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Full text of "Nouveau manuel complet de l'ingénieur civil, ou, traité sur l'application directe des sciences aux arts et manufactures ..."

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GODFREY  LOWELL  CABOT  SCIENCE  LIBRARY 

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ENCïClOPÊDIE-lOmT. 


L'INGÉNIEUR  CIVIL. 


TOME  SECOND. 


AVIS. 

Le  mérite  des  ooTrages  de  V Eneyehpédie-Boret  lear  a 
yalu  le«  bonneort  de  la  traduction  ,  de  l'iinîtatioB  et  de  la 
contrefaçon.  Pour  distinguer  ce  Tolume,  il  portera,  k  Tavenir, 
la  sîunature  de  TEditeur. 


'manuels-roret. 

NOUVEAU  MANUEL  COMPLET 

DE 

LINGÉMEUR  CIVIL, 

ou 

ml  m  L'APPLICATION  DIRECTE  DES  SCIENCES 

AUX  ARTS  ET  MANUFACTDRES , 

COSTnAST 

DES   NOTIONS   PRATIQUES  TRÈS-ÉtÉNDUES 
SDR  LES  SCIENCES  MATHEMATIQUES ,  LA  PHYSIQUE  ET  LA  CHIMIE 
INDUSTRIELLES  , 
,  LES   MACHINES  A   VAPEUR,    l' ARCHITECTURE 

CIVILS     ET    INDUSTRIELLE, 
lA  CONSTRUCTION  DES  PONTS,  ROUTES,  CANAUX,  CHEMINS  DE  FER, 
CONDUITES  d'eaux; 
LES   MINES  ET   LA   METALLURGIE. 

Par  MM. 

E.  scmniTZ  9 

Ownlier  de  la  L^on-d'Honnear ,  ancien  Directear  de  la  Mine  do  Crensot,  Ingëntenr 
det  exploiouions  métallargiqaes  de  la  Maison  LcateUtière  frères  ; 

G.  E.   JIJIililEN, 

^-Ine^Biflor  de  l'Âteller  de  Construction  da  Crensot,  Garde^HInet  da  département 
de  la  Seine  ; 

Et  E.  liORENTZy  Ingënlenr  GItU. 
TOME  SECOND. 

^mm*  SUT  acuT. 
PARIS, 

A  LA  LIBRAIRIE  ENGTGLOPÉDIQUE  DE  RORET, 

RVB  HAUTBFSUILLI  »    10  BU. 


Xl*ïv§5^%,HS:n^ 


n(o% 


}j  «  iiarû'X  à~. 


®      NOUTEAU  MANUEL  COMt>LET 


L'MeMMR  CIVIL. 

DEUXIÈME    PARTIE. 

MÉCANIQUE. 

LIVRE  PREMIER. 

UATÉaiAUX   EMPLOYES   BANS   LES   MACHINES. 

CHAPITRE  PREMIER. 

ÉniOE  DES    MATÉRIAUX  EMPLOYES    DANS  LA  GONSTROCTION   DES 
MAGHIUES. 

Les  connaissances  accessoires  à  l'étude  des  matériaux  em- 
ployés dans  les  machines ,  sont  : 
La  physiologie  végétale,  pour  les  bois; 
La  métallurgie ,  pour  les  métaux  ; 
L'architecture ,  pour  les  formes; 
La  minéralogie ,  pour  les  matériaux  en  général  ; 
La  physiologie  animale,  pour  les  cuirs ,  graisses,  huiles,  etc. 

ARTICLE  I". 

MÊIAUX    EMPLOYÉS   DANS   LES    MACHINES. 

Ce  sont  :  le  cuivre,  le  plomb,  Tétaio,  le  zinc,  le  bronze. 
l«s  foutes  d'acier  «t  de  fer. 

ingénieur  Civil,  tome  a.  > 


a  DEUXIÈME   PARTIE.   UTRE  PREMIER. 

§    I.  —  CUIVRE. 

Sa  densité  varie  entre  8,788  et  8,895.  Il  est  ductile  quand 
il  est  pur.  Comme  il  ne  décompose  pas  l'eau,  il  est  très-bon 
pour  les  machines  à  vapeur. 

il  est  attaqué  par  les  huiles  rances.  Sa  résiaitaBce  est  moin- 
dre qne  celle  du  fer.  Comme  il  est  très-bon  conducteur  du 
ratorique,  il  peut  s'employer  ponr  transmettre  la  bhalems 
C'est  le  métal  par  excellence  pour  distiller. 

§   a.  —  PLOMB. 

Sa  densité  varie  entre  11, 35 a  et  11, 3 58.  Il  ne  décompose 
pas  l'eau  par  la  température,  et  ne  s'écrouit  pas.  On  en  fait 
peu  d'usage,  si  ce  n'est  pour  tuyaux,  réservoirs,  masses, 
joints ,  etc. 

i  3.  —  érAiN. 

Sa  densité  varie  entre  7,29  et  7,299.  Pur,  il  est  plus  ra- 
rement employé  que  le  plml».  H  lest  mou  et  très-fusible.  On 
remploie  dans  les  alliages. 

I   4.   —  ZINC. 

Sa  densité  varie  entre  6,861  et  7,191.  Il  est  plus  solide  que 
l'étaia.  H  n'est  f>as  ausn  bon  conducteur  du  ea brique  que  le 
cuivre  ;  il  est  beaucoup  plus  fusible.  Il  s'emploie  daus  les  al- 
liages. Sa  légèreté,  sa  durée  et  sou  bas  prix  fout  qu'on  l'em- 
ploie quand  on  ne  craint  pas  de  perdre  l'éclat  métallique. 

55.  —  BRONZE. 

Sa  densité  est  plus  grande  que  celle  du  cuivre. 

C'est  un  alliage  de  cuivj»  et  d'étain,  dans  les  rapports  : 
4  cuivre. 
T  étain. 

La  dureté  de  ce  mélange  est  presque  égale  à  celle  de  la 
fonte  de  fer.  Il  n'est  pas  ductile,  et  supporte  difficilement  la 
percussion.  Il  résiste  assez  bien  au  frottement.  Quand  la  ma- 
chine dans  laquelle  on  emploie  du  bronze  doit  résister  à  des 
chocs,  on  diminue  la  proportion  d'étain;  ainsi,  dans  les  ca- 
nons, on  met: 

100  enivre  rosette  (c'est  le  cuivre  pur). 
1 1  étain. 
Dans  les  machines  »  le  bronze  est  employé  pour  servir  de 
coussinets  aux  arbres.  On   met  i5  p.  100  étain,  si  lés  ar- 
brçs  ne  sont  pas  très-lourds ,  et  ao  p.  100  s'ils  sont  lourds. 


§  6.  —  LAITOW. 

Sa  densité  est  plas  grande  que  celle  da  cuivre. 
Cest  un  alliage  de  cuivre  et  de  zinc  dans  les  proportions  : 
2  cuivre. 
I  zinc. 
Il  est  plus  ductile  que  l'un  et  l'autre  de  ces  métaux  ;  nais  il 
est  plus  attaquable  par  Teau  chaude.  Il  est  moins  solide  que  le 
cuivre.  Il  ne  supporte  pas  une  haute  température.  Il  convient 
pour  les  parties  apparentes;  il  ne  vaut  rien  pour  les  cous- 
sinets. 

On  fait  beaucoup  de  tripotages  dans  le  laiton  du  com- 
merce. 
Daus  les  manufactures  d'armes,  on  emploie  : 
Cuivre  8o  en  poids. 
Zinc      ■ 7 
Etaln      3 

§   7.  —    FONTES. 

Ce  sont  des  combinaisons  de  : 
Matières  vitreuses  ^ 
Carbone , 
Ûxide  de  fer. 
Fer. 
Ces  matières  se  combinent  aàa,3à3,  4à4iet  suivant 
le  nombre  et  les  proportions  des  principes  combinés. 
Les  propriétés  des  fontes  varient. 

liC  fer  et  les  matières  vitreuses  constituent  les  fontes  de  fer. 
Le  fer  et  le  carbone  constituent  l'acier.  Si  le  carbone  est  en 
eicès,  l'alliage  devient  une  mauvaise  fonte. 
La  fonte  des  hauts*fonrneaux  est  composée  de  : 
Fer, 

Carbone , 
Laitiers. 
Si  les  laitiers  abondent  par  rapport  au  carbone,  la  fonte  est  . 
blanche.  Si  c'est  le  carbone  qui  abonde,  la  fonte  est  grise. 

La  fonte  blanche  cristallise  à.  petits  grains  ;  elle  est  plus 
dure  qne  la  grise,  et  presque  autant  que  l'acier.  Elle  ne  peut 
convenir  pour  les  ouvrages,  à  l'extérieur,  sans  une  cémen- 
tation. 
La  combinaison  fer,  oxide  de  fer,  carbone,  laitier,  pro* 


4  DBtfXiÈMB  PARTIE.    LIVRB  PRSMIB1I. 

duit  nne  fonte  blanche  qui  cristallise  à  larges  facettes.  Elle  est 
la  plos  fusible  et  la  plus  dure.  Elle  ne  résiste  pas  à  la  percus- 
sion; elle  ne  se  moule  pas  bien. 
Les  fontes  se  distinguent  en  : 
Fontes  blanches , 
Fontes  grises  douces , 
Fontes  grises  dures. 
Les  fontes  grises  se  coulent  en  gueusets. 
Les  grises  douces  sont  d'une  cassure  noirâtre ,  et  se  cassent 
au  ciseau;  elles  supportent  longtemps  le  marteau  sans  se  rom- 
pre. Elles  sont  solides,  peuvent  se  travailler  à  l'intérienr  et  à 
l'extérieur ,  oii  elles  sont  plus  dures  qu'à  l'intérieur.  Ce  sont 
les  meilleures  pour  la  fabrication  des  diverses  pièces  des  ma- 
chines. C'est  avec  ces  fontes  que  Ton  fait  tout. 

Il  arrive  soaveut  que  les  dosages  n'étant  pas  bien  faits,  le 
carbone  se  trouve  en  excès  dans  le  coulage  ;  alors  la  peaa  de  la 
fonte  est  porease  et  contient  des  points  brillants;  on  la  nomme 
limailleuse. 

Il  y  a  dans  les  fontes  grises  Vge  ^^  retrait  dans  le  coulage,  U 
est  toujours  bon  de  faire  des  essais  sur  le  retrait  avant  d'em- 
ployer une  fonte. 

Les  fontes  grises  sont  beaucoup  moins  fusibles  que  les 
blanches. 

L*aspect  extérieur  suffit  pour  les  reconnaître  :  leur  peaa  est 
unie  et  d'un  noir  bleuâtre  ;  en  fusion ,  elles  sont  d'un  rouge 
foncé  et  coulent  tranquillement;  il  y  a  un  mouvement  à  la 
surface  qui  est  plus  lent  qne  dans  les  fontes  blanches  ;  elles  se 
refroidissent  aussi  plus  promptement  que  ces  dernières.  Si  on 
frappe  avec  un  marteau  sur  l'extrémité  d'une  gueuse  de  fonte 
grise,  le  son  est  sourd  et  l'empreinte  du  marteau  reste;  tandis 
qne  sur  les  fontes  blanches  le  son  est  argentin ,  et  il  ne  reste 
pas  d'empreinte. 

La  densité  de  la  fonte  blanche  est  7,50. 
Celle  de  la  fonte  grise  est  7,^0. 
En  résumé  : 

La  fonte  blanche  »=  fer,  carbone,  laitier  en  excès  par  rap« 
port  an  carbone. 

La  fonte  grise  =  fer,  laitier,  carbone  en  excès  par  rapport 
au  laitier. 

FONTES    MELANGEES. 

Elles  possèdent,  h  un  plus  ou  moins  haut  degré,  les  proprié- 


VitAtTX  BUlPLOTKS  BANt  Lli  MACHINU.  9 

tés  des  diverses  fontes  employées ,  suivant  les  proportions  de 
ces  dernières.  Mais  comme  ces  mélanges  se  font  à  chand ,  les 
fontes  subissent  une  espèce  d  affinage  qui  les  rapproche  du  fer. 
Anssi  ces  mélanges  sont-ils  plus  résistants  et  plus  solides  que  la 
fonte  ordinaire.  On  les  emploie  pour  la  pression  et  la  percus- 
sion. On  les  nomme  fontes  traitées  ^  k  raison  des  tâches  rondes 
qu  elles  présentent  dans  leur  cassure. 

Si  la  fonte  grise  domine ,  la  fonte  est  traitée  grisê. 

Si  la  fonte  blanche  domine,' la  fonte  est  traitée  blanche. 

On  a  soin  de  les  remuer  quand  on  les  mélange,  car  elles  s« 
rangeraient  dans  Tordre  de  leurs  densités. 

Pour  employer  les  fontes,  on  les  essaie  pour  tout  ce  qu'on 
en  vent  faire.  On  les  perce,  ou  les  bat,  on  les  charge  de  poids, 
on  les  moule. 

Quand  on  coule  dans  nn moule  en  métal,  on  fait  ce  qu'on 
appelle  une  trempe  dure.  La  fonte  se  dilate  et  se  resserre.  Cela 
vient  de  ce  que  la  fonte  liquide  se  dilate  moins  par  la  chaleur 
que  la  fonte  solide.  Or,  elle  est  ronge  quand  elle  se  solidifie , 
alors  elle  se  dilate  \  la  trempe  se  foit  sans  que  l'on  sache  pour- 
quoi. 

5  8.  —  FER. 

Pur  on  combiné ,  il  décompose  Teai^  à  une  température  mé- 
diocre. 

Quand  il  est  pur,  sa  ténacité  dépasse  celle  de  tous  les  au* 
très  métaux. 

Pur,  il  peut  aussi  être  forgé  à  froid  et  à  chand. 

Forgé  à  froid»  il  prend  un  écrouissethent  qu'on  lui  tait 
perdre  en  le  chauffant. 

H  s  allie  à  plusieurs  métaux ,  et  même  à  des  sul^tances  non 
métaUiqaes. 

Ses  alliages  sont  : 

Fermanganésié  :  ce  fer  est  ductile  à  froid ,  cassant  h  chand , 
difHdIe  à  forger,  propre  au  laminage.  La  tôle  qui  en  provient 
est  de  bonne  qualité. 

Fer  phosphaté  :  ses  qualités  sont  opposées  à  celles  du  précé- 
dent; il  &e  travaille  bien  à  chaud ,  et  il  est  très-cassant  à 
froid;  il  Êiut  l'éviter. 

Fer  sulfuré  :  ce  fer  est  le  plus  mauvais  de  tous,  casse  k  froid 
«t  à  chaud» 


s  dbuxiImb  pabtîb.  uyrb  prbmibb. 

La  densité  da  fer  forgé  est  7,80. 

Dans  les  machines ,  il  faut  employer  du  fer  doux  et  nerveux. 
Dans  les  parties  destinées  à  supporter  des  tractions,  on  prend 
da  fer  dur.  Le  nerf  ne  se  manifeste  que  dans  les  échantillons 
minces.  Le  hon  fer  casse  difficilement ,  quel  que  soit  son  ca- 
libre. 

Lorsque  le  fer  est  pur ,  la  texture  est  grenue.  Le  fer  quarré 
ne  doit  pas  avoir  plus  de  27  millimètres  (1  pouce),  et  le  fer 
plat  moins  de  1 4  millimètres  (6  lignes  j  d'épaisseur. 

Si  la  cassure  est  fraîche  et  forme  aes  crochets,  le  fer  est 
nerveux. 

Si  le  fer  n'est  pas  nerveux,  il  casse  dru. 

La  cassure  lamelleuse  ou  à  facettes  pins  ou  moins  grosses 
est  un  signe  de  mauvais  fer. 

Un  fer  mal  afBné  se  reconnaît  parce  que  la  cassure  est  en- 
tremêlée de  nerfs  et  de  ittcettet. 

Pour  examiner  une  cassure,  il  faut  se  mettre  à  l'ombre. 

H  y  a  trois  sortes  de  fer  : 
Le  fer  doux. 
Le  fer  cassant  à  froid. 
Le  fer  cassant  à  chaud. 

Le  premier  se  laisse  tordre  et  plier  à  volonté  ;  dans  la  cas- 
sure d'un  mince  échantillon ,  il  offre  des  fibres  semblables  à 
celles  du  bois  vert.  Dans  la  cassure  d'un  gros  échantillon  »  il 
offre  des  grains  bleus. 

Il  est  ductile  à  chaud  et  à  froid. 

On  le  désigne  sous  différents  noms. 

Le  fer  cassant  à  froid  se  casse  lorsqu'on  le  plie  ou  le  frappe. 
Sa  cassure  est  brillante  et  à  petites  facettes.  Il  se  forge  bien  à 
chaud,  se  soude  bien  \  mais  il  est  dur  à  la  lime.  On  le  nomme 
aussi  fer  aigre  et  fer  cassant. 

Le  fer  brisant  à  chaud ,  se  laisse  briser  et  forger  à  froid.  Il 
est  fibreux  dans  sa  cassure.  Si  la  section  est  rectangulaire ,  la 
cassure  est  crevassée.  Il  se  casse  au  rouge.  Il  est  ductile  au 
blanc.  Il  est  plus  oxidable  que  les  autres  fers. 

On  le  nomme  fer  cassant  à  chaud ,  fer  brisant ,  fer  de  cou« 
leur,  fer  noir,  fer  cuivreux,  fer  rouverin. 

Le  fer  peut  avoir  des  défauts  provenant  de  la  mauvaise  ki» 
brication. 

Il  y  a  cinq  défauts  : 
Les  doublures. 


iiéràin  BMfiovÉs  «avs  tM  iiÉomHta.  ^ 

Les  pailles. 
Les  cendrures. 
Le»  criptes^ 
Les  travers. 

Les  doublures  sont  des  soudures  mal  faites ,  soit  parce  qull 
y  a  des  matières  étrangères ,  soit  parce  que  les  deux  parties 
soudées  ensemble  n'avaient  pas  la  même  température. 

I4!s  pailles  sont  des  filaments  qui  tiennent  à  la  barre  par 
un  de  leurs  côtés.  Les  fers  paiUeux  sont  brillants. 

Les  oendrures  sont  des  points  noirs  grisâtres  qui  déparent 
louTrage  sans  ôter  la  qualité dn  métal.  Ce  défaut  est  attribué 
an  carbone  et  aux  terres  qui  se  trouvent  dans  le  fer. 

Les  criptes  sont  des  crevasses  transversales  sur  les  aiétas 
des  barrée. 

Les  travers  sont  des  crevasses  suivant  la  lon{»uenT. 

Les  épreuves  du  fer  se  font  suivant  remploi  que  Ton  en 
veut  faire. 

Si  du  fer  est  dur  et  cassant  à  froid,  il  ne  s'allong^e  pas. 

Les  épreuves  à  faire  subir  à  chaud  sont  :  replier  le  fer  à 
chaud,  regarder  s'il  porte  des  criptes  ou  des  travers ,  le  sou» 
der,  rétirer  en  pointe,  le  percer  très-près  du  hord. 

On  peut  aussi  replier,  souder,  fendre,  percer  et  replier. 

On  peut  aussi  faire  un  fer  à  cheval. 

Il  feut  faire  attention  à  l'influence  du  calorique. 

Un  fer  forgé  eu  été,  et  reconnu  de  bonne  qualité ,  ne  peut 
quelquefois  pas  supporter  les  ehocs  en  hiver.  Eh  général ,  le 
froid  rend  les  corps  plus  aigres.  On  ne  peut  les  juger  qu'en 
les  éprouvant  pendant  l'hiver;  les  lAétauxse  cassent  l'hiver. 

Dans  l'artillerie ,  on  £ùt  subir  des  épnen^et  aux  essieux  des 
Yoitores. 

On  les  plaee  sur  deux  points  fixes  à  l'endroit  ;  ils  sont  re* 
liés  à  la  voiture ,  et  on  laisse  tomber  sur  leur  milieu  un 
mouton,  d'une  certaine  hauteur.  On  les  laisse  ensuite  retom- 
ber enx-mêmes. 

Pour  les  pièces  d*artillerie ,  le  mouton  pèse  807  kilogram- 
mes (614  livres),  et  tombe  de  i  mètre  20  centim.  f3  pieds 
8  pouces)  ;  la  flèche  qu'il  peut  former  ne  doit  pas  aépasser 
5  millimètres  (a  lignes). 

Quand  on  fait  tomber  Tessien ,  la  hauteur  de  chute  est  de 
3  mètres  1 1  centim.  (6  pieds  6  pouces.)     * 


s  DeuxiàMa  partib.  uvrb  niBMiB*» 

Natures  du  Fer, 

En  France  ,  on  s'en  procare  de  toutes  qualités  et  partout. 

Les  fers  de  Bourgogne  sont  phosphatés  et  cassent  à  froid. 

Les  fers  de  la  Haute-Marne  sont  nerveux. 

Les  fers  de  la  Meuse  et  de  la  Moselle  sont  phosphatés. 

Les  fers  de  l'Allier,  la  Nièvre,  llndre,  du  Berry  sont  asses 
bons  ;  ils  sont  forts ,  et  ne  cassent  ni  à  chaud  ,  ni  à  froid. 

Le»  fers  de  la  Franche-Comté  sont  très-bons. 

Les  fers  des  Pyrénées  seraient  très-bons,  s'ils  étaient  bien 
fabriqués.  Ils  contiennent  du  charbon  qui  les  rendaciérés. 

Ils  sont  bons  pour  les  instruments  aratoires. 

Les  fers  d*  Alsace,  et  surtout  de  Framont,  sont  de  très-bonne 
qualité. 

Les  fers  phosphatés  trouvent  leur  emploi  dans  la  fabrica- 
tion des  clous. 

Le  fer  fabriqué  par  les  méthodes  anglaises,  ou  laminé» 
donne  plus  d'uniformité  ;  il  est  bon. 

Le  fer  peut  se  souder  ou  s'unir  à  lui-même  à  la  chaleur  blan- 
che, tandis  que  les  autres  métaux  ne  se  soudent  pas.  Ce  de- 
gré de  chaleur  a  pris  le  nom  de  blanc  soudant. 

Le  fer  dur  arrive  plus  vite  au  blanc  soudant  que  le  fer  mou. 

Pour  traiter  le  fer  au  marteau,  il  lui  faut  de  la  chalear, 
afin  qu'il  ait  de  la  souplesse;  de  là,  les  différents  degrés  de 
couleur  : 

Grisj  rouge-brun ,  rougC'Cerise ,  rouçc'blanc ,  blanc  soudant. 

On  peut  jtiger,  à  certaines  marques  du  feu,  dans  quel  état 
il  se  trouve.  An  blanc  soudant  il  scintille. 

Il  y  a  quatre  degrés  de  chaleur. 

On  Élit  arriver  le  fer  à  l'un  ou  à  l'autre  de  ces  degrés,  sdon 
la  grosseur  de  la  pièce  à  forger ,  selon  le  but  qu'on  se  propose» 
selon  la  nature  du  fer.  L'opération  se  nomme  donner  une 
chauffe. 

Le  premier  degré  de  feu  n'est  appliqué  qu'aux  pièces  finies» 
afin  de  dilater  le  fer  et* de  rendre  aux  molécules  l'état  qu'elles 
avaient  avant  la  percussion. 

Ou  cliauft'e  au  rouge-cerise  les  pièces  de  forge  que  Ton  veul 
réparer. 

Le  rouge-blanc  convient  an  fer  que  l'on  veut  étirer. 

Le  blanc  soudant  s'emploie  pour  souder. 

Les  o^)érations  «ur  le  fer  se  réduisent  à  deux  principales  . 


METAUX   ËIII>I.0YE8  ÛAIVS  LES  ItAGHllIIS.  ^ 

Etirage  et  Soudure» 
étirer  dtt  fer ,  c'est  forcer  les  molécules  à  affluer  les  unes 
ittr  les  autres,  dans  le  sens  qu'on  désire,  au  moyen  du  mar- 
teau. Une  chaude  ue  suffit  pas. 
Le  talent  consiste  à  en  donner  le  moins  possible. 
1*  Il  faut  donner  une  chaude  égale  relative  au  volume  et  k 
la  qualité  du  fer.  Cela  dépend  du  vent  du  soufflet. 
a<»  Il  faut  frapper  le  fer  avec  le  marteau  en  poussant. 
Souder  du  fer,  c'est  rapprocher  deux  surfaces  pour  ne  for- 
mer qu'un  seul  morceau. 
Il  y  a  deux  conditions  : 

i<»  Il  faut  que  les  morceaux  à  réunir  soient  également  dila- 
tés par  le  calorique. 

a^  Il  faut  que  les  surfaces  en  contact  ne  soient  point  oxi- 
dées. 

On  distingue  trois  sortes  de  soudures  : 
i*'  Par  superposition,  à  chaude  partie  ; 
.a*  Echanci^e  en  gueule  de  loup; 
3^  Bouta  bout. 
La  première  s'emploie  pour  les  petits  échantillons  ; 
La  secondé  pour  les  échantillons  moyens  ; 
La  troisième  pour  les  gros  échantillons.  Dans  ce  cas ,  on 
strille  les  surfaces  en  contact. 

Le  gros  fer,  pour  être  assez  chaud,  reste  plus  longtemps  au 
feu  que  le  petit  fer  ;  alors  il  s'oxide  plus. 

Pour  remédier  à  cela,  ou  verse  un  sable  d'alumine  et  de  si- 
lice qui  fond  et  entoure  le  fer. 

Si  le  fer  est  très -gros,  on  fait  des  mises.  Pour  cela,  on  a 
deux  forges  ,  on  réunit  les  pièces,  on  les  maintient  au  blanc 
soudant  dans  l'une,  tandis  que  l'on  fait  chauffer,  dans  l'autre, 
du  fer  que  Ton  applique  autour  des  pièces ,  et   on  soude 
comme  il  est  représeuté  figure  i'*,  PL  X. 
Ecrouissement. 
Cest  le  rapprochement  des  molécules  opéré  par  la  pression 
ou  la  percussion.  Lorsque  ce  rapprochement  est  rapide,  il  en 
résulte  de  la  chaleur. 
Le  plomb  ne  s'écrouit  pas. 

L'écrouissement  aune  limite,  c'est  l'élasticité.  Une  barre 
battue  à  froid  ne  change  plus  d'état  quand  elle  a  acquis  as- 
na  de  dureté. 
Pour  quelques  métaux ,  comme  le  fer ,  on  pent  dépasser 

Ingénieur  Gvilf  tome  «.  s 


«O  BEUXIÈMB  PÂRTIB.   llTEE  VRBMlER. 

cette  limite ,  alors  ce  dernier  devient  cassant,  et  finirait  par 
se  rompre,  si  on  continuait  à  le  frapper'. 

L'écrouissement  rend  les  corps  plus  durs,  plus  élastiques  » 
et  susceptibles  de  recevoir  un  plus  beau  poli. 

Le  recuit  est  l'opération  q^ui  détruit  les  effets  de  récrouisse- 
ment.  Si  on  fait  chauffer  un  métal  écroui,  il  redevient,  en  vo- 
lume ,  ce  qu'il  était  avant  l'écrouissement. 

Si,  après  l'avoir  fait  chauffer,  on  le  laisse  refroidir  sans  per- 
cussion ,  il  reste  tel  qu'il  était  avant  l'écrouissement. 

Les  métaux  écrouis  sont  plus  durs  et  plus  cassants  ;  on  les 
emploie  pour  supporter  les  frottements ,  mais  non  pour  sup- 
porter les  chocs. 

Tôles. 

Le  fer  à  Tétat  de  tôle  est  da  fer  réduit  en  lames  minces,  de 
différentes  dimensions,  soit  par  pression,  soit  par  percus- 
sion, dans  des  ateliers  appelés  tôleries. 

Les  outils  employés  sont  :  les  marteaux  et  les  laminoirs. 

Les  ateliers  au  marteau  se  nommeot  batteries. 

Aux  cylindres,  ils  se  nomment  laminoirs. 

Les  produits  portent  les  noms  de  fer  battu,  tôle,  fer  noir. 

Ou  ne  se  sert  plus  maintenant  que  des  laminoirs.  Les  tôles 
laminées  sont  très-régulicres. 

Les  tôles  employées  dans  les  machines  doivent  être  de  fer 
très-doux. 

Pour  les  machines  à  vapeur,  il  ne  faut  pas  de  fer  arsenîqué. 

Le  meilleur  fer  est  le  fer  manganésié,  qui  est  le  même  à 
chaud  qu'à  froid.  Les  procédés  de  fabrication  sont  les  mêmes 
que  ceux  du  fer.  La  bonne  tôle  doit  avoir  une  épaisseur  uni- 
forme ,  et  une  surface  lisse;  les  pailles  et  autres  défauts  du  fer 
nuisent  à  son  apparence  et  a  son  emploi. 

li  faut  qu'elle  puisse  plier  dans  tous  les  sens  sans  se  rom- 
pre; mais  il  convient  de  recuire  la  tôle  avant  de  s'en  servir. 

£lleest  bonne  quand  : 
1  °  Elle  est  élastique  ; 

2®  Elle  a  une  épaisseur  convenable  et  égale; 
3<*  Elle  est  sans  doublures,  pailles  ,  etc. 

Lors(ju'on  fabrique  les  tôles,  les  pailles  se  manifestent  au 
bord.  C  est  pourquoi  on  les  ébarbe. 

On  reconnaît  letir  épaisseur  au  moyen  d'un  instrument. 

Oo  reconnaît  par  rélasticité  si  la  feuille  n'a  pas  été  brdiée. 


On  examine  la  tôle  sur  les  bords,  poar  voir  s'il  n'y  a  ni 
dooblores ,  ni  paîHes. 

Elles  reçoivent  différentes  dimensions.  On  les  divise  en  tô- 
les fortes  et  tôles  minces. 

Les  tôles  minces  sont  celles  dont  l'épaisseur  n'excède  pas 
3  millimètres  (i  1/2  ligne).  Les  tôles  fortes  sont  celles  qui  dé- 
passent cette  limite. 

On  £ait  nsage  de  fei*-blanc. 

Le  fer-blanc  est  dn  fer  recouvert  d'une  feuille  d'étain  très» 
mince  sur  ses  deux  faces. 

Cette  feuille  peut  être  plus  ou  moins  épaisse. 

Le  meilleur  fer-blanc  est  celui  qni  a  un  fteu  d'épaisseor  de 
plus  après  l'application  de  Fétain. 

La  tôle  laminée  est  ce  qui  convient  le  mieux  pour  le  fer 
blanc. 

Il  y  a  deux  espèces  de  fer-blanc  : 

Le  fer-blanc  terne,  et  le  fer-blanc  brillant. 

La  tôle  mince  destinée  à  &ire  le  fer-blanc  se  nomme  fer 
noir. 

Fil  de  fer. 

C'est  le  produit  de  la  traction  des  barres  très<minces  que 
Ion  oblige  à  passer  successivement  par  des  trous  dont  les  dia- 
mètres vont  en  décroissant,  et  appelés  filières.  Le  fil  éprouve 
ainsi  nn  grand  écrouissement  et  une  grande  dureté;  c'est 
pourquoi  il  convient  de  le  faire  recuire.  Il  se  fabrique  dans 
les  usines  appelées  tréfileries  et  fileries.  Le  fil  de  fer  doit  être 
fait  avec  dn  bon  métal.  Il  est  nerveux,  puisqu'il  est  réduit  aux 
plus  petites  dimensions  qu'on  puisse  lui  donner. 

A  poids  égal,  le  fil  de  fer  supporte  un  plus  grand  poids  que 
le  fer  en  barre.  U  en  est  de  même  de  tous  les  métaux  passés  à 
la  filière. 

Le  fil  de  fer  doit  avoir  une  cassure  claire  et  crocbue.  Si  la 
cassure  présente  une  couleur  sombre ,  une  excavation  à  l'un 
des  bouts  et  une  pointe  conique  à  l'autre,  il  est  mauvais.  U 
faut  pouvoir  plier  et  replier  le  fer  sans  qu'il  se  rompe,  ni  se 
fende,  pour  qu'il  soit  bon. 

Le  JFer  ronverain  passé  à  la  filière  présente  des  solutions  de 
continuité.  Si  le  fer  est  alternativement  c(ur  et  mou ,  il  est 
mauvais.  Le  défaut  de  rondeur,  les  rayures,  le  défaut  de  poli, 
viennent  des  filières  qui  sont  mal  faites. 

On  fait  aussi  usage  de  fils  de  laiton. 

Comme  cet  alliage  n'est  dactile  qu'à  froid,  on  le  passe  à  la 
filière  à  froid  ;  on  loi  fait  perdre  ensuite  l'écrouissement. 


Il  DEUXIÈME  PABTIE.  LIYAE  PBEMIER. 

Classement  des  fers  dans  les  forges. 

Le  fer  de  grosse  forge,  ou  fer  marchand ,  est  du  fer^de  19  a 
63  millimètres  (8  lignes  i;2  à  28  lignes). 

Le  fer  plat  est  de  29  à  i35  millim.  (i3  à  60  lignes)  snr  9 
millim.  (4  lignes]  et  au-dessns.   - 

Le  fer  de  petite  forge  quarré  est  de  16  à  18  millim.  (7  à  8 
lignes);  rond,  il  a  de  18  à  54  millim.  (8  à  a4  lignes)  de  diamè- 
tre; plat,  de  18  à  27  millim.  (8  à  la  lignes)  sur  9  millim.  (4 
lignes)  et  au-dessus.  Il  y  en  a  de  39  à  108  millim.  (i3  à  48  li 
gnes)  snr  7  millim.  (3  lignes). 

Le  gros  martinet  est  du  fer  quarré  de  1 1  à  i4  millim.  (5  k 
6  lignes)  de  côté;  le  rond  a  i4  à  16  millim.  (6  à  7  lignes)  de 
diamètre  ;  le  plat,  18  à  27  millim.  (8  à  la  lignes)  sur  5  à  7 
millim.  (a  à  3  lignes). 

Le  petit  martinet  quarré  a  7  à  10  millim.  (3  à  4  ip  lignes); 
on  le  nomme  carillon  ;  le  rond  a  7  à  1 1  millim.  (3  à  5  lignes)  de 
diamètre;  le  plat  a  i4  à  16  millim.  (6  à  7  lignes)  snr  3  à  6  mil- 
lim. (i  i;2  à  2  1/2  lignes). 

On  fait  encore  des  fers  plats  qui  sont  très-minces  et  passés 
au  laminoir;  ou  les  emploie  pour  cercler  les  tonneaux;  on  les 
nomme  cercles  et  rubans  de  38à  4i  millim.  (17  a  18  lignes). 

Il  y  a  des  mi-rubans  de  29  à  36  millimètres  (i3  à  16  lignes) 
et  des  rubans  de  18  à  27  millimètres  (8  à  12  lignes)  de  large. 
On  fait  encore  au  laminoir  un  fer  quarré  de  très-petit  échan- 
tillon. Ou  remploie   pour  faire  des  clous.  On  distingue  .la 
verge  douce  et  la  verge  métis. 

§  9.  —  ACIERS. 

Ils  sont  beaucoup  moins  employés  dans  les  machines  que  le 
fer.  Ils  sont  spécialement  destinés  à  la  fabrication  des  outils 
et  de  certaines  pièces  des  machines  qui  exigent  une  grande 
dureté. 

L'acier  se  compose  de  fer  et  carbone. 

Outre  cette  combinaison,  il  peut  se  trouver  :  silice,  verres 
siljceux,  oxide  de  fer,  des  métaux,  du  soufre,  du  phosphore 
et  des  phosphates. 

Toutes  ces  matières  modifient  Tacier. 

1*  Fer  et  carbone. 
L'acier  qui  en  résulte  est  d'autant  meilleur,  que  les  matière» 
employées  sont  plus  pures. 
Si  le  fer  est  pur  manganésié ,  Tacier  C|ui  en  résulte  est  solic|er 


METAUX  JSMrLOTBS   DANS   UU   MACRIKBI.  l3 

âastiqne,  propre  à  Êiire  des  ressorts  et  des  tranchants  ;  il 
n'est  pas  le  plus  dur. 

Il  se  prépare  par  la  cémentation,  et  se  nomme  alors  acier  de 
cémentation. 

L  acier  poule  est  Tacier  non  trempé. 

L*affia4ge  de  l'acier  a  pour  bot  de  rendre  la  matière  plus 
homogène.  Il  diminne  la  quantité  de  carbone  et  augmente 
celle  d'oxide  de  fer. 

L'acier  de  cémentation  doit  étie  plus  cassant  que  ce  qui  est 
nécessaire  poor  l'usage  qa'on  en  veut  faire ,,  l'affinage  lui  fai- 
sant tonjonrs  perdre  une  partie  de  cette  propriété. 

Il  y  a  VtKier  naturel,  qui  est  fer,  carbone,  scories  des  haut»* 
fourneaux.  U  est  plus  dur  et  plus  cassant  que  le  précédent. 
Xjcs  éléments  y  sont  imparfaitement  mélangés. 

Cet  acier  est  plus  répandu  daos  le  commerce  qu'aucun  antre. 
On  peut  l'obtenir  soit  en  traitant  directement  le  minerai, 
soit  en  traitant  la  fonte. 

Par  la  première  méthode,  Tacier  n'est  jamais  aussi  bon  ;  il 
ea  ferreux. 

Les  aciers  natureb  diffèrent  entre  eux,  mais  ils  ont  des  ca- 
ractères communs.  L'affinage  et  la  trempe  changent  la  texture 
et  la  couleur  du  grain. 

Quelquefois  on  remarque  dans  la  cassure  de  l'acier  une 
tache  que  l'on  appelle  la  rose  ;  elle  se  forme  lorsqu'on  trempe 
de  grosses  barres  d'acier  dans  l'eau  et  qu'on  les  retire  sans  les 
avoir  laissé  refroidir.  Les  roses  prouvent  que  l'acier  n'est  pas 
ferreux. 

L'acier  naturel  est  sujet  aux  pailles  et  aux  doublures.  Après 
la  trempe,  il  est  moins  cassant  que  les  autres;  il  se  forge  et 
se  soude  bien. 

On  le  connaît  sous  les  noms  d'acier  naturel,  acier  de  forge, 
acier  de  fusion ,  acier  de  terre,  acier  d'Allemagne. 

L'acier  sauvage  est  recherché  pour  les  filières;  on  ne  le 
prépare  que  pour  cela.  Il  est  excessivement  dur,  non  sou- 
dable,  ni  malléable;  il  forme  un  produit  intermédiaire  entre 
l'acier  et  la  fonte. 

Vacier  fondu  est  une  combinaison  de  fer,  carbone  et  verre 
siliceux.  Lorsque  les  trois  composants  sont  bien  établis ,  le 
mélange  peut  fondre.  C'est  le  plus  propre  aux  ouvrages  ho- 
mogènes. Il  est  dur  et  difficile  à  forger.  On  ne  le  soude  que 
difHcilement  au  fer.  On  en  fait  des  tranchants  très-solides , 
sans  qu'il  soit  nécessaire  de  le  tremper  très-chaud. 


l4  DEUXIÈME   PARTIE.   LIVRE   PRBMIBI. 

On  peat  l'obtenir  en  fondant  do  fer  par  avec  da  verre  pilé 
et  du  carbonate  de  chaux. 

L'acier  fondu  est  plus  homogène  que  tout  autre  ;  il  e«t 
exempt  de  cendrures;  il  est  peu  soudable;  on  ne  peut  le 
ehauffer  qu'au  rouge-cerise. 

On  remploie  pour  faire  les  burins,  les  filières,  les  laminoirs 
des  orfèvres,  les  instruments  fins  et  tranchants. 

Vacier  Wootz  est  :  fer,  carbone ,  silice. 

On  le  prépare  dans  les  Indes.  Il  est  fusible.  C'est  le  plus 
dur  des  aciers,  propriété  qu'il  doit  à  la  silice;  c'est  celui  que 
la  forge  détériore  le  moins.  On  l'a  employé  pour  faire  des 
damas,  des  lames  de  sabres.  On  l'emploie  en  mélange  avec  le 
fer  sous  le  nom  d'étoffe. 

L'étoffe  est  nn  composé  de  lamés  minces  de  fer  et  d'acier 
soudées  ensemble.  On  les  forge  ensuite. 

Dans  ce  mélange,  l'acier  fournit  la  dilreté,  et  le  ferla  te« 
nacité.  Il  résiste  aux  chocs  et  aux  frottements. 

Après  la  trempe,  la  cassure  a  un  grain  plus  gros.  Les  effets 
de  la  cristallisation  sont  plus  sensibles;  on  croit  devoir  attri- 
buer la  trempe  à  une  cristallisation. 

Le  volume  de  l'acier  trempé  est  V^g  plus  fort  qu'aupara- 
vant. 

Le  liquide  le  plus  employé  pour  tremper  l'acïier  est  Veau 
froide.  On  la  prend  courante,  de  préférence.  L'eau  chaude 
durcit  moins. 

Le  mercure  trempe  plus  fortement,  mais  il  aigrit  Vacier. 

Pour  obtenir  une  trempe  plus  ou  moins  forte,  on  a  recours 
aux  courants  d'air. 

Quelquefois  on  trempe  les  objets  délicats  dans  les  mâchoires 
d'un  étau. 

Les  acides  durcissent  plus  l'acier  que  l'eau.  Les  corps  gras, 
comme  suif,  huiles,  cire,  savon,  trem|)ent  moins  fortenaent 
que  l'eau.  I 

On  les  emploie  avec  succès  pour  tremper  les  tranchants  dé- 
licats. Cela  évite  les  gerçures.  j 

L'acier  doit  être  chauffé  avec  rapidité  au  milieu  de  char« 
bons.  On  ne  donne  qu'un  vent  faible  pour  empêcher  l'oxida-  j 
tion.  On  chauffe  plus  les  parties  épaisses  que  les  minces  ;  on 
évite  de  donner  une  chaude  trop  forte.  j 

Il  est  difficile  de  saisir  a  priori  le  degré  de  chaleur  qui  con-  ' 
vient  pour  lui  donner  le  plus  de  résistance,  de  dureté  et  d'é-  ! 
lasticité.  I 


MÉTAUX  SMFLOTBS  DANS  LKS  MACHlKBf.  |5 

Il  acqpiiert  chacime  de  ces  qualités  aux  dépens  des  deaz 
antres. 

Quand  on  ne  l'a  pas  trempé  assez  dur ,  on  peut  recommen- 
cer. Si  on  Ta  trempé  trop  aigre ,  on  le  recuit. 

Pour  recuir  l'acier,  il  suffit  de  l'exposer  à  la  chaleur. 

Si  on  expose  un  outil  trempé  à  une  température  égale  à 
celle  employée  pour  opérer  la  trempe^  on  lui  fait  perdre  toute 
la  dureté  qu'il  a  acquise  par  la  trempe.  Le  reste  est  en  raison 
directe.  ^ 

Si  on  trempe  nn  morceau,  le  décape  avec  une  meule,  * 
Texpose  à  l'action  graduée  de  la  chaleur,  sa  surface  s'oxide  ; 
elle  prend  des  couleurs  qui  servent  de  guide  pour  le  recuire  et 
lui  laisser  la  dureté  qu'on  désire. 

Couleurs  : 

!•  Jaunc^pâle ,  5*  Violet^ 

a»  Jaune ^  6®  Bfeu, 

V  Orangé t  7^  Fert-ifeau, 

4»  Rouge,  8"  Gris. 

Il  fant  apporter  beaucoup  d'attention  dans  le  recuit. 

Les  couleurs  ci-dessus  précèdent  le  feu  ronge-brun. 

Quand  la  pièce  est  arrivée  à  la  chaleur  convenable,  on  la 
retire  et  la  laisse  refroidir. 

Les  outils  qni  doivent  avoir  de  la  ténacité  sont  recuits  au 
bleu. 

Ceux  qui  doivent  être  durs  sont  recuits  au  jaune. 

Il  ^  a  deux  sortes  de  trempe  : 
!•  Trempe  à  la  volée , 
2®  Trempe  en  paquet. 

La  première  consiste  à  chauffer  à  feu  nu  et  promptement 
une  pièce  isolée  et  à  la  plonger  dans  un  milieu  refroidissant. 

La  deuxième  consiste  à  chauffer  beaucoup  et  également.  On 
met  la  masse  dans  une  enveloppe  et  on  l'environne  d'une  ma- 
tière charbonneuse  qui  l'empêche  de  s'ozider.  A  la  tempéra- 
ture convenable ,  on  trempe. 

On  a  donné  le  nom  général  de  trempe  en  paquet,  aux  piè- 
cesentourées  d'un  cément,  soit  qu'il  y  en  ait  plusieurs, soit  qu'il 
y  en  ait  une  seule. 

On  soumet  le  fer  à  cette  opération  quand  on  veut  le  chan- 
ger en  acier. 

La  température  doit  être  alors  au  rouge-blanc,  et  assez  long- 


ce  BIUXIÈME  FÀRTIB.   LIVKS  P&BMISm. 

temps  pourvue  la  cémentation  pénètre.  Si  on  casse  après  la 
pièce,  la  surface  seule  est  durcie. 

Pour  cela ,  on  a  une  boite  en  tôle;  on  y  met  du  fer  entouré 
de  charbon.  Il  faut  de  l'habitude  pour  cela  ;  on  a  un  témoin,  ou 
pièce  fadle  à  retirer,  qui  indique  la  couleur. 

Les  pièces  d'acier  trop  chauffées  se  désacièrentà  la  surface; 
alors  on  les  retrempe  en  paquet. 

Les  cémentations  du  commerce  sont  : 
gf    Aciers  double  rasoir  ; 
Aciers  à  l'éperon  ; 

Aciers  à  double  marteau,  feuille  de  chêne; 
Aciers  sept  étoiles ,  Schildborgne  ; 
Aciars        idem        français. 
Dans  les  aciers  fondus,  les  meilleurs  sont  : 
Aciers  Huntzmann, 
Aciers  Cast  Steel  et  Stubs, 
Ces  aciers  s'emploient  pour  faire  les  matrices  des  médailles. 

ARTICLE  n. 

BOIS. 

Les  bois  seraient  très-précieux  dans  les  machines,  s'ils  n'é- 
taient pas  combustibles,  altérables  et  variables  de  formes,  et 
surtout  si  l'on  n'était  obligé  de  leur  donner  des  dimensions 
trop  massives. 

Il  est  des  bois  qui,  à  poids  égaux,  sont  plus  solides  que  les 
métaux.  Ils  coûtent  moins  d'achat  et  de  façon;  s'offrent  sons 
de  plus  grandes  dimensions  ,.et  jouissent  de  la  propriété  d'ab- 
sorber une  partie  des  chocs  par  leur  élasticité. 

Ils  se  trouvent  dans  la  nature  sous  les  plus  grandes  dimen- 
sions; mais  ils  varient  suivant  les  points  où  on  les  prend;  de- 
puis la  racine  jusqu'à  la  cime  ;  depuis  l'axe  jusqu'à  l'écorce. 

La  partie  la  plus  molle  de  Farbre  est  la  surface  sous  l'écorce; 
elle  s'appelle  aubier. 

De  plus,  les  branches  laissent  dans  les  arbres  des  insertions 
.que  la  croissance  de  l'arbre  ne  fait  pas  disparaître. 

Il  y  a  des  exceptions  dépendantes  de  l'espèce  et  de  la  végé- 
tation. 

Ceux  qui  naissent  sur  les  bords  des  forêts  sont  plus  noueux 
que  ceux  qui  naissent  dans  l'intérieur.  Il  y  a  des  arbres  dont 
les  couches  sont  irrégulières  et  entrelacées  suivant  une  loi  dont 
on  ne  s'est  pas  encore  rendu  compte.  Dans  les  arbres  qui  ont 


BOIS.  17 

trës-pea  d'aubier,  la  totalité  des  bois  a  partout  la  nâme  du- 
reté. Si  Varbre  est  sur  le  retour ,  l'altération  commence  à  l'in- 
térieur. 

Il  est  une  époque  de  maturité  à  laquelle  il  faut  couper  le» 
arbres  pour  les  utiliser. 

On  peut  juger  de  l'âge  des  arbres  par  le  nombre  des  cou- 
ches ligneuses  mises  à  découvert  par  une  section  transversale. 

Elles  sont  plus  dilatées  dans  le  tronc  que  dans  le  reste ,  et 
séparées  les  unes  des  autres  par  une  matière  plus  molle,  sur- 
tout daus  les  conifères. 

La  solidité  des  bois  dépend  de  ces  couches  solides  que  Ion 
peut  considérer  comme  des  cylindres  concentriques.  Cette  tex- 
ture est  une  des  causes  de  la  raideur  et  de  l'élasticité  des  ar- 
bres. Ces  couches  sont  composées  défibres  droites  qui  ont  une 
grande  densité  et  qui  sont  très-dures. 

Tous  les  bois  sont  hygrométriques,.et  Thumidité  qu'ils  pren>- 
nent  altère  leurs  formes  e^  leurs  dimensions.  Ces  altérations 
n'ont  pas  lieu  dans  les  fîbres  ligneuses. 

Les  arbres  augmentent  de  volume  par  l'humidité  dans  le 
sens  de  leur  diamètre,  la  longueur  restant  invariable. 

Il  y  a  des  bols  très-destructibles,  d'autres  trés-pen  destruc» 
tibles. 

On  peut  consulter,  pour  les  propriétés  des  bois,  l'ouvrage  de 
Duhamel  de  Moniceaux, 

S  l"".  —  CHÊNE  ORDINAIRE  (  Quercus), 

Ses  variétés  sont  nombreuses.  Le  chêne  des  Vosges  est  bon 
pour  les  ouvrages  de  menuiserie.  Il  est  bon  pour  les  modèles; 
il  ne  vaut  fien  comme  support  ou  ressort. 

Le  chêne  de  Bourgogne  est  en  général  assez  solide  comme 
support. 

Le  chêne  vert  (Quercus  robur)  résiste  le  mieux  à  l'air,  à 
l'eau,  à  la  pression  et  à  la  chaleur. 

Il  est  plus  pesant  ;  ses  dimensions  sont  plus  petites  que  cel- 
les  du  chêne  commun  ;  il  est  très-tortueux.  Son  aubier  est  blan- 
châtre, le  bois  en  est  brun. 

Il  est  plein,  ses  pores  sont  petits;  il  est  dur  et  susceptible 
d'un  beau  poli.  Il  se  fend  en  séchant.  Il  résiste  plus  que  le 
chêne  blanc  ;  il  résiste  bien  aux  frottements. 
§  1.  —  ORME  (  Ulmus). 

Il  est  moins  pesant  que  le  chêne  et  moins  capable  de  résis- 
tance comme  support;  il  réflsta  aux  chocs.  Il  convient  pour  - 
les  machines,  cependant. 


l8  DBUZIÈME   rARTIl.  LIVRB  PREMIER. 

L'orme  à  larges  feaitles  est  le  moins  bon.  On  peut  l'employer 
comme  support  dans  les  lieux  humides.  La  meilleure  espèce 
d'ormes  est  l'orme  tortillards  Ses  feuilles  sont  plus  petites; 
son  écorce  est  plus  raboteuse  ;  le  tronc  est  recouvert  de  bos- 
ses ;  le  bois  eu  est  très-dur  ;  il  ne  se  prête  pas  à  la  fente;  il  est 
trop  rebours  pour  être  employé  dans  la  menuiserie;  les  char- 
rons l'emploient  avantageusement  à  faire  des  moyeux  et  des 
jantes  de  roues,  des  vis  en  bois,  etc. 

Son  aubier  est  si  dur,  quand  il  n'est  pas  trop  sjec ,  qu'on  le 
laisse  faire  partie  des  moyeux.  Il  ne  vaut  rien  pour  les  mo- 
dèle». 

93.-^  CHARME  (Carpmtcs). 

Il  est  aussi  dur  que  l'orme,  mais  ne  résiste  pas  aussi  bien  à 
l'eau.  Il  a  peu  d'aubier ,  son  tissu  est  uniforme ,  il  prend  un 
plus  beau  poli  que  l'orme  et  cause  pioins  de  frottements. 

On  emploie  le  charme  à  faire  des  dents  de  roues  d'engre- 
nages, des  fuseaux  de  lanternes,  etc.  Le  charme  forcé  est  cas- 
sant, et  ne  peut  en  général  fournir  de  grosses  pièces. 

Les  charrons  emploient  ce  bois  à  faire  des  essieux. 

Il  est  trop  dur  pour  faire  des  modèles,  et  ne  s'emploie 
guère  danç  les  machines ,  parce  qull  travaille, 
g  4<  —  HÊTRE  {fagus). 

Dans  les  forêts,  il  porte  le  nom  àefoyard.  C'est  un  des  bois 
les  plus  précieux  dans  les  arts.  On  l'emploie  à  supporter  les 
chocs;  il  se  pourrit  dans  l'eau,  mais  il  se  découpe  facile- 
ment quand  il  est  vert.  On  en  fait  des  sébiles,  des  sabots, 
dés  rames ,  etc. 

Dans  les  forêts,  on  en  fait  de  larges  copeaux,  pour  mettre 
derrière  les  glaces  à  bon  marché. 

Le  frottement  du  hêtre  est  très-dur  ;  il  est  sujet  à  être  piqué 
des  verset  craint i'huraidité.  Il  a»  d'autre  part,  le  grand  avan- 
tage que  ses  fibres  interrompues  ne  se  lèvent  pas. 
g  ^.  — GORMJER  {Sorbus  domestica). 

C'est  un  bois  très-dur,  presque  exempt  d'aubier,  d'un  grain 
uniforme,  frottant  peu;  il  est  devenu  rare.  Ce  bois  est  très-bon 
pour  les  vis  de  pression.  Il  est  avantageusement  employé  pour 
faire  des  dents  d'engrenages ,  pour  les  rabots,  etc» 
^  g  6.  —  ALISIER  {Craiegus), 

11  sert  à  peu  d'usages.  On  pourrait  l'employer  pour  dents 
de  roues,  à  défaut  d'autre.  On  peat  le  prendre  sous  de  petites 
dimensions. 


lois.  ,g 

S  7.  ^  coRHonoLift  (Cornus)* 
Cett  le  pins  dur  des  bois  indigènes  après  le  bais.  Il  est  tris- 
difficile  à  rompre. 
C'est  le  bois  par  excellence  pour  les  supports. 
H  ne  se  présente  que  sons  de  petites  dimensions;  il  est  alors 
avantageusement  employé  pour  bâtons  d'échell^  et  mancbes 
demarteaox,  etc. 

§  8.  —  TILLEUL  (ri7ia). 

Il  a  le  bois  uniforme,  tendre  et  facile  à  couper.  Il  convient 
poar  les  modèles. 

§  9.  —  MAAROIIKIBR  {Hypocastanum). 
Ses  usages  sont  analogues  à  ceux  du  tilleul.  Il  lui  est  infé- 
rieur, en  ce  qu'il  est  léger,  blanc ,  spongieux,  buvant  l'eau  et 
se  pourrissant  facilement. 

§  10.  —  NOTER  {Jugions). 
Il  est  employé  dans  les  arts  économiques.  On  donne  à  ses 
fibres  une  courbure  déterminée  à  la  vapeur.  C'est  le  bois  par 
excellence  des  carrossiers.  H  est  moins  dur  que  lalisier,  le 
cormier  et  l'orme  ;  il  se  polit  bien,  se  coupe  net  dans  tous  les 
sens,  convient  pour  modèles. 

§11.  —  AULNE  (  A[nus  ). 

Il  a  une  couleur  rouge  agréable  ;  il  est  tendre ,  facile  à  tra- 
vailler, porte  bien  la  moulure.  Il  est  propre  aux  modèles.  Il 
est  bon  dans  les  constructions  hydrauliques.  Sa  durée  dans 
l'eau  est  illimitée.  Son  charbon  ne  pétille  pas  au  feu. 
§  la.  —  ERABLE  {Jcer). 

S'emploie  pour  ffiire  les  modèles. 

§  l3.   —  PEUPLIER   [Populus), 

Il  n'est  pas  bon  pour  modèles.  Il  résiste  bien  aux  frotte- 
ments durs.  Il  s'emploie  dans  les  charpentes. 

§  l4.  —  BOiS  CONIFÈRES. 

Ils  ont  une  forme  pyramidale  ,v  et  de  petites  branches  par 
rapport  an  tronc  ;  ils  ont  des  nœuds  durs. 
Ce  sont  les  arbres  verts  : 
Pins  {Pinus); 
Sapins  (  Abies); 
llélèze(Larûr). 


30  DEtiXlèME  PARTIE.   LIVRB  PRËMlEft. 

Il  y  a  un  choix  à  faire.  Les  uns  sont  cassants,  les  autres 
résistants.  Ils  ne  régénèrent  pas  les  parties  cassées. 

Dans  le  mélèze  seul  les  branches  repoussent. 

Ils  sont  résineux,  fournissent  les  meilleurs  supports,  joi- 
gnent la  raideur  à  l'élasticité.  Ils  sont  légers.  On  peut  faire  les 
charpentes  en  sapin.  On  doit  donner  la  préférence  au  sapin, 
dans  les  parties  immobiles  des  machines,  surtout  pour  sup- 
ports verticaux. 

Le  pin  Sainte-Bro  pourrit  avec  une  extrême  promptitude; 
les  vers  ne  l'attaquent  pas  ;  il  est  bon  pour  meubles  et  mo- 
dèles. 

Le  pin  Sylvestre  résiste  le  mieux  de  tous  à  l'humidité. 

Tous  ces  bois  sont  inférieurs  au  mélèze. 

Le  mélèze  est  le  plus  solide  et  le  plus  duralble  de  tous  les 
bois ,  on  le  nomme  pour  cela  l'immortel. 

Vers  la  fin  du  xviii*  siècle,  Malesherbes  trouva  une  maison 
en  mélèze ,  portant  la  date  de  1 692  ;  les  bois  étaient  encore 
sains. 

Ce  bois  peut  être  employé  à  tout  ;  il  jouit  de  toutes  les  pro- 
priétés désirables. 

Le  pin  est  plus  résineux  que  le  sapin,  et  ce  dernier  plus  que 
le  mélèze. 

Le  pin  est  de  bonne  qualité ,  sMl  n'est  pas  blanc ,  mais  jaune- 
clair,  et  s'il  n'a  pas  le  grain  fin  et  serré  ;  c'est  donc  le  plus  lourd 
ai  est  le  meilleur.  Ses  cercles  ne  doivent  pas  être  trop  épais. 

doit  s'en  trouver  un  chargé,  de  résine.  Coupé  et  exposé  au 
soleil ,  il  doit  suinter  de  toutes  parts  une  résine  d'une  bonne 
odeur.  S'il  est  rouge  et  si  sa  résine  est  noirâtre ,  il  est  près  de 
se  pourrir. 

H  faut  un  certain  âge  pour  que  le  pin  soit  bon.  Jeune,  il  a 
trop  d'aubier;  la  couleur  de  son  bois  doit  être  uniforme. 

Les  pins  qui  présentent  des  couleurs  variées  doivent  être  re- 
jetés. Ils  ne  doivent  pas  avoir  trop  de  nœuds. 
§  i5.  —  GAÏAC  {Gaïacum). 

On  l'emploie  avec  succès  pour  les  dents  de  roues  d'engre- 
nages ,  rouets  de  poulies,  supports  d'arbres,  coussinets,  etc.  Il 
se  polit  très-bien. 

Cet  arbre  de  l'Amérique  méridionale  a  pour  densité  i,333. 
§  16.  —  BOIS  DE  FER  [Sîdero  sUum). 

Son  aubier  est  rougé ,  tandis  que  celui  du  premier  est  jaune. 

Le  premier  est  préférable. 


a' 


COBPS  nCXlBLBS  IMPLOTEf   DAl»  US  lUCBIlIlS.  31' 

ARTICLE  m. 

CORPS  FLEXIBLES  EMPLOYES  DANS  LES  HACHIflES. 
§  l*'.  —  OORDAGES. 

Les  cordages  offrant  nne  certaine  raidear  on  résistance  à  la 
flexion,  il  hatt  yaincre  cette  raidear  avant  d'avoir  utilisé  la 
force  qui  leur  est  appliquée;  c'est  pourquoi  ilfiintles  employer 
le  moins  possible. 

Lear  raideur  est  proportionnelle  au  qnarré  du  diamètre  ;  il 
est  donc  pins  avantageux  de  placer  plusieors  cordes  fines  les 
unes  à  côté  des  autres,  plutôt  qu'une  grosse  corde,  liais  aussi, 
les  cordes  plates  ne  peuvent  transmettre  le  mouvement  que 
d'un  arbre  à  un  arbre  parallèle. 

CONSTRUCTION  DES   CORDES. 
Chanvre, 

Le  chanvre  n'est  pas  hermaphrodite,  comme  on  Ta  prétendu. 
Il  y  a  les  mâles  et  les  femelles.  Quand  on  sème  du  chanvre,  il 
hut  semer  dru.  Quand  le  chanvre  est  recueilli,  on  fait  tomber 
les  grains,  et  on  le  porte  dans  le  routoir.  Le  routoir  est  une 
chambre  remplie  d'eau.  Quand  le  chanvre  y  a  été  placé,  on 
met  de  la  paille  dessus ,  puis  ensuite  de  la  terre,  il  faut  faire 
en  sorte  qu'il  ne  touche  pas  le  fond  de  la  fosse.  Cela  est  très- 
facile,  il  suffit  de  n'en  pas  mettre  trop;  car  il  n'entre  dans  l'eau 
qae  par  le  poids  qui  est  dessus. 

Sa  tige  est  creuse  et  contient  nne  moelle  tendre  autour  de 
laquelle  est  un  bois  léger  appelé  chènevotte.  Dessus  est  nne 
écorce  mince  composée  de  fibres  qui  s'étendent  sur  tonte  la 
longneor  de  la  tige.  Le  rouissage  décompose  le  tissu  cellu- 
laire et  lâche  les  fibres.  Il  ne  faut  pas  rouir  le  chanvre  trop 
longtemps ,  sans  quoi  il  se  pourrit.  S'il  n'a  pas  roui  assez  long- 
temps, la  filasse  est  adhérente  après  la  chènevotte;  il  est  un 
milieu  à  garder  dépendant  de  la  qualité  de  l'eau. 

Le  chanvre  rouit  mieux  dans  nne  eau  dormante  que  dans 
nne  eau  courante  ;  dans  une  eau  cronpie  que  dans  une  eau 
claire  ;  à  une  haute  température  plutôt  qu'à  une  basse  ;  quand 
il  a  été  semé  dans  une  terre  humide  pintôt  que  quand  il  a  été 
semé  dans  nne  terre  sèche.  An  sortir  du  routoir,  on  le  fait  sé- 
cher au  soleil. 

Ensuite  on  teille  on  on  broie. 

Pour  hroyer,  on  se  sert  de  la  machine  représentée  figures  2 
et3,P/.X. 

Jngéfmur  Civil,  tome  a,  5 


^S2  DEUXIÈME  PARtiËi  itVRÊ  i>iiËMieR; 

Il  vaut  tilîeuz  teiller  le  chanvre  long,  et  broyer  le  chanvre 
court. 

Quand  cette  opération  est  faite ,  on  fait  une  qneue  de  chan- 
cre. Il  se  vend  ainsi  au  poids. 

Il  faut  éviter  qu'il  soit  mouillé ,  tant  pour  l'acheteur  que  le 
"vendeur ,  car  :  i**  il  pèse  plus  ;  a**  il  se  pourrit  très-vite. 

On  distingue  deux  bouts  dans  la  queue  : 

L'un  aboutit  à  la  cime  et  se  nomme  pointe; 

L'autre  aboutit  à  la  tige  et  se  nomme  paite. 

Les  pattes  doivent  être  plus  volumineuses  que  les  pointes. 
t)e  plus,  il  faut  que  la  queue  soit  bien  garnie  aux  trois  quarts 
tde  la  longueur. 

Le  chanvre  broyé  est  plus  doux  que  le  chanvre  teille.  Sa 
•couleur  dépend  de  l'eau  dans  laquelle  il  a  roui. 

Le  chanvre  de  couleur  argentine  e,st  le  meilleur.  Le  vert  est 
lïon  aussi  ;  le  jaunâtre  n'est  pas  fameux  ;  le  brun  ne  vaut  rien. 
Cette  dernière  couleur  indique  qu'il  a  trop  roui,  ou  qu'il  s'est 
trop  échauffé  en  balles. 

Quand  on  achète  du  chanvre,  il  faut  examiner  si  les  queues 
sont  de  différentes  couleurs. 

De  plus,  celui  qui  sent  le  moisi  ne  vaut  rien;  une  odeur 
forte  indique  qu'il  est  de  la  dernière  récolte. 

Il  y  a  dans  le  chanvre  des  brins  plats  et  des  brins  ronds.  Les 

Î>remiers  s'affinent  mieux  que  les  autres.  Le  chanvre  fin ,  moel- 
eux,  souple,  doux,  difficile  à  rompre,  est  le  meilleur. 

Le  chanvre  mâle  se  récolte  trois  semaines  avant  le  chanvre 
femelle,  qui,  restant  trop  longtemps  sur  pied,  est  moins  bon 
que  le  premier. 

Le  chanvre  d'Italie  est  le  meilleur. 
Préparation. 

On  espade  le  chanvre  pour  le  débarrasser  de  la  chènevotte 
quil  contient..  On  rompt  les  rubans  formés  par  la  filasse.  Pour 
Tespader,  on  emploie  l'outil  représenté  figure  4»  ^^'  X. 

On  le  peigne  ensuite,  pour  le  démêler  et  désunir  les  fibres, 
.séparer  les  filaments  longs  des  filaments  courts.  De  là  on  le 
passe  au  fer,  ou  frottoir. 

48  kilog.  95  centig.  (  lôo  livres)  de  chanvre  de  Bourgogne 
donnent  : 

1*'  brin,  28  kilog.  i45  grammes  (57  livres  8  onces).— 
2*  brin,  8  kilog.  3 1 1  grammes  (  17  livres).  —  3*  briu,  4  kilog. 
895  grammes  (10  livres).  —  Etoupes,  2  kilog.  44?  grammes 
(5  livres).  —  Déchet ,  5  kilog.  384  gramipes  (1 1  livres). 


CORPS  FUaÎBLES  ESfPLOTBS  DANS  LE»  MACHINES.  2^ 

On  réunit  les  qaenes  de  chanvre  pour  former  un  peigoon» 
Ce  peignon  se  file  à  la  qaenoaille  ou  à  la  ceinture.  Le  chanvre 
se  file  le  pins  généralement  à  la  ceinture.  Ou  file  jusqu'à  3a5 
mètres  ( looo  pieds)  de  long.  Les  bouts,  en  filaiit , s'enroulent 
en  hélices  les  uns  sur  les  autres.  On  forme  ainsi  les  éléments 
des  cordes  ou  fils  de  caret. 

Ces  fils  se  roulent  ensuite  les  uns  sur  les  autres  pour  faire 
les  cordes. 

Avant  d*en  faire  des  cordes ,  on  roule  les  fils  de  ci'ret  sur 
une  bobine  appelée  touret.  Ce  chanvre  a  été  filé  à  sec.  ^1  doit 
être  uni  et  égal  sans  présenter  de  mèches. 

Il  y  a  deux  espèces  de  cordages  : 
Les  cordages  simples , 
Les  cordages  grelins. 

l'es  premiers  résultent  de  la  conversion  des  fils  en  cordes.: 
1^  seconds  consistent  dans  la  réunion  de  plusieurs  cordagies 
simples. 

Quand  les  cordes  ont  49  »  ^4  et  6o  centimètres  (i8y  t^et 
23  ponces)  de  circonférence,  on  les  nomme  câbles. 

Les  cordes  simples,  ou  fùiussières,  se  nomment  biiors^  qpxïïiA 
il  y  a  deux  fils  de  caret  ;  merUns,  quand  il  y  a  trois  fils. 

U  faut  au  moins  deux  fils  pour  une  corde,  parce  qu'uni 
seolfil  se  détortille. 

On  appelle  commettre  une  corde,  l'action  de  réunir  les  fils 
(le  caret  pour  qu'elle  ne  se  détorde  pas. 

Ponr  réunir  deux,  trois  fils,  on  les  met  ensemble  sur  le 
^v,  d'an  côté,  et  séparés  de  l'autre.  On  marche  en  mettant 
entre  eux  rinstrument  représenté  Pi.  X,  fy,5,  6  et  7,  et 
tonrnant  vite. 

Quand  on  a  de  grosses  cordes  à  faire,  on  forme  des  cordeSk 
simples  an  moyen  de  fils  de  caret  ;  ces  cordes  simples  portent 
alors  le  nom  de  torons.  On  fait  ensuite  la  grosse  corde  an  moyen 
<le  ces  torons,  comme  on  a  fait  les  torons  au  moyen  des  fils  de: 
caret, 

Le  degré  de  tortillement  des  cordes  dépend  de  l'habileté  d& 
'Ouvrier. 

Les  hanssières  subissent  alors  un  raccourcissement  égal  au 
tiers  ou  an  quart  de  la  longueur  du  fil  de  caret. 

La  force  d'une  corde  n'est  pas  égale  à  la  somme  des  forces: 
des  fils  de  caret  qui  la  composent. 

B  ne  faut  pas  mettre  plus  de  quatre  ou  six  torons,  an  maxi* 
wttm,  poQf  faire  une  corde.  Pour  faire  du  grelin,  on  prend  desi 


ai  OBUXIÈMI  PARTIE.  LIVRI  PEmin. 

haussiéres  comme  tortillons  et  on  les  commet  ensemble.  On 
les  nomme  alors  cordons. 

On  appelle  câbler,  commettre  des  hanssières  ensemble.  Les 
grelins  sont  toujours  plu^  serrés  que  les  haussières  et  se  sé- 
parent mieux. 

On  emploie  aussi  les  cordages  noirs  ou  goudronnés. 

Il  y  a  deux  manières  de  goudronner  la  corde  : 
lO  £n  fils. 

Pour  cela,  on  emploie  l'appareil  représenté  figure  8 ,  PL  X. 
a*  Par  immersion. 

Pour  cela,  on  met  la  corde  dans  un  chaudnm  avec  du  gou- 
dron. 

Les  cordages  goudronnés  sont  moms  rési^tanti  qiub  les 
Uancs. 

On  a  essayé  de  tanner  les  cordes. 

I  a.  —  CUIRS. 

Us  s'emploient  dans  las  mackines  coauna  oardM,  «btura- 
teurs,  etc. 

On  emploie  les  cuirs  tannés,  lesquels  se  distingnenten  : 
Cuirs  tannés  à  fond. 
Cuirs  tannés  à  la  surface. 

De  plus  :  cuirs  forts  et  cuirs  mons. 

Les  cuirs  forts  sont  épais ^  durs,  et  résistent  an  Crottamenl. 

Les  cnirs  mous  sont  souples. 

Dans  les  cuirs  souples  on  distingue  : 

Cuirs  gras  ;  cuirs  non  gras  ;  cuirs  hongroyés. 

La  préparation  du  cuir  a  pour  but  de  séparer  le  tissu  fi- 
bifeux  des  matières  putrescibles  et  du  poil ,  aans  certains  cas. 
Déplus,  comme  il  ne  reste  qu'an  tissu  spongieux,  il  faut  le 
consolider  et  remplir  ses  vides,  en  introduisant  des  matières 
qui  servent  encore  à  la  conservation  des  fibres.  Cest  l'art  du 
tannage. 

Le  cuir  fort  se  fait  avec  la  peau  des  grands  quadrupèdes.  On 
Cpmmenqe  par  dégraisser  les  peaux;  pour  cela,  on  les  pénètre 
«Teau  qui  les  ramollit ,  entraine  la  graisse  et  la  gélatine ,  et 
f^it  tomber  le  poil  facilement. 

Quand  la  peau  est  convenablement  préparée ,  on  la  met  dans 
dçs  fosses.  Chaque  peau  est  entre  deux  couches  de  tan.  On 
emplit  ensuite  la  fosse  d'eau.  La  présence  de  l'eau  foniie  de 
Tadde  tanniqne  qui  pénètre  dans  la  peau,  précipite  la  gela- 


CORPS  PLIXIBLCS  EMPLOYÉS  DANS  LIS  MACHINSS.  ^S 

fine  restante,  et  forme  ainsi  un  précipité  insolnble,  qui  resto 
I  dans  les  pores  de  la  peau. 

Si  l'opération  se  fait  sur  tout  le  cuir,  il  est  tanné  à  fond^' 
Pour  cela,  il  faut  que  le  cuir  reste  en  fosse  pendant  trois  ans. 
Le  cuir  bien  tanné  se  conserve  longtemps  et  se  trouve  préservé 
de  rhamidité.  Il  augmente  de  poids  en  absorbant  l'homidité 
de  l'air. 

Le  cuir  fort,  coupé  dans  tous  les  sens,  doit  toujours  pré- 
senter le  même  aspect. 

Poar  connaître,  à  la  coupe,  si  le  cair  a  été  bien  apprêté,  il 
faut  que  la  peau  soit  luisante,  le  nerf  serré ,  et  la  texture  sem- 
blable à  celle  d'une  noix  de  muscade^  de  plus,  la  coupe  doit 
être  faite  sur  le  dos. 

Le  cuir  dont  la  coupe  est  terne,  jaunâtre  ou  noirâtre,  qui 
a  le  nerf  ouvert  ou  spongieux,  et  une  raie  noire  au  milieu^  H 
été  mal  apprêté. 

Les  cuirs  dont  la  coupe  présente  Taspect  de  la  corne ,  qui 
sont  secs  et  résonnent  par  le  choc,  ceux-là  n'ont  pas  assez  de 
tan. 
Il  faut  que  les  cuirs  aient  une  épaisseur  uniforme. 
Les  cuirs  de  taureaux  sont  très- variables  ;  la  peau  est  très- 
mince  aux  flancs  et  très-épaisse  aux  reins.  Les  fcuirs  de  bœufs 
ne  présentent  pas  la  même  irrégularité.  La  partie  de  la  peau 
àTépine  du  dos  est  la  meilleure  pour  les  courroies. 

Cuirs  minces. 

Après  les  avoir  tannés,  on  les  pénètre  de  graisse  quand  on 
veut  en  faire  des  cuirs  gras. 

Si  on  veut  en  faire  des  cuirs  hongroyés ,  on  les  passe  à  la 
chaux,  puis  on  les  saupoudre  d*alun  qui  resserre  les  pores  de 
la  peau ,  ce  qui  évite  de  remplir  d'une  autre  substance. 

On  emploie  le  cuir  pour  servir  de  support  à  des  tourillons 
non  trop  chargés.  On  en  fait  des  charnières ,  des  pièces  desti- 
nées à  arrêter  les  chocs,  etc.;  on  en  fait  des  cylindres  dans  les 
HIatures. 

§  3.  —  HUILES. 

On  fait  usage  des  huiles  grasses  qui  adoucissent  les  frotte- 
ments. Les  plus  convenables  sont  les  huiles  ni  volatiles,  ni 
siccatives. 

On  a  employé  avec  avantage  la  stéarine  pulvéruletite.  Elle 
est  convenable  pour  les  axes  très-chargés  et  tournant  avec  une 
l^rande  vitesse. 


36  PlQUim  PARTIl.  U?«f  f  AlMim. 

Les  kiiiles  employées  sont  ou  animales,  ou  v^éules. 

Les  huiles  animales,  parvenues  au  plus  haut  point  de  ranci- 
dité,  sont  sans  action  sur  les  métaux. 

L'huile  de  pied  de  bœuf  est  la  meilleure. 

Pour  les  pièces  délicates,  on  doit  préférer  les  huiles  végé- 
tales qui  s^altèrent  moins.  L'huile  d'olive  est  la  meilleure. 

Pour  l'horlogerie,  on  préfère  l'huile  d'amande  épurée  et 
l'huile  de  ben. 

Les  huiles  de  crucifères  ne  sont  pas  assez  grasses,  et  sont 
d'un  mauvais  emploi  dans  les  m^hines.  D'ailleurs ,  elles  con- 
tiennent de  l'acide  sulfurique. 

Les  huiles  sont  employées  dans  les  pbturateqrs. 

§  4-   —  SA  vous. 

Ils  s'emploient  pour  diminuer  le  frottement.  Us  sont  meil- 
leurs que  les  huiles  quand  il  s'agît  de  bois.  Dans  les  grands 
engrenages,  on  emploie  ayec  avantage  le  savon  noir.  Dans  cer- 
tains cas ,  on  le  mélange  avec  de  la  plombagine  réduite  en 
poudre  impalpable. 

§  5.  —  GRAISSES. 

Jolies  ne  diffèrent  des  huiles  que  par  leur  consistance.  Elles 
peuvent  être  souvent  un  obstacle  au  mouvement.  On  emploie 
le  suif  avec  avantage  dans  les  machines  à  vapeur,  parce  qu'il 
y  fait  chaud,  ce  qui  le  maintient  en  fusion.  Dans  une  machine 
soufflante,  on  emploie  du  saiWoux. 

La  plombagine,  ou  percarbure  de  fer,  s'emploie  mélangée 
avec  d'autres  substances. 

On  emploie  aussi  des  bitumes.  Ils  ne  peuvent  être  employés 
seuls  qu'à  l'état  liquide.  Mélangés  avec  une  graisse  ,  ils  for- 
mant un  très-bon  enduit  pour  les  roues  de  voitures. 

On  se  sert  aussi  d'euduits  pour  préserver  les  machines  dç 
l'fiction  de  l'air. 

On  emploie  de  la  plombagine,  on  la  mélange  avec  de  l'eau 
gommée  ou  de  la  bière,  et  on  l'applique  avec  une  brosse. 
Cet  enduit  est  de  peu  de  durée.  On  se  sert  aussi  de  poix  noire 
pour  les  gros  ouvrages.  Elle  n'est  bonne  que  dans  l'intérieur 
des  bâtiments.  On  se  sert  aussi  de  corne  qui  brûle  sur  la  pièce. 

La  meilleure  chose  à  employer  est  la  pièce  grasse. 

Pour  la  préparer ,  on  fait  fondre  ensemble  ; 
4  suif, 
I  huile  d'olive. 

On  mélange  bien ,  et  en  imprègne  an  chiffon  opie  l'on  iroiU 
partout. 


SGBLLBMBlfTt.  97 

ARTICLE  lY. 
SCELLEMENTS. 

Oniesertde:  Plomb, 

Soufre,  • 

Plâtre, 

Pour  se  servir  de  plomb  : 

On'feîtun  bourrelet  ab  {PL  Ti,fig»  9)  en  terre  autoar  du 
trou,  et  on  verse  le  plomb  très-doucement.  Le  refroidissement, 
le  contractant ,  fait  affaisser. 

Poor  le  soufre  on  fait  de  même;  ce  dernier  gonfle  en  se  re- 
froidissant, à  cause  de  la  cristallisation. 

te  plomb  résiste  aux  chocs,  le  soufre  n'y  résiste  pas. 

Le  tellement  au  plâtre  ne  doit  pas  s'employer  dans  les  ter- 
rains (lumides  ni  pour  résister.  Il  gonfle  comme  le  soufre. 

On  a  souvent  à  joindre  des  pièces  de  fonte  entre  elles;  ce 
sont  des  joints  destinés  à  empêcher  le  passage  de  fluides.  On 
en  Suit  souvent  soit  dans  les  machines  que  l'on  construit,  soit 
dans  les  machines  que  Ton  entretient.  On  se  sert  de  la  sou- 
dare des  plombiers ,  de  sonfre,  mastic, chanvre,  cuir,  carton, 
plomb,  flanelle,  etc.  Le  mastic  dont  on  fait  usage  est  le  mas- 
^  de  fonte  ou  d'acum.  C'est  un  mélange  de  limaille  4e  fonte, 
diiydrochlorate  d'ammoniac  et  de  fleur  de  soufre. 

En  poids  :  Limaille 30 

Fleur  de  soufre 1 

Sel  ammoniaque 9  ' 

On  mélange  à  sec  fleur  de  soufre  et  limaille  de  fonte,  e(  on 
conserve  ainsi.  Quand  on  veut  s'en  servir,  on  en  fait  une  pâte 
aTe€hy4rochlorate  d'ammoniac  liquide.  A  la  longue,  il  se  forme 
du  sulfure  de  fer  que  l'on  ne  peut  détruire.  On  emploie  ce 
iQastic  è  la  fermeture  des  tuyaux  de  conduite,  dans  les  ma- 
«unes  à  vapeur,  etc. 

Il  est  des  joints  que  Ton  fait  avec  le  mastic  rouge.  Ce  der* 
uier  ne  doit  pas  contracter  d'adhérence  avec  les  surfaces ,  mais 
^mouler  desi»us.  Il  faut  qu'il  soit  mou  quand  on  l'applique,  et 
«wcissc  promptement  sans  changer  de  volume. 

On  a  choisi  pour  cela  des  ozides  de  plomb. 

On  met  parties  égales  decéruse  et  de  minium»  et  on  délaie 
tetoutdansdelhailedelin. 


a 6  DEUXIÈME  PAHTIB.   LITRE  PREMIER. 

Il  est  meilleur  de  faire  délayer,  par  un  peintre,  de  la  cë- 
ruse,  et  d'ajouter  ensuite  du  minium. 

Il  y  a  deux  manières  d'assembler  les  tuyaux  :  ' 

i**  A  brides  avec  boulons; 
a*  A  emboîtement. 

i*  A  brides. 

Il  faut  an  moins  trois  boulons  (P/.  X,  /î^.  lo  et  ii  ). 

L'une  des  brides  est  percée  de  trous  quarrés ,  et  l'autre  de 
trous  ronds.  Le  boulon  a ,  en  conséquence,  une  partie  quarrée 
et  une  partie  ronde.  On  peut  encore  faire  en  sorte  que  la  tête 
du  boulon  s'appuie  sur  le  tuyau,  de  manière  à  pouvoir  visser 
Técrou  sans  que  le  boulon  tourne. 

On  fait  un  congé  (  Pi  X,  jî^.  ii)  à  la  bride  pour  la  con- 
solider. On  ne  la  fait  pas  trop  longue  non  plus;  en  gé- 
néral, abessbc. 

Quand  la  bride  est  nécessairement  saillante,  on  fait  des 
consoles  (P/.  ^tfis»  ^?)' 

Les  matières  que  l'on  peut  employer  pour  mettre  entre  les 
joints  sont  : 

Le  cuivre ,  le  plomb  et  le  mastic  de  fonte. 

On  a  soin  de  ne  pas  mettre  le  plomb  jusqu'au  bord  du  tuyau 
intérieurement ,  parce  qu'il  s'étalerait  et  boucherait  ainsi  une 
partie  de  l'ouverture  du  tuyau. 

Il  faut  passer  tous  les  boulons  et  les  serrer  ensemble. 
M.  Girard  a  lié  les  tuyaux  de  Paris  avec  une  demi- bride  de 
plomb  entre  deux  flanelles  goudronnées.  On  emploie  du  cuir 
gras ,  du  carton ,  etc. 

Pour  cela ,  on  fait  frire  le  carton  dans  de  lliuile  de  poisson 
jusqu'à  ce  que  l'huile  ait  pénétré  à  fond.  Avant  de  poser  le 
carton ,  on  le  barbouille  avec  de  la  céruse  délayée  dans  de 
l'huile  de  lin. 

Pour  faire  un  joint  en  mastic  de  fonte,  on  place  les  boulons, 
on  introduit  ensuite  le  mastic  dans  le  joint,  puis  on  serre  les 
boulons. 

a*  A  emboîtement. 

On  emplit  l'espace  annulaire  {PI,  X,  fig.  i3)  entre  les  deux 
tuyaux  soit  avec  de  la  filasse  goudronnée  et  du  plomb ,  soit 
avec  du  mastic  de  foute,  qui,. dans  ce  cas,  peut  nuire,  car  une 
^is  qu'il  y  est,  il  faut  briser  les  tuyaux  pour  Tôter. 


fi 


RESlfTÀNCIf  DIS  IfATÉKUnZ  U91BBK.  I9 

A  Grenoble,  on  a  fait  des  joints  avec  des  torons  goudron- 
nés et  dessus  du  plomb  coulé  ;  ces  joints-là  coûtent  cner.  Ce- 
pendant, c'est  encore  plus  économique  que  le  joint  par  boa* 

JODS. 

Un  inconvénient  des  tuyaux  à  emboîtement,  c'est  que  quand 
on  en  vent  enlever  un ,  on  ne  peut  le  faite  sans  déranger  tonte 
la  condaite. 

Un  de  leurs  avantages ,  c'est  de  détruire  les  e€Gets  de  la  di- 
latation et  de  la  contraction. 

Dam  ks  conduites  à  emboitement,  on  met  des  toyanz  à 
Inides  tous  les  5o mètres  (a5  toises  et  demie),  ce  qui  permet 
de  ne  déranger  la  conduite,  pour  réparer,  que  jusqu'au  tuyau 
à  bride  le  plus  voisin. 

Quand  on  fait  des  tuyaux  de  plomb ,  on  les  soude  à  la  sou- 
dure des  plombiers  ;  on  a  soin  de  bien  dresser  les  joints  ;  on 
fait  un  bourrelet  sur  le  joint  [Pi  X ,  /^.  1 4),  la  largeur  de  la 
soadure  est  deux  fois  le  diamètre  du  tuyau. 

Si 00  veut  unir  à  brides,  on  rabat  les  bords  du  tuyau  sur 
deux  brides  en  fer  rapportées  (Pi.  X,fy.  i5  et  16  ). 

CHAPITRE  n. 

KisiSTAHdS  DES  MATÉ&ÎaUX  BMPLOTÉS  DAH8  U^   GOatT]!lUCTieN 

DBS   MACHINES. 

ARTICLE    r. 

ABSISTAKCES   DBS  MATERIAUX  RIGIDES. 

Ib  ont  quatre  espèces  d'efforts  è  vaiacre  : 

1*  ^ort  de  traction,  dans  le  sens  de  la  longueur; 
a^  ^IJ^ort  de  flexion,  perpendiculaire  à  la  longueur; 
3"  Effort  de  torsion,  autour  de  taxe; 
4*  Effort  décrmsement,  dans  le  sens  de  la  longueur. 

§  1".  —  EFFORT  DE  TRACTION. 

La  force  de  rupture, dans  la  traction,  est  proportionnelle  i 
la  section  de  la  pièce.  La  pièce  peut  être  considérée  comme 
mspenduc  en  Tair ,  et  porUnt  à  son  extrémité  inférieure  un 
poids  (P/.X,/5f.  17). 

Si  F  est  la  force  qui  amène  la  rupture  pour  Vunité  de  sec- 
tioD,s  la  section,  FS  aeta  la  force  de  rupture. 


3o  DEUXIEME  PARTIS.  LIVRE  PREMIER. 

Tableau  représentant  les  poids  qui  ont  produit  la  rupture. 

Boh  ^lirét  dans  le  seni  de  lenri  fibrM.  Par  centimètre  qoarrtf. 

Pour     Buis F  s=  i4oo  kilog. 

Sapin 84o 

Hêtre 800 

Chêne  ordinaire.     ...  780 

Poirier 690 

Acajou 56o 

Ces  poids  étant  ceux  qui  amènent  la  rupture ,  en  pratique 

on  ne  fait  supporter  aux  bois  que  la  moitié  et  même  le  tiers  de 

ces  poids. 

Bob  ëtirÀ  perpendicDlairaiBeiit  à  Iran  fibre».  Par  centimètre  quarré. 

Pour     Chêne F  »=  162  kilog. 

Penplier laS 

Pin 94 

Sapin.    .......  4^ 

Par  oentlmitre  qaarrtf. 
minhutm.  mogeu,  akutimnm. 
Fer.     ^  klloff.       kilos.        kiloff. 

PonrFer  forgé F  ca  3200    43oo    54oo 

Tôle  dans  le  sens  du  lami- 
nage   38oo    4o8o     43oo 

Tôle    perpendiculairement 

au  laminage 335o    3645     3940 

Fil  de  fer  non  recuit  de 
o."oo5  à  o."ooi3  de  dia- 
mètre  '  .  6000    6240    6480 

Fil  de  fer  non  recuit  de 

o."ooi  et  au-dessous.     .  7000     7700     84oo 

Fil  de  fer  recuit  de  o."ooi 

ào."ooi5       ....  36oo     3700    38oo 

Fer  corroyé  au  marteau.    .  55oo     6760    6000 

Les  fers  commencent  à  s'allonger  sensiUement  avec  des 
poids  égaux  à  la  moitié  de  ceux  qui  produisent  la  rupture. 

Le  plus  mauvais  fer  est  celui  qui  s'allonge  le  moins  sans 
prendre  d'extension. 

Quand  on  emploie  iln  fer  forgé  pour  résister  dans  le  sens 
de  la  traction,  on  ne  lui  fait  pas  supporter  plus  du  tien  du 
poids  qui  occasionne  la  rupture. 

Le  recuit,  en  rendant  les  fers  plus  doux  et  pluft  flexibles , 
leur  enlève  les  deux  cinquièmes  de  leur  résistance. 


RKSISTANCES   l^ES  MATéRIAUX  RIGIDES.  3| 

La  résistance  des  fers  est  d'aatant  plus  considérable  qu'ils 
sont  déplus  petites  dimensions. 

La  force  des  fils  de  fer  n'est  pas  altérée  lorsqu'on  les  plie 
sur  un  cylindre  d'au  isolas  4  centimètres  (  i  ponce  6  lignes) 


de  diamètre. 

»         »                                V 

la 

fraction. 

Par  oratimètre  quatre. 

Pour    Fonte  de  fer  grise-     .     .     , 

F 

c=3  i4ao  kilog 

Fonte  de  fer  blanche.      .     . 

i3io 

Acier  cémenté  non  affiné.     . 

3790 

Acier  fondu  coulé  en  barres. 

4400 

Acier  fondu  corroyé. .     .     . 

944o 

Acier  cémenté  affiné.  .     .     , 

9160 

Métal  de  canons 

255o 

Cnivre  rouge  fondu.  .     .     . 

i34i 

Cuivre  jaune  fondu.  .     .     . 

136i 

Cuivre  rouge  laminé.       .     . 

1100 

Cuivre  rouge  battu.    .     .     . 

a48o 

Etain  fondu 

333 

Plomb  fondu 

128 

Plomb  lamiué 

i4o 

Fil  de  laiton  mou  de  moins 

de  o."ooi  de  diamètre.     . 

8530 

Fil  de  laiton  dur  et  cassant  de 

o.™oo2  de  diamètre.     .     . 

4i4o 

Fil  de  laiton  doux,  même  dia- 

mètre  

6610 

Le  fil  de  laiton  recuit  perd  à  peu  près  moitié  de  sa  té- 
nacité. 

Le  cuivre  battu  et  laminé  et  le  plomb  laminé  commencent  à 
s'étendre  sous  des  charges  un  peu  plus  fortes  que  la  moitié  de 
celles  qui  causent  leur  rupture. 

On  ne  leur  fait  supporter  à  tous  cfue  le  tiers  de  la  charge  de 
rupture. 

Od  a  trouvé  : 

1*  La  résistance  à  la  rupture  est  indépendante  de  la.  Ion- 
gaeur. 

3**  Elle  parait  être  indépendante  delà  forme.de  la  section. 

3°  Cette  résistance  est  celle  de  la  plus  petito  section  des 
matériaux  que  l'on  emploie,  à  moins  qu'ils  aient  des  défauts. 

4°  L'allougement  est  à  peu  près  proportionnel  à  la  charge  et 
à  la  longueur  de  la  pièce. 


3b  DBOXIÈMB  PAIITIB.  tlTRB  PRBMIK11« 

J  a.    —  EFFORT  DE  FLEXION. 

I*  Détermination  de  ta  puissance  F  au  point  de  rupture,  en 
fonction  de  la  puissance  F  et  de  la  longueur  1. 

Premier  cas. 

Une  barre  est  encastrée  par  un  bout  clans  un  mur  et  sup- 
porte ,  à  l'autre  extrémité,  un  poids  P  (PL  X  jjig,  i8). 

Soit  F  la  résistance  en  Â, c'est-à-dire  l'adhérence  des  molé- 
cules au  point  A  : 

Si  le  jyoids  est  uniformément  réparti,  alors  P  résultante  est 
au  milieu  de  la  barre,  et  on  a  : 

F  =  V,  VI 
Si  on  a  égard  au  poids  de  la  pièce ,  P  étant  à  Textrémite  : 
F^PZ+VsPi 
p  étant  le  poids  de  la  pièce. 

Si  P  est  uniformément  réparti ,  ayant  égard  au  poids  de  la 
pièce ,  on  a  : 

F^%('P  +  p)/ 

^  Il  faut  stipposer  alors  que  le  centre  de  gravité  est  au  milieu. 

Deuxième  cas. 

Pièce  supportée  sur  deux  points  [Pi.  X,  fig,  19  ). 

^  l  =i  m  -\^  n. 

Remplaçons  Tes  deux  points  d'appui  A  et  B  par  deux  forces 
p,  p  dont  P  soit  la  résultante  : 

on  aura:         p  = -^  p'=:.^*" 


/  "  l 

alors  on  est  ramené  au  premier  cas. 

On  a  une  barre  encastrée  en  c  pour  chaque  force  p  et  p'. 

alors  :  F  =  p  m  = 


F  =  p'n  = 


l 
Pmn 


l 
Au  peint  $,  les  tfforti  pour  casser  la  barre  sont  égaux. 


1lBfl«rA9(CB$  DBS  UATSRJAVX  llI(SIl«S.  3S 

Si  le  poids  est  uniformément  réparti,  alon  P  est'au  miliea  : 
m n  n,  /  Bs  a  m»  et  on  a  : 

4 
Si  on  a  égard  an  poids  de  la  pièce,  m  et  n  étant  inégaux  : 
Vmn     ^    pi 
l 


^--^-^+-T' 


si  m  Bs  tt,  ayant  égard  au  poids  de  la  pièce ,  on  a  : 

4 

Troisième  ca$. 

On  suppose  deux  forces  et  nn  point  fixe  entre  elles  (P/.  X, 
/510);  alors  P  doit  être  remplacé,  dans  le  cas  précédent,  par 
p^p,  car  c'est  la  même  chose. 

Quatrième  cas. 

Pièce  encastrée  ^ar  les  deux  bouts  (  PI,  %fig.  ai). 
Le  calcnl  indi({ue  que,  dans  ce  cas,  la  résistance  est  dooble 
de  ce  qu'elle  serait  dans  le  deuxième  cas. 

2Pm« 
Donc  :  F  =  -. — - — - 

Si  P  est  au  milieu  :    F  t=a  — -— 

z 

Si  on  a  égard  au  poids  de  la  pièce  dam  les  deux  eas  : 
«         2Pmn     ,     pi 

F  «    ^  +  ^    l 
2 

2*  ï>étermination  de  la  résistance  au  point  de  rupture  F*,  en 
fonction  de  la  section  et  de  ta  nature  de  la  pièce  essayée» 

On  a  trouvé  par  le  calcul  : 

Soit  R  un  certain  nombre  de  kilogrammes  dépendaîit  de  la 
Ingénieur  Gvil,  tome  >.  4 


Ra62 

6 

R  gs 

6 

Hq^ 

6^/2 

RTTf^ 

34  DEUXIÈME  PARTIE.    LlVRC  PREMlEll. 

nature  de  la  pièce  essayée  par  centimètre  quarré  de  section  ^ 
et  pour  la  rupture  : 

1»  Section  reclangulaire  {PL  X,fig.  22)  F'  = 

6>a 
20      id.       quarrèe  (/r^.27  )     .     .     .     F's 

q  élaat  le  côtô  du  quarré  ;   , 
So      id.      {fig-'lo) F'  = 

40      id.      circulaire  pleine  (/?7.  58)  .    F^« 

50       id.       annulaire (/!^.  24)     .    F^== !^ i 

r'  rayon  extérieur  ; 

r^' rayon  intérieur;                 j^Çal^^a^ br.) 
GO       td.       (/Îî7.  25  011 /?iy.  26)     .     F'=— ii ^ 

Connaissaut  les  différentes  valeurs  de  la  puissance  F,  aa 
point  de  rupture,  suivant  la  position  de  la  pièce  ; 

Connaissant  les  différentes  valeurs  de  la  résistance  F*,  au 
point  de  rupture, suivant  les  différentes  formes  de  la  pièce. 

L'état  intermédiaire  de  la  pièce,  entre,  avant  et  après  la 
rupture,  est  :  F  =  F*. 

On  a  donc  les  formules  : 

10  Pour  les  quatre  positions  de  la  pièce  : 

~6~'~i~ 


i\ 

PI 

%Pi 

lei 

cas. 

(P+%p)J 

•0 

1 

%(P+P)' 

Rg^        R7r(f^^--r^^*) 
6      '  4r' 

6f/Y*  6  6 


RESISTANCES   DES  MATÉRIAUX  RICIOES.  35 

Snîyant  la  forme  de  la  section  : 
Pmn 

i      

PI 

8  )"T" V 

2«coi.  2/  \=nnedes8Îxva!eorf 

^      Pmn  pi  {       écrites  ci-dessus. 

4 
Sairaiit  la  forme  de  la  section  : 

l 

3»  cof.  g  '  ^«=»onedc8sixvaleur» 

I \  {p'+v")mn         plj       ««"l«s ci.dessas. 

l[_!£H:P    i 

Suivant  la  forme  de  la  section  : 
2Pwn 

ï         

P/ 

4^  ea«.   S^  NasaoedessixYaleurf 
2  Pmn      ,      pi           '        écrites ci-de«su8. 
1 +  -i--' 

;^i    P4-P    y 

2  


36  snrz&àiu  F^rig.  utib  pmim. 

napportt  entre  let  ritiitaneei  des  pièee$  à*  égalée  ieetiont, 
1»  Rectangle  et  qaarré  {PI.  X,  flg.  22  et  58). 

Rectangle  F-       ^^^* 


6 

Qo«rr«  F''-  JLîL 

6 

F'  ;  F"  ;  :  a6«  :  ^  [ -^  étant  hclenr  common  j 

Sarrace8égale8;a4==9' (1) 

De  (1)  CD  tire  :      qtssf/ab  ?*«  a6  f/'ôîT 

F'  :  F''  ;  ;  a6  X  6  :  ab  f/TT;  :  6  :  j/ir 

:  :  *  :  g 

La  résistance  de  la  pièce  rectangulaire  est  à  celle  de  la  pièce 
qaarrée  \  \  b  [  q. 

Or,  6  étant ^  a,  est  ^  g 

|)onc,  un  rectangle  dans  la  position  /Ig.  22  rèsi{|te  mieux 
qu'HP  qaarré  dans  la  position  fig.  38. 

20  Quarré  et  quarré  {PI,  X.fig.S.'t  et  23). 

Qnarré    1©  F'  =-  JiîL) 
§      I 

>  ici  F'  est  èTidemment  >F" 

Quarré    2©  F''  =-  -^4=  \ 

6f/2  y 

donc  le  quarré  {/tg.  27)  résiste  mieux  que  le  quarré  {fig.  23). 

30  Circulaire  annulaire  et  circulaire  plein  (P/.X,/I^.94et38). 

Circulaire  annulaire    1®  F' 


R7r(r'*-r"*) 


4r 


./ 


Circulaire  plein  29  F''«=i-ÎL2LîL 

F'  ;  F''  ;  ;         ^      •  ^.s 


ftS^rSTANCSS   DES  MlTÊfiîlUX  BIGIOES.  3^ 

Sorfaees  égales:    tt  (r'«— r''»)=wr«.     ...     (1) 
De(l)wlire  rî^r'^  — f''« 


doDC  : 


rs  =  (r'2  —  r''2)  j/f'«— r''2 


r'4— r''*    . 


F''F"*  •  ;  (f'ï— r'^«)  ^f'8— f''« 


yf«+,.r 


(/r'«  —  1 


fesl<r'r    donc  rr' est <r'*,el par con8éqaeiil<r'*+f''* 

Donc  la  pièce  annalaire  résiste  mieux  que  la  pièce  circulaire 
pleine . 

40  Rectangle  et  anneau  (P/.  X,  fig^  22  et  24). 

Reclan  gie  F'  = 

Anneau  f"  =  JLl^i!! _L 

4f' 


3       •  ^rf 

Surfaces  égales  :     a6  =  7r(r'*  —  r"*).     .     .     .(1) 
De(l)onlire:  «6 

,M      ,»._    «ft(r"H-«-^^') 

d'où  : 

•  •     -      •  2 ,./  *  ■   3    ■       2  r' 


3a  nioilàlii  PAfttiK-  LiYU  PMNll». 

La  qaestioD  reste  indélermioêe  sans  chiffres;  il  en  eftl4e 
même  pour  le  quarré. 

50  Rectangles  (P/.  X ,  Hg.  22  et  25  oV26). 
Rectapgle  plein    F'  e 


F':r':;a6«: 


6 


6' 

Surfaces  égales  :  a6  =  a'6'—a"6''   .    .     .     .     (i) 
De  (1)  on  tire  : 

le  problème  reste  encore  indéterminé. 


(rfr  s  ma   \ 
Voir  les  résultats  pour    \r'^=  nr"  v  dans  le  oua- 
ta =  m' r'j 

é^  ss  ffifa'  l  \ 

6''=:  m"  a'^       l  ^•"*  '*  cinquième  cas.  ] 

Rapporté  enire  les  secUons  des  pièces  d*^aleiréiittaneet, 
10  Rectangle  et  qaarré. 
Rectangle  «=  a6 
Quarré       =a  ^i 

Pour  résistances  égales  :    =>  L^ 

6  6 

5/ 


AisUTAHCIS   Dli  MITBEIAUX   RIOIDU.  39 

S  :  S'::«*  :  «*::  «*  :  ^"î?^ 
::0'^:a««* 

;>*  :  ^^ 

^e  léqaarré. 

Les  sor&ces  sont  d'ai)tant  plus  petites  qi^e  les  résistances 
sont  plus  grandes.  ' 

Il  est  donc  inatile  d'examiner  les  autres  cas. 
Pour  appliquer  ces  formules ,  il  faut  prendre  le  centimètre 
pour  unité ,  puisque  R  est  pour  un  centimètre  quarré  de  sec- 
tion, et  faire  P  égal  à  cinq  fois  le  poids  que  doit  réellement 
supporter  la  pièce. 
On  a  trouvé  : 

Ponr  Chêne Ras    690  kil. 

Sapin Ras    610 

Fonte  de  fer Rb»  a8oo 

Fer RsB  6000 

Exemple. 
On  a  nne  pièce  àefonU,  rectangulaire,  portée  par  ses  extré- 
mités^ et  clu^rgée  en  son  intiieu  de  5ooo  îil.;  sa  longueur  est 
6  mètres,  son  épaisçeur  a  est  o.^io ,  on  demande  sa  hau- 
teur 6. 
On  a  :  R  «=    2800 

P  «  25000 
1*9      600 

a  =      10 

p  ss  X 

4=  y 

On  a,  en  oalre  : 

4  6 

Ufl  mètre  cube  de  fonte  pèse  7200  kil. 
Le  poids  de  la  pièce  est  : 

p  »=  10  X  'S  X  600  X  0.0072  kil. 
0.0072  étant  le  poids  de  1  ceotimètre  cube  de  fonte ,  on  a  : 

(25000+10X600X0.0072XiB)600X5=2X2800Xl^ 
équation  du  deuxième  degré  en  6  ^  d'où  on  tii«  sa  va 
centimètres* 
Ce  senl  exemple''  suffit. 


4o  DEUXIEME  PARTIE.   UVKE  PREMIIE. 

Telles  sont  les  formules  relatives  an  point  o^  la  mptnre 
doit  s'opérer  ,  si  la  pièce  est  bien  homogène ,  et  si  les  antres 
sections  de  la  pièce  sont  susceptibles  de  résister  avant  la  rup- 
ture de  la  section  en  ce  point. 

Maintenant  nous  allons  vérifier  s'il  est  nécessaire  que  les  au- 
tres sections  de  la  pièce  aient  les  mêmes  dimensions  que  la 
section  on  la  rupture  a  lieu. 

Solide  dégales  résistances  (Pi.  X ,  fig.  a8  ). 

a  A=I 

elc. 

Les  effets  F,  F'. ...  de  la  puissance  P  snr  les  diffôreDles 
sections  ah^  a'V ^  a"b"y  etc.,  sont  : 

P/,  Pr,  P«",ctc. 

c'est-è-dire  diminuent  avec  la  longueur. 

Les  effets  de  la  puissance  étant  proportionnels  à  la  lon- 
gueur ,  les  résistances  F' ,  que  l'on  prend  égales  aux  F  de  la 
puissance,  sont  proportionnelles  à  la  longueur  l.  Mais  la  ré- 
sistance dépend  de  la  grandeur  de  la  section  ;  elle  lui  est  donc 
proportionnelle ,  donc  là  section  est  proportionnelle  à  la  lon- 
gueur. 

Pour  le  solide  rectangulaire  A  Bu  6  : 


Pour  ABa'iB'  :  VV^ ;K,aelP  restant  les  mêmes. 

6 


b* 
d'où  :  5'«=  V 

l 

On  connatt  £,  l,  V,  on  détermine  b'. 


âésilTANCÉt  DIS  MATERIAUX   RIGIDM.  4l 

Ainsi,  en  représentant  h*  par  y,  l\  V\  elc*,  p^r  w^  et-.^- 
par  2  0,  on  a  : 

éqQ4ÛDi^  d*mie  parabok  «apportée  à  son  sommet, 
•r— est  tonjoars  connu,  car  (  est  connn,  ainsi  qne  6  et  a,  par 

lesfbrmoles  de  la  résistance  des  matériaux. 

On  Élit  varier  /  on  x,  et  on  a  les  difiiérentes  Taleors  corres- 
pondantes de  6  on  y. 

On  obtient  les  figures  99  et  3o. 

Si  la  pièce  est  supportée  par  ses  deux  extrémités,  on  a  la 
iigiireSi. 

£n  4  est  ]§  rencontre  des  deux  çourl^es  pour  yessb,  La  «nr- 
hceàeU  parabole  étant  les  %  ^^  rectangle,  il  y  a  %  de 
poids  de  moins. 

Qn  calcule  b  pour  uû  poids  cinq  fois  plus  fort,  dans  le  cas 
ordinaire,  et  dix  fois  dans  les  chances  de  chocs,  et  on  con- 
strait  sa  parabole. 

Comme  d'après  la  formule^*  =as  a  par,  la  section  de  la  pièce 
aux  points  d'appui,  dans  le  deuxième  cas ,  ou  de  l'^ipplication 
de  P  dans  le  premier ,  est  nulle,  il  a  fallu  avoir  recours  à  l'ex- 
périence pour  détenniner  cette  section. 

Les  travaux  ont  été  faits  pour  les  tourillons  des  arbres. 

Ptai^ètres  des  UmrUlons. 

On  a  trouvé  : 

Si  Q  est  le  nombre  de  qnintaux  métriques  que  supporte  un 
arbre  en  son  milieu ,  cet  arbre  étant  en  fonte,  et  d  le  diamètre 
du  tonriUoB,  les  toiuillons  se  trouvant  également  chargés  : 


FoBle:  d  =  3,2QVs 

Si  l'arbre  est  en  fer,  sa  résistance 
iinae  14':  9/4*ou  : 


Si  l'arbre  est  en  fer,  sa  résistance  est  à  celle  de  la  fonte 
inae  ]4  ':  9,*4'où  : 


42  DEUXIÈME  PARTIS.   LITRE  PREMIER. 

car  c*est  comme  si  c*était  un  arbre  en  fonte  qui  n*aarait  à  j 
supporter  que  les  neuf  quatorzièmes  du  poids  Q. 

En  pratique  on  donne  au  tourillon  Vg  ^^  ^^  ^^  '^  valeur 
trouvée  par  le  calcul. 

IciQ  n'est  pas  le  quintuple  de  la  chargea  supporter ,  c'est 
la  véritable  charge  :  \ 

d'où:  D^d  +  Vgd. 

Ayant  déterminé  le  diamètre  des  tourillons ,  quand  Tarbre 
est  pressé  en  son  milieu,  nous  allons  le  déterminer  pour  le 
cas  où  l'arbre  eit  pressé  en  un  point  quelconque  {Pl^X, 
fis-  «9)- 

_     Pm 

qoand  m  =  n  P  =  p'  ==  Vi  P* 

Pour  le  tourillon,  c'est  le  poids  p  qui  agit  ;  comme  dans  la 
formule,  on  met  deux  fois  le  poids  qui  agit  sur  lui,  puisqu'on 
met  Q,  lequel  est  2 1>  pour  msss  n;.  on  met  de  même  ip  dans  la 
formule  pour  le  tourillon  en  p ,  et  2  p  pour  le  tonnllon  enp\ 


p  et  p'  flont  déterQiiDég  par  < 

fp'« 


Pn 


l 
Pm 


I 


et  CD  a:p  .  .  .  .  d  «  :r,2  (  2  p  )Vs) 

:  ...  \  pour  fonte. 

p' d«3,2(2pOM 

et:        p (i==3,2(V7Py/0 

P' (i'=S,2(%p')%) 

et  on  ajoute  Vg  ^^  **>'• 

Ces  résultats  sont  bons  pour  des  charges  moyennes. 

Si  le  poids  Q  augmente,  la  valeur  de  d  est  trop  forte,  alors 
on  ajoute  moins  de  Vg  «n  $ns. 


RÉSISTANCES  DES  MAT&RIkVX  RIGIDES.  4^ 

S  le  poids  Q  diminue ,  c  est  le  contraire.  (Bien  remarquer 
que  Q  est  exprimé  en  quintaux  métriques.) 
La  longueur  des  tourillons  doit  être  : 

Pour  fonte  :  '  ^  i,  2  D    i    ,    -. 

fer     :/=..  5D    }    '«^piaUque. 

§   3.    —    EFFORT   DE   TORSION. 

Soit  un  arbre  (  Pi.  X,  Jig.  33  )  encastré  par  un  bout,  et  uti 
bras  de  levier  a  6  partant  du  centre. 

Soit  P  une  force  appliquée  en  b  perpendiculairement  k  a  b. 

Si  la  force  P  est  trop  puissante ,  le  point  b  décrit  un  cercle, 
et  chaque  génératrice  a  c  de'  la  surface  décrit  une  hélice;  de 
même  pour  les  génératrices  des  couches  inférieures  à  la  sur- 
face, jusqu'à  Taxe.  Il  y  a  donc  une  génératrice  ny  qui  décrit 
une  hélice  moyenne  entre  toutes  les  autres,  ou  plutôt  un  point 
X  dont  la  course  est  moyenne. 

On  a  trouvé  -que  : 

1»  V effort  pour  opérer  la  torsion  est  proportionnel  à  t angle 
de  torsion  ; 

2«  V angle  de  torsion  est  proportionnel  au  diamètre; 

30  La  résistance  à  la  torsion  est  proportionnelle  au  cube  dm 
diamètre  de  la  section. 

Si  A  est  la  quantité  d  actioq  transmise  par  P  par  seconde, 
n  le  nombre  de  tours  par  seconde; est  la  quantité  d'ac- 
tion transmise  par  tour  par  P.  Cest  l'effort  de  torsion,  il  doit 
être  proportionnel  à  la  résitance  ou  au  cube  du  diamètre. 

D'où  :  ] 


D5=: 


Si  on  connaît  par  expérience  D',  A*,  n  pour  un  arbre,  et  A, 
n  pour  un  autre,  on  aura  D. 

Or,  Tarbre  en  fonte  du  volant  d'une  machine  de  5o  chr 
vaux  faisant  60  tours  par  minute,  doit  avoir  7  po.uces  tj2 
glais  d«  diamètre  au  tourillon. 


Drs  •  •     ^ 

• 

A' 

n 

• 

n' 

n 

B3= 

A' 

A 

A' 

n 

44  DEUXlàMB  PARTIE.  LIT&B  PREMIEI.* 

a'où  :  D'  =  7P,5  X  2.54  =  0.^1905 

n'=     .     .     .     .     50 
A'»  50  cbeVaui  =  150000 kîl.  m. 

d'où  :  \,       «  2,3 

A 

d'où  :  D'  =  2,3  

ti 

A  s'exprime  en  kilogrammètres,  comme  on  le  Toit  à  À';  c'est 
la  quantité  d'action  qni  s'opère  au  tour  de  l'arbre  ;  n  le  nom- 
bre de  tours. 

A 

Pour  tonte  on  a  :     D'  ^9=  2,5  

n 

Pour  fer D"«  2,3  ^  — 

14       n 

La  résistance  à  la  torsion  est  indépendante  de  la  longuenr. 
Seulement  l'angle  de  torsion  est  proportionnel  à  cette  lon- 
gueur. 

Par  ces  formules^  le  tourillon  n'est  pas  mémesomnis  à  une 
torsion  élastique. 

Dimensions  pratiques  du  corps  de  Carbre, 

Lorsque  sa  longueur  n'excède  pas  douîe  fois  le  diamètre  du 
tourillon ,  il  suffît  de  lui  donner  la  forme  octogonale  circon- 
scrite au  cercle  du  tourillon ,  en  donnant  cependant  au  point 
de  rupture  la  dimension  calculée.- 

On  fait  en  général  le  cercle  inscrit  dans  l'octogone  avec  un 

diamètre  ss  —  du  diamètre  des  tourillons.  L'arbre  a  une 
io 

courbure  parabolique. 

Quand  un  arbre  est  soumis  à  la  pression  et  à  la  torsion,  on 
cherche  les  dimensions  du  tourillon  par  les  deux  formules  de 
pression  et  torsion;  on  fait  usage  de  celle  qui  donne  la  plus 
grande  valeur  pour  D,  diamètre  des  tourillons. 

§   4.   —    EFFORT  d'ÉcRASBMBNT. 

Il  se  produit  deux  effets  :  écrasement  et  flexion.  Les  expé- 
riences n'ont  été  faites  que  pour  le  chine,  le  fer  et  la  fonte. 


ÉBStStAl^CÊS  DÈS  MltÉRlAtiX  JlldiDES*  4S 

i"  Chêne. 

ta  force  nëcetsaire  pour  écraser  un  cubé  de  bois  rie  cfaéne 
(5t  de  4o  à  48  livres  par  ligne  quarrée^  c'est-à-dire,  385  à 
463  kilogr.  par  centimètre  quarré  de  base. 

La  résistance  ne  diminue  pas  sensiblement  jusqu'à  une  baa- 
tear  égale  à  8  fois  le  côté  du  cube. 

Pour  une  hauteur  égale  à  i  o  fois  ce  côté ,  il  y  a  flexion. 

a«  Fer, 

La  forée  nécessaire  pour  écraser  un  cube  de  fer  est  de  5 1 3 
livres  par  ligne  quarrée,  ou  494^  kilogr.  par  centimètre 
quarré  de  base.  Quand  la  hauteur  est  plus  du  triple  du  côté 
da  cube,  le  fer  se  rompt. 

30  Fonte, 

Il  font  loooo  ki1ograra.( 3 0000 livres]  par  centimètre  quarré 
(19  lignes)  de  base.  La  résistance  reste  la  même  pour  une  hau- 
teur égale  à  huit  ou  dix  fois  l'épaisseur.  Au-delà,;  les  pièces 
plient. 

Ces  nombres  étant  les  nombres  limites,  en  pratique  on  ne 
charge  le  chêne  que  de  i/5  du  poids  indiqué  ; 

U  fer  de  V4. 
La  fonte  de  V^. 
Il  faut  aussi  rester  dans  les  limites  de  hauteur  indiquées. 

TABLEAU   RELATIF  AOX  LONGUEURS. 

Chêne. 
Soit  /  le  côté  du  cube;  pour  une  hauteur  égale  à  : 
{ ,  la  charge  d'écrasemenl  est    .      1 

!2i % 

24  f Va 

36  / .  Vs 

48« Ve 

LOI Vi* 

l±l Vi4 

La  théorie  donne  pour  une  substance  quelconque  (Pl.X, 
/I9. 54) ,  £  étant  plus  grand  que  a  : 

In^énkur  Gvilt  tome  s.  ^     . 


36  SlUXlàlU  MJlTIg.  UTIB  PUMim. 

Bapporii  entre  lee  rétUtaneet  dei  ptèeet  d'égaiei  teetiont, 
10  Rectangle  et  qaarré  {PI.  X,  fig.  22  et  38). 

Rectangle  F  «  ■  ^^^' 

!•/  •  p/f  •  •  a  jt  •  ^  f *t*nt  facleut  common  j 

Sarraceségale8:a(  =  g' (1) 

De  (i)  OD  tire  :      îc^j/aT  ç^^^  ab  y  ab 

F'  ;  F''  :  ;  a6  X  6  :  ab  p/Tbi  ;  6  :  ^/ÏÏT 

La  résistance  de  la  pièce  rectangulaire  est  à  celle  de  la  pièce 
qaarrée  \  [  b  ]  q. 

Or,  6  étant^  a,  est  ^  q 

|)onc,  UD  rectangle  dans  la  position  /Ig,  22  résiste  mieux 
qu'HP  qmirré  dans  la  position  /Ig,  38. 

20  Qoarré  et  qaarré  (f^i.  X  ,  /l^.  23  et  23). 

Qnarré    1»  F'  «.  -5-21 

ici  F'  est  éTideinment>F'' 
Ro«    ' 
Quarré    2o  F''  =-       >^_ 
6f/2 

donc  le  quarré  (^^.  27)  résiste  mieux  que  \p  quarré  (/f^.  23), 
30  Circulaire  annulaire  et  circulaire  plein  (P/.X,  fig,^4eiZS) 

Circulaire  annulaire    i®  F'  «     •    ^^  1 — L 


Circulaire  plein  29  ¥''« 


4r' 

4 


F'  '  F"  •  •     ^         ^         •  r» 


RESISTANCES   DBS  MATÉBÎAUX  RIGIDES.  3^ 

Sflffaees  égales:    tt  (r'^— r''»)-=7rr«.     ...     (1) 


De{1)< 

90  lire 

donc  : 

F' 

•F"' 

f«  =  r'*  — r" 


«j/r'i  — 1 


r' 


;  (ff»— r'fs)^r'*— f''« 


yf«+yf/« 


f/; 


fMl<r'r    donc  rr' est  <r^*,6l  par  conséquent  <r'*+f''* 

Donc  la  pièce  annolaire  résiste  mieux  que  la  pièce  circnlaira 
pieioe. 

4»  Reclangle  et  anneau  (P/.  X,  fig*  22  et  24). 

Rectangle  F'  =  

6 

Anneau  J"  ^  lllUllzfllL 


F/  •  Y"  • 


a  6»     .     ^{r'4_yr/4) 


5      •  âr' 

Surfices  égales  :     a6B=-r(r'*  —  r"*).     .     .     .  (1) 
De(l)onlire:  ^ô 


,.M  |./A4  . 


d'où  : 
F'  F"' 


3      •  2  r'  •  '   3    •        2  r' 


4d  DEUXIEME  PARTIE.   ilVEB  PREMIER. 

Raideur  des  cordes  à  trois  torons  non  goudronnées. 


p 

liT.p. 

Q  lî?res  poids. 

CORDES  No  1, 

CORDES  No  2, 

CORDES  No  3, 

6  fils    de  caret,  12 

15  fils  de  caret,  20 

30  fils  de  caret,  28 

lignes  de  toar. 

lignes  de  tour. 

lignes  de  toar. 

LES  DIAMÈTRES   DBS  CYLINDRES   ÉTANT  :         ^ 

1 

2 

4 

6 

4 

1 

3 

4 

3 

pouce 

ponces 

pouces 

pied. 

pieds. 

pieds, 
liv.  p. 

pieds, 
liv.  p. 

pieds. 

pieds. 

liv.p. 

Ut.  p. 

Uv.  p. 

liv".  p. 

Ht.  p. 

liv.p. 

liv.p. 

liv.p. 

25 

2 

» 

» 

7 

3.2 

1.7 

11 

5.0 

125 

li 

4.0 

» 

22 

9.0 

5.0 

21 

8.5 

225 

17 

6.5 

» 

50 

17.0 

7.0 

29 

14.0 

425 

51 

12.0 

5.7 

65 

31.0 

13.0 

47 

25.0 

625 

43 

15.0 

7.2 

92 

41.0 

16.7 

67 

31.0 

1025 

» 

» 

11.0 

a 

» 

27.0 

* 

50.0 

34 

11  s'agit  de  déduire  une  formule  çénétale  de  tous  ces  résa]« 
tats,  s'il  est  possible. 

A  l'iaspectioD  de  cette  table  nous  remaïquons  : 

Plus  le  diamètre  de  la  corde  est  grand ,  plus  Q  augmente. 

Q  augmente  donc  en  raison  d'une  puissance  inconnue  des 
diamètres  des  cordes. 

Prenons  deux  valeurs  de  Q,  3i  et  7,^,  et  les  valeurs  corres- 
pondantes des  circonférences  63  millim.  (28  lignes),  et  27 
millim.  (12,5  lignes) ,  car  les  circonférences  soot  entre  die* 
comme  leurs  diamètres. 

Soit  n  la  puissance  inconnue  ; 

Si  ;  7.2  :  :  28°  :  12.5° 


d'où 


f     28     Y^      31 
V    12.5  )  7.2 


>1.8 


Dans  d'autres,  on  trouvent  1.7  etn«:  1.4  an  moins,  n 
augmente  avec  le  diamètre  de  la  corde.  Ou  pr«ad  ns*  a.  ce 
^»  ne  peut  nuire,         . 


Eâ«lffA«CM  «M  MATIhUQX  n.BStBI.99*  4ft 

Donc  :    " 

\*  A  charges  égales ,  P,  Q ,  les  raideurs  des  cordes  sont 
entre  elles  comme  les  qoarrés  de  leurs  diamètres. 

Si  nous  prenons  la  corde  n**  3  et  le  cylindre  de  54  millimè- 
tres (  a  ponces)  : 

Pour      P  ==    25  H?,  p.    .     .     .    Q  »    11  liv.  p. 
P=6251t?.p.     .     .     .     Q»    67  H?,  p. 

Diflerence  «  600  lit.  p.    .    Différence  »  56  H?,  p. 

Pour  3oo  kilog.  (6oo  livres)  ajoutés  à  la  charge,  il  fiint 
ajouter  a 8  kilog.  (56  livres]  à  la  force  ({ui  fait  équilibre  à  la 
raideur. 

Ou  pintât  :  la  raideur  augmente  de  56  quand  la  charge 
augmente  de  6oo. 

600  :  56  ;:  100  :  «««9,5 

Si  ce  rapport  loo  :  9,3  de  P  à  Q  est  exact,  il  devra  se  véri- 
fier ;  nous  pourrons  faire  cette  vérification  en  calculant  Q  sur 
P,  d'aptes  ce  rapport ,  et  le  comparant  au  résultat  de  la  table; 
par  exemple,  pour  P  sa»  ab  livres  : 

100  : 0.5  :  :  S5  :  «  —  s.3 

Q  ëtas  U  CaMe.  Pifféra&ee. 

.     .    11     .  .  .     8.700 

.     .     21     .  .  .    9.67S 

.     ,   v29     .  .  .     è.075 


p 

Q  par  le  eaUal. 

25l.p. 

.     .       21.p.300 

i25       . 

.     .     a       325 

2:25       . 

.     .     20      925 

425       . 

.     .     59      525 

C25       • 

.     .     58      125 

.     .     47     .     .     .     7.475 
.     .     67     .     .     .     8.87» 

Si  les  raideurs,  d'après  cela,  sont  proportionnelles  aux  char» 
ces ,  ce  n'est  pas  dans  le  rapport  de  9. 3  à  100. 

Hais  de  quelque  manière  que  Ton  s'y  prenne,  on  trouve 
tonjonrs  les  mêmes  résultats  ;  or,  toutes  ces  différences  sont 
sensiblement  égales  entre  elles  et  apprQchent  de  8  pour  U 
corde  en  question. 

Donc  : 

a*  La  charge  P  est  proportionnelle  â  la  raideur  Q  diminuée 
d'nne  quantité  constante  dépendant  de  la  nature  de  la  corde^ 

Ainsi  : 
P  coBStant  ;    Q  \  (^  '.l  d^  [  à'*  diamètrei  def  eordef. 


5o  DEUXIÈME  PARTIE.  LITAB  PRSMIBR. 

dcenstant:    P  ;  P' ;  :  Q  —  a  I  Q'  — a 

d'où:  Q«  -^(Q'-a)+a 

Si  enfm  nous  faisons  la  raidenr  dei  cordes  égale  à  R  Ja- 
quette esi  égale  à  Q  =  p',  on  a  : 

71  étant  i ,  ou  un  nombre  plus  petit. 
a  est  le  nombre  constant  qui  dépend  de  ta  corde  employée. 
D  diamètre  du  cylindre,  d  diamètre  de  la  corde. 
b  coefficient  dépendant  de  P,  pour  plus  d'exactitude. 
Mettant  la  formule  sous  la  forme 


R» 


D 


.  (ad»+^(î»P) 


on  a  fait  un  tableau  pour  celte  formule. 

Lb  diamètre  du  cylindre  est  de  i  mètre. 


CORDES. 

Diamètre 

des 

cordes. 

POIDS 

des 

CORDRg 

par  mètre 

RAIDEUR 

constante 
ada. 

RAIDEUR 
parktl.  de 
charge  bdn. 

Blanches  à  3  fils 

-  m. 

k. 

k. 

k. 

de  caret 

Blanches  à  15 

0.02 

0.2884 

0.22246 

0.0097382 

fil  s  de  caret... 
Blanches  à  6  fils 

0.0144 

0.1448 

0.063S14 

0.0055182 

de  caret...... 

Goudronnées  & 

0.0088 

0.0522 

0.010638 

0.0023804 

30  fils,  etc.. 
Goudronnées  à 

0.0236 

0.3326 

0.3496 

0.0125514 

45  fils 

Goudronnées  à 

0.0168 

0.1652 

0.105928 

0.0060592 

6  fils 

0.0096 

0.0Ç93 

0.021208 

0.0025968 

Si  l'on  veut  faire 
pratique 


usage  de  la  formule  et  du  tableau  pour  la 


ftisiiTAMClS  WBB  MATàtOAVX  fUZlBLES.  Si 

Soit  B',  P,  4' 9  P  d'une  autre  corde  : 

B^lVy.d'l  d'^       P  égaux 

Ponr  les  cordes  goudronnées  : 


"'-f(' 


a(l"  +  i5d»Pj-^ 


ce  éUoi  le  nombre  de  61s  de  careL. 

D'après  cette  étude  ou  voit  que  : 

!•  Les  cordes  absorbât  beaucoup  de  force  par  leur  rhideur; 

a**  Plus  leur  diamètre  est  grand,  plus  elles  absorbent  de  force. 

On  a  été  conduit  par  là  à  l'emploi  des  cordes  plates. 

Soit  uue  corde  plate  composée  de  cinq  cordes  rondes  de 
six  fils  de  caret ,  on  trouve  dans  la  table  ; 

od»  *«  0.0106  %   ^        ^1. 

5  X  0.0150  «s  0.0650  »  raideur  totale. 

Prenons  une  corde  tonde  é<|uivalettte,  de  trente  fils  de 
caret,  par  conspuent  : 

ad»  >»  0.2224 
bO"  »  0.0097 


0.2321  »  raideur  totale. 

B  :  E'  ;  :  65o  :  2321 
::  i  ;  3.5 

Les  plates  valent  mieux  que  les  rondes  sous  ce  rapport. 
Elles  ne  peuvent  s'enroaler  en  spirales  sur  les  treuils. 
Les  rondes,  sur  de  petites  poulies,  se  cassent. 


IiIYRE  II. 


COVPOSITION   eiNÉRAtB  OBS   HACHIIIBS. 

Les  machines  sont  des  appareils  destinés  à  effectuer  an  tra- 
vail ,  soit  comme  moteurs,  soit  comme  outils;  par  cette  raison 
elles  se  composent  toujours  de  deui  parties,  savoir  : 

La  partie  fixe , 

La  partie  mobile. 

Chacune  de  ces  parties  se  compose  de  pièces;  la  partie  fixe 
comprend  toutes  les  pièces  en  repos ,  en  quelque  point  d«  Vap- 
pareil  qu'elles  se  trouvent;  la  partie  mobile  comprend  toutes 
les  pièces  en  mouvement* 

Parmi  les  pièces  on  distingue  ; 

i^Les  pièces  ;7nnc(pa(e5  ou  spéciales,  dont  les  formes  et 
dimensions  sont  propres  au  travail  qu  exécute  la  machine  dont 
elles  font  partie. 

3^  Les  pièces  secondaires  ou  générales ,  dont  les  formes  sont 
constantes  pour  des  relations  analogues  entre  les  diverses  piè- 
ces principales,  et  dont  les  dimensions  dépendent  de  l'impor- 
tance de  ces  dernières* 

D'après  ce,  il  est  facile  de  se  convaincre  que,  pour  chaque 
travail  différent  à  effectuer,  les  formes  et  dimeniiions  des 
pièces  principales  varient  ;  mais  il  n'en  est  pas  de  n^e  des 
formes  et  dimensions  des  pièces  secondaires. 

En  effet,  d'après  la  définition  que  nous  en  avons  donnée  » 
les  pièces  secondaires  ne  sont  autre  chose  que  des  appareils 
de  communication  entre  les  pièces  principales. 

Or,  il  existe  deux  genres  de  communication  : 

La  communication  directe , 

La  communication  indirecte. 

La  première  s'effectue  au  moyen  des  pièces  dites  «Tassem- 
blage  ou  de  transmission  de  mouvement ,  suivant  qu'elles  ser- 
vent à  relier  des  parties  fixes  ou  des  parties  mobiles. 

La  seconde  s'effectue  au  moyen  de  pièces  dites  de  transfor» 
mation  de  mouvement ,  et  a  lieu  tontes  les  fois  qu'il  £iut  relier 
ensemble  des  pièces  douées  de  mouvements  différents. 

Il  existe  donc  deux  espèces  de  pièces  secondaires ,  dont  le 
nombre,  bien  qu'indéfini  théoriquement,  se  trouve  considé- 


OOMHMITIOM  GÊHiBAUl  D»  MACHlMW.  S3 

nblement  restreint  pratiquement ,  c  est-à-dire ,  pour  satisbire 
à  tootes  les  conditions  de  solidité,  d'économie ,  de  légèreté  et 
d'élégance  désirables.  Aussi  le  nom  de  pièces  générales  con- 
vient-il beaucoup  mieux  à  ces  pièces  que  celui  de  pièces  se- 
condaires, par  la  raison  qu'elles  sont  d*un  usage  général,  car 
on  les  retrouve  partout. 

Pour  démontrer  que  le  nombre  de  ces  pièces  est  restreint , 
il  nous  suffit  de  dire  qu^  les  sections  des  pièces  de  machines 
aux  poinU  d'assemblage,  dérivent  généralement  de  l'une  des 
trois  figures  géométriques  soivaotes,  savoir  : 

Le  rectangle  j 
Le  quatre. 
Le  cercle  i 
lesquelles  doonent  |iea  «ux  dooza  assemblages  principaui 

suivants: 

Rectangle  avec  rectangle»  bout  à  bout. 

id.  id,         d'équerre. 

Eectangle  avec  quarré,  bout  à  bout. 

id.  id,      d'équerre. 

Bectangle  avec  cercle^  bout  à  bout. 

id.  id.         d'équerre. 

Quarré  avec  quarré ,  bout  à  bout. 

id,  id,         d'équerre. 

Quarré  avec  cercle,  bout  à  bout. 

id.  id,         d'équerre. 

Cercle  «vec  cercle,  bout  à  bout. 

id.  id,  d'équerre* 

De  même,  pour  les  transformations  de  mouvement,  on  jie 
coDDait  dans  les  machines  que  deux  mouviaments ,  savoir  ; 

Le  mouvement  rectiligne» 

Le  mouvement  circulaire. 

Ces  mouvements  peuvent  être  continus  ou  alternatifs  ^  ce  qui 
constitue  quatre  genres  donnant  lieu  aux  seize  transforma- 
lioos  suivantes,  savoir  : 

1*  Transformation  du  mouvement  rectiliffne  continu  en  ; 
I*  Rectiligne  continu, 
a*  Rectiligne  alternatif; 
3*  Circulaire  continu, 
4*  Grcuiaire  altomati^ 


54  DEUXIÈME   PARTIK.  LIVEB  11. 

a*  Transformation  du  mouvement  rectilîgne  alternatif  e>i  : 

i^  Rectiligne  continu, 

3*  Rectiligne  alternatif; 

3®  Circulaire  continu, 

4^  Circulaire  alternatif. 
3*  Transformation  du  mouvement  circulaire  continu  eD  : 

1*  Rectiligne  contimi , 

2^  Rectiligne  alternatif; 

3*  Circulaire  continu, 

4**  Circulaire  alternatif. 
4*  Transformation  du  mouvement  circulaire  alternatif  en  : 

i<^  Rectiligne  continu , 

a^  Rectiligne  alternatif  ; 

3^  Circulaire  continu , 

4*^  Circulaire  alternatif. 
C'est  la  réunion  des  pièces  d*assemblage  et  de  transforma- 
tion de  mouvement  qui  constitue  la  composition  générale  des 
machines;  en  conséquence,  nous  allons  étudier  successive- 
ment ces  différents  genres  de  communication  et  ea  déduire 
les  formes  des  pièces  relatives  à  chacun  d'eux. 

'       CHAPITRE  PREMIER. 

COMMUNICATION     DIRECTE. 
ARTICLE  P'. 

COMMUNICATlOIf  ENTRE  LES   PIECES  FIXES  ET  LES   PIÈCES 
MOBILES. 

I*  BfûuveiMnt  rectikgnt. 

Lorsqu'une  pièce  mobile  est  dooée  d'un  mouvement  recti- 
ligne continu  ou  alternatif,  elle  exerce  un  frottemeat  contre 
les  pièces  fixes  qu  elle  touche. 

Ce  frottement  peut  être  de  deux  natures  différentes ,  savoir  : 

Frottement  de  roulement. 

Frottement  de  glissement. 

Dans  le  premier  cas^  la  pièce  mobile  est  munie  dWe^  en 
/er,  sur  lesquels  sont  montés  des  cylindres  en  fer,  fonte ,  cui- 
vre ou  bois,  dont  les  formes  et  dimensions  varient  suivant  la 
distance  qui  existe  entre  les  axes  et  les  pièces  fixes. 


COMMUNICATION  DIRECTE.  55 

lorsque  le  diamètre  de  ces  cylindres  ne  dépasse  pas  ao 
centimètres  (7  pouces  5  lignes),  on  les  nomme  : 

Galets,  en  métal; 

RouieUes,  en  bois. 

LoTsqoe  le  diamètre  dépasse  30  centimètres  (7  ponces  5  li- 
gnes), 00  les  nomme  roues f  quel  que  soit,  d'ailleurs,  lenr  mode 
de  constraction. 

Dam  le  second  cas ,  la  pièce  mobile  est  manie  de  gtissoin, 
dont  les  formes  et  dimensions  Tarieitt  suivant  la  disposition 
des  pièces  en  contact. 

Dans  les  denx  cas,  les  pièces  fixes  sur  lesquelles  a  lieu  le 
frottement  sont  munies  de  surfaces  planes,  dont  les  galets  ou 
glissoirs  saiTeot  la  direction  ;  ces  surfaces  portent  le  nom  de 
(jxddes. 

La  plupart  du  temps,  lorsque  Toti  permet  aux  pièces  mo* 
biles  de  ftotXer  contre  les  pièces  fixes,  sans  nécessité,  c'est  que 
ces  pièces  mobiles  ont  besoin  de  guides  pour  suivre  la  dûrec- 
tiou  que  l'on  vent  leur  imprimer.  Alors  la  construction  des 
pièces  à  surface  plane  est  assujétie  au  genre  de  travail  que  la 
machine  doit  effiectuer. 

Les  figures  Sg  et  suivantes,  PI.  X ,  représentent  les  divers 
georesdeeommuiiicâtioDs  dont  nous  venons  de  parler,  savoir: 

Fig,  39  et  4o.  Frottement  de  roulement  d'un  axe  Vertical, 
doué  d'an  mouvement  rectiligne  alternatif,  employé  dans  les 
machines  à  vapeur,  système  Afai/dsta^. 

Ftg.  4iet42.  Frottement  de  roulement  d'un  axe  borizontat, 
<looé  d'un  mouvement  rectiligne  alternatif,  employé  dans  les 
machines  à  vapeur,  système  Tàylor  et  Martineau. 

Fig.  43  bis.  Frottement  de  glissement  d'un  axe  horizontal, 
doué  dan  mouvement  rectiligne  alternatif,  employé  dans  les 
locomotives. 

Lorsque  le  travail  à  effectuer  est  faible,  si  la  pièce  mobile 
est  unetige^  On  se  dispense  de  la  munir  de  glissoirs,  et  elle 
passe  elle-même  dans  le  guide  {fi^.  ^6  et  47),  qui  consiste  en 
une  pièce  fixe  d'un  ou  plusieurs  morceaux  solidaires,  percée 
dan  trou  dont  la  section  est  exactement  la  même  que  celle 
<lelatige. 

2^  Mouvement  circulaire. 

Lorsqu'une  pièce  mobile  est  douée  d'un  mouvement  circu- 
laire, soit  continu,  soit  alternatif,  elle  est  toujours  montée  sur 
unaiite,  dont  la  communication  avec  les  pièces  fixes  voi- 
siaesaliea  par  l'intermédiaire  de  supports. 


Dans  le  cas  particulier  d*an  monyement  circafalre  alterna* 
tif,  pour  des  pièces  effectuant  un  travail  léger,  on  emploie  , 
au  lieu  de  support;  une  charnière  dont  la  forme  varie  sui- 
vant la  situation  de  la  pièce  mobile  au  point  d'assemblage. 

On  distingue  plusieurs  espèces  de  supports,  savoir  : 

Le  support  ordinaire  ou  palier  (fig,  4^  ^^  49))  <iui  s'emploie 
spécialement  pour  supporter  les  arbres  horizontaux ,  quand  la 
pièce  fixe  à  laquelle  ils  doivent  communiquer  est  située  au- 
dessous. 

La  chaise  {fig.  5o  et  Si),  qui  s*etDploie,de  préférence  pour 
supporter  les  arbres  horizontaux,  quand  la  pièce  fixe  à  la- 
quelle ils  doivent  communiquer  est  située  en  dessus. 

La  crapaudine  {fig.  5  a  et  53),  qui  s'emploie  de  concerl  avec 
les  supports  ordinaires  pour  supporter  les  arbres  verticaux* 

Les  parties  des  arbres  qui  passent  dans  les  supports  se  nom* 
ment  tourillons.  Les  tourillons  sont  toujours  cylindriques, 
tandis  que  les  arbres  peuvent  être  cylindriques  ou  prisma- 
tiques, à  volonté. 

ARTICLE  IL 

dOMMUNI CATION  ENTAB  LES  ^ikcES  FIXES   BNTnB  ELLES  OO 
LES   PIÈCES   MOBILES   ENTRE   ELLES. 

g    l".  —  ASSEMBLAGES   D*UNE   PI èCB  A  SECTION   RECrAlteOLAlRB 
AVEC  USE  AOTRS   PlèCB  A   SECTION  RECTANGULAIRE. 

Les  sections  rectangulaires  constituent  tontes  les  pièces  que 
Ton  nomme  pièces  plaies ,  et  dont  l'assemblage  a  lieu  au  moyen 
des  boulons  et  écrous,,  ou  des  rivets ^  de  la  manière  suivante  : 

i^'  Si  les  pièces  sont  placées  bout  à  bout  {fig»  54  et  55) ,  oa 
les  superpose  d'une  quantité  suffisante ,  soit  simplement ,  soit 
avec  un  léger  coude,  pour  conserver  le  même  niveau  aux 
surfaces  principales ,  et  on  les  perce  de  trous  correspon- 
dants, dans  lesquels  on  passe  des  boulons  [fig.  54)  que  l'on 
terre  par  des  écrous  k  froid,  ou  des  rivets  {fig.  55)  que  Tor 
aplatit  à  cbaud. 

a<*  Si  les  pièces  sont  à  angle  droit  entre  elles,  on  fait  un 
coin  à  l'une  d'elles  {fig,  56)  pour  l'assembler  comme  précé- 
demment ,  on  on  place  une  cornière  (  fig-  57  )  entre  les  deux 
pièces. 

Dans  le  premier  cas^  il  oe  Êiut  qu'un  bonlon  par  point  d'as- 
semblage ;  dans  le  second  cas ,  il  en  faut  deux. 

Le  premier  mode  s'emploie  pour  les  assemblages  de  plaques 


MMileiMClntoir  miaxsrÈ.  57 

éê  forite»  comBM  dans  les  bâches  de  mâchtfte»  à  vapeur,  et 
poar  ceux  de  tôUs  minces;  le  second  mode  s'est  employé  ex- 
GliuiTement ,  pendant  longteinps,  peur  les  tôles  épaisses,  dans 
les  chaudières  à  vapeur  dites  en  tombeau ,  et  les  locomotives. 
Mais,  aujourd'hui,  ou  préfère  donner  une  coorbore  suffisante 
à  l'one  des  deux  tôles  à  assembler  {Jig,  58  ). 

J  3.  —  ASSEMBLAGES  d'uSB   PIECE   A  SBCTIOII   RBCTANGDLAIRB 
AVEC   UNE   PIECE  A   SECTION   QOAREÉE. 

i^  Si  les  pièces  sont  placées  bout  k  bont,  le  meilleur  as- 
semblage consiste  à  déformer  l'extrémité  de  l'une  des  deux 
pièces  à  assembler,  et  à  lut  donner  la  section  de  l'autre.  Si  c'est 
le  guorré  que  Ton  aplatit',  l'assemblage  se  fait  an  moyen  de 
boulons,  comme  ci-dessus;  si,  au  contraire,  c'est  le  rec- 
tangle que  l'on  équarrit,  l'assemblage  se  fait  au  moyen  d'aa 
manchon  [fy.  5g),  si  les  pièces  sont  pour  tourner  ensemble; 
et  au  moyen  d'une  douille  à  clavette  (Jig.  60),  si  l'une  des 
pièces  tire  l'autre  longitudinalement. 

a°  Si  les  pièces  sont  placées  d'équerre,  l'assemblage  varie 
suivant  la  nature  des  métaux  en  contact. 

Pour  fer  sur  fer,  on  soude  ou  on  rive  sur  embase  (fy,  61). 

Pour  fonte  sur  fonte  ou  fer  sur  fonte,  on  cale  le  quarré 
dans  un  tron  un  peu  plus  grand  pratiqué  dans  la  fonte. 

Si  la  pièce  encastrée  doit  pouvoir  se  retirer  à  volonté ,  alors 
on  taraude  son  extrémité  sur  une  certaine  longueur,  et  on 
met  un  écron,  ayant  soin  de  réserver  une  embase  de  l'antre 
côté(/!gf.  62). 

g  3.  — .  ASSEMBLAGES   d'uNE   PIECE   A    SECTION    RECTANGULAIRE 
AVEC   UNE   PIÈGE  A   SECTION   CIRCULAIRE. 

1*  Si  les  pièces  sont  placées  bout  à  bout,  on  fait  comme 
ci-dessus,  c'est-à-dire  que  l'on  aplatit  le  rond ,  ou  arrondit  le 
rectangle.  Dans  le  premier  cas  ,  l'assemblage  se  'fait  au 
moyeu  de  boulons  ;  dans  le  second  cas ,  il  se  fait  au  moyen 
d'an  manchon  ou  d'une  douille  :  seulement,  ici,  le  manchon 
est  rond,  ce  qui  nécessite  l'emploi  d'un  prisonnier  {Jtg.  63) 
dans  chacun  des  arbres,  sans  quoi  ils  ne  tourneraient  pas 
ensemble. 

a*  Si  les  pièces  sont  placées  d'équerre ,  cas  des  boutons  de 
manivelle  et  des  tiges  de  pistons,  on  fore  la  pièce  plate  d'un 
trou  cyUndrique  ou  conique,  et  on  y  place  la  pièce  ronde, 
munie  préalablement  d'une  embase,  dans  le  cas  de  cylindre,  et 
d'une  mortaise  pour  recevoir  une  clavette  de  uxtaQé^fifé  64). 
Ingénieur  Civil,  tome  a.  ^ 


6»  DSirZiiltK  nLBTM.  U9m  H. 

Sott  na  l'eapaee  que  pftrcQiirrait  le  poid&x  pendant  k  pr^ 
mière  seconde  s'il  tombait  librement,  ti  a x  est  le  trairail  pro* 
dait  par  ce  poids  pendant  la  première  seconde. 

Or,  puisque  x  met  en  mouvement  tout  le  syst^e  et  lui  fait 
parcourir  a  pendant  la  première  seconde,  le  travail  qu'il  pro* 
dttit,'  en  tombant  seu),  doit  être  égal  à  celui  qu'il  produit 
quand  il  entraine  avec  lui  tout  le  système,  et  on  a  : 

najc s=s  a  (Qsin.  a -j-Qeos.  a/4-R-f-:c) 
d'où  :         (n  —  I  )  *  s=« Q  sin.  «  +  Q  cos.  a/+  R 

Q  (sin.  a  +  Q  cos.  a/)  +  ^ 

et  pcmm  — 

n —  I 

L'espace  parcouru  par  un  corps  tombant  librement,  peu* 

daat  la  première  seconde  est  — -  se  4**90« 

Connaissant  a,  par  hypothèse ,  on  détermine  n  en  posant: 
4.»90 

n  sss:  > 

a 

Si  on  vent  transmettre  le  mouvement  rectiligne  dans  uu 
sens  quelconque,  on  emploie  plusieurs  poulies,  dont  chacune 
d'elles  se  trouve  dans  un  même  plan  avec  les  deux  portions  de 
la  corde  qui  l'embrassent. 

Si  on  veut  transmettre  le  mouvement  rectiligne  avec  des  tî- 
tesses  différentes,  on  emploie  alors  deux  cordes  montées  sur 
deux  poulies  ayant  même  axe  {fy*  78)  et  des  diamètres  dif- 
férents. 

Si  Q  est  le  poids  moteur,  on  a  : 

QXR  =  PXr  +  F  +  j,R-f  ç,'r 

f  et  f»'  étant  les  raideurs  des  cordes  pour  les  rayons  R  et  r. 

Si  on  vent  transmettre  le  mouvement  rectiligne  perpendi- 
culairement à  la  force  qui  agit,  on  emploie  le  coin  a  (fig,  79  ) 
se  mouvant  sur  le  plan  incliné  B.  Ce  mode  de  transformation 
est  employé  spécialement  dans  les  laminoirs  à  tôle  pour  serrer 
les  cylindres ,  et  aussi  dans  les  roues  hydrauliques  pour  sou* 
lever  l'axe.  , 

On  emploie  dans  les  scieries,  pour  le  même  objet,  le  pa- 
rallélogramme représenté  figure  80.  La  règle  B  restant  fixe,  si 
on  pousse  la  règle  A  de  gauche  à  droite,  elle  fait  avancer 
l'arétê  66'  bien parallèlenent â l'arôte  ae ,-  déplus,  pour  uq 


eomfuiiicATioii  utonicn.  6ff 

Bummaent  très-apprëdabie  de  A,  de  gauche  â  droite,  Varète 
h  b'  aemoote  que  d'ane  quantité  très-petite  ;  ce  qui  permet  de 
fder  des  planches  aussi  minces  que  Ton  veut,  et  également. 

§  a.  —  MOUVEMENT  RECTILIGNB  CONTINU  EN  BECTILIGNS 
ALTERNATIF. 

Cette  transformation  s'exécute  au  moyen  des  deux  suivan- 
tes, ssToir: 

Moavement  rectiligne  continu  en  circulaire  continu  ; 

Mouvement  drcnlaire  continu  en  rectiligne  altematiJF. 

Nons  renvoyons  donc  à  ces  deux  paragraphes ,  pour  la  so- 
lution du  présent. 

8  3.  — i  MOUVCHBNT  RBCTIUONE  GONTIMU  EN  ORCUIiAIEB 
CONTINU. 

Cette  transformation  s'effectue  au  moyen  du  treuil  {fig.^i), 
qui  sert  en  même  temps  à  transformer  le  mouvement  circu- 
laire continu  en  rectiligne  continu. 

Elle  s'effectue  encore  au  moyen  de  Teau  (Jig.  Sa  )  agissant 
sur  une  roue  hydraulique. 

Enfin,  l'action  du  vent  sur  les  ailes  d'un  moulin  {PL  XI, 
fig.  I  et  a  )  est  encore  une  transformation  de  ce  genre. 

S  4*  —  MOUVEMENT  AECTILIGNS  CONTINU  EN  CIRCULAIRE 
ALTERNATIF. 

Cette  transformation  s'effectue  de  la  manière  suivante  : 

Soit  A  un  axe  {Jig,  3)  sur  lequel  sont  fixés  deux  augets  B  et 
C  contigus.  Soient  D  un  oriBce  par  lequel  de  l'eau  s'écoule 
constamment;  E ,  F  deux  points  d'arrêt. 

Si  les  points  d'arrêt  sont  situés  de  telle  manière  que  quand 
l'an  des  augets  est  renversé,  l'auget  B,  par  exemple,  le  cen- 
tre de  gravité  de  l'autre  auget  G,  plein  d'eau,  soit  sur  une 
verticale  à  droite  du  centre  de  l'axe  A,  cet  axe  décrit  un  mou- 
vement rectiligne  alternatif  par  la  chute  continue  de  l'eau  de 
l'orifice  D. 

On  emploie  dans  les  rivières,  pour  faire  traverser  les  bacs, 
la  disposition  suivante  : 

'  Soient  A  B  {Jig.  4  )  Ia  direction  du  courant  de  l'eau ,  O  un 
point  fixe,  et  O  C  une  corde  attachée  en  un  point  C  du  bac  en- 
tre le  milieu  de  sa  longueur  et  l'extrémité,  tel  que  le  bateau 
se  tienne  dans  une  position  inclinée  par  rapport  au  courant. 

Soit  F  la  pression  du  courant  contre  la  face  inclinée  du  ba- 
teau, cette  force  se  décompose  en  deux  autres,  savoir  : 


6s  nmasàtn  va&yis.  trimi  n* 

ff  tangente  à  la  draonfiérenoe  décrite  au  ^at  O;  tmmmib 
centre,  a¥ee  O  G  pour  rayon,  qoi  obtient  son  e£fet 

/',  parallèle  au  batea» ,  cpi  est  perdue. 

Il  résulte  de  là  que,  dans  la  position  de  la  figure  4>  le  ba- 
teau traverse  de  la  rive  D  à  la  rive  E. 

L'inverse  a  lie^i  quand  on  prend  le  point  G  de  l'autre  côté 
du  milieu  du  bateau. 

ARTICLE  U. 

TRAMTORMATlOlf  DU  MOUVEMlEBnr  REGTlLlOlffB  AM.lUBiSATM.9, 

J  t«.   —  MOUVEMENT  RECTILIGNE  ALTERIfATlF  EN    RECTlLlGNS 
CONTINU. 

Gettetransformatbn  s'exécute  an  moyen  des  deux  suivantes  : 
Mouvement  rectiligne  alternatif  en  circulaire  continu  ; 
Mouvement  circulaire  continu  en  rectiligne  continu, 
auxquelles  nous  renvoyons. 

g  2.  — MOUVEMENT  RECTILIGNE  ALTERNATIF  ENUCTILtGÏIB 
ALTERNATIF. 

Cette  transformation  s'exécute  au  moyen  des  appareil^  re- 
présentés figures  17  ,  18  et  19,  selon  la  direction  suivant  la- 
quelle la  transmission  doit  avoir  lieu. 

Fig.  17  et  19.  Transmission  du  mouvement  rectiligne  alter- 
natif de  la  bielle  D  à  la  corde  a  se  mouvant  dans  un  plan  pa- 
rallèle à  celui  du  mouvement  de  la  bielle  D. 

Fig.  t8.  Transmission  du  mouvement  rectiligne  alternatif 
de  la  bielle  F  à  la  corde  b  se  mouvant  dans  un  plan  perpen- 
diculaire à  celui  du  mouvement  de  la  bielle  F. 

Dans  ces  trois  figures,  comme  dans  toutes  les  transforma- 
tions du  mouvement  rectiligne  alternatif  qui  ne  sont  pas  di- 
rectes, il  y  a  une  transformation  intermédiaire  en  circulaire 
alternatif;  c'est  pourquoi  nous  renvoyons  à  l'article  4  pour 
l'exàmen  de  tous  les  cas  particuliers  de  la  présente. 

S  3.    —    MOUVEMENT    RECTILIGNE    ALTERNATIf    EN    G1HC1TLAIRE 
CONTINU. 

Cette  transformation  s'exécute  au  moyen  de  l'appareil  re- 
présenté figures  5  et  6. 

e  est  un  point  doué  d'un  mouvement  rectiligne  alten|ati( 
et  formant  l'extrémité  d'une  tige  {fia.  5). 

ce  est  une  manivelle  montée  sur  1  arbre  d  et  portant  à  son 
bouton  a  un  pignon  B  se  mouvant  dans  nne  roue  d'engrenage 


GOHinmicànoN  îmimiictb.  ^3 

A  à  ientiintériettres,  dont  le  diamètre  est  doubUde  eeloi  da 


Le  point  «  étant  doué  d*on  mouvement  rectOigne  alternatif 
dont  la  course  est  égalç  à  quatre  fois  le  rayon  de  la  manivelle, 
cette  dernière  est  douée  d'an  mouvement  circulaire  continu. 

Pour  démontrer  cette  propriété,  soit  AB  (/fy.  6)  le  dia- 
mètre de  la  grande  roue. 

SeitD  un  point  quelconque  pris  sur  ce  diamètre^  et  ODE 
une  petite  circonfi^iice*p^ant  par  ce  point  et  ayant  pour 

rayon  OE  =  AB. 

a 

Le  point  £  étant  le  point  de  contact  de  la  petite  circonfé- 
rence sur  la  grande ,  et  les  distances  D  C ,  C  O  étant  constantes, 
ilfaat,pourque  la  propriété  sus-énoncée  ait  lieu,  que  l'arc 
ÛF£  soit  égal  à  Tare  A£,  car  alors  on  verra  clairement  que 
la  petite  circonférence,  roulant  dans  la  grande  et  partant 
da  point  A,  a.  transporté  ce  point  en  D. 

Or,  si  par  C  on  mène  CF  parallèle  à  O  A,  on  a  : 

Angle  0 DE  =ss un  droit,  comme  inscrit  dans  une  demi-cir* 
conférence  ; 

Angle GFE  =s  un  droit,  à  cause  du  parallélisme. 

CF  est  donc  une  perpendiculaire  sur  le  milieu  de  la  corde 
DE fG^mnétn>  élémentaire). 

Alors  l'arc  FE  est  égal  à  l'arc  DE;  mais  l'angle  AOE  est 
%al  à  Tangle  FGE.  Le  premier  a  pour  mesure  A  E  ;  le  second 
a  pour  mesure  F  £.  Les  cirtMm€èrence8  sont  entre  elles  comm« 
leurs  rayons;  et  comme  CEb=s  %0E.  il  en  résulte  queEF 
=  %AE. 
Donc:  DFE  =  AE. 

Cette  transformation  de  mouvement  s'opère  encore  au 
moyen  de  la  bielle  et  de  la  manivelle  {fig.  20  }, 

A  est  un  point,  l'extrémité  d'une  tige,  doué  d*uo  mouve- 
iDent  rectiiigne  alternatif;  B  est  une  bielle;  C ,  une  manivelle 
montée  sur  l'arbre  a  et  douée,  ainsi  que  lui,  d'un  mouvement 
Circulaire  continu. 

Ce  genre  de  transformation  de  mouvement,  si  usité  dans  les 
machines,  est  assez  intéressant  pour  que  nous  en  donnions  une 
théorie  complète. 

CAIGCLS  DES  MANIVELLES. 

i«  Manivelles  simples» 
SoientO  C%.  7)  le  centre  de  la  manivelle  et  m  0  la  ligne  M" 


64  OBUXliMS  PARTIS.  UTRK  11. 

vant  laquelle  a  lieu  le  mouvement  rectiligne  alternatif.  Pen- 
dant la  rotation ,  la  bielle  a  une  de  ses  extrémités  en  m ,  m\ 
m\  m***,  etc.,  tandis  que  Tautre  se  trouve  en  B ,  B*,  B'*,  etc., 
sur  la  circonférence  décrite  par  le  bouton  B  de  la  manivelle. 
11  résulte  de  là  que,  l'action  du  moteur  étant  constante,  celle 
de  la  bielle  sur  la  manivelle  est  variable  suivant  son  inclinai- 
son sur  la  ligne  m  O. 

Comme,  en  admettant  ces  variations  d'actions,  la  théorie  dç 
Kappareil  se  compliquerait  inutilément^cbmme,  d'autre  part, 
la  bielle  est  toujours  assez  longue  pour  que  les  variations  dans 
l'intensité  de  la  force  transmise  par  elle  soient  peu  apprécia- 
bles, nous  supposerons,  dans  tous  les  calculs  qui  vont  suivre, 
que  la  bielle  se  meut  parallèlement  à  elle-même,  et  qu'alors 
son  action  sur  le  bouton  de  manivelle  est  constante. 

Soient  P  l'action  de  la  bielle  sur  le  bouton  de  manivelle  B; 
Q  la  résistance  qu'oppose  ce  bouton  au  mouvement,  tangea- 
tiellement  à  la  circonférence  qu'il  décrit. 

La  résistance  étant  tangente  à  la  circonférence  décrite  par 
le  point  B ,  son  bras  de  levier  est  constant  et  égal  au  rayon  r 
de  cette  circonférence  ;  on  a  alors  pour  moment  de  la  résis- 
tance ; 

QXr 

Pour  la  puissance,  au  contraire,  le  moment  varie  à  chaque 
instant,  comme  il  est  facile  de  le  démontrer  en  considérant  P 
comme  appliquée  an  point  B*.  Prolongeant  P  B'  jusqu'en  D,  ie 
moment  de  P«  par  rapport  au  point  O,  est  : 

pxod«pxb;d% 

Au  fur  et  i  mesure  que  B*  se  rapproche  de  B ,  0  D  diminue, 
et  pour  B' en  B  on  a  :       ODs»o. 

De  même,  au  fur  et  à  mesure  que  B'  se  rapproche  de  B", 
0  D  augmente,  et  pour  B*  en  B"  on  a  :  O  D  s»  O  B"  ss  r. 

Ainsi,  les  moments  de  la  puissance  varient  entre  o  et  P  r. 

Si  le  travail  produit  pendant  une  révolution  est  égal  au  tra- 
vail absorbé,  il  faut  que  le  moment  de  ]a  résistance  soit  com- 
pris entre  o  et  Pr,  cest-à^ire  que  Ton  ait  : 

o  <  Q  <  P 

La  valeur  de  Q  s'obtient  de  la  manière  suivante  : 
A  chaque  tour  de  la  manivelle ,  un  point  quelconque  de  la 
bielle  est  descendu  d'une  quantité  égale  à  B  A  et  remonté  d'uue 
même  quantité.  BA  étant  le  diamètre  du  cercle  représenté 


OOMHnsiciTIOIl  INDlRBClt.  65 

p»  ar,  Je  ehemm  paf couru  par  la  puissance,  pendant  un 
tout  de  manivelle,  est  ir,  et  le  travail  produit  est  : 

4rXP. 
La  résistance  Q  décrit  une  circonférence  dont  la  loo^pienr 
est  a  TT  r;  le  traTsùl  absorbé  par  elle  est  donc  : 

Pour  l'équilibre  de  travail,  il  faut  : 

4rXP«=2wXQ 
^  2     ^  2        ^ 


d'où 


V  5.1416 


On  peut  deknander  qnei  est  le  porat  où  le  moHMBt  de  In 
puissance  est  é(^l i celui  de  U  résistance;  pour  eela ,  il  sufRt 
de  poser  : 

ap 

Qr  = L-  X  r  *»  P  X  a^ 

.      3.1416 

d'où  :  d 


3.14it) 

Dans  I«  manivelle  ftîmple,  on  a  donc  t 
Effort  minimum     ;      effort  moyen      *     effort  maximum 

2Pr 


3.1416 
2P 


Pr 


3.1416 

:;     0     :      oes?       :     i 

t'  Manwelka  doubler. 
On  distingue  denx  espèces  de  manivelles  doubles ,  savoir  : 
La  manivelle  double  à  boutons  opposés  {Jig,  8) , 
La  manivelle  double  à  boutons  d'équerre  {fig.  9). 
Pour  la  première,  si  la  puissance  se  compose  de  Y,  P  appli- 
qué en  B  et  VâP  appliqné  enB*,  les  relations  entre  la  puissance 
et  la  résistance  sont  les  mêmes  que  dans  |a  manivelle  simple. 


66  DEUXlàMB  PARTIE.  LIVRE  II. 

Pour  la  seconde,  si  Vs  P  d  appliqué  en  B  et  Vs  P  en  B'» 
<^n  a  : 

10  Effort  minimum= Vj  P  X  o  +  V»  P  X  r  » */« P»'; 
^  Effort  moyen  =  Q  r  =1^  4  r  P 
carona:    Stit  Q  ^  V«P  X  4r  +  VîP  X  4r 

2Pr 


d'où 


3.1416 
Pr 


30  Effort  maximam  «=9 

^^ 

ce  qui  s'obtient  en  remarquant  que  qnandle  bras  du  levier 
de  1  une  des  composantes  de  la  puissance  croit ,  celui  de  l'au* 
tre  décroît ,  et  qu'alors  il  doit  être  une  position  des  manivelles 
pour  laquelle  la  somme  des  moments  de  ces  composantes  est 
au  maximum. 

Or,  les  deux  triangles  GOD,  C'OD\  ayaht  un  côté  égal  r 
compris  entre  deux  angles  égaux,  à  cause  de  la  perpeudicu- 
larité des  côtés,  sont  égaux  entre  eux,  ce  qui  donne  : 

OD«=G'D'etCD»>OI>' 

Il  faut  :  OD  4*  O  D*«  nn  maximum, 

c'est-à-dire  ;    *  C*D'-^  CD  tse  un  maximum. 

Joignons  G  G',  il  yient  : 

GI)<G£  C'B'<G'E 

Plus  le  point  C  baisse,  plus  le  point  D  se  rapproche  da 
point  G  ;  et  quand  enfin  1  angle  C0Bss4^S  la  ligne  G  G'  est 
perpendiculaire  à  OB ,  et  se  confond  avec  C  D  et  G*  D'  ;  d'où  ; 

GD«:GE  C'D'«G'E 

11  en  résulte  que  le  maximum  de  valeur  de  OD-j-OD' cor- 
respond à  cette  position  pour  laquelle  on  a  : 


tJomnmieitioii  iHomtcTt» 

ttt  (V,P  +  %P)xOD  =  _£L 

On  a  donc  : 
Effort  fflÎDimam    *     eff'ort  moyen       ' 


2Pr 

3.1416 

5.14l(> 
0.707         !  0.90 


.V* 


3**  Manivelle  triple. 

La  manivelle  triple  se  compose  de  trois  manivelfes  simples 
dirigées  suivant  les  rayons  menés  du  centre  aux  sommets  du 
triangle  éqatlatéral  circonscrit  {Jig.  io). 

Cette  manivelle  jouit  de  la  propriété  suivante,  savoir  : 

Si  on  mène  un  diamètre  quelconque  A  A',  la  somme  des  per- 
pendiculaires B  G  -{-  B'  C,  abaissées  des  deux  points  B  et  B'  si- 
tués d'un  même  côté  de  ce  diamètre ,  est  égale  à  la  perpendi- 
culaire B"C"  abaissée  du  point  B"  situé  de  l'autre  côté. 

Pour  démontrer  cela,  il  suffit  de  prolonger  le  rayon  B  O 
euD;  abaisser  du  point  D  la  perpendiculaire  D  D*  sur  B"C"; 
joindre  DB"  et  mener  OF  parallèle  à  C"B". 

On  a  alors  deux  triangles  DO  Ë,  OBC  qui  sont  égaux,  comme 
ayantnn  côté  égal,  adjacent  à  deux  angles  égaux,  d'où  on  coo- 
dut  ; 

BC^OE  =:C''E^ 

On  a  ensuite  deux  triangles  DD'B'*,  B*C*0  qui  sont  égaux, 
comme  ayant  les  trois  côtés  parallèles,  et  Tun  deux,  B'*  D  du 
premier,  égal  à  son  homologue  B'  O  du  second  (la  figure  B'O  B"D 
étaat  un  losange)  ;  d'où  on  conclut  : 

el  :        BC  +B'C'«C''D'  4-B"D'=.  B'^C' 

Cela  dit ,  si  on  applique  à  chacun  des  points  B,  B',  B'*  une 


6d  DÏUXtiMÉ  PARTlfi.  LlVilE  II. 

force  égale  à  Vz  P»  ^^  somme  des  bras  du  levier,  àtués  d'un  ^ 
même  côté  du  diamètre,  étant  égale  au  bras  du  levier  situé 
de  l'autre  côté ,  on  a  : 

VsP  X  B''C^'==  VsP  X  BC  +  Vs  P  X  B'C 

Ce  qui  indique  que  si  les  trois  Forces  agissent  toutes  dans 
le  même  sens ,  en  même  temps,  elles  sont  en  équilibre,  dans 
quelque  position  que  se  trouve  la  manivelle.  Mais  ce  n  est  pas 
le  cas  actuel  où  les  forces  situées  d'un  même  côté  du  diamètre 
agissent  de  baut  eu  bas ,  et  celles  situées  de  l'autre  agissent 
de  bas  en  haut,  c'est-à-dire  s'ajoutent,  ce  qui  donne  pour 
moment  de  la  puissance  aux  points  B,  B',  B"  : 

V3PXBC4-V5PXB'C'-fV3PXB''C"=V5PXB''C'' 

Pour  déterminer  les  rapports  entre  les  efforts  minimum, 
moyen  et  maximum,  nous  remarquons  que  l'effort  minimum 
correspond  à  la  position  de  la  manivelle,  pour  laquelle  le    ' 
moment  de  Tune  des  forces  est  nul  {fig.  1 1) ,  auquel  cas  ou  a  : 

1©        Effort  minimum  «  V3  Pr  f/Y' 
car  %  P  (B'C4.B''C)=«V3  PXB'C- VsP/^r»  - -!l 

Pour    l'effort  moyen,  on  a  : 

V3PX4r)3=2  7rrQ,    donc: 

«Pr 
20        Effort  moyen  = 

Pour  l'effort  maximum,  on  remarque  qu il  a  lieu  lors- 
que l'un  des  bras  du  levier  est  un  maximum ,  c'est-à->dire 
horizontal,  ce  qui  donne  {fg.  1  ).}  : 

oo    Effort  maximum  s=s  s/^  pr 
car  OC  est  moitié  de  OB  ou  de  r,  et  alors  on  a  : 

V3PX0B+V3PX0C+V3PX0C=«/3Prr  +  -il'\ 

=  %Pr 


lUiamant,  il  tiodI  : 


«9 


Effort  mioîmam 

::   VzVryT 


effort  moyen 
2Pr 


3.1416 

2P 

5.1416 

2 

effort  maximum 


%P 


3.1416 
0.955 

Si  Doas  compaùrons  les  résultats  obtenus  par  les  trois  genres 
de  mapivellesy  nous  trouvons  : 

Bffint  moyen.    EffMt  maximum. 
0,637.      .      1,000. 
0,900.      .      1,000. 
0,955.      .      lyOOO. 


BArt 
.      0,000 
.      0,707 


Bfanivelle  simple 
Manivelle  donble 
Manivelle  triple.     .     0,866. 

Ce  qui  indique  que  plus  le  nombre  des  manivelles  est  con- 
sidérable ,  plus  les  efforts  extrêmes  de  la  puissance  se  rappro- 
chent de  Teffort  moyen  exercé  par  elle. 

Lorsque  le  nombre  des  manivelles  dépasse  trois  ^  il  font 
qu'il  soit  impair,  pour  que  l'on  obtienne  le  résultat  que  nous 
venons  de  mentionner,  sans  quoi  les  effets  «ont  les  méiues  que 
ceux  des  manivelles  dout  le  nombre  des  bras  est  moitié  seuW 
ment.  Ainsi,  la  manivelle  à  quatre  bras  produit  le  même  effet 
que  la  manivelle  à  deux  bras ,  et  ainsi  de  suite. 

Il  peut  arriver^que  la  puissance  n'agisse  qUe  dans  un  sens, 
debaat  en  bas  par  exemple  ;  dans  ce  cas,  le  travail  produit 
par  elle ,  pendant  la  demi-révolution  du  boaton,  doit  être 
égal  au  travail  absorbé  par  la  résistance  pendant  la  révolu* 
tion  toute  entière ,  et  on  a  pour  la  maniveile  simple  : 

2Pr«27rrQ 


d'où 


Q^J- 


L'effort  moyen  est,  dans  ce  cas,  moitié  de  ce  quO  était  dans 
le  caed'iintf  action  eentittue*.  • 

" Ingénieur  Civil ,  tome  a.  7 


6d  t>£UXtàtt£  PARTlfi.  LtVftE  II. 

force  égale  à  Vz  P»  '^  somme  des  bras  du  leiner,  situés  d'uA 
même  côté  du  diamètre,  étant  égale  au  bran  du  levier  situé 
de  l'autre  côté ,  on  a  : 

V3P  X  B''C"«  V5P  X  BC  +  Vs  P  X  B'C' 

Ce  qui  indique  qne  si  les  trois  Forces  agissent  toutes  dans 
le  même  sens ,  en  même  temps,  elles  sont  en  équilibre,  dans 
quelque  position  que  se  trouve  la  manivelle.  Mais  ce  n'est  pas 
le  cas  actuel  où  les  forces  situées  d'un  même  côté  du  diamètre 
agissent  de  baut  en  bas  «  et  celles  situées  de  l'autre  agissent 
de  bas  en  baut ,  c'est-à-dire  s'ajoutent ,  ce  qui  donne  pour 
moment  de  la  puissance  aux  points  B,  B',  B"  : 

V3PXBC-f-V5PXB'C'+V3PXB"C"=V5PXB"C" 

Pour  déterminer  les  rapports  entre  les  efforts  minimiu&t 
moyen  et  maximum,  nous  remarquons  que  l'effort  minimum 
corresponde  la  position  de  la  manivelle,  pour  laquelle  le 
moment  de  Tune  des  torcesestDul  {fi^.  1 1) ,  auquel  cas  ou  a  : 

i*>        Effort  minimum  ««  V3  Pr  ^  3  ^ 

car  %  P  (B'C-J-B"C)=d«/5  PxB'C= V3P  /^r»  -  - 

i 


,^r_ 


l'effort  moyen,  on  a: 

V3PX4r)3=:27rrQ,    donc: 

9Vr 
20        Effoxl  moyen  «= 

Pour  l'effort  maximum,  on  remarque  qu'il  a  lieu  lors- 
que l'un  des  bras  du  levier  est  un  maximum,  c'est-à-dire] 
horizontal,  ce  qui  donne  {Jig.  1 3.}  : 

30    Effort  maximum  ss  s/^  pr 
car  OC  est  moitié  de  OB  on  de  r,  et  alors  on  a  : 

V3PXOB+V3PXOG  +  %PXOC=V3Prr  +  -l!lj 


]U«DiiMBty  il  TÎeot  :    . 


69 


Effort  miolôQuin 

\     effort  moyen 

*     effort  maximum 

::  'APrKi" 

2Pr 
3.1416 

:          %Pr 

p 

2P 

3.1416 

:      %p 

1 

2 

«/ 

•      KT      - 

5.1416 

/3 

0.866 

:         0.955 

1 

Si  nous  compatons  les  résultats  obtenus  par  les  trois  genres 
de  mapiTelleSy  nous  trouvons  : 


0,000. 
0,707. 
0,866. 


0,637. 
0,900. 
0,955. 


1,000. 
1,000. 

lyOOO. 


Manivelle  simple 
Manivelle  double 
Manivelle  triple. 

Ce  qui  indique  que  plus  le  nombre  des  manivelles  est  con- 
sidérable ,  plus  les  efforts  extrêmes  de  ia  puissance  se  lappro- 
chent  de  l'effort  moyen  exercé  par  elle. 

Lorsque  le  nombre  des  manivelles  dépasse  trois  ^  il  faut 
qa  il  soit  impair ,  pour  que  l'on  obtienne  le  résultat  que  nous 
venons  de  mentionner,  sans  quoi  les  effets  «ont  les  mêmes  que 
ceux  des  manivelles  dont  le  nombre  des  bras  est  moitié  8euie4 
ment.  Ainsi,  la  manivelle  à  quatre  bras  produit  le  même  effet 
que  ia  manivelle  à  deux  bras,  et  ainsi  de  suite.         ^ 

Il  peut  arriver^que  la  puissance  n'agisse  qUe  dans  un  sens, 
de  baot  en  bas  par  exemple  ;  dans  ce  cas ,  le  travail  produit 
par  elle,  pendant  la  demi-révolution  du  bouton,  doit  être 
égal  au  travail  absorbé  par  la  résistance  pendant  la  révolu* 
tion  toute  entière ,  et  on  a  pour  la  mauiveUe  simple  : 

2Pr  =  27rrQ 

d'où  :  Q  ^i^-' . 

L'effort  moyen  est,  dans  ce  cas,  moitié  de  ce  c[u  il  était  dans 
le  cisd*wi#  action  cencinue*.'  • 

Ingénieur  Civil  y  tome  a.  7 


^  DBmiBIIB  «ABTIB.  UWK  If. 

parlî«8  {MTOporkioaneUes,  sont  parallèles  entre  dlei;  'donc  la 
courbe  décrite  par  £"  est  semblable  à  celle  décrite  par  E,  etc. 
Soient  donc  6  et  A  [fig»  ai)  les  centres  fixes  :  le  pointer 
se  monyant  en  ligne  droite  «le  point  c,  et  par  suite  la  tige  A, 
se  meut  en  ligne  droite.  Réciproquement,  si  la  tige  A  est 
douée  d'un  mouvement  rectiligne  alternatif,  elle  communi- 
que au  balancier  B  un  mouTement  drcnlaire  alternatif. 

Parallélogramme  «fOuvER  Evans. 

SoientC  {fig.  s&)  le  centre  d'un  balancier,  mobile  snrla  ligne 
borizootale  AC  G';  A  le  centre  d'un  levier  dont  Textrémîté  B 
est  fixée  au  point  B,  milieu  de  U  portion  DC  du  balancier, 
laquelle  est  double  de  AB. 

Un  point  m  quelconqi:^  du  balancier  décrivant  un  mouve- 
ment circulaire  alternatif,  le  point  D  décrit  un  mouvement 
rectiligne  alternatif,  passant  par  le  point  A. 

£n  effet ,  la  distance  du  point  B  aux  trois  points  D,  A,  C 
étant  la  même  pour  tous,  si  du  point  B,  comme  centre,  avec 
un  rayon  égal  à  A  B,  on  décrit  une  circonférence ,  elle  passe 
par  les  trois  points  D,  A,  G  et  alors  l'angle  inscrit  est  droit  ; 
le  point  D  se  trouve  donc  toujours  sur  la  perpendiculaire 
élevée  au  point  A  sur  l'horizontale  AC. 

Réciproquement',  si  le  point  D  est  doué  d'un  mbuvement 
rectiligne  alternatif,  U  conununiqoe  an  balancier  nn  moa* 
vement  circulaire  alternatif. 

ARTICLE  III. 

TRANSFORMATION     DU     MOUVEMENT     ClRCCTLAlRE    CONTUKU. 
^  l*^  ->  CIRCULAIRE  CONTINU  BN  RBCTIUOME  COKTÏSm. 

Cette  transformation  s'opère  au  moyen  du  cric  {Jig.  a 6  et 
a 7),  dont  nous  avons  donné  la  théorie  en  statique. 

Elle  s'opère  aussi  au  moyen  du  cabestan  {Jig.  38)  ou  da 
treuil,  dont  nous  avons  aussi  donné  la  théorie  en  statique. 

