journent plus ou moins longtemps, ou mémo
nidéfiniment, dans l'abdomen ou dans le canal
inguinal. Quand ils descendent tardivement,
ils sont ot restent plus ou moins atrophiés.
Lo sexe des crvptorchides rosto souvent dou-
teux, en raison de l'aspect dos organes génitaux externes.
CRYPTORCHIDIE [ki-di) n. 1. Etat d'un cryptorchide.
CRYPTORHINE ou CRYPTORHINA n. m. Genre d'oi-
seaux passereaux dontirostres, famille dos corvidés, tribu
des callœatinés, comprenant les crypsirhines africains.
(On connaît doux espèces do ce genre, qui habitent l'Abys-
sinie VI les régions avoisinantos.)
CRYPTORHOPALUM (lom') n. m. Genre d'insectes co-
léoptères clavicornos, famille des dormestidés, comprenant
dos formes très voisinos dos anihrèncs, dont elles diffèrent
par leurs palpes maxillaires sécuriformes et par leur pro-
thorax muni en dessous do gouttières pour recevoir los
antennes. (Les crypiorhopalum ont la taille et lo faciès
des anthrônos ; leur corps n'est cependant pas recou-
vert d'écaillés, mais do poils, et la livrée est toujours do
couleurs vives; ils remplacunt les anllirènes dans l'Amé-
rique du Sud.)
CRYPTORHYNCHINÉS (rin-chi) n. m. pi. Tribu d'in-
sectes coléoptères rhynchophorcs, famille des curculioni-
dés , caractérisée par lo corselet
creusé en dessons d'une gouttière
longitudinale qui revoit le rostre
quand l'insecte so contracte, (lia
Inbu dos cryptorhynchinés compte
do nombreux genres, représentés
surtout dans los pays chauds; ceux
qui comptent des ospèces françaises
sont : acailcs, camptorhinus, gasto-
rucercus, cryptorhynchus,) — Un
CUYPTOItlIVNrUINÉ.
CRYPTORHYNQUE Irink') ou
CRYPTORHYNCHUS (rin-liuss) n.
m. lîoiiro d'insectes coléoptères,
type do lu tribu i\oi>Cfutorhynchinés,
comprenant des charançons do taille
médiocre, do forme allongée ot pourtant traptio, A tégu-
ments couverts do squammos.
55
CRYPTORISTIQUE — CTEISION
— Enctci. On connaît plus de deux cent vingt-cinq
espèces de cryptorhijnqnes, répandus dans les régions
chaudes du globe, surtout en Amérique. La seule euro-
péenne est noire, avec les cotés du corselet et l'extrémité
des élytres blanchâtres; elle vit dans le bois des saules,
des aulnes et des peupliers, où sa larve creuse dos galeries
qui font souvent mourir les jeunes arbres.
CRYPTORISTIQUE [stik' — du gf. kruptos, caché, et
orizein. déterminer) adj. Didact. Qui applitjue le raisonne-
ment à ia méthode d'observation, pour découvrir des choses
cachées. {Mot dû à Ampère.)
CRYPTOSE n. m. Entom. Genre de chilopodes, qui vivent
dans l'obscurité.
CRYPTOSÉPALE n. m. Genre de léo^umineuses-césal-
piniées, série des copaïférées. propre à l'Afrique tropicale
et occidentale, et caractérisé par son calice formé do
quatre petites écailles et sa corolle monopétale.
CRYPTOSÈTF. n. f. Bot. Syn. de philonotis.
CRYPTOSIPHONIA n. m. Bot. Genre d'algues némato-
spermées. (Les cryptosiphonia ont leur fronde tubuleuse. à
axe articulé; leurs cystocarpes sont situés dans l'épais-
seur des tissus de rameaux spéciaux.)
CRYPTOSIPHONIÉES n. f. pi. Famille d'algues, dont le
genre cryptosiphonia est le type. — Cne cryptosiphoniée.
CRYPTOSOME D. m. Crust. Genre de décapodes bra-
chyures, comprenant uno espèce des îles Canaries et une
autre des mers du Japon.
CRYPTOSORUS [russ) n. m. Bot. Section des fougères du
genre polypodiara, caractérisée par son réceptacle creux.
CRYPTOSPERME {spèrm') n. m. Bot. Syn. de oPERcn-
CRYPTOSPHÉRïE (sfp-rî) n. f. Section des sphéries.
genre de champignons. Il Ordre des gymnospermées, dont
les spermaties sont immergées dans la substance corti-
cale ou médullaire de l'algue.
CRYPTOSTÈGE {slèj') n. m. Genre d'arbrisseaux grim-
pants, de la famille des asclépiadées, tribu des périplo-
cées, croissant dans l'Inde et à Madagascar.
CRYPTOSTEMME (stèm) n. f. Genre d'herbes tomen-
teuses. de la famille des composées, tribu des arctotidées,
comprenant trois espèces qui croissent en Afrique et en
Australie.
CRYPTOSTÉMONE [5^e— dugr. kruptos, caché, et stêmân,
filetj adj. En T. de bot., Qui n'a point d'étamines visibles.
CRYPTOSTOME {stom') n. m. Entom. Genre de coléo-
ptères serricornes, de !a famille des eucnémidés, renfermant
des formes propres à l'Amérique du Sud,, et caractérisées
par leurs antennes un peu coudées à la base, longues et
robustes, leurs élytres parallèles, leur corselet assez court.
(Le type de ce genre est le cnjptostome spinicorne, qui
habite le Brésil.)
— Bot. Syn. de moutabée.
CRYPTOSTYIJDE [sti) n. f. Genre de plantes épiphytes,
de lit famille des orchidées, tribu des néottiées, comprenant
trois ou quatre espèces qui croissent en Australie età Java.
CRYPTOTÉLÉGRAPHIE ( fi — du gr. kruptos, caché, et de
télégraphie) n. f. Télégraphie en signes conventionnels,
qu'on ne peut déchiffrer qu'à l'aide d'une clef spéciale, que
seuls connaissent ceux qui correspondent ainsi.
CRYPTOTÉNIE (n?) n. f. Genre de plantes, de la famille
des ombellifères, tribu des carum.
CRYPTOTÉTRAMÈRES n. m. pi. Division des insectes
coléoptères, comprenant ceux qui, comme les coccinel-
lides et les endoraychid«s, ont quatre articles aux tarses,
dont un atrophié et caché. (La division des cryptotétra-
mères n'a pas été adoptée; car, d'après les travaux les
plus récents, les endomychidés ont été réunis aux clavi-
cornes, qui sont franchement pentamères.) — Un crypto-
TÉTRAMÈEE.
CRYPTOZYGE {ztf — du gr. kruptot, caché, et zugomn,
os jugal) adj. En T. d'anthropol., Se dit des arcades zygo-
maliques très saillantes et, par extension, de celui ou celle
qui a des arcades zygomatiques très saillantes.
— Encycl. L'angle qui mesure la saillie des arcades
zygomatiques a, d après Quatrefages, ses côtés appuyés
sur les extrémités externes des arcades zygomatiques et
sur les sutures coronales vers le stépha"nion. Chez les
adultes, cet angle, assez aigu, a toujours son sommet au-
dessus du crâne, et est aiors dit positif; il est d'autant
plus aigu que les arcades zygomatiques sont plus crypto-
zyçes, et il atteint 30 degrés chez les Néo-Calédoniens,
qm sont très phénozyges. Chez les enfants, l'angle a, au
contraire, son sommet en bas et est dit négatif.
— A.NTON. Pbénozyge.
CRYPTURE ou CRYPTURA n. m. Nom scientifique des
oiseaux du genre tinamou, type do la famille des tina-
midés ou crypturidés.
CRYPTORGU8 iguxs) n. m. Genre d'insectes coléoptères
rhynchophores, famille des scolytidés, comprenant des
petites formes subcylindriques, allongées, finement pu-
Dcscentcs, à této courte, conique, à élytres ponctués en
séries. {Les crypturgus attaquent les conifères; on en
connaît huit espèces, dont six habitent l'Europe, une les
Canaries, et l'autre les Etats-Unis d'Améri((uo.)
CRYPTURIDÉS D. m. pi. Ornith. V. tinamidés.
CRYSTAL n. m. V. CEiSTAL. (V, do même, avec un i,
Um^ los dérivés de ce mot qui ne se trouvent pas ici.)
Crystal ClTY.viïle des Etats-Unis (Etat du Missouri
[comté de Jexierson ', sur le Mississipi ; i.ioâ hab. Grande
fabrication de glacés (on ia surnouune « le Saint-Gobain
des Etats-Uû.s •)•
CRYSTALLIB 'ilnî'îViXï. f. Bot. Genre d'algues microsco-
piques, de la famille des diatomées, formé aux dépens des
(.;^omphouemes, et comprenant une seule espèce, dont les
masses prennent un aspect vitreux en se desséchant.
Crytidas. Myih. gr. Chef sicilien qui fut tué par HA-
rakifîs, lorsque le dieu traversa la Sicile avec les boeufs do
Géryon.Sescompatrioleslui rondircotleshoDDeursdiviDS.
es. Chim. Abréviation de césium.
es. Gronpe do Ic-ures (\n\ se rencontre fréquemment dans
]<js mois t».d.vcs ei magyares. On doit le pronoof.-er comme
Tcii : cticsova, pron. tchàchova; cscnenka, pron. tchervenka;
csepetp proD. Uhepel, etc.
Gsaba, ville d'Austro-Hongrie fHongpîe [comitat do
Békës]), sur le Koros blanc; 34.250 hab. Elève de bétail,
vignobles, légumes, fruits, broderies. Belle basilique. La
plus grande communauté luthérienne de la Hongrie.
Csabrendek, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [co-
mitat de Zala]); 3.3S0 hab,
Gsacza, comm. d'Austro-Hongrie (Honnie [comitat
de Trencsin]), près de la frontière de Moravie ; 4.400 hab.
CSAKATHURN ou GSAKTORNYA, ville d'Austro-Hon-
grie (Hongrie [comitat de Zala]\, près de la Drave ;
4.045 h. Faorique de sucre. Ch.-l. d'un district peuplé do
3S.400 hab.
CSAKOVA ou CSAKOVAR, ville d'Anstro-Hongrie
(Hongrie [comitat de Ternes]), sur le Temes; 4.495 hab.
Restes du château fort de Szak. Ch..-1. d'un district peuplé
de 28.730 hab,
CSAKY ^Albin), homme d'Etat hongrois, né en 1841.
Issu d'une oes plus anciennes familles Hongroises, Csaky
entra de bonne heure dans la vie politique, et devint préfet
au moment du dualisme (1867). En 1888, vice-président de
la Chambre des magnats, il fut nommé, la même année,
ministre de l'instruction publique et des cultes et contribua
puissamment au vote des lois politico-ecclésiastiques (1896).
Il donna sa démission avec le cabinet Wekerlô et devint
un dos leaders du parti libéral.
GsANAD. comitat d'Austro-Hongrie (Hongrie), entre
les comitats de Békès, d'Arad, de^Torontal et de Cson-
grad. peuplé de 130.575 hab., sur 1.618 kil.carr. Ch-1. J/aA-o.
GSANTA VER, ville d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat
de Bacs-Bodrog]); 6.210 hab.
GsANYl fLadislas), ministre des travaux publics pen-
dant la révolution hongroise, né en 1790, exécuté à Pest
en 1849. II servit comme ofticier dans les guerres contre
Napoléon, prit uno part active aux diètes, à côté de Fran-
çois Deak, et devint un des chefs do la révolution. Il était
commissaire du gouvernement, et, lorsque la diète se
transporta à Debreczen, il resta à Pest jusqu'à la rentrée
do Vindischgraetz. Envoyé en Transylvanie, il se trouva
en opposition avec le général Bem; le i*"" mai 1849, il fut
nommé ministre et déploya une activité et une ardeur au
travail qui le firent surnommer PAbeille. Après la cata-
strophe de Vilagos, il se rendit aux Russes, qui le livrèrent
aux Autrichiens. Traduit devant un conseil de guerre, il
fut condamné à mort, et exécuté le lO novembre 1849.
GSARDA (du persan csartag. cabane) n. f. Nom hongrois
des cabarets, d'une installation très primitive, dans la
puszta, ordinairement à l'extrémité des villages ou sur
les grandes routes.
— Encycl. La csarda est le lieu de rendez-vous des csikos
(gardiens des chevaux) et dos pâtres. Le poète hongrois
Petôfi a décrit avec beaucoup de charme la csarda, et le
mot a, depuis, acquis droit de cité dans les langues euro-
péennes. Le nom de la danse nationale hongroise qui s'ap-
pelle csardas est un dérivé de ce mot.
CSARDAS [dass] n. f. Danse nationale de la Hongrie.
— Encycl. Comme la vaiso, la polka ou la scottish,
la csai-das peut être dansée par un nombre de couples in-
déterminé; elle n'est nullement régulière d'ailleurs, et
chacun de ces couples peut la danser à sa guise, en impro-
visant les pas, à la seule condition que ses mouvements
s'accordent avec le rythme musical. La musique se com-
pose de deux mouvements : un andante et un allégro. L'an-
dante, qui est écrit dans la forme des mélodies hongroises,
n'est généralement pas répété ; mais l'allégro consiste sur-
tout en phrases de huit ou seize mesures, qui sont répé-
tées et qui sont assez ordinairement écrites en majeur,
parfois aussi avec alternance du majeur et du mineur.
Le caractère de cet allégro est sauvage et impétueux, et
finit en quelque sorte par s'exaspérer. C'est le moment où
le danseur, saisissant sa danseuse par la taille, tourbillonne
pour ainsi dire avec elle, jusqu'à ce qu'elle échappe à son
étreinte; il la poursuit alors, toujours en dansant, la re-
joint et recommence le même jeu. La musique des csardas,
géaéralement exécutée par des tziganes, est étrange, peut-
être incorrecte, mais d'une saveur piquante et toute par-
ticulière. Elle produit sur les danseurs comme une sorte
d'enivrement.
GSEGE, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat de
Hajdû]), sur la Theiss; 3.740 hab.
GSEMEGI (Charles), jurisconsulte hongrois, né à Cson-
grad en 1826, mort à Budapest en 1899. Il exerça comme
avocat à Arad, et se fit connaître, en 1860, par sa bro-
chure : la Théorie de la perte des droits et le droit de
l'Etat, incisive réfutation de la théorie de Schmerling,
d'après laquelle la Hongrie aurait perdu, en 1849, tous
ses droits constitutionnels. En 1867, Csemegi entra au
ministère de la justice, où il devint bientôt secrétaire
d'Etal; en 1880, il fut nommé président de la cour suprême
de justice. Son œuvre la plus considérable est la rédaction
du Code pénal voté par le Parlement en 1878,
GSENGERY (Antoine), écrivain et homme politique
hongrois, né en 1822, mort eu 1880. Il entra très jeune
dans la politique, collabora au « Pesti Hirlap » de Kossuth
et suivit le gouvernement hongrois à Debreczen (1849).
Après la défaite, il s'adonna presque exclusivement aux
lettres. Nommé député en 1861, il fut un des membres
les plus influents du parti de Deak et prit une part active
à l'élaboration du compromis austro-hongrois. Il organisa
le Crédit foncier hongrois, qu'il dirigea jusqu'à sa mort.
Ses œuvres historiques so distinguent par une grande
largeur do vues; il excelle surtout dans les portraits des
hommes politiques. Son Eloge de Deak est remarquable ; il
a fondé la fhidapesti Szemle, la meilleure revue hongroise,
et a traduii YHistoire d'Angleterre, de Macaulay.
GSEPEL, île d'Anstro-Hongrie (Hongrie), formée par
le Daiiuh(;, en aval de Pest; environ 45 kiiom. de long sur
4 à 7 do largo. Ancienne résidence d'été dos rois de Hon-
grie, l'île Csepel fut donnée, en 1721, par l'empereur
Charles VI au prince Eugène. Depuis 1825, elle appartient
à la famille impériale d'Autriche. En 1848, pendant l'in-
surrection hongroi-so, lo comte Zichy y fut fusillé. Son
nom lui vient de la commune do Csepel (2.250 hab.), située
à son extrémité septontrionale.
GSEPREGHY (François), écrivain dramatique hongrois,
nô on 1842, mort on 1880. Il apprit, comme lo peintre Muu-
Csiky.
434
kacsy, lo métier de menuisier, mais sa vocation se ma-
nifesta bientôt et il devint un des maîtres du théâtre popu-
laire magyar ( népszinmii ). Ses comédies : le Cheval roux
(1877); le Portefeuille rouge (1878) sont les meilleures do
ce genre essentiellement national.
GSERI [Jean d'Apacza), philosophe et pédagogue hon-
grois, né en 1625, mort en 1660. Cseri est le premier car-
tésien hongrois. 11 fit ses études en Transylvanie, puis
dans les universités hollandaises, revint dans son pays
natal et y exerça la plus grande influence sur la jeu-
nesse. Son Encyclopédie hongroise (1653), sa Logique ma-
gyare (1653) sont les premiers essais de ce genre on lan-
gue hongroise. Ses traités pédagogiques montrent en lui
un vrai émule de Coménius.
GsiK, comitat d'Austro-Hongrie (Hongrie [Transylva-
nie orient. ^); 114.100 hab., sur 4.493 kilom. carr. ChA.'Csik-
Szereda. C'est un ancien district du pays des Szeklers.
CsiK-SZEREDA, ville d'Austro-Hongrie (Hongrie [Tran-
sylvanie]), sur le versant occidental des monts Karpathes,
près de lAluta; 1.790 hab. Commerce de bois et de cé-
réales. Ch.-l. du comitat de Csik.
GsiKY (Grégoire), écrivain dramatique hongrois, né
à Pankota en 1842, mort à Pest en 1891. Prêtre catholique,
professeur au séminaire de Te-
mesvar, il remporta son pre-
mier succès par sa comédie
l'Oracle, couronnée par l'Aca-
démie en 1875. En 1878, il se
fixa dans la capitale et devint
dramaturge du Théâtre natio-
nal. Csiky a écrit trente et une
pièces, dont douze couronnées ;
elles marquent une date dans
riiistoire du tliéâtre hongrois,
parce qu'elles ont créé le drame
social de la nouvelle Hongrie.
Les Prolétaires (1879) rempor-
tèrent le plus éclatant succès
qu'ait jamais eu une pièce
magyare. Misère dorée. Belles
filles, Marthe Bozoty, l'Homme
de fer, Nora, un Modèle, le Point
noir, la Famille Stomfay, le Ma-
riage de Cécile sont des drames
puissants. La comédie Mukanyi
est un vrai chef-d'œuvre. Csiky a traduit plusieurs pièces
françaises, les tragédies de Sophocle et les comédies de
Plante.
GsÔKMÔ, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat
de Bihar]); 3.385 hab.
CsOKONAI (Vitez Michel), poète lyrique hongroi?, né
à Delireczen en 1773, mort en 1805. ÏI dev'nt professeur
au collège de sa ville natale, mais dut quitter sa chaire
à cause des désordres de sa vie privée. Ses premiers essais
poétiques ayant reçu un bon accueil, il se voua exclusi-
vement à la poésie, mais il était pauvre, et, après plusieurs
années de vagabondage à travers le pays, il revint épuisé
à Debreczen, où il expira. Csokonai est le plus grand ta-
lent lyrique avant Petôfi; il chante, avec des accents in-
connus avant lui, la mélancolie du pauvre hussard et de
sa payse, du pauvre gars et de sa bien-aimée. Il a donné
les premières chansons anacréontiques de la littérature
magyare, a chanté dans ses Odes les progrès de l'huma-
nité et de la civilisation hongroise. Son épopée comique,
en quatre chants, Dorothée ou le Triomphe des dames au
carnaval, inspirée de la Boucle de cheveux enlevée, de Pope,
est son œuvre la plus populaire. Sa ville natale lui éleva
une statue en 1871.
CSOMA DE KÔRÔS (Alexandre), voyageur et philolo-
gue hongrois, né à Kôrôs (Transylvanie), en 1798, mort à
Darjeeling. dans l'Inde, en 1842. Dans le but de rechercher
le berceau de la race magyare, il se prépara, de 1815 à 1820,
à exécuter fructueusement les voyages qu'il méditait, puis
il visita successivement les pays de Ta Méditerranée orien-
tale, et après avoir franchi le plateau de l'Iran, pénétra
sur le plateau central de l'Asie. Il parcourut la Petite-Bou-
kharie et le désert de Gobi, atteignit à travers le plateau
duThibet les monts Himalaya, en étudia les vallées, seul
ou averf le voyageur anglais Moorcroft, passa quatre an-
nées (1827-1830) dans un monastère bouddhique de Kanam,
puis arriva à Calcutta avec d'immenses collections philo-
logiques et littéraires, qui fournirent les premières indi-
cations positives sur la littérature thibétaine et sur la
science bouddhique. Nommé alors bibliothécaire de la So-
ciété asiatique de Calcutta, Csoma de Kûrôs poursuivit
ses études philologiques et linguistiques jusqu'en 1842. Il
entreprit alors, toujours dans lo même but, un nouveau
voyage au cours duquel il mourut à Darjeeling, où les
Anglais lui ont élevé un monument. Csoma de Koros avait
publié un Essai de dictionnaire thihélain-anglais{\9,2^) ; uno
Grammaire de la langue thibétaine {\S3A); une Analyse du
Kandjur (t. XX) ; des H'chfrches asiatiques, et de nombreux
articles sur la littérature thibétaine dans le « Journal de la
Société asiatique du Bengale » .
CsONGBAD, vifle d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat
de Csongradl), sur la Thoiss et près du confluent du Kôrbs ;
20.800 hah- Raffinerie de soude. Pêche. Elève de bestiaux.
Ruines d'un ancien château. — Lo comitat de Csonyrad a
une superficie do 3.414 kilom. carr. avec une population
de 261.340 hab., en majorité magyars. Grande plaine, ma-
récageuse, fréquemment inondée, mais fertile, traversée
par la Theiss, le KnrOs, le Maros. Abondante production
de céréales. Ch.-l. Szentes.
GsORNA, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat
d'Œdenbiirg]) ; 6.090 hab. Abbaye de prémontrés, fondée
en 1180. Ch.-l. d'un district peuplé de 34.385 hab.
GSORVAS, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie fcomitat
do Békés]), sur un affluent de la Theiss; 4.250 hab.
GSURGO, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie [comitat
de Somogyll,sur un affluent de la Drave; 3.700 hab. Ch.-l.
d'un district peuplé de 34.400 hab.
GtÉATOS. Myth. gr. Héros grec mentionné dans
l'Iliade. Fils do Molionô et d'Aktor, il avait épousé Thé-
ronico, et fut lo père d'Amphimaque, un des quatre chefs
Epéeus au siègo de Troie.
CTEISION {kté-zi) n. m. Bot. Syn. do ltgodion.
43S
CTÈNE OU CTENA {kté) n. m. Gonro d'arachnidos ara-
néidûs, famillo dos ocyalidt^s, comproDant des araignées à
céphalothorax court et cordi-
foruio, à pattes longues ot
fines, à livrée bariolée, jauno
et roug^o. (Ou connaît une
quinzaine (l'ospôces do clo-
nes, réparties dans les ré- •^':^-sv,Kt>>?S, H/^
gions cnaudes du globe ot ^^^^^**^^*''
aussi on Kurope ; elles vivent
dans les caves et les souter-
rains.)
CTÉNIGÈRE ou CTENÏ-
CERA [kré-ni-st') n. m. GiMiro
dinsectes coléoptères serri-
cornes, famille des élatéridés,
comprenant des formes allon- ctèoe (réd. de moitié),
géos, de taille moyenne, à an-
tennes pectinées, à prothorax convexe, à élytros réguliè-
rement striés. (Les cténicères sont des taupins de taille
moyenne, rouges, tachés de noir; on en connaît quatre ou
cin([ espèces, propres à Madagascar.)
CTÉNION n. m. Genre de plantes, de la famille des gra-
minées, comprenant une dizaine
d'espèces, dont le plus grand nom-
bre croît en Amérique.
CTÉNIOPE ou CTENIOPUS {/dé*
pnss) n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères hétéromères, famille des al-
îéculidés, renfermant des cistèles
allongées, étroites, dont on connaît
une douzaine d'espèces répandues
dans l'hémisphère boréal. (Les cté-
niopes sont de taille moyenne,
iaunes ou bruns.)
CTÉNIS [niss) n. m. Genre de cy-
cadées, fossiles dans l'oolitho d'Alle-
magne.
CTÉNISTE {nisst') ou CTENISTES Cténiope (gr. 2 fois 1/2).
(kté-ni-stèss) n. m. Genre dinsectes
coléoptères, tribu des clénistinés, comprenant de très petites
formes allongées, pubescentes, à front saillant, à antennes
longues et terminées en massue, à pal-
pes maxillaires très grands, renflés au
sommet. (Les cténistes, dont on con-
naît une trentaine d'espèces réparties
sur tout le globe, en comptent sept en
Europe. Us vivent dans les détritus vé-
gétaux, comme leurs congénères.)
CTÉNISTINÉS {sti) n. m. pi. Tribu
d'insectes coléoptères, famille des psê-
laphidés , dont les genres principaux
sont : ckennium, centrotomef desimia,
cténiste, enoptostome. — Un cténistiné.
CTÉNIZE n. f. Genre d'arachnides
aranéides tètrapneumones, famille des
mygalidés, comprenant une seule es-
pèce qui habite l'Italie, la Corse et les
Alpes maritimes. Syn. mygalodonte.
— Enoycl. La cténize ou mygale
pionnière (c/enija Savatje'i) est une araignée grise, qui fait
son terrier dans les talus, en terrain ferme; ce terrier,
cylindrique, profond, a ses parois revê-
tues d'un fin enduit, avec opercule dur
composé de couches de mortier et de soie,
avec une charnière soyeuse. (La cténize
sort la nuit pour chasser; quand elle ren-
tre dans son nid, elle ramène le couvercle
avec ses pattes en descendant dans son
puits, qu'elle ferme hermétiquement.)
CTÉNOBRANCHES n. m. pi. Sous-ordre
de mollusques gastéropodes prosobran-
cbes, comprenant les buccins, les volutes
et autres termes caractérisées par l'atro-
phie de la branchie gauche, la disposi-
tion en peigne de la branchie droite. — Cn cténobranche.
— Enoycl. La coquille des cténobranches est ordinaire-
ment spiralée ; ces mollusques marins sont presque tous
carnassiers. On les divise en ^
douze familles principales :./«n- \j f /^ \j!^^
thinidés, solariidtjs, scalariidés, '''^
volutidés, olivid^s, jnitrîdés, mu-
ricidés. buccinidés, conidés, té-
rébrid''S, plfurotomidés, cancel-
laï'iidfs.
CTENE
CTESIPHON
m
Cténlze
(grand, natur.).
CTENODACTYLE ou CTE-
NODACTYLUS (A7^, luss) n. m.
Genre de mammifères rongeurs,
famille des octodontidés, com-
prenant une forme africaine,
caractérisée par les pattes pos-
térieures plus longues que les autres et dont les doigts
médians sont garnis do poils formant brosse ou poigne,
destinés à lisser le pelage.
— Encycl. I*e ctenodactijlus Candi, seule espèce du genre,
est do la taille d'un rat, gris jauno ; sa queue est réduite à
un moignon. Diurne, vivant comme les gerboises, cet ani-
mal dii désert fréquente dans les endroits rocheux ; il habite
la bordure nord du Sahara, on Algérie, Tunisie ot Tripo-
litaino.
CTENODACTYLE OU CTENODACTYLA(/f/0 n. m. Entom.
Gfnire d'iasoct<!s coléoptères carnassiers, famille des ca-
rabidés, tribu des odacanthinés, comprenant des formes élé-
gantes, allongées, très plates, dont on connaît une dizaine
d'espèces, propres à l'Amérique du Sud.
— Hot. Genre d'algues marines, do la tribu dos cocco-
carpées, ot renfermant une seule espèce, qui croît en
Australie.
CTÉNODE ou CTEN0DE3 ( kt^ -no-dt\^s) n. m. Entom.
GiMiro d'insocti's ctjli^oplères longicorncs, famille des cé-
rambycidés ,- tnbu dos cérambycinés , comprenant dos
formes largos ot ramassées, à tëto sillonnée, à. antennes
assez courtes, à élytros convexes ot larges, côtelés, élar-
gis en arrière. (Los cténodos, dont on connaît six espèces
propres à l'Amérique du Sud, sont des insectes, on géné-
ral rares, d'assez grande taille, ordinairement ferrugineux,
avec le» élyircîs noirs tachés do roux.)
— Bot. Genrn do Itchun, de lu tribu dos coccocarpéos.
Il Qooro d'ulgues iloridéos.
Ctâuodoa.
CTENODECTICUS {ktt^, dè-kti-kiiss) n. m. Genre d'in-
sectes orthoptères sauteurs, famille des locustidés, com-
prenant une forme propre à l'Espagne, voisine des dec-
titiuos, mais en dîH'érant par la contormation dos tarses,
dL's plaques anales, très développées chez le mâle.
CTÉNODIPTÉRIDÉS n. m. pi. Paléont. Famille de pois-
sons crossoptérygiens, fossiles dans les terrains paléozoï-
quos, et comprenant des formes à této revêtue do petits
écussons dermiques, à tronc couvert d'écaillos lisses ot
brillantes, rondes. — Un cténodiptéridé.
— E.NCYCL. Par leur conformation générale, les cténo-
diptéridés tiennent le milieu entre les dipnoïques et les
crossoptérygiens, mais ils se rapprochent surtout de ces
derniers. Les principaux genres sont : diptcrus, ctenodus,
palo'laphus, ptyonodus, holodus, conchodus, etc.
CTÉNODISQUE [dissk') OU CTENODISCUS [kté, di-skuss)
n. m. Genre décliiuodermcs stellérides, famille des aslé-
ropcctinidés, comprenant des étoiles de mer à corps plat,
pentagonal, dont l'espèce type {ctenodiscus polaris) habite
les mers polaires du Nord.
GTÉNODON n. m. Erpét. Genre de reptiles sauriens fis-
silingues, famille des améividés, comprenant de grands lé-
zards américains,
à dents palatines
nulles, à dents an-
térieures taillées
en peigne, à queue
pointue, à vorti-
cilles plans. (La
seule espèce con-
nue est le ctenodon
n ig ropunctatus,
long de 50 centi-
mètres, verdâtre,
marbré de brun en dessus, jaunâtre avec fines zones noires
en dessous. Il habite le Brésil, dans les forêts, où il chasse
les petits animaux, les œufs, etc.)
— Bot. Genre d'arbrisseau, de la famille des légumi-
neuses-papilionacées. Originaire du Brésil.
CTÉNODONTE n. m. Genre fossile de mollusques eula-
mellibranciies, famille des cyprinidés.
CTÉNODONTE, ÉE adj. Bot. Qui ressemble ou qui se
rapporte aux cténodes.
— n. I. pi. Tribu d'algues marines, de la famille des
floridées, ayant pour type le genre cténode, qui la consti-
tue à lui seul. — Une cténodontée.
GTEKODRILUS {ktt', luss) n. m. Genre d'annélides oligo-
chètes limicoles, famille des naïdés, comprenant de petits
vers marins dont on ne connaît qu'une espèce (ctfnodrilus
pardalis) des mers d'Europe. (Ce ctenodrilas tacheté, vivant
dans les zostères, a été observé dans
l'Océan, à Saint-Vaast.)
CTÉNOGNATHE ou CTENOGNATHDS
{tiiss) n. m. Genre d'insectes coléoptères
carnassiers, famille des carabidés, tribu
des sphodrinés, comprenant des formes
allongées, voisines des colpodes, et dont
l'espèce type est le ctenognathus Novx
ZelandiXy'mxiu^ propre à la Nouvelle-
Zélande.
CTENOXDE (du gr. kteis, kténos, pei- _. ._
gne, ef eidos, aspect) adj. Qui a son bord (écaille de perche),
libre dentelé ou hérissé de piquants. (Se
dit en parlant des écailles des poissons) : Les sciénidés
sont re»ètus d'écaillés cténoïdes.
CTÉNOLABRE n. m. Genre de poissons acanthoptères,
famille des labridés, caractérisé par des rangées de dents
en velours, placées derrière les dents de devant qui sont
coni<|ues, et par l'o-
percule finement
dentelé en peigne.
— Enoycl. Les c^t^-
nolahres sont do
taiUo médiocre ; on
en connaît quelques
es]>èces, habitant les Cténolabre.
mers froides et tem-
pérées. Deux se trouvent sur les côtes de France. Le cté-
nolabre des rochers {ctenolabrus rupestns)., long do O^.n,
d'un gris rosàtre et verdâtre, avec dix à douze bandes
brunes courant le long des flancs, est rare dans l'Océan
comuio dans la Méditerranée. Encore plus rare est le cte-
nolabrus /ris do cette dornière mer, un pou plus petit ; il
est d'un rouge vif, avec les nageoires dorsale ot caudale
tachées do noir.
CTÉNOLÉPIS ipiss) n. m. Genre d'herbes annuelles, cou-
chées, rarement grimpantes, de la famille dos cucurbila-
cées, tribu des cucu-
mérinées, à feuilles
ovales ou cordiformos,
à fleurs monoïques, à
fruit arrondi ou pres-
que carré, habitant les
régions chaudes do
l'Afriijuo et do l'Asie.
CTÉNOMYS [miss] n.
m. Genre <lo mammi-
fères rongeurs, famille des octodontidés, comprenant dos
formes fouisseuses, à oreilles rudimeutairos, aux yeux pe-
tits, à queue courte, à incisi-
ves très larges, à, longues grif-
fes aux pattes antérieures, los
postérieures munies do soies.
— Encvcl. Les cténomys
ont la taille des cobayes ; leur
pelago grisâtre est fourni ot
doux; on on connaît nuatro
espèces, répandues do la Bo-
livie ii la Terre de Keu ; toutes
sont nocturnes, fouissent
dans les sols sablonneux ot
se nourrissent do racines.)
CTÉNOPHORE n. m. Genro
d'insectes diptèros néniocô-
res, famille dos lipulidés, com-
prenant dos formes ù anlonnos
pectinées ot â corps épaissi.
— Encyci.. Los cti'nophores sont do belles tipulos un peu
I lourdos, ordiQuiromont brunes ou noiros, tuchoos dojauno,
^^
Cttiiolde
Cttînomys.
CtéDophoro (gr. nat).
et d'assez grande taillo. On en connaît une douzaine d'es-
pèces, réparties dans l'hémisphère boréal; leurs larves se
développent dans le terreau des vieux arbres; les adultes
écloscnt au printemps.
GTÉNOPHORES n. m. pi. Classe do cœlentérés, compre-
nant dos animaux marins transparents, à corps non animé
de contractions rythmiques, mais nageant par les batte-
ments de minces plaques membraneuses, fendues en pei-
gne ot disposées par séries régulières. — Un CTÉNOrnoRE,
— Encycl. Les ctênophores sont sphériques ou ovales,
ou comprimés en ruban; ils sont de consistance gélati-
neuse, avec une cavité gastro-vasculaire rappelant colle
des méduses; ils sont hermaphrodites et leur développe-
ment, presque toujours direct, no présente qu'exceptionnel-
lement des métamorphoses compliquées. Les ctéuophores
nagent par troupes à la surface de la mer, et se nourrissent
d'animaux qu'ils saisissent au moyen do leurs filaments
pécheurs. Leur taille, ordinairement petite ou médiocre,
peut, dans les formes rubanées, atteindie jusqu'à i mètre.
Quatre ordres composent cette classe, ce sont les eurysto-
inés, les saccatés, les téniatés, les lobés.
CTENOPHYLLUM [kté, lom') n. m. Bot. Genre de cyca-
dées fossiles, trouvées dans le rhétien d'Allemagne, dans
l'oolithe de Gristhorpe et dans le grès suprakei.périque
d'Autriche.
CTÉNOPTÉRIS {riss) n. m. Division des polypodes, genre
de fougères.
CTÉNOSCÉLIDE {no-sé) OU CTENOSCEIJS {kté, sé-liss)
n. m. Genre d'insectes coléoptères longicornes. famille des
prionidés, comprenant de grandes formes à jambes épi-
neuses, à antennes fines et assez longues, à mandibules
bien développées, arquées et pointues, à élytrej ovales.
(Les cténoscélides habitent 1 Amérique du Sud; on en
connaît quatre ou cinq espèces, brunes ou fauves, noc-
turnes, ayant l'habitus et les mœurs des priones.)
CTÉNOSTOMATES (sto) n. m. pi. Sous-ordre de bryo-
zoaires ectoproctes gymnolémates , caractérisé par les
cellules à orifices terminaux, fermés par des replis de la
gaine tentaculaire ou par une couronne de soie. (Les cté-
nostomates sont répandus dans toutes les mers; on n'en
connaît pas de représentants fossiles. Ils se divisent en
trois familles : alci/onidés, vésicularidéSf paludicellidés,) —
Un CTÉNOSTOMATE.
CTÉNOSTOME [stom') n. m. Genro d'insectes coléo-
ptères, type de la tribu des ctéonostominés, comprenant
des formes de taille moyenne, à élytres renflés en arrière,
à longues pattes fixes. (Les cténostomes habitent les ré-
gions chaudes et humides du Brésil, de la Guyane, et de
la Colombie ; on en connaît plus de vingt espèces ordinaire-
ment d'un brun luisant, avec les élytresceinturés de jaune).
CTÉNOSTOMINÉS [sto) n. m. pi. Tribu d'insectes co-
léoptères carnassiers, famille des cicindélidés, caractéri-
sée par les mâchoires non terminées par un onglet articulé
et renfermant les genres : pogonostome, cténostome, pro~
céphale et myrmécille. (Les cténostominés sont des insectes
légers, de formes élégantes, répandus dans l'Amérique du
Sud, à l'exception des pogonostomes qui sont propres à
Madagascar.) — Un cténostominé.
CtÉSIAS, voyageur grec, du v' siècle av. J.-C, né à
Cnide, en Carie, dans une famille d'Asclépiades. Vers
l'an 416, il se rendit en Perse, où il demeura pendant
dix-sept ans à la cour du Grand Roi, en qualité de méde-
cin. Pendant son séjour en Perse, Ctésias a-t-il visité
l'Inde? Il est malaisé de le dire; en tout cas, son ouvrage
intitulé Description de l'Inde se composait d'une série de
récits et de contes ayant cours en Perse sur ce pays.
Ce livre eut un grand succès, dans l'antiquité , Photius en
donna des extraits dans son Myi-obibUon, ainsi que d'un
autre ouvrage de Ctésias, VHistoire de la Perse.
CtÉSIBIOS, mécanicien grec, né à Alexandrie, vivait du
temps do Ptolémée VU Evergèto (170-117, av. notre ère).
Il se rendit célèbre par son génie pour la mécanique. Oq
cite parmi ses inventions les orgues hydrauliques, uno
clepsydre, uno sorte de fusil à vent; enfin, on lui attribue
l'invention do la pompe aspirante et foulante. Ctésibios eut
comme élève Héron d'Alexandrie, à qui l'on doit la fon-
taine dite « de Héron " . Ajoutons que c est encore Ctésibios
(jui découvrit l'élasticité do lair ot s'en servit comme do
torce motrice. Aucun do ses ouvrages ne nous est parvenu.
CTÉSIBIQUE {bik' — du nom de l'inventeur. Ctésibios
d'Alexandrie) adj. Antiq. Se \lisait d'une machine aspi-
rante ot foulante â deux pistons, construite sur lo mémo
principe que les pompes ù. incendie.
CTÉSION n. m. Bot. Genre de lichens. Syn. de graphis.
CtÉSIOS. Myth. gr. Fils d'Orménos et père du pasteur
Eumée.— Surnom do Zous, d'Hermès, d'Atnènô ot d'autres
dieux, considérés comme los dieux protecteurs du foyer
domestique.
CtÉSIPHON ou KtÉSIPHON. ancionno villo do la
Mésopotaniie, «pii s'élevait sur le Tigre, â 26 kil. S.-E. do
Bagdad, a peu de distance do Séleucie. Capitale dos Part hos
Arsacidos, ([ui la bâtiront, puis dos Sassanidos.oUo graaiUl
UulDoi du palais do Chosroès Nourchtvan (Ctdilphon).
rapidement. Prise par Trajaii on l'an lir. dp notre <*re, r»i-
niVo par Soptinic-Si\v6ro on 198, devenue aralw en 037. ses
d(>bris servirent, cent vinct-cinq ans plus tard, A iHlilior
Bagdad. Il no roslo plus do cette cit* florissamo (ino des
ruines ; on cito los rostos du palais do Cliosroùs Nour-
CTESIPHON
CUBE
chivan, élevé au vi* siècle, av. J.-C, et dont un portail
mesure 32 mètres de haut. L'emplacement de Ctésiphon
et de Sèleucie s'appelle aujourd'hui Al-Medain (les Deux
Villes^
Ctésiphon, orateur athénien, ami de Démosthène
(iv* s. av. J.-C). Après Choronée, il proposa au peuple de
décerner une couronne d'or au grand orateur athénien,
en reconnaissance de ses services et de son dévouement.
Sa proposition, telle qu'il l'avait formulée, était illégale.
Accusé par Eschine, Ctésiphon fut défendu par Démo-
sthène. Ce fut l'occasion du grand débat politique im-
mortalisé par les deux Discoto's sur la courunne. V. cou-
ronne.
Ctésiphon, historien grec, de l'époque hellénistique.
Il avait composé une Histoire des Perses ou des cam-
pagnes contre les Perses, une Histoire de la Béotie, dont
Plutarque nous a conservé un fragment relatif à Epami-
nondas.
CtÉSIPPE. Myth. gr. Fils de l'Ithacien Polytherse, et
l'un dpis prétendants de Pénélope. Il fut tué par le pasteur
Phiiétios. — Filsd'Hèraklèsetde Déjanirepu d'Astydamie.
CtÉSYLLA, tille d'Alcidamas, de la ville d'iulis, dans
l'île de Céos. Antoninus Liberaiis raconte l'aventure amou-
reuse de Ctésylla avec Hermocharès.
CtimËNE. Myth. gr. Fille de Laërte et sœur d'Ulysse.
eu. Chim. Abrév. et symbole du mot cuivre.
GUA-CAM ou KOUA-KAM, l'une des deux embouchures
du bras du Song-Cau ou Thaï-Binh, qui passe à Haïphong,
le g:rand port maritime du Tonkîn. Seule accessible aux
navires, c est la plus importante des branches orientales
du delta. Le Song-Cau est. après le fleuve Rouge, le second
grand cours d'eau du Tonkin.
CUADRA [kou-a) n. f. Mesure de superficie, en usage
dans 1 Uruguay, équivalant à 86 mètres carrés.
CUADROS, comm. d'Espagne (Léon [prov. de Léon]);
2.U0 iiab.
CUAJINICUTLAPA, bourg du Mexique (Etat de Guer-
rero;. sur uu affluent du rio de los Esclaves, 2.400 hab.
COALEDRO, comm. d'Espagne (Galice [prov.d'Orense]);
3.600 hab.
CoapiaxTLA de Lira, bourg du Mexique (Etat de
Tlaxcala); 3.255 hab.
Guartero, comm. des Philippines (île de Panay [prov.
de Capizl}; 7.200 hab.
CUARTERON {kou-ar') n. m. Métrol. Nom espagnol du
quarteron.
CUARTILLO {kou-ar, et II mil.) n. m. Métrol. Mesure de
capacité, de superficie et de poids usitée en Espagne.
CUARTO {kouar') n. m. Menue monnaie espagnole, qui
vaut 0 fr. 0316.
CUAUTEPEC, village du Mexique (Etat de Hidalgo
[distr. de Tulancingo]) ; 4.690 hab.
CUAUTZINCO OU CUAHUTGINCO, village du Mexique
(Etat de Mexico [distr. de ChalcoJ), près du rio Tlalma-
nalco, tributaire du lac de Chalco ; 4.345 hab.
CuAUTITLAN, ville du Mexique (Etat de Mexico), près
du rio de Cuautitlan ; 5.160 hab. Autrefois, une des places
importantes de la Confédération mexicaine ; ch.-l. d'un
district peuplé de 32.5S5 hab.
CUBA (bois de) n. m. Qualité la plus estimée du bois de
Brésil ou bois jaune.
Cuba, divinité romaine qui protégeait le sommeil des
enfants.
Cuba, île de l'Amérique centrale, la plus grande des
Antilles, à l'entrée du golfe du Mexique, par 19<»48' 30" (cap
de la Cruz) et 23" 13' de latitude N., 76''32' (cap Maisi) et
87*19' (cap San Antonio) de longitude; 1.700.000 hab.
[Cubains, aines.) Cap. La Havane.
— Géographie. L'île de Cuba, « la Perle des Antilles », a
118.833 kilom. carr. Sa longueur est de 1.300 kilomètres.
Très large dans la partie sud-orientale du cap Maisi au cap
de la Cruz, elle n'a plus que quelques kilomètres de largeur,
quand elle se termine au cap San Antonio.
C'est dans sa partie la plus large que se dressent les
massifs les plus élevés, dans la direction du S.-O. au N.-O.
C'est la sierra Maostra, dont certaines cimes, telles que
Ojo del Oro (1.016 m.), la Guinea(i.029m.), et surtout le pic
Tarquino (2.562 m.), constituent les points culminants.
Toute cette masse, coupée par quelques vallées dans les-
quelles se glissent les cours d'eau, est fréquemment secouée
par des tremblements de terre.
Séparée du reste de l'île par une large dépression, la
sierra Maestra ne se relie pas aux montagnes orientées
d'E. en O., et qui se profilent en massifs irréguliers et en
sommets à dents de scie jusqu'aux environs de La Havane,
en s'abaissant nettement vers l'O.
De cette disposition orographique il résulte que les
rivières, nées sur les flancs 'les montagnes, atteignent
rapidement la mer, et que, oldigées de descendre par une
série de rapides les gradins montagneux, elles ne sont pas
navigables. Seul, le Cauio, qui vient de la sierra Maestra,
atteint, grâce à de nombreux méandres à travers les cluses
du massif, une longueur de 212 kilomètres et est accessible
aux petits navires pondant une cinquantaine de kilomètres.
Citons aussi, sur la côte septentrionale, Sagua la Grande
et Sagua la Chica, dont los eaux arrosent une région assez
fertile.
L'Ile est tout entière dans la zone tropicale, mais elle est
parcourue par los vents de la mer. Elle connaît la saison
sèche et I' • hivernage • depuis le mois do juin jusqu'au
début d'octobre. La chaleur thermométrique n est pas
excessive (moyenne de La Havane, 25M ; .Santiago-de-
Cuba, «"•), mais l'extrême humidité do l'air rend cette
chaleur très difficile à supporter pour les Européens. L'île
do Cuba, comme toutes les Antilles, mais moins peut-6tro
que la plupart d'entre elles, est fréquemment ravagée par
losouraL'ans, les raz de marée et les tremblements de terre.
Les côics sont extrémemeni découpées, du moins dans
celle i|iii se dirige do lO. à l'E. Autant la c6te que borde
la sierra Maostra est rigide, avec quelques rares anfrac-
luosités. autant le reste de l'île offre une véritable den-
telle de caps, do récifs et de golfes de toute forme. En
arriére des constructiou-> oralligènos qui rendent à des
vaisseaux de fort tonnage I: avigalion impraticable et qui
favorisent, par conséquent, les coups de main et la contre-
bande, la côte est bordée de marais et d'étangs, que dissi-
mulent les palétuviers. La baie de Mauzanillo est en-
combrée de récifs ; l'entrée de celle de La Havane, bien
que plus accessible, est rendue difficile par des rochers
abrupts sur les(|uels los bateaux viennent fréquemment se
briser. Toutefois, ces récifs sont plus nombreux sur la côte
sud que sur la côte nord. Aux deux extrémités de l'île se
creusent, au contraire, des baies profondes et larges, faciles
à défendre, telles que celle de La Havane, déjàcitée, ei
dont on a souvent comparé l'entrée au «i goulot d'une bou-
teille B ; celle, plus profonde encore, de Santiago-de-Cuba,
et les rades de Guantanamo et de Nuevitas.
Le sol de Cuba est un des plus féconds de la terre. Sur
le flanc des montagnes s'étenaont des forêts épaisses, con-
tenant tous les bois d'ébénisterie et de senteur. Dans la
plaine s'alignent les champs de canne à sucre, les plan-
tations de café et de tabac, de cacao et de coton. Dans les
vallées, los céréales et les fruits ; les rizières, sur les bords
des marais, contribuent à enrichir les planteurs.
Les mammifères étaient à peu près inconnus à Cuba,
avant l'arrivée dos Espagnols; Us y introduisirent la plu-
part des animaux domestiques, oui s'y développèrent,
mais retournèrent presque tous à l'état sauvage. Les oi-
seaux, par contre, extrêmement nombreux, y sont muets,
mais charment les yeux par leur plumage aux mille cou-
leurs. Enfin, Cuba ne possède aucun reptile venimeux.
Les sables aurifères de l'île, qui donnaient autrefois de
beaux bénéfices, sont maintenant presque épuisés. H existe
436
des ratifications. La paix définitive a été signée à Paris. La
rerte de Cuba, suivie de la cession des Carolines ( lt>i/Oj à
empire allemand, mettait fin au rôle colonial de l'Espagne.
Sous la domination espagnole, l'île de Cuba était di\ isée
en six provinces : la Htivane, Santiago-de-Cuba, l'uerfo-
Principe, JUatansas, Pinar-del-Bio et Santa-Clam. Les
principales villes par la population étaient, en 18y7 : La
Havane; Santiayo; Matanzas; Cienfueyos ; etc.
Cuba, comm. de Portugal (Alemtejo [distr de Beja]);
6.200 hab. Vignobles.
CUBACAO, ville des Etats-Unis du Brésil (Etat de
Matto-Grosso [distr. de Cuyabaj); 5.400 hab. Mines d'or.
CUBAGE {baj') n. ra. Action de cuber, opération qui con-
siste à évaluer en unités cubes le volume d'un corps :
Le CODAGE des bois de construction. \\ Méthode pour cuber.
Il Nombre d'unités cubiques, contenues dans le volume
d'un corps.
— Encycl. Cubage des bois. V. grume.
CUBAGUA ou CUAGUA, île appartenant au Venezuela,
dans la mer des Antilles, près de la côte du département de
Cumana. Autrefois, importante pêcherie de perles.
Cubain, aine {biyi, en), personne née à Cuba, ou qui
habite cette île. — Les Cubains.
— Adjectiv. Qui appartient à cette île ou à ses habitants :
lièVOlutîOn CUBAINE.
CUBANE ou CUBANITE n. f. Sulfure double naturel de
185'''
LA HAVANI
Pinardel
C.San
Antonio'
Cayos de '-c^ ...k w-,.7„„£ "fe?^'?^^^^'
as'D oce. Leq u a s"-''".:'-VH~Tf^^^' '^^aracoa
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V2â^
encore de riches minerais de fer et des gisements de
bitume servant à fabriquer du gaz d'éclairage. Le platine
s'exploite aux environs de Santiagode-Cuba, et les salines
y sont fort abondantes. Enfin, Cuba, riche en abeilles,
exporte une énorme quantité de cire.
— Histoire. C'est à son premier voyage que Christophe
Colomb aborda, pour la première fois, j l'île do Cuba.
Sa conviction était qu'il venait d'aborder ainsi à l'extré-
mité Est de l'Asie, et, jusqu'en 1618, il fut interdit, sous
peine de mort, de considérer Cuba comme une île. Au
moment où les Espagnols s'installèrent dans l'île, elle était
habitée par une population (probablement de Caraïbes)
qui atteignait vraisemblablement plus de 200.000 habitants.
Moins de cinquante ans après, il n'en restait pas 30.000, et,
au début, du xvii» s!c-\j, le nombre en était tombé à 6.000.
Un grand nombre u entre eux s'étaient soustraits parle
suicide à la cruauté et aux exigences de^ conquérants. La
disparition de la population indigène nécessita l'emploi
de travailleurs noirs, et, jusqu'en 1860, plus de 3 millions
d'esclaves nègres d'Afrique lurent importés dans l'île, lis
s'y acclimatèrent et finirent par y constituer presque la
majorité. Sous la pression de l'opinion publique et con-
trainte par l'union des créoles espagnols et des nègres
contre les blancs étrangers, l'Espagne avait déjà été
forcée de faire aux habitants de l'île des concessions
importantes. Elle avait, en 1817, ouvert le port de La
Havane au commerce étranger, aboli, du moins officielle-
ment, l'esclavage en 1847, et accordé quelques avantages
médiocres aux travailleurs, en 1856. Mais la situation
n'était pas sensiblement modifiée, et, pour obtenir les
quatre droits cubains, les habitants de l'île se soulevèrent
en 1868. L lutte dura dix ans et ne se termina que grâce
à l'habileté du général Martinez Campes.
Mais, par un incroyable aveuglement, l'Espagne conti-
nua à tirer de sa colonie les revenus les plus exorbitants
et à imposer aux habitants des sacrifices excessifs. Re-
noncer à Cuba, c'était la ruine pour l'Espagne, tant ses
finances dépendaient des richesses agricoles de la colo-
nie et do leur exploitation. Elle avait voulu fermer l'accès
de ses possessions sans compenser cette interdiction,
dont soufi'rait cruellement la colonie, en lui assurant une
part dans les bénéfices et dans les entreprises. En somme,
elle avait accaparé toutes les bonnes aft'aires de lile et
tirait de sa colonie pour près de 150 millions de francs
par an.
La guerre qui éclata en 1895 était donc, pour les uns
comme pour les autres, une question de vie et de mort.
Grâce à l'intervention des Américains, elle fut néfaste
aux Espagnols, qui usèrent dans une lutte que le climat
rendait inégale trois armées et trois généraux : Martinez
Campos, Weyler et Blanco. Les insurgés, conduits par les
chefs Maxime Gomez et Macoo, soutenus par les subsides
étrangers, résistèrent jusqu'au moment où l'Amérique se
jota résolument dans la lutte. Les deux flottes espagnoles
turent détruites, los Philippines envahies, Manille bom-
bardé, et Cuba tout entière tomba au pouvoir des Amé-
ricains.
L'Espagne dut signer une paix onéreuse. Grâce aux bons
offices do la France, les préliminaires furent érliangés
le 12 août 1898. L'Espagne renonçait à tous ses droits sur
l'île do Cuba, sans que le sort de l'île fût définitivement
tixé, Porto-Iiico et les autres Antilles espagnoles étaient
puromeni et simplement cédées à l'Amérique. En écbango
do ce sacrifice, qiii anéantissait l'empire colonial do l'Es-
ftagne, los Etats-Unis devaient payer à l'Espagne 20 mil-
ions do dollars dans los trois mois (jui suivraient l'échange
cuivre et de fer, moins riche en cuivre que la chalcopy-
rite. (La cubane est cubique: sa formule est CuFe'S': son
poids spécifique, de 4 à 4,18; sa dureté est égale à 4.)
CUBATION {si-on] n. f. Action de trouver le volume d'un
corps solide. (V. cubaturl:.) il On dit mieux cubage.
CUBATURE n. f. Géom. Transformation en cube d'un
volume de forme difi'érente; construction du côté d'un
cube équivalent à un volume dunné.
— Encycl. La cubature d'un volume peut avoir pour
objet de transformer ce volume en un cube, par le dépla-
cement de ses parties, ou de construire (par la règle et le
compas) le côté d'un cube ê(|uivalent au volume donné,
ou d'obtenir analytiquenient l'expression exacte de la me-
sure de ce volume, ou enfin d évaluer approximativement
cette mesure.
La transformation d'une aire polygonale en un carré
peut toujours se faire exactement : celle d'un volume
polyédral en cube n'est, au contraire, possible que dans
des' cas tout particuliers.
Pour transformer les prismes en parallélépipèdes, il
suflit d'opérer sur leurs bases de façon à les changer en
parallélogrammes.
Un parallélépipède oblique peut, d'ailleurs, aisément être
changé en un parallélépipède rectangle; mais celui-ci ne
peut pas être changé en un cube.
— Cubature analytique La question ou'on se propose
ordinairement de résoudre sous le nom ae cubature d'une
surface :
z = /-(x,!,)
est d'obtenir le volume compris entre cette surface et le
plan des art/, dans l'intérieur d'un cylindre parallèle aux z,
Î/=Ç(X)±<}(X).
L'élément d'un pareil volume, les axes étant supposés
rectangulaires, est
z dx dy,
l'expression du volume total est donc tzdxdy, mais cette
sommation correspond à deux intégrations dont il est
facile de trouver les limites.
CUBE (lat. cubas; gr. kubos, dé à jouer) n. m. Géom.
Parallélépipède, rectangle dont toutes les faces sont des
carrés égaux : On obtient le volume d'un cube en faisant le
cube de son côté, ii Adjectiv. Se dit d'un solide de forme
cubique : Un pied cube. Un mètre cube.
— Par ext. Masse ou personne lourde, ramassée : Ce
Crevel, ce cube de chair et de bêtise, vous aime. (Balz.)
— Fam. Elève de 3" année en mathématiques spéciales,
dans les lycées et dans certaines grandes écoles : Ecole
normale, Ecole centrale.
— Electr. Cube de Faraday, Cube creux en fil de fer,
servant d'écran. V. cage (électr.)
— Math. On appelle cube d'un nombre, ou troisième
puissance de ce nombre, le produit de trois facteurs égaux
à ce nombre : Le cube de 4 est 4 x 4 x 4 = 64. (Le cube
ou 3* puissance d'un nombre s'indique par un chiflVe 3
placé en exposant : 4'.; ii Bacine cube. Se dit quelquefois
pour Racine cubique. V. cubique.
— Encyci,. Aritlim. Un nombre est dit cube parfait quand
il existe un nombre entier dont il est le cube : 8 est un
cube parfait, c'est le cube de 2.
— Géom. Le solide ([u'on désigne, en géométrie, sous
le nom de cube est un parallélépipède rectanglo dont los
douze arôtes sout égales ou dont les six faces sont des
carrés.
437
La niosuro du cube, comparé au cube construit sur
l'uiiilô liiiéuiro, qui est l'unité tlo volume, est la troisième
puissauco ou lo cube arithmétiijuo de lu mesure do sod
côté. C'est, du reste, pour cette raison que la troisième
puissance d'un nombre a pris lu nom do » cube i> do ce nombre.
Lo problème do la duplication du cube, qui a tant et si
longtemps occupé les Grecs, avait pour objet la construc-
tion (par la règle et le compas) do l'iacounuo x do l'équation
a* = 2(1*.
Ce problème, on y mettant les conditions que s'imposaient
les géomètres grecs, était impossible.
— Cubu d'un solide, V. cubatukk.
— Cube des bois en grume. V. gkume.
CUBÈBE (do l'arabe kebaha, mémo sens) n. m. Gonro d'ar-
brisseaux, lie la laniillo des pipéracôcs.
— Encycl. Hot. Les cubt'bes sont dos arbrisseaux grim-
pants, très voisins dos poivriers, à fleurs dioïquos et
Froupées en chatons, qui habitent los forêts littorales do
Afrique australe,
de rin<le et de la
Malaisie. Leur fruit
(poivre à queue) est
une sorte de baie
rétrécie à sa base.
Les Javanais re-
cueillent les baies
du cubèbe ofJicinal
[cubeba nfficinalis)
et Jes font sécher
au soleil ; elles ren-
ferment une graine
dont la pulpe, hui-
leuse et blanchâtre,
de saveur poivrée,
contient de la^cubé-
bine, principe inac-
tif, une résme acre
et une essence
verte qui laisse dé-
poser un camphre
de cubèbe.
— Cliim. Distillé
avec de leau, le """""'^•
poivre do cubèbe fournit une assez forte proportion d'une
huile volatile particulière, formée par un terpène C-H'*
bouillant à 158», par un sosquiterpèno C"H", et par un
carbure bouillant à 262°.
Le résidu de la distillation, épuisé par l'alcool, lui cède
un composé gélatineux, qui se sépare en deux couches
distinctes : l'une résineuse, qui fournit le cubèàin et un
acide, l'acide cubébique, qui se colore eu rouge par l'acide
sulfurique.
— Méd. Le cubpbe, pulvérisé, s'administre à la dose de
4 à 30 grammes par jour, en bols, pilules, ou délayé dans
leau. Quand l'estomac ne supporte pas ces préparations,
on administre l'infusion de culièbo en lavement. Les In-
diens 1 utilisent depuis longtemps contre la blennorran-Je,
et les Anglais en ont introduit, en 1839. l'usage en Europe.
Le faux cubèbe [cubeba canina) est beaucoup moins actif.
CUBÉBIN n. m., ou GUBÉBINE n. f. Chim. Alcaloïde qui
se trouve dans le poivre cubèbe.
— Encycl. Le cubébin peut se préparer en épuisant
par 1 alcool des cubèbes précédemment épuisés par léther
précipitant par la potasse la liqueur alcoolique, et puri-
fiant le précipité, qui nest autre chose que le cubébin
par des lavages à l'eau et des cristallisations dans lal-
cool bouillant. Le cubébin a beaucoup d'analogie avec le
pipérin, que l'on retire du poivre noir. On lui attribue la
formule C'"H"0*; chauffé à MO» avec de l'acétate de
sodium et. de l'anhydride acétique, il donne un auhy-
ëride C"'H"0'.
CUBÉE n. f. Bot. Syn. do tachigalie.
CUBER v. a. Evaluer en unités cubes : Cuber dca bois,
des pierres, ii Avoir en unités cubes un volume de : Bassm
qui cijBK SOO hectolitres.
— Math. Elever au cube, à la troisième puissance -
Cdber un nombre, une quantité.
Se cuher, v. pr. Etre cubé : les blocs de bois équarris
SE CUBKNT sans peine.
— Encycl. Géom. V. cubatdre.
GUBERO (Pierre), missionnaire et voyageur espagnol,
né près do Calatayud (Aragon) en 1G45. Après un voyage
de neuf ans pendant lequel, le premier, il avait fait le
tour du monde d'occident on orient, il en donna uno re-
lation succiui^te, sous le titre do : lirève relation du voyat;e
fait dujts lu plus grande partie du monde (Madrid, 16so).
CUBICULAIRE { 1er — àwltii. cubiculum, chambre à cou-
cher) n. m. Hist. Chambellan des empereurs romains, ii Asi-
gniUé Valet do chambre on général.
— Antiq. rom. Coussin sur lequel on s'accoudait lors-
qu on était à demi couché sur un lit.
— Hist. ecclés. Clerc gardien dos corps dos martyrs,
dans les premiers siècles do l'Eglise. Les cuhiculairo.s por-
taient aussi, en latin, lo nom do martyrarii. Saint Léon lo
Grand paraît les avoir institués.
— P^NCYCL. Hist. rom. Les empereurs romains avaient
des cuhiruluires (gardiens do la chambre ou du lit), qui
remplissaient auprès d'eux des fonctions analogues â celles
des chambellans modernes. A la cour do Byzance, ce tiiro
fut donné à des fonctionnaires impériaux d'un rang élovô.
La garde de la personne du prince leur était contiée, ot
souvent ils rompli.ssaiont dos missions importantes; ils
étaient tous eunuques. Lo ch.îrdost'ubiculairos était un des
principaux personnages do lomiiiro. II y avait aussi des
dames cubicidaires ; elles formaient la cour particulière do
rimi)ératrioe et prônaient soin de sa personne.
CUBICULUM f/om' — mot lat.) n. m. Archéol. Chambre
sé[julcrali', dans Ii-s catacombes.
CUBIÈRES, <omm. do la Lozère, arrond. et à 22 kilom.
do M<>nd<\ sur le versant soptonirional du mont Lozère
ot lAluor naissant; 1.017 hab. Mine do plomb.
CUBIËRES (Simon-Louis-Piorro, marquis dk), natura-
liste et atcroimmo, né à Koquemauro (Gard) en 1717, mort
en 1K21. Il iut.i'cuyor do Louis XVL puis de Louis XVIII.
On a de lui : Histoire des coquiilai/es de mer (1800) ; Uiatoire
du fii/'pit'r (iHixi) ; Ole.
CuBIËRES (Michel dk), connu sous les noms do cho-
vaUor de Cubières, Dorat-Cubières, Cublères-
Palmézeaux et Eneglste-Cubiôres, poète franvai»,
frèro du précédent, né à Roquemaure en 1752, mort eni820.
Renvoyé du séminaire pour avoir composé une poésie
érotiuue, il s'adonna à la poésie en prenant Dorât pour
modèle, fut écuyor do la comtesse d'Artois ot se lia avec
la comtesso Fanny do Boauharnais, Plus tard, il devint un
ardent révolutionnaire, secrétaire greffier de la Commune
de Paris, et célébra avec le mémo enthousiasme d'abord
Marat, puis Bonaparte, premier consul et empereur, enfin
les Bourbons. Parmi los œuvres do ce poète médiocre, on
peut citer : Lettre de saitit Jt^râme à une dame romaine;
Héroide, suivie de poésies fugitives (Paris, 1773); t'apure à
M. de La lieaumelie aux champs Ehjsées, au sujet de son
commentaire sur la Henriade (1776).
CUBlÈRES(Amédée-Louis Despans de), général, minis-
tre do la guerre, tils de Simon-Louis-Pierre, né à Paris eu
178G, mort en 1853. Il se distingua dans de nombreuses ba-
tailles, et gagna la croix d'honneur à Eylau( 1807). Colonel en
1815, il se couvrit de gloire à Waterloo. Mis à la retraite
parla seconde Restauration, il fut nommé receveur général
de la Meuse. Il rentra au service on 1823, fit los campagnes
d'Espagne otde Moréo, l'expédition d'Ancône. Lieutenant
général en 1835, pair do France (1839), il fut deux fois
ministre do la guerre. En 1847, on l'accusa d'avoir cor-
rompu le ministre Teste au sujet des mines de Gouhe-
nans. Il fut condamné à la dégradation civique et à une
amende de lO.ooo francs, mais il fut réhabilite en 1852.
CUBILLO DE Aragon (don Alvaro), auteur drama-
tique espagnol, né à Grenade au commencement du
xvii» siècle. Dans le prologue de son livre intitulé el Enano
de las 7nusas, publié en 1654 et qui contient neuf de ses
pièces de théâtre, il dit en avoir composé plus de cent.
On n'en possède que trente, parmi lesquelles on remarque
el Genizaro de Kspaiia o Rayo de
Andalucia, la Perfecta Casada et las
Miuiecas de Marcella. Il a composé
également des drames religieux.
CUBILOSE (du lat. cubile, lit) n. f.
Substance albuminoïde, constituant
les nids d'oiseaux comestibles des
Indes.
CUBILOT (/o) n.m. Fourneau par-
ticulier pour la préparation de la
fonte de secondo fusion.
— Encycl. Les cubilots, four-
neaux à manche ou à la AVilkinson,
servent à reprendre la fonte de
première fusion et donnent ainsi un Cubilot,
produit propre aux pièces méca-
niques. Ils sont constitués par des fours à cuve, dans
lesquels on introduit métal et combustible par la partie
supérieure. Des machines soufflantes envoient l'air néces-
saire à l'intérieur du four, à laide de tuvères. Le métal
en fusion tombe dans une sorte de creuset placé au-dessous
de ces tuyères, d'où on le recueille par un trou de coulée.
CUBIQUE [bik') adj. Math. Qui a rapport, qui appartient
au cube : Fonyie cubique, ii Se dit de la racine troisième
d'un nombre oud'unequantité:/fncjne CUBIQUE. (V. racine.)
Il Se disait aussi d'une équation du troisième degré : Equa-
tion CUBIQUE.
— Fam. Lourd, carré, très gros, en parlant d'une masse
on d'une personne.
— Fig. Solide, puissant, fortement développé ; M. de
Lounois prit pour sa belle-mère une de ces aversions bien
complètes, àieJi cubiques. (D'" d'Abrantès.)
— Miner. Système cubique, L'un des six svstèmos cris-
tallins reconnus généralement par les crfstallographes
actuels. (Il est caractérisé par trois axes égaux et rectan-
gulaires.) V. CRISTALLOGRAPHIE.
— Fr.-ma<:onn. Pierre cubique. Décoration représentant
la pif^rre à aiguiser dont se servent certains ouvriers.
CUBIQUE ("ôiAr' — rad.cuôe.signif. la troisième puissance
d'un nombre) n. f. Géom. Courbe plane ou gaucho du troi-
sième degré.
— Encycl. Une cubique plane est une courbe plane du
troisième degré ou, plus généralement, une section plane
d'une surface du troisième degré ; elle se représente alors
par une é((uation du troisième
degré à trois variables, ac-
compagnée de l'équation d'un
plan.
Une cubique gauche est une
courbe qui est coupée par un
plan on trois points réels ou
imaginaires. Les intersections
des surfaces du second degré
entroelles lorsqu'elles ontuno
génératrice commune se com-
posent do cette génératrice Cublquo,
commune et d'une cubique giiucho. Il ne peut donc y avoir
de cubiques gauches réelles sur los surfaces du second
degré que lorsque celles-ci sont réglées.
tenant aux cubiques planes, il y on a une catégorie qui
est particulièrement intéressant© : c'est celle des cubiques
circulaires unicursales. Ces cubiques admetlont lo mode
do génération suivant. Soient une circonfèrenco O, uno
droito A et, sur O, un point rixe M. Si l'on trace par M une
droite mobile, rencontrant O on A, 4 on B, et si l'on prend
HI=OA, lo lieu du point I est uno cubique circulaire,
unicursalo, ot toute cubinuo circulaire unicursale pout ainsi
être ongondréo. Si, de plus, la droite s est perpendiculairo
au diamètre oui passe par M, la cubique est dite droite.
L'équation do toute cubique circulaire unicursalo droite
peut fltro mise sous la forme a = a cos u -\ . Plusieurs
cos u
courbes célèbres rentrent dans colto catégorio ; la stro-
phoïdo, la cissoïdo ot la trisectrice de NIarlaurin.
Toutos les cubiquos circulaires unicursales tlroitos peu-
vent être rcctitiées à l'aide dos intégrales ollipti(|ues: la
cissoïdo peut mémo l'être par los transcendantes ordinaires.
CUBI8TIQUE (.tti/c' — du gr. kubistail. jo fais la culbute)
n. f. Aiii,i(|. Sorte do danso grocnue. dans latiuollo on exé-
cutait des tours do force ou d'aurosse.
— Encycl. La cuhistiqne consistait surtout A faire dos
bonds et des sauts, ot à marcher sur les mains; oUo était
pratiquée, entre autres, par les bacchuiitos dans leurs
orgies. Chez los anclous. les sauteurs, les baladins, los
salr.iml)an<|nes étaient très recherchés. Nombre de ligures
et, d(« rt'présen ta tioiis an tiques nous l'ai les ton t. Parmi celles
qu'un a ruirouvéos, il faut citor uiio femme rovèiuu il'uuo
CUBÈBE — CUBITUS
sort» de caftçon, et qui oxocute (les sauts périlleux au milieu
tl'<'l>i-e3 nuos flclices en torre. (V. cebndateub.) A l'origine,
la i;uljisti(|ue n'avait eu d'autre destination que de donner
au corps plus de souplesse ot d'agilité, et ce no fut que
plus lard i|u'ollo devint un art particulier aux baladins et
aux courtisanes.
CVBIT (kiou-bif — mot angl. qui signiHe coudfe) n. m.
Mesure de longueur usitée dans les Indes anglaises, où ce
mot s'altère on cot'rt, et qui vaut de 0»,355Jà 0»,457.
CUBITAL, ALE, AUX (du lat. cubitus, coude) adj. Anat.
Qui tient, qui a rapport au coude : Le muscle cubital, /,'nr-
tère cuuiTALK. lin. m. Muscle cubital : Zc cubital anti'rieur.
— Entom. Nervure cubitale. Nervure de l'aile dos bymé-
noptères qui naît du radius et se dirige vers lo bout do
l'aile. Il Cellule cubitale, Espace membraneux qui, dans
l'aile des hyménoptères, est compris entre le bord posté-
rieur de la nervure radiale ot la nervure cubitale.
— Encycl. Anat. Muscles cubitaux. Deux muscles portent
le nom de cubital: 1» le cubital antérieur ou interne, qui s'in-
sère d'une part à l'humérus par deux chefs allant l'un à l'olé-
crane, l'autre à l'épitrochlée, et, d'autre part, à l'aponé-
vrose antibrachiale et à l'os pisiforme. (Il est fléchisseur
et adducteur de la main) ; 2» le cubital postérieur ou externe,
inséré sur l'épicondyle de l'humérus, suivant en arrière
l'os cubital et s'attachant au cinquième métacarpien. (Il
est extenseur et adducteur de la main.)
Artère et Veiiie cubitales. J.'artère cubitale est]abranche
interne de bifurcation de l'artère humérale et se termine
par Vareade palmaire superficielle.
La veine cubitale naît, à la région du poignet, des veines
de la partie inférieure et antérieure de lavant-bras, de
la veine salvatelle et de l'arcade veineuse dorsale de U
main, et, s'anastomosant avec la veine médiane basilique,
donne naissance à la veine basilique du bras. Pendant
son trajet, elle reçoit les veines de la partie postérieure
et interne de l'avant-bras, et est quelquefois accompagnée
d'une veine cubitale postérieure, avec laquelle elle s'ana-
stomose près de sa terminaison supérieure.
Aerf cubital. Il naît de la partie postérieure et interne
du plexus brachial, se porte en arrière, passe dans la cou-
lisse qui sépare sur l'humérus l'épitrochlée de l'olécraoe,
gagne la partie antérieure et interne de l'avant-bras, et
il se termine dans la main par deux brauches palmaires :
l'une, superlicielle, qui fournit les deux nerfs collatéraux
palmaires du petit doiçt et l'interne du doigt annulaire;
l'autre, profonde, qui terme l'arcade nerveuse, laquelle
se distribue aux muscles internes de la main. Ce nerf,
passant assez superficiellement en arrière du coude, est
assez souvent comprimé par des chocs et donue alors lieu
à une sensation d'engourdissement dans le petit doigt.
CUBITAL, ALE, AUX (même étymol. qu'à l'art, précéd.)
adj. Métrol. Qui a une coudée de longueur.
— Pal éogr. £'cri^H/*et'»i)ï(ï/e, Sorte d'écriture très allongée.
CUBITIÈRE n. f. Pièce qui, dans les anciennes armures,
enveloppait le coude et le pli du
bras. (Elle s'attachait aux deux
parties du brassard, qu'elle reliait
l'une à l'autre.)
CUBITO-CARPIEN ipi-in) adj.
et n. m. Se dit du muscle cubital
antérieur.
CUBITO-CUTANÉ, ÉE adj. Qui
appartientau nerf brachial cutané
interne.
CUBITO-MÉTACARPIEN ( pi-in) CubUière.
adj. et u. m. Anat. Se dit. en art vétérinaire, du muscle qui
correspond à 1 adducteur du pouce do l'homme.
CUBITO-PALMAIRE (mèr) adj. et n. m. Méd. Se dit d'une
branche de l'artère cubitale qui s'anastomose avec l'arcade
l>uIuionairc profonde.
CUBITO-PHALANGETTIEN ( i(?-h-m) adj. et n. m. Se dit
du muscle tlécliisseur profond des doigts.
CUBITO-PHALANGIEN {ji-in 1 adj. et n. m. Se dit d'un
muscle tli-chisscur du bras du cheval.
CUBITO-PRËPHALANGIEN (ji-in) adj. et n. m. Vétér.
Se dit d un musclp opposé au cuhito-phalangien, qui va de
l'extrémité du cubitus a la partie antérieure du paturon.
CUBITO-RADIAL, ALE, AUX adj. Qui appartient au cu-
bitus et au radius ; .Umsc^' ctruiTO-BADlAI..
— n. m. I.c muscle carré-pronateur. V. PRONATRtm.
CUBITO-SUS-MÉTACARPIEN (sus, ;)l-i« ) adj. et n. m.
Anat. Se tlii ,1e deux muscles ; le cubital postérieur, et lo
long abducteur du poiue.
CUBITO-SUS-PHALANGETTIEN (siiss, jé-li-in) adi. et
n. m. Se dit du muscle long extenseur du pouce ot do
l'extenseur propre de l'index.
CUBITO-SUS-PHALANGIEN {suss, ji-in) adj. Ot n. m. So
dit du muscle court extenseur du
pouce.
CUBITUS ( tuss — mot lat. qui
sigiiif cauilf) n. m. .\nut. Le plus
interne des deuxosde l'avant-bras,
dont l'extrémité supérieure forme
le coude.
— Entom. Quatrième article des
pattes antérieures des hexapodes.
Il Nervure interne ou postérieuro
de leurs ailes.
— Encycl. Anat. I-o cubitus est
le plus long et le plus volumineux
des deux os ilo l'avant-brits. Plus
volumineux on haut (pren bas, il
présente trois faces, qui donnent
attache aux muscles lléchisscurs
ot extenseurs de l'avant-hr.'is et de
la nmiii. aux muscles suiiinateurs
ot pronateurs de l'avant-bras. Dos
trois bords qui séparent cos faces,
le postérieur est plus saillant ot .«îj^',';;;,";" i, "; „. p„-.^,.
forme la crête du cubitus; I externe rloure.luiuiiltu^.-i.i'u-
esi tranchant, et fournit une inser- bliusiH.UadluB; a Orniulo
tiou au ligament inierosseux. oaviid •ItïmeMfl ; ♦. Ape-
L'extrémilé supérieure du cubi- r]<y"> cor..iiol.l.> ; J, Aive.
tus présente ui.e apophyse posté- P''»" "ï.';;'^',»' '' "'«•
rloiire : l'olécrane, uneauténeiiro :
l'apophyse coronoïde et. entre h's deux, uno grando cavité
raticuluiro : la grundu cavité sigmuïdo.
CubltuB : A, Tuo pos-
CUBIZITE
CUCUMIS
L'extrémité inférieure présente en dehors la tôte du
cubitus, articulée au radius; en dedans, l'apophyse sty-
loïde. Elle s'articule avec le carpe.
Le corps de l'os na qu'un point d'ossification, qui appa-
raît du trente-cinquième au quarantième jour de la vie
intra-utérine. Vers la sixième année, apparaît un point
d'ossification pour l'extrémité inférieure; à sept ou huit
ans, le troisième point pour l'olécraoe, et de qumzc à vingt
ans, s'accomplit la réunion complète des points ossifiés.
— Chir. I" Fracture du cubitus. On observe surtout la
fracture de l'extrémité inférieure et la fracture de l'apo-
physe olécrane à son extrémité supérieure. La fracture
ducorps de i'os a pour cause une chute sur la paume de
la main, ou une violence extérieure directe. Lorsque le
radius n'est pas fracturé en même temps, il n'y a pas
•iéformation du membre, mais on peut percevoir la crépi-
tation et sentir facilement sous la peau la solution de
continuité. Le traitement consiste dans l'application d'un
appareil ordinaire à fracture, maintenu pendant le temps
nécessaire. Après la levée de l'appareil, bains de bras
chauds et massages. La fracture de rolécrane se rapporte
aux lésions ciiirurgicales du coude.
2» Luxation du cubitus. Y. coude, et POIGNET.
CUBIZITE n. f. Zéolithe sodico-calcique ; silicate hy-
draté naturel d'alumine, de chaux et de soude ; variété, à
clivage cubique assez net, d'analcime. Syn. cnsoïciTE, et
CL'BOÎTE.
GUBJAC, comm. de la Dordogne, arr. et à 17 kil. de Pé-
rigueux, sur l'Auvézèro; 1.166 hab. Tuilerie, clouterie.
CUB-KNOT {keub'-not') n. m. Unité anglaise de volume,
(lue les électriciens emploient pour étudier les matières
isolantes des câbles télégraphiques sous-marins.
CuBLAC, comm. de la Corrèze, arrond. et à 19 kilom.
de Brive, près de la Vézère; 1.278 hab. Avec les com-
munes de Meymacet d'Argentat, cette localité donne son
nom à un bas'sm houiller élémentaire.
CUBLIZE, comm. du Rhône, arrond. et à 41 kilom. de
Villefranche, sur le Rhin, dans les monts de Tarare;
2.018 hab. Fabrication de toiles, fil et coton, dites « beau-
jolaises » : aciéries mécaniques, teintureries; moulins, na-
vettes. Château de Magny.
CUBNEZAIS, comm. de la Gironde, arrond. et â 21 kil.
de Blaye; 5^1 hab. Située dans le Blayais, cette com-
mune produit surtout des vins blancs ordinaires.
GDBO n. m. Linguist. V. koubo.
CUBO-CUBE ou CUBOCUBE (du gr. kitbokubos, même
sens) n. m. Neuvième puissance d'un nombre ou cube du
cube : Le ccbo-cube de 2 est le cube de 8 ou 512. (N'est plus
usité.)
CUBO-COBIQ0E [bik') adj. Qui a rapport au cubo-cube :
La puissance cubd-cu bique. (N'est plus usité.) Il Racine
cubo-cubique. Racine neuvième.
CUBO-DO DÉCAÈDRE n. m. Cristal qui a la forme d'un
cube dont les arêtes sont coupées par des plans qui, pro-
longés, produiraient un dodécaèdre rhomboïdal.
CUBOÏCITE n. f. Miner. Syn. de cubizite.
CUBO-ICOSAÈDRE n. m. Forme de cristal, qui participe
du cube et de l'icosaèdre.
GUBOÏDE (du gr. kubos, dé, et eidos, aspect) adj. Qui a
la forme d'un cube.
GUBOÏDE (même étymol. qu'à l'art, précéd.) n. m. Miner.
Rhomboèdre peu ditiférent d'un cube.
— Anat. Os du tarse qui, chez l'homme et chez les mam-
mifères, a une forme â peu près cubique.
■ — Infus. Genre de diphydes, dont une espèce a l'organe
natatoire antérieur de forme cuboïde.
— Encycl. Anat. V. tarse.
CUBOÏTE n. f. Miner. Syn. de cubizite.
CUBO-OCTAÈDRE n. m. Cristal de forme cubique, dans
lequel quatre des arêtes sont remplacées par des plans.
CUBO-PRISMATIQUE {sma-tik') adj. Qui tient du cube
et du prisme.
CUBO-TÉTRAÈDRE n. m. Cristal dont la forme participe
du cube et du tétraèdre.
CUBO-TRIÉMARGINÉ, t^ [ji) adj. Se dit d'un cristal
de forme cubique, dans lequel chaque arête est remplacée
par trois facettes.
CuBULCO, ville de la république de Guatemala (dép. de
Baja Verapaz), aux sources d'un affluent du rio Negro;
2.780 hab.
CUBO-TRIÉPONTÉ, ÉEadj. Se dit d'un cristal de forme
cubique, dans lequel chaque angle solide est remplacé
par trois facettes.
GUBZAC-LES-PONTS, comm. de la Gironde, arrond. et
à 20 kil. de Bordeaux, près de la Dordogne; 828 hab. Ch.
de f. Etat. Deux ponts de 26 mètres de haut, sur la Dordo-
gne, large de 550 mètres; viaducs de prolongement com-
pris, l'un a 1.545 ra. do long, l'autre plus de 2.000 mètres.
Carrières. Vigriobles produisant des vins rouges et blancs,
et dont les principaux crus, situés en partie en eûtes, en
partie en palus, sont : Château-de-Torrefort, Château-
Canada, ChâteaU'Lagrange, à Picoulet, à Bcrnescut, aux
Planqucttcs, à Bonneau, à Meilbac, à la Redoute, au Sa-
bloi, au Bourg, etc.
GUBZAOAIS, CUBZAGUAIS, CUBZAGUÈS, CUBZA-
DÈS, ancien petit pays de France, dans lo Bordelais [Gi-
ronde), autour de Cubzac. Cet antique Cuzacensis pagus,
presque tout en vignobles, comprenJ toutes les communes
du canton de Saint-André-de-Cuozac, moins Saint-Antoine,
c'cst-à-diro : Saint-André-dc-Cubzac, Cubzac-lcs-Ponts, Sa-
ii^nac, Virsac, Saint-Gorvais, Saint-Lauront-d'Arce, Au-
bie-ct-Ëspcssas, Gauriaguet et Peujard.
GUCGA, ville d'Italie (Vénétie [prov. do Vérone]), près do
l'Adigc; :i.900 hab.
CucOHIARI(DomiDioue),généralitalien. né â Carrare en
1806. 11 obtint, en 1826, le grade do docteur en droit. Mêlé
au mouvement de 1831 à Modène, il s'engagea dans la
garde mobile et suivit le général Zucchi jusqu'à Ancône.
Il entra au sen'ice du Portugal et fut nommé sous-lieute-
nant au siège d'Oporto, puis il passa en Espagne, où il
devint lioutenant-colonel ( i«tO}. Revenu en Iialio (1841\ il
prit, en 1848, le commandement â Modène, comltatiit comme
colonel â Novaro pour le Piémont, fut Dommé général do
Cucubale : a, coupe
de la (leur.
brigade (1854), major général (1855), et fut, enfin, promu
lieutenant général par Victor-Emmanuel sur le champ de
bataille de San-Martino. En 1860, il fut élu député par sa
ville natale, et sénateur en 1865.
CUCERON n. m. Entora. V. cusseron.
CuCHEVAL-CLARIGNY (Philippe-Athanase) , journa-
liste français, né à Calai;>en 1821, mort à Maisons-Laffitte
en 1895. Sorti de l'Ecole normale, il entra à l'Ecole des
chartes, fut reçu archiviste et devint, en 1851, conserva-
teur à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Comme journa-
liste, il collabora à la «■ Revue des Deux Mondes » et
à divers journaux. On lui doit aussi quelques ouvrages,
dont les plus importants sont : Histoire de la presse en
Angleterre et aux Etats-Unis (1857); Considérations sut les
ba7iques d'émission {IS6A) ; Histoire de la Constitution de
fS5'2 {ISG9); l'Equilibre européen après la guerre de iSlO
(1871); hrd Beaconsfield et son temps (1880).
CUCHIUARAS, tribu du Para (Brésil), qui occupe quel-
ques villages composés d'habitations disséminées sur un
grand espace. Ils font un peu de culture et exécutent des
sculptures sur bois, qu'ils vendent à leurs voisins.
CUCI n. m. D'après Pline, Fruit du palmier doum.
CUCIFERA isi-fé) n. m. Genre d'arbres, de la famille
des palmiers, dont l'espèce principale qui croît en Egypte
est connue sous le nom de palmier doum. \\ On dit aussi
CUCIOPHORE.
CuCKFIELD, ville d'Angleterre (comté de Sussex) ;
5.730 hab. Commerce de bes-
tiaux.
CUCORANI, comm. de Rou-
manie (district de Botosani);
2.250 hab.
GUCUBALE n. m. Bot. Genre
de plantes, de la famille des ca-
ryophyllées, tribu des siléuées,
et comprenant une seule es-
pèce, qui habite l'Europe cen-
trale : cucubalus baccifer. \\ Cu-
cubale behen, Syn. de silène.
CUCUETI Plataresci,
comm. de Roumanie (district
d'IIfovu); 3.150 hab.
CuCUFAT ou CUCUPHAT
(saint), martyr en 303. Né en
Afrique, il se rendit en Espa-
gne, sous le règne de Dioclé-
tien, et, après diverses tortures, eut la tête tranchée à Bar-
celone. Lo chef do saint Cucufat, apporté à Strasbourg,
fut transféré, en 835, à l'abbaye de Saint-Denis, où il fut
vénéré jusqu'à la Révolution. — Fôte le 25 juillet.
GUCUJE et CUCUJUS ijuss) n. m. Genre d'insectes co-
léoptères, type de la tribu des cucujîjiés, comprenant
une dizaine d'espèces de taille moyenne,
réparties dans l'hémisphère nord; celle
qui s'étend le plus au N. étant le cucujus
bicolor du Népaul. (Une seule habite la
France; elle est rouge en dessus, noire
en dessous, toujours rare. Elle vit sur les
chênes ou les pins.)
CUCUJIDÉS n. m. pi. Famille d'insectes
coléoptères clavicornes, renfermant des
formes aplaties, allongées, à antennes
moniliformes, longues, à tarses hétéro-
mères chez les mâles, pentamères chez
les femelles. — Uîi cucujidé.
— Encycl. Les cucujidés vivent sous
lesécorcesetdansles canaux creusés par les insectes xylo-
phages, auxquels leurs larves aplaties font la chasse. Répan-
dus surtout dans l'ancien monde, les cucujidés se subdi-
visent en nombreuses tribus : passandritics, cucujiîiés, h/lio-
tinés, psaiwnœcinés, kypocopririés, sylvaninés, monotominés.
CUGUJINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères, fa-
mille des cucujidés, comprenant les genres chcu^us, pedia-
cus, lœmophlxus, etc. — Un cDCtjJiNÉ.
CUCULIDÉS ou GUCULÉS n. m. pi. Famille d'oiseaux
grimpeurs, comprenant les coucous et formes affines ré-
pandues dans les huit tribus dites des : cuculinés. cenlro-
podinés, coccyzinés, crotophaginés, diploptérinés, saurothé-
rinés, couanés, pkxnicophaines. — Un cuculidè ou cdcdlé.
— En'cycl. Les cucuUdés sont de taille ordinairement
moyenne, quoique les Jtesocentor malais atteignent près de
0",80 de long ; leur bec est de la longueur de la tête, un
fieu recourbé au bout; leurs ailes et leur queue longues,
eur plumage lâche et fourni; ils sont répandus dans l'an-
cien monde et fréquentent surtout les lieux boisés. In-
sectivores et diurnes, ils ne nichent pas, mais déposent
leur œuf dans les nids d'autres oiseaux.
CUCULINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux grimpeurs, fa-
mille des cuculidi's, renfermant les coucous proprement
dits et les coccijstes, eudynamys et scythrops, tous propres
à l'ancien monde. fLe seul genre coucou [ci/ch^us] compte
près de Quatre-vingts espèces, répandues surtout en Asie
et en Malaisie.) — Un cuculiné.
CUCULLAIRE (lèr — du lat. cucullus, capuchon) n. m.
et adj. Anat. Se dit des deux muscles trapèzes, dont l'en-
semble figure un capuchon.
— n. f. Bot. Syn. de calli-
PELTIS, et de VOCHYSIK.
CUCULLANUS (nuss) n. m.
Genre do vers nématodos, fa-
mille dos strongylidés, dont
l'espèce type est parasite de
la perche commune.
— Encycl. Les cucullnnus
sont vivipares; dans leur jeune
âge, ils pénètrent, au moyen
du stylet dont ils sont armés,
dans "le corps des crustacés
aquatiques (cyclopes\ où ilsso
logent. Quand les cyclopcssont
avalés parles jeunes perches,
les cucuUanus se développent
dans leurs nouveaux hôtes,
CUCULLE (du lat. cucullus,
capu(.hon) n. f. Uist. roi. Nom du scapulaire, chez les
chartreux, ii Autrof. Capuchoo et m6me vctomcnt d'étolfo
Cueillie.
CucuUée.
438
grossière qui couvrait la tête et le corps : il fut porté par
les voyageurs, puis par les membres de certains ordres
religieux.
— Antiq. rom. Sorte de capuchon qui servait à protéger
la tête contre les intempéries.
— Encycl. Antiq. rom. La cuculle était employée surtout
par les gens de condition inférieure qui travaillaient en
plein air. Les esclaves avaient le droit de la porter. La
ville de Saintes, en Gaule, avait la spécialité de la fabri-
cation des cucuUes, qui paraissait d'ailleurs être d'origine
gauloise. Les Bardœi, en lUyrie, faisaient concurrence à
Saintes. On désignait leurs produits sous le nom de àar-
docuculU.
CUCULLÉE ou CUCULL^A (ku-lé) n. f. Sous-genre d'ar-
ches (mollusques lamellibranches),
comprenant les formes à coquille en
losange ou en cœur, bombées, à val-
ves presque égales, à deuts centrales
courtes. (On connaît trois espèces de
cucullées, répandues dans les mers
des Indes et de la Chine.)
GUCULLIADÉS iku-li) n. m. pi. Fa-
mille d'insectes lépidoptères noctué-
lines, comprenant les uoctucUes des
genres ciicullia et voisins, caractéri-
sés par les poils du prothorax relevés en capuchon, l'ab-
domen long et terminé en pointe. — Un cuculliadé.
CUCULLIE ou GUCULLIA {ku-li) n. f. Genre d'insectes
lépidoptères noctuélines, famille des cuculliadés, compre-
nant des noctuelles à thorax convexe, velu, à ailes supé-
rieures longues et étroi-
tes, lancéolées, recou-
vrant, au repos, les infé-
rieures.
— Enxycl. Les chenilles
des cucuUies sont longues,
épaisses, moniliformes, à
peau solide et luisante ;
elles vivent sur diverses CucuUie (réd. d'un tiers),
plantes : scrophula-
riées, etc., dont elles dévorent surtout les fleurs. Leurs
chrysalides molles, à gaine ventrale proéminente, sont
renfermées dans des cocons ovoïdes, enfouis dans la terre.
On connaît de nombreuses espèces de ce genre, répandues
surtout dans l'hémisphère boréal.
GUCULLIFÈRE (du lat. cucullus, capuchon, et ferre, por-
ter) adj. Eu T. d'iiist. nat., Qui porto des appendices en
forme de cornet.
GUCULLIFOLIÉ, ÉE (du lat. cuculhis, capuchon, et fo-
lium, feuille) adj. Qui a des feuilles en forme de capuchon.
GUCULLIFORME (du lat. cucidlus. capuchon, et de forme)
adj. Hist. nat. Qui a la forme d'un cornet ou d'un capuchon.
— But. Se dit des organes roulés en cornet et présen-
tant la forme d'un capuchon, comme les pétales éperon-
nées des ancolies.
— Entom. Se dit du prothorax des insectes, quand il est
élevé en forme de voûte,
pour recevoir la tête.
CUCUMA n. m. Antiq.
rom. Vaisseau dont on se
servait pour faire cbauïfer
de l'eau et pour quelques
autres usages.
CUCUMAIRE {mèr') ou
CUCUMARIA n. f. Genre d'holothuries stichopodes, fa-
mille des dendrochirotidés, comprenant des formes dont
les aires interradiales sont dépourvues de tubes ambula-
craires, ceux-ci étant, partout ailleurs, disposés en rangées
distinctes.
— Encycl. Les cucumaires sont répandues dans les mers
tempérées et froides. On en connaît quelques espèces, dont
la plus commune est la cucumaria pentactes des mers
d'Europe; c'est le concombre de mer de Pline. Longue do
15 à 20 centimètres, elle est verte et brune, avec des ver-
rues jaunes.
CUCUMELLA, célèbre tombeau étrusque de la région
de Voici. (V. Volci.) Il est de forme circulaire, bâti en
gros blocs de pierre, et l'on n'a pu encore parvenir à en
Cucumaire.
La Cucumella.
découvrir l'entrée. La Cucumella était couronnée de mon-
stres en pierre, dont on a trouvé quelques débris. Par sou
aspect, elle rappelle les tombeaux phrygiens.
CUCUMELLE {incl' — lat. cucumella; de cucumis, con-
combre) n. f. Antiq. Sorte de vase de cuisine, qui avait la
forme d'un concombre.
CUCUMÉRACÉ. ÉE {se — du lat. cucumis, ej'/s. concombre)
a-lj. Bot. (^ui ressemble â un concombre, il On dit aussi
CUCUMIiltlNÈ, CUCUMllKIN, CTJCUMÈROÏLiE Ot CUCUMIDÈ.
GUCUMÈRE (du lat. cucumis, ej'is, concombre) n. m. Nom
scientiti(jue du genre concombre, n Quelques-uns font ce
mot féminin. (On dit aussi cucumis.)
CUCUMÉRINÉES n. f. pi. Tribu de plantes, de la famillo
des cucurltitacées, ayant pour type lo genre concombre.
— Une CUCUMIÎRINÉE.
CQCUMIFORME (du lat. cucumis, concombro, et de forme)
adj. Qui a la forme d'un concombre.
CUCUMIS n. m. Bot. cucumèRb,
Ciicurbîtacée (melon) : a. fleur
mâle; b, fleur l'emelle.
439
CucUNABA, comm. do Colombie (dôp. de Cundinamarca
[prov. tl'Uliîito]) ; 6.000 hab.
CUCUPAO DEL QUIROGA, bourg du MexifjUO (Etat do
Mii'lio;u-iiii [district do iMorolia]}, sur lo lac de Patzouaro ;
8.055 hab.
CUCUPHE n. m. Sorte do chausse en feut.ro à doublo
fond, f[ui contient dans le second fond des substances aro-
mati(|uos à travors lesquelles on fait écouler lentement lo
lii|uido A aromatiser.
CUCUPICUS n. m. Ornith. Syn. do coucoupic.
CUCURBIFERE (du latin cucurhita, courge, et ferre,
portorl adj. But. Qui porto dos fruits on forme do courge.
CUCURBITA (mot lat.) n. m. Nom scientifique du genre
courge
CUCURBITACÉ, ÉE (st') adj. Qui a la forme d'une courge.
CUCURBITACÉES (S(') n. f. pi. Famille do plantes dico-
tylédones g:amopotaIos. — ^«l- cucurbitacki-:.
— Fam. Syn. de melon, dans le sens d'imbécile, do niais.
— Encycl.IjCs cucuriiitacées sont des herbes à tiges cou-
chées ou grimpantes, à fouilles alternes et sans stipules,
pourvues do vrilles foliaires, simples ou rameuses, et ha-
bitant ordinairement les
régions chaudes. Leurs
fleurs sont régulières et
unisoxuées, à périantho
pentanièro; les cinq éta-
mines sontordinairement
triadelphes (quatre d'en-
tre ollos étant unies doux
à deux) , et leurs sacs
poUiniques sont courbés
en S; 1 ovaire infère est
creusé de trois loges plu-
riovulées. que les placen-
tas, recourbés et hyper-
trophiés, envahissent
d'une masse pulpeuse; le fruit, à chair douce, est souvent
comestible (courge, concombre, melon). Les cucurbitacées,
dont la place dans la ciassirication est assez controversée,
sont généralement rapprochées dos canipanulacées.
CUCURBITAIN n. m. Helminth. V. cucurbitin.
CUGURBITAIRE n. f. Bot. Syn. de sphérïe.
CUCURBITE n. f. Techn. Partie inférieure de l'alambic
qui entre dans le fourneau, et dans laquelle on introduit
les matières liquides et solides mé-
lano;ées que l'on veut distiller, il Par
anal. Kécipient oii s'opère une dis-
tillation.
— Miner. Sorte de pierre argi-
leuse, qui a quelque ressemblance
de formo avec un concombre.
CUGURBITÉ, ÉE adj. Syn. de
CUCURBITACi:. KE.
— n. f. pi. ïribu de plantes, do
la famille des cucurbitacées, ayant
pour type le genre cucurbita (ou
courge). — Une cucurbitée.
CUCURBITELLE {tel') n. f. Genre
de cucurbitactu's, tribu des cucumérinées, habitant le Chili.
CUCURBITIN n m. Nom donné à chacun des anneaux
ou prof/lottis dont la réunion forme le corps d'un ténia.
(Ce mot vient do ce que les anneaux des vers cestodes
ressemblent à des graines de courge. J il On écrit aussi
COCURBITAIN.
CUCURBITIN, INF fdu lat. cncurbitinus, même sens) adj.
Se dit dos baies ijiii ressemblent à un potiron.
GUCURBITINÉ, ÉE adj. Bot. Syn. de cucdrbitacé, ée.
— n. f. pi. Classe de dialypotales périgynes, dans la
méthode d'Xd. Brongniart, comprenant les familles sui-
vantes : cucurbitacées, nandhirobées, bégoniacées et grono-
viées. — Lue cucurbitinée.
CUCURI n. m. Ichtyol. Espèce de chien de mer.
CUCURON, comm. de Vaucluso, arr. et à 26 kil. d'Apt,
sur le versant méridional du Lubéron; 1.307 hab. Com-
merce do grains. Carrosserie, vannerie, fours â chaux.
Donjon du xu" siècle. ; restes de fortifications ; église
romano-ogivale.
GUCUSUS, ville de l'ancienne Asie Mineure (Cappa-
doce). Lieu d'oxil de saint Jean Chrysostomo.
CUCUTA, dép. de la république do Colombie (prov. do
Santauder) ; tô.ooo hab. Ch.-l. San José de Cucuta.
CuCUTENI, comm. de la Houmanio (Moldavie [distr.
do Jassy]): ri.iOO hab. Ku 1G12, bataille entre los boïards
moldaves et le voïvode Ktionno Toinsa. — Autre commune
do Roumanie (distr. de Danibovitzaj; 2.050 hab,
CuCUTILLA,<!omm. do la république do Colombie (prov.
do S;iu[aiider [dép. do Pamploiia]) ; -1.500 hab.
CUCUYO ou CUCUJOn.m. Nom donné, dans l'Amérique
centrale et méridionale, aux insectes lumineux du genre
pyrophorc, qui sont dos coléoptères du groupe dos tau-
pins. V. l'VROl'UOUE.
CUDALBI, comm. do Roumanie (distr. de Covurluiu) ;
4.0(n) iiab.
CUDBEAR (Jcpud'-hir' ~- mot angl.) n. m. Matière qui
sert ù. teindre on violet, en pourpre et on cramoisi. (Klle
est dérivée do l'orscille. On en fait usaço pour la teinture
de la laine, et aussi pour colorer certains liquides.)
CUDDALORE. Géogr. V. KUDALUR.
CUDDAPAH. Géogr. V. KadaPA.
CUDE n. f. Tresse plate do soin propre â faire dos lisérôs
ou des ceintures, qu'on fabriquait au xvi* siècle.
GUOELÉ, ÉE adj.So dit d'un cheval qui marche difficile-
ment, jiar suite d'un dépôtde synovie dans les articulations.
CUDENA (Pierre), voyageur ospaj^mol du début ihi
xvii" siècle, qui, après un voyage au Brésil, composa de
ce ])ays nno /Jesrriptiun contenant des notions mtércs-
santcs sur ses productions et Kon commerce.
GuDGEOONO.villo d'Australie (Nouvollo-GalleF) du Sud
[comté do Wellington]), sur lo Cudgegomj , aflluont du
A, cucurbite.
Macquarie; 2.500 hab. Alluvions aurifères. Gisements de
fer, de i-uivro et do charbon.
CuDILLERO, ville d'Espagne (Asturios [prov. d'Oviedo]),
sur le gitlfo do Gascogne; 4.200 hab. (11.000 av. la com-
mune). Petit port; pécho do saumons.
CUDON (du lat. cudo, mémo sens) n. m. Antiq. rom.
Casque formé d'une simple coilfe do
cuir ou de peau do bête, qu'on liait
sous lo menton à l'aide d'une courroie.
CUDOS. comm. de la Gironde, arr.
et ;'i(> kil.de Bazas,non loin du Ciron ;
y50 hab. Commerce de bois ; moulins.
CuDOWA ou KuDOWA, village
de Prusse (Silésie), dans une situa-
tion charmante, célèbre par ses eaux
froides, carbonatées et ferrugineu-
ses, qui furent connues dès le xvii" siècle,
Cudowa est très doux.
CUDRANUS {nuss) n. m. Genre de petits arbres épineux,
parfois grimpants, de la famille des ulmacées, tribu des
artocarpéos, habitant la Malaisie.
CUDWORTH (Raoul ou Rodolphe), philosophe et théo-
logien anglais, né â Aller (Somersetshire) en 1617, mort à
Cambridge en 1688. Il étudia à l'université de Cambridge,
et obtint, en 1641, une charge ecclésiastique à Norih Cad-
bury, dans l'exercice de laquelle il publia son Discours sur
la vraie notion de la commuyiion, où il soutient que la com-
munion n'a été, dans le christianisme primitif, qu'une céré-
monie sans importance. Sa
connaissance de l'hébreu
le fit élire, en 1644, prin-
cipal du coUèofe de Clare-
Hall à Cambridge, puis, en
1645, professeur royal do
langue hébraïque. Il avait
résigné ses fonctions ecclé-
siastiques pour s'occuper
d'antiquité et de métaphv-
sique, quand, en 1654, il fut
élu président du collège
du Christ. Il fut nommé à
une prébende à Glocester,
en 1678. La même année, il
avait mis au jour son livre
intitulé : le Vrai Système
intellectuel de l'univers. Les
propositions hardies con-
tenues dans ce livre, entre
autres la théorie sur la
trinité platonicienne com-
parée à la trinité chré-
tienne, eurent un succès de scandale. Ce livre renferme
la théorie du médiateur plastique ou substance intermé-
diaire par laquelle Cudworth prétend expliquer l'union du
corps et de lame.
Un second ouvrage de Cudworth : Sur la morale étemelle
et immuable (1731), peut être considéré comme une suite
du précédent. L'auteur y combat les différentes formes de
fatalisme et soutient qu'outre le médiateur plastique, qui
réalise l'union de l'âme et du corps, il y a une nature plas-
tique, principe intermédiaire entre Dieu et le monde. Cet
intermédiaire, de nature inférieure, peut être considéré
comme l'âme de la matière.
On cite encore de Cudworth dos opuscules, parmi les-
quels : Deus justificatus ou Honte divine vengée et justifiée
contre les défenseurs de la réprobation absolue et sans con-
dition (1664); et, parmi ses œuvres restées manuscrites :
un Traité concernant le bien et le mal moral; un Commen-
taire sur les soixante-dix semaines dont parle le prophète
Daniel; un Traité sur la création du monde et l'immorta-
lité de l'âme; Sur les co7inaissances des Hébreux; etc.
Cudworth {miss Damaris), dite aussi lady Masham,
fille du précédent, née eu 1658, morte on 1708. Kilo fut,
dit-on, l'amie intime de Locke, à qui elle offrit un asile. On
loue l'esprit, !e talent et lo caractère de cette femme distin-
guée, à qui l'on doit : un Discours (a^nonyme) concernant
l'amour de Dieu (1696), traduit on français par Coste et
attribué à Locke (1705); Pensées détachées relativement à
la vie vrrlucuse et chrétienne (1700).
CUEILLAGE {fceu-ill-af [Il mil.] — rad. cueillir) n. m.
Hortic. Aciion do cueillir les fruits : Faire le cueillage.
Il Saison où Ton cueille les fruits : Approcher du coeillagk.
— Techn. Opération consistant à prendre le verre pâ-
teux dans lo creuset, avec la canno ou avec tout autre
instrument analoe:ue, atin do lo travailler: Coeillai;k(i la
cordetine. \\ Quantité de matière on fusion prise à la fois.
CUEILLAISON n. f. Hortic. Syn. de cueillage.
CUEILLARIE {keu-ill-a-rl [Il mil.]) n. f. Genre de plantes
du Pérou, section dos clèthros.
CUEILLE {keu-ill [It mil.]) n. f. Hortic. Syn. do cukil-
LAGi-;.
— Mar. Nom d'une laize do toile à voile, n Largeur
d'une laize, ii Nom des tours d'un tiliu lové on rond.
CUEILLÉE [keu-ill-è [Il mll.J) n. f, Hortic. Syn. de cukil-
LAGI-:.
— Techn. Faisceau do fils do laiton redressés par
l'engin do l'épinglior.
CUEILLE-FLEURS {keu-ill [Il mil.]) n. m. Ciseaux spé-
Cudworth.
É
Cuclllc-nciirs.
ciaux qui servent à conpor los nours sur la planto, sans los
ondonima^'or ni les laissor choir.
CUEILLE-FRUITS n. m. Hortic. V. cueilloir.
CUEILLEMENT n. m. Sjn. do CtlKILLAOK.
CUEILLERET (kcu-ill-ri^ {Il mil.] — rncl. cueillir) n. m.
Dr. féiiil. Livro do recette des cens ot rontos puyc^s & un
sei^rnciir par ses tenanciors.
CUEILLETON {keu-ill [Il mil.)) n. m. Franmont solide
(|ui vient naK'er au-dossus de lu graisse do iiorc, lorsqu'on
la fait Tuudro pour la Iransformor on saindoux.
CUCUNABA — CUENCA
CUEILLETTE [keu-illèV [«mil.)) n. f. Agric. Action de
cueillir; récolte des fruits et des autres productions de
la terre ; La cueillette des cerises. \\ Saison oii se fait
cette récolte : La cueillette approche.
— Par ext. Action do recueillir, d'amasser quoique
chose, et spécialement do rocuoiUir les chiffons qui ser-
vent à faire lo papier : La cueillette des rhiffojïs est
aujourd'hui un commerce itnportant. il Quête, collecte pour
une œuvre charitable ou d'intérêt public. (Vieux.)
— Mar. Charger un navire en cueillette. En composer la
cargaison avec des marchandises provenant de différents
chareours.
— foehn. Syn. de cueillage, dans les verreries, n Opé-
ration consistant à prendre le papier feuille à feuille sur
les cordes de l'étendoir, où on l'avait placé pour le faire
sécher, n Cueillette des pages, Mémo opération faite par
paquets de feuilles appelés pages.
CUEILLEUR, EUSE {keu-ill [Il mil.]) n. Agric. Celui, celle
qui cueille des fruits ou des fleurs dans les champs. (Peu
us.) Il A signifié Collecteur, receveur.
— Fam. Etre fait en cueilleur de pommes, Etre mal mis.
— Techn. Ouvrier chargé de cueillir le verre. |i Pièce
du rouet à filer l'or.
CUEILLIE {keu-ill-i [Il mil.]) n. f. Constr. Petite bor-
dure faite sur la face d'un mur, avec du plâtre, puis mio
l'on dresse à la règle et qui sert de repère pour guider
dans le travail d'enduisage ou de crépissage.
— Techn. .Syn. de cueillée, en T. d épinglier.
CUEILLIR [keu-ill [Il mil.] — du lat. coUigere, mettre
en tas, rassembler : Je cueille, jious cueillons'. Je cueillais,
nous cueillions. Je cueillis, 7ious cueillîmes. Je cueillerai,
nous Cïieillerojïs. Je cueillerais, nous cueillerions. Cueille,
cueillons, cueillez. Que je cueille, que nous cueillions. Que
je cueillisse, que 7ious cueillissions. Cueillant. Cueilli, ie)
V. a. Détacher de sa branche ou de sa tige : Cueillir des
poires, des haricots, des roses.
— Par ext. Ramasser, recueillir: Cvei'LLir des ehi/fons.
Il Arrêter : Cueillir un voleur au saut du lit.
— Fig. Jouir, user de: Cueillir des plaisirs.
— Poétiq. Cueillir un baiser. Le donner ou le prendre au
vol. Il Cueillir des palmes, des lauriers, Acquérir de la gloire,
s'illustrer par ses victoifiîs ou par ses œuvres, il DieiZ/n*
U7i bouquet. Cueillir les fleurs nécessaires pour composer
un bouquet.
— Constr. Faire une cueillie.
— Dr. anc. Cueillir la dîme, La recueillir.
— Mar. Cueillir une tnanœuvre, La plier en rond ou en
ellipse.
— Techn. Faire la cueilletto de : Cueillir les paqes.
Cueillir le papier. Cueillir le verre, n Cueillir les fils.
Couper le fil dont on fait des épingles, ii Citeillir la soie,
Boucler la soie étendue sur les platines en faisant des-
cendre les platines à ondes, n Enlever avec la canne â
souffler une certaine quantité de verre fondu dans le four.
Cueilli, ie part. pass. du v. Cueillir.
— Constr. Poi-te, Ci'oisée cueillie en plâtre. Se dit d'une
porte, d'une croisée autour do laquelle on a appliqué une
pelite bordure de plâtre dressée à la règle sur un mur
simplement hourdi.
Se cueillir, v. pr. Etre cueilli.
— Fig. S'offrir, en parlant d'une jouissance : La joie ne
SE CUEILLE /jns deux fois dans une vie. (Baudelaire.)
CUEILLISSAGE {keu-iU-i-saj') n. m. Action do cueillir
la soie sur les platines, il Mouvement du métier à bas
qui plie le fil étendu sur les aiguilles. (On dit aussi cueil-
lage, et cueillie.)
CUEILLOIR {keu-ill-oar') n. m. Instrument do jardinier,
composé dune cisaille montée au bout d'une hampe, oui
porte aussi une petite corboillo pour rece-
voir le fruit une fois détaché do la branche.
(Syn. CUEILLE-FRUITS.) Il Panior léger et à
claire-voie de forme allongée, dans lequel on
met les fruits â mesure iju'ils sont cueillis,
pour los porter au marché. (Syn. cueillot.)
CUELLAIRE n. f. Bot. Syn. do clèthrk.
GUELLAR, ville d'Espagne (Vieille-Cas-
tillo [prov. do Ségovie]), près uu Céga, af-
fluent du Douro; 3.900 hab. Moulins, tan- Cueilloir
uerios, corroirios. Vieux château. Ancienne
église avec la sépulture des ducs d'AIbuquerquo. Patrie
do Diego Vélasquez, conquérant de Cuba. Ch.-l. d'un
district peuplé de 31.000 hab.
CUELLAR, comm. de la république de Colombie (dép.
do Cauca); Ï.500 hab.
CUELLAR (Geronimo de), poète dramatique espagnol,
né en iC08, mort on 1669. II jouit do la faveur de Phi-
lippe V, et composa plusieurs pièces généralement mé-
diocres. La plus curieuse est intitulée : el Pastelcro de
Madrigal.
CuELLAR Y Altarriba (Ramon-FélixV composi-
teur et organiste espai^'iiol, né à la fin du xvin* siècle
â Santiago (Galice), où il mourut en 1833. Il fut élève du
fameux prètro et compositeur Garcia, ait l'Espngnolet. Il
devint maître do chapelle do la cathédrale dX)viodo, fut
nommé ensuite musicien do la chambre royale, el enfin,
en 18'^8. prit possession do l'orgue de l'égiiso métropo-
litaine de Santiago. Ses compositions, nombreuses ot fort
estimables, comprennent 16 messes, U psannios, 5 Magni-
ficat, des lamentations, des Te D^um, et beaucoup de can-
tiques et do motets d'une incontostablo valeur.
GUENCA (ku-in) n. m. Sorte d'ôtoffo de laine, qui se fa-
briipio en Espagne, â Cuonca.
GuENCA (l'iîoviNiE i>k\ division administrative do
l'Espagne (Nouvolle-Cnstille). Suporf. n.Ui3 kiloiu. carr. ;
242.000 hab. Pays hérissé do montagnes, pittoresque, pou
fertile, pauvre, arriéré. Le Tago et le Jucar y |trounont
leur source. Une grande partie du pays reste en Iricho ou
on pâturages. Elevage important. Agriculture, industrie
el conunorce pou développés.
CuENCA, villo d'Espagne (Nouvollo-Castino), cb.-l. do
la prov. do co nom, située sur un rocher qui domino lo
confluent du Jucar ot du Iluocar; 10.000 hab. Ev^ché suf-
frngant do l'archevêché de Tolède. Lycée, écolo noiinalo
supériouro. Fabriiiues iio draps; citàpellorio. Této d'un
chemin <le for sur ftladrid ot Utiol.
La villo, bâtio sur une colline, resserrée onire los doux
rivières profoudémont oucaisséos, est silloonéo do rues
CUENCA
CUILLER
Armes de Cuenca.
tortueuses, et reliée à ses faubourgs par des ponts nom-
breux, doDt l'un, le pont de San-Pablo, sur le Huecar, a
42 m. de hauu. La cathédrale est un
bel édilice gothique du xiii* siècle ;
on y remarque une belle salle ca-
pitiîlaire, un cloître, une sacristie
avec un riche trésor et le tombeau
de l'évêquedon Ranion Falcon, des
chapelles richement décorées, sur-
tout celle du Sagrario et celle de los
Caballeros. qui renferme les magni-
ficjues tombeaux du xvi» siècle de
Gil Alvarès de Albornoz et de son
fils Alvaro Garcia de Albornoz, et
deux tableaux de Hernando Yaùez.
L'origine de Cuenca est incon-
nue : conquise sur les Maures en
1177 par Alphonse VIII de Castillo, elle connut une période
de prospérité aujourd'hui complètement disparue. Le
14 juillet 1S74. les carlistes s'en emparèrent, malgré la
résistance acharnée des républicains, commandés par
Iglesias.
CuENGA, ou Santa Ana de Cuenca, ville de la
république de l'Equateur, (prov. d'Azuay), au centre du
plateau andien, à 305 kilom. de Quito, et au point le plus
accessible pour la traversée des Andes, du Venezuela au
Chili ; 40.000 hab. Chef-lieu de la province d'Azuay, Cuenca
a été fondée, au xvï* siècle, sur l'emplacement de l'an-
cienne Tumibamba, dont quelques vestiges existent en-
core. Dans les environs, sources sulfureuses.
CuENCAMÉ, ville du Mexique {Etat de Duranço) ;
5.7ao hab. Mines d'argent. Ch.-l. d'un district peuplé de
15.200 liab.
GUERAMARO de Dcgollado, ville du Mexique lEtat
de Guanajuaio [dép. du Valle de Santiago]), sur un affluent
du rio de Lerma ; 5.280 hab.
CDERE n. f. Dr. anc. Tribunal de juridiction des éche-
vins et autres ofiiciers d'une commune flamande.
CCTERFRERE (A'u-èr' — de cuèrer et frère) n. m. Dr. anc.
Bourgeois d'une commune flamande.
GtJÉRIER [ku-ê-ri-é) Q. m. Dr. anc. Membre d'une cuère
flamande.
CUERNAVACA, ville du Mexique (Etat de Morelos), sur
le versant méridional de la sierra de Guihilaque : 8.555 hab.
Aux environs, retranchement militaire aztèque de Xochi-
calco, ou <i Château des Fleurs » . Ch.-l. d'un district peuplé
de 41.100 hab.
GuERNE, comm. de Belgique (prov. de la Flandre oc-
cid.), arrond. adni. et judlc. de Courtrai. sur la Lys;
3.960 hab. Tissage de lin et de coton ; distilleries.
CUERO, village des Etats-Unis {Etat du Texas [comté
de De Witt]), sur le Guadalupe ; 4.830 hab. Commerce
actif.
GUERS [ku-èr'] (lat. Cosfrum, de Corcis), ch.-I. de cant.
4irVar. arrond. et à 20 kilom. de Toulon, sur le fiéal de
'Cners; 3.383 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Huileries, minoteries,
fabriques de bouchons, plâtrerie. Culture du mûrier. — Le
canton a 4 comm. et 8.458 hab.
CUERSŒDR (ku-èr — de cuère, et sœur) n. f. Dr. anc.
Bourgeoise d'une commune flamande.
GUESMES, comm. de Belgique (prov. de Hainaut), ar-
rond. adni. ot juiic. de Mons ; 8.3fi9 hab. Mines de houille,
carrières. C'est, en réalité, un faubourg de Mons.
CUESTA de Campo, bourg du Mexique (Etat et djstr.
de San Luis Potosi); 5.750 hab.
CuESTA Urria, comm. d'Espagne (Vieille -Castille
[prov. de BurgoSj), près des sources de l'Ebre ; 2.120 hab.
GUESTA (don Gregorio Garcia de La), général espa-
gnol, né en 1740, mort en 1812. Il prit part à la guerre
contre la Franco dès 1793, et devint maréchal de camp.
En 1795, il s'empara de la Cerdagne, et, à la paix (1798),
il fut nommé président du conseil de Castille. Capitaine
général de la Vieille-Castille lors de l'invasion française
en 1808, de La Cuesta fut battu à Rio-Scio, le 14 juillet,
par Lasalle et Merle, fut destitué et, de nouveau, pourvu
d'un commandement. Il dut l'abandonner après la perte
de la bataille de Medellin (1809), et se retira à Palma, où
il finit ses jours.
GUETZALAN, bourg du Mexique (EtatdePuebla [distr.
de Zacapoaxtlaj) ; 8.420 hab.
GUEVA (La), bourg d'Espagne (Vieille-Castille), sur
l'Araviana; 300 hab.
CUEVA (famille de La), famille espagnole tirant son
nom du bourg de La Cueva et dont le chef, au milieu du
xv« siècle, fut Diego Fernandez de La Cueva. De ses trois
fils, l'un fut évêque de Palencia; un autre, Bbltram,
donna naissance à la famille d'Albunuerque, ù. laquelle se
rattachent les marquis do Florès d Avila, les comtes de
Siruela et les marquis de Ladrada, et fut le favori de
Henri IV do Castille. L'aJnc, Jean de La Cueva, continua
la filiation directe éteinte à la fin du xvi* siècle, après
avoir fourni le rameau des marquis de Bedmar, dont to
dernier représentant, Jean - Joseph-Do-minique de La
Cueva» mourut en 1723,
GuEVA (Beltram de La), duc d'Albuquerque, mort
en 1452. Entré à la cour de Portugal commo page de la
reine Isabelle, il fut accusé de relations coupables avec
cette princesse, dont il aurait eu une fille, Jeanne^ sur-
nommée la Beltrameja. 11 jouit, néanmoins, d'un grand
crédit auprès du roi Henri IV, qui le fit membre de son
conseil on 1461, et lui conféra, pu 1464. l'ordre de Saint-
Jacques, puis le titre do * duc d'Albuquerque ».
GuEVA (Jean dk La), poète dramatique espagnol, né à
Séville, Il vivait vers lo milieu du xvi« siècle. La scèno
(^'Spagnolo lui doit quelques réformes, et l'on trouve dans
SCS pièces plus d'art, plus de régularité, un style plus
èlovo que dans celles de ses prédécesseurs. Les plus re-
marquables sont los tragédies de la Mort de Virginie, le
Prince tyran et tes Sept enfant» de Lara. On a encore de
lui un Art poétitpie, qui contient des renseignements utiles
aur l'histoire de la poésie espagnole; un poème héroïque :
la Conquête de lu îiétique (1603) ; des poésies lyriques et
un recueil de plus do cent ballades, sous le titre do : C'oro
V'tbeo de romances historiales (1587-1588).
Cueva (Alphonse DB La)t prélat et diplomate espa-
gnol. V. Bkdmar.
GUEVAS (anc. Cuevas de Vera), ville d'Espagne (An-
dalousie [prov. d'AImeria]), sur le fleuve côtier Almanzor,
non loin de la Méditerranée ; 23.500 hab. Mines d'argent
et de plomb argentifère, fonderies ; minoteries. Ch.-L d'un
district peuplé de 27.000 hab.
GUEVAS de "Viuroma, ville d'Espagne (Valence
[prov. de Castellon de la Plana]), sur le fleuve côtier Se-
garra ; 3.700 hab. Moulins, tuileries.
GuEVAS Bajas, bourg d'Espagne (Andalousie fprov.
de Malaga]); 2.510 hab.
CuEVAS del Becerro, comm. d'Espagne (Andalousie
[prov. de Malaga^), sur une des sources du rio de Teba,
affluent du Guadalhorco ; 2.790 hab.
GuEVAS de San Marcos, comm. d'Espagne (Anda-
lousie [prov. de Malaga]), sur lo Jenfl, affluent du Gua-
dalquivir : 5.200 hab. Moulins à farine et à huile, fabrique
d'eaux-de-vie et deaux gazeuses.
GuEVAS (Pierre de Las), peintre espagnol, né et mort
à Madrid (1568-1635). Il se fit connaître par sa science du
dessin, et ouvrit une école d'où sont sortis plusieurs ar-
tistes fort distingués : Camilo, Fernandez, Pereda, Alonzo
deir Arco, etc. — Son fils, Eugène de Las Cuevas, né
et mort à Madrid (1613-1667), fut à la fois mathématicien,
poète, musicien et peintre.
GUEVITAS, bourg des Antilles {île de Cuba [prov. de
Matauzas]) ; 6.300 hab. Construction de voitures.
GUFAELER (Abraham), philosophe hollandais de !a fin
du xvii' siècle. Il était spinoziste, et se proposait de pu-
blier, d'après les principes de son maître, les éléments
de toutes les sciences que comprenait alors la philoso-
phie. Il exécuta son projet en ce qui concerne la logique,
les sciences mathématiques et la physique, dans son hvre
intitulé : Spécimen artis rntiocijiandi naturalïs et artifi-
cialis ad pantosophiae pri7icipia jnanuduce/is (1864). L'ou-
vrage contient cinq chapitres. On voit figurer à leur en-
tête le nom, la proposition, le syllogisme, l'erreur et la
méthode. Ce sont des prétextes qui cachent une exposition
dogmatique des opinions professées par Spinoza. A propos
du nom, par exemple. Cufaeler enseigne qu'il n'existe dans
l'univers qu'une substance unique : l'être en soi et par soi,
et tout ce qui ne porte pas le caractère de l'être eu soi et
par soi n'est qu'un mode fugitif de l'être.
CUFAT ou CUFFAT {ku-fa — du bas lat. cupka; pour
C7ipa, coupe) n. ni. Grande benne que Von emploie dans
les mines pour amener au jour les produits de l'exploita-
tion et aussi les ouvriers mineurs.
CuFP (Henri), littérateur anglais, né dans le comté de
Sommerset en 1560, mort en 1601. Il professa le grec à
Oxford, puis devint secrétaire du comte d'Essex, qu'il
encouragea dans sa rébellion contre Elisabeth, et fut
pendu après l'exécution du comte. On a de lui : Différence
des âges de la vie humaine (1607), ouvrage qui eut un
grand succès.
GUFFIES, comm. de l'Aisne, arr. et à 4 kilom. de Sois-
sons, non loin de l'Aisne ; 1.500 hab. Verrerie.
CuFF'Y", comm. du Cher, arrond. et à 60 kilom. de Saint-
Amaiid-Mont-Rond, près do la Loire; 1.369 hab. Eglise
romane. Ruines d'un château des comtes de Nevers.
CUFIQUE adj. Philol. et nuraisra. V. kodfique.
GuGAND, comm. de la Vendée, arr. et à 45 kilom. de
La Roche-sur- Yon, sur la Rouvraie, affluent de la Sèvre
Nantaise ; 2.1S6 hab. Ch. de f. Etat. Papeterie ; filatures
de coton et de laine ; minoteries.
GUGES, comm. des Bouchcs-du-Rhône, arr. et à 26 ki-
lom. de ^Ia^seille, dans le bassin fermé appelé Plan de
Cut/es ; 1.119 hab. Culture et commerce de câpres.
GuGGIONO, bourg d'Italie (Lombardie [prov. de Milan]),
près du Tossin ; 6.5Ô0 hab. Fabriques de soie.
CUGIA(Effîsio),généralitalien,néen Sardaigne en 1815,
mort à Rome en 1872. Il se distingua comme officier d'ar-
tillerie dans la campagne de 1848. Lieutenant-colonel
en 1859, il se signala à la Sesia, à Palestre, etc., et fut
promu général de brigade. Il exerça, en 1860, les fonctions
de ministre de la guerre, sans en avoir le titre à cause de
sajeunesse.il fut député en 1861. Lieutenant général, il
fut envoyé en Sicile avec pleins pouvoirs contre Gari-
baldi (1862), qui lui échappa. Il commanda une division
lors de la campagne de 1866, et prit une part importante
à la bataille de Custozza. En mars 1867, le général Cugia
entra dans le cabinet Ricasoli comme ministre de la guerre.
Il était, au moment de sa mort, aide de camp du prince
devenu Humbert 1".
GuGLIERI, bourg du royaume d'Italie (île de Sardaigne
[prov. de Cagliari]), non loin de la mer ; 4.500 hab. Huile
la plus estimée de l'île.
GUGNAL, corsaire hindou, mort à Goa en 1600, qui,
vers la fin du xvi* siècle, tit éprouver des pertes considé-
rables à la marine portugaise, sur les côtes de l'Inde.
CUGNATELLA {kou, tel') n. f. Mesure de capacité na-
guère usitée à Rome, ot qui valait 8 lit. 21.
GUGNAUX, comm. de la Haute-Garonne, arr. et à
10 kilom. de Toulouse, non loin de la Garonne ; 966 hab.
Commerce de vins et de volailles.
GUGNEU {gn mil.) n. m. Gâteau de forme ovale, que,
dans quelques provinces de l'Est, les tenanciers et les
vassaux étaient tenus d'apporter à certains monastères,
à i'époquo do Noél.
— Encvcl. Jadis les cagneux étaient faits en forme de
croissant, pour figurer la lune, comme ceux que faisaient
les Hébreux. Do nos jours, les cugneux existent encore
en Ijorraino, et sont donnés parles parrains et marraines,
le jour do Noél.
GUGNIÈRES ou GONGNIÈRES (Pierre de), juriscon-
sulte français qui, dans l'assemblée des prélats ot barons
do 1329, attaqua les juridictions ecclésiastiques en ce
qu'elles entreprenaient sur les juridictions du roi et autres
juridictions civilos. La cause fut plaidée on présence du
roi, qui laissa les ecclésiastiques en possession do leurs
juridictions. Plus tard, Cugnièrcs défondit avec la nièunï
ardeur les droits du roi coutro Kogor, archevêque de
Scus, plub tard Clément VI.,
440
CuONOT (Nicolas-Joseph), ingénieur militaire ot mé-
canicien français, né à Void (Lorraine) en 1725, mort en
1804. II inventa un fusil et une voiture à vapeur ingé-
nieuse (1771), qui a été déposée au Conservatoire des arts
et métiers de Paris. On a de lui ; Eléments de l'art mili-
taire ancien et moderne (1766); Mortification de campagne
(1769); Théorie de la fortification (1778).
GUGUEN, comm d'Ille-et-Vilaîne, arrond. et à 40 kilom,
de Saint-Malo ; 1.688 hab. Carrières de pierres, clouteries,
moulins.
GUI BONO, mots latins qui signifient A guoi bon ? Dans
quel but ? Dans quel intérêt ? et qui peuvent être aussi sy-
nonymes de BUT FINAL.
Gui (César), militaire et compositeur russe, né àVilna,
d'un père français et d'une mère lithuanienne, en 1835.
Il embrassa de bonne heure la carrière des armes, tout en
poursuivant avec ardeur des études musicales commen-
cées dès l'enfance. Elève de l'Ecole du génie de Saint-
Pétersbourg, il a occupé, entre autres hauts emplois mili-
taires, celui de major général et de professeur de fortifica-
tion dans les trois académies militaires de cette ville. On
lui doit un Précis de l'histoire de la fortification penna"
nente et un Manuel de fortification volante.
Mais c'est surtout comme musicien que César Cui est
connu. Il a été l'un des membres de la jeune école
russe, école de réformateurs à outrance. Cui avait à peine
vingt-deux ans lorsqu'il écrivit son premieropéra : le Pri-
sonnier du Caucase, qui ne de-
vait être représenté que vingt-
six ans plus tard, en 1883. Il en
lit jouer deux autres aupara-
vant : William Batcliff (1869),
et Angelo (1876). Il a écrit aussi
un opéra français, le Flibustier,
sur le texte mémo de la comédie
de Jean Richepin. qui fut joué
sans succès àl'Opéra-Comique,
le 22janvierlS94.Cuin'ajamais
été heureux au théâtre. Tout
en paraissant répudier les doc-
trines de Wagner, il les adopte
pourtant, repousse absolument
la coupe des morceaux déter-
minés : airs, duos, etc., pro-
scrit l'emploi des voix simulta-
nées, et prétend écrire ses par-
titions entièrement en nrécitatif
mélodique ».
Cui est doué d'un vif senti- Cui-
ment polémique. Aussi ne
s'est-il pas contenté d'appliquer ses théories dans ses
œuvres; il les a défendues par la plume, avec une âproté
toute particulière, dans nombre de journaux. Cui a prouvé
son talent en dehors de la scène, car il a beaucoup écrit
dans divers genres, et il est telles de ses compositions (|ui
dénotent, avec une aimable inspiration, des dons heureux.
Parmi ses nombreuses compositions, nous signalerons di-
vers recueils de cliants (12 Mélodies, Vignettes ynusicales^
20 Poèmes de Jean Richepin)^ une Marche solennelle et
des Danses circassiennes pour orchestre, six chœurs reli-
gieux a cappella, puis de nombreux morceaux de piano :
valses, polonaises, impromptus, suites, » miniatures w , etc.
CUIC {hi-ik' — onomatop.) n. m. Cri des petits oiseaux :
Faire entendre des ctics.
GuiCATLAN, village du Mexique (prov. d'Oaxaca), dans
le bissin supérieur du Papaloapan, tributaire de la lagune
d'Alvarado; 16.990 hab.
CUICHUNCHILLI [choun') n. m. Pharm. Nom donné à la
racine de Vionidium Marcutii.V. ionidie.
GUIDER {kui~dé — du lat. cogitare, penser) v. a. Autref.
S'imaginer, croire :
Tel, comme dit Merlin, cvide POirpi^ner autrui
Qui souvent s'engeigne lui-méniK.
La Fontaine.
Se cuider, v. pr. Se pavaner. (Vieux.)
GUIDER {kni-dé) n. m. Panier long, qui sert à cueillir
et à transporter les fruits.
CUIÈTE, CUIÉTÉ n. f. Bot. Syn. de cujète, cujété.
CUIGNET {gnè [gn mil.]) n. m. Pain de qualité supé-
rieure, fait do tîne fleur de farine, avec des œufs, et qui
se consommait surtout en Flandre, pendant le moyen âge
et même plus tard. (Les cuignets ou cuignoles, ]iains de
fantaisie, ne se vendaient pas au poids, mais à la pièce.
Cette pâtisserie est encore courante en Bretagne.) n On
dit aussi cuigne, cuignole.
GuiJK (et non Cuyk), comm. des Pays-Bas (prov. du
Brabaut sèptentr.), arrond. de Bois-le-Buc, sur la Meuse ;
2.610 hab.
CuiLLÉ, comm. do la Mayenne, arrond. et à 39 kil. de
ChûLcau-Goaiier ; 1.52S hab. lu^iruiaents agricoles.
CUILLER ou CUILLERE [ku-yèr. ~ Faire sentir Vr final,
nu''me quand le mot est écrit cuiller [du lat. cochlearium,
même sens]) n. f. Ustensile métallique de table, composé
d'un manche et d'une partie creuse, dont on fait usage
pour manger le potage et les aliments liquides ou peu
consistants. [^Suivant leur taille, on les désigne, dans le
langage courant, par les noms de cuiller à soupe ou d dou-
che (la plus grande, qui contient I5 centim. cubes d'eau),
cuiller à dessert ou à entretnets (taille intermédiaire ser-
vant à manger les entremets et qui contient 10 centim. cubes
d'eau et cuiller à café qui contient 5 centim. cubes d'eau.]
Il Ustensile du même genre, mais en bois, et muni d"un
manche pluslong, qu'on emploie à la cuisine, n Cuiller à pot,
Loui'he commune dont on se sert à la cuisine pour puiser le
bouillon dans le pot ettrcmper la soupe. (V.LOUCHF,.) il Cuil-
ler à punch, Grande cuiller dont la partie creuse, au lieu de
se trouver dans le prolongement du manche, est placé trans-
versalement. (Elle sert pour agiter et servir le punch.)
— Pop. Main : Serrer la cuiller à un ami.
— A.rchéol. Cuille7's de toilette. Sorte de cuillers ornées,
que l'on trouve dans les monuments égyptiens.
— Art milit. Cuiller à boulets j'ougf'a, Outil servant à
transporter le boulet du fourneau dans la pièce.
— Bot. Herbe aux cuUln-s, Nom vulgaire du cochléaria.
Il Cuiller des arbres. Espèce d'agaric.
— Chir. Nom donné à divers instruments de chirurgie :
Les cuiLLiiHs d'un forceps.
11—00
Cuiller ([lûche).
441
— Mar. Instrument pour décharger les bouches à fou.
Il Cuiller à canon, Cuiller en cuivre minco. il Cuiller à brai,
Cuiller ou for, à bee, qui sort aux calfats jmur prendre
lo brai chaud et le verser sur l'ôtoupo des coulures l'rai-
ehos. Il Cuillt-r de cure-môle. Grosso cuiller do tôlo ou do
fer battu, il Cuiller à pot, Nom
donné par plaisantorioau sa-
bre d'ai>ordaj^M\ ii cause delà
forme de sa ^'ardo.
— Pêch. Petit instrument
nui ressemble à une cuiller
d'arpTont, dont on aurait supprime lo mam^he et dont les
biyds sout garnis d"un certain nombre d'hamoçons. (On
l'utilise pour la pôcho
du saumon , du bro-
chet, do la truite.)
— Tochn. Nom d'un
grand nombre d'outils,
ayant la forme d'une
cuiller, en usag^e dans
différoutes industries :
Cuiller à fondre ;Cuïi^-
LERù moyeux; Cdillkb
écumoire ; Cuiller de
plombier; etc. ii Sorte de
tarière do sabotieret de
charron, il Boîte de fer
a ni ombrasse le bout
e l'essieu des roues
d'une voiture, ii Pierre
creusée au milieu, pour
CUILLEREE
CUIRASSE
Cuillers: 1. A moyeux; 2. A fon-
dre; 3. Ecumoire; 4. De plombier.
Cuillers
niaine) ; 4.
de; 8. xvi
sucre
recevoir l'eau qui tombe d'un tuyau de descente quelcon-
que. Il Outil servant à nettoyer les trous de sonde, il In-
strument pour creuser le sofet faire les trous des poteaux
télégraphiques.
— Zool. Nom vulgaire : !•> De la spatule, à cause de la
forme de son bec; 2" De plusieurs espèces de coquilles.
— Encycl. Archéol. Les formes archaïques présentent
souvent leur cuilleron taille carrément en pelle ou
en pied de biche, et certains modèles, encore en
usage dans les campagnes , ont gardé cette
forme. Ordinairement, le cuilleron est rond ou
ovale, sans affecter ce contour en amande auc|uel
on tient aujourd'hui; parfois on faisait ce cuille-
ron avec un morceau de coquille du fï^enre por-
celaine (cuillers ouvrées à La Rochelle aux xv"
et XVI" s. ), avec une pierre précieuse évidée, etc.
— Les cuillers liturgiques sont les coiUoires, les
louckettes et les cuillers à encens.
CUILLERÉE {ku-ill-i'é [H mil.]) n. f. Ce que
contient ou peut contenir une cuiller : Une cuil-
lerée de café, de bouillon, de sirop.
CUILLERISTE {ku'ill-risst' ; [Il mil.]) n. m.
Ouvrier qui fait des cuillers.
CUILLERON n. m. {ku-ilt [Il mil.]) Partie
creuse d'une cuiller.
— Agric. Syn. de cueilloir.
— Armur. Pièce de métal logée dans l'encas
trement où tient le canon d'un fusil de munition,
et destinée à retenir la baguette, il On l'appelle
aussi FEUILLE DE SADGE , RESSORT À BAGUETTE,
PAILLETTE À RESSORT.
— Bot. E71 cuilleron. Se dit des organes dont
la partie centrale est déprimée en forme do
cuiller : Feuilles, Ecailles, Pétales en cuilleron.
— Entom. Lame cornée, demi-circulaire, qui existe à la
base de l'aile des insectes diptères, et qui surmonte et
protège le balancier,
CuiNCHY, comm. du Pas-de-Calais, arrond. et ù. I3 kil-
de Béthune, dans la plaine de Flandre, sur le canal d'Aire
àlaBassée; 1.165 hab. Ch. de f. Nord. Houille. Brasserie.
CuiNCY, comm. du dép. du Nord, arrond. et à 2 kil. do
Douai, sur l'Kscrêbieux, affluent de la Deulo ; 1.412 hab.
Mines de houille. Fabrique de sucre, moulins.
CUINB (de l'arabe qanina, sorte do récipient on vorrol
n. f. Cornue autrefois en usage dans les laboratoires pour
la préparation de l'acide nitrique.
CuiNZIER, comm. de la Loire, arrond. et à 24 ki!. de
Roanne; 1.177 hab. Fabriques de moussolino et do cali-
cot, de soieries.
CUIQUE SUUM, Sorte d'aphorisme de la législation ro-
maine, (|ui signilio A chacun le sien.
CUIR (du lat. corium, même sens) n. m. Autrefois, Peau.
(Ne se dit plus en ce sens que par plai.santerio : cependant,
cette signidcation se retrouve encore dans quelques ox-
pressions comme : Cuir chevelu, Entre cuir et chair, etc.)
— Entre cuir et chair. Entre la peau et la chair : S'en-
foncer une épine entre cdir et cuair. il Fig. Intérieure-
ment, dans lo for intérieur, in petto.
— Peau d'animal destinée au corroyago, au tannage,
à la mégisserie, au cbamoisage, etc.
— Pop. Faute de langage. (So dit particulièrement des
liaisons vicieuses que l'on fait entre les mots, soit on inter-
calant ces liaisons là oi> elles no sont pas nécessaires,
soit en les dénaturant là oil elles existent. C'est ainsi
nue l'on dit, dans lo premier cas : Dis-moi j'un peu; et
dans le second : J'ai fait z'tin cuiR.)
~ Anat. Cuir chevelu, Poau du crâno sur laquelle
naissent les cheveux.
— Arg. Cuir de brouette, Bois. Il Escarpins en cuir de
brouette, Sabots.
— Art décor. Entourage d'un carioucho rappebuit un
morceau de cuir découpé et
coatoiirné en volute.
— Bot. Cuir des arbres. Nom
vulgaire do certains crypto-
games du genre rhacodion, qui
forment des sortes do plaques
coriaces sur l'écopco des arbres.
— Miner. Cuir de inontagne.
Silicate naturel résultant (le l'altération de la trémolite.
— Loc. pop. : Orfèvre en vieux cuir. Savetier, n Visai/<' dr
cuir bouilli. Peau rude et d'une teinte bistrée, ii l'atuifr Ir
cuir à quelqu'un, Lo frapper, lo battre, lo rouor de coups.
— Loc. puov. :
Vduloir (lu ruir d'autrul f;dro \s\ra.t^ courroie,
S'amuser, vivre aux dépens d'autrui.
— Encvcl. Tochn. yous lo nom générique do cuirs, ou
III.
désigne plus particulièrement les peaux do cortams grands
animaux, tels que le bœuf, la vacho,lo cheval, le veau, etc.,
auxquelles on fait subir certaines préparations : corroyagc,
hon;iroyage, tannage. Les peaux du mouton, de la chèvre,
do l'agneau, conservent industriellement le mémo nom.
Lorsque les poaux sortent des abattoirs, on les appelle
cuii-s bruts; elles constituent les cuirs verts proprement
dits. On appulle aussi cuirs bruts ceux qui proviennent
do pays lointains et qui so divisent en cuirs secs ou cuirs
salés, selon qro, pour assurer leur transport, on les a des-
sécliés ou passés au sel. Ce n'est qu'après les opérations
du corroyago, du hongroyage et du tannage que ces cuirs
sont utilisables dans l'industrie. Les cuirs tannés s'em-
ploient uniquement pour la fabrication des semelles de
chaussures. Les cuirs corroyés, au contraire, trouvent une
infinité d'applications industrielles; notamment, pour la
sellerie, la carrosserie, l'équipement militaire, etc.
Les variétés de cuirs sont très nombreuses dans le
commerce. C'est ainsi que l'on distingue : le cuir d'Alle-
magne, qui est de la peau de cheval tannée ; le cuir
bouilli, qui, ainsi que son nom l'indique, est du cuir que l'on
fait bouillir avec divers ingrédients, et dont on confectidune
ditférents objets, boites, cofl'rets, etc.; \o cuir à cœur, qui
est parfaitement tanné; le cuir fort, employé pour les se-
melles de chaussures; le cuir de Hongrie qui, au lieu
d'être tanné, a été hongroyé, c'est-à-dire rendu impu-
trescible au moyen de l'alun, puis nourri de suif; le cuir
jusé que l'on tanne avec la jusée, c'est-à-dire dans de
l'eau aig^rie, après avoir séjourné sur de la tannée déjà
eu partie usée (on désigne quelquefois ce cuir sous le
nom de cuir de Liège); le cuir de molletcrie ou cuir à
œuvre, qui est du cuir tanné et destiné à la confection des
empeignes de souliers, des tiges de bottes, etc. (la car-
rosserie et la sellerie en font également usage); le cuir à
l'orge, cuir tanné pour lo débourrage duquel on s'est servi
d'une pâte aigrie de farine d'orge, délayée dans de l'eau
froide; le cuir plaqué, fj^ui est du cuir préparé dans son
tan; le cuir de poule, véritable peau très souple et très
point vulnérable : Dans tout écrivain, même supérieur,
a le côté faible, le di^ifaut de la cuirasse. (Ste-Beuve.)
— Cui7'asses ajwvléos. Anciennes cuirasses faites do
bandes do cuir et do bandes de métal alternées.
— Par anal. Enveloppe extérieure : L'hiver, une CDI-
RASSE de glace couvre tes deux fleuves de la Hollande.
(H. Taine.) n Corsage de femme, collant et descendant sur
les hanches : Une cuirasse de satin.
— Fig. Défense, rempart, moyen do défense : Une triple
cuirasse de froideur, aégoisme.
— Ichtyol. Plaques anguleuses et dures qui couvrent,
en totalité ou en partie, le corps do certains poissons.
— Infus. Enveloppe protectrice do certains infusoiros.
— Mar. Revêtement métallinuo, destiné à protéger les
flancs des vaisseaux, les tourelles, et en général les par-
ties essentielles qui se trouvent au-dessus de la flottaison.
— Natat. Cuirasse marine ou flottante, Appareil do na-
tation et de sauvetage, consistant en une espèce de veste
en toile imperméable, sur laquelle sont lixcos des plaques
de liège diversement disposées.
— Encycl. Archéol. On entendait, dans le haut moven
âge, par cuirasse, toute défense de corps faite en cuir plus
2. Cuirasse grecque (devant et dob)
4. Cuirasse gauloise.
J. Cuirasse romaine;
Cuir (ornement).
: 1. A puiser (romaine); 2. A parfums (éfiyptienne); 3. A œufs (ro-
Liturgique; 5. Du sacre (Angleterre, xn" s.) : 6. Indienne ; 7. xv" sit>-
I siècle; 9. A dessert; 10. A café; 11. A moutarde; 12. A œufs; 13. A
14. A soupe ; 15. A sel (ou pelle b. sel); Iti- A punch ; 17, A sauce.
mince, dont on fait des gants ; le cuir de Hussie, qui a été
traité à l'huile de bouleau et qui, outre sou odeur agréable,
est tout à fait imputrescible; le cuir de Transglt'anie,
l>réparé comme le cuir à l'orge, mais avec de la pâte de
farine de seigle ; le cuir de Vamc/n'e, variété de cuir à l'orge,
mais obtenu en faisant usage d'un bain chaud acide, pré-
paré avec un mélange de farine d'orge, do sol et do levain
de froment; le cuir verni, qu'emploient la cordonnerie, la
sellerie, la carrosserie, et
qui so fabrique avec des
cuirs déjà tannés et cor-
royés, et qui subit ensuite
l'apprêt, puis le vernis-
sage ; lo cuir de Grasse,
tanné avec des feuilles de
myrte et de lentisque, puis
corroyé au suif; lo cuir
chagrin, fabriqué avec des
fieaux de cheval ou do mu-
et et faiblement tanné à
l'alun ou à l'écorco do
chêne ; le cuir en triple,
qui est lo cuir rincé et pelé.
Enfin, on donne encore lo
nom do u cuir » à des pro-
duits industriels qui ne sont pas coui-tituôs, à proprement
parler, par des peaux épaisses. Le cuir d'estomac de mouton
rentre dans cette catégorie. Lo galuchat ou cuir de requin
so prépare avec des peaux do requin, do roussette, de
sanre, etc. [Ce cuir so nolit et sert à la fabrication dos poi-
gnées de cravaches, des porto-monnaie, etc.) Le cuir de
poisson est fabriqué par le tannage direct d'uno infinité do
poissons. Lo cuir parcheminé, produit américain d'uno
extrême solidité, s'emploie pour la fabrication des courroies
de transmission. Lo cuir factice s'obtient au moven de l'ag-
glomération de déchets du dragage des cuirs'mnnés. On
obtient ainsi des plaques de cu^ir utilisées par la cordon-
nerie. Le cuij'-papier so fabrique avec do la tourbe mélangée
do guT-la-porcna et de poussière d'os.
— Anat. Cuir chevelu. La texture du cuir chevelu ne
diffère point do celle du derme en général ; cette partie
de la peau est seulement constituée par un tissu plus
dense ot plus serré, et les poils y sont jdus uonibreux ot
plus forts. I! est uni aux muscles temporaux, à l'occipiio-
fronial et à l'aponévrose épicranienne, par un tissu cellu-
laire très serré ot qui no contient point de tissu adipeux.
Pour les affections du cuir chevelu, v. chkvbd.
CUIRASSE (rad. cuir) n. f. Espèce do corset do cuir, do
fer ou de tout autro métal, qui sert ù proléger la poitrine
et lo dos de certains soldats : L'emploi des armes de Jet
amena l'usage des cuirassés. (A. Maury. ) ti /Ttu/oWer,
Pri^ndre la cuirasse, Embrasser la carnèro militaire.
-- Défaut de la cuirasse. Endroit de la cuirasse q\\ lu
plaqun do derrière vit-nt so joindre à celle do devant, ot
où se trouve ordinairement un espace vide, qui n'est pus
prologé contre les coups du l'ennemi. H Fig. Côté faible
ou moins renforcé de clous, de lames do fer, et c'est par
des progrès successifs qu'on arriva à battre les corps com-
plets d'armures qui caractérisent les harnois du xiv" siè-
cle. On avait cependant porté bien plus anciennement
des cuirasses de métal, comme le thorax des Grecs, la
lorica des Romains, qui comportaient deux pièces de
cuivre, puis d'acier ou de fer battu, dont Tune formait
plastron, et l'autre dossière. Des lambrequins de métal ap-
pliqués sur des courroies pendaient devant et derrière pour
défendre le bassin et le séant; une pareille disposition s'ob-
serve dans les armures que les Japonais portaient encore
récemment. On connaît même des cuirasses gauloises en
cuivre ; comme celles de l'antiquité classique, elles étaient
martelées de manière à reproduire les saillies du torse, et
un pareil travail se voit dans certaines belles pièces de
la Renaissance dites à l'antique, parmi lesquelles l'armure
de Charles-Quint, que l'on voit à VAnueria de Madrid, exé-
cutée par Bartolomeo Campi, est la plus justement célèbre.
L'histoire de la cuirasse se lie à celle de l'armure jusque
vers la tin du règne de Louis XIV. Alors, seulement, on la
porta vraiment seule, sans brassards, coUetin ni tassettes,
comme aujourd'hui encore on la voit armant les cuirassiers.
Pour aller à la tranchée, on mettait sur le plastron une
pièce de renfort, que l'on y vissait et qui était à l'épreuve
de la balle ; mais ces cuirasses doubles, outre qu'elles coû-
taient très cher, étaient d'un poids considérable.
— Art milit. niod. La cuirasse so compose d'un plas-
tron et d'uH dos, échancrés pour le passage du cou et des
bras, réunis par des bretelles en cuir recouvert d'une
garniture en chaînettes de cuivre, fixés au corps au
moyen d'une ceinture, et garnis intérieurement d'une mate-
lassure.
Les cuirasses en service dans l'armée française sont do
la forme dite à taille, parce qu'elles dessinent légèrement
celle-ci, au lieu do tomber tout droit, comme les cuirasses
plus anciennes. Le dos est presque plat, mais le plastron
est caractérisé par une forme nettement busquée tout le
long d'une arête nu^diane proéminente. Gràco à «etto dis-
,sse (UiùLV
Cuirasse (1750).
Cuirasso moderne.
position, les balles frappent la cuirasse obliquement, ce
qui favorise leur glissement sur la surface métallique.
Bien cju'en acior fondu, ou chromé, les cuirasses n'ort'rent
plus, aujourd'hui, do protection oflicaco contre les balles
qui, par suite do la grande vitosso quo leur impriment les
fiisils modernes, ont acquis une force do pénétration irré-
sistible. Los cuirasses no protègent plus guère que contro
les coups des armes blanches et les balles des revolvers.
Aussi sont-elles à pou près complètement abandonnées
dans tontes les armées européennes, sauf en Franco. Les
uuelquos régiments do cuirassiers qu'on rencontre encore
dans les armées étrangères y sont surtout des troupes
do parade : ainsi en est-il en Italie, on Angleterre, ou
Hussto, en Allemagne.
Il a été imaginé et exi>érimenté certains modèles de cui-
rasse d'un genre tout différent : telle la cuirasse Dowe,
Constitui'os au moyen de niaielussures assez épaisses, mais
non métalliques ot. par suite, relativement lét;ères,avec.à
l'intérieur, certains tissus plus résistants, dont les inven-
teurs s'efforcent de cacher la nature, ces cuirasses doivent
probabtemeut leur oflicacité, d'ailleurs contestable, à rue-
non exercée par ces tissus sur les balles ù onveloppo minco
do nickel ou d'acier si répaudues aujourd'hui. En counant
ou déchirant cette enveloppe, elles amènent uno soi'to iVox-
pansion et mémo d'écoulement par fusion du plomb inté-
rieur, ce i|ui enlève à la ballo .sa puissance pert'oratrice.
— Mar. Les cuirasses sont d<»slinées à nroléger les or-
ganes vitaux du navire contre les projectiles. Les caïuuis
progressant dans leur force de pénétration, les cuirasses
do la llotluisou s'accrurent de la mémo façon, et on eu
nrriva, ^ur l Amiral- Baudin, à avoir au mdieu uuo épais-
CUIRASSE — CUISEAUX
seur de 55 centimètres ; cette dimension n'a pas été dépas-
sée. Afin de mettre à l'abri des projectiles et de leurs
éclats les machines et , - -
chaudières, on imagina "■
les cuirasses des
ponts, dabord en fer
forgé ; on construisit
ensuite les plaques do
c ai ras se en fer et
acier ; on les appela
compound ou cammeîl,
du nom de leur inven
A, cuirasse; B, matelas; C. plaque.
T^
teur. Mais les projectiles en acier chromé obligèrent à
de nouveaux progrès : on construisit alors des plaques
d'acier-nickel, avec mélange de chrome, qui résistèrent
aux projectiles; mais l'invention de la mélinite et des
produits similaires nécessita, pour la protection des bat-
teries, la construction d'abris blindés, qui exigèrent une
réduction sensible dans les cuirasses de lallottaison.
Harwey créa alors les plaques à double cémentation ; ces
plaques, une fois forgées, sont
durcies à nouveau sur leur face
extérieure à une profondeur de
15 à 20 millimètres; les épais-
seurs pouvant être réduites, puis-
que les projectiles ne pénétraient
plus et se brisaient sur la pre-
mière partie de la plaque , on
augmenta les revêtements des
batteries et on renforça les épais-
seurs des ponts. La cuirasse s'ap-
plique contre les membrures, par
l'intermédiaire d'un matelas de
bois de teak (M), et l'ensemble
est tenu au moyen de prisonniers
ou d'écrous à tête noyée (B). Le
can inférieur repose sur la ta-
blette de cuirasse (T), et on a eu
soin d'isoler le matelas de la tôle
de la membrure au moyen d'un enduit de brai. Avant
d'être mises à poste, on choisit dans les lots des plaques
d'essai sur lesquelles on fait, à Gâvres, au polygone de la
marine, les tirs auxquels elles doivent résister. La cui-
rasse des ponts ne présente aucune différence dans le
principe de construction, mais la tonture rend, comme
pour les plaques de l'avant et de l'arrière, le forgeag-e
très difficile, et on a grand'peine à obtenir des plaques
harweyées de la dimension voulue pour les extrémités.