Le  cabestan  diffère  du  treuil  en  ce  que,  sur  le  treuil,  la 
corde  reste  toute  entière  sur  le  tambour  au  fur  et  à  mesure 
que  l'on  enroule ,  tandis  que  sur  le  cabestan  ,  au  contraire ,  la 
corde  fait  trois  ou  quatre  tours  au^lus  sur  le  tambour,  de  ma- 
nière à  ce  que  son  frottement  sur  ce  dernier  soit  suffisant,  et  se 
déroule  d'un  côté  au  fur  et  à  mesure  qu'elle  enroule  de  l'autre. 
^  On  emploie  aussi,  pour  élever  les  fardeaux  à  une  hauteur 
un  peu  grande,  la  grue,  représentée  figuve  99. 


J 


COMMUNICATION  INDIRECTE.  ^) 

Qb  emploie,  pour  opérer  de  grandes  pressions  j  la  vis 
ify.  3o  et  3i),  dont  la  théorie  a  été  donnée  en  statique.  On 
distingue  deux  vis  :  la  vis  à  filet  quarré  {fy.  3o),  et  la  vis  è 
filet  triaBgulaire  {fig,  3 1.  ) 

La  première  est  employée  exclusivement  pour  opérer  une 
pression,  soit  graduellement,  soit  instantanément;  la  seconda 
s'emploie  lorsqu'il  s'agit  de  rapprocher  deux  pièces  l'une  de 
laatre,  c'est-à-dire ,  effectuer  un  serrage.  * 

La  compression  graduelle,  par  la  vis,  s'opère  au  mAyen  d^ 
la  pressée  vis  fjig.  3a). 

La  compression  instantanée,  par  la  vis,  s'opère  aa  moyen 
do  balancier. 

Dans  le  premier  cas,  le  pas  est  très-court  ;  dans  le  second, 
au  contraire ,  il  est  très-allongé ,  et  alors,  pour  que  le  nombre 
des  filets  résistant  dans  l'ôcrou  soit  suffisant,  on  en  met  pli;^» 
sieors  séries. 

La  vis  s'emploie  encore,  dans  les  instruments  de  précision 
ifig.  36),  pour  déterminer  exactement  la  position  d'une  pièce. 

On  emploie  encore,  pour  la  transformation  du  mouvement 
circnlaire  contina  en  rectiligne  continu,  le  pignon  et  la  cr^- 
manière  {fig.  34  et  35),  dont  nous  avons  donné  la  théorie 
pour  le  tracé  des  dents  dans  le  chapitre  relatif  aux  engrenages, 

§   2.  -*  MOUVEMENT  CIBCULAIBB  CONTINU  SH  ftXCnuaNB 
ALTEBNATIF. 

Cette  transformation  s'exécute  au  moyen  de  la  manivelle  et 
de  la  bielle  (fig.  3o).  C'est  l'inverse  de  la  transformation  du 
moQ?ement  rectiligne  alternatif  en  circulaire  continu. 

Elle  s'opère  encore  au  moyen  de  l'excentrique  {fig.  Sj  }.; 

On  distingue  plusieurs  espèces  d'exceo triques,  savoir  : 

Les  excentriques  à  mouvement  continuel  (P/.  XII, /^.i), 
parmi  lesquels  on  distingue  l'excentrique  en  cœur  {fig.  2)  des* 
tioé  à  faire  avancer  la  pièce,  douée  du  mouvement  rectiligne 
alternatif,  de  quantités  égales  pour  des  arcs  de  cercle  égaux 
décriu  par  l'excentrique  ; 

L'excentrique  à  mouvement  intermittent  {fig.  3  ),  dont  la 
forme  varie  à  l'infini  suivant  le  genre  de  transformation  de 
moa?ement  à  effectuer. 

On  emploie  aussi  l'arbre  à  cames  {fig»  4)*  Dans  les  machines 
oatils,  on  emploie  assez  les  dispositions  représentées  figures 
S  et  6,  la  première  pour  de  petites  cour.'tes  de  la  pièce  douée 
du  mouvement  rectiligne ,  et  la  seconde  pour  des  courses  ia*^ 


^4  OB1TXIKMB  PARTIE.  UTftC  Ù. 

^iétenniuées  de  cette  pièce.  L'arbre  6  du.  pignMi  a  la  fafOaUé 
de  glisser,  dans  une  coulisse  verticale,  d'utte  quantité  suffi» 
^ate  pour  que  le  pigaon  puisse  engrener  en-detsus  ou  en- 
dessous  des  petits  cylindres  a,  de  sorte  que  quand  la  plaque 
est  arrivée  à  la  fin  de  sa  course,  soit  à  gauche,  soit  à  droite,  le 
pignon,  tournant  toujours  et  portant  sur  le  dernier  cylindre  « 
traverse  et  vient  engrener  du  côté  opposé  à  celui  où  il  était 
auparavant.  Les  cylindres  a  sont  isobiies  et  suffisaDEiment  es- 
pacés pour  que  l'un  d'eux  a,  étant  enlevé ,  le  pignon  puisse 
passer  entre  les  deux  cylindres  adjacents  à  celui-là;  de  cette 
manière,  on  règle  la  course  à  volonté. 

Cette  disposition  est  employée  dans  les  petites  machines  à 
raboter  les  métaux,  de  MM.,Sehcurpp  etRoberts,  de  Mand&ester. 

On  emploie  aussi  «  pour  enfoncer  des  pieux,  la  aonnetteà 
déclic  (/i^r.  7  et  8}.  On  peut  employer  les  appareile  représentés 
figares  i  a  et  1 3  pour  certaines  opérations  n'exigeant  pas  noe 
grande  force. 

^3.   —  MOUTBMCNT  CmCITLAmB  CONTINU   EN  CIRCULAIBK 
CONTINU.    . 

Cette  transformation  s*opère  au  moyen  des  poulies  et  cour- 
roies [Jig.  i4*  i5  et  i6).  Les  poulies  sont  tantôt  à  gorge,  tantôt 
sans  gorge.  Généralement  il  est  convenable  de  foire  usage  de 
poulies  sans  gorge,  toutes  les  fois  que  le  travail  à  transmettre 
n'est  pas  considérable.  Les  tambours,  ou  poulies  sans  goi|[e, 
d'une  largeur  indéfinie,  et  portant  plusieurs  courroies,  doiveat 
être  rejetes  dans  tous  les  cas,  vu  la  nécessité  dans  laquelle  iU 
mettent  d'arrêter  le  moteur  toutes  les  fois  que  l'on  veut  re- 
mettre une  courroie. 

On  emploie  aussi,  pour  cette  transformation  de  mouvemei^V., 
les  engrenages  cylindriques  et  coniques  {PL  XI,  yî^.  34»  et 
PI.  X\l,Jig.  17  et  18),  dont  nous  avons  donné  la  théorie  au  cha* 
pitre  des  engrenages. 

8  4*    —   MOUVEMENT  CIRCULAIBB  CONTINU   BN   CIRCULAIRE 
ALTERNATIF. 

On  emploie,  pour  cette  transformation  de  mouvement,  la 
disposition  représentée  figure  19 ,  PL  XH. 

a  et  6  sont  deux  arbres  dont  les  axes ,  situés  dans  nn  mém<^ 
plan ,  sont  perpendiculaires  entre  eux.  L'arbre  a  est  doué  d'un 
mouvement  circulaire  continu. 

'  A  est  une  roae  coàique,  dentée  seulement  sur  une  portioik 
dc:saveim«n£6reBce  au  plus  égale  à  la  flftoitié  de  cette  ônon* 
férence* 


COMMUltlCATtOn  INDIItECTK.  ^% 

C,D  sont  deux  roaes  fixées  sur  b  et  pouvant  engrener 

ITCC  A. 

Par  saite  de  cette  disposition ,  lorsque  la  portion  dentée  de 
la  roue  A  engrène  avec  la  roue  B,  l'arbre  6  tourne  dans  nn 
sens,  et  quand  elle  engrène  avec  la  roue  C , .  l'arbre  b  tourne 
en  sens  contraire. 

On  emploie ,  pour  cingler  la  loupe ,  dans  les  forges  an- 
glaises, le  marteau  frontal  représenté  figure  ao. 

La  Bague  A,  en  fonte  massive ,  est  montée  sur  un  arbre  re- 
cevant son  moaTement  d'une  machine  à  vapeur.  ËHe  est 
munie  de  cames  an  moyen  desquelles  elle  soulève  le  marteau 
fi  de  3o  à  4o  centimètres  (  1 1  pouces  à. i  pied  2  pouces) ,  sui- 
vant la  disposition,  et  le  laisse  retomber  sur  la  loupe  à  cin- 
gler, préalablement  placée  sur  l'enclume  C. 

Suivant  l'importance  de  la  pièce  à  forger,  le  poids  et  la 
levée  du  marteau  varient  ainsi  que  la  force  motrice  nécessaire 
pour  le  mettre  en  mouvement. 

Théorie  du  marteau* 
Soient  :  M  la  masse  du  marteau; 
m  la  masse  de  la  bague  ; 
1;  la  vitesse,  à  la  drconfërence,  de  la  bague  avant  le 

contact  ; 
»  la  vitesse  de  la  bague  pendant  le  contact. 
On  a,  pour  expression  de  la  force  vive  de  la  bague  avant  le 
contact,  mv*. 

On  a  de  même,  pendant  le  contact,  pour  la  bague  et  le 
marteau,  (M  -)-  m)  u^, 
La  perte  de  force  vive  par  le  choc  est  : 

mv»  — (M  +  m)  u\ 
Nous  avons  dit  {page  168 ,  tome  i*^  que  l'on  avait  pour 
expression  de  la  vitesse  après  le  choc  de  deux  corps  élastiques  : 

te  s=q  ■ 

m'  Bs  M,  v'  vitesse  dn  marteau  avant  le  choc  est  égal  à 
zéro,  et  on  a  : 


M  -h  m 
Si  f  npréitats  la  perte  de  force  vive  pendant  le  choc« 


00  a; 


'jè  DEUXIÈME  PARTIE.   UVM  II. 

p«»tnf)«-.(M  +  m)u»  =  mf^  — (M  +  m)-^:— — ^i 

""*"     ■"    M  +  m    "^    M  +  m 

valear  positive  et  démontrant  qu'il  y  a  toujours  perte  de  force, 
par  le  choc. 

Soient  :  r  le  rayon  de  la  bague  an  point  de  contact  ; 

n  le  nombre  de  tours  de  la  bagne  par  minute  ; 

V  la  vitesse  moyenne; 

îîrrn 
on  a  :  w  s=5  ■ 

60 

Admettons  que  l'on  a ,  d'autre  part,  ce  qui  u*est  pas  riçoorenXi 

v  +  u 
^  "=  — z — 


on  en  tire  : 

2us=t>  +  t«««+  • .   «* -!- 

M  -f-  *n  M-t~  m 

«(2m  +  M) 

""        M  +  f» 

2  u  (M  +  în) 

et  :  t;  = ^ 1- 

2m  +  M 

Remplaçant  v  par  cette  valeur  dans  l'expression  de  |>,  il 
vient  : 

Mm  4u«(M  +  fn)* 

X 


M  +  w*    ""      (âm  +  M)* 


.Mm 


(.m  +  aiy    ^*"'(M  +  '») 


M,m,  U  sont  toutes  quantités  connues;  11  est  donc  facile 
de  déterminer  f. 
On  emploie  encore^  pour  k  transformatioa  da  moaycme&t 


COMMDiaCATION  INDIRECTE.  'j'j 

cuculaire  continu  en  circulaire  alternatif,  la  manivelle ,  la 
btelie  et  le  balancier. 
Enfin ,  on  emploie,  en  horlogerie,  la  disposition  représentée 

A  est  nne  roae  douée  cl*nn  mouvement  circulaire  continu  ; 
BD  est  un  pendule  doué  d'un  mouvement  circulaire  alternatif 
autour  dn  centre  D,  et  muni  d'nne  fourche  CC  ',  dont  les  ex- 
trénûtés  engrènent  alternativement  dans  les  dents  de  la  roue 
A ,  où  eUes  reçoiveiit  nne  imimlston  suiBsante  pour  vaincre  la 
résistance  qu'oppose  Tair  et  le  frottement  de  l'axe  D  au  mon- 
vementda  pendiode. 

ARTICLE  ÎV. 

TRANSFORMATION  DU  MOUVEMENT  GfRCniAIRE  ALTERNATIF. 

$    1*^  —   MOUVEMENT  CIRCOLAIRE  ALTERNATIF  SN  MtCTILIGNS 

CONTINU. 

Cette  transformation  s'opère  an  moyen  de  la  disposition  re- 
présentée^^. 2  3. 

A  A  est  une  ptate-forme  surmontée  d'une  crémaillère  dans 
laquelle  accrochent  alternativement  les  deux  barres  k  crochet 
BB  que  met  en  mouvement  le  levier  C ,  mu  à  la  main,  et  doué 
d'un  mouvement  circulaire  alternatif  autour  de  Taxe  a. 

S    3.   —    MOUVEMENT  CIRCULAIRE  ALTERNATIF  SN   REGTIUGNE 
ALTERNATIF. 

On  emploie,  ponr  cette  transformation,  la  disposition  re- 
présentée/5r.  23. 

A  est  nne  portion  d'engrenage  dooée  d'un  mouvement  cir- 
calaire  alternatif,  et  B  est  nne  crémaillère  engcmant  SL\tc 
cette  roue  ;  4:ette  disposition  était  autrefois  employée  dans  les 
machines  à  vapeur  pour  mouvoir  les  tirmrs  et  soupapes. 

S  3.  — .  MOUVEMENT    URCULAIRB    ALTERNATIF  EN  CIRGULAIRE 
CONTINU. 

On  emploie  pour  cette  transformation  la  disposition  re- 
présentée fig.  24. 

A  est  une  roue  d'engrenage  montée  sur  le  même  arbre  qu'un 
tambour  portant  une  corde  enroulée ,  à  l'extrémité  de  lacpielle 
est  an  poids  Q. 

B  est  un  levier  analogue  è  celui  de  la  (îgure  22 ,  et  muni  de 
deux  barres  A  crochet  qui  agissent  alternativement  sur  la  cir- 
conférence de  la  roue  A,  et  la  font  tourner.  Cette  disposition 
p«iit,  fiomm  m  U  T<^t»  ém  jumbî  «mployfte  fmx  la  tmiiforo 


^8  pEUXlàMB  PÂRTIB.  LITBB  II. 

matioD  en  mouvement  rectiligne  contina ,  car  le  poids  | 
monte  verticalement. 

g  4*    *"'   MOUVEMENT   CIRCULAIRB    ALTBAMATIF  EN  GIBCI7LAi||| 
ALTERNATIF. 

Cette  transformation  t'opère  au  moyen  de  la  dispotition  n 
présentée /S^.  i5.  i 

A  B  est  un  levier  doné  d*un  mouvement  circolaire  alternad 
autour  du  centre  a.  £n  B  est  une  portion  de  roue  d'engre* 
uage  communiquant  avec  un  pignon  G,  monté  sur  an  arbf^ 
portant  le  volant  D. 

On  emploie  cette  disposition  pour  opérer  des  pressions  iiH 
stantanées  comme  dans  les  machines  à  estamper. 

CHAPITRE  m. 

COMPOSITION     DES     PIEGES    GENERALES     DES 

MACHINES.  I 

Si  nous  résumons  ici  la  série  des  pièces  générales  dont  nous 
avons  fait  mention  dans  les  chapitres  let  II  de  ce  livre  ,  uoas  | 
trouvons  qu'elle  comprend  : 

1^  Les  arbres ,  axes  et  tourillons  ;  i 

ao  Les  chapes ,  coussinets  et  clavettes  ;  I 

3^  Les  boulons  et  écrous  ; 

4®  Les  chapeaux  de  stufBng-box.  | 

5^  Les  douilles  droites  ou  à  charnières  ; 
6°  Les  manchons; 

7^  Les  supports,  chaises  et  crapandines  ; 
8^  Les  manivelles  et  leurs  boutons  j 
9^  Les  bielles  et  leurs  chapes; 
lo®  Les  balanciers  et  les  leviers; 
11^  Les  pistons  et  leurs  tiges; 
12^  hes  galets  et  les  glissoirs  ; 
i3<^  Les  poulies  plates  et  à  gorge; 
i4^  Les  parallélogrammes; 
1 5^  Les  roues,  les  pignons  et  les  crémaillères; 
i6*  Les  excentriques. 

Nous  allons  définir  succinctement  les  principales  fonctions 
de  ces  pièces  et  les  formes  qui  en  découlent,  renvoyant ,  pour 
les  détails  de  construction ,  à  notre  Manuel  du  Consti-ucteur 
fie  machines  locomotives^  faisant  partie  de  VEncyclopédie^Roret. 

S  1**.  —  ARBRES,  AXBS  ET  TOURILLONS. 

Vu  arbre ^  en  générait  est  un  cylindre  à  tactioa  circolairei 


tbontet  SUT  lui-même  dans  un  support,  y  étant  donë  d'un 
numvemeutsoitcontiDUySoit  alternatif,  et  servant  à  transmettre 
cemoavement  d'une  pièce  à  une  autre  située  sur  sa  longueur. 

Un  axe,  au  contraire,  est  un  cylindre  d'une  petite  longueur, 
filé  dans  une  pièce  et  servant  à  supporter  cette  pièce,  qui 
toome  avec  lui,  ou  à  en  supporter  d'autres  qui  tournent  au- 
tour de  ]m. 

Un  tourillon  est  la  portion  de  l'arbre  ou  de  1  axe  où  a  lieu 
l'assemblage  de  la  pièce  dans  laquelle  s'effectue  le  mouvement» 

Les  arbres  et  axes  n'ayant  besoin  d'être  ronds  qu'à  l'en- 
droit des  tourillons ,  l'autre  portion ,  dite  corj)t ,  peut  être  à 
section  polygonale  quelconque. 

B  (  Pi.  X,  figi'  ^^)  est  un  arbre,  ayant  pour  tourillons  A  A*. 

b  (PL  Xl,Jig,  ai)  est  un  axe  supportant  un  balancier,  et 
oscillant  dans  deux  supports  placés  à  cbaque  extrémité. 

Les  arbres  sont  en  fonte  ou  en  fer  ;  les  axes  sont  le  plus 
souvent  en  fer. 

Dimensions  proportionnelles,  La  longueur  des  tourillons 
des  arbres  et  axes  varie  entre  i.a  et  i.5  fois  leur  diamètre; 
1 . 3  est  le  nombre  le  plus  convenable. 

8    3.  —  CHAPES,  COUSSINETS  ET  CLAVETTES. 

Les  coussinets  de  chapes  a  et  a'  {Pi,  XIII ,  fig.  i,  y,  3, 4  et  5) 
sont  des  pièces  en  bronze,  destinées  à  recevoir  les  tourillons 
des  axes,  et  à  suppléer  constamment  à  l'usure  provenant  du 
frottement  qui  a  lieu  pendant  le  mouvement. 

Les  chapes  b  sont  des  pièces  en  fer  plat,  destinées  à  relier 
les  coussinets  aux  pièces  mobiles  qui  tournent  autour  des  axes. 

Les  clavettes  c  sont  des  pièces  en  fer  plat,  destinées  à  main- 
tenir les  cbapes  sut  les  pièces  mobiles  tournant  autour  des 
axes,  et  les  coussinets  toujours  serrés  contre  leur  axe. 

Les  coussinets  sont  garnis  de  joues  qui  les  empêchent  de 
sortir  de  la  chape  dans  laquelle  ils  sont  enchâssés.  Ils  possè- 
dent, entre  enx,  un  petit  écartement  ménagé  pour  le  serrage  , 
au  fur  et  à  mesure  qu'ils  Vuseo t.  Afin  qu'ils  ne  puissent  pas 
rester  fixes  dans  la  chape,  pendant  la  rotation  de  la  pièce 
mobile,  ce  que  leur  frottement  sur  Taxe  tend  à  occasioner,  on 
leur  donne  pour  section  extérieure  une  figure  d'autant  plus 
rapprochée  du  quarré,  que  cette  tendance  à  rester  fixes  se  ma- 
nifeste plus  ;  ainsi,  dans  les  chapes  de  bielles  de  locomotives, 
on  en  est  arrivé  à  faire  les  deux  coussinets  à  section  quarrée , 
Undis  que ,  dans  la  plupart  des  cas,  on  les  fait  en  ogive,  on 


8o  OBUXlèME  PARTIE.  LIVRE  II.  I 

à  huit  pans,  poar  celui  d'à  haut,  celui  du  bas  étant  quani, 
pour  porter  sur  la  pièce  d'assemblage  et  de  serrage. 

Les  clavettes  sont  inclinées  sur  leur  face  de  contact,  di 
manière  à  faire  coin  pour  le  serrage;  on  distingue  : 
La  clavette, 
La  contre-clavette. 

La  clavette  sert  à  opérer  le  serrage  des  coussinets  ;  la  con- 
tre-clavette sert  à  maintenir  l'écartement  des  extrémités  de 
la  chape ,  et  est  munie  à  cet  effet  de  deux  ressauts  extérieurs. 

La  chape  est  augmentée  d'épaisseur  à  la  tête  et  à  Tendroit 
des  clavettes;  à  la  tête,  parce  que  c'est  le  point  où  on  courbe 
le  fer  sous  un  angle  assez  aigu  ;  et  aux  clavettes ,  parce  qu'A 
faut  que  la  section  du  fer,  à  Teudroit  des  trous  de  clavette, 
soit  égale  à  celle  des  autres  endroits. 

Dimensions  proportionnelles.  La  figure  i  donne  les  dimen- 
sions proportionnelles  d'une  chape  munie  de  ses  coussinetset 
clavettes,  le  diamètre  du  tourillon  étant  pris  pour  unité  et 
compris  entre  a  5  et  loo  millimètres  (i  i  lig.  et  3  pouc,  8  lign.) 
inclusivement.  Au-dessous  de  ces  dimensions ,  certaines  par- 
ties demandent  à  être  renforcées  ;  au-dessus ,  au  contraire,  ces 
parties  demandent  à  être  diminuées. 

8    3.  —  BOULONS  ET   ÊCROUS. 

Les  boulons  et  écrous  sont  des  pièces  destinées  à  opérer  l'as* 
semblage  à  joints  superposés  des  pièces  à  faces  planes. 

Dans  un  boulon  on  distingue  :  la  tête,  le  corps  et  \eJileU 

La  tête  est  tantôt  quarrée ,  tantôt  hexagonale,  tantdt 
ronde,  suivant  la  position  où  il  doit  figurer.  Le  corps  est  tou- 
jours rond,  et  a  pour  diamètre  le  diamètre  extérieur  du  filet 
de  vis  qui  le  termine. 

On  distingue  deux  espèces  d'écrous,  savoir  : 
Les  écrous  quarrés , 
Les  écrous  à  six  pans. 

Les  écrous  quarrés  s'emploient  rarement  dans  les  assem* 
blages  soignés  ;  généralement  ils  ne  figurent  que  dans  les  pa^ 
ties  cachées  des  machines. 

Les  écrous  à  six  pans  ioût  simples,  façonnés  ou  à  chapeai 

Les  figures  3i,  3a,  33,  34,  35,  36  et  3y,  P/.XIf, représentent 
une  série  d'écrous  et  un  boulon. 

Dimensions  proportionnelles.  Quelle  que  soit  la  forme  de  Ij 
tête  et  de  l'écrou,  leur  épaisseur  ne  dépasse  jamais  la  dimea- 
sion  da  diamètre  4a  boulon  anqnel  ils  appartiennent.  Le: 


PIBGS*  6ÉMBAAI.BS  DES  lUCtailES:  8l 

éeroos  et  têtes  quarréct  ont  pour  côté  une  foii  et  demie  ce 
diamètre  ;  les  écrons  et  têtes  à  six  pans  ont,  poar  rayon  du 
cercle  inscrit,  deux  fois  ce  diamètre. 

Le  pas  da  filet  Tarie  entre  le  sixième  et  le  dixième,  en 
ODoyenoe  le  huitième,  du  diamètre  du  boulon i  plus  ce  dia- 
mètre est  gros ,  plus  le  pas  est  petit. 

S  4<  —  CHAFEADX  DE   STUFPiilO-BOZ  ,  OO   PRISSB-érOUntS* 

Lescbapeanx  de  stnffing-box  sont  des  appareils  destinés  à 
comprimer  les  étonpes  que  l'on  place  dans  les  stuffing-box  ponr 
empédier  la  communication  directe  entre  deux  milieux  sëpa* 
rés  par  une  cloison  que  traverse  une  tige  mobile.  Les  figures 
39  et  3o{  PL  Xa. ,  représentent  un  chapeau  de  ce  genre.  Ils  sont 
géDéralement  en  bronze  pour  de  petits  diamètres,  et  en  fonte 
ponr  des  diamètres  dépassant  80  millimètres  (3  pouces);  ils 
s'assemblent  avec  le  stuifing-box,  soit  à  vis,  comme  dans  les 
pompes,  s(Mt  à  boulons ,  comme  dans  les  cyKndres  à  vapeur. 

Dimensions  proportionnelles.  Il  n'existe  pas  de  dimensions 
proportionnelles  entre  les  différentes  parties  de  ces  pièces; 
nous  renvoyons  à  notre  Manuel  du  Constructeur  de  machines  lo' 
comotives,  fiâsant^TtiedeYBncyclopédie'Roret,  ponr  les  di- 
mensions de  toutes  les  parties,  suivant  le  diaçiètre  intérieur. 

g   5.  —  DOUILLES. 

Les  douilles  (P/.  XIII, /^.  i4et  i5)  sont  des  pièces  destinées 
à  assembler  deux  tiges  bout  à  bout  Lorsque  ces  deux  tiges  se 
meuvent  rigoureusement  en  ligne  droite ,  rune  d'elles  est  sou- 
dée à  l'extrémité  de  la  douille,  et  fait  corps  avec  elle  {PL  X, 
fy'  70).  Lorsqu'au  contraire,  lune  des  tiges  est  douée  d'un 
mouTcment  circulaire  alternatif  autour  du  point  de  contact  des 
tiges,  alors  la  douille  se  fait  k  charnière  (PL  Xin,  fif.  i4 
et  i5),  et  s'assemble  avec  une  fourchette  double  {PL  XIU,^. 
16  et  17)  qui  termine  Tune  des  deux  tiges. 

Dimensions  proportionnelles.  Voir  la  figure  dans  laquelle  le 
diamètre  intérieur  est  pris  pour  unité.  Ces  dimensions  pro- 
portionoelles  peuvent  servir  entre  10  et  120  millimètres  (5  U* 
goes  et  4  ponces  5  lignes). 

g  6.  —  nauchons. 

Les  manchons  sont  des  appareils  destinés  à  relier  denz 
arbres  situés  sur  le  prolongement  l'un  de  l'autre. 

On  distingue  deux  espéras  de  manchons  : 
Les  manchons  fixes , 
Les  manchons  à  embrayage. 

Ingénieur  Civil,  tome  2,  B 


8)  I^ÊUXlBIltà  PAAtlfi.   LiVR«  1^ 

Les  premiers  sont  à  demeure  sur  les  Arbres;  les  seconds 
sont  mobiles  en  totalité  ou  en  partie,  et  servent  à  interrompre 
et  rétablir  à  volonté  la  communication  entre  deux  arbres. 

C  {PL  ^tfitf'  43 ,  44 et  45  )  est  un  manchon  fixe,  de  deux 
pièces,  pour  arbres  ronds.  On  les  construit  aussi  d'une  seule 
pièce,  et  ce  sont  les  meilleurs;  généralement  ils  ont  pour  sec- 
tion intérieure  la  section  extérieure  des  arbres  qu'ils  relieot. 

Dans  le  cas  où  ils  sont  doubles  {fiq.  43),  on  a  soin  d«  termi' 
ner  l'un  des  arbres  par  un  petit  axe  </,  entrant  dau$  l'autre, 
afin  que ,  si  le  manchon  vient  à  se  desserrer,  l'arbre  non  sup- 
porté ne  tombe  pas. 

c{Pl.  Xll, fiq.  26)  est  un  manchon  d'embrayage  dont  nous 
parlerons  plus  loin. 

Les  manchons  sont  généralement  en  fonte;  quelquefois, 
cependant ,  on  les  fait  en  fer  forgé  pour  des  arbres  en  ce  mé- 
tal d'un  très-petit  diamètre. 

8   7.  —  SUPPORTS,  PALIERS,  CHAISRS    ET   CRAPADDINES. 

On  nomme  supports,  les  appuis  des  pièces  mobiles  des  ma- 
chines. 

Nous  avons  donné  (page  56  )  la  définition  des  paliers, 
chaises  et  crapaadines;  il  ne  nous  reste  plus  maintenant  qu'à 
en  étudier  les  fonctions. 

Le  palier  [PL  XII,  /<;.  27  et  28)  se  compose  de  trois  parties, 
savoir  :        Le  chapeau  , 
Le  corps. 
Le  patin. 
Le  patio  sert  à  fixer  le  palier  sur  la  pièce  à  laquelle  il  s'as- 
semble, au  moyen  de  deux  boulons  placés  dans  les  trous  m  a. 
Le  corps  supporte  l'arbre  dans  un  coussinet  surmonté  d'un 
autre  coussinet  semblable,  maintenu  en  place  par  le  chapeau 
qui  s'assemble  avec  le  corps  a»  moyen  de  deux  boulons. 

Une  des  précautions  les  plus  indispensables  à  prendre, 
quand  ou  construit  un  support,  c'est  de  faire  pénétrer  le  cha-  , 
peau,  avec  son  coussinet,  dans  le  corps,  afin  d'éviter  le  mou- 
vement qu'il  lend  à  prendre  sitôt  que  le  centre  de  l'arbre 
qu'il  supporte  est  un  peu  dérangé. 

Les  boulons  d'assemblage  du  chapeau  avecle  corps  sont  à  tête 
noyée  ou  à  clavette.  Pour  les  petits  paliers,  la  tète  noyée  aeprû* 
sente  pas  beaucoup  d'inconvénients,  parce  que  la  manœuvre 
en  est  facile;  mais,  pour  les  grands,  elle  est  tout-à-fait  mau- 
vaise, parce  qu'il  n'est  pas  rare  de  voir  les  boulons  se  casser 


VlèCBS  CÉNiftAlES  DES  MACRlHU.  8S 

poidaiit  le  serrage  des  écrous,  et  alors  il  devient  très-diffiGile 
de  les  remplacer  par  d'autres;  tandis  qu'avec  des  clavettes 
riea  n'est  pins  simple. 

Lm  coussinets  des  supports  peuvent  conserver  les  mêmes 
formes  et  dimensions  proportionnelles  que  ceux  des  chapes 
de  bieltes,  tant  que  le  diamètre  intérieor  ne  dépasse  pas 
10 centimètres  (4  pouces).  Aa-delà,  il  fant  diminuer  les  épais- 
seurs, et  souvent  remplacer  la  section  en  ogive  par  un  octo- 
gone à  peu  près  régulier. 

Dimensions  proportionnelles.  LesBçnres  37  et  38  donnent  les 
dimensioDa  proportionnelles  que  1  on  peut  adopter  dans  les 
supports  dont  le  diamètre  ne  dépasse  pas  10  centimètres 
(4  ponces). 

Les  chaises  (PL  X,fi§>  5o) ,  destinées  le  plus  généralement  à 
supporter  des  arbres  de  peu  de  poids,  sont  des  pièces  qa'il 
faut  construire  très-légères,  et  d'un  aspect  d'autant  pins 
agréable  qu'elles  sont  toujours  en  vue. 

La  principale  particularité  des  chaises  consiste  dans  la  ma- 
nière dont  le  chapeau  s'assemble  avec  le  corps.  Cet  assemblage 
est  représenté  sur  une  échelle  plus  grande  dans  la  figure  5i. 
a  est  nne  clavette  à  section  parallémgrammique  et  pyrami- 
dale, portant  à  la  fpis  dans  le  corps  de  l'arbre  et  le  chapeau  , 
de  manière  que  ce  dernier  descende  verticalement  quand  on 
lâchasse.  Le  chapeau,  ainsi  maintenu  serré  contre  son  cous- 
sinet, empêche  1  arbre  de  se  soulever,  et  est  forcé  en  même 
temps  par  l'arbre  de  rester  eu  place. 

Les  crapandines  {PL  X,/^.  5»  et  53)  se  composent  de  trois 
parties  principales,  savoir  ; 
Le  patin, 
La  botte. 
Le  culot. 

La  botte  A  est  encastrée  dans  le  patin ,  qni  la  maintient  en 
place  au  moyen  de  deux  coins  B  et  de  quatre  vis  D.  Par  les 
coins,  on  la  feit  monter  ou  descendre  à  volonté,  et  par  les 
vis  on  la  manœuvre  dans  le  plan  horizontal. 

Le  culot  ou  grain  c,  qui  reçoit  tont  le  poids  de  l'arbre,  se 
fait  en  acier  trempé,  ainsi  que  le  tourillon  qni  porte  dessus, 

La  boite  est  en  bronze ,  et  d'un  diamètre  égal  à  celui  du 
U>nrillon. 

Une  des  dispositicms  les  meilleures  pour  faire  usage  des 
crapandines,  et  les  fiûre  servir  longtemps,  c'est  de  faire  pas- 
ser farbre  qu'elles  supp<Mrtent  dans  an  palier  ordinaire,  mis 


84  DEUXIÈME  PARTIS.   UVKÈ  II. 

dans  le  Tolsinage  et  empêchant  toute  pression  contre  les  paroil 
de  la  botte;  alors  les  vis  deviennent  inutiles,  et  il  n'y  a  que  te 
culot  qui  fati^e. 

S  8.   -«-  MANIVSIXBS. 

Les  manivelles  {PI.  Xni,fy,  18  eta9)  sont  tantôt  en  fonte, 
tantôt  en  fer  forgé.  Pour  les  machines  de  terre,  elles  sont  le 
plus  souvent  en  fonte;  pour  bateaux, au  contraire,  elles  sont 
presque  toutes  en  fer  forgé.  Dans  les  locomotives, les  mani- 
velles font  partie  de  Tessieu  motear|  dit  essieu  coudés  cet  es« 
sieu  est  toujours  en  fer  forgé. 

On  considère  dans  la  manivelle  trois  parties,  savoir  : 
La  téta, 
Le  corps , 
Le  moyeu. 

La  tête  est  la  partie  avec  laquelle  s'astemblt  lo  bouton  en 
far  forgé  a. 

Le  corps  est  fai  partie  comprise  entre  la  télé  et  le  moyen. 

Le  moyeu  est  la  partie  avec  laquelle  s'assemble  l'arbre. 

Dimensions  proportionnettes.  Quand  les  manivelle»  sont  ea 
fonte,  on  donne  à  la  tête  un  diamètre  égal  à  trois  fois  celui 
du  bouton ,  et  une  hauteur  égale  à  deux  fois  ce  diamètre. 

Le  moyen  a  pour  diamètre  i  .6  fois  celui  de  l'arbre  qui  entre 
dedans,  et  pour  hauteur  1.9  fois  ce  même  diamètre. 

Le  corps,  qui  se  compose  d'une  plaque  et  d'une  nerver»  forts 
perpendiculaires  entre  elles ,  a  pour  épaisseur,  à  la  |daque,  un 
quart  de  l'épaisseur  du  moyeu;  c'est-à-dire,  0.3  du  diamètre 
de  l'arbre.  Les  lignes,  limites  de  cette  partie ,  se  détermineot 
comme  Findique  la  figure. 

Quant  au  rapport  entre  le  diamètre  de  l'arbre  et  celni  du 
bonton ,  il  n'en  existe  pas  de  bien  tranché  ;  nous  renvoyons, 
pour  ce  sujet,  au  tableau  placé  dans  l'Atlas  de  notre  Manuei 
du  Constructeur  de  locomotives  et  donnant  les  diamètres  dei 
arbres  et  boutons  de  manivelles  peur  différentes  foreee  de 
machines  en  chevaux^ 

Quand  les  manivelles  sont  en  fer,  leurs- dimensions  varient 
su  vaut  la  nature  du  métal  de  l'arbre.  Si  l'arbre  est  en  for,  oa 
peut  conserver  les  mêmes  relations  au  moyeu  que  pour  arbre 
et  manivelle  en  fonte  ;  s'il  est  en  fonte,  au  contraire ,  les  di- 
mensions de  la  manivelle  doivent  être  déterminées;  car  alors 
le  diamètre  de  larbre  est  plus  grand,  bien  que  b  forcée 
vaincre  soit  toujours  la  méifite. 


PIÀCES  GENERALES  D£S  MACBIHES.  8S 

§  9.    —    BIELLES. 

Les  bielles  {PL  Wll,  fig.  97  et  a8)  sont  des  pièces  destinéesà 
transformer  un  mouvement  alternatif,  soit  rectiligne,  soit  cir- 
calaire,  en  nu  mouvement  circulaire  continu  ;  par  ce  motif, 
)a  bielle  est  le  compagnon  indispensable  de  la  manivelle;  par« 
tout  où  il  y  a  l'une,  il  y  a  aussi  Tautre. 
On  distingue  deux  espèces  de  bielles  : 
Les  bielles  à  tête  et  fourcbette , 
Les  bielles  à  deux  têtes. 
Les  premières,  qui  sont  exclusivement  employées  qnand 
on  transmet  le  mouvement  à  la  manivelle  par  l'intermédiaire 
du  balancier  et  de  la  bielle,  sont  semblables  à  celles  delà 
%are.  La  fonrcbetfe  se  termine  par  deux  chafies  munies  de 
leurs  coussinets    et  prenant  les  deux  extrémités   d'un  den 
tourillons  extrêmes  du  balancier. 

Les  bielles  sont  en  fonte,  fer  ou  bois;  dans  les  trois  cas 
elles  se  terminent  toujours  par  des  têtes  et  fourchettes  métal- 
liques. 

Dans  les  locomotives  on  emploie  des  bielles  en  fer  à  deux 
têtes. 

Quand  on  veut  que  la  bielle  ait  peu  de  poids,  on  la  cons» 
truit  en  fer  de  la  manière  suivante  : 

On  prend  six  ou  buit  barres  de  fer  rond,  de  même  diamè« 
tre,  que  Ton  réunit  en  faisceau  autour  d'une  barre  de  fer  rond 
«le  diamètre  plus  fort  et  munie  d'anneaux  pleins  en  fer,  dis- 
tancés suffisamment  les  uns  des  autres.  Ces  anneaux,  percés 
•le  trous  pour  recevoir  les  barres  formant  faisceau,  sont  da 
diamètres  différents,  de  manière  que  les  barres  égales  étant 
en  place,  forment  une  surface  extérieure  itombée  vers  le  mi- 
lieu, dans  le  même  genre  que  In  nervure  de  la  bielle  repré- 
sentée dans  la  figure  27.  On  soude  alors  les  extrémités,  de  ma- 
nière à  ne  former  que  deux  bouts,  d'un  seul  morceau  chacun  ; 
puis,  qnand  cela  est  fait,  on  rapporte  deux  têtes ,  soit  à  four- 
chette, soit  simples,  que  l'on  soude  également  à  ces  extrémités, 
tes  bielles  étant  des  pièces  successivement  soumises  à  la 
traction  et  à  la  pression,  il  est  bon,  quelle  que  soit  la  matière 
employée  à  les  confectionner,  de  les  munir  d'un  renflement 
au  miàen.  Quand  elles  sont  en  fer,  on  les  fait  à  sections  ron- 
des et  croissantes,  depuis  les  têtes  jusqu'au  milieu;  quand 
elles  sont  en  foute,  on  les  fuit  cylindriques,  d'un  bout  à  l'au- 
tre, et  ou  les  munit  de  nervures  convexes ,  comme  l'indiquQ 
la  figure  27. 


86  DSDXIBMB  PARTIS.   LITRB  II.  ^ 

Un  des  principaux  inconvf^nients  des  bielles,  c'est  d'exiger 
une  régularité  parfaite  dans  le  montage  du  balancitr  etsor- 
tont  de  la  manivelle.  Si  l'une  de  ces  deux  pièces  ne  se  meut  pu 
rigoureusement  dans  le  plan  du  mouvement,  il  se  produit  dans 
la  bielle  une  torsion  qui  réagit  sur  les  coussinets  et  les  détruit 
promptement. 

Pour  remédier  à  cet  inconvènienti  M.Edwards»  de  ChaiUot, 
a  imaginé  la  téte^e  bielle  représentée  PL  XllI,/^.  39,  3o, 
3i ,  3a  et  33.  Elle  est  indépendante  da  corps  et  permet  à  ce 
dernier  de  tourner,  sans  qu'il  y  ait  torsion^  ni,  par  consé- 
quent, réaction  sur  les  consstnets.  Poar  quelques-unes  de  ses 
bielles,  M.  Edwards  a  poussé  la  précaution  jusqu'à  remplacer 
le  bouton  cylindrique  de  la  manivelle  par  un  bouton  sphé- 
rique,  qui  a  l'avantage  de  permettre  à  la  manivelle  de  tour- 
ner dans  un  plan  tout  entre  que  celui  du  mouvement ,  saos 
que  la  bielle  en  soit  le  moins  do  monde  afFectée. 

Ce  mode  d'exécution  de  la  bielle  est  fort  bon  ;  seulement  il 
coûte  fort  cber  et  n'est  pas  aussi  solide  que  la  bielle  d'un  seul  1 
morceau.  Autrefois,  quand  les  diverses  parties  des  machines  j 
à  vapeur  étaient  posées  sur  de  la  maçonnerie,  quelque  liiea  | 

3 ne  fût  fait  le  montage,  le  tassement  amenait  toujours daj 
érangement  dans  lès  mouvements  relatifs  de  la  manivelle  et 
du  balancier.  Aujourd'hui,  il  n'en  est  plus  que  rarement  ainsi* 
et  on  fiiit  son  possible  pour  que  toutes  les  parties  soient  reliées 
entre  elles  et  solidaires  les  unes  des  autres  ;  alors  le  tassement 
des  masses  n'étant  pins  à  craindre,  si  la  machine  est  bien 
montée,  elle  reste  dans  cet  état  jusqu'à  ce  qu'on  la  dérange 
volontairement  ;  mais  il  faut  qu'elle  soit  bien  montée,  et  cela 
s'obtient  facilement,  si  l'on  n'emploie  que  de  bons  ouvrier 
pour  cette  opération. 

§   10.    >-    BALANCISn9  ET  LETitlU. 

Le  balancier  (P/.  XIII  ,/^.  90)  et  le  levier (P/.Xin,/^.  1 1  et 
T  a)  sont  des  pièces  destinées  à  transmettre  un  mouvement  ai* 
ternatif,  soit  rectiligoe,  soit  circulaire,  étant  doués  enx- 
mêmes,  quel  que  soit  le  cas,  d'un  mouvement  circulaire  alter* 
natif. 

Les  balanciers  sont  spécialement  employés  pour  de  grande 
forces  à  transmettre  ;  les  leviers  s'emploient  pourcomoiuniqua 
le  mouvement  à  des  pièces  qui  n'exigent  que  peu  de  foret. 

Les  balanciers  sont  généralement  en  fonte,  et  les  leviers  gé 
néralement  en  fer.  Les  balanciers  sont  à  bras  de  levier  doa 

^  f  les  leviers  sont  à  bras  de  levier  simple  ou  double. 


FiBCia  êàstétiAiXB  des  hachimis.  87 

Dans  les  machines  à  Tapeur,  le  balancier  est  muni  de  plu- 
fiieun  axes  parallèles  les  uns  aux  autres.  Autrefds  qu'on  n'a- 
vait pas  d'appareils  convenables  pour  aléser  ce  genre  de 
pièces ,  il  arrivait  fort  souvent  que  les  trous  des  axes  n'étant 
pas  parallèles ,  ces  derniers  ne  l'étaient  pas  non  plus ,  et  il  en 
résultait  une  détérioration  des  coussinets  pendant  la  nuirche 
delà  machine.  Four  remédier  à  cet  inconvénient,  on  eonstrui- 
sait  des  Balanciers  à  boules  de  différents  systèmes  ;  les  figures 
21,33,'  33,  i4»  35  et  26,  PL  XIII,  représentent  celui  que 
M.  EdwardSydeChaillot,  adaptait  è  sa  bielle.  Aujourd'hui,  on  a 
des  alésoi^  à  charriot  qui  permettent  d'aléser  un  nombre  quel- 
conque de  trous  parallèles  avec  une  exactitude  mathématique. 
Il  en  résulte  que,  si  la  bielle  n'est  pas  exposée  à  changer  de 
mouvement,  par  suite  du  tassement  des  ma^nneries,  la  boule 
n'est  pas  nécessaire. 

La  figure  30  indique  les  dimensions  proportionnelles  des  dif- 
liérentes  parties  du  balancier;  quant  aux  épaisseurs,  nous  ren* 
voyons  an  tableau  placé  dans  FAtlas  de  notre  Manuel  du  Con» 
siructeurde  locomotives^  faisant  partie  de  XEncyclopéilie-RoreU 

Les  figures  1 1  et  1 1  indiquent  également  les  dimensions  pro- 
portionnelles des  différentes  parties  d'un  levier  en  fonction  des 
diamètres  des  trous.  Quantau  rapport  qui  doit  exister  entre  les 
diamètres  des  trous ,  on  peut  le  déterminer  de  la  manière  sui- 
vante : 

On  a,  pour  déterminer  le  diamètre  de  l'arbre  : 

n     14 
A  étAnt  la  quantité  de  travail  transmis  dans  un  temps  donné, 
et  n  le  nombre  de  tours  dans  le  même  temps. 

Soient  /  la  longueur  du  levier,  de  centre  en  centre,  et  Q  le 
poids  suspendu  à  Textrémité ,  on  a  : 

QXSTrfXn—A 
On  a,  poar  déterminer  le  diamètre  datourilloki  : 

d=3.2(9/uQ)V3 

d'où:  d'^Sa.SXVwQ 

Cl  :  Q  sa= 

32.8  X  9 

OiiiMSii:       Q«--A_. 
2  ^(n 


83 


»                                DEUXIEME  PARTIE  «   UVRE  11. 

On  en  déduit*      .    ^       _^       **^' 

2^1»            32!.8X» 

52.8Xtf 

32.8  X  y 

9 

=  0.44^5 

et:  D=0.76d(/i 

D,  d  et  I  exprimés  en  centîoièlres. 

Pour  des  valeurs  données  à  deux  des  trois  quantités  D,  d,  /, 
on  obtient  des  valeurs  correspondantes  pour  la  troisième.  Nous 
donnons  ci*dessous  un  tableau  des  valeurs  relatives  de  D  et  </ 
pour  différentes  valeurs  de  /. 

Tableau  des  diamètres  el  longueurs  des  leviers  correspondants. 

DIAMÈTRES. 
LONGUBUBS. 


l 

r*  ccniimèlres 
10 
45 
20 
«5 

no 

40 
45 
50 
GO 
70 
80 
90 
100 


D 

1.5 

1.8 

1.9 

21 

2  22 

25G 

2.no 

2.60 
2  70 
2  80 
5  00 
3.U 

o.r.o 

Ô.4II 
3.54 


g    11.    —    PISTONS   ET  TIGES. 

Les  p  istons  sont  des  obturateurs  mobiles  dans  uu  cylindre 


PIÈCES  oéiâRAUM  DK»  WAOllllS.  89 

01 BB  prime,  munis  d'âne  tige  dont  ib  teçeivent  le  numve* 
DKDt  qu'ils  ooramnniqaent  au  flatde  renfermé  dans  la  même 
capidté,  ou  à  laquelle  ils  communiqaent ,  au  contraire,  le 
moavement  qu'ils  ont  reçu  de  ce  fluide. 
Il  eiiste  trois  espèces  principales  de  pistons  : 
Les  pistons  à  eau  , 
Les  pistous  à  vapeur , 
Les  pistons  à  air. 
Dans  les  trois  cas ,  on  considère  deux  parties  principales 
dans  on  piston ,  savoir  : 
Le  corps, 
La  garniture.  ^ 
Le  corps  da  pistpn  est  robturateor»  proprement  dit,  nu 
par  la  ti^ 

La  garniture  est  destinée  à  rendre  bermétiqne  on  étanche, 
la  portion  du  piston  en  contact  avec  le  cylindre  on  prisme 
dans  lequel  il  se  ment 

Le  corps  varie  de  forme  et  de  construction ,  suivant  le 
mode  d'action  du  piston. 

La  garniture  varie  de  composition,  suivant  la  nature  du 
floide  avec  lequel  le  piston  est  en  contact. 

1*  Pistons  à  eau. 

Les  pistons  à  eau  sont  pleins  on  à  clapets. 

Pistons  pleins, ^  ~  Ce  sont  ceux  que  Von  emploie  dans  les 
pompes  aspirantes  et  foulantes,  pour  lalimentation  des  chau* 
dières  à  vapeur,  ainsi  que  dans  les  machines  à  colonne  d'eau. 

Dans  le  premier  cas ,  ils  fonctionnent  tantôt  dans  l'eau 
chaude  et  tantôt  dans  l'eau  froide  ;  les  figures  34  et  35,  PI,  XIII, 
lepTMitent  un  pistQn  de  ce  genre,  destiné  à  se  mouvoir 
dans  une  boite  à  étoupes.  Le  plus  souvent,  on  se  contente  de 
faire  le  piston  d'un  seul  morceau  avec  sa  tige  (P/.  XIV  ,/^.  1), 
le  reliant  à  la  tige  motrice  au  moyen  d'une  douille  ordinaire. 

Lorsque  le  diamètre  du  corps  de  pompe  est  grand ,  comme 
dans  les  machines  à  colonne  d'eau,  au  lieu  de  faire  mouvoir 
le  piston  dans  une  botte  à  étoupe,  on  le  mnnit  d'une  garni* 
turede  chanvre  {PI.  XIV,  fig.  a  et  3),  et  on  alëse  le  cylindre. 

Pistons  à  clapets.  —  Les  pistons  à  clapets  sont  spécialement 
employés  dans  les  pompes  aspirantes  et  élévatoires. 

Lorsqu'ils  fonctionnent  dans  fean  froide,  on  leur  donne 
Tone  dû  formes  représentées  dans  les  figures  6, 7, 8, 9,  lo^  1 1, 


99  DBUXtàMB  VA&Til.  LtVâB  tÙ 

13,  i3  et  i4)  parmi  lesquelles  les  figures  it  et  ts  seules  sont  à 
garniture  de  cbaavre,  toutes  les  autres  ayant  la  garniture  en 
cuir. 

Lorsqa'ils  fonctionnent  dans  Teau  chaude ,  on  peut  em- 
ployer, pour  un  petit  corps  de  pompe ,  le  piston  des  figures 
Il  et  1  a  dont  le  clapet  est  métallique  et  assemblé  à  charnière 
avec  le  corps.  Dans  les  pompes  à  air  de  machines  à  vapeur, 
on  emploie  généralement  le  piston  représenté  dans  les  figures 
1 6  «t  i6 ,  ou  celui  représenté  dans  les  figures  17  et  1 8, 
a®  Pistons  à  vapeur. 

Pendant  longtemps,  lorsqueies  machines  à  basse  presnon 
étaient  presque  exclusivement  employées,  les  pistous  à  va- 
peur étaient  à  garniture  de  chanvre  {fy.  19  et  ao). 

Plus  tard,  le  chanvre  présentant  l'inconvénient  de  s'accro- 
cher après  les  soufflures  des  cylindres,  on  adopta  le  piston,  à 
garniture  de  chanvre,  recouverte  de  deux  cercles  en  fonte,  re- 
présenté dans  les  figures  ai  et  aa.  Cette  disposition  très-avan- 
tageuse, dispensant  le  chanvre  de  frotter  constamment  sur  la 
snrfaice  du  cylindre,  s'appliqua  fort  utilement  aux  machines  à 
haute  pression  ;  les  figures  a  1  et  a  a  ne  sont  même  autre  chose 
que  le  piston  dont  M.  Stephensou  faisait  usage  dans  ses  loco* 
motives. 

Bien  que  les  ressorts  aient  Tinconvénient  de  se  détendre 
dans  la  vapeur,  ce  qui  leur  a  fait,  pendant  un  temps,  préférer 
le  chanvre ,  comme  dans  les  pistons  précédents ,  il  paraît 
néanmoins  que  décidément  les  ressorts  sont  ce  qu  il  y  a  de 
mieux  pour  faire  une  bonne  garniture,  et  aujourd'hui  on  les 
emploie  presque  exclusivement  partout.  Les  figures  a3,  a4t 
a5,  a6,  a7,  a8,  2g  et  3o  représentent  les  différentes  dispo- 
sitions de  pistons  à  ressort  qui  ont  été  et  sont  encore  em- 
ployées par  les  constructeurs.  Une  des  meilleures  est  celle  de» 
figures  a 7  et  a 8,  mais  ce  n'est  pas  la  plus  économique. 
3**  Pistons  à  air. 

Les  pistons  à  air  sont  généralement  destinés  à  souffler  de 
lair  froid.  On  les  construit  tantôt  à  garniture  de  chanvre, 
comme  dans  les  figures  a  et  3;  tantôt,  et  c'est  le  plus  soo- 
vent ,  à  garniture  en  cuir  {/ig.  33  et  34)*  Dans  ce  dernier  cas, 
le  piston  est  aussi  léger  que  possible;  le  cuir  est  tenu  en  place 
par  des  segments  en  bois  rapportés  et  serrés  par  des  boa- 
Ions  emmanchés  à  baïonnette  avec  le  corps  du  piston,  et  mu» 
njs  d  eccQus  de  part  et  d'antre ,  afin  que  si  l'un  des  écrogs 


piicKd  éiiÏBftAtfes  dba  MAcmm»;  §i 

«fntâ  se  desserrer,  Fantre  puisse  toujours  sèrféf  la  portion 
4t  gamilare  qu'il  tient  en  place. 

I    13.    —    OAI.ETS  ET  GLISSOIRS. 

Les  galets  et  gUssoirs  sont  les  pièces  de  communicatioi}  en- 
tre les  parties  mobiles  et  les  parties  fiies ,  en  tant  que  les 
pièces  mobiles  ne  tournent  point  autour  d*un  axe,  auquel  cas 
on  emploie  les  supports. 

Les  figures  3$  et  4o,  4t  et  43  ,  P/«  X,  donnent  un  exemple 
de  l'application  des  galets  à  la  direction  d'une  tige  de  piston 
à  vapeur  douée,  d'un  mouvement  rectiligne  alternatif.  Les 
galets  sont,  dans  ce  cas,  de  petites  roues  ed  fonte,  tantôt 
pleines,  tantôt  évidées  intérieurement,  et  roulant  entre  deux 
règles  en  bois ,  maintenues  parallèles  par  un  bâti  en  fonte 
construit  à  cet  effet. 

Dans  beaucoup  de  machines,  on  a  substitué ,  depuis  quel- 
ques années,  les  gUssoirs  aux  galets,  par  la  raison  que  ces 
derniers  n'ont  pas.la  faculté  de  rouler  aussi  facilement  qn'on 
pourrait  le  croire  au  premier  abord.  En  effet ,  s'il  n'existe  pas 
un  jeu  entre  les  goides  et  le  galet ,  ce  dernier,  ayant  autant 
d'adhérence  d'un  côté  que  de  Tautre,  glisse  au  lieu  de  tourner  ; 
il  en  résulte  qne,  comme  du  jeu  dans  le  mouvement  d'un 
galet  peut  occasioner  des  chocs,  on  préfère  employer  des 
glissoirs  dont  le  frottement  augmente  de  bien  peu  le  travail 
du  moteur. 

Les  figures  35,  36, 3;  et  38,  PL  XIV,  représentent  les  glissoire 
et  guides  de  glissoirs  employés  le  plus  généralement  dans  leslo* 
comotires.  Les  glissoirs  sont  eu  acier  et  fonctionnent  entre 
deux  lames  d'acier  maintenues  en  place  par  des  cornières  en 
cuivre  jaune  ou  en  fer  fixées  aux  entre-totscs. 

g    I  3.  —  POULIES. 

Les  poulies  sont  des  cylindres  mobiles  sur  leur  axe  et  des- 
tinés éî  transmettre  l'action  d'un  moteur  soit  à  un  arbre,, 
par  l'intermédiaire  d'nne  courroie,  soit  à  un  poids  suspendit 
à  rejtrémilè  d'une  corde  enroulée  sur  cette  poulie. 

Oo  distingue  deux  espèces  de  poulies  : 
Les  poulies  plates, 
Les  poulies  à  gorge. 

Les  poulies  plates  sont  pour  les  courroies;  les  pooîiiegli 
gorge  pour  les  cordes ,  et  ai^ssi  pour  les  courroies. 

L'action  des  poulies  à  courroies  n'est  pas  la  même  quç  celle 


93  OSUXIÈMB  PÂ&nB.  UVRS  11.' 

des  secondes.  Les  poulies  à  cordes  sont  çénérdement  des« 
tioées  à  opérer  des  tractions  dans  des  directions  différentes,  et 
n'ont  par  conséquent  à  résister  qu'à  la  composante  des  deuf 
tractions  opposées ,  laquelle  passe  toujours  par  le  centre  dl 
rotation  {StaUtf^,  page  t36,  tome  1*0- 

Les  poalies  à  courroies,  au  oontraire»  ont  Bon^Moletnent 
k  résister  à  la  composante  des  tractions  qu'opèrent  sur  ellfl 
les  deux  extrémités  de  la  courroie  qui  les  embraaae ,  mail 
«noore  à  la  torsion  que  tend  à  produire  la  charge  sapportéi 
par  l'arbre  qu'elles  mettent  en  mouTement.  Il  est  «^nc  impor^ 
tant  de  donner  de  la  force  aux  bras  des  poulies  plates  ,  dans  k 
plan  de  la  rotation,  beaucoup  plus  que  pour  les  poolieiè 
gorge 

La  figure  1 6,  PI.  XU ,  reptésaote  une  poulie  plate  pour  6oa^ 
roies.  Sa  surface  extérieure  est  légèrement  bombée,  afin  <{oê 
la  courroie  ne  passe  pas  indifli^mment  d'un  côté  de  la  pou< 
lie  à  l'autre  et  reste  sur  le  milieu. 

Les  figures  44  et  4^  »  P^'  ^IV,  représentent  une  poolie  à 
gorge  pour  cordes ,  telle  qu'on  les  emploie  dans  les  mines  pour 
l'extraction  de  la  bouille. 

I    l4.  — .  PARALLéLOGftAMMGS. 

Les  parallélogrammes  sont,  comme  nous  l'ayons  vu  dans 
les  transformations  de  mouvement  >  des  appareils  destinés  à 
transformer  un  mouvement  rectiligne  alternatif  en  circulaiie 
alternatif. 

Ils  se  composent  des  pièces  suivantes ,  savoir 
Deux  grandes  chapes. 
Deux  chapes  de  pompe  à  air. 
Deux  guides. 
Deux  contre- guides , 
Une  lunette, 
Deux  axes. 

La  figure  ai,  PL  Xi,  représenle  un  paraUéiogmmme  as* 
semblé. 
Les  grandes  chapes  {PL  XIII, /^f.  3)  sont  de  constructioft 
,    .  'elle 


analogue  à  celle  des  têtes  de  bielles  ;  elles   conservent  les 
mé^es  proportions,  seulement  elles  sont  pltas  longues. 

Les  chapes  dé  pompe  à  aîrOP/;XlH,/^.  4  et  5)  conservent  les 
mêmes  proportions  que  les  chapes  de  têtes  de  bielles ,  mais 
elles  en  diffèrent  par  la  forme.  Ces  chapes  se  terminent  inie* 
rieurement  par  une  queue,  dont  les  proportions  sont  otila 
des  leviers. 


Ingénieur  Civiî,  tome  2. 


M 

► 

ta 
R 

le; 

M 


O 


GRANDES  GHAPPES 


FONTB. 


FER* 


kil. 
0.800 

1.300 

2.000 

2.800 


kil. 
1.15 

1,90 

2.95 

4.50 


kil. 
0.65 

0.95 

1.40 

2  00 


Pî  LUNE! 


l^FBB. 


j  kil. 

(  0.80 

i  1.56 

i  2.30 

i  2.60 


I 


PticBS  GÉNÉRALES  DBS  MACHINBS.  ^3 

S  (PI.  Jjn,fig.  7  et  8)  et  les  contre-guides  f/^.  9  et 
i  bielles  à  tête  fermée.  Elles  présentent  sur  les  au- 
ge de  se  construire  plus  économiquement,  mais 
us  difficiles  à  monter  et  à  démonter, 
i  dont  le  trou  intérieur  est  destiné  au  passage  de 
I  pompe  à  air,  u'est,  à  proprement  parler,  qu'un 
,  comme  les  deux  antres,  à  relier  les  extrémités 
bpposées  ;  elle  est ,  en  outre ,  munie  de  deux  plats 
>  sont  des  trous  recevant  les  extrémités  des  gui- 
i  avec  embase  en  haut,  de  manière  à  maintenir 

i  cette  embase  et  un  écrou. 
I  ci-contre  donne  les  poids  et  prix  de  vente  des 
■mmes  pour  différentes  forces  demachines  à  vapeur. 
{Voirie  Tableau  ci-conire.) 

il 5.    —    ROUES,   PIGNONS   ET  CRBMAILLBRSS. 

VU,  dans  la  théorie  des  engrenages,  par  quel 

ermine  les  dimensions,  formes  et  nombre  des 

pour  un  travail  donné  à  effectuer.  Il  nous 

tenant  à  déterminer  les  dim^sions  des  jantes, 

eux  des  roues,  suivant  les  quantités  de  travail  à 

(  vitesses  et  les  diamètres  des  roues. 

i**  Jantes  des  roues. 

^r  des  jantes  des  roues  est  généralement  égale  à  la 

B  dents.  Quand  les  roues  sont  exposées  à  des  chocs 

k  des  efforts  considérables  et  instantanés,  comme 

ges  anglaises,  on  fait  saillir  la  jante  de  chaque 

ts  que  l'on  y  noyé  entre  deux  saillies  circulaires 

u'à  la  circonférence  moyenne  des  roues  [PI,  XIV, 


I). 


Bras. 


e  des  bras  varie  entre  trois  et  huit. 
„iine  leurs  dimensions  de  la  manière  suivante  : 
et  Q  {PI.  Xl\,Jig.  42)  les  forces  qui  se  font  équi- 
^nt  le  travail  de  la  roue,  P  étant  tangente  à  la  cir- 
i moyenne  des  dents,  et  Q  à  l'arbre  portant  la  roue, 
lest  une  pièce  encastrée  par  une  extrémité-,  s'il  y 
pli  r  et  i  sont  les  rayons  de  Q  et  P ,  on  a  : 


Qr- 

t^fj/énieur  Civil  y  tome  2. 


n 


94  SEUXIEMB  PARTIS.   LIVRE  It. 

on  a,  d'autre  part ,  d'après  les  forraales  de  résistance  des 
'ftMtériaùx  : 

6 
EliminfanlPZ,  on  obtient  : 

——^Qnr 

On  déduit  de  là  les-valeurade  «et  6  enlbvction  de  Q. 

Mais  ces  valeurs  théonqnes  ne  sottt  pas  suffisantes,  en  ee 
^e,  dans  les  roues ,  il  y  a  DduMeuléraettt  «  vaificre  4es  rësis- 
tances-quis'oppoaentÀ  leui:  rotation ,  mais  eaeore  le«atiaità 
la  fonte  pendant  le  refi oidiseement  après  la  coulée. 

Tous  les 'calculs  ne  sauraient  valoir  ce  que  l'eiçpériencea 
démontré  "pMi^cte  ^rttfer  cas  ,  et  nous  allons  donner  lesdi- 
^BMnsiojBs  qiM  J2npérieM!e*a>eëDéth}naée8. 

Motls dirons,  cn^premier  Ikn,  qii^'la  Kection  -desbrasfar 
^n>pltn  peipandienlaiM  à  leur  Sondeur  «9t  teujoiireune  cn)}i 
ab'cd*  {Jig,  4^) ,  ni)  étaitt  >une<ii^Tut«  tfatt3tier!MAe ,  dn*  • 
-tinaée'à  résister  «u^fiottemèiit  pendant  le  travail. 

(  yoir  le  Tableau  ci'Conire,  )       i 

La  la«geQr:«/dtt  bfes  (/l<7.^)  ^tewt^  tes  largetnrs  ab  =» 
Vs  ^^  e4-B  Vs'^QiMnd  tes  rtraes  ont  d'auires  dismètres  qae  3 
«elfes,  étt  dètetniMe  l«s  ^tteiifitnis^les'bfas'  eu  posant  : 

6  aE  ! 

20 .     .     .    6-«-^^«' 

'  .  ,   .  Jl^  ^  ^ 

*  Coùûikxssuini  h  et  h  on^ obtient  t'  en  posant  : 

et  comme  on  a  :       l  =  i  >00,  il  vient . 
b'^bl/1^ 


aR 


PIICBS  GÉIVÉRALES   DES  MACBINS5.  q5 

Têbleau  dei  dimentiont  det  brat.  des  rpuet,  fift>af|^  ('«yforl 
exercé  à  la  circonférence  moyenne. 


^Mi«MftI01l«  AU.  naiBHf   M»  BSA», 

'       Le  rayon  de  la  circonférence  moyenne 

EfFiyns 

étant  de  i.ii0O, 

et  le  nombre  des  br««  % 

teimeBt  i  la  roaç. 

t     -''"""^"^''^'T^^            jn-** 

V. -f-* ^. 

LARGEUR  MOYEKNE 

1    ÉPA^SSEOR  TOTALE 

;           d^.  liras. 

ies  qfo^t^  ^eTH^se% 

cent.  met. 

'                cent.  met. 

10 

4.20 

1.21 

41^ 

$.00 

'             2.00 

90 

8.00 

'             3.60 

158 

8.50 

S.90 

U* 

9.70 

^             4.85 

33e 

1^.67 

e.so 

450 

41.64 

©.8<^ 

%m 

12.1» 

'             8.25 

730 

13.08 

8.73 

870 

13.80 

9.70 

1100 

14.50 

10.67 

1210 

15.50 

11.64 

1500 

16.00 

12.60 

1750 

16.50 

13.68 

2200 

17  00 

16.50 

2300 

17.50 

16.50 

2660 

18.00 

17.00 

2840 

18.50 

17.95 

5220 

19.00 

19.00 

3500 

19.50 

19/40 

§    l6.   —  EXCENTRIQUES. 

Qaelle  qaesoit  la  nature  du  métal  employé  à  composer  cette 
pièce,  l'exceutrique  n'est,  à  proprement  parler,  qu'unç  courbe 
ie  forme  déterminée,  tournant  autour  d'un  point  situé  dans 
ion  intérieur  et  communiquant  un  mouvement  rectiligne  al- 
^roatif  et  varié  à  une  tige. 


gÇ  DEUXIEME  PARTII.   UTRX  II. 

On  distingue  : 
Les  excentriques  circalaires. 
Les  excentriques  triangulaires , 
Les  excentriques  en  cœur« 

Les  premiers  {fy.  89  ) ,  les  plus  employés  dans  les  machines 
à  vapeur,  transmettent  le  mouvement  au  moyen  d'un  cercle 
en  deux  parties,  assemblées  dans  une  gorge  creusée  «iansi'ex- 
centrique  même. 

Les  excentriques  triangulaires  {fig.  ^6),  employés  pour  ma- 
chines à  détente  et  à  un  seul  tiioir,  consistent  en  un'  triangle 
équilatéral  terminé  par  trois  arcs  de  cercle  dont  les  centres 
sont  aux  sommets  du  triangle.  Par  cette  disposition ,  si  l'un 
des  sommets  a  est  an  centre  d'un  arbre ,  la  tige  c  reste  îmmo- 
bile  pendant  tout  le  passage  de  l'arc  opposé  sur  l'une  des  deux 
lames  e  ou  e*. 

Les  excentriques  en  cœur  {PL  XII ,  Jig,  2  )  s'emploient  ponr 
faire  avancer  la  tige  de  quantités  égales  pour  des  portions  de 
révolution  égales. 

Il  existe  une  infinité  de  formes  d'excentriques  assujéties  au 
travail  qu'elles  ont  à  eftectuer.  Nous  n'examinerons  aucune 
de  ces  rormes  pour  lesquelles  la  construction  est  toujours  la 
même ,  et  qui  ne  présentent  aucun  intérêt  sur  leur  facile  dé- 
termination. 


LITRE  III. 


MACHINES  OBSTINÉES  A  TRANSMfeTTRE  l'aCTIOM  OBS 
MOTEURS. 

On  dûtingae^  épiant  à  présent,  quatre  espèces  prinelpalet 
de  moteurs ,  savoir  : 
Les  animaux , 
LeYent, 
L'eao , 
La  Tapeur. 
La  force  des  animanx  se  transmet  an  moyen  d'appareils 
qai^  pour  les  hommes ,  sont  le  plus  souTeot  des  maniveiles  ou 
des  treuib  ;  et  pour  les  bétes ,  telles  que  les  chcTaux,  les  ânes 
et  les  bœufs,  sont  des  manèges, 
La  force  du  Tent  se  transmet  an  moyen  des  mouUns  à  vent. 
La  force  de  l'ean  se  transmet  au  moyen  des  roues  hydrau^ 

tiques. 

La  force  de  la  Tapeur  se  transmet  an  moyen  des  machines  à 
vaj)eur. 

Nous  n'avons  rien  de  remarquable  A  dire  sur  les  maniTclles 
et  les  treuils ,  en  ayant  donné  la  description  précédemment. 
Uétnde  des  machines  destinées  A  transmettre  l'action  des  mo- 
teurs se  résume  donc  dans  l'étude  des  quatre  espèces  de  ma- 
chines snÎTantes ,  saToir  : 

Les  manèges. 

Les  moulins  à  Tent, 

Les  roues  hydrauliques, 

Les  machines  à  Tapeur , 
que  nous  allons  passer  en  rcTue  successÎTement. 

TITRE  PREMIER. 

MANEGES. 

Les  manèges  (  PL  XV,  fig.  i  et  a)  consistent  en  an  axe  T«r* 

tical  A  ify,  i)  dans  leqnâ  sont  imphintés  nn  ou  plusieurs  le- 
Tiers  horizontaux  F  ,  à  chacun  desquels  sont  attelés  les  ani- 
aiaux  dont  on  Tcut  utiliser  la  force  motrice.  Les  dimensions 
des  manèges  Tarient  selon  la  forme  et  les  dimensions  des  ani^ 
manz  on'on  Teut  y  ateler. 
Le  auwai  étant  celui  qne  Ton  emploie  de  pré£iKiice  ]hw' 


90  DEUXIEME    PARTIE.    LIVRE  III. 

ce  genre  de  transmission  <le  force,  nous  n'étudierons  cet  ap- 
pareil que  pour  cet  animal. 

Pour  que  le  travail  transmis  par  le  cheval  soit  convena- 
blement utilisé,  il  faut  que  le  rayon  du  cercle  qu'il  décrit  soit 
suffisamment  grand ,  ami  que  son  action  ait  Heu,  autaat  que 
{Mssible,  tangenliellement  à  la  circoufëreace  moyenne  qu  il 
décrit. 

Il  ne  faut  jamais  accoupler  les  chevanx  de  front  dans  un 
manège,  parce  que  l'un  d'eux  décrivant  une  plus  petite  cir- 
conférence que  l'autre,  ils  ne  travaillent  pas  également. 

Les  chevaux  trapus  sont  préférables  aux  chevaux  longs 
pour  ce  genre  de  travail. 

Le  rayon  des  manèges  varie  entre  trois  et  cinq  mètres,  sui- 
vant la  place  dont  on  peut  disposer;  en  moyenne,  quatre  mè- 
très» 

Le  cheval  devant  décrire  une  circonférence  ,  il  faut,  pour 
que  la  direction  de  son  mouvement  soit  |)erpendiculaire  au 
hras  du  manège,  que  le  point  d'attache  et  le  centre  de  gra> 
vite  du  cheval  soient  sur  la  même  verticale.  Or,  le  centre  de 
gravité  du  cheval  se  trouvant  à  peu  près  au  point  d'inter- 
section des  diagonales  du  parallélograuime  construit  sur  les 
qnatre  pieds,  il  en  résulte  que  le  clieval  doit  se  trouver  au- 
dessous  du  bras,  comme  cela  a  li^u  dans  la  figure  i. 

Alors,  pour  atteler  le  cheval,  ou  construit  ce  qu'on  nomme 
une  arcade  G  G,  qui  l'embrasse  de  part  et  A'autre ,  et  de  la- 
quelle partent,  à  la  hauteur  des  flancs,  les  traits  qui  se  fixent 
au  collier. 

Si  l'on  observe  bien  la  figure,  on  remarque  que  la  circonfé- 
rence décrite  par  la  branche  intérieure  de  l'arcade  est  plus 
courte  que  celle  décrite  par  la  branche  extérieure  ;  il  en  ré- 
sulte que  si  le  cheval  tire  perpendiculairement  an  plan  de 
l'arcade,  il  reçoit  à  chaque  instant  un  choc  du  bras  extérieur 
qui  le  fait  ainsi  rentrer  dans  la  circonférence  dont  il  tendait  à 
sortir.  Pour  éviter  ce  choc  qui  fatigue  l'animai ,  il  est  bon  de 
l'atteler  dans  une  direction  un  peu  inclinée  à  ce  plan  ,  ce  qui 
fait  perdre,  il  est  vrai,  un  peu  du  travail  produit,  mais,  en  re- 
vanche, met  ranimai  en  état  de  travailler  plus  longtemps. 

Ou  a  imaginé,  pour  assurer  une  traction  égale  sur  les  deux 
hras  de  l'arcade,  de  faire  cette  dernière  d'un  seul  morceau  en 
fer  courbé  supérieurement,  et  terminé  au  sommet  par  un  tou- 
rillon tournante  volonté  dans  un  support  fixé  à  rextrémitè 
du  bras.  Cette  disposition,  qui  nécessite  que  l'on  guide  Je  cfae* 


MANEGES.  _  991 

val  par  la  boache,  est  fort  bonne ,  mais  beaucoup  plus  dispen- 
dieuse que  la  première,  sans  donner  des  résultats  beaucoup  plus 
avantageux  ;  de  sorte  que,  pour  nous,  nous  préférons  l'autre. 

On  emploie  dans  les  jardins  de  maraîchers,  et  dans  d'au- 
tres circonstances,  lorque  Ton  veut  que  le  cheval  tourne  tan- 
tôt dans  un  sens  ,  tantôt  dans  l'autre ,  le  manège  représenté 
figure  a  ,  PL .  XV. 

Dans  ce  cas ,  le  point  d'attache  sur  le  bras  est  au  niveau  du 
plan  de  traction  du  cheval,  et  son  mode  d'action  est  le  même 
que  dans  la  charme  ;  seulement  il  arrive  que  pour  qu  il  se 
meuve  sur  la  circonférence ,  il  faut  que  Taogle  d'inclinaison 
de  sa  direction  avec  le  plan  vertical  passant  par  l'axe  et  le 
bras  du  manège,  soit  beaucoup  plus  petit  que  quand  le  point 
d'attache  est  situé  sur  la  même  verticale  que  le  centre  de  gra* 
vite  de  l'animal,  d'où  suit  que  l'effet  utile  est  moindre. 

Pour  bien  utiliser  le  travail  du  cheval  au  manège,  il  faul 
allonger  sa  journée  et  la  diviser  en  portions  successives  de 
deux  heures  de  travail  et  quatre  heures  de  repos.  De  plus,  il 
faut  que  l'animal  attelé  marche  au  pas  un  peu  relevé;  le  pas 
Jent  l'engourdit  et  le  fatigue,  le  trot  l'épuisé  promptemeut. 

On  a  trouvé  par  expérience  que  l'effort  de  traction  le  plus 
convenable  était  36  kilogrammes ,  avec  une  vitesse  de  deux 
mètres  par  seconde. 

Le  cheval  opérant  toujours  une  forte  traction  dans  Texer- 
cice  du  manège,  il  n'est  pas  convenable  de  garnir  le  chemin 
qu'il  parcourt  de  pavé ,  parce  que  cela  use  trop  promptement 
les  sabots  et  les  fors.  Il  est  préférable  de  faire  un  empierre- 
ment mac-adamisé,  qui,  au  bout  de  peu  de  temps,  se  garnit  de 
crottin  de  l'animal  et  lui  offre  ainsi  un  sol  doux  et  laissant 
prise  aux  fers  dont  le  talon  est  muni  d'une  muraille  hante  et 
étroite. 

Dépense. 

Pour  bien  nourrir  un  cheyàl  travaillant  au  manège  pen- 
dant huit  heures  par  jour,  il  faut  : 
10  kilogrammes  de  foin, 
5  litres  d'avoine, 

4  kilogrammes  de  son  contenant  encore  de  la  farine. 
Dans  Tartillerie,  en  campagne,  on  donne  : 

5  kilogrammes  de  foin ,  \ 

5  kilogrammes  bonne  {laille,     ^    pour  34  heures. 
8  litres  d'avoine,  ; 


ÎIOO  DBVZIÊMS  PAATII.  IIV&B  III. 

TITRE  IL 

MOUUNS   A  VENT. 

De  tous  les  moteurs,  le  vent  est  celui  dont  les  effets  sont  le 
plus  variables,  et,  par  cette  raison,  le  moins  susceptibles 
dêtre  prévus  dans  l'établissement  d'appareils  propres  à  tram- 
mettre  sa  puissance  à  des  machines.  Aussi  n'est-ce  que  sur  des 
données  pratiques  et  propres  à  la  localité  seulement  oà  on 
veut  établir  des  moulins  à  vent,  que  l'on  peut  établir  les  di- 
mensions qui  sont  le  plus  convenables.  ' 

Afin  de  nous  rendre  compte  des  difFérents  de^s  de  puis- 
sance que  peut  avoir  le  vent,  suivant  sa  force,  nous  aJlons 
mettre  sous  les  yeux  du  lecteur  le  résultat  des  expériences  de 
Mariotte  et  de  Coulomb  sur  la  vitesse  du  vent. 

Tableau  det  viteuei  et  effets  physiques  correspondants  des 
différents  vente. 


m. 

0.50 

«.00 

2.00 

5.50 

40.00 

15.00 

20.00 

22.50 

27.00 

36.00 

45.00 


1800 

3600 

7200 

19280 

36000 

48000 

72000 

81000 

97200 

104400 

162000 


EFFETS  PRODUITS. 


Yeot  à  peine  seoitble. 

Brise  légère. 

TJBDt  frais  ou  modéré. 

Venl  boa  frais,  assez  fort. 

Vent  fort,  forte  brise. 

Venl  impétueux ,  trèa-^ort. 

Rafale. 

Tempête. 

Grande  tempête. 

Ouragan. 

Ouragan  terrible. 


IV^'^?*'  5"  ''*''*  '  r*"  '*^  '"'■^^^^*  ^«P«"d  de  ^  nature  et  de 
1  étendue  de  ces  surfaces.  «^  ««.  uc 

En  théorie  les  pressions  du  vent  contre  des  surfaces  pla- 
nes perpendiculaires  à  sa  direction  ,  sont,  à  vitesses  égdes. 
dans  le  rapport  de  ces  surfaces.  Pour  une  même  soi^ce  fcJ 
pressions  sont  comme  Us  quarrés  des  vitesses  du  v^     ' 

^^Z^T^"^'  ^"^  ""T"^  ^"^  ^/"^  ^^^^^^  constante,  les  pt casions 
croissent  dans  un  plus  grand  rapport  que  hs  surfaces 


MdVUNS  A  TSNT.  lOl' 

Quand  le  vent  a  de  petites  ▼itetses,  les  pression!  sont  entra 
elles  seulement  comme  les  vitesses. 

Quand  le  vent  a  des  vitesses  moyennes,  on  peut  faire  usage 
des  données  théoriques. 

Quand  le  vent  a' des  vitesses  sans  cesse  croissantes,  les  pres- 
sions croissent  comme  les  quarrés,  les  cubes ,  etc.,  de  ces  vi* 
t«sses. 

Il  résulte  de  la  première  donnée  pratique  qu'il  y  a  plus  d*à* 
vantage  à  employer  une  grande  surface  que  plusieurs  petitee 
équivalentes  en  somme  à  la  première. 

DESCRIPTION  DES  MOULINS  A   VENT. 

On  a  Imaginé  bien  des  espèces  de  moulins  à  vent  que  nous 
passerons  en  revue  successivement.  Quant  à  présent,  nous  al- 
lons donner  la  description  du  moulin  à  vent  ordinaire  [PL  XV, 
fig.  3  et  4)  qui  est  le  plus  généralement  employé. 

Le  moulin  à  vent  ordinaire  consiste  en  un  axe  B  {fy,  3)» 
incliné  à  l'horizon  d'une  quantité  que  nous  déterminerons plu& 
loin.  A  rextrémité  extérieure  de  cet  axe  sont  implantées  une, 
deux,  trois,  etc.,  et  même  huit  ailes,  suivant  la  force  du  vent  et 
le  travail  que  l'on  veut  effectuer.  Ces  ailes,  toutes  situées  dans, 
un  {dan  moyen  perpendiculaire  à  Taxe  de  rotation,  consistent  . 
en  une  membrure  principale  K  K  [Jig.  4)  dans  laquelle  est 
passée  une  série  de  petits  bâtons  1 1  analogues  à  des  écnelons  et 
reliés  entre  eux,  de  part  et  d'autre,  par  deux  lames  légères 
L  L,  percées  d'autant  de  trou»  que  la  membrure  principale. 
Cet  ensemble,  qui  constitue  la  carcasse  de  l'aile,  est  destiné  à 
servir  de  soutien  à  des  toiles  que  l'on  passe  alternativement 
en  dessus  et  en  dessous  des  échelons ,  et  qui  sont  destinées  à 
recevoir  l'action  du  vent  et  la  transmettre  delà  manière  sui-^ 
vante  :  les  échelons  ne  sont  pas  tous  situés  dans  un  même 
pbn  perpendiculaire  à  l'axe  de  rotation  ;  chacun  d'eux,  au 
contraire,  est  situé  dans  un  plan  différent  dont  la  position 
sera  déterminée  ultérieurement. 

Il  en  résulte  que  la  surface  de  la  toile  forme  une  surface 
fjaucbe  qui,  quand  le  plan  du  mouvement  est  perpendiculaire 
ii  l'action  du  vent ,  décompose  cette  action  en  deux  :  l'une 
normale  qui  produit  tout  son  effet,  l'autre  parallèle  qui  glisse 
sans  agir. 

L'action  du  veni!  sur  les  ailes  de  moulins  à  vent  ordinaires 
est  donc  celle  d'une  force  sur  une  surface  oblique. 

Or,  si  Ton  remarque  que  quand  les  aileç  tournent ,  les  d\- 


loci-  DEuxiEMB  BMiviBh  unoks  in. 

ven  éobelon»  décrivait  de»  droonféroiiws.  d'aotMil  plus^^em- 
des  qu'ils  sont  plus  éloignés  du- centre,  on  es  déduit  iuaiiédîar 
tementque  : 

1®  A  inclinaison  égale  des  échelons,  et  pression  égale  da 
vent,  le  travail  transmis  par  les  surfaces  oorrespondaafe  à 
chacun  des  échelons,  est  d'autant  plus  confiidér^le  que  ces 
derniers  sont  plus  éloignés  du  centre  ;  car  ce  travail  est  égal 
à  la  pressîcm  sur  la  surface  multipliée  par  la  viOesie. 

a^  A  pression  égaie  du  vent,  si  on  veut  que  le  travail  traos^ 
mis  par  les  différents  échelons  soit  le  même  pouj:  tona,  il  ^ut 
que  leur  inclinaison  soit  d'autant  plus  faible  qu'ils  sont  plus 
éloignés  du  centre  de  rotation. 

Mais  cette  seconde  ccmditibn  n'est  pas  nécet^aixe»  ca»  le  tn- 
-  vail  total-  transmis  est  égal  à  la  semme  des  quantités  de  tra- 
vul  transmis  par  cheeun  des  échelms  isolément,  et  il  n'im- 
porte qu'ils  en  traoïmettenft  chacun  la  même  quantité,  que 
pour  la  légèreté  de  l'appaieil ,  l'efibrt  uMximum  ayant  lien  à 
i'ffiitrémité  des  ailes. 

Remarquant  que  l'air  ambiant  s'oppose  an  vun^vemeut  de 
rotation  des  ailes,  et  cela  proportionnellement  au  auarré  de 
la  vitesse  de  chacun  de  leurs  échelons ,  il  faut,  si  Von  veut 
avoir  le  moins  de  réststanee  possible  à  vaincre  de  ce  côté^  di> 
nnouar  l'angle  d'incHaaison  de  la  siiriace  de  l'aile  sui:  le  plan 
du  mouvement,  en  quantité  proportiomoeUe  à  l'acaroiftsement 
de  vitesse  angulaive. 

Gomme  en  agissant  ahisî  on  dieaiaiie  d'une  part  la  résistance 
a»  mouvement,  et  d'autre  part  la  résistance  du  vent  moteur  sur 
les  ailes ,  il  a  feliu  de  nombreuses  expériences  pour  aoiver  à 
la  déterminatien  de  la  loi  de  décroissanc»  la  plus  cenvenabl« 
ponr  l'inclinaison  des  édideBs. 

On  a  trouvé  ainsi  : 

Si  «  est  l'angle  varîabto  avee  l'a»  des  élé«ie«U  4»  l'aile 
parallèles  aux  échelons  ; 

a  le  complément  de  cet  angle  ; 

1*  Lorsque  l'aile  est  plane,  si  l'angle  «  est  co^ipris  entie 
45  et  55  degrés  avec  l'axe,  l'effet  utile  est  moindre  que  quand 
cet  angle  est  plus  considérable. 

2<^  Si  Tangle  a  est  compris  entre  72  et  7$  degrés,  l'effet 
utile  est  le  plus  grand  possible. 

C'est  en  partant  de  ces  données  que  CoÊdomb  et  Aneaton  ont 
composé  le  tableau  suivant,  dans  lequel  on  suppose  que  l'aile 
a  été  divisée  en  six  parties  égales;  len»  i  éUntle  plus  prèsde 
Vaxe  et  à  une  distance  de  ce  dernier  égale  à  deux  divisions. 


MOOCim  A   VBMT.  Lo3 

Tableau  des  indinaisons  fies  différenles  parties  <f  une  a^e. 


N«. 

OMTAMGB 

AIf«LB 

AKGLE 

àlNiie. 

•fec  Vvxe. 

arec  le  plan 
du  mouTement. 

0 

1 

70«0 

20'»0 

1 

2 

72  0 

180 

2 

3 

712.5 

17.5 

1         S 

4 

75.0 

17.0 

1         4 

5 

74.0 

16.0 

n    4(    » 

6        1 

77,5 

12.5 

y     6 

7 

83.0 

7.0 

B 

Il  résalte  des  expériences  de  Coulomb  sur  des  moulins  cons- 
traits  d*après  ces  principes,  que  la  vitesse  du  vent  étant  i , 
celle  des  ailes,  à  rextréraité,  varie  entre  a. 7  et  3.3y  le  mou- 
lin travaillant  avec  sa  plus  (j^ande  charge. 

Lorsqu'au  contraire  le  moulin  n'est  pas  fortement  chargé , 
la  vitesse  à  l'extrémité  des  ailes  varie  entre  4-0  et  4-2.  Ces 
données  sont  ntiks  pour  déterminer,  à  l'inspection  d'un  mou- 
lin, s'il  donne  le  maximum  d'efFet  utile  possible,  connaissant 
la  vitesse  da  vent,  d'après  son  action  physique  définie  dans 
la  .table  de  la  page  100. 

Coulomb  a  trouvé  aussi  que^ 

i«  La  vitesse  des  ailes  est  proportionnelle  à*la  vitesse  da 
vent; 

a<*  Poar des  ailes  de  1 2  mètres  de  long  snr  i.^gS  de  large, 
on  ne  peut  travailler  avec  un  vent  dont  la  vitesse  est  moindre 
que  4  mètres  par  seconde  ; 

3^  La  vitesse  de  vent  la  plus  conveiiafale  est  de  6  mètres  à 
9  mètres  par  seconde. 

Effet  utile  dès  Moulins. 

On  a  trouvé  que  poar  une  surface  d*ai!es  de  80  mètres 
quarrés,  l'effort  maximum  transmis  par  des  vents  dont  la  vi- 
tesse était  comprise  entre  2,'^bo  et  6."'5o,  a  été  de  huit  che- 
vaux. 

Pour  SIM  vitesse  du  vent  supérieure  à  6.^5o,  il  a  fallu  plier 
les  voiles,  ee  qui  a  établi  l'effort  de  huit  ohevanx,  comme  ao 
ma.rimmn ,  peur  la  «ixûioe  doonée. 


•»04  DEUXtEXtC  PARtIE.  LIVRE  Ut. 

On  conclut  de  là  que,  ponr  an  vent  de  6."!>o«  la  snrCace  de 
voile  nécessaire  pour  produire  l'effort  d'un  cheval  est  de  lo 
mètres  quarrés.  Il  en  résulte  que  pour  une  vitesse  du  vent  de 
4  mètres,  la  surface  nécessaire  pour  produire  l'effort  d'an 
cheval  est  de  65  mètres  quarrés ,  ce  qui  est  considérable. 

On  conclut  de  ces  résultats,  que  les  moulins  à  vent  ne  sont 
bons  qu'autant  que  l'on  peut  compter  sur  une  vitesse  de  vent 
Comprise  entre  5  et  7  mètres  par  seconde. 

Formes  et  proportions  des  Moulins  à  vent. 

L'axe  de  rotation  doit  être  incliné  à  l'horizon  ;  cette  incii* 
naison  varie  entre  8  et  1 7  degrés ,  suivant  les  localités. 
Si  R  est  le  rayon  des  ailes ,  on  conserve  entre  l'origine  de  la 

D 

voilure  et  le  centre  de  rotation  une  distance  égale  à         ■    .    1 

6 

5  R 
La  longueur  de  la  voilure  est  donc  ;  sa   largeur 

6 

moyeunô  est  égale  à  .  ou  au  cinquième  de  sa  longueur. 

6 

La  forme  de  l'aile  est  celle  d'un  trapèze  dont  les  bases  pa- 
rallèles  sont  aux  extrémités ,  la  plus  petite  près  du  centre. 
Le$  proportions  de  ces  bases  sont  les  suivantes  : 
Soient  L  la  largeur  moyenne ,  B  la  base  à  rextrémitc  ,  b  h 
base  près  du  centre  : 

.-A 


h  »  1. 


R 


Cette  disposition  a  l'avantage  d'éloigner  le  centre  de  gra- 
vité de  l'axe  et  de  rendre  la  force  de  l'aile  plus  grande. 

Comme  la  direction  du  vent  change  à  chaque  instant,  il 
faut  que  celle  de  Taxe  puisse  aussi  changer  ;  à  cet  effet ,  on 
rend  lyobile  tout  le  bâtiment  dans  lequel  sont  les  machines 


I 


w  raeC  en  mouvement  la  force  du  venf ,  comqie  riq4jiq^4  la 

F  est  un  axe  vertical  portant  tout  l'appareil  que  Ton  fait 
mrner  à  volonté  au  moyen  de  la  flèche  G,  manœuvré  par  un 
jieval  on  nn  treuil  fixé  sur  le  sol. 

Lorsque  le  monlin  est  grand ,  on  fait  en  sorte  que  le  toit 
-ealement  soit  mobile;  à  cet  eHet,  on  le  fait  ronler  sur  ââ 
alets ,  ce  qui  est  facile  quand  on  a  désengrené  les  deux  roues 
en  haut. 

Il  existe  des  moulins  qui  s*orientent  d'eux-mêmes  et  dont  les 
oiles  se  ferment  de  quantités  proportionnelles  à  la  foroa  da 
rat;  ces  moulins  sont  fort  ingénieux,  mais  fort  chers  et  tou- 
mrs  en  réparation. 

Qn  a  imaginé  deê  f^onlins  qui  vont  à  tons  yents.  Çeê  ni^a* 
as,  dont  on  peut  voir  un  exemple  dans  U  planche  ^»  fy*  \^ 
lortent  \e  nom  de  Pananémons  { içcnv  àvs/xos  ). 

Ils  consistent  tous  en  un  axe  vertical  iDuni  4  appareils  |i||< 
eptibles  d'offrir  une  surface  a  Taction  du  vent  qi^and  it  f)git 
l'au  côté,  et  de  le  détourner  en  lui  offrant  le  moins  cle  réisis- 
:aDce  possible,  quand  il  agit  de  l'autre  côté. 
'  Ou  a  trouvé  qne ,  à  surface  égale  de  voiles ,  ces  moulins  ren- 
dent le  dixième  de  l'effet  utile  transmis  par  les  moulins  oirdi- 
naires ,  d'où  résulte  que  leur  emploi  n'est  nullement  avanl&* 
»eux. 

TITflE  III. 

ROUES   HtDRAULIQUES. 
SfiGTIQN  Vf, 

dÊTERMlMATlOM     UU    TRAVAIL    D*DII    POIDS  P    d'EAU   ^OMBANT 
D*UlfE   HAUTEUR  H. 

$  I**.  —  ÉGOULBMBHT  PAR  UH  ORIFId. 

Soit  ^  {PL  XV ,  ^.  5  )  un  yaiie  ^rempli  d'ean  ^t  percé  4'nn 
prifice  S  à  sa  partie  inférieure,  par  lequel  cette  eau  8*écoulp, 
Soit  h  la  hauteur  du  niveau  au-dessus  du  cenfrp  4^  gra- 
vité de  cet  orifice. 

Appelons  v  la  vitesse  de  sortie  de  l'eau  par  Torifice  d'écou- 
leraent ,  et  P  le  poids  écoulé  par  seconde. 

Le  travail  produit  par  le  poids  P  d'«in  descendant  depuis 
le  niveau  supérieur  de  l'eau  jusqu'à  l'orifice  d'écoulement 
est  P  A. 

Ingénieur  Civil,  tome  a.  *o 


I06  tlBUXlÈHB  PARTIE.    LIVRE   ill. 

La  force  vive  à  l'orifice  dt'écoutemeul  est  : 
mv'  «= . — 

y 

Or,  la  force  vive  produite  est  égale  ïw  double  de  la  quan- 
tité d'action  dépensée  «  on  a  donc  ; 

Oneodè^luit:  v^^st^gh 

«I  s  p  ^  yTpT  .....  (i) 

Si  le  niveau  reste  constant,  h  est  constant,  et  réciproque- 
ment; s'il  diminue,  h  diminue  ,  et  par  conséquent  v. 

Cette  valeur  de  v  est  théorique;  en  pratique,  les  frottements 
du  liquide  contre  les  parois  du  vase  et  la  cnntmctton  qu'é- 
prouve la  veine  fluide  à  sa  sortie  de  l'orifice  font  que  cette  vi- 
tesse est  moindrii  et  au  plus  é^ale  à  : 

0.9o  y  "JLgk 

Comme,  dans  la  plupart  des  cas ,  ce  n'est  pas  la  vitesse  qii* 
l'on  veut  connaître,  mais  U  quantité  de  liquide  écoulé  dans  un 
temps  donné,  on  a  fait  des  expériences  pour  déterminer  exac- 
tement les  coefficients  par  lesquels  il  taut  nmltiptier  les  ré- 
sultats du  calcul ,  suivant  les  différents  orifices  par  lesquels 
l'eau  s'écoule,  et  on  a  trouvé  : 

Le  volume  écoulé  par  seconde  étant  théorinueraent  égal  U 
la  section  de  l'orifice  multipliée  par  la  vitesse  d'écoulement ,  il 
faut  multiplier  sa  valeur  théorique  par  : 

0.*o5,  lorsque  ^écoulement  a  lieu  en  mince  paroi; 

p-^SS,  lorsque  i'éeoulement  q  Iteu  par  ttn  ujutnfje  cylin- 
dHqve; 

o."95,  lorsque  técoulément  a  lieu  par  un  ajutafje  coniVywr, 
la  plus  petite  section  de  cet  ajutage  étant  considérèç  comme 
f^llc  de  la  veine. 

D'où  les  trois  fonnuleç  : 

!•     .     .     .     V  «  0.65  S  j/TTF 
20     .    ,     .     V  «  0.85  S  y  ^gfi 

3«  .  .  .  V  «  0.95  S  ylJT 


KOUES  HTDRAVLIQUE3.  IO7 

§  2.  —  ÉCOULEMENT  PAR  UN   OEVBIIS01{1. 

Soit  À  {PL  Xy,Jig,  6)  un  réservoir  daos  lequel  l'eau  s'élève 
jusqu'au  niveau  BC. 

Soit  h  la  hauteur  du  niveau  de  l'eau  au-dessus  du  déver- 
soir D. 

Dans  ce  cas,  la  vitesse  théorique  d'écoulement  n'est  pas  égale 

hy  2gh,  mais  seulement  à  p^  gh,^/^  h  6tant  seulement  la 
hauteur  génératrice  de  récouleroent,  à  cause  de  la  dépression 
qu'éprouve  le  niveau  du  liquidée  l'endroit  du  déversoir. 

La  dépense,  déterminée  par  expérience,  a  été  trouvée  la 
suivante  : 

y '^  QM^  Ih  i/YgfT     ,     .     .     .    (1) 
ians  laquelle  t  est  la  largeur  du  déversoir. 

Lorsque  h  est  très-petit ,  on  doit  remplacer  le  coefficient 
O."4o5  paro."4i5  ;  et  quand  il  dépasse  o.^'ao,  il  faut  le  rem- 
placer par  o."'90.  La  valeur  o."'4o5  du  coefficient  correspond 
à  une  valeur  de  h  égale  à  o.^io  environ. 

§  3.  —  ECOULEMENT   UANS   UN    COURSIER   INOÊPiNl. 

La  vitesse  des  eaux  courantes  se  détermine  au  moyen  d'nu 
flotteur  abandonné  dans  la  partie  du  courant  la'  plus  rapide. 

On  a  trouvé  par  expérience  que  : 

1"  La  vitesse  des  eaux  courantes  est  généralement  comprise 
entre  o."3o  et  o."4o  par  seconde. 

Tt'^  La  vitesse  moyenne  est  égale  aux  V|  ^*^  cel^®  H^'^  ^  ^^^ 
observée  au  moyen  du  flotteur. 

Connaissant  la  vitesse  moyenne  d'un  courant,  on  détermine 
le  volume  écoulé  par  seconde  en  multipliant  cette  vitesse  par 
la  section  moyenne,  sur  une  certaine  lougucqr. 

Pour  avoir  la  chute  disponible  sur  une  lonj;ueur  donnée,  il 
suffit  de  faire  un  nivellement. 

$  4-    ^  TRAVAIL    oépSNsé. 

■Soient  A  et  B  {fg.  7  )  deux  réservoirs  d'eau  ;  H  la  différence 
constante  entre  les  hauteurs  du  niveau  de  l'eau  dans  ces  deux 
réservoirs. 

.Si  P  est  le  poids  d'eau  qui. passe,  par  seconde,  du  réservoir 
A  d.ins  le  réservoir  B ,  le  travail  produit  par  cette  eau  est  i*  H, 

Or,  OD  a  pour  Teau  : 

p«aVX  loookilog. 


10$  OEUXxàMK  PARTIR.  hXYKR,  III. 

Donc,  pour  récoulement  par  un  orifice,  on  a  : 


K  étant  ^e  coefficient  dépendant  de  l'orifice  ; 
et  pour  le  travail  : 

PH«iQ0OHKS  |/â^ 
Pour  l'écoulement  par  un  déversoir^  on  a  de  même  : 
P  =  1000  X  0.405  Ih  y^gh 

et  pour  le  iraTail  :  

PH  »=  405  H  îh  >/2  gh 
SECTION  II. 

THEORIE  DES  ROUES    HYDRAULIQUES. 

Ou  distingue  deux  espèces  de  roues  hydraulique^  : 
Les  roues  à  axe  horizontal. 
Les  roues  à  axe  vertical. 
Les  premières  portent  le  nom  de  roues  horizontales;  les 
secondes  se  nomment  roues  verticales  ou  turbines^  du  nom  de 
l'un  des  inventeurs  de  ces  roues. 

ARTICLE  P^ 

ROUES  k  AXE  HORIZONTAL. 

Il  existe  plusieurs  genres  de  roues  horizontales,  suivant  : 

\^  Ia  nature  du  cours  d'eau; 

2^  La  vitesse  que  l'on  veut  avoir; 

3^  La  hauteur  de  la  chute  ; 

4^  La  quantité  d'eau  disponible. 
Quand  on  peut  barrer  le  cours  d'eau,  pn  a  une  chute,  et 
alors  la  roue  peut  être  de  l'un  des  quatre  genres  suivants, 
savoir  : 

1*  A  vanne  ^  recevant  l'eau  fin  dessous  ; 

1^  A  déversoir,  recevant  Veau  da  côté  i 

3®  A  vanne,  recevant  t eau  décote; 

4^  A  vanne,  t^cevant  (eau  en  dessus» 

Quand  on  ne  peut  barrer  le  cours  d'eau ,  alors  la  roue  est 
dite  pendante,  à  palettes  planes  ou  courbes ,  se  mouvant  dans  un 
coursier  indéfini. 


BOOgS  ▲  AXS  nORI20MTAL;  lOq 

S  |«.  —  10UB8  A  VANWB  ,  RECEVANT  i'eAÛ  Eîf-©BSSOUS. 

Elles  sont  de  deax  espèces  : 
Les  roues  à  aubes  planes; 
Les  roues  à  aubes  courbes. 

Soient  A  et  B  {/ig.  8)  deax  réservoirs  d'eaa  séparés  Tun  de 
l'autre  par  la  cloison  G,  manie  à  sa  partie  inférieure  d*une 
vnnne  D,  pouvant  se  soulever  à  t'aide  d'une  crémaillère  en- 
grenant avec  un  pignon  mis  en  mouvement  par  une  série  de 
rones  communiquant  à  une  manivelle  à  bras. 

Soit  E  le  centre  d*un  arbre  horizontal  sur  leqne)  est  montée 
une  roue  hydraulique  composée  de  plusieurs  couronnes  telles 
que  F  F,  maintenues  en  place  par  des  bras  qui  vont  se  noyer 
dans  nn  tourteau  monté  sur  l'arbre,  et  reliées  les  unes  aux  au- 
tres par  des  aubes  soit  planes,  comme  en  G,  G*,  G",  G'**,  soit 
courbes,  comme  dans  le  reste  du  dessin  de  la  couronne, 
l*'  Roues  à  aubes  planes. 

Supposons ,  en  premier  lien,  que  toutes  les  aubes  sont  pla- 
nes et  que  l'on  ouvre  la  vanne  d'une  quantité  suffisante  pour 
que  le  niveau  de  l'eau  ne  s'abaisse  ni  ne  s'élève  dans  le  réser- 
voir supérieur.  L'eau  s'écbappant  par  l'orifice  va  frapper  les 
aubes  avec  une  vitesse  dépendant  de  la  hauteur  h  du  niveau 
de  l'eau  au-dessus  du  centre  de  gravité  de  cet  orifice,  et  corn- 
tnnniquer  un  mouvement  de  rotation  à  la  roue. 

Soient  :  u  la  vitesse  de  sortie  de  Veau  ; 

V  la  vitesse  de  rotation  de  la  roue  à  la  circonfé- 
rence oà.  se  fait  le  choc. 

L'eau ,  une  fois  en  contact  avec  les  aubes,  prend  leur  vi« 
tesse  ;  elle  a  donc  perdu  pendant  le  choc  la  différence  u  —  v. 

Si  M  est  la  masse  d'eau  dépensée  par  seconde ,  le  travail  dé- 
pensé est  la  moitié  de  la  force  vive  développée  à  la  sortie,  ou  : 

et  le  travail  absoibé  par  le  choc  :  V,  M  (u  —  v)* 

SoitP  la  résistance  de  la  roué,  exprimée  en  une  force  tan- 
gente à  la  circonférence  sur  laquelle  a  lieu  le  choc;  le  travail 
utilisé  est  :  Pv, 

L'eau,  après  avoir  accompagné  la  roue  avec  une  vitesse  v, 
finit  par  l'abandonner  en  tombant  dans  le  réservoir  fi.  Elle 
posscKle  donc  à  ce  moment  la  vitesse  v,  et  la  portion  du  tra« 
vail  dépensé  qu  elle  emporte  avec  elle  est  : 

ingénieur  CMl^  tome  a*  ii 


IIO  DBUXIÀMK  PARTIE.  UVUS  lU. 

Il  résulle de  là,  que  l'on  a  l'équation  suivante  entre  le  tra- 
Tail  dépensé  et  les  quantités  de  travail  absorbées  : 

VaMu««V«M(u  — v)«  +  Pi;  +  V»  Mv« 

On  en  déduit,  pour  expression  de  l'effet  utile  : 

Pv«Mv(u— V) (3) 

équation  dans  laquelle  v  seule  est  variable.  Donnant  à  cette 
quantité  différentes  valeurs,  il  vient  : 
pourvBso:         Pvs=30        Mv(«  —  v)s=o 

Pour  des  valeurs  de  v  comprises  entre  zéro  et  u,  le  facteur 
Mv  augmente  et  le  facteur  u  —  v  diminue  ;  il  y  a  donc  une 
valeur  de  v  pour  laquelle  le  produit  v[u  —  v)  est  un  maxi- 
mum. 

Posons  :  «  («  —  v)  «s=s  y. 

Doos  eo  dèdaiwiH  :t*— »u  +  y=»0 

La  pins  grande  ttleor  de  y,  pour  v  réelle,  est  y  a. 

correspondant  à  :  ^ 

«-_ 

Il  faut  que  la  vitesse  de  Ut  roue  soit  égale  à  la  moitié  de  la 
vitesse  de  sortie  de  teau,  pour  que  t effet  utile  soit  un  maximum. 
Soit  Q  le  poids  d'eau  écoulé  par  seconde,  ou  a  : 

iioit  h  la  bauteqr  de  chute  génératrice  de  la  vitesse  u, 
on  a  : 

ftemplâçantM,  u  eit;  par  leurs  valeurs  dans  Téquaiion  (3}, 
6i  remarquant  que  Ton  a  : 


(-^)=^ 


nw  «?on»  ;  Pt;«  -^  IlL  «  0.5  Q*  .  .  .  (4) 


nbiA»  à  ixi  «(flittolnpAL.  tir 

ce  qui  indi({taè  ^e  t effet  ^ite  est,  théôriquemênH^  him'Im^  du 
travail  dépensé. 

PooT  dééoîre  P  de  cette  éqaation,  remplaçons  t;  par  *^ 


et  dîyisoDg ,  de  pari  et  d*atitre ,  pfer  eette  quantité ,  nous  a 

P== -QiL^  -M^«Q  ^^  «  0.«25  Qf/TT 
"  ^/2p^  f/2flr 

En  pratique ,  on  obtient  seulement  : 

Pv  «B  0.3  Qh (5). 

c'est-i-dire,  moins  dn  fiers  du  travail  dépensé. 

L'expérience  prouve  que  le  mapcimum  d'effet  utile  correi- 
pond  à  V  =a*/^Ufan  lieu  de  Va  X- 

En  général ,  on  doit  donner  à  la  roue  travaillant  Une  vî« 
tesse  moitié  de  celle  qu'elle  a  quand  elle  marche  à  vide. 

On  déduit  de  là  pour  P  : 

P  =  _2^»  «£.Q!^.o.le9Q»/- 
Discussion. 

Plus  h  est  grand,  plus  P  est  grand;  mais  aussi,  plus  Q  est 
grand,  plus  P  est  aussi  grand.  P  étant  exprimé  en  fonction 
de  Q  et  ^A,  croît  dans  un  plus  grand  rapport  avec  Q  qu'avee 
ft.  Il  en  résulte  que,  pour  ces  roues,  il  est  préférable  d'avoir 
degrands  volumes  d'eau  que  de  grandes  chutes. 
Données  pratiques  pouf  texécuHon, 

On  laisse  un  jeu  de  o.^oi  entre  le  dessous  de  la  roue  et  le 
sol  du  coursier. 

On  donne  à  la  vanne  une  ouverture  de  o.^io  à  o.^ia  au 
plus.  A  cet  effet,  on  donne  à  la  roue  une  largeur  propor- 
tionnée an  volume  d'eau  disponible.  Plus  l'ouverture  de  ta 
vanne  est  grande ,  plus  h  est  petit,  par  conséquent  plus  P 
l'est  aussi. 

Afin  que  la  vanne  soit  le  plus  près  possible  de  la  roue ,  on 
lui  donne  une  inclinaison  de  6o<*  environ.  Comme  la  veine  se 
contracte  d'aatant  moins  que  l'orifice  est  plus  approchant  de 
la  forme  conique ,  on  taille  la  partie  inférieure  de  la  vanne 
en  biaean,  comme  l'indique  la  figure. 


lia  DBOXIKMB  PAIITIB.  UVRI  lil. 

Au  lien  de  placer  les  aubes  sur  les  rayons  parlant  du  centre, 
et  normalement  à  la  circonférence  de  la  roue,  ou  leur  donne 
une  inclinaison  de  a2<*  avec  le  rayon. 

La  hauteur  des  aubes  doit  être  telle  qu  elles  ne  plongent 
que  dqs  deux  tiers  de  cette  hauteur  dans  l'eau  quand  la  roue 
marche.  £Ue  rarie  entre  3o  et  4^  centimètres. 

La  distance  entre  les  aubes,  sur  la  circonférence  moyenne, 
est  égale  à  environ  leur  hauteur,  et  ne  doit  pas  dé|>asser  aœ 
fois  et  demie  cette  hauteur. 

Le  rayon  de  la  roué  est  tout-à-fait  dépendant  de  la  vitesse 
de  rotation  que  l'on  veut  avoir  pour  l'arbre.  Néanmoins ,  il  est 
convenable  que  ce  rayon  n'ait  pas  moins  de  i;"5o. 

20  Boues  à  aubes  courbes,  dites  Roues  à  la  Poncelet. 

Nous  avoBS  vu  que  les  roues  à  aubes  planes  présentaient  le 
grave  inconvénient  de  perdre  par  le  choc  une  quantité  d'ac- 
tion égale  à  ^/^M{u  —  v)*,  laquelle  représente  le  quart 
du  travail  dépensé ,  puisque  l'on  a  :  v  sss  */^u. 

Pour  éviter  cette  perte ,  M.  Poncelet  a  imaginé  de  mettre 
des  aubes  courbes ,  dont  les  résultats  sont  les  suivants  : 

Lorsque  l'eau  sort  de  la  vanne  {Jig.  8  ) ,  au  lieu  de  rencon- 
trer une  surface  plane  contre  laquelle  elle  choque ,  elle  s'é- 
lève le  long  de  la  courbe  de  laube  qui  se  présente  à  elle  en 
prolongement  du  fond  du  coursier,  et,  arrivée  à  une  certaine 
hauteur,  elle  retombe  sur  cette  aube,  le  long  de  laquelle  elle 
descend  pour  en  sortir  avec  une  vitesse  due  à  la  hauteur  à  la- 
quelle elle  s'est  élevée. 

Si  u  et  V  représentent ,  comme  précédemment,  les  vitesses 
de  l'eau  et  de  la  roue,  l'eau,  une  fois  entrée  dans  la  roue»  tend 
à  monter  avec  une  vitesse  initiale  u  ;  mais  comme  la  roue 
avance  avec  la  vitesse  v ,  l'eau  a  cette  vitesse-là  en  moins  dans 
la  roue  et  ne  monte  qu'en  vertu  de  la  vitesse  initiale  u  —  v, 
et  s  élève  à  une  hauteur  h\  théorique ,  que  l'on  obtient  en 
posant  ; 

d'où:  h'  y     (^-^)' 

L'eau,  après  être  montée,  redescend  et  possède  au  bas  de  sa 
chute  la  vitesse  u  —  v  dans  la  roue  et  en  sens  contraire  de  sa 
sortie  de  la  vanne.  Il  résulte  de  là  que  quand  elle  a  qaiué 
l'aube,  elle  est  animée  d'une  vitesse  u  •—  v ,  en  sens  coa» 


traire  en  monvemeiit  de  la  roue,  et  d'une  TÎtesse  v  dans  la 
■éme  lem ,  ce  qui  donne  pour  vitesse  de  eortie»  en  tèns  eon»- 
traire  : 

(ti   —  v)    —  V  1^  U  —   IV  i*a  V*. 

On  a ,  poor  ë^ation  da  travail  en  forces  vives  : 

V,Mii«-=Pt;  +  VîMt)'» 
Vt  M  v'*  est  le  travail  perdu. 

Il  résulte  de  là  que  le  travail  produit  est  un  nufximum 
quand  v  est  un  minimum. 

Or,  posons  v'  «s  o,  il  vient  : 

U  tas  a«|. 
ce  qui  indique  que  : 

1*  L'eau  sort  de  la  roue  avec  une  vitesse  nulle; 

%*  La  vitesse  de  la  roue  doit  être  moitié  de  celle  de  Tèan, 
comme  précédemment. 

Dans  ce  cas ,  on  a  : 

Le  tnxuail  produit  est  igal^  théoriquement^  au  travail  dépensé; 
On  en  déduit  : 

^  t;  V«  t*  v^gh  ^    ^g 

valeur  double  de  celle  que  nous  avons  trouvée  pour  les  ronês 
à  aubes  planes. 

Données  pratiques. 

Tracé  des  aubes,  —  Il  ne  suffit  pas,  pour  obtenir  le  maximum 
d'effet  utile,  que  les  aubes  soient  courbes,  il  âuit  encore  que 
leur  courbure  soit  convenablement  dirigée. 

A  cet  effet,  soient  O  A  (fig.  9)  le  rayon  extérieur  de  la  roue 
et  O  G  le  rayon  intérieur.  Pour  déteiminer  la  courbure  de 
laube  passant  par  le  point  A,  on  mène  la  tangente  AT  et 
ou  fait,  au  point  A ,  l'angle  T  AB  >a:  a5  degrés.  Du  point  A 
ou  élè?e  la  perpendiculaire  A  G  sur  A B  et  on  fait  ranglB  CAD 
=  60  degrés.  ^ 

La  droite  AD  reucontre  la  circonférence  intérieure  au 
point  F.  On  détermine  sur  la  droite  A  G  le  point  E  à  éoale 
distance  des  deux  points  A  et  F  et  on  a  Ueentfe  de  iar« 
de  cercle  devant  former  l'aube  AF. 


Il 4  BEuausm  pabtii.  m^Rb  ih. 

Bautewr  dei  aub$s. —  La  formule  A'sr«  -^— 
pourt>=^VaW:  ,^i 

Or,  on  a:  u*«2i//i 

.,        ^gh  h 

d'où  on  tire  :      h'  «a  ■   •=•  — 7— 

o^  4 

La  /(auteur  théorique  des  aubes  doit  être  égale  au  quart  de  la 
chute. 

Espacement  des  aubes,  —  L'espacement  des  aubea  doit  être 
aussi  petit  que  possible ,  sans  quoi  Teau  cesse  d'agir  de  la  ma- 
nière que  nous  avons  définie  précédemment.  £n  général ,  oa 
le  fait  égal  aux  trois  quarts  de  leur  hauteur. 

Effet  utile  réel.  —  Contrairement  à  ce  que  nous  avons  dit 
pour  les  roues  à  aubes  planes ,  il  faut  plutôt  augmenter  la  vi- 
tesse de  la  roue  que  la  diminuer,  pour  obtenir  le  maximum 
d'effet  utile.  Eu  général ,  on  porte  la  vitesse  de  la  roue  i 
0.6  u,  au  lieu  de  o.5. 

L'effet  utile  moyen  est,  dans  ce  cas,  o.65  Q  A. 

Beaucoup  de  roues  ne  donnent  que  0.60 ,  et  très-peu  don- 
nent 0.70. 

Une  des  principales  conditions  pour  obtenir  beaucoup 
d'effet  utile,  c'est  d'avoir  une  petite  chute.  Les  roues  à  la 
Poncelet  conviennent  principalement  pour  grandes  vitesses 
avec  beaucoup  d'eau  et  peu  de  chute. 

§   1.   —   ROUES  A  DÉVERSOIR,   RECEVANT   LEAU   1>B   CÂTÉ. 

Soient  AetB  {PI,  IX,  Jîg.  82  )  deux  réservoirs,  séparés 
l'un  de  l'autre  par  la  vanne  à  déversoir  C.  Soit  D  un  arbre 
portant  une  roue  hydraulique  à  aubes  planes  se  mouvant 
dans  un  coursier  courbe  E. 

Soient  u  et  t;  les  vitesses  de  l'eau  et  de  la  roue  comme  pré- 
cédemment; h  la  hauteur  entre  les  deux  niveaux,  et  A'I'on- 
verture  de  la  vanne. 

L'eau  une  fois  entrée  dans  les  aubes,  se  ment  avec  elles  et 
descend  avec  la  vitesse  v.  Elle  a  donc  perdu  la  différence  de 
vitesse  u  —  v  et  la  quantité  d'action  Vg  M  (u  —  v)  *. 

L'eau  sort  de  la  roue  avec  la  vitesse  v  et  emporte  avec  elle 
la  quantité  d'action  Vs  M  v  *. 


«OOBf  A  AM  RORlaoilTAI»  1 1^ 

La  chute  totale  ëUnt  A,  soit  a  la  haateur  da  niveau  de 
l'eaa  da  réserroir  au-  dessns  da  centre  de  gravité  de  sa  section 
d'écoulement ,  on  a  :  «  =s  fonction  de  h\  et  la  hauteur  de 
chute  utilisée  est  A  —  «  ;  on  a  alors  pour  équation  du  travail  : 

Mfir  (A~«)  «  Pt;  + %M  (ti-t^)»  +  V,Mt;« 
d'où  on  dédnit  : 

Mflf  (/*  —  «)«  Pv  +  V«M  (i*«  —  2  t?u  +  2©«) 

A" 
Remplaçant  u^  par  ga  valeur  Stg »  gh"    (h" 

étant  Pépaisseur  de  la  veine  à  l'endroit  do  déversoir) ,  il 
vient  y  en  résolvant  par  rapport  à  Pt;  : 

Vv^^Mgfh-^a ^J4-Mt;(u  — t;)   ' 

Le  imijcimum  de  valeur  du  produit  v  (m  —  v)  correspon- 
dant à  V  s=  %  tt^il  vient,  eu  donnant  à  v  cette  valeur  : 

Pt;«:Q^A-« ^\+i,^Mu^ 

Or.ona:    V«Mti«s=^  V,  X  —  X  ^A"  =  Vs  QA'/ 

on  en  dédnit  : 

Pv«:Q  (A  -  «)=.Q  (A  -/A'). 

Plus  A'  est  petit,  plus/A'  est  petit ,  plus  TefFet  utile  est  con- 
sidérable ;  comme  A'  ne  peut  devenir  nul ,  on  en  conclut  que 
Teffet  utile  théorique  ne  peut  jamais  être  égal  au  travail  dé- 
pensé. 

Données  pratiques, 

La  vitesse  v  de  la  roue  doit  être  comprise  entre  o.id^o  et 
I  mètre.  Pour  v  saa."70  il  vient  :  u  »  ij"4o9  ce  qui 
donne  pour  A"  : 

.,,         ti*  1.96        ^„^^ 

g  9.81 

En  prenant  pour  centre  de  gravité  de  l'écoulement  le  mi- 
liett  de  A'*,  on  a  : 

A'  «  a  «h  — -—  «s  a  +  O."10 


ti6  DBini^ia  nitni*  unm  m: 

Or,  l'expérîftnce  pronve  qae  A"  est  environ  Ifes  0.6  Ae  V  ;  3  en 

résulte  que  l'on  a  : 


\ 


.-/•»'■ 


0.6  8 


«±!l-0.10-Ji-0.»233 
0.6  60 

Il  y  a  donc  toujours,  avec  ces  roues,)  nne  perte  de  chute  d'au 
moins  2 3  centimètres. 

Néanmoins ,  ces  roues  sont  celles  qui  donnent  le  maximm 
d*effet  utile  ,  parce  qu'elles  perdent  moins  que  les  autres. 

En  général ,  on  obtient  de  66  à  70  p.  100  d'effet  utile. 

Comme  les  aubes  laissent  passer  l'eau  au-dessous  d'elles 
dans  les  coursiers  courbes ,  on  construit  aussi  ces  roues  à  ^ 
augets(P/.  XVI,  Jig.  10),  avec  ou  sans  coursier  courbe.  Celles  à 
augets  et  à  coursier  courbe  ont  l'avantage  de  n'abandonner 
Feau  qu'à  la  fin  de  la  chute ,  mais  sont  quelquefois  exposées  à 
se  détériorer  s'il  entre  la  moindre  des  choses  entre  ces  augets 
et  le  coursier. 

Quand  on  fait  les  roues  à  augets,  il  faut  leur  donner  une 
capacité  égale  aux  4/3  de  la  quantité  d'eau  qu'il»  doivent  re* 
ce  voir  en  passant  sous  le  déversoir. 

§   3.    —   ROUES  A  VANNE,    RECEVANT  l'baU  DE  c6tB  OU 

EN  nsssus. 

Les  roues  hydrauliques  &  déversoir,  recevant  l'eau  de  côté, 
sont,  comme  nous  venons  de  le  voir,  celles  qui  donnent  le 
maximum  d'effet  utile;  par  cette  raison,  ce  sont  celles  que 
l'on  emploie  de  préférence  dans  les  usines,  on  on  n'a  que  juste 
la  quantité  d'eau  nécessaire  à  la  production  du  travail. 

Mais  ces  roues  présentent  un  grave  inconvénient  qoand 
elles  reçoivent  l'eau,  soit  directement  de  la  rivière  qui  les 
alimente,  soit  par  l'intermédiaire  d'un  canal.  Dans  ce  cas,  le 
niveau  supérieur  de  l'eau  varie  à  chaque  instant  dans  des  ii* 
mites  plus  ou  moins  étendues,  et  augmente  ou  diminue  pro* 
portionnellement  la  vitesse  de  la  roue. 

Lorsque  l'usine  mise  en  mouv/ement  par  le  moteur  hydcwi* 
lique  est  importante,  on  emploie  un  régulateur  de  vanne, 
qui  est  tantôt  une  machine ,  tantôt  un  en&nt  auquel  on  donne 
5o  centimes  par  jour.  Mats  dans  les  petites  usinei  il  ne  peux 
en  être  ainsi. 


MOIS  A  AXB  HORICOIITAL.  tl7 

Comme  la  plupart  du  temps  ces  dernières  ont  toujours  plus 
de  force  disponible  qu'elles  n'en  consomment,  on  applique  à 
leur  moteur  la  disposition  suivante,  qui  a  l'avantage  de  rendre 
son  mouvement  régulier^  pour  ime  quantité  constante  de 
travail  absorbé  par  l'usine. 

Soient  A  et  B[fig.  1 1)  les  deux  réservoirs  supérieur  et  infé- 
rieur. La  roue  G  étant  posée,  au  lieu  de  lui  envoyer  Tean  du  ni- 
veau DE  par  un  déversoir ,  comme  dans  les  roues  de  côté  ordi- 
naires, on  retient  l'eau  par  une  petite  vanne  ouvrant  en-dessous. 
H  résulte  de  là  que  1  eau,  en  sortant  du  réservoir  supérieur, 
va  choqner  contre  les  aubes  ou  les  augets  de  la  roue ,  comme 
dans  les  roues  en-dessous,  puis  ensuite  descend  avec  eux  le 
long  du  coursier  courbe ,  comme  dans  les  roues  de  côté. 

Par  cette  disposition,  la  cbute  comprise,  entoe  le  niveau 
DE  et  Torifice  d'écoulement  est  à  peu  près  perdue  ;  il  en  ré- 
solte  que  cette  cbnte  peut  varier  de  quantités  notables ,  soit 
en-dessns,  soit  en-dessous  de  DE>  sans  que  le  travail  effectué 
par  la  roue  soit  difFérent. 

Gomme  on  le  voit ,  ce  genre  de  roues  n'est  applicable  qu'au- 
tant que  Ton  a  excès  d'eau. 

La  figure  i  a  représente  une  disposition  analogue  appliquée 
à  une  roue  recevant  l'eau  en-dessus ,  et  n'a  besoin  d'aucune 
explication. 

§  4'    —   ROUES  PENOANTES. 

Soit  A  [Jig.  i3)  un  cours  d'eau  animé  d'une  vitesse  u. 

Soit  B  une  roue  à  palettes  plongée  dans  ce  cours  d'eau  et  en 
Rcevant  une  vitesse  v  à  la  circonférence  moyenne  des  palettes. 

La  résbtance  éprouvée  par  un  plan  se  mouvant  dans  un 
liquide  en  repos \  est  proportionnelle  au  quarré  de  sa  vitesse  ; 
or,  avoir  la  vitesse  v  dans  le  sens  de  l'eau ,  qui  a  u ,  c'est  la 
même  chose  qae  si  Teau  choquait  les  aubes  en  repos  avec  la 
vitesse  h  —  t;,  ou,  enfin,  que  si  les  palettes  se  mouvaient  en 
KDS  contraire,  dans  une  eau  dormante,  avec  la  vitesse  u  —  v. 

la  résistance  éprouvée  par  les  palettes,  c'est-à-dire  l'action 
de  l'ean  sar  les  palettes,  est  proportionnelle  à  (  u  —  v)*. 

Soit  k  la  hauteur  génératrice  de  la  vitesse  u  —  v,  on  a  : 

(u  —  v)«  cs>  2gh. 
Or,  U  pression  sur  les  palettes  est  un  prisme  d'eau  ayant 

jour  hase  la  section  S  des  palettes,  et  pour  hauteur  A,  on  a 
en  appelant  P  cette  pression  : 

P  m  S  X  ô  X  1000  kii. 


Il8  DSVZIBMB  PA&TIS.  LIYIUI  III. 

Remplaçaot  h  par  u  valeur  ■  ,  il  rient  : 

P^  SX  1000    ^"""^^' 
et  pour  traTail  prodnk  : 

Pp  =  St?Xit)0O   ^\  ^     ^ 1- t^(u— »)«(!) 

Pv  est  un  maximum  qaanà  le  produit  v  (u  —  v)*  est  an 
maximum. 
Pour  trouver  la  valeur  maxima  de  ce  produit,  posons  : 
»  (u  —  i;)«  sas  y. 

il  vient:        ti*  — 2t;u  +  i?« SL  =  0 

V 

d'où:  u  =  t;±:  /^i,« |^«  j.  .-iL. 


et  : 


^v±l/JL 


Pour  des  valeurs  positives  quelconques  de  ^  on  a  toBJaon 
des  valeurs  positives  pour  u,  il  en  résulte  que  la  valeur  nuuri- 
tna  de  y  est  00 ,  ce  qui  n'indique  rieu. 

On  a  trouvé,  par  expérience,  qae  \e  maximum  d'effet  utile 
correspondait  à  v  =  Vs  u;  remplaçant  v  par  cette  valeur  daitf 
l'équation  (i),  nous  avons  : 

%S  9 

Effeciaant  les  calculs  indiqués  : 

Pw  =  3.77Si4'  .     .    .     .    (â) 
On  en  déduit  pour  P  : 

P»»il.3lSl<> 

Soît  K  le  coefficient  de  la  résistance  pratique  du  flaid«, 
il  vient  : 

P  ==:  11,31  K  Su* 


;  A  âZ8  TKRTKJAL,  OU  TURBINES.  119 

On  a  trouvé  que  quand  les  palettes  plongent  entièrement, 
Kest  compris  entre  a  et  3  ;  on  a  donc  en  moyenne  :  K  asa  3.5. 

la  haatenrla  meilleure  des  aubes  est  comprise  entre  o."5o 
et  o."do  ;  leur  espacement  doit  être  égal  à  leor  hauteur. 
Comme  dans  les  roues  en-dessous  ;  on  donne  aux  aubes  une 
inclinaison  de  2S"  avec  le  rayon  de  la  roue,  lequel  doit  être 
égal  à  trois  fois  et  demie  la  hauteur  de  l'aube,  ce  qui  donne 
pour  longueur  de  Tanbe  les  deux  septièmes  du  rayon  extérieur. 
Comme  cette  hauteur  ne  peut  être  moindre  que  O."5o ,  il  en 
résulte  que  le  cayon  de  la  roue  doit  être  au  moins  de  i  ."75. 

ARTICLE  II. 

ROUES   A  AXB  .VERTICAL,   OU   TURBINES. 

On  distingue  deux  espèces  de  turbines ,  savoir  : 

Les  turbines  à  pression  verticale  du  li(iuide  sur  la  partie  mo- 

bile; 
Les  turbines  à  pression  horizontale  du  liquide  sur  la  partie 

mobile ,  dites  à  fnrce  centrifuge. 

S  I«r.  —  TURBIKES  A   PRESSION  VERTICALE. 

Soient  E¥  (fy.  1 4 )  Vaxe  d'un  cylindre,  et  M  A  la  direction 
d'un  filet  fluide  infiniment  petit.  Lorsque  ce  filet  vient  ren- 
contrer le  cylindre  en  A ,  son  action  se  décompose  en  deux  : 
une  horizoDtale  qui  tend  à  faire  tourner  le  cylindre ,  l'autre 
verticale  qui  est  détruite  par  la  résistance  de  ce   dernier. 

Soit  u  la  vitesse  d'arrivée  du  filet  au  point  A ,  et  sur  le 
prolongement  A  C  de  M  A  prenons  AC  s=  u.  Les  vitesses  com- 
posantes de  u  sont  A  B  et  A  D ,  pour  lesquelles  on  a,  en  appe- 
lant a  Tangle  D  A  C  : 

A  B  SB)  u  sin.  M. 
AD  :»  u  COS.  a. 

Soit  V  la  vitesse  du  cylindre  à  sa  circonférence.  La  vitesse 
horizontale  avec  laquelle  l'eau  agit  sur  le  cylindre  est  égale 
à  :  u  sin.  a  —  v. 

Prenons  A  H  =  u  sin.  a  —  t;  et  construisons  le  rectangle 
sur  A  D  et  A  H;  la  diagonale  AI  nous  donne  la  direction 
réelle  du  filet  d*eau  sur  la  surface  du  cylindre  après  le  point 
A,  pendant  le  mouvement  de  ce  dernier. 

Recevons  l'action  de  ce  filet  sur  une  courbe  AA'  tangente, 
au  poifit  A»  à  la  dia|;oiial0  Al  ;  le  filet  d'eau,  entrant  dans  cette 


no  fiBUXtlàME  PAAttt*  tlVAB  Ût; 

courbe,  nMprouve  aacan  choc  et  la  sait  jusqo'ea  Â',  point  ^ 
lequel  il  s'échappe. 

Or,  en  s'échappant  il  est  animé  d'une  TÎtesse  u  '  suivant  A'G 
égale  à  u  sin.  a—  v,  plus  la  quantité  dont  cette  vitesse  a  pu 
s'accroître  par  la  chute  AA\  D'autre  part,  il  est  animé,  avec  la 
roue,  dans  le  sens  AL ,  d'one  vitesse  v.  Il  sort  donc  die  la  roue 
avec  une  vitesse  u"  dirigée  suivant  A' K  diagonale  do  paral- 
lélogramme construit  sur  u'  et  v  au  point  A'. 

Soient  h  la  hauteur  de  chute  génératrice  de  la  vitesse  «,  et  a 
la  hauteur  de  la  roue;  la  quantité  d'action  totale  dépensée 
par  l'eau  jusqu'au  bas  de  la  roue  est  : 
mg  (h  -f-  a) 
La  quantité  d'action  communiquée  à  la  roue  est  : 

P  V. 

La  quantité  d'action  perdue  par  l'eau,  sortant  de  la  roue, 
est:  %mu"* 

On  a  donc:    «n^  (ft+ o)  =  Pt; -|- V^mw''* 
d'où  :  P»  «  M^  (*  +  a)  —  V,  mu"* 

Plus  u"  est  petite,  plus  Pt/  est  grand. 

Or,  u  "  peut  être  nulle  ;  pour  cela ,  il  suffit  que  u  soit  égale 
et  directement  opposée  à  v,  auquel  cas  la  courbe  est  tangente 
au  plan  de  la  circonférence  inférieure  du  cylindre. 

Pour  établir  la  relation  u'  =  v,  recherchons  u'» 

On  a  :  t«'  =  2^^  au  point  A. 

et    AÏ«  =  AH*  +  rD'=.(usîn.a  — t>)«  +  u«coi,«« 

d'où  on  tire 'pour  expression  de  la  vitesse  de  Peau  eotrani 
dans  la  courbe  : 

A I  =»  f/i'tt*-]- V*— 2  ti«  sin.  a 
Soit  h"  la  hauteur  d'eau  qui  produirait  la  vitesse  AI, on  a  : 

ti«  4- t>«  —  2  wo  sin.  a  =  2  ^A^ 
L'eau  ayant  gagné  la  chute  a  au  point  A',  la  vitesse  u  Je  sor- 
tie est  due  à  la  charge  génératrice  A'  +  a  ;  d'où  nous  tirons  : 

PB  tt«  -f  »«  —  2  «t?  sio.  «  -f  J  ^«, 


ftOVES  A  AXE  VEftTICAI.,  OU  TtrUINES.  lai 

ilemplaçaat  dans  cette  équation  ti'  par  sa  valeur  2  gh,  nous 
avoos  : 

u'*«2  §  (^  +  a)4-i;«  — âuvsin.a 
Faisant  dans  cette  équation  u  «=  v,  comme  il  a  été  dit 
précédemment,   pour   obtenir  le  maximum  d'effet  utile,  il 
Tient  : 

2^{4+a)=a2utȐin.  oc    ,     .     .    (1) 

d'où  :  V  =  -  '       .' — ^ 

U  sin.  a 

.9{h  +  a) 


Ainsi,  quelles  que  soient  les  valeurs  de  sin.  «,  u,  v,  h,  a, 
du  moment  où  on  satisfait  à  l'équation  (1)^  on  obtient  le 
maximum  d'effet  utile,  lequel  est  égal  théoriquement  au  tra- 
vail dépensé, 

S  2.  -*-  TURBINÏS  A  FORCE  CENTRIFUGE. 

Scit  o  {Jig,  i5  )  la  trace  horizontale  de  l'axe  d'un  cylindre 
fixe  intérieur  ayant  pour  rayon  o  A,  et  de  l'axe  d'un  cylindre 
extérieur  tournant  autour  du  premier  et  ayani  oour  rayon 
oL. 

Soit  M  A  la  direction,  au  point  A,  d'un  filet  d'eau  qui  a 
été  dirigé  horizontalement  le  long  de  la  courbe  M'A  ;  soit  u 
sa  vitesse  ;  v,  celle  de  la  roue  au  point  A,  comme, dans  lé 
cas  précédent. 

La  vitesse  u  se  décompose  en  deux,  une  normale  AD  dé- 
truite, et  une  tangente  A  B  qui  obtient  tout  son  effet;  on  a 
alors  : 

AD  =  u  CO8.  a 
AB  =  u  sin.  a 

La  rone  ayant  v  ,  l'eau  n'avance  sur  elle  horizontalement 
que  de  u  sin  a  —  v,  et  alors  la  direction  du  filet  d'eau  entrant 
dans  la  rone  est  A  L,  diagonale  du  parallélogramme  construit 
sur  A  D  =ss  u  COS.  a ,  et  A  H  =>  u  sin.  «  —  v. 

Mettons  une  courbe  A  A'  tangente  à  lA  an  point  A,  l'eau 
sort  en  A  A*  avec  une  vitesse  u"  et  se  dirige  suivant  la  dia- 
gonale du  parallélogramme  construit  sur  u',  vitesse  de  sortie  y 
€t  V    vitesse  de  la  roue  sur  la  circonférence  A*. 

Ici  commence  la  différence  entre  les  deux  théories* 

Ingénieur  Civil,  tome  a.  «13 


I 

m  DBUXlÈtfX  PARTIE.  LltftB  lll. 

Si  R  et  »*  sont  les  rayons  des  circonférences  eztérieiire  et 
intérienre  de  la  rone,  on  a  : 

^'  !  t;  ;  ;  R  :  r 

d'où:  v' '. 


r 
On  a  maintenant,  pour  équation  du  travail  : 

mgh^Vv  +  y^mu'^* 

P  étant  pris  sur  la  circonférence  intérieure,  on  en  dédoit  : 

Plog  u"  est  petit,  plus  Vv  est  grand;  pour  m^'  =  o,  il 
faut  que  Ton  ait  : 

li'   >=:   V'    »>  t?  

1 

Or  on  a  pour  AI ,  vitesse  d'entrée  de  l'eau  dans  la  roue:  ] 

Âl*  =»  AH*  +  ÂD*«Cttiin.  a  —  t?)»  +  w*cos.«* 

=?  tt* -f- *>*  —  ^  wtj  gin.  a 
La  molécule  liquide  arrivant  du  cylindre   intérieur  aa 
point  A ,  possède  la  force  vive  mu*.  Elle  entre  dans  le  cyliD« 

dre  extérieur  Mrec  la  force  vive  m  Al  .  Elle  agit  sur  la  roue, 
en  A,  avec  la  force  vive  m  v',  et  en  A'  avec  la  force  vive  M  v\ 
car  elle  se  dirige  suivant  A I  avec  une  vitesse  composante  de 
deux  forces  dont  l'une  est  u  sin.  a  —  v. 

Elle  a  donc  gagné,  de  A  en  A',  la  force  vive 
m  («'*  —  ««) 

Elle  possédait,   en  entrant  dans  la  roue,  la  force  vire 

m  Al  ,  elle  sort  donc  de  la  roue  avec  une  force  vive  égale  à  U 
somme  de  ces  deux  dernières ,  c'est-à-dire  : 

m(v^*  —  v^  +  Tl)  \ 

Or,  la  vitesse  de  gorlie  étant  u',  la  force  vive  à  la  sortie  esl 
mti'^;  00  on  conclut  : 

Posant  u'  ^  v'f  il  îieot  : 


novss  A  Axe  voLTicktf  ou  turbiiies.  ts3 

c'ef(-k-dîre  :      t?*»^t«*-[-*^""2ttV sin. « 
d*où  on  tire  :      u' — â  ut;  sin.  a  =  0 
«  :  ti  (ti  —  ât^sin.  a)=0 

éqoaiion  qui  le  saiigfait  en  posani  : 

tin ^  V  sio.  « (S) 


d'oà: 


M 


â  SÎD.  ( 
tl 


aïo.a- 

3  t> 

Les  tarbines  sont  d'excellentes  roues  hydranlicpies,  quand 
elles  sont  bien  construites ,  et  sont  destinées  à  remplacer  les 
roues  à  axe  horizontal  dans  tons  les  établissements  où  le  mo- 
teur transmet  son  mouvement  à  plusieurs  étages. 

Il  existe  plusieurs  systèmes  de  turbines. 

La  figure  i6  représente  une  turbine  du  système  de  M.  Foup' 
nc^'ron. 

Après  la  turbine  de  M.  Foumayron,  c'est  la  turbine  de 
M.  Combes  qui  est  la  plus  estimée;  mais  nous  ne  doutons  nul- 
lement que  cette  dernière  ne  soit  préférée  à  toutes  les  antres 
dans  un  temps  plus  on  moins  rapproché.  Ce  qui  distingue  la 
turbine  de  M.  Combes  des  antres  turbines ,  c'est  qu'an  lien  de 
prendre  l'eau  en-dessus ,  elle  la  prend  en-dessous ,  et,  par  ce 
moyen,  ne  présente  aucune  difficulté  dans  l'exécution  de  la 
crapandine  qui  supporte  l'arbre,  la  pression  de  l'eau  tendant 
à  soulever  constamment  l'appareil  que  des  supports  ordi« 
naires,  convenablement  espacés  sur  l'arbre,  tieunent  parfai* 
tement  en  place,  aidés  par  une  pointe,  analogue  à  celles  des 
tours ,  que  l'on  applique -à  la  partie  supérieure  de  l'arbre,  et 
s'oppose  ainsi  à  l'action  élévatoire  de  l'eau. 

Dans  la  turbine  de  M.  Combes,  la  sortie  de  l'eau  est  réglée 
par  des  disques  horizontaux,  se  mouvant  dans  un  même  plan, 
entre  les  aubes  intérieures  du  cylindre  fixe  ;  tandis  que,  dans 
celle  de  M.  Foumayron ,  ce  sont  des  vannes  verticales  en  bois, 
réparties  sur  tout  le  pourtour  intérieur  du  cyFmdre  fixe.  Il 
nous  serait  difficile  de  dire  à  laquelle  de  ces  deux  di«|iofiitîoiM 
00  doit  (ioaner  U  préférence. 


124  DEinriiME  pakhb.  iitre  m. 

TITRE  IV. 

MACHINES   A   VAPEUR. 

CHAPITRE  PREMIER. 

DESCRIPTION  HISTORIQUE  DES  MACHINES  A   VAPEUB. 

Lorsqu'un  liquide,  renferme  dans  un  vase  ouvert,  est  sou- 
mis à  l'action  d'un  foyer  de  chaleur,  il  s'échauffe;  par  suite, 
la  force  répulsive  du  calorique  se  manifestant,  sa  surface  émet 
une  quantité  de  vapeurs  qui  croit  insensiblement,  et  dont  la 
force  élastique  augmente  avec  la  température;  enfin,  lorsqne 
cette  dernière  est  suffisante  pour  que  la  force  élastique  des 
vapeurs  formées  soulève  le  poids  de  l'atmosphère ,  elles  se  foi^ 
ment  dans  l'intérieur  même  du  liquide,  et  viennent  crever  à 
sa  surface  sous  forme  de  globales  :  le  liquide  entre  «lors  en 
ébulUtton. 

L'un  des  principaux  phénomènes  qui  se  manifestent  dans 
l'ébuUition,  c'est  que,  lorsque  le  liquide  est  arrivé  à  ce  point, 
sa  température  reste  constante  jusqu'à  ce  que  tonte  la  masse 
soit  évaporée.  Il  en  réspiteque  la  quantité  de  liquide  évaporé, 
dans  uo  temps  donné ,  est  proportionnelle  à  ta  quantité  de 
chaleur  absorbée  par  lui  pendant  le  même  temps. 

Le  point  d'ébuilition  étant  la  température  à  laquelle  il  faut 
élever  le  liquide  pour  que  la  force  répulsive  des  molécules 
soit  supérieure  à  la  pression  de  l'air  sur  sa  surface,  on  en  dé- 
duit que,  plus  cette  dernière  est  grande ,  plus  le  point  d'ébui- 
lition est  lui-même  élevé. 

De  tous  les  moyens  que  l'on  peut  employer  pour  augmenter 
la  pression  sur  un  liquide  exposé  à  l'action  du  calorique ,  le 
plus  simple  consiste  à  renfermer  ce  liquide  dans  un  vase  clos; 
alors  le  point  d'ébuilition  correspond  à  la  pression  nécessairs 
pour  briser  les  parois  du  vase,  plus  celle  nécessaire  pour  faire 
équilibre  à  la  pression  atmosphérique,  si  l'opération  a  liée 
dans  l'air. 

Du  moment  oh  Ion  peut  augmenter  la  force  élastique  de  la 
vapeur  produite  en  renfermant  simplement  le  liquide  dans 
un  vase  clos,  il  devient  possible  de  déterminer,  pour  cette  ^ 
force,  une  valeur  maxima  qu'elle  ne  pourra  pas  dépasser.  Il 
suffit,  pour  cela,  de  pratiquer  sur  le  vase  un  orifice  dont  la 
section  est  telle  que  la  quantité  de  vapeur  produite ,  dans  un 


MACHINES  A  TAPEUR.  ia5 

temps  donne ,  soit  égale  à  la  quantité  de  vapeur  écoulée  par 
cet  orifice,  avec  la  vitesse  correspondante  à  la  différence  des 
pressions  intérieure  et  extérieure. 
De  ces  faits  on  déduit  deux  principes,  savoir  : 
1*  /l  est  possible  de  produire  une  pression  déterminée  sur  une 
paroi  if  un  vase,  en  chauffant  convenablement  un  liquide  ren^ 
fermé  tians  ce  vase. 

a"  H  est  possible  de  maintenir  cette  pression  constante,  eu 
faisant  écouler  la  vapeur  par  un  orifice,  et  en  communiquant  au 
liquide  des  quantités  de  chaleur  proportionnelles  aux  quantité^ 
de  cette  dernière  qui  découlent. 

Ces  deux  principes  renferment  les  éléments  nécessaires  pour 
constituer  une  force  utilisable,  savoir  :  une  pression  et  une 
vitesse. 

Cette  force  est  utilisable  soit  par  réaction ,  en  permettant 
au  générateur  de  prendre  un  mouvement  en  sens  contraire  de 
l'écoalement,  soit  directement,  en  recevant  la  pression  de  la 
vapeur  sur  une  surface  mobile,  dans  le  même  sens  qu'elle. 

Dans  le  premier  cas,  le  mouvement  est  continu,  et  le  tra- 
vail produit  par  seconde  est  égal  à  la  pression  de  la  vapeur 
sur  Torifice  d^écoulement ,  multipliée  par  la  vitesse  du  géné- 
rateur. 

Dans  le  second  cas ,  le  mouvement  est  alternatif  si  la  pres- 
sion de  la  vapeur  se  manifeste  constamment  sur  la  même 
surface,  parce  qu'alors  on  la  dirige  tantôt  d'un  côté,  tantôt 
de  l'antre  ;  continu ,  si  le  nombre  des  surfaces  est  plus  grand 
que  I,  auquel  cas  le  mouvement  est  généralement  circulaire. 
Le  travail  prodoit  par  seconde  est  alors  égal  à  la  pression 
sur  la  Sttr£aice  en  coutact,  multipliée  par  la  vitesse  de  l'une 
d'elles. 

Ces  principes,  qui  se  posent  aujourd'hui  d'une  manière  si 
facile,  et  qui  ont  pu  se  vérifier  à  toutes  les  époques  dans  le 
chauffage  de  l'eau,  non -seulement  sout  restés  sans  applica- 
tion pendant  des  temps  très>long8,  mais  encore,  bien  que 
l'origine  des  machines  à  vapeur  remonte  à  1 3o  ans  avant 
J.-C.,  n'ont  été  mis  en  pratique  réelle  que  depuis  80  ans 
an  plus. 

V*  Machine  de  Héron. 

Héron  l'ancien ,  qui  vivait  à  Alexandrie ,  sous  le  règne  de 
Ptolémée  Philadelphe,  et  se  rendît  célèbre  par  une  foule  de 
découvertes  ingénieuses ,  eut  le  premier  l'idée  de  la  machiuQ 
à  réaction.  Voici  comment  il  l'exécuta  : 


ia6  DKuxiàMB  PÀKTït.  uvBS  m. 

A  {PL  XVn,  /^.  I  )  est  un  génératenr  de  vapeur^  ou  vase  clos, 
rempli  d*eaa  et  chauffé  par-dessous.  Ce  générateur  commu- 
nique par  un  tuyau  B  avec  une  sphère  creuse  G ,  au.  moyen 
d'un  axe  creux  x,y^  avec  lequel  elle  a  la  faculté  de  tourner 
dans  des  coussinet»,  avec  le  moins  de  frottement  possible. 

Dans  un  des  plans  perpendiculaires  à  cet  axe,  sont  deux 
coudes  D,  D' égaux,  creux,  opposés  aux  extrémités  d'an  même 
diamètre,  et  dirigés  en  sens  contraire. 

La  vapeur,  sortant  du  générateur, se  rend  pr  le  conduits 
dans  ^  sphère  creuse,  et  vient  ensuite  sortir  par  ces  deux 
coudes. 

En  vertu  dti  principe  de  la  pression  égale  transmise  par 
les  fluides  dans  tous  les  sens,  il  se  produit,  sur  la  paroi  de 
chaque  coude  opposée  à  l'orifice  d'écoulement ,  un  excès  de 
pression  précisément  égal  et  opposé  à  la  pression  de  la  vapeur 
sur  l'orifice  lui-même.  Si  rien  ne  fait  résistance  à  cette  pres- 
sion, elle  agit  comme  accélératrice  constante,  et  imprime  aux 
coudes  une  vitesse  de  rotation  sans  cesse  croissante.  Si ,  au 
moment  où  cette  vitesse  est  devenue  égale  à  celle  de  sortie  de 
la  vapeur,  où  applique  une  résistance  égale  et  opposée  h  cette 
pression,  alors  il  y  a  équihbre,  et,  en  vertu  de  Tinertie  ,  les 
coudes  continuent  à  se  mouvoir  autour  de  l'axe  avec  une  vi- 
tesse égale  à  celle  de  la  vapeur  sortant;  c'est-à-dire»  que 
cette  dernière  est  abandonnée  dans  l'espace  avec  une  vitesse 
8=s  o.  L'effet  utile  théorique  est  alors  égal  au  travail  dépensé, 
c'est-à-dire  à  la  pression  sur  l'orifice  multipliée  par  la  vitesse 
d'écoulement. 

Ainsi,  cette  machine,  envisagée  sous  le  point  de  vue  théo- 
rique, donne  loo  p.  loo  d'effet  utile,  et  est  d'une  exécution 
aussi  simple  que  possible. 

Malheureusement  il  n'en  est  plus  de  même  pratiquement» 
parce  que  i<*la  vitesse  d'écoulement  de  la  vapeur  est  si  considé- 
rable ,  lorsque  Ton  veut  avoir  une  pression  sensible  (53 7  urè- 
tres à  4  atmosphères  intérieures),  que  les  matériaux  composant 
l'axe  s'échauffent,  grippent  et  cessent  de  fonctionner  immé* 
diatement  ;  20  quelque  faibles  que  l'on  parvienne  à  rendre 
la  résistance  de  l'air  et  le  frottement  de  l'axe  dans  les  coussi- 
nets ,  cette  résistance,  rapportée  au  centre  des  orifices  d'écou- 
lement, est  toujours  plus  considérable  que  la  pression  dispo- 
nible. 

Néanmoins,  Fespoir  de  faire  mieux,  et  souvent  aussi  la 
non  connaissance  des  essais  iofroctuenx  tentés  anpaxaTant , 


XAGHtlflS  ▲  TAPIVIU  tay 

«U  fait  rercnir  plunenn  fois ,  depuis  Héron  •  cette  îagtmeam 
nacbine  iur  le  tapis;  c'est  ainsi  qu'en  1785  ua  Allemand, 
sommé  Kempel,  proposa  la  machiue  à  réaction  représentée 
PI,  XSU,  fig,  a  ;  nn  Anglais,  nommé  Sadler,  d'Oxford,  obtint  en 
]  791  un  brevet  pour  une  machine  da  même  genre.  Enfin,  au- 
jourd'hui, un  constructeur  américain,  M.  Avery,  a  substitué  à 
la  sphère  creuse  deux  ailes  renfermées  dans  une  boite  en  fonte 
qui  porte  la  vapeur  utilisée  à  l'extérieur  par  un  tuyau.  Noos 
avons  vu  deux  machines  de  ce  genre  chez  un  mécanicien  de 
Paris,  M.  Philippe:  l'une  d'elles  avait  un  diamètre  de  o."6o 
(1  pied  10  ponces)  ;  l'autre  avait  un  diamètre  de  i."5o  (4  pieds 
7  pouces)  environ:  tontes  deux  étaient  dans  un  état  d'aban- 
don qui  constatait  suffisamment  qu'elles  n'avaient  pas  donné 
de  bons  résultats. 

A  notre  avis,. les  essais  des  machines  à  réaction  ont  été  mal 
dirigés ,  en  ce  sens  que,  puisque  la  pression  motrice  est  très- 
feible,  on  devait  choisir,  pour  les  expérimenter,  lexas  où  la 
résistance  provenant  des  frottements  est  minima  par  rapport 
à  la  résistance  utile.  Or,  on  a  précisément  choisi  le  cas  on  la 
résistance  des  frottements  est  maxima  par  rapport  à  la  résis- 
tance utile,  c'est-à-dire,  pour  des  forces  de  17a  à  i  cheval. 
Pour  nous,  s'il  nous  était  possible  de  faire  des  essais  sur  ce  genre 
de  machine ,  nous  n'hésiterions  pas  à  calculer  la  nôtre  pour 
une  puissance  de  100  chevaux,  avec  un  diamètre  de  10  mè- 
tres, correspondant,  pour  4  atmosphères  de  pression  in- 
térieure, à  nne  vitesse  ae  17  tours  par  seconde,  ou  1,000  par 
minute,  ce  qn'un  arbre  bien  graissé  fait  fiicilement  sans  s'é- 
chanffer.  Alors,  probablement,  on  commencerait  à  constater 
un  résultat;  et  n'obt!nt-on  que  5o  p.  100  d'effet  utile,  cette 
machine  serait  préférable  aux  machines  actuelles,  qui  ne  don* 
nent  pas  toujours  cela ,  et  coûtent  bien  autrement  cher. 

Machine  de  Salomon  de  Caux, 

Salomon  de  Caux ,  ingénieur  français  et  grand  mathéma- 
ticien, conçut  en  1634  l'appareil  représenté  PL  XVII,  fig*  3. 

A  est  un  générateur  rempli  d'eau,  dans  lequel  plonge  nn 
tube  B,  aussi  près  que  possible  du  fond,  ets'élevant  à  une 
hauteur  quelconque.  Si  l'on  chauffe  le  générateur,  la  vapeur 
se  porte  dans  la  partie  supérieure  de  l'appareil ,  communique 
sa  pression  à  l'eau,  qui  réagit  sur  le  tuyau  et  s'élève  dans  l'in- 
térieur de  ce  dernier  à  une  hauteur  d'autant  plus  considé-  - 
rahle  qne  la  pression  intérieure  est  plus  forte.  Cet  appareil 


ia8  DEUXIEMB  PA&TIB.  LIVAE  III. 

tout  simple,  qui  est  la  solution  du  problème  pour  le  cas  où  la 
résistance  est  appliquée  directement  en  sens  contraire  de  l'ac- 
tion de  la  vapeur^  nous  semble  bien  plus  susceptible  que  la 
machine  de  Héron  d'avoir  ouvert  les  yeux  sur  Ja  possibilité 
de  tirer  parti  de  la  puissance  de  la  vapeur  d'eau  ;  car,  quelque 
différence  qu'il  y  ait  entre  lui  et  les  machines  actuelles,  le 
mode  d'action  de  la  vapeur  n'en  est  pas  moins  absolument  le 
même.  Suivons,  en  effet,  les  diverses  inventions  qui  lui  ont 
succédé,  et  nous  reconnaîtrons  fecilement  qu'elles  nen  sont 
que  des  perfectionnements. 

Machine  du  marquis  de  Worcester. 

Cette  machine  (P/.  XVII,  )î^.  4)  ne  diffère  uniquement  de  la 
machine  de  de  Caux  que  par  l'adjonction  du  réservoir  B,  dans 
lequel  a  lieu  le  travail  de  la  vapeur,  pour  éviter  d'élever  inu- 
tilement de  l'eau  chande.  Les  deux  robinets  r  et  r  donnent 
alternativement  entrée  à  l'eau  froide  et  à  la  vapeur  dans  le 
vase  B. 

Cette  machine  servit  à  sir  Samuel  Moreland ,  en  1680,  pour 
déterminer  le  volume  de  vapeur  donné  par  un  volume  d'eau 
à  la  pression  ordinaire,  et  l'effet  utile  correspondant  à  la  dé- 
pense de  cette  vapeur.  Il  trouva  que  i  volume  d'eau  donnait 
a,ooo  volumes  de  vapeur,  au  lieu  de  1,700  qu'il  donne  réel- 
lement d'après  les  expériences  de  M.  Gay-Lussac. 

Machine  de  Savery, 

Pendant  que  l'on  recherchait,  d'un  côté,  le  moyen  d'élever 
de  l'eau  au  moyen  de  la  force  élastique  de  la  vapeur,  Deoys 
Papin ,  de  Blois ,  recherchait,  du  sien,  le  moyen  de  produire 
de  la  force  en  faisant  le  vide.  Après  avoir  épuisé  inutilement 
tous  les  procédés  dont  la  mécanique  peut  disposer  pour  cet 
objet,  il  eut  l'idée,  en  1690,  de  chasser  l'air  de  ses  appareils 
au  moyen  d'une  introduction  de  vapeur  qu'il  condensait  en- 
suite par  l'injection  d'un  filet  d'eau. 

C'est  quelque  temps  après,  en  1698,  que  Savery,  capitaine 
de  marine  anglaise,  conçut  la  machine  représentée  PI.  XVtl, 
fig.  5.  Cette  machine,  qui  ne  diffère  de  celle  du  marquis  de 
Worcester  qu'en  ce  que,  au  lieu  d'un  seul  corps  de  pompe  et 
nné  chaudière,  il  y  a  deux  corps  de  pompe  et  deux  chau* 
dières ,  possédait  en  outre  une  application  de  la  déconveite 
de  Papin,  c'est-à-dire  aspirait  l'eau  par  suite  d'une  conden- 
sation opérée  dans  les  corps  de  pompe,  au  lieu  de  la  recevoir 


MACUNIS  A  TAPBnn.  II9 

àe  niveau  snpérienr,  comme  dans  la  machine  da  maniniB  de 
Wercester.  Il  est  malheureux  qne  ce  dernier  n'ait  jamais  exé- 
cuté son  projet,  car  il  n'aurait  pas  tardé  à  découTrir  la  con- 
densation. 

Qaoiqu'il  en  soit ,  c'est  la  machine  de  Sayery  qui  a  d'abord 
été  employée  dans  Tindostrie;  sa  première  application  a 
été  l'épuisement  de  l'eau  des  mines,  et  on  peut  dire  qu'elle 
est  Tenue  k  temps,  car  les  frais  que  ce  travail  occasionait 
étaient  devenus  tellement  considérables,  qne  les  exploitants 
se  voyaient  forcés  de  renoncer  à  descendre  à  de  grandes  pro* 
fondeurs.  Par  la  suite,  elle  fut  employée  comme  moyen  d'é- 
lëyation  d'eau,  soit  pour  service  a  usine ,  soit  pour  maisons 
de  plaisance,  etc.  Il  en  existe  encore  une  à  Paris  oui,  sans 
doute,  cessera  bientôt  de  fonctionner  ;  c'est  celle  de  l'abattoir 
de  Grenelle,  que  vient  de  supplanter  le  puits  artésien  foré  en 
cet  endroit. 

Machine  de  Newcomen, 

Papin,  après  avoir  découvert  la  condensation ,  composa  les 
machines  d'un  piston  se  mouvant  dans  un  cylindre  et  élevant 
de  Teau  au  moyen  de  la  pression  atmosphérique  sur  un  espace 
vide.  lia  vapeur  arrivait  par-dessus,  l'eau  arrivait  par-dessous. 
Cette  machine,  comme  ou  le  voit,  ne  différait  de  celle  de 
Savery,  qu'en  ce  qu'elle  ne  pouvait  élever  Teau  à  plus  de  8  on 
9  mètres,  tandis  que  celle  de  Savery  t'élevait  à  toute  hauteur, 
si  les  appareils  employés  étaient  suffisamment  résistants.  Où 
peut  dire  même  qu'à  une  époque,  ces  deux  machines  n'en 
firent  plus  qu'une  seule  et  même,  car  Savery  n'a  jamais  pu 
obtenir  assez  de  résistance  dans  ses  générateurs  pour  dépasser 
de  beaucoup  ce  terme. 

En  1705,  Newcomen  et  Cawley,  l'un  serrurier,  l'autre  yî- 
trier  à  Dartmouth,  imaginèrent  d'appliquer  nue  tige  au 
piston  de  Papin ,  et  de  transmettre  la  pression  atmosphérique 
exercée  sur  ce  dernier,  an  moyen  d'un  balancier.  Pour  cela, 
an  lieu  de  faire  arriver  la  vapeur  en-dessus  du  piston,  ils  la 
firent  arriver  en^dessous.  L'ingénieuse  idée  de  rendre  la  résis- 
tance indépendante  de  la  surface  du  piston ,  ce  qui  avait  lieu 
dans  les  machines  de  Papin  et  Savery,  leur  permit  d'élever  de 
l'eau  à  des  hauteurs  considérables  sans  que  la  pression  dans 
la  chaudière  augmentât  le  moins  du  monde.  Il  suffisait  pour 
cela  de  satisfaire  à  la  relation  : 

SurCKe  du  piston  de  la  pompe  multipliée  par  la  hantenr  de 


l30  OEUXIÈMB  PARTlA.  LIVBE  lit. 

la  colonne  d*eau  pesant  dessus,  le  tout  multiplié  par  le  poiJs 
de  l'unité  de  volume  d'eau  égal  à  : 

La  surface  du  piston  du  cylindre  à  vapeur  maltipliëe  par  le 
poids  d'une  atmosphère  sur  l'unité  de  surface,  abstraction  £aite 
des  frottements. 

De  là,  la  hauteur  de  la  colonne  d*eau  augmentant,  la  surface 
du  piston  de  la  pompe  diminuait. 

La  figure  6,  PL  XVII,  représente  une  madiine  de  Newoomea 
telle  qu'on  les  exécutait  à  l'époque  delenrs  plus  grands  perf«> 
tlonnements.  Ces  machines  étaient  nécessairement  à  simple 
effet.  Au  moment  où  on  ouvrait  la  communication  entre  la 
chaudière  et  le  cylindre,  l'équilibre  de  pres&ion  s'établîssant, 
il  suffisait  d'un  excès  de  poids  très-faible  de  l'autre  c6té  da 
balancier  pour  faire  remonter  le  piston. 

Pour  élever  l'eau  à  des  hauteurs  supérieures  à  lo  mètres, 
on  donnait  aux  tiges  un  poids  égal  à  la  charge  de  ki  co* 
lonne  d'eau  sur  le  piston  de  la  pompe  augmenté  du  poids 
nécessaire  pour  vaincre  les'  frottements  et  pour  rompre  l'é- 
quilibre. L  action  de  l'air  sur  le  piston  avait  donc  seulement 
pour  effet  de  soulever  les  tiges  qui,  retombant  ensuite,  fieùsaient 
monter  l'eau. 

Depuis  la  machine  de*  Newcomen ,  de  grands  perfection- 
nements ont  été  apportés;  mais  tous  ces  perfectionnements 
n'ont  pas  détruit,  comme  pour  les  autres,  le  principe  d'après 
lequel  elle  est  construite,  et  elle  restera  toujours  le  type  des 
machines  atmosphériques. 

Machines  de  Watt. 

Les  machines  de  Newcomen  à  condensation,  d'abord  par  re- 
froidissement extérieur  du  cylindre,  ensuite  par  injection 
d'éau  froide  dans  son  intérieur,  présentaient  le  grave  incon- 
vénient d'occasioner  à  chaque  coup  de  piston  une  perte  de 
chaleur  assez  notable  qui  était  employée  à  réchauffer  les  parois 
refroidies  du  cylindre. 

La  première  découverte  que  Watt  fit ,  fut  le  condenseur, 
appareil  destiné  à  éviter  cet  mconvénient  en  opérant  la  con- 
densation en  dehors  du  cylindre.  C*est  sur  la  machine  de 
Newcomen  qu'il  en  fit  la  première  application.  A  ce  perfec- 
tionnement en  succéda  un  second ,  la  pompe  à  air,  destinée  à 
remplacer  l'évacuation  de  l'eau  de  condensation  par  un  tuyau 
plongeant  dans  un  puisard  dont  le  niveau  supérieur  était  à 
io.*3a  (32  pieds)  au-dessous  du  fond  du  cylindre.  Le  non  de 


liiACBiNBè  A  TAPEUR*  l3l 

pompe  à  air  fat  donné  à  cette  pompe,  parce  que  l'on  savait  dé- 
pôts longtemps  que  l'eau  contenait  en  dissolution  une  certaine 
qaaotité  d'air  qui  se  dégageait  par  l'êbuliition  et  venait  en- 
suite détraire  le  vide  du  condenseur.  Afin  d'enlever  cet  air  aussi 
complètement  que  possible,  on  donna  au  piston  de  cette  pompe 
vn  diamètre  considérable  par  rapport  à  celui  qui  était  néces* 
saire  poar  n'enlever  que  l'eau;  de  là  le  nom  de  pompe  à  air. 

Ces  deux  grands  perfectionnements  introduits  dans  la  ma- 
chine de  Newcomen ,  Watt  chercha  à  en  généraliser  l'emploi  ; 
ce  fat  alors  qn'il  imagina  la  machine  à  double  effet,  pouvant 
s'appliquer  à  la  rotation  d'une  manivelle  par  l'intermédiaire 
d'une  bielle  adaptée  à  l'extrémité  du  balancier  opposée  au 
cylindre  (P/.  XVII,  yî^r.  7). 

Enfin,  en  1769,  Watt  mit  la  dernière  main  à  l'emploi  de  fa 
vapeur  d'eau  comme  force  motrice,  en  imaginant  la  détente. 
Depuis  cette  époque,  tous  les  progrès  qu'ont  faits  les  ma- 
chines à  vapeur  pour  l'économie  de  la  dépense  correspondant 
à  on  travail  déterminé,  se  sont  renfermées  dans  l'exécutioii 
des  appareils.  Nous  devons  cependant  une  mention  honorable 
à  MM.  Trewithick  et  Vivian,  qui  firent  fonctionner,  les  pre- 
miers, la  vapeur  à  haute  pression  en  180a. 

Des  diverses  découvertes  de  Watt,  il  en  est  une  d'une  im- 
portance immense  qui  ne  stf  propage  qu'à  pas  lents  ;  c'est  la 
détente,  La  détente,  bien  que  datant  de  1769,  n'a  pas  été  ap- 
pliquée au  dixième  des  machines  exécutées  depuis  cette  épo- 
que, et  c'est  à  peine  si,  aujourd'hui,  elleexbte dans  la  moitié 
des  nouvelles  machines  qui  s'exécutent  tous  les  jours.  Ce  re- 
tard tient  à  deux  causes  prépondérantes  qui  sont  : 

i<*  La  difficulté  d'exécuter  un  appareÛ  de  détente  satis- 
faisant; 

3®  La  dépense  notable  qu'il  entraîne  avec  lui  par  suite  des 
dimensions  plus  fortes  que  doit  avoir  la  machine  et  que  l'a- 
chetear  ne  se  soucie  pas  de  payer.  ' 

On  est  parvenu,  à  peu  près ^  aujourd'hui,  à  dominer  la 
première  cause,  soit  par  les  doubles  tiroirs,  dans  les  petites 
machines,  soit  par  les  soupapes  Comwall,  dans  les  grandes. 
Mais  la  deuxième  restera  toujours  invariable  dans  les  machines 
bien  concaes.  L'emploi  de  la  détente  apporte  pourtant  une 
économie  si  notable  dans  la  dépense  en  combustible,  que  nous 
ne  comprenons  pas  comment  ou  exécute  encore  aujourd'hui 
des  machinet  saiis  détente. 


iSl  DEUXIEME  PARTIS.    LIVRE  lll. 

CHAPITRE  II. 

THÉORIE   GSNEBALE  DES   BtACHmES   A    VAPEUB. 

ARTICLE  I".  I 

DIVISION   DBS   MACHIUBS   a   VAPEUR. 

Le  bat  des  moteurs,  en  général,  appliqués  à  rindustrie, 
est  de  transmettre  à  la  résistance  qui  leur  est  directement 
opposée,  l'un  des  deux  mouvements  suivants: 

I®  Rectiligne  alternatif , 

a*  Circulaire  continu, 
moHvemeDts  qui  constittteDt  cinq  grandes  spécialités,  savoir  : 

(  Tourneries  en  général. 
20  Circulaire  continu      <  Transports  sur  terre.  i 

(.Navigation, 

L'application  de  la  force  élastique  de  la  vapeur  à  ces  diffé- 
rentes spécialités,  s'effectue  au  moyen  de  cinq  genres  de  ma* 
chines  différentes  qui  sont  :  , 

i<*  Les  machines  d'épuisement;  | 

i^  Les  machines  soufflantes; 

3°  Les  machines  à  rotation;. 

4®  Les  machines  locomotives; 

5*  Les  machines  de  bateaux. 

Ces  machines  peuvent  être  à  simple  et  à  double  effet  ;  néan* 
moins,  elles  se  répartissent  à  peu  près  toutes  ainsi  : 

1®  A  simple  effet.  .  •  •    Machines  d'épuisemen*. 

i  Machines  soufflantes. 
Machines  à  rotation. 
Machmes  locomotives. 
Machines  de  bateaux. 

Chacun  de  ces  genres  de  machines  peut  se  diviser  en  quatre 
espèces,  savoir  : 

M.cW«e...a.dèUote.  {.Vrotr«Uon. 


CALCULT  SES  HAtiHINBS  A   811ICI»LS  EfFlTi  ^     i93 

Il  existe , en  oatre,  différents  systèmes  de  constitictlon  qui, 
pour  la  plupart,  portent  les  noms  de  leurs  inventeurs ,  et  peu- 
veot  se  classer  ainsi  : 

1^«  elaiie.        /  Tertieal, 
Cylindre  fiM.  •  •  <  incliné, 

(horizontal. 
2«  classe.         (  fertical, 
Cylindre  oscillant  *  incliné, 

f  horizontal. 
Première  classe, 
Qnand  le  cylindre  est  vertical,  la  transmission  du  monve- 
ment  a  lieu  par  l'intermédiaire  de  : 
1**  Un  balancier,  une  bielle  et  une  manÎTelle; 
1®  Une  bielle  et  une  manivelle  seulement. 
Quand  le  cylindre  est  incliné  ou  horizontal,  la  transmieskui 
du  mouYement  a  lieu  par  l'intermédiaire  de  : 
Une  bielle  et  une  manivelle  seulement. 
Deuxième  classe. 
Dans  les  trois  caS|  la  tnmsmission  de  monvement  a  lien  par 
l'intermédiaire  de  : 

Une  manivelle  seulement. 
Pour  chacune  des  classes ,  la  manivelle  indique  la  trans- 
mission du  mouvement  rectiligne  alternatif  du  piston  en  cir- 
culaire continu.  Ladeuzièrae  classe  n'est  donc  pas  applicable 
an  transmissions  rectilignes  alternatives. 

ARTICLE  IL 

CALCVLS  niS  HACmilES  A  SIMPLE  SFFST. 
(!*'.  —  MACHINES  ATMOSPHÈUQDKS. 

Soient: 

D  le  diamètre  du  piston  ; 

N  le  nombre  de  coups  de  piston  par  minute  ; 

G  la  course  du  piston  ; 

K.  le  coefficient  de  l'effetlitile  par  rapport  à  la  dépense. 
La  surface  du  piston  est  égale  à  : 
0.785  D». 

La  presâon  de  Tatmosphère,  sur  un  mètre  qoarré  de  sar&ce» 
est: 

10,330  lilogr. 

Ingénieur  Ctvtï^  tome  a.  i) 


]34  OEUUèMB  PARTIE.  UVM  ltl« 

La  pression  de  l'atmosphère  sur  le  piston  est  donc  : 

10.330  X  0.785  D* 
La  coarse  étant  C,  le  travail  dépensé  pendant  ]â  descente 
du  piston  est  : 

10.330  X  0>'7B5  D*G  kilogrammètres. 
Le  nombre  de  coups  de  piston  par  minute  étant  N ,  le  travail 
produit  par  minute  est  : 

10.330  X  0.785  D^  CN  kilogrammètres, 
et  par  seconde  : 

10.330  X  0,785  D«CN 
60 
La  force  d*on  cheval  étant  75  kilogrammètres  par  seconde, 
si  F'  représente  la  force,  en  nombre  de  chevaux,  dépensée, 
oaa: 

y/_    10.330  X  0.785  D^CN 
"**  60  X  75 

Si  F  est  l'effet  utile  en  chevaux,  on  a  : 
F  «s  KF* 
D'où  la  formule  générale  : 

^         KX  10.330  X  0.0785  B'CN        .oxr..*^.r.i 
^ êiïini «i.8KD»CN  (a) 

Si  Ton  ne  veut  avoir  que  le  travail  correspondant  à  noe 
dépense  P,  en  poids  de  vapeur  par  seconde,  on  pose  : 

CN 

■■-..     ■=  V,  Titesse  par  seconde. . 
0(1 

Oc  on  a  :    vX 0.785  B^sY,  volume  dépensé  par  scceade; 

^,  ,  0.785  D«CN 

d  où  i  ==  V 

60 

et  :  F  «  KXiO.330  ~  ^  137.8  KV. 

75 

V  est  le  volume  correspondant  au  poids  P. 

§   a.  —  MACHINES  A  VAPEUR. 

Ces  machines,  généralement  à  condensatioD>sOnt  à  détente 


CALCUU  DIS  lfACHlN£S  ▲  «IMPLI  ITVKT.  13!^ 

OU  sans  détente.  Elles  sont,  comme  les  premières,  spécialement 
employées  pour  mouvoir  des  pompes.  La  figure  1 1 ,  P/.  XYIII, 
représente  l'ensemble  d'une  machine  de  ce  genre  employée 
dans  les  mines  de  Bruilles  (Nord).  La  distribution  be  fait  au 
moyen  de  soupapes  à  déclic,  qu'ouvrent  et  ferment  des  ma- 
nettes mises  en  mouvement  par  la  tige  de  la  pompe  à  air,  ou, 
comme  dans  la  figure,  la  tige  du  piston  d'une  cataracte,  La 
cataracte  est  un  appareil  destiné  à  modérer  le  nombre  des 
coups  de  piston,  suivant  la  quantité  d'eau  à  extraire  par  mi<« 
oute. 
Soient,  comme  précédemment  : 
D  le  diamètre  du  piston  ; 
C  la  course  dn  piston; 

N  le  nombre  de  coups  de  piston  par  minute  ; 
n  le  nombre  d'atmosphères  de  pression  de  la  vapeur  en- 
trant dans  le  cylindre. 
1^  Sans  détente.  On  a,  dans  ce  cas,  n  ss  i,  et  la  formule 
du  travail  est  la  même  que  celle  pour  les  machines  atmosphé- 
riques ,  savoir  : 

F=.i.8KD»CN    .    .    .    •    .    (5) 
s*  A  détente.  Nous  démontrerons  plus  loin  que  le  travail 
pendant  la  détente  est  égal  au  travail  avant  la  détente, 
multiplié  par  : 

Log.  —  2.3(»6 

i  étant  la  {^rtion  de  la  course  pendant  laquelle  la  vapeur  est 
introduite  ;  on  a  donc  : 

Travail  théorique  avant  la  détente       es  l.B  D*  sN. 

Travail  théorique  pendant  la  détente  =  1.8  B'  sN  log. 

—  2.3026 

X 

Travail  théorique  total  : 

F'  -B  1.8  B«  «N  (^i  +  log.  —  2.3026  J 
Travail  pratique  total  en  cheTtax  : 

f  ^  i.8  RP«ifN  fi  +  log.  -j.  2.50?6  j  .  .  (c) 


1^6  OBUXIKME  FAETIB.  UVRE  lU. 

Si  la  pression  est  plus  grande  que  l'atraosplièrt,  alonle 
facteur  io33o  se  trouve  remplacé  par  celui  : 
i4>33o  n. 

F->i.&Ki)*siin  Ti+iog.  -£-  aowaa  j . .  W 

Si  OB  ?ent  aToir  égard  à  la  pression  de  la  vapeur  dans  ie 
éondenseur,  laauene  est,  au  maximum,  égale  à  Va  ^stao»* 
pbère ,  soit  ^^'^/s  par  mètre  qaarré,  on  a  : 

F=»1.8KD««Nn(i  +  log.  — 2.30Î6  — — £-)   («) 
\  X  S%nJ 

car  le  travail  absori>é  par  cette  résistance,  pendant  le  rnooTe- 
ment  du  piston  9  est  égal  en  chevaux  à  : 

0.78SD'CN10350    _,^^^^ 

60XT5X8  ■ 

%xn 

le  coefficient  K  ne  portant  qae  sur  la  différence  entre  le  tra- 
vail total  produit  et  le  travail  absorbé  par  la  pressioo  dans 
le  condenseur. 

ARTICLE  III. 

CALCULS  DES  MACHINES  A  DOUBLE   BTFKT.  I 

DuAt  les  anachiaes  à  double  efiet,  on  distiagna  :  I 

i^  Les  machines  à  condensation  sans  détente; 

a*  Les  machines  sans  condensation  ni  détente  ; 

3^  Les  machines  à  condensation  et  détente; 

4**  Les  machines  sans  condensation  à  détente. 

La  seule  différence  qui  existe,  pour  le  calcul,  entre ks 
machines  à  simple  effet  et  les  machines  à  double  effet,  c'est 
que  N  étant  le  nombre  de  révolutions  de  la  manivelle  par  mi* 
nute,  le  nombre  de  coups  de  piston  dans  la  machine  à  àxM 
effet  est  a  N. 

§    I«r.   —  llACmNBS  A  COlioiNSATIOIt  SANS  oérBlITE. 

Ona:       .  F  =  1.8ÊD*C2N  (n  — Va) 
n  ^  Va  ^^^^  ^  pression  exacte  sur  le  piston  en  atmospbinsi 
on  en  déduit  : 


CALCULS  DBS  MACHIHE8  A  DOUBLE  ÉFFBT»  t3y 

§  2.    —  MAGHIMES  SANS  GORDBNSATION  NI  DéTBNTK. 

Dans  ce  cas  n  est  remplacé  par  n  —  i,  à  canse  de  la  près* 
sioa  de  l'atmosphère  en  sens  contraire  du  piston,  et  on  a  : 

F  =  3.6  KD»  CN  (n—  i) (A). 

S  3.   —  MACB1NB8  A  DBTBNTB. 

Scnent  A  B  {PL  XVlI,/a.  8)  la  course  du  piston  ;  A  C  la  portion 
de  cette  course,  pendant  laquelle  la  vapeur  est  introduite  dans 
le  cylindre  ;  A  E  la  pression  de  la  vapeur  an  commencement  de 
la  course  dn  piston. 

Le  travail  total  produit  avant  la  détente  est  égal  an  produit 
dn  chemin  parcouru  par  le  piston,  par  la  pression ,  c'est-à- 
dire  au  rectangle  A  C  D  £. 

A  partir  du  point  G  >  la  pression  diminuant,  le  travail  pro-> 
doit  à  chaque  instant  est  égal  au  chemin  parcouru  dans  cet 
instant  multiplié  par  la  pression  correspondante  ;  si  on  sup- 
pose que  la  pression  diminue  graduellement,  le  travail  pro- 
duit par  la  somme  des  petits  avancements  égaux  compris  entre 
les  points  C  et  B,  est  égal  à  la  somme  des  petits  rectangles  com- 
pris entre  les  deux  lignes  CD  et  B  F. 

Admettant  les  points  de  division  infiniment  rapprochés,  on 
obtient  la  surface  CBFD,  comprise  entre  la  droite  GB  et  la 
courbe  F  D. 

Admettant  également  que  les  pressions  décroissantes  sont  en 
raison  inverse  des  volumes,  comme  pour  les  gaz,  et  que  Ton  a, 
pour  un  volume  quelconque ,  V  ss  A  y  X  0.786  D',  il  vient  : 

ACX0.785D»  ;  AyX0.785D«  Wh'  [  CD 

./      CDXAC 

et  :  fc^  = 1 

Ay 

Faisant  :  A'    «  y 
Ay=»  X 
ilWenl:  xy^  GPX  AC*»G 

C  étant  une  constante. 

X y  sa  C  est  l'équation  d'une  hyperbole  rapportée  a  ses 
asymptotes. 

La  courbe  DF  est  donc  une  branche  d'hyperbole. 

On  obtient  la  surface  G  B  F  D  par  la  formule  géuérale  : 

S  ^  {  ydx 


■s 


i3a  DXijx^ini  PAftTii.  LiVBS  ni: 

C 
Or:  y-—' 

donc  : 

poar«e.AG  SssO;d*oà: 

0  *-  G  log.  AG  +  « 
0i:  ««-  — Clog.AC 

OuetidédaU:  S  =  C  (log.  a?  — log.  AC) 

S  =-  G  log.  ^~  «-  CDX  A  G  log.  -j^ 


-ACDBlog. -j^ 

FaiMiitâr«AB,il  vient  : 

S«ACDËlog.-iL. 
Au 

or^ona:  AB^-G 

AG— x 

8«AGDEIog.  Jl 

i.og.  — -—  est  un  logarithme  népérien  ;  pour  exprimer  S 

z 

en  fractions  d*an  logarithme  dont  la  base  est  10,  il  fanl  mai' 
tiplier  par  2.3026,  el  il  yient  : 

S  «  ACDE  log.  a.5026 

Le  trafail  se  trouve  alors  être  : 

T  ««  ACDK  (  1  +  log.  JL  8,3026  } 


CALCVUI  DBS  MAGHIMBS  ▲  OOVUB  IPPBT.  l2^ 

Remplaçant  AGDE  par  It  prodoil  AG  X  CD,  c'eit-à- 
dire  :  «  X  n  X  10330*  X  0.785  D* 

il  Tiaiil  : 

T  =  0.785  D««n  X  10330  (l  +  Iog.  —  2.3026  "] 

I®  Machines  à  condensation, 
La  pression  dans  le  condenseur  étant  Vs  >o33o  kilog.  par 
mètre  qoarré,  la  pression  en  sens  contraire  da  piston  est  : 

Vsio33o  X  0.785  D» 
et  le  travail  absorbé  par  la  résistance  de  la  vapeur  du  con- 
denseur, pendant  une  course ,  est  : 

Vsio33oX  0.785  D*C 
d'où  : 

T=0.785  B*%n  X 10330  M+Iog.  —  2.3026 ^  Va  ) 

et  par  seeeode  : 

0.785D«xnX103S0X2N{l+log.— 2.3026— ^) 

T= \ ^^ . 1 

60 

et  en  cheTanx  prati<piM  : 

0.785KD*«»X  10330X2N(  l+log.^2.3026— Jl.  ) 
\  s  8ii«y 

^  60  X  75 

F  =  3.6  KD^siiN  (i  +  log.  —2.3026- -£.)    (fc) 

7>^  Machines  sans  condensation. 

Dans  ces  machines ,  il  faut  remplacer  le  terme  négatif  Vg 
io33o  X  0.785  D»C  par  io33o  X  o-T^S  D'C,  résistance  de 
l'air  en  sens  contraire  du  piston ,  et  on  a  : 


F=»3.6KD«x«N  Ci  +  log.  -~-  2.3026  -  -j-  ~  j 


(i) 


l40  DEUXIEME  PA&TIB.  tlVRB  |1I. 

CHAPITRE  ni. 

DIFFÉRENTS   SYSTEMES   DE   MACHINES   A  VAPEUB. 

Noos  diviserons  les  machines  en  trois  espèces  ;  savoir  : 
Les  machines  fixes; 

Les  machines  de  navigation  ;  ' 

Les  machines  locomotives. 

ARTICLE  I", 

MACHINES     FIXES. 

A  part  les  quatre  genres  de  machines  dérivant  de  la  pré- 
sence ou  de  l'absence  de  la  condensation  et  de  la  détente ,  oa 
distingue  plusieurs  systèmes  de  machines  dont  les  disposi- 
tions sont  plus  ou  moins  applicables,  suivant  la  position  de 
l'arbre  auquel  il  faut  communiquer  le  mouvement. 

On  distingue  trois  positions  de  l'arbre  de  transmission  du 
mouvement  du  moteur ,  savoir  : 

i<>  Arbre  situé  près  du  sol; 

2^  Arbre  situé  à  une  moyenne  distance  du  sol  ; 

3°  Arbre  situé  à  une  grande  distance  du  sol. 

On  distingue,  d'autre  part,  trois  états  principaux  du  cy- 
lindre; savoir: 

i"  Cylindre  fixe  ; 

2°  Cylindre  oscillant; 

3®  Cylindre  tournant. 

Chacun  de  ces  états  du  cylindre  a  donné  lien  à  divers  sys- 
tèmes de  machines,  dont  plusieurs  sont  applicables  dans  les 
mêmes  cas,  puisqu'il  n'y  a  que  trois  cas  bien  tranchés  ;  mais 
dont  les  uns  sont  préférables  aux  autres,  soit  parce  qu'ils  sont 
plus  légers,  soit  parce  qu'ib  sont  plus  transportables,  ou  réci- 
proquement. 

Nous  allons  examiner  ces  diverses  circonstances. 

S    l".    —   ARBRE  SITUÉ   PRES   DO  SOI,. 

lO  CjrUndre  fixe.  Le  cylindre  fixe  s'emploie,  pour  ce  cas, 
soit  vertical ,  soit  horizon  tal. 

Lorsqu'il  est  vertical ,  il  donne  lieu  soit  à  la  machiné  à  ba- 
lancier (  P/.  XVII,  fig.'j)t  système  de  fTatt,  soit  à  la  machine 
système  de  Maudslay  {fig.  g). 

Lorsqu'il  est  horizontal,  il  donne  lieu  soit  à  la  ina<^iue 
système  Tayloret  Murtineau  {fig.  io),  soit  à  la  machine  sys- 
tème du  Creosot,  beaucoup  plus  légère  et  à  tiroirs. 


MÂCBINS8  PIXB8.  j^I 

a*  Cylindre  csdllant  Le  cylindre  oscillant  s'emploie,  pour 
ce  cas 9  horizontal  seulement.  Il  donne  alors  lieu  soit  à  la  ma« 
chine  système  Cave,  dans  laquelle  le  cylindre  oscille  sur  un 
axe  creux  passant  par  son  milieu ,  et  distribuant  par  deux  ti- 
roirs situés  près  des  lumières  ;  soit  à  la  machine  système 
Jullien  (PI.  XVUI,  fig.  X2  et  1 3), imitée  du  système  Leloup, 
et  pouTant  s'appliquer  principalement  aux  locomotives. 

3**  Cylindre  tournant.  Le  cylindre  tournant  s'emploie  pour 
tons  les  cas,  en  ce  sens  qu'il  tourne  sur  le  même  axe  que  l'ar- 
bre auquel  il  transmet  le  mouvement  de  rotation  :  c'est  le 
système  Romancé  [fg.  i4  et  i5),  exploité  actuellement  par 
Barraud  et  compagnie. 

Il  en  est  un,  système  Jullien  {fiy,  i6),  qui  ne  peut  recevoir 
d'application  que  pour  l'arbre  situé  près  du  sol.  Ce  système 
diffère  du  précédent ,  en  ce  que  la  transmission  du  mouve- 
ment provient  uniquement  de  l'excentricité  des  deux  axes, 
sans  galets  ni  courbes. 

$    9.    ^  AM&B  BrrUB  A  VUE  PETITS  DI0TAHC8  DU  SOJL. 

1^  CyUndre  fixe.  Le  cylindre  fixe  s'emploie j^  dans  ce  cas, 
soit  vertical,  soit  incliné.  Lorsqu'il  est  vertical,  il  donne  lieu 
à  la  machine  système  Pauwels,  'dans  laquelle  le  centre  de 
Tarbre  se  trouve  au  niveau  de  la  partie  supérieure  de  la  tige 
du  piston  au  milieu  de  sa  course. 

2^  Cylindre  oscillant.  Le  cylindre  oscillant  s'emploie ,  dans 
ce  cas,  vertical,  et  donné  lieu  soft  à  la  machine  système  Cavé^ 
soit  aux  machines  systèmes  Leloup ,  Kientzy,  Frey,  Galafant, 
oscillant  autour  d'un  axe  placé  au-dessous  du  cylindre  ;  soit  à 
la  machine  système  Fèvre ,  oscillant  comme  les  précédentes, 
mais  dans  un  genou  sphérique. 

Dans  tous  ces  systèmes ,  la  hauteur  du  centre  de  l'arbre  est 
la  même  que  celle  de  ce  centre  dans  la  machine  Pauwels,  c'est- 
à-dire  au  niveau  de  l'extrémité  supérieure  de  la  tige  du  piston, 
au  milieu  de  sa  course» 

g  3.    •—    ARBRB  Siwi  A  UNE  eRAlfOB  HAUTEUR. 

1*^  Cylindre  fixe.  Dans  ce  cas,  le  cylindre  fixe  donne  lieu 
soit  à  la  machine  à  balancier,  dans  laquelle  on  retourne  la 
bielle;  soit  à  la  machine  verticale,  systèmes  Imbert,  Bourdon, 
Meyer,  Giraudon,  etc.,  dans  lesquelles  la  jonction  de  la  tige 
du  piston  à  l'arbre  s'effectue  au  moyen  d'une  bielle  plus  ou 
moin»  longue  et  une  manivelle. 


l4»  DBnUÈMB  PARTU.  LITRB  IIK 

a*  Cylindre  oscillant.  Ce  mode  de  constnictioii  n'est  pu  ré. 
gulièrement  applicable  dans  ce  cas;  mais  il  s'y  applique  néaih 
moins ,  en  portant  le  niveau  du  sol  de  la  machine  à  une  hau* 
teur  suffisante  pomr  ramener  le  problème  au  cas  de  l'arbrs 
sitaé  à  une  petite  distance  du  sol. 

Qaant  au  cylindre  tournant ,  il  est  applicable,  comme  noos 
lavons  déjà  dit,  à  tous  les  cas ,  parce  que,  comme  ci-dessus , 
on  peut  élever  le  sol  de  la  machine. 

En  thèse  générale ,  il  est  toujours  plus  convenable  de  con- 
server pour  le  sol  de  la  machine  le  sol  méq(ie  de  la  localité  ; 
mais  il  arrive  souvent  que  l'on  commande  à  un  mécanidea 
qui  ne  fait  qu'un  système,  une  machine  qui,  d'après  la  dispo- 
sition des  lieux,  en  demande  un  autre;  le  mécanicien,  ponr 
avoir  la  commande,  modifie  le  montage,  et  trouve  ainsi  le 
moyen  de  faire  adopter  le  sien. 

Nous  n'avons  parlé  jusqu'ici  que  des  motifs  qui  rendent 
chaque  disposition  de  machine  pins  spécialement  propre  à 
une  position  de  l'arbre  de  transmission  de  mouvement  qn'aoK 
deux  autres;  nous  allons  maintenant  les  envisager  sous  le 
point  de  vue  de  la  force. 

lO  Machines  à  cyUndire  fixe.  Ces  machines  sont  celles  qai 
conviennent  le  plus  pour  de  grandes  forces  à  transmetti«.  Les 
machines  à  balancier,  par  exemple,  ne  présentent  pas  plus 
d'inconvénient  à  être  construites  suivant  des  dimensions  sus- 
ceptibles de  produire  cinq  cents  chevaux  de  force,  que  poar 
produire  douze  chevaux  seulement;  la  disposition  de  l'enta- 
blement seule  change ,  mais  c'est  toujours  la  même  madiine 
avec  tous  ses  avantages  et  inconvénients. 

La  machine  système  Mauttslay,  au  contraire,  est  très-li- 
mitée. Plus  elle  est  forte,  plus  la  courbe  est  grande,  plus  les 
guides  de  la  tige  du  piston  sont  élevés,  et  plus,  par  conséquent, 
elle  est  susceptible  d'entrer  eu  vibration ,  par  suite  de  la  pres- 
sion successive  des  bielles,  tantôt  d'un  côté,  tantôt  de  l'autre. 
Il  existe  à  Paris  un  très-grand  nombre  de  machines  de  œ 
système  ;  les  mécaniciens  qui  s'adonnent  spécialement  à  leur 
construction  sont  :  MM.  Moulfarine  et  Saulniêr  (Popincourt)  ; 
eh  bien ,  le  plus  grand  nombre  d'entre  elles  sont  entre  huit 
et  vingt  chevaux;  c'est-à-dire  douze  et  seize. 

En  effet,  il  n'est  guère  possible  dedépasèer  avec  ces  machi- 
nes la  force  de  vingt  chevaux. 

Les  machines  verticales  transmettant  le  mouvement  à  un 
arbre  situé  à  une  grande  bauteur  au-destm  da  cylindre,  ne 


MACniKEfl  ViXEd*  l43 

snpportent  pas  non  pins  de  grandes  forces ,  à  moins  que  la 
machine  ne  soit  reliée  aux  planchers  snpériears  ;  néanmoins 
ce  sont  les  pins  convenables,  quand  ce  cas  se  présente. 

Les  machines  système  Pautoels  sont  les  plus  convenables 
pour  transmettre  le  mouvement  à  un  arbre  situé  à  une  petite 
hauteur  au-dessus  du  sol;  mais,  comme  les  machines  Maudslay, 
elles  ne  peuvent  supporter  de  grandes  forces,  à  cause  des  gui- 
des qui  s'élèvent  aussi  en  proportion  de  la  course.  Nous  avons 
vu  des  machines  de  ce  genre,  fonctionnant  très-bien,  avec  les 
dimensions  convenables  pour  faire  la  force  de  trente  chevaux; 
mais  nous  considérons  cette  force  comme  la  limite  supérieure. 

Les  machines  horizontales,  quel  qu'en  soit  le  système,  peu- 
vent parfeiteroent  s'exécuter  pour  tontes  les  forces  possibles  ; 
seulement  elles  prés«otent  un  grave  inconvénient ,  à  savoir  : 
d'occuper  en  longueur  une  place  considérable.  On  peut,  dans 
certains  cas  ,  diminuer  cette  longueur  d'un  tiers  ,  en  mettant 
deux  bielles  ,  comme  dans  la  machine  Maudslay,  qui  revien- 
nent communiquer  le  mouvement  à  l'arbre  situé  derrière  le 
cylindre,  au  lieu  d'une  seule  allant  directement  de  l'extré- 
mité delà  tige  du  piston  à  Tarbre.  Quand  il  n'y  a  qu'nne  seule 
bielle,  ces  machines  peuvent  s'employer  jusqu'à  vingt  chevaux, 
auquel  cas  elles  occupent  une  longueur  de  six  mètres;  dans 
le  second  cas,  elles  peuvent  être  poussées  aussi  loin  que  l'on 
vent  ;  mais  alors  elles  ne  sont  plus  portatives ,  et  tout  autre 
système  leur  est  préférable  ;  car  ce  qui  les  fait  principalement 
adopter,  c'est  la  simplicité  deleur  montageet  leur  peu  de  poids. 

2<>  Machines  oscillantes.  Les  machines  oscillantes,  quel  qu'en 
soit  le  système ,  ne  conviennent  que  pour  de  petites  forces. 
Néanmoins,  nous  voyons  que  l'on  n'a  pas  craint  d'en  faire 
usage  pour  de  très-4nrandes  forces  à  transmettre.  Ainsi,  il 
existe  à  Saint-Denis,  cnez  M.  David ,  une  machine  oscillante, 
système  Cave,  de  la  force  de  soixante  chevaux;  le  cylindre, 
il  est  vrai,  oscille  horizontalement;  et  il  n'y  a  pas  d'ébranle- 
ment possible.  Mais  comme  ,  pour  cette  force,  il  y  a  toujours 
avantage  à  condenser,  il  a  fallu,  pour  mouvoir  la  pompe  à  air 
et  les  autres  pompes,  adapter  un  balancier  et  une  bielle  à  la 
manivelle;  d'où  nous  concluons  qu'une  machine  à  balancier 
eût  été  infiniment  pins  convenable,  car  elle  n'aurait  pas  tenu 
plus  déplace. 

Il  existe  à  la  ViUette,  chez  M.  Lombard,  une  machine,  5ys-> 
tème  Leloup,  de  vingt  chevaux.  Quelqu*ingénieux  que  soit  ce 
ijstème,  nous  pensons  qu'à  œtte  force ,  il  n'est  pas  aussi  coq« 


l44  DEUXlEMft  PARfIB.   LIVtB  Ht. 

venable,  à  beaucoup  près,  que  pour  des  forces 
dix  chevaux. 

En  résumé,  nous  pensons  que  les  machines  oscillantes,  sys- 
tème Cave ,  c'est-à-dire  oscillant  autour  d'un  axe  passant  par 
le  miheu  du  cylindre,  peuvent  être  convenables  jusqu'à  vingt- 
cinq  chevaux  ;  que  celles  oscillant  autour  d'un  axe  sitaé  à 
l'extrémité  inférieure  du  cylindrcT,  sont  convenables  Jusqu'à 
douze  chevaux. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  machines  dont  le  cylindre  tonroe 
avec  l'axe;  elles  sont  encore  dans  Tenfance ,  et  leur  meilleure 
application  est,  à  notre  avis,  ailleurs  que  sur  terre. 
Conclusion, 

Pour  des  forces  comprises  entre  un  cheval  et  six  chevaui, 
on  peut  employer  avec  avantage  les  systèmes  suivante: 

Poritfe»  de  t\ate«. 

Machine    verticale   de  Imbert»  Bourdon^ 

Meyer,  Giraudon,  ctc 3«  cas. 

Machine  horizonUle  du  Greusot    .     •    .       i*  cas. 

Machine  oscillante  de  Cave lesdcuzi^cas. 

Machines  oscillantes  de  Leloup^Fèvre,  Frey, 
Kieotzy ,  Galafant ,  etc.,  avec  ou  sans  dé- 
tente» sans  condensation 2'  cas. 

Pour  des  forces  comprises  entre  six  et  douze  chevaux,  on 
peut  employer  avec  avantage  les  systèmes  suivants  : 

Machine  verticale  deMaudslay,  Monlfarine, 
Saulnier  (Popinconrt),  avec  ou  sans  dé- 
tente et  condensation .  i*'  cas. 

Machine  verticale  de  Pauwels,  détente  sans 

condensation a*  cas. 

Machine  verticale  de  Imljert,  Bourdon, 
Meyer,  Giraudon,  etc.,  détente  sans  con- 
densation   3*  cas. 

Machine  horizontale  du  Greusot,  avec  ou 

sans  détente,  sans  condensation.     .     .       i**^  cas. 

Machine  oscillante  de  Gavé ,  sans  détente  ni 

condensation les  deux  !*"«»• 

Machine  oscillante  de  Leioup  j  avec  ou  sans 
détente,  sans  condensation.  2'  cas. 

Pour  des  forces  comprises  entre  douze  et  vingt-cinq  cheTSUZ  : 

Machine  à  balancier,  détente  et  condensa- 
sation 1*'  cas. 


UktkîVÈi  hk  NAViCATlON.  i45 

Machine  verticale  de  Maudslay,  Moulfarine , 
Sanlnier  (Popincoart},avec  ou  sans  détente 
et  condensation,  jusqu'à  i6  chevaux.  •       i^'cas. 

Machine  verticale  de  PauMrels,  détente  sans 
condensation ,     .       2*  cas. 

Machine  verticale  de  Bonrdon ,  détente  sans 
condensation ,  à  parallélogramme,.  .     .      3'  cas. 

Machine  horizontale  du  Creusot,  avec  ou 
sans  détente  sans  condensation,  jusqu'à  16 
chevaux i*'  cas. 

Machine  oscillante  de  Cave ,  sans  détente  ni 

condensation les  deux  1*' cas. 

Pour  des  forces  au-dessus  de  vingt-cinq  chevaux  i 

Machine  Pauwels,  jusqu'à  âochevaux,  détente 
sans  condensation a*  cas. 

Machine  à  lialancier,  avec  détente  et.  conden- 
sation  i^'^cas. 

Machine  horizontale  de  MaudsIfly^Moulfarinè, 

etc. ,  décente  avec  ou  sans  condensation.  1^  cast 

Machine   verticale   Bourdon,  détenta  sans 

condensation.     .    .    « 3*  ça». 

ARTICLE  n. 

MâCRlNES    DE   NAVIGATIOI». 

Dans  ces  machines,  l'arbre  à  mettre  en  mouvement  est  ton- 
jours  situé  à  une  petite  distance  du  sol,  eu  égard  aux  dimen- 
sions de  l'appareil  moteur,  et  la  machine  n'a  de  point  d'appoi 
que  dans  le  sol  même  snr  lequel  elle  est  établie. 

Il  résulte  de  cette  définition  que  ce  sont  celles,  des  machines 
propres  au  second  cas  des  positions  de  l'arbre,  qui  n'ont  d'au- 
tre point  d'appui  que  le  sol,  qui  conviennent  pour  la  naviga- 
tion ;  ainsi  les  machines  Pauwels  ,  les  machines  oscillantes, 
les  machines  inclinées  à  bielle  et  manivelle  intermédiaire» 
entre  les  machines  horizontales  et  les  machines  verticales. 

Bien  que  toutes  ces  machines  aient  été  employées,  pins  on 
moins,  pour  la  navigation ,  ce  ne  ^ont  pas  elles  cependant  qui 
dominent  dans  ce  genre  d'application  de  la  force  motrice  do 
la  vapeur. 

En  effet,  l'eatt  étant  forcément  en  abondance  et  à  portée, 

il  y  a  avantagea  condenser  ;  de  plus,  les  forces  employées  étant 

rarement  an-dessous  de  trente  chevaux,  en  deux  machines, el 

s'étevant  jusqu'à  cinq  cents  et  même  mUle  chevaux,  il  y  a  in- 

ingénieur  Civil,  tome  a.  i4 


l46  DEOXIÈMB  t>ARtIB.  LiVRË  111. 

convénient  à  employer,  pour  tous  les  cas,  les  machines  ci<des* 
sus  qui  ne  condensent  pas,  à  proprement  parler,  et  dont  l'efB- 
cacité  est  douteuse  au-delà  de  trente  chevaux,  à  l'exception  de 
la  machine  inclinée,  qui ,  comme  ses  semblables,  la  verticale  et 
l'horizontale,  peut  s'appliquer  à  toute  force. 

La  machine  à  balancier  devait  donc  obtenir  la  préférence 
si  on  trouvait  un  moyen  de  fixer  convenablement  le  balancier. 
A  cet  effet ,  on  a  imaginé  de  remplacer  le  balancier  unique  si- 
tué  en  haut,  par  deux  balanciers  placés  à  la  partie  inferieure 
de  la  machine,  et  communiquante  deux  bielles  disposées  comme 
dans  la  machine  Maudslay  ,ces  balanciers  venant  ensuite  se  relier 
à  la  bielle  principale  au  moyen  d'une  traverse.  De  cette  maniè- 
re, on  a  pu  et  condenser  et  transmettre  toute  espèce  de  force. 

La  figure  1 7  {PL  XIX)  représente  une  disposition  de  ce  genre 
appliquée  au  Britisk  Quenn,bâtimeut  à^vapenr  anglaisde  k  force 
de  cinq  cents  chevaux  en  deux  machines.  La  sectioiï  dn  bâti- 
ment, à  l'endroit  (}efi  machines,  est 'presque  nn  rectangle  ayant 
1 3  mètres  (4o  pieds)  de  large ,  sur  10  mètres  (3 1  pieds)  de  hant. 

Les  machines  à  balancier ,  employées  dans  la  navigation, 
bien  que  munies  de  bielles,  manivelies  et  arbres  en  fer,  ne  sont 
pas  cependant  d'une  excessive  solidité.  Cela  tient  principale- 
ment à  l'emploi  des  deux  balanciers,  qui,  pour  peu  qu'il  y  ail 
de  gauche  dans  le  mouvement  de  rotation  de  la  manivelle  ou 
dans  le  parallélogramme  de  la  tigp  du  piston  ,  se  contrarient 
et  finissent  par  faire  rompre  la  bielle  ou  toute  autre  partie 
qui  met  la  machine  hors  de  service. 

D'un  autre  côté,  ces  appareils  sont  lourds  et  occupent  une 
assez  grande  place. 

M.  Maudslay  a  essayé  de  transmettre  directement  le  mouve- 
ment du  piston  à  la  manivelle ,  au  moyen  d'une  bielle  oscil- 
lant dans  un  cylindre  plat  et  creux,  faisant  fonction  de  tiec 
dans  le  stnffittg-box  ;  nous  ignorons  quel  a  été  le  résultat  Se 
cet  essai,  mais  nous  pensons  qu'il  a  dû  beaucoup  alléger  le  bâ. 
timent  et  diminuer  considérablement  les  chances  de  ruptai« 
des  pièces. 

Nous  avons  émis  plus  haut  l'opinion  que  les  machines  sys- 
tème Romancé  trouvaient  une  application  plus  heureuse  ail- 
leurs que  sur  terre;  nous  avons  voulu  désigner  par  là  la  navi- 
gation. En  effet,  ce  sera,  à  notre  avis,  un  très-beau  problème 
résolu,  si  on  peut  parvenir  à  les  construire  assez  Bien  pour 
qu'elles  puissent  fonctionner  sur  un  bateau  ;  car,  alors ,  on 
S*anra  aucune  pièce  susceptible  de  casser  et  mettre  les  machi- 


MACRmeS  LOCOMOtÏYBS.  t^j 

Yies  hors  d«  MrTÎce,  ce  qui  est  très-appréciable  ponr  les  voyages 
de  lonç  coars.  Au  lien  de  denx  machines,  on  en  mettra  trois, 
cinq,  sept,  dont  le  volume  sera  d'autant  plus  petit,  à  force  égale, 
que  le  nombre  sera  plus  considérable.  Ces  machines  pèsent 
très-peu,  et  il  suffit,  pour  les  maintenir  en  place,  de  deux  for- 
tes pièces  en  bois,  traversant  le  bâtiment  de  part  en  part  ; 
on  pourrait  donc  circuler  an-dessous.  Il  faudrait,  pour  que  ce 
système  se  perfectionnât  convenablement,  qu'il  fût  entre 
les  maias  d*un  mécanicien  riche  en  outils  et  habile  ,  comme 
M.  Gavé,  par  exemple,  et  il  ne  tarderait  pas  à  donner  des  ré- 
sultats significatif. 

A  trois  cylindres  an  moins,  il  serait  inutile  d'employer  les 
galets  agissant  pendant  tout  le  demi-tour  ;  des  glissoirs  agis- 
sant pendant  un  quart  ou  un  cinquième  de  tour,  le  piston 
restant  ensuite  stationnaire,  suffiraient.  C'est  dans  la  distribu- 
tion principalement  que  gît  toute  la  difficulté  d'exécution. 

ARTICLE  ni. 

MACHINES  LOCOMOTIVES. 

Nous  avons  fait  un  Manuel  traitant  spécialement  de  ce 
genre  de  moteur;  nous  craindrions  de  nous  répéter  inutile- 
ment, si  nous  abordions  ce  sujet  dans  le  présent  ouvrage. 
Tout  ce  que  nous  pouvons  faire  ici  c'est  de  constater  les  per- 
fectionnements qui  ont  été  introduits  dans  la  construction  de 
ce  moteur  depuis  l'époque  où  uous  avons  publié  l'ouvrage  sus- 
mentionné. 

En  ce  qui  concerne  la  disposition  générale  des  machines, 
peu  de  changements  ont  été  apportés  ;  les  chaudières  k  foyer 
intérieur  et  à  tubes  sont  encore  et  seront  toujours  le  meilleur 
appareil  de  vaporisation  pour  ce  moteur.  La  longueur  de  la  par- 
tie cylindrique,  autrefois  de  a>™ao,  a  été  portée  à  S'i^Ào.  Les  cy- 
lindres, comme  nous  le  prévoyions  il  y  a  quatre  ans,  ont  été 
replacés  sur  les  côtés  de  la  boite  à  feu,  du  moins  dans  les  ma- 
chines du  chemin  de  Rouen,  dont  les  résultats  ont  été  des  plus 
satisfaisants,  quant  à  présent,  sous  le  rapport  de  la  marche. 

Des  essais  pour  appliquer  la  détente  ont  donné  d'assez  bons 
résultats  ;  cest  la  détente  à  simples  ou  doubles  tiroirs  qui  a  été 
employée  dans  tous  les  cas. 

Ou  a  proposé,  pour  économiser  le  combustible,  d'augmenter 
la  sur£u»  de  chaufite  directe  en  brûlant  le  coke  à  flamme  ren-» 
versée  et  en  chargeant  par  en  haut  ;  de  cette  manière  le  coke 
garnit  toute  la  boite  à  feu  jusqu'à  5o  centimètres  au-de^us 


l48  DEUXIÈME  PARTIE.  LIVRE  lU. 

des  tnbeâ,  ce  qui  les  expose  à  se  boucher  et  à  se  brûler  k 
l'endroit  des  virolles.  Il  y  a  néanmoins  quelque  chose  dans 
cette  idée  qui  a  besoin  d'être  mûri. 

Nous  donnons  {fig,  i8,  19,  ao,  P/.XIX)  un  détail  de  Unis- 
chine  système  Bury,  dont  la  construction  diffère  de  toutes 
Iqs  autres,  et  dont  l'usage,  loin  de  diminuer,  se  perpétue  tous 
les  jours  en  Angleterre ,  à  cause  de  sa  grande  solidité. 

Nous  avons  représenté  (P/.XVllI,/^.  i  a  et  i3)  une  application 
fie  la  machine  oscillaete  aux  machines  locomotives.  Comme  le 
représente  la  figure,  la  distribution  s'effectue  sans  Tintenné- 
diaire  d'excentriques,  ce  qui  est  toujours  un  avantage,  et  le 
changement  de  marche  s'effectue  au  moyen  d'un  tiroir  {fig.  i3]. 

Nous  ne  parlerons  pas  du  transport  par  machines  fixes  ^i* 
sant  le  vide  dans  un  tuyau,  ce  genre  de  locomotives  étant 
trop  nouveau  pour  qu'il  y  ait  Heu  à  le  critiquer,  quelqu'ioap- 
plicable  qu'il  paraisse.  Ce  que  nous  pouvons  dire  seulement, 
c'est  qu'il  y  a  encore  bien  des  locomotives  a  user  avant  que  cm 
système  de  transport  supplante  son  prédécesseur,  et  que,  par- 
tout, on  peut  sans  crainte  s'adonner  à  l'application  de  toutes  les 
inventions  qui  ont  pour  but  l'amélioratloa  des  locomotives 
dctuelles'. 

•      CHAPITRE  IV. 

THEORIE   SPECIALE   DES   MACHINES   A   VAPEUR. 

Sous  ce  nom ,  nous  comprenons  l'examen  des  rapports  qui 
doivent  exister  entre  les  diverses  parties  qui  composent  une 
inachine  pour  que  ces  parties  satisfassent  à  toutes  les  conditions 
de  puissance,  de  stabilité  et  de  régularité  dans  leur  marche, 
nécessaires  à  l'accomplissement  du  travail  qu'elles  ont  à  efFec-^ 
toer. 

Nous  avons  vu  précédemment  qu'il  existe,  d'une  part,  qua- 
tre espèces  distinctes  de  machines  pour  utiliser  la  force  élasti- 
que de  la  vapeur;  d'autre  part,  quatre  modes  principaaT 
d'application  de  la  vapeur  comme  force  motrice.  Nous  allon* 
maintenant  établir  les  relations  qui  doivent  exister  entre  les 
différentes  parties  tant  d'une  même  machine  que  des  dif- 
férentes espèces  de  machines  que  nous  pourrons  envisatger 
pQUf  transmettre  une  même  quantité  d'effet  utile  dans  1m 
même  temps. 

Toute  la  puissance  d'une  machine  bien  confectionnée  dé- 
pend de  la  quantité  de  vapeur  qu'elle  dépense  dans  l'unité  de 
temps.  Cette  qqantité  est  exprimée  par  la  pression  de  la  vapeixr, 


DIAMETBES  RELATITS  DES  pISTOHâ.  ijq 

le  diamètre  du  piston ,  sa  vitesse  et  le  point  de  détente.  Pour 
ane  même  force  transmise  à  nn  même  genre  de  travail ,  une 
^e  ces  quantités,  la  vitesse,  est  invariable,  parce  quelle  dépend 
de  la  nature  des  dimensions  et  de  la  combinaison  des  pièces 
qui  composent  la  machine.  Xa  première  opération  consiste 
donc  à  établir  nn  rapport  entre  les  diamètres  des  pistous  et 
les  pressions  suivant  les  différents  degrés  de  détente. 

SECTION  PREMIÈRE. 

DIAMÈTRES  BELATIFS  DBS  PISTOlTS. 

Les  quatre  espèces  de  machines  étant  : 

i^'  Sans  détente  4  condensation; 

2<^  Sans  détente  ni  condensation  ; 

3^  A  détente  et  condensation  ; 

4°  A  détente  sans  condensation. 

Nous  avons  dit  que  dans  les  machines  sans  détente  mais  à  con- 
densation^ dites  à  basse  pression ,  la  pression  de  la  vapeur  est 
constamment  prise  égale  à  celle  de  l'atmosphère,  c'est-à-dire  à 
io'"'32  d'eau.  Nous  avons  dit,  en  outre,  que  dans  les  trois  au- 
tres espèces ,  dites  à  haute  pression,  la  pression  de  la  vapeur  est 
généralement  prise  entre  quatre  et  six  fois  la  pression  atmo- 
sphérique, c'est-à-dire  4i*'°38  et  6i."*9a  d'eau. 

Prenant  les  quatre  formules  du  travail  en  kilogrammètres 
en  fonction  du  volume  de  vapeur  dépensé  : 
Ta,      =K    V  X  10.32  X  iOOOk 
T'a.    =K'   y    (A  — 10.32)  X  1000'' 

T"„  =K''V"*(l+log.— 2.3026— ~15l:^)xi000k 

V'^„^K'''V"h(i+\og.l-  2.3026-  JLî2:5i'^  viOOC^ 
V  *  %      h     J  î 

les  quantités  Tm  étant  les  mêmes  pour  toutes,  nous  donnerons, 
par  approximation,  anx  quantités  K,  R',  K",R'"les  valeurs  re- 
latives suivantes,  que  l'expérience  n'a  pas  encore  déterminé^ 
exactement  : 

R     ==  i.o 

R'    «  i.a 

R"   «  i.o 


l5«  DBUUÈME  PAIttlE.   LIVRE  III. 

et  /considérant  successivement  les  trois  valeurs  de  h ,  nous  al- 
lons déterminer  les  rapports  qu'elles  donnent  entre  les  diamè- 
tres des  pistons ,  celui  do  la  macbine  sans  détente  à  conden- 
sation étant  pris  pour  unité. 

ARTICLE  !•'. 

g   I*'.    •—   MAOIIINB  SANS  DÉTENTE   HI  G0NDEN8ATKMC. 

V  =  0.785  D*  X  V 
Y/«  0.785  D'*  X  t> 

Faisant  Tm  =T'q,, 

il  Tieol  :  D«  X  i0."32«1.2D'«X50."96 

d*o^:  D'«  =- 0.2775  D* 

et:  »'  =»  0.526  D.     ....    (A) 

S    a.    —  MACHINE  A   DÉTENTE   ET   CONDENSATION. 

l^  point  d«  détente  le  plus  élevé  que  l'on  puisse  adopter 
sans  craindre  1§  non-réussite  est  le  Vs  de  la  course,  on  a  dooc: 

2  «  Vs  » 
eiî  V   —  0.785  D«X« 

V"=  0.785  D"«XV«« 
DSXi0.32=-V8l>"*X  41.28  (!+log.8X«.3026— 8XV64! 
d'où:                                D''«=«  0.675  D« 
et  :  D"  =0.82D (B) 

g   3.    —   MACRINB  A    DÉTENTE  SANS  CONDENSATION. 

Le  point  de  détente  le  p]u$  convenable  est  le  quart  de  la 
course,  op  a  donc  : 

et  :  «     =^  0.785  D»  X  « 

\f/f^  0.785  D'"*X  V4» 
D«Xi0.3ae=l  .1 X  V4D""  X  41 .28(1 +log.4X2.3026 -4V4 
d*où:                                D'"*«  0.655  U« 
eii  D'"   «=0.81D (C) 

ARTICLE  n.       . 
h  =»  51,60 

§1»'.   —    MACHINS   SANS   DÉTENTE   NI    CONDENSATION. 

V  =«  0.785  D*  X  » 

y'=  0.785  D'*X  ff 


MACHINS  SANS  DÉTENTE  MI  CO.NDERSATlON.  |$| 

D*  X  10.n»32  «=  i  .2  D'8  X  41.28 
d'oô:                           D'8  =»  0.208  D* 
cl:  D     «=  0.456  D (D) 

§   a.    —  MACHINE  A   DÉTENTE  ET  CONDENSATION. 

Noos  €OD6erTeron?  z  =»  y^  «. 

V  =  0.785  D«  X  t? 
V''=:  0.785  D''«X  Ve© 

D«Xi0.52=V8l>"*X51.60(l+Iog.8X2.502C— 8xV8o) 

d'où:  D''*«=  0.556  D* 

et:  D      =0.752  1) (E) 

§    3.  —    MACHINS  A   DETENTE  SANS  CONDENSATION. 

Nous  consetTerons  i  =  */j  o, 
V     «  0.785  D*  X  © 
V'"«  0.785 D'^'^X^At» 
D*Xi0.32=1.1XV4l>'''*X51.60(l+log.4X2.3026--4V5) 
d*où  :  D'"«  =»  0.4r>8  D« 

et:  D"'=»  0.677  D     ....     (F) 

ARTICLE  m. 
h  =  61.92 

§  I«'.   —    MACHINE  SANS  DETENTE    NI  CONDENSATION. 

V  =  0.785'  I)«   X  V 

V«=  0.785  D'»X  t) 

D«X  10*32=1  1.2D'2X51.60 
d'où:                            D'^«.0.20D 
et  :  D'  =i  0.447  1) (G) 

§    3.    —    MACHINE   A    DETENTE    ET    CONDENSATION. 

Noas  conserverons  %  e=  */g  ©, 

V  «  0.785  D«  X  t; 
Y"=«  0.785  D^'^XVs» 

D*Xl0.32«=V8l>''*X61.92  (l-t-Iog.  8X2.3026  — 8  Voe) 

d'où:  D"««»  0.446  1>« 

et  :  W   =x  0.666  D (H) 

§    3.     —    MACHINE    A    DÉTENTE  SANS   CONDENSATION. 

^ous  conserverons  %  =»  V4  ^» 

V  =0.785  l)«Xf 
V'  =  0.785D'"*XV4» 


i5j  toftûxiàMt  pautie.  livre  tri. 

D«X10.32«.1 .1 X  VdD^^'Xei  .9?  (l+log.4X2.3026— 4*76) 
d'où:  D'"««  0.298 D* 

et  :  D       =  a.546  D (I) 

Rapprochant  les  résultats  obtenus  dans  les  formules  A,B, 
C ,  D ,  E,  F,  G,  H,  I,  nous  formerons  le  tableau  suivant  : 

Diamètres  relatifs  des  pistons. 


PfiB89I0N  DE  LA  TAPEUR, 

à  son  entrée 

STSTÈMBS  OB  MACHINIES. 

dans  les  cylindres,  en  mètrea  d'eau. 

ll.nOO. 

41.m2g. 

51  .«60. 

61.1»^. 

Sans  détente  h  condensation . 

1.000 

» 

» 

» 

Sans  délente  nicondensaiion. 

» 

0.526 

0.456 

0.447 1 

A  détente  et  condecsatlon... 

» 

6.820 

0.732 

0.666 

A  détente  sans  condensation. 

.  » 

0.810 

0.677 

0.546 

ARTICLE  IV. 

Laquelle  des  trois  valeurs  de  chaque  diamètre  de  piston 
adopterons-nous?  rezpérîence  va  nous  l'indiquer. 

Depuis  qjielques  années  le  nombre  des  machines  à  vapeur 
timbrées  à  4  atmosphères  a  considérablement  diminué,  ce- 
lui des  machines  timbrées  à  5  a  considérablement  augmenté , 
et  celui  des  machines  timbrées  à  6  est  resté  à  pea-près  sta- 
tionnaire.  En  un  mot,  5  atmosphères  est  le  timbre  le  plus  gé- 
néralement adopté.  Il  ne  s'en  suit  pas ,  pour  cela,  que  nous 
devions  prendre ,  pour  diamètre  des  pistons ,  les  résultats  ob- 
tenus pour  h  =s:  Si.i^ôo,  parce  que,  dans  les  machines  timbrées 
à  ce  chiffre,  la  pression  de  la  vapeur  est  plus  souvent  4  173  et 
4  que  5.  Profitant  de  ces  variations  de  pression  pour  adopter 
des  nombres  ronds,  nous  poserons': 

DiamAtres  des  piMoBc. 

Machines  sans  détente  à  condensation .  .  .  i  .000 

Machines  sans  détente  ni  condensation.  •  •  o.Soo 

Machines   à  détente  et  condensation.     .  .  .  o.ySo 

Machines  à  détents  sans  condensation»  •  *  0*750 


DIMENSIONS  D*ONE  MACHINE  A  VAPEUR.  i53 

SECTION  IL 

UMEICSIONS  PBOPOATIOnifBLLBS  DES  DIFFÉHBNTBS  PAR- 
TIES QUI  COMPOSENT  VlfE  HAGHINB  ▲  VAPEUB. 

le  premier  principe  à  poser  est  le  suivant  :  Qoel  que  soit 
le  système  de  la  machine ,  do  moment  où  la  force  transmise 
est  ia  même,  les  dimensions  des  pièces  qni  transmettent  celte 
force  et  communiquent  le  mouvement,  doiveot  être  con«> 
«tantes. 

Eu  effet,  si  nous  comparons  d'abord  les  machines  sans 
aéteote,  nous  voyons  que  la  pression  est  la  même,  de  part 
et  d'autre,  sur  le  piston,  et  qu'il  n'y  a  aucune  raison  pour  ne 
pas  donner  les  mêmes  dimensions  aux  pièces  qui  transmet* 
tent  cette  pression  à  la  manivelle. 

D'autre  part ,  si  l'on  compare  les  machines  sans  détente 
aux  machines  à  détente,  le  même  effet  na  plus  lieu,  car  les 
machines  à  détente  recevant,  pendant  on  temps ,  sur  une  sur- 
face de  piston  plus  grande,  une  même  ou  plus  forte  pression 
de  vapeur  que  la  machine  sans  détente  ni  condensation ,  la 
pression  transmise  aux  pièces  consécutives  est  plus  considé- 
rable et  on  en  conclut  que  leurs  dimensions  doivent  être  pro* 
portioQuées  à  cette  pression  maxtma.  Ainsi,  le  diamètre  de  la 
machine  à  détente  sans  condensation  représente  le  diamètre 
auue  machine  sans  détente  ni  condensation  correspondant 
au  diamètre  i.5  d'une  machine  sans  détente  à  condensation, 
c  est-à-dire  aune  pression  a.aS,  on,  à  vitesse  égale,  à  une 
force  a. 2 5.  La  machine  à  détente  sans  condensation  fonc- 
tionne donc,  pendant  le  premier  quart  de  la  course,  comme 
une  machiue  plus  que  double,  en  force,  de  ce  qu'elle  est 
réellement.  La  machine  à  détente  et  condensation  donnerait 
«u  résultat  encore  plus  fort. 

Mais ,  si  on  augmentait  les  dimensions  des  machines  à  dé- 
tente dans  la  proportion  du  travail  qu  elles  transmettent  pen- 
dant la  portion  de  la  course  avant  la  détente,  il  en  résulte- 
rait que  le  prix  de  revient  de  ces  machines  serait  presque 
double  de  celui  des  mêmes  machines  sans  détente,  ce  qui  en 
abolirait  l'emploi. 

Or.  l'expérience  est  là  qui  nous  fait  voir  la  détente  presque 
généralement  employée  sons  les  mêmes  dimensions  «j^ue  les 


l54  DBUXIÈUE   PARTIE.   LIVRE  llï. 

machines  sans  détente,  sans  qu*il  en  résulte  aucun  endom- 
magement  des  pièces  et  parties  qai  les  composent  ;  nous  poa- 
TODs  donc  avancer,  en  premier  lieu,  qu'il  n'est  pas  nécessaire 
d'accroHre  les  dimensions  des  machines  à  détente. 

Eu  second  lieu,  nous  trouverons  l'explication  de  ce  fait 
dans  les  observations  suivantes  : 

1^  La  vitesse  étant  la  même,  les  longnenrs  qui  dépendent 
de  la  vitesse,  comme  celles  du  balancier,  de  la  bielle,  de  b 
manivelle,  du  volaut,  n'ont  nullement  besoin  d'être  chan- 
gées. 

2*^  Les  diamètres  des  arbres  et  tourillons,  et  les  épaistcin 
étant  les  seuls  points  sur  lesquds  l'augmeatation  de  pression 
influe ,  il  faut  que  œt  dimensions  soient  bien  supérieures  à  ce 
qu'elles  doivent  être  rigoureusement ,  puisqu'elles  résistent 
sous  des  chaiges  plus  que  doubles.  T  a-t-îl  lieu  à  les  dimi- 
nuer pour  les  machines  sans  détente?  Nous  ne  le  pensons  pas, 
car  c'est  eu  oonstruisaot  ces  dernières  qu'on  les  a  adoptées. 

Ce  que  l'on  peut  dire  avec  certitude,  c'est  que  ûs  pièces 
défectueuses ,  au  secours  desquelles  les  constructeurs  ont  ap- 
porté ces  excès  de  diamètres  et  épaisseurs,  seront  bien  plus 
promptement  reconnues  dans  les  machines  à  détente  que  dans 
les  machines  sans  détente. 

En  résumé,  il  n'y  a  pas  lieu  à  augmentar  les  dimensions 
des  machines  à  détente. 

Nous  diviserons  en  deux  classes  la  détermination  des  di- 
mensions proportionnelles,  des  machines,  celle  du  piston  de 
la  machine  à  condensation  sans  détente  étant  i,  savoir  : 

Dimensions  proportionnelles  des  parties  ; 

Dimensions  proportionnelles  des  axes,  arbres  et  tourillons. 

ARTICLE  !«. 

OIMENSIOIfS   PROPORTIONNELLES  DES   PARTIBS. 

Une  machine  à  vapeur  se  compose  de  6  parties  principales 
distinctes ,  savoir  : 
lO  Le  générateur, 
3®  La  distributiou, 
3«  Le  cylindre  à  vapeur  , 
4**  La  condensation, 
5^  L'alimentation, 
6*  La  transmission  du  mouvement. 


DIMBNaONjS  PROPORTIONNELLES  DES  PARTIES.  i55 

§    l«'.    —    GÉNÉRATEUR. 

Le  générateur,  appelé  aussi  chaudière  à  vapeur,  doit  étrte 
tel  que  la  quantité  de  vapeur  qui  passe  au  cylindre ,  dans  un 
temp^  donné,  soit^  précisément  égale  à  celle  qui  se  produit 
dans  le  même  temps. 

Or,  pour  une  même  puissance ,  chaque  système  de  machine 

dépense,  dans  le  même  temps,  des  quantités  différentes  de 

vapeur  que  nous  allons  déterminer  pour  une  seconde,  savoir  : 

10     ...V      =  0.785X1  X<>  =*0.7850o 

2©    .  .  .  V    =«0.785X0.^50    X«       ^0^l9eOt) 

30     .  ,  .  yrf  ^  0.785  X  0.5625  X  Vs  «  ==  0<^î^52  » 

40     .  .  .  V'"=:  0.785  X  0.5625  X  V4  «>-=  0.1104  « 

Les  pressions  exactes  de  la  vapeur  sont  déterminées  par 

les  équations  : 

1*>     .  .  .  VX10."52=1.2  Y'  (&  — 10.32) 

^,  ,      ^        0.785X10.32+1 .9X0.196X10.52         . .  _. 

d  ou  :  A= -"-- =  44.™60 

1.2X0.196 

20     ...  V  X  10.32=  VA'' M+2.08-%-i^') 

10.32  X  0.785 +  5.t6X0.05S2  _     ^^ 

Voù:  A"« -ï- =«49. "00 

5.08X0.0552 

30     VX10.32«1.1V'''*^'^A+1.585— i-l^J 

'où-   n-'       10.32X0.T8S+45.5X0.1104    _  ^^^^ 
2.625X0.1104 

Les  deuBiiéê  corre8pond.4DteB  k  ces  preMÎoQS  sont  : 

Mètres.  Poids  da  mètre  cube. 

A  =  11.00  (a) 0.^600 

h'    »  44.60  .«..*...  3.  600 
h"  =  49.65  (a)  ......  2.  860 

fc/''«=  45.00 2.  650 

(a)  il. «00  et  I9.U65,  parce  que  neuf  avons  égard  à  la  pression  dans 

Gondenseor  qui  est  ---•  X  10.32  »  0.64S. 
10 


iSÔ  t)£UXl£MB   fARtlË.   ÙlTRB  lit. 

PonrA  =  3X0."76,récoulemenl  ayaDl^ 
lieo  dans  l'air,  ce  qni  donne  pour  pression  /  «'S 

intérieure  h^  =  4X0.76,  et  pour  densité  de  (  *  '^  ~i^ 
la  vapeur  2>i ..../.) 

Quelque  grand  que  soi  tv,  3  mètres  etraénie3»5o,lascctioii 
des  lumières  n'a  pas  besoin  de  dépasser  le  ^/^^  de  la  section 
du  cylindre.  Mais ,  observant  que,  d'une  part,  une  partie  de 
la  vapeur  est  condensée  en  circulant  dans  les  conduits,  et 
que,  d'autre  part,  les  lumières  ne  s'ouvrent  pas  instantané- 
ment au  commencement  de  la  course  du  tiroir,  nous  devons 
accroître  de  beaucoup  leur  section  si  nous  voulons  que  l'é- 
coulement libre  de  la  vapeur  ait  lieu  constamment  par  nn 
orifice  dont  la  section  soit  au  moins  le  V-oo  de  celle  du  cy- 
lindre. ^ 

La  largeur  des  lumières  est,  en  général,  égale  aux  0.6  du 
diamètre  intérieur  du  cylindre  ;  dans  ce  cas,  la  section  de  la 
lumière  arrive  à  être  Vioo  de  celle  du  cylindre  quand  le  ti- 
roir a  avancé  de  la  quantité        ^'^ =-    JL   ^n   di» 

^  100  X  0.6  76  **" 

mètre  du  piston. 

La  course  du  piston  est  égale  à  deux  fois  le  diamètre  à 
basse  pression-,  donc,  pour  ces  dernières  machines,  rouvér- 

tore  du  tiroir  doit  être   -^  de  la  course  le  plus  tôt  possible 

après  le  départ  du  piston  du  point  mort.  Voyons  quel  est  ce 
plus  tôt  possible  dans  les  circonstances  actuelles. 

La  largeur  de  la  lumière  est,  en  général,  égale  an  *A«  da 
diamètre  du  piston ,  la  course  du  tiroir  est  alors  *A  dccc 
même  diamètre,  donc  V,o  de  la  course  du  piston.  Il  résulte 
de  la.  que  le  tiroir  avance  de  Visa  de  la  coune  du  piston 


quand  ce  dernier  avance  de   ~.^  ce  que  donne  la  propor- 

C'est  donc  au  %5  de  la  course  environ  que  la  vapeur  entre 
dans  le  cylindre  en  volume  égal  au  volume  engendré  par  i"- 


DIMENSlbHS  PROPORTIOiniELLIS  DBS  PiRTIES.  iSp 

vancement  du  piston.  Gomme,  jasqu*à  ce  moment ,  il  n'y  a 
pas  en  section  suffisante  d'écoulement,  il  ne  serait  pas  conve* 
nabie  de  donner  à  la  lumière  la  lai^enr  de  V76  ^^  diamètre 
correspondant  k  cette  section ,  parce  qu'il  faut  fournir  an  cy« 
lindre  le  complément  de  vapeur  qnUl  n'a  pas  reçue  pendant 
le  premier  Vis  àe  la  course  du  piston.  Nous  pensons  que  si 
on  triple  cette  quantité ,  la  section  d'écoulement  sera  suffi- 
sante; cela  donnera  3  X  "— r-  '^  T  <Iu  diamètre. 
76  a5 

Or,  Vtt  '^  ^'^^  *  ^^  ^^^  avons  dit  plus  haut  que  Ton  don* 
nait  o.i  ;  en  généraJ,  il  faut  donner  le  plus  possible,  et  nous 
adopterons,  comme  tous  les  constructeurs,  le  coefficient  0.1  ; 
seulement  nous  conserverons  comme  renseignement  que  le 
coefficient  o.o4  ou  o.o5,  moitié  de  ce  qu*on  donne  ordinaire- 
ment, est  suffisant,  renseignement  utile  pour  les  détentes  par 
double  tiroir. 

Quant  aux  .machines  à  haute  pression,  les  diamètres  des 
cylindres  étant  o.5  et  0.75,  tandis  que  la  course  est  3. 
on  a  : 

San  déteste.  A  détente. 

Course  do  piston  par  rapport  an  diamètre.      4  a. 666 

Longueur  des  lumières      id.  id,  ,  .      0.6        0'6 

La  largeur  des  lumières  se  fait,  en  moyenne,  égale  aQx  o.  la 
du  diamètre  du  piston,  ce  qui  donne  pour  course  du  tiroir 
o.a4  de  ce  même  diamètre.  Si  nous  voulons  comparer  cette 
course  à  celle  du  piston,  nous  aurons  : 

Sans  détente.         A  détente. 
Goarse  do  tiroir  en  font-  a-^i  q  24 

tion  de  celle  du  piston. — '- »  0.06,-    '^ga»  0.09 

*^  /4  2.66 

Nous  avons  dît  qnela  largenr  delà  lumière  étant  les  0.6  du 
diamètre,  la  section  de  la  lumière  devient  %oo  de  celle  du 
cylindre,  qnand  sa  largeur  est  devenue  V76  ^^  ^  diamètre:  ex- 
primons, comme  précédemment,  ce  y^^  du  diamètre  en  fonc- 
tion de  la  course,  et  nous  aurons  : 

Sans  détente.  A  détente. 

de  I4  oottFse  do  piston. 


|6o  DEUXIÈME   PARTIE.   UVRB  III. 

Vsoi  ^^  Vaos  ^^  ^^  quantité  dont  il  faut  cpe  le  tiroir  avance 
le  jplus  tôt  possible. 
Nous  aurons ,  comme  précédemment,  les  proportions  : 

Chemin  par- 
Course      ,       Course    ,  .        couru         •       Chemin  parcouro 
du  tiroir.    *    an  piston.  •  •   par  le  tiroir.   •  par  le  piston. 

0.06    •     i     ;  :    — ^*   ;    a?  =  —1— 

•  ••        304        •  48.« 


0.09    ;     1     ;  ;    -^::cr    :    » 


â02         •  18.2 

c'est-à-dire  que  la  section  des  lumières  sera  le  '/jpjj  de  ceQe 
du  cylindre  au  V|R^!^  ^*  course  du  piston,  au  lieu  de'/» 
trouvé  pour  les  machines  à  basse  pression. 

Dans  ce  cas,  comme  dans  le  premier,  il  est  bon  de  tripler 
au  moins  la  largeur  '/^^  du  diamètre ,  c'est-à-dire  la  faire  Vss 
et  même  0.06  du  diamètre  pour  la  section  minima  du  âroir, 
c'est-à-dire  la  section  du  petit  tiroir,  dans  le  cas  de  machioe 
à  détente  par  double  tiroir;  puis,  de  faire  la  largeur  o.n 
comme  à  l'ordinaire,  pour  l'autre  tiroir. 

On  aura  ainsi ,  en  conservant  pour  unité  le  diamètre  da 
piston  à  basse  pression  : 
Course  du  piston.  • 9.000 

(i<>  Sans  détente,  condensation.  o,aoo 
3**  Id.  sans  condensation.  0.1  ao 
3<>  Détente 0.180 

(I**  •..•.....  •  0.600 
a*» o.3oo 
30 0.450 

/  i»  ....•.••     •  0.100 

Largeur  des  lunîlères.  .  |  a'* 0.060 

\oo{  Tiroir  «upérienr  .    •     •  o.o4^ 
(Tiroir  inféneiir.  .     •     •  0.090 
a<^  Tuyaux  de  conduite  de  h  vapeitr, 
La  Section  des  tuyaux  de  conduite  de  la  vapeur  doit  être  aa 
moins  égale  à  l'ouverture  maxima  des  lumières.  Or,  cette  oa- 
yerture  est  %qq  de  la  section  du  cylindre;  on  aura  donc,  pour 
expression  du  diamètre  des  tuyaux  de  conduite  : 
d*  «=  0,06  D» 


DIMENSIONS  PftOPORTlONlIELLBS  DBS  PARTIES.  l6l 

^*^'  rf  =  0,2 5  D  en  nombres  ronds,  le  dia- 

mètre do  cylindre  à  basse  pression  étant  i, 
et  : 

'°  .  .  »  •  d  tsB  o.aSoo 
a**  .  .  .  .  rf  Bsss  o.ii5o 
3»     ,     ,     .     .         rf  ==  0.1875 

Le  diamètre  du  tuyau  de  conduite  de  la  vapeur  de  Ut  chaw 
dière  au  cylindre  doit  être  égal  au  V4  du  diamètre  du  çyUndrç, 

§  3.    —   CTLINDRE   A   VAPEUR. 

La  seule  dimension  qui  soit  à  déterminer  dans  le  cylindre 
à  vapeur^  c'est  la  course. 

Or,  la  .course  varie  suivant  le  système  de  machine  employé  : 
celle  pour  la  machine  à  balancier  est  double  du  diamètre  du 
piston  à  basse  pression;  quelquefois  on  l'augmente,  mais  plus 
généralement  on  la  diminue,  surtout  pour  les  machines  qui 
n  oat  pas  de  balancier. 

Sous  le  point  de  vue  de  l'effet  utile  maximum ,  il  y  a  avan- 
tage à  donner  de  grandes  courses  aux  machines  à  vapeur, 
parce  que  les  changements  dans  le  sens  du  mouvement  du 
piston  étant  moins  nombreux,  les  pertes  de  force  occasionées 
par  suite  de  la  suppression  du  mouvement  à  la  fin  de  la 
course  et  de  sa  mise  en  train  en  sens  contraire ,  sont  moins 
considérables. 

D'un  autre  côté,  comme  à  chaque  coup  de  piston  il  y  a  nn 
volume  de  vapeur  perdue  égal  au  volume  du  tuyau  de  com- 
munication entre  la  lumière  du  tiroir  et  le  cylindre,  plus  ce 
dernier  sera  long,  moins  il  y  aura  de  coups  de  piston  pour 
une  même  force  à  transmettre,  et  moins,  par  conséquent,  il 
y  aura  de  vapeur  perdue. 

Mats  l'augmentation  de  la  course  d'une  machine  augmente 
le  poids  du  cylindre,  le  rayon,  et,  par  suite,  le  poids  de  la  ma- 
nivelle ,  les  longueurs,  et,  par  suite,  les  poids  de  la  bielle  et 
du  balancieV,  du  parallélogramme ,  de  la  plaque  de  fonda- 
tion, etc.;  d'où  résulte  que  les  mécaniciens  donnent  les  plus 
petites  courses  possible,  sauf  à  augmenter  la  vitesse  de  rotation, 
afin  d'obtenir,  au  meilleur  marché  possible,  la  machine  ven- 
due, pour  une  force  déterminée,  à  raison  d'un  prix  convenu. 
Néanmoins,  il  y  a  une  limite  dans  la  diminution  de  la 
course,  par  suite  de  l'augmentation  de  la  vitesse;  car,  pHïs> 
cette  dernière  est  grande,  plus  la  force  absorbée  inutilemer 


i6ft  fiBvxiftHli  iFAvïn.  tvniM  in. 

par  les' parties  mobiles,  à  cbaqae  changement  de  sens  éàts 
le  mouvement  du  piston ,  est  grande  ;  alors ,  le  coefficient  de 
l'effet  utile  diminue ,  et  il  faut  le  compenser  par  une  augmen- 
tation du  diamètre  du  cylindre  et  une  dépense  plus  consi- 
dérable de  vapeur,  ce  ipii  entraîne  une  augmentation  de  sur- 
face de  chauffe  à  la  diaudière ,  et  un  excédant  de  dépense  en 
combustible  pour  l'acheteur^  ce  qui  nuit  toujours  à  la  répu- 
tation du  constructeur. 

Pour  satisfaire  aux  divers  intérêts,  sans  nuire  sensiblement 
à  aucun ,  nous  pensons  que  la  dimension  de  la  course  la  plus 
convenable  est  celle  adoptée  par  fTatt,  égale  au  double  du 
diamètra  à  basse  pression ,  comme  nous  avons  dit  plus  haut. 

Il  est  un  cas  où  on  est  presque  forcé  de  diminuer  la  course 
et  d'augmenter  la  vitesse ,  c*est  le  cas  des  machines  horizon- 
tales, parce  que  la  bielle  augmente  d'une  si  grande  quantité 
la  longueur  de  la  machine,  que  cette  dernière  deviendrait 
par  trop  embarrassante  avec  sa  course  ordinaire. 

Nous  verrons  plus  loin  comment  on  fait,  dans  ce  cat|  pou- 
^économie  du  constructeur. 

§   4-   —    CONDENSATION. 

La  condensation  comprend  : 
i<^  La  capacité  du  condenseur  ; 
•  3°  Le  diamètre  et  la  course  de  la  pompe  à  air. 
Nous  avons  vu  que  pour  condenser  un  poids  P  de  vapeur  à 
38<>,  il  fallait  dépenser  une  quantité  d*eau  représentée  par  : 

P  (650  —  38) 


38—10 


22  P 


ce  qui  indique  que  le  poids  de  l'eau  introduite  dans  le  conden- 
seur est  égal  à  22  fois  le  poids  de  la  vapeur  qu*il  condense, 
ce  qui  donne,  en  volumes,  après  la  condensation  de  P  : 

23  volumes  d'eau, 

23  volumes  d'air. 

Total.  •  .  46  volumes  à  enlever  par  la  poi^)e  à 
air;  cela  parce  que  chaque  volume  d'eau  contient,  à  la 
pression  ordinaire,  Yao  ^^  ^^^  volume  d'air,  qui,  sons  la 
tension  de  ^/^g  d'atmosphère  correspondant  à  la  température 
de  380,  devient  : 

_         0.76(1+0.00566X38)    _^^^^ 
0.0475(1+0.00366X10) 


DiUBirsiom  pKopoRTtomttiiis  dès  ^abtum.  i63 
que  l'on  peut  porter  sans  inconvénient  à  20  V;  d*où  suit  que 
chaque  volume  d'eau  introduit  dans  le  condenseur  représente 
un  ^^  volume  d*air  aussi  introduit. 

!•  Pompe  à  air, 

ha^  pompe  à  air  es(  généralement  à  simple  effet  ;  si  donc  v 
est  sa  vitesse  totale,  %  ^  ^^  '^  vitesse  du  fluide  retiré  du  con- 
denseur par  seconde.  SoitD  le  diamètre,  on  a  : 

Yolume  retiré  par  seconde  =  0.785  D'  X  Vi  «•  Si  D'  esl 
le  diamètre  du  piston  à  ? apeor  et  1/  sa  vitesse ,  le  volume  de 
vapeur  consommé  par  teconde  est  0.7ft5  l^'^y^e'. 

A  coodensatioo ,  sans  détente,  le  poids  du  mètre  cvlie  de 

4000 

vapeur  fonctionnant  dans  le  cylindre  est =  0.^1,  en 

supposant  sa  pression  maxima. 

Le  poids  de  vapeur  à  condebser  par  seconde  est  donc  : 

o>7  X  0.785  D'"  v\ 

Le  poids  d*eau  introduit  dans  le  condenseur  par  seconde 
est  égal  à  a6.4  fois  ce  poids  : 

on  :  16.4  X  0.7  X  0.785  X  D*'  v. 

Le  volume  de  Peau  condensée  est  : 

(26.4+g.1)X0.7X0.78SD^>t>^    _  ^  ^^  ^^^^  ^„  ^, 

1000  kil. 

Le  volume  d'air  à  enlever  avec  cette  eau  est  : 

0.0 1 570*'  V, 

donc  le  volume  total  à  enlever  par  seconda  est  : 

o.o3i4D"v', 

qui  est  égal  au  volume  engendré  par  le  piston  de  la  pompe  à 
air,  ce  qui  donne  : 

0.03,4  D'.«'«-:^^i^^5!2<l 

0.75  au  dénominateur,  parce  qu'une  pompe  n'élève  jamais  que 
les  0.75  du  volume  calculé* 


|64  DBUXltuCB  PARTIB.  LITRB  111. 

On  dëdoit  de  cette  écpation  : 

0.0236  D'«©'  »=  0.3923  Jfi  v 

et:  D«f«0.06D'».^  1 

Dans  les  machines  à  balancier,  la  course  de  la  pompe  à  air 

I    , 
est  moitié  de  celle  du  cylindre  à  vapeur,  on  a  donc  v  sas  — -  v, 

d'oà:  D»«o.iaD'% 

et  D  s  0.346D*  »  0.35  D*. 

Telle  est  la  valeur  théoriqae  de  D  en  fonction  de  D*.  Eo  pra- 
tique, on  double  presque  cette  valeur  pour  les  raisons  sui- 
vantes : 

1*^  A  chaque  coup  de  piston  il  y  a  un  volume  de  vapeur 
remplissant  les  conduits  et  l'espace  dit  jeu  du  piston ,  quî 
passe  au  condenseur  sa^s  avoir  servi  ; 

a^  La  vapeur  entraîne  avec  elle  une  quantité  d'eau  d'as 
poids  à  peu  près  égal  au  sien ,  et  qui  nécessite  l'emploi  de  plot 
d'eau  pour  la  condensation. 

Bien  certainement,  ces  deux  circonstances  n'influent  pas 
tellement  sur  les  résultats,  pour  qu'on  soit  obligé  de  doablet 
le  diamètre  du  piston  de  la  pompe  à  air,  ce  qui  supposent, 
quadruple  volume  engendré,  dans  le  même  temps,  parle 
piston;  néanmoins,  nous  u'oserions  prendre  sur  nous  de  dé- 
clarer ce  diamètre  de  la  pompe  à  air  trop  considérable,  par 
la  raison  qu'il  est  presque  généralement  adopté,  et  <}ue  Jfatf 
lui-même  lui  donnait  les  deux  tiers  de  celui  du  piston  à  vi-i 
peur. 

On  conçoit,  en  effet,  que  pour  peu  que  la  condensation  ne 
s'effectue  pas  convenablement,  voilà  la  machine  presque  ar* 
rétée  par  suite  de  la  résistance  qu'offre  au  piston  la  pressios^ 
dans  le  condenseur.  1 

Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  l'on  préfère  tripler  au  moint 
la  charge  de  la  pompe  à  air,  et  être  sûr  qu'elle  enlève  sufli- 
samment  d'eau,  et  surtout  de  gaz,  du  condenseur. 

La  force  qu'absorbe  la  pompe  à  air  est  assez  notable,  comtoe 
nous  Talions  voir. 

Le  piston ,  muni  de  clapets,  se  meut  dans  un  corps  de  pompe 
fermé  lui-même  en-dessus  et  en-dessous  du  piston  par  descù- 
pets;  de  sorte  que  le  clapet  supérieur  du  corps  de  poiDpe  ne 


DIMINSIONS  PEOPORTlOimSLLES  DES  PARTIBS.  i65 

tàve  i^e  quand  ta  pression  du  fluide  soulevée  par  le  piston 
devient,  en  diminuant  de  volume,  plus  forte  que  la  pression 
atmosphérique,  augmentée  de  la  charge  de  l'ean  et  du  poids 
de  ce  clapet  sur  l'onfice  d'écoulement.  De  même,  le  clapet  in- 
fédear  ne  se  soulève  que  quand  la  pression  bobs  le  piston 
devient  plus  petite  que  ^/^  d*atmos{Àère  au|[meDtée  de  la 
charge  de  Teau  dans  le  condenseur,  moins  le  poids  du  clapet 
sur  1  orifice. 

Patr  mte  de  «èla,  le  pfeton  ne  produit  de  travail  appréciable 
qu'en  montant^  la  descente  servant  uniquement  à  faire  pas» 
ser  le  fluide  du  dessous  en-dessus.  An  bas  de  la  course,  la  pres- 
sion en-dessus  du  piston  est  égale  à  celle  du  condenseur,  puis- 
que c'est  an  volume  k  une  presnon  qui  n'a  fait  que  se  dé- 
placer. Soit  cette  pression,  avec  la  charge  d'eau  retirée  du 
condenseur,  égale  à  Via  d'atmosphère  ;  la  pression  en-dessous 
est  aussi  */^^  d'atmosphère,  en  supposant  qu'il  a  fallu  que  la 
pression  inférieure  se  portât  là  pour  soulever  le  clapet  du 
pbton  lors  de  sa  descente. 

Sitdtqneie  piston  monte,  la  presnoa  sapérieure  augoMate 
jusqu'il  devenir  i,i  atmosphère  environ ,  et  celle  au-dessous 
devient  V^  d'atmosphère  à  peu  près»  ce  qu'il  faut  pour  ouvrir 
le  clapet  <lu  condenseur. 

Si  l'on  évalue  è  i  atmosphère  la  pression  moyenne  pesant 
constamment  sur  le  piston  de  la  pompe  à  air,  y  compris  les 
frottements,  on  aura  un  maximum. 

A  im  atmosphère,  la  charge  sur  ce  piston  est  : 

0.785  X  (0.6  D')*  X  10320  kiU 
La  vitesse  étant  Vs^^»  I®  travail  absorbé  par  seiBonde  est  t 
0.785(0.6DO*X10320XV2»'==0.78r,D'*i)'X  10320X0.18 
==0.18  VX  10.32 

Or,  V  X  to.3i  est  le  travail  total  produit;  comme  Teffet 
utile  est  moitié  du  travail  total  produit,  le  travail  absorbé 
par  la  pompe  à  air  est,  en  nombres  ronds,  le  cinquième  du 
travail  total  produit,  et  les  deux  cinqoièmes  du  travail  utilisé. 
Ainsi,  dans  une  machine  de  20  chevaux  pratiques,  il  y  a 
4o  chevaux,  dont  30  utilisés, 

8  pour  la  pompe  à  air; 
i3  pour  les  antres  pompes,  etc. 
Dn  conçoit  maintenant  combien  il  est  important  de  per- 
fectionner l'appareil  de  la  condensation  de  manière  à  pouvoir 
'  le  diamètre  de  la  pompe  à  air  à  la  dimension  tcouTée 


i66  OEUXlÈMB  PART».   UTRB  111. 

par  le  calcul,  et  pour  laquelle  la  force  absorbée  par  cette 
pompe  ne  serait  que  le  tiers,  au  plus,  de  ce  qu'elle  est  actael- 
lement. 

S    5.  —  ALIMENTATION. 

L'alimentatioii  comprend  la  détermination  des  diamètres 
et  courses  des  pompes  d*eau  fraîche  et  d'alimentation. 

l^  Pompe  ff alimentation. 

Soient  d  son  diamètre,  v  sa  vitesse;  le  volume  engendré  par 
elle  par  seconde  est  : 

0.785  d«X  Va  « 
Les  pompes  ne  donnant  généralement  que  les  0.75  du  vo- 
lume calculé,  le  volume  d'eau  envoyé  à  U  chaudière  par  se- 
conde est  : 

0.75  X  0.785  d*  — 
2 

Les  pompes  d'alimentation  se  suspendent  d'habitude  au 
quart  du  balancier,  et  ont  pour  course  la  moitié  de  la  course 
du  piston  à  vapeur.  Gomme  les  pompes  sont  k  simple  effet,  il 
en  résulte  que  le  travail  d'un  coup  de  piston  doit  suffire  à  la 
fourniture  de  deux  cylindres  de  vapeur  ;  on  a  alors ,  comiDe 
pour  U  pompe  à  air,  théoriquement  : 

0.785  D'VX 0.^7:=.  0.75X0,785  d«X  -^  X  1000"' 


Or  «  s»  _    on  en  conclut  : 

j9  D'««'X0.7  2.8  D'« 

0.75  J^        4000  ^^ 

d'où:  d«s0.061D' 

Si  on  remarque  que  nous  n'avons  tenu  aucun  compte  des 
pertes  d'eau  entraînée  par  la  vapeur,  de  celles  de  vapeur  dans 
les  conduits  et  par  lejeu  du  piston  en  haut  et  en  bas;  enfin,  de 
vapeur  par  les  soupapes,  on  ne  sera  pas  étonné  que  d'habitude 
on  prenne  ; 

df  —  0,1  D*. 


DIMENSIONS  P&OPO&TloitNELLfiâ  DES  t^AEnCS^  l6j 

2*  Pompe  deau  fraîche. 

MACHINES  A  CONDENSATION. 

La  miantité  d'eau  que  doit  produire  la  pompe  d'eau  fraîche 
est  égale  à  celle  nécessaire  pour  effectuer  la  condensation.  Sa 
positioD  dans  une  machine  à  balancier  étant  la  même  que  celle 
d'une  pompe  d'alimentation  ,  on  peut  poser  la  même  formule 
pour  exprimer  la  quantité  d'eau  qu  elle  produit  par  seconde , 


« 


0.75  X  0.785  d'X X  1000  kîL 

4 

V  étant  la  vitesse  du  piston  à  vapeur. 

Poisqrue,  pour  condenser  P  kil.  de  vapeur,  il  faut  21 P  d'ean, 
le  diamètre  de  la  pompe  d'alimentation  rigoureusement  né- 
cessaire pour  suffire  à  deux  cylindres  de  vapeur  étant  : 

d  »  0.061  D' 
on  obtient  le  diamètre  de  la  pompe  d'eau  fraîche  en  po- 
sant : 

0.75X0.785  d«X XiOOO^te^ 0.7 5X0,785  (0.061  D')« 

X  -î—  X  1000X22 

c'esl-à-dîre  :        dP=^  ^  (0.061  D^' 

j  où  :  d  ==  4.69X0.061  D'««  0.286  D' 

Comme  il  y  a  toujours  avantage  à  fournir  un  excès  d'eau , 
pour  les  cas  où  les  appareils  fonctionnent  irrégulièrement,  on 
sugmeote  aussi  ce  diamètre  et  on  pose  : 
d  «  0.35  D' 

Pour  les  pompes  d'eau  fraîche  de  machines  sans  condensation, 
il  suffit  de  dire  que  le  diamètre  doit  être  un  peu  plus  considé- 
rable que  celui  de  la  pompe  d'alimentation. 

§   6.  —  TRANSMISSION    DO    MOUVEMENT. 

La  transmission  du  mouvement  comprend  : 
La  tige  du  piston  ; 
Le  parallélogramme  ; 
Le  balancier; 


,68  DEUXIÈME  fAfttrt.   "VM  ttl. 

La  bielle; 
La  manivelle  ; 

Le  volant.  i,-      ^      ■    ^ 

Les  dimensions  de  toutes  ces  pièces  d  une  machme  a  vapeur 
ont  été  déterminées  par  H'att  de  la  manière  suivante,  pour 
machines  à  balancier;  le  diamètre  du  piston  de  la  machine  a 
basse  pression  étant  i  : 

Longueur  de  la  course 2 

Longueur  de  la  tige  du  piston.  ...     3 
Longueur  du  balancier.    ...  o 

Longueur  du  parallélogramme..      .     .     i.5 
Hauteur  du  parallélogramme.    .     .     .     i 

Longueur  de  la  bielle. 5 

Longueur  de  la  manivelle.    .     .     ...     » 

Diamètre  du  volant '   .^ 

Pour  Tes  machines  sans  balancier,  on  peut  dmunner  toates 
ces  dimensions.  Ainsi,  sans  changer  les  chiffres,  on  peut  pren- 
dre pour  unité  le  diamètre  du  piston  de  la  machme  à  détente, 
auquel  cas  chacune  de  ces  pièces  se  trouve  diminuée  d  an  quart. 
Pour  bien  faire,  il  est  préférable  de  conserver  dans  tous  les 
cas  les  rapports  que  nous  avons  donnés  ci-dessus. 
ARTICLE  II. 

DIMEKSIOHS  PROPORTIONNELLES  DES   AXES,  ARBRES 
ET   TOURILLONS. 

Ces  dimensions,  que  Ton  peut  Éacilcment  déterminer  par 
le  calcul,  au  moyen  des  formules  relatives  à  U  résistance  des 
matériaux,  ont  toutes  été  déterminées  par  expérience,  et  dif- 
fèrent considérablement  de  celles  que  lonobuent  par  ce  moyen, 
commp  noil$  allons  le  voir. 

lO  Tige  du  piston  à  vapeur. 

Cette  tige  est  soumise  ahemativement  à  la  traction  et  à  la 
pression.  Si  on  calculait  sa  section  pour  résister  à  la  traction , 
on  lu»  trouverait  un  diamètre  très-petit  par  rapport  à  celui 
qu'on  lui  donne  d'ordinaire;  comme  ou  n'a  pas  de  doonées 
certaines  pour  les  dimensions  des  pièces  résistant  à  Técrase- 
ment,  nous  prendrons  comme  tige  la  valeur  que  donné  lex- 
périeuce, savoir:  ^  _  .^^^  „ (,, 

D  étant  le  diamètre  du  piston  à  vapeur. 

Ainsi ,  à  basse  pression,  la  charge  sur  le  piston  à  vapeur  e< 


mwmafim  ML9PQmTwmimum  am  axes.  169 

io33o  kil.  par  mètre  qu^frré,  il  en  résulte  que  la  chaîne  sup- 
portée par  la  surface  de  ti^je  d*  est  : 

io33o  X  D* 
DeTéquatioii  (1)  on  déduit  : 

La  charge  par  mètre  quarré  de  tige  est  donc  égale  k  eeat  fois 
la  charge  par  mètre  quarré  de  piston,  c'est-à-dire  : 

loo  X  io33o  s=  io33oookil. 
et  par  centimètre  quarré  de  tige  : 
io3.^3o, 
pour  nne  longueur  égale  à  trois  fois  le  diamètre  do  pîslon , 
c'est-à-dire  à  trente  foi»  son  propre  diamètre. 

On  donne  à  la  tige  du  piston  de  la  pompe  à  air,  qui  est  d'une 
longueur  double,  un  diamètre  égal  à.o.6d^  par  conséquent  : 
0.6  X  0.1  D  =  o,o6D. 
On  donne  aux  tiges  des  pompes  d'eau  fraîche  et  d'alimenta- 
tion un  diamètre  aa  milieu  égal  à  la  moitié  de  celui  de  la  tige 
du  piston  à  vapeur,  soit  : 

o.o5  D. 
a®  Tourillons  du  bakxncier. 
On  a,  pour  les  tourillons  extrêmes,  la  formule  de  Robertson  : 
<f«a.76Q'Vi 

dans  laqndle  Q  est  exprimé  en  quintaux  métriques.  Or,  en  ki« 
logrammes,  h  charge  est  : 

10330^  X  0.785  D* 
d'où,  en  quintaux  métriques,  si  on  remplace  Q  par  m  rtlenr  : 
d  »  2.76.(103.30X0.705 D*)*/s 
'•'•     «ilâD'/a 
En  exprimant  D  en  mètres ,  on  obtient  d  en  centimètres  ; 
pour  obtenir  d  en  mêmes  mesures  q^e  D,  il  fout  diviser  sa 
▼deitf  par  too,  ce  qni  donne  : 

d  «p  OAi  D  */« 

Pour  D  =»  l.™00  on  a  :       ftVs  =  f/i,«^<iO0  «■  1 
donc  :  d  =  0.«12  =  0.12  0 

Ingénieur  Chfil,  tome  a.  16 


1^0  DBOXlÈltE  PA&TlB.    LIVRE  UU 

Pour  D  «s  0.50  OD  a  :         D  Vs  »  J/o.25  «*  0.6S 
d'où  :  d  «  0.12X0.63  »  0.i»0755 

»  0.151  D 
ce  qui  indique  que,  plus  le  diamètre  du  piston  est  grand,  plos 
celui  du  tourillon  extrême  du  balancier  peut  être  faible  par 
rapport  k  lui.  On  est  libre  d'adopter  1  une  des  deux  formules  : 

d  «  0.12  D  Va 
d  »  0.12  D 
Dans  la  plupart  des  cas,  nous  avons  eu  lieu  d'observer  que, 
pour  les  petites  machines,  on  employait  la  seconde. 

Pour  le  tonrillon  du  milieu,  qui  supporte  une  charge  double 
de  celle  supportée  par  les  tourillons  extrêmes,  il  suffit  de 
pour  : 

i«  'fourinon  extrême d  =:  2.76  Q  ^^  ^, 

«0  Tourillon  do  milieu.     •     .     .    d'^  2.76  (2  Q)  '^ 
d  Q% 


(2Q)V3 
a^où:  d^^dJ^l^^d^ 

»  1.26  d»  0.152 D  % 

Comme  l'axe  du  balancier  supporte  non-seulçment  le  double 
de  la  charge  des  axes  extrêmes ,  mais  encore  le  poids  du  ba- 
lancier, il  est  bon  d'y  avoir  égard,  et  nous  poserons  : 

d'  =0.16  DVs 
d'  «  0.16  D 
que  Ton  peut  adopter  indifféremment  pour  tous  les  cas. 
S*'  Boulon  de  la  manivelle, 

Ponr  le  bouton  de  la  manivelle,  on  remarque  qne  sa  charge 
est  double  de  celle  des  tourillons  des  axes  du  balancier,  qui 
sont  accouplés  deux  à  deux.  Il  résulte  de  là  que  les  dimensions 
doi%-ent  être  les  mêmes  que  celles  des  toorillona  du  milieu  da 
balancier  i  on  a,  en  nombres  ronds  : 

d»  0.15  DVs 
é  »  0.15  D 


DIMENSIONS  PB0P0RTI0NNVLLS8  DIS  TODAIUONfl^         171 

b  première  formule  servant  pour  les  machines  au-destas  de 
D  es  ]  mètre ,  et  la  seconde  pour  celles  au-dessous. 

4*^  Jrbre  du  volant. 
Oq  a,  pour  oe  cas»  la  formule  : 

d  s  »  2.3  .A.  en  fonte, 
fi 

A  étant  la  quantité  de  travail  transmis  par  minute;  et  n  le 
nombre  de  toars  dans  le  même  temps. 

Or,  en  prenant  pour  coefficient  de  Teffet  atile  0.70,  qui  est 
UD  maximum,  on  a  : 

A  «  0.70  X  0.785  D«  X  10330»^  X  -*  Dfi 
(2  D  éunt  la  course,  4  D  fait  deux  eoorses  pendant  «n 
toor  de  manîtelle). 

On  en  déduit  : 

d?  «-  2.3X0.70X0.785  XB*X10330X4D 
«  52.000  D» 
d'oà  :  d  »  37.4  D 

et  comme  d  est  en  centimètres  pour  V  en  mètres ,  afin  de 
l'avoir  en  unités  de  même  espèce  que  V,  nous  divisons  par 
100,  oe  qni  nous  donne  : 

d  Bs  0,374  D. 

Le  coefficient  0.874  est  un  peu  fort  ;  rexpërience  prouve 
que  le  coefficient  0.35  est  plus  que  suffisant  pour  tous  les  cas. 
La  fonte,  d'ailleurs,  est  un  métal  dont  les  dimensions  dépen- 
dent beaucoup  plus  de  la  fonderie  que  de  la  résistance  à 
vaincre. 

On  a,  pour  le  fer: 

ar^_±_^    0.S5D     ^ 
i.ï  1.2 


TROISIÈME   PARTIE. 


CONSTBUCTION. 

Là  CdMCRMèfoii  confirand  : 

i^  L'étude  des  matériaux  de  construction; 

3*  L'architecture  industrielle; 

3®  La  construction  des  routes; 

4**  La  navigation; 

5°  La  comtruction  des  conéuUe$  deau; 

6®  La  construction  des  ponts, 

LITAB  PASMIGH. 

ÉTUDE  DES  MATÉRIAUX  EMPLOYÉS  BE  PRÉFSRKNCB 
PANS  LES  GOVSTAUGTXOVS  GtWtLB»  ST  |IfMJ»TRIfifiLS& 


CHAPITRE  PREMIER. 

P1BRRB8. 

Les  pierres  jM  divisent  en  qnatre  classes,  savoir  : 


ss  pierres  se  divisent  en  qnatr 
I**  Les  pierres  calcaires; 
a®  Les  pierres  alumineuses; 
3^  Les  pierres  gypseuses; 
4*^  Les  pierres  sântiltantes. 


ARTICLE  I». 

PIERRES  CALCAIRES. 

Les  pierres  calcaires  sont  le  type  de  la  matière  propre  i 
construire;  elles  sont  excessivement  répandues  dans  la  natare, 
et  le  plos  employées  pour  la  coiistruction  en  général. 

La  base  des  pierres  calcaires  est  le  carbonate  de  chatu  plus 
ou  ouMOs  pur-,  d'où  résulte  cpie  ces  pierres,  exposées  u  fta 


PIE&ÀES  CALCAIHES;  1^3 

pendant-ttàGertain  temps,  se  réduisent  en  chaux  caustique, 
dont  nous  étudierons  plus  loin  les  propriétés. 

Plongées  dans  les  acides,  les  pierres  calcaires  s*y  dissolvent 
après  avoir  dégagé  avec  eftervescence  l'acide  carbonique 
qa'eUea  contenaient;  frappées  au  briquet ,  elles  ne  donnent 
pas  d'étincelles. 

On  les  trouve  dans  les  carrières  en  bancs  horizontans  dont 
les  épaisseurs  varient  entre  a  5  centimètres  (9  pouces)  et  a  ou 
3  mètres  (6  pieds  ou  9  pieds  2  pouces  ),  suivant  les  localités. 
Dans  l'exploitation  dès  blocs  de  calcaire,  chaque  banc  supérieur 
se  détache  parfaitement  du  banc  inférieur,  avec  lequel  il 
n'a  aucune  adhérence.  » 

Le  calcaire  se  trouve  tantôt  à  i  ou  2  mètres  (3  pieds  ou  6 
pieds)  au-dessous  du  sol,  comme  à  Marquises  (Pas-de-Calais), 
ouà  Afe//o  (Seine-et-Oise);tantôt  à  une  profondeur  un  peu 
plus  grande,  comme  à  Charenton  et  Montrouge  (Seine), 
On  distingue  plusieurs  espèces  de  calcaires,  savoir  : 
lie  Hais, 
Le  cliquart, 
La  roche  f 
Le  banc  franc  f 
La  lambourde. 
Le  liais  réunit  toutes  les  qualités  des  plus  belles  'pierres  ; 
son  grain  est  fin,  sa  texture  uniforme  ;  il  résiste  à  toutes  les 
intempéries   des  saisons  quand  il  a  été  tiré  de  la  carrière 
avant  les  ploies.  On  en  tire  des  blocs  qui  ont  jusqu'à  7 
mètres  (  1 1  pieds  6  pouces)  de  long  sur  3  mètres  (  9  pieds  2 
pouces)  de  large;  mais  leur  épaisseur  ne  dépasse  jamais  a5 
centimètres  (9  pouces).  C'est  pourquoi  on  l'emploie  de  préfé- 
rence dans  toutes  les  parties  de  la  construction  où  la  pierre 
est  en  vue  sur  une  grande  surface,  comme  dans  les  marches 
d'escaliers,  les  balcons,  les  cymaises,  les  corniches,  les  ta- 
blettes de  balnstrades^  les  chambranles  de  cheminées,  etc. 

La  plus  grande  exploitation  du  liais  a  lieu  à  Montrouge , 
près  Paris. 

Le  cliquart  est  une  pierre  dure  moins  fine  que  le  liais,  et 
peu  employée  à  cause  du  prix  de  revient  de  la  main-d'œuvre 
pour  le  tailler. 

La  roche  est  une  pierre  dure  et  coquilleuse.  On  la  trouve 
ordinairement  en  deux  bancs  superposés,  dont  l'un  est  pins 
«liondanteD  coquilles  que  l'autre.  La  hauteur  des  bancs  déroche 
varie  entre  3o  et  60  centimètres  (11  pouces  et  i  pied  10  pouces). 


,^4  woisièMi  Pêmtuh  «w»  ffmsMiEB, 

hfhanefrwx  est  qbs  pMrre  tendra  qui  A  tl'«B|4oi  ^ 
dans  les  bâtiments  ;  elle  est  proscriee  des  ponts  ou  eananz. 

La  lambouixle  est  une  pierre  encore  plus  tei^e  qve  le  banc 
iranc,  et  qui  s'emploie,  comme  le  bane  franc,  datte  le  bâti- 
ment. L'épaissear  de  ses  bancs  varie  entre  êo  centimètin  et  i 
mètre  (i  pied  lo  pouces  et  3  pieds).  ,  .      ,       .  ,      .„ 

D'après  ce,  on  voit  que  l'on  peut  diviser  ïm  piem»  de  tadle 
aa  deux  catégories  distinctea,  savoir  : 
Les  pierres  dures, 
lies  pierres  tendres. 

lies  pierres  dures  sont  celles  qnt  ne  ae  débitent  qu'an  moyen 
d'une  scie  sans  dent ,  se  mouvant  dans  une  fente  imbibée  d'esa 
el  de  erès  pilé. 

Les  pierres  tendres  sont  «elles  qoi  se  débitent  avec  la  scie  à 

dents*  , 

Ce  qu'il  faut  rechercher  avant  tonl,  dans  les  pierres  cal- 
caires, c'est  quelles  aient  le  grain  fin,  le  teirture  uniforneet 
compacte;  puis,  qu'elles  résistent  à  l'action  destructive  de  U 

Pour  vérifier  si  nne  pierre  est  susceptible  de  se  déliter  paf 
l'action  de  la  gelée,  on  en  détache  un  petit  cube  que  l'oïi 
plonge  dans  une  dissolution  bouillante  de  sulfate  de  soude. 
On  la  retire  ensuite  et  la  laisse  sécher;  si  elle  a  bu,  ses  arêtes 
tombent  en  poussière ,  et  sont  suivies  d'une  portion  plus  ou 
moins  grande  du  reste  de  la  masse,  suivant  la  qualité  de  la 
pierre. 

ARTICLE  11. 

PIERRES  ALUBIINBUSB8. 

Les  pierres  aluinineuses  ne  font  pas  d'effervescence  quand 
on  les  plonge  dans  un  acide  ;  elles  durcissent  an  feu, et  ne  peu- 
vent se  réduire  ni  en  chaux,  ni  en  plâtre. 

filles  sont  douces  au  toucher  et  composées  d'écaiUes  oalamtt 
qui  peuvent  se  séparer. 

On  classe,  parmi  les  pierres  alaminenses,  les  différentes  es- 
pèces de  schistes  dont  on  extrait  les  ardoises. 

On  distingue  les  pierres  aiumineusett  en  deux  espèces,  sa- 
voir 5 

Les  pierres  naturelles. 
Lès  pierres  artificielles,  on  briqnes. 
Brique, 
te»  briques  sont  des  poteries  commanei.  plies  u  pr^iarenl 


Mnkttd  àLuiiuifivsBs.  1^5 

a?ee  la  teirre  alttmfiiense,  spptlée  aryile.  On  distiogue  plusieurs 
Tariétéi  d'argiles,  savoir  : 
La  coUyrite, 
Le  kaolin. 
L'argile  plastique , 
L'argile  smectique. 
L'argile  fignliûé , 
L'aigile  marne. 

Les  dnq  premières  variétés  peavent  être  employées  à  faire 
des  briqnes  pins  on  moins  réfractaires.  La  dernière  est  celle 
(jn'on  emploie  généralement  à  la  Êibrication  des  briques  com- 
ffliines. 

On  distingne  les  briques  en  : 
Briques  crues , 
Briqnes  enites. 

Les  premières  se  font  en  terre,  en  mortier  ou  en  plâtre. 

Les  briques  en  terre  ne  peuvent  s^employer  que  dans  les 
pays  où  l'actioii  du  soleil  est  forte;  cependant,  à  Reims,  on 
emploie  des  briques  en  terre  composée  d'argile,  de  craie  et  de 
silice.  On  élève,  avec  cela,  des  maisons  qui  ont  jusqu'à  deux 
étages  ;  on  a  soin  seulement  de  recouvrir  les  murs  exposés  à  la 
ploie  avec  des  planchettes  en  bois ,  taillées  en  forme  d'ardoises. 
B antres  fois  on  les  peint  seulement  à  la  chaux  ;  enfin,  on  les 
recouvre,  dans  certains  cas,  d'un  enduit  d'argile,  chaux  et 
poils  de  cmr  tantaé,  qui  empêche  les  gerçures  de  se  former. 

En  mortier,  on  fait  des  briques  crues  de  toutes  dimensions; 
en  Italie,  on  construit  des  dignes  en  maçonnerie  de  ce 
genre. 

Les  briques  en  plâtre  servent  dans  la  construction  des  cloi- 
sons minces,  à  Paris. 

Les  briques  cuites  sont  employées  dans  presque  toutes  les 
localités  où  on  ne  peut  se  procurer  la  pierre  à  bon  marché. 

Leur  bonté  dépend  de  ni  nature  de  la  terre,  de  la  manipu- 
lation et  de  la  cuisson. 

Les  éléments  de  la  briqne  cuite  sont  :  YaUimine  et  la 
silice. 

Qoand  l'alumine  domine,  la  brique  prend  trop  de  retrait; 
quand  c'est  la  silice,  au  contraire,  qui  domine,  {a  brique  se 
vitrifie  pendant  la  cuisson. 

Parmi  les  terres  que  l'on  emploie  à  la  fabrication  des  bri- 
qnes ,  il  en  est  qui  sont  plus  ou  moins  chaînées  d'éclats  de 
pierres  calcaires.  Les  terres  doivent  être  visitées  avec  soir 


170  TROISIÈMB  PARTIE.  UVBM  PRBMIER. 

purgées  de  ces  substances;  sans  quoi,  elles  produisent  les  plus 
grands  dégâts  dans  les  constractions  où  l'on  emploie  des  bri- 
ques qui  eu  contiennent.  Le  carbonate  de  chaux  passe  à  l'état 
de  chaux  vive  par  la  cuisson;  et  cette  chaux,  sitôt  qu'elle  sent 
l'humidité  du  mortier,  se  gonfle  et  soulève  tout  ce  qui  est  au- 
dessus  d'elle.  Quand  les  terres  sont  trop  riches  en  l'un  on 
l'autre  de  leurs  éléments ,  on  rétablit  l'équilibre  en  ajoutaat 
de  l'élément  qui  manque. 

Pour  avoir  une  bonne  terre  à  briques ,  il  faut  l'avoir  retirée 
du  sol  au  moins  six  mois  avant  de  l'employer,  de  manière  à  ce 
qu'elle  ait  passé  par  l'une  des  époques  extrêmes,  froid  ou 
cliaud,  de  l'année.  Plus  la  terre  est  vieille,  meilleure  elle  est. 

Tout  le  secret  d'une  bonne  fabrication  de  briques  est  daus 
la  manipulation  de  la  terre. 

Les  briques  sont  des  parallélipipèdes  rectangles  dont  les 
dimensions  sont  les  suivantes  : 

Briques  de  Paris  :  Longueur.     .     .     .     0.^20 

Largeur.  .....    o.*io 

Epaisseur.     .     .     .     o."o5 

Briques  économiques  employées  dans  les  usines  : 
Longueur.     .     .     .     o."24 

Largeur o."!! 

Epaisseur.      ...     .     0.^06 

Les  briques  se  font  soit  à  la  main,  dans  des  moules  à  one 
ou  deux  briques,  suivant  la  perfection  avec  laquelle  elles  doi- 
vent être  exécutées,  soit  avee  des  macbines'dont  la  plus  ingé- 
nieuse est  celle  qui  était  à  l'exposition  des  produits  de  l'indus- 
trie de  i844-  TJu  ouvrier  beige,  travaillant  douze  heures  par 
jour,  avec  des  moules  à  deux  briques,  peut  faire  jusqu'à  6000 
briques  dans  sa  journée.  La  terre  est  apportée  au  pied  de  sa 
table  par  un  marcheur  qui  dessert  une  table  facilement,  et 
les  briques  sont  déposées  sur  le  sol,  au  fur  et  à  mesure dn 
moulage,  par  uti  enfant;  ce  qui  nécessite  deux  moules. 

Le  mille  de  briques  fabriqué  ainsi  coûte  6  francs  de  main* 
d  œuvre  totale,  y  compris  la  cuisson,  et  abstraction  faite  de 
l'extraction  de  la  terre;  il  exige,  en  outre,  pour  la  cuissou, 
environ  pour  5  francs  de  combustible,  ce  qui  porte  son  prix 
de  revient  à  environ  13  francs,  y  compris  l'extraction. 

Ce  prix  de  revient  si  bas,  joint  à  l'avantage  d'une  mise  de 
fonds  très-peu  considérable,  et  à  la  facilité  que  présente  le 
déplacemeut  «les  tables  au  fur  et  à  mesure  que  la  terre  uttO- 


PISRRtS  AI.UBUIIBU8ES.  I77 

que ,  et  qae  le  sol  se  recouTre  de  briques  à  sécher,  fait  que  les 
machines  aiuwit  beaucoup  de  peine  à  suppbater  les  mou- 
]ears« 

Les  briqnes  moulées  se  déposent  d'abord  à  plat  sur  le  sol, 
préalablement  aplani  lui-même  et  recouvert  de  sable.  Quand 
faction  du  soleil  leur  a  fait  prendre  une  certaine  connstance^ 
on  les  met  sur  champ.  Au  bout  d'un  jour  de  beau  temps,  on 
les  met  en  haies, sur  champ  et  inclinées,  de  manière  à  laisser 
l'air  circuler.  Les  baies  .ont  depuis  i. "60  jusqu'à  2  mètres  de 
baat. 

Dans  cet  état,  les  briques  ne  craignent  plus  la  pluie,  parce 
qu'on  peut  les  recouvrir  au  besoin  de  paillassons  en  paille. 

An  sortir  des  haies ,  les  briques  sont  mises  en  meules,  ou 
dans  des  fours,. pour  subir  la  cuisson. 

La  cuisson  en  meules  présente  quelques  inconvénients  qui 
lui  ent  fait  préférer,  dans  certains  cas,  la  cnissoç  dans  des 
fours;  elle  est  irrégulière ,  difficile  à  conduire;  elle  donne 
beaucoup  de  briques  incultes,  dites  vases  crues ^  et  nécessite 
plos  de  combustible  ;  mais  elle  a  l'avantage  de  pouvoir  s'ef- 
fectuer partout,  c'est-à-dire  là  où  sont  les  briques  à  cuire; 
tandis  que  les  fours  nécessitent  souvent  des  frais  de  transport 
considérables,  parce  que  la  terre  qui  les  environne  une  fois 
épuisée,  il  faut  aller  travailler  plus  loin. 

Compte  de  retnent  dune  fabrication  de  briques  en  grand  et  en 
bonne  qualité. 

Extraction  de  la  terre  pour  1000  briques, 
i.m.e.^5o  de  terre:  soit  4  heures  d'un  manœuvre  à 
1  fr.  5o  par  jour o  f.  60 

Afoni^u^tton. 

Trois  Sommes  à  i  fr.  75  par  jour,  préparant  |a 
terre  poqr  6000  briques  :  d'on,  pour  lOûo.     .     .     .    of.  66 

MouUufe, 

Un  chef  et  tia  aide Sf.oo 

Deuzmoulcan 4    00 

Deux  porteurs 4    00 

Deux  poBens. 3    od 


16    00 
pouffSooobriques:  d'oui  pour  1600    .    ;    .    »    «    atoo 


178  TROlSlàMB  PARTIS.  UVBB  PREMIER. 

Recoupage  des  bavures. 
Deux  manœavres  à  i  fr.  5o,  faisant  ensemble 

3  francs  pour  8000  briques,  et  pour  looo.     .     .     .    o  f.  38 
Divers  pour  manipulation. 
Travaux  accessoires,  tels  que  pente,  dressement 

du  sol ,  etc. o  f .  45 

Paillassons,  cabane,  etc. ,     .    o    4^ 

Sable o     35 

Frais  de  voyage  des  ouvriers  que  l'on  fait  venir    o    30 

Cuisson, 
a5o  kil.  de  bouille  à  i5  francs  les  1000  kil.      •     3     7$ 
Deux  hommes  à  1  francs  par  jour.     .     .    4  f •  00 

Quatre  rouleurs  à  1  fr.  75 7     00 

Un  porteur  de  charbon  et  un  poseur,  à 

i  fr.  5o. 3    00 


Total.     .     .     .  i4f.oo 

pour  16000 briques:  d'où,  pour  1000 o    SyS 

Frais  généraux. 

Terrain of.ij8 

Chef  briquetier .     •     .    o    3;^ 


Total.  .  .  .  iif.  4(0 
Ce  prix  se  rapproche  sensiblement  de  celui  que  nous  avons 
donné  précédemment  pour  une  fabrication  momentanée.  | 
Lorsqu'on  cuit  les  briques  dans  un  four,  on  emploie  ia^ 
disposition  représentée  PL  XX,  Jig,  *  et  a,  et  qui  est  la 
meilleure.  Le  four  est  à  deux  compartiments  superposés  et 
munis  chacun  d'un  foyer.  On  commence  le  feu  par  le  foyer  du 
compartiment  inférieur;  quand  les  briques  de  ce  comparu' 
ment  sont  suffisamment  cuites,  on  laisse  le  feu  s'éteindre  na- 
turellement ,  et  on  continue  la  combustion  dans  le  foyer  du 
compartiment  supérieur.  De  cette  fiiçon ,  on  utilise  la  chaleur 
perdue  par  le  chauffage  des  briques  renfermées  dans  le  com- 
partiment inférieur,  et  il  ne  reste  plus  que  peu  de  combus- 
tible à  briiler  pour  achever  la  cuisson  des  oriques  renfiernées 
da^ns  U  compartiment  supériearr 


^IBERES  GYl>S£US£Â.  ijg 

Le  tableaa  saîvant  donne  les  quantités  de  bois  brûlées  par 
ce  système  de  cuisson ,  aux  différentes  périodes  du  travail ,  le 
7ifiir(  étant  la  durée  de  l'occupation  d*un  homme,  on  six  heures, 
pour  ce  genre  d'opération. 

TABLEAU  indiquant  le  nombre  de  fagol»  brû^éi  pendant 
chaque  heure  de  la  euitton  d'une  fournée  de  briqueif  chaque 
fagot  pesant  8.''90,  et  le  four 

contenant  (  ^^'  '*  compartiment  inférieur ,  6200  briquet; 
\  dans  te  compartiment  supérieur,  2800      td. 


HEURES 
des 

QQAUTS 

de  jour. 

COMPARTIMENT  INFÉRIEUR 

7  QCARTS. 

Compar- 
timent 
gopérienr 
1  quart. 

1er. 

». 

3*. 

4e. 

5«. 

6«. 

7«. 

8e 
quart. 

i'». 

10 

23 

31 

26 

31 

30 

32 

16 

2e. 

13 

24 

28 

28 

28 

32 

9 

18 

3«. 

17 

26 

27 

30 

30 

28 

» 

17 

4«. 

15 

28 

29 

32 

27 

30 

» 

20 

5«. 

19 

27 

51 

29 

29 

29 

» 

» 

6«. 

21 

29 

27 

29 

27 

30 

» 

» 

Totaux.. 

95 

157 

173 

174 

172 

179 

:32 

71 

Total  général  io53  fagots,  pesant  ensemble  9871. ''70  cor- 
respondant à  nne  consommation  de  i>o4  de  combustible 
par  brique. 

ARTICLE  III. 

PISRRES    CTPSBUSES. 

Les  pierres  gypsenses  sont  formées  de  suliate  de  chaux  cris- 
tallisé ,  avec  deux  atomes  d'eau.  Ces  pierres ,  frappées  avec  le 
briquet ,  ne  font  pas  d'étincelles  ;  exposées  au  feu ,  elles  per- 
dent un  atome  d'eau  et  donnent  du  plâtre. 

Elles  se  trouvent  par  bancs  dont  la  consistance  n'est  pas 
assez  forte  pour  qu'on  paisse  les  employer  comme  pierres  de 
taille  y  ou  moellons.  A  l'état  de  plâtre,  au  contraire,  elles  con- 


l8o  TROISIEMB  t»AtlTl£.   ttTEB  P&SMtEft. 

stituent  f  un,  des  matériaux  de  construction  les  plus  {«écMOi, 
comme  nous  allons  le  voir. 

Plâtre, 

Si  on  calcine  le  sulfate  de  chaux ,  tel  qu'il  se  trouve  dans  b 
nature ,  il  laisse  dégager  une  quantité  plus  ou  mains  abon- 
dante de  vapeur  d*eau.  Si,  ensuite,  on  le  réduit  en  poudre,' 
après  l'avoir  laissé  préalablement  refroidir,  et  si  on  le  mélange  j 
avec  une  quantité  suffisante  d'eau,  il  se  combine  à  cette  eau, 
forme  une  pâte  dont  la  consistance  augmente  sans  cesse  jus^j 
qu'à  ce  qu  elle  soit  devenue  solide,  moment  auquel  sa  tempe* 
rature  s'est  élevée  à  près  de  iwf*  centigrades. 

Si  on  étudie  les  phénomènes  qui  se  passent  dans  ces  deil 
opérations,  on  trouve  que  le  plâtre  calciné  a  perdu  la  moitii 
de  son  eau  de  cristallisation, et  que,  en  lui  rendant  cette  eu^ 
il  cristallise  de  nouveau  en  masse  compacte,  sans  cristattK8|» 
parents  à  l'œil  nu ,  mais  qu'il  est  facile  d'observer  au  mien» 
co^e ,  quand  il  est  bien  pur. 

Cette  propriété  remarquable  d'une  substance  répftndiie  fli 
assez  grandes  masses  dans  la  nature,  a  fait  du  plâtre  lamatièil^ 
principale  des  constructions  aériennes,  partout  où  on  apasi 
le  procurer  à  bon  marché ,  comme  à  Paria. 

Le  plâtre,  néanmoins,  n'est  pas  aussi  résistant  à  l'action || 
l'humidité  de  l'air,  ou  à  l'eau,  que  le  mortier, que  nous  èa^ 
dierons  plus  loin.^  il  convient  le  plus  spécialemeot  aux  a* 
duits  intérieurs,  ou  aux  corniches  extérieures  qui  sont  abrité* 
par  les  tuiles  du  toit. 

Le  plâtre  se  cuit  d'une  manière  à  peu  près  analogue  à  1| 
cuisson  des  briques  ;  ou  peut  même  employer  le  fbûr  à  bri* 
ques  ordinaires ,  comme  l'indique  le  compte  de  revient  siw 
vaut  d'sne  cuiiSQti  éa  plétM  dûs  mi  foin-  de  «e  genre. 

(  Voir  le  Tableau  ci-contre,) 

Quand  on  ne  fait  pas  lua^  da  plâtra  immédiatement spriK 
sa  cuisson,  il  faut  avoir  soin  de  le  mettre  à  l'abri  du  contict 
de  l'air  et  de  l'humidité. 

Un  bon  plâtre  peut  absorber  son  poids  d*eau;  on  ntifisi 
cette  propriété  pour  vérifier  s'il  a  été  bien  calciné.  j 

Quoique  le  plâtre  des  environs  de  Paris  soit  exceflant,  9 
jouit  rarement  de  la  propriété  dé  prendre,  avec  une  qaaB^té 
d'eau  égde  à  son  poids  ;  cela  tient  à  ce  que  les  fiibricants  iaI 


l 


PtEftR£8  SClNtlLLANTfiâ. 


i8i 


TÀBIEÀU  du  eonibustihle  employé  à  latuiisonde  huit  mèiret 
eubet  de  plâtre  dans  un  four  à  briquet  d  deux  comparti'^ 
mêuts. 


HEURES. 

NOMBRES   ' 

de 

HEURES. 

«OMBRES 
de 

FAGOTS. 

FAGOTS. 

2«. 
5«». 

15 

20 

28 
27 
26 

6«. 
70. 
8«. 
9«. 
10«. 

27 
28 
26 
28 
30 

Total  253  fagote  pesant  8  kih  70  chaque,  donc  2201  kil. 
de  combostible  pour  8  mètres  cubes,  ou  275  fagots  pour  1 
mètre  cube. 

trodaisent,  sous  le  nom  de  musique,  dans  le  plâtre  calciné, 
une  quantité  plus  ou  moins  grande  de  plâtre  non  cuit  et  inca- 
pable de  prendre  Teau. 

On  a  construit  des  fours  à  plâtre  chauffés  par  la  chaleur 
perdue  de  fours  à  coke  destiné  soit  au  service  des  chemins 
de  fer,  soit  à  des  fonderies,  ou  autres  usages.  Les  figures  3, 4*  ^ 
(P/.  XX)  représentent  deux  dispositions  de  fours  de  ce  genre, 
dont  Tune,  la  première,  a  été  employée  à  Montfaucpn^  près 
Paris. 

ARTICLE  IV. 

PfERRES  SGllfTILLATrrES. 

Ces  pierres  se  distinguent  des  autres,  en  ce  que,  soumises 
an  briquet,  elles  font  feu  ;  elles  ne  font  pas  effervescence  avec 
les  acides  :  quelques-unes  d'entre  elles,  les ^r^5,  par  exemple, 
résistent  à  l'action  du  feu  le  plus  intense;  il  en  est  d'autres  , 
comme  le  porphyre  et  la  lave,  qui  se  liquéfient,  mais  à  une 
température  très-élevée. 

Grès, 

Les  grès  sont  composés  de  grains  de  sable  (silice)  reliés  par 
un  ciment  particulier.  Les  grès  de  Fontainebleau  ont  pour 
ciment  du  carbonate  de  chaux  déposé  par  des  eaux  dans  les- 

Ingénieur  Civil ^  tome  a.  17 


l8l  *    TROISIÈME  fARtlE.   LiVllB  t>RfiMlER. 

quelles  il  était  en  «iUssolotion  à  U  faveur  d'un  excès  d'adde 
carbonique. 

Ce  grès  se  débite  faâlement  et  est  exclusivement  employé 
an  pavage  de  Paris  et  de  ses  principales  routes,  dans  nu  tuyon 
de  lao  kilomètres  (3o  lieues]  autour  de  cette  capitale.  La 
qualité  des  grès  de  Fontainebleau  est  variable  ;  en  général , 
plus  ils  sont  pris  près  de  la  surfeice  supérieure,  dans  la  car- 
rière; plus  ils  sont  durs. 

U  existe ,  en  Belgique ,  près  de  Liège ,  une  carrière  de  grès 
très-remarquable,  que  l'on  emploie  spédalemeilt  à  la  confec- 
tibn  des  ouvrages  et  creusets  àd  hauts-fourneaux.  Ce  sont 
des  pudding-siliceux  ou  cailloux  de  silice  pur  réliés  entl-e  eux 
par  un  ciment  dd  silice.  Ces  grès  sont  non-seulement  d'une 
dftreté  extrême,  en  ce  qui  concerne  la  taille,  niaiS'' encore  ils 
sont  excessivemeilt  réfràctaires.  * 

SiUx. 

Le  silex,  caillou  ou  galet,  est  peu  eknployé  dans  tes  con- 
stt*uctions. 

C'est  principalement  dans  les  pays  crayeux,  comme  U  Cham- 
pagne, où  il  existe  en  grande  abondance,  qu'on  l'intercale  avec 
d'autres  pierres  dans  la  confection  des  murs.  Dans  ce  cas,  il 
affecte  une  foule  de  formes  qui  dénotent  avec  évidence 
qu'il  est  tombé  à  l'état  de  fusion  dans  cette  craie,  à  une  épo- 
que où  cette  dernière  constituait  le  limon  de  la  mer.  Il  faut 
alors  le  casser,  ce  qui  augmente  le  prix  de  revient  de  la  main- 
d'œuvre  et  fait  qu'on  l'emploie  peu,  bien  que  très-solide. 
Pierre  meulière, 

La  pierre  meulière  est  une  pierre  siliceuse  très-inégale  et 
poreuse,  d'un  aspect  analogue  à  celui  d'une  éponge. 

On  en  connaît  deux  espèces  : 

La  première  espèce  se  trouve  en  bancs  ou  en  masses,  et  sert 
a  faire  des  meules  de  moulins;  telles  sont  les  pierres  de  La 
Ferté^sous^Jouare ,  Chàtellerautt ,  etc. 

La  seconde  espèce  se  trouve  en  rognons  isolés  ou  réunis, 
mais  se  détachant  toujours  facilement  jes  uns  des  autres.  C'est 
cette  dernière  espèce  qui  a  été  employée  à  la  construction  des 
fortifications  de  Paris. 

La  pierre  meulière  est  très-dure,  et,  reliée  pàl^du  tnortier, 
elle  constitue  le  meilleur  genre  de  maçonnerie  qui  existe, 
tant  à  cause  de  la  facilité  avec  laquelle  le  mortier  adhère 
apès  eite,  que  pat'ce  qu'elle  est  inaltérable  à  l'air  et  à  l'ean. 


Elle  s'emploie,  par  ces  motifs,  à  la  construction  de  tous  les 
édifices  publics  et  particuliers  (^n\  sont  soumis  alternativement 
à  l'action  destructive  de  l'air  et  de  l'eau,  tels  que  êgoûts, 
piles  de  ponts,  perrés,  etc.  Il  faat  avoir  soin,  avant  de  l'em- 
ployefj,  ^e  la  débarrasser  d^  Fargile  c|u  elle  contient. 

Le  basalte  est  un  produit  volcanique,  d'un  tissu  très-serr^, 
d'uB  grain  trèS-Qn  et'  susceptible  de  prendre  un  Irès-beau  poli. 
Il  se  trouve  dans  le  sol  disposé  en  colonnes  verticales  et  pris- 
matiques. 

il  existe,  en  P4>méruni&,  des  carrières  où  on  trouve  des  po* 
loanes  de  ce  genre  ayant  jusqu'à  4  mètres  5o  cent.  (i3  pieds 
9  pouces)  de  haut,  d'un  sepl  morceau.  Les  colonnes  sont  dis- 
posées les  upes  à  côté  des  autres  comme  des  tuyaux  d'orgue. 
Les  carrières  de  basalte  les  plus  curieuses  sont  en  Irlande. 
Lave  et  Auvergne, 

C'est  une  substance  analogue  au  basalte,  que  l'on  rencontre 
eu  m^ssçs  ^rès-considérables  eu  Auvergne  ^t  qu'on  emploie  à 
faire  les  constructions  du  pays. 

Depuis  une  vingtaine  d'années,  il  s'en  exporte  des  quantités 
très-considérables  pour  Paris,  où  elle  est  employée  à  la  con- 
struction des  trottoirs. 

C'est  une  pierre  très-^dure,  employée  dans  les  grands  édi- 
fices à  ^aire  des,  colonnes  d'un  seul  morceau.  Son  prix  est  trop 
élevé  pour  qu'on  puisse  en  faire  usage  dans  les  constructions 
ordinaires. 

Granit. 

Le  granit  est  une  rocbe  dont  la  dureté  est  variable  ;  en  gé- 
néral, le  quartz  et  le  silex  y  dominent.  Il  se  trouve  en  masses 
tellement  considérables ,  qu'il  fant  tailler  à  même ,  dans  la 
carrière,  ks  piorceanx  qu'on  veut  çn  retirer. 

Le  granit  a  été  employé  en  Egypte  à  des  époques  très-re« 
culées,  et  a  servi  à  ponstV'uire  ces  monuments  qu'on  retrouve 
aujourd'hui,  et  qui  ont  résisté  pendant  des  milliers  d'année 
aux  saisons  et  aux  révolutions  des  pe^ple8.  L'obélisque  de 
Lonqsoresteu  granit. 

On  emploie  le  granit,  en  France,  à  faire  des  bordures  de 
trottoiis  et  de  jetées,  des  bornes ,  etc. 


'i84  noiiiisMB  pabtic.  litrk  rBEMiE». 

CHAPITRE  n. 


I/es  mortiers  servent  à  relier  les  pierres  entre  elles.  Noos 
ayons  déjà  étudié  le  plâtre,  que  ses  propriétés  rendent  plutôt 
propre  à  former  des  enduits  que  du  mortier  proprement  dit  ; 
nous  allons  maintenant  étudier  la  chaux,  qui  est  la  base  de 
tous  les  mortiers. 

En  général,  on  nomme  mortier,  un  mélange  de  chanx  caus- 
tique avec  une  matière  pulvérulente  quelconque. 

La  chaux  caustique  s'obtient,  avons-nous^dit^  par  lacalci- 
nation  du  carbonate  de  chaux  ou  pierre  calcaiSre. 

Parmi  les  diverses  pierres  calcaires,  il  en  est  qui  sont  plas 

ou  moins  riches  en  carbonate  de  chaux  proprement  dit  ;  les 

unes  contiennent  des  proportions  plus  ou  moins  grandes  de 

.  carbonate  de  magnésie;  les  autres  contiennent  de  l'argile, etc. 

Suivant  les  divers  degrés  de  pureté  de  la  pierre  à  chaux | 
la  chaux  qui  en  résulte  est  douée  de  propriétés  différentes. 

£n  premier  lieu,  on  distingue  les  chaux  en  : 
Chaux  grasses. 
Chaux  maigres. 

Les  premières,  qui  sont  presque  pures ,  plongées  dans  l'eaa, 
augmentent  de  volume  dans  la  proportion  de  2  i|2  à  i,  ou 
moins,  suivant  leur  degré  de  pureté. 

Les  secondes,  qui  contiennent  d'autres  substances,  n'aug- 
mentent pas  de  volume  par  l'hydratation. 

On  distingue  encore  les  chaux  en  : 
Chaux  aériennes , 
Chaux  hydrauliques. 

Les  chaux  aériennes  sont  celles  qui  ne  contiennent ,  en  Cut 
de  substances  étrangères,  que  de  la  magnésie,  de  Toxidede 
fer,  etc. 

Les  chaux  hydrauliques  sont  celles  qui  contiennent  des 
quantités  plus  ou  moins  grandes  d'argile;  elles  sont,  par  cette 
raison,  toujours  maigres. 

^  Les  premières,  exposées  à  l'air,' absorbent  son  acide  carbo- 
nique et  durcissent  au  fur  et  à  mesure  qu'elles  se  convertissent 
en  carbonate  de  chaux  ;  tandis  que,  plongées  dans  l'eau,  elles 
se  délayent  et  tombent  en  boue  au  fond. 

Les  secondes,  exposées  à  l'air,  se  délitent  à  la  surface  et 


prennent  seal«ment  à  l'intérieur;  taii4>s  qne,  plongées  dans 
l'eau,  elles  se  convertissent  en  silicate  doable  d'alamine  et  de 
chaux,  et  durcissent  dans  toute  leur  étendue. 

On  appelle  ciment  Romain,  la  chaux  qui  ne  fuse  pas  quand 
00  l'immerge  dans  l'eau ,  et  qu'il  faut  écraser  pour  la  convertir 
eapâte. 

Les  clwox  qo»  sont  grosses  contiennent  moins  de  un  dixièmn 
de  leur  poids  de  matières  étrangères;  toutes  les  antres  snnt 
maigres  9  dftf  degrés  plus  qo  moins  intenses. 

COMPOSITION   PB  DIFFERENTES  CHAUX. 


rnovEVAifCBs. 


Châleaa-Lapdon 
Coulommior. .... 
Saint- Germa  in.. 
Senooches 


Brest., 


Giwiiz. 

p.  OiO. 
94.40 

78.00 

89.00 

70.00 

8^2.50 


Ma- 
gnésie 


p.  OjO. 
1.80 

20.00 

i.OO 

1.00 


Argile 


p.  OlO. 
1.80 

2.00 

10.00 


7.7 


SiUoe. 


p.  0|0. 


29 
Oxide 
de  fer. 

10 


Grasse. 

Maigre,  non 
hydraulique. 
Hydraulique. 

Très.faydran- 
lique. 

Maigre ,  non 
bydrauliqne. 


là  silice,  pnrp  ou  mélangée  d'alumine,  rend  la  chaux  hy- 
Iraulique ,  pourvu  qu'elle  soit  en  gelée. 

Un  mélange  de  loà  3o  argile  et  loo  chaux  éteinte ,  réduit 
Il  pâte  et  cnit  dans  an  four,  donne  de  la  chaux  d'autant  plus 
lyUranlique,  qu'il  y  a  plps  d'argile. 

Un  mélange  de  4o  à  9o  argile  et  loo  chaux  constitua  la 
ime ni  hydraulique  qui  ne  fuse  pas. 

Ud  mélange  de  loo  argile  et  loo  chaux  constitue  le  ciment 
rdinaire. 

Il  faut,  ponr  que  ces  mélanges  soient  bons,  que  la  chaux 
9it  pure  ou  àpeu  près. 


«86  TROISIÈME  PARTIE.  tlVRB  PREMIER. 

Cuisson  des  chaux, 

La  cuisson  de  !a  chaux  se  fait  de  deux  manières,  savoir  : 
Dans  des  fours  continus; 
Dans  des  fours  intermittents. 

La  cuisson  intermittente  s'effectue  avec  du  charbon  de  terre, 
de  la  tourbe  ou  du  bois,  et  s'opère  dans  un  four  analogue  à 
celui  employé  pour  la  cuisson  des  briques. 

La  cuisson  continue  s'effectue  avec  du  charbon  de  terre  dé- 
posé avec  le  calcaire  en  couches  alternatives  comme  dansb 
cuisson  des  briques  à  la  volée,  et  s'opère  dans  des  fours  en  forma 
de  cône  renversé  ;  la  charge  se  fait  par  en  haut,  et  on  retire 
la  cliaux  par  une  porte  ménagée  à  la  partie  inférieure. 

Dans  ces  fours ,  on  emploie  depuis  un  hectolitre  et  demi 
jusqu'à  deux  hectolitres  et  quart  de  houille,  pour  obtenir  oa 
mètre  cube  de  chaux ,  suivant  la  nature  du  calcaire  et  du  com- 
bustible. 

Dans  les  pays  où  on  ne  possède  pas  de  houille,  il  faut  faire 
la  chaux  dans  des  fours  intermittents  cuits  au  bois  ;  dans  ce 
cas,  la  combustion  s'effectue  comme  celle  des  briques;  seule- 
ment elle  dure  plus  longtemps. 

Ainsi,  dans  un  four  à  deux  compartiments,  pouvant  con- 
tenir : 

10  Dans  le  compartiment  inférieur    oO"<^- 500f   pierre 
2»  Dans  le  compartiment  supérieur    10      500  (  calcaire. 

Total.     .     .    41'».c000 
on  consomme,  en  68  heures  et  demie  de  combustion,  sur 
,  la  grille  inférieure,  et  17  heures  de  combustion  sur  la  grille 
supérieure  : 

i^  Inférieurement.  .     .     2682  fagots 
a*  Supérieurement..     .       527     irf. 

Total.     .     .     .     3205  fagots 
à  8k. 70  le  fagot,  faisant  28000  kil.  pour  4i  mètres  cubes  de 
chaux,  ou  680  kil.  combustible  par  mètre  cube  de  chaux. 
Pouzzolane. 
La  pouzzolane  est  un  composé  d'argile  et  de  chaux  grasse 
dans  les  proportions  suivantes  : 

Chaux  grasse.     .     .     .     1  à  3  parties. 
ArgUe 9  à  7     w/. 


VO&TIUIS.  igy 

En  moyenne  :  Cbaux a  parties. 

Argile 8      irf. 

Elle  sert  à  faire  des  mortiers ,  en  mélange  avec  de  la  chaux 
et  du  sable ,  dans  les  proportions  suivantes  : 

Chaux  grasse i    parties. 

Sable 4        id. 

Pouzzolane^ o.33  lU 

Ces  mortiers  prennent  corps  au  bout  de  dix  jours,  tandis  que 
sans  pouzzolane ,  ils  ne  durcissent  qu'au  bout  de  vingt-cinq 
jours. 

La  Pouzzolane  se  cuit  à  la  flamme  de  bois  ou  de  charbon. 
La  durée  de  la  cuisson  peut  durer  de  trente  à  quarante  heures 
de  petit  feu,  et  se  fait  dans  des  fours  analogues  à  ceux  de 
caisson  de  la  chaux.  On  fait  des  fournées  de  7000  pains  de 
pouzzolane ,  préparés  dans  des  moules,  et  formant  ensemble  11 
mètres  cubes. 
La  durée  d'une  fournée  est  de  cinq  jours ,  savoir  : 
1.0  jour  pour  charger  le  four;  . 
1.5     id.   pour  la  cuisson  ; 
a. 5     id,  pour  refroidissement  et  défoumement. 
Qnand  on  vent  employer  la  pouzzolane',  on  la  broie  sous 
UDe  meule,  dans  un  manège  à  mortier  ordinaire,  qui  peut  en 
débiter  a."-«-5oo  par  heure. 

La  pouzzolane  est  une  matière  destinée  h  rendre  de  grands 
services  dans  les  constructions  hydrauliques.  Son  usage  n'est 
pas  encore  très>répandu  ^  ce  qui  fait  quon  ne  peut  s'en  pro- 
curer dans  toutes  les  localités. 

Noos  donnons  ci-dessous  un  compte  de  revient  de  cette  ma- 
tière pour  une  grande  fabrication. 

Prix  de  revient  de  1   rwire  cube  de  pouzzolane, 
à  Digoin, 
I  mètre  cube  de  terre  argileuse,  y  compris  les  frais  de 

transport af.  Soc. 

o  me.  125  chaux  grasse  vive  produisant  o."**a5o 

chaux  éteinte  en  pâte a     5o 

Extinction  de  la  chaux  et  mélange a     00 

Transport  des  matières  du  manège  à  mélanger 
an   moolage;  moulage,  dessiccation,  4  fr.   4o  P^i" 

1000  pains > a     85 

Transport  des  pains  desséchés  au  hangar;  charge 
dufoar ^    ^ 


lli  TRoisiEMB  PARflS.  UfHB  PREMIER. 

Coision»  3.  s  hectolitres  houille  d*Ai|v«i|[ne. .    ,  )f.  6q  c. 

Transport  après  la  cuissoa.   . o    75 

Polvérisatiou    .    , 5    $q 


22    60 
EntretteQ  du  four  et  des  outils 3     4o 

ToUl.     .  .     .  a6    00 

Dans  d'autres  localités.  ' .    , 2800 

Frais  ttéUtblissement, 

Uq  manège  à  mélanger 6oq  fr. 

Uofour  etsetalKNrds 600 

Un  hangar •  3oo 

Un  manège  à  pnWériser*    ....  ^Qoo 

Total,    r    .    .    4ooQ  fr. 
CùmpotiUon  (les  mortien^ 

Les  compositions  des  mortiers  ▼arien t  dans  chaque  localité, 
suivant  les  matières  qui  les  constituent.  Il  faut  donc,  avant 
de  déterminer  les  proportions  de  ces  matières  qui  doivent 
entrer  dans  leur  composition ,  faire  des  essais  et  déterminer 
le  mélange  qui  donne  les  meilleors  résultats. 

On  a  trouvé,  à  Paris,  que  le  meilleur  mélange  pour  les  mor- 
tiers est  : 
3  sable, 
I  chaux  éteinte. 

En  général,  la  quantité  de  chaux  doit  être  égale,  en  volume, 
à  l'espace  vide  qui  existe  entre  les  morceaux  de  la  matière 
pulvérulente  à  laquelle  on  la  mélange.  Cet  espace  se  détermine 
facilement  en  versant  de  l'eau  dans  un  volume  connu  de  cette 
matière,  et  en  déterminant  la  quantité  d'eau  nécessaire  pour  af« 
fleurer  le  niveau  supérieur.. 

Quand  les  proportions  des  matières  composant  le  mortier 
sont  déterminées,  on  éteint  la  diaux  et  on  la  réduit  eu  pâte, 
après  avoir  préalablement  dosé  la  cbaux  e^  le  sable  dans  des 
brouettes  de  capacité  déterminée.  On  fait  uqe  espèce  de  bassia  J 
avec  le  sable,  et  on  jette  la  chaux  nop  éteinte  au  milieu  ;  en-! 
suite  on  jette  l'eau,  et  quand  la  chaux  a  cessé  de  fuser,  oi| 
ajoute  de  l'eau  et  on  remue  avec  un  rabot  en  fer,  en  mêlant 
de  temps  en  temps  du  sable  que  l'on  j/stte  avec  i|ne  pelle. 

Quand  les  quantités  de  mortier  à  préparer  sont  coosidéniiileâ^ 


MORTIBRS.  189 

on  £ût  nsage  d'an  manège.  Dans  ce  cas,  on  pent  faire  en  une 
demi-heure  une  broyée  de  trois  mètres  cubes  de  mortier,  à 
deux  roues  et  deux  chevaux. 

Comme  il  faut  le  même  temps  pour  vider,  recharger,  et  faire 
reposer  les  chevaux,  on  compte  une  broyée  par  heure. 
Èéton. 

Le  béton  est  un  mélange  de  mortier  hydraulique  et  pierres 
concassées  que  l'on  emploie  dans  )ps  fondations  exposées  à 
l'eau. 

On  distingue  le  béton  gras  et  le  béton  maigre,  selon  qu'il 
est  plus  riche  en  mortier  qu'en  pierre ,  ou  réciproquement. 

Le  béton-  gras  s'emploie  pour  les  maçonneries  qui  ne  doi- 
vent pas  être  perméables,  comme  les  piles  de  ponts,  par  exem« 
le.  Pour  ce  béton,  il  faut  que  le  cube  du  mortier  soit  plus  con- 
sidérable que  celui  des  vides  compris  entre  les  pierres.  On  a 
trouvé  que  les  vides  étaient  dans  les  proportions  suivantes  : 

VWe». 

1  mètre  cube  de  pierres  concassées.     .    o.">-'-470 

I  mètre  cube  de  gravier o."'*'3ao 

Nous  parlerons  plus  au  long  de  l'emploi  de  cette  matière 

dans  la  construction  des  ponts  et  canaux,  ou  elle  joue  un 

grand  rôle. 


LIYRB  II. 

ARCHITECTURE  IDiPUSTB|£L|4B.  ! 

INTRODUCTION. 

Noqs  croirions  manqi^er  au  but  de  notre  oavrage,  m  Qoqs 
entamions  ici  un  cours  d'architecture  civile  et  artistique;    j 
(l'autre  part,  nous  croirions  y  laisser  an?  lacone  en  gpirdant   | 
le  s^leqce  sur  cette  branche  4e  la  constructiqq,  dont  uae  par- 
fis importante  e^t  du  res^ft  d^  ingéoiçurs,  savoir  : 

Les  cuisines» 

Les  latrines,' 

Les  appareil^  de  clw^ffoge, 

La  ventilation , 

Les  conduits  d'eau,  j 

Les  caves , 
et  antres  qui  sont  malhenreasement  trop  négligées  par  le« 
propriétaires,  bien  <me  les  vices  de  leurs  dispositions  soient  de 
ceuï  qui  incomi^oaent  la  pins  et  le  plus  souvent  lea  loca- 
taires. 

Pénétré  depuis  longtemps  de  l'importance  qu'il  y  -aarait  à 
diviser  en  deux  parties  la  besogne  de  l'architecte ,  dont  les 
études  sont  spécialement  dirigées  vers  la  construction  propre- 
ment dite  et  l'ornement,  nous  allons  traiter  raichitecture 
sous  le  point  de  vue  hygiénique,  c'est-à-dire  en  ce  qui  con- 
cerne l'ingénieur,  sans  passer  sous  silence  les  principes  in- 
dispensables qui  président  à  la  composition  et  à  la  construc- 
tion des  édifices,  tant  pour  faciUter  l'application  des  principes 
que  nous  émettrons  que  pour  la  construction  en  général, 
mécanique  ou  industrielle,  oà  l'on  en  fait  constamment  usage. 

CHAPITRE  PREMIER. 

PRINCIPES    GÉNÉRAUX     D*ARCHITSGTURE. 

ARTICLE  I". 

DÉFINITIONS. 

L'architecture  a  ponr  but  la  composition  et  la  disposition  des 

édifices.  ^ 

La  composition  comprend  la  construction  et  la  décoration. 


PBINCIPBS  GÉMÉRAVX  D'ARCniTCCTITRC.  l|^t 

!  La  coûstniction  est  l'art  d'exécutier  et  d'élever  nn  édifice 
'  dont  la  disposition  a  été  indiquée  avec  des  matériaiux  dott- 
nés. 

La  décoratioh  est  l'art  de  rendre  ]a  disposition  agréable  à 
!  l'œil. 

Dans  les  édifices ,  on  considère  : 

Les  mars, 
Les  soutiens  isblës, 
Les  portes , 
Les  fenêtres. 
Les  planchers. 
Les  voûtes , 
Les  couvertures , 
Les  escaliers.  > 
i^  Murs,  Parmi  lès  murs  on  distihgttte  : 
Btttrà  de  face. 
Murs  de  refend. 
Murs  de  clôture. 
Murs  de  terrasse. 
On  nomme  mur  mitoyen,  nn  mur  qui  séparé  deux  proprié- 
tés continues  ; 
Mur  circulaire,  un  mur  qui  entoure  une  propriété  ; 
Mur  isêté^  nh  mur  dblit  les  extrémités  nie  sont  pas  reliées 
entre  elles  par  d'antres  portions  de  nkur. 

2»  Soutiens  isolés.  Les  totitlens  isolés  des  tnnrs  peuvent  êtYk 
en  pierre  on  en  bois  :  tors<iii'ils  sont  en  bois,  on  les  tiomme 
poteaux-;  lorsqu'ils  sont  en  pierre,  on  les  hottinie  piliers.  Quelle 
que  soit  leur  nature ,  iWs  sont  assujétisà  des  formes  pâtti- 
culières.  On  les  nomme  :  "..        ,  . -V 
Pilastres,  quRnd  leût  séclioii  est  quarrée  ; 
Colonnes,  ^vAtià  leur  ^ctiOn  est  circulaire. 
Les  pilastre  peu  élevés ,  ou  soutenant  des  voûtes,  portent 
le  nom  de  pieds'droils,  v 

3*^  Portes.  Les  portes  se  composettt  de  trois  parties,  savoir  : 
Le  lintean , 

Les  pieds-droits,      *^       * 
Le  seuil. 
Le  linteau  est  la  partie  supérieut'e;  les  pieds-droits  sont  les 
leux  soutiens  du  linteau  ;  le  seuil  est  la  partie  inférieure. 
Lorsqu'on  entoure  la  porte  d'un  filet  plus  ou  moins  orné. 


tg%  TROUIÈMS  PARTIE.   tivRE  It. 

appelé  bandeau,  les  pieds-droits  portent  le  nom  de  chaH^ 
branles. 
4**  Fenêtres.  Les  fenêtres  se  divisent  en  trois  parties»  savoir: 
Le  linteau. 
Les  pieds  droits. 
L'appui. 
Les  pieds-droits  portent  le  nom  de  chambrantes,  qaand  la 
fenêtre  est  entourée  d'un  bandeau,  comibe  pour  les  portes. 

On  surmonte  quelquefois  les  portes  et  fenêtres  des  trois  or* 
nements  suivants,  savoir  : 
Une  frise, 
Une  corniche, 
Un  fronton. 
Le  fronton  est  un  toit  à  deux  pentes,  destiné  à  écarter  les 
eaux  pluviales  ;  nous  verrons  pins  loin  ce  qu'on  entend  par 
frise  et  corniche. 

5^  Planchers.  Les  plancheni  sont  destinés  à  séparer  les 
étages  ;  on  les  divise  en  trois  parties,  savoir  : 
Le  plafond, 

La  charpente  on  carcasse. 
Le  carrelage  ou  parquetage. 
6^  Foû'tes.  Les  voûtes  sont,  comme  les  piancbers,  ^lestinées 
à  séparer  les  étages.  Elles  diffèrent  de  ces  derniers  en  ce 
qu'elles  sont  généralement  en  pierres ,  non  posées  à  plat , 
comme  les  solives  qui  éprouvent  seulement  un  effort  de  flexion 
sous  la  charge  ,  mais  formant  arc  ,  et  exerçant  une  poussée 
sur  les  pieds -droits,  appelés  alors  cnlées.  (Voir  Coupe  des 
pierres,  tome  i*'.) 

ΰ  Couvertures.  On  donne  ce  nom  à  toute  construction  dont 
>ut  est  de  tenir  un  édifice  à  l'aigri  des  eaux  pluviales.  Il 
existe  plusieurs  formes  de  couverture. 

Lorsqu'elle  consiste  en  un  un  ou  deux  plans  inclinés,  elle 
porte  le  nom  de  comble. 

Lorsqu'elle  consiste  en  un  plan  horizontal ,  ou  seulement 
incliné  assez  pour  l'écoulement  des  eaux,  elle  porte  le  nom 
de  terrasse. 

Le  comhle  à  une  seule  pente  se  nomme  appentis. 

On  distingue  dans  une  couverture  deux  parties  principales, 
savoir  : 

La  charpente  ou  carcasse  ;  ' 

La  couverture  proprement  dite. 


PRINCIPES    GÉNÉRAUX  D  ARCHITECTURE.  ipS 

Daas  les  combles  la  carcasse  se  compose  de  fermes,  et  les 
fermes,  de  plusieurs  parties  principales,  savoir  (P/.  XX  ,/y.  6)  : 
a,  arbalétriers, 
by  entraits, 
c,  poinçons, 
dy  contrefiches, 

e,  jambette  ou  tirant,  saivant  l'usage, 
/,  pannes,  ramures,  ventrières. 
Les  pannes  sont  des  pièces  longitudinales,  reliant  les  fermes 
entre  elles,  et  supportant  des  pièces  transversales  appelées 
chevrons  ;  c'est  sur  les  chevrons  que  se  pose  la  couverture. 

La  panne  supérieure,  c'est-à-dire  celle  située  à  l'extrémité 
du  poinçon ,  porte  le  nom  àefaît. 

Les  pannes  inférieures ,  c'est-à-dire  celles  portant  sur  les 
mars,  se  nomment  sablières.  Les  sablières  diffèrent  des  pan- 
nes proprement  dites,  en  ce  qu'elles  se  placent  au-dessus  de 
l'entrait,  et  supportent,  par  conséquent,  l'arbalétrier,  au  lieu 
d'être  portées  par  lui. 

Les  couvertures  sont  tântdt  en  bois  recouvert  de  tuiles  ou 
d'ardoises,  tantôt  en  fer  ou  fonte  recouverte  de  zinc  ou  tôle  de 
fer.  La  figure  6  représente  le  système  de  la  couverture  du  mar- 
ché de  la  Madeleine  qui  fut  enlevée  par  un  coup  de  vent. 

8^  Escaliers,  Les  escaliers  sont  des  ouvrages  destinés  à  re- 
lier les  diJFférents  étages  des  édifices.  Dans  les  escaliers  on  dis- 
tingue : 

Laçage, 
Le  limon, 
Les  marches , 
La  rampe. 
La  cage  est  l'espace  dans  leqael  se  place  Tescalier. 
Le  Umon  est  le  soutien  intérieur  des  marches. 
Les  marches  senties  degrés  successifs  où  se  mettent  les  pieds 
pour  monter.  Elles  portent  d'un  côté  dans  les  murs  d'encéititè 
de  la  cage ,  de  l'autre  sur  le  limon. 
On  uoimine  contre-marche  la  partie  verticale  de  là  marchis. 
La  rampe  est  un  garde-corps  en  fer  od  fonte  placé  sitr  l'hé- 
lice intérieure  de  l'escaUer  pour  empéchfet  de  ttébuchet'. 
Ob  distmgne  deux  espèces  d'escaliers  :     '' 
Les  escaliers  à  noyalr^lein,      *'  ' 
Les  escaliers  à  noyau  vide. 
Dans  Itt  pnKiiiers,  qui  sont  géaéralemont  cylindriques  à 
Ingénieur  duil,  tom»  %,  i8 


,g4  TttOISlÈMÉ  tAHTÉE.  LIVRE  tî.  \ 

base  circulaire,  le  cylindre  intérieur  est  plein.  4 
qui  sont  petits  ,  se  construisent  en  pierre  de  tWtt** 
voit  aussi  dans  les  boutiques,  en  bois  ou  fonteâ 
extérieur.  ,,.     ,j 

Les  escaliers  à  noyau  vide  sont  ceux  dont  1  mteii 
comme  dans  la  plupart  des  maisons  d'habitation.3.         .^-p 

90  Dimensions  des  différentes  parties  dun  édiJiceL^  IKUlU 
^sions,  dont  plusieurs  sont  arbitraires,  doivent  ^^rtf^ 
certaines  règles,  si  l'on  veut  faire  des  constructionij^^'* 
sent  rien  à  désirer  ,  tant  sous  le  rapport  de  Tasp 
convenance  que  sous  celui  de  la  solidité.  Le  table, 
a  pour  but  de  diriger,  d*une  manière  sûre,  dans  l 
tion  des  maisons  d'habitation ,  quelle  que  soit  â*Â 
importance.  l^l^ 

ARTICLE  II.  |550 

FORMES  ET  PROPORTIONS  ARCHrTECTURALE»"^^  1 
g  ,«r.  —  MOULURES  KN  GENERAL. 

On  donne  le  nom  de  moulures  à  diverses  disp 
taille  des  matériaux  de  construction ,  pour  satisfi 
à  certaines  conditions  d'élégance  et  de  légèreté  I 
tantôt  à  des  conditions  de  résistance  contre  les  ag 
rieurs  de  destruction. 

On  distingue  dans  les  moulures  : 
fO  Les  masses, 

2^  Les  moulures  proprement  dites  , 
3^  Les  assemblages  de  moulures.   * 

Les  masses  sont  des  assemblages  de  moulures  indiqués 
non  définies.  Elles  se  composent  de  membres  dont  Je  m 
est  variable;  chaque  membre  est  une  moulure  dont  la j 
n'est  indiquée  que  par  une  ligne  droite  plus  ou  moins  ind 

Les  figures  7,  8,  9,  lo,  ii,  la  (P/.  XX)  représentent  d 
rentes  masses,  savoir  : 

Fia,  7,  masse  de  plinthe  à  un  membre  ;  1 

8,  masse  à  deux  membres  ;  • 

9,  10,  II ,  la,  masses  de  corniches  à  trois,  quai™ 
cinq  et  six  membres  ;  ' 

i3,  i4>  1 5,  masses  ai  architraves; 
16  et  17,  masses  de  c/uipiteatix  ; 
18,  masse  de  corniche  et  de  base  de  piédestal* 


INDICATIONS. 


bicr. 


Diamètre. 


ï'-(&/r(%"„.r 


BATIMENTS» 


Grands 


8,00 


in. 
3,60 
3,3a 


Petits. 


m. 
6,00 


2,60 
3,00 


[  On  place  par  mètre  cabe  8  à  9  ger- 
bes de  blé,  6  bottes  de  fourrage. 
Le  demi-hectare  rapporte  200  à 
300  gerbes,  150  à  200  bottes. 


\ 


VORM£S  BT  PBOPORnONS  ARCRITECrDIULia.  f  qS 

Les  moulures  se  dirisent  en  : 
Moulures  simples , 
Moulures  composées. 
Les  figures  19, 10,  21,  23,  a3,  34,  aS,  76,  représentent  les 
différentes  moulures  simples,  savoir  : 
Fty.  19,  a  congé,  hfitet; 
ao,  bagume; 
ai^  tore; 

aa,  iiuart  de  rond  droit; 
a  3,  quart  de  rond  renverfé; 
a 4»  cavet  droit; 
a 5,  cavet  renversé; 
a  6,  canelures. 
Les  figures  ay,  a8, 39, 3o,  3 r ,  Sa,  représentent  les  moulûtes 
composées,  savoir  : 
Fig,  37,  talon  droit; 
a  8,  toi^n  renversé; 
39,  douane  droite; 
3o,  cfoucin^  renversée; 
3i,  scotie; 

3a,  chapiteau  inusité  (dorique  grec). 
Les  6gures  ae  33  à  4^  représentent  les  divers  assemblages 
de  moulures  usités  dans  la  construction  en  géoéc^ll  >  savoir  ; 
Fig,  33,  cymaise  supéfieure; 
34»  larmier; 

35,  modiUonSf 

36,  cymaise  intermédiaire  ; 

37,  larmier  denticulaire  ; 

38,  cymaise  inférieure; 

39,  astragale; 

40,  cymaise  de  piédestal  ; 

4 1>  43 >  43»  44  et  45,  corniches  à  modillona  M  à  consplts^ 

S  3.  —  LES  aNft   ORDRES  d'ARCHITECTITRE. 

Les  dnq  ordres  d'architecture  sont  pour  les  uns  : 
Le  dorique  grec. 
Le  toscan. 
Le  dorique  romain  ; 
L'ionique, 
Le  corinthien. 


196  TROIsièME  PARTHE.  llfUE  II. 

pour  les  autres  : 
Le  toscan. 
Le  dorique  romain. 
L'ionique, 
Le  corinthien» 
Le  composite. 

U  existe  donc ,  en  réalité ,  non  cinq  or^rtf ,  i»êi«  nx  ordres 
d'architecture. 

Ce  que  nous  avons  dit  précédemment  s«r  \$%  mpulares  est 
plus  que  suffisant  pour  les  ingénieurs  qui ,  pfqr  leurs  travaux, 
peuvent  être  amenés  à  faire  des  bâtisses  dans  l'intorieur  des 
usines  qu'ils  sont  appelés  à  construire.  AfAÛ  il  n  ^  est  pas  de 
même  des  mécaniciens,  qui  construisent  pei;  de  macl^ines  dans 
lesqnelles  il  n'est  p^is  £»it  usage  de  l'un  des  six  ordres  précités; 
il  est  donc  indispensable  que  nous  entrions  dans  quelques  dé* 
tails  sur  leurs  constructions  et  leurs  caractères  principaux. 

Les  figures  i ,  a,  3,  4>  ^  (^^-  ^^1}  représentent  les  propor- 
tions, pour  un  même  usage,  des  cinq  ordres  primitifs,  savoir  : 

Fig.  I,  ordre  dorique  grec. 

Fig.  3 ,  ordre  toscan. 

Fig.  3,  ordre  dorique  romaip* 

Fig.' if  ordre  ironique. 

Fig.  5  y  ordre  corinthien. 

Cliaque  ordre  se  compose,  comme  type,  d^nne  oolonoe  A 
montée  sur  un  piédestal  B  et  surmontée  d'un  enfal^lemefit  C  ; 
l'emplacement  des  moulures  est  figuré  par  det  lig^  droites 
plus  ou  moins  inclinées,  la  présence  de  e«  daiiiièr«s  n'étant 
pas  utile  pour  le  moment. 

Le  piédestal  se  divise  en  trois  parties^  savoir  : 

a,  la  bitse; 
6,  le  dé; 

La  colonne  se  divise  en  trois  parties,  savoir  : 
dy  la  base; 

e,  le/ôli 

f,  le  chapiteau. 

L'entablement  se  divise  en  trois  parties ,  savoir  : 

g,  V architrave; 
h,  la  frise; 

i ,  la  corniche. 


FORMES  ET  PROPORTIONS    ARCHlTBCTURALBâ.  t^f 

On  nomme  module,  Vwaité  de  mesure  des  ordres  d'architec- 
ture. La  longueur  du  module  varie  suivant  les  dimensions  do 
la  construction  à  exécuter  ;  il  se  divise  en  douze  parties. 

On  voit  par  les  figures  que  : 

I®  La  hauteur  du  piédestal  est  constante,  ainsi  que  celle  de 
chacune  des  parties  qui  le  composent ,  quel  que  soit  l'ordre  ; 
cette  hauteur  de  cintj  modules  se  répartit  en  trois,  savoir  : 

Base 1  module. 

Dé 3  i;a  id. 

Corniche.  .     .     .     .     1/2     id, 

^^  An  fnr  et  à  mesure  que  la  hauteur  des  colonnes  ang- 
mente,  leur  espacement  diminue  :  ainsi,  pour  une  hauteur  de 
douze  modules,  l'espacement  des  colonnes  est  sept  modules  ; 
tandis  que,  pour  une  hauteur  de  vingt  modules ,  l'espacement 
n'est  que  de  trois. 

3**  Le  diamètre  des  colonnes  est  constant,  quel  que  soit 
l'ordre,  et  égal,  dans  le  bas, à  deux  modules. 

Les  figures  6,  7,  8,  9,  10  {PL  XXI)  donnent  les  détails  des 
moulures  le  plus  spécialement  employées  dans  chacun  des  cinq 
ordres ,  savoir  ; 

Fig,  6,  ordre  dorique  grec, 

Fig.  7,  ordre  toscan, 

Fig,  8,  ordre  dorique  romain , 

Fig,  9,   ordre  ionique, 

Fi^.  10,  ordre  corinthien. 

L'ordre  dorique  grec  est  le  plus  simple  de  tous  »  et ,  à  cause 
de  cette  siinplicité,  un  peu  agreste;  il  est  rarement  employé 
pour  constructions  dans  les  villes  ;  mais  il  convient  part^aite- 
ment  dans  les  endroits  solitaires,  au  milieu  des  bois ,  ou  pour 
monuments  tristes ,  tels  que  prisons. 

En  Angleterre  et  en  Amérique,  on  l'emploie  beaucoup  pour 
entablements  de  machines  à  vapeur:  généralement,  dans  ce 
cas,  les  colonnes  sont  cannelées  comme  en  a  de  la  figure  a6 
(W.XX). 

Le  toscan  est  l'ordre  qaî  est  le  plus  généralement  employé, 
soit  dans  les  constructions ,  soit  dans  les  machines. 

D'une  exécution  facile  et  peu  dispendieuse ,  quel  que  soit 
Tobjet  auquel  on  l'applique,  il  est  doué  d'une  grâce  et  d'une 
légèreté  qui  en  rendent  l'aspect  agréable  partout. 


tn8  nottiiiiK  PivnBé  unx  li. 

ARTlGLJi  m. 

M  L^BxicurioN  DES  T^J^VX  Dl  COFtTRUCTIOV. 

iM  constructions  industrielles  se  font  tantôt  en  pierres  cal- 
caires, tantôt  en  briques.  Danfe  les  pays  où  la  pierre  est  abon- 
dante f  il  est  rare  que  Ton  n'emploie  pas  toujours  une  certaine 
quantité  de  briques,  soit  pour  les  constructions  elles-mêmes, 
soit  pour  les  appareils  de  cnaufSeige  on  de  réactions  chimiques, 
auxquels  le  calcaire  ne  résiste  pas.  Dans  les  pays,  au  contraire, 
où  le  calcaire  est  rare,  presque  tout  se  fait  en  briques,  à  l'ex- 
ception des  angles,  corniches,  l»ndeauz,  chaînes  verticales  et 
horizontales,  parties  pour  lesquelles  on  préfère  la  pierre  de 
taille,  comme  susceptible  d'une  plus  grande  durée. 

A  part  les  environs  de  Paris,  où  Ton  emploie  le  plâtre,  ce  roi 
des  mortiers  pour  les  constructions  aériennes,  le  mortier  ex- 
clusivement employé  est  la  chanx  jointe  au  sable  ;  nous  ne  re- 
viendrons pas  sur  les  propriétés  de  ces  matériaux,  dont  nous 
avons  relaté  ci-dessus  les  principales. 

Quels  que  soient  les  matériaux  que  l'on- emploie,  il  arrive 
souvent,  dans  les  constructions  industriefl|A|iléce8sitent de 
grands  mouvements  de  terres,  que  l'on  p^^e,  sur  place, 
soit  partie ,  soit  la  totalité  des  matériaux  nécehaires.  Ce  der- 
nier cas  s'est  présenté  à  nous  dans  l'exécution  d'une  usine  de 
hauts-fourneaux  dans  le  Boulonnais» 

Dans  les  hauteurs  de  l'usine  se  trouvaient  : 

1^  A  cinquante  centimètres  du  sol,  toute  la  pierre  calcaire 
convenable  pour  faire  de  la  chaux  hydraulique  naturelle; 
cette  pierre  se  composait  d'une  infinité  de  fragments  de  la 
grosseur  du  poing,  en  moyenne,  mélangés  et  entourés  d'ar- 
gile. 

ao  A  un  mètre,  plus  on  moins,  du  sol, se  trouvaient,  en 
couches  parfaitement  régulières,  des  bancs  de  calcaire  dont 
la  qualité  est  très-estimée  dans  le  pays. 

Dans  le  bas  de  l'usine  se  trouvait  la  terre  à  briques;  le  sable 
seul  manquait. 

C'est  dans  ces  circonstances  qu'il  est  convenable  de  bien 
calculer  son  temps  pour  l'exécution  des  travaux  que  l'on  a 
à  faire  ;  car,  alors ,  il  faut  coordonner  l'exploitation  des 
pierres  et  la  fabrication  des  briques  avec  l'exécution ,  de  ma*, 
nière  qu'aucune  de  ces  deux  parties  ne  fasse  défaut  à  l'autre-, 
ce  que  l'on  craint  moins  quand  il  ne  s'agit  que  de  s'approvi- 
*onner  au  dehors. 


P«  toqto^  les  maisons,  la  plus  propice  pomr  k«  f:amtniictÎQn9 
est  l'été. 

"Du  i^'  avril  au  i*^  novembre,  on  peut  toujours  être  sûr  do 
^re  des  constructions  convenables  ;  passé  ce  temps ,  on  i^Xr 
pose  souvent  à  recommencer  deux  tois  ;  il  n'est  pas  rare  f 
néanmoins,  quand  l'hiver  n'est  pas  rigoureux,  de  voif  les  tra* 
vaux  se  continuer  pendant  toute  cette  saison. 

Mais  y  s'il  est  possible  de  construire ,  à  la  rigueur,  tonte  Tail^ 
née  t  il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  fabrication  des  bnquea 
sur  place ,  à  moins-  que  l'on  ait  des  hangars  disposés  à  cet 
effet,  ce  qui  n'a  généralement  pas  lieu. 

lia  fabrication  des  briques  doit  commencer  an  plus  tôt  après 
les  giboulées  de  mars,  et.  quelque  promptitude  que  l'on  ap<i 
porte  dans  le. travail,  il  n  est  guère  possible ,d'a voir  unemeola 
cuite,  prête  à  employer,  avant  le  i5  mai. 

Quand  le  mois  d  octobre  arrive ,  les  pluies  commencent  tel- 
lement à  mouiller,  et  le  soleil  est  si  faible ,  que  la  meule  de 
cette  époque  est  de  qualité  très-médiocre  ;  aussi ,  à  notre  avis  » 
six  mois  sont-ils  le  maximum  de  temps  que  l'on  peut  consa- 
crer, par  année,  à  une  fabrication  de  bonnes  briques. 

L'exploitation  de  la  pierre  se  fait  à  toutes  époques,  maî^ 
spécialement  à  celles  où  l'on  peut  construire;  car,  de  même 
que  la  neige  et  la  gelée  rendent  la  construction  impossible . 
par  suite  de  la  congélation  de  l'eau  du  mortier,  de  même  aussi 
elles  nuisent  à  Texploitation  des  pierres,  la  première  en  les 
couvrant ,  la  seconde  en  les  faisant  fendre. 

Les  terrassements ,  comme  les  constructions ,  se  font  à  toute 
époque,  pourvu  qu'il  ne  gèle  pas;  mais  ils  présentent  cet 
avantage  sur  les  maçonneries,  que  la  gelée  peut  les  interrom- 
pre sans  leur  nuire  aucunement. 

On  peut  donc  établir  que,  pour  on  travail  pressé,  l'hiver 
doit  être  spécialement  affecté  aux  terrassements  ;  de  manière 
que,  le  printemps  arrivant,  on  puisse  entamer  les  maçonne* 
ries  sur  tous  les  points. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  les  briques  de  Tannée  cou- 
rante ne  pouvaient  être  employées  avant  le  quinze  mai.  Or, 
à  partir  du  premier  avril ,  il  est  possible  de  construire  ei| 
toute  sûreté;  il  faut  donc  que  l'on  ait  des  briques  de  l'année 
précédente  pour  alimenter  les  ouvriers. 

Afin  que  l'on  puisse  se  rendre  compte  de  la  quantité  de  bri- 
ques nécessaires  dans  ce  cas,  nous  dirons  que,  un  bon  ouvrier 
maçon  en  briques,  travaillant  douze  heures  par  jour,  con- 


aoO  TB01S1ÈM8  PA&TIB.  LIVRS  II. 

somme  en  moyenne  760  briques,  d'où,  par  mois,  ^Sy^'jSoss 
18750  briques,  soit  30000.  Donc,  du  premier  avril  auqdiQze 
mai,  il  est  susceptible  de  consommer  3oooo  briques;  c'est  donc 
un  approvisionnement  de  cette  quantité  par  ouvrier  qu'il  faut 
avoir  au  commencement  de  l'année  pour  que  les  travaux  ne 
souffrent  aucun  retard. 

Pour  faire  de  bonnes  briques,  il  ne  suffît  pas  de  tirer  la 
terre,  la  délayer,  puis  ensuite  la  mouler,  sécher,  cuire,  etc., 
il  faut  que  la  terre  ,  destinée  à  la  fabrication,  ait  séjourné 
au  moins  trois  mois  à  l'air ,  après  extraction ,  pour  qu'elle  ait 
du  liant.  En  général ,  une  terre  argileuse  n'est  bonne  à  con- 
vertir en  pâte  que  si,  après  extraction,  elle  est  exposée  soit 
à  l'ardeur  du  soleil  d'été,  soit  à  une  forte  gelée  dont  les  actions 
sont  les  mêmes,  c  est-à-dire,  amènent  la  désagrégation  des  mo- 
lécules nécessaire  pour  une  bonne  manipulation.  En  consé- 
quence, il  est  bon  de  diriger,  l'hiver,  une  partie  des  terrasse- 
ments versj'extraction  de  la  terre  qui  doit  servir  à  fabri(jner 
la  brique  de  la  campagne  suivante.  Pareille  observation  s'ap- 
plique aux  terrassements  du  printemps  pour  les  briques  d'an- 
tomne.  En  résumé,  plus  la  terre  est  anciennement  extraite, 
meilleure  est  la  qualité  tles  briques. 

Dans  les  terrains  de  terre  à  briques,  voisins  de  terrains  cai* 
caires,  il  n'est  pas  rare  de  trouver  dans  cette  terre  une  quan- 
tité plus  ou  moins  grande  de  morceaux  de  craie ,  et  même  quel- 
quefois de  magnésie  carbonatée.  Là,  alors,  plus  que  jamais, il 
est  convenable  de  laisser  la  terre  longtemps  exposée  à  l'air, 
avant  de  la  pétrir  ;  car  il  est  de  toute  nécessité  que  ces  pierres 
soient  extraites,  ce  qui  se  fait  facilement  avec  le  pied,  dans  la 
marche  de  la  terre ,  quand  cette  dernière  est  bien  divisée,  ta 
tolérance  de  ces  petites  pierres  dans  la  brique  amène  les 
plus  fâcheux  résultats.  En  effet,  la  chaleur  de  la  cuisson  les 
convertit  en  chaux  vive,  et  sitôt  qu'elles  sentent  l'humidité, 
elles  se  gonflent  et  font  casser  les  briques.  Il  est  de  la  plus 
haute  importance ,  dans  le  cas  de  briques  de  ce  genre,  de  les 
plonger  dans  l'eau  avant  de  s'en  servir;  nous  avons  vu  souvent 
une  seule  brique ,  placée  dans  une  maçonnerie,  sans  avoir  été 
préalablement  mouillée,  se  gonfler  et  soulever  vingt  rangs 
placés  au-dessus  d'elle.  Quand  elles  sont  plongées  dans  l'eau, 
au  contraire,  s'il  y  a  une  pierre  de  chaux,  elle  ne  tarde  pas 
à  se  gonfler  et  à  fendre  la  brique  :  on  sait  alors  comment  l'em- 
ployer et  on  n'a  rien  à  craindre. 

L'importance  d'une  fabrication  de  briques  se  mesure  par  le 


npiplira  des  tables  qu'elfe  emploie.  Upe  table  ^t  l)ri<|qe^er, 
desservie  par  des  ouvriers  belges,  peut  fournir  eu  (Dqyenne  par 
XQois  4qpoo  }>riqneS'  La  fabrication  se  paie  ^  raison  c|e  ^  fr. 
le  mille  de  briques  cuites,  l'extraction  de  la  tertre,  le  com- 
bustible et  la  fourniture  des  outils,  paillassons ,  et  sable  étant 
à  la  charge  du  propriétaire.  Pans  ce  cas ,  le  travail  étant  bien 
conduit,  tant  de  la  part  du  maître  b^iquetier  que  de  celle  du 
propriétaire  que  le  priquetier  cherche  à  frauder  de  toutes  les 
ipanières  possibles,  nn  mille  4e  briques,  propres  à. employer» 
revient  à  1 2  fr.  ou  1 2  fir.  5p  ^u  plus,  suivant  le  prix  du  com- 
bustible. 

Bans  les  terras^ments,  il  y  a  trois  besognes,  savpir  : 
Le  travail  de  la  pioche; 
Le  travail  de  la  pelle  ; 
Le  gravai)  de  la  brouette. 
P4  ces  trqis  besognes,  )a  plq»  dnifi  i»st  çjilbi  d^  |a  pî«ç^«; 
après  elle  vient  celle  de  la  pelle  ;  U  bvau^ttc  est  {4  pWt  facik. 
I)  estdqpp  impprt»¥it  •  qwm4  091  établit  un  cl^anlier  d«  ter- 
rassements, de  répartiriez  (lomme^  SHÎy^pt  lenr  fQrç^  ftl  IHf- 
tont  leur  ardeur,  dans  chacune  de  ces  trois  classes,  et  de  les 
payer  proportionnellement  à  la  différence  de  peine  qu'exigent 
ces  trois  besognes.  Si ,  par  exemple, 

La  paie  des  piocheurs  est 10 

Celle  des  pelleurs  doit  être.     ...       09 

Celle  des  breuetteurs 08 

Les  différences  entre  ces  trois  besognes  n'ont  réellement  lien 
qu'autant  qne  les  ouvriers  sont  activement  surveillés,  qnand 
ils  travaillent  à  la  journée,  les  travaux  à  l'entreprise  n  étant 
pas  toujours  possibles. 

Un  moyen  qui  nous  a  parfaitement  réussi,  ponr  rendre  la 
surveillance  plus  facile  et  la  garantie  du  travail  plus  certaine, 
a  été  de  convertir  la  masse  des  ouvriers  terrassiers  en  chan* 
tiers  de  quatre  hommes,  savoir  : 
I  piochenr-chef, 
1  piocheur, 

3  pelleurs  et  bronetteurs,  alternativement , 
possédant:  s  pioches, 

a  pelles, 
3  brouettes, 

dont  ils  étaient  responsables. 


SOS  TROISIEME  PARTIS.  LITRE  11. 

La  paie  du  piocheur  non  chef  étant  i ,  celle  da  chef  éUit 
I, I ,  et  celle  des  deux  antres  0.9. 

Une  classe  spéciale  de  bronetteurs,  payée  à  raison  de  0.8 
par  jour  était  affectable  en  nombre  suffisant  à  chacun  des 
chantiers  dont  les  relab  dépassaient  10,  i5  ou  so  mètres,  sui« 
\ant  Tinclinaison  du  terrain.  De  cette  manière,  il  nous  a  été 
possible  d'employer  depuis  les  jeunes  gens  de  i5  et  16  ans 
jusqu'aux  vieillards  de  60  ans,  sans  détriment  pour  l'osine, 
chose  importante,  lorsque  les  manœuvres  deviennent  rares, ce 
qui  a  lieu  à  l'époque  des  moissons  et  des  vendanges,  selon  les 
localités. 

Nous  terminerons  ces  détails  par  un  exposé  des  prix  que 
paie  b  ville  de  Paris  pour  l'entretien  des  constructions  publi- 
ques destinées  au  service  des  eaux.  Nous  observerons  qoe les 
prix,  en  province,  sont  généralement  inférieurs;  ainsi,  one 
journée  de  manœuvre  qui  se  paie  à  Paris  3  fr.  5o,  se  paie  en 
province  i  fr.  a5  à  i  fr.  75  ;  une  journée  de  tombereau,  cotée 
1 4  francs  à  Paris,  se  paie  en  province  9  francs  à  deux  chevaux, 
et  10  francs,  et  ainsi  de  suite. 

Le  mètre  cube  de  terre  à  briques  s'extrait  à  raison  de  5o 
centimes  ;  à  Paris,  il  coûte,  en  glaise  plastique,  6  francs. 


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CHAPITRE  n. 

ARCHITECTURE    HYGIÉNIQUE. 

L'architecture  hygiénique  comprend  : 

i«  Le  chauffage  et  la  ventilation  des  appartement!; 

2*  L'éclairage; 

3*  L'eau; 

4*  Les  cuisines  f 

5^  Les  latrines; 

6*  Les  caves; 

7*  Les  plombs,  ruisseaux  et  puisards. 

ARTICLE  !•'. 

CHAUFFAGE   ET  VENTILATION   DES   APFARTEMENTS. 

S'il  est  une  partie  défectueuse  dans  les  constructions  civiles, 
c'est,  sans  contredit,  celle  qui  a  pour  but  le  chauffage  et  la 
ventilation  des  appartements.  Dès  qu'un  propriétaire,  et  par 
conséquent  un  architecte,  ou ,  si  l'on  aime  mieux,  un  himiste, 
a  placé  un  poêle  dans  la  salle  à  manger,  et  une  cheminée 
dans  le  salon  et  chacune  des  chambres  à  coucher,  il  se  con* 
sidère  comme  ayant  rempli,  vis*à-vis  du  locataire,  toutes  les 
conditions  de  chauffage;  à  celui-là  de  s'en  tirer  comme  il 
pourra ,  lorsqu'il  voudra  faire  du  feu  dans  deux  de  ses  appareils 
à  chauffer  à  la  fois.  Est-ce  ignorance  ou  économie  qui  fait  per- 
sister dans  cette  routine  d'appareils  inutiles,  c'est  ce^ue  nous 
ne  pouvons  dire;  mais  ce  qu'il  y  a  de, certain,  c'est  qîi'uua 
réforme  est  devenue  indispensable,  et  se  fera  d'un  jour  à  l'autre. 

Déjà, sous  les  noms  de  calorifères ^  cheminées  mobiles ^  etc., 
certains  poéliers-fumistes  sont  parveuus  à  faire  acquérir,  par 
les  locataires,  poêles  et  cheminées  qu'ils  trimbalent  avec  eux 
de  logement  en  logement  et  qu'ils  s'«ropressent  de  substituer 
aux  poêles  et  cheminées  de  leurs  propriétaires;  il  fafut  espérer 
que  les  prix  de  ces  appareils,  dont  la  plupart  sont  assez  bien 
conçus,  venant  à  baisser ,  les  propriétaires  se  décideront  à  en 
faire  l'acquisition,  ou  tout  au  moins  à  disposer  leurs  cham- 
bres de  manière  à  les  pouvoir  recevoir  convenablement. 

Mais  il  ne  sufBt  pas  de  bluiner,  il  faut  donner  les  moyens  de 
remédier  au  mal,  et  nous  allons  tâcher  de  résoudre  cette 
question  du  c/iaujj'a^c,  qui  n'est  pas  dépourvue  de  difficultés 
daus  l'application. 

ingénieur  Civil  y  torac  s.  a( 


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De  tous  les  appareils  divers  que  Ton  emploie  poar  le  chaaf- 
fage  des  habitations,  il  en  est  deux  classes  bien  distinctes, 
dont  les  fonctions ,  bien  qu'arrivant  au  même  but,  diffèrent 
essentiellement  entre  elles;  ces  deux  classes  sont  : 
Les  cheminées. 
Les  poêles. 

Dans  les  cheminées ,  le  chauffage  a  lieu  par  rayonnement 
du  combustible  sur  l'air  même  de  la  pièce  à  chaufter. 

Dans  les  poêles,  le  chauffage  a  lieu  par  contact  de  l'air  à 
chauffer  avec  les  canaux  de  circulation  de  la  fnmée  du  corn- 
bustible. 

Dans  les  cheminées,  le  volame  de  l'air  qui  sort  de  la  pièce 
à  chaque  instant,  pour  s'en  aller  avec  la  fumée  par  son  canal 
de  fuite,  est  d'autant  plus  considérable  que  l'embrasure  de  la 
cheminée  est  plus  grande. 

Dans  les  poêles,  le  volume  de  l'air  qui  sort  de  la  pièce  à 
chaque  instant,  pour  s'en  aller  avec  la  fumée  du  combustible, 
«st  toQJours  très-petit ,  et  dépasse  de  très-peu  celui  strictement 
•écessaire  pour  produire  la  combustion.  ' 

Dans  le  premier  cas,  il  y  a  ventilation  plus  on  moins  con- 
•idérable  ;  dans  le  second,  il  n'y  a  pas ,  pour  ainsi  dire,  de  ven- 
tilatioft. 

Gomme  dans  le  second  cas  on  utilise  non-seulement  la  cba» 
leur  transmise  par  contact,  mais  aussi  la  chaleur  rayonnante; 
de  plus,  comme  la  quantité  d'&ir  renouvelée  à  chaque  instaat 
est  infiniment  moii^dre  que  dans  le  premier  cas,  le  chauffage, 
an  moyen  des  poêles, "est  infiniment  plus  économique  que  celui 
ma  moyen  des  cheminées. 

Mais,  comme  nous  l'avons  observé  plus  haut,  avec  les  che- 
.rainées  il  y  a  ventilation ,  c'est-à-dire  renouvellement  constant 
de  l'air  vicié  par  les  personnes  qui  se  trouvent  dans  la  pièce 
et  les  appareils  d'éclairage,  tandis  qu'il  n'y  en  a  pas  avecles 
poêles.  Comme  salubrité,  les  chemiaées  sont  donc  préférables 
et  doivent  être  placées  dans  toutes  les  pièces  où  Ton  séjourne 
longtemps.  Les  poêles, au  contraire,  ne  doivent  être  placés  qae 
dans  les  pièces  de  passage  ou  de  séjour  intermittent,  comme 
les  salles  à  manger. 

Comme  on  le  voit,  dans  les  dispositions  actuelles  des  maisons 
d'habitation,  chacun  de  ces  appareils  occupe  strictement  la 
place  qui  lui  appartient.  Il  n'y  aurait  donc  rien  à  dire,  si, 
malgré  l'énorme  différence  qui  existe  entre  les  consommations 
de  combustible,  pour  obtenir  la  même  température,  par  un 


poêle  ou  par  une  cheminée ,  chacun  des  appareils  de  eh«ulfag# 
d'un  même  appartement  pouvait  fonctionner  régulièrement 
^uand  on' y  met  le  feu. 

Mais  voilà  ce  qui  n'a  pas  lieu;  le  renouvellement  de  l'air 
de  la  pièce,  emporté  avec  la  fumée  dans  les  tuyaux,  ne  if 
Fait  que  par  les  fissures  des  portes  et  fenêtres  de  cette  pièce 
même  ;  les  premières  donnant  de  Tair  des  pièces  voi&iuet  ;  les 
secondes  donnant  de  Tair  extérieur. 

Lorsque  ces  fissures  sont  suffisamment  grandes,  la  com- 
bustion a  lieu  régulièremeqt  sans  fumée  dans  la  pièce ,  abstrac- 
tion faite  des  effets  du  veut  et  du  soleil  sur  les  tuyaux,  dont 
nous  ne  parlerons  pas. 

Si  ces  fissures  sont  trop  faibles,  il  y  a  dégagement  de  fuméft 
dans  les  pièces  jusqu'à  temps  que  Ton  ouvre  une  porte  ou  une 
fenêtre. 

Mais  si  la  combustion  a  Heu  régulièrement  dans  une  pièc% 
grâce  à  l'air  froid  que  débitent  les  fissures  des  portes  et  fenê- 
tres de  la  pièce,  elle  devient  impossible  sitôt  que  ion  aUuHMt 
du  feu  dans  deux  pièces  continues;  car,  alors,  chacune  des 
pièces  ne  peut  plus  compter  sur  1  air  dont  sa  voisine  ralimentaîty 
et  alors,  à  tirage  égal,  les  deux  cheminées  fument,  et  à  tin^ 
inégal,  l'une  marche  parfaitement  tandis  que  l'autre secapUt 
la  pièce  de  fumée. 

Ainsi,  il  faut  qu'il  soit  bien  entendu,  pour  un  locataire  <|i|î 
entre  dans  une  maison,  qu'il  ne  fera  de  feu  que  dans  une 
cheminée  à  la  fois,  et  qu'on  ne  loi  garantit  l'absence  de  fumée 
qu'à  cette  condition.  Mais  ce  n'est  pas  tout,  car,  aujourd'hui, 
où  l'on  brûle  de  plus  en  plus  de  la  houille,  il  arrive  que,  ea 
faisant  du  feu  alternativement  dans  deux  pièces,  le  salon  et 
la  chambre  à  coucher,  par  exemple ,  une  odeur  fort  désagréable 
de  suie  se  fait  sentir  dans  la  pièce  où  il  n'y  a  pas  de  feu,  pur 
suite  de  Parrivée  de  l'air  froid  par  la  cheminée  die  cette  pièce. 