CUIRASSÉ [rasé] n. m. Navire revêtu de plaques de
cuirasse destinées à le protéger contre les projectiles.
— Enctcl. Les cuirassés ont remplacé les vaisseaux de
ligne d'autrefois; ce sont les bâtiments de combat par
excellence. Suivant le système de construction de ces
navires, la cuirasse forme une ceinture continue autour
de la flottaison, ou s'arrête à une certaine distance de l'ar-
rière et de l'avant. Au début, les cuirassés comme le Ma-
genta, le Solférino, ou les frégates cuirassées, portaient
une véritable armure de faible épaisseur, mais allant jus-
qu'au ponl supérieur. On augmenta ensuite l'épaisseur et
on réduisit la surface protégée, puis les pièces furent
mises dans des batteries casematées ou dans des tourelles
cuirassées. Enfin, avec les nouveaux projectiles, le sys-
tème de construction a du encore changer; toutes les
parties vitales : artillerie, torpilles, etc., sont protégées à
105 millimètres, et la cuirasse de flottaison atteint, sur le
Saint-Louis, une épaisseur maximum de 405 millimètres,
tandis que la tourelle a 305 millimètres et le pont 7 milli-
mètres. Les cuirassés se divisent en cuirassés d'escadre,
cuirassés de croisière, garde-côtes cuirassés et croiseurs
cuirassés. Les cuirassés d'escadre sont destinés aux flottes
des mers d'Europe; les cuirassés de croisière, d'échantil-
lon beaucoup plus faible, aux mers lointaines; les cuiras-
sés gardes-côtes, à protéger les atterrages des ports de
guerre et des ports de commerce importants. Enfin, les
croiseurs cuirassés, les derniers venus, se rapprochent
tellement des vaisseaux cuirassés, surtout dans certaines
marines étrangères {la marine italienne par exemple),
qu'on peut se demander où finit le cuirassé, où commence
le croiseur. Citons, pour mémoire, les canonnières cui-
rassées, essai malheureux de petits bâtiments de 1.000 et
de 1.600 tonnes, qui ont donné de très mauvais résultats.
CUIRASSÉ {ra-sé), ÉE adj. Muni d'une cuirasse : Guer-
rier CUIRASSÉ. IVavire cuirassé.
CUIRASSEMENT (ra-se-man) n. m. Mar. Action de re-
vêtir d'une cuirasse certains navires de guerre.
— Fortif. Cuirasse ou blindage métallique dont on revêt
les ouvra";es fortifiés pour leur permettre de résister aux
coups de l'artillerie moderne.
— Encvcl. Fortif. Les parties revêtues d'an cuirassement
sont de préférence celles où sont établies les batteries et
les régions voisines, contre lesquelles se concentre surtout
le tir de l'ennemi.
On a essayé de nombreuses variétés de métal pour ces
cuirassements : d'abord le fer laminé, puis la fonte dure
Griison, imaginée en 1876, puis le métal compound, formé
de couches d'acier et de fer laminé, etc. On comprend que
les progrès constants de la métallurgie puissent et mémo
doivent amener des modifications fréquentes dans la na-
ture des métaux employés et dans leur mode d'emploi.
Ëa réalité, on n'est pas encore parvenu, et ou parviendra
même moins facilement que pour les navires, à recouvrir
les fortifications d'une cuirasse vraiment À l'épreuve du
tir des bouches à feu. La précision du tir à terre permet,
en etfet, d'arriver à une concentration des coups, bien
difficilement réalisable sur mer, et qui finit toujours par
avoir raison des cuirassements les plus solides. Aussi le
meilleur moyen d'assurer à. ces cuirassements une résis-
tance plus longue esl-il de leur donner une mobilité au
moins relative en substituant aux batteries et casemates
cuirassées, employées tout d'abord, des tourelles et des cou-
poles cuir Asnées, susceptibles d'un mouvement de rotation
sur elles-mêmes, ce qui permet do dissimuler, derrière des
masques ou abris quelconques, les parties cuirassées, pour
ne les exposer, à la vue et au feu de l'ennemi, que pen-
dant les instants très courts où a lieu le tir des pièces
que ces cuirassements protègent.
CUIRASSER (ra-sé) v. a. Armer d'une cuirasse : Cui-
EASSEP. un naiire, des cavaliers.
— Fig. Mettre en garde, en défense : Ccirasseu un jeune
homme contre les passions.
Se cuirasseFt v. pr. Endosser une cuirasse.
— Fig. Se mettre en garde, en défense : Se cuirasser
contre les tentations.
CUIRASSÉS {ra-sé) n. m. pi. Zool. Famille de mammifères
édontos, appelés aussi cingnUs. i; Ordre de zoophytes po-
lygastriques. il Ordre de rotifôres. — Un cuirasse.
CUIRASSIER (ra-siV) n. m. Cavalier cuirassé; soldat
d'une troupe spéciale dans laquelle tous les hommes sont à
cheval et armés d'une cuirasse : Escadron de cuirassiers.
— Pop. Celui qui fait des cuirs en parlant.
— Enctcl. Ce nom de cuirassiers ne fut officiellement
donné, en France, qu'en 1665 à celui des régiments de ca-
valerie qui avait le numéro 7 et qui, comme tous les autres,
portait déjà la cuirasse : il prit le titre de Cuirassiers du
Jtoi, que, malgré maintes variations d'effectif et d'uni-
forme, il conserva jusqu'au 1" janvier 1791 ; il devint dès
lors le 8* régiment de grosse cavalerie jusqu'en 1802, où
cette armure défensive fut donnée aux sept premiers ré-
giments, ce qui fit huit régiments cuirassés, auxquels,
toutefois, la dénomination officielle de « cuirassiers " ne fut
assignée qu'en 1804, en même temps qu'on leur adjoignait
quatre autres régiments et qu'on leur donnait le casque
à crinière à la place du cha-
peau. Leur uniforme était
alors un habit bleu foncé, à
parements, collet et revers
écarlates avec boutons
blancs. Leurarme essentielle
était le sabre droit ; Napoléon
voulut les doter d'un mous-
queton, mais ils ne paraissent
pas s'en être beaucoup servis.
Dans les dernières années
de l'Empire, il fut créé 2 ré-
giments de cuirassiers de
plus. Sous la première Res-
tauration, il n'y eut plus que
1 2 régiments, plus un dans la
garde royale (l'ancien régi-
ment des grenadiers à che-
val). En 1815, on ne con-
serva que 8 régiments, dont 2
de la garde, tous à 4 esca-
drons. A dater de 1830, il y eut
10 régiments, portés en 1834 à
5 escadrons et à 6 en 1854, en
même temps qu'étaient créés
un 1" puis un 2^ régiment de
cuirassiers de la garde (ce dernier fut supprimé on 1866,
en même temps que tous les autres régiments étaient ra-
menés à 5 escadrons). 11 y eut alors 12 régiments cui-
rassés, y compris un régiment de carabiniers. Dès le début
de la guerre de 18"0. un sixième escadron fut ajouté à ces
régiments, puis il fut successivement créé 11 régiments
de marche de cuirassiers. Mais, après la guerre, le nombre
des régiments fut ramené à 12, d'abord à 6, puis à 5 esca-
drons (loi du 13 mars 1875). En 1880, 6 des 12 régiments
furent décuirassés: mais la cuirasse leur fut rendue en
1883. En 1891, on arma tous les cuirassiers de la carabine
modèle 1890, dont la crosse a une disposition spéciale pour
permettre le tir avec la cuirasse. Elle se porte à droite du
cheval, verticalement, la crosse en haut, dans un étui sus-
pendu à l'arcade de derrière de la selle. Enfin la loi du
18 février 1890 a prescrit la formation de deux nouveaux
régiments de cuirassiers, dont un, le 13*, fut formé en 1891.
L'uniforme des cuirassiers se compose aujourd'hui d'une
tunique courte en drap bleu foncé avec collet et pattes de
parements garance, épaulettes écarlates, boutons blancs
timbrés d'une grenade et casque à crinière noire en
acier, avec cimier en cuivre surmonté d'une houppette en
crin écarlate, par quoi il se différencie de celui des dra-
gons. En grande tenue, plumet écarlate, avec olive de la
couleur distinctive
de l'escadron .
Cette olive est en
argent pour les of-
ficiers. Le panta-
lon est garance à
passepoil bleu
foncé, avec basa-
nes en cuir pour
la troupe, bande
bleu foncé et bot-
tes à l'écuyèro
pour les officiers.
Les trompettes ont
la crinière écarlate
et les épaulettes
blanches.
Cuirassier
blessé (le), ta-
bleau de Géricault
(1814). Un cuiras-
sier, qui vient de
quitter le combat,
descend avec peine
un terrainenpente.
11 tourne la tête à gauche et lève les yeux vers le ciel.
Dans le fond, à droite, on aperçoit la fumée d'un combat.
Cuirassiers de ■\Araterloo (les), tableau de Bellangé
(1865). Dans cette composition, qui retrace le passage du
fameux chemin creux, le peintre s'est inspiré du récit de
V. Hugo dans les Misérables. Il a représenté avec une
fougue dramatique cette « marée d'hommes >• débouchant
soudain sur le plateau occupé par l'infanterie anglaise.
CUIRASSIER [ra-si-é) n. m. Ichtyol. Nom vulgaire du
loricairo cuirassé.
CUIRASSINE [ra-sin') n. f. Expression ancienne par
laquelle on désignait un corps léger de cuirasse, un corselet
ou môme une brigandine.
CUIRATXER {ii-é) n. m. Ouvrier qui travaille les cuirs.
CUIRE (du lat. coquere, même sens) v. a. Préparer
par l'action du fou, en parlant des aliments : Cuire de la
viande, des lêf/umes, dupam. ii Opérer la cuisson : L'eau du
Sprudel cuit les œufs. (Chateaubr.) il Calciner, soumettre
à l'action du feu : Cuire du plâtre, du verre, de la brique.
— Par anal. Faire mûrir, en parlant des fruits : Le soleil
criT les fruits, n Elaborer, digérer : La digestion curr les
o/iï/it'n/s. Il Résoudre, en parlant du rhume; La guimauve
est un moyen excellent pour cciHJf le rhume.
442
— Absol. Faire du pain : En Angleterre, le dimanche, les
boulangei's ne cuisent pas.
— Fam. Faire périr par le supplice du feu. il Cuire au
même four, Frayer ensemble, vivre d'accord.
— Loc. prov. : Cuire à /)e^7/"eu, Soulfrird'inquiétudes, de
peines, etc., qui se prolongent sans fin. ii Vous viendrez
cuireà mon four, J'aurai quelque jour l'occasion de me ven-
ger, en vous refusant ce que vous viendrez me demander.
— V. n. Etre soumis à l'action du feu, devenir cuit;
arriver à une coction suffisante : Les légumes cuisent mal
daris les eaux de puits.
— Fam. Etre livré au supplice du feu.
— Par exagér. Eprouver une chaleur excessive : Gn
CUIT sous le soleil d'Afrique, w On dit, en ce sens, très fami-
lièremeot, cuire dans son ji;s. '
— Eprouver ou faire éprouver une sensation doulou-
reuse, aiguë, au prop. et au fig. : Yeux qui cuisent. Le
mal des autres ne nous cuit pas.
— Prov. : Trop gratter cuit, trop parler nuit, L'insistance
indiscrète, le bavardage peuvent attirer bien des désa-
gréments à celui qui s'y livre.
— Impersonnellem. En cuire, Occasionner des peines, des
, m. Morceau de cuir, que le chapelier
chanterelle
Cuirassier ble
Cuirassiers : 1. Sous Louis XIII. — 2. Sous Louis XV. — 3. Eu 1890. — 4. ler Empire.
désagréments; être la cause, l'occasion de vifs regrets : 77
nous EN CUIT, dans l'âge mûr, des imprudences de la jeunesse.
Cuit {ku-i), ite part. pass. du v. Cuire.
— Fam. Ruiné, perdu ; sur le point de mourir : Je suis
CUIT ! Il Avoir son pain cuit. Avoir sa subsistance assurée.
Il Avoir plus de la moitié de son pain de cuit, Etre â moitié
perdu, ruiné ; être sur le point de mourir.
— Fig. Miiri suffisamment ; arrivé à son terme : Nous
avons dans la tête un fort joli mariage, rnais il n'est pas
ouït ; la belle n'a que quinze ans. (M"" de 8év.)
— Peint. Se dit des tons chauds : To7is cuits et recuits
da7is la lumière. (Th. Gaut.)
— Techn. Soie cuite, vSoie qui a subi le décreusage.
— Prov. : Liberté et pain cuit, La liberté et les moyens de
subsistance sont les deux choses essentielles à l'existence.
— Anton. Cru, ue.
Se cuire, v. pr. Devenir, être cuit, il Etre calciné, soumis
à l'action du feu. — Par exagér. Se chauffer avec excès.
CUIRER V. a. Garnir do cuir une malle, un coffre.
CUIRET (rè)
met entre la
la corde de l'arçon, n Nom
donné par les mégissiers et les
parcheniiniers aux peaux pe-
lées, dont le poil a été arracné.
GUIRIE [ri — rad. cuir) n. f.
Tout harnois de guerre ancien
composé de cuir, comme les
défenses de corps, les bardes
du cheval, u Ou disait aussi
CUIRÉE.
— Enctcl. Cette expression,
très ancienne, s'appliquait
même aux couvertures de cuir
des chariots. Dune façon plus
précise , elle s'applique à la
cuirasse de tournoi faite sou-
vent de cuir bouilli, rembour-
rée, renforcée par des plates
d'acier, etc.
CUIRIER (ri-é) n. m. Ta-
blier de cuir, que mettent les pécheurs de morue et les
ouvriers préparant les harengs saurs.
CUIR-LAINE {lèn) a. m. Drap croisé, très consistant et
très épais, qui doit son nom à sa solidité, n On dit égale-
ment CUIR DK LAINE.
Guis, comm. de la Marne, arrond. et à 6 kilora. d'Eper-
nay, prés du Cubry, affluent de la Marne; 468 hab. Vi-
gnobles importants dont les produits sont assez estimés.
CUI5AGE {zaj') n. m. Opération par laquelle on réduit
le bois en charbon.
CUISAMMENT adv. D'une manière cuisante.
CUISANT (zan), ANTE adj. Qui se cuit facilement :
L«'-gunies cuisants, ii Qui fait éprouver une douleur aiguë ;
Blessure cuisante, ii Piquant, qui produit sur la langue une
saveur brûlante : Le piment est encore plus cuisant que le
poivre.
— Fig. Qui fait éprouver une vive douleur morale :
Chagrins, Désirs cuisants, n Aigre, virulent ; Epigramme
cuisante.
— En T. de bot., "Se dit quelquefois des plantes cou-
vertes de poils brûlants, comme 1 ortie, il On dit aussi ur-
TICANT, ANTE.
Cuise (forêt de), v. Compiègne.
GuiSEAUX, ch.-l. de canton de Saône-etLoire, arrond.
et à 20 kilom. de Louhans, à la lisière de la grande plaine
do la Bresse ; 1.532 hab. Ch. de f. P.-L.-M. Cuiseaux fut
livré aux flammes par le sire do Craon, quand Louis XI
envahit la Bourgogne après la mort do Charles le Témé-
raire. Pendant les guerres du xvi» siècle, royalistes et
Cuirie.
443
CUIRASSE
GLOIRE ISGO
Coupe longitudinale d'un cuirassé de second rang
1. Elal comparatif de la cuirasse k se» dWersoi périodes. — a. I.o Charhs-Marld, on conatrucllon. —8. Disposition comparée de l'artllliTlo. — «. Coupe» au mallra montrant lu culrassementdea flanc».
S. Dispositions diverses de la ceinture culrnssOe et du cuirassement des tourelles.
e. A, salon do l'aralnil; A', salle b manger de l'amiral; A", oITlce do l'amiral; B, oarrO dos onioler»; R', ofUco dos ofllders; C, chambros des lance-lorplllo»; D, soutes do niallro»; D". loute k baBORe»; D",«oulo»
hlllln;li, servo moteur; K, uiineno au magasin gCnilrnl ; 0, courslvo do la soute k fulmlcoton; U, presses de pointage en dlrocUon; 1, mnooMurrs dos munitions, J, appareils do compression; li. calo» kcau;
K', calesàïln; 1„ cuisine; L', culslno de l'équipage ; M, machine; M', cliaudlCres; N, i!chelles;0, obus do 3acenUm«tros; C, obus de ij oenllmiiro»; P, bureau do diSlall; Q, païlllonuorle; B, nVlult;
S, chambre de veille ; T, touroUes; U. cambuse ; V, lavabo do» chauffeurs; X, annexe do la cambuse ; Y, magasin de» torpilles; Z, pulU liolialnes; ,l. bastingages; 6, casier»; d, «oute k charbon ; d" , »outc II obu»
de a oentlmetre» d", soute k biscuit; e, soute k gargousses de U centlmktros; o", soute k gargoussos de 32 centimètres; f, cuve; (. canons de 33 cenllmStros; h, claire-vol»; m, barre; n, hoUliUs» do 37 milli-
mètres ; n', hoichkls» de 47 millimètre» ; o, canon de IC centimètre» ; r, roue. — T. PUoe de 3* centimètre» en tourelle barbette (tourelle «vanl du il/oi/enla).
CUISE-LA-MOTTE
CUISSE
ligueurs sVu disputeront la possession. Lo partisan Lacu-
soD s'en empara au xyii" siècle et y commit toutes sortes do
cruautés. Il subsiste encore deux tours des trente-six qui
défendaient le mur d'enceinte. — Patrie do Guillaume Pa-
radin, auteur des Annales de Bourgogne. — Le canton a
9 comni. et 10.025 hab.
CuiSE-L A-MOTTE, comm. de l'Oise, arrond. et à 16 k.
de Compiègne. sur le Vandy, affluent do l'Aisne ; 986 hab.
Sablières. Une villa mérovingienne y existait jadis, qui
fut convertie, au xii' siècle, en abbaye.
CuiSERT, ch.-l. de cant. de Saône-et-Loire, arrond. et
à 20 kilom. de Louhans, près de la Seille; 1.5G3 hab. Ch.
de f. P.-L.-M. Moulins, corderies. Ancienne place forte,
Cuisery a conserve quelques débris de ses murs d'en-
ceinte'et une tour en ruine, reste du château fort des
sires de Bâgê. — Le canton a lO comm. et 9.244 hab.
GUISETTE {=èt') n. f. Tissage. Réunion de quarante fils
de chaîne, il On dit aussi musette, et OEMi-PoRTÊLi.
GHISEUR (rad. cuire) n. m. Ouvrier chargé de diriger le
feu d'une fabrique de poteries ou de briques, l' Individu qui
fait cuire le vin, dans les vignobles où. il y a des bouilleurs.
— Fam. Mauvais cuisinier : Arrière donc les simples
cuiSEURS d'aliments! (Grimod.)
CniSIAU n. m. Syn. do cuissard. (Vieux mot.)
CUISINE (du lat. cocjjm. pour co^uina, cuisine) n. f. Partie
d'un logement spécialement destinée à la préparation des
aliments : CuisiNKS souterraines, ii Nom que l'on donnait
autrefois à une boîte à compartiments, dans laquelle cer-
taines personnes mettaient les épiceries dont elles se
servaient pour la cuisine : A l'époque oit les épiceries étaient
chères, beaucoup de gens portaient leur cdisine en poche.
(Acad.) Il Art culinaire; façon d'apprêter les aliments -.S'en-
tendre à la CDisiXE. Il Mets, aliments apprêtés rAîmer /a cui-
sine épicée. Il Personnel des cuisines, domestiques attachés
à l'oflice : On laisse le bouilli pour la cuisink. (Cl. Robert.)
— Fig. Fabrication sophistiquée, préparation accompa-
gnée de certains tripotages : La cuisine électorale.
— Arg- Préfecture de police.
— Econ. dom. Cuisine-poêle, Appareil qui sert à la fois
pour chautfer les appartements et cuire les mets. V. cui-
sinière. Il Cuisine à vapeur. Préparation des aliments au
moyen d'appareils et do marmites à doujjle fond. (La va-
peur, produite par un générateur, est amenée dans le
double fond et cuit les aliments.) Il Cuisine électrique. Pré-
paration des aliments au moyen d'appareils dans lesquels
fa chaleur est produite par le courant électrique.
— Hist. Cuisine-bouche, Cuisine où l'on apprêtait les mets
destinés à la table du roi. il Cuisine du coinmun. Celle où l'on
apprêtait les mets destinés aux officiers de la maison du roi.
— Jeux. Au domino. Ensemble des dés qui restent quand
tous les joueurs se sont servis. Syn. talon et pioche.
— Mar. Cuisine distillatoire. Appareil destiné à évapo-
rer l'eau de mer pour en faire de l'eau potable.
— Loc. div. -.Batterie de cuisine. Ensemble des ustensiles
de métal que contient une cuisine, n Par plaisant. Instru-
ments de percussion d'un orchestre ou d'une musique mi-
litaire. Il Livre de cuisine. Livre où sont consignées ou bien
des recettes de cuisine, ou bien les dépenses d'une maison
concernant la subsistance de chaque jour. — Fig. Budget
de dépenses : Notre livre de cmsi-SK politique nous coûte
des millions, w Latin de cuisine, Latin détestable, tel que
celui des cuisiniers des anciens collèges, où il était
d'usage que tout le monde parlât latin, il Faire la cuisine.
Etre chargé du soin d'apprêter les aliments; préparera
manger : Toute femme doit savoir un peu faire la cuisine.
— Fig. Apprêter, arranger, accommoder certaines choses
destinées au public ; Dans les yrarids journaux, plusieurs
rédacteurs sont chargés de faire la cuisine. — En termes
de lypogr.. Rapporter au patrou les infractions qu'ont pu
commettre les ou\Tiers. n Fonder la cuisine, Pourvoir à la
subsistance de chaque jour : Le premier point, dans un
ménage, c'est de fonder la cuisine. Il Se ruer en cuisine,
Faire grande chère, n Etre chargé de cuisiiie, Etre fort gras,
fort replet. (Ces trois dernières locutions vieillissent.)
— Loc. prov. et prov. : Petite cuisine agrandit la mai-
son, En réglant sagement la dépense de la table, on fait
prospérer une maison.
— E.'^cTCL. Econ. dom. L'art culinaire, c'est-à-dire la
façon d'accommoder les mets de façon à les rendre ap-
pétissants et d'une digestion facile, ne manque pas d'im-
portance; son perfectionnement ne date pourtant que
d'une époque relativement récente. La cuisine des temps
héroïques est tout entière dans l'Iliade et l'Odyssée: elle
était très simple, de grands quartiers de viandes rôties
en faisant à peu près tous les frais ; dans l'Odyssée, quand
il sur\'ient un hôte que l'on veut bien traiter, on met un
porc tout entier à la broche. Les Grecs apprirent des
Perses et autres Asiatiques, dont le pays abonde en épices,
l'art d'assaisonner les aliments, et la cuisine devint chez
eux assez raffinée pour que Lycurgue y vit un danger
public ; il inventa le fameux brouct noir des Spartiates,
mets exécrable, plus propre à donner la nausée et à dé-
poûler do la nourriture qu'à exciter l'appétit. Athénée,
dans ses Déipnosophistcs, nous a conservé quelques-unes
des recettes culinaires des Grecs ; elles furent transmises
aux Romains, qui ont eu des cuisiniers et des gastronomes
célèbres : Apicios, sous le nom duquel nous est parvenu
UD traité De re culinaria; LucuUus, dont la table était
renommée entre toutes. Mais ce que l'on sait dos repas
somptueux des Romains au temps de l'empire, avec leurs
innombrables services, où figuraient tous les animaux de
la création, donne plutôt l'idée d'un arnas gigantesque de
victuailles que d'une chère délicate et raisunnée.
Il en fut à peu près de môme au moyen âge : l'abondance
des mets tenait lieu de variété ; cependant, dès le xiii"
et le XIV* siècle, certains pays acquirent de la renommée
))0ur l'cxcelleDce de leurs produits, poissons, volailles, gi-
>icr, fruits, fromages, ce qui attestait une certaine re-
naissance du goût. Un peu plus tard, Rabelais énumèro
une soixantaine de manières d'accommoder les œufs : l'art
culinaire commençait donc, dès lors, à être en possession
do la plupart de ses ressources. II progressa beaucoup
au XVII* siècle, quoique la profusion dos victuailles eftt
encore quelque chose d'excessif. Un maître queux du
commencement du règne do Louis XIV nous a transmis
les éléments d'un menu pour trente personnes : le repas
est do huit services, composés chacun do vingt-cinq à
trente plats ; c'eût été le cas de dire avec Boilcau :
Cliaque act« daaii «a plccc c»t une pièce entière,
car chaque sorvice conslituail un repas complet et plus
que complet. Depuis ces temps véritablement pantagrué-
liques, l'art culinaire, sans faire de bien grands progrès,
car il avait atteint son apogée, est devenu plus sobre ; il
cherche moins à éblouir par la profusion des mets qu'à
satisfaire le goût par leur succulence.
— BiBLioGR. : Les livres traitant de l'art culinaire sont
très nombreux ; nous nous contenterons de citer, parmi
les français : le Ménagier de Paris, qui date du règne de
Charles V ; le Viandîer, de Taillevent (imprimé en 1490) ;
la Fleur de toute cuisine, par P. Pidoux (1543); l'Art du
cuisinier, par Boauvilliers (1814); l'Art de la cuisiîie au
XIX* siècle, par Carême (1828). D'innombrables Cuisinières
bom^geoiscs ont mis les principales recettes culinaires à la
portée de tout le monde.
— B.-arts. Cuisines et cuisiniers. Les nombreuses pein-
tures de fruits, de gibier vivant ou mort et do toutes sortes
de provisions de cuisine, que l'on a découvertes dans les
maisons d'Herculanum et de Pompéi, prouvent que les
sujets de cet ordre trou-
vaient, sous l'empire ro-
main, beaucoup H'ama-
teurs. Le moyen âge ne
songea guère à mettre
en scène des cuisiniers,
si ce n'est peut-être dans
les enluminures de quel-
ques manuscrits et dans
les bas-reliefs de certai-
nes cathédrales. L'Italie
eut le même dédain pour
c e s images vulgaires.
Strozzi, peintre génois
du xvii* siècle, a peint
une Cuisinière occupée à
plumer une oie, d'une
exécution vigoureuse
(Gênes). Un tableau do
Murillo, la Cidsine des
anges ou Miracle de saint
Diego (Louvre), contient
divers accessoires d'une beauté et d'une vérité de cou-
leur extraordinaires. Ce tableau représente la légende
suivante. Des moines de l'ordre de Saint-Bruno se sont
dépouillés pour les pauvres. Le pain leur manque. L'un
d'entre eux, saint Diego, s'est mis en prière, et son
corps, dans son extase, s'est trouvé miraculeusement sou-
levé à deux pieds de terre. Des anges descendus du ciel
apportent et préparent des aliments aux moines. L'artiste
a su joindre avec harmonie, dans cette œuvre, la fidélité
du détail réel au sentiment du surnaturel le plus hardi.
Il était réservé aux écoles du Nord d'apporter la sincérité
et le souci de l'exactitude dans la représentation des in-
térieurs de cuisine. Une estampe d'Albert Diirer est intitu-
lée rr^Tdfesseei le cuisinier. Hans BaldungGriin a gravé un
Cuisinier éventrant un lièvre .hsiCuisiniêre de'Micrisihouvre)
se montre à la fenêtre ; elle écarte le rideau pour accrocher
un coq à un clou. Un jeune garçon à qui elle parle tient un
plat rempli de viande. Une cage d'osier est accrochée exté-
rieurement à la muraille. Tous les détails sont peints avec
une précision extraordinaire; mais le coloris est froid et
la touche n'est pas exempte de sécheresse. — Au musée
de Dresde est une toile du même peintre représentant une
Vieille cuisinière en casaquin gris, qui tient un brochet. —
Une Cuisinière hollandaise (ou la Peleuse de pommes), de
Metzu (Louvre) : une autre Cuisinière, de Mctzu (Munich),
sont encore à citer. La Cuisinière hollandaise de Gérard
Dow (Louvre) est une des plus remarquables parmi ces
œuvres. Une jeune et gracieuse Hollandaise, la jupe et
les manches
retroussées,
se montre à
nous dans
l'embrasure
d'une fenêtre
cintrée. Elle
tient une cru-
cho conte-
nant du lait,
qu'elle verse
dans un plat
creux plac"
sur l'appui do
la fenêtre .
Une grande
cage est sus-
penduo au
cintre de la
fenêtre , au-
dessus de la
tète de la cui-
sinière. A l'in-
térieur, une
autre cage et
une volaille
morte sont
accrochées
près du man-
teau d'une
grande cheminée; un chaudron, un chandelier, un panier
plein do légumes, sont sur une table. Un grand rideau, sus-
pendu à une tringle et que la jolie Hollandaise a tiré, laisse
les regards pcnt-lrer dans cet intérieur où tout reluit, où
tout brille de propreté. Cette œuvre, pleine d'éclat, de so-
leil, d'un fini merveilleux, est la meilleure représentation
que Gérard Dow ait donnée d'un sujet qu'il a traité souvent
avec (les variantes: Femme accrochant un coq à une fenêtre
(Louvre); Jeune cuisinière hachant des oignons; etc. Men-
lioiinons encore une Cuisinière épluchant des légumes, ta-
bleau do Karol Dujardin (Sehleissheim); une Cuisinière
tenant une poule, tableau de Snydors (Madrid) ; une Cuisi-
nière tirant de l'eau à une fontaine de métal et un Cuisi-
nirr entouré de noml^reuses pièces de volailles et de gibier,
labU\-uix de Jean Fyt, dans la même ville ; la Bonne cuisine.
tableau do ToniorstLa Haye); la Belle cuisinière, gravée
par P. Avelin, d'après Boucher; la Cuisine maigre, tableau
do Jean Steen ; une On'-s/niVre, gravée par F. -C. -G. Geyser,
d'après Rembrandt ; les Singes cuisiniers, do Decamps; di-
vers Intérieurs de cuisine, de Horemans (musée dos Offices),
Zorg (Louvre), Jean Steon (Venise), Jeaurat (Louvre), Des-
portes (Louvre). Chardin s'est fait une place à part dans ce
genre. Son Intérieur de cuisine, qui est au Louvre, fut peint
pour sa rérepiion à l'Académie, lo 25 septembre 1728.11 oxé-
444
cuta, depuis, une foule de compositions représentant des
L'Ste7isiles de cuisine {Louvre), des Intérieurs de cuisine. Une
Cuisinière {Munich), des Provisions de bouche, etc. Les toiles
des Decamps, Bouvin, Vollon,Mouginot, J. Bail peuvent ri-
valiser d'adresse avec celles des Hollandais. Ribot a consa-
cré aux cuisiniers, aux marmitons, plusieurs tableaux qui ont
obtenu beaucoup de succès : le Cuisinier comptable, les Cuisi-
niers à l'heure du repas, le Joyeux cuisinier, les Plumeurs,etc,
CUISINER V. n. Art culin. Faire la cuisine ; apprêter des
aliments : Bien cuisiner. Ne pas savoir cuisiner.
— V. a. Apprêter, accommoder, en parlant d'un mets ou
d'une préparation culinaire ; Cuisiner un ragoût.
— Fig. et fam. Préparer, arranger, accommoder : Cui-
sinée îme élection. Cuisiner les faits divers dans un Journal.
Cuisiner un inculpé.
— Arg. Travailler pour faire parler : L'agent de la sûreté
CUISINE le prévenu pour obtenir des aveux.
La Cuisinière hollandaise, d'après Gérard Dow.
Cuisino des anges, d'aprùs Murillo.
Se cuisiner, v. pr. Ftre accommodé, en parlant d'un
mets ou d'une préparation culiaaire. il Accommoder, con-
fectionner pour SOI ; Se cuisiner à la hâte un déjeuner.
— Fig. Etre préparé, arrangé, accommodé.
CUISINERIE ()•() n. f. Fam. Art, manière de faire la
cuisine, it Préparation culinaire.
CUISINIER (ni-é), ÈRE n. Personne chargée de faire la
cuisine : Entre im ynauvais cuisinier et la Brinvilliers. il
n'y a de différence que dans l'intention. (Président Hé-
nault.)
— Par oxt. Personne qui fait ou sait faire la cuisine :
Dumas père se donnait comme excellent cuisinier.
— Fig. Cause qui fait trouver bons les mets dont on se
nourrit : La gaieté, les travaux rustiques, les jeux folâtres,
sont les premiers cuisiniers rf«77!o»rfe. (J.-J. Rouss.)
— Arg. Dénonciateur. Il Agent de la sûreté, il Avocat.
— Allus. littèr. : On devient cuisinier, mais on naît
rôtisseur. Cette ligne de prose, qui forme un alexandrin,
est un axiome gastronomique, formulé par Brillât-Savarin
dans sa Physiologie du goût. On y fait allusion pour donner
à entendre qu'il est des aptitudes qu'on peut acquérir par
le travail et l'expérience, mais qu il en est d'autres qu'il
faut apporter avec soi en naissant. On modifie naturel-
lement la phrase en l'appropriant aux exigences de la
pensée qu un veut exprimer.
CUISINIÈRE n. f. Techn. Appareil en fonte ou en tôle, de
forme généralement parallélépipédique, muni d'un ou de
deux foyers, et à l'aide duquel on peut faire cuire les ali-
ments, tout en chaufl'ant un
appartement. (Ce mot est sy-
nonyme de cuisine-poèlÈ.)
Il Nom que l'on donne égale-
ment à un ustensile de cui-
sine en fonte ou en métal
étamê, et qui a la forftie d'un
demi -cylindre horizontal ,
supporte par des pieds. (On
peut, à l'aide de cet usten-
sile placé devant un feu ar-
dent, contenu dans une che-
minée ou une coquille à rôtir,
faire rapidement cuire et
rôtir des viandes ou du gi-
bier. — On l'appelle encore
RÔTI s soi RE.) Il Cuisinière à
griller. Appareil du même genre qui est destiné au grillage
des viandes, et dans lequel la broche est remplacée par
des tringles munies de crochets auxquels on suspend les
pièces.
— B.-arts. V. cuisine.
CUISSAGE {ku-i-saj' — rad. cuisse) n. m. Droit que
s'étaient attribué les seigneurs, dans les premiers temps
du moyen âge, de passer avec la femme d'un serf la pre-
mière nuit des noces, et qui, par la suite, s'est changé en
une redevance, véritable im-
pôt sur le mariage.
CUISSARD {ku-i-sar') n. m.
Armur. Partie do l'armure de
plates (|ui défend la cuisse.
(■V. cuissot, qui est lo terme
archéologique.)
— Chir. Appareil s'adaptant
sur le moignon d'une cuissQ
amputée, pour maintenir une
jambe artificielle.
— Techn. Gros tube creux,
reliant le cylimiro du bouil-
leur au corps cylindrique do
la chaudière, dans les machi-
nes à vapeur à bouilleur.
CUISSARDÉ, ÉE {/cu-i-sar)
adj. Kevi-i,u do cuissards.
CUISSE (du lat. co.ra. même
sens) n. f. Partie du membre
inférieur qui s'étend depuis la
hanche ou le bassin jusqu'au genou
homme, d'un hreuf. Une cuissk de poulet.
Cuisiuière.
Cuissards :
G, ^«'•nératctir ; H,B, bouil-
leurs ; C,C, cuissards.
La CUISSE d'un
— Pop. Cuisse de noix. Quartier do noix.
445
— Kam. Belle en cuisses, Pôripliraso triviale par laquelle
on dosij^no uno temmo aux foriiios massives.
— Anat. Cuisses du cerveau, Pôdonculos LiTùbraux ser-
vant li'oriçino à la moelle épinicro.
— Arohit. Cuisse de triglyphc. Cote (jni so trouve entre
doux u:lyp!ios.
— Man^j?. Aide des cuisses. Action quo lo cavalier
exerce au moyen dos cuisses pour diriger lo cheval dans
le sens voulu.
— Toclm. Pilier qui supporte la couronne et l'arche, dans
une verrerie, il Alatiùro vitridôc, qui a coulô des pots dans
lo fond du four, il Cuisse-de-grenouille, Anneau de clef dont
la partie luuc^liant à la tige est plus mince quo le milieu
do Tannoau même.
— Zool. Troisième pièce d'uno patte simple, il Deuxième
article des pattes des insectes hexapodes, ou, selon
d'autres, Premier article des pattes des mêmes insectes.
Il Espèce d'huître.
— Kncycl. Anat. La cuisse s'étend du bassm au genou
et relie le tronc à la jambe.
La cuisse, dont le squelette est constitué par le fthimr.
a chez l'homme une forme plutôt conique quo cylindrique ;
le nombre de ses muscles diminuant graduellement de
haut en bas.
Les muscles sont au nombre de douze : le biceps fémo-
ral, lo dorai-tendineux, le demi-membraneux, le tenseur du
fascia Inta, le couturier, le triceps crural, le droit interne.
le pectine, lo premier ou moyen adducteur, le second ou
petit adducteur, le troisième ou grand adducteur.
La peau est épaisse et rugueuse, douée d'une sensibilité
olituso. En arrière et eu dehors, elle est garnie de poils
chez l'homme, glabre chez la femme.
Le tissu cellulaire est abondant et lâche; les inflamma-
tions s'y propagent avec facilité. L'aponévrose crurale s'at-
tache en haut à l'arcade crurale, aux os du bassin et à uno
arcade fibreuse, qui lui est commune avec l'aponévrose des
muscles de la région postérieure du dos; elle se continue
sur les muscles de la cuisse, séparée do la peau par le
fascia superficialis, et se termine en bas à l'aponévrose
jambière, qui la prolonge; des cloisons intermusculaires
forment, aux muscles de la cuisse, trois
grandes gaines aponévrotiques.
Les artères de la cuisse émanent de
l'artère fémorale. A la partie antérieure,
un pli partant de l'aine et gagnant la
face interne de la cuisse suit^à peu près
l'artère crurale ; c'est là qu'on peut lier
ou comprimer cette artère. La branche
profonde fournit des rameaux qui,
s'anastomosant avec l'artère ischiatique,
assurent la circulation dans la cuisse,
en cas de ligature de la fémorale.
La veine fémorale correspond à l'ar-
tère du même nom; les veines super-
ficielles sont représentées par la veine
saphène interne et le réseau anasto-
motiquo des veines sous-cutanées, chez
lesquelles les dilatations variqueuses
sont si communes. Elle est fréquemment
le siège de la phlébite.
Les vaisseaux lymphatiques superfi-
ciels occupent principalement la partie
interne et postérieure ; les lymphatiques
profonds accompagnent les vaisseaux
sanguins proConds. Les uns et les autres
se jettent dans les ganglions inguinaux
superficiels du triangle de Scarpa et
dans les ganglions inguinaux profonds
séparés des précédents par le fascia cre-
brifornjîs. Ct?s ganglions s'engorgent et s'enflamment faci-
lement, dans les maladies des organes génitaux. V. bubon.
Les nerfs de la cuisse émanent de deux troncs nerveux
importants : lo nerf sciatique et le nerf crural.
— Anat. comp. Chez tous les bipèdes, la dimension de la
cuisse est au moins égale à celle do la jambe ; mais, chez les
animaux quadrupèdes, elle subit un raccourcissement con-
sidérable, pondant que les os du tarse prennent un déve-
loppement important et constituent un tronçon nouveau
du membre inférieur. Cependant, lo vestige do la cuisse
se retrouve chez la plupart des vertébrés : chez les mam-
mifores rapprochés de l'homme, elle comprend les mémos
éléments ; mais, cliezplusieursd'entroeux. chez les ongulés
principalement, la prédominance des muscles extenseurs
et des muscles fléchisseurs donne à la cuisse une forme
aplatie. Dans les oiseaux, on retrouve encore les mêmes élé-
ments constitutifs; mais les muscles y sont moins distincts.
Enfin, chez les reptiles, lo tronçon supérieur du membre
abdominal est quelquefois comme engagé sous la peau de
l'abdomen (sauriens), ou bien dans uno direction particu-
lière, la cuisse regardant tout à fait on dehors (batra-
ciens), ou mémo elle est tout à fait rudimentairo et abso-
lument invisible au dehors (ophidiens). Les poissons n'ont
pas d'organe analogue à la cuisse.
— Art vôtôr. La c«(sse est la partie supérieure du membre
postérieur, chez les animaux domestiques; elle s'attache
à la croupe on haut ot se continue on bas par la jambe. La
cuisse est it'//e quand elle est bien musclée: la cuisse
plate ot la cuisse maigre sont défectueuses chez le cheval ;
l'àne et le mulet ont la cuisse naturellement plate.
CUISSEAU iku'i-so) n. m. Portion du corps du veau coupé
en (irii\-, iio manière à contenir les rognons ot se termi-
nant un |M'u en avant de la queue.
CUISSE-DE-NYMPHE Hcu-iss, ninf) n. f. Variété do rose
bkuicli.- i(Miitéii de rose, n So dit de la couleur do cotto
ruse : Dis rideaux cuisse-db-nymi'Hl;.
CUISSELi A/(-/-.ve/') n. m. Forme ancienne du mot CUISSARD.
CUISSE-MADAME [IcH-iss] n. f. Poiro jaune ot rouge
et do forme allongée. Il PI. Des cuissks- madame. (On dit
aussi CLTlSSlC-DAMIi.)
CUIS3ETTE ikU'i-siH') n. f. Petite cuisso. (Vieux.)
" Arcliéol. Fourrure du lièvre boréal [ienus variabilis),
très estimée au moyen ûge, et qui semblait particuliôro-
moni faite avec la peau des pattes do derrière. (Il sem-
blerait toutefois quo ce terme de fourreur se soit appliqué
aussi à diverses pelleteries noires indétorminéos.)
— Tochn. Moitié dos fils d'uno portée, dans lo langage
dos ourdissours.
CUISSEUX [ku-i-seti) n. m. Partie do l'anclonno soUo
du moyen âge, qui répond à peu jirôs i nos modernes
quartiers, ot où venait buter la cuisso.
Cuisse : A, psoas:
B, arcade crurale;
C. couturier;
D, triceps crural;
E. moyen adduc-
teur ; F, droit in-
terne ; G pectine ;
II. artère léraorale
avec le nerf crural
I, en dehors. Ift
V e î ne fémorale
K, en dedans.
A, cuissière.
CUISSIÈRE {ku-i-si-èr) n. f. Garniture de poaii, dont les
larahuiirs so couvrent la cuisso gauche, ahn de garantir
leur paiHalun des frottements de
la caisse.
CUISSON {ku-i-son — du lat.
coctio. mémo .sens) n. f. Action
de cuire ou do faire cuire ; état
d'un objet qui est cuit : La cuis-
son du pain. Le degré de cuisson.
Il Liquide dans lequel on a fait
cuire un mots : Faire réduire la
CUISSON. Il Pain de cuisso7i ou de
mf'nflçc, Pain qu'un particulier
fait cuire chez soi. il Cuisson du
sucre. Préparation du sirop de
sucre,
— Douleur aiguë et superficielle :
/.es orties causent une vive cv\%soti.
CUISSOT (ku-i-so — rad. cuisse) n. m. Cuisse de che-
vreuil, de cerf, do sanglier ou d'un autre gibier de forte
taille.
— Archéol. Partie de l'armure qui habillait la cuisse.
{Cuissot est la forme ancienne de cuissard, expression
assez moderne qui n'apparaît pas avant 1680, époque où
l'objet lui-même était tombé en désuétude.)
— Encycl. Les cuissots les plus anciens sont
des canons de cuir bouilli à charnières, qui en-
ferment les cuisses et rejoignent les genouil-
lères. Vers la fin du xiv* siècle, apparaissent
les cuissots d'acier forgé qui, ordinairement,
se réduisent à une plate en gouttière, habillant
seulement le devant de la cuisse. Mais, bien-
tôt, on fit des cuissots complets pour les ar-
mures de champ clos et celles dites « de
brèche », que l'on portait pour combattre à
pied. Toutefois, les premiers modèles demeu-
rèrent en usage jusqu'au xvii* siècle, encore
que très souvent de longues tassettes articu-
lées, unies aux genouillères, vinssent en tenir
lieu. Cette dernière disposition, qui est la
règle à partir du règne de Henri IV, et qui se continua
jusqu'à la disparition de l'armure, vers 1660, est très au-
cienno.
CUISTRE {ku-isstr — peut-être du lat. custos. gardien)
n . m. Nom sous lequel on désignait autrefois, par aén igre-
ment, les valets de collège, il Magister, maître d'école :
• . ... .Le bedeau, d'ordinaire.
Est en même temps cuistre ix l'ftole primaire.
A. DE Musset.
— Par ext. Pédant, homme d'une gravité affectée.
CUISTRERIE (s(re-ri) n. f. Pédantisme. affectation du
cuistre : La servitude pédantesque des puristes sent la ccis-
TRKRiE, chose immonde. (H. Castille.)
CUITE n. f. Techn. Action de préparer, au moyen du
feu ou do la vapeur, différentes matières employées dans
l'industrie : La cuitb des briques, de la porcelaine, du
sucre. Il Quantité de matières, que l'on cuit et que l'on
obtient en une fournée. (Ce sens est surtout employé par
les savonniers.) il Seconde des opérations du blanchiment
de la soie, appelée également décredsage. ii Concentration
d un sirop. \\ Maître de cuite. Celui qui est chargé de la
direction des fourneaux pendant les cuites.
— Pop. Ivresse, ii Prendre une cuite. Se soûler.
— Chim. Eauj: de cuite, Eaux assez chargées de salpêtre
pour être évaporées.
— Econ. rur. Petit-lait, provenant do la fabrication du
fromage de Gruyère.
CUITE;^ (SE) v. pr. Pop. So donner une cuite, s'enivrer.
CUITLANZINIE(A-(m7. »nouCUITLAUZINIE(/ir»-(r-W, nf)
n. f. Genre de plantes épîpliylos, do la l'ainillo des orchi-
dées, tribu des vandées, renfermant une seulo espèce, qui
croit au Mexique.
CUIT-LÉGUMES {ku-i) n. f. Chaudière ou chaudron à
double fond, pour faire cuiro à la vapeur les légumes et
les végétaux destinés à l'alimentation du bétail, il PI. Da
CUIT-LÉGUMF.S.
GuiTO ou Kou-ITO, rivière do l'Afrique portugaise
occidentale (Angola), affluent du Koubango ; longueur
soo kilomètres.
CUIT-OEUFS n. m. Appareil destiné à faire cuiro à point
les nnifs à la coque. Il PI. Des
CUIT-ŒUFS.
CuiTZEO de Abasolo,
viUo du Mexique i^Eiat do
(iuanajuato [dép. du Valle do
Santiago]), sur un affluent
du rio I^erma; 22.690 hab.
CuiTZEO del Porvenir,
bourg du Mexique (Etat do
Michoacan [distr. de More-
lia]), sur lo tac de Cuitzeo,
quo grossit la rivière do Mo-
relia: n.os:» hab. r.,w «.,.«■-
CUIVRAGE {vraf) n. m.
Action de cuivrer un métal : CoivRACtii du fer. Cdivragk
du zinc. CuiVRAGK de la fonte.
— Encycl. Lo cuivrage est une opération qui a pour
but do produire un dépôt do cuivre sur un autre métal,
par uno simple immersion dans un bain do sulfate, d'acé-
tate ou do cyanure do cuivre. Ce dépét met te métal à
l'abri do l'action corrosive ou oxydante de l'eau salée ot
de l'air atmosphérique. C'est pourquoi on procède fré-
(|uemmont au cuivrage des doublages de navires. On
procède également au cuivrage des fontes d'art; mais,
avec ce métal, on se trouve dans l'oldigatioii de recouvrir
sa surface d'une couche isolante. (V. UKONZAGfi.) Dans la
teinture sur étoires, on désigne sous lo nom do « cuivrage »
un défaut do composition du bain colorant qui fait quo
l'étofTo. après la teinture, prend uno coloration métalljquo
fiarliculiére, constituant une moins-value. On appelle éga-
ement « cuivrage », en teinturerie, l'opération qui con-
siste à donner aux bleus d'indigo teints un aspect cuivré.
CUIVRE (du Int. cuprum, proprem. « métal do l'île do
(*liypre ") n. m. Métal de couleur rouge brun : Apri^s le fer,
le cmvRKcst II' métal le plus employé, il Par cxt. Monnaie
de cuivro, ii ('asseroles, batterie do cuisine do cuivre : Des
cuiVRHS reluisants.
CUISSEAU — CUIVRE
— Chim. Eau dr. cuivre. Eau préparée pour servir à net-
toyer les objets do cuivre et composée d'une dissolution
d'oxalato de cuivre.
— Grav.^ Planche gravée sur cuivre : Un magnifique
CUIVRE. Il Couper le cuivre. L'entailler avec lo burin.
— Min. Banc de cuivre, Pierre dure et jaunâtre qui
sert au pavage des cours.
— Miuér. ot métall. Cuivre blanc, Alliage do cuivre,
d'arsonic et de zinc, n Cuivre bleu. Variété bleue do carbo-
nate de cuivre. Il C^iyreroï-né, Chlorure do cuivre, il Cuivre
(/ns, Sulfure de cuivre antimonifére. Il Cuivre jaune. Laiton.
Il Cuivre ?ioii\ Cuivre non purifié, ii Cuivre rouge. Cuivre
de rosette. Cuivre pur, Cuivre natif, il Cuivre vierge, Mine-
rai do cuivre.
— Mus. Instrument à vent, de cuivre ou plutôt do laiton :
Les CUIVRES ojU quelque chose de guerrier. (Balz.)
— Pathol. Colique de cuivre. V. satubnisme.
— Encycl. Hist. Le cuivre est certainement le premier
métal que l'homme ait mis en œuvre, ce qui s'explique
jiar le nombre considérable des gisements, la facilité do
l'extraction comme du traitement des minerais. Sans aller
jusqu'à affirmer qu'il ait existé un âge du cuivre pur, anté-
rieur à celui du Dronze, on doit remarquer quo de Sarzec
a découvert en Chaldéo une figurine de cuivre pur, ana-
lysée par Bertholot, et quo Oppert fait remonter, d'après
1 inscription, à quatre mille ans avant J.-C. C'est le plus
ancien monument de métal que l'on connaisse, car les
objets en bronze égyptiens ne remontent pas à plus de
deux mille ans avant J.-C.
L'antiquité classique ne paraît pas avoir fait de difl'é-
rence entre le cuivre pur et le bronze; en tout cas, les
Grecs et les Romains désignaient lo métal ou ses divers
alliages par le même nom. Ils en reconnaissaient, cepen-
dant, des qualités diverses suivant leur provenance : cui-
vres de Délos, d'Egine, de Chypre, de Syracuse, de Cor-
douo, etc., ou bien suivant les mines, et alors, les cuivres
prenaient le nom des propriétaires : Livien, Marcien.
Sallustien. Le marcien était, à Rome, considéré comme le
meilleur; il servait à faire les monnaies de valeur, comme
les sesterces et les doubles as. Mais les espèces viles
étaient frappées sur cuivre de Chypre. Celui-ci était aussi
bien du cuivre rouge pur que s"es alliages. Consacré à
Vénus en tant qu'astre et que déesse, il se rapportait à
l'éclat bleuâtre de l'étoile du matin rappelant la teinte des
sels de cuivre. Aussi ce métal était-il figuré par les
alchimistes sous le même signe que Vénus ou Cypris, qui
avait donné son nom à l'îlo^de Cvpre. Et les Égyptiens
identifiaient Vénus ou Cypris à Hàthor, la divinité" multi-
colore dont les dérivés bleus, verts, jaunes, du cuivre rap-
pellent les colorations diverses. Telle demeura la symbo-
lique des alchimistes du moyeu âge, et, tout comme les
anciens, ils s'essaj'èrent à falsifier le métal qui avait
l'éclat de l'or. Ce nest qu'au m* siècle de notre ère qu'on
distingue sous le nom do cuprum, de l'a-s ou bronze, ce
métal dont on avait fait des alliages de toutes sortes, d'une
manière purement empirique, jusqu'à obtenir, par hasard,
des sortes dont, comme pour l'orichalque, on ignora et on
no put retrouver la nature.
— Miner. Le cuivre se présente dans la nature à l'état
natif, puis à l'état de sulfure, séléniure, arséniure, arsé-
niosulfure, antimoniosulfure, oxyde, carbonate, sulfate,
phosphate, arséniate, vanadate, 'silicate, chlorure, oxy-
chiorure ; enfin, en proportions plus faibles, dans la com-
position d'un certain nombre d'autres espèces minérales.
Le cuivi'e natif {Cii), dont le poids spécifique varie de 8,5
à 8,9 et la dureté de 2,r> à 3, appartient au système cubi-
que. Ses cristaux, le plus souvent octaédriques, offrent
assez fréquemment des macles ; le métal se trouve en
masses filiformes, réticulées, ou bien en plaques courbes.
Les rives méridionales du lac Supérieur, aux Etats-Unis,
ont fourni à l'exploitation des blocs énormes. Dans le
Nassau, on le trouve associé à la cbalcopyrite ou pyrite
de cuivre, ainsi qu'à la blende ot à la galène. La couleur
du cuivre natif est rouge, mais sa surface est souvent
recouverte par un enduit d'o.xydo ou de carbonate vert.
Citons los principaux minerais do cuivre : la chalcosirie
(cuivre vitreux), la covelline, la caftlonite, qui sont des
sulfures ; ra/(io?jf(e. mélange isomorphe de covelline et
do galène; fa chalcopt/rile (pyrite de cuivre), la cabane
ou cubauite. Vérubescite ou plullipsite ou bornile ou cuivre
panaché, qui sont des sulfures doubles do cuivre ot do for ;
la berzélianite (séléniure); la domeykiic, Valgodonite. la
W'A(7Hei/(/e (arséniures); Vénargitc, la clarile {arséniosul-
fures : la famatinite, la wolfsbergite ow chalcostibite (anti-
moniosulfuros); los cuivres gris, sulfures qui présentent
des variétés antimontales : panabase, tétraédrite, freiber-
gite, schwatzite, suaniolUc, et des variétés arsenicales :
tennantite, kupferhlende, sandbergérite ; la cuprile, la zi-
guéline, la chalcotrichite, la mélaconise, lu ténorite, qui
sont des oxydes; la malachite verte, Vaznrite bleue ou
chessylite, V'aurichalcitc, la buvatite (carbonates); l'Ai/ï/ro-
ct/anite, la dolérophanite, la cyanose ou couperose bleue, la
c)ialcanthite, la brorhaniite, la langile, la pisunite, la lett-
somite ou cyanotrichile ou cuivre velouté, qui sont des sul-
fates; la iibethénite^ la lunnite (phonpliales) ; ro/ir*'/ii/c.
Veuchro'ite, Vaphanése, Vérinite, lu chalcophgllite, la liroco-
uite (arséuiates) ; la volborthite, la culcvolborthite {v^na-
dates; le dioptase ot la c/(r7.çoco/^e ; silicates) ; la nantoktte
(chlorurel ; Vatacamite (oxyciilorure).
— Chim. et métall. Lo cuivre est un métal d'uno rnn-
lour rouge caractéristique; sa densité varie de s, S5 (cui-
vre fondu) à 8,95 (cuivre martelé); il fond à l.o;ir>''. et, au
rouge blanc, émet des vapeurs qui brillent à Pair avec uno
flamme vorto; il cristallise dans lo système cubique.
D'une faible dureté (il est rave parla calcile), le cuivre
est, après l'or ci l'argent, lo ()fus malléable et le plus duc-
tile dos métaux ; quant à sa ténacité, elle est asser grande,
venant immédiatement après celle du fer : la charge qui
rompt un fil do cuivre de l mllltmétro do diamètre est do
2.5 Uil. 2 à 0», do 21 kil. 1» à lOO», do li> kil. à 200». (Bau-
drimont.) Enfin, la conductibilité éleclriquo du cuivre par-
faitement pur est égale ù. 96,4, colle ao l'argeut étuut
égale à 100.
Lo cuivre no s'oxyde pas ù l'nir sec à la température
ordinaire ; mais, à l'agir humide et en (irésonco du gar car-
bonitiue, il so recouvre rapidement d uno couche verdfttre
dhy«trocarbonato {vcrl-dc-gris). CliaulVé ù l'air au rouge
sombre, lo cuivre noircit en so recouvrant d'o.rv(/(f fiit-
vrique; il brùlo dans lo chlore, ot, chauffé dans ta vapeur
do soufre, il s'y combine avec dégogomoiit do chaleur ot
do lumière.
L'acido sulfuriquo u'attaquo lo cuivre quo lorsqu'il est
CUIVRE — CUJAS
concentré et bouillant (préparation du gaz sulfureux] ;
l'acide azotique le dissout à iroid ^^préparation du bioxyae
d'azote); quant à lacide cMorhydrique , il n'agit qu'à
chaud et additionné de quelques gouttes d'acide nitrique.
Les alcalis déterminent rapidement l'oxydation du cuivre :
de la tournure de cuivre, agitée à l'air avec de l'ammo-
niaque, s'osyde et se dissout en formant une liqueur bleue
(préparation de l'azote); les matières organiques, huiles.
graisses, etc., produisent une oxydation analogue, et il
faut user de précautions si l'on se sert d'ustensiles de cui-
sine en cuivre.
— Composés binaires du cuivre. Parmi les nombres pro-
portionnels du cuivre, celui qui, multiplié par sa chaleur
spécifique (0,0952), fournit le nombre le plus voism de C,
est 63,2; ce nombre 63,2 est donc le poids atomique du
cuivre. D'autre part, le composé le plus chloré du cuivre
a pour formule CuCi' ; ce cuivre est donc un métal diva-
lent. Il forme deux sortes de composés : 1° ceux dans les-
quels deux atomes de cuivre échangent une valence, for-
mant le groupement divalent (Cu-Cu) =, ce sont les
composés cuivreux; 2° ceux qui renferment un seul atome
de cuivre, Cu = , ce sont les composés cuivriques.
Le chlorure cuivreux, (Cu— Cu) = Cl', s'obtient en chauffant
de la tournure de cuivre en excès dans de l'acide chlorhy-
drique additionné de quelques gouttes d'acide nitrique; il
se produit, alors, une solution chiorhydrique de ce sel,
laquelle, projetée dans une grande quantité d'eau, laisse
déposer un produit blanc cristallin; le chlorure cuivreiLX
est soluble dans l'acide chiorhydrique {solution incolore)
et dans l'ammoniaque (solution bleue). En solution chiorhy-
drique, le chlorure cuivreux absorbe l'oxygène, l'oxyde de
carbone, l'hydrogène phosphore ; en solution ammonia-
cale, il absorbe 1 acétylène.
Le chlorure cuivrique, CuCP, est jaune quand il est anhy-
dre; hydraté, il cristallise en longues aiguilles prismati-
ques verdâtres (CuCP4-2H'0); pour l'obtenir, on peut
chauffer du cuivre dans un courant de chlore en excès
(anhydre), ou dissoudre l'oxyde cuivrique dans l'acide
chiorhydrique (hydraté).
L'oxyde cuivreux, (Cu-Cu) =0, se trouve dans la nature
{cuprite). On le prépare en faisant bouillir avec un réduc-
teur (sucre ou glucose) une solution d'acétate de cuivre :
il se présente alors sous la forme d'une poudre rouge
cristalline.
L'oxyde cuivrique. CuO, s'obtient en grillant du cuivre à
l'air, ou en décomposant l'azotate par la chaleur. Cet
oxyde se précipite hydraté, Cu(OH)*, quand on traite par
la potasse un sel de cuivre en solution aqueuse : c'est
alors un produit bleu, insoluble dans un excès de potasse
ou de soude, mais soluble dans un excès d'ammoniaque
{eau céleste, liqueur de Schweîtzer).
Le sulfure cuivreux, {C\i—Ca) = S, se rencontre dans la
nature (chalcosine) ; c'est lui qui se forme quand on chauffe
du cuivre dans la vapeur de soufre ; c'est encore le pré-
cipité noir obtenu en faisant passer un courant d'hydro-
gène sulfuré dans une solution d'un sel de cuivre.
— Sels oxygénés du cuivre. C'est seulement pour les
composés binaires du cuivre qu'il y a lieu de considérer
les aeux séries, cuivreuse et cuivrique; pour les sels ox}'-
génés, les seuls composés cuivriques sont stables.
Le plus important des sels oxygénés du cuivre est le
sulfate SO'Cu. Il se prépare par' le grillage des sulfures
naturels ou artificiels; le résidu de celte opération est
repris par de l'eau aiguisée d'acide sulfurique ; la solu-
tion laisse déposer à l'évaporation des cristaux bleus
appartenant au système triclinique, et ayant pour for-
mule SO*Cu-|- sH'O ; ils perdent 4 molécules d'eau à
lOù degrés, et la dernière molécule à 200 degrés , laissant
alors une poudre blanche qui bleuit immédiatement au
contact de l'eau; enfin, ce sulfate de cuivre forme, avec
les sulfates de potassium et d'ammonium, des combinai-
sons cristallisées, isomorphes des sulfates doubles de la
série magnésienne SO'Cu-f- SO'K* + SH'O. Les applica-
tions du sulfate de cuivre sont nombreuses : on utilise ce
sel en teinture ; on en emploie de grandes quantités pour
la galvanoplastie et le cuivrage de la fonte, pour la fabri-
cation du vert de Scheele et du vert minéral, pour la pré-
paration de la bouillie bordelaise.
L'azotate de cuivre, (AzO*;'Cu. s'obtient en solution lors-
qu'on attaque le cuivre par l'acide nitrique; la solution
laisse déposer des cristaux hydratés, (AzO'j*Cu, décom-
posables par la chaleur avec dég^ement de vapeurs ni-
treuses et formation d'oxyde cuivrique CuO.
Citons encore, parmi les sels oxygénés du cuivre, deux
hydrocarbonates naturels : ïavtalachiteetVazurite.
— Caractères des sels de cuivre. Les réactions caracté-
ristiques des sels de cuivre sont les suivantes : une lame
de fer plongée dans une solution cuivrique se recouvre
d'un enduit rouge de cuivre métallique; une très petite
quantité d'ammoniaque ajoutée à la môme solution donne
un précipité verdâtre, soluble dans un excès de réactif
eC fournissant alors une solution d'un beau bleu ; enfin, le
ferrocyauure de potassium, le réactif le plus sensible des
sels de cuivre, détermine un précipité brun marron inso-
luble dans les acides faibles et décomposé par la potasse.
fDans les liqueurs très étendues, le même réactif donne
une coloration rouge permettant do déceler la présence
do de cuivre.)
78.000 '
— Séparation et dosage du cuivre. Le cuivre appartient
au groupe des métaux précipitables par l'hydrogène sul-
furé, et dont le sulfure produit est insoluble dans le sul-
fure d'ammonium; en utilisant celle réaction, on obtien-
dra, mélangés, les sulfures dargent. mercure, plomb,
cuivre, cadmium, bismuth. Le mélange est traité par l'acide
nitrique, qui dissout l'argent, le cuivre, le cadmium et le
bismuth ; on filtre, et, dans la liqueur, on élimine l'argent
par l'acide chiorhydrique. Après neutralisation par le
carbonate de sodium, on ajoute du cyanure de potassium,
qui précipite le bismuth ; on filtre, et, dans la liqueur ob-
tenue, on fait passer un courant d hydrogène sulfuré : le
cadmium est précipité à l'éUt de sulfure, et le cuivre
reste seul en dissolution.
Le cuivre peut être dosé :
!• Gravimetriqucment, sous forme de cuivre métallique
ou df: sulfure;
2» ^leclrolytiquemeitt, en décomposant par un courant
électrique une solution nitrique contenant le cuivre à
doser : ce métal est reçu sur un cône ou cylindre de pla-
tine servant de cathode, et sur lequel il formo un dépôt
adhérent ;
Four de grillage
Swansea ( coupe).
Casea de grillage en Suède.
S-» Volumétriquement, par le chlorure stanneux. On uti-
lise la réaction suivante ; si, dans une solution chiorhy-
drique et bouillante de chlorure cuivrique, on verse du
chlorure stanneux, le sel cuivrique est ramené à l'état
cuivreux, et la solution, de verte qu'elle était, devient in-
colore.
4" Colorimétriquement, par l'appréciation de la teinte
bleue que prend la solution de cuivre sous l'action d'un
excès d'ammoniaque, ou de la coloration rouge que pro-
duit l'addition de ferrocyanure de potassium.
~ Métallurgie du cuivre. Les minerais de cuivre, comme
•on l'a dit plus haut, sont extrêmement divers et se ren-
contrent dans
un grand nom-
bre de locali-
tés ; leur trai-
tement, d'ail-
leurs, ne se
fait pas exclu-
sivement à
proximité des
gisements mé-
tallifères : il
s'effectue aussi dans des fonderies qui, comme celles de
Swansea et Liverpool en Angleterre, sont favorisées par
le voisinage du combustible minéral.
On peut partager en trois catégories principales les
minerais de cui-
vre exploités :
1" le cuivi'e natif f
celui du Chili,
appelé corocor'o,
qui contient 60 à
65p.l00decuivre
mêlé d'oxyde et
de sable ; 2° les
minerais oxy-
dés : Vazurite,
la malachite,
que l'on trouve
en Sibérie ; sur
la côte d'Afri-
que, au sud du
Sénégal, et dans
l'Amérique du Sud; le cuivre oxydulé ou cuprite que l'on
rencontre dans l'Oural et l'Amérique du Sud; 3'^ enfin,
et surtout, les minerais sulfurés qui sont les plus nom-
breux ; les pyrites cuivreuses, Cu'S, Fe'S', presque tou-
jours mélangées d'un excès de sulfure de fer Fe*S' ; les
cuivres panachés, 2Cu'SF'S' ; les
cuivres gris, sulfures doubles d'anti-
moine et de cuivre ; la bournonite,
sulfure triple d'antimoine, de cuivre
et de plomb. Ces minerais sulfurés
sont exploités : en Amérique, au
Canada, à Capellon, et dansle New-
Hampton,àMilan;en Europe.il con-
vient de citer principalement les mi-
nes de Cornouailles, puis celles de
Rio-Tinto qui s'étendent : en Espa-
gne, dans les provinces de Huelvarr
de Séville, en Portugal, dans celle
d'Alemtejo, sur une longueur do
230 kilomètres et une largeur de
30 kilomètres.
Le traitement des minerais de
cuivre varie suivant leur nature. Les pyrites cuivreuses
sont d'abord grillées dans des fours à réverbère, dont la
voûte est très surbaissée : on les mélange à des scories
provenant d'opérations précédentes et à des minerais
sulfurés quartzeux : dans ces
conditions, le fer, plus oxyda-
ble que le cuivre, s'oxyde le
premier et passe dans les sco-
ries à l'état de silicate ; il reste
une matte bronze, renfermant
33 p. 100 de cuivre à l'état de
sulfure. Cette matte bronze est
souraiso à un deuxième gril-
lage : les mêmes phénomènes
sereproduisent, et le résultat
de cette seconde opération est
une matte blanche qui renferme 75 p. 100 de cuivre, presque
entièrement à l'état de sous-sulfure Cu'S. Enfin, cette matte
blanche est grillée à une température voisine de sa tem-
pérature de fusion : une partie du sulfure est alors trans-
formée en oxyde ; on déter-
mine la fusion complète du
mélange : l'oxyde et le sul-
fure réagissent pour donner
du cuivre métallique et un
dégagement de gaz sulfu-
reux ; les scories qui surna-
gent sont enlevées, et le
métal est coulé dans des
moules de sable : c'est le cui-
vre brut.
On affine ce cuivre brut conyerUsseur pour le cuivre
en le loodantdans un tour à eu mattes
réverbère à sole siliceuse :
le fer, oxydé tout d'abord, est expulsé définitivement sous
forme de silicate fusible ; on remue ensuite le bain avec
dos branches de bois vert : les hydrocarbures dégagés ré-
duisent l'oxyde de cuivre que le métal retient en disso-
lution. On obtient ainsi le cuivre rosette.
On applique aussi à Vaffitiage du cuivre la méthode du
convertisseur Bessemer (procédé Manhès) : la matte,
contenant 50 à 6u p. 100 de cuivre, est amenée liquide
dans lo convertisseur, qui peut en contenir deux tonnes
environ; sous l'action du courant d'air, le soufre, le fer
et tous les éléments qui, comme l'arsenic et l'antimoine,
nuisent à la qualité du cuivre, sont oxydés et s'en vont
dans la scorie, qui se forme grâce à la silice enlevée à la
garniture de la cornue.
Enfin, on a réussi à affiner en grand le cuivre par élec-
trolyse. Voici lo principe de la méthode : dans un bain
formé par la dissolution d'un sel de cuivre, on dispose
comme anodes des mattes de cuivre impur ; le courant
électrique transporto le cuivre de l'anodo à la cathode,
où il bo dépose à l'état do pureté, tandis que les élé-
ments étrangers tombent au fond du buin, ou se dissol-
vent sans être éleutrolysés. Un courant de i.ooo ampères-
Four à minerai
de cuivre.
Four de raffinage
du cuivre ooir.
446
heure dépose ainsi 1.180 grammes de cuivre; la diffé-
rence de potentiel aux deux électrodes ne doit pas dé-
passer 0 volt, 5. Il existe aujourd'hui plusieurs centres
importants d'aftinage du cuivre par électrolyse : citons,
en Allemagne, les usines de Hambourg, Oker, Aix-la-
Chapelle, Cologne et Mansfeld; en Angleterre, celles de
Birmingham et de Swansea ; en France, celle de Biache-
Saint-Waast (Pas-de-Calais), de Dives (Calvados), de
Pont-de-Chéruy (Isère), d'Eguilles (Bouches-du-Rhône).
— Applications. — Alliages. Le cuivre reçoit des appli-
cations très variées ; il entre dans la composition d un
grand nombre d'alliages importants (laiton, bronze, etc.),
qui seront étudiés chacun au mot correspondant.
— Hyg. et toxicol. Le cuivre existe dans la plupart de
nos aliments végétaux et animaux, attendu que les plantes
exirayent ce métal du sol et que les herbivores, qui con-
somment ces plantes, en renferment, par suite, dans leurs
tissus. Les conserves de légumes en renferment, en outre,
par suite du reverdissage; il en est de même du vin, sur-
tout depuis qu'on se sert de la bouillie bordelaise contre
le mildew. A- Gautier estmae, en conséquence, que nous
absorbons 20 milligrammes de cuivre, en moyenne, par jour.
La toxicité des sels de cuivre a été longtemps admise.
Depuis les travaux de Galippe, qui a expérimenté sur des
chiens, sur sa famille et sur lui-même, ces sels paraissent
peu toxiques; à haute dose, ils sont rejetés par les vomis-
sements; à petites doses, ils s'emmagasinent dansle foie
et s'éliminent par les urines et les fèces.
Dans les cas d'empoisonnement avéré par lo cuivre,
on doit procéder au lavage de l'estomac ou donner des
vomitifs (ipéca, apomorphine), du lait, des blancs d'œuf
ou de l'eau albumineuse, de la tisane de céréales, et, en
cas de besoin, des injections hypodermiques de chlorhy-
drate de morphine, ou bien du laudanum (25 gouttes dans
un peu d'eau) par la voie alimentaire.
Quant aux propriétés anticholériques du cuivre et de
ses sels, si vantées jadis, elles paraissent aujourd'hui plus
problématiques que jamais.
Cuivre (rivière de). V. Coppermine-River.
CUIVRÉE n. f. Tcchn. Emploi du cuivre en guise d'or
pour recouvrir des surfaces que l'on recouvre ainsi d'une
fausse dorure.
CUIVRER v. a. Revêtir de feuilles de cuivre ou d'une
couche de cuivre : Cuivrer du fer, du zinc, ii Donner une
teinte cuivrée : L'air de la vier cuivre le teint. |] Cuivrer
un son. Lui donner un timbre cuivré.
Cuivré, ée part. pass. du v. Cuivrer.
— Mar. Fo7id cuivré, Fond de mer qui a la couleur du
cuivre.
Se cuivrePf v, pr. Etre cuivré, ii Prendre une teinte
cuivrée.
CUIVRERIE {rî) n. f. Usine où l'on traite les minerais de
cuivre pour obtenir le métal pur. n Fabrique d'instruments
et d'ustensiles de cuivre, n Magasin qui contient ces in-
struments et ustensiles.
CUrVRETTE [vrèt') n. f. Anche en cuivre de certains
instruments à vent.
CUIVREUX {vren), EUSE adj. Qui a rapport, qui appar-
tient au cuivre; qui est de la nature du cuivre : Couleur
cuivreuse. Il Peinture dont la couleur rappelle celle du
cuivre : Peinture cuivreuse.
— Qui rend le son du cuivre; qui a une sonorité stri-
dente : Son cuivreux. Voix cuivreuse.
— En T. de chim.. Se dit d'un oxvde qui est le premier
degré d'oxydation du cuivre ; Oxyde cuivreux. V. cuivre.
CUrVRICO, préfixe employé pour cuprico.
CUIVRIQUE [vrik') adj. Se dit d'un oxyde qui est le
deuxième degré d'oxydation du cuivre : Oxyde cuivrique.
V. CDIVRE.
CUIVROT [vro) n. m. Outil en forme de pinces à l'usage
des horlogers, qui s'en servent pour tenir les tiges des
pièces qu'ils veulent tourner.
CuJAS (Jacques), jurisconsulte français, de son vrai
nom Cuj.YUS, né à Toulouse en 1522, mort à Bourges en
1590. Fils d'un simple tondeur de drap, il apprit le droit
avec le professeur tou-
lousain Arnaud Ferrier,
et, grâce à un travail
opiniâtre, il acquit une
solide instruction. En
1547, il ouvrit à Toulouse
un cours d'/nstitutes ;
mais, bien que déjà célè-
bre, il ne put, paraît-il,
obtenir, en 1554, la chaire
de droit romain de l'uni-
versité de Toulouse,
ayant été écarté par les
intrigues du bartoliste
Forcadel. Il laissa Tou-
louse et enseigna suc-
cessivement à Cahors, à
Bourges, à Valence, puis
revint à Bourges, passa
à Turin, retourna à Va-
lence, et enfin, pour la
troisième fois, à Bourges.
Cujas.
Il resta dans cette dernière ville, sauf un court séjour à
Paris, où il obtint d'enseigner en t5"G. Cujas a été le
premier des anciens romanistes, et le représentant le plus
brillant de l'école historique. Les glossateurs avaient
étudié le droit romain au point de viie do la pratique et
de ses appLcations à la société féodale : Cujas, suivant
en cela Alciat, faisait comme les glossateurs une étude
exégéiique des textes du Digeste, mais pour les remettre
dans leur cadre original et retrouver leur portée pre-
mière, plutôt que pour expliquer lo droit de Justinien ; il
chercha à reconstituer ainsi les doctrines juridiques des
diverses époques de Rome. Ses principaux ouvrages sont
ses Observationcs, ses Paratitla, ses liecitationes, ses Trac-
tatus ad Africanum, ses coramentaires sur diverses parties
du droit romain. Tous se distinguent par la pureté, la con-
cision et l'élégante clarté du stylo, autant que par l'éru-
dition et la profondeur. Ses œuvres complètes ont été
imbliées par Fabrot (Paris, IG58) ; réimpr. à Venise (1758-
1783), Prato (1834-1843).
— BiBLioGR. ; Bcrriat Saint-Prix, Histoire du droit r<h
main, suivie de l'Histoire de Cujas (1821).
447
GUJAVIE (polon. Ktija-wy), province do l'ancienne Po-
logne, qui s ôtoudait outre la Vistule et la Notzo. Elle
compronait uuo partie dos districts do Bromberg et do
WloL'lawok. Principauté iudôpondanto au xii' siùclo, elle
fut rôunio ù la couronne, au xyi* siôcio.
CUJELIER (/i-i') n. m. Nom vulgaire do deux oisoaux de
France, l'alouotto lulu {alauda arborca), et le pipit lar-
louso [anthus piuxtensis). [Locujelior deliurt'on ost bien lo
lulu, mais il y a ou une confusion dans sos • lanclies en-
iuminéos (6i)2), le n" l étant le lulu, oL lo u" 2 lo pipit lar-
louso ; les numéros ont été intervertis. j
CUJÈTEn. m. Bot. Nom vulgaire du calobassicr d'Améri-
que ou croscentie. il On dit aussi cujeth, cuiètk, et cuiétk.
GUJUS BEGIO, EJUS RELIGIO {De (cf p<iJjs, de telle re-
ligion], Ma\.iiii'' laMiii« |iar laniu-llo ini iiidii|iio que l'hommo
est génoraleni.nt do lu rolii;i<)ii qui douuuu dans son pays.
CUL {ku — du lat. cidas, mémo sens) n. m. Fam. et bas.
Derrière, partie postérieure do l'hommo et dos animaux,
comprenant les fesses et lo fondement : Tambcr sur le
CUL. Le CUL d'une poule.
— Par anal. Partie inférieure ou postérieure, fond, bas
do certaines choses : le cul d'une lampe, d'une bouteille.
— Loc. div. : Cul blanc. Petit mercier qui va vendre ses
denrées do campagne en campagne. Il Cul tout nti. Men-
diant, gueux. Il Cul de plomb, Homme lourd, peu alerte, et
aussi Homme que ses occupations forcent à être séden-
taire. Il Cul de oasse-fosse, Cachot souterrain creusé dans
un© fosse, il Cul par-dessus tête, La tôte en bas et les pieds
en l'air, il Bout de cul. Petit homme gros et court.
— Fig. Montrer le cul. Tourner le dos, fuir devant le
danger, et aussi être vêtu de guenilles, ou avoir des vête-
ments en lambeaux, n Etre à cul. Etre à bout do ressources
(allusion, dit Quitard, à un usage autrefois observé dans
l'université de Paris, où les écoles étaient jonchées do
paille sur laquelle les étudiants étaient assis. Chacun
d'eux se levait pour répondre lorsqu'il était interrogé, et,
s'il demeurait court, dans l'examen qu'il avait à subir, il
était obligé de se rasseoir, ce qui s'appelait être à cul ou
être mis de cul.) il Mettre quelqu un à cul, Lui ôter tous ses
moyens, le réduire à l'extrémité, il Mettre sur cul. En par-
lant d'une futaille, La mettre sur un do ses fonds, et, par
ext., La vider, il Avoir le cul rompu, Traîner les jambes en
marchant, il Se trouver. Etre assis entre deux selles, le cul
par terre. Do deux choses tentées, ne réussir en aucune ;
employer inutilement deux façons pour réussir dans une
atfaire. il En avoir dans le cul, Etre vaincu, n Faire le cal de
poule. Se dit d'une certaine moue que l'on fait en avançant
Tes lèvres l'une contre l'autre, et les arrondissant par une
légère contraction, ce qui leur donne, en effet, la forme du
croupion d'une poule, il Péter plus haut que le cul, So
donner des airs qui ne sont pas en rapport avec la posi-
tion qu'on occupe ; entreprendre plus qu'on ne peut faire.
(On peut dire, plus convenablement : Se moucher plus
HAUT QUE LE NEZ.) |[ .Saluer à cul ouvert, Faire de profondes
salutations en courbant la tête presque jusqu'à terre, n }'
aller de cul et de tête, Agir avec étourderie, avec un em-
pressement irréfléchi, il Pretidre son cul pour ses chausses.
Commettre une forte méprise, une erreur grossière, ii Tenir
quelqu'un au cul et aux chausses, Le traquer, le serrer de
près ; s'occuper de sa vie intime, fouiller son existence,
scruter ses laits et ses gestes, n Mettre une voiture à cul,
La renverser en arrière, les brancards levés, il Baiser le
cul à quelqu'un, Faire acte envers lui de lâche servilité.
Il La tête a emporté le cul. Se dit d'une personne qui est
tombée la tête on bas, les pieds en l'air, n On lui bouche-
rait le cul d'un grain de millet. Se dit d'une personne en
proie à une grande peur, n Ce sont deux culs dans une che-
mise. Se dit do deux amis qui ne font qu'un, qui sont liés
d'une étroite amitié. (On dit plus honnêtement : Ce sont
DEUX TÈTES DANS LE MEME BONNET.) I! Enlever le Cul à
quelqu'un, Lo battre, il Avoir quelqu'un dans le cul (plus
décemment dans le nez). Détester, mépriser, il Tirer au
cul, Travailler le moins possible, et sans énergie, il Bourse
à cul de vilain, Bourse ou escarcelle du moyen âge, encore
en usage au xvi* siècle, dont le fond se relevait en son
milieu pour retomber en deux saillies hémisphériques.
Il On disait aussi bourse à, culot ou tout simplement
CULOT.
— Archit. Cid en pendentif. Voûte sphériqne rachetée
par quatre pendentifs, n Cul de niche, Fermeture cintrée
d'un niche.
— Arg^. Culà fauteuil. Académicien, n Culgoudronné, Ma-
telot. Il Cul rouge, Soldat de la ligne. Il Cul
terreux. Paysan.
— Art ctilin. Cul d'artichaut, Partie char-
nue d'un artichaut, celle sur laquelle s'im-
plantent les feuilles.
— Chass. Tirer au cul levé. So dit de la
façon do tirer le gibier au moment où il
prend son vol ; La bécassine se tire souvent
au cul LEVE.
— Cost. Nom donné autrefois à un ajuste-
ment porté par les dames et que, depuis,
on a appelé tournurh.
— Jeux. Baisrr le cul de la vieille. So dit à
certains jeux, lorsqu'on est capot ù la lîn Cul de poulie,
d'une partie, ii Jouer à ciU levé, Jouer avec
plusieurs individus, on remplaçant lo perdant chacun à
son tour.
— Mar. Arriére d'un bâtiment. (Peu usité.) Il Talon d'une
varangue, ii Partie infé-
riouru d'une poulie, ii Etre
sur cul , Etre surchargé à
l'arrière ( en parlant «l'un
naviro).iiFam. Tombe àcuU
Exclamation poussée pour
engager les hommes qui
liront sur une mameuvro à
fairo un effort énergique
jusqu'à la casser et tomber
sur lo dorrièro.
— Pôch. Fond do tilot.
— Tochnol. Kn sorrurr-
rie, on appelle Cul de ponUt
lo ronllemont existant sur
une espagnolette, k la hau-
teur do la poignée, il CuL
de chapeau, Chaciuio dos extrémités do la platine d'un
voiTou (?n formo dr^ targetlo. Il Cal dr la pouhr. Partie dn
lu cuitiiiu de la poulie qui so irouvo au point lu plus éloi-
gné do l'attache, il Cul de bouteille, Couleur d'un vert très
foncé : Drap cdl de bouteille.
GULAGE on GULLAGE [ku-laf — du lat. culagium, même
sons) n. m. n Féod. Droit de culage. V. cuissAGE. il Présent
en denrées fait par un nouveau marié à ses compagnons,
lo soir do ses noces.
GULAH n. m. Mesure de capacité usitée à Sumatra, et
valant 1 lit. 46.
GULAIGNON [lé, et qn mil.) n. m. Fond d'un filet do
pôi:he, t!ii lurnie do manche.
CULAN, comm. du Cher, arrond. et à 25 kilom. de Saint-
Amand-Munt-Hond, sur l'Arnon ; 1.529 hab. Ch. de f. Or-
léans. Exploitation do manganèse ; commerce do laines, de
grains. Briqueterie. Ruines du château de Croï(xv« s.).
GULANT (Louis de), seigneur de Châtoauneuf, amiral
do France, né vers 1360, mort en 1444. Il appartenait à
une famille berrichonne originaire de Culan, départ, du
Cher, cant. de Châteaumeillant. Il fut nommé amiral de
France en 1421 ; c'est lui qui défendait Orléans contre les
Anglais, quand Jeanne d'Arc délivra la ville.
GuLANT (Philippe de), seigneur do Jalognes, neveu du
précédent, mort en 1454. Il fut nommé, en 1439, sénéchal
du Limousin et maréchal de France en 1441. Il fut un des
principaux instruments do Charles VII, dans sa grande
œuvre d'organisation des armées royales.
GUXiART {lar — rad. cul) n. m. Partie de l'équipage du
gros marteau d'une forge.
CULASI on GOLASI, bourg de U Malaisie (archipel
des Philippines [ile Panay]), sur la côte
occidentale de l'île; 9.070 hab. Riz, ca- Canai de la hausse
cao, poivre, huile de coco, tissus de
coton, d'abaca. Pêche.
GULASSE (rad. cul) n. f. Art milit.
Partie postérieure du canon des armes jFaccées'di
à feu (armes portatives et bouches à ( d^pomi
feu). Il Culasse mobile, ou simpl. Culasse,
Pièce de fer qui sert à fermer l'oriflce fretle deculassQ
postérieur des canons et des fusils se
chargeant par la culasse, ii Vis de culasse. Grosse vis ser-
vant à fermer les pièces de canon à l'arrière.
— Pop. Derrière ; Tomber sur la culasse, il Etre ren-
forcé par la culasse, Avoir les hanches et le derrère proé-
minents.
— Jardin, et viticult. Partie inférieure d'un cep de
vigne. Il Partie de la racine qui se trouve immédiatement
au-dessous du collet. Il Partie inférieure d'un tronc d'arbre.
— Mar. La partie la plus proche de la verge de l'ancre.
— Métrol. Nom donné, dans une région de l'ouest de la
France, à une ancienne mesure de capacité pour les
grains.
— Techû. Partie inférieure d'un diamant taillé en bi-
seau.
— Enctcl. Artill. Dans les armes se chargeant par la
bouche, la culasse, surépaissie et fermée par un fond très
épais, ne présentait d'autre ouverture quela/»7«iVre, paroû
s'enflammait la charge. Aujourd'hui, le canon des armes
à feu, porta-
Appui de la came
Oreille devis du le«ier'v Mortaise Champignon de
,' de culasso poignée ',de surele la lèle mobile
t)eqBgciie''t
togemenl ^^ \ts,zr poionee
duloquel "^ ^
Culasse (syst. de Bonge).
B&llment lur cul.
tives ou au-
tres, estouvert
de part en
part, et la cu-
lasse reçoit un
mécanisme de
fermeture per-
mettant d'ou-
vrir l'arme
pour y intro-
duire la char-
ge, de la refer-
mer ensuite et
de fairo feu.
Lo charge-
ment par la
culasse fut
très ancienne-
ment essayéet
réalisé, notam-
ment dans les
canons;et,
pendant la guerre do Cent ans, les Anglais en avaient
déjà, qui so chargeaient do la sorte. Ce qui a fait lon^;-
temps rejeter le chargement parla calasse, c'était la dif-
ticufté d'assurer l'obturation par la fermeture de culasse,
et d'empêcher ainsi le crachement des gaz à la figure du
tireur. La difficulté fut tournée dans lo fusil Droyse, que
les Prussiens adoptèrent dès 1841, et dont la fermeture
projetait les gaz crachés par l'arme au moment du tir, de
façon qu'ils ne fussent pas gênants pour le tireur.
Mais on hésita longtemps à adopter ce mode do charge-
ment, parce qu'on redoutait la délicatesse du mécanisme
do fermeture, ot enfin, parce qu'au lion de souhaiter un tir
très rapide, on s'en défiait plutôt, par suite de la grande
consommation de munitions qu'il devait permettre de faire.
Aussi l'emploi du chargement par la culasse no fut-il
adopté, dans toute l'Europe, qu'après l'e-xpérionco pro-
bante de la guerre de 1866.
D'ailleurs, outre l'avantage d'une plus grande rapidité
do tir, ce mode de chargement en a do très importants,
au point do vue balistique : il permet la réalisation facile
du forcement, la suppression du vent et la réalisation dos
vitesses initiales éaormea que, sans lui, on n'avait jamais
pu obtenir, et qui constituent le plus grand élément do
puissance des armes à fou modernes.
GULASSEMENT (la-se-man) n. m. Action ou manière de
rulassor une arme à. feu.
CULASSER (la-sé) V. a. Mettre la culasse à une arme â feu.
CULATE n. f. Artill. V. cdl-de-lampiî.
GULAVE n. m. Récipient on terre ou on tôle, dont on
so sort pour faire recuire des objets de verre quo l'on
vient do faire dans les verreries.
GUL-BADOU {ku)ou GU-BADOU n. m. Partie de l'arriére
et du fond d'un bâtiment, sous la plate-forme do la soute
a poudre, il Nom donné, dans quelques ports de commerce,
jï la partie qui so trouve dans le plancher do la chambre
d'un canot.
CUL-BAS ou GUBAS {hi-ba) n. m. Jeu de cartes, qui ost
uuu imituliou du juu rouvorsé dit » du commorco », los
Cul-blanc.
Saut
CUJAVIE — CULCITIDES
joueurs cherchant à se défaire de lours cartes, au lieu do
chercher à les amasser. (La marche do ce jeu, pour ce
qui est des coups, est
exactement la même
que dans le jeu du com-
merce.)
GUL-BLANC (kn-blan)
n. m. Nom vulgaire de
plusieurs oiseaux d'Eu-
rope qui ont le ventre
blanc, tels que les che-
valiers (tûtanus ochro-
pus). Il PI. Des cuLS-
BLANCS.
— Enctcl. Le cul-
blanc gris et le cul-
blanc cendré sont des
variétés du traquet
motteux ou œnanthe
( saxicola œnanthe ) ; le
cul-blanc roux est le traquet stapazin (saxicola slapazina);
le cul'blanc roussâtre est le traquet oreillard (saxicola au-
rita). Cul-blanc est encore lo nom d'un pétrel ( thalasso-
droma leucorrhxa).
CUL-BRUN (A-a) n. m. Nom vulgaire donné, dans les cam-
pagnes, à une variété de papillons do nuit, qui s'appelle
scientifiquement bombyx, chrysorrhea. ii PL Des cui.s-
BRCNS.
CUL6UTABLE adj. Qui peut être culbuté : Régiment
facilement culbutaule.
CULBUTAGE (taf) n. m. Action de culbuter.
CULBUTANT (tan) n. m. En t. d'arg.. Pantalon.
CULBUTANTS (ta7i) n. m. pi. Ornith. Race de pigeons
domestiques considérée comme une espèce fixée, et dont le
nom scientifique est columba qyratrix. — Un culbutant.
— Encycl. Ornith. Les culbutants sont ainsi nommés à
cause de leur façon de se laisser tomber en plein vol, eu
faisant cinq ou six culbutes ou sauts périlleux, pour se rele-
ver en l'air et continuer de voler. On a dit que cette manœu-
vre avait pour but de dérouter les oiseaux de proie. Les
fameux travaux de Darwin sur l'origine des espèces ont
attiré l'attention sur cette race très recherchée des ama-
teurs, et dont on distingue deux ou trois principales varié-
tés : culbutant anglais, culbutant pantomime, etc. 11 semble-
rait que cette allure singulière soit due à un état nerveux
morbide, fixé dans la race et qui n'est point sans rapport
avec l'ataxie, car les culbutants semblent toujours en
proie à des inquiétudes neurasthéniques. Ces pigeons sont
très petits, mais ils comptent parmi ceux qui ont le vol
le plus haut, le plus soutenu et le plus rapide.
CULBUTE (de cul, et de buter, se heurter)
que l'on exécute en posant la tète à
terre et lançant les pieds en l'air pour
retomber de l'autre côté ; Faiseur de
culbutes. Il Chute violente : Faire une
hoi-rilile culbute, il Fig. Revers, ruine,
chute, renversement : La culbute du
7nitiistèi^e. il Faillite: Commerçant menact'
d'une CULBUTE.
— Loc. adv. : A la culbute, A la déban
dade, on désordre. (Vieux.)
— En T. d'archéol., Partie de la coif-
fure des femmes qui se composait d'un
nœud de rubans appliqué sur te der-
rière de la cornette. (Cette expression
de modiste, en usage à partir du xvii*s., demeura long-
temps en honneur.) Syn. renvkkse.
— Prov. : Au boutdu fossé la culbute. So dit pour faire
entendre qu'on persiste dans une résolution, une ligne do
conduite, quels que doivent en étro les résultats.
CULBUTER V. a. Renverser, Taire faire la culbute à :
CuLBUTEft son adversaire. M Fig. Amener la ruine, la
chute : Dubois culbuta les conseils pour culbuter le hki-
rrchal d'Huxelles. (St-Sim.) Il Mettre sens dessus dessous :
Tout culbuter dans sa chambre. Il Repousser violemment,
rejeter en arrière : Culbuter l'avant-garde ennemie.
— Culbuter la feuille ou absolum. Culbuter. Typogr. La
retourner sur la mémo forme après l'avoir tirée onl)Ianc.
— V. n. Tomber la této en bas, fairo la culbute : Cul-
buter du haut d'un escalier. Il Fig. Etre ruiné, renverse :
Etablissement qui ne ta?'dera pas à culbuter.
Se culbuter, v. pr. Se renverser les uns les autres ; faire
la culbute, il Fig. Se mêler, so heurter au hasard.
CULBUTEUR n. m. Linguist. Personne qui fait des cul-
butes.
— Tochn. Appareil on forme do heurtoir sur lequel on
fait butter, pour
les vider, los wa-
gonnets ù bonne
mobile, chargés
do bal las t , de
minerai, do
houille.
Culljutdur.
CULBUTIS (ti) ^
n. m. Amas pêle-mêle de personnes, d'objets ronvorsés,
culbutés. Il Action de culbuter.
GULCASlE(:f) n. f. Plante grimpante, de la famille des
aroVdées, tribu dos philodendrôes, rouformaut doux espè-
ces, qui croissent en CUiinéo,
CULGITE ou CULGITA (si) n. f. Zool. Genre d'échino-
dormes, type do la famille dos culcitidés, renfermant des
étoiles do mer A corps penlagoual fendu aux angles, qui
sont arrondis. (Los culoilos sontlosom//c/*5do BlamviUo ;
on on connaît cinq ou six espèces, répandues dans les mers
chaudes : culotta discoidca [mer Rouge]; culcita I\ovx
Guimw [océan Indien]; etc.)
— Bot. Genro do fougères.
CULCrrXE (si-t() n. f. Genre d'herbes à feuilles alternes,
■\ corolles jaunes, do la famille des composées-séuécioï-
déos, comprenant une dizaine d'espèces, qui croissent
dans les régions montagneuses do 1 Amérique centrale
ot australe.
CULCITIDÉS («On- ni- pi. Famille d'échinoderraes stol-
léridos. couipronant les genres culcita. ctenodiscus et cho-
riasicr, tous caractérieés par la forme pentagonalo du
Cuïbuto {xvii« s.).
i
CULDAFF — CULLEN
disque parfois prolongé en bras courts (choriaster), par la
nature rugueuse des tégumonts et parles sillons ambula-
craires empiétant sur la face dorsale. — Cn culcitidé.
GuLDAFF, bourg et port de poche d'Irlande (prov.
d'Ulster 'comté de Donegal]), sur une haie du canal du
Nord, dite Ciddaff Bai/; 4.200 hah.
CDL-D'ÂNE ou CUL-DE-CHEVAL {ku) Q. m. Nom d'une
espèce d'ortie de mer. » FÏ.Des cvls-b'Àhe, des culs-de-
cheval.
CUL-DE-CHAUDRON (kn) n. m. Art milit. Fond d*un en-
tonnoir ouvert par l'explosion d'une mine : Des cdls-de-
CHADDRON.
— Bot. Nom vulgaire de ramélanchier.
CUL-DE-CHIEN {ku, chi-in) n. m. Nom \-ulgaire de la
nèfle. Il PI. Des cdls-dk-chien.
CULDÉE {du celtique kele-De, kelle Dei, serviteur de
Dieu) n. m. Nom de certains moines du vi" et du vu' siècle.
— Enctcl. Les culdées se rattachaient à saint Colom-
ban, moine irlandais qui évangélisait l'Ecosse au vv siècle.
Ils étaient répandus surtout'en Irlande et dans l'Ecosse,
où saint Colombao avait fondé un monastère célèbre, dans
l'île d'Iona. Ils vivaient par petites communautés de douze
membres, sous un abbé qu'ils élisaient, soumis, mais avec
une certaine indépendance, aux évoques. Ils avaient des
usages particuliers: ils ne paraissent pas avoir observé
régulièrement le célibat.
CULDÉEN. ENNE {rff'-îH, é»') adj. Qui se rapporte aux
culdées : Les comm«ïm»/**s culdéi;nnes. {On les a appelées
aussi Eglises culdéennes.)
CUL-DE-FOUR (A-i() n. f. Voûte à double courbure d'une
niche, il PI. Des cdls-de-folr.
CUL-DE-JATTE {kïi — de cul, et de jatte, à cause de
l'espèce de plat dans lequel ces personnes sont habi-
tuellement assises) n. m. Personne privée de ses jambes
ou qui n'en peut faire usage : Z>es ccls-de-jatte. ii Se dit
aussi de l'espèce de siège dont se sert la personne appe-
lée o cul-de-jatte ».
CUL-DE-LAMPE {ku) D. m. Archît. Sorte d'ornement de
plafond ou de voûte ressemblant au dessous d'une lampe
d'église. Il Cabinet, petite rotonde faisant saillie en dehors
d'une construction, et dont la forme se rapproche do celle
du cul-de-lampe : Des culs-de-lampe.
— Artiil. Nom donné, dans les canons se chargeant par
la bouche, à la face extérieure de l'arrière, au milieu de
laquelle est le bouton de culasse. (On disait autrefois cnLATE.)
Il Encorbellement pyramidal renversé, destiné à soutenir
certaines guérites de rempart, que comportaient les an-
ciens systèmes de fortification.
— Impr. Sorte de vignette d'ornement, que l'on met
dans les livres à la fin des chapi-
tres, pour remplir l'espace blanc
qui reste.
— Mar. Bas des bouteilles ; or-
nements qui terminent la sculp-
ture sur la première préceinte.
— MoU. Nom ancien de plusieurs
coquilles du genre turbot.
— Pèch. Enceinte formée en
dehors des bords d'un étang pour
retenir l'eau.
— Techn. Faux fond d'une ser-
rure. Il Bouton de porte.
— Encycl. Archit. Il y a des
culs'de-lampe de deux sortes : les uns, particuliers à 1 ar-
chitecture ogivale, sont des clefs pendantes qui tombent
des nervures
des voûtes;
les autres sont
des supports
en encorbelle-
ment, destinés
à recevoir la
retombée d'un
arc doubleau,
d'une tou-
relle, etc., ou à
soutenir ime
statue placée
dans une niche
peu profonde.
Le fond d'une
lampe suspen-
due a pu don-
ner l'idée d'ap-
peler « cul-de-
lampe » certai-
nes clefs pe'n-
dantcs ; mais
cette dénomi-
nation n'est
guère justifiée
en ce qui con-
cerne les sup-
ports cn en-
corbelleraont.
Toutefois, l'u-
sago ayant consacré cette appellation, nous donnerons
ici quelques renseignements sur les culs-de-lampe de
cette dernière espèce. (Pour les autres, v. clef.)
Les culs-de-Iuriipo en cncorhcUement ne sont que des
variétés de corbeaux ou de consoles : ils dilfèrent du cor-
beau proprement dit en ce qu'ils ne présentent pas de faces
parallèles perpendiculaires au mur; le plus souvent, ils
vont en diminuant de haut cn bxs. comme le calice d'une
fleur. Ils sont munis, comme le chapiteau, d'un tailloir;
mais, au lieu de couronner une colonne, ils servent de base
à un membre d'architecture, souvent à une ou plusieurs
colonnett«5.
Les culs-de-lampe étaient généralement peints de cou-
leurs vives; leur décoration consiste cn feuillages, ou en
figures allégoriques. Quelquefois, des culs-de-larapc repré-
sentent des scènes d'histoire religieuse ou de fabliaux po-
pulaires, ou encore des emblèmes. Au xv" siècle, on pro-
digue h'H culs-de-lampe portant des sommiers d'arcs ou
des statues, principalement dans les édifices civils; ceux
du commenuernoiii de «;o siècle fatiguent par l'uniformité
des formes géométritiues et ta recherche de la sculpture;
ceux dti la Hn présentent des masses mieux combinées.
Cul-de-lampe.
Cula-de-lampc : ]. xi« siècle; 2, 3. xmo siècle;
4. xvi" sïèclc.
Cul-ile-porc
La Renaissance leur donna la formo d'un ctiapiteau sans
colonne, possédant un culot en manière do rosace sous le
lit inférieur, a la placo de l'as-
tragale. 1^ -^ /^'^ vA^l
CUL-DE-MULET (A.*H,;è)n. m. ^"^^
Variété de figue, il PI. />es culs-
de-mulet.
CUL-DE-PORC {ht, par') ou
CUL-DE-POT ( po ^ n. m. Sorte
de nœud marin en forme de bou-
ton, au bout d'un cordage. (Il se
fait simple ou double.) liPl. Des
cuLS-DE-roRc. Des cdls-de-pot.
CUL-DE-POULE (ku) n. m.
Artvétér. Ulcère des chevaux, _ .
caractérisé par des bords renversés, et aussi Eminenco
formée par la graisse autour de la queue des chevaux
qui ont trop d'embonpoint : Des culs-de-poule.
— Mar. Arrière d'un canot en porte â laux et débordant
de l'étambot. Certains yachts ont aussi l'arrière en cul-
de-pou le.
CUL-DE-SAC {ku,sak') n. m. Impasse, voie sans issue :
Des culs-de-sac.
— Fi':'. Emploi, fonction, carrière, entreprise qui no
peut mener à rien, qui n'offre aucune chance de prospé-
rité : La bohème ignorée n'est pas un chemin, c'est un cul-
DE-SAC. (H. Miirger.)
— Mar. Enfoncement de la mer dans les terres ; petit
port naturel; lieu de_ sûreté pour le? bâtiments.
— Pèch. Fond d'un filet.
CUL-DE-SINGE (ku, sinj') n. m. Hortic. Sorte de melon,
dont une des extrémités, gonflée, ressemble au derrière du
singe : Des culs-de-Singe.
— Moll. Nom vulgaire d'une coquille du genre pourpre.
CUL-DE-VERRE {ku, vèr) n. m. En T. d'art vétér.. Ta-
che verdâtro qui se produit quelquefois dans les yeux du
cheval, il PI. Des culs-de-verre.
CUL-D'OR (ku) n. m. Ornith. Espèce de merle, originaire
d'Afrique, il PI. Des culs-d'or.
CUL-DORÉ n. m. Nom vulgaire d'un papillon de nuit,
le bombyx auriflua. Il PI. Des culs-dorés.
CULÉE n. f. Massif de maçonnerie de pierres ou de
briques, destiné à recevoir l'une des retombées des arches
d'un pont les plus proches de la terre ferme et. à arc-bouter
la poussée, n Culée d'arc-boutant, Massif de maçonnerie
destiné à soutenir la voûte d'un édifice. — Rang do pieux
servant à soutenir les terres.
Mar. Donner. Se rfoïiner des culées. Se disent d'un bâti-
ment lorsqu'il donne des coups de sa quille sur le fond.
Il Mouvement en arrière d'un bâtiment qui chasse, évolue
ou appareille.
— Techn. Souche d'arbre qui est en dehors du sol. Il Par-
tie du cuir la plus proche de la queue, il Endroit d'où l'on
extrait l'ardoise.
— Encycl. Constr. Suivant la forme de la voûte ou du
pont, on fait les culées à parements droits ou inclinés, on
leur donne une
section pleine ou
évidée. Les maté-
riaux que l'on y
emploie sont le
bois, la pierre, la
brique et le métal.
Les culées en bois
sont généralement
appelées à suppor-
ter un pont pro-
visoire en char-
pente; les culées
en pierre ou en
briques servent
d'appuis aux voû-
tes en maçonnerie,
aux ponts en bois
ou en métal, que
ces derniers soient droits ou en arc; les culées en métal,
3ui ont la forme de colonnes, reçoivent les extrémités
'un pont droit ou la retombée des fermes d'un pont en arc.
— Culée des ponts tnilitaires. Elle consiste en un corps
mort, formé d'une grosse poutre, maintenue en place par
quatre forts piquets.
CULEMENT {maji) a. m. Action d'un navire qui cule.
CULENBORG ou KuiLENBOURG, bourg des Pays-Bas
(prov. de Gueldre), sur le Lok ; 7.-00 hab. Fabrique do soie-
ries et rubans.
CULER v. n. Aller à reculons ; Charrette qui cule.
— Mar. Reculer, aller en arrière, il Brasser les voiles à
culer, Les orienter de façon à faire rétrograder le navire.
Il Le vent cule, Il souffle d'une direction plus rapprochée de
l'arrière qu'auparavant.
CULERON n. m. Endroit rembourré et arrondi de la crou-
pière, sur lequel pose la queue du cheval sellé ou harnaché.
CULETIN n. m. Voile employée par les pêcheurs de morue
pour hâter la dérive d'un navire, lorsqu'il va côté en travers.
CULETON n. m. Partie opposée à la têtière d'un gros
soufflet de forge.
CULETTE [lèt') n. f. Partie de l'armure qui, aux xv" et
xvi" siècles, protégeait les reins. (On disait plus ancienne-
ment BATTE -CUL.)
Syn. garde-reins.
CULEUS {Iv-uss')
n. m. Antiq. rom.
Mesure de capacité
pour les liquides,
usitée chez les Ro-
mains, et qui va-
lait 30 amphores ou
536''', 127. H Grand
sac de cuir, qui ser-
vait au transport
des liquides. Il Sup-
plice des parrici-
des, qui consistait Culeua-
à jeter à la mer le
condamné, enfermé dans un sac avec un singe, un coq et
un serpent.
Culée de pont en fer.
CULFEIGHTRIN ou GaREY, bourg d'Irlande (prov.
d'Ulster [comté d'Antrim]), sur le canal du Nord ; 2.400 h.
CULHAT, comm. du Puy-de-Dôme, arr. et à 22 kilom.
do Thiers, sur le Litroux, affluent de l'Allier; 1,184 bab.
Plomb argentifère. Eglise romane.
GULIACAN, ville du Mexique (prov. de Sinaloa), sur le
rio côtier Culiacan, tributaire du golfo de Californie;
8.000 hab. Evéché. Capitale do la province de Sinaloa, où
se concentre tout le minerai d'or et d'argent recueilli dans
le pavs. Son port est Âltata. Ch.-l. d'un district peuplé de
:i5.59Ô hab.
CULICIDÉS {si) n. m. pi. Famille d'insectes diptères
néniocèrcs, comprenant les cousins et autres formes grêles
et légères, à longue trompe cornée, armée de qualro pi-
quants en soies. — Un culicidé.
— Encycl. Les femelles des cuUicidés sont seules capa-
bles de piquer; les mâles ont la trompe entourée par
le panache plumeux des palpes, toujours aussi longs
qu'elle. Insectes crépusculaires et nocturnes, les culicidés
volent en nombreux essaims au voisinage des eaux où
vivent leurs larveset leurs nymphes, toujours aquatiques.
Les principaux genres de cetto famille sont : le cousin
(culex) ; V anophèle; Vs-des.
CULICIFORME (si — du lat. culex, icis, cousin, et forma,
forme) adj. Qui ressemble à un cousin ; Les corèthrcs sont
CULlCIEOUMKS,
CULICIFORMES (si — même étymol. qu'à l'art, précéd.)
n. m. pi. Famille d'insectes diptères némocères, compre-
nant les genres où la tête ne se prolonge pas en avant
en bec, mais possède une courte trompe charnue. — Un cu-
LICI FORME.
— Encycl. Comme chez les culicidés, les mâles des
cuUciformes ont les antennes plumeuses. Les larves sont
aquatiques ou terrestres, se développant dans l'eau, la
terre ou le terreau des arbres. Les genres principaux
sont : ceratopogon. tanypus, chironomus, corethva.
CULICIVORE (.si — du lat. culex, icis, cousin, et vorare,
dévorer) adj. Zool. Qui se nourrit d'insectes, tels que les
cousins, les moucherons, etc.
— n. m. Ornith. Syn. de gobe-mouches.
CULIER (li~é — rad. cul) adj. S'est dit du gros intestin
qui vient aboutir à l'anus : Le boyau culier. (Vieux.)
CULIÈRE (rad. cul) n. f. Archéol. Avaloire du cheval
harnaché à nu. (S'entendait aussi pour la garuiture com-
plète de croupe avec la croupière, les carrefours la rèu-
CulU-re (IGlîij.
nissanl à l'avaloire et les boutreauxou chasse-mouches cn
dépendant, La culière du cheval housse est la partie de la
housse habillant toute l'arrière-main. La culière, en fait,
quand elle appartient au premier genre, n'est pas uno
pièce de pur ornement; attachée aux arçons de derrièro,
elle maintient la selle et l'empêche de glisser en avant.)
— Constr. Pierre creusée dans son centre pour recevoir
les eaux d'un tuyau de descente. ti On l'appelle aussi cuiller.
CULILAWAN (des mots malais kulit laivnug, cannelle
giroflée) n. m. Nom spécifique d'un laurier, dont l'écorce
se vend sous le nom de <' cannelle giroflée ". n Nom do
l'écorce elle-racme. (On dit aussi culilaban, et ooulilavan.)
— Encycl. L'écorce de culilairan est fournie par le
cinnamomum culilawan, arbre de la famille des laurinées.
On la trouve en morceaux aplatis d'un jaune rougcâlre.
Son odeur tient à la fois de la cannelle et du girofle; sa
saveur est aromatique, piquante et astringente. On nomme
culilarcan des Papous une écorce assez analogue à la pré-
cédente, mais qui est caractérisée par la nuance bîstréo
do son liber.
CULINAIRE {nèr'~ du lat. culina, cuisine) adj. Qui a rap-
port à la cuisine, à la préparation des aliments : L'art cv-
LINAIRE sert d'escorte à la diplomatie européenne. [Ca.ràmG.)
— Encycl. V. cuisine.
CULINAIREMENT (nèr) adv. En ce qui a rapport à la
cuisine.
CULIT-API {tn-pi)-n. m. Nom commercial do l'écorce
d'un arbre, variété de rubiacée, que l'on emploie en parfu-
merie ù cause de son odeur aromatique et agréable.
CUL-JAUNE {ku-jôn) n. m. Ornith. Nom vulgaire du
cassiquo. Il Des culs-jaunes.
CuLLA, comm. d'Espagne (Valence [prov. de Castcllon
de la Plana]), sur le Seco, tributaire du Mijarès ; 2.350 hab.
Kuinos d'un château fort.
CULLAGE n. m. Féod. V. CULAGE.
GULLAR DE Baza, comm. d'Espagne (Andalousie
[prov. de Grenade]), sur le Cullar, branche du Guadiana
Mener ; 7.000 bab. Filature de laines. Château mauresque.
CuLLEN, ville d'Ecosse (comté de Banff), sur Vanse de
Cullen ; 2.300 hab. Pèche; fabrique de toiles. — Ville
d'Irlande (prov. do Muustcr [comté de Cork]) ; 2.G00 hab.
GULLEN lAVilliam), médecin anglais, né à Hamilton
(Ecosse), en 1710, mort en 1790. Après avoir professé à
Glasgow, vers 1774, il fut attaché à l'université d'Edim-
hourg. Dans son système nosographique, Cullen est nette-
ment opposé aux doctrines humorales; les causes des
maladies résident, pour lui, dans la perturbation des mou-
vements atomiques, qui sont eux-mêmes sous la dépen-
dance du système nerveux. Ces théories furent accep-
tées avec enthousiasme. Il est difficile de les juger ac-
tuellement ; la théorie microbienne a d'abord donné aux
maladies infectieuses une cause atomique, le microbo
jiathogèno, mais on a vite reconnu que l'action du mi-
crobo est surtout due à ses produits d'excrétion ; les
toxines, et on retombe dans la théorie chimique, voisine de
449
la thôorie humoralo, qno combattait CuUon. Ses princi-
paux ouvraiçes sont : Institutions of mi'tticinp (1772);
a Trratisc of mntcria inrdica (1789); First Lines of practira
of physic for the use of the students{m(i-il$Z); Clinical
iec/itres (1811 [ouvrage postluimo rédigô d'après SOS cours]).
GuLLEN (Paiirt. arohev^(|UO irlaiitlais, n6 on 1803, mort
en IH7S. ()i>i.'utio luotri' on 1829, il dirigea d'aliurd, à Rome,
In i.-olU>go irlandais. Nnmm(S, on 1850,archGVôi(uo d'Armagli
et primat d'Irlande, il présida, on i{nalité do iégat aposto-
liquo, lo coni'ilo national do Tlun-los. En 1852, il fut trans-
fère sur lo siego de Dublin, et son titre do primai lui fut
conservé. 11 se signala par son opposition à la création
d'écoles mixtes, sa polémitpio on favonr du pouvoir tnrnpo-
rel du pape et la création. A Dublin, d'un liôpital ot d'une
université catholiques. Fait cardinal on isfio, il siégea au
concile du Vatican on 1870, ot, en 1875, présida lo concile
irlandais de Mayuooth.
CULLÉNIE {ni — do Cuîlcn, n. pr.) n. f. Genre do mal-
vacéos, série dos fromagers, à fleurs liermaplirodites ot
régulières. (Les cuUénies sont de grands arbros des répions
tropicales, à feuilles écaillouscs, à Heurs on cimes lasci-
culées. à fruit rond hérissé de pointes.)
GULLERA, ville d'Espagne (prov. de Valence [Valence]),
sur lo Jucar, près de son embouchure dans la Méditerra-
née; 11.715 hab. Exportation d'oranges et autres denrées du
pays. Anciennes murailles et tours du temps des Maures.
GuLLEREDO, coJiim. d'Espagne (Galice [prov. de la Co-
roguo I), non luin do l'Atlautiquo ; 6.795 hab.
CULLERIER (Michel), médecin français, né à Angers
en 1758, mort à Paris en 1827.11 fut membrede l'Académie
(1R21) et cliirurgien en chef de l'hospice des vénériens do
Bicètre; c'est là qu'il dut expérimenter sur des cadavres
la guillotine construite par lo chirurgien Louis. Il alaissé :
Propositions de chirurgie et quelques mémoires consacrés
aux maladies vénériennes. — Son neveu, François-Aimé-
GniLLAU.Mii, né à Angers en 1782, mort à Paris en 1811,
hérita de ses titres ot se consacra presque exclusivement à
la syphiligraphie.On ade lui : Dissertation surleshois sudo-
rifiques et sur leurs usages dans les maladies si/p/nlitiques ;
Recherches sur la thi-rnpeutique de la si/philis (1836), et de
nombreuses observations sur la syphilis. — Le fils de ce
dernier, Adrien-Fidèle-AuodstÈ, né à Paris on 1805,
mort àVaugouard (Loiret) en 1874. chirurgien des hôpi-
taux, fut aussi un syphiligraphe distingué. On lui doit, en
plus de divers mémoires : Précis iconographique des mala-
dies vénériennes (i861).
CULLETER V. a. Avoir lo cul sur : Culleter un siège.
(Vieux.)
GULLODBN, localité d'Ecosse (comté d'Inverness),
près du marais dit Cutloden Moor. Défaite du prétendant
Charles-Edouard Stuart. V. l'art, suiv.
Culloden (bataille de). Cette bataille, qui eut pour
théâtre la vaste bruyère de Culloden, à cinq milles d'In-
verness, fut gagnée par i "armée anglaise du duc de Cum-
berland, sur les partisans de Charles-Edouard, petit-Iils
du roi Jacques II, dont elle consacra définitivement la
défaite. Le lo avril 1746, Cumberlandfranchit la Spey avec
10.000 hommes. Alors, les montagnards écossais accou-
rurent de toute part pour se ranger sous la bannière du
dernier des Stuarts. Cependant, Charles-Edouard ne put
rallier autour de lui quo G.OOO hommes. Les highlaodors
s'élancèrent sur l'ennemi, à travers des tourbillons de
neige et de fumée. Une décharge meurtrière des Anglais
coucha les deux premiers rangs des assaillants et refroi-
dit l'ardeur des autres. Les volontaires français et les
ûfriciers irlandais tentèrent en vain d'arrêter la panique
et de rétablir le combat. Ils furent repoussés, et bientôt,
l'armée jacobito, en pleine déroute, se dispersa dans les
montagnes. Charles-Edouard fut entraîné par ses officiers.
Il laissait un millier des siens sur lo champ do bataille.
CULLOMPTON ou GOLLUMPTON, ville d'Angleterre
(comté de Devon), sur le Cuhn, affluent de l'Exe ; 2.950 hab.
Minoterie ,papeteries,corroiries,fabriquo de tissus de coton.
GuLLUM (George Washington), ingénieur et écrivain
américain, né en 1809 à New-York, mort en 1892, fut pro-
fesseur à l'école de West-Point, chef do l'état -major
fédéral pendant la guerre civile, directeur de l'académio
militaire ot chef du bureau dos fortilications. Parmi ses
ouvrages estimés, nous citerons : I^lemcnts of tnililttry
Art and Iliston/ (1863); St/st^ms nf militari/ bridges (18fi3j;
Campaif/'ns of'the War of iSH criticiscd (1880).
GULLUMIE imî) n. f. Arbrisseau do la famillo dos com-
posées, tribu dos arctotidés, comprenant une dizaine d'es-
pèces, qui croissent au cap de Hoono-Espéranco.
CULM nu KULM, ville d'AUemapno, sur la Vistulo ;
10.000 liab. Fabrication de draps et do bonneterie. Hôtel
do ville ot cathédrale romarrpiable. Ville fondée en 1Î30 ;
elle fut réuni© à la monarchie prussienne lors du troisième
partage de la Pologne. — Petite ville d'Austro-Hongrio
(Bohême). Une armée française, commandéo par Van-
damme, y fut battue par los forces, hion supérieures en
nombre, des Prussiens ot des Russes, los 29 et 30 août 1813.
CULMEN [mhV) n. m. Mot latin, employé parfois pour
désigner lo sommet lo plus élevé, lo point culminant, d'un
massif ; Le Suncy est le cclmen du Plateau central.
CULMIFÈRE (du lat. culmus, chaume, et ferre, nortor)
adi. Se dit des vé^'étanx dont la tige constitue un cimumo
(blo, roseaux, etc.j : Planlen crLMii-ïiBES.
— n. f. pi. Syn. do nRAMiNfîics.
CULMIOÈNE [jèn — du lat, culmus, chaume, ot genitus,
né) adj. l'^n T. do bot.. Qui naît ot croit sur lo cliaume.
GULMINANCE (nanî.t — du lat. othnen, inis, faite) n. f.
Point lo plus élevé ; Le pilon du Trenze n'est qu'une arùte
détachée rft'« oulminanciîs granitiques du UoiS'dea-Armes.
(Fournot.) [Pou us.]
CULMINANT {nan), ANTE adj. En T. d'astron.. Se dit
dn |io]iir, mi se trouve un astre dans le ciel, quand, par
l'oItVt .lu m'iuvoraeiit ajqiarent du ciel, il arrive au méri-
dien du lieu, ot qu'il semble avoir atteint la plus grande
hauteur au-dessus d<} l'iiorizou.
— Par oxt. Point culminant. 8odit de tout point qui se
trouve le plus élevé par rapport A d'autres : Le i>oint
CULMINANT du Saiht-Gothard. n Fig. Lo plus haut degré
possible : Le point CULMINANT i/f la gloire.
CULLEN
CULPABILITE
CULMINATION (si-on) n. f. Il Points de culminatinn,
Poinfs de la irajoctoiro (l'un astre qui se trouvent dans lo
méridien du heu.
— Encycl. On sait que les astres paraissent décrire
chaque jour, sur la voûte céleste, un cercle ayant le pôle
pour centre.
En cluuino liou, los points do cette trajectoire situés au
maximum ou au minimum do hauteur par rapport à l'ho-
rizon du liou sont désignés par les astronomes sous los
noms àoculmination supérieure et do culminât ion infiirieure.
Ces points sont précisément atteints aux instants ou
l'astre franchit le plan méridien. Au voisinage de l'équa-
tour, la culmination inférieure se produit toujours au-
dessous do l'horizon ; mais, à mesure que l'on s'approche
dos pôles, une région do plus en plus grande du ciel de-
vient circom polaire.
Comme les deux points de culmination sont symétriques
par rapiiurt au pôle céleste, on voit quel précieux moyen
de déterminer la latitude est fourni, en chaque endroit, par
l'observation désastres circompolaires à leurs deux culmi-
uations.
Toutes les observations astronomiques exigeant une
grande précision sont effectuées au voisinage de la culmi-
nation supérieure ; on réduit, de la sorte, la correction de
réfraction à un mininmm, et, en outre, on effectue les dé-
terminations de déclinaison avec plus de précision, puis-
qu'on ces points la trajectoire de l'astre est sensiblement
horizontale.
CULMINER (du lat. culmen, inis, fatte) v. n. En T. d'as-
tron.. Passer, se trouver au méridien, au point
culminant.
CULMITE(duIat. culmus, chaume) n.f. Genre
de végétaux fossiles, qui rappellent les chaumes
des graminées.
— Encycl. Les çéolo^ues ont donné le nom
de culniites à des tiges lossiles noueuses, pré-
sentant des anneaux transversaux qui résultent
de l'insertion des feuilles, et qui sont souvent
accompagnés de cicatrices indiquant la trace
des bourgeons ou des racines adventives. Les
culmites sont assez fréquentes dans les ter-
rains tertiaires, et se trouvent, soit dans les for-
mations marines, soit dans les dépôts lacustres.
GUL-NOUÉ {ku) n. m. Variété de pomme à
cidre, n PI. Des culs-noués.
CULOT [lo — rad. cul) n. m. Dernier éclos
d'une nichée; dernier né parmi les animaux
d'une même portée : Le culot d'un nid de se-
rins. Le culot d'une portée de loups, u Fam.
Dernier né d'une famille. Il Personne reçue la
dernière dans une société : Le culot de l'Aca-
démie française.
— Matière solide qui s'amasse au fond d'un
récipient : Certains fumeurs ne jettent jamais le
culot de leur pipe.
— Partie de la fronde sur laquelle on pose le
projectile qu'on veut lancer.
— Sorte de cabane à demi enfouie dans le
sol et dont la toiture et les murs latéraux sont
recouverts de gazon. (On les place dans les bois
pour abriter les charbonniers ou sur le bord
d'un étang ou d'un cours d'eau pour servir de
retraite et d'atfùt aux pécheurs et aux chasseurs.)
— Pop. Aplomb, effronterie, toupet : Avoir
du CULOT.
— Archéol. Bourse ancienne, dont le fond
était arrondi et ordinairement bilobé. (On disait indistincte-
ment uji culot ou une bourse à culot. Par extension, le terme
« culot • s'appli([uait à un ,
sac do petite dimension.)
— Archit. Ornement
architectural, d'où par-
tent des volutes ou des
rinceaux de feuillage.
— Armur. Sorte do
petit chapeau cylindrique
son espèce dans le nombre des dominos que l'on a en main
pour jouer.
— Techn. Tube cintré réunissant dans un seul tuyau
deux conduites, ou bien servant à établir la bifurcation
d'une conduite unique on doux autres.
Il Culotte des 6o»i7/(;urs, Tubes verticaux
ou légèrement inclinés, qui font com-
muniquer les bouilleurs avec la chau-
dière, dans los machines à vapeur. (On
les appelle aussi cuissaros ) ii Morceau
de métal creux et rond, qu'on adapte à
la partie inférieure do la poignée d'un Culotte,
pistolet. Il Culottes de lachemiucc, Forme
des tôles réunissant la cheminée à la chaudière, n Culotte
d'échappement. Dans une locomotive, Pièce cylindrique
creuse en fonte qui, dans la boîte à fumée, reçoit" la vapeur
d'échappement des tuyaux qui l'amènent des cylindres et,
à l'aide d'une bifurcation terminée par la tuyère d'échappe-
ment, la conduit dans la cheminée, ti Dans la fabrication
mécanique du tissu appelé « gaze », Demi-lisse à maille
simple qui se combine avec la lisse anglaise et la lisse de
tour pour former l'ensemble des mouvements qui consti-
tuent le tour anglais. Il Lisse à culotte, Réunion de la lisse
du fil de tour avec celle de la domi-maille.
— Loc. div. : Culotte de peau. Vieux militaire qui a con-
servé des habitudes soldiu.tesques. il Porter la culotte. En
parlant d'une femme, Avoir plus d'autorité que le mari.
Il /{hume de culotte. Nom pittoresque donné par Ricord
à la blennorragie, il Aimer la culotte, la culotte rouge.
1. Culotte (
(Empire); 6.
Culot.
en carton mince, que Ton nlaco sur la poudre, dans le char-
gement des cartouches d armes de chasse, ii Fond métalli-
que, contenant la capsule dans les cartouches de fusil.
— Artill. Fond de gargousso. ii Partie plus épaisse de la
bombo, qui est opposée à. la fusée, et qui a pour but
d'empêcher lo projectile do tomber sur la mèche. Il Sorte
de capsule métallique, quo l'on fixe A l'entrée du creux
do certaines balles explosives, et qui est destinée à rece-
voir directement l'action dos gaz de la poudre.
— Môtall. Lingot de métal qui, après s'être séparé des
scories, tombe et reste au foncl du creuset, il Sorte do pla-
teau en terre réfractaire, que l'on interpose entre lo fond
d'un creuset et lo feu, pour garantir ce creuset contre une
trop vivo action dos tlammes dans la funto de l'or ot do
Pargont.
— Pyrotechn. Base sur laquelle on appuie une fusée
pour là charger.
— Techn. Partie inférieure d'une lampe d'église. Il Partie
la plus basse d'un bénitier portatif, il Support sur lequel le
miroitier pose sa capsule à mercure.
— n. m. pi. Géol. Dykes terminés on cônes ou on dômes.
— Un CULOT.
CULOTTAGE {lo-taj") n. m. Action de culotter une pipo.
Il Nuance brune plus ou moins foncée qui s'étond sur le
tuyau et lo fourneau d'une pipe longtemps en usage.
CULOTTE (rad. cnl) n. f. Vêlement d'homme, qui va dos
hanches aux genoux, ot qui est divisé pour couvrir les
jambes séparément : Culottk de cycliste. (On emploie sou-
vent lo pluriel pour désigner ce vôtoment, A cause dos
deux jambes (|ui en font partie; on dit même, en ce
sons : une paire de culottes.) ii Abusiv. Pantalon ; tout vête-
ment qui couvre le bas du corps, et qui est bifurqué pour
los jambes.
— Par ext. Homme, par opposition A femme.
— Pop. Ripaille, bombance; état d'un homme qui a bu
ou mangé avec excès : Se donner une cm.oTTK.
— Art culin. Partie do la cuisse du bœuf, y compris
l'échiné, jusqu'au fllet. Il Culoltti de piyvon, MoTtié do pi-
geon qui contient le croupion.
— Bot. Moitié inférieure dos grands pétales do l'ané-
mono.
— Hist. .^ans-culotte. V. i\ l'ordre alpbab.
— JouY. Perle persévérante ou considérable : Prendre
une CULOTTK. Il Uu domino est cuhdte lorsqu'il est seul do
XVI* B.l ; 2. Culotte (xvn« s.) ; 3. Cvilotté (xvm" 8.) ; 4. Culotte mllitntre
Culotte de cérenionie; 6. Culotte de chasse; 7. Culotte de oycUste;
8. Culotte militaii'e modcroâ.
Se dît d'une femme qui aime les hommes, les militaires.
— Encycl. Le terme culotte n'apparaît guère avant la
fin du XVI* siècle, comme l'objet lui-môme, car on portait
auparavantle haut de-chaussesou los grèguos. C'est seule-
ment sous Henri \\X que le haut-de-chausses très étroit et
ajusté devint à la mode, et encore fut-il longtemps accom-
pagné du bourrelet à chiquetades, enserrant les hanches
et do la braguette allemande. Au xvii" siècle, les cu-
lottes coulissées ou ù œillets demeurèrent longtemps en
usage, jusqu'à ce que le xviii* siècle amenât les formes
modernes moins étoffées, mais d'une coupe plus stricte,
avec les goussets, le petit pont ot la jarretière à un ou
plusieurs boutons, dont la forme s'est conservée dans la
culotte de cour, etc. V. HAur-uii-CHAUssus.
CULOTTE-DE-CHIEN n. f. Variété d'oranger.
CULOTTE-DE-SUISSE n. f. Bot. Variété do poire mar-
quée de bandes lençitudinales alternativement vorles ot
jaunes, il Nom vulgaire de la passiflore bleue.
— SloU. Nom vulgaire d'une coquille univalvo.
CULOTTE -DE -VELOURS [tour) ou CULOTTE-DE-
SUISSE n. f. Noms vulgaires d'une variété do coq appelée
aui^si COQ DU Hamdouug.
CULOTTER [lo'té) y. a. Mettre une culotte & : Culottkr
un enfant. Il Fournir des culottes A : Le tailleur qui cvi^onv.
la cour. Il Absolum. Confectionner des culottes, des pan-
talons : Tel tailleur culottk mieux qu'un autre.
— Fam. Noircir, salir : Culotter son pantalon sur les
bancs, ii Culotter une pipe. En noircir lo tuyau ot lo fourneau
en fumant habituellement dedans.
Culotté, ée part. pass. du v. Culotter.
— Ornith. Se dit des oiseaux, lorsque les plumos do
leurs cuisses sont allongées et pendantes.
Se culotter, v. pr. Mettre sa culotte, il Prendre une cou-
leur foncée : .Yes qui stî rni.oiTR. il Devenir culotlé, en
parlant d'une pipe, li Fam. S'aguerrir, s'endurcir.
— Pop. Faire une bombance, ripailler, s'enivror.
CULOTTEUR {h-leur) n. m. Celui qui culotte dos pipos :
Des cuiorTiums de pipes.
CULOTTIN (/o-/i;i) n. m. Culotte très étroite. (Vx.) il Fam.
Enfant noiivellomont culotté : /,>i pe/f'f culottin.
CULOTTIER (lo-ti-é), ÈRE n. Personne qui fait ou vend
des gants, dos molletières et guêtres on cuir, dos culotles
de peau, il Adjectiv. : Ouvrier culotthîr.
CULOZ, comm. de l'Ain, arr. ot A 10 kilom. do Bellov,
au pied du Orand-rolombier, 8ur lo RhÛno; 1.493 han.
Ch. do f. P.-L.M. Tourbe.
CULPABIUTÉ (du lat. culpabilis, coupable) d. f. Etat
de celui qui a commis un crime ou nno faute : Avoir des
preuves de la oui.i'Auiïitk d'un accusé. \\ Caractère d'une
action coupable : La culpadiliti^ d'un acte.
— Anton. Iniiooonce.
37
CULPEU — CULTURE
GULPGU n. m. Nom vulgaire d'une espèce de loup
{canis Antarcticvs ou culpeus), qui liabite l'Amérique orien-
tale et méridionale, ainsi que les îles Falkland.
CUL-ROND {ku-ron'' n. m. Sorte de bateau de pêche, dont
'es extrémités sont très relevées. Il Pl. Des culs-rosds.
CULROSS, bouriî maritime d'Ecosse (comté de Pertb),
sur l'estuaire du Forth; 1.150 hab. Industrie linière. Ruines
du château de Dunnemarle, où Macbeth aurait assassiné
lady Macduff et ses enfants, et d'une abbaye de l'ordre de
Cîteaux, fondée en 1217.
CUL-ROUGE (ku-rouf) n. m. Orniih. Nom vulgaire de
l'épeiche. n Pl. Des culs-rougks.
CUL-ROUSSELET (A-u, le) n. m. Nom vulgaire du rossignol
des murailles ou rouge-queue, ou Sylvie rouge-queue, il Pl.
Des Cl'LS-ROUSSKLETS.
CUL-ROUSSET {ku, sé]n. m. Nom vulgaire de la fauvette
à gorge bleue ou ^Ivie suédoise, il Pl. Des culs-rodssets.
CULTE {\3.t. cultus ; de colère, supin cw^/uni, honorer) n. m.
Hommage religieux rendu à Dieu ou à certaines créatures
que l'on considère comme jouissant de quelque pouvoir
surnaturel : Le culte des faiLX dieux. Le cultk des anges.
— Par ext. Religion, ensemble des dogmes et des pra-
tiques propres à une association religieuse : Liberté des
CULTES, tt Ministre du culte. Prêtre, personne consacrée
au service du culte public.
— Fig. Admiration ou ardeur passionnée ; vénération
profonde : Le culte du passé. Culte des morts.
— Théo!. Culte domestique, Actes religieux faits en
commun, dans l'intérieur d'une famille, avec l'intention
d'honorer la Divinité, il Cidte intériexir. Culte public, Culte
de dulie. Culte d'hyperdulie. Culte de latrie. V. la partie
encycl.
— Encycl. Relig. I. Du cidte en lui-même. 1° Chez les ca-
tholiques. L'adoration, l'hommage rendu au Créateur
comme au souverain maître de toutes choses, et la prière,
appel de la faiblesse humaine à la puissance et la bonté de
Dieu, constituent le culte intérieur, dont le culte extérieur
est l'expression sensible au moyen de la voix, du geste et
des attitudes. Le c»//e ;)nW, pratiqué par chacun dans le
secret de sa vie, a pour couronnement le culte public,
hommage que donnent à Dieu les communautés humaines.
En vertu de l'union hypostatique, le corps et l'âme de
Jésus-Christ peuvent et doivent être adorés comme unis
à sa divinité d'une manière indissoluble. Ce dogme est
le fondement du culte d'adoration rendu à l'Eucharistie et
au sacré Cœur. L'Eglise distingue avec soin le culte
qu'elle doit à Dieu et celui dont elle honore les anges et
les saints. Le premier est appelé culte de latrie, le second
culte de dulie. Les honneurs que reçoit la sainte Vierge
sont de même nature que les honneurs rendus aux saints,
mais d'un ordre supérieur : c'est le culte d'hyperdulie.
Les imaqes, représentation sensible des mystères, de
Dieu, de Jésus-Christ, dos an^es et des saints, sont elles-
mêmes l'objet d'un culte, mais ce culte s'adresse au fait
ou au personnage représenté, non à la statue ni au ta-
bleau. Il en est'^de même des honneurs tout particuliers
rendus à la croix. Enfin, le culte des reliques, restes des
corps des saints ou des objets qui leur ont appartenu, a
pour bases la foi en la résurrection et le respect des ver-
tus des saints.
Les fidèles s'acquittent de l'obligation du culte intérieur
en produisant des actes de foi, d'espérance, de charité, qui
sont la véritable forme de l'adoration en esprit et en vérité,
recommandée par l'Evangile (Jean IV, 23), et en invoquant
Dieu dans leurs besoins et leurs périls. Ils professent le culte
extérieurenobservant les pratiques approuvées par l'Eglise,
comme le signe de la croix, les génuflexions, etc. Le culte
public comprend ; 1° les devoirs graves, c'est-à-dire l'assis-
tance à la messe, les dimanches et les jours de fête d'obli-
gation, la confession annuelle et la communion pascale;
2* les obligations de ynoindre importance , comme l'assistance
aux vêpres et aux prédications des dimanches, de l'Avent
et du carême; 3" \cs pratiques de pure dévotion, comme
l'assistance aux offices les jours ordinaires, la communion
plus ou moins fréquente, les pèlerinages, etc.
Les principaux hommages rendus aux saints sont les
sermons ou les offices en leur honneur, l'attribution de
leurs noms aux enfants dans le baptême, et, plus que tout
le reste, l'imitation de leurs vertus. L'ensemble des pres-
criptions ecclésiastiques qui ont rapport au culte compose
la liturgie.
2" Chez les protestants. Le culte de la sainte Vierge,
des saints, des images et des reliques est rejeté par les
luthériens, les calvinistes et les anglicans, sauf les pu-
séistes. Dans toutes les communions protestantes, la pré-
dication occupe la première place; la messe est rem-
placée par la cène, la langue vulgaire est seule em-
ployée. Les luthériens ont gardé les principales fêtes de
rannée liturgique, une partie des prières de la messe et
l'usage, non la vénération, du crucifix. Le chant des can-
tiques remplace les cérémonies. Le culte calviniste con-
siste en prières faites en commun, auxquelles, cependant,
des chants ont été ajoutés depuis le commencement du
XIX* siècle. La liturgie prussienne, établie en 1822, est un
compromis entre les pratiques luthériennes et les usages
calvinistes. Le culte do l'Eglise anglicane, réglé par
le Commun prayer-book, a conservé presque toutes les
prières do l'Eglise romaine et mémo une partie de ses cé-
rémonies.
— IL Législation et administration des ailles. En France,
il n'y a plus de religion d'Etat. Toutefois, la législation
distingue les cultes reconnus et les cultes non reconnus.
Les premiers .sont : le culte catholiqur, les cultes protes-
tants, lo culte Israélite, et, pour l'Algérie, le culte mu-
sulman.
Une direction générale des cultes, rattachée tantôt au
ministère do l'instruction publique, tantôt au ministère
de la justice, plus rarement au ministère do l'intérieur,
est chargée, sous la haute autorité d'un ministre, de
tout ce qui cooccrno les rapports des divers cultes et
de l'Etat.
!• Cutte catholique. L'organisation du culte catholique.
CD France, dérive du concordat du 26 messidor an IX
(l& juill. 1801). Au point de vue ecclésiastique, la France
est divisée en diocèses, et les diocèses en paroisses. Le
diocèse est administré par un évéque ; la paroisse, par un
curé inamovible, si elle a lo titre de cure, par un dfcsser-
vant, si elle n'est que succursale. L'évêque est assisté par
deux ou par trois vi^-aires généraux; les curés peuvent
l'être par des vicaires. Il y a, dans chaque diocèse, au
moins un séminaire; des aumôniers peuvent être affectés
au service des lycées, collèges et hospices, etc. Le chef
du gouvernement nomme les évêques, et le pape leur con-
fère l'institution canonique ; les évêques nomment les
curés et les desservants, mais ils doivent faire agréer les
premiers par le gouvernement. La loi édicté des peines
contre tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, trou-
bleraient le libre exercice de la religion dans les lieux
consacrés au culte; d'autre part, elle interdit au clergé,
dans l'exercice de ses fonctions, toute censure contre les
actes et les membres du gouvernement. Il est également
interdit aux curés de procéder au mariage religieux, s'ils
n'ont entre les mains la preuve authentique que le ma-
riage civil a été célébré. L'autorisation d'innuraer doit
être délivrée par l'officier de l'état civil avant que lo
clergé ne commence la lovée du corps et la cérémonie
des funérailles.
Les lieux consacrés au culte ne peuvent être désaffectés
que par un décret.
Les biens et les revenus des paroisses sont régis par les
fabriques, dont les curés et les desservants sont membres
de droit. Chaque commune a l'obligation de fournir un
presbytère; elle doit do plus prendre à sa charge tous les
frais "du culte auxquels la fabrique ne peut subvenir.
V. FABRIQUE.
2' Cultes protestants. L'organisation des cultes protes-
tants a été réglée par un décret du 26 mars 1852, modifié
par une loi du 1" août 1879 et un décret du 12 mars 1880,
en ce qui concerne l'Eglise de la confession d'Augsbourg.
Tout groupe de protestants, pour lequel l'Etat rétribue
un pasteur, constitue une paroisse ou commune ecclésias
tique. Chaque paroisse a un co7iseïl presbytéral, composé
de sept ou de quatre membres élus parmi les chefs de
famille et présidés par un pasteur. Un groupe de paroisses
forme une circonscription consistoriale, à la tête de la-
quelle est un consistoire composé de tous les pasteurs de
la circonscription et de délégués des conseils presbyté-
raux. Il y a deux facultés de théologie et deux séminaires
(à Paris et à Moiitauban) pour l'instruction des élèves
ecclésiastiques. Les pasteurs sont nommés par les consis-
toires, avec l'approbation du gouvernement.
3» Culte israétite. L'organisation du culte Israélite est
réglée par les décrets des 17 mars et 11 décembre 1808,
la loi du 8 avril 1831, l'ordonnance du 25 mai 1844 et le
décret du 29 août 1862. Le territoire est divisé en circon-
scriptions, dont chacune comprend toutes les synagogues
de la commune siège du consistoire. Il y a un consistoire
central pour toute la France. Les membres des consis-
toires et les rabbins sont élus par les docteurs de la com-
munauté. La hiérarchie des rabbins est ainsi constituée :
un rabbin par synagogue, uu grand rabbin par consistoire,
un grand rabbin de France.
4° Culte musulman. Le culte musulman est régi par le
décret du 26 août-7 septembre 1881. Le gouvernement
nomme les muftis ou docteurs de la loi; les ministres
inférieurs tels que imams, bac/is-hazzabs, jnouderres sont
désignés par les préfets.
b" Dispositions communes à tous les cultes reconnus. Les
ministres de chacun des cultes reconnus sont justiciables
des tribunaux ordinaires pour les cri^ies et délits de droit
commun ; s'ils sont déclarés coupables de viol ou d'at-
tentat à la pudeur, ils encourent une peine supérieure
d'un degré à celle qui frapperait les laïques en pareil cas.
Ils ne peuvent être ni conseillers municipaux, ni adjoints,
ni maires; ils sont dispensés de l'obligation de siéger
parmi les jurés. Les ministres en fonctions ne sont pas
astreints au service militaire; mais les élèves ecclésias-
tiques font un an de service dans l'armée active et, en
cas do mobilisation, doivent être versés dans le service
do santé. Enfin, les ministres des cultes reconnus reçoi-
vent un traitement de l'Etat, qui est inscrit au budget
des cultes.
— Les cultes non reconnus. Ils ne reçoivent aucune
allocation de l'Etat; mais, d'autre part, ils jouissent d'une
indépendance absolue sous le régime du droit commun.
On remarque, parmi ceux qui sont actuellement pratiqués
en France: la Société évangélique de France, les Eglises
indépendantes des Alpes-Maritimes, l'Eglise évangélique
méthodiste de France, les Eglises baptistes, les frères
moraves et les memnonites. LEg:lise anglicane, l'Eglise
libre d'Ecosse, l'Eglise congrégationaliste possèdent éga-
lement, en France, des chapelles et des communautés. Le
rit grec-uni et l'Eglise orthodoxe russe aussi célèbrent
publiquement leur culte à Paris,
III. Hist. et pliil. Liberté des cultes. V. conscience (li-
berté de).
Culte des héros (Du), par Thomas Carlyle. «< L'his-
toire universelle, l'histoire de ce que l'homme a accompli
dans le monde, c'est, au fond, l'histoire des grands hommes
qui ont travaillé ici-bas. Ils ont été les conducteurs des
liommes, ces grands hommes... Toutes les choses que
nous voyons accomplies dans le monde sont proprement
le résultat matériel extérieur, la réalisation pratique et
l'incarnation des pensées qui habitèrent dans les grands
hommes envoyés dans le monde, l'âme de l'histoire du
monde entier: on peut justement l'admettre, ce serait
leur histoire. » Telle est l'idée fondamentale de l'ouvrage
de Th. Carlyle, qui donne, entre autres biographies de
héros: celle d'Odin, lo héros considéré comme divinité;
de Mahomet, lo héros propiiète; de Dante et de Shalc-
speare, les héros poètes; de Luther, le héros sacerdotal ;
des héros écrivains, tels que Rousseau ; des héros consi-
dérés comme rois, tels que Crumwell, Napoléon, etc.
Cette thèse de la souveraine influence des grands hommes
sur l'histoire des nations et de l'efficacité du culte des
héros sur l'éducation et l'action humaines, indiquée,
avant Carlyle, par Chateaubriand, a été, après lui, re-
prise et développée particulièrement par Emerson et
IS'ietzsche.
CULTELLAIRE {tt-l'-lèv') adj. En T. d'hist. nat., Qui a la
forme d'un couteau.
CULTELLATION {tel'-la-si-on — du lat. cultellus, petit
couteau) n. f. En T. d'arpent., Chaînage opéré sur un ter-
rain très on pente, et qui se fait à l'aide d une fiche plom-
bée qu'on laisse tomber do l'extrémité do la chaîne tendue
horizontalement.
CULTELLE {l('l') OU CULTELLUS [tèl-lnss) n. m. Genre
de mollusques lamellibranches siphoniens, famille des so-
lénidés, comprenant des formes à coquille longue, plate,
étroite, arrondie à ses extrémités, ix siphons réunis à la
Culte lie.
450
base avec des tentacules disposés en cercle. (Les cul-
telles habitent les mers chaudes de l'ancien monde, ou
sont fossiles dans les
terrains tertiaires. Le
cultellus lacteus, do
l'Inde méridiouale, est
le type du genre.)
CULTISME {tissm' —
du lat. cuUus, cultivé)
n. m. Recherche, aflec-
tation particulière que l'on trouve dans les œuvres de
quelques écrivains espagnols. Il On dit aussi cdlïokismk.
et GONGORISMK.
— Encycl. Le chef du cuUisme ou gongorisme fut le
poète Gongora, écrivain d'un talent remarquable, mais
(jue gâta 1 affectation particulière de style à laquelle il
a donné son nom, ot qui consiste en métaphores extrava-
gantes, en constructions tourmentées, en inversions bizar-
res, en allusions d'une obscurité souvent impénétrable.
Cette aberration a longtemps sévi en Espagne, en Italie,
en France même, où Saint-Amand, Chapelain, Malherbe
lui-même en ont donné des exemples.
CULTISTE {tisst') n.m. Littérateur espagnol, de l'école
de Gongora.
CULTI'VABLE adj. Qu'on peut cultiver : Terrain, Sol
CULTlVABLi:.
CULTIVATEUR, TRICE adj. Qui se livre à la culture
des terres : Le-i peuples ccltivateurs. Il Qui sert â la cul-
ture : Le soc cultivateur.
— n. m. Petite charrue à une roue, qu'on fait traîner
par un seul cheval, entre les rangées des plantes que l'on
veut sarcler et biner, il Appareil à plusieurs socs mû par
la vapeur, pour labourer superficiellement et façonner la
terre. iiNom donné à un grand nombre d'autres instruments,
destinés à suppléer le cultivateur dans certains travaux.
CULTIVATEUR n. m. Celui qui cultive, qui s'adonne à
la culture des terres : Un bon cultivateur.
— Cultivateurs latins. Nom que donnent les Américains
à des Européens qui sont allés aux Etats-Unis pour y
fonder des exploitations agricoles.
— Syn. Cultivateur, agriculteur, agronome, laboureur.
V. AGRlCULTIiDU.
CULTIVATION {si-on) n. f. Action de cultiver, culture.
(Inus.^
CULTIVEMENT {man) n. m. Action de cultiver. ("Vieux.)
CULTIVER (rad. culture) v. a. Fertiliser par le travail,
en parlant de la terre : Cultiver un champ, une vigne.
!i Soigner par des travaux spéciaux, en pariant des pro-
ductions de la terre : Cultiver des céréales.
— Fig. Se vouer, s'appliquer à, se perfectionner dans :
Cultivée les arts, les lettres, ii S'attacher passionnément
à : Cultivkr la bouteille. Le mendiant cultive la charité,
comme le laboureur cultive son champ. (A. Karr.) il For-
mer, élever, développer par l'exercice et l'étude : Cul-
tiver son esprit, son intelligence, il Voir fréquemment,
entretenir des relations assidues avec ; s'efl'orcer de ga-
gner ou de conserver : Cultiver un ami, ses relations.
Se cultiver, v pr. Etre cultivé, u Développer ses facultés
par l'instruction, l'éducation.
GULTORISME n. m. Litlér. V. cultisme.
CULTORISTE n. m. Littér. Syn. de cultistk.
CUL-TOUT-NU {ku-tou)n. m. Nom vulgaire du colchique
d'automne, n Pl. Des culs-tout-nus.
GULTRAIRE (trèr) ou CULTRARIUS {ri-uss — du lat. cul-
ter, cul-tri , couteau) n. m.
était chargé de frapper la
victime avec un couteau.
GULTRICOLLE (du lat.
culter,cult7*i,contean,etcol-
Inm, cou) adi. En T. d'hist.
nat., Qui a le thorax com-
primé de manière à ressem-
bler à une lame de couteau.
CULTRIDENTÉ, ÉE (du
lat. cultcr, cultn, couteau,
et dens, de'itis, dent) adj.
En T. de zool.. Dont les
dents canines sont compri-
mées de telle sorte qu'un
des diamètres soit le tiers
Aa i*-i,itro Cultraire (m*ïdaillon de marbre
(le 1 autre. du Musée de Naples).
CULTRIFOLIE, EE (du
lat. culter, cultri. couteau, et folium, feuille) adj. En T. de
bot., Qui a les feuilles en forme de couteau.
CULTRIFORME (du lat. cidter, cultri. couteau, et de
forme] adj. En T. d'hist. nat., Qui présente la forme d'une
lame do couteau : La ficu'lde cultrifoume.
CULTRIROSTRE [rosstr — du lat. culter, cultri, couteau,
et rostrum, bec) adj. En T. de zool., Qui a le bec en forme
de lame de couteau.
CULTUEL, ELLE {tu-èl') adj. Qui se rapporte au culte ;
Les fonnes cultuelles.
CULTURAL, ALE, AUX adj. Qui a rapport à la culture
do la terre : Les études cdlturales.
CULTURE (lat. cuUu?'a; de colère, supin cultum, cul-
tiver) n. f. Action ou manière de cultiver la terre ou cer-
taines plantes : Iai culture d'un champ, du blé. n Catégo-
rie do végétaux cultivés : Cultures foun-agères, fruitières.
Il Gramle, Moyenne, Petite culture. Culture intensive. Cul-
ture extensivè. V. agriculture. Il Culture alterne, Celle
qui consiste à ne point laisser reposer les terres, mais à
les ensemencer chaque année d'une façon différenle.
— Par e.xt. Art d utiliser certaines productions natu-
relles : La cuLTURK de la soie. Il Elevage de certains ani-
maux : La CULTURE des abeilles.
— Fig. Etude, application de l'esprit à une chose :
La CULTURE des beaux-arts, des sciejices. il Développement
que l'on donne, par des soins assidus, à. des facultés natu-
relles : La CULTURE de l'esprit ennoblit le cœur. (Volt.)
— Méd. Bouillon de culture. V. bouillon.
— Encycl. V. agriculture.
— Culture forcée. On appelle ainsi un mode do culture
dans lequel, par le moyen d'abris, do chaleur et quelque-
fois do lumière artificielle, d'engrais à assimilation ra-
pide, d'arrosages fréquents, etc.. on place les plantes indi-
gènes ou les plantes exotiques dans des conditions telles
Antiq. rom Sacrificateur (^ui
qu ollos so développent, los premières hors do saison ou
eu un lomps rolalivoniont très couri., et \cs socoudos hors
des régions 01"» elles pouvout vêy;iJtor spuutanùineiit. Les
anciens pratiuuaient déjà la culture lorcoo du concombre
(Collumollo, Traité d'atjricuHure, liv. XI, 3" partie), du
rosier et do quelques autres plantes {Pline, Histoire natti-
relle, XIX, 5), toutefois d'une manière bien rudimontairo
et maladroite. Ce modo do culture n'est entré dans los
usages courants et niélhodiquos du jardinage que vers la
lin du xviii* siôclo. Le châssis ou les cloches dovorro, les
couches chaudes et les couches sourdes ou froides, la serro
chaudo, tempérée ou Iroido, en sont aujourd'hui los procé-
dés ou los uiovons essentiels. V. sisrrk, cudchiî, pkimuur.
— Culture dérobée. C'est une culture dont les diverses
opérations, du semis à la récolte, ne portent ([ue sur un
ensemble de quelques semaines, et qu'on pratique entre
deux cultures principales, de telle sorte quo le sol no soit
pas inoccupé durant l'intervallo. Une culture dérobée con-
siste généralement à semer soit on juin, en juillet ou en
août, sur un labour de déchaumage, une [dantedont le cycle
de végétation est relativement très court, et môme que, la
plupart du temps, on récolte à l'état do fourrage vert.
Culture (la) [en ital. ta Collivazione], poème didac-
tique et bucolique du Florentin Alanianm (vers 1550),
iniito des Géorgiqucs de Virgile et de l'Agriculture de
Columello. Il est encore estimé eu Italie pour l'élégance
do la versification.
CULTURKAMPF n. m. Hist. V. KULTURKAMPF.
CULULLE (lat. culullus, même sens) n. m. Anliq. rom.
Sorte do vase à boire, il Vase en poterie, dont les pontifes
et los vestales se servaient dans les saorilicos.
Cum grano salis (Avec un grain de sel), locution
latine dans laquelle le mot sel a le sens iiguré do jovia-
lité, enjouement, et que l'on emploie pour faire entendre
quo ce qu'on dit ne doit pas être pris au sérieux : 2'oat
es/ vrai dans ce petit volume, mais bien des choses y ont été
mises pour qu'on sourie ; j'aurais du écrire plus d'une fois
à la marge : Cdm grano salis. (Renan.)
Cum occasione (bulle). Emanée du pape Innocent X,
cette bulle renferme la condamnation des cinq proposi-
tions do Jansénius. V. Adgustinds.
CUMACÉS {se) n. m. pi. Ordre de crustacés thoracos-
Iracés, comprenant les diastyles et autres formes marines
qui ressemblent à des larves de décapodes, et se caractéri-
sent par leur petit céplialothorax, à quatre ou cinq anneaux
tboraciques libres, avec deux pattes -mâchoires et six
paires de pattes locomotrices, leur abdomen composé de
six anneaux allongés. — Un cumacé.
— Encycl. Répandus dans toutes les mers du globe, les
cumacés atteignent les plus grandes tailles dans les régions
boréales et arrivent jusqu'à 5 centimètres de longueur. On
les divise en huit familles : cumidés (genres cume, cycla-
spis, etc.); vaunthompsonidés (genres vaunthompsonia, lep~
tocuma) ; lampropidés ( genres lamprops, platt/aspis, chaUi-
rostylis, etc.): leuconidés (genres leucon, eurodelle, etc.);
diastylidés (genres diastylis et leptostylis); pseudocumidcs
(genres pseudomera et petalomera) ; cumellidés (genres eu-
vifUe, nanastacus, etc.) ; campilaspidés (gtïiire campilaspis).
GuMANA ou Santa Inès de Cumana, ville des
Etats unis du Venezuela, sur la o^to uiéridionalo du golfe
de Caracas, formé par la mer des Antilles; 12.000 nab.
Commerce assez important. — La province ou section de
Cumana est l'une des trois qui constituent l'Etat do Bor-
murdez ; elle nourrit une population de 88.000 hab. Son sol
fertile fournit en abondance du maïs, du sucre, de la va-
nille ; de belles forets couvrent les montagnes, et do gras
pâturages s'étendent dans les vallées.