De  là ,  ce  premier  principe  : 

Toute  pièce  dans  laquelle  est  établi  un  appareil  de  diauffugê^ 
doit  ttvoir^  avec  textérieurj  un  tuyau  de  communication  susoep» 
tible  de  donner  accès  à  autant  ftair  quil  en  sort  de  la  pièce  p» 
la  cheminée. 

Mais ,  dira-t-on,  cet  air  est  froid ,  et  loin  de  chauffer  la  piècv, 
il  la  refroidit.  Nous  répondrons  que  ce  qu'il  y  a  de  certain, 
c'est  que  le  fait  a  lieu  quand  il  ne  fume  pas;  seulement,  av 
lieu  d'air  extérieur,  c'est  un  mélange|de  cet  air  avec  celui 
des  pièces  voisines  qui  s'introduit  dans  la  pièce  chauffée. 

Pour  remplir  le  but  que  nous  venons  d'énoncer  ci-dessu^ 


l84      .  tROMlÈMB  PAftTlK.   UTftB   11. 

on  fit  autrefois  les  ventooses,  sorte  de  soufflets  placés  deyant 
la*  cheminée ,  et  dirigés  tantôt  sur  les  pieds  et  les  mains  de 
ceux  qui  se  chauffent,  et  alors  empêchant  très-bien  la  fumée  de 
venir  dans  la  pièce,  tantôt  sur  le  combustible,  et  alors  difisaot 
constamment  la  fiimée  et  la  forçant,  malgré  elle,  à  se  répandre 
dans  la  pièce. 

De  quelque  manière  qu'on  les  ait  appliquées ,  ces  Tentonses 
ont  donc  toujours  été  plutôt  un  inconvénient  qu'un  avantage. 

Plus  tard^  avec  infiniment  plus  de  sens,  on  prit  le  parti, 
pour  diminuer  la  ventilation ,  de  faire  les  cheminées  plus  pe- 
tites, se  disant  :  plus  la  section  de  la  cheminée  sera  petite, 
plus  elle  se  rapprochera  de  la  somme  de  celles  des  fissures  qui 
raltmentent.  On  obtint  ainsi  les  cheminées  actuelles,  c'est-à- 
dire  celles  qui  vont  bien  seules  ;  mais  on  ne  résolut  pas  le 
problème,  car^  par  cette  méthode,  on  emprunte  de  l'air  aax 
pièces  voisines,  ce  qu'il  ne  faut  pas. 

Or,  nous  avons  dit  que  dans  les  cheminées  ordinaires,  oo 
n'ntilise  que  la  chaleur  rayonnante  du  combustible;  si  donc 
nous  utilisons  la  chaleur  par  contact  à  chauffer  l'air  venant 
de  Textérieur,  nous  n'éprouverons  plus  de  difficulté  à  intro- 
duire ce  dernier  dans  la  pièce  en  aussi  grande  quantité  qu  il 
•n  faudra. 

A  cet  effet,  il  suffit  de  composer  la  cheminée  de  deuxpr 
lies,  savoir: 

L'une  à  circulation  d'air  chaud  ; 
L'antre  à  circulation  d'air  froid. 

Ces  deux  parties  étant  séparées  l'une  de  l'autre  par  une 
cloison  métallique,  l'air  froid  s'échauffe  aux  dépens  de  l'air 
chaud  qui  se  refroidit. 

Cette  disposition ,  si  simple  à  concevoir  en  théorie,  est  d'une 
application  difficile,  mais  non  insurmontable  en  pratique. 

Non-senlement  la  prise  d'air  froid  présente  de  grandes  dif- 
ficultés, mais  encore  l'usage  de  l'appareil  nécessite  des  soins 
que  les  parisiens  n'aiment  pas  beaucoup  prendre. 

En  effet,  les  cheminées  s'établbsent  toutes  dans  les  murs 
de  refend,  à  l'exception  de  quelques-unes  qui  se  placent  aa- 
dessous  de  fenêtres  dans  les  murs  de  face ,  et  auxquelles  cette 
disposition  est  facilement  applicable. 

Quand  les  murs  de  refend  sont  contigus  aux  murs  de  face, 
il  est  facile  de  pratiquer  dans  leur  intérieur  un  conduit 
horizontal  allant  prendre  de  l'air  à  l'extérieur,  à  moins 
que  l'on  ne  rencontre  une  porte  ou  une  armoire  qui  vous 


ASCHITBCTORI  BTOléNIQVB.  ^91 

en  empêche.  Quand  ils  ne  sont  pas  contigus,  il  faut  alors  faire 
venir  l'air  froid  par  le  plancher,  ce  qui  n'est  possible  qu'autant 
que  les  solives  sont  perpendiculaires  à  ce  mur,  et  vont  se  perdre 
dans  un  uur  de  feice  opposé. 

En  un  mot,  il  y  a  presque  toujours  moyen  d'amener  un 
conduit  d'air  froid  jusqu'à  la  cheminée,  dans  un  mur  de  re- 
fend; mais  cela  est  difficile,  et  souvent  le  couduit  est  trop  petit. 
Ce  qu'il  faudrait  donc,  c'est  que  les  cheminées  fussent  établies 
dans  les  murs  de  face;  car,  alors,  une  prise  d'air  à  l'extérieur 
n'est  rien.  Mais  ici  se  présente  un  autre  inconvénient  :  les  murs 
de  face  se  font  tous  aujourd'hui  en  pierres  de  taîUe  de  5o  cen- 
timètres (i  pied  6  pouces)  d'épaisseur  moyenne;  or,  «n  tuyau 
de  cheminée  ne  peut  avoir  moins  de  3o  centimètres.(ii  pouces) 
de  diamètre  ;  si  on  ajoute  tout  autour  i  o  centimètres  (4  pouces) 
de  lyriques,  il  en  résulte  que  le  conduit  en  briques  se  mon- 
tre à  Textérieur,  ce  qui  est  impossible,  non  -  seulement  à 
cause  du  peu  d*éléganoe  que  cela  offrirait  à  l'extérieur,  mais 
encore  pour  la  liaison  des  assises  du  mur. 

Les  cheminées  adossées  aux  murs  de  face  en  pierres  âe 
taille,  ne  sont  donc  admissibles  qu'autant  qu'elles  feraient 
saillie  sur  la  face  intérieure  de  ce  mur.  Mais,  alors,  c'est  de  la 
place  qu'elles  prennent  à  la  pièce,  et  on  n'est  pas  toujo^rs 
disposé  à  subir  cette  exigence,  si  elle  doit  déprécier  le  loge- 
ment. Néanmoins,  nous  pensons,  pour  nous  résumer,  qu'il  n'y 
a  pas  à  hésiter  pour  adopter  cette  disposition ,  s'il  est  fout-à-  - 
fait  impossible  d'amener  de  l'air  froid  à  une  cheminée  placée 
dans  un  mur  de  refend.  Dans  ce  cas  seulemélit",  au  lieu  de 
laisser  au  mur  toute  son  épaisseur  de  5o  centimètres  (i  pied 
6  pouces),  on  ne  lui  en  donne  que  3o  (  ii  pouces)  à  l'endroit 
des  cheminées,  et  alors  ces  dernières,  qui  ont  5o  centimètres 
(i  pied  6  pouces)  d'épaisseur  totale,  ne  saillent  plus  intérieu- 
rement que  de  3o  centimètres  (ii  pouces). 

Quant  à  la  disposition  de  la  cheminée  en  elle-même,  nous 
dirons  qu'il  y  a  deux  moyens  principaux  pour  arriver  au  ré-» 
snltat,  savoir: 

1^  Faire  circuler  l'air  froid  autour  du  foyer  et  d'une  petite 
longueur  de  son  tuyau,  ces  deux  parties  étant  métalliques  ; 

2®  Faire  circuler  Tair  froid  dans  un  tuyau  serpentant  de 
différentes  manières  dans  le  tuyau  de  la  cheminée. 

Ces  deux  méthodes  sont  aussi  bonnes  Tune  que  Tautre, 
parce  que  chacune  d'elles  a  ses  petits  inconvénients  que  nous 
allons  examiner. 


386  TROISIÈME   PAUTie.   UV%n  II. 

Si  Tair  froid  circule  aatoar  d'an  foyer  métalliqne,  il  (autqne 
ce  foyer  soit  en  fonte  ou  en  tôle  de  fer  d'an  moins  3  millimètres 
(1  ligne)  d'épaisseur,  la  tôle  mince  étant  tout-à-fait  impropre 
à  ce  genre  de  construction ,  à  cause  de  sa  dilatation  et  de  sa 
contraction,  qui,  non -seulement  la  déforment,  mais  encore 
lui  font  faire  au  bruit  insupportable.  Alors ,  Tappareil  coûte 
cher,  mais  il  remplit  parfaitement  le  but  que  l'on  se  propose. 
Si  Tair  froid  circule  daus  un  tuyau ,  il  faut  que  ce  tayan 
soit  assez  long  pour  que  l'air  s'échauffe  suffisamment ,  et  alors 
l'intérieur  de  la  cheminée  est  embarrassé,  et  elle  ee  nettoie  dif- 
ficilement ;  de  plus,  ce  tuyau  se  recouvre  de  suie.lft  existe  uéan- 
moins  des  appareils,  notamment  l'appareil  Laroche,  qui  chauf- 
fent l'air  par  ce  procédé.  Ce  dernier  s'applique  à  toute  espèce 
de  cheminée;  il  est  du  prix  de  4o  fr.,  remplit  assez  bien  le  but 
proposé,  mais  il  ne  chauffe  pas  beaucoup  et  donne  peu  d'air. 
Le  premier  est  donc,  à  notre  avis,  ce  qu'il^y  a  de  préférable, 
et  déjà  plusieurs  fabricants  de  calorifères. en  tôle,  notamment 
Jacqninet,  disposent  leurs  cheminées  pour  chauffer  de  cette 
manière.  Il  faudrait  que,  au  lieu  de  cheminées,  les  proprié- 
taires livrassent  une  niche  à  poêle  portant  : 
i<»  Un  trou  inférieur  amenant  de  l'air  froid; 
®  Un  trou  supérieur  communiquant  avec  un  tuyau  de 
%  Cette  niche  serait  recouverte  d'une  glace  suffisamment 

f am^*  '-dessus  de  laquelle  aurait  lieu  l'arrivée  de  l'air  exlé- 
isolée»  au  ^  pièce.  Mais  il  en  coûterait  un  peu  cher  au  loca- 
rieur  datt»  k  -heminée  du  genre  de  celles  dont  nous  vonlons 
Uire ,  car  «né  v  ^oins  100  francs  ;  il  est  vrai  que,  dans  tt 
parler,  coûte  au  1..  reils  convenables. 
css ,  on  aurait  des  appj..       sortant  de  parler  ici ,  c'est  ce  nou- 

tJne  chose  dont  il  est  im»     •  ;bouche  dans  la  pièce, 
^eau  conduit  d  air  froid  qui  a»..  ' 

^o'^^^uira"  extérieur  ne  doit  pouv J^>  Y  «"irer  qoe  par  ua 
grillage  métallique  inaccessible  aux  oiseau.^  ou  aux  «oi-W, 
*  ao  Que  la  construction  intérieur^  doit  êtt^  telle,  qua  Ws 
aonris  n'y  puissent  pénétrer  d'aucune  part; 

30  Que  l'ouverture  qui  existe  dans  la  pièce  doit  pouvoir  fa- 
cUement  se  fermera  la  main.  „.  ..     1  .  j^„^ 

Le  but  des  deux  premières  dispositions  est  d  éviter  l<^o<»f«« 
plus  ou  moins  désagréables  qui  résultent  de  la  combosùon' 
Toit  des  animaux  qui  séjournent  dans  ces  condm^,aoitde  leurs 

'^JLe  M^de  la  troisième,  est  d'éviter  VintroductioB  d'air 


IRCHITECTVKe  HTOIÉNIQUE.  3(7 

^roi<i  dans  la  pièce,  quand  on  n'y  fait  pas  de  feu,  ce (pii  a  liea 
infailliblement  après  la  combustion,  par  suite  du  tirage 
qu'établit  la  température  acquise  par  le  tuyau  de  fumée, 
en  briques. 

Or,  c'est  précisément  là  qu'est  l'écueil  de  ces  appareils  ; 
jamais  on  ne  pense  à  fermer  l'introduction  de  l'air  froid,  quand 
elle  est  ouverte,  ou  à  la  mettre  en  proportion  avec  la  combus- 
tion. Il  résulte  de  là,  qu'au  lieu  d'appareils  de  chauffage,  on  a 
des  appareils  de  refroidissement  l'hiver,  et  d'échauffement 
l'été,  ce  qui  n'est  pas  avantageux.  Pour  rendre  l'entrée  de 
l'air  froid  proportionnelle  à  la  combustion,  nous  pensons  que 
l'ouverture  de  l'orifice  d'introduction  doit  être  réglée  par  la 
combustion  elle-même.  Pour  cela,  il  suffit  de  profiter  ,  comme 
dans  beaucoup  de  calorifères-poéles,  de  la  dilatation  d'une 
tige  de  fer  on  de  cuivre,  faisant  mouvoir  un  clapet  ou  une 
valve  de  gorge. 

Il  nous  est  arrivé,  avec  une  cheminée  de  ce  genre,  que 
nous  avions  établie  dans  notre  chambre,  dans  les  Vosges,  de 
nous  réveiller  une  nuit,  surpris  par  une  température  de  i3* 
au-dessous  de  zéro ,  après  nous  être  endormis  avec  une  de 
quatorze  ou  quinze  au-dessus  ;  nous  avions  oublié  de  fermer 
l'orifice  d'introduction  de  l'air  froid.  Ce  fait ,  comme  on  le 
voit,  n'est  pas  sans  gravité,  et  pourrait  amener  les  résultats 
les  plus  fâcheux. 

Pour  nous  résumer  et  légitimer  le  blâme  que  nous  avons 
lancé,  dans  le  commencement  de  cet  article,  contre  les  che- 
minées que  l'on  trouve  actuellement  dans  les  maisons  d'habita* 
tion,  nous  dirons  que  nous  avons  exposé  dans  toute  leur  étendue 
les  inconvénients  qui  peuvent  rendre  difficiles  à  appliquer  les 
principes  que  nous  avons  émis ,  et  que  si  on  eût  travaillé  plus 
tôt  à  les  vaincre,  au  lieu  de  continuer  à  suivre  l'ancienne 
routine,  on  serait  arrivé  aujourd'hui  au  résultat  voulu ,  et  on 
aurait  des  appareils  de  chauffage  sinon  parfaits ,  du  moins 
satisfaisant  à  la  condition  la  plus  importante  de  toutes,  savoir  : 
chauffer.sans  fumée. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  trappes  ni  des  foyers  mobiles , 
excellents  appareils,  dont  l'un  évite  l'eoBploi  du  soufHaf ,  tan-* 
dis  que  l'autre  augmente  la  quantité  de  chaleur  rayonnante 
utilisée,  tout  en  diminuant  la  section  de  la  cheminée;  nons 
dirons  seulement ,  qu'ils  peuvent  s'associer  avec  grand  avifn- 
tage  anx  dispositioD»  dont  nous  avons  parlé. 


a68  T&OMJUàlUL  CAETIK.  UTU  II. 

Il  existe  aujourd'hui  un  assez  grand  nombre  d'bèteb  et  d'é- 
difices publics  chauffés  par  des  calorifères  dont  le  foyer  est 
dans  une  des  caves  de  la  maison.  Ces  calorifères  chauffent 
tantôt  de  l'air,  tantôt  de  la  vapeur,  tantôt  de  l'eau. 

Les  calorifères  à  air  chaud  lancent  lair  dans  les  pièces 
par  des  conduits  pratiqués  dans  les  murailles;  cet  air  sort  à 
40**,  en  moyenne ,  dans  les  pièces. 

Les  calorifères  à  vapeur  consistent  en  une  chaudière  à 
▼apeur,  lançant  cette  dernière  dans  des  petits  tuyanx  (pi 
circulent  dans  les  pièces  à  chauffer. 

Les  calorifères  à  eau  chaude  consistent ,  comme  les  seconds, 
en  une  chaudière  communiquant  avec  des  tuyaux  d'un  plus 
fort  diamètre  que  ceux  à  vapeur,  et  remplis,  ainsi  que  la  chau- 
dière, d'eau  qui  circule  constamment  par  suite  de  la  différence 
de  densité  existant  entre  deux  colonnes  principales,  savoir  : 
Colonne  d'eau  chaude. 
Colonne  d'eau  refroidie. 

Les  calorifères  à  air  chaud  ont  l'avantage  de  renouTeler 
constamment  l'air  des  pièces;  mais  ils  présentent  divers  incon> 
vénients,  savoir  : 

i**  Us  envoient  dans  les  appartements  l'air  d'une  care  qui 
sent  quelquefois  le  moisi  ; 

2^  Leurs  conduits  sont  quelquefois  fréquentés  par  les  chats, 
les  rats  et  les  souris,  qui  y  déposent  des  matières  dont  l'odeur 
est  entraînée  par  l'air  chaud  ; 

.  3^  L'air  chaud,  qui  se  dégage  dans  les  pièces,  ayant  été 
pris  à  une  basse  température,  est  excessivement  peu  saturé 
d'humidité,  eu  égard  à  sa  nouvelle  température,  et  alors  U 
fatigue  considérablement  ceux  qui  le  respirent. 

Les  calorifères  à  vapeur  passent  pour  les  plus  dangereux ,  et 
ce  sont  sans  contredit  les  meilleur^ 

En  effet,  la  vafteur  circule  sans  pression  aucune  dans  des 
tubes  presque  invisibles,  qui  lancent  une  quantité  de  chaleur 
aussi  oonsidérable  qiie  les  tubes  à  eau  chaude,  dont  les  diamè- 
tres sont  triples  et  quadruples.  I^a  vapeur  condensée ,  redes- 
cend à  la  chaudière  par  des  conduits  ménagés  exprès,  et  celle 
qui  a  circulé  sans  se  condenser  dans  tous  les  tuyaux ,  se  dé- 
gage dans  l'air. 

Les  calorifères  à  eau  chaude ,  si  multipliés  dans  ces  der- 
niers temps,  et  que  l'on  vient  d'établir  avec  tant  de  luxe  à  la 
Chambre  des  Pairs ,  ont  l'avantage  de  chauffer  très-régaliè- 
remeut  et  d'entretenir  dans  i^  pièces  une  douce  chaleur  qui 


AKCKlTECTtrAE  RTGlÈNlQVtf.  289 

n'incommode  jamais;  mais  ils  présentent  le  grave  inconvé- 
nient d'établir  sur  la  chaudière  une  charge  d'eau  égale  à  la 
hauteur  de  l'édifice,  laquelle  est  de  20  à  3o  mètres  et  plus, 
quelquefois.  Cette  charge  d'eau,  qui  rend  les  explosions  beau- 
coup plus  dangereuses  qu'avec  la  vapeur,  parce  que  l'eaa 
chaude  brûle  toujours  l'individu  qu'elle  atteint ,  tandis  que  la 
vapeur  ne  le  brûle  que  quand  il  est  près,  présente  en  outre 
le  grave  inconvénient  d'occasioner  des  fuites  invisibles ,  qui 
lancent  de  l'eau  dans  les  planchers  et  pourrissent  le  bois. 

A  notre  avis ,  c'est  le  chauffage  à  vapeur  qui  doit  être  pré* 
féré  ,  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  de  chauffer  toutes  les  pièces 
de  plusieurs  étages  au  moyen  d'un  seul  foyer.  Nous  disons  cela 
avec  intention ,  car  le  temps  n'est  peut-être  pas  très-éloigné 
cil  l'on  chauffera  les  maisons  à  plusieurs  locataires  de  cette 
manière.  Le  chauffage  à  vapeur  est  le  plus  facile ,  le  plus  éco- 
nomique ,  et  le  moins  apparent  à  établir  ;  de  plus ,  il  pré- 
sente, non  pas  une  économie  sur  le  chauffiige  de  chaque  par- 
ticnlier»  mais  l'avantage  de  chauffer  toutes  les  pièces  d'un 
même  appartement  pour  le  prix  que  coûte  d'onlinaire  le 
chaufXage  de  deux  pièces,  comme  cela  a  lieu  maintenant. 

ARTICLE  II. 

ECLAIRAGE    ET   BAIT. 

Nous  considérons  ici  l'éclairage  et  l'eau  comme  empruntés 
anx  tuyaux  qui  circulent  dans  les  mes  de  Paris ,  et  vont  por- 
ter Tunanx  boutiques  et  aux  becs  qui  éclairent  la  ville,  l'au- 
tre anx  bornes- fontaines,  et  aux  divers  réservoirs  qui  alimen- 
tent les  porteurs  d'eau. 

Le  temps  peut  être  éloigné  où  l'on  substituera  l'éclairage 
par  le  gaz  à  l'éclairage  par  les  liquides  dans  l'intérieur  des 
maisons  d'habitation.  La  difficulté  d'apprécier  exactement  la 
consommation,  et  les  frais  d'établissement  des  appareils,  se- 
ront encore  loiigtemps  un  obstacle  à  la  solution  de  ce  pro- 
blème parla  population  nomade  de  Paris;  il  ne  faut  espérer 
que  le  confortable  pénétrera  chez  nous,  que  quand  les  pro- 
priétaires auront  pris  les  devants. 

Nous  en  dirons  à  peu  près  autant  sur  les  distributions  d'eau 
dans  les  maisons,  qui,  à  Londres,  sont  si  communes,  et  si  rares 
à  Paris. 

Nous  n'avons  pas  d'observations  à  faire  sur  l'introduction 
de  ces  deux  séries  d'appareils  dans  les  constructions  civiles  ; 
ce  que  l'on  fait  anjourd'hui  est  ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire; 


399  TaOlSlEMB  PA&T1JB«    LIVU  U. 

les  principes,  d'ailleurs,  de  ces  genres  de  constructions,  «ont  a»- 
sez  connus  pour  que  nous  ne  croyions  pas  devoir  les  traiter  icL 

ARTICLE  ni. 

CUISINES. 

Les  cuisines  ont  été  l'objet  de  l'examen  de  l'un  de  nos  plus 
célèbres  chimistes ,  qui  a  donné  les  moyens  de  les  construire 
salubres  pour  les  cuisiniers,  et  incapables  de  répandre  soit 
l'odeur  des  mets,  soit  l'acide  carbonique  des  fourneaux,  dans 
les  appartements.  Les  architectes  devraient  un  peu  consulter 
les  travaux  de  M.  d'Arcet  sur  cette  matière,  quand  ils  ooa«> 
struiseot  des  maisons  d'habitation;  car,  comme  les  cheminées, 
c'est  une  des  plaies  auxquelles  les  locataires  sont  générale* 
ment  exposés  quand  ils  ont  cette  pièce  sous  la  même  clef  que 
l'appartement. 

Suivant  le  combustible  employé ,  il  existe  différentes  espèces 
de  cuisines  :  il  y  a  les  cuisioes  au  bois ,  les  cuisines  au  char- 
bon de  bois,  les  cuisines  à  la  houille,  sans  compter  celles  qui 
emploient  deux  de  ces  trois  combustibles  alternativement, 
ou  les  cuisines,  dites  économiques,,  de  MM.  Lemare,  Sovel  et 
autres,  qui  nécessitent  chacuue  des  appareils  spéciaux. 

Dans  ce  dédale  de  cuisines  diverses ,  il  y  a  un  point  capital 
qui  ne  change  jamais;  c'est  une  combustion  journalière  daas 
une  série  de  foyers,  sans  cheminée  spéciale  à  chacun,  occupant 
un  espace  déterminé. 

Le  devoir  de  l'architecte,  construisant  une  cuisine,  est 
d'affecter  à  tous  ces  foyers  un  espace  dépendant  de  la  dimen- 
sion de  la  pièce ,  et  de  recouvrir  cet  espace  d'une  hotte  com- 
muniquant à  une  cheminée,  et  construite  de  manière  à  em- 
porter tous  les  gaz  qui  peuvent  se  dégager  des  foyers ,  ce  (}ai 
s'obtient  facilement  au  moyen  d'une  inclinaison  suffisante  et 
d'un  bon  tirage. 

L'examen  de  la  cuisine  entraine  nécessairement  avec  lui 
celui  de  la  pierre  d'évier  servant  à  laver  la  vaisselle,  et  qui, 
lorsqu'elle  est  mal  eutretenue ,  contribue  aussi  à  lancer  dans  les 
appartements  une  odeur  fétide;  mais  nous  renvoyons  son  exa- 
men à  celui  des  plombs  et  gouttières. 

ARTICLE   IV. 

LATRINES. 

Les  latrines  sont,  de  toutes  les  parties  incommodes  des  habi* 
tations,  celles  qui  se  supportent  le  moins  facilement,  et  dont 


AUCmTBCTtntX  BYGliNlQtm.  ^91 

les  effets  sont  le  plas  délétères.  Aussi  existe-t>i]  nn  notebre  in- 
fini d'inventions  et  d'appareils  dits  inodores,  que  les  proprié- 
taires se  sont  empressés  d'adopter,  et  qui  sont  loin  de  remplir 
encore  le  but  que  l'on  se  propose  d'atteindre. 

Les  appareils  hydrauliques  (^^.  1 1  et  1 2, 1 3  et  1 4)  dont  on  fait 
le  plus  d'usage  aujourd'hui ,  satisfont  presque  complètement  à 
la  coBdicion  voulue,  savoir,  rendre  le  local  inodore  ;  mais  ils 
présentent  le  grave  inconvénient  pour  le  propriétaire  et  les  lo» 
cataires»  de  jeter  dans  la  fosse  une  quantité  considérable  d'eaa 
qui  contribue  à  la  remplir  plus  promptement,  et  à  nécessiter  de* 
plus  fréquents  vidages  qui  sont  à  la  foiscoûteuz  et  désagréables. 

Il  est  un  moyen  pourtant  de  rendre  les  latrines  complète* 
ment  inodores,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'y  jeter  de  l'eau. 

Pour  cela,  il  suffit  d'adapter  à  ta  partie  inférieure  du  tuyau 
principal,  terminé  inférieurement  par  un  évasement  plongeant 
dans  le  liquida  de  la  fosse,  un  second  tuyau  allant  jusqu'au 
toit  de  la  maison,  et  portant  intérieurement  un  appareil  de 
tirage,  tel  qu'an  lampion  allumé,  un  ventilateur  à  force  cen- 
trifnge  ou  à  hélice  mu  par  un  contre-poids,  etc.  ;  ce  tirage 
pourrait  être  également  produit  par  une  cheminée  du  rez-de* 
chaussée  ou  de  la  cave ,  constamment  allumée.  Par  ce  moyen, 
il  y  aurait  appel  d'air  du  dehors  au  dedans  du  tuyau,  et  jamais 
les  exhalaisons  de  la  fosse  ne  s'échapperaient  dans  les  latrines. 

En  admettant  le  tirage  le  plus  coûteux,  c'est-à-dire  le  lam- 
pion brûlant  des  matières  grasses  communes  à  raison  de  3o 
gramn^es  par  heure,  ces  matières  coûtant  0  fr.5o  le  kilogramme, 
la  consommation  par  vingt-quatre  heures  serait  de  3o  X  ^4 
ss  nao  grammes,  soit  o  fr.  36.  £n  disposant  le  lampion  conve- 
nablement, on  pourrait  l'utiliser  pour  éclairer  le  bas  de  l'esca* 
lier  pendant  toute  la  nuit. 

A  36  c.  par  jour,  on  a,  au  bout  de  Vannée ,  1 33  fr.,  et  un  em- 
plissage  de  la  fosse  moitié,  au  plus ,  de  ce  qu'il  était  auparavant 
dans  le  même  temps.  Aux  propriétaires  à  faire  leurs  calculs. 

La  ligure  1 5  représeute  une  disposition  de  latrines  ayant 
pour  but  de  séparer  les  matières  solides  des  matières  liquides. 

ARTICLE  V. 

CAVES. 

On  trouvera  dans  le  Manuel  du  Sommelier,  foisant  partie  de 
YEncyclopédie'Roretf  tous  les  détails  d'hygiène  nécessaires  pour 
qu'une  cave  soit  susceptible  de  conserver  du  vin  sans  le  dété- 
riorer. On  y- verra  que  le  voisinage  des  lati<ines  on  de  la  rue 


391  TaoïfiÈMX  fàrtix.  uynat  ri. 

est  mauvais,  et  que  Ton  doit,  autaut  que  possible,  Véviter» 
surtout  pour  les  vins  de  prix. 

ARTICLE  VI. 

CONDUITS  DES  EAUX   PERDUES  ET  SALES. 

Eviers j  Plombs  y  Gouttières ,  BMiisseaux^  Puisotdr. 
Une  partie  de  ces  appareils,  les  ruisseaux  et  les  puisards , 
sont  soumis  à  l'inspection  rigoureuse  du  conseil  de  salubrité, 
aussi  sout-ils  rarement  des  producteurs  d'exhalaisons  malsaines 
pour  les  locataires. 

Les  éviers  et  les  plombs  sont  destinés  à  recevoir  les  mêmes 
substances ,  abstraction  faite  des  urines  dont ,  nous  aimons  à 
le  croire,  les  plombs  seuls  tout  gratifiés  dans  les  maisons  où  la 
paresse  d'aller  jusqu'aux  latrines  l'emporte  sur  le  goût  de  la 
propreté.  En  général,  les  eaux  de  lavage  de  vaisselle  et  de  sa- 
vonnage ,  sont  ce  que  reçoivent  le  plus  souvent  ces  appareils. 
Ces  eaux  sont  susceptibles  de  dégager  des  odeurs  putrides,  pria- 
cipalement  1  été  ;  de  plus,  lorsqu'elles  ont  servià  faire  blanchir 
des  choux  ou  des  chouâeur»,  elles  sont  insupportables  et  mal- 
saines, car  elles  dégagent  de  l'hydrogène  suU'aré  presque  pur. 

11  serait  coûteux  d'appliquer  à  ces  appareils  une  ventilation 
comme  aux  latrines;  mais  ce  qui  ne  souffre  aucun  inconvé- 
nient, c'est  un  fréquent  lavage  à  grande  eau  qui  nettoie  eo 
même  temps  les  tuyaux  et  les  ruisseaux. 

Bien  qu'il  n'y  ait  pas  grande  modification  à  faire  dans  ces 
appareils,  nous  croyons  devoir  citer  un  plomb  qui,  par  sa  dis- 
position, ne  peut  jamais  donner  d'odeur  dans  l'escalier  ou  la 
pièce  dans  lesquels  il  est  établi  ;  nous  voulons  parler  du  plomb 
à  cuvette  mobile  autour  d'un  axe  borizontsd  inférieur  ,  n'oc- 
^  cnpant  aucun  espace  à  l'intérieur,  quand  elle  est  fermée,  et 
n'y  dégageant  jamais  d'odeur. 

Parmi  les  éviers,  il  en  est  dont  les  eaux  tombent  dans  an 
seau  que  l'on  vide  dans  le  plomb ,  et  d'autres  dont  les  eaux 
vont  directement  au  tuyau  de  descente.  De  ces  deux  systèmes, 
le  second  parait  préférable  et  présente  pourtant  un  grave  in- 
convénient; en  effet,  pour  qu'il  n'y  ait  pas  de  défagemeut 
des  exhalaisons  du  tuyau  dans  la  cuisine,  on  le  munit  d'an 
bouchon  en  cuivre  fermant  bien  exactement;  la  mancenvre  de 
ce  bouchon  est  d'abord  ennuyeuse  et  peut  être  oubliée;  de 
plus, chaque  fois  qu*on  l'ouvre,  ponr  faire  écouler  l'eau,  il  te 
dégage  une  certaine  quantité  de  gaz  dans  la  pièce. 

Il  y  avait  à  l'Exposition  des  appareils  fort  simples  pour  évi- 
ter cet  inconvénient. 


LIVRE  III. 

CONSTRUCTION  DES    ROtJTES. 

CHAPITRE    PREMIER. 
PRINCIPES  SUR  l'Établissement  des -oiaussees 

EN    GÉNÉRAL. 

La  construction  d*uu€  route  réside  presque  tout  entière 
dans  le  projet. 

Le  projet  d'une  route  comprend  : 

Le  tracé,  le  nivellement,  le  profil,  le  calcul  dès  déblais  et 
remblais,  le  calcul  des  terrassements,  la  dépense,  etc. 

La  direction  d'une  route  diffère  de  son  tracé,  en  ce  que  la 
direction  est  déterminée  par  les  points  principaux  par  les- 
quels  la  route  doit  p^ser  ;  tandis  que  le  tracé  est  déterminé 
par  les  circonstances  locales  et  indique  tous  les  points  par 
lesquels  elle  passera. 

La  direction  est  du  ressort  de  l'administration  ;  le  tracé  est 
du  ressort  des  ingénieurs.  Dans  les  chemins  de  fer ,  le  tracé 
diffère  rarement  de  la  direction. 

Dans  certains  cas  la  direction  est  laissée  au  choix  de  l'ingé- 
nieur. 

Quand  il  se  préjiente  des  montagnes^  on  commence  par  dé- 
terminer le  point  le  plus  bas  de  ces  montagnes. 

Il  y  a  plnsieurs  moyens  pour  déterminer  ce  point. 

Quand  on  examine  une  étendue  plus  ou  moins  considéra- 
ble  de  terrain ,  on  remarque  qu'il  y  a  des  pentes  principales 
dans  les  montagnes,  qui^  partant  des  crêtes  de  premier  ordre, 
arrivent  à  des  fleuves  de  premier  ordre.  Au  milieu  d'une  crête 
principale  est  un  point  culminant.  On  a  déduit  de  l'observa- 
tion les  principes  suivants  : 

I®  Si  un  faîte  principal  est  rencontré  par  deux  fattes  secon- 
daires  en  un  même  point,  le  point  de  rencontre  est  un  maximum 
de  hauteur. 

Ingénieur  Ciuily  tome  a.  37 


ag4  TROISIÈME  l»ARTI8*  LITAB  111^ 

3*  Si  un  faîte  principal  est  rencontré  par  deux  tab»ey  y  en 
un  point,  le  point  de  rencontre  est  un  point  minimum. 

3®  Si  un  faite  principal  est  rencontré  par  un  faîte  secondnrt 
«C  un  talwey ,  on  ne  peut  rien  en  conclure. 

Quand  la  direction  d'une  route  n'est  pas  déterminée  par  des 
«onsidérations  étrangères  à  l'art  de  Tingémear,  il  faut  la  fixer 
«insi  : 

lO  On  choisit  la  direction  qui  peroiet  d'éviter  les  monve- 
ments  de  terre  considérables  nécessités  par  le  comblement  des 
vallées  et  les  tranchées  des  montagnes. 

1*  Lorsqu'on  est  dans  un  pays  de  plaines,  on  doit,  pour  le 
facile  entretiea  de  la  route,  la  placer  autant  que  possible  sur 
«m  sol  qui  ait  de  la  déclivité  des  deux  côtés  de  la  route,  de 
manière  que  les  eaux  aient  partout  un  facile  écouleoaent. 

3**  Dans  les  pays  de  montagnes ,  on  se  maintient  autant 
qu'on  le  peut  dans  les  vallées;  mais  dans  ces  vallées  il  faut,  au- 
tant que  possible,  choisir  le  versant  exposé  au  midi  ;  si  on  ne 
mat  être  au  midi,  choisir  Test  de  préférence  à  l'ouest.  Il  faat 
éviter  le  versant  du  nord  à  cause  de  l'humidité.  Il  faat  pbcer 
la  route  assez  haut  pour  qu'elle  ne  soit  pas  exposée  à  être 
détruite  par  les  crues  des  cours  d'eau  qui  existent  dans  le  fond 
des  vallées.ll  faut  aussi  lutter,  contre  tes  corrosions  des  cours 
d'eau. 

Dans  lés  plaines  et  dans  les  vallées ,  il  faut  éviter  d'asseoir 
la  route  sur  un  sol  glaiseux  qui  est  mobile  quand  il  est  hu- 
mide. Les  terrains  tourbeux  sont  dans  le  même  cas.  Il  faat 
^éviter  les  lieux  pénétrés  par  des  sources  et  entrecoopés  par 
des  fondrières. 

Lorsque  l'on  a  étudié  plusieurs  directions,  si  on  trouve  que 
quelques-unes  sont  également  avantageuses,  sous  le  rapport 
administratif  et  la  dépense  d'établissements,  on  a  alors  égard 
i  la  nature  et  au  prix  des  matériaux ,  ainsi  qu'aux  circon- 
stances qui  peuvent  influer  sur  le  plus  ou  moins  de  fociliti 
d'entretien. 

Lorsque  l'on  trace  une  route  dans  un  pays  de  plaines,  on 
ne  fait  aucune  considération  d'art. 

Dans  les  montagnes^  on  étudie  le  tracé  de  manière  à  rendre 
la  pente  ce  qu'elle  doit  être. 

La  pente  maximum  eu  France  est  de  V^o- 
En  Angleterre  Vioo» 

I  mètre  courant  de  route  avec  déblais  et  remblais  coûte 
ao  francs. 


KTÂBLISSBMSNT   DBS  CHAUSSEES.  9 95 

Rfute  dans  une  montagne. 

Soit  an  cotean  compris  entre  deux  plans  horizontaux,  ayant 
pour  haatenr  h  {fig,  i,  PL  XXII  )«lt  s'agit  de  passer  du  plan 
inférieur  an  plan  supérieur,  en  parcourant  le  plus  court  cbt- 
min  avec  la  pente  de  ^/^, 

Soit  AB  la  direction  de  la  route,  on  a  : 
CB=s  3oCA 

Soit  A  C  ns  1 7  mètres»  C  B  sa  ao  X  17»  34o  mètres. 

Soient  donnés  deux  points  A  et  B  {fig,  a)  dans  le  plan  su- 
périeur et  le  plan  inférieur. 

Il  pourra  se  présenter  différents  cas,  suivant  la  position  r«- 
lative  des  points  et  l'inclinaison  du  terrain. 

Soient  en  projection  horizontale  différents  coteaux  (/^f.  3]  : 
A  sur  le  coteau  inférieur,  B  sur  le  coteau  supérieur  ;  consi- 
dérons un  tracé  et  le  tracé  infiniment  voisin  : 

cdssa^cos.  abc  s»a(cos. €  &» 5^ 0  coi.  a'^'i  etc., 
on  obtient  : 

cof.  h  COI.  e'  coi.  €"  COI.  e'",  etc.  «»  eoi.  «  coi.  a'  coi.  a'* 
cos.  a  ",  etc. 

Pour  le  cas  le  pins  simple ,  où  il  n*y  a  qu'un  coteau , 
cos.  €»s  COS.  a'",  il  fallait  donc  mener  par  A  et  B  (  fig.  4)  deux 
lignes  parallèles  faisant  avec  les  deux  lignes  du  plan  l'angle  € 
ou  a  ".  On  obtient  ainsi  deux  points  C  et  D  que  l'on  joint  par 
une  droite  G  D ,  si  sa  pente  est  plus  faible  que  */«o,  ou  que  Ton 
brise»  comme  dans  la  figure  5  ,  si  sa  pente  est  plus  forte,  jus- 
qu'à temps  qu'elle  devienne  égale  à  */^.  La  longueur  de  cette 
pente  se  détermine  comme  plus  haut. 

ARTICLE  I". 

TRACÉ  DES  ROUTES. 

Le  tracé  des  routes  se  compose  de  parties  tracées  en  ligne 
droite  ;  on  passe  ensuite  d'une  route  à  une  autre  par  des  an- 
gles; on  fdit  alors  une  portion  courbe. 

Quand  on  a  à  tracer  une  ligne  droite  entre  deux  points,  il 
se  présente  différents  cas  : 

I*  Si  les  points  A  et  B  {fig.  6  )  sont  en  plaine,  on  se  sert  de 
jalons. 

i<»  Si  les  deux  points  A  etB  (/i^f.  7  )  sont  invisibles  l'un  pour 
Tautre  ,  par  la  différence  de  pente ,  on  prend  un  troisième 
point  Cy  on  aligne  A  sur  ce  point,  et  on  prend  un  quatrième 


2g6  TROISIÈME   PARTIE.   LIVRB   III. 

point  sar  A  c  ;  puis  de  B  on  dirige  un  r  jyon  sur  C.  Comme 
A  C  B  n'est  pas  en  ligne  droite,  ce  rayon  ne  passe  pas  par  D. 
Alors  on  prend  un  point  d*  sur  B  C ,  et  on  dirige  un  rayon  de 
A;  ce  rayon  ne  passant  pas  par  G,  on  prend  c  sur  A  <f  et  ou  di- 
rige un  rayon  B  c,  etc.,  jusqu'à  temps  que  les  deux  points  c* 
c/"  soient  en  ligne  droite  avec  A  et  B ,  auquel  cas  la  ligne  AC 
<f  *B  sera  droite. 

On  emploie  pour  cela  une  alidade. 

3°  Si  les  points  A  et  B  [fg .  8  )  sont  séparés  par  une  forêt ,  on 
fait  ainsi  : 

On  mène  A  G  arbitrairement,  puis  C  D.  On  mesure  l'angle 
A  G  D  :=  a.  On  mène  ensuite  B  D  de  manière  à  faire  an  an-' 
glc  s3  180  —  a.  Alors  B  D  est  parallèle  à  A  G.  On  prend  Be 
«s  AG,  et  Be  est  la  distance  entre  A  et  B;  car  ABeC  est  un 
parallélogramme  (deux  côtés  égaux  et  parallèles).  On  emploie 
le  graphomètre. 

Quand  la  forêt  est  considérable ,  on  emploie  ta  boossole. 

Pour  cela  on  mène  A  G  (yi^.  9),  on  détermine  l'ançle  de  l'axe 
magnétique  eu  A  avec  A  G.  Goanaissant  l'angle  CAx,  on 
porte  la  boussole  en  B,  et  on  fait  le  même  angle  avec  B  E  et 
B  y.  Les  deux  lignes  Ax  et  A^  sont  parallèles,  donc  A  C  et  BE 
le  sont  aussi.  On  prend  BE  =  AG;  on  joint  GE.  Si  par  le 
point  A  on  marche  parallèlement  à  G  E,  c'est-à-dire  en  faisant 
constamment  l'angle  g  avec  l'aiguille  aimantée,  on  arrive  à  B. 

§    I*'.  —  RACCORDEMENTS. 

Le  plus  convenable  consiste  dans  un  arc  de  cercle.  On  par- 
tage l'angle  des  deux  lignes  en  deux  parties  égales  ;  alors  on  1 
un  centre  O  {Jig.  10)  partout  où  on  le  veut.  Pour  décrire  l'aie 
AB,  on  remarque  que  l'angle  ADB  est  constant;  donc  tous 
les  points  pour  lesquels  les  rayons  visuels  donneront  un  angle 
sa  A  D  B  avec  A  et  B,  seront  situés  sur  l'arc.  On  peut  aussi  em- 
ployer l'équation  du  cercle  : 

a?«  4-  y«  =  r« 
on:  (jj  — .  a)»^.  (y  — ♦)»=ar« 

Les  subalternes  emploient  le  moyen  suivant  : 
On  prend  A  G  {fig.  1 1  ),  prolongement  de  la  route  A,  arbi- 
traire ;  G  D  perpendiculaire,  arbitraire. 

A  D  prolongé  donne  DE  «=       A  C 
E  F  perpendiculaire  s»  a  G  D 

D  F  prolongé  donne  F  G  «=»      A  G 
G  H  perpendiculaire         tss  2  DC,etc. 


éTABLlSSEMERT  DBS   CHAUSSERS.  397 

On  arrive  en  dehors  ou  en  dedans  de  B.  On  prend  alors  une 
loogaeur  A  G  moyenne  qui  mène  à  B. 

Il  est  des  circonstances  où  on  ne  peut  prendre  des  distances 
égales  d^,part  et  d'autre  de  l'angle;  dans  ce  cas  on  fait  un 
raccordement  parabolique. 

Soient  donnés  A  et  B  (/</.  la)  à  raccorder  :  on  joint  A  B; 
par  le  milieu  de  A  B»  et  par  le  sommet  G,  rencontre  des  denz 
routes,  on  mène  CD.  On  considère  O  comme  sommet  deU 
parabole. 

AF»£Db=3DF=»  FB 
Ea=  i;4EE'       F'6  =  i/4FF' 

Puis  ensuite  ou  prend  la  moitié  de  AE  et  A  F,  DE,  DF; 
on  mène  des  parallèles,  on  prend  y^^  et  on  a  une  parabole , 
ce  qai  peut  se  vérifier  facilement. 

On  peut  encore  la  construire  au  moyen  des  tangentes. 

On  partage  A  G  et  B  G  [fig .  1 3  )  en  quatre  parties  égales  cha- 
cnne,  ou  plus  ;  on  joint,  comme  nous  avons  fait,  un  à  un,  deux 
à  deox,  trois  à  trois,  quatre  à  quatre,  etc.  La  courbe  tangente 
est  la  conrbe  demandée. 

On  a  alors  ,  £D  étant  parallèle  à  AG  (^9. 14),  et  G  D 
égal  àA£: 

BE  :  AE  :  :  BD  ;  BG 

CF  ;  FA  :  ;  CD  ;  DG  ::  AE  :  dg 
BE  +  DB  :  be;  :ca;fa 

CA  X  BE 
"*    BE+  BD 
BEsssS  parties. 
BE  +  DB  =a 3  parties  -\-  2  parliez  «  5  parties. 

FA ^^- =:V,CA. 

Raccordements  pardculiers. 

Soit  à  raccorder  G  A  avec  DB  par  A  et  B  (fig.  i5)  :  on 
élève  en  A  et  B  les  deux  perpendiculaires  AE,  BF  égales 
entre  elles.  On  joint  A  B.  Par  F  on  mène  F  G  parallèle  à  A  B. 
Da  peint  E,  comme  centi^  avec  £  G  »:  3  A  F,  on  décrit  un  arc 
de  cercle  qitirencontre  F  GenG.  On  joint  AG.  Par  lepointO', 
rencontre  de  A  G  avee  6  F,  on  mène  00'  parallèle  à  £  G.  Les 
deux  points  00'  sont  les  centres  des  cercles  deraccordemer 

Noua  allons  démontrer  que  AO'  a»  B'  O. 


igS  TKOISIÈME  FÂRTIE.  I.IVRB  lll. 

Eoeffet:        EG  :  AE  ;  .00' :  AO^  .     -     .     .    (l) 

AGI  ao:;ge  :  OO' 

::ae  :  ao' 

Menons  GL  parallèle  k  BF  et  BL  parallèle  à  FG,  on  a  : 

LG=-BF  =  AE. 
Or  :  EG  :  00'  :  ;  AE  :  AO'  .       (tiréde(i)) 

:;ag:ao 
Mais  Ao  :  AG  :  ;  Bo  :  gl:  ;bo:  AE—LC^ 

donc  :  BO  ;  AEl  I  AO' .*  AE 

Or  A  E  est  conimon ,  donc  BO  =  AO'. 
On  bien  encore  : 

bo:gl::ao:ag    gl=:A£»=bf 

Donc:  BO  .'  AEIIAO  I  AG 

Mais  AO':  ae;;ao;  a  g 

donc  :  B0==:  AO' 

Maintenant     2  A  E  :==  EG  donc  S  A0'»00'. 

Lorsque  l'axe  de  la  route  est  tracé}  il  faut  étudier  le  temiii 
sur  lequel  on  veut  l'établir.  Cette  étude  comprend  le  levé  des 
plans  et  les  nivellements.  ^ 

S    1*'.    —    LBVÉ   DES   PLANS. 

Le  levé  des  plans  consiste  à  mesurer  les  distances  entre  les 
différents  points  remarquables  qui  se  trouvent  sur  la  route. 

Le  levé  des  plans  s'effectue  au  moyen  de  la  chaîne  darpen- 
teuTy  de  IV^uerre,  de  Validade,  de  la  boussole,  du  nit/eau  deau,  etc. 

§    2.    —    NIVELLEMENTS. 

1^  Nivellement  en  long. 

Soit  AC  EG  {fig,  i6)  un  terrain  dont  on  veut  avoir  le  nivel- 
lement. 

On  appelle  coups  tf  avant  les  bauteurs  de  la  lunette  au-des- 
sus  des  points  vers  lesquels  on  se  dirige,  et  coups  barrière  les 
bauteurs  de  la  lunette  aundessus  des  points  d'où  l'on  vient. 

On  appelle  A.  h\  A", etc., les  coups  d'avant,  elk^^h\,h'\, 
etc.,  les  coups  d'arrière. 

La  lunette  étant  entre  A  etB,  on  donne  un  coup  d'arrière 
sur  A  et  un  coup  d'avant  sur  B.  On  mesure  les  hauteurs  h^  et 
h  de  1  axe  de  la  lunette  au-dessus  de  ces  poinU,  sur  des  jalons 


STABLUSSmilT  DU  GHAVUtBl.  «^ 

placés  en  ees  points,  h*  —h  est  la  différence  de  niveaa.  On 
en  fait  autant  pour  les  autres  points ,  et  on  a  ainsi  la  différence 
de  niveau  entre  plusieurs  points  consécutif. 


Entre  A  et  B  la  difFérence  de  niveau  est  h*    —  A. 

Entre  B  {et  C A"   —  A' 

Entre  C  et  D A*"  —  A*\ 

etc.,  etc. 

Si  on  voulait  un  point  entre  A  et  G ,  puisque  G  est  plus  bai 
que  B  de  A"  —  h\^  et  B  plus  bas  que  À  de  A'  —  A^,  G  est  pl«i 
bas  que  A  de  A**  —  h\  +  A'  —  A^  «=  A'  +  A'  —  A^— •  A\. 

Et  en  général ,  pour  un  point  quelconque  : 
W  -f  A"  +  A"'  +  «*c- .  —  *i  —  *'i  —  V'i  —  V'\  —  etc. 
c'est-à-dire  la  différence  entre  la  somme  des  coups  d*avant  pris 
jusqu'à  ce  point,  et  la  somme  des  coups  d'arrière  pris  à  partir 
du  premier  point. 

Pour  s'y  reconnaître,  on  dresse  un  tableau  ainsi  ; 

(  Voir  ce  Tableau  à  la  page  suivante.) 

Au  lieu  de  se  donner  une  ligne  au-dessus  des  points  dont  on 
prend  le  nivellement,  on  part  du  niveau  moyeu  de  la  mer,  ce 
qui  fait  que  tous  les  nivellements  sont  rapportés  à  la  même 
directrice  et  se  vérifient  les  uns  par  les  autres. 

Quand  on  a  fait  le  nivellement  en  long  pour  une  route,  on 
fait  des  nivellements  en  travers  de  distance  en  distance,  sui- 
vant que  le  terrain  présente  plus  ou  moins  d'irrégularités. 

hea  nivellements  en  travers  se  fout  absolument  de  même 
que  les  nivellements  en  long.  Us  sont  dans  un  plan  perpendi- 
culaire à  l'axe  de  la  route. 

Quand  on  a  déterminé  tous  les  points  par  où  passera  la  route 
d'après  les  nivellements  en  long  et  en  travers,  on  procède  à  la 
construction  de  la  route. 

ARTICLE  II. 

CONSTKDCTION  DBS  ROUTES* 

Parmi  les  routes,  on  distingue: 
Les  routes  royales , 
Les  routes  départementales, 
Les  chemins  vicinaux. 
Les  routes  royales  sont  celles  qui  partent  de  Paris  ' 
priucipailes  villes  de  France  et  de  rfitranger. 


3eo 

Tnotsiisn  pirtib.  utkb  m. 

i 

r 

«a 

1 

Les  ordonnées 
rapportées     sont 
les  distances  ver- 
ticales par  rap- 
port ft  une  hori- 
lontaie  qu'on  se 
donne      à      une 
certaine  distance 
d'un  des  points. 

1  i 

1    = 

-   +.  +7 

'■  %  i'  il 

2    2       2  T 

différeucbs 
négatires. 

.   .  .  i 

DIFPéREMCES 

poiUtTes. 

^    ^    <     . 

5r  ï" 

DPS 

d'arrière. 

•c*  i      ^       rfs       5s 

^(1 

•      <        ^         !^.         25 

:*    fe 

DISTAlfCE. 

'       tS            ^          ^           ÎQ 

4>     4, 

fa       KO 

BBPA1RBS 

des  piquets. 

i      !        t         •         • 

4   A     u     «  .   w' 

STAAUaSKMBJIT  OK  OUIIISÉR.  loi 

Il  y  en  a  trois  classes. 

Les  routes  royales  de  prcimàre  eUsse  vont  de  Paris  aux 
capitales  étrangères. 

Celles  Je  seconde  classe  vont  de  Paris,  aux  principales  villes 
de  France. 

Celles  de  troisième  classe  sont  celles  ^ui  réunissent  les  dif- 
'  férents  chefs-lieux. 

Les  routes  départementales  serventà  établir  la  communica- 
tion entre  les  départements  voisins  ou  entre  plusieurs  villes 
d*un  même  département. 

Les  chemius  vicinaux  servent  à  établir  la  communication 
entre  les  communes  d'un  même  département. 

Les  parties  constituantes  des  routes  sont  :  la  chaussée»  les  ac- 
cotements et  les  fossés. 

I*   Chaussée* 

Elle  est  destinée  aux  voitures  et  formée  de  matériaux  résis- 
tants. 

a*  Accotements, 

Ils  sont  en  terre  naturelle  et  servent  de  chemins  d'été. 
3°  Fossés. 

Ils  sont  destinés  à  recevoir  les  eaux  de  la  route. 

Une  route  a  la  forme  représentée /i^*  17* 

La  largeur  des  différentes  parties  d  une  route  varie  suivant 
son  importance. 

Celles  qui  aboutissent  à  un  graâd  centre  de  ^pulation  o]|t 
une  grande  largeur.  Près  Paris  les  routes  ont  7  à  8  mètres  de 
chaussée;  plus  loin  5  mètres.  Cinq  mètres  suffisient  peur  le  oroi- 
sage  de  trois  voitures.  Afin  de  garantir  les  accotements  des 
dégradations ,  près  Paris  on  laisse  croiser  trois  voitures. 

Les  accotements  ont  de  a  mètresà  ^.^56  de  large.  Lalargeur 
des  fossés  varie  en  raison  de  la  quantité  d'eau  qu'ils  doivent 
recevoir. 

Dans  les  terrains  horizontaux,  les  fossés  sont  des  cuvettes  eij|- 
tre  lesquelles  sont  des  arbres.  Elles  ont,  près  Paris,  a  mètres  de 
large  en.  haut. 

Sur  les  routes  départementales,  la  chaussée  a  de  3  mètres 
à  5  mètres  de  large,  et  les  accotements  de  i.'^So  à  a."^5oi  les 
fossés  onto."*5o  de  large. 

1^  forme  d«s  profiii  des  routes  \%nfi  suivant  leur  positir 


303  TaoïSl&MB   VàRTIC.  LITftl  111.    ^ 

!•  Chaussée  bombée. 
En  remblais   {fig.   i8  ). 
Le  bombement  est  de  o."oa  par  mètre  sur  la  chanssée.  On 
donne  o,5o  de  base  au  talus  du  fossé;  Son  inclinaison  est  de 

45*». 

2*    Chaussée  à  revers. 

En  déblais  [fig,  19). 
Deux  talus  de  45**.  Les  revers  A,  B  ont  i  .»5o  de  large  ;  lepavé 
s'étend  sur  ces  revers. 

3»  Chaussée  fendue  {fg,  ao  ). 
Deux  revers  dont  le  milieu  est  pavé. 
Dans  les  villes,  ces  chaussées  disparaissent;  on  leur  substitue 
la  chaussée  à  revers. 

Dans  les  montagnes  on  fait  ainsi  {fig»  ai)  : 
D  8s  déblais. 
R  ssB  remblais. 
D  =  R. 
Les  voitures  sont  poussées  par  la  force  centrifuge,  voilà 
pourquoi  on  incline  la  route.  On  garantit  par  un  mur  en  terre 
naturelle  quand  la  route  est  élevée  {fig.  aa  ). 

On  conserve  un  aqueduc,  d'intervalle  en  intervalle ,  pour 
les  eaux  {fig,  a3  ). 

Influence  de  la  pente  longitudinale  sur  les  chargements. 
On  donne  ordinairement  une  pente  de  o,oo5  par  mètre 
pour  l'écoulement  des  eaux. 

Route  de  niveau  sur  une  pente  sss  o 
m  chevaux  portant  i  i,ooo  kilogrammes. 

Sur  une  pente  de  *%ooo  >ï»  porleronl  :  9,900  kil. 
*%ooo     ....     8.9Î^S 
w/,000     ....     5»S59 

Lorsqu'on  a  fait  le  nivellement  sur  l'axe  de  la  route,  pour 
le  rapporter  sur  le  papier,  on  a  des  ordonnées  prises  par  rap- 
port à  une  ligne  fixe  {fig.  a4)' 

On  porte  sur  la  ligne  horizontale  AB  les  points- A, C,p,E 
F,B,  où  on  adonné  des  coups  de  niveau.  On  prend  ordinaire- 
ment pour  échelle  des  longueurs  i;io  de  l'échelle  des  hau- 
teurs, laquelle  est  I  centimètre  ou  i;a  centimètre  pour  mètre. 

On  porte  ensuite  les  ordonnées,  comme  nous  venons  de  le 


ÊTABLI88BMBNT   DES  CHÀUSSisS.  3o3 

dire,  àaoe  échelle  dix  fois  plus  grande  que  celle  des  longueurs, 
afin  d'avoir  une  certaine  disUoce  entre  le  profil  du  terrain  et 
cette  horizontale. 

On  étudie  alors  son  projet.  Quand  on  a  une  pente  plus 
grande  que  5  centimètres  par  mètre ,  on  fait  déblais  et  rem- 
blais {Jig.  a5),de  manière  à  avoir  un  volume  égal  de  part  et 
d'autre,  autant  que  possible. 

a  d  sssa  pente  du  terrain. 
6  e  ss  pente  de  la  route. 
a  b  c  sss  d  e  e. 

Les  déblais  en  excès  donnent  des  terres  dont  on  ne  sait  que 
faire,  et  qui  coûtent  de  toute  manière,  parce  qu'il  faut  s'en  dé- 
barrasser. 

Voici  le  calcul  que  Von  fait  pour  savoir  (es  surfaces  de  déblais 
et  de  remblais  égales  : 

DE  {Jig.  16)  est  l'inclinaison  du  terrain  entre  AD  et  EB  ; 
A  Best  l'inclinaison  que  nous  donnons. 

!•  On  détermine  ta  position  du  point  de  passage  C. 

Pour  cela: 


BG 

:ce: 

;do: 

EO*^ 

OF 

:  o'G  ; 

;oc: 

;co' 

:dg; 

•  CE 

FC 

:  CG*: 

:do 

:eo' 

FC 

+  cg; 

Fc: 

:do  +  eo'; 

iDO 

FC 

FG  XDO 

DO  +  EO' 

FG  est  connu,  DO  et  EO'  se  déterminent  ainsi  : 
Soient  h,  h\  /i",  h"'  les  ordonnées  des  points  A  ,  D,  E,  B,  la 
différence  de  niveau  entre  A  et  B  est  : 

/»'"  -  h. 


■  pente  par  mètre. 


P/  est  l'ordonnée  du  point  o  par  rapport  au  point  A.  Son  or- 
donnée par  rapport  à  la  ligne  de  niveau  sera  :  9l"{-  h. 
Connaissant  Pl-\-    et  h',  nçus  aurons  Do  : 
Do   ^Pi  +  h^h' 


So4  iftomàin  PAftTii.  tîTftB  lii* 

FG(PI  +  ^--aM 


4*oà:  FC  —- 

FG  est  connu,  P  se  donne  d'avance,  t  et  T*  sont  indéterminés, 
r  est  connu.  On  peut  se  donner  /  et  /",  mais  alors  les  deux 
triangles  ADC,  GEB  sont  déterminés  et  ne  sont  pas  égsnx. 
On  aura  pour  déterminer  /  et  l"  les  deaz  équations  : 

l  +  lfJ^i'' 
8arf.  ADG»rarf.GEB. 
ADC  se  décompose  en  deux  {fig,  27). 

ADl'-f  Arc  DI  — *  — V 

ADI'  =  ArxV»DI        IF«:PC«  +  FC) 

Arc  «  Ar  X  VîiF      AF=  1  +  ir 
ir:Fc::Di;DF 

FCX(A-/i') 


;i— v+p(i+FC) 

FG(A  — ^') 


d'où  :  IV 

et  AI'  »  {4 

^    A— /i'4-P(l  +  FG) 

ADC«VtAr  (DI  +  IF)  =  V,ArxDF 

«%((A-*')('+FG)  +  fP(ï  +  FG)) 
=-V»(«  +  FC)    (h^h'+lV) 

D'après  ce  on  a  : 

«*/»(«"+«'— FC)    (*''— fc'''+Pi'') 
Donc  : 
10  (H-FC)  (*-*'+iP>«(i"+i'-FG)  (k''-fc'"+Pi") 


2»     .     .     .     P« 


lÈTABLIiSEMXNT  028  CRAVSSiCi.  3o5 


l  +  l'+V 


3  équa^DS  à  3  ÎDconnaes  :  I,  f ,  FG. 

Dans  ce  cas,  la  surface  de  déblais  est  égale  à  la  tur^cft  d« 
remblais. 

On  trace  en  ligne»  noires  pleines  le  profil  do  terrain,  et 
en  lignes  noires  ponctuées  ce  qui  y  est  relatif. 

On  trace  en  ligues  rouges  pleines  le  profil  de  la  roate,  et  eo 
lignes  rouges  ponctuées  ce  qui  y  est  relatif. 

Après  avoir  fait  les  profils  en  long,  on  fait  des  profils  en 
travers.  Ces  profils  sont  perpendiculaires  à  la  ligne  axe  de  U 
route.  On  les  prend  là  où  le  terrain  change  de  forme. 

La  surface  du  terrain  doit  être  considérée  comme  une  sur- 
face gauche  engendrée  par  une  ligne  qui,  restant  parallèle  à 
l'axe  de  la  ronte,se  meut  sur  deux  profils  en  travers  consécutifs. 

Il  est  bon,  dans  les  montagnes,  d'étendre  les  profils  en 
travers  assez  loin.  Lorsqu'on  a  un  coteau  très^aride  avec  des 
formes  tourmentées,  il  &ut  avoir  la  représentation  fidèle  du 
coteau. 

Pour  cela,  le  nivellement  se  compose  d'une  snite  de  .plana 
horizontaux  dont  la  projection  est  horizontalement ,  comme  le 
représente  la  figure  28. 

Les  lignes  non  hachées  sont  les  lignes  de  plus  grande  pente. 
Ces  plans  sont  distants  les  uns  des  autres  de  i  mètre  (3  pieds). 

Quand  on  a  arrêté  un  tracé  sur  un  plan  de  ce  genre,  il  faut 
pouvoir  faire  des  profils  en  travers.  On  aura  des  nypothénnset 
de  triangles  rectangles. 

ARTICLE  ra. 

CALCULS  DES   DEBLAIS   ET  REMBLAIS. 

On  considère  la  surface  de  la  ronte  engendrée  par  une  ligne 
droite  se  mouvant  parallèlement  à  l'axe  sur  un  profil  en 
travers.  , 

Soient  deux  profils  en  déblais  (  fig,  39). 

A  B,  C  D  sont  les  lignes  de  niveau. 

Les  points  singuliers  du  premier  profil  sont  a,  6,  c,  d,  e,/,  y, 
h ,  i,  et  ceux  du  second  a',  b\  etc. 

ingénieur  Civil  y  tome  a.  a  8 


3o6  TROIsiàMB  PART».   LITRB  111. 

Noas  appellerons  cotes  noires ,  les  distances  verticales  à  b 
ligne  de  niveau  relatives  au  terrain. 

Nous  appellerons  cotes  rouges,  les  distances  verticales  entre 
le  terrain  et  la  route. 

Nous  connaissons  toutes  les  cotes  noires,  elles  ont  été  déter- 
toinées  par  le  levé  en  travers  des  différents  profils. 

Nous  connaissons  le  passage  gc,  «'  de  l'axe  de  la  route;  les 
distances  des  points  a ,  k  aux  lignes  de  niveau  ont  été  calculées 
pour  avoir  des  surfaces  de  déblais  égales  anz  surfaces  de  lem- 
biais  en  ces  points ,  sur  la  longueur. 

Nous  oonnai^son»  la  largeur  de  la  route,  par  conséquent  sa 
demi-largeur;  nous  connaissons  la  largeur  du  fond  des  fossés, 
leur  profondeur  et  l'inclinaison  de  leurs  talus. 

Le  premier  problème  à  résoudre  est  : 

Etant  données  les  cotes  noires,  c'est-à-dire  la  pente  Pdu 
terrain  et  la  pente  p  du  talus  AD  du  fossé,  trouver  la  sor&ce 
ADC  {fig.  3o). 

Pour  cela ,  on  abaisse  AB  perpendiculaire  sur  CD,  et  on  a  : 

ABXP  =  CB 

ABXP*»BD  p,v 

(P+p)AB«CD  P  +  p 

i'où  î        Sarf«ceACD=«ABx  V«CD=V.— ^^ 

P-j-p 

On  se  donne  G  D  qui  est  la  profondeur. 

Quand  ou  a  résolu  ce  cas,  tous  les  autres  sont  faciles. 

Recherche  des  cotes  rouges. 

On  a  à  résoudre  constamment  le  problème  précédent; 

ainsi,  pour  le  représenter  par  une  formule,  soient  : 

AB=»aî(^y.  Si). 
CD=»A 


P+p 

Soit  le  pro&i  aicde/gh  i  {fig.  3a). 

Il  y  a  à  calculer  d'un  côté  les  cotes  rouges  des  trois  poioU 
6,  c,  a,  en  supposant  a  donnée. 

Connaissant  ;>  a  a,  (fb\  cc\  dd\  ab\  b'c\cd*\  on  demanda 
hb'\cc%dd'\ 


érABUSSEMENT   DIS  CRAUSSÉlf.  3oy 

OùA^ùnfhh'^  :    66''«=(P-fp)om«(P-}-p)a'6' 

Sî  la  route  est  en  remblais,  les  calculs  sont  aussi  faciles. 
Ayant  considéré  la  surface  du  terrain  comme  une  surface 

fauche  engendrée  par  une  droite  se  mouvant  parallèlement  à 
axe,  sur  deux  profils  consécutifs;  ayant  fait  la  même  hypo* 
thèse  pour  la  route,  on  remarque  que,  si  deux  profils  consé- 
cutifs sont  l'un  en  remblais,  l'autre  en  déblais,  les  deux  sur- 
faces gauches  se  rencontreront  suivant  des  lignes  droites  dont 
nous  allons  déterminer  les  points  singuliers,  autrement  dits 
points  de  partage. 

Soient  deux  profils  (fig.  33). 

Le  profil  AB  est  en  déblai»,  le  profil  CD  est  en  remblais.  AB 
et  CD  sont  les  projections  horizontales  de  ces  profils,  et  Tes- 
pace compris  entre  A B  et  CD  est  la  projection  horizontale  des 
deux  surfiices  gauches.  La  projection  horizontale  de  leur  in- 
tersection sera  donc  entre  ces  deux  lignes. 

Pour  trouver  cette  projection ,  je  coupe  les  deux  profils  par 
une  série  de  plans  verticaux  parallèles  k  l'axe  de  la  route.  Je 
mène  ces  plans  par  les  différents  points  singuliers  des  deux 
profils ,  tant  du  terrain  que  de  la  route.  Dans  chacun  de  ces 
plans  se  trouvent  deux  lignes  droites  qui  se  croisent.  Nous 
trouverons  leur  point  d'intersection  par  la  méthode  suivante. 

Considérons  le  plan  aa  bb\  Nous  avons  une  ligne  partant 
de  a  et  allant  en  6,  et  une  antre  ligne  partant  de  a  et  allant  à 
b\  La  distance  horizontale  étant  a6 ,  on  peut  donc  représenter 
ce  plan  vertical  comme  dans  les  figures  34  et  35. 

Il  s'agit  de  déterminer  c. 

Nous  connaissons  aa',  «a»  €6*,  g  6,  par  les  méthodes  détei^ 
minatives  de  ces  points  déjà  données- 

Nous  counaissous  donc  aa  et  bb\  puis  «e€. 

Soient  aa'=^h,    bb'^h,    aZ^d,    ed=sœ 
edlcd'  :;  aa':  bb' 

X  \  d-X  ]\  h]  h' 

h^x^dh-^hx 

x{h'+h)*^dh 

^  *"■    h  +  h' 


Soient    l 


3o8  TROMIÈIIX   PARTIK.   LITBI  111. 

Nous  déterminons  ainsi  les  différents  points  singiiU«n,tels 
que  c,  sur  l'intersection  des  deux  surfaces,  et  nous  joignons 
ces  points  en  projection  horizontale  entre  les  deux  profils  A  B, 
C  D  (fig.  35),  par  des  lignes  droites,  ce  qui  donne  ce  qn'iDdiqae 
la  figure. 

Connaissant  toutes  les  cotes  nécessaires  pour  calculer  les 
déblais  et  les  remblais,  nous  allons  voir  comment  on  les 
.  calcule. 

I  ^  Cas  d'un  talus  et  d'une  surface  gauche  pour  bases  infé- 
rieure et  supérieure ,  formant  un  solide  dont  les  arêtes  sont 
parallèles  et  donnent  un  rectangle  pour  section  perpendiculaire. 

Soient  ÂBCD  {Jig.  36)  la  surface  gauche; 
EF6H  le  talus; 
E'F'G'H'  la  section  perpendiculaire  aux  arêtes. 

Le  tfoHd«  ÀB'C'B'EFGH  aort  poor  trètes  : 

h  +  h',     A  +  A,     A''+A''^     A'"+V' 

Ce  solide  sera  un  prisme  tronqué,  car  : 

La  droite  A'B  sera  parallèle  à  £F ,  puisque  £  A'  «rs  F  B*. 

La  droite ,  etc. 

Celles  du  bas  sont  parallèles  deux  à  deux,  donc  celles  dft 
haut  le  seront  aussi  :  la  figtire  sera  un  parallélogramme. 

Le  volume  d'un  prisme  tronqué  ss 

B  (^*+'*^+^^'^"+'*'").  BéU..Uk.-. 

Le  solide  ABGDEFGH  est  ro6ftlé4«ee  ielide,paiiqiMl<iBf 
est  symétrique  de  part  et  d'antre  ;  doae  le  selide  efaercbé 
sera  : 

^rK  +  H'+H"+h"'\ 

a*  Il  peut  se  présenter  que  la  base  en  talus,  au  lien  d'être 
nn  parallélogramme,  soit  un  trapèze,  alors  on  la  calcule  ainsi 

(/?.  37). 

Soient  :  AB  CD  la  surface  gauche  ; 
£FGH  le  trapèze. 


STABLISSEMENT  DES    GBAVSSÉES.  3o9 

Sî  nons  tuppotions  la  sarface  supérieure  engendrée  par  une 
droite  BG  se  mouvant  parallèlement  à  elle-même,  il  s'ensui- 
vrait qu*il  resterait  un  triangle  du  côté  de  AD  non  rempli, 
puisqnon  suppose  AB  ^  DC.  Alors  on  suppose  la  surface 
engendrée  par  une  droite  se  munltant  de  telle  manière  qu'elle 
partage  A B  et  D G  eu  parties  proportionnelles.  Partant  de  là, 
menons  par  A  E  et  G  G  un  plan,  il  décachera  deux  prismes  ter- 
minés supérieurement  par  une  surface  gauche.  Si  nous  faisons 
passer  d«ux  plans»  l'un  par  ABG,  l'autre  par  AD  G,  nons  aurons 
alors  denx  troncs  de  prismes  dont  les  mesures  seront  ; 

EFfi  X  (*  +  *^*")  ..EHG X (  *+*;+*"'  ) 

Noos  ferons  encore  passer  un  plan  par  les  deux  arêtes  pa- 
rallèles D  H  et  F  B,  et  nous  aurons  deux  nouveaux  troncs  de 
prismes. 

Appelant  t,  t\  t",  t"*  les  quatre  triangles  bases,  la  somme  de 
ces  quatre  prismes  sera  : 

Ce  volume  est  le  double  du  volume  total.  Si  nous  le  divisons 
par  a,  nons  aurons  le  volume  du  déblais  entre  les  deux  sur* 
faces  SB 

An  moyen  de  ces  deux  solides,  nous  pouvons  mesurer  tous 
les  solides  de  déblais  et  de  remblais  qui  se  présenteront  ;  car, 
s'il  y  a  des  pyramides,  on  a  aA  qui  ne  font  qu'un. 

Une  métbode  expéditivte  pour  calculer  les  déblais  et  rem- 
blais^ consiste  à  considérer  la  route  et  le  terrain  comme  plans  ; 
alors,  on  a  poor  deux  profils  co&sécatifs  eo  remblais  et  JébUis 
ify*  38). 


3 10  TROISlàMg  pàktib.  utri  m. 

Soient  I  «»  d  -f-  r  D  «  lorf .  de  déblaii. 

D%1  RXI      R  sorf.  de  rembliis. 


<|  =  - 


Yolome  D-< 


D+a 

D£ 


TOl.R> 


D+r 
Rr 


Taft^^at»  pour  dêblait  et  rêmblaii. 


1 

1 

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II 

Surface. 

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i 

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etc. 

V 

d'" 

f'" 

elc. 

etc. 

etc. 

etc. 

etc. 

etc. 

de. 

CHAPITRE  II. 

CONSTRUCTION  DES  CHAUSSEES. 

On  distingue  trois  espèces  de  chaussées  : 

Les  chaussées  en  fer  ;  j 

Les  chaussées  pavées; 
Les  chaussées  empierrées. 
Les  premières ,  dites  chemins  de  fer,  ne  datent  que  de  quel- 
ques années,  bien  que  depuis  pins  de  deux  siècles  ce  genre  de 
chaussées  soit  employé  pour  transports  à  de  petites  distances 
dans  les  mines  de  l'ADgleterre.  Ce  n'est  qu'en  i8oo  que  i^ 
chemins  de  fer  ont  été  employés  coàime  voies  de  grandes  con* 
manications. 

Les  chaussées  pavées,  ou  garnies  primitivement  en  pierres 
dures,  comme  l'indiquent  les  andennes  voies  romaines*  <1 
jnaintenant  en  grès  affectant  tantôt  la  fbime  cubîqne,  twl* 


CONSTEUCTION  SES  CHAUSSEES.  3|I 

la  forme  parailélipipède  rectangle, sont  presque  exclusivement 
employées  maintenant  sur  les  routes  de  grandes  communica- 
tions ,  quand  toutefois  le  grès  ne  coûte  pas  trop  cher  de  trans- 
port. 

Les  chaussées  empierrées,  qui  font  la  base  de  la  presque  to- 
talité de$  routes  secondaires  eu  France,  se  composent  de  pe- 
tites pierres  accumulées  les  unes  sur  les  autres,  suivant  cer- 
taines dispositions  que  nous  décrirons  plus  loin. 

X«es  quantités  de  poids  transportés  sur  ces  diverses  chaussées 
par  une  même  force,  sont  très- variables ,  comme  ou  peut  le 
Toir  par  le  tableau  suivant  : 

KapporU  entre  la  forée  employée  et  le  poidt  trantporté. 


GENRE     DE    YOIE 

de  communication. 

FORCE 

employée. 

POIDS 

transporté. 

GbemiDB  de  fer.    .     .     . 

Roules  pavées.     .     .     . 

1  Boutes  empierrées  : 
10  Parfaites 

20  Ordinaires.      .     .     . 

1 

1 

1 

1 

250 
70 

50 
16 

ARTICLE  I". 

CHEMINS     DE     FER. 

An  point  où  en  est  arrivée  la  construction  de  ce  genre  de 
▼oie  de  communication,  dont  nous  nous  dispenserons  d'énu- 
mérer  les  divers  perfectionnements ,  nous  dirons  que  : 

Un  chemin  de  fer,  chaussée  en  fer,  consiste  en  deux  bandes 
de  fer  parallèles,  dites  rails  (du  mot  anglais  rail^  qui  veut 
dire  barrière,  garde*fous) ,  régnant  sur  toute  la  longueur  du 
chemin  et  supportées  de  distance  en  distance  par  des  coussinets 
en  fonte,  appelés  chairs  (du  mot  anglais  chair,  qui  veut  dire 
chaise) ,  reliés  deux  à  deux,  et  opposés  pour  maintenir  l'écarté- 
BMiit  des  mils ,  par  des  '  traverses  en  bois  de  chêne  qui  leur 
servent  en  même  tempe  4e  point  4'«ppiii  sur  le  ad. 


3ia  TBOISIBME  PARTIS.   LITRK  UI. 

Les  Voitures  qui  circulent  sur  ce  genre  de  chaussée  ont  les 
jantes'' de  roues  armées  de  rebords  intérieurs  {Jig,  4o,P/.  XXII) 
qui  servent  à  les  empêcher  de  sortir  de  la  voie. 

Suivant  Timportance  des  chemins,  ils  ont  une  on  deux  voies 
en  fer. 

Lorsque  les  chemins  n'ont  qu'une  voie ,  on  est  dans  Tusage 
de  les  munir  de  gares  dévitemeni ,  de  distance  en  distance, 
tous  les  deux  ou  trois  cents  mètres.  Ces  gares  sont  des  plates- 
formes  auxiliaires  {Jig.  Sg,  PL  XXII)  portant  une  longueur  de 
rails  suffisante  pour  contenir  la  totalité  des  voitures  d'un  con- 
voi ,  pendant  le  passage  d'un  autre  convoi  sur  la  voie  princi- 
pale avec  laquelle  elle  communique  par  les  appareils  intermé- 
diaires que  nous  décrirons  plus  foin. 

Lorsque  plusieurs  chemins  de  fer  aboutissent  à  nn  même 
point,  il  est  convenable  que  pendant  toute  la  longaenr  com- 
mune à  ces  chemins  de  fer,  il  y  ait  au  moins  autant  de  voies 
plus  une  qu'il  y  a  de  lignes  différentes.  Ainsi,  pour  deux  lignes» 
trois  voies  ;  trois  lignes ,  quatre  voies,  et  ainsi  de  suite  ;  cela, 
afin  que  si  la  voie  de  départ  peut  être  la  même  pour  tous , 
chacune  des  lignes  ait  sa  voie  de  retour  indépendante,  afin 
d'éviter  la  rencontre  des  convois  aux  points  de  croisement. 

§    !•'.  —  CONSTRUCTION  DBS  RAILS. 

Les  rails,  primitivement  construits  en  fer  plat  de  champ, 
présentaient  les  inconvénients  :  i^  de  s'aplatir  supérieure- 
ment par  suite  du  passage  des  roues  chargées  ;  a"  de  couper 
la  jante  de  ces  roues  ;  3®  de  sedésastemblerconstammeotjd'avec 
les  coussinets  auxquels  le  serrage  seul  de  eoin5  les  retenaii. 

On  dut  donc  renoncer  à  employer  le  fer  dans  cet  état,  et 
alors  étudier  une  section  de  rails  qui  éviterait,  sinon  en  tota- 
lité, du  moins  en  grande  partie,  ces  divers  inconvénients ,  re 
qui  supposait  la  possibilité  de  les  fiibriquer  au  laminoir. 

Depuis  lors,  beaucoup  de  formes  ont  été  adoptées,  et  beau- 
coup le  seront  probablement  encore,  car  bien  quelles  satis* 
fassent  à  peu  près  toutes  au  but  que  l'on  se  propose ,  il  est 
deux  questions  graves ,  le  poids  et  la  durée  qui  prédominent 
dans  l'étude  de  la  forme  à  donner  aux  rails ,  et  qui  font  que 
l'on  change  sans  cesse  cette  dernière  dans  l'espoir  d'obtenir 
une  économie,  soit  sur  la  dépense  d'établissement,  en  dimi- 
nuant l'un,  soit  sur  l'entretien  de  la  voie,  en  augmentant 
l'autre. 

Le  tableau  suivant  donne  les  poids  des  rails  d«  différent» 
localités  avec  leon  difiérentci  formes* 


CONSTRUCTION  DES  CHAUSséBS. 


3l3 


•3 
1 


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fit       U  aa 


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7^'^    S    '^     =    ^,  îl  C!    Ô»  ÇS«  feï'S    3    Ô5  çJs  Çh  Cïs'CÂ  C9»  â)  ejt 


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3l4  TftOISlèMB  FA&TIS*  IITRB  ih. 

%  3.  •— COirSTRUCTION  DES  COUSSINETS  On  CHAimS. 

La  forme  des  chairs  varie  nécessairement  avec  la  forme  des 
rails. 

Néanmoins  il  est  une  forme  générale  de  ces  appareils  qni 
est  indépendante  des  rails;  c'est  celle  da  patin  ou  partie  qni 
•ert  k  le 6xer  sur  le  sol. 

Les  cliairs  ont  été  fixés  sur  le  sol  de  deux  manières  bien 
distinctes,  savoir  : 

1*  Au  moyen  de  deux  clous  en  fer  {fig.  ai)  scellés  au  sou- 
fre dans  un  dès  en  pierre  affleurant  le  sol. 

a®  An  moyen  de  deux  clous  en  fer,  puis  ensuite  eo  bois 
{fig.  22),  enfoncés  dans  des  traverses  en  bois  de  chêne,  reliant 
ainsi  deux  chairs  opposés  et  maintenant  l'écartement. 

Depuis  quelque  temps,  on  a  perfectionné  encore  le  mode 
d'assemblage  des  chairs  avec  les  traverses.  Ce  perfectionnement 
consiste  à  comprimer  les  chevilles  d'assemblage,  en  chêne,  au 
moyen  de  la  presse  hydraulique,  de  manière  à  leur  donner 
nn  diamètre  de  i/5  moins  fort  que  celui  qu'elles  avaient  au- 
paravant; pour  cela  on  les  force  à  entrer  dans  un  trou  cy- 
lindrique en  fonte  ayant  le  diamètre  demandé. 

Il  résulte  de  la  fixation  des  chairs  sur  les  traverses,  par 
cette  méthode,  que  tout  dérangement  devient  impossible  par 
suite  du  gonflement  qu'opère  Thumidité  sur  la  cheville  quand 
une  fois  la  traverse  est  dans  le  sol. 

L'assemblage  des  rails  avec  les  chairs  s'effectue  au  moyen 
de  coins.  Autrefois  on  employait  des  coins  en  fer  (Juf,  s3), 
auxquels  ont  succédé  les  coins  en  bois,  auxquels  on  yient  d'ap- 
pliquer, conmie  aux  chevilles,  la  compression  par  la  presse 
hydraulique. 

Le  poids  des  chairs  et  l'espacement  des  traverses  varient 
suivant  la  section  et  la  résistance  des  rails  qu'ils  supportent  ; 
en  voici  on  tableau  : 


townvcnov  i>B8  ea 

ÀU8SEC5. 

3i5 

DÉNOMINATION 

POIDS 

Espacement 
des 

des  chemina  de  for. 

des  chairs. 

traverses. 

Paris  à  Saint-Germain 

4  1c.  500 

net. 
1.128 

Saini-Élienne  à  Lyon 

4      000 

1.150 

Villers-Coterct  an  Porl-aux-Perches 

3      000 

0.800 

Epinae  an  Canal  do  Centra.    .     . 

3      000 

1.000 

Ue  Grenaot  i  Mantchanîn .... 

2      500 

0.800 

S    3.    —  APPARSiLS   POUR   LA   COMMUNICATIOIC   DBS  BlTBftSBa 
▼OIES    ENTRE   ELLES. 

Il  existe  trois  modes  priocipuux  pour  établir  la  commani- 
eation  entre  deux  on  plasieun  Toies  de  chemins  de  fer, 
savoir  : 

1*  Les  aignilles  ; 

a*  Les  plaques  tournantes; 

3*  Les  planchers  mobiles. 

Les  aiguiUcs  {fig,  34,  aS,  a6,  ay,  a8,  39,  3o,  3i,  3a,  33, 
34)  35,  36,  37  )  s'emploient  lorsqu'il  est  nécessaire  de  faire 
passer  nu  convoi  d'une  voie  sur  une  antre  sans  arrêter,  ce 
qui  a  lien  dans  les  gares  d'évitement ,  les  sorties  d'une  voie  de 
départ  commune  à  plusieurs  chemins  de  fer,  la  séparation  dea 
convois  ayant  même  destination  dans  les  gares  {fig,  38)  en 
À  et  B. 

Les  plaques  tournantes  ()îa.  38)  et  les  planchers  mobiles 
s'emploient  spécialement  pour  le  changement  de  voie  des  voi- 
tures, lorsqu'on  ne  peut  disposer  que  d'un  petit  espace,  les 
liguilles  nécessiunt  toujours  une  grande  longueur  que  Ton  nci 

sut  affecter  à  aucun  dépôt  de  voitures. 

En  CGC ,  etc.,  sont  des  plaques  tournantes. 

Les  planchers  mobiles  s'emploient  en  remplacement  des 
plaques  tournantes,  toutes  les  fois  que  Ton  peut  perdre  un  es- 

ice  réservé  à  la  manœuvre  d'un  wagon  servant  de  plancher 
»bile  et  roulant  sur  un  chemin  de  fer  placé  à  un  étage  iufè- 


3i6  TROISIÈME  1»ARTÎE.  UVRE  Ht* 

rieur.  Le  plancher  mobile  s'emploie,  avec  avantaga,  lorgqn'il 
y  a  plusieurs  voies  parallèles  et  co^tiguës  devant  communi- 
quer facilement  les  unes  avec  les  autres,  comme  dans  les 
gares  de  réserve  de  wagons,  les  ateliers  de  réparation  de  lo- 
comotives et  voitures. 

Dans  ce  cas,  on  fait  une  coupe  transversale  sur  tonte  la 
largeur  des  voies  contiguës,  et  on  y  creuse  une  tranche  assez 
large  pour  que ,  un  chemin  de  fer  étant  établi  an  fond ,  une 
plate-forme  mobile,  de  la  largeur  de  cette  tranchée  et  de  ni- 
veau avec  elle,  garnie  de  deux  rails,  puisse  porter  une  des 
voiture^  que  Ton  veut  changer  de  place. 

Pour  les  détails  de  construction  des  chemins  de  fer,  ainsi 
que  d'entretien  et  de  transport ,  nous  renvoyons  le  lecteur  à 
la  deuxième  édition  du  Manuel  du  Constructeur  de  chemin  de 
/èr,  faisant  partie  de  r£ncyc/o;)érfie-/îoyee,  par  M.  Ed.  Biot. 

ARTICLE  n. 

CHAUSSÉES   PAVÉES. 

Les  chaussées  pavées  ont  de  5  à  8  mètres  (  1 5  pieds  4  pouces 
â  a4  pieds  8  pouces)  de  large  ;  5  mètres  (  i5  pieds  4  pouces], 
lorsque  le  croisement  de  deux  voitures  est  suffisant;  7  mètres 
(  2 1  pieds  6  pouces  )  pour  trois  voitures  de  front ,  et  8  mètres 
(24  pieds  8  pouces),  quand  il  peut  s'en  présenter  qnatre, 
comme  aux  abords  des  grandes  villes,  sur  des  routes  très- 
fréquentées. 

Lorsque  la  route  est  peu  fréquentée,  les  accotements  sool 
suffisants  pour  porter  momentanément  Tune  des  voitures  aux 
points  de  croisement  ;  alors  on  donne  à  la  chaussée  3  mètres 
(9  pieds  2  pouces)  seulement  de  large,  ce  qui  est  suffisant 
pour  une  voiture. 

Que  dire  aujourd'hui  sur  les  pavés  ?  Jamais ,  à  aucune  épo- 
que, on  n'a  fait  autant  d'essais  sur  les  pavés  qu'on  en  fait  aa- 
jourd'hui:  paw's  en  *9frè5,  pavés  en  bois,  pavés  en  terre  cuite, 
pavés  en  matières  vitrifiées,  pavés  quarrés,  pavés  longs,  pavés 
bruts  y  pavés  polis ,  pavés  à  sillon  transversal,  pavés  à  siUon  à 
45  degrés,  etc.  Bien  certainement  dans  dix  ans  d'ici  on  sera 
très-avancé  sur  cette  question ,  et  on  pourra  dire'à  coup  sûr 
quelles  sont  (a  nature ,  la  forme  et  la  disposition  de  pavé  qui  : 

coûte  le  moins  d'entretien, 

exige  le  moins  de  frais  de  traction, 

maintient  la  voie  la  plus  propre. 


CONSTRirCTlOll   DBS  CHlUSSBBf.  3l% 

Mais  aujourd'hui  on  ne  peut  que  dire  :  examinez  ce  qui  se 
fait  à  Paris,  car  jamais  époque  na  été  aussi  favorable  aux 
progrès  de  Tari  du  paveur. 

Néanmoins,  il  est  des  principes  reconnus  dont  il  ne  faut 
pas  s*écarter,  savoir  : 

i^  Réunir  les  matériaux  de  même  dureté  pour  les  placer  les 
uns  à  côté  des  autres,  sans  quoi  il  se  forme  des  creux  à  l'en- 
droit des  pavés  tendres,  et  alors  non-seulement  le  pavé  tendre 
est  détruit,  mais  encore  tous  ceux  qui  l'entourent,  par  suite 
des  chocs  qu'ils  reçoivent  des  roues  de  voitures  qui  passen . 
sur  le  creux  ; 

a*  Donner  une  pente  de  un  cinquantième  pour  les  eaux  ; 

3^  Placer  sur  la  lisière  de  la  chaussée, de  chaque  côté, 
une  bande  de  pavés  rectangulaires,  et  d'une  surface  double 
environ  des  pavés  ordinaires ,  de  manière  que  le  côté  le  plus 
long  du  rectangle  soit  alternativement  longitudinal  et  trans- 
versal ,  par  rapport  à  la  route  ; 

4'  Relier  les  bordures  ou  lisières  de  la  chaussée  avec  les 
accotements  par  un  cailloutage  ou  un  amas  de  débris  de  pavés, 
afin  que  les  roues  qui  sortent  de  la  chaussée  ne  tombent  pas 
immédiatement  sur  de  la  terre,  ce  qui  les  exposerait,  en  hiver, 
â  pénétrer  dans  le  sol  et  à  faire  verser  les  voitures  ; 

5^  Etablir  la  chaussée,  autant  que  possible,  sur  un  sol  in- 
èompressible  et  élastique.  A  cet  effet ,  recouvrir  le  sol  d'une 
couche  de  o.*io  (4  pouces)  à  o.*i5  (6  pouces)  de  sable  avant 
d'établir  le  pavé  dessus. 

I>epuis  quelque  temps,  on  fait  subir  aux  pavés  tendres  une 
préparation  qui  tend  à  les  rendre  aussi  bons  que  des  pavés 
durs.  Cette  préparation ,  dont  l'invention  est  due  à  M.  Badon, 
et  qui  se  pratique  aujourd'hui  en  grand,  consiste  à  les  plonger 
dans  un  bain  de  bitume  bouillant,  qui,  pénétrant  dans  leurs 
|)ores,  \e%  rend  inaccessibles  à  Teau ,  cause  de  leur  désaggréga- 
tion  ultérieure. 

Pour  reconnaître  les  pavés  durs  d'avec  les  tendres,  il  suffit 
8e  les  peser.  En  effet,  la  densité  des  pavés  durs  est  de  2.54 , 
tandis  que  celle  des  pavés  tendres  est  a. 39. 

Oe  plus ,  les  pavés  durs  n'absorbent  que  —  de  leur  vo- 

lame  d'eau,  tandis  que  les  pavés  tendres  en  absorbent -r — • 

Enfin,  en  frappant  avec  un  marteau,  le  son  des  pavés  durs 
ingénieur  Gvil^  tome  a,  39 


5i8  TKMràMS  PAATiB.  untft  iii; 

Mt  beao€««p  plus  clair  qae  celai  des  pavés  tendres»  Ga  dernier 

noyen  ett  le  plus  employé  ponr  recomattre  la  qualité  des 

pavés. 

ARTICLE  III. 

CHAUSSBIS  ■MriEnaBBs. 

Elles  sont  de  trois  espèces,  savoir  : 

i^  Une  couche  de  pierres  plates  au  fond,  surmontée  de 
pierres an^u/«u5<;5,  à  pointes  en  dessus;  puis  des  pierres  cassées 
médiocrement  grosses;  enfin,  une  couche  de  o."io  à  o."ia  (4 
à  5  ponces  ]  de  pierres  susceptibles  de  passer  par  un  trou  de 
o."oô  à  o."o7  (j  pouces  3  lignes  à  a  pouces  7  lignes)  de  côté; 

2^  Une  couche  de  pierres  anguleuses ,  la  pointe  en  haut; 
au  fond  ;  par-dessus  des  pierres  cassées  comme  ci-dessus; 

3»  Une  couche  de  pierres  cassées,  d'une  épaisseur  égale  à  la 
hauteur  totale  de  l'empierrement. 

Dans  les  trois  cas,  le  sol  est  creusé,  sur  toute  la  largeur  delà 
chaussée,  d'une  profondeur  égale  à  l'épaisseur  de  Fempierre- 
ment;  cette  épaisseur  varie  entre  o."3oet  o.™4o  (n  pouces  à 
I  pied  3  pouces),  suivant  le  sol ,  la  pierre  et  les  voitures ,  pour 
les  deux  premiers  systèmes;  et  de  o."i5  à  o."io  (5  pouces 
y  lignes  à  7  pouces  5  lignes)  pour  le  troisième. 

De  ces  trois  systèmes  de  chaussées ,  le  troisième ,  qni  est  le 
plus  simple ,  est  aussi  le  meilleur;  car,  là,  il  y  a  partout  élas- 
ticité, tandis  que,  dans  les  deux  autres,  les  petites  pierres 
s'écrasent  contre  les  grosses. 

Néanmoins ,  il  ne  faut  pas  rejeter  complètement  les  deax 
autres  systèmes,  car  ils  sont  nécessaires  dans  certains  cas. 
Ainsi,  quand  le  terrain  est  mou  ,  le  premier  convient  très- 
bien,  parce  qu'il  lutte  contre  l'enfoncement  de  la  chaussée 
dans  le  sol. 

Remarquant  que  des  pierres  cassées  laissent  toujours  entre 
elles  des  interstices,  on  a  imaginé  de  remplir  ces  vides  par 
du  sable  ou  des  matériaux  granuleux. 

On  a  trouvé  que  sur  i  mètre  de  gravier,  il  y  a  o."'*-38  de 
vide  et  o.'^''^'62  de  plein  ;  sur  i  mètre  cube  de 'pierres  cassées, 
il  y  a  o."  "•47  de  vide,  et  o."''<''53  de  plein,  qui,  après  an 
roulage  prolongé,  se  convertissent  en  : 
o,"'®'29o  vide, 
Oj^'^-yio  plein. 

Ces  ffeMeignements  snifiMat  peur  dëtermiiier  la  tpumUté 


GONSTRUCTiOM  DES   CHAUSSEES.  Sjg 

de  gravier  à  mettre  sur  un  mètre  cube ,  pour  remplir  autant 
qae  possible  les  interstices. 

Dans  l'intérêt  des  chaussées,  il  est  bon  non -seulement  de 
leur  donner  une  pente  transversale  de  V50  P^^^  l'écoulement 
des  eaux,  mais  encore  de  leur  donner  une  pente  longitudinale 
de  un  à  deux  centimètres  par  mètre,  pour  empêcher  les  eaux 
de  séjourner  sur  les  accotements  ou  dans  les  fossés. 

Autrefois,  on  était  dans  l'usage  de  garnir  la  route  d'arbres, 
et  de  creuser  entre  les  arbres  des  fossés  destiné*  à  recueille  les 
eaux ,  c'est-à-dire  les  abandonner  an  sol. 

Aujourd'hui,  ce  mode  de  construction  est  totalement  changé. 
Les  arbres  sont  bien  consertés ,  parce  qu'ils  empêchent  les 
altematives  de  grande  sécheresse  et  de  grande  humidité  de  se 
faire  sentir  tron  fortement  sur  les  routes,  et  guident  les  voya- 
geurs pendant  l'hiver;  mais  les  fossés  isolés  ont  été  supprimés 
et  remplacés  par  deux  fossés  régnant  de  chaque  côté  de  la  route, 
SUT  tonte  sa  longueur,  et  allant,  au  moyen  de  la  pente,  dé- 
verser toutes  les  eaux  que  reçoit  cette  dernière,  au  point  le 
plus  bas,  ou  elles  sont  reçues  par  un  canal  ou  un  ruisseau. 

De  cette  manière,  si  la  route  doit  subir  des  dégradations 
par  suite  de  trop  longues  pluies,  ce  n'est  jamais  qu'en  certaine 
points  déterminés ,  et  non  sur  toute  la  surface ,  comme  le  £aât 
avait  lieu  précédemment. 

iNons  renvoyons  le  lecteur,  pour  les  détails  de  construction , 
au  Manuel  des  PonU  et  Chaussées^  faisant  partie  de  ÏEncyclo* 
pé^'Roret,  par  M.  de  Gmyffier, 


LIVRE  IV. 


NAVIGATION. 

La  navigation,  contidérëe  comme  moyen  de  transport  nir 
le  continent,  se  £ût  de  deux  manières,  savoir  : 
I*  Sar  les  cours  d'ean  naturels  ; 
a*  Sur  les  cours  d'eau  artificiels. 

Dans  le  premier  cas,  elle  porte  le  nom  de  navigatien  natm- 
relie  oa  fluviale. 

Dans  le  second  cas,  ell«  porte  le  nom  de  tunnyation  arti- 
ficielle. 

Les  cours  d'eau  naturels  portent  l'un  des  trois  noms  :  mu- 
seau, rivière,  fleuve,  suivant  leur  importance. 

Les  cours  d'eau  artificiels  portent  le  nom  de  canaux. 

On  nomme  rivière  canalisée,  une  rivière  que  Ton  a  convertie 
en  canal. 

A  part  la  différence  qui  existe  entre  les  cours  d'eau  creusés 
par  la  nature  et  ceux  creusés  par  la  main  des  hommes,  il  y  a, 
entre  les  rivières  et  les  canaux ,  cette  difféiience,  qoe.dans  les 
rivières,  les  eaux  sont  courantes,  tandis  que,  dans  les  canaux, 
elle  sont  stagnantes.  Il  résulte  de  là  que ,  dans  le  premier  cas, 
la  hauteur  du  niveau  varie  constamment,  suivant  l'abondance 
des  pluies,  tandis  que,  dans  le  second,  la  hauteur  da  niveau 
est  constante,  excepté  dans  quelques  circonstances  partica- 
lières  que  nous  examine^ns  plus  tard. 

La  navigation  naturelle  a  lieu  sur  les  rivières  toutes  les  fois 
que  leur  profondeur  est  suffisante  pour  porter  des  bateaux. 
Dans  le  cas  contraire ,  il  faut  construire  un  canal  on  canaliser 
la  rivière,  si  la  hauteur  de  ses  berges  permet  de  retenir  l'ean. 

Les  canaux  sont,  avons-nous  dit,  des  cours  d'eau  stag- 
nante; par  cette  raison,  leur  pente  est  nulle,  et  la  navigation 
se  fait  aussi  facilement  dans  un  sens  que  dans  l'autre. 

L'ean  étant  de  niveau  dans  les  canaux,  et  le  sol  n'offrant 
presque  jamais  cette  disposition  à  sa  surface,  il  faudrait,  pour 
conserver  le  même  niveau  sur  toute  la  longueur  d'un  canal, 
^ire  des  tranchées  ou  des  souterrains  dans  certains  endroiu, 
et  des  remblais  quelquefois  très-coosidérables  daoa  d'autres. 


«AvieATioii.  3a  I 

An  lien  de  cela,  on  a  préféré  composer  nn  canal  d*ane  série 
de  bassins  oa  biefs  ayant  chacun  leur  niveaa,  et  commaniquant 
entre  eux  par  des  écluses  ou  des  plans  inclinés. 

Les  écluses  sont  des  passages  fermés  servant  de  portes  de 
communication  entre  deux  biefs.  On  distingue  deux  espèces 
d'écluses  : 

Les  écluses  simples. 
Les  écluses  à  sas. 

Une  éduse  simple(P/.  XXIll,  Jî^r.  39)  est  un  passage  A  fi  établi 
entre  deux  biefs,  sur  une  largeur  égale  seulement  à  celle  dua 
bateau,  à  parois  verticales  et  composées  de  deux  revêtements 
parallèles  en  bois  ou  en  maçonnerie  reliés  par  un  radier. 

La  fermeture  d'une  écluse  simple  se  fait  de  deux  manières, 
savoir  : 

1"  Au  moyen  de  poutrelles  superposées  et  passant  dans  deux 
coulisses  opposées  {fy,  89); 

a<*  Au  moyen  d'une  porte  à  deux  battants  {/ig.  4o),  ouvrant 
extérieurement  et  dans  le  bief  dans  lequel  le  niveau  est  le 
plus  élevé.  Ces  portes  s'appuient  l'une  contre  l'autre. 

Lorsque  Ton  veut  établir  la  communication  entre  les  deux 
biefs,  il  faut,  dans  le  premier  cas,  enlever  les  poutrelles  une 
à  une,  jusqu'à  la  dernière;  dans  le  second  cas,  il  suffit  âe 
ménager,  à  la  partie  inférieure  des  portes,  des  petites  vannes 
que  f  on  soulève  an  moyen  de  crémaillères,  ce  qui  est  beauodup 
plus  expéditif. 

Avec  les  écluses  simples,  il  faut ,  à  chaque  passage  de  bateau, 
dépenser  toute  la  quantité  d'eau  nécessaire  pour  mettre  le  bief 
inférieur  au  même  niveau  que  le  bief  supérieur. 

Or, cette  disposition  présente  plusieurs  graves  inconvénients, 
savoir  : 

i*'  Le  temps  employé  au  passage  des  écluses  est  considé* 
rable  ; 

a®  Il  est  très-rare  que  les  sources  d'eau  qui  alimentent  le 
canal  puissent  suffire  à  une  pareille  consommation,  pour  peu 
que  le  service  soit  un  peu  actif; 

3*  Le  nombre  des  écluses  doit  être  très-considérable,  si  on 
ne  vent  pas  avoir  des  différences  de  niveau  très-grandes  entre 
les  biefs  contigns,  différences  qui  nécessitent  un  surcroît  de 
construction,  le  bief  inférieur  devant  pouvoir  supporter  leau 
à  la  même  hauteur  moyenne  que  le  bief  supérieur,  et  le  bief 
supérieur  devant  être  assez  profond  pour  que  iêg  bateaux  ne 
touchent  pas  le  fond,  lorsqu'il  comnkiuiique  avec  le  bief  ia<> 
férieur. 


323  TROiaiiMB  PARTIE.  UTRS  IV. 

Pour  ces  diverses  raisons»  on  a  à  pea  près  renoncé  an 
écluses  simples,  qui  ne  s'établissent  aujourd'hui  que  proTisoi- 
rement,  et  on  les  a  remptacées  par  les  écluses  à  sas. 

Une  écluse  à  sas  {fig.  40  se  compose  de  deux  édnses  simples 
séparées  par  un  bief  ^^aussi  petit  que  possible,  c'est-à-dire  ca- 
pable de  contenir  un  bateau  quand  les  portes  sont  fermées. 

Ce  bief  porte  le  nom  de  sas  et  est  représenté  en  plan  par  le 
rectangle  A BG  D.  Sa  forme  diffère  des  autres  biefe ,  en  ce  qu'il 
est  toujours  à  parois  verticales,  ce,  afin  d'exiger  le  moins  d'eau 
possible  pour  être  plein. 

Par  cette  disposition,  pour  faire  passer  nn  bateau  du  bief 
m  dans  le  bief  n ,  il  suffit  d'achever  de  remplir,  au  moyen  du 
bief  supérieur,  le  sas  ABC  D,  qui  est  an  niveau  du  bief  in- 
férieur. 

La  perte  d'eau  éprouvée  par  suite  de  ce  remplissage  est 
moindre  que  le  volume  représenté  par  le  produit  de  la  base  do 
•as  multiplié  par  la  différence  de  niveau. 

En  effet,  quand  le  niveau  est  établi  entre  le  bief  supérieur  et 
le  sas,  on  ouvre  l'écluse  supérieure,  et  on  £ait  entrer  le  bateau 
dans  ce  dernier. 

Alors ,  le  bateau ,  qui  occupe  un  certain  volume  dans  l'eau, 
relPoule,  dans  le  bief  supérieur,  une  portion  de  celle  qui  a  été 
introduite  daus  le  sas. 

Dans  la  figure  4(«  nous  avons  supposé  que  les  fermetures 
avaient  lieu  par  des  poutrelles;  cette  disposition  est  très-rare, 
c'est  généralement  par  des  portes  qu'elles  ont  lieu. 

Un  canal  peut  être  établi  de  deux  manières  : 

1^  Il  peut  être  destiné  à  réunir  deux  rivières  coûtant  dans 
deux  vallées  différentes  ;  dans  ce  cas ,  il  faut  franchir  le  faite 
■   qui  sépare  les  deux  vallées. 

Le  canal  qui  traverse  ce  faite  a  un  point  intermédiaire  plos 
élevé  que  tous  les  autres. 

Les  eaux  qui  l'alimentent  doivent  donc  partir  de  ce  point 
pour  aller,  de  là,  se  déverser  dans  les  deux  rivières  qu'il  rénoit- 
Dans  ce  cas,  il  porte  le  nom  de  canal  complet  ovl  à  point  de  por- 
tage. 

2°  Il  peut  être  construit  dans  une  seule  vallée  pour  réunir 
deux  rivières  aftluentes.  Dans  ce  cas,  il  porte  le  nom  de  canal 
à  un  versant. 

Un  canal  à  point  de  partage  se  compote,  par  conséquent, 
de  deux  canaux  à  un  vcirsapt. 


BTABLfimiINT  D*UII  CiRAL.  3^3 

ARTICLE  !•'. 

BTUDlt  POUR  l'ÉTABUSSEMKNT  d'uN  CAMAL  A   POINT 
DB    PARTAGE. 

Pour  t^vi'û  y  ait  possibilité  d'établir  un  canal  à  poiot  de 
partage,  il  faut  qae  les  eaux  qui  s'accamulent  dans  la  partie 
•opêrieure  poissent  soffire  : 

1*  Aux  pertes  provenant  de  révaporation  ; 

a*  Aux  pertes  provenant  des  filtrations  ; 

3**  Aux  pertes  provenant  du  système  de  fermeture  adopté 
pour  les  écluses; 

4*  A  la  dépense  nécessitée  par  le  mouvement  de  la  naviga* 
tion  ; 

5<»  An  remplissage  des  biefs  aprèis  les  chômages  annuels. 

S    l•^  —  ÉYAPORATION. 

L'évaporation  varie  suivant  les  saisons:  elle  est  plus  grande 
au  midi  qu  an  nord  ;  elle  est  proportionnelle  à  la  surrace  li- 
quide en  contact  avec  l'air;  elle  est  en  raison  inverse  des 
pluies. 

A  Paris  f  la  quantité  d'eau  qui  tombe  dans  une  année  peut 
former  une  couche  de  o."5o  à'  o.'^ôo  (  i  pied  6  pouces  à  i 
pied  10  pouces)  d'épaisseur;  tandis  que  l'évaporation  repré- 
sente une  couche  de  i."5o  (4  pieds  7  pouces)  de  haut,  en 
moyenne. 

A  Nantes,  la  craantité  d'eau  qui  tombe  dans  une  année  peut 
former  une  couche  de  i."35  (4  pieds  a  ponces)  de  haut;  l'éva- 
poration est  sensiblement  la  même  qu'à  Pans. 

Admettant  i  ."5o  (4  pieds  7  ponces]  pour  l'évaporation  pen- 
dant 365  jours,  on  obtient  pour  un  jour — '—^  b=s  o."oo4i» 

365 

et  pour  I  mètre  quarré  de  surface  o."oo4i  X  l'OO."**?-  bm 
o."'**oo4i,  ou  quatre  litres  et  un  dixième* 

D'après  ce,  rien  n'est  plus  facile  que  de  calculer  la  quantité 
d'eau  qui  s'évaporera  sur  un  canal  dont  on  connaîtra  d'a- 
vance la  surface  liquide  exposée  à  l'air;  il  suffira  de  multi- 
plier cette  surface,  exprimée  en  mètres,  par  o."  ^^'0041  • 

8   a.  —  FILTRATIONS  NATURELLES. 

Les  filtrations  sont  moins  faciles  à  évaluer  que  l'évaporation. 


Sf  4  TROUIBMB  PARTIB.  %€fBM  IT. 

en  ce  sens  qu'elles  varient  singulièrement,  suivant  la  nature  et 
la  disposition  des  terrains  que  le  canal  traverse. 

Dans  les  sols  formés  de  terre  franche  ou  sable  fin,  les  61- 
trations  sont  faibles,  et  peuvent  être  évaluées  à  o.^oS  de  bast 
par  jour  dans  les  premiers  temps  de  la  mise  en  activité  du 
canal,  et  à  o."oo8  ou  o.*oi  au  plus,  au  bout  d'un  certaia 
temps. 

Dans  le  gravier  et  le  caillou,  elles  sont  considérables. 
Dans  le  canal  de  Narbonne,  elles  furent  de  a.>"oo  par  jour 
dans  les  premiers  temps  ;  au  bout  de  vingt  ans  elles  ne  furent 
plus  que  de  o."8o;  aujourd'hui,  c'est-à-dire  après  soixante 
ans,  elles  sont  encore  de  o."o5  par  jour. 

Dans  ce  cas,  il  est  indispensable  de  recouvrir  le  canal  dW 
couche  imperméable. 

Dans  le  rocher,  les  pertes  sont  nulles ,  s'il  est  bien  régulier; 
mais,  s'il  est  fendillé,  les  pertes  sont  incalculables;  tout  le  bief 
y  passe. 

Ces  pertes  sont,  du  reste,  assujéties  à  la  hauteur  des  eau 
souterraines.  Si  la  nappe  d'eau  qui  coule  à  l'intérieur  du  sol 
est  plus  haute  que  le  niveau  du  canal,  ce  qui  est  rare,  loio 
de  lui  enlever  de  l'eau ,  dans  ce  cas,  elle  lui  en  amène. 

8   3.  —  FILTRATIONS  ARTIFICIELLES. 

Les  filtratious  par  les  portes  d'écluses  sont  assez  considé- 
rables pour  que  l'on  doive  en  tenir  compte.  Il  y  a  des  portes 
qui,  quelque  bien  fermées  qu'elles  soient;  perdent  encore 
mille  mètres  cubes  d'eau  par  vingt-quatre  heures.  Ces  pertes, 
heureusement,  sont  peu  sensibles,  en  ce  sens  que  l'eau  n'est 
pas  totalement  perdue,  surtout  si  le  mouvement  des  bateaux 
est  de  haut  en  bas,  c'est-à-dire  du  bief  supérieur  au  bief  in- 
férieur; néanmoins,  il  en  faut  tenir  compte  dans  l'établissement 
d'un  canal.  On  peut  admettre,  en  moyenne,  uue  perte  de  cinq 
cents  mètres  cubes  par  vingt-quatre  heures  et  par  porte  du  bief 
supérieur. 

$   4-    —    DÉPENSE   DE   NAVIGATION. 

On  nomme  prisme  de  remplissage,  la  quantité  d'eau  qu'il 
faut  retirer  au  bief  supérieur  pour  remplir  le  sas  lors  du  pas- 
sage d'un  bateau. 

Pour  calculer  la  quantité  d'eau  à  dépenser  quand  on  veut 
faire  traverser  par  un  bateau  un  canal  à  point  de  partage, 
soit  ABC  (/51. 4^  )  le  nivellement  du  canal ,  et  soit  A  le  point 
de  départ  du  bateav. 


XTABLISSIMBMT  DUA  CANAL.'  325 

Appelons  P  le  prisme  d'eaa  nécessaire  pour  remplir  le  sas , 
abstraction  feite  du  volume  du  bateau  que  nous  appelons  B. 

Lorsque  le  bateau  monte,  chaque  sas  supérieur  au  bief  dans 
lequel  est  le  bateau  étant  supposé  de  niveau  avec  le  bief  supé- 
rieur, il  commence  par  perdre  son  volume  P;  puis,  le  bateau,  en 
y  entrant,  refoule  encore  vers  le  bief  inférieur  un  volume  d'eau 
B.  L'écluse  d'aval  fermée,  il  faut  que  le  bief  supérieur  donne 
P  eau  pour  que  le  niveau  du  sas  soit  bien  le  même  que  le  sien, 
puis  encore  B  eau,  quand  le  bateau  est  entré  dans  le  bief, 
pour  remplacer  le  volume  que  ce  dernier  occupait  dans  le  sas. 

Il  suit  de  là,  que  pour  faire  monter  le  bateau,  chaque  bief 
déverse  un  volumesP-}"^  ^'^^^  ^^^  ^^  bief  immédiatement 
inférieur,  ce  qui  fait  une  perte  réelle  de  P -)-  B  eau,  à  la  par- 
tie supérieure,  quel  que  soit  le  nombre  des  écluses. 

Lorsque  le  bateau  est  arrivé  en  B ,  l'inverse  a  lieu  pour  des- 
cendre, c'est-à-Klire  que,  le  sas  étant  d'abord  rempli  de  la 
quantité  P,  lorsque  le  bateau  y  entre,  une  portion  B  est  refou* 
lée  dans  le  bief  supérieur,  et  alors  la  perte  n'est  que  de  P^^B 
pour  le  bief  supérieur.  Le  sas  se  déversant  dans  le  bief  infé- 
rieur, lui  abandonne  P  eau  ;  puis,  quand  il  est  ouvert,  le  bateau, 
entrant  dans  le  bief,  fait  refouler  B  eau  dans  le  sas,  ce  qui 
fait  qu'en  définitive  le  bief  n'a  reçu  que  P  —  B  eau. 

Au  moyen  de  ce  P  —  B,  le  bateau  descend  depuis  le  point 
B  jusqu'au  poinf  C,  et  alors  la  perte  d'eau  pour  son  passage  de 
A  jusqu'à  C  est  : 

p+B  +  P— ^«a  P 
quel  que  soit  le  volume  du  bateau. 

Lorsque  la  navigation  est  active,  on  peut  s'arranger  de  ma- 
nière  que,  pour  chaque  ouverture  d'écluse ,  il  y  ait  un  bateau 
qui  monte  et  un  bateau  qui  descende,  ce  qui  a  lieu  en  n'ou- 
vrant l'écluse  sur  le  bief  d'aval  que  quand  il  y  a  un  bateau 
descendant  dans  le  sas ,  et  n'ouvrant  de  même  l'écluse  sur  le 
bief  d'amont  que  quand  il  y  a  un  bateau  montant  dans  le  sas. 
Dans  ce  cas,  la  dépense  étant  de  a  P  pour  deux  bateaux ,  n  est 
plus  que  de  P  pour  un  bateau. 

S  5.  —  CHÔMAOE. 

Sur  tous  les  canaux  à  point  de  partage ,  il  faut ,  au  milieu 
de  l'année ,  à  l'époque  où  les  eaux  sont  rares,  arrêter  la  na- 
vigation pendant  un  certain  temps,  faute  d'eau. 

Au  bout  de  ce  temps ,  il  faut  remplir  les  biefs  de  toute  la 
quantité  d'eau  perdue  pendant  le  temps  du  chômage.  Cette 


3)6  TltQUlÈMS  FA&TIE.  UTBB  IV. 

quantité  peut  s'évaluer  facilement,  sachant  quelle  est  la  perte 
totale  par  jour  pour  les  trois  causes  :  évaporation,  filtration 
naturelle ,  filtration  artificielle. 

Connaissant  la  totalité  des  dépenses  journalières,  en  eau , 
d'un  canal  à  point  de  partage,  il  faut  évaluer  la  quantité 
d'eau  que  le  pays  pourra  fournir  dans  le  bief  supérieur. 

Il  est  de  toute  nécessité ,  pour  l'alimeutatioa  du  canal ,  qu'il 
traverse  le  faite  en  son  point  le  plus  bas; 

lO  Parce  qu'on  a  le  moius  d'écluses  possible  à  construire; 

ao  Parce  que  plus  on  recueille  les  eaux  bas,  plus  l'étendue 
du  terrain  qui  les  fournit  est  considérable,  et,  par  conséquent, 
plus  elles  sont  abondantes. 

Le  choix  de  l'emplacement  pour  le  bief  de  partage  varie 
suivant  la  disposition  des  localités  ;  quelquefois  il  est  néces- 
saire de  faire  une  tranchée;  d'autres  fois,  on  souterrain  est 
indispensable. 

Suivant  les  rivières  entre  lesquelles  ils  établissent  la  com- 
munication ,  les  canaux  ont  trois  largeurs  différentes  prove- 
nant des  dimensions  des  bateaux,  qui  sont  assujéties  à  la  pro- 
fondeur du  lit  et  à  la  force  du  courant  de  ces  rivières.    - 

Ces  trois  largeurs  sont  : 

i<*  Pour  les  petits  canaux,  de  3. '■60  à  3.'°5o  au  fond  ; 

a°  Pour  les  canaux  moyens ,  5  ."^20  au  minimum  dans  le  bas, 
largeur  égale  à  celle  des  écluses  ; 

30  Pour  les  grands  canaux,  6.^5o  idem. 

Quelle  que  soit  la  largeur  des  bateaux ,  la  section  du  canal 
doit  être  telle  que  deux  bateaux  puissent  s'y  croiser. 

Si  les  bateaux  ont  5. "'30  de  large,  ou  donne  au  canal  10  ne- 
très  au  fond,  avec  un  talus  de  3  mètres  de  base  sur  a  mètres 
de  haut;  en  général,  a.>°5o  de  haut  sur  3.°'75  de  base. 

Le  tirant  d'eau  des  bateaux  ne  dépassant  pas  généralement 
i.*3o,  on  donne  à  l'eau  i.^ôS  de  profondeur  minima. 

Dans  les  canaux  à  petite  section ,  la  profondeur  de  l'eau  va- 
rie entre  i."»5o  et  i.^So. 

On  nomme  digues  d'un  canal,  la  hauteur  des  terres  depuis 
le  fond  du  canal  jusqu'en  haut  du  remblais  obtenu,  sur  les 
berges,  par  le  creusement  du  lit.  La  largeur  a  6  des  di^es  [fy- 
43) ,  dans  la  partie  supérieure,  doit  être  d'âU  moins  s  mètres. 
Au  pied  extérieur  c  de  la  digue  est  une  banquette  surmon- 
tant un  fossé  par  lequel  s'écoulent  les  infiltrations  du  canal , 
ainsi  que  celles  des  sols  voisins,  dont  la  constraction  du  canal 
a  interrompu  récoalement. 


TftACK  ET  CONSTfttJCTIOil  D*Ûïf  CÂxVAt.  $2j 

Dans  la  construction  des  canaux ,  lorsque  Ion  arrive  à  avoir 
des  tranchées  de  lo  mètres  de  profondeur,  il  est  préférable 
de  faire  un  souterrain. 

ARTICLE  II. 

TnACB  ET  CONSTRUCTION  d'0W  CAWAL. 

Le  tracé  d'un  canal  a  quelcjpie  analogie  avec  celui  des  rou- 
tes, en  ce  qu'il  exige,  comme  pour  ces  dernières,  un  nivelle- 
ment longitudinal  et  une  série  de  nivellements  transversaux. 
Ce  travail  exécuté ,  on  détermine  son  axe  de  manière  que  les 
déblais  soient  égaux  aux  remblais  nécessaires  pour  former 
les  digues,  le  lit  restant  horizontal  dans  chaque  bief. 

A  cet  effet,  connaissant  les  niveaux  supérieur  et  inférieur 
et  par  conséquent  le  nombre  des  écluses  qu'il  faut  mettre  | 
leur  hauteur  moyenne  étant  déterminée  d'avance,  on  déter- 
mine la  cote  du  lit  de  chaque  bief,  et  on  cherche  sur  les  pro- 
fils en  travers  les  numéros  qui  correspondent  à  la  cote  du  bief 
qui  doit  passer  par  chacun  d'eux. 

Le  tracé  une  fois  fait  de  cette  manière,  on  recherche  si  tous 
les  bateaux  pourront  passer  librement,  si  les  terrains  à  tra- 
verser sont  considérables,  s'il  n'y  a  pas  trop  de  déblais  d'un 
côté  et  trop  de  remblais  de  l'autre,  etc. 

Lorsque  l'on  est  forcé  de  traverser  des  terrains  perméables , 
il  y  a  deux  espèces  de  travaux  à  exécuter  : 

Lorsque  les  terrains  perméables  sont  composés  en  majorité 
de  gravier ,  on  y  fait  arriver  des  eaux  bourbeuses  ; 

Lorsque  les  terrains  sont  plus  perméables,  on  déblaie  le  sol 
à  une  profondeur  plus  grande  que  le  canal,  et  on  y  dépose  une 
couche  de  terre  argileuse  môlée  de  sable  de  5o  centimètres  à 
i  ."*5o  d'épaisseur ,  suivant  la  nature  du  terrain. 

Ces  corrois  en  glaise  présentent  l'inconvénient  de  se  fen- 
diller par  la  sécheresse  et  de  former  tôt  ou  tard  ce  qu'on  ap- 
pelle clés  renards;  c'est  pourquoi  depuis  quelque  temps  on  leur 
substitue  une  couche  de  béton  de  lo  à  xa  centimètres,  qui 
résiste  très-bien.  ' 

ARTICLE  HL 

CONSTRUCTION  DES  ECLUSES. 

Tontes  les  écluses  d'aujourd'hui  sont  à  sas  et  à  portes. 


3a8    '  tuoisucMC  piAtiK.  timft  rv. 

8  i".  —  rnsposmo!!. 

Une  écluse  à  sas  se  compose  de  trois  parties,  savoir  : 
L'écluse  d'amont, 
Le  sas, 

L'écluse  d'aval. 
On  distingue  dans  l'écluse  d'amont  {Jig.  44)  1^  parties  sui- 
vantes : 

a,  a,  murs  de  tête; 
b,b,  murs  de  bajoyers  i 
c,  c,  coulisses; 
dfdf  musoirs; 
e,  e,  enclaves; 

/,       chambre  des  portes  (t amont; 
^,g^  chardonnets ; 
h f  h,  portes  busquées; 
t,        buse. 
Les  murs  de  tête  sont  deux  murs  verticaux  et  transversaux 
destinés  à  fermer  la  portion  en  talus  du  canal. 

ties  murs  ile  bajoyers  sont  deux  murs  longitudinaux,  paral- 
lèles et  verticaux,  servant  à  maintenir  les  eaux  dans  l'espace 
compris  entre  eux  et  suffisant  seulement  pour  le  passage  d'no 
bateau.  Ils  sont  reliés  aux  murs  de  tête  par  les  musoirs  d,  d, 
ou  portion  de  murs  en  arc  de  cercle  destinés  à  éviter  la  con< 
traction  de  la  veine  fluide  j  comme  aussi  les  avaries  provenant 
des  chocs  des  bateaux. 

Les  coulisses  sont  destinées  à  recevoir  des  poutrelles  pour 
le  cas  ou  une  réparation  aux  portes  de  l'écluse  deviendrait 
nécessaire. 

Les  enclaves  sont  des  retraites  dans  les  murs  de  bajoyers, 
destinées  à  recevoir  les  portes  quand  elles  sont  ouvertes. 

Les  chardonnets  sont  les  pierres  sur  lesquelles  les  portes 
exercent  leur  poussée. 

Le  buse  est  la  portion  de  maçonnerie  qui  se  trouve  an  dnan- 
gement  de  niveau  et  supporte  une  partie  de  la  poussée  dei 
portes  quand  l'eau  les  charge. 

L'écluse  d'aval  possède  les  mêmes  parties  que  l'écluse  d'à* 
mont,  plus  les  murs  de  fuites  kk  qui  sont  un  peu  plus  longs  que 
les  murs  dp  bajoyers. 

Les  murs  de  tête  d'aval  sont  aussi  plus  longs  que  ceux  d'à 
mont,  par  suite  de  la  plus  grande  profondeur  du  bief. 
Soiait  ab  [fig,  4^]  la  demi>largeur  du  sas,  et  c  c<  répaisseni 


CoirSUtTTCTtOlf  DES  KCtOUSS.  339 

Au.  buse  à  la  clef ,  c  e^t-â-dire  6ntre  le  sas  et  le  point  de  con- 
tact des  portes.  On  faite  «/es  ^/^ab,  La  haateur  ef  du  buse 
au-dessus  du  fond  d'amont  varie  entre  25  et  3o  centimètres  pour 
les  écluses  au-dessous  de  8  mètres  de  large. 

Cette  partie  de  l'écluse  doit  être  construite  très-solidement , 
soit  en  pierres  de  taille ,  soit  en  bois ,  si  la  pierre  manque. 
L'appareil  du  buse  se  fait  de  la  manière  suivante  : 
Soit  o  {fig.  4^  )  le  centre  d'un  arc  de  cercle  tangent  aux 
portes  aux  points  de  contact  de  ces  dernières  avec  les  char- 
donnets.  On  divise  cet  ace  de  cercle  en  un  nombre  impair  de 
parties  égales ,  et  ou  mène  les  rayons  qui  forment  les  arêtes 
de  joints  des  voussoirs  dont  la  courbe  d'extrados  se  trouve  en 
dehors  des  portes  sur  le  fond  de  la  chambre  de  ces  dernières. 
Comme  il  n'est  pas  nécessaire  que  les  voussoirs  se  prolongent 
jùsquà  la  ligne  transversale  ^cc,  on  les  termine  de  ce  côté 
par  une  maçonnerie  en  pierres  de  taille. 

Quand  les  portes  se  ferment,  elles  frappent  sur  le  buse  ;  il 
résulte  des  chocs  qui  ont  lien  ainsi,  à  chaque  fermeture,  que  si 
la  porte  se  trouvait  en  contact  immédiat  avec  la  pierre ,  elle 
finirait  par  la  détruire  ;  pour  éviter  cela,  on  garnit  la  partie 
saillante  du  buse ,  du  côté  de  la  porte,  d'une  poutre  a  appelée 
faux  buse  {fig.  4?  )  >  fi«e  au  moyen  de  boulons  scellés  dans  la 
pierre  ;  de  plus  la  porte  se  trouve  à  i  o  cent,  au-dessus  du  fond. 
Les  portes  sont  maintenues  dans  les  chardonnets  de  la  ma- 
nière suivante  : 

A  la  partie  inférieure  des  chardonnets  (/^.  48)  est  une 
pierre  portant  une  crapaudine  sur  laquelle  porte  chaque  bat- 
tant de  la  porte  ^  soutenue  dans  la  partie  supérieure  par  un 
collier  fixé  au  chardonnet. 

Les  chardonnets  doivent  être  constrnits  en  pierres  de  pre- 
mière qualité. 

g  a.  —  éPAlSSEURS  DBS  MAÇONNERIES  POUR  R^ISTER  A  LA 
POUSSÉE  DES  EAUX. 

La  poussée  de  l'eau  contre  une  face  verticale  est  celle  d*un 
prisme  ayant  pour  section  un  triangle  rectangle  isocèle  abc 
[fig,  49)  ;  la  pression  sur  la  tranche  a  6  est  donc  : 

elle  s'exerce  au  tiers  de  la  hauteur,  à  partir  de  la  base. 
Ingénieur  Civil,  tome  2.  3o 


;Ko  TftetsiEirB  pakt».  livue  xv. 

Soit  X  rëpaiisenr  da  mar  résistant  i  cette  poussée ,  on  a 
IMNir  section  du  mur  :         H  x 
Soient  :  n  1a  densité  de  l'eau , 
n  cielle  du  mur. 

nh*     ^     h  „       X 

s  o  z 

En  gio4ciI»  Qft  fiût  xcs  V,  A  pour  les  murs  de  bajoyers; 
on  donne  de  6»  4  70  cefttimètres  de  largeur,  et  4o  centimètres 
depaisseor  aux  pîerfes.  c[ui  forment  le  courannement. 

S  1.  •*-  PRSSSXOfM  SUR  LES   PORTES. 

Soient  ad  {fig.  5o)  une  porte»  et  F  la  pression  sur  cette  porte. 

On  décompose  P  en  deux  forces  égales  et  parallèles  appli> 
qoées  aux  extrémités  a  et  d.  Ce  qui  a  lieu  pour  une  pression 
P  snr  l'un  des  battants  a  lieu  sur  l'autre.  H  résulte  de  là 
qa*en  </  on  a  deux  forces  concourantes,  dont  la  résultante  x 
s'obtient  en  posant  : 

d'où  î  «  =-  ■ 


de 

Les  deux  triangles  abc,ebd  sont  semblables»  ce  qui  donne  : 
db    _    ab 
de  ac 

FaifOBt  :  aa'  ^^  l^  largeur» 

6  c    ««»  /,  flèche, 
PXaft  PI 


il  tient  :  œ  < 


axK^'+ÎT* 


Cette  force  se  décompose  en  deux  autres  dirigées  snr  les 
murs  de  bajoyersen  ac  et  ac.  Soit^  une  de  ces  forces  égales, 
on  a  la  proportion  : 


OUVRAGU  ACCESSOIRE!  D'uN  CAKAL.  53 1 

et  enfio  :  y  «n  -.^— ^ 

preuion  sar  les  murs  de  bajôyers. 

§  4*  ^  CONSTRUCnOK  DBS  POKTES. 

Elles  se  composent  (fg.  5 1  )  d'un  châssis  en  pièces  de  bois 
ëquarries,  recouvertes  de  madriers.  De  distance  en  distance , 
sur  la  hautenr,  sont  des  entre-toises  horizontales  destinées  à 
consolider  la  charpente  et  les  madriers.  Du  point  a  an  point 
b  de  la  diagonale  sont  une  série  de  morceaux  de  bois  inter- 
calés dans  les  entre- toises  et  se  faisant  suite  les  uns  aux  autres, 
surmontés  d'une  seule  et  même  pièce,  régnant  sur  toute  leur 
longueur,  que  l'on  nomme  bracon.  A  la  partie  supërienre  est 
une  longue  poutre >  appelée  balancier ^  chargée  à  son  extré- 
mité A,  de  manière  à  faire  équilibre  au  poids  de  la  porte  et 
en  rendre  la  pression  sur  le  collier  moins  forte.  Tous  les  joints 
des  poutres  sont  maintenus  par  des  équerres  en  fer. 

La  crap;^udine  inférieure  se  construit  comme  l'indique  la 
figure  Sa. 

Depuis  quelques  années,  on  supprime  le  balancier.  Commo 
il  était  utile  à  la  manœuvre  des  portes,  on  l'a  remplacé  par 
un  appareil  à  engrenage,  comme  on  peut  le  voir  an  canal 
Saint-Martin. 

Les  ventelles  sout  les  petites  vannes  qu'on  lève  pour  dé- 
verser les  eaux  du  bief  supérieur  dans  le  bief  inférieur.  Elles 
sont  manœuvrées,  comme  nons  Savons  déjà  dit,  au  moyen 
d'une  crémaillère  à  engrenages. 

ARTICLE  IV. 

OUVRAGES  ACCESSOIRES. 

Les  constructions  accessoires  des  canaux  sont  : 
1*  les  prises  d'eau, 
a*  les  aqueducs  d'écoulement , 
3**  les  déversoirs, 
4®  les  ponts , 
5®  les  digues  de  barrage. 


,  —  PRISES   D  EAU. 

Duteslieu.à  l'endr 
taçe.  On  construit  un  pontceau  derrière  lequel  est  un  déver 


Les  prises  d'eau  ont  toutes  lieu,  à  l'endroit  du  bief  de  par« 

lever- 


332  TROISIÈME  PAATIE*    LIV&F.  IT. 

soir  donnant  au  canal  une  quantité  constante  d'eau  par  vingt- 
quatre  heures.  Cette  quantité  est  réglée  soit  par  des  Tannes 
placées  aux  digues  des  étangs  qui  servent  à  l'alimenter,  soit 
par  des  poutrelles  passant  dans  des  coulisses ,  quand  l'ali- 
mentation a  lieu  au  moyen  d'une  rivière. 

La  construction  de  ce  pontceau  se  fait  de  la  manière  sui- 
vante : 

A  est  la  rigole  qui  sert  à  alimenter  le  canal. 

A' A'  sont  deux  vannes  de  décharge  pour  le  trop  plein,  allant 
rejeter  les  eaux  de  la  rigole  dans  lès  fossés  du  canal. 

B  eàt  le  pontceau. 

C  est  le  Dief  de  partage. 

D  est  le  déversoir. 

g   3.    ->  AQUEDUCS. 

Lorsque  Ton  vent  réparer  un  canal ,  il  faut  quelquefois  pou- 
voir faire  écouler  par-dessous  les  eaux  qui  servent  à  Talimen- 
ter.  Cela  a  lieu  toutes  les  fois  que  le  canal  est  perpendiculaire 
au  lit  de  la  rivière  dont  on  a  interrompu  le  cours  pour  le 
canal.  Dans  ce  cas,  on  construit  ces  aqueducs  avec  murs  eu  re- 
tour, de  préférence  aux  murs  en  ailes ,  et  on  leur  donne  la 
forme  représentée  figures  53  et  54. 

A  est  le  canal  et  B  l'aqueduc  ;  on  laisse ,  entre  l'extrados  de 
la  voûte  et  le  fond  du  canal,  une  épaisseur  de  8  à  lo  centi- 
mètres ,  en  ayant  soin  de  recouvrir  la  voûte  d'une  couche  de 
béton  surmontée  d'une  couche  de  mortier  lissé. 

S  3.  —  DBVBRSOIJIS. 

Les  déversoirs  sont  des  ouvrages  destinés  à  retenir  les  eaux 
jusqu'à  un  certain  niveau,  au-delà  duquel  elles  s'écoulent. 

Les  premiers  déversoirs  ont  été  construits  comme  le  repré- 
sente la  figure  55  ;  mais  il»  furent  bientôt  détruits  par  les  af- 
fouillements  de  l'eau  à  la  partie  inférieure  d'aval.  On  les  a 
alors  remplacés  par  la  section  représentée  fg.  56.  On  a  aussi 
exécuté  les  déversoirs  à  siphon,  qui  avaient  l'avantage  de  pré- 
venir encore  mieux  les  affouillements  que  les  précédents,  mais 
dont  la  cQnstrnction  entraînait  certains  inconvénients. 

g  4-  —  POMTS. 

On  distingue  deux  espèces  d«  ponts  pour  les  canaux  : 
1*  lesponts^queducs; 
a«  les  ponts  de  passage. 


eUYBAGBS  ACCISSOIAES  d'uM  CANAL.  333 

lies  ponts-aqaeducs  s'emploient,  toutes  les  fois  qu'un  canal 
doit  passer  au-dessus  d'une  rivière  on  d*un  ravin  profond. 
Alors^  suivant  la  largeur  de  ces  ponts,  on  a  à  résoudre,  quant 
à  leur  construction,  toutes  les  difficultés  que  nous  avons  exa- 
minées lors  de  la  construction  de  ces  dernières. 

La  largeur  des  ponts^aqueducs  doit  être  telle  que  le  bateau 
circulant  dessus,  ne  déplace  pas  trop  vite  l'eau,  ce  qui  aurait 
pour  ioconvènient  de  détruire  les  berges  et  aussi  de  produire 
des  vibrations  très-nuisibles. 

Ou  nomme  ctinette,  la  portion  du  canal  supportée  parle 
pont. 

Outre  la  cnnette,  le  pont-aqueduc  doit  encore  contenir  un 
terre- plein  pour  les  chevaux,  et  un  garde-fou. 

La  plus  grande  difficulté  à  résoudre  dans  l'établissement 
des  ponts-aqueducs,  c est  d'empêcher  les  filtrations  qui  ont 
lieu  par  les  lézardes  qui  se  manifestent  toujours  lors  du  tas- 
sement dei  voûtes.  On  a  proposé  successivement  l'emploi  dA 
la  fonte  ou  du  mastic  de  bitume  pour  construire  les  cunettes  ; 
mais  la  fonte  serait  pire  peut-être  que  le  mortier,  et  le  mastic 
de  bitume  est  susceptible  de  se  fendiller.     ' 

Les  ponts  de  passage  sur  les  canaux  sont  de  deux  espèces  : 
Les  ponts  fixes, 
Les  ponts  mobiles. 
Les  ponts  fixes  se  fout  en  bois  ou  en  maçonnerie,  mais  de 
préférence  en  maçonnerie,  et  constituent  les  pontceaux  dont 
nous  avons  déjà  étudié  la  construction. 

Il  faut  avoir  soin,  pour  ces  ponts,  de  réserver  toujours  «i- 
dessous  un  chemin  de  hallage  de  i  à  a  mètres  pour  le  service 
de  la  navigation.  Rarement  on  les  fait  en  plein-cintre;  c'est 
presque  toujours  un  arc  de  cercle  dont  la  naissance  est  à  a 
mètres  au-dessus  du  chemin  de  hallage. 

Les  ponts  mobiles  s'emploient  toutes  les  fois  que  le  canal 
traverse   une  route  presque  au  niveau  du  terrain  naturel, 
comme  cela  a  lieu  au  canal  Saint-Martin,  à  Paris.  On  en  dis- 
tingue plusieurs  espèces,  savoir  : 
Les  ponts-levis. 
Les  ponts  tournants , 
Les  ponts  il  bascule» 
Les  ponts  roulants. 

Les  pont'levis  sont  ceux  dans  lesquels  le  tablier  se  lève  en 
toumaat  autour  de  l'un  de  ses  côtés  parallèles  au  canal  comme 
axe. 


334  TROISIÈME    PARTIE.  LIVRE  IV. 

Les  ponts  tournants  sont  ceux  qui  décrivent  un  quart  de 
cercle  autour  d'un  axe  situé  à  une  distance  du  mur  du  canal 
égale  à  la  moitié  de  leur  largeur^  de  manière  à  se  loger  tout 
entiers  sur  le  sol  pendant  le  passage  du  bateau. 

Les  ponts  à  bascule ^  comme  leur  nom  l'indique,  sont  des 
ponts-levis  à  deux  tabliers ,  de  poids  égaux ,  dont  l'un  est  sur 
le  canal  et  l'autre  sur  une  fosse. 

Les  ponts  roulants  sont  ceux  dont  le  taWier  est  allongé  en 
dehors  du  canal  d'une  quantité  suffisante  pour  pouvoir  porter 
en  entier  sur  des  rouleaux. 

De  ces  quatre  espèces  de  ponts,  deux  sont  presqae  généra- 
lement employées ,  ce  sont  : 

Les  pouts-levis  et  les  ponts  tournants;  aussi  ne  nous  occu- 
perons-nous que  de  la  construction  de  ces  ponts. 
1°    PontS'levis. 

Suivant  la  largeur  du  canal  à  traverser,  ils  sont  de  deux 
systèmes  : 

Ponts-levis  à  une  volée, 
Pont-levis  à  deux  volées. 

Dans  les  premiers,  le  tablier  est  d'une  seule  pièce  et  porte 
sur  les  deux  berges  opposées  du  canal. 

Dans  les  seconds ,  il  y  a  deux  demi-tabliers  qui  se  lèvent 
chacun  d'un  côté  et  viennent,  en  plans  inclinés,  se  réunir  sur 
le  milieu  du  canal. 

Quel  que  soit  celui  de  ces  deux  systèmes  que  l'on  adopte,  la 
construction  est  la  même. 

Le  tablier  se  compose  d'une  série  de  poutres  loneitudinales, 
par  rapport  à  la  route,  parallèles  et  reliées  entre  elles,  à  leurs 
extrémités,  par  des  moïses.  Ces  poutres  ou  longerons  sont  re- 
couverts de  madriers  4'une  épaisseur  de  o."o6  formant  plan- 
cher inférieur,  affleurant  les  moises  supérieures  ;  ce  tout  est 
recouvert  d'un  second  tablier  régnant  sur  toute  la  longueur, 
mais  ayant  les  joints  parallèles  à  ceux  du  plancher  inférieur, 
c'est-à-dire  transversaux. 

Les  figures  Sy,  58,  5g,  6o  représentent  un  pont-levis.  Les 
tourillons  du  tablier  sont  maintenus  par  les  montants  A,  au 
moyen  d'un  gond  k  charnière  {Jig,  58). 

On  appeWe  Jlèche f  la  pièce  CD.  On  la  charge,  en  C,d'un 
poids  suffisant  pour  que  la  levée  du  pont  n'exige  d  antre  travail 
que  celui  nécessaire  pour  vaincre  les  frottements. 

La  figure  6o  indique  la  manière  dont  est  maintenu  ans  tou- 
rillon après  le  chapeau. 


OUVRAGES  ACCESSOIRES  d'dN  CANAL.  335 

Pour  qne  le  système  soit  eu  équilibre  pendant  toate  la  ma- 
nœuvre ,  il  faut  que  : 

lO  Les  quatre  points  mnpq  forment  les  sommets  d'un  paral- 
lélogramme ; 

n^  la  ligne  CG  soit  parallèle  à  m  G',  G,  G*  étant  les  centres 
de  gravité  des  deux  systèmes, 

a°  Ponts  tournants. 

Quand  ils  sont  petits,  on  les  supporte  sur  un  seul  pivot. 
Quand  ils  sont  grands  on  les  supporte  sur  un  charriot  à  galets. 
Ces  pontSy  qui  sont  les  plus  fréquemment  employés,  peuvent 
se  construire  de  plusieurs  manières  différentes,  et  il  n'y  a  pas, 
pour  eux,  de  méthode  fixe  comme  pour  les  autres.  Les  char- 
riots  à  galets  sont  une  fort  bonne  chose ,  mais  ils  coûtent  cher 
et  se  détériorent  facilement  par  suite  de  l'impossibilité  dans 
laquelle  on  est  de  conserver  aux  galets  les  mêmes  dimensions, 
et  partant ,  de  les  faire  marcher  régulièrement. 

On  nomme  bascule,  la  portion  du  pont  située  entre  l'axe  de 
rotation  et  la  rive  intérieure;  on  lui  donne  ordinairement  les 
deux  tiers  de  la  volée,  ou  tablier  du  pont,  entre  l'axe  de  ro- 
tation et  la  rive  opposée. 

Pour  soutenir  la  volée,  on  élève  des  colonnes  sur  les  lon- 
gerons extérieurs  dans  le  plan  passant  par  l'axe  de  rotation, 
perpendiculairement  à  la  ligne  de  passage;  on  relie  ensuite  les 
parties  supérieures  de  ces  colonnes  aux  extrémités  longitudi- 
nales du  tablier,  au  moyen  de  hauts-bans  en  fer  forgé,  ce  qui 
forme  deux  tiiangles  adjacents. 

Cette  disposition,  employée  sur  le  canal  Saint-Martin,  est 
bonne  pour  des  largeurs  qui  ne  dépassent  pas  5  mètres. 

Les  longerons ,  disposés  sur  trois  étages,  sont  assemblés 
au  moyen  de  triples  moises  dent  les  boulons  sont  passés  en 
dehors,  afin  de  ne  pas  affaiblir  les  pièces  qu'elles  relient;  elles 
sont  de  plus  entaillées  légèrement  aux  points  de  contact,  ainsi 
que  les  longerons,  pour  que  le  tablier  ne  prenne  aucun  mou- 
vement. 

Dans  les  ponts  tournants ,  il  faut,  pour  qu'un  bateau  puisse 
passer  à  l'aise,  que  la  demi-largeur  du  pont  soit  moindre  que 
la  distance  du  pivot  au  mur  du  canal  adjacent,  cela,  afin  qne, 
le  pont  étant  ouvert,  il  n'y  ait  point  de  saillie  autre  que  celle 
du  mur. 

La  position  du  pivot,  par  rapport  à  l'axe  de  passage  du 
pont^  n'est  pas  constante. 


336  TAOISIEMB  PARTIE.  LIYAB  IV. 

Dans  le  cas  précédent ,  elle  est  sar  cet  axe  même,  à  nne  dis- 
tance de  la  rive  plus  grande  que  la  demi-largear  du  pont. 

Dans  d'autres  cas ,  elle  est  sur  le  bord  du  tablier,  et  alors  il 
n'y  a  pins  qu  un  quart  de  charriot  sons  la  bascule ,  portaat 
sur  une  demi-circonférence  placée  sur  le  sol.  Cette  disposition 
existe  au  pont  tournant  de  la  Villette. 

Les  figures  6i  et  6a  {PL  XXIII)  représentent  les  deux  po- 
sitions de  l'axe  de  rotation  A. 

I    5.    —   ALIMENTATION    DIS   CANAUX. 

Lorsque  Ton  construit  un  canal,  il  est  souvent  nécessaire 
d'aller  chercher  les  eaux  d'alimentation  en  un  point  éloigné 
du  bief  de  partage.  Alors,  pour  amener  ces  eaux,  on  con- 
struit une  rigole  dont  on  calcule  la  section  et  la  pente. 

Si ,  par  exemple ,  les  eaux  que  l'on  va  chercher  appartien- 
nent à  une  rivière,  il  faut  choisir  le  point  de  prise  d'eau  dans 
cette  dernière,  de  manière  que  la  rigole  ait  une  pente  suffi- 
sante pour  l'écoulement  convenable  des  eaux  dans  le  canal ,  ce 
qui  s'obtient  en  faisant  un  nivellement.  11  faut,  en  outre ,  et 
cest  le  principal,  prendre  pour  direction  de  la  rigole,  le  ter- 
rain dans  lequel  les  déblais  sont  éeaux  aux  remblais. 

Il  existe  en  France  beaucoup  de  localités  où  les  biefs  de  par- 
tage sont  si  élevés ,  que  l'alimentation  du  canal  par  les  cours 
d'eau  voisins  est  insuffisante ,  ces  derniers  étant  d'autant  plos 
faibles  qu'ils  sont  plus  élevés  aussi.  Alors  on  fait  des  approvi- 
sionnements  ;  on  barre  les  vallées  dans  lesquelles  passent  les 
eaux  que  l'on  veut  recueillir  et  on  les  convertit  ainsi  en  étangs 
plos  on  moins  vastes. 

Le  bief  de  partage  du  canal  du  Centre  offre  on  exemple  re- 
marquable de  ce  genre  d'alimentation.  Outre  une  petite  ri- 
vière qui  le  longe  sur  toute  son  étendue  et  dont  les  eanx  sont 
retenues  pour  l'alimentation  du  canal,  il  y  a  dans  les  environs, 
jusqu'à  une  lieue  et  demie  de  distance ,  des  étangs  artificiels 
dont  les  rigoles  viennent  se  réunir  eu  un  même  point  du  bief 
de  partage;  l'un  d'eax,  l'étang  de  Torcy,est  d'une  dimension 
remarquable. 

Pour  barrer  une  vallée  dont  on  vent  recueillir  les  eaux,  on 
fait  une  digue  dont  la  partie  inférieure  est  pins  haute  que  le 
niveau  de  l'eau  dans  le  canal ,  afin  qu'on  paisse  non-seule- 
ment  vider  l'étang  tout  entier,  mais  encore  donner  une  pente 
suffisante  à  l'écoulement  de  l'eau.  On  a  soin,  en  outre,  de  con- 
'^-•lire  cette  digue  dans  la  partie  de  la  vallée  qui  offre  le  moins 
?;ettr  pour  le  mur  de  soutennement. 


•  DVRAGES  ACCESSOIRES  d'uN  CANAL.  337 

Il  y  a  plusieurs  manières  de  construire  les  digues  : 
I»  En  terre  seule  (fîg.  63,  PL  XXIII),  et  alors  on  fait  : 
GB  ==  A 
EF  =  0,3  h 
AB  =  2,5  k 
CD  ==  1,8  h 
Ce  genre  de  digue  a  Tinconvéoient  de  filtm*  le«  eaux  et 
d'en  perdre  beaucoup. 

3^  Pour  remédier  aux  fiitratioas,  on  a  fait  des  dignes  en 
terre  de  mêmes  dimensions,  mais  garnies  intérieurement  d'un 
corroi  en  terre  pétrie  et  pilonnée  par  couches  suocessiTes.  Ce 
corro»  a  les  dimensions  proportionnelles  suivantes  : 
h'  »  0,80  h 

rr  »  */«  EF 

A'B  «=  CD'  «  Vî  A' 
3«  Lorsqu'il  y  a  une  grande  hauteur  d'eau  à  soutenir,  il 
arrÎTe  que  dans  les  grands  coups  de  veut ,  la  masse  d'eau  os- 
cille et  tend  à  détruire  la  digue. 

Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  on  a  revêtu  le  talus 
d'un  perré  du  côté  de  la  retenue.  Mais  les  vagues,  en  battant 
sur  le  perré,  ont  fini  par  délayer  les  terres  en-dessous  et  les 
entraîner,  ce  qui  a  détruit  le  perré. 

4^  Alors,  pour  éviter  l'inconvénient  des  perrés  d'une  seule 
masse  solidaire  sur  toute  la  hauteur,  on  a  construit  des  per- 
rés à  redent  {fig.  64). 

S^  Enfin,  dans  ces  derniers  temps ,  on  a  adopté  la  disposi- 
tion représentée  fg.  65 ,  dans  laquelle  le  perré  à  redent  est 
remplacé  par  une  série  de  petits  murs  étages  et  reliés  entre 
eux  par  un  pavé. 

&*  Lorsque  la  hauteur  des  eaux  dépasse  1 3  mètres ,  il  est 
impossible  de  faire  les  digues  en  terre,  et  alors  il  faut  les  faire 
en  maçonnerie,  ^it  par  moitié,  comme  daûs  la  figure  66,  soit 
en  totalité,  comme  dans  la  figure  67. 
Dans  le  premier  cas,  on  a  : 
BD=A 
CD  =  0,3  h 
ABs=o,45/^ 
Dans  le  second  cas  on  a  : 

AB  =  0,5  h 
CD  =  0,33  A 
EF  =  2  mètres. 
Les  deux  murs  sont  en  talus. 


338  TROISlàMB  PARTIE.  LIT&E  IT. 

Las  digues ,  quel  que  soit  leur  mode  d'exécution ,  sont  mu- 
nies des  constructions  accessoires  suivantes,  savoir  : 
Un  déversoir , 
Une  bonde  de  fond. 

Le  déversoir  est  indispensable  pour  empêcher  les  eaux  de 
s'élever  indéfiniment  dans  l'étang,  et  se  construit  de  la  manière 
représentée  fig.  SB.  Il  est  composé  d'une  série  de  banquettes 
hautes  de  4  mètres  et  recevant  successivement  les  eaux  de  la 
banquette  supérieure  dans  un  refouillement  dont  le  but  est  de 
faire  fsiire  matelas  à  l'eau  qui  y  séjourne,  quand  celle  du 
dessus  se  déverse. 

La  bonde  de  fond  s'emploie  tant  pour  donner  de  l'eau  au  canal, 
au  fur  et  à  mesure^des  besoins,  que  pour  vider  l'étang.  Elle  se 
compose  d'un  puits  pratiqué  dans  la  digue  et  venant  commu- 
niquer avec  une  galerie  en  maçonnerie  pratiquée  à  la  partie 
inférieure ,  et  formant  la  tête  de  la  rigole.  Cette  galerie,  de  60 
centimètres  de  large  et  voûtée ,  a  une  hauteur  qui  varie  entre 
90  centimètres  et  1  ."So.  Elle  est  fermée  par  une  vanne  dont 
la  queue  est  dans  le  puits  et  s'élève  jusqu'en  haut  de  la  digue, 
où  elle  se  manœuvre  au  moyeu  d'un  cric.  Cette  vanne  ne 
ferme  pas  complètement  la  galerie, ce  qui  rendrait  sa  ma- 
nœuvre trop  dure  ;  une  partie  est  fermée  par  une  paroi  fixe 
[fy-  69  ). 

ARTICLE  V. 

HAVIGATION  SUR  LES  RIVIÈRES. 

Il  n*est  pas  une  rivière  qui  n'oppose  quelque  obstacle  à  la 
navigation.  Celui  de  tous  qui  se  présente  le  plus  fréquemment 
sur  les  rivières  navigables,  c'est  l'abaissement  du  niveau  des 
eaux.  Pour  y  remédier,  il  n'y  a  d'autre  moyen  que  de  canali- 
ser la  rivière  elle-même,  comme  cela  a  eu  lieu  pour  l'Oise,  et 
serait  si  avantageux  pour  U  Seine;  si  les  dépenses  à  faire  n'é- 
taient pas  aussi  considérabMi. qu'elles  le  sont. 

La  canalisation  des  rivières  navigables  consiste  dans  l'éta- 
blissement d'écluses  à  déversoir  de  distance  en  distance,  aui 
points  du  lit  lès  plus  élevés,  le  barrage  ayant  l'avantage  d'éle- 
ver le  niveau  des  eaux  en  ces  endroits. 

Le  meilleur  système  d'écluses  pour  les  rivières  canalisées  est 
celui  des  écluses  à  sas  placé  sur  le  bord  de  la  rivière  entre  U 
rive  et  le  barrage  à  déversoir  AB  {Jig.'jo).  Ce  dernier  se  troo- 
vant  en  amont  de  l'écluse,  l'eau  ne  presse  contre  le  mur  AC 
que  quand  le  sas  est  plein. 


KAVtdAtloif  iuH  tti  RtriàiLtâ.  339 

Pour  cottstrnire  une  écluse  à  déversoir,  on  commence  par 
l'écluse.  A  cet  effet,  on  établit  un  bâtardeau  autour  de  l'en- 
droit où  elle  sera  placée  ;  ce  bâtardeau  est  analogue  à  ceux 
employés  ponr  la  fondation  des  piles  des  ponts. 

Suivant  la  vitesse  de  l'eau  et  la  nature  du  terrain ,  on  en- 
fonce plus  ou  moins  les  pieux,  et  fonde  à  sec  ou  sur  béton. 

I/es  écluses  pouvant  être  submergées  par  les  hautes  eaux , 
on  a  soin ,  quand  une  forte  crue  arrive ,  d'ouvrir  les  portes  et 
de  les  fixer  dans  leurs  enclaves,  afin  que  les  eaux  s'écoulent  li- 
brement et  ne  produisent  pas  d'envasement. 

En  général,  les  écluses  en  rivières  n'ont  par  de  murs  de  chute; 
on  fait  des  cannelures  dans  les  buses,  et  les  portes  sont  munies 
de  vannes  qui  ferment  ces  cannelures.  De  cette  manière,  le 
gravier,  charrié  par  l'eau,  est  entraîné  quand  on  ouvre  la 
vanne,  ce  qui  permet  à  la  porte  de  s'ouvrir  facilement. 

Les  barrages  se  font  de  plusieurs  manières ,  savoir  : 

!<>  En  maçonnerie,  ils  sont  à  parois  verticales  comme  celui 
que  nous  avons  représenté/^.  55,  ou  à  parois  inclinées, 
comme  celui  représenté  fig.  56. 

1^  Lorsque  la  rivière  est  sujette  à  de  fortes  crues  d'eaux,  si 
Ton  yeut  éviter  l'inondation  des  berges,  on  constmit  le  bar- 
rage représenté  fig,  7 1  : 

AB  est  la  face  en  amont, 
CD  est  la  face  en  aval. 

Il  se  compose  d'une  série  de  piles  en  maçonnerie,  munies  de 
coulisses  dans  lesquelles  sont  des  vannes  ou  des  poutrelles  ; 
lorsque  la  crue  arrive,  on  soulève  les  vannes  ou  lève  les  pou- 
trelles^.et  l'eau  passe  dessons. 

Il  faut,  pour  ces  barrages,  que  l'intervalle  entre  les  piles 
soit  pins  large  qu'un  bateau. 

H  existe,  du  reste,  un  grand  nombre  de  fermetures  des  riviè- 
res ponr  les  crues  instantanées  ;  ces  diverses  fermetures  sont 
comprises  sous  la  dénomination  générale  de  barrages  mobiles. 

Quand  les  barrages  sont  submersibles,  c'est-à-dire  suscep- 
tibles d'être  couverts  par  les  eaux ,  on  fait  au-dessus  une  petite 
passerelle  ponr  les  hommes  chargés  de  la  manœuvre  des 
rannes. 


LITRE  T. 


GOMDUITËS  D'EAU  DANS  LES  TILLES. 

Pour  établir  des  conduites  d'eau  dans  les  Tilles,  oa  coin- 
mence  par  amener  Teau  à  une  hauteur  suffisante  pour  domi- 
ner les  points  où  elle  doit  être  déversée;  de  plus,  on  déter- 
mine la  quantité  d'éau  qui  doit  être  dépensée.  On  oonsamme 
généralement  en  France  «  dans  les  villes,  un  pouce  de  fontar- 
nier  par  mille  habitants,  dans  vingt-quatre  heures. 

Le  pouce  de  fontainier  est  la  quantité  d'eau  qui  s'écoule  par 
un  orifice  circulaire  de  un  pouce  (27  millim.)  de  diamètre  sous 
une  charge  moyenne  de  7  lignes(i6  miilim.},  c'est-à-dire,  une 
hauteur  du  niveau  au-dessus  du  centre  de  l'orifice  égale  â  7  li- 
gnes (16  millim.). 

Il  s'écoule  ainsi  ig.n'C'ïpSS  d'eau  par  vingt-quatre  heures , 
d'où  ou  conclut  qu'un  habitant  consomme,  par  vingt-quatre 
heures,  19  litres  d'eau ,  en  moyenne. 

En  Angleterre ,  la  consommation  de  l'eau  s'élève  jusqu'à  90 
litres  par  habitant  et  par  jour. 

Connaissant  la  quantité  d'eau  que  l'on  a  à  distribuer,  il 
faut  savoir  si  la  source  à  laquelle  on  puise  est  capable  de  la 
produire. 

Pour  cela  on  procède  au  jaugeage. 

§  l*'.   —  JAUGEAGE  d'une  PETITB  SOUECE. 

On  fait  arriver  les  eaux  dans  un  bassin ,  sans  avoir  égard  au 
niveau.  On  perce  autour  de  ce  bassin  une  série  de  trous  égaux 
et  tous  à  la  même  hauteur.  On  reçoit  l'eau  qui  s'écoule  de  l'an 
d'eux  pendant  un  temps  déterminé;  on  réitère  plusieurs  fois 
la  même  opération,  et  dans  différentes  saisons,  puis  on  prend 
le  résultat  moyen  obtenu  par  l'écoulement  de  l'eau  par  cet 
orifice.  S'il  donne  n  litres  d'eau  par  seconde,  et  s'il  y  a  p  trous, 
pn  est  le  nombre  de  litres  d'eau  donnés  par  la  source  par  se- 
conde. 

Le  nombre  et  la  grandeur  des  trous  doivent  être  tels  que 
l'eau  qui  s'écoule  par  eux  soit  d'un  volume  au  moins  égali  ce> 
lui  de  l'eau  qui  s'écoule  de  la  source.  Généralement  il  vaut 
mieux  les  faire  plus  grands. 


C05DUtTSS  DSAir  OAlfS  US  VILLES.  34k 

8  a.  —    JAUGEAGE  d'uWE    SOURCE    MOTENNE. 

On  barre  le  cours  d'eau,  si  c'est  un  ruisseau.  On  pratiaue 

r^^«>  /  r-    _-      m    ^w¥*>  i î^_   !•      t       i  .   *\         *■ 


connaissant  la  hauteur  du  niveau  au-dessus  de  cette  fente  et 
sa  section,  on  a  théoriquement  (Jig.  ^3  )  : 

ac  xsz  l 

de  s=s  H  charge  génératrice 

Q    3t=  volume 

V    ta»  vitesse. 

Si  H  et  A  (^9.  74)  représentent  les  haotears  des  arélet 
horixootales  de  Torifice ,  on  a  la  formole  pratique  : 

Un  autre  mode  de  jaugeage  consiste  à  régulariser  le  cours 
d'eau  sur  une  étendue  sumsante,  de  manière  qu'il  ait  partout 
sensiblement  même  section;  sur  3o  mètres  de  long  par  exem- 
ple. On  mesure  la  vitesse  à  la  surface  au  moyen  d'un  flotteur. 

La  vitesse  à  la  surface  étant  connue ,  on  la  multiplie  par 
0,8  et  on  a  la  vitesse  moyenne. 

La  section  multipliée  par  la  vitesse  dans  une  seconde  de 
temps,  donne  le  volume  écoulé  par  seconde. 

8  3.  —  AQUEDUC. 

Pour  amener  l'eau  jusqu'au  point  où  elle  est  puisée  et  élevée 
dans  le  réservoir,  il  faut  établir  un  canal  ou  un  aqueduc  sou- 
terrain. 

Appelons  R  le  rapport  entre  la  section  d'écoulement  S  et  le 
périâkètre  de  cette  section  P  {fig-jb),  on  a  : 

S 
d'où:  ^"""T" 

Ingénieur  Cwily  tome  3.  3i 


34^  TROIiUMÊ  PABTn.  LITM  m 

Or,  on  a  trouvé  par  expérience  : 

R I  »  0.000034*65  y  -f.  0.000365543  V  * 

H 

I  étant  la  pente j,  ccst-à-dirc    -- — ,  le  quotient  delahau- 

Li 

teur  par  la  longueur.  ^ 

On  se  donne  V  et  R  quaudon  sait  la  quantité  d'eaa  à  écou- 
ler ,  et  on  en  tii^  I. 

Il  faut  faire  en  sorte  que  ce  canal  soit  le  moins  long  pos- 
sible. 

Il  faut  empéclier  les  eaux  pluviales  de  venir  se  mêler  aux 
eaux  de  l'aqueduc  s'il  est  souterrain. 

L'aqueduc  d'Arcueil  a  i  ."8o  de  haut,  o.*5o-f-o."5o  de  large, 
moitié  pour  l'eau,  moitié  pour  les  hommes. 

Un  autre  aqueduc  {fig,  76)  a  les  dimensions  suivantes  : 
AB«i."4o,  CD«o»5o,BD«xi.»5o,EF=a." 

Si  l'on  emploie  des  conduites  en  tuyaux ,  on  dispose  les  joints 
des  tuyaux  qui  sout  à  même  la  rivière,  comme  le  représente 
la  figure  77. 

De  cette  manière,  les  deux  portions  de  sphères  peuvent  se 
moavoir  l'une  dans  l'autre,  et  les  tuyaux,  par  là  ,  suivre  les 
inclinaisons  du  lit  de  la  rivière. 

§  4.  _  ÉLÉVATION  Dl  L*IAU. 

Ppur  élever  l'eau ,  on  se  sert  de  pompes  aspirantes  maes  par 
une  machine  à  vajieur,  une  roue  hydraulique,  ou  des  che- 
vaux, suivant  l'économie  que  présente  chaque  système,  et  la 
quantité  d'eau  à  élever. 

On  peut  amener  l'eau  à  la  pompe  de  deux  manières  : 
i<>  En  étendant  le  tuyau  d'aspiration  jusqu'à  la  rivière. 
2^  En  faisant  un  aqueduc  comme  nous  avons  dit  plus  haut* 
Le  premier  de  ces  moyens  doit  être  rejeté  dans  tous  les  cas» 
Soient  h  la  hauteur  du  réservoir  ; 

Q  le  poids  de  Teau  à  élever  par  seconde  ; 
Q  A  est  égal  au  nombre  de  kilogrammètres  à  produire. 

qh 

D'où  :     — r —  ==  n  chevaux  vapeur,  théoriquement.  Pra- 

75 


tîquement,  le  travail  à  dépenser  est  plus  considérable,  c 

on  peut  le  voir  à  l'article  qui  traite  des  pompes  (Mécanique). 


CONOVrTBS  d'EÀV  D1H8  LES  TILLM.  343 

Les  frottements  dans  les  conduites  sont  très-forts. 

Toutes  les  fois  ou'il  y  a  un  coude  dans  la  conduite,  il  se  pro- 
duit un  choc  qui  fait  perdre  à  l'eau  une  quantité  considérable 
de  vitesse. 

$  5.   —  RÉSERVOIR  ET  CONDUITES. 

La  consommation  de  l'eau  étant  variable,  il  faut  toujours 
avoir  un  réservoir. 

Les  dimensions  du  réservoir  doivent  être  telles  qu'il  puisse 
contenir  la  quantité  d'eau  nécessaire  à  l'alimentation  de  la 
ville  pendant  vingt-quatre  heures.  On  en  fait  de  plus  grands. 

Les  eaux  sorties  du  réservoir  sont  portées  dans  la  ville  par 
des  conduites. 

Il  y  a  une  conduite  principale  à  laquelle  s'adaptent  des 
conduites  de  plus  petit  diamètre,  lesquelles  servent  de  con> 
duites  principales  pour  d'autres,  et  ainsi  de  suite,  comme  les 
branches  d'un  arbre.  Les  conduites  d'où  sort  l'eau  se  nomment 
branchements. 

Quand  on  a  établi  un  aqueduc  au  lieu  de  conduite  princi- 
pale, la  charge  d'écoulement  est  la  même  dans  tout  l'aqueduc , 
ce  qui  est  un  avantage. 

§  6.  —  CALCOL  DES  SECTIONS   DBS   CONDUITES. 

La  conduite  principale  conserve  le  même  diamètre  dans 

toute  son  étendue. 

L'expérience  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Pour  une  conduite  recevant  de  l'eau  d'un  réservoir  par  une 

extrémité,  et  la  perdant  par  l'autre,  en  totalité  : 

V4  T>J  «  0,0000175314  V  +  0,000. 348559  V« 
D  as  diamètre  ; 

j  mx  inclinaison  par  mètre  »— ; 

V  Bsa  vitesse  d'écoulement  ; 
h  csa  hauteur  ; 
b  ES  base. 
En  résolvant  par  rapport  à  V,  on  arrive  à  : 

C  étant  nn  coefficient  variable. 


344  TRoisiBMB  PlETiB.   LIVRE  V. 

Cette  formule  est  plus  exacte  que  la  précédente.Oa  a  trouvé  : 
Poar  V  «  0,0B  par  "  C  ==  49,17 

0,tO «1,93 

0,20 23,97 

0,50 24,83 

0,40 25,26 

0,50 25,56 

1,00 26,18 

2,00 26.47 

00 26,48 

Quand  V  est  iaconnu,  on  met  C  =  a5,26,  et  on  calcule  V 
correspondant;  alors,  on  obtient  une  autre  valeur  pour  G,  et 
ainsi  de  suite. 

Supposons,  par  exemple,  que  Ton  connaisse  Q  etj,  et  qu'on 
demande  V  et  D  : 

on  a  :    -^ C  y^j  D  ==  Q;  on  lire  de  là  U  valeur  de 

4 

D,  et  on  a  par  la  formule  :  

Or,  Yolci  ee  que  Ton  fait  pour  le  ¥olama  d'eau  à  déponier  : 
Q  =  volume. 

ttC 


d'où  :  Q  ==  -^ —  y]W=-  C  ^/j  ïfi 

4 

ri 

On  a  calculé  à  part  C  »=  -^ —  »  d'après  les  yalean  deC 
4 

ci-dessus ,  et  on  a  trouTë  : 

Pour  V  «=  0,05  .    .    .     .    C  «=15,06 

0,10 47,22 

0,20 18,83 

0,30 19,50 

0,40 19,84 

0,50 20,07 

1,00 20,56 

2,00 ao,70 

00 ai,04 


«  CONDUITES  O*BA0  DANS  LES  VILLES.  34 S 

Ofl  peol  mettre  la  formule  soas  la  forme  : 


■»J- 

Ayant  la  formule  :    D  »  r     --= — 

comme  on  eonnatt  Q  el^',  il  faut  se  donner  C^ 
Par  ciemple  C»  30,07  donoerait  Y  c»0.m50. 
Or  si ,  ayant  ealealé  D,  et  de  là  Y,  par  la  formule  Y  •»  C 

J/y  D  =  25,56  j/y  D,  on  tronie  pour  Y  une  valeur  pins 
grande  on  plus  petite  que  0.1^50,  il  s'ensuit  que  Ton  a  pris 
G  et  G'  trop  grands  ou  trop  petits. 

Nova  avons  dit  que  y  «mil  l'inclinaison ,  e'est*à-dire  .~~. 

6 

Proposons-nous  de  trouver  quelle  sera  la  charge  qui  pro- 
duira réconlement  au  point  a  (fiff.  78). 

Appelons  cette  charge  /t*. 

il  est  plus  petit  que  h,  La  perte  de  charge  au  point  a  est 
A  —  A'. 

^o  point  a,  si  l'eau  tombe  par  sa  gravité  : 

Y«ikJ^2flfA' 

k  étant  Je  coefficient  de  contraction  eC  de  fit>tteracnt.  de  la 
veine  fluide  au  sortir  de  l'orifice. 

On  a,  dans  le  tuyau,  au  môme  point  a  ; 

Y«=Gf//D^ 

d'où:  GVD  =  **2^*' 

ei:     A' «-----  -- — ,  et  coraroc/*«  — .,  h'  —  -77- 

D 


2^6 
Théoriquement,  il  faudrait  h'  ==  h, 
G*         D 


**       tgh 


est  la  Qoefficiant  variahlQ  fuîTint  D,  fr  >  G. 


346  TROISIÈME  PARTIE.  LIVRE  V. 

U  est  inutile  de  calculer  /»'  pour  les  tuyaux. 
Voici  le  cas  général  [fig.  79)  : 

Un  réserToir  d'eau  a,  pour  hauteur  génératrice  de  Técou- 
lement,  H  au  point  a.  L'eau  passe  par  une  première  con- 

daitea&  »  L  dont  rinclinaison  est  -—,  et  ensuite  par  une 

seconde  conduite  6  c  =  L'  dont  Tinclinaison  est  — • ,  pour, 

de  là,  s'èloTer  à  une  hauteur  H'  connue. 

On  demande  les  diamètres  des  tuyaux  L  et  L'. 

Pour  cela,  soit  h  la  hauteur  génératrice  ineonnae  qui  pro- 
duit l'écoulement  dans  le  tuyau  L'. 

Cette  hauteur  h  est  celle  où  s'élèverait  l'eau  dans  la  colonne 
h  pendant  son  écoulement  dans  les  tuyaux,  hauteur  qui  serait 
égale  à  H  +  «^»  s'^*  Y  ^^^^^  repos. 

Imaginons  un  tuyau  qui  partirait  de  a  pour  aller  en  b\ 
ignorant  d'ailleurs  si  6'  et  plus  bas  que  a ,  on  a  : 

Mais  j  =  — ~-r «  o'o" 


donci  ^       ^    r  ^^ 

Equation  à  deux  variables,  qui,  pour  A=oH-f-«  donne 
D  =  00  ;  ce  qui  prouve  de  suite  qu'il  n'y  a  que  sur  un  plan 
que  l'eau  ira  de  a  en  b\  Mais  pour  A  =  H  +  ss,  Q  =  o. 

Le  parti  pratique  que  l'on  peut  tirer  de  cela  est  que  plus 
D  sera  grand,  plus  la  charge  au  point  b  sera  grande.  Allons 
plus  loin  : 

Il  y  a  écoulement  de  6  en  c;  si,  comme  plus  haut,  nous 
supposons  un  tuyau  de  6'  en  c,  nous  aurons  : 


Donc  maintenant  deux  équations  à  trois  inconnues  D}D*\  fc* 
De  même  ici,  pour  A  ;>»  H'  -1.  ;;,        d'  =  00  ; 

Q=»o. 


CONDUITES   d'sAU  DANS  LES  VILLES.  34^ 

Mais  h  décroît  à  mesure  que  D' augmente,  c'est-à-dire  que 
pluft  le  diamètre  est  grand ,  moins  la  charge  génératrice  a 
besoin  de  l'être* 

Combinant  ces  deux  équations  : 


^r,^w^l+lL-lL 


d'où  :        Q»(L'>'D»+L»'D'5)«C'»D5D'«(2'+2-H'+H) 
équation  symétrique  par  rapport  à  D  et  D*.  On  en  tire  : 


D5«. 


C'8(a'+«  — H'  +  H)—    '^ 


D/5 


Pins  D'  augmente,  pins  D  diminue,  ce  que  nous  savons 
déjà  par  les  remarques  suivantes  : 

Plus  D  augmente,  plus  h  augmente. 

Plus  h  augmente,  plus  D'  diminue. 

Donc,  plus  D  augmente ,  plus  D'  diminue. 

Comme  ces  deux  diamètres  ont  des  avantages  qui  se  détrui- 
sent sans  cesse,  feisons-les  égaux  entre  eux,  ce  qui  est  avan- 
tageux en  pratique  : 

Q«DS(L»»  +  L"')==C'»D*o(s'  +  «  — H'  +  H) 
d'où  : 


§   7.  —  APPLICATION. 

Un  réservoir  {/ig.  80)  est  chargé  de  fournir  de  l'eau  à  des 
branchements /c,  gd^  /ie,par  une  conduite  principale  bcde. 

Nous  supposons  qu'aux  points/,^,  /i,  il  faille  que  l'eau  s'élève 
de  H  ',  H"  et  H"',  afin  de  bien  ressembler  au  cas  précédent. 


el{ 


r- 

H  +  *- 

~h 

-  D> 

w      — 

L 

y 

*  +  »- 

H' 

-  .i* 

'^     1 

y 

*  +  »'- 

-k' 

-  nu 

'^              V 

S» 


cl: 


J^g  TftOUliMB  PARTIE.  LITM  ▼ 

Oaa: 

1.    .    .    .    .    Q-C 

Pour  cUaqu*  drax  équations,  il  y  a  trois  inconn«es  A, 
D,rf. 

L'inconnue  A  peut  être  éliminée  comme  précédemment ,  et 
an  lieu  de  six  éqoations  à  neuf  inconnues,  il  n'y  aura  plus  qoe 
trois  équations  à  six  inconnues. 

Nous  n'aurons  pas,  comme  dans  le  cas  précédent, des  valean 
symétriques  pour  D  et  </,  parce  que  9  n'est  pas  égal  à  Q. 

D'autre  part,  pour  la  grande  conduite,  on  n'aura  pas  noa 
plus  des  valeurs  symétriques  pour  D  et  D*,  car  Q  —  7  n'est  pas 
égal  à  Q. 

Le  volume  de  l'eau  se  trouvant,  en  général,  au  numérateur 
de  la  valeur  du  diamètre,  il  s'ensuit  que,  quand  ce  volume 
diminue,  le  diamètre  diminue.  Mais  comme  trois  inconnues 
sont  arbitraires,  faisons  les  différents  diamètres  D,  D',  D",  de 
la  grande  conduite,  égaux  entre  eux,  les  valeurs  des  petits 
diamètres  seront  dépendantes  d'un  seul,  et,  d'à  près  oe  que  noas 
avons  dit  plus  haut  :  quand  l'un  augmente,  l'autre  dimioae, 
il  n  y  a  point  de  pertes  (peu  importe  le  que  les  valeurs  soient 
symétriques,  parce  que  Tnn  des  diamètres  est  toujours  an 
dénominateor),  nous  aoroos  trois  équations  à  quatte  ia* 


CONDUITES  p'EAIÏ  DAN«  I^S  VILLES.  349 

N0114  cboisiroQ$  Dp  et  nous  en  déduirons  d,d\  d". 

Pour  obtenir  des  valeurs  réelles  de  d,  d\  d*',  nous  pouvons , 
sans  être  obligé  de  réduire  les  six  équations  à  trois,  déterminer 
quelle  est  la  valeur  minima  de  D^  d'après  l'équation  : 


,^c.//H+*-r 


D» 


laquelle  a  lieu  pour  le  tuyau  par  où  s'écoule  la  plus  grande 
quantité  d'eau,  c'est-à-dire  le  premier. 

Cette  valeur  minima  doit  être  plus  grande  que  celle  que 
Ton  obtiendrait  |)onr  D^  en  faisant  hs^o. 

h  =  H-\-z  donne  O'^  =■  oo, 
done  D  est  comprii  eairo  qo  et  • 

Cette  valeur  de  D  étant  la  plus  grande,  satisfera  aux  autres 
tuyaux.  Elle  est  au  gré  de  l'ingénieur. 

Il  n'y  a  plus  qu'à  déterminer  G',  que  l'on  suppose  connu. 

Prenens  C  «  49,84 

Alors       V  î=    0,40,  et  C  è==  25,2  6 

Maïs        V=  25,26/70" (I) 

j  étant  l'inclinaSson  du  tuyau  dans  lequel  on  opère. 