GUMANCHE, membre d'une peuplade mexicaine. — Les
CUMANCHIiS.
— Adjectiv. Qui appartient à cette peuplade : Territoire
ClIMANCUE.
CUMANIE, dénomination donnée à doux districts de la
Hongrie : la Grande Cumanie et la Petite Cumanie. Ces
districts étaient enclavés dans les comitats do Szolnok
et de Pest. Ils furent occupés, à partir du xiii" siècle,
par des tribus nomades, les Cumans, les lazyges et les
Petchenôgues. Les noms de Grande et Petite Cumauio no
sont plus employés aujourd'hui.
Cumans. Etlmogr. V. Comans.
GUMBAL, ville de Colombie f Etat do Cauca idép. de Tu-
quorresj), non loin du volcan du môme nom; (î.50û hab.
GuMBERLAND ( COMTÉ Dtî), comté du nord-ouost do
l'Angletern*, sur la mer d'Irlafldo. Superf. 3.925 kilom.
carr. ; 26ij.5.io hab. li est occupé, en majeure ])artio, par
des montagnes hautes et ipres, dont le principal sommi-t
est le Scawfeld (yosni.). Belles vallées, dont los lacs pitto-
resques ont valu à cotte région le nom de « District dos
Lacs n et attirent de nombreux touristes. Mines do fer,
cuivre, plomb, bouille. Agriculture développée dans la
plaine do l'Eden. Kh-vago considérable. Cli.-I. f'arlis/e.
— Parmi les comti's des dilTérentes parties do l'empire hri-
tannicjue portant lo mémo nom, citons celui do l'Australie
(Nouvelle-Galles du yu<l), peuplé de -iGO.OOo hab.. et <:eiui
du Dominion cana<lion {Nouvelle-Ecosse), sur l'isthme qui
rattache la presciu'île néo-écossaise au Nouvcau-Brunswick
et au continent Ue l'Amérique, entre le golfo Saint-Laurent
et la baie do Fundy au S.; 3\.:,29 hab^ Deux comtés dos
Etats-Unis portent lo mémo nom dans l'Etat de Tonnessoo
J5.375 liab.) et dans l'Etat do Virginie (9.-i80 hab.) Proba-
blement, 2.000 Acadiens français. Cap. Amhcrst.
Gumberland, ville des Etats-Unis (Rhodo-Island
[comté de l'rovidenco]),snrlaBlackstono River; 8.100 hab.
Construction de machines; fabriques do chaussures. En-
trepôt do coton. — Ville des l'Uats-Unis {Etat do Mary-
land), sur le Potomac et sur lo canal do Chesapoako et
Ohio ; 12.730 liab. Fonderies, laminoirs, aciéries, fabri-
ques do machines. — Ville du Dominion canadien, située au
lond de la baie do Emidy, à l'ondroit où se produisent les
])lus hautes manies do l'Océan.
Gumberland (monts), chaîne do montagnes des Etats-
Unis qui borde le système appalachien iiroproment dit,
A rO., dans sa partie méridionale. Ils ont une direction
N.-E.-S.-O., sont formés de chaînons parallèles alternant
avec des vallées longitudinales et dépassent rarement
une altitude de 600 mètres. Los chaînes sont rocheuses et
Sou cultivées; los vallées sont, au contraire, très fertiles.
■rando variété do mnrbros. Nombreuses grottes.
Gumberland (Îlk ou ti:rriî ni-:), nom do la péninsule
orientale tlo la grande Uo arctique appelée Terre de Baf-
fin. Sa c6(o orientale a été explorée, eu 1820, par Parry.
Gumberland Gap. Aux Etats-Unis, le mot ^a/j (ouver-
ture, ciitro-bâillement; s'applique on général aux délilés
i\<i montagnes. Celui dont il s'agit ici coupo los monts
('umlmrland et a donné son nom à plusieurs combats entre
les fédéraux et les confédérés pendant la guerre do S6-
ci^sslon. Los plus connus sont (;elui du I7 décembre 1861, à
la suite duquel la position fut abandonnée par le général
fédéral Morgan, et celui du 9 septembre IStjJ, i[u\ contrai-
gnit lo général confédéré Fraser à se rendre à discrétion
au général fédéral Burnside.
Gumberland River, rivière des Etats-Unis, afauent
gauche do lOliio, le plus considérable après le Tennessee.
Kilo naît sur le versant occidental des monts C'utnberland, se
dirige d'abord de l'E. vers l'O., puis vers lo S., reprend
ensuite la direction de l'O., pour couler enfin parallèle-
mont au Tennessee. Longueur, cnvironOGOkilom. Lo Cum-
berland est navigable sur 320 kilom. pour les vapeurs. .
Gumberland (Richard), philosophe ot théologien an-
glais, né à Londres en 1631, mort évoque do Peterborough
on 1718. Il fit ses études à l'université de Cambridge et
parvint, en 1658, à la charge de recteur de Cramptou. Le
premier de ses ouvrages est de 1672; il est intitulé : De
legibus naturip disquisilio philosophica, et dirigé contre les
principes de Hobbes. Il a été traduit en français par Bar-
beyrac (Amsterdam, 1744). V Essai sur les poids et mesures
des Juifs est de 1686.
En dehors de ses travaux philosophiques, Gumberland
s'était livré à des études do linguistique qui lui avaient
permis de traduire ce qui reste de Sanchoniaton, Frag-
ments de Sanchoniaton (Londres, 1720). Il lisait couram-
ment le copte. II a aussi laissé divers traités en latin sur
l'origine des plus anciens peuples (Londres,* 1724).
Gumberland (Richard), diplomate et littérateur an-
glais, arriôre-petit-fils du précédent, né à Cambridge en
1732, mort en 1811. Il fut
chargé, en 1780, de diverses
uégociations politiques en
Espagne et en Portugal,
dissipa sa fortune et dut
écrire pour vivre. Parmi ses
nombreux ouvrages, on peut
citer : Anecdotes sur les
grands peintres de l'Espagne
1^1782); le Calvaire (1792),
poème; Arundel (1789), ro-
man; les Frères, l'Améri-
cain, la Carmélite, pièces de
théâtre; il/emoiVes(lS07);etc.
Gumberland (Guil-
laume -Auguste , duc dk),
prince anglais, troisième fils
de George II, né en 1721,
mort en 1765. Il fut blessé à
Dottingen, perdit ensuite la
bataille de Fontenoy (1745),
mais , l'année suivante , il
écrasa le Prétondant à CuUo-
den. Il subit un échec à Lawteld (1747). Pendant la guerre
de Sept ans, il fut battu à Hastembeck (1757), refoulé
jusqu'à l'embouchure de l'Elbe, et bientôt obligé de signer
la capitulation de Closter-Severu. Mal accueilli en Angle-
terre, il résigna son commandement ot seretiraàWiiuisor.
Une statue lui a été élevéo à Londres.
Gumberland (Ernest-Auguste, duc dk), duc de Bruns-
wick et de Lunebourg, héritier do la couronne do Hano-
vre, né à Hanovre en 1845, fils du roi Georges V de Hanovre
(mort en 1878), marié en 1878 à Thyra, princesse de Dane
mark. Après la dépossession do son père par la Prusse, à
la suite do la bataille de Langensalza, il entra dans l'ar-
mée autrichienne. Le II juillet 1878, après la mort du roi
Georges V, il ian<:a la proclamation do Gmundon, par la-
quelle il maintenait tous ses droits à la couronne de Ha-
novre. En 1884, s'ouvrit la succession do Brunswick, dont
il fut également frustré par la Prusse : il voulait bien pro-
mettre de gouverner selon la constitution allemande, mais
non abandonner ses droits sur lo Hanovre. Il n'hérita que
des biens privés du duc de Brunswick ; les autres biens do
sa famille, restés sous séquestre, serviront do fonds secrets
an prince do Bismarck sous lo nom de fonds guelfes ou
fonds des reptiles.
Gumberland (George Clifford, comte dk), aventu-
rier anglais. V. Clifi-ord.
Gumbernauld, ville d'Ecosse (comté do Dumbarton);
4.300 hab. Mines de houille, fours à chaux.
Gumberworth (Charles), sculpteur français, élève de
Pradior, né ;ï Verdun en 1811, mort à Paris en 1852. Il avait
uno grande habileté dans la composition dos ouvrages do
bronzo. On cite do lui : Paul et Virginie, Lesbie, la Modestie,
la Générosité, Pécheur napolitain^ Duc de Montpensier.
CUMBIPISIN (fceum') n. m. Variété do résine de prove-
nance indienne.
GUMBRE (col du la), le plus important des passages
conduisant, à travers les Andes, do la république Argentine
au Chili. Il s'ouvre au pied do t'Aconcagua, à 3.927 mètres
d'altitude, et est traversé par une voie ferrée reliant
Buenos Ayres A Santiago et Valparaiso.
GUMBRES Altas ou GuMBRES Mayoros , bourg
d'Espagne (Andalousie Iprov. do lluelva;). près du Sillo de
Fuontes, sous-affluent du Guadiana; 3.210 hab. Vieux cht-
leau, construit sous don Sancho IV.
CUME OU CUMA n. f. Moll. Sous-genre do pourpres
(mollusques gastéropodes), comprenant los formes à
coquille oblongue, conique, à spire haute ot à. lôvro inté-
rieuromont sillonnée.
(I^escumes. don ton con-
naît quelques espèces,
habitent 1 océan Paci- y -jf^JtWfi
flquo [cuma anqulifera]^ î^B^^b^^TJ/
ou sont fossiles dans ™'— ^;^//
l'éocèno parisien. 1 -
- CruBt. Genre do *^'""'' («'"■ ^ f*»'")-
crustacés pumac**«, type do la famille des cum)(/^«, qui habi-
tent Ion merH de l'ijéiiiisphèro boréal.) Ils no comporlonl
Cumborlanii
(Guillaume-Auguste).
CULTURKAMl'F — CUMIN
que peu d'espèces, dont trois so trouvent sur les côtes
occidoiitalos de Franco.)
GUMÉEN, ENNE (mé-in, en'), personne néo àCumos,ou
qui lial'itait cotte ville.— /.es Cu.MÉiiNS.
— Adjectiv. Qui so rapporte à celte ville : La sibylle
CUIUlÎDNNli.
CUMÉNACÉTATE (se) Ci. m. Sel dérivant do l'acido cu-
inénarotiqno.
CUMÊNACÉTIQUE {sé-tik') adj. Se dit d'un acide qu'on
obtient eu réduisant par l'étain et l'acido chlorhydrique
l'acido cumène-glycùlique. Sa formule est :
tCIP)'CH.-C'^H'-CH|-COni,
CUMÉNACRYLIQUE (/iVc") adj. Se dit d'un acide obtenu
par l'action de 1 aldéhyde cununiquo sur l'acétate de so-
dium et l'anhydride acétique.
CUMÉNANGÉLATE (Je) n. m. Sel dérivé de l'acide cumô-
nangélique.
CUMÉNANGÉLIQUE (jé-lik') adi. .Se dit d'un acide qu'on
obtient en chauffant à 180" l'aldéliyde cuminique avec du
butyrato de sodium et do l'anhydride butyrique.
GUMÈNE (rad. cmnin) n. m. Chim. Sous lo nom général
de cumène, on désigne les carbures aromatiques de for-
mule C*H", théoriquement au nombre do huit; les plus
intéressants sont : la propylbenzine [CIP-CH'-CIP-CIP],
liquide bouillant à 150»; Visopropylbenzine ou cumi'ne pro-
prement dit [C*H''-CH = (CIP)*1, dérivant de l'acide cumi-
nique; la/nme7Ai//ôen;ine[C'H'(CH*)* 1 ou pseudocuméne y
et le mésitylène [C'^H^(CH^)'^ J.
— Encycl. Le cumène de l'acide cuminique, découvert
par Gerhardt et Cahours, s'obtient par le chauffage d'un mé-
lange de baryte et d'acide cuminique; il distille nu liquide
incolore, d'odeur agréable, bouillant à 152°, insoluble dans
l'eau sur laquelle il surnage, soluble dans l'alcool, Téther,
agissant commedissolvant des graisses ot du soufre. Ce car-
bure a de grands rapports avec la benzine et forme avec
les réactifs des dérivés analogues : nitrés, chlorés, etc. ;
l'oxydation le transforme en acide benzoïque.
Le pseudocuméne accompagne le mésitylène dans le
goudron de houille; synthétiquemoLit, il jirend naissance
lorsqu'on substitue au xylène C'H'(CH')* un troisième radi-
cal méthyl (CH*) ; c'est un liquide bouillant à 165» ; l'oxyda-
tion fournit l'acide xylique C*H'(CO'H)'.
CUMÈNE-CROTONIQUE adj. Chim. V. CUMINIQUE.
CUMÈNE-GLYCOLIQUE adj. Chim. V. CUMINIQUE.
CUMENGITE (man-Jif) n. f . Hydrate naturel d'antimoine.
Variété de stiblile.
CUMÉNOL n. m. Chim. Syn. de cumophénol.
CUMÈRE (lat. cumera, môme sens) n. f. Antiq. rom.
Vaisseau ou panier dans lequel les gens de la campagne
conservaient leurs grains.
GUMES. ancienne ville de ritalio méridionalo, sur la
mer Tyrrhénienne, fondée par des Eubéons de Chalcis.
Selon Virgile, elle possédait déjà, du temps d'Enée, un
temple dédié à
Apollon et , au
pied de la col-
line, au fond
d'un bois sacré,
une grotte où la
sibylle Déipho-
bé, rendait ses
oracles, sous la
double inspira-
tion du dieu de
Délos et de la
triple Hécate.
Mais la fondation de Cnmes est postérieure aux événe-
ments que célèbre VEnéide. Le peuple croyait quo c'était
toujours la même prétresse, soustraite à'ia mort depuis
des siècles. C'était elle qui avait otlert ù Tarquin los livres
sibyllins, gardés depuis au Capitole, ot qui contenaient les
destins de Rome. — Cumes fut prise par Aristodème, puis
tomba au pouvoir des Campanions. Rodovenue indépen-
dante, elle s'allia aux Romains pendant les guerres puni-
ques. Mais, éclipsée par Baïes et par Naples, elle perdit
peu à peu de son importance. Lo christiiinismo précipita
sa déchéance. Elle fut détruite parles Napolitains, en 1203.
Il n'eu reste plus que des ruines (tenijdes d'Apollon, do
Diane ot du Géant, grotte do la Sibylle, etc.). Près do l'an-
cicnno ('unies existe un village appelé Cuma.
GUMES ou Gyme, villo de l'ancienno Asie (EoHde\ sur
lo petit golfe do sou nom, ù 24 kilom. do Smyrne. On y a
retrouvé un grand nombre do médailles ot do terres cuites.
— Patrie d'Hésiode.
GumiANA, ville d'Italie (Piémont [prov. do Turin]), sur
la Cisola; 5.900 hab. Vignes et mûriers.
CUMICYLE [siV) n. m. Nom donné quelquefois au radical
do l'alcool cuminique.
CUMIDÉS n. m. pl. Famille do crustacés, dont ïe genri
cume est le type, et qui comprend, en oulro, les genre
cyclaspis, stcp/ia/wmma, iphinoe et cumnpsis. — l'n cuMinr:
CUMIDINE n. f. Classe de bases engendrées par subsli
tnliou du r.'idical amidogène A/IP dans le noyau aroma
tique CM^ du cumèno : (CH»)»-CH-C''H*-AzH'.
CUMIDIQUE {dik') adj. So dit d'un acide dérivé du du
rêne ou tetraniéthylbenzino par oxvdation :
(CIP)' = CMI' = (CÔ'n)'.
GumiÈRES, comm. do la Marne, arr. ot & Sô kilom. do
Reims; l.:t,')(î hab. Pressoirs ot machines agricoles. Le
vignoble do Cumièros fait partie de la rf^gion dite riviàre
de Manie, et ses principaux crus sont ceux do la Côie-ù-
Bras, Côte-Thomas. Baurillots, clos Sainte-Iiélèûe, Chô-
vros, Bois-des-Jots, olc.
CUMIN n. m. Gonro do plantos, do la famille dos ombcN
lifèros. \[ Cumin bâtard. Variété d'ombellifèro (la logoécic
cuminotde). Il Cumin des prés. Nom vulgaire du carvi,
espèce d'ombellifèro. Il ^'nmm cornu ou /'aux cmnin. Nom
.'ommun u'uno rononcnlacée (la stigetto cultivée).
— Encycl. Lo genre cumiuum, très voisin des daucécs,
lenfermo trois ou quatre espèces do l'ancien continent. Le
.•umio (cnminuni cyminum) ost uno plante horbacéo, nu-
iiuell», liante do 0"',50 environ, A feuiUos très découpée
m Jauiii'os étroites. Originaire d'Orien* elle ost cultivé»)
Momiale de Cumes.
Cumin : a, fleur; b, fruit-
CUMINAL — CUNÉIFORME
Dotarament en Thuringe. Son fruit, une des quatre n se-
mences chaudes», d'une odeur agréable et pénétrante,
d'une saveur chau-
de et aromatique,
est stimulant, sto-
machiq^ue et car-
minatit , grâce à
une essence très
active, mélange do
cjmène et de eu- » ^
minol. Les Aile- r^ZI
mands l'incorpo- ^^
rent au pain ; les
Hollandais l'utili-
sent pour aroma-
tiser le fromage ; il
sert aussi à la fa-
brication du vrai
kummel.
CUMINAL n. m.
Aldéhyde cumini-
que.
GUMINAMIDE
n. f. Aniide de l'a-
cide cumiuique R.AzH'; R étant le radical cumyle. Syn.
CCMYLAMIDE.
CUMINDIGO n. m. Matière colorante bleue, comparable
à l'indigo, dérivée do l'acide cuminique nitré.
CUMINÉ, ÉC adj. Qui ressemble ou qui se rapporte au
cumin.
— n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des ombelli-
fères, ayant pour type le genre cumin. — Une cuminke.
GDMINGIC {jî)ii. f. Couchyl. Genre de coquilles bi-
valves, de la famille des mactracées, qui habitent géné-
ralement les mers du Chili et du Pérou.
— Bot. Genre de plantes, de la famille des Hliacées,
tribu des conanthérées, comprenant deux espèces qui crois-
sent au Chili.
CUMINIE (tiî) n. f. Genre d'arbrisseaux, de la famille des
labiées, tribu des saturéinées, comprenant trois espèces qui
croissent dans l'île de Juan-Fernandez.
CUMINIFOLIÉ, ÉE (du lat. cuminum, cumin, et folium,
feuille) adj. Dont les feuilles ont de la ressemblance avec
celles du cumin.
CUMINILE n. m. Chim. Composé obtenu par oxydation
de la cuminoïne.
CUMINIQUE [nik') adj. Chim. Se dit de divers dérivés de
l'essence do cumin.
— Encycl. L'essence de cumin, les graines de ciguë vi-
reuse, contiennent, outre un carbure C'^H**, le cymèncy
l'aldéhyde cuminique (CH*)'-CH,-C*H*-CHOi. On la retire
du mélange en recueillant à la distillation les parties vola-
tiles au-dessus de 200**, après puritication ; c'est un liquide
incolore, d'odeur de cumin, de saveur acre, plus léger que
l'eau, bouillant à 220". Les oxydants, ainsi que la potasse
en fusion, la transforment en acide cumimique ; la potasse
alcoolique donne, outre l'acide cuminique, de Valcool cu-
minique (CH')'-CH-C*H'-CH'.OH, liquide dont le point
d'ébullition est 243". L'aldéhyde cuminique, traitée par l'a-
cide cyanbydrique, fournit un nitrite qui, saponifié, donne
l'acide cuméne - g ly colique C*H\-C*H'-CH(OH),-CO*H.
Traitée par la propionate de sodium et l'anhydride pro-
pionique, elle donne l'acide cuméne-crotonique. L'aldéhyde
cuminique est isomérique avec les essences de fenouil,
anis, badiane.
Vacide cîtmî>jîÇ'we[(CH*)' = CH-C"H*-CO''H] est un solide
cristallin, d'odeur do punaises, fondant à 115", sublimable,
inonobasiquo ; ses sels sont les cuminates. Traité par la
baryte, cet acide engendre le cumène ou isopropylbenzine.
CUMINOÏDE (du lat. cumtnam, cuinin, et eidos, aspect]
adj. Qui ressemble au cumin.
CUMINOÏNE n. f. Solide fondant à 98", constitué par la
condensation do doux molécules d'aldéhyde cuminique :
C'H^-C'H*-CO-CH(OH)-C»H»-C*H\
CUMINOL n. m. Chim. Syn. de hydruru de cumyle.
CUMINOL n. m. Chim. Syn. de comophénol.
CUMINURATE n. m. Sel dérivant de l'acide cuminurique.
CUMINURIQUE {rik') adj. Se dit d'un acide rencontré
dans l'urine après absorption, par l'organisme, de cymène,
ou encore produit par 1 action du chlorure de cumyle sur
le glycocoUate d'argent.
CUMINYLE n. m. Chim. Syn. de cumyle.
CUMMINGTONITE (do Cttmmington, a. de lieu) n. f.
Variété d'amphibole, formant un agrégat avec le grenat
et le quartz, et que l'on a trouvée à Cummington, dans le
Massachusetts.
Cummins ^miss Maria Susanna), romancière améri-
caine, uéc à Salem (Massachusetts) en 1827, morte à Dor-
chester on 1866. EUe est l'auteur do the Lamplighter (1854),
qui obtint un très grand succès ot fut traduit en français,
ainsi que plusieurs autres de ses romans : Mabel Vaughan
(1857); la Rose du Liban; le Professeur; etc.
CuMNOCK. Géogr. V. New-Cumnock et Old-Cdmnock.
CUMOL n. m. Chim. Syn. do cumène.
CUMOPHÉNOL n. m. Dérivé du cumène, par substitution
d'une fonction phénol (OU) dans le noyau aromatique
C*H'-C*H'-OH. Syn. cdminol ot cunémol.
CUMUL (du lat. cumulus, amas) n. m. Réunion, chez une
même personne, do plusieurs fonctions, avantages ou qua-
lités : Le CUMOL des pansions est prohibé en principe. Le
cViWJ.dupossessoireavec lepétitoiren'est pas permis. {Acnâ.)
[Le cumul de la réserve et do la quotité est permis. Lo
droit romain admettait, en principe, le cumul des peines. Ce
principe avait été consacré par l'ancien droit français. Il
a été Danni de la législation française moderne, depuis la
promulgation du Code pénal de 1791.]
— Encycl. V. incompatibiuté, pension, etc.
CUMULABD (lar*) n. m. Fam. et dans un sens défavora-
ble. Celui qui cumule plusieurs fonctions rétribuées : Pour
ces gens gui sont titulaires-nés de toutes les places, on a créé
un terme de mt'/ivis de plus, celui de cumulabd. (Teulot.)
CUMULATIF, IVE (rad. cumuler) adj. Dr. Qui implique
un certain assombla^^'e, une accumulation: Donation cu-
mulative de biKns présents et à venir.
CUMULATION n. f. Syn. pou usité de cumul.
CUMUL ATI VEMENT adv. Par cumul : Fonctions exercées
CUMCi.ATlVi'MhNT.
CUMULER (du lat. cumulare, entasser) v. a. Jouir par
cumul de : Cumuler deux emplois, ii Absolum. : Fonction-
naire qui cumule.
— En T. de dr., Réunir plusieurs choses en une même
personne : Cumuler plusieurs genres de preuves. (Acad.)
Se cumuler, v. pr. Etre réuni, cumulé.
CUMULIPORE ou CUMULIPORA n.m. Paléont. Genre de
Itryozoaires, famiilc des celléporidés, comprenant des co-
lonies de grandes dimen-
sions, massives, irréguliè-
rement tuberculeuses, à
cellules étagées, aplaties,
avec petites ouvertures
latérales.
CUMULO-STRATUS
n. m. Météor. V. stratus.
CUMULUS (luss) [n. m.
Nom donné à des nuages
amoncelés, dont la partie supérieure figure des coupoles
arrondies, d'une blancheur éclatante ; en dessous, la sur-
face paraît horizontale, grise ou noirâtre.
— Encycl. On peut voir naître les cumulus, surtout
pendant la saison chaude, deux heures après le lever
du soleil, s'amonoelant les uns sur les autres, atteignant
une hauteur maximum vers midi pour se dissoudre insen-
siblement, sans pluie, avant le coucher du soleil. Plus
compacts encore dans les régions équatoriales, ils se ré-
solvent en une do ces pluies tombant à heure fixe do la
journée : après quoi, le ciel redevient limpide.
Ou ne voit guère de cumulus au-dessus de la mer, mais,
se formant au-dessus des parties du sol les plus échautfées,
ils signalent souvent une île de très loin. Ainsi, les colonnes
Cumulipore :
a, coupe transversale grossie.
d'air chaud et humide s'élèvent pour se condenser à une
certaine hauteur : do nouvelles masses arrivent, traversent
les premiers nuages formés, pour se condenser aussi au-
dessus de lui. Le soleil tend à le faire évaporer; lui-même
empêche la chaleur de parvenir au sol, et le nuage finit
par se résorber. Cependant, si le courant équatorial tend
à s'établir dans les hautes régions, le cumulus trouve au-
dessus do lui un air trop humide pour absorber sa vapeur
d'eau; il persiste jusqu'au lendemain, et l'on est alors en
droit do considérer lo cumulus comme un présage de pluie.
CUMYLAMIDE n. f. Chim. Syn. de cdminamide.
CUMYLE ou CUMINYLE n. m. Si l'on considère l'acide
cuminique (CH»|'-CH-C*H'.COOH, le radical
R=r[(CH»)»-CH-C'H*-CO]'
monovalent porte le nom do cumyle. Plusieurs composés
contiennent ce radical : Vacide cuminique ou hydrate de
cionyle R.OH; Valdéhyde cuminique ou hydrure de cumyle
R. H ; y oxyde de cumyle ou anhydride cuminique R. O. R ;
lo chlorure de cumyle R.Cl, et le cumylure de cumyle,
huile d'odeur de géranium, formée par la liaison de deux
radicaux R-R.
CUMYLÈNE n. m. Radical hypothétique
[(CH*)'-CH-C'H'.CH1",
bivalent de l'aldéhyde cuminique [(CH»)'-CH-C«H*.CH]0.
CUMYLURE n. m. Dérivé métallique, formé en saturant
le radical cumyle avec du potassium [R-K].
CUN^US (Pierre Van deb Kun, dit), savant hollandais,
né à Flessinguo en 1586, mort en 1638 à Leyde, où il pro-
fessait la jurisprudence et la politique. Il devint historio-
graphe dos états de Zélando. Ses principaux ouvrages
sont : Sardi vénales : sati/ra me)! ippea{lG12), mordante sa-
tire contre l'intolérance, et De republica Hebrœorum (1617),
excellent travail qui a été traduit en français (1703).
GUNARD (sir Samuel), fondateur de la navigation à
vapeur transatlantique, né en 1787, mort en 1865. En 1840,
il étaljlit une ligne de bateaux à vapeur entre Boston,
New-York et Liverpool, puis il créa dos services analogues
entre les points les plus reculés du globe. Le gouverne-
ment anglais l'élovo, en 1859, au rang de baronnet.
GuNAT (Charles-Mario), marin et historien français,
lié à Saint-Malo on 1789, mort en 1862. Il s'engagea, en
lft05, dans la marine impériale et se distingua dans plu-
sieurs rencontres sur mer. Promu enseigne en 18il, il prit
part au siège d'Anvors, séjourna ensuite plusieurs années
dans l'île de France, puis revint se fixer, en 1835, dans
sa ville natale. Il s'y livra à des études d'histoire et de
biographies locales, dont les plus remarquables sont ; His-
toire de Robert Surcouf {lSi2); Histoire au bailli de Suffrcn
(1852); Saint-Malo illustré par ses jnarins (ïi^l); .Saint-
Malo sous la Terreur; l'Evêché de Saint-Malo ; Histoire de
la citr d'Alcth (1851).
GUNAXA, ville do l'ancienne Babylonie, près de l'Eu-
phrate. Bataille livrée en 40i avant J.-C. "v, l'art, suiv.
4S2
Gunaxa (bataille deV bataille célèbre, livrée en 401
avant J.-C, entre Artaxerxès II, roi de Perse, et son frèro
Cyrus le Jeune, révolté contre lui. Artaxerxès avait près
de 1 million d'hommes, sans compter 6.000 cavaliers d'élite,
à opposer aux lOû.ûOO barbares et aux 13.000 Grecs de Cyrus.
Cyrus rangea ses troupes en bataille. A la droite, il plaça
1.000 chevaux paphlagouiens appuyés à l'Euphrate, avec
l'infanterie légère des Grecs; ensuite, Cléarque, Proxène
et les autres chefs grecs jusqu'à Ménon furent mis à la
tête de leurs corps respectifs. L'aile gauche, composée
do Lydiens, do Phrygiens et d'autres peuples d'Asie, était
commandée par Anée ; Cyrus se mit au centre, où il avait
réuni l'élite des Perses et des autres barbares. 11 était
environné de 600 cavaliers, armés de toutes pièces.
La gauche des Perses était commandée par Tissapherne;
elle comprenait de l'infanterie et une cavalerie armée de
cuirasses étincelantes; à la droite, se trouvait le reste de
ces mêmes troupes; le centre était formé do l'infanterie
pesamment armée, composée en grande partie d'Egyptiens.
Toutes ces troupes étaient rangées par nation ; Artaxer-
xès, avec ses 6.000 chevaux d'élite, occupait le corps de
bataille; 150 chariots garnis de faux hérissaient le front
de l'armée. Les mercenaires grecs enfoncèrent l'aile gauche
dos Perses. A l'autre aile, Cyrus fut d'abord victorieux; il
réussit même à atteindre Artaxerxès, et un terrible duel
s'engagea entre les deux princes. Mais Cyrus fut tué de
la main même d'Artaxerxès, suivant la tradition la plus
accréditée. Alors, les Perses reprirent l'otfensive, et dis-
persèrent les contingents barbares qui leur étaient oppo-
sés. Mais, à leur tour, ils durent fuir devant les mercenaires
grecs, qui restèrent maîtres du champ de bataille. Ceux-ci
commencèrent alors la fameuse retraite des Dix mille.
V. Dix mille.
CUNCÉE n. f. Bot. Syn. de knoxie.
CUNCTA SUPERCILIO MOVENTIS [Qui ébranle toul
l'univers d'un froncement de ses sourcils), vers d'Horace
(Odes, III, I j, à propos de Jupiter, dont il exalte la
suprême puissance. Ce vers est une imitation d'un passage
de VIliade. Plusieurs poètes français, à la suite des
anciens, ont exprimé la même idée, et, en prose, les allu-
sions au froncement de sourcils de Jupiter ou d'un maître
quelconque sont fréquentes.
CUNCTATEUR {kon-kta — lat. cunctator ; do ciinctari,
supin cunctatum, temporiser) n. m. Fam. Personne qui
temporise. (Se dit surtout par allusion au général romain
Fabius, surnommé Cunctator.)
CUNCTATION [kon-ktorsi — rad. cuîictateur) n. f. Tem-
porisation. (Vieux.)
GUNDINAMABCA, département de la république de
Colombie. Situé au centre même du pays, dans la région
montagneuse des Andes, il est borné à 10. par la Magda-
lona et à l'E. par le rio Meta. Il possède de riches mines
d'or, d'argent, de cuivre, de belles cultures, do grandes fo-
rêts et nourrit une population de 540.000 hab.Capit.J5o^o(a.
CUNDUACAN, ville du Mexique (Etat de Tabasco),
entre deux dérivations du fleuve côtier Grijalva ; IS.llShao.
Ch.-l. d'un district peuplé de 14.150 hab.
CUNÉAIRE (»é?-ér' — du lat. cutieus, coin) adj . En T. d'hist.
nat.. Qui a la forme d'un coin.
CUNï;EN, ENNE [né-in, en — du lat. cuneus, coin) adj.
Anat. Qui se rapporte aux os cunéiformes.
GuNEGONDE (sainte), impératrice d'Allemagne, née
vers la lin du x" siècle, morte en 1024. Fille de Sigefroi
de Moselgan, comte de Luxembourg, elle épousa, en 998,
l'empereur Henri II, qui fut saint Henri. D'accord avec
son époux, elle fit vœu d'observer la continence dans le
mariage ; accusée injustement d'avoir manqué à l'honneur
conjugal, elle fut soumise au jugement de Dieu, et décla-
rée innocente après avoir subi 1 épreuve du feu. Elle prit
le voile et mourut à l'abbaye de Kauffungen. Le pape
Innocent III l'a canonisée, en 1200. — Fête le 3 mars.
GUNÉGONDE ou KiNGA (sainte), reine de Pologne,
née vers 1210, morte en 1292. Son père. Bêla IV, roi de
Hongrie, la donna en mariage à Boleslas, roi de Pologne.
Elle s'engagea par vœu à vivre avec son mari dans une
union purement fraternelle et se livra à l'exercice de toutes
les pratiques de la charité, surtout envers les pauvres, les
malades et les pestiférés. Devenue veuve, elle embrassa
la vie religieuse.
GUNÉIFOLIÉ, ÉE fdu lat. cuneus, coin, et folium, fouille)
adj. En T. de bot., Qui a les feuilles en forme do coin.
CUNÉIFORME (du lat. cuneus, coin, et forma, forme)
adj. et n. Qui a la forme d'un coin.
— Anat. Se dit de trois os du tarse : Premier, Deuxième
et Troisième cunf.iformes.
— Bot. Se dit des organes qui vont en s'élargissant de
la base au sommet : Feuilles, Pétales cunéiformes.
— Miner. Octaèdre cunéiforme. Octaèdre dans lequel
quatre des faces sont des trapèzes et les quatre autres des
triangles.
— Philol. V. la partie encycl.
— Encycl. Anat. Le premier ou grand cunéiforme, le
second ou petit cunéiforme, le troisième ou moyen cunéi-
forme font partie, aveclecuboïde, do la seconde" rangée du
tarse et sont tous trois eu rapport avec lo scaphoïde ; le
premier, qui est le plus interne, donne attache au gros
orteil; lo troisiômo est voisin du cuboïdo. Les ligaments
rattachent ces os entre eux et au calcanéum. Ils forment
comme la clef de la voûte plantaire.
— Philol. On désigne sous le nom de cunéiforme un genre
d'écriture dont l'élément principal est une sorte de pointe
de flèche, clou ou coiyi, perpendiculaire ou horizontal, ac-
compagné d'un crochet , dont les combinaisons variées for-
ment des signes plus ou moins compliqués. Cette écriture
a servi à exprimer un grand nombre d'idiomes de la haute
Asie. On en trouva l'usage d'abord dans les inscriptions
gravées sur les ruines des monuments de la Perse, puis en
Assyrie et en Chaldée, ainsi qu'en Arménie et en Susiane ;
enfin, sur les innombrables briques que les explorateurs
ont fait sortir par milliers des tumuli de la Mésopotamie.
Cette écriture ofl're plusieurs variétés, qui sont accusées
dans les deux systèmes ditférents, réunis dans les inscrip-
tions de la Perse. Ces inscriptions se présentent, en géné-
ral, i>ar groupes de trois colonnes, qui correspondent à trois
hinguos diirércntes. La première colonne adroite renfornio
la langue des anciens Perses. Les combinaisons des clous
qui forment ces signes sont pou nombreuses. Leurs valeurs
correspondent à celles de nos alphabets. Les premières
numériques
tal .
4S3
tontativos de déchilfroment sont duos ft Grolofond (!802),
3ui signala los uoius do Darius et du Xor\6s dans l'uno
0 ces inscriptions, et il fut domontro quo la langue ainsi
expriniùo était une lauguo arienne, colle des aucious
Porsos, ot <|uo ce système graphiiiuo était
propro à l'époque dos Achéniôuides. Ou ou
lynoro l'origine, et il n'existe pas d'inscrip-
tions de cette nature postùriouros à cette
dynastie.
Ou comprit bientôt que los deux autres
colunnos ues inscriptions do la Porso (lo-
vaient contonir une traduction do la pre-
mière; d'un autre côté, los corabiuaisuns
dos signes étaient si nombreuses qu'elles
dépassaient los besoins des alphabets les
plus exigeants. L'attention fut bientôt ap-
pelée sur les inscriptions de la troisiônio
colonne, lorsque les découvertes do Botta
(lJJi2) exhumèrent dos ruines do Ninive do
nombreuses inscriptions, dont lo système
graphique était identlquo à celui do la
troisième colonne des inscriptions do la
Perse. L'étude de ces dernières permit de
se rendre compte que les signes représen-
taiout dos valeurs syllabîques et idéographi-
ques, que la langue ainsi exprimée était
une langue sémitique, celle des Assyriens,
et se retrouvait dans do nombreuses in-
scriptions, qui provenaient des ruines de
Babylone et de la Mésopotamie intérieure.
La lecture de ces textes a été d'autant
plus difficile que, suivant les époques et les
localités, ce même système graphique a
otfert de nombreuses variétés dans la dispo-
sition de l'élément cunéiforme. On a con-
staté qu'il procédait d'un hiéroglyphe dont
on a trouvé des spécimens. Cet hiéroglyphe
a donné naissance d'abord à dos signes for-
més de la défiguration do l'hiéroglyphe
primitif par des signes linéaires, qu'on dési-
fna sous le nom de hiératiques. Puis la tête
u clou apparut à l'origine du trait et, à
son tour, donna naissance à un système de
signes compliqués, dits archaïques. Enfin,
ces signes se simplifièrent; ils perdirent
quelques traits superflus qui laissaient à
peine deviner leurs formes primitives, et
on les regarda comme relativement mo-
dernes. Dans cet état archaïque ou moderne,
ces signes paraissent particulièrement con-
sacrés aux inscriptions des palais et des
temples et forment ainsi un système qu'on
peut considérer comme une écriture inonu-
inentale.
Ajoutons que le même type hiérogly-
phique présente des défigurations dilfé-
rentes à Ninive et à Babylone, et l'on
comprendra les difficultés do lecture et
d'interprétation que ces inscriptions réser-
vaient aux savants; elles ont été surmon-
tées, et ces textes ne résistent plus à la
lecture.
Les découvertes des explorateurs ont
aussi rais au jour do nombreuses tablettes
d'argile chargées de la môme écriture,
mais finement tracée, procédant de l'un ou
l'autre de ces types, et pouvant être dési-
gnée sous lo nom à.'ëcriture cursxve. Ces ta-
blettes se rencontrent par milliers à Ninive,
à Babylone, dans toute la Mésopotamie
inférieure, et même en Egypte. Ces docu-
ments ne sont autres quo les livres do cette
époque ; ils s'accumulaient comme do véri-
tables arcAiye* dans do vastes bibliothèpies,
dont on trouve chaque jour des débris de
plus en plus nombreux. Les plus anciens
documents remontent à près de quatre
mille ans av. J.-C. et les plus récents ap-
{)artiennent au second siècle do notre ère.
jOur contenu renferme les renseignements
los plus divers sur la politique, la reli-
gion, l'histoire, les légendes, l'astronomie,
les mathématiques, de même quo des textes de lois ot
des contrats d'intérêt privé, c'est-à-diro un ensemble de
toutes les connaissances de cette civilisation.
Nous avons négligé jusqu'ici de parler dos inscriptions
de la seconde colonne du groupe achéménido ; ces inscrip-
tions émanent du môme système graphique quo los inscrip-
tions assyriennes et représentent une langue touto dif-
férente, celle dos anciens Modes. Les découvertes des
explorateurs modernes nous ont également mis on posses-
sion de nombreuses inscriptions eu caractères cunôiiormos,
du mémo système graphique que celles do l'Assyrie et de
laChaldée,qui expriment des languosditférentos. Mention-
nons, pour ne citer quo 1ns principales dont on a déjà
tenté l interprétation, colles qui nous viennent do l'Armé-
nie et de la Susiano. Disons, en terminant, qu'on a déjà
constaté sur les briques de la haute Asie plus de quinze
langues ou dialectes différents, écrits à l'aide du mémo
système graphique, et les exploratours. chaque jour, livrent
à la sagacité dos savants dos documents nouveaux.
GUNÉIROSTRC [roastr — du lat. cuneus, coin, ot ros-
iruin, bec) adj. Zool. Qui a lo bec en forme do coin.
CUNEO. Géogr. V. Coni.
CUNEO D'Ornano iGustavo), journaliste ot homme
politique français, né à Rome on 18-t5, est petit-fils d'un
officier très attaché à Napoléon I" ot à sa famille. U fit
son droit à Paris, oii il fut employé à la préfecture de la
Seine, servit, on 1870, comme officier do mobiles, puis col-
labora au n Courrier do France », à « la Presse », dirigea
« lo Charontais » et fonda, on 1875, lo Suffrage universel
des CharenleSf dans lequel il lit une guerre acharné* aux
républicains, ot déclara un jour qu'on on ferait avant pou
'< une pâtéo dont los chiens no voudraient pas » . Elu député
à Cognac en 1876, il a été constamment réélu, depuis,
dans la Charente. Il a voté avec le grouno do l'appol au
peuple, s'est signalé par dos discours véhéments ot a été
lo promoteur do l'enquête contre W député Wilson. Après
avoir coopéré activemont A la <'ampagne boulangisto, il
liovint lo champion du prince Victor, al prit pour pro-
gramme do sa politique lo plébiscite et le rolorondum.
Cunoo d'Ornano fonda, en 1878, Paris-Capitale, et prit,
en 1895, la direction du « Petit Caporal ». Il a publié :
les Associations religieuses et le J'tsc (iSyo); la Répu-
blique de Napoléon (189-*); Gambetta plébiscitaire (1895).
SPECIMKN DK L ALPHABET ARIKN
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FRAGMENT DU SYLLABAIRE ASSYRO-CHALDEEN
FORMES
hiâratiques
FORMES BABYl-OMENNES
archaïques modernes
FORMES NIMVITES
arcbaiqueB modernes
tap.
tip .
tup.
^"^ ►A-I HhT -lî^
-co
o
m
ffl
mi
CUNÉO-CUBOÏDIEN, ENNE{rfi-m, é«')adj. En T. d'anat.,
Qui se rapporte aux os cunéiformes et au cuboïdo : Liga-
ment CUNEO-CUnoÏDIKN.
CUNÉO-SCAPHOÏDIEN, ENNE(aA-rt, di-in, è»') adj. Anat.
Qui se rapporte aux os cunéiformes ot au scaphoïdo : Li-
gaments CUNÉO-SCAPIIOiDlENS.
CUNERSDORF. GéOgr. V. KONERSDORF.
CUNETTE {n>'t' — do l'ital. cunctta, même sons, pour
lacnnetta, petit fossé) n. f. Sorto do rigole ou do petit
canal, pratiqué dans lo fond dos fossés secs do fortifica-
tion, pour recevoir et faire écouler les eaux pluviales.
Il Petit canal à parois verticales qui,
dans un aqueduc, un égout. se trouve
situé on contre-bas au trottoir do
l'égout ou de l'aquoduc et dans lequel
s'écoulont les eaux, il Petit canal par
où s'écoule l'eau dos marais valants.
GUNEWALDE OU KUNEWALDE,
bourg d'Allemagne (Saxo [cercle do
Bautzon]), vers la source de la Sprée ;
3.220 hab. Granit, tisseranderics.
CUNHA, ville dos Etats unis du
Brésil (Etat do Sào Paolo); i-l.OOO b. a, ^,.<i.-u,- ,^a..hhi,.
Elevage do porcs ot de moutons. Cul-
ture du coton, du tabac, du café, dos céréales. Ch.-l. do
municipe.
CuNHA (Tristâo da), capitaine ot navijjatour portugais
(1460-1540). Mis à la têto d une flotte, conjointomont avec
lo célèbre Alfonso d'Albuquorque, il découvrit plusieurs
lies do l'Atlantique austral, notamment colle qui porte
son nom. 11 aborda à. Madagascar (découverte on 1505), à
Mozambique, où il prit sur un roi indigène la villo forte do
Brava, soumit l'île do Socotora (océan Indien), ot se dis-
tingua aux Indes. En ir^M, il fut chargé, comme umha.^sa-
dour, d'oirrir au pape les nouvellos conq>uétes des Portu-
gais, ot reçut onsuito du roi Emmanuel lo titro do « cou-
Nciller intime do lu couronuo ■>.
CUNÉIROSTRE — CUiNITZ
CuNHA (Nuno da), fiis du précédent (1487-1539). Gou-
veniour dos ludos on 1528, il vainc|uit Bahdour, sultan de
Ooudjerata, l'ennemi lo plus redoutable des Portugais, en
consolida leurs conquêtes par la prise des trois villes de
Dià, Chalé et Bazaïra. Accusé do concussion dix ans après,
et révoqué, il mourut sur lo vaisseau qui le ramenait en
Europe. Il a laissé dos poésies comprises dans lo Cancio-
neiru de Jiesetide.
CuNHA (José Anastasio da), mathématicien portu-
gais, né ot mort à Lisbonne (i7-ll-n87). 11 professa los
mathématiques à l'université do Cotabre (1773). Son ou-
vrage antiroligieu.v, a Vo: da rasno, fut condamné en
1778. Accusé d'hérésie, il passa plusieurs années dans
los prisons de l'Inquisition. Son principal ouvrage : Prin-
cipes de matliématiques (Lisbonne, 1782), a été traduit en
français (1811). On lui doit aussi un recueil de Poésies es-
timées (1779).
CUNHA (Vicente Pedro Nolasco da), poète portugais
(1773-1844). Obligé do s'expatrier à Londres par l'occupa-
tion française, ilcollabora à 1' « Invesligador ponuguez »
et publia : 0 Jardin botanico, poème philosophique, traduit
de Darwin (1803) ; o Triumpho de natureza, tragédie (1809);
o Incendia de Moscou: (181!), et plusieurs autres poèmes
et poésies de circonstance.
CuNHA (Estavâo José Cabneiro da), général brésilien
1780-1832). Compromis dans des mouvements séditieux,
U fut obligé de rester exilé en Angleterre, d'où il revint en
1821, au moment où s'établissait le gouvernement consti-
tutionnel. Il se dévoua à la peisouiio de dom Podro I".
En 1824, il commandait en chef l'armée impérialiste et
remporta sur les républicains séparatistes la victoire
d'Itabayana (1824). Il fut nommé sénateur, en 1826.
CuNHA (François-Xavier da), général brésilien (1782-
1839). Il lit les campagnes dans le Portugal de 1803 à 1813,
passa au Brésil en 1815, se signala dans les campagnes de
1816 à 1828 dans l'Uruguay, de 1835 à 1839 dans le Rie-
Grande du Sud et Sainte-Catherine. Général de brigade en
1837, il commandait une division de l'armée impériale,
lorsqu'en 1839 il fut battu ù. Sauta-'Victoria par les répu-
blicains séparatistes du Rio-Graude. U se noya dans sa
fuite.
CUNHA (José Gerson da), médecin et orientaliste hin-
dou, né à Goa en 1844. Il sadonna à l'étude des langues
européennes et orientales, prit lo grade do docteur en
médecine à Edimbourg et exerça son art à Bombav.
Parmi ses ouvrages, on cite : Introduction à l'étude des
sciences (Bombay, 1868) ; Mémoires sur les reliques de
Bouddha (1875) ; Commentaires sur te Skandapouràna
(1877) ; Bu développement de la civilisation ari/enne dans
l'Inde (1878) ; etc.
CuNHA-MATTOS (Raymundo José da), général brési-
lien d'origine portugaise,"né àFaro en 1776, mort à Rio de
Janeiro en 1S40. Après avoir servi depuis 1790 dans l'armée
portugaise, il partit, en 1817, pour le Brésil, et devint
gouverneur de la province de Goyaz. En 1826, il fut élu
député à l'Assemblée nationale brésilienne. Puis il devint
général et commandant de l'Ecole militaire de Rio de Ja-
neiro. Le général da Cunha-Mattos était un écrivain distin-
gué. Fondateur de la Société historique de Rio de Janeiro,
il a publié une Geograplùa historica da provincia de Go)/az
(éditée en 1876) et, en 1836, uu Itinerario do Rio de Janeiro
ao Para e Maranhïio.
CUNIBERT (saint), nommé aussi Chunebert et Hu-
nebert, évéque de Cologno en 623, mort eu 663. Le roi
Dagobert l" lui confia 1 éducation de son lils aino, qui
régna sous le nom do Sigebert II ; il gouverna ensuite
l'Austrasie pendant la minorité do Childéric II, tils do
Clovis IL — Fôte le 12 novembre.
CuNICH (Raymond), poète et professeur, de l'ordre de5
ésuites, né à Raguse en 1719. mort à Rome en 1794. lia
écrit de nombreuses poésies latines et tme célèbre traduc-
tion, en hexamètres latins, de \lliade.
CUNICULAIRE (1er' — du lat. cuniculus, lapin) adj. Qui
a un terrier.
— n. m. pi. Los rongeurs qui se font des terriers. — Vn
CUNICDLAlBt;.
CUNICULÉ, ÉE ou CCNICULEUX {leA), EUSB [du lat.
cuniculum^ canalj adj. Qui renferme une excavation loogud
ot profonde.
CUNICULIN, INE (raJ. cuniculus, lapin) adj. Qui a rap-
l'urt, qui appartient au lapin : liace CUNICCLINE. (Inus.)
GUNILE n. f. Genre do plantes frutescentes à fouilles
petites, à fleurs on corymno, do la famille des labiées,
tribu des sattiréinées, sous-tribu des menthoïdéos, et
comprenant uuo vingtaine d'espèces, qui croissent eu
Amérique.
CUNILÉ, ÉE adj. En T. de bot.. Qui so rapporte aux
cuniles.
— n. f. pi. Nom do plusieurs menthoïdéos, ayant pour
type le genro cunile. — Une cu.nilée.
GUNINA, divinité latine, protectrice dos enfants au
berceau, ainsi dite du mot cunx, qui signifie borceau.
GUNINA n. f. Genre do méduses hydroïdes, famille des
œginidés, comprenant dos formes a poches gastriques
élargies on sacs, sans rangées de capsules urticantes.
(Les oiinina sont de petites méduses en forme de cloche,
fostoniiéos sur leurs bords ; on on connaît quelques espèces
habit:int la Méditerranée, l'Allantiquo, ot aussi les mei't.
éi|iiatoriulos [cunina albtscens].)
CUNIN-ORIDAINE (Lnuront CuNIN, dit), industriel et
homme politique, né i Sedan on 1778, mort en 18".9. D'abord
simple ouvrier, il devint un richo industriel. Elu député
on 1827 par lo parti libéral, il siégea d'abord sur les bancs
los plus élevés de la gauche, fut un des 221 députés qui
mirent la couronne sur la této do LonisPIiilippe en 1830,
ot doit étro placé au premier rang parmi eoux dont le
dévouement aveugle poussèrent ce roi t*! sa porte. Nommé
ministre do l'agriculture et du commerce on 1837, il con-
serva ce portofeuillo, presque sans iulorruptiou, jusqu'il
la révolution de 1848,
CUNITZ (Mario), fommo savante, néo & Schwoldniiit
(Silésie), morte :ï Pitscliou en 1664. Kilo s'adonna À l'étude
dos langues, de l'histoiro, des scioucos, surtout de l'asuo-
nomie, ot composa dos Tables astronomiques (1650).
CUNLHAT — CUPRITE
CUNLHAT, ch.-l. de cant. du Puy-de-Dôme, arrond.et à
SSkilom. d'Amberf, 2.813 h. Plomb argentifère ; commerce
de beurre. Féculeries. — Le canton a 1 comm. et 7.806 hab.
caNNINGHAM {ku-nin'-gliam') n. m- Cépage américain,
de matui-ité très tardive, à l'cuilles glabres, à grams petits,
ronds, à chair ferme et juteuse. (Le cunningbam reprend
difficilement de bouture.)
Cunningbam (Alexandre), historien anglais, né en
1654, mort vers IIS". Comme précepteur, il fut mis en rap-
port avec des membres de l'aristocratie. H fut charge de
plusieurs missions diplomatiques, notamment en France
en noi. Plus tard (1-15-1720), il représenta, comme mi-
nistre à Venise, le roi George I". Il écrivit en latin une
histoire de la Grande-Bretagne, nui fut traduite et publiée
en anglais, en 1787, par William Thomson, sous le titre do
the Histonj of Great Britain, from the revoluiion in I6SS
lo the accession of George I (1787).
CnNNINGBAM (AUan), écrivain écossais, né à Black-
•wood (comté de Dumfries) en 1784, mort à Londres en
1842. D'une bonne famille, mais très pauvre, il fut d abord
ouvrier maçon ; mais il se fit connaître par des légendes
et des ballades qui lui valurent la protection de Walter
Scott, et il se lança dans la littérature, où il produisit des
œuvres d'une grande pureté de style et de grâce. En voici
quelques-unes : Sir Mannaduke Maxwell, récit dramatique
(1822); Traditional Taies of Ihe English ami Scotlisli
l'easantry (1822) ; the Sottgs of Scotland ancicnt atid mo-
dem (1825), qui égalent presque les poésies de Burns; etc.
CnNNINGBAM (William), théologien écossais, né à
Hamilton en 1S05, mort en 1861. 11 tut pasteur à Green-
ock, puis à Edimbourg 11833). où il prit une part active
aux débats à la suite desquels 470 pasteurs sur 1.200 se
séparèrent de l'Eglise ofncielle et fondèrent, en 1843,
l'Eglise libre d'Ecosse. Cunningham occupa la chaire de
théologie au nouveau collège fondé à Edimbourg en 1843,
et en devint directeur après Clialmers, en 1S47. On a de lui
un grand nombre d'écrits de théologie et de controverse.
CnNNINGHAM (Peter), écrivain anglais, né à Pimlico
en 1816, mort en 1869, tVls aine d'Allan Cunningham, l'écri-
vain. Il a publié quelques ouvrages intéressants : Guide-
manuel de Londres; Londres moderne (isôl) ; etc.
Cunningham (Allan), explorateur et botaniste anglais
du xix< siècle, mort à Sydney en 1839. Il exécuta plu-
sieurs expéditions dans l'intérieur de l'Australie. Dès 1817-
1818, il accompagnait O.xley, lorsque celui-ci étudia pour
la première fois le Lachlaii, qu'on croyait un affluent du
Macquarie. En 1823. il découvre la passe Pandora, con-
stituant une route pratique pour atteindre les plaines de
Liverpool, puis il fait plusieurs excursions dans ces plaines ;
est chargé, en 1827, do reconnaître tout lo pays compris
entre la rivière Hunter et la baie Moreton, et exécute un
voyage fécond en découvertes jusqu'aux Darling-Downs,
après avoir traversé des pays déserts et stériles. L'année
suivante, il partit de la baie Moreton et atteignit le point
où il s'était arrêté en 1827. En 1829, il explora les sources
de la rivière Brisbane. — Son frère, Rico.ird Cunning-
ham, également explorateur et botaniste, accompagna
sir Thomas Mitchell dans sa seconde expédition en 1833 ;
il se perdit dans le désert australien et y périt.
CUNNINGHAMIE {ku-nin-ijha-ml — de Cunningham,
n. pr.) n. f. Genre d'arbres, de la famille des conifères,
sous-ordre des séquoiées, triliu des cunninghamiées, com-
prenant deux espèces qui croissent en Chine et au Japon.
1! Syn. de m.\lanëe, genre de rubiacées.
CUNNINGHAMIÉES (ku-nin-gha) n. f. pi. Bot. Tribu de
conifères. — Lue conninghamiée.
CUNNINGHAMITES {ku-nin-gha) n. f. pi. Bot. Genre de
conifères fossiles, trouvés dans le crétacé inférieur. — Une
CUNN1>'GHAMITE.
CuNO (Jean-Chrétien), poète et botaniste allemand, né
à Berlin en 1708, mort en 1780. Il s'enrichit dans le com-
merce aux Indes, d'où il rapporta une collection de plantes
rares, et publia des écrits en vers, entre autres : le Mes-
sie (1762). — Linné a donné le nom de cunonie à une plante
originaire du Cap.
CUNONIE (ni — de Cuno, n. pr.) n. f. Genre d'arbrisseaux
à feuilles opposées, stipulées, àfleurs en grappes axiUaires,
de la famille des saxifragécs, type de la famille des cuno-
niées, comprenant une seule espèce, qui croit au cap de
Bonne-Espérance, il On dit aussi ccnone.
CUNONIÉ, ÉE adj. Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte
à la cunonie. ii On dit aussi cunoniacé, ée.
— n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des saxifra-
gées, ayant les caractères suivants : pétales imbriqués
ou nuls, fleurs en cymes ou en grappes de cymes,
feuilles opposées, composées ou imparipennées. — Une
CONONIÉE.
CUNTIS, comm. d'Espagne (Galice [prov. do Ponteve-
dra]j; C.310 bal). Sources sulfureuses [Caldas de Cuntis).
CUNURXE (r£) n. f. Genre d'euphorbiacées-jatrophées, à
fleurs dioïqiies apétales. (Ses fleurs mâles sont disposées
en cymes, les femelles en glomérules terminau.x. Originaire
du Brésil.)
COOIS, peuplade habitant le nord du Cambodge, aux
environs du lac Tonlé-Sap. — Un Coois.
— E>'CYCL. Doux et craintifs, ces sauvages habitent des
maisons élevées sur pilotis et s'adonnent surtout au travail
du fer. Ils sont monogames et traitent leur femme avec
déférence. Leur langue, qu'ils ne savent pas écrire, se
parle avec des intonations musicales. Malgré leur timidité,
on n'a pu les réduire en esclavage.
CnORGNË, comm. d'Italie (Piémont [prov. de Turin]),
sur rorco, affluent du Pô ; 4.400 hab. Manufactures do
chanvre ; fonderie de cuivre et de bronze.
CUPANI fl'rançois), botaniste italien, né en Sicile on
1657, mort i Païenne en 1711. Il s'est surtout attaché à
décrire les arbres fruitiers do la Sicile.
cnPANIE(nl — de Cupani, n.pr.)n. f. Le genre cupanie
{eupaniuj, de la famille dos sapindacées, série des sapin-
dées, comprend une quarantaine d'espèces, (|ui croissent
dans les régions tropicales du globe.
— EsCYCL. Les cupaniea Bont des arbres ou dos arbris-
seau* i feuilles alternes, ailées, pariponnées, â llcurs po-
lygames, ordinairement blanches, disposées en grappes
àxillaires. l.a cupanie d'Amérique est appelée vulgaire-
ment châtaignier de Saint-
Domingue. Ses graines sont
comestibles et ont le goût de
la châtaigne.
CUPANOÏDE n. m. Fruit
fossile de l'ile Sheppey, que
l'on croit pouvoir rapporter
à une sapindacée.
CUPAR-ANGUS ou COU-
PAR-ANGUS, bourg d'Ecosse
(comté de Penh), sur l'isla,
affl. du Tay; 2.850 hab. Fa-
briques de toiles. Blanchisse-
ries. Ruines d'une abbaye de
cisterciens, fondée en 1164.
CUPAR-FIFE ou COU-
PAR-FIFE, ville d'Ecosse
(comté de Fife), sur le fleuve
côticr Eden ; 7.500 hab. Bras-
series, malteries, tanneries,
filature do chanvre, tissage
do toiles. Belle église. Ch.-l.
du comté de Fife.
GUPE { lat. cupa, mémo
sens) n. f. Antiq. roni. Bar- Cup.inic ; a, fruit,
rique cerclée en fer. (On jau-
geait les navires d'après lo nombre des cupse, comme au-
jourd'hui d'après le nombre des tonneaux.) n Bloc de bois,
qui faisait partie de la machine à écraser les olives.
GUPÉDIAIRE {di-èr — du lat. cupediarius ; de cupedia',
friandises! n. m. Antiq. rom. Marchand de comestibles.
il On disait aussi cupêdinaire.
CUPELLAIRE (pè/'-iér) n. m. Antiq. Soldat éduen, armé
de toutes pièces, il Soldat gaulois, appelé aussi cata-
PHRACTE.
CUPELLO, comm. d'Italie (Abruzzes [prov. de Chieti]),
non loin do l'Adriatique; 3.400 hab.
CuPER (Gisbert), savant philologue et archéologue
hollandais, né à Hemmen (Gueldre) en 1644, mort en 1716
à Deventcr, où il professa l'histoire. Ses principaux ou-
vrages sont : Observationum libri 111 (1670), auxquels il
ajouta plus tard un quatrième livre, et qui est pour l'his-
toire du droit romain une source inépuisable ; Historia
irimn Gordianorum (1697); etc.
CUPES ipèss) n. m. Genre d'insectes coléoptères, type
de la famille dos cupésidés, comprenant des formes allon-
gées, très plaies, à corselot étroit, à tête élargie avec
antennes robustes et longues, à élytres côtelés, ponctués
et gaufrés.
— Encycl. Les cupes sont de taille moyenne ; leur colo-
ration grisâtre est due à des écailles couvrant tout leur
corps, avec des marbrures brunes ; ils vivent dans le vieux
bois, où se nourrissent leurs larves. Les six ou sept espèces
connues habitent l'Amérique,
sauf une propre aux Philip-
pines.
CUPÉSIDÉS n. m. pi. Famille
d'insectes coléoptères malaco-
dermes, dont le seul genre cu-
pes est le représentant. — Un
CUPÉSIDÈ.
CUPHEA (/'(') n. m. Genre de
plantes herbacées, à fouilles op-
posées ou verticillées, à fleurs
roses ou blanches, munies de
deux bractéoles, de la famille
des eythrariacées , tribu des
eythrées, comprenant environ
quatre-vingts espèces, qui
croissent dans l'Amérique tro-
picale. (Les cuphea sont cul-
tivés en France.) il On dit aussi
CUPHËE n. f.
CUPIDE (du lat. cupidus ; do
cuperCy désirer) adj. Désireux.
(Vieux.) Il Avide d^argent : Le
CUPIDE égoisme change les hommes en enne7nis qui s'etitre-
dévorent. (Boiste.) il Qui est inspiré, guidé par la cupidité ;
La main ctjpiDE du magistrat fait pencher en faveur du
criïne la balance de la justice. (Michon.)
— Substantiv. Personne cupide : Les cupides et les avares
ont le cœur sec. (E. Sue.)
— Anton. Désintéressé, généreux, large, prodigue.
CUPIDEMENT adv. Avec cupidité.
CUPIDIQUE (dik') adj. Qui a rapport à Cupidon.
CUPIDITÉ (du lat. citpiditas, même sens) n. f. Désir
ardent de la possession ; convoitise, particulièrement en
parlant des richesses : Beaucoup de chagrins sont le fruit
de la CUPIDITÉ.
— Syn. Cupidité, avidité, concupiscence, convoitise.
V. AVIDITÉ.
— Anton. Abnégation, désintéressement, générosité,
prodigalité.
CUPIDON (lat. cupido: de cupcre, désirer) n. m. Chacun
des génies ailés qu'on fait d'ordinaire voltiger autour de
Vénus et de l'Amour.
— Par ext. Enfant
ou adolescent d'une
grande beauté, ii
Homme qui fait le beau ,
le coquet, le galant.
— Pop. Cupidon n
carquois d'osier. Chif-
fonnier.
CUPIDON n. m.
Genre d'oiseaux galli-
nacés, famille dos t^'-
traonidés, qui est plu-
tôt un sous-genre do
bonase.
— Encycl. La seule Cupidon.
espèce est le cupidon
des prairies (cupidonia cupido), ou gelinote de l'Amérique
du Nord, qui mesure O'",50 de long et 0",83 d'envergure.
Ciipbea : a, fleur.
Cupressinées : 1. Chafnn mâlp ;
2. Fruit mûr; a. Graine.
454
avec le plumage noir, rouge et blanc en dessus, varié de
lignes transversales brunes et blanches en dessous, avec
deux houppes de plumes dressées en arrière de chaque
côté du cou, sous les joues. Vivant par bandes nombreuses
dans les prairies naturelles, ces beaux oiseaux étaient
jadis très communs, mais ou en a fait de tels massacres
qu'ils deviennent maintenant assez rares. Leur chair est
assez estimée. On a essayé souvent de les acclimater en
Europe sans rju'on ait encore réussi.
Cupidon ou I'AmouR. Mythol. Divinité de l'amour
chez les Komains, Cupidon a été de bonne heure identifié
avec VEros grec, dont on lui a prêté les attributs, la phy-
sionomie et les aventures. V. Eror.
~ Iconogr. V. Amoue.
CU-PIE ipi) n. f. Genre de plantes, de la famille des ru-
biacées, tribu des génipées.
CUPPILAY [ku-pi-lè) n. m. Machine indienne, servant à
élever l'eau. (Elle consiste en une grande outre de cuir,
([u'on attache à une corde tirée par des bœuis et passant
dans la gorLje d'une poulie.)
CUPRA Marittima ou Marano, comm. d'Italie (Mar-
ches [prov. d'Ascoli Piceno]), près de l'Adriatique ; 2.200 h.
CUPRALUN n. m. Chim. Syn. de alun de cuivre.
CuPRAMONTANA, comm. d'Italie {Marches [prov. d'An-
cône]), non loin du lleuvo côtier Esino ; 'L-lOO hab.
CUPRATE n. ni. Chim. Sel de deutoxyde de cuivre.
CUPRÉINE n. f. Miner. Sulfure naturel de cuivre. Va-
riété hexagonale de chalcosine.
CUPRÉINE n. f. Alcaloïde, C"H"A2'0», 2H*0, trouvé
dans le quinquina cuprea, quinquina constitué par l'écorco
du remijia pedunculata. 11 résulte encore du dédoublement
de Miomoquinine.
GUPRÉOL n. m. Composé, C^H^'O, qui accompagne lo
cinchoi dans le quinquina officinalis, et qui existe seul, à la
dose de 0,002 à 0,005 p. 100, dans le quinquina cuprea. (On
l'obtient, sous forme de feuilles ou d'aiguilles, en épuisant
l'écorco par la ligroïne.)
CUPRESSIFORME {prà-si — du lat. CKpressus, cyprès, et
de forme) adj. Expression indiquant oue, dans une plante,
les feuilles sont disposées comme celles du cyprès.
GUPRESSINÉ, ÉE {pré-sï — du lat. cupressus. cyprès) adj .
En T. de bot., Qui ressemble ou qui se rapporte aux cyprès.
— n. f. pi- Tribu d'ar-
bres, de la famille des
conifères, ayant pour
type le genre cyprès. —
Une CUPRESSINÉE.
— Encycl. Les cupj'cs-
sinées sont caractérisées
par l'existence d'un cône
comprenant un petit
nombre d'écaillés, par la
concrescence de chaque
pistil avec sa bractée mère, par la situation dorsale et
dressée des ovules sur les carpelles. Ex. : cyprès, thuia,
(jeJicvrier, etc.
CUPRESSITE {prè-sif — du lat. cupressus, cyprès) n. f.
Genre de végétaux fossiles, analogues aux cyprès, que l'on
trouve surtout dans les terrains tertiaires.
CUPRESSOCRINIDÉS [prè-so) n. m. pi. Paléont. Famille
de crinoïdes eucrinoïdes, comprenant les genres capresso-
cri}uts, syyjibathocrinus, phimocrinus, edriocrinus, tous ca-
ractérisés par leur calice en forme do coupe, composé par
deux ou trois rangées de plaquettes, la bouche centrale,
les bras épais, simples, ordinairement au nombre de cinq et
formés d'articles assez courts. (Les cupressocrinidés sont
fossiles dans les terrains paléozo'iques.) — Un cupreSSO-
CRINIDÉ.
CUPRESSOCRINUS {prè-so, nuss) n. m. Paléont. Genre
de crinoïdes, type de la famille des cupressocrinidés, com-
prenant des encrines dont les bras sont unis au calice par
un appareil de grandes plaques spéciales.
CUPRESSOXYLON [prè-so-ksi) n. m. Genre de végétaux
fossiles, rencontré dans les terrains crétacé et tertiaire,
et se présentant sous forme de. bois à couches concen-
triques, rapprochées.
CUPRESSUS iprè-suss) n. m. Bot. Nom scientifique du
genre cyprts.
CUPRICO, préfixe indiquant la présence du cuivre dans
un composé, ii Sel cuprico-ammonique. Sel doul)le de enivre
et d'ammonium, il Sel cuprico-cobaUique, Sel double do
cuivre et de colbat. il Sel caprico-potassiqiie, etc.
CUPRICOLLE (du lat. cupi'uin, cuivre, et collum, cou) adj.
En T. d'entom., Qui a le cou et le corselet de couleur
cuivreuse.
CUPRICO-PLUMRITE (71/on) n. f. Espèce minérale, ré-
sultant d'un mélange isomorphe de covelline et de galène.
CUPRIDES n. m. pi. Famille de minéraux, qui renferme
le cuivre et ses composés. — Un cui'BiDii.
CUPRIFÈRE (du lat. cupiiim, cuivre, et ferre, porter) adj.
Qui contient du cuivre : Plomb cuprifère.
CUPRIJA, ville de Serbie (district de Morava) ; 4.650 hab.
Centre conmiercial.
CUPRIPENNE(du lat. C(/pr»ni,cuivre,et/)enna, aile) adj.
En T. lie zool., Qui aies ailes et les élytres couleur de
cuivre.
CUPRIQUE iprik' — du lat. cuprum, cuivre) adj. 11 Acide
cii/tnqiic. Nom que l'on donne quelquefois à un oxyde de
cuivre.
CUPRIROSTRE {rosstr' — du lat. cupruni, cuivre, et
rustrum, bec) adj. En T. de zooL, Qui a le bec couleur de
cuivre,
CUPRITE n. f. Oxydule naturel de cuivre, répondant à la
formule Cu*0.
— Encycl. La cuprite, dont le poids spécifique varie de
r..7 à 6, et la dureté do 3,5 à 4, est formée, sur 100 parties,
'le 88,'78 de cuivre et 1 1 ,22 d'oxygène. Elle a un éclat semi-
métallique lorsque les cristaux sont opaques, et :uia-
inantin lorsque ceux-ci sont doués do transparence ou uu
Cuprite.
455
moins do transluoiditô. La couleur do ce miniSral ost gônô-
rali-riiciU \o rouf^o do coolitMiillo ; cetto louleur so niaiii-
toslo toujours dans la cassuro, ou ijuaiul on rtVluit fo
minorai en poudre. I-a cuprito est cassante ; sa cassure est
inégale ou couclioïdo, avec une appareuco vitreuse,
(jui a fait (lueUiuelois donner à la cupnto le nom do
cuivre vitreux rouge. La fornio lapins ordinaire do ses
cristaux est l'octaèdre régulier et aussi le dodécaèdre ; ou
los trouve ù Cliessy, près do Lyon, pur
exemple, dans une argile ocreuse; ils sont
gônôralomont imprégnés d'hydrocarbonato
vert, et présentent assez souvent dos faces
creuses, l^a, cuprite /rt»)ef/a/re se rencontre
dans un nombre assez grand de localités.
La CHpi'ifti compacte se trouve en masses
parfois très volumineuses. La cuprite ter-
l'euse a l'aspect do tuile ou de briq^uo pul-
vérisée : cotto variété est ordinairement
mêlée do sosquioxyde de for; c'est la variété de Sibérie, à
laijuotlo lieudan avait donné le nom de ziyuéline. Enfin, il
existe, sous lo nom de chalcotrickite, une variété capillaire.
Le cuivre oxydulé se rencontre prostiue partout où exis-
tent lo cuivre natif, la malachite, la chalcosine, la clialco-
pyrite, etc. II se présente ordinairement on veines, en petits
aiuas ou eu Hluus, dans lo granit, los schistes cristallins.
CUPRO, prélîxe indiquant la présonco du cuivre dans
un composé; on appelle souvent les cyanures de cuivre,
cuprocijanurcs.
GUPROAMMONIAQUE [ni-ak'\\\. f. Dissolution ammo-
niacale do cuivre, dissolvant de la cellulose.
— Encycl. I^os cuproammon laques, dont fait partie le
réactif de Schweitzer, sont des dissolutions ammoniacales
de cuivre, obtenues par la réaction de l'ammoniaque con-
centrée sur la tournure de cuivre en présence d'un cou-
rant d'air. On les emploie dans la fabrication du carton,
pour l'iraperniéabitisation du papier, de la toilo à voile et
la conservation des cordages et du bois. La cellulose, qui
entre en forte proportion dans ces dilférentes matières,
se trouve partiellement dissoute et gélatlnisée.
CUPROAPATITE n. f. Phosphate naturel de chaux et de
cuivro.
CUPROGALGITE {sit') n. f. Carbonate naturel de chaux
et de fui\Te.
CUPRODESGLOIZITE {dé-klo-a) n. f. Vanadate hydraté
naturel, cu|)rifére et ziucifôre, do plomb. (C'est donc une
variété cuprifère de dt'scloizite.)
CUPROÏDE (du lat.CKD/'um, cuivre, etdugr.eît/os, aspect)
adj. CIlim. Qui ressemble au cuivre : Métaux cdproïdes.
CUPROMAGNÉSITE n. f. Sulfate hydraté naturel de
cuivre et de magnésie, formant des croûtes vordàtres dans
la lave vomie par le Vésuve pendant l'éruption de 1872.
GUPROMANGANCSE n. m. Alliage de cuivre et de man-
ganèse, que Ton introduit dans le creuset qui contient le
métal en fusion, avant de procéder à la coulée du cuivre.
(On obtient ainsi une sorte de bronze manganésique, très
ductile et très résistant, employé pour les doublages de
navires et la fabrication d'engins de guerre.)
CUPRONINE n. f. Alcaloïde résultant de la décomposi-
tion, par la chaleur, du dérivé monobromé de la colarnine
(bromocotarnine).
CUPROPLUMBlTE(p/oH)n.m. Mélange isomorphe de co-
velline et de galène.
CUPRO S CHÉE LITE [chê-liV) n. f. Tungstate naturel de
chaux, contenant 7 p. 100 de protoxyde de cuivre et trouvé
en Californie. Sa formule est CuCa'W^O'".
CUPROTUNGSTITE {tong-slH') n. f. Tungstate naturel de
cuivre,
CUPRO-URANITE n. f. Phosphate hydraté naturel d'ura-
nium et de cuivre. Syn. de chalcolite, et de tokbernitk.
CUPROVANADITE n. f. Vauadato naturel cuprifère de
plomb. Syn, de chilkite.
CUPROXYDE n. m. Oxyde de cuivro.
CUPULAIRE {l<h'') adj. Bot. Qui ressemble ou qui se
rapporte à la cupule.
— n. m.Chir. Sorte de cautère, que l'on appliauait autre-
fois sur la peau du crâne, dans certaines maladies.
CUPULE (du lat. cuputii, petite tonne, petite coupe) n. f.
Bot. Sorte de petite coupe,
plus ou moins ouverte, qui
enveloppe la base du fruit,
chez certains arbres.
— Zool. Organo circu-
laire, concave, placé au-
dessous des tarses chez
certains mâles d'insectes
coléoptères , et qui leur
.sert à adhérer aux surfaces lisses. (Los dytiques possèdent
dos cupules bien dôvolop|)ées.)
— Encvci.. Bot. La cupule vraie est produite, postérieu-
rement à la formation de la fleur, par une
excroissance du pédicello . qui constitue
d'abord un bpurrelet annulaire, puis se relève
on forme do coupe et développe à sa surface
UD grand nombre d'écaillés ou d'épines, ("liez
le chéno, la cupule, largement ouverte, n'en-
veloppe qu'un fruit; mais elle peut se fermer
complètement et en envelopper deux {h6tre;
ou trois (châtaignier). On appoUo aussi et im-
proprement 'I cupule " rinvolucrogamophyllo
qui protège le iruit, chez le noisetier et le
cli.-inue. Ciipiil'Mk'I.'ïii'l
GUPULÉ, ÉE adj. En T. do bot.. Qui ost " <= "^"•')-
muni dune cupule, «'omme les fleurs et les fruits du chône,
du noisetier, du châtaignier, etc. Syn. cupuLli-'iînK.
CUPULIFËRE adj. Bot. Syn. do cupule.
CUPULIFÈRES n. f. ni. Famille de dicotylédones apé-
tales, remarquable par la présence d'une cupule autour du
fruit. — Une (■uiniLii''ftuiî.
CUPULIFORME'decr(nii/e,ot do/'orme)adj.EnT.dohot.,
Qui présente la lornie d une cupulo. (Se dit dos glumos de
(iuel(|ucs gr,uniné(^s, telles quo lo vulpin des champs.)
CUPULITE ou CUPULITA n. m. (lenre do siphonophores
culycophorides, lanilllo dus dipliyidés, c.uiiprenuut dos
CUPRO
CURATEUR
Cupule (patte anlt;ricurc
de dytique).
animaux marins mous et transparents, réunis deux par
deux par les côtés et aux suivants par leur base, et for-
mant des colonies en cliaîm^s flottautes, où los individus
sont utrieulairos avec une ouverture rondo. (Les cupulites
habitent les mers chaudes.)
CUPUPÉBA n. m. Nom vulgaire d'une graminée du genre
andriq.uL^ou ou barbon, qui croit à la Jamaïque.
CUQ-TOULZA, ch.-l. de cant. du Tarn, arr. et à 21 kil.
de Lavaur, non loin du Girou ; 1.004 hab. Vignobles. Châ-
teau do Bounac. — Le canton a 11 comm. et 4.G20 hab.
GUQUIO, bourg du Mexique (Etat do Jalisco), sur un
arrtiuuit du rio cotier Grande do Santiago ; 3.820 hab.
Ch.-l. d'un district peuple de 21.637 hab.
CURA FAMIS {miss — mots lat.) n. f. Méd. Diète absolue.
— Kncycl. La cura fainis, qui paraît remontera Hippo-
crato, était autrefois appliquée, compliquée du reste do
sudation, au traitement de la syphilis rebelle, dos tumeurs
graisseuses, et onrin à la réduction du volume du fcetus,
quand ce dernier avait à franchir des bassins rétrécis. Mais
ces méthodes sont aujourd'hui complètement abandon-
nées, car elles ne font ()u'atfaiblir outre mesure le malade.
Cependant, dans certains accidents gastro- intestinaux,
particulièrement chez les jeunes enfants, on emploie avec
succès la diète hydrique, qui comporte la suppression de
tout aliment et l'administration d'une petite quantité d'eau
très pure, minéralisée ou non, additionnée ou non de co-
gnac, d'aromates, etc.
CURA TE IPSUM [Guéris-tûi toi-même). V. medice, CUKA
TE IPSUM.
Cura, déesse allégorique de l'inquiétude, des soucis,
daus l'ancienne Rome.
Cura ou CiudAD Cura, ville du "S'enezuela (Etat de
Miranda), près du lac dit " laguna de Tacariguan; 7.000 h.
C'est la porte principale des ilauos.
CURAB1LITÉ (rad. curable) n. f. Caractère d'une ma-
ladie susceptible de guérison.
CURABLE (du lat. curare, guérir) adj. Qui peut être
guéri : Maladie curable.
Curaçao, îie hollandaise des Antilles, du groupe des
îles sous le Vent, située à 75 kilomètres N. de la côte du
Venezuela. Superricie 550 kilom. carr. Cette île est très
accidentée, aride, assez stérile. Malgré ses désavantages,
elle donne, grâce à l'habileté de la culture, d'abondantes
récoltes de canne à sucre, de tabac, les fruits des tropiques
et les oranges en quantité (d'où le nom de " curaçao »
donné â la liqueur fabriquée avec les écorces d'orançes).
Excellent port naturel de Santa Ana, avec la capitale
Wilhelmstadt. -~ Le gouvernement de Curaçao comprend,
en plus de l'île principale, les îles Bonaire, Oruba, Saint-
Eustache, Saba, une partie de Saint-Martin, avec une su-
perficie totale de 1.130 kilom. carr. et une population de
47.900 hab.
CURAÇAO [ra-so — de Curaçao, nom d'une des Antilles)
n. m. Liqueur composé© avec des écorces d'oranges, du
sucre et de l'eau-de-vie : Un verre, Un carafon de curaçao.
— Encycl. Fait avec l'écorce ou zeste des orangesdouces
et des oranges amères, le curaçao possède une saveur et un
arôme particuliers. C'est au commencement du xyhi* siècle
qu'on le voit, pourlapremière fois, apparaître en Hollande.
Pour le fabriquer, on pèle tes oranges de manière â n'en-
lever que la superficie, sans attaquer le blanc, et l'on met
macérer les zestes dans de l'alcool (la proportion étant de
35 oranges pour 10 litres d'alcool), avec 8 grammes do can-
nelle et 4 grammes de macis. Après quinze jours de con-
tact, on distille au bain-marie, et l'on ajoute un sirop fait
avec 3 *'", 500 gr. de sucre et 3 litres d'eau; on colore
soit avec du caramel, soit avec du bois do campôche. — Le
curaçao se fabrique un peu partout, mais c'est la Hollande
qui fournil le plus réputé.
CURADE (rad. curer) n. f. Raie d'écoulement, qui sépare
deux sillons consécutifs dans un champ labouré,
CURAGE (mjr')n. m. Action de curer; résultat do cette ac-
tion. Il Dépense occasionnée par la mémo opération, n Ma-
tières extraites dans la mémo opération. (En ce sens, on
dit aussi curure.) il Opération ayant pour objet d'onlover
les débris do toute sorte et les vases qui s'accumulent au
fond des réservoirs, dos égouts, des biefs d'usines, dos
puits, etc. Il Opération de l'éiendago du lin sortant du rouis-
sage humide, sur un pré, dans le but do lo blanchir.
CURAGE [raf — pour culrage ; do cul. et de rage) n. m.
Nom vulgaire donné, à cause do sa saveur brûlante et
ûere, à la porsicairo acre ou poivre d'oau, variété do poly-
gonum.
CURAIN (rin) n. m. Incrustation qui so produit sur lo
fond dos poêles à évaporer los eaux saiéos. i: On écrit éga-
lement Ct'BIN.
CURANDERIE (de-rï) n . f. Dans l'industrie du blanchiment
d^'s toiles. Syn. do blanchisskrik. ii Métier de curandier.
CURANDIER [(/i-c) n. m. Dansles blancliissorios do toiles,
Ouvrier employé au trav.iil du blanchiment.
CURANE n. m. Bot. Nom vulgaire du cubèbo.
CURANGA (nom indien do la plante) n. f. Genre d'herbe
dilfuso ou rampante, do la famille dos scrofulariacées,
tribu des gratioléos, sous-tribu dos vandoUiôos, compre-
nant doux espèces, qui croissent dans i'Inde.
CURANIE n. f. Bot. Syn. do curanoa.
CURARE ,de woorara, vourary, ourary, mots du dialecte
galibi ou caraïbe) n. m. Poison végétal dont les Indiens
ilo l'Amazone, do l'Orénoque et dos parages des Guyaues
se servent pour empoisonner leurs flèches.
— Encvcl. Le curare paraît provenir dos extraits do di-
verses loganiacées américaines du genre strychnos ; il
est généralement livré dans dos calebasses ou des pots
do terre et se présente sous l'aspect d'une matière noi-
rûiro, solublo dans l'oau, dont lo principe actif paraît
étro la curarine do Preyor. C'est un poison violent quand
il est mis on contact avec la circulation, car'Ia mort sur-
vient alors en quohpies minutes, par paralysie des muscles
respiratoires. Longot et surtout Cl. Bernard ont bien étudié
lo inéranismo de cet eiupoisonnemont, et ce dernier savant
a utilisé le curare comme un délicat instrument d'analyse
physiologique, en montrant qu'il laisse intactes In conduc-
tion nerveuse dans le neurone et l'irritabilité musculaire,
mais qu'il rompt la contiguïté directe du neurone et de Ja
filjro dans la plaque motrice, do telle sorte ()iie l'intlux ner-
veux ne peut plus dêferminorla contraction du muscle; d'où
la paralysie. La nqjture de la contiguïté so fait d'abord au
niveau ces nerfs moteurs et des muscles volontaires, puis
à celui des nerfs sympathiques et du pueum-tgastrique et,
par consé(iuont, des muscles de la vie organique. Quant
aux nerfs sonsitifs, ils ne paraissent pas atteints par l'in-
toxication curarique, ce qui tondrait à démontrer que le
curare agit sur los matériaux de déchet fonctionnels du
neurone, substances qui, normalement, déterminent 1 exci-
tation et la contraction du muscle.
Le curare s'élimine assez rapidement par lo rein. Aussi,
quand il y a intoxication curarique et que la paralysie
gagne les muscles respiratoires, il suffit do pratiquer la
respiration artificielle pendant un temps suflisant, pour
voir revenir les mouvements spontanés d'inspiration et
d'expiration. L'ingestion du curare (par la voie digestivo)
n'est généralement pas dangereuse, s'il n'y a pas do lé-
sion des muqueuses, car l'absorption par la muqueuse di-
gestivo est assez lente pour que le poison soit éliminé au
fur et à mesure, et ne se trouve, par conséquent, jamais,
dans lo milieu intérieur, en quantité suffisante pour dé-
terminer des accidents paralytiques. C'est là ce qui ex-
plique comment les Indiens peuvent consommer sans
mconvénient (la cuisson ne paraissant pas détruire com-
plètement la toxicité) la chair des animaux tués à l'aide
de flèches empoisonnées par le curare.
— BiBLiOGR. : Cl. Bernard, Leçons de physiologie c.rpéri-
mentale (Paris, 1855).
CURARINE n. f. Alcalo'ide extrait du curare.
— Enctcl. Co principe actif du curare est un alcaloïde
végétal, qui se présente sous l'apparence d'une masse
sofide, jaune pâle, soluble dans l'eau et l'alcool. Sa dissolu-
tion est amère et rougit la teinture do curcuma. La cura-
rine forme avec les acides des sels solubles et incristalli-
sables.
Les expériences de Claude Bernard et Preyer sur l'ac-
tion physiologique de !a curarine ont montré que celle-ci
jouit de toutes les propriétés du curare et quelle est vingt
fois plus active; que, comme le curare, elle est difficile-
ment absorbée par les voies intestinales; enfin, que lo cu-
rare, privé do curarine, est absolument inactif.
CURARIQUE (n'A-') adj. Se dit des sels de curarine : Sels
CURARIi^CES.
CURARISANT [zan\, ANTEadj. So dit dc toute substaûco
agissant sur l'organisme comme le curare.
— n. m. : Un clrarisant.
— Encycl. La propriété physiologique essentielle du
curare est de supprimer la conductibilité des nerfs mo-
teurs, sans supprimer la contractilité musculaire ni la sen-
sibilité. Quelques substances, telles que l'extrait d'écorce
de guachamaque, certains sels d'ammonium, de phospho-
nium, d'arsénium, de stibonium possèdent cette pro-
priété et sont dits curarisants. On eu a expérimenté plu-
sieurs avec succès. Les curarisants dérivés de l'arsenic
permettent d'introduire dans l'organisme des doses d'ar-
senic qui seraient toxiques sous dautres combinaisons.
CURARISER v. a. Soumettre à l'influence du curaro
pour en étudier les efi'ets : Corabiser un chien.
CURATELLE [tèV — du lat. curare, supin curatum, soi-
gner) n. f. Dr. act. Mandat conféré à certaines personnes
pour la protection de certaines autres incapables d'admi-
nistrer seules leurs biens.
— Encycl. Dr. rom. La curatelle, à. la diiîéronco do la
tutelle, était destinée à remédier à des incaoacités très
diverses. La loi des Douze Tables avait éuil)li la curatelle
pour les furiosi, qui sont les aliénés ayant des moments
lucides, et pour les pi-udigues, on entendant par lu, ceux
qui dissipaient les biens familiaux. On étendit ensuite la
protection do la curatelle à tous les aliénés et A tous les
prodigues. Plus tard, on a appliuué aussi la curatelle aux
pubères n'ayant pas atteint l'âge de vingt-cinq ans. D'abord
volontaire et spéciale, elle devint par la suite, pour eux,
permanente et forcée. Lo curateur du fou et celui du pro-
digue administraient eux-mômcs, ces incapacités no per-
mettant pas un acte personnel. Le mineur de vingt-cinq
ans, au contraire, pouvait a^ir avec le consensus de son
curateur; mais celui-ci pouvait aussi procéder par voie do
negotïorum gestio.
— Ane. dr. franc. Etaient pourvus d'une curatelle les
mineurs afl'ranchis de la tutelle, soit par l'émancipation,
soit par la puberté, et les interdits. Tandis ([uo le tuteur
était donné à la personne, le curateur était donné aux biens
seulement. Le curateur devait prêter serment do bien rem-
plir sa mission ot sa nomination devait être insinuée.
— Dr. act. La nature do la curatelle varie suivant lo
but en vuo duquel elle ost établie. Le curateur du mineur
émancipé ost chargé do l'assister, ù la dirt'érenco du tuteur
qui agit seul ot personnellement. D'autres curateurs sont
nommés tantôt pour agir au nom do l'incapable, tantôt
pour veiller à ses intérêts, sous divers rapports déterminés
par la loi. Los curateurs sont nommés, suivant les cas,
soit par les conseils do famille, soit par les tribunaux. La
loi n admet, en général, ni curalello légale, ni curatollo
testamentaire; ifn'y a jamais do subrogée curatelle. La
curatelle ost une charge publique , qu'on est tenu d'ac-
cepter, quand le curateur est nommé par lo conseil de
famille, ou établi dans un but d'ordre public. Il y a lieu
à curatelle dans un certain nombre do circonstances indi-
quées au mot CDRATKUU.
CURATELLE {tel') n. f. Arbusto grimpant, à fleurs od
grappes do cymos, do la famillo dos dilléniacées, tribu dos
nebbertiées.
CURATEUR, TBICE (lat. curator, tn'x; do curare, supin
THniOi/N. soit;ner) n. Dr. Personne instituée par un tribu-
nal pour gérer los biens ot veiller aux intérêts d'un inca-
pable : Nommer un curateur, n Accepter les fonctions de
cuuATKL-R. Il Curateur ad hoc. Celui qui est nommé pour
uno alfairo particulière, ii Curateur au mineur àmanctpé.
\.èM\:ic\v\'tiQ:i.\l Curateur à une succession rucuuft'. V. suc-
cession VACvNTK. Il Curateur au béut^fice d'tuvcntaire. Cura-
teur nommé comme lo curateur A une succession vacante
ot contre letpiel l'héritier béiiéticiairo inleule los actions
qui lui appartiennent contre la sucoosjiiou {C. proc, civ.,
art. 99Û). Il Curateur aux biens de l'absent. Curateur quo
peut nommer lo trilmnal du domicilo d'une porsonuo pré-
sumée absente, ol qui n'a pas do procureur loudé, pour
CURATIER - CURE
!,:«„= «'il V a lieu. Il Curateur au ventre.
administrer ses b'ens, s il y a neu^ y^^iîmi
Celui qui est nomme pour ciller aux ,nte ^^ ^^^^ ^^
dont une femme est enceinte a" ™""" , ^ nommé à
sonman. i: Curateur "" '°|''t"'''|^Vire polr racceptation
uu sourd-muet qui no «^"^ P^^Jf " rùrafe t.- * Vindividu
son sort et à hâter sa g"«"^" "' ,i,„atioD le permettra.
'^^B^lSB'd^^-^^
^^i^^s^e^on^^nis^tU,^ :^-- ^
^on^ctrnrre''minidpal'c..a?gé de /administration linan-
2a"i*eTunrmme\ccu?é SlVar^d^onn^ '-, "^un 'kccusc
ïraif^rfatre, Celui nommé pour repr^^^^^^^^
^'ItnselgS'Ti'rrdrsmemb^esducouseild^neu^^^^
.où ^%u^sàn]Tf:ù.^Ll réparatrice, ^^^^
caLc''dun,onde.eUen-estpase^^^^^^
aux approvisionnements o'i,'''o,ffunemo,
catholiques le^ournal '«,^'7^- -([<':^S,''^h<[;!^^r;!i 1
Lus plus t"d,.il cons'îilla à t"'» 1^- ment italien, et,
secret, de se ■■'"^"".c'I'e^^'^V," S" ^^ nouvelles opinions,
en 1871, nt <=,°»"^"'^^^„^" Pg„ L de Jésus, il adressa au
Obligé de qu'{ f J^ <=°^/,''J 'on complété. Peu d'années
pape Léon XIII une rf"'''^^"'" .o„veau le pouvoir tem-
kprés (1881-1885), Il attaqua de °°'"^''='^.'%'' ^ndex : la
pÇrel ^ans trois °;;;/;„f/'4To. to ScaSo del Yaticano
Nuova Itaha.ii ^ '""^'',"' ,^^''j_' «mords , l'abbé Curci se
'Xctl't'e^7crnr?o,^s;'ettou™t dans la communion
la Seille; 1.3S0 hab. .
CURCUAS ou KOURKEN (Jean)^ général by^an^^^^^
X. siècle d^origme ^""XelfcimbattU "es Arabes avec
nants de Romain LacaP^^Jl ''^'^ et fit des conquêtes qu,
gloire pendant plus de v.n^t ans et n, a ^\ ^^^
reculèrent jusquau Tigre la P? "«^ ^ j „r, venus
E° Ef "P"; ' /"f^^ms de Rom': n Laclpéne^jaloux de
SinflueC°croissa\tè! le firent disgracier.
^S^SÏÏ=i=d^safiment^^
Dans les villes, '« ^!'™'?„7,%^„':^3''5fe°va é ait noïnmé'^ar
Sr^ap etér™ ^aT,i'a:;"e fonctiolmaire qui s'occu-
nomm^ par le -"-'S^f /^f , -ve^'ou ^''éme'm^gré
tion de grossesse fn '« P^r '^ ^«"^«-^ j héritiers du
la dénégation de celle-ci, ^^'^ demanae ue
Tr\S^doT^\"mer\^"a" n" erva^ordo^t'é a"t et à la dé-
A la naissance de 1 eulant, la miio t-u u
;^-^^^^;"eï:ïr;?^P"^S;p;^;î:^da>s
la famille du mari.
CDRATŒR ((i-<=; n. m. Tanneur ou corroyeur.
CURATir, IVE (du lat. cura, cure) adj. Qui a rapport
4ç;r^^-r;^t^^'^u^?i=-="— -^^
"-'l^'^TRlmédê e^ïeace': susceptible d'amener la gué-
rison : Un ccratif. (Peu usito.)
— Aston. PalUaUf, ive.
CURATION tsi-oi.) n. f. Traitement d'une maladie. (Peu
usité. j . .
CnRAODEAU (François-René), chimiste français, ne à
LiORAUDh.iiu V*^'»"' ,, „-nccuDa des applications de
[ni doit rmi(e >ur le blanchhsa!,e a la vapeur (1806).
rnRB-SENDER n. m. Télégr. électr. Appareil qui per-
Thomson.) , , , -n
rriHCAS ikafs] n. m. Genre d'arbrisseaux, de la famille
des eu^horbiacées tHbn des jatrophées, renfermant une
:!.^irr^,Dèce nui croit dans l'Amérique tropicale : Les
Vrtne^'SucV^<^>ont connues sou. les noms de pignons
d Inde ou noix des Barbades. (A. Richard.)
CURCHÉ n. m. Voile blanc, que portent les femmes lor-
raines aux enterrements.
CuRCa fOiuseppe), compositeur ''al'e". »« * Barieta
[ré;^îit^::i'=-v:c^^rcî;='?iut^ji;^fï^s
i^^Sli^n^ligieuse. ^ ^^'^-^^TmXZZ
théâtre de rétablissement. i^T'',?",.' , if„w»ri«nv
et de» recueils de solfège.
CuRCl (Charles-Marie) écrivain et prédicateur italien.
CURCULIOOn m. Genre d'herbe a fle^urs^l-
taires ou en capitules ^^^f'';f' "^.„s„èces, i|ui croissent
^n^rs-^^g- 'çh^def :Tr.K'^c.-?oo rècoU est on-
uinaire du Bengale, {i. H-œiev.)
CXJRCUUO (mot lat.) n. m. Nom scientifique du cliaran-
'"curcullo ou Cliarançon comédie^d^Plaute,j^pré^
sentée à Rome un peu f P^es 19= a . j . u j^^; ,^
pièce, C;iam«'on. est tiré ?,'^ "f", ""^ ' " j'autrui, comme
Personnages, Pa^as.te qui vi aux d'^j^I^^/^^^,"^™ ^^eux de
fe charançon dans ^°°,a^, °^f"carie son parasite Charan-
lajeunePlanesie.aenvojeenCar.esonpa ^^^^^^^^ ^^
çon, pour y chercher de ' argent, ooiu apporte
belle au prost.tueur Cappadox. Charençon n en PF^^^_
i^--rTlfS?S--^-fco'-
banquier Lycon Le militaire train J ^^^^. „ ^econ-
Cappadox; mais, dans 'a_J''""^i"ieà^p|,édrome. Les rôles
?;iS^r^.r?^e9&a^LestraU.de^
romaines y sont nombreux. Un Passa«e es' ^ ^rip-
[r^°ris°?qiers^SIrfnt^q=rne Rome et l
ceux qui les fréquentent.
CURCOLIONIDÉS n. m. pi. Famille f^'n^^f",^" "l
ptères rhynchophores comprenant 'es f°™e^ 7'|„ i^
inent nommées charançons toutes «ajactense P^^^^^
n'eŒffduqu'^ersprë ir rf et par les pattes
'-P-E''4\^r'ro;;:.cSo^„ïrrntruioursphytophages
les tiges, les fleurs »" '^s grd. nuelles produisent sur
certaines vivent dans des galles qu elles p
Si?^^i;^Œ:r^ï;^S---fe-
coléoptères les pfus riclies; ""«"^"'"^f les plus riche-
'^■:^:!X^:,il^, ^^Zn^d^s. c,,,.,,.»,.... etc.
[à^m^bufés'ïàn'ratTendices caducs lùc^^^^^^^^
CURCUMA n. m. Genre do plantes, de la famille des
''"5' ENcfcL^Les curcuma sont des herbes vivaces, à rhi-
zome, dont les fleurs, ^
zvgomorphes et jau-
nâtres , sont grou-
pées en grappes spi-
ciformes; ils habitent
les régions chaudes
de l'ancien continent,
surtout l'Asie orien-
tale.
Le curcuma lonqa,
originaire do l'Inde,
où il est cultivé, a
un rhizome principal
ovale(cure«>na''0'irf),
qui émet des ra-
meaux latéraux et
longs (curcuma lonqy,
il renferme une fé-
cule et une matièro
colorante jaune
orangé, la curcumine,
peu solublo dans
l'eau, môme chaude;
on l'emploie comme
matière tinctoriale,
peu solide d'ailleurs,
et pour la prépara-
tion d'un papier réac-
tif, que les alcalis tci-
f^M'ire^jaSuo. L'c„r.uma leuckorkiza fournit l'arrow
roui de rindo.
8 — 01
456
CORCUMINE n. f. Composé extrait du curcuma.
_ Encycl. La cul■cuml«^
C'H'(OH),(OCH').(cH<co.h)'
sï;-âé':;s=^-"triîn£i^8"Tî?^^^
^SÏÏ^rXhyC^rir^^uIn^^ôXo Pa-'^^^-
" n '"a* o^'ÏÏu'dig'érer pendant plusieurs jours do la
cu?cum'n:°avei' dtfalcooî aqueux \. de l^ma Igame de
sodîum, il se forme de l'/,i,rf,-ocu,cum,„e C"H O
. T^rr -q^:^ ^^^t^^t^'s^?s;è---
bouillant a uo ■ Q"» ' ou pulvérisé.
^^"^ l'I.cTrLe u« «ol d'.sSrdanPs le vide donne un
rélld^^ -f » H'i;ii^<;f-;^^;;^r;rr';!o-slm;
LVnrnrr:'àurrp&^sdrsTctdfs,u™.nVueC"H..O.
et apo/ui-nK^rijuc C'°H'"0'.
'■^Va^ïonn^^f d^J-s^..-^? -"Î^X
lette de coton ou d^, .chanvre ^j'^^^ Je qu'îl est soufl-rant.
rirw-: rrse d';;"driïc?!èpe préVer la boulette.
"-ST^JlS^nlrSe^^d^s^ns employés pour
Curcuma : a, fpi dp Heurs.
""!!"Tecl.n^.1ouse"-dc vache dont on recouvre les moules
à laiton. , _ jg hien faire. Les
_ Pbov. • a beau parler quin a cure de n ,^^_^^
belles Parolcscoutcntpou à qm nese souc. ^^^^ ^^ ^_^^
]S:;X^-^°^ deTun^d^fconleils . qui n'a nulle
envie de les suivre. ^^^^^^ ^^^^ ,„ grand
pullif pIu^acVtiP^r"?^s m^fl-es et^
Creuses guér.sons b>en q" '^ "o^^^P^^^if^^Jeine con-
diffic.le de nier les actions curative.^^ ^^ maintes circon-
temporaioe. Çe'lC'-c'' ,* a'^e""- ; _,^^^^ au ourd hui
^rSrse'^-d^a c..^u la S^^f^-. au.^eu
une cure de ramn, le pa"ent consommai
.^^^^^P^]ri^âT::tÊt
^-0/Wrapie ; par rair a ™(',.™p.epa^^frm^
pie ; par 1 eau, '•!/''"",'".™^'/„'. P,tr<i'hui aidée par la lumière
^,e ; par la lumière ^e'a'^^. auiourd hu a mee P ^^^,^^^_
électrique, les payons X,arfioM^«P'^Pa ^
?Sr ra'c::rSc"r;e:'re,^t1'appe.le ../o,o™,e.
C„RE(même étymol qu'àl^art^précédOn,^^^^^^^^^^^^^^
laquelle est attachée la d'rect.on ^^ " ^'^e^\e "f' f r? ^ ^.j^i.
Etre nommi a unecvm:. '' <;7f°°\"'d P curé . : Au Xl.l' siècle
nistrée par un prêtre ayant le titre de cure ^^ ^^ ^_^
Vaugirard *i',^"*"* e^/a" naire, d une c\rconscription ad-
rnistrte"U^u°|Xe"qurn'a'officiellement que le titre
''''iprr'ext"'Habitation d'un curé, presbytère : Aller à
'" '^"'1?;' vr,"' D"ap™f ie droit canon, la cure, appelée
d';i;o^^<ç;;M^^^p^tsTra^tirSï;r■:ïîS!^l^
territoire détermine, souniis à '.a"»"^» P j ^j. [ej
pasteur permanent qu. f fo^t f /» e""^ e. n ^ ^, .^
k de leur administrer les sacronMt- codifier la
qu'il appartient d établir, de supprimer ei ^^.^
Jirconscription des o^fjjf^^^fiVs rentes, les produits
ordinaire.? ou penuanen'-', tels que les reni t^^^^ ^^
des fondations et des b en fof^ ,e droit
l'Etat, soit «^"•'"'' ° '"'' 'J3°"s de baptême, de mariage et
d'étolo, les taxes Pe^extm'^reviennent de droit au curé,
d'enterrement le^.°''X°rue du 8 germinal an X a établi
En France.la loi organique au i»b j^^ ,
une distinction inconnue du droit ca^^^^^ ^^^ ^^^
roisses les Pl^^'"'P°,l?s paroisses moindres, dont le des-
comme inamovible, et les [u l'évfnue. Le nom de
-ré?i^^r:^2S^^»'-»'~
^Œ^,mr5l3S^^oUo,x^^rapi^^
tion du eouvernemeut. Les cures qui uuv p antres
pTcelie ci et coJisacrés aux frais du culte.
Cure riv. de France, affluent de JYonne née près
Iqie entre dans l'Yonne, arrose le château de ^^^a ^^
et quitte détinitivement la tvievre après '« c",
la trajanne. Elle ba;H"e >'ezc'ay, a un cours p^^ ^^
souterrain, aux g''o"es /^J'^ 'Ss avoir parcouru
Vr^"'uiStr'eI° FTottiblelYThes-p^er^duos danl la Nié-
vro, en trains depuis Arcy.
4:37
CURÉ n. m. Prôti'o institué pour ilossorvir une paroisse,
uuo cure, il So dit :nisbi d'un prètro dcssorvant uno suc-
cursale. Il Pop. Prôtro, occlosiastiquo : Aimer les cukks.
— Hop. Sac do charbon.
— Hist. ecclés. Curé-vicaire perpHuel, Prêtre qui était
délégué à perpétuité pour remplir les fonctions curiales,
bien (pie le titre do » curé >> Alt conservé à un autre. 11 Curé
Uécimatcur, Curé qui percevait dos dîmes sur ses parois-
siens. Il Curé à portion comjrue, Prêtre substitué par le
uécimateur et touchant de lui un traiteuient apjxdé « por-
tion congrue ». ii Curé primitif. Titre do curé donné autre-
lois à des communautés cjui avaient possédé des cures et
en retenaient certains privilèges. (Se disait aussi d'un curé
appelé au canonicat, tout eu conservant les revenus de
sa cure.)
— Hortic. Variété de tulipe, ii Variété do poire do belle
apparence, mais de qualité médiocre.
— Jeux. M. le curé, ou Le petit chien de il/, le curé n'aime
pas les os; que lui donnez-vous? Jeu d'enfants, dans
lequel il faut répondre à la question par un mot qui ne
contienne pas la lettre o; celui qui manque à cette règle
donne un gage.
— Techn. Morceau de vieux chapeau qui sert au cou-
telier pour tenir les pointes des pièces sur le polissoir.
— Lûo. prov. : C'est Gros-Jean ^ui en remontre à son curé.
C'est un ignorant qui veut enseigner plus savant que ï^ot.
— Encycl. Dr. can. et admin. Primitivement, il n'y
avait dans cliaque ville épiscopale qu'une seule église, où
l'évêque remplissait en personne les fonctions sacerdo-
tales, avec l'assistance d'un collège de prêtres. Quand le
nombre des fidèles s'accrut, on construisit dans les villes,
outre l'église principale ou cathédrale, et aussi dans les
bourgs et les villages, d'autres églises nommées parochix
(paroisses), i\\i\ furent confiées, d'abord à titre temporaire,
puis d'une manière permanente, à des prêtres délégués
par l'évêque. Ceux-ci devinrent ainsi des pasteurs de
second ordre, appelés dans les actes officiels parochi et,
dans le langage du peuple, curati (« chargés d'un soin » , du
mot latin cura, soin, souci, par allusion à la charge qui
leur était confiée). De là est venu le mot français curé. La
création des paroisses gouvernées par dos curés remonte
probablement au m" siècle. A partir de Constantin, celte
mstitution se propagea rapidement.
Le curé a sur ceux qui font partie de sa paroisse, c'est-
à-dire qui y sont domiciliés, une juridiction ordinaire et
personnelle : il peut donc l'exercer, en quelque lieu qu'il
rencontre ses paroissiens, et la déléguer à d'autres prê-
tres. Il a le droit, en vertu de sa charge, de prêcher dans
son église, d'y célébrer la messe, d'y administrer les
sacrements et de percevoir les revenus permanents ou
accidentels attachés à son titre. Par conséquent, aucun
prêtre, ni séculier ni régulier, no peut exercer dans la
paroisse aucune fonction du ministère sacerdotal sans
avoir, au préalable, obtenu l'autorisation du curé.
En France, la législation civile issue du Concordat
réserve le titre de " curés <> aux pasteurs qui desservent les
paroisses principales appelées cures. Les curés sont nom-
més par les évêques qui doivent, avant do les installer,
demander l'agrément du gouvernement. Cet agrément
n'est accordé qu'après une enuuête faite par le préfet sur
la personne et la vie du candidat. Les curés ne peuvent
être destitués par leur évêque que soioo les formes ca-
nouii^ues, c'est-à-dire après plusieurs avertissements, sui-
vis d un procès contradictoire et d'un jugement motivé,
qui doit être sanctionné par un décret du gouvernement.
Éd dehors de ce cas, les curés ne peuvent être transférés
à une autre paroisse sans leur consentement. Le curé est
chargé de la police de son église; il est membre de droit
du conseil de fabrique et du bureau des marguilliers ;
il a toute autorité sur les serviteurs de l'église.
Curé Amis (lk) [der Pfaffe Amis\ poème allemand do
Stricker (i" moitié du xiii° s.). — Cette œuvre contient
douze contes, dont le héros est le clerc Amis, qui, par
des moyens toujours plaisants, mais parfois dignes do la
corde, fait uno foule de dupes. Les tours do cet ancôtro
de Tyll Eulenspiegel ne sont pas tous oubliés : lecture ap-
prise à un âne, peinture invisible aux bâtards, guérison
do lépreux obtenue par la menace do tuer le plus malade
pour frotter les antres de son sang, etc. Le récit do
Stricker est mené do façon leste et amusante.
Curé de village (le), Curé de Tours (le), romans
par H. de Balzac. V. Scènks de la viii de phovinck.
CUREAU [ro) n. m. Instrument du tondeur do draps.
CuREAU DE La Chambre. Biogr. V. L\ Chambre.
CURE-DENT {dan) n. m. Ethol. Petit instrument dont on
so sert pour se curer les dents : Cubk-dent de plume,
d'ivoire, il PI. Des cure-dents.
— Hortic. Cure-dent d'Espagne, Variété de carotte.
— Encvcl. Archéul. Les objets les plus anciens que l'on
connaisse en ce genre sont des pe-
tites broches, des fibules do métal,
trouvées dans les sépultures do
l'antiquité gréco-romaine. L'usago
qu'ont toujours chéri les Orientaux,
Ethiopiens, Aralies et Indiens, do
se nettoyer los dents avec uno tige
do câprier {capparis sodica), dont
les fit)ros forment pinceau, leur a
fait répudierlos brochettes occiden-
tales. Lo moyen âco chrétien con-
naissait des cure.-dcnts et des cure-
oreilles toutaussi perfectionnés que
les objets modernes, et certains
étaient montés sur pivots avec
d'autres menus instruments : euro-
ongles, petites fourchettes, etc. On on faisait on or, en
argent, en étain.
CURÉE (pour cuirêe, jiour cuir) n. f. Vénor. Pâture com-
posée de certaines parties du cerf, daim, rhevreuil ou san-
glier, ot mémo lièvre, lo plus souvent intestins et sang,
(|iran donne aux cliions courants, il Défendre la curée. Eloi-
gner, à coups do fouet, los chiens, do la curéo qu'on leur
prépare, ii Sonner la curée, Sonner du cor pour appeler
venours ot chiens à la curée. Il Mettre tes chiens en curée,
Leur donner lu curée, pour les exciter et les récompenser
d'avoir pris la bêle, ii b'aire curée, en parlant des chas-
seurs, Faire manger aux chiens la i)êto qu'ils ont prise ; en
parlant des cliions. Manger la b(^te qu'ils ont priso, sans
ultoodro (|u'on la leur duuao. ii Les chiens sont en curée,
Curo-dent et cnrc-oroiUo
(XIVOB,).
Quand ils sont surexcités par l'attente et les préparatifs de
la curée, il Eig. J-'aire curée, Se ruer sur, détruire :
Dô l'honneur féminin cherche h
— Par oxt. Pitance :
eneul
faire
Eli 1 qu'importe quel animal?
Dit l'UD ()e cca mâtins ; voilb toujours curée.
I,A FONTAlNi:.
— Fig. Action do se disputer avidement ce que plusieurs
personnes convoitent et peuvent saisir : Se ruer à la curke
des places, il Etre âpre à la curée. Etre avide de lucro, d'em-
plois, d'honneurs.
— Kncvcl. Vénor. Il y a deux espèces de curées : la curée
froide et la curée chaude. La curée chaude est celle ({u\
sefait sur le lieu mémo où la bote a été prise, aussitôt
qu'elle a été mise â mort, et que le maître d'équipage a levé
lo pied droit pour en faire nommage au principe invité.
C'est celle que les chiens préfèrent et qui les encourage le
plus. Elle consiste généralement, après dépeçage de la
bête, à leur donner les intestins et quelques bas "morceaux.
La curée froide est celle que l'on donne en rentrant au
logis. Elle consiste à donner aux chiens du pain imbibé
du sang do la béte. Quant à la curée aux flambeaux, ce
n'est cju'uno curée froide, d'apparat, qui se fait dans uno
cour d honneur à titre de spectacle, à la lueur des torches
que portent de nombreux valets, pendant que les piqueurs
sonnent la curée.
Curée (la), tableau de Rochegrosse. V. César.
Curée (la), satyre d'Aug. Barbier. V. Barbier.
Curée (la), par Emile Zola, 1873. — C'est le second vo-
lume de la série des Rougon Macqnart. Aristide Rougon,
dit Saccard, a quitté Plassans au lendemain du 2-Décembre
pour s'abattre sur Paris, avec ce flair des oiseaux de
proie, qui sentent de loin les champs de bataille. Pourvu,
grâce à son frère Eugène, le futur ministre, d'un emploi
à l'Hôtel de Ville, il surprend le vaste plan des démoli-
tions et des reconstructions, qui vont transformer la capi-
tale. Son mariage avec M"'' Renée Héraud du Châtel,
jeune personne "avec tache », lui met en main un capital:
et, dès lors, il se lance dans l'agio formidable, qui, aux
quatre coins de la ville, allume la bataille des intérêts et
la fièvre des jouissances. C'est cette frénésie de spécula-
tion, cette " curéo » universelle qui fait lo sujet du vo-
lume. A l'étude sociale so joiut un drame domestique : les
amours incestueuses de Renée avec le fils de Saccard,
Maxime, petit jeune homme fluet et joli, dont la mièvrerie
vicieuse est bien faite pour exciter les sens d'une détra-
quée. Nulle part Zola ne s'est montré plus habile «< psycho-
logue '» que dans cette peinture. On peut regretter, pour-
tant, quo la partie romanesque empiète trop souvent sur
l'étude. Mais elle y est étroitement liée, et le livre, dans
son ensemble, nous laisse une forte impression do la so-
ciété contemporaine, livrée tout entière aux appétits de la
cupidité et du luxe.
CURE-FEU n. m. Barre de fer tantôt droite, mais sou-
vent terminée par un crochet, dont on se sort pour attiser
le feu et nettoyer la grille on la débarrassant du mâchefer
nui empêche l'air
Qo traverser lo O f^— ^ -^
combustible, n On 1 ^-^
l'appelle aussi J (Q "* n,
KOURGON et TISO.N- I \>
NIER et aussi rin- L ff> , ^
GAUD.(Pl.Z;e5CDRE- ^ ^
l-'l'U.) Cure-feu : I. l'our grille da chauffage;
r<«*nn« / T' 2, 3. Pour foyer de gt^nérateur; 4. De bou-
CUREL (Fran- langer.
cols de), auteur
dram.itiquo français, né â Metz en 18.') I. Il fut élève de
l'Ecole centrale, mais, bientùt après on être sorti, so tourna
vers la littérature. Ses deux premiers ouvrages sont dos
romans, VEté des fruits secs ot le Sauvetage du grand-duc,
publiés en 1889. Depuis lors, il n'a plus écrit quo pour la
scène. La Comédie-Française ot l'Odéon ne lui ayant pas
fait accueil, il donna au Théâtre-Libre fleux pièces coup
sur coup : l Envrr.t d'une sainte (\S02), qui ost surtout l'étude
diinoâme.et /^-.ç Fossiles {ISQ2), pointure d'une certaine no-
M<-sso provinciale, chez laquelle l'orgueil do la racodomine
' I opprime tout autre sentiment. En 1803, il fit jouer au
Hidevillo l'Invitée, comédie d'analyse morale, qui eut un
: liant succès. Do la même année est L'amour brode, i>iiico
Nipliquéo ot obscure- En 189iî, la Figurante, dont cor-
i;i nos parties sont do tout point admirables. En 1838, le
liepas au /ïon. étude sociale qu'on n'hésiterait pas à qualifier
de chef-d'œuvre, si les doux derniers actes répondaient aux
trois premiers. En 1899, la Nouvelle Idole, drame philoso-
phique, un pou abstrait, et, par suite, un peu froid, mais
d'une très haute beauté. — Outre l'élévation et la noblesse
do son esprit, V. de Curel a des qualités proprement drama-
tiques, qui sont do premier ordre ; la précision ot lo relief
du style, la forte ot incisive sobriété dans lo dialogue, lo
don do présenter sous forme dramatique les plus hautes
questions do morahté individuelle ou sociale. Nul autre
n'a mieux réussi (jue lui â élargir lo cadre do la scène.
CUBE-LANGUE {langh') n. m. Petite lame, généralement
en ivoire, duut on so sert pour so nettoyer la langue :
/>es CURK-LANGUK. Il On dit aussi gratte-langue.
— Petit instrument en forme do lame do couteau ot
lait on corne, on os ou eu ivoire, dont los véiérinniros se
'^orvont pour rftclor la langue dos animaux malades.
GURÉLT (Jean-Nicolas), général français, né A Arvil-
lers (Mourtho) en 1771, mort â Jaulny (Mourtho) en 1827.
CURÉ — CURÉTIQUE
Engagé en 1793, il no fut nommé sous-lieutonant qu'en
1800; mais, dès lors, il regagna rapidement le temps
perdu : chef d'escadron en 180y, colonel en 1813 ot général
six mois après. 11 fut mis on non-activité en 1815 par la
Restauration, puis retraité. Il avait fait toutes les grandes
campagnes de l'Empire. Ce fut un des plus brillants géné-
raux de cavalerie de son époque. Il a laissé un ouvrage
posthume, que le général Thoumas a publié sous lo titre
de : le Général Curély, itinéraire d'un cavalier léger de la
Grande Armée (1887).
CUREMENT ( wmn
Action de net- ^
toyer, d'enle-
ver les immon-
dices qui en-
vahissent les
mares, les fos-
sés, les puits.
CURE-MÔLE
11. m. Sorte de
bateau pou té,
muni d'un ap-
pareil propre à
curerles ports.
Il P\.DescVRE-
MÔLES.
GUREMON-
TE, comm. de
la(;orrèze,arr.
et à 30 kilom.
de Brive , non
loin delaSour-
doire; 959 hab.
Ane. châteaux.
n. m. (Syn. peu usité do curage.)
Cure-môlea : A, anciea U cuillers hwils pur
des hoQimes); B, moderne (à chaîne et & vapeur).
payi
des
CURE-OREILLE {rèi/') n. m. Petit instrument de corne,
d'os, d'ivoire, etc., quo l'on emploie pour enlever le céru-
men qui obstrue l'intérieur des oreilles. !i PI. Des curk-
OREILLES. V. CURE-DENT (partie oncycl.).
— Bot. Nom vulgaire d'un champignon du genre
bydne.
— Entom. Syn. de perce-oreille ou forficule.
CURE-PIED {pi-é) n. m. Instrument dont le maréchal
ferrant se sert pour nettoyer le dedans du pied des che-
vaux. Il PI. Des CURE-PIEDS.
CuREPTO, ville du Chili (prov. de Taica), sur le rio
côtier Mataquito; 2.iH5 hab. — Ch.-l. d'un départ, peuplé
de 31.315 hab., sur une superficie de 2.500 kil. carr.
CURER (du lat. curare, soigner) v. a. Nettoyer, retirer
les ordures, la crasse, etc. : Curer un égout, itnport. Curer
ses dents, ses oreilles, ses ongles.
— Fig. Purger, purifier : Oui curer.\ certains bureaux?
— Fauconn. Donner une cure à, en parlant d'un oiseau ;
Curer l'oiseau.
— Sylvie. Débarrasser des bois morts, des branches
rompues, des souches et des plantes qui peuvent être
nuisibles à la végétation environnante : Curer un bois.
— Vitic. Curer une vigne en pied, Enlever des ceps tout
le bois inutile.
— V. n. Fauconn. Prendre la euro, en parlant de l'oi-
seau de proie : Les faucons curent aujourd'hui.
Se Curert v. pr. Etre curé, nettoyé, il Curer, nettoyer à
soi : Se curer les dents, les 07'eilles.
Cures, ville de l'Italie ancienne, dans le
Sabins. Auj. Currese.
CURET (/r) n. m. Techn. Peau d'animal, et le plus sou-
vent de buffle, au moyen de laquelle le doreur frotte les
pierres sanguines avec de la potée d'étain.
— Bot. Nom vulgaire des prèles, des charagnes ot
dos laîches, qui servent â récurer les ustensiles do mé-
nage.
CURETEL {tel') n. m. Formo ancienne, médiévale, du
mot «cure-pied», c'est-à-dire un Crochet destiné à nettoyer
la fourchette du pied des chevaux.
GuRÈTES. Myth. gr. Ce nom désigne à la fois, chez les
Grecs, un peuple légendaire ot une classe de prêtres.
— Un CuRÈTii (ou cuRiiTE, dans le sons do « prêtre n).
— Encycl. Pour Homère, les Curètcs sont un ancien
peuple d'Etolio ; mais des Curètos sont mentionnés on
beaucoup d'autres pays : en Acarnanio, en Elide, en Eu-
bée, en Crète, on Italie. Ils devinrent peu â peu des êtres
légendaires, souvent confondus avec les caDiros, los co-
rybantes, les dactyles, les telchines, ou autres personnages
qui jouaient un rolo dans les mystères. On attribuait aux
Curètcs une foule d'inventions : dressage des animaux
domestiques, élevage des abeilles, usage de l'arc, do
l'épée, au casque, travail dos métaux, orgauisatiou do
la vie sociale, fonda-
tion des jeux Olympi-
ques, etc.
— Au sons restreint
du mot, los curetés
sont les prètros du
Zous Cretois et do
Khéa. Los premiers
curètos sont ceux â qui
Rhéa confia Zous en-
fant : ils veillèrent sur
le berceau du jeun,
dieu, exécutant autour
do lui des danses
bruyantes, en frappant
dos'cymbales. ou en ontro-choquant des épéeset dos bou-
cliers, pour empêcher Cronos d entendre les cris du nour-
risson. D'ajirès uno autre trailition, la scène se serait
passée on Alessénie, et l'on visitait, sur lo mont Ilhouie,
un temple des curètos. Ailleurs, ces mémos personnages
paraissent comme nourriciers do Dionysos. Mais, le plus
souvent, ils sont rattachés au cycle crélois. Plus tard, ou
conserva le nom do " curètos » aux prêtres du Zeus Cre-
tois et do Rhéa. Ces nrétres étaient célèbres par lo
mystère dont ils s'enveloppaient, par leurs cérémonies
orgiaques et leurs upératiou*. magiques.
CURÉTICON n. m. Antiq. gr Danso dos curètos on
daus<» en leur honneur.
CURÉTIQUE ((l'A' — rad. cut^to) ûfij.wPmi curétiquot.
Une brève ouiro doux longuett.
vul'uiiC (bni!
•loiief U'ivoiro).
Curettes (agric.)-
CURETON - CURITIBA
CURETON {Guillaume^, orientaliste anglais, chanoine
de Westminster, né à Westbury (Shropshire) en 1808,
mort en 1864. Sa connaissance profonde des langues
orientales, le lit charger, en 1837, de cataloguer les livres
et manuscrits arabes du musée Britannique. Il s'est fait
connaître surtout par ses éditions d'un grand nombre
d'ouvrages syriaques.
CURETTAGE {laf) n. m. Opération qui consiste à en-
lever avec une curette des corps étrangers ou des sécré-
tions morbides au fond des cavités du corps.
— E^•cvcL. Les organes où l'on pratique le curettage
sont l'œil, rorcille, l'utérus, le rectum, la vessie. On fait le
curottage de l'œil quand on enlève le cristallin [cataracte) ;
de l'oreille, quand on extrait le cérumen ou tout autre corps
étranger; de l'utérus, quand on en rade les fongosités,
les caillots, les fragments de placenta; du rectum, quand
on y arrache les fèces provenant d'une constipation opi-
niâtre. . . - , ,
En chirurgie, le curettage utérin est 1 opération la plus
fréquente ; il se fait par la curette de Récamier, à bords
légèrement tranchants : ^__^.^^_
ilconsiste à racler le fond ^M^^^fc=^=^= ^^^
de la cavité et à produire Curette (chirur.).
aiûsi une cicatrisation
lisse et obturatrice des vaisseaux de l'utérus. Cette opé-
ration est nécessaire surtout dans les cas do rétention
placentaire. Dans les cas d'cndoraétrite hémorragique, le
curettage électrique par les courants continus simples,
ou par la pyrogalvanie, application particulière du gai-
vanocautère, peut avantageusement se substituer au
curettage chirurgical.
CURETTE {rèl") n. f. Art milit. Sorte de cuiller montée
sur un manche, dont on se sert pour nettoyer l'âme des
mortiers et des obusiers de siège. Il Outil de bois dont
on se sert pour nettoyer les armes.
— Agric. Petit morceau de bois en
forme de couteau à large lame, ser-
vant à enlever la terre qui s'accumule
sur la bêche ou sur le soc de la char-
rue, dans les sols gras et humides.
— Bot. Nom vuli^aire de plusieurs champignons.
— Chir. Sorte de cuTller à bords trancliants, qui sert â
pratiquer le curettage. V. curettage.
— Mar. Sorte de gratte placée au bout d'un manche,
avec laquelle on nettoie l'intérieur des pompes.
— Mm. Tio;^e do fer terminée par une tête de clou placée
sur le coté de 1 extrémité de la tige, à l'aide de laquelle
le mineur retire les débris du forage, après le travail de
la barre à mine ou de l'aiguille.
— Techn. Instrument du couverturier, muni d'un man-
che et dont le fer porte des dents, qui sert à nettoyer les
chardons en enlevant la laine qu'ils retiennent.
GUREUR n. m. Celui qui cure, qui opère le curage : Cu-
RECB de puits, d'égouts.
CUREUS (Joachim), médecin allemand, né à Freystadt
{Silésiei en 1532, mort en 1573 à Glogau, où il fut médecin
de la ville. Ses principaux ouvrages sont : Annales Si-
lesix (1571), la première et la meilleure histoire de la Si-
lésie qui ait paru; Physica (1585).
GUEIEUX [reû) n. m. Apprenti aplaigneur ou aplanis-
seur, dans les fabriques de draps ou celles do couver-
tures do laine, ii Se ait aussi de l'homme de peine, chez
les fabricants de couvertures.
GURGIES, comm. du départ, du Nord, arrond. et à
6 kilom. de Valenciennes, non loin del'Aunelle; 1.159 hab.
Ch. de f. Nord.
CUROT, comm. de Saône-et-Loire, arr. et â 8 kilom.
d'Autun, près du ruisseau de Saint-Pantaléon, affluent de
l'Arroux; 1.303 hab. Eglise du xi« siècle.
GtIRIA ( Famille \ maison plébéienne célèbre de l'an-
cienne Rome. Cette famille n'a fourni qu'un seul consul à
la république : ce fat Manius Curius, qu'on a surnommé
Uentatus. Le nom do Manius parait avoir été très usité
dans cette maison.
CURIACES (les;;. V. HoRACES (les).
CURIAL, ALE, AUXadj. Hist. rom.Qui concerne la curie,
3ui s'y rapporte : As-iembléc cpriale. il Voix curiale, "Voix
onnée,daQS le comité de la diète fédéral de la Confédéra-
tion germanique, par une réunion de personnes ou d'Etats,
qui ne votaient pas individuellement.
— n. m. Nom donné, dans la société féodale, â des fonc-
tionnaires qui, dans certaines villes, servaient de scribes
et assistaient le juge féodal dans ses fonctions : Les CD-
KIACX.
CURIAL, ALE, AUX adj. Du curé, de la cure; qui con-
cerne le curé ou la cure : Droits cubiaux. Pei^mission cu-
riale.
— Manon curiale. Presbytère, maison du curé.
Gurial (le) ou Courtisan, petit traité en prose du
commencement du xv* siècle — Dans le cadre, peut-être
fictif, d'aine lettre adressée à sou frère pour le détourner
de solliciter un emploi à la cour, l'auteur fait un sombre
tableau de la vie du courtisan, des misères et des humi-
liations qui en sont la conséquence nécessaire. Ce petit
ouvrage, écrit en un style sonrc et ferme, mais trop anti-
thétique, et manifestement inspiré de Sénèquc, a été, dès
le XVI* siècle, attribué à Alain Charticr; mais HcucUen-
kamp(teCurm^ Halle, 1899) a démontré qu'Alain Chartier
«'est borné au rôle do traducteur. L'ouvrage original, en
latin, est d'un des plus anciens humanistes italiens qui
aient séjourné on France, Ambroisc do Miliis, qui fut so-
crétairo de Charles, duc d'Orléans, vers MIO.
Gurial ( Philibert- Jean -Baptiste -François -Joseph,
comte), général français, né à Saint-Pierre-d'Albigny
(Savoie) en 1774, mort à Paris en 1829. Son pôro était un
jurisconsullo distingué. Volontaire dans la légion des
Allobroges eu 1793, il se distingua en Italie, en Egypte
et pondant les campa^jncs do l'Ènipire. Il adhéra au gou-
vernement do Louis XVIIl, revint pendant les Ccnt-Jours
à Napoléon, et combattit à Waterloo. A la deuxième
Restauration, il siégea â la chambre des pairs, prit part
â la guerre d'Ksnaijne (1823), fut nommé chevalier des
ordres de I^juis XVtlI, et mourut d'une chute qu'il fit au
sacro de Cbarlct» X. — Son fils, Napolkon-Jokri'h Curial,
lié Â Paris en I«09. mort en 1861, filleul do l'empereur, de-
vint page de Louij> XVIII, officier do la garde royale
l
en 1S30, et pair de France sous Louis-Philippe. Député
de l'Orne après 1848, il fut nommé sénateur en 1852, pour
son zèle à appuyer la politique du président.
CURIALE n. m. Hist. rom. Membre d'une même curie.
Il Membre d'un sénat municipal, au Bas-Empire. Il Habi-
tant dune ville municipale, qui remplissait des fonctions
municipales. (On dit aussi gurial, pi. cukiaux.) V. dé-
CURION.
CURIALISTE ijisst') adj. Signifiait, au xvi* siècle, Poli,
distingué, qui a les manières de la cour; puis il fut pris
dans le sens do Homme de cour, courtisan.
CURIATE adj. Hist. rom. Qui se compose de la réunion
des curies : Cumices cDRiATiiS. il Qui est voté par les cu-
ries assemblées : Lois curiates.
GURICO, ville du Chili, ch.-l. de la province de Curico,
sur un affluent du rio côtier Matagnito; lO.HO hab. Un
des principaux centres du commerce chilien. Mines d'or.
Ch.-l. d'un départ, peuplé de 58.408 hab. et d'une province
peuplée de 107.380 hab.
CURIE {ri — du lat. curia) n. f. Hist. rom. Subdivision de
la tribu, chez les Romains. Il Lieu de réunion de chacune do
ces divisions : Curie Hostilie. Curie Julie, ii Lieu où s'as-
semblait le sénat. Il Par extension, le Sénat lui-même.
Il Sénat des villes municipales.
— Par anal. Ensemble des administrations gouverne-
mentales du pape : La curie romaine.
— Encycl. Autiq. rom. Daiisles premiers temps de Rome,
le peuple était partagé en trois tribus, et chaque tribu en dix
curies. On attribue à Romulus cette première division du
peuple. La curie était composée d'un certain nombre do fa-
milles, qui avaient pour chef un curion ou mayister curix,
dont la principale fonction était do veiller aux choses du
culte. La curie formait l'unité d'après laquelle se réunis-
saient et votaient les comitia curiata. (V. comices.) Ciiaque
curie avait un nom particulier, comme la curia foriensis
{forum romanum), la veliensis {Velia, nom d'un monticule
près du Palatin), etc. Le local do réunion d'une curie était
aussi appelé curia. Le mot curie a été appliqué plus tard à
la salle des séances du sénat de Rome, puis, par extension,
au sénat lui-même, à Rome et dans les villes de l'empire.
Chaque curie avait son culte spécial {sacra curiona), fai-
sant partie des sacra publica, sa chapelle {sacellum), ses
cérémonies propres. Tous les membres de la curie {cu-
riales) étaient tenus do contribuer et d'assister au culte
de la curie. Les curies réunies célébraient le culte com-
mun de Juno Quiris. Avant Servius TuUius, chaque curie
fournissait un nombre déterminé de légionnaires et de
cavaliers à l'armée, et probablement aussi do membres
au sénat.
— Admin. eccl. La curie romaine est l'ensemble des insti-
tutions qui composent le gouvernement jiontifical. Ces
institutions sont à la fois des ministères et dos tri/>unaux.
Leur organisation actuelle remonte à Benoît XIV. On
peut les ranger en trois groupes : r les congrégations ro-
maines; 2° la curie de justice, qui comprend la 7'otc, la
signature de justice pour le jugement des appels, et la
signature de grâce pour le règlement des affaires juridiques
par voie do grâce ; 3" la curie de grâce, qui renferme la pé-
nitencerie et la duterie, d'où émanent les dispenses, etc.,
la chancellerie, pour l'expédition des décisions rendues en
consistoire, la chambre apostolique, qui préside à l'admi-
nistration des finances, Vauinônerie etVauditoj'at du pope,
enfin les secrétaireries : secrétairerie d'Etat, des brefs
et mémoriaux, des lettres latines.
GURIE (Paul-Jacques), physicien français, né à Paris
en 1855. II a découvert et étudié l'électrisation bipolaire
par pression des cristaux hémiédriqucs, tels que le quartz,
dans une thèse intitulée : Recherches sur le pouvoir induc-
teur spécifique des Cu7ys cristallisés.
GURIE (Pierre), physicien français, né à Paris en 1859,
frère du précédent. Il a découvert, en 1898, par l'ana-
lyse des radiations uraniques, en collaboration avec
lï!"* P. Curie, deux nouveaux métaux : le polonium et le
rodiura.
CURIELLE {ri~èl') D. f. Nom d'une sorte de grès tendre,
qu'on trouve entre les vemes de houille, dans le Bour-
bonnais. Il On dit aussi cuRiiiRE , couarelle et querelle.
CURIEUSEMENT adv. Avec curiosité ; Regarder curieu-
sement.
— Par ext. Avec soin, précieusement : Chacun sait
combien curieusement les Egyptiens conservaient les corps
morts. (Boss.) il Avec habileté, avec une rare délicatesse
d'exécution : Coupes d'or curieusement ciselées. (Balz.)
Il Avec affectation, d'une façon prétentieuse : Dire curieu-
sement ce que tout le ynondc sait.
CURIEUX {ri-eû), EUSE [lat. curiosus; de cura, soin] adj.
Qui est avide de connaître, d'apprendre ou do voir : On
n'est r vnwvyi qu'à pi-oport ion qu on est instruit. (J.-J. Rouss.)
Il Indiscret, avide de connaître les secrets d'autrui :
Elle était femme et, partant, curieuse.
Lamotte.
— Particulièrem. Désireux : Les premiers temps étaient
curieux d'ériger et de consenier de tels monuments. (Boss.)
Il Qui aime, qui recherche avec passion : Etre curieux de
bouquins, de gravures. Il Soigneux, attentif : Platon, cu-
rieux observateur des antiquités. (Boss.)
— Inspiré ou guidé par la curiosité : Regard curieux.
Questions curieuses, ii Propre à piquer la curiosité par une
extrême originalité : Un livre curieux serai t celui dans le-
quel on ne trouverait pas de mensonges. (Napol. I".) il Sur-
prenant, étonnant : Vbi7à qui est curieux !
— Fig. Fait avec un soin délicat, précieux : Peintre qui
a adopté une manière curieuse et léchée.
— Substantiv. Personne avide do voir ou de savoir.
— n. m. Côté curieux, singulier : Le curieux, c'est que
chacun reconnaît en soi mille qualités.
— Arg. Jugo d'instruction.
— Hist. littér. Société des curieux de la nature, Société
do naturalistes fondée â Augsbourg on 1679.
— n. f. Jeux. Nom quo l'on donne, dans certains jeux do
cartes, tels quo ceux do l'hommo d'Auvergne," de la
mouche, etc., â la seconde carte que l'on relourno. il Aller
rncurieusr, Retourner la seconde carte. (On dit aussi se
réjouir.)
— Anton. Indifférent, insouciant. — Banal, commun.
ordinaire, vulgaire.
— EncYCL. V. AMATEUR, et COLLECTIotiNKUR.
Curimate.
458
CURIIVIATE n. m. Genre de poissons pliysostomes, fa-
mille des salmonidés, comprenant des formes dont les mâ-
choires, sans ^jf\
dents ni lèvres, • '^^
se terminent par iiiiMitir .'-^
des bords tran-
chants.
— Encycl.Los
curimates , dont
on connaît une
dizaine d'espèces
propres aux eaux
douces de l'Amé-
rique du Sud ,
sont do taille moyenne. Extérieurement, ils ressemblent
â des brèmes ou à des ombles; leur chair est assez line,
et on les pèche comme les autres saumons. Le curimate
à large tète du Brésil [curimatus laticeps), atteint 0'",1iO de
long; il est d'un vert argenté, plus clair en dessous.
CURIMUS {muss) n. m. Genre d'insectes coléoptères cla-
vicornes, famille des byrrhidés, comprenant de petites
formes courtes, ramassées, ordinairement variées de roux,
de gris et do jaune, et dont l'aspect et les mœurs sont
ceux des byrrhus. (On connaît une vingtaine d'espèces do
curimus ; toutes sont européennes, sauf une de la Nou-
velle-Zélande, et habitent surtout les montagnes do la
Grèce, du Caucase, les Alpes, etc.)
CURIN n. m. Salines. V. curain.
CURINGA. comm. d'Italie (Calabro [prov. de Catan-
zaro]), près du golfe de Sauta-Eufeniia; 3.500 hab. Sources
I minérales.
GURINO, comm'. d'Italie (Piémont [prov. de Novare]), sur
I l'Avostoia, affluent de la Sésia; 3.000 hab.
I CURINUS, dieu des Sabins, dont Tatius introduisit le
culte à Rome.
CURION (lat. curia, même sens) n. m. Hist. rom. Chef
d'une curie, chargé des affaires politiques et religieuses do
la curie. (Il était probablement élu par les curies elles-
mêmes. Il était assisté dans ses fonctions religieuses d'un
flamen curialis. Les trente curions étaient subordonnés à
un curio maximus, élu par le peuple dans des comices
spéciaux.)
GURION (Caius Scribonius), sénateur romain, mort en
53 av. J.C. Tribun en 90, préteur en 82, consul en 76, gou-
verneur de Macédoine en 75, grand pontife en 57. Ses
victoires sur les Dardaniens et lesMésiens lui méritèrent
le triomphe en 7i. Il soutint Cioéron contre Catilina, et,
plus tard, se prononça contre César.
GURION (Caius Scribonius), sénateur romain, mort
l'an 49 av. J.-C, fils du précédent. Rapproché du parti
sénatorial par sa naissance et par l'influence de Cioéron,
il fut gagné par César, qui paya les dettes énormes quo
la débauche lui avait fait contracter. Tribun du peuple
au commencement de la guerre civile (50), il s'enfuit avec
ses collègues au camp du vainqueur des Gaules, qui le
nomma propréteur de Sicile. 11 en chassa les pompéiens,
les poursuivit en Afrique et fut tué dans une bataille contre
Juba.
GuRIONE (Celio Secondo), humaniste et théologien pro-
testant, né en 1503 à San Chirico, en Piémont, d'une famille
noble, mort en 1519 à Bâle. Resté orphelin de bonne heure,
il passa à la Réforme pendant le cours de ses études à
l'université de Turin. Il s'établit en 1512 â Lausanne, où
il dirigea, pendant cinq ans, le collège. En 1546, il alla se
fixer à Bâle, où il fut nommé professeur d'éloquence. Il
écrivit un très grand nombre d'ouvrages, la plupart théo-
logiques, assez originaux et remarquables par Véléganro
cicéronienne du latm. On le soupronna un moment, à Bâle,
en 1549, d'avoir protégé les idées de l'anabaptiste David
Joris. On a de Curione de nombreux ouvrages de contro-
verse, parmi lesquels : Opuscula (1544-1571); Pasquilli
ecstatici île rébus partim superis, partim inter homines in
christiana religione j^U'Ssim hodie conti'oversis , cum Mor-
phorio colloquium, ouvrage qui a été traduit en italien, en
allemand et en français. Citons aussi Selectaimm episto-
larujn libri duo (Bâle, 1553).
CURIONIES (n?) n. f. pi. Antiq. rom. Sacrifices faits
annuellement par les curies.
CURIOSI (mot latin) n. m. pi. Hist. Officiers du Bas-Em-
pire, sortes d'agents de police chargés de savoir ce qui se
passait en province et aussi de veiller sur le service des
postes et des voitures publiques, il Sing. curiosus.
CURIOSITÉ (lat. cwiositas , même sens) n. f. Autref.
1° Désir do voir quelqu'un; 2» Soin, application, désir.
Auj. Désir de savoir ou de voir : L'instruction fait naître
la curiosité. 'M™'' de Staël.) n Désir ardent et souvent indis-
cret do savoir, de surprendre, de pénétrer les secrets, les
affaires d'autrui :
Imprudence, babil et sotte vanité,
Et vaine curiosité,
Ont ensemble étroit parentage.
La Fontaine.
— Passion d'amateur pour les choses originales, rares,
en quelque genre quo ce soit : Quand on donne daris la
CURIOSITÉ, l'on est toujours voisi7i de l'excès. (Dussault.)
Il Objet curieux, rare, d'une originalité quelconque : Col-
Icctionner des curiosités. (On dit quelquefois la haute
curiosité pour désigner les objets d'art et d'antiquité rares
et précieux.) ii Ensemble des amateurs, des curieux : La
curiosité s'est érinte à l'annonce de cette découverte.
— Partie. Grande boite dans laquelle les Savoyards por-
tent des objets qu'ils offrent de montrer comme curieux.
— Littér. et b.-arts. Recherche, finesse de détail, soin
délicat : Tableau peint avec curiosité.
— Loc. adv. : Par curiosité. Par un sentiment do curio-
sité. Il Pour la rareté, l'étrangeté du fait. (On dit aussi pour
la curiosité du FAIT.)
GURISCHESHAFF OU KURISCHESHAFF (c'cst-à-diro
havre de Conrhtnde), lagune située sur les cotes allemandes
do la Baltique, en Prusse, communiquant avec la mer par
l'étroitgoulet de Memel. Elle mesure 98 Uil. de longueur sur
45 do lai'geur au maximum. Suporf. 1.619 Uil. carr. Elle
est séparée do la mer par une langue de terre appelée A'»-
rische N^ehruug.
GURITIBA, ville dos Etats unis du Brésil (Etat do
P;ii:iiia\ dans une plaino arrosée par l'Iguassu, tributairo
du Parana ; 6.000 hab. Centre -le culture.
159
GuRIUM, aiicionno ville do lîlo do Chypre, au N.-E.
du proinoiitoiro nui tormiuo cette île au S. Sa position
correspond ù. collo d'Kpiskopi. Kn 1875 et 1S7C>, do cu-
riouses découvortos archôolo^iquos y furent faites par
do Cesnola, consul gonôral dos Etats-Unis. Kn une suc-
cession do cliambros crousées dans lo roc, on trouva le
trésor souterrain d'un temple : des l)racelets, dos baj^nies,
dos pondants d'oreilles, otc, en or massif, do la vaissollc
d'argent, dos objets en ôloctrum (alliage d'or ot d'argent),
dos pierres prt^ciousos, dos li^nrinos on terre cuite. La
décoration des coupes est tout inspirée par l'art égyptien ;
sur un scarabée on stéatitoon lit le cartouclioduroi Thout-
mùs III. D'autre part, les inscriptions cunéiformes do cy-
lindres assyriiîus nous roporlont ù. peu prés à l'époque des
Sargonides, c'est-à-dire au viu" siôclo av. J.-C. Lo » Trésor
do Uurium" est aujourd'hui au «Metropolitan Muséum "
do New- York,
CURIU3 {ri-uss) n. m. Genre d'insectes coléoptères longi
cornes, faniiilo des cérambycidés, tribu des cérambycinés.
comprenant des formes allongées, glabres, luisantes, à
pattes longues ot fortes, dont Tes cuisses ont une dent on
dessous. (IjOS curius sont des capricornes do taille médio-
cre, oiilinairement jaunes, fauves ot bruns, dont on con-
naît cinq ou six espèces, propres à l'Amérique du Nord.)
Curius DeNTATUS tMauius), consul en 290 av. J.-C.
Il acheva I;i guerre contre les Samnites, qui demandèrent
la paix. Vainement ils tentèrent d'adoucir sa rudesse en
lui otîVant de l'or ; « J'aime mieux, répondit-il, commander
à ceux qui ont de l'or qu'en posséder moi-même. " Ensuite,
il châtia les Sabins, alliés des Samnites. De nouveau
consul en 276, il battit l'armée do Pyrrhus à Bénevent et
obtint le triomphe. Des vastes terres que lo sénat lui
ofl'rait, il n'accepta que sept arpents. Plus tard, il soumit
les Lucaniens, et, avec sa part de butin, amena à Rome
les eaux de l'Anio. Curius est resté dans l'histoire comme
un dos types traditionnels du vieux Romain.
GURIiE n. f. Rouet de cordier, pour la fabrication du
fil de caret.
CURLU n. m. Nom vulgaire du courlis, dans certaines
contrées de la France, et notamment en Bourgogne.
GURMER (Henri-Léon), libraire-éditeur, né et mort à
Paris (1801-1870J. Il fonda en 1834, à Paris, une maison
devenue fameuse par ses éditions artistiques, enrichies de
dessins originaux dus à des artistes célèbres, par ses re-
productions en couleur d'anciens manuscrits. Ou cito no-
tamment : Paul et Virgme, les Français peints par eux-
mêmes , les Ei'ajigilcs, les Heures d'Amïe de Bretagne,
l'Œuvre de Jehan Fouquet, etc. Curmer avait collaboré à
plusieurs journaux et publié diverses brochures.
CUROPALATE (du lat. cura, soïn, et palatium, palais)
n. f. Dignité byzantine, qui désignait le grand maréchal
du palais sacré, et fut originairement réservée à des
princes de la famille impériale, souvent à l'héritier du
trône. (Plus tard, tout en se trouvant placée à un rang
plus bas dans la hiérarchie palatine, elle demeura une
très haute dignité ; au x" siècle encore, on ne la conférait
(ju'à des princes souverains : le roi d'Ibérie en était d'or-
tlinaire le titulaire. Elle finit par être attribuée à de
simples grands seigneurs; au xii" ou xiu« siècle, on créa
môme le titre de protocuropalate.)
GUROPALATE (même étymol. qu'à l'art, précéd.). On
désigne souvent sous ce nom, qui d'ailleurs n'est qu'un
titre, l'auteur anonyme d'un traité du cérémonial byzan-
tin (De officiis), datant du xiV siècle; mais ce n'est là,
ainsi que le nom de Codinos, donné au même auteur,
qu'une étiquette mensongère inscrite par des copistes du
xvi" siècle sur cet ouvrage absolument anonyme. Le
même titre de Curopaiate a été porté, au xi* siècle, par
rhistorieu Skylitzès'.
GURRAN (John Philpot), homme d'Etat irlandais, né
à New-Market (Irlande) en 1750, mort à Londres en 1817.
Il était déjà en vue, lorsqu'en 1783 il fut envoyé au parle-
ment d'Irlande comme représentant du bourg de Kilbeg-
gan. Il devmt bientôt l'un des chefs les plus influents du
parti libéral, grâce surtout à son éloquence. Pitt chercha
à se défaire de lui en lui offrant une magistrature, la pairie
môme, dit-on ; mais Curran refusa ces offres et continua à
faire de l'opposition. En 1794, il se signala par de nou-
velles attaques contre le gouvernement, qu'il accusait de
fioussor par ses actes le peuple à la révolte, et, lorsque
a révolution irlandaise do 1798 eut été comprimée, il se
fit l'avocat de la plupart des insurgés qui furent jugés.
En 1803, il fut compromis dans l'insurrection. A la mort
de Pitt, il sollicita le poste d'attornoy général ; mais on le
lui refusa ot il dut se contenter de celui de maître des
rôles. Eu 1812, il échoua à Ncwry aux élections, et vécut
dès lors en dehors des affaires ot presque oublié.
CURRENTE CALAMO (r/n-M), mots latins qui signifient
littéralomnit la plmne courant, c'est-à-dire rapidomoni,
sans beaiuoiip de réiloxion ou de soin. (On fait, en français,
un usage fréquent do cette expression.)
CURRER-BELL, femme de lettres anglaise. V. Bronïk.
CURRICLE (du lat. ciirricidus, chariot) n. m. Sorte do
voiture, en usage en Angleterre.
CURRICULUM V1T>E [lom' - mots lat. qui sicnif. car-
ri/^ri! dr la vie) n. m. Ensemble dos indications relatives à
l'état civil et à la situation d'un écolier ou d'un candidat
(lieu ot date do naissance; antécédents scolaires ou au-
tres, etc.): Awoir un bon clîhriculum vit-*:, ii Kouillo ou
carnet contenant ces indications : Présenter son corri-
CULUM VIT,!-:.
GURRIE, bourg d'Ecosse (comlâ d'Edimbourg), près
des sources du Loith Water; 2.400 hab. Fabriques de pa-
pier ot do tabac à priser. Aux environs, ruines do Currio
hill-t;astle.
CURRILLON (ku-ri, ot II mil.) n. m. Nom que le forgeron
{ionne à rcnsemble de deux barres do for, superposées et
soudées ensemble.
GURRORIE [rî) n. f. Genre d'asclépiadacôos, tribu dos
périplocées, habitant les régions chaudes do l'Afrique.
(Les cnrrurios sont des arbustes à fouilles étroites, à fleurs
pédonculéos ; les fruits sont inconnus.)
CURSEUR (du lat. ciirsor, coureur) n. m. Tochn. Petii
corps mobile, faisant partie do certains insirumouis ot qui
CURIUM
CURVICOLLE
a
monte ou descend, poussé par un liquide ou un gaz, ou
maintenu d'une fa<;on iiuelconquo : Jtegle diiHuèe munie de
cuKsi:uKs. Il Morceau do bois qui traverse la flèche de
l'arbalète.
— Artill. et armur. V. hadssk.
— Astron. Fil mobile qui traverse le champ d'un mi-
cromètre, ot qui sert à mesurer lo diamètre apparent d'un
astre.
— ïélégr. électr. Nom donné au chariot de l'appareil
Hughes. (Cet organe est animé d'un mouvement généra-
lement circulaire ; il remplit des fonctions variables, sui-
vant l'instrument auquel on l'affocto.)
CURSEUR (môme étymol. qu'à l'art précéd.) n. m. Antiq.
rom. Esclave qui précédait à pied la voiture de son maître.
— Hist. ecclés. Curseurs apostoliques. Officiers du pape
chargés de faire les invitations aux consistoires ot autres
réunions solennelles.
CURSIF, IVE (du lat. currere, supin cursum, courir) adj.
Calligr. Tracé avec rapidité, à la main courante : Ecri-
ture cuRSivE. L'alphabet sémitique devait être l'alphabet
CURSIF de l'Orient assyrien ci persan. (Renan.)
— Fig. Bref, rapide, concis : l/îi langage cuRSiF succède
à un langage développé. (Ampère.) [Inus.J
— n. f. Ecriture cursive.
CURSrVEMENT adv. En écriture cursive. (Peu us.)
CURSOMÉTRE(du lat. cursus, course, et du gr. métron,
mesure) n. m. Petit instrument eu forme de sablier, ser-
vant à mesurer la vitesse des trains do chemin de fer,
par le temps qu'ils mettent à franchir l'intervalle de deux
poteaux kilométriques.
CURSONIE (ni) n. f. Genre de plantes, de la famille des
composées, tribu des mutisiées, comprenant une seule
espèce, qui croît sur les Andes du Pérou.
CURSORIUS {ri-uss) n. m. Nom scientifique des oiseaux
du genre courvite.
CURSORINÉS n. m. pi. Tribu d'oiseaux échassiers, fa-
mille des charadriidés, comprenant les courvites, pluvians.
glaréoles et genres voisins, ayant pour caractères com-
muns le bec court ou moyen, légèrement courbe, très
fendu, les ailes longues et pointues, les doigts non pal-
més et le pouce rudimentaire ou absent. — Un cursorine.
CURSUS HONORUM n. m. En T. d'êpigr.. Suite des ti-
tres et dignités d'un personnage présentés dans des in-
scriptions romaines dans rordr<roù ils avaient été obtenus.
GURTAROLO. comm. dltalie (Vénétie [prov. de Pa-
douej), sur la Brenta; 2.350 hab.
. CURTATION [si-on] n. f. Astron. anc. Différence entre
la distance dune planète au soleil, et la même distance
réduite au plan de l'écliptique.
GURTATONE, comm. d'Italie (Lombardie [prov. de Man-
touej) ; 6.GUÛ hab.
CURTEA DE Argesu. Géogr. V. Ardjich.
GURTESCI, comm. de Roumanie (district de Botosani);
3.250 hab.
CuRTI, comm. d'Italie (Campanie [prov. de Caserte]);
2.700 hab.
CURTICÔNE (du lat. curtus, court, et de cône) n. m.
Géom. anc. Tronc de cône, dont la section est parallèle à
la base.
GURTIE {sî) n. f. Herbe grêle, à petites fleurs en cymes
corymbiformes, de la famille des gentianacées-cliîroniées.
(Les neuf espèces connues habitent lo Brésil.)
CURTIPÈOE (du lat. ciirtus, court, et pes, pedis, pied)
adj. En ï. dhist. nat., Qui a les pieds courts.
CURTIROSTRE {rosstr — du lat. curtus, court, et rostrum,
becj adj. En T. de zool.. Dont le bec ou le rostre est court.
GURTIS, comm. d'Espagne (Galice [prov. d© la Coro-
gnej); 4.045 hab.
GuRTIS, district d'Australie (Queensland), où so trou-
vent d'importants gisements d'or et do cuivre et des car-
rières do marbre.
CURTIS (George Ticknor), historien ot jurisconsulte
américain, né à Watertown (Massachusetts) en 1812. Il
s'établit à Boston comme avocat, en 1836, et no tarda pas
à occuper une des premières places au barreau de cotte
villo. On a de lui des ouvrages fort estimés : Droits et de-
voirs des négociants maritimes (1844); Loi du droit de pro-
priété littéraire (1849J ; etc. Mais l'ouvrage qui a contribué
à sa réputation est : Histoire de l'origine, ae la formation
et de l'adoption de la constitution des Etats-Unis (1855).
GURTIS (George William), écrivain américain, né ù.
Providence (Etat do Rhode Island) on 1824, mort en 1892.
II fit partie de l'association phalanstérienne de Brook-
Farm, puis voyagea en Europe ot en Orient, ot, de retour
aux Etats-Unis, fit un cours do littérature qui eut un
grand succès. Ses principaux ouvrages sont : \omge d'un
llowadji sur le Nu (1850); l'Ilowadji en Syrie [1850/ ; le
Mangeur de lotus; le Journal de Putiphar (1853).
CURTISIE (si — de Curtis, nalural. angl. [1746-1799^
n. f. Petit arbre rapporté avec doute à Ta famille des
cornées, et comprenant une seule espèce, qui croît au cap
do Bonuo-Espéranco.
CURTITUDE (du lat. curtus, court) n. f. Etat do co qui
est ruurt. (Peu us.)
GURTIUS (Marcus et Metius), personnages légendaires
Uol'anciennoRome.Tito-Livo raconte que, vers 31)3 av. J.-C,
un tromblcment do terre ouvrit un gouffre dans lo Forum.
Il ne pourrait être comblé, disait l'oracle, que si l'on y
jetait co qui faisait la force do la cité. Persuadé que les
armes ot la valeur étaient la force de la cité, le jeune patri-
cien Marcus Curtius s'y précipita à cheval ot tout armé.
Lo gouffre so referma. Une autre tradition rapporte qu'il
existait A cet emplacement un marais; le sabin Metius
Curtius, pour rejoindre ses compagnons au Capitolo, que In
trahison do Tarj)oia leur avait livré, y poussa son choval
ot, après dos offerts incroyables, lo passa. Lo marais en
garda lo nom do Curtius. Il y avait sur le F'orum une pe-
tite enceinte avec un autel, que l'on appelait lacus Curtius ;
mais Varron ponso que c'était simplement romplacomonl
d'un Hou frappé par la foudre ot consacré suivant la cou-
tume, (^uoi qu'il en soit du ces traditions, l'oxprossiou
gouffre de Curtius est demeurée proverbiale pour exprimer
un acte de dévouement sublime à l'intérêt public.
GuRTIUS (Rufus Quintus), historien latin. V. Qdinte-
Cukli;.
GuRTiUS, de son vrai nom Cdrtz, fut lo propagateur
des musées de cire. A la lin du xvii" siècle, un sculpteur
modeleur, nommé Benoît, avait ou l'idée d'exposer, sous
le nom do cercle, les personnages célèbres de 1 époque qui
lui avaient demandé leur portrait. Curtius reprit cette
idée, et il ouvrit, vers 1770, deux <- cabinets •> : l'un au Palais-
Royal, l'autre boulevard du Temple. Au Palais-Royal, on
voyait les grands hommes et les gens do marque ; au bou-
levard du Temple étaient exposés les scélérats, crimi-
nels, etc. A la porte du cabinet du Palais-Royal, il y avait
un criour (comme à Séraphin et aux antres exhibiiious de
l'époque), qui annonçait: « Venez! Entrez! Venez voir le
Grand Couvert! Entrez, c'est tout comme à Versailles !... »
GuRTIUS (Ernest), archéologue ot historien allemand,
né à Lubeck en 1814, mort à Berlin en 1890. Après un
séjour de trois ans en Grèce (1837-1840), où il fut l'élève
d'Otfried Miiller, il devint professeur à l'université de
Berlin, précepteur du prince Frédéric (plus tard l'empe-
reur Frédéric 111), membre, puis secrétaire perpétuel de
l'Académie des sciences de
Berlin, directeur du Musée
d'antiquités, associé étranger
de l'Académie française des
inscriptions.il aécritun grand
nombre de mémoiresdarchéo-
logie sur le Péloponèse, sur
les routes grecques, les tri-
bus ioniennes dans la Grèce
primitive , les cités d'Asie
Mineure, la topographie de
l'Attique et de l'ancienne
Grèce, etc. Mais son œuvre
principale est son Histoire de
la Grèce (1857-1861), traduite
en français par Bouché-Le-
clerq (1880-ISS3). Ce livre —
qui conduit depuis les ori-
gines légendaires jusqu'à la
chute de l'indépendance grec-
que — embrasse toutes les CurUus.
manifestations de la civilisa-
tion grecque; rempli d'idées neuves et originales, il n'est
pas moins remarquable par ses qualités do narration et
de style. Curtius a encore attaché son nom aux fouilles
d'Olympie, entreprises par l'Allemagne à son instigation.
Sous sa direction — de 1875 à lS8i — le sanctuaire fut
déblayé : on retrouva les ruines d'une quarantaine de mo-
numents et une foule d'objets d'art; entre autres, la Vic-
toire de Péonios et l'Hermès de Praxitèle.
GuRTIUS (Georges), linguiste allemand, frère du pré-
cédent, né à Lubeck en 1820, mort à Hemsdorf, près de
Warmbrunn, en 1885. Il professa à Prague (1851), Kiel
: 1854) et Leipzig (1862). C'est un nom illustre dans l'histoire
de la ]ing;uistique indo-européenne. On lui doit, outre une
Grammaire grecque classique dont le succès fut considé-
rable (1852), des Principes d'étymologie grecque (1879), le
Verbe grec (1877-1880), des Etudes de grammaire grecque
et latine (1868-1S78), ce dernier ouvrage en collaboration
avec des élèves et des amis. Citons encore les Petits écrits
[Kleine Schriften), publiés parWindisch après la mort de
l'auteur (1886-1S87). Dans les dernières années do sa vie,
G. Curtius soutint une vive polémique contre les nëo-gram-
7;iaiWe«.ç (Brugmann, Osthoff, do Saussure), dont la doc-
trine finit par triompher. Ses ouvrages n'ont plus, aujour-
d'hui, qu'un intérêt historique.
GURUGUATY, ville du Paraguay (dép. de Curitguaty),
sur le riû Curuguaty, affluent du Jejiiy; 1.000 hab. Ville
fondée en 1715. Chef-lieu du départ. de'Curugualy, peuplé
de 7.000 hab.
CURUIRI n. m. Arbro du Brésil, à fruits comestibles,
semblables, dit-on, à ceux des groseilliers.
CURDLE (lat. curulis, mômo sens) adj. Antiq. rom. Se
disait d'un siè^e d'ivoire sur lequel certains magistrats
avaient seuls le privilège de s'asseoir : Lis consuls sié-
geaient dans une chaise cubuï.k. il So disait aussi des
fonctions et do la personne môme des magistrats qui
jouissaient de ce privilège : Jlfagîstrats curules. Di-
gnité CtIRULK.
GURURE (rad. cu7'Cr) n. f. Bouo ot vase qu'on retire
des étangs, des fossés, des ruisseaux, ot eu général do
tous les endroits couverts pai" les eaux : Les cururks for-
ment un excellent engj'ais.
CURURU n. m. Nom spécifique d'un© pauUinie do la
Guyane. Il Fruît dumôme végétal, employé par les sauvages
du pays pour empoisonner les flèches.
GURUZU-CUATIA, villo do la république Argentine
(prov. de Corrientesj; 2.000 hab. Centre de commerce.
Ch.-l. du drpart. de Ctiruzu-Cuatia, peuplé do 15.000 hab,
GURVALLE, comm. du Tarn, arrond. ot à 33 ktl. d'AIbi,
près du Rancé, affluent du Tarn ; 2.507 hab. Mines d'alun
et de sulfate de fer. Eglise du w* siècle.
CURVATEUR (du lat. curvare, supin cu»Trt/imi,coiirbor}
adj. Se dit d'un dos muscles du coccyx : Ze muscle curva-
TKUK. Il SubstJintiv. : fj; cukvatkor.
CURVATir, IVE (rad. cwTation) atlj. En T. <Io bot.. So
dit des feuilles étroites ot légèrement roulées sur losbords:
Ecuillcs CUKVA,TIVi:S.
CURVATION {si-on ~ du lat. ctirvatio, m6mo sons) n. f.
Action do courber.
CURVEMBRYÉ, ÉE (van — du lat. curvus, courb<S, et em-
bryo, enibrvon) adj. So dit dos fruits, quand l'embryon a
ses cotylédons appliqués contre la radicule.
CURVICAUDE (du lat. curvus, courbé, ot cauda, quouo)
adj. Qui a la «lucuo recourbée,
CURVICAULE (du lat. curvus, courbé, ot cautis, tige) adj.
En T. dc^ bot., t^ui a la tige recourbée.
CURVICOLLE (du lat, curvus, courbé, ot collum, cou) adj.
Zool. Qui a le cou recourbé.
— Bot. Qui a la sommité penchée: Pédoncules cijuvi-
coï i.iis.
CURVICOSTE — CUSSY-EN-MORVAN
CURVICOSTÉ, ÉE [sté — du lat. curviis, courbé, et costa,
côte) adj. En T. d'ichtyol., Qui est marqué de petites côtes
courbées : Pleurostome curvicosté.
CURVIDENTÉ, ÉE (dan — du lat. curms, courbé, et dens,
dentis, dent) adj. EnT.dezool., Qui a des dents recourbées.
CURVIFLORE (du lat. curvtis, courbé, et/los, /Io7-is, fleur)
adj. En T. de bot., Qui a des fleurs à corolle courbe.
CURVIFOLIÉ, ÉE {du lat. cuiinis, courbé, et folium,
feuille) adj. En T. de bot.. Qui a des feuilles courbées.
GURVIGÈRE ijèr' — du lat. curvus, courbé, et gcrere,
porter) adj. En T. d'entom., Se dit d'une famille d'aranéides
qui a les yeux antérieurs portés sur des éminencos du cor-
selet et formant une courbure.
CURVIGRAPHE {du lat. ciirvus, courbe, et du gr. gra-
phein. écrire^ u. m. Géom. Instrument de mathématiques
servant à tracer des courbes.
CURVIGRAPHIE [fi — rad. curvigraphe) a. f. Goom. Art
de tracer des courbes.
CURVIGRAPHIQUE {fik') adj. Géom. Qui a rapport à la
curvigrapliie : Procédés cURViGRiPHiguiiS.
CURVILIGNE {gn mil. — du lat. curvus,
courbe, et de ligne) adj. Géom. Qui est
formé de lignes courbes : Figure curvi-
ligne. Il Angle curviligne. Angle formé
par les tangentes à deux courbes, au
point où ces courbes se coupent.'
— Anton. Rectiligne et mixtiligoe.
CURVILOGIE {ji — du lat. curvus ,
courbe, et du gr. logos, discours, traité)
n. f. Géoni. Traité des lignes courbes.
CURVILOGIQUE(Jii')adj. Qui a rapport
à la curviiogie.
CURVIMÈTRE {du lat. curvus, courbe,
et du gr. métron, mesure) n. m. Instrument
qui permet de mesurer directement, sur
une carte, la longueurd'une route ou ligne
quelconque, même courbe et pleine de
smuosiiés. il On dit aussi camptlomètre,
et CARTOMÈTRE.
— Enctcl. Le curvimètre a générale-
ment pour pièce essentielle une petite
roulette disposée à l'extrémité d'une tige
de la dimension d'un crayon, et que l'on
fait rouler sur les sinuosités de la ligne curvimètre
à mesurer. Un dispositif spécial enre-
gistre, sur une échelle portée à la tige, la longueur du
chemin parcouru, suivant l'échelle de la carte.
CCRVINERVÉ, ÉE [nèr' — du lat. cunms, courbé, et
nenus, nerf) adj. En T. de bot-, Se dit des feuilles dont les
nervures sont courbées de manière à être à peu près pa-
rallèles au bord de la feuille, n On dit aussi ourvinicrvk,
CURVIPÈDE {du lat. curvus, courbe, et pes, pedis, pied)
adj. En T. do zool., Qui a les jambes courbées ; Gonylepte
CURVIPÈDE.
CURVIROSTRE [rosstr — du lat. curvus, courbé, et ros-
trum, rostre) adj. Ornith. Qui a le bec recourbé, il n. m. Nom
scientirîque d'une espèce do bec-croisé.
— Bot. Qui a les opercules do ses urues recourbées :
Gyjmnostome curvirostrk.
GURVISÈTE (du lat. curvus, courbe, et seta, soie) adj.
Qui a des soies ou poils recourbés.
CURVITÉ (du lat. curvitas, même sens) n. f. Qualité de
ce qui est courbé. (Peu us.)
CuRZOLA. Géogr. V. CoRZOLA.
CURZON, comm. do la Vendée, arr. et à 34 kilom. des
Sables-dOlonne, non loin duLay; 973 hab.
GURZON (Paul-Alfred de), peintre français, né à Mou-
linet, près de Poitiers, en 1820, mort à Parisen 1895. Elève
de Drollin^ et de Cabat. il voyagea en Italie, puis en Grèce.
Ce fut d'abord essentiellement un paysagiste. Sa couleur
était claire et chaude. Plus tard, il peignit plutôt dos t\Qu.-
Tes, d'une conception assez poétique, mais d'une exécution
sèche, découpée. De Curzon n'a pas fait preuve, dans sa
double carrière de peintre, d'une personnalité bien mar-
Suée. Parmi ses meilleures œuvres, nous citerons : Vue
e Terracine, l'Acropole d'Atliènes, les Rives du Céphise, le
Tasse à Sorrente, Dominicains ornant de peintures leurs
chapelles (musée du Luxembourg); Vendange à Pi'ocida,
la Naissitnce d'Homère, etc. L'hôtel de ville de Poitiers
contient de cet artiste d'intéressantes décorations.
Curzon (George-Nathaniel), homme politique et écri-
vain anglais, né en 1859. Il fit de brillantes études à Ox-
ford, devint, en 1885, secrétaire privé de lord Salisbury
et fut élu en 18S6, comme conservateur, député de South-
port. Pendant ses loisirs parlementaires, il voyagea en
iperse, en Afghanistan, dans l'extrême Orient. Il devint
sous-secrétaire d'Etat des Indes(l891-i892),sous-sGcrétairo
d'Etat auxall'aires étrangères (1895-1898), et prit une part
importante aux débats de la Chambre. Nommé, en 1898,
vice-roi et gouverneur général de l'Inde, U reçut, en sep-
tembre do la même année, un siège à la Chambre des lords
avec le titre do y baron Curzon do Kedleston ». C'est un ora-
teur à l'esprit caustique, un partisan d'une politique éner-
gique» hostile à la Russie et un écrivain do talent. On lui
doit des ouvrages très estimés : la Russie dans l'Asie cen-
trale; la Perse eC la Question persane ; Problème de l'extrême
Orient (1894); les Pamirs et les Sources de l'Oxus (1897).
CUSA fNicoIas de), cardinal et l'un des esprits les plus
profonds au xv* siècle, né à Cusa, dans le diocèse de Trê-
ves, en 1401, mort à Todl (Ombrie) en 1464. U se fit rece-
voir docteur en droit à l'université de Padoue, entra en-
suite dans les ordres, fut remarqué comme prédicateur et
devint archidiacre do Liège. C'est en cette qualité qu'il
assista au concile do BMe, en 1431. Durant le concile, il
fiublia son traité De eoncordantia catholica, oii il attaquait
a donation de Constantin, l'autorité dos fausses décrétales
d'Isidore, les idées de suprématie do la papauté, et sou-
tenait la supériorité des conciles œcuméniques sur les
papes. Ces opinions hardies ne l'ompôchèront pas d'êtro
nommé évêquo de Brixon, puis cardinal (1448), et d'êtro
chargé par plusieurs pontifes d'importantes missions à
Consianiinople. en Allemagne, on France et en Angleterre.
CUSANO-MUTRI, comm. d'Italie (Campanio [prov. de
Bénévcntjj, sur le Mutri, affluent du Volturno; 4.300 hab
CUSCAMIDXNE n. f. Chim. V, cdscaminh.
CUSGAMINE(sA:a — do Cusco, nom de localité, et aminé)
n. f. Chim. Alcaloïde trouvé dans i'écorce d'un quinquina
analogue à celui de Cusco.
— Encycl. Cette base cristallise en prismes plats, so-
lubles dans l'éther et le chloroforme, fondant à 218», for-
mant des sels avec les acides. Elle reste dans les eaux
mères acétiques de l'aricine et peut être précipitée par
addition d'acide azotique. La cuscamidifie reste dans les
eaux mères où on a fait cristalliser la cuscamine ; elle est
amorphe, et se rapproche beaucoup de la cusconidine.
Cusco. Géogr. V. Cuzco.
CUSCONIDINE {sko — de Cusco, D. de ville) n. m. Chim.
Base incristallisable, qui se trouve, avec l'aricine et la
cusconine, dans le quinquina faux calisaya de Cusco.
CUSCONINE(s/i:o — de Cusco, nom de localité) n.f. Chim.
Alcaloïde du qiiinquina de Cusco.
— Encycl. La cusconitie, C=*H"Az*0* -|- 2H'0, accom-
pagne dans ce quin(|uina deux autres alcaloïdes : l'aricine
et la cusconidine. Découverte par Leverkœhn, isolée par
Hesse, elle se présente en lamelles incolores, brillantes,
assemblées en groupes. Cet alcaloïde fond à 110°, brunit
et saltère à 130" ; il est soluble dans la benzine.
L'acide azotique la colore en vert. L'acide sulfurique
lui donne une teinte d'un vert jaunâtre qui brunit ensuite.
La cusconine est une base faible, isomérique avec l'ari-
cine et la brucine. Elle forme des sels gélatineux ou pul-
vérulents, jaunes ou bruns, incristallisables. Elle a été
trouvée par Hesse dans les eaux mères du sulfate do cus-
conine.
GUSCUS {skuss) n. m. Zool. Ancien nom des phalan-
gers qui n'ont pas la queue eu râpe. V. phalangek.
CUSCUTE [skiW— del'arab. /i"o»r/(OH/, qui vient du gr. ka-
siitds, môme sens) n. f. Plante phanérogame, parasite des
végétaux cultivés.
— Encycl. Bot. Les cuscutes sont des herbes à tiges fili-
formes, s'enroulant autour du corps de certaines plantes
(thym, luzerne, houblon) et s'y fixant à l'aide de suçoirs
qui les épuisent rapidement. Elles se rattachent à la fa-
mille des convolvulacées par la structure de leurs fleurs,
petites, blanches ou roses. On en connaît quatre-vingts
espèces, répandues surtout on Amérique. La cuscute com-
mune {cuscula epiUnjmum) , qui
s'atiaque surtout aux légumi-
neuses des prairies artificielles,
est bien la plus redoutable des
mauvaises herbes : elle enlace la
plante attaquée d'une véritable
chevelure ( " tignasse >< , « perruque
du diable ", etc.), qui s'étend do
proche en proche en faisant tache
d'huile. La cuscute d'Kurope {cus-
cuta major] attaque le chanvre
et le houblon.
— Agric. Moyens de destruc-
tion. C'est surtout la cuscute du
trèfle et de la luzerne dont les
cultivateurs redoutent les rava-
ges. Une précaution essentielle
est de n'ensemencer les terres réservées aux prairies
temporaires ou permanentes qu'avec des graines de légu-
mineuses exemptes de graines de cuscute, achetées en
conséquence avec les garanties d'usage, et contrôlées
dans les laboratoires spéciaux.
Néanmoins, si l'on reconnaît dans une luzerne qu'un
emplacement est contaminé, il faut le circonscrire immé-
diatement, puis on le fauche au ras de terre. Les débris
fauchés, ramenés vers le centre, sont disposés en tas : au
besoin, on les mélange de paille, on les 'rrose de pétrole,
puis on y met le feu. Enfin, l'emplacement est arrosé, sur
toute son étendue, d'uue solution de sulfate de fer au 1/10*,
retourné à la bêche, et semé de graminées à développe-
ment rapide. La loi donne aux préfets le pouvoir d'ordon-
ner la destruction de la cuscute.
CUSCUTE, ÉE [sku) adj. Bot. Qui ressemble ou qui so
rapporte à la cuscute.
— n. f. pi. Tribu de la famille des convolvulacées, qui ne
renferme que le genre cuscute. — Une cuscdtiîe.
CUSCUTEUSE [sku) n. f. Crible mécanique, servant à
séparer les graines do luzerne ou de trèfle des graines de
cuscute plus fines dont elles sont souvent souillées.
CUSEFORNE OU CUSE-FORNE n. m. Petit bâtiment
CuâCiite d'Europe : a, coupe
de la lleur grossie.
long, étroit, sans pont, montant beaucoup d'avirons, et
qui sert aux Japonais à faire la pêcho de la baleine.
CUSH ou CusCH. V. KOUSCH.
GuSHING (Caleb), homme politique, orateur et écri-
vain américain, né à Salisbury (Massachusetts) en 1600,
mort à Newliuryport eu 1879" En 1825, il fut élu à la
Chambre basse, puis, en 1826, au sénat de son Etat natal
(Massachusetts). Après un séjour en Europe (1829-1830), il
fut envoyé comme représentant au congrès fédéral et so
rangea parmi les démocrates. En 1843, il fut nommé com-
missaire en Chine. Ce fut lui qui, en 1844, signa le premier
traité de commerce entre les Etats-Unis et la Chine. Il
prit part à la guerre du Mexique et y fut nommé brigadier
fénéral. Il devint membre de la cour suprême de justice
u Massachusetts, et, en 1853, le président Piercelui donna
l'emploi d'attorney général (ministre de la justice). En
1875, malgré son âge, il devint ambassadeur à Madrid.
On lui doit : un Traité d'économie politique, l'Histoire du
progrès et de l'accroisseinent des Etats-Unis (1839); etc.
GUSHMAN (miss Charlotte), actrice américaine, née et
morte à Boston (1820-1876). D'abord cantatrice, ollo per-
dit la voix, se tourna alors vers le drame ot la tragédie,
joua à New- York, puis on Angleterre, et y obtint de très
grands succès. On lui doit plusieurs créations très origi-
nales; entre autres, colle de Meg Morillies (1854).
GusiNS CWilliam George), musicien anglais, né à Lon-
dres on 1833, mort à Remouchamns (Suisse) en 1893. On
connaît do lui un oratorio intitulé ôédéon, doux ouvertures
de concert, une sérénade pour orchestre, un 7'e Deum, un
concerto de piano, des marches, des mélodies vocales, etc.
4G0
CUSPARÉ (spa) n. m. Bot. Ecorce de la galipée fébri-
fuge, appelée aussi écorce d'angusture vraik.
CUSPARIE n. f. Bot. Syn. de g.\lipée.
CUSPARIÉ, ÉE (spa) adj. Bot. Qui ressemble ou qui se
rapporte à la cusparie ou galipée.
— n.f. pi. Plantes ligneuses de l'Amérique tropicale, for-
mant une tribu de la famille desrutacées. — f/'necusPABiiii;.
CUSPARINE (spa) n. f. Alcaloïde, C"H'"AzO\ qu*on pré-
pare en épuisant i'écorce d'angusture vraie (galipea cuspa-
rin) par l'éther. Des eaux mères de la préparation on peut
retirer un autre alcaloïde, la galipéine.
CUSPIDAIRE {spi-dèr') n. f. Liane sarmenteuse, à feuilles
opposées, à fleurs réunies en cymes denses, terminales ou
axillaires, de la famille des bignoniacées, tribu des bigno-
niées.
GUSPIDE (spid') n. f. Bot. Petite pointe acérée, allongée
et un peu raide.
GUSPIDÉ, ÉE (spi) adj. En T. de bot., Terminé en pointe.
(Se dit surtout des feuilles et des bractées dont le sommet
se rétrécit insensiblement et se termine en une pointe aiguë
et dure, comme dans l'agave, l'ananas, etc.)
CUSPIDIE n. f. Bot. Syn. de didklte.
CUSPIDIFÈRE {spi — du lat. cuspïs, idis, pointe, et ferre,
porter) adj. En T. d'iiist. nat.. Qui est iiïuni de pointes.
CUSPIDIFOLIÉ, ÉE [S/ji — du lat. ciispis, idis, pointe, et
foliam, feuille) adj. En T. de bot., Qui a des feuilles poin-
tues, cuspidées.
CUSPIDIFORME [spî — du lat. cuspis, idis, pointe, et de
forme) adj. En T. d'hist. nat., Qui a la forme d'une pointe.
CUSPIDINE [spi) n. f. Fluosilicalo naturel de chaux, que
l'on trouve en cristaux rose clair appartenant au système
clinorhorabique.
GUSPINIEN (Jean), savant allemand, né à Schweinfurt
en 1473, mort à Vienne en 1529. Son nom de famille était
Spiesshatmer; mais il l'avait traduit en latin et en avait
fait Ciispi7iianus. Il étudia à Vienne les lettres, la philo-
sophie, lo droit et la médecine. Maximilien I*"" le clioisit
comme médecin, et le chargea, en outre, de plusieurs
missions diplomatiques. On lui doit une histoire des empe-
reurs depuis César jusqu'à Maximilien P^ sous co titre :
De Cspsaribus atque imperatoribus commentarius (1540), et
une histoire générale de l'Autriche : Austria sive Cornmeu-
tarius de rébus Austrix, a Leopoldo, an?io 933, ad Ferdinan-
dumprimum, et quelques mémoires en latin sur les inva-
sions des Turcs. Il mourut peu de jours avant le siège do
Vienne par ceux-ci.
GUSS n. m. Monnaie chinoise, valant environ i centime.
GUSSAC, comm. de la Gironde, arr. et à 33 kilom. do
Bordeaux: 1.482 hab. Vignobles compris dans le Médoc et
dont les principaux crus sont : parmi les bourgeois. Châ-
teau-Beaumont, Château-Lanessan.Château-La-Chcsnaye-
Ste-Gemme , Château-Lamothe , Château-Camino-SalVa,
Château du Raux, Château-Bernones, Roraefort; parmi
les crus artisans, cru Aney, chai Mars, au Goua, à Mo-
neins, etc., produisant des' vins rouges estimés. Sur son
territoire est le Fort-Médoc.
GuSSAG, comm. de la Haute- Vienne, arr. et à 16 kilom.
de Rochechouart, près de la Tardoire ; 2.073 hab.
GUSSAY, comm. d'Indre-et-Loire, arr. et à 23 kilom. de
Loches, non loin de lEsne, affl. de la Creuse; 906 hab.
GUSSAMBION n. m. Bot. Syn. de schleichère.
CUSSAY, commandant du château d'Angers, mort en
1579. Il se distingua par sa modération et son humanité â
l'époque de la Saint-Barthélémy.
CUSSERON (ku-se) n- m. Insecte qui ronge certains lé-
gumes. 11 On dit aussi cuceron.
GUSSET (ku-fiè) n. m. Dans certaines contrées de l'ouest
de la France, Variété de pommes à cidre de bonne qualité.
GusSET (lat. Ciicittcum), ch.-l. de cant. de l'Allier, arr.
et à 22 kil.
de Lapa-
lisse, entre
le Sichonet
le J olan ;
6.440 hab.
Moulins,
filatures,
tuileries,
papeteries ,
tanneries,
huileries.
Commerce
do blé, bois,
vins, bes-
tiaux. Eaux minérales. — Placée dans une vallée fertile, au
pied des contreforts du Forez, en un site agréable.
Restes des anciennes murailles du cloître des Dames.
Eglise Saint- Saturnin (xi' s.). — Le canton a 8 comm. et
13.431 hab.
Dès 256, Cusset était une importante bourgade. Eu-
mène, évêque de Nevers, y fonda un monastère de reli-
gieuses, qui devint abbaye royale de filles nobles, en 1236.
Ville royale, no relevant pas du Bourbonnais, sous Louis XI.
CUSSO n. m. Bot. Syn. de brayère ou de cousso.
GUSSONIE [ku-so-nî) n. f. Genre d'arbrisseaux, do la fa-
mille des ombellifères araliées, comprenant dix espèces,
qui croissent au cap de Bonne-Espérance ou dans la Nou-
velle-Zélande. Syn. do éliéi;.
CUSSONNÉ(/:»-so-n^'), ÉE adj. EnT.de sylvic, Se dit du
bois sur pied qui est rongé ou piqué par les vers.
CuSSY (baron Ferdinand de), diplomate et écrivain fran-
çais, né à Saint-Etienne-do-Montluc en 1795, mort en 1866.
Après avoir été sous-directeur au ministère des afl'aires
étrangères, il devint consul général de Franco à Livourne.
On lui doit plusieurs ouvrages : Dictionnaire ou AJanuel-
le<rigue du diplomate et du consul (ISAG) ; Règlements consu-
laires des principaux Etats mariliines de l'Europe et de
l'Amérique, fonctions et attributions des consuls, etc. (1852);
Phases et causes célèbres du droit maritime des nations {\Z^&).
CusSY-EN-MORVAN, romm. do Sa.'me-et-Loire. arr. et
à 2-' Uiloni. d'Aulun ; 2.077 hab. Commerce de vins. Moulins
â blé CI ;ï écnrcp, huilerie. Restes d'un château du XTV" s.
Armes de Cusset.
4G1
CuSTER, nom dû (lilTtironts comt<5s dos Etats-Unis,
dans los Ktuty do Colorado, do Dakola du Sud, d'hlalio,
do MoiiUiuaot do Nobrasku.
GUSTER (Goora^o Armstrong), t^^néral américain, n6 il
Now-Rnmioy {Oliio) en 1S39, mort ;i Littlo-Bighorn ou ISTU.
Eli^vo do l'Ecole militaire de Wost Point, il entra, on 1801,
comme sous-lieutenant, dans la cavalerie. Pendant la
guerre do Sécession, il so distingua, et devint, on 1860,
major général. En 1S71, il dirigea dans les montagnt-s
Bleues uno mission scientiliouo ot militaire, dont il publia
uuo relation sous lo titro : ta Vie dans les plaines tl875).
En 1876, il fut tué dans uno embuscade.
CUSTILLE {stm [Il mil.] — probablem. formo altérée île
conrhl ou conrtille) n. 1". Dans les Vosges, Prairie eucloso
qui avoisino un village.
CuSTINE (Adam-Philippe, comte de), général français,
né à Metz on 1740, mort à Paris en 1793. Voué dès ienfancr
à la carrière dos armes, il accompagna le maréchal de
Saxe (1748) dans la campagne des Pays-Bas. A la paix, li
reprit ses études, puis outra dans lo régiment du rui et lii
la guerre do Sept ans. Pas-
saut ensuite dans lo régiment
do Schomborg-dragons, il y
devint capitaine. Eu 17G2, il
fut colonel du régiment de
dragons qui porta son nom. II
fit ensuite dos voyages d'étu-
des en divers pays et so lit ap-
précier, entre autres, parle
grand Frédéric. Il tira proliL
ae ses observations pour ses
firopres troupes, dont il amé-
iorarorganisatiou.En 17S0,iI
voulut aller guerroyer contre
l'Angleterre pour l'indépen-
dance des Américains et so
distingua si brillamment à
Yorktown, qu'il obtiutlf! grade
de maréchal do camp, puis, à
son retour en France, lo gou-
vernement de Toulon. Député
aux états généraux, il sou-
tint les idées do réi'ormo et do CustînOo
liberté. Lieutenant général
en 1792, il défendit Landau, puis enleva Spire après une
victoire sur les Autrichiens. Après la prise de AVorms, il
fut nommé général en chef de l'armée du Rhin, fit capi-
tuler Mayonce et s'empara de Francfort-sur-le-Mein. Con-
traint do battre en retraite devant des forces supérieures,
il reprit Tolfensivo lo 20 mars 1793. Les combats de Bin-
gen, Kreutznach et Frankenthal assurèrent sa réputation
de bravoure. Général on chef de l'arméedu Nord, il fut mal
secondé par ses officiers, et, à Rixheim, fut abandonné
par ses troupes. La reddition de Condé lui fut imputée
à crime. Dénoncé par les journaux maratïstes, qui l'ac-
cusaient de trahison, il fut condamné à mort et périt sur
l'échafaud.
CuSTiNE (Renaud-Philippe de), officier français, fils
du précédent, né en 17G9, mort en 1794. Il avait fait ses
débuts dans la diplomatie, où il fut môle à des missions
délicates. Aide do camp de son père, il s'était lié avec les
Girondins, ce qui amena son arrestation. Il fut condamné
à mourir sur l'écliafaud.
GuSTtNE (Astolpho, ^marquis di;), voyageur ot litté-
rateur français, fils du précédent, né à Niederwiller
(Meurthe) en 1790, mort en 1857. Il parcourut diverses
contrées de l'Europe et, en dernier lieu, la Russie. Outre
une tragédie, Béatrice Cenci (18331. et des romans : le
Monde comme il est 1\B3d): Etlicl{l83o); Romuald {ISiè); etc.,
on lui doit : Mémoires et voyages ou Lettres écrites à di-
verses époques pendant des courses en Suisse, en Calabre,
en Angleterre et en Ecosse {IS30); l'Espagne sous Ferdi-
nand VU (1838); et la liussie en 1839 (1843). Co dernier
ouvrage, où il montre les effets du despotisme sous Ni-
colas, eut un très grand succès.
CUSTODE {stod' — du lat. cuslos, odis, gardien) n. m.
Supérieur de certains couvents, comme ceux des capu-
cins et des récollets, n Officier, dans certaines églises
ou communautés, chargé du soin dc-s ornements d'église.
Il Autref. Chef do la collégiale do Windsor (Angleterre).
Il Gardien des musées et monuments, en Italie. Il Président
de l'académie des Arcades, à Home.
— Hist. Officier chargé, à Rome, do veiller à ce qu'il
n'y eût pas do manœuvres frau-
duleuses dans les élections dos
magisirats.il Capitaine d'armes.
CUSTODE (stod' — du lat.
custodia, garde) n. f. Nom que
l'on donnait autrefois aux ri-
deaux de lit. Il Donner te fouet
sous la custode. Châtier ou ré-
primander en secret.
— Archéol. Etui, boîte, four-
reau, toute gaine destinée à un
objet spécial.
— Tochn Partie d'un car-
rosse, située do chaque côté du fond, ot sur laquelle on peut
s'accouder, il Chaperon d'un
fourreau do pistolet. ^»^'i,
— Kncycl. Archéol. Lo mot ^^
custode est uno ox])rossion an- ■.
cienne, on usage dès lo xiii" sir
de, et qui eat restée dan . I:i
langue liturgique. Mais, l.i.
significations sont très imhh
breuses. En olfet, custode si-
gnilie : la boiio où l'on .serre lo
pain à chanter; les ciboires do
suspension, pyxides, réserves ot
monstrances, mémo les grands
tabernacles architecturaux,
enfin, les rideaux quo l'on ti-
rait devant l'autel au moment
do la consécration. — D'une fa-
çon générale, on entendait par
■ custodo 11 touto enveloppe do
gainorie, aussi bien l'étui d'une
pièce d'orfèvrerie quo lo fourreau d'une nrmo. Ainsi, la
rôglo du Temple proscrit aux chovaliern do porter ou
CUSTER
CUURDO
Custode
en forme de coffro {xu» b.).
CuHtodfl Itlur^lquo
(xnr H.).
marche le fer de leur lanco, démonté, dans uno custodo
attachée à l'arçon do la selle. De pareilles custodes oxis-
tiMit encore au
Japon, pour les
armes d'hast ;
mais on les met
sur les fors non
démontés. Lo
terme de « custode » s'ap;
Custode de lauco japonaise.
[uait encore, au xyiii" siècle,
aux cliaperons ou couvercles mobiles des fontes.
CUSTODI (Pierre), publiciste italien, né à Galliate, près
(le Novaro, en 1771, mort en 1842. II devint conseiller d'Etat
et baron du royaume d'Italie, et publia la grande collection
lies Ecunumistes italiens eu
cinquante volumes.
CUSTODI AL, ALE, AUX
[sto) adj. Qui a rapport à une
custodie.
CUSTODIE {slo-di — du lat.
custodia, game) n. f. Prison.
Il Cofi'ro, étui. (Vieux.)
— Hist. occlés. Etendue de
l'administration d'un custode.
GUSTODI-NOS (5/0, noss —■
mots lat qui signif.garrfe-nowj)
n. m. Confidentiaire qui gar-
dait un bénéfice ou un otfico
pour le rendre à un autre dans
un certain temps, ou qui, n'en
ayant que le titre, en laissait
les fruits à celui dont il était
le préte-noiu : Faire tenir ses
béni'fices par des custodi-nos.
CUSTOZZA, village d'Italie
(Véuétie [prov. de Vérone]);
650 hab. Victoires des Autrichiens sur les Italiens, en 1848
et en 186G. V, art. suiv. 11 Ou écrit aussi Custoza.
CustOZZa (batailI-ks ni.:). I. Bataille du H^j juillcl 18 iS.
Après avoir battu à >StatT.*ilo, lo 24 judlet, l'armée autri-
chienne do Radetski, le roi de Sardaigne, Charles-Albert,
négligea d'en poursuivre les débris. La nuit suivante, Ra-
detski se hâta de concentrer toutes ses forces, et, lorsque,
le lendemain matin, Charles-Albert voulut reprendre 1 of-
fensive, il se trouva avec 20.000 hommes en présence do
55.000 Autrichiens. Malgré la brillante conduite de ses deux
fils, le duc do Savoie (Victor-Emmanuel)et le duc de Gênes,
il dut battre en retraite sur Viliafrauca.
IL Bataille du 24 juin 1860. Dans la nuit du 23 au 24,
l'armée italienne, conduite par Victor-Emmanuel et le gé-
néral La Marmora, passa lo Mincio pour marcher sur
l'Adigo, où elle comptait rencontrer, le 25, l'armée autri-
chienne de l'archiduc Albert : mais celui-ci prévint le choc
en massant ses troupes (60.000 hommes), dès le 24, sur les
hauteurs de Custozza, Somma-Campagna et San-Giorgio,
en avant do l'Adige. C'est là quo vinrent so heurter les
Italiens. La bataille ne fut qu'une série do combats isolés,
où toute l'ardeur des Piémontais se brisa contre une artil-
lerie et une cavalerie bien supérieures en nombre.
GUSTBIN ou KùSTRXN. villo do l'empire allemand
(Prusse),auconfluentdela\V'arthaetde l'Odor; 1 G. 672 hab.
Petit port pour la navigation de l'Oder. Contre d'un com-
morco important. Custrin fut fondée en 1530 ot reçut une
forteresse en 1537; co fut, dès l'origine, uno place forte
destinée à protéger Berlin du côté do l'E. Elle fut bom-
bardée par les Russes en 1758, prise par les Français
on ISO6 et reprise par les .Vutrichions on 1814.
GUSUMANO (Vite), économiste italien, né à Païenne
en 1843. Professeur d'économie politique ot do statistique
à l'Institut technique, puis à l'université do Palerme (1877).
On lui doit : l'Ancien7ie Ecole italienne d't'-conomie poli-
tique (1869): les Ecoles éconn7ni(/ues de l'Allemafjne et la
Question sociale (1S75), excellent exposé de l'histoiro du
socialisme scientifique en Allemagne; l'Economie poli-
tique au moyen âge (1876); laT/téorie du commerce des blés
en Italie {l%n); etc.
CUSY, comm. do la Hauto-Savoio, arrond. et ù IG kil.
d'Annecy, près du Chéran, affluent du Fier; 1.138 hab.
Fabrication do fromages. Ancien château do Fésigny.
CUTANÉ, ÉE (du lai. cntis, peau) adj. Qui appartient,
qui a rapport â la peau.
— n. m. Nerf cutané: Le cutaniÎ intet'ne.
CUTÉRÈBRE n. f. Genre d'insectes diptères bracliy-
cères, famille dos œstridés, comprenant les formes il tèto
renflée en avant, à petite
trompe rétractile.
— Encycl. Les cutérèhres
attaquent les mammifères,
surtout les rongeurs, voiro
les hommes. Les femelles
pondent sur les animaux
ou les gens endormis ; les
larves, à peine écloses, se
glissent sousia peau etpro-
duisent des abcès et dos
poches, où elles so dévelop-
pent. Arrivées à terme, elles quittent leurhôto, s'onfoncent
dans la terre, s'y métamorphosent on insectes parfaits.
Los accidents produits par ces mouches rentrent dans le
cas des myiasis. On connaît uno vingtaine d'espèces do
cutérèhres, répandues surtout dans l'Amérique du Sud.
En Russie, il en existe doux qui attaquent les lapins ot
les lièvres.
GUTHA ou KOUTA, ville de Chaldée, d(3 fondation très
ancienne. Elle avait un collèi^o sacerdotal colèhro. Nous
possédons les fragments du niytho de la créuiion, tel quo
l'enseignaient ses prêtres. Effacée par Babvlono, sa voi-
sine, elle eu suivit les destinées. C est à elfe que Sargon
frit uno partie dos colons qui remplacèrent, àSamario, les
sraélitos emmenés on captivité. Lo mélange de ces colons
avec les habitants du pays qui existaient encore donna
naissance aux Samaritains, quo lo Talmud appelle Cuthim
(cuthéens). V. Samariu, et Samaritain,
GuTHBERT (saint), ôvéquo anglais, mort en 087. Il
fjarda d'abord les troupeaux de son père, puis embrassa
n vie monastique et devint un modèle do vertus évangé-
liquos. Chargé ties fonctions do jirieur du monastère île
Maiiross, il instruisit les moines, tout en travaillant ù
détruire les superstitions païennes qui régnaient dans les
campagnus, puis fut élu évoque de Lindisfarne. — L'Eglise
l'honoro lo 20 mars.
Cuthbert (saint), triptyque do Duez (musée du Luxem-
bourg). Le panneau central montre saint Cuthbert nortant
lo costume d'évôque, la figure inspirée, et semblant en
proie à do vives angoisses. Le saint est accompagné d'un
jeune gar(;on; ils traversent ensemble une vastu solitude,
au fond de laquelle so déroule Ihorizou do la mer. C'est
dans ce lieu, où ils semblent si éloignés de tout secours
humain, qu'ils voient surgir devant eux un aigle descendu
du ciel, apportant un superbe poisson, avec lequel ils
Cul*'r^'-bre (gr. 2 foU).
Sa.Dt Cuthbert, d'après Duez.
pourront calmer leur faîin. La physionomie du prélat est
intéressante, mais l'originalité du tableau vient suriuut
du paysage, qui est d'îino réalité saisissante et donne
ainsi à un récit merveilleux toutes les apparences d'une
scène observée sur nature. Sur les côtés du grand pan-
neau central, on voit, dans deux scènes différente.'', le
saint dans son enfance, lorsqu'il évoque son patron, dont
il va suivre t^loriouscment les traces, et le saint dans sa
vieillesse, labourant son champ et regardant les petits
oiseaux, qui vienr.ent manger les grains qu'il sème (1S79).
CUTHÉEN, ENNE (té-in. en') n. et adj. Nom donné par
les Juifs aux Samaritains, et qui était pour eux synonvmo
d'hérétique. [Y . CuTH\.) il Se dit dos mots samaritains d^ori-
gine sémitique.
CUTICOLE (du lat. cutis, peau, et colère, habiter) adj.
Qui vit sous la peau. (Se dit des larves de divers insectes
diptères, tels quo les œstres.)
CUTIGULAIRE {1er'] adj. Qui appartient à la cuticule.
CUTICULE (du lat. cuticula, petite peau) n. f. Hist. nat.
Syn. do épidbrme : La cuticulk des mammifères.
— Bot. Sorte de pellicule continue, élastique et imper-
méable, qui tapisse extérieurement la tige et la feuille.
(Elle est formée par les parties cutinisées des membranes
des cellules épidermiques. Ou peut isoler de larges lam-
beaux de cuticule par une macération dans la potasse ou
simplement dans l'eau, où pullule lo bacille amylobacter.)
CUTICULEUX {Ici'i), EUSE [rad. cuticule] adj. En T. d'hist.
nat.. Qui a la forme d'une petite membrane.
CUTIDURE (du lat. cutis, peau, et. dura, dure) n. f. En
T. de mauèg., Nom sous lequel on désigne parfois le bour-
relet du pied d'un cheval.
CUTIGÉRAL, ALE, AVX {je) adj. Art vétéf. Se dit d'une
large dépression circulaire, qui se trouve au bord supé-
rieur du pied d'un cheval, au-dessus de la cutidure.
CUTIGLIANO, comm. d'Italie (Toscane [prov. do Flo-
rence;). sur la Lima, aflluont du Serchio; 3.100 hab.
GUTINE (,du lat. cutis, peau) n. f. Substance chimique,
provenant d'une modification de la cellulose ù. la surface
du corps des plautes. li On dit aussi cutose.
— Encycl. Dans les régions extérieures du corps des
plantes, la cellulose des membranes cellulaires so trans-
tormo fréquemment en uuo substance beaucoup plus pau-
vre eu oxygène, de formule CH'^O, nu'on appelle cutine ou
subérine. On emjtloio do préférence lo terme do « cutine u
quand la membrane est on contact avec lo milieu exté-
rieur. Uno membrane cutinisée ne so colore plus en bleu
par le chloro-ioduro de zinc, mais en rose |)ar la fuchsine ;
elle est insoluble dans lo réactif de Schwoitzer; en mémo
temps, elle devient élastique ot imperméable aux liquides
ot aux gaz.
CUTINISATION {si-on) n. f. Transformation de la cellu-
lose en cutine.
CUTINISÉ, ÉE adj. Qui a subi la cutinisation.
CUTLÉRIE ()'i) n. f. Genre d'algues marines, formé aux
dépens des dictvotes. (La fronde do ces algues est mem-
branouso, tormoo do lanières étroites, d'un vert olivAlre.
Les sporanges sont réunis on groupes nombreux sur les
doux faces do la iVoiido.)
CUTOLI-CORTICCHIATO, comm. do la Corso, arr. ot
17 kil. d'Ajaccio, au piod septentrional du San-Piotro ;
1.012 hab.
CUTOSE n. f. Chim. Syn. do cutink.
GUTRO, comm. d'Italie (Calabre [prov. de Catanzaro]);
3.720 hab.
GuTROriANO, comm. d'Italie (Apulio, Pouillo [prov.
de Leece]); 3.100 hab.
GuTTACK (et non Cattack ou Kattak). district do
rin.le anj^laiso (présid. du Bengale), arrosé par lo Maha-
nadi ; l.ïoo.OOO hab.
CUTTER n. m. Mar. Syn. do cotrk.
CUTUBÉE n. m. Bot. Syn. do coutoubkr.
GUTZAMALA DE PlNZON, bourg du Mexique (Etat do
Guerr4'ro [pariido de Minap, sur le Ziiacuaro, afllueni du
rio côiior do las Balsas, à. la limite do l'Etat do Miclioa-
can : tî.ooo hab.
CUURDO n. m. Bot. Variété do cannolior.
CUVAGE — CUVIF.R
GUVAGE {vaf) n. m. CEuol. Oiiéraliou qui a pour but de
soumettre le raisin à la fermeutaiion dans des cuves. Il Ou
dit aussi cutaison.
— Dr. anc. Cuves qui font partie d'un héritac;e.
— Teintur. Opération qui a pour but de faire déposer
l'indigo sur le tissu à teindre.
— Encycl. Œnol. Le c(a'a(/e s'opère pour les vins rouges
seulement : le moût des vins blancs devant fermenter après
l'action du pressoir. A l'issue de la vendange, le raisin,
égrappé ou muni de sa rafle, écrasé ou non, est jeté dans
dos cuves de dimensions variables, où il va subir la fer-
mentation qui transformera son sucre en alcool. Deux mé-
thodes de cuvage sont usitées : dans la première, la cuve
est fermée par un couvercle en forme de calotte sphérique
et à la partie supérieure duquel s'ouvre un tuyau qui con-
duit à l'extérieur de la cuverie l'anhydride carbonique de
la fermentation. (L'avantage de cette' méthode est de met-
tre le contenu de la cuve absolument à l'abri de l'air et
d'empêcher l'évaporation du bouquet et de l'alcool.)
Dans le seconde méthode, la plus ancienne, la cuve est
ouverte, mais on a soin de ne l'emplir qu'incomplètement,
de façon qu'une couche de ga2 carbonique reste à la sur-
face du liquide.
Avant d emplir les cuves, il importe de les abreuver
pour en faire gonfler !c bois, et une excellente pratique
consiste à imbiber leurs parois de bonne eau-do-vie.
Drégulière, car elle commence à la partie supérieure de
la cuve où se réunissent les grappes, la fermentation dé-
bute par un léger dégagement d'acide carbonique et une
élévation de température qui vont croissant. Au bout do
quelques jours, le dégagement devient tumultueux pour
décroître tinalement ; mais il a fallu, pour généraliser la
fermentation, remuer souvent la cuvée afin do refouler à
la partie inférieure tout le marc de la surface, qui consti-
tue le chapeau. Ce résultat s'obtient soit mécaniquement,
soit en faisant usage de masses de bois, soit encore en
employant des claies mobiles qui maintiennent le marc im-
mergé à une certaine profondeur. (Dans certaines contrées
vinicoles, des hommes s'introduisent dans les cuves, et,
s'aidant des pieds et des mains, répartissent le marc dans
toute la masse du liquide; toutefois, c'est là une pratique
qui offre de réels dano:ers.)
Le cuvage dure ordinairement de huit à dix jours, mais
ces chiffres sont variables suivant les qualités do vins et
les régions ; du reste, l'expérienoe est le plus sûr guide du
vigneron et lui indique le moment favorable au décuvage.
C'est pendant le cuvage que les pellicules abandonnent
leurs principes solublès et colorants, et que le moût, de
visqueux, doux et épais qu'il était, se transforme en li-
queur vineuse limpide.
CUVAISON n. f. Œnol. Syn. de cuvage.
CÏJVE (dulat. cî//)n, barrique) n. f. Techn. Grand vaisseau
servant auxdifférents usages de l'industrie : Cvvk de teintu-
rier, de brasseur (celle-ci appelée le plus souvent cia'e-
matière, dans laquelle se prépare le moût). [V. brassehik.]
h Réservoir spécial pour la teinture à l'indigo, et, par
est-. Bain d'indigo, n 2'einture à la cuve, Teinture à 1 in-
digo. Il Se dit aussi du vaisseau dans lequel on met à
fermenter le raisin do la vendange, ii Partie intérieure et
supérieure d'un haut fourneau, où l'on met la charge. (La
cuve a la forme d'un tronc de pyramide ou d'un tronc de
cône, se raccordant par la base à une seconde pyramide
tronquée ou à un autre cône tronqué, qui a sa pointe tournée
vers le bas, et que l'on nomme grand foyer. La cuve est
surmontée d'une partie cylindri(jue que domine \c gueulard.)
Il Cuve de fabrication. Cuve à ouvrer ou simplement Cuve_,
Réservoir de bois dans lequel on dépose la pâte à papier,
dans la fabrication du papier à la main.ii Ouvriers de la cuve,
Ouvriers attachés au service
d'unecuve.et qui sontau nombre
de quatre : l'ouvreur, le coucheur,
le leveur et Vapprenti. n Brasser
la cuve, Agiter le contenu de la
cave pour que la matière à
Sapier soit distribuée également
ans l'eau, il Fournir la cuve.
Verser dans la cuve une quan-
tité de pâte équivalente à celle
qui a été employée quand on a
fait une porse.
— Grand vase destiné à con-
tenir de l'eau : La cuve du
baptistère .
— Par anal. Vase à punch.
— Fam. Dîner à fond de cuve, Faire un repas copieux.
— Chim. Vase rectangulaire dans lequel on met, dans
les laboratoires, de l'eau ou du mer-
cure, pour servir aux manipulations
des gaz : Za cuve à mercure.
— Bot. Cure de Vénus, Nom vulgaire
du chardon â foulon.
— Fortif. Fossés à fond de cuve.
Fossés d'une ville, d'une forteresse,
revêtus des deux côtés â pied-droit et
sans talus.
— Enctcl. Œnol, I^es cuves em-
ployées pour la fermentation des vins
sont de deux sortes : en bois ou en
maçonnerie ; celles-ci, rectangulaires,
offrent l'avanta^'c détro moins chères
©t d'occuper moins de place. KUes sont
revêtues intérieurement do ciment, de
carreaux vernis ou, mieux encore, do carreaux de verre ;
ïeur nettoyage s'opèro facilement. On en construit pouvant
contenir 1.000 hectolitres.
I>cs cuves do bois, faites ordinairement do chcno, sont
d'un usage presque exclusif dans les contrées qui four-
nissent les vins do marque. Elles ont la forme d un tronc
de cône reposant sur sa grande
base, et les cercles qui les enserrent
augmentent d'épaisseur, en mémo
temps que de diamètre. En général,
elles sont isolées du sol par des ma-
driersou des pieds. On feiitdescuves
ouvertes ou fermées, suivant la mé-
thode de cuvago usitée. V. cuvagk.
— Archéol. On appelle cuve cha-
cune des douves de ferdontrensom-
blo, relié par des cercles, c^^mposaît les plus anciennes
pièces d'artillerie, au XIV* siècle. Les pièces à cuves étaient,
en outre, solidement entouréosd'cnveloppe<i multiples soli-
Cuve à eau.
Cuve à mercure.
Cuve (œnol.).
dément frottées, qui diminuaient les chances de rupture, et
une dernière, faite de cuir graissé, préservait le tout de
l'humidité. Les cuves à baigner sont les baignoires an-
ciennes. Au moyen âge, elles étaient ordinairement faites
en bois, comme les tonneaux, mais do contour ovale. V. bai-
gnoire.
GUVEAU (uo) n. m. Teint. Sorte de petite cuve dans
laquelle se prépare l'indigo qui doit être employé à l'opé-
ration du cuvage.
— Econ. rur. Cuve de petite dimension.
CUVEE n. f. Œnol. Quantité de vendange qui est mise à
la fois dans une cuve. ,Par ext., on dit vin de première, de
deuxième cuvée pour désigner des vins de qualité différente,
parce qu'il est d'usage, dans tes vignobles français du Bor-
delais et de la Bourgogne, de faire cuver séparément les
raisins des grands crus et ceux des crus moins réputés.)
— Fam. Façon, genre, nature : Anecdotes de la même
CUVEE. Il Epoque : Ceci est de la dernière cuvék.
— Pop. Quantité de vin absorbée par une personne
ivre : Ivrogne mort à la suite de cuvées trop copieuses.
Il Buveur de première cuvée. Buveur de première force.
— Teint. Quantité de bain d'indigo que contient chacune
des diverses cuves au moyen desquelles ou peut procéder
à l'opération du cuvage.
CUVELAGE (laf) n. m. Revêtement de l'intérieur d'un
puits de mine au moyen de bois, de planches, de maçon-
nerie ou encore d'anneaux métalliques superposés, pour
pr.'venir l'éboulement des terres, ii Introduction d'un tube
métallique dans un puits artésien. V. tubage.
— Encycl. V. PDiTS de mines.
CUVELER (rad. cuve) V. a. Revêtir de planches, de bois
ou de maçonnerie, les parois d'un puits de mine, ii Munir
d'un tube métallique dans toute sa hauteur le trou de
sonde d'un puits artésien, afin d'éviter les éboulis des
terrains et sables dans les couches inférieures. V. tdbkr.
Se cuveler, v. pr. Etre cuvelé : Tous les puits de mine
doiveul SIC cuvi-.lkr.
CUVELIER ou CavELLIER, trouvère du xiv« siècle,
mort en 1384. 11 a laissé une chronique en vers sur Du
Guesclin, laquelle a été publiée, en 1839, par Cbarrière
dans les Documents ÎJiédits sur l'histoire de Irance.
CUVEUER DE Trye (Jean-Guillaume-Antoine), au-
teur dramatique français, né à Boulogne-sur-Mer en 1766.
mort à Pans en 1824. D'abord avocat, il se rendit à Paris,
écrivit des romans et des nouvelles, puisse tourna vers le
tliéâtre et lit jouer un nombre considérable do pièces,
drames, mélodrames, pantomimes, etc., qui lui valurent le
surnom de Crebillon du boulevard. Nous citerons : la
Main de fer, la Fille mendiante, Jean Sbogar, le Petit Poucet
et sa pantomime la Fille hussard.
GUVELLE {vèl') n. f. Dans les fabriques de poterie. Nom
des caisses cylindriques placées autour du moulin à broyer,
et contenant les meules pour le broyage des matières. (On
dit aussi tinjïtte.) ii Petite cuve, dans les savonneries.
CUVELLEMENT n. m. Techn. Syn. do cuvelagh.
CUVER (rad. cuve) v. n. Œnol. Etre, demeurer dans la
cuve et y fermenter, en parlant de la vendange, et aussi
des boissons préparées à la manière du vin. V. cdvage.
— Par ext. Se dissiper, en parlant de 1 ivresse :
L^, les vapeurs du vin nouveau
Cuvèrent tk. loisir.
La Fontaine.
— Fig. Fermenter, s'envenimer : Il 7ie faut pas laisser
CUVEE les froissements d'amour-propre.
— Teint. Séjourner plus ou moins longtemps dans les
diverses cuves de bains d'indigo, pour l'opération du cu-
vage. (On dit mieux trempek.)
— V. a. Faire cuver : Cuver sa vendange.
— Fam. Cuver son vin, Laisser se dissiper son ivresse
par le sommeil ou le repos, ii Fig. Se calmer, s'apaiser.
Il Cuver S071 or, Laisser se dissiper l'ivresse causée par
les richesses que l'on possède.
Se cuver, v. pr. Etre cuvé.
CUVERIE {ri) n. f. Nom donné, en Bourgogne, au local
dans lequel le vin subit l'opération du cuvage, et (\m par
conséquent renferme les cuves. (Dans le Bordelais on dit
cellier) : Pendant toute l'opération du cuvage, la cuverie
doit avoir une température régulière.
OUVERT ou CUL VERT n. m. Féod. V. collibert.
CUVERTAGE ou CULVERTAGE {ku-vèr-taf) n. m. Etat
du cuvert ou collibert. Il Peine qui frappait ceux qui refu-
saient de se rendre à l'armée.
CuVERVILLE (Jules-Marie-Armand Cavelier de), marin
français, né à Allineuc (Côtes-du-Nord) en 1834. Blessé
devant Sébastopol, il fut promu enseigne et décoré (1854),
devint lieutenant de vaisseau en 1860 et fut chargé, en
1S63, d'une mission en Crimée. Capitaine de frégate en
1870, il servit comme aide de camp de l'amiral Gueydon â
l'escadre du Nord, puis en Algérie (1871-1872). Nommé
attaché naval à Londres(i877), capitaine de vaisseau (1878),
chef d'une mission envoyée aux Etats-Unis (1S81), contre-
amiral (1888), il commanda, en 1890, l'expédition du Da-
homey, et signa, en septembre, un traité avec Béhanzin.
Vice-àmiral (1893), il fut, depuis, commandant en chef de
l'escadre de la Méditerranée, inspecteur général de la ma-
rine (1897) et chef d'état-major général sous lo ministère
civil do Lockroy (i898). Il fut relevé de ses fonctions en
juin 1899. Ce marin, d'une haute capacité professionnelle,
a publié, entre autres ouvrages : Ftude sur la pêche côtière
(^1868); la Science de la construction du iiavire (1875); la
Pêche du corail sur les côtes de l'Algérie (1875); Prof/rès
réalisés par l'artillerie navale de
1S55 à iS80 (1881); le Canada
et les Intérêts français (1892);
Expériences sur le filage de
l'huile (1893).
CUVETTE {vèt') n. f. Vaso
large, peu profond, évasé, qui
sert à (iifrérents usages, notam-
ment aux ablutions.
— Par anal. Petit bassin con-
struit pour faciliter les arrose-
ments.ii Fossé creusé entre deux
arbres consécutifs, sur lo bord d'une roulo.
nal d'irrigation.
— Art milit. Pièce qui garnit l'ouverture du fourreau de-
sabres do cavalerie et des sabros-baïonnettos. (Maintenui
Cuvette (phot.).
Cuvette de toUctte.
I Lit d'un ra-
Cuvette {xiiic s,l.
462
par un bourrelet et un rivet, elle .sert elle-même, au moyen
des ressorts en battes qu'elle porte, à serrer la lame du
sabre pour l'empôcherde sortir tropaisément du fourreau.)
— Chir. Pièce ovale, située â
l'extrémité supérieure d'un pes-
saire.
— Fortif. V. lunette.
— Hydr. Cuvettes de jauge.
Sortes de réservoirs munis de
petits orifices placés à la même
hauteur et groupés en nombre variable afin d'opérer la
distribution des eaux concédées par une ville ou par une
administration.
— Mus. Partie de la harpe où sont placées les pédales.
— Photogr.Vase servant à des bains
ou à des lavages : Cuvette en verre,
en porcelaine, en caoutchouc vulcanisé,
en tôle émaiUée, en carton durci, en
aluminium, etc.
-~ Techn. Sorte d'entonnoir, placé
au-dessous de la descente des plombs,
pour recevoir les eaiLX des gouttières.
11 Bassin de faïence, de porcelaine cuvette à bai-oiiù-t.-^
garnissant un siège de garde-robe.
Il Creuset portant à la ceinture sur tout son pourtour une
rainure permettant de le saisir et le manœuvrer facile-
ment et qui, dans la fabrication des glaces coulées, sert
â verser le verre fondu sur la tablo de
coulage. Il Plaque métallique en arrière
du mouvement d'une montre, n Garniture
au bas d'un manche de couteau, il .Marbre
à cui^etle. Marbre formant le dessus d'un
guéridon ou d'une toilette, légèrement
creusé et garni d'un rebord, il Petit réci-
pient rempli de mercure où plonge la
partie inférieure d'un tube de baronièire.
— Encycl. Archéol. Ce mot, au moyen
âge, se prenait surtout dans le sens du Cuvette d'é"out.
seau de métal employé daiiJi les offices,
comme les seaux à rafraîchir. Ces cuvettes étaient ordi-
nairement munies d'un couvercle ; leurs dimensions étaient
très variables. D'ail-
leurs, on trouve dans g^^g^^^^^ggv^^ )s^^2^
les inventaires du ^^n^!S3^''>^ -, -i-"i>^^.
XIV* siècle le mot ^^il'"^ ■ .C a *^^-m h ■ Vi i^à^^^"^
« cuvette 11 comme dési-
gnant un gobelet.
— Prov. littér. :
Sera-t-il dieu, table ou cuvette? Vers de la fable do La
Fontaine : le Statuaire et la Statue de Jupiter.
Uq bloc de marbre était si beau
Qu'un statuaire en fit l'emplelte.
Qu'en l'era, dit-il, mon ciseau?
Sera-t-il dieu, tablt ou cuvette?
Dans l'application, ce vers se rappelle pour exprimer
l'embarras que l'on éprouve à donner
à une chose une destination ; ou pour
faire comprendre que, suivant les
circonstances, une chose peut deve-
ni'r précieuse ou se transformer en
un objet sans valeur.
CUVIER {vi-é) n. m. Sorte de cuve,
de grand baquet, où l'on fait la les-
sive. Il Abusivem. Cuve pour le vin.
Il Cellier où sont les cuves et les
pressoirs, dans certaines parties de
la France, ii Cuve à tremper l'acier, n Nom de grands ba-
quets placés en cascade et dans lesquels on lave le kaolin.
GUVIER (Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert,
baron), naturaliste français, né en 1769 à Montbéliard,
mort à Paris en 1832. Fils d'un officier protestant, élevé dans
la religion réformée, il garda toute sa vie l'empreinte de
cette éducation, et ne sépara jamais les questions scien-
tifiques de la discipline doctrinaire qui le poussa à com-
mettre des actions peu en rapport avec sa dignité et son
mérite. On lui a reproché d'avoir systématiquement en-
foui, détruit ou enterre les ossements qui prouvaient la
fausseté de ses assertions, et de s'être montré l'adversaire
le plus militant de l'école libérale, alors que, grand chan-
celier de l'Université sous la Restauration, il exerçait un
Fouvoir sans contrôle. Il faut, toutefois, tenir compte de
époque et lo considérer
comme étant, en tout, de son
temps. Ces quelques ombres
ne suffisent pas à obscurcir la
lumière que sa merveilleuse
intelligence apporta dans
toutes les questions qu'il
traita, et la Franco peut Je
compter corariie le plus grand
naturaliste qu'elle ait jamais
possédé. Les débuts do Cu-
vier furent pénibles et ob-
scurs ; les fortes éludes de
sa jeunesse influèrent sur
tout le reste de sa vie : nul
savant n'écrivit alors dans
une meilleure langue, plus
correcte et plus claire. Dès
1794, ses travaux sur les "*> "^
moUustjues avaient attiré Cuvier.
l'attention de GeofiVo}' Saint-
Hilaire, qui l'appela à Paris et le fit nommer suppléant du
cours d'anatomie au Jardin des plantes. En 1799, il rem-
place Daubenton au Collège de France; en 1802, Mertrud
au Muséum ; depuis deux ans, il était secrétaire de l'Aca-
démie des sciences. Napoléon I" lui donna toutes les digni-
tés, et Louis XVIII lui en créa de nouvelles, notamment
celle de Directeur des cultes dissidents et de chancelier do
l'Université; il le fit baron et grand officier de la Légion
d'honneur; puis Louis-Philippe l'élovaà la dignité do pair
de France. Quelque temps après, Cuvier mourait du cho~
léra.
Les travaux de Cuvier ne se comptent pas, et, iiarmi
tant de productions différentes, il n'en est pour ainsi dire
pas de médiocres. Sa conception vive des harmonies et
dos formes l'amena à formuler des principes et des lois
dont la pratique a démontré la valeur. Une dos plus remar-
quables est celle de l'unité de composition et de plan rpii
ouvre l'ère de la science moderne. Mais il ne demeura pas
en accord avec ses prinrip/*s et se déclara l'ennemi des
Cuvier b. lessive.'
'id.'t
doclrinos transformistos i|irinuiigurai«>nt alors Lamarclc
ot Geoffroy Saint-Hilairo. Il lit passer lo premier pour
fou, écrasa lo socoiid au nom «lu principe d'autorité et
do la dêfonse do la discipHno ri)lif>ieuso; mais, en ni<>me
temps, ]>ar ses lois de la subordination dos organes, de leur
balanoemenc, il paraissait prôtor un appui, sans le vouloir,
aux nouvclU'S doctrines. Auatoniio, physiologie, zoologie
ot paU^oniulii^'io descriptives, il a loucliii à tout avec uno
maîtrise égale, ot l'on peut dire (|uo jamais il no s'est, pour
ainsi dire, trompé. Ses rocoustiuuions d'animaux éteints
sont autant do chol's-d'œuvro do io}j:ii]UO, do rôUoxion, ot
aussi d'intuition. Sa force do travail fut considcrablo, ot
il sut créer autour do lui une élite do collaborateurs qui
fonderont la science française. Dès le début do sa carrière,
l'Académie frani;aiso lui avait ouvert sos portos ; son olo{,^e
fut jjrononcé par Fleurons. Los principaux travaux do
Cuvior sont: Leçons d'iviatomie comparée {\.&00'l60ï>); Re-
cherches sur les ossements fossiles (1821-1824); le ïlèt/nc
animal distribué d'après son organisation (1816-1829); Uis-
toirc naturelle des poissons, en collaboration avec Valen-
ciennos (1820-1049); etc.
— Uno statue do Cuvier, par David d'Angers, a été
érigée à Montbéliard, en 1835.
Cuvier (Frédéric), frère du précédent, né à Montbé-
liard en 1773, mort à Strasbourg on 1838. Il étudia l'his-
toire naturolio sous la direction de son frère ot devint
successivement directeur do la monagorio du Muséum
(^1804), inspecteur général (iSiO), membre de l'Académie
des sciences (1S26) et professeur de ])hysiologie au Muséum
fl837). Outre de savants Mémoires sur l'instinct et l'intel-
ligence des animaïur, on lui doit : uno Histoire des cétacés
(1835), qui fait partie des Suites à liuffon; une Histoire des
mammifères, avec Geoffroy Saiut-Hiiaire; etc.
CUVIERIA {ri'é — de Cuvier, n. pr.) n. f. Zool. Genre
do méduses acalôphes, famille des bérônicidés, compre-
nant dos furmos dont le disque est garni de filaments
très longs. (L'espèce type du genre est une belle méduse
rose, discoïde, avec ses vaisseaux polychromes, qui habite
les mers d'Australie, avec la cuvieria tkalassina.)
Cu VILLIER-FLEURY ( Alfred - Auguste ) , littérateur
français, né ot mort à Paris (1802-1887). Il fut d'abord se-
crétaire de l'ancien roi de Hollande, Louis Bonaparte,
qu'il suivit à Rome ot à Florence, puis devint, en 1827,
précepteur du duc d'Aumale et, plus tard, secrétaire de ses
commandements. Vers 1S34, il entra à la rédaction du
Il Journal des Débats ", qu'il ne quitta plus, et il y écrivit
des articles historiques et littéraires d'un stylo élégant et
pur. En 1866, il devint membre de l'Académie française
On lui doit un certain nombre de volumes, qui, pour la
plupart, sont des recueils d'articles, notamment : Etudes
et portraits (1865-1868) ; la Duchesse d'Aumale (1870) ; Ré-
forme universitaire (1872).
CUVINOT (Louis-Joseph), ingénieur et homme politique
français, né à Liancourt (Oise) en 1837. Sorti de l'Ecole
polytcohnit|UO, puis de l'Ecole des ponts ot chaussées, il
remplit les fonctions d'ingénieur hydrographe de 1860 à
1870, et fut attaché à la commission de 1 armement do
Paris, avant d'être appelé à Tours auprès de Froycinet.
Do 1873 à 1876, il résida à Saint-Dizior comme ingénieur.
En 1876, il fut nommé directeur do la navigation de la
Seine et des ponts de Paris, et, quelque temps après,
de Froycinet, ministre des travaux publics, le nrit comme
directeur du cabinet et du personnel. Il fut élu sénateur
do l'Oise, en 187'.>.
CUXAC-D'AUDE, comm. de l'Aude, arrond. et à 10 kil.
de Narbonne, sur VAttde; 2.784 hab. Carrières- Commerce
de vins ; fabiii|ue de futailles.
GUXHAVEN OU KUXHAVEN, petit port de rAUomagno
du Nord, banlieue de Hambourg, situé à l'embouchure de
l'Elbe; 4.905 hab. Uni par un chemin de fer â Ilarbourg.
Station balnéaire.
CUY ou COUYI n. m. Nom vulgaire, aujourd'hui tombé
en désuétude, d'un rongeur épineux. Je coondou [cijnetheres
prehensilis), de l'Araériquo du Sud. V. coendou.
CUYABA, ville du Brésil (Etat do Matto Grosso), sur
la rivière do son nom, afiîuent supérieur du Paraguay ;
Sfi.OOO hab. Fondée au début du xviir siècle, au milieu
d'uiio région très riche en or et on diamants, cllo est dc-
vonuo un centre agricole important, l'exploitation dos
miuos ayant cédé lo pas, dans les environs, à la culture
dos plantes tropicales, Los produits du sol s'écoulont
d'ailleurs facilement par eau, Cuyaba étant lo point do
départ do la navigation à vapour sur le Paraguay. Ch.-l.
de l'Etat do Matio-tîrosso.
CUYAHOGA-FALLS, villo dos Etats-Unis {Etat d'Ohio
[comté de Siiiiiniit|), sur lo Cu;/a/ioga, qui se jette dans lo
lac Erié ; 2.6r.O liab. Papeteries ot niinotories.
CUYAPO, bourg de l'archipel des Philippines (îlo Luçon
[prov. do Nuova Ecija]) ; 8.835 hab.
CUYOS, petit archipel dépondant dos Philippines, entre
Panay et Palaouan, peuplé do 8.520 hab. {Cuyaros ou
Coyuros)^ formant la com-
mune do Cuyo.
CUYP (Aalbort), un des
j'ius grands peintres do la
Hollande, né à Dordrecht en
160.'), mort dans cotte villo en
1691. Il ont pour maître son
père, Jako» Gkiiritsz Cuyp
(néon 1575), pointro estimable
do portraits. Il le dépassa
rapidement. Sa rcnomraôo,
cependant, fut surtout pos-
thume. Peut-fttro ost-co en
raison du pou de succès do
fios toiles qu'il exerça, con-
curremmont avec celui do
peintre, le métier do brasseur.
Aalbort Cuyp n'en est pas Cuvo
moins, avi.ù Clauilo Lorrain,
un dos plus admirables peintres do la lumiôrn. Il a rendu
à mervoillo la chaleur lu-filanto du soleil, ou los caresses
do ses rayons au déclin du iour. Sa touclio est fraîche,
robuste, sa couleur vibrante. Tantôt il grouno des bestiaux
et des pi'iircs dans uno campagne, taut/it il peint los soi
gncur» do bon iom^s {Départ pour la promenaUr , an Louvre,
et divers portraits). Mais co cas est ciiez lui plus rare. Il
préfère nous montrer la Mouso couverte do bateaux, ou la
mer moirée d'eJfets do lumière, ou los paisibles liabitants
dus polders, escortés do leurs ruminants superbes.
Son œuvre, assez chargée (335 tableaux au moins),
est surtout dans les musées d'Aiiglotorro, à I^a Haye et
il Anvers. Outro lo Départ pour la promenade, déjà cité,
lo Louvro possède de lui, ontro autres, une très belle
marine. — Un onclo d'Aalbert Cuyp, Benjamin Gerritsz
Cuyp (1612-1652), a peint dos tableaux d'église et des
scènes do genre.
CUYUAGO, bourg du Mexique (Etat de Puobla [partîdo
de San Juan do los Llanosj) ; 4.200 hab.
CUYUNI, rivière du Venezuela ot do la Guyane an-
glaise, affluent do l'Esscquibo. A propos des mines d'or
trouvées dans lo territoire arrosé par cllo, a éclaté la
ilerniéro crise du conflit engagé entre l'Angleterre et le
Venezuela, au sujet du contesté anglo-vénêzuélicn.
CuZANCE, comm. du Lot, arrond. et ù. 36 kilom. do Gour-
don,sur le causse de Martel ; 963 hab. Ruines d'un château.
CUZCATLAN ou CUSCATLAN, dép. do la république
du Salvador, peuplé de 61.000 hab. sur 900 kilom. carr.
— Ch.-l. Cojulepeque.
GUZGO ou GUSCO, villo do la république du Pérou.
Bâtie à 651 kil. S.-E. do Lima, dans uno des plus déli-
cieuses vallées do la Cordillère, à 3.467 mètres d'altitude,
la ville fut autrefois la capitale de l'empire des Incas. Sa
population (22.000 hab. environ), composée surtout do mé-
tis et d'Indiens, est très industrieuse et fabrique de belles
étoffes et d'admirables bijoux. Une voie ferréo nuit Cuzco
à la côte. — Le département de Cuzco s'étend au delà du
plateau péruvien jusque dans la région des selvas amazo-
niennes ; sa population est do 245.000 hab., on majeure par-
tie composée d'Indiens. Les mines, qui ont fait longtemps
la fortune ilu pa^'s, ne sont plus guère exploitées ; les prin-
cipaux produits d'exportation sont los lainagesetles peaux.
CUZCUZ ou CUZ-CUZ n. m. Bot. V. couscou.
GUZION, corara. de l'Indre, arrond. et à 37 kilom. de
La Chaire, près de la Creuse, qui y parcourt des gorges
S refondes ; 1.111 hab. Schiste quartzeux. Ancien cTiâteau
6 Châteaubrun.
GUZORN, comm. de Lot-et-Garonno, arr. et à 31 kilom.
de Villeneuve-sur-Lot, sur la Lémance, affluent du Lot ;
1.081 hab. Ch. de f. Orléans. Vignobles.
GnzzONI (Francesca), cantatrice italienne, née à Parme
en 1700, morte en 1770. Elle fut, en 1722, engagée par
Hîendel pour son théâtre de Londres, et, pendant quatre
ans, ce maître lui réserva los plus beaux rôles de ses ou-
vrages. Elle finit, cependant, par se brouiller avec Hœndel,
qui engagea uno autre cantatrice, la Fausiina, future
épouse du compositeur Hasse. Une rivalité s'établit alors
entre les deux femmes, rivalité qui se changea de leur part
en une haine furieuse, si bien que les intérêts do Hsendel
en furent compromis. Devenue, on 1727, l'épouse du com-
positeur Sandoni, la Cuzzoni quitta Londres pour se rendre
â Vienne, oà elle chanta à la cour. Plus tard, elle se fit en-
tendre en Hollande; enfin, elle retourna à Londres en 1748;
mais sa voix avait disparu : son succès fut nul cette fois,
et elle rogag;na de nouveau l'Italie, où elle tomba dans une
profonde misère. On assure que cette artiste, qui avait été
l'une dos reines de l'art, se vit obligée, vers la lîu de sa
vie, pour subsister, de fabriquer des boutons de soie.
CWM {koum'), terme gallois, synonyme du mot franc.
rombe ot qui se rencontre fréquemment dans les noms
géographiques du pays de Galles. V. l'art, suiv.
CWMDÛ, bourg de la Grande-Bretagne (pays de Galles
[comté de Glamorgan. paroisse do Llangynwydj), sur uu
affluent do la Llynvi; 6.250 hab. Mines de 1er et do houille.
CWT. Comm. Abréviation par laquelle Tes Anglais dési-
gnent leur quintal, qu'ils appellent
hundredweight,
CY. Chim. Abréviation du mot cya-
NOGÈNIi.
GYAME ou CYAMUS (5f-rt-mM.5.t)
n. m. Genre do crustacés amphipodes,
type do la famitlo des ajamidés, com-
prenant des formes do taille médio-
cre, aplaties, â cinq paires do pattes
ihoraciquos, munies do griffes.
— Encycl. Los cyames. ou poux do
baleine, vivent sur la peau des j^rands
cétacés, accrochés dans les plis, les anfractuosités do la
tète, etc., comme les poux sur les animaux terrestres;
mais leur taille peut atteindre plusieurs centimètres. Leur
coloration est griso ou roussâtro.
CYAMÉLIDE {si
MQLIi.
Cyamo (gr. 3 foU).
. f. Acido cyaniquo insoluble. V. cya-
CYAMÉLURATE {si) n. m. Chim. Sel dérivant do l'acide
c_\ainéluriquo.
CYAMÉLURIQUE {si, rik') adj. Clum. So dit d'un acido
qui se produit à l'état de sel, quand on fait bouillir long-
temps rhydromoUon ou les mellonuros avec uno solution
de potasse caustique.
GYAMÉTHINE {si) n. f. Chim. Composé, C'H»Az», poly-
mère du cyanure do méthylo. On l'obtient par l'action au
chlorure d'acctylc sur lo cyanato de potassium.
GYAMIDÉS {si) n. m. pi. Famille do crustacés amphi-
podes lémodipodes, dont lo gcnro ajamc est le type, ot
caractérisée par le corps large ot aplati, â abdomen ru-
dimontairc, los antennes antérieures épaisses, los infé-
rieures très petites. (V. cvAMii.) — Vn cyamidk.
CYAMITÈS. Mytb. gr. Héros des lôpondos attiquos,
qui passait pour avoir inventé lo culture des fèvos. H avait
un temple sur la voie Sacrée, qui allait d'Athènes à Eleusis.
CYAMOBOLE ou CYAMOBOLUS {si, luss) n. m. Genre
do coléoptères rhvncliophotes, famille des curculionidés,
tribu dos cryptorrliynchiués, comprenant dos formes con-
vexes, à téguments durs, A pattos égales. (Co sont do
beaux charançons malais ot océaniens, noir onde do gris,
squameux, dont on connaît six espèces.)
CYAMOÏDE 'si — du pr. kunmos, fèvo, et eidos, aspect)
uilj. En T. dhist. nai., Oui ressemble à uno fôvo.
CUVIER - CYANIIYDUIQUE
CYAMOPSIDE ou CYAM0PSI5 (.si, psiss) n. f. Genre
d'herbes dressées, couvertes de poils, do la famille des légu-
minouses-papilionacécs, tribu des galé^ées, comprenant
deux espèces, qui croissent dans los régions tropicales.
CYANALDÉHYDE (si) n. f. Chim. Dérivé monocyané de
l'aMéhyde CAz-CH--CHO, isomérique avec le cyanure
d'acétyle, obtenu à l'aide d'une double décomposition outre
l'iodaldéhyde et le cyanure d'argent. Syn. aldéhyde mo-
NOCVANiav, HYDRURE Dli CYANACKÏYLIi.
CYANALKINE (si) n. f. Chim. Composé présentant la
mémo composition qu'un nitrilo, mais ayant uu poids mo-
léculaire triple.
— Encyci,. On obtient les cyanalkines par l'action des
chlorures d'acides sur le cyanato do potassium, ou en-
core par l'action des métaux alcalins sur les nitrilos.
Parmi les cyanalkines, citons : la cyanéthine (cyanalkiue
grasse) et la cyaphénine (cyanalkiue aromatique).
Toutes les cyanalkines sont des bases assez fortes qui,
traitées à froid par l'acide nitreux, donnent une nouvelle
base, où AzH de la première est remplacé par O.
CYANAMÉLIDE {si) n. m. Chim. Polymère de la cya-
mélide.
CYANAMTDE {si) n. f. Chim. Ammoniaque AzH', dont
un ou plusieurs atomes d'hydrogène sont remplacés par
le radical C.'\z.
— Ency'cl. La cyanamide AzH'.CAz, produit de l'action
du chlorure de cyanogène sur l'ammoniaque, est en cris-
taux blancs, très solubles dans l'eau, fusioles à 40'>. Con-
servée longtemps, la cyanamide so transforme eu un iso-
mère, le param, prismes fusibles à lOO»; la chaleur la
polymérise en mélamine ou cyanuramide, correspondant à
l'acide cyanurique (CAz.AzH')*, cristaux vitreux, de pro-
priétés basiques très énergiques; à cette substance se
rattache un isomère, le mélam, résidu de la calcinatiou
du sulfocyanate de potassium. Parmi los cyanamides bi-
substituées, on connaît un polymère [(CAz)'AzH]', Yhydro-
mcllon, poudro jaune insoluble dans les dissolvants.
CYANAMIDE {si) adj. Il Acides cyaJiamidés, Composés
que l'on obtient par l'action du chlorure de cyanogène sur
les acides amidés.
CYANANTHE {si) n. m. Genre do campanulacées, tribu
des campanulées. (Ce sont des herbes vivaces, à tiges
simples subramifiées, couvertes de poils. Les feuilles sont
alternes, et les fleurs bleues, souvent remarquables, sont
terminales.)
CYANATE {si) n. m. Chim. Sel résultant do la combi-
naison de l'acide cyanique avec uno base.
— Encycl. Les principaux cyanntes utilisés sont : lo
cyanate potassique [C.\z.OK], préparé par calcination d'un
mélange de ferrocyaonre de potassium et d'un oxydant
(iiioxyde de manganèse); après reprise ]iar l'alcool, lo
cyanate cristallise en lames transparentes. Celles-ci, trai-
tées par une solution aqueuse de sulfate d'ammoniaque,
se convertissent en cyanale d'amî/ionium, lequel se trans-
forme moléculairement en urée. Le cyanate de calcium a
été proposé comme engrais azoté.
CYANE n. m. Syn. ancien de cyanogène.
CyanÉ. Myth. gr. Nymphe do Sicile, qui assista à
l'enlèvement de Cora par Hadès, et qui fut changée en
fontaine. Cotte fontaine de Cyané était située près do Sy-
racuse, et mêlait ses eaux à l'Anapos. D'après Dtodoro,
Hadès la fit jaillir à l'endroit où il descendit sous terre avec
Cora. Les Syracusains y célébraient uno fête annuelle,
instituée par Héraklès. — Fille do Cyauippe, prêtre ot
prince do Syracuse.
CYANÉCULE ou CYANECULA {si, né) n. m. Genre d'oi-
seaux passereaux dentirostres, famille des sylviadés, tribu
des lusciniinés, comprenant les formes vulgairement ap-
pelées GORGK-BLEDK.
GYANÉE ou CYANEA (si, né) n. f. Genre de méduses,
type do la famille des cyanéidés, comprenant des formes à
disque profondément incisé sur ses bords, portant huit
groupes do filaments. (Les cyanées, dont on connaît cinq
ou six espèces, sont répandues dans les mers froides ot
tempérées, leur coloration est généralement bleue.)
Cyanées (îles). Mytb. V. Symplégades.
CYANÉIDÉS {si) n. m. pi. Famille do méduses acalôphes
piscoplioros, groupe des monostomcs , comprenant los
genres : cyani'e, stenoptycha, couthouyia, caractérisés par
leur disque épais, portant en-dessus dos filaments réunis
par groupes ot par la force dos bras buccaux. — Un cy.v-
NKIDK.
GYANELLE {si, nèV) n. f. Genre do plantes, de la famille
des liliacéos, tribu des conanthé-
rôes.
— Encyci.. Los cyanellcs sont
des plantes ù rhizome bulbeux
ou tubôroux, â hampe radicale,
rameuse, terminée par des grap-
pes do fleurs bleues ou jaunes,
munies do bractées. Ce genre
comprend environ six espèces, qui
croissent dans los environs du
cap de Bonno-Espéranco. Los
cyanollos sont cultivées dans les
jardins, pour la beauté do leurs
fleurs ; mais olles exigent la serre
chaude.
CYANÉPHIDROSB n. f. Méd.
Syn. de rvANinnosB.
CYANÉTHINE {si) n. f. Nitrilo
ot polymère du cyanure d'élhylo.
— Encycl. La cyanélhtnc,
C»H"Az»,estun polymère du pro-
pionitrilo ou cyanure d'étbylo
C*H"Az, qu'on "obtient on traitant Cyanollo : a, llcur,
co dornier corps pur lo sodium â
l'abri de l'air, d'abord ù froid, puis an bain d'huilo. Lo
cyanure non altéré est chassé par distillation, ol la masse,
reprise par l'eau, so dissout partiellement ot cristallise par
évaporation en cristaux fusibles A 180".
CYANHYDRATE n. m. Chim. Syn. do cyanubi':.
CYANHYDRIQUE {si, drik') adj. So dit d'une combinai-
son Ac cyanogèno ot d'bydrogèno. Syn. ACinK rnt'ssiQfK.
— Eniyi t. I. acido cy'anhydnqur , C) H , a été prépaie par
3.S0*H= =
acide siilfiirique.
+ (FeCj*)K'Fe
cyanofernire
double de potas*
GYANICORNE — CYANOSE
Scheele en nS2; Gaj-Lussac, en 1815, établit sa compo-
sition; on le rencoatro tout formé dans les eaux distillées
de laurier-cerise, d'amandes amères, dans les fruits et
noyaux des rosacées-amygdalées (pêchers, abricots, ce-
rises), comme produit delà décomposition de l'amygdaline ;
le kirsch doit à cet acide son arôme. Pour le préparer,
Gay-Lussac décomposait le cyanure de mercure par l'acide
chlorhydrique; l'acide cyannydrique se condensait dans
un ballon refroidi. Une bonne préparation consiste dans
la décomposition du ferroGyanure par l'acide sulfuj'ique
étendu :
2 FeCy'K* +
ferrocyanure de potassium.
3 SO»K» + 6 HCy
sulfate de acide cyanhy-
potassium. drique.
sium et de fer.
les vapeurs acides peuvent êtres recueillies dans l'eau,
pour fournir directement l'acide médicinal (l p. d'acide
dans 9 p- d'eau en poids}.
— Propriétés. Liquide limpide, de densité 0,7, d'odeur
d'amandes amères, oonillant à 26*5, cristallisé à — U*,
combustible, soluble dans l'eau, l'alcool ; les solutions
aqueuses, surtout si elles sont impures, se décomposent
rapidement avec formation de sels ammoniacaux ; une
trace d'acide
fort augmente
la stabilité de
la solution qu'il
faut conserver
en flacons bien
bouchés dans
l'obscurité.
Les réduc-
teurs conver-
tissent l'acide
en méthylanii-
ne(CH*.A2H''; Préparation de l'aride cyanhjdriqiie : A, bal-
les hvdratants ^'^^ contenant le ferrocyanure et l'acide suKu-
en acide for- ^''î'^^î ^- ra^Dchon enfermant le tube h dégage-
ment et dans lequel circule un courant d'eau froide
miqiie et am- arrivant en D et s'échsppant en E; C. flacon où se
moniaque ; le condensent les vapeurs d'acide cyanhydrique.
chlore, sous
l'influence des rayons solaires, donne le chlorure de cyano-
gène ; les alcalis, froids et étendus, se combinent à l'acide
formant les cyanures CyM' ; concentrés ils agissent comme
hydratants. Outre les'sels métalliques, l'acide cyanhy-
drique engendre des éthers; ceux-ci sont de deux sortes :
selon que l'on considère la façon dont le radical alcoolique
est soudé au groupe CAz, ce sont les éthers {R-Az=C") ou
carbijlamines et les nitriles {Az=C-R}.
— Béactions, L'acide cyanhydrique et ses sels présen-
tent plusieurs réactions caractéristiques : l'azotate d'ar-
gent détermine un précipité blanc de cyanure d'arn:ent,
insoluble dans l'eau, soluble dans l'acide nitrique bouillant
et dans l'ammoniaque ; par addition d'un sel ferrosoferriquo
et d'un excès de potasse, on obtient un dépôt qui, lavé par
un acide, laisse un résidu de bleu de Prusse ; le chauffage
avec une goutte de sulfhydrate d'ammonium conduit à un
sulfocyanate colorant en rouge par un sel ferrique. L'acido
se dose par pesée du cyanure d'argent correspondant ou
par mesure volumétrique de l'iodo nécessaire pour le dé-
composer.
— Action sur l'organisme. Cet acide est un poison des
Elus violents : 5 centigrammes suffisent pour tuer un
omme. Après de violeuts accès tétaniques, le cœur se
ralentit, et la mort survient en une heure au plus; à
haute dose (1 à 5 gr. d'acide anhydre), la mort est pres-
que instantanée. Des traces dans l'air provoquent des
maux de tête, des constrictions dans la poitrine, mais les
eflfets se dissipent rapidement à l'air, le poison ne s'accu-
mulant pas dans l'organisme. Il n^existe pas de contre-
poison : les inhalations de chlore, d'ammoniaque, donnent
de bons résultats, non par neutralisation chimique, les
produits formés étant aussi toxiques, mais par une réac-
tion stimulante des organes; les affusions d'eau froide
sur la nuque produisent quelques résultats, ainsi que l'ab-
sorption d hydrate ferrosoferriquo.
— Applications. Malgré ses dangers, l'acide est utilisé
en médecine comme calmant contre les toux nerveuses,
et extérieurement dans le traitement de l'eczéma, des
dartres, des cancers.
GYANICORNE (si — du gr. kuajios, bleu, et du lat. cornu,
corne) adj. En T. de zool.. Dont les cornes ou les antennes
sont bleues.
CYANIDROSE [si — du gr. kuanos, bleu, et idrôs, sueur)
n. f. Prétendue sueur bleue, dont aucun cas indiscutable
n'a été rapporté.
CYANILATE OU CYANYLATE {si} n. m. Sel dérivant de
l'a<:ide cyanilique.
CYANILIQUE OU CYANYLIQUE {si, lik') adj. Se disait
d'un acide obtenu par oxydation des cyanamydes et de
leurs isomères. (Il a été identifié avec l'acide cyanurique.)
CYANINE («0 n. f. Un des principes colorants des fleurs.
(V. FLEUR.) Il Matière colorante bleue, que l'on obtient en
faisant agir l'ioduro d'amyle sur les bases formées par la
distillation do la cinchonine, de la quinine, de la stry-
chnine, etc. (Oa l'emploie pour orthochromatiser les
plaques photographiques.) Syn. bleu de qcinolëine.
CYANIODIDE {si) n. m. Syn. do iodure de cta.nogènë.
V. cvanogi:nk.
CYANIPENNE (pèii' — du gr. kuanos, bleu, et du lat.
penn,!, aile) adj. En T. de zool., Qui a les ailes bleues.
GyaNIPPE, prêtre et prince do Syracuse, qui, d'après
la légende, ayant méprisé les fêtes do Dionysos, fut frappé
d'ivresse et Ht violence à sa fille, Cyané. Une peste désola
3a ville. L'oracle déclara que le fléau ne cesserait que par
Je sacrifice du coupable. Cyané traîna alors son père à
j'autcl, et .se tua elle-même après l'avoir immolé. — Fils
d'Egialéc, et peti^fils d'Adrasto, roi d'Argos.
CYANIQUE (si, nik') adj. Se dit d'un acide oxygéné,
fCAzOIIj, obtenu par Wœhlor en 1828. Ses sels, les cya-
nates. prennent naissance par l'oxydation des cyanures.
— Encvcl. On prépare ra<:i«Ie pur en distillant son
polymère, l'acide ci/anuriffue. C'est «n liquide incolore,
d'odeur irritante, irés vésicant, se transformant rapide-
ment en un isomère, la cyamélide, poudre blanche, inerte,
insoluble dans la plupart des diti&oivants.
La constitution de l'acide cf/rt^ïÇHe généralement admise
est la constitution de la carbitnide [0=C-AzH], ainsi que
celle admise pour une série d éthers décrits par Wurtz
en 1848, donnant par hydratation de l'anhydride carbonique
et une angine. Une seconde série, découverte en 1866 par
Cloëz, véritables éthers cyaniques en ce que l'hydratation
régénère l'alcool et l'acide cyanique aurait pour consti-
tution [AzsC-OR], avec le 'noyau cyanogène (AzaC).
Cloëz désignait primitivement ses étliers sous le nom
de isQcyanates ; actuellement, ce sont les éthers de AVurtz
qui sont dits iso, et l'on réserve le nom de cyanates aux
éthers normaux de Cloëz.
L'oxygène de l'acide cyanique peut être remplacé par
du soufre; le nouvel acide, acide sulfocyanigue, engendre
des sels et des éthers du type normal et du type iso.
CYANIROSTRE (s?, 7'osstr' — du gr. kuarios, bleu, et du
lat. rostrum, bec) adj. En T. de zool.. Dont le bec est bleu.
GYANISME {si, Hf55m' — dugr. kuanos, bleu) n. m. Phys.
Intensité de la coloration du ciel en bleu : C'était une belle
occasion de graduer l'échelle du cyanisme du ciel. (Ch. Nod.)
CYANITE (si — du gr. kuanos, bleu) n. m. Silicate na-
turel d'alumine. S\'n. de disthène.
CYANOACÊTIQUE [si, tik'] adj. Chim. Se dit d'un acide
interniédiaire entre l'acide malonique et le nitrile maloni-
que, et qui a pour constitution : CAz-CH'-CO^H.
GYANOBROMIDE (si) n. f. Chim. Bromure de cyano-
gène. Syn. de bromocyane.
CYANOCARPE {si — du gr. kuanos, bleu, et karpos, fruit)
adj. Kn T. de bot.. Dont les fruits sont bleuâtres ou bleus.
CYANOCÉPHALE (si — du gr. kuanos,' bleu, et A'c'-
phalc, tète) adj. En T. de zool.. Qui a la tête bleue.
CYANOCHALCITE (si, kal-sif) n. f. Silicate hydraté na-
turel de cuivre. Variété calcifôre de chrysocolle.
CYANOGHLOEtIDE [si, klo) n. f. Chim. Chlorure de cya-
nogène.
CYANOCHROÏTE [si, kro) n. f. :Minér. Silicate naturel.
Syn. de cyanochroml:.
CYANOCHROME [si, krom' — du gr. kuanos, bleu, et
khrôma, couleur) n. m. Miner. Silicate hydraté naturel de
cuivre et de potasse, trouvé par Scacchi dans les ma-
tériaux d'éruption du Vésuve de 1855.
CYANOCODÉINE n. f. Chim. V. codéine.
CYANOCORAX n. m. Ornith. Syn. de ci'.msure.
CYANOFER [si, fèr') u. m. Chim. Radical composé de
cyanogène et de fer, dont on admet l'existence dans les
ferrocyanures il On dit plutôt keeirocyanogè.ne.
— Phot. Papier sensibilisé avec un mélange d'acide
oxalique et de percblorure do fer, qui donne des images
en bleu sur fond blanc, quand, après insolation, on le
plonge dans une solution de prussiace jaune de potasse,
(utilisé surtout pour la reproduction des dessins indu-
striels.)
CYANOFERRATE (.s/. fèr-raf)n.m. Sel dérivant de l'acide
ferroc\'aniquc ou cyanoferrique avec une base, ii On dit
aussi ferbocyanate, et autrefois prussu.te de fer ou
kerroprussiate.
CYANOFERRIQUE (si, fèr-vik'] ad}. Se dit d'une combi-
naison d'acide cyanhydrique et de cyanure de fer. li On
dit aussi acide ferrÔcyanique.
GYANOFERRURE [si, fèr-rur') n. m. Combinaison de
cyanofer avec un corps simple ou un radical. Syn. de
FERROCYANURE.
CYANOGÈNE {si, jèn' — du gr. kuayios, bleu, et génos,
naissance [le cyanogène étant considéré comme généra-
teur du bleu dePrussej) n. m. Gaz incolore, combinaison
de carbone et d'azote.
— Encycl. L'azote est susceptible de s'unir à un atome
de carbone en formant
un radical (CAz) ou Cy :
deux radicaux ainsi con-
stitués, se saturant ré-
ciproquement, donnent
naissance au cyanogène
Cy^ Découvert en 1814
par Gay-Lussac ; on le
I)répare en chauffant le
cyanure de mercure
ligCy'; le cyanogcin
se dégage, il restu
comme résidu avec le
métal une masse brune
d© paracyanogène. La
décomposition sèche
de l'oxalato d'ammo-
niaque donne aussi le gaz cyanogène. Le groupement CAz
ne se fait pas directement, mais il se constitue chaque
fois que le carbone et l'azote se trouvent en présence
d'alcalis à haute température ; cette réaction permet la
fixation directe de l'azote atmosphérique.
Le cyanogène est un gaz d'odeur forte, toxique, do den-
sité 1,3 ; condensé à — 2^" en un liquide solidifiable, en une
masse fusible à — 34«, il brûle dans l'air avec une flamme
pourpre; en mélange avec l'oxygène, rétincello élec-
trique peut provoquer sa détonation: la chaleur seule ne
peut le décomposer, mais lo polymériso en parac3'aD0-
tène; soluble dans l'alcool, dans l'eau (4 vol. à 15"), on
onnant une dissolution très instable se chargeant en sels
ammoniacaux.
Dans les réactions chimiques, le cyanogène se comporte
de la même façon qu'un corps simple, lo chlore par exem-
ple : l'acide cyanbydrinue CyH, les cvanures CvM sont
comparables à l'acide chlorhydrique CIH et aux chlorures
CIM. Ce gaz s'unit, à 550», avec l'hydrogène (Berthclot\ au
potassium, au sodium, au fer. au zinc.
— Paracyanofjènc. Lo pararyanogèno est le polymère
.solide du cyanogène; par calcination dans un gaz inerte,
il se transforme en cyanogène gazeux: c'est une masse
brune, soluble dans l'acide sulfunque. insoluble dans l'eau.
— Chlorures, iodure de cyanogvnc. Le chlore no s'unit
pas directement: on connaît cependant CyCI, liquide bouil-
lant à IS", produit do l'action au chlore sur le cyanure de
mercure, et Cy* Cl* correspondant à l'acido cyanurique,
en aiguilles jaunes fusibles à \\Z'. L iodure blanc Cyl
Préparation du cyanogène : A, cor-
nue contenant le cyanure de mercure;
B, éprouvptt* dans laquelle le gaz est
recueilli sur la cuve à mercure,
464
résulte de la réaction de l'iodo sur le cyanure de potas-
sium (Davy, 1S16).
— .S(i//'jny'S(fc'c//a?jofl'éHe. Le soufre forme un sulfure Cy'S,
cristallin fusible à GO", et un trisulfure Cy'S*. L'hydrogène
sulfuré réagissant sur le cyanogène humide conduit à un
sulfhydralo CyS H*S,
CYANOGÈNE, ÉE [si, je) adj. Se dit des corps dans les-
(|uels on suppose l'existence du radical cyanogène : Pré-
paration CYANOGÉNÉE.
CYANOGYNE {si, jin* — du gr. kuanos, bleu, et gu7iê,
femellej adj. En T. de bot.. Qui a les pistils bleus.
CYANOIDE (si — du gr. kuanos, bleu, et eidoSj aspect)
adj. En T. de bot.. Qui ressemble au bluet.
CYANOÏLE [si) n. m. Chim. Corps qui se forme pendant;
la fermentation du tourteau restant de la fabrication dhuile
d'amandes et autres, et que l'on retire par distillation.
GYANOL n. m. Syn. de aniline. (N'est plus usité.)
CYANOLEUQUE [si, leuk' — du gr. kuanos, bleu, et leukos,
blaucj adj. Eu T. d'hist. nat., Qui est bleu et blanc.
GYANOLITE (si. — L'orthogr. rationn. serait cyano-
lithe) n. m. Miner. Zéolithe calcifère; silicate hydraté
naturel de chaux. Variété d'okénitc ou dysclasite.
CYANOMÉLAMIDINE {si) n. f. Composé que l'on obtient
en dosulfurant par l'oxyde do plomb le sulfocyanate de
guanidine.
CYANOMÈLE {s! — du gr. kuayios, bleu, et 7Hé/fl5, noir)
adj. En T. d'hist. nat., Qui est bleu et noir.
CYANOMÉTHÉTHINE [si] n. m. Chim. Base, C»H"Az*,
qu'on obtient eu même temps que la cyanéthine quand ou
traite un mélange de propionitrile et d'acétonitrile parle
sodium.
CYANOMÈTRE (si — du gr. kuanos, bleu, etmétron, me-
sure) n. m. Phys. Instrument propre à mesurer l'intensité
de la couleur bleue de l'atmosidière.
— Encycl. Cet instrument, dont l'idée est due à de
Saussure, n'était, dans le principe, qu'une simple feuille de
papier, sur laquelle on dessinait un certain nombre do
surfaces annulaires concentriques, dont on teintait les dif-
férents espaces en bleu, depuis le bleu le plus clair jus-
qu'au bleu très foncé, voisin du noir. On trouvait ainsi
facilement l'anneau coloré dont la nuance correspondait à
la couleur du ciel que l'on observait, couleur qui, on le
sait, est en rapport avec son degré de polarisation. De
Saussure se servit souvent de cet instrument dans les
observations qu'il fit dans les Alpes. Biot a construit un
autre cyanomètre, au moyen d'une lame de mica d'épais-
seur convenable, f|ui, combinée dans ses mouvements avec
le polariscope, permet d'obtenir la nuance cherchée, .\rago
en a imaginé un autre, par la simple addition d'une feuiÏÏe
de papier à un polarimètre. Ce dernier instrument, conve-
nablement disposé, peut servir aussi de photomètre.
CYANON {si-a-non) n. m. Explosif qu'on prépare en fai-
sant passer un courant de gaz d éclairage dans une solu-
tion alcaline de cyanure de mercure.
CYANOPATHIE n. f. Patbol. Syn. de cyanose.
CYANO PHOSPHORE {si, sfor') n. m. Corps fulminant,
produit par l'action de 5 parties de phosphore sur 20 de
cyanure de mercure.
CYANOPHTALME adj. Zool. Qui a les yeux bleus.
CYANOPHYCÉES [si, se) n. f. pi. Ordre de la classe
des aiguës. — Une cyanophy'céi!:.
— Encycl. Les cyanophycées sont des algues normale-
ment vert bleuâtre, chez qui, ù la chlorophylle s'ajoute un
pigment bleu (phycocyanine) ; elles sont, de plus, caracté-
risées par l'infériorité de leur organisation ',ni noyaux, ni
cbromoleucites : les pigments imprègnent simplement le
protoplasme). Elles sont répandues partout (mer, eaux
douces, terre humide), se conservent et se multiplient à
l'aide de spores ; on ne leur connaît pas d'œufs. A ce
groupe appartiennent les osciliaires. les nostocs. Ou y
rattache généralement aussi les bactéries.
CYANOPHYLLE (si) n. m. Genre d'arbrisseaux, de la
famille des mélastomacées, comprenant plusieurs espèces
qui croissent dans l'Amérique centrale.
CYANOPHYLLE {si) n. f. Matière colorante bleue, qui
est l'un des principes de la chlorophj»'lle d'après Frémy,
insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool avec une colo-
ration olive ou bronzée, soluble dans les acides en vert,
en rougeâtre, en bleu ou en violet, suivant la concentra-
tion ; se décolorant par les alcalis. (On l'obtient en traitant
par un mélange d'acide chlorhydrique et d'éther le pro-
duit jaune résultant de l'action des alcalis sur la cnlo-
rophylle.)
GYANOFIGA (si) n. f. Sous-genre de pies, oiseaux passe-
reaux dentirostres, comprenant les pies bleues.
CYANOPIDE ou CYANOPIS {si) n. f. Genre d'herbes blan-
châtres, de la famille des composées, tribu des vernoniées,
comprenant six espèces, qui croissent sous les tropiques.
CYANOPOTASSIQUE {si, po-ta-sik') adj. Chim. Qui est
composé de cyanogène et de potassium : Composé cyano-
POTASSIQUE.
CYANORCHIS {si, kîss) n. m. Bot. Genre d'orchidées
de l'île Maurice.
CYANOSE {si — du gr. laianôsis, teinte bleue) n. f.
Pathol, (Coloration bleue, livide ou noirâtre do la peau.
— Miner. Sulfate hydraté naturel de cuivre, dont la for-
mule est H"*CuSO', le poids spécifique 2,2 à 2,3 et la
dureté 2,5. Syn. do ciialcanthite.
^ — Encycl. Patbol. La n/nnose ou maladie bleue est,
d'après Grandier, une maladie congénitale, constituée au
point de vue symplomatique par une coloration bleue de
la peau et des membranes muqueuses, par des palpitations
cardiaques, et par une dyspnée, continue ou intermit-
tente, mais dont un des caractères marquants est de s'exa-
gérer do temps à autre et de se présenter sous la forme
d'accès de .suffocation.
Cette affection se rattache à des anomalies congénitales
l)ortant soit sur lo cloisonnement cardiaque, soit sur les
orifices valvulairos du cœm*, soit encore sur les gros vais-
seaux.
C'est surtout la cloison interauriculairo qui manque, soit
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complètement, soit, plus souvent, (juo lo « trou de Botal »
no so soit pas oblitéré apr^s la naissance. Plus raromont,
011 asi^'iialo unn commiinioalioii entre les doux ventricules.
Si l'anomalio porto sur les oriticos, c'ost surtout lo cciuir
droit qui est atteint ot particuliôrcMnont l'artôro pulmo-
naire, r^ui présente tous les dejj^rés do rétrôcissomont.
Lo diap;nostic syniptoiuatiiiuo ost facile, mais lo dia-
gnostic des lésions'présonto do grandes difficultés ; aussi le
pronostic ost-il diflicilo à énoncer. En général, c'ost uno
maladie grave à brève écliôanco. Il faut, on tout cas, éviter
los fatigues, les excès de tout goure, et, lors des crises do
suffocation, recourir aux calmants ot mémo à la saignée.
— Minor. La ci/aiiose ou coupei'osc bleue ost un niimral
bleu côlosto, ou l)leu do Prusse. Solublo dans l'eau, qu'idle
coloro on blou, elle donne do Teau par la calcination, on
laissant uu résidu d'un blanc bleuâtre. Elle provient de
la décomposition dos sulfures do cuivre. Dissoute ot cn-
truînéo par les eaux qui traversent «tes minerais, cllo se
dépose çà ot là dans les galeries do mines, en formant des
concrétions ou des masses lihrousos, quelquefois mrmo
dos cristaux. Elle cristallise dans lo système triclinique.
CYANOSER {si_, no-zé) v. a. En T. de pathol., Allector
do cyanose ; engendrer la cyanose.
GYANOSPERME {si, spiTin) n. m. Genre de plantes
grimpantes, do ta famille des légumineuses-papilionacées,
tribu dos pbaséoléos, comprenant soixante-dix espèces,
qui croissent dans les régions tropicales.
CYANOSULFURE {si) n. m. Chim. Combinaison do cya-
nogf'iio et do soufre.
CYANOTHAMNE n. m. Bot. Syn. de boronie.
CYANOTIDE ou CYANOTIS (si, tiss) n. f. Genre de
plantes, de la famille des commélynées, comprenant une
douzaine d'espèces, qui croissent dans l'Asie tropicale.
CYANOTIQUE {si, dk') adj. Pathol. Relatif à la cyanose.
Il Qui a les caractères de la cyanose.
CYATiOTRlCHlTE {si. kit ) n. f. Sulfate naturel do cuivre
et d'alumine, qui se présente en cristaux capillaires bleu de
sraalt, ù. symétrie rriombique. Syn. lkttsomite.
CYANOTRIDE ou GYANOTRIS {si, triss) n. m. Plante
bulbeuse, do la famille des liliacées, tribu des hyacin-
thées, à fouilles étroites et allongées, à fleurs en grapi)e
terminale d'un blanc pourpré. {Elle croît dans les monta-
gnes Rocheuses, où les habitants mangent les bulbes,
qu'ils nomment camassroot ou quamas root.)
CYANOTYPE {si — du gr. kuanos, bleu, et tiipos, carac-
tère) adj. Se dit d'un papier sensible pour épreuves posi-
tives de photographie, et qu'on appelle aussi ctanofeb.
CYANO-URINE n. f. Chim. Syn. de cyanurine.
CYANOXYSULFIDE {si, ksi) n. m. Corps obtenu par l'ac-
tion du chlore sur l'acide sulfocyanhydrique jaune pulvé-
rulent.
CYANURATE (si) n. m. Sel dérivant de l'acide cyanurique.
CYANURE (si) ou CYANURUS {si, russ) n. m. Genre d'oi-
seaux passereaux dentirostres d'Amérique, famille des cor-
vidés, tribu des garrulinés, comprenant des geais variés
de bleu foncé et de bleu clair, avec huppe sur la tête.
Il On l'appelle aussi ctanocorax.
CYANURE (si) n. m. Chim. Corps résultant de la com-
binaison du radical cyanogène avec les métaux, i] On dit
aussi CYANUYDRATE.
— Encycl. Les cyanures représentent les combinat-
sons du radical cyanogène avec les métaux CyM'; ce
sont des sels ordinairement cristallisables : la chaleur ne
décompose pas les cyanures alcalins solubles dans l'eau,
mais détruit les cyanures dos métaux lourds, on général
insolubles, avec formation de carbure ou dégagement de
cyanogène. Ces sels insolubles so dissolvent presque tous
dans les cyanures alcalins, pour former des cyanures dou-
bles ([Cy Ni', Cy K), cyanure double de nickel et do potas-
sium, par exernple), cristallisés ot solubles dans l'eau ; les
acides dilués les décomposent et los réactions analytiques
de leurs métaux ne sont pas masquées; pour le fer, le
platine, le chrome, le cobalt, le manganèse, il existe des
cyanures doubles, très stables, ne présentant plus los
réactions des métaux composants ; ces substances sont
considérées comme constituées par un métal alcalin uni A
im nouveau radical, combinaison do cyanogène et d'un
métal lourd : tels sont les ferroci/anures (FeCy''M'), los
ferricyanurrs {Vo^ Cy''* M"), Ion plalmocyanures (Pt Cy'M').
— V., pour ces composés, les mots kkr, platine.
Parmi los cyanures simples, locyanH7'erfepofrt5SJumCyK,
est lo plus important ; il prend naissance dans la calcina-
tion des matiéros organiques azotées avec du carbonate
do potassium; on lo prépare pur par calcination du ferro-
cyanuro de potassium; il se présente sous la forme d'un
sel cubique blanc, fusible, d'odeur nauséabonde, très
toxique, déliquescent; sa solution ost instable, lo .sel so
transforme on formiate de jiotassium ; réducteur énergi-
que, l'oxydation lo convertit en cvanato. Lo cyanure est
utilisé en grandes quantités dans les mines d'ôr pour ex-
traire le métal précieux de sables pauvres, étant un ex-
cellent dissolvant do l'or ; dans les laboratoires, le cyanure
ost employé comme agent do réduction des oxvdes, des
sulfures, et pour préparer les solutions d'or et' d'argent
destinées aux dépôts galvaniques. La médecine on fait
(luoiquo emploi comme antispasmodique, comme calmant
dans los asthmes et, à l'extérieur, contre les affections
cutanées; lo cyanuro do zinc a été proposé dans lo mémo
but. Lo cyanure (In mercnre lïg Cy', on cristaux incolores,
:iûlubles dans l'eau, sert ù préparer lo cyanogène.
CYANURE, ÉE(-v()adj. Chim. Qui ost à 1 état do cyanure.
CYANURINE (si — du gr. kuanos, blou, et dourinc) n. f.
Dépùt bleu qiu) l'on observe dans certaines urines.
CYANURIQUE {si. rik') adj. Se dit d'un acide constitué
par la polymérisation de trois molécules d'acide cyanique
(CAzOH)', substance solide, solublo dans l'eau, obtenue
par distillation sèche do l'acide uriquo ou par l'action du
chlore sur l'uréo fondue. (La chaleur décompose l'acide
cyanurique en acide cyanique; ses sels sont \os cyanuratcs.)
GYANUS {si, nuss) n. m. Bot. Section du genre cen-
taurée, do la famille dos composées, (pli a pour type l'os-
uèeo vulgairement appelée bujkt ou bleuet.
CYAPHÉNINC (xi) n. f. Chim. Composé, {C'Il'.CAz;',
polymère du benzonitrilo, quo l'on obtient on chauffant
CYANOSER
GYBELE
Cyathée.
20 grammes do cyanatede potasse fondu ot pulvérisé avec
:{0 ^Tammes do chlorure do benzoylo dans un matras
setdié, l.avant ensuite à l'eau pour enlever lo
chlorure do potassium, séchant ot distillant.
GYATHAXONIA {si, kso) n. m. Paléont.
(ienro de zoauthaires madréporairos, type
d'une petite famille dite des cyathaxonidés,
comprenant dos polypiers coniques libres
ou pédoncules, à cloisons nombreuses, à
grande columello styliforme. {[..os cyatha-
xonia sont fossiles dans le silurien ot'le car-
biuiifère.)
CYATHE {si-af — du gr. kuathos, coupe)
n. m. Aiitiq. Sorte de gobelet, muni d'une
longue anse ou d'un long manche, dont on
so servait pour puiser le vin dans lo cra-
tère ot le verser dans les coupes.
— Bot. Syn. de nidulaire, genre de cham-
— Métrol. anc. Mesure de capacité usitée
chez les Grecs et les Romains pour les liquides, ot va-
lant do 4,5 à 1,58 centilitres.
CYATHÉACÉ, ÉE {si, se) adj. Bot. Qui ressemble ou qui
se rapporte aux cyathées. !i On dit aussi cyathéoïde.
— n. f. pi. Famille de fougères, comprenant les genres
cynt/n'e, cibotion, dicksonie, hémitélie et alsophile. — Unec\x-
thêacée.
CYATHÉE (si, té) n. f. Genre de fougères arborescentes,
type de la famille dos cyatht^acées, comprenant environ
trente espèces, qui croissent dans les régions tropi-
cales du globe.
— Encycl. Les
cyathèes sont des
fougères à tiges
droites, très éle-
vées , terminées
au sommet par
un bouquet de
feuilles très
grandes et élé-
gamment décou-
pées.
CYATHELLE
n. f. Bot. Syn.
do cynoctone.
CYATHIDIUM
(si, di-om') n. ni.
Paléont. Genre
de crino'ides eu-
crinoïdes, fa-
mille des holopidés, comprenant des formes sessiles, ar-
rondies et pcntagonales, épaisses, avec toutes les pièces
du calice soudées. {Fossiles dans le crétacé supérieur et
le tertiaire éocène, ils comptent parmi les raretés.)
CYATHIE n. f. Bot. Syn. de niddlaire.
CYATHIFORME {si — du gr. hiatkos , coupe, et de
forme) adj. Qui a la forme d'une coupe. [S'applique aux
corolles, aux glandes, à certains champignons et li-
chens, etc.]
CYATHINE {si) n. f. Polyp. Genre de polypiers actini-
formes.
CYATHOCALYX {si, likss) a. m. Genre d'anonacéos,
série des rolliniées, voisin des artabothrys, dont il diffère
par lo calice en forme de coupe profonde.
CYATHOCARPUS (si, puss) n. m. Genre de fougères fos-
siles, dont l'espèce typo {cxjathocarpus eucarpus) a été trou-
vée en Prusse.
CYATHOCHÈTE { Si, két') n. m. Genre de cypéracéos,
tribu des rhyncbosporées, habitant l'Australie. (Ce sont
des herbes à chaume trigono, articulé ot feuille./
CYATHOCLINE (si) n. f. Genre de plantes, de la famille
dos coi>;posées, tribu des astéroïdéos, comprenant deux
espèces, qui croissent dans l'Inde.
CYATHOCOME {si) n. f. Genre d'herbes à chaume ri-
gide, de la famille des cypéracéos, tribu des rhyncbospo-
rées, comprenant deux espèces, qui croissent au Cap.
CYATHOCRINE (si) n. m. Zooph. Genre d'oncrinos fos-
siles, dos terrains houillers d'Angleterre, ii On dit aussi
CYATlIOCRlNlTi:.
GYATHOCRINIDÉS (si) n. m. pi. Paléont. Famille do
crinoïdes tesselos, comprenant les cyathocrinus. taxocri-
ivis, zeucnnus et autres genres dontlo calico est muni de
plaques parabasales et dont los bras sont ramilles. — L'u
CYATIIOCRINIDÉ.
CYATHODE (si) n. m. Genre d'arbrisseaux, de la famille
des épacridées, tribu des styphélioos, comprenant uno dou-
zaine d'espèces, qui habitent i'Océanie.
CYATHODIE (si, dt) n. f. Genre d'hépatiques, tribu des
targoniées, renfermant uno seule espèce, qui croît à Cuba.
CYATHOGLOTTIDE (si, (flo-tid') n. f. Gonro d'orchidées
épipbyii's, eomprenant deux espèces qui croissent sur lo
trône "des arbres, dans les régions montagneuses du Pérou.
CYATHOIDE n. f. Bot. Syn. do NinuLAiRE.
CYATHOPHORE (s-/) adj. Ilist. nat. Muni d'excavations
en iorine de ryathes.
— n. m. Bot". Gonro de mousses, renfermant uno seule
espèce d'Australie, semblable ù uno petite fougère.
CYATHOPHYLLUM (si, lom') n. m, Paléont. Gonro do
zoanthaires madré-
porairos, type d'une
petite famille dite
des cyalhophi/lUd'^s ,
comprenant dospoly-
piors do forme varia-
i)le, ù. nombreuses
cloisons , rayonnan-
tes ou enroulées eu
spire.
— Encycl. Loscvï-
/ lujphy llum , très
abondants dans les
terrains dévoiiion et silurien, le sontmoîns dans lo calcaire
earbonifèro. Mentionnons uno forme rondo olmassivo(c;/a-
CyathophyUum : 1. rn>apit08iim ;
2. iloxagoiuim.
thopkyllum hcxayomtm) du calcaire v'évonion allemand, et
une forme branchue [cyathophyllum cxsnitosum) du m6mo
otage de 1 oifcl.
CYATHOPSIS {si, psiss) n. m. Genre d'épacridces propre
à la Nouvelle-Calédonie, comprenant dos arbres à rameaux
drosses, a teuillos alternes, à Heurs eu épis axillaires.
CYATHORRACHIS {si, kiss) n. m. Genre de graminées,
tribu d(!s andropogonéos, créé par Nées pour uno plante
de 1 Inde {cyathorrachis Wallic^iiuna).
Cyathos. Myth. gr. Echanson d'Œnéc, roi d'Etolic. 11
périt victime de la brutalité dHAraclès. Un jour qu'Œnée
dînait à Phlionte, chez ïlèraklès son gendre, lo jeune
Cyathos ne versa pas à boire au gré d'HèrakIès, et le héros,
irrité, frappa l'échanson d'un do ses doigts à la tète. Le
jeune garçon mourut sur-le-champ, et les Phliasiens con-
.sacrèront à sa mémoire un édifice ; on y voyait un groupe
qui représentait Cyathos offrant une coupe à Hèraklès.
CYATHOSTYLE n. m. Bot. Syn. de withêringie.
CYATHOZOÏDE (.5/) n. m. Zool. Nom donné par Huxley à
uno forme particulière de l'embryon des pyrosomes :
Chez les pyrosomes, chaque œuf se transforme dans un sac
ovarien en U7i embryon présentant d'une façon rudimentaire
la conformation générale d'une ascidie et appelé cyatho-
zoÏde. (Clans.)
CYATHULE (si) n. f. Genre d'amarantacécs, tribu des
achyranth(u-s. (Les cyathules sont des herbes ou des
sous-arbrisseaux, à feuilles opposées, à fleurs terminales
hermaphrodites. Les dix espèces connues habitent los
régions tropicales.)
Cyaxare, roi des Mèdes (635-595 av. J.-C). Il succéda
à son père Phraorte, tué devant Ninive, et régna qua-
rante ans. Il réorganisa d'abord l'armée mède, puis marcha
contre les Assyriens, qu'il battit en plusieurs rencontres,
et mit le siège devant Ninive. Tout à coup, il fut rappelé
dans son pays par une attaque des Scythes. Ceux-ci con-
quirent la Médie et l'occupèrent pendant vingt-huit ans.
Enfin, Cyaxare se débarrassa d'eux en massacrant leurs
chefs dans un banquet (607). Il s'allia alors à Nabopolassar,
roi de Babylone; avec lui, il assiégea, prit et détruisit Ni-
nive, mettant ainsi lin à l'empire d'Assyrie (60tî). Dès lors,
Cyaxare fut maître de l'Asie antérieure jusqu'à l'Halys,
limite des Lydiens. Bientôt, il attaqua Alyatte, roi de
Lydie; la guerre dura cinq ans, avec des alternatives
diverses. Suivant Hérodote, une éclipse de soleil, survenue
pendant une bataille, effraya les deux adversaires et amena
la paix. Cyaxare lit épouser à son fils Astyage la lillo
d'Alyatte. nommée Aryénis. Lui-même mourut peu de temps
après (595). — Xénophon mentionne un autre Cvaxark,
fils d'Astyage, qui laissa ses Etats à son neveu Cyrus.
Ni Hérodote ni les autres historiens ne connaissent co
Cyaxare.
CYBDEUS {si-bdé-liss) n. m. Genre d'insectes lépido-
ptères rhopalocères, famille des nymphalidés, comprenant
de jolis papillons propres aux régions chaudes de l'Amé-
rique, et dont on connaît quelques espèces noires et brunes,
variées de blanc et de bleu. (Les cybdelis sont ondes, en
dessous, de jaune et de gris comme les satyres.)
CYBÈBE ou CYBEBUS (si-bé-bttss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères rhynchophores, famille dos curculionidés, tribu
des cijbi'binés, renfermant des charançons noirs, do taille
petite ou moyenne, propres à Madagascar.
CYBÉBINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères, de
la famille des curculionidés et dont le genre cyoète est le
type. — L^n cybébiné.
GYBÉE {si-hè) n. f. Antiq. Grand vaisseau de transport,
dont Cicôron parle plusieurs fois dans les VerriJies. (Ou no
sait rien do précis sur ce genre do bùtiment.)
GyBÈLE. Myth. gr. Un dos noms de la Grande Déesse
de Phrygie, ou Grande Mère {Magna Mater), ou Mère des
dieux. Kilo avait divers surnoms, suivant les localités :
déesse ou mère du Dindymo, do l'Ida, do Bérccynthe, etc.
Elle fut, do bonne heure, identifiée par les Grecs avec
Khéa, mère do Zens. Cybèle était une personnification des
forces naturelles, uno 'déesse de la terre, do l'agriculture,
des mines, dos fori-ts. On se la reprèsenlait vivant au fond
dos bois, sur les montagnes, cscoriéo do corybantcs, do
lions et autres bètes féroces; on racontait ses amours
sauvages et ensanglantées avec Attis ou Atys, lo dieu
mâle do Phrygie. Kilo avait uno foule de sanctuaires dans
toute la partie occidentale de l'Asie Mineure : on Phrygie,
où était lo centre de son culte, et où la plupart dos villes
importantes avaient pris en son honneur le titre do jnétro-
po/cs; sur beaucoup do points de la Lydie; sur lo mont Ida,
à Cyziçjuo, à Pessinonte, où était un oracle célèbre; on
Bithynie, etc. A partir du V siècle avant notre ère, le
culte de Cybèle so répandit
en beaucoup de régions do
la Grèce continentale : eu
Achaïe, à Thèbcs, A Olym-
pio, au Piréo, à Athènes.
Dans la Grèce propre, on dé-
signait généralement Cybèle
sous le nom de ntérc drs
dii'iix; et l'on donnait i ses
sanctuaires le nom de ntetroon
(Olympie , Athènes , Piréo,
etc."). Kn dehors du culte pu-
blic rendu au Metroonofih-iel
se constituèrent de tous côtés
dos associations religieuses
ou nrgéans en riionneur do la
mère des dieux. Partout la
crrando fèto annuelle de Cy- ,
bèlo se célébrait ù l'équinoxo
du printemps, du 22 au Cybôle.
27 mars. Cotte fèto compre-
nait, entre autres ; des cérémonies symboliques où Ton figu-
rait toute l'histoire des amours do la déesse, la douleur, la
mutilation, la mortel la résurrection d'Atys; des proces-
sions de corybantes, qui promenaient par les bois la sta-
tue de Cybèle; dos courses orgiaques, des danses extati-
fiues, etc. Outre ces cérémonios poiuilaires, on célébrait
dos mystères particuliers dans les confréries phrygiennes
et les'orgéons grecs. Au culte de Cybèle étaient voués de
nombreux groupes do prôtres ou prêtresses. Kn certains
pays, par exemple A Pessinonte, ils formaient do puis-
santes corporations sacerdotales. Mais Cybèle avait aussi
ses prêtres populaires : les galles ou pi'ftros eunuques,
59
CYBÈLE — CYGLANTIIERE
qui S8 multiplièrent surtout au ii' siècle avant notre
ère, et les métragyrtes ou prêtres ambulants, qui, depuis
le IV siècle avant notre ère, promenèrent à travers tout
le monde grec des statues de la déesse en disant la bonne
aventure. Los instruments du culte étaient le couteau
sacré, le cor, la liiite phrygienne, les cymbales, les cas-
tagnettes, le tympanon ou tambour de basque.
A Rome, le culte de la grande mère des dieu-\ fut intro-
duit, en 804 av. J.-C, sur l'ordre dun oracle tiré des livres
sibyllins. On alla chercher en Asie et l'on ramena solen-
nellement l'idole de Pessinonte. Pour la recevoir, on con-
struisit, sur le Palatin, un temple de la mère des dieux,
qui fut dédié en 191. Outre la fête traditionnelle de la
déesse, qui se célébrait du 22 au 27 mars, ou institua, en
souvenir de son arrivée à Rome, la fête annuelle des
megalesia, accompagnée de jeux mégalésiens (4-10 avril).
On conserva dans ces fêtes les rites phrygiens, auxquels
s'ajoutèrent, sous l'empire, les taurobolies.
Au temps de la lutte contre le christianisme, aux m" et
iv« siècles, les néo-platoniciens imaginèrent une interpré-
tation symbolique et très édifiante des mythes et du culte
de Cybèle. . . _ , .,
Iconogr. Les représentations hgurees de Cybèle sont
fort nombreuses, principalement sur les monnaies d'Asie
Mineure. A l'origine, un simple bétyle symbolisait la
déesse : telle était la pierre noire de Pessinonte. Peu à
peu, sous l'influence de l'anthropomorphisme grec, on ima-
gina de représenter Cybèle sous les traits d'une femme
assise, tenant un lion sur ses genoux ou entre deux lions.
Le type qui prévalut est celui de la femme assise, drapée
et voilée, avec une couronne murale sur la tète. Enfin, l'on
rencontre fréquemment des groupes de Cybèle et d'Atys.
CYBÈLE (nom mythol.) n. f. Bot. Syn. de sténocaepe.
CYBÉLIEN, ENNE {si, li-in, en) a. Adorateur do Cybèle.
CYBÉLION n. m. Bot. Syn. de ionopside.
CYBERNÉSIES <'si-bèr, 5Î — du gr. kubemètês, pilote)
n. f. pi. Antiq. gr. Fête athénienne instituée par Thésée, en
mémoire des pilotes qui avaient guidé ses vaisseaux dans
son expédition de Crète.
CYBERNÉTIQUE (si-bèr', tik' — même étymol. qu'à l'art,
précéd.) n. f. Did;ict. Art de gouverner, dans la classifica-
tion d'Ampère.
CYBIAIRE {si-bi-èr') a. m. Antiq. rom. Marchand de
poisson salé, il On disait aussi cybios.icte.
CYBIANTHE {sij n. m. Genre d'arbres, de la famille
des primulacées-mvrsinées, à feuilles alternes, à fleurs en
grappes axiUaires, comprenant environ vingt-cinq espèces.
CYBIOSACTE n. m. Antiq. rom. Syn. de cybiaiee.
CYBISTAX (si. slakss) n. m. Genre de bignoniacées,
tribu des técomées, habitant l'Amérigue. (Les cybistax
sont des arbres à feuilles opposées, digitées, à fleurs en
cymes terminales.)
CYBISTETER isi, slé-lér') n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères carnassiers, famille des dyticidés, comprenant des
formes de grande taille, aplaties, ovales, atténuées en
avant, vivant dans les eaux stagnantes. (On en connaît un
grand nombre d'espèces, réparties sur
tout le globe et abondantes principale-
ment dans les régions chaudes; une
seule habite la France ; elle est d'un vert
olivâtre. )
CYBISTIQUE {si-bi-stik') n. f. Antiq.
Syn. de cubistique.
" — Natat. Art du plongeur.
CYBIUM {si-bi-om') n. m. Nom scienti-
fique des poissons du genre tassard.
\. TASSARD, et PÉLAMIDE.
— En'cycl. Sous le nom de q/butm, les
auteurs latins entendaient des fragments
de chair séchée, provenant des pélamides, ou ces poissons
eux-mêmes. Cijbium, dans le langage scientifique, a été
pris comme synonyme du thon pélamide [pelaniys Bona-
artei) de la Aîéditerranée.
CYBO(Arano, Arrone ou Aron), Génois d'origine greciiue,
né en 1377, dans l'ile de Rhodes, mort à Capoue en 1457.
II partagea avec Thomas Fregoso le gouvernement de la
république de Gênes; il fut chargé, en 1440, de conduire
des secours à René d'Anjou, qui le nomma vice-roi de
Naples. Il défendit la ville contre Alphonse, qui le maintint
dans sa vice-royauté. Le pape Innocent "VIII est son fils.
GybO (Innocent), prélat italien, arrière-petit-fils du pré-
cédent, neveu par sa mère des papes Léon X et Clé-
ment VII, né en 1491, mort en 1.S50. Nommé cardinal à
vingt-deux ans par le pape Léon X, il posséda simultané-
ment quatre archevêchés, huit évêchés, de riches abbayes,
et fut légat do Romagneetde Bologne. Après l'assassinat
d'Alexandre de Mcdicis, il gouverna quelque temps Flo-
rence pour Cosmo de Médicis.
CYBO MalaSPINA (Albéric), homme polititiue, né à
Gênes en 1527, mort en 1G23. Chambellan du roi d'Espagne,
Philippe II, il reçut, en 15CS, la principauté de Massa, qui
fut réunie plus tard à la principauté do Carrare.
CybO (Vcronica), Florentine du xvii" siècle, qui s'est
rendue célèbre par sa jalousie et sa vengeance. Elle appar-
tenait â la famille des princes do Massa, et était mariée
à Jacques .Salviati, duc de San-Giuliano. Celui-ci ayant
pris une maîtresse, elle la fit assassiner par des bravi et
en envoya la tête dans une corbeille à son époux. La jus-
tice s'empara de cette alTatro, et Veronica Cybo en fut
quitte pour s'exiler do Florence.
CyBOCËPBALE OU CifBOCEPHALUS (si, sé-fa-luas)
n. m. Genre do coléoptères clavicornes, famille des clam-
binés, comprenant dos formes rondos, convexes, à grosse
této, qui semblent vivre dans les fourmilières. (On en
connaît une vingtaine d'espèces, répandues surtout en
Europe, et aussi dans l'Amérique du Nord, l'Inde, Mada-
gascar et le Natal.)
Cybulski (Adalbert), écrivain polonais, né en 1812.
mort en 1807. II prit part à l'insurrection polonaise de 1830,
puis professa la langue et la littérature slaves à Berlin
(1841), fut quel<{U6 temps député ii la Chambre prussienne
et enfin professeur a Brcslau. Ses principaux ouvrages
Hoaf.Jjt Ceilocivili tuUano(lS'i<S); Deinmcsatavonnes{lS60).
GYGADÉ, ÉE [si) adj. Bot. Qui ressemble ou qui se rai>-
purte aux cycas. Ii Ou dit aussi cvcadacé, ée.
CYCADEES (si) n. f. pi. Famille déplantes pharénogames
gymnospermes, voisines des conifères. — Une cyCADÉE.
" — Encïcl. Les cycadées (neuf genres : cycas, zamie,
dioon, etc.), plantes des régions chaudes, portent des
fouilles grandes et composées, pennées au sommet d un
stipe ou d'une tige courte et renflée ; tige et feuilles contien-
nent des canaux sécréteurs gommifères. Leurs fleurs, en
forme de cônes, sont unisoxuées et dioiques : dans la fleur
mâle, les étamines portent à leur face inférieure de nom-
breux sacs polliniquos; le bourgeon femelle représente
une fleur unique. Ikono et Webber ont montré (1897) que la
cellule fertile du grain de pollen produit une anthéridie pe-
dicellée; celle-ci forme, dans le tube pollinique, deux gros
anthérozoïdes dont l'un féconde l'oosphère do l'ovule :
par là les cycadées se rapprochent otroitement des crypto-
games vasculaires et, plus spécialement, des rilicinées.
CYCADINOCARPUS (si, puss) n. m. Genre de fruits fos-
siles, qu'on croit appartenir à des cycadées et abondant
surtout dans les terrains secondaires. (Les cycadinocarpus
sont arrondis, globuleux ou oblongs ; les plus gros no dé-
passent pas le volume d'une châtaigne.)
CYCADITE (si) n. f. Genre de végétaux fossiles, ayant de
l'analogie avec les cycas. Il On dit aussi cycadoïde.
CYCADOiDÉ, ÉE \si} adj. Bot. Syn. de cycadé, ée.
— n. f. pi. Classe de végétaux dycotylédones, compre-
nant la famille des cycadées. — Une cycadoîdée.
CYCADOÏDEA (si, dé) n. m. Paléont. Genre de végétaux
fossiles, que l'on croit être des tiges de cycadées. (Les
ciiK| ou SIX espèces décrites proviennent des terrains se-
condaire, jurassique et crétacé.)
CYCADOLÉPIS (si, /Jiss) n. m. Genre de fossiles, créé pour
des écailles que l'on rapporte à des bourgeons de cycadées.
CYCADOMYÉLON (si) n. m. Genre de végétaux fossiles,
fonilo sur des moules rapportes à des cavités médullaires
do liges de cycadées et trouvés dans l'infra-lias do la
Moselle.
CYCADOPSIS (si, psiss) n. m. Genre de plantes, fossiles
dans les terrains tertiaires et rapportées aux conifères.
CYCADOPTÉRIS (si, riss) n. m. Genre de fougères,
fossiles dans les terrains secondaires.
CYCADORACHIS (si, chiss) n. m. Genre fondé sur des
rachis ou côtes de cycadées, fossiles dans le kimméridjien
inCérieur.
CYCADOSPADIX (si, spa-dikss) n. m. Groupe de cycadées,
fossiles dans les terrains secondaires.
CYCADOXYLÉES (si, ksi) n. f. pi. Végétaux fossiles du
terrain carbonifère, voisins des cycadées. — Une cyca-
DOXYLÉE.
CYCAS (si-kass) n. m. Genre de cycadées.
— Encycl. Los cycas sont des végétaux ligneux, à fleurs
dioiques. Leurs carpelles sont de grandes feuilles pennées,
dont les bords info- , ,
rieurs s'organisent en .. â- '
ovules , ([Ui peuvent at-
teindre la grosseur
dune prune. La gym-
nospermie est réelle,
mémo pendant la fruc-
tification.
Les cycas sont, pour
la plupart, originaires
des régions chaudes de
l'Asie orientale. La
moelle do leur tige
fournit en assez grande
abondance un sagou
inférieur à celui des
sagoutiers, mais, néan-
moins , susceptible de
servir à l'alimentation.
Le genre cycas ren-
ferme une dizaine d'es-
pèces, appartenant aux régions tropicales. La plus connue
est le cycas enroulé du Japon (cycas revoluta). Les cycas
sont très recherchés pour orner les serres, à cause de
l'étrangeté et de l'élégance de leur port; on les multiplie
par le bouturage des bourgeons qui se développent sur la
tige.
CYCÉON (si-sé — du gr. knkeùn, dérivé lui-même de
kukàn, remuer, brouiller) n. m. Antiq.
gr. Breuvage mystique, composé de fa-
rine d'orge, de miel, de fromage, de vin
et d'eau , que l'on buvait durant les
mystères d Eleusis, en souvenir de la
boisson offerte par lambé à Démèter.
Il Divers breuvages mélangés, ou po-
tions médicales.
CYCHRAME ou CYCHRAMUS (si-toa-
muss) n. m. Genre d'insoctes coléoptères
clavicornes, famille des nitidulidés, type
d'une petite tribu dite des cychraminés,
comprenant des formes coui'tes et con-
vexes, pubescentes, qui vivent sur les
fleurs ou dans les champignons. (On connaît cinq ou six
espèces de cychrames, réparties dans l'hémisphère nord.)
CYCHRE (siAr') ou CYCHRUS (si-kruss) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères carnassiers , famille des carabidés ,
tribu des caraliinés, comprenant dos formes bombées, à
tcto et tliorax rétrécis,
de couleur sombre ou
bronzée.
— EncycTj. Les
c'/clves sont de taille
moyenne, avec les
pattes ot les antennes
liiics, vivant dans les Cychre (réd. au tiers),
forêts humides de l'iiô-
misphèro boréal, ils attaquent les escargots en introdui-
sant leur longue tête dans les coquilles; ils produisent, en
frottant leur abdomen contre les ulytros, une stridulation
assez forte. On connaît une ([uarantaino d'espèces de ces
insectes élégants et ordinairement rares. Deux so trou-
vent dans les environs de Paris.
CychRÉE ou CenCHRÉE. Myth. gr. Roi légendaire de
Salami no; fils do Poséidon et do Salamis; pèi-e de Glau-
cée. Il devint roi de Salamine, après avoir tué un dragon
qui dévastait l'île. Chassé de Salamine par Euryloquo, il
Cycaa.
4GG
fut accueilli par Démèter, ù Eleusis, et devint prêtre de
son temple. Pendant la célèbre bataille navale de Salamine,
un dragon ayant été aperçu, l'oracle déclara que c'était le
héros Cychrée. Les honneurs divins lui étaient rendus en
Attique et dans l'île de Salamine.
CYCINNIS n. f. Chorégr. ant. "V. sikinnis.
CycINNIS. Myth. gr. Satyre de la suite de Dionysos. Il
donna son nom à la cycinnis (ou mieux sikinnis), danse en
usage dans le drame satyrique.
CYCLABLE (si — rad. cycle) adj. Se dit, en vélocipédie,
d'une bonne route, d'un chemin bien entretenu. ll Trottoir
cyclable. Dans la campagne, Chemin ménagé le long d'une
route pavée, pour 1 usage des cyclistes. — En ville, Sec-
tion longitudinale de trottoir, soigneusement bitumée et
réservée aux cyclistes. (Le premier trottoir cyclable con-
struit à Paris est celui de l'avenue de la Grande- Armée.)
CYCLACHÈNE (s;, kèn') n. f. Genre de composées-
héliauthoidées, à feuilles alternes et à fleurs apétales.
CYCLADE ou CYCLAS (si-klass) n. f. Nom scientifique de
divers genres de mollusques lamellibranches, aujourd'hui
tombé en désuétude, on raison de la loi do priorité qui régit
la nomenclature zooiogique. (Le genre cyclas de Klein (1753)
est synonyme de lucina ; le cyclas de Bruguière (1792) est
synonyme de sph^eriu.m, tout comme le cyclas de LamarcU
(1199).] — Le nom de cycladidés, aujourd'hui disparu, est
synonyme do cvrknidus. V. ldcine, sph^rium, cyrénidés.
CYCLADE on CYCLADÉNIE (si, ni) n. f. Petite herbe à
tige courte, à rhizome eliaruu, de la famille des apocynées,
ot qui habite la Caliloruio.
GyclaûES, groupe d'îles de la mer Egée, ainsi nom-
mées du mot grec xù?.).»; (cercle), parce qu'elles forment à
peu près cette figure autour de l'antique Délos ; 134.700 h.
Selon la Fable, nyniplies métamorphosées en rochers pour
n'avoir pas voulu sacrifier à Neptune. D'après la géologie
et l'orogénie, témoins d'une ancienne » Egéide » disloquée
aux temps tertiaires. Les phénomènes volcaniques (San-
torin), les marbres (Pares) y sont fréquents. Iles peu
fertiles, mais sous un ciel presque toujours pur et possé-
dant des sites enchanteurs. Population de pécheurs, do
caboteurs, do pêcheurs d'épongés. Escale des paquebots
a Uoimoupolis (Syra).
Cycl.'VDES (grandes), nom donné par Bougainville aux
Nouvelles-Hébrides.
cyclamen (si-kla-mén) n. m. Genre de plantes, de la
famille des primulacées, tribu des lysimachiées, compre-
nant une dizaine d'espèces, qui croissent dans l'Europo
centrale ot méridionale et dans le nord de l'Afrique, il Ou
dit aussi CYCLAME.
Encycl. Ce genre, un des plus intéressants de la
famille, renferme des plantes vivaces, à gros tubercule,
d'où naissent des racines fibreuses ot des feuilles radicales
à long pétiole rougeâ-
tre, souvent coloré en
rouge pouriire à la face
inférieure. î.eshampes,
qui naissent également
du tubercule et dépas-
sent les pétioles, se ter-
minent chacuneparune
fleur renversée, présen-
tant un calice à cin((
divisions; une corolle à
cinq pétales redressés
vers le ciel et tordus
sur eux-mêmes, et cinq
etamiuos. Le fruit est
une petite capsule ar-
rondie, polysperme. Le
plus commun, le cycla-
men d'Europe , habite
particulièrement les ré-
gions montagneuses de l'Europe centrale, où il croît dans
les endroits pierreux. Employé jadis en thérapeutique hu-
maine, aujourd'hui la médecine vétérinaire en fait encore
usage. On en aextrait un alcaloïde, \a.cyclamine, qu'on a pro-
posée comme succéilané do la coque du Levant pour étour-
dir le poisson. Les cyclamens, dont plusieurs supportent la
pleine terre, sont cultivés comme végétaux d'ornement.
CYCLAMINE (si — rad. cyclamen) a. f. Matière colorante
teignant en rouge, obtenue en chauffant la dichloroflno-
rescéine avec de i'oau et du sulfure de sodium, ll Alcaloïde
extrait des tubercules du cyclamen d'Europe.
CYCLAMIRÉTINE (si'i n. f. Poudre amorphe, résultant du
dédoublement do lacyclamino en co composé et en glucose.
CYCLAMOR (si — du gr. kuklos, cercle) n. m. Pièce héral-
dique, qui est un anneau ou une bordure
circulaire et qu'on appelait aussi orle
ROND. (Quand les cyclamors sont en
nombre sur un mémo écu, ils prennent
le nom d'annelets.)
CYCLAMOSE (si) n. f. Chim. Sucre
contenu dans les rhizomes du cyclamen
d'Europe.
CYCLANTHE (si) n. m. Genre de plan-
tes, tyjie de la famille des cyclantttées,
comprenant environ trente-six espèces,
qui croissent dans l'Amériquo tropicale.
CYCLANTHE, ÉE (si) adj. Bot. Qui ressemble ou qui se
rapporte au cyclanihe. ll On dit aussi cyclantuace, ée.
CYCLANTHÉES (si) a. f. pi. Famille de plantes monoco-
tylédones. — Une cyclanthée.
— EiScYcL. La famille des cyclantliées comprend des
végétaux â tige arborescente, produisant en général des
racines aériennes. Les fleurs, monoïques ou polygames,
sont groupées en spirale sur le même spadice, et forment
alternai ivement une spire do fleurs mâles et une autre de
llnurs femelles. Les fruits sont charnus, monospermes,
ordinairement soudés entre eux et environnes par des
écailles persistantes. Cette famille renferme les genres
cyclanihe, rarhinoinque, wcttinie.
CYCLANTHÈRE (si. ter') n. f. Genre de plantes, de la
famille dos cuciirbitacées, tribu des élatériées, renfermant
une vingtaine il'espèces qui croissent au Mexique.
CYCLANTHÉRÉ, ÉE (si) adj. Bot. Qui ressemble ou qui
se rapporte à la cyclanthère.
D'argent an cyrla-
mor de blDople.
467
— II. f. i>I. Trilm ilo i^iu-urbitacôos, compronaut lo seul
genre cijclanUii'rc. — Une (■Y(I,\nthi'crkb.
CYCLAS [si-klass — du f;r. /cuklos, corcio) n. f. Antiq. gr.
Roim do fonime do formo
circulairo, et (|ui évx\t gav-
nio d'iino bordure d'or ou
hrodôo d'or. (On dut limitiT
ù 6 onces l'or (|ii'on pourrait
employer û, eoUo oléganto
ganiiiiir**.)
CYCLASTER{SJ*-/c/a-î;è7'')
n. m. l'alôont. Gonro d'our-
sins irré^uliors, famille dos
spatany;i<U''s, comprenant
des formes voisines des tri-
pylus, et fossiles dans les
terrains éocùnes.
CYCLE {sikl' — du gr.
A-»A7o«. cercle) n. m. Astron.
Nom donné à certaines pô
CYCLAS
CYCLIADAS
Rome vêtue Je la cyclas
(peinture du p:ilaiâ liarberirn).
riodes de temps correspondant approximativement, pour
la plupart, aux intervalles qui séparent deux retours suc-
cessifs d'un mômo phénomène céleste rCYCLKSo^ai/'e. Il Cycle
$nt/iia/jne ou civûcidaire. Période de I.ICO ans, en usage
cliez les Egyptiens, il Cycle chaldèen. Période de 600 ans
ou do 7.121 mois lunaires, n Petit cycle chahlôoi. Période
do IS ans ou do 223 lunaisons, n Ci/cle ronmin ou de Niimn,
Période de 24 ans, au bout de laquelle on remettait, à l'aide
d'intercalations, l'année civile en concordance avec l'année
solfiro. Il Cycle pascal, dionysien ou victorien. Période do
532 ans, inventée par Denys le Petit ou par Victorius, et
après laquelle la fête de "Pâques correspond aux mêmes
dates se reproduisant dans le même ordre, ii Cycle solaire,
Cycles lunaires , Cycle d'indiction romaine.y.iB. part.enc^cl.
— Par ext. Suite, série : Aucun grand événement de l his-
toire ne s'est passé sans donner lieu à un cycle de fables.
(Renan.) il Hcunion, groupe, classe : Le cycle des peintres
orientaux.
— Biol. Cycle évolutif, Evolution des ôtres vivants, avec
retour au point de départ « Ex ovo ad ovum ». V. la partie
encycl.
— Littér. Dans l'histoire littéraire, Groupe de poèmes
constituant une sorte de cercle autour d'un fait, d'un héros
ou d'une fanxille.
— Mèc. Moteur inventé par Testud de Beauregard,
qui lui a donné le nom de cycle, et au moyen duquel on
obtient un rendement supérieur à celui "des machines
ordinaires avec une même dépense de combustible, la
vapeur qui sort du cylindre étant réemployée, au lieu
d'être condensée ou perdue dans l'atmospnère. (Le cycle,
3ui peut s'appliquer à toute espèce do moteur à vapeur,
evient surtout très pratique dans les machines rotatives
sans piston.)
— flléd. anc. Période d'exercices et d'alimentation dis-
posée dans un ordre progressif, pour un but déterminé.
II Cycle résomptif, Celui qui avait pour but de réparer
les forces du malade affaiblies par la médication, il Cycle
récorporatif ou métasyncrilique. Celui qui suivait le pré-
cédent, et où la dose dos aliments était augmentée en
quantité et en substance.
— Véloc. Se dit de toute espèce de vélocipèdes : bicy-
cle, bicyclette, tricycle, tandem, etc. On dit couramment :
Un fabricant de cyclks.
— Zool. Genre do trilobîtes, qui comprend une seule
espèce, trouvée dans les calcaires de France et d'An-
gleterre. 11 Nom donné par Milne-Eilwards à l'ensemble des
cloisons qui divisent la cavité entière ou une série com-
plète de chambres similaires chez les polypiers.
— Encycl. Astron, I. Cycle solaire. C'est une période do
vingt-huit années juliennes ; sa propriété est de ramener,
après cet intervalle, les mêmes jours de la semaine aux
mêmes dates du mois. Comme ce fait se présente on parti-
culier pour le dimanche [dies salis), on a donné à ce cycle
la dénomination de " solaire ", bien qu'il n'existe aucune
corrélation entre sa durée et celle dune révolution du
soleil. La propriété dont il vient d'être question subsiste
dans le calendrier grégorien, à condition, toutefois, que
l'on tienne compte du jour supprimé dans les années sécu-
laires non bissextiles.
II. Cycles lunaires. Le premier de ces cycles fut ima-
giné par Cléostrate de Ténédos, afin d'établir une con-
cordance périodique entre l'année grecriue, composée
de 354 jours, et la révolution solaire; ce cycle, appelé
octatéride, se composait de 8 années lunaires ayant cha-
cune 12 et 13 mois alternativement. Comme Cléostrate
avait fait sur la durée de la lunaison uno hypothèse
erronée, la concordance qu'il avait espérée cessa bientôt
d'avoir lieu; pour y remédier, deux astronomes athéniens :
Môton et Eurtétnon, proposèrent, vers l'an 433 av. J.-C,
la célèbre ennéadécatérile, ou cycle de fO ans : co nouveau
cycle, toujours établi dans la croyance d'un mois lunaire
égal à 29 jours 1/2, comprend 235 lunaisons, après les-
quelles les nouvelles lunes se reproduisent aux mêmes
dates ; on trouva ce cycle si beau qu'on le fit graver en
lettres d'or sur le temple do Minerve : c'est pour cola quo
le rang qu'une année occupe [de 1 ù 19] dans lo cycle
lunaire dotit elle fait partie se nomme son nombre d'or.
En réalité, l'j années juliennes surpassaient do 1 h. 28'
environ la durée do 235 lunaisons qui composent le cycle
de Méton.
Un es.sai pour corriger cet écart fut tenté, pou do temps
après, j)ar l'astronome Calippo. (V. Camitk.) Malheureu-
sement, comme on attribuait encore à l'année solaire une
rbiréo de 3Gri jours 1/4, tout essai fait pour obtenir la con-
cordance ne pouvait aboutir.
III. Cycle d'indiction romaine. C'est une période intro-
duite à Rome sous les empereurs et qui, au début, dési-
gnait un imjx'it extraordinaire prélevé tous les quinze ans :
]ilus tard, ello fut omployéo comme note chronologique,
apposée au bas des cnartes et diplômes ; elle est encore
aiîtucllemenl en usage dans les bulles de la papauté.
ICnlin, au xvi" siècle, le chronologiste Josepn Scaliger
donna le nom do « période julienne >. à un mtervallo do
7.980 ans, obtenu en faisant lo produit des trois nom-
bres 28, 19 et 15 qui représontf^nt, en années juliennes,
la durée îles cycles solaires do Méton et d'indiction ro-
maine. On a convenu que la période julienne commence
l'an 4712 avant notre ère. Cette année, naturellement, a,
on m(^me temps, le rang 1 dans chacun des trois ryclos.
- Biol. II faut se garder de donner une signification
absolue & cette expression do » retour au point de départ -i .
Il n'y a jamais régression véritable on biologie ; on réalité,
on part d'un œuf ou d'une spore, pour arriver à plusieurs
œufs ou spores semblables aux premiers ; il y a donc mul-
tiplication, et non régression. La véritablo régression
serait celle d'un ballon do baudruche qui, petit d'abord,
serait gonflé jusqu'à un certain volume maximum, puis dé-
gonflé jusqu'à ce qu'il revienne au volume primitil, tandis
que, chez les ôtres vivants, co qui correspond au ballon
do baudruche se divise, lorsqu'il a atteint son maximum,
en un certain nombre do corps semblables à co qu'il était
lui-même au début.
On no peut guère appliquer l'expression « cycle évo-
lutif» à l'homme et aux animaux supérieurs; le corps de
l'iiommo, parti de l'œuf, ne se résout pas tout entier en
éléments reproducteurs; il en émet seulement aux dé-
pens d'une partie de sa substance.
Au contraire, beaucoup d'êtres vivants, au lieu d'avoir
un corps mortel comme l'honinu^ se divisent tout entiers
à l'état adulte en corpuscules vivants capables de recom-
mencer la même évolution; on dit, alors, que leur cycle
évolutif est fermé.
Lo cycle évolutif est particulièrement remarquable chez
les sporozoaires, animaux vivant à l'intérieur dune cel-
lule hûte, comme parasites. Ils commencent par un spo-
rozoïie, qui se développe aux dépens de la substance de
l'hôte jusqu'à un volume maximum et qui, ce maximum
atteint, se divise en un nombre généralement constant do
corpuscules identiques au sporozoïte initial.
Telle est, par exemple, la coccidio du lapin, qui, après
avoir atteint son volume maximum (Jig. 1), contracte sa
substance {fig. 2) en une masse arrondie qui se divise eu
quatre sporôblastes {////. 3J. Chaque sporoblasto devient
une spore [fiij. 4), de
laquelle sortiront
deux sporozoïtes,
qui recommenceront
le même cycle évo-
lutif dans le foie d'un
lapin.
Cl. Bernard con-
sidérait comme ca-
ractéristique des
êtres vivants 1 évo-
Fin de l'évolution du l.a coccidie
du la[)iQ.
lution qu'il définissait ainsi : ■
ît, décline et meurt.
L'être vivant apparaît, s'ac-
croît, ctécline et meurt. » On voit que la dernière partie de
cette définition ne se rapporte pas aux* animaux ayant un
véritable cycle évolutif.
— BiBLioGR. : Le Dantec : Evolution individuelle et hé-
rédité (Paris, 1898).
— Bot. Cycle foliaire. C'est l'ensemble des feuilles qu'on
rencontre successivement à la surface d'une tige, dans la
disposition isolée, quand on part d'une certaine feuille,
prise comme origine, pour aboutir à la première qui lui
soit exactement superposée ; le cycle foliaire est repré-
senté par une fraction dont le dénominateur indique lo
nombre de feuilles qu'il comprend, et le numérateur le
nombre de tours d'hélice qu'il occupe (^ chez le chêne).
— Littér. I. Cycles grecs. Chez les Grecs, un cycle d'épo-
pées se forma autour de la guerre de Troie. Les œuvres
qui composent ce premier cycle comprennent YlUade,
VOhjssée et les poèmes qui les complètent sans les ré-
péter, de manière à former uno histoire suivie depuis la
naissance des Titans jusqu'à la mort d'Ulysse. Nous
citerons :
l" Stasinos de Chypre, qui avait composé, sous le titre
de Chants cypriens ou cyp7'iaques{v. cypriaqdks), une épo-
pée, qui servait de prologue à VlUade; 2** Arctinus de Milet
(vm* s. av. J.-C), auteur d'un poème de nt>uf mille vers en cinq
livres, intitulé : Ethiopide, dont il avait lait un appendice ù
l'Iliade. [h'Ethiopide commençait à l'arrivée des Amazones
devant Troie, aussitôt après les funérailles d'Hector, et so
continuait par le récit de l'arrivée et de la mort do Momnon.