Ce  qui  fait  conclure  de  suite  que  G'  n'est  pas  le  même  pour 
les  différents  tuyaux. 

j  et  D  sont  déterminés,  puisque  G*  est  donné. 

On  tire  V  de  l'équation  (  i ) . 

Cette  valeur  de  V  est  plus  petite,  ou  égale  ou  plus  grande 
que  o,4o.  Si  elle  est  égale.  G'  a  été  pris  bon,  et  D  est  bien  dé- 
terminé. Mais  si  V  tiré  de  (i)  est  plus  petit  que  o,4o,  G  a  été 
pris  trop  petit  ;  alors ,  si  on  augmente  c,  on  augmente  o,4o  \  ces 
deux  valeurs  de  V  se  poursuivent  donc. 

D'autre  part,  en  examinant  : 

4D 


on  en  déduit  V. 


dSo  nomÎMi  PAtm.  livei  t. 

Mais  C0ai9»84t  V^  >  détermine  V,  répond  à  V^  o^o.  U 

flDi  donc  qo«  Y  iiré  de —  fçit  égal  à  0,40.  S'il  etl  pins 

petit,  alors  D  est  trop  grand  ;  donc  C*  est  trop  petit  «  ear  il  fait 
partie  da  dènominateer  de  B.  Alors  0,40  croît  et  les  deux 
valears  de  Y  se  poursuivent  comme  précédemment.  Ceci  est 
pour  les  injaoz  D,  D';  ear  pour  le  grand  loyao  on  s'est  donné 

D,  et  comme  :  V  —     ^^    ,  on  a  C. 

^  Quand  les  tuyaux  présentent  des  points  cnlminanto.  Pair 
s'y  accumule  et  empécne  Técoulement  de  Teao. 

Ou  y  adapte  alors  l'appareil  représenté  figure  8 1 . 

A  est  une  boule  creuse  qui  monte  quand  le  vase  est  pkta 
d'eau  et  ferme  la  soupape. 

La  déperdition  par  les  coudes  a  été  trouvée,  pour  un  coude 
rectangulaire,  égale  à  trois  fois  la  hauteur  de  charge  due  à  t« 
vitesse. 

Ainsi,  si  4  H  est  la  charge  génératrice  de  la  vitesse  pratique 
dans  un  tuyau  longitudinal  ;  après  un  coude  à  angle  droit,  la 
charge  génératrice  de  l'écoulement  n'est  plus  que  H. 


IIVRB  VI. 


PONTS. 

Les  ponia  sont  des  conttrnctiom  propres  k  éuhUt  la  eom-* 
tnunicaUon  entre  deux  portions  dune  route  coupée  par  un  la- 
vm,  un  cours  d  eau  ou  toute  autre  excaration  naturelle. 
On  distingue  trois  espèces  de  ponts  : 
Les  ponts  fixes. 
Les  ponts  mobiles. 
Les  ponts  volants. 

Les  ponts  fixes  sont  ceux  qui  se  construisent  pour  rester 
éternellement  dans  la  même  position. 

Les  ponts  mobiles  sont  ceux  qui  peuvent  se  déraneer  dans 
un  sens  quelconque,  par  suite  dès  circonstances  extérieures 

Les  ponu  volants  soot  ceux  qui  peuvent  se  transporter  d'un 
lieu  dans  nn  autre.  '^ 

Les  ponts  fixes  se  construisent  en  { 
Pierre, 
Fer, 
Cordes, 
Bois, 
et  s'établissent  généralement  sur  des  cours  d'eau. 

On  nomme  : 
,     Passerelles,  les  ponts  où  les  piétons  seuls  passent. 

Ponu-viaducs,  les  ponU  au-dessous  desquels  il  ne  passe  pat 

Ponts-aqueiluci,  les  ponts  établissant  la  communication  entre 
deux  portions  de  canal. 

Les  ponts  mobiles  se  construisent  en  ; 
Fer, 
Bois, 

?  «/tablissent  généralement  sur  des  canaux  ou  sur  des  fossés 
4e  fortincations. 

Suivant  le  mode  de  changement  de  position  qu'ils  affectent, 
on  distingue  :  ,  ^  ' 


352  TROISIÈME  PARTIE.  LIVRE  Vt.' 

Les  ponts  levis , 
Les  ponts  tournants. 
Les  ponts  roulants , 
Les  ponts  à  bascule. 
Les  ponts  volants  se  construisent  en  : 
Fer, 
Bois, 
et  s'emploient  dans  les  armées,  pour  traverser  de  petites  ri- 
vières. 

Les  uns  sont  en  compartiments  qui  s'assemblent  sur  place; 
les  autres  se  transportent  tout  assemblés  et  s'allongent  an 
moyen  d'un  mécanisme. 

CHAPITRE  PREMIER. 

PONTS   FIXES. 

Les  ponts  fixes  se  composent  d'une  ou  plusieurs  ouvertures 
appelées  arc/tej  quand  elles  sont  en  pierre,  et  travées  quand 
elles  sont  en  bois. 

Les  arches  sont  séparées  par  des  points  d'appui  appelés  ][»ks 
quand  ils  sont  en  pierre ,  et  palées  quand  ils  sont  en  bois. 
Les  appuis  extrêmes  se  nomment  culées. 
Lorsque  les  ponts  n'ont  qu'une  seule  ouverture,  on  les 
nomme  poniceaux. 

Pour  construire  un  pont ,  il  y  a  plusieurs  choses  à  examiner, 
savoir: 

L'emplacement , 

Le  débouché, 

La  forme. 

Le  mode  de  constrnetioD. 

ARTICLE  I». 

EMPLACEMENT. 

Déterminé  par  deux  portions  de  routes  qui  abontissent 
chacune  à  une  des  rives  du  cours  d'eau  ou  du  ravin  à  traverser, 
le  pont  peut  présenter  des  inconvénients  à  être  exécuté  dans 
la  position  que  lui  assigne  cet  état  des  choses. 

Le  principal  inconvénient  est  qu'il  peut  se  trouver  iadinè 
par  rapport  à  la  direction  du  courant  de  la  rivière. 


*»0»T8  ïlXEi.  353 

Alors,  nôn-seuIement  il  est  plus  long  que  s'il  était  perpen- 
diculaire à  ce  courant,  mais  encore  il  est  d'une  construction 
difficile,  si  l'on  veut  que  la  direction  de  ses  piles  et  culëes 
soit  la  même  que  celle  du  courant,  pour  qu'il  ne  soit  pas  ex- 
posé à  la  poussée  oblique  de  l'eau  pendant  les  crues. 

De  plus,  les  rives,  en  cet  endroit,  peuvent  être  basses,  et, 
par  conséquent,  peu  favorables  à  l'établissement  d'un  pont 
sur  un  cours  d'eau  navigable  ;  le  sol  peut  être  mauvais  et  né- 
cessiter non-seulement  des  terrassements  considérables,  mais 
encore  des  constructions  coûteuses  et  des  travaux  pénibles  pour 
empêcher  les  infiltrations. 

Il  suit  de  là  que ,  quelle  que  soit  la  direction  des  deux  routes 
que  Toiï  vent  relier  l'une  à  l'autre,  on  commence  par  choisir, 
dans  le  voisinage  des  ces  routes,  un  emplacement  favorable  à 
la  construction  d'un  pont. 

Les  ponts  servent  le  plus  souvent  à  remplacer  les  bacs.  Or, 
les  bacs  sont  des  bateaux  plats  dont  l'usage  exige  des  rives 
très-basses;  tandis  que  les  ponts,  an  contraire,  exigent  des 
rives  élevées.  11.  en  résulte  que  jamais  un  pont  ne  prend  la 
place  du  bac  qu'il  supplante,  et  que,  par  conséquent ,  il  y  a 
toujours  déviation  de  la  route  quand  on  construit  un  pont. 

La' largeur  des  ponts  varie  suivant  leur  position.  Dans  les 
villes  où  la  circulation  est  grande,  on  fait  les  ponts  plus  larges 
que  dans  les  campagnes.  Sur  les  grandes  routes,  on  les  tait 
aussi  plus  larges  que  sur  les  routes  secondaires. 

Là  moindre  largeur  que  l'on  puisse  donnera  an  pont  à  plu-^ 
sienrs  arches  devant  supporter  des  voitures ,  est  5  à  6  mètres. 
he$  poutrelles  et  les  pontceaux  descendent  jusqu'à  a  et  3  mètres. 

ARTICLE  n. 

DÉBOVCHé. 

On  nomme  débouché  d  un  pont ,  Tespace  laissé  entre  les 
arches  de  ce  pont  pour  l'écoulement  des  eaux  du  cours  d'eau 
qu'il  traverse. 

Liorsqu'on  établit  un  pont  snr  une  grande  rivière,  la  déter- 
mination du  débouché  du  pont  est  de  la  plus  haute  impor- 
tance. 

Si  Tean  est  trop  resserrée,  elle  affouille  les  piles  et  amène 
Ja  chute  du  pont.  Si  le  pont  est  trop  large,  la  dépense  est  plus 
considérable;  de  plus,  il  se  forme  des  attterrissements  àb  suite 

ingénieur  Civtl,  tome  a.  3a 


354  TROISIEMB  F^I^TÎH.   ^VftE   Vl? 

des  ç]^i?es  en  simont  ou  souf  les  arches»  surtout  loKS^e  \^  »pl 
est  mobile.  S'il  arrive  ensuite  uùe  sécheresse  c^ai  perme^^  le 
contact  de  l'air  à  ces  dépôts  toujours  un  pçu  numeas,  la 
végétation  s'en  empare  et  leur  communique  une  stabilité  snf  • 
fisante  pour  résister  plus  tard  à  la  vitesse  de  Feau  soqs  l'iu 
fluence  de  laquelle  ils  se  sont  formés.  Alors,  le  coarabt  se 
trouvant  gène ,  prend  une  direction  oblique  sar  les  p^ies  et 
amène  quelquefois  la  chute  du  pbnt. 

Four  déterminer  le  débouché  d!un  poat.on  prenj  : 

i<*  Un  levé  exact  de  remplacement  du  poat  et  du  QQiaj^  de 
la  rivière  sur  une  longueur  de  deux  09.  trois  ccmts  «lètres  de 
piirt  et  d'autre  du  pont; 

^ô  Ujpi  levé  des  profils  de  la  irivière,  tantdai^s  Teofiiil^qçAent 
du  pont  qu'eu  amont  et  en  aval  ; 

30  Un  nivellement  en  long  de  la  rivière,  afin  de  dpCeniuner 
exac^emeot  sa  pente,  .         . 

De  tout  cela ,  on  déduit  un  profil  moyen  et  une  inclinaiaoa 
moyenne  «  et  par  conséquent  le  volume  d^eau  qui  s'écQi|^pac 
seconde. 

Un^  méthode  plus  exacte  pour  détenn&neir  \ç^  yolmne 
écoulé»  consiste  à  mesurer  la  vitesse  moyenne  dç  la  svr&çe 
par  un  âfttteur  ;  sachant  que  si  u  est  la  vitesse  moyenne  an 
cQurant  et  v  celle  k  la  surface,  on  a,  dans  les  cas  ordinairei 
où  v>  ^t  co]inpiis  entre  o.'^So  et  i  .>>3o, 

t»  «i  Vs  V 
et  dftnâ  te*  aotret  cm  ,  d'tiprès  M.  de  Ptouy  : 


V  +  3,153 
d'où  on  déduit  : 

9     ^      f>  -f  3,153 

et  poor        tcaO."00     .     .     .      =  0,7îâ 

V 

0  50 .    0,786 

\  1     00 0,812 

1  50 0.85a 

s    00 Ôg848 

a  »o  .   .   .   .   .   .   ojBda 

-^         '3    00    .     .     .    .    ^    ,    J0^Ç75 


réTiis  miss. 


355 


Si  la  rivière  n'est  point  encaissée  à  Vépoque  des  c^ues,  il 
faut  faire  des  observations  tant  dans  le  lit  ordinaire  que  dans 
la  plaine  inondée. 

S'il  y  a  déjà- d'antres  ponts  établis  sttr  la  rivière,  il  est  ntile 
d'examiner  le  débouché  de  ces  ponts ,  et  s'informer  de  leur 
suffisance  mnA  %vA  dfisalflneiits,  tant|)oiir  ect  poots  cpis-pour 
ceux  à  construire. 

Il  faut  avoir  égard  à  la  résistance  d«  sol  sur  lequel  le  lit  du 
fleuve  est  creusé  ;  ce  qui  nécessite  une  connaissance  préalable 
de  la  résistance  des,  différents  sols  que  l'on  trouvent. da^t  le 
tableau  ci-dessous  : 

Bétiiianeedei  toU  otiâ?  àiffér$lfih9  viUitet  de  Veau. 


irAXUâB  DV  «OL» 


Sable. 

Gravier 

Pierres  cassées  et  silei 

argileux.  .'  .  . 
Cailloux  agglomérés  e 

schistes  tendres.. 
Roches  tendres.  . 
Roches  calcaires.  . 


YUefse 
de  Teaa  qui 

l'entratne 
par  seccaée^ 

imiiiwiii 


d  508 

0  600 

i  ««0 

i  520 

i  8do 

3  000 


]fé6t6eétettfè!^8. 
Couàiènfië  k  cte  déptacef, 


D'après  cela,  il  est  indispensable  de  connaître  la  vitesse  que 
l'eau  pourra  prendre  sous  le  pont,  d'après  son  débouché. 

Pour  calculer  cette  dernière,  soient  : 

S ,  la  section  du  lit  à  Tendroit  du  pont  avant  sa  construction  ; 

S',  la  section  du  lit  après  la  Constructidn; 

V,  la  vitesse  de  l'eau  avant  que  le  pont  fât  construit  ; 

v%  la  vitesse  de  l'eau  sens  le  pont; 

h ,  la  profondeur  du  courant  sons  le  pbnt; 

/,  la  largeur  du  lit  avant  le  pont; 

i%\a.  largeur  du  débouché  après  ; 

m,  le  coefficient  de  contraction  pc^venant  de  l'écoulemeAt 
de  i'eaa  entre  la^  teches,  vaiimt  entre  o«85  tt  0^95. 


356  TftOlSlÈME  PARTI*.  LIVR»  Tl. 

On  a  tLéoriquement  : 

S  X  «  =  •»  S'  e' 

d'où:  ^'«-^     ......    (I) 

Soit  H  la  hauteur  d'eau  génératrice  de  la  vitesse  v,  on  a  : 


H: 


Soii  H'  la  hauteur  d*eao  gënéralrîce  de  la  vitesse  «',  on  a  : 


H'* 


Soit  X  te  r»mou5,c  est-à-dire  la  différence  entre  le  niveia 
de  la  rivière,  à  la  place  du  pont,  avant  «t  après  la  constnc- 
tion  de  ce  dernier,  oi^  a  : 

xi«tf  — H. 

En  admettant  que  la  section  d'écoulement ,  après  la  constmc- 
tion  du  pont,  est  plus  grande  que  'Celle  d'avant. 

De  l'équation  (i),  on  tire  : 

et        H' 


<••»*'  --^(i^^-O  •  •  •  ''' 

On  a  trouvé  par  expérience  : 

Remplaçant  S',  par  celte  valeur  dans  l'équalion  («),  elS 
par  /ft,  il  vieot  : 

.-  _^  ( îli! X  .  .(S) 

En  effectuant  les  calculs  indiqués  et  ordonnant  par  rapport 
à  X,  on  obtient  Hlne  équation  du  troisième  degré  contenant 
son  second  terme ,  et  par  conséquent  très-lopgue  à  résoudre. 


Ponr  éviter  cette  rësotution,  on  fait  diverses  hypothèseé  sur 
la  valeur  de  x  au  dénoiùinateur,  jusqu'à  ce  qu'on  soit  arrivé  à 
une  valeur  de  cette  inconnue  égale  à  celle  qu'on  lui  a  sup- 
posîSe. 

Connaissant  x,  on  détermine  H'  par  la  formnie  : 

puis  p'  par  la  formula  ; 

Connaissant  v  pour  une  largeur  C  do  pont,  qh  regarda,  siir 
la  table  qiie  nous  avons  donnée  précédemment,  si  cette  vitesse 
n'est  pas  susceptible  d'af fouiller  le  sol.  Dans  le  cas  où  on  ponr- 
rait  avoir  à  craindre  cet  effet,  op  augmente  f,  pu  on  construit 
les  fondations  de  manière  à  n  avoir  pas  ^  en  redouter  las  cou- 
séfpiences. 

ARTICLE  m. 


%  1*'.   FONTCEAUX. 

Queb  qtie  soient  les  matériaux  employés  à  la  constraptlon 
des  voûtas  des  pontceaux,  ils  ont  toujours  les  culées  en  pi^re. 

Quand  ils  sont  petits,  on  recouvre  le  vide  au  moyen  d'une 
pierre  qui  s'appuie  sur  les  oulées  ou  pieds-droits.  Lorsqu'on 
fait  une  voûte  sur  un  petit  pentceau,  on  ne  la  fait  pas  eu  plein- 
cintre,  parce  qu'il  faut  que  les  pierres  des  voussoirs  aient  au 
moins  o.°>ia  d'épaisseur.  On  met  un  arc  de  cercle. 

Si  le  pontceau  est  grand ,  on  a  le  choix  entre  Tare  de  cercle, 
le  plein-cintre  et  la  courbe  à  trois  centres.  Ia  terminaison  des 
facea  latérales  et  de  la  partie  supérieure  des  pontceaux  varie 
suivant  la  forme  des  murs  auxquels  ils  se  relient. 

Si  le  pontceau  doit  être  plus  élevé  que  la  roote  qui  le  tra- 
verse ,  à  cause  des  crues  d'eau ,  on  lui  donne  lyne  pente  de  cha- 
que côté,  de  Buanière  à  lui  faire  former  le  dos  d'âne. 

On  donne  le  nom  de  murs  en  retour déquerre^  aux  murs  con- 
struita  perpendiculairement  aux  faces  latérales  du  mur.  Cette 
disposition  a  lieu  lorsque  le  canal  sur  lequel  est  établi  le  pont- 
ceau ,  est  encaissé  entre  deux  quais. 

O»  donne  le  nomde  murs  en  ailes ,  aux  murs  construits  en 
prolongement  des  culées  pour  soutenir  les'terres  de  la  route 
qui  aboutit  au  pont,  sur  une  largeur  plus  grande  que  ce  der" 


358  TROISIÈME    PARTIE.    LIVRB   VI. 

Lcsîigures  i,  a,  3.  4.  5.  6,  7  [PL  XXIV)  représentent  : 
Fi<7.  »,  a,  3,  4,  un  pontceau  avec  murs  en  ailes  ; 
Fia.  5,'  6,  7,  un  pontceau  avec  mors  eu  retour. 
Wous  étudieroos  plus  loin  le  mode  de  construction  de  ces 
deux  pontceaux. 

g    3.    —    POIVTS    EN   GÉNÉRAL. 

I»  Piles.  On  a  fait  un  grand  nombre  d'expériences  sur  la 
forme  à  donner  aux  piles.  La  section  des  piles  des  anciens 
ponts  est  un  rectangle  très-allongé  et  terminé  par  deux  trian- 
gles qui ,  en  amont,  ont  l'avantage  de  présenter  une  arête  ver- 
ticale de  prisme  destinée  à  fendre  l'eau. 

Mais  on  a  remarqué  que  cette  terminaison  des  piles,  tant  en 
amont  qu'en  aval,  présenuit  l'inconvénient  d'exposer  les  ponts 
à  une  prompte  détérioration  en  ces  points,  par  suite  de  leur 
peu  de  résistance  aux  chocs  soit  des  bateaux,  soit  bien  plus 
encore  des  glaces ,  dans  les  débâcles. 

La  terminaison  quarrée,  qui,  tout  en  donnant  lien  à  un 
violent  remous,  présente  encore  aux  glaçons  des  arêtes  atta- 
quables, ne  vaut  jmis  mieux.  ,  i  .  1 
On  a  trouve  que  la  forme  elliptique  très-allongée  était  la 
plus  convenable  pour  l'écoulement  de  l'eau,  à  tavanubec;  mais 
on  a  préféré  la  forme  circulaire  tant  pour  la  résistance  aux 
glaces  que  pour  l'élégance. 

La  forme  de  tarrière-hec  étant  à  peu  près  arbitraire,  on  la 
cboisie  la  même  que  celle  de  l'avant-bec,  la  terminaison  rec- 
ungulaire  ayant  l'inconvénient  de  favoriser  la  formation  de 
tourbillons. 

Ainsi ,  aujourd'hui,  la  section  des  piles  est  un  rectangle  al- 
longé terminé  par  deux  demi-circonférences. 

ao  Arches.  La  question  à  résoudre  pour  tes  arches  est  I» 
suivante  : 

Y  a-t-il  plus  d'économie  à  construire  les  arches  grandes 
qu'à  les  construire  petites? 

Lorsque  l'on  examine  les  anciens  ponts,  on  remarque  qui» 
sont  tous  construits  avec  de  grandes  arches.  Cela  tient  non 
pas  à  l'élégance  que  l'on  voulait  donner  aux  ponts,  ^omme 
on  pourrait  le  croire,  mais  à  la  difficulté  que  Ton  èproavail 
à  établir  des  piles  au  milieu  des  cours  d'eau. 

Un  fait  certain,  c'est  que  l'exécution  des  grandes  arche» 
exige  beaucoup  plus  de  frais  que  les  j^etites,  à  cause  de  U- 
paissenr  plus  considérable  qu'il  leur  faut  donner  et  des  con- 
structions accessoires  qn'ii  faut  faire. 


PONTS  F1XB8.  35.9 

Il  est  certaines  rivières  où  la  largeur  des  arches  doit  être  le 
plus  grand  possible;  ce  soot  celles  dont  le  courant  est  impé- 
tueux, ta  profondeur  du  lit  très-grande  et  le  fond  mobile. 
Alors  la  construction  des  piles  devient  si  coûteuse,  ({u'il  y  a 
avantage  à  foire  de  grandes  arches. 

Quand  la  rivière  n'a  pas  une  forte  navigation,  il  faot,  en 
général,  accroître  le  nombre  des  piles  et  faire  de  petites  ar-> 
ches. 

Quand  un  pont  est  composé  de  plusieurs  arches,  on  fait  ces 
dernières  toutes  égales,  et  quelquefois  celle  du  milieu  plus 
grande  que  les  autres. 

Lorsqu'on  peut  Êiire  tontes  les  arches  égales,  sans  nuire  à  la 
navigation,  il  est  toujours  préférable  de  le  faire,  parce  que, 
non-seulement  les  frais  de  construction  sont  moindres,  mais 
encore  le  pont  y  gagne  sous  le  rapport  de  l'élégance. 

Tout  en  faisant  les  arches  égales,  il  arrive  que  l'on  est  obligé 
de  surhausser  Tarche  du  milieu  seule,  ou  de  diviser  le  plan  des 
naissances  en  deux  plans  inclinés  se  rencontrant  sur  l'axe  de 
l'arche  du  milieu.  Cela  a  lieu ,  comme  au  poni  du  Carrousel, 
toutes  les  fois  qu'il  n'y  a  pas  possibilité  d'élever  assez  les  abords 
du  pont  pour  donnera  toutes  les  arches  la  même  hauteur  que 
celle  exigée,  par -la  navigation,  pour  l'arche  du  milieu.  La 
pente  des  plans  des  naissances  ne  dépasse  jamais,  dans  ce  cas, 
trois  centimètres  par  mètre. 

La  forme  des  voûtes  varie  suivant  la  hauteur  que  l'on  peut 
leur  donner;  cette  hauteur  est  déterminée  par  celle  des  abords 
par  rapport  aux  eaax. 

Après  le  plein-cintre,  comme  aux  vieux  ponts  de  Paris,  on 
a  l'arc  de  cercle,  comme  au  pont  dlèna ,  et  les  courbes  à  plu- 
sieurs centres ,  comme  au  pont  de  Neuilly. 

Nous  avons  donné  le  tracé  de  la  courbe  à  trois  centres,  dite 
anse  de  pâmer.  Il  en  existe  à  5,  7, '9,  11,  etc.  centres  dont  la 
construction  est  analogue,  en  ce  sens  qu'au  lieu  de  prendre, 
pour  côté  du  polygone  inscrit  dans  le  cercle,  le  côté  de  l'hexa- 
gone régnlier  inscrit,  on  prend  le  côté  du  décagone  pour  cinq 
centres,  celni  do  polygone  de  quatorze  côtés  pour  sept  cen- 
tres ,  etc. 

La  courbe  des  voûtes  du  pont  de  Neuilly  est  à  onze  centres. 

Sa  construction  diffère  de  celle  des  autres,  et  nous  la  don- 
nons, 

Soient  AC  {fi^,  2 3,  P/.XXIV)  le  erand  axe  de  la  voûte,  et 
A  B  le  petit  axe  non  déterminé  de  longueur. 


36è  TRoisiBMl  ^iknlî.  iivRS  ti. 

On  prehd  sur  Â  G  un  point  B  arbitraire  ;  ^îl&tfik  faÈ^j|fe  la 
distance  AE  en  tfuinze  parties  égales. 
Cela  fait  4  on  prend  : 

EF  isr  1  de  ces  parties. 

FG  =  aEF 

on  «  3EF 

H  l  =  4EF 

lA  =«  5EF 


Total     .     .     .     i5EF 

.  Oi^  prend  «ntnite  sur  Fax*  AB,  en  dessous  du  oQÎnt  A»  4B'» 
3  AC,  et  on  la  divise  en  cinq  parties  égales  B^m.  m  n,  no. 

On  mène  les  droites  pE^  oT^nO,  mH,ÏÏl  que  l'on  pro- 
longe suffisaniment  en  dessus  de  AC. 

Les  points  de  rencontre  E*,  E",  E"**,  t,"  de  ces  droites  entre 
♦lies  fok-ment,  avec  les  points  E  et  B',lessix  centres  de  la  demi- 
courbe  c  c  c**  c"  c»»  c»  B. 

Lprs(|ue  les  voûtes  sont  cintrées ,  on  les  évide  Quelquefois 
sur  les  taces~au  moyen  d'arcs  de  cercle,  pour  faciliter  l  écoule- 
ment des  hantes  eaux.  Le  pont  de  Neuilly  offre  un  exemple 
de  ce  fait. 

L'appareil  des  voûtes  de  pont  se  fait  comme  celui  des  voûtes 
ordinaires,  en  faisant  concourir  les  arêtes  des  plans  de  joints 
vers  le  centre  de  l'arc  dont  elles  font  partie. 

Quand  on  le  pei^,  on  raccorde  les  parties  supérieures  M 
voussoirs  avec  les  assises  horizontales. 

Les  ponts  se  terminent  toujours  par  des  murs  en  prolonge- 
ment jusqu'aux  limites  transversales  de  la  route ,  après  quoi 
on  ajoute  un  mur  en  retour  d'équerre  parallèle  aux  faces  loo- 
^tudinates  du  pont,  muni,  comme  ce  dernier,  d'un  parapet  ter- 
miné par  un  dé  de  diaque  côté. 

ARTICLE  IV. 

GOHÇTRUCTIQM. 
8     l*'.    —   COnSTRUCTION  DBS   PONTCEAUX. 

On  les  fait  en  maçonnerie  on  en  bois.  En  général ,  il  con- 
vient de  faire  les  culées  en  maçonn'erie. 

On  nomme  tablier,  la  couverture  des  ponts  en  bois. 
Lorsque  l'on  a  à  constrnire^  Un  pontceau,  on  pent  se  ck- 


POBTS  PIXES.  36 1 

> 

mander  s*il  sera  plus  économique'  de  construire  le  tablier  en 
maçonnerie  on  en  bois.  Alors  il-  faut  établir  une  comparaison 
«ntre  les  prix  de  revient  de  l'établissement  du  pontceau  ;  dans 
les  denx  cas ,  les  prix  d'entretien  et  la  durée. 

On  fait  alors  le  cube  de  la  voûte  en  mfiçonnerie  du,  pont- 
ceau en  pierre,  et  celui  des  poutres  qui  entrent  dans  la  coo;» 
straction  de  la  travée  du  ponteean  en  bois. 

Ces  poutres  s'établissent  de  la  manière  suivante  : 

On  met  d*abord  des  semelles  dont  les  extrémités  portent 
sur  les  culées.  Ces  semelles  supportent  des  poutres  transver- 
sales snr  lesquelles  est  établi  un  plancber  dit  tablier  du  pont. 
On  munit  ensuite  le  tabKer  de  (jfarde-fous.  Tout  ceci  est  appro- 
ximatif et  varie  suivant  la  lar{^nr  du  pontceau. 

Un  pont  en  pierre  est  supposé  susceptible  de  durer  loo  ans. 

Un  pont  en  bois  est  supposé  susceptible  de  durer  ao  ans« 

On  a  pour  dépense  da  pont  en  pierre  : 
Dépense  d'établissement D 

Entretien  annuel  (évklaè).      .    .     . 
Capital  de  cet  entretien 20 . 


100      • 

Oa  plus,  il  fant.nne  somme  qui,  placée  à  intérêts  composés, 
rapporte,  an  bout  de  lOO  ans,  de  quoi  reconstraire  un  nouveau 
poDt,  et  ainsi  de  suite. 

Or,  an  capital  placé  k  intérêts  composés  devient,  au  bout  de 
iDO  ans,  à  5  p.  loo,  i3a  fois  ce  qu'il  était  primitivement. 

Soit  X  le  capital  pour  la  première  centaine  d'années,  il  sera 
le  même  pour  la  seconde ,  et  on  aura  : 

<  3î  a;  =  D  4-  a? 

d  OU  :  a?  =! 

151 

Pour  le  pont  en  charpente ,  on  a  : 

I    EtaUiisement. h^ 

D' 

Réparation. annuelle.  .....    

10 


36a  TROISIEME  rÂRm.  lITRE  ▼!. 

Capiiil  ëe  la  réptrtii«B ftO  m.  •  ■ 

Capiul  pour  h  rmoûtraetiMi  ndéfinie,  é  5  p.  uto^  x\ 
Ou  obtient  x*  en  remarqnaùt  qu'un  capital  fiAflcé  *  intérêts 

composés  devient ,  au  bout  de  16  ans ,  égal  t  s.<55  IWa  teeapi- 

tal  primitif,  alors  on  a  : 

5.65  à?' ««!>'  +  *' 

KM 
f^fur  (jiiHl  y  hif  éffMé  <l*avanta«a  à  eoitedm  !•  fMatceau 
en  pierres  on  enbote^  il  Hnt  ^{u  fan  oit  t 

^  400  131  IQ  l.W 

c*eil-à-4ire  :       D  X  i.î08  =  B'  X  360 
et  enfin:  1)»3D' 

La  dépense  d'exécution  dq  jftwt  e»  bcôs  Df  d0VX%  Jms  dé- 
passer )è fiers  de  celle  du  pont  en  maçonnerie. 

Dans  le  cas  où  elle  dépasserait  ce  chiffre ,  il  y  aurait  plus 
d'avantage  àtanstruire  en  f^açonmerie.. 

Construction  dun  pontceau  avec  murs  en  retour, 

Wtû%  le  cas  «ù  le  mur  eit  en  pierres  brut»!  àv«e  iMéces  en 
ifiwttm  de  taille ,  on  place  une  tssiie  devîntes  de  taitt»  A  la 
hauteur  des  naissances. 

TjCS  veuksoirs  sont  tons  ég*at  d*^épel«séir  tt  «erâctordeiit, 
autant  que  ponibIe(jlf^.  5, 6,  jiPl.  XXIV) ,  avec  lei  assises  ho- 
riconules  des  (aces ,  dans  le  cas  où  ces  demAres  sont  an  pierres 
de  teille. 

Avec  murs  en  ailes. 

Dans  ce  cas,  on  fait  l'épure  représentée  [fig.  i,  2,  3«  4»  l'*^- 
XXIV),  dans  laquelle  on  s'est  donné  l'inclinaison  du  mur  en 
aile  et  son  ouverture  mioxima,  qui  est  celle  du  canal  sur  le- 
quel le  pont  est  établi. 

Les  plans  de  joint  des  pierres  supérieures,  dans  le  mur  en 
aile,  doivent  être  perpendiculaires  partout  à  lasnrfacadn  mor. 

§  s.  —>  CONSTRUCTION  DBS  PONTS  EN  PIERRB,  CALCUU  Sim 
LA   POUSSéE   DES  CULEES. 

Soit  ABGDE,C/i5f.  8)  une  voûte  en  plein -cintre.  Si  on  la 


^  POKTS  FIXES.  363 

charge  à  la  clef  sans  charger  les  reins,  elle  se  fend  en  cinq 
points  A»  B,  C,  D,  E,  dont  trois.  A,  C,  E,  ouvrant  intérieure- 
ment, et  deux,  B,D,  ouvrant  extérieurement. 

Supposons  crue  la  voûte  se  compose  seulement  de  quatre 
Toussoirs  AB,  BC,  CD,  DE,  et  joignons  AB  et  B  G  (/i^.  9)  par 
des  lignes  droites. 

Soient  g  et  y^  les  centres  de  gravité  des  deux  voussotn  eon- 
tigus,  P  et  Q  leurs  poids  doni  les  dir«ctiolu  rencontMiit  AB. 
en  6 ,  et  B'C  en  a. 

P  appliqué  au  point  a  se  décompose  en  deux  forces  appli- 
quées l'une  enB,  l'antre  en  C. 

Q  appliqué  en  6  se  décompose  do  même  en  deux  forces, 
l'une  en  A,  l'aiitre  en  B. 

Par  le  point  B,  je  mène  l'horizontale  Bd  et  je  fais  : 
Bd^x  Gd»y 

Par  le  point  B  Je  mène  aussi  la  terticale  B  F,  «I  je  fais  : 
Af^xf  BB«y^ 

Oo  »  pôilrcodiposiaites  d»P  : 


Vf 

X 

P('g-y) 
x' 


En  \A    •    •     •  '  •     *    • 

En  B    .    ,    i    \    .    . 
On  a  pour  compi|sant6s  de  Q  : 

E.A -2^^ 

EnB -^=4— 

La»  mèmei  choses  ont  lieu  de  Tautre  c6té,  et  alors  on  a  : 

S  P» 

Char^^e  an  point  €...&= ^ 

X 

Charge  an  poinl  B  .  .  .  =-  SjL.  +    ^^"^^^l 


364  tROiSIEME  PARTIE.   LIVRB  V|. 

Q(x'-5>') 


Charge  au  point  A  .  . 


Si  l*oD  considère  le  point  C  à  part  {Jig.  lo)  et  les  lignes  CB# 
CD,  la  force  appliquée  en  C  se  décompose  en  deux  autres 
égales  entre. elles  X,  X,  et  dirigées  suivant  CB  et  CD,  ayant 
pour  valeur,  d'après  le  parallâogramme  des  forces  : 


C  0 


Or:              B0=*  l^'Bd*  +  dC*  =  J/j:«  +  »* 
C0=2y  

donc:  X^-lJ!jLx''"'+^ 

« .  .     â  y 

X,  appliquée  au'pointB,ae  décompose  en  deux  forces  X\  X", 
Tune  horizontale  et  l'autre  Verticale,  lesquelles  sont  à  X  comme 
les  côtés  de  l'angle  droit  du  triangle  BCD  sont  à  l'hypothé- 
nuse  ;  on  a  donc  : 

X'  :  x::cd  :  Bc  ::if  :  ^>^l^«+7«^ 
x^':  X  :  :  Bd  :  bc  ::  «?  ;  i/x*+y* 

donc;  X' ^4r^«JlL. 


Les  forces  appliquées  en  B  soni  donc  : 


X'  X 


_   Q/ 


X' 


+  p 


P  O 

90  HorizoDUle  ^  L. 


y 

B  est  ce  que  l'on  noi|une  le  point  deruptura. 


PONTS  Pixss.  365 

Le  moment  de  la  force  verticale^  pris  par  rapport  an  point 
A  y  est  : 


(■^+')-' 


Le  moment  de  ta  force  horizontale,  pris  par  rappprt  an 
même  point  A ,  est  : 

IL-  y' 

y 

Pour  qu'il  y  ait  équilibre,  c'est-à-dire  pour  qne  la  voàtene 
s'ouvre  pas ,  il  faut  que  les  moments  soient  é^aux ,  d^où  : 

y 

Ajoalons  de  part  et  d'autre  Pf ,  il  Tient  : 

Qp'  +  P(*'  +  p)  =  P?(-i^) 

Or  on  a:  y-f- y'  =  C/i=»* 

quantité  constante,  d'où  : 

jf'  ^  je  se  trouvent  ainsi  éliminées. 

Q,^'  ejit  le  moment  de  %  poids  du  voussoii;  A^,  pfi^  par  i^ajp- 
port  au  point  Â.  '  ^     ' 

P  (x'  -|>-  ^)  est  le  moment  de  P,  poids  du  voussoîr  BC,  prTs 
par  rapport  %«  même  point  A. 
P  a»  P  ©  - 

,  ^    h  est  le  moment  de      ■  ^  ,  composiuite  horjiontale 
y        '  y  ' 

de  la  force  X  appliquée  en  C ,  pris  par  rapport  à' A. 

Dans  cette  équation,  les  seules  ÎBCenoue^  sont  x  et  y.  Pour 
une  valeur  donnée  à  l'une  d'elles,  on  en  déduira  une  valeur 
peur  l'antre.  Connaissant  x  et  y,  on  aura  .7*^  et  x,  en  lemar- 
quant  que  l'on  a  : 

«  +  *'«r«AA 
r +  /«/»«  Cfc 
Pour  déterminer  «'  on  / ,  on  fiait  dnr«rs«|  hypot^isos.. 
Jnyéniwr  Civil,  tome  a,  33        . 


366  TROISIÈME   PARTIE.    LtVRE  Vt. 

On  admet  une  position  pour  le  point  B  ;  on  en  déduit  une 
valeur  pour  jr';  on  en  déduit  aussi  deux  positions  pour  les  cen- 
tres de  gravité  g  ttg\  d*QÙ  deux  valeurs  pour  ^  et^\  Con- 
naissant jc',  on  a  ;c  par  la  (tirmùle  :  x  -\-  x*  sss  r.  Connaissant 
X  et  Jc',  on  a  y  et  y  en  élevant  des  perpendiculaires. 

Substituant  les  Taleùrsde  x\  y,  ^.  etp'  dans  les  divers  termes 
de  l'équation  : 

y 

on  obtient  un  résultat  plus  grand  que  zéro ,  é^al  à  zéro  ou 
plus  petit  que  zéro. 

Tant  que  le  résultat  est  plus  goind  ou  plus  petit  que  zéro,  la 
positioti'du  point  B  a  été  marchoisie,  et  quand  le  résultat  est 
zéro ,  c'est  qu'alors  le  point  considéré  est  réellement  le  point 
de  rupture.         •      ^  '  '   •    * 

En  opérant'aîosi  pour  diverses  courbas  usitées,  on  a  trouvé: 

Dans  le  cercle  en  plein*cintre,  le  point  de  rupture  B  est 
aitué  sur  la  droite  qui  fait  un  angle  d'environ  3o  degrés  avec 
l'horizontale  A  h  :  donc  eB  as  environ  arc  3o  degrés  (  l'angle 
•  droit  étant  90  degrés  ). 

Dans  la  courbe  à  trois  centres ,  ou  anse  de  panier,  le  point 
de  rupture  B  est  situé  sur  la  droite  qui  fait  uu  angle  d'environ 
5o  degrés.  ' 

Telle  est  la  position  du  point  de  rupture  théorique.  Celle  da 
|>oint  de  rupture  pratique  nest  pas  la  même,  cai^  on  la  déter- 
mine en  posant  : 

Q/-f  P(«'+9>)  —  1.9  -i^  fc  =  0 

hàUê  l«ê  ponts  dont  les  arches  sont  en  arcs  de  cercle,  le 
poinl  de  raptare  est  sur  les  pieds-droits. 

Eptùneur  des  pieds-droits. 
Soient  eTépaiiseur  des  piedi-droils, ^  la  force  hori-' 

y 

ton  laie  appliquée  au  pointde  rupture,  on  a  la  formule  pratique: 


PONTS  FIXES.  367 

Propriété  du  point  de  rupture. 

La  tangente  à  la  coarbe  d'intrados,  menée  par  le  point  de 

rupture,  et  la  rerticale  passant  par  le  centre  de  gravite  du 

voussoir  B  C,  se  rencontrent  sur  la  tangente  menée  par  le  point 

c  à  la  courbe  d  extrados. 

Epaisseur  de  la  voûte  à  la  clef. 

Elle  se  détermine  par  des  considérations  pratiques. 
Soient  e  répaissenr  à  la  clef,  /  la  largeur  entre  let  deax 
points  de  rupture ,  on  a  : 

e  == U  0.«3S« 

30 

Pins  U  longoeor  de  la  clef  est  grande,  ploi  y  est  grande 

plus,  par  conséquent,  — L.  est  petit,  c'est-à-dire  pins  Ui 

poussée  horizontale  au  point  de  rupture  est  petite. 
Epaiasentr  des  pUes^ 

Lorsque  le  fond  est  solide,  l'épaisseiir  des  piles  se  calottle 
pour  résister  à  la  charge  qa''elles  supportent,  seulement  Dans 
le  cas  où  le  fond  est  mobile,  il  faut  que  les  piles  soient  assex 
fortes  pour  résister  à  la  poussée  des  arches. 

Dans  le  premier  cas,  les  arches  peuvent  être  quelconques  ; 
dans  le  second,  on  fait  les  arches  en  plein-cintre,  afin  que  la 
poussée  soit  moindre. 

En  ne  donnant  aux  piles  que  l'épaisseur  nécessaire  f^onr 
supporter  la  charge  sans  se  rompre,  on  calcule  cette  épaisseur 
pour  une  chaiige  triple  de  ce  qu'elle  doit  être  réellement.  La 
charge  «d'une  pile  est  une  arche,  plus  le  poids  d'épreuve  des 
ponts. 

Souvent  on  augmente  l'épaisseur  des  piles,  sauf  à  les  faire 
creuses  intérieurement,  pour  les  rendre  susceptibles  d'une 
plus  grande  résistance  à  Tactiou  destructive  des  bateaux  et 
des  glaces. 

Construdion  et  établissement  des  piles. 

On  distingue,  en  construction,  trois  espèces  de  terrains 
sur  lesquels  on  peut  établir  des  fondations,  savoir  : 

i^'  Les  terrains  incompressibles  et  inafFouillables,  tels  que 
roches,  etc. 


3^8  TaOlSlKMX  ^AlltlK.   LITEB  TI.' 

3*  Les  terrains  incompressibles  et  affouillablet ,  tels  qne 
làbfes  et  argiles  compactes,  etc. 

3*  Les  terrains  compressibles  et  affouillables,  tels  que  va- 
sel,  tourbes,  ttû, 

Lgrsqne  l'on  a  une  fondation  à  faire  sons  Teaa ,  H  famt  ptféa- 
lablemeot  sonder  le  terrain  pour  en  déterminer  la  natore. 
Cela  fait  y  on  exécute  les  fondations  de  la  manière  suivante  : 
i^  Terrains  incompressiblei  et  inaffouilljàbUs. 

Il  peut  se  présenter  deux  cas  :  ou  la  roche  sur  laqaette  d<ût 
être  établie  la  pile  de  pont  sort  de  l'eau  d'une  quantité  sofli- 
sante  pour  que  Ton  puisse  construire  la  pile  à  sec;  ou  cette 
roche  est  située  à  une  certaine  profondeur  au-dessous  du  ni- 
v«iui  de  Vcau^ 

Dans  le  premier  cas ,  on  se  contente  de  déraser  le  rocher  ho- 
fizoQtal^inaDt»  de  manière  à  ce  c[ù'il  présente  une  seule  ou 
plusieurs  surfaces  planes  en  escau«r,  sur  une  surface  égale 
à  la  section  horizontale  de  la  pile,  puis  on  construit  par  ks 
méthodes  ordinaires. 

Dans  le  second  cat,  il  fasrt  eoltnr  feau  et  la  terre  qui  re- 
èontwtent  U.tooch^r  vn  laquai  on  reut  établir  la  pUa,  opéra- 
$km  quisaffaotiM  par  ^puis^m^t  ou  par  4tfag.êui^. 
-  ^onépoisb  teaii  qui  reconivraie  rocher  ^  left  ttfores,  s'il  y 
en  a ,  s'enlèvent  à  la  piocha  et  à  la  pelle  ,  puis  la  oonatmctian 
ê'tifmtnktf^mmme  ci-dasius,  cast*à-dira ,  en  déçasantpféala- 
.  blâment  le  maher  tmt  a«a  surface  aaf&sauta  à  rétablissencot 
de  la  pile. 

pans  la  CM.  oÀ  un  drague  pour  anle^er  les  terras ,  la  fouda- 
liou  s'établit  sur  béton. 

•     Noue  alloua  expliquer  cas  deux  genres  de  construction. 
Jfjnnsêmenu 

Les  épuisements  s'effectuent  au  paoyen  des  bâtardeoMdc. 

On  nomme  bÂtardeau  nne  constnictibn  provisoire,  ayant 
'  ëour  but  d*iso1et-  un  certain  espaee  d'éan  et  de  terrain  en  un 
point  donifé  d'un  cours  d'eati ,  de  manière  que  l'èau  de  cet 
espace  étant  enlevée ,  il  n'en  revienne  pas  à  sa  place. 

Un  bâtardeau  consiste  généralement  en  deux  prismes  verti- 
caux semblables  et  concentriques,  à  section  horizontale  dé- 
pendant dé  Tespace  que  l'on  veut  avoir  intérîaurement.  Ces 
deux  prismes  se  composent  de  palteplanches  ^  maintenues  les 
iibes  à  côté  des  autres  au  moyen  de  tnoises,  placées  de  distance 
en  distance  sur  la  hauteur. 


PONTS  FIXES.  9P9 

Lafig.  1 3 ,  PI:  XXIV,  représente  en  plan  un  de  ces  prismes; 
a,  a,  a,  sont  les  palleplanches;  b,  6,  6,  les  moises. 

Entre  ces  deux  prismes  ,  établis  ainsi  dans  la  rivière  à  l'en- 
droit où  l'on, veut  feiVe  un  épuisement,  on  verse  de  l'argile» 
jusqu'à  temps  que  tout  l'espace  compris  entre  eux  soit  rempli. 
L'argile  étant  insoluble  dans  l'eau,  forme  pâte  et  ferme  exacte- 
ment la  comauioication  entre  l'extérieur  et  l'intérieur. 

âBu  de  consolider,  les  prismes,  sur  lesquels  l'argile  exerce 
une  forte  poussée,  on  met,  en  dehors  du  grand  et  en  (fedans  du 
petit,  une  file  de  p^ux  verticaux,  enfoncés  dans  le  sol  à  coups 
de  mouton ,  et  reliés  supérieurement  deux  à  deux,  un  exté- 
rieur, un  intérieur,  par  des  traverses  en  bois  qui  maintiennent 
Técartement;  ces  pieux  sout  en  outre  assemblés  aux  moises 
par  des  boulons ,  etc. 

Lorsque  l'on  veut  établir  un  bâtardean ,  on  a  soin  de  lui 
donner  une  hauteur  suf^ajante  pour  n'avoir  pas  à  redouter  les 
crues  d'eau,  pendant  l'exécution  de  la  pile. 

Si  1  ou  se  cont^tait  Je  descendre  les  prismes  tout  assem- 
blés dans  leau,  i]  eu  résulterait  que  les  palleplanches  ne  péné-* 
trant  pas  dans  le  sol,  l'eau  s'inBltrerait  facilement  en  dessous 
et  viendrait  gêner  le  travail.  Alors,  on  pose  les  palleplan- 
ches après  les  pieux  et  les  moises,  et  les  taillant  inférieurement 
en  biseau ,  on  les  enfonce ,  comme  les  pieux ,  à  coups  de  mou- 
ton. Cela  fait,  on  affouille,  autant  qu'on  le  peut,  le  terrain 
entre  les  palleplanches,  afin  que  l'argile  descende  le  plus  bas 
possible. 

Le  bâtardean  construit,  on  épuise  soit  à  la  vis  à'Jrchimède , 
soit  au  moyen  de  pompes,  suivant  que  Ton  trouve  plus  d'éco- 
nomie par  l'on  que  par  l'autre  mode. 

L'épuisement  terminé,  il  se  fait  inférieurement  des  petites 
infiltrations  qui  nécessitent  un  épuisement  continuel  pendant 
tout  le  temps  de  la  fondation  de  la  pile. 

Ces  infiltrations  sont  d'autant  plus  considérables,  que  l'on 
est  obligé  de  creuser  plus  profondément  dans  le  sol,  avant 
d'atteindre  le  rocher. 

Lorsque  l'on  n'a  pas  de  terre  glaise  à  sa  disposition  pour 
faire  un  bâtardean,  on  prend  du  sable  que  l'on  verse  dans  une 
toile  formant  sac  entre  les  palleplanches  ;  mais  cette  méthode 
est  moins  bonne  et  pins  conteuse.  ^ 

Draguage. 

Le  draguage  a  pour  but  d!enlever  les  terres  sous  l'eau  sans 


370  tROniilèE  ^ÀRTlit.    LITRE   YI. 

hvàÎT  tàii  préalablement  d'épuisement ,  ce  qui  Mippôsê micron 
a  l'intention  de  construire  la  fondation  entière  de  la  pile  sans 
avoir  recours  à  ce  genre  de  travail. 

On  nomme ^m^ue,  l'appareil  employé  pour  crenseridnsi 
Te  sol  sous  Teau.  Suivant  l'importance  du  travail  à  exécater, 
la  drague  coilsiste  tantAt  en  une  simple  pelle  recourbée,  ma- 
nie d'un  long  manche,  qu'emploient  les  mariniers  pour  retirer 
des  rivières  Te  sable  quib  vendeUt  pour  les  coostmetions  ou 
lès  jardini,  lequel  instrument  ne  nécessite  que  la  forée  demi 
'  ou  deiix  hommes,  suivant  ses  dimensions;  tantôt  c'éât  une  série 
de  hottes  fonctloiinant  chacune  d'une  manière  analogue  à  la 
manière  de  fonctionner  dé  la  drague  à  main ,  et  montées  ton- 
tes sûr  Une  chaîne  à  ta  Vaucattson,  que  mettent  en  mouvement 
des  chevaux  on  une  machine  à  vapeur. 

Le  draguage  ainsi  effectué  sur  remplacement  métugè  poor 
ëtablif  une  pile  de  pont ,  on  peut  ou  établir  un  bâtardean 
comme  précédemment,  que  l'on  descend  alors  tout  assemblé, 
puisqu'il  n'y  a  pas  possibmté  d'enfoncer  les  pieux  et  paHeplan- 
chei  dans  le  sol.  Ou  descendre  une  caisse  dana  laquelle  on 
coule  du  béton  jusqu'à  la  hauteor  où  l'on  peut  établir  la  pile 
â  sec. 

'  Dans  ce  cas,  si  la  tivièfe  Sur  laquelle  on  fonde  est  suscep- 
tfible  de  charrier  des  glaces ,  ce  qui  a  lieu  presque  générale- 
ment en  France ,  on  descend  successivement  des  couches  inter- 
posées de  béton  et  de  pierres  de  taille. 

Ce  genre  de  fondation,  qui  est  presque  exclusivement  em- 
ployé aujourd'hui  lorsqu'on  fonde  sur  rocher,  s'exécute  de  la 
manière  suivante  : 

On  fait  une  caisse  sans  fpnd ,  dont  les  cétéa  se  composent  de 
^  palleplanches  reliées  aussi  par  des  moises  et  rendues  étanches 
au  moyen  de  cordes  goudronnées  placées  entre  eHes  sur  tonte 
la  hauteur,'  dans  des  rainures  pratiquées  à  cet  effet. 

Les  palleplanches  sont  coupées  inférieurement  de  manière 
à  suivre  toutes  les  sinuosités  du  rocher  et  le  toucher  autant  que 
possible  partout.  Cela  fait,  on  verse  du  béton  jusqu'à  la  moi- 
tié de  la  hauteur  du  bâtardeau ,  puis  ensuite  une  couche  de 
pierres  de  taille  aussi  régulière  que  possible;  au«dessus  de 
cette  couche,  on  coule  une  seconde  couche  de  béton,  et  ainsi 
de  suite. 

Afin  de  ne  pas  délayer  le  béton  en  le  coulant ,  et  séparer 
les  pierres  de  la  chaux  qui  le  composent,  on  a  des  seaux  à 
fond  mobile,  de  la  capacité  de  5ô  litres,  q«e  l'on  descend  len- 
tement et  n'ouvre  que  quand  ils  touchent  le  fond. 


a*  ÎVrrairw  incompressibles  et  aJfouiUatfles. 
Ces  terr^ios  tout  œax  que  I'oq  rencpotre  le  plus  (générale- 
ment lorsque  l'on  veut  construire  dens  l'eau. 

Il  faut,  dans  ce  cas,  construire  la  fondation  de  manière  que 
U»  affooillemente  n^  puissent  en  compromettre  1«  «olidit^»  ou 
de  m«aière>è  empêcher  ces  affoùillements  autant  que  possible. 
Lorsque  les  rivières  sont  assez  tranquilles  pour  que  leur  Ut 
varia  peu»  comme  U  SiHm^  VOise,  la  Jfârne,  etc.,  on  s'inquiète 
pe\i  des  afibuillements,  seulement  on  fait  les  constructians  de 
telle  maiûke  qu'Us  ne  peuvent  les  endommager. 

Oansie  e«s,  au  contraire» où  les  rivières  ont  un  lit  très-mo» 
bile,  comme  les  torrents,  il  faut  prévenir  ces  derniers,  sans 
quoi  iUfiairi^ieât  par  arrivbr  (usqu'au  point  où  ou  «e  rattache, 
Janale  premier  cas»  pour  fonder  avec  sécurité. 

On  distingue  deux  modes  d'exécution  lorsque  le  Ut  de  |a 
titière  n'est  pas  très-variable,  savoir  : 
1**  Fondation  sur  béton. 
%^  Fondation  sur  pilotis. 

Fondmtiôn  iur  béitm. 
Ce  niode  dé  fondation,  très-sin&plë  et  exclusivement  em- 
ployé aujourd'hui  pbur  les  terrains  incompriessibles  et  affbnii- 
labres ,  sur  rivière  à  lit  stable ,  s'exécute  de  la  'manière  sui- 
vante : 

On  bat  des  pieux ,  distants  les  uns  des  autres  de  i.*5d  à  3 
mètres,  sur  le  périmètre  d'an  polygone  capable  de  la  section 
horizontale  de  ta  pile  à  établir.  On  relie  ces  pieux  entre  enx 
au  moyen  de  doubles  moises.  Cela  fait,  on  enfonce  des  palle- 
planches  entre  les  moises,  de  manière  à  fermer  exactement  le 
prisme.  Ce  travail  est  assez  difficile,  parce  qu'il  est  rare  que 
les  palleplanches  suivent  bien  exactement  la  direction  qu'on 
leur  donne. 

Pour  éviter  la  déviation  des  palleplanches  à  la  partie  infé- 
rîeuire ,  on  y  fait  une  ceinture  de  moises  comme  dans  Ife  haut. 
Cela  fait,  on  drague  dans  l'intérieur  du  prisme,  aussi  pro- 
fondément que  possible,  et  on  coule  ensuite  du  béton  et  de 
la  pierre  de  taille  alternativement,  comme  dans  le  cas  des 
fondations  sur  rocher.  Afin  d'éviter,  autant  que  possible,  les 
afiMUements ,  on  fiiit  un  enrochement  autour  de  l'espèce  de 
bâtardeau  ainsi  construit. 

On  donne  le  nom  d^enrochement  à  un  dépdC  de  pierres  que 
l'on  dépose  autour  d'une  construction  pour  la  protéger  contre 


372  TROISIÈMK   PARTIE.    LIVRE  VI. 

l'action  mécaniquement  destructive  des  eaux.  Le  volume  des 
pierres  queroa  jetteà  cet  effet  est  calculé  pour  résister  à  la 
poussée  des  plus  fortes  crues  d'eau  que  l'on  ait  à  redouter. 

Fondation  sur  pilotis» 

On  donne  le  nom  de  pilotis  à  des  pieux  que  Toa  enfonce 
verticalement  dans  le  sol ,  jusqu'à  temps  qu'ils  résistent  à  one 
pression  déterminée. 

Pour  fonder  sur  pilotis  dont  la  section  est  donnée,  on  dé- 
termine le  poids  total  à  supporter  parla  fondation;  puis,  sa- 
chant la  résistance  des  pieux  à  Téerasemeot,  ou  en  détermine 
le  nombre  en  divisant  le  poids  total  à  supporter,  par  la  charge 
que  ciiacnn  d'eux  peut  porter. 

Ainsi,  un  millimètre  quarré  de  section  ée  pieu  se  rompt 
sous  une  charge  de3>oo.  On  est  dans  l'usage  de  ne  foire  suppor- 
ter aux  pieux  que  le  cinquième  de  cette  charge,  donc  o>6oo» 
et  par  centimètre  quarré  ôo.^^oo.  Si  les  pieux  ont  o.*30  de  côté, 
chacun  d'eux  peut  supporter  une  oharf^e  de  34000  kfl. 

Connaissant  le  nombre  de  pieux  et  la  section  de  la  maçon- 
nerie qui  pèsera  dessus,  on  détermine  la  place  de  chacun  d'eux 
pour  qu'ils  supportent  tous  la  ra^me  charge.  Pour  cela^  il  safEt 
de  partager  la  section  de  la  maçonnerie  en  autant  de  surfaces 
équivalentes  entre  elles  qu'il  y  a  de  pieux,  et  de  placer  le 
centre  de  chaque  pièce  au  centre  de  gravité  de  chacune  de  ces 
surfaces. 

Avant  d'enfoncer  les  pieux,  il  est  convenable  de  draguer 
préalablement,  le  plus  profondément  possible.  Cela  fait,  on 
.enfonce  les  pieux  au  moyen  d'une  sonnette. 

Une  sonnette  est  une  machine  destinée  à  soulever,  josqua 
une  hauteur  déterminée,  un  poids  déterminé  aussi  et  appelé 
mouton.  Cette  sonnette  est  mue  à  bras  d'homme,  le  plus  géné- 
ralement, et,  suivant  l'importance  du  poids,  tire  directement 
une  corde  ou  fait  tourner  une  manivelle. 

Le  poids  à  soulever  étant  constant,  on  détermine  de  la  ma- 
nière suivante  la  hauteur  à  bquelle  il  doit  être  élevé  pour 
opérer  sur  le  pieu,  en  tombant,  une  pression  égale  à  celle  qu'il 
devra  supporter  plus  tard  ; 

I  ^  Soient  r  M,  la  masse  du  mouton  ; 

N,  la  vitesse  qu'il  possède  au  moment  du  dioc; 
M',  la  masse  du  pieu  ; 

v\  la  vitesse  avec  laquelle  il  «^enfonce  après  le 
choc; 


On  à  : 


^onn  ptzÉs.  S^S 


L'eîilbttcemeiit  d.'un  pîea  eonslhae  on  travail  que  1*911  peut 
représenter  par  %  (M  +  M')  T'%  (M  +  M'),  »«  étant  la 
roi<ce  vWe  an  moment  du  choc. 

L'enfoncement  est  donc  proportionnel  I  </,(llI-f  M')  f*^» 
on  simplement  à  (If  4*  AI')  t'K 

Or  on  a  : 


(ll  +  M')« 

M+M' 

fff^ 

M«X9^*^^ 

9  gUh 

ëM  est  constant,  Tenfoncemeilt  «St  pfopoiftfantid  à  A; 
A  est  proportionnel  an  thkvail  à  dépenser  pour  irafetacer 
le  pieu.  Or,  on  peut  consenrer  ce  produit  constant  en  varfftnt 
M  et  A. 

Plus  le  d^mfnAtevr  sera  petit,  plto  fenfoiiOBmént  tera 
gràhd;  là  plus  petite  valeur  dn  dènomlnatenr  est  t  cortes^n- 
dant  à  M  Bs  00,  ce  i|ii*on  vin  peut  avoir'. 

n  fattt  donc  «jjue  M  soit  le  phis  gnmd  pbsiibte.  Les  poids  des 
montons  varient  entre  iSo  et  «soo  kll. 

ao  Poar  déterminer  le  choc  nécessaire  -,  Il  fcttt  reuiâtinèr 
qoe  ïi,  sons  on  coup  de  mouton,  la  plèbe  n'entrarit  pins  du 
tout,  sa  résistance  serait  infmie ,  car  le  travail  du  teouton 
tombant  est  Q/t,  Q  éUnt  son  poids.  Si  F  est  le  frottement  éa 
pien  déttsie  sol ,  exprimé  ètt  kilogrâmineB,  et  û  ionfoneement 
potir  le  travail  Q  A,  on  a  : 

On  en  déduit  ;        F  »— 


a 

Pour  des  valeo»  lans  cesfe  décroÎMaptei  de  a,  F  augmente , 
et  ponr  a  =  0 


374  TROISIÈME   PARTIE.  LIVRE   TI. 

Généralement  on  tâche  de  se  rapprocher  autant  que  possible 
de  cette  valeur  de  F.  Mais  j  si  on  veut  avoir,  avec  approxima- 
tion ,  la  résistance  de  son  pieu»  on  admet  pour  F  une  valear 
de  beaucoup  supérieure  à  la  charge  qn'il  devra  supporter,  et 
pour  a  une  petite  valeur,  ainsi  : 

Nous  avons  dit  qu'un  pieu  de  o.'"20  d'équarrissage  peut 
supporter  24000  kU, 

Faisons  F  =  40000  klli.,  etas=:  O.oei 

DOttS  aurons  alors  : 

40000  X  0,01  =:Q  X  A 
Si  Q  est  donné  égtl  à  iOO  kil.,  on  a  : 

.  40000    X    0,01 

h  =  .    . «=  2.n»00 

SOO 

On  fera  descendre  le  mouton  sur  le  pieu  de  la  hautenr 
3."oo  jusqu'à  temps  que  le  pieu  n'enfonce  plus  que  de  1  ceiH 
ti mètre  par  coup  de  mouton. 

Lorsque  les  pieux  sont  enfoncés,  il  peut  se  présenter  deat 
cas  :  < 

Ou  l'épuisement  est  facile; 

Ou  l'épuîsemeat  est  di6BciIe  et  même  impossible. 

Le  premier  cas  a  lieu  quand  le  sol , )>ien  que  mobile,  n'est 
pas  perméable  à  l'eau  :  l'argile  est  dans  ce  cas. 

Le  second  cas  a  lieu  pour  tous  les  autres  terrains  mobiles, 
tels  que  le  sable,  le  gravier,  qui  laissent  filtrer  l'eau  et  rendest 
la  construction  d'un  bâtardeau  impossible. 

Dans  le  cas  où  l'épuisement  est  facile,  on  construit  un  bâ- 
tardeau, comme  nous  avons  indiqué  précédemment,  et  on 


Cela  fait,  on  achève  le  battage  des  pieux  à  sec ,  puis  on  ni- 
velle les  têtes  qui  sont  à  des  hauteurs  très- variables  les  unes 
par  rapport  aux  autres.  Ensuite  On  établit  deux  lignes  de 
poutres  horizontales ,  les  unes  longitudinales ,  les  autres  trans* 
versales.  Les  premières  se  nomment  lonqrines  et  se  placent 
après  les  dernières,  que  l'on  nomme  traversines. 

Si  les  pieux  sont  trop  espacés,  on  remplit  l'intervalle  entre 
les  longrines  sur  les  traversines  par  une  plate<>forme  en  ma- 
driers jointifs. 

Ces  préliminaires  une  fois  établis,  on  construit  les  fondations 
de  la  pile  à  sec  par  la  méthode  ordinaire. 


tONTS   PlXfiS.  375 

bans  le  cas  où  rèpuisement  est  difficile  ou  impossible ,  et 
même  souvent  dans  le  premier  cas,  on  fonde  en  caisson. 

Un  caisson  n'est  autre  qu'nne  caisse  prismatique,  ayant  la 
forme  de  la  fondation  de  la  pile,  que  Ton  descend  dans  la  ri- 
vière sur  les  pilotis,  préalablement  coupés  de  niveau,  et  dans 
laquelle. on  construit  à  sec  la  fondation. 

Le  cQupage  des  pilotis,  opération  fort  délicate,  s'opère  au 
moyen  de  la  scie  de  Sessard,  qui  consiste  en  une  scie  horizon- 
tale disposée  sur  un  plateau  de  manière  à  pouvoir  fonctionner 
sous  l'eau,  étant  manœuvrée  dehors. 

On  emploie  aussi,  pour  le  môme  objet,  des  scies  circulaires 
disposées' à  cet  effet. 

Les  caissons,  qui  s'emploient  aussi  pour  fonder  sur  terrain 
incompressible  et  inaffouillabie ,  se  ccrastruisent  de  deux  ma- 
nières, savoir  : 

Les  caissons  |>our  fonder  sur  le  sol , 

Les  caissons  pojur  fonder  sur  pilotis. 

Ces  deux  modes  de^  construction  des  caissons  ne  diffèrent 
l'un  de  l'autre  que  par  le  fond . 

Le  fond  des  premiers  consiste  en  une  série  de  madriers 
longitadinauxjointifs,'d'une  épaisseur  de  loà  11  centimètres 
(3  pouces  i;a  à  4  pouces),'  reliés  entre  eux  par  des  traversines 
de  25  à  3o  centimètres (9  à  1.1  pouces)  d'équarrissage ,  placées 
dans  l'intérieur  de  la  caisse ,  et  espacées  les  unes  des  autres  de 
70  centimètres  (3  pieds  1  pouce}  de  centre  en  centre. 

Le  fond  des  caissons  pour  pilotis  cousis^  en  une  série  de 
pièces  de  bois  appelées  racmeaux,  reliées  entre  elles  par  des 
madriers  superposés  intérieurement. 

Dans  les  deux  cas ,  les  faces  verticales  sont  construites  de 
manière  à  pouvoir  se  démonter  quand  la  pile  est  exécutée. 

On  appelle  lancer  un  caisson ,  l'opération  qui  a  pour  but  de 
le  mettre  à  l'eau  et  le  placer  au-dessus  des  pieux. 

Pour  couler  le  caisson ,  lorsque  ses  dimensions  sont  grandes, 
on  construitdans  son  intérieur  les  fondations  de  la  pile,  comme 
si  le  caisson  était  en  place  ;  alprs ,  il  descend  petit  à  petit,  au 
fur  et  à  mesure  qu^  l'on  apporte  des  pierres ,  et  il  arrive  un 
moment  où  il  touche  les  pieux.  Arrivé  à  ce  point,  on  examine 
attentivement  s'il  occupe  bien  la  place  qu'on  lui  destinait,  et  on 
continue  la  maçonnerie. 


l-j6      •  TROISIÈME  PARTIS.    LIVM   VU  ^"^ 

Dans  les  constmctions  sur  pilotis  comme  dans  celles  lùi 
béton,  on  est  dans  l'usage  d'entourer  la  fondation  d'un  enro- 
chement. 

30  Temùtts  compressibles  et  qffouillqble^. 

Les  fondations  sot  ces  terrains  sont  toujours  pea  sàres,Tn  la 
Biobilitè  du  sol.  Lorsque  l'on  veut  fonder  sur  pilotis,  il  n'est 
pat  possiUe  d'enfonoev  les  pieux  4  plus  de  cinq  mèdnef»«C  les 
affouilleiBeiits  vont  quelquefois  jusqu'à  sept* 

Il  font  altfs  draguer  jusqm'à  la  profondeiu'  du  lit  •(  «aoMiwr 
ce  cas  à  l'un  des  deux  précëdents. 

Hais  il  peut  arriver  que  le  lit  sQit  à  une  t«|l^  pgrofoii4tpr, 
que  le  draguage  n'est  pas  praticable,  alors  on  établit  i|a  FfMUcr 

Îféuéral  sur  une  surface  suffisante  pour  empêcher  les  affonil- 
ements;  encore  fauC-il^  dans  ce  cas,  que  le  terrain  soit  peu 
compressible,  comme  le  sable,  sans  quoi  il  n'y  a  pas  moyen 
d'exécuter. 

Nous  terminerons  l'étude  des  fondations  sur  terrains  situés 
au-dessous  de  l'eau ,  par  le  tableau  suivant,  donnant  les  prix 
damvient  de  l'épusement  par  difiéventes  méthodes. 

Tableau  comparatif  de  tépuisement  par  différents  moteurs  «f 
différentes  machines» 


NOMS 

DES     MACmMS 

d'époiseniiMit. 


dans  un 
jônr  il  I* 
de  hast. 


Vans 

Chapelets  iiicrméS.. 

Poiqpee 

Via  d'ArchimMe.... 
Chapelets  verticaux. 
RoMsàgodeti 

Norias. 

Vis  d'Archimède.. 


VOLUME 

d'eau  éle- 
rèepar 


màtfes. 

46 
67 

90 
H7 


Q.6& 
0.44 
0.80 
0.50 
0.78 


PRIX 

do  mètre 

cube 
d'oanéle- 

gasiMAnoBB* 

vée  à  la. 

de  haut. 

fr. 

0.042 

La  journée  est 

0.0S5 

de  8  heures, 

aoM 

payéeàniaoD 

0.033 

aeifr.90. 

o.oii 

O.0O7 

Mue  par  le  eoi- 

rant. 

O.OIS 

Mue  par  machine 

à  vapeur. 

0.043 

id. 

0.085 

xé.       ! 

■*."iw« 


exécution  des  voûtes. 

Les  Toutes  se  cmistniisent  sur  des  cintres^  de  denx  nwniÀvet 
distincteft  : 

1*  Coostmciioii  sur  cintres  fixe»; 

ifi  GoDstniclio&  sar  cialves  retioassés. 

Oa  nomme  corbeaux,  les  pierres  que  l'on  fait  saillir  à  l'aatiM 
sopënenre  djss  pieds-droits  ponr  soutenir  les  cintre*. 

Les  cintres  fixes  sont  oomposés  de  pièces  de  bois  suffisam** 
ment  longues  pour  porter  sur  les  corbeaux. 

Les  cintres  retroussés  se  composent  dé  plnsienrs  cous 
d'arbalétriers  am  battent  les  ans  contre  les  antres.  Ces  der- 
niersy  suivant  la  forme  intérieure  de  la  voûte,  ne  génept  en 
rien  le  passage  des  bateaax  sous  les  ponts  ;  mais  ils  présentent 
l'inconvénient  de  changer  de  forme  et  de  produire  on  surhans- . 
sèment  à  la  clef,  pendant  qae  l'en  pose  là  piemiess  voossoîts. 
Les  pramiprs  sont  doncpréférables»  parce  qu  ils  ne  bougent  pas* . 

Les  fermes  des  cintres  s'espacent  ks  unes  des  antses  de  a 
àamèires. 

Une  des  précautions  principales  à  prendre  quand  en  «oof*  • 
struit  un  pont ,  c'est  de  prévenir  le  tassement  qui  s'opère  lors 
du  déçintrage,  et  donner  aux  faux  cintres  un  surbaussement 
suffisant  pour  que  la  voûte  ait, après  son  tassement,  la  courbe 
vonl^. 

On  a  observé,  dans  les  ponts  ci-dessous,  les  tassements 
suivants  après  dédntr^ge  : 


'20 

0.' 

■303 

35 

0 

446 

00 

0 

666 

00 

0 

557 

00 

0 

I30 

00 

0 

lao 

oo 

0 

ISO 

Pont  de  Nemours,  en  arc  de  cercle. 
/</.  de  Nogent,  anse  de  panier.  .  39 
Id,  de  Neuilly,  courbe  à  1 1  centres  ^9 
Id,  de  Sfentes,  ansç  de  panier.  .  39 
Id,  deS^auveuF,  id,  .  .  aS 
Id,  d*léna,  arc  de  cercle.  .  .38 
Itf .  de  la  Concorde,  id.     ...    ai 

Le  resserrement  du  mortier  est  de  i  millimètre  par  joint 
bien  fait  et  mince.- 

Lorsque  l'on  pose  les  voassoirs,  on  a  soin  de  ne  Êdre  qu'é> 
bancher  la  tête,  que  l'on  achève  sur  place. 

ÇonsÈrvction  des  culées» 

Les  calées  de  ponts  sont  destinées  non-seulement  à  snppor» 
tcr^«otaB«9s  lai  piles^  la.ebiige, de  b  pi^rtiAft  d'iirehe  q«i  pMH 

Ingénieur  Civil,  tome  a.  ^    ' *4' 


3;$  TROISIÈME  .PÀETIB.    LltTRE   Vt. 

sur  elles,  mais  encore  à  résister  à  la  différence  qui  existe  entre 
]a  pottssée  des  terres  et  la  poussée  de  la  voûte. 

Nous  avons  calculé  la  poussée  de  la  voûte  sur  la  culée,  il 
nous  reste  à  trouver  la  poussée  des  teiTes  en  sens  contraire. 

Soit  cb(Jig.  1 3)  la  bauteur  h  d'un  terrain  be  au*dessa$  d'un 
terrain  voisin. 

Les  terres,  exposées  aux  intempéries  des  saisons,  s  éboule- 
ront et  prendront  une  inclinaison  maxima  ce. 

Mettons  un  mur  6c,  et  remplissons  l'espace  bce  de  terre. 
Cette  terre  se  partagera  en  deux  prismes,  l'un  bcfyc,  4  '  étant 
la  longueur  du  mur  dit  solide  de  plus  grande  poussée ,  Tautre 
fcey,  /qui  s'appuiera  sur  les  terres. 

Soient  Pie  poids  du  prisme,  et  Q  la  résistance  du  mar,  appli- 
qués tous  deux  aux  centres  de  gravité  du  prisme  et  du  mur. 
Si  les  deux  volumes  ont  partout  la  même  section,  P  et  Q  se- 
ront situés  au  milieu  de  la  longueur ,  dans  un  même  plan ,  et 
se  rencontreront  en  un  même  point  m. 

Ces  deux  forces  se  décomposent  chacune  en  deux  autres, 
comme  nous  allons  le  voir. 

i*  Poussée  des  terres. 

Supposant  bc  vertical,  pour  simplifier  la  question,  nous 
avons  : 

Poussée  du  piisme  bcf.  7;  étant  la  densité  des  terres,  on  a 
peur  poids  de  ce  prisme  : 

Si  «esirangletc/',  on  ar  : 

bf^sa  h  lang.  y. 

et:  poidi  du  prisme  P  ««  ^  A* £^— 

Ce  poids  se  décompose  en  deux  forces,  dont  l'une  perpen- 
diculaire et  l'autre  normale  à  c/,  savoir  : 

Force  normale    •    .     « 


Force  parallèle    .     .     . 

La  première  est  détruite  p«r  la  réiistttBce  du  plan  ef,  l'av 
4re  obtient  tput  son  effet. 


PONTS  PÎX».  379 

a*  Résistance  du  mur, 
La  force  Q,  appliquée  en  m,  se  décompose  en  deux  autres* 

une  normale  à  c/,  l'autre  parallèle  à  c/et  opposée  à        - 

tang.  a  fcos.  a,  et  ou  a  : 

Force  normale.     ...       Q  cos.  « 
Force  parallèle.     ...       Q  sin.  a 
La  force  normale  est  détruite  par  la  résistance  du  plan  ;  la 
force  parallèle  obtient  tout  son  effet. 

Pour  qu'il  y  ait  émiilibre,  il  faut  que  les  deux  forces  oppo- 
aées  soient  égales ,  donc  : 

Qsm.  «=cs        M    tang.  «COS.  «       , 
â 


d'oà 


^v         irA*    .  COS.  a 

i  sin.  a 


»  ,  «s.  «  i  .,    •     . 

Remarquant  qae «»      ■  ,  il  vient  : 

sin.  a  lang.  o( 

2 

Soit  X  l'épaisseur  du  mur»  la  poussée  des  terres  tend  à  le 
faire  tourner  autour  du  point  A.  On  trouve  par  le  calcul  dif- 
férentiel que  le  point  d'application  de  Q  est  situé  aux  dedx 
tiers  âe  h,h  partir  du  point  C ,  d'où  on  a  : 

bn  «  Vs  h 

La  surface  du  rectangle  ACid  étante  X  ^»  û  on  repré- 
sente par  n  sa  densité,  son  moment  par  rapport  an  point  A 
est  : 

a?  X* 

n  Aa?X =«  n  A  — 

Le  moment  de  Q,  pris  par  rapport  au  point  A  ,  est  : 


38o  TAOïsiàtn  paetik.  uvhi  ti. 

Le  moment  de  Q  doit  être  égal  à  celai  dn  mur,  puisqiie  Q 
tt'tit  ^tw  la  oonté^iieooc  de  Jl  ^x;  on  «  donc  :    * 

QxVs*  — n*   *' 


d'o« 


s 


9  X  t* 


4  ^ 

On  <ièduil  de  celle  équation  : 


SR 


et:  m    ^hl/UL     .     .     .     i   (!) 

En  déterminant  la  valeur  deit  par  le  calcul  différentiel,  ob 
arrive  à  la  formule  tuivante  : 


L'angle  r  ne  dépasse  jamais  35  à  i^\  Vi  r  est  donc  tonjoors 
an-dessous  de  lo®;  tang.  Va  r  est  donc  au-dessous  de  o,36S 
valeur  de  tang.  ao*,  le  rayon  des  Tables  étant  i. 

Cette  formule  diffère  de  Celle  qtië  ttoul  vetao^  dd  donner, 

en  ce  <|ue  )/Test  remplacée  par  une  quantité  plus  petite  qâe 
0,365.  Si  donc  notre  formule  pèche,  c  est  par  un  iexcédantde 
valeur  pour  x ,  qui  ne  fait  qu  assurer  de  la  résistance  au  mur. 
Comme  f/^sa  i,4i6  =»  6,365  X  3,87,  la  première  for- 
mule ne  peut  seHri»,  et  il  font  employer  la  tècondé  qnn  sim- 
plifiée ,  devient  ^  pont  tons  les  eas  ^ 


y-^ {«) 


.0.4k  _ 

sn 


Les  densités  des  terres  et  des  murs  sont  assez  peu  variables 
pour  que  Toà  pttisto  encoi'é  simplifteir  tettè  fortttole  : 
On  a  :  w  =  II,  à  très-pen  près , 


PONTS  FIXES.  38 1 

Pour  les  mors  desoutennement,  auxquels  on  donne  toujours 
on  talus  de  i  centimètre  par  mètre,  on  pourra  employer  en 
toute  sûreté  la  formule  : 

or  s=£  o,a  A  * 

pour  déterminer  Tépaisseur  du  mur  dans  le  haut. 

Ainsi  un  mur  de  souteniieroent  de  lO  mètres  aurait  une 
épaisseur  de  2  mètres  dans  le  haut  et  3  mètres  dans  le  bas. 

Nous  avons  souvent  employé  cette  formule,  et  n'avons  pas 
éprouvé  le  moindre  mouvement  dans  les  murs  construits  avec 
les  épaisseurs  qu'elle  donne. 

Nous  devons  dire  cependant  que,  lorsque  les  murs  sont  des- 
tinés à  supporter  des  terres  argileuses,  tourbeuses ,  spoogien- 
ses,  il  est  de  la  plus  haute  importance,  quelle  qu'en  soit  i 'épais- 
seur, de  les  mettre  à  l'abri  de  rbumidité  continuelle  que 
df'gagent  ces  terres,  ce  qui  se  fait  au  moyen  de  glacis  inté* 
rieurs  et  de  rigoles  ménagées  à  l'effet  de  les  conduire  au  de- 
hors. 

§  3,  —  CONSTRUCTION   DBS  PONTS  EN  CHARPENTE  ET   EN    FER. 

r^s  points  d'appnt  des  ponts  en  charj»ente  sont  de  deux  es- 
pèces, savoir  ; 

Les  piles  en  pierre, 
f .es  palées  en  bois. 

Les  culées  peuvent  aussi  être  en  maçonnerie  on  en  char- 
pente. / 

Le  bois  ne  s'emploie  plus  guère  aujourd'hui  pour  construire 
les  soutiens  des  ^onts ,  à  moins  que  ceux-ci  soient  de  peu  d'im- 
portance ;  tandis  qu'au  contraire,  il  s'emploie  presque  exclusi- 
vement à  la  construction  des  travées,  qui  ne  se  font  plus  en 
pierres ,  tant  à  cause  du  temps  énorme  que  ce  genre  de  con- 
struction exige,  qu'à  cause  du  prix  de  revient  qui  est  aussi  très- 
considérable. 

Nous  ne  parlerons  ici  que  de  la  construction  des  travées  en  • 
bois ,  qui  présenteiU;  seules  de  l'intérêt. 

Lorwjne  la  distance  entre  les  soutiens  ne  dépasse  pas  4  à  S 
mètres,  on  se  contante  de  mettre  des  poutres  longitudinales,, 
munies  ou  non  .miipies  de  sous-poutres  à  l'endroit  des  appuis. 
.Si  l'espace  est  plus  considérable,  on  met  des  sous-poutres  et 
des  jambes  de  force  qui  portent  sur  les  soutiens. 

Quand  l'ouverture  des  travées  dépasse  1 5  mètres^  on  leur 
donne  la  forme  d'arches,  et  on  les  compose  de  plusieurs  rangs 
de  madriers  superposés.  ,  ' 


38a  TROISIÈME  PARTIE.   LITRB  V|. 

M.  Emery,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées»  a  pa- 
blié  un  ouvrage  fort  intéressant  sur  la  construction  du  pont  en 
ciarpente  qu'il  a  été  chargé  d'établir  sur  la  Seine,  près  du  con- 
fluent de  cette  rivjère  avec  la  Marne,  à  Ivry.  Nous  renvoyons 
à  cet  excellent  ouvrage  pour  tous  les  détails  relatifs  à  ce  genre 
de  construction.  ^ 

il  serait  bien  à  désirer  c|ue  tous  les  travaux  conscîencîense- 
xnent  exécutés  fussent  ainsi  détaillés,  après  achèvement,  dans 
un  ouvrage  spécial.  Malheureusement  ces  derniers  sont  très- 
peu  nombreux  I  vu  le  nombre  toujours  trop  considét^ble  des 
gens  qui  ont  le  droit  et  la  prétention  d*y  introduire  quelque 
petit  produit  plus  ou  moins  absurde  de  leur  imagination. 

Dépuift  qaelquei  années,  on  tente,  non  sans  succès,  de 
remplacer  w  pierre  et  le  bois -par  le  fer  et  h  fonte,  dans  b 
DOBStruction  de»  trches  de  ponts. 

A  cet  effet,  plusieurs  sptèmès  ont  été  employés. 

Dans  le  premier  qui  fut  construit  ainsi,  la  Passerelle  de 
llnstitut,  à  Paris,  dite  Pont-des-Ârts ,  on  dbnna  à  la  fonte  la 
forme  que  Ton  donnait  au  bois,  à  quelques  modifications 
près. 

Ce  mode  de  construction  présente  l'inconvénient  de  néces- 
siter des  réparations  incessantes,  soit  pour  remplacer  les  boa- 
loas  tombés 9  «oit  pour  resserrer  ceux  dont  les  écrons  se  dévis- 
sent, soit,  enfin,  pour  taccommoder  les  oreilles  de  fonte  qui 
te  cassent.  En  nn  mot,  ce  mode  est  peu  solide. 

Vient  ensoite  le  pont  d'Âusterlit£>  dans  Ifeqnel  on  donna  à 
la  fonte  la  forme  de  voussoirs  creux  pour  la  faire  agir  d'une 
manière  analogue  aux  pierres.  Ces  voosseirs  sont  encore  reliés 
entre  eux  par  des  boulons. 

Par  suite  des  oscillations  que  subit  ce  fiont  lorsqu'il  passe 
une  voiture,  tons  les  montants  destinés  à  recevoir  les  YOttssoirs 
dans  le  voisinage  des  calées àe  sont  rompus  ;  de  plus,  les  vous- 
soirs se  sont  abîmés  et  les  boulons  se  sont  desserrés.  Il  en  ré- 
sulte qu'il  faut  constamment  resserrer  ces  derniers  et  rempla- 
cer ceux  qui  tombent,  comme  au  Pont*des*Arts. 

Mais  si  ces  deux  ponts  sont  loin  de  plaider  en  fiiTeor  de  la 
substitution  des  raëtâux  à  la  pierrte  et  an  bots,  il  en  est  d'an- 
tres qui  en  constatent  une  supériorité  incontestable.  Ge  sont 
les  ponts  en  foute,  dits  à  Y  anglaise ,  dont  le  pont  dnCaironsel 
offre  un  delS  pi  Us  beaux  modèles.  ' 

Dans  ce  dernier,  au  lieu  de  cinq  afehe%  < 


»l»ONTÎ  SÙ.^PKNDUS.  383 

ponts  «établis  aiins  \e  voisinage ,  sûr  la  Seine ,  il  li'y  eii  a  <}ue 
trois. 

Les  arceaux  consistent  en  deux  rangées  At  {>laf|iiët  âé  fonli, 
assemblées  à  brides  par  des  boolonlB,  bombées  de  manière  à 
présenter  une  section  elliptiqite  j  remplie  intérieurement  par 
des  madriers  en  bois  superposés  et  goudronnés. 

Ces  arceaux  supportent  le'tabliev  du  pont  au  moyen  de  cer- 
cles ^n  foDte  kgOTge^  embrassant  les  brides,  et  appuyés  tous 
les  uns  contre  les  autres  par  des  colonnettës  horizoutaïés  en 
fonte. 

Les  arcbes  de  ce  pont  ent  4^  mètre*  d'ouverture  cbacnne. 
H  a  été  construit  par  M.  Polonceau,  iogénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaossées. 

CHAPITRE   II. 

POJVTS  «USPEHDtS. 

Ces  ponlts  sont  ceux  dont  la  oonstnictiOD  est  le  pins  géné- 
ralement confiée  aux  ingénieurs  civils,  aussi  allons  notts  les 
étudier  avec  soin. 

Un  pont  suspendu  consiste  eil  un  tablier  en  charpente  sou- 
tenu au-dessus  d*un  cours  d'eau  ou  antre  excavation ,.  au  moyen 
de  tiges  de  suspension ,  lesquelles  sont  elles-mêmes  fixées  plir 
leur  extrémité  supérieure  à  un  ou  plusieurs  cables  régnant  sur 
tonte  ta  longueur  du  poht,et  reliés^  par  leurs  extrémités,  à 
des  points  fixes. 

Calculs  du  pont  suspertdu. 

Soit  A  mm'  m*  m*'  B  (fy.  i4)  un  polygone  funiculaire  :  A 
et  B  étant  fixes»  et  les  points  m,  m',  m",  m"'  étant  sollicités 
par  des  forces  PP'  P" P'**  parallèles  entre  elles; 

1**  Il  faut,  pour  l'équilibre,  que  tous  les  points  A,  m,  m', 
m",ni'\  B  soient  dans  un  même  plan,  ainsi  que  les  directions 
des  forces  qui  les  sollicitent  ; 

a®  Si  TfT,  T"  sont  les  tensions  des  cordons  mm,  m  m\ 
nC m"*,  on  obtient  les  valeurs  de  ces  tensions  de  la  manière 
suivante  : 

On  prolonge  A  m  et  m' m"  jusqu'à  leur  rencontra  en  o ,  et 
on  mène  parce  point  l'horizontale  nn\  Soit  Aon  =  é,  m' 
o  n'  es=  «. 

Si  l'on  suppose  le  cordon  m' nt"  coupé  en  son  milieu,  sa 
tension  est  la  force  qui  le  retient  dans  sa  position  normale. 


384  TROISIÈME  PABTIE.  LIVRS  VI. 

Soît  A  la  tension  du  point  Â,  et  décomposent  A  et  T*  en  denx 
forces,  chacune  dirigée  suivant  rhorizontale  et  la  verticale 
passant  an  point  o ,  on  aura  : 

T*.  »  .  .  horiiontale  T'  coe.  a- 
verticale       T'  sin.  «e. 

A,  .  »  .  horicontale  A  cos.  ê. 
verticale       A    sin.  6. 

Puisqu'il  y  a  équilibre  entre  A  et  T*«  il  en  résntfe  qne  Too  a  : 

T*  cos.  a  «:  A  COS.  6 
T'  sin.  a  »>  A  sin.  6 

Appliquons  ce  principe  au  point  suspendu  : 

Soient  A  et  B  (yî^.  i5)  les  extrémités  àh  cable  qui  supporte 
le  pont  ;  soit  A  m  B  lacourbe  que  prend  ce  cable. 

Pour  trouver  la  forme  de  eette  courbe ,  nous  la  décompo- 
sons en  éléments  très-petits.  Si  m  est  le  point  le  plus  bas  ou 
sommet,  on  peut  supposer  qu'il  y  a  un  élément  en  m ,  leqarl 
élément  est  horizontal.  Coupons  le  cable  eu  ce  point  ;  la  pres- 
sion exercée  p<ir  le  tablier  du  pont  de  A  en  m  est  la  même  que 
celle  exercée  de  m  en  B  ,  donc  ce  qui  aura  lieu  pour  la  moitié 
A  m  aura  aussi  lieu  pour  l'autre  moitié  B  m. 

Soit  Q  la  tension  du  cable  au  point  m,  Telément  du  cable 
en  ce  point  étant  horizontal,  Q  est  horizontal. 

Soient  m\  m\  rn^\  etc.,  des  points  de  division  de  la  coorbe 
A  m,  mp^  ntp\  '«"p"*  ^'^**  ^  ^  '^^  perpendiculaires  abaissées 
de  ces  points  sur  l'horizontale  m  A*. 

Soient^le  poids  supporté  par  la  demi-chatne  A  m;  n  le  nombre 
des  divisions  infiniment  petites  de  A  m.  Si  on  suppose  que  les 
distances  mpy  pp\  p'p'\etc^,  des  pieds  des  perpendiCHlaire« 
abaissées  de  m,  m,  m\  etc.,  sont  égales  entre  elles,  le  poids 
supporté  par  chacun  des  points  m,  m\  m'*,  etc  ,  sera  consltpt 

et   égal  à     =  p. 

n 

Soient  «»  a',  a\  etc.,  les  angles  qne  font  les  côtés  irm'i 
rnm',  etc.,  avec  l'horizontale  ;  t ,  t\  t'\  etc.,  les  tensions  de  ce» 
difFérents  éléments,  on  aura ,  [jig,  i6}  : 

1°  Pour ,  m*  dont  la  tension  est  t  : 

Tension  horizontale  t  cos.  a. 
Tension  verticale      (  sin.  a. 


et  pour  ré<}ailibre  : 

t  C08.   «  =  Q 

f  sin,  a  =  f> 
V^f  ttn  potUi  qoeiboB^t**  m»  •)-  ft  (/Ij^.  4») ,  on  i  t 

Unsiob  Vierticalè  i°  sm.  «a 

so  «  point  ^i>  <(-  1  teoMto  horiiontale  t^-^i  cot.  ga 
tension  Terticale  l^^  «i*  i  aîn.  Sp^ 

Poar  réquiliblfe ,  od  a  : 

rcoê,«ig«i*<»+.teOI.6, 

b'r,  si  l'oii  bôbstd^re  ïéi  èlémenW  soccesstfs,  on  voit  que 
l'oD  a  : 

1»  <oeos.aQ»ln^  1  co»féo*P»<n+a  «>••«/  «^^ 

=  ^ç9S»a«.Q, 

c'est-à-dire  que  les  tensioiis  horizontales  soot  constantes  et 
égales  à  Q ,  d'où  on  déduit  :  ' 

Q 


ta- 


COS*«C0 


La  tension  en  un  point  quelconque  est  égale  à  ta  tension  ho^ 
rizontale,  au  sommet  de  la  courbe,  divisée  par  le  cosinus  de 
f  angle  que  fait  avec  thorixoniaU  là  tangente  en  ce  point. 

On  déduit  de  là  : 

Plos  ocn  est  peyt«  plnî  eos.  «a  est  grand  ;  par  conséquent 
plus  <n  est  petit  ; 

in-Ov,      ;    - 

La  tension  minima  a  lieu  an  point  m  ponr  lequel  <xn  =  0. 
«0  On  a  an  point  m'  .  '.  .  .  t^n.*«**»^ 

au  point  m^'.  •  ,  t'  sin.a' =*sin.a+jB=8p 


306  TRoinEia  Pimt».  utiib  tL 

tu  poiot  m'"  .  . .  J''iio.a"«l'  «b.  fc'+ji«=5ji 
an  poÎBlm".  ..#"8in.«"3-.i'»-«iio.«"->-|-p»=(»  +  i'|i 

La  tension  verticale  augmente  depuis  le  sommet  de  b 
courbe  jusqu'au  point  A ,  ce  que  nous  devions  trouver  d'après 
ce  qui  précède ,  les  tensions  horisoatales  étant  constantes. 

On  déduit  de  là  les  équations  suivantes  pour  trouver  ifi 
tensions  en  un  point  quelconque  M  : 

I»  cos.  oi.  «  Q (l] 

l-ll*.  a.  =  (»+!)  p     .     .     .    (îl 

d'où  î  tang.  «.  -    (*+^)P       .    .    (3-, 

Formé  de  la  courbe. 

Soit  b  la  distance  m  A\  on  aura  pour  expression  de  Is  dif- 
tance  en  deux  pieds  consécutifs  quelconques  p,  p*  de  perp®' 
diculaires  : 


PP'^- 

è 

n    ■ 

ce  qui  donne  : 

mp'   -= 

b 
n 

mp"^ 

9  b 
n 

ac 

mp'"^ 

n  b 
n 

mp^  -«• 

mb 

n 

.  (*1 

m  éUni  un  nombre 
de  divisioos  à  partir 

quelconque 
do  point  m 

indiquant  coniMea 

o.pf«.i 

On  a  d'autre  part 

: 

n'  p'  »  mp'  laog.  ac  e«  —  laog.  « 


VONtS  SÛSPEtIDUS.  3S'J 

»'>''«  m'  p'-| taiig.a'«= (Ung,  a+iang- «') 

n  n 

»'"/"=  m"/'  +  -i.  laog.a''==  —  (UDg.  «   + 
Uiig.  a'  +  lang.  «'') 


n    V. 

Noui  avons  Irouvé  (équtUon 

3): 

Ung.  «a,  «=  -i 

Q 

Faisons  :             -      m  >=»  o 

long.  «  .^  -^ 

f»=a  1 

20 

m  «a=r  i 

5» 
Ung.  «,-      y    , 

elc. 

Mc.             elc. 

loii  iRhi  j»M  «>p  y,  il  vient  : 


i_-^(^1+S  +  3+«U.  +  <») 


^ous  avons  trouvé  (équation  4)  : 
mb 
n 
Od  en  déduit  : 

*"      b 


3g|  TROISIEME  Pf^TlÇ.   UyA||  Vl. 

Or,  la  somme  des  termes  d'une  progrcssioii  arithmétique 
est  donnée  par  la  formide  : 

a  premier,  l  dernier  terme,  n  nombre  des  termes. 
Od  a  donc  : 

».        l'  +  — J-T- 

1  +  .  +  3+  .  ,  .  +  -J-- 


n  X 


b  p 
et  :  y  «  _£.  X 


(-^) 


Or,  on  a  :    p  =» 

donc  :  y  ■=•  — -^r-  + 


26Q     ^     9nQ 
Faisons       »  «=  «  ,      ^^    detfeût  nul,  et  ett  i : 


S6Q 


(«) 


Cette  équation  est  celle  d'une  parabole.  . 

Soient  ox,  o/  (/gf.  17)  deux- axes  i  pour  *  =  o  d  ▼»«» 
^  Bss  0,  donc  la  courbé  passe  par  le  point  o. 

Pour  des  valeurs  croissantes  de  x  on  obtie9k.te  w«iB* 
croissantes  de^. 

Soient /et  b  Tordonnée  et  rabcisie  4m  point  A  de  la  courte» 
pour  jr  =s  6  on  doit  avoir  ysatf,  donc  : 


PONTS  SUSPENJ>US.  SSp 

0 Tf •   •   (•) 

/  est  ce  c[u*on  nomme  la  flèche  de  la  courbe. 

Substituant  cette  valeur  de  Q  dans  Téquation  de  la  courbe, 
il  vient  : 

J'  =  -j"ï-     ........     (7) 


équation  indépendante  de  tt»  ce  qui  prouve  que,  quelle  que 
soit  la  charge ,  la  forme  de  la  courbe  sera  toujours  la  même 
pour  des  vadeurs  constantes  de  b  et  de/. 


De  l'équation  (6)    Q  =  — — ,  on  déduit  : 

Plus/ est  grand,  plus  Q  est  petit;  il  ne  faut  donc  pat  pren- 
dre les  points  d'appui  de  la  courbe  trop  bas  ;  généralement 
ou  prend/ entre  •Vio  ®^  ^/ih  • 

Tension  du  cable» 

Chaque  tension  se  décompose  en  deux ,  Tune  horizontale 

7tb         , 
constante  et  égale  à  - —  - ,  l'autre  verticale   et  sans  cesse 

croissante  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  du  sommet  de  la  courbe. 
Nous  avons  trouvé  (  équation  a)  : 

«.  sîn.  ocn  ^  (n+  t)  j9 

Si  l'on  recherchait  l'équation  de  la  courbe  correspondant 
à  cette  formule  ,on  aurait  : 

tn  »\m  an  =3  y 

d'où  :  y  ==a  p  a?  -f-  p 

équation  d'une  ligne  droite. 

.Soient  donc  AB  {fiÇ'ig)  une  horizontale  sa  6;  BC  une 
verticale  égale  à  la  charge  totale  tt  sur  la  demi-chaine;  joi- 
gnons A  C.  AG  est  le  lieu  géométric^ue  des  extrémités  des  H* 
gnes  qui  expriment  les  tensions. 

Soient  mp  une  perpendiculaire  abaissée  d'un  point  de  la 

Ingénieur  Civil,  tome  2«  3^ 


390  TROISIÈME  PARTIE.  LITRE  Vt. 

c«wri>e  sur  AC,  et  T  la  valeur  <i«  la  tomion  qu  elle  représente, 
on  a  : 

«p  :  B«::  ap:  ab 

on  :  Y     I    ff    1 1  *      !     ^ 

d'«ft:        y--x- <*> 

La  tension  verticale,  en  un  point  quelconque  de  la  courbe, 
est  égale  ao  poids  total  mnltiplié  par  l'abcisse  de  ce  point  et 
divisé  par  6. 

Soit  Im»  la  tension  en  un  point  quelconque ,  on  a  : 


U'^l/Q^  +  Y* 


-y- 


••'•+J!l|!....,„ 


4  /•«     ^       6« 

La  tension  la  plus  importante  à  connattre,  est  celle  du 
point  A  (/î^.  ao) ,  car  c'est  la  plus  forte  ;  or,  pour  A  ,  on  a  : 


Epaisseur  de  la  chah\e. 


(10) 


Dans  le  cas  où  l'épaisseur  de  la  chaîne  est  uniforme,  il  faat 

qu'elle  soit  suffisante  pour  résîster  au  point  le  plus  chargé  A. 

Soient  S  la  section  de  la  chaîne  en  mètres  quarres,  P  le  poids 

*  P 

sous  la  traction  duquel  i  mètre  quarré  se  rompt  :   est 

4 
le  poids  qu'il  faut  faire  supporter. 
La  section  doit  être  ^le  à  autant  de  fois  i  mètre  qnané 
p 
qui  —— -  est  contenu  de  fois  dans  la  tension  maxima , 
4 


on  a  donc  : 

S  = 


PONTS  SUSPENDUS.  39 1 


Longueur  des  tiges  de  suspension. 
On  a  la  formule  (éqoation  7  )  : 

Donnant  à  x  les  valeurs  des  distances,  au  tnilièB  du  pont,  des 
différents  points  du  tablier  où  on  veut  accrocher  les  tiges,  on 
obtient,  pour  longueurs  des  tiges,  les  valeurs  correspondantes 
de  j. 

Épaisseur  des  tiges  de  suspension. 

Si  on  divise  le  poids  total  du  pont  par  le  nombre  des  tiges 
de  suspension,  on  obtient  la  charge  de  chaque  tige,  et  on 
calcule  sa  section  comme  précédemment. 

Manière  simple  <t arriver  aux  mêmes  résultats. 

Soient  A  m  {fig.  ao]  la  courbe  de  la  chaîne,  et  T  la  teosioa  en 
A.  On  prolonge  T  jusqu'à  sa  rencontre  au  point  G  avec  m  A*.  Q 
et  T,  tirant  l'un  en  C  m  et  l'autre  en  G  A,  doivent  faire  équilibre 
à  un  système  de  forces  parallèles  p  appliquées  aux  différents 
points  de  la  courbe  entre  met  A,  également  espacés,  et  ayant 
pour  résultante     appliquée  au  milieu  de  m  A*. 

Le  point  C  de  rencontre  de  m  A'  avec  T  doit  donc  être  sur 
le  milieu  de  m  A*. 

Décomposons  T  en  une  verticale        T  siil.  «. 
une  horizontale  T  toi.  a. 

Les  quatre  forces  Q,  «,  T  sin.  a  et  T  cos.  «  étant  en  équi- 
libre, on  a  : 

Q  B=s  T  cos.  a 
Tt  =  T  sin.  a 

0  ou  :  iang.  et  "« 

b 

on  a  :  AA'=»^,      wA'«=i,        cA'=c«  —  ' — 


391  TROISièMI  PARTIE.  LITRE  TI. 

Dmi  I«  triangle  A C A',  on  a  : 

AA'  2/ 


Poar  atoir  T,  on  a  : 


sio.  a' 


gin.oe  9/ 

tang.  a  «=  =*=  — ; — 

COS.  a  o 


.,  .  ftiîn.a 

d'où  :  =  cos,  a 


Or:  cos.*a  +  sin.*a==  i 

■  4-  su 


,  6*  lin*  a      ,      .    • 

donc  : h  sm.*  a  «==  t 


tin.*« 


'      —    /y.  +  . 

6« 

.iD.««                   /           ^ 

4/-* 

stn.  a 

.  A^..+. 

4/" 

f/    Tt»    +     Q» 


PONTS  8t7SPENDVS.  3^3 

Cette  méthode  est  bonne  à  employer  quand  on  sait  que  : 
1®  La  courbe  est  une  parabole  ; 

3®  La  tension  va  en  augmentant  depuis  le  point  tn  jusqu'au 
point  Â. 

Teniion  extérieure» 

Soient  ABG(jf^.  ai  )  la  direction  de  la  chaîne,  hors  du  (lont, 
après  le  point  A  ;  T'  un  poids  faisant  équilibre  â  la  traction 
qu'elle  éprouve  au  point  B.  S'il  n'y  a  pas  de  flottement,  T ' 
est  égal  à  la  tension  du  point  Â ,  et  on  a  : 

S'il  y  a  frottement,  T' est  plus  petit  queT ,  et  on  à  : 

T'<T. 
Décomposons  T',  au  point  G,  en  deux  : 
Une  verticale      T'sin.  a, 
Une  horizontale  *t*  cos.  a. 
Soit  P  une  force  verticale  appliquée  en  C  pour  établir  l'é- 
quilibre. A 

Si  on  suppose  au  point  C  une  résistance  B  horizontale  suffi- 
sante, on  a  pour  l'équilibre  : 

P=  T'sin.  a. 
Si  l'on  veut  éviter  l'action  de  T'  cos.  a  sur  la  pile  qui  sup- 
porte les  cables,  on  prend  la  résultante  R  des  deux  forces  P  et 
T'  cos.  a  ,  et  on  oppose  une  résistance  dans  ce  sens.  Si  a'  est 
l'angle  de  R  avec  T' cos.  a ,  on  a  : 

R«=p«  +  T'«C08.8a 

d'où:  R  =s=j/p«+T'«cos.«« 

P  sin.  a'  s=  R 


sin.  a 


»_L-A". 


SID.a'  •=»  -rr-=*  T     1    + 


T'»8in.«« 


/^.+ 


lang.*  et 


Longueur  de  la  chaîne. 

C'est  la  longueur  d'un  arc  de  parabole,  c'est-à-dire  : 

4  #1 
Loïkfaear  =s  t  à  -f       '  ■ (if ) 

3  6  * 


^94  TftOISliMI   PARTfB.    I.ITRB   VI. 

Dilatation  de  la  chaîne. 

Lorsque  la  température  varie,  la  longueur  de  la  chaîne  va- 
rie aussi,  et  alors  son  sommet  baisse  et  monte  suivant  la  va- 
riation. 

Scient  t  la  température  correspondant  à  la  longueur/; 

t-|-</la  température  correspondant  à  un  accroissement  de 
longueur  S  d  l;  $  étant  le  coefficient  de  dilatation  pour  un  d^ 
gré  du  thermomètre  ; 

/la  flèche  correspondant  à  /,/4-/' celle  correspondant  à 
l  +  Sdl. 

On  a  pour  longueur  de  la  chaîne  à  la  température  t-^-d: 

Résolvant  pa*  rapport  à/',  et  observant  que/'  étant  très-pe- 
tit ,/*'  est  négligcàable ,  il  vient  : 


/(i  +5<|)«2*  + 


i  +  Ud^Zb  + 


Sb      ~       36 


4  /• 

Remarquant  que  l'on  a  :       ,      /  = \-  9h 

ô6 


il  vient  :  l  od 


36 


Etablissement  (f  un  pont  suspendu» 

La  largeur  entre  les  culées  étant  donnée ,  on  détermine  ie 
nombre  des  piles  d'après  les  considérations  suivantes  : 

Le  pont  peut  être  d'une ,  deux ,  trois ,  etc.,  travées. 

Que]  est  le  nombre  des  travées  correspondant  au  im'niMuia 
de  dépende?  telle  est  la  question  à  résoudre.  I 

On  détermine  d  abord  entre  quels  nombres  doit  se  troovefl 
«pproximativem^Qt  le  nombre  des  travées.  Gela  fait,  on  re«l 


PONTS  SUSPENDUS^  Zg^ 

marque  qae>  quel  que  soit  le  nombre  des  travées,  la  dépense 
des  calées,  du  tablier  et  des  tiges  de  suspension  est  constante. 

Il  n'y  a  donc  lieu  à  calculs  que  pour  la  chaîne ,  les  piles  et 
les  fondations  de  la  chaîne. 

On  fait  le  calcul  de  la  dépense  de  ces  trois  objets  pour  les 
différents  nombres  parmi  lesquels  doit  se  trouver  le  nombre 
des  travées,  et  l'on  adopte  le  plus  économique. 

Il  y  a  plusieurs  manières  de  faire  le  calcul  de  la  dépense 
pour  le  cable  seulement,  suivant  que  Ton  adopte  différents 
points  pour  sommet  de  la  courbe. 

Soit  par  exemple  AB  {fig,  21)  la  largeur  d'une  rivière  sur 
laquelle  on  veut  établir  un  pont^  et  soit  proposé  d'essayer  à 
mettre  deux  travées. 

Soit  la  flèche/ =  i/^Q  7  6. 

Il  y  a  plusieurs  valeurs  pour  6,  et  il  faut  trouver  celle  pour 
laquelle  la  dépense  est  minima, 

i<*  On  peut  supposer  6  ex  ac',  et  alors  mettre  au  milieu  de 
la  rivière  une  colonne  s'élevant  d'une  hauteur  6  c  au-dessus 
de  ac\  égale  à  */|o  ^  ^=  V5  «c*. 

Dans  ce  cas,  le  sommet  sera  au  point  a,  et  la  traction  sera 
horizontale  minima,  et  dirigée  suivant  ac.  Il  y  aura  écono- 
mie pour  les  fondations  de  la  chaîne,  mais  hauteur  maxima  à 
la  colonne,  et  section  maxima  à  la  chaîne;  car,  dans  ce  cas,  la 
section  de  la  chaîne  sera  la  même  que  s'il  n'y  avait  pas  de  pile 
au  milieu. 

1"  b  peut  être  plus  petit  queac;  pour  cela,  il  suffit  de 
prendre  le  sommet  en  un  point  quelconque  </ situé  entre  aetc . 

Soit  e  le  milieu  de  ac\  Si  d  e^t  situé'entre  a  et  e,  on  a  6'  c' 
s=  Vs  ^-^  <C  ^  ^'*  ®^  ^^  chaîne  vient  rencontrer  la  culée  en  un 
point  a*  situé  au-dessus  de  a. 

Si  le  point  d  est  situé  entre  e  et  c ,  c'est  le  point  a  qui  est  le 
plus  élevé. 

Dans  les  deux  cas ,  la  tension  de  la  chaîne  est  la  même  que 
celle  d'une  chaîne  pour  une  travée  &=  a  c'c/. 

Le  premier  cas  s'adopte  de  préférence  au  second,  parce  que 
la  traction  de  la  chaîne  en  6'  est  équilibrée  par  celle  de  l'autre 
portion  du  pont ,  et  la  traction  en  a  se  trouve  d'autant  moin- 
dre que  a  a'  est  plus  petit. 

Par  rapport  à  la  chaîne  a 6,  on  a  un  surbaissement  de  co- 
lonne b b\ un  surhaussement  de  culéeaa ,  une  augmentation  de 
tension  en  a\  et  une  diminution  de  tension  en  6',  d'où  une 
diminution  dans  la  section  des  chaînes. 


igS  tMHéhSK  ^ARTIK.  ÛVRB  Tl.  | 

Si  ie  sommet  est  sitaé  en  e ,  alors  on  a  6"  c*  ss  à"«t  c=  Vs  I 
«c*.  La  traction  maxima  a  diminué,  la  pile  a  baissé,  mais  la  i 
culée  s'est  élevée ,  et  la  traction  en  a"  a  augmenté. 

Construction.  \ 

On  a  employé  dans  l'origine  le  fer  forgé  pour  la  construo    I 
tion  des  cables,  mais, depuis  plusieurs  années,  on  l'a  complète-    i 
ment  remplacé  par  le  fil  de  fer,  dont  la  qualité  est  toujours  de 
beaucoup  supérieure  et  qui  ne  présente  pas  l'inconvénient 
des  pailles  que  Ton  rencontre  dans  le  fer  en  barres. 

Le  fil  de  fer,  néanmoins,  présente  un  inconvénient  que  Ton 
n'évite  qu'au  moyen  des  plus  grands  soins  dans  l'assemblage 
des  fiU;  c'est  de  se  tendre  inégalement  dans  la  confection  des 
cables ,  et,  partant,  de  laisser  plus  de  charge  à  certains  fik 
qu  à  certains  autres. 

D'autre  part,  le  fil  de  fer  est  fort  cher ,  et  comme  il  ne  com- 
porte que  du  fer  de  première  qualité,  il  en  résulte  que  les 
fers  fabriqués  par  la  méthode  anglaise  se  trouvent  exclus. 

C'était  donc  un  beau  problème  à  résoudre,  que  de  fabri- 
quer des  cables  de  ponts  suspendus  avec  ces  derniers  fers  aussi 
bons  que  les  cables  en  fil  de  fer.  Ce  problème  a  été  résolu  par 
MM.  Muel  Doublât  et  Eugène  Flachat,  comme  il  est  facile  de 
s'en  assurer  au  pont  de  Suresne,  près  Paris. 

Ces  messieurs  ont  eu  l'heureuse  idée  d'employer  à  la  confec- 
tioi^des  cables,  les  fers  plats  laminés  qui  portent,  dans  les 
forges ,  les  noms  de  feuiÙards  ou  cercles» 

Les  avantages  qu'ils  présentent  sur  les  fils  de  fer  sont  les 
suivants  : 

1®  Prix  de  revient  moindre,  bien  que  l'on  en  mette  un  plus 
grand  poids,  la  résistance  de  ce  fer  n'étant  pas  aussi  grande 
que  celle  des  fils  de  fer. 

a®  Assemblage  facile  et  tirage  égal  pour  toutes  les  bandes. 

Les  bandes  de  fer  ne  pouvant  avoir  la  même  longueur  que 
les  fils  de  fer,  lesquels  sont  tous  de  la  même  longueur  que  le 
cable ,  on  les  dispose  les  unes  au-dessus  des  autres  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Soit  a  mètres  l'espacement  entre  les  tiges  de  suspension. 
Tous  les  deux  mètres ,  on  enferme  le  cable  dans  un  petit  étrier 
en  fonte  fortement  serré,  de  sorte  que  chaque  bande  se  trouve 
pressée ,  sur  sa  longueur,  par  quatre  ou  cinq  étriers. 

On  ne  fait  pas  commencer  toutes  les  bandes  d'un  même 
«^•^^nt;  suivant  le  nombre ,  les  bandes  superposées  qa'il  doit  y 


PONTS  SUSPENDUS.  897 

avoir  pour  obtenir  la  résistance  voulue,  les  orî^nes  des  ban- 
des sont  espacées  entre  elles  de  un  ou  deux  étriers  au  plus.  Il 
en  résulte  qu'elles  entrent  sur  une  face  et  sortent  sur  l'autre  ; 
on  s'arrange  de  manière  que  les  extrémités  des  bandes  se  trou* 
vent  à  l'endroit  des  étriers,  à  quelques  centimètres  éb  dehors. 

Par  cette  disposition,  il  est  certain  que  si  les  étriers  se  des- 
serraient, les  cables  s'allongeraient ,  et  le  pont  partirait  ;  il  est 
donc  de  la  plus  hante  importance  de  bien  confectionner  ces 
parties  du  cable. 

Nous  renvoyons  aux  figores  pour  les  détails  des  travaux  de 
maçonnerie. 

Les  tabliers  se  composent  généralement  d*nne  série  de  pou- 
tres transversales  fixées  aux  extrémités  des  tiges  de  suspen- 
sion ,  et  recouvertes  de  madriers  longitadinaux,  sur  lesquels 
on  établit  des  madriers  transversaux  et  faciles  à  changer,  sur 
lesquels  s'opère  l'usure  faite  par  le3  voitures  et  les  chevaux. 

Pour  anéantir  autant  que  possible  les  oscillations  prove- 
nant  du  passage  et  des  coups  de  vent  sur  les  ponts  suspendus, 
on  construit  les  garde-fous  au  moyen  de  croix  de  St-André, 
en  bois,  buttant  les  unes  contre  les  autres,  et  séparées  par 
des  boulons  verticaux,  qui  opèrent  un  fort  serrage  sur  les  deux 
lignes  de  poutres  entre  lesquelles  sont  placées  ces  croix. 

\^  figures  i,  a,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  11,  la,  i3, 
i4»  i5,  16,  17,  18,  i9(P/.  XXV),  représentent  en  plan, 
coupe,  élévation  et  détails,  le  pont  suspendu  établi  àCon* 
flans-S'^.-Honorine,  par  M.  Séguin. 


QUATRIÈME  PARTIE. 

EXPLOITATION   DES   MINES   ET   HtÉTALLUROIE. 


chapitm;  premier. 

llittRODtJCtiOK. 

On  donne  le  nùin  de  mine,  k  tonte  etcavtftlon  <»«osée<lsiis 
l«  sein  de  ta  terre  poor  en  tètirer  les  sttbstalices  minénfei 
utiles.  On  donne  le  nom  de  carrière ,  à  ilneeteâ^tion  fititel 
kl  fnrface.  On  appelle  cavale,  nne  eicavation  faite  dans  le 
flanc  d'une  colline  pour  en  retirer  dtt  plâtre  on  d«  Id  piem 
calcaire. 

On  donne  le  nom  àt  houillère,  k  une  inine  de  boniOe;  le 
flom  de  tourbière,  a  ttné  mine  de  totlrbe.  Les  grandes  exca- 
vations se  divisent  en  puitâ,  en  galeries,  cheminées  et  cham- 
bres. 

On  donne  le  nom  de  pUits,  à  nne  excafatton  prismdtiqae 
dnnt  Tate  est  très-allongé  et  perpendiculaire,  ou  très-incliiié 
à  l'bofiton.  On  donne  lë  nom  àe  galerie,  à  une  éicaviltioii 
prismatique  dont  l'axe  est  horizontal,  on  peu  iiidinë  k  l'ho- 
rizon. 

Les  cheminées  sont  des  excavations  qui  tiennent  le  miliea 
entre  les  puits  et  les  galeries. 

NOTIpNS  HISTORIQUES  ET  STATISTIQUES  SUR   LES  MINES. 

L'origine  de  l'exploitation  des  mines  remonte  à  la  plos 
haute  antiquité;  elle  se  perd  dans  la  nuit  des  temps;  il  en  est 
question  dans  les  livres  les  plus  anciens.  Job,  dans  ranciefl 
testament,  en  parle;  Hérodote  parle  aussi  de  l'exploitation  à.» 
mines  chez  les  Egyptiens. 

Les  premiers  métaux  que  l'homme  retira  du  sein  de  la  terre 
furent  l'cr  et  l'argent,  cela  provient  sans  doute  de  ce  qu'il  fut 
frappé  de  leur  éclat;  le  fer  ne  fut  pas  d'abord  exploité.  On 
remarque  d'ailleurs  que  les  armes  des  anâens  étaient  en  coÎTre 
ou  en  airain  (alliage  de  enivre  et  d'étain).  L'Egypte,  l'Espagne, 
les  Indes  et  la  Syrie  furent  les  premiers  pays  que  l'on  exploita. 


EXPLOITATION   DES   MINES.  3^^ 

Les  Phéoicnns  elploitaient,  dans  File  de  Taso,  des  mines 
d'argent;  entaite  on  exploita  le  fer  à  File  d'Elbe  et  en  Syrie. 
On  exploita  l'or  dans  l'Asie-Mineure  à  l'état  de  paillettes  que  les 
fleuves  entraînaient  :  on  les  recueillait  an  moyen  de  la  toison. 

Le  mari  de  Didon,  en  son  voyage  en  Espagne,  rapporta  des 
métaux  précieux  qui  servirent  à  fonder  Carthage.  Plus  tard, 
les  Carthaginois,  devenus  maîtres  de  l'Espagne,  exploitèrent 
avec  une  grande  activité  les  mines  d'or  et  d'argent  qui  s'y 
rencontrèrent. 

Carthage  étant  détruite  par  les  Romains, ils  continuèrent  les 
travaux  des  mines.  Sous  le  règne  d'Auguste,  on  retirait  le  fer 
de  l'île  d'Elbe;  on  l'exploitait  aussi  en  Syrie,  en  Galicie,  en 
Biscaye ,  dans  l'Asie-Mineure  et  en  Sibérie. 

Le  plomb  s'obtenait  en  Espagne  et  en  Angleterre. 

Le  cuivre  se  retirait  de  l'Espagne,  de  l'Angleterre  et  de  l'île 
de  Chypre. 

L'étain  provenait  d'Espagne  et  d' Angleterre. 

Le  mercure  venait  d'Espagne,  d'Ephèse  et  de  l'Asie-Mi- 
neure. 

Les  anciens  n'exploitaient  pas  le  charbon  de  terre,  ce  sont  les 
Anglais,  qui,  lespremiers,  commencèréntà l'exploiter  en  ia8o. 

Procédés  des  anciens.  —  Us  ne  connaissaient  ni  la  poudre  ni 
les  machines  à  vapeur  >  ils  y  suppléaient  en  employant  une 
immense  quantité  de  bras  d'hommes.  L'on  peut  s'en  faire  une 
idée  en  sachant  qu'Auguste  rendit^ine  ordonnance ,  à  Rome , 
]ui  défendait  d'employer  dans  les  mines  plus  de  5ooo  ou^ 
mers, 

HISTOIRE   DES  MINES  DANS  LES  TEMPS   MODERNES. 

On  la  divise  en  trois  époques  : 

La  première  date  de  la  décadence  de  l'empire  romain, 
Qsque  l'année  968,  époque  de  la  découverte  des  célèbres 
aines  du  Hariz  ; 

La  deuxième  date  de  968  jusque  1 49a  »  époque  de  la  dé- 
:ouverte  de  l'Amérique  ; 

La  troisième  date  depuis  1492  jusqu'à  nos  jours. 

Première  époque.  —  Quand  les  Romains  abandonnèrent  les 
aines  d'Espagne,  le  siège  des  grandes  exploitations  fut  trans- 
porté en  Allemagne  vers  le  VL""  siècle,  sur  les  bords  du  Rhin , 
uTyrol,  en  Moravie,  Bohême,  Transylvanie. 

Les  mines  de  Saxe  furent  exploitées  vers  le  XI*  siècle.  Vers 
e  milieu  du  XIIF,  on  commença  à  exploiter  la  houille  en  An- 
letem. 


400  QUATAIEMB  PARTIS.   CBAPITRB  PREMIER. 

Deuxième  époque,  —  En  1 696  furent  découvertes  les  mines 
d'or  du  Brésil.  Les  mines  d'Améri((ne  tombèrent  en  décadence 
depuis  18 10  jusque  i8a5. 

Troisième  époque  —  En  1 779  on  abolit  en  Ecosse  Fesdavage 
des  mineurs.  En  k  8 1 4  l'on  découvrit  en  Russie ,  dans  le  Caucase  » 
les  riches  mines  d'or  et  de  platine. 

Perfectionnements  apportés  aux  procédés. 

En  163a ,  la  poudre  fut  employée  la  première  fois  dans  les 


En  1 700 ,  les  premières  machines  à  vapeur  forent  employées. 

En  1 760 ,  on  apporta  d'heureux  perfectionnements  dans  les 
procédés  de  ventilation  pour  les  mines  de  charbon  de  terre. 

En  1780,  on  se  servit  des  machines  de  Watt. 

En  1816,  on  commença  è  se  servir  des  lampes  de  H.  Dary. 

En  i834}  grands  perfoctionnementsdans  les  moyens  de  sou- 
dage. 

Etat  actuel  des  mines  et  leurs  produits^ 

Nous  empruntons  la  statistique  suivante  à  l'ouvrage  de 
M.  Burat  [Géologie appliquée). 

Les  états  de  l'Europe  ont  été  classés  ainsi  qu'il  suit  d'après 
l'évaluation  de  leurs  produits  en  métaux  bruts. 

HilUoM  de  fi«iM». 

Angleterre 44o 

Russie  et  Pologne i35 

France i33 

Autriche 67 

Confédération  Germanique.  ...      6â 

Espagne 54 

Suède  et  Norwège 64 

Prusse •      49 

Belgique 4o 

Toscane i5 

Piémont  et  Savoie «     .       1 1 

Danemarck 9 

Si  l'on  détaille' actueliement  ces  valeurs»  dont  le  tolil 
8  élève  à  plus  d'un  milliard,  on  reconnaît  qu'il  y  a  des  états    1 
qui  produisent  à  eux  seuls  la  presque  totalité  de  certains  mé- 
taux. I 


EXPLOITATION    DES   MINES. 


4oi 


FONTE. 


M     s     s     ô  Ô 

■g     Q     Q     12     «*  •»■•*'•*■•    *^     O     »•     9" 

*''  r^  ©T  ff *r 


FER. 


©   o 


i  8  : 


OR. 


8 

a 


ARGENT. 


S§;|8      §|8| 

o    co;^  o^   i-^    ^    o    o    f-    SÎ5 
1-^  o   î<f  o    **    o^  s«         sf 


PLOMB. 


•|}-5J^P-Î- 


zmc. 


o     acssrtoo     «oe-     a 
^  w    ^'^  ç^         <» 


MERCURE. 


S 


«    <5    ft    » 


CUIVRE. 


I  i  1 1  «  «  I 


ETAIN. 


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Ingénieur  Civil,  tome  a« 


36 


4o2  QOATBlèMfi  t>AATlE.  CHAPITRE  PREMIER. 

La  prodnclion  des  autres  parties  du  monde  n'est  connue 
qaautant  qu'elles  sont  liées  par  des  rapports  commerciaux 
avec  l'Europe. 

Les  exploitations  des  Amériques,  par  exemple,  fournissent 
les  1 1;  i4  de  l'or  et  de  l'argent  extraits  annuellement;  le  Pérou 
produit  la  plus  grande  partie  du  platine  employé  dans  les 
arts;  le  Chili  et  le  Mexique,  une  quantité  de  mercure  assez 
notable  pour  que  l'importation  européenne,  pour  le  traitement 
des  minerais  d'or  et  d'argent,  ait  subi  une  diminution  sensible. 
Mais  dans  les  riches  contrées  de  l'Asie,  la  production  se  suffit 
en  grande  partie  à  elle-même  sans  que  nous  en  connaissions 
les  moyens.  La  Chine,  par  exemple,  fabrique  abondamment  le 
fer  et  le  cuivre.  Banca  et  Malacca,  dans  les  Indes,  exportent 
une  quantité  d'étain  évaluée  au  double  de  la  production  euro- 
péenne. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  de  la  répartition  des 
mines  d'or  et  d'argent  exploitées  actuellement. 


ARGENT. 

OR. 

/Brésil 

[  Mexique 

marcs. 

» 

â,1 96,000 

marcs. 

ââ,000 

16,000 

4,000 

â,000 

n,500 

18,000 
10,000 

15,000 
5,000 

16,000 

1  Pérou 

f  AMÉRIQUES.  <  Buénos-Ayres.   .   . 
i                       j  Chili 

f  Colombie 

^Eiâlg-Uni».  .... 

AFRIQVB.      JGdles  Méridionales. 

600,000 
525.000 
250,000 
1,«00 
130,000 

î 

En  France,  on  exploite  environ  trois  cents  mines  de  com- 
bustibles minéraux,  et  vingt-deux  mille  ouvriers  en  extraient 
annuellement  trente-deux  millions  de  quintanx  métriques. 
Dans  les  carrières  de  toute  nature,  une  population  de  soixante 
et  dix  mille  ouvriers  sont  employés  à  l'extraction.  Le  produit 
annuel  est  d'environ  cinquante  millions  de  francs. 

Pour  l'année  i84o,la  production  minérale  de  la  France  peut 
être  appréciée  par  les  chiffres  suivanU  : 


EXPLOlTATIOIf  DES  MINES.  4^3 


q.  m. 

Houille 33,000,000      3o,ooo,ooo 

Tourbe 4»472»ooo         3,65i,ooo 

Bitume 26,000  4^6*000 

Sel  gemme.   .     .     .     .     .  5 00,000        4i6o«o,ooo 

Terres  al uuifères.   .     .     .  iao,ooo         1,7809000 

Carrières  de  toute  espèce.  »  5 0,000,000 

Minerais  de  fer.     .     .     .     40,091,000       i3.5oo,ooo 

Minerais  divers.      .     .     .  380,000  626,000 

Cette  valeur  est  augmentée  par  les  arts  métallurgiques  : 
Pour  rindnstrie  du  fer,  de.  .  .  .  ii6,63o,ooo  fr. 
Pour  les  antres  métaux 766,000 

C*est*à-dire  à  plus  de  220  millions. 

CHAPITRE  IL 

EXPOSÉ  DES  METHODES  DE  RECHERCHES  DES  MINERAIS. 

NOTIONS   GÉNÉRALES. 

On  donne  le  nom  de  roches  à  des  masses  minérales  qui  cou- 
vrent une  grande  étendue  de  surface.  On  distingue  les  roches 
massives,  qui  se  présentent  en  masses  informes,  et  les  roches 
stratifiées,  qui  se  composent  de  couches  d'une  grande  étendue 
en  longueur  et  en  largeur,  eu  égard  à  leur  épaisseur. 

lies  roches  massives  forment  le  noyau  des  plus  hautes  mon- 
tagnes, la  base  sur  laquelle  reposent  les  roches  stratifiées.  Les 
roches  stratifiées  forment,  autour  des  montagnes,  comme  un 
mantean  qni  les  enveloppe  de  toutes  parts ,  et  s'étendent  en- 
suite dans  la  plaine. 

Roches  dans  lesffuelles  domine  le  caractère  du  feldspath. 

Les  roches  granitiques  sont  composées  de  différents  feld- 
spath,dont  nous  allons  donner  la  composition.  Ces  feldspath 
ont  beaucoup  d'analogie  entre  eux;  aussi  sont-ils  souvent  con- 
fondus sons  une  seule  dénomination.  Leur  caractère  fonda- 
mental est  de  fondre  en  émail  blanc  au  chalumeau;  ils  rayent 
le  verre,  font  feu  au  briquet,  et  présentent,  à  l'état  de  cris- 
taaz,  deux  sens  de  cassure. 

Feldspath  orthose,  —  Il  a  pour  formule  :  RSs-^  3AS3^et 
est  composé  de  : 

Silice 66    I 

Alumine 18   |    100  (en  poids.) 

Potasse 16   1 


^0^  QUATRIÈMB  PARTIE.   CHAP.   U. 

Il  a  une  pesanteur  spécifique  de  2,89  à  3,58.  Le  prisme 
oblique  d'où  il  dérive  a  des  angles  de  1  ao<^  60*  et  112®  68'.  — 
Eclat  vitreux. 

Feldsf^th  aWite,  —  Il  a  pour  formule  :  NS^-}~  ^^S^  ^'^^^ 
compo^  de  x 

Silice 70   I 

Alumine '9    1    1 00  (en  poids). 

Sonde 11    ^ 

Sa  pesanteur  spécifique  est  de  3,61.  Il  dérive  d'nn  prisme 
dont  les  angles  sont  de  1 15<*65*  et  i  iâ<>62\-^Dans  les  cristaux 
de  I  albite,  le  plan  diagonal  coupe  les  bases  du  prisme  suivant 
des  angles  de  86"  3o'  et  93®  3o' ,  tandis  que ,  pour  l'orthose , 
les  bases  sont  conpées  diagonalement  à  angles  droits.  —  Eclat 
nacré. 

Feldspath  ryakolithe.  —  Contient  de  la  potasse ,  de  la  soade 
et  de  la  magnésie.— Eclat  vitreux.— Très>fendillé. — Pesanteor 
spécifique  :  2,57. 

Feldspath  labrador,  —  Il  a  une  pesanteur  spécifique  de 
3,69  à  3,75.  —  Attaquable  par  les  acides,  ce  qui  n*a  pas  lien 
pour  les  feldspath  précédents.  —  tl  est  trèâ-lamelleux.  —  Soo 
éclat  chatoyant  suffit  pous  le  distinguer.  — Il  a  pour  forronle: 
I^ S^  -|-  3  C S  -{-  12  AS,  et  est  composé  de  soude,  de  chant, 
d'alumine  et  de  silice. 

Feldspath  jade.  —  Grande  ténacité.  —  Barement  cristallisé. 

—  Il  se  trouve  en  masse  compacte,  blanchâtre.  —  il  a  â peu 
près  la  même  composition  que  le  labrador.  —  Pesanteor  spé> 
cifique:  3. 

Triphane.  —  Aspect  verdâtre  ou  grisâtre.  —  Cristallisé.  - 
Eclat  gras  et  nacré.—  Pesanteur  spécifique  :  3,19.  —  Safb^ 

mole,  d'après  Berzélius,  est  :  A  S^  -j-  ^  ^• 

Oliqoklase.  —  U  a  pour  formule  :  A  S*  -{-  (Na,  K,  Ca,  Ma)  S. 

—  I)  est  difficile  à  distinguer  du  labrador. 

Néphéline.  —  Silicate  alumino-alcalin ,  dérivant  d'un  prisme  j 
régulier  hexaèdre.  —  Sa  formule  est  :  3  A  S  i  +  N  a  S  i.  -  P«'  | 
santeorspécifique:  2,56à  3,76.  I 

Mésotype.  —  Substance'  blanche ,  nacrée.  —  Dérivant  d'w     ; 
prisme  rhomboïdal.  —  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  a,«4« 
2,56.  —  Il  donne  de  l'eau  par  calçination.  —  U  a  pour  for- 
mule :  3  ASi-^  NoSi»-f-  a  A<y, 


EXPLOITATION   DES  MINES.  4o5 

\Anolcyre,  «*-  Cristaux  trapézoèdres  dérivant  du  cnbe.  — 
Soluble  daDS  les  acides.  —  Contient  de  l'eau.  —  Il  a  pour  for- 
mule :  3ASï+NaSi»  -j-  6A9.  —  Pesanteur  spécifique: 
2^58. 

uâ.mphyghne,  —  Cristaux  trapézoèdres.  —  Il  se  trouve  dans 
les  laves  eu  cristaux  très-nets.  —  Infusible.  —  Sa  formule  est  : 
3  AS i* -f-KSi*. —  Pesanteur  spécifique  :  a,37  à  a,48. 

Sodalithe,  —  Dodécaèdre  rhomboïdal,  dérivant  du  cube. — 
Sa  formule  est  :  2  ASt-|-  NaSi'.  —  Contient  aussi  du  cblore 
en  proportion  qu'on  n'a  pas  encore  définie. —  Pesanteur  spé- 
cifique: 2,35  à  2,5o. 

Haûyne,  —  Substance  bleue  vitreuse.  —  Elle  perd  sa  cou- 
leur par  les  acides.  —  Pesanteur  spécifique  :  2,47«  —  Sub- 
stance encore  mal  connue. 

DÉFINITION   DBS   ROCHES. 

Granit.  —  Composé  de  feldspath ,  quartz  et  mica.  Le  feld- 
spath est  orthose  ou  albite;  on  trouve  les  deux  à  la  fois,  mais 
le  plus  ordinairement  l'orthose,  qui  est  blanc;  l'albite  est  rou- 
geâtre.  Le  feldspath,  dans  cette  roche,  est  cristallisé,  c'est 
une  condition  essentielle. 

Le  granit  renferme  des  substances  disséminées ,  telles  que 
tourmaline,  pinite ,  grenat,  amphibole,  sphène,  étain  oxidé  , 
molybdène  sulfuré,  triphane,  corindon,  émeraude,  pyrite 
de  fer,  titane  oxidé ,  fer  oxidulé,  uranite,  chaux  phosphatée, 
topaze,  feroligiste. 

L.e  mica  est  feuilleté  et  de  composition  très-variable;  il  est 
noir,  verdâtre,  blanc, bronzé,  etc.  Lorsque  le  mica  est  rem- 
placé par  du  talc ,  le  granit  porte  le  no|n  de  prototfine.  Celte 
dernière  roche  est  moins  abondante  que  le  granit;  on  la  ren- 
contre principalement  dans  les  Alpes. 

L'oligoklase  se  trouve  souvent  dans  le  granit  ;  la  roche 
porte  alors  le  nom  de  granit  avec  oligoklase. 

Gneiss  (granit  veiné  de  Saussure).  —  Le  protogène,  par  sa 
structure  rubaoée ,  fait  passer  le  granit  au  gneiss.  I^e  mica , 
devenant  aussi  élément  essentiel  dans  le  granit,  fait  passer 
aussi  cette  roche  au  gneiss. On  trouve  dans  les  gneiss  moins  de 
minéraux  que  dans  le  granit.  Les  schistes  argileux  peuvent 
aussi  se  changer  en  gneiss  au  contact  de  roches  ignées.  Ces 
roches  modifiées  sont  alors  appelées  métamorphiques. 

Eurite.  —  Quand  la  structure  du  granit  est  fine  ei  porphy- 
roïde,  la  roche  passe  à  l'eurite.  La  pâte  seule  du  feldspath 


4o6  QUATRiittK  WLRTit;  cAxf.  Ii; 

est  intacte;  aussi  renrîtc  portct-il  le  tiom  de  fddspâm 

pact  mélangé. 

Ùranit  à  grandes  parties,  —  Compose  de  grands  cnstanx  de 
ces  élémente.  —  Cette  roche,  qui  porte  aussi  le  nom  de  ^ra- 
me graphique,  forme  des  masses  peu  considérables.  Elle  passe 
à  la  peomafite ,  composée  de  quartz,  de  feldspath^  et  cjnelque- 
fois  d'un  peu  de  mica.  Le  quartz  est  en  cristaux  orientés  dans 
le  même  sens.  —  Le  clivage  dtl  feldspath  se  prolonge  dans 
les  cristaux  de  quartz  ;  ce  qui  n'a  pas  lieu  podr  le  gi^nit  ordi- 
naire. Nous  avons  trouvé  cette  roche  en  abondance  aux  envi- 
rons d'Autuu,  dans  le  département  de  Saône-et-Loife.  On  y 
trouve  du  tiUne  rutile,  de  Témeraude,  de  l'étain  oxidé  et  de 
la  tourmaline. 

Granit  leptinite.  —  Composé  de  feldspath  et  quartz,  mais 
le  premier  en  cristaux  trè^-petiU.  —  La  cassure  est  grenue. 
—  On  y  trouve  de  l'amphibole,  topaze,  grenat  rouge,  pyrites 
cuivreuses:  quand  il  n'y  a  presque  pas  de  quartz,  la  roche 
passe  au  feldspath  compact. 

Kaolin.  —  Produit  de  la  décomposition  dtt  feldspath  or- 
those.  La  partie  essentielle  du  kaolin  est  une  combinaison  de 
silice  et  d'alumine.  —  Il  provient  des  granits  à  grandes  par- 
ties ou  des  leptinites.  il  est  très-abondant  aux  environs  de 
Limoges,  dans  la  Haute-Vienne. 

Byalomicte.  —  Composé  de  quartz  et  de  mica.  C'eSt  un  gra- 
nit où  le  feldspath  est  très-rare.  —  On  y  rencontre  de  l'ctain 
oxidé.  —  Roche  abondante  aux  environs  de  Marmagne,  près 
d'Autun. 

Hyalotourmalile.  —  Quartz  et  totdrmaline.  —  La  toorma- 
line  est  ici  l'élément  essentiel.  —  On  y  rencontre  aussi  de 
rétain  oxidé. 

Topazogène.  —  Tourmaline ,  quartz  et  topaze. 

Syénite.  —  Composé  grenu  de  quartz,  feldspath,  am- 
phibole et  mica.  L'amphibole  est  l'élément  essentiel.  —  Le 
feldspath  est  ou  albite  ou  orthose.  Là  syénite  peut  être  por- 
phyroïde  où  schisteuse  comme  le  granit  et  le  gneiss.  —  On  y 
rencontre  du  zircon  ,  titane,  jryroxène,  augite,  etc. 

Porphyres  guartzifères.  —  Ces  roches  ressemblent  aux  eu- 
rites.  Les  porphyres  ont  généralement  une  couleur  rougeâtre. 
Le  quartz  est  souvent  plus  visiblement  cristallisé  qae  dans  le 
granit.  —  Les  deux  poiiiteménts  du  cristal  se  sont  rappro- 
chés l'un  de  l'autre;  ils  sont  très-brillants  et  très-limpides, ce 
qui  n'a  pas  souvent  lieu  dans  le  granit.  —  Le  feldspath  est 


ixPLoiTÂTtotr  i>ES  ktNts;  407 

tdujbtih  compact,  semblable  à  une  pâte  au  roilteu  de  laquelle 
aurait  cristallisé  le  quartz.  —  Dans  beaucoup  de  cas,  le  feld- 
s|>atb  est  décompose;  c'est  alors  un  porphyre  terreux  quartzi- 

ArgUophyre.  —  Quand  les  porphyres  sont  très^terreux,  ils 
passent  aux  argilophyres. 

On  rencontre  dans  les  porphyres  du  mica,  de  l'amphibole 
et  du  spath-fluor;  dans  ce  cas,  la  roche  est  colorée  en  violet. 
—  Les  feldspath  orthose  et  albite  se  rencontrent  danâ  la  pâte 
ou  dans  les  cristaux  disséminés.  Quelquefois  les  cristaux  sont 
ofthoses ,  et  la  pâte  est  albite. 

Porphyres  bruns.  ->-  Ils  diffèrent  un  peu  des  précédents. 
On  n'y  trouve  disséminés  que  des  cristauid'albite,  d'amphi- 
bole et  de  mica.  Le  quartz  y  est  moins  abondant  que  dans  les 
porphyres  rouges. 

Rétiniie.  —  Dans  la  dégradation  des  porphyres,  la  cassure 
devient  résineuse  où  conchoide  en  grand  ;  cette  roche  prend 
alors  le  nom  de  rétinite.  Elle  passe  aux  porphyres  quartzifères 
d'nnë  manière  insensible  (Saxe).  —  Ce  porphyre  devient  aussi 
globuleux-,  fusible  au  chalumeau,  blanc  avec  boursouffle- 
ment.  —  Les  grains  de  quartz  sont  généralement  fondus  avec 
là  masse. 

Feldspath  conipact  porphyrotde.  —  Ils  sont  mêlés  d*amphi« 
bole,  et  constituent  alors  le  porphyre  rouge  antique  et  vert 
(ophite). 

Pétrosilex.  —  t:*estla  pâte  du  porphyre. quartzifère  isolée. 
On  donne  ce  nom  à  toutes  les  masses  de  feldspath  compact. — 
C'est  en  réalité  de  l'eurite  ;  mais,  dans  ce  caâ,  les  éléments 
du  granit  sont  à  peine  discernables.  —  Les  fddspath  compacts 
prennent  la  structure  glanduleuse  (granit  de  Oorse),  et  la 
structure  bréchiforme  :  ce  sont  alors  des  pyromërides. 

Roches  trachyiiques.  —  Le  feldspath  domine  encore  dans 
ces  roches ,  ce  qui  les  rend  âpres  au  toucher.  C'est  à  cause  de 
cette  propriété  que  Haiiy  les  a  nommées  trach  y  tiques.  Elles 
sont  composées  de  ryakolite. 

On  distingue  le  irachyte  granitoïdCf  le  trachyte  micacé  am* 
phiboUque.  —  Composé  de  ryakolite,  amphibole,  hornblende 
et  de  mica  noir.  —  Le  irachyte  porphyrotde  :  le  ryakolite  est 
en  gros  cristaux  disséminés  dans  une  pâte  de  ryakolite.—  On 
rencontre  dans  ces  roches  du  fer  oligiste ,  sphène  et  amphi- 
bole disséminé. 

Porphyres  trachytiques  (bendant).  —  Cest  un  passage  entre 


4o8  QUATRIÈME   PARTIE.   CHAP.   U. 

les  porphyres  qaarUifères.  —  Le  irachyte  molaire:  la  silice  y 
est  disséminée;  passage  insensible  avec  le  précédent.  —  Le 
trachyte  scoriacé  :  structure  bullease  ;  il  constitue  certaines 
laves.  —  Dans  les  trachy tes ,  le  feldspath  présente  qnel^e- 
fois  le  caractère  del'albite  au  lieu  du  ryakoiite  (trachy tes  de 
Hongrie). 

Domite,  —  Trachyte  terreux,  avec  cristaux  de  rya- 
koiite. 

Perlite,  —  Trachyte  à  structure  testacée ,  ayant  l'éclat 
perlé. 

Obsidienne.  —  Feldspath  à  aspect  vitreux,  ayant  l'aspect 
des  laitiers  de  haut-fourneau.  —  L'obsidienne  est  une  dégra- 
dation des  trachytes. 

Pierre  ponce.  ->  Dégradation  de  l'obsidienne.  —  La  pierre 
ponce  a  le  caractère  des  roches  trachy  tiques  poussé  à  la  der* 
nière  limite. 

Roches  amphiboliques  et  pyroxéniques,  —  Dans  les  roches 
que  nous  venons  de  décrire,  qui  sont  des  silico-alaminates 
alcalins ,  le  feldspath  domine  toujours  ;  celles  que  nous  aU 
tons  voir  sont  aussi  formées  de  silico-aluminate,  mais  le 
feldspath  ne  leur  donne  plus  son  caractère.  —  Leur  couleur 
provient  d'un  autre  élément,  qui  est  un  bi-silicate  de  magné- 
sie et  de  fer.  —  La  teinte  de  ces  roches  est  verdâtre 
foncée. 

Amphibole,  —  On  distingue  deux  espèces  d* amphibole  : 
trémaiite  et  hornblende.  Le  premier  est  un  bi-silicate  de  chaux 
et  de  magnésie  ;  le  second ,  un  bi-silicate  de  chaux  et  de  fer. 

Ils  ont  pour  formule  minéralogique  : 

.      ^  ,    ,     (Trémaiite M»S«4-CaS 

Amphybole  <  .....     ... 

(^Hornblende.  ...     F3  S«  +  Ca  S 

L'hornblende  donne  la  couleur  verte.  —  C'est  une  sub- 
stance fibreuse  très  «tenace  (blende  dornée  des  Allemands, 
hornblende). 

L'amphibole  dérive  d'un  prisme  rhomboîdal  dont  les  an- 
gles sont  de  i3oo  i5'et  124030'. 

Pyroxène.  —  On  distingue  : 

iDiopside M»  S»  4-  Co»  S* 
Augite F»  S«+Ca8s'« 
Hédenbergite.  .  .      ? 


SXPLOITATION  DÈS  MINES.  4oq 

(Ces  formules  peuvent  varier  dan& plusieurs  cas;  elles  repré- 
sentent ici  la  composition  normale. 


€flH 

sont  ^  

ment  aux  faces  latérales.  Dans  le  pyroièhe ,  il  y  a  plusieurs 
clivages  parallèles  aux  faces  (rares),  et  suivant  les  plans  dia- 
gonaux et  parallèles  à  la  base.  Il  faut  donc ,  pour  distinguer 
nettement  le  pyroxène  de  l'amphibole,  cliver  le  cristal  avec 
attention  et  mesurer  les  angles.  Le  pyroxène  augite  est  le  plus 
abondant  dans  les  roches. 

Hyperslhène,  ^  Il  a  pour  formule  F»  S*  -|-  W  S^.  Lès 
angles  du  cristal  sont  de  88®  et  ^î",  différence  très-petite  par 
rapport  au  pyroxène.  —  Eclat  métalloïde,  d'un  blanc  nol- 
râtxv.  On  peut  encore,  pour  distinguer  ceS  minéraux,  avoir 
recours  à  la  pesanteur  spécifique ,  qui  est  de  3,^8$  celle  de 
l'amphibole  trématite,  4,19  à  3,t5»  hornblende,  3  à  3,35; 
pyroxène  diopside,  3,45  à  3,34;  augite,  3,io  à  3,i5.  L'hy- 
persthène  présente  un  clivage  incliné  de  90®,  plus  un  clivage 
suivant  le  plan  diagonal  qui  tronque  l'angle  aigu. 

Ce»  substances  sont  inattaquables  par  les  acides;  fondent 
au  chalumeau  en  un  verre  noirâtre.  —  L'amphibole  se  boni*- 
80o£fle  nn  peu. 

rHaiiage.  —  Substance  verdâlre  ott  bleuâtre,  mais  pds  auSst 
sombre  que  les  précédentes  :  éclat  métalloïde;  Il  a  pour  formule 

minéralogique  :  4  (m3,  Ca3,  F»,  Wn)  S»  4-  3  M ,  H*.  Il  a  uii 
clivage  très-facile  sur  les  faces,  ce  qui  lui  aoilne  une  structure 
très-foliacée  :, éclat  chatoyant  sur  les  clivages.  Lé  diallage  est 
rayé  par  une  pointe  d'acier,  ce  qui  n'a  pas  lieu  pour  leS.pté- 
cédents.  Il  donne  de  l'eau  par  la  calcination.  —  Très-<>difficilë 
à  fondre,  et  difficilement  attaquable  par  les  acides.  —  Sa  pesan- 
teur est  <!e  3,ii5  à  3,271. 

jyiorite,  —  Amphibole  et  albite.  —  L'albite  est  blanc  dans 
ces  roches,  translucide  sur  les  bords.  L'amphibole  est  horn- 
blende, un  peu  magnétique.  —  On  trouve  disséminés  les  miné- 
raux suivants  :  quartz,  mica,  pyrites,  fer  oxidulé,  oxide  de 
titane. 

IHorile  porphyroïde.  —  Cristaux  d'amphibole  et  d'albite  dis- 
sémiiK^s  dans  l'une  ou  l'autre  pâte.  La  pâte,  qui  est  blanchâtre, 
est  formée  d'un  mélange  intime  de  ces  deux  substances.  Les 
grains  Hoiit  si  fins  qu'on  Ue  ^ut  les  discerner. 


410  QUATRIEME  PARTIE.  CHAP.  11. 

Comàenne.  •—  Petits  grains  d'amphibole  à  cassare  terreuse. 

Dolente,  —  Mélange  grenu  de  labrador  et  de  pyroxène, 
aogite  jioir  ou  noirâtre.  —  Dans  la  cassure  de  cette  roche,  le 
labrador  est  en  cristaux  très-effilés,  et  d'un  aspect  nacré. 

Porphyre  pyroxénique  ou  mélaphyre.  —  Une  partie  de  ses  élé- 
ments sont  indistincts.  Le  labrador  souvent  est  eu  plus  grande 
proportion  que  dans  la  dolérite.  —  On  lui  donne  aussi  le  nom 
de  porphyre  noir  augite.  Attaquable  par  les  acides ,  difficile- 
ment  fusible.  —  Les  cristaux  du  labrador  sont  des  prismes  à 
six  £sices,  très-allongés,  ils  sont  mâclés.  Les  clivages  sont  vi- 
sibles dans  les  cristaux  transparents.  Us  ont  quelquefois  27  mil- 
limètres (  1  pouce)  de  longueur,  et  souvent  deviennent  indis- 
cernables. Le  mélaphyre  est  aussi  amygdatoïde ,  et  les  géodes 
renferment  du  quarU,  du  spath  calcaire,  etc.  —  Cette  roche 
est  très-tenace. 

BasaUe,  —  Mélange  grenu  très-fin  de  labrador  et  de  pyro- 
xène  noirâtre.  —  Renferme  du  péridot,  de  l'amphibole  horn- 
blende, pyroxène,  fer  tilané,  zircon,  mica,  pyrites,  et  des 
fragments  de  gneiss,  de  schiste  et  de  calcaire.  —  Cette  roche 
prend  la  division  poliédrique  qui  se  décompose  aussi  en  boules. 

L'hertolithe.  —  Cette  roche  est  peu  répandue ,  elle  se  forme 
toutes  les  fois  que  le  pyroxène  domine  presque  entièrement.— 
La  cassure  est  lamelleuse. 

Néphélinite.  —  Mélange  grenu  de  néphéline,  de  pyroxène 
augite  et  de  fer  oxidulé  magnétique.  —  Rarement  cristallisé. 

Leucitophyre.  —  Composée  de  pyroxèue  et  d'analcyne.  — 
Contient  aussi  du  péridot.  —  Lorsqu'elle  devient  globuleuse, 
rintérieur  des  géodes  est  tapissé  de  très-beaux  cristaux  d'anal- 
cyne et  de  pyroxène.  —  Cette  roche  constitue  la  montagne  de 
la  Snmma ,  au  Vésuve. 

Sodalitophyre.  —  Composée  de  pyroxène  et  de  sodalite.  — 
Cette  roche,  qui  constitue  les  laves  du  Vésuve,  renferme  du 
péridot  disséminé.  —  La  sodalite  ressemble  beaucoup  à  l'am- 
phygène. 

Bauynophyre.—  Composée  d'haiiyne  et  de  pyroxène. —  Cette 
roche  est  peu  répandue  et  par  conséquent  peu  connue. 
Roches  hypersthéniques, 

Hypérite,  —  Cette  roche  est  formée  d'hypersthèue  et  de  la- 
brador; c'est  un  mélange  grenu  et  souvent  à  gros  grains.  — 
Elle  passe  au  grunstein  (roche  verte).  —  La  cassure  est  esquil- 
leuse. 

IÎM^/to<M/<f.— Mélange  grenu  de  jade  et  de  diallage.— La  cou- 


EXPLOITATION    DES   MlNEfi.  4l  ■ 

leur  cla  diallage  est  très-variable  :  elle  passe  da  gris  au  vert. 

Difficile  à  toodre.  —  Ces  substances  sont  mélangées  très- 

oonfusémeut,  et  présentent  la  structure  entrelacée. 

Ech^itiie.  —  Diallage  et  grenat  ronge.  Lorsque  le  diallage 
devient  indistinct,  le  jade  devient  en  pdte;  c'est  alors  un  por- 
ph  yre  (  porphyre  vert  antique  ). 

Trapps.  —  On  désigne  sous  ce  nom  des  roches  composées  de  : 
a.lbtte,  labrador,  néphéline,  analcyne,  aoiphygène,  sodaliteet 
haûyne,  mais  ici  la  proportion  de  ces  éléments  est  difficile  à 
décrire.  Les  trapps  se  divisent  en  forme  pseudo-régulière,  et 
forment  comme  des  escaliers,  c'est  de  là  que  vient  leur  nom. 
On  distingue  deux  catégories  de  roches  trapéennes,  celles  qui 
perdent  3  p.  o;o  d'eau,  et  celles  qui  n'en  perdent  que  i  i;a 
p.   o/o. 

Serpentine.  —  Cette  roche  a  pour  formule  minéralogique 

!x  Mf/^  S«'  -|-  3  M^  H'.  Sa  couleur  est  verdâtre,  blanchâtre , 
et  tire  aussi  sur  le  noir  verdâtre  (ophiolite).  Elle  est  quelquefois 
sehistoïde,  compacte,  formant  des  plaques  contournées  et  fi- 
breuses. Elle  se  présente  en  masse  et  est  accompagnée  de  con« 
irlomérats  provenant  des  roches  qu'elle  traverse.  —  On  recon- 
naît facilement  ces  sortes  de  roches  aux  contouruements  de 
leurs  surfaces;  elles  paraissent  être  sorties  du  sein  de  la  terre  à 
Tétat  pâteux.  —  Elles  sont  grasses  au  toucher.  —  On  y  trouve 
des  minéraux,  tels  que  :  diallage,  fer  oxidulé,  fer  chrômatê, 
brucîte,  pyrites  ferrugineuses  et  cuivreuses,  fer  arsenical, 
or  natif,  platine  natif  (dans  les  monts  Ourals),rasbeste  dans 
des  petites  fissures,  les  fibres  sont,  dans  ce  cas,  perpendiculaires 
aux  parois;  amphibole  hornblende,  mica,  grenat,  jade.  Le 
fer  oxidulé  s'y  rencontre  souvent  en  grandes  masses,  et  rend  la 
rocbe  magnétique.  —  Les  irruptions  de  serpentine  ont  été  ac- 
coEopagaées  de  phénomènes  chimiques,  car  les  roches  qui  se 
trouvaient  en  contact,  ont  l'aspect  verdâtre ,  et  contiennent 
de  la  serpentine.  —  Cette  roche  se  rencontre  en  très-grandes 
masses  dans  les  Alpes. 

Jtoches  talqueuses.  —  Le  talc  a  pour  formule  :  M^,  Si.  Il 
est  coloré  en  vert  par  une  certaine  quantité  de  fer.  —  Le  talc 
se  trouve  quelquefois  isolé  en  masses  lamelleuses.  Cette  roche 
peut  facilemeqt  se  couper.  —  Elle  passe  aux  schistes  talqueux 
ou  steia-schistes ,  ou  même  encore  talc-schistt  s.  On  y  rencontre  : 
du  feldspath  albite,  grenat,  amphibole  actinote,  diallage,  fer 
oxidttlé»  disthène,  tourmaline,  dolomie,  dilorospinèle,  etc. 


^jj  QUATRIEME   PABTIE.   CHAt».    II. 

listvjanite,  —  Variété  de  schiste  talqueax  dans  la<pi«Ue  la 
dolomie  «e  rencontre  en  grande  quantité. 

Schiste  ckhritique.  —  Ici  le  talc  est  remplacé  par  la  chlorite 
qui  a  pour  formule  : 


Si  +  A  L  S  +  2  M^  H» 


Elle  a  le  même  caractère  que  le  talc ,  quoique  moins  onctueuse 
au  toucher. 

Schistes  verts,  —  Roches  pei^  connues.  —  Cassure  matte  cl 
souvent  l^rillante  à  cause  du  mica  et  du  talc  qu'elles  renferment. 
Elles  ressemblent  beaucoup  à  la  serpentine,  au  schiste  talqaeuz 
et  chloritique.  Elles  contiennent  très-peu  d'eau,  c'est  un  carac- 
tère qui  peut  aider  à  les  reconnaître  des  roches  précédentes. 

Minette, Roche  dans  laquelle  le  mica  se  trouve  en  masse. 

Kersanton.  —  Mica  mélangé  de  substances  étrangères  et 
surtout  de  cristaux  de  pinite. 

Micaschiste.  —  Mica  mélangé  avec  du  quartz.  —  Qnand  le 
fer  remplace  le  mica,  on  lui  donne  le  nom  d'iiabérite.  —  On 
trouve  dans  le  micaschiste,  du  feldspath,  grenat,  disthèoe, 
tourmaline,  corindon,  émeraude,  titane  rutile,  graphite  ,  etc. 

Jventurine.  —  Quartz  hyaliu  avec  paillettes  de  mica.  Le 
quartz  est  coloré  en  rouge  ou  en  jaune. 

1)  est  assez  dif^cile  de  distinguer  les  schistes  talqueux,  cblo- 
ritiques  et  micapés»  car  le  mica  est  encore  peu  connu  dans  sa 
composition.  Ces  roches  sont  souvent  à  grains  très-fins,  et 
quand  le  mica  est  verdâtre,  il  ressemble  beaucoup  aux  roches 
talqueuses.  On  ne  doit  donc  pas  attacher  beaucoup  d'impor- 
tance à  la  distinctiop  de  ces  trois  roches. 

Roches  dans  lesquelles  domine  le  quartz. 

Qwartz^renu.— Ces  roches  passentanxgrès.--5*7ca:,se  trouve 
principalement  dans  la  craie.  —  Contient  de  l'eau.  —  Quartz, 
lydien  :  se  trouve  en  abondance  en  Lydie.  —  C'est  un  mélange 
noirâtre  de  silex  et  de  matières  arénacées.  —  Jaspe,  silex  mé- 
langé.— 2ll€u/ière ,  silex  assez  pur.  présentant  des  cavités  très- 
irrégultères,  provenant  du  passage  du  gaz  avant  sa  conso- 
lidation. 

Roches  calcaires. 

Calcaire  saccharoïde.  —  Les  axes  des  cristaux  sont  orientés 
dans  tous  les  senâ  ainsi  que  les  clivages.  La  grosseur  des  grains 
est  variable  :  ils  ont  de  i  a  2  décimètres  (  3  pouces  1  ;  2  à  7  pouces) 
jusqu'à  1  à  2  centimètres  (5  à  10  lignes),  et  i  à  2  pUlimètres 


EXPLOlTATIOit   t>ES  MlMBS.  ^l3 

(  i  ;  a  ligne  à  i  ligne),  ce  dernier  cas  est  )e  pins  ordinaire.  —  Les 
cristaux  sont  encore  de  dimensions  phis  petites.  —  Le  calcaire 
à  gros  grains  est  appelé  lamellaire;  et  à  petits  grains,  saccha- 
roïde.  Il  contient  du  qaartz,  a  Ibite,  amphibole,  hornblende  et 
trémalite;  pyroxène,  mica  (marbre  cipolin);  dans  ce  cas,  le  cal- 
caire est  schisteux;  grenat,  pyrites,  fer  oxidulé,  spinèle,  etc. 

Calcaire  concrétionné.  —  C'est  1  albâtre  calcaire. 
'    Calcaire  compact.  —  Pierre  lithographique.  C'est  le  calcaire 
le  pins  pur;  cassure  conchoïde.  Lacooleur  est  jaunâtre,  pro- 
venant d'une  certaine  quantité  de  hitnme  qui  vient  surnager 
quand  on  dissout  le  calcaire  dans  un  acide. 

Calcaire  lumakel.  Contenant  des  coquilles.  -^  Calcaire 
grossier.  —  Calcaire  d'eau  douce ,  qui  ne  contient  que  des  co- 
quilles d'eau  douce.  — C.  ooUthique.  C.  pisoUthique.  C.  crajetix. 
C.  marneux.  C.  siliceux.  C.  bitumineux. 

Dolomie.  —  Carbonate  de  chaux  et  de  magnésie.  La  chaux' 
et  la  magnésie  sont  souvent  en  excès.  On  distingue  la  dolomie 
saccbaroïde  et  la  dolomie  à  cassure  terreuse.  La  dolomie  saccha- 
roïde  est  schisteuse  ou  non  schisteuse  ;  on  y  trouve  du  mica , 
talc,  serpentine,  fer  oxidulé,  amphibole,  pyroxène',  corindon, 
tourmaline,  réalgar.  Dans  les  dolomies  non  schisteuses,  on  ne 
trouve  presque  pas  de  minéraux  disséminés. 

Roches  gypseuses. 

Anhydriie.  —  Se  trouve  à  l'état  saccbaroïde  et  fibreux,  sans 
eau ,  ainsi  que  l'indique  son  nom.  On  y  rencontre,  disséminés, 
des  pyrites,  fer  oligiste,  sel  gemme,  soufre,  réalgar,  blende  et 
galène,  et  du  talc;  dans  ce  cas,  l'aiihydrite  devient  schisteuse 
et  ressemble  aux  dolomies  schisteuses. 

Gypse  saccharoïde.  —  C'est  Vanhydrite  qui  a  repris  de  Tean. 
Contient  les  même»  minéraux  que  le  gypse  anhydre. —  On 
distingue  encore  le  gypse  compact  et  fibreux. 
Roches  de  minerais  de  fer, 

L.e  fer  joue  un  râle  si  important  dans  l'industrie,  qu'il  nous 
oblige  à  entrer  dans  quelques  détails  sur  ses  composés  et  sur 
son  gisement. 

Fer  natif.  —  Il  est  peut-être  problématique.  U  est  produit 
artificiellement  dans  les  houillères  en  feu.  On  rencontre  le  fer 
natif  en  Sibérie  et  dans  le  département  de  l'Isère.  Dans  ces 
loealités,  le  fer  est  au  milieu  d'une  masse  d'hématite,  il  se  rea» 
contre  assez  fréquemment  à  l'état  de  météorite,  alors  il  Mt 

Inefénieur  Civil f  tome  a.  Sy  . 


4l4  QUAtaiEMI  PARTIS.  CHAP.  li. 

caverneux  ou  en  masse  grenae  d'un  gris  clair.  Ces  météorites 
contiennent  du  nickel  et  du  chrome. 

Fers  sulfurés,  —  Il  y  a  trois  fers  sulfurés  :  i*  fer  sulfaré 
jaune  ou  pyrite;  a°  fer  sulfuré  blanc,  pyrite  blanche  on  sper- 
kies;  3*  fer  sulfuré  magnétique  ou  liberkies. 

Le  fer  sulfuré  jaune  est  d'un  jaune  d'or  et  d'un  éclat  très- 
brillant,  il  est  presque  toujours  cristallisé.  Ces  cristaux  sont  de 
fdrme  cubique  et  cubo-octaèdre ,  tronqués  sur  les  angles.  Les 
cristaux  octaèdres  sont  rares ,  mais,  après  le  cube,  la  forme  la 
plus  fréquente  est  le  cube  tronqué  sur  les  arêtes  d'une  ma- 
nière disymétrique,  c'est  le  cubo*dodécaèdre  pentagooal.  Le 
ter  sulfuré  jaune  peut  se  confondre  avec  le  cuivre  pyrtteux, 
mais  ce  dernier  a  pour  forme  un  tétraèdre  provenant  d'un 
prisme  à  base  carrée,  et  la  couleur  est  aussi  d'un  jaune  verdâtre 
caractéristique.  Le  fer  sulfuré  fait  feu  au  briquet,  et  il  se  dé- 
compose au  chalumeau,  en  donnant  un  bouton  attirable  à 
l'aimant. 

F.  i.  blanc.  —  C'est  un  fer  sulfuré  dont  la  teinte  est  moins 
prononcée  que  chez  le  précédent.  C'est  un  gris  tirant  sur  le 
verdâtre.  Ce  qu'il  y  a  d'essentiel ,  c'est  la  cristallisation.  C'est 
tin  prisme  rhomboïdal  droit  diversement  modifié  sortes  angles 
«t  les  arêtes.  —  Les  angles  sont  de  90®  et  loC.*  a'.  —  H  est 
employé  k  la  fabrication  de  l'alun. 

F.  s,  magnétiffue.  —  Cristallise  en  prisme  régulier  à  six  h- 
ces.  Il  se  renconte  le  plus  ordinairement  en  masse  lamellaire. 

—  Couleur  de  bronze  ;  —  très-dur  cependant,  n'étincelle  pas 
sous  le  briquet.  Il  ressemble  au  cobalt  et  au  nickel  arseniod  ; 
4lansce  cas,  un  essai  au  chalumeau  suffit  pour  les  distinguer. 

Fer  arsenical  ou  mispickel.  —  C'est  un  arseniosnlfure.  Il 
caistallise  en  prisme  rhomboïdal  droit ,  dont  les  angles  sont 
de  90*  et  1 1 1*  1 2*.  —  Il  se  trouve  en  cristaux ,  en  masse  bac- 
cillaire  et  en  masse  grenue. 

Fer  oxidulé.  —-  C'est  un  ferro-ferrate.  Il  se  trouve  à  J'état 
métalloïde,  tantôt  en  cristaux,  tantôt  en  masses  cristallines, 
ou  grenues,  ou  compactes.  Il  est  attirable  à  l'aimant.  —  Il 
cristallise  en  octaèdre  très-net;  c'est  le  cristal  le  plus  habituel. 

—  Poussière  noire. 

Fer  oxidé  tiUtnifère.  —  Très-fréquent  dans  les  terrains  an- 
ciens. La  proportion  de  titane  atteint  jusqu'à  20  p.  100. —  Il  est 
magnétique.  On  le  rencontre  aussi  dans  les  terrains  volcani- 
ques. 

Fer  oligiste,  -»  Se  présente  dans  ^ei  çiiconstances  très*va- 


EXPLOITATlOIf  OBt    MINES.  ilS 

rîées  :  à  l'état  mëtalloïde  ;  —  masse  concrétionnëe  ;  —  masse 
compacte;  —  masse  terrease.  Tous  ces  fers  donnent  une  pona- 
sière  rouge  caractéristique.  Les  cristaux  du  fer  oligiste  déri* 
vent  d'un  rhomboèdre,  dont  l'angle  est  de  gZ'^  So*.  —  On 
distingue  :  le  fer  oligiste  grenu,  fer  hématite  rouge,  fer  oligiste 
compact,  baccillaire,  oxidé,  hydraté  ,  on  n*a  jamais  trouvé 
ce  dernier  cristallisé.  —  Il  y  a  encore  un  fer  oligiste  hy- 
drozidé  qui  cristallise  en  prisme  à  base  quarrée,  surmonté  d'un 
pointement  à  six  faces. 

La  véritable  mine  de  fer  est  le  fer  oxidé-hydraté  ;  on  le 
distingue  en  fer  oxidé  concrétionné  (hématite  bmne).,  mine- 
rai en  roche,  minerai  en  grains,  minerai géodiqne ,  minerai 
oolithiqoe,  minerai  terreux,  minerai  limoneux,  résineux,  vi- 
treux, des  marais ,  minerai  speudomorphique.  La  quantité  de 
fer  est  variable  à  cause  du  mélange  de  l'argile  et  du  calcaire. 
Le  caractère  commun  est  la  poussière  jaune.  La  pesanteur  spé- 
ciiiqne  est  très-variable;  pure,  elle  est  de  44  à  4^  «  e<  descend 
de  3o  à  33.  —  Les  minerais  doivent  avoir  au  moins  36. 

Hématite  brune.  —  Masses  considérables.  —  Double  struc- 
ture :  rognons  et  fibres.  —  Quelques  variétés  sont  lustrées. 

Minerais  en  roches,  —  Masses  irrégulières ,  souvent  caver- 
neuses. Dans  les  cavités  se  trouve  uue  partie  plus  compacte 
qui  a  la  structure  fibreuse,  c'est  de  l'hématite  brune. 

Minerais  en  grains,  —  Grains  isolés ,  plus  ou  moins  gros.  — 
Cassure  fibreuse.  Dans  beaucoup  de  cas ,  ces  grains  sont  reliés 
par  une  pâte  argilo-calcaire  ou  argilo-ferrugineuse. 

Minerais  géodiques,  -—  Gros  grains.  —  C'est  du  fer  qui  a 
cristallisé  dans  de  l'argile.  —Forme  des  gisements  particuliers. 

Minerais  oolithiques.  — r  Minerais  de  fer  en  grains  coagulés 
les  uns  aux  autres.  —  Ils  renferment  de  la  silice  (  silicate  de 
fer  mélangé  à  l'hydrate  de  fer). 

Minerais  terreux.  —  Argiles  très-chargées  de  fef.  —  On 
emploie  principalement  ces  minerais  comme  addition. 

Minerais  limoneux,  —  Cassure  résineuse.  —  Poussière 
jaune.  —  (Terrains  d'alluvion).  Bares  en  France.  Us  con- 
tiennent du  phosphore —  Donnent  une  fonte  fusible  (  fonte  de 
Berlin  ). 

Minerais  pseudomorphigues.  —  Produits  par  le  remplacement 
de  corps  oiiganisés  :  coraux,  polypiers,  coquilles  du  bois.  En 
France  on  trouve  ces  minerais  dans  les  Landes  et  la  Gironde. 
Ils  forment  des  couches  dans  le  terrain  tertiaire.  —  Les  fossi- 
les sont  remplacés  par  du  fer. 


4l6  QUATRliME  PÂHTIE.   CHAP.   II. 

Chamoisite.  —  Forme  une  couche  puissante  dans  le  teiraia 
àe  craie,  dans  les  montagnes  de  Ghamoison,  en  Valais.  On 
rencontre  aussi  ce  minerai  en  Bretagne. 

Fer  carbonate,  —  li  se  rencontre  en  masse  compacte.  C'est 
alors  le  minerai  des  houillères.  A  l'état  cristallisé  ou  fer  spatbi- 
que,  il  renferme  toujours  du  manganèse,  ou  de  la  magnésie, 
ou  de  la  chaux;  ces  substances  sont  isomorphes. 

Gisement  des  minerais  de  fer. 

Fer  oxidulé.  —  Il  forme  des  amas  puissants  disséminés  dam 
le  terrain  de  gneiss  et  associé  aux  roches  amphiboliqaes.  Le 
plus  souvent  il  se  trouve  dans  les  schistes  micacés  (  A veyron). 
Le  schiste  micacé  est  là  un  véritable  minerai  de  fer.  Ce  genre 
de  gisement  existe  aux  monts  Ourals  et  au  Brésil;  le  mica  est 
remplacé  par  le  fer  oxidulé. — On  le  trouve  rarement  en  filoiu. 
A  Traverselle,  dans  le  Piémont,  on  croit  que  son  gisenent 
forme  des  filons.  —  On  le  rencontre  encore  dans  les  roches 
volcaniques  à  l'état  de  cristaux  octaèdres  disséminés.  —  Onle 
trouve  en  abondance  dans  fes  sables  qui  proviennent  de  ces 
décompositions.  Enfin,  le  fer  oxidulé  est  très  •abondant  en 
Suède  et  en  Morwège,  oii  il  constitue  d'immenses  amas. 

Fer  oUgiste.  —  Il  est  plus  fréquent  que  le  précédent.  H  se 
trouve  en  filons  daps  presque  tous  les  pays.  Dans  le  Brésil  il 
existe  dans  une  roche  appelée  Ztabérite  :  c'est  an  schiste  dans 
lequel  le  mica  est  remplacé  par  le  fer  oligiste.  —  Dans  les  ter- 
rains volcaniques,  le  fer  oligiste  qui  s'y  trouve  disséminé  pa- 
raît être  produit  par  sublimation. 

Fer  oligiste  concrétionné  ou  hématite  rouge,  —  Amas  dans  les 
terraius  anciens  :  Pyrénées,  Comouailles. 

Fer  oligiste  compacte.  —  Se  rencontre  dans  certains  grès 
rouges  et  dans  des  argiles. 

Fer  oxidé'hydraté ,  ou  hématite  brune.  -—  Formé  ooDStam- 
ment  des  filons.  ~  Pyrénées,  Ariège,  Rancié,  Pyrénées- 
Orientales  ,  Canigou.  —  Ces  minerais  sont  associés  avec  le 
fer  spathique  :  centre  de  la  France,  Pyrénées,  terrains  de  craie 
et  de  transition;  Ariège,  Liao.  —  Ces  calcaires  sont  tous  cris- 
tallins et  au  contact  des  roches  anciennes. 

Fer  oxidé'hydraté  en  roche,  —  Il  forme  des  filons  dans  tonte 
espèce  de  terrain.  —  C'est  le  minerai  des  Ardennes  et  de  la 
Bretagne. 

Minerai  de  fer  en  grains,  —  Appartient  essentiellement  an 
terrain  tertiaire.  —  Il  est  disséminé  dans  des  couches  d'ar- 


EXPLOITATION  DBS  MINES.  4(7 

gile.  On  les  a  considérés  longtemps  comme  des  alluvions,  mais 
il  est  constaté  aujourd'hui  qu'ils  font  partie  de  l'étalé  tertiaire 
moyen.  —  Ce  minerai  se  rencontre  abondamment  dans  le 
Berry  et  forme  le  gisement  le  plus  important  de  la  France. 
—  Il  existe  aussi  dans  des  cavités  du  calcaire  du  Jura,  il  est 
alors  plus  riche  que  le  minerai  en  couche. 

Minerais  de  fer  géodique.  —  Rares,  disséminés  dans  des  ar- 
giles. 

Minerai  ooUthique.  — Appartient  :  i®  au  terrain  oolitliique 
(étage  moyen  ];  a®  au  terrain  de  grès  vert. 

Minerai  de  fer  terreux.  —  Argiles  chargées  de  minerai. 

Minerai  limoneux.  — Alluvions  modernes.  —  C'est  un  mau- 
vais minerai.  ^-  Il  contient  de  l'acide  phosphorique. 

COMBUSTIBLES. 

Lies  combustibles  peuvent  se  diviser  en  :  bois  bitumineux , 
ligaités,  houilles,  anthracite  et  graphite.  —  Ils  n'ont  pas  de 
composition  chimique  bien  déterminée. 

ROCHES  ARÊNAGÉES. 

Ce  sont  des  traces  évidentes  d'un  transport  par  Teau ,  com- 
prenant tout  fragment  réuni  par  un  ciment  quelconque.  Elles 
sont  formées  de  quartz,  feldspath,  calcaire,  mica,  argile, 
talc.  Le  feldspath  est  décomposé  et  passe  à  l'état  d'nrgile.^ 
L'amphibole  et  Je  pyroxène  sont  rares.  —  Le  ciment  n*est  pas 
toujours  visible;  le  plus  ordinairement,  il  est  quartzeux ,  cal- 
caire, ferrugineux  ou  argileux. 

Grès,  —  Grains  à  grosseur  généralement  uniforme.  Ces 
grains  sont  ou  anguleux,  arroncQs  ou  même  cristallisés.  —  Les 
grès  se  divisent  en  pouddingue  et  en  brèche.  Dans  les  brèches , 
la  pâte  est  souvent  un  calcaire  compact.  Ou  divise  encore  les 
grès  en  psammile:  grains  de  quartz  avec  mica,  ces  grès  sont 
schisteux;  arkose,  grains  de  quartz  et  de  feldspath  décomposé 
plus  on  moins;  macigno ,  grès  à  ciment  calcaire  ;  molasse ,  ro- 
che <lc  macigno  peu  solide;  nagelfiue,  macigno  renfermant 
des  fragments  de  galets  ;  grauwackey  grès  et  schistes  argileux, 
reliés  par  une  pâte  de  .schiste  argileux.  —  Elle  devient  schis- 
teuse. 

Oràs  rouge.  —  Ciment  colpré  par  une  argile  ferrugineuse. 

Grès  houiller.  —  Il  est  formé  de  quartz,  de  mica  et  de 
feklspath  ;  le  ciment  est  argileux,  endurci  par  la  silice.  Il  a 
ordinairement  une  couleur  noirâtre  provenant  des  végétaux 
décomposés  qu'il  renferme. 


4l8  QUATRIÈME  PARTIC.   CHAP.   II. 

Tous  ces  grès  passent  les  uns  aux  autres ,  sar  nne  grande 
étendue. 

Argiles.  —  Matières  très-ténues;  — font  pâte  avec  Teanà 
cause  de  l'alumine  qu  elles  contiennent,  provenant  de  la  dé- 
composition des  silicates-alumino^lealins. 

Marnes.  —  Quand  le  calcaire  entre  dans  les  argiles ,  elles 
passent  aux  marnes. 

Ocre.  —  Argiles  qui  renferment  un  excès  d*hydrate  de  fer. 

Division  des  masses  qui  forment  la  croûte  de  la  terre. 

Les  minéraux  se  trouvent  tantôt  accidentellement  et  en  pe> 
tite  quantité,  tantôt  ils  constituent  de  grandes  masses.  Ces 
masses  n'offrent  souvent  aucune  forme  bien  déterminée,  au« 
cun  secs  de  cassure  distinct  ;  elles  sont  compactes  et  homo- 
gènes. D'autres  fois ,  elles  se  divisent  nettement,  suivant  des 
plans  parallèles,  en  masses  plus  petites,  très-étendues  en  lon- 
gueur et  en  largeur,  et  d'une  épaisseur  relativement  peu  con- 
sidérable. On  les  nomme  couches ,  et  cette  disposition  est  con- 
nue sous  le  nom  de  stratification.  IjCs  masses  non  stratifiées 
sont  formées  ,  en  général ,  d'éléments  très-durs  et  cristallisés. 
Les  masses  stratifiées  contiennent  une  grande  quantité  d'êtres 
organisés,  et  sont  composées  d'éléments  arrachés  aux  masses 
précédentes,  et  charriés  par  les  eaux.  —  On  a  classé  les  dif- 
férents terrains  de  la  manière  suivante  : 

lO  Terrains  anciens  ou  primordiaux  y  comprenant  le  terrain 
de  granité,  lequel  renferme  les  granités  feldspathiques,  lessyé- 
nites,  les  protogynes  et  les  granités  quartzeux. 

a"  Terrains  de  transition,  renfermant  les  gneiss,  les  stéa- 
schistes,  les  micaschistes,  les  schistes  argileux,  les  calcaires 
cristallisés,  sans  fossiles,  les  terrains  de  transition  inférieurs, 
moyens  et  supérieurs. 

3®  Terrain  porphyrique  ou  période  métallifère  :  contenant 
les  porphyres  quartzifères ,  rouges,  lesdiorites,  les  mélaphy- 
res,  les  trapps,  les  euphotides,  les  ophites,  les  serpentines, 
les  amphiboles,  les  yénites,  les  eurites  et  les  porphyres  tra- 
chytiques. 

^o  Terrains  secondaires ,  qui  se  divisent  en  :  Terrain  caréo- 
nifire  :  terrain  houiller,  et  calcaire  carbonifère.  Terrain  pé- 
néen  :  grès  rouge ,  zechstein  et  grès  des  Vosges.*  Terrain  du 
trias:  grès  bigarré,  muschelkalk,  marnes  irisées.  Terrain  jw 
rassique  :  grès  du  lias,  arkoseS;  calcaire  à  gryphés,  étage 


EXPLOITATION  DBS  MIRES.  ^tg 

oolithique  inférieur,  moyen  et  supérieur.  Terrain  crétacé  : 
terrain  néocoinien ,  grès  vert ,  craie  blanche  et  marneuse. 

5*  Terrains  tertiaires:  tertiaire  inférieur:  argile  plastique, 
calcaire  grossier,  gypse.  Tertiaire  moyen  :  grès  de  Fontaine- 
bleau, meulière,  falnuns.  Tertiaire  supérieur  :  alluvions  an- 
ciennes. 

6°  Formation  alluviale,  renfermant  le  diluvium  alpin,  et 
ies  alluvions  modernes  et  les  tourbes. 

70  Terrain  volcanique  :  trachytes,  phonolithes,  basaltes 
anciens,  laves,  volcans  éteints  et  brûlants. 

Accidents  quéprouvenl  les  couches. 

A  mesure  qu'on  approche  des  hautes  montagnes ,  les  cou- 
ches des  terrains  stratifiés  se  redressent  de  plus  en  plus,  se  coii- 
tournent  et  se  brisent.  On  fixe  la  position  des  couches  au  moyen 
de  la  direction  et  de  Tinclinaison.  L'inclinaison  est  l'angle  du 
plan  de  la  couche  avec  l'horizon  ;  et  la  direction,  l'angle  que 
fait  une  ligne  horizontale  tracée  sur  la  surface  avec  le  méri- 
dien du  lieu. 

Il  se  produit,  dans  les  terrains,  des  fentes,  alors  une  partie 
de  la  masse  se  sépare  de  l'autre  en  glissant  sur  le  plan  de  la 
cassure. 

Dans  les  terrains  stratifiés,  et  particulièrement  dans  les 
terrains  houitlers ,  les  couches  sont  souvent  dérangées  par  des 
failles ,  et  le  prolongement  de  l'une  quelconque  d'entre  elles 
se  trouve  porté  à  un  niveau  inférieur.  On  recherche  alors  la 
couche  rejetée  du  côté  de  l'angle  obtus  qu'elle  fait  avec  la 
faille.  Cette  règle  est  très-exacte,  lorsque  la  stratification  n'est 
pas  éloignée  de  la  position  horizontale;  mais  quand  elle  est 
verticale  ou  fortement  inclinée ,  le  contraire  a  lieu ,  et  le  rejet 
s'opère  vers  l'angle  aigu. 

Les  couches  augmentent  de  puissance  ou  diminuent  sensi- 
blement dans  le  sens  de  leur  longueur,  elles  éprouvent  alors 
des  renflements  ou  des  étranglements. 

Souvent,  au  milieu  des  grandes  masses  minérales,  s'interpo- 
sent des  substances  étrangères  qui  portent  le  nom  de  filons, 
veines  on  amas,  smvsLnt  leur  forme.  Quand  les  amas  deviennent 
très-petits,  ils  prennent  le  nom  de  nids,  rognons  ou  noyaux. 

Les  veines  sont  des  masses  minérales  minces  et  allongées , 
droites  ou  contournées,  et  traversant,  dans.tous  les  sens,  l'é- 
paisseur des  couches  ou  amas. 

Les  filons  sont  des  maâses  aplaties^  très-étendues  en  Ion- 


4lO  QUATRIEME  PASTÀ.  CHAP.  ttl. 

guear,  qui  s'intercallent  au  milieu  des  terrains  primordîaax 
ou  sédimentaires.  Dans  ce  dernier  cas ,  elles  coupent  toutes 
les  couches ,  et  c'est  même  le  caractère  principal  qui  sert  à 
les  distinguer.  —  Toutes  les  fois  que  deux  filons  se  rencon« 
trent,  l'un,  sans  éprouver  aucune  interruption,  traverse  l'an- 
tre et  le  divise  en  deux  parties.  Le  plus  ancien  est  le  filon 
coupé.  —  liCS  points  de  rencontre  de  deux  filons  métallifères 
offrent  généralement  le  maximum  de  richesse. 

Dans  les  travaux  de  mine,  la  partie  qui  recouvre  immédia- 
tement un  filon  ou  une  couche,  porte  le  nom  de  toit ,  et  celle 
qui  le  soutient  est  le  mur. 

Les  salbandes  d'un  filon  sont  des  lisières  étroites  des  ro- 
ches environnantes  qui  sont  altérées  au  contact  des  matières 
qui  le  composent. 

La  $angue  est  la  substance  stérile  qui  accompagne  le  mi- 
nerai. 

CHAPITRE  III. 

SECTION    PREMIÈRE. 

RECHERCHE  DBS  MINES. 

La  recherche  des  mines  exige  que  l'on  soit  familier  avecks 
diffiérents  indices  des  minerais.  L'étude  de  la  géologie  apprend 
à  reconnaître  ces  indices.  Les  méthodes  de  recherches  se  divi- 
sent en  trois  classes  :  i>  les  tranchées  ouvertes  ;  a<*  les  pnits  et 
galeries;  3<^  les  sondages. 

Méthodes  de  recherches. 

La  méthode  par  tranchées  ouvertes  doit  être  suivie  quand 
une  couche,  filon  ou  veine,  est  connue  dans  une  montagne,  et 
qu'on  vent  la  rechercher  dans  une  montagne  voisine  ;  ou  bien 
encore  quand  on  est  à  la  crête  d'une  couche  non  exploitée  qui 
est  à  la  surface  du  sol. 

La  seconde  méthode,  celle  par  puits  et  galeries,  qoand  le 
minerai  devient  abondant,  ou  que  la  couche  est  étendue.  Cette 
méthode  sert  aussi  pour  trouver  les  filons  croiseurs,  ou  per- 
dus, ou  des  couches  pour  trouver  des  sources  ou  les  multi- 
plier. 

La  troisième  méthode  doit  être  employée  pour  de  grandes 
profondeurs,  et  quand  il  n'y  a  pas  d'indice  à  la  sur^ce.  Cest 
un  moyen  généralement  prompt  et  facile.  Il  n'est  souvent  em- 
ployé que  pour  refconnattre  Tépaisseur  des  terrains  plus  mo- 


I  KXPLOITATION  DES  MINES.  431 

tiernes  qui  recoavrent  les  terrains  houillers.  Souvent  aussi, 
dans  rintériear  des  mines,  il  sert  à  faire  circuler  l'air  et  à  faire 
couler  les  eaux;  enfin,  pour  reconnaître  les  sources  douces  et 
salées. 

Des  Tranchées  ouvertes. 
Ce  sont  des  excavations  à  la  surface  du  terrain  sur  une 
longueur  variable  et  une  largeur  de  8  à  i4  décimètres  (2  pieds 
1/2  à  4  pieds  3  pouc.)  :  la  profondeur  est  de  a  à  4  mètres  (6  à  i  a 
pieds).  Le  but  que  l'on  assigne  aux  tranchées  ouvertes  prouve 
que  ces  travaux  ont  plutôt  pour  objet  de  découvrir  les  circon- 
stances naturelles  d'un  gite  déjà  connu,  et  dont  la  direction 
est  présumée,  que  d'en  faire  découvrir  de  nouveaux.  Ce  der- 
nier but  est  plus  spécialement  celui  de  la  sonde.  Les  tranchées 
s'emploient  pour  l'examen  des  couches  et  des  filons  ;  le  son- 
dage ,  pour  la  recherche  des  couches. 

Quand  il  s'agit  de  savoir  si  un  filon  exploité  dans  une  mon- 
tagne se  prolonge  dans  une  autre,  il  faut  examiner  la  tenture 
des  miirs  et  du  toit  du  filon  exploité  dans  la  première  mon- 
tagne. Il  peut  alors  se  présenter  deux  cas: ou  le  toit  et  le  mur 
seront  de  nature  différente,  on  bien  ils  seront  de  même  nature. 
Dans  U  premier  cas,  les  recherches  seront  faciles  :  on  recon- 
naîtra des  points  appartenant  an  terrain  du  mur,  ou  des 
points  appartenant  ail  terrain  du  toit.  Il  faudra,  dans  la  direc- 
tion première  des  filons,  examiner  les  roches  à  la  surface ,  lès 
crêtes  qui  percent  au  travers  de  la  terre  végétale;  reconnaître, 
s'il  se  peut,  des  parallèles  du  terrain  du  mur  et  du  toit.  On 
cherche  dans  la  montagne  voisine  deux  points  indiqués  pat 
la  direction  du  filon,  et  c'est  entre  ces  deux  points  que  se 
trouvera  le  filon,  s'il  existe.  Si  la  montagne  n'est  pas  ciëcou- 
▼^te,  on  fait  une  tranchée  qui  va  de  l'un  à  l'autre.  Mais  si  l'on 
ne  trouve  que  l'un  des  terrains,  ou  même  aucun  d'eux,  on  eil 
conclut  que  le  filon  s'arrête,  ou  qu'il  est  rejeté  à  droite  ou  à 
ganche,  ou  qa'il  est  contourné.  Il  y  a  en  France  des  exemples 
de  couches  de  houille  qui  suivent  le  contour  des  montagnfli 
granitiques,  sur  lesquelles  repose  le  terrain  houiller.  Sans 
doute  les  veines  de  terrain  de  même  nature  peuvent  se  pro- 
longer en  ligne  droite.  C'est  pourquoi  il  faut  commencer  par 
<:ette  direction;  puis,  ensuite, diriger  les  recherches  dans  les 
grandes  vallées.  Mais  il  ne  faut  pourtant  pas  poser  en  principe 
qu^nne  couche  se  prolonge  toï^ours  indéfiniment  dans  la  même 
direction. 

Ce  cas  cil  le  toit  et  le  mur  sont  de  nature  différente,  est  ra- 


4l2  QUATRIEME  PARTIS.  CRAP.   III. 

ïement  le  plus  fecile.  On  ne  peut  plus  alors  reconnaîtreles  vei- 
nes par  ses  limites.  Il  faut  marquer  sur  la  surface  du  terrain 
la  direction  de  la  veine,  puis  la  prolonger  dans  la  montagne  ; 
faire  une  tranchée,  puis  examiner  le  terrain  de  la  nouvelle 
montagne. 

Si  le  terrain  est  de  la  même  nature,  si  tout  annonce  que  le 
filon  se  prolonge  sans  que  la  tranchée  se  découvre,  il  faut  alors 
voir  si  les  terrains  voisins  ne  présentent  pas  de  contourne- 
ments  ou  de  fissures  qui  aient  détourné  le  filon.  Dans  ce  cas, 
il  est  probable  que  le  lilon  aura  été  rejeté  parallèlemept  à  la 
première  direction. 

Si  le  terrain  de  la  seconde  montagne  n'est  pas  de  même  na- 
ture que  celui  de  la  première,  il  faut  comparer  tous  les  indi- 
ces. Bien  que  le  terrain  soit  différent,  il  ne  faut  pas  toujours 
désespérer  d'y  rencontrer  le  filon ,  surtout  si  les  couches  da 
^  terrain  sont  très-inclinées  ;  car  alors  les  terrains  sont  de  mêm^ 
formation,  et  le  filon  peut  s'y  trouver. 

Toutes  ces  recherches  doivent  être  faites  avec  réserve.  Si  on 
ne  peut  observer,  à  la  surface,  la  jonction  des  deux  teirain&; 
mais  si  l'on  aperçoit,  dans  la  seconde  montagne,  la  même 
inclinaison  de  terrain,  il  est  probable  que  le  filon  aura  été  ce- 
jeté  par  un  filon  croiseur  vers  l'angle  obtus.  Dans  le  cas  où  le 
filon  n'a  pas  été  exploité, et  qu'on  en  ait  observé  l'afflenremeot 
d'une  seule  veine,  il  faut  le  faire  en  plusieurs  points,  dont  on 
détermine  la  direction.  On  la  prolonge  au-delà,  et  on  ouvre 
des  tranchées  transversales.  Si  l'on  rencontre  plusieurs  filons, 
on  fait  sur  chacun  des  tranchées  transversales,  en  s*attachant 
surtout  aux  points  d'entrecroisement.  Si  les  filons  sont  paral- 
lèles et  trop  éloignés ,  on  s'attache  au  plus  important. 

Quand  il  s'agit  d'un  minerai  en  couches  parallèles  à  celles 
du  terrain  sur  lequel  il  repose,  il  est  évident  que  la  tranchée 
atteint  son  but,  si  elle  est  poussée  perpendiculairement  au 
plan  du  terrain.  Il  existe  nu  principe,  c'est  que  la  tranchée  ne 
peut  manquer  de  rencontrer  le  filon,  si  le  filon  est  prolongé 
suffisamment.  Il  suit  delà  que  dans  un  terrain  par  bancs  ou 
.par assises  verticales  ou  inclinées,  il  convient  d'ouvrir  la  tran- 
chée au  travers  de  la  direction  du  filon.  Si  la  couche  ou  le 
banc  change  de  direction,  on  dirigera  la  tranchée  parallèle- 
ment à  ces  bancs  ou  perpendiculairement  à  la  nouvelle  direc- 
tion ;  dans  le  premier  cas,  si^'est  un  filon,  et  dans  le  second , 
si  c'est  une  couche. 


£XPLOlTAtlÛN   DES  MIMES.  43^ 

Des  Puits  et  Galeries. 

Quand  un  filon,  ou  une  couche,estclécoaTert,  s'il  se  montre 
■â  sa  crête  bien  réglé ,  ce  ne  sont  pins  alors  de  simples  tran- 
chées qui!  convient  de  faire,  il  faut  attaquer  tantôt  par  des 
paîts,  tautôt  par  des  galeries,  tantôt  enfin  par  des  puits  et  des 
galeries  a  la  fois.  Dans  tous  les  cas,  ces  travaux  doivent  être  faits 
avec  la  plus  grande  économie. 

Des  Puits  inclinés, 

1  o  Lorsqu'un  filon  se  montre  au  jour,  soit  en  plaine,  soit  snr 
le  revers  d'une  montagne,  les  premiers  travaux  doivent  être 
«les  puits.  On  creuse  ces  puits  sur  la  crête  même  du  filon;  on 

-  examine  avec  soin  la  gangue  que  l'on  en  retire,  soit  mécanique- 
ment,  soit  chimiquement.  Ces  puits  de  recherche  doivent  être 
approfondis  de  8  à   lo  mètres  (^4  à  3o  pieds);  on  les  établit 

-  de  30  en  30  mètres  (6o  en  6o  pieds)  dans  la  direction  du  filon 
dont  on  connaît  la  richessed'une  manière  précise  par  ce  moyen. 

Des  Galeries  (C allongement.  ^ 

3®  Lorsque  le  filon  se  montre  an  jour  au  pied  d'une  mon- 
tagne et  qu'il  la  traverse,  on  peut  faire  la  recherche  par  une 
'  galerie  d'allongement  faite  sur  le  filon  même.  Ce  moyen  pa- 
'  raît  préférable  au  puits  d'épreuve  dont  nous  venons  de  parler. 
L.e  transport  est  moins  dispendieux  ;  d'ailleurs,  si  le  filon  pro- 
duit beaucoup  d'eau,  ces  eaux  s'écoulent  naturellement  par 
la  oalerie.  On  peut  employer  les  galeries  d'allongement  ou^ 
vertes  au  bas  de  la  montagne,  concurremment  avec  des  puits 
ouverts  sur  la  crête  même  du  filon. 

Des  Galeries  transversales. 
30  Lorsqu'une  veine  parallèle  à  la  pente  d'une  montagne 
se  rapproche  de  son  pied,  on  peut  établir  une  galerie  trans» 
versale  pour  aller  la  joindre  en  un  point.  Un  puits  sur  la  pente 
oflfre  te  seul  moyen  de  bien  connaître  l'allure  du  filon.  La  ga- 
lerie transversale  ne  sert  qu'à  faire  reconnaître  un  point  du 
filon  -  mms  elle  facilite  le  percement  des  puits  inclinés.  En 
/rénéral ,  ces  galeries  ne  doivent  être  menées  sur  des  veines 
I métallique  dont  on  ne  connaît  pas  la  richesse,  que  lors- 
I  qu'elles  doivent  être  très-courtes.  Ainsi,  dans  la  recherche  des 
i  mines  de  houille ,  en  général,  il  y  a  beaucoup  plus  de  chances 
favorables,  pour' la  régularité  de  ces  galeries;  d'ailleurs  on 
'  peut  espérer  d'être  dédommagé  des  dépenses,  par  le  produit 
d'une  galerie  d'allongement  que  Ton  établira  par  la  suite. 


424  QUATRIÈME   PARTIE.    CHAP.    UI. 

Enfin,  ces  galeries  transversales  sont  indispensables  toutes  les 
fois  que  la  crête  est  recouverte  de  terrains  trop  solides  pour 
les  traverser. 

Des  Puits  verticaux.  / 

Au  lieu  d'approfondir  les  puits  sar  les  filons,  on  peut  aussi 
percer  des  puits  verticaux.  C'est  surtout  en  plaine  qu'on  em- 
ploie cette  méthode,  qui,  d'ailleurs,  est  plus  dispendieuse  que 
celle  des  puits  sur  la  pente.  Ce  moyen  ne  fait,  à  la  vérité,  con« 
naître  le  filon  ou  la  couche  que  dans  un  point  à  l'extrémité 
du  puits  ;  mais  on  l'emploie  fréquemment  pour  les  couches 
de  houille,  parce  que  souvent  elles  ne  viennent  pas  jusqu'à  la 
surface,  il  y  a  des  atterrissements.  Ce  terraiir  qui  recouvre  la 
crête  préseute  ordinairement  très-peu  de  dureté,  et'  permet 
par  conséquent  cette  recherche;  d'ailleurs  le  boisage  est  moins 
dispendieux  que  dans  les  puits  inclinés  :  ces  puits  ont  ordi- 
nairemebt  lo  ou  i5  mètres  (3o  ou  45  pieds)  de  profondeur. 
Enfin,  ce  moyen  permet  d'ouvrir  deux  galeries  d'allongement 
l'une  à  gauche,  l'autre  à  droite  du  pied  du  puits ,  et  de  creoser 
un  puits  incliné  sur  la  couche  ,  ce  qui  la  fera  connaître  à  ooe 
grande  distance.  Il  peut  être  souvent  avantageux  de  combiner 
les  tentatives  par  puits  avec  celles  par  galeries.  On  peut,  par 
exemple,  établir  des  puits  de  loo  en  loo  mètres  (3o2  en  3o2 
pieds),  et  au  fond  de  chacun  pratiquer  des  galeries  de  3o mè- 
tres (92  pieds)  de  chaque  côté,  de  sorte  qu'il  ne  reste  qu'âne 
place  de  4^  mètres  (laS  pieds)  non  exploitée.  Ces  galeries  se 
feront  suivant  la  direction  du  gîte,  si  celui-ci  est  isolé  eo  fi- 
lon ;  mais  elles  seront  transversales,  si  l'exploitation  a  lien 
dans  des  couches  de  houille,  afin  d*en  recouper  le  plus  grand 
nombre.  En  général ,  ce  sont  les  circonstances  locales  qui  doi- 
vent déterminer  dans  le  choix  des  puits  et  galeries  :les  gale- 
ries sont  moins  coûteuses  que  les  puits.  Les  puits  sont  pratica- 
bles en  pays  de  plaines  et  de  montagnes  ;  les  galeries,  en  pays 
de  montagnes  seulement.  Les  galeries  peuvent,  durant  le  cours 
4e  l'exploitation  qui  suivra,  servir  pour  récoulement  des  eaox 
et  le  transport  des  minerais.  On  peut  souvent,  à  Torigine,  pra- 
tiquer une  seule  galerie  continue  ;  un  seul  puits  ne  peut  être 
convenable  pourl'aérage,  l'extraction  et  l'épuisement. 

Recherches  dans  iC anciennes  exploitations. 
Les  puits  et  galeries  dont  nous  venons  de  parler,  ont  leur 
embouchure  au  jour;  ils  servent  aux  premières  recherches  que 
l'on  doit  toujours  tenter  au  commencement  d'une  exploita- 


&)(PU>lTAtl01l|   bES  MINES.  4^5 

tioD  et  avant  toate  exploitation  ;  mais  on  les  emploie  souvent 
aussi  dans  d'anciennes  exploitations. 
Ces  recherches  ont  pour  objet  : 

1^  De  retrouver  un  filon ,  ou  une  couche ,  perdu  ou  rejeté  ; 
^^  De  poursuivre  une  couche  amincie  ou  Jsrouillée  ; 
3*  De  chercher  de  nouveaux  filous  ou  de  nouvelles  cou- 
ches.   . 

Ces  travaux  doivent,  comme  les  précédents,  être  toujours 
conduits  avec  prudence  et  économie. 

S'il  s'agit  de  Retrouver  un  filon  ou  une  couche  rejeté,  et  que 
la  couche  soit  horizontale,  on  cherche  alors,  comme  nous  l'a- 
vons déjà  dît,  le  filon  du  côté  de  l'angle  obtus  du  filon  croi- 
seur. Si  le  rejet  n'a  pas  eu  lieu  dans  un  plan  horizontal,  il 
faut  alors  creuser  des  puits  toujours  du  côté  de  l'angle  obtus. 
Souvent  on  remarque  une  trace  légère  du  filon  dans  le  filou 
croiseur  ;  cette  trace  suffit  pour  indiquer  au  mineur  de  quel 
côté  a  été  rejetée  la  couche,  et  où,  par  conséquent,  il  doit  la 
rechercher.  Ces  sortes  de  rejets  sont  très-fréqueuts  dans  les 
couches  de  houille.  Daus  les  anciennes  exploitations,  où  les 
terrains  sont  bien  connus,  ouïes  retrouve  facilement. 

Quand  la  couche  ou  le  filon  s'amincit,  ou  s'appauvrit,  on 
resserre  la  galerie  jusqu'à  ce  que  la  couche  aitrepris  elle-même 
sa  première  épaisseur.  Si  la  couche  était  verticale,  on  emploie- 
rait un  puits  étroit  :  l'excavation  se  fait  alors  aux  dépens  du 
mur  et  du  toit.  Il  est  d'ailleurs  facile  de  reconnaître,  à  l'ins- 
pection seule  des  bancs  du  terrain  qui  forme  la  paroi  opposée 
de  la  fente,  si  ces  bancs  appartiennent  à  la  tête  ou  au  toit  du 
filon. 

Quand  il  s'agit  de  chercher  de  nouveaux  filons,  ces  recher- 
ches peuvent  se  faire  dans  quelques  filons  croiseurs  par  ga- 
leries horizontales,  parce  que  presque  tous  les  filons  parallè- 
les sont  de  même  nature  et  de  même  richesse.  Les  filous  croi- 
seurs sont  de  nature  différente  ;  aussi,  si  la  substance  du  filon 
est  de  facile  exploitation,  on  continue  jusqu'à  ce  que  Ton  ob- 
serve sur  les  parois  des  filons  indiqués  parallèles  au  premier. 
S'il  s'agit ,  au  contraire ,  de  chercher  de  nouvelles  couches  , 
ces  recherches  se  feront  par  galeries  dans  les  terrains  où  les 
couches  sont  verticales  ;  par  puits  dans  ceux  où  les  couches 
sont  horizontales  ;  enfin  ,  par  puits  et  par  galeries  dans  les 
terrains  à  couches  contournées  et  retournées.  Dans  les  ter- 
rains à  couches  verticales  et  très-inclinées  qu'un  puits  tra- 
verse, il  faut  ouvrir  les  galeries  au  toit  au  haut  du  puits ,  et 

Ingénieur  Civil  ^  tome  2.  38 


4^6  QVATIUÈMB  I^Aftttt.  CAAfl  lU. 

dans  le  mur  au  bas  da  puits,  afin  de  pénétrer  des  cooèti 
que  le  puits  n'a  pas  traversées.  On  crease  ainsi  un  pnisanl,  oà 
se  rendent  les  eaux.  Il  arrive  souvent  qu'en  poassaat  une 
galerie  horizontale  perpendiculairement  à  des  couches  iuclii 
nées,  ces  couches  changent  de  direction;  il  convient  alors d< 
changer  la  direction  des  galeries;  mais  il  ne  faut  pas  lefain 
brusquement,  parce  que  cette  déviation  est  souvent  dueài^ 
déviation  d'une  seule  œache.  Mais  quelquefois  les  cooclies  s| 
détournent  à  angle  droit  ;  aiors  il  faut  substituer  à  la  galerij 
nn  puits  vertical.  i 

Pour  la  recherche  des  eaux  salées ,  lorsque  la  position  a\ 
banc  de  terrain  qui  les  renferme  est  bien  connue  et  que  ce  hk 
donne  nn  passage  facile  k  l'eau ,  il  snfHt  de  creuser  un  pop 
ou  une  galerie ,  jusqu'à  la  rencontre  du  banc  doot  parti) 
source.  C'est  ainsi  que ,  lorsque  la  source  salée  sort  du  âac 
d'une  montagne ,  il  suffit  d'ouvrir  des  galeries  dans  le  &k 
de  la  montagne ,  jusqu'au  noyau  d'argile  salifère.  Quelqae£» 
aussi,  si  Ton  craint  un  mélange  d'eau  douce,  on  pratiqoeuae 
galerie  d'enceinte  pour  isoler  les  eaux  douces. 

Quant  à  la  recherche  des  eaux  donces,  elle  peut  afûir 
deux  buts  :  de  fournir  de  l'eau  pour  les  machines  motikes 
ou  pour  les  besoins  domestiques.  Il  est  rare,  en  général,  fi^ 
Ton  fasse  des  travaux  pour  rechercher  des  eaui  motricei 
pour  les  machines.  On  peut ,  dans  un  pays  de  montagDes,  ptf' 
cer  des  galeries  sur  les  flancs ,  et  ouvrir  des  canaux  par  les- 
quels les  eaux  s'écoulent.  On  sait  qu'en  pays  de  vallées,  so 
trouve  de  l'eau  à  une  petite  profondeur,  il  suffit  donc  de  cres- 
ser  des  puits  dont  on  multiplie  les  sources  en  creosaotpitf 
avant  ou  pratiquant  des  galeries  en  pattes  d'oie.  On  trooTc, 
dans  certains  pays ,  des  eaux  jaillissantes  à  la  surface  du  sol; 
ces  eaux  peuvent  servir  au  mouvement  des  roues  hydraulique*- 
C'est  ordinairement  au  moyen  de  trous  de  sonde  que  i  ua 
obtient  ces  eaux  jaillissantes. 

Du  Sondage. 
Le  sondage  est  un  moyen  très-certain  et  très'prompt  de 
reconnaître  l'ordre  successif  des  masses  de  terrains,  IÇ'*'" 
nature,  leur  pente  et  leur  direction.  Sous  ce  premier  pw^t 
de  vue,  la  sonde  est  un  des  instruments  les  plus  nécessaires 
au  mineur ,  elle  sert  à  feire  découvrir  des  couches  ou  des  ir- 
ions,  le  prolongement ,  l'allure  et  la  manière  d'être^«  ^ 
déjà  trouvés.  Dans  la  recherche  des  mines  de  houille.  *'^^ 
'^^it  connaitrt  les  endroits  où  ce  combustibltt  minéral  existe» 


BXFfcOiTATiOll  DES  MlNIt.  4%7 

iUe  écottomUe  ainsi  des  lenteurs  et  des  dépenses  considé- 
ables  occasionées  par  des  puits  et  des  galeries. 

Dans  le  cas  où  les  terrains  qui  recouvrent  le  terrain  houiller 
Mit  i5o  mètres  (45d  pieds)  d'épaisseur,  le  sondage  est  d* un 
t  graod  avantage  quand  il  s'agit  d'établir  un  nouveau  puits 
l'exploitation,  qu'on  pourrait  dire  qu'il  est  indispensable.  Cela 
ient  de  ce  que  ces  terrains  de  recouvrement  éprouvent  sou- 
'«nt  des  renfoncements  considérables,  de  ao  à  3o  mètres 
60  à  90  pieds)  quelquefois.  Le  sondage  fait  connaître  la  bande 
)lus  ou  moins  étroite  du  terrain  houiller,  la  profondeur  à 
aquelle  on  peut  le  rencontrer.  Dans  le  cas  où  le  point  d^ex- 
Joitation  serait  bien  déterminé  d'avance ,  le  sondage  ne  s»- 
ait  pas  encore  inutile.  Si  Ion  craint  de  rencontrer  des  sables 
aobiles,  le  sondage  fera  connaître  l'épaisseur  de  ces  sables, 
endroit  et  la  profondeur  «ù  ils  gisent.  Dans  tous  les  cas ,  i^ 
at  bon  de  sonder,  pour  savoir  quel  est  le  mode  de  travail 
pie  Ton  doit  adopter*  C'est  pour  avoir  négligé  ce  sondage 
^éliminaire;  c'est  pour  avoir  méconnu  son  utilité  dans  le 
table  mouvant ,  que  beaucoup  de  puits  n'ont  pu  être  achevés 
!t  ont  englouti  leurs  boisages  construits  souvent  à  grands  frais, 
u  est  aussi  par  suite  de  cette  imprévoyance  que  les  projets 
les  mieux  conçus  ont  échoué. 

Il  est  encore  an  cas  où  le  sondage  est  de  tonte  nécessité , 
ï'est  celui  où  les  terrains  renferment  des  eaux  supérieures  p 
m  même  temps  qu'il  existe  d'anciens  vides.  Ce  cas  peut  se 
fencontrer  souvent  dans  les  pays  de  vieilles  exploitations  ;  i) 
l'offre  fréquemment  à  Liège,  et  voici  en  peu  de  mots  comment 
m  effectue  le  travail  :  on  mène  à  travers  les  vieux  ouvrages 
l'une  couche  de  houille  supérieure ,  une  galerie  dirigée  sous 
e  nouveau  puits.  Arrivé  immédiatement  au-dessous  de  ce 
lemier ,  on  forme  une  espèce  de  chambre  plus  grande  que  le 
suits  ;  puis  an  pratique  dans  cette  chambre  vai  trou  de  sonde, 
)ar  lequel  s'écoulent  les  eaux.  On  peut  alors  continuer  l'ap» 
>rofondissement  du  puits,  sans  être  gêné  par  les  eaux  ni 
>bligé  de  les  épniser. 

Dans  rintérieur  même  des  mines ,  la  sonde  peut  être  em- 
iloyée  pour  ouvrir  une  prompte  circulation  d'air  entre  diffé- 
'entes  galeries,  pour  rejeter  les  eaux  d'une  partie  de  la  mine 
bus  une  autre ,  pour  rechercher  aussi  s'il  existe  d'anciens 
unas  d'eau  dans  des  filons  exploités,  et  cela  dans  le  but  de 
nettre  les  ouvriers  à  l'abri  de  toute  inondation;  on  peut  en- 
»re,  parce  moyen,  s'assurer  de  nouvelles  veines,  etc.)  etc.  C'est 


428  QUATRIÈME  PARTIE.  OHAP.    Itl. 

à  UD  trou  de  sonde  fait  au  fond  d'un  puits  que  l'on  était  sur 
le^  point  d'abandonner  ,  qu'est  due  la  fortune  des  minenrs  de 
Valenciennes. 

Quittons  l'intérieur  des  mines  et  examinons  l'usage  de  la 
sonde  à  la  surface.  Le  mineur  emploie  la  sonde  avec  succès  pour 
la  recherche  des  minerais  d'alluvion,  reconnaître  leur  épaisseur, 
leur  étendue.  On  l'emploieaussi  pour  découvrir  desargiles,  des 
marnes,  des  glaises,  des  terres  à  pipes,  des  grès,  etc.,  et  en  gé- 
néral  des  substances  utiles  aux  arts.  C'est  avec  la  sonde  que  ie 
tourbier  recherche  la  tourbe,  combustible  si  précieux;  par 
son  aide,  il  mesure  les  couches  de  tourbes  et  leur  profondeur. 
Sans  la  sonde ,  le  tourbier  ne  pourrait  travailler  qu'au  ha- 
sard ;  mais  avec  elle  tousses  pas  sont  réglés* 

La  sonde ,  aux  mains  d'un  fbntainier  habile,  ouvre  des 
sources  abondantes  dans  des  terrains  arides,  et  amèpe  des 
eaux  saines  et  potables  dans  des  contrées  où  la  nature  n'avait 
donné  que  des  eaux  insalubres  et  désagréables.  Elle  sert 
encore  à  la  recherche  des  eaux  salées,  à  celle  du  sel  geoune: 
ce  qui  s'effectue  en  introduisant  dans  un  trou  de  sonde  des 
eaux  douces,  que  l'on  retire  lorsqu'elles  sont  saturées. 

Tous  ces  détails  font  voir  que  le  sondage  ne  doit  pas  être 
considéré  seulement  comme  un  moyen  de  recherche*  msàs 
qu'il  est  encore  un  moyen  d'exploitation  soit  à  la  surBioe  du 
sol,  soit  dans  l'intérieur  des  mines.  Enfin,  il  peut  encore,  dans 
certains  cas  particuliers,  servir  à  Textraction.  Gomme  plnsienrs 
ouvrages  spéciaux  traitent  en  détail  des  méthodes  employées 
pour  le  sondage  ,  nous  ne  nous  étendrons  pas  davantage  sur 
ce  sujet ,  nous  terminerons  seulement  par  quelques  considé- 
rations générales. 

Construction  de  la  sonde. 

■  Les  tiges  ou  les  allonges  de  sonde  doivent  être  faites  ordi- 
nairement avec  du  fer  doux.  Quelques  métallurgistes  conseil- 
lent de  corroyer  trois  barres  à  la  fois  ;  mais  il  est  rare  que 
l'on  emploie  cette  précaution.  Les  tiges  devraient  être  cylin- 
driques; cependant,  maintenant,  on  préfère  employer  des 
barres  quadrangnlaires  à  angles  vifs ,  ou  dont  on  effiice  les 
angles  sous  des  faces  étroites ,  ce  qui  donue  des  barres  à  huit 
pans.  On  préfère  cette  forme  ,  parce  qu  elle  a  l'avantage  de 
laisser  saisir  les  tiges  par  la  manivelle,  les  tourne-à-gauclie , 
les  clefe,  etc. ,  à^  la  hauteur  que  l'on  veut.  On  ne  donne  ordi- 
nairement aux  tiges  de  sonde  que  3,  4  ou  5  mètres  (.9>  '^ 


BxrioiTATioii  BEI  mim:  4^9 

«m  i5  pieds)  aa  plus  de  loDgaeur ,  même  dans  le  cas  où  l'on 
emploie  une  grue  ou  un  treuil  au  fond  d'un  puits,  ce  qoi 
permet  de  désassembler  à  la  fois  une  plus  grande  longueur 
de  tiges.  , 

Les  assemblages  doivent  être  faits  avec  grand  soin  quand 
ils  sont  à  vis  ou  à  écrou.  Les  filets  de  la  vis  doivent  avoir 
une  épaisseur  sufBsante  pour  résister.  Ordinairement  on 
donne  à  cette  vis  cinq  pas  ou  révolutions  :  un  plus  petit 
nombre  serait  insuffisant.  On  peut  en  donner  un  plus  grand 
nombre,  mais  cela  est  inutile,  et  ne  ferait  qu'allonger  le 
temps  qu  il  faut  employer  pour  assembler.  Quand  l'assem- 
blage esta  enfourchement,  les  onglets  doivent  être  faits  avec 
beaucoup  de  soin ,  de  manière  à  se  raccorder  parfaitement. 
Les  boulons  qui  servent  à  réunir  cet  enfourchement  ont  leur 
tige  qnarrée;  ils  traversent  des  trous  quarrés,  et  se  terminent 
d'on  côté  par  une  tête»  et  de  l'autre  sont  arrondis  et  taillés 
en  vis  de  manière  à  recevoir  un  écrou ,  oui  consolide  l'assem- 
blage. Quelquefois  ces  boulons  sont  cylindriques.  Les  trous  qui 
les  reçoivent  sont  également  cylindriques  ;  tuais  l'un  des  te- 
nons est  taraudé.  Tous  les  assemblages  doivent  être  parfaite- 
ment semblables ,  de  manière  que  Ion  paisse  ajuster  indif- 
féremment une  tige  avec  une  autre.  Cependant  ^  quoique  la 
sonde  ait  été  ainsi  construite ,  on  est  dans  l'usage  de  numé- 
roter les  tiges  qui  doivent  se  suivre  les  unes  les  autres,  afin  de 
les  placer  toujours  dans  le  même  ordre.  L'avantage  que  l'on 
y  trouve ,  c'est  que  les  assemblages  sont  toujours  plus  fermes, 
parce  que ,  quelque  soin  que  l'ouvrier  ait  mis  à  les  fiûre  sembla- 
bles ,  1  un*queloonque  de  ces  assemblages  se  réunit  mieux  à  ce- 
lui avec  lequel  il  a  été  réuni  en  premier  lieu,  qu'avec  tout  antre. 

&>in5  du  sondage.  —  Tous  les  outils  d'une  sonde  doivent 
être  également  calibrés  et  en  général  renforcés,  c'est-à-dire 
qne  la  tête  doit  être  plus  forte  que  celle  de  la  sonde.  Quand 
les  outils  ont  perdu  leurs  dimensions  premières,  il  faut  les 
renvoyer  à  la  forge.  Il  est  bon  que  les  allonges  qui  sont  près 
de  Toutil  soient  les  plus  fortes,  car  elles  reçoivent  les  plus 
grandes  secousses  quand  on  fait  battre  la  sonde.  Les  clefs , 
les  tourne-à-gauche,  les  leviers ,  les  manivelles,  doivent  être 
très-courts ,  sinon  ils  auraient  bientôt  tordu  les  tiges.  Quelque- 
fois on  emploie  une  manivelle  à  quatre  bras,  surtout  dans  le 
fond  des  puits;  pour  la  manœuvrer,  les  hommes  ne  changent 
pas  de  place.  Il  faut  établir,  à  l'orifice  du  trou  de  sonde,  un 
plancher  que  l'on  ferme  à  clef  avec  nue  trappe,  lorsqu'on  *»• 


430  QUATRIÈME  PARTIS.   CHAP.   III. 

travaille  pas ,  en  sorte  qu'il  ne  puisse  s'introduire  ancnn  corps 
étranger  dans  le  trou.  Parconséqaent,  on  ne  doit  pas  laisser 
les  tiges  dans  le  trou  lorsque  Ton  suspend  le  travail ,  parce  que, 
quand  bien  même  le  sondage  aurait  lieu  dans  un  endroit 
fermé,  les  parois  pourraient  s'ébouler,  resserrer  les  tiges  et 
les  engager  de  telle  sorte  que  l'on  aurait  de  la  peine  à  les  dé- 
sassembler. 

Quand  on  veut  abandonner  nn  trou  de  sonde  pendant  plu- 
sieurs mois ,  il  est  bon  de  le  remplir  avec  du  foin  ,  pour  soute- 
nir les  parois  et  empêcher  l'introduction  de  corps  étrangers 
qui  gêneraient  le  sondage. 

11  convient, pour  qu'un  sondage  soit  bien  conduit,  devéri£er 
si  les  tiges  sont  assemblées  bien  verticalement,  et  si  la  sonde, 
dans  son  ensemble,  est  bien  droite  ;  car  souventil  arrive  quels 
axes  des  trous  de  sonde  ne  sont  pas  rectilignes.  Pour  cela,  tous 
les  trois  ou  quatre  jours  on  retire  la  sonde ,  on  l'étend  à  teire, 
et  si  quelques  tiges  sont  tordues,  on  les  envoie  à  la  forge.  Soa- 
vent  on  redresse  à  froid,  le.  fer  que  l'on  emploie  étant  de  boooe 
qualité.  Lorsqu'on  sonde  en  tournant  et  que  l'assemblage  «st 
à  vis  ,  il  faut  faire  tourner  la  sonde- dans  le  même  sei^s  qoeles 
vis.  En  général,  dans  ce  cas,  on  ne  doit  employer  que  très-pea 
de  force  ;  sino»  on  courrait  le  risque tie  percer  le  trou  de  tra- 
vers on  de  tordre  les  tiges. 

L'assemblage  à  enfourcheœeut  a  cet  avantage  sur  cdoi  à 
vis,  c'est  ^o'il  permet  de  tourner  tantôt  à  gauche,  uotôtâ 
droite,  sans  crainte  de désassembler  les  tiges;  mais, d'an aatre 
cdté,  lorsqu'il  s'agit  de  faire  battre  la  sonde,  cet  assemblage 
M.  moins  de  solidité  que  celui  à  vis.  Quand  on  sonde  dans  un 
terrain  rocailleux,  il  faut  fréquemment  visiter  les  assemblages; 
souvent,  de  quart*d'heure  en  quart-d'heure ,  les  resserrer  et  les 
raffermir.  Pour  l'assemblage  à  enfourchement,  il  faut  resser- 
rer les  écrous  quand  on  a  battu  aoo  coups.  Si  l'on  faisait  battra 
davantage,  les  boulons  finiraient  par  se  casser.  Il  faut  retirer 
les  outils  de  io8  en  io8  millimètres  (4  pouces  en  4  pouces).  Si 
l'on  essayait  de  fouiller  plus  profondément,  on  éprouverait  plus 
de  difficulté  pour  enfoncer  et  pour  curer  les  outils.  Daas  le 
terrain  calcaire  dur,  ce  battage  et  ce  curage  alternatifs  de  io8 
en  io8  millimètres  (4  pouces  en  4  pouces)  sont  assez  avanta- 
geux. Quand  le  terrain  est  trop  sec,  on  y  verse  de  l'eau  pour 
faciliter  l'entrée  des  outils.  Quand  oVi  emploie  le  ciseaa,  le 
trou  n'est  jamais  parfaitement,  cylindrique  :  il  faut,  dans  ce 
cas,  employer  les  égalisoirs-  (instrument  pyramidal  on  oôoique 


KXPLOITATIOM  DEi  MlîhiS.  43 1 

à  bords  tranchants).  On  fait  subir  cette  opération  de  mètre  en 
mètre  (de  3  pieds  en  3  pieds). 

Voici  les  oatils  qui  conviennent  le  mieux  à  divers  terrains  : 

Dans  le  grès,  on  emploie  une  pointe  obtuse  que  Ton  fait 
battre;  car  ce  grès  fait  souvent  Toffice  de  meule,  et  userait 
plutôt  les  outils  qu'il  ne  serait  percé. 

Dans  le  calcaire  compacte  et  très-tenace,  on  emploie  tour- 
à-tonr  les  trépans  et  les  casse-pierres. 

Dans  le  calcaire  tendre  et  le  gypse ,  on  emploie  un  foret  à 
deux  biseaux. 

Dans  un  terrain  demi-dur,  on  emploie  un  foret  à  deux 
becs. 

Quand  on  emploie  le  tire-bourre  dans  les  sables,  les  glaises, 
il  ne  faut  l'enfoncer  qu'à  a  décimètres  (7  pouces  5  lignes) 
de  profondeur;  arrivé  là,  on  £3iit  bander  le  cable  pour 
qu'il  ne  puisse  plus  descendre ,  puis  on  l'élève  an  jour,  mais 
en  continuant  de  tourner. 

Il  est  bon  d*avoir  une  forge  de  campagne  quand  on  est  éloi- 
gné des  habitations ,  et  une  caisse  à  compartiments  pour  les 
échantillons.  On  doit  recueillir  toutes  les  matières  que  les  ou* 
tils  retirent  du  trou,  et  les  conserver  dans  des  cases  numérotées, 
pour  les  compter  au  besoin.  En  même  temps,  on  doit  noter, 
sur  un  registre ,  la  profondeur  d'où  on  les  a  tirées ,  ce  que  l'on 
détermine  aisément,  connaissant  le  nombre  de  tiges  employées 
et  la  longueur  de  ^chacune  d'elles.  C'est  par  de  telles  ob- 
servations que  l'on  obtient  une  coupe  complète  du  terrain 
que  l'on  a  traversé.  .Une  moyenne  sonde  démineur,  avec  l'at- 
tirail complet  de  ses  outils,  coûte  environ  i4oo  fr.  On  doit, 
lorsque  l'on  entreprend  un  sondage,  avoir  les  principaux  ou- 
tils en  double,  afin  de  n'être  pas  arrêté  en  cas  d'accident. 

Le  sondage,  qui  doit  être  poussé  à  une  grande  profondeur, 
et  durer  longtemps,  donne  fréquemment  lieu  à  des  accidents  qui 
le  retardent.il  est  arrivé  souvent  qu'un  morceau  de  bois  assez 
gros  est  tombé  dans  le  trou  de  sonde.  Dans  ce  cas,  si  ce  trou 
ne  contient  pas  d'eau,  il  est  focile,  en  l'en  remplissant,  de  faire 
remonter  ce  morceau  de  bois  jusqu'à  la  surface.  Mais  il  est  un 
antre  accident  qui  présente  plus  d'inconvénients.  Souvent 
l'ontil  s'engage  de  manière  qu  on  ne  puisse  le  retirer  par  au- 
cun des  moyens  connus.  Voici,  dans  ce  cas,  le  seul  moyen  à 
employer  et  qui  réussisse  presque  toujours.  Si  l'assemblage  est 
à  vis,  on  désassemble  toutes  les  tiges  que  l'on  peut  retirer;  on 
ajonte  un  peyi  d'^toupe  dans  chaque  assemblage ,  et  on  vi""" 


43*  QUAmuM  FAETii.  atéj^  ^u 

àê  Boavemt  en  serrant  fortement.  On  ajoute  à  la  t^e  înfiMiire 
on  écron  d*acier,  dont  la  surface  intérieure  est  garnie  4'aae 
Tis ,  et  Ton  fait  descendre  le  eystème  jusqu'à  ce  que  l'écrou  d  a- 
der  Tienne  s'assembler  sur  la  tête  de  la  tige  qui  est  restée  eu- 

Fagée.  On  tourne  alors  en  sens  contraire.  Les  assemblages  qoe 
on  a  resserrés  avec  de  l'étoupe  ne  peuvent  se  désassembler, 
non  plus  que  l'écrou  d'acier  ;  mais  il  arrive  souvent  qu'un  des 
assemblages  inférieurs  se  désassemble  ;  on  retire  cette  nouvelle 
tige,  ou  portion  de  tige,  et  Ton  continue  ainsi  jusqu'à  ce  que 
Ton  arrive  à  l'outil.  Pour  retirer  ce  dernier,  on  £ait  descendre 
on  autre  outil  avec  lequel  on  perce  un  tron  immédiatement 
à  côté  de  celui  qu'on  veut  retirer.  De  cette  manière ,  l'outil  se 
trouve  désengagé,  et  au  moyen  d'accrocheurs  on  l'enlève.  Si 
la  sonde  vient  à  se  casser,  on  la  s^iisit  sous  un  nœud  avec  on 
anneau  rempli  de  crochets  qui  se  réunissent  en  un  point,  on 
avec  un  accrocheur,  selon  que  le  point  de  mpture  est  éloigné 
ou  proche  d'un  nœud. 

Les  difficulrés  rendent  le  sondage  fort  long  ;  aussi  faut-il 
l'abréger  autant  qu'il  est  possible.  Une  des  opérations  qai 
prend  le  plus  de  temps,  est  le  désassemblage  des  tiges.  On  en- 
lève, pour  abréger,  lo,  i5  et  même  ao  mètres  (3o,  45  et  même 
60  pieds)  de  tiges  à  la  fois  à  l'aide  d'uae  grande  grue  ou  d'un 
puits.  Lorsqu'on  esta  4o  ou  5o  mètres  (lao  ou  i5o  pieds),  il 
lant  plus  d'une  heure  pour  retirer  les  sondes  et  les  redescendre. 
Une  autre  opération  fort  longue  est  le  curage  ;  car  il  faut  en- 
core désassembler.  On  abrège  beaucoup  en  se  servant,  au  lien 
d'une  tarrière,  d'un  vase  cylindrique  qui  a  3  ou  4  décimètres 
(1 1  pouces  en  t  pied  a  pouces)  de  haut ,  et  dont  le  fond  est  ter- 
miné par  une  soupape  qui  s'ouvre  en  tombant.  Cette  soupape 
s'ouvrent  à  l'intérieur,  laisse  entrer  les  matières  dégagées  du 
sol;  puis ,  avec  une  corde  qui  s'enroule  sur  un  treuil ,  on  re- 
monte promptement  ce  cylindre  rempli  des  parcelles  de  ter- 
rain détachées. 

SECTION  IL 

DES  FOUILLES  EN  EXCAVATIONS. 

Les  excavations  que  le  mineur  pratique  pour  arracher  les 
substances  minérales  du  sein  de  la  terre ,  penvent  être  divisées 
en  excavations  à  ciel  ouvert  et  excavations  souterraines.  Les 
excavations  à  ciel  ouvert  sont  celles  dans  lesquelles  on  enlève 
toujours  la  portion  de  terrain  supérieure  à  celle  que  l'on  en- 
-ille  sur  de  grattdm  dioMBaioiuet  qui  wnt  ptiki  profonde».  Les 


EXn.0iTATi0N  DES  MINES.  433 

excavations  souterraines  sont  celles  que  l'on  pratique  en  toux 
sens  au  sein  des  roches,  et  qui  en  sont  le  plus  souvent  environ- 
nées. Les  excavations  à  ciel  ouvert  prennent  le  nom  de  foaiU 
les  tranchées ,  entaillas  et  foncements.  Les  excavations  souter* 
raines  se  nomment  galeries,  puits,  vallées,  descenderies, 
chambres  et  tailles  d'exploitation. 

Des  Galeries. 
'.  On  appdle  galerie,  toute  excavation  rectangulaire  plus 
haute  que  large,  qui  Si'étend  principalement  en  longueur  dans 
une  direction  horizontale  ou  proche  ^e  l'horizontale. 

On  dbttngne  les  galeries  de  recherche,  de  traverse,  d'allon- 
gement, d'aér^ge,  d'écoulement,  de  passage,  de  roulage,  sui- 
vant l'usage  auquel  elles  sont  destinées.  Il  y  a  des  galeries 
horizontaks  et  des  galeries  inclinées. 

Des  PtUts. 

On  nommepuits,  toute  excavation  creusée  verticalement  ou 
à  peu  près  verticalement,  dont  la  profondeur  peut  être  plus  ou 
moins  grande ,  et  dont  la  section  peut  être  circulaire,  polygo- 
nale ou  ovale.  Ces  puits  prennent  aussi  différents  noms,  suivant 
leurs  usages  :  puits  principal ,  puits  d'extraction ,  d'aérage ,  de 
descente ,  de  secours ,  de  décharge. 

8i  le  puits  s'éloigne  un  peu  de  la  verticale ,  on  l'appelle  puits 
oblique.  Tous  ces  puits  ont  presque  toujours  leur  embouchure 
à  la  surface  du  sol'.  Cependant,  il  arrive  que  Ton  en  creuse 
sur  le  sol  même  des  galeries.  Les  puits  prennent  divers  noms , 
suivant  les  divers  pays:  bures,  burtia,  burques.  Lorsque 
l'inclinaison  du  puits  avec  la  verticale  approche  ou  excède 
45®,  les  puits  et  les  galeries' changent  de  nom,  on  les  appelle 
vallées  f  ou  descendéries. 

Les  tailles  et  les  chambres  d'exploitation  sont  des  excava- 
tions souvent  disposées  par  gradins ,  et  que  l'on  forme  dans  le 
minerai  même  en  l'arrachant  de  son  gUe. 

Toutes  ces  excavations  donnent  lieu  à  deux  sortes  de  con- 
sidérations différentes.  On  peut  demander  quels  sont  les 
moyens  que  le  mineur  emploie  pour  excaver,  et  comment  se 
font  ces  excavations. 

Des  moyens  ttexcaver. 

La  bêche  et  le  pic  ont  dà  être  les  premiers  instruments  du 
mineur.  Ces  outils  n'ayant  pas  toujours  été  suffisants  pour 
«ntailler  toutes  sortes  de  rochers ,  o|i  a  eu  recours  au  feu 


434  QVATftlàMS  PAHTÎS.  CaHàP.  UI. 

pour  dimiDoer  la  concistance  des  pierres,  dètraire  la  co^ion 
de  leurs  molécales ,  diviser  ou  fendiller  leur  masse ,  et  per- 
mettre ainsi  de  les  attaquer  par  parties.  Mais  ce  moyen  n  est 
pas  convenable  pour  tons  les  minerais.  Souvent  les  substances 
minérales  volatilisées  par  le  feu»  seraient  nuisibles  aux  mineurs; 
et,  d'un  autre  côté,  le  combustible  pourrait  devenir  trop  raie 
on  trop  cher  pour  l'employer  fréquemment.  Enfin,  on  a  em- 
ployé la  poudre. 

Le  mineur  a  donc  trois  moyens  d'exploiter  en  excavations: 
i*  les  outils  de  fer  et  d'acier;  2^  le  feu  ;  3^  la  poudre.  Nous 
allons  examiner  séparément  chacun  de  ces  moyens,  c^uoiqae 
le  plus  souvent  le  mhienr  emploie  simultanément  deux  d'en- 
tre eux  pour  parvenir  à  son  but. 

Des  Outils. 
Les  outils  et  les  instsuments  dont  fait  usage  le  mineur,  sont 
extrêmement  nombreux.  Nous  les  diviserons  en  quatre  sortes  : 
I*  La  première  sorte  renfierme  les  outils  qui  aer^ont  poor 
•ntailler  ;  a^  les  outils  qui  servent  pour  abattre  i  3^  pour  n- 
masser  ;  4**  pour  entailler  et  ramasser. 
La  première  sorte  comprend  : 

Le  marteau  à  deux  pointes  ; 

Le  marteau  et  la  pointe  ; 

Le  marteau  à  deux  ciseaux  ; 

Le  marteau  et  le  ciseau  ; 

Le.  pie  à  deux  pointes  ; 

Le  pic  et  la  pioche; 

Le  pic  et  le  ciseau  ; 

Le  ciseau  et  la  pioche. 
La  deuxième  sorte  comprend  : 

Lescoius  et  les  aiguilles  ; 

Les  masses  et  les  marteaux; 

Les  pinces  et  autres  leviers. 
La  troisième  sorte  : 

Les  râbles; 

Les  pelles  ou  écoupes  ; 

Les  râteaux; 

Les  crochets. 
La  quatrième  sorte  : 

La  bêche  ; 

Le  louchet  grand  et  petit; 

La  drague  ; 

t>a  boîte  à  tourber. 


SXPLOITAtimi  DBS  MIllBS.  435 

Les  pics  dont  le  mineur  se  sert ,  sont  :  i  ^  le  pic  aigu ,  dont  on 
fait  asage  dans  les  terrains  tendres.  Cet  outil  est  très-aigu  et 
très-effilé  ;  sa  longueur  a  8  ou  lo  décimètres  (2  pieds  i;a  à 
3  pieds),  le  manche  a  5o  à  55  millimètres  (i  ponce  10  lignes  à 
{2  ponces)  de  diamètre.  Quelquefois  ce  pic  est  conrbe  :  le  poids 
de  cet  instrument  n'excède  pas  i  kilog.  1/3  (3  livres).  2^  On 
fait  aussi  usage  d'un  pic  quadrangulaire  terminé  par  une  py* 
ramide  obtuse.  3^  Enfin ,  une  troisième  espèce  est^un  pic  qui 
ne  diffère  du  premier  qu'en  ce  qu'il  a  très-peu  d'épaisseur;  il 
sert  pour  les  terrains  fendillés. 

Les  coins  dont  on  fait  usage  ont  la  forme  ordinaire.  Us  sont 
tenus  par  un  manche.  Us  sont  ordinairement  en  fer  aciéré  ; 
quelquefois  ils  sont  en  bois,  et  Ton  s'en  sert  assez  volontiers 
dans  les  carrières  de  meules.  Voici  le  procédé  usité  dans  le 
Piémunt.  On  commence  par  découvrir  le  bloc  dans  lequel  ou 
veut  exploiter  une  meule,  on  taille  cette  meule  cylindrique 
de  mauière  à  l'isoler  du  reste  de  la  masse ,  on  creuse  à  sa  base 
une  rainure  de  i35  à  16^  mtUinbètres  (5  à  6  pouces)  de  pro- 
fondeur. On  chasse  ensuite  dans  cette  rainure  des  coins  de 
bois  au  moyen  de  masses  et  que  l'on  serre  avec  force.  Lorsque 
les  ouvriers  ont  épuisé  toute  leur  force  sur  ces  coins,  ils  les 
mouillent  (le  bois  dont  sont  faits  ces  coins  est  susceptible  de  se 
glonfler  par  l'eau).  On  se  retire  et  on  laisse  agir  l'eau  ;  au  bout 
de  6,8,  12  heures,  plus  ou  moins ,  la  masse  se  détache.  Quel- 
quefois, au  lieu  de  se  contenter  de  mouiller  les  coins,  les  mi- 
neurs ,  pour  être  plus  sûrs  de  réussir,  élèvent  une  petite  digue 
et  remplissent  d'eau  la  rainure,  afin  que  les  coins  soient  con- 
stamment mouillés. 

Occupons-nous  maintenant  du  mode  de  travail  des  mineurs. 
Ce  serait  perdre  beaucoup  de  temps  et  faire  peu  d'ouvrage  que 
de  s'occuper  d'abattre  toujours  en  avançant ,  sans  avoir  préa- 
lablement fait  une  brèche.  On  entaille  :  on  commence  l'entaille 
vers  le  milieu  de  la  galerie;  on  continue  jusqu'au  faîte,  puis 
on  finit  par  l'autre  moitié.  Dans  un  puits,  l'entaille  peut  se  faire 
d'abord  par  le  milieu  et  se  continuer  ensuite  de  chaque  côté  ; 
le  plus  souvent  elle  se  fait  par  une  extrémité.  Il  convient  que 
la  première  entaille  soit  plus  profonde  que  toutes  les  autres,  afin 
de  servir  de  réceptacle  aux  eaux.  Dans  les  exploitations  à  ciel 
ouvert,  on  fait  l'entaille- au  milieu  des  bancs;  puis  on  abat  en 
donnant  à  l'excavation  la  forme  de  gradiris.  Par  cette  disposi- 
tion,  les  masses  à  enlever  se  trouvent  dégagées  sur  deux  faces 
hvL  moins  f  ce  qui  en  facilite  l'extractioD.  Dans  les  exploitations 


4^6  QUITRIÈMB   PARTIE.   CHA^.   tïU 

de  tourbe ,  on  exploite  aiosi  par  gradins.  Quand  on  exploite 
sous  l'eau ,  on  exploite  de  même  par  gradins  ;  mais  on  exploite 
chaque  entaille  entièrement.  Dans  les  filons ,  on  pratique  une 
entaille  sur  le  mur  et  une  sur  le  sol  ;  puis»  avec  des  outils  con- 
venables ou  de  la  poudre,  on  fait  sauter  toute  la  portion  de  ter- 
rain entaillé.  Dans  les  mines  en  masses,  ordinairement  on  pra- 
tique sur  le  sol  une  entaille ,  et  aux  deux  extrémités  de  la  masse 
que  l'on  veut  abattre,  on  creuse  deux  entailles  verticales.  Dans 
les  carrières. d'ardoise,  on  détermine  d'abord  letendue  que 
)  on  donnera  à  la  chambre  d'exploitation  :  on  pratique  ensuite 
à  la  partie  supérieure  une  entaille  ;  on  la  poursuit  ainsi  jus< 
qu'à  8  ou  10  mètres  (24  ou  3o  pieds)  de  profondeur.  Dans  cette 
•  première  entaille  on  n'obtient  que  très-peu  ou  point  d'ardoise. 
Ou  creuse  alors ,  à  chaque  extrémité  de  l'entaille  principale, 
deux  petites  entailles  ;  puis,  parallèlement  à  celles-ci^  de  nou- 
velles à  une  distance  de  a  mètres  (6  pieds)  chacune,  et  ainsi dt 
suite.  ' 

Du  Feu, 

Quand  on  ne  peut  venir  à  bout,  à  l'aide  d'outils,  de  séparer 
les  roches  et  d'y  pratiquer  des  excavations,  on  a  recours  au 
feu.  Le  feu  divise  les  roches,  les  délite,  les  fend,  les  hrise, 
les  réduit  en  feuillets  St  en  plaques.  L'usage  du  fourneau  re- 
monte à  des  temps  très-reculés  :  il  est  moins  pratiqué  depuis 
l'invention  de  la  poudre,  cependant  il  Test  encore  dans  le 
nord  de  la  France.  On  ne  l'emploie  que  dans  les  mines  en  amas, 
dans  les  filons  dont  le  toit  est  solide ,  surtout  dans  les  miaes 
pauvres.  Le  feu  compromet  souvent  la  sûreté  des  ouvriers  par 
le  mauvais  aérage,  les  dégagements  de  gaz,  d'arsenic ,  etc.  Cette 
méthode  ne  peut  être  employée  quand  le  bois  n'est  pas  très- 
abondant.  Le  travail  est  au  reste  fort  industrieux  ;  voici  en 
quoi  il  consiste  :  il  comprend  deux  parties,  1®  l'excavation  des 
galeries,  2°  l'exploitation  des  masses,  filons  ou  amas.  On  ne 
peut  en  faire  usage  pour  le  percement  des  puits,  à  cause  de  la 
difficulté  de  diriger  la  flamme  de  haut  en  bas. 

Mode  de  Travail, 

1®  Pour  le  percement  des  galeries.  —  Lorsque,  par  d'autres 
moyens ,  on  a  creusé  les  puits  principaux  et  qu'on  a  commencé 
l'ouverture  des  galeries,  on  peut  continuer  et  pousser  ces  ga- 
leries par  le  moyen  du  feu.  Le  percement  d'une  galerie  dans  on 
''>cher  ou  filon,  se  divise  en  trois  opéraUons  qui  se  fout  succès^ 


EXPLOITAtlOn    DES    MINES.  437 

si  ventent.  B  abord,  on  pratique  une  échancrure  étroite  et  ver- 
ticale; par  une  seconde  opération,  on  élargit  l'échancrure  à 
droite  et  à  gauche  ;  enfin  par  une  troisième  on  exhausse  le  toit 
de  cette  entaille.  La  première  opération  exige  un  fourneau  en 
fer  ou  en  tôle.  Les  dimensions  sont  :  65  centimètres  (2  pieds) 
pour  la  hauteur,  60  centimètres  (i  pied  10  pouces)  pour  )a 
largeur  la  plus  grande,  4o  centimètres  (1  pied  3  pouces)  pour 
la  plus  petite,  5o  centimètres  (  i  pied  1/2)  pour  la  hauteur 
la  plus  grande,  20  centimètres  (7  pouces  i;2)  pour  la  plus 
petite.  On  place  l'extrémité  la  plus  petite  de  ce  fourneau  contre 
le  fond  de  la  galerie,  à  5  ou  6  centimètres  (  i  pouce  10  lignes 
ou  2  pouces  3  ligues)  de  distance.  On  y  introduit  de  petites 
bûches  fendues  de  5  ou  6  décimètres  (  1  pied  6  pouces  ou 
1  pied  10  pouces)  de  longueur^  et  on  se  retire  pour  laisser  le 
feu  produire  son  effet.  A  mesure  que  le  bois  se  consume  ou 
en  introduit  d'autre.  On  continue  ce  feu  pendant  trois  ou 
quatre  jours,  selon  la  résistance  du  rocher.  Alors,  avec  des  pin- 
ces, des  masses,  etc., ou  achève  de  séparer  ce  que  le  feu  a  délité. 

Le  fond  de  la  galerie  se  trouve  alors  entaillé  sur  une  lar- 
geur de  70  centimètres  (2  pieds  a  pouces],  une  hauteur  de 
40  centimètres (1  pied  3  pouces),  et  une  profondeur  de  10  à  i5 
centimètres  (3  pouces  9  lignes  à  5  pouces  7  lignes).  On  pousse 
davantage  le  fourneau  dans  Tentaitle,  on  le  charge  et  on  l'al- 
lume de  nouveau.  On  continue  ainsi  jusqu'à  ce  que  Tentailie 
ait  I  à  a  mètres  (3  à  6  pieds)  de  profondeur.  Cela  fait,  il  s'agit 
d'élargir  cette  espèce  de  boyau.  Pour  cela  on  construit,  à  5 
oa  6  centimètres  (i  pouce  10  lignes  ou  2  pouces  3  lignes)  de 
distance  de  l'entaille,  un  bûcher  composé  de  bûches  horizon- 
tales et  qui  se  termine  en  forme  de  toit.  On  l'établit  dans 
toute  la  longueur  de  l'entaille  et  sur  un  <le  ses  côtés  :  on  fait 
de  même  de  l'autre  côté.  La  flamme  rasant  les  parois  de  l'en- 
taille, les  dispose  à  être  attaquées  par  les  outils.  En  portant  le 
bûcher  de  plus  en  plus  contre  les  parois,  on  parvient  à  donner 
à  l'entaille  toute  la  largeur  de  la  galerie  (1). 

a®  Excavation  des  masses  et  des  filons. 

Après  avoir  atteint  le  gîte  métallique  par  un  puits  creasé 
soit  verticalement,  soit  horizontalement,  selon  la  direction  du 
filon,  à'  l'endroit  où  l'on  veut  exploiter  ou  établir  une  galerie 

(1)  Cette  m^tbode  n'ett  guère  employée  qne  dans  trois  on  quatre  mines  où  le  ni- 
aerai  est  mélangé  du  quartz,  et  tellement  rëdstant,  qu'on  ne  peut  faire  usage  de  la  pou- 
dre à  cause  de  la  difficaltë  de  forer  les  trous  de  mines.  L'emploi  du  feu  exige  qne  les 
trarau  prépantoii«s,  t«ls  qne  pniu  «t  gal«rief .  Bwnt  iin«  dispoiition  partMoÊdre. 

Ingénieur  Civil ^  tome  a.  3g 


438  QtTATRtÈME   PABtlE.   C&AP.   itU 

horizontale  ;  à  20  mètres  (60  pieds)  au-dessous  de  cette  pre* 
miére  galerie,  on  en  établit  une  seconde,  puis  une  troisième 
à  ao  mètres  (60  pieds)  encore,  et  ainsi  de  suite  dans  toute  la 
profondeur  du  puits.  Ces  galeries  partagent  le  gîte  en  plusieurs 
masses  que ,  pour  rendre  l'exploitation  plus  commode,  on  sub- 
divise elles-mêmes  en  plusieurs  autres  à  l'aide  de  puits  verti- 
caux qui  vont  d'une  galerie  à  l'autre,  et  qui  sont  distants 
entre  eux  de  60  mètres  (i9o  pieds)  ordinairement.  Silepaits 
u  est  pas  boisé,  on  peut  attaquer  immédiatement  le  massif  voi- 
sin du  puits;  s'il  est  boisé,  on  attaquera  à  une  certaine  dis- 
tance. Pour  attaquer  l'un  quelconque  des  massifs,  on  dispose 
dans  toute  sa  longueur  un  bûcher  que  l'on- rejette  particulière-  \ 
ment  du  côté  du  mur  et  qui  s'élève  presque  jusqu'au  faîte  de 
la  galerie,  on  y  met  le  feu  en  un  grand  nombre  de  points  etloc 
se  retire.  11  est  cependant  nécessaire  que  les  ouvriers  reviennefit 
de  temps  à  autre  pour  attiser  le  feu  et  y  jeter  de  nouveau  bob. 
Au  bout  de  trois  ou  quatre  jours,  le  rocher  étant  refroidi  etsuffi* 
samment  attendri,  quelques  fragments s'é tant  même  détaché 
immédiatement,  les  ouvriers  rentrent  dans  l'excavation,  et,  au 
moyen  de  longues  tiges,  font  tomberdevanteux  tout  lemiaerai 
délité,  qui,  ordinairement ,  est  attaqué  sur  une  profondeur  de 
80  centimètres  à  1  mètre  (2  pieds  ip  à  3  pieds).  Cela  fait, 
on  trie  le  minerai  et  on  l'enlève,  si  les  débris  sufBseQt  poor 
exhausser  le  sol  de  la  galerie  de  manière  que  le  plafond  de 
l'excavation  n'en  soit  qu'à  2  mètres  (6  pieds)  au  plus;  mais  si 
les  débiais  nesuffiseut  pas,  il  faut  laisser  une  partiedu  minerai. 
Dans  les  deux  cas  on  construit ,  sur  les  matériaux  que  l'on  dis- 
pose horizontalement,  un  nouveau  bûcher,  que  l'on  conduit 
comme  le  précédent,  et  quiproduitun  effet  analogue.  Par  ose 
série  de  ces  opérations  successives,  en  s'élevantcontinuelleffleot 
sur  les  déblais,  on  parvient  à  enlever  complètement  le  masà^ 
compris  entre  deux  puits  et  deux  galeries;  puis  on  attaqne  un 
autre  massif  semblable.  Lorsque  l'on  veut  conserver  une  galerie 
de  passage  au-dessous  du  massif  que  Ton  exploite ,  il  faut, 
quand  l'excavation  est  successivement  exhaussée,  établir,  à 
2  mètres  (6  pieds)  au-dessus  du  sol  delà  galerie,  un  plancher 
sur  des  madriers  enfoncés  verticalement  et  recouverts  de  cha- 
peaux que  l'on  charge  de  déblais,  sur  une  épaisseur  de  i  uaètit: 
(3  pieds):  c'est  sur  ces  déblais  que  l'ou  construit  le  bûcher. 
Quelquefois  on  emploie  une  portion  des  déblais  à  élever,  le 
long  du  bûcher,  deux  murailles  verticales  qui  obligeât  la 
flamme  à  frapper  le  toit  de  l'excavation.  Lorsque  les  masses 


EXI^OITATION    DES    MINES.  4^9 

ont  60  à  80  mètres  (i8o  à  a4o  pieds]  de  longueur,  les  ou- 
vriers sortent  de  la  mine,  à  moins  qu'elle  ne  soit  immense  et 
qu'ils  puissent  alors  se  retirer  dans  une  partie  très-éloignée  de 
celle  en  feu. 

Le  travail  par  le  feu  a  l'avantage  de  mettre  à  découvert 
une  grande  masse  de  minerai  à  la  fois,  d'occasioner  peu  de 
travail  de  main-d'œuvre,  et  de  s'appliquer  aux  substances  les 
plus  tenaces  ;  mais  il  ne  convient  guère  que  dans  les  mines  ou 
l'on  peut  pratiquer  de  vastes  excavations  qui  ont  de  nom-^ 
hreuses  ouvertures  au  jour,  et  où  la  circulation  de  l'air  est 
très-rapide,  pour- emporter  les  vapeurs  qui  pourraient  suffo- 
quer les  ouvriers.  Quelquefois,  lorsque  le  feu  est  éteint,  les 
ouvriers  viennent  jeter  de  l'eau  sur  les  roches  encore  brûlantes 
afin  de  les  faire  éclater.  Cette  opération  est  très-dangereuse, 
soit  à  cause  des  fragments  qui  peuvent  se  détacher,  soit  à  cause 
de  la  vapeur  qui  se  produit  instantanément  en  quantité  consi- 
dérable. On  devrait,  en  pareils  cas,  se  servir  de  longs  tuyaux 
pour  diriger  l'eau,  ou  de  pompes,  ce  qui  épargnerait  aux 
ouvriers  ce  travail  pénible  et  dangereux.  .Toutefois,  dans  les 
mines  où  le  feu  est  en  usage ,  les  ouvriers  s'accoutument  très- 
bien  à  ce  travail. 

La  consommation  de  bois  est  immense.  Dans  une  mine  où 
il  y  a  200  ouvriers,  on  consomme  8774  stères  98  centistères 
(2000  cordes)  de  bois  par  an.  On  jette  le  bois  par  des  excava- 
tions pratiquées  à  cet  effet. 

Les  excavations  que  Ton  pratique  étant  très-considérables, 
on  élève  souvent  des  piliers  au  milieu  des  déblais  et  on  les 
élève  à  mesure  que  l'on  s'exhausse.  On  construit  ordinairement 
des  piliers  en  maçonnerie.  En  entassant  les  déblais  autour,  on 
ne  doit  jamais  laisser  dans  ceux-ci  de  charbons;  car  ces  char- 
bons venant  à  se  consumer,  lorsqu'on  établirait  de  nouveaux 
bûchers^  grilleraient  le  minerai,  ce  qui  produirait  des  vides, 
d'où  résulteraient  des  affaissements. 

Le  grand  avantage  que  présente  la  méthode  d'exploitation 
par  le  feu,  c'est  qu'elle  fait  découvrir  à  là  fois  une  grande 
étendue  du  filon  ou  du  gîte  du  minerai  ;  elle  en  fait  distinguer 
les  parties  riches  et  celles  qui  ne  le  sont  pas;  de  plus,  il  s'en 
détache  assez  souvent  des  masses  considérables  de  minerais  que 
l'on  n'a  plus  que  la  peine  de  briser  et  d'enlever. 

Lorsque  les  déblais  stériles  ne  suffisent  pas  pour  s'exhaus- 
ser snceessivement ,  la  méthode  par  le  feu  a  cet  inconvénient, 
que  le  minerai  extrait  reste  fort  longtemps  dans  la  mine,  non* 


;       ments. 


44o  QUATRlàME  PARTIE.  CHAP.  IIl. 

seulement  plusieurs  mois,  mais  même  plusieurs  années.  ÂDSti 
împorte-t-il ,  quand  on  exploite  ainsi  par  le  fea  ,  de  préparer 
dans  une  autre  partie  de  la  mine  un  travail  semblable,  ann  de 
donner  aux  minerais  le  temps  de  se  refroidir  et  de  ne  pas  res- 
ter dans  l'inaction. 

De  la  Poudre. 

La  poudre  est  employée  pour  l'exploitation  des  snbstances 
minérales  en  petites  et  en  grandes  charges ,  ce  qui  offre  deux 
cas  très>difFérents.  La  poudre  de  mine  n'est  pas  grenue  et 
lissée  comme  la  poudre  de  chasse,  mais  en  fragments  irréga- 
liers  plus  Ou  moins  gros. 

Lorsqu*on  enflamme  une  masse  de  poudre,  les  substances 
qui  la  constituent  produisent,  en  se  combinant,  un  énorme 
volume  de  gaz  incandescents,  puisqu'il  est  porté  à  4oo  et 
même  jusqu'à  800  fois  le  volume  de  la  poudre.  Si  donc  on  par* 
Tient  à  enfermer  dans  Tintérieur  d*un  massif  de  roches  une 
certaine  quantité  de  poudre ,  puis  à  l'enflammer,  la  force  ex- 

Pansive  des  gaz  de  cette  poudre,  agissant  sur  les  parois  de 
espace  où  ils  seront  renfermés,  fera  éclater  et  produira  ou 
fendillement  dans  la  masse ,  ou  même  en  projettera  des  fitag- 


Emploi  de  la  Poudre  en  petit, 

1°  Considérons  d'abord  l'emploi  de  la  pondre  à  petites 
charges.  C'est  toujours  de  cette  manière  que  l'on  emploie  U 
poudre  dans  Tintérieur  des  mines,  et  presque  toujours  de 
même  dans  les  exploitations  à  ciel  ouvert.  Dans  riotériear 
des  mines ,  la  charge  varie  de  60  à  i44  grammes  (  2  à  5  oocesji 
dans  les  exploitations  à  ciel  ouvert ,  de  5oo  grammes  à  1  i^^ 
gramme  (i  à  a  livres).  Cette  opération  s'appelle  tirer  ou  faire 
jouer  la  mine. 

On  peut  distinguer  deux  sortes  de  tirage ,  l'an  qui  se  pra- 
tique dans  un  terrain  sec  et  découvert,  l'autre  dans  un  rocher 
et  couvert  d'eau. 

Tirage  dans  un  terrain  sec, 

U  faut  successivement  forer  un  trou  cylindrique  dam  k 
massif  que  l'on  attaque ,  y  introduire  la  poudre  »  puis  boantf 
en  conservant  un  passage  pour  la  mèche  ;  placer  cette  mèche, 
enfin  y  mettre  le  feu. 

Des  QuUls. 

Dans  les  rocs  durs,  on  emploie,  pour  forer  lestroas»  «« 
ciseau ,  ait  fleuret,  terminé  par  un  tranchant  en  biseaa,  <p*** 


SXPLOITATIOM    DES  MINES.  44  < 

qdefoisan  fleuret  i  couronne  composé  de  deux  biseaux  croisés, 
et ,  dans  tous  les  cas,  une  pointe  qnadrangulaire  aiguë  pour 
commencer  le  trou.  Dans  les  roches  moins  dures ,  telles  que  le 
plâtre,  la  houille,  ie  sel  gemme,  on  emploie  le  fleuret  et 
même  la  tarière  ordinaire.  Dans  le  commencement  du  fo- 
rage, on  se  sert  d'un  fleuret  court,  afiu  de  le  tenir  plus  com« 
modément,  puis, successivement,  on  en  emploie  de  plus  longs. 
Ce  sont  des  tiges  de  fer  cylindriques  dont  les  dimensions  va- 
rient. Car  on  peut  percer  le  trou  avec  un  seul  homme  qui 
tient  le  fleuret  de  la  maiu  gauche  et  un  marteau  de  la  droite  ; 
ou  bien  deux  ou  même  trois  hommes  peuvent  être  employés  à 
ce  travail  :  alors  un  d'eux  tient  le  fleuret ,  et  l'autre ,  ou  les 
deux  antres,- frappent  avec  des  masses.  Dans  tous  les  cas,  le 
diamètre  du  fleuret  est  un  peu  plus  grand  que  celui  de  la  tige , 
et  le  taillant  doit  être  un  peu  courbe,  afin  que  les  angles  ne 
soient  pas  brisés.  Ces  outils  sont  ordinairement  en  fer,  et  le 
biseau  et  la  tête  en  acier,  quelquefois  le  tout  est  eu  acier. 

Dimensions  des  Outils. 

Voici  les  dimensions  ordinaires  des  outils  pour  le  travail  à 
un  seul  homme.  Le  premier  fleuret  a  une  longueur  de  3o  cen* 
timètres  (  1 1  pouces),  et  27  millimètres  (  i  pouce)  de  diamètre 
au  biseau  ;  le  second  a  de  longueur  5o  centimètres  (  i  pied 
6  pouces),  et  ^4  millimètres  (  1 1  lignes)  de  diamètre  au  biseau  ; 
le  troisième  a  70  centimètres  ( 3  pieds  a  pouces),  et  2 a  milli- 
mètres (10  lignes).  On  fore  avec  ces  outils  des  trous  de  mine 
dont  la  profondeur  varie  de  3o  à  56  centimètres  (de  1 1  à 
20  pouces).  Pour  le  travail  à  deux  ou  trois  hommes,  le  pre- 
mier fleuret  a  67  centimètres  (  2  pieds  10  lignes)  de  longueur» 
et  42  millimètres  (  19  lignes)  de  diamètre  au  taillant;  le  se- 
cond a  90  centimètres  (  2  pieds  9  pouces)  de  longueur,  et  36 
millimètres  (  16  lignes)  de  diamètre  au  taillant;  le  troisième  a 
[  mètre  (3  pieds)  et  36  millimètres  (  16  lignes);  le  quatrième 
i   I  mètre  i5  centimètres  (3  pieds   172)  et  3i  millimètres 

1 4  lignes).  On  pratique,  à  l'aide  de  ces  outils,  des  trous  de 
►7  à  90  centimètres  (  i  pied  9  pouces  à  2  pieds  9  pouces)  de 
irofondenr.  Pour  le  travail  à  un  seul  homme,  on  se  sert ,  pour 
rapper  le  fleuret ,  d'un  marteau  à  main ,  pesant  de  i  kilo- 
ramme  5oo  grammes  à  3  kilogrammes  (3  à  6  livres).  Dans 
9  travail  k  deux  ou  à  trois  hommes,  les  masses  pèsent  4  ki- 
>grammes  (8  livres).  Pour  forer  le  trou  de  mine,  il  faut» 

chaque  coup  que  l'on  frappe  sur  la  tête  du  fleuret,  tourner 


I 


449  qxjatriIms  part»,  cbà».  tn. 

celai -ci  de  i;4  on  i;6  de  circonférence.  Lorsque  lapenstièR 
produite  gène  au  fond  du  trou  l'action  du  fleuret,  ou  la  retire 
an  moyen  de  la  curette.  C'est  une  tige  de  fer  plate  temùnée 
par  nne  cuiller  recourbée,  ou  une  petite  plaque.  La  longueur 
de  tige  de  la  curette  doit  excéder  la  plus  grande  profondeur 
<les  trous.  Si  le  rocher  est  très-sec,  il  faut  jeter  de  l'eau  dans 
le  trou,  afin  de  faciliter  l'effet  de  l'outil  et  en  même  temps 
l'empêcher  de  se  détremper.  Quand  le  trou  est  achevé ,  il  cou- 
Tient  de  le  sécher,  même  quand  on  n'y  aurait  pas  introduit 
d'eau.  Pour  cela,  on  se  sert  d'un  tampon  d'étoupe  placé  aa 
bout  de  la  curette. 

La  profondeur  des  trous  de  miné  varie  suiyant  la  dareté  dn 
roc  et  la  manière  dont  ce  roc  est  engagé  dans  la  masse.  Quand 
ce  dernier  y  est  entièrement  engagé,  il  convient  de  Caire  Us 
trous  moins  profonds.  Les  petits  trous  de  mine  ordinaires  ont 
3  à  4  centimètres  (  i4  à  i8  lignes)  de  diamètre,  leur  profon- 
deur n'est  alors  que  de  4  à  5  décimètres  (  1 5  à  i  B  pouces).  Il 
s'agit  alors  de  porter  dans  le  trou  une  charge  de  poudre  qoe 
l'on  appelle  cartouche.  La  cartouche  est  ordinairement  eu  pa- 
pier gris ,  elle  est  cylindrique,  d'un  diamètre  à  peu  près  égal 
à  celui  du  trou ,  et  contient  une  quantité  de  poudre  plos  ou 
moins  grande.  Elle  est  formée  sur  un  mandrin  en  Imus  d'ui 
diamètre  un  peu  moindre  que  celui  du  trou  de  mine.OnienDe 
une  des  extrémités  en  ayant  soin ,  toutefois ,  de  laisser  dépas' 
ser  le  papier;  on  remplit  de  poudre,  mais  de  manière  à  ce 
que  le  papier  dépasse  également  par  la  partie  supérieure;  pois 
on  reploie  les  bords  du  papier  qu'on  consolide  en  frappant 
doucement  la  cartouche  dans  le  sens  de  son  axe.  Ces  cartou- 
ches contiennent  ordinairement  6  k  12  et,  rarement,  25  hecto- 
grammes de  poudre.  Pour  charger  la  mine,  on  commence  ptf 
mettre  la  cartouche  au  fond  du  trou  :  on  dispose  ensuite  l'épin- 
glette  sur  un  des  côtés;  enfin,  on  bouche  le  tron  en  le  booî- 
rant  depuis  le  fond  jusqu'à  l'origine.  L'épinglette  estes  ^f 
en  laiton  ou  en  cuivre,  terminée ,  d'une  part ,  en  pointe ,  et  de 
l'antre  par  un  anneau*  On  la  descend  par  cet  anneau  JBS<{a'^ 
ce  qu'elle  rencontre  la  cartouche,  on  la  fait  entrer  de  qi^l* 
qnes  millimètres,  de  manière  à  mettre  cette  cartouche  es  com- 
munication  avec  l'extérieur.  La  cartouche  étant  introduite 
ainsi  que  l'épinglette,  il  s'agit  débourrer,  c'est-i-dire  de  fermer 
l'excédant  du  trou  de  mine,  de  telle  manière  quelabouirfl 
soit  plus  résistante  que  la  roche  que  l'on  Tant  faire  sauter  ^ 
car  autrement  la  bourre  serait  seule  chassée.  On  emploîe] 


poàr  IniniTAr,  on  outil  nommé  bourroir,  formé  d*nne  tige  en 
fer,  terminée  par  un  renflement  dont  le  diamètre  estÀ  très-pen 
près  ceiiii  dn  trou.  Ce  renflement  porte  une  gouttière  pour  le 
passage  de  Tépinglette.  On  commence  par  enfoncer  une  pelote 
d'argile  que  l'on  charge  faiblement  ;  une  seconde  eft  bourrée 
davantage  ;  enfin,  avec  le  bourroir,  on  tasse  une  dernière  pe- 
lote, de  manière  que  le  trou  soit  complètement  fermé.  À  me* 
sure  que  Ton  opère,  on  tourne  l'épinglette  pour  empêcher 
qu'elle  n'adhère  à  l'argile.  Le  diamètre  de  cette  épinglette  est 
de  4  è  5  millimètres  (  2  lignes  à  a  lignes  1/2  ).  On  conçoit  que 
l'épinglette  en  cuivre  ou  en  laiton  doit  être  préférée  à  celle 
en  fer;  car  si,  en  tournant  cette  épinglette,  on  rencontre  un 
morceau  de  quartz,  il  est  à  craindre  qu'une  étincelle  venant 
à  se  manifester,  le  feu  ne  prenne  à  la  poudre  de  la  cartouche. 
Le  bourrage  terminé,  on  retire  l'épinglette,  mais  bien  en  droite 
ligne ,  de  manière  qu'aucune  parcelle  ne  vienne  engorger  le 
vide  qu'elle  laisse.  Il  reste  maintenant  à  amorcer,  ce  qui 
s'exécute  de  bien  des  manières  difFérentes.  Eu  premier  lieu,  on 
peut  remplir  le  trou  de  l'épinglette  avec  de  la  poudre  fine, 
puis  mettre  le  feu  à  cette  poudre;  mais  ce  moyen  est  dispen- 
dieux. On  peut  placer  dans  le  trou  de  l'épinglette  un  tuyau  de 
paille  rempli  de  poudre  fine ,  ainsi  que  cela  se  pratique  aux 
carrières  des  environs  de  Paris.  Enfin,  on  peut,  et  c'est  le 
procédé  le  plus  usité,  amorcer  avec  une  mèche  de  papier  im- 
prégnée de  poudre.  Pour  cela  faire ,  on  délaie  de  la  poudre 
dans  l'eau  chaude,  puis  on  l'éteud  sur  du  papier  aue  l'on 
coupe  en  lanières  lorsqu'il  est  sec.  On  forme  avec  ces  lanières 
de  très-petits  cylindres  que  l'on  introduit  les  uns  dans  les  au- 
tres pour  garnir  le  trou  de  l'épinglette  dans  toute  sa  hauteur. 
La  mèche  placée,  on  suspend  à  son  extrémité  un  ))out  de  fil 
soufré  qui  a  1  décimètre  (3  pouc.  8  lig.)  de  longueur, et  que  l'on 
replie  horizontalement  sur  le  sol.  On  met  le  feu  ;  cette  mèche 
étant  lente  à  brûler,  donne  aux  ouvriers  le  temps  d^opérer  leur 
retraite.  U  y  a  des  mines  où  l'on  ne  se  sert  pas  d'épinglettes  ; 
mais  on  emploie  une  baguette  de  bois  creuse ,  on  l'introduit 
dans  la  cartouche, ainsi  qu'il  a  été  dit;  on  remplit  de  poudre 
fine,  et  l'on  bourre  ensuite  suivant  la  méthode  indiquée.  Cette 
baguette  présente  un  avantage ,  c'est  que ,  lorsque  la  mine  est 
longtemps  chargée ,  la  poudre  contracte  moins  d'humidité. 
Elle  offre,  d'une  autre  part,  cet  inconvénient  de  s'écraser 
quelquefois  dans  le  bourrage.  Cette  méthode  ne  peut  d'ail- 
leurs être  employée  que  lorsque  le  trou  est  de  haut  en  bas. 


444  QUATRIBMB  PABTIB.   CRAV.   111.^ 

Telle  est  U  marche  générale  de  Topération  par^laqudle 
on  excave  à  l'aide  de  la  poudre.  Nous  allons  maintenant  exa- 
miner la  p&sitioQ  qu'il  convient  de  donner  aux  trous  de 
mines,  et  les  précautions  qu'il  convient  de  prendre  pour  leur 
assurer  le  plas  grand  effet  possible. 

Position  des  trous  de  mine, 

La  r^te  générale  à  suivre  à  cet  égard,  consiste  à  pla- 
cer le  trou  de  manière  à  ce  que  la  portion  que  Ton  vent 
faire  sauter  ofJPre  une  résistance  inférieure  à  celle  des  par- 
ties environnantes  ,  et ,  comme  l'effort  de  la  poudre  s'exerce 
proportionnellement  à  l'étendue  de  la  surface  soumbe  à  son 
action ,  il  faut  faire  en  sorte  que  la  partie  que  l'on  veut 
exploiter  offre  une  grande  surface  à  la  cartouche  ;  par  cou* 
séquent,  il  vaut  mieux  faire  le  trou  de  mine  oblique    que 
perpendiculaire.  On  conçoit  aisément  que ,  dans  l'emploi  de 
la  poudre,  comme  dans  celui  des  outils,  il  y  a  avantagea 
faire  une  entaille,  afin  que  les  masses  à  abattre  se  trouvent 
dégagées  sur  plusieurs  faces.  Dans  une  galerie  percée  dans 
des  vallées  non  stratifiées,  on  fait  l'entaille  au  sol  de  ia 
galerie, afin  que  le  poids  des  masses  aide  à  les  détacher,  et 
on  se  dirige  a  après  les  principes  précédents.  Quand  on  tra- 
vaille au  bout  d'une  galerie,  il  faut  avoir  égard  au  terrain 
dans  lequel  on  est.  Si  le  terrain  est  feuilleté,  il  fant,  autant 

3 ne  faire  se  pourra ,  percer  un  trou  perpendiculaire  au  plan 
es  feuillets.  Si  les  feuillets  plongent  en  s'éloignant  de  l'oo- 
vrier,  on  fait  le  trou  de  l'entaille  au  sol  ;  daiis  le  cas  contraire, 
on  fait  l'entaille  au  faîte. 

Dçns  les  filons  on  pratique  souvent  une  entaille  an  mnr,  le 
long  de  la  salbande ,  à  l'aide  d'outils  ;  puis ,  an  mçyen  de  la 
pondre,  on  fait  sauter  le  massif  que  l'on  a  dégagé.  Lorsque  les 
filons  sont  trè^peu  épais,  ou  qu'ils  donnent  lieu  à  des  pons- 
sières  qu'il  serait  dangereux  de  respirer,  on  pratique  les  trons 
dans  le  toit  ou  dans  le  mur,  en  les  inclinant  vers  le  filon.  Dam 
les  puits  où  l'on  a  presque  toujours  de  l'eau,  c'est  ordinaire- 
ment  vers  un  des  bouts  que  l'on  fait  une  entaille ,  et  1*011  a 
soin  de  la  conserver,  dans  l'une  de  ses  extrémités ,  plus  pro- 
fonde pour  recevoir  les  eaux. 

Profondeur  des  trous  de  mine. 
La  profondeur  des  trous  de  mine  dépend  de  la  natui«  da 
rocher,  et  de  la  forme  qu'il  présente.  Lorsqu'on  pratique  one 
«entaille»  ou  fait  des  trous  peu  profonds  ;  sans  cela^  leur  effet 


■XPLOÎTATIOR  DtS  MllfBS.  44^ 

serait  nnt.  On  peut  leur  donner  plus  de  profondeur  quand  la 
roche  est  dégagée  par  une  entaille.  Dans  les  roches  feuilletées 
et  dans  celles  qui  cassent  bien,  c'est-à-dire  qui  se  détachent 
par  larges  fragments,  on  peut  donner  plus  de  profondeur  aux 
trous.  Au  reste ,  on  ne  peut,  à  cet  égard ,  assigner  des  règles 
fixes ,  et  c'est  par  l'expérience  que  l'on  acquiert  sur  les  roches 
que  l'on  veut  excaver,  que  l'on  parvient  à  obtenir  le  meilleur 
effet  possible,  en  variant  la  profondeur  des  trous  de  mine  et 
les  charges  de  poudre  employée. 

Il  ne  fout  pas  oublier  que  l'objet  du  tirage  est ,  non  pas  de 
(aire  sauter  la  substance  minérale  que  l'on  attaque ,  mais  de 
la  ^re  éclater,  de  la  fendiller,  et  même  de  l'ébranler  seule- 
ment, de  manière  qu'après  l'explosion  il  soit  facile  de  la  déta- 
cher au  moyen  des  outils.  Lorsqu'un  trou  de  mine  projette 
aux  environs  des  fragments  considérables ,  on  peut  affirmer 
qu'il  y  a  eu  perte  d'e^t  ;  car  la  force  employée  à  lancer  ces 
n'agments  pouvait  l'être  à  fendiller  une  antre  pairtie  du 
rocher. 

Précautions  à  prendre» 

Pour  que  le  tirage  réussisse,  il  faut ,  si  le  roc  est  humide , 
le  sécher.  Lorsque 'des  fissures  laissent  suinter  l'eau  dans  le 
trou ,  ou  lorsque  des  cavités  dans  la  roche,  en  facilitant  l'ex- 
pansion des  gaz ,  peuvent  nuire  à  Teffèt  de  la  poudre,  il  faut 
enfoncer  dans  le  trou  de  l'argile  que  l'on  bourre  fortement. 
Lorsqu'on  juge  que  les  cavités  sont  bouchées ,  on  nettoie  le 
trou ,  et  l'on  continue  comme  à  l'ordinaire.  Si  ce  moyen  ne 
suffit  pas  à  cause  de  la  trop  grande  quantité  d'eau,  il  fant  em« 
ployer  une  cartouche  en  toile  goudronnée.  Pour  ce  qui  a  rap* 
port  à  la  sûreté  des  ouvriers,  il  faut,  en  premier  lieu,  ne 
faire  usage  que  d'épinglettes  en  cuivre  on  en  laiton.  Celles 
en  fer,  si  l'on  veut  les  employer,  doivent  être  graissées  dans 
toute  leur  longueur.  Si  l'on  trouve  les  épinglettes  en  laiton 
trop  flexibles ,  il  faut ,  dans  ce  cas ,  entourer  une  épinglette 
de  fer  d'un  cylindre  de  cuivre.  Il  est  bon  aussi  que  les  tirages 
se  passent  à  la  même  heure  dans  un  même  poste,  afin  que  les 
ouvriers  qui  vont  et  viennent  ne  soient  pas  exposés  à  être 
blessés.  Les  ouvriers,  après  avoir  mis  le  feu  à  l'amorce,  doi* 
vent  se  retirer  dans  un  lieu  où  les  éclats  ne  puissent  pas  les 
atteindre.  Dans  les  galeries ,  lorsqu'elles  sont  sinueuses ,  on 
se  retire  derrière  un  coude,  g  elles  sont  droites ,  on  se  re- 
tire dans  une  niche  faite  exprès,  ou  derrière  les  cadres  de 
boisage,  s'il  y  a  lieu.  Dans  les  puits,  il  faut  pratiquer,  à  i5 


446  QDATElètfE  PAETIB.  CHAP.   111. 

OU  3o.mètres  aa*  dessus  du  fond,  un  .plancher  sar  lequel  se 
placent  les  ouvriers  durant  l'explosion.  Dans  certains  en- 
droits  «  en  pareil  cas,  on  ne  met  pas  d'amorce  au  trou,  mais 
on  sème  de  la  poudre  à  l'entour  de  l'extrémité  de  la  mèche, 
pniston  laisse  tomber  du  haut  des  charbons  embrasés.  Lors- 
que l'explosion  n'a  pas  lieu  spontanément,  il  faut  prendre 
les  plus  grandes  précautions,  et  ne  s'approcher  du  trou  que 
dix  ou  douze  minutes .  après ,  car  il  arrive  que  l'explosion 
n'est  que  retardée.  Lorsqu'on.s  est  ainsi  assuré  qu'elle  n'aura 
pas  lien ,  on  revient  au  trou,  on  retire  la  mèche  et  on  la  rem- 
place. Si  ro«  n'obtient  aucun  résultat  après  cette  nouvelle 
tentative,  il  est  à  croire  que  l'humidité  a  gaçné  la  cartouche, 
et  l'on  doit  abandonner  ce  trou,  sans  toutefois  le  décharger, 
mais  le  tamponner  avec  de  l'argile  et  en  forer  un  autre  à  quel- 
que distance.  C'est  pour  avoir  négligé  de  prendre  toutes  ces 
précautions  que  beaucoup  d'ouvriers  ont  été  et  sont  encore 
aujourd'hui  victimes  de  leur  imprudence. 
Des  méthodes  de  bourrage. 

On  a  employé  diverses  méthodes  de  bourrage  dans  le  bor 
d'augmenter  les  effets  de  la  poudre,  et  par  suite  d'éconooi* 
ser  la  quantité  que  Ton  emploie.  Dans  quelques  mines,  on 
bourre  le  trou  avec  un  tampon  de  bois  à  peu  près  cylindrique 
et  un  peu  aminci  vers  le  bout,  de  sorte  que  le  milieu  a  le 
diamètre  du  trou.  On  pratique  sur  le  côté  une  petite  canne* 
lure,  pour  donner  passage  à  l'épinglette,  et  par  suite  à  ia 
mèche.  Le  tampon  ne  doit'  pas  toucher  la  cartouche,  parce 
que  la  poudre  comprimée  produit  moins  d'effet  que  celle  qui 
ne  l'est  pas. 

Un  autre  moyen  de  bourrer ,  employé  quelquefois  avec 
avantage,  est  le  bourrage  au  sable.  H  réussit  très-bien  quaod 
on  emploie  de  grandes  cartouches  dans  des  trous  de  très- 
grandes  dimensions,  et  lorsque  la  roche  que  l'on  exploite  n'est 
pas  trop  dure.  Ce  moyen,  qui  est  fort  simple ,  qui'  évite  tous 
les  dangers  qui  ont  lieu  quand  on  est  obligé  de  bourrer  dans 
un  roc  qui  peut  faire  feu  par  le  choc ,  ne  réussit  pas  égale- 
ment quand  on  remploie  en  petit.  Il  a  été  essayé  dans  le  gra- 
nit et  le  roc  quartzeux,  sans  aucun  résultat  satisfaisant. 
hésultats  obtenus» 

Voici  quelques  résultats  obtenus  au  moyen  de  la  pondre. 
Dans  les  carrières  à  couches  horizontales ,  on  emploie  de 
grandes  quantités  de  poudre  à  la  fois^  et  l'on  parvient  à  ébrau* 


EXPLOITATION    DES  MlHEl.  44? 

)er  auê  grande  masse  de  pierres.  Une  cartouche  de  i  a  hecto- 
grammes (4  onces)  soulève  20  quintaux  métriques  de  pierres, 
et  en  ébranle  autant.  Dans  les  carrières  à  plâtre  de  Mont- 
martre, i;i  à  1  kilogramme  de  poudre  détache  8  à  16  mètres 
cubes.  A  Soleure,  avec  5  à  6  kilogrammes  de  poudre,  dans 
des  trous  de  3,  4*  ^  mètres  de  profondeur,  on  ébranle  5o  à  60 
mètres  cubes  de  terrain.  Dans  les  mines  de  Bonchamp,  une 
cartouche  de  62  grammes  détache  1/2  à  4  mètres  cubes.  Dans 
les  mêmes  mines,  dans  nn  grès  quartzeuz  très-dur,  2  hecto- 
grammes ne  peuvent  soulever  que  i  à  3  quintaux  métriques. 
Dans  les  mines  de  Pezay,  dans  un  roc  quartzeux  dur,  on  em- 
ployait dès  cartouches  de  6a  grammes.  On  usait  17  kilogram- 
mes de  pondre  pour  200  quiutaux  métriques,  ce  qui  ne  donne 
pas  un  quintal  métrique  par  cartouche. 

Les  outils  ont  souvent  besoin  d'être  réparés ,  et  s'usent  très- 
promptement.  Dans  un  mois  de  travail,  les  outils  d*un  mi- 
neur perdent  environ  2  kilogrammes  de  leur  poids.  La  tête 
des  Heurets  n*est  ordinairement  aciérée  qu*uoe  fois,  tandis 
que  l'autre  extrémité  est  aciérée  deux  et  trois  fois  par  mois, 
et  remise  au  feu  quinze  et  vingt  fois. 

Tirage  sous  Veau. 

Le  trou  de  mine  qa  il  faut  percer  est  souvent  situé  sous  une 
petite  masse  d'eau  de  quelques  centimètres  d'épaisseur  ;  l'on- 
vrier  perce  le  trou  dans  le  roc  qu'il  aperçoit  souvent  à  travers 
l'eau.  Ce  trou  une  fois  percé,  voici  comme  il  parvient  à  le 
chaTQW  :  il  y  descend  une  cartouche  goudronnée,  de  manière 
que  l'extrémité  supérieure  s'élève  de  quelques  centimètres 
au-dessus  de  l'eau;  il  place  l'épinglette  et  bourre  légèrement. 
La  cartouche  est  surmontée  d'un  petit  tube  en  carton  ver- 
nissé ou  en  papier  goudronné,  ou  même  en  toile  imperméable 
à  l'eau.  Enfin,  on  peut  employer  un  petit  tube  de  fer-blanc 
qui  s'adapte  sur  la  cartouche,  et  qui  est  goudronné  à  sa  jonc- 
tion. Ce  procédé  de  tirage  sons  l'eau  est  souvent  mis  en  pra- 
tique dans  les  mines  de  houille  de  Valenciennes ,  de  Mons  et 
de  Liège.  An  lieu  de  cartouches  goudronnées ,  on  a  quelque- 
fois employé  des  cartouches  en  cuir,  qu'on  nomme  gargousses. 
Dans  le  cas  où  il  y  a  une  épaisseur  d'eau  assez  considérable, 
I  à  3  mètres  (3  à  6  pieds),  on  pourrait,  par  les  moyens  pré- 
cédents et  an  se  servant  d'outils  plus  longs ,  creuser  le  trou, 
charger  et  amorcer;  mais  on  modifie  ces  deux  dernières  opé- 
vatïous  de  la  manière  suivante:  lorsque  le  trou  est  percé,  on 


44S  QUATRIÈME  PARTIE.  CHAP.   III. 

introduit  im  tnyaa  de  fer-blaoc  qui  descend  jusqu'au  fond  du 
trou  ;  ce  tube  est  bouché  au  fond  et  reçoit  la  cartouche.  On 
place  sur  un  des  côtés  du  tuyau  une  mècbe  très-combustible, 
et  l'on  pousse  la  mèche  et  la  cartouche  jusqu'au  fond  du  trou, 
en  ayant  soiu  de  retenir  l'extrémité  supérieure  de  la  première. 
On  bourre  avec  du  sable ,  et  on  met  le  feu  à  la  mèche.  L'ei- 
plosion  a  lieu  dans  l'extrémité  du  tube,  qui  se  brise  par  l'ef- 
fet de  la  poudre  qui  fait  éclater  le  rocher.  Au  lieu  de  bourrer 
en  sable ,  on  peut  de  même  bourrer  avec  de  l'argile  ou  do 
plâtre.  Si  la  cartouche  et  sou  tube  d'amorce  sont  goudronoés, 
on  se  contente  d'enfoncer  le  tube  eu  fer-blanc  de  façon  qu'Use 
remplisse  d'eau,  et  que  la  mèche  ne  soit  pas  mouillée  ;  l'eau 
fait  alors  l'office  de  bourre.  En  mettant  le  feu ,  le  bas  du  tak 
est  brisé,  et  la  poudre  produit  son  effet,  comme  si  elle  avait 
été  renfermée  dans  du  papier.  Le  tube  de  fer-blanc  peut  ser- 
vir  à  plusieurs  tirages. 

Il  y  a  une  quarantaine  d'années  qu'il  s'.agissait  de  débarrai- 
ser  le  lit  de  la  Seine  de  rochers  considérables  qui  avoisinaini 
Quillebeuf.  L'Académie  des  sciences  proposa  une  médaille 
pour  l'auteur  du  procédé  qui  serait  jugé  le  plus  avantageai 
et  le  plus  commode.  Coulomb  proposa  le  suivant  :  une  masse 
d'eau  considérable  ne  permettait  pas  de  creuser  les  trouve 
mine  par  les  moyens  ordinaires  ;  c'est  pourquoi  il  fallait  avi- 
ser au  moyen  de  travailler  sous  l'eau.  Une  grande  caisse  tn* 
pézoïdale  devait  être  échouée  sur  le  rocher,  et  recevoir  k> 
ouvriers,  comme  Us  cloches  à  plongeurs  reçoivent  les  pécheors- 
Au  lieu  de  faire  à  la  caisse  un  fond  supérieur  immobile,  on  y 
adaptait  une  trappe  par  laquelle  les  ouvriers  pouvaient  des- 
cendre sur  leur  banc  de  travail.  Alors,  pour  abaisser  le  li- 
veau  de' l'eau  dans  la  caisse ,  au  lieu  d'employer  le  secoursde 
machines  considérables  pour  la  soulever  et  la  descendre  à 
chaque  reprise  de  travail,  une  machine  soufflante  faisait  l'of- 
fice d'une  pompe  à  injecter  et  comprimer  l'air  dans  la  caisse, 
la  trappe  supérieure  étant  susceptible  de  se  fermer  herméti- 
quement. Le  rocher  pouvait,  de  cette  manière,  être  misàsec, 
le  trou  de  mine  percé,  chargé  et  amorcé  facilement.  Comne 
la  marée  venait  interrompre  le  travail  et  empêcher  de  hân 
partir  la  mine,  on  s'arrangeait  de  façon  à  n'y  mettre  le  fea 
qu'à  la  marée  basse.  Le  tube  d'amorce  était  on  en  fer-blanc,oa 
en  carton,  on  en  toile  goudronnée.  On  bouchait  le  haut  avec 
du  suif,  et  on  y  attachait  un  flotteur.  Quand  la  mer  était  re- 
tirée, le  tube  dépassait  le  niveau  de  l'eau,  et  on  pouvait  en- 


EXPLOITATION   DES   MIRES.  44» 

flammer  l'amorce.  tJn  tube  d'amorce ,  fait  en  toile  goudron- 
née et  gonflée  par  une  spirale  en  fil  de  fer,  était  préférable  à 
ceux  même  de  fer-blanc,  parce  que,  sans  souffrir  le  moins  du 
monde,  il  pouvait  cédera  l'action  du  flotteur. 

En  Angleterre ,  dans  les  mêmes  circonstances,  on  a  employé 
des  moyens  semblables  ;  seulement  à  la  grande  caisse  en  bois 
onasubstitué  une  cloche  à  plongeur  proprement  dite.  Elle  con- 
siste en  une  caisse  prismatique  en  fonte,  ayant  i  mètre  (3  pieds) 
de  long  sur  i  mètre  3  (4  pieds)  de  large  et  i  mètre  66  (5  pieds) 
de  hauteur;  son  épaisseur  est  plus  considérable  en  bas  qu'en 
haut ,  afin  qu'elle  ne  puisse  basculer  :  cette  épaisseur  va  jus- 
qu'à 2  pou6es  (54 millimètres)  en  bas;  en  haut,  elle  n'est  quede 
4  centimètres  (un  pouce  et  demi).  Cette  cloche  est  mue  par 
une  grue  placée  sur  un  radeau  ou  sur  une  barque.  Le  haut 
de  la  cloche  est  muni  de  verres  bi-con vexes ^  pour  que  les 
ouvriers  puissent  y  voir.  Ces  verres  bi-convexes  sont  épais 
pour  résister  aux  chocs,  et  sont  semblables  en  tous  points  à 
ceux  que  l'on  voit  sur  le  pont  des  navires.  Deux  ouvriers  au 
plus  peuvent  travailler  sous  cette  cloche  ;  une  chaînette  leur 
sert  pour  avertir  ceux  qui  manœuvrent  la  grue,  soit  de  chan- 
ger de  place ,  ce  que  souvent  ils  font  eux-mêmes ,  en  la  pous- 
sant, soit  pour  la  faire  enlever.  Les  tubes  d'amorce  se  vissent 
les  uns  sur  les  autres  à  mesure  que  la  cloche  s'élève;  car  on 
ne  pourrait  les  ajuster  tous  en  une  seule  ibis ,  à  cause  du  peu 
de  hauteur  de  la  cloche ,  à  moins  qu'ils  ne  fussent  flexibles. 
La  cartouche  est  le  plus  souvent  renfermée  dans  un  cylindre 
d'étain,  ou  de  fer- blanc.  On  ne  remplit  pas  les  tubes  de  pou» 
dre,  si  ce  n'est  à  leur  extrémité  inférieure  et  à  quelques  centi* 
mètres  de  hauteur.  On  met  le  feu  en  jetant  dans  le  tube 
d'amorce  soit  de  petits  morceaux  de  charbon  allumé ,  on  plus 
souvent  de  la  foute  rougie  au  feu  qui  descend  plus  sûrement 
que  le  charbon  au  fond  du  long  tube.  Le  radeau  ou  bateau 
voisin  ne  ressent  aucune  secousse.  On  n'aperçoit  qu'un  frémis- 
sement dans  l'eau  par  suite  du  son ,  puis  un  bouillonnement 
occasioné  par  le  dégagement  des  gaz.  En  Angleterre,  on* 
adapte  ordinairement  à  la  cloche  une  pompe  foulante  ponr 
renouveler  l'air,  et  se  dispenser  par  là  de  soulever  la  cloche 
hors  de  l'eau,  dans  le  même  but.  Ces  méthodes  d'employer 
la  pondre  sous  l'eau,  peuvent  être  très<utiles  dans  l'intérieur 
des  mines,  où,  malgré  les  machines  d'épuisement,  il  y  a  ton- 
jonrs  quelques  centimètres  d'eau,  au  fond  des  puits  par 
exemple  :  elles  peuvent  l'être  également  dans  les  ports  de  mer  y 
ingénieur  Civile  tome  a»  4o 


450  QtîAÎRlEMB  l»AtlTlE.   CitÂP.   lit. 

les  radeî ,  etc. ,  et  en  général  dans  tous  les  travaux  hy<lrau- 

liqaes. 

Emploi  de  ta  poudre  en  grand. 

On  emploie  la  pondre  en  grande  quantité,  quand  on  veut 
renverser  des  murailles ,  ébranler  ou  diviser  de  gandes  mas- 
ses Je  terrains,  occasioner  des  éboulemcnts  dans  les  mines. 
Dans  cette  manière  d'employer  la  poudre,  deux  obstacles  sont 
à  vaincre,  la- masse  et  la  cohésion.  On  sait  qu'à  densité  égale  à 
Tunité,  la  masse  ou  poids  est  proportionnelle  au  volume,  et 
la  cohésion  proportionnelle  aux  surfaces.  Or  le  volume  d'un 
solide  eét  proportionnel  au- cube  d'une  de  ses  diiftensions,  la 
surface  au  quatre  seulement  ;  et,  comme  les  cubes  croissent 
plus  rapidement  que  les  quarrés ,  il  s'ensuit  quedansune  masse 
à  soulever,  le  poids  est  un  plus  grand  obstacle  que  la  cohé- 
sion ,  lorsque  cette  masse  à  soulever  est  petite,  que  lorsqu'elle 
est  considérable.  Ainsi,  pltfs  la  masse  croîtra  en  volume,  pins 
son  poids  mettra  d'obstacle  à  la  force  de  la  poudre.  Quand 
le  mineur  a  déterminé  le  point  sous  lequel  il  veut  établir  un 
fourneau ,  suivant  l'expression  des  mineurs ,  il  perce  un  puits 
vertical,  dont  la  profondeur  doit  être  égale  à  la  distance ds 
la  surface  du  sol  au  fourneau;   puis  du  fond  de  ce  puits  il 
pousse  une  galerie  èTi  5  décimètres  (4  pieds  7  pouces)  du  cen- 
tre di*  fourneau.  Il  la  mène  ordinairement  en  ligne  droite: 
ses  diraBusions  sont  les  plus  petites  possibles;  sa  largeur  est 
de  6  ày  décimètre8(i  pied  10  poucèsà  2  pieds  2  pouces),  sa  hau- 
teur 1 2  à  1 5  dçciniètres  (3  pieds  8  pouces  à  4  pieds  7  ponces).  Ar- 
rivé à  cette  distance,  il  fait  un  coude  à  la  galerie,  et  pratique, 
sur  le  côté ,  la  chambre  du  fourneau.  Elle  consiste  en  une  cavité 
ordinairement  cubique,  dont  les  dimensions  sont  réglées  d'a- 
près celles  d'un  coffre  également  cubique ,  et  rempli  de  la 
quantité  de  poudre  que  l'on  veut  employer.  Dans  l'intervalle 
qui  reste  entre  les  parois  du  coffre  et  celles  du  fourneau ,  on 
tasse  quelques  mottes  de  gaaon  et  de  la  paille ,  pour  préserver 
la  poudre  de  l'humidité.  Au  milieu  de  la  face  du  coffre  qui 
est  sur  la  galerie ,  on  adapte  une  petite  auge  destinée  à  rece- 
voir un  saucisson  de  poudre  qui  communique  avec  le  coHire. 
Ce  saucisson  se  prolonge  dans  la  galerie  à  une  distance  telle 
que  l'on  paisse  y  mettre  le  feu  sans  danger;  quelquefois  il  va 
jusqu'au  puits,  quelquefois  même  il  en  sort.  Cela  fait,  il  faut 
encore  barricader  le  fourneau  avec  de  la  maçonnerie ,  des 
arcs-boutants ,  ou  de  la  teri'e  bien  tassée.  On  remplit  ainsi  un 
«space  égal  au  moins  à  une  fois  et  demie  ou  deux  fois  Ift 


EXPLOITATION   DBS   MINKS.  4^1 

distance  au.  fourneau  à  la  surface  du  sol.  On  prend  cette  pré- 
caation ,  afin  que  l'effort  de  la  poudre  s'exerce  principalement 
de  bas  en  haut,  et  sur  la  partie  du  terrain  qui-  est  au-dessus 
du  fourneau.  Souvent  on  ajoute  à  ce  soin  celui  de  pousser  la 
galerie  en  zig-zagdans  le  voisinage  du  fourneau;  alors  la  terre 
qui  obstrue  la  galerie  ne  peut  être  lancée  par  l'explosion. 
£q France,  ou  amorce  ainsi  qu'il  suit  :  à  l'extrémité  ilu  saucis- 
son, et  de  manière  à  communiquer  avec  lui,  on  verse  un  peu 
de  poudre  que  l'on  a  soin  de  recouvrir  d'une  feuille  de  papier. 
Au  centre  de  ce  papier,  on  implahte  verticalement  un  petit 
morceau  d'amadou,  qui  s'élève  de  quelques  centimètres  en 
gttise  de  mèche  :  on  y  met  le  feu  et  on  se  retire ,  ce  qui ,  au  reste, 
&'est  pas  toujours  nécessaire,  quand  Textrémité  de  la  galerie 
est  éloignée  du  fourneau.  La  seconde  méthode  d'amorcer  con- 
siste à  introduire,  dans  le  bout  du  saucisson,  une  fusée  de 
bombe  ou  de  grenade,  et  à  boucher  cette  extrémité  avec  delà 
glaise  ;  mais  alors  il  faut  bien  éviter  de  laisser  épar»  alentour 
du  saucisson  des  grains  de  poudre ,  car  la  négligence  pourrait 
être  fatale. 

Dans  un  coup  de  mine ,  le  solide  projeté  ou  déplacé  laisse 
dans  le  terrain  une  cavité  que  l'on  a  nommée  V entonnoir  de 
lamine,  à  cause  de  sa  forme.  Si  l'on  conçoit  la  poudre  sous  une 
soveloppe  sphérique  et  renfermée  dans  un  fourneau  de  même 
forme  ;  si  l'on  suppose  en  outre  <fue  le  terrain  soit  incom-, 
pressible  au-dessous  de  cette  sphère ,  et  sur  ses  côtés,  jusqu'au 
:>lan  horizontal  qui  passerait  par  son  centre,  alors  l'effort 
;xercé  par  l'inflammalion  des  gaz  de  la  poudre  n'aura  d'effet 
}u'au-dessns  de  ce  plan  ;  dans  ce  cas ,  l'expérience  porte  à  con- 
:lure  que  l'ouverture  faite  dans  le  sol,  par  le  coup  de  mine,  au- 
•ait  la  forme  d'un  tronc  de  cône  ayant  pour  petite  base  le 
;rand  cercle  horizontal  de  la  sphère  de  poudre,  et  dont  le^  côtés 
iuvelopperaient  cette  sphère.  Quant  à  la  plus  grande  base 
ituée  à  la  surface  du  sol ,  son  diamètre  serait  d'autant  moin- 
Ire  que  le  fourneau  serait  situé  plus  profondément  dans  le 
ol;  en  d'autres  termes,  le  cône  ou  entonnoir  aurait  un  angle 
'autant  plus  aigu,  que  la  poudre  serait  plus  avant  en  terre, 
lais  cette  supposition  d'un  terrain  incompressible  n'existe  pas 
ans  la  pratique.  La  terre  est  refoulée  au-dessous  et  sur  les 
arois  du  fourneau;  les  parois  de  l'ouverture  ne.  sont  pas 
uniques ,  mais  ont  une  certaine  courbure ,  et  on  peut  regarder 
i  surface  intérieure  comme  celle  d'un  paraboloïde  à  peu 
rès.  Oa  a  cherché  s  il  n'existe  pas  un  rapport  outre  le?  dia«- 


45 1  tUATRlèMI   PARTIE.    CHÀP.    IH. 

mètres  des  deux  bases  de  rentonnoir  et  la  profondeur  de  cet 
entonnoir  :  il  a  été  reconnu  que  le  plus  souvent  le  grand  dia- 
mètre de  l'entonnoir  est  égal  à  deux  fois  la  distance  du  sol 
an  fourneau;  que  cette  distance  est  égale  au  diamètre  de 
l'entonnoir  au  niveau  du  fourneau,  et  que  rabaissement  de 
l'entonnoir  au-dessous  du  fourneau  est  le  quart  du  grand 
diamètre.  Pendant-  longtemps  on  a  eu  Topinion  que  ce  rap- 
port entre  les  diverses  dimensions  de  l'entonnoir  était  con- 
stant ;  mais  il  est  évident  que  ce  rapport  doit  changer  dans 
les  terrains  de  différente  nature,  quand  on  emploie  des  char- 
ges différentes ,  et  quand  ces  charges  sont  faites  à  différentes 
profondeurs. 

Par  de  nombreuses  expériences ,  on  a  reconnu  que  k 
quantité  de  débiais  était  les  Va  du  yolnme  Y  du  cène  ei- 
Uer.  Gomme  à  ce  volume  est  proportionnel ie  la  quantité  d< 
poudre  employée ,  en  représentant  par  q  la  quantité  et 
pondre  en  poids  nécessaire  pour  soulever  Tunitè  de  voIubm 
de  terre  (un  pied  cube);  g  a  été  trouvé,  par  expérience,  êire 
égal  à  Vis*  On  a  trouvé  que  le  ?olume  de  l'entonnoir  Y^ 
1 ,83  X  H'  X  9  (H  représente  la  distance  du  fourneau  i  la 
distance  du  sol).  En  remplaçant  g  par  sa  valeur  Vis*  ^ 

t  1,83  . 

aura  pour  le  volume  de  déblais  :  V  =  ■     .^   '  X  H*;  w, 

Gomme  la  fraction  égale  Vio  ^  très- peu  près  *  ^  ^^  "^ 

H  est  ex  primée  en  unités  de  mesure,  en  pieds,  pouees  ou  lignes- 
On  peut  arriver  à  cette  expression  de  Y  d'une  manière  plos 
directe  en  partant  de  celte  donnée  de  roxpèriepee  ,  que  des 
quantités  Q  et  g  de  poudre,  dont  la  seconde  est  éqoivakolc 
à  Vis*  9°'  doDuent  un  volume  Y  pour  l'un  ,  e|  1  pied  cobe 
pour  l'autre ,  de  déblais,  sont  entre  elles  dans  le  rapporta 
T*  R  à  «*  r  (R  et  r  étant  les  rayons  des  cercles  d'explosi» 
qua  chacune  de  ces  quantités  de  poudre  produit,  et  T  <*' 
les  rayons  des  bases  des  entonnoirs  à  la  hauteur  des  faor' 

Q  9 

Beaux);  on  a  donc  :    j^^   ««  ■'Ti — •  Or,  on  e  Ireon  <|«« 

g  i 

le  rapport  constant    .       '  »=  --p-.  Si  donc  on  rempltce 


EXPLOITATION  DES  MINSS.  4^3 

q  T*R 

-5 —  par  son  équivalent,  on  aora  l'équation  Q  =■  î 

d'où  l'on  pourra  avoir  la  yalenr  de  Q,  e'est-à-âire  de  la 
charge  de  pondre.  D'après  la  nature  de  R ,  U  et  T  on  a 

l'équation  R«  =  H«  +  T*,  d'où  R  =  J/l*  +  H*  ;  donc  : 

T»  |/  T«4.H* 

Q  88=g  ,  et  dans  le  cas  le  plus  ordinaire 

14 

où  H  «  T,  c'est-h^dîre  le  rayon  du  cercle  d'explosion  égal 
à  U  disUncé  du   fourneau  à  la   surface  du  sol  ;   alors  : 

'^  —  à   peu  près  :  nous 


14  14  10 

H' 

retombons  sur  l'expression  V  «a  -rr-.  [L'expression  Q  «« 

T«R 

—-7 —  convient  seulement  quand  le  terrain  n'est  pas  trop 

résistant  ;  mais ,  pour  d'autres  terrains  de  diverses  natures, 
il  faut  multiplier  cette  expression  par  divers  coefficients  ; 
ainsi  »  ces  coefficients  sont  : 

Pour  les  terrains  de  tuf  et  de  sable.     .     .     .     ],3o 
Pour  l'argile  forte  ou  la  maçonne- 
rie neuve i,4o 

Pour  le  sable  mouvant j,5o 

Pour  la  maçonnerie  vieille 1,55 

Ponr  la  pierre  de  taille 1,75 

l,es  formules  que  nous  venons  d'établir  sont  utiles  dans  la 
pratique.  Veut-on  savoir,  par  exemple,  si,  à  une  distance  fixée, 
on  pourra,  avec  une  quantité  de  poudre  donnée,  abattre  une 
masse  quelconque,  un  pan  de  muraille;  on  calculera  le  rayon 
du  cercle  d'explosion  d'après  les  équations 


3 


(h  +  b)-|-; 


Mt  ^  H«  +  N»,  et  f  (H  +  B)  «  T  H. 

\  6  est  l'épaisseur  de  la  couche  de  terre  meuble,  et  T  le  rayon 
la  cercle  d'explosion),  qui  donneront,  de  plus,  les  rayons  des 
lases  de  l'entonnoir. 


454  QUATRIEME  PARTIE.   CHAP.   III. 

Les  formnies  saivantes  font  connaître  Téconomie  qae  l'on 
peut  apporter  dans  la  dépense  de  la  poudre.  Voici  (jaelipes 
données  avec  les  résultats  : 


Quantité 

de 
poudre 

Q. 

Proton- 

denr 

H. 

Entonnoir 
T. 

Rayon 

du  cercle 
d'explo- 
sion 
R; 

la  sphère 

friable 

M. 

Plnsgraad 
rayon 

friables 
N. 

kllog. 

50 

86 

205 

1800 

1500 

mètres. 
3,30 
4 

5,30 
4 
5,30 

mètres. 

3,30 

4 

5,30 
12 
11 

mètres. 

.   4,65 

5,65 

7,30 

12,60 

12 

mètres. 
6,70 
7,70 
9,70 

20,60 

18 

mètra. 
6 

6,63 
8,30 

20, 

17 

On  a  souvent  besoin,  dans  l'eiploitation  des  mines,  défaire 
tomber  le  faite  des  chambres,  afin  d'avoir  des  déblais,  soit 
pour  combler  des  galeries  que  Ton  abandonne,  soit  poorea 
extraire  du  minerai.  Rien  de  plus  facile  que  d*atteindre  ce  bat. 
Les  voûtes  sont  toujours  soutenues  par  des  étais;  tonl  se  ré- 
duit à  les  foire  sauter.  On  établit  un  fourneau  près  du  pied  de 
l'étançon  principal  ;  celui-ci  sautant',  la  voûte  tombe.  On  em- 
ploie encore  la  poudre  pour  ouvrir  promptement  et  sans  dan- 
ger une  voie  à  un  ama$  d'eau  dont  on  a  reconnu  l'existeoce. 
On  perce  le  fourneau  au  fond  de  la  galerie  la  plus  voisine  de 
l'eau,  et  tellement  que  l'explosion  fait  sauter  l'intervalle qù 
sépare  le  fond  de  la  galerie  de  l'eau.  Avant  de  mettre  le  [en, 
on  a  soin  de  tout  disposer  pour  que  l'on  puisse  épuiser  l'eaB 
on  la  conduire  à  des  galeries  d'écoulement. 

ObserviUions  sur  les  effets  de  la  Poudre, 
Parmi  les  circonstances  qui  tendent  à  modifier  les  effets  de 
la  pondre ,  on  doit  mettre  en  première  ligne  le  bourrage-  On 
sait  que  le  bourrage  a  pour  but  de  mettre  empêchement  au 
dégagement  des  gaz  de  la  poudre,  et  de  faire  porter  leur  ef- 
fort expansif  sur  les  portions  de  masse  que  l'on  veut  colboter 
On  bourre  dans  les  armes  à  feu  pour  donner  le  temps  à  ton) 
les  grains  de  poudre  de  s'enflammer  avant  que  le  projectile 
soit  mis  en  mouvement. 
Dans  le  tirage  de  la  poudre  eo  petite  quantité,  le  booiragi 


BXPLOlTATIOir  DBS  MlîfSS.  4^^^ 

âtt  sable,  ou  avec  de  la  cendre  et  du  son,  suffit  presque  toujours 
pour  empêcher  la  sortie  des  gaz  de  la  poudre  avant  que  la  ro- 
che n*ait  été  brisée  et  renversée.  Dans  ce  cas ,  il  est  évident 
que  ce  n*est  pas  par  son  poids  ni  son  adhérence  aux  parois , 
que  la  bourre  résiste  au  choc  de  la  poudré;  mais  bien,  parce 
que  les  molécules  de  cette  bourre  étant  peu  serrées,  sont  sus- 
ceptibles de  se  tasser  et  de  se  fouler  les  unes  sur  les  autres;  en 
sorte  que,  pendant  ce  refoulement  des  molécules  de  proche 
en  proche,  la  roche,  brisée  par  l'effet  de  la  pondre,  éclate  et  se 
divise.  Dans  les  mines  militaires  où  l'on  emploie  de  très*gran- 
des  quantités  de  poudre,  les  effets  sont  très-différents  pour 
une  même  quantité  de  poudre,  selon  la  nature  du  bourrage. 
Des  expérieuces  ont  été  faites  pour  s'assurer  si,  dans  les  coups 
de  mine ,  la  force  de  la  pondre  s'accroit  avec  la  résistance  de 
la  bourre.  Le  général  au  génie  Marescot  a  fait  percer  deux 
puits  de  même  profondeur ,  mais  d'inégal  diamètre  :  la  pro- 
fondeur était  de  5  mètres  (i5  pieds).  Ces  puits  étaient  placés 
à  une  distance  de  3  mètres  33  centim.  (lO  pieds)  Tnn  de  l'autre  : 
le  but  était  de  faire  sauter  le  massif  de  terre  compris  entre  les  deux 
puits.  Le  plus  petit  fut  seul  chargé  toujours  d'une  même  quan- 
tité de  poudre ,  mais  d'un  bourrage  que  l'on  fit  monter  succes- 
sivement au  quart,  à  la  moitié,  aux  trois  quarts  et  au  comble 
du  trou.  L'effet  produit  dans  ces  diverses  circonstances  de- 
vait faire  connaître  l'opinion  à  laquelle  on  devait  se  fixer  : 
or,  l'effet  ayant  été  le  plus  considérable  quand  le  bourrage  a 
été  porté  jusqu'au  comble  du  puits,  on  en  conclut  que  dans  les 
<x>ups  de  mine,  aussi ,  l'effet  de  la  poudre  s'accroît  ayec  la  ré- 
sistance qu'on  lui  oppose. 

Une  autre  circonstance  qui  parait  modifier  les  effets  de  la 
poudre,  c'est  la  présence  de  l'air  dans  l'espace  où  la  poudre 
agit.  Un  fait  bien  anciennement  reconnu,  est  que  quand  on 
laisse  introduire  de  l'air  entre  la  poudre  et  la  bourre  d'un  fu- 
sil, ce  fusil  crève,  quoique  le  coup  parte.  Il  est  donc  évident 
que  l'air  a  augmenté  la  force  expansive  des  gaz  de  la  poudre. 
Pourquoi  et  comment,  c'est  ce  qui  est  indécis.  Quelques-uns 
disent  que  l'air  favorise  l'action  chimique  qui  a  lieu  dans  l'in- 
flammation de  la  poudre  ;  d'autres  veulent  que  ce  soit  sa  di- 
latation jointe  à  celle  des  çaz,  ou  que  l'action  de  la  poudre 
s'exerce  sur  une  plus  grande  surface ,  et  qu'une  force  vive  s'u- 
nit à  la  force  expansive  des  gaz.  Il  ne  nous  appartient  pas  de 
trancher  sur  ces  diverses  opinions.  Nous  nous  bornerons  ^  '"'" 
fier  la  question  de  savoir,  si,  dans  les  coups  de  mine 


456  QUATRIEME  PARTIE.  CHAP.  III. 

lame  d*air  laissé  entre  la  poadre  et  la  bourre  peut  influer  sur 
les  effets  de  la  première.  Des  expériences  ont  été  faites  à  ce  su- 
jet. On  a  fabriqué  des  tampons  en  bois  percés  d'un  trou  de 
petit  diamètre  pour  l'amorce,  et  qu'on  a  placés  à  Quelque  dis- 
tance de  la  poudre,  dans  le  trou  de  mine  ;  ensuite  on  a  bourré 
par-dessus,  comme  à  l'ordinaire.  On  a  trouvé,  eu  essayant 
deux  quantités  égales  de  poudre  dans  des  terrains  semblables, 
mais  eu  bourrant  pour  l'une  de  feçon  à  laisser  de  l'air,  et  poar 
l'autre  à  n'en  pas  laisser ,  que  pour  produire  des  effets  égaax, 
on  pouvait  retrancher  Vt  ^^  ^^  charge  en  poudre,  dans  le 
premier  cas.  Cette  économie  paraîtra  sans  doute  bien  faible 
pour  les  mines  à  petites  charges  ;  mais  elle  peut  être  de  quel- 
que importance  dans  l'emploi  de  la  poudre  en  grand.  On  en  a 
tait  un  grand  usage  dans  quelques  mines  de  l'AUemagne.  Pour 
conserver  toujours  et  sûrement  un  volume  constant  d'air  en- 
tre la  bourre  et  la  poudre ,  on  se  servait  d'un  tampon  consis- 
tant en  deux  rondelles  de  bois ,  réunies  par  une  tige  de  bois, 
et  tenues,  par  ce  moyen,  à  une  distance  çopstante  l'une  de  l'au- 
tre. Quand  on  diminue  la  quantité  de  la  poudre ,  les  éclats  de 
rochers,  quoique  en  aussi  grande  quantité  que  si  on  eûtbouiré 
comme  à  l'ordinaire,  ne  sont  pas  lancés  aussi  loin,  et  le  déchi* 
rement  des  roches  n'est  pas  aussi  grand.  Les  masses  sont  seu- 
lement assez  fendillées  pour  qu'il  devienne  facile  de  les  enta- 
mer avec  les  outils.  L'effet  produit  est  analogue  à  celui  d'une 
balle  qui,  lorsqu'elle  vient  mourir  contre  une  vitre,  la  brise 
en  mille  éclats,  tandis  que  si  elle  a  la  rapidité  que  lui  impniM 
la  poudre  au  sortir  du  fusil ,  elle  traverse  la  vitre  en  n'y  faisant 
d'autre  rupture  qu'un  trou  de  même  diamètre  qu'elle*  De 
même  aussi  en  diminuant  la  quantité  de  poudre  de  la  charge 
d'une  mine,  on  diminue  cette  force  irrésistible  qui,  non-seu- 
lement, détache  les  blocs  de  pierre ,  mais  encore  les  projette 
à  une  grande  distance,  sans  que  cet  effort  soit  utilisé  d'aucune 
manière. 

On  a  annoncé  qu'il  n*était  pas  nuisible  pour  l'effet  que  doit 
produire  la  poudre,  d'y  mêler  un  tiers  de  son  poids  dechanx 
bien  pulvérisée.  En  France ,  on  a  remplacé  la  chaux  par  de  h 
sciure  de  bois  séchée  au  four.  Rien  de  certain  sur  ce  mode 
d'économie  n'a  été  encore  établi.  On  a  aussi  proposé  de  mettre 
dans  la  cartouche  un  cylindre  de  bois;  ce  qui  diminue éri* 
demment  la  dépense  en  poudre.  Cette  idée  a  été  mise  en  pra- 
tique à  Liège,  à  Villefort,  à  Montmartre,  et  aucun  résultat 
défavorable  n'a  été  obtenu.  Cette  méthode  de  mettre  un  cylifl* 


EXPLOITATION   DIS  MIRBS.  4^7 

dre  de  bois  dans  la  cartouche  repose  sur  cette  pensée,  que, 
par  là,  une  force  vive  concourant  avec  la  force  ezpansive  de 
la  poudre ,  toutes  choses  égales  d'ailleurs  pour  les  résistan- 
ces opposées,  l'effort  de  la  poudre  doit  croître  en  même 
temps  que  la  surface  sur  laquelle  la  poudre  s'enflamme.  C'est 
pour  cette  raison  que  si  on  mêle  le  plomb  à  la  poudre  en 
chargeant  un  fiisil ,  il  crève  quand  on  f^it  feu. 

La  poudre  est  composée ,  comme  on  sait ,  de  charbon ,  sou- 
fre et  nitre.  Dans  celle  des  mines  il  entre  75  de  nitre,  ia,5o  de 
soufre  et  ia,5o  de  charbon;  quelquefois  11  de  soufre  et  i4 
de  charbon.  La  poudre  de  mine  doit  être  à  gros  grains,  et 
non  pulvérulente ,  car  sous  ce  dernier  état  elle  absorberait 
trop  facilement  et  trop  abondamment  l'humidité  de  l'air  ;  la 
poudre  à  canon  est  à  grains  moins  gros;  celle  de  chasse  est  à 
petits  grains.  A  l'instant  où  une  étincelle  tombe  sur  la  poudre, 
le  soufre'  s'enflamme,  le  charbon  soutient  la  combustion  et 
celle-ci  donne  lieu  à  la  décomposition  du  nitre,  et  par  suite, 
à  un  dégagement  de  gaz  énormément  rapides  qui  exercent 
une  force  expansive  d'autant  plus  grande,  qu'à  la  force  com- 
primante se  joint  une  force  vive,  dans  le  cas  oii  la  poudre  est 
close  dans  un  certain  espace.  Ces  gaz  tendent  à  se  développer 
sphériquement.  On  a  cherché  et  trouvé  le  rayon  de  la  sphère 
d'expansion  des  gaz  de  la  poudre  au  moment  de  l'incandes- 
cence Pour  atteindre  le  but  proposé ,  on  a  placé  de  petits  tas 
de  poudre  à  des  distances  l'un  de  l'autre  telles  que  le  feu  pût 
se  propager.  En  les  éloignant  jusqu'à  ce  que  la  propagation 
de  la  flamme  n*eût  plus  lien,  il  est  évident  qu'on  a  eu  la  li* 
mite  du  rayon  de  la  sphère  des  gaz  incandescents  qui  se  déga- 
geaient à  l  inflammation  d'un  des  tas  de  poudre.  Comparant 
cette  distance  limite  avec  le  diamètre  du  tas ,  on  a  trouvé 
qu'elle  était  égale  à  8  ou  lo  fois  ce  diamètre.  Ainsi,  en  pre- 
nant le  rayon  du  volume  de  la  sphère  pour  unité,  celui  de  la 
sphère  sera  entre  8  et  lo,  et  les  volumes  étant  dans  le  rap- 
port des  cubes  des  rayons ,  on  voit  que  le  volume  des  gaz 
incandescents  est  entre  ai6  et  looo  fois  plus  grand  que  celui 
de  la  poudre.  On  a  trouvé  aussi  la  vitesse  d'expansion  de  ces 
gaz.  On  a  reconnu  que  la  flamme  parcourt  une  traînée  de 
poudre  d'une  épaisseur  constante  avec  une  vitesse  uniforme. 
Cette  vitesse  est  moindre  quand  la  traînée  est  découverte  ;  elle 
est  plus  grande  quand  la  traînée  est  renfermée  dans  un  espace 
limité  en  largeur ,  comme  un  tube,  par  exemple.  Dans  ce  cas, 
la  sphère  d'incandescence  des  gaz  éprouvant  un  obstacle  à 


4^8  QUATBIÈMB  PARTIS.    CRAP.   îll. 

son  développement  dans  un  certain  sens ,  celui-ci  se  fitit  plus 
rapidement  dans  le  sens  où  il  est  libre.  C'est  ce  qui  explique 
la  rapidité  étonnante  de  la  propagation  de  la  flamme,  dans 
la  poudre  des  armes  à  feu.  En  général ,  une  traînée  de  pondre 
recouverte  brûle  dans  le  quart  du  temps  qui  serait  néces- 
saire si  elle  était  découverte.  On  trouve  par  expérience  que 
la  propagation  de  la  flamme  se  fait  avec  une  vitesse  uni- 
forme, et  que  l'épaisseur  de  la  traînée  augmentant ,  la  vitesse 
augmente  aussi.  Deux  traînées  de  poudre  d'égale  longueur  , 
et  dont  les  épaisseurs  sont  dans  le  rapport  de  i  à  2 ,  s'enflam- 
ment dans  des  espaces  de  temps  5.  et  7.  C'est  le  rapport  des 
vitesses  d'inflammation,  et  aussi  celui  des  racines  qoarrées  des 
surfaces  de  sections  des  deux  traînées.  Cela  est  naturel ,  puis- 
que la  sphère  d'incandescence  s'accroît  avec  l'épaisseur.  La 
vitesse  de  propagation  de  la  flamme  à  travers  une  masse  de 
poudre  un  peu  considérable ,  n'est  pas  uniforme  :  elle  s'ac- 
croît comme  les  cubes  des  instants  écoulés  à  partir  de  celui 
où  le  feu  a  été  mis  au  centre  de  la  masse ,  et  aussi  comme  l« 
cubes  des  espaces  parcourus.  On  conçoit,  d'après  cela,  que  It 
vitesse  de  l'inflaomiation  soit  petite  quand  il  y  a  peu  de  pos- 
dre,  qu'elle  augmente  considérablement  quand  la  quantité 
de  poudre  augmente  un  peu ,  et  que  cette  vitesse  devienne 
croissante  dans  une  proportion  effrayante  ;  dans  un  magasin  i 
poudre ,  par  exemple. 

Nous  terminerons,  en  donnant  quelques  renseignements  sur 
la  fabrication  de  la  poudre.  ' 

Fabrication  de  la  poudre.  I 

La  poudre,  comme  nous  l'avons  vu,  est  un  mélange  homo- 1 
gène  de  salpêtre,  de  soufre  et  de  charbon.  Les  opérations  con- 
sistent :  i^  à  rendre  le  mélange  homogène  ;  a<>  à  en  former  utf 
pâte  ;  30  à  le  grener  ;  4°  à  en  lisser  les  grains. 

On  opère  ordinairement  sur  10  kilogrammes  (30  livres}  (1« 
matière  :  7  kilogrammes  5o  (i5  livres)  de  salpêtre,  i  kilo*| 
gramme  35  (a  livres  4  onces)  de  soufre,  et  i  kilogramme  1^1 
(2  livres  4  onces)  de  charbon.  Cette  opération  du  battage  se  tii 
dans  des  mortiers  en  bois  dur,  à  l'aide  d'un  pilou  dont  la  tête  I 
est  garnie  d'une  masse  en  bronze. 

On  dispose  dix  mortiers  les  uns  à  côté  des  autres,  et» 
machine  hydraulique  sert  à  manoeuvrer  les  pilons,  donti 
*)oids  est  d'environ  30  kilogrammes  (4o  livres)  chaque.  Le  tm 
oge  des  matières  ne  se  f^it  pas  à  sec  ;  on  met  d'abord  I 


teJCPLôitATiON  DES  COMBÙSTIfiLEfi  MSSILES.  4^9 

charbon  seul  dans  le  mortier  avec  i  kilogramme  (  a  livres  ) 
d'eau,  et  on  broie  pendant  une  demi-heure;  après  quoi  on 
introduit  le  salpêtre  et  le  soufre  préalablement  tamisés,  et 
5o  décagrarames  (  i  livre)  d'eau.  Le  jeu  des  pilons  recom- 
ineoce,  et  dure  environ  de  12  à  i4  heures.  Pour  que  le  mé» 
laDge  soit  plus  intime ,  on  change  la  poudre  de  mortier, d'heure 
en  heure,  en  ajoutant  une  petite  quantité  d'eau  ;  la  pâte  de- 
vient alors  très-consistante,  et  porte  le  nom'  de  gâteau,  qu'on 
porte  dans  l'atelier  de  grenage.  Après  4^  heures  de  repos,  la 
poudre,  qui  a  perdu  un  peu  de  son  humidité  ,  est  placée  dans 
un  ffrenoir,  dont  les  trous  ont  le  diamètre  qu'on  veut  donner 
à  la  poudre.  La  poussière  et  les  grains  trop  gros  sont  de  nou- 
veau convertis  en  gâteau.  On  procède  ensuite  au  séchage  : 
cette  opération  se  fait  en  étendant  la  poudre  sur  des  toiles 
qu^ou  expose  dans  une  chambre  où  arrive  de  l'air  sec  à  5o 
degrés. 

La  poudre  de  chasse  demande  une  opération  djb  plus,  qui  est 
le  lissage.  On  place  i5o  kilogrammes  (3oo  livres)  de  poudre 
dans  des  tonneaux  qui  reçoivent  un  mouvement  horizontal 
très-lent,  dans  le  sens  de  leur  axe.  Au  bout  de  huit  à  dix 
heures ,  la  poudre  a  pris  un  aspect  plombagineux ,  et  se  ré- 
duit plus  difficilement  en  poussière,  par  suite  des  aspérités 
qui  ont  disparu,  et  dont  chaque  graiu  est  hérissé  au  sortir 
du  grenoir. 

CHAPITRE    IV. 

EXPLOITATION    DES   COMBUSTIBLES    FOSSILES. 
SECTION  PREMIÈRE. 

EXPLOITATION    DB    LA   HOUILLE. 

Les  couches  de  houille  sont  généralement  coupées  de  fis- 
sures perpendiculaires  au  toit  et  au  mur,  et  par  des  plans  de 
séparation  parallèles  entre  eux;  aussi  peuvent-elles  se  diviser 
en  rhomboèdres  ou  en  cubes.  Les  couches  de  houille  s'étendent 
sur  une  très-grande  longueur,  en  conservant  une  puissance 
uniforme;  d'autres  fois, il  y  a  amincissement  et  étranglement. 
L'inclinaison, qui, dans  un  cas,  peut  être  horizontale  ou  légè- 
rement abaissée  à  l'horizon,  peut  changer  brusquement  et  se 
redresser  jusqu'à  la  verticale.  En  tous  cas,  les  systèmes  d'ex- 
ploitation employés  pour  ces  différences  d'allure  peuvent  seré« 


46o  QUATEIÈME  PARTIE.   CHAP.  IV. 

duire  à  trois  genres  d'ouvrages  :  i**  ouvrage  par  grande  Uiiik; 

2°  par  massifs;  3°  par  gradins. 

Ouvrage  par  grande  taille.  —  On  abat  la  couclie  sur  toute 
son  épaisseur  et  sur  un  front  d'une  grande  longueur.  Ce  front 
détaille  est  ordinairement  disposé  parallèlement  à  la  direc* 
tion  ou  à  l'inclinaison,  ou  bien  suivant  nne  ligne  moyenne 
entre  la  direction  et  l'inclinaison. 

Pour  les  couches  peu  inclinées ,  la  première  disposition  est 
généralement  employée;  mais,  quand  la  houille  fonue  des 
veines  qui  plongent  de  i  5  à  ao  degrés,  on  dispose  Vouvrage 
des  tailles  parallèlement  à  l'inclinaison,  ou  sur  une  ligne 
moyenne  d'inclinaison  et  de  direction  de  la  couche. 

Le  travail  consiste  à  ouvrir  sur  toute  la  largeur  du  froot 
une  entaille  plus  ou  moins  profonde,  suivant  la  solidité  àth 
houille,  et  qu'on  appelle  havage,  A  chaque  extrémité  deo 
havage  on  pratique  deux  nouvelles  entailles  perpendiculaires 
à  la  première,  et  qui  ont  la  même  profondeur;  on  procède 
ensuite  à  l'abattage,  qui  se  fait  soit  à  l'aide  de  coins ,  ou  avec 
la  poudre. 

Quand  la  couche  est  peu  épaisse,  on  pratique  géoèrale- 
ment  l'entaille  au  mur;  alors  la  masse  de  houille,  pendant 
l'abattage, est  sollicitée  par  son  propre  poids.  Quand  lès  veines 
sont  séparées  par  des  lits  de  schistes  ,  on  proBte  de  cette  dr* 
constance  pour  faire  le  havage  dans  ces  bancs,  qui,ordinaiit' 
ment ,  sont  moins  durs  à  entamer  que  la  houille  elle- 
même. 

A  mesure  qu'on  avance,  le  toit  est  soutenu  par  un  boisage 
et  les  déblais  provenant  de  la  couche  sont  derrière  les  ou- 
vriers. La  figure  9  {PL  XXVI)  représente  une  exploitation  l»^ 
grande  taille,  connue,  en  Angleterre,  sous  le  nom  de  bnad- 
way  (voie  large). 

Ouvrage  par  massifs.  —  Il  se  divise  :  i*  en  ouvrage  par  «uiv 
sîfs  longs;  2®  par  massifs  courts;  3°  par  massifs  droits. 

L*ouvrage  par  massifs  ou  piliers  longs  consiste  à  bisser 
subsister  entre  les  tailles  des  piliers  plus  on  moins  grands,  et 
destinés  à  soutenir  le  toit  des  couches.  Ces  piliers  sont  enle- 
vés parla  suite ,  quelquefois  ils  sont  abandonnés.  Si  laconchc 
est  peu  inclinée,  on  pousse  les  tailles  en  montant  ou  en  des- 
cendant ,  et ,  dans  le  cas  (Tune  forte  inclinaison ,  on  les  dirige 
horizontalement  suivant  la  direction.  On  peut  aussi  faire  l'a- 
battage en  montant  ;  alors  il  faut  diriger  les  tailles  suivant 
une  ligne  intermédiaire  entre  là  direction  et  l'indinaisoii*  Oa 


ttPLÛlTATlOif  tiËS  tXiMËtSnilLES  ^OSSlLfeS.  46 1 

abat  la  houille  cqpime  dans  la  méthode  par  grandes  tailles, 
mais  on  conçoit  ({a*on  obtient  le  charbon  en  fragments  plus 
petits. 

Dans  Touvrage  par  massifs  ou  piliers  courts,  il  y  a  plusieurs 
cas  distincts  :  lo  on  perce  des  tailles  parallèles  entre  elles  et 
également  espacées,  à  partir  d*une  voie  horizontale  ;  on  re- 
coupe ensuite  les  massifs.  C'est  cette  disposition  qu'on  suit  à 
Newcastle,  en  Angleterre,  et  que  nous  avons  représentée 
PL  XXVI,  Jig,  8.  a»  On  pratique,  à  partir  d'une  galerie 
dirigée  suivant  Tinclinaison  de  la  couche,  des  tailles  prépa- 
ratoires poussées  suivant  la  direction  ;  ces  tailles  sont  séparées 
par  des  piliers  ;  on  exploite  ensuite  chacun  des  massifs  par 
des  tailles  dirigées  suivant  une  ligne  d'inclinaison.  3o  Quelque- 
fois on  dispose  les  piliers  en  sorte  d'échiquier  qui  supportent 
le  toit  de  la  couche.  Plusieurs  couches  peu  inclinées ,  dans  le 
midi  de  la  France,  sont  exploitées  de  cette  manière. 

L'ouvrage  par  massifs  droits  s'emploie  pour  les'couches  de 
hoaille  très-puissantes  et  fortement  inclinées.  Ou  rejoint  la 
couche  par  une  galerie  à  travers  bancs ,  et  en  suivant  le  toit 
et  le  mur;  on  pousse  une  galerie  d'allongement  qui  sert  au 
roulage  ;  on  découpe  ensuite  la  masse  en  piliers  qu'on  exploite 
après  avoir  remblayé  les  galeries  contiguës,  qu'on  appelle 
recoupes.  Quand  une  tranche  a  été  ainsi  exploitée  et  rem- 
blayée, on  monte  immédiatement  sur  les  remblais,  et  on  ex- 
ploite une  tranchée  supérieure  de  la  même  manière.  Quand 
le  massif  est  intact,  on  fait,  à  partir  du  puits,  plusieurs  ga- 
leries qui  divisent  la  masse  de  charbon  eu  plusieurs  étages, 
et  on  Déménage,  après  l'enlèvement  complet  de  la  houille, 
qu'une  galerie  à  chaque  niveau,  celle  du  toit  ou  du  mur, 
pour  porter  l'aérage  dans  les  régions  supérieures;  ces  galeries 
communiquent  entre  elles  au  moyen  de  petits  puits  ou  c/ie- 
minées.  Ce  système  d'exploitation  est  principalement  suivi 
dans  les  houillères  du  Creufot  et  de  Montchanin,  dans  le  dé- 
partement de  Saône -et -Loire,  et  à  Decazeville ,  dans  l'A- 
ve y  rou. 

Ouv9vge  par  gradins.  —  C'est  la  méthode  par  grande  taille, 
si  ce  n'est  que  les  fronts  sont  divisés  en  plusieurs  parties,  en 
retraite  les  uns  des  autres.  On  pratique  soit  des  gradins  droits, 
ou  renversés.  Le  premier  cas  a  lieu  lorsque  l'inclinaison  delà 
couche  est  forte  ;  alors  les  gradins  sont  dirigés  perpendiculai- 
rement à  la  direction.  Quand  l'inclinaison  est  peu  considé- 
rable, on  procède  par  gradins  renversés,  et  le  front  est  d' 

ingénieur  Civil ,  tome  a.  4t 


4^î  ^OikTkièitffe  MRtie.  cttAi».  tv. 

.   riçé  psrallèlemeut  i  l'inclinaison ,  ou  à  une  ligne  motennè 
entre  la  direction  et  l'inclinaison. 

SECTION  II. 

DESCRIPTION    0E   DIFFÉRENTS    BASSINS     HOOIIXRRS. 

Bassins  houillers  du  midi  de  la  France,  —  0n  ne  compté  que 
trois  bassins  houillers  qui  aient  quelque  importance  :  i«  bassin 
de  rAveyron;  a'^  bassin  de  Carmeaur,  dans  le  département  du 
Tarn  ;  3»  bassin  d'Alais  ,  dans  le  département  du  Gard. 

Bassin  de  VAveyron.  —  La  houille  y  est  très- abondante, 
son  prix  de  revient  est  de  3  et  4  francs  la  tonne.  La  houille  ex- 
ploitée n'y  est  pas  de  très-bonne  qualité,  elle  contient  bean- 
coup  de  pyrites  de  fer.  Ces  houillères  sont  sujettes  aux  feux. 
On  trouve  dans  le  terrain  carbonifère  beaucoup  de  minçrais 
de  fer  carbonate ,  qui  alimentent  les  usines  de  Decazevîlle.  — 
Les  qualités  de  ce  fer  sont  médiocres,  et  ne  conviennent  guère 
que  pour  la  fabrication  des  rails.  Les  produits  de  l'usine  se 
transportent  par  le  Lot  et  la  Garonne,  et  la  première  de  ces 
rivières  est  très-difficile;  en  somme,  ce  bassin  est  peu  favo- 
risé sous  le  rapport  des  voies  de  communication.  —  Le  bassin 
de  TAveyron  comprend  onze  concessions,  dont  la  surface  est 
représentée  par  3,ooo  hectares,  et  le  chiffre  annuel  d'extrac- 
tion s'élève  à  95o,ODO  quintaux  métriques.  —  La/^.  14    p/, 
XXVI,  représente  la  coupe  du  terrain  houiller  de  Decazeville. 
Bassin  de  Carmeaux,  -^  Ce  bassin  est  moins  important  que 
Tautre ,  mais  la  houille  y  est  abondante.  —  Le  prix  de  revient 
de  l'hectolitre  est  d'environ  o  fr.  65  cent.,  dont  4o  cent,  pour 
l'extraction  proprement  dite.   —  On   calcule  que  les  prix 
moyens  de  vente  sont  de  i  fr.  65  cent.  —  L'extraction  peut 
s'élever  au  chiffre  de  25o,ooo  hect.  par  année.  —  Ces  houiU 
les  ne  peuvent  soutenir,  à  Bordeaux,  la  concurrence  des  char- 
bons du  nord,  qui  s'y  vendent  2  fr.  70  cent.,  tandis  que  la 
houille  de  Carmeaux  y  revient  au  moins  à  4  fr.  —  La  houille, 
dans  le  bassin  de  Carmeaux,  se  rencontre  dans  l'argile  schis- 
teuse et  forme  des  couches  de  1  mètre  61  cent,  à  a  mètres  60  c 
de  puissance,  assez  régulières  quant  aux  renflements  et  aux  ré- 
trécissements,  mais  sujettes  à  beaucoup  de  brouillages.— Cinq 
couchessontexploitéesavantageusement— Dans  leur  ensemble, 
les  veines  présentent  un  grand  fond  de  bateau,  inclinantau  noid. 
--Ellesse  relèventdans  cette  direction  âvecune  pente  assez  fei- 
We ,  mais,  à  l'ouest,  l'inclinaison  augmente  rapidement  à  l'ap- 
proche des  roches  primitives  sur  lesquelles  elles  s'âppaieiit.  - 


DESCRIPTION  PB  piFFinKNTS  SA8SINS  ÇOVILLBBS.  463 
Le  toirain  houiller,  jusqu'à  ce  jour,  n'a  été  reconnu  qae  jus- 
qu'à une  profondeur  de  3oo  mètres,  au  moyen  de  puits  et 
sondages. 

Bassin  ctAlais.  —  Le  terrain  bouiller  d'Alais  repose  sur  une 
base  d'origine  ancienne  ;  au  nord,  il  s'appuie  sur  les  gneiss  et 
les  schistes  micacés,  et,  après  être  resté  à  découvert  sur  une 

trande  étendue,  il  disparait  au  sud  et  à  l'est,  sous  des  calcaires 
e  formation  jurassique.  Le  sol  bouiller  est  continu  sur  une 
superficie  de  2  5o  kilomètres  carrés.  —  La  puissance  ordinaire 
des  couches  est  de  t  à  3  mètres;  une  seule ,  très-étendue,  at- 
teint jusqu'à  10  mètres  de  puissance.  Leur  inclinaison  la  plus 
ordinaire  est  de  4  à  lo  degrés.  —  Les  couches  reconnues  à  la 
houillère  de  la  Grand'-Comhe ,  dépassent  le  chiffre  de  35. 
Sainte-barbe,  i  mètre  3o  centimètres  de  puissance,  donne  un 
coke  de  bonne  qualité;  le  Bosquet,  3   mètres;  le  Plomb, 

1  mètre  4o  centimètres;  le  Portail,  3  mètres  5o  centimètres  ; 
la  Minette,  5o  centimètres;  la  Baraque,  i  mètre;  le  Velourf , 
3  mètres;  la  Gantalade,  90  centimètres;  l'Âirolle,  i  mètre  3o 
centimètres;  le  Pin ,  i  mètre.  Couche  inférieure,  i  mètre; 
couche  supérieure,  80  centimètres  ;  grande  couche,  3  mètres  3o 
centimètres.  Minette  (Abylon),  1  mètre  10  centimètres  ;  la 
grande  Beaume,  10  mètres,  houille  grasse  et  très-pure; 
Minette  (trescol) ,  5o  centimètres  ;  les  cinq  Pans ,    i   mètre 

2  5  centimètres;  les  trois  Mâchoires,  1  mètre;  le  Valat 
ou  la  Tronche,  1  mètre  5o  cent.;  la  Grande-Veine  ou  la 
Levade,  4  mètres  ;  CQuche  supérieure  (Champ-Clauzon),  i  mè- 
tre 5o  centim.  ;  deuxième  couche,  80  centim.;  troisième  cou- 
che, 1  mètre.  Minette,  80  centim.  ;  grande  couche,  4  inètres 
5o  cent.;  Minette  inférieure  (SWean-de-Valérisde),  1  mètre 
30  centim.;  couche  supérieure ,  i  mètre  5o  centim.;  deuxième 
couche,  I  mètre  30  centim.;  troisième  couche,  i  mètre  5o 
centim.;  quatrième  couche,  1  mètre.  La  Remise,  i  mètre 
80  centim.;  le  Puits,  1  mètre 3o  centim.,  etc 

Lors  de  notre  visite  aux  mines  de  la  Grand'-Combe,  ea 
extrayait  moyennement  par  jour  700  tonnes  de  houille,  dont 
200  étaient  converties  en  coke.  Les  3/3  de  ce  coke  se  vendent 
à  Tusine  d'Alais,  et  l'autre  tiers  est  expédié  sur  Marseille» 
ainsi  que  les  charbons,  au  moyen  d'un  chemin  de  fer  qui  va 
jusqu'à  Beaucaire.  Ce  chemin  a  88  kilomètres  et  a  coùt^ 
149268,547  fr.;  en  comprenant  le  matériel,  ce  chiffre  s'élève 
à  1 6  millions.  Si  Ton  ajoute  à  cela  6  autres  millions  pour  l'ex- 
ploitation ,  immeubles,  frais  d'établissement,  etc. ,  on  voit  o^^ 


464  QUATRIEME   PARTIB.    CHAV.    IV. 

la  hooiUère  de  la  Grand'-Gombe  marche  avec  an  capital  d* en- 
viron ao  millions,  dont  l'intérêt  de  un  million,  à  5  p.  o;o,  est 
aujourd'hui  difficilement  réalisable. 

Le  système  d'exploitation  de  laGrand'-Combe  n'est  pas  adop- 
té définitivement  pour  toutes  les  couches;  néanmoins ,  dans 
les  veines  dont  la  puissance  ne  dépasse  pas  4  mètres,  on  dé- 
coupe toute  la  masse  en  piliers  de  la  à  iS  mètres  décote, 
puis  on  bat  en  retraite  en  dépilant.  L'abattage  se  fait  sur  on 
front  de  taille  de  3  mètres  environ  de  largeur.  Les  mineurs 
pratiquent  deux  entailles  verticales,  puis  cUvisent  la  hantear 
par  un  harage  de  5o  centim.  environ  de  profondeur ,  et,  m 
moyen  de  coins  et  même  de  poudre,  on  détache  le  massif. 

Aujourd'hui,  toutes  les  couches  sont  exploitées  an  moyen  de 
galeries  horizontales,  qui  viehnent  déboucher  au  jour  an  ni- 
veau du  sol;  mais  comme  les  couches  ont  un  pendage  inverse 
de  celui  qu'elles  devraient  avoir  pour  faciliter  le  roulage,  il 
s'ensuit  qu'à  mesure  qu'on  s'approfondit  suivant  l'inclinaisoa, 
le  transport  du  charbon  'devient  de  plus  en  plus  coûteux  :  aussi, 
à  une  époque,  à  coup  sûr  très-rapprochée,  sera-t-on  obligé 
de  foncer  des  puits  pour  rejoindre  les  couches  en  profondesr 
et  faire  l'extraction  au  moyen  de  machines.  Le  prix  de  l'abat- 
tage se  paie  moyennement  a  fr.  6o  cent,  la  tonne  pour  U 
gros,  et  I  fr.  6o  cent,  pour  le  menu.  —  Un  mineur  peu  abat- 
tre, par  poste  de  dix  heures ,  environ  a  tonnes  et  demie.  — 
Au  reste,  les  prix,  à  la  Grand' -Combe,  sont  encore  éievéi 
—  On  comptait,  en  i84i  »  une  extraction  de  187,163  tonnes, 
ou  a,3oo,ooo  hectolitres ,  ainsi  répartis  :  vente  au  conunerce, 
83,a4o  tonnes  ;  à  l'usine  d'Alais ,  5a,oa4  tonnes;  restait  à  l'a- 
trepôt ,  44>ooo  tonnes.  Le  bénéfice  était  de  de  415,673  francs. 

Bassins  houUlers  du  centre  de  la  France. 
Bassins  de  Saint-Etienne  et  de  Rive-de^ier.—  Ces  bassins  sont 
les  plus  importants  de  toute  la  France.  —  Le  sol  houiiler  est 
contenu  de  toutes  parts  dans  un  bassin  d'origine  primitive, 
qui  s'étend  du  sud-ouest  au  nord-est,  entre  la  Loire  et  le 
Rhéne.  Le  bassin  est  fortement  renflé,  vers  l'ouest,  sur  lef«^ 
saut  de  la  Loire,  et  sa  plus  grande  largeur,  prise  dans  la  mé- 
ridienne de  Roche-la- Molière,  est  de  i3,ooo  mètres;  mais  ses 
bords  se  rapprochent  sensiblement  vers  Saint-Chamond,  et 
courent  ensuite  des  deux  côtés  de  la  rivière  du  Gier,  et  pani* 
lèlement  à  son  cours ,  jusque  vers  les  limites  est  du  départe- 
ment de  la  Loire,  sur  le  versant  du  Rhône*  —  A  Rive-de-'Gi*» 


DESCRIPTIOS   QB  PIFFJaSNTft  «AMIJfS  BOUILLXM.       46S 

1^  formation  houillère  n'a  pas  plas  de  a,3oo  mètres  de  largeur* 
La  puissance  des  couches  de  bouille  est  très-variable  :  à  Saint- 
Etienne,  elles  atteignent  de  i  à  5  mètres;  mais  à  Rive-de-Gier, 
elles  éprouvent  des  renflements  qui  portent  la  puissance  jus- 
qu'à 1 5  et  20  mètres. 

Le  bassin  de  la  Loire  comprend  actuellement  5g  conces- 
sions, qui  fournissent  une  extraction  de  11,160,000  quintaux 
métriques.  La  surface  concédée  est  d'environ  23,714  hecta- 
res. —  Les  prix  d'abattage,  à  Saint-Etienne,  sont  de  4o  à  5o 
centimes,  tandis  qu'à  Rive-de-Gier,  ils  dépassent  souvent  80 
centimes.  Cette  grande  différence  tient  à  la  profondeur  des 
puits  ^t  principalement  aux  frais  de  boisage  et  d'épuisement , 
et  de  la  plus  grande  dureté  des  charbons  de  Bive-de-Gier.  -« 
Les  prix  de  vente  sont  les  suivants  :  on  distingue  le  pérat,  le 
grêle  et  le  menu.  —  A  Saint-Etienne,  sur  place,  ces  charhon» 
se  vendent  de  1  fr.  4o  c.  à  1  fr.  70  cent,  les  pérats;  de  i  fr. 
35  cent,  à  1  fr.  4^  ceDt.  pour  les  grêles,  et  de  5o  cent,  à  55 
cent,  l'hectolitre  de  menu.  A  Bive-de-Gier,  pour  les  mêmes 
désignations  de  charbon,  les  prix  sont  de  2  fr.  i5  cent.,  i  fr. 
90  cent.,  et  45  cent.  —  Nous  n'entrerons  pas  dans  plus  de  dé* 
tails  sur  ce  bassin,  son  importance  l'a  depuis  longtemps  fait 
connaître,  aussi,  renverrons-nous  aux  nombreux  mémoires 
qoi  ont  été  écrits  sur  les  houillères  de  la  Loire. 

Bassin  de  Brasfoc.  —  C'est  le  plus  important  de  l'Auvei^e. 
Ce  bassin  a  la  forme  d'un  triangle ,  dont  le  sommet  serait  au 
point  où  l'Allagnon  se  jette  dans  l'Allier,  et  dont  les  côtés  se- 
raient formés  par  le  cours  de  ces  deux  rivières;  la  base  de  ce 
triangle  reste  encore  vague  à  cause  du  terrain  tertiaire  qui 
recouvre  le  terrain  bouiller,  dans  la  direction  de  Brionde. 
—  On  compte  huit  concessions,  toutes  riches  en  charbon j  ce 
sont  :  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme,  ta  Combelle  at 
Charbonnier;  dans  les  jdépartemenU  du  Puy-de-Dôme  et  de  U 
Haute-Loire  à  la  fois,  Armoû,  Fondary  et  Grosmesnil:  dans  le 
département  de  la  Haute-Loire,  Mégecoste,  Les  Barthes  et  La 
Taupe.  —  L'étendue  des  terrains  concédés  comprend  à  peu 
près  4>7<>o  hectares. 

L'extraction,  en  i843,  a  été  de  698,630  hectolitres  ainsi 
répartis  :  La  Taupe,  336,900  hectolitres;  Grosmesnil, 
117*166  hectolitres;  La  Combelle,  1 3 5,5 64  hectolitres;  Les 
Barthes;  1 34*000  hectolitres;  Charbonnier,  70,000  bectoli- 
trea.  —  La  concession  de  lilégeeoste  n'a  pas  tiré  de  charb-- 
depuis  l  «imiM»  mais  oa  coiDptt  »  tu  i%\%  »  y  faire  wr 


466  QUATRlÈliÉ   PARTlt.   CBAr.    lY. 

traction.  —  En  i84ood  a  extrait  97,000  hectolitres ,  et  à  Fon^ 
dary  5o,ooo  hectolitres.  Cette  mine  n'est  pas  exploitée  aujour- 
il*|mi. — La  concession  d'Armois  n'a  jamais  étéenexploitatioa. 
Le  prix  moyen  de  Thectolitre  varie  de  5o  à  60  centimes.  ~ 
Dans  les  circonstances  favorables  à  une  bonne  exploitation , 
on  peut  répartir  le  prix  de  revient  de  la  manière  suivante,  par 
qnintal  métrique  de  85  kilogrammes  l'hectolitre. 

{f^oir  le  Tableau  ci»contre.) 

Les  prix  moyens  de  vente  sont  de  10  à  16  fr.  la  voie  de 
ao  hectolitres.  La  mine  de  Charbonnier,  plus  éloignée  de  l'Al- 
lier, paie  5  francs  de  transport,  ce  qui  fait  revenir  la  voieà 
18  francs. 

Bassin  de  Commentry.  Il  comprend  plusieurs  concessioos; 
mais  la  houillère  de  Commentry ,  proprement  dite ,  à  16  tilo- 
mètres  de  Montlnçon ,  est  celle  qui  est  appelée  à  un  avenir 
durable.  Commentry  extrait  environ  un  million  d'hectolitres, 
quoiqu'il  soit  en  mesure  d'extraire  aujourd'hui  plus  du  double. 

—  L*exp1oitation ,  jusqu'à  présent,  a  eu  lieu  à  ciel  ouvert, (t 
le  prix  de  l'abattage  et  du  roulage  ne  dépasse  pas  10  c^ii* 
mes.  —  Les  feux  qui  se  déclarent  sans  cesse  dans  des  massifs 
anciennement  exploités ,  ont  obligé  de  foncer  des  puits  en  aval- 
pendage  des  couches.  Ces  puits  sont  peu  profonds;  ils  rejoi- 
gnent les  couches  à  a5  ou  3o  mètres  au  plus.  D'an  côté,  l'ei- 
semble  des  travaux  de  la  houillère  de  Commentry ,  à  peiae 
terminés,  mais  partout  esquissés  avec  une  grande  intelligence-, 
de  l'autre,  la  houille  commode  a  exploiter  et  si  abondante, 
des  voies  de  communication  faciles,  feront  certainement  de 
Commentry  un  des  plus  beaux  et  des  plus  riches  bassins  hooil* 
1ers  qu'on  connaisse. 

Le  charbon  n'est  pas  de  première  qualité  pour  le  coke.  A» 
sortir  des  fours,  il  est  en  masses  baccillaires,  ce  qui  le  retd 
très-firiable  ;  mais  il  est  employé ,  à  ce  qu'il  parait,  avec  avan- 
tage à  Montiuçon  pour  le  service  de  deux  hauts-foameaai< 

—  Le  coke  est  fabriqué  à  l'usine.  —  Il  se  construit  maintenaot, 
à  Commentry  même,  deux  hautS'fbumeaux  et  une  forge,  etia 
houillère  de  Commentry  pourra  fournir  à  cette  usine  6  à 
700,000  hectolitres  de  charbon. 

Le  chemin  de  fer  de  la  mine  à  Montiuçon  n'est  pas  eœtn 
terminé.  Ce  chemin  apportera , 'une  grande  économie,  si  l'on 


DESCRIPTION  DB  DlFFÀtENTS  BASSINS 

Rouams. 

467 

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Portage  el 
Roulage  kl 
Eclairage. 
Cables  et  c 
Mécanicien 
Chevanx  el 
Consomma 
SnrTeillant 
Frais  gëoëi 
Travaux  à 

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tonge  que  Ton  paie  aetuellemeat  pour  plot  de  SSo^oeo  Innci 

de  transport  par  voiture,  par  an. 

On  compte  encore,  dans  ce  bassin,  la  concession  deBessmet, 
de  Doyet  et  du  Marais.  Bessenet  fait  face  k  une  vente  jour- 
nalière de  3  à  4oo  hectolitres  (au  moins,  c'était  ce  chiffre  lors 
de  notre  visite  en  avril  i844)-  ^s  charbons  sont  moins  purs 
<|u*à  Commentry.  —  L'exploitation  se  fait  aussi  à  ciel  ouvert. 
—  La  distauce  de  la  mine  à  Montluçon  est  de  34  kilomètres, 
et  un  embranchement  avec  le  chemin  de  fer  ne  paraît  pas 
très- facile  à  exécuter  sans  de  grandes  dépenses. 

Doyeif  à  ao  kilomètres  de  Montluçon ,  est  à  peu  près  dans 
les  mêmes  conditions  que  Bessenet. 

La  concession  du  Marais  ^k  i3  kilomètres  de  Montluçon, 
fournit  principalement  un  charbon  anthracitenx.  —  La  mins 
peut  facilement  s'embrancher  sur  le  chemin  de  fer  de  Corn- 
mentry.  —  Les  charbons  de  toutes  ces  concessions  sont  émi- 
nemment propres  à  Téclairage  ;  aussi,  ceux  de  Commentry,  qui 
contiennent  jusqu'à  3o  p.  100  d'hydrogène,  sont-ils  favorable- 
ment accueillis  sur  la  place  de  Paris. 

En  résumé,  de  toutes  les  mines  de  ce  bassin,  Commentry 
tst  la  seule  qui  soit  appelée  à  réaliser  d'importants  béoén* 
ces,  et  les  concessions  voisines  ne  doivent  pas  être  pour  elle 
de  redoutables  concurrences. 

Bassin  de  Saône-^-Loire.  —  Depuis  douze  années,  rinduatrie 
des  houilles,  dans  le  département  de  Saône-et-Loire,  a  pris  ua 
accroissement  très-conûdérable,  par  suite  du  grand  dévelop* 
pement  apporté  aux  exploitations  déjà  existantes,  et  à  la  créa* 
tion  de  nouveaux  centres  d'extraction  {  ainsi ,  le  produit  nal 
qui,  en  i63o, atteignait  à  peine  le  chiffre  de  900,000  qoin* 
taux  métrique^,  dépasse  aujourd'hui  celui  de  a,ooo,ooo  de 
quintaux  métriques.  Les  deux  tiers  de  ces  produits  sont  livrés 
au  commerce ,  et  l'antre  tiers  est  consommé  dans  l'usine  à  fer 
du  Grensot ,  l'une  des  plus  importantes  de  la  France. 

Lt  bassin  houiller  de  Saéne-et-Loire  comprend  doaxe  cen- 
tres d'exploitation  qui ,  d'après  l'importance  de  leur  prodnc* 
tion ,  peuvent  être  classésde  la  manière  suivante  : 

hectolitres. 

Blaniy,  exlraclion  annuelle i  ,000,000 

LeCreuBot,         fd.  850,000 

Epinac,  iâ 800,000 

MwM«b«ftiB»        Mi  4  »  s  »  *  »  *  *      êSQjm 


DBSCRIPTIOII  ht  tMPpéAEIITS  BASSINS  ROOlLLBRSi!       4% 

Thenrée-llfaUlot  (arrêté  en  184S,  fait  par- 
lie  de  la  concession  de  Blanzy)  150,000 

Long- Pendu  (arrêté) 

Saint-Berain  et  Saint-Léger  (arrêté).  . 