Dans un autre poème, en deux livres, la Destruction d'IUon,
il racontait la prise do Troie ; 3* Leschôs de Le&bos
(30" olymp.), lequel tenta également de compléter l'Iliade
par un poème intitulé : la Petite Iliade, en quatre livres,
qui contenait les aventures de Philoctèto, de Néoptolème,
et surtout d'Ulysse ; 4* Agias do Trézône, qui s'était occupé
à relier les épopées d'Arctinus et de Leschès à l'Odyssée
par un poème intitulé : les Iletuurs. eu cinq livres, ort il
racontait le rapatriement des chefs grecs, en particulier
des Atridcs; 5"* Eugammon do Cyrène (.>3' olymp.), lequel
avait composé uno Télégomc, en deux livres, pour servir
do complément à l'Odyssée et au cycle poétique tout entier.
Outre le cycle troyen, on peut retrouver le souvenir d'un
cycle thébain, auquel se rattachent diverses épopées dont
la guerre do Thèbes et les exploits d'Hercule avaient
fourni lo sujet, et qu'on attribuait à Homère. La plus
connue était uno Thébaidc ou Expédition d'Amphiaraos, on
sept livres, contenant plus de cinq mille vers ; c'est proba-
blement la source où avaient puisé les poètes qui ont célébré
les infortunes d'Œdipe et do ses enfants ; ello faisait suite
à VtEdipodie de Cinœthon et so continuait par les Epîgones
ou l' Alcnavonide, récit do la seconde guerre de Thèbes. La
Prise d'Œchalie se rattachait à l'histoiro d'HôraUlès.
Toutes ces épopées, aujourd'hui perdues, nous sont
connues surtout par l'extrait que le patriarche Photius a
fait de la clirestomathie du grammairien Proclos, et aussi
par l'inscription Borgia. Elles ont fourni à la tragédie
groc<[ue un très grand nombre do sujets. Pendant long-
temps, elUîs furent toutes attribuées à Homère. Leur
classification par cycle, tout artificielle, remonte à Zéno-
dote d'Ephôse (m' s. av. J.-C).
IL Cycles français. Dans l'histoire do l'épopée française,
on peiit distinguer d'abord trois cycles : le cycle du roi,
dont Charlemagno est le centre, et qui est consacré aux
guerres nationales; ensuite, lo cycle de Uartn de Mont-
(flanc, où sont racontées les luttes des Provençaux contre
les Sarrasins (Guillaume d'Orange en est lo principal
héros) ; cntiu, le cjfcle de Doon de Maycnce ou cycte féodal.
exprimant la révolte do la féodalité contre la royauté, ou
les guerres dos barons entre eux. Les trouvères, un peu plus
tara, tentèrent de rattacher les cycles secondaires aux cy-
cles supérieurs. Ils chercheront dos analogies, dos rappro-
chements, des liens lin parenté, qu'ils inventèrent sans scru-
pule. Ce travail donna lieu à dos généalogies absurdes.
Lo dernier cycle français a été celui des croisades.
IjOS poèmes qu'il comprend ont déjà presque les carac-
tères d'une chronique. Los épopées empruntées à dos
récits légendaires rolatifË aux Grecs et aux Romains
' Alexandre, romans do Troie, do Thèbes, do J. César, etc.,
formèrent le cycle de l'antiquité. Enfin, le cycle breton ou
de la Table ronde fut constitué par les romans d'origine et
d'inspiration celtiques (Tristan, Percoval, Lancelot du
Lac, etc.).
— Math. Etant donnée uno équation algébrique en
u et z irréductible et entière, f{u, j) = O; imaginons que
pour uno valeur z = a, l'équation f{u, a) = 0 admette p
racines égales à p : pour une valeur de z voisine de a, l'é-
quation précédente admet p racines voisines de p; ces
racines forment un certain nombre do systèmes et chacua
de ces systèmes peut être représenté par un môme déve-
loppement :
m m,
w-p = a (z-A ' + a, (z-a\ " -\-...
l
n étant un nombre entier, m, m,... des nombres entiers
ositifs et croissants, a, a,... des coefficients quelconques.
a portion de courbe représentée par cette équation est
un cycle ayant pour origine le point a, p ; si — est supé-
périeur ou égal à 1, on dit que le cycle est d'ordre ou de
degré n ; dans le cas contraire, en faisant le développe-
ment inverse, ou aurait :
h'- A'" -i i\ (>'-^y
on dit que le cycle est ô-'ordre ?
Le degré d'un cycle est conservé dans toute transfor-
mation homographique. Uno transformation par polaire
réciproque dooue un cycle corrélatif, dont lo degré est la
classe du premier.
— Phys. On donne le nom de cycle à uno série do
transformations subies par un corps on général, et en
particulier par un agent servant à transformer la chaleur
en énergie mécanique dans
une machine thermique.
Ces transformations affec-
tent, pour le corps en expé-
rience, le volume, la pression
et la température, trois va-
riables liées par une relation
f{pf i'. 0 = 0. Si l'on consi-
dère p, V et t comme des
coordonnées courantes, cette
équation représente une sur-
face dont chaque point A ca-
ractérise une manière d'être
possible pour le corps. Dans
tout cycle de transformation, le point figuratif A décrit sur
cette surface une certaine courbe; si, en particulier, à la
suite d'une série convenable d'opérations, le corps revient
à sa température, à sa pression et à son volume primi-
tifs, le point A décrit une ligne fermée caractéristique du
cycle fermé que le corps a parcouru.
Dans la pratique, il est commode de considérer non le
point figuratif A lui-même, mais sa projection a sur le
plan de deux axes de coordonnées, le plan opv, par
exemple; on a alors uno courbe plane, projection du
cycle, représentant la relation entre le volume et la pres-
sion durant la transformation. Ce modo de représentation,
dû, à Clapeyron, a l'avantage de montrer la valeur du
travail externe
t f pdv.
fourni durant la transformation ; co
travail, représenté par l'aire ombrée pour la transforma-
tion, de a à, 6, dépend, on général, du chemin parcouru ; si
le cycle est formé, le travail total, somme algébrique du
travail positif et du travail négatif, est roprësontô pat
l'aire limitée au contour du cycle.
On dit qu'un cycle est réversible, lorsqu'il peut ôtro par-
couru indifféremment dans lo sens di:ect ot dans le sens
rétrograde. La réversibilité n'est possible que si la tempé-
rature et la pression du corps sont à chaque instant, et
à des infiniment petits près, identiques à celles du nùlieu
ambiant. Un exemple do cycle réversible est fourni par
le cycle de Carnot, formé do deux portions d'adiabaticues
et de doux portions d'isothermes; la considération dô ce
cycle i>ermot do définir l'échelle absolue dos températures,
et d'établir ensuite que, pour tout cycle révorsiblo fermé,
/d^
7^7 = 0, rfç représentant la quantité do
chaleur mise on jeu le long do chaque élément du contour
du cycle, T la température absolue corrospondaiito.
CYCLEA {si-klé) n. f. Genre do liano à feuilles peltées
ou cordées, à fleurs en grappes rameuses, de la famillo
des ménispormacées, tribu des cissampôlidéos. (Ou eu
connaît onze espèces do l'Asie tropicale.)
GYCLÉDION [si) n. m. Genre do cryptogames. Syn. lk-
CANIUION.
CYCLEMAN(*«-t'A-/'-mrt;(')n. m. Mot anglais, employé quel-
quefois on Franco
pour désigner un cy-
cliste.
CYCLÉMYDE (st)
n. f. Genre do rep-
tiles chélouions, fa-
millo dos émydés.
comprenant des for-
mes ù carapace orbî-
culaire, aplatie ou
convexe, à plastron
un pou bombé, tron-
qué on avant, assez
pointu en arrière. (Les cyclémydos sont des tortues d eau
douce, dont on connaît quatre 'espèces de taillo médiocre,
habitant l'Asie orientale et sos archipels.)
CYCLER (*«) V. n. Se promener ou courir à bicyclotto.
CYGLEWOMAN {sa-iH'-ou-ou-mau') n. f. Mot anglais
employé pour désigner uno fommo cycliste.
CycLIADAS, général grec (fin du m" ot commene. du
II" s. avant notre ère). 11 lUt nommé stratège dos Achéens
en 208. ot réélu en 200 ù la ïdaco de Philopœmen. Exilé
c^w 198, il so retira t la cour de Philippe V, roi do Macé-
doino, ot fut, l'onnôo suivante, un des trois ambassadeurs
CycïiSinyJc
CYCLIDE — CYCLOÏDE
que ce roi envoya à Flamiûiûus, après la bataille de Cy-
nocéphales (197).
CYCLIDE (51 — du gr. kttklos, cercle) n. f, Géom. Se dit
de surfacesdu quatrième ordre, admottaQt pour ligne double
le cercle de l'infini et possédant dix séries de sections cir-
culaires. (Cette classe de surfaces comprend comme cas
particulier la cyclide de Ditpin, qui n'admet que des lignes
âe courbures circulaires.)
— Encycl. Le nom de ci/clide a d'abord été donné, par
Dupin, à une surface du quatrième ordre à quatre points
doubles et possédant des lignes de courbure toutes circu-
laires. Darbous a généralisé la définition et donné le nom
de cyclide à toute surface du quatrième ordre dont fait
partie comme ligne double le cercle de l'intini, ce qui est
une des propriétés de la cyclide de Dupin. Cette définition
est justifiée par le fait que les surfaces considérées
admettent dix séries de sections circulaires; les surfaces
les plus riches en sections circulaires connues auparavant
n'en admettaient que huit séries. Les cyclidcs avaient
déjà été étudiées par Moutard en 1864, et. dès 1863, elles
étaient comprises dans une étude plus générale de
Kummer sur les surfaces de quatrième ordre à la ligne
double. Ces surfaces peuvent faire partie de systèmes
orthogonaux; elles ne sont pas altérées dans la transfor-
mation par rayons vecteurs réciproques et sont, par
conséquent, des" surfaces anallagmatiques.
L'équation réduite des cycHdes en coordonnées rectan-
gulaires est :
(x'+y'-j-s')'— 4Ax'— 4A'v'— 4A"5'— 8Ca;
SC'y— 8C"r— 4D = 0.
Les propriétés et la classification des cyclides ont été
traitées très complètement par Darboux ( " Comptes rendus
de l'Académie des sciences »>, 1866, et « Annales scienti-
fiques de l'Ecole normale », 1872).
CYCUNEouGYCLINA(si)n.f.Genredemollusques lamel-
libranches, famille des vénéridés, comprenant des animaux
marins à manteau plissé et papilleux en avant, à siplion
très long, à coquille orbiculaire, bombée, avec charnière à
trois dents cardinales étroites. (Les cyclines sont répan-
dues dans l'océan Indien et la merde Chine.)
CYCLIODIDASCALIE {si, ska-li — du gr. kuklion, petit
cercle, et didaskalia, enseignement) n. f. Antiq. gr. Art
de dresser et de diriger les chœurs cycliques pour l'exé
cution des dithyrambes aux fêtes de Dionysos.
CYCLIQUE {si-klik') B-à'}. \\ Evolution cyclique. \ . cycle.
(Biol.) Il Plastides à évolution dite cyclique. V. cytozoaires.
— Bot. Fleur cyclique. Fleur dont les diverses pièces
se succèdent par cycles foliaires superposés, le long
dune spire surbaissée, qui s'enroule autour du réceptacle
(fleurs des renonculacées, des magnoliacées, nymphéa-
oées). [Souvent, dans ces fleurs, on passe insensiblement,
sur la spirale commune, des sépales aux pétales ou des
pétales aux étamines, et leur étude permet do suivre la
marche progressive de la difl'érenciation florale.]
— Géom. V. l'art, suiv. 11 Plans cycliques d'une quadrique.
V. QUADRIQUE.
— Littér. çr. Poèmes cycliques, Ceux qui font partie d'un
cycle lutéraire. (V. cycle.) 11 Chœur cyclique, v. la partie
encycl.
— ' Encycl. Littér. gr. Chœur cyclique. C'est un choeur
qui évoluait en cercle autour de l'autel de Dionysos en
chantant le dithyrambe. A l'origine, il se composait de
cinquante choreutes ; mais, dans la suite, on vit des
chœurs cycliques qui n'avaient pas plus de quinze, douze,
sept et môme cinq exécutants. Ces choreutes étaient soit
des enfants, soit des hommes faits, lis portèrent d'abord
des costumes de silènes ou do satyres : bientôt, ils n'eu-
rent plus que les
vêtements ordi-
naires des ci-
toyens, avec des
couronnes de
feuillage. Le
chœur cycliq^ue
recevait ses m-
structions du
poète, auteur du
dithyrambe ; plus
tard, il fut dirigé
par le joueur de flûte, quand l'élément musical eut pris
fa première place. On vit alors la lyre s'ajouter à la flftte,
dans l'accompagnement. Le chœur cyclique, primitive-
ment réservé aux cérémonies dionysiaques, fut introduit
dans d'autres fêtes religieuses.
CYCLIQUE (si-klik') n . f . Géom . Nom proposé par Darboux
(« Comptes rendus de l'Académie des sciences », 1869),
pour désigner une classe importante de courbes du qua-
trième ordre, que l'on obtient en coupant par une sphère
une surface quelconque du second degré.
— En-cycl. Ces courbes sont, par rapport à la sphère,
ce que les coniques sont par rapport au plan ; aussi les
appellc-t-on encore coniques sphériques. Ces courbes ont
été étudiées par beaucoup de géomètres antérieurement
à Darboux. Parmi les propriétés remarquables qu'elles pré-
sentent, on peut signaler les suivantes : 1° Toute cyclique
a quatre focales nui sont eUes-mcmos des cycliques, de
même que les courbes du second degré ont des focales qui
sont des courbes du second degré. Z" Une cyclique et ses
focales forment cinq lignes doubles d'une surface déve-
loppable imaginaire, circonscrite au cercle de l'infini, et
ces lignes doubles jouissent de propriétés métriaues tout
ik fait analogues à celles des courhes du second degré.
La classification des cycliques, qui .sont d'espèces très
nombreuses, peut être faite à deux points do vue dllfé-
rents : soit d'après leur intersection avec le cercle de
l'infini, soit d'après le nombre de leurs points doubles.
Eu particulier, les cycliques obtenues en coupant par
une sphère des surfaces de révolution sont doublement
tangentes au cercle de l'iofiDÎ ; leurs propriétés rappel-
lent celles des ovales de Descartes. Elles peuvent faire
partie de systèmes orthogonaux et isothermes. Darboux a
montré, et il résulte des théorèmes généraux de Clebsh,
(iue la théorie do ces courbes se relie intimement à celle
des fonctions elliptiques. Ainsi, une transformation des
cycliques par la métliode des rayons vecteurs réciproques
correspond à une transformation du premier ordre, effec-
tuée sur l'intégrale dont elles dépendent.
CYCLISME [si-kli^am'j n. m. Nom générique do tout ce
qui se rapporte aux cycles (vélocipédie) : Le cyclisme
comprend notamment le touritme et le sport.
clique (chœur).
CYCLISTE {si-klisst'— du gr. kuklos, cercle) n. m. Sport.
Personne qui pratique le sport vélocipédique.
— Encycl. Milit. L'armée a des cyclistes chargés de faire
le service de plantons ou de porter des ordres, transmettre
des renseignements, etc. On a décidé de se servir de bicy-
clettes pour transporter des combattants, ce qui est rendu
possible par l'invention do la bicyclette pliante.
CYCLITE {si — du gr. kuklos, cercle) n. f. Pathol. Cho-
roiditc afi"ectant le cercle ciliaire.
CYCLOBOTHRA {si) a. m. Genre de plantes bulbeuses,
de la famille des liliacées, dont l'espèce type, le cyclobo-
thra blanc, croît en Californie.
CYCLOBRANCHE (5: — du gr. kuklos, cycle, et braqchia,
branchies) adj. En T. de concnyl., Dont les branchies sont
disposées en cercle.
CYCLOBRANCHES (même étymol. qu'à l'art, précéd.)
n. m. pi. Sous-ordre de mollusques gastéropodes proso-
branches, comprenant ceux qui, comme les patelles et les
nacelles, ont une coquille en forme de bouclier et des
branchies feuilletées, disposées on un cercle qui entoure
complètement le manteau. (Les cyclobranches sont divi-
sées en quelques familles : patelliucs, tecturidés, lépétidés.
On a plus récemment fait des cyclobranches une sub-
division des docoglosses en y laissant la seule famille des
palellidés). — Un cyclobranchk.
CYCLOCAMPE {si) n. m. Genre de cypéracées, tribu dos
rhvnchosporées, comprenant dos herbes à feuilles plates,
à fleurs en épillets solitaires, voisin des vincenties, dont il
diff'ère par son axe annulaire à la base et recourbé au
sommet. (L'espèce type, le cyclocampe Waigiouensis, a été
découverte à l'île Waigiou [Nouvelle-Guinée].)
CYCLOCÉPHALE(s/,«(.' — du gr.ÂruAr/os, cercle, et /cfTj/ta/è,
tête) n. m. Genre de monstres unitaires, dont les yeux sont
extrêmement rapprochés ou mémo confondus en un seul.
— Encycl. Le rapprochement ou la fusion des orbites
oculaires en un seul globe n'est, en somme, qu'un caractère
secondaire des cyclocéphales ; cette anomalie est accom-
])agnée d'anomalies dans la conformation du cerveau,
d'ailleurs très peiit, dont les lobes et les ventricules laté-
raux se confondent en un seul lobe et un seul ventricule
médians, et qui est dépourvu de circonvolutions. Les
os frontaux se trouvent confondus en une seule pièce
médiane, plus ou moins étroite. Enfin, le nez, souvent
rudimentaire, se transforme parfois en un simple appen-
dice tégumentaire, pouvant afi"ecter la forme d'une trompe.
L'atrophie des parties sexuelles, généralement du sexe
féminin, est fréquente.
CYCLOCÉPHALE OU CYCLOCEPHALA {si, se) n. m. Genre
de coléoptères lamellicornes , famille des scarabéidés ,
comprenant des formes à corselet non cornu et à corps
ovale allongé. (On en connaît un certain nombre d'espèces,
toutes propres aux régions chaudes et tempérées des deux
Amériques; leur taille est moyenne, leur coloration assez
sombre, noire ou jaune, avec des taches brunes.)
CYCLOCÉPHALIE {si, sé-fa-li) n. f. Monstruosité des cy-
clocéphales.
— Énxycl. La cyclocéphalie n'est pas spéciale à l'homme.
Elle est particulièrement fréquente chez le coclion , le
cheval, le chien, le chat, le lapin, la chèvre, le mouton et
le bœuf. La vie des cyclocéphales ne paraît pas pouvoir se
prolonger au delà de quelques heures.
CYCLOCÉPHALIENS {si, se, li-in) n. m. pi. Famille de
niunstrL'S, d'après J. Geoffroy Saint-Hilaire, ayant pour
type le genre cyclocéphale et comprenant les cébocepkales,
les ethmocépkales, les cyclocéphales, les rhinocéphales et les
stomocéphales. — Un cyclocéphalien.
CYCLOCÈRES(5e,5èr")n. m. pi. Groupe d'insectes diptères
tanystomes, comprenant les tabanidés, leptidés, xylopha-
ijidés, stratiomyidés et autres familles, dont les larves ont
une tête distincte, et les nymphes sont ou libres ou renfer-
mées dans la peau desséchée de la larve. — U7i cyclocére.
CYCLOCLYPEUS {si, pc-ass) n. m. Genre de foraminifères,
famille des nummulinidés.
— Encycl. Leur coquille, qui atteint plusieurs cen-
timètres de diamètre, est discoïde et se compose d'une
seule couche do loges en carré long, disposées sur un
même plan en cercles concentriques et rayonnant eu
même temps autour de la grande loge initiale. Les espèces
connues vivent en diverses mers; il en existe de fossiles
dans le terrain miocène.
CYCLOCOTYLE OU CYCLOCOTYLA {si} n. m. Genre de
vers trématodes polystomiens, famille des polystoraidés,
comprenant des formes gélatineuses, orbiculaires, assez
convexes en dessus, concaves eu dessous, et dont l'espèce
type est parasite sur l'orfie des mers européennes.
CYCLOCRINUS (si, nvss) n. m. Genre de foraminifères
do position systématique incertaine, fossiles dans le ter-
rain silurien, comprenant des organismes arrondis, de la
grosseur d'une pomme ou d'une noix, creux, extérieure-
ment recouverts de plaquettes polygonales. (Les cyclocri-
nus se rencontrent sous forme de moules, à l'état remanié,
dans le diluvium d'Allemagne.)
CYCLODE ou CYCLODUS {si, duss) n. m. Genre de reptiles
sauriens brévilingues, famille des scinooïdés, comprenant
des formes à grandes écailles osseuses et lisses, à dents
en tubercules
arroii(lis,àrau-
scau obtus, à
cinq doigts à ,^
chaque mcm- >^
bro. (Les cy- - „^^
clodes sont /><
des scinques Cyclode.
d'assez grande
taille, dont on connaît trois ou quatre espèces propres à
l'Australie. Ils sout fauves et d'un gris verdâtro rayé de
noir.)
CYCLODERME (j/, demi') n. m. Genre de champignons
globuleux, comprenant plusieurs espèces de l'Inde.
CYCLODIATOMIE {si, mt — du gr. kuklos, cercle ; dia, à
travers, et toniê, section) 0. m. Calcul des directions et
des inclinaisons on balistique.
GYCLODIUM {si, di'om') n. m. Oenre do fougères, tribu
dos aspidiées, habitant l'Amérique tropicale. (Les cycle-
468
dium se distinguent des néphrodies par leur indusium
pelté.)
CYCLOGASTRE {si, gasstr') ou CYCLOGASTER (si,
qa-stèr') n. m. Genre d'insectes diptères brachycères, fa-
mille des stratiomyidés, caractérisé par les antennes à
deuxième article allongé, à troisième de cinq articles,
subulé, avec style épais et velu. (On connaît deux ou trois
espèces de cyclogastres, habitant l'hémisphère boréal.)
CYCLOGRAMME ou CYCLOGRAMMA (s/) n. m. Genre
d'insectes lépidoptères rliopalocères. famille des nympha-
lidés, comprenant des papillons voisins des vanesses, et
dont on connaît quelques jolies espèces, propres à l'Amé-
ri((ue du Sud.
CYCLOGRAPHE {si — du gr. kuklos. cycle, et graphein,
écrire) n. m. Littér. Poète cyclique. (Inus.)
— Techn. Appareil servant à tracer des cercles de
grand rayon, et consistant en une tige graduée passant
par le centre de deux disques, dont un est fixé à son ex-
trémité et porte un crayon, tandis que l'autre, de diamètre
moitié plus faible, peut se placer en un point quelconque
de celle tige.
CYCLOGRAPSUS {si, psuss) n. m. Genre de crustacés
décapodes braciiyurcs, famille des grapsidés, comprenant
des formes un peu bombées, larges, à front non vertical,
à fossettes antcnnaires vastes. (On connaît une dizaine
d'espèces do cyclograpsus habitant l'océan Indien et les
mers d'Australie ou de l'Amérique du Sud.)
CYCLOGYNE (si, j'in') n. f. Genre de plantes, de la fa-
mille des iégumineusos-papilionacées, tribu des galégées.
(Quelques espèces sont cultivées comme ornementales.)
CYCLOÏDAL, ALE, AUX (si) adj. En T. de géom.. Qui
a rapport à la cycloïde : Courbe cycloÏdale. Il Pendule
cycloidal. V. pendule.
CYCLOÏDE (du gr. kuklos, cercle, et eidos, aspect) n. f.
Géom. Courbe engendrée par un point situé sur une circon-
férence qui roule sans
glisser sur une droite : y
Le traité de Pascal sur
la cycloïde est vn pro-
dige de sagacité et de pé-
nétration. (D'Alembert.)
Il Horloge à cycloïde.
Horloge raunied'un pen-
dule cycloidal.
— Encycl. Soient ox
la droite fixe, C le centre
du cercle mobile, M un
point de cercle qui s'est d'abord trouvé à l'origine o des
coordonnées, eu l'angle MCT dont le cercle a déjà tourné,
oP - X ei MP = y les coordonnées du point M, la figure
donne aisément les relations suivantes, déduites de l'hypo-
thèse que l'arc MT a la longueur oT,
X = Rw — R sin w,
y = R (1 —ces w).
Les coordonnées d'un point de la courbe sont exprimées
en fonction du paramètre w. Pour avoir l'équation de la
courbe, il suffit d'éliminer u, ce qui donne :
R— î/ ;
-^ V2Ky~yK
a; = R arc cos ■
La normale à la cycloïde passe évidemment à chaque
instant par le point de contact de la circonférence mobile
avec la droite fixe. La normale en M est donc MT.
Le rayon de courbure p = MN, donné par la formule gé-
nérale, est double de la distance du point décrivant au
point de contact de la circonférence mobile avec la base
de la cycloïde.
Les coordonnées du centre de courbure N sont, en con-
séquence : y = — MP et x = oF -\- 2MQ = oT -h MQ ;
R arc cos -^- + V— 2R>j — y>.
par suite: x
en transportant l'origine au point 0', dont les coordon-
nées sout : X = lîR et y = — 2R,
R-y
:e = R arc cos -
R
■ + V^y-y».
Ainsi la développée de la cycloïde est une autre cyclo'ïdo
ég'ale oN o', dont le sommet est à l'origine de la première.
Réciproquement la première cycloïde est la développante
de la seconde.
De l'équation de la cycloïde on déduit, en transportant
l'origine au sommet S, et eu changeant le sens des axes :
dx _ . /2R —
dy ~ \ y
y
Celte forme permet de calculer des longueurs, surfaces
ou volumes dépendant de la cycloïde ; l'origine commune
de CCS divers éléments étant placée au sommet S, une
simple soustraction permettra, s'il en est besoin, de la
transporter à l'origine 0. Eu particulier, la longueur d'un
arc de la cycloïde, compté à partir du sommet, est double
de la portion do la tangente à son extrémité, qui est com-
prise entre cette extrémité et la tangente au sommet. La
considération de la développée conduit sans calculs au
même résultat. La cycloïde entière a pour longueur SR.
On démontre que l'aire du segment SoV est celle du
demi-cercle générateur ou-;-tuR'; par conséquent, l'aire
de la demi-cycloïde ASo est -;- iiR% et celle do la cycloïde
entière, 3iîR'.
La cycloïde jouit do propriétés mécaniques remarqua-
bles. V. BRACHISTOcniîONt:, TADTOCHRONE, Ot l^ENDULE.
Les géomètres qui s'occupèrent les premiers de la cy-
cloïde considéraient, outre la cycloïde proprement dite,
les courbes que peuvent engendrer divers points liés au
cercle mobile. Ces dernières courbes prenaient les noms
de cycloïdes raccourcies, ou de cycloides allongées, suivant
que le point décrivant était intérieur ou extérieur à la
circonférenco mobile.
— JJistoirc de la cycloidc. La cycloïde, apitelée d'abord
trochoide par Roberval, puis roulette par Pascal, parait
avoir été étudiée pour la pi'omière fois par Galilée.
C'est de IG31 que date, on réalité, l'histoire de la cycloïde.
Le P. Mersenne, qui avait en vain tenté de la carrer,
proposa on 1628 la question à Roberval; celui-ci résolut
l
-'^s
f
469
la question on IG31, et il étendît m^mo sa solution aux ry-
cloïdos allongées ot raccourcies. Lo P. Morsonno a pubrio
cotto dôcouvorto on 1637 dans son flannonie universelle.
L'ok^ganio solution qno donna Doscartos du prol)16mo
do la construction do la tangente à, la cycloïdo est ilovo-
nuo, comme on sait, la base d'une nouvoUo tliôorio géné-
rale do géoniétrio.
Ce fut en li'.js que Pascal, sous le nom do Dottouvillo,
porta son fameux déti ù tous les géomùires do l'Kuropo.
Pascal proposait de déterminor la longueur d'un arc quel-
conque delà courbe, et sou centre de gravité; les airus
des surfaces que cet arc engendre en tournant autour do
l'axe ou autour de la base, ot leurs contres do gravité ;
l'aire d'un sogmont intercepté dans la cycloido par une
ordonnée quelcon((ue, ot sou contre do gravité; enlin les
volumes engendrés par ce segment autour de l'axe ou do
[a hase, ot leurs contres do gravité. Pascal publia ses
solutions sous le titre do lettres de A, DettouvHle à
M. de Carcavi.
Plus tard, pour réaliser son pondnlo cycloïdal, Huygcns
fut conduit ù la tliéorio dos développées, et Ihistoiro d(*
la cycloido s'enrichit do la découverte do cotto romar-
c|uablo propriété dont elle jouit, d'avoir sa développée
égale ù. oUo-mémo. Knriii, la cycloido reparaît encore ù. la
naissance du calcul dos variations; on mit alors en évi-
dence sa reniar([uablo propriété d'otl'rir à un corps posant
lo ciiomi à suivre pour parvenir d'un point à uu autre
dans le minimum do temps.
CYGLOLÉPIDE ou CYGLOLÉPIS {si, piss) n. f. Genre do
jdantes, de la l'aïuille des composées-matisiées, renfermant
une seule espèce, qui croit dans
l'Amérique du Sud. il Nom d'une
section du genre gocimatie.
CYCLOLITE ou CYGLOLITES
{si, li-tcss) n. m. Paléont. Genre
do zoantliaircîs, type do la tribu
des cijclolitiuès , renfermant dos
polypiers en disque ou en ellipse, Cyclolite
revêtus d"uno épithèctue ridée, et
dont les cloisons vont on so multipliant de la périphérie
au centre. (On peut prendre comme exemple do ce genre le
ci/clotiles undnlaia, du crétacé. D'autres espèces existent,
mais plus rares, dans le jurassique ot réocèno.)
CYCLOLITINÉS (5/) n. m. pi. Paléont. Tribu de zoan-
îhaires madréporaires, famille des fongidés, comprenant
les genres cyclolite et coscinarsea, présentant comme ca-
ractères communs : la compacité de la muraille ordinaire-
ment munie d'une épithcque, le grand nombre et la min-
ceur des cloisons latéralement munies do pores. — Uii
CVCLOLITINÉ.
CYCLOLOBE {si) n. m. Genre d'arbrisseaux, de la famille
des légumineuses-papilionacées, tribu des dalbergiées,
renfermant plusieurs espèces qui croissent au Brésil ot
dont le bois est fort estimé.
CYCLOLOBÉ, ÉE {si) adj. Bot. Qui a l'embryon disposé
en cercle ou en anneau.
— n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des salsola-
cées, renfermant les genres qui ont l'embryon disposé en
cercle ou en anneau. — Une cyclolobée.
CYGLOLOME [si) n. m. Genre d'herbe à fleurs axillaires,
do la famille des salsolacées, tribu des chénopodiées, et
qui habite l'Amériquo boréale.
CYGLOME OU CYCLOMUS [si, muss) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères rliyncbophores, famille
des curculionidés, tribu dos curculiouinés,
comprenant des charançons à rostre court
et robuste, à élytres ovales, convexes et
arrondis aux épaules. (Los cyclomes habi-
tent le sud de l'Afrique ; on en connaît
quelques espèces' do couleur foncée, de
taille moyenne, à téguments rugueux.)
CYCLOMÉTOPES {si) n. m. pi. Groupe de
crustain-^, il'<a|Hjil(is brachyures, compre-
nant des craljcs à carapace largo, rétrécio
en arrière, à front courbe ot sans rostre, à
cadre buccal presque carré et formé par les
pattes-màchoiros formant opercules. (Les
cyclométopes, appelés aussi cancroides, so
divisent en cinq familles : cancridés, éri-
phidi's, portunidés, conjstidés, telp/msidés.)
— Un CYCLOMKTOPE.
CYCLOMÈTRE {sî — du gf. kuklos, corclo,
O'imétron, mesure) n. m. Instrument propre
à mesurer des cercles.
CYCLOMÉTRIE [si, tri — rad. ajdomêtre)
n. f. Art de m<!sur(!r les cercles : Un des
grands ofi/ets de Lagny était la cyclométrie ou mesure du
cercle. (Fonton.)
CYCLOMÉTRIQUE {si, trik') adj. Qui a rapport à la cy-
cloniétrio : l'rocrdt's CYCLOMiiTRiQuics.
CYCLOMORPHE {si — du gr. kuklos, cercle, ot morpht\
forme) adj. l'In T. do zool., qui a la forme d'un disque.
CYCLOMYAIRES {si, mi-èr) n. m. pi. Ordre do tunicîers
ihaliacés ou salfies, comprenant les animaux marins vul-
gairement nommés barillets ù. cause do leur forme, ot qui
constituent la seule famille des doliolidés. (Les cyclo-
myaires présentent dos phénomènes très complots do ^fé-
nération altornanto, les individus sexués n'étant produits
qu'au bout do doux générations.) — On cyclomyaiuis.
GYCLOMYCE [si, miss) n. m. Genre do champignons
agariciués, à chapeau subsnssîlo, renfermant une seule
espèce, qui iToit à Madagast:ar, sur lo tronc dos arbres.
CYCLONAL, AIX, AUX(.v()adj, Qui a rapport aux cyclones.
CYCLONASSE ou CYCLONA3SA {si) n. f. Sous-gonro do
mollusques du genre nasse, comprenant les formes à co-
qudle arrondie, aplatie, obli(|uo, à spire peu saillante et
de pou do tours, ù bouche pro-stiuo carrée. {Los cyclonasbos
comptent quelques espèces répandues dans l'Océan ot ta
Méditerranée.)
CYCLONE (.st — du gr. kukldn. part. prés, do kukloihi,
rassembler en cercle. [Le mot a d'abord été féminin, parce
<|u'on sons-entendait « tempéto -1) n. m. Sorte d'ouragan
tournant avec une grande rapidité, ot dont lo centre
semble animé d'un mouvement do translation.
— Encycl. C'est aux minutiousos observations do Pid
dinpton dans les Indos anglaises, Roid, do la marine an-
glaiso, ot Rodilold aux l^tats-Unis, que l'on doit la dé-
Terre -
Neuve
couvorfo do la loi dos tempêtes; ces savants s'arrêtèrent
dès lo début, à la notion do la régularité du phénomène,
précisée par la connaissance du mouvement circulaire.
indé pondammont
do toute spécula-
tion théorique, atin
do savoir non pas
comment so forme
la tompôte , mais
comment elle se
propage. Réunis-
sant les innombra-
bles matériaux ac-
cumulés dans les
livres de bord des
navires , dressant
dos cartes des vents
observés, ils par-
vinrent à consta-
ter (lue, dans cha-
que région battue
|)ar la tempête, la
masse d'air repo-
sant sur le sol (ou
sur la mer) devait
ètro animée d'un
grand mouvement
giratoire autour
d'un centre déter-
miné.
Kntre les 4 et 7 oc-
tobre 1844 , Red-
titdd a tracé vingt-
quatre cartes d'un
ouragan qui rava-
geait La Havane et
coulait soixante-dix
navires environ ; la
carte ci-jointe mon-
tre d'une manière
frappante la forme
circulaire de l'ou-
ragan.
Les principales
lois des tempêtes
sont les suivantes :
ijes cyclones sont
régionaux, c'est-à-
dire qu'ils ne se
produisent pas in- Fiff. 1- Diagramme de l'ouragan de La
di tTé remment en Havane, montrant, ft doux instants diff-i-
tout point des mers ""^"^ '•'' ^''^ordmioe des direclions du
(.«uu, p«..n- «^.o utfïiï ^gyj ^^gç jçg courants circulaires, et la
tropicales. trajectoire du centre.
Les cyclones sont
saisonniers et se produisent, en chaque lieu, de préfé-
rence lorsque commence le changement de la mousson ou
la période de rétrogradation des aliz 's.
Les cyclones sont circulaires, en première approxi-
mation, simulant une moulo aérienne; mais la vitesse
angulaire n'est pas la même sur toute la surface at-
teinte, et dos déformations proviendront des obstacles
rencontrés.
Les cyclones tournent en sens inverso des aiguilles
d'une montre dans l'hémisphère nord : c'est le contraire
dans l'hémisphère sud. Le baromètre est d'autant plus
DU
MEXIQUE
Fig. 2. Région* à cyclones , trajectoires et dates de quelques ouragans célèbres.
bas, dans un cyclone, que l'on est plus rapproché du
centre, en sorte que les circonférences figurent sensible-
ment dos isobares; il y a là analogie avec les tourbillons
des cours d'eau, et lo fait est très important, avec la
translation, pour la reconnaissance du bord dangereux et
du bord maniable.
Le cyclone voyage; la vitesse do translation do son
contre "atteint 60 kilomètres àl'heuro. La vitesse moyenne
est de 35 kilomètres pour les cyclones des Antilles,'el de
15 pour ceux de la mor des Indes. La forme do la trajec-
toire est celle d'une parabole, sommet à. l'O., dont la pre-
mière branche décrite — quand oUe no fait pas défaut —
est la plus rapprochée do i'équatour.
Lo cyclone s'élargit et s'atlaiblit à mesure qu'il avance
sur sa trajectoire, en sorte quo,dans les régions tempérées,
il a perdu la plupart de ses caractères pour so confondre
le plus souvent avec les tempôtos do ces latitudes. De 2
ou 3 degrés do diamètre lorsqu'il est équatorial, lo cyclone
peut atteindre lo degrés au moins dans la région tempérée.
Suivant le bord considéré, la vitesse do translation s'aj oui 0
ou se retranche à lu vitesse do rotation pour créer uno zone
plus ou moins dangereuso. Ainsi, par exemple, un cyclone
oui so formera à l'O.-S.-O. du détroit do la Sondo, par 10"
(!o latitude iS. et i>0" do longitude O., se propage (fans la
direction do l'O.-S.-O. jusqu'à, l'ile Maurice, s'inlléchit au
S. -E. jusqu'aux îles Suint-Vaul et d'Amstordam, vers 40"
do latitude S. et 75* do longitude L. ; dans l'océan Indien,
ils so produiront ainsi entre les mois do décembre ot d'avril
particulièrement. La tlguro 3 montre suftisammont lu
mnrcho corrospondanto do riiémisi)hèro nord.
D'après los observations de Meidrum, directeur do
l'obsorvaloiro do l'îlo Maurice, lo vent serait partout
( uuvorgout t^ lu surface de la mor, surtout dans lo demi-
CYGLOLEPIDE — CYCLOPE
corclo dangereux; on conséquence, la représentation cir-
culaire du vent a été généralement abandonnée par les
marins et remplacée par une représentation spirale con-
vergente, d'après laquelle sont formulées les règles de
manœuvro, destinées à éviter lo centre du cyolouo et la
saute de vont qui s'y produit.
Malgré dos travaux théoriques nombreux, de longues
et savantes discussions, les conditions de production et
d'entretien dos cyclones tropicaux ne sont pas encore
connuos avec uno certitude suffisante; il n'y a donc pas
lieu d'exposer ot de discuter ici les diverses hypothèses
qno l'on a pu proposer jusqu'à présent.
Los bourrasques dos régions tempérées sont beaucoup
plus étendues en surface que les cyclones, et elles ont un
caractère giratoire moins régulier ; les trombes ot tornades
dos plaines des Etats-Unis ou des déserts africains et
asiatiques sont, au contraire, extrêmement étroites et
violentes. V. tourbillon, tempktiî, typhon, ouraoan, etc.
Un service de dépêches météorologiques s'etforco do
prévoir l'arrivée des cyclones pour prévenir les accidents,
et a pu rendre déjà les plus grands services à la marine.
CYCLONIQUE [si, n>k') adj. Qui produit lo cyclone; qui
c?>t de la nature du cyclone.
CYCLONOMIE [mi — de cyclone, et du gr. nomos, loi)
11. f. Kuulo des cyclones, théorie sur les cyclones.
CYCLONOTE ou CYCLONOTUM {si, tonx) n. m. Gcnro
d'insectes coléoptères palpicornos, famille des sphœri-
diidés, comprenant do petites formes noires, courtes, con-
vexes, à élytres recouvrant complètement l'abdomen et
très ponctués. {On connaît quelques espèces de cyclonotes,
réparties dans toutes les régions de l'ancien monde; doux
habitent la France et sont communes au bord des eaux.)
CYCLOPE (si — dulat. cyclops, gr.kuklôps; de kuklos,
cercle, et ôps, œil) n. m. Myth. Nom donné aux forgerons
do Vulcain, sortes do géants, qui n'avaient qu'un gfs œil
rond au milieu du front.
— Poétiq. Forgeron, serrurier.
— Fam. Homme (pii n'a qu'un œil; borgne.
— Tératol. Syn. do cyclocéph.\le.
— Encycl. Myth. gr. Ou trouve dans les auteurs an-
ciens plusieurs traditions assez différentes sur les cyclopes.
D'après l'Odyssée, c'étaient des géants siciliens, qui avaient
un œil unique au milieu du front; des géants industrieux,
bonsbergers, mais anthropophages. Tel était le Polyjdième
à qui Ulysse eut affaire. Cette même légende a été reprise
par Euripide, Théocri te, Ovide et autres poètes. Tout autre
est la tradition d'Hésiode. Pour lui, les cyclopes sont au
nombre de trois : Argès, Brootes, Stéropès. Ils sont fils
d Ouranos et de Gtea, comme les Titans. Emprisonnés par
Ouranos, ils sont délivrés par Zeus, qui les emploie à
fabriquer la foudre. Ils sont tués par Apollon, qui venge
sur eux la mort de son hls Asklépios, foudroyé par Zeus.
Plus tard, on chercha a concilier les deux traditions :
à'o^ la légende des nombreux cyclopes, défigurés par
un troisième œil au milieu du front, qui travaillaient en
Sicile, dans les profondeurs de l'Etna, sous la direction
d'Hephœstos. Telle est la
légende adoptée par Virgilo
et par la plupart des poètes
romains. Enfin, l'on consi-
dérait aussi les cyclopes
comme des constructeurs
surhumains; on leur attri-
buait la construction des
vieux niiu's, dits cyclopéeyis,
en particulier dos fortilica-
tions de Mycènes et de
Tirynthe. A ce titre, comme
pour leur habileté de for-
gerons, los cyclopes ont été
en Grèce i'oljjet d'un culte :
Pausanias vit encore, au
Cyclopes (musée du Capitole).
sanctuairo des joux Isthmiques, un autel qui leur était
consacré. Ils ont souvent inspiré les poètes ot los artistes,
surtout les peintres do vases, qui aiment à représenter
les cyclopes dans les forges d'Hophiestos, ou les aventures
d'Ulysso chez Polyphèmo, ou les amours de Polyphènio
ot do Galatoe. Les cyclopes sont représentés tantôt connue
do simples géants, tantôt comme dos êtres monstrueux ot
difformes, avec un œil unique ou trois yeux.
Cyclope (lk). une des plus célèbres idylles do Théo-
crite fin* s. av. J.-C). — Elle est adressée à l'un dos amis
du poèto, lo médecin Nicias, qui habitait Milot. Ce Nicias
soulfiaii, paraît-il, d'un amour malheureux. Théocrito lui
consoillo u'alléger sa souffrance eu la chantant, et il lui
cite l'exeniiilô de Polyphème. Il représente son héros sur
le haut d'un rocher, regardant la mer ot essayant par ses
chants do calmer sa passion.
Cyclope (lk), drame satyrique d'Euripido (seconde moi-
tié du V s. av. J.-C). C'est la seule pièce de ce genre qui
so soit conservée; elle donne une idée précise du dramo
satyrique des Grecs. (V. dr.\mk.) — Le sujet du Cyclope,
tire du neuvième chant de VOdyssée, est fort connu : c'est
l'épisode d'Ulysse chez lo cyclope Polyphèmo. Dans lo
prologue. Silène conte comment, avec les satyres, ses lils,
il est tombé au pouvoir de Polyphème. Puis le chœur des
satyres fait son entrée. Bientôt arrivent Ulysse et ses
compagnons, (pli viennent de tlébarquer: ils proposent A
Silène do lui atdioter les fromages du cyclope, et lui don-
nent du vin. L'apparition de Polyphèmo vient couper court
au marché. Silène, pris sur le fait, reiotte toute la faute
sur Ulysse, ([ui commence lo récit do ses malheurs et
cherche à attendrir lo cyclope. Celui-ci répond par des
injures et pousse dans sa grotte la troupo des Grecs. Ulysso
en sort bientôt, tout épouvanté, et dit comment lo monstre
vient de dévorer doux do ses compagnons. Il prépare aussi-
tôt sa vengeance. H attend la sortie du cyclope, lui offro
coupo sur coupe, et lo grise. Polyphème rentre dans sa
grotte pour cuver son vin. Ulysse lo suit; malgré la lù-
èlieté des satyres, qui lui avaient promis leur aide et qui
l'abandonnent au moment do l'action, il crève l'œil unique
de son adversaire. Polyphèmo so montre enthï, tout ensau-
glanié, en poussant dos cris do douleur : Ulysse ot les
satvres l'injurient, tout on s'éloignaut pour s'ombarquor.
Le i 'ycloiie d'Euripido est, dans le ton et lalluro, uno comé-
die Ijoullonue ; mais le cadro est bien celui d'une tragédie.
CYCLOPE ou CYCLOPS {si-klopss) n. m. Genre de crus-
tacés copépudes. type do ta famille dos cyclopidi's, compre-
nant de minuscules formes d'oau douce, caractérisées par
leur tèto soudée avec le premier anneau thoraciquo.
Murs cyclopéens.
CYCLOPÉE — CYCNOCHE
— Enctcl. Les cyclopcs, dont on connaît d'assez nom-
breuses espèces, habitent surtout rhémisphôro boréal ;
quelques-uns sont
propres aux Masca-
reignes. Un des plus
communs en France
est le cyclops qnadri-
cornis , long de 2 à
3 millimètres, rous-
sàiro, tr^s abondant
au printemps dans les ^ // fj Cyclope,
mares. Les cj'clopes
ont été ainsi appelés par les anciens auteurs, parce que
leurs 3'6us sont si rapprochés qu'ils semblent S9 confondre.
CYCLOPÉE [si) n. f. Danse-pantomime, dans laquelle
fig^urait un bouffon représentant un cyclope. il Titre du neu-
vième chant de VOdijssèe, où. est décrit le séjour d'Ulysse
chez les cyclopes.
CYCLOPÉEN, ENNE [si, pé-in, en') adj. Myth. Qui appar-
tient, qui est relatif aux cyclopes.
— Hist. Se dit de certaines constructions gigantesques,
formées de blocs irréguliers, que la Fable attribuait aux
cyclopes. il On dit aussi pklasgiqtie.
— Fig. Gigantesque, de très grande dimension, il Très
solide, très résistant, très durable : Elle cousait rapide-
ment et avec une solidité cyclopéenne. (G. Sand.) Lliius.]
— Enctcl. Archéol. Momtments cyclopéens. Les an-
ciens attribuaient aux cyclopes toutes les constructions
antérieures à l'architecture grecque proprement dite, à
l'apparition des ordres.
Aujourd'hui encore,
dans le langage cou-
rant, on donne souvent
le nom de 7nonnments
cyclopéens à toutes les
vieilles constructions
gréco-pélas^iques,
massives et gigantes-
ques, qu'on rencontre
sur tant de points de
la Grèce propre ou des
Sles, de l'Asie Mineure,
de l'Italie centrale ou
méridionale. Ces monuments ont pour caractère commun
l'emploi de pierres énormes; mais ils présentent des
aspects assez ditîérents, et sont loin d'appartenir à la
même époque. Au sens propre, archéologique du mot, les
mnrs cyclopéens sont ceux de la période tout à fait pri-
mitive; ils se composent de blocs irréguliers, aux dimen-
sions colossales, assemblés généralement sans mortier,
entassés les uns sur les autres, avec des pierres plus petites
dans les intervalles. Les fortifications de Tiryntho, en Ar-
golide, sont le spécimen le plus complet et le mieux con-
servé de ce genre de construction.
CYCLOPÉTTE [si) n. f. Silicate appartenant au genre
pyroxène. Variété de diopside.
CYCLOPELTE ou CYCLOPELTA (si, pèl) n. m. Genre
d'Insectes hémiptères hétéroptères, famille des pentato-
midés, tribu des diuidorinés, comprenant des punaises
d'assez grande taille, dont on connaît une dizaine d'espèces,
réparties dans les régions chaudes de l'ancien monde.
Cyclopes (ÎHis) [!at. ScopuU Cyclopum], nom ancien de
rochers basaltiques, sur la côte de Sicile, au N.deCatane.
CYCLOPHIS {si, fiss) n. m. Genre de reptiles opliidiens
colubriformes. famille des colubridés, tribu des dryadi-
nés, comprenant des formes non venimeuses, à tête allon-
gée, subovale, couverte de grandes plaques. (Les cyclo-
phis sont des serpents longs et grêles, d'un beau vert, qui
habitent l'Amérique du Nord.)
CYCLOPHORE {si) n. m. Genre de fougère à fronde
simple, de la tribu des polypodiacées. Syn. de niphobolk.
CYCLOPHORE ou CYCLOPHORUS {si, riiss) n. m. Genre
de mollusques, type de la famille des cyclophoridés, com-
prenant des forcnes à coquille globuleuse, turbinée ou dis-
coïdale, munie d'un épiderme, avec opercule corné. (Les
cyclophores sont de taille petite ou moyenne; leurs nom-
breuses espèces, réparties en une douzaine de sous-genres,
habitent les régions chaudes de l'ancien monde.)
CYCLOPHORIDÉS [si] n. m. pi. Famille de mollusques
gastéropodes cténobranches, comprenant des animaux ter-
restres avec la coquille pareille à celle des cyclostomidés,
mais en diîfêraot par la forme de l'animal, q'ui a un mufle
court et les yeux placés à la base externe des tentacules
sur des pédoncules peu saillants, tandis que ceux-ci sont
très longs chez les cyclostomidés. (On subdivise les cyclo-
phoridés en quatre tribus : cyclophorinés [genres cyclophore,
cyathopome , cyclosure, strophostomc , etc.]; pomntiasinés
Ipomatias]; diplommalininés {dîplommatine , opisthostome];
pupininés [pnpine, coptochile, etc.]). — Un cyclophoridé.
CYCLOPHYLLE {si — du gr. kuklos. cercle, et phuUon,
feuille) adj. En T. de bot., Qui a des fouilles orbiculaircs.
— n. m. Genre d'arbustes de la famille des rubiacécs,
comprenant liuît ou dix espèces.
GYCLOPIDÉS \si) n. m. pi. Famille do crustacés copé-
podes nageurs, renfermant les genres cyclope, cyclopine,
caractérisés par leur corps complètement segmenté, les
antennes de la première pairo formant chez le mâle des
pattes préhensiles, l'absence de cœur. (Ils sont de très
petite taille cl habitent surtout les eaux douces de l'hé-
misphère boréal.) — Un ctclopidé.
CYCLOPIE {si, pî) n. f. Tératol. Réunion dos deux yeux
en un seul.
— Bot. Genre d'arbrisseaux à fleurs jaunes, de la famille
dos légumineuses-papilionacées, tribu des podalyriées,
comprenant une douzaine d'espèces, qui croissent au Cap.
CYCLOPIEN, ENNE [si, pi-in, en') adj. En T. do tératol.,
Affecté de cyclopio.
CYCLOPINE n. m. Genre de crustacés copépodos, famille
des t-yc op-dés.
CYCLOPIQUE [pik') adj. Syn. do cyclopéen, iî.nnk. (Pou
as.) [1 Se dit dun acido retiré dos fenillos de cyclopio.
CYCLOPITE {si) n. f. Miner. Silicate naturel d'alumino
et do chaux. Variété d'anorthito.
CYCLOPTtRE («I. plèr') ou CYCLOPTERUS [si, pté-russ)
n. m. G'Miro de poissous acanihoptèros, famillo dos go-
tiébocidés , comprenant des formes épaisses et trapues,
Cycloptère.
fer
Cyclorhis.
plates on dessus, à peau épaisse, granuleuse, à tête large,
au museau court.
— Encycl. Les cycloptèrcs sont d'assez gros poissons,
dont on connaît
quelques espè-
ces boréales.
Deux d'entre
elles arrivent
parfois sur les
côtes de France;
encore est-ce
assez rarement
qu'on les y ren-
contre.Le lump,
gros mollet ou
lièvre de mer, est le plus fréquent; long do 0^,30 à o^eo,
il est gris brun ou bleuâtre, teinté de rouge au moment
du frai. Au moyen de sa ventouse ventrale, il peut se
fixer solidement aux corps unis. Beaucoup plus rare est
le cycloptère épineux.
CYCLOPTÉRIS {si, riss) n. f. Genre de fougères fossiles,
qui se trouvent dans le terrain houiller.
CYCLORAPHE {si — du gr. ktiklos. cercle, et rapbè, suture)
adj.Entom.So dit de diptères dont lapupe rompt son enve-
loppe, au moment de l'éclosion, suivant une ligne courbe.
(Les muscidés, les pupipares sont cycloraphes, tandis que
les tanystomos et les upules sont orthoraphes. Chez les
diptères cycloraphes, les larves n'ont pas de tête distincte.)
CVCLORHAMPHE ou CYCLORHAMPHUS {si, ran-ftfss)
n. m. Genre d'amphibiens anoures oxydactyles. famillo des
ranidés, comprenant des formes à langue entière, arrondie,
libre en arrière, à tympan caché, à quatre doigts à chaque
membre, ceux de devant libres, ceux de derrière à demi
palmés. (Ce sont des grenouilles de taille moyenne ; on en
connaît deux espèces, habitant l'Amérique au Sud.)
CYCLORHIS {si, riss) n. m. Genre d'oiseaux passereaux
dentirostres, famille des viréoni-
dés. voisins des manakins, et ca-
ractérisé par le bec à mandibule
supérieure légèrement dentée,
subobtuse, les narines rondes, les
ailes courtes et arrondies, la
queue égale.
— E.NCYCL. On connaît une di-
zaine d'espèces de cyclorhis, ha-
bitant les régions chaudes de l'A-
mérique méridionale et centrale ;
leur livrée est verte et jaune,
leurs mœurs sont celles des coqs
do roche.
CYCLOSCOPE (si, skop') n. m.
Compteur de tours, mesurant la
vitesse de rotation des machines.
CYCLOSE {si) n. f. Circulation intracellulaire des plantes,
par opposition à circulation générale des plantes.
GYCLOSIE {si, zî) n. f. Genre de plantes épiphytes, do
la famille des orchidées, tribu des vandées, comprenant
une seule espèce originaire du Mexique.
CYCL050ME OU CYCLOSOMUS {si, 7nuss) n. m. Genre
d'insocios coléoptères carnassiers, famille des carabidés,
tribu des tétragonodérinés, comprenant des formes ovales,
ayant toute l'apparence extérieure desomophrons et dont
on connaît quatre espèces, do petite taille, qui habitent
les régions chaudes de l'Afrique et des Indes. (Los cyclo-
somes sont ferrugineux, tachés de brun.)
CYCLOSPONDYLES(s/,5/)o?0 n. m. pi. Groupe de squalos,
comprenant ceux qui ont doux nageoires dorsales, pas de
nageoire anale, et dont les vertèbres sont biconcaves. —
Un CYCLOSPONDYLE. ,
— Encycl. Les cyclospondyles ont dos évents, pas de
membrane nictitante; leurs dents, à pointe saillante, sont
denticulées. Quatre familles composent ce groupe : lasmar-
gidés, échinorrhinidés, spinacidés, pristiophoridés.
CYCLOSTÉMON (s(, sté) n. m. Genre d'arbres, de la fa-
mille des euphorbiacées, type des cyclostémonées, compre-
nant plusieurs espèces, qui croissent à Java.
CYCLOSTÉMONÉES (si, sté) n. f. pi. Groupe d'euphor-
biacées, comprenant les trois genres cyclostémon, liemi-
cyclia ot ncorsrpera. — Une cYCLOSTÉMONÉt:.
CYCLOSTIGMA (si, slig') n. m. Genre de fougères lyco-
podiacées fossiles, apparaissant dans les terrains dévo-
niens. (Le nom de ces fougères leur vient do ce que leur
tronc arborescent est couvert de cicatrices rondes laissées
par les feuilles tombées.) Il Section du genre gentiane.
CYCLOSTOMATES {si, slo) n. m. pi. Sous-ordre de bryo-
zoaires gymnolémates, caractérisé par la forme arrondie
dos orifices des cellules, ceux-ci s'ouvrant à leur extré-
mité et étant dépourvus d'appendices mobiles. — Un
CYCLOSTOMATE.
— Encycl. Les cyclostomatcs sont répandus dans les
mors du nord, ou fossiles dans les terrains crétacés et
tertiaires. On les divise en radicelles ou articulés, et en
incrustés. Les premiers comprennent la seule famille des
crisiadés, les seconds celles des diastoporidés, tubulipo-
ridés, lichénopodidés, frondiporidés, corymbiporidés.
CYCLOSTOME OU CYCLOSTOMA {si, sto) n. m. Genre
de mollusques, type de la famille des cyclostomidés, com-
prenant des formes tcrrostros,
propres à l'ancien conLincnt, à co-
quille turbinée ou déprimée, avec
bouche ovale à opercule plat et
spiral.
— Encycl. On connaît un grand
nombre d'espèces, réparties, dans
une quinzaine do sous- genres.
I>es cyclostomes sont do taille
moyenne, gris, roussâtres ou am-
brés, marquetés ou variés do brun ; ils vivent à torro, sous
les pierres, les fouilles sèchos; certains peuvent se .sus-
pendre aux arbres au moyen d'un filament visqueux. Le
cyclostomn cleynns est commun en Europe.
CYCLOSTOMES {si. stom') n. m. pi. Ordre do poissons,
comprenant dos lamproies ot autres formes ressemblant à.
dos vers, et qui n'ont ni nageoires pectorales ni nageoires
ventrales, sont munis do six à sept paires do brancliios ot
d'un squelette cartilagineux à. corde dorsale persistante.
— Un CYCLOSTOME.
Cyclostome.
Cyclostrèmc.
470
— Encycl. Les cyclostomes sont des poissons inférieurs,
ainsi nommés à cause de leur bouche ronde ou en demi-
cercle, sans mâchoires, faite pour sucer, et armée do
nombreuses dents cornées. Grâce à cet organe, qui tient
autant de la râpe que de la ventouse, les cyclostomes se
fixent aux poissons morts comme à ceux qui sont vivants,
et sucent leur sang. Qu'ils habitent les oaux douces ou
salées, ils préfèrent les fonds vaseux où ils se tiennent
enfoncés. Certains, comme les myxines, vivent en para-
sites sur d'autres poissons. Au sortir de l'œuf, les jeunes
no ressemblent pas à leurs parents, mais constituent ces
formes larvaires longtemps prises, sous le nom d'ammo-
cètes, pour des espèces particulières. Les cyclostomes so
divisent en deux sous-ordres : hypéroartîens ou lamproies,
hypérotrètes ou myxinoides.
CYCLOSTOMIDÉS {si, sto) n. m. pi. Famille de mollus-
ques gastéropodes cténobranches, qui présentent beau-
coup de rapport avec les pulmonés, et sont, comme eux,
terrestres. — Un cyclostomidé.
— Encycl. Les cyclostomidés possèdent un© coquille
contournée, turriculée ou discoïde, à bouche entière, avec
opercule calcaire muni d'une lame cartilagineuse interne.
Répandus dans toutes les régions du globe et comptant
de nombreux représentants fossiles depuis l'époque créta-
cée, ces mollus'|ues comportent, comme genres princi-
paux : cyclostome, cyclotopsis, choanopoma, cistula, onrpha-
lotropis, haiîicsia et acroptyckia.
CYCLOSTRÉMATIDÉS (si, stré) n. m. pi. Famille de mol-
lusques ciastéropodes aspidobranches, caractérisés par
leur coquille blanclie, cornée ou transparenîe, non nacrée,
à bouche ronde munie d'un opercule corné. (Les genres
principaux de cette famille sont : cyclostrème, tinostome,
microtheca, cirsonella, etc.) — Un cyclosïrématidê.
CYCLOSTRÈME {si, strèm') ou mieux CYCLOTREMA
{si, tvê) n. m. Genre de mollusques gasté-
ropodes, type de la famille des cyclostré-
matidés, comprenant des formes à coquille
aplatie, circulaire, à bouche ronde. (Les
nombreuses espèces de ce genre sont ré-
parties dans toutes les mers.)
CYCLOTAXIS {si, ksiss) n. m. Section du
genre scandix, famille des ombellifères,
renfermant les formes chez lesquelles le fruit central des
ombellules est sessile et difforme.
CYCLOTELLE {si, tel') n. f. Genre d'algues, de la famille
des milosirées.
CYCLOTHÈQUE {si, tèk') n. m. Genre de plantes austra-
liennes, de la famille des phytolaccacées, tribu des gyro-
slémonées.
CYCLOTHRAUSTIQUE {si, trô-stik' — du gr. kukios,
cercle, et thraustos, friable) adj. Se dit d'un acide dérivé
de l'a-diquinoléino.
CYCLOTOME {si — du gr. kukios, cercle, et tome, sec-
tion) n. m. Instrument qui, dans l'opération de la cata-
racte, sert à pratiquer dans la cornée une incision circu-
laire. Il Instrument circulaire qui sert à fixer l'œil. (Ces
deux instruments sont peu usités aujourd'hui.)
CYCLOTOMIQUE {si, mik') adj. Relatif au cyclotome.
CYCLOTRICHE {si, trik') ou CYCLOTRICHA {si, tri-kn)
n. m. Genre d'inlusoires holoiriches, famille des cinétochi-
lidés, comprenant des formes persistantes, nageant libre-
ment, plus ou moins ovales, complètement ciiiées. (Les
cyclotriches habitent les marécages, les tourbières.)
CYCLOUM {si-klou7n') n.m Genre de bryozoaires cténo-
stomates, famille des alcvonidés, dont lespèce type (cy-
cloum pnpillosiim) vit sur les côtes d'Angleterre parmi les
algues {fucus serratus).
CYCLOZAMITES {si, ti^ss) n.m. Section du genre otoza-
mites , rentérmant de petites cycadées , fossiles dans
l'oolithe.
CYCLURE ou CYCLURA {si) n. m. Genre de reptiles sau-
riens crassilingues, famillo des iguanidés, comprenant des
formes à peau de la v^
gorge lâche, plisséo
en travers, mais no
formant pas fanon;
à tête plate , angu-
leuse; à crête moyen-
ne sur le dos et la
queue , celle - ci de
longueur médiocre,
avec écailles épineu-
ses, disposées en ver-
tic illes. (Les cyclures
sont de grands igua-
nes brrns , variés de
fauve et do jaunâtre,
ou do gris "l^leuâtro,
dont on connaît cinq ou six espèces, réparties dans lo
centre et le sud de 1 Amérique.)
CYCNIA {si) n. f. Genre d'insectes lépidoptères bomby-
cines, famille des euprépiadés, dont on connaît une tren-
taine d'espèces, ré-
pandues principale-
ment dans l'Amé-
rique septentrionale
et australe. (Toutes
les cycnia n'habitent
pas le no u voau
monde, quelques-
unes sont propres à
rindo [cycnia Sikki-
mcnsis , etc.] , ou à
Madagascar [ciicnia
Madniiasrariensis],)
CYCNI0N(5/)n.m.
Genre d'horbes rigi-
des, de la famille dos
scrofnlariacéos, tribu
des gérardiôos, com-
prenant six espèces,
(|ui croissent sous les
troi>iques.
CYCNOCHE {si-
knok' ) n. m. Genre
do plantes épiphytes, de la famille dos orchidées, tribu des
plourothallées, comprouant une seule espèce, qui croît à lu
Cynoche
471
Guyane. (La beauté ilo ses flours la fait rechercher pour
les sorjfOï.)
CYCNOOÉTON [si, je) n. m. Goure d'horbos aquatiques,
do la lainiUo des naiadtios, qui croissent en Australie.
CYCNOIDE (du ^i\ kuknos, cygne, et eidos^ aspect) adj.
Kn T. do zool., Qui rossoniblo au cygne.
GycnoS. Myth. gr. Fils d'Apollon ot do Thyrio. Désos-
pt^rtS d« no pouvoir obtenir do l^liylios un taureau qu'il
di'isiraii, il se précipita dans le lac do Canope ot tut
changé on cygne par Apollon. — Fils d'Ares ot de Vv\o-
pia. (Il arrêtait tous les voyageurs qui se rendaient ù Del-
phes, ot leur ravissait les ortrandes destinées à Apollon ;
Hôraklùs le tua dans un combat singulier.) — Fils do Slhe-
nolos, roi dos Ligures. (Il ressentit un toi chagin do la
mort do son ami Pliaéton, (lu'ApoUon le changea on cygne.)
— Fils do Poséidon et do Calycé. (Il devint roi do Colono
en Troade. Sa seconde femme, Philonomé, éprise de son
boau-fils, et non payée do retour, calomnia ce dernier
auprès do Cycnos, qui le tit jeter à la mer dans un coiVro.
Cycuos fut tué par Achille pendant la guorro de Troie, et
métamorphosé en cygne.)
GydiMAQUE, femme massaliote, fillo do Ménécrato,
célèbre par sa laideur, par les circonstances de son ma-
riage, et par l'amour qu'elle inspiraàson mari, Zénothémis.
CYDIMON (si) n. m. Genre d'insectes lépidoptères, fa-
niiHo des uraniidés, comprenant de grands ot oeaux pa-
pillons ordinairement noirs, volontés, tigrés de vert cui-
vreux ot métallique, à ailes inférieures prolongées en
longue queue.
— Encycl. Los six ou sept espèces connuer de ci/dimons
habitent les régions chaudes de rAmérique méridionale.
Volant rapidement dans les forêts à la grande lumière du
jour, elles vivent, à l'état de chenille, sous une toile
soyeuse, parmi les feuilles, pour sortir la nuit.
CYDIPPE {si) n. f. Genre de cténophores, type de la
famille des cydippid^s, comprenant des formes gfoDuleuses
ou ovales, dont les filaments tactiles sont très longs, indi-
vis et ciliés. (On connaît douze ou treize espèces de cy-
dippes répandues dans toutes les mers.)
CydIPPE, prêtresse du temple do Hôra, près d'Argos,
connue par un récit d'Hérodote, qui a conservé le souve-
nir du dévouement de ses deux fils, Cléobis et Biton.
CV.Cléobis.)— Jeune tille de Délos, héroïne d'une aventure
contée par Ovide dans ses Uèroides. V. Aconce.
GYDIPPIDÉS (si) n. m. pi. Famille de cténophores sac-
cates, caractérisé par le corps sphérique ou pyriforme,
peu comprimé, à côtes égales, et renfermant les genres
Cf/dippe,pleurobrachia,eschscholtzia,etc.
— U7l CYDIPPIDÉ.
GYDNE ou CYDNUS (si-dmiss) n. m.
Genre d'insectes hémiptères, type de la
tribu des cydninés , comprenant des
punaises terrestres de taille petite ou
moyenne, noires et blanches, dont on
connaît plus de soixante espèces, qui
vivent enfouies dans les terrains arides.
(Les cydnes, très communs en France,
ont des représentants dans toutes les
parties du globe ; leur forme est ovale,
assez aplatie.)
CYDNINÉS (fti) n. m. pi. Tribu d'in-
sectes hémiptères hétéroptères, groupe des géocoriscs,
famille des pentatomidés, caractérisée par leurs formes
robustes, leurs pattes épineuses propres à fouir. (Los
cydninés sont répandus sur tout le globe, avec les gen-
res principaux : cifdne, cephalocteus, amblyoUus, scaptio-
rosis stithuropus. hictiste, ndrise,
cijrtomèiie. etc.) — ^Un cydnink.
Cydnus (auj, Tarsous-
Tcliaï ) , fleuve de l'ancienno
Asie Mineuro{Ciiiciej. Alexandre
le Grand, pour s'y être baigné
couvert do sueur, faillit perdre
la vie (333 av. J.-C). Mure An-
toine aonna, sur los bords du
Cydnus, une fête eu l'honneur do
Cléopâtrc. L'empereur Frédéric
Barberousso s'y noya en 1190;
cependant, d'après Willebrand,
Barberousso n'aurait jias trouvé
la mort dans le Cvdnus, mais
dans le Caly cadnus (l'Ermerck-Sou de Selefké ou Séleucie) ,
qui a Sun embouchure à 80 kilora. du Cydnus.
CYDONIA {si) n. m. Nom scientiliquo du genre coi-
gnassior.
CYDONINE {si — du gr. kudônion, coing) n. f. Matière
gomiiiûuse, que rentorment los graines do coing.
CYDONIUM(,si, ni-om) n. m.Genro d'anthozoairos alcyo-
nairos, faniillo des gorgunidés, tribu dos corallinés, com-
prenant des polypiers cxtcriL-uremont coriaces, spongieux
et glabres, et intérieurement charnus. (Los cydonium sont
coniques, jaunes on dehors, rouges en dedans; l'espèce
typo est le cydonium cydonium des mers du nord.)
CyfFLÉ (Paul-Louis), sculpteur flamand, né X Bruges
en 1724, mort on 18o6. Il étudia auprès du peintre Jean
van Hocko; puis, s'étant rendu à Paris en 1711, il y séjourna
sept ans; après quoi, il se fixa à Lunévillo, oit lo retint le
roi Stanislas. Il entra d'abord cumme aide dans l'atelier
do B. Guibal. premier sculpteur du roi. A partir do 17:>1, il
Jlgura dans dill'érents actes, sous lo liiro de modeleur du
roi, ciseleur du roi. Lorsque Stanislas chargea Guibal
d'élever sur la place do Nancy uno statue do Louis XV
(1755), il lui implJ^a la collaboration de Cyfllé, dont il
appréciait le mérite, ot, à la mort do Guibal, Cyfllé bé-
rtia du titre de » sculpteur ordinaire do roi de Pologne ».
11 lit alors les figures allégoriques des fleuves, do ta fon-
taine lie la place d'Alliance à Nancy (1750). Kn 1768, il éla-
bilt ù Lunévilio uno fabrique et des ateliers pour faire cuire
do la vaisselle on lorro do pipe. C'est do là que sont sortis
ses Vendangeurs, ses Savoyards, lo Petit Voleur de pommes,
lo Savetier, etc., qui rapprocheulCyfflé de Clodion dans ses
œuvres familières. Il regagna sa patrie vers 1777, avec
lintontion d'ouvrir uno fabrique do porcclaino près do
ISamur. Lo succès ne répondit pas ù ses espérances, ot il
mourut dan.s le dénuement.
Cydne (gr. nat.).
Cydnus (monnaie de bron?.^
de Tarse).
De gueules fi un
cygne d'ai'gent,bec-
qué et membre d'or.
CygÉE. Myih. gr. Un dos Siciliens qui voulurent s'np-
nuser au passage d'Hôraklès dans leur île. Il fut tué par
le ilieu, et reeut de ses compatriotes les honneurs divins.
Gyg^NUS (Fredrik), poète ethislorion finlandais, né i
Tuwastchus en 1807, mort à Helsingfors en IStil. Il ousei-
;j;iia l'histoire ù Fredriksham (1833-1838), puis à Helsing-
fors, voyagea en France et en Italie {i843-18-l7). Il tr.i-
vailla à faire naître en Finlande un art et un théâtre
national, et combattit l'influence suédoise. Il a laissé de
nombreux ouvrages; entre autres, six volumes devers
publiés en 1851-1854 et 1870.
CYGNE {sign [gn mil.]) n. m. Ornith. Genre d'oiseaux
pahulpôdos, famille dos lamellirostres, typo d'une tribu
dite des cygninés, caractérisé par un cou très long et
flexible, un bec large et long, très robuste, à grandes
lamelles, à région nasale nue ou recouverte par la cire,
les pattes ayant le doigt postérieur libre do toute mem-
brane molle.
— Poétiq. S'est dit de quelques poètes, littérateurs ou
musiciens célèbres par la grâce et la pureté de leur style :
lo cygne de Dircé, Pîndare; le cygne de MantuHe,V\v^^\y
le cygne de Cambrai, Fénelon. ii Chant
du cygne, Chant mélodieux attribue au
trefois au cygne, particulièrement lors-
qu'il était près de mourir. — Fig. Der-
nière œuvre dun homme de talent, en
musique, en poésie, en littérature.
— Blas. Fio;urc héraldique représtn
tant l'oiseau de ce nom et toujours re-
présentée d'argent. (Quand son bec et
ses pattes sont d'un émail particulier,
on le dit becqué et membre de..., et on
l'appelle alcyon quand il est figuré dans
son nid et voguant sur les flots.)
— Tcchn.C'o;/rfecj/(7«e, Partie del'avant-
train d'une voiture à quatre roues, qui est courbée pour
laisser place au.x roues, quand on fait tourner lo véhicule.
— Loc. div. : Cou de cygne. Cou long et flexible, il Etre
blanc comme un cygne. Avoir une peau très blanche, ou la
barbe et les cheveux tout à fait blancs, il J^aire an cygne
d'un oison. Louer uno personne qui ne le mérite pas.
— Encycl. Ornith. Les cygnes sont de grands et beaux
oiseaux, volant bien, grâce à leurs larges ailes, nageant
encore mieux, mais marchant lourdement et mal. Ils se
nourrissent d'animaux aquatiques, qu'ils attrapent en fouil-
lant dans la
vase. On en
connaît uno .r?^ •
douzaine . "^ "
d'espèce s,
répandues
surtout dans ^ -^ X
l'hémisphère _r
boréal, mais
aussi auChili
ou en Aus-
tralie, où ha-
bitent de pe-
tites formes *""
noires et Cygne.
lan ches.
Domesticiués de toute antiquité, les cygnes font,' par leur
beauté, 1 ornement des bassins et des pièces d'eau, mais
leur cri désagréable, leur méchanceté en font des hôtes
assez dangereux, surtout dans les lieux fréquentes par les
enfants. Leur chair, huileuse et coriace, n est plus guère
estimée; mais jadis, et jusque sous Louis AlV, cotte
grande volaille comptait parmi les rôtis d'apparat. Les
cygnes sont essentiellement migrateurs ; ceux de l'extrême
nord traversent l'Europe jjour aller hiverner en Afrique et
dans l'Inde ; beaucoup d'individus s'arrêtent dans la région
circaméditerranéenne. Pendant les hivers rigoureux, il
n'est pas rare de voir des cygnes s'arrêter dans lo centre
do la France. Nichant au bord des eaux douces, ils vout
souvent à la mer après la saison do la pariado. Lo chant
du cygne n'est pas absolument une fable ; une des espèces
d'Europe {cygmu musicus) a une voix assez belle, très forte,
susceptible de moduler, et qui n'est pas désagréable â
entendre de loin. Les grandes espèces do cygnes sont
blanches. L'Europe possède trois espèces do cygnes : le
cygne muet {cygnus alor), à bec rouge, avec caroncule
noire. C'est celui qui e.st domestiqué; long do 2 mètres du
bec à la queue, il atteint jusqu'à 3 mètres d'envergure.
Moins long, mais d'une envergure encore plus grande
(3", 65), est le cygne chanteur {cygnus musicus), à bec jaune
à la base, noir à la pointe et sans caroncule. Le cygne
nain {cygnuf minor), beaucoup plus petit, habite lo nord
extrême de l'Europe ; lo cygnus ùucinator, l'Amérique du
Nord; le cygnus IJavidi, là Chine. Lo cygne à cou noir
{cygnus nigricollis), jolie espèce blanche â cou et tête
noirs, beaucoup plus petit, habite lo sud extrême de l'Amé-
rique méridionale; le cygne de la Nouvello-IIollande (cAe-
nopsis atratus) est uno espèce noire d'Australie, aujour-
d'hui commune dans les jardins publics et privés. Le
plumage forme une fourrure légère très rocherchéo; aussi
certaines espèces, à la suite do
massacres,sont devenues rares.
-^'
iif^^v^v^:;»?*»!
Cygne (oannii dd). Il exis-
tait jadis un ordre de ce nom,
dont l'origine se rattachait â
riiistoire semi-légendaire do
Lohengrin. Historiquement, on
ne conïiait que l'ordre créé en
Prusse, en lit2, par l'électeur
Frédéric II. Il se composait,
outre les princes, de trente no-
bles et de sept dames, qui s'en-
gageaient à célébrer los fêtes
de la Vierge. Eteint on 1539, il
fut reconstitué en 1843 par lo q^^^^ ^^ f. (PruMc).
roi Fredénc-Guillaume do jn \ >
Prusse. Il est donné à ceux qui font vœu do soigner los
malades et los pauvres. L'empereur d'Ailomagno on ost
le grand maître. L'ordre n'a pas do ruban, mais un collier.
Cyone (lo), constellation boréale, située entre la Lyre
et le Lézard, ot très riche on étoiles doubles ou multiples :
ou n'en compte pas moins de trente-cinq.
— Encycl. Cette constellation contient, ontro autres,
lu couple do la Oi" du Cyguo, qui ost cortatnomont l'un
dus plus intéressants de tout le Ciel. Cette étoile est la pre
CYCNOGETON — CYLINDRE
mière dont on ait pu déterminer la distance à la Terre;
c'est sur l'examen do ce système quo Bossel avait annoncé
l'extension des lois do la gravitation aux étoiles. Cette
étoile est la plus iirocho de la Terre, après a du Centaure.
On trouve aussi dans cette constellation un très joli
^^ystèmo quaternaire, forme par x du Cygne ot £ 2576. Les
quatre étoiles, de grandeur 0 à 8, sont animées d'un mou-
vement propre commun les emportant vers le sud avec
une vitesse de 42" à 47" par siècle.
Cygnes (rivière uks). V. Swan-Uivkr.
CYGNOPSIS (si, psiss) n. m. Genre d'oiseaux palmipèdes,
famille des lamellirostres, tribu des ansérinés, comprenant
une oie grise, de grande taille, qui habite l'Asio boréale.
— Encycl. Le cyqnopfiis cygnoides est remarquable par
la structure de son bec, intermédiaire entre celui des
cygnes et celui des oies. On a donné fautivement le nom de
(1 cygnopsis » à uno bernlcle du nord de l'Amérique, lo leu-
coblepharon Canadensts. V. leocoulephakon.
GYLADE OU GYLAS {sî-lass) n. m. Genre d'insecles
coléoptères rhynchophores , famille des curculionidés,
tribu des apioninés, comprenant de petits charançons
lisses, bruns, bleus dans le sexe femelle, à corps oblong, à
rostre court et épais. (On en connaît une dizaine d'espèces,
des régions chaudes do l'Afrique et de l'Asie.)
CYLICHNE [si-likn') ou CYLIGHNA (si, kna) n. f. Genre
de mollusques gastéropodes opisthobrauches, famille des
-scaphandridés, comprenant des animaux marins pouvant
se retirer complètement dans leur coquille, celle-ci subcy-
lindrique, enroulée et tronquée en arrière. (Les cylichnes,
dont on connaît quelc|ues espèces réparties dans toutes
les mers du globe, sont des petites coquilles blanches â
bouche étroite, disposée en long.)
CYLICODAPHNÉ {si) n. m. Genre d'arbres ou d'arbris-
seaux de la laniille des lauracées, tribu des tétranthérées,
comprenant quarante espèces, qui croissent dans l'Inde.
CYLICOMASTIGES {si, stif) n. m. pi. Groupe de proto-
zoaires flagellâtes, comprenant les salpingxca et les codo-
siga qui possèdent une sorte de collerette autour de leur
flagellum, ce qui les fait ressembler à certaines cellules
constitutives des éponges. — Un cylicomastige.
CYLIDRE ou GYLIDRUS (sj, druss) n. m. Genre d'insectes
coléoptères térédiles, famille des cléridés, comprenant de
petits clairons cylindriques, bleus ou bruns, variés de
jaune, à tête forte, habitant les régions chaudes de l'ancien
monde, depuis le Sénégal jusqu'à la Tasmanie. (On en con-
naît une vingtaine d'espèces, vivant sous les écorces.)
CYLIGRAMME ou GYLIGRAMMA (si) n. f. Genre din-
sectes lépidoptères noctuélines, famille des ommatopho-
rldés, comprenant des noctuelles de grande taille, à corps
grêle, brun et gris, à ailes supérieures entières, ocellées,
les inférieures denticulées. (On connaît quelques espèces
de ce beau genre, propre aux régions chaudes de l'Alrique
et à la région malgache.)
GYLINDRACÉ, ÉE {si) adj. En T. d'hist. nat-, Qui a la
forme cylindrique.
CYLINDRAGE (sj, draf) n. m. Tochn. Action de cylin-
drer, de passer ï,ous ou au c^vlindre un objet quelconque :
Le CYLINDRAGE dtfS draps. Cylindrage dn macadam.
— Phot. Opération consistant à faire passer une épreuve
photographique terminée entre deux rouleaux cylindri-
ques, froids ou chauffés, pourgiacer et égaliser sa surface.
— En'CYCL. Techn. I. Cylindrayt- des étofffs. CoAte opé-
ration consiste à faire passer sous |)ressiou uno étoffe entre
deux cylindres : l'un métallique. chauflFo â la vapeur inté-
rieurement, l'autre en bois ou en carton durci. Si l'on pro-
code au cylindrage à froid, c'est-à-dire sans chauffer le cy-
lindre métallique, cette opération consiituo le calandrage.
Le cylindrage a pour but, tantôt d'obtenir un étendage
régulier de Tétoffe, tantôt do lui donner un certain lustre.
IL Cylindrage des chaussées. Le cylindrage des chaus-
sées a pour objet d'obtenir par des écrasements succes-
sifs une liaison homogène des pierres cassées
dont on couvre leur surface. Pour cette opé-
ration, on fait usage de gros rouleaux en fonto
que l'on charge progressivement, ot :juo traî-
nent des chevaux; souvent, aussi, ou emploie
des rouleaux ou cylindres à lapour.
CYLINDRANTHÉRÉ, ÉE {si — do cglindrc,
et anthê/'f) adj. En T. de bot., Dont les anthères
sont réunies en cylindre. Syn.SYNANTHKBii,KE.
GYLINDRE (si — lat. cylindrus. gr. kidindros,
même sens) n. m. Géoni. Corps à base circulaire ou ellipti-
que, d:ins lequel toutes les sections parallèles àla base sont
égalesâ coite base, n Cylindre droit. Celui dont l'a-xoeslper-
pendiculalro à la base, il Cylindre
oblique. Celui dont l'axe ost obli-
que sur la buse.
— Archéol. Pierre taillée on
forme de cylindre, ayant servi
d'amulette ou de cachet : Cylin-
DUES babyloniens, perst'poliiains.
— Art milit. Pièce principale do
laculasso mobile, dans les armes
à feu. Il Cylindre incendiaire. Arti-
fice formé d'un paquet do mèche
ù étoupillo, entourée de ficelle
salpêtrée. que l'on introduit, avec
do la poudre line, dans les obus
qu'on veut transformer en projec-
tiles incendiaires, il Cylindre lu-
nette. Instrument vérificateur du
diamètre des projectiles.
— Bot. Cgtiudre central. Nom
que l'on doniio, en anatomie végé-
tale, â la région d'une tige eu d'une
racine qui entoure l'axo do cet
organe ot qui est entouré par
Técoree.
— Géopr. Sommet cylindrique
d'une moulagno : Ze cylindre de
Marboré.
— Mar. Pièce cylindrique do la
roue du gouvoruàil, sur laquelle sont faits los tours do
la drosse.
— Mécan. Corps do pompo. il Tuho cylindrique, dans
lequel se meut te piston d'une machine A vapoui^.
— Méd. Nont quo l'ou douuutiuolquofois au stéthoscopo.
Cylindre.
0, cyliuiliM & vapeur.
CYLINDRE-AXE — CYLINDR0RRHINU5
472
C>liinlie compresseur.
Cyliodre compresseur
il vapeur.
— Métall. Ci/lindi-es broyeurs. Réunion de cylindres à
dents ou à cannelures pour le broyage du minerai.
MoU. Nom du coquillage appelé aussi roclead.
— Mus. Dans les orgues raécanuiues, Pièce de bois cy-
lindrique, sur la surface de laquelle sont implantées de
petites pointes, qui viennent soulever les toucHes, lorsque
le cylindre est en mouvement.
— Techn. Rouleau dont on se sert pour broyer ou
comprimer le papier : Cylindres de laminoir, n Rouleaux
lisses ou munis de découpures représentant un proiil
donné, entre lesquels on fait passer les barres de fer ou
d'acier rouges, tt Chacun des rouleaux ou ensouples du
métier à lisser : Cvlindru de devant. Ctlindrk de d>'r-
rière. iPea usité.) [On dit plus généralement BNsorpLE ou
ROULEAU.] Il Nom de l'une des parties du battant des mé-
caniques armures et de la mécanique Jacquard, il Cy-
lindi-e à lustrer. Pièce de métal do forme cylindrique, en
usage dans les fabriques pour lustrer les étones. li Cylindre
gravé. Cylindre pour l'impression des étolfes. il Gros tube
do cuivre, de forme cylindrique, qu'on emplit de braise et
qu'on tient dans l'eau d'un bain pourlachauîîer. II Cylindre à
infusions. Espèce d'étui de fer-blanc, percé de petits trous,
et dans lequel on introduit la substance que l'on veut faire
infuser, ii Rouleau
de pierre, de bois,
de fonte ou de fer,
qu'on fait passer
sur les terres la-
bourées pour écra-
ser les mottes, et
dont on se sert
aussi pour aplanir
les allées. {Les cy-
lindres métalli-
ques sont rigides ou composés d'anneaux parallèles et
mobiles.) u Cylindre de compression ou compresseurs ,
Gros cylin-
dres en ïonte,
mus par des
chevaux ou
par la vapeur,
pour compri-
mer et écra-
ser les cail-
loux répandus
sur les chaus-
sées.
— Télégr.
éiectr. Cylin
dre creux du
frein, Cylin-
dre de l'ap-
pareil Hu-
ghes, à l'intérieurduquel le sabot du frein vient s appuyer.
— Enctcl. Géom. On nomme généralement cylindre une
surface engendrée par une droite assujettie à rester paral-
lèle à une direction fixe, et dont le mouvement est déter-
miné par une condition spéciale. Cette condition, que doit
remplir la droite mobile, peut être de rencontrer toujours
une courbe donnée, qui prend alors le nom de directrice
du cylindre, ou de rester tangente à une surface donnée;
auquel cas, le cylindre est dit circonscrit à la surface
donnée.
On nomme cylindre de révolution la surface engendrée
par une droite mobile tournant autour d'un axe auquel
elle est parallèle. Plus particulièrement
encore, on désigne sous le nom de « cylin-
dre 0 la surface précédente limitée à deux
plans perpendiculaires à son axe ; ou même
le volume compris entre la surface ainsi li-
mitée et les plans des bases. On a ainsi
le cylindre étudié en géométrie élémentaire.
(On peut encore le considérer comme un
solide engendré par un rectangle tournant
autour d'un de ses côtés.)
La surface latérale de ce cylindre, qu'on
peut assimiler à celle d'un prisme régulier,
a pour mesure le produit des mesures de la
circonférence de la base et do l'aréte ou
2t:RH. La mesure de son volume, déduite
de celle du prisme, est -nR'H.
Analytiquement, soient x = m:, i/ = nr les
équations d'une parallèle aux génératrices de^Êse^^AA/
d'uQ c^'lindre quelconque, celles d'une gêné- génératrice.
ratrice en particulier seront : x = mz-\-p,
y = nr-|-y; la condition à laquelle devra satisfaire cette
génératrice mobile s'exprimera par une équation o(p, y) = 0,
et celle du cylindre engendré seTa.<f{x~}nx,y~ nz)=^Q.
C'est l'équation type des surfaces cylindriques.
Les sections laites par des plans parallèles dans un
cylindre sont toutes égales; les tangentes menées à ces
sections aux points où les coupe une même génératrice
sont donc parallèles et, par suite, contenues dans un
m6me plan : ce plan est le plan tangent au cylindre. Un
plan tangent à un cylindre le touche donc en tous les
points de la génératrice qui passe par le point de contact.
Le point de contact reste ainsi indéterminé, alors même
que lo plan tangent est donné.
Tous les plans tangents à un mÔme cylindre sont paral-
lèles aux génératrices do ce cylindre; et réciproquement
une surface dont tous les plans tangents sont parallèles à
Doe même droite ne saurait être que cylindrique. Cette
propriété caraclôristiquo des plans tangents aux surfaces
cylindriques peut être traduite par une équation qui est
l'équation générale (aux dilférentielles partielles) des sur-
faces cylindriques.
J/équation au plan tangent en un point [x,y,z]à. une
surface quelconque étant Z — z = p {X — x) -|- g- (Y — y),
où p et g désignent les déri\'ées partielles de z par rap-
port à X et à y au point [x, y, z], fa condition à exprimer
sera traduite par l'équation : pm -\- ^n + l =0. où m et n
désigneraient tes coefficients angulaires constants de la
génératrice.
— Mécan. Los machines à vapeur, les pompes, les
Fresses hydrauliques possèdent des cylindres alésés, à
iotéricur'desquels doivent se mouvoir des pistons. Les
machines à imprimer, à. laminer, sont composées de cy-
lindres tournés, qui agissent par compression sur l'os
matières à travailler; ceux des laminoirs portent souvent
des entailles circulaires d'un profil déterminé, suivant la
forme que l'on veut donner aux barres et aux tils façonnés
parlepassago decosoulailles. Les cylindres tournés sont
Cylindre de
révolution en-
gendré par un
rectangle : 00'
A'A rectangle
générateur, G
O' axe ou hau-
teur du cylin-
dre ;CC' cercle
appelés quelquefois ■- rouleaux », lorsque leur diamètre est
faille comparativement à leur longueur.
On désigne plus spécialement sous le nom de eyiindre
l'organe des machines à vapeur dans lequel la vapeur
vient agir sur le piston, pour produire un travail moteur.
Ces pièces sont toujours en fonte et alésées intérieu-
rement, avec ou sans enveloppe de vapeur. Les cylindres
à vapeur portent à leurs extrémités deux conduits, qui se
bifurquent pour venir rencontrer les orifices de distribu-
tion de la vapeur, mettant successivement le dessus et le
dessous du piston eu communication avec la chaudière ;
un troisième conduit sert au dégagement de la vapeur
qui a produit son effet, et lui permet de se rendre dans
le condenseur ou de s'échapper dans l'atmosphère. Les
deux extrémités du cylindre à vapeur sont fermées par le
couvercle et par le fi)nd.
Archéol. Cylindres chaldéens, assyriens, etc. Ces objets,
ainsi appelés à cause de leur forme, étaient faits en matière
dure, toile que basalte, jaspe, turquoise, hématite, lapis,
agate, etc. Usétaient percés dans l'axe d'un trou destiné à
recevoir une tige, au moyen de laquelle on roulait sur l'argile
molle ou la cire ces cylindres, qm servaient ainsi do sceaux
ou cachets. Les musées possèdent une grande quantité
de ces petits objets, ainsi que des briques d'argile où l'on
retrouve leurs empreintes, qui accompagnent souven*
1. Cylindre chaldéen ; 2. Empreinte en relief du même cylindre-
des formules d'actes d'engagements, etc. En général, ils
sont gravés à l'envers, alin que l'empreinte paraisse à
l'endroit. Ils représentent presque toujours des scènes
religieuses et mystiques et portent le nom du propriétaire.
Les Arméniens, les Modes et les Perses ont suivi à cet
égard les coutumes des Assyriens. On comprend combien
ces cylindres doivent varier suivant l'âge et la prove-
nance. Certains, qui ne portent pas de noms, sont consi-
déré:^ comme de.'^ amulettes ; il en est sur lesquels sont
gravés des symboles gnostiques.
— Relig. liind. Cylindre à prières. Le cylindre ou mou-
lin à prières (en thibétain /iA/ior-^o)est un ustensile sacré,
d'un usage universel dans toutes les contrées lamaïques.
Il se compose d'un cylindre creux en métal, qui tourne sur
un axe. Sur sa surface se lit la célèbre prière à six syl-
labes Om Ma-ni Pa-dmé ffoum, et dans l'intérieur sont
renfermées des bandes de papier ou d'étoffe couvertes de
prières.
Chaque fois qu'on fait tourner le hkhor-lo de droite à
gauche (la rotation en sens contraire détruit l'efticacité
de l'acte), on acquiert les mêmes mérites que si l'on avait
lu d'un bout à l'autre tout ce qui est écrit à l'intérieur.
On trouve de ces instruments soit isolés, soit disposés
en file le long des avenues et des cloîtres des monastères,
où les moines et les pèlerins les mettent en mouvement
d'un coup de main, en passant. Souvent aussi, on utilise,
pour les faire tourner, la force du vent ou bien les ruis-
seaux et les cascades voisins des couvents.
Ou a trouvé des moulins à prières en Assyrie et en Perse,
où ils servaient au même usage qu'au Thibet.
CYLINDRE-AXE f.^On.m. Prolongement protoplasmique
de la cellule nerveuse centrale. (Il se prolonge dans les
nerfs formant laxo du tube nerveux.)
— Encycl. Le cylindre-axe fait communiquer directe-
ment les organes sensitifs ou les muscles avec la cellule
nerveuse centrale. C'est une tige rigide, réfringente, ho-
mogène dans toute son étendue.
GYLINDRELIX ou CYLINDRELLA {si, drèV) n. f. Genre
de mollusques, type de la famille des cylindrellidés, ren-
fermant plus de deux cents espèces américaines, répan-
dues surtout aux Antilles. (Les cylindrelles ont la bouche
presque ronde, avec le péristome continu et réfléchi.)
CYLINDRELLIDÉS {si. di'èV) n. m. pi. Famille de mol-
lusques gastéropodes stylommatophores, comprenant les
genres cylindreile, lia, inacj'oceramus , pinerîa , tous ca-
ractérisés par la coquille turriculée, à plusieurs tours,
le dernier plus ou moins détaché, et à sommet souvent
tronqué. (Les cylindrellidés sontdes mollusques terrestres,
habitant tous TAmérique.) — Un cylindrellidé.
GYUNDRER (sï) V. a. Donner la forme d'un cylindre
à : CvLiNDRER une pièce de bois.
— En T. de techn.. Soumettre à la pression d'un cylin-
dre ; CYLiNiniEit du papier, du drap, une route.
Se cylindrer, v. pr. Etre cylindre.
CYLINDREUR, EUSE (si) n. Ouvrier chargé de faire
passer un objet quelconque sous le cylindre ou au cylindre.
CYLINDRICITÉ {si, dri-si) n. f. Etat, forme de ce qui
est cylindrique.
CYLINDRIMÈTRE {de cylindre, et du gr. métron, me-
sure) n. m. Instrument propre à exécuter avec précision
les roues et les diverses pièces cylindriques employées
en horlogerie.
CYLINDRIQUE {si, rfn'A"') adj. Techn. Qui est relatif ou
qui appartient au cylindre : Surface cylindrique, il Qui
a la forme d'un cylindre ou une forme approchante -.Pour
qu'un corps de pompe soit bien fait et d un bon usage, il
doit être intérieiiretnent bien cylindrique.
— Anal. Epithi'dium cylindrique, Epithôlium formé de
cellules cylindriques. V.'épITIIELIUM.
CYLINDRIQUEMENT (si, ke-man) adv. En forme de cy-
lin'ire.
.CYLINDRISTACHYÉ, ÉC [si, sta-ki — de cylindre, et du
^r. stakhus, épi) adj. Eu T. do bol., Dont les fleurs sont en
épis cylindriques.
CYUNDRITE (si) n. m. Moll. Olive ou cône fossile.
— Bol. Genre fossile douteux, considéré comme dos
débris d'épongés ou d'algues.
CYLINDROBASIOSTÉMONE {si, sté —de cylindre ; du.
gr. basis, éâs, base, et stémôn, étamine) adj. En T. de bot.,
Dont les étamines sont soudées ensemble à leur base.
CYLINDROCARPE (si — do cylindre, et du gr. karpos,
fruit) adj. Kn T. de bot.. Qui a des fruits cylindriques.
— n. f. Algue du genre chordaria.
CYLINDROCÉRE {si, sèr') n. m. Genre de coléoptères
télranières, de la famille des curculionidés, qui haoitent
Cayenne et lo Brésil.
CYLINDROCLINE (si) n. f. Genre d'arbrisseaux, de la
famille des composées-inuloïdées, comprenant une seule
espèce, qui croît à l'Ile Maurice.
CYLINDRO-CONIQUE (si, 7iik') adj. Qui tient du cylindre
et du cône : Balles cylindko-coniques.
CYLÏNDROCORYNE (si) n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères rhynchophores, famille des curculionidés, tribu
des cryptorrhynchinés, comprenant des charançons de
taille moyenne, à rostre grêle et long, à yeux grands, à
corselet conique et élytres oblongs. (On en connaît cinq
ou six espèces, propres â l'Amérique du Sud.)
CYLINDROCYSTE {si, sisst') n. m. Genre d'algues d'eau
douce, de la tribu des desmidiées, comprenant une seule
espèce.
CYLINDRODÈRE (si, dèr') OU CYLINDRODERUS (si, dé-
russ) n. m. Genre d'insectes coléoptères serricornes, famille
desélatéridés, tribu des campylinés, comprenant des tau-
pins allongés, parallèles, à longues antennes, dont les
articles vont toujours en augmentant depuis la base. (Les
cylindrodères sont de taille moyenne, ordinairement bron-
zes avec les pattes fauves. On "en connaît sept ou huit es-
pèces, répandues dans les régions chaudes de l'Amérique.)
CYLINDRODES {si, dro-dèss) n. m. Genre d'insectes or-
thoptères sauteurs, famille des gryllidés, comprenant des
formes très allongées, cylindriques, intermédiaires entre
les tridactyles et les coùrtilières, et dont les ailes et les
élytres sont rudimentaires. ( La
se'ule espèce de ce curieux genre
est le cylindrodes Campbelli, du
nord de l'Australie, d'un brun
jaune. Elle perce les tiges de di-
verses plantes et y creuse des ca-
naux où elle se tient à l'abri ; c'est
le ver-fil des colons anglais.)
CYLIN DRO GRAPHE (du gr. ku-
lindros, cylindre, et yraphein ,
écrire) n. in. Appareil photogra-
phique panoramique de P. Moës-
sara.
— Encycl. Cet appareil se com-
pose d'une chambre photographi-
Cylindro graphe.
que portative qui permet, une fois
1 appareil en place, de prendre deux clichés contigus em-
brassant un angle total de 340 degrés.
CYLINDROÎDE (de cylindre, et du gr. eidos, aspect) adj.
Qui ressemble à un cylindre, qui a la forme d'un cylindre :
Antennes cylindroÏdes.
— Miner. Cristaux cylindroÏdes, Cristaux prismatiques,
qui, par suite de causes diverses, ont subi des arrondisse-
ments sur les arêtes, et ont passé à un état plus ou moins
voisin d'un cylindre, il Groupes cylindroides. Groupes com-
posés d'aiguilles ou de fibres qui partent toutes d'un axe
commun.
— n. m. pi. Entom. Famille de coléoptères tétramères,
dont les antennes sont en forme de massues cylindriques.
— Un CYLINDROIDE. Il On dit aussi cylindriformes.
" CYLINDROLOBE (si) n. m. Genre deplant.es épiphvtes,de
la famille dos orchidées, tribu des vandées, renfermant
une seule espèce, qui croît dans les forêts de Java.
CYLINDRO-OGIVAL, ALE, AUX (si,//) adj. En T. de ba-
list., Syn. de cylindro-<.onique.
CYLINDROPHIS {st. fiss) n. m. Genre de reptiles ophi-
diens colubriformes, famille des tortricidés, comprenant
des formes voisines
des rouleaux, dont
elles diffèrent par
leurs yeux tout à fait
découverts, et leurs
intermaxillaires sans
dents.
— Encycl. Les cy-
lindrophis , dont on
connaît irois espèces
de l'Asie méridionale
et de la Malaisie.sont
des petits serpents cylindriques, très lisses, irisés, bruns ou
verdâtres, avec le ventre blanc. Comme ses congénères, ce
serpent non venimeux, long de 0'",40, vit dans des terriers.
CYLINDROPHORA (si) n. m. Bot. Section du genre plu-
kenetia, caractérisée par un calice de quatre pièces, vingt
étamines, un style cylindrique, ayant de quatre à cinq
lobes à son sommet et un ovaire quadri ou quinqué-ovulé.
CYLINDROPHYMA {si) n. f. Paléont. Genre d'épongés
pierreuses, laniillo des anomocladidés, comprenant des
formes cylindriques, allongées, renflées do bas en haut,
avec vas'te cavité centrale. (D'assez grande taille, elles
comptent parmi les éponges fossiles les plus communes
du jurassique supérieur.)
CYLINDROPODIUM (sï, di-om') n.m. Genre de cycadées
fossiles des terrains secondaires. (Il convient de rapporter
à t-e genre les formes décrites sous les noms de mantetlia,
bucklandia, cycadoidea, encephalartos.)
CYLINDROPUS {si, puss) n.m. Bot. Genre de cypéracées,
très voisin des scleria. {La seule espèce connue [cylin-
dr-opus juuciformis] habite Ceylan.)
CYLINDRORRHININÉS {si) n. m. pi. Tribu d'insectes
coléoptères rliynchopliores, dont le genre cylindrorrhinus
est lo type, et qui contient les adioristus, scuta'bo7'us, otido-
deres, listroderes, etc. (Tous les cylindrorrhininés sont dos
charançons grands ou moyens, ovales, à pattes longues,
ordinairement pubescenis; ils sont répandus dans le sud
extrême do l'Amérique.) — Un cylindrorruininé.
CYLINDRORRHINUS (si, nuss^ n.m. Genre d'insectes co-
léoptères rhynchophores, famille des curculionidés, type
de la tribu des ci/lindrorrhininés, et comprenant sept ou
Cylindrophis.
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huit espèces ilo graiulo taille, noir varié lio gris, habitant
l'cxtrônie sud do l'Amériquo.
CYLINDROSCOPE {si. sA'O^/ — do cylindre, et du gr. sko-
pciu, rxamiiicr) n. m. Demi-cylindro en bois, sur loquol
ou disposo les épreuves photographiques obionuos à l'aido
du cyiindrographo, do laçon qu'en so plaçant au contre
do l'appareil, on voit, reconstitué sous son véritable angle
pauoi-aniiqiie, Timago donnée par lo cylindrographe.
CYLINDROSE {si) n. f. Anat. Nom d'une des sortes do
sutures du crauo. V. suroiu:.
CYLINDROSOME (si — do cylindre, ot du gr. sotna, corps)
adj. Kii T. de zool., Qui a lo corps cylindrique.
CYLINDROSORE {si) u. m. Genre do plantes, do la fa-
nijllo des ooinposoes-sénécionéos, reulormant uuo seule
espùco, qui eruit en Australie.
CYLINDROSPERME {si, spi'rm') n. m. Genre d'algues
nostochiiiéfs, comprenant uno dizaine d'espèces.
CYLINDROSPORE {si, spor') n. m. Genre de champignons
gymnocèlcs microscopiques, comprenant plusieurs espè-
ces, qui croissent eu parasites sur les leuillesdes vègôlaux.
CYLINDROTOME ou CYLINDROTOMA {si) n. f. Genre
d'ulsoctcs diptères nomocères, iamillo dos limnobiidés,
comprenant des tipules de taille médiocre, à antennes (ili-
formcs do treize articles cylindriques. (On connaît trois
ou quatre espèces de cyHnd'rotomes : toutes sont propres
à l'Europe, brunes et jaunâtres ; elles vivent dans les prai-
ries ou les bois et portent, au repos, leurs ailes repliées
sur le dos.)
CYLISTA {si, sta) n. f. Genre de plantes grimpantes, de
la l'aniillo des légumineuses-patiilionacées, tribu des pha-
scolées, qui croissent dans l'Inde.
CyllabaROS. Myth. gr. Argien qui, pendant le siège
do Troie, séduisit Eg'ialé, femme de Dioraède. A son retour
do Troie, Diomôde dut céder devant les embûches que lui
tendirent Cyllabaros et sa femme, et il s'enfuit en Italie.
(Cyllabaros est plus souvent appelé Comètes.)
CylLAROS. Myth. gr. Centaure tué aux noces de Piri-
thoos; son épouse, Hylonomé, se donna la mort de déses-
poir. ~ Nom du cheval de Castor ou de Pollux.
Cyllen. Myth. gr. Fils d'Elatos. roi d'Arcadie, et de
Laodicé. Il donna son nom au mont Cyllène, en Arcadie.
GyLLÈNE, montagne d'Arcadie (auj. Ziria), sur les
frontières do l'Achaïe, une des plus hautes du Pélopo-
nèse : elle était consacrée à Hermès surnommé Cyllenios.
— Ville d'Elide (auj. Glarentza).
CYLLÈNE {sir — nom mythol.) n. f. Genre do mollus-
ques gastéropodes cténobranches, famille des buccinidés,
comprenant des formes voisines des buccins, à coquille
ovale, à spire aiguë, à opercule en losançe allongé. (Les
cyllènes habitent les régions chaudes de 1 Atlantique et de
l'océan Indien ; on en connaît une quinzaine d'espèces, sans
compter quelques-unes fossiles dans les terrains miocènes.)
GYLLÉNIE (sii, nî) OU CYLLENIA {sil-lé) n. f. Genre
d'insectes diptères brachycères, famille des bombylidés,
comprenant des formes de taille moyenne, à trompe mé-
diocre, à tête épaisse, à abdomen long, cylindrique, à
cuisses renflées chez les mâles. (On connaît deux ou trois
espèces de cyllénies, qui habitent le midi de l'Europe et
de l'Afrique australe.)
CYLLIDIUM {sir, dï-om') n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères palpicornes, famille des hydrophilidés, tribu des
chœtartriinés, dont le nom véritable est ch-etarthria,, et
qui renferme quelques espèces de très petite taille, habi-
tant l'hémisphère boréal. (La seule espèce française est
minuscule, d un noir brillant, globuleux, pouvant se rouler
on boule, et vivant au bord des eaux.)
CYLLO {siV) n.-in. Genre d'insectes lépidoptères rhopa-
locèrcs, famille des satyridés, comprenant des papillons
de taille moyenne, qui vivent dans les régions tropicales
de l'ancien monde. (On connaît quelques espèces do cyUo ;
la plus répandue est le cyllo leaa, qui se trouve depuis la
côte occidentale d'Afrique jusqu'en Australie.)
CYLLOSOME {sil') n. m. Espèce de monstre unitaire,
qui ort're une oventration latérale, et qui a la jambe cor-
respondante imparfaitement développée.
CylON, oupatride athénien, qui vivait au viP siècle
av. J.-C. Gendre de Thôagène, tyran do Mégaro, et vain-
queur aux jeux Olympiques, il essaya do s'emparer du
pouvoir suprême à Athènes. Il occupa l'Acropolo pen-
dant une fùto. Bloqué étroitement, manquant de vivres et
d'eau, il se réfugia avec ses partisans près de l'autel
d'.Vthôné. L'archonte Mégaclès, pour les attirer hors do
cet asile sacré, leur persuada do se présenter en juge-
ment, ot, pour conserver leur droit d'asile, d'attacher à la
statue do la déesse un til qu'ils tiendraient à la main.
Quand les suppliants furent auprès do l'autol des Eumé-
nides, le fil se rompit ou fut rompu, et tous furent mas-
sacrés. 'Suivant Thucydide, Cylon et son frèro étaient
parvenus à. s'échapper; Suidas, au contraire, rapporte
qu'ils furent égorges. Co meurtre fit accuser Mégaclès do
sacrilège et cette accusation pesa sur touto sa postérité.
On appela Epiménido pour i)urilîer Athènes.
CYMAISE n. f. Archit. V. cimaise.
GYMARIE {si, rî) n. f. Genre d'arbrisseaux, do la famille
des labiées, tribu des ajucoïdéos, comprenant doux es-
pèces, qui croissent dans 1 Inde.
GYMATILE {si — du lat. cymatile, vêtement couleur dos
flots; du gr. knma, flot) n. f. Archéol. rom. Vêtement
féminin couleur d'eau de mer, ot dont l'éioiro, fabriquée
avec la laino des chèvres du Sangarius et d'Angora, était
pointe do façon à représenter les flots lorsqu'on la re-
gardait d'uno certaine manière.
CYMATINE^'*:?) n. f. Miner. Nom donné à plusieurs silica-
tes du genrtî amphibole, variété do trémolito ou d'actinoto.
CYMATION {si, (i-on) n. m. Rot. Syn. de CRNiTiiooLosstf.
— Molt. Suus-gonro do gastéropodes, établi dans lo
genre triton.
CYMATIUM (ni, si-om') n. f. Bot. Nom donné par Wall-
roth à l'apothér-io dos licliens.
CYMATODÈRE OU CYMATODERA («I, dé) n. m. Genre
d'insoctos colôoptôros térédilos, famille dos déridés, com-
lU.
CYLINDROSCOPE
CYMBOSTEMON
Cymatophore (réd. d'un tierâ).
prenant do grands clairons roux, tostacés ou bruns variés
do fauve, pubescents, à élytres chargés de séries do
points. (Les oymatodères, dont on connaît plus do trente
espèces, habitent l'Amérique septentrionale ot centrale.)
CYMATOLITE (si) n. f. Substance minérale, résultant
d'un mélange do museovito ot d'albito.
CYMATOPHORE OU CYMATOPHORA {si) n. f. Oonre
d'insectes lépidoptères noctuélines, famille dos cyniato-
p.'wridês, comprenant des for-
mes à antennes épaisses et
veloutées, à trompe courte,
à corps laineux, à ailes cou-
vertes de lignes ondulées.
— Encvcl. Los chenilles
de ces noctuelles vivent ca-
chées entre les feuilles des
chênes. On connaît quelques
espèces de cymatophores, ré-
pandues surtout dans l'hémi-
sphère boréal ; uno des plus
communes, en Franco, est la cymatophora ridens, dont la
chenille jaune, à tète fauve, vit sur les vieux chênes ; celle
de la cymatophora flavicornis ronge les feuilles du bouleau.
CYMATOPHORIDÉS (si)n.m.pl. Entom. Famille de noc-
tuelles, formant le passage entre ces lépidoptères et les
notodontidés, et aussi avec les bombycidés, et renfermant
les nocluobombycites des anciens autours. — Un cyma-
TOPBORIDÉ.
— Encycl. Si les papillons des cymatophoridés se rap-
prochent des noctuelles, leurs chenilles à seize pattes
rappellent celles des notodontidés. Les principaux genres
de cette famille sont : cymatoplwre, thyathyra.
CYMATOPLEURA {si) n. m. Bot. Genre d'algues diato-
mées, famille des surirollées, renfermant des formes libres,
on ovale plus ou moins allongé.
CYMATOSIRA {si-ma) n. m. Bot. Genre d'algues fragilla-
riées, dont l'espèce type, la cymatosira Lorenziana, habite
l'Adriatique.
CYMATOTHÉRIUM (51, ri-om') n. m. Pàléont. Genre
douteux de mammifères fossiles, qui semble avoir été
établi sur des dents appartenant à
des mammouths {elepnas primiye-
n/(ts),de très petite taille, ou sur des
dents de lait des mêmes animaux.
GYMBA {si7i) n. f. Sous-genre de
mollusques gastéropodes, du genre
yeius (volutidés), comprenant les
formes à coquille empâtée au som-
met, à spire caniculée ou aplatie,
non couronnée. (L'espèce type do
co sous-genre est ia cymba probe-
scidalis, grande coquille de l'océan
Atlantique, qu'on trouve sur les
cotes de Guinée.)
GYMBAIRE {siti-bèr') n. f. Genre
d'herbes vivaces, de la famille des
scrofulariées , tribu des euphra-
siées, renfermant deux espèces, qui
croissent en Sibérie.
CYMBALAIRE (sùi, 1er') n. f. Nom
vulgaire d'une espèce de linaire.
(C'est une petite plante annuelle, dont les feuilles ontya-
guement la forme de cymbales, et dont les fleurs, d'un
violet tendre, sont prolongées en éperon à la base.)
CYMBALE {sin — lat. cymbalum, gr. knmbalon ; de kiun-
bos, objet creux) n. f. Mus. Instrument composé de deux
plaques de métal sonore,
qu'on frappe l'une contre l'au-
tre. Il Jeu d'orgue de muta-
tion, à bouche et enétain ; La
CYMBALE ne s'emploie qu'avec
d'autrts jeux. (F. Clément.)
Il Dans le moyen âge. Série
do clochettes que l'on agitait
pour produire uno sorte de
carillon.
— Encycl. La cymbale est
empruntée à l'antiquité ; mais,
au moyen âge, cet instrument
prit un autre nom, tandis que
le mot « cymbale i> était employé pour désigner un in
strument de musique du genre dos triangles et muni do
grelots. Le vrai sens du mot était clochette, et -*" —
son acception la plus
stricto, la cloche du ~
cloitro, dite cymbalnm ,
mentionnée expressé-
ment au xm" siècle
parmi les six cloches
régulières dos monas-
tères. Le manuscrit do
Sainl-Emerand (ix» s.)
donne, comme c y m -
baie, un triangle à, plu-
sieurs branches munies
de grelots et de clo-
chettes. .\u xvi< siècle,
les femmes appelaient
cymbales ou cliquettes
leurs grands pendants
d'oreilles.
Dans le sens mo-
derne du mot, les cymbales se composent de deux plaques
minces de forme rondo, en cuivre ou en bronze, ayant à
jour centre une petite
cavité qui sert à faci-
liter la production du
son, qu'on obtient en
les heurtant vivement
ou en les frottant légè-
rement l'une contre
l'autre, selon la nature
do l'cirot qu'on veut
obtenir. Généralement,
et dans les passages
do grande vigueur, on
les unit à la grosse caisse, pour obtenir un rythme puis-
sant. Toutefois, lo léger froltomont dos cymbales peut
lorsi^ue l'orchestre liii-
Fairo un bruit semblable à celui
Cymbalaire : a, tleur.
Cymbales antiques.
dans
Cymbales
CjTiibe.
t'ymbaloi
produire des off'ots charmants
mémo ofl*ro des dessins délicats
CYMBALER {sin) v.
des cymbales.
CYMBALiER(s/», li-é) u.m. Jouourdo cymbales, il On dit
aussi CYMil.VI.ISTK.
GYMBALOÏDE {sin — de cymbale, et du gr. eidos, forme}
adj. En T. dliist. nat., Qui ressemble à uno cymbale, ii Qui
ressemt)lo à uno clocliette. ii Qui ressemble à uno nacelle.
CYMBALOPORA {sin) n. m. Paléont. Genre de forami-
nifères, famille des rotalidés, comprenant dos formes tur-
binéos, à lo^es disposées on spirale sur la face supérieure
qui est conique. (Les cymbalopora sont do minuscules
coquilles calcaires, fossiles dans le crétacé.)
Cymbalum mundi, en français, contenant qualité
dialogues poétiques, fort antiques, joyeux et facétieux, par
Bonaventure Des Périers (1537). — Cet ouvrage, d'une
forme enveloppée et obscure, paraît être une satire allégo-
rique des croyances et des opinions des homnies, et le titre
semble indiquer qu'aux yeux de l'auteur elles ne sont pas
plus dignes de tixer l'attention que le bruit des cymbales.
Il est adressé par Thomas Du dénier (anagramme de
Incrédule) à Pierre Tryocan (Croyant). Mercure ouvre
le premier dialogue, en apprenant au lecteur qu'il est
envoyé chez les hommes par Jupin pour y faire relier un
livre. Il rencontre doux personnages qui lui dérobent son
bouquin, et le remplacent dans sa valise par un autre,
contenant le récit aes folies du maître de l'Olympe. Le
dialogue suivant contient des railleries sur les alchimistes,
qui cherchent la pierre philosophale, et la vanité de leurs
recherches. Dans le troisième dialogue, on revient au
livre dérobé, qui n'est autre que celui des destinées ; l'au-
teur en prend occasion de tourner en ridicule le destin
et l'astrologie judiciaire. Une conversation entre deux
chiens remplit le quatrième dialogue; c'est uno censure
déguisée du penchant de tous les hommes pour le mer-
veilleux et la nouveauté.
Le livre, d'abord publié à Paris, fut condamné par un
arrêt du conseil; le libraire Morin faillit être brûlé. Sous
la forme d'une plaisante fantaisie, ce petit livre renferme
des idées tout â fait audacieuses pour le temps. L'ana-
gramme des noms éclaircit l'allégorie. Ces alchimistes
opiniâtres qui contestent entre eux la possession d'un tré-
sor imaginaire, ce Cubercus, ce Ithetulus, ne sont autres
que Bucer et Luther (Bucerus et Lutherus), les deux
chefs de la nouvelle Réforme. U fait entendre aussi que
toute la puissance de Dieu lui vient du Livre (l'Ecriture).
U faut reconnaître d'ailleurs qu'il est difficile souvent de
pénétrer la pensée de l'auteur.
GYMBE {sinb' — du gr. kumbê, même sens) n. f. Antiq.
Petit bateau à deux
proues relevées, dont on
se servait sur les rivières.
GYMBÉCARPE (sin —
du gr. kumbê, nacelle, et
karpos, fruit) adj. En T.
de bot.. Qui a des fruits
en forme de nacelle.
CYMBELLE {sin -bel')
n. f. Genre de diatomacées-raphidées, famille des cym-
bellées. (Ce sont des algues qui croissent dans les ruis-
seaux ou les eaux tranquilles.) n Nom donné aux corpu-
scules reproducteurs qui, chez les cocconèmes et quelques
autres diatomées, présentent la forme d'une nacelle.
CYMBELLÉES [sin-bèl-lé) n. f. pi. Bot. Division des dia-
tomées-raphidées, comprenant les genres c//Tnie/^.?,cocco-
nème, syncyclye, encyonème et atnphora. — Une cymbellêe.
CYMBIDIE (sin, di) a. f. Genre de plantes épiphytes, de
la famille des orchidées, tribu des vandées, cultivées
comme plantes d'ornement.
GYMBIFOLIÉ, ÉE {sin — du gr. kumbê, nacelle, ot du
lat. folium. feuille^ adj. En T. de bot., Dont les fouilles sont
en forme de nacelle.
CYMBIFORME {sin — du gr. kumbê, nacelle, ot do
forme) adj. Qui a la forme d'une nacelle : Coquille cymbi-
FORME. Il On dit plus ordinairement navicdlaire.
GYMBIUM {sin-bi-om' — du gr. himbion, mémo sens)
n. m. Antiq. Vase ù boire
qui servait pour les repas et
les sacrifices. ( Pour les uns,
lo kumOiou était un vase
rond, profond, sans pied ni
anses, uno sorte do gobe-
let; pour d'autres savants,
c'était un vaso à pied ot à
doux anses, qui présentait
quelque analogie de forme
avec la barquo appelée
cymbc.)
CYMBOCARPE (sin) n. m. Cymblum.
Geiiro d'herbes, de la fa-
mille des ombellifères, tribu des poucôdanées, renfer-
mant quatre espèces do l'Orient.
— n. f. Genre d'horbos, à fleurs d'un jauno blauchfttro,
de la famille des burmanniacées, comprenant plusieurs
espèces, qui croissent au Brésil.
CYMBONOTE {sin) n. m. Herbo vivace, tomenteuso, do
la famille des composées-arctotidéos, comprenant uno
seule espèce, qui croît on Australie.
CYMBOPETALUM {sin, pè-ta-loni) n. m. Genre d'anona^
cées, tribu des uxymitrées. caractérisé par la fleur, dont
les trois pétales inférieurs sont dilatés on une sorto do
cuiller rejoignant la base de la flour par un onglet ))Iu3
étroit. (Les cymbopctalum sont dos arbustes américains.)
CYMBOPhÔre {sin) n. f. Genre d'algues diatomées, qui
doit ètie réuni aux cocconèmes.
CYMBOPOGON [sin) n. m. Genro do plantes, de la fa-
mille des graminées, tribu dos andropogonées.
CYMBOSEMA [sin, se) n. m. Genre do plantes grim-
pantes, de la fumillo des léguniineusos-papilionacéos,habi-
tant h's régions les plus chaudes du nouveau monde.
GYMBOSIRA isin) n. m. Genre d'algues dialoméos,
vivant en parasites sur d'autres algues, céramiéos ou
polysiphoniées.
CYMBOSTEMON n. m. Bot. Syn. de illïoik.
CO
CYMBULIE — CYMYLPHENYLCETONE
Bipare; 2. Scorpioïde ; 3. Ilelicoïio
CYMBULIE {sin, li) oa CYMBULIA (sin) n. f. Genre de
molIusc)iios, type de la famille des cijmbuliidt's, caraclérisé
par de grandes nageoires réunies par un lobe veulral, et
une coquille épineuse, complètement recouverte par le
manteau. (Les cyrabulies sont de petite taille; on en cou-
nait trois espèces, habitant la Méditerranée et l'Atlan-
tique sud; elles nagent renversées, le ventre en l'air.)
CTMBULIIDÉS (sin) n. m. pi. Famille de mollusques pté-
ropodes thécosomes, comprenant des animaux marms,
ovales, à larges nageoires arrondies, à coquille symétri-
que, cariilagineuse,"presque interne, en forme do sandale.
(Les cymbuliidés sont répandus dans les mers chaudes et
tempérées, avec les genres cymbulie et tiedemannia.) —
Un CYMBULIIDÉ.
GTME [sint — du lat. cynia, cyme) n. f. Nom que l'on
donne, en botanique, aux inflorescences définies.
— Encycl. Dans une ci/me, Taxe de l'inflorescence est
terminé par une fleur, au-dessous de laquelle il émet un
rameau latéral {ajme unipare) ou deux rameaux opposes
{cyme bipare : beaucoup de caryopbyliées), ou un vcrticillc
do rameaux {cyme multipare : certaines euphorbes), tous
terminés par
des Heurs; ces
rameaux peu-
vent, à leur
tour, se Fami-
lier suivant la
uième loi.
La cyrae est
biflore, triflo-
re, niultiflore,
suivant le
nombre des Cymes
fleurs qu'elle
comprend. Dans la cyrae unipare, chaque pédicelle tend
à prolonger la région inférieure du pédicelle précédent, en
rejetant latéralement la partie supérieure : il se fait
un sympode, des flancs duquel se détachent les extré-
mités florifères des pédicelles successifs; s'il y a homo-
dromie à chaque degré de ramification, les tfcurs sont
réparties sur une hélice continue autour du sympode, qui
est droit (alstrœmérie), et la cyme est dite hêlicoide; s'il
y a hétérodromie, toutes les fleurs sont insérées d'un même
coté du sympode, qui s'enroule en spirale, et la cyme est
scorpioïde (borraginées).
GTME OU CTTMUS {si-muss) n. m. Genre d'insectes hémi-
ptères, type de la tribu des cyminés, comprenant des
formes assez allongées, à antennes courtes, à corselet en
trapèze allongé, à élytres dépassant l'abdomen. (Les cymes
sont de petiTe taille; on en connaît quatorze ou quinze
espèces réparties dans l'hémisphère boréal, les Indes et
les Antilles. L'espèce type, commune en Franco, est d'un
jaune sale.)
GyuÉ. Myth. gr. Amazone qui donna sou nom à la ville
de Cyme ou Cumes, en Eolide. v. Cdmes.
CYMÈNE (5/) n. m. Nom désignant les divers hydrocar-
bures propyltoluéniques.
— En'cycl. La formule générale des cymènes ou propylto-
luènes,csX: C'H*^pit.-. La théorie indique donc 6 isomères
possibles. Trois correspondent au propyle normal, et trois
à l'iso-propyle. On les connaît tous, sauf l'ortlio-isopropyl-
loluène. Les deux plus importants sont : 1" le para-cymène
ou propyltoluène normal, qui existe tout formé dans l'es-
scnoo de cumin. (Widman l'a obtenu synthétiquement par
l'action du sodium sur un mélange de bromure de propyle
et de para-bromotoluène en solution dans l'éther. On le
purifie par distillation) ; 2° le para-isocymène ou cymène du
camphre, préparé par Dumas en déshydratant le camphre
par l'anhydride phosphorique. (NauJin trouve plus avanta-
feux do faire passer un courant de chlore dans du téré-
enihène renfermant4p. 100 de trichlorure de phosphore et
de purifier le produit par distillation -sur le sodium. C'est
un liquide incolore, bouillant à 175°, insoluble dans l'eau,
soluble dans l'alcool et l'éther. Sa densité à 0" est 0,793.)
CTMÉNOL n. m. Chim. "V. cymol.
CYMÉNOTATE (si) n. m. Sel dérivant do l'acido cyraé-
notiquc.
GYMÉNOTIQUE [si, tik') adj. Se dit d'un acide C'°H"0»,
isomère des acides carvacrotique et thymotiquo, et qu'on
obtient par l'action de l'acide carbonique et du sodium sur
lo méta-isocyménol.
CTHETTE {si-mèt') n. f. Rejeton de chou, qu'on appelle
aussi CHOU DE Bruxelles. V. chou.
GYMIDINE (5/) n. f. Base dérivée du cyraène. Syn. car-
VACBYLAMINE.
— Encycl. Liquide incolore moins dense que l'eau, la
cymidine bout à 250°, est soluble dans l'alcool et l'éther et
insoluble dans l'eau. C'est un isomère de la cymylamino
primaire. Sa formule brute est C'^H'^Az. Barrow l'a pré-
parée en réduisant le nitrocyraène au moyen de limaille
de fer et d'acide acétique. On traite le produit distillé par
l'acido chlorhydrique. De la partie dissoute, on précipite
par la soude la cymidine qui, après agitation par l'éther
et évaporation, se présente sous forme d'huile brune.
CTMINDES ^si, dèss — et non cymindis, nom déjà appli-
3ué,en 1806, à un genre
0 coléoptères) n. m.
Genre d'oiseaux rapa-
ces, famille des accipi-
tridés, tribu des railvi-
nés, comprenant des
formes américaines,
voisines des milans «
dont elles ont l'aspect
et les mœurs.
— ENcycr,. Los cy-
mindea, dont on connaît
Kepl ou huit espèces,
hatjitcnt rAraôrique ,
surtout en ses régions
méridionales. Ils sont
noirs et gris ; leurs tar
SCS courts, à demi em-
plumés en avant, leurs
ailes plus courtes que
laqucuo arrondie, leur bec long ot crochu à narines obli-
quement fondues sur la cire étroite, pou ouvert, les carac-
Cyniiodis.
térisent nettement. L'espèce la plus répandue est d'uu noir
à reflets bleuâtres, et mesure près de 1 mètre d'envergure.
GYMINDINÉS [ri] n. m. pi. Tribu d'insectes coléoptères
carnassiers, famille des carabidôs, comprenant les c!/mmrfis,
malisus, phdopheuga, Irymosternus, cymindoidea, apenes,
sphalera et autres genres troncalipennes, "aplatis, à corselet
bordé en arrière d'une frange de soies. (Les cymindiués
sont répandus sur tout le globe, mais particulièrement
dans Ihémisplière boréal.)— Un cymindiné.
CYMINDIS {si,diss) n. f. Genre d'insectes coléoptères,
type de la tribu des v.ymindiacSy caractérisé par le corselet
garni en arrière de soies courtes, et les tempes pubescentes.
— Encycl. Les cymindis, dont on
connaît plus de cent espèces, réparties
dans les diverses ré:;ions de l'hémi-
sphère boréal, sont ordinairement bru-
nes ou rousses variées de jaunâtre,
parfois bleues ou violettes variées de
rouge. E!Ies vivent dans les endroits
secs, élevés, découverts, sous les pier-
res ou enterrés. Quatre espèces se
trouvent aux environs de Paris, mais
toujours rarement.
CYMIN0OÏDÉE {si, i-dé) n. f. Genre
d'insectes coléoptères carnassiers, fa-
mille des carabidés, inbu des cymin-
dinés, comprenant des formes voisines
des cymindis, remarquables par leurs
téguments mats et chagrinés, et leurs
élytres ordinairement carénés. (On connaît une quinzaine
d'espèces do cyniindoïdées, répandues dans la région cir-
caméditerranéenne, l'Afrique et l'Inde. Une seule habite
la France méridionale.)
CYMINE n. f. Chim. Syn. de cymène.
GYMINÉS {si) n. m. pi. Tribu d'insectes hémiptères
hétéroptères, groupe des géocores, famille des lygéidés,
comprenant les genres niïiiis, ontiscns, isch}^orhy7icfLUS,
cynuis, etc. — Vn cymixê.
GYMINIQUE adj . Ciiim. Syn. de cuminique.
CYMODÈME ou CYMODEMA (s(, dé) n. m. Genre d'in-
sectes hémiptères, tribu des cyminés, comprenant des pu-
naises à corps en ovale allongé, lisse, glabre, à tête presque
carrée, avec une pointe saillante sur le front. (Les cymo-
dèmes sont do petite taille ; leurs espèces, peu nombreuses,
sont représentées en France par le cymodema tabida, ]3,\xïxq
testacé clair.)
GYMODOCE («(', doss) n. m. Genre de crustacés iso-
podes euisopodes, famille des sphîeroraidés, comprenant
des formesconvexes, tronquées en arrière, ayant l'aspect et
les mœurs dos sphaeromes. (Les cymodoces sont de petite
taille, ils ne s'enroulent pas en boule ; on en connaît huit ou
neuf espèces, répandues surtout dans les mers d'Europe.)
GYMODOCEA {si, se) n. f. Genre do moUusquçs ptéro-
podes gymnosomes, famille des clionidés, comprenant des
animaux marins gélatineux, allongés, terminés en pointe,
avec quatre nageoires, et la partie antérieure du corps
prolongée on cou terminé par une bouche à quatre lobes.
(Lescymodoceane comprennent qu'une espèce [cymodocea
diapftana] habitant l'Atlantique.)
GYMODOCÉE (si) n. f. Genre de plantes marines sub-
mergées, de la famille des potamées, comprenant sept
espèces qui croissent dans les étangs et les marais des
bords de la Méditerranée.
GymodOCÉE. Dans la mythologie. Une des néréides.
— Une des nymphes dont les vaisseaux d'Enée prirent la
forme, par le pouvoir de Cybèle, lorsque les Rutulcs vou-
lureni les incendier. — Héroïne du poème des Martyrs de
Cliateaubriand. (C'est une jeune païenne qui aime le chré-
tien Eudore et qui en est aimée; pour devenir l'épouse
d'Eudore, elle embrasse la religion des chrétiens et souffre
le martyre avec lui. Le type de Cymodocée et celui de
Velléda sont les deux plus charmantes créations du poème
des Martyrs. Rien de touchant et de gracieux à la fois
comme la conversion de Cymodocée, dont les vertus d'Eu-
dore ont gagné le cœur.)
CYMODOCÉITES {si, sé-îl') n. m. pi. Genre de plantes
fossiles du terrain éocène d'Artbon. — Un cymodocèite.
CYMOGÈNE {si, jèn' — du gr. kntna, flot, et gcnésis, gé-
nération) n. m. Nom donné par certains chimistes étran-
gers à l'éther de pétrole.
CYMOGRAPHE {si — du gr. kuvios. artère, et graphein,
écrire) n. m. JNIéd. Forme française du mot kymographion.
Il Instrument servant à mesurer la pression du sang dans
les artères. V. hémodynamomïître.
CYMOL {si) n. m. Phénol dérivé du cyinène. Syn. cam-
phocreosote, carvacrol, cymènol, cymophénol, oxycy-
MÈNE et THVMOL-p.
— Encycl. Schweitzer, qui le découvrit dans l'essence
de carvi, à côté de son isomère le carvol, lui donna le nom
de carvacrol. Claus, par l'action do l'iode sur le camphre
à haute température, obtint la nirmo substance qu'il appela
campho-créosote . Un peu pins tard, H. Muller et Pott ont
dérivé du cymène du camphre un acide sulfo-conjugué.
Celui-ci leur a fourni, par fusion avec la potasse, le com-
posé qu'ils ont dénommé thymol 'fi. Enfin, Kékulé etHeischer
ont démontré que tons ces phénols étaient. identiques, et
ils ont proposé de les désigner sous le nom de cymol.
V. carvacrol.
GYMOPHANE (si) n. f. Minéral. Aluminate naturel de
glucinium, ainsi nommé parce qu'il présente une couleur
verdâtro.
— Encycl. La cymophane, dont la formule est Gl.Al'O',
le poids spécifique 3,5 à 3,8i, et la dureté 8,5, présente
un éclat vitreux plus ou moins voisin de l'éclat gras. Sa
dureté ne le cède qu'à celle du diamant et du corindon.
Ses cristaux appartiennent au système rhombiquo; ils
ont une grande tendance au groupement. On a observé
en outre sur certains cristaux une belle macle vert foncé.
Cotte variété est désignée sous le nom d'ale.randrite. Une
autre variété, jaunâtre, est lo chrysobéryl ou héryl doré.
La cymophano a été trouvée à Coylao, ii Bornéo, au Bré-
sil, â Naddam, dans le Connecticut, en Allemagne, en
Sibérie, etc. On la rencontre dans les roches primitives.
CYMOPHÉNOL n. m. Chim. Syn. de cymol
CYMOPOLIE Isi, It) ou CYMOPOLIA {si) a. f. Zool. Genre
de crustacés décapodes braohyuros, famille des dorippidés,
comprenant dos crabes ù. carapace bossoléo et rugueuse,
474
ù front quadridenté, à pattes de la cinquième paire rudi-
inentaires. (Le genre cymopolia se rencontre surtout sur
les côtes de Sicile et d'Italie.)
— Bot. Genre d'algues filamenteuses, famille des poly-
piers, qui cruissent dans les mers des Antilles.
CYMOPTÈRE {si) n. m. Bot. Genre d'ombellifcres, de la
tribu des aciphylles.
CYMOTHOA {si) n. m. Genre de crustacés, type de la
tribu des cymothoanés, comprenant les formes vulgaire-
ment appelées poiiw de mer ou poux de poissons, et qui
reseniblont assez grossièrement à des cloportes.
— En'CY'cl. Ces isopodes atteignent souvent 5 et 6 centi-
mètres de long ; ils s'accrochent aux poissons, soit dans la
bouche, soit à l'anus; leurs nombreu;bes espèces sont sur-
tout répandues dans les mers chaudes, mais il on est beau-
coup qui s'attaquent aux poissons d'eau douco. Les cymo-
thoa se logent ordinairement par paires sur un même
animal, et souvent ils envahissent, en grand nombre, la
bouche de leur hôte, qui ne peut s'en débarrasser.
CYMOTHOADÉS (si) n. m. pi. Famille de crustacés iso-
jiovles euisopodes, caractérisée par la région dorsale co-
riace, l'abdomen large, à vaste queue développée en forme
de bouclier et munie d'appendices natatoires. (Les cymo-
tlioadés ont leurs organes buccaux disposés pour sucer ;
beaucoup d'entre eux mènent, du reste, une existence para-
site ; on les divise en trois tribus : cymothoanés, xyinéSt
sérolinés.) — Un cymothoadk.
CYMOTHOANÉS {si) n. m. pi. Tribu de crustacés, dont le
gnnrc cymothoa est le type, et qui sont caractérisés par la
brievetèdes antennes insérées très bas, et aussi des pattes-
mâchoires formées de trois ou quatre articles. (Genres
principaux : cymothoa, cerotolhoa, ivoneca, anilocre, nero-
cila, orozeuktes, etc.) — Un cymothoani;.
GYMYDE n. m. Chim. Syn. de cymyle.
CYMYLACÉTATE {sî, se) n. m. Sel dérivant de l'acide
cymyhicétique.
CYMYLACÉTIQUE {si, se) adj. Se dit d'un acide de for-
mule C"H'*.COM^, qu'on obtient en réduisant l'acide cy-
mylglyoxylique par l'acide iodhydrique et le phosphore.
GYMYLAMINES [si] n. f. pi. Ammoniaques composées
qui dérivent du cymène. — Une cymylamine.
— Ency'cx. On obtient les cymylamines par l'action de
l'éther cymylochlorliydrique sur 1 ammoniaque en solution
alcoolique concentrée. Pour séparer ces alcaloïdes l'un do
l'autre on utilise leurs difi'érences do solubilité dans l'al-
cool et dans l'eau. La cymylamine primaire, C"H'*AzH',
est un liquide huileux, incolore, isomère de la cymidine.
La cymylamine secondaire, (C"'H'*)'AzH, a le même aspect
physique que la précédente, mais son point d'ébuUition est
plus élevé. La cymylamine tertiaire, {C"'H"^j''Az, cnaVaMiso
en lames blaûckes rhomboidales.
GYMYLE (si) n. m. Chim. Radical de l'alcool cymylique.
— Encycl. On a donné le nom de cymyle au radical
C'"!!", qui fonctionne dans l'alcool cuminique ou cymy-
lique. Le chlorure de ce radical, C'^H'^CI, se produit'lors-
qu'on fait passer un courant do gaz chlorhydrique à
travers de l'alcool cuminique.
GYMYLÈNE-THYMOL {si) n. m. Composé qui résulte du
remplacement des deux alomes d'hydrogène typique de
deux molécules de thymol par le radical diatomique cy-
mylène, qui soude les deux molécules de thymol en une
molécule unique. 11 On le désigne quelquefois aussi sous
le nom de ccmol-thymol.
CYMYLÉTHYLCÉTONE {si, se -ton') n. f. Se dit d'une
acétone C'^H'*.CO, dérivée du cymène, et (ju'on prépare en
attaquant ce dernier par le chlorure de jiropionylo en pré-
sence du chlorure d'aluminium. (Ce produit est un liquide
bouillant à 254°.)
CYMYLGLYOXYLATE (,s/) n. m. Sel dérivant de l'aride
cymylglyoxylique.
CYMYLGLYOXYLIQUE {si] adj. Se dit d'un acide de for-
mule C'-H'^CCCO^H, que l'on obtienten oxydant par le
permanganate de potassium la cymylméthylcétone.
CYMYLIQUE (5/, Uk' — rad. cymyle) adj. Se dit d'un alcool
produit par l'action de la potasse alcoolique sur l'hydruro
de cuminyle.
— Ency'cl. L'alcool cymylique ou cuminique, ou hydrate
de cymyle, a pour formule C'''H"0. Il est isomeriquo
avec la partie oxygénée do l'essence de thym qui se
produit par l'action de la potasse alcoolique sur l'hydruro
de cuminyle :
aC'^H'^O -I- KHO = C»°H"0 -f C'°H"KO'
liydriire potasse. alcool cumînate
de cuminyle. cymylique. de potasse.
Pour le préparer, ou ajoute de l'aldéhyde cuminique pur
à une solution alcoolique de potasse, marquant au moins
30" Baume; puis on chauff'e cette liqueur au bain-inario
[teudaut une heure, en ayant soin de disposer l'appareil
do manière que les vapeurs condensées retombent conti- '
iiuellement dans le vase distillatoire. La masse devient
rouge foncé. Au bout d'une heure, on disi>ose l'appareil
de manière que les vapeurs cessent do rcfiuer, et l'on
sépare la majeure partie do l'alcool par la disiillation. Lo
résidu traité par l'eau se divise en cuminate de potasse,
que l'eau dissout, et en une huile insoluble. Comme cette
huile est difficile à décanter, on ogite le tout avec de
l'éther qui la dissout. Les dissolutions étbérées gagnent
alors la surface du vase et peuvent être aisément sépa-
rées au moyen d'un entonnoir à robinet. L'éther est
ensuite évaporé au bain-marie. Le résidu consiste en
alcool cymylique, aldébyde cuminique inaltérée et cymène
lirovenant d'une réaction secondaire. On le distiîle, on
agite le produit à plusieurs reprises avec un bisulfite
alcalin, pour éloigner l'excès d'aldéhyde, et, l'on sépare
le cymène de l'alcool cymylique au moyen do la distilla-
tion fractionnée. L'alcool cymyli(|uc est un liquide inco-
lore, d'une odeur très faible, mais en mémo temps très
agréable. Il bout à 243"; il est soluble en toutes proportions
dans l'alcool et l'éther.
CYMYLMÉTHYLCÉTONE {si, sé-ton') n. f. Acétone.
C"H"'.CO. déiivoo du cymène, et qu'on obtient en faisant
réagir le clilorure d'aluminium sur un mélange de chlorure
d'acétyle et de cymène.
CYMYLPHENYLCETONE {si. sé-ton') n. f. Acétone.
C''ir*CO, qui dérive du cymène, et qu'on prépare au
moyen do l'action du chlorure de benzoile sur le para-iso-
cymcno ou présence du chlorure d'aluminium.
CYMYLSULFITE — CYNOCRAMBE
CYMYLSULFITE {si) n. m. Sel dérivant do l'acide cymyl- i
suUiiroiix.
CYMYLSULFUREUX {si, fu-reii) adj. m. Se dit d'un acido
t'onju^iiô, uni rciiformo les éléments du oymôno et de laii-
liydriilo sidt'uriiMio.
— KiNCYti,. L acido ci/wylsulfureux, dont la formule est
C'"II'*SO*, a rc<;u les noms suivants : acido cifméne-snlfU'
rif/iic, acido ci/mol-sulfurique, acido sulfoci/ménit^ue, acide
sut/oci/mi/liqnè, acido catnphogène-sulfuriqiie, acido sulfo-
camphique, acïdo thi/mylsnlfareux, acido cijmijldithionique .
Pour le proparer, on dissout lo cymèno,' par l'agitation,
dans un très léger excès d'acide disuU'uriiiue, on ayant
soin do maintenir lo môlango froid, pour éviter tout déga-
gement d'anliydrido sulfureux; on étend ensuite le Hiiuido
d'eau, on le sature avec du carbonate do nlomb pur et on ]e
tiliro. L'excès d'acido sulfurlquo reste alors sur lo Hltre à
l'état do snlt'ate do plomb, tandis que lo cymylsullito do
jdoml) soluble passe avec la liqueur. Evaporée, celle-ci
l'abandonne en cristaux en se refroidissant. Il suflit de
redissoudre les cristaux dans l'eau et de les décomposL-r
ftar un courant d'acide sulfliydrique pour avoir l'acide
ibro, le plomb so précipitant dans ces conditions à l'état
do sulfure, que l'on sépare aisément au moyen du liltre. Lo
solde plomb se décompose un pou pendant qu'on évapore
ses solutions et donne une matière brun foncé, dont
l'acide suifhydrique ne débarrasse pas la liqueur. On évite-
rait cet inconvénient en préparant le sel de baryum au lieu
du sel de plomb. L'acide libre s'obtient, par lévaporation
. de ses solutions aqueuses, en tout petits cristaux déliques-
cents. Tous les cymylsulfîtes que Ton comiait sont solubles
dans l'eau. L'acide cymylsulfurcux est monobasique.
Cyn^THOS. Myth. gr. Un des fils de Lycaon. II donna
son nom à la ville de Cyncetho, en Arcadie, sur loCrathis,
où Dionysos avait un temple.
Gyn^THOS de Chio, poète et rapsode grec (fin du
VI' s. av. J.-C.)- Il passait pour avoir rassemblé les poésies
éparses d'Homère et mêle plus d'une fois ses vers à ceux
du grand poète. Los critioues anciens lui attribuent géné-
ralement \'H}jmne à Apollon, inséré dans les poèmes Iio-
mériqiies.
CYNAILURUS {si-j\é, riiss) n. m. Nom scientifiquo des
guépards, ainsi ai)pelés parce que, par leurs griffes non
rétractiles, ils forment passage entre les canidés et les
félidés.
CYNAMOLGE [si, molf — du gr. kuân, kunos, chien, et
amelyein, traire) n. m. Antiq. Nom ou surnom d'une peu-
plade éthiopienne, qui se nourrissait, dit-on, de lait do
chienne.
CYNANCHE n. m. Bot. Syn. de cynanque.
CYNANCHÉ, ÉE (si, ké) adj. Bot. Qui ressemble ou qui
se rapporte aux cynanques ou cynanches.
— n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des asclépia-
dées, comprenant les genres cipianche, asclepia, gonipho-
carpe, calotropis, vincetoxicum, ditassa, — Une CTNANCHÉii.
CYNANCHINE {si, kia) n. f. Produit du déboublement du
cynanchol.
CYNANCHOGÉRINE (si, ko-sé) D. f. Produit du dédouble-
ment du '"ynanciiol.
CYNANCHOL [si, koV) n. m. Ether mixte C'*H»'0 d'un
alcool aromatique , extrait du cynanque des bords do
l'Amou-Daria, et qui se dédouble eu deux autres corps, la
cipiancfiûcêrnie et la cynanchine.
GYNANCIE n. f. Pathol. V. ESQUINANCIE.
Cynane ou Cynna, sœur d'Alexandre le Grandi
morte vers 320 avant J.-C., fille de Philippe ot d'Audata.
Elle épousa son cousin Amyntas, qu'Alexandre fit périr
en 33G. Elle était reine dune partie de lUlyrie. Après la
mort d'Alexandre, elle conduisit en Asie sa lillo Flurydico,
qu'elle avait exercée au métier des armes, pour la marier
i Arrhidéo (323) , mais Perdiccas et Anlipater, redoutant
son influence, la firent mettre à mort.
CYNANQUE (s/-MrtJïA-') n. m. Genre d'herbes ou de sous-
arbrisseaux de la famille des asclépiadées, tribu des cymui-
chées, dont les différentes espèces croissent dans l'Europe
méridionale, l'Asie, l'Afrique, l'Australie.
— Encycl. Les cynanques sont des plantes volubilos à.
suc laiteux, à feuilles opposées, à fleurs en cymes ombetli-
formes, ayant une corolle à cinq divisions et cinq étamines.
Le latex do différentes espèces de cj'nanquo a servi
longtemps do succédané do l'émétiquo ou do l'ipéca-
cuana ; mais c'est un purgatif si violent qu'il est au-
jourd'hui complètement abandonné.
Il convient de citer le cynanque do Montpellier, qui a
longtemps passé pour fournir la scammonéo de Montpel-
lier; lo cynanque odorant, originaire do l'Inde, et qui est
cultivé en l*'raiice pour sos fleurs jaunes à odeur de jasmin.
CYNANTHÉMIS {si, miss) n. f. Nom scientifique do la
raniouiille pll;ult(^
CYNANTHROPIE [si, pi — du gr. kuûn, kunos, chien, ot
niithrijpos, howmr] n. f. Superst. Etat do ceux qui préten-
daient se clianger on chiens, à l'aide do certains maléfices.
— Pathol. Hallucination dans laquelle le malade so croit
changé en chien.
GYNAPINE (si) n. f. Principe cristallisablo, alcalin,
donnant des sulfates cristallisables, trouvé par Ficinus
dans le cynapion.
CYNAPION <ftï) n. m. Genre do plantes, do la famille
des i.iiilM'liit.Trs, inbii des sésélinées. Syn. de ktiiusi:.
CYNARÉE3 OU GINARÉE3 n. f. pi. Bot. Syn. do cau-
i)UACM-;r.s.
CYNARINE [fii — du gr. kïnara, artichaut) n. f. Chim.
Principe amer <lo l'artichaut.
CYNAROCÉPHALE OU CINAROGÉPHALE adj. Bot.
V, CAïuiUACK, i':t:.
CYNARRMODE(s/ —du gr. A-^maros, églantier. ot rhodon,
rose) n. m. Eruit charnu, composé do carpelles osseux
n'adiiérant pas aux parois du calico qui les renferme ;
tel ost lo fruit du rosier ou de l'églantior, quo l'on a
appelé cvNOi:RiionoN.
GYNÉQÉTIQUE [si, jt'-tik' — gr. kunégétikos ; do knôn,
kunos, eliien, et ayrin, conduire) adj. Qui concerno la
chasso : l'iaisirn cym'kiktiquk.h.
— n. f. Art do la chasse, et surtout do la chasso au
chion courant.
Cynégétiques (r.Rs). poème didactique grec, composé
au début du ni* sièclo do notre ère. On t'a attribué long-
temps à Oppien do Cilicio, l'autour des ffalîeutika, ou
poèmo sur la pèche. On suppose aujourd'hui quo c'est
I'(euvro d'un homonyme, presque contemporain, Oppien
do Syrie. Les Cijnéyéliqws, qui comprennent ([uatre
livres, et sont dédiées à l'empereur Caracalla, sont, d'ail-
leurs, un poème assez médiocre, mal composé, écrit d'un
stylo dur et pénible. Lo contenu en est pou original, et
les faits précis y sont souvent remplacés par des fables.
On y relève cependant quelques belles descriptions,
(|u'adniiraient Soaliger ot Bufi'on.
CynÉGIRE, frèro du poète Eschyle, et l'un des oom-
tialiarits do Marathon. Au moment où les Perses s'en-
tuyaieut sur leurs vaisseaux, il so jeta à la mer, et saisit
l'arriére d'une galère do la main droite. Un soldat perse
coupa cette main d'un coup de hache, ot Cynégire tomba
mort. Tel est lo récit d'Hérodote, ridiculement amplifié
par les rhéteurs postérieurs. Justin rapporte que, sa main
droite coupée, Cynégire saisit lo vaisseau do la main
gauche, t|ui fut trancliée comme la première, et qu'il ^'y
attacha alors avec les dents, sans vouloir lâcher prise.
GYNÈNE [si] n. m. Hydrocarbure provenant de la distil-
lation de riiuile oxygénée du semen-contra avec do l'anhy-
drido phosphorique. (On a montré que cet hydrocarbure
n'est autre (jue le cymène.)
CYNHYÈNE n. m. Zool. Syn. de lycaon.
CYNICTIS {si, ktiss) n. m. Genre de mammifères carni-
vores, famille des herpestidés, comprenant des mangoustes
africaines. (On ne connaît qu'une espèce de ce genre, le
cynictis de Steedman, du Sud africain, long de 60 centi-
mètres, avec une fourrure grise ou jaunâtre.)
GYNIPIDÉS f5î) n. m. pi. Famille d'insectes hyménoptères
térébrants gallicoles, renfermant les cynips et genres voi-
sins, dont les espèces, toujours de petite taille, ailées ou
aptères, mènent une existence soit parasite, soit recluse
dans des excroissances formées sur divers végétaux. (Ces
excroissances sont nommées galles. — Un cynipidé.)
— Encycl. Les cynipidés se caractérisent par leurs lon-
gues antennes non coudées, leurs ailes à nervulation peu
compliquée, leur thorax bombé, leur abdomen court, aplati
latéralement, et dont les anneaux postérieurs sont cachés
sous les autres. La tarière, ordinairement rétractée, sert
aux femelles à pondre leurs œufs dans les tissus végétaux
et à y darder un liquide corrosif, qui est la première cause
du développement de la galle où se développera la larve.
Les cynipidés présentent des particularités extrêmement
remarquables de génération alternante et des phénomènes
de parthénogenèse non moins curieux. Les formes diverses
qu'ali'ectent les individus, suivant les générations, rendent
extraordinairement difficiles et compliquées les divisions
systématiques à établir dans les genres.
CYNIPS {si-nipss) n. m. Genre d'insectes hyménoptères,
type de la famille des cynipidés, renfermant un assez grand
nombre d'espèces, propres à l'hé-
misphère boréal , et caractéri-
sées par leur corselet velu, leur
grand écusson hémisphérique,
leur abdomen sessile ayant son
premier article lo plus long.
— Encyxl. Le genre cynips
;iroprement dit a pour type lo
cynips lignicola, brun jaunâtre,
commun en Europe, et qui pro-
duit des galles sur les feuilles
des chênes. Le cynips tinctoria,
du Levant, qui produit la noix do galle tinctoriale, en ost
très voisin. Les autres cynips appartiennent ù de nom-
breux genres, encore mal définis, à cause des formes dues
aux générations alternantes.
CYNIQUE {si-nik' — lat. Ci/niats, gr. kunikos; de kuân,
kunos, chien) adj. Qui appartient, qui a rapport au chion.
(Peu us.)
— Par ext. Ardent, dévorant, en parlant de la faim et
surtout de la soif :
I.c ilocteur dit ; « Je trouve ici doux cas,
Fièvre adurante et soif plus que cynique. »
J.-B. Rousseau.
(Peu usité ; on dit canine.)
— Fig. Impudent, effronté : Le gamin de Paris n'est
pas moins cvniqde que Talleyrand, mais il est plus hon-
nête. (V. Hugo.) Il Qui ost dune liberté choquante, ob-
scène : Langage cvniqur. Mœurs cyniquks,
— Hist. philos. Qui concernait la doctrine des cyniques :
Antisthène fut le chef de la philosophie cyniqde.
— Méd. Spasme cynique, Mouvement convulsif de la
face, dans lequel les joues se contractent, les lèvres s'é-
cartent, et lo malade montre des dents serrées comme
fait un chien on courroux.
— n. m. Personne cynique, impudente ou publiquement
immorale.
— A.NTON. Gbaato, décent, modeste, pudlbood, pudique,
réservé.
CYNIQUES {si-nik') n. m. pi, Socto do philosophes grocs,
fondée par Antisthène, di.sciple de Socrato. (Leur nom ve-
nait soit do co qu'ils onsoignaiont lo plus ordinairement au
Cynosargo, soit, plutôt, do ce quo leur mépris pour toutes
les convenances sociales, leur vie errante et leur habitude
de harceler les passants do censures et do railleries leur
donnaient quelque analogie avec les chiens. Lo chion
était, d'ailleurs, l'emblème do la secte). — Un cynique.
— Encycl. Si l'on néglige co qu'il y avait do répréhon-
siblo dans leur doctrine, ot mi'on interprète lo reste dans
lo sons lo plus favorable, lequel est resté sans douro
inaperçu d'eux-mêmes, on peut dire (pfcn combattant lo
préjugé de l'indignité du travail, les cyniqufs relevaient
la condition morale des esclaves et tendaient ainsi, à leur
insu apparemment, â la destruction do la grande iniquité
dos sociétés anciennes. En so glorifiant d'avoir l'uniirrs
en/ïerpo«r/)n(ritf, ils en traient, avant lo christianisme, dans
la voie do la fraternité des races ot des nations. En faisant
table rase dos superstitions populaires ot en réduisant ainsi
la religion ù une sorte do déisme, ils préparaient les ûmos
pour un idéal plus pur ot plus élevé que les mythes paVons.
Comme moralistes, ils ont été les précurseurs dos stoïciens.
Cratès lo Cyniquo a été un dos maîtres do Zenon, fonda-
teur du stoïcisme.
CYNIQUEMENT (st-ni-A*e-mfln)adv. D'un© façon cyniquo.
Gynisca, fiUo du roi Archidamos II (milieu du V s.
av. J.-C), célèbre par son luxo. Lu première dos femmes
Cynips (gr. 2 fois).
-^<^'
Cynocépha .