Saint  Eugène 

La  Ckapelle «^  ^^ 

Grand-Moloy >       200,000 

Grand-Champ  (  exploitation  arrêtée  en  1 
1S43) ^ 

Sully 

Total 2.400,000 

Le  bassin  hooiller  de  Saône- et-Loire  présente  la 'forme 
d'un  ellipsoïde  irrégulier,  dont  le  grand  axe  est  d'environ 
6o,ooo  métrés ,  et  le  petit  axe  de  1 5,ooo  métrés.  Jusqu'à  ce 
jonr,  les  exploitations  se  sont  concentrées  sur  les  bords  du 
bassin,  là  où  les  affleurements  étaient  en  tout  point  visibles. 
La  partie  centrale  est  recouverte  par  des  grès  et  des  conglo- 
mérats bigarrés  qu'on  rapporte  à  1  époque  triasique.  Aucune 
recherche  n'a  encore  été  fiiite  bien  avant  vers  ce  centre ,  mais 
il  est  probable  que  les  couches  de  houille,  si  elles  s'y  rencon- 
trent, sont  situées  à  une  très-grande  profondeur.  En  coupant 
Je  bassin  de  Sa6ne-et-Loire  par  deux  plans  perpendiculaires 
entre  eux,  suivant  les  deux  axes  du  bassin,  on  trouve  qu'il 
représente  assez  bien  la  forme  dite  en  fond  de  bateau.  M.  Bnrat, 
dans  un  mémoire  qu'il  a  publié  en  i84i ,  sur  la  constitutioii 
des  roches  du  basstn  de  Saône-et-Loire,  n'admet  pas  la  con- 
tiaoité  souterraine  des  couches  des  lisière»  nord-snd  et  est- 
onest.  Il  considère  chaque  centre  d'exploitation  comme  un 
bassin  isolé  et  tout-à-fàit  indépendant,  idée  qui  ne  lui  fait  pas 
rejeter  la  possibilité  de  rencontrer  de  nouvelles  couches  vers 
les  parties  centrales;  mais,  selon  lui, ce  seraient  encore  de  petits 
bassins  subordonnés  an  développement  des  roches  houillères 
de  toute  la  formation.  Sans  entrer  ici  dans  une  discussion  qui 
nous  entraînerait  beaucoup  trop  loin,  rappelons  seulement  que, 
dans  plusieurs  exploitations,  on  a  constaté  la  continuité  des  cou- 
chesbouillères  sur  le  terrain  ronge  superposé,  sans  qu'elles  subis- 
sent  la  moindre  altération  d'allure.  Pourquoi  leur  refuser  moins 
de  régularité  à  des  distances  plus  considérables?  Les  dimen* 
sions  du  bassin  de  Saône-et  Loire  sont-elles  donc  si  grandes 
pour  que  l'imagination  s'arrête  devant  la  possibilité  de  voir  les 
couches  des  lisières  opposées  st  réunir  à  de  grandes  distances 


4jo  QUATBIÈMB  PARTIE.  CBAP.  IT. 

et  â  de  grandes  profondeurs?  Certes,  il  y  aurait  beAUCO«i|p  de 
chances  d'erreur  à  soutenir  que  cette  continuité  ofifre  par- 
tout une  parfaite  régularité  ;  mais  qu'on  jette  un  coup  d'œil 
sur  les  exploitations  environnantes,  on  se  convaincra  que  les 
couches  offrent  un  ensemble  très*tourmeuté,  soit  par  des 
failles,  soit  par  dés  renflements  ou  des  rétrécissements;  il  est 
done  naturel  alors  de  supposer  q(ie  le  tout  est  en  rapport  di* 
rect  avec  les  fractions  qui  le  composent ,  et  que  ce  qui  s'est 
passé  sur  toute  l'étendue  sonterraine  de  la  formation,  en  gé« 
néral,  a  dû  se  reproduire  sur  chaque  gîte  en  particulier. 
•  Concession  de  Blamy.  —  Elle  comprend  trois  centres  d'ex- 
ploitation: i<>Lacy,  a<»  leMontceau,  3o  Blanzy  on  les  cod- 
OHuuutés.  —  h»  tarraio  honiller  est  lioifté,  au  ^ud,  par  \ts 
roches  granitiques  qui  suivent  à  peu  près  la  ligne  du  caaal 
du  Centre;  au  «ord ,  Us  couches  plovgent  sous  le«  terraiss  de 
grès  bigarrés. 

La  masse  da  combustible  est  très-variable  dans  son  allun; 
elle  est  sujette  à  de  nombreux  rétrécissements  et  reaAenenis. 
En  plan,  la  puissance  houillère  fori|ie  une  suite  de  aoyav 
tréft-allongés,  dont  Is^  direction  générale  eet  esUoaest.  L'é> 
paisseur  des  couches  varie  de  5  à  an  mètres,  et  soat  intem» 
pues  par  une  suite  de  failles  qui  rejettent  les  couches  à  qndqa» 
mètres  plus  bas,  de  sorte  que  si,  au  Montceau,  oaooii{ieli 
masse  suivant  une  ligne  k  peu.  près  perallèle  à  la  dipeetion  et 
•on  inclinaison,  on  aura  la  figure  que  nous  avoaa  pnseolîe 
fig.  1,  ¥1.  XXVI.  -  Les  fig.  s  et  3,  FL  XXVI,  donnent  is 
CQupe  longitudinale  et  transversale  des  coucher  de  l'exploita» 
iion  de  Lucy. 

Sur  un  erand  nombre  de  puits  qm  ont  été  foncés  au  Ifoirt* 
ceau,  il  n^n  est  pas  un  qui  n'ait  atteint  la  œuche.  Tons  les 
puits  du  bassin  de  Blanzy  sont  situés  sur  une  ligne  à  peu  pris 
parallèle  et  qui  s'étend  deFestàl'odest;  la  largeur  de  cette 
ligne  d'exploitation  ne  dépasse  pas  3oo  mètres,  tandis  que  h 
largeur  do  terrain  houiller,  au  midi,  est  imnenee,  et  quoi* 

Sue  recouvert  de  grès  ronge  d'une  nouvelle  formation ,  ne 
onne  pas  moins  à  espérer  l'existence  d^nn  dépôt  minéral  en* 
foui  probableneut  à  nue  très^f^rande  profondeur  dans  le  sein 
de  la  terre.  Aussi ,  l'existence  industrielle  do  Monteeaa  eit 
marquée  dans  plusieurs  siècles  à  venir  :  son  importance  coo- 
marciale  grandira  avec  les  besoins  de  l'indostiie,  sans  que  ses 
homllères  puissent  de  bngtcmpe  redouter  l'appauvriMemeat 
de  eas  produits. 


toESCRIPTlOU  Dt  Cft^AftNf»  ftàSSllIS  MtJILLBRS.        iyi 

Bassin  rfa  Creusot,  —  Les  exploitations  de  hoaille  da  Gretisot 
Imposent  dans  une  petite  Taliée  qui  se  dirige  sensiblement  de 
Féât  à  Totiest.  Le  grand  axe,  dans  sa  plus  grande  longnenr,  n'a 
pas  plus  de  i,5oo  mètres,  et  le  petit  axe,  mesuré  à  l'extrémité 
est,  atteint  à  peine  une  largeur  de  4oo  mètres. 

Cette  ^aHéè,  entièrement  composée  de  roches  contemporai- 
nes de  là  formation  houillère  (en  ne  s'en  tenant  qu'à  la  vallée 
proprement  dite) ,  fait  partie  de  ce  méqoe  terrain  qui  se  montre 
aa  nord  du  bassin  houiller  de  Saône-et^Loire ,  sur  une  lon- 
gueur d'environ  5,ooo  mètres  et  une  largeur  de  goo  mètres 
au  plus.  Cette  formation  est  dirigée  E.,  i5^  N.,  O.,  i5*  S., 
s'appuie  sur  les  granits,  gneiss,  porphyres,  et  va  disparaître  au 
sud  en  stratification  discordante  sous  les  grès  de  l'étage  triasi- 
que.  Les  puits  sont  échelonnés  sur  le  versant  oriental  d'une 
montagne  composée  de  roches  de  transitions ,  sur  laquelle  les 
tranclies  du  terrain  houiller  viennent  plonger  presque  ver« 
ticalement.  Les  affleurements  des  couches  de  honilie ,  ainsi  que 
ceux  des  schistes  et  psammites  qui  les  accompagnent ,  se  pro- 
filent sur  les  contours  de  cette  formation  :  très-visibles  à 
l'ouest ,  snr  les  parties  de  la  montagne  laissées  à  nu,  ils  vien- 
nent se  perdre  bous  les  atterrissements  et  les  parties  boisées 
qui  s'étendent  à  l'est ,  au  bas  de  la  vallée. 

L'exploitation  a  lieu  sur  trois  couches  parfaitement  distinc- 
tes ,  mais  de  qualité  variable,  qui  n'apparaissent  pas  réguliè- 
rement sur  toute  rétendue  de  la  direction.  Considéré  dans  son 
ensemble,  mais  particulièrement  à  partir  du  milieu  du  bassin 
jusqu'à  son  extrémité  est,  tout  le  système  plonge j  au  nord,  sons 
un  angle  de  70a  80  degrés;  mais,  à  la  profondeur  de  80  à  100 
mètres,  les  couches  se  dressent ,  se  contournent  et  se  brisent  : 
elles  affectent  alors  un  pendage  au  midi,  en  passant  d'une 
manière  insensible  de  o  à  45  degrés ,  inclinaison  qu'elles  con- 
servent régulièrement  jusqu'à  d'assez  grandes  profondeurs  ; 
mais  à  mesure  que  les  coucnes  s'enfoncent  davantage,  on  re* 
marque  que  cette  pente  diminue  graduellement,  jusqu'à  ce 
qu'enfin  elle  devienne  presque  nulle.  L'état  actuel  des  travaux 
de  la  mine  du  Creusot  ne  permet  pas  encore  de  juger  de  ht 
position  relative  des  couches  au  niveau  dé  a35  mètres  ;  cepen- 
dant, il  parait  probable  que  dans  les  régions  voisines  de  cette 
limite,  elles  deviennent  horizontales ,  se  resserrent  et  finissent 
par  se  perdre  complètement. 

Si  l'on  se  reporte  à  l'ouest  du  bassin,  dans  le  haut  de  |a 
vallée ,  et  qu'où  déCennine  une  coupe  passant  par  une  ligne  • 


472  QOATAlèliB  VARTtB.  ClU».   tV« 

nord-sud,  on  ne  distingue  que  deux  couches,  dont  Tinfâneure, 
de  puissance  très*faible ,  donne  un  charbon  très-maigre,  et  la 
grande  couche  elle-même  se  dépouille  insensiblement  de  la 
qualité  bitumineuse  à  mesure  que  Ton  avance  vers  le  sud*, 
et,  sur  une  longueur  à  peine  de  35o  mètres,  après  s'être  re- 
pliée trois  fois  sur  elle-même ,  en  affectant  la  forme  de  Z  ren- 
versé, rette  couche  vient  reparaître  avec  un  pendage  de  1 5  à 
30  degrés,  tout-à-fait  à  la  limite  sud  du  bassin^  où,  là,  elle 
constitue  un  véritable  dépôt  anthraciteuz. 

L'exploitation  de  la  houille  a  lieu  par  la  méthode  des 
piliers  et  remblais  ;  elle  consiste  k  rejoindre  la  couche  par  une 
galerie  à  travers  bdncs,  et  de  pousser,  suivant  le  toit  ou  le  mnr^ 
une  galerie  principale  qui  sert  au  roulage  ;  on  découpe  en- 
suite toute  la  masse  de  charbon  en  échiquier ,  au  moyen  de 
galeries  perpendiculaires  à  la  direction,  après  quoi  on  remblsie 
tous  les  vides,  ce  qui  permet  de  prendre  tout  le  charbon  ;  on 
monte  ensuite  sur  les  remblais  et  on  ouvre  un  nouvel  étage. 
Le  charbon ,  d'ordinaire ,  est  versé  dans  de  petits  bures  qui 
correspondent  à  l'ancienne  galerie  de  roulage  qu'on  n*a  pas 
remblayée  et  qui  sert  aussi  d'aérage.  Quand  les  travaux  Je 
permettent,  on  prend  différents  étages  à  plusieurs  niveaux  qui 
communiquent  au  puits  principal  d'extraction.  Le  prix  de 
revient  de  Thectolitre  du  charbon  est  très- variable,  surtout 
si  on  feuillette  les  registres  de  ces  dernières  années  ;  il  est  ea 
outre  très-élevé ,  à  cause  des  travaux  neufs  que  le  manque  de 
combustible  a  forcé  d'ouvrir.  Le  tableau  suivant  peut  donner 
une  idée  des  prix  pendant  ces  quatre  dernières  années. 

{Foir  le  Tableau  ci'Contre.) 

D'après  l'inspection  de  ce  tableau ,  on  voit  que  ce  qui  grève 
fortement  le  chiffre  de  l'hectolitre,  est  l'article  des  travaux 
neufs;  mais ,  en  général ,  dans  un  puits  ou  les  remblais  et  l'ex- 
traction se  suivent  régulièrement,  stns  dépenses  de  travaux 
extraordinaires,  on  peut  porter  le  prix  de  l'hectolitre  de  5o 
à  60  centimes. 

Houillère  de  Montchanin.  —  Elle  est  située  à  a8  kilomètres  da 
Crausot  ;  son  exploitation  repose  sur  une  grande  masse  décent' 
bustible,  de  4^®  d'inclinaison,  qui  se  dirige  du  nord-est  au 
sud-ouest.  Elle  se  termine  à  l'est  par  un  étranglement  incom- 
plet, et  vers  l'ouest  sa  limite  n'est  pas  bien  connue.  —  La  puis- 
sance de  cette  masse  atteint  jusqu'à  80 mètres;  mais  à  mesve 


DEsciupnoii  DB  urpianiT*  »uiiii«  booillers. 


473 


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/n^éntViM*  Civil,  tome  3. 


43 


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474  QOATRlBMe   PARTIC.   CËAP.    Vf. 

que  Voû  descend,  cette  puissance  diminue  sensiblement  de 
manière  à  se  réduire  presquà  zéro  à  la  profondeur  de  ii5 
mètres.  Un  petit  bure  de  recherche,  commencé  à  l'étage  de 
^S'iio,  a  atteint  la  profondeur  de  33  mètres,  toujours  dans 
le  charbon  ;  mais  des  traverses  perpendiculaires  à  cette  des- 
cenderie  ont  constaté  la   diminution  de  puissance  à  mesure 
qu'on  approchait  du  fond.  On  reconnaît  encore  deux  autres 
couches  d'une  puissance  de  2**,5o  à  3  mètres;  qui  sont  situées 
au  mur  de  la  grande  masse.  —  En  général,  dans  une  coupe 
horizontale,  le  toit  et  le  mur  sont  marqués  par  des   ligues 
présentant  des  brisures  brusques.  —  La  roche  environnante 
est  un  grès  schisteux,  assez  dur  au  moment  où  on  l'entame, 
mais  qui  ne  tarde  pas  à  se  déliter  par  l'action  de  l'air.  La  veine 
est  souvent  barrée  par  des  feuilles  de  grès  et  de  schiste ,  tantôt 
elle  est  pure  et  présente  peu  de  pyrites.  Le  schiste  interposé,  et 
même  celui  du  toit  et  du  mur,  surtout  quand  il  contient  do 
sulfure  de  fer,  présente  à  un  haut  degré  la  propriété  de  s'en* 
flammer  spontanément.  On  évite  d'en  faire  des  remblais  pour 
cette  raison.  —  Cette  propriété  fâcheuse  des  roches  encais- 
santes semble  s'être  communiquée  à  la  houille  elle-même,  car 
il  est  impossible  de  conserver  à  l'air  des  tas  considérables  de 
charbon,  sans  qu'on  encoure  le  risque  de  tout  perdre. parle  feu, 
qui  se  propage  avec  rapidité.  —  Le  système  d'exploitation 
suivi  à  Montchanin  est  le  même  que  celui  du  Crensot;  le 
prix  de  revient  de  l'hectolitre  de  charbon  est  plus  fiaible  que 
dans  cette  localité. 


Voici  un  prix  minimum  : 

francs. 

Aballage 0.08195 

Transport  intérieur.    .     .     .  0.04847 

Boisage 0.06583 

Remblais .  0.05898 

Elévation  au  jour.      .     .     .  0.02523  \0f.  39328 

Travaux  divers.     ....  0.0S801 

Frais  généraux  d'exploiialion.  0.02612 

Frais  d'entretien 0  02302     . 

Frais  généraux.      ....  0  02567  / 

L'extraction  de  la  houillère  de  Montchanin  peut  s'élever 
annuellement  au  chiffre  de  45o,ooo  hectolitres.  Les  produits 
sùnt  conduits  au  canal  du  Centre ,  par  un   chemin  de  fer 


]••■■ 


DESCRIPTION  DS  OIFPÉRB9T9  BASSINS  HOUaLERS.        4?^ 

le  9  kilomètres ,  qui  s'embranche  avec  celui  du  Creusot.  Ge 
transport  coûte  a  centimes  i;3  par  hectolitre.  —  Pris  sur 
l«  csarreau  de  la  mine  à  o  fir.  65  à  70  l'hectolitre,  le  charbon 
je  vend  à  Paris  a  fr.,  ou  3o  francs  la  voie 'de  i5  hectolitres, 
st  à  Mulhouse ,  sou  principal  débouché ,  à  a  fr.  5o  les  100  ki- 
logrammes. 

Houillère  dEpinac.  —  Cette  houillère  est  située  à  a5oo 
mètres  à  l'est  du  village  d'Epinac,  dans  une  vallée  appelée  les 
Curiers.  Le  terrain  houiller  repose  au  nord  sur  le  porphyre 
et  les  grès  bigarrés,  et  au  sud  sur  le  gneiss.  " 

L.es  puits  ont  traversé  deux  couches  séparées  l'une  de  Vau- 
tre par  un  banc  de  grès  de  2 1  mètres  de  puissance.  La  pre- 
mière couche  a  a",3o,  et  la  seconde  7  mètres  en  moyenne.  Elle 
repose  immédiatement  sur  le  terrain  houiller,  lequel  est  sou- 
vent interrompu  par  des  dycks  porphyriques  verts  et  blancs. 
—  Vers  le  puits  de  Fontaine-Bonnara ,  du  haut,  et  le  puits 
des  Gnrierç,  les  deux  couches  viennent  se  réunir  en  une  seule. 

"Les  produits  de  la  houillère  d'Epinac  sont  conduits  jusqu'à 
Pont  -  d'Ouche ,  par  un  chemin  de  fer  de  sept  lieues  de 
long. 

Jje  prix  de  revient  de  l'hectolitre  de  houille  peut  se  détail- 
ler ainsi: 

firancs. 

Abattage 0.101&5  \ 

Roulage 0.11409    ] 

Boisage 0.02445  1 

Travaux  extraordinaires  .     .     0.00910  'q^  S0081 
Approvisionnement.    .     .     .     0.047.55  i 
Entretien  des  outils.   .     .     .     0.04090  I 

Montée  an  jour 0.07.)85   ] 

Frais  généraux 0.0894â  J 

Houillère  de  la  Theurée-MailloL  Les  couches  de  houille  ex- 
ploitées à  la  Theurée-Maillot  paraissent  devoir  se  rattacher 
au  terrain  houiller  de  Blanzy,  en  général,  et  à  la  couche  de 
Lucy,  en  particulier.  Les  veines  se  dirigent  de  l'est  à  l'ouest, 
se  contournent  ensuite  vers  le  sud;  leur  inclinaison  est  de  1 5 
à  ao  degrés.  De  même  qu'à  Blanzy,  le  terrain  houiller  est  li- 
mité au  nord  par  les  grès  bigarrés,  et  au  sud  par  le  granit. 

On  exploite  trois  couches  qui  sout  bien  parallèles  entre 
elles;  leur  allure  est  assez  régulière.  La  puissance  de  i*,4o 


mm 


476  QUAfftliMB  PARTIC.  CHA».  fT. 

peut  être  considérée  comme  an  maximum ,  et  sur  pkâflors 
points  de  la  concession ,  tels  qu'aux  Porrots  et  aux  Badeaux^ 
elle  ne  dépasse  pas  80  à  90  centimètres.  Ces  couches  sont  sé- 
parées par  des  bancs  de  schiste  et  de  ^rès  qni  alternent,  et 
dont  l'épaisseur  est  de  3o  mètres  entre  la  première  et  la 
deuxième,  et  de  4o  mètres  entre  la  deuxième  et  U  troi- 
sième. 

Le  syjstème  d'exploitation,  pour  ces  couches,  consister 
pousser  une  galerie  de  direction  de  1 5  à  ao  mètres  de  lar* 
geur  jusqu'à  80  à  100  mètres.  On  remblaie  ensuite  avec  la\ 
débris  du  toit  qu'on  est  obligé  d'abattre,  et  on  ne  laisse  «ub-i 
stster  que  la  galerie  de  roulage  où  est  posé  un  chemin  de  la. 
de  o^,  5o  de  largeur,  «ur  lequel  roulent  des  pe^ts  charriots 
de  la  contenance  de  5  hectolitres.  Les  essieux  très-rapprocbè  ' 
de  ees  véhicules,  3o  centimètres  au  plus,  leur  permettent (k 
tourner  des  courbes  très-rapides.  L'abattage  de  ces  clur- 
bons,  qui  sont  généralement  très-durs,  se  iait  à  la  pondre. 

Les  charbons,  au  sortir  de  la  mine,  sont  conduits  sur  le 
canal  du  Centre  au  moyen  d'un  cheipin  de  fer  de  3700  néats 
de  longueur.  Le  prix  de  revient  des  charbons,  à  la  Theuitf- 
Maillot,  est  d'environ  4o  à  5o  centimes.  Cette  concession  a  été 
achetée  en  i84a  par  la  société  de  Blanzy. 

Nous  avons  représenté,  PL  XXVI ,  par  les  figures  4 >  5»  ^  ^ 
7,  des  plans  et  coupes  des  bassins  houillers  de  Valencienics 
et  de  Mons.  Ces  exploitations  font  partie  de  la  longue  httnàt 
de  terrain  houiller  qui  s'étend  sur  la  rive  gauche  duRltio, 
et  disposé ,  en  général ,  suivant  une  ligne  nord-est-sud-ooest 
—  On  rencontre  sur  cette  ligne,  à  l'est,  les  mines  d'E5- 
chweiler;  entre  Aix-la-Chapelle  et  Rolduc,  les  houillères^ 
Bolduc;  sur  les  rives  de  la  Meuse,  le  vaste  bassin  de  Liège, de 
5  myriamètres  et  demi  de  longueur  sur  une  largeur  de  1  oy- 
riamètre. 

Du  côté  de  Charleroi ,  on  rencontre  d'autres  dépôts,  is 
•sud-est  de  Douai,  se  tronvent  les  mines  d'Auberchicomt  tf 
d'Antcbe.  Après  une  lougue  interruption  de  ce  terrain  hooiUa 
mais  toujours  sur  ce  même  prolongement,  on  exploite  U 
houille  à  Litry,  dans  le  département  du  Calvados.  Au  sad-«tf 
de  cette  bande,  se  rencontre  le  dépôt  houiller  de  Sarrebru^ 

EXPLOITATION   DE    LA   TOURBE.* 

Les  baqcs  de  tourbe  reposent  sur  des  bancs  de  sabU  ùê 
d'ai^ile. 


EXPLOITATION   DE  LA    TOURBB.  4 77 

'   La  tourbe  ne  se  (orme  pas  dans  tous  les  marais  ;  il  faut  cer- 
taines circonstances  essentielles  à  sa  formation:  i®  que  Teaa 
ait  peu  de  vitesse;  2°  qu'elle  n'ait  pas  une  grande  épaisseur; 
3^  qu  elle  ne  contienne  pas  de  sels  en  dissolution  ;  4"  que  les 
marais  ne  soient  pas  susceptibles  de  se  dessécher  en  été.  La 
tourbe  est  plus  abondante  dans  les  pays  du  Nord  que  dans  le 
Midi.  Gela  tient  probablement  à  ce  que  l'évaporation  est 
moins  facile  en  été.  On  reconnaît  la  présence  d'un  banc  de 
tourbe  :  i^  à  l'aspect  du  marais  ;  a°  à  l'élasticité  du  terrain.  Si 
l'on  veut  étudier  le  terrain,  on  se  sert  de  la  sonde  du  tour- 
bier.  Il  convient  de  multiplier  les  sondages. 
Méthodes  d exploitation, 
1  °  Par  tranchées ,  ou  par  galeries  d'écoulement. 
2®  Par  des  puits  perdus. 
3°  Par  des  machines. 

Epuisement  par  tranchées. 
On  peut,  au  moyen  d'une  tranchée,  faire  couler  les  eaux  de 
la  vallée  dans  une  autre  vallée  inférieure. 
Epuisement  par  puits. 
Pour  dessécher  le  banc  de  tourbe,  on  fait  un  trou  de  sonde 
ou  un  puits  dans  le  banc  d'argile,  et  les  eaux  s'écoulent  sur  le 
calcaire  fissuré. 

Epuisement  par  machines» 

On  se  sert  de  vis  d'Archimède;  en  Hollande,  on  emploie 
des  moulins  à  vent.  Mais  les  machines,  vu  le  prix  peu  élevé 
de  la  tourbe,  sont  très-coûteuses.  Il  est  préférable  alors  d'ex^ 
ploiterla  tourbe  sous  l'eau. 

Pour  extraire  après  le  dessèchement ,  on  commence  tou- 
ours  par  la  partie  inférieure,  afin  que  les  eaux  ne  puissent 
jas  gêner.  On  exploite  le  banc  par  tranches.  On  enlève  d'a- 
>ord  la  terre  végétale  et  le  bousin,  avant  d'arriver  à  la 
iouche.  Quand  on  est  arrivé  à  la  tourbe ,  on  se  sert  d'un  ou- 
il  appelé  louchet,  qui  débite  la  tourbe  çn  petits  prismes. 
::hacan  de  ces  prismes  porte  le  nom  de  tourbe.  On  se  sert  de 
et  outil  soit  horizontalement,  soit  verticalement.  Lorsqu'on 
ait  travailler  deux  ouvriers,  on  déblaie  le  terrain  sur  un  es- 
•ace  de  3  mètres  de  côté.  Quand  on  emploie  plusieurs  ou- 
Tiers ,  on  lés  dispose  par  gradins. 

Exploitation  sans  épuisement. 

On  commence  par  ouvrir  dans  la  tourbe  même  un  grand 


4^  ^UAfluèia  PABTIS.  çnàP*  IV. 

can»]  ;  ce  canal  comnunique  a¥ec  un  cours  d*eaa  pu  une  ri- 
vière navigable.  On  creuse  d'autre»  canaux  perpendiculaiies 
aux  premiers,  et  on  divise  ainsi  la  surface  en  massifs  à  exploi- 
ter. Il  faut  entailler  ces  canaux  par  petites  portions,  sans 
quoi  le  terrain  pourrait  remonter.  On  exploite  ces  massifs  par 
tranches.  Tant  qu'on  est  au-dessus  du  niveau  de  l'eau  »  on  se 
•ert  du  petit,  du  grand  loucbet  ou  de  la  drague.  Lq  grand 
louchet  est  un  outil  semblable  au  petit  loucbet;  seulement 
l'aileron ,  au  lieu  d'être  à  angle  obtus ,  «st  à  angle  droit. 

En  Hollande ,  on  se  sert  de  la  drague  :  c'est  un  filet  muai 
de  dents.  On  gratte  le  terrain,  et  on  ramasse  la  tonrbe  dans 
le  filet. 

Dessiccation  de  la  tourbe. 

Les  mottes  de  tourbe  ont  217  millimètrei^  (8  pouces)  de 
côté  sur  108  millimètres  (4  pouces)  de  haut.  Pour  les  dessé- 
cher, il  faut  préparer  une  aire  sur  laquelle  on  étend  du  foin; 
on  transporte  la  tourbe  en  cet  endroit,  dans  des  brouettes 
qui  marchent  sur  des  planches ,  afin  de  ne  pas  enfoncer  daot 
le  terrain.  On  forme  ainsi  des  tas ,  appelés  pignons.  Ces  tas  m 
composent  de  1 5  tourbes.  Lorsque  la  dessiccation  est  presqie 
achevée ,  on  retourne  les  tourbes. 

Pour  conserver  la  tourbe,  on  la  dispose  en  piles  :  ces  piln 
ont  la  forme  de  tronc  de  pyramide  quadrangulaire  ;  les  parois 
sont  formées  de  tourbes  rangées  avec  soin.  Au-dessus  de  ce 
tronc,  on  construit  un  toit  en  paille.  Il  importe  de  n*empilef 
ni  trop  tôt  ni  trop  tard:  dans  le  premier  cas,  la  tonrbe  fer- 
menterait; trop  tard,  elle  se  réduirait  en  poussière.  Quelque- 
fois on  dessèche  la  tourbe  en  mettant  deux  tourbes  àt 
champ. 

Dans  certains  pays,  on  place  la  tonrbe  dans  de  gnods 
magasins  à  claire-voie.  En  hiver,  on  en  ferme  les  oavertnres. 

Dessiccation  de  la  tourbe  en  bouillie,  —  Hollande. 

Tontes  les  tourbes  ne  se  prêtent  pas  è  l'exploitation  à  la 
drague;  il  fout,  pour  cela,  que  la  tonrbe  contienne  peu  ât 
matières  étrangères,  et  qu'elle  ait  atteint  un  certain  degré 
de  décomposition.  Quand  on  exploite  ainsi,  la  mauvaise  tem 
est  jetée  d'un  côté,  et  la  tourbe  de  l'autre;  un  ouvrier  reçoit 
cette  tourbe,  et  la  place  dans  un  baquet;  il  enlève  toutes ks 
pierres  qui  peuvent  s'y  trouver,  soit  avec  un  râteau  oa  aicc 
une  fourche;  puis,  après»  on  la  retire  du  baquet  et  on  f étend 

r  le  terrain»  L*on  forme  aiuci  dei  couches  ^oi  ont  95  ctati^ 


ioètr«s  d'épaisseur.  On  aplatit  la  tourbe  avec  des  Italtes  en 
boUy  oa  en  marchant  dessuç  avec  des  sandales;  on  divise 
ensuite  en  mottes  avec  le  loucbet.  On  dessèche  comme  précé- 
demment. Cette  tourbe  est  d'excellente  qualité. 

Lors({ue  le  banc  de  tourbe  est  à  une  grande  profondeur, 
on  ne  Texploite  pas  d'abord  sur  toute  sa  hauteur,  a&n  de  faci- 
liter le  travail.  En  France,  on  moule  la  tourbe  immédiatement. 
Le  fond  des  moules  est  en  osier, pour  laisser  passer  l'eau;  mais 
celte  méthode  n'est  pas  si  bonne  que  la  précédente.  On  a.pro-_ 
posé  d'employer  des  presses  pour  comprimer  la  tourbe,  mais 
ce  moyen  serait  trop  coûteux, 

Quelquefois  on  exploite  des  portions  de  tourbe  pour  «mé« 
liorer  on  terrain;  dans  ce  cas,  on  U  brûle  dessus  le  terrain 

même.  ,       .  i 

Lorsqu*on  a  exploité  au-dessus  du  piveau  des  eaux,  on 
cherche  à  avoir  une  nouvelle  reproduction.  A  cet  effet,  on 
fixe  dans  le  marais ,  au  moyen  de  tige.5»  àes  bottes  contenant 
des  sphaignes  et  conferves.  On  fait  croître  dessus  des  roseaux. 
Quelques  personnes  prétendent  qu'il  faut  cent  ans  pour  la  re- 
production d'une  couche  peu  considérable.  En  Hollande ,  oa 
a  obtenu  une  couche  de  tourbe  de  bonne  qualité  an  bout  dç 
cinq  ans.  Pour  l'exploitation  de  la  tourbe,  on  paie  les  ouvriers 
soit  au  mètre  cube,  soit  tant  par  tourbe. 

EXPLOITATIOM   DU   SEL  GEMMB. 

Le  sel  gemme  se  trouve  dans  la  nature  soiis  forme  de  deux 
gisements  ;  i®  déposé  en  couches  par  la  voie  neptunienne  ;  »® 
disséminé  en  grandes  masses ,  et  postérieur  4  la  formation  du 
terrain  dans  lequel  il  se  rencontre. 

Ij%  sel  gemme  n'appartient,  à  proprement  parler,  à  aucun 
terrain.  Cependant,  il  se  rencontre  associé  avec  le  gypse,  à 
partir  du  ^echstein ,  dans  les  terrains  secondaires. 

Dans  le  département  de  la  Meurthe,  ou  sont  exploitées  les 
mines  de  Dieuze  et  de  Vie,  les  couches  de  sel  accompagnent 
la  formation  des  marnes  irisées.  On  a  commencé  a  5  sondages 
dans  les  grès  bigarrés,  dans  un  rayon  de  huit  kilomètres,  et 
ces  sondages  ont  tous  traversé  les  mêmes  couches  {fig^  :»5, 
PL  XXVIl).  On  s'est  arrêté  à  la  profondeur  de  i  q4*  97»  ^^  '* 
cinquième  couche  de  sel ,  mais  on  sait  qu  elle  descend  encore 
à  un  niveau  inférieur-  ,      ,  ,  _       , 

En  Angleterre ,  à  Nortwich ,  pr Js  Liverpool ,  tous  les  glse* 

m»t<  di  sel  femoM  %m%  imk  le»  m^am  ierr«Uu  de  gris 


48o  QUATRlàn   PARTIE.  CflAP.    IT. 

bigarré.  Les  eiploitations  sont  très-nombreuses,  et  on  compte 
37  mines ,  réparties  sur  une  longueur  de  7  milles ,  et  ane  lar- 
geur de  a,ooo  toises.  A  Nortwich,  Texploitation  repose  sur 
deux  couches,  dodt  la  seconde,  qui  a  une  puissance  de  3i'',4o, 
n'eit  pas  exploitée  dans  toute  son  épaisseur.  (  Voir  tExplica^ 
tiondes  Planches,  page  676.) 

La  Jig.  a  4  représente  la  succession  des  couches  traversées 
|Mtr  les  puits  d'exploitation.  Dans  ces  puits,  à  la  rencontre 
des  bancs  d'argile  sableuse  avec  gypse,  on  est  obligé  d'em- 
ployer le  picotage,  à  cause  de  la  grande  quantité  d'eau  qui 
constitue  de  véritables  niveaux,  comme  dans  les  mines  de 
houille  du  nord  de  la  France. 

En  Allemagne,  les  sels  gemmes  se  rencontrent  dans  les 
couches  calcaires  du  zechstein,  et  dans  le  muscbelkalk. 

Le  deuxième,  gisement  est  beaucoup  plus  abondant  que  le 
premier;  et  son  caractère  le  plus  saillant,  est  qu'ici  le  sel 
gemme  a  été  formé  postérieurement. 

Les  découvertes  de  couches  de  sels ,  dans  le  départemeot 
de  la  Meurthe,  conduisirent  à  faire  de  semblables  recherches 
dans  le  département  des  Basses-Pyrénées.  Ici,  encore ,  la  pré- 
sence de  sources  salées  fit  penser  qu'il  devait  y  avoir  des 
bancs  de  sel  enfouis  dans  le  sein  de  la  terre  à  une  certaine 
profondeur.  Mais  les  sondages  apprirent  que  si  ,en  effet,  le  sel 
gemme  existait  dans  ces  localités,  sa  manière  d'être  était 
toute  différente  de  celle  qu'on  avait  observée  à  Vie  et  à 
Dieuze;  en  un  mot,  que  le  sel  se  rencontrait  en  amas,  dans  on 
terrain  toujours  bouleversé,  et  non  en  couches  régulières,  et 
que  le  gisement  n'avait  pas  lieu  non  plus  dans  les  marnes  iri* 
sées,  mais  à  la  fois  dans  les  terrains  crétacés  et  tertiaires. 

Dans  la  vallée  de  Cardonne^  l'exploitation  a  lieu  à  ciel 
ouvert  ;  la  masse  de  sel  gemme  est  recouverte  par  des  coa- 
ches  successives  de  calcaire  et  de  grès  {Jig.  a6).  D'après  l'in- 
spectipn  de  cette  figure,  on  pourrait  croire  que  la  masse 
s  étend  en  profondeur,  et  qu'elle  constitue  une  véritable 
couche  qui,  après  le  redressement  suivant  la  ligne  AB> 
aurait  affecté  les  mêmes  inclinaisons  que  les  bancs  qu'elle  son* 
tient;  mais  l'exploitation  d'Anancenous  donne  la  clef  de  cette 
sorte  de  gisement.  En  effet,  la  masse  de  sel  contient  des  frag- 
ments de  craie ,  et  tout  le  terrain  est  traversé  par  des  filons  de 
Sorphyrenoir  (ophite).  —  I^s  fragments  de  calcaire  disséminés 
ans  le  sel ,  sont  aussi  sillonnés  par  des  druses  de  gypse  et  de 
sel.  Il  est  donc  bien  évident  qu  ici  le  sel  gemme  est  de  f^ 


EXPLOIT4T10IV  DES  «ITBSTANCIS  MÉULLIFÈUSS'  481 

Biation  postérieure  aux  terrains  au  milieu  desquels  il  reposa. 

Les  mines  de  Bex,  daos  le  canton  de  Vaud,  sont  en  fi- 
lons au  milieu  du  terrain  de  trias. 

Le-système  d'exploitation  le  plus  généralement  suivi,  est  celui 
p^  piliers  et  galeries.  -^  C'est  ainsi  qu'il  est  exploité  à  We<- 
iiska,  en  Pologne»  à  Norwicb ,  en  Angleterre,  et  en  France  dans 
les  salines  de  t'est.  -^  L'abattage  se  fait  par  gradins  droits. 

Le  sel  étant  mêlé  d'argile,  de  gypse  et  de  calcaire,  on  fait 
iin  triage  par  voie  de  dissolution ,  qui  s'opère  dans  la  mine 
même,  et  les  eapx  saturées  de  sel  ^nt  montées  à  la  surface  » 
au  moyen  de  pompes.  —  La  saturation  de  l'eau  est  d'enviroi^ 
a 5  pour  cent  de  sel. 

La  production  du  sel,  en  Franca,  peut  être  ainsi  répartie 
annuellement  : 

Département  de  la  Meurthe.     .     .     .     35o,ooo  q.  m. 
Sources  salées  du  Doubs ,  du 

Jura  et  de  la  Moselle i  ao,ooe 

Pyrénées,  Bouches* du-Rh6nc.      .     .     i5o;ooo. 

En  Angleterre  ^  la  production  peut  être  évaluée  & 
4)6oo,ooo  q.  m. 

CHAPITRE  V. 

EXPLOITATION  DES  SUBSTANCES  MÉTALLIFÈRES. 
SECTION    PREMIÈRE. 

DIVERSES  MÉTHODES. 

Méthode  loar  gradins  droits.  —  Cette  méthode  est  applicable 
^ux  gîtes  ae  a^  à  9",5o  de  puissance,  et  dont  l'iacUnaisou 
dépasse  4^®-  —  Le  travail  est  le  même  que  celui  que  pous 
avons  indiqué  pour  l'exploitation  de  la  houille.  •—  Les  déblais 
|>rovenant  des  gangues  du  minerai,  sont  accumulés  $ur  des 

Slanches  en  bois  soutenues  de  chaque  coté  du  toit  et  du  mur 
u  gîte ,  au  moyen  d'entailles  pratiquées  dans  le  rocher,  —7 
Le  minerai  est  descendu  de  gradins  en  gradins  jusqu'à  la  ga- 
lerie de  roulage. 

Méthode  par  gradins  renversés,  —  Dans  ce  cas,  on  attaque 
les  massifs  par  la  partie  inférieure.  —  Cette  méthode  est 
généralement  employée,  elle  facilite  Tabattage  du  minerai 
qui  est  sollicité  par  son  propre  poids.  —  Pans  les  infiies  pro* 


482  QUATRIÈME   PARTIE.    CBÀP.   V. 

fondes,  on  préfère  I  exploitation  par  gradins  droits.  ~  Au 
Hartz  on  concilie  les  deux  méthodes. 

Méthode  par  ouvrages  entravers.  —  Elle  consiste  à  percer  ane 
galerie  d'allongement  suivant  la  direction  du  gîte,  et  d'ouvrir 
des  galeries  perpendiculaires  à  cette  direction,  c'est-à-dire 
du  toit  au  mur.  Un  étage  étant  entièrement  exploité ,  on  le 
remblaie  et  on  continue  le  même  travail  sur  l'assise  de  rem- 
blais. Le  filon  argentifère  de  Schemnitz,  en  Hongrie,  est  ainsi 
exploité.  Cette  méthode  est  applicable  aux  gîtes  dont  la  puis* 
sance  est  plus  de  4  mètres.  —  Par  exemple  dans  les  filous 
connus  sous  le  nom  stocwerks, 

SECTION  II. 
deI  moyens  employés  pour  épuiser  l'eau  des  mines. 

Il  existe  des  exploitations  privilégiées  par  la  nature,  où  les 
eaux  de  la  surface  du  sol  et  celles  de  l'intérieur  s'écouleut 
sans  s'y  arrêter  :  elles  s'infiltrent  dans  des  entonnoirs  natu- 
rels qui  s*y  trouvent  formés  par  les  espèces  de  terrains.  Cest 
principalement  dans  les  terrains  calcaires  que  cette  infiltra- 
tion a  lien  ;  aussi  les  mines  de  plomb  et  de  fer  jouissent-elles 
seules  de  cet  avantage.  Dans  les  mines  où  se  trouvent  des 
eaux  semblables ,  le  minerai  se  trouve  en  grain  par  coaches 
situées  entre  des  fentes  de  pierres  calcaires.  Ces  fentes  onti  oa 
3  mètres  (6  ou  9  pieds)  de  profondeur:  la  longueur  est  varia- 
ble; les  parois  de  ces  fentes  sont  verticales,  tandis  aue  lescoa* 
ches  de  minerais  sont  horizontales  ou  en  amas.  La  ngure  iSàt 
la  planche  XXVII  représente  un  gîte  de  fer  hydraté  du  genre 
dont  nous  parlons.  Dans  la  Marne,  ce  sont  des  excavations  de 
forme  irrégulière.  A Namur,  près  delà  Meuse,  les  mines jonis* 
sent  aussi  du  même  privilège  :  les  eaux  ne  s'y  arrêtent  pas,  et  ou 
peut  les  exploiter  sans  les  faire  écouler  ;  autrement,  c'est  là  le 
•  premier  travail  qui  doit  occuper  le  mineur. 

Les  eaux,  dans  les  mines,  peuvent  sourdre  de  toutes  parts, 
du  sol,  des  parois,  du  ciel  même  de  l'excavation  ;  aussi  an* 
raient-elles  bientôt  inondé  l'exploitation ,  si  l'on  n'employait 
tous  les  secours  de  l'art  pour  s'en  débarrasser.  Le  mineur  a  an 
grand  nombre  de  moyens  à  sa  disposition. 

i^  Si  le  terrain  de  l'exploitation,  ou  même  voisin  de  l'exploi' 
tation^  est  fendillé,  de  manière  à  pouvoir  donner  passage  aux 
eaux ,  on  creuse  une  espèce  d'entonnoir  ou  puits  perdu,  àass 
lequel  elles  viennent  se  rendre.  2^  Quand  il  existe  d'anciens 


ÉPDISBMENT  DE  L*EAO    D£S   MlRBS.  483 

travaux  ^abandonnés,  on  peut  y  condaire  les  eaux  de  lamine; 
mais  on  conçoit  que  ce  dernier  moyen  n'est  avantageux  que 
pendant  un  temps  limité  ;  car  nne  fois  les  anciens  travaux 
remplis,  l'eau  ne  tarderait  pas  à  revenir  dans  l'exploitation, 
et  à  en  gêner  de  nouveau  les  opérations.  3<*  Si  les  eaux  af- 
fluent principalement  dans  une  certaine  partie  de  la  mine, 
dans  d'anciens  travaux  par  exemple ,  et  qu'un  banc  compact 
empêche  leur  communication  avec  les  travaux  actuels,  on 
peut  les  y  retenir  à  l'aide  d'un  boisage  appelé  serrement  ou 
cuvellement.  4^  Quand  l'exploitation  est  située  en  pays  de 
montagnes ,  au-dessus  du  niveau  d'une  vallée  par  exemple, 
on  peut  donner  écoulement  aux  eaux  par  une  tranchée  ou 
par  une  galerie  souterraine.  6^  Enfin,  quand  on  ne  peut  met- 
tre à  l'effet  aucun  des  moyens  précédents,  il  faut  déterminer 
les  eaux  à  s'écouler  au  jour,  et  pour  cela  les  élever,  an  moyen 
de  machines,  au  niveau  du  sol. 

Des  Puits  perdus. 
Le  premier  moyen,  qui  est  le  puits  perdu,  est  employé  avec 
avantage  dans  des  terrains  de  montagnes  calcaires.  Sur  les 
plateaux  qui  dominent  la  Marne,  on  connaît  des  mines  de  feîr 
qui  gisent  à  très-peu  de  profondeur  an-dessous  de  la  surface. 
Ce  minerai  de  fer  d'alluvion  repose  sur  des  couches  d'argile 
de  quelques  mètres  d'épaisseur  qui  ne  laissent  aucun  passage 
à  l'eau.  Aussi,  pendant  la  saison  des  pluies,  ces  exploitations 
sont  remplies  d'eau,  et  on  ne  peut  y  travailler  que  l'été.  Toute- 
fois, comme  elles  sont  situées  au-dessus  du  niveau  de  la  Marne 
et  que  le  terrain  s'y  prête,  il  serait  facile  d'en  faire  écouler 
l'eau  dans  des  puits  perdus.  Ce  moyen  sert  encore  dans  les 
tourbières  élevées  :  comme  la  tourbe  ordinairement  repose 
sur  une  couche  argileuse ,  si  les  couches  inférieures  sont  cal- 
caires ou  sablonneuses ,  un  trou  de  sonde  suffit  souvent  pour 
y  perdre  les  eaux  comme  nous  l'avons  déjà  dit.  Mais  dans  les 
pays  où  ces  tourbières  sont  situées  ,dans  des  vallées  basses, 
comme  dans  le  nord  de  la  France,  par  exemple,  l'usage  des 
puits  perdus  u'est  plus  admissible.  En  effet,  en  perçant  une 
des  couches  de  glaise,  on  donnerait  naissance  à  des  sources 
qui  jailliraient  aussitôt  dans  les  mines,  et,  loin  de  remédier 
au  mal ,  on  ne  ferait  au  contraire  que  l'accroître. 

Le  second  moyen,  qui  consiste  à  donner  écoulement  aux 
eaux  dans  d'anciens  travaux,  est  tacile  et  ne  demande  aucun 
soin  particulier  pour  son  exécution  :  nous  nous  bornerons  â 
l'indiquer. 


4S4  tVATBiàMI   fAIITlB.   CHAP.  V. 

Le  troîÀème  moyen  consiftte  à  établir  dans  les  gaie  ries  oa 
dans  les  puits,  des  boisages  appelés  serrements. 

Enfin,  le  quatrième  moyen  est  de  donner  écoulemeot  aux 
eaux  par  des  tranchées  ou  des  galeries  souterraines.  Les  tran- 
chées conviennent  dans  les  exploitations  à  ciel  ouvert,  comme 
dans  les  ardoisières  par  exemple,  dans  les  carrières,  les  tour- 
bières et  la  plupart  des  mines  de  fier.  On  doit  commencer  la 
tranchée  dans  la  partie  la  plus  basse  de  Texploitation .  Ce  tra- 
vail doit  se  faire,  dans  les  carrières,  par  gradins  ou  par  éche- 
lons, afin  que  les  ouvriers  ne  soient  pas  gênés  par  leseaoi  et 
que  ces  dernières  se  réunissent  dans  la  partie  inférieure  de  la 
carrière.  A  mesure  que  l'exploita tion  arrive  au  niveau  de  la 
tranchée,  on  abaisse  et  on  élargit  cette  tranchée,  afin  de  Ini 
conserver  toujours  le  talus  nécessaire  pour  empêcher  ^éboal^ 
ment,  qui  devient  de  plus  en  plus  à  craindre.  Mais  alors  les  fm 
de  construction  augmentent  en  proportion.  On  peut  en  épargner 
une  partie  en  faisant  usage  d'un  expédient  pratiqué  dans  les 
mines  de  Domfrout,  aux  environs  de  l'Orme.  Il  consiste  à  creih 
ser  une  tranchée  avec  toute  la  profondeur  qu  elle  peut  avoir, 
et  lui  donnant  le  talus  nécessaire  pour  que  les  terres  ne  s'è' 
boulent  pas  seulement  pendant  le  travail  ;  puis  on  établit  sur 
le  fond  une  suite  de  dalles  en  pierres  ;  on  élève  de  chaque  côté 
deux  petits  murs  eu  pierre  sèche,  sur  lesquels  on  fait  reposer 
d'autres  dalles  semblables  à  celles  du  fond.  L'espèce  d'aqoe* 
duc  ainsi  formé  a  ordinairement  i  mètre  de  hauteur  sur  65 
centimètres  de  largeur.  Ensuite,  sur  ce  canal  ,  on  rejette 
toutes  les  terres  extraites  de  la  tranchée.  Lorsque  le  terrain 
est  assez  consistant,  il  est  plus  simple  de  faire  une  tranchée 
verticale;  lorsqu'il  est  un  peu  meuble,  on  étaye  les  parois  de 
cette  tranchée  avec  des  bois  de  construction.  Dans  tous  les  cas, 
il  est  essentiellement  nécessaire  de  donner  au  terrain  d'une 
tranchée  une  pente  suffisante  pour  faciliter  rentraînement 
des  eaux  et  des  terres  que  celles-ci  peuvent  emmener.  Oo 
donne  ordinairement  7  millimètres  de  pente  par  mètre  à  ces 
tranchées  ;  mais  lorsque  le  fond  est  couvert  de  dalles,  on  ne 
leur  donne  que  3  millimètres  par  mètre. 

L'aqueduc  en  pierre  que  l'on  construit  quelquefois ,  a  l'a- 
vantage remarquable  qui  permet  de  donner  moins  de  pente  i 
cet  aqueduc  et  de  le  désobstruer,  si  parfois  les  eaux  venaient 
à  y  déposer  des  terres  en  trop  grande  quantité.  C'est  oo 
moyen  analogue  à  celui  qu'on  emploie  dans  les  ports  de  mer 
pour  laver  les  canaux.  On  ferme  l'ouverture  du  côté  de  lamine 


ÉPOI«B«t«ltT  Ot  L£AU    des  MlMlS.  4^5 

par  une  Vanne ,  et  on  laisse  s'élever  l'eau  à  une  hauteur  assez 
considérable  ;  pais  tout  d'nn  coup  on  ouvre  la  vanne.  L'eau 
entrant  avec  impétuosité  dans  l'aqueduc  entraîne  avec  elle 
toutes  les  Immondices' qui  ont  pu  s'y  amasser,  et  le  lave  com- 
plètement. On  donne  à  ces  aqueducs  une  dimension  de  i 
mètre  de  haut  sur  65  centimètres  de  lar^^e;  ces  dimensions 
suffisent  pour  qu'on'puisse  les  visiter,  mais  elles  ne  permet- 
tent pas  à  l'ouvrier  de  ponvoir  y  travailler  pour  y  faire  des 
réparations.  Dans  ce  cas  on  est  obligé  d'ouvrir  l'aqueduc  à  sa 

:  partie  supérieure.  Ces  tranchées  donnent  un  moyen  facile 
d'épuiser  les  eaux  de»  mines  de  fer,  des  carrières ,  des  tour- 
bières, mais  elles  ne  conviennent  que  dans  les  exploitations 
peu  profondes. 

Galeries  souterraines. 
Lorsque  l'exploitation  s'approfondit,  les  travaux  alors de- 

'  viennent  impraticables  et  les  tranchées  insuffisantes,  par  la 
grande  quantité  d'eaux  qui  affluent  de  toutes  parts.  Dans  ce 
cas,  on  pratique  une  galerie  souterraine  qui  communique,  par 
l'une  de  ses  extrémités,  à  l'une  des  vallées  voisines,  et  par 
l'autre,  à  la  carrière  dont  elle  reçoit  les  eaux.  Quand  une 
mine  est  située  en  pays  de  montagnes^  et  qu'il  existe  non  loin 
de  là  un  bas-fond,  l'aspect  seul  du  sol  indique  quelle  direc- 
tion il  convient  de  donner  à  la  galerie.  Souvent  on  perce 
de  petites  galeries  qui  deviennent  bientôt  inutiles,  à  mesure 
que  les  mines  s'approfondissent,  et  qu'on  est  obligé  de  recom» 
ihencer  plus  bas. 

L'avantage  de  creuser,  dès  le  commencement,  une  galerie 
profonde  et  convenable,  est  inappréciable  ;  elle  met  souvent  à 
sec,  pour  plusieurs  siècles>  une  grande  hauteur  de  mine  : 
elle  peut  favoriser  les  chutes  d'eau  intérieure  qui  sont  souvent 
d'une  grande  utilité  pour  les  travaux  de  l'exploitation  ;  elle 
sert  à  l'aérage  des  mines;  elle  tient  lieu  de  débouché  pour  le 
transport  des  minerais.  Il  est  donc  bien  essentiel  d'établir  une 
galerie  d'écoulement  à  la  partie  du  niveau  la  plus  basse.  Pour 

«cela  ,  il  faut  chercher,  par  des  nivellements  successifs,  quelle 
est  la  plus  grande  profondeur  à  laquelle  on  puisse  l'établir  • 
les  dépenses  ne  doivent  pas  arrêter ,  quand  l'utilité  est  dé* 
montrée.  Les  mines  d'Allemagne  nous  fournissent  des  exem- 
ples de  galeries  très- profondes.  La  grande  galerie  de  Schem- 
nitz  a  coûté  plus  de  700,000  fr.  avant  de  parvenir  au  filon 
principal.  Son  niveau  est  à  4^0  mètres  au>dessus  de  Torifice 
du  puits  de  Sainte-Thérèse  :  elle  a  13,000  mètres  de  longueur; 
Ingénieur  Civilf  toint  3.  |3 


486  QUAf  AlèMB   PAftTlB.  €ttAt».  V« 

Les  galeries  de  Freyberg  sont  aussi  très-remarquables.  Dans 
le  Hartz,  il  y  a  des  galeries  de  plasieurs  lieues  de  kngnear , 
qoi  dessèchent  à  la  fois  plusieurs  mines.  Dans  le  comté  de 
Naoiur,  ou  en  remarque  une  qui  a  5,ooo  mètres  de  long,  qui 
épuise  les  mines  de  plomb  de  Wedrin.  Dans  le  pays  de  Uège, 
les  mines  de  bouille  et  de  schiste  alumineux  ont  des  galeries 
d'écoulement  de  60  à  80  mètres  de  profondeur.  En  France,  il 
y  a  peu  de  galeries  de  mines  à  citer. 

Construction  de  ces  Galeries. 

Il  y  a  quatre  conditions  à  remplir  pour  une  bonne  et  régu- 
lière exécution  de  galerie  de  mine. 

1**  Eu  premier  lieu ,  il  faut  qu'elle  soit  percée  au  niveau  le 
plus  bas  possible; 

2^  En  second  lieu ,  qu*elle  soit  la  plus  courte  possible  ; 

3*  En  troisième  lieu,  qu'elle  soit  conduite  en  ligne  droite, 
ou  du  moins  le  plus  possible,  depuis  son  orifice  jusqu'aux  tra- 
vaux qu'elle  doit  assécher; 

4«  En  quatrième  et  dernier  lieu,  qu'elle  soit  solide  et  qu'elle 
ait  de*  dimensions  convenables,  pour  servir,  dans  l'occasion, 
à  l'aérage,  h  l'écoulement  et  au  transport  des  minerais. 

La  première  condition  est  facile  à  remplir  :  c'est  de  déter- 
miner le  point  où  une  galerie  doit  déboucher  et  de  lui  donner 
le  moins  de  pente  possible.  On  donne  ordinairemeikt  aux  ga- 
leries d'écoulement  3  millimètres  et  demi  de  pente  par  mètre. 

La  seconde  condition  est  fondée  sur  ce  qu'il  y  a  moins  de 
pente  perdue  et  surjtout  moins  de  dépense.  Elle  souffre  toute- 
fois de  fréquentes  exceptions.  Il  arrive  souvent  que  quand 
une  galerie  est  ouverte  dans  le  filon ,  on  suit  la  direction  de 
ce  filon  et  toutes  ses  sinuosités.  Souvent  aussi  on  ouvre  la  ga- 
lerie loin  du  filon  et  des  travaux,  on  la  dirige  vers  un  da 
points  du  filon  ,jpuis,  dans  le  filon  même,  on  perce  une  galerie 
d'allougement  qui  va  communiquer  à  la  galerie  principale. 
On  n'arrive  pas  ainsi  par  le  chemin  le  plus  court ,  mais  on 
agit  économiquement.  Quelquefois  aussi  on  s'écarte  de  la  ligne 
droite  pour  prendre  l'aérage  dans  d'anciens  travaux ,  pour 
éviter  un  roc  trop  dur,  ou  profiter  d'une  galerie  ou  d'un  puits 
déjà  faits,  ce  qui  se  pratique  assez  souvent  dans  les  pays  de 
ni(iijt:i{;nes.  Dans  tous  les  cas ,  il  faudra  bien  examiner  si  la 
reparution  des  anciens  travaux  n'exigera  pas  plus  de  dépenses 
que  la  conàtruction  de  nouveaux.  Enfin,  on  s'écarte  encore  de 
la  ligne  droite,  si  dans  un  endroit  voisin  on  recoimait  on  eiB* 


ÉPCISSMBNT  DE  l'eaU  BU  MINE^.  4^7 

placement  £aivorable  pour  le  creusement  d'un  puits  qui  servira 
à  l'extraction  des  matières  de  la  galerie;  autrement,  on  se 
conformera  ponctuellement  à  la  troisième  condition,  qui  pres- 
crit que  la  galerie  soit  le  plus  en  ligne  droite  qu'il  est  possible. 

La  quatrième  condition,  dont  la  première  partie  établit  que 
la  galerie  soit  solide,  sera  aisément  remplie.  Selon  le  terrain, 
on  la  boisera  ou  on  la  muraillera.  Si  elle  suit  le  filon  et  qu'il 
soit- étendu,  ou  fera  de  petites  ouvertures  pour  le  mettre  en 
communication  avec  la  galerie. 

La  seconde  partie  de  cette  condition  est  une  des  plus  essen- 
tielles. En  effet,  outre  qu'il  faut  que  la  galerie  ait  des  dimen- 
sions convenables  pour  donner  passage  aux  eaux,  elle  servira 
en  même  temps  de  débouché  aux  minerais,  d'entrée  et  de  sortie 
aux  ouvriers.  En  Allemagne,  on  donne  aux  galeries  d'éconle- 
ment  3  ou  4  mètres  de  haut  sur  i",6  de  large.  Dans  beaucoup 
de  circonstances ,  il  suffit  de  donner  i"*,i  à  i*,3  de  large ,  sur 
a  à  3  de  haut.  Cependant,  quand  elle  doit  servir  de  canal,  il 
faut  en  augmenter  les  dimensions ,  et,  de  loo  mètres  en  30o 
mètres,  l'élargir  suffisamment  pour  que  les  bateaux  puissent  se 
croiser. 

Quand  la  galerie  à  construire  doit  avoir  une  grande  lon- 
gnenr,  il  faut ,  afin  d'accélérer  son  percement ,  l'attaquer  à  la 
fois  en  plusieurs  points  de  son  prolongement.  Â  cet  effet,  on 
établit  des  puits  de  distance  en  distance  sur  la  direction  que 
doit  prendre  la  galerie ,  et  du  fond  de  chacun  de  ces  puits 
on  perce  deux  bouts  de  galerie  dans  l'alignement  convenable. 
Outre  l'avantage  de  faire  marcher  le  travail  plus  prompte- 
ment,  ces  puits  facilitent  l'aérage  et  économisent  des  frais  de 
transport  des  déblais  de  la  galerie  dans  toute  sa  longueur. 

Cette  manière  d'attaquer  une  galerie  sur  plusieurs  points 
ne  présente  pas  de  difficulté  réelle.  Il  fant  d'abord ,  pour  y 
réussir,  se  faire  un  plan  exact  dn  terrain  sons  lequel  la  ga- 
lerie sera  établie  ;  en  second  lieu  ,  foire  le  nivellement  de  la 
surface  du  sol  et  surtout  des  points  on  l'on  percera  les  puits, 
puis  l'on  trace  le  profil  de  la  direction  de  la  galerie.  Ce  travail 
achevé,  il  ne  reste  pins  qu'à  donner  aux  puits  la  profondeur 
convenable,  et  à  ouvrir  les  galeries  partielles  dans  la  direction 
et  la  pente  nécessaires  pour  aller  rejoindre  la  galerie  princi- 
pale. Il  faut  donner  les  plus  grands  soins  à  la  détermination 
de  la  hauteur  à  laquelle  cette  galerie  doit  être  percée ,  et  ne 
creuser  les  puits  qu  en  proportion. 

l<»  levée  du  plan  du  terrain t  h  nivellement  du  sol,  le 


430  ^ATRii^a  »Aiiti9.  c«ur.  T. 

tracé  éa  profil  n'ofErent  rien  de  difBdU;  mais  cm  i^qels 

demandient  uu  soin  tout  particulier ,  afiu  de  déterminer  la 
direction  bien  précise  de  la  galerie  et  la  hauteur  exacte  i 
laquelle  les  bouts  de  galerie  doivent  être  percés  dans  chacun 
des  puits.  Pour  déterminer  cette  hauteur,  on  emploie  deux 
moyens. 

Le  premier  consiste  à  placer  une  boussole  à  la  surface  du 
iol ,  à  tourner  Talidade  clans  la  direction  de  la  galerie  et  d'ob- 
server quel  angle  forme  cette  alidade  avec  le  méridien  magné- 
tique. Ensuite  on  descend  dans  le  puits  et  en  tourne  la  bous- 
sole, jusqu'à  ce  que  Taignille  aimantée  lasse  avec  l'alidade  le 
même  angle  que  Ton  a  trouvé  sur  le  sol.  La  direction  de  l'a- 
lidade indique  alors  celle  de  la  galerie  :  on  marque  dem 
points  dans  cette  direction ,  et  l'on  continue  les  travaux  sor 
cet  alignement ,  en  considérant  ces  points  comme  appartessot 
au  plafond  de  la  galerie. 

Le  second  moyen  est  assez  généralement  employé ,  bien 
qn'il  soit  moins  exact.  On  place  sur  le  diamètre  du  puits  noc 
règle  dans  la  direction  de  la  galerie.  Après  Tavoir  fixée  àsos 
cette  position,  on  fait  descendre,  du  même  côté  de  larèglci 
deux  fils-à-plomb.  Lorsqu'ils  ont  atteint  le  fond  du  puits  et 
qu'ils  sont  en  repos,  on  plante  deux  piquets  de  repaire  aux 
points  où  ils  touchent  la  terre,  et  Ton  a  ainsi  deux  points  delà 
direction  de  la  galerie  :  on  place  dans  cet  alijgnement  deox 
lumières,  et  on  trace  la  ligne  sur  le  sol  on  sur  le  plafond. 

La  détermination  de  la  profondeur  à  laquelle  il  Êeiut  oavrir 
les  galeries  dans  chaque  puits ,  ol'l^e  plus  de  difficulté.  Sam 
doute  il  est  fiicile  de  niveler  le  terrain,  de  connaître  la  diffé- 
rence de  hauteur  de  Torifice  de  deux  puits.  Mais  comme  k 
cordeau  dont  on  se  sert  est  susceptible  de  se  raocoardr  oa  i^ 
s'allonger  soit  par  son  propre  poids,  soit  par  rhumidité,  iln'a^ 
pas  toujours  facile  de  mesurer  la  profondeur  de  deux  puits  de 
manière  à  être  sûr  da  résultat.  Une  chaîne  ne  présente  pss 
un  moyen  plus  avantageux;  car  il  serait  difficile  de  corti^ 
.  les  erreurs  qui  auraient  lien ,  si  les  mailles  venaient  à  se  nooer 
ou  à  se  tordre.  Le  moyen  d'éviter  cet  inconvénient  est  de 
placer  le  long  de  la  paroi  du  puits ,  à  partir  de  son  onfioe> 
vue  règle  d'une  longueur  connue,  de  i  o  mètres.  A  rextrémiB 
de  cette  règle  est  fixé,  dans  le  puits,  un  petit  plandier  sorb- 


marques 


ÉPUISEMENT  DS  l'eAU   DBS  MINES.  4^9 

OÙ  il  correspond  avec  Textrémité  de  la  règle  ;  on  soulève  en- 
suite le  cordeau  jusqu'à  ce  que  cette  marque  qui  a  été  faite 
dessus  parvienne  à  rorificedu  puits: de  nouveau  l'ouvrier  fait 
une  seconde  marque,  et  l'on  continue  la  même  opération  jus- 
qu'à ce  que  tout  le  fil-à-plomb  soit  épuisé.  On  a  ainsi  une  me- 
sure exacte  du  cordeau,  et  comme  on  a  eu  soin  d'abord  de 
marquer  l'endroit  où  il  effleurait  l'orifice  du  puits,  lorsqu'on 
l'a  introduit  jusqu'au  fond,  il  s'ensuit  qu'on  connaît  parfaite- . 
ment  la  hauteur  du  puits.  D'après  cela  on  détermine  facile* 
ment  le  niveau  et  la  profondeur  à  laquelle  on  devra  percer  la 
galerie.  £n  effet ,  on  connaît  la  différence  de  niveau  de  deux 
puits  consécutifs;  en  ajoutant  ou  retranchant  èette  différence 
sur  le  cordeau  ,  selon  que  le  puits  que  l'on  vient  de  mesurer 
est  plus  bas  ou  plus  haut  que  Tautre,  et  portant  cette  longueur 
dans  le  puits  sur  lequel  on  opère ,  on  obtient  ainsi  la  hauteur 
exacte  à  laquelle  sera  située  la  galerie  dans  ce  puits.  Ces  diffi- 
cultés une  fois  levées ,  il  en  reste  d'autres  qui  ne  sont  pas 
moins  grandes.  Les  bouts  de  galeries  partielles  que  l'on  perce 
ainsi  dans  chaque  puits  doivent-ils  être  minés  avec  la  pente 
que  la  galerie  générale  doit  conserver?  Dans  un  sens,  la  ré- 
ponse est  affirmative  ;  mais  lorsqu'on  mine  en  descendant,^  on 
ne  peut  pas  donner  la  pente  pour  l'arrivée  de  l'eau  dans  cha<- 
que  puits;  le  raccordement  deviendrait  alors  trop  dispendieux 
€t  trop  difficile  à  effectuer. 

Pour  parer  à  cet  inconvénient,  on  fait  une  rigole  en 
pente  inverse  de  la  galerie,  et  au-dessous  de  cette  galerie;  à 
l'entrée  de  cette  rigole  est  une  digue  en  glaise,  en  argile  ou  en 
bois ,  derrière  laquelle  des  ouvriers  rejettent  l'eau,  qui  s'écoule 
alors  facilement.  Si  la  quantité  d'eau  est  trop  considérable,  ou 
se  sert  d'une  pompe  foulante  qui  a  un  tuyau  vertical  au  pied 
de  sa  taille  et  qui  refoule  l'eau  dans  des  tuyaux  horizontaux 
placés  le  long  de  la  galerie. 

Quand  une  galerie  d'écoulement  est  située  à  une  trop 
grande  profondeur  pour  permettre  de  creuser  des  puits  inter- 
médiaires, ce  qui  arrive  souvent  dans  les  pays  de  montagnes , 
il  est  nécessaire  alors  de  pratiquer  une  deuxième  galerie  en 
pente  inverse  au-dessous  de  la  galerie  principale  :  c'est  ce  qu'on 
appelle  une  contre-galerie.  On  fait  ensuite  écouler  les  eaux 
dans  cette  contre-galerie  au  moyen  d'une  galerie  de  commu- 
nication. Les  contre-galeries  servent  encore  à  l'aérage  de  la 
galerie  principale.  C'est  ainsi  que  la  fameuse  galerie  de  Schem* 
nitz  a  été  pratiquée  pendant  l'espace  de  3,ooo  mètres,  au 
moyen  d'une  contre-galerie. 


490  QDiTRlSMV  rARTI^.   CVAP.   V. 

Une  chose  importante  àaw  l'exécutioa  d'one  galerie,  c'est 
i)e  bien  prendre  garde  qu  elle  ne  débouche  dans  une  vallée  où 
nne  rivière  est  sujette  à  des  crues  trop  considérables;  autre- 
ment la  mine  serait  bientôt  inondée.  On  peut  encore  se  gard^ 
de  ces  crues  extraordinaires  par  une  vanne  que  l'on  place  de- 
:vant  l'orifice  intérieur  de  la*mine,  et  que  l'on  tient  fermée  pen- 
dant la  crue.  Si  cette  galerie  doit  servir  de  canal  de  navigation, 
on  pratique  une  ouverture  convenable  pour  la  manœuvre  des 
bateaux. 

Un  autre  soin  non  moins  important,  est  de  faire  attendoi 
^e  les  eaux  ne  s'infiltrent  pas  dans  le  fond  du  canal  etneie 
perdent  dans  les  parties  inférieîires.  Pour  prévenir  cette  infil- 
Uation,  il  faut  glaiser  le  sol,  et  placer  dessus  des  canaux  a 
bois.  Dans  les  mines  de  houille,  on  laisse  au  fond  du  caul 
une  masse  de  8  ou  lo  mètres  de  cette  substance,  k  travers It- 
quelle  l'eau  ne  peut  se  frayer  de  passage. 

Après  avoir  développé  les  moyens  de  construire  une  galerie 
d'écoulement ,  il  nous  reste  à  parler  des  procédés  employa 
pour  faire  communiquer  les  galeries  avec  les  travaux.  l' l* 
plus  communément  en  usage  est  celui  qui  consiste  à  pratiquer 
une  communication  entre  la  galerie  et  le  filon.  Cette  gaicrie 
d'allongement  doit  être  constamment  visitée  et  réparée  pour 
que  le  passage  des  eaux  ne  soit  point  obstrué.  2?  Souvent  od 
se  borne  à  établir  la  communication  par  un  trou  de  sentie; 
mais  ce  moyeu  ne  doit  être  que  provisoire,  puisque  rouvertnre 
ainsi  pratiquée  s'obstrue  aisément.  3^  Un  troisième  moyen  de 
verser  les  eaux  dans  les  galeries  d  écoulement, -consiste  à  eta* 
blir  la  communication  par  des  travaux  inférieurs  au  niveai 
de  la  galerie  dans  laquelle  les  eaux  s'amassent.  Il  arrive  son- 
vent  que  l'on  trouve  des  cavités  pleines  d'eau  dans  le  sein 
de  la  terre.  On  pousse  la  galerie  assez  près  de  ces  cavités  ou 
d'anciens  travaux ,  s'il  s'en  trouve  ,  00  fait  avec  la  sonde  on 
trou  d'avancement  ;  puis  on  creuse  la  galerie  de  a  ou  3  mètres, 
en  continuant  toujours  le  trou  d'avancement  :  lorsque  Tesa 
commence  à  venir,  les  ouvriers  se  retirent  et  la  laissent  s'é- 
couler. Si  Ton  connaît  la  distance  de  l'amaa  d'eau,  après  s'en 
être  approché  convenablement,  on  perce  un  trou  de  mine  q« 
Ijon  fait  sauter  au  moyen  d'un  longue  mèche.  Souvent,  ponr 
éviter  d'être  surpris,  on  place  une  porte  de  sûreté  que  les  eraz 
ferment  en  arrivant.  Ce  moyen  de  miner  des  masses  de  ter- 
rains à  l'aide  de  la  poudre,  a  l'avantage  d'accélérer  les  trtfiiix 
4i  la  galerie* 


iwpimtmn  ds  i'iap  pu  mvbs.  4^1 

Machines  ttépuisemeni. 

Les  modes  d'épuisement  de  Tean  des  mines  sont  extrême- 
ment variés  ;  et  cet  art  a  été  connu  de  tout  temps,  puisque 
la  première  chose  à  faire  dans  une  mine  est  de  la  mettre  à  sec 
et  dé  la  rendre  ainsi  propre  à  l'exploitation. 

Les  machines  employées  à  cet  usage  sont  : 

Le  seau  à  main  ou  baquet , 

La  pelle  de  bateau  ou  hollandaise  , 

La  pelle  à  queue  ou  l'auge  à  soupape, 

Le  seau  à  poulie,  à  bascule  ou  à  tour , 

Les  noria ts. 

Les  chapelets  inclinés  ou  verticaux, 

La  machine  de  Vérat, 

La  roue  à  godets,  à  aubes  ou  à  tympan, 

La  vis  d'Archimède. 

Des  Pompes, 

Les  machines  que  nous  venons  de  nommer  élèvent  l'eau,  les 
unes  en  grand  volume,  mais  à  une  petite  hauteur;  les  autres 
d'une  petite  profondeur»  d'autres  enfin  d'une  profondeur  plus 
considérable ,  mais  en  volume  moindre,  et  Routes  en  général 
d'une  profondeur  très-limitée.  Il  nous  reste  à  parler  des  pom- 
pes qui  servent  à  élever  l'eau  des  profondeurs  pour  les- 
quelles toutes  les  machines  qui  précèdent  sont  insuffisantes. 

La  pompe  la  plus  simple  consiste  en  un  corps  de  pompe 
ouvert  à  sa  partie  supérieure  avec  un  dégorgeoir  pour  douner 
écoulement  à  Teau.  Au  fond  du  corps  de  pompe  est  un  tuyau, 
d'un  diamètre  moindre,  qu'on  appelle  aspirateur,  qui  plonge 
dans  l'eau,  et  muni  d'une  soupape  à  sa  partie  supérieure.  Le 
piston  qui ,  mu  par  une  tige  verticale ,  court  dans  le  corps  de 
pompe,  a  lui-même,  à  sa  partie  supérieure,  deux  soupapes  qui, 
comme  la  précédente ,  s'ouvrent  de  bas  en  haut.  Si  le  piston 
est  en  haut  de  sa  course,  et  qu'au  moyen  de  la  tige  on  le  fasse 
redescendre,  l'air  contenu  entre  ce  piston  et  la  soupape  dor* 
mante  étant  comprimé ,  tendra  h  s'échapper  et  soulèvera  les 
clapets;  si,  maintenant,  on  élève  le  piston,  l'air  comprimé 
ayant  plus  d'espace,  perdra  de  sa  force  élastique,  et  les  clapets 
du  piston  se  fermeront  tant  par  leur  propre  poids,  que  par 
celui  de  l'atmosphère.  Alors  la  soupape  dormante  s'ouvrira  à 
6on  tour  pour  donner  passage  à  l'air  contenu  entre  elle  et  la 
oiveau  de  l'eau.  Une  partie  de  cet  air  occupera  ainsi  l'espace 
eomprif  «ntrt  la  iou|Mip«  doroiAnte  %%  U  pUtoPi  #ipi€9  quitt 


3' 


491  QUAIHIÈMB   PARTIE.   CHAP.   ▼. 

trouvait  presque  vide  d'après  la  première  opération.  De  cette 
manière,  l'air  restant  entre  la  soapape  dormante  et  le  niyeaa 
de  l'eau  ne  faisant  plus  équilibre  à  la  pression  atmosphérique 

fui  pèse  sur  la  surface,  l'eau  montera  d'une  certaine  quantité 
ans  le  tuyau  aspirateur.  En  redescendant  le  piston,  on  chas- 
sera le  nouvel  air  contenu  entre  lui  et  la  soupape;  puis  en  le 
relevant  une  seconde  fois ,  on  fera  encore  passer  une  certaine 
quantité  d'air  compris  entre  la  soupape  dormante  et  le  niveaa 
de  l'eau  qui  s'élèvera  encore  dans  le  tuyau  aspirateur,  jusqu'à 
ce  qu'entin  on  ait  tellement  raréfié  l'air,  que  l'eau  monte  dans 
le  corps  de  pompe.  Le  même  jeu  continuant ,  tout  l'air  s'é- 
chappe bientôt  par  les  clapets  du  piston,  et  donne  eu  peu  de 
temps  passage  à  l'eau  qui  s'écoule  par  le  tuyau  latéral  adapté 
à  la  partie  supérieure  du  corps  de  pompe ,  et  le  même  méca- 
nisme continue  sans  interruption.  On  peut  facilement  calcokr 
la  hauteur  à  laquelle  l'eau  s'élèvera  à  chaque  coup  de  piston. 
Soit  V  le  volume  d'air  qui  remplit  le  tuyau  d'aspiration, 
VMe  volume  d'air  dilaté  quand  le  piston  est  arrivé -au  haot 
de  sa  course,  H  la  hauteur  du  niveau  extérieur  de  l'eau,  etx 
celle  à  laquelle  elle  s'élève  à  chaque  coup  de  piston,  on 
aura,  d'après  la  loi  de  Mariotte,  V:V*::H-j-Jc:H; 

(V-V')H. 
d'où  Ton  tire  x  =  valeur  de  x  en  fonction  des  volu- 

mes et  de  la  hauteur.  On  calculera  de  même  les  haatears 
suivantes ,  auxquelles  l'eau  s'élève  à  chaque  coup  de  piston. 
Dans  cette  manière  de  disposer  la  soupape  à  la  limite  infé- 
rieure du  corps  de  pompe,  et  à  la  supérieure  du  tuyau  aspi- 
rateur, l'eau,  après  un  certain  nombre  de  coups  de  piston, 
montera  dans  le  tuyau  principal',  et  ensuite  au-dessus  delà 
soupape  du  piston ,  comme  on  vient  de  le  voir. 

Mais  il  est  des  cas  où  ce  fait  n'a  pas  toujours  lieu,  c'est  lorsque 
l'on  place  la  soupape  dormante  à  la  limite  inférieure  du  tuyau 
aspirateur ,  c'est-à-dire  au  niveau  de  l'eau.  En  effet  il  ponira 
arriver  que  l'eau  cesse  de  monter,  si,  lorsque  le  pistou  des- 
cend ,  l'air  condensé  entre  lui  et  la  soupape  ne  l'est  pasassex 
pour  soulever  les  clapets  du  piston  et  s'échapper.  Une  troi- 
sième disposition  non  moins  vicieuse  est  celle  où  le  piston,  dans 
sa  course,  n'arrive  pas  jusqu'à  la  soupape  dormante,  et  que 
cette  soupape  est  elle-même  placée  à  une  certaine  distance  de 
la  surface  de  l'eau.  Dans  ce  cas,  l'air  ne  pourra  pas  être  asse» 
condensé  pour  sôuleverle  clapet  du  pistoo,  ou  pas  assez  raréfié 


ÉPtriSIMI»T  DB  l'eau  DBS  MIMES.  4^3 

poar  lever  la  sonpape  dormante.  Dans  ce  cas  il  y  aura  arrêt  :  ou 
i'eaa  restera  aa-dessous,  ou  elle  restera  au-dessas  du  piston. 
Jasqa  ici,  dans  ces  différentes  pompes,  nous  avons  consid(ftré 
le  piston  au-dessus  de  la  soupape  dormante.  On  construit  en- 
core d'autres  pompes  dans  lesquelles  le  contraire  a  lieu.  La 
soupape  est  à  la  partie  supérieure  du  corps  de  pompe,  et  le 
piston  fournit  sa  course  dans  la  partie  inférieure.  Mais  cette 
pompe  présente  le  même  inconvénient  <jue  les  deux  précéden- 
tes  ;  il  pourra  encore  y  avoir  arrêt. 

B$P£CES     DE      POMPES. 

Première  classe. 

On  a  donné  différentes  formes  aux  pompes,  et  on  les  a 
partagées  en  deux  grandes  classes:  la  première  renferme 
tottt^  celles  qui  ont  an  mouyement  reotiligne  alternatif;  la 
deuxième,  celles  qui  ont  un  mouvement  de  rotation  continu. 
Noos  subdiviserons  la  première .  classe  en  denx  autres  :  celles 
qni  produisent  un  jet  intermittent,  et  celles  qui  produisent  un 
jet  continu. 

Pompes  aspirantes. 

1**  Les  pompes  intermittentes  peuvent  être  aspirantes,  ou 
aspirantes  et  foulantes,  ou  même  uniquement  foulantes.  La 
pompe  aspirante  la  plus  simple,  se  compose  d'un  corps  de 
pompe  muni  d*un  dégorgeoir  à  sa  partie  supérieure ,  et  d'un 
tuyau  d'aspiration,  dont  le  diamètre  est  moindre,  ordinaire- 
ment, que  celui  du  corps  de  pompe.  Un  piston  percé,  muni 
de  denx  clapets ,  se  meut  dans  le  corps  de  pompe  à  Textrémité 
inférieure  duquel  est  placée  une  soupape  dormante:  quelquefois 
une  autre  soupape  est  fixée  au  bas  du  tuyau  d'aspiration. 

3*>  Une  autre  disposition  consiste  à  employer  un  piston 
plein;  dans  ce  cas,  Teau,  au  lieu  d'être  dégorgée  à  la  partie 
supérieure  du  corps  de  pompe,  s'écoule  par  un  tuyau  latéral 
placé  à  la  partie  inférieure.  En  cet  endroit  est  placée  la  sou- 
pape dormante,  puis,  dans  le  dégorgeoir,  une  seconde  sou- 
pape s'ouvrant  en  dedans  de  ce  dégorgeoir. 

3®  Enfin  une  troisième  pompe  aspirante  a  ses  clapets  dor- 
mants placés  au-dessus  du  pistou.  Ce  piston  est  percé,  et  sa 
base  supérieure  est  fermée.  La  tige  qui  le  porte  passe  dans 
une  boîte  k  cuir.  L'eau  en  montant  s'échappe  par  les  cltpets 
supérieurs,  et  s'écoule  par  un  dégorgeoir  placé  à  la  partie 
extérienre  du  corps  de  pompe. 


494  QUATRIÈME  PARTIE.   CHAP.  V. 

Pompes  aspirantes  et  foulantes. 

Les  pompes  aspirautes  et  foulantes,  ou  seulement  foulan- 
tes ,  peuvent  aussi  avoir  différentes  dispositions  :  elles  sont 
à  pistons  percés  i  ou  à  pistons  pleins. 

1^  Parmi  celles  à  pistons  percés,  on  distingue  la  pompe 
élévatoire ,  qui  est  composée  d'un  tuyau  d'aspiration  d'une 
très-petite  hauteur,  et  muni,  à  sa  partie  supérieure,  d'une 
soupape  dormante,  et  d'un  corps  de  pompe  dans  lequel  se  meut 
un  piston  à  clapets.  Le  haut  du  corps  de  pompe  est  muni  d'oa 
tuyau  vertical ,  dans  lequel  agit  la  tige  du  piston ,  laquelle 
passe  à  frottement  dans  le  diaphragme  qui  sépare  ce  tuyantia 
corps  de  pompe.  L'eau  élevée  au-dessus  du  piston  se  verse 
dans  un  tuyau  adapté  à  la  partie  supérieure  de  la  pompe. 

2^  La  seconde  espèce  de  pompes  à  piston  percé,  a  oa 
tuyau  aspirateur  muni  d'une  soupape  dormante  à  sa  partie 
supérieure,  et  un  corps  de  pampe  fermé  par  une  botte  à  caii 
par  où  passe  la  tige  d'un  piston  à  clapets.  A  rextrémité 
supérieure  de  ce  corps  de  pompe,  est  un  tuyau  presque  ver- 
tical muni  d'une  soupape  qui  s'ouvre  de  bas  en  haut.  L'eaa 
arrive  dans  ce  tuyau  après  avoir  été  élevée  par  le  piston,  et 
c'est  par  là  qu  elle  se  déverse.  Cette  disposition  ne  diffère  de 
la  précédente  qu'en  ce  que  la  tige  ne  se  meut  pas  dans  le 
tuyau  vertical. 

3^  La  troisième  disposition  présente  une  pompe  simplement 
foulante.  Elle  se  compose  d'un  corps  de  pompe  plongeant 
dans  l'eau,  et  portant  un  tuyau  vertical  à  sa  partie  sapé- 
Heure.  Ce  tuyau  est,  en  cet  endroit,  muni  d'une  soupape  dor- 
mante. Un  piston  percé  de  deux  clapets  se  meut  dans  Je 
corps  de  pompe  ;  il  tient  à  une  tige  renversée  qui  plonge  dans 
le  réservoir  d'eau ,  et  qui  est  traversée  par  une  pièce  de  bois 
horizontale,  à  laquelle  on  imprime  le  mouvement  par  des 
tiges  verticales  fixées  à  ses  extrémités.  La  soupape  du  pistoa 
s'ouvrant  de  bas  en  haut,  lorsque  celui-ci  entre  dans  l'eau, 
elle  s'élève  au-dessus  et  passe  par  le  tuyau  vertical. 
Pompes  foulantes» 
\^  Les  pompes  à  pistons  pleins  présentent  deux  formes 
remarquables.  La  première  a  un  tuyau  d'aspiration  très- 
court  au-dessous  du  corps  de  pompe ,  et  qui  est  muni  d'aoe 
soupape  dormante.  Le  corps  de  pompe  qui  le  surmonte  est 
très-long,  et  percé  latéralement  par  deux  ouvertures,  l'nae 
au-dessus,  et  l'autre  au-dessous  de  la  course  du  piston  qni 


ÉCLAIKAOE  DANS  LES   MiNfiS.  49^ 

est  plein.  Ces  deux  ouvertures  communiquent  entre  elles  an 
moyen  d'un  tuyau  latéral  recourbé,  dont  la  partie  la  plus 
basse  est  munie  d'un  clapet  «'ouvrant  de  dedans  en  dehors. 
Le  piston  étant  au  bas  de  sa  course,  si  on  l'élève,  l'eau  monte 
au-dessus  de  la  soupape  dormante ,  et  passe  par  l'orifice  infé-^ 
rieur  du  tuyau  latéral  ;  le  piston  redescendant,  l'eau  est  lancée 
dans  ce  tuyau,  soulève  la  soupape,  et  arrive  par  l'orifice  supé» 
rieur  sur  le  piston,  qui  l'iélève  en  montant  et  la  verse  à  la 
partie  supérieure  du  corps  de  pompe. 

aO  La  seconde  disposition  est  composée  d'un  corps  de 
pompe  court  et  fermé  à  la  partie  inférieure  par  une  boite  à 
:uir,  dans  laquelle  se  meut  la  tige  du  piston;  à  la  partie 
vupérieure  sont  deux  orifices  munis  chacun  d'un  clapet  qoî 
s'ouvre  en  sens  contraire.  Le  clapet  qui  s'ouvre  en  dedans 
:ient  au  tuyau  d'aspiration,  qui  plonge  dans  un  réservoir 
l'eau  ;  et  le  clapet  qui  s'ouvre  en  dehors  tient  au  tuyan 
montant  qui  donne  écoulement  à  l'eau.  Le  piston,  en  desceu' 
liant,  aspire  l'eau,  et  en  s'élèvant  la  refoule  dans  le  tuyan 
montant ,  où  elle  est  retenue  par  la  soupape  d'arrêt.  Dans  ce 
£[enre  de  pompes,  des  pertes  d'eau  ont  lieu  presque  toujours» 
à  la  partie  inférieure  du  piston. 

Telles  sont  les  formes  principales  dét  pompes  aspirantes-- 
et  foulantes  donnant  de  l'eau  par  intermittence!  Toutes  ces; 
pompes  deviendraient  uniquement  foulantes ,  si  l'on  abaissait^ 
leurs  corps  de  pompe  au-dessous  de  la  surface  de  l'eau,  et  sti 
le  piston  même,  en  arrivant  à  l'extrémité  de  sa  course,  pion» 
|eait  dans  l'eau.  Les  plus  usitées  sont  les  pompes  aspirautesi. 
On  les  emploie  ordinairement  dans  les  mines,  où  elles  son4z 
nues  par  des  roues  hydrauliques.  Les  pompes  dites  éèéva^ 
toires  sont  employées  dans  les  mines  profondes,  et  »ises  eik 
tiouvement  par  des  machines  à  vapeur. 

CHAPITRE  VI. 

ECLAIRAGE   ET    AERAGE    DES   MII^ES. 
SECTION  PREMIÈRE. 

ÉCLAIRAGE   DANS  LES   MINES. 

L'éclairage,  dans  les  mines,  se  fait  de  plusieurs  manières  :' 
il  y  a  à  distinguer  : 
^^.heca$  où  les  minemrs  ont  à  travailler  dans  un  milieiv 


496  QUATRIBMK  PARTIS.   CHAP.  Vt. 

exempt  d'hydrogène  carboné  ;  3°  le  cas  où  les  galeries  sont 
infectées  de  ce  gaz  délétère  qa  en  terme  de  mineurs  on  nomme 
grisoriy  ou  hydrogène  protocarboné  des  chimistes. 

Pour  le  premier  cas ,  les  conditions  d'éclairage  sont  tris- 
simples.  On  se  sert  alors  le  plus  généralement  de  suif  ou 
d'huile.  —  Le  suif  est  employé  en  petites  chandelles,  et  les  mi- 
neurs de  la  Saxe,  où  ce  mode  d'éclairage  est  en  usage,  consom- 
ment,  par  poste  de  huit  heures,  6a  grammes  de  suif  environ. 

A  Anzin,  on  se  sert  d'un  flambeau  à  chandelle,  dont  le 
manche  est  en  bois ,  et  le  chandelier  en  laiton  ou  en  fer.  Cba* 
que  mineur  brûle  i35  grammes  de  suif  par  poste  débat 
heures ,  ou  environ  quatre  de  ces  petites  chandelles. 

^u  Ilartz,  on  emploie  une  lampe  à  suif,  en  fer  00  <d 
laiton.  La  mèche  est  maintenue  par  une  pièce  mobile  en  aé- 
tal.  La  consommation,  par  poste  de  huit  heures,  est  a 
moyenne  de  1 53  à  31 5  grammes  de  suif  de  cheval.  An  Hartt, 
dans  le  pays  de  Mark,  et  dans  presque  toutes  les  raines  de 
Frauce  et  d'Angleterre ,  on  se  sert  de  lampes  à  haile.  Leur 
construction  est  très- variée ,  mais  la  forme  la  plus  ordinaire 
est  celle  d'an  ellipsoïde  très-^plati  dans  le  sens  bon'zootal. 
Aux  extrémités  du  petit  axe  est  fixée  une  tij^e  de  fer  cintrée, 
quisertde  poignée, et  Jilaqnelle  tient  un  crochet  qui  ntaiotient 
la  lampe  dans  le  boisage  ou  dans  le  rocher.  La  mècbe  est 
cylindrique  et  trempe  directement  dans  l'huile.  Une  petite 
chaîne  fixée  à  l'appareil ,  et  au  bout  de  laquelle  est  suspen- 
due une  aiguille,  sert  à  gouverner  la  mèche.  La  consommatioa 
d'huile,  dans  ces  sortes  de  lampes,  est  d'environ  i45  graouues 
par  poste  de  huit  heures. 

Dans  le  deuxième  cas,  où  la  présence  de  l'hydrogène  car- 
boné est  à  craindre,  on  ne  peut  pas  employer  ces  sortes  de 
lampes.  Dans  quelques  mines  de  l'Angleterre  et  de  U 
Belgique,  on  s'est  servi  d'un  appareil  appelé  roue  à  silex ^mxi% 
les  étincelles  produites  par  le  choc  de  la  roue  contre  la  pieire 
peuvent  enflammer  le  gaz. 

A  l'aide  du  phosphore  de  Canton  y  qu'on  pouvait  se  préparer 
à  bon  compte ,  on  a  essayé  aussi  d'éclairer  le  travail  du  mi' 
neur  ;  mais  ces  moyens,  le  premier  trop  dangereux  à  mettre 
en  pratique,  le  second  donnant  une  lumière  trop  faible,  oit 
dû  être  abandonnés  aussitôt  que  l'emploi  de  la  lampe  de  Ds^ 
a  été  connu. 

Dans  certaines  mines  du  bassin  de  la  Loire,  il  y  a  àpeiae 
vingt  ans,  on  se  débarrassait  du  gai  hydvogène  carboo«i  ^ 


écLAlRAGB  bAnS  tBS  MlIfU.  $97 

y  mettant  le  feu;  c'était  un  ouvrier  qui  était  chaiigé  de  cette 
périlleuse  manœuvre  :  il  s'avançait  sur  le  ventre  en  ayant 
soin  de  se  faire  précéder  d'une  longue  perche  au  Bout  de 
laquelle  était  une  torche  enflammée  ;  lui-même  était  couvert 
d'un  vêtement  en  cuir  mouillé.  Cependant,  le  danger  était 
tel  qu'un  grand  nombre  de  ces  malheureux  périssaient.  Cette 
méthode»  aussi  barbare  qu'insuffisante ,  compromettait  la  soli- 
dité de  la  mine  ;  car ,  après  l'explosion ,  les  galeries  s'ébou- 
laient et  le  feu  se  communiquait  souvent  au  boisage.  En  ou- 
tre, le  dégagement  d'acide  carbonique  qui  se  produisait, 
remplissait  l'intérieur  de  la  mine  et  menaçait  les  ouvriers 
d'asphyxie. 

On  avait  aussi  imaginé  de  placer,  dans  les  endroits  où  se 
dégageait  du  grisou,  des  lampes  dites  éternelles.  On  conçoit 
bien  qu'on  pouvait  ainsi  brûler  le  gaz  à  mesure  qu'il  se  déga- 
geait, mais  comme  on  ne  pouvait  empêcher  le  dégagement 
d'acide  carbonique,  on  évitait  un  danger  pour  retomber  dans 
un  autre.  On  a  donc  renoncé  à  ce  procédé  imparfait  dans  la 
plupart  des  houillères. 

Cependant,  le  travail  des  mines  était  à  chaque  instant 
compromis  par  cet  adversaire  redoutable,  et  tous  les  moyens 
qu'on  imaginait  pour  s'en  rendre  maître,  ne  tendaient  qu'à 
des  résultats  bien  peu  satisfaisants.  Tel  était  l'état  des 
choses,  lorsque  Davy ,  à  la  suite  de  nombreuses  expériences, 
proposa  une  lampe  de  sûreté  qui  porte  aujourd'hui  le  nom  de 
son  illustre  inventeur. 

Davy  avait  reconnu  que  l'inflammation  du  gaz  hydrogène 
carboné  n'avait  lieu  que  sous  l'influence  d'une  haute  tempé- 
rature; il  pensa  donc  que  cette  inflammation  n'aurait  pas  lieu , 
lorsque  le  contact  d'un  corps  bon  conducteur  pourrait  dé- 
terminer le  refroidissement  prompt  du  mélange. 

Il  reconnut,  en  effet,  que  la  flamme  du  gaz  des  houillères 
ne  pouvait  traverser  un  tube  métallique  de  67  millimètres 
de  long  et  de  4  millimètres  de  diamètre.  Il  essaya  de  rac- 
courcir les  tubes  en  ayant  soin  de  diminuer  en  même  temps 
leur  diamètre,  et  il  fut  conduit  ainsi  à  s'assurer  que  des 
plaques  minces  de  métal  percées  de  très-petits  trous ,  ou  une 
gaze  métallique  à  mailles  très-serrées,  ne  laissaient  point  passer 
la  flamme.  Dès  lors,  le  problème  qu'il  s'était  posé  dans  le 
principe  fut  résolu. 

Ce  problème ,  assez  complexe,  devait  satisfaire  aux  condi- 
tions suivantes  : 

Incfénieur  Civil,  tome  a.  44 


498  QtJATRlÈMB   PARTIE.   CHAP.  VI. 

|0  Ne  pas  intercepter  la  lamière  de  la  lampe. 

3<>  Etre  perméable  aux  gaz,  a6n  que  l'air  paisse  péDétrei* 
dans  l'appareil,  pour  activer  la  combu&tion. 

30  Etre  imperméable  à  la  flamme,  afin  que,  dans  le  cas  où 
l'air  qui  remplit  la  lampe  viendrait  à  s'enflammer,  i'inâam- 
mation  ne  pût  pas  se  propager  dans  la  mine. 

Aussitôt  après  leur  invention ,  les  lampes  de  sûreté  furent 
employées  dans  plusieurs  mines  da  Nord  et  de  l'Angleterre. 
Bientôt  après,  elles  furent  introduites  dans  les  houillères  de 
la  Belgique  ^t  du  nord  de  la  France,  et  ce  n'est  qu'en  18a 5  qw 
l'on  put  parvenir  à  les  introduire  dans  les  mines  dn  dépar- 
tement de  la  Loire^ 

Dans  les  mines  de  ce  département,  le  nombre  des  victinia 
des  explosions  a  été,  pendant  les  sept  années  qui  ont  précédé 
l'adoption  de  la  lampe  de  Davy,  de  loi,  et  seulement  de  60 
pendant  les  sept  années  qui  l'ont  suivie.  —  Ce  qui  fait,  pour  la 
moyenne  de  chaque  année,  dans  cette  dernière  période,  8,57. 

Cependant,  dans  les  mines  du  nord  de  l'Angleterre,  on 
remarqua  que  le  nombre  des  victimes  fut  beaucoup  plus 
grand  pendant  les  premières  années  qui  suivirent  l'emploi  dr 
cette  lampe  de  sûreté.  Cela  parait  tenir  à  ce  qu'on  a  dooRè 
tout  d'abord  aux  travaux  un  développement  beaucoup  plus 
considérable  qu'on  ne  le  faisait  auparavant;  qu'ensuite,  ia 
confiance  trop  grande  qu'on  a  eue  dans  l'appareil  a  fait  né- 
gliger les  moyens  d'aérage  et  les  soins  qu'exigeait  remploi  de 
la  lampe,  et,  qu'en  dernier  lieu,  on  a  repris,  sans  assez  de 
précaution,  des  travaux  infectés  de. gaz  inflammables  abandon- 
nés depuis  longtemps. 

La  lampe  de  Davy,  depuis  Tépoque  de  sa  découverte,  a  subi 
quelques  modifications  qpi  poitent  principalement,  i^  sur  le 
mode  de  fermeture  pour  fixer  la  cheminée;  a^  sur  l'emploi 
d'un  réflecteur  qui  a  pour  objet  d'augmenter  l'intensité  de  la 
lumière. 

Telle  qu'on  s'en  sert  actuellement  dans  les  mines,  elle  se 
compose:  i®  d'un  réservoir  d'huile,  traversé  par  un  petit 
crochet,  à  l'aide  duquel  on  peut  moucher  La  mèche ,  sans  être 
obligé  d'enlever  la  gaze,  qui  est  maintenue  sur  le  rjéservoir  an 
moyen  d'un  anneau  en  cuivre,  vissé  lui-même  sur  la  lampe; 
a*  de  ia  cheminée  en  toile  métallique,  contenant  environ  i44 
ouvertures  rectangulaires  par  centimètre  quarré  de  surface, 
protégée  par  quatre  ou  cinq  montants  en  fer,  qui  viennent  se 
fixer  sur  la  plate-forme  circulaire  du  réservoir:  la  partie  supé- 


ÉCLAIRAGE   DANS   LES   MINES.  49^ 

rieure  de  ce  cône  est  renforcée  d'une  seconde  calotte  en  toile 
tuétallique,  pour  prévenir  Tusure  de  la  première;  3*  d'un 
réflecteur  en  cuivre  on  en  fer  étamé;  4^  d*un  fil  de  platine 
disposé  en  spirale  au-dessus  de  la  mèche.  Il  est  destiné  à  faire 
connaître  l'état  de  l'air  contenu  dans  la  mine,  et  à  rallumer 
la  lampe  si  la  trop  grande  quantité  du  g^az  l'avait  éteinte.  Les 
figures  35^  36,  ^7  et  38  représentent  la  disposition  de  ces 
appareils. 

Dans  beaocoup  de  mines  on  se  dispense  des  réflecteurs  et 
des  fils  de  platine.  Le  maître  mineur,  seul,  ou  les  chefs  de 
poste  sont  munis  de  ces  appareils  complets. 

L»a  lampe  de  Davy  a  le  -grave  inconvénient  de  donner 
peu  de  lumière.  On  a  reconnu,  par  des  expériences  directes, 
que  ces  sortes  de  lampes  perdent  environ  un  cinquième  de 
leur  lumière.  Cette  perte  devient  encore  plus  considérable  suiv 
tout  vers  la  fin  des  postes,  alors  que  les  matières  fuligineuses 
de  la  combustion  de  l'huile,  et  la  poussière  fine  du  charbon, 
se  sont  déposées  entre  les  mailles  de  la  toile  métallique.  En 
Angleterre,  on  avait  remédié  à  cet  inconvénient,  en  adaptant 
extérieurement  au  cylindre;  à  la  hauteur  de  la  mèche,  une 
lentille  destinée  a  empêcher  la  divergence  des  rayons  lumi- 
neux >  mais  on  a  abandonné  ce  moyen  depuis  l'invention  des 
réflecteurs  qui,  outre  la  modicité  du  prix,  éclairent  une  bien 
plu4$  grande  étendue. 

Le  reproche  le  plus  fondé' qu'on  puisse  faire  à  la  lampe  de 
Davy,  est  que,  sous  l'influence  d'un  courant  d'air  rapide,  la 
flamme  passe  au  travers  des  mailles,  et  cela  avec  d'autant 
plus  de  facilité,  que  le  courant  est  plus  rapide  et  la  tempéra- 
ture des  tissus  plus  élevée.  —  Davy  lui-même  avait  constaté 
défait. — Pour  remédier  à  Cet  inconvénient,  on  a  donc  cherché 
dans  les  modifications  qu'on  a  fait  subir  à  cet  appareil ,  soit  de 
soustraire  la  lampe  à  l'action  du  courant  d'air ,  ou  d'empêcher 
que  le  cylindre  lie  s'échauffe. 

-  Lampe  de  Roberts.  Roberts  présenta  à  la  commission  d'en- 
quête de  la  chambre  des  communes ,  une  lampe  qui  tire  sa 
propriété  conservatrice  du  même  principe  que  celle  de  Davy, 
mais  elle  en  diffère  cependant  par  un  assez  grand  nombre  de 
points  pour  ne  pas  être  considérée  uniquement  comme  une 
simple  modification. 

lia  toile  métallique  est  entourée  jusqu'aux  Jeux  tiers  par  un 
crylindreen  cristal,  maintenu  eu  place  par  un  autre  cylindre 
en  cuivre,  qui  entoure  la  partie  supéileare  de  la  toile  métal- 


fkïO  QUATRIÈME   PAATlE.   CMAP.    VI* 

Jj^ue,  et  se  vïjise  dans  nn  ècfôa  en  cuivre,  La  flaraiïi*  de  I 
mèche  5«  trouve  doulileineQt  protégée  par  le  cylindre ea  cris 
tal  i^t  par  l'enveloppe  eu  toile  m^tollLqae.  Lt;  cylindre  e 
verre  lu  garantit  de  ragitation  de  l'air,  et  prévient  ainsi  ! 
trop  grand  échauffe  m  eut  et  l'aUératiou  des  cylindres.  —  Si  < 
cylindre  vient  à  se  briser  par  une  cause  quelconque ,  il  res 
encore  la  toile  mëtallic|ue,  et  l'appareil  offre  encore  le  mcii 
degré  de  sûreté  cjne  la  lampe  de  Davy.  On  a  opposé  dcï 
objeetîonï  aux  lampes  de  Robert»  ;  l°  la  fragilité  du  verr 
Mais  elle  ]>araît  peu  fondée  ^  car  le  cylindre  eu  cristal  épa 
est  bjea  protégé  contre  toutes  les  chances  de  rupture  qi 
pourraient  survenir  du  dehors.  Cependant  ces  lampes  de 
iraient  rester  en  repoa  d^ns  la  mine,  et  ne  servir  uniqnemeo 
qu'à  l'éclairage  des  piqueuta.  Il  faudrait  éviter,  au  tant  qw 

Îiossible^  de  la  proineuer  dans  les  travaui,  k  ta  suite  des  n» 
eiirs  de  cbarbon. 

La  seconde  objection^  qui  me  parait  plus  fondée  ^  est  quel 
lumicre  est  encore  plus  faibb  que  dans  les  lampes  de  Davy.- 
C'^st  là  un  fait  itnportant,  maî^  qui,  cependant,  ne  doit  pa 
faire  rejeter  l'emploi  de  cette  lampe  ^  qui  oft're  la  plus  grand 
garantie  contre  les  chances  d'explosion.  NJ;ïlgré  eu  la ,  l'usif 
en  est  peu  répandu  danj  les  mines,  à  cause  sans  doute  de  soi 
prix  qui  est  trois  Fuis  plus  élevé  que  celui  des  lampes  Bavy. 

La  tampe  de  MuesUr  est  à  T>ea  près  semblable  à  celle  qui 
nous  venons  de  décrire ,  mais  elle  en  diffère  sur  qtielqoe 
points.  La  Hamme  est  renfermée  dans  on  cylindre  en  Terr 
très- épais,  lequel  est  surmonté  d'une  enveloppe  en  toile mé 
tallique.  Les  f^^z  qui  ont  servi  k  la  combustion  s'échappen 
dans  une  cheminée  en  tâle  placée  au-dessus  de  la  mèche,  h 
liauteur  de  cette  Lampe  est  de  3j  centimètres,  ce  qui  lu 
donrte  un  poîd^  bien  plus  considérable  que  les  lampes  de  Davy 
et  c'est  nu  reproche  fondé  qu'on  peut  adresser  à  ce  mode  d'î 
claira^e  de  sûreté.  L'enveloppe  eti  verre  est  recuite  de  ma- 
nière à  ne  pouvoir  se  briser  par  la  projection  de  l'eau.  Elh 
doit  être  a  usai  protégée  contre  les  chocs  ^  car,  sans  ces  pré' 
cautions»  toute  sûreté  serait  illusoire.  Cette  lampe  a  le  prin- 
cipal avantage  de  donner  un  pouvoir  éclairant  su pé rieur aoi 
lampes  de  Uavy  et  de  Roberts. 

Lampe  Dumènil.  Cette  liimpe  fut  prégentée  à  l'Académie  deJ 
sciences  en  i  S^S.  Elle  est  établie  sur  un  principo  analogo^ 
am  lampes  Roberts  et  Muesler,  mais  la  construction  en  »< 
fort  différente,  M  réservoir  d'huik  esl  ftxé  UtéraiciDa[it,et 


ÉCLAIRAGE  DANS  LES  MIRES.  5oi 

la  mèche  est  plate  et  alimentée  par  deux  courants  d'air  qui 
pâirtent  de  deux  tubes  iiicliués  fixés  au  fond  de  la  lampe.  Les 
extrémités  de  ces  tubes  sont  recouvertes  d'une  toile  métal- 
lique, qu'il  est  facile  de  changer  en  cas  d'usure.  Un  cylindre 
épais  eu  cristal,  pesant  un  demi-kilogramme,  est  maintenu 
entre  deux  plates-formes  par  des  rainures  remplies  de  laine. 
Une  grille  en  tôle  de  fer  réunit  les  deux  plates>formes  par  trois 
bouioiis.  Ou  peut  y  adapter  un  réflecteur.  Le  cylindre  en 
cristal  est  surmonté  d'un  double  tube  en  fer-blanc;  celui  inté- 
rieur est  mobile ,  et  présente  à  la  flamme  une  ouverture  plus 
large;  il  active  le  courant  d*air,  et  protège  ainsi  le  cristal 
contre  la  chaleur  et  la  ftimjée.  Cette  lampe  peut  avoir  4o  cen- 
timètres de  haut.  Son  prix  d'achat  varie  de  4  à  7  francs.  Cette 
lainpe  fut  soumise  à  de  nombreuses  expériences  par  M.  Gru- 
ner,  professeur  de  chimie-  et  de  métallurgie  à  l'Ecole  des  Mi- 
neurs de  8aint-Etieune.  Voici  le  résumé  de  son  rapport  : 

«  La  lampe  de  M.  Duraéail  parait  être  :  i**  d'un  emploi 
»  moins  dangereux  que  la  lampe  de  Davy,  toutes  les  fois 
m  qu'elle  sera  destinée  à  être  suspendue  ou  à  être  posée  à 
n  terre. 

v  2^  Elle  est  moins  simple  et  plus  volumineuse  que  la  lampe 
If  de  Davy,  mais  elle  éclaire  beaucoup  mieux ,  et  doit  mériter, 
n  60US  ce  rapport  aussi,  la  préférence. 

M  3®  La  fragilité  du  verre  ne  paraît  pas  être  la  cause  d'un 
w  Jauger  bien  réel ,  si  la  lampe  n'est  pas  mise  entre  les  mains 
m  des  traineurs  de  charbon. 

»  4**  Celte  lampe  présentera,  toutefois  encore,  des  chan- 
»  cesd*ex|>tosion,  tant  que  l'on  ne  parviendra  pas  à  fermer 
.  la  partie  supérieure  de  hi  cheminée  par  un  treillis  mé- 
»  talliqtie.  » 

A  l'époque  de  la  découverte  de  cette  lampe,  l'auteur  en 
adressa  quelques-unes  aux  mines  du  Creusot,  on  elles  furent 
essayées;  in;]is  nous  reconnûmes  bientôt  les  mêmes  inconvé- 
nients signalés  plus  baol  par  M.  Gruner  :  son  poids  est  trop 
considérable,  et  sa  forme  trop  embarrassante,  pour  la  confier 
à  (les  mineurs  qui  descendent  dans  les  travaux  au  moyen  d'é- 
chelles verticales  déjà  fatigantes  par  elles-mêmes.  Ces  lampes 
ne  conviennent,  à  notre  avis,  que  pour  l'éclairage  des  tailles, 
Bt  doivent  toujours  être  en  place.  C'est  une  condition  indis> 
pensable  pour  rencontrer  dans  cet  appareil  les  garanties  de 
^nreté. 

Nous  avons  représenté  par  un  plan^  une  coupe  et  une  élé* 


5<n  QUATnifcl»  PARTIB.  CHAP,   VI. 

vation  (fig,  Ig,  4o  et  40>  1^  lampe  de  M.  Duméni],  telle  que 
nous  l'avons  décrite. 

Il  nous  reste  maintenant  à  dire  quelques  mots  sur  les  pro-^ 
priétés  du  gaz  hydrogène  protocarboné,  et  sur  les  endroits  ou 
il  se  rencontre  le  plus  fréquemment. 

Ce  gaz  se  compose  de  deux  volumes  d'hydrogène  et  d'un 
volume  de  vapeur  de  carbone  condensés  eu  un  seul.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  o,555. 

C'est  dans  les  mines  de  houille  grasse  que  ce  gaz  se  ren- 
contre le  plus  souvent.  Il  se  dégage  soit  de  la  surface  même 
de  la  houille,  dans  les  pores  et  cavités  de  laquelle  il  estreo- 
fermé  sous  une  forte  pression,  soit  des  feuillets  du  schiste, 
soit  enfin  des  fentes  du  grè^. 

Ce  gaz  s'échappe  plus  facilement  des  surfaces  de  la  houille 
nouvellement  mises  à  nu,  que  des  surfaces  déjà  anciennes. 
Ainsi,  en  règle  générale,  on  pourrait  établir  qu'il  est  plus 
abondant  dans  les  travaux  en  activité  que  dans  les  vieilles 
exploitations;  néanmoins,  comme  celles-ci  renferment  sou- 
vent des  espaces  vides  dans  lesquels  l'air  ne  circule  point,  le 
gaz  s'y  accumule,  et  forme,  au  bout  d'un  certain  temps,  de 
vastes  réservoirs  d'où  il  s'épanche  abondamment  dans  les  ga- 
leries voisines.  Le  gaz  hydrogène  carboné  se  mêle  avec  l'air 
répandu  dans  la  mine,  à  mesure  qu'il  se  dégage;  toutefois,  ea 
vertu  de  sa  faible  densité ,  il  se  porte  de  préférence  dans  les 
endroits  les  plus  élevés  de  la  mine,  et  dans  ceux  où  le  coa- 
^  rant  d'air  est  peu  actif. 

Mêlé,  dans  de  certaines  proportions,  avec  l'air  atmosphé- 
rique, le  gaz  hydrogène  carboné  détonne  à  l'approche  d'an 
corps  en  combustion.  Les  produits  qui  en  résultent ,  sont  de 
l'eau  et  une  quantité  égale  à  son  volume  d'acide  carbom'qne. 
c'est  cette  dilatation  subite  des  gaz  et  de  la  vapeor  d'eau  qui 
produit  les  courants  les  plus  violents,  et,  par  suite»  des  ra- 
vages épouvantables  dans  les  mines. 

En  mettant  eu  contact  un  mélange  d'air  atmosphérique 
avec  le  gaz  inflammable,  Davy  a  observé  les  résultats  sui- 
vants : 

(F'oir  le  Tableau  à^conire.) 

D'après  ces  observations,  on  voit  que  le  mélange  le  phs 
détonnant  est  celui  composé  de  i  de  gaz,  et  7  à  8  d'air.  Les 
lampes  s'éteignent  tout-à-fait  lorsque  le  mélange  est  conposé 
d'un  tiers  de  gaz  hydrogène  carboné  et  de  deux  tiers  d'air  at- 


A^RAGE   DES  MINES. 


5o3 


GAZ 

delà 

AIB. 

boaille. 

i 

2 

i 

5 

1 

4 

1 

6 

1 

7 

i 

8 

i 

9  à  14 

1 

15 

i 

16  à  30 

OBSERVATIONS. 


Le  mélange  brûle  gang  détonnatîoo. 
Id,  id. 

Jd,  id. 

Inflammation. —  Bélonnation  légère. 
Id»  Bétonnation  plus  forte. 

W.  id. 

Idp  Détonnation    décrois- 

sante. 
Ne  8*enflamme  plus.  —  La  flamme  de 

la  bougie  s'éteint. 
Ne  s'enflamme  plus.  —  L'élargissement 
delà  bougie  diminue  graduellement. 


niosphérique.  Dans  ce  cas^  on  ne  peut  le  respirer  sans  de 
{graves  inconvénients. 

Avec  les  appareils  perfectionnés ,  un  accident  est  encore 
chose  possible  :  la  plus  légère  imprévoyance  suffit  pour  pro- 
duire les  résultats  les  plus  désastreux  :  la  chute  d'un  corps 
quelconque  sur  une  lampe,  la  rupture  de  la  toile  métallique, 
un  courant  d*air  provoqué  par  un  éboulement,  mille  autres 
causes ,  enfin,  impossibles  à  prévoir,  peuvent  rendre  inutiles, 
en  un  instant,  toutes  les  précautions  qu'on  avait  soigneuse- 
ment prises. 

Une  ventilation  bien  ordonnée  dans  l'intérieur  d'une  mine 
est ,  sans  contredit ,  le  moyen  le  plus  sûr  de  diminuer  les 
chances  d'accidents,  en  simplifiant  le  rôle  que  les  appareils 
d'éclairage  de  sûreté  sont  appelés  à  remplir.  Nous  allons  donc 
nous  occuper  de  cette  importante  question. 

SECTION  II. 

'AÉRAGE  DÉS  MllfES. 

L'air  des  mines  et  de  toutes  les  excavations  souterraines  est 
altéré  : 

i»  Par  la  soustraction  d'une  partie  de  son  oiigène; 

a®  Par  les  gaz  étrangers  qui  se  produisent  dans  les  travaux 
et  qui  se  réndùYdlent  constamment. 


5o4  QOâTftjÈME   I-ABTIE.   C»A|>.    VK 

L'oiiQènç  Ht  enlevé  à  Tair  atiaospliériijue  pat  Ici  came» 
snïvaules  :  b  rf-spiration  des  ouvcitics,  la  combustiaii  dei 
)an}pe:^  par  la  décomposlcioa  cbLmicjue  des  matières  qo'on  etti- 
pjuie  dans  Les  mines  ou  qui  /y  rencantreEit}  et  par  ta  déli^- 
^ratiou  de  la  poudj'e  qu'on  emploie  à  1  abattage  des  roches. 

ïjeis  gaz  qu'oa  rtiucoutre  le  plus  sauvent  àaas  les  mitiif»  &aot: 

1°  DdiiSh  les  mines  de  nieteure  et  d'ar^emc  r  des  vapeurs 
mercuriellea  et  ars^enîcales; 

a"*  Lad  de  carbtiuÎÉ^ue  j 

3**  L'azûte  en  etcès  \ 

4°  L'Ky-drogËae  protocarboné  pur,  ou  méiangè  d  oxigéfl^j 

5*  L'h}drO(jèi>e  $ulh&ré; 

6°  L'oiide  dp  carbone  ] 

7"  L*acide  sulIPureui; 

Û'  Des  miasmes  qui  âont  des  gaz  îndêfîiîisftables  h  PatialysË, 
<t  qui  répiiudent  daus  ies  eica  va  Lions  une  odeur  infecte,  eo 
flKerr^ntsur  le$  lio^mCA  qui  les  respueot  une  action  Forte- 
meiït  deletèi'e> 

Air  uUmuf^ihûrhfae,  il  est  COmpO&é  de  3i  parties,  en  volume 
il^oiigèiie  et  de  79  d azote  ;  ou,  en  poids,  ï3,jo  d'oiigénr 
et  7^,^  d'azote:.  |J  cou  tient  toujours,  eu  outre,  de  ï^niàt 
carbonique  »  mais  en  très -petite  quantité ,  environ  un  mil- 
lièitie^  et  un  peu  de  vapeur!>  d'eciu.  La  pesanteur  ïpédbijuf 
de  l'ail'  sec  ou  privé  de  vapeurs  d'eau  étant  priàc  pour  uniic , 
la  pesanteur  de  l'o^ijèue  s^ra  représeutée  par.     .     ,      r,  loiti 

Celle  de  l'azote  par *     ,     .      o,  ^76 

Celle  delà  vapeur  d'eau  par,   . 0,634 

L'air  e\^>irê  pur  les  poumons  ne  contient  plus  que  1 8  d'oii- 
gène,  '6  d'acide  carbonique  et  79  d'azote. Le  volume  d'air  io- 
S]^trè  par  un  Lomme  est  d'environ  19  mètres  cubes  par  lingi- 
quatre  lieores^  on  79?  litres  par  benre. 

Aciiïc€tiiitomifu^,  Il  est  composé  d'un  a tÛf ne  de  carbone  et 
de  deux  atomes  doiigène,  ou,  en  poids ^  de  ^7,^6  de  car- 
bone et  7^,64  d'oTtigène,  Sa  densité  est  de  ï,5î45,  l'an 
élant  I.  C'est  en  vertu  de  celte  pesanteur  que  ce  gat,  qaaoJ 
Tair  est  tr-in quille,  occupe  toujours  les  régions  les  pUid^  bisî^ 
des  eicavatjous.  H  éteint  les  coipi  en  combustion.  On  eaîinir 
qu'il  faut  ii^o  d'acide  carlKinique  dans  l'air  punr  provo^^er 
l'aspKyxie.  i>a  formation  daus  les  mines  est  priocipuleitieni 
due  à  Ja  respiration  des  homme*,  à  la  combustion  des  cbao^ 
délies  ou  de  i'huile,  à  ia  houiîle  eo  contact  avec  lair  atnio- 
s|jbérijiue,  et  à  U  décomposition  deâ  msitières  vitm«ks  ^ 

pétales. 


AÉRAOE  DES  MINES.  5o5 

On  ne  doit  pénétrer  qu'avec  les  pins  grandes  précautions 
dans  les  endroits  où  l'on  soupçonne  la  présence  de  ce  gaz.  On 
doit  préalablement  jeter  un  corps  enflammé  pour  voir  s'il 
brûle,  ou  faire  descendre  une  lampe  allumée. 

Au>te.  Sa  pesanteur  spéciâque  est  représentée  par  0,976. 
Ce  gaz  est  aussi  impropre  à  la  respiration ,  mais  son  action 
sur  l'économie  animale  n'est  pas  aussi  nuisible  que  celle  de 
l'acide  carbonique.  L'air  atmosphérique,  appauvri  d'ozigène 
jusqu'à  un  certain  point,  et,  par  conséquent,  plus  chargé 
d'azote ,  peut  encore  être  respiré  sans  aucun  danger,  et  entre* 
tient  la  combustion. 

Hydrogène  sulfuré.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  1,191a. 
Ce  gaz  exerce  sur  l'économie  animale  une  influence  délétère 
très-grave.  Il  se  forme  toutes  les  fois  que  le  soufre  est  en  con« 
tact  avec  l'hydrogène  naissant  ;  aussi  sa  présence  est-elle  fré- 
quente dans  les  mines  où  il  se  rencontre  des  pyrites  de  fer.  Il 
se  développe  encore  dans  la  décomposition  des  matières  ani* 
maies.  Plusieurs  sources  minérales  en  renferment,  et,  par 
cela  seul,  il  pourrait  se  foire  qu'il  pénétrât  dans  des  excava- 
tions au  travers  des  fissures  de  la  roche. 

AcùUi  sulfureux  et  oxide  de  carbone.  Ces  gaz  se  forment  à  la 
suite  de  la  déflagration  de  la  poudre  de  mine,  et  de  la  com- 
bustion vive  de  la  houille  et  des  boisages  dans  les  houilles  en 
feu.  L'oxide  de  carbone ,  dont  la  pesanteur  spécifique  est  de 
0,9^7,  prend  feu  à  Tapproche  d'un  corps  en  ignition ,  et  brûle 
avec  une  belle  flamme  bleue.  Dans  les  mines  où  l'on  a  à  com« 
battre  les  incendies  qui  s'y  déclarent ,  on  rencontre  très-sou« 
vent  ce  gaz,  qui  prend  fou  à  l'approche  des  lampes. 

L'acide  sulfureux  se  dégage  naturellement  dans  le  voisi- 
nage des  volcans  brûlants.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de 
3,1204. 

yapeurs  mercurielles.  Elles  se  développent  dans  les  riches 
exploitations  d'Ydria ,  de  Carniole  et  d'Almadan ,  etc.  Une  forte 
ventilation  ne  saurait  priver  la  mine  de  la  présence  de  ces  vapeurs 
qui  exercent  une  action  des  plus  délétères  sur  les  ouvriers. 

Vapeurs  arsenicales.  On  les  observe  principalement  dans 
les  mines  où  on  exploite  l'arsenic  des  arseniures.  Ces  vapeurs 
sont  convenablement  chassées  par  un  aérage  actif,  et  ne 
paraissent  pas  exercer  une  influence  pernicieuse  sur  la  vie  des 
ouvriers. 

Aérage  naturel. 

Quand  l'air  s'introdoit  dans  une  minet  et  circule  dans  les 


s ©6  ^tJATllÙME    FARTtE.    CHAP-    V|* 

galerÎÊa  pnir  la  seule  mflueuce  dm  différences  de  poiJs  spèd« 
fiqoet  enire  l'air  atmosphérigite  et  Tair  contenu  dans  1tistr.?< 
vaui,  Taérage  est  dit  natartl.  Au  contraîre,  it  en  nrii^éel 
lorsque,  par  t'iïi«ufïîsanc;e  de  ce  premier  moyea,  ou  a  recour 
il  IViDploi  d'utie  ftjrcé  motrice  quelconque  et  contiiiucl^^mch 
agissante.  On  doit  donc  toujours  connut; uceF  p^r  dunoi^r  au 
travauit  qu'on  entreprend  une  dispsitiûn  teJle  que  Tuerait 
naturel  soit  «u^^ant  ;  mais  cela  n  est  pas  toujours  possible 
et*  djDâ  les  mines  qui  pftreiit  un  (jraod  dévejoppeineat,  tj 
ûA  forcé  d'avoir  recours  à  une  &iïcoude  force  que  doit  tepec 
daot  aider  U  première.  Le  caa  le  pins  simple  qui  puis^  i 
pjnêsËUterj  est  celui  uù  l  air  doit  ae  distribi^er  dati^  des  Ira 
vâRi  (|ui  ne  communiquent  su  jour  que  par  une  ^ule  ou 
Viirture.  C'est  celui  que  nous  allô  us  exanaiuer  en  premic 
lieu^ 

à'mti  *rl  fjakries  en  crtusemenu  Par  Tes  propriétés  de  dif^ 
slondunt  jouisseal  les  gaz,  l'air  peut  facilement  se  renouvc 
1er  ddiis  ces  sortes  d  eEciivationâ. 

Dans  le  percuQe  dun  puit^,  lorsque  les  parois  de  la  rot'ln 
ne  liuisfrent  écliapiwr  aucun  ^az  d'uue  nature  parUcnliètr 
l'a  à  rage  se  fait  très-bi^n  Thiver,  mais  plus  difficilement  l'ett 
Djns  le  premier  cas,  l'atr  du  fond  tlu  puits,  échautfé  par  In 
lampes  et  le  tiraj^e  des  coupa  de  mine,  se  trouve  moins  Jenfl 
que  l'air  extérieur,  et,  par  con^uent,  cetid  à  monter  en 
vertu  de  ta  plus  ^jrande  légèreté.  Pendant  leié,  le  contraiti 
a  Lieu,  à  moins ^  i^epetidant,  que  les  dimensions  du  puit^  de 
ioient  tnès-grandes  ;  ce  qui  permettrait  une  dïfFusiou  ^^u 
complète,  et.  par  ^ite,  un  mélange  à  peu  près  à  la  tnéiH' 
temfri! rature  qu'à  lexcèrieur.  L'eau  qui  filtre  au  truvers  à^: 
parois  de  la  roclie  ^  en  entraînant  avec  elle  une  certaine  quiiL 
tité  d'air,  facilite  beaucoup  Faéra^e  naturel  et  détermine  et 
courauls. 

Pour  une  galerie  dont  la  pente  serait  ascendttute,  Pajénf^ 
se  ferait  mieujE  en  été  qu'en  hiver,  et  si  ra^vaucement  se  faisalï 
dans  une  couche  de  charbon,  on  conçoit  que,  dans  ces  méine: 
ciriMinsùiuces,  un  dé(^agement  d'acide  carbonique  ne  nuitiu 
pas,  taudis  que  La  pré^eDce  de  L'iiydrô^ène  proiocarhane  ge 
nerait  beaui^uup.  8i  la  galerie  était  hori?^ontale  el  de  dimeu 
sions suffisantes,  il  s'établirait  naturellement  deux  courants  ti 
sens  cou  traire^  Tun  au-dessus  du  snidela  ffalcrie,  Tancre^ 
la  couronne. 

Parveuuâ  â  tme  certaine  profoaUeur  et  à  uua  ceîUiae  S^ 


AÉRA6B  DES  MINES.  .    5o7 

tance,  l«s  puits  et  galeries  ne  peuvent  plu«  s'aérer  naturelle* 
ment.  Il  suffit  généralement,  dans  ce  cas,  de  les  diviser  en 
deux  compartiments,  en  ayant  soin  de  boucher  hermétique* 
ment  les  puits  avec  de  la  mousse  ou  de  la  terre.  S'il  s'agit  d'un 
puits  ,  la  cloison  doit  être  parallèle  à  l'axe  ;  on  surmonte  or^ 
dinairemeut  l'une  des  deux  de  quelques  mètres  au»dessus  du 
sol  »  pour  activer  le  courant  d'air.  Pour  une  galerie,  elle  sera' 
ou  parallèle  ou  perpendiculaire  à  Taxe.  Souvent  aussi,  au  lieu 
de  compartiments,  on  place  dans  l'angle  du  puits  ou  de  la 
galerie,  des  coffres  en  bois  dont  la  section  est  quarrée  ou  rec» 
tangulaire.  (es  coffres,  dont  les  extrémités  sont  taillées  en 
biseau,  s'assemblent  les  uns  dans  les  autres;  et  on  calfate  les 
joints  avec  des  étoupes  ou  de  la  terre  glaise.  On  ne  doit  pas 
craindre  de  donner  à  ces  caisses,  que  l'on  fait  généralement 
en  sapin  •  une  grande  section  ,  car ,  plus  la  section  sera 
grande ,  plus  il  entrera  d'air.  A  des  profondeurs  plus  consi- 
dérables encore,  en  été  ;  par  exemple,  où  l'air  des  travaux  a 
plu$  de  densité,  ces  moyens  d'aérage  sont  souvent  insigni- 
fiants ;  il  convient  alors  d*employer  un  ventilateur  qui  refoula 
de  Tair  pur  dans  les  puits  ou  galeries.  Un  homme  seul  suffit 
ordinairement  à  cette  man<Bavre. 

Ceis  oU  les  travaux  communiquent  au  jour  par  deux  ou 
plusieurs  ouvertures. 

En  prenant  le  cas  le  pins  simple ,  celui  où  une  galerie  com- 
munique avec  deux  ouvertures  au  jour ,  il  est  évident  que  la 
circulation  de  l'air  s'établira,  pourvu,  toutefois,  que  les  puits 
soient  à  des  niveaux  différents. 

Les  travaux  d*une  mine  se  composent  d'on  grand  nombre 
de  galeries,  percées  dans  tous  les  sens,  qui  se  communiquent 
entre  elles.  Elles  sont  établies  dans  le  gite  même  qu'on  ex- 
ploite et  disposées  souvent  à  différents  niveaux.  Dans  ces 
sortes  de  travaux,  quand  il  n'y  a  pas  dégagement  de  gaz 
nuisibles,  et  que  les  ouvertures,  communiquant  au  jour,  ne  ' 
sont  pas  très- éloignées»  l'aérage  s'établit  naturellement  bien 
en  ayant  soin  d'élever  davantage  au-dessus  du  sol  un  des  orifi- 
ces d'entrée  on  de  sortie  d'air.  —  En  hiver,  l'aérage  est  si  actif 
qu'il  devient  indispensable  de  modérer  la  vitesse  du  courant, 
pour  ne  pas  gêner  le  travail  des  ouvriers.  A  cet  effet,  on  établit, 
dans  les  galeries  principales,  des  portes  qui  ne  laissent  passer, 
par  une  fermeture  imparfaite,  qu'une  Quantité  d'air  suffisante, 
qu'on  peut  augmenter  ou  diminuera  volonté.  On  rétrécit  encore  ' 


5o6  QUATHl  titË   FARTIE.   CKAf.    'TL 

les  galeries  de  passage  ^  l'air,  en  dprouvaut  une  plus  grande  ré 
sistauee^  se  distribue  avec  moins  de  force.  On  a  vu  que  J es  cqu 
rants  d'air  cbarigeut  eit  hiver  et  en  été:  qu'aijisi,  le  puit 
d'tîiitree  d'air  dans  L'hiver  ^  devient  Torifice  de  sortie  en  étc 
Cel;i  n'est  vrai  qn  autant  qtie  la  te  m  |ié  rature  de  la  roche  dé 
termine  seule  rinBuente  des  courants;  —  mais,  générale 
metil ,  dans  tes  mines  ^  et  principalement  dans  celles  de  buuîll 
le  dégagement  du  (jaK  hydrogène  proto-^carboné ,  joint  à  1 
chaleur  déveluppée  par  des  parties  de  charbon  qui  bruleut^soi 
cause  que  le  sens  du  courant  reste  toujours  le  même  en  été  < 
en  hiver. 

Pour  les  travaux  qui  communiquent  au  jour  par  pUsienr 
ouvertures,  raénigest-tabht  encore  bien  plus  faciktucnL  Et 
en  général,  il  devient  d autant  meilleur^  que  le&  orifices  soni 
plu»  muLtipUés. 

l/aérage  naturel  offre  j  en  résume,  beaucoup  d'irrégulartc 
et  devient  presque  toujours  insuffisant  dans  les  mine^  qui  on 
un  très'grand  développement,  et  surtout  quand  Jes  putt;  d 
sont  pas  très^  rapproché  s  ;  on  est  donc  obligé,  pour  y  faire  àr 
cuterde  l'air  en  quantité  sufEsante,  de  recourir  à  des  moyen 
artificjets. 

Aéregi  aHifcicL 

Nou5  venons  de  voir  que  l'air ,  en  se  distribuant  dans  k 
mines,  établit  des  courants  qui  assainissent  les  travaux  ;  mai 
il  arrive  que,  quand  les  travaux  ont  un  certain  dévelop 
pement,  cette  circulation  n'est  pas  assez  active  pour  chj« 
tous  les  gax  qui  prenuent  naissance.  Dans  ce  caSj  on  bi 
usage  d'une  grille,  qu'on  suspend  dans  rintérîeur  du  puiitsc 
qu  on  nomme  tac/eu.  —  Ce  tocfcu  est  tiîaintenu  par  an 
chitine  métallique ,  qui  ^enroule  sur  le  tambour  d*un  treuil 
l'oriRce  du  puits.  Cette  disposition  nest  p«ïs  avantagieu^e  ,  ca 
le  tirage  étant  en  raisoD  directe  de  la  colonne  d'air  échaufîiw 
on  con«;oit  que  ce  foyer  doit  occuper  la  partie  la  plus  b^ 
du  puits.  —  Il  convient  alors  de  placer  le  foyer  dans  nn 
|!;alerîe  au  rocher^  pratiquée  aux  alentours  du  puit!). 

Ct^tte  disposition  ne  saurait  convenir  quand  la  mine  es 
sujette  à  une  praduclkm  de  gax  inflammable  ;  car  l'air  deve 
naut  explcsiF,  s'enflammerait  lors  de  son  passage  sur  le  fovei 
et  de  là  Icxplosion  ,  en  se  propageant  dans  Tintérieur  des  tra^ 
vaux,  causerait  les  plus  gravess  accidents.  —  Il  convient  doac 
dans  ce  cas,  daliment<;r  la  combustion  du  foyer  par  un  co» 
fant  dair  pur,  venant  directement  de  reitérieur,  ou  par  «M 


AERAGB   DTS   MINES.  5o9 

courant  qui  n'ait  parcoarn  que  des  galeries  saines,  —  ou  bien 
encore ,  si  Ton  veut  employer  l'air  qui  a  parcouru  le^  travaux, 
on  ne  le  fait  arriver  sur  le  foyer  qu'après  avoir  traversé  des 
diaphragmes  en  toile  métallique ,  ou  d'étroits  et  longs  tubes 
métalliques,  de  manière  à  ce  que,  l'explosion  venant  à  se  ma- 
nifester, elle  ne  puisse  refluer  dans  la  mine.  Dans  les  houillères 
du  Nord,  l'air  qui  arrive  sur  le  foyer  n'a  point  circulé  dans 
les  travaux,  mais  il  vient  le  plus  souvent  du  jour  par  des  pe- 
tits puits  appelés  beurtias,  percés^  côté  du  grand  puits  d'extrac- 
tion.  —  La  cliambre  qui  contient  le  foyer  d'appel  est  en 
communication,  d'une  part,  avec  les  beurtias,  et  de  l'autre 
Avec  le  puits  principal  qui  sert  à  l'extraction  de  la  houille  et 
à  la  sortie  de  l'air.  Ce  foyer  est  muni  d'un  régulateur  qui 
permet  de  donner  la  quantité  d'air  destiné  à  activer  la  com- 
bustion :  —  c'est  une  double  porte  percée  d'ouvertures,  el 
placée  dans  la  galerie  qui  conduit  des  beurtias  au  foyer.  L'air 
échauffé  s'échappe  par  une  cheminée  qui  débouche  dans  le  puits 
d^ extraction  à  20  mètres  au-dessus  du  foyer.  Cette  distance  est 
convenable  pour  éviter  que  des  étincelles  ne  puissent  arriver 
dans  le  puits  où  remonte  l'air  vicié.  La  galerie  conduisant  les 
beurtias  à  la  voie  de  retour,  doit  être  soigneusement  fermée , 
afin  que  ,  dans  aucun  cas,  l'air  sortant  des  travaux  ne  puisse 
arriver  au  foyer. 

Si  Ton  n'avait  pas  une  descenderie  principale  d*air,  on 
conçoit  qu*à  l'aide  du  puits  d'entrée  de  Fair,  on  pourrait,  au 
moyen  d'une  galerie ,  mettre  en  communication  une  certaine 
quantité  d'air  pur  avec  le  foyer.  —  On  en  réglerait,  comme 
précédemment ,  la  dépense  an  moyen  de  portes  percées  de 
petites  ouvertures. 

Dans  le  nord  de  l'Angleterre ,  toutes  les  mines  sont  ven> 
tilées  par  des  foyers  d'aérage.  —  La  méthode  qu'on  emploie 
diffère  de  celle  que  nous  venons  d'indiquer,  et  n'offre  pas  lé» 
mêmes  garanties  de  sûreté. 

L.e  champ  d'exploitation  est  divisé  en  compartiments,  ou  (ftiar- 
tiers  séparés  les  uns  des  autres  par  de  longs  piliers  de  houille 
in  tacts.  —  Cette  disposition  permetd'aérer  chaque  partie  par  un 
courant  particulier;  et  on  choisit,  pour  alimenter  le  foyer,  le 
compartiment  qui  contient  le  moins  d'hydrogène  proto-car- 
boné. Les  autres  courants  se  rendent  dans  le  puits  à  un  nivean 
différent.  —  Les  dispositions  du  foyer,  les  régulateurs,  sont 
d'ailleurs  les  mêmes  que  dans  la  méthode  précédente. 

Ingénieur  Civilj  tome  2.  4  5 


5lO  QUATRIEME   PAÏITIE.  CHAP.    VU- 

Calorifrrû  de  M.  Cockerill. 

Lfl  TQatiiïiain  de  lempc rature  communiquée  par  les  foyer 
d^aéragCt  cJ^ins  Us  mines  de  lionille  de  l'AngFeterre  et  da  non 
de  la  FrancCi  est  de  ma  20  degrés  centigrades  au-dessus  d 
1,1  tËmpfir.'itLirQ  ordinaire  du  courant  d'air  ascendant  ;  de  sort 
que  ):i  tetnp^mture  du  couriint  d'air  chaud  ascendant  ne  d« 
puâ»epas  sensible^mcnt  4d  dtïgri^s  centigrades. 

La  ï|uanlitË  de  comhuâtiLLc  brûlé  sur  un  foyer  d'aérage  e 
sensiblement  proportionnelle  ja  produit  de  la  masse  total 
d'air  échEiuffé  p-ir  raclion  du  foyer,  par  l'accroissement  cJ 
température  qui  lui  e£t  communiqué.  Ainsi ,  plus  la  teropé 
rature  de  l'air  chauffé ^«ira  élevée,  plus  la  dépense  eu  combu» 
tiUle  Sflra  yrnnde  ;  vX ,  pour  iiu^menter  d'une  raan>ère  notabJt 
la  Force  du  courant  ventilateur,  il  faudra  porter  la  tempéra- 
tarc  de  lacoloi^ne  d'air  cliiiud  à  un  degré  très -élevé  ;  et  toul 
accroiaâemeiit  de  température  au-delà  de  4o  à  5o  donne  liei 
à  un  accroissement  presque  nul  dans  la  circulation,  comme  01 
|T«rut  le  voir  en  jetant  les  yeux  sur  le  tableau  suivant. 


Temp^ALiire 

Nombres 
propof  lionoela  à  la 

Nombres 

de  l'air  ascendant 

niasiio  d'air 

proportionnels 

en 

qui  Bon  dans  Tunité 

aux  quantités 

degrés  ocnligrades* 

de  temps, 

op  a  Tnclivité 

i\e  la  Circulation. 

de  combustibles 
brûlés. 

30 

45 

45 

m 

£il 

102 

m 

58 

174 

eo 

G4 

256 

100 

79 

632 

CHAPITRE  VU. 

EXTRACTION    JDES    MINERAIS. 

L'eïtractïon  des  matîërâfl,  c'est-à-dire  le  transport  des  mi- 
nerais depuis  le  fond  de  la  tiûne  jusqu'au  dépôt,  n'est  pas  dif- 
Ëcile  ■  mais  le^  frais  en  sont  considérables.  Nous  diviserons  ce 
transport  en  troi5  séries  : 

J^  première  cumpreud»  le  transport  intérieur^  à  partir  da 


EXTRACTION   DBS  MINERAIS.  5ll 

lieu  OÙ  tes  matières  ont  été  arrachées  jusqu'au  puits  principal, 
ou  Tembouchure  d'uoe  galerie. 

La  deuxième  s'occupera  de  l'élévation  des  matières  du  fond 
du  puits  à  son  embouchure. 

La  troisième,  enfin,  traitera  de  la  conduite  extérieure  de- 
puis l'embouchure  du  puits  ou  de  la  galerie,  jusqu'au  lieu 
d'entrepôt. 

SFXTION  PREMIÈRE. 

pu    TRANSPORT     INTERIEUR. 

Le  transport  peut  se  faire  dans  des  galeries  horizontales  on 
inclinées,  dans  des  puits  verticaux  ou  inclinés,  par  des  hom- 
mes ,  des  chevaux ,  des  machines  ou  des  canaux  souterrains. 
Quand  ce  transport  se  fait  par  des  hommes,  ils  jportent  le  mi- 
nerai, le  tirent  ou  le  poussent. 

Du  Transport  pur  hommes. 
Le  transport  qui  se  fait  en  portant  est  le  plus  dispendieux , 
on  n'en  fait  usage  que  quand  ou  ne  peut  faire  autrement. 
C'est  ainsi  que  dans  certaines  mines  du  Mexique,  l'homme 
monte  sur  une  échelle  verticale,  située  dans  le  puits,  chargé 
d'un  sac  attaché  par  des  courroies ,  et  dont  le  poids  est  de  2  5 
kilogrammes.  Dans  quelques  ardoisières  de  la  Meuse,  près 
Rocroy ,  on  monte  les  ardoises  à  dos  dans  des  sacs ,  ou,  si  elles 
sont  façonnées ,  dans  des  hottes.  Le  poids  est  de  4o  à  5o  kilo- 
grammes au  plus,  et  l'inclinaison  des  échelles  entre  a5  et  45**. 
On  porte  aussi  quelquefois  le  minerai  sur  les  mains  ou  sur  les 
bras,  dans  quelques  mines  sinueuses  qui  présentent  des  res* 
sauts  continuels.  L'homme  porte  alors  un  petit  panier  qu'il 
appuie  contre  son  ventre;  mais  ce  mode  de  transport  lui  est 
pénible ,  il  ne  peut  porter  ainsi  que  10  à  1 2  kilogrammes  à  la 
fois.  Dans  d'autres  cas ,  l'homme  porte  sur  les  épaules  et  sur 
les  bras  à  l'aide  de  bricolles.  On  emploie  ce  moyen  dans  les 
travaux  de  recherche.  On  se  sert  alors  de  civières ,  portées  par 
(les  brides  sur  les  épaules.  La  charge  de  cette  civière,  ou  ba« 
relie,  est  de  80  à  100 kilogrammes  pour  deux  hommes. 

On  préfère  employer  d'autres  moyens,  lorsque  le  sol  de  la 
mine  le  permet.  On  se  sert  alors  avec  avantage  de  brouettes, 
de  traîneaux,  charriots,  chiens,  etc. ,  etc.  I^a  brouette  la  plus 
simple  se  compose  de  deux  planches  parallèles  qui  servent  en 
roêaae  temps  de  côtés  et  de  bras  à  la  brouette  :  entre  ces  deux 
planches  on  en  assemble  deux  autres^  l'une  en  avant,  l'autre 
en  arrière  ;  enfin,  une  troisième  forme  la  plaque  de  fond.  Mais 


5l»  QUAiniÈME   VARTIE.    CHAP.   VU. 

les  bras  de  cette  brouette  doivent  être  très-coarts,ce  qui  ea 
rend  la  manœuvre  plus  difficile  et  la  charge  plus  lourde  sur  les 
bras  de  rhomme.  Toutefois,  cette  brouette  est  encore  employée 
dans  beaucoup  de  mines. 

Dans  le  pays  de  Liège,  les  bras  ont  de^i  mètre  6a  cent,  à  2 
mètres  de  long.  On  fixe  sur  ces  bras  des  montants  inclinés,  sur 
lesquels  on  cloue  des  plancbes,  devant,  derrière,  sur  les  côtés, 
puis,  enfin ,  sur  le  fond.  Cette  construction  est  plus  dispendieuse 
que  l'autre,  mais  elle  a  Tavantage  de  reporter  toute  la  charge 
sur  la  roue.  Quand  on  transporte  des  matières  légères,  de  la 
bouille  par  eiemple,  l'inconvénient  de  cette  brouette,  c'est  de 
causer  beaucoup  de  déchet.  Quelquefois  on  n'empkne  qu'un 
train  de  brouette  sur  lequel  on  place  une  eai^se  mobile,  conte- 
nant le  minerai.  Ce  moyen  est  principalement  employé  pour  li 
bouille.  Il  permet  d'élever  la  caisse  au  jour* 
Des  TmineauXi 

On  a  employé,  dans  les  mines  de  Mons  et  de  ValencieiiBes, 
et  on  emploie  même  encore  aujourd'hui  des  traîneaux.  Ces  tiat- 
neanx  se  composent  d'un  cadre  en  bois  sur  lequel  on  place  une 
caisse  de  forme  ovale  qui  peut  contenir  100  kilogranames  de 
houille.  L'avantage  de  ce  mode  de  transport  est  le  même  que 
celui  de  la  caisse  mobile.  Dans  les  mines  métalliques ,  on  a 
quelquefois  employé  une  caisse  d'osier  au  lieu  d'une  en  bois. 
Deux  ouvriers  étaient  nécessaires  pour  la  manœuvre  de  cette 
caisse;  l'un  tirait  en  avant, tandis  que  l'autre  poussait  derrière. 
Ge  traiuean  exigeait  une  force  assez  grande  pour  être  trans- 
porté sur  le  sol ,  et  même  quand  les  galeries  étaient  trop  sè« 
ches,  on  les  humectait  pour  faciliter  le  glissement.  On  a  depuis 
longtemps  abandonné  ce  moyeu. 

Des    Charriots. 

Dans  les  mines  métalliques,  on  fait  usage  d'un charrîot  ap- 
pelé chien.  Il  consiste  en  une  caisse  rectangulaire  portée  sur 
quatre  roues.  Dans  l'origine ,  il  était  muni  en  dessous  d'uo 
clou  ou  tige  de  fer  verticale  fixée  invariablement  sur  le  fond 
du  charriot.  Sur  ce  clou,  on  ajustait  une  poulie  ou  rouleau  qui 
descendait  au-dessous  du  sol  entre  deux  traverses,  séparées 
d'un  intervalle  un  peu  plus  grand  que  le  diamètre  du  rouleau. 
Ce  rouleau  sert  à  guider  le  chien,  de  manière  qu'il  suive  tou- 
jours la  rainure  située  entre  les  deux  traverses  parallèles.  Le 
chien  à  clou  a  été  longtemps  en  usage  ;  mais  on  a  reconnu  que 
ce  rouleau  consommait  iautilement  une  partie  de  la  force. 


EXTRACTION   DBS  MINERAIS.  5|3 

L'avantage  qu'il  présentait,  c*est qu'il  suffisait  de  placer  dans 
la  galerie  oà  il  devait  se  mouvoir,  deux  pièces  de  bois  étroites: 
le  clou  servait  à  maintenir  continuellement  les  roues  sur  ces 
deux  bandes. 

Aujourd'hui,  on  préfère  employer  un  plancher  plus  large  et 
plas  uni.  Le  cliarriot  est  de  même  muni  de  quatre  roues ,  mais 
les  deux  de  devant  sont  plus  petites  que  celles  de  derrière.  Ces 
roues  sont  tantôt  dessous  le  charriot ,  tantôt  en  dehors.  A  Tar- 
rière  de  la  caisse  est  une  poignée  sur  laquelle  l'hbmme  appuie 
la  main  droite  en  s'inclinant,  et  plaçant  la  gauche  sur  le  bord 
de  la  caisse,  de  manière  à  ne  faire  porter  le  charriot  que  sur  les 
deux  roues  de  derrière.  A  l'aide  de  cette  poignée  et  des  deux 
roues  de  devant,  il  lui  est  facile  de  renverser  le  chien  quand 
il  est  arrivé  au  puits  de  service.  On  porte  environ  ioq  à  i5o 
kilogrammes  dans  ces  chiens.  Comparant  le  travail'des  chiens 
sans  clou  avec  celui  des  chiens  à  clou  et  des  brouettes ,  on  a 
trouvé  qu'il  fallait  cinq  hommes  dans  îe  premier  cas,  sept 
dans  le  second,  et  trois  dans  le  troisième  pour  produire  le 
même  effet.  Cescharriots,qui  conviennent  pour  le  transport  de 
minerais  pesants  et  en  petit  volume ,  ne  peuvent  plus  être  em- 
ployés pour  le  transport  de  minerais  légers  et  en  grand  vo- 
lume. On  se  sert  alors  de  charriots  sur  lesquels  on  place  des 
caisses  mobiles  d'une  plus  grande  dimension. 

On  emploie  des  chevaux  dans  les  raines.  Dans  ce  cas,  ces 
animaux  ne  peuvent  être  employés  pour  porter  à  dos,  mais 
seulement  pour  tirer  des  charriots  ou  des  traîneaux.  Les  gale- 
ries doivent  d'ailleurs  être  plus  hautes  et  plus  larges.  Tous  ces 
différents  moyens  peuvent  être  employés  quand  la  galerie  dé- 
bouche au  jour  ;  mais  lorsque  legtte  du  minerai  est  très-pro- 
fond, on  le  transporte  jus({u'à  un  puits  vertical,  d'où  il  est 
élevé  à  l'étage  supérieur,  à  l'aide  de  caisses ,  par  des  treuils  ou 
des  machines  à  vapeur. 

Quand  on  emploie  des  hommes  pour  le  transport  des  mine- 
rais dans  les  galeries,  il  convient  de  les  payer  à  la  tâche. 

SECTION  IL 

EXTRACTION    DIT    FOND    DBS   PUITS. 

On  emploie  à  cette  extraction  diverses  machines ,  mues  par 
les  hommes ,  les  chevaux ,  le  vent  ou  la  vapeur  ;  mais  leur  dis- 
position principale  consiste  en  un  treuil  vertical  ou  horizontal 
sur  lequel  s'enroule  un  câble  qui  porte  une  benne.  Les  treuils 
mus  par  les  hommes  sont  horizontaux  ;  ceux  mas  par  les  che- 
yaux  sont  verticaux. 


5l4  QUATRIÈME  PAUTIE.  CBAP.  Vil. 

Du  Treuil  horixontai. 

Le  treuil  horizontal  est  un  cylindre  qui  porte  sur  deux  pi- 
vots ;  uue  seule  corde  ordinairementyenroule  autour,  et  porte, 
à  chttcuoe  de  ses  extrémités ,  une  benne  destinée  à  recevoir  le 
minerai.  Plusieurs  tours  sont  nécessaires,  mais  suffisent  pour 
maintenir  les  deux  bennes  de  chaque  côté  de  l'arbre.  Il  faut 
aussi  empêcher  que  la  corde  ne  s'enroule  sur  elle-même.  A  cet 
effet,  il  convient  d'employer  un  treuil  assez  long  pour  que 
rtioe  des  bennes  soit  élevée  du  fond  du  puits,  sans  que  h 
corde  occupe  toute  la  longueur  de  ce  treuil.  Quelquefois  oo 
emploie  deux  cordes  séparées;  dans  ce  cas,  le  treuil  est  par- 
tagé en  deux  par  une  cloison.  Il  n'a  pas  besoin  non  plus  d'être 
aussi  long  que  le  précédent,  parce  que  Ton  peut  faire  enroa- 
1er  la  corde  plusieurs  fois  sur  elle-nnéme;  il  eu  résulte  que  le 
diamètre  augmente  à  mesure  que  la  tonne  s'élève ,  et  que  l'ofl 
tend  ainsi  à  rendre  moins  inégal  le  moment  de  la  résistance. 
D'autres  fois,  on  fait  usage  d'un  seul  treuil  et  d'une  seule 
corde;  c'est  dans  le  cas  des  puits  très-étroits  et  très-profonds, 
o£^  l'on  ue  peut  faire  passer  deux  bennes  de  Front. 

La  deuxième  espèce  de  treuil  mû  par  les  hommes,  est  le 
treuil  à  engrenage.  L'avantage  de  cette  disposition,  malgré  la 
résistance  et  le  frottement  qui  sont  plus  grands,  est  de  pou\oir 
se  servir  de  treuils  d'un  plus  grand  diamètre ,  sans  pour  cela 
augmenter  le  nombre  d*homuies  employés  à  le  mouvoir.  L'a- 
Vantage  que  l'on  retire  de  cette  augmentation  dans  ie  diamè- 
tre, est  de  diminuer  la  résistance  proveuantde  la  raideur  du 
câble. 

La  troisième  sorte  de  treuil  mû  par  des  hommes ,  est  le  treuil 
à  chevilles,  employé  principalement  dans  lescarrières.  Ce  treuil 
est  muni  d'une  grande  roue  à  chevilles  sur  lesquelles  les  ou- 
vriers appuient  leurs  mains.  Le  treuil  lui-méaie  n'a  que  27 
centimètres  de  diamètre,  mais  la  roue  à  chevilles  a  de4à5 
niètiçiss.  Le  mouvement,  dans  ce  cas ,  est  très-lent;  mab  aussi 
le  poids  élevé  est  énorme.  Un  danger  est  ordinairement  à 
craindre  dans  cette  sorte  de  machine,  c'est  que  l'un  des  hom- 
mes venant  à  suspendre  ou  à  diminuer  l'ei^'fet  qu'il  produit,  le 
loids  que  l'on  soulève  ne  devienne  prépondéraut  et  n'entraîne 
a  roue  en  sens  contraire.  Mais  on  prévient  cet  inconvénîeut 
en  plaçant  sur  le  bout  du  treuil  une  roue  à  rochet ,  et  avec  un 
déclic  sans  cesse  appliqué  sur  cette  roue ,  on  prévient  ainsi  tout 
accident  qui  pourrait  avoir  lieu. 


fa 


BXTRACTIOlf  DES  MIRERAIS.  Sj5 

Enfin,  une  dernière  espèce  de  treuil,  est  le  treuil  à  tympan. 
Ce  treuil  est  partage  en  deux  parties ,  sur  lesquelles  viennent 
s'enrouler  deux  câbles  ;  il  est  muni,  à- chacune  de  ses  extrémi- 
tés, d'un  tambour  dans  lequel  on  fait  marcher  des  hommes.  Ces 
tambours  engeudrent  de  grands  frottements  et  rendent  le  tra- 
vail assez  pénible. 

Du  Treuil  verticaL 
Les  treuils  mus  par  des  chevaux  sont  avantageux  à  em- 
ployer, parce  qu'iin  cheval  équivaut  à  6, 7  ou  au  moins  5  hom* 
mes ,  et  coûte  moins  queux.  Ces  machines  sont  en  très^grand 
nombre  ;  nous  bornerons  leur  description  à  trois  sortes. 
Machine  à  molettes. 
JElle  tire  ce  nom  de  poulies  de  renvoi  qui  servent  à  rame- 
aer  le  cabl^  dans  Taxe  du  puits.  Cette  machine  est  d'une  con- 
struction très-simple.  Elle  consiste  en  une  ferme  placée  dans 
le  plan  vertical,  passant  par  l'axe  du  puits.  Cette  ferme  est 
composée  de  deux  pièces  principales  inclinées  sur  je  sol  :  elles 
sont  retenues  par  deux  moïses  plus  hautes  qu'épaisses,  et  qui 
sont  traversées  par  des  boulons  à  vis.  Deux  liens  traversent 
ces  moïses  et  vont  s'assembler  au-dessus  de  la  ferme  avec  une 
pièce  verticale  que  l'on  nomme  aiguille  ;  et  pour  rendre  tout 
cet  échafaud  stable ,  on  place  des  lieus  obliques.  Au-dessous 
des  moises  se  trouve  fixée  une  pièce  de  bois  retenue  par  des 
boulons.  Pans  cette  pièce  se  trouve  encastré  un  collier  demi- 
cylindrique ,  qui .  sert  à  recevoir  le  tourillon  de  l'arbre  du 
treuil ,  ou  tambour.  Au-dessous  du  tambour  est  fixée  une  tra- 
verse à  laquelle  on  attache  les  palonniers.  Le  diamètre  de  ces 
pe>tites  machines  est  de  5  mètres^;  la  hauteur  de  la  moise  est 
aussi  de  5  à  6  mètres  au  plus. 

Dei  Tambours. 
Le  tambour  des  machines  à  molettes  est  ordinairement 
cylindrique.  Ce  cylindre  porte  trois  entailles  dans  lesquelles  ou 
place  des  cadres  de  bois-  Aux  extrémités  de  ces  pièces ,  on 
assemble  les  jantes  de  manière  à  former  une  roue  horizontale, 
li  ne  reste  plus  alors  qu'à  fixer,  dans  toute  la  longueur  de  ces 
rouages,  des  planches  étroites  un  peu  oOurbes,  On  divise  quel- 
quefois le  tambour  en  deux  parties^  et  l'une  d'elles  est  Ukfh- 
bile  autour  de  Taxe.  L'avantage  que  l'on  retire  de  cette  dis- 
position, c'est  que  lorsqu'on  extrait  le  minerai»  tantôt  d'une 
profondeur  tantôt  d'une  autre,  11  y  aurait  de  l'inconvénient 
à  laisser  «u  €abi«  la  méiod  îongueiu  développée  dans  ks 


Sifi  QETATAlkUE    PARTIE*    CBAF-   Vil. 

Des  Mfichinf^s  h^drauUffues. 

L'atsnlage  qne  iiréseEtteiit  \f%  machine!!  hyditauIîqueA  d'^i- 
iractLon,  ce§t  quelles  scrvetit  i  enlevef  une  grande  quantité 
de  matières  en  pen  de  l«mps.  L«s  inachines  doni  on  faii  usage 
^nt  :  it&  roues  h  au|{«CSj  \es  u arias  ^  les  clisipelets  et  les  machi- 
nes à  coloane  d'eau. 

Des  Machin f A  à  rw^pcur. 

Dans  les  pays  oii  le  combustîhifi  est  â  bas  prîi,  ccnnuw 
[ii\t  exemple  dxiris  lea  districU  houillers,  les  machines  à  va- 
peur oFfreat  ^  sans  contred  1 1,  les  plus  ^r^a  Js  avantagea,  —  Daos 
ce  cas ,  une  lUnichine  à  vapeur  doit  «iHtiâfjiiT'e  à  deux  conditbas 
eïieulidUrïi  :  i°  pouvdr  altcriiatîvemenc  faire  tourner  l'u^ 
bre  moteur  d»os  les  deux  sens  ;,  3°  iraprimEr  à  la  benue 
dentraction  une  vitesse  à  peu  près  uniforme, 

Lei  machines  à  vnpeur  principalement  employées  dans  leï 
mines  sont  des  macbîneâ  à  double  eiïci^  à  cylindre  vertical, 
dans  lequel  U  vapeur  agit  à  basse  pression.  —  Dans  quelque 
bondièrcs,  prîucipalement  dans  les  Lasâitis  de  la  Loire  et  de 
SiAne-ïC-Loire^  on  raitussge,  depuis  quelques  années,  de  ma- 
ehine^  également ii  double  effet,  mais  â  cylindre  horizoïitali, 
dans  lequel  la  vapeur  api  ta  haute  presaion  et  saȉ  condeuss- 
tion. —  Kl  les  sont  de  la  Force  de  6,  8;,  1 6  et  mcme  ïo  chevaui. 
—  Elles  coûtent  aujourd'hui  de  1,100  à  i,Soofr*  par  force  de 
c^heval  ^  y  compris  le  tamliour ,,  les  poulies ,  ainsi  que  toutes 
lec  ferrures  nécess^ïlrefi  à  la  pose. 

La  consommation  eu  combustible  est  vm  peu  plus  forte 
que  pour  les  machines  â  hiisse  pressa  ion  :  c'est  envirou  de  lO 
ù  I /îkilog r atomes  r»ar  heure  et  par  force  de  clievaU  Le  plus 
l^rand  av^ula^e  qu  on  leur  ic<^ouLiaît,  c'est  de  ne  consommer 
que  peu  d'eau  ,  et  de  n  eiigcr  que  des  constrnctioos  irès-îegè* 
res  l  eu  outre ,  elles  sont  d'une  manœuvre  facile. 
Des  Chaînes  sattajin^ 

On  a  encore  fait  usage  d'autres  machine»  .dans  lequel  le* 
on  se  sert  de  chaînes  sans  fin.  L'une  d'elltis  cousiste  en  deux 
chaînes  sans  fin,  qui  s  enroulent  sur  deux  poulies  placées  5ur 
Je  même  plan.  Ces  deux  chaînes  sont  teuues  pnrallèlei  par 
des  barres  de  fer  horizon  ta  le  fi  ^  qui  soutiennent  les  caisse^ 
d'extraction.  L'inveoteur  de  cette  machine  a  proposé  de  ras- 
sembler tout  le  minerai  à  rextrémilê  d'une  galerie,  et  d'y 
placer  une  trémie.  Quant  la  caisse  approche  de  la  tréroie,trTi 
'^lic  la  fait  osciller,  de  manière  que  le  minerai  toinl>e  dans 


EXTRACTION   DES  MlIIEHAIS.  $17 

la  caisse,  et  la  remplit.  L'ouvrier  charge  continiiellement  la 
trémie  à  la  partie  supérienre  ;  les  caisses  se  versent  sur  un 
plancher  incliné.  Ce  mode  d'extraction  a  été  proposé  pour  des 
minerais  de  plomb. 

Un  autre  moyen,  quoique  analbgue  au  précédent ,  aété  pro- 
posé pour  l'extraction  de  la  houille,  qu'il  importe  de  ne  pas 
briser.  Il  consiste  en  deux  grandes  roues  placées  sur  le  même 
axe,  et  qui  supportent  deux  chaînes  sans  6n.  Â  côté  sont  deux 
roues  dentées,  qui  engrènent  dans  deux  pignons  placés  près 
du  sol.  Les  chaînes  sans  fin  sont  de  même  maititeiiues  paral- 
lèlement par  des  barres  transversales ,  qui  supportent  des 
petites  chaînes  à  crochets  servant  à  soutenir  les  paniers  dans 
lesquels  on  charge  la  houille.  L'avantage  de  cette  disposition 
c'est  que,  lorsque  la  tonne  arrive  au  fond  de  la  mine,  à  l'en- 
droit du  chargeage,  l'ouvrier  n'a  qu'à  saisir  le  crochet  de  la 
petite  chaîne  pour  l'accrocher  à  la  barre  horizontale  ;  puis, 
lorsque  la  tonne  arrive  an  jour,  un  autre  ouvrier  décroche 
cette  tonne  et  en  attache  une  vide. 

Des  Compteurs. 

Il  importe,  dans  toutes  ces  machines  d'extraction ,  de  con- 
naître le  nombre  de  tonnes  que  l'on  élève  dans  un  temps 
donné.  A  cet  eftet,  en  emploie  des  compteurs  qui  fout  con- 
naître en  même  temps  la  hauteur  de  la  tonne  dans  le  puits. 
Ces  compteurs  ont  été  depuis  longtemps  mis  en  usage  dans  les 
roues  hydrauliques,  pour  calculer  le  nombre  de  tours  qu'elles 
foui  dans  un  temps  donné. 

Des  Cables. 

Pour  élever  les  tonnes  de  minerais  du  fond  des  puits ,  on 
se  sert  de  chaînes,  de  cordes  ou  de  cables.  Les  cables  du- 
rent pea  dans  les  puits  oii  il  tombe  de  l'eau.  Les  chaînes  ont 
l'avantage  de  durer  plus  longtemps,  mais  elles  entraînent 
avec  elles  un  grand  poids.  Toutefois  elles  conviennent  exclu- 
sivement pour  des  puits  dont  les  parois  sont  obliques.  Quand 
une  chaîne  vient  à  casser,  elle  cause  ordinairement  beaucoup 
de  dégâts.  Les  cables  cassent  rarement  sans  qu'on  prévienne 
leur  rapture. 

Les  cables  ou  cordes  dont  on  fait  usage  sont  le  plus  sou- 
vent en  chanvre  I  les  cordés  en  cuir  sont  en  usage  dans  les 
mines  de  fer  de  Suède,  qui  sont  très-sèches.  Ces  cordes,  dit-on, 
durent  lo  ans.  On  fait  aussi  usage  de  cordes  métalliques. 
Elles  ont  l'avantage  d«  ne  point  s  alloDger  autant  que  celles 


6l8  QUATmÈHB    t^AKTlE.    CHkP.    TO- 

en  chanvre»  Elles  ne  fbrfïieiit  en  tardant  dans  an  sens  cbaeun 
«les  BIk  qui  daivmt  les  composer,  et  tordnnt  en  schj^  contrai n 
t'eiiiï^mljif^  de  tou*  les  tiJs.  De  celle  manière^  ir&  diîui  tors  ion  ' 
réagi sRiMit  l'une  snr  lantre  »  et  à'e m ji lâchent  mutuellement  di 
jie  détordre,  l'kis  utie  curde  est  tordue  ,  moins  elle  ^  d«  force 
|iUi!î  etie  plie  difficilement  ;  là  torsion  est  donc  un  défauts  L: 
torsJOîi  raccourcit  la  cord*d  un  tiers;  c'est  ce  qu'on  appelle  h 
commettre  au  lierai  il  vaut  mieox  toutefois  que  la  corde  m 
sait  commise  qu'au  quart-  l  ne  corde  trop  peu  tordue  devieji! 
mol  Te  r  s'empreigne  de  riiutnidUéet  %e  détériore  ;  trop  lordue, 
ejle  occaiioune  la  rupture  de  quelques  fils. 

Du  Goudronnage. 

Les  cables  doivent  être  goudronnés,  Ea  j^énéml,  on  le 
contente  de  bur  taire  su liir  cette  |iré[>^ratian  lorsqu'ils  sait 
fabriqués  i  ce  n'est  que  pour  ceux  de  ta  naarine  ,  qui  dalra^ 
Httt  contitiuelJeraent  souï  Teau,  que  l'on  gondronae  chaffiii 
fil  lé  parement.  Le  goudroti  se  Li;ttnpose  ordlnaîreineiit  d'une 
partie  de  poil,  et  de  6  de  iuîf.  Pour  goudronner  eliaqne  fil. 
on  les  Fait  passer  sur  un  dévidoir,  d'où  ils  vont  eTlIeurer  h 
gorge  d'urte  poulie  qui  plonge  dans  le  h^iin  de  goudron,  et  Ôt 
là  s'enrouler  sur  un  second  dévidoir.  Lorsqu'on  ne  veut  que 
trondronner  la  sDrtjAce  du  cable  ^  on  le  met  en  spirale  dan:^  aa. 
bain  de  goudron,  et  on  ne  l'y  laisse  quuu  instant.  Maïs  h 
goudron  t  quoique  presque  néressairet  eM  souvent  dësavaut^- 
çeu3ï  aux  cordes;  aussi  ne  doit^oo  {'oudrouuer  les  6.U  que  de 
celles  qui  doivent  plonger  continuellement  sous  l'eau.  Le  gou- 
dron rend  les  cables  moma  iTorls;  il  écarte  les  filâ^  et  diminiie 
ieur  adbérence;  il  augmente  le  poids  de  tjirt.  Ues  expérien- 
ces qui  ont  éto  Faites  au  sujet  du  goudronnage,  tendraient  à 
faire  supprimer  cette  opération,  si  elle  n'augmentait  pas  h 
durée  des  cublea.  Quand  (e  diamètre  du  c^ble  estasses  coosi* 
derable ,  on  emplit  le  mdieu  d'une  âme  \  c'est  une  sorte  df 
boorre  en  cluinvre  ;  elle  a  rineonvêniijnt  de  ne  donner  aucune 
force  au  cable.  Tootefois,  ce  remplis&age  est  nécessaire  pour 
éviter  que  le  cable  ne  s  aplatisse ,  lot^u'il  «'enroule  sur  U 
treuil. 

Le  cable  casse  .-souvent  près  de  la  tonne^  parce  qu'en  cet  en- 
droit il  est  toujours  bumide.  Pour  éviter  cet  inconvénient,  oa 
eu  coupe  une  longueur  de  quelques  mitres  h  cette  eitréoiîté 
et  un  la  remplace  par  nue  cluîne.  Pour  attaclier  le  cable  ati 
crotbet  de  la  tonne  ou  de  b  cliame,  on  est  obligé  de  le  plier -^ 


£XTRACT10I<V  t>ES   M1NEAAI9.  5 19 

on  le  fait  passer  dans  un  anneau  ordinairement  fort  gros  qui 
se  termine  par  un  crochet.  On  replie  ainsi  sur  une  iongueur 
de  1  mètre  ;  puis  On  a  des  colliers  de  tôle  que  l'on  place  à  la 
partie  supérieure  de  ce  repliage  et  que  l 'on  serre  contre  le  ca- 
ble au  moyen  de  clavettes.  On  se  sert  quelquefois  de  ficelles 
pour  réunir  au  cable  la  partie  repliée.  On  fait  aussi  usage, 
dans  les  mines,  de  cordes  plates.  Ces  cordes  sont  composées  de 
la  réunion  de  quatre  ou  de  six  cordes  ensemble,  mais  pla- 
cées de  manière  que  leurs  torsions  soient  en  sens  contraire. 
Elles  sont  réunies  par  des  fils  qui  les  traversent  oblique- 
ment. Ces  cables  plats  ont  l'avantage  de  permettre  l'emploi  de 
cordes  très-peu  tordues,  de  ne  pas  se  détordre;  en  outre  ,  ils 
ont  celui  de  plier  plus  facilement  sur  les  molettes,  de  durer 
plus  longtemps,  et  d'élever  un  poids  plus  considérable;  enfin, 
comme  leur  diamètre  est  moindre  que  celui  des  cables  cylin- 
driques, il  y  a  moins  d'inégalité  dans  leur  tension.  Pour  les 
former,  on  réunit  à  côié  les  unes  des  autres  les  cordes  qui  doi-  , 
vent  les  composer,  puis  on  les  fait  passer  entre  des  cylindres 
qui  les  rapprochent. 

Des  Chaînes. 
Dans  les  mines  de  Liège  et  dans  quelques  mines  de  France, 
on  se  sert  de  chaînes.  C'est  une  mauvaise  méthode  que  d'em- 
ployer du  fer  carré  dont  on  s'est  contenté  d'abattre  les  quatre 
pans.  Presque  toujours,  dans  ce  cas,  on  a  pris  peu  de  soin  pour 
le  corroyer.  La  forme  de  chaînes  qui  convient  le  mieux  pour 
les  mines  estla  chaîne  à  mailles  ovales;  elle  est  en  usage  dans 
les  mines  de  Valenciennes  pour  élever  les  tonnes  des  puits 
très-profonds.  Cette  chaîne  se  compose  d'anneaux  que  l'on 
eucbâsse  Tun  dans  l'autre  avant  de  les  souder.  Ces  anneaux  se 
forment  eu  recourbant  une  barre  de  fer  dans  la  proportion 
convenable  :  avec  le  marteau ,  on  aplatit  l'extrémité  de  la 
courbe  de  manière  à  former  un  biseau.  On  coupe  ensuite  l'au- 
tre branche  à  la  hauteur  nécessaire  pour  former  la  maille  : 
on  aplatit  de  tnéme  cette  nouvelle  extrémité  et  l'on  en  forme 
aussi  un  biseau,  mais  du  c6té  opposé  au  premier.  Ou  prépare 
ainsi  beaucoup  d'anneaux  et  Ton  amincit  les  extrémités  de  ma- 
nière que  toutes  les  mailles  se  touchent.  Le  grand  diamètre 
extérieur  de  la  maille  n'est  égal  qu'à  quatre  fois  la  largeur  de 
la  barre;  quant  au  petit,  il  n'équivaut  qu'à  trois  fois  à  peu  près 
l'épaisseur  du  fer.  Chaque  maille  est  introduite  dans  la  pré* 
céden  te,  portée  au  feu  successivement,  puis  soudée.  Une  chaîne 
aiusi  composée  a  un  poids  équivalent  à  quatre  fois  une  barre 


qm  .iiiraît  k  làii^aeïir  de  cette  chaioe  et  1  epain^mir  Ûe$  «i 
EiF3U]i,  Ciie  cb^îiié  cAEise  quelquefoU  souj»  Ea  charge,  ûrdina 
rt^mçntnu  départ  delà  tonne  pldne-  Lors^ju'il  n'y  a  pas  i 
^étAiitï  et  f(uc  la  chaîne  câfiSe^  tet  effet  est  dû  au.  poids  r[ij*e1 
A  »  «uppfjrtf;r,et  priiici|idLeiuent  au  Fruttemènt  qu'elle  êprou 
sur  b  ttitilettt'.  C'est  tirdiiMÎreineiit  ffiUre  b  molette  et  te  tai 
bour  c]u«  La  Lhaîne  supporte  la  plus  jurande  pression  et  q 
h  rupture  a  lieu;  car^  encei  endroit,  eJle  porte  toute  InchaT 
et  en  outre  toute  \i  force  de  Lf?n!iton  «ntre  Umnielteet  le  ta 
bour.  Une  chiiuie  canse  âur  la  jnûktte  quand  elle  a  pris  du  jt 
hcïrsque  ïcs  mailles  p:i5$ent  sur  La  niolettj^  si  elles  citaient  fc 
loii^;ue$  et  queM^^  pu.^sent  iff  présenter  LibreniPiit  dausi 
seiii  ou  dans  un  nutre.il  pourrait  se  faire  qu'en  arrivante 
b  m  nielle,  b  maiJIe  5e  pïjiçât«ii  travers,  et  tut  tirée  selup  a 
petitajte;  eeet  ce  qui  arrive  dans  les  vieilles  cliaiu^s  :  il  $eti 
alori  une  descente  de  La  tcinne  qu  on  élève,  é^le  à  la  di^i 
rence  du  groml  axe  au  petit  ;  mais  tette  sLoouiât:  est  coïkâider; 
ble  à  cau^e  du  poUk  soulevé,  et  occasionne  presque  toujatL 
la  rupture  Je  la  cb;iiae  m  l'eiKirnic  oii  la  maille  a  quitta: 
prenijèrepojiitiQit.  Le^  mailles,  en  rai&oit  dufrotceinent  qu'dlk 
(Eprouvent ,  s'usent  plus  promptement  vers  lemifteii  de  kii 
longueur  lorequ'clleâ  viennent  s'enrouîer  sur  no  tanabouri  I 
ron traire  a  lieu  itauA  te^  cbatties  qui  supportent  les  tigeîdf 
}Mii  u  pps  ;  Tes  lu  a  i  1 1  es  s  usen  t  |  iltis  p  ro  ni  pteiu  e  n  t  vers  Jeu  ri  et 
treuil  tés  et  sont  pïus  sujettes  à  tasser  Jins  cefi  parties  j  a  ni? 
lent  donne-t-nn  plus  d'épaiMeur  de  fnétal  daas  ces  endroit 
qne  dans  les  autres.  On  doit  souvent  visiter  les  cbaiines  R-it 
»oin,  surtout  quand  les  ouvriers  descendent  dans  la  mine  tu 
hi  tonnes. 

Des  Bennes  et  Tonnes. 

Vont  contenir  les  mi  lierais,  ou  se  sert  j  dans  quclqtie«  mîn£ 

d'Aliemapne,  de  sacs  eu  cuir  fa  il  s  de  plnsienrs  peaux  de  bitu 
réunies  ensemble  :  ils  contiennent  de  £1  à  (>  quint^ui:.  Ci 
Irokjve  ce  moyen  plus  dv an  tagel^x  que  les  tonnt^^^  tnais  il  m 
peut  être  mh  en  usage  que  daus  les  puits  btges  et  verticam 
pour  que  les  sac^  ne  frotlent  pas  contre  les  parois.  Le^  l^u* 
lies  sont  Je  tonnes  di  Dé  rentes;  quelquefois  elles  ont  la  fij>tat 
de  tonneaujE  reuHés  sers  leur  milieu.  O^^'^'l  elles  «rveût  à  éle- 
ver du  miuerai,  elles  ont  La  forme  conique. 

Ti/tnxpot't  à  la   ^urfnce  du  sni 
Quand  te  minerai  est  hors  de  la  mine,  oa  le  transporte  sou- 


t^nÉPARATloir  MÉCANIQUE  DES  MINERAIS.  SsT 

vent  par  le  mêmemoyen  que  celui  des  galeries  ;  mai»  quand  le 
minerai  est  élevé  au  haut  du  puits  avec  des  tonnes,  il  faut  dé- 
crocher la  ton  ne.  A  l'ordinaire  on  la  reçoit  sur  le  bord  dupuits: 
quand  elle  est  élevée  au-dessus  de  l'orifice ,  Touvrier  pousse 
une  pièce  de  bois,  on  arrête  la  machine  et  l'on  fait  poser  la 
tonne  sur  la  poutre  :  l'ouvrier  la  fait  tomber  sur  le  plancher 
qu'on  a  placé  à  cet  effet.  Cette  chute  ne  vide  pas  la  tonne  en- 
tièrement ;  mais  il  y  a  an-dessous  un  anneau  auquel  on  attache 
la  chaîne  du  cable  :  la  tonne  s'élève  et  se  renverse.  Dans  quel- 
ques mines  il  y  a  un  plancher  mobile  glissant  à  roulettes;  on 
descend  la  tonne  sur  le  plancher,  et  les  hommes  la  tirent  eux- 
mêmes  hors  du  puits;  on  la  vide  aisément  en  la  renversant.  Dans 
les  mines  de  Freyberg,  où  le  minerai  est  élevé  dans  des  cais- 
ses, elles  glissent  sur  des  pièces  de  bois.  Le  puits  est  incliné  : 
quand  la  caisse  est  à  la  hauteur  voulue,  on  l'arrête  et  on  la  fait 
reposer  sur  un  support,  elle  tourne  sur  un  axe  et  se  vide  d'elle- 
même.  Quand  ou  extrait  de  la  houille  et  que  l'on  a  intérêt  de 
séparer  les  gros  morceaux  du  menu ,  on  place  une  grille  dont 
les  barreaux  sont  plus  ou  moins  rapprochés  et  sur  laquelle  on 
verse  la  tonne.  Tout  le  menu  passe  à  travers  la  grille. 