Spartiates, elle envoya A Olympio un char attelé de quatre
l'iiovaux pour y disputer lo prix do la course, qu'elle rem-
porta. Les Spartiates célébrèrent sa victoire, et lui élevè-
rent uno statue.
CYNISME {si-nissm' — du lat. cynismus, gr. kunismos,
mémo sens) u. m. Doctrine des philosophes cyniques :
Dioyène perfectionna ^e cynisme. (Cordill.) ii Impudeur exces-
sive. Il Impudence, ctfrontorio.
— Encycl. Phil. V. cy'niqoks.
— Anton. Bienséance, chasteté, décence, décorum, mo-
destie, pudeur, pudicité, réserve, retenue.
CYNISQUE {si-nissk') ou GYNISCA {si-niss) n. m. Genre de
reptiles sauriens anuelés, lamilledes anipliisbenides.com-
prcnant des formes sans membres, verni iformes, à tête tor-
minéo en cône pointu, avec plaques nasales très grandes.
— Encycl. Le type de co genre, très voisin des ampliis-
bènes, est le cynisca leucura, do Guinée (faussement indi-
qué, en général, comme de la Guyane). Ce reptile, long
de 25 centimètres, n'est pas plus gros qu'une plume d'oie ;
il est brun, avec la queue roussâtre en dessous et complète-
ment blanche à sou extrémité.
CYNOCARDAMON [si) n. m. Genre de plantes, de la fa-
mille des crucifères, tribu des thiaspidées, qui croît dans
rAiiiériquo du Nord et aux Canaries.
CYNOCÉPHALE (51 — lat. cynocephalus, gr. kunoképha-
los;de kuân, kunos, chien, et kJphalè, tête) n. m. Zool.
Genre de singes, type de la famille des cynocéphalidés, et
dont le nom scientifique est papio.
— Bot. Syn. de fi':gatellk.
— Encycl. Zool. Les cynocéphales sont do grands singes
africains, à. musoau prolongé en avant, avec les narines
ouvertes à son extrémité, et à queue assez longue. On eu
connaît six ou sept espèces, sans compter les mormons,
comprenant le drill et lo
mandrill , caractérisés
par leur queuo courte
et leurs, tubérosités
faciales. Vivant par
grandes troupes sous
la conduite de vieux
mâles, les cynocéphales
fréquentent les lieux
découverts et mon-
tueux, et sont d'actifs
chasseurs de petits ani-
maux qu'ils saisissent
sous les blocsde roches,
les troncs d'arbres, etc.
Courageux et intelli-
gents, d'esprit très solidaire, ils se défendent avec succès
contre l'homme et tous les animaux, en jetant des pierres
sur l'agresseur. Dans les ménageries, ces singes se ren-
dent souvent dangereux par leur l'orce et leur méchan-
ceté; après les anthropoïdes, ce sont les plus grands do
tous les singes : certams atteignent l™,30 de haut dans
la station droite. Le cynocéphale figuré par les anciens
Egyptiens avec les divinités astrales est le papio Toth
de la- vallée du Nil, remarquable par sa crinière ; celle-ci
est encore plus développée chez le tarlarin {papio Hama-
dryas), répandu de l'Ethiopie à l'Arabie,
et chez le papio gelada des hautes régions
d'Abyssinie. Le babouin (papio cynoce-
phahts), si commun dans toutes les mé-
nageries, est répandu dans l'Afrique
centrale avec lochacma (papio porcariusi,
qui descend jusqu'au Cap, tandis que lo
papion {papio sphynx) habite la région
occidentale.
— Archéol. Les Egyptiens, émerveil-
lés par les cris et parles gambades quo
ces animau.x exécutent à l'aube et au
crépu-sculo, sitôt après leur réveil ot
avant de se disposer pour la nuit ,
croyaient qu'ils adoraient lo soleil matin
ot soir, et donnaient la forme de cyno-
céphales aux génies qui accueillaient la
barque solaire au moment oCi elle pénétrait dans l'Hadès,
Deux divinités avaient reçu la forme de cynocéubalos :
Thot, le dieu-lune, ot Ilapi, l'un des quatre enîaut^ d'Horus.
V. <ANOï>i:.
Cynocéphales ou mieux Cynoscéphales, colli-
nes de la Grèce (anc. Thossalio), situées entre Pharsale
ot Larisse, dont les sommets ressemblaient à des tètes de
chien. Victoires de Pélopidas sur Alexandre do Phèros,
l'an 305 av. J.-C, et du consul romain Flamininus, sur
Philippe V, roi do Macédoine, en 197 av. J.-C.
Cynocéphales (bataillk dk), bataille célèbre, oii lo
consul Quincli us Flamininus défit complètement Philippe V,
roi do Macédoino (197 av. J.-C). Philiiipe, ayant réuni
toutes sos forces, choisit une excellente [losition dans les
Cynocéphales. Flamininus marcha aussitôt dans cotte di-
rection. Les doux armées comprenaient chacune do 25.00G
Ù2G.0O0 hommes. Elles se battirent avec acharnement. ITu
mouvement tournant, exécuté par un tribun romain, en-
traîna la déroute des Macédoniens. La perte des Homains,
à la bataille do Cynocéphales, no fut quo d'environ
700 hommes. Colle de Philippe s'éleva ii 13.000 hommes,
dont 8.000 morts et 5.000 prisonniers : c'était la moitié
do son armée, ot lo prestige do la phalange macédonienno
venait do s'évanouir sans retour, .\battu par un tel revers,
il demanda aussitôt la paix, qu'il obtint a do dures condi-
tions : il no devait garder que la Macédoine, ot il pi-o-
mettait d'évacuer toutes les villes grecques, de payer un
tribut annuel, do rendre aux Homains leurs prisonniers et
de livrer tous ses vaisseaux. Co traité inaugurait la ruine
de la Macédoine.
CYNOCÉPHALIDÉS {si, sé) n. m. pi. Famille de mam-
mil'èros primates caiarrliinicns, comprenant do grands
singes do formes lourdes ot trapues, rappelant autant les
chiens par leur allure générale quo par leur faco pi*o-
jotéo en avant ot leurs fortes canines saillantes. — Uu
CYNOt lilMULlDK.
— Encycl. Les cynocéphalidés ont la queuo moyenne ou
courte, des abajoues ot iios callosités fessièros. A l'exopp-
tion dos cynopiihèquos do la Malaisio, tous habitent lAfri-
quo. Genres principaux : cynocéphale ot monnon.
CYNOCRAMBE [si. kranb') n. m. Genre do nhytolacca-
céos, formé par une petito iierbo médilorranoonno. Syu.
ilo TIlICLYOltNi:.
CYNOCRAMBÉ — CYPHELION
CVNOCRAMBÉ, ÉE [si, kran) adj. Bot. Qui ressemble ou
QUI se rapporte au genre cvnocrambe ou thélygone.
— n. f. pi. Tribu Ae plantes dicotylédones, formée du
seul genre cynocrambe ou thélygone. — t'/ie cVNOCRiMBÉE.
V. THtXYGONÉKS.
CYNOCTONE (si) n . m. Genre de plantes, de la famille des
asclépiadées, tribu des cvnanchées, formé aux dépens
des cynantjues, et dont l'espèce type, le cynoclone rose,
habite l'Asie.
CYNODINE (si) a. f. Chim. Substance particulière, décou-
verte dans le chiendent.
CYNODON (si) a. m. Paléont. Genre de mammifères car-
nassiers, intermédiaires entre los chiens et les civettes, et
qui vivaient à l'époque tertiaire éocéne. (Les cynodons ou
cynodictis avaient la taille du renard ou du loup ; leurs
débris se trouvent dans les lignites de la Débruge et dans
les phospborites du Quercy, où ils sont le plus abondants :
eiimdon inlei-medius. cynodon viverroides, etc.)
— Bot. Genre de la famille des graminées, tribu des
chloridées, dont l'espèce type est connue sous le nom de
CHIENDE.M PIED-DE-POULE. Il Syn. de CYNODONTE.
CYNODONE (si) n. f. MoU. Genre détaché des turbi-
nelles.
CYNODONTE (si) n. m. Genre do mousses, comprenant
quatre espèces, qui croissent abondamment dans les ré-
gions septentrionales ou montagneuses do l'Europe.
CYNODONTEENS {si, ti-in) n. m. pi. Paléont. Groupe de
reptiles anomodontiens, comprenant les ijalesaitrus, cyno-
dracons, et autres genres caractérisés essentiellement par
leurs grandes dents coniques. — Un cvnodontien.
EscTCL. Suivant la conformation des narines, les
evnodontiens ou thénodontes se subdivisent en trois tribus :
mononarialiens, binariatiens et teclinariatiens. Les premiers
ont les narines externes indivises (genres galestuirus,cyno-
dracon ciinochampse. cijnosucluis, nythosaiiriis , etc.). Les
seconds ont les narines externes doubles (genres lycosnu-
rus, tigrisucims). Les troisièmes les ont petites et vertica-
les (genres rhopalodon, deulerosnurus).
CYNOGALE (si) n. m. Genre de mammifères carnivores,
famille des viverridés, comprenant une forme intermé-
diaire entre les
civettes et les
loutres, allongée,
robuste , ayant
des pieds courts
à cinq doigts à
demi palmés et
griffes non ré-
tractiles.
— Encycl. La
seule espèce du
genre est \ecyno-
gale de Bennctt
Cynoagle.
Cynoglosse :
a, coupe de la fleur.
ampalon des Malais), longue de deux
Kieds, brune, avec la tète largo et plate, le museau muni
de grandes moustaches jaunitres, qui vit comme les 1 outres
à Bornéo, Sumatra et Maiacca.
CYNOGLOSSE (si) n. f Genre de borraginées, tribu des
cynoglossées , comprenant près de soixante espèces des
régions tempérées de l'hémisphère
nord.
— E.NCYCL. Les cynoglosses sont
des herbes, rarement suffrutes-
centes, à feuilles alternes, à fleurs
hermaphrodites, ayant un ovaire
divisé eu quatre lobes et disposées
en cymes unipares.
La cynogiosse officinale, abon-
danteen France, à fleurs routes, est
cultivée pour sa racine, qui. asso-
ciée à l'opium, sert à préparer les
pilules narcotiques dites « de cy-
Doglosse D .
Quelques espèces de cynoglosses
sont cultivées dans les jardins,
comme plantes d'agrément. Telles
sont la cynoglosse à fruits glabres,
à feuilles de lin, mais surtout la
cynoglosse printanière (cynoglos-
sum omphalodes), dont les jolies
fleurs bleues, très précoces, font
un charmant effet en bordures.
CYNOGLOSSE. ÉE (si) adj. Qui ressemble ou qui se rap-
porte à la cvnoglosse.
— D. f. pf. Tribu de borraginées, ayant pour type le
genre cynoglosse, et qui comprend vingt genres. — Une
CY-VOr.I,0SSÊE.
CYNOGLOSSOÏDE n. f. Bot. Syn. de trichodesme.
CYNOGRAPHIE [si, fi — du gr. kuàn, kunos, chien, et
graphein, décrire) n. f. Histoire du chien.
CYNOMÈTRE (si) n. m. Genre de légumineuses-césalpi-
niées, tribu des copa'iférées, comprenant plusieurs espèces
qui croissent dans les régions chaudes. (Ce sont des arbres
à feuilles paripennées, à fleurs réunies en grappes axil-
laires, courtes ou ombelliformcs. Lo fruit, qui est une
gousse monosperme, donne uno huile qui est employée
contre les maladies do la peau.)
CYNOMOIR (»i, mo-ur') n. m. Genre de plantes parasites,
de la famille
desbalanopho-
rées , type de
i&inbMaescy-
nOTnoriées,Tcn-
fermant une
seule espèce ,
qui croit sur
les bords de la
Méditerranée,
et qui a été em-
ployée long-
temps pour ses
propriétés hémostatiques, n On dit aussi cynomorion. Il
Autre genre, syn. do cvNOMiiTRE.
CYNOMORIÉ, ÉE («() adj. Qui ressemble ou qui se rap-
pono au cvnurnoir. ,
— n. f pi. Tribu de plantes, do la famille des balano-
phoréos. ayant pour type le genre cynornoir. — Une
CY.NOMORIÉE.
Cynamoir ; a, fleur gro88le.
CYNOMORPHE (s! — du gv. kuàn, kunos, chien, et mor-
phè, forme) adj. En T. do zool.. Qui ressemble à un chien.
CYNOMYIA (si) n. f. Genre d'insectes diptères brachy-
cères, famille des muscidés , comprenant des mouches
d'assez grande taille, qui vivent surles cadavres. (On con-
naît deux espèces do cynomyia, bleues ou violettes ; 1 une
habite Java; l'autre, remarquable par sa tête jaune d or
et ses ailes brunâtres, se trouve au printemps, en Europe,
sur les chiens morts.)
CYNOMYS (si, miss) a. m. Genre de mammifères ron-
geurs, famille des sciuridés, comprenant des formes lourdes
ressemblant aux marmottes, mais en différant par la pre-
mière molaire plus grande, par la présence d'abajoues,
par le pouce des pieds antérieurs bien développé et muni
d'une grilîe. . , ■
— Encyol. Les cijnomys, vulgairement nommés c/iie?is
de prairie, à cause de leur cri ressemblant à un jappe-
ment, habitent l'Amérique septentrionale et centrale; ils
fouissent en commun des terriers sur de très grands
espaces, dans les plaines, et vivent, ce semble, en bonne
intelligence avec nombre de serpents à sonnettes et de
chouettes (speohjlo ciinicularia) ; leur taille est colle d'une
petite marmotte; leur fourrure grise. On en connaît cinq
espèces.
CYNOPHILE (si — du gr. kuôn, kunos, chien, et philos,
ami) adj. Qui aime les chiens.
CYNOPHIS (si, fiss) n. m. Genre de reptiles ophidiens
colubriformos, famille des colubridés, tribu des colubrinés,
comprenant des couleuvres très allongées, comprimées
latéralement, à dos arrondi, à tête assez courte. (L'espèce
type du genre est le cynophis de Ceylan, long d'environ
0» 30, brun, varié de jaune, qui a toute l'apparence d un
petit boa. Comme toutes les couleuvres, ces cynophis ne
sont pas venimeux.)
CYNOPHONTIDE n. f. Antiq. Fête argienne. Psaméthé,
fille de Cratippos, roi d'Argos, avait eu d'Apollon un rtls.
Elle l'exposa, et il fut dévoré par des chiens. Le père de
Psaméthé, ayant pénétré la cause de sa douleur, fit périr
sa fille. Apollon, irrité, envoya une peste dans le pays.
Pour l'apaiser, on institua cette fête, durant laquelle on
tuait tous les chiens qu'on rencontrait.
CYNOPITHÈQUE (si, tèk') n. m. Genre de mammifères
primates catarrhiniens, famille des cynocophalidés, com-
prenant une forme malaise, qui diffère des vrais cynoce-
pliales par ses formes plus
grêles, sa dentition plus fai-
ble, sa queue réduite à un
court moignon. (La seule es-
pèce du genre est le cynopi-
thèque nègre, tout noir, avec
les poils du sommet de la tête
relevés en huppe. II est long
d'environ 0"',60 et habite l'île
de Célèlies et les Philippines.)
CYNOPSOLE n. f. Bot. Syn.
de BALANOPUORE.
CYNOPTÈRE (si) n. m.
Mamm. Kspece de roussette,
dans la famille des chéiro-
ptères.
CYNORCHIS (si, kiss) n. m.
Genre de plantes, do la fa-
mille dos orchidées, tribu des
ophrydéos, comprenant plu-
sieurs espèces qui croissent à
Madagascar et à l'île Mau-
rice. (Le cynorchis fastigiata
est cultive dans les serres.)
CYNOREXIE (si. rè-ksi —
du gr. kuôn, kunos, chien, et
orexis, faim) n. f. Pathol. Faim canine. Symptôme de la
gastrite chronique ou de la gastralgie.
CYNORHINCHYON (si, ki-on) n. m. Bot. Nom ancien du
glaïeul.
CYNORHIZE (si) n. f. Genre de plantes herbacées, de
la famille des ombellifères, tribu des peucédanées, qui
croissent au cap do Bonne-Espérance.
CYNORRHODON (si) n. m. Nom vulgaire du fruit des
rosiers, et particulièrement do l'églantier. (C'est une sorte
de coupe d'un rouge vif, qui contient de nombreux akènes.
On en fait parfois des confitures ou des
conserves ; c'est un produit légèrement
tonique et astringent.)
Cynosarge, bourg de la Grèce an-
cienne, qui était un faubourg d'Athènes.
Les cyniques y avaient une école. Au
milieu s'élevait un autel consacré à
Hêrakiès.
CYNOSBATE {si-no-sbat')n. m. Section
des petargonium.
CYNOSCIADION (si. si-a) a. m. Genre
de plantes, de la l'amille des ombellifères,
tribu des œnanthées.
CYNOSURE (si) n. f. Genre d'herbes cynorrhodon.
méditerranéennes, de la famille des gra-
minées, tribu des festucées. (On en décrit cinq espèces,
parmi lesquelles la crételle des prés, qui fournit un bon
fourrage.)
CYNOSURE (si — lat. cynosura, gr. kunosoura, proprem.
.queue do chien i, ) adj. En T. d'hist. nat.. Qui a une queue
ou un appendice qui ressemlilo à une queue de chien.
CYNOSURE. Myth. gr. Nymphe du mont Ida, uno des
nourrices de Zens". Elle fut changée on une étoile de la
constellation de la petite Ourse.
CYNOSURE 'do Cynosure, n. mythol.) n. f. Astron. Nom
donné quelquefois ù'ia constellation de la petite Ourse.
~ n. f. Fig. et par antonomase. Ce qui sert do guide :
Celle doclrine fut la cY.NOsuRK de nos ancêtres.
CYN020NE (si — du gr. kuôn, kunos, chien, et ozein,
avoir do l'odeur) n. f. Odeur du chien. (Peu usité.)
CYNTHIA («in) n. f. Genre d'insectes lépidoptères rhopa-
loccros, famille des nymphalidés, comprenant des va-
nesses indiennes à tête poilue, aux yeux ovales, à mâ-
choires très longues. 'On connaît doux espèces do cynthia :
l'une, la cynlhia ArsinoU, couleur do cuir ondée do brun, est
très commune depuis le sud de l'Inde jusqu'à la Papouasie
Cynorchis :
476
et aux Philippines ; l'autre, la cynthia brota, habite le nord
de l'Inde. CV. attaccs].) il Le nom de cynlhin a été donné
également à un genre de crustacés et est synonyme do
siRiELLA, et aussi à des genres de moUuscoïdos.
Cynthiana, ville des Etats-Unis (Etat de KentucUy),
sur lo Licking, affluent de l'Oliio ; 6.015 hab. Whisky
renommé. Celle ville fut prise par les confédérés en 1862,
et reprise par los fédéraux en 1864.
CYNTHIANA (siii) n. m. Cépage américain.
— Encycl. Le cynthiana ou norton est considéré par les
Américains comme leur meilleur raisin à vin rougo. Il re-
prend difficilement de bouture, et sa maturité est plutôt
tardive en France. Sa grappe, de grosseur moyenne, est
assez compacte et ses grains, petits, sont d'un noir
pruiné, à peau épaisse et résistante.
CYNTHIE n. f. Bot. Syn. do troximon.
Cynthie, dame romaine, qui fut la maîtresse do Pro-
perce. La sincérité qui éclate dans les vers du poète ne
permet pas de douter qu'il n'ait éprouvé pour elle un
amour profond et passionné. Cynthie, plus âgée que Pro-
perce mourut avant ce dernier et fut enterrée sur les
bords de l'Anio, près de Tibur. Elle s'appelait de son vrai
nom Hostia et était petite-fillo d'un certain Hostius, qui
écrivit sur la guerre d'istrie, au temps de Jules César.
CYNURE (si) n. f. Herbe de la famille des composées,
qui croît à Madagascar.
CynuRE. Myth. gr. Fils de Persée, qui donna son nom
à la Cynurie.
CYNURÉNATE (si) n. m. Sel dérivant de l'acide cynu-
réiiique.
CYNURÉNIQUE(si — du gr. kuân, kunos, chien, et ouron,
urine) adj. Se dit d'un acide C"H-AzO' -|- H'O, extrait do
l'urine du chien. Svn. KVNLKKNiQCE.
— ExcYCL. Cet acide est isonièro de l'acide oxycincho-
nique, et on le prépare en adduionnant d'acide chlorhydri-
que l'urine de chien filtrée : après vingt-quatre heures, les
parois du vase sont couvertes de cristaux d'acide cynuré-
nigue impur. On les affine en les dissolvant dans 1 ammo-
niaque, décolorant par le noir animal, et précipitant par
l'acide acétique. L'urine traitée par le brome abandonne
également un précipité jaune, amorphe, d'acide cynure-
nique. L'acide cynurénique, chauffé dans un courant d hy-
drogène, se transforme en cynurine.
Cynurie, région située au S. de l'Argolide, dont les
Argiens et les Lacédémoniens se disputèrent souvent la
possession. — Nom donné à la partie méridionale de l'an-
cienne Arcadie, dont los villes principales étaient Cynura
et Tyrée. (Ses habitants, les Cjnuriens, se disaient au-
tochtones du Péloponèso.)
CYNURINE (si — du gr. kuôn, kunos, chien, et oiiron,
urine) n. f. Composé basique C'H'AzO, extrait de l'urino
du chien. 'V. cïNDF.ÉNlyUE.
CYON (si) a. m. Genre de mammifères carnassiers, fa-
mille des canidés.
— Encycl. Les cyons sont des chiens asiatiques, vivant
par troupes dans lés endroits les plus sauvages. Ils chas-
sent en installant des relais qui attendent le gibier au
passage, attaquent presque tous les ruminants, et savent
se faire respecter des grands carnassiers, tigres et pan-
thères. Les cyons sont surtout diurnes et ne donnent pas
de la voix.
Cyparisse. Myth. gr. Fils de Minyas et frère d'Or-
chomène. Il donna son nom à une ville du Péloponèso,
située à l'O. de l'Arcadie. — Jeune homme de l'île do
Céos, fils d'Amiclée ou de Télèphe, et favori d'Apollon.
(Il voulut se donner la mort, par désespoir d'avoir tué un
cerf qu'il aimait. Apollon le métamorphosa en cyprès.) —
Petite ville dé Phoeide, sur le Parnasse, près de Delphes.
CYPELLE (si-pél) n. f. Genre d'herbes bulbeuses, de la
famille des iridacécs-ferrariées, comprenant plusieurs es-
pèces, qui croissent dans l'Amérique tropicale.
CYPELLON n. m. Bot. Syn. de chondre.
CYPÉRACÉES (si) n. f. pi. Famille de plantes monocoty-
lédoucs, qui contient les souchets. — Une cypékacée. il On
dit aussi cypéroî'dêes.
— Encycl. Les ci/péracêes forment, après les graminées,
dont elles partagent l'aspect général, la famille la plus
importante de la classe des glumacées de Brongniart. Ce
sont des herbes ordinairement vivaces, à rhizome rameux,
et qui habitent les lieux humides et marécageux. La tige
aérienne n'a qu'un entre-nœud bien développé, lo der-
nier, de la base duquel se détachent les fouilles tristiques,
à gaine fermée, à limbe rubané et rectinerve. Les fleurs,
quelquefois unisexuées, forment de petits épis groupés
do diverses façons; elles sont trimères et plus ou moins
complètement dépourvues de périanthe ; la fleur femelle
est enfermée dans une ulricule, sorte do bractée repliée
de manière à souder ses bords: l'ovaire uniloculaire ne
contient qu'un ovule et se transforme en un akène, dont la
graine contient un albumen farineux. (Ex. : laiches, scirpes,
îinaigi'eltes, soitchels.)
CYPÉRÉES (si) n. f. pi. Tribu des cypéracées, dont les
fleurs hermaphrodites sont réunies en épillets distiques
imbriqués, uniflores et nus. (Leur périanthe est nul, leur
fruit est un caryopse; la tribu a pour type le genre
cyperus.) — Une cYPliRÉE.
CYPERITES (si-pé-ri-tèss) n. m. Bot. Genre de cypéra-
cées fossiles.
CYPÉROIDÉES n. f pi. Bot. Syn. de cypéracées.
CYPERORCHIS (si-pèr, kiss) n. m. Genre d'orchidées, de
la inbn dos vandées, à stigmate proéminent. (L'espèce
type [ry/ierorchis elegans] habite l'Inde.)
CYPERUS (si-pé-russ) n. m. Nom scientifique latin du
genre soucllet.
— Encycl. Les cyperus sont des herbes à chaume sim-
ple, do la famille dos cypéracées, tribu des cypirées. Leurs
fleurs forment des épillets distiques, rarement solitaires.
Le fruit est un caryopse. Les cinq à six cents espèces
connues sont répand'uos dans toutes les contrées du globe.
Quelques-unes sont nuisibles aux prairies; d'autres, au
contraire, sont fort utiles, tel le célèbre cyperus ou sou-
cliet à papier (papyrus antiquorum).
CYPHE (sif) n. m. Genre d'insectes coléoptères, type
de la tribu des cypkinés.
CYPHELION (si) n. m. Bot. Section du genre calicion,
do la famillo des lichens.
Cyphocrane réduit au l/ij*
477
CVPHELLE {si-f(H') n. f. Genre de champifïnons liprnoux,
qui croissent sur los troues (i"arl)res ot les toits.
CYPHELLE (si-fèV) n. f. Petite fossette orbiculaîro ot
boriltV'', <iu'nii romarnuo à la surface inforiouro du liiallo
do cortiiins liclions.
CYPHIE(sj-/'/) u. f. Genre d'horbos drossées ou volubilos,
dn lu fuMiilk) dos campanujacées-lobôliôes, tribu dos cij-
phii.'c.'!, rnufonnant uno vinstaino d'ospècos, ([ui croissent
en Afrique. Il Ou dit aussi cypuion n. m.
CYPHIÉES (si) u. f. pi. Tribu dos campanulacôos. —
L'nc CYriiiKi:.
CYPHINÉS (si) n. ni. pi. Tribu d'insectes coléoptères,
dont le genre cyiilie est le type, et qui renferme aussi les
dcrmalodcs, mei/aloslytus, hadropuSj oxycercits, etr. — f'ii
CYIMIINIJ.
— Encycl. I..0S cyphitK'x sont do grands charançons,
répandus dans les régions chaudes du globe, surtout en
Amérir(ue. Us se caractérisent par leurs formes robus-
ten, IcAiv grande taille et leur livrée verte ou métallique.
CYPHOCARPE (si) n. m. Genre de campanulacéos, tribu
dos o/pluées, ù. corolle irrcf;:ulière, présentant au-dessus
d'un tut)o court un limbe bilabio. (Les cyphucarpes sont
dos herbes du Cliili, à feuilles alternes, à fleurs axillaires.)
CYPHOCRANE [si] n. m. Genre d'insectes orthoptères
marcheurs, famille dosphasmidés, comprenant des formes
très grandes, à ailes
très longues chez les
mâles, plus courtes
chez les femelles , à
pattes épineuses , à
corps cylindrique et
très allongé.
~ Encycl. Les c»/-
phocranes sont les
géants entre les phas-
mes, et ce sont les plus
grands des insectes;
ils atteignent 2S centi-
mètres de long. On
en connaît quelques
espèces, des régions
chaudes de l'ancien
inonde.
CYPHODERIA hi, fîé)
n. m. Genre de proto-
zoaires amœbiens., fa-
mille des euglyphidés,
comprenant des mi-
cro-organismes, dont la gelée constitutive est renfermée
dans une coquille calcaire réticulée. (Le cyphodeha vit
dans les dépôts vaseux des ruisseaux d'Europe.)
CYPHOÏTE (si) n. f. Miner. Silicate hydraté naturel de
magnésie.
CYPHOLOPHE {si) n. ni. Genre d'urticacées, tribu des
bœhmf'riées, habitant l'Océanie et la Malaisie. (Ce sont
des arbustes à feuilles opposées, à fleurs monoïques ou
dioïques, réunies on glomérules.)
CYPHOMANDRE (si) n. m.Genred'arbustes de la famille
des solanacées, voisin des solanées. (Les vingt-quatre
espèces connues croissent en Amérique.)
CYPHON (si'fon) n. m. Genre d"insectes coléoptères, type
de la tribu des cyphoninés, comprenant de petites formes
fauves, ovales, convexes, pubes-
centos, à antennes longues et tines,
dont on connaît une vingtaine d'es-
pèces, répandues sur le globe, sur-
tout eu Europe. (Les cyphons, sou-
vent confondus avec les hélodes,
vivent au bord des eaux sur diver-
ses plantes, notamment sur les sau-
les, dans les endroits frais.)
CYPHONAUTE [si. mW) n. m. Ani-
mal marin, que l'on a reconnu pour
éiro la forme larvaire d'un bryo-
zoairo [memhranipoi'a pilosa). [Les
cyphonautes sont de petits ani-
maux marins en forme do cloche à
bords comprimes, recouverte par uno coquille à deux val-
ves que réunit leur bord cardinal.]
CYPHONÈME ou CYPHONEMA (îi, ne) n. m. Genre d'her-
bes monophylles, de la famille dos amaryllidacées, habi-
tant l'Afrique australe. (On en connaît une seule espèce, à
fleurs blanches ot vortes.)
CYPHONINÉS (s') n.m. pi. Tribu d'insectes coléoptères
malacodermos, famille des da.scillidôs, comprenant les
genres lielodes, parelodes,inicrocar(t, cyphon, prionocyphon,
scirtes, mesrirtes, cctopria, etc. — Un cyphoniné.
— Encycl. Tous les cyphonim'-s sont do petite taillo ; ils
habitent surtout les régions tempérées ot boréales; los
adultes vivent sur les plantes, au voisinage dos eaux, où
se développent leurs larves, qui s'abritent sous los pierres
à demi sulimergôes, enfoncées dans la vaso.
GYPHONISME (,îj', nissm — gr. fciiphonismos ; do Uuphân,
carcanj n. m. Antiq. gr. Pilori, exposition publique d'un
criminel, attaché à un poteau, les mains liées sur le dos,
le cou serré dans un carcan.
CYPHOPHTHALMIDÉ3 (si) n. m. pi. EaniiHo d'arachni-
des phalungidos, comi)renant des formes ;'i longues chéli-
cùros, à pattes courtes, los yeux siLués sur un mamclun
conique. — Un cYPiioPHTiiAi-MiDii.
— Encycl. Le gonro type de celte petite famille est lo
Ci/phonhllialmus. avec quelques espèces de l'Europe méri-
dionale, telles (|ue \q cyphovhthatmus diiricorius, qui rossoni-
blo à un chélifôro et vit à 1 entrée dos grottes, on Carinthie.
CYPH0PHTHALMU3 ( inuss) n, m. Gonro d'araclinides
pli.ilritigiiles , lype dn la famiUo des ci/idiopht/mlmidiKs.
CYPHOSE {si '- gr. kiiphâsia; de /iru;)/(os, convexe) n. f.
Méd. Gibbosité, courbure anormale, à, convexité posté-
rieure, do la colonne vertébrale.
— Kncycl. La cyphose, exagération do la courbure nor-
male du dos, est la plus commune des déviations do la
colonne vertélirale. Dans l'enfanco, elle est lo résultat du
rachitisme. EHo se produit souvent au moment de la
croissance, par suite do la prédominance de l'accroisse-
ment dos os sur celui dos muscles et des ligaments. Elle
pont aussi ^tro le résultat d'une maladie des vertèbres :
Cyphon (gr. 10 fois).
arthrite vertébrale, mal de Pott. Les maladies cachecli-
sanles : la tuberculose pulmonaire, le cancer, la gastrite,
l'entérite, conduisent aussi à la cyphose par l'atfaiblisse-
inent du système musculaire dorsal.
Lo traitement s'adresse à la cause et à l'cfl'et. D'une
part, c'est le traitement de la maladie causale : l'exercice
au grand air, les frictions, une alimentation substantielle;
d'autre part, c'est uno gymnastique ot des anparcils or-
thopédiques appropriés et, dans certains cas, le rodrosso-
mont sous le chloroforme par une pression énergique,
maintenu par dos sutures des lames vertébrales ou par
l'application d 'ai)pareils plâtres.
CYPHOSOMEou CYPHOSOMA (si) n. m. Genre d'insec-
tes coléoptères sorricorues, famille dos buprostidés, com-
prenant des formes très voisines des capnodis, dont elles
diffèrent par leur corselet dilaté on avant, leurs élytres
moins allongés et plus larges en arrière. (On connaît doux
ou trois espèces de r//p/iosomrt, habitant l'Asie occidentale
et la région circaméditerranéenne. Toutes deux sont d'un
cuivreux obscur, avec une ligne blanche longitudinale sur
chaque élytre.)
CYPHOTIQUE (si, tik') adj . Qui se rapporte à la cyphose.
Il Bassin cypholique. Bassin anormal dont la déformation
est corrélative de la cyphose.
C'H'PRlEfi. [si'pré) n. f. Nom scientifique des mollusques
du genre porcelaine.
Gypre. Géogr. V. Chypre.
CYPRÉIDÉS [si] n. m. pi. Famille de mollusques gasté-
ropodes cténobranches, renfermant des animaux marins,
carnassiers, à coquille en ovale allongé, à spire cachée,
avec ouverture longue et étroite, en fente avec bords
dentelés. — Vn cypréidé.
— Encycl. Les cypréidés ont un large manteau se déve-
loppant en un lobe étalé de chaque côté sur la coquille;
celle-ci est luisante, comme émaillée. Chez les jeunes indi-
vidus, elle est plus largement ouverte et montre sa spire ;
plus tard, elle change de forme, et l'ouverture étroite se
termine par un canal à chacune de ses extrémités. Les
cypréidés sont répandus dans toutes les mers, surtout
dans les régions chaudes.
CYPRÈS {si-prè — du lat. cypressus ou atpressus, même
sensi n. m. Arbre résineux, possédant un bois d'un grain
très tin, bois en outre très résistant et presque incorrup-
tible, se polissant très bien, il Cyprès du Japon, Nom vul-
gaire du cryptomeria Japonica. Il Petit cypi'ès. Nom donné
au chmyiœajparis Laivsouiuna, arbre voisin des cyprès, ou
encore à diverses plantes(e((/)/ioc6mc/irt/Ha'ci//jrtrjssms, etc.).
Il Cyprès faux thuya, Nom vulgaire du cnpressus thuyoides.
Il Cyprès pleureur ou Cyprès de Goa, Nom vulgaire du eu-
pressus f/lauca. Il Cyprès chauve. Nom vulgaire du taxodier
[taxodiùm distichum), grand arbre de la tribu des cupres-
sinées, qui atteint quelquefois 40 mètres de haut, et dont
les rameaux caducs portent de petites feuilles fausse-
ment distiques, d'un vert gai. (Originaire des lieux maré-
cageux de l'Amérique du Nord, il s'est assez bien accli-
mate autour de Paris; son bois rougeâtre, résistant bien
à l'eau, est utilisé pour les charpentes de navires.)
— Enxycl. Bot. Les cyprès sont des arbres monoïques,
dont le strobile subsphérique, formé d'un petit nombre
d'écaillés, dissémine des graines ù
cotylédons peu nombreux (ordinai-
rement 2, souvent 3 ou 4); leurs
feuilles sont décussées, étroitement
imbriquées et squaraiformcs. On
en connaît une quinzaine d'espèces,
des régions chaudes et tempérées
do l'hémisphère nord : le cyprès
commua {cxipressus sernpei'virens),
originaire d'Orient, avec une variété
horizontale et une variété pyi'ami-
dale, peu résistant sous le climat
parisien; le cyprès funèbre (c»/)r('s-
SHS ftinebris), originaire de Chine;
le cyprès à gros fruit (cupressus ma-
Ci'ocarpa), à croissance rapide et
plus résistant aux hivers parisiens.
Los cyprès sont souvent plantés en avenues comme brise-
vent. Leur bois excellent est employé en ébénisterio et
pour faire des pieux de clôture, et lait l'objet d'un com-
merce important. Leurs fruits ou noix de cyprès sont quel-
quefois utilises comme astringents.
— Archéol. Très longtemps, lo bois de cyprès passa pour
incorruptible; aussi compta-t-il, pondant l'antiquité et lo
moyen âge, parmi les essences les plus rochercnées pour
la tabletterie, l'ébénisterio et la construction. Il semble
qu'au xiv» siècle, cet arbre, répandu surtout dans la région
méditerranéenne, couvrait de véritables forêts uno partie
do la Guyenne, aux alentours de Bordeaux. Les Anglais,
alors maîtres du pays, se faisaient donner par lo garde de
la foret une branche de cyprès en hommafi;o, pour la rap-
porter dans leur pays comme uno curiosfté rare. Cepen-
dant, le cyprès que Von trouvait alors en France semblait
venir de Grèce, particulièrement do Candie.
— Mœurs, coût, et litt. Le cyprès est un arbre funé-
raire quo l'on plante autour dès tombes. Par suite, en
littérature et surtout en poésie, on dit quelquefois : les
cyprès pour signifier la mort, lo deuil, la tristesse. Chan-
ger les lauriers en cyprès signifie Changer la victoire en
deuil, faire trouver la mort au sein de la victoire.
CYPRIAQUE {si-pri-ak') ou CYPRIQUE {si-prik') adj.
Antiq. t^ui appartient à Cypre (Chypre) ou îi Aphrodite,
déesse de Cypre : Le culte cypriaque ou cypriqdk.
Cypriaques (les), poème cyclique grec, qu'on attri-
buait à Stasinos, de Salamine, en Chypre. — Lo poème
comprenait onze livres. Il racontait, dans un récit suivi,
les événements de la guerre do Troie antérieurs à l'action
do Y Iliade, on faisant, d'ailleurs, beaucoup d'emprunts aux
poèmes homériques. A ses récits l'autour mêlait des consi-
dérations théologiques ot philosophiques. Il décrivait aussi
avec complaisance los amours d'Hélène. Il no reste des
chants cyprions que quelques fragments.
CYPRIDÉS (si)n. m. pi. Famille do crustacés ontomostra-
cés ostracodos, comprenant les cypris ot autres formes A
carapace minco, à antennes antérieures munies do soies,
les inférieures modifiées en wattos, les yeux ordinairement
réunis. (Les cypridés sont do petits animaux aquatiques,
dont lu plupart habitent la mer. Genres principaux : cypris,
candona, pontocypria.) — Un cYi'innii.
CyprOs.
CYPHELLE — CYPRINIDES
CYPRIDINE OU CYPRIDINA (si) n. f. Genre do crustacés,
type de la famille des cypridinès, comprenant de petits
aiimiaux marins, dont les nombreuses espèces sont répan-
diH^s dans lu Méditerranée, les océans Indien et Pacifique.
CYPRIDINIDÉS {si) n. m. pi. Famille do crustacés ento-
mostracés ostracodos, comprenant les genres cypridine,
philomeles, asierope, bradycinctus, et autres, caractérisés
par la carapace cchancréo en avant pour donner passage
aux antennes, et par l'abdomen composé de deux larges
lamelles munies de crochets en arrière. — Un cypridinidk.
— Encycl. Les cypridinidés sont do petits animaux ma-
rins, qui se nourrissent surtout des cadavres de poissons
et autres débris. Cette famille comprend de très nombreux
représentants fossiles dans les divers étages du carbo-
nifère, avec les genres actuels ou éteints : cypridine,
cypridinelle , ci/pridelline , cypridelle , cypretle , lyprosis ,
cyptosi}ie, les lieux derniers palcozoïques, etc.
Cyprien, ENNE(.si-pn"-i?j, en') n. Syn. de Cypriot, otk.
— adj. Se disait par ticulièrem. d'un pied de vers composé
d'une brève, d'une longue, de deux brèves et dune longue.
Cyprien (Thascius Caîcilius Cyprianus), évêque et
martyr, né probablement à Carthage au commencement
du HP siècle, mort en 258. Issu d'une famille sénatoriale,
il reçut une brillante éducation et professa lui-même la
rhétorique avec éclat. A trente-cinq ans, il fut converti
à la foi chrétienne par un prêtre de Carthage nommé
Cascilius. dont il unit le nom au sien, et reçut le baptême
en 246. II vendit ses biens et en distribua le prix aux pau-
vres. Retiré dans la solitude, il se livra à l'étude de l'Ecri-
ture et des écrivains ecclésiastiques, principalement de
Tertullien. A la mort de Donat, évoque de Carthage (248),
le peuple obligea Cyprien à accepter l'épiscopat. Convo-
quant de nombreux conciles, Cyprien s'efl'orça de répri-
mer la mollesse qui avait envaîii l'Eglise d'Afrique. Lors
de la persécution de Dèce (250) il y eut des apostasies;
nombreux surtout furent ceux qui achetèrent à prix d'ar-
gent des certificats de paganisme {hbellos). Cyprien se
réfugia dans une retraite ignorée, d'où il ne cessa de cor-
respondre avec les fidèles. Quand il put se montrer en
public, à la fin de la persécution (251), il trouva l'Eglise
d'Afrique profondément divisée. Il réunit un concile à
Carthage, mais ne put empêcher un schisme de se pro
duire, à l'instigation de Fortunatus, sacré évêque par les
opposants Felîcissimus et Novatus. Ce fut ce dernier qui
donna son nom au parti, lequel s'appela le parti des iiova-
tiens. Novatus ne craignit pas d'aller à Rome, braver le
pape saint Corneille, qui s'était prononcé contre lui. Saint
Cyprien fut moins heureux dans la querelle des rebap-
tisants. Le baptême donné par les hérétiques devait-il
être renouvelé comme nul"? L'évêque de Carthage soutint
l'affirmative, avec une vivacité excessive. Mais le pape tint
bon, et saint Cyprien ne put faire prévaloir son sentiment. -
La persécution de Gallus etde Valérien mit fin à la dis-
cussion. Saint Cyprien confessa sa foi devant le proconsul
Aspasius Paternus et fut exilé à Curube, petite ville du
nord de l'Afrique. Rappelé par lo successeur de Paternus,
Galère Maxime, il subit un nouvel interrogatoire et fut dé-
capité le 14 septembre 258. Saint Cyprien est un des plus
illustres Pères de l'Eglise latine. Il a laissé soixante-seize
lettres. Les plus remarquables parmi ses nombreux ouvra-
ges sont les traités : De idoloru/n vanitate ; De unitate Ec~
clesix ; De lapsis; De exhortatîone martyrii. Son style est
net, précis et vigoureux. — Fête le Ifi septembre.
CYPRIENNE [si-pri-èn') n. f. Archéol. Vêtement quo por-
taient les femmes italiennes au xiv* siècle.
— Encycl. La cyprienne éXaXt uno longue robe ajustée,
sans plis, à corsage décTilleté très bas, en carré, avec
manches larges; une série de boulons descendait du haut
en bas sur le devant. Ces robes immo-
listement décolletées furent un sujet de
1 rmon pour plus d'un prédicateur, qui
lonnait autant contre lo luxe do leurs
boutons faits do gemmes et de perles quo
contre leur coupe.
CYPRIÈRE {si) n. f. Lieu planté de cy-
près.
CYPRIN ou CYPRINUS(sj', nuss — dugr.
ktipiinos, carpe) n. m. Nom scientifique
dos poissons du genre carpe.
— Ency'cl. Lo genre cyprin so carac-
térise essentiellenVent par la tête forte,
la bouche peu fonduo, ordinairement
munie de quatre barbillons, l'onerculo
strié, la nageoire dorsale précédée d'un
rayon osseux, la nageoire anale armée
d'un fort aiguillon. Il comporte, outre les
carpes proprement dites, le sous-genro
carassin, caractérisé par l'absence de bar-
billons. D'une façon générale, lo ncm do
" cyprin » s'applique à noml)ro do poissons appartenant à
la famille des cyprinidés, comme au poisson rouge, dit
<• cyprin do Chine », qui est lo carassin doré. Lo cyprin ù
cuir est la carpe à cuir; le cyprin Anne-Caroline, la carpo
commune ; le cyprin bouche on croissant, lo choudrostomo
nase ; le cyprin'hachette, l'ablette hachette ; le cyprin large,
la brème bordelièro, comme lo cyprin niugile ; le cyprin ro-
(enude, le rotengle; le cyprin rougeùtro.lo gardon; le cyprin
siM-iulaire, la carpe à miroir; lo cyprin strié, la car^je do
Kolbir ; le cvprin lauchor, la tanche ; lo cyprin vandoise, lo
chevesne vàndoiso ; le cyprin verdûtro, la carpe commune.
CYPRINE ou CYPRINA (si) n. f. Genre do mollusques,
type de la famillo des ci/prinidt's, renfermant des formes ;i
coquille ovalo ou en cœur ou ar-
rondie, convexe, revêiuo d'un épi-
dormo épais, ot ayant ses bords
lisses. (Les cypriiios iiabitent les
mors do riiémisphèro nord.)
CYPRINE (ai) n. f. Silicate natu-
rel appartenant au genre grenat.
(C'est uno variété d'idocraso do
couleur bleu do ciol, qu'on trouve ù Cyiuiiu'.
Souland. en Norvège, et qui a été
ainsi appelée parce qu'on a attribué sa couleur ù. la pré-
sence d'une potiio quantité d'oxydo do cuivre.)
Cyprins. Mythoi. V. Cvpms.
CYPRINIDÉS {si) n. m. pi. Moll. Famille do mollusques
lamollibranchessiphonions, comprenant des animaux ma-
rins à manteau ôpuis, ù branchies inégales. i\ pied mnssit
Dame v*t«o
d'une cypriciiiift
CYPRINODON — CYRENE
et sillonné en dessous, à coquille épaisse avec valves éga-
les, non nacrée à Tintérieur. — Un ctprinidé.
— Icht^'ol. Famille de poissons physostomes, compre-
nant les carpes, les tanches, les ablettes, et autres pois-
sons d'eau douce, à corps épais, comprimé latéralement,
à mâchoires faibles, sans dents, celles-ci n'existant que
sur les os pharyngiens.
— Encycl. Nioli. Les cyprimdcs sont répandus dans les
mers de l'hémisphère boréal, les formes fossiles apparais-
sent dans le crélacé. Genres principaux : cyprine, pyqo-
cardia, veniella, vetiilicardia, isocaraia, Ubitina, coraÛio-
phaga, etc.
— Ichtyol. I^es ct/prinidés sont abondamment répandus
dans les eaux douces de l'ancien monde; ils les aiment
calmes, qu'elles soient courantes ou dormanies. Générale-
ment herbivores, sans moyen d'attaque, ils sont la proie
des autres poissons et ieur'espèce ne subsiste que grâce à
leur fécondité prodigieuse. Cest pour cette raison que la
carpe fut consacrée à Vénus, dont on lui donna le nom.
Dès l'époque tertiaire, les cyprinidés sont représentés par
les genres actuels et aussi quelques-uns éteints. Les genres
principaux des cyprinidés sont : carpe, carassin, tanche,
oarf/eait, goujon, 'aidopyge, bouvière ou rhodeus, brème,
blirra^ peiecus, aspe, leucaspius, ablette, leticiscus {gai'don
et chevesne), telesles,vairo7i, choridrostome, catostome.
CYPRINODON {si^ n. m. Genre de poissons phvsostomes,
famille des cyprinodontidês, comprenant de petites formes
à bouche horizontale, étroite, à dents pointues sur une
seule rangée, à écailles larges.
— Encycl. Les cyprinodons sont des habitants d'eaux
saumûtres : on en connaît une dizaine d'espèces, répandues
dans les régions désertiques et arides de l'hémisphère
boréal, en Europe comme en Syrie et en Ethiopie, en Cali-
fornie et au Texas. Les nageoires ventrales, comme pour
beaucoup de poissons des sables, disparaissent souvent.
petits et oxtraordinairement agiles, les cyprinodons na-
gent par troupes : ils sont vivipares.
CYPRINODONTIDÉS {si) n. m. pi. Famille de poissons
phvsostomes, caractérisés par l'absence de barbillons, la
Îtrèsence de dents au pharynx et aux mâchoires, la tête et
0 corps couverts d'écaillés.— Un ctprinodontidr.
— Enctcl. Les cyprinodontîdcs sont ordinairement vivi-
pares ; leurs dents pha-
ryngiennes sont seules
en velours; leur nageoire
dorsale est très rejetée
en arrière ; ils habitent
les eaux douces des ré-
gions chaudes et tempé-
rées. Genres principaux :
anableps , psecilia, ores-
lias, cyprinodon, liaplo-
chilus, fundulus.
Cypriot, OTE n. et
adj. Syn. de Chypriot,
orE.
CYPRIPÈDE (si) n. m.
Genre d'orchidées, type
de la tribu des cypri-
pédiées, comprenant une
vingtaine d'espèces, qui
croissentdans les régions
chaudes et tempérées de
l'hémisphère nord. (Les
cypripèdes ont des fleurs
de grande taille, d'un©
beauté remarquable ; ils
sont recherchés comme plantes d'ornement. Ils doivent
leur nom scientifique, comme leur nom vulgaire [sabot de
Vénus], à la forme de leurs fleurs.)
GYPRIPÉDIÉ. ÉE {$i) adj. Qui ressemble ou qui se rap-
porte au cypripède.
— n. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des orchidées,
ayan: pour type le genre cypripi-.dc ,
caractérisée par trois élamines et \\\\V\i1i
un stylo divisé en trois régions. vWWMM^ f,
Une CTPRIPÉDIÉE.
CYPRIQDE adj. Antiq. Syn. de /^^^^^^W/
CVI'KIAQLK.
CYPRIS (si-priss) n. f. Genre de
crustacés, type do la famille des cy-
pridés, comprcnantdcs formes d'eau
doaco ou salée, caractérisées par
leurs antennes supérieures à Ion- Cypris (gr. 15 fois).
gTies soies, la brièveté du palpe des
pattes-mâchoires. fLes cypris sont représentés en Europe
par de nombreuses formes, fréquentant surtout les eaux
douces. Les cypris sont les monocles des anciens auteurs.)
Cypris. Myth. gr. Un des surnoms de l'Aphrodite
grecque, dont hérita la Vénus latine. On appelait ainsi
cotte déesse, parce que. suivant la légende, elle était née
de l'écumo des flots, près de Tilo de Chypre ou Cypre, et
parce que, dans cette île, plusieurs sanctuaires célèbres
lui étaient consacrés (à Papbos, Amathonte, etc.). [Cer-
tains poètes français ont écrit Cyprine; mais la vraie
forme est Cypris (gr. Kupns).]
CYPRITE n. f. Miner. Syn. decnAi.cosiNE.
Cypbus, nom ancien do l'Ile de Chypre.
CYPROSITE [Si) a. f. Miner. Sulfate hydraté naturel de
fer.
CYPSËLE 'ii) n. m. Ornith. Nom scientifique du martinet.
CYPSÉLÉE 'si) n. f. Genre d'herbos annuelles de la fa-
mille des Hcoidéos, tribu des aizoïdées, renfermant une
seijlo espèce, qui croit à Saint-Domingue.
GypsÉLIDES (dynastie des), dynastie corinthienne,
fon'lée par Cvpsélos au milieu du vu* siècle av. J,-C. Le
plu^ célèbre '/es Cypsélidcs est Périandre, fils de Cypsélos.
CYPSÉL1DÉ3 (*0 n. m. pi. Famille d'oiseaux passe-
reaux lissirostres.comprcnant les martinets et salanganes,
girnrcs ressemblant aux hirondelles, à ailes longues, étroi-
tes, falquécs, ù. tarses courts et emplumés, à queue n'ayant
que dix rectricos. — Un cypsrliijk.
— E.scvci.. Par la forme do leurs ailes à bras court et
à main très longue, comme par celle de leur queue, les
cypsélidcs «o rapprochent iMjaucoup pins dos trochilidés
que des hirundinidé». Tous sont criards, volent très bien
et trèM vite, et vivonl et nichent oo grandes troupes;
Cj-pripèdes : 1. Calceolus;
2. Sanâerianiim.
leurs nids, maçonnés ou faits de débris végétaux, sont
agglutinés avec leur salive visqueuse. On divise les cyp-
sélidés en deux tribus : cypsrlincs et chxturinés.
CYPSÉLINÉS (si) n. m. pi. Tribu d'oiseaux, famille des
cypselî'lrs. roiiiprenant les genres martinet ^rypse/its), sa-
langane {coloculia) et dendrochélidon. — Dn CYPsriLiNÉ.
CYPSÉLODONTE (si) n.m. Genre de sou-s-arbrisseaux,
de la famille dos composcos-inuloïdées, qui croit au Cap.
CYPSÉLOMORPHES (si) n.m. pi. Groupe d'oiseaux passe-
reaux, qui réunit les oiseaux-mouches, les engoulevents et
les martinets. ( Cette division des cypsélomorphes, dite aussi
i< des macrochiros », n'a pas été généralement adoptée.) —
Un cypsklomorphe. V. fissirostres, et ti;nuirostkes.
Cypsélos, tvran de Corinthe (vn« s. av. J.-C). Par son
père Eéiion, il était d'humble origine; mais, par sa mère
Labda, il appartenait à la famille royale des Bacchiades.
L'oracle de Delphes annonça que l'enfant né de Labda se-
rait fatal aux siens. Aussi les Bacchiades résolurent-ils
de tuer cet enfant dès sa naissance. Sa mère le cacha dans
un coffre (gr. xu^-i).!]) ; c'est l'origine de son nom, suivant
Hérodote. Devenu grand, Cypsélos se mit à la tôte du parti
démocratique, chassa les Bacchiades, et s'empara du pou-
voir (vers G5S). II rendit Corinthe très puissante, régna plus
do trente ans, et eut pour successeur son fils Périandre
(vers G28). On consacra à Olympie, dans le temple de Héra,
le coffre où Cypsélos avait été cache à sa naissance. Au
second siècle de notre ère, Pausanias vit encore à Olympie
ce singulier ex-voto. En raison de la beauté du travail, et
aussi de son ancienneté, le coffre de Cypsélos était célèbre
chez les Grecs.
CYPSELUS (si-psé-luss) n. m. Nom scientifique des oi-
seaux du genre martinet.
GYPTONISME [si, 7tissm' — gr. kiiptonismos ; de kuptein,
être penché) n. m. Antif(. Supplice qui consistait à placer
le patient dans une cage de bois de petite dimension, où il
était obligé de tenir son corps courbé.
Cyr ou Gyrique (saint), martyr de Tarse, en Cilicie,
au IV" siècle. C'était un enfant de trois ans. Arraché des
bras de sa mère, sainte Juliette, la tradition rapporte qu'il
no cessa de crier : « Je suis chrétien! » jusqu'à ce que le
bourreau lui eut brisé le crâne, en le précipitant à terre.
Fête le 16 juin. — Un autre saint Cyr, d'abord médecin,
puis moine, souffrit le martyre à Alexandrie, en 311. Fôto
le 31 janvier.
Cyrano de Bergerac (Savinien de), cinquième
enfant d'Abel I"dc Cyrano, sieur de Mauvières, Bergerac
et Saint-Laurent, écùyer, et d'Espérance Bellanger, na-
quit à Paris en 1619, dans la paroisse Saint-Sauveur. A
sept ans, en compagnie de Henri Lebret, plus tard prévôt
du chapitre cathédral de Montauban, qui se lit son bio-
graphe, Cyrano commença ses études chez un curé do
campagne, et les conti-
nua au collège do Beau-
vais jusqu'en 1637. L'an-
née suivante, il assista
au siège do Mouzon, en
qualité do garde-noble,
sous les ordres du capi-
taine Carbon de Castel-
jaloux, fut blessé, se ré-
tablit promptement, et
entra dans les gendar-
mes du prince de Conti.
Mais, en 1640, il reçut
devant Arras un terrible
coup d'épée à la gorge et
termina là sa courte car-
rière militaire. De retour
à Paris, il suivit de vive
force le cours privé de
Gassendi, dont les leçons
firent de lui un libertin.
En 1653, entré comme do-
mestique chez le duc d'Ar-
pajon, qui le logea dans son hôtel du Marais, il fut frappé
à la tête par une pièce de bois détachée de la toiture,
accepta l'hospitalité de Tanneguy Regnault des Bois-
Clairs, grand prévôt do Bourgogne et de Bresse, passa
chez lui quatorze mois et, se sentant mourir, se fit trans-
porter chez un de ses cousins, Pierre, où il s'éteignit cinq
jours après (1655).
Cyrano emprunte ses tendances aux groupes des liber-
tins, ici philosophes hardis, là galantms de ruelles, là
encore goiutres do cabarets; et de ce mélange de liberti-
nage, de précieux et de burlesque, naît sou œuvre souvent
bizarre, mais toujours intéressante. Ses Lettres, parfois
jeux d'esprit sans grande valeur, se haussent en certaines
rencontres à l'article polémique virulent [contre Mont-
flrAiry, contre d'Assoiicy, contre Scarron), ou au plaidoyer
éloquent {contre les nu'deciiis, pour et contre les sorcih's,
contre les Frondeurs). — Sa comédie, le Pédant joué, dans
laquelle il drapo son ancien régent Granger, est à noter
en ce qu'il a introduit au théâtre le pay.san ; sa tragédie,
la Mort d'Agrippine, en ce qu'il a pris la scène pour une tri-
bune, d'où Séjanussert do porte- paroles aux libertins de son
temps. Son Autre monde, voyage imaginaire aux régions
do la Lune, du Soleil, et dans le royaume des Oiseaux,
pose et parfois résout avec hardiesse de graves questions
sociales et scientifiques. Il a laissé un Fragment de phy-
sique et quelques Poésies. Cet homme, dont on a voulu
faire un matamore, et même un fou, fut aimé de tons ceux
qui le connurent pour sa bravoure, sa haute intelligenc*;,
son grand cœur, sa nature enthousiaste.
— BiBt.iooR. : A. Jal, Dict. crit. {Paris, 1872); Th, Gau-
tier, les Grotesfpies ;Paris, 1882); Pierre Brun, S. de Cyrano
de Bergerac (Paris, 1S93).
Cyrano d8 Bergerac, comédie héroïque en cinq actes,
en vers, do Edmond Rostand, représentée à Paris, sur lo
théâtre do la Porte-Saint-Martin, le 28 décembre 1897.
Elle obtint un très vif succès, grâce à. sa fantaisie comique,
à sa grâce morale, à sa fleur chevaleresque, qui sont
comme les qualités distinctivos do lïimo française. Nous
suivons Cyrano à VHôtel de Uourgogne. où se coudoioiu
précieux, burlesques, ivrognes, tiro-laino, comédiens, soi-
gneurs, tons gens chers au public ; nous entrons dans la
Jlôtisserie du pàtissier-poèto Rapuonoau, où Cyrano ap-
prend que Roxano, qu'il adoi-o, aime Christian de Noiivil-
lette, et il se dévoue à co rival, lui permettant do rire do
son npz, l'approvisionnant do concetll ot rédigeant ses
\
Cyrano de Bergerac.
478
lettres d'amour ; nous assistons au Baiser de Boxanr, après
que Cyrano a soufflé les paroles de Christian au pied du
balcon adornô de glycines ; nous pénétrons dans le Camp
des cadets de Gascogne, où Roxane rejoint son mari et
ravitaille l'armée; ot, quand Neuvillette a été tué, empor-
tant dans la tombe le secret de la tromperie sublime do
C^'rano, nous le retrouvons, quinze ans après, toujours
épris, toujours spirituel, se trahissant sans le vouloir et,
jusque dans la mort, gardant son panache. On pourrait
bien objecter que cette comédie, écrite en vers souples et
étin^elants (le couplet du nez, la ballade des cadets, etc.),
et qui a fait prononcer les noms de d'Urfé, do Scarron. de
Regnard, de Marivaux, de Dumas père, de Victor Hugo,
de Richopin, s'écarte de la vérité historique; que Cyrano
fut Parisien, non Gascon ; que Roxane est travestie, ainsi
que Christian, et Ragueneau, et Guicho ; qu'il y a foule
d'anachronismes et trop de faiblesses. Mais ces réserves
n'empêcheront point que >• la presse » fut unanime à s'en-
thousiasmer pour la comédie héroïque de Rostand.
CYRBASIE {.tir, zl) n. f. Antiq. Nom que l'on donnait
à la coiffure appelée aussi cidaris.
CYRBE (sirb' — du gr. kurbis, même sens) n. f. Antiq. gr.
Colonnes tournantes, pyramides tournant sur un pivot, où
étaient gravées les anciennes lois d'Athènes.
GyrÉNAÏQUE, nom donné autrefois à la partie orien-
tale de la Tripûlitainc, qui tirait son nom de la ville do
Cyrène. Cette dénomination désignait, tantôt l'ensemble
du pays actuel de Barka, du fond de la grande Syrte au
gollo de So-
loun, et des
rivages de
la Méditer-
ranée au
groupe des
oasisd'Aoud-
jelah et de
Djalo, tantôt
dans une ac-
ception plus
restreinte, le
plateau de
forme ovale,
qui s'étend
Monnaie do Cyrénaïque.
entre lo 32" et le 33" degré N. Ce plateau accidenté, mon-
tueux, large de lio à 125 kilom., long de 180 à lOO, a uno
superficie d'environ 21.000 à 22.000 kilom. carr. Il formait,
avec le littoral adjacent, la Pentapole cyrénéenno, la ré-
gion dos cinq grandes villes de Ja Cyrénaïquo : Cyrène
( Qrennah), Apollonie ( Marsa Sousa) , Ptolémais (Tol-
metta), Teuclieira (Tokra), Bérénice (Benghazy). La Cyré-
naïquo correspond au pays actuel de Barka et forme lo
vilayot de Benghazy.
GyRENAÏQUE {si, na-ik') ou' GyRÉNÉEN, ENNE {si,
né-in, é7i), personne née à Cyrène, ou qui habitait cette
ville. — Les Cyréna'iques (ou Ctrénékns).
— Adjecliv. Qui appartient à cette ville ou à ses habi-
tants : Histoire cyrénaïque (ou cyrilNéenne).
GYRÉNAÏQUE {si, na-ik') adj. Pharm. anc. \\ Suc cyré-
nniqup. Espèce de gomme que les anciens tiraient de la
Cyrénaïque.
CYRÉNAÏQUES {si, na-ik') n. m. pi. Hist. relig. Nom
donné à des sectaires du ii* siècle, qui niaient l'efficacité
do la prière. — Un cyrénaïque.
— Philos. Se dit des doctrines et des disciples d'Aris-
tippe, fondateur de l'école de Cyrène : Les cvrénaÏques
plaçaient le souverain bien dans les plaisirs des sens mo-
dérée par la raison. (Complém. de l'Acad.)
— Éncvcl. Philos. Les philosophes cyrénaîgues furent
ainsi nommés à cause de la ville de Cyrène, qui était la
patrie d'Aristippe, leur chef, et ou leur école se développa.
(v. Abistippe.) Les préceptes du maître, recueillis par sa
fille, Arété, furent systématisés par Aristippe lo Jeune.
La théorie fut développée par Théodore l'athée dans le
sens d'un individualisme qui secouait toute règle. Hégésias
en tira une sorte de pessimi^7me, qui le
faisait conclure au désir de la mort. An-
nicéris s'efforça, au contraire, au nom des
mêmes principes, de réhabiliter les ver-
tus morales. L'école disparut dans les
premières années du iv» siècle avant
notre ère.
CYRÈNE ou CYRENA [sî-ré) n. f. Genre
do mollusques, type de la famille des cy-
rénidés, renfermant plus de quatre-vingts
espècesdes régions chaudes. (Les cyrènes
sont souvent d'assez grande taille; leur
coquille, ovale ou presque circulaire, prend, par son épi-
démie, un aspect corné.)
Cyrène, ville principale de la Cyrénaïque, fondée au
vil" siècle av. J.-C. par des colons dorions de l'îlo do
Thôra (Santorin) que conduisait Battes, lo chef do la dy-
nastie des Battiades. Les Doriens portèrent avec eux 'lo
culte d'Apollon, leur dieu national, et donnèrent à leur
villo lo nom
do la nymphe
Cyrène, chère
à" Apollon .
Grâce à la ri-
chesse de son
territoire? ,
grâce au voi-
sinage do plu-
sieurs sources
(fontaine d'A-
pollon), grâce
à la salubrité
de son climat
{600 m. d'alti-
tude), Cyrène devînt rapidement prospère, comme Leptis
et Cartilage, ses rivales de l'Afrique du Nord. Enrichis par
leur commerce avec l'Afrique intérieure, les Cyrénéons
s'adonnèrent au luxo ot à la mollesse. Patrie d'Aristippe,
le chef do l'école philosophique do Cyrène, do Callimaqiic,
do Carnéado et a'Kralosthôno, Cyrène occupe une place
assez brillante dans l'histoiro de riiellénisme. Son ancienne
importance ost attestée encore par l'étenduo de ses ruines.
Sa nécropolo ost une des plus vastes et des mieux conser-
vées do 1 ancien monde. Les tombeaux, en grande partie
creusés dans le calcaire à nummuli tes, sont de stylo dorique.
Ruinée par l'invasion arabe du vir siècle av. J.-C, la villo
Cyrène.
Monnaie de Cyrène.
La nymphe Cyrène couronnée
par la Libye
(bas-relief de la Cyrénaîque).
Un
479
ost dosorto; mais oUo a laissé son nom au silo qu'ollo of-
cupait. Qrcnnah, ruiiciouno Cyn'^no, est à oiivinm 16 kilo-
motros do la mor, sur lo rebord septentrional du plateau
do la Poutapole. Son port, ApoUouio, ost lo port actuel de
Marsa Soiisa.
CyrÈNE. Myth. gr. Nymphe tliossalionne. fille d'H^p-
srtus, oL nu-re d''Arist6o. LUo lut aimoo d'Apollon, qui 1 en-
leva sur lo Pclion et la
transporta on Libye. Kilo
donna son nom àlavillo do
Cyrène. — Nymphe aiunio
i'Arôs ; mère do Dioinùde.
CyRÉNÉEN, ENNE [si,
né-in, t'u'\ n. ot adj. Géogr.
anC. V. CYKENAlQUi:.
CYRÉNELLE (si, iiêV) n. f,
Gfiirti do inulliis([ues, typo
do la famille dos cijri'neÙÎ-
dés, comprenant dos formes
à cotiuillo arrondie, ventrue,
mince, couvorlo d'un ôpi-
dormo, avec charnièro
ayant trois donts cardinales
à droite ot doux à gauche.
(Los cyrcnelles habitent les
cours d'eau do l'Afrique
occidentale ; elles sont do
taillo moyonne.)
CYRÉNELLIDÉS (si, rtèV)
n. ra. pi. Famille do mol-
lusques lamellibranches ou
pélécypodes, comprenant le seul genre cyrénelle
CYUKNELI.IDE.
CYRÉNIDÉ5 {si) n. m. pi. Famille de mollusques lamelli-
branches ou pélécypodes, compronaut des animaux d'eau
douce ou saumâtre, caractérisés par leur manteau ouvert
en avant, leur coquille à valves égales, couverte d'un
épidémie, non nacrée, avec doux ou trois dents cardinales
à la charnièro. (Les cyrénidés sont répandus sur tout le
^lobe; les formes fossiles apparaissent dans le terrain
jurassique. Genres principaux : cyrène, covbicule,sphœriu7n,
pisidium, rjalatée, fischérie.) — IJn Cyrénidè.
CYRESTIS [si-ré-stiss] n. f. Genre d'insectes lépidoptères
rhopalocéres, famille des uymphalidés, comprenant de
beaux papillons à ailes larges et assez courtes, les infé-
rieures allongées. (Les cyrestis habitent les régions tropi-
cales do l'ancien monde et fréquentent les forêts.)
GyriADÈS, tyran romain, mort en 259 do notre ère.
Il appartenait à une famille noble et riche. Ayant volé
des sommes considérabios à son père, il s'enfuit on Perso;
il fut bien accueilli par Saper, le décida à faire la guerre
aux Romains, et reçut lo commandement do son armée.
Cyriadès s'empara d'Antioche et de Césarée, prit le titre
de César, puis celui d'Auguste, répandit la terreur dans
tout l'Orient, et fut mis à mort par ses propres soldats,
lorsque Valérieu marcha contre les Perses.
CyriaQUE (saint), patriarche de Constantinople, nommé
en 59(5, mort en 616. Le papo saint Grégoire le Grand
l'honorait de son amitié; aussi fut-il vivement affligé
lorsque Cyriaque, résistant à ses instances, refusa do re-
noncer au titre do patriarche œcuménique. Plus tard,
Cyriaque sut réparer cette faute par sa charité envers
les pauvres et les malheureux; en particulier, il n'hésita
pas à exposer sa vie en donnant asile à l'impératrice
Constantine et ù ses trois filles, que l'empereur Phocas
menaçait de mort. Honoré dans l Orient, son culto s'est
répandu jusque dans l'Eglise latine. — Fètelo 27 octobre.
Cyriaque (saint), martyr du iv« siècle. Il soulfrit en
Arménie, avec ses six frères, dans la persécution dcGalôro.
— Fête lo 24 juin.
Cyriaque Fizzicolli, plus connu sous lo nom de
Cyriaque d'Aucôue, archéologue italien, né à Ancône
ver'' 1391, mort à Crémorio vers 1450. Il voyagea surtout
en Orient, étudia les antiquités et écrivit des ouvrages
nui ne furent publiés que plusieurs siècles après sa mort :
kyriaci Anconitani itinerariam (17-12); Inscriptioncs et
epi'jyammala t/rs-ca et latina (1717) ; etc.
CYRILLE {si-ril') n. f. Genre d'arbrisseaux, type do la
famille dos o/rillccs, renfermant une sculo ospcco, qui
croit dans l'Amérique boréale.
Cyrille (saint), patriarche do Jérusalem, né dans
cette ville on 315, mort en 386. Il fut ordonné diacre en 331
et prctro en 335. Pcmdant quinze ans, il fut chargé ù
Jérusalem de l'instruction des catéchumènes, ot c'est alors
((uil composa sos Cali'chrscs. Nommé on 350 patriarche
o Jérusalem, il fut déposé une promiôro fois par Acacc,
évoque arien do Césaréo ; rétabli ou 359, il fut do nouveau
déposé et exilé par un édit do l'empereur Valons, partisan
do l'arianisme. Il no put reprendre possession do son
siège qu'en 378, sous l empereur Graticn; il assista au
])remier concile œcuménique de Constantinople (381) et
s'y montra l'éloquent défenseur do !a foi do Nicée. La
nieillcuro édition des Catéchèses do saint Cyrille est celle
do 1770. — Fête le 18 mars.
Cyrille (saint), patriarche d'Aloxandrio, né vers 370,
mort eu 411. Après avoir étudié les lettres profanes à
Athènes, et pratiqué la vie monastique sur lo mont Carmol,
Cyrille succéda, sur lo siègo patriarcal d'Alexandrie, à sou
onclo Thôophilo (412), ot se montra, dès lo début do sou
pontiticat, un véhément défenseur do la foi orthodoxe. Il lit
fermer les églises occupées par los novations, et expulsa
les juifs do leurs synagoj;ues (4151. Cette mémo année, les
dis:scntim''nts survenus entre lo patriarche ot lo pr(''fet
d'Alexandrie suscitèrent uno émonto, au cours de laquelle,
Ilypatia, philosophe platonicienne, fut massacrée par la
foule. Quand éclata l'iiérésio ncsiorienno, saint Cyrille la
rondanina huinéum dans douze Annthèmcs qu'il publia,
l)uis il obtint qu'elle ftU condamnée à Rome par lo pape
CYRENE
CYRTOMETRE
l
l
Saint Célostin. Kniin, il présida en 431, on qualité do légat
Concile ci'cuméniquo d'Lphèso, qui déd-
uit l'unité <le la personne divine en Jésus-Cnrist, proclama
du saint-siègo, lu Ce
la sainte Viorgo mèro do Dieu, ot déposa Nostorius. Ce-
pendant le patriarche d'Antioche, Jean, parvint par sos
intrigues à obti^nir de Théodore la (b'-position de son col-
lègue d'Aloxandrio ; mais l'empereur no larda pas ù recon-
naître son erreur, et saint Cyrille, rétabli sur sou siège,
gouverna paisiblement sou église jusqu'à su mort. Il avait
composé do nombreux ouvrages; quelquos-uns seulement
nous sont parvenus, entre autres ses J/omélies, ses Epltres,
un traité sur ÏJncarnatiou et la moitié de sa Défense du
christianisme, qui contient uno ^^ruudo partie du texte de
l'ouvrage do l'cmporeur Julien, intitulé Discours aux Gen-
tils. — L'Eglise l'honore lo 28 janvier.
Cyrille (saint), apôtre des Slaves, né à Salonique
en 827, mort i\ Home on 869. 11 avait reçu au baptême le
nom do Coustantiu, sous lequel il fut longtemps counu.
Avec son frèro Méthode, il suivit à Constantinople los le-
çons do Photius, et fut surnommé le Philosophe, après
avoir victorieusement réfuté la doctrin»! do son maître
sur la dualité du principe spirituel dans l'homme. Ordonné
prêtro, il se retira dans un monastère. Mais lo chef dos
Kliazares, qui régnait sur lo cours inférieur du Volfira,
ayant demandé àMichcl III un missionnaire, pour instruire
son peuple dans la foi, l'emporour lui envoya Constantin
(S60), qui convertit en eflot les Khazarcs et découvrit, en
Crimée, les reliques de saint Clément, quatrième succes-
seur de saint Pierre sur le siège pontifical. Sacré évoque,
Constantin prit le nom do Cyrille ot, de concert avec son
frèro Méthode, entreprit la conversion do la nation slave'
établie dans la Dalniati(% la Hongrie et jusque dans là.
Pologne. Cyrille inventa l'alphabet dont se servent encore
aujourd'hui les Russes, les Serbes, etc.; il traduisit la
Bible ot la liturgie grecque en langue slavonne. Vive-
ment attaqué pour cette raison par l'archevêque latin
de Ratisbonne, il se rendit à Romo et y porta avec lui
les reliques de saint Clément. Le pape Adrien II l'ac-
cueillit avec honneur, lui donna gain de cause et approuva
la liturgie slavonne qu'il avait instituée. Saint Cyrille et
son frère saint Méthode sont honorés lo 9 mars par les
Latins, le 6 juin par les Grecs schlsmatiques. Le pape
Léon XIII a étendu leur office à toute l'Eglise cathohc[ue.
Cyrille de Scythopolis , moine et hagiographo
du vi« siècle, disciple de saint Sabas. Il a laissé les X'ies de
saint Eutliymius, de Joannès Hesychasto ou le Solitaire
et de saint Sabas.
Cyrille Lucar, patriarche et théologien grec, né
dans l'ilo do Candie en 1572. Pendant un séjour en Alle-
magne, il embrassa les doctrines du protestantisme et les
rapporta en Grèce. Elu d'a-
bord patriarche d'Alexandrie,
il devint patriarche do Con-
stantinople en 1621. Mais ses
tentatives pour introduire les
doctrines protestantes dans
l'Eglise grecque soulevèrent
contre lui le clergé d'Orient,
qui le fit exiler à Ténédos, en
1636. L'ambassadeur anglais
obtint le rappel de Cyrille
Lucar, qui fut assassiné à son
retour.
Cyrillée (Cyrille) : a, tieur;
b, fruit.
CYRILLE, ÉE {si) adj. Bot.
Qui ressemble ou qui se rap-
porte à la Cyrille.
— n. f. pi.' Famille de plan-
tes, qui comprend les genres
Cyrille, cil ftonieetcostée. (Les
flours sont petites, régulières,
hermaphrodites, réunies en
épillets. Le calice est quinqué-
partite; la corolle a cinq
pétales hypogynes ; l'andro-
céo possède cinq ou dix éta-
mines,et l'ovaire est surmonté
d'un style simple ou divisé
dès sa base. Les huit espèces décrites appartiennent aux
régions chaudes de l'Amérique.) — Une cyrillée.
CYRILLIEN. ENNE {si, li-in, en) on CYRILLIQUE {si, liW]
adj. m. Philol. So dit de l'alphabet slave attribué à saint
Cyrille do Salonique. ii Littérature cyrilliijue. Ensemble
des textes ecclésiastiques rédigés au ix' siècle en slavou,
et écrits avec l'alphabet cyrillique.
— Encycl. "V. GLAC.OLiTKjuE (alphabet).
CYRIODÈRE ou CYRIODERA [si, dé) n. f. Genre d'insectes
coléoptères lamellicornes, famille des cétonidés, dont la
seule espèce est uno belle cétoine de Madagascar, de taillo
moyenne, brun rou^eitrô, avec quatre petits tubercules
sur la région postérieure du corselet chez les niMos.
Cyrnos, fils do Polypaos, nom d'un Mégarien qui est
très souvent mentionné dans les poésies do Theognis
(seconde moitié du vi" s. av. J.-C). Ce Cyrnos ou Kyrnos
était un jeune homme do noblo famille, peut-étro proche
parent du poète. Celui-ci lui avait dédié bon nombre do sos
élégies. Theognis y prècliait ù son ami la piété envers
les dieux, lo respect des parents, la modération ; mais,
en mémo temps, il s'élève avec vigueur contre los injus-
tices dont le monde ofTro lo spectacle.
Cyropédie (la), c'est-à-dire VKducntion de Cyros, par
Xénophon. Cet ouvrago.cn huit livres, date dolavioillosso
do l'auteur (^second tiers du iv" s. av. J.-C); ot c'est
assurément 1 un do ses chefs-d'œuvre. Quoique lo cadro ot
certains faits soient empruntés à la réalité, c'est une
œuvre d'imagination et do théorio politique, un roman
historique, dans lequel la réalité occupe beaucoup moins
do place que la fiction. Co n'est pas uno histoiro, mais lo
développement d'un système d'éducation; ot l'autour ne
suit son héros dans toute sa carrière que pour montrer les
résultats do co système. Il fait la satire do la plupart des
législateurs, qui no songent qu'à punir lo mal par leurs
lois, au lieu do lo prévenir par l'éducation. Il so complaii.
dans la peinture do ces maisons modèles qu'il appelle du
beau nom d'écoles publiques de justice. Presque toutes
les questions qui intéressent un roi ot un chef niilitairo
se trouvent posées et résolues dans los entretiens do
Cyros avec son père Cambyso. Cette éducation est si
parfaite quo, dès sa jeunesse, Cyros est un prince
accompli, ani|Uol l'expérience n'a plus rien à approndro.
Lo type do Cyros ne so rapporte nullement aux coutumes
dos i^erses, mais souvent à celles dos Spartiates. Colto
monarcliio équilibrée quo prêche parloul Xénophon ost
celle do Sparte ot nullement la royauté despotique dos
Perses. Cyros est l'idéal du prince à f'époquo do Xénophon,
parlant des devoirs de la royauté comme un philosuidio.
GYROPÉDIQUB (51, dik') adj. Qui u rapport à la Cyro-
pédie do Xénophon.
CYROSITE (si~ro) n. f. Miner. "Variété de marcasito
avec arsenic et cuivre. Syn. kykositk.
CYROYER {si-i'o-a-ié) n. m. Arbre des Antilles, qui a la
taille et l'aspect d'un pommier, et dont les fruits sont
comostiblcs. V. RHEiiUiii.
CYRTANDRACÉ, ÉE [sir', se) adj. Bot. Qui ressemble ou
qui SO rapporte aux cyrtandres.
— n. i. jd. V. UYhTANDRliliS.
CYRTANDRE {sir') n. m. Genre do plantes, tj^po de la
tribu d(.'s cyrtandrées, comjprenaut une soi.xantaine d'es-
pèces, qui croissent dans 1 Inde et à Java.
CYRTANDRE, ÉE (sir) adj. Syn. de cyhtanoracÉ, ÉE.
— n. f. pi. Tribu do plantes, du la famille des gesné-
riacées, ayant pour type le genre cyrtciidre, et érigée
par quelques auteurs en famille distincte, sous le nom de
cifrtandracées. (Elle est caractérisée par un ovaire supèro,
des placentas pariétaux, un fruit capsulaire. On la divise
on cinq sous-tribus : colurnnées, eucyptandrées, a^schynati-
iUêes, oesk'ri'.-cs, didyi/iocarpées.) — Une cyrtandrée
CYRTANDROME {sir') n. m. Genre d'arbustes glabres,
de la famille des gesnéracées, tribu des cyrtandrées, sous-
tiibu des didymocarpées. (Les quatre espèces connues
croissent dans l'archipel malais.)
CYRTANTHE [sir') n. m. Genre de plantes bulbeuses,
de la famille des amaryllidêes, tribu des amaryllées, com-
|)ronaiit cin(i ou six espèces, qui croissent au Cap.
CYRTANTHÈRE {sir') n. f. Genre d'arbrisseaux à fleurs
rouges, de la famille des acanthacées, tribu des genda-
russées, originaires de l'Amérique.
CYRTANTHÉRÉ, ÉE (sir) adj. Qui ressemble ou qui so
rapporte à la cyrtanthèro.
n. f. pi. Tribu de plantes, do la famille des acantha-
TANTHÉRÉE. *
cées, a^'ant pour type le genre cyrtanthère. — Une cyr-
CYRTANTHÉRELLE (siV. rèV) n. f. Bot. Genre d'acan-
tliacées, habitant l'Amérique et intermédiaire entre les
cyrtanthères et les séricographes.
CYRTIA {sir'-ti) n. f. Paléont. Genre de moUusco'ides bra-
chiopodcs articulés, famille des spiriféridés, comprenant
de coquilles trigones, presque pyramidales, imperforées,
dilîérant des spirifères par los cônes spiraux de la valve
dorsale, dont l'extrémité est dirigée vers le sommet.
CYRTIDÉS {sir') n. m. pi. Famille de protozoaires radio-
laires prolycystines, comprenant des formes à coquille
troillissée, contenant la capsule centrale, qui est logée à
sa partie supérieure, et qui est lobée inférieurcment. (Les
cyrtidés se subdivisent en cinq tribus ; monocyrtinés, zigo-
cyrtinés. dicyrli)tés,stichûci/rtinés,polycyrtinès. que certains
naturalistes ramènent seulement à deux, étant données les
formes variables de ces microorganismes dans une mémo
espèce. — Un cyrtidé.
CYRTINEouCYRTINA(s(V')n. f. Genre de moUusco'ides
brachiopodes, famille des spiriféridés, très voisin des cyr-
lia. dont on peut le considérer comme un sous-genre, et
renfermant des formes réparties du dévonien jusqu'au trias.
CYRTOCALPIS {sir', piss) n. m. Zool. Genre de proto-
zoaires radiolaires, famille des monocyrtidês, comprenant
des animalcules marins à coquille treillissée, olliptuiue ou
fusi forme, rétrécîe vers la bouche. iOn peut prendre comme
type de ces radiolaires microscopiques le cyrlocalpis ayn-
p/iora, de la Méditerranée.)
CYRTOCARPE {sir) n. m. Genre d'arbres, do la famille
des lérébinthacéos-anacardiées, renfermant une seule es-
pèce, qui croit dans les régions tropicales.
CYRTOCÉPHALE [sir se — du gr. hurlos, courbé, et ké-
phalè, tète) adj. Eu T. do zool.. Qui a la lélo courte et
ramassée.
CYRT0CERA3 {sir\ sé-rass) n. m. Paléont. Genre do
mollusques céphalopodes tétrabrancbiaux, famille dos nau-
lilidés, comprenant dos coquilles arquées, à petit siphon,
en cylindre ou en disque, à ouverture simple.
— "Encycl. On connaît près do cimj cent cinquante es-
pèces do cyrloceras, fossiles dans tous los terrains do tran-
sition.ot répandus surtout dans lo silurien supérieur, dans
riiémisphôro boréal. On a subdivisé ce genre en divers
sous-gonrcs : oncoccras, cyrtocerina, etc.
CYRTOCÈRE u. m. Bot. Syn. do centrostumme.
CYRTOCHILE n. m. Bot. Syn. do oncidik.
CYRTODEIRE {sii'', dèr') 0. f. Bot. Genre do goscôria-
cécs, tril)u des besiériées.
CYRTODON n. m. Bot. Syn. do i':ui';MoiiON.
CYRTOGNATHE ou CYRTOGNATHUS (ifV. tuss) H. m.
Genre d'insectes coléoplères longicornes, tamillo des prio-
nidés, comprenant do <,'raiides formes lourdes et robustes,
bombées, à mandibules vigoureuses ot recourbées, à pattes
longues et fortes.
— Encycl. Los cjp-loynnthes sont do gros prionos bruns
on roussàtros, habitant l'.-Vsio et le Maroc. Les grandes
espèces indiennes A mandibules recourbées constituent
le .sous-gonro balndcva. En tout, lo genre comprend huit
ou neuf espèces. Celle du Maroc ot do l'.Mgério occidentale
vit a l'élut de larve dans los souches du palmier nain.
CYRTOLITE n. f. Espèce minérale résultant do l'alté-
ration du zircun et trouvée à Kockport (Massachusetts).
CYRTOME ou CYRTOMA {sir')\\. m. Genre de diptères
brachvcèros lanystonies. famille des empidés, couqu-enant
do petites mouches à trompe courte, aux yeux contigus,
à thorax haut ot bombé. (Ou en connuit quatre ou cinq es-
pèces, répandues en Franco et dans l'Europe centrale.)
CYRTOMÈNE i.îir') ou CYRTOMENUS(sir',m('-nim)n. m.
Genre d'inseeies hémiptères hétéroptèrcs. famille des pon-
tatomidès, tnbu dos cydninés, comprenant des punaises
d'un brun rougcàtro, très bombées ou dessus, à této ru-
gueuse. ( On connaît six ou sept espèces do co conre,
toutes du nouveau monde, répandues surloiit dans TAmé-
riquo contralo; certaines habitent los Etals-Unis.)
CYRTOMETRE («ir — du gr. knrtos. courbé, ot métron,
mesurei n. m. Instrument employé pour mesurer lo thorax.
- Em'V( I.. Le ci/rtonuHre ost constitué par uno ù^o do
haleino de M eeuliinèiros do longueur, composée de pièces
articulées do doux on deux oenimioiics ot à double froi-
lemont, de manière quo l'instrument, après son applica-
tiuu sur lu poitrine, couscrvo lo moule du périmètre. Cot
Cyrtonyx,
CYRTOMÉTRIË — CYSTIDES
instrument s'applique de champs successivement de chaque
côté du thorax, à fa hauteur de l'appendice xyphoïde.
La mesure doit être faite au moment de l'expiration ;
puis le cyrtomètre est écarté brusquement avant l'inspi-
ration, ce qui est facilité par deux articulations très mo-
hiles, qui deviennent rixes au niveau et dans le sens do
l'application. Cet instrument sert à dëmonirer la dilatation
et la déformation thoraciques, dues à certaines phlegma-
sies (pneumonie, pleurésie, etc.). Il est peu employé.
CYRTOMÉTRIË [sir', tri — rad, cyrtomètre) n. f. Méd.
Mensuration de la poitrine.
GYRTOMION [sir') n. m. Bot. Genre do fougères aspi-
diées, originaire de l'Asie mëridiouale.
CYRTOMON (sir*) n. m. Genre d'insectes coléoptères, fa-
mille des curculionidès, dont l'unique espèce habite le Cap.
GYRTOMORPHE OU CYRTOMORPHUS (sm'', /"«.îs) n. m.
Genre d'insectes coléoptères clavicorncs , famille des
érotylidés, comprenant des formes ovales, convexes, à
corselet court et déclive, dont on connaît quelques espèces
habitant l'Inde et ses archipels. (Les cyrlomorphcs sont
de petite taille, fauves ou rougcâtres, tachetés do noir; ils
vivent dans les champignons.)
CYRTONÈME [s'ir') n. f. Genre de plantes, do la famille
des cucurbitacées, tribu des rucurbitées, comprenant plu-
sieurs espèces qui croissent au cap de Bonne-Espérance-
GYRTONEURA îsf'r') n. f. Genre d'insectes diptères bra-
chvcères, famille des mnscidés, comprenant des mouches
grises ou vertes, à abdomen marqueté de bleu, de vert
métallique, et qui se caractérisent par leurs antennes
courtes. (On connaît une vingtaine d'espèces de cyrto-
neura, habitant l'Europe ; elles vivent sur les fleurs; leurs
larves se développent dans le fumier.)
GYRTONOTUS {sir', tuas) n. m. Genre d'insectes coléo-
ptères carnivores, famille des carabidés, tribu des ptéros-
lichiués, comprenant des omara d'assez grande taille,
d'un brun foncé, caractérisés par leur métastcrnum
ponctué sur ses côtés, ainsi que sur ses épisternes. (Les
cyrtonotus, dont on connaît plus de quatre-vingts espè-
ces, répandues dans riiéraisphère boréal, assez communes
en Europe, habitent surtout les terrains sablonneux et cal-
caires, et vivent souventdans
les capitules des composées.)
CYRTONYX(5(r', nilcss) n.m.
Genre d'oiseaux gallinacés,
famille des létraonidés, tribu
des ortyginés, comprenant
des formes américaines voisi-
nes des cailles et des colins, et
caractérisées par le bec court
et robuste, incurvé à la base,
avec deuxdenticulesàla man-
dibule inférieure; les doigts
courts à grands ongles re-
courbés. ( On connaît irois
espèces de cyrtonyx, toutes
propres au Mexique.)
GYRTOPÈRE (sir) n. f.
Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des
vandées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans
les régions tropicales des deux continents.
CYRTOPHIS (îiV) n. m. Genre de reptiles ophidiens proté-
roglyphes, de la famille des clapidées. (Ce sont des serpents
venimeux des régions chaudes.)
CYRTOPHIUM {sir\ fi-om') n. m. Genre de crustacés
amphipodes, famille des corophiinées. (Se trouve dans la
vase des mers du nord.)
CYRTOPODE (sir') n. m. Genre de plantes, de la famille
des orchidées, tribu des vandées, comprenant quelques
espèces qui croissent dans l'Inde.
CYRTOPOGON {sir') n. m. Genre de plantes, de la famille
des graminées.
CYRTORHYNQUE (sf'r', rink')n. f. Genre de plantes, delà
famille des renonculacées, renfermant une seule espèce,
qui croit dans l'Amérique du Nord.
CYRTOSIE {sir\ zi) n. f. Genre de plantes, de la famille
des orchidées, tribu des ophrydées, comprenant deux es-
pèces de Java.
GYRTOSOME OU GYRTOSOMA (sir) n. m. Genre d'in-
sectes coléoptères hétéromères, famille des ténébrionidés,
tribu des téoébrioninés, comprenant des formes améri-
caines noires ou d'un beau vert métallique, avec les élytres
variés de rouge. (Les cyrtosomes sont voisins des cnoda-
Ion; on en connaît cinq ou six espèces, do taille moyenne,
répandues de la Piata aux Antilles, et surtout dans la
Guyane et la Colombie.)
CYRTOSPADIX (sir*, s/)a-rfj/;ss) n. m. Genre d'aro'ïdéos,
tribu des caladiées, habitant le Brésil. (Les cyrtospadix,
dont l'espèce type est le cyrtospadix à pied strié (cyrtospa-
dix striatipcs), sont des plantes à tige nulle, à feuilles
allongées, oblongues.
CYRTOSPERME {sir', snèrm") n. m. Genre de plantes, de la
famille des aroïdées, tribu des
orontiécs. (Les deux espèces
connues bàbitCDt Malacca et
Java.)
CYRTOSTAGHYS {sir\ sfa-
kis») n.m. Genre d'arbres, do la
famille des palmiers, tribu des
arécinées , renfermant une
seule espèce, qui croît aux Mo-
luqufS.
CYBTOSTOME OU CYR- Cyrtoatome.
T08TOMA Istr', êlo) n. m.
Sons-georc d'arachnothèros (passereaux ténuirostres, fa-
mille des occtariniidés). comprenant des formes à bec
assez long, recourbé, à queue courte et arrondie, à ailes
moycnnos. 'Les cyrtoslomes, dont on connaît sept espè-
ces, sont des souimangas de taillo moyenne, vert-olive,
â ventre iaiine. à gorge métallirjuo chez les mâles; ils
habitent la .Malaisic et l'Australie.)
CYRT08T0ME OU CYRT05T0MUM (sir, sto-mom') n. m.
Genre d'infusoires holotrichcs, famille des prorodontidés,
comprenant des animalcules ovo'idos ou elliptiques, très
contractiles, k bouche latérale, on fente allongée. (Les cyr-
tofltomes babitODt les eaux douces des régions tempérées.)
CYRTOSTYLIDE (siV, sti-lid') n. f. Genre de plantes,
de la famille des orchidées, tribu des aréthusées, renfer-
mant une seule espèce, qui croît en Australie.
CYRTOTHORAX {sir, rakss) n. m. Genre d'insectes co-
léoptères pentamères brachélytres, établi sur une espèce
qui vit au Mexique.
GYRTOTRACHÈLE (sîV, kèV) n. m. Genre de coléoptères
tétramères, de la famille des curculionidès, dont l'espèce
type habite la Chine.
GYRTUSA (sir') n. f. Genre d'insectes coléoptères clavi-
cornes, famille des anisotomidés, tribu des liodinés, com-
prenant de très petites formes globuleuses, lisses, brunes
ou roussâtres, dont on connaît une dizaine d'espèces toutes
européennes, sauf deux propres à l'Amérique du Nord.
(Les cyrtusa vivent dans les champignons.)
GyruS, conquérant fameux, fondateur de l'empire des
Perses (vi» s. av. J.-C). Les documents orientaux, dé-
couverts ou déchill'rcs de nos jours, ont éclairé sur plu-
sieurs points la biographie deCyrus.et complété ou rectitié
les traditions plus^ou moins authentiques recueillies par
les historiens grecs. On ne sait rien de certain sur son
origine, ni sur sa jeunesse. D'après Hérodote, Cyrus était
fils de Mandane, fille d'Astyage, roi des Mèdes, et du
Perso Cambyse. Aussitôt a'près sa naissance, il faillit
être mis à mort par son grand-père, auquel un songe
avait annoncé que cet enfant lui enlèverait la couronne.
Sauvé et nourri par la femme d'un berger, le jeune Cyrus,
parvenu à l'âge viril, se mitàlatcie des tribus belliqueuses
de la Perse, alors assujettie
à la monarchie mède, fit la
guerre à son grand-père As-
tyago, le détrôna et se fit
couronner roi à sa place. On
ne sait ce qu'il peut y avoir
de vrai dans ce récit; mais
il parait douteux qu'il y ait
eu des liens de parenté entre
Cyrus et la famille royale do
Médio. Ce qui est certain,
c'est la substitution de la
domination perso à la supré-
matie médi(iue. On admet au-
jourd'hui qu en 560 ou 559 Cy-
rus souleva les Perses contre
les Mèdes; il se déclara indé-
pendant, se fit proclamer roi,
et rétablit dans son pays la
religion de Zoroastre. En 552,
attaqué par Astyage et les
Mèdes, il fut vainqueur près cjrus (bas-relief de Meched-
de Pasargades, marcha sur Mourgab).
Ecbatane en Médie, s'empara
de la ville et du roi Astyage, grâce à la défection d'Har-
page, et mit ainsi fin à l'empire des Mèdes. Il conquit eu-
suite la Mésopotamie, laColchide et d'autres pays au sud du
Caucase. Puis il marcha contre la Lydie. Crésus s'avança
à sa rencontre, franchit l'Halys. lui livra près de Ptéria
une bataille restée indécise, après laquelle il retourna à
Sardes. Cyrus l'y poursuivit en plein hiver, battit son armée
à Tliymbi-ée, et le fit prisonnier dans Sardes (542). Après
avoir détruit l'empire de Lydie, il soumit les villes grecques
de la côte. Puis, laissant à son lieutenant Harpage le soin
de contenir l'Asie Mineure ou d'y réprimer les révoltes, il
se tourna vers l'Est et fit entrer dans son empire presque
tous les peuples jusqu'à l'Indus. En 538, il mit le siège
devant Babylone, dont il s'empara; contrairement à la
fameuse légende de Balthazar, les documents babyloniens
attestent que Nabonide, roi de Babylone, se défendit
bravement et fut tué au moment de la prise de sa capi-
tale. Peu de temps après, les Juifs, captifs depuis de
nombreuses années, obtinrent du vainqueur la permission
de retourner à Jérusalem, d'y restaurer leur culte et d'y
rebâtir le temple. Bientôt l'empire de Cyrus eut pour
bornes : à l'orient, le fleuve Indus; au nord, la mer Cas-
pienne et le Pont-Euxin; à l'occident, la mer Egée; au
midi, le golfe Arabique et rEo;ypto. Il se préparait à con-
quérir cette dernière contrée, lorsqu'il périt dans une expé-
dition contre les Massagètcs, peuple scythe qui habitait
an N.de l'Iaxartes (vers 5291. Hérodote rapporte qu'après
avoir essuyé une déroute complète, il tomba entre les mains
de Tomyris, reine de ce peuple, qui lui fit trancher la tète,
E longea ensuite cette tête dans une outre remplie de sang
umain, et s'écria : « Abreuve-toi de ce sang dont tu
fus si avide. » Xénophon fait mourir Cyrus dans son lit ;
Ctésias le fait mourir d'une blessure reçue en combattant
les Derbices. En fait, on ne sait rien de précis sur sa
mort. Xénoplion s'est beaucoup étendu sur les institutions
ûu'il attribuait à Cyrus, et qui étaient vraisemblablement
1 œuvre de ses successeurs. Le conquérant dut se borner
à cette division de l'empire en satrapies, qui était une
nécessité de la conquête, et qui pouvait seule en assurer
les résultats. Il semble que Cyrus, après la prise de Baby-
lone, ait songé sérieusement à organiser ses conquêtes;
mais le temps lui manqua pour mener à bien cette grande
œuvn-; d'où la fragilité de son immense empire.
Cyrus le Jeune, prince perse, né en 4?^, mort en
401 av. J.-C. Il était fils du roi Darius II Nothos ou
Ochus et de Parysatis. A seize ans, il fut nommé par son
pèro satrape de Lydie et d'une partie de l'Asie Mineure.
I! entretint des relations étroites avec les Spartiates, et
fournit à Lysaodre les subsides qui le mirent en état
d'accabler les Athéniens à ^Egos-Potamos. Le jeune
Cyrus espérait succéder à son père. Quand celui-ci mou-
rût, il tenta de supplanter son frère Artaxerxès Mnémon,
trama une conspiration qui fut découverte, re^ut néan-
moins sa grâce et fut mémo réintégré dans son gouver-
nement. Cette générosité no le fit pas renoncer à ses
ambitieux projets. Il renoua ses relations avec les
Spa.tiater;, qui lui permirent de lever des troupes dans
les provinces helléniques placées sous leur dépendance.
10.000 mercenaires grecs et '3.000 auxiliaires se joignirent
aux 100.000 Asiatiques que le satrape avait secrètement
rassemblés. Cyrus partit de Sardes en 401, dissimulant
encore .ses projets, traversa l'Asie, et vint livrer à son
frère la fameuse bataille do Cunaxa, à vingt lieues do
Babylone, où il perdit la bataille et la vie. Il mourut,
dit-on, de la main de son frère Artaxerxès (401). Les mer-
cenaires grecs continuèrent d'ailleurs le combat avec une
intrépidité qui obligea Artaxerxès à traiter avec eux et à
leur permettre de se retirer. Ils commenceront alors, à
8 — 01
480
travers l'Asie armée contre eux, cette fameuse retraite
des Dix-Mille, dont Xénophon fut à la fois l'un des capi-
taines et l'historien.
Cyrus (le grand), roman de M"" de Scudéry. V. Ar-
TAMF.NK.
Cyrus, tragédie en cinq actes, de Marie-Joseph Ché-
nier (Paris, Théâtre -Français, déc. 1804). — L'auteur
a établi toute sa pièce sur la fable qu'Hérodote rapporte
au sujet de Cyrus. Outre la ressemblance qu'a cette tra-
gédie avec Alltalie, pour le plan, elle en a encore davan-
tage pour les détails avec Sètniramis et Mérope. Ces res-
semblances n'eussent point arrêté le succès de l'ouvrage
écrit d'un beau style ; mais, au lendemain du couronne-
ment de Napoléon', Chénier semblait, à tort ou à raison,
l'aN'oir composé en vue de la circonstance. Ce pouvoir
nouveau, cju'il n'aima jamais, on eût dit qu'il commençait
par vouloir le chanter. La pièce était en môme temps
remplie de préceptes hardis sur les droits des peuples et
sur la liberté publique. Aussi déplut-elle à tous les partis.
Ci/vus, malgré le talent déployé par Talma, chargé du rôle
du héros, ne fut joué qu'une fois. Ce fut la dernière pièce
de Cliéuier qui parut sur le théâtre de son vivant.
Cyrus (Flavius), homme d'Etat, évoque et poète, né à
Panopolis en Egypte (v= s. de notre ère). Il conquit la
faveur de l'impératrice Eudoxie par la noblesse de son ca-
ractère et l'élégance de son esprit, devint préfet de Con-
stantinople et du prétoire d'Orient sous Théodose II, mais
tomba en disgrâce en 415. Dépouillé de ses charges et do
ses biens, Cyrus entra dans les ordres, et occupa le siège
épiscopal de Smyrue, ou, d'après Suidas, de Cotyée.
Cyrus, patriarche d'Alexandrie, mort en 640. Transféré,
en 030, de lévêché de Phasis sur le siège patriarcal
d'Alexandrie, Cyrus écrivit plusieurs lettres, et, daus un
concile d'Alexandrie, vers 632, fit voter des canons, que
le premier concile œcuménique de Constantinople blâma,
un demi-siècle plus tard, comme suspects de monotho-
lisme. Grâce à son intervention, les chrétiens d'Egypte
furent traités avec douceur par le calife Omar, dont lo
lieutenant Amri prit Alexandrie en 640.
Gysoing, ch.-l. de cant. du dép. du Nord, arrond. et à
15 kilom. de Lille, à 2 kil. de LaMarcq; 3.379 hab. Ch. de f.
Nord. Hospice. Sucrerie, brasserie, carrosserie; fabrique
de ciments; fabrique de tissus. — Lo canton a Î4 comm.
et 18.484 hab. — Patrie du graveur Masquelier (1741-lSli).
On voit à Cysoing les souterrains d'un ancien château
mérovingien. L'égliso est la chapelle de l'ancienne abbaye
augustine fondée par saint Everard. au ix* siècle; c'est
dans cette abbaye (lue campa Louis XV, avant la bataille
de Fontcnoy (1745); une pyramide qui subsiste encore fut
élevée par les moines en souvenir de la victoire des
Français.
CYSTACANTHUS {siss. tnss) n. m. Genre d'acanthacées,
tr.bu des justiciées, groupe des éranthémées, habitant
les Indes orientales. (Ce sont des herbes à feuilles mem-
braneuses, à fleurs en épis terminaux.)
CYSTALGIE {siss. jî — du gr. knstis, vessie, et algos,
douleur) n. f. Pathol. Douleur de la vessie.
CYSTANTHE Uiss) n. m. Genre d'arbrisseaux, de la fa-
mille des épacridées, tribu des épacrées, comprenant une
seule espèce, qui croît en Tasmanie.
CYSTECTASIE {si-sfèk', zî — du gr. kiistïs, vessie, et
ektasis, extension) n. f. Cbir. Dilatation de la vessie. (Ce
procédé consiste à dilater le col vésical au cours d'une
cystotomie, de manière â faire un passage au calcul.)
CYSTÉINE(5?-s^^)n.f. Composé, CH'-C(AzH=)(SH)-CO>H,
âu'on obtient en réduisant par l'étain et l'acide chlorhy-
rique la cystine des calculs urinaires.
CYSTENCÉPHALE {si-stan — du gr. kustis, vessie, et do
encépliale) adj. Zool. Qui a une tète vésiculeuse.
— n. m. Térat. Genre de monstres unitaires, à tête vé-
siculeuse. il On dit aujourd'hui thlipsencéphale.
CYSTÉOLITHE [siss) n. m. Méd. Calcul vésical.
CYSTHÉPATIQUE {si-sté, tik' — du gr. kustis, vessie, et
de li<-p"iii/iic) adj. En T. d'anat., Qui appartient au foie.
CYSTIBRANCHE {si-sti — du gr. kitsliSy vessie, et
braf/chia, branchie) adj. En T. de zool., Dont les branchies
sont contenues dans des cavités vésiculaircs.
CYSTICAPNOS n. m. Bot. Syn. de corydale.
CYSTICERCOÏDE [si-sti-sèr — de cijsticerque, et du gr.
ciihj^. as|i'^i 1 ,1 al]. En T. de zool.. Qui se rapproche, comme
aspect, d un c\■'^tl^•erque.
— Encycl. On entend, par forme cysticercoide, celle
que prend un embryon de ver ccstode lorsque, pendant
son enkystement, sa vésicule se réduit à un petit appen-
dice, tandis que le segment qui
porte les crochets est distinct d'un
autre segment, qui représente la
tête ou scolex de la future colonie.
CYSTICERQUE [si-sti-sèrk' — du
gr. kustis,. vessie, et kerkos. queue)
n. m. Etat par lequel passent les
embryons des vers cestodes, tels
3 ne les ténias, et où ils ont la forme
"une vô-icule, sur les parois de
laquelle se développe une tête avec
ses crochets. ( Dans le type dit
cènure, il s'en développe plusieurs.
A l'étatde cysticerquo, le ver demeure immobile, enkysté
dans la substance de l'animal qui lui sert d'hôte, et,
quand celui-ci est mangé par un autre être, le cysticerquo
se trouve émigrer dans un nouvel hôte, où il se dévelop-
pera pour devenir un ténia.) il On dit aussi ver cystiqul;.
GYSTIDE {si-stid') n. f. Organe qui se trouve sur certains
champignons, et que l'on regarde comme remplissant les
fonctions d'anthère. V. anthkridik.
CYSTIDES [si-stid') n. m. pi. Ordre d'échinodermes, com-
prenant des formes â calice plus ou moins gloliuieux, com-
posé de pièces calcaires, fixé directement ou par un court
pédoncule aux corps étrangers, et le plus souyent dé-
pourvu de bras. — Un cystide.
— Encycl. Sauf une exception [hyponome Snrsi, du dé-
troit de Torrès), tous les cystides sont éteints. Leurs débris
apparaissent dans les terrains cambrions, sont très abon-
dants dans le silurien supérieur, pour devenir très rares
dans lo carbonifère. C'étaient tous des animaux marins.
Cysticerquc de t^nia :
a. embryon (très gr.).
481
On on connaît do nombreuses espôces, réparties en (quatre
genres, et on les distribue on trois familles : aporitidés,
diplofioritidés, rhombifériités.
CYSTIDICOLE {siss) n. m. Gonro do vers intestinaux, do
l'ordre dos nômatoïdcs, dontrospùce type liabito la vossio
natatoire do la truite.
GYSTIDION (siss) n. m. Nom donné ù. un fruit mono-
sperme, non adliéront au calico, ot dont le péricarpe osi
peu apparent, i|uoi(iue le cordon ombilical soit distiiiL-i.
CYSTIDITOME ou CYSTIDOTOME, CYSTIDITOMIE on
CYSTIDOTOMIE, CYSTIDITOMIQUE ou CYSTIDOTOMI-
QUE, CYSTIDITOMISTE ou CYSTIDOTOMISTE , autres
loriui's des mots cystotome, cysiotomel;, tYsToiuMiguK ot
CYSTOTOMISTK.
CY3TIGNATHE ou CYSTIGNATHUS {siss, tltss) n. m.
Genre d'amphibiens, tribu des cystiynathinés, comprenant
de petites grenouilles américai-
nes, dont on connaît une dou-
zaine d'espèces, ordinairement
ornées do teintes vives et tran-
chées.
Cystignathc.
Cj sUiic.
CYSTIGNATHINÉS (siss) n. m.
pi. Tribu d'amphibiens ou ba-
traciens anoures, sous-ordre des
oxydactyles, famille des rani-
dés, caractérisée par les os co-
racoïdes et précoracoïdes, unis
par un cartilage épicaroïde, par
les dents existant à la mâchoire supérieure. — 6'n cys-
TIGNATHINÉ.
— E>XYCL. Suivant les genres, les cystiynatlmiés ont
l'aspect de grenouilles ou de rainettes. Ils comprennent
cent soixante espèces, réparties dans seize genres, repré-
sentés, surtout dans l'Amérique du Sud, avec le cystigna-
thus ot le tclmolùbas, etc. Les lymnodynnstes, crinia et chi-
7-olep(es sont propres à l'Australie et à la Tasmanie.
CYSTINE {siss — du gr. kaslis, vessie) n. f. Composé
organi((ue azoté et sulfuré, C"H"Az'S'0', trouvé dans
l'urine, etconstituantdes cal-
culs de la vessie et du rein.
— Encycl. La cystine peut
se produire par oxydation
de la cystéine ; elle se trouve
parfois eu proportion varia-
ble dans l'urine normale. C'est
une substance blanche, in-
sipide et inodore, insoluble
dans l'eau et dans l'alcool.
Elle se dissout et cristallise
dans l'ammoniaque. Projetée
sur les charbons ardents, elle
dégage une odeur alliacée
très fétide. On ne sait rien
des causes de sa formation
dans l'organisme. On n'est
même pas certain qu'elle corresponde forcément à un
état pathologique ; la plus forte proportion observée est
0«'.5 par jour. Elle accompagne et parfois précède Talbu-
minurie.
CYSTINEURE OU CYSTINEURA {siss) n. m. Genre d'in-
sectes lépidoptères rhopalocères, famille des nymphalidés,
renfermant de jolis papillons à ailes brunes, marquées do
noir et do blanc, et qui habitent les Antilles et les régions
chaudes du nouveau monde.
CYSTINEUX, EUSE {siss, neû) adj. Qui contient do la
cystine.
CYSTINUEaE {siss, rî — de cystine, et du gr. ournn,
uriiioj n. f. Paihol. Emission d'urine contenant de la cystine.
CYSTIPATHIE [siss, ti— du gr. kustis, vessie, et palhos,
maladie) n. f. Pathol. Maladie de la vessie on général.
CYSTIPHYLLINÉS [siss) n. m. pi. Paléont. Tribu do
zoanthaires niadréporaires, famille des expleta, dont le
genre ci/stijj/iyllum est le type. — i'n cystiphylliné.
CYSTIPHYLLUM {siss, lom') n. m. Paléont. Genre do
madrépores, tribu des cysliphyllinés, comprenant des po-
lypiers turbines, dont le tissu vésiculeux est disposé on
couches juxtaposées. (L'espèce type du genre est le cys-
tipfiylltnn vesicidosum, du calcaire dévonien do l'oifel.)
CYSTIQUE {si-stik' — du gr. kustis, vessie) adj. Anat. Qui
a rapport à la vessie ou à la vésicule biliaire, n Conduit
ou Canal cystique. Canal qui s'étend de la vésicule biliaire
au canal cholédooue. ii Fossette cystique. Petit creux du
lobe droit du foie, dans lequel est logée la vésicule biliaire.
Il Calculs cystiques. Calculs biliaires.
— Chir. Tumeurs rystiques. Tumeurs qui sont principa-
lomont composées de plusieurs kystes.
— n. f. pi. Helminth. Ordre do vers intestinaux, dont
le corps se termine par une vessie hydatiquo. — Une
CYSTIQUE.
— Encycl. Anat. Canal cystîgue.V. biliaire.
CYSTIRRAGIE n. f. Pathol. Syn. do cystorragik.
CYSTIRRHÉB (si-sti-rt} — du gr. Icustis, vossîo, Ot rhécin^
couler) n. f. Pathol. Catarrhe vésical.
CYSTITE isi-ntit' — du gr. kustis, vessie) n. f. Inflamma-
tion do lit vessie. U Cystite catarrhale . Inflamnialion <i<' la
memlirane muqueuse de la vessie. (On l'apiicllo aussi cis-
IIKRHI^K.)
— Encycl. Les cystites sont des indanimations dont les
agents pathogènes 1rs plus fréquents sont 1(^ gonocotinc,
le streptocoque ot le baeille de la lubor''uioso. Li's rauses
prédisposantes à l'infection de la vessie sont la rt-leniion
d'urino, la constipation, le refroidissement, (jui provoipieiil
la congestion de la muqueuse vésicale.
Les cystites, au point do vue symptoinatique, se divisent
en cystito aiyud et chronique.
La fréquence dos mictions, la donhur pendant et après
les mictions, la présence du pus dans l'urine sont les trois
symptômes essentiels. L'hématurie peut manquer. Jamais
il n'y a de fièvre, malgré l'agitation, l'insomnie, que l'on
ohservo souvent.
La cystito chronique, qui succède à la cystito aiguë,
présente les mémos symptômes avec des variantes. Le
malade peut empêcher la miction, mais les envies de-
viennent plus fréquentes. La douleur, moins violente, se
prolonge plus longtemps. Le pus devient blanc jaunâtre
ni.
glaireux, muro -purulent; souvent, si la cystite ost an-
cienne, il y a transformation ammoniacale, Vurino devient
filante, caVactéristique du catarrhe de la vessie.
Certains médicaments peuvent altérer l'urine et pro-
duire, par suite, do la cystite; tels sont lo sulfate do qui-
nine, les ioduros, les balsamiques, ot surtout la cantha-
ride. Au reste, avec la cause, cette cystite ab ingesta cesse
immédiatement.
Chez la femme, la cystito est rare; elle ost généralement
le résultat d'une propagation d'une infection vaginale ou
utérine à la vessie.
Lo traitement de la cystite doit se baser sur les cauâes.
Ladouleur est combattue eflicacement par les opiacés, en
suppositoire, lavement ou injection hypodermitiue.Le pus,
lorsoue la cystite aura cessé d'être aîgué, sera évacué par
dos lavages fréquents de la vessie.
Los instillations de nitrate d'argent donnent, dans cer-
tains cas anciens, de bons résultats.
CYSTITOME n. m. Chir. Syn. de cy.stotome.
CYSTOBR ANCHE (siss, branch') ou CYSTOBRANCHUS
[siss. kuss) a. m. Genre d'annélides hirudïnées, famille
des rhynchobdellidés, tribu des ichtyobdellidés, compre-
nant des sangsues, dont le corps est muni de branchies fo-
liacées. (Le cystvbra}}chus respirans, type du genre, est pa-
rasite des barbeaux et des carpes; "il se fixe sur leurs
branchies au printemps.)
CYSTOBUBONOCÈLE {siss, sèl' — du gr. Ar'is/(.ç. vessie ;
boubôn , bubon, et kèlê. tumeur) n. f. Pathol. Hernie de la
vessie par le canal inguinal. V. ctstocèle.
CYSTOCARPE (s/ss) n. m. Nom que l'on donne à l'em-
bryon sporifôre qui provient du développement de l'œuf
d'une floridée. {C est, en réalité, l'homologue du sporogone
dune muscinée.)
CYSTOCÈLE {si-sto-sèl' — du gr. kustis, vessie, et kèlê,
tumeur) n. f. Chîr. Hernie de la vessie.
— Encycl. La vessie peut faire hernie, seule ou avec
l'intestin ou l'épiploon, soit par l'anneau inguinal (cysto-
bubonocèle), soit par l'anneau crural (cystomérocèle), soit
par le périnée {cystocèle périaéale), soit, chez la femme,
par le vagin {cystocèle vaginale).
Les hernies de la vessie se traitent par la réduction,
suivie de l'application d'un bandage approprié. Dans le cas
de hernie vaginale, on applique un pessaire avec une cein-
ture hypogastrique et on f a t le cathétérisme de la vessie
pour empêcher l'accumulation de l'urine.
CYSTOCIDARIDÉS [si-sto-si) n. m. pi. Paléont. Famille
d'oursins échinoïdes. comprenant les genres cystocidaris
et spatangopsis, qui forment le passade entre les échinides
et les cystides. — Un cystocidaridê.
CYSTOCIDARIS {si-slo, riss) n. m. Paléont. Genre d'our-
sins, type de la famille des cystocidaridés, renfermant des
formes ovales ou sphériques à puissante armature maxil-
laire, et qui ne sont guère connues que par des empreintes
écrasées ou des moules épars dans les couches siluriennes
de Leintwardine, en Angleterre. (On en connaît deux espè-
ces : cystocidaris potnum et cystocidaris uva.)
CYSTOCLONIÉES {si-sto) n. f. pi. Bot. Groupe d'algues,
faisant partie de la famille des gigartinées.— Une cysto-
CLONIÉE.
CYSTOCOCCUS (si-s/o-AoA-frî/ss) n. m. Bot. Genre d'al-
gues, se rapportant aux chlorococcées.
CYSTOCOLÉOS (5i-5^o. /^-Nss) n. m. Bot. Genre d'algues
nostocacées, famille des scytonémées, composé d'espèces
dont les cellules destricbomes no se multiplient que dans
le sons de la longueur du tilament, ot dont la gaine ren-
ferme plusieurs trichomes.
CYSTOCOPE {si-sto — du gr. kustê, vessie, et kopos, coup)
n. m. Méd. Cathéter pourvu d'une plaque destinée à faci-
liter l'audition du bruit que produisent les calculs au
contact de la sonde.
CYSTODYNIE {siss, «i — du gr. kiistis, vessie, et oduné,
douleur) n. f. Pathol. Douleur rhumatismale do la tuniquo
musculaire do la vessie.
CYSTO-ENTÉROCÈLE {si-sto-an, sèV — du gr. kustis.
vessio; entfron, intestin, ot kf^lé, tumeur) n.f. Chir. Hernie
de la vessie, accompagnée du déplacement d'une portion
do l'intestin.
CYSTO-ÉPIPLOCÈï*E {siss, sèV — du gr. kustis, vessie,
et de épiplocéle) n. f. Chir. Hernfe do la vessie, accompa-
gnée d'une portion de l'épiploon.
CYSTOHÉMIE {siss, ml~du gr. kustis, vossie, et haima,
sang) M. f. Pathol. Congestion sanguine do la vessie.
CYSTOIDE {siss — du gr. Aiwïjs, vossio, Ot cirfoj, aspect)
n. m. Qui ressemble à une vessio. il Tu-
meur cysloide. Kyste, il Ver cystoîde,
Cysticerquc.
CYSTOUPOME {siss — du gr. kustê,
kyste, ot do lipome) n. m. Pathol. Li-
pome enkysté.
CYSTOUTHE {siss ~ du gr. kustts,
vessie, et litbos, pierre) n. m. Pathol.
Calcul vosical.
— Bot. Protubérance intracellulaire,
fortement incrustée do calcaire.
— Encycl. Bot. Chez les urticacées,
certaines cellules épidormiquos, plus
grandes que les autres et plongeant
profondément dans l'écorce, épaissis-
sent beaucoup leur membrane celiulo-
siquo en un iioiiit de sa face externe, do manière qu'elle
proi«>tto vers l'iiiiérieur do la eollub» une sorte do protu-
Itéranco mamelonnée, dans l'épaisseur de laquelle se dé-
posent d'innombrables cristaux <to carbonate de caU-ium :
eelto protubérance est un cystolithe ; une collulo à. cysto-
lilho est une cellule sécrétrice.
CYSTOXJTHIQUE {siss, tik' — rad. cystolithc) adj. Méd.
Qui coiuerne les calculs vésïcaux.
CYSTOMÉROCÈLE (siss, .v'I' —du gr. kuatis, vessio;
méroft, cuisse, et kèlè, tumeur) o. f. Chir. Hornie de lu vossio
par l'anneau crural.
CYSTOPHORE ou CYSTOPHORA [siss) n. m. Gonro do
niamniiCères pinnipèdes, famiUo dos phocidés, compre-
nant une «espèce remarquable par un bourrelet éroctile
placé sur lo front des niHles.
— Encycl. Lo cyatophorti ou phoqM à capuchon atteint
CystoUtho(bot.).
Cystophore.
CYSTIDICOLE — CYTHERE
3 mètres do long; il est noir bleuâtre, piqueté do blanc,
avec la tête et les membres d'un noir pur; les nou-
veau- nés sont
blancs. Ce plio-
i| u e, dont la
fourrure est
très estimée,
habite les mers
froides de l'hé-
misphère bo-
réal, du Groen-
land au Spitz-
berg, les côtes
de Norvège,
Terre - Neuve.
Au genre cys-
tophore se rattache l'éléphant marin [cystophora Iconina)
de l'océan Pacifique nor<i, qui atteint 9 mètres de long.
CYSTOPHRYS {siss, friss) n. m. Gonro do protozoaires
héliozoaire-s, de position incertaine, formant passage entre
ceux-ci et les radiolaires.
— Encycl. Les cystophrys sont des animalcules sphé-
riques , irréguliers , dont les éléments globuleux sont
rassemblés dans une tuniquo commune qui émet des fila-
ments ou rhizopodes rayonnants. L'espèce type est un
organisme microscopique des eaux douces européennes :
le cystophrys Hxckeliana.
CYSTOPLASTIE {siss, stî — du çr. kustis, vessie, et
plassein, former) n. f. Chir. Restauration d'une perte de sub-
stance de la vessie par autoplastie.
CYSTOPLÉGIE {siss, ji — du gr. kustis,vessie, etplêxis,
action de frapper) n, f. Pathol. Paralysie de la vessie. ,_
CYSTOPTÉRIDE {siss) n. f- Genre de plantes crypto-
games, de la famille des fougères, tribu des davalliées,
comprenant plusieurs espèces, propres aux parties tem-
pérées des deux hémisphères.
CYSTOPTOSE {siss — du gr. kustis, vessie, et ptôsis,
chute) D. f. Chir. Chute do la membrane interne de la
vessie par le col de l'organe, par suite de relâchement
de sa tunique musculaire.
CYSTOPYIQUE {siss — du gr. kustis, vessie, et puon,
sang corrompu) adj. Pathol. Qui a rapport à la suppura-
lion de la vessie.
GYSTORCHIS (siss, kiss) n. m. Genre d'orchidacées,
voisin des goodyera A fleurs roses ou jaunes.
CYSTORRAGIE (siss, ji — du gr. kuslis, vessie, et rha-
gein, faire éruption) n. f. Pathol. Hémorragie vésicale.
CYSTOSARCOME {siss — du gr. kusti s. wess'xQ, et sarx,
sarkos, chair) n. m. Pathol. Nom donné par Mùllerà des tu-
meurs constituées en grande partie par une masse plus
ou moins ferme, fibreuse et riclie en vaisseaux, au milieu
de laquelle on rencontre des vésicules isolées.
CYSTOSEIRE {siss, sèr') n. f. Bot. Genre d'algues ma-
rines, de la tribu des fucacées, caractérisé par des vési-
cules ovoïdes disposées en chapelet, et comprenant uno
trentaine d'espèces répandues dans toutes les mers.
CYSTOSIPHON {siss) n.m. Bot. Genre d'algues saprolé-
gniées, vivant en parasites sur les lentilles d'eau.
CYSTOSOME ou CYSTOSOMA (s/sj) n. m. Genre d'insectes
hémiptères homoptères, famille des cicadidés, comprenant
des cigales australiennes, à tête petite, triangulaire, à.
élytres presque complètement opaques, à abdomen renflé
et vésiculeux chez les mâles.
CYSTOSPASME (siss, spnssm' — du gr. A«s/ù, vessie,
et de spasme] n. m. Pathol. Contraction spasmodique de la
vessie.
CYSTOSP ASTIQUE {siss, s/ïA'") adj. Pathol. Qui dépond
du spasme de la vessie.
CYSTOT^NIÉS (s/ss, té) n. m. pi. Division de la famille
des ténias, renfermant les formes à tête munie d'un petit
rostre saillant, portant généralement uno armature. — Un
CY.STOTvENIR.
— Encycl. Chez les cystotxniés, dont le t^nia soHum est
le type, la base des crochets porte un appendice antérieur,
nommé garde, et un autre plus long, dit manche. Les cys-
ticerques, munis d'une très grande vésicule caudale, vi-
vent, ainsi que les adultes, dans les mammifères. Los
deux genres principau.v sont les ténias, caractérisés par
ce fait que les têtes naissent dans la vésicule embryon-
naire mémo {t,Tnia solium), et les échinococcifors.
CYSTOTOME (siss — du gr. htstis, vessie, et tome,
incision) n. m. Chir. Instrument servant à inciser la vessie,
dans l'opération de la pierre. Il On dit aussi cystitomk.
CYSTOTOMIE {siss, mî — rad. cystolomc) n. f. Chir. ot
art vétér. Incision do la vessio. Syn. do taillk.
— Encycl. Chir. V. taille.
— Art vétér. La c,v«/o(o»iie se pratique sur lo cheval, sur
le bœuf, et quelquefois sur le bélier, qui sont sujets â
la pierre {calculs vôsicaux).
La cystotomio so pratique sur lo canal de l'urètre ,
que l'on incise depuis sa portion ischialo jusqu'au col do
la vossio (cystotomio ischialo).
L'opération dite ^ cystotomio scrotale »■ n'est qu'une «ré-
trotomio que l'on pratique pour atteindre lo calcul, lors-
qu'il est engagé dans lo canal do l'urètre.
Pour la jument, la mule, l'ânesso, l'extraction do la
pierre peut s'etrectuor en dilatant l'urètre par des moyens
mécaniques, et avec lo secours des injections relâchantes.
CYTE (si7') n. f. Cellulo mère dos produits sexuels au
début de la maturation.
— Encycl. La ré<iuction chromatique, étudiée par Bovcri
chez l'ascaris megatoccphala, s'eirectuo en deux len»]'s . d
faut distinguer lo cyte do premier ordre ot les cytes do
second ordre qui donnent naissance aux produits sexuels
définitifs et aux globules dexpulsion.
Les cytes s'appellent " snermatocytos » chez lo Diâlo
et " ovocytes » chez la fomollo.
CYTÉOPHYTE (si) n. m. Groupe do plantes polypétalos,
cûm|irenant une partio des légumineuses.
CYTHERE (si-té-ré) n. f. Genre do crustacés, type do la
famillodos cylhéridés, caractérisé par les antennes de la
première paiVo à cinq ou six articles, colles do la seconde
paire à quatre articles, et les pattes en nombre égal dans
les doux sexes. (Les ct/them sont de petits animaux des eaux
salées ot sauraâtros.'où ils vivent parmi les algues. Leurs
nombreuses espèces sont répandues daus les mors ouro-
pi'onno.'i.)
(U
CYTHÉRE — CYTINÉS
CytHÈRE (auj. CÉRIGO), île grecque de l'Archipel,
au N.-O. de l'iJe de Crète, près des côtes de Laconie, en
lace du cap Malée. Ravagée par les phénomènes volca-
niques, Cérigo ressemble peu àlancienno Cythère si van-
tée. Elle n'est plus habitée que par quelques familles de
pécheurs. Com-
merce de pois-
sons. Dans l'an-
tiquité grecque,
île consacrée à
Vénus qui, née
de l'écume de
l'onde, aurait
pris terre en
cette île , soit
pour la première
fois, soit après Monnaie de Cyiher
être apparue à
Chypre. Dans la langue poétique, Cythère est devenue
la "patrie allégorique des amours et paraît alors comme
ime île enchanteresse.
Cythère assiégée, opéra-ballet en trois actes, musi-
que de Gluck, représenté à l'Opéra, le 1" aoQt 1775. Ce
n'était d'abord qu'un vaudeville en un acte de Favart et
Fagau, qui avait été joué à l'Opéra-Comique de la foire
Saint-Laurent, en 1744. Gluck eut la singulière idée d'écrire
la musique de cette pièce d'un genre si étranger à son
génie et qui. malgré une interprétation remarquable, n'ob-
tint aucun succès. C'est à propos de Cytkère assiégée que
l'abbé Arnaud, ardent admirateur de Gluck, disait, pour
pallier cet insuccès, qu'n Hercule maniait mieux la massue
que le fuseau ».
Cythère (l'Embarquement pour), tableau de Watteau,
musée du Louvre. — Près d'un terme do Vénus, un pèlerin
de Cythère, ayant à ses pieds un bourdon, est à genoux
devant une jeune femme, qu'il invite à s'embarquer avec
lui pour le doux voyage. La belle se fait un peu prier ; un
Amour, assis près â'elle sur son carquois, la tire par le bas
de sa robe. Vers le milieu de la composition, un amoureux
relève, en la tenant par les deux mains, son amoureuse
assise sur le ffazon ; un autre enlace la taille de sa maîtresse ;
loxochoncha, paradoxostoma, et autres genres ayant pour
caractères communs : une carapace dure, calcaire, ru-
gueuse, l'abdomen terminé par une queue de deux articles,
et les antennes inférieures avec un appendice préhensile
en crochet, où débouche une glande à Venin. (Tous les cy-
tbériUés sont de petite taille et habitent la mer; ils sont
carnassiers el nagent avec agilité. j — Un cythéridè.
CYTHÉRIS [si, riss) D. f. Bot. Genre d'orchidées, tribu
des pleurothaliées, comprenant une seule espèce.
CythÉRIS, courtisane grecque, du i" siècle. Elle compta
au nombre de ses amants Marc Antoine et le poète Gallus,
qui la célébra sous le nom de Lycoris. Virgile narle d'elle
dans sa dixième églogue, et Cicéron dans ses Philippiques.
CYTHÉRODICE {si, diss — du gr. kuthèrodikés ; de A'w-
théra, Cylbère, et, dikê, justice} n. m. Antiq. gr. Titre d'un
magistrat que les Lacédémoniens envoyaient tous les ans
avec une garnison dans l'île de Cythère, au temps où elle
était dans leur dépendance.
— Encycl. Anciennement, l'île de Cythère appartenait
aux Argiens. Elle leur fut enlevée, avec Malée et le pays
de Thyrée, par les Lacédémoniens, dès les premiers temps
des luttes des deux peuples. Sparte y envoya et y entre-
tint désormais un petit corps de troupes, commandé par
un magistrat appelé kuthêrodikês (ou juge à Cythcre).
CythÉRON. Géogr. anc. V. Cithéron.
CYTINACÉ [si, s/), ÉE ou CYTINÉ, ÉE {si) adj. Bol. Qui
ressemble ou qui se rapporte au cytinet.
CYTINÉES (si, né) n. f. pi. Famille de plantes dicotylé-
dones, ayant pour type le genre cytinet. — Une cytinke.
— Encycl. La famille des c(/f/?ît=es renferme des plantes
herbacées, parasites, charnues. Les fleurs, qui sont accom-
pagnées do bractéoles, sont ordinairement monoïques, à
dérianthe tubulonx, campanule, olfrant un limbe à quatre
ou six divisions étalées, imbriquées. Les fleurs mâles ont
huit étamines, dont les fllets se soudent en un andro-
phore charnu. Les fleurs femelles ont un ovaire infère, à
une seule loge otîrant huit placentas pariétaux, surmonté
d'un style simple et d'un stigmate épais, en tête et rayonné.
Le fruit est une baie. Cette petite famille renferme les
L EirJjarqiiement prmr CytliL^rr-, iVriprês Watteau.
ces deux couples se hâtent do rejoindre d'autres pèlerins
qui se dirigent, à gauche, vers une barque ornée de fleurs
que deux robustes rameurs se disposent à faire voler
sur les eaux dans la directioD de Cythère. Des Amours
voltigent au-dessus. Dans le fond du tableau, une rivière
serpente entre des collines boisf^es. Ce tableau, que Watteau
peignit poursa réception i l'Académie, en 1717, est d'un des-
sin vif et spirituel, qui conserve un sentiment naïf do lana-
ture au milieu d'un monde de conveniion, d'une touche déli-
cate et moelleuse, d'un coloris chaud, profond, harmonieux.
CytbÉRÉE (si. ré) adj. f. Surnom donné à Vénus, à
cause du l'ile do Cythère, où elle était honorée.
— n. f. Vénus elle-mômo : Prière à Cythéeée.
CTTHÉRÉE ou CTTHEREA {si. Té) n. f. Genre do mol-
lusques, dont le nom véritable est meretrix.
CyTBÉRÉEN, ENNE {si, ré'in, en), personne née à
CytJiere, ou qui habite celte île. — Les CythkréenS.
— Adjectiv. Qui appartient h l'île de Cythère ou à. ses
habitants : fiochers cythérébns.
— Fig. Qui est consacré ù. l'amour : Les régions cythè-
RKKNrfK» du quartier Dréda.
— Mythol. .Sumom donné à l'Amour, qui recevait un
culte à'CytIlèro.
CYTHÉRELLE ou GYTHERELLA (si-té-rèV) n. f. Genre
de cnista':/*s, type de la famille des cythérctUdés, carac-
térisé par les grandes dimensions des antennes, dont les
supérieures sont coudées, par les lamelles épmeuscs ter-
minant l'abdomen. (L'espèce type du genre, cy//«îre//a abus-
torufii. est une petite forme des grands fonds, recueillie
dans les prir-iges des lies Lofoden.)
CYTHÉRELLIDÉS {»i,rèl') n. m. pi. Famille de cruBtacés
oDiomobtracés ostracodcs, dont le genre cythérelle est le
type. — Un CYTUÉKBLLIDÉ-
CYTBÉR1DÉ8 (si) n. m. pi. Famille de crustacés cntomo-
siracéb obtracodes, comprenant les cythère, c^Jtheropiin,
deux genres cytinet et hj/dnore, qui habitent le bassin mé-
diterranéen et le cap de Bonne-Espérance.
CYTINELLE n. f. Bot. Syn. de cytinet.
CYTINET (si. né) n. m. Genre de plantes parasites, type
do la famille des ct/tinées. renfermant trois espèces, qui
croissent dans le midi do l'Europe et au sud de l'Afrique.
Syn. CYTINIXLK.
CYTISE (si) ou CYTISUS n. m. Genre de légumincuses-
papilionacées.
— Encycl. Les cyHscs se rapprochent des genêts par
leurs étamines monadel
phes. Ce sont des arbris-
seaux ou de petits arbres
ornementaux, à feuilles
trifoliolécs, à fleurs ordi-
nairement jaunes et réu-
nies en grappes pendan-
tes, habitant les régions
tempérées de l'Europe et
les bords do la Méditer-
ranée (une trentaine d'es-
pèces). Le faux ('hénicr
ou nubour {cytisus Inhitr-
num) a un bois foncé,
ressemblant un peu à
l'ébènc, et qu'on emploie
en tournerie et marque-
terie. Les feuilles, fleurs
et surtout graines dos
cytises contfennent des
alcaloïdes {cyiisine et la-
burnine), qui peuvent pro-
duire des accidents digestifs sérieux, bien que les rumi-
nants en broutent le feuillage sans inconvénients.
CYTISÈNE n. f. Chim. Syn. de cytisine.
CYTISINE (si) n. f. Alcaloïde, C"H"A2*0, excessivement
toxique, retiré aes graines du cytise. Syn. CYTisiiNE.
482
CYTISPORE {si, spor') n. m. Genre de champignons py-
rénomycètes, type de la tribu des cytisporées, très voisin
des spiiéhdies, et comprenant un assez grand nombre
d'espèces qui croissent sur les arbres.
CYTISPORE, ÉE (si, spo) adj. Bot. Qui ressemble ou qui
se rapporte aux cytispores.
— n. f. pi. Tribu de champignons du groupe des hypoxy-
lées, ayant pour type le genre cytispore. — Une cytisporée.
CYTOBLASTE [si, blassV — du gr. kutos, cavité, et bla-
stos, germe) n. m. Petit corps lenticulaire ou sphérique,
qui constitue le nucléus ou noyau de la cellule végétale.
CYTOBLASTÉME(si, sfèm) n. m. Anat. Ancien synonyme
de BLASTIiME.
CYTODE (si — du gr. kiUns, cellule, et eidos, aspect)
n. m. Expression créée par Hïeckel pour désigner un pla-
stidc dépourvu de noyau. Syn. de monere.
CYTOLOGIE {si,jî) n. f. Partie de l'histologie qui traite
des cellules.
CYTOPLASMA (si, plass) n. m. Protoplasma situé en
dehors du noyau dans la cellule vivante.
— Encycl. Le cytoplasma, ou protoplasma extranu-
cléaire, est une substance granuleuse de consistance vis-
queuse, plus résistante à la périphérie qu'au voisinage du
noyau. Il semble comprendre toujours au moins deux ma-
tières distinctes non miscibles : l'une d'elles comprenant
l'autre dans les mailles d'un réseau plus ou moins lâche.
V. CLCLLDLK.
C'est dans le cytoplasma que se creusent les vacuoles
digestives ou estomacs temporaires, chez les êtres uni-
cellulaires ou les éléments histologiques capables de se
nourrir d'aliments solides. V. digestion intracellulaire.
Le cytoplasma comprend aussi de nombreuses inclu-
sions : leucitcs chlorophylliens ou autres, grains d'ami-
don, etc., et ces inclusions peuvent môme lui donner un
aspect tout à fait opaque, comme cela a lieu chez la plu-
part des coccidies à un certain moment de leur évolution.
On donne, pour le distinguer du cytoplasma, le nom de
nucléoplasma au protoplasma qui constitue le noyau cel-
lulaire.
CyTOROS. Myth. gr. Fils de Phrvxos et de Chalciopo.
il donna son nom à la ville de Kytôros, sur la côte de Pa
phla^oiiio. on Asie Mineure.
CYTOTHÉQUE {si, lék' — du gr. kuios, tronc, et thiikê,
loge) u. m. Partie d'une chrysalide, qui forme l'enveloppe
extérieure du corselet.
CYTOTROPISME {si, pîssm' — du gr. kntos, cavité, et
tropos, direction) n. m. Attraction de certains plastidcs
par d'autres plastides vivants.
— Encycl. Le cytotropisme n'est qu'un cas particulier
de la chimiotaxie. W. Roux fait intervenir, dans l'expli-
cation des formes que prennent les agglomérations cel-
lulaires constituant les embryons, l'attraction des divers
blastomères les uns vers les autres. Il a constaté expéri-
mentalement, eu dissociant des œufs eh voie de segmen-
tation, que les blastomères isolés s'attirent efl'ectivement
quand leur distance n'excède pas le quart de leur diamètre.
Dans certains cas, les blastomères semblent se repousser.
Ces phénomènes ne semblent pas avoir toute l'importance
que leur accorde AV. Roux.
CYTOZOAIRES {si — du gr. kutos, cavité, et zâon, ani-
mal) n. m. pi. Animaux spofozoaires, effectuant une partie
au moins de leur évolution dans lintérieur d'une cellule
hôte. — Un CYTozoAiRE.
— Encycl. Le milieu extrêmement limité dans lequel
vivent ces petits animaux unicel-
lulaires est la cause déterminante
de leur évolution cyclique. Pre-
nons pour exemple une coccidie.
La coccidie jeune ou sporozoïte
s'assimile et grossit dans Tinté- .
rieur d'une cellule de dimensions
analogues aux siennes ; aussi,
cette cellule hôte se charge-t-elle
rapidement des produits acces-
soires de l'assimilation; ces pro-
duits accumulés tînissent par se
condenser autour de la masse
grossie de l'être, au point de former un kyste, et l'enve-
loppe kystique {d, l\g. 1) rend les écbanges'plus lents avec
le milieu, isole encore davantage la coccidie
adulte ; aussi, les substances de réserve s'épui-
sent, les substances d'excrétion s'accumulent,
les conditions d'équilibre se modifient com-
plètement. Le protoplasma ne peut plus rester
sous la forme dune masse unique et se divise
en des corpuscules appolès spo)'oblastes{e, lig. 1)
qui, ultérieurement, donneront, des spores et
des sporozoïtes. Il reste au milieu du kyste
une masse de substances d'excrétion (c, fig. l).
Les cytosoaires comprennent deux grands
groupes :
1" Les grégarines, qui ont une phase adulte
libre et ne sont à proprement parler cyto-
zoaires que pendant leur jeunesse. Ex. : sty~
lorlujnchus {fig. 2) ;
20 Les coccidies, qui terminent leur évolution
dans un kyste sans jamais quitter la cellule hôte avant
l'enkystement.
Les coccidies peuvent être :
o Polysporôes. quand il se forme dans le kyste un grand
nombre de sporoblastes. Ex. : klossia (fig. 1);
p Oligosporées. quand il se forme dans le kyste deux
ou (luatre sporoblastes. Ex. : coccidium ;
Y Monosporces. quand le contenu tout entier du kyste
forme un sporoblaste unique. Ex. : eimeria.
Il y a d'autres groupes accessoires de cytozoaires; les
hémoyréqurines , parasites du sang, qui se rapportent aux
grégarines, et les qymnosporidés, qui sont des coccidies
dégradées. (Ex. : hemamœba. parasite du globule rouge
du sang de l'homme, auquel il donne la fièvre paludéenne
ou malariii).
CYTTARIE(s/-(a-7'î) n. f. Genre de champignons hymé-
nomycôtes, voisin des helvelles, comprenant deux espèces,
qui croissent sur les racines dos hêtres : l'uno au Chili,
1 autre à la Terre de Feu.
CYTTINÉS {&i-ti) n. m. Tribu do poissons acanthoptèrcs,
famille dos scombéridés, caractérisée par la nageoire dor-
sale divisée en deux régions, dont l'épineuse est la moins
Fig. 2.
Monnaie de Cyzique.
483
dtSvcIoppi^o. (Los doux principaux genres des cyttinés sont
j:ctis ot c;/tli(s.) — £/n cyttink.
CYTTUS {si-tuss) n. m. Genre de poissons, type do la
tribu dos cj/ttini's, compronant dos formes hautes, latiïra-
lomont comprimons, i-oiivortos do petites écailles, dont on
connaît doux espùcos. (Los cy ttus sont do taille moyonno ;
10 cyltus roseus, do Madiiro. lîo dopasse pas 30 oontimùtrcs
de lonp ; lo ci/tlus Australis, dos mors d'Australie, atteint
50 contim(>tres.) V. combi':.
CYZICÈNC {si, s^n") n. f. Antiq. Nom que l'on donnait à
do ^randos salles d'été, tournéos au N. et richement déco-
rées, qui lurent probaMcniont usitées d'abord à Cyziquo.
Il Monnaie de Cyzifiuo. V. ce mot.
CyzicÉNIEN. ENNE (si, sé-ni~in, ^h'), personne née à
Cyzique ou <|iii habitait cotte ville. — Les Cyzicknmkns.
— AdJ.Niiv. (,Jui appariiont à cotte ville ou à. ses habi-
tants : Mœurs cyzickmkNNKS.
GyzigoS. Myth. ^r. Fils d'^Enos et d'^neté. Il était
roi dos Dolions, à. Cyziquo, sur les bords de la Propontide.
11 accueillit avec bienveillance les Argonautes, qui, en se
rendant en Colchido, débarquèrent à Cyzique. Après leur
départ, ceux-ci furent rojetés par une tempête sur la côte de
Cyzique, où ils débarquèrent do nuit. Les Dolions, croyant
avoir affaire A des ennomis, engagèrent avec les Argo-
nautes un combat pendant lequel Cyzicosfut tué par Jason.
Cyzique, ancienne ville do l'Asie Mineure, en Phry-
gio, sur une petite presqu'île do la Propontide. Fondée
par les Pélasges do Tliessalie, elle s'accrut de plusieurs
colonies milésionnos: mais son importance grandit surtout
après la guerre du Péloponoso et la déchéance d'Athènes
et de Milet. Prise par Alexandre après la bataille du Gra-
nique. elle se
défendit avec
succès contre
Mithridato ,
roi du Pont;
cette résis-
tance lui va-
lut l'amitié do
Rome, qui la
combla de fa-
veurs et lui
laissa quel-
que autono-
mie jusqu'à
l'époque de Tibère. En 376, un concile arien se tint dans
cette ville. Prise par les Arabes dès 675, elle fut détruite
par un tremblement do terre, en 943. De cette cité long-
temps florissante, qui donna son nom à une monnaie
vantée (les q/zicènes, d'une valeur de 28 drachmes), il ne
reste plus que des ruines situées à 4 kilomètres du petit
port d Artaki ou Erdek.
CzABAROWKA, bourg d'Austro-HoDgrie (Galicie [cer-
cle de Tarnopol]); 2.060 nab.
GZACAN [tcha-kan) n. m. Instrument à vent et en bois.
— Encycl. Le czacan était une sorte de flûte en forme
de canne, et qui servait, en effet, de canne; elle fut très
répandue en Allemagne aux environs de 1800, et on écrivit
alors pour cet instrument beaucoup de musique. Le son
en était doux et velouté. Depuis longtemps, cet instrument
a disparu, ot les exemplaires en sont mémo aujourd'hui
d'une extrême rareté.
CZACKI, ancienne famille polonaise, dont plusieurs
membres se sont signalés : Fklix, né en 1723, mort en 1790,
grand ôchanson de la couronne en 1756. [Il s'opposa à
l'élection de Stanislas-Auguste Poniatowski (1764) et fut
arrêté par les autorités russes, qui le retinrent cinq ans en
prison (1760-1770). Rendu à la liberté, il fut élu, en 1788,
nonce à. la diète de Varsovie (1788)] ; — Son fils, Micuel,
lequel, né en 1753, mort en 1828, se fit remarquer par l'in-
dépendance et le patriotisme de ses opinions; — Thaduk,
frère du précédent, historien et jurisconsulte, né en 1765,
mort en 1813. [Il se dévoua entièrement à la cause de l'in-
struction primaire, ot établit S5 écoles en Wolhynie, 26 en
Podolie et 15 en Ukraine. Il a laissé un grand nombre
d'ouvrages, parmi los(|Uols on peut citer : Des d'unes en
général et partictilifh'er/tent en Polof/ne (1801), traduit en
français ; DisserUitions sur les Tziganes, les Tatars et les
Cosaques (1812)].
GZACKI (Vladimir), cardinal polonais, né en 1834, mort
à Rome en 1888. Il fut, sous les pontificats de Pie IX et do
Léon XIII, l'un des plus habiles diplomates do la cour pon-
tificale. En 1879, il fut envoyé en qua-
lité do nonce apostolique à Paris.
Lors do l'exocuLion, en France, des
décrets contre les congrégations, il
contribua par son tact à empfV'her
une rupture entre le gouverDomont
français et lo pape. Créé cardinal
par Léon XIlLoii 1882, il alla se fixer
à Rome, où il continua à soutenir une
politique do conciliation.
CZACKIE ilcza-ki) n. f. Genre do
plantes bulliouses, do la famille des
liliacées, trihu des asphodeléos, et
dont l'ospéco typo, qui croît sur les
Alpes, est connue sous les noms vul-
gaires de LIS ne, Sainï-Bhuno ou lis
DKS ALi.onnoGics.
GzAKO (Sigisniond), écrivain dra-
matique hont^rois, né on 1820. mort
en 1817. Issu d une riche lamille, il
s enfuit du collège ot devint choriste Czacklo.
au théâtre do Post, où sa première
pièce : Commerçant et marin (1844) excita lo plus grand
intérêt. Il a écrit, sous linfluonco du dramo romantique
français,/*.' Testament. iJnnn. ot une traduction do .1/an'c-
Anne. une femme du peitplr. qui furent bien acouoillis. Ce
qui caractérise ses puîces, c'est une langue hardie, colorée,
ima^fée, dos situations extraordinaires et des caractères
dont 1 exaltation no connaît pas de limites. Celte hardiesse
do conception était nouvelle dans lo tlié£itre hongrois. Ses
Œuvres, en deux volumes, furent éditées par J. î'oronczy.
GZANIEC, botirc d'Austro-IIongrio (Galicie [district di.-
KoutyJ, uu miliou de forèt-s ; 2.350 hab. Château.
GZAPSKA OU GZAPUA Q. f. Cost. V. CUAPSIiA.
CYTTUS
CZECHOWIGZ
CZAPSKÎ.'nom d'une ancienne famille polonaise, dont
les membres los plus connus sont : Gkorg^s Czapski,
né en 1 U'.d, mort on 1532, qui eut uno grande réputation
inilit;iir<\ sous los règnes do Casimir IV ot de Sigismond I''^
— Ehançois-Miuoslas Czapski, né vers IGIO, mort vers
1G80. [Il socoiula, on 1656, Radziwill et Lubomirski dans la
guerre contro los Suédois]; — Jean-Chiïvsostomk Czap-
Ski, né vers 1640, mort en 1716. [Il prit part à l'expédition
do Vienne (1683), sous Jean Sobicski]; — François-Sta-
nislas Czapski, né en 1752, mort en 1802. [Il se signala
pendant la confédération de Bar do n68û,1772j ; — Charles
Czapski, fils du précédent, né en 1775, mort en 1860. [Il
fut nommé par Napoléon, en 1812, directeur du trésor de
Minsk. Plus tard, il devint membre de ta commission d'in-
struction pul)Ii(iue en Lithuanie, et remplit, pendant dix-
huit années, les fonctions de curateur des écoles du gou-
vernement de Minsk]; —Stanislas Czapski, frère du
précédent, né en 1779, mort en 1857. [Il servit la France
Sendant les campagnes de Russie et de Dresde et fut
écoré de la croix de la Légion d'honneur de la main même
do Napoléon] ; — Ses deux nls, Maryan et Kdodaro Czap-
ski, qui prirent part à l'insurrection de 1863. [Alexandre II
les envoya en Sibérie et confisqua leurs biens. La femme
d'Edouard, Antoinette Rozycka, devint folle de désespoir
et périt on 1867 à Vilna, au milieu d'un incendie quelle
avait elle-même allumé.]
CZAR n. m. V. tsar, orthogr. préférée.
CZARDAS n. f. Chorégr. V. czardas.
CZARÉWITCH ou TSARE'WITCH n. m. On dit mieux
CKSARÉVITCH.
CZAREWNA n. f. Fille du tsar, il On dit mieux césa-
R.t;VNA.
CZARIEN, ENNE adj. V. TSARIEN, ENNF..
CZARINE OU TSARINE n. f. V. TSARITSA.
CzARNECKI (Edouard), théologien et littérateur po-
lonais, né en 1774, mort en 1831. Il entra dans l'ordre re-
ligieux des piaristes et devint, en 1809, recteu^ de l'école
de Varsovie, puis, successivement, chanoine et métropoli-
tain de Plock, archevêque de Varsovie, primat de Pologne.
Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, dont ; Etude sur la
vie et les écrits de Constant Woloki (1812); Etude sur la
vie et les écrits de S.-D. Janocki (1820).
CzARNIECKI (Etienne), général polonais, né en 1599,
mort en 1665. Il débuta dans la carrière des armes en com-
battant les Russes eu Lithuanie et les Cosaques en Ukraine,
et se couvrit de gloire à la bataille de Biresteczko ( 1651 ).
Lorsque, en 1654, la Pologne fut envahie à la fois par les
Moscovites, les Suédois, _
les Transylvains et les - '^'
Cosaques, il redoubla de
courage et de génie. Pen-
dant deux mois, il défendit
Cracovie assiégée par Gus-
tave - Adolphe (1655). En
1658, Czarmecki passaavec
un corps d'armée au se-
cours du roi de Danemark.
De retour en Pologne, il
chassa les Moscovites de
la L thuanie et les battit
complètement à Polonka
(1660). Pour le récompenser
de ses services, le roi Jean-
Casimir lui donna à perpé-
tuité le comté de Tykoczyn,
avec Bialystok et ses dé- ,;
pendances.<;zarnieckimou- '■;
rut pendant une campagne
glorieuse contre les Mos-
covites. On l'a surnommé
en France « le Duguesclin polonais >
Stanislas, né en 1625. mort en 1703, contribua, sous So-
bicski, a la prise de Choczim et à la délivrance do Vienne.
CZARNIKAU OU CZARNIKOW. ville d'Allemagne
(Plusse iprov. de Posen]), sur la Neizc, affluent de la
ÀVartha; 4.540 hab. Huilerie, minoterie, four à chaux. Com-
merce de céréales. Ch.-l. d'un cercle peuplé de 38.680 hab.
GzARNKOWSKI(Jean), historien polonais, né vers 1340,
mort en KV.mî. Il a écrit des Annales remarquables, qui iio
furent publiées (jn'au xv!!!' siècle. — Andek Czarukow-
ski, de la même famille, né on 1507, mort en 1562, fut
évéquo de Posnanio et combattit la religion protestante,
moins par esprit de secte que (jour ruiner l'influence po-
litique des princes allemands, (pii voulaient s'emparer de
la Polo{,'iie.
GZARNOCKI (Adam), littérateur polonais, né en 1784,
mort cil isi.'.. Il fit la campagne do Russie dans l'armée
i\o Napoléon, ot, après la chute do l'empereur, se réfng;ia
en Galicie. Il parcourut, on 1820, une grande partie de la
Kussio, s'occupant de recherclios historiques, géographi-
(|ues ot statistiques, dont il consigna les résultats dans dif-
férents euvra«:es restés inédits pour la plupart. Toutefois,
sous le pseudonyme do Zoryjan Dolkmga-Chod,\ko\vski,
il publia un /(apport sur son premier voyage en Russie.
CZARNOKONCE-WIELKIE, bourg d'Austro - Hongrie
(Galuie n<Tcle do Tarnopoljj; 2.675 hab.
GZARNOLOZGE, bourg d'Austro-Hongrie (Galicie (cercle
de sianislaiiD.sur la Worona, affluent du Dniester; 2.050 li.
GzARNY-DUNAJEC, bourg d'Austro-Hongrio (Galicie
(cercle île Nowu-Sundok]). sur le Dunajoc ; 2.500 hab. Ch.-l.
d'un district peuplé de 16.500 bal).
GZARTH (Georges), musicien bohème, né ù Deutschen-
lirod en 1708, mort ;\ Manheim en 1774. Il était violoniste
do la cliapelle de l'électeur palatin. lia publié six solos pour
lo violon, six solos [lour la llùio, ot il a écrit encore une
quuntiié do concertos, do trios ot mémo do symphonies.
GZARTOR'YSKI, famille princière do Pologne, qui des-
cend de Korygiollo, fils d Olgerd, grand-duc de Lithuanie
au XIV" siécl'o. Ses principaux membres sont : Alkxandrk,
no vers l.'»10, mort on 1570. [Il fut palatin de Wolhynie,
o(, on 1569, à la dièto de Lnbiin, contribua â éinblirdéll-
nitkvement la réunion de la Lithuanie ot do la Polugiiel;
— Adam Casimir, srarost<» général do Podolie ot fold-
zeucmeister do l'armée autrichienne, né A Dantzig en
\~M. mort H Sioniawa en 1823. lll /ut élu président do In
dieio do Varsovie, chargée <lo doDDor un surcessour ù.
Auguiiio m 11763;: il représenta U parti qui voulait que
\
Czaraiccki.
.— Son neveu, Etiknnk-
la raonarehio devint héréditaire, ot il accepta l'interven-
tion de la Russie dans les affaires polonaises. Aussi, sous
le règne do Stanislas-Auguste Poniatowski, lo prince
Adam-Casimir eut-il beau seconder les efforts que fit la
noblesse polonaise pour reconquérir son indépendance et
régénérer le pays, la cause était perdue. En 1805, il y eut
une entente entre le prince et l'empereur Alexandre; les
événements politiques des années suivantes furent un
obstacle à la réalisation de ces projets quelque peu chi-
mériques. Les espérances des Polonais parurent renaître
lors de rétablissement du grand-duché do Varsovie par
Napoléon l"', mais lo prince Czartoryski vit bientôt s'éva-
nouir ses nouvelles illusions. A partir de ce moment, il
vécut dans la retraite. Il a publié un recueil de maximes :
Lettres de Doswiadczjpiski (^1783)];— La femme du précé-
dent, IsAHELLfi Czartoryska, fille du comte Fleming,
née en 1743, morte en 1835, laquelle se fit connaître par son
goût pour les lettres et pour les arts. [Elle réunit d inté-
ressantes collections, qui font aujourd'hui partie du musée
des princes Czartoryski, à Cracovio. On a de la princesse :
Diverses idées sur la manière de disposer les jardins (Bres-
lau, 1807)] ; — Sa fille aînée, Marie, née en 1768, morte à
Paris en 1854, et qui épousa en 1784 le prince Louis-Fré-
déric-Alexandre de Wurtemberg. [Elle divorça lorsqu'on
1792 son mari eut trahi la Pologne pour servir la Russie
et la Prusse, et elle eut la douleur, en 1831, de voir son
fils unique, le prince Adam de Wurtemberg, alors général
russe, venir bombarder le château de Pulawy, où elle se
trouvait avec sa mère. La princesse Marie a écrit un
roman : Malvina ou l'Instiîict du cœur (Varsovie, 18i6)l;
— Adam-Gkobgks Czartoryski, né à Varsovie en 177Ô,
mort à Montfermeil en 1861, frère de la précédente. [Après
le partage de la Pologne, il fut envoyé à Pétersbourg
comme otage. Le grand-duc Ale.vandre se lia avec lui,
et. lorsqu'il monta sur lo trône, en 1802, il nomma Czar-
toryski ministre des afl"aires étrangères. Le prince refusa
de croire aux bonnes intentions do ISapoléon I"; il resta
Adèle à une politique de conciliation, et crut toujours
qu'Alexandre 1" aimait sincèrement les Polonais. Il prit
part aux événements de 1831, et, condamné à mort par
Nicolas, se réfugia à Paris ; mais, trop confiant dans le
pouvoir de la diplomatie, il ne réussit pas à grouper autour
de lui un parti vraiment national. Toutefois, le prince
ne resta pas inactif, et, quand les événements pouvaient
otfrir quelque chance favorable pour sa cause, il ne se
lassait pas de faire des démarches auprès des puissances.
On a publié ses Mémoires du priyice Adam C zartoryski et sa
correspondance avec l'empereur Alexandre /«""(Paris, 1887)] ;
— Sa femme, Anna Czartoryska, fille du prince Sapieha,
née en 1796, morte en 1864. [Elle créa à l'hôtel Lambert
un pensionnat déjeunes Polonaises, qui passa ensuite sous
la direction de sa fille, la comtesse Dzialynska, née Isa-
belle Czartoryska, morte à Menton en 1899. La princesse
Anna eut deux fils : Witold (1824-1864) et Ladislas, né
en 1828, mort à Neuilly en 1894. Ce dernier épousa en pre-
mières noces la princesse Amparo, fille de la reine Chris-
tine et du duc de Rianzarès, morte en 1864, et en secondes
noces la princesse Marguerite d'Orléans, fille du duc de
Nemours, morte en 1893. De ce second mariage il a eu
deux fils : Adam, né le 5 novembre 1872, et Witold, né lo
10 mars 1876]; — Constantin Czartoryski» né en 1773,
mort en 1860. [Il fut comme son frère, Adam-Georees,
envoyé en otage à Pétersbourg (1795). En 1809, il prit le
commandement d'un régiment dans les armées françaises ;
il fit contre les Russes la campagne de Moscou, pendant
que son frère se trouvait auprès de l'empereur Alexandre I".
Peu après, le prince Constantin quitta son pays et se retira
en Autriche, où il resta étrant;er aux événements politi-
ques.]— Son fils, lo prince Alkxandre, né en 1811. mort
en 1886, avait épousé, en 1840. la princesse Marcelliue
Radziwill (1817-1894), qui fut élève do Chopin.
GZASLAU, ville d'Austro-Hongrie (Bohème) ; 8.395 hab.
Ch.-l. de cercle. L'église, surmonlée d'un haut clocher,
fort remarquable, renfermait autrefois lo tombeau de Jean
Ziska. le chef des hussitos. Frédéric II y battit les Autri-
chiens en 1742. — ho cercle de Czaslau Ji.\xne superficie do
60.'i kilom. carr., avec une population de 63.654 hab.
GzAWCZAWADZC (prince Alexandre), poète géorgien,
né en 1784, mort en 1846. Il devint, en 1827. gouverneur de
l'Arménie, et administra, à partir de 1843, le département
des postes du Caucase. Ses poésies géorgiennes l'ont rendu
populaire.
CzAYKOWSKi (Michel), également connu sous le nom
do Sadyk-pacha, littérateur et général polonais au ser-
vice de la Turquie, né on ISOS, mort en isS6. Exilé en
France après les événements de 1831. il se fit connaître en
publiant, de 1837 ù 1840, des .romans fort remarquables,
écrits en polonais, traduits en français et dans los prin-
cipales langues européennes. Chargé par lo prince Czar-
toryski d'une mission en Orient (1840), il présenta à la
Porte de nombreux mémoires relatifs A l'organisation mi-
litaire de la Turquie. L'influence que Czaykowski exerça
à Constantinople éveilla les susceptibilités du gouverne-
ment russe, qui demanda son expulsion ; mais il se fil mu-
sulman sous le nom de Sadyk, et, lorsque la guerre d'Orient
éclata, il continua à servir dans l'armée turque. Sur la
fin do sa vie. il se rallia pourtant aux idées russes et devint
panslavisto. Voici los titres des principaux romans de Czay-
kowski : Etienne Czarneckt, Contes cosaques. Légendes.
CzECH (Joseph), savant polonais, né à Cracovio on
1762, mortù Krzemionieç on 1810. Il fut jprofossour ù Tuni-
vorsité de Cracovio, puis directeur du fycée do Krzomie-
nieç. C'est i\ lui qu'on doit la propagation dos sciences
mathématii)ues en Pologne.
GzÈCHES, nom qu'on donne quelquefois aux Tchèques,
an<'ieiis lial)itanls do la Bohême.
CzECHOWICZ (Simon), peintre polonais, né ù Cracovio
on liisi), mort A Varsovie on 1775. Il dut A la p'-nérouso
proteciion du comte Mnxiniilien Osselinski. qui l'envoya
à Komo, do pouvoir éludier un art pour lequel il avait
une remarquable aptitude. Après avoir passé plusieurs
années dans cette ville et reçu les leçons de Carlo Ma-
ratta, il retourna on Pologne et finit par s'établir i\ Var-
sovie, o\\ il ouvrit une écolo do peinture. Cet artiste, qui
était d'une extrême piété, a traité presque uniquement
des sniets religieux. Ses toiles se recommandent par la
correction du dessin, lo charme du coloris, ta simplicité
ot rharmonio do la composiiiun : mais trop souvent il né-
glige les flrnporics et no donne pan A sos peinturos 'oui
lo fini désirable. Plusieurs églises do Polugnu, du Ltihuu-
CZECHOWITZ — CZYNSKI
nie et de Ruthénie, ainsi que quelques châteaux, renfer-
ment des tableaux de cet artiste, dont l'œuvre ne compte
pas moins de trois cents sujets, la plupart d'une exécution
remarquable. Parmi ses meilleures œuvres, on cite no-
tamment son Martyre de saint Laurent, chez les capucins
de Varsovie, et son Saint Joseph avec l'Enfant Jésus, chez
les visitandines de cette ville.
CzECHOWITZ, bourg d'Austro-HongTi6(Sllésie)[district
de Bielitz]), sur la Biala, affluent de la Vistule; 2.835 hab.
CzECZE, boursr d'Austro-Honi^rie (Hongrie [comitat de
Stuhlweissenburgj), sur le Sarviz, affluent du Danube ;
3.155 hab.
CZEGLED, bourg d' Austro-Hongrie {Hongrie [comitat
de Pest]): 27.540 hab. Centre agricole; vins estimés.
CZEGLED-BERCZEL, village d'Austro-Hongrie {Hon-
grie [comitat de Pest-Pilis-Solt-Kis-Kun]); 2.6S0 hab.
CZELAROWSKI (François-Ladislas), littérateur tchèque.
né à StrackoQitz (Bohême) en 1-99, mort en 1S52. Il devint,
en 1842, professeur de langue et de littérature slaves à
l'université de Breslau. On à de lui : Itecueil de chants popu-
laires de la Lithuanie (1827); Echo des chants populaires
russes {1S29); Bcho des chants bohémiens (1840); etc.
GzEtJ^£OWSKI (Ladislas). botaniste tchèque, fils du
précédent, né à Prague en 1S34. Il a été conservateur de
botanique au muséum de Prague, où, depuis 18S0, il pro-
fesse cette science à l'université. On lui doit des travaux
estimés sur la morphologie botanique : Prodrome de la
flore de Bohême (1867 à 1881); etc.
GZENSTOCHAU ou CzENSTOCHOWA, ville de Russie
(Pologne [gouv. deVarsovie^^. sur JaWartha; 30.150 hab.
Ch.-l. de district. Important centre industriel : fabriques
de cotonnades, draps, papier, bonneterie, etc. Commerce
d'objets de piété. Cette petite ville a joué un rôle impor-
tant dans l'histoire religieuse et politique de la Pologne;
là s'élève le fameux couvent de Jasna-Gora, où l'on con-
serve une image miraculeuse de la Vierge, peinte, d'après
la légende, par saint Luc, sur une table de bois faite par
saint^Joseph. Quatre cent raille pèlerins chaque année. La
ville fut fortifiée en 1620 et subit plusieurs sièges. — Le
district a 1.924 kilom. carr. et 133.930 hab.
CZEREGETTY (Joseph), peintre tchèque, né à Chrudim
en 1742, mort en 1799. Il lit ses études artistiques dans
sa ville natale, sous la direction du peintre Hermann,
alla ensuite passer quelques années en Italie, puis revint
à Chrudim, où il continua à s'adonner avec ardeur à la
peinture, bien que la mort de son père l'eût mis en pos-
session d'une fortune considérable. Il excellait surtout
dans le genre historique et dans le portrait. Nous citerons
parmi ses œuvres : le portrait de la Princesse d'Auersperg,
qu'il peignit à neuf reprises différentes; ceux de Vlmpéra-
trice Marie-Thérèse et de l'Empereur Joseph II; un Retable
d'autel, dans l'église Saint-Michel, et un autre dans l'église
Sainte-Catherine, à Chrudim, etc. il laissa en manuscrit
plusieurs nouvelles empruntées à l'histoire de son paj^s,
une Histoire de la ville de Chrudim, et son autobiographie.
CzEBMAK (Jean-Népomucène). médecin et physiolo-
giste, né à Prague en 1828, mort à Leipzig en 1873. Il
professa la physiologie à Prague, puis à Cracovie (18561,
à Pest (1857), â léna (1865) et enfin à Leipzig en 1869. Il
fat à la fois savant autorisé et vulgarisateur enthousiaste.
On lui doit l'invention du laryngoscope qui porte son nom,
d"nn sphygmographe électrique, sans compter ses nom-
breux ouvrages de physiologie, parmi lequels il faut citer ;
Du laryngoscope et de son emploi en physiologie et en i7iêde-
cine (1860), traduit en français (1860) ; Phijsiologische Stu-
dien (1854-1856); Populâre physiologische Vortràge (1869),
et une collection de mémoires réunis par les soins de ses
héritiers : Czermak's Gesammelte Schriften (1879).
GZERMINSKI (Félix), guerrier polonais, né en 1640,
mort en 1714. Successivement casteilan de Polaniec et de
Kiovie, il embrassa, en 1698. le parti d'Auguste II contre
Stanislas Leczinski et Charles XII, fut fait prisonnier et
envové en Suède, d'où it réussit à s'échapper, en 1709. Il
recommença alors la lutte, mais ne tarda pas à s'aperce-
voir qu'il avait été trompé par Auguste II, qui opprimait la
Pologne avec ses troupes saxonnes. Il se préparait à com-
battre ce prince, lorsqu'il mourut.
CZERNELICA, bourg d'Austro-Hongrie (Galicie [cercle
de Kolomea , près du Dniester; 3.250 hab. Château qui
fut unr- ré'iidence de Sobicski.
CZERNIGOV. Géogr. V. TCHERNIGOF.
GZERNOWITZ, ville d'Austro-Hougrie (capit. de la
Bukovine), sur le l'ruth; Di.l70 hab. Ch.-l. de district.
Armes de Czeroowitz.
Commerce de céréales, bois, bétail, cuirs, peaux, oau-
de-vie. Brasseries, minoteries. Université. Palais archié-
piscopal, cathédrale orthodoxe, synagogue. — Le district
a une superficie de 913 kil. carr., et
une population de 91.237 hab., sans
la ville.
GZERNY ou Kara (Georges Pe-
trovitch), général des Serbes pen-
dant l'insurrection contre les Turcs,
et leur chef pendant la première pé-
riode de la restauration nationale, né
en 1766 àWichewatz, mort en 1817.
Czerny, élevé comme un paysan,
s'enrôla dans l'armée autrichienne
pendant la guerre entre Joseph II et
Catherine II. puis regagna ses mon-
tagnes et prit part à l'insurrection
de 1787. En 1804, on le retrouve à la tête de la révolution ;
il chassa à trois reprises (1805, 1806. ISIO) les Turcs de la
Serbie, fut élu chef de la nation, et reconnu en cette qua-
lité par la Porte. En 1813, le tsar Alexandre I" ayant
cédé la Serbie à la Turquie, Czerny fut interné en Bes-
sarabie, mais il revint en 1817 et voulut se mettre à la
tête des révoltés. Son rival, le prince Milosch, le fit alors
assassiner à Adzagna. — Le nls do Czerny, Alexandre
Karageorgevitch (1806-1885}, entra, après l'assassinat
de son père, dans l'armée russe, devint aide de camp de
Michel Obrenovitch, et fut proclamé prince de Serbie en
1842. Chassé en 1858, il abdiqua l'année suivaute et se
retira dans ses domaines en Hongrie. ~ Son fils, Pierrk
(né en 1846), prétendant au trône de Serbie, a épousé
une fille du prince de Monténégro.
Czerny (Charles), pianiste et compositenr, né et mort
àVienne (Autriche) [1791- 1857J. A quatorze ans, il commença
à donner des leçons, et son succès dans celte voie fut tel
qu'il no put, en dépit de son rare talent, se produire comme
virtuose. Il commença
fort jeune à écrire, et sa
fécondité fut telle qu'on ne
compte pas moins, sous son
nom, de huit cent cinquante
productions plus ou moins
importantes pour le piano.
Encore ne faut-il pas com-
prendre dans ce nombre
sagrandeméthodedepiano,
son traité de composition,
vingt-quatre messes avec
orchestre, quatre Requiem,
trois cents graduels, mo-
tets, etc. Toutes ses com-
positions sont intéressan-
tes, bien inspirées, écrites
avec élégance et facilité et
propres à faire briller le
talent de l'exécutant. Il a
rendu surtout un grand ser-
vice par la publication d'un
grand nombre d'études et
d'ouvrages élémentaires excellents, destinés à former le
mécanisme des élèves, et dont l'utilité sous ce rapport est
incontestable. On peut dire de Czerny qu'il fut, dans son
genre, un artiste de premier ordre.
Czerny (Vincent), chirurgien allemand, né en 1842 à
Prutnovie, en Bohême, le plus brillant élève de Billroth,
qui l'eut comme assistant de 1867 à 1871. En 1871, il fut
nommé professeur à l'université de Fribourg et, depuis
1877, il professe et opère à Heidelberg. Czerny quitta vite
les expérimentations et les études micrographiques du
début de sa carrière, pour se lancer dans les grandes opé-
rations chirurgicales, telles que l'extirpation du larynx, de
l'œsophage, de l'estomac, l'ablation des seins et les opé-
rations gynécologiques. Il a consigné ses méthodes dans
Reitràge zur klinischen Chirurgie et Beitràge zur operativen
Chirurgie (1878).
GZERNYE (fczèr-nî) n. f. Genre de plantes, de la famille
des graminées festucécs, formé aux dépens des roseaux,
et ayant pour type le roseau commun.
CzERSK, ville d'Allemagne (Prusse occid. [cercle de
Konitz]); 3.153 hab.
CZERWIAKOWSKY (Joseph-Raphaël), chirurgien polo-
nais, né en 1743, mort en 1816. Il occupa brillamment, à
partir de 1799, la ciiaire de médecine pratique à l'univer-
sité de Cracovie, et prit part â la grande guerre de l In-
dépendance, sous Kosciusko, en 1794. On lui doit, en
particulier : De la nécessité de former de meilleurs méde-
Czerny.
cins (1791); Chirurgie septimatiqxœ , dont quatre volumes
seulement sur douze annoncés parurent.
GzERWINSKI (Ignace), littérateur polonais, né à Lom-
berg (Galicie) vers 1)80, mort en 1864. II a publié, entre
autres ouvrages : la Région au delà du Dniester (1811), où
il décrit la vie des Petits-Ruthènes ; Coup d'œil sur la
civilisation polonaise (1816); le Fils vertueux (1817); le
Jeune Seigneur voyageur (182i); etc.
CZETWERTYNSKI (Antoine-Stanislas, prince), né en
1750, mort en 1794. Après s'être montré longtemps hostile
ù l'intervention de la Russie dans les atfaires de Pologne,
il adhéra à la honteuse convention de Targowiça, qui ren-
versa la constitution do 1791. Trois ans après, il fut pendu
comme traître à la patrie. — L'une de ses filles, M^rie-
Antonovna. née en 1779, morte en 1854, épousa un
Russe, Narychkine, et fut la maîtresse de l'empereur
Alexandre 1".
CZETZ (Jean), général hongrois pendant la Révolu-
tion, né en 1822. Il fut attaché, en 1846, à l'éiat-major
général autrichien, et, en 1848, au ministère d<i la guerre
hongrois. Il servit successivement sous Mészâros et sous
Bem en Transylvanie. Après la bataille de Szeben, il de-
vint général. Il s'enfuit, après la capitulation de Vilàgos,
à Hambourg, où il publia son Histoire de la campagne de
Bem en Transylvanie. Venu à Paris il fut employé aux tra-
vaux du tunnel du Mont-Cenis ; il organisa en 1859 la légion
magyare en Italie, puis émigra à Buenos-Ayres, où il de-
vint directeur de l'Ecole militaire.
CZOERNIG (Karl, baron de Czernhausen), statisticien
autrichien, né à Czernhausen (Bohême) en 1804, mort à
Gôrz en 1889. Après avoir sei'\'i dans l'administration à
Venise et â Trieste, il fut nommé directeur du bureau do
statistique do Vienne en 1841, fut chargé de diverses mis-
sions, représenta l'Autriche dans difi"érents congrès sta-
tistiques et occupa plusieurs postes dans la haute admi-
nistration. En 1852. K. Czoernig fut nommé baron. On a do
lui : Tables de statistique de la monarchie autrichienne (1840
et ann. suiv.); Ethnographie de la monarcliie autrichienne
(1855-1857); etc.
CZORTKOW, ville d' Austro-Hongrie (Galicie), sur le
Sereth affl. du Dniester; 4.530 hab. Manufacture de tabac.
Château.— Ch.-l. du rfis/nc^rfe Czortkow, peuplé de 64.741 h.
CZORTOWIEC, bourg d'Austro-Hongrie (Galicie [cer-
cle do Kolomea]); 4.350 hab.
CzREPAJA, bourg d'Austro-Hongrie (Hongrie), comitat
de Torontal ; 4.900 hab.
CZUCZOR (Georges), écrivain et bénédictin hongrois,
né à Andod (comitat de Neutra) en 1800, mort à Pest en
1866. Il fut quelque temps conservateur des aichives do
r.'\cadémie hongroise, à Pest, et commença, en 1844, à pu-
blier avec Fogarasi le Dictiomiaire de l'Académie. Il fut un
des premiers à recueillir les chants populaires de son pays.
S'étant lancé dans le mouvement révolutionnaire hongrois
en 1848, il fut emprisonné, relâché et emprisonné de nou-
veau jusqu'en 1850. Ses principaux ouvrages sont ses
poèmes épiques, qui font revivre l'ancienne histoire du
peuple magyar: la Bataille d'Augsbourg (1824)r la Diète
d'Arad (1828); Botond (1831), et la Bnnyade (1842). Deux
volumes de son Dictionnaire ont paru en 18G4.
CzuDYN, bourg d'Austro-Hongrie (Bukovine [cercle
de Zambor]) ; 2.330 hab.
CZYITTINGER (David), biographe hongrois, né à Chcm-
nitz, vers la du du xvii^ siècle. 11 composa la première his-
toire littéraire de son pays, qui a paru, en 1711, à Francfort
et â Leipzig, sous le titre Speamen Hungarise litteratx, vi-
roruni eruditione clarorum, naiione Hungarorum. Dahna-
tarum, etc. (1711), qui fit sa réputation.
CzYNSKI (Jean), littérateur et patriote polonais, né en
1801, mort à Londres en 1867. Il fut l'un des publicistes
les plus courageux de lémigration polonaise de 1831. Son
livre Copernic et ses ti'avaux eut un grand retentissement ;
Czynski y établit que le célèbre astronome, revendiqué par
la Prusse comme l'un de ses enfants, était né à Thorn, ville
polonaise, de parents polonais, et que ses ancêtres avaient
toujours habité Cracovie. Il publia aussi des romans : le
Roi des paysans, Slenko le Rebelle et des hvres comme le
Réveil d'Israël, où il se pose en défenseur de la tolérance
et de la justice. Il fit jouer à Paris plusieurs pièces : les
Noces du bouffon (1858), le Roi des Iles {IS60). Il a, de plus,
collaboré au « Réformateur », au « Peuple ", à « la Tri-
bune », au « National >', au « Constitutionnel ». Il était
membre de la Société des gens de lettres depuis 1838.
Esprit éclairé, il chercha, dans tous ses écrits, à répandre
les idées d'union et do charité, et son but fut toujours do
faire aimer non seulement la Pologne, mais l'humanité.
n. m. Lotlro latine correspon-
dant au delta — i — des Groi's,
undnleth îles Phéniciens. Qua-
trième lettre et troisième con-
sonne do Talpliabot français :
{■71 I) majuscule. Cotto lettre
rst aussi la quatrième do l'iiô-
Itrou, ainsi quo dos langues
{^•ri'co-latinos.
— Paléogr. Notro D est em-
jifiintô à réolo-donon, par l'io-
tcrmédiaire du latin. La lettre
[.lit^nicienne, qui dans l'htilirou
r;irréa perdu sa forme triangu-
laire pour prendre collo d'une (iquerro de eharponlier et
s'arrondir dans l'arabe, est donieuréo un trian^'le dans le
prec classique et dans les alphabets qui en dériv<^nt diroo-
tomeni, comme le russe. Cost un arrondissement qui a
produit la forme plus élé*rante do l'éolo-dorion, quo nous
avons adoptée à notre tour. 11 est facile do so rendre
compte quo notro d minuscule est uuo détormation de
l'oncialo, née olle-m^me de la capitale. Parmi les trans-
formations paléof^raphiquos quo l'ôcrituro cursive a im-
posées à cette lettre, on remarquera particulièrement
!'ol)li<|uit6 donnée parfois ù. la liasto (dans les tablettes
do cire do Pompéi, par exemple), qui fait ressembler le
d à un a, l'ouverture de la panse, fréquente chez los
Mérovini^ions, la haste arrondie (jui fait à presque toutes
los épo(|ues concurrence ù. la haste droite. Notons encore
que le a barré, qui, dans les écritures anciennes, marquis
une abréviation (par exemple ; drr)^ est une loitro sjiéoialo
<le ralphat)0t finnois. Dans l'écriture avec signes diacri-
tiques (en tchèque, par exemple), l'accent circonllexe ren-
versé (vj, qui surmonte le I) (remplacé par une npo-
Htropho f'I pour le d minuscule), indi'iue le son mouillé do
la lettre. A titrn d(^ curiosité, nous notons éf^'ulemiMit dans
los alphabets antiques l'analogio ((uo la lettre R ull'octo
parfois avec le D (proc des îles, osquo) parsuito do la sup-
pression nresquo totale tlo la queue, et par contre la
forme H donnée par l'osquo au I).
ORIGINE KT DÉRIVATION DV D LATIN
hiératique phénicien. ffrec éolo-doricn. latin
(îgyptien. cadniéen. archaïque.
LE D DANS LA PREMIÈRE PÉRIODE DU MOYEN AgE
D)>M ct^ p \y
init-ription» grafflti. tablettes capitale cursive
antiques. de cir<}. des manuscrits, notiqun.
6 ^ bV>\M4/
oneiide ctirsUo capitale seuil-onctalo cursivo
(v« alcclo). (v« Blècle). {vi» *lùcle), (vi« «lùcle). (vi» siècle).
à D U a iDd
mlnuHoiile c.ipltale ourulvo mlniiHcuIe onclalo
(vi«tl6cle). (vil* ilticle). (vu* vldcle). (vu* tlâole). (viu* siiolo).
d iJ^fJIMDl 41
semi-onclale cursive minuscule oncialc cursivo
(vni'siôcie). (vm» siècle). (vm« siècle), (ix" siècle), (ix" siècle).
^li)IMIJT3-
nilnusoule capitale scini-onoialo cursive muuKuniU
lix» siècle), (x* siècle). (x* sieolo). (x« alùclc). (x* aiOclo).
mt) i-py^iiâ
liiiorlpliona onpitalo onclalo. curslvç nilniiai-ulo
IXI. siècle). (XI' aièolo). (Il- ^i(■clc). (xl- siMo). (xi- »Ulclo).
DIVERSES FORMES DU D DANS LES ÉCBITUBKS OOTUUJUKS
miilusoulc, roluusculc et cursivo r«iv)u»o>ilo. n>ln. ot cunlvo
(xu- »i«olc). (xllK «li>clo).
malinoulo, mlnusoulo ot ourilvo mnjinouto, niliivnoulo cl cunlve
(xiv« «liiolo). l»' «Kiclo).
(xiv* tlèclo).
D
DACCA
LE D DANS LES ÉCEITL'RES DITES « NATIONALES »
pclDilD^ID^lD^j
mérovin- lombarde. -wisigo- irlandaise. anglo-
gieane. thique. saxonne.
ÉCRITURES MODERNES
aoglaise. ronde. bâtarde.
— D final a le son naturel dans certains noms propres :
David, Joadf Obed, et dans le mot sud; mais le d final est
muet, même dans les noms propres, s'il est précédé de la
consonne r ; Gérard, Richard.
— D prend le son accidentel de t si le mot qu'il termine
est un adjectif suivi de son substantif, et ç^ue celui-ci com-
mence par une voyelle ou un h non aspiré : ainsi grand
homme, profond atiime se prononcent gran-toyne profon-
tabîme. w Dans le cas où l'adjectif ne serait pas immédia-
tement suivi do son substantif, le d final ne doit pas se
faire sentir avant une voyelle. Ainsi, dans cette phrase :
Le chaud aujourd'hui n'est pas grand auprès d'hier, on ne
fera entendre en aucune sorte le d de chaud, ni celui de
grand, ii D final d'un verbe, suivi des mots il, elle, ou, se
prononce t, comme dans comprend-il?
— Comme sig^ne numérique romain, le D était généra-
lement «mployé pour marquer cin-j cents. C'était la moitié
de la lettre cbalcidienne cp (= c), qui, en latin, n'était plus
emploj'ée que dans la numération, sous la forme CîJ. pour
déàigner 1.000. Cette manière de noter le nombre cing
cetUs par un D avait donné lieu à ce vers :
LiUera D, vclut A, quiiigentos signi/icabit.
Pourdonnerau D la valeur de cing mille, il suffisait de le
surmonter d'un trait ou d'une barre transversale. Chez les
Grecs, le delta ou D majuscule (a), initiale du mot deka (dix),
marquait la dizainedans les inscriptions. Le delta minus-
cule signifiait gualre, quand il était accentué au haut et à
droite (S'), et quatre mille quand il était accentué en bas
et à gauche (,-5).
— Comme signe d'ordre, D marque le quatrième objet
d'une série, ii Cest aussi la quatrième lettre dominicale.
(On s'en sert dans les calendriers modernes pour marquer
le dimanche, et, dans les calendriers des livres d'office de
l'ancien rituel, pour marquer le mercredi, quatrième jour
de la semaine.)
— Devant un nom propre. D, suivi d'an point, est l'abré-
viation de Dame, dans N.-D. pour « Notre-Dame » ; de don,
titre que portent les nobles italiens et espagnols, et de
dom, qui est ou bien le titre des religieux bénédictins et
chartreux, ou encore, en portugais, le titre correspondant
au don espagnol: D. Abbondio, don Abbondio,i). Mabillon,
dom Mabillon. D. Pedro, dom Pedro, ii Le D indiquait au-
trefois, en chimie, le sulfate de fer. ii Dans les inscriptions
et dans les manuscrits, il s'emploie pour Decius et Deci-
mus, noms propres ; decuria, décurie ; decurio, décurion ;
dedicavit, il a dédié ; dédit, il a donné ; devovit, il a consa-
cré ; dévolus, dévoué ; dies, jour ; Deus, Dieu ; divus, divin ;
Dit, les dieux; Dominus, Seigneur; domus, maison; donum
ou datum, don, présent, offrande; decretum, décret, etc.
I) Sur les monnaies, D est la marque de la ville de Lyon.
— Mécan. Tiroir en D, Nom donné à une disposition
ftarticulière de l'appareil distributeur de la vapeur dans
e cylindre de la machine, disposition dont Watt est l'in-
venteur, et dont !c nom esldû à la forme qu'affecte la sec-
lion verticale du système. V. tiroir.
— Mus. Cette lettre forme le quatrième degré de
l'échelle musicale dans la notation boétienne et dans la
notation grégorienne, où les noms des notes sont rem-
placés par des lettres do l'alphabet. (Dans ** ■
cette dernière, le D majuscule caractérise le Q , S^
ré grave, et le d minuscule, l'octave supé- -ff^ f- M
rieure de ce même ré.) il Dans i'alphabct que '*^' ^ '
Romanus imagina pour désigner certaines nuances et
certains ornements de chant, D signifiait que le son devait
être affaibli {ut deprimatur). w Dans la notation d'Hermann
CoDtract, le D marquait le diatessaron ou quarte, ii La
lettre D désigne la finale du premier et du second ton du
plaio-chant. il Quand D se trouve au bas de la portée, il
est l'abréviation de dolce, mot italien qui signifie doux,
doucement. 11 En tête d'une partie vocale, il indique que
c'est la partie du dessus, ii D. C. signifie da capo (v. plus
loin) [depuis le commencement], pour indiquer qu'un mor-
ceau doit être repris depuis le commencement.
•— Encycl. Phonét. De la valeur de la lettre ». La dispo-
sition des organes pour préparer cette articulation est
celle-ci : rextrémité do la langue s'applique contre le pa-
lais et les dents incisives supérieures ; ses côtés présentent
de toutes parts un obstacle à la sortie du souffle. Le son de D
est produit quand ce môme souffle, au moment où cesse la
résistance, fait explosion au dehors, après avoir fait réson-
ner les cordes vocales. Cette dernière partie du phénomène
est colle qui distingue le d du /, pour lequel elle n'existe
pas. On appelle d une dentale douce ou sonore, par oppo-
sition à t, que l'on appelle une lettre forte ou sourde.
— De Ui lettre d dans les langues indo-européennes et
autre». L'iûdo-curopéeo avait le d simple, qui reste rfen
grec et en latin, et le dh aspiré, qui devient ô en grec, et
f en latin, & l'initiale (ex. : le latin fumus, qui répond au
sanscrit dhumas, fumée, et au grec thumos). w Le d indo-
européen s'affaiblit facilement en l, par suite d'un mélange
de dialectes; c'est ce que montre le rapport entre le grec
dakru, dakruma, et le latin Incri/ma. On trouve aussi r rem-
plaçant lo d, notamment dans lo latin ; par exemple, meri-
die$ poar medidies.
— Du rôle étijmoloffiaue de la eonitonnc n dans les langues
romanes. Kn passant du latin en français, lo i> isolé reste
tel quel au commencement des mots : denarium = denier;
tombe entre voyelles : radere = cfioir; so change en / ou
restoc/qnand ilcsidcvenufinal par lachute des désinences
latines atones : viridem = vert; nidum = nid. Lo n, suivi
d'ane autre connonoc, tombe le plus souvent, comme do-
vaol z, m, c. Devant la palatale i, il se corobino avec elle
pour donner un j (g doux), comme dans ordium = orge;
dtumum m jour.
~ f^pfnlkf'-.'ii? euphonique du d. L'explosive dentale d est
souvent introduite dans le corps du mot, principalement
lorsqu'un r so trouve rapproché d'un n ou d'un / par l'effet
d'une syncope, par exemple dans cinerem, ciJi'7'em = cendre ;
tenerum, ten'rum = tendre; pulrcrem, pul'rem = pouldre,
poudre; molcre, mol're = moudre; etc. Le même phéno-
mène se produit en grec, par exemple dans àv(5)pô4 pour
àvpd;, génitif de àvi^p.
D', abréviation de la préposition de devant une voyelle :
v'abord pour de abord.
DA, particule dont on se sert, dans le langage familier,
pour appuyer une affirmation ou une négation, ou simple-
ment comme exclamation : Ohi'-da. JVenni-DA.
Et pourtant papa
Dit que je suis bête I
Est-ce ma faute, da!
S'il m'a fait comme ça? Scribe-
DA (onomatopée) n. m. Mus.milit. Petit coup frappé sur
la peau du tambour avec la baguette de gauclie : Le da
s'oppose au ta, qui est produit avec plus de force par In
main droite.
— Linguist. Nom donné, en Languedoc, à la datte, fruit
du dattier.
DÂ, première syllabe du mot dorien Dâmàtêr (attique
Ai)[ii^Ti)p|. nom de la divinité grecque qui correspond à la
Ceres des Latins. (On identifie souvent dâ et gê, terre, d'où
le sens do Terre féconde donné à Démêler. Cette étymo-
logie est très contestable, et d'autres traduisent rfd par
peuple ou maison.) w Dâ est aussi, en grec, une interjection
d'origine inconnue.
DA CAPO, locution italienne, qui signifie depuis la tête,
du commencement, et qui est employée dans la langue mu-
sicale. (Lorsqu'on rencontre ces mots au bas du texte d'un
morceau, cela signifie qu'il faut retourner au commence-
ment et recommencer jusqu'à ce qu'on trouve lo mot :
Fin, auquel on n'a pas eu égard la première fois, et qui
indique alors la conclusion du morceau. Par abréviation,
on emploie parfois simplement les deux initiales : D. c.)
Da, nom de la région de l'Est, dans la cosmologie thi-
bétaine.
Da {dgra) « Ennemi >-, un des noms que les Thibétains
donnent aux démons, qu'ils considèrent également comme
ennemis des dieux et des hommes.
Da Costa, nom de plusieurs personnages. V. Acosta,
et Costa.
Da PalermO (Marc-Antonio), compositeur italien
qui vivait à la lin du xvii® siècle et au commencement
du xviii". Il séjourna tour à tour à Palerme, à Rome, à
Orezzo et à Florence, et fut l'un des protégés do Ferdi-
nand de Médicis, prince de Toscane, pour lequel il écrivit
les œuvres suivantes : Argenide, opéra (169'.>); San Fran-
cesco di Paolo^ oratorio (1696); il Convito d'Assalone, ora-
torio (1703) ; un troisième oratorio (1704) ; des cantates,
dont une intitulée Cléopâtre; des morceaux religieux;
deux sérénades, et dos duos per caméra.
Daan de BantaYAN, bourg de la Malaisie (Philip-
pines [ilo à.Q Bantaijnn]) ; 9.030 hab.
DAATH n. m. Nom donné parles cabalistes à la science
suprême, qui est le savoir divin.
DAB ou DABB n. m. En T. d'arg., Père, maître, patron.
Il Roi, souverain, il Dab de la cigogne, Procureur général.
il Le grand dab. Dieu.
Daba, chef-lieu de canton du Soudan français (Pciit-
Beledougou). Il fut enlevé d'assaut, en 1883, par le colo-
nel Borgnis-Desbordes.
Dabelow (Christophe-Chrétien, baron de), juriscon-
sulte allemand , né dans le Mecklembourg-Schwcrin
en 1768, mort eu 1830. Docteur en droit, il professa à Halle,
Leipzig et Derpt (1319), où il occupa une chaire de droit
romain et germanique. Jus(|u'à sa mort, il professa dans
cette* ville avec le plus grand éclat. Parmi ses importants
ouvrages, nous citerons : Introduction à la jurisprudence
allemande positive (1793); Encyclopédie et méthodologie de
la jurisprudence allemande (179:i); Manuel du droit public
et du droit des gens en Allemagne (1797) ; Manuel du droit
pénal en allemayid [\S01); Situation et administration ac-
tuelles de la France (1810) ; etc.
DABESSE (bèss — rad. dab) u. f. En T. d'arg., Mère,
maîtresse; femme du patron, il Reine, souveraine.
DABICULE n. m. En T. d'arg., Fils du maître ou du pa-
tron.
DaBIJA (Eustrate), prince de Moldavie, mort en 1666.
Issu d'une vieille famille de boïards, il acheta le trône de
Moldavie au moment de la mort de Basile le Loup, dont
le fils, Stefanitza, n'avait que dix-sept ans. Mais, ayant
joué un rùle équivoque dans la guerre entre les Autri-
chiens et la Porte, il fut destitué par celle-ci, en 1666.
Dabistan, titre d'un ouvrage persan extrêmement in-
téressant, à cause des documents qu'il offre pour l'histoire
des diverses religions, surtout do celle des Perses, Il a
été composé par lo cheik Mohammed Fani, qui vivait vers
le XI* siècle do l'hégire, et traduit du persan en anglais
par sir Francis Gladwin.
DABITIS(//.ss) Logiq. Terme barbare qui désignaitun syl-
logisme dont la majeure était générale et affirmative (A}| la
mineure et la conclusion particulières et affirmatives (7).
(V. UARALiPTON.) C'cst un syllogismo indirect de la pre-
mière figure auquel les logiciens qui n'admettent pas la
quatrième figure ramènent te syllogisme dabilis. D indique
que, pour être prouvé, ce mode doit être ramené à darii
do la V figure; S, quo cotte opération se fait par une
simple conversion do la conclusion.
DABLIAL n. m. Arcliéol. Relii|uairo en usago au moyen
5ge. et ([ui était commo une armoire â étages superposés.
(Expression du xv* s.)
DABO (mot lat. signifiant je donnerai) n. m. Celui qui
donne : J l est toujours /enAUo. " Le maître de la maison. (Vx.)
Dabo, on allem. Dagsburg, bourg d'Allemagne (AI-
sacr-Ltjrrainej, un ploim'.s Vrjsges, au milieu des sapi-
nières; 3.000 hab. Jadis chef-lieu d'un comté do Lorraine.
Au sommet du 7nont de Dabo (Gjl m.), chapollo do Saiot-
Léon, avec une vue suporbo.
Dado ou DagSBOURO fcoMTKS et comti^ de). La fa-
mille do» cuiiuc» d Eguislicim-Dabo qui, jusqu'au \iu* s.,
14.9;
Dabœcîe : a, fleur,
hab. Filature de
Daboia.
486
possédèrent ce comté, remonte à Hugues, comte de
Nordgau (924-940j, descendant du duc d'Alsace Etichon
ou Attic, père de sainte Odile, patronne de l'Alsace. Le
comté confinait à la Lorraine et s'étendait dans le dio-
cèse de Metz, il était particulièrement riche en forêts.
Hugues IV y ajouta par son mariage le comté d'EgiiJsheim
Eres Colmar. En 1225, il passa aux Lioan^e-Sarrebruck.
,a famille de Linange garda le comté jusqu au lojuin 1793^
date à laquelle la Convention sé-
âuestra tous les biens alsaciens
e cette maison. Le château de
Dabo, bâti sur un roc presque
inaccessible, avait été pris en
1677 par le colonel de Bois-David
et rasé complètement par ordre
de Louvois, en novembre 1679. A
sa place, on éleva une chapelle,
consacrée en 1825 à la mémoire
de saint Léon IX, pape, le plus
illustre membre de la famille de
Dabo (1002-105*)-
DABŒCIE (bé-si) n. f. Genre
d'éricinées rlïodorées, dont les
fleurs à grappes terminales, à
corolles roses ou blanches, res-
semblent à celles des bruyères.
(Originaires des Açores et de l'Eu-
rope occidentale, les dabœcies
sont cultivées dans les jardins. i
DaboÏ ou DOUBOÏ, ville de
l'Inde anglaise (Goudjerât [Etat
do Gaikovar, prov. de Baroda^'j;
coton. C'est l'ancienne Darbavati. Anciens remparts.
DABOIA ibo-ia) n. m. Sous-genre de vipères (ec/iïrfna),
caractérisé par les narines larges bordées d'une peau
molle, le museau
très épais en avant.
— Encyci.. L'es-
pèce type, la seule
de ce sous-genre ,
est le daboia efcgans,
grande vipère élan-
cée, mar br ée de
jaune et de brun, ré-
pandue dans toute la
région continentale
etinsulairede l'Inde,
qui atteint et dé-
passe 2 mètres de
Ion g. Extrêmement
venimeuse, nocturne,
vivant près des lieux
habités, elle pénètre
jusque dans les maisons, pour chasser les rats. Sa mor-
sure, qui enlève chaque année à la population un grand
nombre d'individus, tue l'homme en quelques heures,
le chien en une demi-heure et une poule en 30 secondes.
V. ÉCH1DNL-.
D'ABORD loc. adv. V. ABORD.
D ABOT ,io — rad. dab) n . m . En T. d'arg-. Préfet de police.
DaBOU, poste de l'Afrique occidentale française (Côte
d'Ivoire), sur la lagune d'Ebrié. En 1853, le commandant
Baudin y éleva un fort qui fut abandonné, puis rétabli
en 1894.'— Dabou est actuellement le chef-lieu d'un cercle
de la Côte d'Ivoire.
DABOUIS {bou-i) n. m. Toile de coton de l'espèce des
tall'elas, qu'on fabriquait et apportait autrefois de l'Inde.
Dabry de Thiersant (Pierre), écrivain français,
né â Bellevilie (Rhône en 1826, mort à Lyon en 18ii8.
Sorti de Saint-Cyr, il était capitaine d'infanterie quand il
quitta l'armée pour entrer dans les consulats ; il fut consul
il Canton, puis ministre plénipotentiaire au Guatemala.
On doit à cet éruditde nombreux ouvrages, notamment :
Organisation militaire des Chinois ou la Chine et ses armées
(185'j); Doctrine de la sainte religion, à l'usage des mission-
naires en Chine (traduit du chinois, 1859) ; la Médecine chez
les Chinois (1863); la Pisciculture et la Pêche en Chine
(1872) ; le Maliométisme en Ch>ne et dans le Turkestan orie}i~
ï«/(1878), ouvrage remarquable; De l'orujine des Indiens
du nouveau inonde et de leur civilisatio7i (iSSi) ; la Solution
de la question du Tonkin (18S5).
DabschÉLIM, nom que les chroniqueurs musulmans
donnent à plusieurs souverains de l'Inde. (On trouve égale-
ment ce nom sous la forme « Disalem », qui n'en diffère
dans l'écriture arabe que par quelques points. Le premier
de ce nom fut contemporain du roi de Perse Hosheng, et
eut comme vizir le célèbre fabuliste Bidpay ; le vizir du
second inventa le jeu d'échecs ; le troisième était un
bralime, contemporain de Mahmoud le Ghaznévido, qui
lo mit sur lo trôno.)
DABUCHE n. f. En T. d'arg., Mère, nourrice.
DABURI n. m. Nom donné à un fruit d'Amérique qui
parait être celui du rocou {bixa Orellana).
DACAMPIA {kan) n. m. Genre de lichens de la tribu des
dacanipircs, à apothécies globuleuses, à thalle frondoso-
squameux lol)ulé.
DACAMPIÉES (fran) n. f. pi. Tribu de lichens, à thalle
crustacé cartilagineux, ayant pour type le genre dacani-
pia. — Une dacampiée.
Daçaratha, roi fabuleux do l'Inde, souverain d'Ayo-
dhya et porc du dieu Râma, qui joue un rôle important
daiis le Râmâyana.
Dacca, nom d'une province de l'empire anglais des
Indes (prêsid. du Bengale), sur la frontière de la Birma-
nie, et nom du chef-lieu de cette province.
La province de Dacca, comprise entre l'Assam au N.,
b' Manipour et la Birmanie à l'E., les provinres de Chit-
lagong au S.-E., de Calcutta et de Radjchàhli à l'O., et
le golfo du Bengale au S., est traversée par le Brahma-
poutra et \mv lo Barak, sous-affluent de gauche. Les crues
de ces cours d'eau inondent, durant la saison des pluies,
le sol, qui est plat et marécageux ; c'est déjà la région
malsaine des Sandorbands. Mais cette humidité rend le
pays très fertile : le Dacca est un grenier à riz ; il produit
encore du sucre, do l'indigo, du coton. Ses 40.450 kilomôtros
carrés sont pouplés do 9.500.000 habitants (environ trois
fois la doQsité do la Franco).
48"
La ri7/t? de Dacca s'élève dans la partie nord-ouost du
delta du Cîango, sur lo liari-Gaii^^a (ou Vioux-GaDj^o) ;
83.000 luib. Cotti) villo (|tii lut, dt) lOiO à 1704, la capitalo
du lïon^alo (ollo fut romiilacoe alors par Mourcliidaliad),
est pucuro aujourd'hui un dos plus importants marchôs
intérieurs do la Prôsidonco : commeroo de riz, d'indigo, do
bois ot du tho do l'Assai». Kilo fabrique quoliiuos coton-
nades et soieries. Collùgo rouommô.
D'ACCORD loc. adv. V. ACCORD.
DACE n. f. Droit do douane, prélevé jadis sur les mar-
chandiSL's ù. entrer ou passant on trausit.
— Encycl. Lo mot (lace, en usage au xvi" siècle, dispa-
raît vers le milieu du xvii". Dans Davity, auteur qui
écrivait ou l(î27, ou lit : "On dit ordinairement que, quand
il n'entre pas chaque jour i.ooo pièces do vin dans Sùvillo,
il faut nécessairement que celuy qui a affermé la duce
fasso banqueroute. »
Dacb on Dacius (saint), évoque de Milan, mort en
552. Elevé au sié^j^Li èpiscopal de cette ville on 527, il dut
fuir lorsfiun los Goihs s'en emparèrent et menacèrent ses
habitants. Il se rendit à t'onstantinople, où il résista avec
une grande fermeté ù. Justinicn, qui voulait lui faire signer
une constitution contraire aux intérêts de l'Eglise. — Fèto
lo 14 janvier.
Dace (Pierre diî), ou Petrus de Dacia, astronome
danois du xiv* siècle. 11 vécut à Paris, où il fut directeur du
collège do Daco, puis recteur de l'Université (1326). Parmi
ses ouvrages, ou cite un CompiU ecclésiastique et un Traité
du caletidriei:.
DACELO isé) n. m. Genre d'oiseaux passereaux, type de
la tribu des dacéloni7ïés, comprenant des formes de taille
grande ou moyenne, vulgairement appelées martins-chas-
sours. et comprenant huit espèces do larégion australienne.
— Encycl. Les dacclo sont les géants des martins-
chassours : lo plus grand d'entre eux atteint 45 centimètres
de long : il est gris varié de brun. Commun dans les forêts
d'Australie, il vit surtout de reptiles.
DACÉLONINÉS isé) n. m. pi. Tribu d'oiseaux passereaux
lévirostres, famille des alcédinidés ou halcyonidés, ca-
ractérisée par le bec déprimé à sa base et sans aréto vn
dessus, renûé en dessous. (Les dacéloninés, répandus sur-
tout dans les régions cliaudcs de l'ancien monde, compren-
nent les genres dacelo, tamjsiptèrey halcijon.) — U7i dach-
LONINK.
!DaCES, nom des habitants do l'ancienne Dacie. — Un,
une Daci;.
— Encycl. Ce nom, fort ancien, apparaît à côté de ce-
lui des Gètes en Europe en même temps
qu'en Asie, sous les formes Dakoi et Daoî
en Thrace, Basai, Daai, Dahr, Dacii en
Asie. Les étymologies que l'on a propo-
sées sans expliquer ces mots sont très
hypothétiques. Après que Bérébistès eut
poussé jusqu'au Dnieper les limites de
son empire, les Daces se révoltèrent
contre leur roi, qui périt. Divisés en cinq
Etats, ils durent renoncer à toute ambi-
tion, mais surent, néanmoins, se rendre
rodoutal)lcs aux Roniams, car ils forcè-
rent Domitien à pensionner leurs chefs et
no furent soumis par Trajan qu'après les
plus énergiques offerts. Leur dieu était
Zahnoxis. lo Dionysos thrace et le Saba-
sios des Phrygiens. Us lui envoyaient tous
les cinq ans un messager, que l'on faisait
ftérir en le jetant sur des pointes de j avo-
ines. Malgré cette cruauté, Hérodote pré-
tend que les Daces et les Gètes étaient les
plus justes et les plus braves desThraces.
DACÉTON [se] fl. m. Genre d'insectes
liyméuoptôros porto-aiguillon hétérogy- Dace.
nés, famille des formicidés, tribu des myr-
tnicinés, comprenant do grandes fourmis dont on connaît
quelques espèces propres à l'Amérique du Sud. (Les dacé-
tons se reconnaissentà leur tête en forme de cœur, élargie
et ôchancrée en arrière, et armée do longues mandibules
crochuos-i
Dach (.^imon), poète prussien, né à Momel en 1605,
mort en 1659 à K(inigsl)org. Il obtint une chaire do poésio
à l'univorsité de Kônigsberg, dont il devint roctnur. Il
était protégé du grand électeur de Brandebourg, dont il
avait célébré la maison. On a do lui des poésies lyriques,
ostiméos pour la pureté du style, et des chants d'église
encore en usage.
DaCHAU, villo d'Allemagne (Bavière), ch.-l. d'un dis-
trict du conlo do la Haute-Bavière, sur l'Amper, sous-
affluont du Danubn par l'Isar; 2.500 hab. Papeterie, bri-
queteries. Spicndido panorama dos Alpes bavaroises. —
Le Dachauf.r Mnns, sur la rive droite de l'Amper, est un
bas-fond tourbeux, une plaino mouillée avec roseliôres et
jonchères, une campagne froide ot à demi déserte, avec
de pauvres hameaux: sa longueur dépasse 30 kilomètres,
avec largeur do 4 à 8.
DACHB n. m. Pop. (S'oraploio sans Sirticle.) \l Envoyer
quelqu'un à dacui;, L'envoyer promener.
Dachef, bourg de la Russie d'Europe (gouv. do Kiev),
sur laSuba.alIliiont du lîoug; 1.440 h. Fabrique de voitures.
Dachstein, mont d'Autriche (culmen du massif nei-
geux du SalzUammorgut), au faîto entre la Trann ot
lEnns, îl la triple frontière entre lo Salzbourg, lo Tyrul,
la Siyrio, à l'horizon S. du lac d'Hallstadt; 2.996 mè'tres.
Ascension i)éiiible. Glacier.
Dacie (lat. Dncia), région de l'antiquité romaine, située
sur lo bas Danube.
— Histoire. Ce nom désigne, suivant l'époque, doux ré
gions diverses. Avant l'an 271 do notre ôro, 1 on désignait
sous co nom les contrées do la rive gaucho du Danube com-
prises entre los cours dos rivières Tomes à 10. et Pruih
il l'E., ot correspondant aujourd'hui à une portion du la
Hongrie oriontalo avec le plateau do Transylvanie ot ù
la majeure partie do la Uoumanio. Vers le N., la Dacm
ne semble pas avoir ou dos limites bien précises. Anto-
nouromont à Rome, ces contrées étaient habitées par los
Agathyrses selon Hérodote, par los Scythes et les Gèios
Molon des auteurs grocs ])lus récents, par los Daces selon
les Romains. Comme celte dernioro tribu, do la mémo raco
que les Thracos, do cousait do harceler la frontiùro du
D'ACCORD
DACRYDE
;laillô de Dacie.
Danubo par des incursions qu'elle faisait dans la province
de Mtesie, que lo grand Heuvo bornait au N., tous les cm-
jioreurs, à partir d'Auguste, furent obligés d'agir contre
elle. Trajan, onlin, so décida à soumettre les Daces ot à
étendre la frontière par delà le Da-
nubo. Ses célèbres guerres daci-
((ues, dont la colonne Trajano à
Kome, ot, sur lo bas Danubo, les
piles du pont près Turnu-Severinu,
le canal romain des cataractes dos
Portos do For, près du village Sibb,
la voie Trajano creusée dans le roc
au milieu du défilé de Kazan, sont
les souvenirs les plus saillants,
commencèrent on 101 pour se ter-
miner en 107 par le triompli^ do
Trajan et le suicide do Déceualo,
roi dos Daces. Le pays, ainsi conquis, fut promptemont
colonisé, romanisé et organisé en province romaine, sous
lo nom de Dacie, parce que les mines d'or et do sel, encore
aujourd'hui on exploitation en Transylvanie, attiraient do
très nombreux émigrants romains. Un savant système jdo
colonies, dont les plus importantes furent Ulpia Tnijana
(rancienne capitale Sanuizor/etusa) et Apuluin, fut établi
sur le rebord du plateau de Transylvanie, ot forma une
sorte de camp retranché de quatre-vingt-dix lieues de long.
Une foule do villes et do villages s'élevèrent aussi dans la
plaine. Enfin, vers 256, depuis longtemps travaillée par
des invasions germaniques, la Dacie parvint à s'affranchir,
et les Romains furent réduits à quelques postes fortifiés
le long du Ternes et du Danulje.
Vers l'an 271, l'empereur Aurélien, cédant l'ancienne
Dacie aux Goths. réunit tous les colons et soldats romains
qui restaient encore au N. du Danube et les transporta
sur la rivo droite, dans la Mœsie, laquelle prit alors par
extension le nom de Dacie. Cette nouvelle Dacie corres-
pondait à la Serbie et à la Bulgarie d'aujourd'hui. On
distingua la Dacia Jîipense lo long du fleuve et la Dacie
Mediterranea dans les régions montagneuses balkaniques;
ces dernières provinces croulèrent avec l'empire.
DaciER (André), philologue français, né à Castres
en I6ôl, mort en 1722. Il fut, à Saumur, l'élève préféré de
Tanneguy-Lefèvre, dont il épousa, en 16S3, la docto fille.
Protestant, il î^e convertit, ainsi que sa fenmie, en 1685.
Dès lors, sa carrière fut rapide. II collabora à la collection
ad usmn De Iphini ; il obtint du
roi plusieurs pensions et fut
nommé à la garde des livres du
cabinet du Louvre. En 1695,
il entra à l'Académie des in-
scriptions et médailles, dont il
fut un des membres les plus ac-
tifs, et à l'Académie française,
dont il devint en 1713 le secré-
taire perpétuel. C'est en cette
qualité qu'il demanda à Féne-
lon d'écrire sa fameuse Lettre
sur les occupations de l'Acadé-
mie, qui lui est adressée. Les
principaux travaux de Dacier
sont des traductions d'Horace,
do la Poétique d'Aristote, de
;[iM-l(|ues Dialogues de Platon,
du Manuel d'Epictète, et des
Vivs do Plutarque; une édition
<V(Eilipe et d'Electre de So-
phoile; une Vie de Pythagore;
des dissertations érudites, etc.
Dacier fut un homme doux et modeste, travailleur acharné,
lidôle admirateur de l'antiquité classique, au demeurant
traducteur assez exact ot médiocre écrivain. Sa femme,
sous le rapport du goût, lui fut do beaucoup supérieure.
DaGIEB (Anne LEKi-:vBE. M""), philologue française,
née ù Saumur en 1651, morte en 1720. Fille du nrofcsseur
Tanneguy-Lefèvre, elle manifesta de bonno liouro une
cxtraordmaire vocation pour létudo des langues grecque
et latine. Elle était alors la compagne d'André Dacier.
([u'elle épousa plus lard. A la mort de son pèro, elle se
rendit à Paris cl v
grand renom par les et
Dacier.
acquit un
itions,
iraductions et commentaires
savants qu'elle donna de Cal-
limaque, Anacréon, Saplio,
Aristophane [Plutus et Nuées)^
Térence, Plante {Amphitryon,
liudcns, Epidicus), etc. Dans
la collection ad usujyi Oelphini,
elle édita Florus, Aurelius
Victor, Eutropo et Dictys de
Crète. EIlo mit lo comble ù. sa
réputation par les traductions
do V Iliade (1699) ot de l'Odys-
sée (1708), oui passèrent alors
pour des cnefs-d'ieuvre, bien
qu'elles nous appar.'ûssent au-
jourd'hui gâtées par les péri-
plirases, los anachronismes, lo
mélange d'emphase et do tri-
vialité. M""* Dacier prit une
partardentoà la "querelle des
anciens et dos modernes ».ElIo
défendit âpromont ses chers anciens contre los attaques
sacrilèges do La Motto,ot publia contre lui Des ranses de la
corruption du f/oùt{n l-i), factum injurieux auquel La Motte
sut faire uno réponse spirituelle ot courtoise. Elle défon-
ditaussi Homère contre los paradoxales explications d'un
o<u"tain P. Hardouin. Bien «ju*' son zèle fanatique pour l'an-
tiquité lait sonvtMit égarée. M"" l)acior n'en fut pas moins
uno femme simple, aimable ot modeste, uno vraie savante.
Dacier (Bon-.Iosoph, baron), né à, Valognos (Manche)
on I7t2, mort à Paris en 1833. Il fut destiné à la carrière
ecclésiasti<iuo, mais changea de voie. Ami do Foncomagno,
convornour du duc do Cliartros, il s'associa i ses travaux
hislorlques. En 1772, sa traduction dos //istoires d'KIien lui
ouvrit les portos do l'Académie dos inscriptions. En 1777,
il traduisit la Cyropédie do Xénophon. Nommé, on 1783,
socrétairo perpéi ucl dt* son académie, il y créa les associés
libres. En 1781. il obtint du comto do Provence la charge
d'historiographe tics unlros réunis do Saint-Lazaro, do Jé-
rusalom et du Mont Carnud, qu'il occupa jus(|u'ù la Révo-
lution. 11 fut, ou 1790, élu membre du corps muuicipul do
Mm« Dacier.
Dacuis.
Paris, ot refusa le ministère dos iînancos, que lui offrit
Louis XVI. Contraint de se cacher durant la Terreur, il
sauva sa vie et, en 1795, Ht partie do l'Institut. En 1800, il
fut nommé conservateur do la Bibliothèque nationale. Bo-
naparto lo prit commo membre du Tribunal. En 1810, il
publia son Rapport sur le progrès qu'ont fait depuis 1789
l'histoire et la littérature. Collaborateur estimé du n Journal
dos savants i>, il fut élu, on 1823, à l'Académie française, ot
a laissé la réputation d'un érudit do valeur ot d'un homme
politique estimable.
DACIQUE (.siA:') adj. Qui a rapport à la Dacie ot aux
Daces. li Empire dacique, Nom que l'empereur Galerius,
qui était Daco d'origino, voulut faire prendre à l'empire
romain.
— n. m. Surnom pris suivant l'usage par Domitien ot par
Trajan, après leur succès sur les Daces; Trajan le Dacikn.
DACITE {sit') n. f. Nom par lequel Stacho a désigné
certaines andésites quarlzifères, dont la teneur en silico
atteint 66 p. 100. Cette roche présente souvent l'aspect
d'un porphyre quartzifèro.
DACNADE (du gr. daknein, mordre) n. f. Antiq. Nom
donné par les Grecs à un oiseau, aujourd'hui inconnu, qui
figurait souvent dans les banquets des Egyptiens pour y
amuser les convives.
DACNC n. m. Genre d'insectes coléoptères clavicornes,
famille des érotylidés, tribu des enginés, comprenant des
formes allongées, ovales, d'assez grande taille, rempla-
çant les engis dans les régions tropicales. (Les dacnés,
dont on connaît une douzaine d'espèces, diffèrent des engis
par leurs palpes maxillaires à dernier article dilaté.)
DACNXDEA (dé) n. f. Genre d'oiseaux passereaux ténui-
rostres. famille des cérébidés, comprenant des formes très
voisines des dacnis. (L'espèce type est le dacnidea leuco-
gastra, du Pérou central, longue de 14 centimètres, avec
la tête cendrée, lo dos
olivâtre, lo dessous du
corps blanc et jaunâtre.)
DACNIS [jiiss) n. m
Genre d'oisoaux passe-
reaux tonuirosires, fa-
mille des cérébidés, tribu
des cérébinés , compre-
nant des formes de taille
petite ou médiocre, vul-
gairement appelées guits-
guits, sucriers , etc., et
qui, par leur plumage brillant, ressemblent aux soulman-
gas de l'ancien mon'ae. (Les dacnis comptent uno vingtaine
d espèces, toutes propres à l'Amérique du Sud.)
DACNUSE ou DACNUSA n. f. Genre d'insectes hymé-
noptères térébrants entomophages, famille des ichneumo-
nidés, type d'une tribu dite des dacJtusinés, comprenant
de petites formes parasites de divers diptères. (On connaît
trois ou quatre espèces européennes de dacnuses : dncnus
Lys/lis, parasite des phytomyza geuicuîata et horticola;
dacnus pntictum, parasite des phytomyza elegans, etc.)
DACNUSINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes hyménoptères,
de la famille des ichneumonidés, qui comprend les genres :
si/mphia, cœlinius, polemon, dacnusa, stephanus et chxnon.
— Un DACNUSINli.
DACOÏT [ko-it] n. m. Tortures que certains brigands de
l'Inde infligent à leurs victimes, pour leur extorquer do
l'argent et qui ont de l'analogie avec celles dont usaient
les chauffeurs qui, vers la vers la fin du xviii' siècle, dé-
solèrent certaines parties do la France, il Nom donné aux
brigands qui infligent ces tortures. {La brigandage, autre-
fois" florissant dans l'Inde, tend de plus en plus à disparaî-
tre, et le mot dacott appartient pour ainsi dire à l'histoire.)
DACO-ROMANISME ou DACO-ROUMANISME {nissm')
n. m. On nuniiuo ainsi, en histoire ot en politique, lo
côté du roumanisme, c'est-à-dire de l'idée nationale rou-
maine qui. s'inspirant des analogies incontestables do la
langue roumaine moderno avec le latin, commo des faits do
l'histoire, fait descendre les Roumains des colons romains,
venus en Dacio à la suite dos conquêtes do l'empcwur
Trajan (101-107 apr. J.-C).
DACO-ROUMAIN, AINE {min, mên') adj. So dit du plus
important des dialocios roumains; Groupe daco-boumain.
Phonétique daco-koumaink.
— n. m. : Etudier le daco-roumain.
— Encycl. La branche des langues romanes dite rou-
maine est divisée par los linguistes en trois dialectes :
daco-roumain, macédo-roumaiu et istro-roumain. Les prin-
cipales variétés du daco-roumalu sont : lo valaquo, le mol-
dave et lo transylvanien.
DACOSAURE {sôr') ou DACOSAURUS («d-rnss) n. m.
Paléoni. Genre do reptiles léléosauriens, famille des mé-
triorhynchidés , caractérisé par los douts robustes ot
courbes, à couronne fortement
ridée, ot dont les roprésontants
sont fossiles dans lo jurassique et
l'oolithiquo. (Los dents dos daco-
saures mesurent 10 centimètres,
ot indiqont dos animaux qui de-
vaient atteindre 8ù 10 mètres do
long. Citons lo dacosaurus maxi-
mus [kimméridjion] ; lo dacosau-
rus Suprajurcnsis [oxford-clay do
Di^■cs, Calvados].)
DACOTAH. GéOg. V. DAKO^^
DacotahS. Géog. V. Dak
TAS,
DACRINE n. f. Gonro do chan
pignons, voisin dos aurioulariéi-
DACRY ADÉNITE (du gr. daky
lurmo, ot adéii, glande) n. f. 1 '
damnialion des glandes lacr
malos.
DACRYDE OU DACRYDION
11. m. Gonro do taxinées arbores-
contos, originaires do l'Iudo ot do
la Nouvollo-Zélando.
— ENCYcr,. Los feuilles dos rfa*
crydfs sont |»otiios. cl leurs rameaux souvent pendants : do
leur ligo s'ocoulo un suc résineux, sous forme de larmes
i^d'où leur aooi). Ou eu couuuU uuo doiuaiuo d'cspèco& :
Daoryde : a, Trult.
DACRYDIUM
DACTYLOLOGIE
le dacryde élevée dont le bois a des usages industriels; le
dacryde cyprès, dont les jeunes pousses, amères et rési-
neuses, lurent employées par Cook pour fabriquer une
sorte de bière, etc. f^resquo tous peuvent être cultives
en terre froide ou tempérée.
DACRTDIUM [dî-om) n. m. Genre de mollusques lamel-
libranches (pélécypodes), famille des mytilidés, compre-
nant des moules a pied produisant du byssus, à coquille
courte en avant, dilatée en arrière, et couverte d'un épi-
derme lisse. (Les dacrydium habitent l'océan Atlantique et
les mers arctiques, à dès profondeurs dépassant 5.000 m.)
DACRYMITRE OU DACRYMITRA n. m. Petit champi-
gnon gélatineux, de la famille des irêmellinées, eu mas-
sue à "tète bien distincte, vivant sur le bois en décompo-
sition. Il Ou dit aussi dacrymyce ou dacrymycks {sèss).
DACRTOADÉNITB n. f. Pathol. Syn. de daceyadëniti;.
DACRYOGYSTE \sisst' — du gr. dakriion, larme, et kiistis,
vessjei n. m. Anat. :Sac lacrymal.
DACRYOCYSTITE {si-stU'—Ta.d. da<:ryocyste)n. f. Pathol.
Inflammation des glandes lacrymales.
DAGRTOHEMORRAGIE (Ji — du gr. dakru. larme, et de
hémorraQie) n. f. Pathol. Ecoulement de sang par les voies
lacrymales.
DAGRYOÏDE {du gr. dakru. larme, et eïdos, forme) adj.
En T. de bot.. Qui est en forme de larmes, comme les
graines oblongues, pointues à une extrémité et arrondies
à l'autre, du poirier et de quelques arbres.
DACRYOLINE (du gr. dakru, larme, et du lat. oleum,
huile) n. f. Substance organique des larmes, qui, par une
évaporation lente à l'air libre, se convertit, comme le
mucus nasal, en une substance jaune et insoluble.
DACRYOUTHE (du gr. dakruon, larme, et lithos, pierre)
n. m. Pathol. Calcul des voies lacrymales.
DACRYOLITHIASE ^rad. dacryoUthe) n. f. Pathol. For-
mation de calculs lacrymaux.
DACRYOUE [du gr. dakruon, larme) n. m. Pathol. Lar-
moiemeui causé par roblitération des points lacrymaux.
DACRYOMITRE n. m. Bot. Syn. de DACRYMiTRii.
DACRYON ,du gr. dakruon. larme) n. m. Hist. nat. Gout-
telette, larme qui découle de certaines plantes, il Larmc-
de-Job, graine qui ressemble à une larme. V. coix.
— Ane. méd. Larme.
— Anlhrop. Point situé près de la racine du nez, à
l'angle interne de l'orbite, où l'on touche à la fois lo
frontal, l'os unguis, et l'apophyse montante du maxillaire
supérieur.
DACRYONOME (du gr. dakruon, larme, et nomè, ulcère)
u. m. Pathol. Ulcère des voles lacrymales.
DACRYOPÉ, ÉE (rad. dacryops) adj. Pathol. Qui excite
à pleurer. (Telles sont les émanations" des oignons et des
plantes alliacées.)
DACRYOPS {opss — du gr. dakruon, larme, et âp.t, œil)
n. m. Pathol. Tumeur des voies lacrymales.
DACRYOPTOSE (du gr. dakru, larme, et plôsis, chute)
n. f. Paihol. Chute des larmes, larmoiement.
DACRYOPYOSE (du gr. dakru, larme, etpuon, pus) n. f.
Pathol- Suppuration des voies lacrymales.
DACRYORRHÉE (ré — du gr. dakruon, larme, et rhéein,
couler^ n. f. Méd. Ecoulement de larmes purulentes.
DACRYOSTAGME [stayin — du gr. dakruon, larme, et
stagma, liqueur distillée) u. f. Méd. Larmoiement.
DACRYOSTASE {staz' — du gr. dakruon, larme, et stasis,
arrêt) n. f. Méd. Défaut d'écoulement des larmes par les
voies lacrymales.
DACRYTHERIUM (té-ri-om') n. m. Paléont. Genre de
mammiieres artiodactyles pachydermes, famille des ano-
plothéridés, comprenant des formes caractérisées par
de grands larmiers. (Les dacrytheriùm sont fossiles dans
l'éocène d'Angleterre ou les phospborites du Quercy.) Syn.
ADEOTBEBIUM.
DACTYLANTHE n. m. Bot. Genre de balanophorées à
fleurs mâles nues, à fleurs femelles formées d'un ovaire
surmonté d'un style filiforme.
DACTYLE (du lat. dactyhis, dérivé lui-même du gr. dak-
tulos, doigt; soit parce que le doigt est composé do trois
parties ou phalanges, dont les petites sont moitié de la
grande, d'où, .suivant Aristide, le dactyle, pied de vers
oii la longue est double de chacune des deux brèves ; soit
parce quon marquait le temps fort avec le doigt) n. m.
Métriq. Pied de vers composé d'une syllabe longue suivie
de deux brèves, comme dans les mots algea, tempora : Le
DACTYLK est le pied propre au vers héroïque, mais il entre
dans une dizaine de mètres diff''rents. (Passerat.)
— Bot. Genre de graminées fourragères.
— Chorégr. antiq. Espèce de divertissement chorégra-
phique qu'exécutaient les athlètes.
— Métrol. Mesure de longueur des Grecs, qui valait
le seizième de leur pied, ou
0'»,02 environ.
— Moll. Nom donné par les
anciens naturalistes àtoutes les
coquilles allony:ées et présen-
C30C plus ou moins la forme du
doigt, telles que les dentales, les
modiolcs, les béicmnites, etc. il
Genre proposé par Klein pour
plusieurs coquilles univalvcs,
telles que ancillaircs, margi-
ncllcs, mitres, volutes, etd.,
mais qui n'a pas été adopté par
les naturalistes, ti Nom spécifi-
que de la pholado dactylo ot do
la modiolc Iithoph:ige.
— Encvcl. Bot. Linfloros-
ccnce des dactyles est ordinai-
remcni un panicule lâche d"é-
pilleU pauciflorcs. rejotés tous
d'un même côté. On en connaît
une trentaine d'espèces, origi-
naires des régions tempérées;
lo dactyle commun {dactylis
f/lomeratainslim fourrageasses
apprécié quand il est veri, mais qui durcit beaucoup en
ne desséchant.
— Métriq. Le daetyU- est un pied fréquemment employé
dans la poé»iegFocqae el dans la poésie latine. Il appariicni
Daetfo : a, éplllct
au genre égal ('<iov Ttvoç), parce que le demi-pied fort con-
stitué par la longue est égal en durée au demi-pied faible
constitué par les deux brèves. Le dactylo et lo spondée
sont les principaux pieds de la poésie antique. A eux seuls,
ils forment les éléments du vers ('-piquo. Dans le vers
épique, le cinquième pied est ordinairement un dactyle.
Les quatre premiers pieds se trouvent être très fréquem-
ment quatre dactyles; si bien qu'en moyenne on peut
dire que le dactyle est deux fois plus fréquent que le
spondée. Le dactyle est do règle au quatrième pied
suivi d'une ponctuation bien nette : c'est la ponctuation
bucolique. Dans le pentamètre, le premier membre peut
contenir un ou deux dactyles, et le deuxième est constitue
obligatoirement par deux dactyles. Le dactyle peut se
rencontrer aux pieds impairs du trimètre ïambique. Enfin,
il entre dans la composition^des dili'érentos sortes de vers
lyriques. Dans tous les vers du genre dactylique, le temps
marqué tombe sur les demi-pieds impairs. Le dactyle a
une allure calme et majestueuse. Sa place est donc plutôt
dans les descriptions et les tableaux, dans les narrations
épiques, les récils de batailles.
DACTYLE, ÉE (du gr. daktulos, doigt) adj. En T. d'hist.
nat., Qui a la forme d'un doigt.
DACTYLES n. m. pi. Prêtres légendaires de Cybèle, que
l'on considéra plus tard comme des génies ou des divi-
nités. — Un DACTYLE.
— Encyçl. Les dactyles habitaient surtout l'Ida de
Phry^ie et l'Ida de Crète. En Phrygle, on se les repré-
sentait comme des géants qui travaillaient les métaux
sous les ordres de Rhéa. Les dactyles de Crète, déjà
mentionnés par Hésiode, étaient mêlés à la légende do
Zeus, avec les corybantes et les curetés. Ils figurent
aussi dans l'histoire mythique d'Olympie ; suivant la tra-
dition, Hêraklès vint de Crète aux bords de l'Alphée avec
les dactyles, ses frères. On attribuait aux dactyles un rolo
important dans le développement do la civilisation primi-
tive : l'art de forger le fer, l'invention de la musique, de
la lyre, du r3'thnic dactylique, de la magie.
DACTYLÈTHRE (du gr. daktulèthra, même sens) n. m.
Antiq. Instrument de torture, servant à écraser les doigts
des pieds ou des mains.
DACTYLÈTHRE n. m. Genre d'ampbibiens, famille des
(lactylt^thridrs. comprenant des formes tenant le milieu
entre les grenouilles et les crapauds, élancées comme les
premières, avec quatre doigts libres aux pieds de devant,
cinq palmés à ceux de derrière, tous ces doigts étant
coniques et pointus. (L'espèce type du genre est lo dacty-
léthre du Cap, long de 9 centimètres, brun cendré, veiné
de noirâtre en dessus, blanc en dessous.)
DACTYLÉTHRIDÉS n. m. pi. Famille d'amphibiens anou-
res aglosses, caractérisés par leurs mâchoires supérieures
et leurs intormaxiilaires munis de dents. (Los formes exté-
rieures des dactyléihridés sont celles des grenouilles. Le
genre type est le dactylèt/ire.) — Un dactyléthridé.
DACTYLICAPNOS n. m. Bot. Syn. de DiciiNTRE.
DACTYLICO-TROCHAÏQUE {cha-ik' ~- de 'laclyle, et tro-
chée) adj. et n. m. Se dit d'un vers composé de deux dac-
tyles suivis de deux trochées; c'est le quatrième de la
strophe alcaïquo. n On l'appelle encore alcaïque décasyl-
LABli.
DACTYLIE (li) n. f. Genre de vers intestinaux, compre-
nant une seule espèce, qui vit en parasite dans la vessie
do l'homme.
DACTYLIFÈRE (du lat. dactylus, doigt, et ferre, porter)
adj. Kd t. d'hist. nat.. Qui porte des doigts.
DACTYLIN, INE (du gr. daktulos, doigt) adj. En T. de
zool., Dont les doigts ont quelque particularité remar-
quable. Il Qui a la forme d'un doigt.
DACTYLIOGLYPHE (du gr. daktidios, anneau, et glu-
phein, graver) n. m. Graveur ou ciseleur sur bagues.
— Par ext. Graveur en pierres fines.
DACTYLIOGLYPHIE {fi — rad. dactylioglyphe) n. f. Art
de graver sur anneaux, il Art du graveur en pierres fines.
Il Branche de l'archéologie qui concerne les anneaux et les
pierres lines dont ils sont ornés.
DACTYLIOGLYPHIQUE {f}k') adj. Qui a rapport à la dac-
tylioglyphie : Art l'ACTYLiOGLYrHiQOE.
DAGTYLIOGRAPHE (du gr. daktulios, anneau, et gra-
phein, écrire) n. m. Celui qui décrit les pierres précieuses
gravées, il Celui qui étudie l'art de la dactyliographie.
DACTYLIOGRAPHIE {JΗTB.à. dactyliogrophe) n. f. Des-
cription dfs pierres précieuses gravées. Il Etude des an-
neaux qui servent à sceller.
DAGTYLIOGRAPHIQUE '(fik') adj. Qui a rapport à la
dactyliographie : Etudes dactyliograi'HIques.
DACTYLIOLOGIE (,/î — du gr. daktulios, anneau, et
logos, traité) n. f. Partie de l'archéologie qui traite des
anneaux et des pierres précieuses gravées.
DAGTYLIOLOGIQUE {jik') adj. Qui a rapport à la dac-
tyllologio ; Traité dactyliologiqdiî.
DACTYLIOLOGUE {logh") u. m. Celui qui s'occupe do
dactylii)togie.
DACTYLIOMANGIE (.îf — du gr. daktulios, bague, et
manteia, divination) n. f. Prétendue divination qui se pra-
tiquait à l'aide do bagues magiques constellées ou cou-
vertes de signes.
DACTYLIOMANCIEN, ENNE (si-in^ en') n. et adj. Se dit
des personnes qui jiratiquaicnt la dactyliomancie.
DACTYLION (du gr. daktuHos, anneau) n. m. Mus. Petit
iiiMrument qui s'adapte à un piano, et sur lequel on
s'ctveiTO à clonner aux doigts plus do souplesse et do
force : Le dactylion a été inventé par
II. Uvrz.
— Bot. Genre do mucédinéos, qui se
trouvent sur les plantes en voie do dos-
Iruction.
— Méd. Adhérence congénitale ou acci-
dent»dle des doigts entre eux.
DACTYLIOTHÈQUE (du gr. daktulios,
anneau, ot thf-ké, boite) Antiq. En géné-
ral , CoIIeotion do juerres précieuses.
Il Gardien d'une collection do pierres précieuses. Il Ecrin
à bagues. (Un do cos éerins, trouvé à Pompéi, est en
ivoire et affecte la forme d'une boUo dont le couvorcio
Dactyliolhèqiie.
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est surmonté d'un petit bâton droit sur lequel on enfilait
les bagues.)
DACTYLIQUE {lik') adj. Qui tient du dactyle : Pied dac-
tylique. Genre dactyliqoe. n Vers dactylique, Vers hexa-
mètre ou épique. — Vers hexamètre, dont le dernier pied
est un dactyle au lieu d'être un spondée. — Vers lyrique,
où le dactyle est l'élément prédominant. V. dactyle,
DACTYLIS n. m. Bot. Syn. de dactyle.
DACTYUTE (du gr. daktulos, doigt) n. f. Méd. Inflam-
mation d'un doigt. (Peu us.)
DACTYLIUS (li-uss) n. m. Paléont. Genre de mollusques
gastéropodes, famille des pupidés, très voisin des balea,
et comprenant des coquilles trè. grandes, à bouche piri-
forme, à columelle munie d'une lamelle. (Les dactylius
sont fossiles dans les terrains tertiaires inférieurs; l'es-
pèce type est le dactylius Isevolongus.) Syn. filholia.
DACTYLOCALYX(^A'ss) n. m. Genre d'éponges fibreuses,
sous-ordre des hyalospongies, famille des hexactinellidés,
comprenant des' formes fixées, rigides, siliceuses, dont
les canaux internes sont égaux, les extérieurs sinueux.
(L'espèce type de cos belles é[)onges, voisines des aphro-
callistes, est \e dactylocalyx pumiceus, des iles Barbades.)
DACTYLOCERA (se) n. m. Genre de crustacés amphi-
podes hypérines, famille des phronimidés, tribu des pnro-
nisidés, comprenant des formes singulières à grosse tête,
à abdomen mince, à thorax segmenté, à cinquième paire
de pattes très forte et terminée par une grosse pince. (L'es-
pèce type du genre habite la Méditerranée.) Syn. phroslna.
DACTYLOCTÉNION n. m. Genre d'herbes rampantes,
de la famille des graminées, tribu des chloridées, renfer-
mant sept espèces, toutes exotiques.
DACTYLOGRAPHE (du gr. daktulos, doigt, et graphcln,
écrire) n. m. Techn. Instrument à clavier, destiné à faire
percevoir par le toucher les signes de la parole aux sourds-
muets aveugles, ou au.'c aveugles conversant avec des
sourds-muets, ii Instrument à l'aide duquel on écrit en fai-
sant mouvoir les doigts des deux mains sur un petit clavier
dont les touches représentent des lettres et des chiffres.
— n. et adj. Linguist. Personne qui écrit au moyen de
cet instrument : une excellente dactylographe. Jeune
fille dactylographe.
— Encycl. Techn. Lo dactylographe ou machine à écrire
est d'invention anglaise. Sa première apparition est duo à
Mill, et date de 1714. Les Américains n ont pas tardé à re-
prendre l'invention de Mill en la perfectionnant et la ren-
dant réellement pratique. C'est ainsi que, vers 1845, Thur-
ber, de Brooklyn, imagina un dactylographe permettant
d'écrire assez rapidement une lettre. Vinrent ensuite,
depuis cette époque jusqu'à nos jours, les modifications et
siniplilications apportées successivement au dactylogra-
phe par Eairbanks, Foucault, Beach, Sholes, Jenue,"Baron,
M'Clough, Desnore.Writer, Reniington, etc.
Bien qu'il existe trois types spéciaux de dactylographes,
à ynanr.ite. à cadran et à clavier, c'est ce dcruier qui est
L> tctjlograpbe.
le plus employé. Il est constitué par un jeu de touches
indépendantes les unes des autres et enchâssées dans un
clavier. Ces touches, qui portent l'indication d'une lettre,
d'un chiffre, d'un signe de ponctuation, se relient à arti-
culation avec une série de marteaux dont l'extrémité porto
le même signe que la touche. D'autres touches permettent
do ménager entre les mots les séparations nécessaires.
Lorsque le doigt appuie sur l'une des touches, celle-ci
actionne le marteau correspondant , et l'impression du
signe que porte ce marteau se produit à travers un ruban
encré. La feuille de papier qui reçoit l'impression est en-
roulée sur un tambour adapté à un chariot mû automati-
quement et permettant de véritier â tout instant la régu-
larité de l'impression. Ce chariot avance progressivement
et d'une distance rigoureusement égale à l'épaisseur d'un©
lettre, chaque fois que l'écrivain appuie sur une touche.
On obtient ainsi une grande régularité dans l'écriture, les
caractères employés étant des lettres et des chiffres typo-
graphiques. ~ Dans certains systèmes, les caractères se
trouvent encrés eux-mêmes automatiquement, et viennent
s'imprimer sur la feuille do papier qui est à découvert,
ce qui permet de suivre et do lire sans arrêt.
DACTYLOGRAPHIE (fî — rad. dactylographe) n. f. Art
do converser au moyen du tact, à l'usage des sourds-
muets aveugk's. ii Arî décrire avec le dactylographe.
DACTYLOGRAPHIQUE [pk') adj. Qui a rapport à la
dactylographie : Signes i>ACTYi.(ianArniQUES.
DACTYLOGYRE ou DACTYLOGYRUS (ji-russ) n. m.
Genre de ver.s trématodcs polystomicns, famille des gyro-
dactylidés, comprenant des petites formes à disque caudal
armé de crochets. (Les dactylogyres vivent en parasites
sur les branchies de divers poissons d'eau douce.)
DACTYLO'lDE (du gr. daktnlos, doigt, et eidos. aspect)
adj. Eu T. d'Iiist. nat., Qui a la forme d'un doigt.
DACTYLOLOGIE {jî — du gr. daktulos, doigt, et logos,
discours) n. f. Art do représenter les mots par des signes
faits avec les doigts, ii Ou dit aussi dactyloi.alik, ot
lUCTYOLOGIE.
— Encycl. V. sourds-mobts.
489
DACTYLO LOGIQUE (jik') adj. Qui a rapport à la dacty-
lolo^io : Si/stéme uactylologique. ii On dit aussi dacïylo-
LALIQUK.
DACTYLOMETRA (mé) n. f. Genre de médiisos disco-
phoros. ramillo dos pélagidés, comprenant dos formes à
ombrollo hémispliéri(|ue, à tentaculoF au nombre dr qua-
rante, disposés en trois verticillos inégaux. (L'espôco type
du genre habite les mers du Brésil. Une autre, répandue
do ï Amérii|ue du Nord jusqu'aux Acores, est toujours
accooipagnôo par un poisson du genre hareng, etc.)
DACTYLOMYS (miss) n. m. Genre de mammifères ron-
geurs, fainiilo dos octodontidés, comprenant dos formes
voisines des ôuhimys, mais non é^nnousos. {Los dacty-
lomys, dont on connaît deux espèces américaines, ressem-
Idont à do grands rats fauves et roussâtres, à longue queue
un i)eu velue.)
DACTYLON u. m. Nom spécifique du chiendent pied-do-
poulo {cijmuion dactylon).
DAGTYLONOME {du gr. daktitlos, doigt, et nomos, ré-
gie) n. Celui, celle qui calcule avec les doigts.
DACTYLONOMIE [ml — rad. dactylonome) n. f. Art d'ex-
primer des uombrL'S par la position des doigts sur les mains
ou des mains sur le corps : C'est à Bède le Vénérable ijiie
l'on doit le premier travail méthodique de dactylonomie.
(Char ton.)
DACTYLONOMIQUE (mik') adj. Qui a rapport à la dac-
tylonomie : Cornfjiiiaisutis dactylonomiques.
DACTYLOPETALUM {jO'*, lo7n') n. m. Genre de maca-
risiées. (Ce sont des arbustes à feuilles opposées, à fleurs
nombreuses disposées en cyraes.)
DACTYLOPHYLLIUM [li-om'} n. m. Bot. Section du genre
antliuro,
DACTYLOPIUS (pi-uss) n. m. Genre d'insectes hémi-
ptères pbytophtliyres, famille des coccid es, comprenant des
cochenilles qui sécrètent par leurs filières une matière ci-
reuse, d'aspect cotonneux, et qui demeure fixée à leur corps.
— Encycl. Parmi les dac/ylupitis, les uns, dits « coche-
nilles des serres », « poux des serres ", c pucerons coton-
neux u, se développent sur toutes les
filantes dos serres ; d'autres vivent dans
e bassin méditerranéen, sur les oran-
f;ers et citronniers qu'ils recouvrent de
eur enduit cotonneux, et favorisent
sur ces arbustes le développement de la
fumagine. Ces cochenilles se détruisent
difficilement : H faut débarrasser avec
une éponge ou un pinceau, imbibés d'al-
cool, les parties que recouvrent ces
dactylopius, dont la taille ne dépasse
guère 1 millimètre.
DACTYLOPODITE (du gf. daktulos,
doigt, et pous, podos, pied) n. m. Article
terminal de la patte des crustacés, qui
est le cinquième de l'endopodite et le
septième do l'ensemble.
— Encycl. he dactylopodite est ordi-
nairement allongé et pointu comme un stylet; dans les
Î)attes terminées par une pince didactyle, dites chélates,
a branche mobile est formée par lui.
DACTYLOPSILA n. m. Genre do mammifères marsupiaux
rimpeurs, famille des phalangéri-
és, tribu des phalangérinés, carac-
ractérisé par le quatrième doiçt
des pattes de devant, long et grêle
comme celui de l'aye-ayo.
— Encycl Les dactijlopsila, dont
on connaît deux espèces do la ré-
gion néoguiuéenne, sont d'élégants
phalangers, jaunâtres avec des
bandes longitudinales noires; noc-
turnes, ils vivent dans les forêts
des montagnes et sont sans doute
insectivores.
DACTYLOPTÈRE (du gr. daktn- Dactylopsila.
las, doigt, et pti'run, aile) adj. Qui
a dos ailes ou des nageoires munies de rayons libres, que
l'on compare à des doigts.
DAGTYLOPTÈRES n. m. pi. Genre de poissons acantho-
ptères, famille des triglidés, renfermant des formes à na-
geoires pectorales très vastes et qui leur servent d'ailes.
— Un DACTYLOPTi^KK.
— Encycl. Les dactyloptères ou grondins rougets sont
représentés dans les mers d'Europe par une seule espèce,
vulgairement appelée « hirondelle ue mer ", qui atteint
50 centi-
mètres de
long. Com-
mun dans la
Méditeri
DACTYLOLOGIQUE — DAFFRY
d, Dactylopodite.
i
^^^
noe, ce ne
son volant
est rare sur
les c6tes
océaniques
d'Europe; Dact>I..jitLTu.
mais il so
retrouve au Brésil et aux Antilles, et va, avec le gulf-
Htroam,jusmi';ïNe\v-York.Il peut s'élever jusqu'à un m'ètro
au-dossns de l'eau. (Il no faut pas confondre les dactylo-
ptères avec les poissons volants du genre exocet.)
DAGTYLORHIZE (du gr. daktulos, doigt, et rhiza, ra-
cine) adj. En T. do hot., Qui a des racines on forme do
doigts. Syn. do oucins.
DACTYLOSAURE {sfjr') ou DACTYLOSAURUS (tô-rm/i)
n. m. l'ai. -ont. Gonro do reptiles saurions, famille dos
nothosauridos, comprenant des formns triasiques, de taillo
moyenne, qui ressemblaient à dos lézards avec cinq doigts
longs et inégaux à chaque membre. (L'espèce type du
genre ost lo dartylosaurus gracills du muscholkallt do la
haute Silésio, do b'",30 do long.)
DACTYLOSTÉMON (sl^ 0. m. Bot. Soction du goure
oxécairo.
DACTYLOSTYLE (^HH n. m. Genre d'herbes épïphyfos,
do la famillb 'iob archidtru'i.', l'ritAi Uoa Vatitlbtfy, cVaiprtJulint
une seule espèce qui crott au Brésil, et dont les fleurs à
grappos terminales sont très belles.
DACTYLOTHÈQtiE {ték' — du gr. daktulos, doigt, et
thèké, boito) n. m. Portion do peau dont osf. recouvert
chaque doigt dos mammifères.
DACTYLOZOIDE (du gr. daktulos, doïgt, et zoon, anî-
ma\) n. m. Individu polype qui, dans une colonie de co-
ralliairos, est dépourvu do l)ouche et do tentacules.
— Encycl. Lo nom de dactylozolde a été imaginé par
Moseloy pour le polype astome dos stylastoridés , et
Edm. Perrier l'a appliqué par extension aux individus éga-
lement aslomosdes colonies d'hydraires. Souvent, comme
dans les labiopores ot les spiniporos, il existe deux es-
pèces de dactylozoïdes. Ces individus polypes sont asso-
ciés aux autres individus nourriciers aovaiwés gnstérozoi-
des, et aux individus reproducteurs ou yojwzuides. Ainsi,
dans les millépores, les dactylozoïdes sont rangés autour
des gastérozoïdes.
DACTYOLOGIE n. f. Syn. de dactylologie.
DACUS {kuss) n. m. Genre d'insectes diptères brachycè-
rcs, famille des acaly-
ptéridés, comprenant
de petites mouches,
dont l'espèce unique
attaque les oliviers.
DADA 0. m. Linguist.
Ternie enfantin ou plai-
sant, dont on so sert
pour désigner un che-
val. Il Bâton sur lequel
un enfant se met à cne-
val : Des dadas.
— Fig. Idé- fixe, pen-
chant, projet qu'on ca-
resse toujours, auquel on revient sans cesse : Chacun a
son DADA.
— Crnst. Nom vulgaire du lyret, petit crabe'qui habite
les côtes de la Manche, et que les pêcheurs emploient
comme appât après l'avoir écrasé, il Etre malin comme un
dada écrasé. Se dit. par ironie, dans les environs de Bnu-
logne-sur-Mer, d'une personne extrêmement simple.
DadabmaI NaorozjI, le premier Indien appelé A
siéger au Parlement britannique. II appartient à la com-
munauté parsie. Né à Bombay en 1825, il professa les ma-
thématiques, de 1852 à !854,à VElp/iinstone Institution, où
il avait été élevé, et se rendit dès 1855 en Angleterre. Bien
qu'il parût tout d'abord ne s'occuper que d'affaires com-
merciales, il ne tarda pas à s'absorber dans la politique
de l'Inde et à faire sentir son influence dans les milieux
fiarlementaires. En 1874, de retour dans l'Inde, il exerça
es fonctions de diwan fpremier ministre) du Guickowar
de Baroda; mais il fut obligé de se démettre de ses fonc-
tions, par suite d'un désaccord avec l'agent britannique.
Dadabhai revint à Bombay, où, pendant l'adminis-
tration de lord Reay, il siégea au Législative Council, et
prit part aux séances du premier Congrès national
fdéc. 1885). Candidat aux élections de 1886, il échoua;
mais il fut élu en 1892 par le Central Finsbury Commiltee
(Holborn). Acclamé à son retour dans l'Inde (1893), il jouit
de la plus grande popularité. A la chute du cabinet Glad-
stone, il rentra dans la vie privée. Dadabhai a publié de
nombreux travaux sur les questions locales, notamment
Poverty of India (1888).
DADAIS [de) n. m. Fam. Jeune homme niais et embar-
rassé dans son maintien.
Dadar. Géogr. V. Dadodr.
Dade. comté des Etats-Unis (Floride), dans la contrée
marécageuse des Everglades. — Comté du sud-ouest do
l'Etat de Missouri, dans le haut bassin de la rivière Osage.
Ch.-l. Greenfield. — Comté du nord-ouest de l'Etat do
Géorgie, dans la vallée du Look-out Crook, entourée do
hautes montagnes. Ch.-l. Trenton.
DADÈS ou DA'DÈS {dèss — du gr. das, dados, torche)
n. f. Aniiq. gr. Fête qui so célébrait à Athènes en Ihon-
nour do Latone et d'Apollon, et pendant laquelle brûlaient
des torches.
Dadizeele, comm. de Belgique (Flandre occid.), ar-
rond. adinin. de Roulers, arronil. judic. de Courtrai, sur
rileule, affluent do la Lys; 1.163 hab.
Dadjal ou Dadjel, ville de l'Inde anglaise (Pend-
jab Iprov. do DeradjâtJ); 6.335 hab. Aucionno cité, com-
mercialement déchue.
Dadon (saint), en latin Andoenus, d'où l'on a fait Ouon
et aussi Da<ton. V. Oui N (saint).
DADOUILLETTE {dou-ill-èt' [Il mil.]) n. f. En T. d'art
culin., Koiiello crasse.
DÂdoÛ-PANTHI, secte vichnouite, fondée vers la fin
du xvi' ou au commencement du xvn* siècle par un Hin-
dou de basse caste (il exerçait le métier d'éplucheur de
coton), nommé Dàdo>'i, qui prétendait être inspiré par une
voix céleste, et enseignait que la haktt (fol spontanée et
irraisonnée) conduisailau salut (c'esr-A dire ù l'absorption
dans l'âme universelle) plus sûrement que la vertu, l'éttido
ot les mortillcations. Il disparut un beau jour do l'ermi-
tago où il s'était retire, sans (ju'il fût possible do savoir
ce qu'il était devenu, et l'on en conclut qu'il avait été ravi
au Vailîountha (paradis de Vichnou). Les dâdoft-panthis
sont peu nombreux : ils suppriment l'usage dos stigmates
sectaires et portent, comme seul signe distînctif, une
sorte do honnet rarr-- en étotre blanche.
DadoUR ou Dadar, ville du Béloutchistan septen-
trional, sur lo .Nari ; environ 2.000 hab.
DadrÉ 'Jean), écrivain ecclésiastique français, n6 vers
lo milieu du xvi" siècle, dans le diocèse de Séoz, mort on
liU7. Fougueux ligueur, il excita les Kouennais â la ré-
sistance pendant le sièp^o de 1503 par Henri IV. On a do
lui une traduction dos O'Juvrcs d'Eusèbo (1581); la VVe do
Jésus-Christ du /*. Ludolphc, disjïosoo pour servir â la pré-
dication (1589) ; Défense pour la firrté de saint ftomain contre
le plaidoyer de Iîonthiller{\ùOQ)i Chronologie historialv des
éuât/ues do /ïouen (1C18) ; etc.
DADSISAS (zass) xi. m. Fostîn funèbre que les anciens
BolgoN célébraient aux funérailles, et qui était encore on
usago au vni' siècle. (Loconcilodo Lcpeines[742J intov'dit
Ibs Ârift'Aw, ik CQMifo dtB excès qu'bn y" oVmmottaît.)
Daduque.
DADUQUE (duk') OU DADOUCHOS (koss) [du gr. dadoii-
khos, qui porte une lorobel adj. Antiq. gr. Surnom des
divinités qu'on représentait
avec un llambeau ou une
torche en main, il Surnom
dos prôtros qui célébraient
les mystères de Démèter à
Eleusis par une procession
aux flambeaux, en mémoire
de Cérès cherchant sa fiUo
avec une torche.
- n.m. Nom d'un des prin-
cipaux ministres du culte
d'Eleusis.
— Encvcl. Le dadouchos
ou porte-flambeau était un
personnage fort important
dans le culte d'Eleusis. Il
jouait un des premiers rôles
dans les cérémonies de puri-
fication et dans les proces-
sions. II était choisi dans
une grande famille athé-
nienne, sans doute la famille
des Céryces, qui fournissait
aussi le héraut d'Eleusis.
Vers l'an 200 avant notre
ère, la famille où l'on prenait le dadouchos étant venue à
s'éteindre, on transféra ce privilège à la famille des Lyco-
mides.
DADYLE (du gr. das, dados, branche de pin, torche, et
ulê, matière) n. f. Chim. Nom de l'une des deux builes qui
constituent l'huile de térébenthine.
D^DALACANTHE n. m. Genre de plantes frutescentes,
de la famille dos acanthacées-ruelliés à deux étamînes
fertiles, <técurrentes, à ovaire biovulé. (Elle habite l'Inde.)
D^EDALÉE (lé) n. f. Genre de champignons bolétoidés,
ayant les caractères des polypores. (Ces champignons
habitent les troncs d'arbres.)
Dael (Jean-François van), habile peintre de fleurs,
né à Anvers en 1764, mort à Paris en i840. U a passé en
France la majeure partie de sa vie. Ses tableaux de fleurs
et de fruits commencèrent à être admirés au Salon do
1804. Il travailla pour la cour, sous l'Empire et la Res-
tauration. Les connaisseurs le mettent sur la même ligne
que Van Spaendonck. On cite de lui Cor/ieiile de /leurs
posée sur une fable, au palais de Compiègne, et divers ta-
bleaux de fruits à Munich, à Anvers, etc.
DAMONOROPS (ropsfi) n. m. Genre de palmiers cespi-
teux, souvent grimpants, à feuilles épineuses, originai-
res de l'Inde, des Philippines, etc. (Le sang-dragon pro-
viendrait des dêemonorops draco et ruber.)
DaENDELS (Herman Willem), général hollandais, né à
Hauem(Gueldre)en 1762. mort en 1818. Pendant les troubles
qui bouleversèrent les Pays-Bas en 1787. il prit parti pour
les patriotes, et, après leur défaite, se rendit en France.
Pendant les guerres de la Révolution française, il devint
commandant d'un corps de volontaires, et rendit à Dumou-
riez des services signalés dans sa campagne contre les
Pays-Bas. En 1794, il entra au service do la république
Batave. En 1799, il commandait une des divisions de l'ar-
mée batave, et il força à capituler un corps d'Anglo-
Russes. qui avait fait une descente dans les Pays-Bas. En
1806, il on'rit ses services au roi de Hollande, qui le réta-
blit dans son grade. Il fut, peu après, nommé gouverneur
général des possessions hollandaises dans les Indes orien-
tales. Il rendit compte de son administration dans un
ouvrage inlitulé : Elnt d''S possessiotis ïiéerlaiiduises dans
les Indes orientâtes. Après son retour, il prit part à la
campagne de Russie, en 1812, devint gouverneur do
Modlin, et fut ensuite chargé d'aller prendre possession
do la Guinée, qui avait été restituée à la Hollande, et d'eu
organiser l'administration.
DandlikER (Karl), historien Suisse, né à Stiefa
en lSi9, piofesseiir à l'université do Zurich {lS87i. Il est
l'auteur do la meilleure histoire de Suisse : (rvschichte
der Schweiz (ISSA-ISSS). Il a publié, on outre: Luitf)rand de
Crémone et ses sources histonques [en collaboration avec
J.-J. Muller] (1871); Ursachen und Vorspielc der iSurgun-
derkriege (1876); etc.
Daens (Jean), riche négociant d'Anvers, dont l'histoire
a enregistré un trait qui mérite d'ôire cité. Il avait sollicité
de l'empereur Charles-Quint 1 honneur de lui otl'rir ix dîner.
A la tin du repas, Daens jeta au feu un billot do deux mil-
lions, somme qu'il avait prêtée à l'empereur, n Je suis, dit-
il, trop payé par l'honneur que m'a lait Votre Majesté. »
DaET, villo de la Malaisie (Philippines), île de Luçou ;
11.000 liab. Cb.-I. de la prov. de Camarines du Nord.
DAEZAJIE (jO n. f. Métrol. Ancienne monnaie persane,
valant, environ 2 fr. 42 c.
DAFF n. m. Tambour hindou, formé d'un cadre de bois
carré, recouvert par dos membranes. (Doux cordes do
boyau sont tendues intérieurement contre chacune do ces
membranes.)
Daffry eu D'AfFRY, célèbre famille do Fribourg
(Suisse^ dont l'illiistratioii remonio ;^ Gi n.i-AU.Mi'd'Airry,
qui commandait los Fribourgeois ù Morat. contre Charles
lo Téméraire. iH était tn môme teiuj's iin diplomate fort
apprécié par Louis XI, qui l'anoblii. Ses descendants
furent presque tous au service de la France, on qualité do
colonels d'un réLriment suisse.] — Lorts, poiit-flls do Gnîl-
laumo. so signala A Dreux (l.'>G7), puis aovint avoyor do
Frihourg: ilinourut en itlOl. — FnANçots-PiKRivi;, HIs do
IjOuIs, mort en IfllS. était gentilhomme do la chambre de
Louis XIH. lieutenant des Cont-Suisses. gouverneur do
Neuchâtol (Suisse), pour le duc do Loupueville. avoyor
do Friliûurg en 1044. — François, petil-llls do François-
Pierre, fut tué à Guastalla (1734). après s'êtro distinguo
sous Luxembourg et Villars. — Loois-Anc.nsTiî. (ils do
François, diplomate et général, né A Vorsiiillos en 1713,
mort au cliAteau do Sainl-lîarthélemy, près do Lausanne,
en 1793, capitaine aux gard(>s en 1734, assista égnleniont
A la haiaillo do Guastalla. [Maréchal do camp après Fonto-
noy (1748), il fut chargé par Louis XV d'imporu-intos niis-
sio'ns diplomatiques^ ymis devint lieutenant général A l'ar-
méo do liesse tl702^ oti^-donel génOriil des ynrdos-suisses
'\fH). Dcfeuscur du rui aVuut ^a fuitb A VUl^'UuV'ii. il
*>2
DAFILA
DAGUE
devint suspect de libéralisme après, et fut tenu à 1 ecart.j
— n eut pour fils Louis-AuGusxLS-PaiLiprE. V. Affry.
DAFXLÂ n. m. Sous-genre de canards, dont le type est
le pîlet {da/ila acuta), répandu dans tout l'hémisphère
borêai, depuis l'Europe jusqu'aux Etats-Unis, et qui com-
prend encore trois autres espèces : dafila caudacuta (du
Parana), da/ila spi-
nicauda (sud du
Brésil), da/ila oxy-
ura (Chili ot iles
Falkland).
Dafina, pays
de l'Afrique occi-
dentale française
^oudan franc.)*
Capit. Lanfiéra.
"Dag, personni-
fication du tour
dans la mytholo-
gie Scandinave. On Daflla.
redisait fiis de De-
lling et de Nott (la Nuit). Il parcourt la terre sur un char
traîné par son cheval Skinfax (le Crépuscule), qui illu-
mine la terre et l'atmosphère.
PaGABII, comm. de la Malaisie (archipel des Phi-
lippines [île de LeytCj),sur le riocôtier Maya; 23.600 hab.
CagaNA, gros bourg de la colonie française du Séné-
gal, ch.-l. du cercle du Oualo occidental. Il fut pendant
longtemps, avec Pador, la seule escale où se faisait le
commerce de la gomme avec les Maures ; centre commer-
cial très important. — Le cercle a environ 11.000 hab.; la
ville elle-même en a 3.000.
DAGARD n. m. Yéner. Sjn. de daguet.
DAGASSE D. f. Dague à lame large et à deux tran-
chants, rappelant les couteaux à plates du moyen âge,
et en usage aux
XV* et XVI» siècles.
— Enctcl. C'est
dans la catégorie
des dagasses que
rentrent les misé-
ricordes, les san-
dedei {cinguedea), vulgairement appelées « langues do
bœuf », en tant qu'armes de main. Les feuilles de Cata-
logne du XV' siècle sont de larges dagues de cette
espèce, modifications des braquomarts du moyen âge. On
doit remarquer que les fers de dagues ou de dagasses
sont montés tantôt sur une poignée, tantôt sur une hampe ;
Us constituent alors des armes dhast.
Dagbog, diou de la mythologie russe ; le dieu du jour
ou du soleil.
DagchaÏ, ville et sanatorium de l'Inde anglaise (Sir-
mouri, sur les pentes del'Himalaya; 3.640 hab.
Dagenham, bourg d'Angleterre (comté d'Essex), sur
un affluent de la Tamise ; 4.320 hab.
Daghestan, gouvernement de l'empire russe, au
N. du Caucase orientai. Il est compris entre la province
du Terek, au N., les gouvernements de Tiflls, d'Ieli-
savetpol et de Bakou à TO. et au S-, la mer Caspienne
à l'E. Sa superficie est de 29.763 kil. carr. ; sa population
de 649.784 hab. C'est une région moataLguease (Dag /tes tan.
pays de montagnes) : les plaines ne s'étendent que sur
2.300 kil. carr., sur le littoral de la Caspienne, entre les
embouchures des fleuves Soulak et Samonr. Le Caucase
envoie des ramifications jusqu'à Derbent. où elles forment
an étroit défilé côtier (Porto de Fer ou Passe de Derbent).
Le climat est continental : sec, avec des froids excessifs
l'hiver, et, l'été, de fortes chaleurs (jusqu'à + 48*' à l'om-
bre). Sur les hautes terres se pratique 1 élevage des bes-
tiaux et se cultivent les céréales d'hiver; la plaine a des
vignes, des arbres fruitiers, des cultures de riz, do maïs
et de froment. Le sous-sol, très riche, renferme des mi-
nerais de fer, plomb argentifère, antimoine, bismuth,
nickel, du soufre, du sel gemme, des sources minérales.
L'industrie est naissante : vin, soufre raffiné, filage, tapis.
Le commerce est insignifiant, par l'absence de voies de
communication. La capitale est Derbent, un des princi-
paux ports de la Caspienne; autres villes ; Temîr-Khan-
Choura et Petrovsk. Ce gouvernement a été formé, en
1867, avec le Lesghistan. le Tarki, le Derbent, et quelques
parties de la Géorgie. En 1877, les indigènes se soule-
vèrent et furent écrasés par le général Melikoff.
DaglaN, comm. de la Dordogne, arr. et à Si kil. de
Sarlat, sur le Céou, affluent de la Dordogne; 1.543 hab.
Commerce de truffes et do farines ; filature, teintureries.
Daglt, chimiste, n6 à Spa vers la fin du xvn» siècle.
C'est à lui qu'est dû le vernis en usage depuis 1713 dans
la manufacture des Gobelins. et qui porto encore son
nom. Ce vernis, à l'épreuve do l'eau et du feu et assez
semblable au vernis de Chine, peut s'appliquer à des ma-
tières flexibles.
Daguar ^Marguerite), reine de Danemark, née on lise.
morte à Ribe on 1212. Fille du roi de Bohème, Przemvsl
Ottokar I", elle épousaWaldemar II en 1205; les traditions
populaires célèbrent sa douceur et sa piété.
Dagnan (Isidore), paysagiste français, né à Marseille
en I7&0, mort à Paris on 1873. C'est do Rome qu'il envoya
au Salon do 18I9 son tableau dos Jeunes jiHca romaines
écoutant un berger. Une Vue prise en Dauphin'^, fut hion
accueillie en 1827. En 1831, parut la Vue de Paria pri.sc
du quai de la Cité. \jf) réalisme saisissant de lensemMo
frappa les artistes, qui admirèrent aussi sa couleur éner-
gique et sobre. On cito de lui une Vue d'Anqcrs également
remarquable. Dagnan n'a cessé d'exposer aux Salons
qu'en 1870. Esprit fir. et caustifiue, cet artiste a laissé des
lettres d'un tour particulier et oion français.
Dagnan-BOUVERET fPascal-Adolphe-Jean), peintre
français, né à Paris en 1852, Elève de Gérôme, il obtint
en I87Q lo dcuxi(-me grand prix de Rome. Ses premiers
tableaux iont : Orphée et Un Bacekantea, et Dacckus en-
fant Mg77) ; Portrait de M. de Jtocf'ctai'.lée et iManon Les-
caut (1878 . t-iMoau d'un sentiment trè:; vif et d'une exé-
cmioo ongin^Ie; urte .Voce clu-z un photographe (1879); un
Accident {i}^i)jt toile qui valut à 1 autour uuo médaille de
Dagnan-Bouveret.
Trône de Daçobprt (Cabinet
de France).
1" classe. Ces premières oeuvres rangeaient déjà Dagnan-
Bouveret parmi les observateurs pénétrants de nos mœurs
modernes. La Bén^dction des jeunes époux en Franche-
Comté (1832) portait la marque
d'une poésie personnelle, in-
time, que les tableaux suivants,
la plupart empruntés aux
mœurs oretonnes, allaient ac-
centuer encore : le Pai7i bénit
(Luxembourg), la Vierge, les
Bretonnes au Pardon, le Paysan
breton, le Cimetière de Ai'rfi-
Kébir, les Conscrits, etc. De-
Fuis , les grandes pages de
Evangile ont tenté Dagnan-
Bouveret. et il n'a point reculé
devant une comparaison avec
les maîtres classiques dans sa
mémorable Cène (1S96), qui est
une grande œuvre, presque un
chef-d'œuvre, et dans le Christ
et tes Pèlerins d'Emmaiis {iS9i),
où les adorants (le peintre et
sa famille) sont peut-être pré-
férables au morceau principal.
Très moderne par son goût de
l'individualité, Dagnan-Bouveret se rapproche des maîtres
ou do certains primitifs par la naïveté touchante des sen-
timents qu'il exprime, et par l'idéalisme qui se dégage en
général de son réalisme rigoureux.
Dago, île de la Russie (gouv, d'Esthonie), dans la Bal-
tique, près de l'entrée du golfe de Finlande; 1.1-22 kil.
carr. ; 15.000 hab. : Estlioniens
au centre et au sud. Suédois
au sud. Cette île, d'abord da-
noise, puis suédoise, est russe
depuis 1721.
Dagobert I", néverscoo,
roi des Francs d'Austrasie
de 622 à 632, des Francs do
Neustrie, do Bourgogne et de
Soissons de 628 à 638, d'Aqui-
taine de 631 à 638, mort près
d'Kpinay en 638. Il était fils de
Clotaire II et de sa deuxième
femme Bertrude. En 622, il
fut associé au trône et reçut
le gouvernement immédiat de
l'Austrasie. II était jeune :
Arnulf de Metz et Pépin l'An-
cien exerçaient l'autorité. C'est
par un vrai coup de force que, en 628, Dagobert s'empara
de l'autorité royale en Bourgogne et eu Neustrie, tandis
que Caribert, son frère, ne recevait que l'Aquitaine. L'an
d'après, il épousa en Austrasie Ragnetrude. Grandissant
en âge, Dagobert fortifia son autorité et parvint à s'affran-
chir de la tutelle des grands. Il paraît avoir été le dernier
des rois mérovingiens qui, grâce à sa valeur personnelle,
ait réellement
exercé le pou-
voir. En 630, la
mort de son
frère Caribert ot
de son jeune
neveu Chilpéric
fit de Dagobert
le seul chef do
l'empire franc.
Dès ce jour, au-
tant qu'on en
peut juger par
les rares docu-
ments contem-
porains, sa per-
sonnalité s'ac-
centua dans le
gouvernement.
Les légendes qui
entourent l'his-
toire de son mi-
nistre saint Eloif
lo patron popu-
laire des orfè-
vres, ont peut-
être eu un fon-
dement de vé-
rité, et les arts,
sous son règne,
paraissent avoir
fleuri d'un sem-
blant de renou-
veau. Dagobert
fut également
protecteur des
églises, ot parti-
culièrement des
monastères ;
mais, d'autre
part, ses mœurs
étaient dissolues, et il eut à la fois jusqu'à trois femmes,
également qualifiées de « légitimes .'.Sou rèirnc fut marqué
par des luttes sanglantes contre les Slaves, le duc de
rhuringe, IcsVascons ot les Bretons. Il fit, de son vivant,
attribuer à son fils aîné, Sigebert, l'Austrasie, une grande
partie do l'Aquitaine et de la Provence, et à son second
fils, Clovis, la Neustrie et la Bourgogne.
Dagobert n, dit le Jeune, fils do Sigebert II. petit-
fils de Dagobert I", roi des Francs d'Austrasie, né vers
651', assassiné ù Escuroy (Meuse) en 679. Il fut détrôné
par lo maire du palais Grimoald, et so réfugia dans un
monastère d'Irlande. Rappelé en 074 par les grands en
lutte contre le maire Ebroin, il fut assassiné en 679 par
Pépin d'Héristal et son frère lo duc Martin.
Dagobert m, roi des Francs de Neustrie et do
Bourpogno. né vers 699, roi on 711, mort en 71.5. Il était
fils do Childcbort III. Il ne fut roi que de nom, l'auto-
rité étant entre les mains do Pépin d'Héristal. — Son fils.
TniKRRY de Chetles, no fut pas élevé au trône.
Dagobert (CaANSON du roi). On ignore à quelle époque
et par qui cette chansoû burlesque a été composée ; mais
Tombeau de Dagobert lit (basilique
de Saint-Denis).
490
le style, le rythme, l'air do chasso sur lequel elle se
chante, les anachronismes faits à plaisir qu'on y re-
marque, tout tendrait à prouver quelle n'est pas 'aussi
ancienne qu'on pourrait le croire. Il est certain, cepr^n-
dant, qu'elle est antérieure à la Révolution de 1789. Elle
fut probablement, dès l'origine, une espèce de tlièmo sut
Le bon roi Da-go-berl A-vait sa culotte à l'en
vers . Le bon roi Da--go--bert A---
vait sa cu-Iotte a l'en-vers Le grand saint Eloiluidit
0 mon Roi!Vo-lre Majesté Est mal cu-lottée. C est
vrai lui dit le Roi . je vais la remettre à len-droil
lequel chacun s'est mis à broder. En 1814, elle redevint tout
â coup à la mode. On y intercala des couplets satiriques
contre Napoléon et la campagne de Russie. La chanson
fut interdite par la police ; puis, au retour des Bourbons,
elle reprit de plus belle. Nous donnons l'air avec les pa-
roles du premier couplet, qui est suivi de vingt-trois autres.
Dagobert, patriarclie do Jérusalem. V. Daimbkrt.
Dagobert de Fontenille (Luc-Siméon-Auguste),
général français, né â La Chapelle, près de Saint-L6,
en 1736, murt à Puigcerda en 1794. Issu d'une famille noble,
il entra au service en 1756, fit toutes les campagnes de la
guerre de Sept ans, et comptait trente-cinq ans de services
à l'époque do la Révolution. Employé comme maréchal de
camp en Italie, lors des premières guerres, il s'y fit remar-
quer par une bravoure éclatante. Envoyé à l'armée des
Pyrénées-Orientales (1793), comme général de division, il
obtint d'abord des succès avec une armée dénuée de tout,
et fut nommé commandant en chef. Forcé d'exécuter des
opérations mal combinées, Dagobert éprouva des échecs;
il combattit alors les plans des représentants et des autres
généraux, et s'opposa vivement à rexpédiiion de Cata-
logne. Ces dissentiments amenèrent sa destitution. Quoi-
qu'il fût alors miné par la maladie, il alla justifier sa
conduite devant le comité de Salut public et la Conven-
tion. Dagobert fut renvoyé dans les Pyrénées, rapportant
un plan Tiardi qu'il avait fait agréer à Carnet. Mais, trou-
vant à la tête de l'armée Dugommier, il se contenta de
retourner en Cerdagne, pour y opérer de concert avec lui.
Malgré l'état déplorable de sa santé, il battit à Monteilla
un corps commandé par un émigré français, et poussa
jusqu'à Urgel, mais dut s'arrêter, épuisé par la fièvre.
Ramené en litière, il mourut quelques jours après.
Dagomari ^Paul), mathématicien italien, appelé sou-
vent Paul le Géomètre ou Maître PauldelPabbaco,
né à Prato, près Florence, où il mourut en 1365. Il acquit,
comme savant , une grande réputation , inventa divers
instruments et eut, le premier, l'idée de composer des
almanachs avec des prédictions, et de partager par une
virgule, en groupes de trois chiffres, les nombres un peu
considérables. Parmi ses ouvrages, on cite surtout son
Liher de abbaco (1532), qui lui avait valu son surnom.
DagON, une des nombreuses divinités nationales des
Philistins. Dagon était représenté avec le buste et la tête
d'un homme, et la partie du corps en queue de poisson. II
est probable que le culte de Dagon prit naissance dans des
contrées maritimes; beaucoup de ^jeuplcs adoraient des
dieux à forme de poisson. La divinité aes Philistins pré-
sente beaucoup d'analogie avec VOdacon des Babyloniens,
qui étaient moitié homme, moitié poisson. Dagon était
adoré à Asdod, Gaza et Ascalon. C'était la divinité mas-
culine des Philistins, tandis qu'Astarté en était la divinité
féminine.
DAGORIE [ri] n. f. Hort. Variété de pommes.
DAGORNE (peut-être de dague, et de corne, la corne
unique étant comparée à une dague) n. f. En T. d'écon.
rur., Nom que l'on donne à une vache qui, par suito de
maladie ou d'accident, a perdu une de ses cornes.
— Pop. Femme vieille, laide et chagrine. (Vieux.)
DAGOUSSA n. m. Genre de graminée, de la tribu des
cliluri'lées, <[ui produit des grains dont on fait des espèces
de galettes eu Abyssinie.
DAGUE [dagh' — espagn. et ital. daga, de même origine
que l'angl. dagger, même sens) n. f. Poignard à lame large,
courte et pointue, ii Dague à rouelles. Ancien poignard à
l'espagnole, dont la poignée formait deux espèces de pe-
tites roues.
— Ironiq. Fin comme une dague de plomb. Niais, sot,
avec des prétentions à la finesse.
— Mar. Poignard que portaient en France, il y a peu
de temps, les aspirants de marine en service, ctque les
officiers russes portent encore, il Instrument avec lequel
on administrait aux matelots les punitions corporelles, et
qui se composait d'un certain nombre de garcettes, réu-
nies à une <le leurs extrémités par un amarrage, et mu-
nies à l'autre do deux ou plusieurs nœuds : Les marins
a7}glais avaient donné à la daguk le nom expressif de chat
à neuf queues.
— Tecbn. Lame de fer emmanchée par les doux bouts
dans une poignée de bois, dont se servent les relieurs
pour doler â nouveau les peaux destinées aux reliures.
— Véner. Bois du cerf après la première année, lors-
(lu'il n'a qu'une simple tige sans aucune branche. Il Nom
donné aux dé- ^^^^^^^^^
fcnses du vieux "^ m Jii^»'^*-^^«*"*«-**^iffliitiifiafiÎB3
sanglier ou so- "^
Litaire. Grande dague (1^00).
— Encycl.
Archéol. L'ancienne dague était une arme de main, à lamo
courte et ordinairement étroite, aiguc; elle so portait,
pendant 1© moyen âgo et jusau'au xviii"' siècle. La dague
ne diffère pas sensiblement uu poignard moderne, mais
491
ro nom convioDt plutôt aux t^pds oriontaux ot autres,
qui no rontroiu pas dans les lormos régiilièros. La da-
guo dill'iiro du coutouu A armer, alors ni^'me (|irollo no
fiossèdo qu'un soûl tranchant, en co qu(! lo uiiliou do sa
amo est toujoui*s la continuation de i'axo do la poiguùo qui
mourt avec sa
fointo.Commo
épdo, la da-
guo possède
une poignôo
complùto avec Dague t rognons (1230).
un pommoau ,
uiio l'usée iH uno gardo. Do ces parties les formes ont
beaucoup varié : à la garde on croix primitive s'ajoutont,
à partir du xv sioclo, dos auaoaux latéraux. La daguo ost
toujours por-
tée, dans la vie
civil© comme à
la guerre. Sus-
pondue à la
ceinture par
Dague fi rûiielles (1*^0).
une bielle do sa chape, elle fut d'abord tournée la pointe
eu bas, appliquée sur lo ventro, puis horizontalement sur la
hanche droite, et enfin transversalement sur les reins, la
poignée tour-
née à gauche.
C'est ùi partir .j^fë^^^T^^S^
du xvi" siôcio
qu'elle devient
surtout uno Dague de femme (IBSO).
arme de maia
gauche ; compagne do l'épée dans l'escrime, elle en répète
la forme générale, et la mesure do sa lamo est ordinai-
rement d'un tiers par rapport à la longueur de répée.
Les dagues qui
accompagnent
les rapières
sont appelées
main-gaurke.
Les dagues les
plus anciennes 1 Dague (ICÛO).
sontefIilées,et
leur pointe se renfle en un bulbe renforcé et évidé, appelé
perce-maille; souvent, aussi, leur lame est largo et plate,
et leurs montures rappellent certains types des couteaux
de l'àgo du bronze ou du premier âge du fer, comme on
l'observe dans les dagues do Saragosse. Le type do la
dague du xiv" siècle est la dague à rouelles. Les dagues à
oreilles ou stradiotes, en usage aux xv" et xvi« siècles, sont
dans la tradition moresque, avec leur pommeau épanoui
on ailes de papillon.
DAGU£R ighé) V. a. Frapper de la das^ue : Dacder un
ennemi. \\ Frapper des cornes, en parlant des chèvres, il
Frapper de la garcette ou dague : Daguer un mousse.
— Techû. Battre la filasse suspendue à des pinces mo-
biles.
— Véner. Saillir sa biche, en parlant du cerf.
— v. n. Fauconn. Voler à tire-d'aile.
Daguerre (Louis-Jacques-Mandé), inventeur du dio-
rama et l'un des inventeurs de la photographie, né à Cor-
meilles-en-Parisis (Seine-et-Oise) en 1789, mort à Bry-sur-
Marne en 1851. Son père le
pla.qa, en 1792, chez un ar-
chitecte d'Orléans, puis lo
fit entrer, à Paris, chez De-
goti, le fameux peintre des
décors de l'Opéra: ilyfitde
grands progrès et ne tarda
pas à attirer l'attention sur
des décors tels que les
Macchabées, le Belvédère, la
Forêt de Sénart, U Songe,
la Lampe merveilleuse, etc.
Il travailla ensuite av'M-
Pierre Prévostàroxécuti-Mi
de ses beaux panorama -.
de Rome, Naples, Londif .
Jérusalem, A/hènes. C'est 1 .
qu'il conçut l'idée d'un '-la
blissoment panoramiiiue.uù
l'éclairage variable devait
ajouter la mobilité des effets
au charme de la couleur. Il
s'associa au peintre Bouton
pour exploiter lo diorama. qui fut ouvert le 1" juillet 1822.
Pour reproduire les tableaux destinés au diorama, Da-
guerre se servait de la chambre noiro; co qui l'amena i
chercher la fixation des images données par la chambre
noire. Il fut mis sur la voie do la solution do ce prul)lème
en 1823, ot, en 1S26, l'ingénieur-opticien Charles Chevalier
le mit ou relations avec Nicophoro Niepco qui. depuis 18 U,
s'était attaqué au mémo problème, et qui avait déjà décou-
vert Ihéliographie. Mais ce n'est qu'en 1829 qu'ils " s'en-
tendirent pour faire un traité qui les engageait de cherclior
ensemble, puis d'exploiter en commun io résultat do ces
recherches, si elles aboutissaient ». A la suite do co traité,
Daguerre perfectionna les procédés héliographinuos do
Niepco, puis découvrit définitivement le moyen do tixer les
imagos do la chanibro noiro (v. daguhkrhotypik'j; mais
il n'eut pas lo temps do communicpior co dernier résultat
à Niepco, qui fut enlevé brusquement par uno congestion
cérébrale, lo 5 juillet 1833.
Daguerro continuai porfoctionnop son procédé, et, en
1837, il lit un nouveau traité avec lo fils de Niepco, traité
destiné à assurer l'exploitation du procédé; mais ils no
purent trouver ù couvrir une souscription faite dans co
but. Daguerre s'adressa alors à divers savants, notam-
ment ù. Ara'^o cmi, lo 9 janvier 1839, annonça la découverte
à l'Acadômio <!es sciences ; lo 30 juillet 1839, lo procédé
do Daguerro fut acheté par l'Ktat ot rendu public, moyen-
nant doux pensions viagères, l'une do G. 000 francs attri-
buée ù Daguerro, l'autre do 4.000 francs attribuée au fils
do Niepco. L'Angleterre, la Russie, la Prusse, les Kt.T,ts-
Unis d Amérique liront faire des offres brillantes à D;i-
fuorro, qui préféra donner sa précieuse découverte ù la
'ranco.
Tous les documents relatifs àrsa vie ot à. ses découvertes
ont été réunis [tar Mcnticnno sous lo titre : la Découverte
de ta photngrnphic en iS39 (1802).
DAOUERRÉOTYPAGC [gUé-ré, paj') n. m. Action do da-
guorréûtypor.
DAGUERRÉOTYPE (ghé-ré) n. m. Art de fixer sur dos
plaques mét;illi<|uos, enduites d'une substance facilement
improssiunnaljle â la lumière, les images do la chambre
ùliscuie. Il Instrument, employé pour obtenir la reproduc-
tion do CL's images. Il Image photographique ainsi obtenue.
DAGUERRÉOTYPER {ghé-ré) v. a. Reproduire uno image
au moyen du daguerréotype.
DAGUERRÉOTYPEUR {ghé-ré) n. m. Nom de l'ouvrier ou
do l'upéiateur qui s'occupe do reproduire les images d'ob-
jets, animés ou non, au moyen du daguerréotype.
DAGUERRÉOTYPIE {ghé-ré, pî) n. f. Procédé photogra-
phique imaginé par Daguerre, aujourd'hui abandonné.
Il Atelier où l'un confectionnait des daguerréotypes.
— Kncycl. Les images s'obtenaient sur des feuilles d'ar-
gent pur, pla{|uées sur cuivre; cinq opérations étaient né-
cessaires : 1" Nettoyage et polissage de ia plaque. On la
saupoudrait de ponce pulvérisée, et on la frottait à plu-
sieurs reprises avec un cbirt'on imbibé d'huile d'olive ■,2''Se7i-
si/»ilisatjun La plaque, nettoyée et polie, était placée au-
dessus d'uno boîte, au fond de laquelle était une capsuio
contenant do l'iode ; les vapeurs émises par ce corps, s'uois-
sant à l'argent de la plaque, formaient i\ sa surface uno
couche d'iodure d'argent (depuis Daguerre, on accroît la
sensibilité do la plaque en la plaçant, après l'iodage, au-
dessus d'une boite à brome). 3" La plaque ainsi préparée
est exposée à la chambre nnire; il était recommandé de ne
photographier que des objets très bien éclairés; le temps
de pose variait de trois à trente minutes; 4*' La plaque
insolée devait être révélée lo plus tôt possible. Limage
invisil)le (înm.f/e latente) apparaissait lorsque l'on soumet-
tait (dans un laboratoire éclairé par une lumière jaune) la
plaque insolée aux vapeurs de mercure; 5" L'image appa-
rue, il fallait débarrasser la plaque de l'iodure d'argent non
atteint par la lumière, ce qu'on obtenait en la plongeant
dans uno solution faible d hyposulfite do soude. La da-
guerréotypie avait l'avantagé de donner immédiatement
une imago positive, mais présentait l'inconvénient de no
pas se prêter à la multiplication d'images : autant on vou-
lait de reproductions de l'original, autant il fallait faire
de poses à la chambre noiro.
DAGUERRIEN, ENNE (ç/fé-n-ïTi, en) adj. Qui a rapport
aux procèdes do Daguerre, au daguerréotype : Portraits
d\glerrii-;ns. Images dagui:rru-:nnes.
Dagues de ClairfONVILLE ( Simon-Antoine-Char-
les), littérateur français, né au Mans en 1726, mort en 1797.
Il a laissé, entre autres écrits : Anecdotes historiques, mora-
les et littéraires, du règne de Louis XV (1767); Suite des
anecdotes sur l'histoire de France ( 1778).
DAGUET (ghé — rad. dague) n. m. Zool. Genre de cer-
vidés do l'Amérique du Sud, caractérisés par la forme de
leur bois réduit â la tige, sans aucune ramification.
— Pèch. Nom vulgaire do l'aiglefin.
— Véner. Jeune cerf, depuis un an jusqu'à sa seconde
année, lorsqu'il pousse sa dague (premier bois), ii Oiseau
Le Daguet (sonnerie de trompe).
de proie qui vole à tire-d'aile et droit devant lui. Il Son-
nerie de trompe pour la chasse au daguet.
— Vitic. Nom donné, dans certains départements du
Centre, à un sarment à sept ou huit yeux.
Daguet (Alexandre), historien et pédagogue suisse,
né à Fribourg en 181C, mort ù. Couvet (Suisse) en 1894.
Elevé par les jésuites, dont il devait combattre plus tard
à. outrance les principes d'éducation, il se voua d'abord ù
renseignement: mais, ses réformes pédagogiques n'abou-
tissant point, il accepta, on Ièga, la chaire d'histoire à
l'académio de Neuchâtel. Son principal ouvrage ost i'JJis-
toire de la Confédération suisse (1851).
DAGUETTE {ghèt') n. f. Archéol. Dague de petite dimen-
sion.
Daguin (Pierre-Adolphe), physicien français, né à
Poitiers en 1814, mort à Toulouse on 1884. Il s'adonna à
l'enseignement, prit lo grade do docteur et devint pro-
fesseur de physique à la faculté de Toulouse, où il fut en
outre directeur de l'Obsorvatoiro. On lui doit dos ouvrages
estimés : Traité de physique avec les applications à la rné-
téorologie et atuc arts industriels (Toulouse, 1855-1859) ;
Cours (le physique élémentaire (18G3).
Dagupan, ville de la Malaisie (archipel des Philip-
pines, îlo do iiUçon fprov. do PangasinanJ). prés du golfe
de Lingayen ; 1G.530 liab. Commerce important.
DAHABIEH (6/-^) n. f. Barque dont on se sert sur le Nil
pour le transport dos voyageurs.
— lO.NcvcL. La co(iUo (fes dahabiehs, largement arroDdie
en arrière, va
en s'amincis-
sant vers la
proue , ot so
termine en un
tail loir tran-
chant, effilé,
gracieusement
recourbé.
Leurs dimen-
sions sont par-
fois considéra-
bles ot dépas-
sent 30 mètres do longueur sur 4 ou 5 do largeur. La
dahabioh ost munie d'un miVt ot d'uno longue antenno
supportant uno grande voile triangulaire. Kilo est armée
do plusieurs paires do rames.
DAHABS (hahss) n. m. Métrol. Ancienne monnaie abys-
sinienne, qui valait r> fr. 40 c. Syn. do tiialari.
Dahalak ou DahalaC. Géogr. V. Daiilak.
Dahcota. Géogr. V. Dakota.
DAHC0TA3. Ethnogr. V. Dakotas.
DAHAHEH {ré) n. m. Tambour dont lo corclo ost garni
iiitériourfment do greluts ol d'unuuaux do cuivro, un
usage dans lo Caucase.
Dahabich.
DAGUER — DAHLIA
DAHIAS n. m. pi. Nom donné, dans l'histoire serbe, à
quatre officiers turcs qui, éialdis à Bolgrado, so révoltèrent
contre la Porte et iJruvo(|uèreiit, par leurs actes de tyran-
nie envers la population serbe, la première prise d'armes
de Kara^eorges, en 1804. (Cotte mémo année, les dahias
furent mis à mort dans lo voisinage d'Orsova.) — Un dahia.
DahiRA, DaHIREH ou DahhRA, nrov. de l'Arabie
oricMUale (Oman), au pied du djebel Aklidar; 30.000 hab.
environ. Capit. BireXmah. Pâturages.
Dahl ( Jean-Christian-Claude ), peintre de paysage
norvégien, né à Bergen en 1788, mort à Dresde en 1857.
En 1820 et 1821, il visita le Tyrol, Naples et Rome, à la
suite de Christian VIII, de Danemark. Il rapporta d'Italie
les cartons de sa Vue de Vietri, dans Vile de Capri; de
son Eruption du mont Vésuve; etc. A partir de 1821, il so
fixa à Dresde. Ses œuvres les plus célèbres et les plus
caractéristiques sont celles dans lesquelles il a repré-
senté la nature soptentrioDale dans toute sa grandeur et
toute sa tristesse. Le plus beau do ces tableaux est uno
Vue des côtes, pi'és de Bergen, qui appartient au roi do
Suède. Le Naufrage, les Anciens tombeaux et monuments
Scandinaves, la Suisse saxonne, le Grand paysaqe d'hiver en
Zélande, jouissant également d'une réputation méritée.
Ses œuvres se trouvent à Dresde, Munich, Prague et
môme en Amériq^ue. Il a, en outre, publié sous ce titre :
Monuments en bois d'une architecture très développée dans
l'intérieur de la province de Norvège, depuis les temps les
plus anciens (Dresde, 1837), des vues des églises de Bor-
gund, d'Urnes etd'Hidderdal. — Son fils, Siegwald Johan-
NKS Dahl, né à Dresde en 1827, est un peintre de genre,
de portraits et d'animaux. Elève de l'académie de Dresde,
il a étudié également en Norvège et à Paris. Ses princi-
paux tableaux sont à Dresde, à Hanovre et en Norvège.
Dahl (Vladimir Ivanovitch), littérateur russe, né à
Saint-Pétersbourg on 1800, mort ù. Moscou en 1872, fut
marin, puis médecin. On lui doit des nouvelles et des
romans où il peint avec exactitude, dans un style simple,
les mœurs du peuple russe ; ilvresse, le Bêve et la Veillée;
Bécit de misèj'e; le Fils de Sido-Tschaïkin ; le Valet d'offi-
cier; le Portier; etc. On lui doit aussi ; Proverbes russes
(18ti2); Quelques mots sur la langue russe, et un Diction-
naire russe (1863-1866).
Dahl (Conrad), poète norvégien, né à Varmbo, près
Drontheim, en 1843. Il est devenu prédicateur à Bergen,
et on lui doit des nouvelles et des récits où il peint avec
talent les mœurs du peuple en Norvège et en Laponie,
notamment : le Lion (^1874): le Jeune Finnois (1874); Edda
Mansika (1875), et le Voyageur des mers glaciales [IS18) ; etc.
Dahlak, île de l'Erythrée, la plus grande de la mer
Rouge, près de la côte, devant Massaouah, en vue de
l'amphithéâtre des monts d'Abyssinie. Terre sèche, entre
222 kilom. de rivages, elle n'a que 1.800 hab. Italienne
depuis 1885, y compris les cent îlots de son archipel.
Dahlberg (Erik Joenssoen, comte), ingénieur suédois,
né et mort à Stockholm (1625-1703), fut directeur général
des forteresses, gouverneur de Livonie, sénateur feld-
maréchal.et reçut le titre de n comte ». En 1658, il avait fait
passer l'armée de Charles-Gustave sur les glaces des Belts.
On lui doit la plupart des dessins de la Suecia andqua et
kodierna (1700) et de l'Histoire de Charles-Gustave, par
Pulfendorf (1696).
DahLBOM (André-Gustave), entomologiste suédois, né
à Forssa en 1806, mort en 1859 à Lund, où il fut profes-
seur d'entomologie et conservateur du musée entomolo-
fique. Il a publié, do 1829 à 1852. en latin et en suédois,
ix ouvrages sur les insectes, notamment : Hymenoptera
Europxa, prœcipue borealia.
DahleN. ville d'Allemagne (Saxe [cercle de Leipzig]),
sur ia Dahlensche, affluent de l'Elbe; 3.000 hab. Forces,
fabrique do voitures, élevage de porcs. Vieille église,
château. — Ville de la Prusse-Rhénane (prés, de Diissel-
dorf); 6.700 hab. Tissus de fil, de coton et de soie. Victoire
du duc d'Albe sur Guillaume d'Orange, en 1568. Cette loca-
lité s'appelle actuellement liheindahlen.
DahlgREN (Charles), poète suédois, né en 1791, mort
à Stockholm en 1844. Il fut ministre protestant, puis dé-
puté ù la Diète, où il se signala par ses idées libérales. Il
acquit une grande poimiarité ])ar ses poésies pleines do
fraîcheur et de naturel. On lui doit aussi des romans, des
nouvelles ot des pièces do théâtre.
Dahlgren (John-Adolphe), contro-amiral des Etats-
Unis, né à Philadelphie en 1809, mort à Washington on
1870. Nommé, en 1847, directeur du service de l'artillerie
au ministère de la marine, il perfectionna le canon qui
j)orto son nom; il inventa également l'obusier do bateau.
Au moment où éclata la guerre civile (1861), il était direc-
teur du service do l'artillerie à Washington. En 1863, il
remplaça le contre-amiral Dupont dans le commandement
de la flotte du Sud-Atlantique et, après dix-huit mois d'un
bombardement infructueux, il put occuper Charloston,
évacué par les sudistos. Il a laissé plusieurs ouvrages
techniques, notamment : St/stem of bout armametit in Ihc
United States Navy { 1852) ; Naval percussion locks and pri-
mers (1852); Shetls and shell guns (1856).
Dahlgren (Frédéric-Auguste), poète et littérateur
suédois, no à Nordniark en 1816. Employé aux archives,
il devint, on 187 1, directeur dn \a chancellerie de l Office
de santé et dos pauvres. Il écrivit, dans lo dialecte do son
pavs natal, des poèmes qui sont devenus populaires et
ou'il réunit en 1875-1876 On lui doit aussi des pièces do
tltéiUre et des ouvrages divers, notamment : Histoire du
théâtre à Stockholm (iSùO); Vocabulaire de la langue sué-
doise (1873); etc.
DahlhaUSEN. villo d'AIIomagne (Wostphalio [corclo
d'Hattingenlt, sur le Ruhr; 5.030 hab. Houillère, fours il
coke, produits réfractairos.
DAHLIA (do Dahl, bot. suédois) n. m. Bot. Genre orno-
meutal, do la famille dos composéos-héitanthoïdées.
— Encyci.. Los dahlias ont do grands capitules, lon-
guement pédoncules ( t enveloppés d'un involucro double,
('e sont dos horbos, (piolquefois frutescentes à la base, A
fi'uillos opposées, A racines fasciculéos, tuborculouscs et
riches on inulino. Lo type do l'espèce nriocipalo, dahlia
variabilis, originaire du Moxiquo, a un disque jaune, en-
touré d'un seul rayun du domi-flourons. Intruduiio on
Espagne (1789), puis on France (vers 1800), la culture do
I
>^H1?Ï
Dahlia.
DAHLINE — DAÏ-GO TENO
cette espèce ne s'est répandue dans les jardins qu'à partir
de ISM; c'est vers 1S3G qu'elle a été l'objet de l'engoue-
meut le
fïlus vif :
es horti-
culteurs
en ont ob-
tenu une
inlinité de
variétés,
simples ou
doubles ,
desteintes
les plus
diverses,
sauf le
bleu. —
D'autres
espèces ,
telles que
le danlta
coccinea et
le dahlia
Juarezi,
ont été io-
troduîtes
plus ré-
cemment.
— On mul-
tiplie les
dahlias soit par semis, soit par bouturage, soit, surtout,
par division des tubercules au moment où on les plante
(rîn mai ou commencement de juin) ; la floraison a son apo-
gée en août et se continue jusau'aux gelées. On assure
que les Mexicains consorameiit les tubercules de dahlia.
— Teint. Ou appellerfrt/i/itmne matière colorante, dérivëo
de la houille et donnant une couleur violette. Les nuances
obtenues avec ces dérivés sont assez nombreuses et se
rattachent principalement à trois catégories distinctes ;
violet de Hoffmann, violet impérial et violet de Perkius.
Les nuances les plus employées industriellement sont
les suivantes : dahlia violet rougeàtre ou dahlia R, dahlia
violet lumière ou daftîia BB, dahlia violet bleu ou dahlia B.
DAHLINE n. f. Substance amylacée, très analogue à
l'inulme, extraite par Payen des tubercules de dahlia.
DAHLLITE n. f. Phospho-carbonate hydraté, naturel, de
chaux, fer, soude et potasse.
Dahlmann (Frédéric-Christophe), historien et homme
d'Etat alli-maud, né à Wismar en 1785, mort à Bonn en
1S60. 11 tit ses études et ses premiers cours à l'université
de Copenhague. En 1829. il devint professeur des sciences
politiques à Gœttingue. En 1837, il fut expulsé de Hanovre,
par suite de l'opposition violente qu'il fie au roi, quand
celui-ci supprima la constitution du pays. En 1842, il fut
appelé comme professeur d'histoire et des sciences politi-
ques à Bonn. Après la révolution de 1848, Dahlmann devint
un des membres les plus influents de l'Assemblée natio-
nale et chef du parti constitutionnel. Dans la suite, il ne
cessa de combattre à la Chambre prussienne la politique
de réaction ; mais, comprenant l'impuissance de ses etforts,
il ne tarda pas à reprendre ses cours à Bonn et ses travaux
scientifiques. Ses œuvres principales sont: Geschichte der
eng lischen lievolution {l8Ai); fjuelleri Kiinde der deutschen
Geschichte; Geschichte von Danemark (1840-1843), et Ges-
chicfUe des franzôsiscken Jievolution (1854).
DAHHAN (mot kabyle) n. m. Adjoint de l'iman ou maire,
dans les municipalités kabyles d'Algérie.
Dahman. un des Izeds, dans la religion parse. (C'est
lui qui conduit au ciel les âmes des justes.)
Dahhe, ville d'Allemagne (Prusse [prov. de Brande-
bourg] <, sur la rivière de son nom, 'affluent de la Sprée;
5.200 hab. Fabrication de draps, de cliaussures et de tabacs.
DaHN (Jules Sophus Félix), historien, jurisconsulte,
poète, auteur dramatique allemand, né à Hambourg eu
1834. Fils de l'acteur Frédéric Dahn {18U-1889), il a écrit
de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons :
les liais des Germains (1861-1871); Etudes sur les Wisigoths
n874); Etudes sur les Lombards (1876); le Droit de guerre
(1870). traduit en français (1870); Histoire des peuples ger-
maniques et romans (188I-I890); quelques livrets d'opéra :
Armmias, le Forgeron de Gretna-Green, etc.; quelques
drames, genre où il a été moins heureux : le Courrier de
Paris (1883) : la Politique des femmes (1877) ; etc. ; des épo-
pées, des poésies, des romans historiques très goûtés : une
Lutte pour Borne, récit de la ruine des Ostrogoths (1876);
la Consolation dOdin (1880).
Dahn (Louis), frèro du précédent, né en 1843 à Mu-
nich, aoieur remarquable comme son père, depuis 1878 au
théâtre de la cour de Munich.
DaBNA ou RoBA-EL-RHALIL, désert de l'Arabie,
3u'écorno au N. le tropique
a Cancer. Vaste d'environ
800.000 kil. carr., ses sables
Ans se déroulent en dunes
au N. do l'Hadramaout, des
monts riverain:^ do la mer
Rouge à ceux du ç:olfe Per-
sique et du golfe d Oman.
DaHOMAN, ANE. Ethnogr.
Syn. 'Je Uaiiomken, kssk.
Dahoméen, enne {mé-
in, An'), personne née au Da-
homey ou qui habite ce pays.
"Les Dahomkkns.
— Adjectiv. Qui se rapporte
à ce pays ou à ses habitants :
Conquête dauomi:k.nsh.
Dahomey ou Dahomé,
colonie rranr;aise do l'Afriq le
<>ccidenTale, ^'étendant avec
son arrière - pays jusqu'au
12» W lat. N. klfo est limitée
au N. par lo Soudan fran-
çais, â rO. par le Togo alle-
mand, à 1 E. par lo Niger et le Lagos anglais, au S. par le
golfo do Guinée. Superficie du Dahomey proprement dit,
scd.ooo kil. carr.
— Aspect général. La côte, presque rectiligne, est mono-
tone, basse et plate ; elle présente une série de lagunes
qui la séparent du véritable littoral du Dahomey. Des
terres marécageuses, recouvertes d une brousse épaisse,
font suite à la lagune. A quelques kilomètres du rivage,
commence la région des palmiers et des forêts. Le terrain
se relève alors insensiblement, formant divers étages :
plateaux de Savé, d'AI- lada, d'Aboraey et des Mahis. Le
sol est formé d'un mélange d'argile et de sable cristallin.
Les hauts plateaux du partage des eaux du Niger sont
pierreux et recouverts d'une herbe maigre, avec, çà et là,
quelques bouquets d'arbustes rabougris, ce qui leur donne
pendant la saison sèche un aspect désolé. Les rivières du
Dahomey, torrentueuses à leurs sources, ont à leur em-
bouchure un courant très faible, ce qui explique la for-
mation des lagunes. Ce sont, en allant de l'E. à l'O. :
VOnèmé qui porte d'abord le nom de f)fé, et ses affluents
l'Ocpara ou (Okpara) et le Zou; le Coufo (ou Kouffo) for-
mant le lac Ahémé; et entiu le Mono, dont le cours supé-
rieur appartient au Togo allemand.
Leclimat est assez salubro, et r«i harmattan » qui souffle
pendant la saison sècbe puririe l'atmosphère. Le palu-
disme est la grande maladie des Européens, et la phtisie
fait de nombreuses victimes chez les indigènes, qui font
un usage immodéré de l'alcool.
Les diverses races du Dahomey sont : les Dahoméens,
— r: ^^ i Ji
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Ouari .
■A M B^A n /;/
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ou Fons, de nature belliqueuse, les Ouatchis ou Eoués, qui
habitent le littoral, les Mahis et les Baribas, qui peuplent
le Haut-Dahomey. 11 faut y ajouter des groupes de Peulhs
pasteurs et des confédérations de marchands haoussas,
qui séjournent dans les " Ouangaras ».
— Agriculture, commerce, industrie. Au point de vue des
productions, il convient de distinguer entre le Bas-Daho-
mey et le Haut-Dahomey. Le Bas-Dahomey (de la côte à
Carnotville) est riche et essentiellement agricole. On y
récolte de l'huile et des amandes de palme, la noix de coca,
la noix de kola, l'igname, le mais; le caoutchouc est peu
abondant, mais la culture de l'arachide et du café s'éten-
dent de plus on plus. L'élevage est, en revanche, peu déve-
loppé. Los bœufs et les chevaux proviennent du Haut-
Dahomey. Sur la lagune, les pécheurs font, avec le Lagos,
un grand commerce de poisson fumé. L'industrie indigène,
encore dans renfanco, consiste on vannerie, spartcrie et
en poteries. Lo Haut-Daliomey est loin d'être aussi déve-
loppé au point de vue agricole, les moyens de transport
faisant défaut.
Les importations au Dahomey consistent en tissus, sel,
alcool, monnaies, tabacs, poudres, et les denrées de con-
sommation pour les Européens. Los exportations portent
sur les amandes de palme, ins huiles do palme, le caout-
chouc, et, dans une plus faible proportion^ les poissons
secs, les kolas, l'arachide.
— Gouvernement et administration. La colonie a à sa
tAte un gouverneur, assisté d'un secrétaire général, qui
le remplace en cas d'absence. Elle est divisée en deux
rôirions : le Haut-Dahomey ot lo Bas-Dahomey.
Le Bas-Dahomey comprend les cercles do Porto-Novo
(dont dépend lo rovaumo do Porto-Novo, du roi Tofl*a),
de Kotonon, Grand-Popo, Athiemé, Abomoy-Allada (dont
dépend le royaume d'Abomey du roi Agodi*Agbo), Zagna-
nado Savaiou.
La capitale, Porto-I\ovo, est un centre agricole ; on y a
492
môme créé une ferme d'essais; Kotonou est un centre do
transit; Grand-Popo est habité par une population de
pôclieurs, Ouidah a une réelle importance commerciale.
Le Haut-Dahomey comprend les cercles de Parakou,
Zougou, Fada N'Gourma, Carimana.
— Instruction puidique. Justice. Les écoles sont tenues
par les missions catholiques de Lyon ; la direction est
à Ouidah, et il existe des écoles mixtes pour garçons et
tilles dans les autres provinces.
La justice est rendue par les administrateurs; la cour
d'appel est à Saint-Louis (Sénégal).
— Voies de communication. Il existe une route bien amé-
nagée de Kotonou à NiUki, par Carnotville, et des che-
mins routiers sont entretenus par les indigènes des vil-
lages. La ligne télégraphique se relie à Fada N'Gourma
avec la ligne télégraphique du Soudan. Des services ré-
guliers assurem les communications avec la France deux
lois par mois, et avec les colonies anglaises voisines, une
fois par semaine.
— Histoire. Le protectorat de la France sur le Dahomey
résultait des traités de 1S41, 1858, 1868, 1878 ; mais, quand
on voulut l'exercer «l'une façon efifective, le roi Behanzin,
successeur de Glé-Glé, s'opposa à l'établissement des
Français. L'expédition du commandant Terrillon en 1890,
courte mais meurtrière, eut pour épilogue le traité du
3 octobre 1890, par lequel Behanzin reconnaissait le pro-
tectorat français sur Porto-Novo.
Behanzin ne tarda pas à violer la parole donnée. Le co-
lonel Dodds, de l'infanterie de marine, fut donc envoyé au
Dahomey, avec les pouvoirs les plus étendus. Arrivé à
Kotonou le 28 mai 1893, le colonel Dodds prépara son expé-
dition avec soin et méthode; puis, en septembre, il prit
hardiment l'ofiensive, défit les Dahoméens le 19 à Dogba;
le 4 octobre à Poguessa, et le 6 octobre à Adégon. La
marche en avant fut alors marquée par dos combats jour-
naliers : le 12 à Ouaibomedi, le 13 à Akpa. et, du 14 au 16,
devant les lignesdeKoto, qui furent enlevées les 26 et 27 oc-
tobre ; les combats d'Ouakon et de Yokoué eurent raison
de la résistance des derniers soldats de Behanzin. Le 6 no-
vembre, Cana fut pris, et le 17, Abomey. Peu de temps
après, le général Dodds, rentrait en France, laissant le
commandemeni, au colonel Lambinet, qui prépara la cam-
pagne suivante, â la fin de laquelle le général Dodds s'em-
para do Behanzin (janv. 1894).
Le général Dodds remit, peu après, l'administration du
pays au gouverneur Victor Ballot, qui continua à assu-
rer la marche progressive des Français vers le nord. La
mission du commandant Decœur, des lieutenants Baud et
Vermeersch, atteignait Say le 31 janvier 1895, en traver-
sant le Borgou et le Gourma, et elle revint au Dahomey
en descendant le Niger. Peu après, le capitaine Toutée
remontait à son tour le Niger, de Boussa à Zinder. De
mars à mai 1895, le lieutenant Baud, assisté du lieutenant
Vermeersch, assurait la jonction du Dahomey et de la
Côte divoire en lougeant Ibinierland de la Côte de l'Or.
En 1896-1897, le capitaine Baud et le lieutenant Ver-
meersch, remontant le Dahomey, faisaient leur jonction
avec la mission Voulet venue du Soudan. D'autre part, le
lieutenant de vaisseau Bretonnet occupait le cours du
Niger, et le commandant Ricour conquérait le Borgou.
Les Français se trouvèrent donc en excellente situation
pour traiter avec l'Angleterre et l'Allemagne des ques-
tions de frontières. Les limites du Dahomey ont été fiJxées
f»ar la convention franco-allemande du 23 juillet 1897, et
a convention franco-anglaise du 14 juin 1898.
Dahra. On désigne sous le nom de Dahra [dahr, dos,
en arabe) tome la région située au N. de la plaine du
Chélifl" et comprise entre Miliana et Mostaganem. Elle
est coiistiluée, le long de la mer, par une ligne de crêtes
accidentée, région forestière que borde, au S., un large
plateau ondulé, remarquablement nu. La population indi-
gène est composée d'éléments divers, Arabes et Kabyles;
ces derniers ont créé les beaux jardins de Mazouna en
canalisant l'oued Ouarizan. La population du Dahra peut
être évaluée à 100.000 habitants, dont 5.000 Français.
Le Dahra est une région de grand avenir pour la colo-
nisation, dont l'essor est retardé par le manque de routes
et d'abris sur la côte. Les principaux centres sont, d'O.
en E. : Pont-du-Chélifi", Bosquet, Lapasset, Cassaigne,
Renault, Cavaignac, 2t*;ii?s (4.400 hab.), capitale assez peu
prospère du Dahra, avec un port d'accès difficile ; Dupleix,
à l'embouchure de l'oued Damons. Les terrains du Dahra
renferment des gisements de pétrole.
DaHSHOUR, petit village d'Egypte (prov. de Gizehl, à
e kilomètres au S. de Saijqarah. Il a donné son nom à
un groupe de pyramides échelonnées sur le plateau qui le
domine à l'E.. trois en pierres et deux en briques encore
assez bien conservées, et d'autres dont on ne voit plus que
les arasements. La plus haute, celle qu'on pourrait appeler
la " jiyramide à mansarde •>, était déjà ouverte au milieu
du xvfr siècle : les autres n'ont été explorées qu'en 1893-
1895 par de Morgan, qui y découvrit des momies de
reines de la xii" dynastie et le tombeau intact du roi
Aouabri, do la xtii' dynastie. La pyramide septentrionale,
en briques, était le tombeau du roi Ousirtasen III, de la
xn' dynastie. Les bijoux, les momies princières et tout
l'attirail funéraire, très curieux, que de Morgan découvrit,
sont conservés au musée de Gizeh.
DAHURONIE n. f. Bot. Syn de MOQUILÉE
DAI (d'') n. m. Titre honorifique, en usage au Japon.
DAÏA (mot arabe qui signif. refuge des eaux) n. m. Nom
donné, en Algérie, à des bassins naturels, qui sont inondés
pendant la saison des pluies, et qui restent À sec une
partie do l'été.