CHAPITRE  Vm. 

PRÉPARATION    MÉCANIQUE    DES   MINERAIS^ 

Les  substances  métalliques  subissent  plusieurs  préparations 
avant  d'être  fondues  et  réduites  en  métal  ;  ces  diverses  pré- 
parations constituent  trois  opérations  principales  : 

1°  Le  triage,  qui  consiste  à  nettoyer,  à  casser,  à  choisir  à 
la  main  et  à  cribler. 

2*  he  bocardatje  f  qui  consiste  à  réduire  en  poussière  fine 
et  à  laisser  déposer  dans  l'eau  de  plusieurs  réservoirs. 

3°  Le  lavage f  qui  a  pour  objet  d'enlever  les  parties  métal- 
liques de  la  vase  dans  laquelle  elles  sont  engagées,  et  de  sé- 
parer la  poussière  d'un  métal  de  la  poussière  du  sable  on 
d'autres  métaux.  Cette  opération  du  lavage  est  très-impor- 
tante ;  elle  est  tellement  efficace ,  que  l'on  parvient  à  retirer 
*/r>ooo  ^^  poids  d'or,  des  matières  dans  lesquelles  il  se  trouve 
engagé,  et  eu  volume  le  ^/goooooo  *  i^^sultat  auquel  la  métallurgie 
ne  pourrait  jamais  arriver. 

Toutes  ces  opérations  ne  s'exécutent  pas  sur  la  même  8ul)« 

Ingénieur  Civil,  tome  2.  4^ 


;iage,  on  lave  le  mine  : 
'e  on  fait  arriver  utà    M 
reçues  dans  une  seco  i 
^res.  Une  troisième    irm 
ste  dans  un  lavage  x>l  ^^- 
tle  parler.  Il  est  usit.^   ^ 
ijue  :  on  l'appelle  lave»  i  :^ 
OIS,  ou  en  pierre,  de  €V:^:^ 
udeur  li'est  quelqueF^z^^ 
^  à  I  mètre  172  de  c^  ^^ 
tes,  un  courant  d'eai»^    •  ^^ 
«tit  canal  communîq^* 
'  ies  eaux  du  premier 
«mène  peu  à  peu  avê<i 
»t»on  est  répétée  qua  €:»- 
le  second  réservoir,    ci^ 
pour  les  rainerais  de     n 
le  argileuse  ou  de  fe^-    M 
Je  autre  manière  de     <i 
avantage  dans  quelq^^ 
''out//et.  Le  patouiuài: 
<=  horizontal  auquel  on 
'«yen  d'une  roue  hydra, 
•^fbre  est  muni  de  br^ 

|;>»s.  Ces  bras  pénètrent 
"e  on  met  le  minerai     r 
';!»erai  est  fin,  jusqu'à,^  ^^ 
^^^uelementdanslal^ 

;'-tou, Het,  le  minerai  se        . 
par  1  eau,  sort  par  un^ 
•/erme  au  moyen  d'un^ 
<iconomique.  "^^^fc 

'n  moyen  semblable  e^^ 

a  Hesse;  seulement,  l'a.  Jl 
^'cal.Cetarbreestmûj^r: 

'^ve  ou  bassin  que  l'oS\^ 
l^^nie  supérieure  portée 
'^ts,  comme  un  râiru^^ 
^^' que  l'on  charge  est*  ^^ 
^  schistes  argileux.  Eai>^ 

^*es  des  vases  qui  les  reU^ 


S'il  QVATKIEMI  t>AMIE.  CRAt>.  Vllt. 

^taac6  ;  les  nnes  n'ont  besoin  que  d'être  triées  ;  les  antres 
d'être  triées  et  bocardées.  d'autres  seulement  d'être  lavées. 

C'est  à  celui  qui  est  chargé  de  ces  opérations  à  savoir  re- 
connaître, à  la  nature  des  substances,  quelle  est  l'opération 
qui  leur  convient,  et  quels  sont  les  métaux  qu'il  faut  mélan- 
ger ou  séparer.  En  sortant  de  la  mine,  on  fait  un  premier  triage 
grossier.  En  général,  il  faut  mettre  à  part  les  métaux  vierges  , 
tels  qne  l'or ,  l'argent ,  le  cuivre  natifs.  Il  faut  mettre  à  part 
les  minerais  précieux,  l'argent  sulfuré,  l'argent  antimouié; 
les  minerais  de  plomb,  vert,  rouge  et  blanc;  les  cuivres  verts 
nubiens  :  on  les  sépare  des  pyrites  sulfureuses,  ferrugineuses 
et  arsenicales  que  Ion  grille.  H  faut  séparer  l'étain  du  fer,  le 
fer  du  cuivre,  parce  que  ces  métaux  se  nuisent  réciproque- 
ment pendant  la  fusion.  Il  faut  séparer  les  minerais  de  plomli 
des  pyrites,  des  blendes  et  des  calamines.  La  séparation  du  fier 
d'avec  l'étain  n'est  pas  facile  à  opérer  par  le  lavage  ;  car  ces 
deux  métaux  sont  égaux  en  densité.  Pour  l'effectuer  aisémeat, 
on  commence  par  griller  le  minerai  et  l'on  fait  suivre  ce  gril- 
lage d'un  lavage.  Le  fer  qui  s'est  oxidé  a  acquis  une  pesanteur 
moindre  que  l'étain,  et  en  est  facilement  séparé.  Certains  mi- 
nerais de  plomb,  par  ce  même  procédé,  se  séparent  de  minerais 
de  cuivre. 

SECTION   PREMIÈRE. 

DU   TRIAGE. 

Le  triage  se  subdivise  en  quatre  sortes  d'opérations  : 

Dans  la  première  on  nettoie  le  minerai,  on  en  sépare  la 
boue  grossière  qui  l'enveloppe.  Cette  opération  a  ttté  nommée 
dans  quelques  mines  dèbourba^e. 

Dans  la  seconde  on  brise  ou  on  broie  les  minerais  pour  sé- 
parer ce  qui  est  métal  d'avec  les  parties  stériles  ; 

Dans  la  troisième  on  fait  le  triage  à  la  main  ;  on  met  à  part 
les  morceaux  plus  ou  moins  riches; 

Dans  la  quatrième,  enfin,  on  crible  le  minerai  ainsi  séparé. 
!*•  Débourbage, 

Le  débourbage  peut  se  faire  différemment.  Dans  les  mines 
on  on  extrait  le  minerai  par  une  galerie  d'écoulement,  cette 
opération  se  fait  au  sortir  de  la  raine.  Op  renverse  les  brouet- 
tes dans  le  courant  d'eau,  et  on  remue  le  minerai  avec  ua 
râble  ou  une  pelle,  et  l'on  peut  déjà  séparer  le  minerai  par 
et  massif.  Dans  les  mines  où  Ton  extrait  le  minerai  par  an 
puits,  et  où  l'on  n'a  pas  de  ruisseau  pour  faire  ce  premier  dé- 


DU  TRIAGE.  533 

bourliage,  on  lave  le  minerai  dans  une  auge  en  Lois  dam  la- 
quelle on  fait  arriver  un  filet  d'eau.  Les  eaux<de  cette  caisse 
sont  reçues  dans  une  seconde  pour  y  déposer  les  parties  mé- 
tallifères. Une  troisième  manière  de  débourber  les  minerais  » 
consiste  dans  un  lavage  plus  complet  que  ceux  dont  nous  ve- 
nons de  parler.  Il  est  usité  dans  quelques  mines  de  fer  et  de 
calamine  :  on  l'appelle  lavoir  à  gradins.  C'est  nn  encaissement 
en  bois,  ou  en  pierre,  de  forme  quarrée  ou  rectangulaire  :  sa 
profondeur  d'est  quelquefois  que  de  a  à  3  décimètres  ;  il  a  i 
mètre  à  i  mètre  i;a  de  côté.  On  fait  arriver,  par  une  des  ex- 
trémités, un  courant  d'eau;  à  l'autre  est  une  bonde  qui  ferme 
un  petit  canal  communiquant  à  un  second  encaissement  qui 
reçoit  les  eaux  du  premier.  On  apporte  le  minerai  sur  le  bord, 
on  l'amène  peu  à  peu  avec  le  râble  au  courant  d'eau.  Cette 
opération  est  répétée  quatre  ou  six  fois;  la  vase  est  entraînée 
dans  le  second  réservoir.  Cette  sorte  de  lavoir  convient  très- 
bien  pour  les  minerais  de  plomb  sulfuré,  mélangés  dans  une 
gangue  argileuse  ou  de  fer  limoneux. 

Une  autre  manière  de  débourber  le  minerai  est  employée 
avec  avantage  dans  quelques  mines  de  fer  :  elle  consiste  dans 
le  patouillet.  Le  patouillet  des  mines  de  fer  se  compose  d'un 
arbre  horizontal  auquel  on  imprime  un  mouvement  rotatoire 
au  moyen  d'une  roue  hydraulique  placée  sur  le  prolongement. 
Cet  arbre  est  muni  de  bras  en  fer  ordinairement  au  nombre 
de  trois.  Ces  bras  pénètrent  dans  une  caisse  en  bois,  dans  la- 
quelle on  met  le  minerai.  On  charge  jusqu'au  tiers,  et  quand 
le  minerai  est  fin,  jusqu'aux  deux  tiers  des  bras.  L'eau  arrive 
continuellement  dans  la  bâche  :  en  imprimant  le  mouvement 
au  patouillet,  le  minerai  se  trouve  nettoyé,  et  la  vase,  entraî- 
née par  l'eau ,  sort  par  une  ouverture  que  l'on  ouvre  ou  que 
Ton  ferme  au  moyen  d'une  vanne.  Ce  mode  de  débourbage 
est  économique. 

Un  moyen  semblable  est  employé  dans  les  mines  de  cuivre 
de  la  Hesse  ;  seulement,  l'arbre,  au  lieu  d'être  horizontal,  est 
vertical.  Cet  arbre  est  mû  par  un  engrenage  et  traverse  une  sorte 
de  cuve  ou  bassin  que  l'on  peut  élever  ou  abaisser  à  volonté  : 
la  partie  supérieure  porte  ordinairement  quatre  bras  armés  de 
dents ,  comme  un  râteau ,  qui  plongent  dans  la  caisse.  Le  mi- 
nerai que  l'on  charge  est  un  cuivre  sulfuré ,  disséminé  dans 
des  schistes  argileux.  En  imprimant  le  mouvement  à  l'arbre, 
les  dents  agitent  le  mélange ,  débarrassent  les  parties  métalli- 
ques des  vases  qui  les  retiennent  i  et  cellest^ci  ainsi  dégagées 


5^4  QUltaiÈ»E    TAATIË.    CtlAf.    Vl][. 

lumbent  au  fond  de  lu  cuviï^  En  al>aissant  successivement  cette 
cuve,  on  n  agite  p»»  cc^  premiers  dépùLs,  maïs  seulement  ce 
qiit  est  au'dessuâ  et  qui  n  est  pas  encore  débourlié.  Un  furtne 
ainsi  «ne  suite  de  cîtjmts  qui  su  al  d'autant  moins  riches  qu'ils 
a^éloigûent  plus  du  fond. 

Daus  les  mines  de  Chessy  (nous  avons  représenté  P^  XXV  II 
fy.  a 3  ,  le  (jke  de  cuivre  de  Chessy  ,  aujourd'hui  épuisé),  ot 
avait  imai^inê  un  nouveau  moyen  de  débourber  le  minera 
de  cuhre  carhonaté  bleu  que  J  on  y  exploite.  Il  consiste  en  ur 
tonneau  formé  de  douves  en  bois  ou  eu  fer ,  qui  laissent  eo 
ire  elles  1  iutervalle  de  j  4  millimètres  environ.  La  longueur  dt 
ce  cylindre  ou  tonneau  est  de  i  mètre  70  ceattmètres  ^  scm 
diamètre  1  mètre  60  centimètres.  Les  deux  bases  sont  fermëf^ 
|)ar  des  portes  ^  iKmr  cbarger  et  vider  le  tonneau,  Oa  réunJi 
iaxe  à  l'arbre  d'une  roue  hydraulique,  qui  lui  irn prime  k 
^ouv émeut  de  rotation.  Cet  aïe  est  porté  sur  des  coussinets 
qui  ne  sont  pjis  Hxes,  mais  placés  dstns  un  châssis  rectau§a< 
latre,  susceptible  de  se  mouvoir  dans  un  plan  vertical,  «d 
tournant  sur  un  ^xt^  hori^oatât ,  ce  qui  permet  de  placer  U 
tûuneau  dauïune  position  inclinée  ou  verticale  pour  le  chair^r 
on  pour  le  vider.  Ce  tunueau  plonge  daus  un  eticaissemeai 
rempli  d'eau  un  peu  au-dessou$  de  son  centre  :  au-dessous  eit 
une  (grille  ëuàpeudue  par  des  bouts  de  cliaîne  aux  tourilbuï- 
Cette  grille ,  dout  les  barreaux  sont  plus  rapprochés  que  les 
duuves  du  tanueaUj  reçoit  un  mouvemeiit  d'oscillatioa  pendapi 
<]|Lje  le  tonneau  eu  reçoit  un  de  rotation.  Au-dessous  est  uu  eu- 
caissemeul  dans  le  sol  î  IVau  en  sort  par  une  grille  qui  ne  laisse 
plisser  que  la  vase.  On  cU^irge  par  ['nu  des  bouts  environ  7  i 
Bou  kilogrammes  f  on  ferme  la  porte  et  on  donne  le  mouiFe- 
ment,  Ce  débourbage  dure  un  quart-d'keure  ;  mais  il  faut  ua 
quart-d'lieurepour  charger,  puis  uu  quart-d'heure  pour  sépa- 
rer, eu  sorte  que  l'opcration  entière  dure  trois  qu arts ^dli cure, 
a"  Ca^swje. 

Après  le  débourbage  vient  le  cass^i^e.  Ce  cassage  «  qui  esî 
nécessaire  pour  sépnrer  les  gangues,  peut  se  faiire  ou  à  Taidi^ 
d*un  marteau  ou  d'une  musse  plate  ^  ou  Lieu  avec  uu  inartûictH 
ou  euBn  sous  les  pilons  d'un  boi^rd.  Le  cassage  au  marteau 
est  simple.  -Si  le  minerai  a  peu  de  valeur  ,  il  se  fait  à  l'air.  Ui 
ouvriers  sont  à  terre  et  ont  entre  leurs  jambes  uue  masse  (1« 
pierre  ou  de  fer,  sur  laquelle  iU  appuient  les  morceau ï  qu'il* 
'Veulent  casser.  I^  marteau  dont  ils  font  usage  pèse  un  demi- 
Uluf^raimue.  Si  le  nùnerai  est  pluA  précieux ,  le  casù|;«  m  imi 


DU  TRIAGE.  5t5 

SOUS  un  hangar;  les  ouvriers  sont  appuyés  sur  des  bancs, et 
ont  devant  eux  une  table  solide  sur  laquelle  ils  cassent  ïe» 
morceaux  de  minerai.  Ils  font  en  même  temps  le  triage  à  la 
main  ;  ils  mettent  à  part  les  minerais  riches,  ceux  qui  doivent 
être  envoyés  au  bocard  et  les  rebuts.  Quand  le  minerai  est 
très-précieux,  comme  l'or  ou  l'argent,  les  ouvriers  sont  dans 
des  loges  ou  huttes  particulières  qui  doivent  être  planchéiées 
avec  soin,  pour  ne  rien  perdre  de  ce  qui  peut  éclater  sous  le 
marteau.  Ils  sont  tenus  de  secouer  leurs  habits  en  sortant  pour 
faire  tomber  les  parties  de  minerais  qui  auraient  pu  s'y  atta- 
cher. Ces  huttes  doivent  être  placées  près  du  puits  d'extraction 
et  être  bleu  éclairées  et  assez  spacieuses  pour  que  les  pous- 
sières n'incommodent  pas  les  ouvriers.  Chacun  d'eux,  ou  cha- 
que société ,  lorsqu'ils  travaillent  plusieurs  ensemble,  a  un 
coffre  fermant  à  clef,  afin  que  l'on  puisse  distinguer  le  travail 
de  chacun.  On  se  sert  aussi  de  masses  plates  pour  broyer  des 
morceaux  assez  volumineux.  Quelquefois  on  emploie  le  marti- 
net. Il  diffère  peu  de  celui  des  forges  :  c'est  un  marteau  de 
loo  à  i5o  kilogrammes,  porté  aux  deux  tiers  de  sa  longueur. 
li  est  élevé  par  pression  sur  la  queue.  L'enclume  est  large  et  en- 
terrée. Quant  au  cassage  qui  a  lieu  sous  les  pilons,  il  constitue 
l'emploi  des  bocards,  dont  nous  parlerons  un  peu  plus  bas. 
3**  Triage  à  la  main, 

I>a  troisième  opération  est  le  triage  à  la  main.  Il  suit  et 
même  souvent  accompagne  le  cassage.  Les  ouvriers  chargés 
de  ce  triage  font  des  tas  de  minerai  massif,  l'un  de  gros  mor- 
ceaux, l'autre  de  menos  ;  un  second  tas  de  minerai  à  cribler , 
et  un  troisième  tas  de  rebut  :  ce  dernier  est  divisé  en  deux 
autres ,  l'un  de  minerai^que  l'on  envoie  au  bocard ,  l'autre  d« 
ce  que  l'on  jette  tout-à-fait. 

4"  Criblage. 

La  quatrième  et  dernière  opération  est  le  criblage.  Il  .t'exé- 
cute sur  des  minerais  sortant  de  la  mine  en  petits  grains ,  sur 
d'anciens  déblais  de  mines,  sur  des  minerais  nettoyés  au  pa- 
touillet,  ou  sur  des  minerais  cassés  et  triés.  Il  peut  se  l'aire  aussi 
en  employant  une  claie  en  fil-de-fer  ou  en  osier ,  un  panier 
d'osier,  Tégrappoir,  enfin  le  crible  proprement  dit  et  la  cuve. 

L.a  claie  est  en  usage  dans  les  mines  de  fer,  lorsque  le  mi- 
nerai métallique  est  fin  et  mêlé  à  de  gros  morceaux  de  gan- 
gue. La  distance  des  brins  d'osier  est  de  8  à  10  décimètres. 
Xa  claie  est  inclinée  et  sontenae  par  un  chevalet*,  elle  est 


5«6  QUATRIÈME  PARTIS.  CBAP.   VHI. 

iDunie  au  miliea  d*une  pièce  de  Bois ,  sur  laquelle  Voavrier 
frappe  son  rable  pour  la  débarrasser.  Les  parties  métalliques 
passent  ordinairement  derrière;  les  pierres  restent  en  avant. 

Le  panier  dont  on  se  sert  est  en  osier,  avec  une  anse  du  même 
bois,  il  a  a  à  3  décimètres  de  diamètre  sur  i  de  profondeur  : 
il  sert  pour  les  minerais  déjà  nettoyés  et  débarrassés  de  leurs 
terres  par  le  patouilliRt.  On  suspend  ce  paniet  dans  l'eau  «  et 
l'on  agite  par  petites  secousses.  Le  minerai  fin  passe  à  traven 
les  interstices  du  panier  ;  Teau  entraine  les  terres,  et  la  gaiH 
gue  reste.  Dans  quelaues  mines  de  plomb ,  ou  se  sert  d'une 
chaudière  en  cuivre  battu,  ou  en  fer  battu,  ou  en  fonte, 
quelquefois,  que  l'on  appelle  égrappoir.Ce  nom  vient  de  ce  que 
dans  certains  endroits  le  minerai  est  appelé  ^ra/>pe.  Cette  chas- 
dière,  qui  a  5  décimètres  de  diamètre,  est  percée  dans  toute  a 
surface  de  trous  ronds  proportionnés  aux  morceaux  qui  dci- 
vent  passer  au  travers.  L'anse  de  cet  instrument  présente  un 
petit  crochet  dans  lequel  vient  s'adapter  une  tige»  sur  laquelle 
s'assemble  une  longue  perche,  qui  repose  sur  un  chevalet.  Au 
moyen  de  ce  mécanisme,  on  imprime  de  petites  secousses  à 
l'égrappoir  qui  est  maintenu  sous  l'eau. 
,  lie  crible  proprement  dit  est  en  usage  dans  les  mines  autres 
que  celles  de  fer.  La  forme  en  est  cylindrique  ;  les  rebords 
sont  en  bois  mince,  ils  ont  i5  à  20  centimètres  de  hau- 
teur. Le  fond  du  crible  est  ordinairement  une  toile  de  më- 
tat ,  dont  les  mailles  ont  depuis  i  jusqu'à  5  millimètres  de 
largeur.  Le  plus  souvent ,  on  crible  dans  l'eau.  Ce  criblage  a 
un  avantage  très-remarquable,  c'est  que  l'on  sépare  lesmtne- 
rais  par  différence  de  pesanteur  spécifique.  On  a  un  cuveau 
ordinairement  de  1  mètre  de  hauteur  :  il  est  muni  de  trois 
bondes  ,  l'une  au  bas,  l'autre  en  haut,  et  la  troisième  au  mi- 
lieu. L'eau  peut  dégorger  continuellement  par  nne  entaille 
ménagée  à  la  partie  supérieure  du  cuveau.  En  arrière  est 
une  table  sur  laquelle  on  apporte  le  minerai.  L'ouvrier  armé 
d'un  râble,  fait  descendre  le  minerai  dans  le  crible  :  au  moyen 
de  deux  poignées  dont  il  est  muni,  il  le  plade  sous  l'eau  et  le 
fait  osciller.  L'eau  arrive  continuellement  dans  la  cuve,  et  y 
entretient  un  niveau  constant.  Le  premier  effet  de  l'eau  est 
de  déhourber  le  minerai,  d'enlever  les  parties  terreuses  les 
plus  ténues  ;  ensuite  les  parties  de  minerai  les  plus  fiées 
passent  à  travers  les  interstices  du  crible,  et  tombent  au 
fond  du  cuveau;  enfin  les  parties  plus  grosses  que  les  mailles 
Testent  dans  le  crible,  ou  elles  se  sépareutpar  couches ,  seloo 


pu  TRIAGE.  Sa  7 

les  différences  de  pesanteur  spécifique*  et  par  conséquent  de 
richesse.  Ce  qui  est  plus  lourd  et  plus  riche  se  dépose  au 
fond  du  crible.  La  couche  immédiatement  au-dessus  est  an 
mélange  de  miuerai  pur  et  impur;  enfin,  la  couche  tout-à*iait 
supérieure  est  ordinairement  du  rebut.  L'ouvrier  retire  le 
crible  de  l'eau,  et  enlève  la  première  couche  à  l'aide  d'une 
palette,  la  seconde  est  repassée  au  crible j  enfin  la  troisième 
est  séparée  en  trois  tas,  l'un  de  minerais  riches  que  l'on  en- 
voie à  la  fonderie ,  l'autre  de  minerais  disséminés  que  l'on  en- 
voie au  lavage,  et  le  troisième  de  gros  morceaux,  que  l'on 
envoie  au  bocard.  Quant  aux  sables  tombés  au  fond  du  eu- 
veau,  ils  sont  envoyés  au  lavoir.  Si  le  minerai  est  pauvre,  et 
qu'après  avoir  enlevé  les  pierres  de  dessus  le  crible ,  il  ne  reste 
pas  beaucoup  de  minerais  disséminés ,  on  ajoute  du  minerai 
et  l'on  continue.  Pour  achever  cette  opération ,  après  le  pre- 
mier criblage ,  il  y  a  un  casseur  qui  recasse  le  minerai  passé 
et  le  rend  au  cribleur,  pour  être  criblé  de  nouveau ,  en  sorte 
que  les  travaux  de  ces  deux  hommes  se  correspondent. 

Quand  le  minerai  doit  subir  plusieurs  fois  cette  opération 
ctu  criblage,  on  peut  la  simplifier  au  moyen  de  machines  com- 
posées. Les  meilleures  pour  opérer  ce  genre  de  travail,  sont 
les  grilles  dites  anglaises,  et  les  grilles  à  gradins,  les  cribles 
à  bascule  ou.cyliodriques.  La  grille  anglaise  est  formée  de 
barreaux  de  fer  qui  laissent  entre  eux  un  intervalle  de  8 
luiilimètres.Ces  barreaux  ont  iS  millimètres  de  largeur  sur  i4 
d'épaisseur.  La  grille  a  i  mètre  quarré  de  surface ,  et  elle  est 
placée  au  milieu  d'un  plancher  qui  a  2  mètres  quarrés  de  sur* 
face  ;  elle  est  élevée  au-dessus  du  sol  par  deux  petits  murs 
qui  ont  6  décimètres  de  hauteur.  Un  canal  longitudinal 
règne  au-dessus  de  tontes  les  grilles  et  amène  l'eau  au  moyen 
d'un  tuyau  placé  au-dessus  de  chacune  d'une  hauteur  de  1 
mètre  65  centimètres  à  2  mètres.  Quatre  enfants  font  le  service 
d'une  grille.On  dépose  sur  l'un  descôtés  du  plancher,  une  charge 
de  minerais  de  600  kilogrammes,  puis  on  l'attire  sur  la  grille, 
et  on  lave  au  moyen  de  l'eau  qui  tombe  continuellement. 
Tout  ce  qui  est  plus  petit  que  les  interstices  de  la  grille  se 
dépose  au-dessous;  les  poussières  plus  fines  sont  entraînées 
plus  loin;  enfin  la  vase  va  au  labyrinthe.  Ce  lavage  effec- 
tué, on  fait  un  triage  de  ce  qui  est  resté  sur  la  grille.  On 
forme  plusieurs  tas:  un  premier  de  minerais  massifs,  un  second 
de  minerais  médiocres  »  un  troisième  de  minerais  qu'il  faut 
casser,  un  quatrième  de  minerais  dissémiaés  ou  à  bocard,  un 
cinquième  y  enfin  2  de  rebats« 


SaB  QUATftikMB  PARTIE.   CHAP.   TUI. 

Les  morceaux  qui,  n'étant  pas  assez  gros  pour  rester  sur  la 
grille ,  mais  pas  assez  fins  pour  passer  à  travers  ,  sont  restés 
engagés  dans  les  barreaux  de  la  grille,  forment  ce  qu'on  ap- 
pelle la  ntenuaiUe.  On  la  retire  avec  soin,  et  on  Tenvoie  au 
crible  à  la  cuve.  On  en  obtient  quatre  produits  :  des  rebuts, 
du  minerai  à  bocard ,  du  minerai  médiocre  ,  du  minerai 
massif;  c'est  le  dépôt  qui  est  resté  au  fond  du  crible.  Les 
sables  qui  sont  tombés  au  fond  du  cuveau,  sont,  en  raison  de 
la  grosseur  du  crible,  envoyés  au  bocard.  La  poussière  qui  s'est 
déposée  au-dessous  de  la  grille  est  criblée  dans  un  crible  beau- 
coup plus  fin  que  celui  pour  la  menuaille.  On  en  obtient  cinq 
espèces  de'prodnits.  Le  minerai  médiocre ,  obtenu  d'abord,  est 
envoyé  au  lavage ,  qui  donne  encore  quatre  tas  différents. 

Ce  lavage  exige  une  grande  quantité  d'eau.  En  général,  il 
faut  presque  6  kilogrammes  d'eau  pour  i  kilogramme  de  mi- 
nerai. La  charge  de  deux  bassicots,  c'est-à-dire  600  kilogram- 
(nés,  exige,  pour  être  lavée,  35  à  3o  minutes.  On  partage  cha- 
que bassicot  en  huit  tas  ;  le  lavage  de  chacun  de  ces  huitièmes 
ne  demande  que  deux  minutes.  Ce  travail  exige  de  Tadresse 
et  de  l'activité. 

£n  Saxe ,  on  a  imaginé  de  placer  ces  grilles  en  gradins ,  les 
unes  au-dessus  des  autres.  Elles  sont  ordinairement  au  nom- 
bre de  trois  :  TintervalU;  des  barreaux  ,  dans  la  première,  est 
de  27  millimètres;  dans  la  seconde, de  i3  millimètres  ;  dans  la 
troisième,  dey  millimètres.  On  jette  le  minerai  sur  le  plan 
incliné  qui  est  au-dessus  de  la  première  grille,  on  l'attire  des- 
sus avec  un  râble,  et  on  fait  arriver  un  courant  d'eau.  Ce  qui 
passe  à  travers  les  barreaux  de  celle-ci  se  rend  sur  la  seconde, 
et  ainsi  de  suite,  sur  la  troisième.  On  obtient  ainsi  trois  pro/> 
duits  que  l'on  subdivise,  au  niveau  de  chaque  grille,  en  rebuts, 
en  minerais  de  bocard,  en  minerais  médiocres  et  en  massifs. 
Le  minerai  médiocre  est  lui-même  subdivisé  en  trois  tas.  Ce 
qui  a  passé  par  les  trois  grilles  est  emporté  par  l'eau  dans 
une  caisse  pour  être  criblé. 

On  a  encore  imaginé  d'autres  machines  dans  la  vue  d'éco- 
nomiser les  frais  de  main-d'œuvre  occasionés  par  les  opéra- 
tions. On  fait  usage, dans  les  mines  de  Saxe,  d'un  crible cylîor 
drique  qui  a  6  ou  7  décimètres  de  longueur  sur  5  à  6  de 
diamètre.  Il  est  porté  sur  un  axe  horizontal,  que  l'on  fiiit 
tourner  par  un  moyen  quelconque,  soit  à  la  main,  soit  à 
l'aide  d'un  engrenage.  On  introduit  du  minerai  par  une  porte 
en  bois  :  ce  minerai  y  airive  par  une  trémie.  Loxsque  le  crible 


DU   BOCARDAGE.  5a^ 

est  rempli,  OD  fait  arriver  Teau  cûntinuellement  dans  la  caisse. 
Cette  mactiioe  ressemble  au  patoaillet  employé  pour  dé- 
bourber  les  minerais  de  fer. 

On  a  imaginé  un  crible  à  gradin  et  à  bascule  ;  il  consiste  en 
une  caisse  rectangulaire  ouverte  à  la  partie  supérieure,  et  par 
un  bout.  Cette  caisse  présente  trois  gradins  ;  au  bas  est  une 
ouverture  fermée  par  une  grille.  Un  tuyau  sert  à  conduire  les 
boues  dans  une  caisse  inférieure,  qui  présente  trois  grilles 
dans  sa  Longueur  et  trois  tuyaux  qui  conduisent  le  minerai 
dans  un  encaissement  inférieur.  Ces  caisses  peuvent  osciller 
au  moyen  de  tringles,  mais  elles  se  meuvent  en  sens  con- 
traire l'une  de  l'autre. 

Tous  ces  moyens  mécaniques  de  trier  le  minerai  demandent 
le  secours  d'un  crible  à  secousses. 

SECTION    II. 

ru  BOCARDAGI* 

L*drt  de  bocarder  les  minerais,  c'est-à-dire  de  les  réduire  en 
poadre  ténue  pour  séparer  ainsi  la  gangue  qu'ils  contiennent , 
ne  date  pas ,  à  ce  qu'il  paraît,  de  loin.  C'est  vers  le  sixième 
siècle  que  les  minerais  ont  été  bocardés  pour  la  première  fois. 

Un  bocard  se  compose  :  d'une  ange  dans  laquelle  on  jette 
les  minerais  à  écra.ser,  et  dans  laquelle  on  fait  battre  des  mas- 
ses ;  de  pilons  qui  jouent  dans  l'auge  ;  d'un  arbre  armé  de 
cammes  pour  soulever  les  pilons  ;  enfin,  de  bassins  successifs 
remplis  d'eau,  dans  lesquels  on  fait  arriver  et  déposer  les 
poussières  qui  sortent  de  dessous  les  pilons. 
De  tAuge, 

Pour  former  l'auge  du  bocard,  on  commence  ordinairement 
par  creuser  dans  le  sol  woe  fosse  de  i  mètre  65  centimètres, 
de  profondeur  sur  5  mètres  de  long  et  a  mètres  de  large;  au 
fond  de  cette  fosse,  ou  place  33  centimètres  d'argile  ou  de 
glaise  ;  on  établit  ensuite  aux  deux  bouts,  et  au  milieu  de 
cette  fosse,  3  pièces  de  bois  transversales  (nous considérons  ici 
le  cas  d'une  auge  à  deux  batteries)  ;  puis,  sur  ces  traverses  on 
élève  deux  montants  verticaux  qui  s'élèvent  jusqu'au  niveau 
du  sol  :  la  distance  de  ces  montants  est  d'environ  65  centimè- 
tres. £n  arrière  de  ces  pièces ,  on  attache  deux  arcs-boutants 
destinés  i  les  maintenir  dans  la  position  verticale. 

Une  fois  ces  fermes  ainsi  établies ,  on  place  4  pièces  de  bois 
j^our  garnir  les  deu  extrémités  d(»  Taiige.  Ob  forme  ainsi 


53o  QtïATRlEMB    PARTIE.    CHAP'    TlU- 

une  au[ïe  tectaii{ïuliiire  dont  toutes  les  pîikïes  £«  tiennen 
d  eï  I  eji'TnéTn  e!i  C  el  a  fd  1 1,  f '  i  »  terval  ie  se  C  rou ve  réel  u  i  t  a  ta  largeu 
de  63  centimètres,  les  pjcces  dt;  hoiâ  ayant:  lO  centimètn 
d'épuïSseur.On  Loucbe  «xactement  ks  joints  avec  de  la  mou! 
sti.  Ûti  ajoute  enâuite^  dans  T intérieur,  d'autres  madriers  ,  qi 
otit  au^si  une  épaisseur  de  16  centime tre-S  »  ce  qui  réduit  I 
lai^enr  à  S  3  centimètres  j  puis,  sur  le  fond,  on  place  un 
piècedeboi&iiuia  .^.^  centimètres  d'équar ri ssa^je,  qui  répose  st 
kï  trois  pièce»  tbiidameulïiles ,  et  qui  sert  de  tond  à  Taugi 
Ëiafin,  sur  cette  poutre  on  élève  trois  colonnes  ^  uue  àchaqa 
extrâmité  et  la  troisième  au  milieu.  Ces  colonnes  ont  enviroi 
S  mètres  de  hauteur  y  et  sont  Kiées  par  des  boulons  de  fa 
avec  lapge.  Pour  consolider  cet  assemblage  ,  on  casse  de  h 
fitôrre ,  que  Ion  a  écrasée,  li  reste  aui^dessus  de  ee  fond  33  ceo' 
tÎLUètres  euiirou-  Outre  les  boulons  de  fer  et  la  pierre,  dool 
nous  avnns  parle ^  on  se  sert  encore,  pour  maintenir  les  co- 
lonnes, de  deux  pièces  qui  embraient  le  pied  de  ces  colonoe 
à  fleur  de  terre.  Ces  pièces  sont  entaillée»  sur  la  face  verli 
cale ,  de  manière  â  pouvoir  s'accrocher  sur  la  colonne  ài 
»iitieu  ;  elles  portent  aussi  une  entaille  en-dessous  pour  s'a- 
dapter sur  les  deux  montants  verticaux.  Les  trob  colonne 
parttigent  Tutif^e  en  deux  cotnpartiuieotsque  Ton  txomme  bat 
terie^H  Cëjï  colonnes  présentent,  dans  leur  longueur ,  des  en- 
tailles iljins  lesquelles  vienneût  s'assembler  des  pièces  plate* 
dites  moise».  C'est  eutre  deux  colonnes  e|  les  moïses  qu< 
j  ou  eut  les  pilons. 

Des  Pilons. 

Les  pilons  sont  formés  en  bois  de  hêtre,  Je  chêne  on  àt 
loélêj^e  :  ils  oat  nue  longueur  de  4  mètres  sur  1 3  centimètres 
de  largeur  et  tû  d'Épaisseur-  ils  se  terminent  p^r  une  masse 
en  fonto  rectangulaire:  l'assemblage  avec  la  Hèche  d a  pilon  se 
fait  au  moyen  d'une  partie  cylindrique  connelèe,  soit  horizon- 
talement» soit  en  biais  t  comme  un  pas  de  vis,  et  qui  entre'dans 
le  boîi,  où  elle  est  Éixée  Invariablement.  Pour  empêcher  les 
pilons  de  s'incliner  à  droite  ou  à  gauche,  les  Hèches  sont  tra- 
versées de  chevilles  qui  les  séparent  les  unes  des  autres. 

De  f  arbre  à  Carnmts, 
Le  pilon  ainsi  Ibrmé  est  percé  d'une  mortaise  dans  la- 
quelle on  place  le  menton  net  qui  doit  servir  Â  le  soulever, 
c'est  une  pièce  de  bois  qui  est  recta  ne;  ni  a  ire ,  et  qui  a  65  cen- 
tîmèeres  de  lougueur.  La  mortaise  dans  laquelle  entre  cette 


DU  BOCAllOAGB.  53 1 

pièce  a  une  hauteur  plus  grande  que  le  tenon  :  l'intervalle 
restant  est  rempli  avec  un  coin  de  bois ,  qui  permet  de  faire 
varier  à  volonté  la  hauteur  du  mentonnet  ;  par  là  on  aug- 
mente ou  on  diminue  la  durée  du  temps  pendant  lequel  le 
pilon  est  soulevé.  Quand  un  même  arbre  fait  marcher  plusieurs 
batteries  de  pilons ,  et  que  Ton  veut  en  faire  cesser  un  de  jouer, 
on  le  soulève  de  manière  à  soustraire  le  mentonnet  à  l'action 
de  la  camme.  Cette  opération  s'exécute  au  moyen  d'un  treuil. 
Les  cammes  qui  soulèvent  le  mentonnet  doivent  être  distri  • 
buées  dans  un  certain  ordre  sur  l'arbre  de  la  roue  qui  les  fait 
mouvoir ,  et  qui  £st  ordinairement  une  roue  hydraulique.  En 
général,  le  même  pilon  est  levé  trois  fois  pour  une  révolution 
de  l'arbre,  c'est'à-dire  que  3  cammes  devront  être  sur  une  même 
circonférence;  quelquefois,  mais  rarement,  on  en  place  quatre, 
ii  y  a  donc  trois  fois  autant  de  cammes  que  de  pilons  ;  ainsi , 
pour  deax  batteries  à  cinq  pilons,  il  y  aura  3o  cammes.  Pour 
placer  ces  cammes  convenablement,  on  commence  par  tracer 
sur  la  partie  cylindrique  de  l'arbre  des  cercles  correspondant 
à  l'axe  des  pilons.  On  divise  le  premier  cercle  en  autant  de 
parties  égales  qu'il  doit  y  avoir  de  cammes  ;  puis,  par  chaque  di- 
vision ,  on  tire  des  lignes  parallèles  à  Taxe ,  qui  vont  répéter 
autant  de  divisions  dans  les  autres  cercles.  On  choisit  ensuite 
la  première  intersection,  pour  placer  la  camme  qui  soulèvera  le 
premier  pilon  de  la  première  batterie;  à  lao**  plus  loin  oo 
place  la  seconde  camme,  et  à  1 20^  plus  loin  encore  la  troisième. 
Ainsi ,  la  première  camme  sera  placée  sur  Tintersection  i ,  la 
seconde  sur  l'intersection  1 1 ,  la  troisième  sur  celle  a  i .  Le 
second  pilon  qui  doit  être  soulevé  après  le  premier,  n'est  pas 
le  second  par  ordre ,  mais  le  premier  de  la  seconde  batterie. 
La  première  camme  devra  être  placée  sur  la  parallèle  3 ,  la 
seconde  sur  la  parallèle  12,  la  troisième  sur  celle  2a.  S'il  y 
avait  trois  batteries^  le  premier  pilon  qui  devrait  se  lever 
après  les  deux  précédents ,  serait  le  premier  de  la  troisième 
batterie  :  la  première  camme  serait  placée  sur  la  parallèle  3 , 
et  ainsi  de  suite. 

Des  Cammes. 

Les  cammes  dont  on  fait  usage  ordinairement,  sont  implan- 
tées sur  l'arbre  ;  ce  sont  des  cammes  en  bois  arrondi  ;  quand  la 
levée  doit  être  courte ,  on  les  forme  en  fer  et  on  leur  donne 
une  grande  courbure.  Enfin  ,  on  a  encore  proposé  d'employer 
des  cammes  en  fonte  dont  la  courbure  est  le  développement  du 
perde.   L'avantage  que  présente  cette  disposition  ^  c'est  que 


532  QUATRièME  PARTIS.  CHAP.  Vlli. 

lorsque  l'arbre  se  meut  avec  une  vitesse  uniforme,  le  pilon  est 
soulevé  lui-même  avec  une  vitesse  uniforme ,  ce  qui  peut  être 
avantageux  dans  cerrainscas;  toutefois,  Tinconvénientest  que 
le  pilon  est  obligé  de  prendre,  dès  le  premier  instant,  toute  la 
vitesse  que  doit  lui  donner  la  macbine,  tandis  quil  vaut 
mieux  que  cette  vitesse  aille  en  croissant  depuis  zéro. 
Méthodes  pour  faire  sortir  les  minerais  du  bocard. 

L'eaa  nécessaire  arrive  et  sort  continuellement,  en  entraî- 
nant le  minerai  bocardé.  Il  y  a  plusieurs  manières  de  faire 
sortir  l'eau  du  bocard.  La  plus  ancienne  méthode  est  celle  dite 
à  la  bonde,  qui  consiste  eu  un  troa  circalaire^qne  Ton  peut 
boucher  plus  ou  moins  à  l'aide  d'une  bonde.  Quand  il  y  a  txm 
pilons ,  l'eau  arrive  par  un*  extrême,  d'où  elle  se  rend  successi- 
vement dans  les  deux  autres.  Quand  le  bocard  est  à  5  pilons, 
il  arrive  souvent  que  l'on  fait  tomber  le  minerai  sous  le  pilon 
du  milieu,  d'où  il  est  rejeté  à  droite  et  à  gauche,  pour  être 
bocardc  de  nouveau  par  les  pilons  d'aide  ;  l'eau  sort  alors  par 
les  deux  extrémités  qui  sont  munies  de  bondes. 

La  seconde  méthode  consiste  à  faire  passer  le  minerai  qui 
sort  de  dessous  les  pilons,  à  travers  une  grille  placée  en  avant, 
au  moyen  de  laquelle  les  morceaux  trop  gros  pour  les  inJter* 
stices  des  barreaux  sont  rejetés  sons  le  pilon.  Cependant  on  a 
remarqué  que  cette  grille  ainsi  placée  du  côté  où  sort  le  mi- 
nerai ,  est  sujette  à  être  forcée  et  k  se  déformer  lorsque  la  gan- 
gue  vient  se  placer  entre  elle  et  le  pilon.  Cette  seconde 
méthode  est  dite  à  la  grille.  La  troisième  méthode  est  dite  à 
la  fente.  Elle  est  appréciée  dans  beaucoup  de  mines,  où  on 
la  préfère  à  toute  autre.  Plus  la  fente  est  élevée,  plus  le  sable 
obtenu  est  fin.  Elle  convient  mieux  pour  les  minerais  d'ar- 
gent; la  grille,  pour  les  minerais  de  plomb.  Lorsqu'on  em- 
ploie cette  dernière  méthode,  on  ne  place  qu'une  seule  grêle 
et  à  l'extrémité  opposée  de  l'endroit  où  Ton  jette  le  minerai. 
Des  Bassins. 

L'ean  et  les  minerais  réduits  en  poussière  qu'elle  entraîne, 
se  rendent  dans  une  suite  de  canaux  ou  bassins  successifs, 
placés  les  uns  au-dessoiis  des  antres  de  toute  leur  hauteur.  Ces 
canaux  et  ces  bassins  vont  en  diminuant  de  grandeur,  et  en 
augmentant  de  pente.  Ordinairement  on  dispose  six  bassins  en 
cascade  à  la  suite  les  uns  des  autres.  Le  premier,  celui  qui 
est  le  pins  près  du  bocard ,  a  une  longueur  de  4  mètres  et  une 
pente  totale  de  55  à  8o  millimètres.  Le  second  bassin,  q[uà 


<DU  ftO<3AR!>AGE.  533 

«st  appelé  bassin  do  gros  sable,  a  une  longueur  de  5  mè- 
tres, et  une  pente  totale  de  27  millimètres.  Le  troisième,  du 
sable  fin,  a  une  longueur  de  8  mètres  et  une  pente  totale 
seulement  de  i3  à  1 4  millimètres.  Le  quatrième  est  appelé 
bassin  des  grosses  bourbes;  il  a  à  peu  près  la  même  longueur 
et  la  même  pente  que  le  précédent.  £nfin  viennent  deux 
autres  bassins  pour  les  bourbes  fines,  et  qui  n*ont  aucune 
pente  ;  leur  longueur  est  de  3  à  5  mètres.  Les  largeurs  et  pro- 
fondeurs de  ces  bassins  sont  aussi  très-différentes  ;  elles  vont 
en  augmentant  à  partir  du  premier.  Celui-ci  n'a  que  o^ijaS  de 
de  largeur  sur  autant  de  profondeur.  Les  trois  suivants  ont 
o%3a  de  largeur  et  de  profondeur.  Enfin  les  deux  derniers 
ont  o"^,33  de  profondeur,  et  une  largeur  un  peu  plus  considé- 
rable, de  o>^,44*  L'eau  qui  sort  du  dernier  bassin  va  se  jeter 
dans  un  vaste  canal  où  elle  n'a  aucun  mouvement.  Il  faut  que 
chaque  bassin  conserve  toujours  la  même  pente,  et  malgré  les 
dépôts  qui  s'y  forment;  à  cet  effet,  on  se  sert  de  tringles  qui 
permettent  de  les  élever  suivant  qu'il  est  nécessaire.  Pour  re- 
tenir les  bourbes  et  empêcher  qu'elles  ne  se  rendent  d'un 
bassin  dans  le  suivant,  on  place  des  liteaux  qui  ont  de  37  à 
54  millimètres  de  hauteur.  Les  bocards  sont  ordinairement 
renfermés  dans  des  bâtiments.  Ce  n'est  que  dans  les  petites 
exploitations,  et  où  .l'on  ne  travaille  que  pendant  Tété,  qu'on 
établit  des  bocardages  à  l'air  libre.  Il  y  a  même  souvent,  dans 
le  bâtiment,  plusieurs  tables  à  laver  pour  dégrossir  le  minerai. 
£n  général,  les  bassins  sont  découverts  ;  il  y  a  cependant  cer- 
tains cas  où  il  est  nécessaire  de  les  couvrir. 

De  la  résistance  à  vaincre. 

Avant  d'exposer  U  manœuvre  dubocardage,  disons  quel- 
ques mots  sur  la ,  résistance  à  vaincre  dans  cette  macnine 
et  sur  les  effets  qu'elle  produit.  Il  est  évident  que  la  résis- 
tance à  vaincre  est  due  au  frottement  des  pilons,  à  celui 
des  tourillons  sur  leurs  axes,  enfin,  à  celui  des  menton- 
nets.  Si  le  mouvement  de  rotation  de  l'arbre  est  uniforme ,  le 
pilon  n'est  pas  élevé  avec  une  vitesse  uniforme,  mais  en 
rapport  avec  les  sinus  des  arcs  décrits.  Il  commence  à  se 
mouvoir  avec  le  maximum  de  vitesse  et  va  en  diminuant.  On 
corrige  cet  inconvénient,  quand,  au  lieu  de  la  forme  rectan- 
gulaire, on  donne  à  la  camme  la  formé  d'un  demi-cylindre. 
Ce  qui  importe,  ce  n|est  pas  de  rendre  uniforme  le  moment 
de  la  résistance,  mais  de  rendre  constante  la  somme  des 
Ingénieur  Civil^  tome  at  47 


534  QUATRIÈME    FAlTJE-    CHAP.    V[ïî. 

moiaentà  de  toys  ki  pilons  levé  s  çd  même  teirn».  La  îatmt. 
ordiu.iiri*  des  CEunnaes^  la  matiière  dont  elles  ^{[menl  sur  ks 
mentonn«tâ  ^  donnent  lieu  à  deui  pressions  sur  les  prisons 
(Dioises  c[ui  mnia tiennent  ics  Bêches  dans  la  verticale).  Ces 
pressions,  et  les  inittemeats  qui  en  résultent^  sont  en  raison 
directe  de  la  longiàenr  du  ineiitonneti  et  en  r:iison  inverse  de 
la  distance  des  prisons.  Ce  i(ue  Von  ]>eut  donc  f.JÎre  dans  la 
coiisiructioh  des  pilons,  C€st  de  rendre  la  pins  |>etite  possible 
la  langueur  du  iiieuionuet ,  et  d'éloigner  le  plu<ï  possible  la  dis- 
tance d«s  prisons.  On  a  proposé  de  rendre  le  frottement  uni, 
en  pratiquant  dans  le  jnlon  nne  êdiinicrure  dans  lar|ueUe  on 
placerait  un  prisme  en  acier,  de  manière  tjue  la  camine  soulevât 
le  pilon  suivanl  son  aïe. 

Effeh  du  Bocardage* 
L*effttdti  liocirdafje  est  de  broyer  le  minerai  en  poudre  fiui, 
et  Ton  peut  dire  f-juc  cet  «flet  est  proportionnel  au  pro- 
duU  de  la  masse  par  la  vitesse ,  c'c&i-i-dire  le  choc.  Si  Ton 
augmente  on  si  Ton  diminue  la  masse  ou  la  vitesse  de^  pi- 
Ions,  la  B liesse  ou  la  quantité  des  matières  broyées  aii|j- 
mentera  ou  ctiminnera  dmi<^  le  même  rapport.  Quand  la  dureté, 
la  ténacité  ou  la  cohésion  des  matiiires  ËSt  plus  ^j^randc  ^  il  but 
aujjmenier  la  niasse  et  la  vitesse  des  pilons,  ou  an  moins  Vmic 
on  l'autre.  Kn  Qénérîîl,  Il  faut  one  ^^raiule  masse  et  nue  peLiie 
vitesse  pour  changer  la  forme  d'une  matière  t[ue  1  ou  ne  veut 
pas  désunir.  Le  |)oiJs  des  pilons  est  de  ^o  à  90  kilog,,  le  ÎhiU 
et  la  fonte  compris,  ba  le^Èe  n  escordinaiieinent  tjue  de  u^^m 
à  o",37;  dans  certains  cas  fort  rares  elle  a  clé  de  u'^.So  â 
o™,ûS»  La  vtti^sse  dn  choc  se  trouve  réduite,  dans  je  premier 
cas,  a  2  mètres  ou  3™, 3. 

Ilrfjlfs  if  if  Bùcaniuge. 
Pour  bocartier  du  minerai,  il  ne  suffit  pas  de  le  jeter  snceefsi- 
vement  dans  Tau^^e,  et  de  le  remplacer  par  dn  nouveau  à  me- 
sure r^ue  le  premier  est  pilé.  La  maniï^nvre  du  bocard.ige  eiige 
de  grands  soins.  Il  faut  d'abord  que  le  bocardenr  reconnaisse 
les  minerais  {| ni  ont  besoin  d  être  soumis  au  bocardage  ;  ce  rpi 
demande  un  m 4""  examen ,  Comme  il  se  perd  dans  les  bocanJs 
el  dans  les  laverie^î^  une  portion  assez  notable  do  minerarj  il 
iaut  eia miner  &\  cebiî-ci  ne  peui  pas  être  fondu  avec  plus 
d*avantïi[je  sans  pa^er  aux  bocards.  Knsuite  il  faut  examiner 
la  fjaufjue  des  minerais  à  bocarder  et  faire  un  triajje;  car 
tuu»  u  ej&igeut  pas  Id  2uém«  espèce  de  bocardag^e. 


DO  llOCA8t>â6E.  535 

On  doit  piler  A  .gros  sable  : 

i<>  Les  minerais  répandus  à  gros  grains  datis  leur  gangue; 

a»  Les  minerais  répandus  dans  nne  gangue  pesante  ; 

3°  Les  minerais  répandus  dans  nne  gangue  calcaire  ou  ar- 
gileuse ,  parce  que  si  on  les  pilait  à  sable  fin  ,  ces  gangues  se 
prendraient  en  niasses  tenaces  et  visqueuses; 

4°  Les  minerais  mêlés  d'autres  minerais  pesants,  tels  que 
les  blendes,  qui  se  séparent  mal  sur  les  tables  à  laver;  ' 

5^  Enfin  les  minerais  riches  et  légers  que  l'eau  emporterait. 

On  doit  piler  à  sable  fin  : 

1  o  Les  mineraisd'or,  afin  de  ne  rien  perdre  dans  les  gangues  ; 

2»  Les  minerais  disséminés  à  grains  fins  dans  leurs  gangues. 
On  doit  toutefois  éviter  la  trop  grande  finesse,  qui  donne  une 
bourbe  difficile  à  séparer  paf  Teau  ; 

30  Enfin  les  minerais  à  gangue  quartzeuse. 

Manœuvre  du  Bocard. 

La  manœuvre  du  bocard  se  réduit  à  ces  trois  points  :  savoir 
piler  gros  ou  menu,  selon  le  cas  ;  jeter  à  propos  du  minerai  dans 
l'auge;  surveiller  les  dépôts  des  bassins  et  reconnaître  si  le  bo- 
cardage  va  bien  ou  mal.  Il  y  a  trois  moyens  de  bocarder  à 
gros  sable  ou  à  sable  fin ,  et  c'est  en  cela  que  consiste  toute  la 
science  du  bocârdeur,  i<^  en  faisant  varier  les  dimensions  de 
l'auge;  20  en  faisant  varier  la  quantité  d'eau  qui  arrive  sous 
le  pilon  dans  un  temps  donné  ;  3°  en  faisant  varier  le  poids  ou 
la  vitesse  du  pilon. 

i^  Une  auge  large  et  longue  doit  donner  un  sable  fin  ;  une 
auge  étroite  et  courte,  un  sable  gros.  Le  fond  de  l'auge  est, 
comme  nous  l'avons  dit,  garni  de  cailloux  piles  par  le  bocard 
lui-même,  jusqu'au  hauteur  que  l'on  veut  donner  à  cette  auge. 
Lorsque  l'on  vent  augmenter  la  profondeur,  qoi  est  la  seule 
dimension  que  l'on  puisse  changer,  on  ne  jette  pas  de  minerai 
et  Ton  fait  jouer  les  pilons  :  ceux-ci  broyent  la  première  couche, 
que  l'on  fait  enlever  ensuite  par  l'eau ,  et  ainsi  de  suite.  Si ,  au 
contraire,  on  veut  diminuer  eette  profondeur  pour  piler  à  gros 
sable,  on  ajoutera ,  sur  le  fond,  des  pierres  que  l'on  fera  piler  à  sec. 

ix^  Le  second  moyen  que  l'on  met  en  usage,  est  de  faire  va- 
rier la  quantité  d'eau.  L'eau,  qui  arrive  abondamment  et  qui 
sort  avec  vitesse,  donne  un  sable  très-gros,  parce  que  celui-ci 
se  trouve  entraîné  avant  d'avoir  eu  le  temps  d'être  pilé.  Au 
contraire,  en  faisant  arriver  moins  d'eau  et  la  faisant  sortir  avec 
moins  de  vitesse,  on  aura  un  sable  plus  fin. 


536  qtTAtftiÈHE  PAtam.  Chap.  tiii. 

3"  EnBn«  le  troiïîÈnttt  et  «leraier  moyen  consiste  à  fain 
varier  U  poids  et  la  levée  des  pilons.  11  est  rare  que  Ton 
chani^e  le  poids  des  pibos  ;  cependant  cela  a  lieu  quelquefois 
en  plaçant  dessus  de  lourdes  masses.  Dans  une  batterie,  on 
dUtiague  trois  pilons  dit BéreaU  de  noms  et  d'usages ,  savoir  : 
le  pilou  dégrosfiisseiir ,  le  pilon  d'aide,  et  le  pilon  de  fin.  Un 
pilon  pei^nt  ayant  une  (grande  levée  donne  du  sable  mena; 
ce  cas  ciin^ient  pour  le$  minerais  d'or  disséminés  dans  une 
i;augue  dure.  Un  pi  loti  moiofi  pesant  et  qui  a  moins  de  levée 
convient  pour  les  gangues  tendres^  qu'il  faut  d'ailleurs  piler  à 
Ijros  grains.  On  change  la  levée  des  pilons,  en  changeant  Je 
nienlonnet.  l^i  levce  n'est  pa^  toujours  la  même  pour  chaque 
piloQ  :  elle  doit  aller  en  croissant  depuis  le  dégrossisseur  jns- 
r^u'au  pilon  de  fin.  Ainsi  Je  premier  a  ordinairement  une  levée 
de  Ofi?;  Le  second  une  deo^^i  ï  1^  troisième  une  de  0,26.  Le 
contraire  a  lieu  qnand  on  veut  avoir  du  gros  sable.  C'est  à  l'ou- 
vrier chargé  du  uocardage  de  surveiller  si  le  minerai  ne  se  pile 
pai  trop  fin ,  et,  dans  ce  cas,  de  faire  varier  la  quantité  d'eau; 
car  c'eât  le  moyen  qu'il  emploie  le  plus  souvent  pour  modifiera 
son  f^ré  l'opération.  J  î  doit  donc  examiner  les  dépôts  des  bassins. 

Il  faut  aussi  jeter  le  minL^rai  ^  propos  dans  l'auge.  Dans 
certaines  nsines  on  Je  jette  à  Ja  pelJe.  Depuis  quelque  temps 
on  a  empJoyë  une  caisse  placée  en  avant  du  bocard.  Près 
du  pilon  t  elle  est  pyramidale  et  présente  en  bas  une  ouver- 
ture donnant  daus  ua  canal  incliné.  Cette  caisse  repose  sur  dp 
heurtoir:  à  chaque  levi^e  du  pilon  elle  reçoit  une  secousse  qui 
permet  à  quelques  morceaux  de  minerais  de  tomber  dans 
l'auge.  Ce  moyen  «^t  préférable  à  celui  de  charger  le  minerai 
à  la  pelle,  parce  qu'il  est  indépendant  de  la  négligence  de 
l'ouvrier I  qui^  pour  ne  pas  revenir  lii souvent  au  travail,  en- 
combre parfois  l'auge  de  manière  que  le  bocardage  se  fait 
inaL  Pour  avertir  J'uuvrier  que  Je  pilon  plonge  trop  bas,  c'est- 
à-dire  qu'il  iinat  jeter  du  minerai ,  ou  place  sur  la  flèche  de 
l'un  des  pilons  une  cheville  qni  vient  frapper  contre  une  plaque 
de  tille  lorsque  Je  pilon  de^ceud  trop  bas  dans  l'auge. 

Enfin ,  Je  troisième  et  dernier  point  de  la  manceuvre  du 
bocard  consiste  dans  Ja  âurveil lance  des  dépôts  des  bassins. 
Le  premier,  ainsi  que  nous  J'avon»  vu,  a  une  moindre  dimeu- 
ftiou  et  plus  de  pente  \  le  second  a  plus  de  longueur  et  moins 
de  pente  que  le  précèdent ,  et  ainsi  de  suite  pour  les  autres. 
De  cette  manière  J  es  groa  sables  se  déposeront  dans  Icspre- 
ïniera  L^issinsj  où  Teau  4  un  courant  plus  rapide,  et  les  sables 


DU   BOCAKDAOB.  S37 

fins  se  déposeront  clans  les  derniers,  où  l'eau  conle  plus 
tranquillement.  L*onvrier  doit  surtout  veiller  à  ce  qne  le  fond 
des  bassins  conserve  la  pente  qu'ils  doivent  avoir,  roéme  quand 
ces  pentes  seraient  altérées  par  les  dépôts  successifs  qui  s'y 
forment.  Pour  cela ,  il  doit  placer  des  tringles  et  des  hausses 
aux  extrémités  de  chaque  bassin ,  pour  éviter  que  les  dépôts 
de  l'un  ne  se  rendent  dans  le  suivant.  Quelque  avantage  qu'il 
y  ait  à  séparer  les  diverses  sortes  de  sables,  il  faut  faire  en 
sorte  que  le  premier  ou  les  deux  premiers  bassins  contien- 
nent la  plus  grande  partie  du  minerai;  car  les  autres  dépots 
sont  plus  pâteux,  et  donnent  plus  de  déchet. 

Du  Bocatdage  à  sec. 

On  bocarde  à  sec  les  minerais  sur  lesquels  on  craindrait 
d'éprouver  un  trop  grand  déchet  par  le  bocardage  à  l'eau ,  ou 
pour  lesquels  ce  dernier  bocardage  coûterait  trop  cher.  Le 
bocardage  à  sec  diffère  du  précédent,  en  ce  que  l'auge  a  une 
ouverture  devant,  et  que  le  fond  est  garni  d'une  plaque  de 
fonte  de  quelques  décimètres  d'épaisseur.  Les  minerais ,  en 
sortant  de  dessous  les  pilous ,  sont  reçus  sur  une  grille  à 
charnière.  Quand  il  y  tombe  des  morceaux  trop  gros,  l'ou- 
vrier, en  élevant  son  extrémité,  les  rejette  sous  les  pilons. 
Quand  il  n'y  a  pas  de  grille,  on  passe  le  minerai  à  travers 
une  claie.  Lorsque  le  minerai  est  riche,  on  termine  ce  bocar- 
dage par  un  lavage.  On  le  jette  dans  une  première  éaisse  de 
j  mètre  3o  centimètres  de  long  sur  65  centimètres  de  large; 
on  l'expose  au  courant  d'eau,  qui  entraîne  dans  une  seconde 
caisse  ce  qui  n'a  pu  se  déposer,  et  successivement.  Ledépôt 
de  la  première  daisse  est  passé  dans  trois  cribles  successifs, 
dont  les  mailles  ont,  pour  le  premier,  9  millimètres  de  dis- 
tance, pour  le  second  5  millimètres,  et  pour  le  troisième, 
2  millimètres  seulement.  Ce  qui  passe  par  le  troisième  crible 
est  lavé  dans  des  caisses  allemandes  ;  ce  qui  ne  passe  pas  est 
envoyé  au  bocard  à  l'eau.  Quand  les  minerais  sont  précieux, 
comme  ceux  d'argent,  qui  ne  contiennent  que  16  grammes 
au  quintal,  ils  peuvent  être  amenés  à  94  ou  laS  grammes 
de  richesse  par  le  triage.  Les  minerais  pauvres,  tels  que  le 
plomb ,  qui  ne  contient  qne  i5  à  30  p.  100,  ceux  de  cuivre  py* 
riteux ,  qui  ne  contiennent  que  3  à  5  p.  100 ,  peuvent  être 
bocardés  à  moins  de  frais  par  le  bocardage  à  sec.  Les  déchets 
du  triage  et  les  rebuts  du  criblage  sont  ofdinairement  envoyés 
au  bocard  à  l'eau ,  quand  on  a  reconnu  qne  le  minerai  avai '^ 


538  QUATRIÈME  PARTIS.   CHAP.  VUf. 

assez  de  richesse  pour  soutenir  cette  dépense.  Les  cribles  dont 
on  foit  usage  sont  des  grilles  ou  claies,  ou  des  cribles  à 
main.  Ils  peuvent  avoir  la  forme  cylindrique  comme  les  cri- 
bles à  eau  ;  mais ,  le  plus  souvent ,  ils  ont  une  forme  rectan- 
gulaire ,  sont  portés  sur  quatre  roulettes,  et  ont  en  avant  une 
poignée  qui  permet  à  l'ouvrier  de  les  manœuvrer.  On  a  intro- 
duit dans  quelques  mines  d'Angleterre,  principalement  daus 
'celles  du  Derbyshire,  une  méthode  qui  ne  peut  guère  s'em- 
ployer  que  pour  les  minerais  à  gangue  calcaire  ou  barytique. 
On  fait  arriver  le  minerai  que  Ton  veut  broyer  entre  des  cy< 
lindres  cannelés  qui  ont  33  centimètres  de  diamètre,  et  les 
cannelures  4^  millimètres:  elles  sont  un  peu  arrondies.  Par 
cette  première  opération ,  le  minerai  est  broyé  en  très-gros 
fragments.  Il  tombe  de  là  entre  denx  autres,  où  il  est  broyé 
de  nouveau  en  fragments  plus  petits.  Il  y  a  ainsi  trois  paires 
de  cylindres  disposées  les  unes  au-dessus  des  autres.  Un  seul 
cylindre  de  chaque  paire  est  mis  en  mouvement  ;  l'autre  est 
mu  par  la  résistance  des  matières.  Il  est  certain  que  cette  ma- 
chine présente  un  grand  désavantage  si  l'un  des  morceaux  de 
minerai,  trop  dur  ou  trop  gros,  ne  pouvait  être  broyé  :  U 
machine  alors  ou  se  romprait,  ou  s'arrêterait.  Pour  remédiera 
cet  inconvénient,  on  dispose  l'axe  du  cylindre  de  manière 
qu'il  puisse  reculer  quand  la  résistance  est  trop  grande.  Cette 
méthode,  qui  est  regardée  comme*  une  heureuse  invention 
dans  le  Derbyshire ,  est  employée  aussi  en  Angleterre  sur  les 
routes  pour  broyer  les  cailloux  qui  doivent  servir  à  les  répa- 
rer. Les  cylindres  sont  mus  par  de  petites  machines  à  vapear 
de  la  force  de  deux  ou  trois  chevaux, 

SECTION  III. 

DU    LAVAGE. 

C'est  par  le  lavage  que  l'on  parvient  à  séparer  les  gangoes, 
les  terres  des  minerais,  et  même  les  différentes  sortes  de  mi- 
nerais entre  elles.  Le  lavage  est  fondé  sur  ce  principe ,  que , 
dans  l'eau,  les  substances  s'arrangent  et  se  déposent  suivant 
leurs  diverses  pesanteurs  spécifiques.  Dans  une  eau  tranquille, 
les  substances  les  plus  pesantes  tomberont  plus  vite  que  celles 
qui  le  sont  moins.  Dans  une  eaa  agitée,  celle  d'un  crible, par 
exemple,  les  substances  se  déposeront  par  couches  dans  l'ordre 
de  leurs  pesanteurs.  Dans  une  eau  courante,  les  plus  pesantes 
se  déposeront  le  plus  près  du  point  de  départ,  et  les  pins  lé- 
gères le  plus  loin.  Ces  dépôts  seront  déterminés  par  la  pesan- 


ou  LAVAGE.  539 

teur  spécifique  du  liquide ,  par  le  plus  ou  moins  de  grosseur 
des  morceaux  de  minerai  ou  du  saBle ,  par  le  repos  ou  le  mou« 
veraent  absolu  ou  relatif  du  liquide,  parla  vitesse  du  courant. 

La  seconde  cause  qui  peut  influer  sur  la  séparation  des 
substances  suspendues  dans  le  liquide,  est  la  grosseur  des  mo- 
lécules. Deux  molécules  homogènes,  inégalement  grosses,  se 
déposent  d'autant  plus  vite,  dans  une  eau  stagnante  ou  cou- 
rante, qu'elles  sont  plus  grosses.  Deux  molécules  hétérogènes 
peuvent  tomber  avec  la  même  vitesse  et  se  déposer  ensemble, 
si  la  plus  légère  est  plus  grosse  que  la  plus  pesante.  En  géné- 
ral, le  lavage  ne  peut  bien  se  faire  que  quand  les  molécules 
sont  réduites  à  la  même  grosseur,  et  quand  les  plus  légères  ont 
le  plus  de  volume. 

La  troisième  cause  est  le  mouvement  ou  le  repos  du  liquide; 
il  peut  avoir  une  grande  influence  sur  la  séparation  des  sub- 
stances hétérogènes.  Si  l'eau  qui  contient  plusieurs  substances 
de  nature  et  de  pesanteur  différentes  est  en  repos ,  le  dépôt 
successif  aura  lieu  comme  nous  l'avons  indiqué.  Si  l'eau,  ainsi 
chargée ,  arrive  dans  un  bassin  où  elle  reste  stagnante ,  les 
dépôts  seront  mélangés.  Si  l'eau  est  courante,  les  molécules 
les  plus  pesantes  se  déposeront  le  plus  près  du  point  de  dé- 
part, et  les  moins  pesantes  d'autant  plus  loin  qu  elles  seront 
plus  légères. 

La  quatrième  et  dernière  cause  est  la  vitesse  du  courant, 
plus  la  vitesse  sera  grande,  plus  les  dépôts  se  feront  loin,  et 
plus  ils  seront  éloignés  les  uns  des  autres.  En  augmentant  la 
vitesse  du' courant  et  la  profondeur  verticale  du  liquide, 
on  facilitera  la  séparation  des  molécules  de  différentes  gros- 
seurs. 

Des  soins  du  Lavage, 

Le  lavage  est  un  triage  perfectionné  qui  permet  d'enlever  à 
la  gangue  les  dernières  parcelles  du  minerai ,  et  réciproque- 
ment. Les  divers  soins  qu'exige  le  lavage  sont  les  suivants  : 

i<*  On  donne  aux  tables  une  pente  beaucoup  plus  grande 
qu^anx  canaux  et  aux  bassins,  afin  que  les  molécules  pesantes 
restent  seules  sur  ces  tables. 

a<»  On  fait  couler  une  lame  d'eau ,  ou  un  flux  d'eau  super- 
ficiel ,  pour  que  les  molécules  légères  soient  seules  eu- 
traînées  ;  ce  sont  celles  qui  se  placent  à  la  surface  du  dépôt. 

3^  On  se  sert  du  balai  ou  du  râble  pour  ramener  les  par- 
ties entraînées  trop  bas,  ou  remuer  les  morceaux  déposés  su** 
la  table ,  ou  enfin  poosser  dehors  les  molécules  de  sable  a' 
chées  à  la  surface  du  dépôt. 


^Q  QUATftlÈHE  PARTIE*   CFTAP.    VÏlI. 

4*  On  au  ([mente  les  aîpéritës  du  *o! ,  afin  de  retenir  les 

inoléeulei  les  plus  fiesaût€5. 

5"*  Le  dernier  moyen  consiste  h  employer  les  secousses  et 
le  mauvemeat   alt^rnnuf  de  la  table  sur  btpelk  $e  fait  le 

dé]ïàt. 

Des  procédés  rf<j  LmtQ^t, 

Les  divers  procédés  de  lavage  sont  Gowfins  dans  trois  clas- 
ses ►  La  première  est  en  usage  pour  les  minerais  qui  ne  se 
trouvent  associes  qu  a  une  seule  esi>ècc  de  gangue,  ou  tjui  ne 
contiennent  qu'un  seul  métd.  Ce  mode  de  lavage  est  le  pluâ 
slmptcf  et  uous  avons  déjii  eu  occasion  de  le  mentionner»  La 
seconde  classe  comprend  les  métïmdL's  de  lavii^je  usitées  pour 
les  minerais  d'or. Enfin,  la  troisième  classe  est  celle  quia  pour 
Lut  (le  laver  les  minerais  mélangés  à  plusieurs  gaïiijues  ou 
rent'ermaut  plusieurs  mi^iaux^ 

Lavage  des  mineraii  tfor. 

Le  lavage  de  l'or  se  fait  h  la  sébile  qu  a  i'augeite.  Cette  der- 
nière cousiste  eu  une  petite  auge  qui  a  4n  on  4^  centimètres 
de  largeur  sur  io8  millimètres  de  hauteur  et  4^  centimètres 
de  lu  «loueur*  Les  parois  sont  abattues  vers  l'ouverture  de  l'au- 
gelte  comme  les  vaus.  Deuï  poignées  latérales  servent  à  Tou- 
vrier  à  manœuvrer  l'auge t te  comme  s'il  vaiuiâit.  En  xi^itzict 
îïinsi  le  minerai  ^  l'or  se  concentre  sur  le  fond.  Vers  la  Bu  de 
l'opération,  Touvrier  se  sert  d'un  petit  cornet  pour  amener  de 
Teau  sur  le  dépi>t,et  séparer,  par  ce  moyen,  les  subies  qui 
sont  à  ta  snrjrace.  Cette  méthode  est  partie uliéremeut  en  us^ïge 
en  Huogric. 

L'A  sébile  con(<iste  en  un  plateau  de  bois  qui  a  /fû  ou  43 
centimètres  de  diamàtre^  sur  une  profondeur  de  54  à  So  milli- 
mètres. Les  orpailleurs  se  placent  dan^  le  courant  qui  con- 
tient les  padlettes  d'or  :  ils  sont  dnas  l'eau  jusquauï  jy^nQui, 
el  lavent  ainsi  dans  le  courant  même  Les  sables  aurifértts,  en 
agitant  avec  la  main  et  à  Heur  d'eau  ;  les  sables  les  plus  lé- 
gfers  sont  eutrahiés  par  le  courant ,  et  les  plus  lourds  restent 
au  fond. 

Ce  lavage  è  Taugette  ou  à  la  sébile  exige  beaucoup  d'a- 
dresse, et  les  ouvriers  chargés  de  ce  soin  doivent  s'exercer 
£ur  des  minerais  peu  riches  ^  et  on  ne  leur  doit  conBer  cette 
opération  que  lorsqu'on  est  assuré  de  leur  habileté. 

Lorsqu'on  veut  laver  à  la  fois  une  grande  quantité  de  sables 
"ritèresy  ou  quauil  les  sables  sout  très-pauvres,  oaeinpkie 


DU  LAVAGE*  54 1 

des  tables  inclinées  de  i5  à  ao  degrés  :  ce  sont  des  tables  sur 
lesquelles  on  tasse  de  la  glaise  en  lits  minces,  et  que  l'on  re- 
couvre ensuite  de  toiles.  Ou  a  soin  de  pratiquer  un  rebord  en 
glaise  autour  de  la  table.  On  fait  arriver  continuellement  de 
l'eau.  Tout  ce  qni  est  terre  est  entraîné  ;  ce  qui  est  métal  vient 
se  déposer  sur  la  longueur  des  toiles.  Il  est  évident  que  la 
première  toile  contient  le  sable  le  plus  pesant,  et  ainsi  de  suite. 
Les  sables  pesants  sont  lavés  ensuite  à  la  sébile  ou  à  Taugette. 

Dans  quelques  pays ,  on  emploie  des  tables  inclinées  aussi 
de  i5  à  20  degrés;  mais,  au  lieu  de  toiles,  on  y  a  pratiqué 
des  rainures  de  27  millimètres,  dans  lesquelles  s'arrête  le  mi- 
nerai riche.  Ce  mode  de  lavage  a  été  employé  dans  les  Alpes: 
ce  sont  les  sables  noirs ,  résultant  de  ce  lavage ,  qu'on  passe  à 
la  sébile  ou  à  l'angette.  Quand  le  minerai  d'or  se  trouve  en- 
gagé dans  une  vase  argileuse,  on  la  jette  sur  une  table  où  un 
ouvrier  la  divise  à  la  pioche.  Dans  cet  état,  elle  est  entraînée 
par  l'eau  :  le  dépôt  a  lieu  de  même  sur  la  table  à  rainures , 
mais  il  est  moins  visqueux.  Au  lieu  de  tables  à  rainures,  on 
emploie  aussi  des  tables  à  crémaillère  qui  font  le  même  effet. 
Lavage  des  minerais  à  plusieurs  gangues  ou  métaux. 

Ce  lavage  s'exécute  sur  des  tables  de  formes  différentes. 
Pour  que  ce  lavage  puisse  produire  une  séparation  exacte  des 
sables  dont  le  minerai  est  chargé,  il  faut  que  les  tables  soient 
construites  de  manière  que  les  molécules  pesantes  puissent 
seules  s'y  arrêter,  ce  qui  exige  qu'elles  aient  une  grande 
pente.  En  outre,  il  faut  que  ces  molécules  pesantes  ne  puissent 
être  entraînées.  Pour  satisfaire  à  cette  seconde  condition,  il 
faut  que  Feau  s'étende  sur  la  table  en  couches  minces.  Quant 
à  la  manœuvre,  elle  consiste  à  remuer  le  minerai  avec  un 
râble  ou  une  pelle,  et  à  ramener  vers  le  haut  de  la  table  ce 
qui  a  été  entraîné  vers  la  partie  inférieure.  Nous  diviserons  ce 
lavage  en  trois  classes,  exécutées  sur  trois  espèces  de  tables 
différentes,  qui  sont  : 

Espèces  de  Tables, 

1*^  Les  tables  à  bords  élevés,  dites  tables  à  tombeau; 

2**  Les  tables  à  bords  peu  élevés,  dites  tables  dormantes; 

3®  Les  tables  à  répercussion ,  dites  tables  à  secousses. 

Tables  à  tombeeui.  Le  premier  genre  de  tables  à  bords  éle- 
vés consiste  en  un  lavoir  simple  ;  c'est  une  caisse  enterrée  dans 
le  sol,  qui  a  2  mètres  de  long  sur  i  mètre  1/2  de  large.  On  y 
jette  les  résidas  du  cassage  et  du  triage;  ou- les  agite,  et  l'eaa 


54l  QVAtaiÈWfE   PitRTIE,   CBAP.    VllI. 

entraîne   ïei  parties  Ugères  daiw  des  caisses  disposées  au 

desaons.  Les  dépôts  dci  bassins  successifs  sont  envoyAs  an 

I.n  ilfuiièm^  espèce  de  lubies  i  bords  élevés  est  eittptoye 
pour  dv.3  minËFais  assesi  riches.  C'est  b  caisse  à  tombeau ,  o 
Ciiis^e  atLemaude,  KNe  a  3  ou  4  mètres  de  loD^ueur,  sur  une  I^i 
f>eur  de  7  à  8  décimètres  et  une  hauteur  de  6  à  7  décimètre 
I^  pente  i^atie ,  suivant  les  minerais ,  de  1 5  à  30  degrés.  El 
e^C  placée  immédiatemeat  sur  le  sol.  Vers  la  tête  de  I3  Lilli 
se  trouve  une  tablette  placée  Â  peu  près  au  niveau  des  boî-l' 
et  qui  recD livre  une  caisse  fermée <  Cette  tnUJetïe  est  en  saill; 
de  j  à  1!  déLimètres  sur  le  côté  extérieur  de  l'encaissement.  C 
dernier  reçoit  continuetLement  de  l'eau  »  et  ou  règle  Li  quin 
tité  qui  eu  arrive  au  moyen  d'uti  robinet.  Cette  eau  [i^ 
dans  une  ouverture  placée  hûFïîontalÈment  au-dessouï  i 
rencaissement,  et  qui  a  toute  la  Jarfjeur  de  la  table,  de  l 
s'élève  dans  un  intervalle  que  présenteitt  la  paroi  de  Teuc^* 
sèment  et  une  planche  qui  se  lève  du  fond  de  la  table,  pi 
retuiube  eu  nappe  sur  toute  b  largeur  de  b  table.  Aux  dm 
ticr^i  de  cette^  table ,  est  pratiqué  nu  encaissement,  L'eïtré 
mité  le  termine  par  utiiC  vanne ,  quelquefois  percée  de  U^u. 
h  des  hauteurs  ditf^renteSp  A  la  suite  de  la  table ,  se  trouve  d] 
bas^iu  où  se  denoseut  les  puuasières  que  l'eau  a  entraînée* 
Quand  il  s'agit  ne  laver  un  miueraî  pesant  uni  à  une  gangue 
terreuse^  comme  le  plomb  argentifère,  le  cobalt  ar^euicil 
rupérauan  est  très-fadk.  On  apporte  plusieurs  coibeille&û' 
luiaerai  sur  la  tablette  ]  louvrier  en  fait  tomber  quelques  pi 
le  té  ES  au  pied  de  la  petite  pi  a  ne  lie ,  en  lexposaut  aiuAi  imnié 
diatement  à  la  nappe  li  eau  ;  puis  il  remue  avec  un  râble.  U 
parties  lourdes  restent  sur  b  table  :  tout  ce  qui  est  léger  es 
entraîné  par  l'eau  dans  les  deux  encaissements  successifs  d  en 
nous  avons  parlé.  bWvrierne  doit  faire  u^ge  du  râble  qu 
sur  la  première  partie  de  b  table^  Qujmd  le  miaerai  est  pao 
vre  ,  le  dépôt  sur  le  premier  gradin  est  peu  considérable;  *itij 
que  le  second  est  plein  on  eolève»  Lorsque  les  matières  qu 
l'on  passe  sont  des  résidus  deeribleriei  oa  ne  peut  pas  es- 
pérer d'obtenir  du  schUck  pur  sur  ces  tables;  on  se  conteuti 
d'un  dé^ssîssage.  Maïs  les  opérations  deviennept  plus  Iob 
gués  et  plus  difficiles,  lorsqu'il  s  agit  de  s*: parer  phisieurssid- 
«tances  itiétatlîques.  H  faut  répéter  cette  manipulation  (pu 
tre,  cinq  et  sîx  fois.  Tel  est  le  bvagc  qui  s'eiécute ,  au  Horti 
sur  un  miuefai  de  plomb  sulfuré  et  de  cuivre  pyriteux.  Loi. 


DU  LàVftGB.  543 

vrier,  lorsque  ie  dépôt  a  couvert  toute  la  surface  de  la  table, 
sur  une  épaisseur  de  a  ou  3  centimètres,  en  raison  des  pesan- 
teurs spécifiques,  admet  une  nouvelle  quantité  d'eau  :  il  se 
forme  un  nouveau  dépôt  sur  le  premier,  et  ainsi  de  suite.  Il  a 
soin  de  fermer  le  trou  inférieur,  et  d'en  percer  un  nouveau 
plus  haut,  an  fur  et  à  mesure  que  les  dépôts  s* élèvent  sur  la 
table.  Il  atteint  ainsi ,  par  ces  dépôts  successifs,  jusqu'au  ni- 
veau où  l'eau  arrive.  A  ce  moment,  on  sépare  le  minerai  dé^ 
posé  en  trois  bandes.  On  enlève  à  la  pelle  le  minerai  contenu 
dans  chaque  bande ,  et  on  en  forme  trois  dépôts  que  l'on  met  à 
part.  Le  premier,  celui  qui  est  le  plus  près  de  la  tête,  est  re- 
porté sur  une  table  semblable  ;  on  obtient  de  nouvelles  cou* 
ches  sur  toute  la  surface  de  la  table;  on  divise  de  nouveau  en 
trois  bandes.  La  première  bande  est  reprise  de  même,  et  re- 
portée sur  une  troisième  table,  qui  donne  de  même  trois 
bandes.  Ainsi,  soit  a  le  minerai,  les  trois  premières  bandes 
seront  a\  b,  c;  les  trois  secondes  bandes  obtenues  seront  a\ 
0,  c;  b  et  c  se  rejetant  sur  les  premières,  désignées  de  même. 
A  la  troisième  table,  on  obtient  trois  bandes  désignées  a'", 
d,  c;  par  une  quatrième  opération,  on  obtient  trois  autres 
bandes a'%  d,  c;  enfin,  à  la  cinquième  ou  sixième  opération, 
on  obtient,  à  la  tête  de  la  table, du  schlick  pur  a7  ou  a^'.  Les 
dépôts  b  et  d  sont  traités  à  part,  mais  sur  la  même  table. 
Quant  au  dépôt  c,  il  est  de  sable  beaucoup  trop  fin;  on  ne 
peut  le  laver  que  sur  des  tables  dormantes.  On  a  proposé, 
dans  quelques  endroits,  de  diviser  cette  caisse  par  des  cloi- 
sons pour  séparer  les  dépôts.  Cela  a  lieu  pour  les  minerais 
visqueux.  Par  exemple,  on  a  placé  à  la  tête  de  cette  table  une 
cloison  qui  a  deux  pentes  opposées.  Le  minerai  est  rois  à  la 
tête ,  au  bas  de  la  première  pente,  on  fait  arriver  de  l'eau,  on 
agite  avec  le  râble ,  et  bientôt  le  sable  fin  passe  par-dessus  la 
cloison ,  et  va  se  déposer  sur  le  fond  de  la  table.  Il  reste ,  en 
avant  de  la  cloison,  du  minerai  pur,  ou  il  ne  reste  rien.  On 
divise  également  en  trois  bandes  le  dépôt  formé  sur  cette 
table.  On  bocarde  ce  qui  reste  en  avant  de  la  cloison.  En 
Hongrie,  on  a  remplacé  une  table  semblable  par  des  pa« 
touillets. 

On  fait  usage,  sur  les  bords  du  Rhin,  de  tables  courtes.  Ces 
tables  ont  i  mètre  4^  centimètres  de  longueur  sur  a  mètres 
de  large ,  et  une  pente  qui  est  le  sixième  de  leur  longueur. 
Li'eau  arrive'continuellement  par  un' petit  canal,  et  se  déversa 
91  peu  près  sur  la  moitié  de  la  longueur  de  la  table.  L'ouvrier 


544  QOATniÊMË  PàRTÎE.   CFTAP.   tîll, 

est  à  la  partie  Eupérieure  de  cette  table  armé  d'un  long  râUc. 
On  dépose  le  minerai  sur  la  pîiptie  où  l'eau  ne  couk  pas  :  Von- 
vrier  en  attire  à  lui  et  l'amène  sous  la  nappe  d'eau.  Il  agiu 
avec  soo  rsiblc  j  l'eau  empoi'te  les  parties  léçères  datis  des  has 
sîns  successifs.  Au  boutii'uti  certain  temps,  le  minerai  est  de 
barrasse  de  Ih  plus  ffrande  partie  des  terres  qu'il  cou  te  naît 
non  pas  qu'il  soit  Ëout- à-fait  pur,  mats  ou  obtient  un  scblicl 
ébaucbé  qui  contient  encore  un  jieu  de  salile»  L'ouvrier  ia- 
terrompt  alors  récoulement  de  l'eau  ;  mais  îl  continue  à  ma  ni 
puler  :  il  prend  de  Tean  dans  le  canal  inférieur  et  ta  jette  sui 
le  sable  obtenu.  Lorsqu'il  a  ainsi  lavé  une  première  fois  oesa- 
blej  il  le  ramène  au  haut  de  la  table  et  recommence  là  mémt 
opération  en  T exposant  de  nouveau  au  couraût  d'eau,  Le 
sable  (]ue  l'oii  obtient  est  mis  à  part,  et  porté  sur  une  autre 
table.  Il  y  en  a  ordinairement  trois  semblables  près  les  liues 
des  autres^  Le  produit  des  trois  est  porté  sur  une  quatriéiw 
qui  donne  du  schlick  pur  ou  réputé  tel,  que  l'on  nomme  at/iui 
foux  \  c  est  un  suliure  de  plomb  qui  contient  j5  p.  i  oo  de  sa 
i)le.  te  travail  sur  ces  tables  est  fort  eipéditif  ;  le  couraol 
d'eau  est  assez  rapide,  et  l'on  obtient  en  peu  de  temps  du  schlick 
ëbattcbé  propre  à  être  envoyé  sur  la  quatrième  table,  oà 
il  s'épure  tout- à -fait.  C*est  sur  ces  tables  qu'on  lave  les  sables 
srirtant  des  bocards  et  aussi  les  vases  des  derniers  bassins  de 
dépôt;  mais  alors  on  leur  donne  une  pente  un  pea  moins  coq- 
aidera  ble. 

Taifks  dormantes. 

Ce  sont  des  tables  fort  longues  et  étroites,  elles  sont  ordi- 
nairem^ent  accolées  deux  à  deux.  Elles  ont  beaucoup  tooinsde 
pente  que  toutes  celles  dont  nous  avons  parlé  jusqu'ici.  Le 
sable  y  e&t  manipulé  avec  des  râbles  et  des  balais  pour  le  con- 
centrer- Elles  se  composeut  de  deu^  longues  pièces  de  bois  de 
i  5  à  îo  centimètres  d'équarrissage ,  réunies  par  une  travers* 
à  chaque  extréinité.  Le  plancber  de  cette  table  est  forme  d< 
planches  assemblées  à  languette  les  unes  aux  autres.  Les  deui 
pièces  longues  prcsentetit  dans  toute  leur  longueur,  et  versK 
bas,  tine  rainure  dans  laquelle  on  assemble  ce  plancher 
Cette  table  doit  poser  sur  des  tréteau ï  tellement  dispo^ 
qu'ils  présentent  l'inclinaison  que  doit  avoir  la  table.  A  ïei- 
trémité  inférieure  se  trou  sent  plusieurs  bassins  ou  cauaiu 
les  uns  au-dessus  des  autres,  destinés  à  recevoir  les  parties  eu- 
traînées  par  Feau.  L'accolement  de  deuxde  ces  tables  présente 
ce  ^a*on  appelle  une  table  jumelle :la  pièce  longue  du  milieo 


Dû   LAVAGE.  545 

Sert  pour  les  deux.  Les  bords  s'élèvent  an-dessus  du  fond  de 
10,  12  ou  1 5  centimètres  au  plus.  A  la  tête  de  la  table  on 
place  des  liteaux  au  nombre  de  trois,  et  formant  parleur 
réunion  une  espèce  de  triangle  tronqué:  ils  ont  une  longueur 
de  18  centimètres  et  laissent  entre  eux  un  intervalle  de  25  cen- 
timètres. A  la  partie  inférieure  de  la  table  on  place  aussi, d'au- 
tres liteaux  qui  laissent  entre  eux  le  même  intervalle  que  les 
précédents.  C'est  dans  l'espèce  de  case  que  présentent  les  trois 
liteaux  à  la  partie  supérieure  de  la  table,  que  tombe  l'eau  qui 
déborde  par-dessus  le  troisième.  Dans  un  atelier,  on  place 
ainsi  20,  3o  et  même  4o  paires  de  tables,  en  laissant  entre  cha- 
que l'espace  nécessaire  pour  le  passage  des  ouvriers.  L'eau  ar- 
rive par  un  petit  canal  qui  a  pour  longueur  la  largeur  des 
deux  tables.  Ce  canal  est  percé  de  trois  trous  que  l'on  peut 
fermer  par  dé  petites  vannes,  au  moyen  desquelles  on  donne 
plus  ou  moins  d'eau.  Il  y  a  un  trou  au  milieu  de  chaque  table; 
le  troisième  est  dans  la  pièce  de  bois  du  milieu  qui  est  creusée 
dans  sa  longueur  d'une  petite  rigole  ,  dans  laquelle  l'eau 
peut  courir.  Ce  canal  communique  avec  un  réservoir  supé- 
rieur. La  table  dormante  a  6  ou  7  mètres  de  longueur  sur 
une  largeur  de  8  à  1 5  centimètres  ;  l'inclinaison  varie  aussi , 
suivant  les  sables,  de  2  à  8  degrés.  Il  n'est  pas  facile  de  déter- 
miner à  priori  quelle  inclinaison  on  doit  donner  à  ces  ta- 
bles :  l'expérience  seule  peut  aider  dans  cette  détermination. 
Dans  une  même  laverie,  les  tables  pour  les  minerais  riches 
ont  plus  de  pente.  Quatre  canaux  sont  disposés  au-dessous 
de  chaque  table  jumelle:  le  premier  est  le  plus  profond,  le  se- 
cond est  d'une  profondeur  moyenne  ;  le  troisième  et  le  qua- 
trième sont  égaux  et  moins  profonds. 

On  lave  sur  ces  tables  des  sables  riches  ou  dessables  vis- 
queux et  pauvres.  Pour  le  lavage  des  sables  riches,  on  jette  à 
la  partie  supérieure  de  la  table  une  corbeille  de  minerais  et  on 
donne  de  l'eau  ;  l'ouvrier  remue  avec  un  râble.  Quand  l'eau 
a  entraîné  les  parties  légères  et  qu'il  s'est  formé  un  dépôt  sur 
le  fond ,  i(  remue  ce  dépôt  de  fond  en  comble  avec  le  plus 
grand  soin  ;  il  fait  arriver  moins  d'eau  et  présente  an  courant  les 
molécules  qui  sont  dessous  la  couche  de  dépôt.  On  laisse  perdre 
encore  cette  eau,  ou  bien  on  la  fait  arriver  dans  un  comparti- 
ment du  canal  qui  la  conduit  au  labyrinthe.  Alors  l'ouvrier  pro- 
mène un  balai  sur  toute  la  surface  du  dépôt  en  faisant  arriver 
de  l'ean.  Cette  eau  est  reçue  dans  un  second  canal.  Il  prend  un 
balai  plus  rade  et  recommence  la  même  opération.  Efifitty 
Ingénieur  Civil,  tome  a.  4^ 


S4^  QtJATRIBllB  t>A&TlB.  CBAP.   VUl. 

dans  une  dernière  manipulation,  l'ouvrier  achève  de  concen- 
trer entièrement  ce  minerai  avec  un  râble ,  et  il  obtient  un 
schlick  pur.  L'eau  de  cette  dernière  opératioa  est  reçue  dans 
un  troisième  canal.  Les  sables  sont  repassés  sur  la  table. 
Quand ,  au  contraire,  il  s'agit  de  laver  des  schlamms,  qui  sont 
des  minerais  pauvres,  le  travail  est  beaucoup  plus  loug  et 
plus  difficile.  On  commence  par  apporter  une  corbeille  de  ces 
minerais  pauvres  dans  la  case  qui  est  à  la  partie  supérieure 
de  la  table.  L'ouvrier»  avec  nue  pioche,  déchire  la  surface  et 
fait  arriver  de  T/eau  :  il  se  forme  un  dépôt  très-léger.  Il  faut 
deux  heures  avant  que  ce  dépôt  puisse  être  lavé  :  il  est  alors 
moins  visqueux,  et  Ton  opère  comme  précédemment.  Si  Ton 
veut  comparer  le  résultat  obtenu  par  ces  deux  opérations ,  il 
offre  une  différence  énorme.  Ainsi,  à  Pesey,  en  Savoie,  les  la- 
veuses à  qui  l'on  confiait  le  minerai  riche  donnaient  ordinai- 
rement 3o  quintaux  métriques  de  schlick  par  mois  ;  tandis  que 
celles  situées  à  l'extrémité  de  la  laverie,  et  à  qui  l'on  confiait 
les  sables  pauvres,  ne  donnaient  pendant  le  même  temps  que 
a,  3  on  4  quintaux  métriques.  Ces  tables  conviennent  pour  le 
plomb  sulfuré,  le  cobalt  arsenical,  qui  diffèrent  en  pesanteur 
des  gangues  dans  lesquelles  ils  sont  mélangés;  seulement,  pour 
le  dernier,  on  le  reçoit  dans  une  caisse  mobile  placée  au-des- 
sous de  la  table  à  laver,  car  il  est  livré  dans  cet  état  au  com- 
merce. On  se  ménage  donc  ainsi  le  moyen  d'enlever  la  caisse 
pour  eu  retirer  le  cobalt ,  le  faire  sécher  sur  des  tablettes,  et 
le  mettre  en  sacs.  Le  cuivre  pyriteux  étant  réduit  en  sablesons 
les  pilons  d'un  bocard,  peut  être  aussi  lavé  sur  ces  tables  ;  mais 
il  fisiut  remarquer  que  le  fer  sulfuré  auquel  il  est  toujours  uni 
ne  se  sépare  jamais  complètement ,  à  cause  du  peu  de  différence 
qui  existe  dans  la  pesanteur  spécifique  de  ces  deux  minerais, 
en  sorte  que  ces  tables  sont  plus  avantageuses  pour  la  galène 
et  le  cobalt  arsenical. 

On  a  fait  subir  à  ces  tables  quelques  modifications.  Ainsi,  à 
Schemnitz,  en  Hongrie,  la  partie  supérieure  de  la  table  est  sur- 
montée d'un  gradin  qui  a  moins  de  pente  que  la  table.  Sur  ce 
gradin  sont  disposées  des  chevilles  triangulaires  dont  l'an- 
gle est  en  avant.  Le  minerai  est  mis  plus  haut  que  les  chevilles, 
et  lorsqu'on  fait  arriver  l'eau,  arrêté  par  celles-ci  il  se  dépose. 
L'extrémité  inférieure  de  la  table  est  percée  de  trous  disposés 
sur  une  diagonale.  Le  minerai  se  dépose  sur  toute  la  longueur 
de  la  table  :  quand  le  dépôt  atteint  une  épaisseur  de  lo  à  n 
centimètres,  on  le  partage  en  trois  bandes.  La  première,  quia 


DU   LAVAGE.  S/lj 

nne  largeur  de  a  5  centimètres,  est  mise  à  part  comme  conte- 
nant de  l'or  pur  et  est  lavée  à  l'augette.  Les  deux  autres  ban- 
des sont  enlevées  également  et  mises  à  part.  Cette  opération  est 
regardée,  à  Schemnitz ,  comme  beaucoup  plus  économique  que 
celle  qui  aurait  lieu  par  la  voie  sèche  pour  séparer  l'or.  Quand 
on  lave  des  minerais  d'argent,  on  opère  de  même,  mais  on  ne 
les  sépare  pas  des  pyrites.  On  a  quelquefois  «  pour  économi- 
ser la  main-d'œuvre ,  divisé  ces  tables  en  deux  ;  on  les  appe- 
lait alors  tables  doubles  ou  brisées.  On  formait  une  cascade 
au  milieu  et  on  relavait  les  dépôts  formés. 
Tables  à  secousses. 
Les  tables  à  secousses  ont  été  inventées  pour  économiser  les 
dépenses  de  main-d'œuvre,  et  laver  à  peu  de  frais  des  vases 
pauvres.  Aujourd'hui  on  les  emploie  indistinctement  pour  les 
sables  riches  ou  pauvres,  à  gros  grains  ou  à  grains  fins,  à 
gangue  facile  à  séparer  ou  visqueuse.  Ces  tables  ont  des  di- 
mensions qui  varient  suivant  les  minerais  qu'on  y  lave.  Ainsi, 
pour  des  minerais  très-riches  et  à  gros  grains ,  la  t^le  peut 
n'avoir  que  a  mètres  de  longueur  sur  i  mètre  5o  centimètres  de 
largeur;  quand  on  traite  des  ininerais  à  gangue  visqueuse, 
elle  peut  avoir  4  mètres  de  longueur.  Les  rebords  sont  élevés 
de  1  ?  à  ao  centimètres  ;  l'extrémité'  inférieure  est  ouverte. 
Ces  tables  sont  suspendues  par  quatre  chaînes ,  dont  deux,  fort 
courtes,  à  la  tête,  fixées  sur  un  levier.  On  lait  osciller  cette 
table  au  moyen  d'une  roue  à  cammes  qui  la  pousse  en  avant  ; 
puis ,  à  l'aide  des  chaînes  qui  la  soutiennent ,  elle  revient  sur 
elle-même  et  frappe  contre  un  heurtoir.  Ce  mouvement  oscilla- 
toire de  la  table,  et  principalement  la  secousse  qu'elle  éprouve 
lorsqu'elle  vient  à  frapper  contre  le  heurtoir,  facilite  beau- 
coup la  séparation  des  molécules  d'inégale  pesanteur.  On 
donne  4o  ^  5o  secousses  par  minute.  L'ouvrier  est  monté  sur 
un  plancher  placé  sur  la  table,  dont  il  suit  le  mouvement  On 
charge  à  la  fois  17  décimètres  cubes.  L'ouvrier  manipule 
comme  sur  une  table  dormante  ;  il  répartit  le  sable  sur  tonte 
l'étendue,  le  plus  également  qu'il  est  possible,  et  empêche  l'eau 
de  couler  en  filets  ou  de  creuser  de  petites  rigoles.  En  1 5  mi- 
nutes ,  on  charge  7  à  8  fois  ja  même  quantité,  ce  qui  donne, 
au  bout  de  ce  temps,  187  décimètres  cubes  de  schlick  ébauché. 
L'ouvrier,  après  avoir  ainsi  purifié  le  sable  avec  son  râble  , 
abaisse  la  table  à  l'extrémité  inférieure;  il  fait  arriver  un 
courant  d'eau  plus  volumineux  et  envoie  tout  le  schlick  dans 
une  caisse  disposée  à  cet  effet. 


548  QUATaiÈMB    PARTIS.   CHAP.    VUI. 

Lorsque  le  minerai  est  moins  riche,  on  l'attire  avec  une 
pioche  sur  la  tête  de  la  tahie  couverte  de  chevilles.  Quand 
rouvrier  est  parvenu  à  concentrer  ce  dépôt  sur  toute  la  lon- 
gueur de  la  table  dans  l'épaisseur  d*nn  centimètre ,  il  divise 
toute  cette  étendue  en  trois  bandes  inégales.  I^  table  a  ordi- 
nairement une  longueur  de  20  ou  21  pellées.  La  première 
bande  contient  6  pellées,  la  deuxième  7 ,  la  troisième  8.  Lors- 
que les  sables  sont  très-pauvres  et  très-visqueuz^  les  tables 
vont  très-lentement  et  oscillent  peu.  Le  premier  travail  se 
fait  sans  main-d'œuvre.  Quand  il  s'est  formé  un  dépôt,  on 
le  divise  en  2  parties,  t;3  d'une  part  et  2/3  de  l'autre.  On  re- 
lave le  premier  tiers  sur  la  table ,  mais  alors  un  ouvrier  re- 
mue avec  un  ràble ,  et  on  obtient  un  dépôt  que  Ton  partage 
aussi  en  deux;  la  première  portion  est'  riche  à  70  p.  100, 
la  seconde  à  5o  p.  100.  finfia  les  deux  derniecs  tiers  sont 
relavés,  et  forment  à  la  tête  de  la  table  un  schlick  riche  k  3o 
p.  100,  et  que  l'on  Quvoie  à  la  fonderie  :  le  reste  est  aban- 
donné. 

Quan4  l<i  camme  pou8se4a  bielle ,  la  table  avance;  son  in- 
clinaison augmente,  la  -vitesse  de  l'eau  augînente  eu  même 
temps  et  entraîne  les  molécules  légères.  Quand  la  table  reviâit 
en  arrière,  l'eau  continue  à  se  mouvoir  et  a  une  vitesse  plus 
grande  par  rapport  k  la  table  qui  roule ,  et  aux  molécules  qai 
sont  restées  t  elle  a  donc,  plus  d'action  sur  ces  molécules  qui 
avaient  résisté  à  la  première  impulsion,  et  les  entraine.  Quand 
la  table  s'arrête  brusquement,  l'eau  et  le  dépôt  tendent  à  conti- 
nuer leur  descente  ;  les  molécules  pesantes  tendent  à  remonter 
un  peu. 

L'eau  qui  descend  se  ride  à  la  surface  pendant  quelques 
instants.  Les  molécules  légères  adhérentes  perdent  leur  ad- 
hésion, et  l'eau  les  entraîne.  Ces  tables,  dont  l'invention  re- 
monte à  70  ans,  et  que  l'on  disait  devoir  être  trop  dispen- 
dieuses, sont  aujourd'hui  employées  dans  tous  les  cas  et  pour 
toutes  sortes  de  minerais;  elles  sont  d'autant  plus  avantageu- 
ses sous  lé  rapport  de  l'économie,  qu'elles  peuvent  être  em- 
ployées à  séparer  entre  eux  divers  minerais. 

Foir,  pages  674  et  suivantes,  la  Légende  des  Planches 
annexées  à  notre  texte ,  et  dont  nous  n'avons  pas  indiqué  le 
détail.  ^  ^ 


CHAPITRE  IX. 

MÉTALLURGIE   DU   FER. 


TITRE  PREMIER. 
HAUTS  -  FOURNEAUX. 


ARTICLE  K^.  —    THÉORIE  DE  LA  FABRICATION   DU   FER   SN 
GÉNÉRAL. 

Si  ron  considère  les  minerais  grillés  comme  du  protôzide  , 
du  peroxide  et  un  mélange,  en  diverses  proportions,  de  ces 
deux  corps  unis  à  des  gangues,  il  convient  de  les  placer  en 
présence  de  nouveaux  corps  capables  de  leur  enlever  Toxigène 
qu'ils  contiennent  ;  mais  il  faut  encore  que  ces  corps  soient 
tels  que  la  combinaison  qu'ils  forment  avec  Toxigène  puisse 
être  chassée  entièrement  d'une  manière  facile,  et  que  les  par- 
ties qui  resteraient  dans  les  produits  ne  uubent  pas  à  leur 
qnalité.  Nous  trouvons  que  l'hydrogène  et  le  carbone  se  ren- 
contrent dans  ces  conditions;  mais  ici  le  carbone  seul  est 
employé  exclusivement. 

Dans  certains  pays ,  tel  que  la  Suède ,  on  emploie  le  bois  en 
nature,  ou  légèrement  torréfié.  En  France,  où  ce  combustible 
n'est  pas  voisin  de  toute  exploitation ,  on  emploie  le  charbon 
de  bois,  la  houijle  et  le  coke,  ainsi  qu'en  Angleterre. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  carbone  joue  un  rôle  triple  : 

i<*  Il  donne  en  brûlant  la  chaleur  nécessaire  pour  faire 
naître  la  réaction  chimique  et  enlever  l'oxigène;  il  fournit 
aussi  la  chaleur  nécessaire  à  la  liquéfaction  ; 

n^  Eu  s' emparant  de  l'oxigène,  il  passe  à  l'état  d*acide  car- 
bonique et  réduit  l'oxide  ; 

30  II  â'unit  au  fer  pour  constituer  la  fonte,  qui  est  très- 
Fusible,  tandis  que  le  fer  pur  ne  pourrait  être  fondu. 

ARTICLE  II.  —  DBS  FONDANTS. 

La  silice  provenant  des  gangues  joue  le  rôle  d'acide  à  l'é* 
0ard  de  l'alamine,  de  la  chaux  et  du  fer.  Il  se  forme  donc. 


550  QUATRlàm  PARTIE.   CHAP.  IX. 

dans  le  courant  de  l'opération,  des  silicates  fusibles  qui  en- 
tratneraient  nue  grande  partie  du  fer,  si  on  ne  remédiait  pas 
à  ce  que  ce  métal  joue  le  rôle  de  base  ;  on  ajoute  pour  cela 
des  substances  argileuses  ou  calcaires,  et  que  l'on  nomme /on- 
dants. 

Les  fondants  doivent  être  choisis  d'après  la  nature  du  mi- 
nerai.  Si  le  minerai  de  fer  est  trop  calcaire,  on  lui  ajoute  un 
fondant  argileux,  et  si  au  contraire  il  renferme  un  excès  d'a- 
cide silicîque,  on  doit  lui  ajouter  ane  base  calcaire.  Le  fon- 
dant calcaire  est  appelé,  dans  les  arts,  castine,  et  le  fondant 
siliceux ,  er6ue.  < 

Les  proportions  de  fondants  à  introduire  dans  le  traitement 
des  minerais  est  chose  très-importante,  et  ce  n'est  souvent  que 
par  tâtonnements  réitérés  qu'on  parvient  à  dorer  convena- 
blement les  charges  ;  cependant  l'analyse  chimique  soit  du 
minerai ,  soit  du  fondant,  peut  conduire  à  d'assez  exactes  ap- 
proximations. 

La  gangue  fondue  donne  une  masse  vitreuse  appelée  laitier. 
D'après  la  composition  des  laitiers ,  on  juge  si  les  fondants 
ont  été  employés  d'une  manière  convenable. 

Pour  qu'un  laitier  soit  bon,  il  doit  renfermer  peu  de  fa, 
et  ne  pas  être  trop  fluide ,  mais  non  plus  trop  pâteux,  car  dans 
ce  cas.il  obstrue  le  fourneau  et  entrave  la  marche,  tandis  que 
le  fer  engagé  s'en  dégage  difficilement. 

D'après  l'expérience ,  on  a  trouvé  que  la  fluidité  que  les  lai- 
tiers devaient  avoir,  s'obtenait  en  disposant  les  fondants 
de  telle  sorte  que  le  poids  de  l'oxigène  de  la  silice  totale  em- 
ployée soit  à  celui  des  bases  de  la  gangue  comme  a  est  à  i , 
ou  ce  qui  revient  à  dire  que  le  laitier  doit  se  former  de  bi- 
silicates  dans  les  fourneaux  où  l'on  emploie  le  bois. 

Quand  on  emploie  le  coke,  le  poids  de  l'oxigène  doit  être 
égal  de  part  et  d'autre,  et,  dans  ce  cas,  il  ne  forme  plus  quedes 
silicates  moins  fusibles  que  les  bi«silicates;  mais  comme  la  tem* 
pérature  développée  par  le  coke  est  supérieure  à  celle  de  tout 
autre  combustible,  les  laitier^sont  ramenés  au  degré  de  fluidité 
des  bi-silicates. 

ARTICLE  m.  —  DOS  6A2. 

Les  expériences  de  M.  Ebelmen  ont  jeté  un  grand  jour  sur 
les  réactions  chimiques  qui  se  passent  dans  les  appareils  où  on 
traite  les  minerais  de  fer.  —  Ces  expériences  ont  été  faites  sur 
'es  hâuts.fourneaux  de  Clairval  et  d'Andincourt.  Le  premier 


PES  GAZ.  55 1 

est  alimenté  par  du  charbon  de  bois  ;  le  second ,  par  nn  mé- 
lange de  charbon  et  de  bois  desséché. 

A  l'ouverture  du  gueulard,  les  gaz  recueillis  étaient  corn- 


13,80  p,  loo  d*acide  carbonique. 

33,5 1       —  d'oxide  de  carbone. 

5,82       —  '  d'Hydrogène  libre. 

^7>79      "  d*azote. 

La  vapeur  d*eau  a  varié  de  9  à  i4  pour  100  volumes  des  gaz 
précédents. 

De  i^SS  l^i",67  au-dessous  du  gueulard,  la  quantité  de 
vapeur  diminue  rapidement  \  les  proportions  des  autres  gaz 
étant  les  mêmes. 

A  2"',67  à  5*" ,67  au-dessous  du  gueulard,  on  ne  trouve  plus 
d*eau,  et  les  quantités  d'acide  carbonique  et  d'hydrogène  di- 
minuent. 

Au  bas  de  la  cuve  on  a  trouvé  : 

35,01  p.  100      d'acide  de  carbone. 

1,9a      —        d'hydrogène. 
63,07       —         d'azote. 

Au  bas  de  l'étalage  on  avait  : 

0,3 1  p.  100  d'acide  carbonique. 

41,59       —  d'oxide  de  carbone. 

1,42       —  d'hydrogène. 

56,68       —  d'azote. 

Un  peu  au-dessus  de  la  tuyère  le  mélange  était  ainsi  com- 
posé: 

5 1,35  p.  100       d*acide  de  carbone. 

1,2  5  —  d'hydrogène. 
47, 4o  —  d'azote. 
Ou  voit  donc  que  Tair  atmosphérique  qui  arrive  par  les 
tuyères,  se  change  immédiatement  en  acide  carbonique.;  mais 
qu'à  une  hauteur  très-faible  au-dessus  |de  l'injection  d'air, 
il  y  a  formation  d'oxide  de  carbone  sous  l'influence  du  charbon 
en  excès  et  de  la  haute  température  développée  dans  le  voi- 
sinage des  tuyères. 

Ces  nombres  que  nous  venons  de  citer  s'accordent  avec  ceux 
trouvés  dans  le  fourneau  d'Audincourt, 


553  QDATJltËMS  PARTIE  CRAt»^  IX» 

MTICLE  IV.  —  DES  uivEhs  càRflunES  de  fer. 
On  divise  les  carbures  de  fer  en  deux  séries  ; 
i»le«  Fontes; 
1*  Jei  Aciers. 
La  fonte  est  uae  coiiibinaison  de  fer  avec  des  proportions 
de  diarbon  variant  Je  0,03  à  o,o5.  De  petites  quantités  de  si- 
licmiu  et  de  ptio^phare  ne  changent  ;kis  sensiblement  cette 
a^parenea  physique.  Les  foiiCeâ  du  commerce,  d'après  des 
:iu:ilyâes  exactes,  uni  donné  0,91  de  fer  ^ntre  0,02  et  0,06  de 
charbon»  et  de  0,01  euire  o.oîfî  de  silicium,  —  On  y  rencon- 
tre 3U£.'ïl  des  petites  quantités  de  mitn^auèse,  de  phosphore, 
de  soufre ,  d'aluminium  et  de  potafiâiïim.  La  présence  de  ce 
dernier  méuil  e&t  surtout  sensible  lursque  les  fontes  ont  été 
préparée!  au  charbon  de  bois. 

§    1".    —     FOUTEa. 

Les  fontes  se  divisent  en  ifimtB  blanche ^  fonte  grise,  fonte 
mît  te  t  e  t/un  te  t  tuilt^ . 

Fonte  btiitifiht:,  —  Kile  provient  {jénéralement  de  minerais 
manganésifères  :  elle  est  d'un  blanc  d'ar]gent  d'autant  plus 
prouoncé  que  la  f[uantité  de  manganè^  e^C  plus  forte.  Elle  est 
très-cas^nte.  La  cassure  est  souvent  crUtaLline  et  présente  de 
larges  lames  brillantes.  Cl  le  donne  le  meilleur  acier.  Elle  sert 
h  la  fabrication  des  aciers  J'AUemagrue, 

Fonie  i^rise,  —  Cassure  g^renue  ,  bien  homogène.  —  Elle 
constitue  la  fonte  dauce.  Sa  densité  varie  entre  6  et ,7.  Ces 
fontes  f^'em ploient  généralement  pour  le  moulage. 

Fofite  tiùlre.  —  Grain  fin ,  serré,  sa  cassure  n'est  jamais 
cristalline  et  contient  toujours  moins  d'un  demi  p.  100  de 
mauj^anèse.  Sa  densité  varie  entre  7,57  et  7,65.  —  Elle  est 
employée  pour  des  objets  coulés  eu  moule. 

Fonte  triiîtét.  —  C'est  un  mélange ,  en  proportion  variable, 
de  foule  blanche  et  de  R>nte  grise.  ^^  Les  parties  de  fonte 
grise  qui  sont  disséminées  dans  la  masse  blanche  de  la  fonte 
donnent  cet  aspect  bigarré  ou  truite  dou  ces  fontes  tirent 
leur  nom. 

La  couleur  des  fontes  grises  u'est  pas  due  à  une  proportion 
plus  considérable  de  charbon  que  celle  qui  entre  dans  les  fon- 
tes blanches  non  mangauésiféres  —  C'est  ici,  seulement,  l'état 
dans  lequel  se  trouve  le  carbone  :  il  est  répandu  à  un  état  de 
téntuté  extrême  dans  les  fotites  blanches,  U  masse  est  donc 


DES  DIVERS  CARBURES  DE  FER. 


553 


très-homogène  et  la  combinaison  très-intime ,  tandis  que  dans 
les  fontes  grises  et  noires,  la  division  du  charbon  est  moins 
grande,  la  masse  est  plus  hétérogène,  partant,  la  combinaison 
moins  intime.  —  Le  carbone  semble  disséminé  mécaniquement 
dans  la  masse.  Ces  phénomènes  sont  d'ailleurs  bien  en  rapport 
avec  ce  qu'on  observe  dans  le  changement  de  la  fonte  noire 
en  fonte  blanche,  et  réciproquement.  En  liquéfiant  la  fonte 
noire,  le  charbon  se  répand  uniformément  dans  la  masse,  et 
si  on  la  refroidit  rapidement,  on  obtient  de  la  fonte  blan- 
che ;  <^r»  alors ,  les  molécules  de  carbone  n'ont  pas  eu  le  temps 
de  se  réunir,  et  la  combinaison  est  restée  intime;  mais  si  le 
refroidissement  a  lien  lentement ,  la  séparation  s'opère  petit  à 
petit,  chacune  des  substances  cristallise  à  des  époques  diffé- 
rentes ,  d'une  manière  plus  ou  moins  régulière ,  et  constitue 
une  masse  hétérogène. 

Compoiîtion  de  prineipalei  fontes. 


Fonte  blanche. 

Fonte  ^rise 

Fonte  noire. 

Carbone. .  .  ,  - 

2.100 
1.060 
0.869 

Traces. 

95.971 

•2.S34 
0.840 
0.703 

Traces. 

96.133 

2.200 
2.500 
0 
0 
95.30Q 

Silicium.     . 
Phosphore.    . 
Manganèse. 
Fer 

Analyse  des  variétés  de  fonte  proi3ena:nt  de  l'usine  du 
Creusot. 


FORTE 

grise. 

FONTE 

noire. 

FONTE 

traitée. 

PONTE 

blanche. 

Carbone. .    .  . 
Terres.    .    .  . 
Phosphore.     . 
Manganèse.    . 
Fer 

2.40 
0.^4 
0.27 

96.79 

1.50 
1.50 

n 
97.00 

0.80 
0.70 
.  » 

» 
98.50 

0 

1.04 
Traces. 

1.54 
97.42 

§   a.    —  ACIERS. 

Les  aciers  renferment  environ  99  p.  100  de  fer  et  i  de  ma- 
tières étrangères.  Ils  sont  des  intermédiaires  entre  les  fers 
et  les  fontes.  Le  centième  de  matière  étrangères  est,  en 


554  QUATRIÈME  PARTIS,  CHAP,  ÎX. 

grande  partie,  da  carbone,  et  tdcïer  acquiert,  au  iDaxîmtiin , 
toutes  ses  propriétés ,  cjuand  Eecarbona  y  entre  obus  celle  prâ- 
portioti. 

On  dUtin^ue  quatre  Târiëtds  d'acier,  cpii  sont  t 

I  "  Avierda  céuienta tionj 

a"  Acitr  fondu  i 

30  AcitrdeffiT^ejdefonte; 

Acier  (le  eém^ntaiion.  IL  ■'obtient  eu  cliaufifant  dn  fier  âùjn 
une  poulie re  renferiDaDt  ilu  charlnin. 

Le  fer  est  disposé  datifides  caisses  en  terre,  par  couches  ai- 
ternattve»  de  cément  et  de  barres^  eu  ayaat  soin  de  dooni^r 
au  lit  inférieur  une  épaisseur  double  des  autres.  —  On  ln^t 
la  cats&e  avec  de  i'ar^ile,  et  ou  Teipose  à  l'action  d'uue  haute 
tempe  rature^  et  quelques  barres  de  fer»  bissées  eu  saillie  hm* 
de  la  caisse  ,  sârveut  k  guider  l'opération. 

Lorsque  Tacier  sort  du  four,  sa  surface  est  recouverte  d'am- 
poules, ce  qui  fait  qu'on  lui  a  donné  quelquefois  le  nom  dn- 
lier  pQiiif.  Toutes  Les  barres  sont  cassées  à  leur  extrêmitê.fi 
tf^utes  celles  qui  ne  sont  pas  actèrée^  jusqu'au  centre,  sont  ^- 
jetées. 

Le  cément  employé  dans  cette  opération  est  de  differeiito 
natures  \  mats  c'est  toujours  le  charbon  qui  agit. 

Aciet  fondu.  L  acier  de  cémentation  offrant  une  teiture 
peu  homogène,  ne  permet  pas  de  remployer  à  des  ouvrage 
délicats  ■  aussi  o-t-on  remédié  à  cet  inconvénient,  en  le  fon- 
dant avec  un  £ux  capable  d 'empêcher  loxidation  par  lair 
atmosphérique. 

Cet  acier  a  la  même  composition  chimique  que  lacier  de 
cémentation  ^  mais  se  présente  avec  des  caractères  extérieur^ 
différents;  aussi  le  granit  est  plvis  fin ,  plus  blanc ,  et  peut  re- 
cevoir un  beau  poli. 

A<^iÉr  de  for^e.  Il  porte  anssî  le  nom  dCader  ff  Ailemaijuc , 
et  très- improprement  encore  celui  d'acier  nature  L 

L'acier  de  Tof^e,  oud'^Allemm^ne,  s'obtient  en  décarburaiit 
des  fontes  blanches  ou  noires.  Les  procédés  Je  ^bricatioci 
consistent  à  s<m  mettre  des  fontes  aminées  à  laction  d'un  feu 
aase/.  violent,  en  contact  avec  de  la  limaille  de  fer  ou  fonte. 
-—  Cet  acier  est  peu  homogène,  mais  il  se  sonde  bien  à  lui- 
m^ine^  ce  qui  11a  pas  lieu  pour  l'acier  fondu  ^  opératiciu  dU' 
ficile  à  exécuter  même  peur  l'acier  de  cémeutaiion. 


DES  DIVERS  CARBI7RSS  DB  FIR,' 


555 


'Acier  woott.  Cet  acier  est  employé,  en  Orient,  pour  la  fabri- 
cation des  armes  blanches.  —  Il  est  moiré.  —  On  a  cru  pen- 
dant longtemps  que  ce  dernier  état  était  le  produit  d'une 
décarburation  incomplète,  mais  aujourd'hui  on  a  reconnu 
que  le  moirage  n'est  dû  qu*à  l'action  d'un  acide,  qui  dissout 
une  certaine  partie  de  fer  en  laissant  à  nu  le  charbon. 

ComposHion  des  principaux  aciers» 


ACIER 

de  cémentation. 

ACIER 

d'Allemagne. 

ACIER 

fonda .  anglais. 

Carbone.  .  .  . 
Silicium.  ... 
Phosphore.  .  . 
Fer 

0.79 

0.45 

0.34 

98.72 

0.25 

0.78 

0.00 

98.97 

0.62 

0  03 

0.00 

99.35 

Trempe  de  C  acier. V  acier ,  élevé  aune  haute  température  et 
refroidi  rapidement,  acquiert  de  nouvelles  propriétés.  — 
L'acier  se  brise  avec  d'autant  plus  de  facilité,  que  la  différence 
des  températures  auxquelles  ou  Ta  soumis  a  été  plus  grande. 

L'acier  se  trempe  dur  et  se  recuit  ensuite ,  car  il  est  très- 
ci  ifBcile  d'obtenir  les  aciers  d'une  trempe  déterminée.  —  Pen- 
dant ce  recuit  l'acier  passe  par  différentes  couleurs,  ainsi  que 
le  montre  le  tableau  suivant  : 

A  la  température  de  33o  à  a3o<^,  il  est  jaune  paille. 


345 
a55 
a65 
380  à 
3oo 


390 


jaune  d'or, 
brun, 
pourpre, 
bleuâtre. 


couleur  d'indigo. 

(Voir,  pour  construction  et  établissement  d*une  usine  de 
hauts- fourneaux,  le  Manuel  du  Constructeur  de  Machines  loco" 
motives,  par  C.  K.  Jullien,  aux  articles  divers,  page  344» 
Cet  ouvrage  fait  partie  de  VEncyclopèdie-Roret.) 


556  QUAtRlÈME  1>ART1E.   CHAP.    IX. 

ARTlCXiE  V.  -A  RBIfSEIGITEMEKT8-PRATlQ0ÊS  SUR  LA  MARCHE  DE 
DIVERS   HAUTS-POVRNEAOX   AU   COKE. 


§    1*'.-^  TROIS  HAUTS-POURNEAUX  AU  COKE,    DONT  UN  MARCHE 
A    L^AIR   CHAUD. 

Usine  dtjlais. 

Production  par  semaine  ,  pour  lès  Crois,  90,000  kiiogram- 
mes  fontes  de  diveises  qualités  : 

Nombre  des  tuyères  par  fourneau       ,     .     3 

Diamètre  de  diio  ...  ....     o'",o68. 

Pression  du  vent  en  mercure    ....     o™,ioo. 
Consommation  1,2  coke  pour  i  fonte  produite  : 

Prix  du  coke  : 1 1  à  1 2  fr.  la  tonne. 

Prix  du  minerai 5  fr.  Ja  tonne. 

Le   minerai  est  grillé  dans   des   fours  à  cuve ,  et  rend 
5o  p.  100  après  grillage,  en  poids. 

Nombre  des  coulées  par  24  heures 2. 

Force  de  la  soufflerie  pour  les  trois  fourneaux,  i5o  chevaux. 
Main-d'œuvre  par  fourneau  pour  1 2  heures  : 

1  fondeur  à *     •     •     .     5  fr.     ■ 

2  aides  à 3  fr.     > 

2  chargeurs  à 2  fr.  5o. 

Rendement  du  fourneau  à  l'air   chaud  par 

24  heures,  de 8  à  10,000  kil.  fonte. 

Rendement  des  fonrneaux  à   Tair  froid  par 

24  heures ,  chaque.    .     .     .     de  5  à  6,000  kil.  fonte. 
Consommation  du  fourneau  à  Pair  chaud  par 

24  heures 12  à  i3, 000  kil.  coke 

2  5,000  kil.  minerai. 
Consommation  des  fonmeanx  à  Tair  froid  par 

24  heures,  chaque     ....     9000  kil.  coke. 

18,000  kil.  minerai. 

Rouiemeni  du  fourneau  à  Cair  chaud  pendant  3o  jours 

ijuiUet). 

Matières  premières:  i<>  coke      ....     433,02^ kil. 

2«»  minerai.    .     .     .  i,079,'48okil! 

Production  en  fonte 298,529  kil. 


MAIIICHE  DE  DIVERS  HAUTS-FOUKNËAUJC.  557 

'Roulement  dun  fourneau  à  Cair  froid  pendant  3o  jours 
{juin). 

Matières  premières  :  1°  coke     .     «     .     .     3i5,63okiI. 

2**  minerai.    .     .     .     66i,320  kil. 

Production  en  fonte 176,266  kil. 

jiulre  à  tair  froid  (  août  ). 

Matières  premières:  I®  coke 10,703  hectol. 

2*^  minerai.    .     .     .     663,620  kil. 
Fonte  produite     ........     176,000  kil. 


ingénieur  Civil,  toittf  U  49 


^58 


OtTATRlÀàfÉ  PÀSmn.  CHAP.  ct« 

TABtBAD  GOkpAftATlF  DE  LA  MAKCHB   Tft  2  HAUl 
LAUTftE   A   t*AÏB  CUAlîD   BRÛLÉ   {ÂppOtBil  GaBRO] 


FOUJjlIlBAU   A  l'air  FROIR/ 


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CoDsommatioD. 

COKE.  BINE. 


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2421 
2578 
2597 

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49374 


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192 


195 


HARCHB  DB  DIVERS  HAUTS-FOURNBAVl. 


559 


DUBKBAUX    AU    COKE  ,   MARCHANT  L'UN  A  l'AIR  FROID  , 
HNB    DU    CREUSOT.  —  Dtt   l«r  mars  au  1®'  i«r»/. 


FOURNEAU   A   l'air  CHAUD 

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Gontommation 

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QVATHIÈVE  PABTIB:*  CHAP^  IS- 


FOLHNEAU    A    LAIU    FMOID, 
Consommation.  _ 

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HCHB 

»B  DIVERS  HAUTS-FOURKIAUX. 

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FOURWEAD  A 

L'AIR  CHAUD 

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Q^ikTKiÈife  pautw.  cp^Vi  vt<. 


Détermination  du  poid»  de*  congés  viées  et  pieimeit  des 
charyet  de  eflftff,  ete, 

Poidi  des  congés  viâea  : 

i  confie  vide  peac 6 

La  miae  qui  y  est  conienuc  ptse,     .     .  18 

Poids  iaifll 24 

Le  poida  Wol  de  2&  coD^oi  pleiaoa  est.  672 


MARCHE  VK  MT«R0  SAlTff-FO^BmAUX. 


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FOURNBAU   A  L'AIR 

CHAUD. 

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Consommation.        1 

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Poids  de  8  rasses  de  coke  faisant  7  hectolitres  : 

Brnt 220ki!og. 

Net.       .     .     .    , 200 

Le  coke  contenu  dans  nne  rasse  pèse.  .     .      25  kilog. 


564  QTTàThlÈUK  PJJtTtB.  «CniP  IX, 

TITRE    II- 

FABRJCATIÔN    Dr    FER- 

La  fabrication  du  fer  repo^  lur  deux  AérieA  fondamentales 
Ue  procédés  j  seîou  qu£  les  m  nierais  employés  «ont  riches  ol 
pauvre!  êû  ttiétaU 

I^  première  série  des  procèdes  a  pour  but  la  cotkvcn'um 
directe  du  luiuerai  eu  fer  tbrgé,  ^aas  pâ^er  par  Téiat  de  fofitf. 

La  bcconde  aécie  de  procédés  a  pour  but  la  cou  version  de 
b  toute  en  fer  for^. 

AATtCLE  F^  ^  TftAlTE^tlENT  ÎÏIHECT  DtS  MlMEUAIS  DE  FES. 

L'art  de  tirer  directemeut  le  fer  forgé  du  minerai  ports  k 
notu  de  procédé  cnUthn ,  et  les  u^ltie^  ou  Ton  traite  le  f^r 
pour  arriver  a  ce  réfivltat^  portent  le  uouî  de  forges  calalanfs. 

Les  tarare ï  catataues  s'emploient,  à  quelque  modi&catiou 
près,  dans  Le  midi  de  Ja  France,  aux  Pyrénées  et  en  Siberk^ 
Ce  procédé  e^t  exclusivement  applicable  aux  minerais  très- 
richei,  tels  que  tea  fers  ox idoles  et  l'uiniathite  rouge. 

Il  existe  utïe  variété  du  procédé  catafan ,  dite  tttëihode  uU^ 

Par  la  méthode  aUesnatide  le  minerai  est  d'abord  soumts  à 
une  fusion  dans  de^  fourneaux  appelés  stacophus.  On  abdeoi 
un  produit  intermédiaire  entre  la  fonte  et  l'acier,  dont  partie 
est  a  Tétac  malléable-  Il  faut  alors  pnriBer  la  m:atière,  et  on 
éprouve  un  très- grand  déchet- 
Cette  méthode  est  pratiquée  en  Camiole^  Curinthief  Suèét 
et  iVontfrjc* 

Par  la  méthode   catalane  proprenieni:  dite,  les  mineraU 
sont  préalablemetit  préparés  à  la  réduction  ;  à  cet  effet,  ils 
sont  soumis  à  troh  opérations  distiûc tes  ^  savoir  : 
Le  grillage  ; 
La  macération - 
Le  cassate. 
La  réduction  se  fait  dans  un  creuset  en  fonte,  dont  la  forme 
est  celle  d'un  troue  do  pyramide  rectangulaire ,  à  base  ren- 
versée. Ce  creuset  est  muni  d'une  tuyùrc. 

L*opèraiion  se  divise  en  deux  périodes,  dont  la  premtèr?i 

cpii  dure  trois  heures,  a  pour  but  de  désoxîder,  puis  carburer 

li^^aî.  La  ««onde,  qui  dure  une  heure,  a  pour  but  d*a* 


TftAITSMBNT  DIS  WQSfiU^  SBS 

mener  las  parcelles  de  mine  dissémiaées  à  ne  plus  f«ire  qu'une 
masse  spongieuse  appelée  masseL 

Le  masset  est  alors  porté  sous  ]e  marteau ,  où  il  est  com- 
primé d'abord  à  petits  coups;  puis,  au  fur  et  à  mesure  qu'il 
se  refroidit^  à  coups  de  plus  en  plus  violents,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  converti  en  une  barre  quarrée»  ayant  o™,o5  de  côté  et 
0*^,40  de  long. 

On  divise  ensuite  les  massets  en  deux  faassoquets,  au  moyen 
d'une  tranche  ;  on  chauffe  ces  derniers  et  on  les  forge  en 
barres  au  moyen  d'un  marteau  moins  lourd  que  le  premier, 
et  donnant  uu  grand  nombre  de  coups  à  la  minute. 

ARTICLE   n.  —  TRAITEMENT  DES  FONTES  POUR    LES  CONVERTIR 
EN  FER  FORGE. 

Quelle  que  soit  la  nature  de  la  fonte  employée  à  fabriquer 
le  £er ,  il  faut  qu^elle  soit  préalablement  soumise  à  un  affinage 
po^r  être  traitée  da^s  les  fours,  réducteurs  ordinafres  dits  de 
puddlage* 

L'affinage  a  pour  but  de  décarb^rer  le  fer  et  d'enlever  les 
matières  vitreuses. 

On  distingue  différentes  méthodes  d'affinage  : 
lO  Affinage  opéré  dans  les  feux  de  forge  ; 
a<>  Mazeries; 
L'affinage  opéré  dans  les  feux  de  forge  se  divise  en  deux 
classes. 

L'affinage  de  la  première  classe  se  fait  à  une  seule  fusion , 
et  à  soulèvement  de  la  masse  fondue. 

Les  diverses  variétés  de  cet  affinage  sont  : 
La  méthode  mi- Wallonne; 
La  méthode  Wallonne  ;      "     ^ 
La  méthode  des  feux  Basques  ; 
La  méthode  Styrienne; 
La  méthode  de  Siégen  ; 
La  méthode  d'Osmonde. 
L'affinage  de  la  deuxième  classe  se  fait  à  deux  fusions ,  sa^ 
voir  :. 

i^  L'affinage  à  fusions  opérées  dans  le  m^me  feu  ; 

2*  L'affinage  dit  Bergamaste; 

3®  L'affinage  de  Bohème  et  de  Mbravîe; 

4**  L'affinage  de. la  fonte  pulvérisée  ; 

5*  L'a'ffinage  à  double  fusion  dans  de$  feux  séparés  ; 

6*  Le  mazéage  de  Styrie; 

7®  te  piazéage  de  Souabe. 


566  QtTATBiÈSiE  PAUTIE.  CHAP.   TE, 

Lh  faute  est  employée  à  l'état  de  tfueuses^  oa  «spèecâ  de 
grands  cyliadtefi  que  l'on  iutroduit  daDs  im  creuset  ordinaire, 
par  un  trou  pratiqué  dao*  b  phque  de  contrevent.  Il  n  y  a 
cju'une  tuyère. 

Le  produit  donne  pat  le  feu  d'afïîïierie  se  nomme  loupe,  et 
pose  de  3û  a  45  Itîlog,  dans  certaiDs  cas,  et  de  60  A  j5  kilog. 
dans  d^iutres.  L'opération  dure  de  deux  heures  à  deux  heures 
et  demie.  La  loupe ,  au  sortir  du  feu  d'arïînerie ,  est  livrée 
à  la  forpe,  dont  nous  parlei^us  plus  Joi». 

Le  mazéage  d'em ploie  pour  les  fontes  grIseAï  il  e'opêre  dans 
les  ma!e«n^. 

Il  cousiste  daus  l'emploi  de  creusets  Itrasqups  »  c  est-à-dire 
garnis  iiiiérieuremetit  de  charboû.  La  foute  y  est  déposée  par 
masses  liquides  de  300  UL;  on  recouvre  le  tout  d«  charbon 
et  on  donne  le  vent. 

Quand  la  fonte  est  bien  chaude ,  on  la  preud  avec  de£  cnil- 
lères,  puis  on  la  jette  sur  des  scories  riches  et  des  batitur» 
qui  s'y  accolent.  On  projette  de  Teau  sur  le  tout,  el  oa  obtieaL 
un  mélange  nui  porte  le  nom  de  mazette. 

On  prend  la  moi  tic  d^  cette  mazette  et  on  la  replace  daiu 
le  foyer î  on  la  recouvre  de  charbon  et  donne  le  vent.  Elle 
perd  alors  tout  sotJ  carbone  et  devient  ce  qu^on  nomme  un 
jnazot^  que  Ton  livre  ù  la  lorge. 

ARTICLE  llï.  —  opÉhatiqns  he  tA  forge. 
Oo  distingue  les  forces  eu  : 
Forges  allemandes  j 
Forges  anglaise». 

g    1«,  —  Fonces    ALLKlHAttDES. 

Dans  les  for^^es  allemandes,,  on  se  sert  du  marteau  pour  fa* 
briquer  le  fer. 

Les  marteaux  sont  des  masses  de  fonte  as^ezconsidé râbles , 
mues  pur  des  machines.  Parmi  les  marteauï  ou  distingtie  ; 
Les  gros  marteaul. 
Les  martinetft. 
Les  premiers  sont  destinés  à  chasser  tout  le  laitier  qui  peut 
se  trouver  dans  la  masse  de  fer  rouge  qui  est  soumise  a  h 
percussion  Jesseconds  sont  destinés  â  tirer  Je  fer  en  barrer  de 
toutes  formes. 

On  distingue  trois  modes  de  transmi-^îon  de  mouvemeut 
aux  marteaux  :  Je  là ,  trois  systèmes  de  marteaux,  savoir  : 
1**  Les  martiaux  à  soulévetueuti 


OPÉRATtOKS  DE  LA  POROS*  56^ 

S»  les  marteaux  à  bascule, 
3^  Les  marteaux  frontaux. 
'  Les  marteaux  employés  dans  les  forges  françaises  sont  tous 
à  soulèvement.  L'ensemble  de  l'appareil  qui  sert  à  les  main- 
tenir et  les  mettre  en  mouvement ,  porte  le  nom  de  ordon  à 
drôme  coupé. 

Le  drôme  est  une  grande  poutre  horizontale  qui  sert  à  relier 
tout  le  système,  et  qui  autrefois  traversait  toute  l'usine.  Gomme 
01^  Ta  coupée  au  niveau  de  la  tête  du  marteau,  on  la  nomme 
maintenant  drôme  coupé. 

En  général ,  l'ordon  à  drôme  coupé  se  construit  tout  en 
bois.  Le  marteau  est  porté  à  l'extrémité  d'un  manche  dont 
l'autre  bout  est  emmanché  dans  un  œil,  appelé  liard,  pra- 
tiqué dans  une  pièce  de  bois  transversale,  appelée  hurace, 
ayant  ses  extrémités  coniques  et  logées  dans  deux  pièces  de 
bois,  appelées 7am6c5  sous  la  main,  dans  lesquelles  elles  peu- 
vent librement  tourner.  ^^ 

Le  marteau  reçoit  son  mouvement  d'une  bague  en  bois , 
armée  de  dents  et  montée  sur  l'arbre  d'une  roue  hydrauUque. 
Cette  bague  vient  frapper  sur  le  manche  près  de  la  tête  du 
marteau. 

Les  martinets  diffèrent  des  marteaux  en  ce  qu'ils  sont  tou- 
jours à  bascule ,  et  se  montent  dans  des  cages  qui  sont  les  unes 
eu  bois,  les  autres  en  fonte. 

Le  poids  des  marteaux  et  martinets  varie  enlre  2  5  et  aoo 
kilogrammes.  Le  nombre  des  coups  donnés  par  minute  varie 
entre  loo  et  3oo. 

g   2. —  FOBGES  ANGLAISES. 

Le  travail  des  forges  anglaises  se  divise  en  six  opérations 
principales  distinctes ,  savoir  : 

Mazéage  des  fontes; 

Puddlage  des  fontes  ; 

Scingiage  des  loupes  ; 

Laminage  dégrossisseur  ; 

Ballage  ou  réchauffage; 

Laminage  finisseur. 
Le  mazéage  se  fait  dans  des  creusets  à  six  tuyères.  Quand  la 
fonte  est  jugée  suffisamment  épurée,  on  la  fait  couler  dans  un 
bassin  en  Tonte.  Le  laitier  surnage;  afin  d'en  faciliter  la  sépara- 
tion d'avec  le  métal ,  on  projette  de  l'eau  froide  sur  la  matière 
en  fusion;  puis,  quand  elle  est  refroidie,  on  la  retire  et  la 
i:a88e  avec  des  marteaux. 


568  QUAtmàME   PAfttIB.   CHAP.   It. 

Le  puddlntje  est  l'opératioa  qui  a  pour  bot  de  retirer  au 
métal  les  dernières  portions  de  carbone  qa'il  contient  encore. 
A  cet  effiet ,  on  place  la  fonte ,  sortie  des  mazeries,  en  mor- 
ceaux de  toutes  grosseurs,  sur  la  sole  de  fours  à  réverbère, 
dits  fours  à  puddler.  Quand  la  fonte  est  en  fusion ,  ainsi  que 
les  laitiers  dont  on  a  soin  de  la  recouvrir  pour  éviter  le  con- 
tact de  Pair  avec  le  métal ,  on  la  brasse  avec  un  ringard  jus- 
qu'à ce  qu'elle  ait  pris  une  consistance  pâteuse  qui  permette 
de  la  réunir  en  une  masse  que  l'on  nomme  loupe. 

Le  scinglage  de  la  loupe  se  fait  au  moyen  d'un  marteau 
frontal  du  poids  de  5ooo  kilogrammes,  mis  en  mouvement  par 
une  machine  à  vapeur  de  i6  chevaux.  Le  but  du  scinglage  est 
de  faire  sortir  tous  les  laitiers  et  souder  toutes  les  parties 
de  la  loupe,  de  manière  à  en  faire  une  barre  homogène  de 
10  centimètres  dequarrissage  environ,  et  3o  centimètres 
de  long.  0 

Sitôt  cette  barre  obtenue ,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  la 
chauffer  de  nouveau,  on  la  passe  sous  le  laminoir  dégrossis- 
seur,  où,  de  cannelures  en  cannelures,  elle  finit  par  devenir 
une  longue  barre  de  fer  quarrée  ou  plate,  suivanc  l'usage 
auquel  on  la  destine. 

Les  barres  provenant  du  laminoir  dégrossisseur  sont  cou- 
pées, au  moyen  d'une  cisaille,  en  bouts  de  4o  centimètres  en- 
viron, que  l'on  réunit  entre  eux  de  manière  à  former  des 
prismes  à  section  quarrée, de  i5  centimètres  de  côté  environ, 
appelés  balles.  Ces  balles  sont  placées  dans  un  four  appelé 
four  à  réchauffer  ou  à  baller^  ou  elles  sont  chauffées  au  rouge 
blanc,  puis  de  là  soumises  au  marteau  et  passées  au  laminoir, 
d  où  elles  sortent  fer  balIé.  Si  on  veut  obtenir  du  fer  mar- 
chand ,  il  faut  les  soumettre  à  un  second  hallage. 

Pour*  la  tôle,  le  nombre  des  réchauffages  est  pins  con- 
sidérable. 

Pour  les  rails,  on  compose  souvent  les  balles  du  four  à  ré- 
chauffer de  deux  bandes  de  fer  balle,  entre  lesquelles  on 
place  une  épaisseur  plus  ou  moins  considérable  de  fer 
puddlé. 

^  La  forge  anglaise  donne  lien  à  beaucoup  de  déchets ,  <|ae 
Ton  divise  en  deux  classes  distinctes,  savoir  ; 
i*'  Les  batitures  et  scories  du  marteau  ; 
2**  La  ferraille. 

Les  batitures  et  scories  des  marteaux  sont  prûes  par  les 


OPÉRATIONS  DE  LA  ^0&GB«  $69 

puddleurs ,  et  retraitées  par  eux  avec  la  fonte  sortant  des 
mazeries. 

La  ferraille  est  mélangée  au  fer  BalIé  pour  produire  soit  du 
fer  marchand  fin,  soit  de  la  tôle. 

Pour  bien  faire  comprendre  le  travail  d'une  forge  anglaisé^ 
nous  allons  donner  un  tableau  des  opérations,  telles  qu  elles 
se  pratiquent  dans  une  forge  en  grande  activité. 

Soient  :  F,  la  quantité  totale  de  fer  employé  à  une  fabrica* 
tion  donnée  ; 

R,  la  quantité  totale  de  ferraille  employée  pour  diio. 

Décomposons  F  en  quatre  parties  quelconques,  et  posons  : 

r^f+r+r+f". 

Décomposons  R  en  deux  parties  aussi  quelconques,  et  po^ 
sons  : 

Ra=r+r\ 
On  a  le  tableau  suivant  : 


Ingénieur  Civil ,  tome  2»  5o 


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LÉGENDE  EXPLICATIVE 

des  planches  x\vl  et  xxvii  relatives 
l'exploitation  d^s  mines. 


Fig.  I.  Conpe  des  couches  de  houille  du  Montceau  (dëpar- 
temeat  de  Saône-et-Loire  ).  Cette  coupe  est  prise 
suivant  une  ligne  à  peu  près  parallèle  à  la  direc- 
tion de  son  inclinaison ,  passant  par  le  puits  de  la 
Maugrand,  le  Bure  des  femmes,  la  grande  Tra- 
verse et  le  puits  Saint-Pierre.  —  A,  puits  Saint- 
Pierre.  B,  puits  de  la  Maugrand. 

C,  Petite  faille  de  la  traverse  du  fond  du  puits  Saint- 

Pierre. 

D,  Petite  faille  de  la  rigole. 

E,  Grand  cône  de  Saint-Pierre. 

F,  Grande  traverse  de  la  Pelouse. 

G,  Bure  des  femmes. 

H,  Gi;«ind  cône  de  la  vieille  pompe. 
I ,  FaiU<:  de  la  Maugrand. 
Fig.  2.     Coupe  longitudinale  des  couches  de  houille  de  Lucy 

(Saône  et  Loire). 
Fig.  3.     Coupe  verticale  des  couches  de  houille  de  Lucy. 
Fig.  4*     Coupe  des  couches  de  houille  de  Valenciennes ,  sui- 
vant la  ligne  A,  B,  C^  D,  E,  F  de  la  fyitre  5  du 
plan. 

A,  Terrain  honiller. 

B,  Couches  horizontales,  dites  :  Terrain  mort. 
Fig.  5.     Plan  des  couches  houillères  de  Valenciennes. 
Fig,  6.    Plan  des  couches  de  houille  de  Mous. 

Fig,  7.     Coupe  verticale  %les  couches  de  Mous,  suivant  les 
lignes  M,  NO,  PQ  du  plan  (Jig.  6), 
A,  Terrain  honiller. 
Fig,     8.  Système  d'exploitation  delà  houille  à  Newcaste. 

AB,  Ligne  de  direction  des  couches. 
F'ig,     9.  Système  d  exploitation  dans  le  Yorkschire. 
Fig.  lo.  Couche  de  fer  hydroxidé,  dans  la  vallée  du  Rhin. 
ABy  Marnes  diluviales. 
.    C,  Sables  molasses. 
D,  Conglomérat  calcaire. 
E>  Argile  sableuse. 


PLARCBEâ  DE  l'EXPLOITATION  DES  MINES.  5  75 

F,  Couche  de  minerai  de  fer. 

G,  Terrain  jurassique. 

Fi^,  1 1 .  Gisement  du  minerai  de  fer  d'alluvion  dans  l'ar- 
rondissement d'Âvesnes  (département  du  Nord). 
Coupe  idéale  suivant  une  ligne  perpendiculaire  à 
la  direction  du  soulèvement. 

A,  Terrain  tertiaire. 

B,  Schiste  de  transition. 

C,  Minerai  de  fer. 

D,  Calcaire  de  transition. 

Fiq.  II.  Mode  d'exploitation  employé  dans  la  masse  du  mi- 
nerai. —  A,  Terrain  tertiaire.  B,  masse  de  mi- 
nerai. cCj  schiste  et  calcaire  de  transition. 

Fig.  i3.  Filons  amphiboliques  de  blende  et  de  galène  dans  le 
Campigliesse,  en  Toscane. 

A,  B,  Calcaires  jurassiques  métamorphiques,  au  mi- 

lieu desquels  se  rencontrent  les  filons  blendi- 
fères  et  hombifères. 
Fig.  14.  Coupe  du  terrain  houiller  de  Decazeville  (  départe- 
ment de  l'Aveyron  ). 
Â,  Granit  et  gneiss. 

B,  Porphyres. 

C,  Conglomérats  porphyriques. 

D,  Serpentine. 
£,  Gneiss. 

F,  Grès  rouge. 

G.  Terrain  jurassique. 

•    N<>*  I.  houillère  Lagrange. 
2.  —  — deTramont. 

3. dePaleyrer. 

4*  Couche  de  minerai  de  fer  carbonate. 
5.  Filon  de  fer  oxidulé  dans  la  serpentine. 
Fig,  i5.  Gisement  de  la  calamine  en  Silésie.  Plan, 
â,  Ville  de  Tamowitz. 
6,  —  deBeuthen.  , 

c,  Gîte  de  calamine. 

d,  Marie-Grube. 

e,  Elisabeth-Grube. 

A,  Terrain  houiller. 

B,  Calamine  rouge ,  correspondant  à  la  lettre  a  dans 

lis  figures  17,  i8>  19,  et  ao. 


^j6  LÉGCKIÎE  EXPLlCiTlVE 

Ç,  Cakmiiie  Lbuche,  correspoU(l:int  à  !a  laCCTe^p 

dam  les  friures  17,  18,  tg  et  20. 
D,  Calcaire  jurassique. 
£,  Muscbelkalk. 

F,  Dolomie. 

G,  Sables  et  argiles. 

Fig,  16  et  17.  Coupe  traversant  tout  le  gîte  connu.  N*  H F*^ 

SS,  O. 
fïq.  i3.  Coupe  du  nord  au  sud  pa&sant  par  les  mluçs  M^/ 

et  Elisabeth. 
Fi^'  ig*  Coupe   de  l'est  à  l'ouest,  passant  par  ]«&  imm 

Scharlegct  WiLbelmiûe. 
Fig,  îo,  Coupti  de  T>3t  à  l'ouesty  passant  parla  mine  Marie 
Fiif.  3 1.  FiloîJS  métallifères  djos  b  ddomie. 
Fig,  33.  GiMmeat  du  cuivre  à  Chessy  { Elliûne], 

a^  Mine  jaune  représentée  en  plaa  par  a\ 
bj  Eurite  quartdfère. 

c,  Mine  noire» 
dj  Miuerou(je> 

e,  Jline  blanche. 
/,  Ltas* 

lo,  Grès  bicarré. 

h.  Granité. 
Fijf.  3  3.  Gîte  de  fer  hydroxidé  daû£  le  calcaire  jurassique. 
Fig.  34.  Coupe  des  couches  de  sel  gemme  de  Nortwicb,  pr* 
Liverpool. 

a,  calcaire  mameoi  avec  fossiles ,  ar- 
gile rouge  endurcie P  *     .     .     ,     ^6,60       7,9 

fri  Marne  argileuse  micacée,  verte  et 

rouge.     .     * 3,  »       ni,e 

£t  Marnes  irisées  ^redmarl)  conte- 
nant beaucoup  de  ^'pe.     .     .       3,   «        3^ ^ 

d.  Marnes  irisées  avec  gypse  et  sel 

gemme i€^6o  4^9 

«,  Marnes  micacées^ 4j   "  i»^ 

f,  Marnes  endurcies,  avec  gypse.  .  7,  »  a^i 
^>  Marne  en  dure  le  bitumineuse  .  .  iS»  »  4*5 
/ij  Argile  avec  sable,  |]^pse  et  soiir-                         \ 

cea  très-abondantes   *     .     .     .     i3,  *        3,9. 
i,  Milites  de  couches  de  rnarnea  bleuti 


DIS  PLANCHES  DE  LEXPLOITÀTION   DES  MINES.  677 

j ,  Premier  banc  de  sel.     .    ï    .    :    J^»  »    'a2,5o 
k,  Argile  brune,  rouge,  et  veines  de 

sel  et  de  gypse 3i,6o      9,48 

l,  Deuxième  couche  de  sel  (ellen*a 
pas  été  exploitée  dans  toute  son 

épaisseur) 108,  »     3a,4o 

Fi^,  35.  Coupe  des  couches  de  sel  gemme  de  Vie  (départe- 
ment de  la  Meurthe). 

mètref. 

a.  Grès  bigarré.     .     :    ;    :     .    :    :     i4>  » 
bf  Calcaire  co^illier.    ••*.••       0,11 
c,  Argiles  grises,  rouges  salifères  mé- 
langées de  gypse.     .....    89,65 

</,  Calcaire  et  argile  salifère.     .    '.     .       3,o3 

e,  Argile  saltfère 8,o5 

/ ,  Première  couche  de  sel  .     .     .     .       3,64 
g,  Deuxième  couche  de  sel  avec  argile 

et  gypse.   . 5,oo 

A,  Argile  et  gypse.    .    ,.     ,     .    ^    .       i,43 
t,  Troisième  couche  de  sel  .     V     .     .     i4)03 

j ,  Argile  et  gypse i     •       i,43 

k,  Quatrième  couche  de  sel  avec  ar- 
gile et  gypse.     .     .     .     w     .     .       7,4a 
/,  Ciocpiième  couche  de  sel.    .     .     .       7,16 
m.  Argile  et  gypse .....«;      ? 
Les  couches  n'ont  été  recherchées  cpi*à  la  profondeur  de 
jo4  mètres  97. 

Fig,  26.  Masses  de  sel  gemme  daos  la  vallée  de  Gardonne 
(Espagne). 
ac.      Grès. 
bd.      Calcaire. 
efe.  Masse  de  sel  gemme. 
Fig,  37,  a8,  39,  3o,  3i,  32,  33  et  34-  Différents  systèmes  de 

boisages  employés  dans  les  mines. 
Fig,  35,  36,  37  et  38.  Lampe  de  sûreté  de  Davy ,  avec  ses  dé- 
tails. 
Fig,  39,  4o  et  4i>  Lampe  de  sûreté  de  M.  Domesnil;  plan, 
coupe  et  élévation. 


LÉGENDE  EXPLICATIVE 

lïE  14  PLAHCUB  XX\  lU  FlEtATIVE  A  LA  MÉTALHIEGIE 


Wîgn  T,  9p  3  et  4'  Profils  de  baut»-fbiirneaixi  au  coke. 

Fiç.  1,  Horsléy, 

Fig,  a*  Lavoulte, 

FiU-  3.  Raveaui* 

Fîg.  4-  Fmitwyu, 

Fj^.  5,  Profil  de  hauufourneau  au  coke  et  au  cbarbon  àt 

Fig*     6,  7  et  8.  Profils  da  hauts-foorneaiui  au  cfaatboa  de 

Fig.     6.  Hara. 

Fi^.     7,  Obéreictitadt. 

Fig.     8-  Châtfiau- Vilain. 

Le»  eates  de»  fibres  ci'deifns  font  en  eentimétres. 

Fig.     9  et  10.  Il^uC -fourneau  au  coke. 

Fig»  ij  et  la.  Haut-foaraeau  au  diarboq  debok. 

Fiç.  >3  et  i4.  Four  Jl  puddler  ordinaire. 

Fig.   i5.  Four  à  puddlËr,  avec  chauffage  de  chaudière  par  k 

flslnlme  perdue. 
Fig.   i6.  Le  méme^  système  de  C.  E.  JulKen,  avec  tirage 

pendant  la  chîiuffev 
Fig.  17  â  34^  Tcuailles  diverses  pour  la  forge  iuigTafse,  à  Té* 

cbelle  de  \/^^. 
Fig.   17.  Ecre visse  pesant  12  kilogrammes, 
Fig,    18.  Tenaille  à  chauffer,  3o  iiilûgraianies. 
Fig.    19.         ift  Iti.  17         -^ 

Fig.  ao»         Iti.  Id.  9  — 

Fig.  al.  Tenaille  à  foi^jjer,  ji  kilogramines, 
Fîg.  nn.       Id,        W,  la         *- 

Fiij.  a3.        ht         M.         11         — 
Fig.  j4,        Irf,         /^f/,  ti  — 


FIN. 


TABLE  DBS  lAUÊBBS 

CiONT£NUES 

DANS  LE  SECOND  VOLUME. 


Pages. 
DEUXIEME  PARTIE.  —  hécanique. 

LIVRE  I«r.  —  MATÉRIAUX  EKPL0TÉ8  DAïfS  LES 

MACHINES.  1 

Chapitre  l^r.  Etade  des  matériaux  employés  dans 

la  coDstructioD  des  machines id, 

ART.  l^c.  Métaax  employés  dans  les  machines,  id. 

S  l«r.  Cnivre. .  2 

S  2.  Plomb id. 

S  3.  Etaiii. id. 

S  4.  Zinc id. 

§  5.  Bronze.      . «d* 

S  6.  Lailon 3 

'      i  7.  Fontes id. 

g  8.  Fers 5 

S  9.  Acier.    . 12 

Art.  2.  Bois 16 

S    1«.  Chêne  ofdtnaire 17 

i    2.  Orme .  id. 

8    3.  Charme 18 

8    4.  Hêtre id. 

S    5.  Coroier '.     .     .     .  id. 

8    6.  Alisier. id. 

8    7.  Cornouiller. 19 

8    8.  Tilleul id, 

8    9.  Marronnier id. 

8  10.  Noyer id* 

8  11.  Aulne.     ..........  id. 

8  12.  Erable. id. 

§  13.  Peuplier id. 

8  14.  Bois  conifères 19 

S  i&«  Qaïac 20 


5&0  T4BLC  DU   KATIEEES. 

§  le.  Boîi  do  rer 20 

Art,  3,  Corp»  Qe^dbles  employés  daoi  lea  mi- 

chioea , 21 

g  ler.Cordagei id. 

S  i.  Cairs.  ,     , 34 

g  3.  Huiles.      .     -     , 25 

g  4.   Sa?ûD8 â(J 

g  5.  Graisses 4d, 

Aut.  4.  Scflibmefil .     .     ,  37 

Ch  AFiTHE  2 .  Rèâislance  des  maiér  faux  employai  dnuM 

la  coQBtructioD  des  machiaei.    >. 29 

Art.  1^^  RésUtaoce  des  matériaux  rigides,     .  id^ 

g  l*^r.  Effort  de  iraclioo id. 

g  3.  £CroTtdef1exiûd 3â 

g  3^  ££rDrlde  lorsion.      .,,".«.»  43 

g  4,  ËŒbrt  d'écrasemeot.  ,.,,,..  44 

ÂET.  S.  Eésiâlance  des  matÊrfauit  lleïiblea.      .  47 

LITRE  U.  —  COMPOSITION  géhéealb  des 

MACBmEg.  51 

CaAPiTBE  PREMIER,  Gommttnjcalioa  directe.     .     ,      ^ 

Art.  !»<'.  Cooamunicatioa  entre  les  piècei  Oseï 
et  lea  pièces  mobiles,     .....,,.      iâ 

Art,  s.   Gomma ûicati on  entre  les  pièces  fixea 

en  ire  elles  ou  hs  pièces  mobiles  enlre  elles.  '  *      5t 

§  i«r.  Aftiemblages  d'une  pièce  à  seoiion  rec- 
tangulaire avec  nûe  autre  pièce  h  section  ree- 
langalavre,       , *d 

g  S,  Assemblage!  d'nne  pièce  b  section  rectan^ 
gulaire  avec  une  pièce  h  seciion  quarrèe,      .       5' 

g  3-  Assemblages  d'une  pièce  à  section  reclan- 
gnlaire  avec  une  pièce  à  section  circulaire^  ,       td 

0  4-,  Asefiniblâg«^a  d'une  pièce  à  section  quar^ 
rée  avec  une  pièce  à  section  quarrée.      ,      ,        5J 

g  5.  Asaembiagead'uae  pièce  è  section  querrèei 
avec  une  pièce  à  section  circulaire,    ,     .      .       li 

g  6.  Assemblages  d'une  pièce  à  section  circu^ 
laire  ayec  ane  pièce  à  section  circulaire.  .     •     id- 


TABtl  DIS  MÀTiiauJ  5Sl 

GHAPlTaB  S.  Gommanicalion  indirecte 59 

Abt.  i«r.  TraDfformatîon  da  moaTement  ree- 

tiligoe  continu id. 

g  l^r.Rectiligne  conlinaenrectilîgnecontîna.     id. 

S  2.  Recli ligne  coDtino  en  rectilign'e  alter- 
naiif 61 

$  S.  Rectiligne  continu  en  circulaire  continq.      id. 

S  4.  Rrecliligne  conlina  en  circulaire  aller- 
natif.     id. 

Art.  2.  Transformation  do  moaTement  recti- 
ligne alternatif 62 

$  for.  Rectiligne  alternatif  en  rectiligne  contion.  id, 
8  2.  Rectiligne  alternatif  en  rectiligne  aller- 
natif id. 

8  3.  Rectiligne  alternatif  en  circulaire  continn.  id, 
8  4.  Rectiligne  alternatif  en  circulaire  alter- 
natif   70 

Abt.  3.  Transformation  da  monvement  circu- 
laire continu 72 

g  l«r.  Circulaire  continu  en  rectiligne  continu,  id. 
S  2.  Circulaire  continu  en  rectiligne  alternatif.  75 
g  3.  Circulaire  continu  en  circulaire  continu.  74 
g  4.  Circulaire  continu  en  circulaire  alternatif,  id. 
Art.  4.  Transformation  du  mouvement  circu- 
laire alternatif. 77 

8  l«r.  Circulaire  alternatif  en  rectiligne  con- 
tinu   td* 

g  2.  Circulaire  alternatif  en  rectiligne  alter- 
natif.    id. 

g  3.  Circulaire  alternatif  en  circulaire  continu,  id. 
g  4.  Circulaire  alternatif  en  circulaire  aller- 
natif 78 

Chapitre  3.  Composition  des  pièces  générales  des 

machines id, 

g  l«r.  Arbres,  axes  et  tourillons id. 

g  2.  Chapes ,  coussinets  et  claTettes.    ...  79 

g  3.  Boulons  et  écrons 80 

g  4.  Ghapeaax  de  itnlfing-hox ,  oa  presie- 

étonpes 81 

ingénieur  Cwil^  tome  a.  Si 


S8s  vàmm  i»tg  VAttlAis. 

g  5.  DoDillêt id. 

S  6.  ManchoDg td. 

8  7.  SapporU,   palîen,  chaises  et  crapav- 

dines 82 

g    8.  HanÎTelles. 84 

8    9.  Bielles.    . 85 

g  10.  lîalanciers  et  leviers.  ......  86 

g  11 .  Pistons  et  tiges 88 

g  là.  Galets  et  glistoirs 91 

8  13.  Poulies id. 

8  14.  Parallélogrammes 9i 

8  15.  Rooes,  pignons  et  crémaillères.      .     .  95 

8  16.  Excentriques 93 

LIVRE  III.  ~   MACHINSS    DBSTINiES   A   TRANS- 
METTRE L'ACTION  DBS  MOTEtJBS.       .      .  97 

TiTBB  1«.  Manèges id. 

Titre  S.  Monlins  à  vent. 100 

TiTRB  3.  Rbaes  bydraoliqoes 103 

Section  1'*.  Détermination  do  travail  d'an  poids  P 
I  d'ean  tombant  d'une  hanlenr  H. 

I                             8  ^^^'  Ecoulement  par  un  orifice H. 

i                             8  ^*  Ecoulement  par  un  déversoir.      ...  101 

"*                             8  3.  Ecoulement  dans  un  coursier  indéfini.     .  id. 

l                              g  4.  Travail  dépensé id. 

Section  Î.  Théorie  des  roues  hydrauliques.    .     .108 

'                         Art.  i^^.  Roues  à  axe  horizontal id. 

\                            8  i^^.  Roues  h  Tannes ,   recevant  l'eau  en- 
dessous 109 

<;  8  ^*  Roues  à  déversoir»    recevant  l'eau   de 

i                                  côté 114 

{!  g  3.  Roues  à  vannes,  recevant  Teau  de  côté  ou 

i                                en-dessus 116 

5:                           8  4.  Roues  pendantes 117 

Art.  %  Roues  &  axe  vertical ,  ou  turbines  •     .  119 

'  '                             8  ^^^'  Turbines  à  pression  yerttcale.    •     .     .  «tf. 

^i                            8  3.  Turbines  à  force  centrifuge.   ....  121 

TiTRB  4.  Machines  à  vapeur Iâ4 

i  Chapitre  !«<'.  Description  historique  des  maeliiBes 

à  vapeur. id. 


TABLE  DES  MATIERES.  583 

Chapitre  3.  Théorie  générale  des  machines  à  va- 
peur   132 

Art.  l^i*.  Division  des  machines  à  vapenr  .     .  «il. 

Art.  2.  Calculs  des  machines  à  simple  effet.     .  133 

§  1er.  Machines  atmosphériques id, 

g  2.  Machines  à  vapeur 134 

Art.  3.  Calculs  des  machines  à  double  effet.     .  136 

g  1^'.  Machines  à  condensation  sans  détente,  td. 

g  â.  Machines  sans  condensalion  ni  détente.  .  i37 

g  3.  Machines  à  détente td. 

Chapitre  3.  Différents  systèmes  de  machines  à  va- 
peur   140 

i^RT.  l®r.  Machines  fixes id, 

g  1er.  Arbre  situé  près  du  sol tel. 

g  2.  Arbre  situé  à  une  petite  distance  du  sal.  141 

g  3.  Arbre  situé  à  une  grande  hauteur.     .     .  t'd. 

Art.  2.  Machines  de  navigation.  .     .     .     .     .  145 

Art.  3.  Machines  locomotives.     .....  147 

Chapitre  4*  Théorie  spéciale  des  machines  à  vapeur.  14S 

Section  1^®.  Diamètres  relatifs  des  pistonsé   •     .  149 

Art.  ler.    fe  =  41^.28 150 

g  1er.  Machine  sans  détente  ni  condensation,  id. 

g  2.  Machine  à  détente  et  condensation.  .     .  id, 

§  3.  Machine  à  détente  sans  condensation.     .  id. 

Art.  2.   ^==5im.60 id, 

§  1er.  Machine  sans  détente  ni  condensation,  id, 

§  2.  Machine  à  détente  et  condensation.    .     .  151 

g  3.  Machine  h  déiente  sans  condensation.     .  id. 

Art.  3.     fc  =  61ra.92.  ........  id. 

g  1er.  Machine  sans  délente  ni  condensation,  id, 

g  2.  Machine  à  détente  et  condensation.     .     ..  id. 

g  3.  Machine  à  détente  sans  condensation.     •  id. 

Art,  4.    . 152 

Section  2.  Dimensions  proportionnelles  des  dif- 
férentes parties  qui  composent  une  ma- 
chine à  vapeur 153 


584  TAULE  DES   MITIÈEES, 

Abt.  i^^^  Bimeoiioiu  prûportLOiiDeUei dei  ptf' 

lies - 154 

g  i".  Géaêralenr 435 

S  S.  ])iiiribiition .     ,  i:>G 

g  5.  Cylindre  h  vapeur,  .......  161 

g  i<  Con(lî]D»aLiaD.      ..*,.,..  iSS 

g  5.  Alimeniaiion 166 

g  (i.  Tranimifisiop  dd  mon  t  cm  en  l.  *     -     .     *  16T 

AttT-  2*  Dimeuaions  proporLinnnalle*  de»  ax«», 

arbres  «t  tourtllous 16S 

TROISIÈME  PARTIE.  —  CoTfSTttuCTiox,  ITÏ 

LIVRE  V^.  -^  ETtIDË   DEA  HiiTÉBIAI^K  EMPLOïËS 
I>E    FBÊFÉftBlfCE    DAPTS  LRS  CO?tSTRUCT10.'1S    CI- 

YILBS  ET  JTII>t:STR]£LLEâ.       .....,,  *'i, 

Cdapitak  l^ff.  Pîorrei .     ,     ,  id. 

Ait,  l'ïf.  Pierres  cakaireg id. 

ArT'   â^  Fiefreà  aluttiineuiei.   ,     *     .     .     .     ^  174 

Abt»  s.  Pierre»  gjpsouie».       ,,»,,>  179 

Art.  4.  Picrrel  âcmlillanlw 181 

GnAFiTiiE  s.  MorLien .434 

LIVRE  II.  —  AncuiTËCTURE  industrielle.     .  laO 

CfiAt^iTRft  I".  Princîpei  généraoK  d'arcliUçeiiire.  .  îd, 

Abt*  l*"".  DéÛQiuoni ,     ,  id. 

Art.  s,  Formel  el  proporlînns  architecLura[ei.  i94 

g  1*r.  Moalnrea  cQ  général.  ,...,*  id, 

g  ï.  Lei  Cinq  ordres  d'art^hllecturc,      .     .     .  183 
Art*  3.  Bfi  reïécaiian  des  Lravàiii  de  conitnic- 

lîoD 19S 

GaA^lTBB  3.  Arcbîteeinre  hygiénique.      .     .     .     ,  2S1 

ÂMT*  î^^-  ChauQaga  et  TcnlUallnn  des  apparie- 

méats.    ...,...,..,  id. 

AitT.  2,  Edsfrâ^e  et  eau.  .     .     .     .     .     ,     .  389 

Art.  3.  CnUineg       ,     .     , Î90 

Abt.  4,  Latrînef.       ..,,..«..  ij. 

Abt.  5.  Cayea ,     ,  391 

A»X.  6-  CoDdmU  à&i  «aui  perdue»  et  sales.     .  292 


TABLE  DES  MATIERES^  585 

LIVRE  III.  ^Construction  des  rouîes.  295 

Chapitre  l^^".  Prîocipes    sur    réublissemeni    des 

chaussées  en  général 4d, 

ART.  l<>r.  Tracé  des  routes S95 

S  ie<'.  Raccordements .     .  296 

g  2.  Lefé  des  plans 29B 

S  3.  Nivellements id. 

ART.  2.  Construction  des  routes 999 

Art.  5.  Calculs  des  déblais  et  remblais.       .     .  305 

Chapitre  2.  Construction  des  chaussées.      .     .     .  ^10 

Art.  1er.  Chemins  de  fer 311 

g  l^r.  Construction  des  rails.    -.     .     .     .     .  312 
g  2.  Construction  des  coussinets  ou  chairs.    .  314 
S  3.  Appareils  pour  la  communication  de  di- 
verses Yoies  entre  elles 3l5 

Art.  2.  Chaussées  parées 516 

Art.  3.  Chaussées  empierrées •  318 

LIVRE  IV.  —  WAviGATioN  ...  320 

Art.  l*''.  Etudes  pour  rétablissement  d'un  ca- 
nal à  point  de  partage 323 

g  !<)<'.  £?aporation id, 

g  2.  Filtrations  naturelles id. 

I  3.  Filtrations  artiGcielles 324 

g  4.  Dépense  de  navigation id. 

g  5.  Chômage 325 

Art.  2.  Tracé  et  construction  d'un  canal.  .     .  527 

Art.  3.  Construction  des  écluses id. 

g  l«r.  Disposition .  328 

§  2.  Epaisseurs  des  maçonneries  pour  résister 

à  la  poussée  des  eaux 329 

g  3.  Pressions  sur  les  portes.    .     .     .     .     .  350 

g  4.  Construction  des  portes 331 

Art.  4.  Ouvrages  accessoires id. 

g  l«r.  Prises  d'eau id. 

g  2.  Aqueducs. 532 

g  3.  Déversoirs id. 


Sté  TABLB  DIS  MATlislS.' 

S  4.  Ponts 532 

8  5.  Alimentation  des  canaux.  .....  356 

Aet.  5.  Navigation  sar  les  rivières 338 

LITRE  V.  —  CONDUITES  D'EAU  DANS  LES  VILLES.  340 

S  l^r.  Jaogeago  d'une  petite  sonrce.    .     .     .  ii. 
g  2.  Jaugeage  d'une  source  moyenne.  .    .     .341 

8  3.  Aqueduc.  . id. 

g  4.  Elévation  de  l'eau 34% 

S  5.  Réservoir  et  conduites 343 

8  6.  Calcul  des  sections  des  conduites.      .     .  ii. 

LIVRE  VI.  —  PONTS.  351 

GhAPITBB  i^.  Ponts  flxes 552 

Aet.  1«'.  Emplacement id. 

Abt.  2,  Débouché 353 

Art.  3.  Formes 357 

8  l«r.  Pontceanx .  id. 

8  S.  Ponts  en  général.     ......     .358 

Aet.  4.  Construction 360 

8  i*'.  Construction  des  pontceaux id. 

8  2.  Construction  des  ponts  en  pierre  ;  —  cal- 
culs sur  la  poussée  des  culées.  .     .     .     •     .  362 

8  3.  Construction  des  ponts  en  charpente  et 

en  fer 381 

Chapitre  2.  Ponts  suspendus.  ,.,....  583 

QUATRIÈME  PARTIE.  —  exploitation  des 

kines  et  métallurgie.  598 

Chapitre  i«^  Introduction. id. 

Chapitre  2.   Exposé  des  méthodes  de  recherches 

des  minerais 403 

Chapitre  3 420 

Section  l^e.  Recherche  des  mines.  .....  id. 

Section  2.  Des  fooiUes  en  excayations.    •    .    .  432 


TABLE  DSS  MATlitRES.  $87 

Chapitre  4 *59 

Section  U^»  Exploitation  des  combastîbles  fos- 
siles,   »^- 

Section  2.  Description  de  différents  bassins  honil- 

*  Jers. 462 

Ghapitbb  5.  Exploitation  des  substances  métalli- 
fères   481 

Section  1^®.  Diverses  méthodes.      .     .    •     .    .  id. 
Section  2.  Des  moyens  employés  ponr  épniser 

Tean  des  mines • 482 

Chapitre  6.  Eclairage  et  aérage  des  mines.     .     .  495 

Section.  1'^.  Eclairage  dans  les  mines.     .     .     .  id. 

Section  2.  Aérage  des  mines 505 

Chapitre  7.  Extraction  des  minerais 510 

Section  1'®.  Du  transport  intérieur.     ....  511 

Section  2.  Extraction  du  fond  des  puits.   .     .     .  513 

Chapitre  8.  Préparation  mécanique  des  minerais.  .  521 

Section  1'®.  Du  triage 522 

Section  2.  Du  bocardage 529 

Section  S.  Du  lavage 53S 

Cbapitrb  9.  Métallurgie  du  fer.    ......  549 

Titre  1«'.  Hauts- fourneaux •    .  id. 

Art.  1®'.  Théorie  de  la  fabrication  du  fer  en  gé- 
néral  •     .     .     .  ii. 

Art.  2.  Des  fondants id. 

Art.  3.  Des  gaz 550 

Art.  4.  Des  diyers  carbures  de  fer 552 

§  1er.  Fontes id 

g  2.  Aciers 555 

Art.  5.  Renseignements  pratiques  sur  la  mar- 
che de  divers  hauts- fourneaux  au  coke.      .     .  556 
S  l«r.  Trois  hauts-fourneaux  au  coke,  dont  an 

marche  à  Tair  chaud id, 

S  2.  Tableau  comparatif  de  la  marche  de  deux 
hauts-fourneaux  au  coke,  marchant  Tun  à 
l'air  froid  «  l'autre  à  t'air  chaud  brûlé  (appa- 
reil Mri»/).U«iii0  du  Creusot 558 


588  TABU  rat  MAnlREs. 

TiTBl  9.  Fabrication  da  fer .  564 

ÀET.  i*r.  Traiiemeni  direct  dea  mineraii  de 

fer Id. 

Art.  2.  Traitement  dea  fonlet  ponr  lea  conver- 
tir en  fer  forgé 565 

ÀBT.  3.  Opérations  de  la  forge 566 

$  1«r.  Forges  allemandes td. 

8  2.  Forges  anglaises 567 

Tabtean  des  opérations  sacceisires  des  mélanges  et 

des  produits  d'une  forge  anglaise 570 

Compte  de  fabrication  ponr  une  année 572 

Légende  explieatiTe  des  planches  XXYI  et  XXYII 

relatires  à  l'exploitation  des  mines 574 

Légende  eipiicative  de  la  planche  XXYIII  relati?e  à 

Texploitation  du  fer 578 

Fin  DE  LA  TABLB  DBS  VATlilBS. 


ERRATA  DU  PREMIER  VOLUME. 


Pages.  Licpnes.  An  lien  de  : 

3        1    (PI.  XVI) 

ïàuiTt  i»férUwreB\ 


204 
204 
259 
260 


78      14 


21 

23 

30 

3 


(PI.  XVI), 
«1+  1 

1813, 

(P/.XVin,/lflr.let2), 
^^.  20  et  21,  (W.  XIX), 
/l^.22et23(P/.XIX), 


Liaex: 
(P/.XXU.) 
l'antre  inférieure  D. 
œ  „_      «'_ 

(PLXXII.) 
m  4.  1 


m  +  l 
1810. 

(I>/.VIII,/I9.4iet42.) 
/l^.20et2l,(W.XXV.) 
/l^.22el23,(PI.XXV.) 


BAA-SOa-SEINB.  —  IMP.  DB  SAUIJUlD.