DaÏ-BOTH ou DaÏ-BUT (le Grand Dieu), divinité du
Japon. Beaucoup d'auteurs croient que ce dieu n'est autre
(pie Amida ou Bouddha, i Le temple do Daï-both se trouve
à Kioto, anciennement Miako.)
DAÏ-CO n. m. Nom d'origine d'une variété de navet ap-
pelé ■■> navet du Japon » à cause de sa provenance.
DaÏ-OO TENO, empereur du Japon (898-930). Il avait
treize ans i|uand son père, l'empereur Ouda teno, abdiqua
en sa faveur pour entrer dans un couvent bouddhiste. Il
gouverna avec l'aide de Mitsi-zané, lo conseiller savant
et intègre qu'on a surnommé le Confucius japonais, et que
son pôro lui avait légué. Il mourut à l'âge de quarante-
six ans, après on avoir régné tronte-trois, et fut enterré
près du temple Daï-go si.
493
Daignac, comm. do la Gironde, arrond. ot à 18 kilom.
do Libourue, sur la Canodonno (nommée aussi Daignac),
uflluont do la Dordoguo ; -i^y hab. Carritires do piorro
Vignobles produisant des vins blancs ot rouges, et dont
tes principaux crus sont à ChàLoau-de-Prossac, aux Gui-
bons, à Curion, à Larmevaillc, au Bourg, à Brun, etc.
DaIGNAN i,GuiIlaume), médecin français, né ù. Lillo
on 17H2, mort en 1812. Il l'ut modocin du roi, et médecin
du conseil do santé sous la Couvcntion. Il a laissé do
nombreux ouvrages.
DAIGNÉE {dt'-yné iQn mil.]) n. f. Nom donné dans los
mines à une veîne de houille d'environ l^iSO d'épaisseur.
DAIGNER {d'^-gné [gji mil.] — du lat. dùjnari ; de dignus,
digiiej V. n. Vouloir bien condescendre à : On égale à soi
ceux que l'on d,\igne combattre. (E. Salverto.)
— Ce mut est usité à la tin des lettres, où il fait partie
de certaines formules de politesse : Daignez recevoir mes
sulitUitio}is 7*espectueuses.
DAIL n. m. ou DAILLE {dày') n. f. E)spôce de faux à
manche court, ù lame solide et non pointue, dont on se
sert pour trancher au-dessous de la surface du sol, à une
faiblo profondeur, les racines des mauvaises herbes. (Ce
mot désigne également la pierre dont les faucheurs se
servent pour repasser leurs faux, dite aussi pieJTe de dail.)
DAIL {dà)/) n. m. Coquillage allongé en faux {pholade).
DAILLÉ'(Jean), ditDallaeus, théologien protestant, né
ù. Chatellorault en 1594, mort à Paris en 1670. L'intimiiô
dans laquelle il vécut avec Du Plessis-iMornay, dont d
avait élevé les petits-fils, le désigna pour recueillir les
mémoires de celui-ci. Il avait déjà raconté les De-nin-es
heures de Mornag (1624). Daillé a laissé de très nombreux
ouvrages : 7'rniié de l'emploi des saiitts Pères {\Gi2); Apo-
logie pour les Eglises réformées (1633); De la créance des
Pères sur le fait des itnages (16U), etc.
D'AILLEURS loc. adv. V. AILLKURS.
DailliÊRE (Julien), poète français, né à Briançon en
1812, mon à Angers en 1887. Il fit jouer des drames en
vers : André Chénier (184-1) ; Napoléon et Joséphine (1848) ;
la Mission de Jeanne d'Arc, et il eut des poèmes couronnés
par l'Académie française. Ses œuvres complètes ont paru
sous le titre de Drames, poèmes et contes (1885).
DaiLLON, famille normande qui remonte à Jean de
DaiUon. Celui-ci vivait au commencement du xv" siècle.
Il eut, de Pliilippe de La Jumelière, Giixi-s de Daillon,
seigneur du Lude, lequel fut le père de Jkan de Dail-
lon, deuxième du nom, chambellan et capitaine de la
porte de Louis XI, mort en 1480. Celui-ci eut de Marie do
Laval Jacques de Daillon, seigneur du Lude, Tun des
Grands capitaines français de Brantôme, mort ea 1532 et
qui fut conseiller de Louis XII et de François I*^ — Parmi
les membres do cette famille qui se distinguèrent, sons
l'ancien régime, on citera : Gui de Daillon, gouverneur
du Poitou, sénéchal d'Anjou, mort en 1585; François d3
Daillon, qui servit vaillamment Henri IV et fut gouver-
neur do Gaston d'Orléans. Henri de Daillon, duc de
Ldde, mourut le 30 août 1685, sans postérité.
DAILLOT n. m. Mar. V. andaillot.
Dailly (Joseph-François), acteur français, né à Paris
en 1839, mort à Asnières ou 1897. Il débuta en 1860, joua
sur la plupart des théâtres de Paris, obtint un beau succès
à l'Ambigu en créant Mes-Bottes de l' Assommoir {\&lè), et
fut rangé, depuis lors, pour sa rondeur, son naturel et sa
fantaisie, parmi les meilleurs comiques français.
Daily News, journal anglais quotidien, organe du
parti libéral, fondé en 1846 par Dillte et Dickens, qui y
publia ses Lettres sur l'Italie. Le nouveau journal s'assura
la collaboration des premiers écrivains de TAngloterre, et
organisa un service d'informations rapides, sûres ot va-
riées. Il redoubla d'etforts pendant les guerres d'Orient et
de 1866. Pendant la guerre franco-allemande, il avait pour
correspondants : à Paris, où il s'était volontairement en-
fermé, Laboucliôre, depuis, membre de la Chambre des
communes et directeur du « Truth » ; hors Paris, Archi-
bald Forbes, le type accompli du reporter militaire. Son
tirage quotidien atteint 400.000 exemplaires.
Daily Telegraph, journal anglais quotidien, libéral,
fondé le 29 juin 1855, au prix de l peimy (10 centimes),
ce qui constiinait une révolution dans les habitudes do la
presse londonienne, dont les prix variaient alors entre
3 et 5 pence. Visant une clientèle d'une moindre culture
Sue celle du « Daily News », il s'assura la collaboration
'écrivains dont le tour était plus populaire, notamment
d'Augustus Sala, romancier en renom à l'époquo, qui intro-
duisit lo pittoresque dans la politique. C'est à son initia-
tive que sont dues l'exploration du Congo par Stanley,
les fouilles de l'Assyrie et do la Mésopotamie par l'ar-
chéologuo Georges Smith qui on rapporta, ontro autres
merveiîlos, l'étonnant récit assyrien du déluge. Aujourd'hui
propriété do Levy ot Lawson, — ce qui fait qu'on l'appelle
(quelquefois le " Daily Levy n, — lo « Daily Telegraph »
tire en moyenne à 300.000 oxcmplairos.
DAIM [din — du lat. dama, màme sonsj n. m. Zool. Genre
de mammifères ruminants, famille dos cervidés, caracté-
risé par los bois palmés, la robe tachetée, la longueur de
la queue, lo fourreau garni d'un épi de poils.
— Fam. Jeune élégant uni recherche la société dos 6/c/itfs.
Il Niais, imbécile, il Pop. Daim huppé, Homme riche ot bûio.
— Pop. Puer comme un daim, Avoir uno odour puante.
— Blas. Figure do daim.
— Chamoiser. Peau de daim qui a subi l'opération du
charaoisago. (On donne également co nom aux peaux doj'i-
léos, expédiées des lieux d'origine.) il ifaim vert. Se dit
do la peau qui est encore couverte do ses poils, tl /faim
en moelle. Se dit do la peau qui, avant do subir Topé-
ration du chamoisage, a été travaillée déjà avec la
cervelle du daim, it Le daim en terre est la poau (jui a
subi l'opération du foulage au moyen do la terre ù. foulon.
DAIGNAC — DAK
Daim.
Lo Duim (trompe).
Chass. Sonnorio do trompe ou cor do chasse.
— Encycl. ZooI. On connaît deux espèces de daims :
celui d'Europe {dama platgccros)^ et celui d'Asie Mineure
[dama Mesupotamicus), plus grand, de robe plus claire,
avec les bois à. palmaturo commençant pins uas et plus
étroiio au som-
met. Il habite les
régions monta-
gneuses do la
Mésopotamie et
de la Perse. En
outre, un daim
fossile [dama
Bruwni) a vécu
à l'époque ter-
tiaire ; àVépoque
quaternaire, le
daim commun
existait déjà; ses
débris, nombreux
dans lediluvium,
ont été décrits
sous le nom de
cervus Somonen-
sis par Desma-
rest. Le daim
commun est propre au sud de l'Europe, aux contrées mon-
tueuses circa-méditerranéennes, au Maroc, en Algérie, en
Asie Mineure, en Espagne comme en Grèce. De l'Europe
cen traie il a disparu depuis longtemps ot n'est plus repré-
senté quo par des individus quiformont d'immenses trou-
peaux quasi domestiques, dans les parcs anglais notam-
ment. Le pelage de ces daims privés varie beaucoup,
comme celui des individus aujourd'hui acclimatés en Tas-
manie. Jadis, cet animal était un gibier recherchéet on
faisait un grand commerce de sa peau, qui tient la pre-
mière place entre tous los chamois par la fermeté ot la
souplesse. Aujourd'hui, la peau de daim est rare et chère,
on l'imite mal avec les moutons chamoisés; et celles qui
arrivent sur les marchés sont tannées trop vite et sans
assez de soin pour êtro de bon usage. Les contrefaçons
se reconnaissent, au manque de souplesse et au défaut
d'épaisseur.
DaimachoS de Platées, historien grec de la fin du
IV siècle avant J.-C, avait écrit, sur l'Inde, des ouvrages
aujourd'hui perdus.
DaimberT ou Dagobert, archevêque de Pise. puis
patriarche latin de Jérusalem, né vers 1050, mort en
1109, à Messine. Il assista en 1095 au concile de Clermont,
et, en 1099, accompagna en Palestine les croisés de Pise ;
le 25 décembre de la même année, après la prise de Jéru-
salem, il fut nommé patriarche de Jérusalem, en rempla-
cement d'Arnoul, que les croisés avaient d'abord choisi et
qu'ils ne tardèrent pas à déposer. A la mort do Godefroy
de Bouillon, Daimbert eut de violents démêlés avec Beau-
doin, le nouveau roi. Celui-ci finit par le chasser de son
siège et rétablit Arnoul. Daimbert se rendit en Italie, pour
soumettre sa cause au pape Pascal II, (^ui reconnut ses
droits. Il repartit aussitôt pour la Palestine, mais la ma-
ladie le força de s'arrêter en Sicile, où il mourut.
DAI-MIAT (mi-a) n. m. Subdivision territoriale au Japon.
DaimiEL, ville d'Espagne (Nouvelle-Castille [prov. de
Ciudad-Keal]), dans la plaine de la Manche; 11.500 hab.
Grande culture de céréales; il y a près do 14.000 norias
d'irrigation dans la campagne do Daimiel.
DAÏMIO n. m. Nom donné aux princes féodaux du Japon.
— E.NCVCL. Les(iai»i/osremontaientdirectemeut,par leurs
aicux, à des époques très reculées dans l'histoire. Ils jouis-
saient d'uue complète indépendance, étaient maîtres chez
eux, administraient sans aucune immixtion étrangère ot
gouvernaient avec des ministres spéciaux. Us avaient ù la
cour de leurs pairs, comme à celle du mikado, des agents
accrédités. Les daïmios se divisaient on /"Waif, cjui appar-
tenaient à la famille do Toku-gawa ou à leurs vassaux, ot
en touzama^ qui n'appartenaient pas à la famille du Sho-
goun. Ces derniers, mécontents des fudaï et aidés do la
vieille noblesse japonaise, furent les principaux fauteurs
do la révolution do 1868 qui amena la chute dos daïmios.
DAIN {din) n. m. Mesure itinéraire on usage à Raugoun,
en liirmauie, ot valant 3 kil. 900 m.
Dain (Olivier IiE). V. Le Dain.
DAINE {défi — fém. do DAix, anc. formo do daim) n. f.
Femelle du daim. [Los veneurs prononcent dine.\
Daine (Nicolas-Joseph), général belge, né ù Andonnes
on ns2, mort à Charloroi en 1813. EnroTo volontaire dans
l'armée française en 1795, il fit successivement los cam-
pagnes do Hollande, du Ilhin, d'Allemagne, de Pologne.
Nommé colonel on 1813, la révolution belge do 1830 lo
trouva dans ces fonctions et lo confirma dans son grade.
Il s'empara de V'enloo ot fut appelé au commandement en
ohof do l'armée do la Meuse. Son armée s'étant débandée,
il fut accusé de trahison, ot mis on disponibilité.
Daï-Nihon-Shi, un dos travaux les plus étendus ot
les plus sérieux qui aient été faits sur \'//i.ttoire du Japon.
Cet ouvrajgo comprend uno centaine do volumes. Ecrit en
langue chinoise, il a été rédigé par une société d'érudits japo-
nais et chinois, et fut imprimé, pour la promiOro fois, en 1715.
Dainos, chants populaires de la Lithuanie. (Une nartio
do ces chants est mythologique ot remonte ù uno hau(o
antiuuiié. Ily a, en outre, des chansons d'amour, des chants
funèbres, des chants de guorro, la plupart sur un mode
triste. Il existe des recueils do Dainos, mais aucun n'a
été jusqu'ici traduit en français.)
DAINTIER {din-ti-é —du lat. r/}f;rii7n«. honneur ; parsuito,
morceau d honneur, do choix) n. m. Linguist. Morceau do
choix, chose déhcate li mangor. (Vieux.)
— Véner. Nom par le(|uol les venours désignent los
testicules du cerf. (No s'emploie guère qu'au plur.)
Dainville, comm, du Pas-do-Catais, arr. ot 3 kilom.
d' Arras, non loin do laScarpe ; 1. 103 hab. Sucrerie, huilorio.
DaÏPHRON. Myth. gr. Nom do deux Egyntidos, époux
l'un do la Danaïdu Scea, l'autre do la Danaïilo Adiante.
DAÏRA n. f. Nom, en Egypte, dos bious porsonnols du
kliiMiive.
Daira. Myth. gr. Divinitrt adorée ;\ l-'Iousis, flUo do
l'Océan, et aiméo d'Hermès, qui lu rendit mère d'Eleusis,
lo fondateur do lu ville du même nom ot dos lileusinies.
Dais de procession (xvo s.).
Dais (archit.)-
Daira était souvent identifiée avec Persephone. (On
appelait dairite un des prêtres subalternes dos mystères
d Eleusis.)
DAÏRI n. m. Même sens que mikado. V. ce mot.
DAIRITE n. m. Myth. gr. V. Daira.
DAIS {de — du lat. discns, plateau) n. m. Sorte do balda-
quin élevé au-dessus d'un trôno ou d'un autre siègo des-
tiné à un porsonnago éminont : S'asseoir sous un dais.
Il Par anal. Ciel
do lit garni de
rideaux pen-
dants. Il Abat-
voixd'unechaire.
Il Voûte, objet
quelconque qui
met à couvert,
à l'abri : Un dais
de feuillaqe. Le
ciel semole un
D\is de satin plus
d'-u'xdeton que la
turquoise. (Fey-
deau.) 11 Estrade.
~ Poét. 5ou5/e
rfais. Sur le trône;
dans les palais.
— Archit. Sorte
de petite voûte
saillante, dispo-
sée au-dessus de
la této d'une sta-
tue, dans les édi-
fices gothiques.
— Hist. Haut dais. Estrade, surmontée ou non d'un dais,
sur laquelle le roi et la reine prenaient place dans les
assemblées publiques.
— Liturg. Sorte de baldaquin mobile, sous lequel on
porte processionnellement lo
saint sacrement.
~ Encycl. Archit. Les dais
sont des pierres saillantes
sculptées, disposées en forme
d'auvent pour abriter des
statues adossées à uno mu-
raille, soit à l'intérieur, soit à
l'extérieur des édifices. Les dais
ne commencent guère à faire ,
leur apparition que vers la fin
de Tèro romane, au xii" siècle.
Les dais en forme d'édifices
(du xii" et du xiii' s.), repro-
duisent généralement des types
architectoniques d une époque
antérieure. Ceux qui sont placés dans les ébrasemcnts des
portails sont taillés ordinairement sur des modèles diffé-
rents; mais une exception remarquable se voit à la porto
de la Vierge, sur la façade occidentale de Notre-Dame de
Paris. A mesure que l'art ogival so développe, les dais
prennent des formes plus compliquées et plus finement
ornementées. A la Sainte-Chapelle, les statues des apôtres
adossées aux piliers sont abritées par des édicules créne-
lés, dont les fenêtres sont garnies de verres bleus ou rou-
gos. A Bordeaux, le portail nord de la cathédrale offre des
dais d'une grande richesse.
A partir du milieuduxiii» siècle, los dais servant d'abri à
des statues juxtapo-
sées cessent de pré-
senter des formes va-
riées; ils sont pres-
que toujours sembla-
bles entro eux, ot
figurent une ceinture
d'arcatures surraon
tcos do pinacles <> :
clochetons, et pai
fois, surtout en Bour-
gogne, de pyramides
très élancées. Au
XIV» et au xv" siècle,
les dais sont décorés
avec lo plus çrand
luxe ; ceux qui for-
ment arcaturo s'ap-
puient quelquefois
sur des piliers très
déliés, entre lesquels
los statues sont pla-
cées, sur uno saillio
continue , de façon
qu'elles paraissent
former des groupes
et faire partie d'uno
mPme scène. Lo
XVI' siècle conserva
l'usage dos dais, mais
les surchargea d'or-
nenu^nts et les re-
fouilla ù l'excès.
On donne encore Dais do la stfiluo do m^int P1«ito
lo nom do dais aux {Salnt-Plerro du Rome),
rouronnomonts sail-
lants des stallos do bois ot des retables d'autel. La fnntAisio
dos artistes du moyen Age a produit en co genre dos ou-
vrages d'uno ricliesso d'ornemouiation ot d'uno finesse
d'exécution souvent admirables.
DAIS (da-iss) n. m. Genre d'arbrisseaux, de la famillodos
thyméléos, comprenant uno dizaino d'ospècos, qui crois-
sent dans l'Afrique australe. (Lo dais cotonifolia, à Ûours
roses, est cultivé dans los serres.)
DAJAO ou DAJAU3 (Ja-uss) n. m. Gouro do poissons
acanthoptèros, famille des mugilidés, comprenant des
formes à museau saillant, avec douts ou velours aux os do
la bouche.
— Encycl. Los dajaos sont dos poissons de taille assez
grande, habitant les eaux douces dos Antilles. L'ospèco
type du genre ost lo dajaus mouticola, brun dor-^ vorditro,
avec lo ventre argenté, dépassant 0'",30 do long.
DAK (dak') n. m. Canot en usage sur los bords du Gnngo.
— Encycl. <.'o petit bateau, long ot effilé, est ouipIoviS
pour le service des dépôchos ; il ost poulé ot doublé ou
DAKAR
DALBERGIE
cuivre. On le grec avec deux mâts dans le "genre de ceux
des chasse-marées. Les avirons sont supportés par une
sorte de fourche assez élevée. Les dimensioûs principales
sont : 16 mètres de long, 2°, 50 de large. ::_
Dakar» ville et port de l'Afrique occidentale française
(Sénégal), sur l'océan Atlantique; s. 735 hab.(dont 300 Euro-
péens;. Sa situation eu tait le principal port de commerce
de l'Alrique occidentale. Les navires des compagnies
de navigation françaises et étrangères à destination de
l'Afrique occidentale et orientale, ainsi que de l'Amérique,
y font tous escale.
Le port est abrité des vents du N. par la presqu'île du
Cap-Vert, et des vents du S. par la presqu'île de Gorée :
classé point d'appui de la flotte et doté d une importante
garnison, il est destiné à devenir un arsenal militaire de
premier ordre. La ville elle-même est relativement saine,
et fait un grand commerce d'exportation : elle est reliée
à Saint-Louis, la capitale du Sénégal, par une voie ferrée.
"Dake ou Dacre (Nicolas), insurgé suédois, mort
ea 1543 ou en 1580. Chef des paysans suédois soulevés en
1542-1543 contre Gustave Vasa, "il vainquit l'armée royale,
négocia avec plusieurs princes allemands, mais échoua au
siège de Calmar en 1543, et fut fait prisonnier. D'après
une version, on le fusilla; d'après une autre version, il
mourut en prison en 1580.
Dakhat.TFH ou Dakahueh, prov. de l'Egypte, peu-
plée de 665.850 hab.; 2.061 kilom. carr. Cette province est
une des plus fertiles de l'Egypte. — Ch.-l. Mansourah.
Dakhel ou DakhlÈH (oasis dk\ grande oasis afri-
caine, en Haute-Egypte, à 530 kilom. du Caire, entre l'oasis
deFarafrah au N. et la Gran de Oasis au S.; 17.250 h.(E£rvp-
tiens ou Nubiens); 55.000 hectares de terres cultivables.
Les Egyptiens l'appelaient Tostesou, et ils l'occupèrent
dès la plus haute antiquité, mais elle ne devint importante
qu'à l'époque romaine : le temple de Déïr-el-Hadjar y a
été bâti sous Néron, et l'on connaît à Ismart-el-Kliarab
des édifices considérables du temps des Antonios. Elle est
aujourd'hui peuplée par des Arabes et renferme une dou-
zaine de bourgades, dont la plus importante estEl-Kasr.
Dakhlat EL-Maouin, presqu'île de la Tunisie, dite
aussi presqu'île du Cap-Bon, entre le golfe de Tunis au
N.-O. et le golfe de Hammamet au S.-E. ; 185 kilom. de
tour; climat charmant; ruines romaines.
DAKHHA (ou Tour du silence) a. m. Nom donné aux
tours dans lesquelles les parsis de l'Inde exposent les
corps de leurs morts, afin qu'ils soient dévorés par les
vautours, suivant leur rit religieux.
— Encycl. Il y a actuellement dans l'Inde 115 tours du
silence, dont 65 sont employées, 24 hors d'usage et 15 en
ruine. La plupart ont été bâties et sont entretenues par
de riches parsis. Les ossements, une fois nettoyés par les
vautours, les intempéries et le soleil, tombent ou sont
poussés dans un puits qui occupe le centre du dakhma.
DakhlÈH. Géogr. v. Dakhel.
DAKHn! n. m. Linguist. Idiome parlé dans le Décan.
V, HINDOLSTANI.
Dakka. Géogr. V, Dacca.
PAKKfcH, village de Nubie, sur la rive gauche du Nil,
à environ 95 kilomètres au S. de Philse. C'était la Paselkît
des Pharaons, ta Psclkhc ou Pselkis des géographes gréco-
romains, où PétroDJus défit les généraux de la Candace
éthiopienne en l'an 23 après J.-C. Son temple, consacré à
Horns, existait déjà sous Thoutmosis III, au temps de la
xviu» dynastie. L'édifice actuel a été construit, au milieu
du III* siècle avant J.-C, par le Pharaon éthiopien Erga-
mène, puis par Ptolt^mée IV et par Ptoiémée IX : la déco-
ration en a été achevée sous les empereurs romains. Il est
encore bien conservé dans ta plupart de ses parties.
Dakor. ville de l'In-Ie anglaise (présid. de Bombay
[GoudjAratl); 7.770 hab. Pèlerinage.
Dakota, Dagotah ou DahGOTA. ancien terri-
toire des Etats-Unis, divisé et organisé depuis 1889 en deux
Etats : Dakota-Nord et Dakota-Sud. Le premier aurait,
d'après les dernières évaluations. 233. 000 hab. .dont 8. 000 In-
diens, sur une superficie de 184. 382 kilom. carr.: Icdcuxième,
349.000 hab., dont près do 20.000 Indiens sur une super-
ficie de 204.947 kilom. carr. Les deux Etats sont coupés, du
N.-O. au S,-E., par les coteaux du Missouri; ces hauteurs
ont, dans leurs parties les plus élevées, 760 mètres, et sont
formées en grande partie des débris des anciens glaciers de
l'Amérique du Nord ; plus à l'E., elles sont bordées par les
coteaux des Prairies, sorte do long plateau, d'une attitude
maximum de 625 mètres, parsemé do lacs et de bois (au N.,
le lac du L>iabIo ou Oetit't Lake). Dans ta partie occidentale
des deux Etats, sélèvent lespremiers contreforts des mon-
tagnes Rocheuses, avec l'important massif presque isolé
des Black-Hills, qui atteint une altitude do 2.347 mètres; il
est remarquable par ses immenses grottes, dans lesquelles
aliaa une circulation souterraine active. A c6lé do ces acci-
dents, les Dakotas sont formés d'uno série do plaines com-
prises dans le domaine de la ■ Prairie * américaine : & t'Ë.,
cesplaîoeiondulées sont riches et fertiles: & l'O. elles sont
incultes et inutilisables, et s'appellent « Mauvaises Terres ■>
ou n Bad Lands « . Cet immense territoire est traversé par
de nombreuses rivières : le Missouri avec ses affluents, le
Jaraes'River, le Bi^ Sioux, la Big Cheyenne, lo White
River. Sur les frontières oriemales, coulent le Minnesota
et la rivière Rouge du Nord. Les hivers sont rudes dans
le Dakota-Nord ; la température, dans le Dakota-Sud,
est en moyenne plus douce. Le pays reçoit peu de pluies.
Les deux 'Dakotas sont aujourd'hui au nombre des Etats
dans lesquels se porte le plus grand nombre d'émigraiits;
l'accroissement de la population, y a été prodigieux. Le
sol. fertile, a été mis en valeur avec rapidité, et la culture
a réalisé d'énormes progrès. Avant tout, production de cé-
réales (blé, orge, avoine), de pommes de terre. Elevage en
grand (chevaux, bœufs, vaches laitières, moutons, porcs):
importante production de beurre et de fromage. Les prin-
cipales richesses minérales sont dans le massif des Black-
Hills : or, étain, pétrole, houille en quantités considérables.
L'exploitation des mines ne cesse de progresser. La prin-
cipale industrie est celle de la minoterie.
Dakotas, Dacotahs ou Dahgotas, indiens de
l'Amérique du Nord, répandus depuis le Mississipi à l'E.,
jusqu'aux montagnes Rocheuses à l'O-, et depuis le Big-
River au S., jusqu'au lac du Diable au N. — Un Dakota
ou Dacotah, ou Dahcota.
— Encycl. Ethnol. Les Dakotas, qu'on désignait jadis
collectivement sous le nom de Sioux, formaient la nation
la plus puissante de toutes les nations peaux-rouges. Ils
étaient subdivisés en onze grandes tribus confédérées ; une
douzième , celle des Assiniboins, s'était séparée de la
confédération pour s'allier aux Chippeways.
Les Dakotas, moins grands et moins robustes que la
plupart des autres Peaux-Rouges, ont le crâne mésaticé-
phale, les pommettes saillantes, tes traits peu agréables.
Chasseurs avant tout, ils vivent sous des tentes ou wig-
wams, qui étaient jadis confectionnées en peaux de bison
ornées de dessins, mais qui sont aujourd'hui en toile d'im-
portation européenne. Quelques tribus, établies sur le bord
des lacs, se livrent à la poche et demeurent une grande
partie de l'année dans de gros villages; ce sont les plus
civilisés, ceux qui fournissent la plus grande quantité de
fourrures aux commerçants européens.
Les Dakotas sont polygames. Fort superstitieux, ils
ont chacun leur génie tutélaire et leur talisman. Néan-
moins, ils croient à un être suprême, le Grand-Esprit,
auquel ils rendent un culte. Leur langue, gutturale et sif-
flante, a moins de tendance au polysyntnétisme que la
plupart des autres idiomes américains.
DAL SEGNO {se, et gn mil. — mots ital. signif. depuis
le signe) Mus. Ces mois, peu usités aujourd'hui, se figu-
raient par les lettres D. S., suivies d'un signe de reprise,
et indiquaient que le passage devait être repris à l'endroit
marqué du même signe.
DaL ou Dal-ELF {elf veut dire en suédois « rivière »),
fleuve côtier de Suède, qui remplit le grand lac Siljan,
tombe de 16 mètres à la cascade d'Elfkarleby et se perd
dans le golfe de Bottnie.
Daladâ, prétendue dent du Bouddha Çâkya-mouni ,
conservée, comme le palladium de l'Inde, dans
lo temple de Maligâva, à Kandy (Ceyian).
— Encycl. Tombée entre les mains des Por-
tugais, en 1560, \s. Daladà fut solennellement et
publiquement exorcisée, broyée et réduite en
cendres par dom Gaspard, archevêque de Goa.
Néanmoins, peu de temps après, on prétendit
qu'elle avait reparu et qu'elle était intacte.
Depuis la conquête de Ceyian par les Anglais,
elle a repris sa place dans le temple de Mali-
gâva. où elle repose dans un reliquaire d'or
enrichi de pierreries. D'après les descriptions des quelques
Européens qui l'ont vue , la Daladâ est un morceau
divoire décoloré, de forme conique, légèrement recourbé,
qui n'a jamais appartenu â une mâchoire humaine.
DAIiADER {dèr") n. m. Genre d'insectes hémiptères, type
de la tribu des àaladérinés. caractérisé par la tête en
carré long, les antennes longues, le rostre court, et l'ab-
domen dilaté en forme de large feuille. (Les dalader habi-
tent les régions tropicales de l'ancien monde; ils sont de
taille moyenne.)
DALADÉRINÉS n. m. pi. Tribu d'insectes hémiptères
hétéroptères, famille des coréidés, comprenant des pu-
naises propres aux régions chaudes de 1 ancien monde et
réparties dans les genres : dalnder, hojvnarnbogaster, oven-
f/na, odontorhopala, bracliytes, parabrachytes , elasmogaster.
— Un DALADËRINK.
Dalaguete, ville do la Malaisie (archipel des Phi-
lippines |ile Cébu]); 19.250 hab.
DALAÏ-LAMA ou plus exactement TA-LÉ (traduction
mongole du tliibêtain Gynmtso [Rgya-mth'so, « Océan de
mérites ou de vertus»!) ^- m- Titre que l'on donne communé-
ment au chef de la reli-
gion bouddhique résidant à
Lhasa, dont la juridiction
spirituelle s'étend non seu-
lement sur le Tliibet, mais
aussi sur ïa Mongolie, uno
partie de la Chine occiden-
tale, le Boutan, Sikkhim et
le Cachemire.
— Encycl. Ce person-
nage important passe pour
être V Incarnation perpé-
tuelle do l'esprit du Bouhi-
sattva Tchanrési {Spyan-
ras-gzigsl ou AvaVoki-
lêçvara, patron du ïhibet,
ce qui assure à sa personne
et à ses actes un respect
religieux et une autorité indiscutée. Lorsqu'un dalai-lamn
meurt, l'esprit divin qui réside en lui descend do nouveau,
après un intervalle dan moins quarante-neuf Jours, dans
un enfant qui donne fjéuéraloment dès sa naissance des
marques de son origine surnaturelle ou dont l'existenco
esi révélée par te dafaï-lama mourant ou los astrologui-s
Tchosskyong. On soumet alors l'enfant à uno série d'épreu-
ves, et, s'il en sort à son honneur, on l'amène en grande
pompe A Lhasa. où il est intronisé, mais pas avant que les
procès-vorbaux ofAciols de rincarnatioD aient été soumis
Daladâ.
Dalayrac,
494
au gouvernement chinois, et l'élection confirmée par lui.
La puissance temporelle des dalaï-Iamas est relativement
récente : elle ne date que de 1742. Klie n'eut d'ailleurs pas
une longue durée.
DALAPAX {pakss) n. m. Genre d'insectes hémiptères ho-
moptères, famille des fulgoridés, voisins des flata, et dont
l'espèce type habite le cap de Bonne-Espérance [dalapax
postica). [Les dalapax ont la tête armée d'une pointe aiguë
et courbe, le thorax bombé, les élytres elliptiques.]
DAIiARNITE n. f. Miner. Arséniosulfure naturel de fer
ou fer arsenical. Syn. de mispicrbl.
Dalayrac ou D'Alayrac (Nicolas) , compositeur
français, né à Muret en 1753, mort à Paris en 1809. II
était dune famille noble de province et destiné au bar-
reau. Mais son père, désespérant d'en faire un avocat,
résolut, tout en le laissant suivre son penchant pour la
musique, de l'envoyer à Paris dans les gardes du corps
du comte d'Artois, depuis Charles X.
Dalayrac apprit do Langlé, professeur à l'Ecole royale
de chant, les principes de l'art d'écrire. Il essaya d'abord
ses forces dans des duos de violon et des quatuors, qu'il
publia sous le couvert de l'anonymat, composa deux petits
opéras-comiques, le Petit ' . , _
Souper et le Chevalier à la
mode, qu'il fit représenter en
présence de la reine et d'une
partie de la cour.
Dès lors, Dalayrac résolut
de se consacrer au théâtre.
Un do ses camarades des
gardes du corps, jeune écri-
vain qui avait déjà deux ou
trois ouvrages â la Comédie-
Italienne : La Chabeaussière,
écrivit pour lui le livret d'un
opéra-comique en un acte,
/'£'c//pse/o^a/e, lequel fut joué
avec succès à ce théâtre, en
1782. Les deux amis donnè-
rent l'année suivante, le Cor-
sairCy qui ne fut pas moins
bien accueilli. Dalayrac, dans
l'espace de vingt-cmq ans, fît
représenter à la Comédie-Ita-
lienne et à rOpéra-Comique plus de cinquante ouvrages.
Doué par la nature d un sentiment mélodique plein de
grâce, Dalayrac n'avait pas de grandes envolées; accom-
pagnée par un orchestre un peu grêle, sa musique était
de la petite musique, mais pimpante et spirituelle. On en a
la preuve dans Camille, dans iVîHa, dans Azémia, où il a
su se montrer souverainement dramatique. Nul n'a écrit
de plus nombreuses et de plus jolies romances; on en
trouve de charmantes dans Nina, dans Sargines, Gidnaret
Philippe et Georgette, Maison à vendre, Itaoul de Crégui,
Renaud d'Ast, etc.
Voici les titres de ses principaux ouvrages : l'Eclipsé
totale {nS2); le Corsaire (1783); la Dot (1785); Niiia ou la
Folle par amour (nS6); A::émia ou les Sauvages (lisi);
les Deux Sérénades (1788); les Deux Petits Savoyards
(1789); la Sojrée orageuse (1790); Camille ou le Souten'ain
(1791); Adolphe et Clara ou les Deux Prisonniers (1799);
Maison à vendre (1800); Léhèman ou la Tour de Newstadt
(1801); etc.
DaLBERG fautref. Dalburg), d'après un château près
de Kreuznach [Prusse occid.], ancienne famille seigneu-
riale allemande, dont le nom a laissé de profonds souve-
nirs en Prusse. Nous citerons : Hébibert Dalberg, ca-
mérier (intendant du chapitre) de Worms, charge hérédi-
taire, archevêque de Cologne en 990, et qui sacra Henri II
empereur, en 1002, et mourut en 1021 : — MARGurRiTKDal-
berg-Gre/a, dernière survivante, laquelle assura la con-
tinuité de la famille éteinte, par la branche féminine, en
apportant en mariage au chevalier Gerhard, en 1318, ce
nom et la charge de camérier. [Les Dalberg devinrent
très puissants sous les Habsbourg]; — Jkan Dalberg,
camérier et êvêque de Worms, conseiller intime de l'élec-
teur (Palatinat), né en 1445. mort en 1503. [Il prit une part
active à la renaissance des lettres en Allemagne.]
Descendent de Philippe-François-Ebrard, seul survi-
vant au début du x,viii' siècle : Chables-Théodore-An-
toine-Mabie Dalberg, né en 1744, mort en 1817. [Der-
nier électeur do Ma^ence, archichaucelier allemand, après
la dissolution do l'Empire, protégé de Napoléon qui lo
nomma grand-duc de îrancfort, président de la Diète et
prince-primat de la Confédération du Rhin, il abdiqua
après Moscou: amides lettres]; — Wolfgang Hëribert
Dalberg 'baron Dii). frère du précédent, né en 1750, mort
en 1806. [Il fut (1778-1806) intendant du théâtre de Man-
lieim dont il fit la première scène d'Allemagne. Schiller lui
dédia une pièce et lui adressa dos lettres qui ont été pu-
bliées; il a laissé quelques drames]; — Emerich-Joseph
Dalberg (duc de), fils du précédent, diplomate, né en 1773,
mort en 1833. [Ambassadeur de Bade à Paris, en relations
avec Talleyrand, il entra au service de la France, entama
les négociations pour le mariage de Napoléon avec Marie-
Louise, participa à la première restaurât on des Bourbons,
naturalisé Français en 1815, ambassadeuràTurin en 1816];
— Jkan-Frédéric-Hugo Dalberg (baron diî), frère de
Wolfgang Héribert, savant et musicien allemand, né à Ce-
blentz en 1752, mort à Aschatfonboarg en 1813, était frère
du prince-primat delà Confédération du Rhin. [Conseiller do
l'électeur do Trêves, puis chanoine de Worms, il s'occupa
toute sa vie de musique. Pianiste habile, il fut aussi com-
positeur distingué: on connaît de lui des quatuors pour
jjiano et instruments à vent, des trios pour piano, violon et
violoncelle, des sonates à deux et à quatre mains, des duos
pour deux pianos, des morceaux de genre, des chansons
allemandes et l'rançaises, des canons, et une cantate inti-
tulée les Plaintes d'Eve. Le baron do Dalberg s'est fait
connaître aussi comme écrivain sur la musique, principa-
lement, par un ouvrage sur la musique des Indiens et un
mémoire sur la musique instrumentalo des Grecs.]
DALBERGAIRE n. f. Bot. Syn. de ai.loplecte.
DALBERGIE {bèr'-jî) n. f. Genre d'arbres et d'arbris-
seaux, de la famille dos légumineuses-papilionacécs, type
do la tribu des dalbergiécs.
— Encycl. Los dalbergies sont dos arbres ou des arbris-
seaux souvent grimpants, à feuilles alternes et impari-
peDDôos, à fleurs ordiDairement blanches et réunies en
495
frappes, à fronsso Indôhisconto, contenant un potit nom-
1-0 (U) j^rains. Co gonro comprend environ soixante espù-
cos, qui croissent on {>^6iiê-
rai dans les ri-^sions tropi-
cales. Le bois île plusiour-s
espèces est dur, rou^e et
estime pour l'ébùiustorio
(ébouo du .Sénéj^al ). Plu-
sieurs dalborgies so:a cul-
tivées dans les jardins
comme végétaux d'orne-
ment.
DALBERGIÉ, ÉE ( Ji) adj.
Kn T. do bot., Qui ressem-
ble ou qui se rapporte aux
dalbergies.
— n. f, pi. Tribu do nian-
tes, do la l'amille des légu-
minousos, ayant pour tvpe
le genre dnlbergie. — Vue
DALUKKGIÉH.
Dalbert ou D'Al-
bert (Eugène), pianiste
et composifeur anglais, né
à Glasgow en 1864. En l
880, il se rendit à Vienne, où il
reçut des conseils do Liszt. Il commença alors sa brillante
carrière de pianiste et entreprit une série de voyages en
Europe, aux Etats-Unis et au Mexique, où il fut accueilli
triomphalement.
Vers 1S90, il publia deux concertos do piano, une sonate
(en fa mineur), une suite et plusieurs morceaux pour le
môme instrument, puis une série do liedcr dont plusieurs
ont conquis en Allemagne uno véritable popularité. Dal-
bert a fait représenter : le iUibis, opéra-comique {iR9^) ;
Ghismonda; Ùernot, opéra (ISO"?) ; et le Départ, opém-co-
mique (1898).
Dalby (Isaac), mathématicien anglais, né dans le
comté de Glocester en 1744, mort eu 1824. II fut profes-
seur et prit part aux études exécutées, en 1787, pour éta-
blir la ditférence exacte des méridiens de Paris et de
Greenwich, puis, en 1790, aux opérations du cadastre
général de l'Angleterre. Outre des mémoires, on lui doit
un Cours de mu thématiques souvent réédité.
DALCANTHE OU DALGANTHA n. m. Genre d'Insectes
hémiptères hétôroptôres, famille des pentatomidés, com-
prenant des punaises de grande taille, variées de vert et
de rouge, dont on connaît trois espèces habitant l'Inde et
ses archipels.
— Encycl. Les dalcanthes se caractérisent par leur tête
hexagonale aux yeux très saillants, leur corselet dilaté sur
ses côtés, comme l'abdomon. Le dalcantha dilatata, long
de 27 millimètres, vert et orange, est commun à Java.
13ALE (Samuel), médecin ot piiarmacien anglais, né en
1650, mort en 1739. Il introduisit en Europe plusieurs
Êlantes exotiques que Uatesby lui envoya de la Caroline,
aie a publié : Pharmacologia (l693) ; Supplemenliim (1705),
ouvrages où il décrit les plantes avec un soin très métho-
dique.
DalE (David), industriel anglais, né à Stewarton
en 17jy, mort à Glasgow en 1806. D'abord ouvrier, il de-
vint manufacturier ot fut quelque temps associé avec
Arkwright. Il a fait construire un village entier, New-
Lanark, pour y loger ses ouvriers. 11 fonda la secte des
Old indépendants.
DalE (Thomas), poète et prédicateur anglais, né en
1797, mort en 1870 à Londres, où il remplit des fonctions
pastorales, et fut professeur de littérature à l'université
et au Collège royal. Ses poèmes sont surtout remarqua-
bles par le goût, la sensibilité ot l'imagination. Ses ser-
mons étaient trèb réputés. Nous citerons, parmi ses
œuvres: Sermons (1831); Poèmes (1836); Discours reli-
gieux (1836) ; le Compagnon du dimanche (1844) ; les
Psaumes dorés (1847); etc.
DALEAU {lo) n. m. Ouverture pratiquée dans une cuve
d'indigo pour faire écouler l'eau.
DalÉCARLIE (corrupt. do Dalama ou Pays des vallées),
ancienne province do la Suède centrale, entre la fron-
tière de Norvège à l'O. et lo golfo de Bottnio ù l'E. Deve-
nue lo lîln do Kopparberg, c'est une région montagneuse
avec lacs, torrents ot cascades ; de ces torrents, lo plus
grand est le Dal ; de ces lacs, lo plus vaste est le Siljan ;
211.000 hab. , race endurante, solide, essaimante, émi-
frante, qui aida Gustave Vasa à reconquérir lindôpen-
anco do la Suède, opprimée par les Danois. — Ch.-l. Fa-
lun (la Ville du cuivre).
DalÉCARLIEN, ENNE {li-in, en'), personne née en
Dalécarlie ou (|ui liabue ce pays, — Les Daléc.\ruens.
— AdJL'ctiv. Qni appartient à ce pays ou à ses habi-
tants : ilonnî'-tclé UALlîCAllLlIiNNi;.
DALÉCHAMPIE(c/m?i-/)î) n. f. Genre d'arbrisseaux grim-
pants, de la faniillo dos euphorbiacôos, tribu des jatro-
pliôos, à fleurs petites, monoïques, à pétales formant des
inflorescences bisexuées (les femelles, réunies on petites
cymes triûoros, les mâles on cymes contractées» termi-
nales). Il comprend un
assez grand nombre d'es-
pèces, qui croissent pros-
q^ue toutes dans l'Amé-
ri<|ue tropicale.
Dalechamps (Jac-
(|U0.s), médecin français,
né à Caen en 1513, mort
à Lyon en 1588. Il fut à.
la l'ois praticien habile,
érudit consommé et bo-
taniste sagaco. On lui
doit dos traductions de
Plino, Galion, Cœlius Au-
relianus, uno classitica-
lion botanique, et, en
plus : De pesta lihri 1res
(1552); Chirurgie fran-
çaise (1570).
DALÉE (là) n. f. Genre
déplantes, do la famille
dos légumineusos-papi-
Iionacées, tribu des galégées, et comprenant plus de cm-
quanto ospècos, originaires do l'Amônquo bï)réale. (Quel-
"I
I>ali5cliam[>li'
quos-unes sont cultivées dans les jardins.) Syn. do cri-
ton in.
DALEMBERTIE (lan bèr'-tî) n. f. Genre d'ouphorbiacées,
tribu des anthostémidêos. (Co sont dos sous-arbrisseaux
du Mexique.)
DALÈME (de Dalesme, n. de l'inventeur) n. f. Appareil
fumivore, destiné à empêcher la fumée de se répandre dans
les appartements.
Dalemile ou DaLEMILUS (Mezericky), chroni(|uour
bohémien du xiV siècle, né à Mezriz, chanoine à Pra;^'Uo.
On a de lui, en vers bohémiens, une chronique qui va do
Jésus-Christ à l'an 1314 : Klastera Buleslawsheho (1620),
un dos livres les plus rares qui existent, et le premier mo-
nument littéraire en langue tchèque.
DalemINZES, peuple slave habitant, du vu" au
ix* siècle, entre les Sorabes et la Bohême. (Il a laissé son
nom ù la Misnie.) — 6'», une Daleminze.
DALEMINZITE n. f. Sulfuro naturel d'argent. Variété
rliombique dargyrose.
Dalen ou Dale (Antoine van), philosophe et arch^o-
:ogue hollandais, ne a Harlem en 1638. mort en 1708. D'aboid
commerçant, puis prédicateur anabaptiste, enfin médecin,
il joignait à un esprit très ouvert une vaste érudition. Ses
principaux ouvrages, écrits sans méthode, sont ; Dissertât io-
nes de origine et progressa idolatrixet superstitionvm (1696).,
et surtout De oracuUs veterum ethnicorum (1683), qui a été
traduit et abrégé par Fontanelle dans son Histoire des oracles.
DaLENPATIUS (anagramme de Plantadeius), pseudo-
nyme sous lequel Pl.\ntade de Montpellier publia, en 1699,
là découverte faite par lui, sous le microscope, d'un petit
homme parfaitement constitué dans la tête du sperma-
tozoïde humain. (C'était un argument direct en faveur des
spermatistes ; aussi la publication eut-elle beaucoui) de re-
tentissement et fut-elle considérée comme une vérification
de l'hypothèse émise, cinq ans auparavant, par Hartsœker.
Co n'était, cependant, qu'une illusion. Flourens prétend
même que c'était uno pure plaisanterie.)
DALER ou DALLER n. m. Métrol. V. TH.\LER.
Dalesme (Jean-Baptiste, baron), général français, né
à Limoges en 1763, mort en 1832. Il lit !a
campagne de !'an IV en Allemagne et celle
d'Italie sous les ordres de Schérer. Il fut élu
membre du Corps législatif en l'an IX et fut
nommé gouverneur do l'île d'Elbe en 1815.
DALETH [lét") n. m. Nom de la quatrième
lettre de l'alphabet hébreu, correspondant à '^
notre consonne D. Comme signe numérique le daleth sert
à désigner quatre.
DaLFSEN, bourg des Pays-Bas (Overyssel), arrond. de
Zwollc, sur lo Vecht, qui se jette dans leZuyderzée ; 5.300 h.
Dalgamon, ville d'Egypte (Basse-Egypte [prov. de
Mcnoutièhji ; 6.340 hab.
Dalgarno (George), philologue écossais, né à Aber-
deen vers 1627, mort en 1637 à Oxford, où il professa long-
temps, est l'auteur de Ars sii/norum (1661), où il expose
un système de langue universelle, et de Didnscalocophus
(1680), remarquabletraitépourl'éducationdes sourds-muets.
Dalgheh ou Delga.vIUo d'Egypte (Haute-Egypte),
près du Bahr-Youssef ; 8.355 hab.
DalhOUSIE, ville du Dominion canadien (prov. d'On-
tario [district de Lanark-Norih ,) ; 2.150 hab.
DalhOUSIE ( Fox Maule Ramsay , lord Panmdre ,
comte de), homme politique anglais, né en 1801, mort en
Ecosse en 1874. Il entra dans l'armée en 1820 et se retira,
en 1832, avec le grade de capitaine. Membre libéral de la
Chambre des communes à partir de 1S35, il outra à la
Chambre des lords à la mort do son père, en 1852. Sous-
secrétaire d'Etat dans le cabinet Melbourno (1835-1841).
secrétaire d'Etat i la guerre dans les cabinets John Rus-
sell (184C-1S52), Aherdeon ot Palmerston (1855-1S58), il di-
rigea la guerre do Crimée et fut souvent attaqué par la
presse au début des opérations. 11 était cousin du gouver-
neur général de l'Inde et il hérita de son titre, en 1860.
DalhOUSIE (James Andrew Broun Hamsay, marquis
DE), homme d'Etat anglais, né on 1812, mort en 1860. Elu
membre de la Chambre des communes, en 1837, pour le
comté d'Haddington, il passa, l'année suivante, à la
Chambre des lords, où il occupa lo siôgo do son père.
Uemar(iué par lo duc do Wel-
lington et par Hubert Peel, il
fut nommé, en 1843. vice-pré-
sident du lioard of Trade, où,
en 1845, il remplaça Gladstone
comme président. Il lit preuve,
on co poste, do grands talents
d'administrateur et. en 1847, il
fut nommé gouverneur général
do rinde. Son administration
fut extrêmement brillante, et
lord Dalliousie peut être consi-
déré comme un des grands vice-
rois dont l'Angleterro s'enor-
gueillit. Chaque district fut
placé sous la direction d'un
chef suprême, pourvu de pou-
voirs judiciaires et administra-
tifs, et ayant sous ses ordres
dos assistants appartenant, les
uns au service civil, les autres
à l'armée. Dalhousio réprima
une insurrection dos Sikhs, annexa lo Pendjab, soumit lo
littoral do la Birmanie, annexa encore de riches districts,
entre autres celui dOude. réforma les fluances, accrut lo
commerce, créa des lignes do chemins do fer, améliora lu
navigation intérieure et le réseau des routes, lit creuser
lo canal du Gange, etc. Lorsquo l'état de sa santé le con-
traignit h se retirer (1856), il laissa l'Inde dans la silna-
lion la plus florissante. Cependant, sa politique d'annexion
à outrance a été sévèrement blâmée : elle fut abandonnéo
par son successeur, sur l'ordre du geuvornoniont.
DALHOUSIE (si — do Dalhousic, n. pr.) n. f. Genre d'ar-
brisseaux, de la famille dos légumineusos-pnpilionacécs,
tribu des sophoréos, renfermant uno seule espèce, qui
croit dans l'Inde.
Dalhunden , villaco do la Basse-Alsace (cant. do
Bischwillor [corclo do Hagucnaa]); 58G hab. Agriculture
Jamus Dalbou»io.
DALBERGIÉ — DALKEITO
ot culture forestière. (Co village a joué un rôle important
dans l'tiistoiro des xvii' et wiii' siècles, car c'est de là
qu'on partait pour traverser le Rhin [attaques dos fa-
meuses lif:jnos de StoUhofon].)
DalIAS, comni. d'Espagne. (Andalousie [prov. d'Almo-
riaji; 6.250 hab. Mines de plomb. Sources minérales.
Muulins.
DalibaRD (Thomas-François), botaniste et physicien
français, né à Cranues (Maine) en 170a, mort à Paris on
17ii'.), le premier, en Franco, qui ait adopté le système do
Linné. Il s'est beaucoup occupé d'électricité. Ses princi-
paux ouvrajies sont: l'iorx Parisiensis pï'orfromus (1740),
et Thàoriti abrégée de l'électricité {llbi}.
DALIBARDE (do Dalibard, n. pr.) d. f. Genre <io plantes,
de la famille des rosacées, tribu des dryadées, comprenant
six espèces, qui croissent dans l'Asie orientale et l'Amé-
rique septentrionale et antarctique.
DALIBARDE, ÉE adj. En T. de bot., Qui ressemble ou
qui se rapporte à la daliliarde.
— n. f. pi. Section do la tribu des dryadées, dans la
famille des rosacées, ayant pour type le genre dalibarde.
— Une DALIBARDÉE.
Dalibray ou D'Alibray (Charles 'Vion), poète
français, ami de Faret ot do Saint-Amand, né à Paris, mort
en 1655. Il renonça au métier des armes pour s'adonner
à la poésie ot aux lettres. Outre des traductions et des tra-
gédies, on a de lui des poésies badines et bachiques, et
des épigrammes. Son meilleur recueil de vers est intitulé :
la Musette de S. D. (1647). Il a traduit VAminta du Tasse,
ot les Lettres d'Antonio Pérez (1669).
DAUE n. f. Bot. Syn. de lédon.
Dalie, ancienne division administrative de la Suède
dans la Gothie occidentale, répartie actuellement entre
les gouvernements d'Elfsborg et de Gœthcborg-et-Bohus.
DALILA (n. pr. hébreu) n. f. Paléont. Genre de mollus-
ques lamellibranches, famille des prœcardiidés, compre-
nant des coquilles arrondies, allongées, à valves égales,
mais à crochets dissemblables. (Les dalila sont fossiles
dans le silurien de Bohème ; l'espèce type est la dalila
explanata.)
Dalila, personnage biblique, qui tient une grande
place dans 1 histoire de Samson. D'après le Livre des
Juges (chap. XVI), Dalila était une courtisane renommée
pour sa beauté dans la ville de Gaza et dans toute la
vallée de Sorec. Les Philistins lui promirent une somme
d'argent considérable, si elle parvenait à surprendre le
secret de la force de Samson. Après plusieurs tentatives
inutiles, elle finit par vaincre la résistance do l'Israélite,
devenu son amant, et obtint de lui l'aveu que sa force
l'abandonnerait si sa chevelure était coupée. Dalila manda
alors les chefs des Philistins et reçut d'eux l'argent con-
venu ; puis, tenant Samson endormi sur ses genoux, elle
lui fit raser la tète et appela ses ennemis. Samson s'é-
veilla et sentit aussitôt <iue Dieu lui avait retiré sa force;
il fut chargé de liens et emmené prisonnier.
Le nom de la perfide courtisane est passé dans la lan-
gue comme synonyme de « traîtresse ". Elle symbolise l'in-
fiuence néfaste que certaines femmes eurent trop sou-
vent sur les hommes les plus forts.
Dalila, drame en quatre actes et six tableaiuc, par
Octave Feuillet, représenté pour la première fois à Paris,
sur le théâtre du Vaudeville, le 29 mai 1857. — André
Koswoin, compositeur et poète, fut. tout enfant, tiré de
la misère par le chevalier Carnioli, riche mélomane, qui
le confia au musicien Sertorius- Celui-ci a une fille, la
douce et tendre Marthe: et les deux jeunes gens ne
tardent pas à s'aimer. Mais Carnioli, craignant pour
André ce qu'il appelle l'éteignoir de la vie conjugale,
pique au jeu la princesse Léonora Falconieri, qui enlève
à Marthe son fiancé. Nouvelle Dalila, la princesse asservit
André, le torture, le dégrade, lui use lo corps et l'esprit.
Son œuvre faite, elle abandonne le malheureux pour
courir le monde avec un ténor. Pendant ce temps, le
chagrin a tué Marthe. André, poursuivant Léonora, trouve
sur'sa route le vieux Sertorius, qui ramène au pays natal
10 corps de la jeune fille, ot il meurt lui-mémo dans les
bras lie Carnioli. — La composition de Dalila n'a pas
beaucoup de suite, et les personnages n'en sont guère
([u'esquissés: mais on y trouve plusieurs scènes char-
nianlos, ot quelques-unes tout ù fait pathétiques.
DaLIN (Olaf von), pnhliciste, poète et historien sué-
dois, né à Vinberg en 170S, mort à Drottningholm en 1763.
11 utilisa sa situation d'employé aux archives nationales
pour fairo l'es recherches historiques, fonda un journal,
VArfiM mennis (1733-1734), où il écrivit des articles do
fond, des satires on vers et en prose, ot dont le sucrés
lui valut d'être nommé bibliothécaire royal (1737). Il visita
alors l'Europe pendant plusieurs années, devint (1751)
précepteur du prince royal, deimis Gustave III, et histo-
riographe du royaume '(1755): mais la hardiesse de sos
satires lui lit perdre uno partie de ses fonctions, qui ne
lui furent restituées qu'eu 1761: il fut ensuite conseiller
do chancellerie ot conseiller aulique (1763). Esprit curieux
et presque universel, il a eu le mérite d'assouplir et de
(ixer la langue littéraire. Il a laissé un très grand uombro
d'ouvrages ot de pièces en vers et en prose, parmi les-
quels on peut citer : uno Histoire du roijaumc de Suéde,
inachevée (1746-176S); uno traduction des Considérations
sur la ijrandeur et ta décadence des Romains, do Montes-
quieu; uno iragédio, llrunehilde; un poème en quatre
chants, intitulé la Lilierté suédoise; Travaux hitiraircs
11761-1767). et Travaux poétiques (178S-1783).
DALINÈRE n. f. Sorte do toile fine do Bretagne.
DalingkoT, pays montagneux do l'Inde anglaise.
V. K,\l IMl'ONG.
Dalj ou DalJA, comm. d'Austro-IIougrie (Hongrie
[Croatie-SlavonioD, sur lo Danube, un peu ou aval du
coiilluent de la Diavo; 5.600 hab. Escale do la navigation
lliiviole sur lo Danube.
DalKEITH, ville d'Ecosse (Midlothian), sur une butin
eniouréo par deux petits tributaires de la Clydo ; 7.700 hnh.
Localité fort industrielle imeunerios, tanneries, brasse
ries, usines métallurgiques, filatures do laino), ot pourvue
d'un marché au.x grains fréquenté. Eglise gothique cl
elKÏteau féodal, résidence dos Douglas, puis du duc ao
Monmouih, lUs naturel do Charles II
DALKEY
DALMATIE
DalKEY, comm. d'Irlande (prov. de Leinster [comté
de Dubtioj), à l'entrée de Ja baie de Dublin: 3.200 hab.
Port fonirié, statLoo baluéaire. Carrières de granit.
Dalla Bella ou Della BELLA(Domenico), com-
positeur Italien de musique d'église. 11 était maître de cha-
pelle de la cathédrale de Tré\'ise, au commencement du
XTin' siècle. On connaît de lui deux messes et une messe
de Requiem a capella, trois messes à plusieurs voix avec
orgue, un Te Deum à six voix en deux chœurs, plusieurs
psaumes à quatre et huit voix, avec orgue on orchestre,
et plusieurs motets. Ces compositions intéressantes déno-
tent un artiste distingué.
DALLiEUS (Jean), théologien protestant. V. Daillé.
DALLAGE ida-(aj') n. m. Action de paver avec des dalles.
Il Pavé en dalles.
— Encycl. Le dallage, qui, le plus généralement, est
fait avec de larges plaques
rectangulaires de granit, s em-
ploie principalement pour !o
pavage des trottoirs, portiq nv >■ ,
vestibules, bassins, citernes.
cours, remises, sous-sols, cui-
sines, ateliers, écuries, terras-
À Uic[>p
Motif de dallagp de la cathé-
drale de Sienne.
ses, couloirs, réservoirs, piscines, salles de bains, esca-
liers, latrines, lavoirs, mangeoires, murs d'appui, bahuts,
gargouilles, appuis de — >w,.'jiy^ --w. t ;■
fenêtre, etc. On fait ■ 'y/^] 1/ '(T:^C^^'
également usage de '.'.'- * ■-
dalles en céramique
dure , de dalles d'as-
phalte, etc., que l'on
pose sur un bain de
mortier avec sous-sol
en béton; quelquefois,
on remplace le béton
fiar du fin gravier pi-
onne avec soin.
Dall'ârgine
(Costantino), musicien
italien, né en 1843, mort
à Milan en i877, se fit
une renommée comme
compositeur de ballets
Dallage de marbre.
11 improvisa la musique d'une foule d'ouvrages do ce
genre. Il fut moins heureux au théâtre. Après avoir fait
représenter un opéra boutfe en trois actes : Due Orsi, puis
une revue-opéra : il Diavolosnppo, il eut l'idée de remettre
en musique le Barhier de Séville sur le texte môme qui
avait servi à Hossini. L'ouvrage, représenté à Bologne en
1868, n'eut aucun succès.
Dallas, ville des Etats-Unis (Texas), sur la rivière
Triniiy ; 41.645 hab. Minoteries, fabriques. Récolte et
commerce de froment, de coton, de maïs; bois de con-
struction. Ch.-l. du comté de Dallas, peuplé de 67.000 hab.
Dallas (Robert-Charles), littérateur anglais, né à la
Jamaïque en 1754, mon en 1824. Il voyagea en France, en
Amérique, puis se fixa on Angletorre. où il publia des
ouvrages divers, des romans, une Histoire des marrons
(nègres des bois [1803-1804]). Devenu l'ami intime de lord
Byron, dont il avait deviné le génie, il écrivit sur Tillustro
poète un livre qui tit grand bruit : Itecollections of lord
Bifron, publié après la mort de l'auteur.
Dallas (George), publiciste anglais, né à Londres
en 1758, mort en 1833. Il partit en 1776 pour l'Inde, où il
mérita la bienveillance de lord Hastings, et où il acquit
une assez belle fortune. II retourna en Angleterre en 1785
et se fit connaître par de nombreuses publications : De
l'état actual dt'M Indes et de In compai/nle mxjlaifie des Indes
(1781Ï); ' ûiis'd'-rntions sur la situation aduetle, avec des
rernarqufs sur la conduite de la ffuerre avec la France (1793) ;
Lettre a air Guillaume Pulteney sur le commerce entre l'Inde
et l'EiLf-oftP (1802); etc.
Dalla WAY (James), érudit et écrivain anglais, no à
Bristol en i763. mort en 1834. Il remplit diverses fonctions
ecclésiasiiqucs, entre autres celle de chapelain à l'ambas-
sade de CoDStaniinopto, et publia plusieurs ouvrages qui
attestent son érudition on matière d'archéologie et d'art.
Ses principaux sont : Iteclicrchei sur l'orit/ine et les pro-
grès du blason en Angleterre {nn2) ; Constant inople ancen
et modeme'y 1 797); A uecdotcs sur les arts en A nfjletcrre ( 1 800).
D^kUUE n. f. Constr, Pierre taillée jicu épaisse, dont on
pavu certaines salles, et cortaiacs voies publiques réser-
vées aux piétons.
— Arg. Gorge, gosier, (i S'arroser, Se rincer la dalle,
Boire, it Pièce do r» francs.
— Archéol. Oalle tu/nittaire ou funArnire, Dalle posée au
ras du sul ou sur la paroi d'un édifice, et destinée tout
a la fois k fermer une sépulture et à, la signaler. (En gé-
fférali elle portu une ùpitapbe ou une ofligio gravée.)
— Art culin. Lar{.'e rraiiche d'un gros poisson : Une
DALLB de saumon, de t/ujn. ji On 'lit aussi dabmî.
— Géol. Dali-: nacrée. Nom donné par ïhurmann â une
assise bathonienne, formée d'un calcaire en pla<(uettes
renfermant do grandes huîtres à reflots nacrés. (I^aflallc
nacré« établit un passage presque insensible entre le ba-
ib'darâa et It CiilT'A'iUû, auificft cWrtiiius a'uftmrs Tout rat-
tachée. De Lapparent la place à la partie tout à fait
supérieure de 1 étage bathonien. Cette formation, qui se
présente à Dôle et à Champlitte
avec 35 et 40 mètres d'épaisseur,
contient waldheimia dtgona, eu-
dasia cai-dium, eckinobrissus clu-
nicularis.)
— Mar. Planche creusée ou
juraellée et destinée à conduire
l'eau ou à recevoir les manches
des pompes, il Conduit ménagé
en abord pour l'écoulement des
eaux. (I Petite ange servant,
dans les brûlots, à contenir la
poudre d'indammation des arti-
fices.
— Tochn. Bassin de cuivre,
muni d'un tuyau à l'aide duquel
le sucre passe de la chaudière
à clarifier dans la chaudière à
cuire, il Gouttière de fer où arri-
vent les barres dans une tréfile-
rie, après avoir été travaillées
sous le martinet, n Pierre à ai-
guiser les faux. ( Syn. dail et
DAiLLK.) Il Bassin de zinc ou
d'autre métal, situé à la partie
supérieure des édifices, pour re-
cevoir les eaux de pluie et les
déverser dans des tuyaux de
descente.
— Encycl. Constr. Les maté-
riaux le plus généralement em-
ployés pour la fabrication des
dalles sont les granits do di-
Dalle tiimiilaire dft Bou-
chard de Montmorency
(église de Mapny- les- Ha-
meaux).
orses natures et variétés, les marbres, les schif^tes ardoi-
siors, les produits céramiques durs, les laves, le ciment ;
on fait également usage de produits métalliques moulés,
comme les fontes, de produits vitrifiés et coulés {ces deux
sortes de dalles sont striées de manière à éviter le glisse-
ment lorsqu'on passe dessus.)
Dalle ^Vladimir Ivanoviich), écrivain russe, connu
également sous le pseudonyme de Cosaque Lon-
gaustri, né en 1802, mort en 1860, médecin en chef de
l'hôpital militaire de Saint-Pétersbourg. On lui doit:
Phi/siologie du peuple, recueil de récits remarquables par
leurs observations naturalistes, et le grand Dictionnaire
de la langue russe, devenu fameux.
Dallemagne (Claude, baron), général de la Révolu-
tion, né à Périeux (Ain) en 1754, "3ort en 1813. Il fit les
guerres d'Améri(juo, prit part à la campagne d'Italie, dé-
cidant du succès des batailles de Lodi. de Lonato, de Cas-
tiglione et de Roveredo. Général de division en 1797,
commandant de l'armée de Rome Tannée suivante, il fut
envoyé ensuite en Allemagne. Il avait pris sa retraite,
lorsqu'il combattit en Flandre on 180J, lors de l'mvasion
de lord Chaiham.
daller (da-lé) V. a. Garnir de dalles, paver avec des
dalles, il Servir de dallage à.
Se daller, v. pr. Etre dalle : Beaucoup de vestibules sn
DALLKNT en damier.
Dallery, nom d'une famille de facteurs d'orgues, dont
les membres les plus connus sont ; ChakLks Dallery, né à
Amiens vers 1710; — Tuomas-Charles-Auguste Dallery,
fils du précédent, né à Amiens en 1754, mort à Juuy-en-
Josas en 1835. [Il a]iporta dans la facture des orgues des
améliorations intéressantes, perfectionna la harpe et le
clavecin, et songea à rapplioation de l'hélice à la naviga-
tion à vapeur. Fulton préparait ses expériences sur la
Seine, mais on sait que son bateau était à roues. Dallery
fit les siennes à Bercy dès le commencement de 1803.
Malheureusement, ses premiers essais n'ayant pas donné
de résultats décisifs, le gouvernement refusa de l'encou-
rager, et le pauvre inventeur, (]ui avait épuisé ses res-
sources, brisa son bateau et déchira son brevet. Dix ans
après sa mort, un rapport présenté à l'Académie des
sciences (17 mars 1845) rendait justice à Dallery, en con-
statant que c'est lui qui avait proposé l'emploi de chau-
dières à bouilleurs tubulaires verticaux communiquant
avec un réservoir à vapeur, et l'emploi de l'hélice immer-
gée comme moyen de direciion et de propulsion des bâ-
timents à vapeur. L'Académie rendit un hommage pos-
tliimie à l'inventeur]; — Pti rbf, Dallery, né à Buiic-
le-Sec (Pas-de-Calais) en 1735, neveu de Charles, et qui
fut son élève et son collaborateur. [Son premier ouvrage
personnel fut l'orgue des missionnaires de Saint-Lazare, à
Paris, et il était tellement remarquable, sous le rapport de
la mécanique, que le fameux facteur Clicquot forma avec
Dallery une association. Us construisirent alors ensemble
les orgues magnifirjues de Notre-Dame et de la Sainte-
Chapelle à Pans, do la chapelle royale de Versailles, etc.] ;
— Loiiis-Padl Dallery, petit-fils'du précédent, né à Paris
en 1797, lequel obtint le titre de " facteur du roi ".
Dalles, ville des Etats-Unis (Orégon). sur le fleuve
côlier ('olumhia; 4.260 hab. Commerce. Pêcheries.
DalleT, conim. du Puy-de-Dorne, arr. et à 11 k.deCler-
mnnt Krrranii, sur lAUior; 1.020 hab. Asphaltes, bitumes.
DALLEUR (da-lcur') n. m. Ouvrier qui pose les dalles.
DallinGER (William H(>nry), naturaliste anglais, né
ùDavoiiport en 1811. II étudia surtout les protozoaires.
DALLINGERIA (je — do PaUlnger, n. pr.) n. f. Genre de
proiuzoaires llageîlates, famille dos monad dés, compre-
nant dos animalcules microscopiques ovales, de forme
persistante, dont l'espèce type est la dalUngeria Drt/sdali.
— Encycl. Cette monade, qui vit dans les eaux chargées
de matières animales en putréfaction, est fixée aux corps
étrangers par les doux longs tlagellums qui naissent dos
côtés do son eorps pour so diriger en arrière. Elle mesure
un quatre-millième do millimètre.
Dallington (Robert), voyageur anglais, morten 1637.
n visita la Frani^e et l'Italie, et publia doux ouvrages cu-
rieux : a Aletftod for travel, shewed bij taking the view of
France as il stodc in f59£ (I7iï8), ot Survey of the grand"
duke of Tmcany (1685).
Dalloz (Vicior-Aloxis-Désiré), avocat ot homme poll-
tiqu4- Ii-an<;ais, né à. Septmon(;el (Jura) en I79.i, mort à
paris en 18C9. Il so fit remarquer en plaidant dans l'affaire
àsS^ quatre sifrgtfntBil^ La RocliDilW. AvtTG^t' à la to'MX tlo
496
cassation en 1826, élu en 1837 député de Saint-Ciaude
(Jura), il siégea sur les bancs de la majorité jusqu'en 1848.
11 entreprit, avec son frère Armand, la publication du
hépertoire de législation, de doctrine et de jurisprudence,
qui est, pour le droit moderne, ce que furent, pour le droit
ancien, le recueil de Guyot et, pour le droit intermédiaire,
le recueil de Merlin. — Armand Dalloz, dit Dalloz Jeune,
frère du précédent, avocat français, né en 1797, mort en
1867. Outre sa participation aux ouvrages de sou frère, il
publia un Dictionnaire général et raisonné de jurisprudence.
Dalloz (Victor-Edouard), jurisconsulte et homme po-
litique Irançais, fils de Viclor-AIexis-Déb.iré Dalloz, né et
mon à Paris (1826-1886). Avocat à Paris, il lut élu, en 1852,
député du Jura et réélu à chatjue renouvellement du
Corps législatif, dont il fut, pendant sept ans, l'un des
secrétaires. Il publia divers ouvrages de jurisprudence.
Dalloz (Paul), publiciste français, frère du précédent,
né et mort à Paris (1829-1887). Il collabora, dès 1851, au
" Moniteur universel i>,sous les auspices de son oncle,
Panckoucke, et devint propriétaire et directeur de ce
journal, qui fut, jusqu'en 1868, l'organe officiel du gouver-
nement. (V. Moniteur umvërsel.j II créa le Petit Moni-
teur et la Petite Presse.
Dally (Eugène), médecin et physiologiste français,
né à Bruxelles en 1833, mort à l'Etang-la-Ville en 1887.
Il fut professeur à l'Ecole d'anthropologie et publia, entre
autres ouvrages : De l'état présent des doctr-ines médicales
dans leurs rapports avec la philosophie et les sciences {1860);
Sur les races indigènes et sur l'archéologie du Mexique
(1862) ; liecherches sur les mariages crmsanguiîis et les races
pures (1864); l'Ordre des primates et le transformisme {1S69);
Dp la chevelure comme caractéristique des races humaines
(1876) ; Influence précise de la gymnastique sur le développe-
ment de la poitrine, des muscles, et de la force de l homme
(1881), avec Chassagne.
Dalmace (saint), nommé aussi Dalmat par les Grecs,
né vers 350, mort vers 432. En 383, il prit l'habit mona-
stique avec son fils Fauslus et fut nommé archimandrite,
c'est-à-dire sijpérieur de tous les monastères de Constan-
tinople. Défenseur zélé de la foi catholique contre le pa-
triarche hérétique Nestorius, il prit auprès de l'empereur
Théodose la défense de saint Cyrille d'Alexandrie, qu'il
fit rétablir sur son siège. — Fête le 3 août.
Dalmace, prince romain. V. Delmack.
DALMANIE (ni) ou DALMANIA n. f. Paléont. Genre de
trilobites, famille des calyniénidés, remarquables parleur
région céphalique élargie, à plèvres tronquées, leur région
postérieure comptant plus de onze segments, et à bords
entiers. (On connaît plus de cent espèces de dalmanles,
réparties dans les diverses couches siluriennes de l'hémi-
splière boréal, et atteignant leur maximum de développe-
ment dans les supérieures.)
DALMANNIE (ma-ni) ou DALMANNIA (ma-ni) a. f. Genre
d'insectes diptères brachycères, famille des conopidés,
comprenant des formes à abdomen aplati, terminé par une
pointe cornée. 'Les dalmannies, dont on connaît une di-
zaine d'espèces propres à l'Europe, sont très voisines des
conops.)
Dalmat (saint), v. Dalmacb.
Dalmate, personne née en Dalmatie ou qui habite ce
pays. — Les Dalmatks.
— Adjectiv. Qui appartient à ce pays ou à ses habi-
tants : Les mœurs dalm.\ti;s.
Dalmatie (si), province austro-hongroise, relevant
fiuls particulièrement de la Cisleithanie. Elle forme, le
ong do l'Adriatique, une étroite bande de terre, bornée
au N. par la Croatie, à l'E. par la Bosnie, l'Herzégovine
et le Moiiténé^'ro, au S. et à lO, par la mer, et se trouve,
en deux endroits, percée d'enclaves de l'Herzégovine tou-
chant à la côte.
Les côtes, d'un développement de 560 kilomètres, offrent
de profondes déchirures et devant elles s'échelonnent une
soixantaine d'îles. Les cours d'eau les plus importants sont
la KerUa. laCettina, la Narenia; en général, ils sortent de
goufiVes profonds ou de lits souterrains jiour se jeter dans
la mer à peu de distance de leur source ; malgré la brièveté
du parcours, ils sont navigables, presque dans toute leur
longueur.
La rareté de la végétation dans les montagnes est le
résultat d'incendies, conséquences des guerres. Le reboi-
sement n'a pu se produire parce que les jeunes plants
d'arbres sont constamment détruits j)ar les troupeaux affa-
més. Il y a rarement de la neige. Les vents ordinaires
sont le sirocco (S.-E.), le mistral^N.-O), et le bora(N.-E.) ;
les orages sont fréquents.
Les Dalmales, au nombre de 527.426, sont d'allure vigou-
reuse, sèche, de taille élevée. Ils fournissent à l'Autrichc-
Hongrie ses meilleurs marins et ont conservé leurs mœurs
et leurs costumes historiques.
— Politique. Les circonscriptions politiques sont : Ben-
kovacz, Cattaro, Curzola, Imoski, Knin. Lésina, Macarsca,
Metkovicz, Kaguse, Sobenico, Sinj, Spalato et Zara. La
capitale est Zara.
La Diète dalmate se compose des archevêque catholi-
que et évêque orthodoxe do Zara, et de 41 députés élus;
le pays envoie 9 députés au Parlemont de Vienne ; un
article de la loi constitutionnelle stipule son incorporation
â la Hongrie et son annexion à rAiiiricho, seulement
après une consultation nationale, qui n'a jamais eu lieu.
La terre labourable ne représenio que lO p. 100 do la
surface; l'agriculture et l'élevage sont insuffisants. Mais
la Dalmatie exporte du bon vin. de l'huile d'olive et, en
grande quantité, dos chrysanihemes, pour la fabrication
do poudre insecticide. Les richesses minières sont nulles.
Le transit avec la Bosnie fait le principal objet du com-
merce. Poche du thon et des éponges.
— Histoire. Une ville nommée Dalmium (200 av. J.-C.)
laissa sou nom ù toute cotte région, que les Romains con-
quirent de 108 à 78 avant notre ère. Au vit" siècle, elle fut
envahie par les Slaves; au xi", conquise par Venise, et
de 1102 à U05, par la Hongrie, qui reste en guerre avec
Venise pour cet objet jusqu'en 1120, où la république est de
nouveau maitrosso en Dalmatie. La Turquie, au xv!" siècle,
lui arrache quelques lambeaux, qu'elle restitue en 1699 et
on 1718. En 1797, la Dalmatie est jointe à l'Autriche, en
1805 à l'Italie, en 1809 aux piovinces illyrionnes françaises,
on 1814 do nouveau à l'Autriche.
La tib'miiïa'non v<3m"titfunB est celle q^ii a laissé lo plus
497
do traces dans l'architecturo, dans los mœurs et les cos-
tumes, comme dans l'âmo populaire. I/Autriche n'a nu se
ci'por dos sympathies parmi oos Slaves, mélangés a'ôlô-
monts italious et grecs. Un premier mouvement national -
on faveur du rëtablissemont du royaume triunilaire :
(Croatie, Serbie, Dalmatio, so lit eu i8-t8 et recommença
en 1860. Kn 18G7, la Dalmatio lut adjointe à l'Autricho.
L'orage éclata on 1869, lors do la promulgation do la loi
sur le service militaire obligatoire et prit les proportions
d'une révolution à main arnToe. L'Autnolio dut proclamtT
l'oxemplion et l'amnistie (1870). Il y eut un nouveau soulè-
vement en l88l.Onavudevioiilos lamilles dalmatos commo
los Pozza (^Puzicli) s'éteindre par voie malthusienne alin
do no pas tournir des soldats à l'Autriche.
DaLMATIE (duc DIv). V. SOULT.
DALMATIQUE Uik' — lat. dalmattcn ; de Dalmatia, Dal-
maiic) a. 1. Antin. Tunique blanche, bordée de pourpre et
à longues manches, importée do la Dalmatie à liomo : Les
tmpfrani's romaiiis portaie7it la dalmatique.
— Liturg. Ornement d'église, sorto de chasuble à
manches, que revêtent les diacres, les sons-diacres et les
év^ipies lorsqu'ils officient à l'autel : Le pape Sylvt!stre
introiini.til dans l'Eglise l'itsar/e de la DAi-MATiyt'K.
— Encycl. Liturg. Les Romains avaient emprunté la
dalmatif/ne aux Dalmates, ainsi que son nom l'indique, et
l'avaient adoptée, commo vètemoni de luxe, ik'-s le w siècle.
DALMATIE
DALTON
Dalmatique laïque (Espagne [époque de Charles-Quint]).
C'est vers le temps de saint Cyprien qu'elle devint un orne-
ment liturgique. Très ample, elle descendait alors jusqu'aux
talons et avait do courtes manches, qui s'arrêtaient au
coude. Elle fut d'abord réservée au souverain pontifo, pour
les offices pontificaux. Mais, de bonne heure, les papes la
décernèrent aux évêques, comme une distinction et une
récompense. Saint Sylvestre en fit l'insigno spécial des
diacres de l'Eglise romaine. Peu à peu, elle fut permise
aux diacres et aux sous-diacres dans toute la chrétienté.
Blanches d'abord, les dalmatiques sont maintenant de dille-
rentes couleurs, selon la liturgie du jour. Celles que les
évêques revêtent sous la chasuîjle, pour célébrer la messe
pontificale, ont à peu près conservé la forme antique. Le
temps a un peu modifié celles des diacres et dos sous-
diacres : elles sont fendues do chaque côté, les manches
ont été ouvertes et se sont transformées en deux pans
d'étofi"©, qui recouvrent les épaules.
La dalmatique est également en usage dans l'Eglise
grecque : les évêques et les diacres la portent comme
dans l'Eglise romaine; mais, chez eux, elle se rapproche
davantage de la forme primitive.
Au xiv^ siècle, les hommes d'armes portèrent souvent
des cottes d'armes aisées en fo.me de dalmatiques, et
cette modo persista jusque sous le règne de I^ouis XII,
surtout on Italie et en Espagne.
Dalmatov, ville [de la Russie orientale ( gouv. do
Perm), sur l'Icet, affluent du Tobol ; 2.150 hab. Foires im-
portantes. Couvent fondé en iG-l-t.
Dalmellington, bourg d'Ecosse (comté d'Ayr), près
dul>oon,qui se jette dans le golfe do
la Clydo ; 6.350 hab. Industrie coton-
nièro. Mines do fer et de houille.
DALOÏDE (du gr. dalos, tison,
torche, et e((/o5, aspect) adj. Miner.
Qui ressemVde à un tison éteint.
— Géol. Houille daloide. Variété
do houille qui ressemble à du char-
bon en partie brûlé.
DALOT [h — rad. dalle) n. m.
Mar. Trou à section circulaire ou
ovale, destiné à. recevoir un tuyau
permettant l'écoulement des eaux.
(Los dalots partent dos ponts et dô-
bouchont à la ilottaison : le tuyau
est intérieur.) ii Dalots de rner.
Grandes ouvertures munies do
portes, pratiquées dans la muraille
du navire, à hauteur du pont, pour
faciliter l'écoulement dos eaux
provenant, à la mer, dos lames qui
embarquent à bord, ii Ùalot s'em-
ploie parfois dans le mémo sons
que dalle : Dalot à feu, ou dallo dos
brûlots. Il Dans les galères du xvi"
au xvii" siècle, los dalots s'appe-
laient ROUJOLKS.
— Ponts et cliauss. Petit canal
dallé, servant à l'écoulement dos
eaux. (C'est une sorte de petit aque-
duc en maçonnerie do moellons
pour les pieds-droits et qui, au lieu
d'avoir une voûte, est simplomont
recouvert d'une dallo qui rei>ose
sur ces pieds-droits. — Le dalot
est aussi muni d'un radier; il sert
& faciliter l'écoulement des eaux ù travers les remblais
dos voios ferrées ou dos routes.)
DaloU (.Iules), sculpteur français, né à Paris on 18;î8.
relève d'Abel de Pujol, de Durot et de Carpeaux, il entra
a l'Ecolo dos beaux-arts on 18r»:(. 11 débuta par uno Dame
romaine jouant aux osselets, statuette on pliltro ^18ÛI).
Dalot de DUT.
Dalot (mar.).
'A.'V'-'Â.'.' *•-?''.!''•
Dalot {ponta et chauBs.).
En 1870, une Brodeuse, statue en plAtro, fut romarquéo.
Survint la Commune. Dalou, sous-délégué ju Louvre,
contribua, do concert avec Barbet do Jouy, à la garde
des collections. Obligé, néanmoins, do fuir lors de l'ontréo
dos troupes régulières, il essuya â Londres uu pénible
exil. Il reparut aux Salons
dès 1873. Ses principales
œuvres sont, depuis 1873 : la
Gardeuse d'enfants; Mira-
beau ri^pondant à M. de Dreux-
lirézé. haut relief ( Palais -
Fiourbon); le Triomphe de
la /{''publique, haut; reliof;
le Triomphe de Silène, ^rand
groupe en plâtre, évidem-
ment fait pour le marbre, et
qui a perdu à être coulé en
bronze (1897) [au jarJiu du
Luxembourg] ; Victor JXoir,
au Père- Lachaise, bronze
impressionnant de réalité ;
Dlanqui , au même cime-
tière ; le monument d'Eugène
Delan-oix (jardin du Luxem-
bourg); le monument de la
place de la Nation; le bas- Dalou.
relief de la statue de la Ré-
publique (place de la République); le Triomphe de la Répu-
blique (groupe, place de la Nation, 1899). La série de ses
bustes est considérable.
Dalou est un observateur pittoresque. D se rattache
directement à Carpeaux, par certains côtés do son talent;
mais il relève des gracieux maîtres du xviii" siècle par son
esprit, son imprévu et le calcul de certains eflets. Il sait,
d'ailleurs, concilier la puissance avec la fantaisie ; dans le
bas-relief, il montre une adresse savante.
Dalou, fut un des promoteurs du Salon des dissidents,
ouvert au Cliamp-de-Mars, en 1890.
DALPADE ou DALPADA n. m. Genre d'insectes hémi-
ptères bétéroptères, famille des pentatomidés, compre-
nant des punaises à coloration vivo, le plus souvent verte,
et dont on connaît près do quarante espèces, habitant
ITnde, la Malaisie et Madagascar. (Les dalpades sont de
taille moyenne et se caractérisent par leur bec long, leur
abdomen sillonné en dessous, leurs tibias dilatés.}
Dalry, ville d'Ecosse (comté d'Ayr) ; 2.700 hab.
Population exclusivement ouvrière, occupée surtout à
l'exploitation houillère et au tissage de la laine.
DALRYMPHÉE n. f. Bot. Syn. de turpinie.
Dalrymple (sir James, vicomte de Stair}, homme
d'Etat écossais, né en 1619, mort à Edimbourg en 1695.
Régent à l'université do Glasgow (16U-1646), magistrat
(1657), puis président de la Cour de session (1670), il passa
en Hollande, après l'adoption du Test Ac((1681), ne voulant
pas répudier le covenant écossais. Il occupa ses loisirs à
la publication do l'ouvrage qui a établi sa réputation de
juriste : Institutioiis of the law of Scotland (1693), et qui
est un véritable code du droit privé écossais. Il donna
encore ; Physioîogia nova experimentalis (1686), traité de
doctrine aristotélicienne, et revint eu Angleterre avec
Guillaume d'Orange. II redevint président do la Cour de
session et fut créé vicomte de Stair. Sa tille, morto préma-
turément en 1669, est rhéroïne du roman de Walter Scott,
Lucie de Lamermoor, dans lequel Dalrymplo figure lui-
même sous le nom de sir W. Ashton.
Dalrymple (sir John, comte DK Stair), avocat et
homme d'Etat écossais, fils du précédent, no en 1018,
mort en 1707. Il fut persécuté après la fuite de son pèro
en Hollande (1682), et, dénoncé comme puritain parGranam
do Claverhouse, il fut emprisonné. Il consentit pourtant
à servir .Jacques II; mais, partisan zélé de Guillaume
d'Orange, il fit pour lui, en sous main, une propagande ac-
tive. Secrétaire d'Etat on 1691, il conseilla à Guillaume les
mesures les plus rigoureuses pour réduire l'insurrection
des Highlands. L'abominable massacre de (iloncoe. où tout
le clan jacobito des Mac donalds fut exterminé, est uno do
ces mesures (1692). A l'avènement de la reine .\nno (1702),
il entra au conseil privé, fut créé comte do Stair en 1703,
et demeura le principal conseillt-r du gouvernement dans
les affaires d'Ecosse. L'acte d'union est en grande partie
son œuvre. Stair, universoUoment détesté, a été sur-
nommé \y.ir Lookhart u le Judas do l'Ecosso ».
Dalrymple (John, second comte de Stair), général
et diplomate anglais, né et mort à Edimbourg (1673-1747),
lils du précédent. Odieux à ses parents parce qu'il avait
accidontollement tué son frère aîné, il fut envoyé en Hol-
lande auprès do son grand -pèro Jamos. A l'université do
Leyde, il connut lo princo d'Orange, ([ui se prit d'amitié
[lour lui, et, devenu roi d'Angleterre, lo protégea active-
ment. Dalrymplo fit la campagne do 1692, servit dans les
guerres de Guillaume IH en Flandre, et, do 1703 ù 1700,
so distingua sous Marlborough. 11 se conduisit brillam-
ment ù Ouiienardo (170S), puis à Malplaquot, et proposa
alors, dit Voltaire, de pousser sur Paris avec sa cava-
lerie. Ambassadeur en
Pologne (1709). il repre-
nait ia campagne dès
1710 ot figurait aux siè-
ges do Douai otdo Bou-
chain.L'avônementdos
tories lo rendit à la
vi(^ privée. Il so relira
ù Edimbourg, où il or-
ganisa fortement le
parti wliiç. Il épousa,
on 1714, Kleanor Prim-
roso dans des condi-
tions romancsquos, qui
ont fourni àwaltor
Scott les éléments do
sa nouvelle Mj/ aiint
Marqarct's mirror,
George I", dès son cou-
rnunoment, confia à
lord Stair los plus hau-
tes fonctions. Ambas-
sadeur ù Paris (i7ir>), il éblouit la capitale par son faste.
C'est lui qui révéla au Régent la conspiration do Cellamaro,
moyonnant l'expulsion >iu IM'étemlant ; il signa la triple
ot la quadruple alliance. Mais il se compromit dans los
John Dnlrymphv
spéculations de Law, et fut rappelé (1720). La chute do
Walpolo, contre lequel il avait mené une campagne dos
plus habiles, le ramena aux affaires. Il fut nommé feld-
marcchal et gouverneur de Minorquo (1742), puis chargé
du commandement on chef de l'armée envoyée en Bavière
au début de la guerre de la succession d'Autriche. Il ga-
gna la bataille de Dottingen, ot, blessé quo George II
n'élit pas voulu accepter ses plans pour la suite do la cam-
pagno, il démissionna et ne reprit plus de service actif.
Dalrymple (sir David, lord Hailks), écrivain anglais,
né à Edimbourg on 1726, mort en 1792. Il entra dans la ma-
gistrature ot devint, eu 1766, jugo ù la Cour do session,
ot, on 1770, jugo à la Cour criminollo. Il fut un magistrat
consciencieux, mais il est bien plus connu par ses rela-
tions avec les principaux littérateurs du temps, par ses
contributions aux revues et par ses ouvrages.
Dalrymple (Hamilton Maggill, sir John), écrivain
anglais, né en 1726, mort en 1810. Il fut nommé, en 1776,
baron de l'Echiquier. 11 a laissé un assez grand nombre
d'ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Essat/ towards
a gênerai historij of feudal property in Great lirilnin (1757);
J/emoirs of Great Britain and Ireland from the dissolution
of the last Parliament of Charles II until the sea battle of
La Hogue (1771), tirés des archives d'Etat do Versailles et
de Londres, dont la publication fit grand bruit, à cause des
révélations qu'ils contenaient sur la vénalité do quelques
hommes d'Etat anglais ; Querics concerning the conduct
which Englnnd should folloiv in foreign politîcs in the pré-
sent State of Europe {il S9) \ Plan of internai defence (1794);
Conséquences of tlie french invasion (1798); etc.
Dalrymple (sir James), archéologue anglais, fils du
précédent, mort après 1714. Avocat, il devint un des
principaux clercs do la Cour de session et fut créé baron-
net en 1698. Il a laissé, entre autres ouvrages : Apology
for myself {\S25) ; Collections concerriing fhe scottish his-
torg preceding the deatk of king David the First (1705).
Dalrymple (Alexandre), hydrographe anglais, né à
New-Hailes (Ecosse) en 1737, mort eu 1808. Au service
do la Compagnie des Indes, il parcourut les mers orien-
tales. Il croyait à l'existence d'un continent austral, mais
ses idées furent combattues par Cook, qu'il ne cessa d'atta-
quer dans ses écrits. Ceux-ci sont très nombreux et traitent
d'une grande variété de sujets, mais surtout de questions
relatives aux mers orientales; les principaux sont ; the
Discove.ries made in the South Pacific Océan (1768) ; an Histo-
rical Collection of the several voyages and aiscoveries in the
South Pacific Océan (1770), traduit en français par de Fré-
ville (1774); a Collecfion of voyages chiefly in the Southern
Atlantic Océan (1775); IJernoir conceniing the passages ta
and from China (1782); etc.
DALRYMPLE(sir Hew Whiteford), général anglais, né
en 1750, mort à Londres en 1830. Il servit en Flandre sous
le duc d'York (1793), devint g:ouverneur de Guernesey (1796),
commanda la garnison de Gibraltar (1S06) et fut mis, en 1808,
à la tête do l'armée de renfort envoyée en Portugal. Il
signa avec Junot la convention de Cintra. Cette convention
fut formellement désapprouvée par lo gouvernement. Dal-
rymple fut rappelé, traduit devant une commission d'en-
quête qui le disculpa. Mais il no put, par la suite, obtenir un
service actif. Il fut promu général, à l'ancienneté» en 1812.
Dalserf, bourg d'Ecosse (comté de Lanark), sur la
Clydo et l'Avon ; 3.000 hab. Houillère, sablières.
DALSIRE ou DALSIRA n. f. Genre d'insectes hémiptères
bétéroptères, famille des pentatomidés, tribu des phyllo-
céphalinés, comprenant des punaises propres aux régions
chaudes de l'ancien monde, et dont on connaît dix espèces.
(Les dalsires sont de taille moyenne ; elles ont la tête
courte, carrée, les antennes longues, le rostre court, le
corselet arrondi sur ses bords.)
Dalston, ville d'Angleterre (Cumberland), sur lo
Caldew ; 2.000 hab. Filatures de coton, forges, et surtout
manufactures d'armes blanches.
DaltON in Furness, ville d'Anglotorro (Lancashire),
au fond d'un petit golfe de la mer d'Irlande; 13.300 bab.
Mines et exploitations métallurgiques. A 6 kilom., ruines
du prieuré de Furness.
Dalton (Jean), physicien et chimiste anglais, né à
Eaglesfield (Cumberland) en 1766, mort à Manchester en
134 1. Dès 17S7, il commença ses travaux météorologiques,
qu'il poursuivit pendant sa vie entière, ot qui comprennent
plus do 200.000 observations. En 1793, Dalton fut nommé
professeur d'histoire naturelle au collège de Manchester.
Il y demeura jusqu'en 1801, et, (h^puis cette époque, il par-
courut les principales villes do r,\nglclorre, enseignant la
chimie et vulgarisant partout les bellos recherches aux-
quelles il so livrait. En 1817, il fut élu président de la
Société philosophique et littéraire de Manchester. Bientôt,
la Société royale do Londres, et plus lard l'Institut do
France le comptèrent parmi leurs membres. En 1833, lo
gouvernement anglais lui allouait uno pension.
Comme physicien, il a surtout fait porter ses éludes sur
les fluides élastiques; il détermina les tensions de la va-
peur d'eau aux diverses températures. Il publia uno excel-
lente tablo dos chaleurs spécifiques des gaz. On lui doit,
en outre, un niémoiro sur les faits relatifs ii la vision des
couleurs, et il a fort bien décrit la maladie connue aujour-
d'hui sous le nom do dyschrotnatopsie ou daltonisme, ma-
ladie dont il était atteint. Commo cliimisto, Dalton api^>orta
do nombreux perfectionnemonis ù la théorie atomique.
Selon lui, les corps composés seraient formés par l'agglo-
mération do parcelles indivisibles; mais il n'affinno rien
sur les rapports do leurs poids et do leurs dimensions.
Dalton s'occupa aussi de linguistique; on possède do lui
uno grammaire anglaise, citée commo un des moilleurs
ouvrages en ce gonro.
Dalton fut un dos premiers ù aider Fulton do sa protec-
tion ot do ses conseils.
Outre do nombreux mémoires, Dalton a laissé trois
traités importants : Mctcoroloqical observations aud essays
(1793) ; Acw System ofchemica) philosophy (1808-1810).
Dalton (loi dk). V. ciiimir.
Dalton (Alexandre, comto), général français, né A
Rrives (Corrèzo) en 1776, mort ù Vorsaillos on ISM». H
.servit successivement sous los ordres do Ilocho dans
l'expédition d'Irlande, do Murât en Italie, où il so distin-
gua ù Marengo, de Loclorc A Saint-Domingue, fut nommé
colonel après la butaillo d'Austerlitz, général do brifcrado
03
DALTONGANDJ — DAMAS
en 1808, reçut une grave blessure à Smolensk. Enfermé
dans Erfurt en 1S14, il défendit cette place pendant six
mois, et ramena sa garnison en France. Le gouvernement
de la Restauration lui conféra le titre do « comte » et le
grade de lieutenant général.
DALTONGANDJ. ville de l'Inde anglaise (Bengale [prov.
de Tchota-Nagpour]), sur le Koël, sous-affluent du Gange
par le Sône; 7.440 hab.
DALTONIE {ni) n. f. Genre de mousses, famille des
daltoniées hookériées, comprenant une seule espèce, qui
croit au bord des ruisseaux, dans le nord de l'Europe.
DALTONIEN, ENNE (rit-m, en') adj. Qui est affecté du
daltonisme : L'historien Sismonai était daltonien.
— Substantiv. : Un daltonien. Une daltonienne.
DALTONISME (nissm') n. m. Imperfection de la vue, qui
consiste à confondre plusieurs couleurs entre elles, ou
même à n'avoir aucune notion de certaines couleurs.
Il Daltonisme dichromatigue. Affection des personnes qui
ne distinguent que deux couleurs, il Daltonisme polychro-
matigue, "Affection de ceux q^ui distinguent plus de deux
couleurs, mais qui ne les distmguent pas toutes.
— Encycl. Pathol. Le daltonisme est uu trouble qui
consiste à confondre entre elles certaines couleurs, ou
même parfois en uoe véritable cécité pour des couleurs
déterminées. Le pliysicien anglais Dalton a, le premier,
bien décrit cette affection, dont il était lui-même atteint.
Généralement, le daltonisme est congénital, parfois même
héréditaire et, dans ce cas, permanent. Mais on a cité, à
la suite de blessure de la tcie, de coups violents sur l'œil,
de fatigue visuelle, des cas de daltonisme acquis, qui,
eux, guérissent facilement. Les daltoniens ne perçoivent,
dans les cas les plus fréquents, ni une certaine couleur,
ni la couleur complémentaire, le plus fréquemment le
rouge et le vert. Aussi a-t-on dû renoncer, sur les chemins
de fer, pour les signaux de sens contraire {par exemple
l'Oie libre ou barrée), à l'emploi de couleurs complémen-
taires. Une circonstance fortuite vient seule avertir du
daltonisme : tel le cas de ce clergyman, qui avait choisi un
drap écarlate pour son vêtement. Les meilleurs procédés
pour reconnaître le daltonisme consistent à faire exami-
ner des tableaux contenant des carrés diversement colorés,
ou, mieux encore, à faire trier et réunir par couleur et par
nuance des pains à cacheter ou des écheveaux de laine.
Le daltonisme est plus fréquent chez l'homme que chez la
femme. Suivant la couleur non perçue, on décrit diverses
variétés de daltonisme : l" achromatopsie, cécité complète
pour toutes les couleurs ; 2*' anérythropsie , cécité pour le
rouge; Z* achloropsie, cécité pour le vert; et 4» acyanop-
aie, cécité pour le bleu. Le daltonisme ne présente aucune
gravité : il empêche l'exercice de certaines professions,
où la distinction des couleurs est indispensable.
— Milit. Cette infirmité n'est pas un cas de réforme; mais
elle empêche ceux qui en sont atteints d'être classés dans
le régiment des chemins de fer, ou comme pontonniers
et télégraphistes, à cause de la nécessité de distinguer,
dans ces services, les signaux rouges des signaux verts.
SalT, fleuve côticr de l'Australie (Australie septentr.),
se jetant dans la mer do Timor ^baie d'Anson), après un
cours de 760 kilom.
DalT (César-Denis), architecte et publiciste français,
né à Verdun (Meuse) en iSli, mort à Paris en 1894.
Comme architecte, on lui doit la belle restauration de la
cathédrale d'Albi, mais il est surtout connu comme ar-
chéologue. Dans une suite de voyages à travers les deux
mondes, il recueillit des documents architecturaux pré-
cieux, qu'il a publiés soit dans la Revue de l'architecture et
des tracaux publics, fondée par lui en 1810, soit dans
d'autres publications, notamment : Motifs historiques d'ar-
chitecture et de sculpture d'ornement, pour la composition
et la décoration extérieure des édifices (1864-1869); Motifs
historiques d'architecture et de scuïp'ture. Décorations ifité-
rieures {1S1A-IS15); Architecture funéraire (1873); Choix de
tombeaux modernes (ISI 9); Motifs divers deserru7'erie{lSS2);
Des Iiautes études d'architecture (1SS9). César Daly avait
été tm ardent phalanstérien.
Dalyell ou DalzelL (Thomas), général écossais,
né en 1599, mort en 1685. Il prit part, en 1C28, à l'expédi-
tion de La Rochelle, et, en 1650, à la bataille de Worcester,
où il commandait l'infanterie royaliste. Fait prisonnier, il
s'échappa et alla servir dans l'armée russe contre les
Tatars et les Turcs. En 1665, Charles II le rappela et le
mit à la tête des troupes écossaises : il traita les Covc-
nantaires avec la plus grande cruauté. Depuis la mort de
Charles I", il laissa constamment croître sa barbe en signe
de deuil.
Dalzell (Andrew), philologue écossais, né en 1742,
mort en lbû6, professeur de grec à l'université d'Edim-
boorg. Eo 1783, il contribua à. la fondation de la Hoyal
Society of Edinburyh. Il a laissé de nombreux ouvrages
pédagogiques.
DAM (dan — du lat. damnum, punition qui entraîne perte,
amende, dommage) n. m. Préjudice, dommage : Faire
queU/iie chose à son dam. (Vieux.)
— Théol. Peine du dam, Châtiment des damnés, ot qui
consiste dans la privation éternelle du la vue do Dieu.
— Encvcl. Théol. V. esfee.
DAM (dam' — corrupt. du lat. dominas, maître) n. m.
Vieux mot qui signifiait « soigneur ■ , et qui est entré, avec
ce sens, dans un certain nombre de mots et particulière-
ment de noms do lieux dépendant d'une seigneurie, ou
constituant eux-mêmes une seigneurie; tels sont : viDAMt-,
DAMmartin, h\iipi€rre,ctc. li On dit aussi dan, dans, dkmp,
Di^NT, DOM, DON ct D0M8 (cD bas latin domnus),
VAM'dam') n. m. Vieux mot hollandais qui signifie Digue
pour retenir les eaux, ct qui entre dans la composition
d'un grand nombre de noms do villes possédant des digues
de ce genre, comme .Ama/erDAM, hottvriihm, Saaru\:^i,
SchieDAU, MonickenuKii.
DAM interj. V. damb.
Dam ou Damme, ville de Belgique fprov. de la Flandre
occi'l.j, arr. admin. et judic. de Bruges, sur le canal do
Bruges à l'Ecluse; I.0H5 liab. Commerce rlo bestiaux, de
céréales. Dam fut roridéc au xii* sièrio par Philippe d'Al-
sace, et re»;ut une charte communalo comme les grandes
villes flamandes. En 1213. une flotte français© fut anéantie
dans le port de Dam. Philippe Auguste se vengea en brû-
lant la ville, qui fut reconstruite peu après. Dam a perdu
de son importance depuis que la mer s est retirée ; tout le
coramerce de cette partie de la côte se fait maintenant
au port de l'Ecluse. Hôtel do ville (xiv'.s.); église Sainte-
Marie (XII" s.). — Patrie du poëte flamand Jacques van
Meerlaut (1235-1300).
Dam (Hermann George), violoniste et compositeur, né
et mort à Berlin (1815-1858), musicien de chambre à la
chapelle royale de Prusse. Outre plusieurs ouvertures, des
cantates et des lieder, on lui doit quatre opéras : la Fille du
pécheur (1831); Cola Rienzi; la lionde du sabbat (1842); et
les Marchandises anglaises (1S44). Il a écrit aussi deux ora-
torios : l'Alléluia de la Création (1847), et die Gùndflerth.
DamaGHOS. Myth. gr. Sorte de loup-garou. Changé
en loup pour avoir mangé un petit enfant sacrifié à Zeus
Lycien, il reprit sa forme humaine au bout de dix ans, et
gagna lo prix de la lutte aux jeux Olympiques.
damage {maj') n. m. Action de damer les terres au
moyeu de la dame ou demoiselle.
DamaGÈTE, roi d'Ialysos, dans l'île de Rhodes, nui
vivait au vu' siècle avant notre ère. Il épousa la fille
d'Aristomène, le héros mcssénion. De cette union naquit
DiaiiToras, célèbre par ses victoires aux jeux Olympiques,
et p^ère de Damagète, autre vainqueur aux jeu.Y.
DaMAGÈTE d'Héraclée, poète grec d'époque in-
certaine, mais postérieur au ii'' siècle avant notre ère.
Il célébra dans ses vers les Acliéens Machatas et Chéro-
nides, qui avaient péri en combattant pour leur patrie.
On lui attribue une douzaine d'épigra.Times de VAntholoyie.
Ses œuvres, dont le grammairien Démosthène le Thrace
avait composé un choix, paraissent avoir été souvent
confondues avec celles de Méléagre.
Damahour. Géûgr. V. Damanhour.
DamALA, ville de Grèce (Morée [nomarchie d'Argollde-
et-Corinthie, près du golfe d'Atliènes] ) ; 450 hab. Rési-
dence d'un évêque grec; ruines et inscriptions dans les
environs. Là s'élevait l'ancienne Trézène.
DAMALIS {liss) a. ni. Genre d'insectes diptères bracliy-
cères, famille des asilî-
dés, tribu des asilinés,
comprenant des mou-
ches carnassières à
tête large et courte, à
trompe saillante , ù
norvulation des ailes
simple. (Les damalis
forment le passage en-
tre les asilidés et les
h_vbotidés; les espèces,
peu nombreuses, habi-
tent la région indienne.)
DAMALISCUS (skuss)
n. m. Genre d'antilopes
voisines des bubales,
dont elles différent par
la courbure de leurs
cornes dirigée en
arrière.
— Encycl. Les da-
maliscus, anciennement appelés damalis (ce mot s'applique
à un genre d'insectes), sont de grande taille et se caracté-
risent par leur robe brun chocolat, varié de blanc ou de
noir; tous sont de grande taille ot habitent les régions
chaudes de l'Afrique. On en connaît cinq espèces.
DAMALURATE n. m. Chim. Sel dérivant de l'acide da-
maluriijue.
DAMALURIQUE (W/c' — du gr. damalos, veaa, et owroï(,
urine) adj. Chim. Se dit d'un acide qui a été retiré de l'urine
de vache.
DAMAN n. m. Genre de mammifères proboscidiens,
famille des lamnunguiés, comprenant de petites formes
courtes, ressemblant à des marmottes, ayant trois doigts
aux pieds de derrière,
quatre à ceux de devant,
tous garnis de petits sa-
bots.
— E.NCYCL. La denti-
tion des dajuans les rap-
proche à la fois des
rongeurs et des pachy-
dermes. Ces singuliers
animaux, de la taille d'un
petit lapin, habitent
l'Asie Mineure et l'Afrique. On en connaît douze espèces.
Leur nom scientifique de hyrax a été remplacé définiti-
vement par celui de procaria, qui était, du reste, le plus
ancien (1781). Les damaus vivent par petites sociétés dans
les terrains rocheux et accidentés; ce sont des animaux
inoffensifs, herbivores, qui, par leur genre de vie, présen-
tent de grandes analogies avec les mWmottes.
Daman, l'un des débris de l'empire portugais dans
l'Inde. Ce territoire est situé sur la cote de la mer d'Oman,
à l'entrée du golfe do Cambaye, au N. de Bombay ; il me-
sure 80 kilom. carrés, et compte 57.000 hab. Forêts, cul-
ture du riz, du froment et du tabac. — ]^a ville de Daman,
ijui lui lionne son nom, est située à l'embouchure d'un
petit fleuve, le Damànganga ; elle a été prise par les Por-
tugais une première fois en 1531, puis définitivement on
1558. Politiquement, elle relève du gouverneur de Goa.
Daman, ancienne désignation do la longue plaine qui
borde, dans l'Inde occidentale, le Pendjab à TO., entre les
monts Soleiman et l'Indus. Le Daman mesurait 480 kil. du
N. au S., et 100 kii d'O. en E. ; il s'étendait au S., jusqu'au
Sind. Conquis en 1819 par lo roi de Lahoro, en 1849 p:ir
les Anglais, avec io Pendjab, il avait pour ville principale
Dera-IsmaiH-Khan, sur l'Indus. Aujourd'hui, il forme la
presque totalité do la province de Deradjat.
Damanhour, ville du Delta d'Egypte, chef-lieu do la
province do Béhérah , avec une population d'environ
30.000 habitants, sur le chemin de fer uAloxandrie au Caire,
avec embranchement sur Rahmanîyèh et Dessouk, dans
la rlirertion du N.-E. Elle possède quelques manufactures
de coton; on y célèbre trois fols l'an une foire religieuse,
sous l'invocation du cheikh Abou-Klsli. Elle s'élève .sur
l'emplacement d'une très ancienne petite ville consacrée
an dieu Thot, ct appelée en conséquence par les indigènes
Damaliscus.
(
498
Pa-Tehoufî, par les géographes d'époque gréco-romaine
Nennopolis avec l'épithète la Petite, pour la distinguer
de la célèbre Hermopolis au Saïd. Elle devint, aux temps
byzantins, le siège d'un évéché, encore existant aujourd'hui
dans l'Eglise copte. Bonaparte faillit y être pris en 1798,
et il y prononf;a le mot fameux : " Il n'est pas écrit là-
haut que je doive être jamais le prisonnier des Mame-
louks ; prisonnier des Anglais, à la bonne heure ! »
DAMAR n. m. Variété d'arbre résineux, provenant de
l'archipel indien et qui donne une gomme estimée, que
l'on appelle yomme damar ou damarine.
Damar, ville de l'Arabie (Yémen [prov. do Sana]),
prés dune petite rivière; 5.000 hab. Château fort; uni-
versité pour la secte des zéites.
DAMARA n. m. Comm. Taffetas à fleurs du genre des
armoisins, qui se fabrique dans l'Inde. 11 On écrit aussi
DAMARAS.
DAMARALAND. V. SUD-OUEST AFRICAIN-ALLEMAND.
DamARAS, population du sud-est de l'Afrique, qui
occupe le territoire situé entre le lac M'gami et la mer.
— Un Damara.
— Encycl, Ces nègres se donnent à eux-mêmes le nom
d'fjra-ffei'eros. Ce sont des individus de grande taille, à
traits réguliers, qui, d'après Andcrsson, -c pourraient ser-
vir de parfaits modèles u. Ils forment une peuplade mêlée,
divisée en Da7naras rouges et en Dumaras notrs. La plu-
part se rapprochent physiquement des Zoulous. Ils se
rasent la tête ct ne conservent qu'une mèche de cheveux
au sommet et une couronne au-dessus des oreilles. Leur
vêtement se compose d'une courte cotte et d'une peau jetée
sur une épaule. Ils ne cultivent qu'un peu de tabac et se
nourrissent des produits de leur chasse et de racines sau-
vages. Toute idée religieuse paraît leur faire défaut.
DAMARCHUS (kuss) n. m. Genre d'arachnides aranéides
tétra-pneumones, famille des avicularidés, comprenant
des mygales malaises, caractérisées parla région sternale
à impressions nettement séparées. (Les damarchus ont les
mœurs des mygales. L'espèce type, le damarchus Work-
mani, habite Sumatra.)
DAMARÈTE OU DAMARETION [ré-ti — n. pr. de femme)
n. f. Numism. Monnaie frappée en Sicile, vers 480 av. J.-C.
— E>'CYcL. Les historiens rapportent que les damarètes
furent frappées en l'honneur de Damarète, femme de
Gélon, tyran de Syracuse, avec le produit d'une couronne
valant lOO talents d'or, que les Carthaginois avaient
oflerte à cette princesse pour la remercier de ce qu'elle
avait décidé son mari, leur vaiiK|ueur, à ne pas leur
imposer des conditions trop onéreuses. Aucun exem-
Iilaire de cette monnaie n'a encore été trouvé.
DAMARINE n. f. Gomnie ou résine que produit lo damar.
DAMARITE n. m. Genre de végétaux fossiles, de la
famille des conifères, qui présente quelque analogie avec
les dammaras. 11 On écrirait mieux dammaritk.
DAMARU n. m. Tambourin d'origine fort ancienne, qui
ressemble à un sablier. (Les Chinois
et les Japonais possèdent un instru-
ment de forme analogue.)
Damas, ville de l'empire ottoman
(Turquie d'.\sie [Syrie]), au pied du
versant oriental de l'Anti-Liban, au
milieu d'une large vallée (El-Goutah),
qui s'ouvre, à 1 E., sur le désert de
Syrie. Le Nahr-Barada(Crysorrhoas),
qui naît dans l'Anti-Liban et va se
jierdro dans le Bahr-el-Atèbe, lac salé
de la lisière du désert, traverse la
ville, dont la population est estimée
à plus de 210.000 hab. {Damasqnins, Damaru
ines.) L'aspect de Damas est, de loin,
des plus agréables, avec les coupoles et les minarets, les
jardins, la lumière éclatante; mais les rues, obscures, tor-
tueuses et sales, sont pour le voyageur une déception. On
V trouve, cependant, de beaux monuments : la Grande
^losquée fia mosquée des Ommiades), dont un minaret,
Médinct'Ysa, le minaret do Jésus, a 80 mètres de hauteur,
et la mosquée de Senan-Paclia, richement décorée. La ci-
tadelle est de 1219; deux portos, Bab-el-Charki et Bab-es-
Saghir, sont do construction romaine. Mais ce sont surtout
l'industrie et le commerce qui donnent k Damas sa grande
importance. Si les produits de la célèbre fabrique d'armes
blanches de cette ville ont perdu leur antique renommée,
la fabrication des soieries et l'industrie do la sellerie (néces-
saire pour les caravanes) sont encore florissantes; Damas,
de plus, fabrique des cotonnades, des manteaux en poils
de chèvre, des parfums, des tapis. Plus important encore
est son commerce. Tête de ligne des caravanes de Bagdad,
reliée avec le port de Beyrouth par un chemin de fer (de-
puis 1895) [146 kil.], Damas centralise tout le trafic entre
les ports de la Syrie, la Mésopotamie et la Perse.
Damas est une des plus vieilles cités de l'Asie. Déjà
florissante au temps de David, qui lutta victorieusement
contre elle, vantée par l'Ecriture, elle passa des mains
des Héljreux dans celles des Assyriens, des successeurs
d'Alexandre, puis des Romains. Prise par Pompée en
G4 avant J.-C-, elle ne fut réunie définitivement à 1 empire
que sous Trajan, en 105 après J.-C. Les Arabes s'en empa-
rèrent dès C35, et le calife Omar résida alternativement à
Damas et à La Mecque. Siège du califat do GGO à 753, sous
les premiers Abbassides, elle fut, à l'époque des croisades,
le théâtre de luttes acharnées; en 1148, les croisés, com-
mandés par Louis VII de France et l'empereur allemand
Conrad, l'assiègent en vain. En 1401, ce sont les Mongols
do Timour-Leok qui la saccagent. En 1561, Sélim I" 1 en-
leva aux mamelucks d'P'gypte ; et, depuis, Damas est de-
meurée — .sauf durant l'éphémère domination égyptientie
do 1832 à 1840, sous Méhémet-AH — le siège d'un gouver-
nement ottoman. Le dernier événement dont cette ville
fut le témoin fut le terrible massacre des chrétiens du
9 juillet 1860.
— Allds. LiTTBR. : Chemin de Damas. V. Paul (saint).
Damas (provin'ck dk) ou Syrie propre, province de
la Turquie d'Asie, sur la lisière occidentale du désert do
Syrie. Elleestdiviséecn trois districts qui sont, du N.auS-,
ceux de Ilama, do Damas et do l'Haouran, et peuplée d'en-
viron 1.200.000 hab. Trois fleuves l'arrosent : lo Nahr-el-
Assy (Oronto), le Nahr-Hasbany (Jourdain supérieur) et lo
Nalir-Barada (lo fleuve de Damas). Capit. Damas.
499
DAMAS (ma) n. m. Tiss. Etoffe de soie, de laine, ornéo
de dessins, que l'on tirait do Damas (î^yrio), avant ([u'on
sût la l'ahru|uor on Enropo. ii Lin^o ouvré pressentant des
dessins analogues à ceux des ototTos de damas : Nappe de
DAMAS.
— Armur. Lame de sabro forg(^e avec un acier sp<^cial,
ot qu'on tirait autrefois de Damas et du Lovant, mais que,
depuis le conmiouoement du xix" siècle, on sait également
I"al)ri(juer en Kurope.
— Bot. Variété de prune cstim(5e. n Variété de raisin,
appelée aussi raisin de Damas, il Nom vulgaire do la ju-
lienne dosjardins.
— Comm. Petit cigare très doux de La Havane.
— Encycl. Armur. Le damas était un acier d"uun nature
particulière, qui vonait cxclusivomont de l'Orient; on
rappollo aussi acier damassé, acier indien et acier W'ooi;.
Autrefois, on lo fabriquait avec des morceaux do fer
aftinos au bas foyer, ipio l'on chauffait dans dos creusets
jusqu'à demi-fusion, on ajoutant dans les creusets dos
copeaux do bois et des feuilles. L'acier obtenu était lo
damas indien. Aujourd'hui, ou lo fabrique au moyen do
tiges d'acier do dureté différente, que l'on tord ensemble
très inégalement ; puis on les soude eu augmentant leur
torsion et on les forgo en repliant toutes ces tiges sur
ollcs-mémes. Il ne reste plus qu'à polir la barre obtenue.
On fabrique souvent de faux damas, dont l'apparence est
tellement diffcronto do celle du vrai, qu'elle no saurait
tromper que des yeux tout à fait inexpérimentés. Ou l'ob-
tient on traçant à la surface d'objets d'acier, avec un
corps gras et un pinceau ou un chiffon, des figures qui
rappellent plus ou moins les moires. Los lames d'acier
sont ensuite trempées dans un acide qui n'attacjue que les
points non recouverts par lo corps gras, puis lavées à
l'eau ot enfin nettoyées ; elles portent alors des traces
creuses ot en relief qui représentent les fibres cristallines
du moiré véritable.
L'origino du damas semble être persane ; aujourd'liui,
c'est encore à Ispahan que l'on fabrique les plus beaux.
Suivant la couleur, la tonour dos divers métaux en car-
bures, on distingue les damas noirs, fjris, bilieux, }-on-
ceux, etc. Un des plus estimés est lo damas noir des an-
ciennes fabriques do Constantinople.
— Archéol. D'une manière générale, on entendit, au
moyen âge et jusqu'au xvii" siècle, par ouvraffP de Damas,
toute pièce de métal, de tissu ou de cuir, dont le champ
était couvert d'ornements en relief uniforme, valant par
l'abaissement de ce champ; telle est la vraie signification
du mot DAMASQUINE.
En tant que tissu, lo damas était un drap de soie, à ra-
mages, dont les dessins, ton sur ton, sont satioés, tandis
que le fond est travaillé à la façon des taffetas et a un
léger relief. Ou doit faire rentrer les damas multicolores
dans la catégorie des lampas ou damasquins, et les damas
veloutés ou de Samarkandc dans colle des velours ciselés.
Los damas primitifs étaient tout soie, et on appelait
ca/fards les tissus de fil, ou tramés de coton, de laine, etc.,
qui reproduisaient les ornements des damas. Les motifs
do décoration des vrais damas étaient des figures hu-
maines ou des animaux. Les fabriques do Lncciues et
autres villes d'Italie ne tardèrent pas, après les dernières
croisades, à imiter ces précieuses étofi'es qui, dès le
xii" siècle, passaient couramment pour surpasser les jdus
belles soieries de la Perse et de l'Inde. Quant au linge
damassé, le plus fameux vint longtemps de Venise qui en
garda la réputation jusqu'à la fin du xvi» siècle. On com-
mença alors d'en fabriquer en France, notamment on
Champagne, etc.
— Tiss. Le damas de soie est un façonné à chaîne et
trame de mémo couleur, mais dont renchevétromeut en
armures différentes consiituc le dessin.
Le damas de laine a une chaîne et une trame en laino
simple. On tisse cette étoffe en écru, en fils rectilignes,
ot on ne lui fait subir l'opération do la teinture (|u'après
tissage. Les dessins du damas de laine sont, ie jjIus sou-
vent, des ramages de grandes dimensions. Le damas <lo
soie et le damas do laino trouvent principalement leur
emploi dans l'ameublement; cependant, le premier est aussi
employé dans les ornements d'église.
Damas, uno des plus anciennes et illustres familles du
Forez, remontant à Fiziran Damas, ou do Damas, cheva-
lier, soigneur de Gousan on Forez, qui apparaît dans des
textes de la seconde moitié du xi* siècle. La branche aînée
s'éteignit en la personne de Gdy Damas, cinquième du
nom, qui mourut sans postérité, en 142:î. 8a sicur, Alix
Damas-C'ousan, mariée à Eustacho do Lévis, devint son
héritière, après un procès contre Antoinette Damas do
Couzan, dame do Chauvigny, sa tante. Do la brancho aînée
sortirent les branches de Coulanges,d'Aubière, de Marcilly.
Damas d*Antigny (.Josoph-François-Louis-Cliarles-
César, duc dic), né et mort à Paris (1758-1829). II était
sous-lieutenant au régiment du roi -infanterie en 1771,
capitaine eu 1778. Aido de camp do Rochambeau en 1780,
il fit avec lui les campagnes d'Amérique. Chargé par le
marfjuis do Houille do favoriser, à la tète de ses dragons,
la fuito do Louis XVI, il fut arrêté à Varennes, avec le
roi, lo 21 juin 1791. Il émigra. A la Restauration, il fut
nommé eommandant do la garde nationale à cheval de
Paris. En 1x25, il fut nommé duc et pair.
Damas d'Antigny (Joseph-Elisaboth-Rogcr. comte
Diî), frère du précédent, né à Paris on 17G5, mort à Cirey
(Côte-d'Or) en 1823. Il outra en I77ît, comme sous-lioute-
nant, dans lo régiment du roi. En 1787, il partit pour la
Tartarie où, sous les ordres du prince PotcmUin, puis du
prince de Nassau-Siegen, il comoatlit les Turcs sur terre
et sur mer, jusqu'en 1789. Catherine lui offrit uno épéo
incrustée d'or et lo commandement d'une colonne do gre-
nadiers. Il reçut, par la suite, le grade do général dans les
armées russes. Il servit ensuite dans l'armée do Condé.
A la Restauration, il fut élu député do la Ilauto-Marno
et do la Côte-d'Or, et reçut, en 181C, le commandement do
la l'J" division militaire.
Damas (Anno-IIyacinthe-Maxonco, baron Diîl, né à Paris
on 178.'), mort en 1862. Appartenait à uno famille bourgui-
F nonne, Emmoné par ses parents émigrés, il fut élevé à
Ecolo d'artillorio do Saint-Pétersbourg. Il assista comme
lieutenant de la garde impériale russe à la bataille d'Aus-
torlitz, et fut blessé à la Moskova. Il se distingua à Leip-
zig, & Brirtnne, sous les murs de Paris. A la Restauration,
il fut nommé lieutenant général; de 1810 à 1822, il com-
manda la H" division miliiairo. Ministre de la guerre (iii I82;i,
il devint unnistro dos affaires étrangères on 182-1. En 182H,
il devint gouverneur du jeune duc do Bordeaux et, on 1830,
ie suivit dans son exil. Il lut alors mis à la retraite. Il
revint en France quand l'éducation du prince fut terminée,
et vi'cut éloigné dos affaires.
Damas (François-Etienne), général français, né à
Pans en 1761, mort en 1828. Général do brigade en 1793,
il se distingua au siège de Mayence, força le passage du
Kliin à Neuwiod en 1796, et suivit Klébor en Egypte (1798).
Damas prit une large ot glorieuse part à tous les succès
do cette expédition. Après la mort do Klébor et la défaite
do Menou à Aboukir (1801), Damas et Reynier furent ac-
cusés par Menou d'avoir causé co désastre. Damas fut
laissé cinq ans on non-activité, puis enfermé à l'Abbaye
lors do l'arrestation de Moreau. Délivré par Murât, gou-
verneur de Paris, il fut nommé commaudaut militaire du
grand-duché de Berg, dont il commanda les troupes pen-
dant la campagne do Russie, où il soutint larriôre-gardo
de l'armée française. La Restauration lui confia des em-
plois de son grade.
DamascÈNE {mass-sèn'). Géogr. anc. Personne néo à
Damas, ou qui habitait cette ville. — /^5 Damascknes. .
— adj. Mythol, gr. Epithète do Jupiter, honoré à Damas :
Jupiter Damascènk.
DamascÈNE ou de Damas (saint Jean) ou saint Jean
Chrysorrhoas. V. Jkan.
DamascÈNE (Nicolas). V. Nicolas de Damas.
DamascÈNE, ancienne division do la Cœlésyrie, qui
tirait son nom do Damascus, sa capitale.
Damaschino (François), médecin français, né à Paris
en 1840, mort en 1887. Il fut professeur do pathologie in-
terne à la faculté de médecine do Paris, médecin do l'hô-
pital Laënnec et membre de l'Académie de médecine.
Outre de nombreuses publications sur la pleurésie puru-
lente, les maladies des voies digestives, il fit, en 1884, avec
Clado, la description d'un microbe en bâtonnets, spéci-
fique de la diarrhée infantile.
Damascius, philosophe grec, né à Damas vers l'an
480 de J.-C. Il étudia d'abord à Alexandrie sous Théou et
Ammonius, fils d'Hormias; puis il se rendit à Athènes, où
Zénodote et Marinus lui apprirent les mathématiques et
la philosophie, et où il fut formé à la dialectique par les
entretiens d'Isidore, auquel il succéda. Justinien ayant dé-
fendu l'enseignement de la philosophie païenne (529), Da-
mascius se réfugia, avec Simplicius et les derniers débris
de l'école de Plotin, auprès de Chosroès, roi de Perse, qui
obtint leur retour dans leur patrie en 533 ; mais les écoles
restèrent fermées et Damascius est le dernier qui ait pro-
fessé publiquement la théologie païenne. Comme philo-
sophe, il reste indépendant de Proclus qui, pour les der-
niers néo-platoniciens, était l'autorité sui>rème, et il se
rattache plutôt à Plotin. Il est un partisan fanatique de
la théurgie de Jamblique. Les principaux ouvrages de
Damascius sont : des Commentaires sur divers dialogues de
Platon; une Histoire des principaux éclectiques.
DaMASCOS. Myth. gr. Fils d'Hermès et d'Halimède,
héros éponyme de la ville de Damascos ou Damas, on Syrie.
^Un autre personnage du même nom osa couper les vi-
gui^s plantées par Dionysos, qui l'écorcha vif.
DamaSE I*"" (saint), pape, du commencement d'oc-
tobre 36G au 10 ou au 14 décembre 384. Né en Portugal,
il vint à Rome et jouit do la confiance dos papes Félix II
et Libère ; il fut élu à la mort do ce dernier. Riais un parti
de mécontents lui opposa l'antipape Ursicinus ou Ursinus.
Damaso dut avoir recours à la torco pour se maintenir
contre son rival, qui, après avoir suscité doux énioutes
sanglantes, fut exilé par l'empereur Valentinien. Aussitôt
affermi dans son pouvoir, lo pape réunît plusieurs con-
ciles. L'un d'eux, tenu en 381, compta parmi ses membres
saint Ambroise, saint Epijihano et saint Jérôme. Damaso
chargea "o dernier de réviser l'ancienno version latine de
l'Ecriture sainte connue sous lo nom iVIlalique, et c'est
des travaux du saint docteur qu'est sortie la Vulgate. Da-
maso eut encore une grande part dans la rédaction du ca-
non des Ecritures, publié plus tard par le pape Gôlaso. La
pureté de ses mœurs, attaquée par ses ennemis, fut solen-
nellement proclamée par lo concile do 381. L'énergie do
ses convictions lui valut lo surnom do <■ diamant de la
foi n, qui lui fut décerné par lo sixième concile œcumé-
nique (381-382), deuxième do Constantinople.
Très dévoué au culte des martyrs, il entreprit d'inté-
ressants travaux dans les catacombes et découvrit un
grand nombre do tombeaux pour lesquels il composa lui-
même, en vers latins.de nombreuses épitaphos. Il avait
écrit un poème Sur la virginité, qui est perdu. Lo Liber
pontificalis (Livre des papes), qui lui avait été attribué au
moyen âge, n'est pas de lui. (V. Duchesuo, Etude sur le
I.ilier ponlificalis [1877].) Plusieurs do ses lettres ont été
conservées. — Féto le 11 décembre.
Damase II, pai)e du 17 juillet au 8 aoftt 1048. Evoque
do Brixon, en Tyrol, et candidat de l'empereur Henri III, il
fut accueilli pai* lo peuple romain : mais il mourut presque
aussitôt, à Palestrina, peut-être empoisonné, après un pou-
tilicat de vingt-trois jours.
DamasiCHTHON. Myth. gr. Un dos fils do Niobé, qui
périront sous les Jlèches d'Apollon.
Damasiennes (Inscriptions). Lorsque le pape Da-
maso fit restaurer, dans les catacombes, les loinbos des
saints ot des martyrs, il
composa, pour honorer
leur mémoire, dos épita-
l)lios en vers latins qu'il fit
graver sur des plaques do
marhn^ parmi habile calli-
graphe, Fiirius Dionysius
Philocalus. Les caractères
do ces inscriptions, dils
damasiens , sont remar-
(luablcs par la netteté et
1 élégance do leurs contours. Rossi, dans les fouilles exé-
cutées au cimotière do Callixte, u retrouvé dos inscrip-
tions damasiennes dans los cryptes dos papos, do suint
('orneiHe, do saint lùisèbe, etc.
Damasippos. Myth. gr. Fils d'Icarios et do Péribéo,
et Irèro de Poiiélopo.
Damasippus (Licinius), Romain du premier siècle,
grand umulour d'ohjots d'art. Il se ruina ot allait se donner
BEAnSSIMOMARTYRI
lANVARlO
DAMASVSHPISCOP
FECIT
Inscription «InmnKlcniio
(cryptu ilo saint JuDvler).
Travail de damasqiiinage.
DAMAS — DAMASSERIE
la mort quand lo stoïcien Stortinius le convertit ot on fit
un adepte fervent. Horace [Sat. II, III) lo mot en scèno
d'une manière assez ridicule, on lui faisant exposer avec
la vervo d'un hâbleur la philosophie de son maître, qu'il
comprend à peine. 11 cherche à prouver par beaucoup
d'exemples que tous les hommes sont fous, excepté los stoï*
cieus. Boileau s'est inspiré do co modèle dans la Satire IV,
DamaSISTRATE, roi de Platées, aux temps héroïques.
(U rendit les derniers devoirs à Laïos, tué par Œdipe.)
DAMASONIE(nOn. f. Genre de plantes aquatiques, do la
famille des alismacées, tribu dos ahsmées, et comprenant
environ six espèces d'Europe et d'Afrique.
Damasos. Myth. gr. Troyen qui fut tué par Poly-
pète, au siège de Troie.
DAMASQUETTE {skèt') n. f. Etoffe de soie vénitienne,
richement ornementée et renommée au xvm» siècle.
DAMASQUIN [s/cin) n. m. Poids en usage en Orient, et
appelé aussi rottolo. il Tissu de soie multicolore, de la
nature des lampas ou brocatelles, qui s'appelait aussi
DAMASQUINE et CATALODFFIÎ, et quï fut en USagO aux XVI"
et XVII* siècles.
DamasQUIN [skin], INE, personne néo à Damas ou qui
liabite cotte ville. — Les Damasquins.
— Adjectiv. Qui se rapporte à cette ville ou à ses habi-
tants. 11 Se disait d'une arme faite en acier de Damas :
Glaive damasqdin.
DAMASQUINAGE (ski-naf) n. m. Art ou action de da-
masquiner, c'est-à-dire d'incruster dans un objet de métal
des filets d'un autre métal qui suivent les contours do
dessins préalablement gravés dans l'objet à décorer. (Le
damasquinage est fréquemment employé pour l'ornemen-
talion des arm_es, sabres, fusils, etc., et aussi pour celle do
nombreux objets d'art.) il Résultat de cette opération.
— Par ext. Ensemble d'ornements variés sur un objet
quelconque.
— Damasquinage héliographique. Procédé imaginé par
Niepce au moj'cn duquel on produit sur un métal des
dessins d'un autre métal, à l'aide de l'action de la lumière
et de la pile.
— Encycl. Le damasquinaqe proprement dit, ou tau-
chie. n'a aucun rapport avec \a. damasquine ; il consiste à
enchâsser un fil de cui%Te, d'or ou d'argent, sur une surface
de fer ou d'acier. Le dessin, uno
fois arrêté à la pointe ou à l'eau-
forte, est creusé à bords vifs, de
telle façon que la cavité aille tou-
jours en s'élargissant vers lo fond.
Le fil carré ou la torsade do fili-
grane est enfoncé au moyen d'un
ciselot dans cette rigole, puis
battu au marteau de telle manière
que les bords s'en rabaissent sur
lui et l'enchâssent. La pièce est
ensuite terminée avec une lime
douce et polie à l'émeri. On varie
cette méthode à l'infini en faisant
les cavités d'incrustation plus ou moins larges. Les Arabes,
les Persans, les Indiens en ont fait ot en font encore la
meilleure application à la décoration des armes. En Espa-
j 1 e. ou fabrique couramment do beaux objets ainsi damas-
quinés. Il no faut pas confondre lo damasquinage avec
lazziminia. V. ce mot.
DAMASQUINE {skiîi' — rad. Damas) n. f. Archéol. Modo
d'ornementation sur cuir ou métal, consistant â abaisser lo
fond autour d'ornements qui doivent s'y détacher on relief.
— Encycl. U ne faut pas confondro la damasquinurc
ou damasquinage, qui est un travail d'incrustation, avec la
damasquine. Les travaux à la da-
masquine sur métal s'obtenaient \\^^
on abaissant le fond a l'acide, yj([^
puis en le retouchant au burin,
ainsi qu'en régularisant et avi-
vant les contours des ornements
réservés on relief. Un exemple
de travail à la damasquine est
fourni par le joli cor, en or, do
François I", conservé au muséo
du Louvre.
DAMASQUINER (ski-}ié) v. a.
Faire du damasquinage : Da-
MASQUiNF.R uHC avme. C'est sous
Henri IV que l'art de damasqoinkr fut importé en France.
DAMASQUINERIB n. f. Syn. de damasquinagi-:.
DAMASQUINEUR (.'f/k'i) n. m. Celui qui damasquine.
DAMASQUINURE U. f. Syn. do DAMASQUINAGli.
DAMASSADE [ma-sad') n. f. Etofl"o damassée, soie ot lU.
DAMASSÉ (ma-sè) n. m. Tiss. Linge damassé, c'est-à-
dire linge do table agrémenté do dessins comme les damas,
ot représentant le plus souvent tlf-: :'vir'-. ^ ■ •' -m- 'fs
personnages ou des
scènes do dilTéronts
genres qui se rappro- |flî^'ï-£ll
client do la nature. Ip'rî\^"<|
— Métall. Syn. de
DAMAS.
— Encycl. Colingo
se fabriquait exclusi-
vement jadis avec
des fils de lin ; mais,
aujourd'hui, on mè-
hingo fréqnemmeni
le Ini et le coton. Lo'^
Flandres françaises
et belges produisent lo damassé en grande quauiiU!. Oi
donne encore lo nom do damassé à la toile ù malola!
fabriquée avec des fils do lin et dont los dessins sont faits
avec des fils do coton. Lo juto ost aussi fréqueramout
employé pour ce genro do fabrication.
DAMASSER [ina-sè] V. a. Fabriquer en donnant uno
façon de damas, en parlant du linge : Damasskh une foile.
Il Donner au fer, à 1 acier, la façon du duinas : Damassku
de l'acier. (Y. PAMAslarmnr. ].) il Façonner, tresser des orne,
ments de vannerie, semhlables il ceux du liu^e damassé.
Se damasser, v. pr. Etre damassé, être fait à la façon
du damas : L'acier su damassk par l'action des acides.
DAMASSERIE {ma-te-rt) a. f. Fabrique do linge damass6.
Travail de damasquine.
On
DAMASSEUR
DAME
DAHASSEUR {jna-seur'), EUSE n. Celui, celle qui tra-
vaille à la fabrication du damassé.
DAMASSIN (ma-sin) n. m. Etoffe plus légère et moins
forte que le damas ordinaire.
DAMASSDRE (ma-5ur') n. f. Dessin du linge damassé.
Il Travail subi par la toile pendant l'opération du tissage,
pour obtenir le damassé.
DABIASTER {ma-stèr') u. m. Genre d'insectes coléoptè-
res pentamères, famille des carabidés, comprenant des
caraoes de grande taille, très allongés et atténués eu
avant, à longues pattes, et dont les élytres sont souvent
terminés en^pointes divergentes.
— Encycl. On connaît cinq ou six espèces de damasters ;
toutes sont propres au Japon, vivent dans les forêts, au
pied des arores, dans la mousse, et se nourrissent de
mollusques. Les damasters sont noirs, violet sombre ou
métallique terne; ils varient beaucoup.
DamaSTÈS de Sigée, historien grec (V s. av. J.-C).
Contemporain d'Hérodote, il fut, au rapport de Suidas,
disciple d'Hellanicos de Losbos. Il écrivit une histoire
grecque, des généaloeies des héros de la guerre de Troie,
im catalogue ethnographique, un traité Sur tes poètes ci
les sophistes. 11 reste do lui quelques fragments, réunis
dans les Historicorum grxcorum fragmenta de C. Mùlier.
DamASTÈS. Myth. gr. Nom du brigand surnommé
Procroiistès ou Procuste.
Damastob. Myth. gr. Un des Titans qui escaladèrent
le ciel. (,So trouvant sans armes, il saisit un des géants
qu'Athéna venait de pétritier avec la tête de Méduse, et
le lança contre les dieux.) — Un des Troyens qui périreut
sous les coups de Patrocle.
DamatrION, femme do Sparte, célèbre par son pa-
triotisme. iSon rils ayant pris la faite dans une bataille
li%Tée par les Lacédéiuoniens aux Messéniens, elle le tua
de ses propres mains.)
DAMATRIS n. m. Bot. Syn. de haplocarphe.
DAMAYANTIA {ina-yan-si — de Damayanti, n. raythol. de
rindei n. f. lienro de mollusques gastéropodes pulmoués
stylomniatophores, famille des limacidés, comprenant des
limaces malaises, dont le manteau est converti en sac
viscéral placé eu avant. (Les damayantia sont voisines
des parmarion et des vitrinoidea; l'espèce type, damayan-
tia dilecta, habite Bornéo.)
SaMAZAN, ch.-l. de cant. de Lot-et-Garonne, arrond.
et à 22 kilom. de Nérac, sur le canal latéral à la Garonne,
et non loin du fleuve; l.hZZ hab. Bastide ou ville régulière
fondée en 1265 sous le nom de Castel-Comtal. — Le canton
a 11 comm. et 7.779 hab.
Dambagh, petite ville d'Alsace-Lorraine, cercle de
Schlestadt, située au pied des Vosges; 2.820 hab. La plus
importante région viticole de la Basse-Alsace. Dambach
fut conquise et annexée à ses possessions par l'évéque de
Strasbourg, Berthold de Teck, en 1227. En 1444, les Arma-
gnacs, sous la conduite du Dauphin (Louis XI), l'assiégè-
rent, et le Dauphin y fut blessé au genou par une flèche.
En 1870, elle faisait jpartie du département du Bas-Rhin,
arr. de Schlestadt. Dambach est très curieuse au point
de vue archéologique, ayant gardé intacts, depuis le
moyen âge, ses remparts, ses fossés, ses tours et de très
nombreuses maisons en bois sculpté, à encorbellements et
à larges galeries de bois.
DAMBONITE U. f. Chim. V. inosite.
Damborszitz ou DAMBORSCHUTZ, bourg d'Aus-
tro-Hongrie (Moravie); 2.000 hab. Fabrique de potasse.
DAMBOSE n. f. Chim. V. inosite.
Dahbournet (Louis-Auguste), chimiste et naturaliste
français, néet mortàRouen(1722-179ô).Il se livra, sur la bo-
tanique et la chimie, à des expériences et à des travaux aux-
(|uels ces deux sciences durent de précieuses découvertes.
J.e premier, en 1748, il songea à acclimater la garance dans
son pays, et la cultiva en grand dans les plaines d'Oissel.
Il eut aussi l'idée d'employer les racines fraîches pour la
teinture; il parvint à tixer solidement sur le fil de lin la
teinture rouge des Indes. Mais, ce qui a surtout rendu son
nom célèbre, co sont ses persistantes reclierches sur les
couleurs qu'on peut tirer des végétaux indigènes de France :
en moins de six ans, il on obtint plus de douze cents nuan-
ces solides sur laine. Ces résultats sont consignés dans un
ouvrage imprimé aux frais de l'Etat (1783). Une pension de
l.OOO livres fut accordée en 1783 à Dambourney, qui était
devenu, en 1761, secrétaire do l'académie de Rouen. C'est à
Oissel, où il avait créé un laboratoire, que Dambourney fit
toutes SCS expériences de teinture, aidé des conseils de
son ami Delafollie. Ses principaux écrits sont : lé Coup d'œil
purin, poème burlesque en patois normand (Rouen, 1774) ;
Becueil de procédés et d'expériences sur les teintures solides
que nos végétaux indigènes communiqué!} t aux laines et
lainages fl786); Instruction sur la culture de la garance
(1788); Histoire des plantes qui servent à la teinture (1792).
DaMBRAY (Charles-Henri, vicomte), magistrat et
homme politique français, né à Rouen en 1760, mort à
Dieppe en 1829, devint avocat général d'abord à la Cour
dos aides (i779), puis au parlement de Paris (1788). Quand
la Révolution survint, il se retira dans ses terres, n'y fut
pas in(|uiété, et vécut dans uno retraite dont il ne sortit
qu'un instant en 1797, pour être député do la Seine au
conseil des Cinq-Cents, Sa fortune politique commença à
la Restauration. Nommé par Louis XVÏII chancelier de
Franco, président do la Chambre des pairs et garde des
sceaux, il perdit cette dernière charge après les Cent-
Jours. mais conserva les deux premières jusqu'à sa mort.
Comme président de la Chambre des pairs, il dirigea les
débats relatifs au procès du maréchal rs'ey. Il se fit remar-
(lucr. sinon par sa supériorité intellectuelle, du moins par
1 honn'"-icté Je son caractère et la modération de son esprit.
Dambrowski (Samuel), théologien luthérien polonais,
né en Liihuanir; en 1577, mort en JG25. Il étudia la théo-
logie dans diverses universités d'Allemagne, et fut nommé,
00 1601, pasteur do la commune réformée de Posen. Kn
161S, \i:n difficultés suscitées dans cette ville aux dissi-
doaus le forcèrent à se retirer à Wilna. Les écrivains
luthériens du temps louent le savoir et l'éloquonco de
Dambrowski. Son ïiecueil de sermons (Thorn, 1621) est une
mino dans laquelle ont longtemps puisé les théologiens
proieitanis polonais.
DAMCKE(Berthold\ musicien allemand, né à Hanovre
en 1812, mort à Paris en 1875. Il se fixa à Paris et fut
l'exécuteur testameniaire de Berlioz. On connaît de cet
artiste : Catherine de Heilbronn, opéra, représentée K6-
nigsberg en 1845; Deborah, oratorio exécuté à Kreuze-
nach ; des chœurs pour le Faust de Gœthe ; uue ouverture
pour un drame de Shakspeare ; un oratorio de Noël ; le
32* Psaume; des lieder; des chœurs à quatre voix d hom-
mes, et de nombreuses compositions pour le piano.
DAME (du lat. domina, souveraine et maîtresse de mai-
son; d'où sont encore sortis l'ital. dojina et l'espagn.
doua) n. f.Autref. Femme d'un seigneurou d'un chevalier;
femme noble possédant uu fief: Ba! dame, dit le roy à la
royne. j'aimasse trop mieux que vous fussiez autre part qve
ry. (Froissart.) il Femme noble à laquelle un chevalier con-
sacrait des soins et faisait hommage de ses exploits : Com-
battre, Mourir pour sa damk. Porter les couleurs de sa dame.
— Par anal. Femme à laquelle on offre ses hommages
et son amour : Jurer fidélité à sa dame, ii Femme mariée
de certaines villes ou certains Etats anciens : D'ne dame
romaine. Une dame carthaginoise, il Titre honorifique donné
aux femmes de distinction : Grande dame. Haute dame
Il Titre que portent aujourd'hui toutes les femmes ma-
riées : Les jeunes filles n'aspirent qu'à devenir des damics.
(Rem. Ccst une incorrection de dire sa dame pour sa femme.
On doit dire : Il part, il vient, etc., avec sa femme et non
avec sa dame.) Il Maîtresse de la maison : Les domestiques
sont seuls, la dame est sortie, il Nom sous lequel on dési-
gne toutes les personnes du sexe féminin :
Rien ne pèse tant qu'un secret;
Le porter loin est difficile aux dames. La Fontaine.
— Fam. Espèce do titre qu'on joint au nom de baptême
des femmes de la campagne. (S'est dit à une époque mémo
où le titre de ■< dame » était réserve aux femmes nobles :
Dame Nicole. Dame Françoise.)
— Par plaisant. Femelle d'un animal ; animal ou objet
inanimé dont le nom est du genre féminin ; personnifica-
tion, sous un nom féminin, d'un être métaphysique : Dame
fourmi. Dame inargot (la pie). Dame justice.
— Agric. Mettre en petites dames. Dans le département
de l'Isère, Dresser debout les gerbes qu'on a attachées
avec un lien de paille, près des têtes, en ayant soin de
les laisser écartées du pied.
— Bot. V. belle-dame, bonne-dame, dame d'onze
HEURES, DAME-HONTEUSE, DAME-NUE, CtC.
— Entom. V. belle-dame.
— Fortif. Nom donné à une sorte de massif en maçon-
Dorie, légèrement tronconique, construit sur la crête des
I)atardeaux établis dans les fossés d'un ouvrage, pour em-
pêcher de pénétrer dans celui-ci en marchant sur cette
crête. (La dame doit avoir un diamètre égal à l'épaisseur
du batardcau et d'au moins i mètre à 1°,50 pour qu'on
ne puisse pas la franchir en l'entourant des deux bras. Sa
hauteur est de 2 mètres à 2"", 50). w Dame de mine. Monceau
de terre resté debout au milieu de plusieurs fourneaux
qui ont sauté d'un même coup.
— Hist. Dames de France, Filles du roi de France.
Il Dames d'honneur. Dames de la cour ou du palais. Pre-
mières dames de la suite des souverainesetdes princesses
de la cour, il Dame d'atours. Celle qui préside au choix des
parures et des toilettes des princesses. Ii Dame du lit,
Celle qui assistait au coucher et au lever de la reine.
Il Dame de lingerie. Celle qui préside à la lingerie dans
une maison royale ou priocière. n Dame à carreau. Celle
qui avait a l'église un carreau de velours.
— Hist. monast. Titre que portaient les religieuses d'ab-
bayes, et particulièrement les chanoiuesses : Les dames de
Chellcs. Les DAMES de Fonlevrault. \\ Aujourd'hui, ce titre se
donne aux religieuses engéncral : /.es dames rf" Sacré-Cœur.
Il Darnes de c/urur. Nom donné aux religieuses qui ont place
dans le chœur, par opposition aux novices et aux sœurs
converses, qui siègent dans les bas côtés, ii Pauvre dame,
Nom donné aux clarîsses ou religieuses de Sainte-Claire.
— Ichtyol. Nom vulgaire de la sciène ombre.
— Jeux. Nom de la seconde figure des cartes françaises,
qui représente une femme : Brelan de dames. La dame de
cœur se nomme Judith, la dame de carreau Itachel, la dame
de pique Pal-
las, et la dame
de trèfle Ar-
gine. (On dît
aussi, quelquo-
fois, REINE,
i quatre t
parce que tou-
tes ces figures
portent uno
couronne.) —
Fam. Cultiver,
Courtiser, Taquiner la dame de pique. Aimer les cartes, le
jeu. Il Aux échecs. Seconde grande pièce du jeu. (On l'ap-
pelle aussi reine, parce qu'elle représentait primitivement
une reine : Fou de la dame, Cavalier de la dame. Tour de
la dame.) Il Chacune des cases alternativement blanches et
noires qui forment la première rangée du côté de chaque
joueur. — Mener tai pion à dame. Se dit du joueur qui con-
duit un de ses pions sur une de ces cases, dans le jeu de son
adversaire, il Au trictrac. Nom des disques dont on se sert
pour jouer, et que l'on appelle aussi tables. — Dame décou-
verte, Dame placée seule sur uno flèche. — Dame couverte,
Dame qui en porte une seconde. — Dames accouplées, Dames
placées l'une sur l'autre. —Dame aventurée. Dame qu'on
avance toute seule, et qu'on ne pense pas pouvoir couvrir
promptement. — Dame passée, Dame qui ne peut plus ser-
vir à faire le plein, parce qu'elle so trouve au dcUi des
flèches vides, et aussi , au jan de retour et au petit jau, Dame
qui pont passer dans les tables do l'adversaire. — Dame
.^wnuinéraire. Se dit de la troisième dame placée sur une
case déjà faite. — iJamc touchée, darne jouée. Règle d'après
lacjuelle le joueur qui a mis la main sur une dame est
obligé de la jouer, si, en la touchant, il n'a dit : <■ J'adoube. »
— Sortir les darnes, Au jan de retour. Les tirer liors du
trictrac. — Lever les dajnes, S'en aller, remettre les dames
en piles. Il Z^dm*'.? rabattues, Sorte de jeu difl'érent du
trictrac, et qu'on joue avec les mêmes pièces, n Au jeu
dit jeu de dames. Nom de disques semblables à ceux du
trictrac, et que l'on appelle aussi pions, n Pion qui est ar-
rivé à la dernière ligne du damier, c'est-à-diro à la pre-
mière do l'adversaire. i| Anjou de ligues, Coiirse pour lus
^/anjc5. Première course, qui necon«ourt pas au prix. — Se
dit de même, à phi.sieurs autres jeux, pour exprimer un
premier coup qui ne compte pas dans la partie.
500
— Mar. Appareil ou instrument destiné à servir do point
d'appui à l'aviron pendant la nage et consistant, soit en
un évidement du bordage, ordinairement garni de cuivre,
soit en la réunion de
doux tolets entre les-
quels se place l'aviron ;
soit en un seul tolet por-
tant une estrope dans
lequel passe 1 aviron;
soit en unesorte de four-
che faisant corps avec
un tolet qui lui sert de
litige, et dans laf|uelle
repose l'aviron, n Nom
donné aussi à un tam-
Dames (mar.).
pon de bois qui sert à boucher la dame quand celle-ci ccn-
siste en un évidement du bordage, et lorsque l'aviron en
est retiré, il La principale des bittes latérales du guindeau,
appelée aussi petite-bitte, ii Nom de deux chevilles de fer
plantées sur 1 arrière d'une embarcation, de chaque côté
d'un grelin, pour le fixer.
— Métall. Petit mur incliné et ordinairement recouvert
d'une plaque de foute qui forme la partie antérieure du
creuset d'un fourneau, et par-dessus lequel les laitiers
s'écoulent : La face opposée à la dame se nomme rustine
(Debette.) n Plaque de fonte sur laquelle s'écoulent les
laitiers.
— Ornith. Nom vulgaire de plusieurs oiseaux, tels que
l'efl'raio, la mésange à longue queue, le grèbe huppé, la
pie, la hulotte, le couroucou, etc.
— P. et chauss. Nom donné à de petits cônes qu'on
laisse intacts dans les fouilles, pour servir de point de
repère dans le métrage des travaux, u Nom donné à des
digues pratiquées de distance en distance dans les canaux
que l'on creuse, pour se réserver de l'eau et protéger les
ouvriers contre les submersions.
— Relig. Notre-Dame, Titre de la Vierge Marie : Fêtes
de Notre-Dame. Office de Notre-Dame. Notee-Dame de
Don-Secows. Il Nom dos églises qui lui sont dédiées :
Notre-Dame de Pa7'is. Notri>Damb de Lorette.
— Superst. Dames blanches. Nom d'êtres surnaturels
que les Allemands et les Ecossais croyaient attachés à. la
destinée de certaines familles.
— Techn. Espèce de pilon. V. demoiselle, hie.
— Loc. div. : Dame de compagnie, Femme qu'une dame
ou un homme âgé prennent chez eux, moyennant rétri-
bution, pour se créer une société, ou pour faire les hon-
neurs de leur maison, il Dame de comptoir, Personne char-
gée de la caisse et de la vente dans certaines maisons de
commerce. Il Dame de lettres. Femme écrivain. (On dit plue,
ordinairement ficmme de lettres.) ii Dame de charité.
Femme faisant partie d'une association de bienfaisance
et désignée pour recueillir les aumônes destinées aux
familles nécessiteuses. (On disait autrefois Dame de pa-
roisse.) Il Lkime patronnesse, Femme qui soutient de son
nom, de son action et parfois aussi de ses deniers une
œuvre de bienfaisance : Les dames patronnesses de la
crèche, il Dames de la halle. Nom sous lequel on désigne
la corporation des marchandes de la halle, il Dame ga-
lante. Femme légère, de mœurs équivoques, ii Faire la
dame, la grande dame, So donner des airs d'importance;
affecter des manières de femme de haut rang. (On dit
dans le même sens, en parlant des petites filles : Jouer à
la dame, à la grande darne.)
— Prov. anc. : Vides chambres font dames folles, Le be-
soin, la gêne au logis font commettre aux femmes ries
folies, des fautes.
— Adjectiv. Astrol. Se disait de chacune des planètes
dominantes dont le nom est féminin.
— Encycl. Mœurs et coût. Au xvr siècle, le titre do
dame était donné aux femmes de haut rang, et à celles
de la plus basse condition, tandis que celles de la classe
moyenne étaient appelées demoiselles. Nous voyons ainsi
(juc la femme de P. Corneille s'appelait encore «^ made-
moiselle Corneille ".
Depuis le règne d'Anne do Bretagne, les reines de
France eurent, spécialement attachées à leur personne,
un certain nombre de femmes nobles qui reçurent les
noms de dames de la maison de la reine, dames d'honneur,
dames du palais, dames d'atour. Elles recevaient des pen-
sions et émoluments sur le trésor du roi. Leur influence
dans les affaires de la cour et même de l'Etat et du gou-
vernement fut souvent importante, et trop souvent fu-
neste. Leurs fonctions et prérogatives étaient réglées do
la manière la plus minutieuse et donnaient lieu à bien
des rivalités et jalousies entre femmes des plus illustres
familles.
Sous l'ancien régime, les abbesses étaient également
appelées " dames ", avec le titre de leur abbaye. Ainsi,
Mario de Rochechouart, abbesse de Fontevrauît, était la
" dame de Fontevrauît ». Le même litre était donné aux
religieuses professes d'une abbaye. On disait les Dames de
Longchamp et on appelait le For aux Dames une juridic-
tion dont le siège était près du grand Châlelet et qui dé-
pendait des religieuses de Montmartre.
Dans un tout autre ordre d'idées, le titre de " dame des
filles de joye » était donné, au xvi" siècle, à la surinten-
dante des courtisanes qui suivaient la cour.
— Jeux. Le jeu de dames, le seul usitjé eu France, se
joue à deux, sur un damier composé de cent cases blanchet:
et noires. {V. damier.) Chaque joueur a vingt pions, de cou-
leur blanche pour l'un, et de couleur noiro pour l'autre. Il
est d'usage de placer les pions sur les cases noires. Quand
les pio